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L’application

des
méthodes
de projection
aux effectifs
scolaires
par E.G. Jacoby

1 U N E S C O
PREFACE

Assurer grâce à une bonne planification l'extensionet le perfectionnement de l'éducation n'est pas une nou-
veauté; en fait, toute loi importante en matière d'éducation représente,de la part des pouvoirs publics un
effort pour tracer au système d'enseignement la voie qu'il devra suivre. Cependant, depuis quelques années,
o n reconnaît de plus en plus la nécessité de dresser des plans qui intéressent à la fois tous Les secteurs de
ta politique sociale, et les administrateurs de l'enseignement ont été obligés d'adapter à cette évolution leurs
méthodes d'action; aussi ont ils besoin d'être informés de toutes les méthodes qui peuvent être appliquées aux
données concernant l'éducation. C'est là un problème qu'il est légitime de poser sur le plan international car,
en dépit de la diversité des systèmes nationaux d'éducation, les méthodes dont dispose le planificateur se
ressemblent fort. C e qui peut varier, évidemment, c'est la mesure dans laquelle on peut les appliquer dans
telle ou telle phase de l'oeuvre de développement.
Pour répondre à des demandes reçues d'Etats membres, l'Unesco a pris certaines mesures à cet effet, telles
que l'envoi d'experts-conseils et 1 'octroi de bourses d'études à l'étranger. D e s études et des consultations
ont été consacrées aux problèmes que pose la normalisation des statistiques') et au rassemblement d'une ah-
cumentation pertinente sur les plans d'éducation 2). L a présente monographie marque une nouvelle étape de ce
programme :le Secrétariat de l'Unesco a demandé à M. E. G. Jacoby, statisticien au Département de l'éduca-
tion de Nouvelle-Zélande, de faire part de s a propre expérience dans le domaine delaa projection B des effectifs
scolaires. Certes, la prévision de ce que sera la population scolaire,si elle est un élément essentiel du tra-
vail de planification, n'est pas le seul. D e même, on ne saurait perdre de vue que l'auteur parle ici d'un système
scolaire très développé, et que ses méthodes ne peuvent être appliquées partout, pour la bonne raison qu'en
de nombreux pays l'enseignement n'est pas encore obligatoire, et qu'il n'est pas partout aussi facile qu'en
Nouvelle- Zélande d'avoir des renseignements sur la population d'âge scolaire et la population globale. E n
d'autres termes, le présent document est essentiellement une monographie et non un manuel international. S'il
apparait qu'il répond bien aux besoins, le Secrétariat pourra en faire établir d'autres et les publier dans un
proche avenir, pour aboutir éventuellement à la publication d'une étude plus générale et plus complète sur ce
sujet.
L'Unesco est particulièrement reconnaissante à M. E. G. Jacoby et au Départernent de l'éducation de
Nouvelle-Zélande de s'être chargés de ce premier travail. L e s rapports annuels de ce Département constituent
un exemple intéressant d'un effort tenté au sein d'un système national d'éducation pour prévoir les besoins
futurs et prendre les mesures voulues en vue d'y répondre. Mais, c o m m e les publications existantes n'indiquent
pas les méthodes qui ont été utilisées, la rédaction de la présente étude a imposé un labeur supplémentaire,
tant à son auteur qu'au Département où il travaille. Il convient également de reconnai2re l'aide et l'intérêt
soutenu qu'ils ont trouvés auprès de la Commission nationale néo-zélandaise pour l'Unesco.

1) Voir articulièrement : (Projet de recommandation sur la normalisation internationale des statistiques de l'éducation,
p.
(Co n erence générale, 1Oe session 1 0 C / 1 1 / aDraft recommendation concerning the international standardization of
educational statisticsD (General Conference, 10th Session 10 C/ 11).
2) Voir: c L a planification à long terme dans le domaine de l'éducations (Revue analytique de l'éducation, Vol. IX,No 7,
septembre 1957. Paris, Unesco). / a Long-range educational planning, (Education Abstracts, Vol. IX, No. 7, September
1957. Paris, Unesco).
T A B L E D E S MATIERES

C H A P I T R E PREMIER ..Le procédé de la projection :Pourquoi et comment


1'employer
1.1 Principales causes de l'augmentation des effectifs scolaires . . . . . . . . . 7
1.2 Nécessité de la planification. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Explication de quelques termes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 Les opérations fondamentales du travail de projection . . . . . . . . . . . . 9
1.4.1 Méthodes statistiques utilisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4.2 U n exemple des opérations fondamentales . . . . . . . . . . . . . . 9
1.5 Rassemblement des données statistiques de base . . . . . . . . . . . . . . 10
1.5.1 Statistiques scolaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.5.2 Statistiques démographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.6 Analyse des données de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.7 L a projection : mode de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.7.1 Projection de la population totale d'âge scolaire . . . . . . . . . . . 12

C H A P I T R E 2 ..Effectifsréels et effectifs "projetés"


2.1 L'essor de l'enseignement en Nouvelle-Zélande . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2 Comparaison entre les effectifs réels et les effectifs "projetést'de Nouvelle-
Zélande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2.1 Comparaison des projections avec les nombres réels d'inscriptions.
pour l'enseignement primaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2.2 Comparaison des projections avec les nombres réels d'inscriptions.
pour l'enseignement secondaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

C H A P I T R E 3 ..L a population d'âge scolaire


3.1 Distribution par âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.1 Date d'estimation ou de dénombrement . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.2 Tabulation par année d'âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.3 Extension du tableau par année d'âge . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.4 Estimations intercensitaires par âge . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.1.5 Observation des variations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.2 Prévision des naissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.2.1 Projections à moyen et long terme . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.2.2 Revision des projections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.2.3 Etablissement d'une relation entre le nombre de naissances et le nombre
d'inscriptions dans les écoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.3 Taux de natalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.3.1 Leçons d'expérience et hypothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.3.2 Quelques raisons d'étre prudent dans les projections . . . . . . . . . 22
3.3.3 Exemple de projection des taux de natalité par âge . . . . . . . . . . 22
3.4 Mortalite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.4.1 Valeurs de la survie fournies par les tables de mortalité . . . . . . . 25
3.4.2 Prévision des variations de la survie . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.5 Mouvements migratoires d'ordre extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.5.1 Circonstances particulières à chaque pays et hypothèses auxquelles elles
donnent lieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.5.2 U n ensemble complet d'éléments d'estimation concernant la population
d'âge scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.6

3
CHAPITRE 4 ..L e s rapprts d'inscription
4.1 Considérations générales sur l'emploi des rapports d'inscription . . . . . . . . 28
4.2 Rapports d'inscription dans l'enseignement secondaire . . . . . . . . . . . . 2 9
4.2.1 Analyse par année de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.2.2 Extrapolation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.2.3 L a méthode de projection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.2.4 Rapportsd'inscription dans l'enseignement secondaire . . . . . . . . . 32
4.3 Rapports de ''survie scolaire" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.3.1 La "survie scolaire'' jusqu'aux classes supérieures :observations concer-
nantiesannéesdebase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.3.2 L a projection des rapports de "survie scolaire" . . . . . . . . . . . . 35
4.3.3 Liaison de la projection du rapport de "survie scolaire" avec la projection
du rapport d'inscriptions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
4.4 Projections des inscriptions dans l'enseignement supérieur . . . . . . . . . . . 37
4.4.1 Dans un enseignement supérieur où le n o m b r e des places est relativement
illimité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
4.4.2 L e rapport d'inscription combiné avec la projection par âge . . . . . . . 38
4.4.3 Projections liées aux rapports de "survie scolaire'' dans l'enseignement
secondaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.5 Elèves nouveaux et élèves sortants :projection par une méthode de calcul des
différences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.5.1 Elbves entrant à l'école au niveau de l'enseignement primaire et au niveau
de l'enseignement secondaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4.5.2 Elèves quittant l'école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.6 Projections régionales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.6.1 L a méthode du rapport régional . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.6.2 U n exemple d'application de la méthode des rapports régionaux . . . . . 4 3

C H A P I T R E 5 ..Les problèmes de la projection en cas d'insuffisance des statistiques.


générales et scolaires
5.1 Etude rétrospective de l'instauration d'un régime d'enseignement gratuit et
obligatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
5.2 Vers l'enseignement pour tous au S a m o a occidental . . . . . . . . . . . . . . 46

L I S T E DES T A B L E A U X ET F I G U R E S

Tableau 1 Exemple de calcul par projection du nombre des inscriptions . . . . . . 10


Tableau 2 Méthode des couples de rapports utilisable dans la projection . . . . . . 12
Tableau 3 Estimation intercensitaire par âge de la population scolaire au ler juillet
de chaque année . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Tableau 4 Variations dans le temps de la population d'âge scolaire . . . . . . . . 20
Tableau 5 N o m b r e de naissances prévu pour la période 1958-1962 chez les f e m m e s
du groupe d'âge 20-24 ans (Maories exclues) . . . . . . . . . . . . . 24
Tableau 6 Nouvelle-Zélande :Projection portant sur le nombre total d'élèves ins .
crifs âgés de 16 ans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Tableau 7 Rapports de'kurvie scolaire'' dans l'enseignement secondaire . . . . . . 34
Tableau 8 Nouvelle-Zélande : Projection pour 1965 du nombre total d'inscriptions
dans les établissements secondaires . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Tableau 9 Rapports ajustés de "survie scolaire'' au niveau de l'enseignement
secondaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

Figure 1 Rapports d'inscription obtenus en divisant le nombre des élèves inscrits


a) par les estimations faites quant au groupe d'age. d'après les recen-
sements ; b) par le nombre des naissances . Projections calculées en
Nouvelle-Zélande pour les enfants de 5 ans. de 1950 B 1956 . . . . . . . 13

4
Figure 2 Projections du nombre d'inscriptions dans les écoles primaires de
l'Etat, en Nouvelle-Zélande, pour les années 1948, 1950, 1953,
1955et1957.. . . . . . . ...... .. . . . .. . . . . . . 16
Figure 3 Projections du nombre d'inscriptions dans les établissements
secondaires de l'Etat, en Nouvelle-Zélande, pour les années 1948,

Figure 4
1950, 1953, 1955 et 1957 . . . . . . . . . . - . . . . . . . . . . . 17
Nouvelle-Zélande.: Nombre des naissances (Maoris inclus) par
période de douze mois consécutifs se terminant au 30 juin. . . . . . . . 23
Figure 5 Rapports globaux d'inscription pour les âges de 14, 15 et 16 ans,
de 1937 à 1956 . . . . . . . . . . . . , . .. . . . . . . . . . . . 29
Figure 6 Nouvelle-Zélande : Projection jusqu'à 1965 des rapports globaux
d'inscription pour les âges de 15 ans et plus. . . . . . .
. . . . . . 31
Figure 7 Nouvelle-Zélande : Rapports de "survie scolaire'' (en pourcentages)

Figure 8
pour les classes de l'enseignement secondaire . . . . . . -
Projections jusqu'à 1975 du nombre d'étudiants inscrits dans les
. . . . . 36
.
universités néo-zélandaises . . . . .. .
. . . . . . . . . . - . . 40
Figure 9 Nouvelle-Zélande :Niveau scolaire atteint par les élèves quittant
. . .
l'école . . . . . . . . . . . .. .
. . . . . . . . . . . - -42

2 5
C H A P I T R E PREMIER

LE PROCEDE DE LA P R O J E C T I O N : POURQUOI ET COMMENT L'EMPLOYER

1.1 P R I N C I P A L E S CAUSES DE L'AUGMENTA- A u cours des vingt dernières années, les augmen-
TION DES EFFECTIFS S C O L A I R E S tations de la population enfantine ont imposé plus
ou moins aux réseaux scolaires d'accueillir des
D'une façon très générale, on peut dire que l'aug- élèves sans cesse plus nombreux. Et pendant une
mentation des effectifs scolaires a deux causes -
période beaucoup plus longue un siècle ou davan-
grincipales. Tout d'abord, des enfants qui jadis ne -
tage l'enseignement s'est à la fois généralisé et
seraient pas allés à l'école y vont aujourd'hui, et élargi. P a n s quelques pays, cette démocrtttisation
cela pour plusieurs raisons, dont la plus impor- de l'enseignement a été beaucoup plus récente (11,
tante tient à la mise en vigueur d'un régime de si bien que fréquemment les deux facteurs, l'un
scolarité obligatoire ; souvent ce régime est appli- démographique et l'autre proprement scolaire,ont
qué progressivement, si bien que l'augmentation agi conjointement, et que leurs effets combinés
des effectifs s'échelonne sur un certain n o m b r e sur les effectifs scolaires ont été considérables.
d'années, jusqu'au m o m e n t où tous les enfants dont
1'3ge est compris entre deux limites officiellement
fixées sont inscrits à l'école. Une autre raisonest 1.2 NECESSITE DE LA PLANIFICATION
que, parfois, ces deux limites d'âge ne sont pas
strictes. C'est ainsi, par exemple, qdenNouvelle- P o u r obtenir, dans ces conditions, qu'un système
Zélande, où la scolarité est officiellement obliga- particulier d'enseignement ait le meilleur rende-
toire de 7 à 15 ans, on voit de plus en plus d'en- ment, il s'est révélé nécessaire d'établir à l'avance
fants ~ n t r e rà l'école à 6 ans, voire à 5 ans, de des plans permettant d'accueillir c o m m e il con-
sorte qu'actuellement presque tous ceux qui sont vient dans les établissements d'enseignement l'en-
dans leur cinquième ou leur sixième année vont semble des enfants d'âge scolaire et des étudiants.
B l'école sans y &tre officiellement tenus. E n D e tels plans doivent prévoir la cdnstruction des
outre, de plus en plus d'élèves poursuivent leur bâtiments scolaires, la formation d'un personnel
scolarité au-delà de leur quinzième année. enseignant suffisamment nombreux, l'équipement
L a deuxième cause principale de l'accroissement des établissements en matériel de tout genre, en
des effectifs est la poussée démographique dans les manuels scolaires et autres auxiliaires pédago-
groupes d'âge qui fournissent la population sco- giques, l'organisation de transports scolaires en
laire. L'étude de l'augmentation du n o m b r e des cas de besoin, et diverses mesures touchant les
inscriptions dans le passé et la prévision des aug- examens, l'inspection, l'entretien des locaux, etc.
mentations futures reposent, dans ce cas, sur une Remarquons en passant que dans le cas d'une
étude de la croissance de la population globale. D e évolution démographique au niveau de la population
ce point de vue, il convient de ne plus examiner d'âge scolaire, cette planification consiste unique-
uniquement les statistiques scolaires, mais d'ana- ment à signaler les conséquences d'un phénomène
lyser l'évolution démographique générale. particulier. L a tâche des planificateurs est quelque
L'aJgmentation de l'effectif total des inscrits peu différente lorsqu'il s'agit d'élargir un système
due à ce facteur démographique peut être tempo- d'enseignement existant Ou d'en mettre en place un
raire ou, si on la considère sur un n o m b r e assez nouveau. U n tel développement de l'enseignement
grand d'années, permanente : dans l'un et l'autre est affaire de politique générale, et les conséquences
cas, les conséquences sont les m e m e s pour Les de toute mesure que l'on prend apparaissent à l'évi-
administrateurs de l'enseignement, car il fast dence si elles sont présentées sous la f o r m e d'une
que les écoles et autres établissements d'enseigne- statistique des effectifs scolaires probables et des
ment du pays en cause soient suffisamment n o m - augmentations probables de leur valeur numérique.
breux pour recevoir à n'importe quel m o m e n t le
n o m b r e m a x i m u m d'élèves. D a n s un cas c o m m e
-
dans l'autre, toute détermination par projection - 1.3 E X P L I C A T I O N DE QUELQUES TERMES
du n o m b r e futur des inscrits dépend de l'évolution
démographique qu'on peut observer tant dans le Peut-@tre serait-il bon de préciser ici quelques
montant global que dans la composition de la popu- points de terminologie, car cela servira à mieux
lation du pays.
L e s deux principales causes d'augmentation des 1. 1. L. Kandel, L a prolongation de la scolarité,
effectifs scolaires qui sont analysées dans cette Paris, Unesco, 1951, 76 p. (Etudes sur la SCO-
section se manifestent en un grandnombre de pays. larité obligatoire, no 1).

7
faire comprendre le problème statistique propre- n'importe quelle date durant l'année scolaire. E n
ment dit. général, on r é s u m e par un seul n o m b r e toutes les
Nous emploierons le terme estimation pour dé- augmentations et diminutions de ce genre qui se
signer l'évaluation du nombre des élèves, dans le produisent pendant la période de douze mois. C'est
passé ou actuellement. A vrai dire, cette évalua- ce total récapitulatif qui sert de base à la c o m p a -
tion repose sur une simple énumération, et cette raison entre différentes années.
dernière est sujette à toutes sortes d'erreurs, Il est évident qu'une augmentation du nombre des
c o m m e les statistiques démographiques obtenues individus appartenant à un groupe d'âge particu-
au m o y e n d'un recensement (qui est également une lier peut avoir deux sens (si le contexte n'est pas
'
énumération). E n limitant ainsi le sens du terme suffisamment explicite, la précision nécessaire se-
"estimation" à l'évaluation d'un n o m b r e passé ou ra toujours donnée). Dans un cas, le m e m e groupe
actuel, nous éliminons la m a r g e traditionnelle d'in- sera comparé à différentes époques :il s'agira par
certitude inhérente à toute évaluation d'un total exemple d'enfants de 5 ans se trouvant à l'écoleen
futur. l'an et du m ê m e groupe d'élèves en l'an"y+l":
L e terme qui convient le mieux pour désigner la l'augmentation sera calculée en retranchant le
prévision du n o m b r e futur d'élèves inscrits est celui nombre des élèves âgés de 5 ans en l'an "y" du
de projection (l). L a Division de la population de n o m b r e des élèves âgés de 6 ans en l'an "y+l".
l'Organisation des Nations Unies l'emploie couram- Cette opération sera faite fréquemment, soit pour
ment aujourd'hui. O n peut reconnaRre la justesse l'estimation du "rapport d'inscription" (c'est-à-
de cette observation faite il y a déjà plusieurs an- dire de la proportion des individus d'un certain
nées :"Prédictions ,estimations,projections,pré - groupe d'âge qui fréquentent l'école. soit pour l'es-
-
visions toutes les distinctions subtiles établies timation ou la projection des promotions d'une
classe à la classe supérieure. D a n s ce dernier
par les puristes entre ces termes laissent indif-
férent celui qui utilise les statistiques démogra- cas, on emploiera souvent le terme "survie sco-
phiques.. ."(2) ; néanmoins, il nous a semblé laire" ; son contraire est ''abandon''.
utile, pour nous faire mieux comprendre, de bien L e deuxième cas d' "augmentation" est celui
préciser le sens dans lequel nous prendrons les dans lequel on compare, à des dates consécutives,
termes l'estimationst' et "projections'l tout au long deux groupes différents d'individus ayant le m ê m e
de la présente étude ;quant à l'auteur de telles pro- âge, par exemple des élèves ayant 5 ans en l'an
Il II
jections,nous l'appellerons le pronostiqueur. C e y et des élèves ayant 5 ans en l'an "y+l". Cette
point étant éclairci, on est plus à son aise pour opération sera faite chaque fois qu'il faudra cal-
bien réfléchir aux problèmes qui se posent et aux culZr à différentes époques,l'augmentation ou la
méthodes permettant de les résoudre. diminution de l'effectif x des élèves d'un âge don-
Voici encore quelques détails de terminologie. né, aussi bien que d'une classe (ou année d'études)
donnée. P a r exemple, le nombre des élèves qui
e:
U n e année d'âge, par exemple "de 13 ans à se sont inscrits ou s'inscriront à l'école à des
moins de 14" sera représentée par un seul nombre, dates différentes, ou encore le n o m b r e de ceux
en l'espèce : "13". C e n o m b r e s'applique à tout in- qui ont quitté ou quitteront l'école, peut &tre trou-
dividu qui, à une date donnée, a atteint son trei- vé en notant cette évolution.
zième anniversaire mais pas encore son quatorzième. Enfin, l'expression année de base désigne la
U n groupe d'âge englobant plusieurs années, période pour laquelle les données statistiques uti-
par exemple l'de 6 ans à moins de 15". sera dési- lisées c o m m e base d'une projection ont été
gné c o m m e suit : "6 à 14" : le chiffre 6 désignant rassemblées.
l'âge le plus bas - à savoir de 6 ans à moins de
- -
7 et 14 l'3ge le plus élevé à savoir de 14 ans à
moins de 15.

Augmentation :U n e l'augmentation" (ou "diminution")


est l'écart entre deux totaux calculés pour une po-
pulation particulière à deux dates différentes.
L'augmentation (ou la diminution) proprement dite 1. Nous éviterons le terme prédiction car il pré-
aura pu survenir n'importe quand entre ces deux s u m e trop : il implique qulen annonçant le nombre
dates, qui seront ordinairement distantes d'au futur d'inscriptions on exclut la possibilité que
moins une année. Si l'on doit indiquer le m o m e n t le nombre réel qui sera relevé à cette date fu-
exact auquel s'est produite l'augmentation, ane ture soit différent.
précision supplémentaire (fondée sur une re- L e terme prévision ,d'autre part, semble être
cherche de fait) sera toujours nécessaire. P a r moins précis que le terme projection pour ce
exemple, dans les pays où les enfants sont admis qui est des hypothèses sur lesquelles repose le
à l'école dès leur cinquième anniversaire, le calcul du n o m b r e futur des inscriptions.
n o m b r e des inscriptions augmente tout au long de 2. HaroldF. Dorn, 'Pitfallsinpopulationforecasts
l'année scolaire. D e m ê m e , si un élève est auto- and projections', Journal of the American Sta-
risé à quitter l'école le jour de son quinzième an- tistical Association (Washington, D.C. ), Sep-
niversaire, le nombre des inscrits peut baisser à tember 1950, p. 326.

