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Cahier 2 du n° 3052 du 25 octobre 2014 - Ne peut être vendu séparément
www.lemoniteurdespharmacies.fr
ORDONNANCE
La SCHIZOPHRÉNIE
AU SOMMAIRE
ANALYSE D’ORDONNANCE 2
Madame C. a rechuté
Par Anne-Gaëlle Harlaut, pharmacienne, en
collaboration avec le Dr Virginie Noël et le Dr Nicole
Janvier, psychiatres, praticiens hospitaliers au centre
hospitalier Alpes-Isère, Saint-Egrève
PATHOLOGIE 6
La schizophrénie en 5 questions
Par Denis Richard, pharmacien, chef de service, hôpital
Henri-Laborit, Poitiers, en collaboration avec le Pr Nemat
Jaafari, psychiatre, service universitaire de psychiatrie et
psychologie médicale, hôpital Henri-Laborit, Poitiers
THÉRAPEUTIQUE 8
Comment traiter la schizophrénie
SPL/BSIP
POINT DE VUE 12
Pr Pierre-Michel Llorca, psychiatre au CHU
de Clermont-Ferrand, responsable des centres experts en
schizophrénie de la fondation FondaMental
ACCOMPAGNER LE PATIENT 14
Par Anne-Gaëlle Harlaut, pharmacienne, avec
la collaboration de Claire Pollet, pharmacienne, chef
du pôle pharmaceutique, médicotechnique et
de rééducation, présidente du réseau PIC, EPSM
Lille-Métropole
ANALYSE D’ORDONNANCE
Madame C. a rechuté
propose une consultation
LE CAS : Mme C. bre 2014
Le 24 octo
est suivie pour
C.
Mme Laure kg hebdomadaire avec
41 ans, 88
Dr R psychiatrie une diététicienne pour vous
une schizophrénie Service de Pinel
e-
depuis 12 ans. CHU Philipp
aider à optimiser votre
Depuis quelques
mois, elle ne prend poids. »
plus régulièrement
son traitement. Suite Vérification de l’historique
de la patiente.
à une crise délirante idi et soir
5 m g : 1 c p matin, m 7 novembre prochain L’historique montre une
et des troubles Tercian 2 g LP : 1 injection le soin délivrance irrégulière des
m be
dépressifs marqués, Xéplion 75 mg : 1 cp par jour si traitements antipsychotiques au
elle vient d’être cur 1 0 ati n
Lepti le m
5 mg : 1 c p n et soir cours des derniers mois. Mme C.
hospitalisée pendant Séroplex 1 1000 mg : 1 cp mati
a g e porte un DIU au cuivre.
6 semaines. Son Glucoph
traitement par
Risperdaloro a été LA PRESCRIPTION
remplacé par EST-ELLE COHÉRENTE ?
un neuroleptique à
Que comporte
action prolongée. la prescription ?
w Des antipsychotiques pour le
contrôle des symptômes de la
schizophrénie et la prévention
des rechutes :
RÉCEPTION une activité à temps partiel. – Tercian (cyamémazine) est un
DE L’ORDONNANCE Depuis plusieurs mois, elle se neuroleptique de première
plaint de prendre du poids. génération, dérivé
Pour qui ? phénothiazinique qui bloque
Madame Laure C., 41 ans, Quel était le motif essentiellement les récepteurs
souffrant de schizophrénie. de l’hospitalisation ? centraux dopaminergiques D2.
Une rechute de la maladie avec Son action sédative est mise à
Par quel médecin ? hallucinations, délires et idées profit contre l’agitation et
Un psychiatre. noires suite à une mauvaise l’anxiété ;
observance du traitement. – Xéplion LP (palipéridone) est
L’ordonnance est-elle un antipsychotique de deuxième
conforme à la législation ? génération dit atypique,
Oui. L’ordonnance initiale de antidopaminergique D2 et
Xéplion LP émane d’un
Que lui a dit antisérotoninergique, actif à la
psychiatre. le médecin ? fois sur les signes positifs
« Les dosages sériques (délires, hallucinations…) et
négatifs (émoussement affectif,
QUEL EST LE CONTEXTE de la rispéridone montrent repli…).
