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Éducation, formation 2

Projections d’effectifs d’élèves des premier


et second degrés à l’horizon 2013
Chantal Brutel, Laure Ferrait, Bernadette Hée*

Le système éducatif français s’est fortement développé entre 1960 et 1990.


La scolarisation en maternelle a vivement progressé.
L’accès à l’enseignement secondaire s’est généralisé au cours des années
soixante et soixante-dix. Cependant, la scolarisation n’a plus guère
progressé depuis la dernière décennie, et la baisse des naissances jusqu’en
1995 s’est traduite par une diminution des effectifs scolaires.
Le nombre d’élèves du premier degré s’accroîtrait jusqu’en 2009 pour
baisser ensuite. Au total, il augmenterait de 116 000 entre 2003 et 2013.
Dans le second degré, les effectifs poursuivraient jusqu’en 2010 le
mouvement de baisse amorcé en 1994. Ils augmenteraient ensuite avec
l’arrivée des générations nées depuis la reprise des naissances de 1995.
Sur l’ensemble de la période 2003-2013, les effectifs du second degré
diminueraient ainsi de 73 000 élèves.

D
epuis le début des an- d’élèves sont passés de 6 805 000 de moins en 20 ans (figure 2) et
nées quatre-vingt, le en 1983 à 6 282 000 en 2003 de l’enseignement relevant de l’a-
nombre d’élèves des éco- pour la France métropolitaine, daptation et l’intégration scolaire
les maternelles et élémentaires soit une baisse de 523 000 élèves (– 63 000) alors que les effectifs
publiques et privées n’a cessé de en 20 ans (– 7,7 %) (figure 1). du préélémentaire ont augmenté
baisser à l’exception de la pé- Cette diminution est le fait de l’é- de 37 000 élèves sur la même pé-
riode 1986-1990. Les effectifs lémentaire avec 500 000 élèves riode (figure 3).

* Chantal Brutel, Laure Ferrait et Bernadette Hée font partie de la direction de l’Évaluation et de la Prospective du ministère de l’Éducation
nationale.

Données sociales - La société française 117 édition 2006

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2 Éducation, formation

La baisse des effectifs de c ette évolution. Entre correspond à la reprise des


dans le premier degré 1983 et 1986, la baisse des ef- naissances en 1977 et ce jusqu’à
fectifs dans les écoles élé- 1981. Puis la baisse régulière
depuis 20 ans : mentaires (– 150 000) tient à dans l’élémentaire de 1991 à
des raisons essentiellement la chute des naissances six à 2003 est liée à la réduction du
démographiques dix ans plus tôt (– 135 000 nombre de naissances entre
naissances entre 1973 et 1976). 1982 et 1994. Ainsi, sur l’en-
L’évolution des naissances est La période de reprise des effec- semble de la période
le principal facteur explicatif tifs d’élèves entre 1987 et 1990 1983-2003, la baisse des effec-
tifs dans l’élémentaire est due
pour moitié à la diminution
de la population de 6 à 10 ans
Figure 1 - Nombre d'élèves du premier degré (– 260 000).
en milliers Effectifs observés Effectifs projetés
6 950 La réduction du nombre de
6 900 naissances entre 1982 et 1994
Population 2-10 ans
6 850 explique également la baisse des
6 800 effectifs du préélémentaire entre
6 750 1984 et 1999. Plus récemment,
6 700 la reprise de la fécondité depuis
6 650
l’année 1995 a entraîné la
6 600
hausse des effectifs des classes
6 550
6 500
Nombre d'élèves maternelles (+ 100 000 élèves
6 450 entre 1997 et 2003).
6 400
6 350 La diminution des redouble-
6 300 ments est le second facteur ex-
6 250
1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013
pliquant la baisse des effectifs
d’élèves dans le premier degré
Champ : élèves du premier degré, scolarisés dans les établissements publics ou privés de l'Éducation nationale, au cours des 20 dernières an-
situés en France métropolitaine. nées. L’incidence est estimée à
Source :Dep, enquête sur les effectifs d'élèves du premier degré.
220 000 élèves soit 40 % de la
baisse des effectifs. En effet,
les taux de scolarisation à
Figure 2 - Nombre d'élèves de l'élémentaire 11 ans ou plus en élémentaire
ont fortement diminué au
en milliers Effectifs observés Effectifs projetés
cours de la période : 35 % des
4 250
4 200 enfants de 11 ans étaient en-
4 150 core scolarisés en élémentaire
Nombre d'élèves en 1983 contre seulement 20 %
4 100
4 050 en 2003.
4 000
3 950
En revanche, la généralisation
3 900
3 850
de la scolarisation des enfants
3 800 de 3 ans a atténué la baisse
3 750 des effectifs au cours de la pé-
3 700 Population 6-10 ans riode. Entre 1983 et 1994, le
3 650 taux de scolarisation à 3 ans a
3 600 augmenté de huit points (de
3 550
92 % à 100 %), ce qui a entraî-
1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013
né l’accueil de 60 000 enfants
Champ : élèves de l'élémentaire, scolarisés dans les établissements publics ou privés de l'Éducation nationale, de plus que si le taux de scola-
situés en France métropolitaine. risation était resté le même en
Source :Dep, enquête sur les effectifs d'élèves du premier degré.
maternelle.

