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FRANCISCO CANDIDO XAVIER

DIRECTIVES

Dicté par l'Esprit Emmanuel

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FRANCISCO CANDIDO XAVIER

DIRECTIVES

Dans cette œuvre, la pensée pénétrante de


l’auteur spirituel présente des leçons inspirées des
principes Spirites illuminés par l’Évangile.

Son objectif est d’orienter et d’amener l’être


humain à chercher constamment son amélioration
personnelle. Il aborde des thèmes relatifs à la
matière, la foi religieuse, le Spiritisme
d’aujourd’hui, la vie mentale, la vie après la mort
physique, le développement psychique, la mission
du Spiritisme.

Il s’agit là d’une précieuse contribution qui


permet de trouver le véritable chemin de la
libération spirituelle par la mise en pratique de
l’amour sans réserve.

Lorsque l’élève est prêt, le maître apparaît.

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Edition brésilienne originale

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OUVRAGES DEJA TRADUITS EN FRANÇAIS

Série : André Luiz (Collection La vie dans le monde Spirituel) 1-16


1. Nosso Lar, la Vie dans le Monde Spirituel,
2. Les Messagers
3. Missionnaires de la Lumière
4. Ouvriers de la Vie Eternelle
5. Dans le Monde Supérieur
6. Agenda Chrétien
7. Libération, par l'esprit André Luiz
8. Entre le Ciel et la Terre
9. Dans les Domaines de la Médiumnité
10. Action et Réaction
11. Evolution entre deux Mondes
12. Mécanismes de la Médiumnité
13. Et la Vie Continue
14. Conduite spirite
15. Sexe et destin
16. Désobsession

Série : Emmanuel Les Romans de l’histoire


17. Il y a deux mille ans
18. 50 ans plus tard
19. Paul et Etienne
20. Renoncement
21. Avé Christ

Série: Source Vive


22. Chemin, Vérité et Vie.
23. Notre Pain
24. La Vigne de Lumière
25. Source de Vie

Divers
26. Argent
27. Choses de ce Monde (Réincarnation Loi des Causes et Effets)
28. Chronique de l’Au-delà
29. Contes Spirituels
30. Directives
31. Idéal Spirite
32. Jésus chez Vous
33. Justice Divine
34. Le Consolateur
35. Lettres de l’autre monde
36. Lumière Céleste
37. Matériel de construction

4
38. Moment
39. Nous
40. Religions des Esprits
41. Signal vert
42. Vers la lumière

Sommaire

Pour définir la voie 6

1. L'homme face à la vie 8


2. Sur le plan charnel 10
3. Le sanctuaire sublime 12
4. Sur la voie de l'évolution 14
5. Au sein de la matière 16
6. Le périsprit 18
7. En progrès 20
8. La terre 22
9. La grande école 24
10. Religion 26
11. La foi religieuse 28
12. La tâche religieuse 30
13. Le message chrétien 32
14. Evangile et joie 34
15. Évangile et individualité 36
16. Evangile et charité 38
17. Evangile et travail 40
18. Évangile et sectarisme 42
19. Évangile et sympathie 44
20. Evangile et dynamisme 46
21. Évangile et éducation 48
22. Le spiritisme de nos jours 50
23. Face à la grandeur de la tâche 52
24. Le phénomène spirite 54
25. Face à la vie mentale 56
26. Affinité 58
27. Médiumnité 60
28. Syntonie
29. Au delà de la mort 64
30. Rénovation 66
31. Désordre apparent 68
32. Collaboration 70
33. Individualisme 72
34. Observations 74
35. Parmi les forces communes 76
36. Développement psychique 78
37. Expérimentation 80

5
38. La mission du spiritisme 82
39. Face à la terre 84
40. Face à l'infini 86

Biographie 88
Liste des ouvrages en langue brésilienne 91

Pour définir la voie

En vérité, mon ami, tu as trouvé dans le spiritisme la voie de la transformation

Cet événement aura modifié tes convictions.

Certes, les déductions philosophiques ont altéré ta vision du monde.

Tu admets, à présent, l'immortalité de l'être.

Tu ressens toute l'excellence de ta propre destinée.

Mais si cette transformation de l'intelligence n'incite pas ton cœur à s'améliorer


intérieurement, si les principes que tu embrasses ne te rendent pas meilleur au regard de nos
frères en humanité, à quoi te sert donc la connaissance ? Si une force supérieure n'éduque pas
tes émotions, si la culture ne t'amène pas à améliorer ton caractère et à élever tes sentiments,
que fais-tu du trésor intellectuel que la vie t'a confié ?

Cet échange ne t'est d'aucun profit si ce n'est celui de céder à un caprice.

L'expression frappante de l'inhabituel peut être vide de sens.

Le vent impétueux qui balaie la terre dans un immense hurlement engendre


habituellement le désert, tandis que le fleuve tranquille et silencieux alimente la forêt et la
ville, les foyers et les troupeaux.

Si tu cherches à entrer en contact avec le monde spirituel, souviens-toi que la mort du


corps ne nous sanctifie pas. Au delà de la tombe, il y a aussi des sages et des ignorants, des
justes et des injustes, des cœurs au ciel et des consciences dans l'enfer du purgatoire...

Toute excursion dans l'inconnu doit être escortée.

Dans notre conquête sanctifiante de l'au-delà, le Christ est notre guide divin...

Ne t'éloigne pas de Lui.

À travers les paroles des grands orienteurs, tu suivras les sublimes récits émanant de
l'infini, tu entendras de nombreuses voix amicales flatter ta personnalité, tu écouteras des
nouveautés qui te plongeront dans l'extase, cependant, ce n'est qu'avec Jésus dans l'Evangile
bien vécu que nous restructurons notre individualité éternelle pour accomplir la sublime
ascension à la conscience de l'univers.

6
***

Ces pages sans prétention sont un appel à l'union de nos forces autour du Christ, notre
Maître et Seigneur.

Sans la Bonne Nouvelle, notre doctrine consolatrice serait probablement un


merveilleux champ d'études et de questionnements, de discussions et d'expériences, de
réunions et d'assemblées, de louanges et de stupéfactions, mais le bonheur n'est pas le produit
de déductions ni de démonstrations.

Cherchons, donc, avec le céleste Bienfaiteur la leçon de l'esprit sublime, du cœur


ouvert à la véritable fraternité, des mains actives dans la pratique du bien, et l'Évangile nous
enseignera à trouver dans le spiritisme le chemin de l'amour et de la lumière pour arriver à la
joie parfaite.

Emmanuel

Pedro Leopoldo, le 10 juin 1952

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1

L'homme face à la vie

Au crépuscule de la civilisation, alors que nous nous dirigeons vers l'aube de


nouveaux millénaires, l'homme mûri dans son raisonnement dépasse les frontières de
l'intelligence ordinaire et s'éveille en se posant des questions qui incendient son cœur.

Qui sommes-nous ?

D'où venons-nous ?

Quelle est notre destinée ?

Sur son chemin, surgit l'agitation confuse des idoles mensongères et adorées. Tandis
que la fatigue assomme son âme malade, l'espoir d'une vie supérieure l'agite intérieurement
comme un brasier ardent d'idéal sous une épaisse couche de cendres de désenchantement.

Il fait appel à la sagesse et examine le microcosme dans lequel il rêve.

Il reconnaît l'étroitesse du cercle dans lequel il respire.

Il observe les infimes dimensions du foyer cosmique dans lequel il se développe.

Il découvre que le Soleil, le pivot de sa pâle résidence planétaire, est 1.300.000 fois
plus grand que la sienne.

Il apprend que la Lune, l'insignifiant satellite de son domicile, est distante de plus de
380.000 kilomètres du monde qui lui sert de berceau.

Quant aux planètes voisines, elles évoluent très loin dans l'immensité de l'espace.

Parmi elles, on distingue Mars, à environ 56.000.000 kilomètres quand elle est au plus
près de la terre.

En poursuivant ses recherches au delà de notre Soleil, il découvre d'autres centres de


vie.

Sirius offusque sa grandeur.

8
Pollux, l'imposante constellation des Gémeaux, l'éclipsé dans sa majesté.

Capella est 5.800 fois plus grande.

Alors qu'Antares présente un volume supérieur.

Quant à Canopus, elle a une luminosité quatre-vingts fois plus importante que celle du
Soleil.
Ébloui, il s'aperçoit que le vide n'existe pas, que la vie est aussi bien le patrimoine de
la goutte d'eau que de l'essence des systèmes sidéraux incommensurables. Impressionné par la
splendeur de l'univers, l'homme qui entreprend la laborieuse tâche de se découvrir se tourne
alors vers la terre à laquelle il est aimanté et demande à l'amour de répondre à la hauteur de la
souveraineté cosmique. Or l'amour dans l'environnement dans lequel il vit est comme
miraculé dans un délicat épanouissement.

Confiné à la réunion consanguine restreinte à laquelle il s'ajuste, ou composant


l'équipe des intérêts passagers auxquels il s'associe provisoirement, il est harcelé par
l'inquiétude de la jalousie, de la convoitise, de l'égoïsme, de la douleur. Il ne sait pas donner
sans recevoir ni ne sert sans se plaindre. Ce qui fait qu'en se montrant trop exigeant envers les
autres, il récolte toujours des autres les manifestations répétées de l'incompréhension et de la
discorde avec de rares possibilités d'aider et de s'aider.

A la contemplation de la majesté divine dans les Cieux, il identifie en lui la pauvreté


infinie de la terre.

Son cerveau est enflammé de gloire et son cœur envahi d'ombre.

Il se flatte de voir les spectacles grandioses des Cieux et souffre de la misère ici bas.

Il aimerait partager avec les autres tout ce qu'il a pu appréhender et ressentir à la


contemplation de la vie illimitée, mais ne trouve personne pour le comprendre.

Il remarque que l'amour sur la terre ressemble davantage à la joie des oasis fermées.

Partant des liens qui le retiennent à l'étroite famille du monde, l'homme qui s'éveille à
la grandeur de la Création déambule sur la terre comme un voyageur incompris et désajusté,
un pèlerin sans foyer ni patrie, comme un infime grain de poussière évoluant dans les sphères
célestes.

En cet homme, néanmoins, l'acoustique de l'âme s'amplifie et, bien que les souffrances
l'affligent, c'est sur lui que les intelligences supérieures font reposer les fondements spirituels
de notre humanité.

9
2
Sur le plan charnel

Isolé dans la coquille miraculeuse du corps, l'esprit est réduit dans ses perceptions aux
limites qui lui sont nécessaires.

À ses yeux, la sphère sensorielle est une prison étouffante.

Sa vision, son audition, son toucher souffrent d'énormes restrictions.

Le cerveau physique est un cabinet obscur qui lui donne l'occasion de récapituler et de
réapprendre.

Les connaissances acquises et les habitudes ancrées durant des siècles y gisent sous la
forme statique d'intuitions et de tendances.

Des forces inexplorées et des ressources infinies dorment en lui à attendre le levier de
la volonté pour se manifester et aller vers la super-conscience.

Dans le temple miraculeux de la chair où les cellules sont des briques vivantes servant
à la construction de la forme, notre âme est provisoirement enfermée dans un oubli tem-
poraire, mais non absolu, car si elle est détentrice d'un vaste patrimoine d'expérience. Elle est
torturée par d'indéfinissables envies de retourner à la spiritualité supérieure tandis qu'elle
s'attarde dans le monde opaque dans des désajustements singuliers et réitérés.

Au niveau physiologique, néanmoins, l'esprit reçoit de glorieuses occasions d'œuvrer


au surpassement de soi.

Sous le coup des constrictions naturelles du plan physique, il est obligé de se lapider
intérieurement, de consolider des qualités qui le sanctifient et, surtout, d'étendre et d'accroître
son influence en traçant le chemin de son élévation.

Emprisonné dans ce château corporel, ses sens sont d'étroites fentes de lumière lui
permettant de faire des observations pondérées pour qu'il valorise au mieux les ressources
dont il dispose dans l'espace et dans le temps.

Durant son existence charnelle, il trouve de multiples manières de s'exercer et de lutter


pour acquérir et fixer intérieurement les dons qui lui sont nécessaires pour respirer un jour à
des niveaux supérieurs.

10
C'est par un besoin intrinsèque que le ver surgit des profondeurs pour aller vers la
lumière.

C'est aussi par besoin vital que l'abeille parcourt de grandes distances à la recherche de
fleurs pour assurer la fabrication du miel.

De sorte que c'est également par besoin de sublimation que l'esprit traverse de longs
tunnels d'ombre sur la terre afin d'étendre ses propres pouvoirs.

Tout en souffrant de ses limitations, il improvise de nouveaux moyens d'aller vers la


lumière. Sa voie porte ainsi l'empreinte d'une plus grande compréhension concernant le cadre
dans lequel il rêve et s'agite.

Torturé par la soif d'infini, il grandit avec la douleur qui le corrige et grâce au travail
qui le sanctifie.

Les facultés sensorielles sont d'insignifiants rayons de clarté qui lui permettent à peine
d'entrevoir le fabuleux règne de lumière.

Mais une fois qu'il sait utiliser les ombres du palais corporel dans lequel il se trouve
temporairement emprisonné, grâce au développement de ses facultés divines en méditant et en
agissant pour le bien, il se met à tisser petit à petit les ailes d'amour et de sagesse avec
lesquelles dans des envolées sublimes et suprêmes, il s'élancera plus tard avec bonheur en
direction de l'éternité.

11
3

Le sanctuaire sublime

En d'autres temps, les nations s'émerveillaient à la vue du colosse de Rhodes, des


jardins suspendus de Babylone, du tombeau du Mausolée. De nos jours, plus personne n'est
effrayé par les œuvres étonnantes de l'ingénierie moderne telles que la Cathédrale de Milan, la
Tour Eiffel ou les gratte-ciel de New York.

Rares sont ceux, cependant, qui se souviennent des prodiges du corps humain. Cette
réalisation patiente de la sagesse divine élaborée pendant des millénaires, ce temple où l'âme
est temporairement en apprentissage sur la terre.

Aussi grande que soit notre intelligence, aujourd'hui encore, nous n'arrivons pas à
expliquer le miracle du cerveau dans toute son harmonieuse complexité avec son coefficient
de milliards de cellules ; l'appareil électrique du système nerveux avec ses ganglions comme
des commutateurs, et les cellules sensibles pour récepteurs fonctionnant en circuit spécialisé
avec les neurones sensitifs, moteurs et intermédiaires qui aident à graduer les impressions
nécessaires au progrès de l'esprit incarné à travers le flux nerveux dont la vitesse
approximative est de soixante-dix mètres par seconde ; la cavité oculaire où les images
voyagent de la rétine vers les coins les plus secrets du cerveau pour s'incorporer aux écrans de
la mémoire comme un patrimoine inaliénable de l'esprit ; le champ de l'audition avec ses
ressources compliquées pour enregistrer les sons et pour les fixer dans les recoins de l'âme qui
sélectionne les bruits et les mots pour les définir et les classer par situation et par concept ; le
centre de la parole, le siège miraculeux du goût dans les papilles de la langue dont le potentiel
de corpuscules gustatives dépasse les 2.000 ; les admirables révélations du squelette osseux ;
les fibres musculaires ; l'appareil digestif ; le tube intestinal ; le moteur du cœur ; l'usine des
sécrétions biliaires ; les canaux transportant le suc pancréatique ; le capricieux système
sanguin avec ses millions de vies microscopiques et avec ses artères vigoureuses qui
supportent la pression d'atmosphères variées ; le laboratoire avancé des poumons ; le précieux
service de filtrage des reins ; l'épiderme avec ses secrets difficilement abordables ; ou encore,
les vénérables organes de l'activité génésique et l'influence électromagnétique des glandes sur
le système endocrinien.

Le corps humain est le plus sublime sanctuaire qui soit sur la terre, et une des plus
grandes merveilles de l'œuvre divine.

De la tête aux pieds, nous sentons la gloire du suprême idéalisateur qui, petit à petit, à
travers les millénaires, a organisé pour l'esprit en croissance le domicile de la chair où l'âme
se manifeste. C'est grâce à cette merveilleuse agglomération structurée de vies

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microscopiques presque immensurables que l'esprit se développe et se purifie en s'acquittant
des luttes naturelles et des tâches quotidiennes pour prétendre un jour à des missions élevées
dans les cercles supérieurs.

La bénédiction d'un corps sur terre, même s'il est mutilé ou difforme, est une précieuse
occasion de perfectionnement spirituel ; c'est le plus grand don que notre planète puisse offrir.

Jusqu'à présent et de manière générale, l'homme n'a pas su collaborer à la conservation


et à la sublimation de sa résidence physique. Dans sa jeunesse, il gâche ses possibilités de
l'extérieur vers l'intérieur. Il les gaspille sans réfléchir et se porte préjudice ou vieillit
prématurément. Il cède à la rébellion en se détruisant de l'intérieur vers l'extérieur poussé par
des attaques mentales de révolte injustifiable et de désespoir inutile.

Un jour, néanmoins, l'être reconnaîtra la grandeur du temple vivant dans lequel il


s'attarde en ce monde. Il implorera alors de pouvoir y retourner comme un ouvrier avide de
transformation intérieure ayant besoin d'un instrument approprié pour conquérir le salaire béni
du progrès moral afin d'accomplir son ascension convoitée aux sphères divines.

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Sur la voie de l'évolution

Combien de millénaires la nature divine a-t-elle mis pour réaliser la formation de la


machine physique grâce à laquelle l'esprit humain s'exprime sur la terre ?

Le corps est pour l'homme un véritable sanctuaire de manifestation, chef-d'œuvre du


travail sélectif de tous les règnes qui subdivisent la vie planétaire.

Combien de temps la sagesse céleste aura-t-elle passé à structurer l'organisme de


l'âme?

De la sensation à l'irritabilité, de l'irritabilité à l'instinct, de l'instinct à l'intelligence et


de l'intelligence au discernement, des siècles et des siècles se sont écoulés sans interruption.

L'évolution est le fruit du temps infini.

La mort de la forme somatique ne modifie pas immédiatement l'Esprit qui jouit de sa


collaboration.

Le berceau et la tombe ne sont que les limites entre l'une et l'autre condition.

De sorte que pour les consciences primaires, la désincarnation est comme l'entrée dans
une période d'hibernation. Sans leurs ailes, les oiseaux ne peuvent s'envoler vers le ciel. Ils
attendent l'heure d'un nouveau retour au nid charnel pour trouver les moyens de faire de plus
hautes envolées. Les chrysalides spirituelles s'immobilisent dans leur forme extérieure, mais
dans leur intimité, elles conservent les images de toutes les expériences stockées au fond de
leur être pour les revivre à travers des cauchemars et des rêves imprégnant l'esprit de besoins
éducationnels ou réparateurs qui devront surgir dans le scénario de la chair le moment
opportun venu.

Pour de telles intelligences, la mort est comme un arrêt obligatoire qui dure un temps.
Elles se trouvent comme face aux échelons plus élevés de l'échelle évolutive qu'elles ne sont
pas encore en mesure de gravir. Sans les instruments d'extériorisation qu'il leur incombe de
développer et de consolider, lorsqu'ils désincarnent, ces esprits souffrent d'altérations
considérables de la mémoire. Ils s'attardent presque toujours aux événements qu'ils ont vécus
et perdent en quelque sorte temporairement la notion du temps. De cette manière, ils se
cristallisent dans les passions et les réalisations personnelles du passé pour renaître dans
l'arène de la lutte matérielle avec les caractéristiques du tableau moral propres à leur être.

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C'est ainsi qu'ils pourront corriger leurs erreurs et leurs imperfections en cultivant, peu à peu,
les qualités sublimes qui les élèveront vers les sphères supérieures.

De ce fait, les Esprits dévoyés ressurgissent au sein de la vie physique en reproduisant


dans leur patrimoine congénial les déficiences accumulées au regard de la loi.

Pour avoir déséquilibré le cours du bien, le malfaiteur conservera en lui de profonds


remords, imposant de la sorte de lamentables retards à son avancée spirituelle. Cette
perturbation renfermera dans son âme un grand nombre d'images qui se combattront
mentalement, l'inhibant pendant un temps indéfini d'avoir accès aux éléments rénovateurs sur
le plan de son « moi ».

Une fois purifié dans ses sentiments, il renaîtra au paysage des formes avec les
défaillances acquises durant sa longue convivialité avec le désespoir, le repentir ou la
désillusion pour réajuster son corps périsprital grâce à de laborieux efforts régénérateurs dans
la sphère charnelle.

Les grands handicaps de naissance et les maladies indéfinissables sont les résultats
transitoires des préjudices que nous causons individuellement au courant harmonieux de
l'évolution.

D'atome en atome, les corps astronomiques des mondes s'organisent et d'infime


expérience en infime expérience, infiniment répétée, le pouvoir de notre esprit s'étend. Les
manifestations de notre âme se subliment tout le long des ères immensurables pour grandir en
connaissance et s'améliorer en vertu. Elles structurent patiemment dans l'espace et dans le
temps, le véhicule glorieux avec lequel nous gravirons, un jour, les empires éblouissants de la
beauté éternelle.

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5

Au sein de la matière

Dès lors qu'il dépasse le stade des trivialités qui marquent son périple dans la chair,
l'Esprit reconnaît sa condition d'interné dans les cercles de la matière. Il s'agit en fait d'un en-
semble de vies inférieures susceptible d'être examiné par notre capacité d'appréciation.

Dans ses multiples états, la matière est une force coagulée à fréquences dynamiques
étendues renfermant l'entité mentale de types divers à travers son long parcours évolutif.

Les corps solides, liquides, gazeux, les fluides denses et rayonnants, les énergies
subtiles, les rayons de différentes espèces et les pouvoirs occultes tissent la toile dans laquelle
notre conscience te développe dans l'ampleur de l'immortalité glorieuse.

L'homme est un génie divin en voie de perfectionnement OU un ange à naître dans le


grand empire des existences microscopiques à la fois esclave naturel des ordonnances
supérieures et maître légitime des pouvoirs inférieurs.