DE L’ORDONNANCE ? que vous n’avez pas pris votre w Un traitement
anticholinergique, Lepticur
traitement régulièrement, ce
Que savez-vous de Mme C. ? (tropatépine), pour lutter contre
Madame C. est suivie en centre qui a causé la rechute. les syndromes parkinsoniens
médicopsychiatrique pour une Un traitement injectable (dyskinésies, raideurs
schizophrénie dysthymique dont musculaires) induits par les
PLAFONNEMENT les accès aigus sont de longue durée d’action est antipsychotiques, surtout de
OCULAIRE
Contraction des accompagnés de symptômes préférable pour maintenir première génération. Mme C.
muscles rotateurs dépressifs. Après une rechute présente occasionnellement des
fixant les yeux,
deux ans auparavant, elle
l’efficacité du traitement. dyskinésies aiguës à titre de
le regard tourné
vers le haut. semblait stabilisée et avait repris Parallèlement, je vous plafonnement oculaire.
« – Bonjour, je vous appelle Xéplion LP sont administrées en rythme régulier : elle regarde la
IM dans le muscle deltoïde pour télé toute la nuit, dort la journée
à propos de madame C. Vous atteindre rapidement les et avoue oublier les horaires.
avez ajouté à son traitement concentrations à l’état d’équilibre. Même si elle ne semble pas
Séroplex. Or son association Les doses d’entretien sont ensuite toujours réceptive aux conseils, MUSCLE
DELTOÏDE
administrées dans le muscle il est important de maintenir
à Tercian expose à un risque deltoïde ou dans le muscle fessier. son implication dans le ››››
Muscle
de l’épaule.
PATHOLOGIE
La schizophrénie en 5 questions
La schizophrénie est une psychose chronique qui se caractérise d’excréments), tactiles
par une alternance d’épisodes aigus et de phases de rémission. (sensations de brûlures, de
Elle revêt des présentations cliniques variées, associant un caresses sexuelles, de
pénétration) ou cénesthésiques
syndrome dissociatif, des idées délirantes et de fréquentes (sensation de fourmillement, de
hallucinations. grouillement sous la peau, de
modification d’un organe
QU’EST-CE QUE LA et l’exécution, ambivalence interne, de transformation totale
EN CHIFFRES*
• La schizophrénie
débute souvent
entre 17 et 25 ans.
1 SCHIZOPHRÉNIE ? affective, bizarreries du
comportement, détachement du
du corps, etc.).
w Les symptômes négatifs
La schizophrénie (du grec schizo, réel… Ces signes concernent (déficitaires) se traduisent par
• Elle est plus
précoce chez « je sépare », et phrénos, « esprit ») tous les niveaux du l’émoussement des affects, le
l’homme que est une maladie mentale fonctionnement mental du manque de volonté et des
chez la femme.
appartenant au groupe des patient, dont le comportement désordres de la motivation,
• Le sex-ratio est
quasiment de un. psychoses. Elle en présente les est souvent dominé par des l’apathie, l’apragmatisme,
• Sa prévalence critères distinctifs : conduites négatives (mutisme, l’anhédonie, le retrait social. Ils
est de 1 % dans – absence de conscience du raideur de la posture, refus du se traduisent souvent par des
toutes
les sociétés caractère pathologique du regard, fugue, clinophilie, tentatives de suicide. Ces signes
occidentales. trouble et défaut d’insight, claustration, repli autistique). peuvent être primaires
• La schizophrénie – sentiment d’« étrangeté » du w Les symptômes positifs (inhérents à la maladie) ou
touche environ
600 000 trouble : le patient ne peut y (productifs), souvent secondaires (conséquences des
personnes donner une explication et en spectaculaires, expliquent manifestations positives, de la
en France.
discuter, l’étrangeté du comportement et dépression souvent associée à la
* Source : INSERM, 2014.
– impossibilité ou difficulté à la désorganisation du discours. schizophrénie, des troubles
communiquer : le malade fuit le Ils correspondent aux idées neurologiques iatrogènes induits
contact et se replie sur lui-même délirantes, fréquentes, et aux par les antipsychotiques, du
– rupture avec la réalité, hallucinations, moins manque de stimulation lié à la
– sévérité handicapante des fréquentes : vie en institution, etc.). Les
manifestations cliniques. – lors d’idées délirantes, l’erreur tentatives de suicide sont
de jugement du patient, qui ne souvent récurrentes et le décès
peut être corrigée par la du patient par suicide est
COMMENT
INSIGHT
Capacité
du patient
2 SE MANIFESTE
LA MALADIE ?
