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Chapitre 14. Produit scalaire dans l’espace.

Orthogonalité

I. Produit scalaire dans le plan. Rappels de 1ère S


1) Les différentes expressions du produit scalaire dans le plan
On rappelle ici sans démonstrations les principaux résultats sur le produit scalaire dans le plan établi en classe de
première S.
a) avec le cosinus
Soient Ð

u et Ð

v deux vecteurs du plan.
Ð
→ Ð Ð

Si u ≠ 0 et →
Ð
→ v ≠ 0 , le produit scalaire de Ð

u et Ð

v est
Ð
→ v = ∥Ð
u .Ð
→ → v ∥ × cos (Ð
u ∥ × ∥Ð
→ → v ).
u ,Ð

u = 0 ou Ð
v = 0 , le produit scalaire de Ð
Ð
→ Ð

Si Ð
→ → →
u et Ð

v est
Ð
→ v = 0.
u .Ð

b) en projetant orthogonalement
Soient Ð

u et Ð→
v deux vecteurs non nuls du plan.
u = OA et Ð v = OB.
Ð→ Ð→
Soit O un point du plan. Soient A et B les points du plan tels que Ð→ →
Soient H est le projeté orthogonal de B sur la droite (OA) et K est le projeté orthogonal de A sur la droite (OB).

K
B

O H Ð

u A

Le produit scalaire des vecteurs Ð



u et Ð

v est

v = OA.OB = OA.OH = OK.OB.


Ð
→ Ð→ Ð→ Ð→ ÐÐ→ ÐÐ→ Ð→
u .Ð

De plus, si le vecteur OH est nul, OA.OH = 0 et si le vecteur OH n’est pas nul, OA.OH = OA × OH si les vecteurs
ÐÐ→ Ð→ ÐÐ→ ÐÐ→ Ð→ ÐÐ→

OA et OH sont de mêmes sens et OA.OH = −OA × OH si les vecteurs OA et OH sont de sens contraires.
Ð→ ÐÐ→ Ð→ ÐÐ→ Ð→ ÐÐ→

Ainsi, dans le cas où les vecteurs Ð



u et Ð

v ne sont pas nuls ou encore dans le cas où les points A et B sont distincts
du point O,

B B
Ð
→ B Ð

v v
Ð

v

H O Ð

u A O=H Ð

u A O H Ð

u A

Ð
→ v = −OA × OH
u .Ð
→ Ð
→ v =0
u .Ð
→ Ð
→ v = OA × OH
u .Ð

On note que le produit scalaire de Ð →


u et de Ð→
v est strictement positif si l’angle non orienté entre les vecteurs Ð

u et Ð

v
Ð
→ Ð

est aigu, est strictement négatif si l’angle non orienté entre les vecteurs u et v est obtus et est nul si l’angle non
orienté entre les vecteurs Ð

u et Ð

v est droit.

© Jean-Louis Rouget, 2015. Tous droits réservés. 1 http ://www.maths-france.fr


c) avec des coordonnées en repère orthonormé

Soit (O, i , j ) un repère orthonormé du plan. Soient Ð


Ð→ Ð → →
u et Ð
→v deux vecteurs du plan.
On suppose que le vecteur u a pour coordonnées (x, y) dans le repère orthonormé (O, i , j ) et que le vecteur Ð
Ð
→ Ð
→ Ð→ →
v
a pour coordonnées (x , y ) dans le repère orthonormé (O, i , j ). Alors
′ ′ Ð→ Ð →

Ð
→ v = xx′ + yy ′ .
u .Ð

d) avec des carrés de normes ou des carrés de distances


Soient Ð

u et Ð

v deux vecteurs du plan.

v = (∥Ð
u +→
v ∥2 − ∥Ð v ∥2 ) ,
u ∥2 − ∥Ð
Ð
→ 1 → Ð
u .Ð
→ → →
2
ou aussi

v = (∥Ð
u ∥ + ∥→
v ∥2 − ∥Ð v ∥2 ) ,
u −Ð
Ð
→ 1 → 2 Ð
u .Ð
→ → →
2
u = AB et Ð
v = AC, on obtient
Ð→ Ð→
Si on pose Ð
→ →

v = AB.AC = (AB 2 + AC 2 − BC 2 ) .
Ð
→ Ð→ Ð→ 1
u .Ð

2

2) Carré scalaire. Norme d’un vecteur


Si Ð

u est un vecteur du plan, le carré scalaire de Ð

u est aussi le carré de la norme de Ð

u :

u2 =Ð
Ð
→ → u = ∥Ð
u .Ð
→ u ∥2 .

Si (O, i , j ) est un repère orthonormé du plan et si Ð


u a pour coordonnées (x, y) dans ce repère
Ð→ Ð → →

u2 =Ð
Ð
→ → u = ∥Ð
u .Ð
→ u ∥2 = x2 + y 2 ,

et donc aussi
√ √
∥Ð
u∥=
→ Ð
→ u =
u .Ð
→ x2 + y 2 .
3) Vecteurs orthogonaux
Soient Ð

u et Ð
→v deux vecteurs du plan. Ð →
u et Ð→
v sont orthogonaux si et seulement si Ð→ v = 0.
u .Ð

 Si u = 0 ou v = 0 , on a u . v = 0. Mais il est possible d’avoir u ≠ 0 et v ≠ 0 et → v = 0.