8
1.4 LES OPERATIONS F O N D A M E N T A L E S 1.4.2 U n exemple des opérations fondamentales
DU T R A V A I L DE P R O J E C T I O N
Cette méthode fondamentale peut étre illustrée à
1.4.1 Méthodes statistiques utilisées l'aide d'un exemple. Supposons qu'au cours des cinq
dernières années le n o m b r e des enfants âgés de 5
L e s méthodes statistiques qui servent à ce travail ans qui sont entrés dans les classes maternelles, ex-
de projection sont très simples. Elles ne font nul- primé en pourcentage de leur groupe d'âge, ait
lement appel aux mathématiques supérieures. Mais atteint les chiffres suivants :
c o m m e elles impliquent l'utilisation de nombres
dans un cadre de référence particulier, il est né- Proportion des enfants de 5 ans
cessaire d'être assez familiarisé avec des opéra- Année 1
'
( inscrits à l'école
tions fondamentales telles que le calcul des pro-
portions, pour pouvoir convenablement résu- -4 O, 75
m e r les données fondamentales en vue du - 3 O, 77
but qu'on se propose et aboutir aux comparai- -2 O, 78
sons pertinentes. - 1 O, 81
O n peut mettre en évidence cette nécessité en O O, 83
considérant un cas qui, à proprement parler, ne
relève pas des méthodes statistiques en tant que O n voit dans la deuxième colonne que le taux d'ac-
telles. Il s'agit de l'explication des hypothèses sur croissement de la proportion des enfants de 5 ans
-
lesquelles les projections ou, plus généralement, qui vont à l'école a été de 2 % par an environ pen-
dant les années considérées.
l'extrapolation des tendances observées dans le
-
passé sont fondées. Supposons maintenant que le n o m b r e des enîants
C e s projections découlent de l'observation des âgés de 5 ans au cours des 5 prochaines années
facteurs qui, dans le passé. ont contribué à faire (total qu'on peut évaluer à partir du n o m b r e actuel
évoluer le nombre des élèves inscrits :augmenta- d'enfants âgés de O, 1, 2, 3 et 4 années) atteigne
tion ou diminution de la population d'âge scolaire ; les chiffres suivants :
modifications du taux d'inscription ou de fréquen-
tation de certains groupes d'Sge tant dans les li- Année N o m b r e total d'enfants
mites de la scolarité obligatoire qu'à l'extérieur âgés de 5 ans
de ses limites ; différence entre les courbes d'ins- + 1 10.000
cription des garçons et des filles ; m o d e de classi- t 2 9.500
fication par classe ou année d'études et causes de + 3 9.700
ses modifications ; proportion d'élèves qui attei- t 4 9.400
gnent un niveau scolaire déterminé en quittant + 5 9.000
l'enseignement primaire ou l'enseignement secon-
daire, etc. L e jeu de ces facteurs peut &tre étudié, Il convient maintenant de prendre une décision
en ce qui concerne les années passées, par des quant à la tendance probable que manifestera la
méthodes judicieuses d'analyse de l'effectif global. proportion des inscriptions dans les cinq prochaines
Si l'on peut procéder à des observations pour une années. L e s chiffres relatifs aux cinq dernières an-
période assez longue, elles révéleront des ten- nées suggèrent un taux d'augmentation de 2 % de
dances à l'augmentation ou à la diminution. Il de- l'effectif du groupe d'âge. L e pronostiqueur peut
vient alors possible d'exprimer des probabilités donc décider de poser en hypothèse que l'accrois-
quant à la façon et au rythme selon lesquels ces sement se poursuivra au taux net de 2 %, c o m m e
tendances continueront à se manifester, sous la dans l'exemple donné au tableau 1 (2).
forme d'hypothèses déterminées auxquelles peuvent
être assignées des valeurs numériques.
L e fait de formuler ces hypothèses implique tout
d'abord une décision, qui sera souvent difficile à 1. Pour mieux distinguer les "années de base" des années de prc-
prendre, mais dont la nécessité s'impose dans tout jection, il est commode de noter les premières c o m m e suit:
travail de projection. Mieux on connaîtra, grâce à "O" pour la dernière année au sujet de laquelle on a des rensei-
gnements, "-1" pour l'année qui la précède immédiatement, et
l'analyse des renseignements disponibles, les ten- ainsi de suite.
dances qui se sont manifestées dans le passé, plus 2. F n pratique, la décision de retenir à titre d'hypothèse mie l'aug-
ce travail de projection aura chance d'influer di- mentation se poursuivra au taux de 2% impliauerait la prise en
considération de facteurs autres que le taux de c e n e augmentation
rectement sur l'administration générale du sys- au cours des années passées. Par exemple, il y a évidemment une
t è m e d'éducation, et plus il sera facile. Il convien- limite supérieure, qui sera atteinte lorsque 100% -ou peut-être
dra ensuite d'assigner des valeurs numériques aux 95% seulement, ce qui est plus vraisemblable- des enfants appar-
tenant à ce groupe d'âge seront inscrits à l'école. L e taux d'aug
probabilités de changement fondées sur les hypo- mentarion peut se ralentir à mesure que l'effectif des inscrits
thèses énoncées, de telle sorte qu'on puisse les approche de la limite supérieure. Par contre. il peut s'accélérer
inscrire c o m m e facteurs dans le calcul des effec- lorsque le groupe d'âge en cause présente quelques signes de
diminution er qu'il y a assez de place dans les écoles pour éviter
tifs futurs. des classes surchargées.

3 9
Le calcul à faire est élémentaire, c o m m e on le voit dans le m C m e tableau.

Tableau 1 - EXEMPLE DE C A L C U L P A R PROJECTION


DU NOMBRE DES I N S C R I P T I O N S

(11 (21 (3) (4) Projection (4)


Proportion projetée Estimation de la Projection du nombre arrondie au quart
Année du groupe d'age population des inscriptions de centaine
des enfants inscrits (i) âgée de cinq ans (ii) (2 x 3) le plus proche

O O, a3
+1 o. a5 10.000 a500 a500 -
+2
+3
O, a7
O, a9
9.500
9.700
8265
8633
8275
8625
-
-
+4 O, 91 9.400 a554 8550 -
+5 O, 93 9.000 a370 8375 -
Notes : (i) Rapports observés dans les années de base, et extrapolés après le choix du taux d'augmenta-
tion adopté par hypothèse (2 % par an)
(fi) Chiffres évalués d'après les recensements ou calculés d'après le nombre des naissances au
cours des années correspondantes, en tenant compte de la mortalité entre O et 4 années d'âge
et des mouvements de migration (voir Chapitre 3).

Il ressort de cet exemple que le travail comprend des chiffres dans 80 cases au m a x i m u m . Les co-
trois phases : lonnes (ou les rangées horizontales) pourront Ctre
1. le rassemblement de certaines données statis- divisées en deux, une moitié pour les filles et
tiques de base ; l'autre pour les garçons. Sur le plan national, tous
2. l'analyse et l'interprétation de ces statistiques ; ces totaux partiels seront récapitulés pour toutes
3. la projection du nombre des inscriptions. les catégories d'écoles et autres établissements
Il peut Ctre utile de souligner, dès maintenant, d'enseignement constituant le système scolaire.
par quelques observations générales, certaines Ces récapitulations seront faites séparément pour
caractéristiques fondamentales de chacune de ces les élèves à plein temps et les élèves à temps par-
trois phases. tiel inscrits sur les registres. O n peut enfin les
regrouper dans un seul tableau général, indiquant
pour le pays tout entier le n o m b r e exact des élèves
1.5 RASSEMBLEMENT D E S D O N N E E S inscrits, à la fois par année d'age etpar classe.
STATISTIQUES DE B A S E Point n'est besoin de donner iei un exemple d'un
tel tableau récapitulatif. Nous renvoyons le lec-
D e u x séries de données statistiques sont néces- teur à ceux (indiquant la distribution par âge, par
saires :statistiques scolaires, et statistiques dé- sexe et par classe) qui figurent dans les publica-
mographiques en général. Selon l'organisation des tions de l'Unesco intitulées : L'éducation dans le
services de statistique dont èst doté un pays donné, monde, T o m e 1, Organisation et statistiques (1 955);
c'est ou bien à un seul et m @ m e service (le Bureau et T o m e II, L'enseignement du premier degré (1 959).
central de statistique) ou bien à deux départements L e s travaux effectués par l'Unesco pour la n o r m a -
distincts qu'il appartient d'assurer l'enregistre- lisation des statistiques de l'éducation 1'( pourront
ment, le rassemblement, la compilation, la réca- permettre une certaine unification sur le plan inter-
pitulation et la publication de ces deux catégories nat ional.
de statistiques. Lorsque deux départements s'en O n a déjà fait observer (voir plus haut, section
occupent, il existe généralement un dispositif de 1. 3), que de telles statistiques récapitulatives ne
coordination de leurs activités. sont, du point de vue proprement statistique, que
des estimations. Elles peuvent &tre viciées à la
1.5.1. Statistiques scolaires source m ê m e par des erreurs de décompte. A u
cours de l'établissement des tableaux récapitula-
D a n s ce domaine, le m i n i m u m requis est obtenu tifs, il est sans doute possible, et certainement
en comptant les élèves inscrits à des dates dé- souhaitable, de corriger les erreurs de ce genre -
terminées dans chaque établissement d'enseigne- que ce soient des erreurs par excès ou par défaut -
ment. C e décompte doit préciser l'âge et laclasse ou les erreurs dues à la classification.
de tous les élèves à la date du dénombrement, date
qui est la m ê m e pour toutes les écoles. L'effectif
global figurera dans un tableau dont chaque ligne
serâ réservée à une année d'âge et chaque colonne -
1 . Unesco, Statistiques de l'éducation projet de
à une classe. Si l'on prend, par exemple, dix an- manuel, Paris, 1957 (UNESCO/ST/R/17). IIe
nées d'âge et huit classes, le tableau portera donc partie, 'Les statistiques de l'éducation'.

10
Ces tableaux dressés par année d'âge et par faites de rapports plut8t que de nombres absolus,
classe serviront d'éléments de base pour les pro- car un rapport permet à l'analyste de maintenir
jections des effectifs scolaires. constants certains facteurs et de n'avoir ainsi à
considérer que le jeu des autres facteurs tout au
1.5.2 Statistiques démographiques long de la période visée. Ainsi, dans l'exemple
donné ci-dessus (1.4.2) on a analysé la tendance
Deux catégories principales de renseignements des effectifs scolaires en ce qui concerne les en-
sont nécessaires dans ce domaine : fants âgés de 5 ans. Pour déterminer cette ten-
1. Décomposition par âge de la population totale, dance, on a considéré, parmi l'ensemble des en-
particulièrement de la population d'âge sco- fants de cinq ans, la proportion de ceux quiétaient
laire, obtenue lors d'un recensement ou par une inscrits à l'école. Cette proportion, c'est-à-dire
estimation entre deux recensements successifs. le rapport d'inscription pour les enfants de 5 ans,
2. Tableaux relatifs à tous les phénomènes qui ont a été obtenu en divisant le n o m b r e des enfants de
des répercussions démographiques, notamment : 5 ans inscrits par le nombre total des enfants de
(a) statistiques des naissances : total des nais- ce groupe d'Sge. D a n s les rapports ainsi calcu-
sances par an ; .
Lés (soit 0,75, 0.77,. . , 0,83) Le nombre total
(b) statistiques des décès à l'age préscolaire et à des enfants de cet âge est représenté par une cons-
l'âge scolaire, complétées par des tables de tante, à savoir 1,OO.
mortalité (1); D e tels rapports auront leur utilisation dans des
(c) statistiques relatives aux migrations. problèmes très divers, c o m m e on le verra par la
Lorsqu'on ne dispose pas d'estimation de la po- suite.
pulation par groupe d'age entre deux recense-
ments successifs, il demeure possible de "prolon-
ger la vie'' d'une population dénombrée lors d'un 1.7 LA P R O J E C T I O N : MODE DE CALCUL
premier recensement jusqu'au recensement sui-
vant. L e total de la population lors du premier re- Dans la section 1.6, le terme "rapport d'inscrip-
censement (après correction, si besoin est, des er- tion" (enrolment ratio) a étO défini c o m m e dési-
reurs de dénombrement) sera, âge pour âge et an- gnant, parmi l'ensemble des enfants appartenant
née pour année, réduit en fonction de la mortalité, à un groupe d'âge donné, la proportion de ceux
augmenté du nombre des naissances enregistrées qui sont inscrits à l'école. C e rapport peut Btre
pour chaque année entre les deux recensements, et exprimé par la formule suivante :
corrigé (en plus ou en moins) en fonction des m o u - Re =E ........'.(1)
vements migratoires. O n utilisera à cet effet les T
statistiques de l'état-civil et, si possible, les sta- dans laquelle R e est le rapport d'inscription, E
tistiques des migrations (après ajustement aux le nombre des enfants inscrits et T le n o m b r e to-
dates des recensements et à la période intermédiaire). tal des enfants appartenant au groupe (ou aux
Il n'y a pas lieu de s'étendre plus longuement sur groupes) d'âge en question.
le m o d e de calcul ni sur les méthodes classiques Dans le travail de projection, le problème con-
employées pour obtenir ces renseignements. U n siste à déterminer la valeur que prendra E dans
certain nombre de publications du plus haut inté- l'avenir, pour une année déterminée ou pendant
r@t que fait paraftre la Division de la population un certain nombre d'années ; la formule devient
-
de l'Organisation des Nations Unies notamment donc :
-
l'Annuaire démographique traitent de ces questions.
Les statistiques démographiques globales dont
E = R e x T. ......(la)
Si l'on connaît R e et T, on peut très facilement
on vient de parler servent aussi d'éléments de base trouver la valeur de E. C'est ainsi que, dans le .
pour les projections des effectifs scolaires. Elles tableau 1 où la population totale (T)des enfants
fournissent des précisions sur la population d'âge âgés de cinq ans ainsi que le rapport d'inscription
scolaire classée par âge pour certaines dates, an- (Re) étaient, par hypothèse, COMUS pour un cer-
nées et périodes qui coincident avec les dates, an- tain nombre d'années, on a facilement obtenu les -
nées et périodes des statistiques scolaires. diverses valeurs de E, indiquées dans la colonne
4, en multipliant les valeurs correspondantes de
R e dans la colonne no 2 par la population totale (T)
1.6 A N A L Y S E DES D O N N E E S DE BASE portée dans la colonne 3.

Tous ces éléments constituent les données de base 1. Table de mortalité : "Table indiquant, pour un
nécessaires à l'étude de l'évolution des effectifs nombre donné de personnes nées ou Vivantes
scolaires durant les années de base. L e travail à une certaine date, à la fois le n o m b r e de
d'analyse consiste d'abord B récapituler ces ren- celles qui vivent jusqu'à des âges déterminés
seignements pour le groupe au sujet duquel on veut de plus en plus élevés, et le n o m b r e de dé-
faire des projections d'effectifs, puis à former des cès survenus dans les intervalles".
séries chronologiques de rapports d'inscription, M. G. Kendall ; W. R. Buckland. A diction-
Ces séries chronologiques sont essentielles pour ary of çtatistical terms. Edinburgh, Oliver
l'étude des tendances des effectifs. Elles sont and Boyd, 1957.

11
Toutefois, il ne faut pas oublier que, dans cet tenir compte de la mortalité et des migrations,
exemple, R e et T, représentant des totaux futurs, mais on peut normalement estimer que ces deux
ne pouvaient Ctre évalués par voie d'énumération facteurs de "survie" n'ont guère d'influence et va-
directe et n'étaient e u x - m & m e s que des projections rient peu pendant une certaine série d'années. C'est
calculées à partir des valeurs prises par R e et T là un calcul relativement simple auquel on peut
au cours des années de base. E n fait, le problème avoir recours pour trouver le nombre total d'en-
fondamental de tout travail de projection relatif aux fants de cinq ans qu'il y aura dans l'une quelconque
effectifs scolaires consiste à assigner à R e et à T des cinq années qui viennent, le nombre total d'en-
les valeurs qu'ils prendront dans les années futures. fants de six ans qu'il y aura dans l'une quelconque
O n a déjà exposé dans la section 1.4.2 la façon dont des six années qui viennent, et ainsi de suite. O u
cela se fait pour Re. L e problème suivant est de bien, au lieu de prendre c o m m e base le n o m b r e
trouver les m o y e n s d'évaluer T, soit le n o m b r e des naissances,il est possible de partir, pour
total des enfants ayant un âge donné ou appartenant trouver la valeur de T, du nombre des enfantsâgés
à un groupe d'âge donné, à une date future. de cinqans, obtenu par esti-mation d'après les ré-
sultats de recensements successifs.
1.7.1 Projection de la population totale d'âge En fait, les deuxméthodes sontfréquemment uti-
scolaire (T) lisées à la fois, et il est instructif, en pareil cas, de
comparer les résultats obtenus. L e tableau 2 indique
C o m m e n ç o n s par un exemple concret. Pour trou- ces couples de rapports, qui sont d'autre part repré-
ver combien d'enfants âgés de cinq ans il y aura sentés graphiquement dans la figure 1. O n constate-
'd'ici à deux années, on peut considérer le ra que l'allure générale des deux courbes est la m e m e ,
n o m b r e d e s enfants nés il y a trois années. Il faut mais qu'elles ne sont pas exactement parallèles.

Tableau 2 - METHODE DES C O U P L E S DE RAPPORTS


UTILISABLE D A N S LA P R O J E C T I O N
( N o m b r e d'enfants de cinq ans inscrits dans les écoles néo-zélandaises)

Date : Numérateur Dénominateurs possibles Rapports d'inscription


Total des en- correspondants
A u ler juillet crits agés fants de cinq Nombre dans l'année (multipliés par 100)
ans (estima- de se terminant col. (2) col. (2)
de de tion d'après
l'année ans les recense- nais~ances le 30 juin col. (3) col. (4)
ments)
(1) (21 (3) (4) (5) (6)
1950 35.186 37.800 39.517 1945 93, oa 89,04
1951 37.687 42.400 43.107 1946 88,88 87,43
1952 45.054 48.300 50.553 1947 93,28 89,12
1953 45.956 48.300 49.238 1948 95,15 93,33
1954 47.007 47.200 48.941 1949 99,59 96,05
1955 46.539 47.600 49.321 1950 97,77 94,36
1956 46.825 49.100 50.375 1951 95,37 92, 95

Lorsqu'il s'agit de prévoir le nombre total d'en- oh R b est le taux de natalité (Birth Rate) brut, Ty
fants appartenant à un certain groupe d'âge qu'il le nombre total des enfants nés au cours de l'an-
y aura au cours d'une année quelconque, la véri- née (year)y et P la population totale du pays ou de
table difficulté se présente lorsqu'on veut arriver, la région, la m ê m e année.
par exemple, au n o m b r e total d'enfants âgés de C o m m e il s'agit de dégager la valeur de Ty, on
cinq ans qu'il y aura exactement dans six ans (ou peut, pour plus de facilité, transformer la formule
plus), au n o m b r e total d'enfants âgés de six ans c o m m e suit :
qu'il yauraexactement dans sept ans (ou plus), etc. Ty = Rb X p ....... (2a)
Dans ce cas, il faut tout d'abord connafire le Ici apparaft la m ê m e difficulté que l'on a vue au
taux de natalité, qu'on peut obtenir en divisant le paragraphe 1.7. Pour calculer l'inconnue Ty, il
n o m b r e des naissances survenues dans une région faut connaftre R b et P, mais ces deux derniers
donnée pendant une période donnée, par la popula- facteurs se rapportant tous deux à l'avenir, on
tion de cette région. Pour une année quelconque y, devra d'abord les calculer par extrapolation en
ce taux est exprimé par la formule suivante : partant des données disponibles pour une période
de base. Cette question sera étudiée au chapitre 3.
Rb = 3
P
........... (2)

12
Rapport

100

98

96
1 , \ a I. . I
94

92
-(b) lnscri ions Naissanc

90

88

86

I
1950 Il 1 2 1953 1954 1' 5 1956

Figure 1. Rapports d'inscription obtenus en divisant le nombre des élèves inscrits (a)par les estimations
faites quant au groupe d'âge, d'après les recensements (b) par le nombre des naissances. Pro-
jections calculées en Nouvelle-Zélande pour les enfants de 5 ans, de 1950 à 1956.

4 13
CHAPITRE 2

EFFECTIFS R E E L S ET EFFECTIFS "PROJETES"

2.1 L'ESSOR DE L'ENSEIGNEMENT EN pour la période 1950-1960" fut publiée dans


N O W ELLE-ZELANDE un Livre blanc (3). Après avoir déterminé dans
quelle m e s u r e ces prévisions se rapprochaient de
Dans les chapitres 3 et 4, l'exemple de la Nouvelle- la réalité, on procéda en 1953, pour les besoins
Zélande servira souvent à illustrer de façon détail- intérieurs du ministère, à une revision s o m m a i r e
lée les méthodes de projection des effectifs sco- des plans relatifs aux constructions scolaires et
laireS.Deux fois dans l'histoire de l'enseignement au recrutement des martres. Toutefois, les m é -
néo-zélandais,le nombre des élèves inscrits s'est thodes qui avaient été empIoyées pour les prévi-
accru si rapidement que les effectifs ont presque sions de 1950 et pour la revision de 1953 se révé-
doublé en relativement peu de temps. L e s prévi- lèrent insuffisamment précises pour permettre une
sions en ont été rendues particulièrement difficiles, évaluation satisfaisante de l'év~lutiondu n o m b r e
car, dansun travail de ce genre, ce dont il s'agit des élèves inscrits dans l'enseignement secon-
surtout c'est de "dégager les faits qui commandent daire. Cette évolution était commandée, tant par
toute l'évolution ultérieure" (A.N. Whitehead). l'abaissement de l'âge d'admission dans les éta-
L e premier de ces deux accroissements rapides blissements du second degré que par l'allongement
des effectifs s'est produit au cours des dix années de la durée des études. U n nouvel effort d'analyse
qui ont suivi l'adoption de 1'Education Act, en 1877 : s'imposait donc ; c'est ainsi que l'on entreprit une
il résultait de l'application d'une politique éner- étude des tendances significatives, en se fondant
gique d'obligation scolaire et de gratuité de l'en- sur une série plus longue d'années de base. Une
seignement, avec toutes les conséquences que cette mise au point des prévisions, établie selon cette
politique entrahait sur le plan administratif ('). nouvelle méthode de projection, fut finalement
U n e deuxième période d'accroissement rapide a faite en 1955. Au cours des deux années suivantes,
c o m m e n c é en 1945, sous l'action de deux facteurs, les prévisions furent comparées au n o m b r e réel
l'un d'ordre démographique et l'autre d'ordre sco- d'élèves inscrits ; en 1957, elles furent rempla-
laire :en peu de temps, le n o m b r e des élèves ins- cées par une série complète de projections d'ins-
crits dans les établissements secondaires a doublé. criptions, pour lesquelles on s'était efforcé de te-
D è s 1959, le taux de la natalité s'est sensiblement nir compte de tous les facteurs exerçant effecti-
relevé, ce qui a eu pour effet, cinq ou six ans plus vement une influence sur l'évolution des effectifs.
tard, une augmentation d u n o m b r e des inscriptions. L a comparaison porte donc sur une série de cinq
Vers l a m ê m e époque, l'application d'une politique projections consécutives, dont chacune remplaçait
d' "enseignement secondaire pour tous", qui a en- la précédente. L e s projections de 1950 et de 1953
trahie en 1944 une réforme des p r o g r a m m e s de cet allaient jusqu'en 1960 : elles comprenaient ainsi
enseignement et du certificat de fin d'études secon- des années pour lesquelles on ne connaissait pas
daires, a ouvert toutes grandes les portes des établis- le taux de natalité. L e s projections de 1955 et de
sements du second degré et eu ainsi pour effet d'en- 1957 allaient jusqu'en 1965 : les secondes compre-
courager les élèves à prolonger leurs études .En con- naient également, sous une forme encore plus s o m -
séquence,les effectifs totaux de l'enseignement se- maire, des essais de projection jusqu'en 1972.011
condaire doivent doubler de 1950 à 1960. établit également en 1957 des projections portant
sur le n o m b r e d'inscriptions dans l'enseignement
supérieur et allant jusqu'en 1975 (4),couvrantain-
2.2 C O M P A R A I S O N E N T R E L E S EFFECTIFS si 19 années.
R E E L S ET LES E F F E C T I F S " P R O J E T E S "
DE N O U V E L L E - Z E L A N D E 1. N e w Zealand, National Commission for Unesco,
L'obligation scolaire en Nouvelle-Zélande,
A l'occasion de ce récent essor de l'enseignement, Paris, Unesco, 1952.
des projections d'inscriptions furent faites en 1948, 2. Annual report of the Minister of Education
en 1950, en 1953, en 1955 et en 1957. Il est ainsi (E-1), Wellington, Government Printer,1948,
possible de comparer les chiffres projetés et les p.2-3.
chiffres réels des effectifs qui furent constatés par 3. N e w Zealand School population estimates 1950-
la suite pour les années correspondantes. L a pro- 1960 (5-5). Wellington,Government Printer.
jection faite en 1948 était à court terme (quatre 4. N e w Zealand University enrolment projections
années seulement) (2). En 1950, une série plus dé- to 1975, Wellington, Department of Education.
taillée de "prévisions du nombre d'élèves inscrits 1957.

