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Port-Doree Novel 2021 11 24 11 59 21
Port-Doree Novel 2021 11 24 11 59 21
Port-Dorée
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— Bonjour, excusez-moi, vous êtes bien monsieur Oulin ? demanda t-elle une
fois à son niveau.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent enfin sur un couloir couleur crème avec
quatre portes placées deux à deux en face de l'autre. Il la devança encore et s'arrêta
devant celle du fond à gauche, y inséra un clé avant d'ouvrir la porte de bois vernis.
Elle le suivit dans la pièce et réprima un sourire de contentement. L'appartement
était lumineux avec de grandes fenêtres et une baie vitrée donnant sur un balcon
d'où on apercevait la plage. Le salon était séparé de l'espace cuisine par un mur
avec une ouverture en demi cercle comme une fenêtre. La chambre principale était
tout aussi spacieuse et lumineuse avec un autre balcon plus petit et deux grandes
fenêtres l'encadrant. La seconde chambre était également charmante et n'avait rien
d'autre à envier à sa voisine que son balcon. Une douche centrée avec un ciel de
pluie terminait de la séduire.
—Ce petit bijou vous coûtera seulement 3000 Dorn par mois, répondit-il avec
un sourire en frappant du plat de la paume la charpente de la porte d'entrée. Si vous
voulez mon avis, c'est quasiment donné.
—Je le prends !
Abel Daro s'assit en face de Naïa à une table du Juice, leur bar préféré. Ils
étaient amis depuis qu'elle avait quatre ans et ils étaient inséparables depuis. Ils
formaient un trio infernale lui, Naïa et son frère jumeaux Nolan. Et même si depuis,
ce trio était devenu un duo, le lien qui les unissait était toujours aussi fort. Peut-être
même un peu plus.
—Encore Francine ?
—Nous ne pourrons plus être voisins maintenant, finit-elle par lancer en riant
—T'as trouvé un appartement ? s'écria Abel, surpris.
Les filles assises à la table à côté d'eux leur lancèrent des regards, d'abord à
cause de leur cris mais elles se mirent à glousser en observant Abel.
Il y avait de quoi après tout. Depuis leur adolescence, Abel avait un succès fou
avec les filles. Le garçon timide et curieux beaucoup trop grand pour son âge s'était
transformé en ce jeune homme au yeux en amandes rieurs, aux lèvres fines et
charnues avec ce corps de basketteur aux épaules larges et aux hanches étroites. Il
avait les cheveux rasés sur les cotés avec une coupe en dégradé sur le haut. Mais
son teint couleur chocolat au lait était sûrement l'un de ses plus grands atouts. Naïa
avait l'habitude avec lui. Elle-même attirait beaucoup l'attention des hommes, sa
peau couleur café, sa taille fine, sa silhouette en poire avec sa poitrine menue mais
insolente, ses hanches évasées et ses fesses rebondies accompagnée de ce visage
aux fossettes obsédantes faisait d'elle une sorte de créature venue tester la droiture
d'esprit du genre masculin. Cependant, à la différence d'Abel, lorsqu'ils étaient
ensemble, les hommes se tenaient respectueusement à distance alors que les filles
ne se gênaient pas pour signaler leur présence.
—J'y peux rien. C'est un don divin, lança t-il avec suffisance en s'adossant au
dossier de sa chaise les mains derrière la nuque.
Elle savait qu'il plaisantait mais elle lui frappa quand même le genou avec sa
jambe, sous la table.
—Ils sont tous tes préférés! Tu ne portes que ça, s'exclama t-elle avec une
indignation amusée.
Ils furent interrompus par un serveur qui leur apporta une dizaine de shots
colorés.
Ils suivirent son regard et virent Frédéric Guouss, le cousin d'Abel et sûrement
son deuxième ami le plus proche.
—Vous pouvez nous les apporter là-bas, s'il vous plaît, on va s'asseoir au
comptoir, proposa Abel.
Ils allèrent jusqu'a l'immense comptoir de marbre brun derrière lequel se tenait
un Frédéric souriant
—Tu bosses ici maintenant, toi ? lui lança son cousin à peine assis
—Bonsoir Fred, comment vas-tu ? Ca fait combien de temps qu'on s'est pas vu
? demanda Naïa.
—Ca veut dire que je ne paierai plus jamais ici, c'est super, s'exclama Abel en
tapant sur la table Puis se ravisant, mais ton père va criser. Il a dit à mon père que tu
avais déjà un poste au cabinet des Bolu.
—J'ai respecté notre accord, j'ai terminé mes études de droit. De toutes
façons, il n'a pas son mot à dire. C'est ma vie.
Abel prit un shot qu'il vida cul sec sans rien ajouter. Les relations entre le père
Guouss et ses fils ont toujours été tendues. Frédéric avait quasiment été élevé par
ses deux frères à peine plus âgés que lui et par leur gouvernante. Sa mère était
morte deux jours après sa naissance des suites de complications liées à
l'accouchement. Marc son aîné avait seulement cinq ans et Paul n'en avait que trois.
Leur père ne pensait qu'au travail bien avant le décès de sa femme et les choses
n'avaient pas changé après.
—Paul vit à Johannesburg et est marié. Il a deux adorables petites filles, Émie
et Cathy, répondit-il avec un sourire à la mention de ses nièces. Quant à Marc, il est
au Québec et il est fiancé.
Il sourit sans répondre tandis qu'il s'affairait sur des cocktails qu'un serveur vint
bientôt chercher.
Le soleil pointait le bout de son nez à l'horizon. C'était le signal. Fred fit une
petite tape sur l'épaule d'Abel avant d'accélérer. Abel le suivit et le rattrapa assez
rapidement avant de le dépasser. Ils couraient depuis une bonne trentaine de
minutes déjà. Ils le faisaient quatre jours par semaine, c'était une sorte de rituel qu'ils
avaient instauré deux ans plus tôt, lorsque Fred avait emménagé dans son
appartement aux abords de la plage. Ils trouvaient que courir dans le sable rendait
l'exercice plus complet encore.
Ils maintinrent leur rythme sur une minute environ avant de ralentir.
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