Ð
→ Ð
→ Ð→ Ð
→ Ð
→ Ð→ Ð
→ Ð→ Ð→ Ð
→ Ð
u .Ð

On redit que l’égalité u . v = 0 est équivalente au fait que les vecteurs u et v sont orthogonaux.
Ð
→ Ð→ Ð
→ Ð

4) Propriétés algébriques du produit scalaire dans le plan


Pour tous vecteurs Ð→
u, Ð→
v,Ð → et tout réel k, on a :
w
•Ð → v =Ð
u .Ð
→ →
v .Ð

u,
• (k u ). v = Ð
Ð→ Ð→ → v ) = k(Ð
u .(k Ð
→ →
u .Ð→v)
• u .( v + w ) = u . v + u . w ,
Ð→ Ð
→ Ð
→ Ð→ Ð
→ Ð
→ Ð→

et par suite, on a les identités remarquables


• (Ðu +Ð
→ v )2 = Ð
→ u 2 + 2Ð
→ →
u .Ð
→v +Ð→v 2,
• ( u − v ) = u − 2 u . v + v 2,
Ð→ Ð→ 2 Ð
→ 2 Ð
→ Ð
→ Ð

• (Ðu +Ð
→ v ).(Ð
→ u −Ð
→ →v)=Ð u2 −Ð
→ →
v 2.
5) Relations métriques dans le triangle
A

̂
A
c b

̂
̂
B
C
B C
a

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̂
• Formule d’Al-Kashi : a2 = b2 + c2 − 2bc cos A.
• Aire du triangle ABC : S = bc sin A
1 ̂ = 1 ab sin B
̂ = 1 ac sin C.
̂
2 2 2

= = = = 2R, où R est le rayon du cercle circonscrit au triangle ABC.


a b c abc
̂ ̂ ̂
• Formule des sinus :
sin A sin B sin C 2S

II. Produit scalaire dans l’espace


1) Définition du produit scalaire dans l’espace
Définition 1. Soient Ð

u et Ð

v deux vecteurs de l’espace. Soient A, B et C trois points de l’espace tels que :

u = AB et Ð
v = AC.
Ð
→ Ð→ → Ð→

Il existe au moins un plan P contenant les points A, B et C. L’unité de longueur dans P étant la même
que celle choisie dans l’espace, on pose :

v = AB.AC et ∥Ð
u∥= Ð u 2 = AB.
Ð
→ Ð→ Ð→
u .Ð
→ → →

Commentaire 1. Le plan P est uniquement défini si les points A, B et C ne sont pas alignés.
Commentaire 2. La valeur de Ð →u .Ð

v dans la définition ci-dessus ne dépend pas du choix des points A, B et C.
u = A′ B ′ et Ð
v = A′ C ′ , on a :
ÐÐ→ ÐÐ→
En effet, si on choisit trois autres poins A′ , B ′ et C ′ tels que Ð
→ →

A′ B ′ .A′ C ′ = (A′ B ′2 + A′ C ′2 − B ′ C ′2 )
ÐÐ→ ÐÐ→ 1
2
= (AB 2 + AC 2 − BC 2 ) = AB.AC = Ð
1 Ð→ Ð→ → Ð
u .→
v.
2
Commentaire 3. Comme dans le plan, le carré de la norme de Ð →
u est aussi le produit scalaire de Ð

u par lui-même
Ð
→ Ð
→ Ð→
et le produit scalaire de u par lui-même est appelé le « carré scalaire de u » et se note u 2 :

u 2 = ∥Ð
u =Ð u∥ .
2
pour tout vecteur Ð

u, Ð

u .Ð
→ → →

2) Orthogonalité de deux vecteurs dans l’espace


On généralise à l’espace la notion de vecteurs orthogonaux :

Définition 2. Soient Ð

u, Ð

v deux vecteurs. Ð

u et Ð

v sont orthogonaux ⇔ Ð
→ v = 0.
u .Ð

3) Propriétés algébriques du produit scalaire dans l’espace


Théorème 1. Pour tous vecteurs Ð →
u, Ð

v et Ð
→ et tout réel k, on a :
w
•Ð→
u .Ð
→v =Ð →
v .Ð

u,
• (k u ). v = Ð
Ð→ Ð→ → v ) = k(Ð
u .(k Ð
→ →
u .Ð→v ).
• u .( v + w ) = u . v + u . w .
Ð
→ Ð→ Ð
→ Ð→ Ð
→ Ð
→ Ð→

Commentaire. Les deux premières propriétés sont immédiates car on peut penser les deux vecteurs Ð

u et Ð

v dans
un plan. On admettra la troisième propriété c’est-à-dire la possibilité de distribuer. h
Puisqu’on a le droit de distribuer, comme dans le plan, on a les identités remarquables :

