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1. Introduction
Dès l'Antiquité, on avait observé la foudre et l'attraction de brins de charpie par l'ambre frotté.
Au Moyen Âge, on interprétait comme un bon présage ces étranges flammes apparaissant à la
pointe des mâts (feu de Saint-Elme) et lorsque le feu jaillissait de la pointe d'une lance, on y
voyait les signes de la victoire proche.
Les Grecs nommaient l'ambre "elektron " et Thalès de Milet, six siècles avant notre ère, a
donné la première description de ces phénomènes. L’ambre est de la résine fossile qui,
lorsqu’on la frotte, attire de petits objets.
L'électricité a eu un développement particulier dans l'histoire des sciences car si le premier
travail systématique date de 1600, ses bases ont été établies au XVIIIe siècle, par des
expériences qui se déroulèrent autant dans les laboratoires que sur les places publiques et
dans les salons des riches. Ce n’est finalement qu’au XIXe siècle que l’électricité a été
maîtrisée.
L'intérêt de cette histoire réside dans le fait que l'électricité ne se "voit pas" et qu'elle a
échappé longtemps à toute explication. En particulier, il faut rappeler que les premiers
modèles de la structure de l'atome datent du début du XXe siècle, ainsi l'interprétation
microscopique est absente précédemment.
La bouteille de Leyde
s'est transformée rapidement :
on a remplacé l'eau par des feuilles
d'or et l’on a collé sur la face
extérieure une couche d'étain
1746 A partir de cette date, première fois qu'il entend parler du développement de
l'électricité en Europe, Benjamin Franklin achète le matériel de Spence (matériel de
foire !) et, en quelques années, il élabore ses propres théories sur l'électricité. Il ne se
fiait pas à la théorie des deux fluides (électricités vitreuse et résineuse) mais propose
sa théorie basée sur un excès et une déficience de fluide électrique qu'il appelle
électricité positive (excès) et négative (déficience).
1752 Par son expérience du cerf-volant, Franklin prouve que la foudre est de nature
électrique et son étude de l'effet de pointe conduit à l'installation du premier
paratonnerre à Philadelphie en 1760. Un physicien de Petersburg meurt foudroyé
alors qu’il répète l'expérience !
1771 Saussure vérifie à Genève « l’efficacité » du paratonnerre placé sur le toit de sa
maison et a beaucoup de mal à le faire accepté par ses voisins. Il finit par en placer
sur des bâtiments publiques de la ville.
1785 Coulomb formule en termes précis
l'attraction et la répulsion de petites
sphères chargées d'électricité :
c'est la « loi » de Coulomb.
Remarque préliminaire
L'électron, découvert par Thomson en 1897, est la seule "particule" de notre modèle de
l'atome pouvant se déplacer dans un solide. En effet, les atomes ayant une position
déterminée, seuls quelques électrons externes peuvent, sous certaines conditions, se déplacer.
Conclusion :
Par frottement, on ne crée pas de charges, on les déplace (transfert d'électrons). On retrouve
l'idée de Franklin : excès et déficience de "fluide électrique". Un excès d'électrons est une
électricité négative, le choix de l'électricité positive et négative ayant été fait bien avant la
découverte des l'électrons.
Conclusion :
Avec une seule « sorte » d’électricité, cette expérience ne pourrait pas s’expliquer (répulsion
et attraction). Ce n’est que grâce à nos connaissances sur les atomes que nous savons que les
deux « sortes » d’électricité sont dues à un déficit d’électrons pour la charge positive et à un
excès d’électrons pour la charge négative.
Conclusion :
Au moment du contact une charge
négative est transférée du bâton à la
boule : c'est l'électrisation par
contact.
- -
- -
Une explication détaillée des expériences qui précèdent fait appel à l'ionisation de l'air par les
charges qui s'échappent des pointes. C'est ensuite la répulsion entre les ions et les pointes
(charges de même signe) qui produit la rotation du tourniquet et la déviation de la flamme.
9. Cage de Faraday
L'attraction du bâton sur la petite
sphère disparaît si on enferme la
boule dans une cage métallique:
c'est la cage Faraday
Les charges se déplacent sur la cage par influence et compensent exactement l'effet du bâton
sur la petite sphère.
Doc Electricité statique 6/9
10. Interaction électrique et loi de Coulomb
Comme nous l’avons vu, c’est Coulomb qui a compris en 1785 comment calculer les forces
dans une interaction électrique entre deux sphères chargées d’électricité et placées à une
distance d, l’une de l’autre. La sphère 1 porte une charge q1 et la sphère 2 porte une charge q2.
→ →
q1 F
2 sur 1
F
1 sur 2
q
2
+ -
d
|q1| . |q2|
F1 sur 2 = F2 sur 1 = k .
d2
Nous savons également que les forces sont attractives si les charges sont de signe opposé et
répulsives si elles sont de même signe.
En électricité statique, les charges accumulées sur de petites sphères ne peuvent, en général,
pas dépasser quelques [µC]. La charge maximale d’une sphère est atteinte quand une sphère
négative (surplus d’électrons) expulse dans l’air les électrons que l’on voudrait lui ajouter
alors qu’une sphère positive (déficit d’électrons) reprend dans l’air ceux que l’on pourrait
encore lui enlever.
q+ q-
Champs de force vectoriel entourant une charge positive et une charge négative.
→
Nous définissons le champ électrique E en chaque point de l’espace comme la force
électrique que subit en ce point une charge d’essai positive, divisée par cette charge :
→
→ F Unité du champ : N/C (ou V/m)
E =q
0
→ →
Inversement, connaissant E en tout point de l’espace, nous pouvons calculer F qui agit sur
une charge ponctuelle q placée en ce point :
→ →
F =q E
→ →
Les deux vecteurs F et E sont orientés dans le même sens si q est positive et de sens opposé
si q est négative.
Remarques : Le champ atmosphérique est d’environ 120 [N/C] à 150 [N/C] par beau temps et
environ 10'000 [N/C] par temps d’orage.
La particularité d’une charge source ponctuelle est que nous pouvons exprimer son champ
électrique en utilisant la loi de Coulomb :
F q.q0 1
E= =k 2 .
q0 r q0
q
E=k 2
r
Ce résultat est extrêmement important ; il nous permet de calculer le champ électrique que
produit en tout point de l’espace une distribution connue de charges ponctuelles .
→
E
Lignes de champ entre deux charges opposées Lignes de champ dans un condensateur
La façon la plus commode de produire un champ
électrique uniforme.
→ → +
E externe E conducteur
+ +
→ +
E total = 0 + ++
+
+