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L’objet de la macroéconomie

Ce que les macroéconomistes étudient

L’importance des phénomènes économiques dans la vie de chacun et dans


l’évolution des sociétés humaines n’est niée par personne. Il suffit d’ouvrir votre
journal ou votre radio pour s’en convaincre. En effet, les médias consacrent une
bonne partie de leurs chroniques économiques à des questions
macroéconomiques. Le chômage va-t-il s’accroître à la suite de la hausse des taux
d’intérêt ? Pourquoi certains pays ont des taux d’inflation élevés alors que
d’autres ont réussi à maintenir stable le niveau de leurs prix ? Les perspectives de
croissance économique sont–elles bonnes ? Les variations des taux de change
constituent-elles une menace pour l’investissement ? Pourquoi tous les pays
rencontrent-ils des épisodes récurrents de baisses des revenus et de l’emploi ?
Comment les politiques économiques peuvent-elles être utilisées pour réduire
tant leur fréquence que leur gravité ? Ces interrogations, parmi tant d’autres de
même nature, reviennent constamment et témoignent de l’importance qu’a prise
la macroéconomie dans notre compréhension des mécanismes économiques. La
macroéconomie, l’étude de l’économie dans son ensemble s’efforce de répondre
à ces questions et à bien d’autres.

Les enjeux de la théorie macroéconomique

La macroéconomie est la branche de la science économique qui cherche à


comprendre les phénomènes qui concernent l’économie dans sa globalité et non
un marché ou un petit groupe d’agents. Mais ce qui est en jeu dans ces
interrogations, c’est bien sûr le fonctionnement d’une économie de marché. La
question de fond de la macroéconomie est la suivante : doit-on penser que celui-
ci est spontanément satisfaisant ou au contraire déficient, au point qu’on ne
puisse penser que la seule logique des marchés permet la régularisation
harmonieuse de l’économie ? Comment un marché particulier, supposons celui
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des oranges, s’ajuste-t-il ? Les économistes, et avec eux tout un chacun, décrivent
ce marché comme le lieu où se retrouvent des demandeurs et des offreurs
d’oranges. Admettons que les comportements des uns et des autres sont normaux.
Une hausse du prix induit les offreurs à offrir plus d’orange puisque leur effort de
producteur est mieux rémunéré, tandis qu’elle induit les demandeurs à demander
moins d’oranges et plus d’autres fruits. En conséquence, il existe un prix pour
lequel la demande d’orange est égale à l’offre. Les prix sont donc des variables
d’ajustement essentielles dans des économies de marché. C’est par le biais de la
variation du prix d’un bien que l’égalité entre l’offre et la demande pour ce bien
est recherchée, plutôt que par les queues et des systèmes administratifs de
distribution. L’ajustement par le prix est un moyen remarquable pour concilier la
contrainte globale et la liberté individuelle (si le bien est trop cher pour lui, le
demandeur se reporte sur un autre bien et utilise différemment son argent ; si le
bien s’apprécie, l’offreur choisit librement d’intensifier son effort de production).
Tout naturellement, les économistes ont cherché à comprendre les hypothèses
sous lesquelles cet ajustement par le prix se produisait puis à généraliser le
mécanisme et à étudier le cas d’une économie formée de marchés interdépendants.
Dans le cas où les prix égalisent l’offre et la demande, ils sont dits flexibles (aux
conditions du marché) ; dans le cas contraire, ils seront dits imparfaitement
flexibles ou encore rigides.

Les macroéconomistes se trouvent donc devant une alternative simple : étudier


l’économie en admettant que les marchés sont équilibrés par les prix, ou encore
que les conditions d’un tel ajustement sont satisfaites ; ou au contraire, partir du
point de vue inverse et considérer que les prix ne permettent pas un ajustement
parfait des marchés.

Les enchaînements économiques sont, on peut s’en douter, différents selon qu’on
adopte l’une ou l’autre prémisse et les explications macroéconomiques très
différentes, voire souvent franchement opposées. Les macroéconomistes sont

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divisés : les uns ont choisi la première option, celle de la flexibilité des prix, et
ont admis que les marchés sont équilibrés. Les autres ont choisi l’autre option et
estiment que les marchés sont en déséquilibre. À l’évidence, les recherches
empiriques n’ont pas permis de trancher le débat. Un consensus semble exister
selon lequel les prix sont rigides à court terme alors qu’ils sont flexibles à long
terme.

Certains phénomènes macroéconomiques perceptibles sur une période


relativement courte (de l’ordre de quelques trimestres). Par exemple, l’activité
économique connaît des alternances de phases d’expansion (en général, les
affaires des individus vont plutôt bien) et de récession (les affaires vont plutôt
mal). La succession de ces phases constitue le cycle économique. L’analyse
macroéconomique de court terme cherche à comprendre à quoi sont dues ces
phases alternées de forte puis de faible activité qui semblent toucher l’ensemble
des agents. D’autres phénomènes se font sentir sur une période plus longue,
plusieurs années, voire plusieurs décennies : ils sont redevables d’une analyse de
long terme. La croissance économique relève d’une analyse de long terme (ou
encore de très long terme).

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