Théorème 2. Pour tous vecteurs Ð →


u et Ð→
v , on a :
• ∥u + v ∥ =(u + v ) = u +2u.v +Ð v 2 = ∥Ð u ∥ + 2Ð v∥ .
v + ∥Ð
Ð
→ Ð→ 2 Ð
→ Ð→ 2 Ð
→ Ð→ Ð
→ → → 2 → 2
2
u .Ð
→ →
• ∥Ð
u −Ðv ∥ = (Ð u −Ðv) =Ð u 2 − 2Ð v +Ð v 2 = ∥Ð u ∥ − 2Ð v∥ .
v + ∥Ð
→ → 2 → → 2 → → 2 2
u .Ð
→ → → →
u .Ð
→ →
• (Ð
u +Ðv ) . (Ð
u −Ðv)=Ð u2 −Ð v 2 = ∥Ðu ∥ − ∥Ðv∥ .
→ → → → → → → 2 → 2

4) Différentes expressions du produit scalaire dans l’espace


On peut maintenant donner les différentes expressions du produit scalaire de deux vecteurs dans l’espace :
a) Expression du produit scalaire avec des coordonnées

Définition 3. Soit (O, i , j , k ) un repère de l’espace.


Ð→ Ð→ Ð→

(O, i , j , k ) est un repère orthonormal (ou orthonormé) de l’espace si et seulement si les vecteurs i , j et
Ð→ Ð → Ð → Ð→ Ð →
Ð

k sont de norme 1 et deux à deux orthogonaux.

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Théorème 3. Si les vecteurs Ð →u et Ð
→v ont respectivement pour coordonnées (x, y, z) et (x′ , y ′ , z ′ ) dans un
repère orthonormal de l’espace, alors
•Ð→ v = xx′ + yy ′ + zz ′.
u .Ð


u 2 = ∥Ð u ∥ = x2 + y 2 + z 2 .
u ∥ = x2 + y 2 + z 2 et aussi ∥Ð
2
•Ð→ → →

Démonstration. Soit (O, i , j , k ) un repère orthonormal. Par définition,


Ð→ Ð → Ð →

i . j = i . k = j . k = 0,
Ð
→Ð → Ð →Ð → Ð →Ð →

et

i . i =∥ i ∥ =1= j .j = k.k.
Ð
→Ð → → 2
Ð Ð→Ð → Ð →Ð→

D’après le théorème 1, on a alors

v = (x i + y j + z k ) . (x′ i + y ′ j + z ′ k )
Ð
→ Ð
→ Ð→ Ð
→ Ð→ Ð→ Ð→
u .Ð

= xx′ i . i + xy ′ i . j + xz ′ i . k + yx′ j . i + yy ′ j . j + yz ′ j . k + zx′ k . i + zy ′ k . j + zz ′ k . k


Ð→Ð → Ð
→Ð → Ð→Ð → Ð→Ð → Ð→Ð → Ð→Ð → Ð→Ð → Ð→Ð → Ð→Ð →

= xx′ + yy ′ + zz ′.

u =Ð
En particulier, quand Ð
→ →
v , on obtient

u 2 = x2 + y 2 + z 2 .
Ð

Exemple. Si Ð → v ont pour coordonnées respectives (2, −1, 3) et (0, 4, 5) dans un certain repère orthonormal
u et Ð

de l’espace, alors
Ð
→ v = 2 × 0 + (−1) × 4 + 3 × 5 = 11,
u .Ð

et
√ √
u∥ =
∥Ð 22 + (−1)2 + 32 = 14.
→ 2

b) Expression du produit scalaire avec un cosinus

Théorème 4. Soient Ð

u et Ð→
v deux vecteurs de l’espace.
• Si u = 0 ou v = 0 , u .Ðv = 0.
Ð
→ Ð
→ Ð
→ Ð
→ Ð
→ →
v ∥ × cos (̂
u ∥ × ∥Ð
• Si u ≠ 0 et v ≠ 0 , u . v = ∥Ð v ) où (̂ v ) désigne l’angle non orienté entre Ð
Ð
→ Ð
→ Ð
→ Ð
→ Ð
→ Ð→ → → Ð

u ,Ð
→ Ð

u ,Ð
→ →
u
Ð

et v .

Exercice 1. L’espace est rapporté à un repère orthonormé (O, i , j , k ).


Ð
→ Ð→ Ð →
̂
On considère les points A(2, 1, 0) et B(−1, 1, 3). Calculer une valeur approchée à 10−1 près de l’angle AOB.

Solution. On a

̂
Ð→ Ð→
̂
cos AOB = cos (OA, OB) =
Ð→ Ð→ OA.OB
OA × OB
.

Les vecteurs OA et OB ont pour coordonnées respectives (2, 1, 0) et (−1, 1, 3).


Ð→ Ð→

√ = 2 × (−1) + 1√
× 1 + 0 × 3 =√
−1.
Ð→ Ð→
• OA.OB √
• OA = 22 + 12 + 02 = 5 et OB = (−1)2 + 12 + 32 = 11.

̂ = √ −1√ = − √1 . La calculatrice fournit alors


Donc, cos AOB
5 × 11 55

̂ = 97, 7○ à 10−1 près.