Autour de lui tout est en mouvement, transformation et rénovation. Au sein


multiforme de la nature où il s'agite, tout se modifie dans le choc tourbillonnant des énergies
qui favorisent l'expérience et l'ascension.

Même si l'ordre domine dans les éléments infra-infinitésimaux tout se défait et se


refait constamment, offrant à l'Esprit des phases importantes de matérialisation et de
dématérialisation dans le cadre des lois systématiques qui fonctionnent dans des conditions
équivalentes pour tous.

Mais au-delà des éléments chimiques analysés, entre l'hydrogène et l'uranium, qui se
trouvent regroupés sur la planète sous d'infinies combinaisons, gisent les lignes de force du
monde subatomique produites par les potentiels électriques et magnétiques qui président à
tous les phénomènes de la vie. Derrière ces lignes positives, neutres ou négatives qui
constituent la matière -une véritable agglomération de systèmes solaires microscopiques et de
nébuleuses infinitésimales - demeure la pensée qui crée tout, renouvelle et détruit pour refaire.

L'énergie mentale est le ferment vivant qui improvise, modifie, comprime, détend,
assimile, désassimile, intègre, pulvérise ou recompose la matière dans toutes les dimensions.

16
Par conséquent, nous sommes ce que nous décidons, nous possédons ce que nous
désirons, nous sommes là où nous préférons être, et nous trouvons la victoire, la défaite ou la
stagnation comme nous l'imaginons.

L'histoire de la Création dans le livre de Moïse qui idéalise le Seigneur face à l'abîme
et au cosmos symbolise la force de l'esprit.

« Que la lumière soit — a déterminé la Volonté divine - et la lumière fut sur les
ténèbres».

À notre tour, nous proclamons chaque jour à travers nos idées, nos attitudes, nos
paroles et nos actes : « Que la destinée se fasse ! » Et la vie nous donne ce que nous lui
réclamons.

Les événements obéissent à nos intentions et à nos provocations manifestes ou


occultes.

Nous trouvons ce que nous méritons, parce que nous méritons ce que nous cherchons.

Où que ce soit, l'existence sera invariablement telle que nous la pensons.

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Le périsprit

Après sa mort, de quoi sera fait le tissu subtil de l'habit spirituel de l'homme, une fois
qu'il se retrouvera sans son corps charnel ?

Il est aussi audacieux d'essayer de transmettre des informations sur la question aux
compagnons incarnés qu'il serait difficile d'expliquer à la chenille ce qu'elle deviendra après
avoir vaincu l'inertie de la chrysalide.

Collé au sol ou au feuillage, alors qu'il se traîne lourdement, l'insecte ne soupçonne


même pas qu'il porte en lui les germes de ses propres ailes.

Le périsprit est aussi un corps organisé. Ce moule fondamental à l'existence humaine


subsiste outre-tombe conformément à son poids spécifique.

Formé de substances chimiques qui transcendent la série d'éléments génétiques connue


jusqu'à présent de la science terrestre, il est constitué de matière raréfiée qui s'altère en
fonction de l'état vibratoire de la structure interne.

Doté d'un très grand pouvoir plastique, cet organisme délicat se modifie sous le
commandement de la pensée. Toutefois, il faut souligner que ce pouvoir n'existe que là où
prévalent la vivacité et la compétence qui ne sont conférées à l'individu qu'à travers
l'expérience.

Chez les esprits primaires, ignorants et oisifs, une telle enveloppe se caractérise par sa
teneur pâteuse, véritable continuation du corps physique encore animalisé ou maladif.

Le progrès mental offre la possibilité à l'équipement de l'esprit de se transformer à tous


les niveaux d'évolution.

Il faut cependant noter que nous ne nous reportons pas ici au perfectionnement
intérieur.

La croissance intellectuelle, avec sa grande capacité d'action, peut être le fait


d'intelligences perverses.

18
C'est la raison pour laquelle nous trouvons des foules compactes d'entités libérées des
liens physiologiques qui opèrent dans les zones de perturbation et de cruauté avec de
surprenants moyens de modifier les aspects dans lesquels ils s'expriment.

Ils ne sont pas encore en mesure de se soumettre immédiatement à une ascèse, mais
disposent d'éléments pour dominer l'environnement dans lequel ils trouvent leur équilibre.

Ils n'ont pas encore acquis la verticalité de l'amour qui s'élève aux sanctuaires divins à
la conquête de la sublimation intérieure. Cependant, ils sont déjà initiés à l'horizontalité de la
science qui leur permet d'influencer ceux qui, d'une certaine manière, partagent encore leur
condition spirituelle.

Les « anges déchus » ne sont que de grands génies intellectualisés dotés d'une capacité
limitée à ressentir.

Esclaves de leurs passions, ils ont la faculté d'altérer leur expression en fascinant et en
vampirisant dans les règnes inférieurs de la nature.

Toutefois, rien n'échappe à la transformation et tout s'ajuste dans l'univers, au profit de


la vie en général.

L'ignorance endormie sort de son sommeil et est guidée par l'ignorance éveillée.

La bonté naissante est stimulée par la bonté supérieure.

Le périsprit, tout comme la forme somatique, obéit aux lois de la gravité sur le plan
avec lequel il est en affinité.

Nos impulsions, nos émotions, nos passions et nos vertus se trouvent fidèlement
présentes en lui. Par conséquent, c'est encore pendant des siècles et des siècles que nous nous
attarderons dans les sphères de la lutte charnelle ou dans ses régions frontalières pour nous
purifier et nous embellir, afin de préparer, conformément à l'enseignement de Jésus, notre
habit nuptial au banquet du service divin.

19
7

En progrès

Dans le cadre du perfectionnement du corps spirituel, au delà du caractère primitif de


certaines âmes qui gisent pendant longtemps abasourdies après la mort physique, nous ob-
servons aussi la présence d'esprits intellectuellement évolués, mais submergés dans les denses
vibrations découlant d'obscures compromissions.

Ils ne restent pas inertes plongés dans un sommeil larvaire, mais s'agitent dans les
divagations de la folie.

Ils créent des images qui vivent et se meuvent dans leur intimité pour une durée
indéterminée qui varie en fonction de la force d'impulsion de leurs passions.

Ils portent en eux les drames intenses dont ils sont les auteurs.

Incarnée sur la terre, l'intelligence vit entre les provocations de la sphère charnelle et
les suggestions silencieuses de l'esprit. Plus la créature est intellectualisée, plus elle respire
profondément sur le plan des idées tout en influençant et en étant influencée.

En règle générale, cependant, l'homme déséquilibre ses propres sentiments. À un


degré plus ou moins élevé, il tend à s'éloigner des lois susceptibles de le guider. Il traverse les
chemins de la vie humaine en gagnant peu et en perdant en soi presque toujours beaucoup. Il
sombre dans les pensées inquiétantes et obscures qu'il produit pour alimenter ses besoins
mentaux.

Dans un tel contexte, la désincarnation ne le modifie pas intimement.

Prisonnier du cercle vibratoire de ses propres créations, l'âme souffre d'inhibitions


naturelles à la vue du paysage de la vie glorieuse. Elle n'est pas encore en mesure de se
syntoniser avec les spectacles éblouissants de l'immensité ; incarcérée qu'elle est entre les
murs étranges des conceptions obscures et étroites où elle s'agite.

Tout comme la lampe brille du fait de son rayonnement qui émet une lumière qui est
aussi de la matière subtile, l'âme reste plongée dans ses créations. Elle reste attachée au
paysage où prévalent les forces et les désirs qui sont en affinité avec elle parce que la pensée

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est aussi une substance raréfiée, de la matière dont les expressions sont encore inabordables
aux investigations terrestres.
Comme elles peuvent indéfiniment s'alimenter des émanations de leurs propres désirs,
certaines entités stagnent pendant des années dans les expressions émotionnelles où elles se
complaisent. Elles retardent ainsi leur marche évolutive. Un beau jour, elles se réincarnent
pour se consacrer à la récapitulation des expériences dans lesquelles elles ont échoué. Elles
reprennent alors le travail de purification intérieure pour se sublimer.

De sorte que nous sommes confrontés à de douloureux phénomènes congéniaux.

Les suicidaires retournent à la lutte physique où ils supportent des maladies ingrates.
Les criminels renaissent avec des mutilations et des déficiences déplorables. Les alcooliques
reviennent sur terre en compagnie de parents qui ont des affinités avec eux. Alors que de
grands délinquants recommencent le voyage de l'amélioration morale plongés dans de
terribles épreuves, telles que les maladies indéfinissables et les afflictions difficilement
remédiables.

Dans le vivier vaste et béni des âmes qu'est le monde, peu à peu, siècle après siècle, et
de millénaire en millénaire, à travers différents corps et diverses conditions dans le domaine
des formes, notre esprit construit lentement pour son utilisation personnelle le véhicule purifié
et divin que le Seigneur nous réserve en pleine immortalité victorieuse.

21
8

La terre

La terre est un énorme générateur, un gigantesque appareil cosmique où nous faisons


en plein ciel notre voyage évolutif.

Nous pouvons comparer les classes sociales qui habitent cet immense convoi qui
tourne sur lui-même et autour du Soleil à de grands wagons de diverses catégories.

De temps en temps, nous changeons de place avec nos voisins et compagnons.

Celui qui voyageait dans le luxe revient sur terre pour redécouvrir l'humilité de la
condition inférieure.

Quant à cet autre qui vivait modestement, jouit à présent d'une condition enviable,
altérant de la sorte le cours de ses expériences.

De sorte que le phénomène des réincarnations se trouve symbolisé en ces termes.

De corps en corps, comme s'il utilisait différents habits, l'Esprit chemine d'existence
en existence pour trouver les richesses du trésor de l'amour et de la sagesse qui seront une
garantie divine dans l'éternité.

Philosophiquement parlant et de manière plus appropriée, nous pouvons aussi


considérer la planète comme notre école multimillénaire.

Nombreux sont ceux qui y occupent une place, mais s'installent dans l'oisiveté que le
temps leur fera payer très cher, car il finira par les séparer des paysages et des êtres qui leur
sont chers ou les reléguera à la paralysie ou à la cristallisation entraînés dans de longs
précipices d'ombre.
Tandis que d'autres s'interrogent jour et nuit... et avec une insistance vicieuse perdent
la notion de la valeur du temps.

Imaginons un collège où viendraient à comparaître des disciples qui, bien que


débutants dans leur initiation, exigeraient des récompenses et des hommages avant de s'être
consacrés à l'étude des premières leçons.

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L'enfant inexpérimenté ne peut demander des éclaircissements quant à l'administration
qui dirige l'école où il reçoit ses premiers cours.

Tout comme lui, devant la grandeur infinie de la vie qui nous entoure, nous ne
sommes que des enfants en matière de connaissance supérieure.

Nous trébuchons, nous tâtonnons et faisons des expériences afin d'appréhender et


d'amasser les richesses de l'Esprit.

De sorte que nous n'avons qu'un droit : - le droit de travailler et de servir en obéissant
aux instructions édifiantes que la sagesse parfaite nous offre à travers les circonstances variées
où s'agite notre vie.

Que personne ne se fasse d'illusions en pensant tromper la nature !

Le travail est une loi divine.

La plupart du temps, chercher indéfiniment, c'est cacher sa paresse intellectuelle.

Or la vie est jalouse de ses secrets. Elle ne répond avec assurance qu'à ceux qui
frappent à sa porte en faisant sans cesse l'effort de travailler et qui désirent coiffer la
prestigieuse couronne de l'apostolat au service d'autrui.

23
9

La grande école

Dans le cadre des activités charnelles, la terre dont les portes sont ouvertes à la gloire
de l'enseignement est vraiment une université sublime où environ deux milliards d'élèves de
races et de nations différentes suivent de multiples cours dans de nombreuses disciplines.

Sans parler des milliards d'intelligences subhumaines qui profitent des multiples
services du progrès planétaire, plus de vingt milliards d'âmes conscientes, désincarnées, se
meuvent autour du domicile terrestre où elles s'attardent à d'autres niveaux d'évolution.

Pour la majorité de ces créatures nécessiteuses d'une plus vaste expérience, la


réincarnation n'est pas seulement un impératif naturel, mais aussi une récompense, car elle
représente une nouvelle occasion d'apprentissage.

C'est donc sous la surveillance éclairée des intelligences divines qu'en tout temps
chaque peuple est en soi une phase préparatoire de l'humanité pour les temps à venir.

Hier, nous apprenions la science en Egypte, la spiritualité en Inde, le commerce en


Phénicie, la révélation à Jérusalem, le droit à Rome, et la philosophie en Grèce. Aujourd'hui,
nous nous éduquons en Angleterre, nous apprenons l'art en Italie, la patience en Chine, les
techniques industrielles en Allemagne, le respect de la liberté en Suisse et la transformation
spirituelle en Amérique.

Chaque nation doit accomplir une tâche spécifique qui est une source de
perfectionnement. Quand bien même les blocs ethniques déchaînés se livrent à la guerre, ils le
font parce qu'ils cherchent de nouvelles valeurs pour leur propre grandissement.

Autour de la planète, nous voyons les communautés les plus primitives aspirant à de
grandes acquisitions culturelles.

S'il est vrai que la civilisation raffinée d'aujourd'hui fait le tour de la terre en quelques
heures et se distingue par la perfection de son intelligence, il n'en reste pas moins que des
millions de frères sont encore infiniment éloignés du monde moral. Ils diffèrent peu des
animaux qui n'ont pas encore réussi à fixer la moindre notion de responsabilité.

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Les nains dénudés de l'Abyssinie qui émettent des cris étranges en guise de langage
ressemblent davantage à des singes.

Que dire de nos frères noirs de Kytches qui passent leurs journées allongés par terre à
attendre des rats pour apaiser leur faim !

Chez la majeure partie des Africains orientaux, il n'existe pas de relation morale entre
parents et enfants.

Les Latukas, en Afrique, n'ont pas le moindre sentiment de compassion ou la moindre


notion du devoir.

Les derniers habitants primitifs des Philippines errent dans les montagnes comme des
animaux indomptables.

Et, non loin de nous, les Botocudos, livrés à la chasse et à la pêche, sont de terribles
exemples de brutalité et de férocité.

Sur l'immense école qu'est la terre, des tâches multiples et urgentes existent pour tous
ceux qui apprennent que la vie est constamment en mouvement, en progrès et en ascension.

Dans la foi religieuse comme dans l'administration des biens publics, dans l'art comme
dans l'industrie, dans l'éducation comme dans l'agriculture, l'individualité trouve un vaste
champ d'action avec des moyens étendus pour se distinguer.

Le travail permet de gravir l'échelle divine qui donne accès aux lauriers éternels de
l'esprit.
Nul n'a besoin d'aller vivre sur Jupiter ou sur Saturne pour collaborer à la création de
nouveaux cieux. En plein paysage cosmique, la terre, notre demeure et notre atelier
d'apprentissage, attend que nous la convertissions en glorieux paradis.

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Religion

La science multiplie les possibilités des sens et la philosophie augmente les ressources
du raisonnement, mais la religion est la force qui accroît la potentialité du sentiment.

C'est pour cela que le centre de la vie se trouve dans le cœur. De ce foyer partent les
courants imperceptibles du désir qui s'affirment en pensée dans la dynamo cérébrale pour
ensuite se matérialiser en paroles, en résolutions, en actes et en réalisations au quotidien.

Dans la lutte vulgaire, certains méprisent l'activité religieuse, car ils considèrent que ce
n'est qu'un artifice sacerdotal ou politique. Or, c'est dans la prédication de la foi sanctifiante
que nous trouvons les règles de conduite et de perfection dont nous avons besoin pour grandir
mentalement en voie vers les conquêtes divines.

Synthétisant le fruit des civilisations, l'humanité est une construction religieuse.

Depuis nos ancêtres vertébrés et invertébrés, voilà des millénaires que nous passons de
réincarnation en réincarnation, notre intelligence se développe de cette manière grâce à
l'expérimentation incessante. Or la raison n'est pas le seul fruit de notre apprentissage au cours
des siècles, c'est aussi le discernement ou la lumière spirituelle avec laquelle peu à peu nous
perfectionnons notre esprit.

La religion est la force qui édifie l'humanité. C'est l'usine invisible du caractère et du
sentiment.

Des millions d'êtres incarnés entretiennent encore un fort potentiel d'animalité. Pour
eux, la forme est une noble demeure leur permettant d'assimiler des valeurs éducatives. Ils ont
un cœur pour enregistrer le bien, néanmoins, ils abritent des élans de cruauté. L'instinct de la
panthère, le poison du serpent, la voracité du loup, règnent encore dans le psychisme d'innom-
brables intelligences.

Seule la religion réussit à effacer les vices les plus secrets de l'être. Agissant de
manière décisive sur les centres profonds de l'élaboration de la pensée, elle altère
graduellement les caractéristiques de l'âme en élevant la fréquence vibratoire de l'être. Ce qui
améliore progressivement ses relations avec le monde et ses semblables.

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Née dans le farouche berceau de la peur, la foi a entamé son apostolat en enseignant
aux tribus primitives que le pouvoir divin tient les rênes de la justice suprême. Il leur inspire
le respect de la vie et améliore l'échange entre les âmes. Les origines de la fraternité
sincèrement ressentie procèdent de cette foi. Dans l'antiquité les expressions inférieures de la
religion stimulèrent souvent la persécution et la mort lors de douloureux sacrifices et de
déplorables flagellations. Et si de nos jours encore, les luttes séparatistes et l'incompréhension
divisent les croyances incitant les êtres à la dissidence en établissant des frontières
dogmatiques distinctes, la religion reste l'école souveraine de la formation morale des
populations. Elle dote l'esprit de pouvoirs et de lumière pour accomplir le voyage de la
sublimation.

La science créera les conditions d'assistance indispensables à l'homme et l'enrichira


des blasons de la culture supérieure. La philosophie le soutiendra grâce aux précieuses
interprétations des phénomènes à travers lesquels la sagesse éternelle se manifeste, mais seule
la foi avec ses états de perfection intime peut préparer notre esprit impérissable à l'ascension
universelle.

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La foi religieuse

Depuis toujours, l'homme rêve de la patrie céleste.

Les idées du ciel et de l'enfer gisent dans la pensée de tous les peuples.

Les Indiens d'Amérique croient au paradis de la chasse abondante et des danses


perpétuelles avec des réserves inépuisables de tabac.

Les esquimaux quant à eux concevaient l'éden dans des cavernes couvertes de
décorations.

Les tribus maories, qui considèrent la guerre comme un état naturel de bonheur,
aspirent à un ciel où ils luttent éternellement dans des combats de gladiateurs.

Chez les Hindous, les notions de responsabilité et de justice sont fortement associées
au concept de survie de l'âme. Depuis des ères très lointaines, ils croient que les désincarnés
sont soumis aux appréciations du juge des morts. Les bons vont au paradis pour jouir des
chœurs célestes, et les méchants descendent dans les précipices de l'empire de Varuna, le dieu
des eaux, où ils sont jetés dans des geôles infernales enchaînés les uns aux autres par des
serpents vivants servant de liens. Or, comme leur conception détient une part de vérité, ils
admettent depuis toujours que du palais céleste ou de l'abîme tourmenté, les âmes reviennent
à la sphère charnelle pour avancer dans la science de la perfection.

A leur tour, les Assyriens-Chaldéens supposaient que les défunts vivaient somnolents
dans des régions souterraines sous la forte domination des ténèbres.

En Grèce, les notions de justice posthume atteignirent un niveau plus élevé à partir des
mystères d'Orphée. Dans le Hadès terrifiant d'Homère, les Esprits sont jugés par Minos, fils
de Zeus.

Les Gaulois, quant à eux, acceptaient la doctrine de la transmigration des âmes et


étaient dépositaires de révélations avancées sur la spiritualité supérieure.

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Les Hébreux pensaient que les désincarnés se trouvaient dans le "schéol « que Job
décrivit comme une « terre de misère et de ténèbres où résident la terreur et la mort ».

Avec Virgile, des principes plus solides surgissent concernant les lois de rétribution. À
l'entrée des gorges d'Orcus, des divinités infernales représentent les punitions telles que la
guerre, le deuil, les maladies, la vieillesse, la peur, la faim, les monstres, les centaures et les
harpies, les furies et l'hydre de Lerne qui symbolisent les terribles supplices mentaux des
âmes en proie aux illusions pendant la vie physique. Au milieu de ces dieux de l'abîme s'élève
le vieil orme. Les songes s'accrochent à ses branches et c'est là que commence la voie qui
débouche sur l'Achéron, obscur et boueux, avec de grands tourbillons d'eau bouillante.

Inspirés par un idéal de justice et de bonheur outretombe, les Égyptiens traversaient


l'existence en se consacrant aux études de la mort.

Plus récemment, Mahomet établit de nouvelles lignes directrices pour la vie spirituelle
en décrivant le Ciel avec sept étages et l'enfer avec sept subdivisions. Les heureux élus
respirent dans de délicieux jardins où coulent des ruisseaux d'eau cristalline, de lait et de miel.
Tandis que les condamnés vivent dans des régions de supplices où souffle un vent cruel
attisant d'étranges feux qui consument tout sur leur passage. Dante, le voyant florentin, pré-
sente des tableaux expressifs de l'enfer, du purgatoire et du ciel.

Les réalités de l'immortalité accompagnent l'âme humaine dont la vie ne se trouve pas
circonscrite aux étroites activités de la terre.

Le corps est un foyer temporaire où notre âme est en apprentissage. De sorte que
lorsque nous sommes frappés par les désillusions et par la fatigue, pris d'angoisse, l'être
humain se souvient instinctivement de quelque chose d'intangible qui lui vient à l'esprit
comme étant le paradis perdu. Désajusté sur terre, il demande à l'au-delà un message de
réconfort et d'harmonie. Un tel instant est donc profondément expressif pour la destinée de
l'être, car si le cœur qui demande est porteur de bonne volonté, la réponse de la vie supérieure
ne se fait pas attendre. Un nouveau chemin s'ouvre à son âme oppressée et fatiguée qui se
tourne vers l'au-delà, pleine d'amour, de souffrance et d'espoir.