14
Deux diagrammes (Fig.2 et 3) ont été établis 2.2.2 Comparaison des projections avec les nombres
d'après ces données ; ils montrent, l'un pour les réels d'inscriptions, pour l'enseignement se-
écoles primaires de 1'Etat et l'autre pour les éta- condaire (Fig.3)
blissements secondaires de 1'Etat. quelétait l'écart En ce qui concerne les projections du nombre
entre les prévisions et le nombre réel d'inscrip- d'inscriptions dans l'enseignement secondaire, le
tions enregistré année après année. L e s facteurs chiffre correspondant n'est que de 95 % ; autre-
qui déterminent l'évolution du nombre d'inscrip- ment dit, m ê m e si l'onconsidère les plus récentes
tions diffèrent suffisamment dans le cas de l'en- des projections consécutives du nombre d'élèves
seignement primaire et de l'enseignement secon- inscrits dans l'enseignement secondaire, ces pro-
daire pour justifier une étude séparée de ces deux jections se sont écartées de 5 % des chiffres réels.
&ries de projections. Dans la figure 3, les courbes correspondant aux
projections de 1948, de 1950 et de 1953sontrestées
nettement au-dessous du nombre réel des élèves
2.2.1 Comparaison des projections avec les inscrits. Pour établir ces projections, o n avait
nombres réels d'inscriptions, pour l'en- admis qu'un pourcentage fixe d'enfants compris
seignement primaire (Fig.2) dans les groupes d'âge de 13 ans et de plus de
13 ans seraient inscrits dans des établissements
O n remarquera (Fig.2) que la projection faite en secondaires. Il était naturellement possible d'éva-
1948 pour une période de quatre années est très luer avec une très grande précision l'effectif de
proche du nombre réel d'inscriptions qui a été en- ces groupes d'âge e u x - m ê m e s ; mais c'est le
registré pour ces quatre années. En ce qui concerne pourcentage des enfants d'un groupe d'âge donné
la projection de 1950, qui s'étendait sur dix ans, inscrits dans des établissements secondaires qui
on constate qu'elle a été assez exacte pour les a eu tendance à s'accroître assez rapidement.Deux
cinq premières années ;mais, à partir de 1955,les facteurs s'exerçant dans le m @ m e sens peuvent ex-
chiffres prévus s'écartent sensiblement des chiffres pliquer cette tendance. L e premier est la vitesse
réels (en 1957, cette différence dépasse 3 70). E n d'évolution du pourcentage des enfants âgés de 13
outre, la Figure 2 montre qu'il y a également de et de 14 ans (c'est-à-dire d'un âge inférieur à
grandes différences entre la projection faite en l'âge m i n i m u m de fin des études primaires, qui
1950 et celle de 1957 (pour 1960,la différence est est 15 ans)fréquentant unétablissement secondaire ;
de plus de 6 70); la projection de 1957 est proba- ce phénomène s'explique par une tendance à l'abais-
blement plus exacte parce qu'elle est fondée sur sement de l'âge du passage de l'enseignement pri-
des chiffres connus de naissances pour toutes les maire au secondaire. L e deuxième facteur est
années. l'allongement de la durée des études, grâce auquel
Si, pour mesurer l'approximation, on se fonde le pourcentage des enfants appartenant aux groupes
non plus sur le nombre total d'inscriptions, mais d'age de 15 ans ou plus quipoursuivent leurs études
sur les augmentations des inscriptions, on a ainsi a eu tendance à s'accroître.
l'impression de voir les différences à travers une Identifier ces deux facteurs était une chose. U n e
loupe. P a r exemple. selon les prévisions de 1950, autre était de donner une expression statistique sa-
l'accroissement total du nombre d'inscriptions pour tisfaisante de ces changements. L a modification
les sept années allant de 1951 à 1957 devait @tre, de la durée des études, qui influe sur le taux d'ins-
dans les écoles primaires, de 78.600 enfants ; en cription des enfants âgés de 15 ans ou plus, a été
fait, cet accroissement a été de 88.700 enfants particulièrement difficile à évaluer. Elle dépend
pour cette période. Sur cette différence d'environ de diverses conditions qui ne sont pas seulement
10.000, près de 7.000 unités s'expliquent par une d'ordre scolaire. L e diagramme montre que, pour
sous-estimation des accroissements d'inscriptions 1956 et 1957, une baisse temporaire du nombre
pour 1956-1957. Si grandes que soient ces diffé- d'inscriptions avait été projetée en 1950, mais
rences, elles n'ont pas eu de conséquences fâcheuses qu'une stagnation du taux d'accroissement avait
parce que, bien avant 1956, les prévisions de 1950 été projetée en 1953 :projections remplacées par
avaient été remplacées par des chiffres revisés plus un accroissement continu du nombre d'inscriptions
exacts. projeté en 1955. Cette dernière projection a été
Une revision constante permet donc de remédier rendue possible par une meilleure connaissance des
en grande partie aux faiblesses que comporte toute deux facteurs ; on s'est rendu compte, notamment,
projection, fût-elle la meilleure possible ; cette que le pourcentage des enfants âgés de 13 ans ou
revision consiste àfaire intervenir,dans le travail plus qui seraient inscrits dans un établissement
de projection, des données de base ameliorées (l). secondaire, au lieu de rester constant, s'accror-
Si, pour l'ensemble de la période 1948-1957, on ne trait probablement au cours des années. E n fait,
-
considère du point de vue de leur degré d'appro-
ximation par rapport au nombre réel d'inscriptions
-
correspondant pour chaque année que les nombres
d'inscriptions les plus récents donnés par ies pro- 1. Nations Unies, DépartZrsent des affaires éco-
jections consécutives d'inscriptions, l'approxima- nomiques et sociales, Méthodes de projections
tionmoyenne s'établit à 99,l % des nombres réels démographiques par sexe et par âge, N e w Y o r k ,
d' inscriptions. 1957, (Etudes démographiques, no 25).

15
1948 49 50 51 52 53 54 55 56 !
7 58 59 60 61 62 63 64 5

Figure 2 - Projections du nombre d'inscriptions dans les écoles primaires de l'Etat, en Nouvelle-Zélande,
pour les années 1948, 1950, 1953. 1955 et 1957.

16
(0001
1 - Nombre réel d'inscriptions
I -
t
1957
1M .1955

110

100

90

80

70

60

50

40

1948 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 C 62 63 64 C

Figure 3 - Projections du nombre d'inscriptions dans les établissements secondaires de 1'Etat e n Nouvelle-
Zélande, pour les années 1948, 1950, 1953, 1955 et 1957.

les nombres réels des inscriptions ont révélé, en dans les établissements secondaires, qui était Lé-
1956 et en 1957 un accroissement encore plus grand gèrement inférieur à 45.000 en 1948, est ,passéà
que celui qui avait été prévu en 1955 ; en consé- près de 80.000 en 1957. O n estime qu'en 1959 le
quence, les projections les plus récentes, qui nombre d'inscriptions aura doublé par rapport aux
datent de 1957. donnent des nombres d'inscriptions chiffres de 1948 ; en 1965, ce nombre aurapresque
probables encore plus élevés. O n a alors admis que triplé. L'explication doit en être recherchée non
le taux d'accroissement serait plus rapide pendant seulement dans l'influence exercée par les facteurs
une courte période, tandis qu'après 1962 il semble spécifiques qui déterminent l'évolution du pourcen-
devoir être suivi d'un ralentissement. tage des inscriptions, facteurs dont nous avons
L'échelle plac6e à gauche de la figure 3 permet brièvement parlé, mais aussi dans l'augmentation
de constater que le taux d'accroissement a été d'une du nombre des enfants en âge de fréquenter un éta-
ampleur considérable. L e total des élèves inscrits blissement secondaire.

5 17
CHAPITRE 3

L A POPULATION D'AGE S C O L A I R E

3.1 DISTRIBUTION P A R A G E simple de se servir des relevés d'effectifs à la


rentrée ou à la fin des classes et de prendre pour
L a distribution selon les âges de l'ensemble de la date de dénombrement celle du début ou de la fin
population d'age scolaire d'un pays fournit un bon de l'année scolaire,ou une date qui s'en rapproche
point de départ pour la prévision, par projection, le plus possible, mais les effectifs de début ou de
des effectifs scolaires globaux mais il est préfé- fin d'année risquent d'etre plus éloignés du nombre
rable de l'établir par année d'age plut8t que par vrai que ceux du milieu de L'année.
groupe d'age (enfants de 5 à 7 ans.àe 8 à 11 ans, U n e fois cette date fixée, il conviendra d'y r a m e -
de 11 à 15 ans, etc., par exemple). ner la distribution de l'ensemble de la population
d'age scolaire.
3.1.1 Date d'estimation ou de dénombrement
3.1.2 Tabulation par année d'age
Pour obtenir cette décomposition par année d'âge
-
il faudra évidemment conserver la m e m e date de D è s lors que l'on dispose des données voulues
dénombrement ou d'estimation d'une année à l'autre pour chacune des années consécutives de la
de la période considérée. Il est parfois c o m m o d e période considérée, on peut construire un
de prendre pour date de référence celle qui marque tableau qui fasse ressortir les variations de
le milieu de l'année scolaire, c'est-à-dire le ler l'effectif d'un groupe d'âge. L e tableau 3 ci-
janvier dans l'Hémisphère nord et le ler juillet après montre, de façon générale, c o m m e n t
dans l'Hémisphère sud. Sans doute serait-il plus il convient de procéder.

Tableau 3 - ESTIMATION INTERCENSITAIRE P A R A G E


DE LA POPULATION S C O L A I R E
A U ler JUILLET DE CHAQUE ANNEE
Source :N e w Zealand Department of Statistics, Annual Reports of the Minister of Education (E-l),Table 1.1
"Est imated Population".

(en milliers)
Groupe d'age -
1950 -
1951 -
1952* - 0- - 3- '3-
1953 1954 1955 1956 1957*
6 à 13 ans -6 34.6 234.4 8 37.3 9 37.5 37.7 37.8 37.9 36.8
7 à 14 ans
8à15ans --8 35.9
7 34.2 833.9
9 35.6
9 30.4
37.4
-
10 33.6
-
11 37.6
33.7
12 37.7
12 33.8
'337.8
-
13 33.9
0 37.9
0 33.9
'536.8
9à16ans
10 à 17 ans -9 35.8
10 33.3
35.5
2 32.9
G 37.6
33.5
37.8
13 33.7 -
13 37.9
-
14 33.8
0 38.0
-
15 33.8
38.1
33.9
'637.1
17 33.5
* Après ajustement tenant compte des recensements de 1951 et de 1956, respectivement.

D e cet exemple, c'est surtout la structure du ta- les âges et pour les années de dénombrement.
bleau qu'il convient de retenir car elle fournit un Voyons c o m m e n t on procédera.
élément indispensable pour la suite de l'analyse Si on le prolonge dans le sens des âges croissants,
(3.1.3). Quant à la valeur intrinsèque des statis- le dernier chiffre noté correspondra à l'âge maxi-
tiques utilisées, nous la supposerons provisoire- m u m auquel des élèves figurent encore normale-
ment suffisante. Si les données de base disponibles ment dans les effectifs scolaires, mettons 18 ans.
n'étaient pas assez sûres, il conviendrait d'en re- Au-delà en effet les données obtenues n'auront plus
manier profondément le m o d e d'élaboration, c o m m e d'intérCt pour la protection des effectifs scolaires.
on verra plus loin (3.2). P a r exemple, on ira jusqu'à 1962 pour le groupe
des "6 ans en 1950" (13 en 1957). jusqu'à 1961 seu-
3.1.3 Extension du tableau par année d'age lement pour le groupe des "7 ans en 1950" (14 en
1957) et ainsi de suite.
Construit de façon à mettre en évidence l'évolution Si on le prolonge dans le sens des années crois-
de l'effectif de divers groupes d'âge, ce tableau santes, le dernier chiffre sera celui de la der-
peut être prolongé dans les deux sens à la fois,pour nière année écoulée (1957 sur le tableau 3)

18
pour laquelle on dispose de dénombrements par de ce genre. D e surcroît, l'ordre de grandeur de
âge. Au-delà, il faudra faire une première pro- cette erreur ne peut @tre déterminé exactement du
jection et pour cela il suffira d'évaluer la varia- fait qu'on a l'habitude d'arrondir les résultats d'es-
tion annuelle d'effectif par âge d'après l'évolution timation, si bien que, plus on s'éloignera du der-
de la dimension des groupes pendant les années nier recensement et plus les résultats seront
écoulées. imprécis.
L a prolongation dans le sens des âges décrois- E n outre, la date des estimations intercensitaires
sants a évidemment pour Limite l'âge O. P a r successives est le ler juillet alors que les recen-
exemple, le groupe des "6 ans en 1950" (soit 13 ans sements ont lieu en avril, soit un écart d'environ
en 1957) fournira l'âge O en 1944.11 se peut que l'ef- 3 mois, ce qui introduit dans le calcul une nouvelle
fectif ainsi obtenu ne concorde pas avec le nombre cause d'erreur possible. Mais ici, o n peut con-
de naissances enregistré pendant les douze mois sidérer c o m m e négligeable l'erreur de d é n o m -
précédant la date de dénombrement ou d'estimation brement qui résulte de l'inexactitude des dé-
de l'âge O. L'écart s'explique par la mortalité in-- clarations d'âge faites lors du recensement
fantile, facteur qui prend une importance particu- proprement dit car elle est généralement minimale
lière lorsqu'on en vient à examiner des méthodes pour les enfants d'âge scolaire, encoreque, dans
fondées sur l'emploi des statistiques de nombre de le cas des nourrissons, l'âge déclaré au recense-
naissances et des statistiques de survie (voir plus ment soit souvent nettement inférieur à la réalité.
haut 1.7 et plus loin 3.2.3). Au-delà du point: âge E n résumé, l'emploi d'estimations de ce genre
O, il faut de nouveau procéder par projection et introduit dans les données de base une m a r g e d'in-
faire entrer en ligne de compte le nombre "prévu" certitude qui résulte des diverses erreurs inhé-'
des naissances c'est-à-dire une estimation de la rentes aux opérations de dénombrement et d'esti-
natalité des années à venir. L e s méthodes dont on mation par âge.
dispose pour cela et leurs implications seront exa-
minées plus loin (voir 3.2). 3.1.5 Observation des variations
Enfin, en faisant la prolongation dans le sens des
années décroissantes, il est possible d'allonger la L'observation des variations successives de la di-
période de base pour laquelle on dispose de données mension d'un groupe d'âge permet dans une cer-
sur la population d'âge scolaire, aux fins de c o m - taine mesure de prévoir son évolution. O r ces va-
paraison. Il importe de choisir judicieusement la riations ne font que refléter les effets cumulés de
période de base qui servira au travail d'analyse. deux facteurs : la mortalité et le bilan, positif ou
O n pourra remonter dans le temps aussi loin que négatif, des mouvements migratoires d'ordre ex-
l'on voudra, pourvu que les données dont on a be- térieur. L'étude de ces deux facteurs montrera
soin existent, données qui, d'ailleurs, peuvent aisément si l'on doit compter sur un taux de varia-
avoir été établies par de toutes autres méthodes. tion différent de celui que l'on a précédemment ob-
L a construction d'un tableau représentant l'évo- servé pour des générations plus anciennes consi-
lution des groupes d'âge dans le temps exige donc, dérées à différents âges. E n ce qui concerne la
d'une part, un certain m o d e de groupement des don- mortalité, le plus simple est d'utiliser les valeurs
nées disponibles, et d'autre part le passage des fournies par une table de survie récente,par âge.
chiffres connus à des chiffres projetés. L e r e m - Pour ce qui est des mouvements migratoires, il
plissage du tableau ainsi prolongé ligne par ligne, se peut qu'on soit obligé de faire une hypothèse
vers la droite et vers la gauche, permet d'obtenir quant à l'importance qu'ils prendront pour chaque
verticalement, dans chaque colonne, l'effectif to- âge, dans les années à venir.
tal de la population d'âge scolaire pour chacune Lorsqu'on cherche à évaluer la dimension future
des années consécutives considérées. de différents groupes d'âge, les comparaisons
avec le passé doivent toujours porter sur des sta-
3.1.4 Estimations intercensitaires par âge tistiques concernant des groupes des m ê m e s âges.
Cette précaution est d'une importance particulière
Avant d'aller plus loin, il faut dire quelques mots lorsqu'il s'agit de la mortalité car le taux n'en est
d'un point particulier. Dans le tableau ci-dessus, pas le m é m e pour les nouveaux-nés et les enfants
où l'on a fait entrer des estimations par groupe plus âgés.
d'âge que le Département néo-zélandais de statis- Pour montrer c o m m e n t varient les effectifs des
tique établit chaque année dans l'intervalle des re- groupes d'age que l'on suit ainsi dans le temps à
censements, on voit que la dimension d'un m @ m e partir de l'âge O, nous avons dressé, à l'aide de
groupe d'enfants (représenté par les nombres d'une chiffres de m & m e provenance que ceux du tableau
m @ m e ligne) varie un peu d'une année à l'autre. 3, un nouveau tableau (tableau 4) donnant la dimen-
Voici les raisons de ces variations. L e s estima- sion totale de neuf groupes d'âge à l'âge O puis
tions intercensitaires par âge doivent @tre ajustées uniquement le gain (t)ou la déperdition (-) d'effec-
d'une année à l'autre pour tenir compte de la m o r - tifs de chaque groupe les années suivantes. O n
talité et des échanges migratoires avec l'extérieur. s'est limité à l'intervalle 0-5 ans (entre la nais-
O r ces ajustements, faits d'après des données c o m - sance et l'âge d'entrée à l'école) et à la dernière
paratives sur la mortalité et les migrations sont année écoulée, ce qui donne au tableau u n aspect
entachés des erreursque comporte toute estimation fragmentaire mais permet de suivre horizontalement

19
les variations annuelles (estimations arrondies sont de l'ordre de 1 %. ll ressort de ces
à la centaine la plus proche). Mis à part chiffres que pour la série d'âges O à 5 ans,
un ajustement pour erreur d'estimation inter- les gains dus à l'immigration dépassent légè-
censitaire apporté aux résultats revisés des rement les pertes dues à la mortalité pen-
recensements de 1951 et 1956, ces variations dant la période considérée.