AOB

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c) Expression du produit scalaire avec des projetés orthogonaux
Soient Ð

u et Ð→
v deux vecteurs non nuls.
u = OA, Ðv = OB et si on note H le projeté orthogonal de B sur (OA) et K le
Ð→ → Ð→
Comme dans le plan, si on pose Ð

projeté orthogonal de A sur (OB),le produit scalaire des vecteurs Ð

u et Ð

v est

v = OA.OB = OA.OH = OK.OB,


Ð
→ Ð→ Ð→ Ð→ ÐÐ→ ÐÐ→ Ð→
u .Ð

avec de plus :

angle obtus angle droit angle aigu


B Ð→ B
u .Ð

v <0 B
Ð→
u .Ð

v =0 Ð

Ð→
u .Ð

v >0
Ð

v v
Ð

v

H O Ð

u A O=H Ð

u A O H Ð

u A

Ð
→ v = −OA × OH
u .Ð
→ Ð
→ v =0
u .Ð
→ Ð
→ v = OA × OH
u .Ð

d) Expression du produit scalaire avec des carrés de normes ou des carrés de distances

Théorème 5. Soient Ð →
u et Ð→
v deux vecteurs de l’espace.
u . v = (∥Ð u +Ðv ∥ − ∥Ðu ∥ − ∥Ðv ∥ ) = (∥Ð
u ∥ + ∥Ðv ∥ − ∥Ð v ∥ ).
u −Ð
Ð
→ Ð→ 1 → → 2 → 2 → 2 1 → 2 → 2 → → 2
2 2
u = AB et Ðv = AC, alors
Ð→ Ð→
Si on pose Ð
→ →

v = (AB 2 + AC 2 − BC 2 ).
Ð
→ 1
u .Ð

2

III. Orthogonalité
1) Orthogonalité de deux droites de l’espace
On connaît déjà la notion de droites perpendiculaires :

Définition 4. Soient D et D ′ deux droites de l’espace.


D et D ′ sont perpendiculaires dans l’espace si et seulement si D et D ′ sont coplanaires et perpendiculaires
dans un plan les contenant.

On généralise cette notion :

Définition 5. Soient D et D ′ deux droites de l’espace.


D et D ′ sont orthogonales si et seulement si des parallèles à chacune de ces deux droites passant par un point
donné de l’espace sont perpendiculaires.

Remarque. Deux droites perpendiculaires sont orthogonales mais deux droites orthogonales ne sont pas
nécessairement perpendiculaires car deux droites orthogonales ne sont pas nécessairement coplanaires ou encore
deux droites orthogonales ne sont pas nécessairement sécantes.
Exemple. Dans le cube ABCDEF GH ci-dessous, les doites (CD) et (EH) sont orthogonales. En effet, la parallèle
à la droite (EH) passant par D est la droite (DA). La droite (DA) et la droite (CD) sont coplanaires
et dans le plan ACD contenant ces deux droites, les droites (DA) et (CD) sont perpendiculaires.
Par suite, les parallèles aux droites (EH) et (CD) passant par D sont perpendiculaires et donc les droites (CD)
et (EH) sont orthogonales.

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G
H

E
F

D
C

A
B

Théorème 6. Soient D et D ′ deux droites de l’espace de vecteurs directeurs respectifs Ð



u et Ð

u ′.
D et D sont orthogonales si et seulement si u . u = 0.
′ Ð
→ Ð→′

Ainsi, deux droites de l’espace sont orthogonales si et seulement si des vecteurs directeurs de ces droites sont
orthogonaux. Ce résultat fournit un outil très pratique pour établir l’orthogonalité de deux droites. On va le
constater par exemple dans la démonstration du théorème suivant :

Théorème 7. Soient D, D ′ et D ′′ trois droites de l’espace.


Si D est parallèle à D ′ et si D est orthogonale à D ′′ alors D ′ est orthogonale à D ′′ .

Démonstration. Soient D et D ′ deux droites parallèles. Soient Ð →


u et Ð→
u ′ des vecteurs directeurs de D et D ′
respectivement.
Puisque les droites D et D ′ sont parallèles, les vecteurs Ð

u et Ð

u ′ sont colinéaires. Par suite, il existe un réel non
nul k tels que u = k u .
Ð
→ ′ Ð

Soit D ′′ une droite orthogonale à D. Soit Ð



u ′′ un vecteur directeur de D. Puisque les droites D et D ′′ sont
orthogonales, on a u . u = 0. Mais alors
Ð→ Ð→′′

Ð
→ u ′′ = (k Ð
u ′ .Ð
→ u ) .Ð
→ u ′′ = k Ð
→ → u ′′ = 0.
u .Ð

Ainsi, les vecteurs Ð



u ′ et Ð

u ′′ sont orthogonaux ou encore les droites D ′ et D ′′ sont orthogonales.

Exercice 2. L’espace est rapporté à un repère orthonormé (O, i , j , k ).