persuasion, devient plus
importante que la réalité :
fréquent.
w Les troubles cognitifs se
à comprendre fréquentes idées de persécution traduisent par une altération de
sa maladie et w La schizophrénie fédère à des (paranoïa), de grandeur la mémoire, une altération de la
à participer à sa
prise en charge. degrés divers un syndrome (sentiment d’être un capacité et/ou de la vitesse à
dissociatif, des symptômes personnage important ou riche, traiter et à organiser
CLINOPHILIE positifs, des symptômes négatifs d’être Dieu, etc.), d’influence l’information, des anomalies
Quête
et des troubles cognitifs. (certitude d’être soumis à des attentionnelles et perceptives,
w Le syndrome dissociatif,
permanente
de la position forces étrangères), de référence des difficultés à organiser
allongée. constant, distingue la (certitude que l’on parle de soi l’action, une diminution de la
CLAUSTRATION
schizophrénie des autres types partout, etc.) ; capacité d’apprentissage et de la
Enfermement de psychoses. Englobant toute la – les hallucinations peuvent être capacité à tirer parti de
volontaire vie psychique (intellectuelle, auditives (voix chuchotant à l’expérience. Ils expliquent les
pathologique.
affective, comportementale), il l’oreille, donnant des ordres, difficultés du patient à
APRAGMATISME se traduit par la rupture des commentant la réalité ou comprendre, à suivre ou à
Incapacité processus unissant les diverses injuriant le patient), visuelles adapter son traitement.
w Les troubles graves du
à réaliser
les actes les plus faces du psychisme. Affects, (visions de lueurs, de taches
courants. pensées et comportements ne colorées, mais aussi de comportement sont fréquents
sont plus corrélés entre eux, personnages, de scènes chez le sujet schizophrène, le
ANHÉDONIE d’où la discordance observée : animées), olfactives ou risque auto- ou hétéroagressif
Incapacité
à éprouver
absence d’harmonie entre le ton gustatives (sentiment de respirer étant accru par l’usage de
du plaisir de la voix, la pensée, la cognition en permanence une odeur toxiques psychoactifs.
THÉRAPEUTIQUE
Comment traiter la schizophrénie ?
La prise en charge du patient schizophrène repose généralement privilégient désormais le recours
sur la prescription d’un antipsychotique atypique en première à un antipsychotique atypique
ligne. Elle intègre une réhabilitation cognitive et sociale qui (2e génération), mieux toléré
qu’un neuroleptique classique.
w La prescription associe en
améliore la qualité de vie du patient et réduit le risque de rechute.
Une alliance thérapeutique satisfaisante est gage d’observance. général d’autres psychotropes
(antidépresseurs, anxiolytiques),
un hypnotique et d’éventuels
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE correcteurs de l’iatrogénie
(troubles neurologiques, signes
w Le traitement médicamenteux prolongé d’observation. anticholinergiques...).
est proposé au patient une fois w Il repose sur l’administration w Les troubles cognitifs et
posé un diagnostic de certitude, continue d’un antipsychotique. l’incapacité du patient à prendre
parfois après un temps assez w Les recommandations en charge sa maladie peuvent
compromettre l’observance, d’où
l’intérêt d’une éducation
prise eN Charge d’uNe SCHizoPHRéNiE CARACTéRiSéE thérapeutique du patient.
(hors épisode aigu)
Instauration du traitement
Schizophrénie caractérisée (premier épisode, après diagnostic de certitude) w Une hospitalisation est en
général nécessaire pour faciliter
Antipsychotique atypique hors clozapine (à débuter le plus précocément possible) : voie orale l'instauration du traitement.
ou injectable (action prolongée) après essai concluant de la voie orale w Un antipsychotique atypique
est privilégié en première
Après 6 semaines, évaluation de l’efficacité du traitement intention, aussi précocement
que possible. Bénéficiant d’un
Rémission Echec du traitement meilleur index thérapeutique, il
améliore la qualité de l’alliance
Evaluation de l’observance du traitement thérapeutique et la compliance
+ vérification de l’absence de prise de toxiques aux soins, d’où un moindre
(cannabis notamment) risque de rechute ultérieure.