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12

La tâche religieuse

Depuis quand sur la terre, l'homme adore-t-il Dieu ? L'origine de la foi se perd dans
l'obscurité de l'éternité insondable.

La première impulsion qui pousse la plante et le ver à chercher la lumière s'apparente


à l'aspiration religieuse de la vie qui inspire l'âme humaine en quête du Créateur.

Or si l'on considère les écoles religieuses des peuples les plus anciens, nous
découvrons qu'en Egypte apparaît l'idée centrale de l'immortalité avec des conceptions
avancées de la grandeur divine, bien qu'enfermée dans les temples de la prêtrise ou dans les
palais des pharaons sans contact avec l'esprit populaire, très souvent relégué à la superstition
et à l'abandon.

L'Inde, à son tour, nous permet d'identifier le culte de la sagesse. D'éminents


instructeurs y enseignent que la bonté doit être à la base de nos relations avec nos semblables,
que nos vices et nos vertus sont des forces qui nous suivront outre-tombe, propageant les
leçons bénies du perfectionnement moral et de la compréhension humaine. Or l'esprit des
castes a étouffé les sanctuaires en entravant le développement souhaitable des bienfaits
spirituels au sein des populations.

En Perse, le zoroastrisme est la consécration de notre devoir par rapport au bien ; or


les communautés bénies par ses enseignements respectables se livrèrent aux guerres de
conquête et de destruction.

Chez les Juifs, nous sentons le souffle de la révélation du Dieu unique établissant le
règne de la justice sur la terre, mais, malgré la gloire sublime qui couronne le front de Moïse
et des prophètes qui l'ont suivi, l'orgueil ethnique est une plaie qui vit dans le cœur du peuple
élu.

En Chine, nous pouvons observer l'exaltation à la simplicité à travers les leçons qui se
propagent dans toutes les couches sociales, soulignant l'équilibre et la solidarité. Malgré tout,
le grand peuple chinois n'arrive pas à dépasser les perturbations de la scission et de la
captivité.

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En Grèce, nous trouvons le culte à la beauté. Les mystères d'Orphée tracent de beaux
idéaux et construisent de merveilleux sanctuaires. Pourtant, la perfection de l'art et de la
culture n'arrive pas à créer dans l'esprit hellénique la notion d'amour universel. Des généraux
et des philosophes se servent de leur intelligence pour dominer et, d'une certaine manière, se
soustraient aux tentations belliqueuses en attisant les feux abominables de la discorde et de la
destruction.

À Rome, le droit enseigne que le patrimoine et la liberté d'autrui doivent être


respectés, pourtant, aucune civilisation au monde ne révèle dans son ensemble autant de
génies de la flagellation et de la mort.

Hermès est la sagesse.

Bouddha est la renonciation.

Zoroastre est le devoir.

Moïse est la justice.

Confucius est l'harmonie.

Orphée est la beauté.

Numa Pompilius est le pouvoir.

Avant le Christ, à toutes les grandes périodes de l'évolution religieuse, nous voyons
donc apparaître des démonstrations incomplètes de la spiritualité. Il n'est pas de règles
absolues de perfection morale indiquant aux hommes le chemin régénérateur et sanctifiant.
Des scissions apparaissent entre les races et les castes sous différentes formes d'honneur et
d'humiliation pour les riches et les pauvres, les maîtres et les esclaves, les vainqueurs et les
vaincus.

Mais c'est avec Jésus qu'apparaît au monde le victorieux couronnement de la foi. Le


christianisme nous offre les glorieuses semences de la fraternité qui domineront les siècles. Le
divin Fondateur de la Bonne Nouvelle entre en contact avec la foule et le sanctuaire illuminé
et sublime de l'amour universel s'ouvre à l'humanité entière pour qu'elle soit sanctifiée.

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13

Le message chrétien

L'enseignement de Jésus n'est revêtu d'aucune formule compliquée.


Tout en conservant le respect dû à toute école qui prône la révélation de la foi à leurs
collèges initiatiques, nous remarquons que le Seigneur descend des Cieux afin d'ouvrir le
temple du cœur humain à la sublimité de l'amour et de la lumière à travers la fraternité,
l'amour et la connaissance.

Pour cela, le Maître n'exige pas que les hommes deviennent des héros ou des saints du
jour au lendemain. Il ne demande pas que ses partisans pratiquent des miracles ou
l'impossible.

Sa parole touche à la vie ordinaire, aux sentiments les plus simples, à la lutte vulgaire
et aux expériences quotidiennes.

Contrairement à tous les mentors de l'humanité qui vivaient jusqu'à ce jour entre les
mystères religieux et les autorités politiques, il vit avec la masse populaire en invitant les
créatures à élever le sanctuaire du Seigneur dans leur propre cœur.

Aime Dieu, Notre Père - enseignait-il -, de toute ton âme, de tout ton cœur et de tout
ton entendement.

Aime ton prochain comme toi-même.

Pardonne ton compagnon autant de fois que ce sera nécessaire.

Prête sans attendre la moindre rétribution.

Prie pour ceux qui te persécutent et te calomnient.

Aide tes adversaires.

Ne condamne pas pour ne pas être condamné.

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À celui qui te demande ta cape, donne-lui également ta tunique.

Si quelqu'un te demande de faire mille pas avec lui, fais-en deux mille.

Ne cherche pas la première place dans les assemblées pour que la vanité ne tente pas
ton cœur.

Celui qui s'humilie sera exalté.

À celui qui te frappe la joue droite, offre-lui aussi la gauche.

Bénis celui qui te maudit.

Libère et tu seras libéré.

Donne et tu recevras.

Sois miséricordieux.

Sois bon envers celui qui te hait.

Quiconque perdra sa vie par amour pour l'apostolat de la rédemption, la recevra encore
plus parfaite dans la gloire de l'éternité.

Fais briller ta lumière.

Sois courageux.

Laisse aux morts le soin d'enterrer leurs morts.

Si tu prétends me trouver dans la lumière de la résurrection, nie-toi toi-même, réjouis-


toi du poids de la croix de tes devoirs et suis mes pas dans le calvaire de sueur et de sacrifice
qui précède les joies de l'aube divine !

C'est ainsi qu'à de tels appels, depuis vingt siècles, les voix qui incitent à la vengeance
et aux coups se taisent progressivement !... La parole du Christ, au delà des édits et des épées,
des décrets et des encycliques, monte toujours et résonne de plus en plus fort dans l'acoustique
du monde, préparant les hommes et la vie à la souveraineté de l'amour universel.

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14

Évangile et joie

Quiconque affirme trouver dans l'Evangile une religion de tristesse et d'amertume


commet une grande injustice.

Le fait est que les actes de culte extérieur prônés par le sacerdoce ont souvent
imprégné l'horizon chrétien de sombres nuages, mais dans son essence, le christianisme est la
révélation de la joie profonde du Ciel qui pénètre les ombres de la terre.

L'arrivée du Maître est précédée par la visite des anges.

Marie, radieuse, s'entretient avec un messager divin qui l'éclaire sur l'arrivée de
l'Ambassadeur céleste.

Jésus naît dans l'humble mangeoire qui s'illumine à la clarté de l'étoile inespérée.

De simples messagers sont appelés par un émissaire spirituel qui se matérialise


brusquement devant eux et se déclare porteur de « nouvelles d'une grande joie » pour tout le
peuple. Au même instant, des voix cristallines entonnent des cantiques dans les cieux qui
glorifient le créateur et exaltent la paix et la bonne volonté entre les hommes.

Le bonheur et l'espoir commencent à régner...

Plus tard, le Maître entame son apostolat lors d'une fête nuptiale soulignant les joies de
la vie en famille.

Comme s'il percevait les limites et l'étroitesse de tout temple en pierre qui serait érigé
pour propager sa parole inspirée au monde, le Seigneur commence ses prédications au bord du
lac en plein sanctuaire naturel. Les fleurs et les oiseaux, la lumière et le parfum constituent le
cadre de son enseignement.

Des foules entendent sa voix apaisante.

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Des malades et des estropiés sont touchés d'infinies consolations.

Des pauvres et des affligés entrevoient de nouveaux horizons à l'avenir.

Des femmes et des enfants l'accompagnent joyeusement.

Le sermon de la montagne est l'hymne des bienheureux qui supprime l'affliction et le


désespoir.

Où qu'il passe le divin Ami fait régner une félicité contagieuse.

En pleine campagne, il multiplie le pain destiné aux affamés.


Le traitement dispensé par le Maître aux souffrants, considérés inutiles ou
méprisables, crée de nouvelles règles de confiance dans le monde.

L'apostolat de la Bonne Nouvelle se déploie dans un climat de joie parfaite.

Toute créature qui perçoit les notes réconfortantes de l'Évangile commence à


envisager le monde et la vie sous un autre angle.

Il conçoit la terre comme l'école bénie de la préparation spirituelle où chacun a une


tâche sanctifiante à accomplir.

Tout malade qui retrouve la santé est vecteur de courage pour la communauté entière.

Tout souffrant qui trouve la consolation est une source d'élévation morale pour une
foule immense.

Madeleine, qui grandit dans l'amour, est la beauté qui renaît éternellement. Quant à
Lazare, qui se relève de la tombe, est la vie triomphante qui ressurgit à l'immortalité.

Alors qu'il était encore plein de la sueur sanglante des larmes de la croix, le Seigneur
fit ruisseler la source de vie victorieuse sur le monde entier grâce à la lumière de la
résurrection qui rayonne sur l'humanité pour soutenir sa progression spirituelle en direction
des siècles infinis.

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Evangile et individualité

Certes, le Christ était suivi de près par la foule, néanmoins, il n'a rien d'un agitateur
ordinaire.

Dans tout climat politique, lorsque les écoles religieuses côtoient la légalité humaine
en partageant le pouvoir, elles établissent des règles spirituelles qui acquièrent une certaine
autorité sur la masse populaire.

Jésus, cependant, ne transforme pas l'esprit collectif en terrain exploitable.

En proclamant les béatitudes à la foule sur la montagne, il ne l'induit pas à la violence


pour qu'elle se rue sur les biens d'autrui. Il multiplie de lui-même le pain qui la réconforte et la
nourrit.

Il ne pousse pas le peuple à faire des revendications.

Il conseille de respecter les biens des dirigeants politiques à travers la sage formule qui
recommande qu'il soit donné « à César ce qui est à César ».

De nombreux experts en matière de christianisme prétendent identifier dans le Maître


divin la personnalité d'un révolutionnaire qui incite ses contemporains à la révolte et à la dis-
corde. Or, dans aucun passage de son ministère, nous trouvons le moindre témoignage
d'indiscipline ou de désespoir à l'égard de l'ordre constitué.

Il secourra la foule souffrante et la consola. Il ne démontra aucun intérêt à libérer


toutes les créatures dont l'évolution, jusqu'à ce jour, exige encore des luttes acerbes et des
épreuves incessantes, mais chercha plutôt à aider l'homme à se libérer.

À l'apôtre, il dit - « viens et suis-moi. »

À ces mots, il exhorta la pécheresse - « va et ne pêche plus ».

En ces termes, il parla au paralytique avec bonté - « lève-toi et marche ».

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C'est sur un ton convaincant qu'il fit à la femme syrophé-nicienne - « ta foi t'a guérie».

De toute part, nous voyons qu'il cherche à élever l'esprit, qu'il souhaite ériger le temple
de la responsabilité en chaque conscience et l'autel du service à son prochain dans chaque
cœur.

Même s'il démontrait des inquiétudes quant à la rénovation du monde individuel, il ne


resta pas assis sur un trône dominateur d'où les généraux et les législateurs donnent habi-
tuellement des ordres... Il descendit en personne au milieu du peuple et entra personnellement
en contact avec les vieillards et les souffrants, avec les femmes et les enfants.

Il s'entretint longuement avec les créatures égarées et manifestement malheureuses.

Il fit preuve de bonté fraternelle envers Madeleine, l'obsédée, ou lorsqu'il manifesta de


la gentillesse vis-à-vis de Zachée, le riche.

Mais comme il savait que la tyrannie et la douleur resteraient, encore, pendant


longtemps sur la terre en tant que maux nécessaires à la rectification des intelligences, le
Bienfaiteur céleste fut, avant tout, l'orienteur de la transformation individuelle, qui est l'unique
mouvement de libération de l'esprit basé sur l'effort personnel et sur le renoncement à son
propre « moi ». Pour cela, il combattit, aima, servit et souffrit jusqu'à la croix. Lorsque son
propre sacrifice vint confirmer sa doctrine de révolution intérieure, il dit : « Que celui qui
désire devenir le plus grand dans le Royaume des Cieux soit d'abord dans le monde le
serviteur de tous. »

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16

Évangile et charité

Avant que n'apparaisse Jésus, le concept de la charité était inconnu.

Les monuments des civilisations anciennes ne mentionnent nulle part cette vertu
divine.

Les ruines du palais de Nabuchodonosor, où s'érigea la grandeur babylonienne, ne


parlent que de faste et de pouvoir que les siècles ont consumés.

Les pyramides de l'Egypte glorieuse ne se rapportent pas à la compassion.

Les célèbres hypogées de Persépolis n'attestent que de l'orgueil ethnique.

La muraille de Chine, quant à elle, traduit toute son angoisse à vouloir se défendre.

Dans les vieux sanctuaires de l'Inde, le Tout-Puissant est vénéré par des millions de
fidèles indiscutablement sincères, mais délibérément éloignés de leurs semblables nés dans la
condition de parias méprisables.

L'acropole d'Athènes, avec ses colonnes respectables, révère l'intelligence.

Le Colisée de Vespasien, à Rome, est un monument élevé au triomphe belliqueux, aux


expansions de la joie populaire.

Durant de nombreux millénaires, l'homme admit l'hégémonie des plus forts qu'il
consacra à travers l'art et la culture qu'il était susceptible de créer et de développer.

Avec Jésus, néanmoins, le paysage social passe par des altérations décisives.

Le Maître ne se limite pas à enseigner le bien. Il entre en contact avec la foule et le


matérialise par ses propres efforts.

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Il guérit les malades sur la voie publique sans faire de cérémonies. Il soutient des êtres
par milliers en les aidant à résoudre les problèmes les plus compliqués de nature morale, sans
se servir des étiquettes d'un culte extérieur, quel qu'il soit.

Il lègue aux disciples la parabole du bon Samaritain qui exalte à jamais la mission
sublime de la charité.

L'histoire est simple et expressive.

Luc transmet le message du céleste Orienteur en expliquant qu'un « homme descendait


de Jérusalem vers Jéricho quand il fut attaqué par des voleurs qui le dépouillèrent en le rouant
de coups et l'abandonnèrent à moitié mort en bordure de chemin. Le hasard fit qu'il passa un
prêtre, le voyant de loin, celui-ci l'évita. Peu après, ce fut le tour d'un lévite qui, lorsqu'il
l'aperçut, s'éloigna rapidement. Le voyant dans cet état, un Samaritain qui voyageait dans la
région, fut pris d'une profonde pitié. Il se pencha d'abord sur le malheureux pour soulager ses
blessures, puis, il le mit sur sa monture et l'installa dans une auberge pour qu'il y fût soigné ».

Nous voyons dans ce récit que le Seigneur ne considère le nécessiteux que comme «
un homme ».

Il ne parle pas de sa race, de sa couleur, de sa condition sociale ou de ses opinions.

En lui, il voit une humanité souffrante privée de l'aide des créatures qui allument la
lumière de la charité au delà de tous préjugés de classe ou de religion.

À partir de là, un nouveau mouvement de solidarité humaine apparaît sur la terre.

Avec le temps, les apôtres se dispersent dans différentes régions du monde pour
enseigner qu'il « vaut mieux donner que recevoir ».

Tandis que ceux qui sont à l'avant-garde du bien, inspirés par la leçon du Seigneur, ils
remplacent les vallées de l'immondice par de confortables hôpitaux. Ils combattent les vices
multimillénaires avec des orphelinats et des crèches. Ils créent des écoles où la culture est
confiée aux esclaves. Ils fondent des institutions d'aide et de prévoyance, là où la société
maintenait la mendicité pour les plus faibles. Comme un génie chrétien sur la terre, la charité
ne cesse de grandir avec les siècles à travers la bonté de Saint François d'Assise, dans le
dévouement de Saint Vincent de Paul,.dans la bienfaisance d'un Rockefeller ou la fraternité
du compagnon anonyme sur la voie publique, révélant de manière précieuse et sublime que
l'Esprit du Christ continue à agir en nous et à travers nous.

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17

Évangile et travail

La glorification du travail est un service évangélique.

Avant que le Maître ne vienne exercer son influence, la terre était une vaste plantation
peuplée de maîtres et d'esclaves.

Servir était considéré comme un déshonneur.

Dominées par le principe de la force, les nations gardaient une immense similitude
avec les tribus primitives.

La distinction sociale résultait de la chasse.

Les trônes s'érigeaient, presque toujours, sur les bases obscures de la rapine.

Les astucieux et les puissants profitaient le plus souvent des bienfaits de la vie.

Toute catastrophe économique finissait obligatoirement en captivité.

Le travail était synonyme de déshonneur.

La plupart du temps, les esprits les plus nobles étaient traités comme de véritables
subalternes, ils suaient et gémissaient pour porter la voiture pourpre de leurs oppresseurs.

Dans toutes les villes, les esclaves en tous genres pullulaient. À eux seul, il était
conféré le devoir de servir, comme s'il s'agissait d'une austère punition.

La Rome impériale était pleine de captifs emprisonnés en Egypte et en Grèce, en


Gaule et à Pontus. Rien que pendant la révolution de Spartacus, en 71 avant l'ère chrétienne,
furent condamnés à mort trente mille esclaves sur la voie appienne, dont la seule faute avait
été d'aspirer à un travail digne dans un climat de liberté édifiante.

Or avec Jésus, c'est une nouvelle ère qui commence pour l'humanité.

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Le ministère du Seigneur est fait avant tout d'action et de mouvement.

Le Maître se lève avec le jour et se consacre au bien de ses semblables jusqu'à tard
dans la nuit.

Comme un médecin, il n'a de cesse d'aider efficacement les malades.

Comme un enseignant, il répète sans relâche ses leçons.

Comme un juge, il donne l'exemple de l'impartialité et de la tolérance.

En tant que bienfaiteur, il répand continuellement les bénédictions de l'amour infini.

Sage, il met la science du bien à la portée de tous.

Comme un avocat, il défend les intérêts des faibles et des humbles.

En tant que travailleur divin, il sert tout le monde sans réclamation et sans demander la
moindre récompense.

L'exemple du Christ est sublime et contagieux.

Après lui, chacun de ses compagnons d'apostolat quitte son confort pour aider et
enseigner en son nom. Ils se rendent dans des régions distantes du berceau qui les a vus naître,
balayant les plus vastes horizons pour s'ouvrir à la compréhension de la vie.

A Rome, le désir de secours mutuel entre chrétiens atteint d'inconcevables réalisations


dans le domaine du labeur.

Les personnes converties à l'Évangile se consacrent entièrement au service de leur


prochain avec pour objectif de soutenir les compagnons dans le besoin.

Les apprentis de la Bonne Nouvelle s'éparpillent dans les différents secteurs des
activités de l'industrie et de l'agriculture, des arts et des sciences, de l'instruction et du
commerce, de la santé et de l'hygiène, en quête de moyens pour aider leurs compagnons
d'idéal livrés à la servitude ou à la pauvreté, dans la souffrance et dans les prisons. Certains
restent à jeûner pendant deux ou trois jours de suite afin d'économiser de l'argent et apporter
leur secours à ceux qui les entourent guidés par un pasteur.

Dès lors, le travail est interprété comme une bénédiction divine.

En passant de la dignité du Sanhédrin au dur labeur du métier à tisser pour


confectionner des tapis, désireux de ne dépendre de personne et de protéger sa liberté de
parole et d'action, Paul de Tarse reste le symbole du chrétien qui instruit et réalise, tout en
démontrant que la lumière de l'enseignement doit être unie à la gloire de l'exemple.

Et jusqu'à ce jour, c'est en honorant dans la dignité du travail qui est sa règle
fondamentale d'action que le christianisme demeure la force libératrice de l'humanité de toute
part dans le monde.

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18

Évangile et sectarisme

Presque tous les sanctuaires religieux qui ne sont pas unis dans la sphère dogmatique
s'isolent indûment pour disputer des privilèges et des faveurs. Même dans les cercles de
l'activité chrétienne, dès les premiers siècles de sa constitution, l'esprit sectaire a dominé les
groupes d'élite.

Au nom du Christ, très souvent la tyrannie politique et le despotisme intellectuel


organisèrent des guerres, allumèrent des bûchers, stimulèrent la persécution et instaurèrent la
mort.

Afin de représenter le Maître qui n'avait même pas une pierre où reposer sa tête
endolorie, l'Empereur Phocas établit la Papauté, en 607 pour exalter la vanité romaine.
Comme ils pensaient agir en tant que défenseurs de sa cause, Godefroy de Bouillon et
Tancrède de Syracuse organisèrent, en 1096, une armée de 500.000 hommes. Ils furent ainsi
les instigateurs de conflits sanglants pour revendiquer des terres et des reliques rappelant le
passage divin de Jésus sur la terre. Croyant préserver ses principes rédempteurs, Grégorien
IX, en 1231, consolida le Tribunal de l'Inquisition, intensifia l'obscurantisme et renforça les
flagellations criminelles dans le domaine de la foi religieuse. Convaincus de protéger leur
doctrine, les prêtres frappaient de supplices et condamnèrent à mort de courageux pionniers
du progrès planétaire tels que Giordano Bruno et Jean Huss.

Or de telles violences n'étaient que des manifestations de l'esprit belliqueux en proie


aux angoisses humaines.

Le Christ n'a jamais prôné le dogmatisme et l'intransigeance comme règle de conduite.

Il affirma ne pas être né pour détruire la Loi antique, mais pour l'accomplir fidèlement.

Il ne s'opposa qu'à la perversité délibérée.

Il ne lutta point.

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Ni ne condamna.

Il ne critiqua pas.

Il combattit le mal en secourant ses victimes.

