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Combles perdus :
les risques d’une transformation
Rendre habitables des combles non utilisables du fait de l’encombrement des fermettes
industrielles, constitue une intervention lourde et à haut risque.
Le report des charges existantes autant que les reprises de charges nouvelles exigent
une attention particulière, notamment au niveau des assemblages.
La transformation des combles nécessite souvent
des travaux très lourds.
L a transformation des combles perdus en vue de les
rendre habitables nécessite, entre autres modifications, de
créer un nouveau plancher et de modifier la structure de la
charpente pour récupérer l’espace.
Afin de mieux appréhender les réactions possibles de la
charpente en cas de transformation, il est indispensable que
les intervenants connaissent parfaitement la fonction de
chaque élément constitutif d’une fermette industrielle.
Ces charpentes sont réalisées à partir de plusieurs fermes
construites en bois de faible section, ou fermes-chevrons.
Celles-ci sont réalisées en planches de sapin de 36 à 40 mm
d’épaisseur, assemblées entre elles par des connecteurs
métalliques ou des goussets de contreplaqué. Les fermettes
sont généralement implantées à 60 cm les unes des autres,
et plus rarement à 90 ou 120 cm si la longueur des rampants
n’est pas importante. Elles sont reliées entre elles par des
entretoises, des contreventements et des barres anti-flam-
bement qui assurent la stabilité de l’ensemble. En combles
perdus la charpente supporte la couverture et les surcharges
climatiques (neige, vent), le plafond inférieur et son isolant
thermique.
La disposition rationnelle des barres conduit ainsi à
décomposer chaque fermette en petits triangles. Selon leur
emplacement dans la fermette, les diverses barres sont sol-
licitées en compression, en traction ou en flexion.
Intervention en sous-œuvre,
la transformation est complexe et délicate
Le principe consiste d’une part à supprimer toutes les barres
qui encombrent le volume central, et d’autre part à créer un
plancher porteur.
• La suppression des barres centrales nécessite la trans-
formation préalable de chaque fermette et des divers élé-
ments de liaison des fermettes entre elles. Ceci impose
généralement de renforcer chaque arbalétrier, en rappor-
tant une nouvelle planche par clouage latéral, et de
mettre en place de nouvelles barres en dehors du volume
habitable.
• La création du plancher de comble se fait soit par ajout de
poutres qui prennent appui sur les murs de façades et sur
les refends existants, soit par renforcement préalable des
entraits de fermettes. Ces renforcements sont réalisés par
des poutres en bois, métalliques ou mixtes, assemblées
contre chaque entrait.
• Plusieurs procédés mettent en œuvre de hautes poutres,
parallèles aux façades, et disposées en encuvement.
Elles permettent de limiter la portée des planchers créés,
réduisant ainsi leur épaisseur, et de contreventer ainsi les
fermettes transformées. Une partie des charges encais-
sées par les arbalétriers est reprise du même coup. Ces
poutres sont réalisées sur place, dans l’encombrement
des fermettes, par assemblage de petits composants
métalliques ou en bois.
Une mauvaise succession des tâches
peut entraîner des désordres immédiats
La suppression des barres en volume central avant le ren-
forcement des fermettes provoquera leur ruine, sinon des
déformations graves généralement impossibles à reprendre
ultérieurement. Le traitement incorrect des points singuliers
peut être la source de problèmes sérieux.
• Gare aux trémies. L’escalier d’accès aux combles, la
création de lucarnes ou de châssis de toit nécessitent de
créer des trémies. Pour réaliser celles-ci, il est nécessaire de
sectionner l’entrait ou l’arbalétrier d’une fermette existante.
Des chevêtres nouveaux reportent alors les charges sur les
deux fermettes voisines. Celles-ci s’affaissent lorsqu’elles
sont insuffisamment renforcées.
• L’arbalétrier fléchit. Dans une fermette, certaines barres
sont destinées à raidir l’arbalétrier. Avant de supprimer ces
barres, il faut renforcer préalablement les arbalétriers exis-
tants au risque de les voir fléchir.
• La plancher s’affaisse. Ce problème peut se produire si
les nouvelles solives sont sous-dimensionnées ou non entre-
toisées. Le risque existe également si les solives sont en
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appui sur des éléments déformables, par exemple une
poutre longitudinale mal conçue ou mal réalisée.
• Les assemblages jouent. Tiges filetées passés dans des
percements trop grands, clous en nombre insuffisant ou
mal implantés trop au bord des bois... ces diverses malfa-
çons apporteront du jeu aux divers assemblages. Le jeu
ainsi provoqué risque d’entraîner des déformations de
structures qui s’additionnent aux déformations existantes
des fermettes. La fixation des poutres longitudinales sans
pénétration dans les pignons maçonnés est particulière-
ment risquée.
Des erreurs
qui auront de lourdes conséquences à court terme
• Les déformations et le déplacement des fermettes entraî-
nent la fissuration des ouvrages de plâtrerie dans les
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combles, des défauts d’étanchéité en couverture, voire
l’effondrement partiel ou total de la charpente.
• L’affaissement du plancher des combles entraîne des fis-
surations et même l’effondrement du plafond sous-jacent,
le flambement et la fissuration des cloisons de l’étage infé-
rieur, la fissuration des cloisons dans les combles, la créa-
tion d’entrées d’air parasites en encuvement.
• Les pignons maçonnés en parpaings creux peuvent se fis-
surer par traction.
La leçon. De bonnes connaissances en charpente et
en structure sont indispensables pour calculer les
reports de charge liés à la transformation, un pha-
sage précis des travaux doit être planifié et rigoureu-
sement suivi, un soin particulier doit être apporté à la
précision des nouveaux assemblages.
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