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Droit Constitutionnel

1- L’état :
- Qu’est-ce qui différencie le pouvoir de l’état/politique des autres (religieux…) ?
Existe-t-il des contres pouvoirs ?
Le pouvoir politique se concrétise souvent dans l’Etat.
Combien y-a-t-il d’états dans le monde ? 51 à la création de l’ONU, plus de 190
aujourd’hui (décolonisation, fin Urss, Yougoslavie etc…). 209 membres de la FIFA (non-
états, états non souverains). Certains états ont un statut d’observateur à l’ONU (ils
assistent aux assemblées mais ne sont pas membres), comme le Vatican ou la Palestine.
La suisse n’est membre que depuis 2002, donc les chiffres ne veulent pas tout dire.
L’état est une forme historique, contingente, qui correspond à ce que l’on constate du
pouvoir politique. Il est né dans le monde antique (cité grecques, mais surtout Rome).
Rome, d’abord républicain, puis impérial, s’est effondré à la suite des grandes invasions et
il fallut attendre Charlemagne pour tenter une restauration de cet empire. C’est à la
Renaissance que l’état moderne apparait tel qu’on le connaît. L’état n’est pas destiné à la
permanence (théories philosophiques anarchistes, et marxistes, dont la finalité est une
société sans oppression d’une classe par une autre et donc sans état qui est l’oppression
d’une classe par une autre). L’état moderne se caractérise par son abstraction, d’où la
nécessité de représentants (préfets ou plus hauts). Seule la monarchie absolue permet
d’assimiler une personne à l’état.
A quoi reconnait-on un état ?
On assimile en général trois choses à l’état : un territoire, une population et une
organisation politique, mais cette dernière se confond souvent avec l’état en général. C’est
donc soit ces 3 éléments, soit un d’entre eux. L’état prend souvent des dénominations
particulières (République Française, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne, la Fédération
de Russie).

Eléments géographiques et humains de l’état :


La taille importe peu, certains sont enclavés (Eswatini, Vatican), certains veulent leur
rattachement à un autre état (Haut-Karabagh), certains des exclaves (Kaliningrad).
Certains états ont un territoire éclaté (Indonésie, Etats-Unis avec l’Alaska et Hawaii).
Pakistan en deux parties : occidental et oriental, séparé par 2000 kilomètres, puis
sécession de la partie orientale : Bangladesh. Devant les revendications des différents états
sur les territoires d’autres états, les constitutions veulent parfois proclamer l’intangibilité
du territoire (Estonie, Roumanie). Certains états cherchent à définir géographiquement
leur territoire. La constitution française prévoit des évolutions du territoires avec des
cessions de ses territoires. Le territoire est aussi sous-terrain et maritime (définition de
mer territoriale : 12 miles marins depuis la cote =1852 mètres x 12), et puis la zone
économique exclusive qui est plus grande (188 miles marins). 200 miles marins depuis la
ligne de côte donc. Sur cette ZEE domine la question de l’exploitation (pêche, pétrole
etc…). L’espace aussi est compris (espace aérien).
Il n’y a pas d’état sans population. La population et la nation sont souvent confondus, les
individus de la nation se sente différents des populations des autres territoires. Il y a deux
conceptions : allemande (la nation est le résultat d’éléments objectifs : frontières
naturelles, langue commune (alsace, sudètes), religion commune, ou même ethniques
(guerre de Yougoslavie en 91) et religieuses (Israël) = conception objectives) et française
(inspiré de Coulanges ou Renan par ex qui souligne une volonté subjective de vivre
ensemble qui correspond à une volonté de se sentir membre de cette nation. Cela repose
sur une histoire commune, des souvenirs communs. Dans ce cadre, la nation dépasse les
individus et les générations.) Cette conception de la nation (subjective ou objective)
conduit souvent à assimiler l’état et la nation, avec l’état-nation, puisque la nation doit
s’incarner dans une réalité juridique, elle doit être le cœur d’un état, qui devient donc alors
national. Des nations ont parfois précédé l’état (exemple : l’Italie 1860, l’état allemand
1871). En France on dit que c’est l’état qui a contribué à forger ce concept de nation
française, autour du roi de France.