Tableau 4 - VARIATIONS DANS LE TEMPS DE LA POPULATION D'AGE SCOLAIRE

Variation
1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1957 apparente
O à 5 ans
~~~

O 56 700
O 55 100 T 700 -
O 53 500 -
100 -
5 -1300
O 52 100 1 )O 2 2 0 3 -800
O 50 300 1 +O 2 + 100 3 + 100 4 100 -
O 48 800 1 + O 2 + 100 3 + 100 5 + 200 5 + 900
- = + 1300
-
1 100 -
2 7 200 3 3 + 100 5 + 200

O 47 200
O 47 600
O 48 600
+ 400
7 + 500 ? 600 -
z
3
fO
-200
3 + 300
4 + 300
+ 100
4 + 100 2 + 200
5 + 200
=+
=
500
= + 1000
+ 200
O en 1948 148 100 -
100 3 -
500 4 + 500 5 + 300
O en 1947 2 47 200 3 + 100 -
500 - -
5 500
O en 1946 -42 800 4 i O 5 400- -
O en 1945 4 37 600 5 + 200
-

O n constatera également que le tableau, qui porte des naissances. Cette façon de procéder est beau-
sur 9 années consécutives (1949-1957)ne donne les coup plus hasardeuse mais on ne peut s'en dispen-
variations nettes pour la totalité de la série d'âges ser pour les projections à m o y e n terme et a for-
0-5 ans que sur quatre lignes seulement. Si ces tiori pour celles à long terme. Les projections à
données ne suffisent pas, il devient nécessaire de m o y e n terme, c'est-à-dire pour les 10 ou 15 an-
prolonger le tableau. C'est là un point qu'il ne faut nées à venir, sont maintenant pratique courante
pas perdre de vue au m o m e n t de fixer la durée de dans nombre de pays, car elles permettent aux
la période sur laquelle on se propose de réunir des administrateurs de l'enseignement de se faire une
données. idée plus exacte des besoins auxquels ils auront à
répondre. Il faut d'ailleurs souligner que la lon-
gueur de la projection dépend essentiellement,dans
3.2 PREVISION DES NAISSANCES le cas des effectifs scolaires, de la nature des be-
soins d'ordre administratif. Quelques exemples le
L e tableau ci-dessus montre également que le montreront à l'évidence.
groupe d'enfants d'âge O en 1952 a atteint en 1957 C'est sans doute lorsqu'on prépare la mise en
l'âge d'entrée enpremière année d'école (5ans) et que vigueur du régime de l'obligation scolaire (ou la
le groupe d'âge O en 1953, formera la grande majo- prolongation de la scolarité obligatoire par le re-
rité des enfants entrant à l'école en 1958. D e m & m e lèvement de l'age de fin d'études) que la prévision
on déduira de l'effectif du groupe d'âge O en 1956 des effectifs scolaires revêt le plus d'importance.
le n o m b r e des enfants qui atteindront 5 ans en 1961. Souvent, en effet, ces mesures ne peuvent être ap-
O r cette méthode qui consiste à suivre des groupes pliquées que graduellement et les services adminis-
d'âge depuis la naissance pour déterminer le tratifs chargés de la préparation d'une réforme de ce
n o m b r e des "survivants" ne permet guère que de genre seraient considérablement g&nés dans leur
projeter la population d'âge seolaire 5 années plus travail s'ils ne disposaient de données sur les ef-
tard. Théoriquement, la m a r g e d'erreur est mi- fectifs scolaires probables que pour cinq ou sept
nime. D a n s les pays où l'âge le plus bas d'entrée années.
à l'école est de plus de 5 ans, la projection pourra Il en est de m e m e lorsqu'on veut réduire le
se faire à plus long terme, proportionnellement. nombre d'élèves par classe, mesure qui requiert
l'établissement de plans pour pourvoir les écoles
3.2.1 Projections à m o y e n et long terme d'un nombre suffisant de martres et de salles de
classe supplémentaires. Si l'on envisage une m e -
Si l'on a besoin de savoir quels seront les effectifs sure de ce genre à un m o m e n t où les effectifs sco-
scolaires au-delà de cinq années, la projection doit laires s'accroissent par suite d'une augmentation
nécessairement reposer sur le nombre escompté de la population d'gge scolaire, il peut y avoir

20
intéret à procéder par étapes, de façon à ne pas m & m e entendu que le groupe d'enfants d'âge sco-
dépasser les possibilités de recrutement de per- laire primaire le plus jeune a 5 ans et que la pre-
sonnel ou les ressources de l'industrie du bâtiment. mière année de projection est 1958 (1957 étant la
C e problème s'est précisément posé en Nouvelle- dernière année pour laquelle on connaisse les ef-
Zélande après la guerre. L e s groupes d'âge au fectifs réels).
sein desquels du personnel enseignant pouvait @tre Afind'assurer l'homogénéitédes données de base
recruté (jeunes gens de 17 et 18 ans) étaient de pour toutes les années de projection, y compris les
dimension relativement faible entre 1949 et 1954, plus proches, il y a intérêt à tirer la projection
car la natalité avait fléchi pendant quelques an- de la population d'âge scolaire du n o m b r e (réel ou
nées à partir de 1930 sans que les mouvements projeté) des naissances dans les années correspon-
migratoires eussent compensé cette baisse par un dantes. P a r suite, tant pour la projection à court
apport notable. Mais la population scolaire c o m - terme de la population scolaire qu'en ce qui con-
m e n ç a de s'accroître rapidement à partir de 1946. cerne la population scolaire par âge des années de
L e s ressources disponibles en h o m m e s et en capi- base, il conviendra de relier le n o m b r e d'enfants
taux étant également mises à contribution pour inscrits dans les écoles, âge par âge, a u n o m b r e
d'autres éléments du développement national (ins- des naissances de l'année correspondante. Ainsi,
tallations hydro-électriques, communications pos- en établissant une relation entre deux séries de
tales et télégraphiques, chemins de fer, grandes -
chiffres connus les effectifs scolaires par âge
routes, hapitaux, etc. ), la part qu'il était possible et le nombre des naissances des années anté-
d'en affecter à l'enseignement était limitée. -
rieures il sera possible de prévoir avec préci-
Bien entendu, les problèmes de ce genre ne se sion les effets des deux facteurs de variationdans
posent pas exactement de la m ê m e façon dans tous la dimension des groupes d'sge, à savoir la m o r -
les pays, mais il est facile de concevoir tous les talité et les migrations.
facteurs qui peuvent entrer en ligne de compte, Il Evidemment, on ne disposera pas toujours d'es-
y aura toujours un grand intér&t à en évaluer les timations intercensitaires de la population par âge.
effets longtemps à l'avance, sans se régler sur une L e s aurait-on, d'ailleurs, qu'elles ne se rappor-
estimation à court terme des situations qui peuvent teraient pas toujours à la m ê m e date que les sta-
se présenter. tistiques des élèves inscrits. D e m ê m e , il arrive
qu'elles ne soient établies que par groupe d'âge
3.2.2 Revision des projections (par exemple pour des groupes quinquennaux :de
O à 4 ans, de 5 à 9 ans, etc.) auquel cas il faudra
L a possibilité de reviser les projections à m o y e n les décomposer par années d'âge. Quoiqu'il ensoit,
et à long terme compense dans une large mesure les l'erreur d'estimation inhérente à de tels chiffres
risques d'erreur tenant à ce qu'elles se fondent sur tendra à augmenter. E n revanche, on peut s'attendre
une estimation du nombre des naissances faite plu- à trouver dans un n o m b r e de plus en plus grand de
sieurs années à l'avance. Nous l'avons déjà m o n - pays, a mesure qu'ils se conformeront aux r e c o m -
tré (voir 2.2.2 ci-dessus), mais il n'est pas inu- mandations de l'Organisation des Nations Unies (11,
tile d'y revenir avec l'exemple de la Nouvelle- des statistiques d'état civil donnant le n o m b r e to-
Zélande. tal réel des naissances. Mais le premier problème
C o m m e nous l'avons vu, les projections faites à résoudre consiste à trouver une méthode c o m -
en 1950 s'étendaient jusqu'à 1960. Pour les années m o d e d'estimation du n o m b r e des naissances. Pour
postérieures à 1955, on était parti des prévisions cela, il faut pénétrer dans un domaine de la démo-
de naissances pour les années 1950 à 1955, dont graphie qui, en ses divers aspects, s'étend bien
on avait déduit le nombre probable d'enfants de 5 au delà des questions de population scolaire et
ans en 1956, celui d'enfants de 5 à 7 ans en 1958, touche à la statistique démographique générale.
et celui d'enfants de 5 à 9 ans en 1960. Donc. en
ce qui concernait 1956, ce n'était que pour une an-
née d'âge sur 8 ou 9 années d'âge scolaire primaire 3.3 TAUX DE NATALITE
que l'on avait à se fonder sur une estimation du
nombre des naissances ; mais en ce qui concernait 3.3.1 Leçons d'expérience et hypothèses
1960, cette proport ion passait à 5 sur 8 ou 9. O n
pouvait également juger que l'erreur de projection En 1950, lors de l'établissement des projections
s'accroissait pour les années postérieures. Aussi néo-zélandaises, on s'est contenté d'admettre
apparut-il urgent de reviser les projections, et qu'un certain fléchissement du taux de nuptialité
d'autant plus urgent que les projections étaient 5 constaté en 1948 et 1949 (c'est-à-dire du n o m b r e
plus long terme. des mariages enregistrés ces années-là pour 1 .O00
habitants) entramerait un abaissement du taux de
3.2.3 Etablissement d'une relation entre le la natalité (c'est-à-dired u n o m b r e des naissances
n o m b r e de naissances et le nombre d'ins- pour 1.000 habitants). O n s'attendait donc à voir
criptions dans les écoles
1. Nations Unies, Bureau de statistiques, Manuel
Nous supposerons dans ce quisuit que lapériode de -
de statistique de l'état-civil études méthodo-
projection est d'au moins dix années ; il sera de logiques, N e w York, 1955 (Série F. no 7).

6 21
diminuer légèrement (de 1 ou 2 %) le n o m b r e an-
nuel des naissances en 1950 et pendant plusieurs
-
en ce qui concernait l'année 1955 m & m e à 96,0%
pour 1956 et à 95.5 %pour1957. Nousavonsétéain-
années ensuite. Or il n'en a rien été, Après un si conduits, dans les projections faites en 1957, à
bref palier, la courbe de la natalité a r e c o m m e n c é majorer une fois de plus le n o m b r e probable d'en-

la figure 4.
-
-et n'a plus cessé de s'élever, c o m m e le montre fants qui feraient partie des groupes d'âge SCO-
laire entre 1960 et 1962.
Quand on a entrepris de reviser les projections
des effectifs scolaires globaux, on s'est efforcé de 3.3.2 Quelques raisons d'être prudent dans les
corriger dans une certaine mesure les évaluations pro jections
du n o m b r e des naissances on observant les varia-
tions passées des rapports de natalité par âge Lorsqu'il s'occupe de déterminer par projection
(c'est-à-dire le n o m b r e de maternités chez les les nombres futurs d'élèves inscrits, le pronosti-
f e m m e s des différents groupes d'âge compris dans queur s'efforce, en règle générale, de rester en
la période de fécondité totale (15 à 19 ans, 20 à 2 4 deçà de la ligne idéale où s'inscriront les chiffres
ans, etc.) rapporté au n o m b r e total des f e m m e s vrais. Mais il lui faut également serrer de près
de ces groupes. Deux solutions s'offraient : soit cette ligne invisible ; aussi tendra-t-il à donner
admettre que dans l'avenir, ces rapports ne s'écar- des résultats approchés par défaut. S'il adopte
teraient pas sensiblement de la moyenne des chiffres ce principe, notamment lorsque les circonstances
réels annuels de la période de base, soit postuler laissent prévoir un accroissement continu des ins-
la persistance de la tendance observée pendant cette criptions dans les écoles, il pourra ultérieurement
période, quelle qu'elle soit (augmentation ou justifier une revision des premières projections
diminution). par l'existence de faits nouveaux. Ainsi ne perdra-
O n a décidé de ne recourir qu'à l'une des m é - t-il pas la confiance des services administratifs
thodes possibles d'extrapolation des rapports de dont les plans reposent sur ses prévisions.
natalité par age. Il aurait été possible de se ser- Il en irait sans doute autrement si, malgré cette
vir de séries distinctes de données qui auraient précaution, les nombres projetés se révélaient
conduit à des projections différentes concernant plus tard excessifs, et le pronostiqueur risquerait
les effectifs scolaires. Mais on a jugé préférable, de ne pas trouver par la suite autant de crédit
pour des raisons de commodité, de ne soumettre auprès des services administratifs. E n résumé,
aux administrateurs qu'un seul ensemble de résul- une certaine prudence est de règle dans toutes les
tats. O n peut évidemment se demander si c'était décisions que requiert un travail de projection.
ià le meilleur parti à prendre. Une solution dif- C e s considérations générale8 procèdent, nous
férente a d'ailleurs été adoptée lorsqu'il s'est agi l'avons déjà dit, de l'expérience acquise en Nou-
des projections concernant les inscriptions dans velle-Zélande à l'occasion des dernières prévi-
l'enseignement supérieur, c o m m e on le verra plus sions du n o m b r e des naissances à l'aide de taux
Ioin (Chapitre 4, par. 4.4.3). Dans le cas de la de natalité obtenus par extrapolation. L e carac-
Nouvelle-Zélande, la décision s'expliquait en grande tère conjectural de ces travaux tient à ce que les
partie par le fait que, de toute façon, l'on avait méthodes de cette branche de la démographie sont
cinq années pour reviser les projections puisqu'il encore en pleine évolution. E n particulier, celles
faut 5 années au nouveau-né pour atteindre l'âge qui ont été récemment mises au point pour traiter
m i n i m u m d'entrée à l'école. le problème qui nous occupe (elles consistent à
Il faut bien dire, d'ailleurs, que m & m e dans un fonder les prévisions sur une analyse par cohorte
pays dont les statistiques peuvent être considérées de la reproduction) sont encore loin dc pouvoir
à juste titre c o m m e complètes et exactes, un m o - fournir une projection du nombre des naissances.
ment vient où l'appel à la simple conjecture rai- Mais cette question n'a pas sa place dans la pré-
sonnable s'impose. L e s seules ressources dont on sente étude, et nous arrêterons là nos remarques.
dispose alors sont des qualités d'imagination et Il reste qu'il faut nécessairement recourir à des
d'ingéniosité, qui sont rebelles aux exigences ri- méthodes plus orthodoxes fondées sur l'observation
goureuses du raisonnement scientifique (l). des tendances des taux de natalité par période (que
Hâtons-nous d'ajouter que toute conjecture de l'on considère les taux bruts, ou, mieux, les taux par
cette sorte implique un pari, dont seul l'événe- âge) et il sera bon d'envisager plusieurs hypothèses
ment montrera s'il était sage ou non. Il va sans pour faire la part de variations imprévisibles.
dire que la témérité est impardonnable en pareil
cas. Aussi longtemps qu'on le peut, il faut raison- 3.3.3 Exemple de projection des taux de natalité
ner dans les Iimites permises par les donnéesfon- par âge
damentales et sûres dont on dispose.
Nous avions prévu, par extrapolation, une cer- Dans les pays où les services de 1'Etat civil tien-
taine élévation du taux de natalité par âge pour les nent des statistiques suffisamment complètes et
années postérieures à 1954 ; or il est apparu au
bout de trois années que nous avions sous-estimé 1. C e problème a été clairement posé par le Chef
cette tendance. Jusqu'en 1957, en effet, le nombre des Services de recherche du Département de
réel de naissances a dépassé les chiffres prévus l'éducation de 1'Etat de New-York, dans un ar-
en 1955. Nos chiffres n'étaient vrais qu'à 98,9 % ticle intitulé : Wanted : Guessers (1943).

22
210

200
Base 100 en 1930

190 ----__ nombre réel


projection
----* entrée à l'école
5 années plus tard
180

170

160

150

140

130

120

110

100

1930 35 40 45 55 65

Figure 4 - Nouvelle-Zélande : N o m b r e des naissances (Maoris inclus) par période de douze mois consécu-
tifs se terminant au 30 juin.

exactes des naissances, on préférera les taux par W le n o m b r e total des f e m m e s ( W o m e n )apparte-
age aux taux bruts. L a règle générale énoncéeplus nant à ce grouped'âge (toutes les f e m m e s de 20 à
haut (1.7) concernant les différentes opérations que 24 ans),
requiert le travail de projection demeure valable ici. on a évidemment :
Soit Rs le taux (Rate)de natalité pour l'ensemble Rs =B (3)
des f e m m e s d'un groupe d'age quinquennal (par W
exemple de 2 0 à 2 4 ans), L e s statistiques fournissent des valeurs de B et
B le n o m b r e des naissances (Births)vivantes en de W pour un certain n o m b r e des années écoulées,
un an pour ledit groupe quinquennal, mais ce que l'on veut connaître c'est la valeur de

23
B (nombre des naissances) dans les années à venir. nue de croître pendant un certain n o m b r e d'années
Il suffit pour cela de chercher ies valeurs futures tandis que la valeur estimée de Rs pour la m ê m e
de R, et de W. P o u r obtenir celle de B, on procé- période décrolt, notamment lorsque le n o m b r e IV'
dera par une méthode semblable à celle dont on de f e m m e s s'élève à un rythme tel que le produit
s'est servi pour prévoir le rapport d'inscription Rs' x W' va croissant. L e tableau 5, exemple d'ex-
(voir 1.4.2).Pour celle de W (nombre de femmes), trapolation,faite en 1955, du nombre des naissances
on appliquera simplement un taux de mortalité à légitimes vivantes en Nouvelle-Zélande (Maoris
l'effectif que représentait le groupe de f e m m e s consi- exclus) correspond précisément à cette éventualité.
déré en telle ou telle année de la période de base. Il illustre le cas où le n o m b r e des naissances s'étant
L'équation (3) s'écrira donc plus c o m m o d é m e n t : accru dans le passé, on peut s'attendre qu'une ving-
B' = Rs' x W' (3a) -
t aine d'années plus tard un des facteurs le n o m b r e
ce qui revient à faire passer l'inconnue A gauche des f e m m e s appartenant au groupe d'âge considé-
du signe d'égalité engroupant à droite les grandeurs -
ré s'accroftra proportionnellement.
connues. Cette équation s'appliquera à autant de L a synthèse des différentes séries de résultats
groupes d'âge quinquennaux de f e m m e s que l'on obtenues par projection concernant le n o m b r e des
en trouvera dans la décomposition du nombre naissances pour chaque groupe d'âge quinquennal
des naissances par âge des m è r e s selon les de m è r e s augmenté, le cas échéant, du nombre
statistiques de l'état civil. Ils seront d'ordi- prévu de naissances illégitimes et de naissances
naire au n o m b r e de six ou sept (15-19 ans à 40-44 gémellaires (au cas où l'état civil ne tient compte
ans ou45-49 ans) couvrant la totalité de la période que du n o m b r e de maternités) fournira le n o m b r e
de fécondité. total de naissances à prévoir pour les années
On constatera parfois que la valeur de B' conti- considérées.

Tableau 5 - NOMBRE DE N A I S S A N C E S P R E V U POUR L A PERIODE 1958-1962


CHEZ LES F E M M E S DU GROUPE D'AGE 20-24 ANS ( M A O R I E S EXCLUES)

Provenance des valeurs de B (Births)et de W ( W o m e n ) : " N e w Zealand Vital statistics Reports" (publica-
tion annuelle).
Provenance des valeurs de W : "1953 Population Projection for 1957 and 1962" (Les valeurs pour la période
1958 à 1961 ont été obtenues par interpolation).

B
(nombre de nais-
W
(estimation de R = B
W
-
ANNEE sances légitimes l'effectif du groupe
vivantes) d'âge féminin (multiplié
de 20-24 ans) par 1.000)
~~~~ ___~ ~~

(A)Années écoulées
1949 11.397 64.400 177
1950 11.680 63.900 183
1951 12.000 63.800 188
195% 12.728 63.000 202
1953 12.796 63.000 203
1954 13.423 62.300 215
1955 13.750 61.460 224
(B)Années à venir W' R' BI = R' x W'
n o m b r e prévu de Evolution (en chiffres
survivantes prévue ronds)
1957 61.650 226 13.925
1958 64.650 228 14.750
1959 67.80'0 230 15.600
1960 71.950 2 32 16.675
1961 74.100 232.5 17.225
1962 77.350 233 18.025

24
3.4 MORTALITE à 5 ans N o m b r e de
(âge d'entr.ée dans survivants
3.4.1 Valeurs de la survie fournies par les tables ) sur 1.000 naissances
de mortalité Garçons 893 environ
Filles 906 environ
L a table de mortalité constitue le meilleur m o y e n
d'évaluer le nombre des enfants d'une m e m e géné- à 13 ans
ration qui atteindront un certain âge, par exemple (âge d'enkt5e dans
celui de L'entrée à l'école ou tout autre 2ge de la 1' enseignement secondaire
période scolaire. Sous sa forme classique, elle Garçons 879 environ
donne en effet la proportion probable, sur 100.000, Filles 893 environ
des enfants qui survivront jusqu'à tel QU tel âge.
E n multipliant le n o m b r e des naissances par ce Faute de tables antGrieures, on manque évidem-
rapport, on obtient le nombre probable d'enfants ment d'éWments de comparaison. Pourtant, la
ou d'adolescents de l'âge considéré, et l'on a : nette diminution de la mortalité infantile chez les
nombre d'enfants nés en 1957 x taux de survie Maoi-is,qui est signalée p h s haut laisse penser que
jusqtr'à 5 ans = n o m b r e d'enfants de 5 arts en 1962 la valeur de la sealme doit s'être @levée notablement
L e s tables de mortalite donnent des valeurs de depuis dix ou quinze années. U n e autre cansidéra-
survie distinctes pour l'un et l'autre sexe et par- tioa encore permet de compter qo'eHe continuera
fois aussi pour les différentes races, natamment de s'améliorer. L e tableau comparatif ci-après
en Nouvelle-Zélande oùt il existe des tabIes sépa- (en chhiffres ronds paur 1.aW naissances) montre
rées pour la population non maorie et la population que chez les Maoris, la proportion des survivants
maorie (1). reste inférieure de plusieurs points à celle des
Si la table ne donne pas de valeurs distinctes non Maaris :
pour les garçons et les filies, on pourra généra-
lement établir par estimation uii "rapport de m a s - à 5 ans
culinité". Il restera à appliquer les valeurs de la Garçons - m a o r i s 893 - non maoris 970
survie fournies par la table de mortalité B chacun Filles -
maories 906 - non maories 976
des deux groupes (garçons et filles) pour obtenir
l'effectif de garçons et de filles à prévoir pour à 13 ans
chaque année considérée. L e détail des calculs ac- Garcons - maoris 879 - non maoris 965
tuariels est sans intérêt ici. Filles - maories 893 - non maories 973

3.4.2 Prévision des variations de la survie Les tables de mortalité néo-zélandaises de 1950-
1952 résument c o m m e suit l'amélioration de l'es-
Il ne faut pas perdre de vue que les tables de m o r - pérance de vie des enfants non maoris en 15 an-
talité (et de survie) sont établies à l'aide de statis- nées (1936 à 1951) :
tiques antérieures de la mortalité. O n risque donc
de commettre une petite erreur dans l'estimation jusqu'à 5 ans
de la dimension probable des groupes d'âge si Garçons, de 952 en 1936 B 970 en 1951,
l'on applique les valeurs de la survie fournies par soit 18 pour 1.000
une telle table au nombre réel des naissances dans Filles, de 962 en 1936 à 976 en 1951,
une année récente, ou au nombre des naissances, soit 14 pour 1.000
prévu pour une année à venir, m & m e s'il s'agit de
prévisions à terme relativement court (cinq années jusqu'à 13 ans
ou un peu plus). Si la mortalité tendait auparavant Garcons, de 943 en 1936 à 965 en 1951,
à diminuer dans la population juvénile et que cette soit 22 pour 1. 000
tendance continue, on aura une erreur par défaut ; Filles, de 955 en 1936 à 973 en 1951,
il conviendra donc de tenir compte de cette baisse soit 18 pour 1.000
de la mortalité, autrement dit, de cette améliora-
tion des chances de survie. O n pourrait penser qu'en 1951, grâce à l'améliora-
Les projections d'effectifs scolaires qui ont été tion ainsi obtenue en quinze années, le taux de survie
faites en 1950 pour la population maorie de la Nou- des enfants non maoris se rapprochait beaucoup de
velle-Zélande fournissent à cet égard un bon sa valeur optimale et qu'il ne peut plus guère y avoir
exemple. L a mortalité infantile était tombée de de progrès. Si le pronostiqueur se place dans cette
114,92 pour 1.000 naissances vivantes en 1939, à hypothèse, les taux de 1951 lui fourniront une ap-
76,67 en 1948. Onprévoyaitque ce mouvement se proximation suffisante,mais dans le cas des enfants
prolongerait et que par suite, pour cette fraction maoris, il pourra légitimement postuler une nou-
de la population totale, la dimension probable de velle régression de la mortalité chez ceux de moins
la future population scolaire serait inférieure à la de 5 ans et ceux de moins de 13 ans.
réalité. Les premières tables de mortalité de la
population maorie, dressées après le recensement 1. D'après les résultats du recensement de 1951 '
de 1951, donnent les valeurs suivantes : publiés en 1953.

25
U n calcul approximatif peut permettre de déter- années postérieures à 1955. U n e hypothèse sur les
miner au moins dans quelles limites les effets d'une gains totaux nets par migration d'ordre extérieur
amélioration des taux de survie se feront sentir. et une autre sur la répartition par âge de l'en-
L e s chiffres donnés plus haut indiquent que le taux semble des migrants, permettaient d'estimer le
de survie jusqu'à 13 ans s'est élevé d'environ 20 n o m b r e des enfants nés à l'étranger qui s'inscri-
pour mille. Etant donné qu'il y a dans les écoles raient dans les écoles néo-zélandaises. Naturel-
primaires huit groupes d'âge d'environ 50.000 lement, cette estimation devait tenir compte de
élèves inscrits, cette amélioration laisse penser l'accumulation des gains par groupe d'âge avec
que les effectifs scolaires depasseront d'environ le temps. C'est ainsi que l'estimation des gains de
8.000 le n o m b r e que l'on aurait obtenu en prenant l'âge O en 1952 a été augmentée de l'estimation des
le taux de survie jusqu'à treize ans dans les tables gains de l'âge 1 an en 1953, et ainsi de suite jus-
de 1336, L a différence est suffisante pour que l'on qu'à l'âge 4 ans en 1956, pour donner finalement
envisage dans son ensemble la question des varia- une estimation cumulative des gains par migration
tions de la survie aux différents %es scolaires. de l'âge 5 ans en 1957. L e montant obtenu repré-
sentait jusqu'à 3 112 % de l'effectif total de la po-
pulation scolaire pour les dernières années avant
3.5 M O U V E M E N T S MIGRATOIRES D ' O R D R E 1960 et tombera à 3 % environ de 1961 à 1965.Ces
EXTERIEUR proportions ont été jugées suffisantes pour que l'on
tiht compte du facteur migratoire dans la projec-
3.5.1 Circonstances particulières à chaque pays tion des effectifs scolair.es.
et hvDothèseç auxauelles elles donnent lieu O n comprendra qu'une erreur, m é m e assez forte.
de projection dans ce domaine de mouvements dé-
Dans les pays où les échanges migratoires de po- mographiques n'ait que peu d'influence sur l'effec-
pulation avec l'étranger atteignent un volume ap- tif total de la population d'âge scolaire et par suite
préciable, il convient d'évaluer les effets combi- l'effectif global des élèves inscrits. P a r exemple,
nés de l'émigration et de l'immigration. Pour ce si la population scolaire totale est de 500.000 en-
qui nous intéresse, nous n'aurons à nous en préoc- fants dont 3 112 %, soit 17.500, représentent des
cuper que dans la m e s u r e où ces échanges inté- immigrants, une erreur d'estimation atteignant 20 %
ressent l'effectif des enfants d'âge préscolaire et sur le chiffre obtenu par projection des migrations
d'âge scolaire. D e m ê m e , on ne tiendra compte ne modifie que de O, 7 % au pius le n o m b r e prévu
de leurs effets sur le n o m b r e des f e m m e s des di- des élèves inscrits.
vers groupes d'âge que comprend la période de
fécondité que lorsqu'il s'agira d'obtenir une pro- 3.5.2 U n ensemble complet d'éléments d'estima-
jection du n o m b r e des naissances. tion concernant la population d'âge scolaire
L e s projections néo-zélandaises d'inscriptions
scolaires de 1950 avaient été établies sans tenir O n voit que, selon les circonstances, il conviendra
compte du facteur migratoire. Pendant la période de faire entrer en ligne de compte les effets des
de référence considérée (années 1945 à 1949) les mouvements migratoires d'ordre extérieur, ou au
effets des mouvements migratoires sur la popula- contraire de les négliger, pour que la projection
tion d'âge scolaire avaient été infimes mais la dé- des inscriptions scolaires se rapproche autant que
cision de les considérer provisoirement c o m m e possible des nombres réels. E n Australie, par
négligeables n'avait pas été prise sans que l'on se exemple, les projections des inscriptions scolaires,
fût préoccupé d'évaluer leur ordre de grandeur. aussi bien dans le cas des divers Etats que dans
O r à partir de l'année statistique se terminant celui du Commonwealth, sont établies séparément
le 31 m a r s 1950, les gains nets de population par pour les enfants nés sur territoire australien et
migration augmentèrent nettement et restèrent as- pour l'ensemble des enfants, en tenant compte des
sez élevés pendant plusieurs années. L'accroisse- gains nets que l'on peut attendre des mouvements
ment m o y e n était de O, 63 % de l'effectif m o y e n de migratoires d'ordre extérieur pour chacune des
la population chaque année. On pourrait se faire années à venir (2).
une idée de ce qui se passera dans les années à L e s projections néo-zélandaises ont également
venir d'après les contingents approximatifs que tenu compte de ce facteur, en partie pour des rai-
prévoient les services de l'immigration. Aussi sons de méthodologie. O n se souviendra que l'es-
a-t-on tenu compte, dans les projections faites en timation de la population d'âge scolaire était fon-
1957, des augmentations de la population d'âge sco- dée sur le n o m b r e de naissances dans les années
laire dues aux mouvements migratoires d'ordre
extérieur.
L e détail des méthodes d'estimation de tels 1. United Nations, Population Branch, The popula-
nombres dépend si étroitement de la nature des tion of South America 1950-1980, N e w York,
statistiques de migration qu'il est à eu près inu- 1955. Annexe C, pp. 109-123 (Population Stu-
tile de s'y arr&ter longuement ici.('PQu'il nous dies, no 21).
suffise de dire que le n o m b r e des élèves nés hors 2. Education N e w s ( S Y D N E Y , Australia, C o m m o n -
ae la Nouvelle-Zélande était estimé à environ 1 % wealth Office of Education), June 1949, February
de la population scolaire en 1950 et à 3 70pour les 1951, February 1953, April 1957.

26
correspondantes plutat que sur les estimations dé- d'âgeetpour les années à venir) comprenaient, dans
mographiques intercensitaires par 3ge. Il a donc le cas de ta Nouvelle-ZéIande, deux ordres de don-
été nécessaire de procéder à une estimation sé- nées, à savoir :
parée du n o m b r e des élèves nés à l'étranger. L e (a) le n o m b r e de naissances ajusté en tenant
pronostiqueur devra tenir dûment compte de cette compte de la survie jusqu'à l'âge considéré (voir
obligation lorsqu'il aura à choisir entre les deux ci-dessus les par. 3.3 et 3.4) ;
méthodes d'estimation de la population d'3ge sco- (b) la s o m m e des gains nets résultant des m o u -
laire (à l'aide d'estimations intercensitaires ou vements migratoires d'ordre extérieur jusqu'à I'âge
d'estimations de la survie à partir de la naissance). considéré, ajustés en tenant compte de la mortaIité
Ainsi, pour les années de référence aussi bien par Sge.
que pour les années de projection, les tabIes d'es- L e s deux nombres (a)et (b)combinés représentent
timation de la population d'âge scolaire (par année I'effectif total d u groupe d'sge.

