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sémiotique
dictionnaire raisonné
de la théorie du langage
A. J. Greimas, J. Courtés
Tome 2
HACHETTE UNIVERSITE
' LANGUE LINGUISTIQUE COMMUNICATION
Collection dirigée par Bernard Quemada
SÉMIOTIQUE
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
de la
THÉORIE DU LANGAGE
II
(Compléments, débats, propositions)
par
CLASSIQUES HACHETTE
79, boulevard Saint-Germain, Paris 6•
' t la se...
, -antique fonda-
1· Sémiotique biomatique
,1rtue C processus d'actua isa-
J qu es
eutale, e . n • de la sémantique Biomatique (sémiotique ~).
Jll nvers10 .
tion, la co l en sémantique narra·
{ondamenta. e d'autre que l' app ic a .r
'est nen . l .
tive, n . d la structure ax.io ogi-
. 'rauve e • d
tion ite . au monde
' Jéroenta1re
u sens
. Sémiotique picturale
que e . est ainsi progressi-
roun qui . •
coJ!l f ulé en un umvers Picturale (sémiotique ~ ).
veroent ar ic
sémantique.
z. . que la sémantique fondamen-
P01s
Sémiotique plastique
•
tale en tant que structure propno(cep-
. * deux sous-composantes une
uve . a . l .
taxino. mie virtuelle et. une
. axio ogie Plastique (sémiotique ~).
'l'irtuelle), on peut distm~er _deux
étapes dans c~ pr~cessus d articula-
tions différenc1atnces : - a) ~ne ar-
ticulation du monde du sens commun Sémiotiques
en taxinomies sémiques qui sont
«perçues intuitivement» («proprio-
syncrétiques
ceptivement ») comme des domaines
discrets• de l'expérience humaine Syncrétiques (sémiotiques ~ ).
(soit des domaines de « réalité » qui
articulent le monde du sens commun
en fonction d'une taxinomie virtuelle
véridictoire, soit des domaines « thy- Semi-symbolique
miques» qui articulent le monde du ( système, langage,
sens commun en fonction d'une
taxinomie virtuelle th y mi que); code ~) adj. IN]
- b) une axiologisation de chacune
de ces taxinomies sémiques selon le
modèle de l'axiologie virtuelle de la
1. œJ
Le concept de langage semi-
sémantique fondamentale. (D. P.) symbolique ou « molaire » a été
Génératif (parcours ~). proposé par Greimas et Courtés (v.
Sémiotique 5.d) dans le but de pré-
ciser la théorie hjelmslévienne con-
Sémiotique cernant les langages monoplanes • ou
systèmes de symboles•. Contraire-
architecturale ment aux purs systèmes de symboles
(les langages formels, par exemple),
Architecturale (sémiotique ~). les systèmes semi-symboliques sont
des systèmes signifiants et sont ca-
ractérisés non pas par la conformité•
entre des unités du plan de l'expres-
Sémiotique sion et du plan du contenu, mais par la
de l'artif1ciel corrélation entre des catégories• rele-
vant des deux plans. (L"exemple
donné par Greimas était celui des
Artificiel (sémiotique de l' ~ ). langages gestuels, où - à l' intérieur
203
J
Semi-symbolique
homologuées à des cat égories axiolo- pour exprimer une même ca tégorie de
giques •. On parlera dans ce cas d e contenu, visant ainsi à établir un effet
codal(e semi-symbolique. (J.-M. F.) d e poéticité (v. Poétique).
Un rôle particulièrement impor-
4.œ
Un texte donné ne repose pas
tant dans la constitution d e certain s
discours - linguistiques et autres -
nécessairement sur un seul code* ou est assumé par les corrélations semi-
ensemble de codes semi-symboliques. symboliques entre catégories du
Tel le récit mythique• , qui peut être contenu et catégories de l'expression
conçu comme une opération de d'ordre topologique•. La structure de
transformation• sur des codes semi• manifestation spatiale des discours
symboliques. De là, l'importance de peut être exploitée comme une grille
la segmentation• du texte en sous- réglant l'investissement• séman-
unités, qui peuvent manifester cha- tique, ce qui, en retour, facilite la
cune des codes différents. lecture des discours ainsi organisés.