Ð
→ Ð→ Ð

On considère les droites D et D ′ de représentations paramétriques respectives



⎪ x = −1 + 2t ⎧
⎪ x = −1 − 4t′

⎪ ⎪

⎨ = − , t ∈ R, et ⎨ = 4 + t′ , t′ ∈ R.
⎪ ⎪
y 3 t y
⎪ z = 1 + 3t
⎪ ⎪ z = −8 + 3t′

⎩ ⎩
1) Montrer que les droites D et D ′ sont orthogonales.
2) Les droites D et D ′ sont-elles perpendiculaires ?

u (2, −1, 3) et un vecteur directeur de la droite D ′


Solution. 1) Un vecteur directeur de la droite D est le vecteur Ð

est le vecteur u (−4, 1, 3).
Ð
→ ′

Ð
→ u ′ = 2 × (−4) + (−1) × 1 + 3 × 3 = −8 − 1 + 9 = 0.
u .Ð

Les vecteurs Ð

u et Ð

u ′ sont orthogonaux et donc les droites D et D ′ sont orthogonales.
2) Puisque les droites D et D ′ sont orthogonales, les droites D et D ′ sont perpendiculaires si et seulement si
les droites D et D ′ ont un point commun.
Etudions donc l’intersection des droites D et D ′ . Soient M (−1 + 2t, 3 − t, 1 + 3t), t ∈ R, un point de D et
M ′ (−1 − 4t′ , 4 + t′ , −8 + 3t′ ), t′ ∈ R, un point de D ′ .


⎪ −1 + 2t = −1 − 4t′ ⎧
⎪ t′ = −1 − t ⎧
⎪ −2t = 4 ⎧
⎪ t = −2

⎪ ⎪
⎪ ⎪
⎪ ⎪

M =M ⇔⎨ 3−t=4+t ⇔ ⎨ −1 + 2t = −1 − 4(−1 − t) ⇔ ⎨ 6t = −12 ⇔ ⎨ t = −2
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
′ ′

⎪ ⎪
⎪ ⎪
⎪ ⎪

⎩ 1 + 3t = −8 + 3t ⎩ 1 + 3t = −8 + 3(−1 − t) ⎩ t = −1 − t ⎩ t =1
′ ′ ′

t = −2
⇔{ ′
t =1
.

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Les droites D et D ′ ont donc un point commun obtenu pour t = −2 dans la représentation paramétrique de D ou
t′ = 1 dans la représentation paramétrique de D ′ : c’est le point A(−5, 5, −5). On a montré que

Les droites D et D ′ sont perpendiculaires en le point A(−5, 5, −5).

Exercice 3. On considère le cube ABCDEF GH de côté 1 ci-dessous. On note I le mileu de [F G] et


J le milieu de [EH].
G
H
J b b

I
E F

D
C

A B
Les droites (AI) et (BJ) sont-elles orthogonales ?

Solution.

AI.BJ = (AB + BF + F I) . (BA + AE + EJ )


Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→

= AB.BA + AB.AE + AB.EJ + BF .BA + BF .AE + BF .EJ + F I.BA + F I.AE + F I.EJ.


Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→
G
H
J b b

I
E F

D
C

A B

• AB.BA = −AB.AB = −AB 2 = −1.


Ð→ Ð→ Ð→ Ð→
• AB.AE = 0 car la face ABF E est un carré et donc (AB)–(AE).
Ð→ Ð→

• AB.EJ = EF . ( EH) = EF .EH = 0 car la face EF GH est un carré et donc (EF )–(EH).
Ð→ Ð→ Ð→ 1 ÐÐ→ 1 Ð→ ÐÐ→
2 2
• BF .BA = 0 car la face ABF E est un carré et donc (BF )–(BA).
Ð→ Ð→

• BF .AE = AE.AE = AE 2 = 1.
Ð→ Ð→ Ð→ Ð→

• BF .EJ = AE. ( EH) = AE.EH = 0 car la face ADHE est un carré et donc (AE)–(EH).
Ð→ Ð→ Ð→ 1 ÐÐ→ 1 Ð→ ÐÐ→
2 2
• F I.BA = ( F G) .F E = F G.F E = 0 car la face EF GH est un carré et donc (F E)–(F G).
Ð→ Ð→ 1 Ð→ Ð→ 1 Ð→ Ð→
2 2
• F I.AE = ( F G) .BF = F G.BF = 0 car la face BCGF est un carré et donc (BF )–(F G).
Ð→ Ð→ 1 Ð→ Ð→ 1 Ð→ Ð→
2 2
• F I.EJ = ( F G) . ( EH) = F G.EH = F G.F G = F G2 = .
Ð→ Ð→ 1 Ð→ 1 ÐÐ→ 1 Ð→ ÐÐ→ 1 Ð→ Ð→ 1 1
2 2 4 4 4 4
Ainsi,

AI.BJ = −1 + 0 + 0 + 0 + 1 + 0 + 0 + = .
Ð→ Ð→ 1 1
4 4
En particulier, AI.BJ ≠ 0 et donc
Ð→ Ð→

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les droites (AI) et (BJ) ne sont pas orthogonales.

2) Orthogonalité d’une droite et d’un plan de l’espace


a) Définition et caractérisation de l’orthogonalité d’une droite et d’un plan de l’espace

Définition 7. Soient D une droite de l’espace et P un plan de l’espace.


D est orthogonale à P si et seulement si D est orthogonale à toute droite du plan P.

D est orthogonale à toute droite


∆ du plan P.

Remarque. Une droite orthogonale à un plan est nécessairement sécante à ce plan et on peut également dire que
la droite est perpendiculaire au plan.
 Il ne suffit pas que la droite D soit orthogonale à une droite du plan P pour que la droite D soit orthogonale
au plan P comme le montre l’exemple ci-dessous :

D est orthogonale à une droite ∆ de P


mais n’est pas orthogonale à P.