27
CHAPITRE 4

LES RAPPORTS D'INSCRIPTION

4.1 Considérations géeérales sur l'emploi des premier degré atteindront la classe terminale plus
rapports d'inscription ti3t qu'auparavant. Si la durée normale des études
primaires est de 8 années, les enfants entrés à
Nous étudierons dans le présent chapitre les di- l'école à 5 ans seront prêts à la quitter lorsqu'ils
verses valeurs de "Re" dans Iléquation de base auront 13 ans ; mais s'ils sont entrés à l'école à
Re = E (1) 6 ou à 7 ans, ils auront 14 ou 15 ans à la fin de
T leurs études primaires.
Le r81e de cette équation dans la méîhodede cal- L'âge probable de sortie de l'école primaire
cul par projection a été indiqu6 ci-dessus (cf. 1.7) joue, de son caté, un rale important dans la dé-
et son application illustrée par un exemple (cf. termination du nombre d'élèves inscrits dans l'en-
1.4.2 ci-dessus). L a figure 1 donne un autre seignement secondaire Supposons que la limite
~

exemple de différentes valeurs possibles de "Re", supérieure de la période de scolarité obligatoire


selon que T est une énumération ou une évaluation soit l'âge de 15 ans : la plupart, sinon la totalité,
fondée sur le nombre des naissances. des enfants passeront alors une ou deux années
Pour la série des ages soumis à l'obligation sco- dans un établissement secondaire avant d'avoir at-
laire, le rapport d'inscription sert à vérifier si teint 15 ans, s'ils sont entrés à l'école à 5 ans et
tous les enfants de ces ages sont effectivementins- ont fait normalement leurs études primaires. Dans
crits à l'école. Dans l'affirmative, Le rapport se- un système d'enseignement où le passage du pre-
ra à peu près égal à E. Cette vérification mérite mier degré au second degré se situe à la fin d'un
d'être faite. cycle d'études durant normalement six années au
Lorsque l'obligation scolaire est prescrite par lieu de huit, le décalage est plus court d'autant ;
la loi pour une série d'âges donnée, mais n'estpas les rapports d'inscription pour des âges moindres
pleinement effective, les rapports d'inscription que celui du début de l'obligationscolaire présentent
concernant ces âges expriment le degré d'applica- donc une importance encore plus grande du point
tion de la loi. Dans ce cas, la projection des rap- de vue des effectifs de l'enseignement secondaire.
ports implique que l'on a déterminé le moment à Ces considérations amènent à penser que c'est
partir duquel on compte que l'obligation sera ef- au niveau du second degré que l'on peut le mieux
fective. Les rapports constituent alors un instru- procéder à l'analyse des rapports d'inscription et
ment de mesure d'une tendance, et leur projection étudier les problèmes que pose leur extrapolation.
traduit directement le programme administratif A ce niveau, en effet, on peut observer la ten-
d'application progressive de la loi. C e cas a une dance des passages à l'enseignement secondaire,
grande importance pratique dans de nombreux ainsi que celle des inscriptions dans les groupes
pays ; mais il ne pose aucun problème particulier d'3ge supérieurs à 15 ans. Dans ce deuxième cas,
de méthodologie ~
le rapport d'inscription devient un très utile moyen
E n dehors de la série d'âges correspondant à un de prévision. Ces applications sont illustrées éga-
régime effectivement appliqué de scolarité obli- lement par certains resultats des projectionsfaites
gatoire, les variations d'un rapport d'inscription en Nouvelle-Zélande (cf. 4.2 ci-dessous].Mais les
ne se réduisent pas à de simples fluctuations que principes s'appliquent aussi bien à un système d'en-
l'on peut ''lisser''en adoptant un rapport moyen. seignement où, au niveau du premier degré, les
Ces variations sont dues essentiellement à des rapports d'inscription sont encore très inférieurs
modifications de la tendance de l'inscription. Dans à l'unité.
ce cas, le rapport d'inscription permet donc de L a méthode des rapports a une autre application
déterminer ladite tendance. importante en ce qui concerne ce que l'on peut ap-
L'exemple donné au premier chapitre portait sur peler les-rapports de "survie scolaire", ou rap-
le cas simple de la tendance de l'inscription dans ports de progression. Il devient ici possible de
le groupe d'âge inférieur. On a pu montrer que passer des rapports d'inscription par âge aux
l'inscription a tendance à augmenter chez les en- rapports d'inscription par année d'études (cf. 4.3
fants de moins de 7 ans, limite inférieure de la ci-dessous). Les projections d'inscription que l'on
scolarité obligatoire. Cette observation a son uti- obtiendra alors, classées par année d'études, au-
lité dans un système d'enseignement où normale- ront une plus grande utilité pratique.
ment, au premier degré, les élèves montent d'une En calculant ces projections, on peut faire plu-
classe à chaque nouvelle année scolaire. Elle im- sieurs autres estimations, en se fondant sur les
plique la probabilité que la majorité des élèves du projections de l'enseignement secondaire,classées

28
par année d'études. C e s estimations comprendront tendant vers l'unité. Cette questionsera étudiée plus
des projections d'inscription dans l'enseignement en détail à propos des rapports de longévité sco-
supérieur (cf.4.4), et la projection, par niveau laire (cf. 4.3.1 ci-dessous), L'augmentation dans
d'instruction atteint, des élèves qui abandonnent le second degré du rapport d'inscription pour les
l'école (4.5). L'intérêt qu'il y a 2 lier étroitement élèves âgés de plus de 15 ans, qui ne sont plus sou-
la projection d'inscription dans l'enseignement se- mis à l'obligation scolaire, depend essentiellement
condaire et à ces étapes ultérieures apparaîtra de la tendance d'un rapport global d'inscription,
lorsque nous nous occuperons de ces étapes. qui se trouve à une certaine distance au-dessous
du m a x i m u m .
L a figure 5 indique quel est cet écart pour tous
4.2 R A P P O R T S D'INSCRIPTION D A N S les élèves de 14.15 et 16 ans,pendant m e période
L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE de vingt années (1931-1956). L'évolution du rap-
port d'inscription est donnée pour les élèves de 14
4.2.1 Analyse par année de base ans parce que la W t e supérieure de la scolarité
obligatoire n'a @té portée à 15 ans qu'en 15J44.De
L'enseignement secondaire néo-zélandais comprend gauche à droite, la courbe des rapports d'inscrip-
d'une part des élèves soumis à l'obligation scolaire tion s'élève et tend à se rapprocher du m a x i m u m
(13 et 14 ans), et d'autre part des élèves qui pour- ou ligne de "saturation". L e rapport passe ainsi.
suivent leurs études au-delà de la scolarité obliga- en vingt arméeS.de O, 37 à 0,66 pour les élèves de
toire (plus de 15 ans). 11 faut donc faire une dis- 15 ans.ei de O, 17 21 O, 36 pour les élèves de 16 ans.
tinction entre les rapports d'inscription selon qu'il Pendant cette m e m e période de 1937 à 1956, ce rap-
s'agit d'élèves de moins de 15 ans ou d'élèves de port est passé de 0.08 5 0.1 3 pour les élèves de 17
plus d e 15 ans. A toute augmentation des rapports anS.Dans le calculde ces chiffres, on s'est servi,
d'inscription dans l'enseignement secondaire pour pour les dénominateurs,d'évaluations intercensi-
des âges inférieurs à 15 ans correspond une dimi- taires des groupes d'age correspondant à La date du
nution des rapports d'inscription dans I'enseigne- dénombrement des inscriptions, et pour les numéra-
ment primaire, car, par définition, la s o m m e de teurs, du nombre d'élèves inscrits à pleintemps dans
ces deux rapports constitue un rapport m a x i m u m les établissements de tous niveaux, publics ou privés.

Figure 5 - Nouvelle-Zélande : Rapports globaux d'inscription pour les âges de 14, 15 et 16 ans, de 1937
A 1956.
29
Mais si, au lieu des estimations intercensitaires vers 16 ans, a une force d'attraction croissante.
pour les différents âges, on prend c o m m e dénomi- 11 contribue à accentuer la tendance que l'on a ob-
nateur le nombre des naissances au cours des an- servee chez les élèves, A prolonger leurs études.
nées correspondantes, qui est un peu plus élevé, On a tenu compte aussi du fait, déjà signalé (cf.
les rapports seront plus faibles d'autant. P o u r les 2.2.3). que les projections relatives aux effectifs
raisons indiquées ci -dessus (3.2.3) o n a jugé pré- de l'enseignement secondaire ont été insuffisantes
férable de fonder les projections sur le nombre des parce qu'elles étaient fondées sur des hypothèses
naissances, ajustées de façon à tenir compte de trop timides,
l'immigration. Après avoir ainsi calculé tous les Enfin, on sCest demandé c o m m e n t la situation
taux pour les années de référence, on a obtenu, que les élèves trouvent en quittant l'école influe
pour tous les ages de plus de 15 ans, les rapports sur les effectifs de l'enseignement secondaire, ce
d'inscription globaux que voici : qui conduit à examiner la mesure dans laquelle le
Rapports (multipliés par 100) marché de l'emploi absorbe les nouveaux contin-

Age ' 5
-1950
57,l
-1956
62,2
gents de main-d'oeuvre. O n sait que la population
totale de ces Stges augmentera sensiblement au
- 16 31,4 34, 9 cours de la période en question, et probablement
- 17 13,3 12,9 rapidement après 1960 et 1961. Si l'on suppose
- 18 -t 3,6 3,1
R e m a r q u e : L e rapport d'inscription du groupe
que la capacité du m a r c h é 2 absorber les jeunes
travailleurs augmente non pas rapidement, mais
d'âge est obtenu en divisant le n o m b r e d'ins- peu à peu, il paraft raisonnable de compter que le
criptions de ce groupe d'âge de 18 ans ou plus par n o m b r e des élèves qui tiennent à passer l'examen
le n o m b r e des naissances survenues 18 années plus de fin d'études secondaires augmentera. Donc si
tat . le n o m b r e d'élèves qui poursuivent leurs études
augmente, il en résultera une certaine diminution
4.2.2 Extrapolation du n o m b r e des élèves qui quittent l'école et de
l'offre sur le marché de l'emploi. L a situation
P o u r l'extrapolation de ces rapports d'inscription réelle est évidemment plus complexe que ne peut
jusqu'en 1965,il a été décidé d'utiliser les rapports l'indiquer un s c h é m a aussi simple de l'absorption
suivants : des élèves sortants dans le c o m m e r c e , l'agricul-
ture et l'industrie. Laabsorption future probable
Age 71,75 de main d'oeuvre par le marché de l'emploi se
16 41, 5 modifie dans la mesure où les élèves, à leur sor-
17
18 +
- 12,75
3.0
tie de l'enseignement secondaire, entrent dans des
6tablissement s d'enseignement supérieur, y c o m -
L a valeur queles rapports d'inscription sont cen- pris les écoles normales, les écoles d'ingénieurs,
sés atteindre en 1965 signifie que, pour les groupes les écoles d'infirmières, etc. La demande future
d'âge de 15 et de 16 ans, le taux m o y e n annuel de personnel dans ces professions influe sur le
d'accroissement sera légèrement accru. L e s cal- n o m b r e des élèves qui commencent à travailler
culs suivants faits en prenant 1950 pour année de dès la sortie des établissements secondaires. Si
référence, donnent les résultats ci-après : cette demande augmente, il yaura davantage d'élèves
Age de ans : qui seront incités à poursuivre leurs études jus-
augmentation nette de 1950 à 1956 qu'à un niveau plus élevé.
en six années : Telles sont les hypothèses directrices. E n fi-
-
62,2 57,l = 5,l xant une valeur numérique à des prévisions de cette
5 1 O, 85 70par année nature, on sait, bien entendu, que l'on introduit un
soit A
6 élément arbitraire dans les projections. Mais il
augmentation nette de 1956 à 1965 n'y a pas d'autre possibilité que de dire nettement
en neuf années (estimation) : ce que l'on croft étre, après m û r examen, les con-
-
7171,75 62,2 = 9,55 séquences de l'évolution générale pour le problème
-
soit 9 55 =
9
1.06 '7%par année considéré.

O n a de m ê m e , pour l'âge de s a n s : 4.2.3 L a méthode de projection


augmentation moyenne annuelle = O, 59 70par année
(de 1950 à 1956) L e s rapports de projection évalués pour 1965 ont
augmentation moyenne annuelle été m a r q u é s sur un graphique indiquant également
(de 1956 à 1965) = O, 73 % par année les rapports des années de référence à titre de rap-
P a r contre, il semble que les rapports d'inscrip- pel des tendances antérieures. Il fallait ensuite cal-
tion pour les âges de 17 et de 18 ans doivent très culer par interpolation les projections pour 1957 à
légèrement décroître en 1965. 1964. A cette fin, on a simplement relié par une
P o u r déterminer les chiffres qui doivent être at- ligne droite le point de 1956 (dernière année con-
teints en 1965, on a tenu compte de diverses con- nue) à celui de 1965 (évaluation). Dans les projec-
sidérations. L'examen de fin d'études secondaires tions faites en 1957, cette méthode a été modifiée :
générales (school certificate)que les élèves passent il y a eu extrapolation d'un rapport probable non

30
seulement pour 1965, mais aussi pour 1960. Néan- giobaux d'inscription pour les âges de 15 ans et
moins, le dernier point connu (1966) et les deux plus, et où la courbe ne change pas de direction
points obtenus par extrapolation (1969 et 1965) sont après 1956. Cette opération avait surtout pour ob-
en ligne droite, c o m m e le montre la figure 6, qui jet d'obtenir un chiffre pour la projection à court
illustre les projections relatives aux rapports terme jusqu'en 1960.

I I

19% 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 63 64 65

Figure 6 - Nouvelle-Zélande : Projections jusqu'à 1965 des rapports globaux d'inscription pour les âges de
15 ans et plus.

31
Les indications du graphique pour chaque année lafigure 6, les points entourés d'uncercle au-dessus
de 1957 à 1964 représentent donc les rapports d'ins- de 1957, les projections relatives aux effectifs to-
cription prévus pour lesdites années. Tous ont été taux de l'enseignement secondaire pour 1957, pre-
multipliés. dans ce cas, par le n o m b r e des nais- mière année de projection, ont représenté 98,9 %
sances correspondant aux âges de 15 à 18 ans in- des effectifs réels, ce quimontre que la projection
clus,de 1957 à 1965. L e s produits ont été ajustés restait assez prudente.
pour tenir compte des gains nets probables résul- L a deuxième remarque porte sur la méthode de
tant pour ces m e m e s Sges de l'effet cumulatif des calcul :les méthodes assez complexes d'ajustement
mouvements migratoires. L'ajustement ne corres- des tendances, que l'on trouve exposées dans tous
pondait pas, bien entendu, à tout l'effet cumulatif les manuels de statistique, n'ont pas été appliquées.
des mouvements migratoires, mais seulement à Il a paru suffisant de marquer sur du papier qua-
une partie de cet effet à peu près égale aux rap- drillé les rapports extrapolés pour les années-
ports d'inscription relatifs aux Sges considérés. limites (dans le cas ci-dessus : 1960 et 1965) et
L e tableau 6 qui contient les chiffres concernant d'évaluer les autres rapports par interpolation en
l'âge de 16 ans, montre c o m m e n t les accroisse- ligne droite. Bien entendu, l'interpolation en ligne
ments de la population et les accroissements du droite cancerne uniquement, dans ce cas, les rap-
rapport d'inscription se combinent pour donner ports prévus eux-memes, la dimension du groupe
des projections globales d'inscriptions. d'âge étant supposée constante. L'inconvénient
O n a ensuite procédé à la décomposition par Sge. de la méthode graphique est qu'elle ne permet
par niveau (premier et second degrés) et par caté- pas de calculer statistiquement les limites de
gorie d'établissements (publics et privés) des pro- confiance, ni une erre'hr probable inhérente à
jections globales d'inscriptions pour les âges cor- la projection. Mais cette étude de la méthode
respondant au second degré. de projection aura montré que le matériel au-
11 convient ici de faire deux remarques. La pre- quel elle s'applique diffère de celui pour le-
mière, c'est qu'il est nécessaire d'observer cons- quel ont été conçues les techniques statistiques
t a m m e n t la m e s u r e dans laquelle les projections relativement complexes (fondées, par exemple,
s'approchent de la réalité :c o m m e l'indiquent dans sur l'échantillonnage).

Tableau 6 - NOUVELLE-ZELANDE : P R O J E C T I O N P O R T A N T S U R LE NOMBRE T O T A L


D ' E L E V E S INSCRITS AGES DE 16 ANS

ler juillet Rapport d'ins- x N o m b r e de naissances = Produit + Apports probables des = Total
de l'année cription 16 ans plus ti3t migrations calculés Projection des
qui (multiplié Par au cours de (R x B ) pour l'âge de 16 ans inscriptions
concerne 100) (indica- l'année se Nombre proportionnellement ( N + M)
la tions du terminant le à "R" Nombre
projection graphique) 30 juin arrondi
= R = B = N = M

1957 35,5 (1941) 39.126 13.890 510 14.400


1958 36,5 (1942) 39.628 14.464 560 15.025
1959 37, O (1943) 33.764 12.493 610 13.100
1960 38, O (1944) 38.019 14.447 655 15.100
1961 38,15 (1945) 39.517 15.313 695 16.000
1962 39. 5 (1946) 43.107 17.027 750 17.775
1963 40,25 (1 947) 50.553 20.348 800 21.150
1964 41, O (1948) 49.238 20.188 835 21.025
1965 .41,5 (1949) 48.941 20.311 865 21.175

4.2.4 Rapports d'inscription dans l'enseignement peut-il "ventiler" par niveau d'enseignement ses
secondaire projections par âge ?
Examinons la formule suivante :
U n problème particulier est posé par le fait que, - x - Es = R s (3)
dans nombre de systèmes d'enseignement, la série T E
des âges "intermédiaires" (par exemple, de 13 à Oïl
15 ans) comprend des enfants qui fréquentent en- E représente le nombre total d'inscriptions
core l'école primaire et des enfants qui fréquentent Es le nombre d'inscriptions dans les établisse-
un établissement secondaire. Lorsqu'ilprojette le to- iiients secondaires
tal des effectifsscolaires,c o m m e n t l'administrateur T la population totale

32
R s le rapport d'inscription dans l'enseignement exposée précédemment a permis d'obtenir une sé-
secondaire, c'est-à-dire la proportion de la popu- rie de projections par âge. On peut récapitulerces
lation totale qui est inscrite dans des établisse- projections pour l'enseignement secondaire seul
ments secondaires, en ventilant les rapports d'inscription par âge qui
chacune de ces valeurs se rapportant à un âge comprennent des classes du premier degré et des
donné. O n constatera que le numérateur d u pre- classes du second degré.
mier facteur et le dénominateur du second sont
identiques, de sorte qu'aleébriquement ils peuvent 4.3.1 L a "survie sc0iaire"jusqu'aux classes su-
être annulés. Mais pour la projection, il importe périeures : observations concernant les
d'observer les variations de chacun de ces facteurs, années de base
qui représentent l'un et l'autre un rapport impor-
tant. E n calculant séparément les deux séries de Cette méthode a pour objet d'établir des projec-
rapports pour une série d'années de référence, on tions par classe ou année d'études. Tout d'abord,
obtient deux tendances, au lieu d'une tendancecom- on ne tient pas compte de la distribution des élèves
plexe, pour les âges qui correspondent à un chevau- par âge dans chaque classe ou année d'études ; on
chement des inscriptions du premier et du second enregistre simplement la ''survie scolaire" d'un
degré. m e m e groupe d'élèves jusqu'à la classe suivante,
C e point peut être illustré par le comportement l'année suivante. Cette "survie" est ici définie par
de ces rapports dans le cas des âges de 13 et de le rapport entre l'effectif d'une classe pour une
14 ans, qui correspondent à la limite supérieure année donnée et l'effectif de la classe la plusbasse
de la scolarité obligatoire. L e facteur Eéquivaut dans l'année précédente. Pour évaluer la survie
T scolaire dans l'enseignement secondaire, il est
donc à peu près à l'unité ; mais le facteur Es in- c o m m o d e de prendre c o m m e base l'effectif de la
E dernière année d'études primaires, qui servira
dique dans quel sens évolue le passage de l'ensei- de dénominateur. Cet effectif représente, en ef-
gnement primaire à l'enseignement secondaire. fet, le n o m b r e d'élèves qui pourra éventuellement
Cette évolution se dégage, pour certaines années, @tre inscrit par la suite dans une classe secon-
des proportions ci-après (multipliées par cent) daire. L e dénominateur desdits rapports restant
(EP= effectifs de l'enseignement primaire : ainsi constant, on peut observer l'évolution des
Ee I

E
Es - rapports de survie scolaire en tant que variable
indépendante.
E Total
Enseignement Enseignement L e tableau 7 illustre l'application progressive
Total de cette méthode, en cinq phases. L e s indications
primaire secondaire
13 ans données se réfèrent au système d'enseignement
1945 64 36 1 O0 néo-zélandais, où la classe de IIe (form II) est la
1955 50 50 1 O0 classe primaire terminale, et les classes de la
1965-a?:$;( 38 62 1 O0 IIIe à la VIe (form III à form VI) les classes se-
condaires, les deux classes terminales V et VI
14 ans étant elles-mêmes divisées dans beaucoupd'écoles
1945 32 68 1 O0 en deux sections, une inférieure et une supérieure.
1955 16 84 1 O0 E n principe, les élèves montent de la classe de
1965 (estima- 2 98 1 O0 IIIe à la classe de Ive, puis de la classe de Ive à
t ion) la classe de Ve. après une année d'études dans
O n utilise des séries de rapports par âge de ce chaque cas. L a plupart des élèves de la section in-
genre pour multiplier les effectifs globaux par âge, férieure de la classe de V e préparent l'examen
pour les âges auxquels une partie ou la totalité des pour l'obtention du school certificate ; ceux qui
élèves est inscrite dans un établissement secon- réussissent passent dans la section inférieure de
daire. L e s totaux pour tous ces âges représentent la classe deVIe, ceux qui échouent, dans la sec-
l'ensemble des effectifs de l'enseignement secon- tion supérieure de la classe de Ve, où ils font
daire, pour une série d'années de référence ou leur quatrième année d'études secondaires et re-
une série d'années de projection. Ils seront égale- passent l'examen. L a préparation à l'université
ment utilisés c o m m e limites pour contrôler les ré- se fait en principe dans la section inférieure de la
sultats obtenus par la méthode complémentaire des classe de VIe, et la préparation au concours des
rapports de longévité scolaire (voir ci-après 4.3.3) bourses dans la section supérieure de la classe de
VIe .
1. O n voit sur le tableau que la première phase
4.3 R A P P O R T S DE " S U R V I E SCOLAIRE'' du travail statistique consiste à établir un plan dé-
taillé. Ensuite, ce plan est simplifié, de sorteque
O n peut appliquer dans les projections concernant les classes de la IIIe à la VIe correspondent aux 4
les effectifs de l'enseignement secondaire, une premières années d'études secondaires ;
méthode complémentaire consistant à observer la 2. Dans la deuxième phase, on note les années
"survie scolaire" pendant toute la durée de l'ensei- de référence de la survie scolaire à l'intérieur
gnement secondaire, lorsque la première méthode d'une série d'années de base :

33
3. L a troisième phase consiste à établir de survie scolaire. C e s rapports, qui figurent
les rapports pour ces années, les effectifs dans la section 5 du tableau, font apparafireune
de la classe de IIe étant pris uniformément tendance à l'augmentation pour chaque classe.
pour dénominateur, et ceux des classes dans E n rapprochant la section 5 de la section 2, onpeut
lesquelles les élèves passent constituant les voir que les rapports qui concernent les effectifs
numérateurs. d'une m ê m e année s'y inscrivent parallèlement à
4. A la quatrième phase, on introduit le nombre la diagonale montant de gauche à droite du rec-
d'élèves effectivement inscrits dans ces classes au tangle que forment les ensembles de colonnes.
cours des années de base. Cette disposition rappelle celle dont on a parlé
5. A la cinquième phase sont établis les rapports plus haut (cf. 3.1.3).

Tableau 7 - RAPPORTS DE " S U R V I E S C O L A I R E "


DANS L'ENSEIGNEMENT S E C O N D A I R E

1 Plan

Classe F II F III F IV F V F V F VI
(Form) section inférieure section inférieure, section inférieure,
première année si redoublée si redoublée
+ +
F V F VI
section supérieure section supérieure
+
F VI
section inférieure
première année

2 Années de référence Classement simplifié

-
F II
1949
-
F III
1950
-
F IV
1951
-
F V
1952
-
F VI
1953
1950 1951 1952 1953 1954
1951 1952 1953 1954 1955
1952 1953 1954 1955 1956
1953 1954 1955 1956 1957

3 "Survie" de classe à classe,


par rapport : à F III à F IV à F V à FVI

-
"'50
-
IV51
-
v52
-
v153
II4 9 II 49 II49 II 4 9

-
5'"
1 -
"52
II
-v53 - 54
"50 50 II 50 II 50

-
'"52
II
-
IV53
II
-v54
II
-
II
55
51 51 51 51
... ... ... ...
... ... ... ...
... ... ... ...