Principe des nationalités : toute nation à le droit à devenir un état, mais aussi un état doit
correspondre à une nation. Principe porté par les armes (napoléon, et combattu par le traité
de Vienne en 1815, et retour en 1848 avec les révolutions). Traité de Versailles en 1919 a
développé ce thème, traité de saint germain en laye le 10 septembre1919 qui a signé la
paix entre les alliés et l’Autriche, a consacré la fin de la monarchie austro hongroise qui
était une mosaïque de différentes nations. Après la 2nde Guerre mondiale, ce principe est
inscrit par l’ONU (droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, dans la charte de l’ONU,
article premier paragraphe deux), et dans la constitution française de 1958. Ce droit
inspire la décolonisation, que ce soit la France ou le Royaume Uni. Ce droit peut connaitre
des difficultés contemporaines (écosse par rapport au R-U, catalogne). La nation ne
correspond pas toujours à l’état, et certaines nations sont écartelés en différents états,
comme la nation allemande (RDA, RFA), la Corée, la nation Kurde (4 états). Il existe des
états qui regroupe plusieurs nations (Autriche Hongrie jusqu’en 1918, Yougoslavie,
Tchécoslovaquie, URSS…). Cohabitation parfois conflictuelle (Québec, Flandres
Wallonie).
Un état est comptable de l’accueil des étrangers, même s’ils n’ont pas la nationalité.
La question de la population est une notion relativement concrète, le peuple est plus
abstrait, c’est une entité essentiellement politique, qui compose un état. Les constitutions
françaises ont presque toujours reconnu un peuple français. Les deux ne sont pas tout à
fait synonyme. Les populations d’outre-mer ne sont pas reconnues collectivement, et le
concept de population n’est pas totalement intégré dans le droit français. Seule la nouvelle
Calédonie a reconnu le peuple Kanak, à qui il est reconnu un certain nombre de droit, en
matière de préférence électorale et pour l’emploi.
L'élément politique de l'Etat et la souveraineté
Le 3e élément constitutif d’un état, plus philosophique, consiste à dire qu’il y a état s’il y a
un pouvoir organisé. On confond souvent ce concept avec celui de souveraineté qui est
l’autorité d’un état sur un territoire donné et un peuple défini. Souveraineté= négation de
toute limite et de subordination, sauf si l’état accepte de lui-même, comme la France avec
l’union européenne. Les protectorats = limitation de la souveraineté des états, parce que
on considérait que certains états avaient besoin d’un protecteur = un état supérieur. L’on
considère alors que l’état dispose de la compétence de sa compétence : il définit sa propre
compétence. Ambiguïté, puisque souveraineté intérieure et extérieure. Rousseau : état
souverain peut tout ou ne peut rien. La souveraineté est une puissance absolue. La notion a
été développé à la Renaissance, comme par Jean Bodin dans « de la république ». Pour lui
la souveraineté signifie l’indépendance absolue, et l’état doit donc faire la loi, rendre la
justice, faire la monnaie, la guerre ou la paix, lever des impôts et des armées, c’est le
régalien. Cette souveraineté peut avoir des titulaires différents : elle peut reposer sur un
roi, sur la nation, (révolution de 1789 qui remplace la souveraineté nationale à la
souveraineté royale, mais avec des particularités dans le mot nationale et des distinctions
entre les citoyens). Unicité aussi de la souveraineté, qu’elle repose sur la nation ou le
peuple. La constitution de 1958 précise que la souveraineté appartient au peuple et
qu’aucun individu ne peut s’en octroyer l’exercice. Cette souveraineté rencontre des
limites, paradoxalement par le droit, puisque l’état est soumis au droit dont il est le
créateur.
Théorie du droit naturel qui existe qu’au-dessus du droit positif (cad existant), il y a un
droit préexistant qui peut être constaté par la raison et la nature, et ce droit s’impose à
l’état où qu’il soit, quel qu’il soit (comme dans Antigone). Ce droit naturel peut
facilement basculer dans une conception divine. Cette limitation par le droit s’explique par
la notion d’Etat de droit : l’état consent à se lier lui-même par les règles qu’il a produites.
Conception fragile issue de la doctrine philosophie allemande de la fin du 19e siècle.