Il se donna au monde.

Il enseigna avec patience et bonté le véritable chemin de la rédemption.

Il entama son ministère de parabole en parlant avec les docteurs du Temple, et termina
son apostolat en parlant à des voleurs.

Il ne dédaigna personne, même les malheureux égarés méritaient sa plus chaleureuse


attention.

Il prépara l'esprit des pêcheurs aux grands desseins de l'Évangile avec une admirable
confiance et une profonde bonté, sans exiger d'eux la moindre garantie de pureté ethnique.

Il aida de malheureuses femmes avec sérénité et sans hésitation pour leur rendre leur
dignité féminine, en complète contradiction avec les préjugés de son époque.

Il ne chercha pas à ce qu'on lui donne des titres, mais se pencha attentivement sur
chaque cœur.

Nicodème, le maître d'Israël, et Bartimée, l'aveugle méprisé, reçurent de sa part le


même sentiment d'affection.

Jésus n'a jamais manifesté le moindre sentiment d'intolérance quant à la propagation


de la Bonne Nouvelle.

Le sectarisme orgueilleux dans la sphère chrétienne est une simple création humaine
naturellement destinée à disparaître car, jusqu'à présent, aucune doctrine comme le
christianisme n'a autant apporté au monde tourmenté et divisé les liens de l'amour et la
lumière de la vraie solidarité.

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Evangile et sympathie

II ressort de l'apostolat de Jésus que la sympathie est à la base du bonheur humain.

Il n'y a aucune violence dans sa façon de conquérir son prochain.

De nos jours encore, de nombreux leaders de la classe sacerdotale utilisent en son nom
l'imposition et la cruauté. Or le Maître a toujours professé ses enseignements dans les plus
Strictes règles de respect vis-à-vis de ses contemporains.

La notion de juste entendement à l'égard des personnes et des situations ne lui a jamais
manqué.

Divin Semeur, il savait qu'il ne suffit pas de planter de bons principes, mais surtout
qu'il faut les semer dans des conditions favorables pour qu'ils germent et qu'ils poussent.

Certes, dans l'intérêt collectif, Jésus ne néglige pas l'énergie bénéfique.

Il reproche au commerce effréné d'humilier le Temple, tout comme il souligne les


erreurs de son temps.

Néanmoins, devant les créatures dominées par le mal, il se remplit d'une compassion
et d'une tolérance tout aussi profonde que constructive.

Il n'interroge pas les souffrants sur la cause des afflictions qui les flagellent pour ne
pas les irriter avec des réclamations.

Il les aide et les guérit.

Les commentaires qu'il fait aux pêcheurs et aux égarés ne sont que des
recommandations douces et subtiles.

Au malade guéri au bord de la piscine de Béthesda, il dit sans la moindre prétention :

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- Va et ne récidive pas dans l'erreur pour qu'il ne t'arrive rien de pire.

À la pauvre femme lapidée sur la place publique, il lui fait gentiment :

- Va et ne pêche plus.

Il ne présage pas l'enfer aux victimes de l'ombre. Compatissant, il les relève et les
éclaire d'une nouvelle lumière.

Il comprend les problèmes et les luttes de chacun.

Il attire les enfants à lui avec tendresse, redonne confiance aux cœurs maternels.

Il sait que Pierre est fragile, mais ne se désespère pas pour autant et lui manifeste sa
confiance.

Il perçoit le sombre drame qui se trame dans l'esprit de Judas, malgré tout, il ne le
repousse pas.

Il reconnaît que la majorité des bénéficiaires ne sont pas à la hauteur des concessions
qu'ils sollicitent, pourtant, il ne leur nie pas son soutien.

Prisonnier, il recolle l'oreille du soldat tranchée par son disciple.

Devant Pilate et Antipas, il ne demande pas de mesures susceptibles de jeter la


discorde, même pour préserver la justice.

Loin de s'impatienter quant à la présence des malfaiteurs qui souffrent aussi de la


crucifixion, il se penche amicalement vers eux et cherche à les comprendre et à les
encourager.

A la foule qui autour de lui se répand en injures et en humiliations, il envoie des


pensées de paix et des vœux de pardon.

Par la suite, après sa mort, il ne délaisse pas les compagnons qui l'abandonnèrent. Il se
matérialise devant eux pour les encourager de sa présence et de son amour à œuvrer au
service de la régénération humaine, à aller jusqu'au bout de leur lutte.

Dans tous les passages de l'Évangile, nous percevons que pour le cœur humain, le
Seigneur est le champion de la bienveillance. Il enseigne à remédier au mal et à construire le
bien. Sous sa divine inspiration, depuis la mangeoire, un nouveau chemin rédempteur s'ouvre
aux hommes vers la paix et le bonheur basé sur le soutien mutuel, dans un esprit de service,
de bonté et de fraternisation.

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20

Evangile et dynamisme

Depuis les prémices de l'organisation religieuse dans le monde, certains apprécient la


vie contemplative absolue comme une introduction indispensable aux joies célestes.

Cristallisé dans une telle attitude, le croyant cherche des lieux isolés comme si la
solitude était synonyme de sainteté.

Mais comment le diamant peut-il briller dans la vitrine de la beauté en fuyant l'orfèvre
qui lui donne toute sa valeur ?

Le Christ ne nous annonce pas que le repos improductif est une préparation au ciel.

Le Maître ne fuit pas le contact avec la lutte ordinaire.

La Bonne Nouvelle dans son cœur, dans ses propos et dans ses bras est profondément
dynamique.

Il ne se contente pas d'être sollicité pour atténuer la souffrance et aider ceux qui sont
dans l'affliction.

Il va, en personne, à la rencontre des nécessiteux, sans démontrer la moindre fierté.

En plein champ, il instruit l'âme du peuple, laissant entendre que tout endroit est sacré
pour la manifestation divine.

Il n'adopte pas de position spéciale pour recevoir les malades et les impressionner.

Sur la place publique, il nettoie les lépreux et rend la vision aux aveugles.

Au bord du lac, parmi les pêcheurs, il relève les paralytiques.

Au milieu de la foule, il sermonne les entités des ténèbres et redonne aux obsédés et
aux possédés leur équilibre.

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Matthieu, au verset trente-cinq du chapitre neuf, nous dit que Jésus « parcourait toutes
les villes et tous les villages en enseignant dans les temples qu'il trouvait sur son chemin. C'est
ainsi qu'il prêchait l'Évangile du règne de Dieu et guérissait toutes les maladies qui torturaient
les populations ».

À aucun moment, nous ne le nous trouvons inactif.

Quand il se dirige vers la montagne ou dans le désert, afin de prier, il ne prétend pas
fuir, mais reprendre des forces pour se consacrer plus intensément à son activité.

Certes, pour exalter les mérites du royaume de Dieu, il ne se met pas à prêcher comme
n'importe quel prédicateur sur la voie publique, mais affirme invariablement être prêt à servir.

Attentionné, il prête assistance à la belle-mère de Pierre, et c'est avec une douce


affection qu'il se rend chez Lévi, le publi-cain, qui offre un banquet en son honneur.

Il ne pose pas de condition pour réaliser la mission de bonté qui le retient aux côtés
des créatures.

Il n'utilise pas de termes spéciaux pour se faire comprendre de Marie de Magdala, ni


ne s'enferme dans des préjugés religieux ou raciaux pour cesser de s'occuper des malheureux
malades.
Où qu'il soit, sans sous-estimer les valeurs du Ciel, il aide et éclaire, il soutient et
sauve.

Avec l'Evangile, le culte de la vraie fraternité est institué parmi les hommes.

Le pouvoir divin ne reste pas enfermé dans la symbologie des temples en pierre.

Il se libère.

Il retourne à la sphère publique.

Il marche à la rencontre de ceux qui sont dans le besoin et dans l'ignorance, dans la
douleur et dans la misère.

Il étreint les malheureux et relève les déchus.

La tyrannie de Baal n'est plus de rigueur, ni le favoritisme de Jupiter. C'est Dieu le


Père qui, à travers Jésus-Christ, initie sur la terre le service de la foi rénovatrice et dynamique.
Tout en étant extase et confiance, II est aussi compréhension et charité pour l'ascension de
l'esprit humain à la lumière universelle.

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Evangile et éducation

Une fois que le maître eut confié au monde le divin message de la Bonne Nouvelle, la
terre ne fut plus dépourvue d'une solide culture.

En Grèce, les arts avaient atteint de lumineuses culminances et, à Rome, il existait de
toute part de précieuses bibliothèques qui divulguaient la politique et la science, la
philosophie et la religion.

Les écrivains avaient des groupes de copistes spécialisés et les professeurs compétents
entretenaient les traditions et les enseignements en préservant le trésor de l'intelligence.

Il prospérait partout différents types d'institutions, mais l'éducation était toujours


marquée d'une lamentable pauvreté.

La captivité consacrée par la loi était un fléau courant.

La femme, presque partout dénigrée, recevait un traitement inférieur à celui dispensé


aux chevaux.

Pour des questions de revers financier ou de race, des hommes respectables étaient
marqués au fer rouge et soumis à la condition de servitude. Ils étaient traités comme des
animaux.

Les parents pouvaient vendre leurs enfants.

Il était courant de rendre aveugles les vaincus et de les utiliser pour réaliser des tâches
domestiques.

Les enfants maladifs étaient, presque toujours, condamnés à mort.

Les malades étaient voués à l'abandon.

Les femmes malchanceuses pouvaient être lapidées avec l'agrément de la justice.

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Les mutilés devaient mourir sur les champs de bataille, car ils étaient considérés
comme de la chair inutile.

Tout tyran jouissait du droit de réduire les populations à l'extrême pénurie sans être
inquiété par qui que ce soit.

Sous les applaudissements du public, les fauves dévoraient vifs des hommes, des
femmes et des enfants lors de spectacles et en guise de divertissements.

Les festivités du peuple avaient rarement lieu sans large effusion de sang humain, ce
qui était d'ailleurs une imposition naturelle de leurs coutumes.

Mais avec Jésus, une ère nouvelle commence pour le sentiment.

Condamné au sacrifice suprême sans se plaindre et en suppliant le pardon céleste pour


ceux qui le fouettaient et le blessaient, il instille dans l'esprit de ses partisans de nouvelles
dispositions spirituelles.

Illuminés par l'influence divine, les disciples du Maître se consacrent au service de


leurs semblables.

Simon Pierre et ses compagnons se vouent aux malades et aux malheureux.

Des havres de secours sont fondés pour les nécessiteux et des écoles d'évangélisation
sont créées pour édifier l'esprit populaire.

Peu à peu, au cours des siècles, le paysage social se modifie.

Lacérés et tourmentés, livrés au suprême sacrifice dans les démonstrations sanglantes


des tribunaux et des places publiques ou jetés en prison, les apprentis de l'Évangile enseignent
la compassion et la solidarité, la bonté et l'amour, la force morale et l'espoir.

Des groupes de serviteurs se livrent à des tâches rémunérées pour libérer de nombreux
captifs.

Touchés au plus profond d'eux-mêmes, des maîtres fortunés, propriétaires terriens,


rendent à des esclaves leur liberté.

Les malades trouvent des remèdes, les mendiants trouvent un toit, les désespérés sont
consolés, les orphelins sont reçus dans des foyers.

Une nouvelle mentalité apparaît sur la terre.

Le cœur éduqué par une lumière bénie surgit pour éclairer les ombres de la vie.

La gentillesse et l'affabilité commencent à régir le champ des bonnes manières et sous


l'inspiration du Maître crucifié, des hommes de patries et de races différentes apprennent à
trouver en eux la joie de s'exclamer heureux : « mon frère ».

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Le spiritisme de nos jours

Le spiritisme des temps modernes est sans aucun doute la reviviscence du


christianisme dans ses fondements les plus simples.

En levant l'épais rideau baissé entre les deux mondes dans les milieux vibratoires où la
vie se manifeste, il suscita dès la première heure de ses rassemblements doctrinaux l'intérêt de
la science investigatrice. Une science qui chercha dès lors à l'asservir au contrôle des cabinets
ou des laboratoires comme s'il s'agissait d'une simple découverte d'énergies occultes émanant
de la nature, telle que l'électricité, que l'homme manipule selon son bon plaisir pour en tirer
les avantages répondant à son confort physique...

C'est intéressé par le phénomène que la spéculation analyse ses composantes. Elle ne
croit trouver dans l'échange entre les deux sphères que des réponses à de vieilles questions de
philosophie, sans la moindre conséquence d'ordre moral pour l'expérience humaine.

Or, celui qui est guidé par cette pensée se trompe largement, car en affirmant la survie
de l'être au-delà de la mort, le spiritisme laisse sous-entendre un vaste champ d'illations dans
le domaine de l'éthique religieuse contraignant l'homme à de plus longues réflexions dans le
cadre de la justice.

Nous ne faisons pas référence ici aux écoles de la foi sous leurs aspects sectaires
qu'elles soient d'ordre dogmatique, apologétique ou autre.

Ni à des religions, mais à la Religion, proprement dite comme système de croissance


de l'âme tendant à la céleste communion avec l'Esprit divin.

En déployant le cadre des responsabilités que la vie nous confère, le nouveau


mouvement de révélation implique un développement mental béni et obligatoire.

L'échange avec les cercles d'action des désincarnés contraint l'être à envisager la vie
avec une plus grande ampleur.

De nouveaux aspects de l'évolution lui sont révélés et une foule de pensées


enrichissantes sont la source de raisonnements et d'observations.

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Or tout comme le récipient conserve le contenu d'une substance quelconque selon sa
structure et sa situation, la doctrine rénovatrice, avec ses bienfaits, passe inaperçue ou à peine
exploitée par ceux qui sont enclins aux discussions inutiles, par ceux qui s'attardent dans
l'extase improductive ou par ceux qui se jettent dans les précipices de l'ombre. Ce sont des
compagnons encore inaptes aux connaissances d'ordre supérieur données à la terre, non pour
sauvegarder l'égoïsme ou l'animalité, mais pour spiritualiser tous les êtres.

À quoi servirait la fabuleuse découverte de Watt si la vapeur n'était pas maîtrisée pour
le bien de la civilisation ? Que ferions-nous de l'électricité sans les éléments de retenue et de
transformation qui en contrôlent le cours ?

Dans le spiritisme à caractère phénoménique, nous sommes constamment confrontés à


quantité de forces intelligentes, pas toujours sublimées, qui nous assaillent et font appel à
nous.

Nous apprenons que la mort est une question d'étape au sein de la nature.

Nous reconnaissons que la vie s'agite autour de nous aux niveaux les plus variés de
l'évolution.

D'où l'impératif de la volonté disciplinée.

Il est urgent d'établir des ressources pour ordonner correctement les manifestations qui
concernent le nouvel ordre de principes qui s'installent victorieusement dans l'esprit de
chacun.

Pour accomplir cette grande mission, l'Évangile est appelé à guider les apprentis de la
science de l'esprit pour que les frivoles ou les malavisés ne se précipitent pas dans les
immenses gouffres de l'amertume ou des désillusions.

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23

Face à la grandeur de la tâche

Qu'en serait-il du spiritisme s'il n'avait pas pour finalité d'améliorer la terre où il
s'exprime en tant que mouvement libérateur des consciences ?

Serait-il louable de soustraire le paysan de son activité laborieuse d'ensemencement en


le distrayant avec de brillants récits et en l'induisant à l'inertie ?

Serait-il conseillé d'imposer l'extase à l'effort actif en figeant de précieuses occasions


de réalisation dans la pratique du bien ?

Mais si nous nous approchons du travailleur dans l'intention de le stimuler au service


en l'aidant à faire preuve de compréhension et à diminuer son sentiment de sacrifice dans la
tâche à réaliser, en l'épaulant afin qu'il découvre de lui-même comment parvenir à élever son
âme, nous édifierons le bien légitime pour améliorer la vie et la collectivité dans son
ensemble.

À quoi bon l'intimité de l'homme avec les Esprits domiciliés dans d'autres sphères s'il
n'en tire aucun bienfait dans son existence personnelle ? Ne serait-ce pas une déplorable perte
de temps que de nous informer sans intention bienveillante des règles en vigueur chez nos
voisins ? Si la créature humaine ne peut encore dispenser le supplément de protéines et
d'hydrates de carbone, d'oxygène et de vitamines, si elle ne peut renoncer au bain et à la
lecture, pourquoi l'induire au plaisir des questionnements sans élévation de point de vue ?

Traitons avant tout de l'essentiel.

Il est curieux de noter que le Christ en personne lors de son immersion dans les fluides
terrestres ne s'est pas laissé aller à réfléchir à des problèmes inopportuns ou inadéquats.

Il ne s'est pas assis sur la place publique pour expliquer la nature de Dieu. Il le nomma
tout simplement « Notre Père ». De plus, il nous indiqua nos devoirs d'amour et de révérence
pour que nous puissions contribuer à l'extension et au perfectionnement de l'œuvre divine.

Bien qu'il affirmât « dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures », il


ne donna pas de détails quant aux habitants qui les peuplent.

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Bien qu'il exaltât le royaume céleste où il situait la gloire du futur, il n'oublia pas le
royaume de la terre qu'il chercha à aider de toutes les manières possibles.

En guérissant les aveugles et les lépreux, les fous et les paralytiques, il laissa entendre
qu'il était venu non seulement pour régénérer les âmes, mais aussi pour secourir les corps
malades et rétablir l'homme intégral.

Mais, il ne s'arrêta pas là.

Chaque fois qu'il le pouvait, il exaltait notre devoir d'amour par rapport à la vie.

Il fit appel au symbole du grain de moutarde et à la drachme perdue pour présenter de


précieux enseignements.

Il compara le monde à une immense vigne où chaque serviteur reçoit certaines


obligations.

Il donna une attention toute particulière aux enfants lorsqu'il souligna l'appui que nous
devons aux générations renaissantes.

Dans un tel contexte de réalisation, les principes du spiritisme évangélique se


répandront pour le bien de l'humanité.

Les désincarnés témoignent de la survie individuelle après la mort. Ils apportent la


preuve que l'âme passe d'une habitation à l'autre sans s'altérer immédiatement. Mais ils
préconisent l'étude et la fraternité, la culture et la sanctification, le travail et l'analyse,
l'obéissance et les sentiments supérieurs. Par-dessus tout, ils visent l'amélioration de la vie sur
la terre pour que les hommes deviennent effectivement des frères dans le monde à venir qui
sera indubitablement un endroit illuminé du règne infini de Dieu.

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Le phénomène spirite

Le culte des désincarnés apparaît comme une torche ardente de sublime espérance
dans toutes les civilisations.

Un rapide examen des coutumes et des traditions que révèlent les restes de la vie
primitive des sauvages contemporains, nous permet de prendre connaissance du fait que les
organisations humaines les plus rudimentaires gardent dans leur échange avec les « défunts »
des notions élémentaires de foi religieuse.

Les apparitions et les voix, les phénomènes et les révélations du monde spirituel
caractérisent la marche des tribus et des populations primitives.

En Egypte, les sujets liés à la mort assument une importance spéciale pour la
civilisation. Anubis, le dieu des sarcophages, était le gardien des ombres et présidait au
voyage des âmes pour recevoir leur jugement dans l'au-delà.

Dans la Chine multimillénaire, la vie des anciens était basée sur la foi. En toutes
circonstances, les Esprits des ancêtres sont consultés par leurs descendants. Ils reçoivent des
prières et des promesses, des fleurs et des sacrifices.

En Inde, on trouve dans les « rakchasas », les Esprits maléfiques qui habitent dans les
tombes, ce sont d'invisibles porteurs de perturbations et d'afflictions.

Les Grecs croyaient être entourés d'entités qu'ils nommaient de « démons » ou de


proches intangibles qui les inspiraient dans l'exécution des tâches ordinaires. À Rome, les
Esprits fraternels étaient toujours honorés à l'occasion du culte domestique lors duquel ils
étaient considérés comme des divinités inférieures. Pour l'ancienne communauté latine, les
âmes bien intentionnées qui avaient laissé sur la terre des marques de sagesse et de vertu
étaient « les dieux du foyer ». Ils considéraient qu'ils avaient amplement les moyens de les
secourir. Tandis que les fantômes des créatures perverses étaient habituellement connus
comme des « larves » dont l'approche causait des déboires et des maladies.

Les sorciers des tribus primitives furent dans les civilisations lointaines remplacés par
les mages dont le pouvoir régnait sur l'épée des guerriers et sur la couronne des princes.

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À travers tous les événements religieux qui précédèrent l'arrivée du Christ, la
manifestation des désincarnés ou le phénomène spirite surgit dans un éclair pénétrant de vérité
qui mène au succès et guide les réalisations suprêmes de l'effort collectif.

Sous la supervision de Jésus, néanmoins, la marche de la spiritualité sur la terre


acquiert de nouvelles caractéristiques.

Il discipline les sentiments, c'est le grand constructeur de l'humanité légitime.


Pendant trois cents ans, les disciples du Seigneur souffrent, luttent, rêvent et meurent
pour donner au monde la doctrine de la lumière et de l'amour pleinement victorieuse de la
mort. Mais la politique de l'Empire romain réprime pendant seize siècles consécutifs le
mouvement libérateur.

Or les siècles par rapport à l'éternité sont de simples minutes. Au delà des ombres de
la grande nuit, l'évangélisme pur apparaît à nouveau.

Christianisme — doctrine du Christ...

Spiritisme — doctrine des Esprits...

L'influence du Maître revient sur l'immense collectivité humaine constituée d'âmes à


des degrés infinis.

D'homme en homme, d'intelligence en intelligence, nous courrions peut-être le risque


de compromettre le progrès du monde, isolés dans nos points de vue et dans nos conceptions
déficientes. Or, si nous sommes régis par la sagesse infinie, nous nous dirigerons vers la
perfection spirituelle pour qu'un jour, définitivement dépouillés des écailles éducatives de la
chair, nous puissions comprendre l'excellence de la parole de l'annonce céleste : — « Vous
êtes des dieux »...