L’emploi d’une forme injectable
Augmentation de la dose, si possible, ou autre à action prolongée est
antipsychotique ou neuroleptique classique recommandé dès l’instauration
ou passage à une forme injectable
d’action prolongée du traitement, une fois
constatées l’efficacité et la
tolérance de la molécule par voie
Après 6 semaines, évaluation de l’efficacité
du traitement orale.
w Le risque de sédation et
d’hypotension orthostatique est
Rémission Echec
limité par une augmentation
Possibilité d’associer progressive de la dose.
Clozapine en cas d’échec de 2 neuroleptiques classiques
2 traitements bien conduits (prescription de psychiatre)
Maintenance
w Le traitement de maintenance
Rémission privilégie une monothérapie. Le
choix de la molécule se fait en
Poursuite du traitement + réhabilitation psychosociale fonction de son profil d’action
(ex. : la quétiapine exerce une
En cas de rechutes multiples par défaut d’observance du traitement action anxiolytique propre).
w Une mauvaise observance ou la
Neuroleptique classique d’action prolongée préférence du patient justifie le
recours à une forme injectable
Source : d’après VidalRecos, 2014.
d’action prolongée.
TRAITEMENTS
Antipsychotiques de 1re lévomépromazine (Nozinan), la Divers
génération (neuroleptiques) propériciazine (Neuleptil) et la w Les benzamides regroupent le
Leur action sur les signes fluphénazine (Modécate). sulpiride (Dogmatil) et
productifs de la schizophrénie Principaux effets indésirables l’amisulpride (Solian). Ils
est puissante mais reste limitée Hypotension orthostatique exposent à des troubles
sur les signes déficitaires. Leur (surtout en début de traitement), neurologiques iatrogènes et à
index thérapeutique est troubles du rythme cardiaque, des signes atropiniques
médiocre. hyperprolactinémie, moindres que les précédents
Effets indésirables communs photosensibilisation et mais à des effets endocriniens
– signes extrapyramidaux leucopénie transitoire. marqués (hyperprolactinémie).
(dyskinésie, dystonie...), w Le zuclopenthixol (Clopixol) et
– syndrome atropinique Butyrophénones le flupentixol (Fluanxol) sont de
(rétention urinaire, constipation, Halopéridol (Haldol), dropéridol la famille des thioxanthènes. La
sécheresse buccale...). (Droleptan, à usage hospitalier), loxapine (Loxapac) est une
pimozide (Orap) et pipampérone diazépine.
Phénothiazines (Dipipéron) forment ce groupe. Principaux effets indésirables
Ce groupe comprend la Principaux effets indésirables Prise de poids, hypotension
chlorpromazine (Largactil), la Troubles du rythme cardiaque et orthostatique,
cyamémazine (Tercian), la hyperprolactinémie. hyperprolactinémie et
dysménorrhées (benzamides).
Antipsychotiques de 2e
assoCiaTioNs CoNTRE-iNDiQUEES génération (atypiques)
Molécules Médicaments associés Risque Ils se caractérisent par :
Toutes (sauf clozapine et Dopaminergiques (hors dopaminergiques Antagonisme réciproque de l’agoniste – une action
quétiapine) parkinsoniens) dopaminergique et des neuroleptiques antidopaminergique avec une
efficacité sur les signes
Antifongiques azolés (voie générale et gel buccal) ;
productifs égale à celle des
aprépitant ; clarithromycine ; érythromycine ;
Pimozide télithromycine ; josamycine ; diltiazem ; éfavirenz ; neuroleptiques ;
inhibiteurs de protéases boostés par ritonavir ; – une action inhibitrice sur les
télaprévir ; paroxétine ; sertraline récepteurs sérotoninergiques
5-HT2 expliquant leur efficacité
Risque majoré de troubles du rythme
Amisulpride ; ventriculaire (torsades de pointes)
sur les signes déficitaires ;
chlorpromazine ; – une action sur les troubles
cyamémazine ; flupentixol ; cognitifs favorisant la
fluphénazine ; halopéridol ; Escitalopram ; citalopram
resocialisation du patient ;
lévomépromazine ;
pimozide ; pipampérone ; – une tolérance neurologique
sulpiride ; zuclopenthixol satisfaisante, mais une tolérance
métabolique parfois médiocre
Clozapine
Médicaments à fort potentiel d’induction Majoration des effets hématologiques (clozapine, olanzapine) ;
d’agranulocytose (carbamazépine, etc.) graves – un index thérapeutique
Quétiapine
Inhibiteur du cytochrome P450 3A4 (clarithromycine,
Risque de surdosage en quétiapine
satisfaisant.