L'étude traditionnelle du symbo- (Voir, en particulier, l'étude de
lisme (v. Symbole) est d.o minée par J. Geninasca sur la forme fixe du
une vision «lexicale», où une figure sonnet in Essais de sémiotiqt«? poé-
de l'expression est corrélée à une tique.) (F. T.)
figure du contenu («langage des
fleurs», etc.). Lévi-Strauss (dans Le 5. œ]
totémisme aujourd'hui) a été un des Reste la question du contenu et de
premiers à opposer à cette vision l'intentionnalité• des discours semi-
substantielle une vision relationnelle. symboliques. Dans l'état actuel des
Une analyse approfondie des langa- recherches, on dira que les catégories
ges symboliques des différentes cul- du contenu qui se sont retrouvées à
tures montre que ceux-ci reposent l'analyse homologuées aux catégories
largement - même s'ils permettent de l'expression, sont des catégories
souvent une lecture du type lexical - abstraites• renvoyant aux grands
sur des systèmes semi-symboliques. universaux dits figuratifs (terre, eau,
Ainsi la plupart des cultures primiti- air, feu) ou, le plus souvent, situées
ves africaines se servent du contraste au niveau des structures sémio-
entre deux couleurs /chromatique narratives ou superficielles ou pro-
(«rouge»)/ vs /achromatique («noir», fondes. Ces catégories sémio-
«blanc»)/ pour exprimer l'opposi- narratives peuvent être de nature
tion vie vs mort. sémantique (telles que les catégories
Le concept de langage semi- axiologiques vie / mort, nature/ cul-
symbolique pourrait servir à fonder ture) ou de nature syntaxique (telles
une typologie des discours syncré- que les catégories sujet/anti-sujct
tiques•. Un certain type de discours ou - pour la syntaxe fondamental e
syncrétique semble en effet viser à - assertion/négation).
combiner des catégories relevant de Quant à l'intentionnalité, elle
plusieurs substances de l'expression paraît double. Elle semble correspon-
(visuel, auditif, etc.) pour exprimer dre à la construction d'un langage
une seule catégorie du contenu. D ' un second par détournement de certain s
autre côté, même les langages qui se traits du signifiant afm de renouveler
servent d' un seul canal• sensoriel ou de conforter certains signifiés. Les
(voir la peinture ou la musique par systèmes semi-symboliques permet-
ex.) peuvent faire appel à une plu- traient ainsi, d ' une part de t·enir un
ralité de contrast eR de l'expression discours plus profond et plus m yt hi-
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Simulacre Situation
Situation n. f. IN] œ]
Simulacre n. m. IN) œ1
1.
Très répandue en linguistique
l.
De façon quelque peu métapho- appliquée et largement mise à
rique, on emploie le terme de simu- contribution par certains pragma ti-
lacre, en sémiotique narrative et dis- ciens, la notion d e situation - à
cursive, pour désigner le type de maints égards comparable à celle de
figures, à composante modale et «vécu»* , chère aux psychosocio-
t hématique, à l'aide desquelles les logues - ne paraît guère intégrable
actants de l'énonciation se laissent telle quelle à la terminologie sémioti-
mutue!Jement appréhender, une fois que du fait qu'y entrent en jeu trop de
projetés dans le cadre du discours paramètres inanalysés.
énoncé. Du point de vue de leur 2.
contenu, ces figures peuvent être Pourtant, l'élaboration d ' une sé-
considérées comme représentatives miotique des situations semble à la
des compétences * respectives que fois nécessaire et, en théorie, possible.
s'attribuent réciproquement les ac- Pour rendre compte - par exemple
tants de la communication. De ce fait, dans le cadre d'une sémiotique
la construction de tels simulacres appliquée au domaine politique * -
intervient, sur la dimension cogniti- des conditions de l'interaction entre
ve, comme un préalable nécessaire à sujets, individuels ou collectifs, on es t
t out programme de manipulation* en effet amené à intégrer à la
intersubj ective. description des configurations moda-
2. les fixant la compétence * des actants
En sémiotique, le terme de simu- certains traits qui, n 'étant explicite-
lacre est par ailleurs utilisé comme ment inscrits ni dans les productions
quasi synony me de modèle *, et linguistiques manifestes ni m êm e
permet alors de souligner explicite- dans les pratiques signifiantes non
ment le caract ère non référentiel des linguistiques des sujets anthropomor-
constructions à l'aide desquelles la phes, paraissent présupposés par
sé miotique s' efforce de rendre compte elles, et qui, de ce seul fait , sont
des phénomènes de production et de souvent considérés comme relev ant
saisie du sens. Le parcours * génératif d 'un niveau de réalité antérieur et /ou
de la signification est ainsi, par extérieur à tout faire sémiotique.
exemple, un simulacre de la généra- «Extra-linguistiques» si l'on veut,
t ion du sens, qui ne saurait donc être les « situations de communication»
confondu avec la description positive ainsi visées n ' ont pourtant rien
des processus génétiques «réels » d '« extra-sémiotique ». Au contraire,
de son engendrement, objet d e la dans l~ mesure où l' on peu t y
psychologie et /ou d e la sociologie reconnaitre certains élém ents per ti-
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