P

Théorème 8. Soient D une droite de l’espace et P un plan de l’espace.


D est orthogonale à P si et seulement si D est orthogonale à deux droites sécantes du plan P.

Démonstration. Si D est orthogonale à P, alors D est orthogonale à toute droite du plan P et en particulier,
D est orthogonale à deux droites sécantes du plan P.
Réciproquement, supposons que D est orthogonale à deux droites sécantes ∆ et ∆′ du plan P. Notons Ð→
u un
Ð
→′ Ð

vecteur directeur de ∆ et u un vecteur directeur de ∆ . Notons encore v un vecteur directeur de D.

Puisque ∆ et ∆′ sont deux droites contenues dans P, les vecteurs Ð →


u et Ð

u ′ sont deux vecteurs du plan P.
′ Ð→ Ð
→ ′
Puisque les droites ∆ et ∆ ne sont pas parallèles, les vecteurs u et u ne sont pas colinéaires. En résumé, les
vecteurs Ð→
u et Ð→
u ′ sont deux vecteurs non colinéaires du plan P.
Soit alors ∆′′ une droite contenue dans P et soit Ð →
u ′′ un vecteur directeur de ∆′′ . D’après la théorème 13 du
chapitre 13, il existe deux réels α et β tels que u = αÐ
Ð
→ ′′ →u + βÐ

u ′ . On a
Ð
→ v = (αÐ
u ′′ .Ð
→ u + βÐ
→ → v = α (Ð
u ′ ) .Ð
→ → v ) + β (Ð
u .Ð
→ → v ) = 0 + 0 = 0.
u ′ .Ð

Ceci montre que la droite D est est orthogonale à la droite ∆′′ .

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Exemple. Dans le cube ABCDEF GH ci-dessous,

G
H

E F

D C

A B

la droite (AE) est perpendiculaire aux droites (EF ) et (EH) qui sont deux droites sécantes du plan EF H.
La droite (AE) est donc perpendiculaire au plan EF H. On en déduit que la droite (AE) est orthogonale à toute
droite du plan EF H comme les droites (HF ) et (F G) par exemple. h
On peut encore démontrer (mais nous ne le ferons pas) le théorème suivant :

Théorème 9.
1) Soient D une droite de l’espace et P et P ′ deux plans de l’espace.
Si D est orthogonale à P et si P est parallèle à P ′ , alors D est orthogonale à P ′ .

2) Soient D et D ′ deux droites de l’espace et P un plan de l’espace.


Si D est parallèle à D ′ et si D ′ est orthogonale à P, alors D est orthogonale à P.

b) Vecteur normal à un plan

Définition 8. Soit P un plan de l’espace.


Un vecteur normal au plan P est un vecteur non nul orthogonal à tout vecteur du plan P.

Commentaire.

Ð

n

Un vecteur normal à un plan peut être pensé comme un vecteur directeur d’une droite orthogonale à ce plan. h
On admet le théorème suivant :
Théorème 10.
Soit P un plan de l’espace. Deux vecteurs normaux à P sont nécessairement colinéaires.

On peut réexprimer le théorème 8 en terme de vecteur normal :

Théorème 11.
Soient P un plan de l’espace et Ð

n un vecteur non nul de l’espace.
Le vecteur n est normal à P si et seulement si le vecteur Ð
Ð
→ →
n est orthogonal à deux vecteurs non colinéaires
du plan P.

c) Retour sur la position relative d’une droite et d’un plan de l’espace


La notion de vecteur normal permet de réexprimer agréablement le parallélisme ou l’orthogonalité d’une droite et
d’un plan :

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Théorème 12.
Soient P un plan de vecteur normal Ð →
n et D une droite de vecteur directeur Ð

u.
Ð
→ Ð

1) D est parallèle à P si et seulement si u est orthogonal à n .
2) D est perpendiculaire à P si et seulement si Ð→
u est colinéaire à Ð

n.

Exercice 4. On considère le cube ABCDEF GH de côté 1 ci-dessous.


G
H

E F

D
C

A B
Les droites (CE) est-elle orthogonale au plan (BDG) ?

Solution.

G
H

E F

D
C

A B
Ð→ Ð→
Calculons EC.BG.

EC.BG = (EF + F C) .BG = EF .BG + EF + F C.BG.


Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→

• La droite (EF ) est perpendiculaire à la droite (F B) car la face ABF E est un carré. La droite (EF ) est
perpendiculaire à la droite (F G) car la face EF GH est un carré.
Ainsi, la droite (EF ) est orthogonale aux droites (F B) et (F G) qui sont deux droites sécantes du plan (BCF ).
Par suite, la droite (EF ) est orthogonale au plan (BCF ). On en déduit que la droite (EF ) est orthogonale à toute
droite du plan (BCF ) comme la droite (BG) par exemple et donc EF .BG = 0.
Ð→ Ð→

• Les segments [F C] et [BG] sont les diagonales du carré BCGF . On sait que ces diagonales sont perpendiculaires
et donc F C.BG = 0.
Ð→ Ð→

Finalement, EF .BG = F C.BG = 0 et donc EC.BG = EF .BG + F C.BG = 0 + 0 = 0. Ainsi, la droite (EC) est
Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ Ð→
orthogonale à la droite (BG). Par symétrie des rôles de B et D, la droite (EC) est également orthogonale à la
droite (DG).
Les droites (BG) et (DG) sont sécantes en G. En effet, si ces droites ne sont pas sécantes, puisque ces droites ont
déjà le point G en commun, ces droites sont confondues et donc le point D appartient à la droite (BG).
En particulier, le point D appartient à la face BCGF ce qui n’est pas.
On a donc montré que la droite (EC) est orthogonale aux droites (BG) et (DG) qui sont deux droites sécantes
du plan (BDG). On en déduit que

la droite (EC) est orthogonale au plan (BDG).