34
Tableau 7 (suite)

4 Effectifs(dénominateurs)

F II F III F IV F V F VI
Y0 Y+ 1 y+2 y+ 3 y+4
25 857 23 547 18 742 14 390 5 432
27 169 25 159 20 559 15 796 5 730
28 424 26 696 22 283 17 238 6 146
31 026 29 487 24 895 18 907 6 961
34 315 33 006 28 202 21 603 8 402

5 Rapports de "survie scolaire" (multipliéspar 100)


de
F II à F III F IV F V F VI
1949 91,l 72,5 55,7 21,l
1950 92,6 75,7 58.2 21,2
1951 93,9 7s. 4 60,7 21,7
1952 95, O 80,2 60, 9 22,4
1953 96,2 82,2 63, O 24, 5

Bien entendu, la tabulation peut être complétée par quatre courbes, qui représentent les rapports de
des indications analogues pour les années suivantes la classe de IIIe année à la classe de VIe,ont été
en ce qui concerne les classes inférieures et pour extrapolées jusqu'à des points représentant le
les années précédentes en ce qui concerne les nombre probable d'inscriptions en 1965. Chaque
classes supérieures. L e tableau des rapports de point a été réuni par une droite aux rapports de
survie scolaire que contient la section 5 du tableau 1956, ce qui donne les cotes des années intermé-
prendrait alors une forme rhomboi'dale, et con- diaires. Pour 1957, on a indiqué à la fois le rap-
tiendrait des données de base concernant au total port réel et le rapport qui avait été calculé pour
14 années, avec 9 rapports à chaque niveau. Ces cette année dans les projections antérieures. Ces
derniers suffiraient pour indiquer la tendance des deux rapports ne coincident pas, mais leur écart
rapports de survie scolaire par classe. O n peut montre qu'il y a eu une légère sous-estimation du
aussi faire la m ê m e opération séparément pour rapport de survie scolaire au niveau de la classe
les garçons et pour les filles, ce qui est m ê m e à de Ve et de la classe de VIe , ce qui confirme les
recommander s'il y a des raisons de supposerque observations faites plus haut (voir figure 6 et sec-
la survie scolaire est différente pour les uns et tion 4.2.3).
pour les autres. Dans l'analyse relative aux années Sur l'échelle horizontale placée au bas du gra-
de base, le total des inscriptions par classe est phique (figure 7, page suivante) ont été portées
évidemment égal au total des inscriptionspar âge. les années de la classe de IIe (=dénominateurs).
L'opération est plus complexe lorsqu'un certain Le point projeté pour 1965 en ce qui concerne la
nombre d'élèves redoublent une classe donnée. Il classe de VIe correspond donc en abscisse ou axe
en sera ainsi lorsque le passage à la classe supé- des x à la classe de IIe en 1961, étant supposée
rieure est subordonné à un examen. E n examinant une progression simplifiée en quatre années. Pour
le pourcentage de succès à cet examen, il sera gé- la classe de Ve, le point de 1955 correspond en
néralement possible de déterminer combien des abscisse,à la classe de IIe en 1962 ; pour la classe
élèves inscrits dans une classe donnée pour une de Ive, l'année correspondante est 1963, et pour
année donnée appartiennent au groupe inscrit dans celle de IIIe, l'année correspondante est 1964.
la classe inférieure l'année précédente, et combien Cela tient bien entendu au temps écoulé dans
d'élèves sont entrés dans la classe inférieure une le schéma simplifié de progression des classes
année plus t6t mais l'ont redoublée, Le plan c o m - par année,
plet de classification par années (section 1 du t3- Si l'on retranche de l'unité (figurée en haut du
bleau 7) contient certaines indications sur ce point graphique par-une ligne hachurée correspondant au
en ce qui concerne les classes de Ve et de VIe. chiffre 100) le rapport de survie scolaire , on ob-
tient les "abandons" (élèves qui abandonnent pré-
4.3.2 L a projection des rapports de survie maturément lsécole). A mesure que les rapports
scolaire de survie scolaire s'accroissent, ceux des aban-
dons diminuent. O n peut voir, par exemple, sur
La figure 7 illustre la "survie scolaire" par classe la figure 7, que les abandons avant la classe de Ve
dans les établissements secondaires, les dates uti- sont tombés de 4 6 % en 1950 à 3570 en 1957, le taux
lisées étant celles du tableau 7, section 5. Les projeté de 1965 étant 22%.

35
.!Survie sco1aire.u
jusqu'oux classes de

Figure 7 - Nouvelle-Zélande : Rapports de "survie scolaire" (en pourcentages pour les classes de l'ensei-
gnement secondaire.

Cette méthode des rapports de "survie scolaire'' établissements secondaires d'après le rapport de
par classe est très utile, car elle donne une idée survie-scolaire des différentes classes dépend donc
des besoins probables des établissements secon- d'une opération analogue portant sur les rapports
daires en personnel et en matériel, notamment de survie scolaire des écoles primaires. C'est
dans les grandes classes. Elle permet également ainsi qu'ont été effectuées en 1957 les projections
d'évaluer le nombre des futurs candidats à l'exa- du nombre d'inscriptions dans les écoles primaires
m e n du "school certificate" et (par estimation du de la Nouvelle-Zélande. L e s résultats obtenus ont
pourcentage d'admissions) le nombre probable de été utilisés séparément à diverses fins administra-
candidats qui seront reçus à cet examen. L e "school tives, notamment pour le calcul des crédits néces-
certificate" est le diplôme m i n i m u m exigé pour di- sités par la production et la distribution des publi-
verses professions, c o m m e celles d'instituteur ou cations scolaires.(l) Dans les pays où le principe
d'assistant dentaire. L e nombre des personnes de l'enseignement gratuit et obligatoire n'est pas
parmi lesquelles pourront être recrutés les futurs pleinement appliqué, la projection par la méthode
m e m b r e s de ces professions dépend donc du nombre des rapports de survie scolaire offre cet autre
des élèves qui seront admis à ce certificat. Onver- avantage d'indiquer à partir de quel niveau l'appli-
ra plus loin que, pour projeter le nombre d'inscrip- cation est encore défectueuse.
tions dans l'enseignement supérieur (voir ci-des- Cette méthode établit donc un lien entre les pro-
sous 4.4.3). il est indispensable de connaitre le jections du nombre d'inscriptions dans les établis-
rapport de survie scolaire jusqu'à la plus haute sements secondaires et les projections antérieures
classe du second degré, c'est-à-dire celle de VIe des inscriptions dans les écoles primaires. Il y a
(form VI), et par suite le nombre probable d'élèves là ce qu'on peut appeler un lien vertical entre pro-
dûment qualifiés qui entreront à l'Université. jections de niveau différent. U n lien semblable peut
Pour obtenir les nombres projetés des inscriptions être établi entre les projections par classe des
dans les classes allant de la IIIe à la VIe, on mul- inscriptions dans les établissements secondaires
tiplie les rapports de survie scolaire pour les an-
nées de projection par le nombre des élèves ins- 1. Unesco, Le service néo-zélandais d'éditions
crits en IIe dans les années correspondantes. L a scolaires, Paris, 1957, pp.40-43. (Etudes et
projection des nombres d'inscriptions dans les documents d'éducation. no 25).

36
et les projections d'inscriptions dans l'enseigne- L e total des inscriptions dans toutes les classes
ment supérieur. Mais pour que les projections par que l'on obtient par la méthode des rapports de
classe soient cohérentes, elles doivent @tre égale- survie scolaire peut être supérieur ou inférieur
ment liées aux résultats d'une projection obtenue au nombre total d'inscriptions par âge obtenu en
par la première méthode, c'est-à-dire par celle appliquant aux groupes d'âge les rapports d'ins-
des rapports d'inscription pour un âge donné (cf. cription. L e s totaux par classe devront, en con-
4.2 ci-dessus). C e lien entre les deux séries de séquence, @tre diminués ou relevés, jusqu'à ce
projections des nombres d'inscriptions dans les qu'ils atteignent le total général des inscriptions.
établissements secondaires mérite un plus ample Cette opération de "lissage" est vérifiée non seu-
examen. lement par le total général, mais également par
le s c h é m a général de classification selon l'âge,
4.3.3 Liaison de la projection du rapport de "sur- avec ses modifications prévues.
vie scolaire" avec la projection du rapport C e travail terminé, les projections corrigées
d'inscription des inscriptions par classe peuvent &tre divisées
par les inscriptions projetées de la classe de IIe
Nous avons vu (1.5.1) que les statistiques scolaires aux années correspondantes, en employant toujours
consistent au m i n i m u m en un tableau à double en- le s c h é m a de progression par année (par exemple,
trée des élèves, par âge et par classe. U n tel ta- en divisant la classe de V e de l'année y t 2 par la
bleau (où le nombre d'inscriptions par âge est por- classe de IIIe de l'année y - voir les tableaux 7.2
té en abscisse et le nombre d'inscriptions par classe et 3). L e s fractions résultantes représentent les
en ordonnée) comporte deux séries de totaux, l'une rapports corrigés de survie scolaire. L e tableau
sur la ligne du bas pour les totaux par classe, 9 donne ces informations pour une série d'années
l'autre dans la colonne de droite pour les totaux de base et pour les années de projection allant jus-
par âge. C e s deux séries de totaux, après addition, qu'à 1965. L e s rapports figurant dans chaque co-
donnent le m & m e total global du nombre d'inscriptions. lonne sont liés aux nombres d'inscriptions de la
L a projection des effectifs par la méthode des classe de IIe, représentés par des coefficients
rapports d'inscription en se référant à la population dont l'année de base est 1945=1.000. U n tableau de
totale âge par âge donne, dans un tableau de ce ce genre constitue le meilleur m o y e n d'étudier les
genre, les chiffres de la colonne des totaux par effets de la survie scolaire, car il a été établi avec
âge. L a projection par la méthode supplémentaire les projections des nombres d'inscriptions. (voir
des rapports de survie scolaire par classe et par tableau 9, page suivante).
école donne, dans la ligne inférieure de ce tableau, Il n'est peut-@tre pas inutile de répéter ici que
les totaux par classe. Si l'on additionne ces der- le procédé et les résultats sont les m e m e s lorsque
niers chiffres, on doit obtenir le m & m e total gé- l'on applique aux inscriptions dans les écoles pri-
néral qu'avec les totaux par âge. maires la méthode des rapports de survie scolaire.
L e s rapports pour 1965 de survie scolaire dans
les classes secondaires de IIIe, Ive, V e et
VIe ont été choisis de manière à faire cornci-
der le total des inscriptions (considéré c o m m e la 4.4 P R O J E C T I O N S D E S INSCRIPTIONS D A N S
s o m m e des produits de chaque rapport et d u n o m b r e L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
correspondant des élèves de la classe de IIe pro-
jeté pour 1964, 1963, 1962 et 1961 respectivement)
avec le total général obtenu par la méthode des rap- L e s projections des inscriptions de l'enseigne-
ports d'inscription. (voir le tableau 8). ment secondaire par la méthode des rapportsde
survie scolaire sont particulièrement utiles pour
Tableau 8 - NOUVELLE-ZELANDE : P R O J E C - calculer par projection le n o m b r e des inscrip-
tions dans l'enseignement supérieur. U n bref
TION POUR 1965 DU NOMBRE
TOTAL D'INSCRIPTIONS D A N S LES e x a m e n des méthodes employées pour projeter
ETABLISSEMENTS S E C O N D A I R E S les inscriptions dans l'enseignement supérieur
permettra de préciser ce point.
Totaux des âzes
I~

par la méthode
F III des rapports
d'inscription 4.4.1 D a n s un enseignement supérieur où le
n o m b r e des places est pratiquement
A p 12 1 500 illimité
13 30 800
14 48 100
15 36 300 Nous supposerons ici que l'accès à l'université
16 21 200 n'est pas "fermé" c'est-à-dire qu'il n'est pas li-
17 6 600 mité à un n o m b r e déterminé de places disponibles :
18+ 1 500 dans ce dernier cas, le recrutement des étudiants
-- s'effectue généralement par un concours d'admis-
Totaux d e s 47 700 47 300 38 200 13 400 146 600
classes p'u la sion. M a i s il peut y avoir un système différent qui
méthode des
rapports de laisse librement accéder à l'université quinconque
.survie scolairer répond à certaines conditions m i n i m u m s ; aucune

37
TABLEAU 9 - R A P P O R T S A J U S T E S DE "SURVIE SCOLAIRE"
A U N I V E A U DE L ' E N S E I G N E M E N T S E C O N D A I R E

N o m b r e (en milliers) parvenant à une classe supérieure au cours


d'élèves inscrits des années suivantes
en classe de
IIe IIIe Ive Ve VIe

-
Yn Indice Yn+l
-
Y n+2 ~,+3 ~,+4

1945 - 1000, O
1946 973.1
1947 987. O
1948 994,2
1949 1030,9
1950 1083.2
1951 1133,3
1952 1237, O
1953 1368.2 962 822 630 22 9
1954 1427,3
1955 1388,5 972 830 66 9 244
1956 1435,6
1957 1511,l
1958 1608,8
1959 1850, O
1960 1961.6
1961 1969,6 984 91 7 745 275
1962 1969,5 982 935 769 7
1

1963 1941.7 992 971 1


1964 1913,8 994 I
Note : Tous les chiffres encadi s sont des rapports projetés.

limite n'est alors fixée au nombre des étudiants qui 4.4.2 L e rapport d'inscription combiné avec les
seront admis. C e s deux formules peuvent &tre con- projections par âge
sidérées c o m m e des extrémes entre lesquels il y
a place pour n o m b r e de systèmes intermédiaires. Dans un certain n o m b r e de pays (l), la méthode de
P a r exemple, un système "fermé" créera une ré- projection a été fondée d'abord shr les accroisse-
sistance à l'admission si le nombre des postulants ments prévisibles du groupe d'âge auquel appar-
qui possèdent les titres voulus s'accrort ; la solu- tient la majorité des étudiants. O n a retenu àcette
tion sera alors souvent d'augmenter le nombre des fin des groupes d'age tel que le groupe 18-21 ans
-
diplômés à la sortie compte tenu de l'état de dé- ou le groupe 17-22 ans. L a deuxième variable e m -
-
veloppement économique et social et d'augmenter ployée dans cette méthode de projection est un rap-
ainsi le n o m b r e des places disponibles. P a r contre, port d'inscription (exprimé généralement en un
un système de libre accès à l'université peut &tre taux pour 10.000 de la population en âge d'entrer
modifié par un changement des titres exigés, ce à l'université). L e s modifications de ce rapport
qui pourra se traduire par un "durcissement" des sont observées sur un certain nombre d'années
conditions d'entrée et agir c o m m e une restriction prises c o m m e base, puis extrapolées au m o y e n
temporaire du n o m b r e des admis. d'une opération analogue à celle qui a été précé-
C e n'est que dans un système relativement libre d e m m e n t décrite pour la projection des rapports
d'enseignement supérieur que le calcul par projec- d'inscription dans l'enseignement secondaire.
tion des nombres futurs d'inscriptions pourra être Lorsque la population en âge d'entrer à l'univer-
utile. D a n s un système plus ou moinsl'fermé'', les sité s'accrort, et que l'on peut s'attendre que le
prévisions portent, à proprement parler, non sur rapport d'inscription s'accroisse également dans
le n o m b r e des inscriptions futures, mais sur le l'avenir, la combinaison des deux facteurs donne
n o m b r e probable des étudiants qui demanderont à
être admis. Cette distinction permet d'apprécier 1. cf., par exemple, pour l'Australie : W.D.
le caractère conditionnel de toutes les projections Borrie ; Ruth M. D e d m a n , University enrol-
d'inscriptions dans l'enseignement supérieur. ments in Australia 1955-1970, a projection,
Canberra, Australian National University,
1957. (Social Science Monographs, no 10).

38
souvent des augmentations sensibles des nombres L'évaluation de la survie scolaire de la première
futurs d'inscriptions. année aux années suivantes a été assez difficile,
faute des données statistiques nécessaires sur ce
4.4.3 Projections liées aux rapports de "survie sujet. O n a donc utilisé quatre rapports cumulatifs
scolaire" dans l'enseignement secondaire possibles de survie scolaire.
L'emploi combiné de ces quatre chiffres à la
Lorsque l'on dispose déjà. pour l'enseignement quatrième étape, puis de nouveau à la cinquième
secondaire, de projections d'inscriptions donnant, étape, a abouti, au total, à seize couples de pro-
de la manière décrite ci-dessus (cf. 4.3), une pré- jections pour le n o m b r e global d'inscriptions.
vision du n o m b r e des élèves qui ont des chances Dans un graphique de ces projections (figure 8),
d'atteindre les grandes classes oh se recrutent les celles dont les chiffres sont les plus bas et celles
étnudiants, il est alors possible d'appliquer une m é - dont les chiffres sont les plus élevés délimitent
thode un peu plus simple. Celle-ci permet de se une bande qui s'élargit progressivement d'une an-
pisser de la notion de "population en âge d'entrer née de projection à la suivante. L e s séries de
à l'université'' ; en effet, une grande partie des chiffres des autres projections se trouvent à l'in-
étudiants étant à temps partiel, plusieurs d'entre térieur de cette bande ; par conséquent, selon l'hy-
eux n'appartiennent pas à une série d'âges aussi pothèse adoptée, on peut s'attendre que les n o m b r e s
limitée. Elle est en outre fondée, commel'étaient futurs réels d'inscriptions correspondront à des
d'ailleurs les projections des classes de l'ensei- points compris dans cette bande.
gnement secondaire, sur la survie scolaire obser- C o m m e le montre cette illustration, il a ainsi
vée pour le passage de la classe supérieure du se- été possible d'exprimer avec une précision raison-
cond degré à la première année d'université, ainsi nable le fait que les projections de cette nature
que sur la survie scolaire des autres années d'uni- doivent être considérées c o m m e constituant la
versité jusqu'à la licence et au doctorat. D e s pro- meilleure approximation possible, en l'occurrence,
jections du n o m b r e d'inscriptions dans l'enseigne- des nombres futurs réels d'inscriptions.
ment supérieur ont été faites r é c e m m e n t sur cette U n élément important de cette méthode de pro-
base en Nouvelle-Zélande (l). L e s stades auxquels jection réside donc dans l'avantage que présente
il a été décidé de calculer une projection en extra- l'emploi d'hypothèses concurrentes pour l'extra-
polant les tendances peuvent être brièvement défi- polation de tendances déterminées. U n e des diffi-
nis de la façon suivante : cultés auxquelles donnent lieu les couples de pro-
1. Projections par classe des inscriptions dans jections est qu'ils semblent fournir un ensemble
l'enseignement primaire, permettant d'obtenir un de chiffres d'une utilisationpratique moins c o m m o d e .
chiffre projeté des effectifs au niveau de la classe 11 arrivera souvent, d'ailleurs, que l'on emploiera
de IIe ( F o r m II) ; deux chiffres concurrents, représentés par un seul
2. Projections des inscriptions dans l'enseigne- chiffre intermédiaire ; ou bien trois chiffres con-
ment secondaire, fondées sur les rapports de sur- currents, dont on retiendra le chiffre intermédiaire
vie scolaire de la classe de IIe ( F o r m II) à la en négligeant les deux extrêmes. Lorsque l'on a
classe de VIe ( F o r m VI) ; quatre chiffres concurrents, le choix devient moins
3. Proportion d'élèves de VIe admis à l'univer- facile. Mais au-dessus de ce nombre, ce qui était
sité (soit en considération des notes de classe, soit une difficulté devient presque un avantage, car on
à la suite d'un examen, intérieur ou extérieur) ; se trouve devant la meilleure illustration possible
4. Rapport entre le n o m b r e d'élèves admis à de ce fait, que toute projection n'est qu'une appro-
l'université et le n o m b r e d'étudiants de Ire année ; ximation des chiffres futurs réels.
5. Rapport entre le n o m b r e des étudiants de Ire
année et le n o m b r e des étudiants de IIe année ou
d'une année ultérieure, calculé sur un certain
4.5 ELEVES NOUVEAUX ET ELEVES SORTANTS
n o m b r e d'années prises c o m m e base.
P R O J E C T I O N P A R U N E METHODE DE CAL-
Pour les stades 1 et 2, les données étaient four-
CUL DES DIFFERENCES
nies par des projections d'effectifs de l'enseigne-
ment primaire et de l'enseignement secondaire.
Pour le stade 3, le rapport utilisé (rapport entre Lorsqu'on n e dispose pas de statistiques annuelles
les effectifs de la VIe année et le n o m b r e d'élèves complètes du n o m b r e des nouveaux élèves qui en-
admis à l'université) était à peu près invariable trent à l'école et des élèves qui la quittent, on a
pour une suite d'années de base. Pour le stade 4, la ressource de procéder simplement par estima-
le rapport a fait apparartre une tendance à l'ac- tion. Cette méthode, que nous allons exposer, peut
croissement au cours des années de base. Pour la s'appliquer au calcul par projection des n o m b r e s
projection jusqu'en 1975, on a utilisé concurrem- futurs d'élèves sortants lorsque les projections
ment quatre proportions : l'une indiquant un flé- d'inscriptions ont été faites, soit sous la forme de
chissement assez faible, une autre maintenant le
niveau de 1956, une troisième indiquant une légère
augmentation jusqu'en 1960, et une quatrième main- 1, N e w Zealand University enrolment projections
tenant cette augmentation pendant encore cinq an- to 1975, Wellington, Department of Education,
nées, c'est-à-dire jusqu'en 1965. 1957.