Données sociales - La société française 118 édition 2006

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Éducation, formation 2
Figure 3 - Nombre d'élèves du préélémentaire breuses nées entre 1984 et 1992 :
à la rentrée 2003, 3 110 000 élè-
en milliers Effectifs observés Effectifs projetés ves étaient inscrits en premier
3 150
3 100 cycle. Les effectifs dans le pre-
Population 2-5 ans
3 050 mier cycle évoluent de plus en
3 000 plus comme le nombre d’enfants
2 950 âgés de 11 à 14 ans. D’une part,
2 900
2 850 la baisse des redoublements à l’é-
2 800 cole élémentaire a réduit le
2 750 nombre d’élèves de 11 ou 12 ans
2 700 qui ne sont pas encore au collège.
2 650
2 600 Nombre d'élèves D’autre part, le nombre de ceux
2 550 qui quittent le collège après la
2 500 cinquième vers un CAP a dimi-
2 450 nué : depuis 1998, ils ne représen-
2 400
2 350 tent plus que 0,2 % des élèves de
1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 cinquième. Enfin, l’usage du re-
doublement en collège a diminué.
Champ : élèves du préélémentaire, scolarisés dans les établissements publics ou privés de l'Éducation
nationale, situés en France métropolitaine.
Source : Dep, enquête sur les effectifs du premier degré.
Après avoir régulièrement pro-
gressé jusqu’au milieu des an-
Dans le second degré, pour la dixième année consécu- nées quatre-vingt, le second
les effectifs ont tive et retrouvait son niveau du cycle professionnel a perdu
début des années quatre-vingt (fi- 140 000 élèves entre les rentrées
augmenté entre 1983 gure 4). 1985 et 1992 (figure 6). Le
et 1993 puis diminué nombre d’élèves s’est ensuite sta-
Après avoir progressivement di- bilisé aux alentours de
Les effectifs d’élèves de l’en- minué de 1985 à 1990, le premier 700 000 élèves, avant de baisser
semble du second degré n’ont cycle a gagné 118 000 élèves de à nouveau entre 1998 et 2001.
cessé de progresser entre 1983 et 1991 à 1994 (figure 5). Depuis la Ce phénomène était essentielle-
1993, gagnant ainsi 270 000 élè- rentrée 1995, les effectifs du pre- ment dû à un fléchissement des
ves. Le mouvement s’est ensuite mier cycle sont en baisse, en rai- effectifs de troisièmes technolo-
inversé : à la rentrée 2003, le son essentiellement de l’arrivée giques, où l’orientation vers le
nombre total d’élèves diminuait de classes d’âge moins nom- BEP est prédominante, et à une

Figure 4 - Effectifs du second degré (y compris SEGPA)


en milliers Effectifs observés Effectifs projetés
5 700
5 600

5 500

5 400

5 300

5 200

5 100

5 000

4 900

4 800

4 700
1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013

Champ : élèves du second degré (hors SEGPA), scolarisés dans les établissements publics ou privés de l'Éducation nationale, situés en France métropolitaine.
Source : Dep, système d'information Scolarité du second degré.