Reichstadt= état de droit. Etat de droit = soumission au droit de toutes les autorités
publiques, y compris le législateur, et il est complet lorsque la loi elle-même est soumise à
des règles supérieurs, mais à quoi la constitution doit-elle être soumise, c’est la grande
question. Pour Hans Kelsen, l’état de droit est un état dans lequel les normes juridiques
sont hiérarchisées de telle sorte que sa puissance s’en trouve limitée. L’état peut être
limité aussi par la notion de droits fondamentaux, des personnes ou des groupes, dans
lesquels il peut y avoir des libertés mais aussi le principe d’égalité. Textes qui sont inscrits
dans des conventions (européenne droit de l’homme en 1950, américaine etc…). Ces
textes ont créé des tribunaux ou des : juridictions pour assurer leur efficacité (cour
européenne des droits de l’homme). Volonté de condamner les auteurs de crimes contre
l’humanité, de guerre, de génocide : Nuremberg, Yougoslavie, Rwanda. Traité de Rome
en 1990 : cour pénale internationale à compétence universelle, et peut juger des chefs
d’états, des militaires hauts gradés etc…
La forme juridique de l'Etat
L’état se caractérise aussi par une entité juridique par le bais de notion juridique de
personnalité morale, par opposition à la personnalité physique. En tant que tel, l’état est
une entité abstraite, distincte des personnes qui parlent en son nom. La personne morale
est conçue pour donner une capacité juridique à des groupements d’individus qui
poursuivent un objectif commun. En droit privé, on connaît les associations, les
fondations, les sociétés. En droit public, on connaît les personnes morales, comme l’état,
les collectivités territoriales, et les établissements publics. Cette notion permet d’expliquer
certaines caractéristiques de l’état, qui la distingue de ses dirigeants. Le roi est mort, vive
le roi = la personnes physique du roi est morte, mais le corps politique continue avec son
héritier. L’abstraction l’emporte sur la personne physique. Cette abstraction entraîne des
conséquences concrètes : l’état est engagé par ses décisions, quels que soit les hommes au
pouvoir. (Ex : les emprunts russes que l’état révolutionnaire ne voulait pas rembourser car
emprunté par les tsaristes, jusqu’à un accord signé plus tard qui reconnait en partie les
dettes). Les gouvernants n’ont pas la propriété de leurs fonctions, ils sont investis, mais ce
n’est pas une conception patrimoniale : ils ne sont pas propriétaires (à la différence de
l’ancien régime : 1568, édit de Moulins qui différencie bien du roi et trésor public. Le
trésor public est ici une personnalité morale).
Les structures interétatiques et la Confédération
Les états peuvent prendre des formes particulières (états fédéraux, unitaires), et
développer des relations entre eux, ce qui donne naissance à des organismes inter-
étatiques, qu’on appelle souvent confédération. La confédération est une association
d’états souverains qui se fait par un traité international. Le traité peut parfois créer un
organisme central à qui il accorde des compétences données. Cet organe est généralement
composé de représentants des états, nommés par ceux-ci. Pour assurer la souveraineté des
états membres, les décisions sont généralement prises à l’unanimité. Ces décisions
n’entrent pas en principe dans le droit de chacun des états concernés et doivent être ratifiés
par chaque état. La ratification est un procédé de droit international. Dans une
confédération, à la différence d’un état fédéral, un membre peut se retirer. (1861 : guerre
de sécession entre les fédéralistes et les confédérés). Le Commonwealth ressemble un peu
à une confédération. Communauté des Etats Indépendants, qui regroupe autour de la
Russie ses ex-possessions. La Géorgie et l’Ukraine ne sont échappées de cette CEI. Les
communautés européennes, à partir de 1951 : du charbon et de l’acier, de l’énergie
atomique et la CEE. Ces 3 communautés superposées, tiennent de la confédération, mais
voulaient se transformer en une véritable fédération. Le droit européen à la primauté sur
les droits nationaux, sans ratification, c’est un élément plutôt fédéral. Les confédérations
sont souvent des étapes, soit avant la dislocation, soit avant le fédéralisme (ex :
confédération helvétiques, qui est en réalité une fédération).