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Face à la vie mentale

Lorsque la créature se met à se poser des questions concernant la raison du destin et de


la douleur et qu'elle trouve la lumière des principes spirites pour éclairer le labyrinthe de son
sanctuaire intérieur, elle doit autant que possible se consacrer à l'appréciation de la pensée afin
de s'initier à la compréhension des secrets qui voilent encore, en nous tous, notre force
mentale.

Si les inconnues du corps sont dans le monde la passion de la science qui désigne des
armées d'habiles serviteurs pour résoudre les problèmes de santé et de génétique, de réconfort
et d'Eugénie, outre-tombe la grandeur de l'esprit défie tous nos potentiels d'intelligence par le
traitement méthodique des sujets qui les concernent.

La psychologie et la psychiatrie chez nos contemporains connaissent autant l'esprit qu'un


botaniste. Limité dans ses mouvements à l'étroit milieu d'observation du sol, il essaie de porter
un jugement sur un vaste continent inexploré à partir de quelques brins d'herbe qui auraient
poussé à la portée de ses mains.

Une fois libérés du véhicule de la chair, quand nous avons le bonheur de planer au-
dessus des attractions de nature inférieure qui, parfois, nous retiennent indéfiniment à la
croûte terrestre, nous comprenons que le pouvoir mental est à la base de tous les phénomènes
et de toutes les circonstances de nos expériences isolées ou collectives.

L'esprit est la source vive d'énergies créatrices.

La pensée est une substance quantifiable.

Les incarnés et les désincarnés peuplent la planète en tant qu'habitants d'un immense
palais de plusieurs étages dans diverses conditions. Ils produisent de multiples pensées qui se
combinent, qui se repoussent ou qui se neutralisent.

D'après la teneur de leur expression, les idées se correspondent en projetant des rayons
de force qui alimentent ou dépriment, qui subliment ou détruisent, intègrent ou désintègrent,
entraînées subtilement du domaine des causes à la production d'effets.

L'imagination n'est pas un pays brumeux, fait de créations vagues et incertaines. C'est
une source de vitalité, d'énergie, de mouvement...

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L'idéalisme actif, la foi constructive, le rêve qui agit sont les piliers de toutes les
réalisations.

Celui qui pense le plus intensément en donnant corps à ce qu'il idéalise est le plus apte à
la réception des courants mentaux invisibles dans les œuvres du bien ou du mal.

Du fait de cette loi qui préside à la vie cosmique, tous ceux qui se sont adaptés à la
droite pensée et à l'action édifiante sont de précieux canaux de l'énergie divine qui, en
effusion constante, baigne l'humanité de toute part sur le globe. Elle cherche les âmes
évoluées et dévouées au service de sanctification pour les convertir en médiums ou en
instruments vivants de son extériorisation pour le bien des créatures et l'élévation de la terre,
de concert avec les mondes de joie céleste.

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26

Affinité

L'homme vit mêlé à un vaste océan de pensées. Il se nourrit dans une large mesure de
substance mentale.

Sans s'en apercevoir, toute créature absorbe l'influence étrangère à travers les
ressources impondérables qui équilibrent son existence.

Sous forme d'impulsions et de stimulations, l'âme récolte par le biais des pensées
qu'elle attire les forces de sustentation qui garantissent ses actions là où elle se trouve.

L'homme peut étendre considérablement le rayon de ses réalisations au niveau


matériel, mais sans l'énergie mentale à la base de ses manifestations, il n'arriverait à rien.

Sans les rayons vivants et différenciés de cette force, les valeurs évolutives resteraient
partout latentes.

Sur tous les plans, l'esprit émet et reçoit, donne et récolte en se renouvelant
constamment pour s'élever à la haute destinée qu'il lui appartient d'atteindre.

Nous assimilons en permanence des courants mentaux.

De manière imperceptible, « nous ingérons à chaque instant des pensées » en projetant


autour de notre individualité les forces que nous berçons en notre for intérieur.

De sorte que celui qui n'acquiert pas des connaissances supérieures, qui ne s'efforce
pas de surmonter les circonstances d'ordre inférieur, souffrira invariablement de l'infliction du
milieu où il se trouve.

Nous sommes affectés par les vibrations des paysages, des personnes et des choses qui
nous entourent.

Si nous nous laissons aller aux impressions maladives pleines d'amertume venant d'un
tiers, notre « tonus mental » s'altère précipitamment et tend à une franche réceptivité de maux
indéfinissables.

Si nous nous entourons de personnes productives et dynamiques, nous trouvons en


elles un précieux soutien pour réaliser nos objectifs de travail.

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Ce sont de tels principes qui régissent nos relations les uns avec les autres, entre
incarnés et désincarnés.

Les conversations alimentent d'autres conversations.

Les pensées font surgir d'autres pensées.

Nous nous attardons à ce qui est en affinité avec nous.

Nous parlons toujours ou nous agissons toujours pour le groupe d'esprits auquel nous
sommes liés.

Notre inspiration est affiliée à tous ceux qui sentent comme nous, tout comme la
fontaine est assujettie à la source.

Nous sommes obsédés par des amis désincarnés ou non, et assistés par des bienfaiteurs
à tous les niveaux dans la vie conformément à notre condition mentale.

D'où l'impératif de notre renouvellement constant pour le bien infini.

Travailler sans cesse est un devoir.

Servir, c'est s'élever.

Apprendre, c'est conquérir de nouveaux horizons.

Aimer, c'est grandir.

En travaillant et en servant, en apprenant et en aimant, notre vie intime s'illumine et se


perfectionne en entrant graduellement en contact avec les grands génies de l'immortalité
glorieuse.

59
27

Médiumnité

Une écrasante majorité d'étudiants du spiritisme pensent que la médiumnité est la


pierre angulaire de toutes les constructions doctrinales. Mais ils commettent l'erreur de
considérer que les travailleurs de la foi rénovatrice qui assument des tâches spéciales, ou les
malades psychiques qui servent parfois admirablement la sphère des manifestations
phénoménales sont les uniques médiums.

Avant tout, il faut comprendre que si le toucher est à la base de tous les sens,
l'intuition est à la base de toutes les perceptions spirituelles. De ce fait, toute intelligence est
médium des forces invisibles qui opèrent dans le cadre des activités régulières qui sont les
siennes.

Des cercles inférieurs aux cercles supérieurs de la vie, il existe des entités angéliques,
humaines et subhumaines qui agissent à travers l'intelligence incarnée. C'est ainsi qu'elles sti-
mulent le progrès et divinisent les expériences, qu'elles forment les caractères ou soutiennent
des réparations bénies, qu'elles protègent la nature et renforcent les lois qui nous gouvernent.

En dévoilant de nouvelles connaissances à l'humanité, le spiritisme incorpore à notre


patrimoine mental de précieuses informations sur la vie impérissable. Il nous montre notre
condition d'esprits immortels se trouvant temporairement en apprentissage dans les différentes
classes de la race, de la nation et du groupe consanguin auquel nous appartenons
transitoirement sur la terre.

Chaque individualité renaît en liaison avec les centres de vie invisible dont elle
procède. De manière générale, elle restera l'instrument de l'ensemble sur lequel ses
conceptions et ses pensées habituelles sont fondées. Cependant, si elle souhaite profiter de la
contribution que l'école sublime du monde lui offre à travers ses divers cours de préparation et
de perfectionnement en s'appliquant à faire le bien dans les moindres détails qui surgissent en
chemin pour acquérir de meilleures dispositions d'amour et de sagesse, elle est acceptée par
les grands bienfaiteurs du monde dans le cadre de l'évolution humaine comme interprète de
l'assistance divine, où qu'elle se trouve, que ce soit à la construction du patrimoine de confort
matériel ou pour sanctifier l'âme éternelle.

Néanmoins, il faut reconnaître que dans le domaine de la médiumnité chaque serviteur


est enduit de ses propres caractéristiques.

Le contenu dépendra toujours de la forme et de la condition du récipient.

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Telle est la loi de l'échange.

Un gobelet ne contiendra pas la même quantité d'eau qu'une cuve dont la capacité est
de plusieurs centaines de litres.

Le parfum conservé dans le flacon en cristal pur ne sera pas le même s'il est transporté
dans une jarre pleine de vase.

Le sage ne pourra prendre un enfant pour confident, même si l'enfant détient des
trésors de pureté et de simplicité que le savant ignore.

Par conséquent, pour servir la révélation divine, la médiumnité requiert l'étude


constante et le dévouement au bien pour s'enrichir de science et de vertu.

L'ignorance pourra produire des phénomènes indiscutables et beaux, mais seules la


notion de responsabilité, la consécration systématique au progrès de tous, la bonté et la
connaissance réussissent à matérialiser sur la terre les édifications définitives du bonheur
humain.

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Syntonie

Entre désincarnés et incarnés, tous les échanges reposent à la base sur l'esprit, même
si, dans le cadre de la matière dense, des phénomènes naturels peuvent être réalisés par les
entités moins évoluées ou extrêmement attachées à la charité sacrificielle.

Quoi qu'il en soit, c'est du monde mental que procède la genèse de tous les travaux de
communion entre esprits.

De là découle le besoin d'un nouvel idéal, d'étude, d'une bonté déterminée et de foi
active si nous prétendons garder le contact avec les Esprits de la grande lumière.

Nous pouvons prendre la pierre taillée pour symboliser notre âme. Nous sommes
comme l'animal qui peut s'attarder pendant des siècles dans l'oisiveté ou dans l'ombre sous la
carapace difficilement perméable des habitudes nocives ou des impulsions dégradantes. Mais
si nous nous exposons au soleil de l'expérience en acceptant les frictions, les leçons, les déchi-
rements et les difficultés du chemin comme des coups bénis du burin de la vie en nous
efforçant de parfaire nos connaissances et d'améliorer notre cœur, comme la pierre polie
reflète la lumière, nous serons certainement capables de recevoir l'influence des grands génies
de la sagesse et de l'amour, ces glorieux envoyés de l'immortalité victorieuse. En nous conver-
tissant en précieux instruments de l'œuvre d'assistance du Ciel, nous relèverons nos frères
moins bien lotis pour nous élever aussi aux régions supérieures.

Afin d'atteindre un objectif aussi élevé, nous devons planifier notre organisation
mentale dans le bien infini et le suivre sans reculer.

Nous devons comprendre - répétons-le - que nos pensées sont des forces, des images,
des choses et des créations visibles et tangibles au niveau spirituel.

Conformément à la nature de nos idées, de nos aspirations, de nos invocations et de


nos appels, nous nous donnons des moyens et nous nous attirons des amitiés.

Comme la pensée est une énergie vivante, elle déplace autour de nous des forces
subtiles. Elle construit des paysages ou des formes et crée des champs magnétiques ou des
ondes qui font que nous émettons une fréquence ou nous recevons la fréquence des autres.

Nos succès ou nos échecs dépendent de la persistance ou de la foi avec laquelle nous
nous consacrons mentalement aux objectifs que nous poursuivons.

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Une telle loi de réciprocité règne dans toutes les circonstances de la vie.

Nous nous communiquons avec les entités et les groupes de pensées avec lesquels
nous entrons en syntonie.

Nous voyons se manifester le principe de correspondance dans les tableaux les plus
simples de la nature.
Un fruit gâté abandonné sur le sol génère un foyer infectieux qui tend à grandir en
incorporant les éléments corrompus.

Si nous exposons une petite lame de cristal propre et soignée à la lumière du jour, elle
reflétera les scintillations infinies du soleil.

Les hirondelles attendent la beauté du printemps.

Les hiboux suivent les ombres de la nuit.

L'herbe inculte abrite les serpents.

La terre cultivée produit le bon grain.

Dans le cas de la médiumnité, ces lois s'expriment activement.

Les esprits souffrants et perturbés assimilent les courants tourmentés du déséquilibre,


tandis que la bonne volonté et la bonne intention accumulent les valeurs du bien.

Nul n'est seul.

Chaque créature reçoit en accord avec ce qu'elle donne.

Toute âme vit dans le climat spirituel qu'elle a choisi et cherche le type d'expérience
où elle pense trouver le bonheur.

Soyons donc convaincus que nos compagnons sur terre ou dans l'au-delà sont ceux
choisis par nos aspirations intérieures, comme cela est dit dans l'ancien enseignement
évangélique : « Là où est notre trésor, c'est là qu'est notre cœur ».

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29

Au delà de la mort

Le royaume de la vie au delà de la mort n'est pas le siège des miracles.

Tandis que le corps en transit retourne à la nature qui assimile ses composantes, l'âme
poursuit son chemin dans la condition évolutive où elle se trouve.

Toute intelligence arrive juste à atteindre la périphérie du cercle des valeurs et des
images dont elle est le centre générateur.

Personne ne peut vivre une situation qu'elle ne conçoit encore pas.

Notre capacité d'autoprojection révèle nos limites.

En résumé, tout être n'atteint que la vie que l'onde de sa pensée lui laisse entrevoir.

L'esprit primitif d'un singe qui passe le seuil de la mort reste prisonnier des intérêts de
la grotte dans laquelle il a consolidé ses habitudes instinctives.

L'Indien désincarné dépasse difficilement le contexte de la forêt qui a bercé son


existence.

Il en est ainsi également dans la vaste faune sociale des nations. Chaque créature dite
civilisée se limite outre-tombe aux conceptions qu'elle peut mentalement embrasser.

L'âme reste attachée à l'essence de ses pensées.

C'est tout naturellement que nous sommes liés à nos créations.

Nous nous attardons là où nous pensons que se trouve le centre de nos intérêts.

Il est donc facilement explicable que nos habitudes et nos tendances restent les mêmes
après la mort.

L'esclavage ou la liberté résident en notre for intérieur.

La source coule sous l'émanation des vapeurs de son propre courant.

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L'arbre vit entouré des fluides subtils qu'il extériorise à travers les feuilles et les
résines qui pendent de ses branches et de son tronc.

La tourbière reste dans l'atmosphère pestilentielle qu'elle-même alimente, et le jardin


propage les vagues de parfum qu'il produit.

Il en est ainsi de la terre avec son corps cyclopique, elle traîne dans le paysage
cosmique infini l'ambiance spirituelle de ses enfants.

Une fois qu'il a traversé le grand seuil de la tombe, l'homme mal éduqué reste le
même, appelé à s'améliorer.

La créature viciée ne cesse de vouloir satisfaire ses bas instincts.

Le cerveau qui divague entre les questionnements incongrus ne fuit pas


immédiatement le puits de ténèbres où il s'est plongé.

Quant à l'âme de bonne volonté, elle trouve mille ressources pour avancer sur le
sentier évolutif lorsqu'elle soutient son prochain et découvre dans le bonheur des autres sa
propre félicité.

En raison des lois qui régissent notre vie, le messager qui revient du pays de la mort ne
provient pas toujours des plans supérieurs, et la médiumnité n'est pas toujours synonyme de
sublimation.

Certaines intelligences désincarnées dialoguent avec certains instruments


médiumniques.

Les habitants d'autres sphères cherchent dans le monde ceux avec qui ils sympathisent,
et l'esprit incarné accepte la visite des entités avec lesquelles il s'affine.

De ce fait, en tant que règle d'édification morale des phénomènes spirites, l'Évangile
s'impose de manière inaliénable. Dans le monde béni et fertile de notre doctrine de lumière et
d'amour, s'ouvre à nous, avec la Bonne Nouvelle, la route royale de notre pèlerinage
d'élévation.

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30

Rénovation

Les révélations des Esprits invitent naturellement à des idéaux plus élevés, à des
objectifs plus édifiants.

Pour les intelligences réellement prêtes à renoncer à l'animalité, ce sont de sublimes


incitations à la rénovation intérieure qui modifient la structure fluidique de leur environ-
nement mental.

Tout comme la civilisation exige que le champ vierge soit défriché pour que naissent
des villes planifiées et pour que des routes soient parfaitement tracées, il faut éliminer tous les
obstacles existants, même au prix du sacrifice de ceux qui se vouent à l'apostolat du progrès.
Dans son ensemble, du point de vue mental, l'humanité actuelle est encore une sombre
forêt peuplée de monstruosités.

Si dans les fondements évolutifs de l'organisation planétaire nous trouvons les


animaux préhistoriques caractérisés par une prédominance de poids et de férocité, dans les
fondements de la civilisation de l'esprit persistent encore de grands monstres de la pensée,
constitués d'énergies fluidiques émanant des centres de l'intelligence d'où elles proviennent.

C'est ainsi que les mammouths de l'ignorance, les méga-thériums de l'usure, les
iguanodons de la vanité ou les dinosaures de la vengeance, de la barbarie, de la jalousie ou de
la colère dominent encore la formation sentimentale du monde.

Les énergies mentales des habitants de la terre tissent l'enveloppe qui les retient à la
surface du globe. Rares sont ceux qui balaient le sombre foyer de leur esprit des rayons
lumineux des sentiments sublimés qui brillent dans l'intimité de leur temple.

La pensée est le générateur d'éléments infra-corpusculaires ou des lignes de force du


monde subatomique créateur des courants du bien ou du mal, de grandeur ou de décadence, de
vie ou de mort, selon la volonté qui l'extériorise et la dirige. Tandis que le foyer des hommes
est toujours plongé dans les fluides ou dans les vives pensées semi-condensées de l'étroitesse
spirituelle, de la brutalité, de l'angoisse, de l'incompréhension, de la rudesse, de la paresse, de
la mauvaise volonté, de l'égoïsme, de l'injustice, de la cruauté, de la séparation, de la discorde,
de l'indifférence, de la haine, de l'ombre et de la misère...

66
Or avec la démonstration de la survie de l'âme, la conscience humaine domine les
ténèbres de l'instinct en contrôlant l'élan des désirs et des impulsions, en élevant les
aspirations de l'être à de plus hauts niveaux.

Les cœurs éveillés à la vérité commencent à comprendre les lignes éternelles de la


justice et du bien. Au plus profond de l'acoustique de l'âme, la voix du Christ est entendue
sous une nouvelle expression.

Celui qui s'éveille se convertit en point de lumière dans la dense jungle de l'humanité.
Il se met à produire des fluides ou des forces de régénération et de rédemption en illuminant le
plan mental de la terre pour la conquête de la vie cosmique dans le grand avenir.

En vérité, la mission du spiritisme est d'une grande noblesse. Elle révèle la grandeur
de l'universalité divine à l'étroite vision terrestre. Mais plus grande et plus sublime encore est
la mission de notre idéal sanctifiant avec Jésus pour l'édification de la terre afin que la planète
se divinise pour atteindre le royaume de l'amour universel.

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Désordre apparent

Certains affirment que la doctrine des Esprits est le vivier des croyants indisciplinés vu
l'excès d'interprétations et en raison de l'individualisme invétéré des points de vue. D'autres
proclament que la Nouvelle Révélation perturbe la vie mentale de ceux qui l'épousent en les
obligeant à la renonciation.

Or de telles déclarations n'ont pas leur place dans les fondements de la vérité.

C'est tout naturellement que le spiritisme amplifie les horizons de l'être.

La vision obscure de l'univers et une conception supérieure de la justice dilatent dans


l'esprit sa soif de libération pour effectuer de plus hauts vols. Une compréhension plus claire
associée à un sens des responsabilités plus élevé génère de sublimes sentiments pour l'âme en
renouvelant les centres d'intérêt de son intimité. De sorte que l'être est immédiatement attiré
par des problèmes qui transcendent l'expérience vulgaire.

Certes, pour celui qui accorde son estime aux règles conventionnelles et qui est
toujours prêt à faire le moindre effort, il ne sera pas facile de gérer les caractères libres dans le
domaine de la foi, quand les troubles de la personnalité nous guettent invariablement et nous
incitent à imposer à autrui notre manière d'être.

Or, dans la nouvelle révélation, il n'y a pas de place pour n'importe quel processus de
cristallisation dogmatique ou de tyrannie intellectuelle.

L'immortalité dévoilée invite l'homme à s'affirmer et le centre spirituel de l'apprenti se


tourne vers des intérêts qui transcendent la sphère ordinaire.

Les intelligences en tout genre, tout comme les mondes, gravitent autour de noyaux de
force qui les influencent et les soutiennent.

La vision de l'infini révélée à l'homme par notre idéal pousse le cerveau et le cœur à
acquérir d'autres pouvoirs. De sorte que la créature incarnée imperceptiblement induite à opé-
rer à différents niveaux semble désajustée et sédentaire, comme si elle était à la recherche de
valeurs vraiment importantes pour ses desseins dans la vie éternelle.

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Les courants religieux officiels ou libres assujettis aux impératifs de stabilité
économiques gravitent habituellement autour de la richesse périssable ou de l'autorité
temporelle sur terre. Ils restent obsédés par l'idée de domination et d'influence qui, dans le
monde, facilitent la solidarité et l'union, de sorte que la majorité des esprits incarnés, encore
aveugles à la lumière divine, obéissent et s'unissent joyeusement à eux autour de l'or ou de
l'autorité imposée aux plus faibles.

Mais dans le spiritisme, il est difficile de rassembler les caractères libérés sous la
bannière de la convention égalitaire.

Tout comme cela se produisit pendant les trois cents ans qui précédèrent
l'esclavisation politique de l'Évangile rédempteur, le disciple de notre doctrine consolatrice
prétend trouver un chemin d'accès à la vie supérieure.

Il accepte les commodités humaines pour donner avec générosité et se détacher du


sentiment de possession.

Il revendique la satisfaction de travailler pour servir.

Il aspire à la liberté pour se soumettre aux obligations qui lui incombent.

Il acquiert la lumière pour aider à l'extinction des ténèbres.

« Il est dans le monde sans être du monde. »

C'est quelqu'un qui, en se niant à lui-même, cherche le maître de la vérité. Il reçoit de


bon gré la croix du sacrifice pour son chemin de résurrection.

Pendant que chaque disciple s'attarde dans différents domaines d'activité, nous
observons qu'eux tous, comme des voyageurs, montent un escalier - chacun contemple la vie
et le paysage du niveau où il se trouve. Ils offrent le spectacle d'âmes déséquilibrées et
extrêmement divisées entre elles. Alors que les habitants de la vallée ou de la plaine habitués
aux mêmes scènes quotidiennes, tandis que se répètent les mêmes nuances de clarté solaire,
n'arrivent pas d'un seul coup à oublier les vieilles attitudes du passé, ni ne peuvent
comprendre le cheminement de ceux qui se désintéressent de l'illusion, et qui marchent, dans
le sens contraire, en quête d'une autre lumière.