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3) Retour sur les positions relatives de deux plans. Plans perpendiculaires
a) Retour sur les positions relatives de deux plans
Comme dans les paragraphes précédents, la position relative de deux plans se réénonce agréablement en termes de
position relative de vecteurs normaux à ces plans :

Théorème 13.
Soient P un plan de vecteur normal Ð→
n et P ′ un plan de vecteur normal Ð

n ′.
′ Ð
→ Ð
→ ′
P et P sont parallèles si et seulement si n et n sont colinéaires.

Ð

n′

P′

Ð

n

b) Plans perpendiculaires

Définition 9. Soient P et P ′ deux plans de l’espace.


P ′ est perpendiculaire à P si et seulement si P ′ contient une droite ∆ perpendiculaire à P.

P′

De même, que pour le parallélisme de deux plans, les vecteurs normaux sont pratiques pour caractériser la
perpendicularité de deux plans :

Théorème 14.
Soient P un plan de vecteur normal Ð→
n et P ′ un plan de vecteur normal Ð

n ′.
′ Ð
→ Ð
→ ′
P et P sont perpendiculaires si et seulement si n et n sont orthogonaux.

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P′

Ð

n′

Ð

n

IV. Equation cartésienne d’un plan défini par un point et un vecteur normal
On munit l’espace d’un repère orthonormal (O, i , j , k ).
Ð→ Ð → Ð →

Soit P un plan de l’espace. On suppose connus un point A de P de coordonnées (xA , yA , zA ) et un vecteur normal
n de coordonnées (a, b, c) (Ð
Ð
→ →
n est donc non nul ou encore l’un au moins des trois réels a ou b ou c n’est pas nul).
Soit M (x, y, z) un point de l’espace. On cherche une condition nécessaire et suffisante sur les coordonnées (x, y, z)
de M pour que le point M appartienne au plan P. On l’obtient de la façon suivante :

M ∈ P ⇔ le vecteur AM est orthogonal au vecteur Ð


ÐÐ→ →
n
n =0
ÐÐ→ Ð
⇔ AM . →
⇔ a(x − xA ) + b(y − yA ) + c(z − zA ) = 0.

L’équation obtenue, à savoir a(x − xA ) + b(y − yA ) + c(z − zA ) = 0, est une équation cartésienne du plan P.

Théorème 15.
Soit (O, i , j , k ) un repère orthonormé de l’espace.
Ð→ Ð → Ð →

Soit P un plan de l’espace. Soient A (xA , yA , zA ) un point de P et Ð n (a, b, c) un vecteur normal au plan P.

Une équation cartésienne du plan P est :
a(x − xA ) + b(y − yA ) + c(z − zA ) = 0.

n le vecteur de coordonnées (1, 0, −2) (dans un certain


Exemple. Soient A le point de coordonnées (−3, 1, 2) et Ð

repère orthonormé de l’espace). Une équation cartésienne du plan P est

1 × (x + 3) + 0 × (y − 1) − 2(z − 2) = 0
ou encore x − 2z + 7 = 0. h
On étudie maintenant la réciproque du théorème précédent. Quand on développe puis réduit le premier membre
de l’équation a(x − xA ) + b(y − yA ) + c(z − zA ) = 0, on obtient une équation du type ax + by + cz + d = 0 où l’un au
moins des trois réels a ou b ou c n’est pas nul.
Inversement, soient a, b, c et d quatre réels tels que l’un au moins des trois réels a ou b ou c n’est pas nul puis E
l’ensemble d’équation ax + by + cz + d = 0.

Tout d’abord, l’ensemble E n’est pas vide. En effet, si par exemple a ≠ 0, le point A (− , 0, 0) appartient à E car
d
a
axA + byA + czA + d = a × (− ) + b × 0 + c × 0 + d = −d + d = 0.
d
a
Soit donc A(x , y , z ) un point de E . On note n le vecteur de coordonnées (a, b, c) (Ð
A A A
Ð→ →
n est un vecteur non nul).
Soit M (x, y, z) un point de l’espace.

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M ∈ E ⇔ ax + by + cz + d = 0
⇔ ax + by + cz − axA − byA − czA = 0 (car A ∈ E et donc axA + byA + czA + d = 0)
⇔ a(x − xA ) + b(y − yA ) + c(z − zA ) = 0
n =0
ÐÐ→ →
⇔ AM .Ð
⇔ M appartient au plan passant par A de vecteur normal Ð

n.

On a ainsi montré que

Théorème 16.
Soit (O, i , j , k ) un repère orthonormé de l’espace.
Ð
→ Ð → Ð →

Soient a, b, c et d quatre réels tels que a ≠ 0 ou b ≠ 0 ou c ≠ 0.