Les différentes formes d'Etat : les Etats unitaires
Les états peuvent avoir des formes différentes. La grande division oppose les états
unitaires et les états fédéraux.
L’état unitaire se caractérise par un seul pouvoir politique, une unité normative (de droit),
une seule catégorie de règle juridique. C’est l’indivisibilité du pouvoir, un seul centre de
décision politique. Constitution de 1958 : La France est une république indivisible. Pas de
différence entre république et monarchie. Cette indivisibilité signifie que tous les citoyens
sont soumis au même pouvoir politique par le biais d’une seule constitution, par le biais
d’une seule catégorie de loi, obéissent au même gouvernement et tribunaux. Il peut y avoir
des régimes particuliers selon le territoire mais c’est l’état qui en décide (ex : Alsace-
Moselle : loi de 1924 décide que les trois départements devaient conserver un certain
nombre d’éléments du droit allemand, et c’est encore le cas aujourd’hui). L’accord de
Nouméa prévoit que le congrès de Nouvelle-Calédonie puisse voter des lois spécifiques,
uniquement pour son territoire. Un état unitaire peut connaître des formes d’organisations
administratives différentes : centralisé (pouvoir politique unifié et pouvoir administratif
unifié en un seul point du territoire, comme paris en France, et on peut réduire cette
concentration par un processus de déconcentration administrative : rapprochement des
décisions administratives vers les administrés), décentralisé (reconnaissance de personnes
morales distinctes de l’état, qui prennent des décisions, et qui ont une certaine autonomie.
Elle peut être plus ou moins importante).

Les différentes formes d'Etat : les Etats fédéraux


Un état fédéral regroupe des états membres pour constituer un nouvel état avec des
compétences plus ou moins étendues. Le fédéralisme suppose une superposition de deux
niveaux d’états : le niveau du bas qui est le niveau des états fédérés, et le niveau de l’état
fédéral. Les deux coexistent et le niveau du bas ne disparait pas dans le niveau du haut.
L’état fédéral apparait grâce à une constitution (et pas un traité comme les
confédérations), et en droit international, ne subsiste que l’état fédéral. Les états membres
gardent quand même une apparence d’états : drapeau, hymne, constitution, ils édictent des
lois pour eux-mêmes, et ont des systèmes judiciaires particuliers. Le fédéralisme connait
des principes d’organisations : d’autonomie, et de compétences qui sont réparties dans la
constitution fédérale, selon différents mécanismes : toutes les compétences sont attribués à
l’état fédéré, sauf celles explicitement attribuées à l’état fédéral, et parfois c’est l’inverse
(canada), et parfois les deux peuvent intervenir (Allemagne). Les états fédéraux perdent
leur reconnaissance au niveau international, à quelques exceptions près, comme la
Biélorussie et l’Ukraine au temps de l’URSS. Ils gardent un pouvoir d’auto-organisation
interne, avec un parlement fédéré, avec un organe exécutif. Ce fédéralisme nécessite une
régulation : une juridiction, prévue par la constitution et qui va s’appeler souvent cour
constitutionnel, et dont une des premières fonctions est de régler ces conflits de
compétence. Les états fédérés participent aussi à la gestion de l’état fédéral : les parties
sont amenées à gérer l’ensemble, il existe donc une seconde chambre au niveau fédéral où
siègent les représentants des états-membres afin que les états soient associés à la gestion
de la fédération. (Ex : USA, chambre des représentants pour le peuple et Sénat pour les
états, avec loi de l’égalité entre les états : 2 sénateur par état, quel que soit sa taille). Les
états fédérés peuvent aussi avoir un poids dans la désignation de l’exécutif fédéral (USA :
le pdt est élu par des délégués de chaque état).
Entre les états unitaires et fédéraux, il y a des situations intermédiaires : états
régionaux/autonomiques (Italie, où les régions ont un pouvoir législatif, Espagne, où les
17 communautés autonomes ont une grande autonomie), sans être toutefois du fédéralisme
puisque la Catalogne par ex ne peut pas quitter l’Espagne. Le R-U comprend plusieurs
états qui disposent d’une autonomie, différente de l’une à l’autre de ces nations, par
rapport à Londres (l’écosse a par exemple un gouvernement, un parlement etc…).

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