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32

Collaboration

En tant que mouvement rénovateur des consciences, la Nouvelle Révélation éveille


l'homme à la place déterminée que la providence lui confère. Par-dessus tout, elle l'éclairé sur
le fait que l'égoïsme, fils de l'ignorance et responsable des dérives de l'âme, est une
dangereuse illusion. En nous apportant la clé des principes religieux, elle nous force à
respecter les lois les plus simples de la vie en nous révélant le besoin existant de collaboration
que nous ne pourrons fuir.

De toute part, la vie est prodigue de sagesse, elle nous montre à tous les niveaux où
commencer à coopérer.

Le ver enrichit la terre et la terre alimente le ver.

La source abreuve les racines des arbres et les arbres aident à la conservation de la
source.

La terre abrite la graine et la semence fertilise le sol.

Les eaux forment les nuages et les nuages alimentent les eaux.

L'abeille aide à la fécondation des fleurs et les fleurs contribuent avec les abeilles à la
fabrication du miel.

Un simple pain est la glorieuse synthèse du travail de toute l'équipe de la nature. Sans
les efforts de l'ensemencement, sans les dons du soleil, sans les bénédictions de la pluie, sans
la protection contre les parasites du sol, sans l'aide de l'homme, sans le concours du moulin ni
celui du four, le pain qui nous est si cher cesserait d'exister.

Le simple manteau est le fruit de l'effort conjugué du fil, du métier à tisser, de l'aiguille
et du tailleur résolvant ainsi le problème de l'habillement.

Comme cela se produit dans le cadre des réalisations matérielles, la Nouvelle Révélation
nous invite tout naturellement à réfléchir à la fonction qui nous incombe dans l'ordre moral de
la vie.

Chaque créature est une pièce significative dans l'engrenage du progrès.

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Nous avons tous des obligations bien déterminées pour perfectionner notre esprit.

L'âme sans un digne travail est un voile d'inertie dans le concert de l'harmonie générale.

Des cerveaux et des cœurs, des pieds et des mains, mani-pulables, des paroles creuses et
de vides pensées constituent la déplorable pétrification de la marche évolutive.

La vie est la force divine qui va de l'avant.

Lui faire obstacle, déséquilibrer ses mouvements, négliger ses dons et oublier sa valeur,
c'est créer une affliction et une souffrance qui se retourneront tôt ou tard contre soi.

Que ceux qui pensent trouver dans le message de l'au-delà l'élixir de l'extase paresseuse
et improductive soient prudents !

Le monde spirituel n'ouvrirait pas ses portes pour bénir l'oisiveté.

Les âmes qui reviennent de la tombe montrent à chaque compagnon de la terre


l'importance de l'existence dans la chair en éveillant leur conscience non seulement à la
responsabilité de vivre, mais aussi à la notion de service incessant rendu au bien, comme règle
de bonheur éternel.

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33

Individualisme

En contact avec les idéaux de la Nouvelle Révélation, l'homme, qui sent naturellement
se dilater sa vision, commence à percevoir avec plus d'amplitude les problèmes qui
l'entourent.

Sa sensibilité s'aiguise, sa capacité d'aimer s'intensifie. Son cœur se convertit en un large


estuaire spirituel où toutes les douleurs humaines trouvent un écho.

De ce fait, ses souffrances s'accentuent, de sorte que ses aspirations n'ont plus la
moindre syntonie avec les plans inférieurs où il respire encore.

L'apprenti désirerait être accompagné de tous ceux qu'il aime sur le chemin qui le mène
à la vie supérieure, pourtant, au fur et à mesure qu'il avance en connaissance et que ses
sensations deviennent subtiles, il reconnaît presque toujours que ceux qu'il aime deviennent
de plus en plus distants.

Ce peut être une compagne qui prend un itinéraire différent, ou un cœur paternel qui, par
affectivité mal dirigée, rend son ascension difficile vers la lumière... Hier, c'était un fils qui le
blessait dans ses fibres les plus intimes ; aujourd'hui, c'est un ami qui l'abandonne...

Si le disciple ne se laisse pas aller à la perturbation et au découragement, il commence


graduellement à comprendre qu'il est seul pour apprendre et aider. De plus, il comprend
qu'avec de la bonne volonté et des sacrifices, il acquiert des valeurs éternelles.

Plus il cède pour le bien des autres, plus il est compensé par la loi divine qui l'enrichit de
force et de joie dans le grand silence.

Au quotidien, il en arrive à la conclusion que l'individualisme ajusté aux principes


inéluctables du bien est le fondement de l'édification de la collectivité. Il reconnaît que l'esprit
a été créé pour vivre en communion avec ses semblables, que c'est l'unité d'un tout en
processus de perfectionnement et qu'il ne peut échapper, sans dommage, à la coopération.
Mais à l'image de l'arbre dans le règne végétal, il a besoin de grandir et d'aider efficacement
pour garantir la stabilité du terrain et devenir respectable.

Nul ne vit seul, mais il arrive toujours un moment où, pour l'âme, il est indispensable de
savoir lutter dans la solitude pour vivre bien.

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Pour valoriser le grenier et enrichir la table, la semence repose parmi des millions avec
lesquels elle s'identifie. Néanmoins, quand elle est amenée à produire pour le bien général,
elle doit apprendre à rester isolée dans la terre froide en se débarrassant de ses enveloppes,
comme si elle était réduite à la boue et à la mort afin de germer et de chercher le soleil.

Sans individu fort et sage, la foule s'agitera toujours entre l'ignorance et la misère.

L'effort et l'amélioration de l'unité pour le progrès et la sublimation du tout est une loi.
De nos jours, la navigation à vapeur est le patrimoine de tous, mais nous la devons au
travail de Fulton.

Aujourd'hui, l'imprimerie est une force directionnelle de premier ordre, mais nous ne
pouvons oublier le dévouement de Gutenberg qui a su supporter les étapes initiales.

La lumière électrique, à l'heure actuelle, est une question résolue, néanmoins, c'est
Edison qui a eu l'honneur de souffrir pour qu'une telle bénédiction en finisse avec l'obscurité
dans le monde.

La locomotive, à présent, est une machine vulgaire, mais à ses débuts il a fallu le
dévouement de Stephenson.

Le nom de Newton apparaît invariablement devant toutes les connaissances allusives à


la gravitation universelle, et celui de Marconi ne sera jamais effacé des prémisses des
communications sans fil.

Chaque fleur irradie un parfum caractéristique.

Chaque étoile a sa propre luminosité.

Chacun de nous est porteur d'une mission particulière.

Le spiritisme, qui confirme l'Évangile, vient soutenir les hommes et inviter l'être à
s'améliorer et à évoluer, conformément à la sagesse de la loi qui détermine : « à chacun selon
ses œuvres ».

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34

Observations

Presque tous ceux qui sont en contact avec les activités spirites souhaiteraient voir se
développer rapidement les facultés psychiques dont ils sont porteurs et, parfois, lorsqu'ils n'y
arrivent pas, l'ardeur de leur idéal en souffre.

La ferveur, comme celle de la foi présente aux premiers contacts, s'éteint parce que
l'objectif fixé de surprendre un miracle se transforme en eux en obsession affligeante.

Néanmoins, il est des particularités à ce sujet que nous ne pouvons dédaigner.

Qu'en serait-il de l'ordre et de l'équilibre des activités terrestres si la totalité des


créatures, instruites ou non, se mettaient à s'enquérir de la vie dans les autres mondes ?

Toute récolte demande une phase de préparation et une autre d'ensemencement.

Imaginons un avion moderne, parfaitement équipé qui survolerait pacifiquement un


village du XlVe siècle sans le moindre avertissement. Que gagnerait immédiatement la
science aéronautique, sinon semer la terreur ? Quel profit aurions-nous à forcer une tribu
indigène à écouter un concert de Paganini sans lui offrir les rudiments de l'éducation
musicale?

Le progrès, comme la lumière, doit venir graduellement pour ne pas blesser ni aveugler
les pupilles qui le contemplent.

Nous comprenons, avant tout, que l'existence n'est pas un phénomène qui s'articule sans
le consentement des grands responsables de l'évolution.

La liberté de l'homme est encore loin d'atteindre les principes cosmiques qui dirigent nos
destins.

L'intelligence humaine interférera dans les domaines de la matière dense en altérant ce


qu'elle peut voir, car elle est encore très loin des régions de l'esprit pur où se trouve le contrôle
des lois universelles.

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Alors que de nouveaux tableaux se déroulent devant l'esprit avide de connaissance et de
transformation, ce n'est pas le monde spirituel qui doit descendre pour l'homme, mais
l'homme qui doit s'élever pour aller à sa rencontre.

Une telle ascension n'est pas le fait d'un simple phénomène médiumnique spectaculaire.
C'est l'œuvre de la sublimation intérieure, graduelle et constante, fondée sur les bases du bien
qui est à la portée de tous.

Les portes du trésor psychique sont rigoureusement surveillées.

La direction d'une centrale électrique ne peut être confiée aux mains fragiles d'un enfant.
Comment donner, à l'improvisé, au premier candidat au progrès médiumnique venu, la
clé des intérêts fondamentaux et particuliers de millions d'âmes se trouvant aux niveaux les
plus variés de l'échelle évolutive ?

Certes, les grandes responsabilités ne sont pas inaccessibles, mais l'enfant a besoin de
grandir pour assimiler des tâches complexes. Tout comme dans n'importe quelle réalisation, le
collaborateur débutant a besoin de temps et d'effort afin de se convertir en aide précieuse.

De sorte que concernant les problèmes d'échange avec la sphère supérieure, avant le
progrès médianimique, il faut considérer l'amélioration de la personnalité pour mieux s'ajuster
à l'œuvre de perfection générale.

Au lieu de couler au profit du paysage, le grand fleuve, sans un lit ajusté, inonde le sol
en le transformant en un sinistre bourbier.

Le pont fragile ne supporte pas le passage des machines de grande taille.

La médiumnité, en tant que ressource qui incline au bien, ne se manifeste pas sans
instrument approprié.

Seul le grand amour peut comprendre les besoins de tout le monde. Seule la bonne
volonté peut travailler et apprendre sans cesse pour servir sans distinction.

Avant de vouloir devenir des médiums, aimons-nous et éduquons-nous. Ce n'est qu'ainsi


que nous recevrons le véritable pouvoir d'aider émanant des orientations du Ciel.

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Parmi les forces communes

Il est indéniable que la médiumnité sous l'aspect qui nous est familier sur la terre est la
résultante d'une extrême sensibilité magnétique, même si au fond, nous savons que les dons
médiumniques à divers degrés sont des ressources inhérentes à tous.

Tout être est porteur de facultés de sorte qu'il s'agit là d'un instrument de la vie.

La lumière naît de la flamme sans être la flamme.

Le parfum vient de la fleur sans être la fleur.

La clarté du foyer lumineux s'unit aux rayonnements de l'environnement, et l'arôme de


la rosé se mêle aux émanations de l'ambiance en générant différentes créations.

C'est ainsi que la pensée invisible de l'homme s'associe à la pensée invisible des entités
spirituelles qui l'assistent en établissant de multiples combinaisons dans l'intérêt du travail de
tous pour l'évolution générale.

Il convient de reconnaître, néanmoins, qu'il existe des esprits réincarnés dans des
conditions très spéciales. Ils offrent des qualités exceptionnelles pour les services d'échanges
entre les êtres vivants incarnés et les vivants de l'au-delà. Parmi eux, nous identifions dans les
cercles de la matière plus dense les médiateurs ajustés aux phénomènes de manifestation de
l'esprit libéré.

Pourtant, les détenteurs de telles énergies ne sont pas toujours les messagers de la
sublimation intérieure.

La large communauté d'âmes sur la terre comprend en majorité des consciences encore
fragiles, moralement endettées avec la loi divine. En conséquence, la majeure partie des
organismes médianimiques sur la planète ne peut échapper à cette règle.

Plus des deux tiers des médiums dans le monde gisent, encore, dans les zones de
déséquilibre spirituel en affinité avec les intelligences invisibles qui leur ressemblent. De ce
fait, ils ont besoin d'étude et de volonté pour se consacrer au service du bien afin de reprendre

76
l'ascension harmonieuse qui les conduira au comble de la lumière. Tout comme les
coopérateurs de toute institution respectable sur la terre ont constamment besoin d'exercices
dans l'activité qu'ils ont épousée pour grandir en compétence et en crédit moral.

Personne ne doit oublier que nous assimilons sans cesse les énergies mentales de ceux
avec qui nous sommes en relation.

De plus, nous sommes toujours en contact avec ce que nous pouvons nommer de «
générateurs spécifiques de pensées ». À travers eux, d'autres intelligences agissent sur la
nôtre.

Un livre, un lien affectif, une réunion ou une conférence sont des générateurs de cet
ordre. Ce que nous lisons, les personnes que nous estimons, les assemblées auxquelles nous
participons et ceux que nous entendons nous influencent de manière décisive.

Il faut aider tout le monde, mais nous devons sélectionner les ingrédients de notre
alimentation personnelle.

Bien sûr, nous ne pouvons négliger notre frère qui s'est jeté dans les précipices du crime.
L'aide objective de son réajustement et de son redressement relève du simple devoir, néan-
moins, nous ne pouvons absorber son amertume et ses remords qui disparaîtront
naturellement.

Nous rendrons visite au souffrant pour l'encourager et lui redonner espoir ; or il ne serait
pas conseillé de récupérer ses sensations déséquilibrées qui doivent disparaître comme les
détritus d'une maison dont nous devons nous débarrasser.

L'œuvre de la charité transforme tout pour le bien.

L'attitude est la prière. À travers notre attitude, nous montrons la qualité de nos désirs.

Les pensées honnêtes et dignes, saines et généreuses, belles et utiles, fraternelles et


amicales sont la garantie de l'aide positive aux autres et à nous-mêmes.

Plus nous avançons dans la science de l'esprit, plus nous comprenons que la vie répond à
nos requêtes.

Le principe qui dit que les « semblables s'assemblent volontiers » est indéfectible à tous
les niveaux dans l'univers.

Nous allons à notre propre rencontre. De ce fait, nous découvrons constamment en notre
compagnie ceux qui sentent et pensent comme nous.

Dans tous les domaines de la vie, les médiums sont les filtres des questions et des
réponses. Ils doivent donc s'éveiller à la réalité du fait que nous vivons toujours en compagnie
de ceux que nous cherchons, de sorte que, où que ce soit, nous respirons ajustés à notre champ
d'attraction.

77
36

Développement psychique

Alors que nous cherchons à définir la médiumnité, nous pouvons aussi l'interpréter
comme étant la capacité à servir d'intermédiaire entre les personnes et les régions distinctes.
Tout comme il existe divers types d'agents pour des sujets variés dans la vie humaine, nous
avons des médiateurs dotés de multiples spécialités pour la vie spirituelle.

Dès lors que nous savons que la mort physique n'est pas l'expression de la sublimation,
nous ne pouvons admettre que le développement des facultés psychiques atteste en soi d'une
quelconque supériorité.

D'où l'importance de fixer dans le perfectionnement personnel la condition première de


succès dans toute tâche d'échange.

Parfois, nous nous trouvons face à de remarquables clairvoyants, et dans d'autres


circonstances, nous sommes face à d'excellents médiums prédicateurs. Mais si celui qui voit
n'a pas le discernement nécessaire pour faire un juste choix, et si celui qui se communique
n'arrive pas à servir l'œuvre de clarification constructive, le travail de transmission souffre
naturellement de considérables préjudices en desservant au lieu d'aider.

Dans ce sens, nous devons reconnaître que l'esprit du christianisme n'a jamais été altéré
dans sa pureté essentielle, mais ses représentants ou ses médiateurs lui ont imposé au cours
des siècles, des cultes, des interprétations, des aspects et des activités tout simplement
artificiels.

Le médium d'aujourd'hui doit s'exprimer à de plus hauts niveaux.

Les deux grands groupes de l'humanité — incarnés et désincarnés — se trouvent face à


face. Tous deux persistent dans « les hauts et les bas » du monde moral...

Si l'intermédiaire entre eux ne se perfectionne pas comme il se doit, il reste dans la


condition d'apprenti retardé pendant un temps indéfini en phase d'initiation, alors qu'il est
dans l'obligation de toujours avancer vers la sagesse.

78
L'artiste est le représentant de la musique.

Le violon est l'instrument.

Mais si le violon est irrémédiablement désaccordé, comment peut-il jouer la moindre


mélodie ?

La force électrique est le réservoir du pouvoir.

La lampe reçoit sa lumineuse manifestation.

Mais si la lampe est grillée, comment profiter de l'énergie pour expulser les ténèbres ?

Le bienfaiteur spirituel est le messager de la perfection et de la beauté.

L'homme est le véhicule de sa présence et de son intervention.

Mais si l'homme est plongé dans le désespoir ou se décourage, tombe dans l'indiscipline
ou dans l'abus, comment peut-il être le réflecteur des émissaires divins ?

Nombreux sont ceux qui se reportent à l'automatisme et à l'inconscience dans le cadre


des études de la médiumnité, parfaitement possibles dans le cas des phénomènes. Nous ne
pouvons oublier, néanmoins, que le service d'élévation exige des efforts et de la bonne
volonté, de la vigilance et de la compréhension de la part de celui qui l'exécute, afin que la
tâche spirituelle suive un vol ascendant vers les cimes de la vie.

De ce fait, celui qui est prêt à coopérer à un tel ministère devra chercher dans le bien sa
propre raison d'être.

En aimant, nous recueillons en chemin les plus belles marques de sympathie et de


fraternité qui sont des vibrations positives d'assistance et d'aide à la construction qu'il nous in-
combe d'effectuer.

La bonté et l'entendement pour tous représentent la seule voie pour grandir en


améliorant les dons psychiques dont nous sommes porteurs, afin d'assimiler les courants
sanctifiants des plans supérieurs en route vers la conscience cosmique.

Il n'est pas de bon médium, sans homme bon.

Il n'est pas de manifestation sublime du ciel dans le monde sans grandes âmes incarnées
sur la terre.

Par conséquent, nous croyons qu'il ne peut y avoir de développement psychique


véritable et salutaire que si nous apprenons à étudier et à servir.

79
37

Expérimentation

Sachant que la force mentale est l'énergie opérante et les pensées en sont les moyens
objectifs, il est fondamental de reconnaître que dans le domaine du psychisme,
l'expérimentation exige la notion de responsabilité quant à la vie, afin que le succès soit la
juste réponse à de sincères questionnements.

Un agriculteur bien informé cultive sa terre en plantant avec dévotion et confiance. On


ne rit pas du caillou. On le pousse doucement. On ne se moque pas du roncier. On l'enlève
pour le bien des plantations. On ne se réjouit pas du duel existant entre les tendres bourgeons
et les vers destructeurs. On combat les insectes dévorateurs avec vigilance et sérénité pour
défendre l'avenir du bon grain.

Il n'en est pas de même sur la terre avec la majorité des chercheurs de la spiritualité.

Sous prétexte de vouloir se protéger de la mystification, ils répandent de durs obstacles


au niveau moral où ils opèrent avec le scalpel de l'observation. De ce fait, bien souvent, ils
endommagent leurs propres instruments de travail avant d'avoir obtenu le moindre résultat.

Ils transforment leurs compagnons en cobayes. Ils exigent des autres des qualités
qu'eux-mêmes ne possèdent pas. Ils traitent avec un mépris délibéré le petit embryon de
réalité et finissent le plus souvent dans la négation, incapables de comprendre le temps de
l'esprit.

Il faut reconnaître que le fruit est toujours la victoire de l'effort réalisé par toute une
équipe. Sans l'arbre pour le produire, sans la terre qui soutient l'arbre, sans les eaux qui
alimentent le sol et sans les pluies qui régénèrent la source, il n'apparaîtrait jamais.

Sans la voie de chemin de fer, la locomotive ne pourrait avancer.

L'avion ne rendrait pas service à l'homme sans la piste d'atterrissage.

Les révélations du Ciel doivent avoir une base pour se fixer sur la terre.

80
Généralement, celui qui cherche à s'informer de la vie invisible intègre un cercle de
personnes avec qui il se consacre à son projet. Mais la plupart du temps, il attend
systématiquement la collaboration d'autrui sans faire d'efforts et se plaint de manière réitérée.

Or, la nature révèle l'importance de la collaboration dans ses humbles activités.

Pour faire un simple gâteau, il faut de bons ingrédients. Si la moindre quantité de poison
apparaît dans la farine, le tout intoxique au lieu de nourrir.

Quiconque désire s'inonder de clarté spirituelle doit porter en lui l'énergie appropriée.

Nous ne gagnons pas en confiance en usant de sarcasme, ni la sympathie des autres en


distribuant des coups en tous sens.

Le grand fleuve est la réunion de petits courants.

La ville ne s'érige pas à l'improviste.

Toutes les réalisations doivent commencer avec assurance.

Une erreur presque imperceptible de calcul peut compromettre la stabilité d'un édifice.

L'expérimentation psychique ne marche vraiment pas de pair avec la fermeté sans les
fondements moraux de la conscience édifiée.
Tout esprit humain - microcosme de l'univers - rayonne et absorbe. Commettre des
étourderies et susciter la convoitise, la jalousie et l'égoïsme, la vanité et la colère par des
attitudes indignes ou une critique destructrice, revient à accumuler des ténèbres autour de soi.

Nul ne fera la lumière dans l'obscurité de la nuit en cassant la lampe, même si le centre
de force ne cesse d'exister.

Nul ne tirera de l'eau pure d'un puits terrestre en remuant la boue qui repose dans le
fond.

On ne saisit pas la vérité dans la vie, comme on attrape un oiseau forestier pour le mettre
en cage.

La vérité est lumière. Seuls le cœur nourri d'amour et le cerveau enrichi de sagesse
peuvent refléter sa grandeur.