L’ensemble d’équation ax + by + cz + d = 0 est un plan de vecteur normal le vecteur Ð
n (a, b, c).

Exercice 5. (Détermination du projeté orthogonal d’un point sur un plan)


L’espace est rapporté au repère orthonormal (O, i , j , k ).
Ð
→ Ð → Ð→

On considère le plan P d’équation 2x − y + z + 3 = 0 et A le point de coordonnées (−2, 3, 5).


1) Déterminer une représentation paramétrique de la droite ∆ perpendiculaire à P et passant par A.
2) En déduire les coordonnées du point H, projeté orthogonal du point A sur le plan P.
3) (Calcul de la distance du point A au plan P)
a) Montrer que pour tout point M de P, AM ⩾ AH avec égalité si et seulement si M = H.
b) Calculer la distance AH. Cette distance est par définition la distance du point A au plan P.

Solution.
1) Puisque le repère (O, i , j , k ) est orthonormal et qu’une équation cartésienne du plan P est 2x − y + z + 3 = 0,
Ð→ Ð → Ð →

un vecteur normal au plan P est le vecteur Ð n de coordonnées (2, −1, 1).


n (2, −1, 1). Une représentation paramétrique


La droite ∆ est la droite passant par A(−2, 3, 5) et de vecteur directeur Ð

de ∆ est donc

⎪ x = −2 + 2t


⎨ y =3−t , t ∈ R.



⎩ z = 5 + t
2) Le point H est le point d’intersection de la droite ∆ et du plan P.
Soit M (−2 + 2t, 3 − t, 5 + t), t ∈ R, un point de la droite ∆.

M ∈ P ⇔ 2(−2 + 2t) − (3 − t) + (5 + t) + 3 = 0 ⇔ 6t + 1 = 0 ⇔ t = − .
1
6

Quand t = − , on obtient les coordonnées du point H :


1
6

7 19 29
le point H a pour coordonnées (− , , ).
3 6 6

3) a) Soit M un point du plan P.


b
A

b
H
b

P M

D’après le théorème de Pythagore, AM 2 = AH 2 + HM 2 ou encore AM = AH 2 + HM 2 . √
De plus, AH 2 + HM 2 ⩾ AH 2 avec égalité si et seulement si HM 2 = 0 ou encore M = H. Donc, AM ⩾ AH 2 = AH
avec égalité si et seulement si M = H.
Ceci montre que la distance AH est la plus courte distance de A à un point de P.

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b)


√ 2 2 2
AH = (xH − xA ) + (yH − yA ) + (zH − zA ) = (− + 2) + ( − 3) + ( − 5)
2 2 2
7 19 29
3 6 6
√ √ √
2 2 2
= (− ) + ( ) + (− ) = + + =
1 1 1 1 1 1 6
3 6 6 9 36 36 36
=√ .
1
6

AH = √ .
1
6

Exercice 6. (Plan médiateur d’un segment).


1) Soient A et B deux points distincts de l’espace.
Montrer que l’ensemble des points à égale distance de A et B est le plan passant par le milieu I du
segment [AB] et perpendiculaire au segment [AB] (ce plan s’appelle le plan médiateur du segment [AB]).
2) L’espace est rapporté à un repère orthonormal (O, i , j , k ).
Ð
→ Ð→ Ð →

On donne les points A et B de coordonnées repsectives (1, 1, −2) et (3, −1, 2).
Déterminer une équation cartésienne du plan médiateur du segment [AB].

Solution.
1) Soit M un point de l’espace.

AM = BM ⇔ AM 2 = BM 2 ⇔ AM 2 − BM 2 = 0 ⇔ (AM + BM ) . (AM − BM ) = 0
ÐÐ→ ÐÐ→ ÐÐ→ ÐÐ→ ÐÐ→ ÐÐ→

⇔ (AI + IM + BI + IM ) . (AM + M B) = 0
Ð→ Ð→ Ð→ Ð→ ÐÐ→ ÐÐ→

⇔ (2IM ) .AB = 0 (car I est le milieu de [AB])


Ð→ Ð→

⇔ 2IM .AB = 0
Ð→ Ð→

⇔ IM .AB = 0.
Ð→ Ð→

Ainsi, l’ensemble des points M tels que AM = BM est encore l’ensemble des points M tels que IM .AB = 0.
Ð→ Ð→
Ð→
Il s’agit du plan passant par I et de vecteur normal AB ou encore du plan passant par I et perpendiculaire au
segment [AB].
2) Soit M (x, y, z) un point de l’espace.

AM = BM ↔ AM 2 = BM 2 ⇔ (x − 1)2 + (y − 1)2 + (z + 2)2 = (x − 3)2 + (y + 1)2 + (z − 2)2


⇔ x2 − 2x + 1 + y 2 − 2y + 1 + z 2 + 4z + 4 = x2 − 6x + 9 + y 2 + 2y + 1 + z 2 − 4z + 4
⇔ 4x − 4y + 8z − 8 = 0 ⇔ x − y + 2z − 2 = 0.

Une équation du plan médiateur du segment [AB] est x − y + 2z − 2 = 0.

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