érythromycine, antifongiques azolés...) Effets indésirables communs
Source : « Thesaurus » de l’ANSM, août 2014 ; www.medicaments.gouv.fr Fatigue, sédation, somnolence,
sérotonine
récepteurs
sérotoninergiques 5-HT2
récepteurs
dopamine dopaminergiques D2
Aggravation des signes négatifs Voie mésocorticale 2 Amélioration des signes négatifs
(manque de volonté, troubles Déficitaire en dopamine chez (manque de volonté, troubles
de l’affect, apathie…) et le patient schizophrène de l’affect, apathie…) et limitation
des troubles cognitifs Récepteurs 5-HT2 nombreux des troubles cognitifs
CLAIRE WITT-DEGUILLAUME
potentiellement sévères)
VIGILANCE !!! justifiant une prescription
Certaines contre-indications absolues doivent être connues : strictement encadrée (voir tableau
Amisulpride, sulpiride
page 13).
w Tumeurs prolactinodépendantes.
w Allaitement (amisulpride). Olanzapine (Zyprexa)
Chlorpromazine, cyamémazine, flupentixol, fluphénazine, lévomépromazine, Effets indésirables principaux
pipotiazine, propériciazine, zuclopenthixol Hyperprolactinémie, troubles
w Risque de glaucome par fermeture de l’angle. métaboliques (hyperglycémie,
w Risque de rétention urinaire liée à des troubles urétroprostatiques.
w Antécédents d’agranulocytose (sauf flupentixol, zuclopenthixol).
triglycéridémie, etc.), dyskinésies
w Troubles de la conscience (flupentixol, zuclopenthixol).
et éosinophilie.
w Insuffisance hépatique et/ou rénale graves (zuclopenthixol).
olanzapine Palipéridone (Xéplion)
Risque de glaucome par fermeture de l’angle. Effets indésirables principaux
Halopéridol, pimozide Réaction au site d’injection,
w Dépression du système nerveux central tremblement et dyskinésies.
w Maladies cardiaques, allongement de l'intervalle QTc, antécédent d'arythmie
ventriculaire ou torsades de pointes.
w Maladie de Parkinson (pimozide).
Quétiapine (Xeroquel)
Effet indésirable principal
Clozapine
w Antécédent de granulopénie ou d'agranulocytose.
Tachycardie.
w Epilepsie non contrôlée.
w Troubles rénaux ou cardiaques sévères. Rispéridone (Risperdal,
w Affection hépatique. Risperdaloro, Risperdalconsta)
Effets indésirables principaux
Hyperprolactinémie et
hypotension orthostatique, sommeil, céphalée, anxiété, tachycardie.
signes anticholinergiques tremblement, troubles
(nausées, constipations, troubles extrapyramidaux. Perspectives
de la vision...), prise de poids. Une nouvelle présentation
Clozapine (Leponex) d’aripiprazole injectable LP
Aripiprazole (Abilify) Effets indésirables principaux (Abilify Maintena) en
Effets indésirables principaux Hyperglycémie, agranulocytose et administration mensuelle est
Hypersalivation, troubles du myocardite (rares mais attendue début 2015. §
25-150 mg/4 semaines ! Prescription initiale annuelle réservée aux spécialistes en psychiatrie
Xéplion 100 mg, 150 mg
Quétiapine w En 1 prise 1 heure avant un repas
w Le comprimé est avalé entier, sans être mâché ou écrasé
Cp LP 50 mg, 300 mg et 400 mg 400-800 mg/j
Xeroquel
Cp séc. 1 mg, 2 mg et 4 mg
Source : www.medicaments.gouv.fr
Rispéridone Sol. buv. 1 mg/ml w Par voie orale, en 1 ou 2 prises par jour.
w Sol. buvable : durée de conservation après ouverture de 3 mois
Risperdal 4-6 mg/j
cp. orodisp. 0,5 mg, 1 mg, 2 mg, 3 mg
Risperdaloro et 4 mg
Pdre et sol. pour susp. inj. LP (IM) ! Conservation entre + 2 °C et + 8 °C et maximum 7 jours à 25 °C. Après
Risperdalconsta 25-50 mg/2 semaines
25 mg/2 ml, 37,5 mg/2 ml, 50 mg/2 ml reconstitution, conservation possible 6 heures à 25 °C.