39
40
projections par âge, soit sous la forme de projec- ENTRANTS
tions par classe.
Supposons que l'on ait fait des projections par (1) élèves du second degré âgés
âge (par année). Supposons également que ces pro- de douze ans en l'année "y" = âge 12
jections distinguent, pour chaque âge, entre le plus
nombre des élèves inscrits dans l'enseignement (2) différence :élèves âgés de
primaire et 1.e nombre des élèves inscrits dans 13 ans en l'année "y"
l'enseignement secondaire. Supposons encore que moins élèves âgés de 12 ans
l'âge inférieur de fréquentationde l'école primaire en l'année "y-1" = âge 13
soit 5 ans. plus
Nous prendrons d'abord l'opération simple, (3)différence :élèves âgés de
c'est-à-dire l'estimation du nombre des élèves en- 14 ans en l'année "y"
trant à l'école. moins élèves âgés de 13 ans en
i' année ''y-i " = âge 14
4.5.1 Elèves entrant à l'école au niveau de l'en- etc. etc.
seignement primaire et au niveau de l'en- Total pour l'année "y".
seignement secondaire C e dernier calcul donne en m ê m e temps un
aperçu de la série d'âges des entrants dans l'en-
A u niveau de l'école primaire, tous les élèves âgés seignement secondaire, pour différentes années.
-
de 5 ans mettons : au ler juillet de l'année l'y" - l'âge médian ou l'âge moyen d'entrée dans unéta-
blissement secondaire (ou du passage de l'ensei-
sont comptés c o m m e entrants. A ce nombre, on
ajoute la différence obtenue en soustrayant du gnement primaire à l'enseignement secondaire)
nombre des enfants âgés de 6 ans inscrits l'année peut être calculé à partir de ces chiffres. Mais
II II
y celui des enfants âgés de 5 ans inscrits l'an- si le but visé est d'observer les modifications
née "(y-l)", c'est-à-dire une année plus t6t. O n de l'âge du passage, il faut d'abord normaliser
fait la m @ m e comparaison pour les enfants âgés chaque groupe d'âge en évaluant les modifica-
de 7 ans et pour les enfants âgés de 6 ans ces tions de sa dimension. O n peut le faire très sim-
m ê m e s années, et l'on ajoute au total la dif- plement en calculant l'âge moyen non à partir du
férence obtenue. Au-delà de 7 ans, tous les en- nombre absolu d'entrants, mais à partir du rap-
fants sont présumés être à l'école. L e total cons- port entre ce nombre et la population totale du
titue le nombre estimatif des entrants au niveau m ê m e âge.
de l'enseignement primaire. Si l'on voulait obtenir Si le nombre des entrants dans l'enseignement
un degré encore plus grand de précision, on ajus- secondaire est pris c o m m e numérateur d'une
terait ce nombre en tenant compte des modifica- fraction dont le dénominateur sera le nombre
tions probables soit de la mortalité, soit de la mi- d'élèves ayant quitté l'école primaire l'année
gration. Mais cela n'est généralement pas néces- précédente, on obtiendra un rapport qui, pour
saire, car, c o m m e ces ajustements sont extre- un certain nombre d'années, indiquera la tendance
mement faibles, ils disparaissent au moment où du passage des élèves au niveau secondaire.Les
l'on arrondit les chiffres définitifs. Pour les an- statistiques scolaires annuelles de la Nouvelle-
nées futures,on remplace les chiffresdes registres Zélande renseignent, pour toutes les écoles pu-
d'inscription par les projections du nombre d'ins- bliques, sur la destination probable des élèves
criptions par âge ; on peut obtenir de la m ê m e m a - qui quittent les divers groupes d'écoles pri-
nière une prévision du nombre total d'élèves en- maires. La destination la plus importante est
trants. Dans le cas de projections distinctes pour l'enseignement postprimaire. C o m m e les don-
les élèves inscrits dans les écoles de 1'Etat et les nées relatives aux élèves maoris sont classées
élèves inscrits dans les écoles privées, on peut dans des tableaux à part,il est possible d'extraire
calculer séparément le nombre des entrants dans pour une série d'années, les rapports de passage
les écoles de 1'Etat. les concernant, et de les comparer aux valeurs
Si l'obligation scolaire n'est pas encore pleine- du passage dans le second degré de tous les élèves
ment effective, le calcul des différences doit être sortant de 1'écoleprimaire.Dans le cas des seuls
poursuivi après l'âge de 7 ans, jusqu'à ce que leur élèves maoris, le pourcenta e obtenu est passé
valeur soit nulle. Si les différences deviennent né- 7
de 62 en 1948 à 89 en 1957 (l .
gatives, il faut alors admettre que certains enfants Lorsque l'on a calculé les rapports de survie
ont quitté l'école entre les dates "y-1" et "y". Si scolaire des élèves de l'enseignement secondaire
la période elle-même pendant laquelle les enfants en prenant c o m m e base la dernière classe de
sont inscrits à l'école est très courte, il est pos- l'école primaire qui est la IIe ou F o r m II (voir
sible que les âges des entrants soient très proches 4.3 ci-dessus), la projection du nombre des
de ceux des sortants. ~

Pour l'enseignement secondaire, on procède aux 1. Pour les aspects particuliers de l'éducation des
m ê m e s opérations d'addition des différences entre enfants maoris, voir : New Zealand, National
les élèves appartenant à deux années, en partant Commission for Unesco, L'obligation scolaire
de celle des plus jeunes. Par exemple : en Nouvelle-Zélande, Paris, Unesco, 1952.

41
entrants dans l'enseignement secondaires'en trouve Nombres :
très simplifiée. Si l'on admet que le nombre des
élèves de la IIIe (Fortx III) est égal au nombre des
entrants dans l'enseignement secondaire, les pro-
jections du nombre d'inscriptions en IIIe peuvent
&tre acceptées c o m m e projections du nombre des
entrants. Classe de 5e +

4.5.2 Elèves quittant l'école

L a m & m e méthode peut &tre employée, en sens


contraire, pour évaluer le nombre des élèves qui
quitteront l'école dans les années à venir. Il im- Idéparts prématurés
porte de connaître ce nombre pour évaluer celui
des jeunes qui se présenteront sur le marché de
l'emploi, le nombre de places à prévoir pour les
cours de perfectionnement, etc Les différences
~

,,. pas d'études


sont dites "inverses" parce que le nombre d'élèves secondaires
de l'âge plus élevé (par exemple 16 ans) est SOUS-
trait du nombre d'élèves de l'âge moins élevé (par 55/4
exemple 15 ans) de l'année précédente. Dans le
cas des entrants, ce sont les élèves de l'âge moins
élevé qui étaient soustraits du nombre d'élèves de c
Proportions :
l'âge plus élevé.
E n outre, les différences entre le nombre d'ins-
criptions dans les classes successives de deux an-
nées consécutives renszignent sur le nombre et la
distribution des sortants, en indiquant le niveau
Classe de 58 t
scolaire le plus élevé atteint par ces élèves au
moment de leur départ. Cette méthode, bien en-
tendu,n'est applicable que lorsque tous les élèves
passent dans la classe supérieure à la fin de chaque
année scolaire.Lorsque des élèves échouentà l'exa-
m e n de passage et redoublent leur classe, il faut
procéder à un ajustement pour ces redoublants,en
ajoutant leur nombre à celui des élèves inscrits Idéparts prématuré:
dans la classe supérieure, ce qui a pour effet de
réduire la différence au nombre d'élèves quittant
vraiment l'école.
L a figure 9 donne un exemple de projection du
nombre des sortants de toutes les écoles de Nou- ...pas d'études
secondaires
velle-Zélande (11, par classe atteinte au moment
de la sortie de l'école. Le graphique du'haut in- Département de l'éducation, janvier 1958
dique les accroissementsen chiffres absolus ;celui
du bas, l'évolution proportionnelle du niveau atteint
au moment du départ de l'école. Figure 9 - Nouvelle-Zélande : Niveau scolaire
atteint par les élèves quittant l'école.

4.6 PROJECTIONS REGIONALES disposer de données démographiques de base sur


la dimension des groupes d'âge, de statistiques
Les méthodes de projection des nombres d'élèves d'état civil pour le nombre des naissances et le
inscrits que nous avons examinées jusqu'ici por- mouvement de la mortalité par âge, et de statis-
taient sur des prévisions nationales. Les projec- tiques des migrations d'ordre extérieur. Les sta-
tions concernant une région déterminée, ou une tistiques scolaires, notamment applicab!es à l'es-
zone plus petite à l'intérieur d'un pays, sont à cer- timationdes rapports d'inscription dans les années
tains égards plus difficiles à établir ; les hypothèses de base, existent généralement à l'échelon natio-
qu'elles impliquent sont moins solides, et leurs ré- nal (voir 1.5.1 ci-dessus).
sultats sont sujets à une plus grande marge d'erreur. Supposons d'abord que toutes ces statistiques
soient également décomposées à l'échelon ré-
4.6.1 L a méthode du rapport regional gional (par district, province, etc.). C e sera
. .
Nous avons vu (cf.1.5.2 ci-dessus)que, pour éta- 1. New Zealand Labour and Employment Gazette,
blir des projections à l'échelon national, il faut May 1958,