Données sociales - La société française 119 édition 2006

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2 Éducation, formation

diminution du nombre d’élèves tir de 1985 est également liée à fréquents. D’autre part, le taux
préparant un baccalauréat profes- la croissance des effectifs du se- de réussite au baccalauréat s’ac-
sionnel. Depuis la rentrée 2002, cond cycle général et technolo- croît régulièrement, ce qui
les effectifs d’élèves du second gique : + 30 % entre 1985 et conduit les élèves de terminale
cycle professionnel sont en 1990 (figure 7). Ensuite et jus- à quitter plus rapidement le
hausse, du fait de la croissance qu’en 2000, les effectifs de ce lycée. Puis, après deux années
des CAP en deux ans et des pour- dernier baissent pour la pre- de hausse modérée, les effectifs
suites d’études après un BEP vers mière fois (de 7 % entre les ren- du second cycle général et tech-
un baccalauréat professionnel. trées 1990 et 2000). D’une part, nologique sont restés quasiment
les passages de troisième géné- stables à la rentrée 2003
La baisse des effectifs du se- rale vers le second cycle général (+ 0,1 % par rapport à la
cond cycle professionnel à par- et technologique sont moins rentrée 2002).

Figure 5 - Effectifs du premier cycle (hors SEGPA)

en milliers Effectifs observés Effectifs projetés

3 500
Effectifs du premier cycle
3 400
Effectifs des générations de 11 à 14 ans
3 300

3 200

3 100

3 000

2 900

2 800

2 700

2 600
1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013

Champ : élèves du premier cycle du second degré (hors SEGPA), scolarisés dans les établissements publics ou privés de l'Éducation nationale, situés en France métropolitaine.
Source : Dep, système d'information Scolarité du second degré.

Figure 6 - Effectifs du second cycle professionnel

en milliers Effectifs observés Effectifs projetés


900

800

700

600

500

400

300

200
1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013

Champ : élèves du second cycle professionnel, scolarisés dans les établissements publics ou privés de l'Éducation nationale, situés en France métropolitaine.
Source : Dep, système d'information Scolarité du second degré.

Données sociales - La société française 120 édition 2006

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Éducation, formation 2
Figure 7 - Effectifs du second cycle général et technologique
en milliers Effectifs observés Effectifs projetés
1 700

1 600

1 500

1 400

1 300

1 200

1 100

1 000

900

800
1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013

Champ : élèves du second cycle général et technologique, scolarisés dans les établissements publics ou privés de l'Éducation nationale, situés en France métropolitaine.
Source : Dep, système d'information Scolarité du second degré.