81
38

La mission du spiritisme

La mission du spiritisme, tout comme le ministère du christianisme, n'est pas de détruire


les écoles de la foi jusque-là existantes.

Le Christ admit la révélation de Moïse.

La doctrine des Esprits appuie les principes supérieurs de tous les systèmes religieux.
Jésus ne critique aucun des prophètes de l'Ancien Testament. Le consolateur promis ne
vient pas pour censurer les pionniers d'une forme de croyance en Dieu, quelle qu'elle soit.
Le spiritisme est avant tout le processus libérateur des consciences afin que la vision de
l'homme se tourne vers des horizons plus élevés.

Depuis des millénaires, l'esprit humain gravite autour de patrimoines éphémères comme
ceux de la possession physique précaire, tourmenté par des cauchemars charnels de toutes
sortes. Des guerres en tout genre consument ses forces. Divers fléaux poussent son existence à
des limitations afflictives et pénibles.

Mais lorsque surgit la mort, il n'atteint pas la libération. Outre-tombe, il reste assidu aux
images des illusions qu'il a nourries en chemin, asservi à des intérêts inavouables. Alors qu'il
vit en toute liberté, il conserve habituellement la condition de la créature qui se bande les yeux
et marche, insensible et aveugle, sous le lourd fardeau porté sur ses épaules courbées.

L'obstination manifestée à toujours disputer des plaisirs égoïstes parmi ses compagnons
incarnés, constitue pour lui une déplorable inhibition. Les préjugés pernicieux, les terribles
erreurs sentimentales, les points de vue personnels, les idées préconçues, les passions
hallucinées, les liens maladifs, les conceptions cristallisées, les intentions indignes,
l'imagination intoxiquée et les mauvaises habitudes sont de lourds fardeaux qui forcent l'âme
à avancer titubante, l'attention tournée vers les expériences inférieures.

82
La nouvelle foi élargit sa voie vers des formes d'évolution plus élevées. Clé de lumière
des enseignements du Christ, elle explique l'Évangile non comme un traité de règles
disciplinaires nées du caprice humain, mais comme le message sauveur de fraternité et de
joie, de communion et d'entendement, relatif aux lois les plus simples de la vie.

Jésus nous apparaît, alors, dans toute l'étendue de sa gloire. Ce n'est plus un homme
angoissé insinuant le besoin d'amertumes et de larmes, mais un héros de bonté et d'amour
éduquant au bonheur intégral à travers le service et la compréhension, la bonne volonté et la
joie de vivre..

Sous cet aspect, nous le voyons comme le plus grand modèle de solidarité et de
gentillesse, effacé dans la mangeoire, fraternisant avec tout le monde sur la place publique et
soutenant les malfaiteurs sur la croix à l'heure extrême, de passage vers la divine résurrection.

Le spiritisme sera donc, indiscutablement, la force du christianisme en action pour


relever l'âme humaine et sublimer la vie.

L'espace infini, patrie universelle des constellations et des mondes, est sans aucun doute
le climat naturel de nos âmes. Néanmoins, nous ne pouvons oublier que nous sommes des en-
fants, débiteurs, ouvriers ou compagnons de la terre dont le perfectionnement est notre travail
le plus immédiat et le plus digne.

Oublions, pour l'instant, le paradis distant pour aider à la construction de notre propre
Ciel. Interférons moins dans la régénération des autres et réfléchissons plus à notre propre réa-
justement par rapport à la loi du bien éternel. C'est en servant constamment avec notre foi en
la vie qui nous entoure, que la vie, à son tour, nous servira infatigablement en convertissant la
terre en station céleste d'harmonie et de lumière pour que notre esprit accède à la vie
supérieure.

83
39

Face à la terre

Dans la lutte humaine acharnée, l'esprit, dont le raisonnement a mûri et qui a éveillé son
cœur, se sent de plus en plus seul, plus désajusté et incompris.

Par vagues croissantes de rénovation, des générations différentes apparaissent en


chemin, lui imposant des conflits sentimentaux et des luttes acerbes.

Une soif étrange d'harmonie envahit son âme.

D'ordinaire, il se considère comme un étranger dans l'entourage de sa propre famille.

Isolé par le sombre courant des désillusions qui se succèdent sans interruption, il se livre
à l'ennui infini tout en gardant son cœur endurci.

Or, ce n'est pas l'heure d'abandonner ou de se décourager.

Le fruit mûr est la richesse de l'avenir.

Quiconque s'équilibre dans la connaissance est l'appui de celui qui oscille dans
l'inculture.

Qu'en sera-t-il de l'école si l'élève hissé à la condition de maître fuit l'institution sous
prétexte de ne pouvoir supporter l'ignorance et la rudesse des nouveaux apprentis ? Qui aura
suffisamment de connaissance face à l'infini pour se permettre de mépriser l'opportunité de
poursuivre dans l'acquisition de la sagesse ?

La terre est la vénérable institution où nous trouvons les ressources indispensables


nécessaires à notre propre perfectionnement.

Des millions de vies forment le piédestal où nous nous érigeons. Dès lors que nous
atteignons le grand entendement, il nous incombe d'assister à notre tour les vies qui débutent.

84
De ce fait, dans la plénitude du discernement, nous demandons une foi qui réchauffe
notre âme et élève notre vision des choses pour que notre maturité d'esprit soit la plus belle et
la plus précieuse période de notre pèlerinage dans le monde, qu'elle nous enseigne à agir sans
attachement et à servir sans récompense.

Au sommet de la grande compréhension, nous ne manquons pas de sérénité.

Si, avec le temps, nous nous sentons profondément seuls alors que nous cultivons un
idéal supérieur, rapidement nous observons notre profonde liaison avec l'humanité entière.

Petit à petit, nous nous rendons compte que nul n'est si pauvre qu'il ne puisse aider au
progrès commun. Nous assumons alors fermement la place qui nous incombe à l'édification
de l'harmonie générale en distribuant des fragments de nous-mêmes en pratiquant le culte de
la fraternité bien vécue.

En profitant aujourd'hui de la résurrection pour combattre la mort d'hier, nous trouvons


dans la lutte l'abrasif qui polira le miroir de notre conscience afin de nous convertir en fidèles
réflecteurs de la beauté divine.

Le monde, aussi amer soit-il, représentera pour notre esprit l'école de la perfection dont
nous bénirons un jour les instruments correctifs. Les compagnons de voyage qui habitent avec
nous, aussi ingrats et impassibles soient-ils, nous donnent l'occasion de faire le bien. Ferments
de notre amélioration et de notre rédemption, si nous savons par notre effort en profiter, ils
peuvent nous transformer en héros.

Il n'est pas de place pour l'homme en dehors de la société où il vit. S'il est indéniable que
notre travail collectif seulement peut faire évoluer ou détruire l'organisme social, seul
l'organisme social peut nous rendre individuellement grands ou misérables.

La communauté nous jugera toujours en fonction de l'attitude que nous adoptons en son
sein. Elle nous conduira à l'autel de la reconnaissance, au tribunal de la justice, ou nous
plongera dans l'ombre de l'oubli.

Le spiritisme, à la lumière du christianisme, vient au monde pour nous éveiller.

La terre est notre domicile temporaire.

L'humanité est notre réelle famille.

Par Dieu, nous sommes tous voués à sa glorieuse destinée.

Pour cette raison, Jésus, le divin émissaire de l'amour de tous les siècles, proclame avec
une réalité incontestable : — « Des brebis que le Père m'a confiées, aucune ne se perdra.»

85
40

Face à l'infini

Une fois que l'homme a mûri mentalement grâce à la compréhension, il perçoit sa


petitesse face à l'infini. Il reconnaît que la vie divine palpite souverainement depuis les
principes magnétiques du monde subatomique jusqu'aux constellations les plus lointaines. Il
observe que la planète, grande et sublime pour les occasions d'élévation qu'elle nous offre, est
un simple grain de sable lorsqu'elle est comparée à l'immense univers. Entourée de soleils et
de mondes innombrables, elle s'érige pour sonder le problème de la mort, de la destinée, de la
douleur... Ses questions silencieuses traversent l'espace incommensurable en quête d'éternelles
révélations...

Pour le cœur nourri de foi et élevé à la gloire de l'idéal supérieur, le spiritisme avec
Jésus apporte son message illuminé d'espoir.

En interrogeant l'infini qui s'étend triomphant dans l'espace et dans le temps, les
hommes entendent la parole des êtres vivants qui les ont précédés dans le grand voyage de la
tombe, et affirment avec une grande beauté :

— Frères, la vie ne cesse pas !...

Tout est renouvellement et éternité.

Tout comme les lois cosmiques gouvernent notre expérience physique, d'indéfectibles
lois morales dirigent notre esprit.

Abstenez-vous du mal.

Les compromissions de l'âme avec les plans inférieurs constituent une augmentation de
densité dans son véhicule de manifestation.

Notre corps spirituel reflétera partout la lumière ou les ténèbres, le ciel ou l'enfer que
nous portons en nous-mêmes.

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Cultivez la fraternité et le bien, car, aujourd'hui et demain, nous récolterons notre propre
ensemencement.

Au-delà des frontières de l'ombre et des cendres où se refroidissent et se désintègrent les


derniers lambeaux de la chair, la vie continue en nous imposant le résultat de nos propres
actes.

Aimez le travail et honorez-le ! C'est grâce à lui que la civilisation s'élève, que
l'éducation s'améliore et que notre bonheur se perpétue. Dans la patrie des âmes, l'esprit qui a
oublié sa richesse occulte pleure amèrement. Il omet que ce n'est qu'en servant que nous
réussissons à développer nos capacités de croissance intérieure pour l'immortalité.

Acceptez le fait de servir en aidant, non pas comme une punition, mais comme un
précieux honneur que le Pouvoir divin nous confère.

Ne vous n'inquiétez pas de l'orgueil couronné de lauriers et du vice qui, dans le monde,
sont avec l'iniquité apparemment victorieux !...

La justice règne à jamais.


Quiconque humilie les autres sera humilié par sa propre conscience. L'institut universel
des réincarnations fonctionne aussi pour tout le monde en récompensant les justes et en corri-
geant les coupables.

Toute erreur exige d'être réparée.

Tout déséquilibre demande à être réajusté.

Les souffrances collectives de la société humaine constituent la rédemption de siècles


sanglants de guerre et de violence. Les afflictions individuelles sont des remèdes salutaires
pour soigner et restaurer les âmes.

Annexez les désirs du royaume de votre « moi » aux sages desseins du royaume de
Dieu.

L'égoïsme et la vanité nous incarcèrent dans la boue terrestre.

Lisez les pages vivantes de la nature et cherchez la vie saine et pure en faisant preuve de
bonne volonté envers tout le monde.

Simplifiez vos habitudes et réduisez vos besoins.

Ayez confiance, soyez bienveillants, instruisez-vous, aimez et espérez !... Enrichissez-


vous en connaissance et en vertu pour être plus forts et plus utiles.

Au-delà des horizons que notre vision peut atteindre, d'autres mondes et d'autres
humanités évoluent vers la perfection !...

Nous sommes tous des frères, les enfants d'un seul Père qui nous attend toujours les bras
ouverts pour le bonheur suprême dans le bien éternel !...

87
En entendant les appels sacrés des Cieux, le cœur qui s'éveille à la vie supérieure
comprend finalement que Dieu est la souveraine vérité, que le travail est notre bénédiction,
que l'amour et la sagesse sont notre destinée, et que l'âme est immortelle.

Francisco Cándido Xavier 


(2 avril 1910 - 30 juin 2002),

Francisco Cándido Xavier (2 avril 1910 - 30 juin 2002), alias Chico Xavier, est


le médium brésilien le plus célèbre2 et le plus prolifique du XXesiècle. Sous l'influence des
« Esprits », il produisit plus de quatre cent livres de sagesse et de spiritualité, dont une
centaine édités dans plusieurs langues. Il popularisa grandement la doctrine spirite au Brésil.
Chico Xavier reçu d'innombrables hommages tant du peuple que des organismes publics 3. En
1981, le Brésil proposa officiellement Chico Xavier comme candidat au Prix Nobel de la paix.
En 2000, il fut élu le « Minéro du XXe siècle », à la suite d'un sondage auprès de la population
de l'état fédéré brésilien où il résidait4. Après sa mort, les députés de l'assemblée nationale
brésilienne ont officiellement reconnu son rôle dans le développement spirituel du pays5.

Enfance

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Francisco Cándido Xavier est né le 2 avril 1910 dans la municipalité de Pedro
Leopoldo, dans l'État du Minas Gerais (Brésil). La famille compte neuf enfants, ses parents,
tous deux analphabètes, sont vendeurs de billets de loterie pour son père et blanchisseuse pour
sa mère. Il raconte que c'est après avoir perdu sa mère, à l'âge de cinq ans, qu'il commence à
entendre des voix. Il travaille dès neuf ans, comme tisserand, tout en continuant l'école
primaire. À douze ans, il rédige en classe une rédaction remarquable et explique à sa
maîtresse que ce texte lui a été dicté par un Esprit qui se tenait près de lui. À la suite de la
guérison de l'une de ses sœurs qui souffrait d'obsession, Chico ainsi que toute sa famille
adhère aux théories du spiritisme.

Centre spirite 'Luis Gonzala', à pedro leopoldo, en 2008

Chico Xavier étudie la doctrine spirite et fonde le centre spirite « Luiz Gonzaga », le
21 juin 1927. Il s'investit dans son activité de médium et développe ses capacités en
psychographie. Il affirme voir, en 1931. son « mentor » spirituel sous la forme d'un Esprit
prénommé Emmanuel. Guidé par cet être invisible, Chico publie son premier livre en juillet
1932 : Le Parnasse d'oulre-tombë1, recueil de 60 poèmes attribués à neuf poètes brésiliens,
quatre portugais et un anonyme, tous disparus. Cet ouvrage de haute poésie, produit par un
modeste caissier, qui le signe du nom d'auteurs décédés provoque l'étonnement général. Le
journal O Globo, de Rio dépêche l'un de ses rédacteurs, non spirite, assister pendant plusieurs
semaines aux réunions du groupe spirite du centre Luiz Gonzaga. Il s'ensuit une série de
reportages qui popularisent le spiritisme au Brésil.

Une vie de médium

À partir de sa première publication, Chico Xavier ne cesse d'écrire des poèmes, des
romans, des recueils de pensées, des ouvrages de morale ou des traités de technique spirite.
Bon nombre de ces publications deviennent des succès de librairie, dont la plus vendue reste
Nosso Lar, la vie dans le monde spirituel, diffusée à plus de 1,3 million d'exemplaires .
Beaucoup sont traduites en anglais, français et espagnol. La totalité des droits d'auteur
reviennent à des œuvres de charité, Chico ne vivant que de son maigre salaire d'employé au
ministère de l'agriculture. À partir de 1957, Chico Xavier s'installe àUberabaqui devient un
lieu de rassemblement pour les spirites du monde entier. Il y décède le 30 juin 2002, sans
jamais varier d'explications à propos de l'origine de sa production littéraire phénoménale.
Sous son impulsion, le Brésil est devenu la patrie d'adoption du spiritisme : il y compterait 20

89
millions de sympathisants dont 2,3 millions de pratiquants, ce qui en ferait la troisième
religion du pays.

De son vivant, Chico Xavier fut le citoyen d'honneur de plus d'une centaine de villes,
dont Sâo Paulo. En 1980, un gigantesque mouvement national se constitua afin qu'il obtienne
le Prix Nobel de la paix, l'année suivante. Dans tous les États du Brésil des comités de soutien
se formèrent, des centaines de municipalités, des Assemblées législatives de la plupart des
États, des parlementaires de Brasilia, dont Tancredo Neves alors Président du Parti Populaire
au Sénat, appuyèrent sa candidature .En 1981, plus de 10 millions de Brésiliens signèrent une
pétition en faveur de l'attribution de la prestigieuse distinction à Chico Xavier. La même
année, le député José Freitas Nobre transmit lui-même au comité de Stockholm un dossier
constitué de plus de 100 kg de documents, afin d'appuyer la candidature du médium . Chico
Xavier ne reçut pas le prix Nobel, mais devint une figure emblématique du Brésil.
Aujourd'hui, des dizaines de villes au Brésil possèdent une rue Chico-Xavier . La vie de ce
médium a servi de base au film "Chico Xavier" produit par Columbia Pictures en 2010.

Principaux livres produits par Chico Xavier


Chico fut un écrivain très prolifique : 451 livres lui sont attribués, dont 39 édités après
sa mortâ. Comme tous les médiums, Chico Xavier ne prétendait pas être l'auteur des livres,
mais uniquement l'instrument utilisé par les esprits pour se manifester et transmettre leurs
enseignements. C'est la raison pour laquelle, le nom d'un Esprit est associé à chaque livre.

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Listes des ouvrages en brésilien à suivre

Xavier Candido Franscisco


437 Livres

1. ...E O Amor Continua Alv. Esp. Diversos 1983


2. A Caminho Da Luz Feb Emmanuel 1938
3. À Luz Da Oração Clarim Esp. Diversos 1969
4. A Morte É Simples Mudança Madras Flávio Mussa Tavares 2005
5. A Ponte Fergs Emmanuel 1983
6. A Semente De Mostarda Geem Emmanuel 1990
7. A Terra E O Semeador Ide Emmanuel 1975
8. A Verdade Responde Ideal Emmanuel/André Luiz 1990
9. A Vida Conta Ceu Maria Dolores 1980
10. A Vida Escreve Feb Hilário Silva 1960
11. A Vida Fala I Feb Neio Lucio 1973
12. A Vida Fala Ii Feb Neio Lucio 1973
13. A Vida Fala Iii Feb Neio Lucio 1973
14. A Volta Ide Esp. Diversos 1993
15. Abençoa Sempre Geem Esp. Diversos 1993
16. Abençoando Nosso Brasil Pinti Esp. Diversos 2007
17. Abrigo Ide Emmanuel 1986
18. Ação E Caminho Ideal Emmanuel/André Luiz 1987
19. Ação E Reação Feb André Luiz 1957
20. Ação, Vida E Luz Ceu Esp. Diversos 1991
21. Aceitação E Vida Uem Margarida Soares 1989
22. Adeus Solidão Geem Esp. Diversos 1982
23. Agência De Notícias Geem Jair Presente 1986
24. Agenda Cristã Feb André Luiz 1948
25. Agenda De Luz Ideal Esp. Diversos 1998
26. Agora É O Tempo Ideal Emmanuel 1984
27. Algo Mais Ideal Emmanuel 1980
28. Alma Do Povo Ceu Cornélio Pires 1996
29. Alma E Coração Pens Emmanuel 1969
30. Alma E Luz Ide Emmanuel 1990
31. Alma E Vida Ceu Maria Dolores 1984
32. Almas Em Desfile Feb Hilário Silva 1961

91
33. Alvorada Cristã Feb Neio Lucio 1948
34. Alvorada Do Reino Ideal Emmanuel 1988
35. Amanhece Geem Esp. Diversos 1976
36. Amigo Ceu Emmanuel 1979
37. Amizade Ideal Meimei 1977
38. Amor E Luz Ideal Emmanuel/Esp. Diversos 1977
39. Amor E Saudade Ideal Esp. Diversos 1985
40. Amor E Verdade Ideal Esp. Diversos 2000
41. Amor Sem Adeus Ide Walter Perrone 1978
42. Anotações Da Mediunidade Ceu Emmanuel 1995
43. Ante O Futuro Ideal Esp. Diversos 1990
44. Antenas De Luz Ide Laurinho 1983
45. Antologia Da Amizade Ceu Emmanuel 1995
46. Antologia Da Caridade Ideal Esp. Diversos 1995
47. Antologia Da Criança Ideal Esp. Diversos 1979
48. Antologia Da Esperança Ceu Esp. Diversos 1995
49. Antologia Da Espiritualidade Feb Maria Dolores 1971
50. Antologia Da Juventude Geem Esp. Diversos 1995
51. Antologia Da Paz Geem Esp. Diversos 1994
52. Antologia Do Caminho Ideal Esp. Diversos 1996
53. Antologia Dos Imortais Feb Esp. Diversos 1963
54. Antologia Mediúnica Do Natal Feb Esp. Diversos 1967
Aos Probl. Do Mundo Feesp Esp. Diversos 1972
55. Apelos Cristãos Uem Bezerra De Menezes 1986
56. Apostilas Da Vida Ide André Luiz 1986
57. As Palavras Cantam Ceu Carlos Augusto 1993
58. Assembléia De Luz Geem Esp. Diversos 1988
59. Assim Vencerás Ideal Emmanuel 1978
60. Assuntos Da Vida E Da Morte Geem Esp. Diversos 1991
61. Astronautas No Além Geem Esp. Diversos 1974
62. Atenção Ide Emmanuel 1981
63. Através Do Tempo Lake Esp. Diversos 1972
64. Augusto Vive Geem Augusto Cezar Netto 1981
65. Aulas Da Vida Ideal Esp. Diversos 1981
66. Auta De Souza Ide Auta De Souza 1976
67. Ave, Cristo! Feb Emmanuel 1953
68. Bastão De Arrimo Uem Willian 1984
69. Baú De Casos Ideal Cornélio Pires 1977
70. Bazar Da Vida Geem Jair Presente 1985
71. Bênção De Paz Geem Emmanuel 1971
72. Bênçãos De Amor Ceu Esp. Diversos 1993
73. Bezerra, Chico E Você Geem Bezerra De Menezes 1973
74. Boa Nova Feb Humberto De Campos 1941
75. Brasil, Coração Do Mundo,
76. Brilhe Vossa Luz Ide Esp. Diversos 1987
77. Busca E Acharás Ideal Emmanuel/André Luiz 1976
78. Calendário Espírita Feesp Esp. Diversos 1974
79. Calma Geem Emmanuel 1979
80. Caminho Espírita Cec Esp. Diversos 1967
81. Caminho Iluminado Ceu Emmanuel 1998
82. Caminho, Verdade E Vida Feb Emmanuel 1949
83. Caminhos Da Fé Ideal Cornélio Pires 1997
84. Caminhos Da Vida Ceu Cornélio Pires 1997
85. Caminhos De Volta Geem Esp. Diversos 1975