* Dans la seule indication de schizophrénie, de psychose ou d’épisode aigu associé à une schizophrénie.
Les génériques peuvent avoir des caractéristiques qui diffèrent du princeps. Se rapporter à leur monographie.
ACCOMPAGNER LE PATIENT
Edith, mère d’une jeune femme de 21 ans, schizophrène Impact sur les proches
« Ma fille présente un retard mental mais, adolescente, elle avait atteint un degré w L’accompagnement du patient
d’autonomie satisfaisant. Vers 19 ans, son comportement a changé, elle pleurait est quotidien, à temps plein
sans raison, se renfermait, lavait ses vêtements la nuit, jusqu’à une crise violente parfois.
le jour de mon licenciement qui a conduit à son hospitalisation. A sa sortie, w Les sentiments de culpabilité et
aucun accompagnement ni diagnostic. Elle prend un traitement mais ne d’impuissance et l’angoisse
supporte plus le bruit, les sorties, perd l’équilibre, se dit mariée à un animateur permanente d’une rechute
télé… Nous restons enfermées 8 mois, sans vie sociale. Je me résous à la faire
génèrent de nombreuses
réhospitaliser, seul chemin jusqu’à un foyer. Elle va mieux, reprend des activités
répercussions : épuisement,
encadrées. Deux après, j’apprends enfin qu’elle souffre d’une forme
de schizophrénie, au hasard d’un message laissé par l’hôpital ! Le programme dépression, rupture sociale,
du réseau PIC* m’a aidée à faire face mais le quotidien reste difficile, l’angoisse éclatement familial...
de trouver une structure convenable et de l’avenir après moi est constante. »
* Psychiatrie-Information-Communication (voir encadré « Internet » page 15).
À DIRE AUX PATIENTS
A propos de la pathologie
w La stabilisation est conditionnée
LA SCHIZOPHRÉNIE VUE entraînant une prise de poids, est par une alliance thérapeutique
PAR LES PATIENTS fréquente. forte qui passe par l’acceptation
w Les éventuels troubles et la compréhension de la
Impact sur le quotidien hormonaux et sexuels ne doivent maladie et du traitement. Les
w Les patients présentent des pas être négligés : galactorrhée, interventions
signes cliniques et des degrés de aménorrhée, impuissance, médicopédagogiques sont
handicap très variables, liés à la troubles de la libido… conseillées : programmes
fois à la maladie et aux effets des d’éducation thérapeutique,
traitements. Impact psychologique psychothérapies, soutien des
w En phase d’instauration de w La palette du retentissement associations.
traitement, la sédation psychoémotionel est large, w L’aménagement du mode de vie
médicamenteuse provoque un renforcée par le regard des est possible en activant toutes les
ralentissement physique et autres et l’amalgame entre ressources pour éviter la
psychique. schizophrénie et dangerosité. désociabilisation : allocation
w Fatigue, incapacité à prendre w Face au mal-être, le recours adulte handicapé, établissements
des décisions et démotivation aux substances psychoactives et service d’aide par le travail…
entravent l’autonomie. Les gestes illicites ou à l’alcool est fréquent. Droits et démarches sont
du quotidien requièrent un effort soutenus par les maisons
et nécessitent parfois la Vie socioprofessionnelle départementales des personnes
stimulation d’un tiers. Les capacités de sociabilisation handicapées (www.mdph.fr).
w Les dyskinésies et raideurs sont altérées, les atteintes w Les rechutes peuvent être
musculaires peuvent avoir un cognitives (difficulté à la favorisées par des événements
impact sur la marche, les concentration, troubles de la stressants (ruptures, deuil…) et
activités physiques, manuelles ou mémorisation…) perturbent à l’usage de substances
la mastication. divers degrés les apprentissages psychoactives (alcool, cannabis…).
w Les effets anticholinergiques et la vie professionnelle,
des traitements sont des gênes imposant souvent des postes ou A propos du traitement
potentielles. horaires aménagés, voire une w Les médicaments sont
w L’augmentation de l’appétit, incapacité totale à travailler. indissociables des interventions
de psychothérapie.
w L’efficacité des antipsychotiques
QUESTION DE PATIENTS « Je ne sais pas à qui en parler… » est conditionnée par l’observance.