Le facteur 2000 et dépasserait en 2013 de Les effectifs devraient


démographique restera 189 000 son niveau de 2003. diminuer
primordial pour en préélémentaire
L’évolution des effectifs dépend et augmenter
l’évolution future aussi, dans une moindre mesure,
du premier degré en élémentaire
de l’évolution des taux de scolari-
sation à chaque âge (encadré 1).
L’évolution future des effectifs L’hypothèse retenue pour le taux En préélémentaire, compte tenu
scolaires dans le premier degré de scolarisation à 2 ans a une de l’évolution démographique at-
dépend essentiellement du fac- faible incidence sur les effectifs tendue, les effectifs, en hausse
teur démographique, c’est-à-dire de la période, car le taux de 2013 depuis 1998, continueraient
de l’évolution des naissances. Sur pourrait être du même niveau d’augmenter jusqu’en 2005 pour
les prochaines années, l’indica- que celui de 2003, soit 30 %. En baisser ensuite jusqu’en 2013.
teur conjoncturel de fécondité est effet, l’accueil de ces enfants Sur l’ensemble de la période, les
supposé se maintenir au niveau étant dépendant des places dis- effectifs du préélémentaire se ré-
de 2003, soit 1,89 enfant par ponibles, il peut se réduire dans duiraient de 43 000 élèves, soit
femme. Il en résulte toutefois un premier temps (jusqu’en de 1,7 %.
une baisse du nombre des nais- 2005) quand la population de 2 à
sances (728 900 en 2011) parce 5 ans augmente, et augmenter Pour l’élémentaire, les effectifs
que le nombre de femmes de 15 ensuite, quand cette population augmenteraient jusqu’en 2010,
à 49 ans baissera au cours de la diminue. À 11 ans, le taux de puis ils baisseraient. En 10 ans,
période. Aussi, en France métro- scolarisation en élémentaire s’est l’évolution serait de + 157 000
politaine, le nombre d’enfants de stabilisé ces dernières années ; élèves.
2 à 5 ans scolarisables en préélé- pour la projection, cette tendance
mentaire devrait croître jusqu’en a été prolongée jusqu’en 2008. En France métropolitaine, les
2005 et diminuer ensuite. En Au-delà, il a été diminué pour at- effectifs accueillis dans l’en-
2013, ce nombre serait inférieur teindre 15 % en 2013 en relation semble du premier degré,
à celui de 2003 (de 77 000). Le avec les mesures prises pour lut- 6 280 000 élèves à la rentrée
nombre d’enfants de 6 à 10 ans ter contre l’illettrisme qui entraî- 2003, pourraient, compte tenu
scolarisables en élémentaire de- neraient une nouvelle réduction des hypothèses retenues, pro-
vrait s’accroître à partir de 2004 des retards scolaires (l’incidence gresser de l’ordre de
en raison de la hausse du sur les effectifs serait de l’ordre 114 000 élèves en 10 ans (soit
nombre des naissances de 1995 à de – 30 000). + 1,8 % par rapport à 2003).

Données sociales - La société française 121 édition 2006

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2 Éducation, formation

À l’horizon 2013, En fait, l’incertitude principale veau du baccalauréat et d’aug-