42
généralement le cas dans un régime fédéral, où les Une fois déterminé pour les années de base, le
différents Etats ou provinces ont leurs propres bu- taux de modification des rapports d'inscription ré-
reaux spécialisés qui établissent tout ou partie de gionaux peut @tre extrapolé dans le m ê m e senspour
ces statistiques. Mais, m & m e dans ce cas favo- un certain n o m b r e d'années à venir. C e procédé
rable, une condition importante de l'établissement est celui-là m e m e qui a été décrit au Chapitre 4
de projections régionales ne se trouve pas remplie : (voir 4.2.2 ci-dessus). Dans ce cas, l'extrapola-
on ne dispose pas de données sur le mouvement de tion repose sur l'hypothèse que les facteurs,quels
la population d'âge scolaire entre les provinees ou qu'ils soient, qui ont causé la modification dans le
Etats fédérés, les régions géographiques ou les passé continueront à agir de la m ê m e manière dans
districts administratifs. L'absence de ces données l'avenir. Cette hypothèse, nous l'admettons volon-
tient à ce que l'enregistrement actuel des m o u v e - tiers, est assez risquée. E n effet, la modifica-
ments de population est limité par le jeu des cri- tion est lue non seulement à des mouvements de
tères de la citoyenneté nationale. Les mouvements migration intérieure, mais également à d'autres
qui ne portent pas sur des citoyens de pays étran- facteurs régionaux de différenciation qui influent
gers échappent ainsi à la statistique. D a n s les sur le n o m b r e d'inscriptions : composition diffé-
études démographiques, on appelle migrations in- rente de la population par âge, taux de natalité
térieures les mouvements de population qui se pro- différents, ou encore habitudes différentes d'édu-
duisent au sein d'un pays. O n dispose rarement de cation. C e s facteurs dépendent de circonstances
données expresses sur les mouvements intérieurs diverses telles que la prédominance du caractère
c'est-à-dire sur le n o m b r e de personnes, classées urbain ou du caractère rural dans les régions ou
par âge. qui viennent ainsi habiter ou qui aban- districts. O n pourra se passer d'une analyse dé-
donnent telle ou telle région du pays au cours d'une taillée de tous ces facteurs, qoi seront exprimés
année ; il faut à leur égard procéder par estima- globalement par le rapport régional d'inscription
tion (1). Parfois, le questionnaire établi pour un scolaire et par les modifications de ce rapport.
recensement national de la population contient une C e s modifications seront toutefois relativement
qtiestion sur les changements de domicile interve- faibles, surtout dans l'hypothèse d'une courte pé-
nus depuis la date du dernier recensement ; les ré- riode de projection, par exemple de 5 ans.
ponses ainsi obtenues permettent d'évaluer appro- L a méthode des rapports peut, bien entendu,
ximativement les déplacements de population qui etre appliquée dans un seul district. Mais lors-
ont eu lieu. Mais très souvent, on ne disposed'au- qu'un organisme national établit des projections,
cune donnée permettant d'évaluer les migrations il peut employer avantageusement la méthode des
intérieures. rapports régionaux en calculant des projections
Pour s'attaquer de façon réaliste au problème régionales d'inscriptions pour tous les districts,
particulier des projections régionales des n o m b r e s étant donné que ces chiffres peuvent être contrb-
d'élèves inscrits il faudra donc souvent renoncer lés par les projections des inscriptions de l'en-
à la comparaison entre les statistiques démogra- semble du pays, représentant la s o m m e des ins-
phiques générales et les statistiques scolaires,qui criptions de,tous les districts. Il s'ensuit qu'un
permet de fonder les projections sur l'observation rapport d'inscription établi pour un district peut
et l'analyse de rapports d'inscription. C'est la m é - diminuer alors que les élèves inscrits du district
thode qui conviendra également si le classement augmentent ; tel sera le cas si le taux d'accrois-
des régions utilisé dans les statistiques nationales sement des inscriptions dans l'ensemble d u pays
diffère de celui qui est utilisé dans les statistiques est supérieur au taux de diminution du rapport d'un
scolaires ; en Nouvelle-Zélande, par exemple,lzs district. P a r exemple, supposons que le rapport
statistiques démographiques générales sont subdi- d'un district, qui était de O, 23 l'année "y", tombe
visées par "districts provinciaux"(terme qui n'a à O, 21 pour l'année "y+n'' ; supposons égaiement
qu'une signification historique) ; mais les statis- que l'indice des inscriptions dans l'ensemble du
tiques scolaires sont subdivisées suivant les dis- pays passe de 105 l'année "y" à 120 l'année
tricts des divers conseils de l'enseignement.''E&- les inscriptions de ce district passeront alors de
cation Board". D a n s ces conditions, la seule so- 24,15 l'année "y" à 25.20 l'année ''y+n''.
lution consiste à appliquer ce que l'on peut appeler
la "méthode des rapports régionaux'' ("Area ratio
~~~
4.6.2 U n exemple d'application de la mcithode des
m-ethod"). rapports régionaux
Ladite méthode consiste à calculer le rapport
entre les inscriptions dans les écoles d'une région Cette méthode a été employée en Nouvelle-Zélande
et le n o m b r e d'inscriptions dans les écoles de l'en- pour la première fois en 1951, pour calculer la
semble du pays. Il y aura donc autant de rapports projection quinquennale des inscriptions dans
de ce genre qu'il y a de régions. E n considérant
ces rapports pour un assez grand nombre d'années 1. Voir, par exemple, Methods of studying inter-
de base, on constatera qu'ils augmentent ou qu'ils na1 migration, par Donald J. Bogue, étude tech-
diminuent. P a r définition, la s o m m e de tous les nique faite pour un stage d'études regional sur
rapports régionaux est égale à l'unité, de m ê m e les populations de l'Amérique centrale et de
que la s o m m e des inscriptions de toutes les régions l'Amérique du Sud, qui s'est tenu en décembre
est égale aux inscriptions de l'ensemble du pays. 1955 à Rio de Janeiro (Brésil).

43
l'enseignement primaire. Les unités régionales qui dimension des districts) était de 3,7 70.L'examen
furent alors choisies étaient d'une part les conseils des erreurs de projections relevées pour les dif-
-
de l'enseignement (educationboards) au nombre férents districts a donné un résultat assez intéres-
-
de neuf puis de dix à partir de 1954 dont chacun sant. Dans les cinq districts où l'on pensait que
administre les écoles de la circonscription qui lui l'accroissement supposé du nombre régional d'ins-
est confiée, et, d'autre part, le groupe des écoles criptions serait inférieur à l'accroissement quin-
qu'administre directement le Dépar&ment de l'édu- quennal pour l'ensemble du pays, la projection par
cation (écoles maories et écoles d'éducation spé- district contenait une évaluation trop faible. Dans
ciale). Les limites des circonscriptions des con- les deux districts où l'on pensait que l'accroisse-
seils de l'enseignement ne cofncident ni avec celles ment par district dépasserait le chiffre national,
des anciennes provinces, ni avec celles de subdivi- la projection régionale contenait une évaluation
sions administratives plus petites (boroughs,coun- trop forte. Dans les deux districts où le taux ré-
-
ties, etc. ), qui servent au recensement de la po-
pulation et au relevé des statistiquesde naissances.
gional différait à peine du taux national, l'erreur
de projection était la plus faible (O, 76 et O, 35 %
Les statistiques des migrations d'ordre extérieur au-dessus et au-dessous respectivement, du chiffre
n'existent qu'à l'échelon national. O n ne dispose réel). Ce résultat semble indiquer que les facteurs
d'aucune donnée sur les mouvements de migration différentiels régionaux adoptés pour la projection
intérieure. avaient été surévalués. O n pourrait en conclure,
Pour chacun des districts, les rapports ont été en l'occurrence, qu'un mouvement passé de rapide
établis pour cinq années de base. Ils ont été cal- accroissement du nombre d'inscriptions dans un
culés une fois c o m m e rapports régionaux du total district devrait peut-être être considéré c o m m e
des inscriptions, et une fois c o m m e rapports
.- ré- se ralentissant quelque peu au cohrs de la période
gionaux de l'accroissement des inscriptions d'une de projection. Inversement, une tendance à un ac-
année de base à la suivante. Ces derniers rapports, croissement simplement modéré du nombre d'ins-
étant d'une plus grande sensibilité, ont également criptions dans un district devrait peut-être être
été employés pour établir les projections. O n a considérée c o m m e s'accélérant quelque peu au
ainsi constaté que les rapports de plusieurs dis- cours des années de projection, tandis qu'une ten-
tricts étaient en accroissement sensible, et que dance à une certaine diminution du rapport d'un
dans d'autres districts cet accroissement était district au cours des années de base pourrait se
compensé par des diminutions. Les rapports de changer en une tendance à l'accroissement.
chaque district pour les années de base ont étépor- L a principale utilité de ces projections régio-
tés sur des graphiques, et extrapolés pour lescinq nales a été de fournir des éléments pour apprécier
années suivantes dans la direction approximative le bien-fondé relatif des demandes présentées par
de la tendance observée au cours des années de les autorités des districts pour l'attribution des
base. Les points de projection pour chaque année crédits prévus au titre des constructions scolaires
ont été ajustés, de façon que la s o m m e des indi- dans le cadre d'un programme financé à l'échelon
cations données par le graphique pour les districts national. Compte tenu des reports de programmes
fQt ramenée à 1. Il a suffi alors de multiplier le pouvant aller jusqu'à environ trois années, des
rapport de chaque district par le nombre d'inscrip- projections à court terme ont été suffisantes à cet
tions pour l'ensemble du pays, projeté pour l'an- effet, et une revision continue de l'élaboration des
née correspondante. C o m m e le nombre d'inscrip- rapports par district a été possible.
tions à l'échelon national était en accroissement L a m ê m e méthode a été employée à nouveau en
rapide pour la plupart de ces années, m ê m e les 1957 pour les nombres régionaux d'inscriptions
districts où le rapport était en diminution accu- dans les établissements secondaires, ainsi que
saient une certaine augmentation des inscriptions. pour les circonscriptions scolaires et, en combi-
Quant aux districts dont le rapport était en augmen- naison, pour les circonscriptions d'inspection (qui
tation, le nombre projeté de leurs élèves inscrits étaient alors au nombre de trois). Il est encore
était en augmentation sensible. O n a alors vérifié trop t6t pour dire quel était le degré d'approxima-
les augmentations des inscriptions projetées des tion qui a été obtenu par rapport au nombre réel
districts en les transformant en rapports d'aug- des élèves inscrits dans les districts. A cet égard,
mentation des districts, et en procédant au "lis- une difficulté particulièr'e tenait à ce que les pro-
sage" de ces rapports. jections ne se rapportaient qu'aux établissements
Dans la dernière année de projection, c'est-à- secondaires dépendant de 1'Etat. O r le secteur
dire en 1955, la plus grande erreur de projection privé est un peu plus important au niveau du se-
pour un district (ajustée au nombre réel d'inscrip- cond degré, et très différent d'un district àl'autre.
tions fourni par les statistiques nationales) s'est C'est ainsi que l'ouverture dans un district d'un
élevée à 8,3 % du nombre reel d'inscriptions.L'er- nouvel établissement secondaire privé à gros ef -
reur moyenne (en négligeant le signe positif ou né- fectifpeut fort bien bouleverser le rapport de ce
gatif, et sans pondération pour les différences de district dans une mesure imprévisible.

44
CHAPITRE 5

LES PROBLEMES DE LA PROJECTION EN CAS D'INSUFFISANCE


DES STATISTIQUES, G E N E R A L E S E T SCOLAIRES

D e l'étude descriptive des méthodes de projection c o m m e dans l'autre, de vérifier l'exactitude des
concernant les effectifs scolaires une conclusion chiffres obtenus. Mais ceux-ci donnaient au moins
se dégage :c'est qu'en fin de compte, les subtili- une indication suffisante quant à l'ordre de gran-
tés de la méthode dépendent des informations sta- deur des nombres recherchés. ils permettaient
tistiques dont on dispose. Si les données sont pré- de déduire en gros que plus de la moitié des en-
cises, le pronostiqueur peut prétendre atteindre fants de ce groupe d'âge fréquentaient des écoles
un degré d'approximation qui garantisse la validité -
publiques. D'autres enfants en n o m b r e inconnu
des projections. L a validité peut &tre considérée -
parce qu'ils n'avaient pas été recensés fréquen-
c o m m e bonne si l'erreur admissible de projection taient des écoles privées de diverses confessions.
ne dépasse pas 1 70 du n o m b r e total des inscrip- Mais m ê m e en admettant qu'environ 10 à 20 % des
tions dans les établissements scolaires pour une enfants de 10 à 14 ans fréquentaient des écoles du
projection à court terme concernant certains cas secteur privé, qu'un petit n o m b r e dlenfants étaient
(par exemple, celui de l'enseignement obligatoire) dans des établissements secondaires, qu'en outre,
ou 5 70au plus dans les autres cas. P o u r mainte- une fraction de cette population était exonérée de
nir, et m ê m e améliorer, ce degré de validité, il l'obligation scolaire pour diverses raisons, il était
y a intérCt à réexaminer et reviser constamment cependant manifeste que le taux de 53 70ainsi ob-
les projections antérieures en se fondant sur de tenu pour les effectifs scolaires était beaucoup
nouvelles observations et analyses des faits trop bas.
pertinents. Il semble que l'on n'ait pas précisé alors à c o m -
L e s conditions dans lesquelles on doit faire ces bien ce taux aurai1 dû se monter. L e Ministère de
projections ne sont pas toujours aussi favorables. l'éducation, chargé de l'application de 1'Education
mais il ne faut pas désespérer pour autant. Certes, Act, et les commissions scolaires des diverses
les projections auront un degré moindre de validi- circonscriptions se contentèrent d'augmenter le
té ; mais elles serviront cependant des fins utiles. n o m b r e des locaux, celui des martres, etc., afin
Cette question est assez importante pour m é - de faire face à l'accroissement continu des effec-
riter quelques développements dans ce chapitre tifs. A partir de 1878, les écoles publiques tinrent
final. des statistiques uniformes de la fréquentation.
O n constata bientût que certaines écoles avaient
tendance à grossir quelque peu le n o m b r e des
5.1 ETUDE R E T R O S P E C T I V E DE L'INSTAURA- -
élèves nominalement inscrits c o m m e si leur
TION D'UN REGIME D'ENSEIGNEMENT prestige devait srentrouver accru. Naturellement.
G R A T U I T ET O B L I G A T O I R E cela ne leur permettait pas d'obtenir des crédits
plus élevés, car il avait été fort sagement décidé
L'exemple typique à cet égard est le cas où le ré- que les subventions afférentes aux tocaux scolaires,
gime d'enseignement gratuit et obligatoire est en
cours d'élaboration et d'instauration. Naturelle-
-
aux traitements du personnel enseignant et autre
et aux dépenses imprévues seraient calrulées en
-
ment, la décision d'introduire pareil régime doit fonction, non des inscriptions, mais de la "fré-
s'inspirer de certaines considérations touchant quentation moyenne" (en entendant par là. le n o m b r e
ses conséquences. Autrefois, quand les adminis- m o y e n d'éièves qui fréquentent effectivement l'école
trateuk avaient l'esprit moins occupé qu'aujour- à différentes dates de l'année scolaire ; le ''rapport
d'hui de statistiques, iis se seraient sans doute de fréquentation" s'obtient e n divisant le montant
contentés de procéder à une évaluation s o m m a i r e de la fréquentation moyenne par le n o m b r e d'élèves
des aspects quantitatifs de l'expansion envisagée. inscrits). 11 est évident qu'en gonflant le nombre
Prenons un exemple. D'après le recensement des inscriptions, on aboutirait simplement à dimi-
démographique opéré en 1878 en Nouvelle-Zélande, nuer le "rapport de fréquentation" et à donner une
le riombre des enfants de 12 â 14 ans étai? de 46.000. idée fausse de l'efficacité du nouveau système
P a r m i ceux-ci, 24.000 fréquentaient les écoles pu- d'enseignement. E n outre, le "rapport d'inscrip-
bliques lors de l'entrée en vigueur de 1'Education tion" calculé d'après ces totaux serait plus élevé
Act de 1877. Quelle était la proportion des inscrip- qu'en réalité. Et il y aurait une m a r g e plus grande
tions dans les établissements, que devait-elle être, encore à combler pour que la population scolaire
que serait-elle ? L e recensement démographique atteigne le m a x i m u m d'inscriptions.
et le dénombrement scolaire n'avaient pas eu lieu Dix ans plus tard, l'établissement de relevés
à la m ê m e date, et il était impossible, dans uncas statistiques avait fait des progrès suffisants pour

45
qu'il fat possible de procéder à une comparaison L e cas s'est présenté il y a quelque temps au
approximative d'informations statistiques émanant S a m o a occidental. Après un délai de huit années,
de sources différentes, ainsi qu'à une évaluation le Directeur de l'éducation de Nouvelle-Zélande a
qualitative des statistiques d'inscription établies été invité en 1953 à inspecter de nouveau l'ensei-
d'après ?es registres scolaires. E n 1886, les sta- gnement dans ce territoire S O U S tutelle, constitué
tistiques des effectifs scolaires étaient compatibles par un groupe d'îles tropicales du Pacifique envoie
avec le recensement démographique de l'année. où de rapide développement (1). Il était naturelde
se trouvait indiqué le nombre des enfants signalés procéder à une étude d'ensemble pour examiner s'il
c o m m e fréquentant des écoles publiques ou subven- était possible d'instituer un régime complet d'en-
-
tionnées. L e total général correspondait à moins seignement gratuit et obligatoire et, dans l'affir-
-
de 2 % près au total des inscriptions recensées à mative, de déterminer quand cette réforme pou-
des fins éducatives. Naturellement, dans ce second vait se faire (2). L e problème pouvait etre posé
cas, il s'agissait d'une estimation :il avait fallu en termes assez précis : quel serait l'accroisse-
diminuer ce total du chiffre auquel était estimé le ment du n o m b r e des élèves inscrits dans les écoles
n o m b r e des enfants maoris fréquentant des écoles publiques du premier degré au bout de trois, cinq,
publiques (lesquels n'apparaissaient pas dans le dix ou quinze années si l'enseignement pour tous
recensement) et l'augmenter du chiffre auquel était était institué ?
estimé le n o m b r e des élèves inscrits dans cer- Mais les données de base étaient sujettes à cau-
taines écoles spéciales et dans des établissements tion. A u S a m o a occidental, les statistiques sco-
secondaires ne faisant pas l'objet de statistiques. laires concernaient les écoles publiques et clas-
Tandis que ce rapprochement des résultats ob- saient les élèves par groupes d'age. Elles avaient
tenus de sources différentes prouvait la validité des été obtenues par addition des chiffres portés sur
statistiques des inscriptions scolaires, les chiffres tous les registres scolaires ; mais les indications
e u x - m é m e s permettaient de vérifier les progrès qu'elles contenaient sur la répartition par groupe
réalisés dans la mise en oeuvre du régime de l'en- d'âge et la fréquentation étaient d' 'lune valeur
seignement obligatoire. P o u r les enfants de 10 à très variable". Bien peu de parents se donnaient
14 ans, le rapport approximatif d'inscription était la peine de fournir un bulletin de naissance ;
passé de O, 53 à O, 64. Il se montait à O, 6 9 en 1901 d'après certains rapports (3), beaucoup ''se lais-
et à O, 76 en 1911. O n peut considérer que ces der- saient guider par le goût de la facilité plutôt qu'ils
niers chiffres représentent le nombre m a x i m u m n'obéissaient à un a m o u r désintéressé de la pré-
d'inscriptions pour les enfants de moins de 13 ans, cision'' lorsqu'ils indiquaient l'âge des enfants à
compte tenu de la diminution des cas de dispense inscrire. Aussi la répartition par groupe d'âge
ainsi que du nombre des élèves de ce grouped'âge établie d'après les registres scolaires ne pouvait-
fréquentant des écoles privées et des établisse- elle que refléter purement et simplement cette
ments secondaires. inexactitude.
L a population totale de la Nouvelle-Zélande a L e s statistiques relatives aux écoles des missions
marqué un accroissement rapide pendant cette pé- étaient incomplètes ; certains groupes d'écoles
riode d'incessante colonisation du pays. P o u r l'en- manquaient. et il arrivait par contre que les élèves
-
semble du groupe d'âge de 5 à 14 ans auquel fréquentant aussi des écoles publiques du premier
s'applique l'inscription dans les écoles publiques - degré fussent comptés deux fois. Pour ce secteur,
le total est passé de 105.000 en 1878 à 150.000 en les estimations oscillaient entre 43 et 50 % des
1886, puis à 171.000 en 1896 et enfin à 197.000 en inscriptions dans les écoles publiques, soit 30 à
1911. Pendant cette période, par l'effet combiné 33 % du total des inscriptions.
d'un accroissement rapide du rapport d'inscription Voilà quelle était la situation en ce qui concer-
et de l'augmentation également rapide de la popu- nait les numérateurs dont on disposait pour esti-
lation juvénile, le montant des effectifs dans les m e r les rapports d'inscription. E n ce qui concernait
écoles publiques a doublé entre 1877 et 1887, et
presque triplé entre 1887 et 1911.

5.2 VERS L ' E N S E I G N E M E N T POUR TOUS


A U S A M O A OCCIDENTAL 1 . John D . Durand, L a population du S a m o a occi-
dental, Lake Success, Division de la population,
-~
Aujourdihui, l'élaboration de mesures administra- Nations Unies, 1948 ; et Frank Lorimer, ed.,
tives est normalement préparée par une observa- Culture and h u m a n fertility, Paris, Unesco,
tion et une analyse plus rigoureuses que précédem- 1954, pp. 140-145.
ment des éléments pertinents de la situation et par
la prévision de son évolution future. Mais il faut
pour cela des données suffisantes, à partir des-
-
2. C.E. Beeby, Report on education in Western
Samoa, Wellington, Department of Island Terri-
tories, 1954,pp.22-27.
quelles le spécialiste puisse procéder à cette éva- 3. N e w Zealand Department of Island Territories,
luation des tendances qui est la base de la projec- Western Samoa, Reports for the calendar years
tion. Or, certaines de ces données manquent trop 1952 and 1955, Wellington, Government Printer,
souvent. 1953, 1956.

46
les dénominateurs, on avait, en premier lieu, les représenter cette population par une pyramide pas
résultats du dernier recensement (1951) (1) ; m a i s très haute à base très Large. L a règle des 40 %,
ceux-ci étaient entachés d'inexactitudes inévitables. d'ailleurs. est absolument empirique ;elle a été
E n outre, on avait adopté un système de dénombre- établie à partir d'un grand n o m b r e d'études d é m o -
ment par année d'âge entre O et 4 ans et par groupe graphiques qui permettaient de procéder à une dé-
d'âge quinquennal au-dessus de 5 ans pour r e m - composition exacte de la population par âge.
placer le système traditionnel défectueux qui con- O n peut démontrer que pour maintenir la propor-
sistait à répartir la population entre les enfants tion de la population juvénile à 40 7 '0 au moins de
en bas âge (au-dessous de 2 ans), les jeunes (2 à la population totale, il faut que le taux brut de na-
-
14 ans), les sujets masculins et féminins plus- talité, assorti de certains taux probables de la
âgés, mariés ou célibataires, et les chefs de fa- mortalité des enfants en bas âge et des jeunes,
mille ; or, cette réforme empechait de comparer atteigne 40 pour mille environ de la population to-
les résultats obtenus avec ceux d'un recensement tale (3). Nous insistons encore sur le fait que ce
antérieur, et de corriger les erreurs du d é n o m - chiffre, qui donne un ordre de grandeur, est du
brement précédent. En deuxième lieu, les registres domaine des probabilités plutôt que des certitudes.
contenant les naissances et les décès étaient des C'est néanmoins un élément utile d'information,
sources d'information encore moins satisfaisantes. qui permet un pronostic approximatif des nais-
L e s statistiques étaient faussées par l'insuffisance sances en l'absence de statistiques complètes
des déclarations. D'après une estimation anté- d'état-civil. L'une des études les plus minutieuses
- -
rieure peut-etre un peu élevée le taux de na- qui aient jamais été faites pour estimer les taux
talité représentait, pour le S a m o a occidental, 45 de natalité à partir des seules données de recen-
pour mille de la population (2). L e taux nominal sements a conclu que la proportion de la popula-
de natalité, calculé d'après le n o m b r e de nais- tion juvénile (enfants jusqu'à 15 ans) s'établissait
sances vivantes enregistrées en 1952, atteignait entre 42 et 44 % de la population totale (4).
32 pour mille seulement - chiffre certainement L e s rapports d'inscription fondés sur des don-
beaucoup trop bas. E n 1956, ills'établissait à41, 3 nées du genre ci-dessus, étaient donc sujets à une
pour mille. Cet accroissement de près du quart m a r g e d'erreur considérable. Mais on pouvait
en quatre ans ne correspondait donc pas pour une quand m e m e les utiliser pour évaluer le n o m b r e
mesure appréciable à la réalité ; il était dû plu- des enfants d'âge scolaire (7 à 13 ans) ne recevant
t6t à l'amélioration des statistiques de l'état-civil. pas d'instruction. C o m m e ce nombre marquerait
E n outre, les projections à m o y e n terme pour 1964 un fléchissement avec l'instauration du régime de
ou 1969 dépendaient d'une évaluation de la dimen- l'enseignement pour tous dans ce groupe d'âge,
sion probable qu'atteindrait alors la population il y avait quelques chances pour que les rapports
d'âge scolaire - chiffre qui dépendait lui-même -
d'inscription pour les âges adjacents 6 ans et
du n o m b r e prévu des naissances pour cinq à dix peut-être m e m e 5 ans, d'une part ; 14 ans et peut-
années plus tard. Cette évaluation ne s 'appuyait
pas sur une étude analytique des taux de natalité,
-
etre m ê m e 15 ans, d'autre part augmentent en
proportion. L e montant de cet accroissement pou-
dont on pensait qu'elle aurait pour seul résultat vait etre évalué avec une certaine exactitude. Il
d'aboutir une fois de plus à des déductions haute- fallait formuler une autre hypothèse concernant la
ment conjecturales. L'évaluation des naissances proport ion future des effectifs des écoles privées
futures était donc le fruit d'une simple hypothèse par rapport à l'ensemble des effectifs scolaires :
numérique, que recoupaient seulement des prévi-
sions très approximatives suggérées par des ob-
servations antérieures. O n ne s'est pas efforcé 1. Western Samoa, Population census 1951, Welling-
non plus à ce moment-là de recourir à l'une quel- ton, Government Printer, 1954. E n 1956, un
conque des techniques démographiques, mieux con- autre recensement a été établi par les soins d'un
nues depuis lors. Il semble, rétrospectivement, démographe professionnel,
que leur application aurait permis d'arriver à une 2. Nations Unies, Division de la population,Causes
évaluation moins timide de la population d'âge et conséquences de l'évolution démographique,
scolaire. N e w York, 1953, p. 104 (Etudes démographiques,
Il peut être intéressant de citer à ce propos un No 17).
exemple portant sur les groupes d'âge les plus 3. W.F. Wertheim, 'Le test des 40 % :un instru-
jeunes plutôt que sur l'ensemble de la population ment utile en démographie', dans : Congrès m o n -
future. Si l'on peut, en se fondant sur des obser- dial de la population, R o m e , 1954, Comptes ren-
vations générales, arriver à un chiffre plausible
pour le montant total de la population à un m o m e n t
-
dus, vol. VI, texte anglais p. 215, r é s u m é en
français p. 226.
quelconque de l'avenir, on peut lui appliquer, du 4. Giorgi0 Mortara, 'The Brazilian birth rate', dans
moins à titre expérimental, la "règle des 40 %". Frank Lorimer, ed., Culture and humanfertility,
D'après cette règle, pour une population dont le Paris, Unesco, 1954, et : , 'The
taux de fécondité est élevé et le taux de mortalité development and structure of Brazil's popula-
assez élevé, la proportion des enfants en bas âge tion', Population Studies (London), Vol. VIII,
et des jeunes (jusqu'à 15 ans) correspond à quelque ND 2, N o v e m b e r 1954, qui contient de nouvelles
40 % de l'ensemble de la population ; on peut références.

47
on admit que cette proportion, ou bien demeurait imprécision, cette projection pouvait, dans une
constante (à 35 a], 011 bien fléchirait jusqu'8 30 %, certaine mesure, servir de base à une recommanda-
Il devenait alors possible d'estimer le total des tion concernant l'échelonnement dans le temps de
effectifs des écoles publiques du premier degré à PappLicationd'un régime d'enseignement pour tous.
diverses dates futures en ajoutant aux chiffres ac- E n comparant les projections chiffrées aux sta-
tuels des inscriptions l'accroissement prévu pour tistiques des inscriptions scolaires et aux statis-
l'ensemble des effectifs scolaires. et peut-&tre tiques de l'état-civil depuis 1953, on constatait :
aussi le nombre des élèves qui auraient auparavant 1. que le nombre admis pour Les naissances était
fréquenté des écoles privées. inférieur à la réalité ;
Ces projections étaient établies @ce à la fixa- 2. que les accroissements d'effectifs dans les
tion de deux chiffres limites eRtre lesquels s'ee- écoles publiques du premier degré étaient plus
cadreraient vraisemblablement les accroissements grands qu'on ne l'avait jugé probable, d'où une
des effectifs scolaires. Elles étaient réputées amélioration plus rapide des rapports d'inscription.
exactes dans la proportion de 90 à 110 % jusqu'en 3. que la proportiondes effectifs des écoles pri-
1959, et avec une plus grande marge d'approxima- vées avait fléchi dans une plus large mesure qu'on
tion au-delà de cette date. C e s chiffres limites ne l'avait admis :elle était tombée à 27 %.
correspondaient au doublement probable des effec- S o m m e toute, le total des inscriptions enregis-
tifs dans les douze à dix-sept années à venir. et trées en 1956 n'atteignait pas tout à fait le total
au doublement consécutif du nombre des martres projeté pour 1959. On peut donc penser que la pro-
et des salles de classe nécessaires. Malgré son jection pour 1959 a été sous-évaluée de 1 O %environ.

48
LES BONS DE L'UNESCO

Nous signalons à nos lecteurs l'existence du système des BONS DE L'UNESCO qui peut leur
faciliter 1 'acquisition du matériel mentionné dans notre revue.
Afin de remédier aux difficultés dbrdre monétaire que soulèvent les achats à lé'tranger de livres,
films, équipements de laboratoire, etc., 1 'Unesco a conçu une sorte de monnaie internationale, le
BON UNESCO. L e s BONS DE L'UNESCO fournissent aux écoles, universités, professeurs et
étudiants d'un grand nombre de pays la possibilité de se procurer aisément le matériel dont ils
ont besoin pour leurs études ou leurs recherches.

L e s BONS DE L'UNESCOpermettent d'acheter:

livres, périodiques films éducatifs SOUS forme de: Matériel scientifique pour l'en-
photocopies, seignement et la recherche,
a) copies positives et contre- notamment :
microfilms, types, instruments et matériel d'op-
reproductions d'oeuvres d'art, b) négatifs originaux et contre- tique, balances et poids.
diagrammes, globes terrestres, types, verrerie de laboratoire,
cartes géographiques , et appareils de mesure électri-
que et acoustique,
partitions musicales, pellicule vierge de 16 mm. pour appareils d'analyse et de
disques, tirage de ces films, contrôle, etc...

L e s BONS DE L'UNESCO sont en vente dans la plupart des Elats membres oÙ il existe u n contrôle des
changes. Pour de plus amples renseignements, s 'adresser, dans chaque pays, à la C o m m i s s i o n nationale
pour 1 'Unesco ou, directement, au siege de 1 'Organisation.

L e BON DE VOYAGE UNESCO, nouvelle application du système des BONS DE L'UNESCO,


vise à écarter les difficultés de change qui entravent souvent les déplacements entrepris h des
fins éducatives ou culturelles : sortes de chèques de 'voyage internationaux, les BONS D E
VOYAGE UNESCO fownissent aux étudiants, aux professeurs et aux chercheurs les devises
dont ils peuvent avoir besoin pour poursuivre leurs études ou leurs travaux à l'étranger.

Toutes précisions utiles sont données d a m le dépliant


LES BONS DE L'UNESCO
q u e complètent les encarts
LE BON DE LIVRES UNESCO
LE BON DE FILM UNESCO
LE BON DE MATÉRIELSCIENTIFIQUE JNESCO
ainsi q u e d a n s le dépliant
L'UNESCO PRÉSENTE LE BON DE VOYAGE UNESCO
où l'on trouvera la liste des organismes nationaux responsables de la répartition et d e L'émission des bons
et les banques oÙ ceux-ci peuvent être échangés contre les devises nécessaires.

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SERVICE DES BONS DE L'UNESCO


place de Fontenoy
Paris - ïe (France)
PUBLICATIONS DE L'UNESCO : AGENTS GENERAUX

Afghanistan :Panuzai, Press Department, Royal Afghan Ministry Israël: Blumstein's Bookstores Ltd., 35 Allenby Road et
of Education, K A B U L . 48 Nahlat Benjamin Street, TEL AVIV.
Algérie :Editions de l'Empire, 28, rue Michelet, ALGER. Italie : Libreria Commissionaria Sansoni, via Gino Capponi 26
Arlemagne (Rép. fid.) : R. Oldenbour K. G., Unesco-Vertrieb für casella postale 552, FIRENZE.
Deutschland, Rosenheirnerstrasse l&, M U N C H E N 8. Jamaïque :Sangster's Book Room, 91 Harbour Street, KINGSTON;
Antilles françalses : Librairie J. Bocage, 15, rue Ledru-Rollin, Knox Educational Services, SPALDINGS.
B. P.208, F O R T - D E - F R A N C E (Martinique). Japon : Maruzen Co., Ltd., 6, Tori-Nichome, Nihonbashi, P.O.
Argentine : Editorial Sudamericana, S. A., Alsina 500, B U E N O S Box 605, Tokyo Central, T O K Y O .
AIRES. Jordanie: Joseph i. Bahous & Co., Dar-ul-Kutub, Salt Road,
Australle : Melbourne University Press, 369 Lonsdale Street, P.O. Box 66, A M M A N .
M E L B O U R N E C. 1 (Victoria). Llban : Libraririe universelle,avenue des Français, B E Y R O U T H .
Autrlcho :Verlag Georg Fromme & Co., Spengergasse 39,WIEN V. Llbéria :J.Momolu Kamara, 69 Front &Gurley Streets,M O N R O V I A
Belgique :Office de pubicité, S.A., 16, rue Marcq, B R U X E L L E S ; Luxembourg :Librairie Paul Bruck, 33, Grand-Rue,L U X E M B O U R G ,
N. V. Standaard Boekhandel, Belgiëlei 151, ANTWERPEN.Pour Malte : Sapienza's Library, 26 Kingsway, V A L L E T T A .
Le Courrier: Louis de Lannoy, 22, place de Brouckère, Maroc :Bureau d'études et de participations industrielles, 10, rut
BRUXELLES. Paul-Lapeyre, R A B AT,
Birmanle :S.P.C.K. (Burma), 549 Merchant Street, P.O. Box 222, Mexique : E.D.1. A. P.S. A., Libreria de Cristal, aparcado postal
RANGOON. 8092, MEXICO 1. D.F.
Bolivle : Livraria Selecciones, avenida Camacho 369, casilla Monaco : British Library, 30, boulevard des Moulins, M O N T E -
972. L A PAZ. CARLO.
Bulgarie :Raznoknos, 1, Tzar Assen, SOFIA. Nicaragua : A. Lanza e Hijos Cia. Ltda., casilla de correos 52.
Cambodge : Librairie Albert Portail, 14, avenue Boulloche, MANAGUA.
PHNOM-PENH. Nigéria : C.M. S. (Nigéria) Bookshops, P.P. Box 174, LAGOS.
Canada :The Queen'ç Printer, O T T A W A (Ont.). Norvè e: S.S. Bokhjornet, Stortingsplass 7, OSLO.
Ceylan: Lake House Bookshop, P.O. Box 244, Lady Lochore Nouvelle-Zélande: Unesco Publicacionç Centre, 100 Hackthorni
Building. 100 Parsons Road. C O L O M B O 2. Road, CHRISTCHURCH.
Chili :Eaitorial Universitaria; S. A., avenida B. O'Higgins 1058, Pakistan: Ferozsons: 60 The Mall, L A H O R E ; Bunder Road,
casilla 10220, SANTIAGO. KARACHI; 35, The Mali, P ESHAWAR.
Chine: T h e World Book Co.. Ltd.. 99 Chungkinn South Road.
I I
Panama : Cultural Panameiia, Avenida 7.a no. TI-49,apartado dr
Section 1, TAIPEH. Taiwan (Formosa) correos 2018, P A N A M A .
Colombie : Libreria Central, Carrera 6-A no. 14-32, B O G O T A . Paraguay: A encia de Librerias de Salvador Nizza, calle Pte.
Corée : Korean National Commission for Unesco, Franco 39843, ASUNCION.
P.O.Box Central 64, SEOUL. Pays-Bas: N.V. Martinus Nijhoff, Lange Voorhout 9, D E N
Costa Rica: imprenta y Libreria Trejos, S.A., apartado 1313, HAAG.
S A N JOSE. Pérou :Libreria Mejia Baca, Ji& Azangaro 722, LIMA.
Cuba: Libreria Economica, Pte. Zayas 505-7, apartado 113, Philippines : Philippine Education Co. hc., 1104 CastiIIejos,
L A HABANA. y a p o , P.O. Box 620, M A N I LA.
Danemark :Ejnar Munksgaard, Ltd.,6 N$rregade, K O B E N H A V N K. Po ogne : Osrodek Rozpowszechniania Wydawnictw Naukowyct
République Dominicaine : Libreria Dominicana, Mercedes 49, P A N , Palac Kultury i Nauki, WARSZAWA.
apartado de correos 656, CIUDAD TRUJILLO. Portugal :Dias & Andrade Lda., Livraria Portugal, rua do Cairn<
Equateur : Casa de la Cultura Ecuatoriana, Nucleo del Guayas, 70, LISBOA.
Pedro Moncayo y 9 de Octubre, Casilla de Correo rp .3542, RipubIlque arabe unle: L a Renaissance d'Egypte, 9 Sh. Adly-
GUAYAOUIL. Pasha, CAIRO (Egypt).
Espagne :Libreria Cientifica Medinaceli, Duque de Medinaceli 4, Roumanie: Cartimex, Str. Aristide Briand 14-18, P.O. Box 134-
MADRID. Pour L e Courrier : Ediciones Iberoamericanas S. A., 135, BUCURESTI.
Pizarro 19, MADRID. Royaume-Uni : H.M. Stationery Office, P.O. Box 569, L O N D O N
Etats-Unis d'Amérique : Unesco Publications Center. 801, Third S. E. 1.
Avenue, N E W Y O R K 22, N.Y., et sauf pour les périodiques: Salvador: Manuel Navas & Cia., 1.a avenida Sur 37, S A N
Columbia University Press, 2960,Broadway, NEW YORK 27,N.Y. SALVADOR.
Ethiopie : International Press Agency, P.O. Box 120, ADDIS- Singapour: Voir: Fédération de Malaisie.
ABABA. Suède : A/ B C.E. Fritzes Kungl. Hovbokhandel, Fredsgatan 2
Fédération de Malalsic et Slngapaur : Peter Chong and Co., P.O. S T O C K H O L M 16. Pour L e Courrier : Svenska Unescoradet, Va-
Box 135, SINGAPORE. sagatan 15-17,S T O C K H O L M C.
Finlande : Akateeminen Kkjakauppa, 2 Keskuskatu, HELSINKI. Sulsse : Europa Verlag, Ramistrasse 5, ZURICH ; Payot, 49, rue
France : Librairie de l'Unesco, place de Fontenoy, PARIS-7e; du Marché, G E N E V E .
Vente en gros :Unesco, Section des ventes, place de Fontenoy, Tchécoslovaqule :Artia Ltd., 30 Ve Srneckach, P R A H A 2.
PARIS- 7 e. Thallande : Suksapan Panit, Mansion 9, Rajdamnern Avenue
Grèce: Librairie H. Kauffmann, 28, rue du Stade, ATHENES. BANGKOK.
Haïti: Librakie " A la Caravelle", 36, rue Roux, B.P. 111, Tunisie : Victor Boukhors, 4, rue Nocard, TUNIS.
PORT-AU-PRINCE - Turquie : Librairie Hachette, 469, Istiklal Caddesi, Beyoglu
ISTANBUL.
Hong-Kong: Swindon Book Co., 25 Nathan Road, K O W L O O N .
Hongrie: Kultura, P.O. Box 149, B U D A P E S T 62. Union Sud-Africaine: Van Schaik's Bookstore (Pty) Ltd., Libr
Inde: Orient Longmans Private Ltd.: 17, Chittaranjan Ave., Building, Church Street, P.O. Box 724, PRETORIA.
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B O M B A Y 1; 36a Mount Road, M A D R A S '2. Gunfoundry Road, Uruguay :Unesco, Centro de Cooperaci6n Cientifica para Arnérica
H Y D E R A B A D 1. Kanson House, 24/1 Asaf Ali Road, P.O. Latina,bulevar Artigas 1320-24, casilla de correo, 859, M O N T E ,
BOX 386, N E W D E L H I 1. Sous-dépôts: Oxford Book & Sta- VIDEO. Oficina de Representacion de Editoriales, plazr
tionery Co., Scindia House, N E W DELHI ; Rajkamal Prakashan Cagancha 1342,1erpiso, MONTEVIDEO.
Private Ltd., Himalaya House, Hornby Road, B O M B A Y 1. Venezuela : Libreria Villegas Venezolana, avenida Urdaneta
Indonésie: G.C.T. Van Dorp & Co., Djalan Nusantara 22, esquina calle Norte 17, plaza San Bernadino, edificio 26-08
Posttrommel 85, D J A K A R T A . CARACAS.
Irak :McKenzie's Bookshop, B A G H D A D . Viêt-Nam : Librairie papeterie Xuân-Thu, 185-193, rue Tu-Do
Iran : Commission nationale iranienne pour l'Unesco, avenue du B .P.283, SAIGON.
Musée, T E H E R A N . Yougoslavie : Jugoslovenska Knjiga, Terazije 27, B E O G R A D .
Irlande : The National Press, 2 Wellington Road, Ballsbridge,
DUBLIN.

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