Tournez-vous vers une association, l’Unafam par exemple, L’arrêt brutal des médicaments ou
présente dans chaque département, qui soutient les familles leur prise aléatoire est la
confrontées aux troubles psychiques. Elle propose
principale cause de rechute.
w Le patient doit être incité à
des permanences (assistante sociale, conseiller juridique…),
des groupes de parole, des formations, des ouvrages et un centre
téléphonique Ecoute-famille. parler des effets indésirables,
w Consulter immédiatement en
à destination du patient • Directrice Marketing/Diffusion/Service clients : Vanessa Mire
et de sa famille : • imprimeur : senefelder Misset, pays-bas
cas de forte fièvre inexpliquée, www.reseau-pic.info
• N° de la commission paritaire : 0116 T 81808 -
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torsadogènes.
Délivreriez-vous
ces ordonnances ? MéMo-déLiVraNCe
Dr. P. Le 24.10.2014 TRAiTEMENT
Marc. D. 24 ans, 69 kg
Médecin généraliste Les médicaments sont-ils à prescription restreinte ?
La palipéridone est à prescription initiale annuelle réservée
aux psychiatres. Le renouvellement est possible par tout
ORDONN médecin. La clozapine est à prescription initiale hospitalière
ANCE 1
annuelle réservée aux spécialistes en psychiatrie, neurologie et
Zeclar 250 mg : 1 matin, 1 soir pendant 5 jours
gériatrie. Son renouvellement est réservé à ces mêmes
Doliprane 1 g : 1 matin, midi et soir si fièvre ou douleurs, spécialistes en ville ou à l’hôpital.
5 jours
Lysopaïne Maux de gorge : 3 à 6 par jour, une boîte Le traitement nécessite-il une surveillance
particulière?
Sous clozapine, la NFS doit être contrôlée une fois par
semaine pendant les 18 premières semaines de traitement puis
au moins tous les mois pendant toute la durée du traitement
et 4 semaines après son arrêt. L’ordonnance doit mentionner
que la numération-formule leucocytaire a été réalisée et que
les valeurs observées sont dans la limite des valeurs usuelles.
Quelle est la durée maximale de prescription ?
Pour la Clozapine, la durée maximale de prescription est
de 7 jours pour les 18 premières semaines de traitement et
de 28 jours au-delà.
Membre d’une association agréée, le règlement des honoraires par chèque est accepté.
Le traitement présente-t-il des interactions?
ORDONNANCE 1 : NON. La clarithromycine est un inhibiteur du w Les interactions médicamenteuses sont nombreuses :
cytochrome P450 susceptible d’augmenter les concentrations médicaments torsadogènes, dopaminergiques, sédatifs...
plasmatiques de la quétiapine. Leur association exposant aux risques
de déstabiliser le traitement et d’augmenter les effets indésirables Le patient est-il observant ?
est contre-indiquée. Avec accord du prescripteur, une pénicilline, w S’assurer que le patient a bien compris l’intérêt du traitement
recommandée en première intention en cas d’angine, est préférable. et que la fréquence des renouvellements est compatible avec
une bonne observance.
w Les troubles cognitifs rendent d’autant plus utiles les aides
Dr M. Le 24.10.2014 à l’organisation des prises : pilulier, alarme, recours à un tiers...
Mlle B. 32 ans
Psychiatre, CHU
1 m 72, 82 kg Le patient tolère-t-il bien son traitement ?
w L’interroger sur d’éventuels effets indésirables parfois
ORDONN gênants qui pourraient favoriser l’arrêt du traitement.
w Certains effets indésirables, notamment les troubles
ANCE 2
CoNSEiLS CoMPLéMENTAiRES
Membre d’une association agréée, le règlement des honoraires par chèque est accepté. w Promouvoir des mesures hygiénodiététiques pour réduire les
risques cardiovasculaires : pratique d’une activité physique,
alimentation équilibrée, hydratation, sevrage tabagique...
w Accompagner l’arrêt de substances psychoactives (cannabis,
ORDONNANCE 2 : NON. Pas avant de contacter le médecin
prescripteur. En effet, l’ordonnance doit mentionner que la
alcool...).
w Orienter le malade et son entourage vers
numération-formule leucocytaire a été réalisée et à quelle date, et que
les valeurs observées sont dans les limites des valeurs usuelles. Le
carnet de suivi du patient, dont la présentation au pharmacien n’est des associations de patients et des structures d’aide et
pas obligatoire, permet également de vérifier la régularité de la de soutien (réseaux...).
surveillance leucocytaire.