peu d’incertitudes qui pèse sur l’évolution d’ici dix menter la part de diplômés de
ans des effectifs de l’enseigne- l’enseignement supérieur. L’orien-
démographiques ment secondaire n’est pas d’ordre tation vers la seconde générale et
pour le second degré démographique. En effet, les gé- technologique est consolidée, les
nérations scolarisables au collège passages vers la seconde profes-
Durant les dix prochaines années, à l’horizon 2013 sont pour l’es- sionnelle très légèrement atté-
vont alterner dans le second degré sentiel déjà nées (la génération nués, et les taux de sortie après la
des générations dites « creuses » et 2002 constituera la majeure troisième réduits. Ces sorties s’ef-
des générations plus nombreuses : partie des entrants en sixième en fectuent surtout vers l’apprentis-
moins de 750 000 naissances par 2013). Leurs effectifs ne seraient sage et l’enseignement agricole, et
an de 1990 à 1994, 775 000 en réellement affectés que si les flux sont de façon moindre de vraies
2000 et 760 300 en 2003. Les géné- migratoires devaient brutalement sorties du système éducatif.
rations les moins importantes se modifier. Il s’agit en revanche
(1993 et 1994) commencent ainsi à de prévoir quelles seront les futu- Pour le second cycle profes-
entrer au collège en 2004. Aussi, res tendances de la scolarisation sionnel, les CAP en trois ans
les effectifs du second degré de- en collège et en lycée. ont presque disparu : les effec-
vraient diminuer jusqu’à la rentrée tifs sont passés de 400 000 à
2010, puis augmenter pour les ren- 800 élèves en raison de la fin
trées 2011 à 2013. L’effet des choix de l’orientation vers l’enseigne-
d’orientation ment professionnel après la
Encadré 1 classe de cinquième. La qua-
et des redoublements si-totalité des CAP est donc au-
Méthode de projection
jourd’hui préparée en deux ans
pour le premier degré
Pour le collège, les hypothèses de après la classe de troisième
projections portent sur l’évolu- (73 300 en 2003) avec une aug-
tion des taux de redoublement. mentation récente en raison de
On calcule des taux de scolarisa- En fin de sixième, le taux de re- l’arrivée marquée d’élèves après
tion par âge (a) (âge atteint dans doublement atteint en 2003 un une SEGPA (section d’enseigne-
l’année), tous niveaux confondus,
pour les années connues selon la niveau proche de celui du début ment général et professionnel
formule suivante : des années quatre-vingt-dix, adapté). Quant au nombre d’é-
après avoir constamment dimi- lèves préparant le baccalauréat
Ta , n = E a , n / Pa , n nué depuis 1997. Pour la projec- professionnel, diplôme créé en
Où Ta , n est le taux de scolarisation
tion à l’horizon 2013, cette 1985, il a augmenté régulière-
des jeunes d’âge (a) à la rentrée de tendance a été prolongée mais de ment jusqu’en 1999 puis s’est
l’année n façon amortie sur les dix pro- stabilisé aux environs de
chaines années. Les taux de re- 170 000 avant d’augmenter à
E a , n est le nombre d’élèves d’âge doublement en fin de cinquième nouveau en 2003 en raison
(a) à la rentrée n, observé à par-
tir de l’enquête annuelle du pre- et en fin de quatrième diminuent d’une hausse des poursuites
mier degré (préélémentaire et mais le taux de redoublement en d’études après un BEP.
élémentaire, public et privé) de troisième augmente. Là encore,
la Dep ces tendances ont été prolongées Les principales hypothèses sur
Pa , n est la population d’âge (a) de
de façon amortie pour les dix lesquelles reposent les projec-
l’année (n) fournie par l’Insee. prochaines années. tions d’effectifs d’élèves du
second cycle professionnel
Les taux sont calculés pour les an- En fin de troisième, pour la prolongent ces évolutions : lé-
nées 1983 à 2003. Ils sont ensuite rentrée 2003, l’orientation vers la gère atténuation de la baisse
projetés pour les années 2004 à
2013. seconde générale et technolo- de l’orientation en seconde
gique progresse à nouveau au professionnelle via la troisième
Les effectifs par âge (a), E$ a , n , pour détriment de la seconde profes- générale, progression des CAP
les années de projections sont en- sionnelle (figure 8). Les hypothè- en deux ans, augmentation
suite obtenus par le produit :
ses retenues pour la projection des poursuites d’études après
E$ a , n = T$a , n * Pa , n sont cohérentes avec les objectifs un BEP vers un baccalauréat
du système éducatif d’amener professionnel (figures 8 et 9)
80 % d’une classe d’âge au ni- pour se rapprocher de l’objectif