92
86. Caminhos Do Amor Ceu Maria Dolores 1983
87. Caminhos Ceu Emmanuel 1981
88. Canais Da Vida Ceu Emmanuel 1986
89. Canteiro De Idéias Ideal Esp. Diversos 1999
90. Caravana De Amor Ide Esp. Diversos 1985
91. Caridade Ide Esp. Diversos 1978
92. Carmelo Grisi, Ele Mesmo Geem Carmelo Grisi 1991
93. Cartas De Uma Morta Lake Maria João De Deus 1935
94. Cartas Do Coração Lake Esp. Diversos 1952
95. Cartas Do Evangelho Lake Casimiro Cunha 1941
96. Cartas E Crônicas Feb Irmão X 1966
97. Cartilha Da Natureza Feb Casimiro Cunha 1944
98. Cartilha Do Bem Feb Meimei 1962
99. Ceifa De Luz Feb Emmanuel 1979
100. Centelhas Ide Emmanuel 1992
101. Chão De Flores Ideal Esp. Diversos 1975
102. Chico Xavier - Dos Hippies
103. Chico Xavier – Mandato
104. Chico Xavier Em Goiânia Geem Emmanuel 1977
105. Chico Xavier Inédito:
106. Chico Xavier Pede Licença Geem Esp. Diversos 1972
107. Chico Xavier, Uma Vida
108. Cidade No Além Ide André Luiz/Lucius 1983
109. Cinquenta Anos Depois Feb Emmanuel 1940
110. Claramente Vivos Ide Esp. Diversos 1979
111. Coisas Deste Mundo Clarim Cornélio Pires 1977
112. Coletânea Do Além Feesp Esp. Diversos 1945
113. Comandos Do Amor Ide Esp. Diversos 1988
114. Compaixão Ide Emmanuel 1993
115. Companheiro Ide Emmanuel 1977
116. Confia E Segue Geem Emmanuel 1984
117. Confia E Serve Ide Esp. Diversos 1989
118. Construção Do Amor Ceu Emmanuel 1988
119. Continuidade Ideal Esp. Diversos 1990
120. Contos Desta E Doutra Vida Feb Irmão X 1964
121. Contos E Apólogos Feb Irmão X 1958
122. Conversa Firme Cec Cornélio Pires 1975
123. Convivência Ceu Emmanuel 1984
124. Coração E Vida Ideal Maria Dolores 1978
125. Corações Renovados Ideal Esp. Diversos 1988
126. Coragem Cec Esp. Diversos 1971
127. Correio Do Além Ceu Esp. Diversos 1983
128. Correio Fraterno Feb Esp. Diversos 1970
129. Crer E Agir Ideal Emmanuel/Irmão José 1986
130. Crianças No Além Geem Marcos 1977
131. Crônicas De Além-Túmulo Feb Humberto De Campos 1936
132. Cura Geem Esp. Diversos 1988
Da Vida Geem Roberto Muszkat 1984
133. Dádivas De Amor Ideal Maria Dolores 1990
134. Dádivas Espirituais Ide Esp. Diversos 1994
De Amor Ide Emmanuel 1992
De Amor Uem Esp. Diversos 1993
135. Degraus Da Vida Ceu Cornélio Pires 1996
136. Desobsessão Feb André Luiz 1964
137. Deus Aguarda Geem Meimei 1980

93
138. Deus Sempre Ideal Emmanuel 1976
139. Diálogo Dos Vivos Geem Esp. Diversos 1974
140. Diário De Bênçãos Ideal Cristiane 1983
141. Dicionário Da Alma Feb Esp. Diversos 1964
142. Dinheiro Ide Emmanuel 1986
143. Do Outro Lado Da Vida Inovação Paulo Henrique Bresciane 2006
144. Doações De Amor Geem Esp. Diversos 1992
Dos Benefícios Ger Bezerra De Menezes 1991
145. Doutrina De Luz Geem Emmanuel 1990
146. Doutrina E Aplicação Ceu Esp. Diversos 1989
147. Doutrina E Vida Ceu Esp. Diversos 1987
148. Doutrina Escola Ide Esp. Diversos 1996
149. E A Vida Continua... Feb André Luiz 1968
E Trabalho Ideal Esp. Diversos 1988
150. Educandário De Luz Ideal Esp. Diversos 1985
151. Elenco De Familiares Ideal Esp. Diversos 1995
152. Eles Voltaram Ide Esp. Diversos 1981
153. Emmanuel Feb Emmanuel 1938
154. Encontro De Paz Cec Esp. Diversos 1973
155. Encontro Marcado Feb Emmanuel 1967
156. Encontros No Tempo Ide Esp. Diversos 1979
157. Endereços Da Paz Ceu André Luiz 1982
158. Entender Conversando Ide Emmanuel 1984
159. Entes Queridos Geem Esp. Diversos 1982
160. Entre A Terra E O Céu Feb André Luiz 1954
161. Entre Duas Vidas Cec Esp. Diversos 1974
162. Entre Irmãos De Outras Terras Feb Esp. Diversos 1966
163. Entrevistas Ide Emmanuel 1971
164. Enxugando Lágrimas Ide Esp. Diversos 1978
165. Escada De Luz Ceu Esp. Diversos 1999
166. Escola No Além Ideal Cláudia P. Galasse 1988
167. Escrínio De Luz Clarim Emmanuel 1973
168. Escultores De Almas Ceu Esp. Diversos 1987
169. Espera Servindo Geem Emmanuel 1985
170. Esperança E Alegria Ceu Esp. Diversos 1987
171. Esperança E Luz Ceu Esp. Diversos 1993
172. Esperança E Vida Ideal Esp. Diversos 1985
173. Estamos No Além Ide Esp. Diversos 1983
174. Estamos Vivos Ide Esp. Diversos 1993
175. Estante Da Vida Feb Irmão X 1969
176. Estradas E Destinos Ceu Esp. Diversos 1987
177. Estrelas No Chão Geem Esp. Diversos 1987
178. Estude E Viva Feb Emmanuel/André Luiz 1965
179. Evangelho Em Casa Feb Meimei 1960
180. Evolução Em Dois Mundos Feb André Luiz 1959
181. Excursão De Paz Ceu Esp. Diversos 1990
182. Falando À Terra Feb Esp. Diversos 1951
183. Falou E Disse Geem Augusto Cezar Netto 1978
184. Família Ceu Esp. Diversos 1981
185. Fé Ideal Esp. Diversos 1984
186. Fé, Paz E Amor Geem Emmanuel 1989
187. Feliz Regresso Ideal Esp. Diversos 1981
188. Festa De Paz Geem Esp. Diversos 1986
189. Filhos Voltando Geem Esp. Diversos 1982

94
190. Flores De Outono Lake Jésus Gonçalves 1984
191. Fonte De Paz Ide Esp. Diversos 1987
192. Fonte Viva Feb Emmanuel 1956
193. Fotos Da Vida Geem Augusto Cezar Netto 1989
194. Fulgor No Entardecer Uem Esp. Diversos 1991
195. Gabriel Ide Gabriel 1982
196. Gaveta De Esperança Ide Laurinho 1980
197. Gotas De Luz Feb Casimiro Cunha 1953
198. Gotas De Paz Ceu Emmanuel 1993
199. Gratidão E Paz Ide Esp. Diversos 1988
200. Há Dois Mil Anos Feb Emmanuel 1939
201. Harmonização Geem Emmanuel 1990
202. História De Maricota Feb Casimiro Cunha 1947
203. Histórias E Anotações Ceu Irmão X 1989
204. Hoje Ceu Emmanuel 1984
205. Hora Certa Geem Emmanuel 1987
206. Horas De Luz Ide Esp. Diversos 1984
207. Humorismo No Além Ideal Esp. Diversos 1984
208. Ideal Espírita Cec Esp. Diversos 1963
209. Idéias E Ilustrações Feb Esp. Diversos 1970
210. Indicações Do Caminho Geem Carlos Augusto 1995
211. Indulgência Ide Emmanuel 1989
212. Inspiração Geem Emmanuel 1979
213. Instruções Psicofônicas Feb Esp. Diversos 1956
214. Instrumentos Do Tempo Geem Emmanuel 1974
215. Intercâmbio Do Bem Geem Esp. Diversos 1987
216. Intervalos Clarim Emmanuel 1981
217. Irmã Vera Cruz Ide Vera Cruz 1980
218. Irmão Ideal Emmanuel 1980
219. Irmãos Unidos Geem Esp. Diversos 1988
220. Janela Para A Vida Fergs Esp. Diversos 1979
221. Jardim Da Infância Feb João De Deus 1947
222. Jesus Em Nós Geem Emmanuel 1987
223. Jesus No Lar Feb Neio Lucio 1950
224. Jóia Ceu Emmanuel 1985
225. Jovens No Além Geem Esp. Diversos 1975
226. Juca Lambisca Feb Casimiro Cunha 1961
227. Juntos Venceremos Ideal Esp. Diversos 1985
228. Justiça Divina Feb Emmanuel 1962
229. Lar - Oficina, Esperança
230. Lázaro Redivivo Feb Irmão X 1945
231. Lealdade Ide Maurício G. Henrique 1982
232. Leis De Amor Feesp Emmanuel 1963
233. Levantar E Seguir Geem Emmanuel 1992
234. Libertação Feb André Luiz 1949
235. Linha Duzentos Ceu Emmanuel 1981
236. Lira Imortal Lake Esp. Diversos 1938
237. Livro Da Esperança Cec Emmanuel 1964
238. Livro De Respostas Ceu Emmanuel 1980
239. Loja De Alegria Geem Jair Presente 1985
240. Luz Acima Feb Irmão X 1948
241. Luz Bendita Ideal Emmanuel/Esp. Diversos 1977
242. Luz E Vida Geem Emmanuel 1986
243. Luz No Caminho Ceu Emmanuel 1992

95
244. Luz No Lar Feb Esp. Diversos 1968
245. Mãe Clarim Esp. Diversos 1971
246. Mais Luz Geem Batuíra 1970
247. Mais Perto Geem Emmanuel 1983
248. Mais Vida Ceu Esp. Diversos 1982
249. Mãos Marcadas Ide Esp. Diversos 1972
250. Mãos Unidas Ide Emmanuel 1972
251. Marcas Do Caminho Ideal Esp. Diversos 1979
252. Maria Dolores Ideal Maria Dolores 1977
253. Material De Construção Ideal Emmanuel 1983
254. Mecanismos Da Mediunidade Feb André Luiz 1960
255. Mediunidade E Sintonia Ceu Emmanuel 1986
256. Mensagem Do Pequeno Morto Feb Neio Lucio 1947
257. Mensagens De Inês De Castro Geem Inês De Castro 2006
258. Mensagens Que Confortam Tt Ricardo Tadeu 1983
259. Mentores E Seareiros Ideal Esp. Diversos 1993
260. Migalha Uem Emmanuel 1993
261. Missão Cumprida Pinti Esp. Diversos 2004
262. Missionários Da Luz Feb André Luiz 1945
263. Momento Ceu Emmanuel 1994
264. Momentos De Encontro Ceu Rosângela 1984
265. Momentos De Ouro Geem Esp. Diversos 1977
266. Momentos De Paz Ideal Emmanuel 1980
267. Monte Acima Geem Emmanuel 1985
268. Moradias De Luz Ceu Esp. Diversos 1990
269. Na Era Do Espírito Geem Esp. Diversos 1973
270. Na Hora Do Testemunho Paidéia Esp. Diversos 1978
271. Não Publicadas 1933-1954 Madras Esp. Diversos 2004
272. Nascer E Renascer Geem Emmanuel 1982
273. Natal De Sabina Geem Francisca Clotilde 1972
274. Neste Instante Geem Emmanuel 1985
275. Ninguém Morre Ide Esp. Diversos 1983
276. No Mundo Maior Feb André Luiz 1947
277. No Portal Da Luz Cec Emmanuel 1967
278. Nos Domínios Da Mediunidade Feb André Luiz 1955
279. Nós Ceu Emmanuel 1985
280. Nosso Lar Feb André Luiz 1944
281. Nosso Livro Lake Esp. Diversos 1950
282. Notas Do Mais Além Ide Esp. Diversos 1995
283. Notícias Do Além Ide Esp. Diversos 1980
284. Novamente Em Casa Geem Esp. Diversos 1984
285. Novas Mensagens Feb Humberto De Campos 1940
286. Novo Mundo Ideal Emmanuel 1992
287. Novos Horizontes Ideal Esp. Diversos 1996
288. O Caminho Oculto Feb Veneranda 1947
289. O Consolador Feb Emmanuel 1941
290. O Esperanto Como Revelação Ide Francisco V. Lorenz 1976
291. O Espírito Da Verdade Feb Esp. Diversos 1962
292. O Espírito De Cornélio Pires Feb Cornélio Pires 1965
293. O Essencial Ceu Emmanuel 1986
294. O Evangelho De Chico Xavier   Didier Emmanuel    2000
295. O Ligeirinho Geem Emmanuel 1993
296. Obreiros Da Vida Eterna Feb André Luiz 1946
297. Oferta De Amigo Ide Cornélio Pires 1996

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298. Opinião Espírita Cec Emmanuel/André Luiz 1963
299. Orvalho De Luz Cec Esp. Diversos 1969
300. Os Dois Maiores Amores Geem Esp. Diversos 1983
301. Os Filhos Do Grande Rei Feb Veneranda 1947
302. Os Mensageiros Feb André Luiz 1944
303. Paciência Ceu Emmanuel 1983
304. Páginas De Fé Ideal Esp. Diversos 1988
305. Páginas Do Coração Lake Irmã Candoca 1951
306. Pai Nosso  Feb Meimei 1952
307. Palavras De Chico Xavier Ide Emmanuel 1995
308. Palavras De Coragem Ideal Esp. Diversos 1987
309. Palavras De Emmanuel Feb Emmanuel 1954
310. Palavras De Vida Eterna Cec Emmanuel 1964
311. Palavras Do Coração Ceu Meimei 1982
312. Palavras Do Infinito Lake Esp. Diversos 1936
313. Palco Iluminado Geem Jair Presente 1988
314. Pão Nosso Feb Emmanuel 1950
315. Parnaso De Além Túmulo Feb Esp. Diversos 1932
316. Pássaros Humanos Geem Esp. Diversos 1994
317. Passos Da Vida Cec Esp. Diversos 1969
Pátria Do Evangelho Feb Humberto De Campos 1938
318. Paulo E Estevão Feb Emmanuel 1942
319. Paz E Alegria Geem Esp. Diversos 1981
320. Paz E Amor Ceu Cornélio Pires 1996
321. Paz E Libertação Ceu Esp. Diversos 1996
322. Paz E Renovação Cec Esp. Diversos 1970
323. Paz Ceu Emmanuel 1983
324. Pedaços Da Vida Ideal Cornélio Pires 1997
325. Pensamento E Vida Feb Emmanuel 1958
326. Perante Jesus Ideal Emmanuel 1990
327. Perdão E Vida Ceu Esp. Diversos 1999
328. Pérolas De Luz Ceu Emmanuel 1992
329. Pérolas Do Além Feb Emmanuel 1952
330. Pétalas Da Primavera Uem Esp. Diversos 1990
331. Pétalas Da Vida Ceu Cornélio Pires 1997
332. Pinga Fogo (1ª Entrevista) Edicel Esp. Diversos 1971
333. Pingo De Luz Ideal Carlos Augusto 1995
334. Plantão Da Paz Geem Emmanuel 1988
335. Plantão De Respostas Ceu Pinga Fogo Ii 1995
336. Poetas Redivivos Feb Esp. Diversos 1969
337. Ponto De Encontro Geem Jair Presente 1986
338. Pontos E Contos Feb Irmão X 1951
339. Porto De Alegria Ide Esp. Diversos 1990
340. Praça Da Amizade Ceu Esp. Diversos 1982
341. Preito De Amor Geem Esp. Diversos 1993
342. Presença De Laurinho Ide Laurinho 1983
343. Presença De Luz Geem Augusto Cezar Netto 1984
344. Pronto Socorro Ceu Emmanuel 1980
Psicografias Ainda 
345. Quando Se Pretende Falar
346. Queda E Ascensão Da Casa
347. Quem São Ide Esp. Diversos 1982
348. Rapidinho Geem Jair Presente 1989
349. Realmente Pinti Esp. Diversos 2004
350. Recados Da Vida Maior Geem Esp. Diversos 1995

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351. Recados Da Vida Geem Esp. Diversos 1983
352. Recados Do Além Ideal Emmanuel 1978
353. Recanto De Paz Fmg Esp. Diversos 1976
354. Reconforto Geem Emmanuel 1986
355. Reencontros Ide Esp. Diversos 1982
356. Refúgio Ideal Emmanuel 1989
357. Relatos Da Vida Ceu Irmão X 1988
358. Relicário De Luz Feb Esp. Diversos 1962
359. Religião Dos Espíritos Feb Emmanuel 1960
360. Renascimento Espiritual Ideal Esp. Diversos 1995
361. Renúncia Feb Emmanuel 1942
362. Reportagens De Além-Túmulo Feb Humberto De Campos 1943
363. Resgate E Amor Geem Tiaminho 1987
364. Respostas Da Vida Ideal André Luiz 1975
365. Retornaram Contando Ide Esp. Diversos 1984
366. Retratos Da Vida Cec Cornélio Pires 1974
367. Revelação Geem Jair Presente 1993
368. Rosas Com Amor Ide Esp. Diversos 1973
369. Roseiral De Luz Uem Esp. Diversos 1988
370. Roteiro Feb Emmanuel 1952
371. Rumo Certo Feb Emmanuel 1971
372. Rumos Da Vida Ceu Esp. Diversos 1981
373. Saudação Do Natal Ceu Esp. Diversos 1996
374. Seara De Fé Ide Esp. Diversos 1982
375. Seara Dos Médiuns Feb Emmanuel 1961
376. Segue-Me Clarim Emmanuel 1973
377. Seguindo Juntos Geem Esp. Diversos 1982
378. Semeador Em Tempos Novos Geem Emmanuel 1989
379. Semente Ide Emmanuel 1993
380. Sementeira De Luz Vinha De Luz Neio Lucio 2006
381. Sementes De Luz Ideal Esp. Diversos 1987
382. Senda Para Deus Ceu Esp. Diversos 1997
383. Sentinelas Da Alma Ideal Meimei 1982
384. Sentinelas Da Luz Ceu Esp. Diversos 1990
385. Servidores No Além Ide Esp. Diversos 1989
386. Sexo E Destino Feb André Luiz 1963
387. Sinais De Rumo Geem Esp. Diversos 1980
388. Sinal Verde Cec André Luiz 1971
389. Sínteses Doutrinárias Ceu Esp. Diversos 1995
390. Somente Amor Ideal Maria Dolores/Meimei 1978
391. Somos Seis Geem Esp. Diversos 1976
392. Sorrir E Pensar Ide Esp. Diversos 1984
393. Taça De Luz Feesp Esp. Diversos 1972
394. Tão Fácil Ceu Esp. Diversos 1985
395. Temas Da Vida Ceu Esp. Diversos 1987
396. Tempo De Luz Fmg Esp. Diversos 1979
397. Tempo E Amor Ide Esp. Diversos 1984
398. Tempo E Nós Ideal Emmanuel/André Luiz 1993
399. Tende Bom Ânimo Ideal Esp. Diversos 1987
400. Tesouro De Alegria Ide Esp. Diversos 1993
401. Timbolão Feb Casimiro Cunha 1962
402. Tintino... O Espetácilo Continua Geem Francisca Clotilde 1976
403. Tocando O Barco Ideal Emmanuel 1984
404. Toques Da Vida Ideal Cornélio Pires 1997

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405. Traços De Chico Xavier Ceu Esp. Diversos 1997
406. Trevo De Idéias Geem Emmanuel 1987
407. Trilha De Luz Ide Emmanuel 1990
408. Trovadores Do Além Feb Esp. Diversos 1965
409. Trovas Da Vida Ceu Cornélio Pires 1999
410. Trovas Do Coração Ide Cornélio Pires 1997
411. Trovas Do Mais Além Cec Esp. Diversos 1971
412. Trovas Do Outro Mundo Feb Esp. Diversos 1968
413. Tudo Virá A Seu Tempo Madras Elcio Tumenas 2003
414. Uma Vida De Amor E Caridade Fv Esp. Diversos 1992
415. União Em Jesus Ceu Esp. Diversos 1994
416. Urgência Geem Emmanuel 1980
417. Venceram  Geem Esp. Diversos 1983
418. Vereda De Luz Geem Esp. Diversos 1990
419. Viagens Sem Adeus Ideal Claudio R.A . Nascimento 1999
420. Viajaram Mais Cedo Geem Esp. Diversos 1985
421. Viajor Ide Emmanuel 1985
422. Viajores Da Luz Geem Esp. Diversos 1981
423. Vida Além Da Vida Ceu Lineu De Paula Leão Jr. 1988
424. Vida E Caminho Geem Esp. Diversos 1994
425. Vida E Sexo Feb Emmanuel 1970
426. Vida Em Vida Ideal Esp. Diversos 1980
427. Vida No Além Geem Esp. Diversos 1980
428. Vida Nossa Vida Geem Esp. Diversos 1983
429. Vinha De Luz Feb Emmanuel 1952
430. Visão Nova Ide Esp. Diversos 1987
431. Vitória Ide Esp. Diversos 1987
432. Vivendo Sempre Ideal Esp. Diversos 1981
433. Viveremos Sempre Ideal Esp. Diversos 1994
434. Volta Bocage Feb Manuel M.B.Du Bocage 1947
435. Voltei Feb Irmão Jacob 1949
436. Vozes Da Outra Margem Ide Esp. Diversos 1987
437. Vozes Do Grande Além Feb Esp. Diversos 1957

Compilação Geem (Março De 2007) Com Utilização A Partir Do Livro 413 Da Relação Fecfas (Fraternidade Espírita
Cristã Francisco De Assis, De Belo Horizonte-Mg)

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