Données sociales - La société française 122 édition 2006

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vendredi 3 mars 2006 10:08:32
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Éducation, formation 2
de 80 % d’accès au niveau du ment devraient diminuer en se- nale devraient diminuer conti-
baccalauréat. conde et en première générale et nûment de 214 000 élèves de
technologique. Par ailleurs, le 2004 à la rentrée 2010. La ten-
Au sein du second cycle général taux de redoublement en termi- dance s’inverserait à partir de la
et technologique, la mise en nale est supposé stable, au-des- rentrée 2011 avec une hausse de
place en 1992 de la rénovation sous de 13 %. 140 000 élèves entre les rentrées
pédagogique a entraîné une forte 2010 et 2013 (5 281 000 élèves à
baisse des redoublements en la rentrée 2013). Sur l’ensemble
classe de première et de termi- Inversion de la période, les effectifs d’élèves
nale : deux tiers des élèves ac- de tendance en 2011 diminueraient donc de 73 000.
complissent leur scolarité en
second cycle général et technolo-
dans le second degré En particulier, les effectifs du
gique sans redoubler, alors qu’ils premier cycle continueraient de
étaient à peine plus de la moitié Au total, les effectifs de l’en- diminuer entre 2003 et 2007 :
dans ce cas en 1992. Aussi, au semble des établissements du se- – 156 000 élèves. La tendance
cours de la période de projection cond degré dépendant du s’inverserait à partir de la rentrée
2004-2013, les taux de redouble- ministère de l’Éducation natio- 2008, avec une augmentation de

Figure 8 - Évolution des flux dans le second degré - Constats et projections

1990 1995 1999 2000 2001 2002 2003 2008 2013

Proportion d'élèves quittant la quatrième et s'orientant


vers (en %) :
Troisième générale 97,3 94,7 92,8 91,8 90,9 90,7 90,5 89,8 89,7
Troisième technologique 0,1 0,4 1,2 1,9 3,0 3,5 4,1 5,6 5,6
Autres classes du 1er cycle de l’Éducation nationale 1,1 2,9 3,2 3,2 3,1 3,0 3,0 2,8 2,8
Enseignement professionnel 0,3 0,2 0,2 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
Sorties1 1,2 1,9 2,6 3,0 2,8 2,5 2,2 1,7 1,7
Élèves quittant la quatrième générale (en milliers) 602,0 669,7 690,7 716,0 721,8 726,1 725,3 676,7 703,1

Proportion d'élèves quittant la troisième générale et s'o-


rientant vers (en %) :
Seconde générale et technologique 70,7 68,7 66,2 65,8 65,0 65,4 65,7 66,0 66,0
Seconde professionnelle (et 1re année de CAP en 2 ans) 25,0 24,1 24,8 24,6 25,3 25,1 24,5 24,3 24,3
Autres classes de l’Éducation nationale 0,4 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,4 0,6 0,6
1
Sorties 3,8 6,8 8,6 9,3 9,4 9,2 9,3 9,1 9,1
Élèves quittant la troisième générale (en milliers) 607,0 621,6 628,1 649,6 658,4 657,0 661,0 618,9 622,2

Proportion d'élèves quittant la terminale BEP, la 2e année


de CAP en 2 ans ou une MC2 et s'orientant vers (en %) :
Première professionnelle 25,3 35,6 37,4 37,0 37,9 38,9 39,3 39,2 39,6
Première générale ou technologique 21,4 17,1 15,8 15,0 14,7 14,0 13,7 13,0 12,9
Autres classes de l’Éducation nationale 1,6 2,3 3,8 3,6 3,7 3,9 4,1 4,5 4,6
1
Sorties 51,7 45,0 43,0 44,4 43,7 43,2 42,9 43,2 42,9
Élèves quittant la terminale BEP (en milliers) 205,8 216,2 228,0 227,0 214,9 210,3 212,2 219,4 210,7

1. Éventuellement entrées en apprentissage, orientations hors Éducation nationale et sorties du système éducatif.
2. MC : (mention complémentaire) année supplémentaire de formation professionnelle donnant lieu à diplôme.
Champ : établissements publics et privés de l'Éducation nationale situés en France métropolitaine.
Source : Dep, système d'information Scolarité du second degré.

Données sociales - La société française 123 édition 2006

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2 Éducation, formation

Figure 9 - Cheminement1 simulé de 10 000 élèves entrés en CM2 en 2004

ÉDUCATION NATIONALE

CM2
10 000

6e
9 882

AGRICULTURE APPRENTISSAGE
5e
9 904

4e Techno 4e UPI/CPA/CLIPA
143 9 747 43

CPA/CLIPA
105

3e Techno 3e
195 9 565

Début Début Début


2 e G et T BEPA/CAPA 2 e G et T BEP/CAP CAP/BEP
93 449 5 630 3 098 1 244

Fin Début Fin Début Fin Début


1re G et T BEPA/CAPA Bac Pro 1 re G et T BEP/CAP Bac Pro CAP/BEP Bac Pro/BP BM
175 348 115 5 576 2 915 1 153 1 141 428

Fin Début Fin


Term G et T Bac Pro Term G et T Bac Pro Bac Pro/BP BM
156 103 5 395 1 002 413

6 397

1. Cheminement simulé de 10 000 élèves parcourant le second degré dans les établissements de l'Éducation nationale, de l'Agriculture et les centres de formations
d'apprentis selon les taux de passage et de redoublement projetés jusqu'en 2013.
Note : ce schéma ne représente que les principaux flux ; ainsi à l'issue de la quatrième, un petit nombre d'élèves peut être orienté en UPI (unité pédagogique
d'intégration) /CPA (classe préparatoire à l'apprentissage) /CLIPA (classe d'initiation préprofessionnelle par alternance).
Lecture : sur les 10 000 élèves entrant en CM2 en 2004, 9 882 élèves accèdent en 6e directement ou après avoir redoublé. Les autres élèves s'orientent en
UPI/CPA/CLIPA ou passent directement en 5e.
Source : Dep.

Données sociales - La société française 124 édition 2006

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Éducation, formation 2
167 000 élèves entre les rentrées augmenter jusqu’à la rentrée commenceront alors à quitter le
2007 et 2013 : les générations qui 2006 (+ 15 900 élèves entre 2003 collège (662 000 élèves à la
vont entrer au collège entre 2004 et 2006) en raison de la crois- rentrée 2010). Après une année
et 2007, nées entre 1992 et 1996, sance régulière des CAP en deux de stabilité, ces effectifs devraient
sont moins nombreuses que cel- ans et l’amélioration des poursui- à nouveau augmenter à partir de
les qui vont le quitter progressi- tes d’études vers un baccalauréat la rentrée 2012, de 3 500 élèves
vement, nées entre 1988 et 1992 professionnel. Puis, sur la pé- sur les deux dernières années,
(figure 5). riode 2007-2010, les effectifs du sous l’effet de la reprise démo-
second cycle professionnel de- graphique de 1995 (figure 6).
Les effectifs du second cycle pro- vraient diminuer de 25 400 élè-
fessionnel devraient quant à eux ves : les générations creuses Enfin, les effectifs du second cycle
général et technologique devraient
augmenter de 6 500 élèves à la
rentrée 2004 avant de se stabiliser
Encadré 2 à la rentrée 2005. Sur la période
Projections « intégrées » des effectifs 2006-2011, la tendance s’inverse-
du second degré, incluant l’apprentissage rait : les effectifs du second cycle
et les établissements agricoles général et technologique baisse-
Les projections, dites « inté- 1 800 élèves sur les deux dernières
raient (– 88 000 élèves), essentiel-
grées », des effectifs d’élèves des années de projection. lement en raison de l’arrivée de
ministères de l’Éducation natio- générations creuses à partir de
nale et de l’Agriculture, et des ap- Les effectifs d’apprentis dans les 2007. Ces effectifs devraient aug-
prentis, ont pour objectif formations du second degré de- menter à nouveau à partir de la
principal d’avoir une vision plus vraient diminuer de 18 500 élèves
complète de l’accès des généra- entre les rentrées 2003 et 2011 pour rentrée 2012, de 8 500 élèves sur
tions aux différents niveaux de atteindre 290 400, soit une baisse les deux dernières années, tou-
formation. En effet, les projec- de 6,0 %. Après une année de stabi- jours sous l’effet de la reprise
tions sur le seul champ du minis- lité, ces effectifs enregistreraient des naissances de 1995
tère de l’Éducation nationale ne une hausse de 900 élèves (+ 0,3 %)
donnent qu’une vision partielle entre les rentrées 2012 et 2013.
(1 384 000 élèves à la rentrée
de l’orientation des élèves. Elles 2013) (figure 7).
permettent en outre de simuler La figure 9 montre le cheminement
les évolutions des effectifs d’élè- simulé de 10 000 élèves entrés en
ves des collèges et lycées publics CM2 à la rentrée 2004, selon les
et privés de l’Éducation nationale taux de passage et de redouble- En 2013, sept jeunes
en cohérence avec celles des ef- ment projetés jusqu’en 2013. Ainsi, sur dix accèderaient
fectifs d’apprentis et de lycéens 70,7 % de ces élèves accéderaient
suivant des formations de l’Agri- en terminale (niveau de formation
au niveau du baccalauréat
culture. IV), 55,6 % dans les filières géné-
rale et technologique et 15,1 %
La méthode utilisée pour les pro- dans la filière professionnelle. Sur
Les projections présentées
jections, qu’elles soient intégrées les 70,7 % d’élèves accédant au ni- ci-dessus ne concernent que les
ou non, est la méthode dite des veau IV : formations dispensées par l’Édu-
« flux » ; elle repose sur la projec- – 64,0 % (54,0 + 10,0) le feraient cation nationale. Pour obtenir
tion des séries de taux de passage, dans les établissements de l’Éduca- une image complète du système
de redoublement et de sortie aux tion nationale ;
différents niveaux. – 2,6 % (1,6 + 1,0) dans les établis- éducatif français, il faut tenir
sements de l’Agriculture ; compte de ses autres composan-
Les effectifs scolaires des établisse- – 4,1 % dans les centres de formations tes que sont l’enseignement
ments relevant du ministère de d’apprentis. agricole et l’apprentissage (enca-
l’Agriculture devraient augmenter
de 1 600 élèves de 2004 à la rentrée Le cheminement des 10 000 élèves
dré 2). Il est ainsi possible de
2006 pour atteindre 150 000, soit de CM2, simulé cette fois avec les suivre le cheminement théorique
une hausse de 1,1 %. La tendance projections présentées dans l’ar- d’une génération de jeunes qui
s’inverserait à partir de 2007. Les ticle (Éducation nationale, France connaîtraient lors de leur scola-
effectifs devraient diminuer de métropolitaine, secteurs public et rité les taux de passage et d’orien-
3 600 élèves (2,4 %) entre les ren- privé) donne un accès en terminale
trées 2006 et 2010. Après une de 63,4 %, soit 53,5 % dans l’ensei- tation prévus dans l’exercice de
année de stabilité, ces effectifs de- gnement général et technologique projection. Dans la génération
vraient à nouveau augmenter à et 9,9 % dans l’enseignement pro- entrée en sixième en 2004, 70,7 %
partir de la rentrée 2012, de fessionnel. accéderaient à terme au niveau
du baccalauréat, contre 69,5 % en

Données sociales - La société française 125 édition 2006

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2 Éducation, formation

2003 : 55,6 % via les filières géné-


rale et technologique et 15,1 % Pour en savoir plus
via la filière professionnelle. Sur
ces 70,7 % d’élèves, 64,0 % se-
raient scolarisés dans les établis- Ferrait L., « 2004-2013 : une dé- Hée B., « Dans le premier degré,
sements de l’Éducation nationale, croissance des effectifs du second p r o g r e s s i o n d e s e f f e c t i f s a t-
degré est prévue jusqu’en 2010 », tendue de 2004 à 2013 », Éduca-
2,6 % dans les établissements Éducation et Formation, DEP, tion et Formation, DEP, n° 71,
agricoles et 4,1 % dans les centres n° 71, 2005. 2005.
de formations d’apprentis. n

Données sociales - La société française 126 édition 2006

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