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Mémoire de M2 MEEF
Tutrice : Violaine Prince
Année 2020-2021
Table des matières
1 État de l’art 5
1.1 L’évaluation en milieu scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.1 Fonctions de l’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.2 Évaluation normative et attribution d’une note . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.3 La constante macabre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2 Évaluation par contrat de confiance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.1 Évaluation participative par contrat de confiance . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.2 Impact des spécificités de l’enseignement de SNT . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3 Problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2 Recherche et expérimentations 11
2.1 État des lieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.1.1 Enquête auprès des élèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.1.2 Ressentis des élèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.1.3 Résultats des élèves aux évaluations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2 Contexte sanitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3 Définition d’un protocole expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.1 Préparation du plan d’expérience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.2 Adaptation de l’évaluation par contrat de confiance . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3.3 Conduite des expérimentations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.4 Évaluation de l’expérimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.4.1 Évolution de la participation aux activités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.4.2 Résultats aux évaluations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.4.3 Deuxième enquête auprès des élèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.4.4 Résultats dans le groupe Test . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.4.5 Ressenti général des élèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4.6 Travail à distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1
3 Discussions et perspectives 26
3.1 Bilan de l’expérimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.2 Vers une évaluation par compétences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3 Vers une classe coopérative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3.1 De l’intérêt des élèves pour les activités de groupe... . . . . . . . . . . . . . 28
3.3.2 ... à la classe coopérative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Les élèves des classes de seconde générale suivent depuis la rentrée 2019-2020 un enseignement obli-
gatoire intitulé Sciences Numériques et Technologie (SNT). Le programme en vigueur stipule :
L’enseignement de sciences numériques et technologie en classe de seconde a pour ob-
jet de permettre d’appréhender les principaux concepts des sciences numériques, mais
également de permettre aux élèves, à partir d’un objet technologique, de comprendre le
poids croissant du numérique et les enjeux qui en découlent.
De nombreux thèmes abordés font partie du quotidien des élèves, comme le Web ou encore les
réseaux sociaux . Malgré cela, l’enseignement n’a pas été choisi par les élèves puisqu’il relève du
tronc commun. De plus, le volume horaire hebdomadaire consacré à cet enseignement est de 1h30 par
semaine, ce qui correspond à 5% du volume horaire global d’un élève n’ayant pas d’enseignement
optionnel. Ainsi cet enseignement peut paraı̂tre anecdotique aux élèves et le risque est important
qu’ils ne se mobilisent pas autant que dans d’autres disciplines.
Comment favoriser l’implication des élèves ? L’enseignant peut proposer des activités intéressantes
et variées. L’enseignant peut favoriser un climat de classe agréable en veillant à rester à l’écoute des
besoins des élèves, en étant attentif au respect de chacun, en utilisant la communication non violente,
par exemple. En effet, les pédagogues le savent depuis longtemps : pour apprendre, il faut se sentir
bien. Par ailleurs, le développement des sciences cognitives permet d’expliquer de mieux en mieux
comment cela se passe dans le cerveau. Apprendre c’est créer et renforcer des connexions entre les
neurones. Ainsi, comme l’expose Berthier [2018] :
Les études sur la plasticité cérébrale montrent que le cerveau se reconfigure en perma-
nence selon l’environnement, et que les connexions entre les neurones peuvent se mo-
difier incessamment. Ce dynamisme dans le réarrangeemnt des réseaux neuronaux im-
plique :
— que rien n’est jamais joué, en dépit des difficultés, et des échecs ;
— que la confiance en soi est un formidabble levier d’apprentissage.
Ainsi, toute personne, tout élève peut apprendre, quelque soit son parcours précédent. Par ailleurs, les
émotions peuvent favoriser ou inhiber les apprentissages.
Convaincue de longue date par ces postulats à titre personnel, lorsque j’ai pris en charge mes premiers
élèves de SNT, j’ai veillé à assurer un cadre rassurant et respectueux. L’objectif étant d’avoir une
approche globale positive de l’enseignement.
3
Cependant, au cours des premières semaines, les observations suivantes ont été faites :
— une partie des élèves ne s’investit pas dans les activités demandées,
— ces élèves semblent découragés à l’avance.
Par exemple, en début d’année, les élèves doivent prendre en main LoRdi, un ordinateur portable
offert par la région Occitanie à tous les lycéens. Lors des premières manipulations, certains élèves se
sont sentis rapidement dépassés, comme si ce n’était pas pour eux. Or ce découragement a rejailli sur
les autres activités, même débranchées , nuisant fortement à l’investissement de ces élèves.
Dès les premières évaluations proposées dans ces classes, le constat est clair : les élèves qui se sont
investis dans les activités réussissent les évaluations. Ceux qui sont restés en retrait lors des activités,
que ce soit par découragement ou par désintérêt, n’obtiennent pas des notes encourageantes.
Dès lors, comment redonner confiance aux élèves dans leurs capacités ? comment les inciter à effec-
tuer le travail demandé ?
Le travail présenté dans ce mémoire est centré sur l’évaluation des élèves, et plus particulièrement sur
l’évaluation normative, requise par l’institution et la société au niveau du lycée (chapitre 1). Est-il pos-
sible de faire évoluer l’évaluation proposée pour améliorer l’investissement des élèves ? Est-il possible
d’adapter des dispositifs existants pour l’enseignement de SNT et ses particularités ? Une expérience
conduite auprès des élèves sera décrite et analysée (chapitre 2). Enfin, un bilan sera effectué et nous
proposerons d’autres pistes (chapitre 3).
L’évaluation en milieu scolaire est un vaste sujet d’études et de réflexions. Dans ce chapitre nous
présenterons différents résultats sur l’évaluation, son rôle, ses conséquences pour les apprenants.
gnant d’effectuer un bilan des représentations pré-existantes des élèves, notamment pour ajuster le
contenu ou les modalités de la séquence proposée (figure 1.1).
Le terme d’évaluation formative fait référence à toutes les évaluations permettant de donner un
feed-back aux élèves. C’est ce retour qui aux apprenants de se situer par rapport à un objectif et d’ajus-
ter leur travail. Il peut s’agir d’évaluation de mi-parcours , mais pas seulement. Ces évaluations
5
F IGURE 1.1 – Les fonctions de l’évaluation selon Hadji [1989].
Par rapport aux apprentissages et au fonctionnement du cerveau, Favre [2007] explique graphique-
ment ce qui se joue lors d’un apprentissage (figure 1.2, page 7). L’auteur explique qu’il est important
de ne pas donner de contrôle à un élève pendant la phase de vulnérabilité. Cette phase correspond à
la destabilisation cognitive et affective indispensable à tout apprentissage.
Les émotions participent à l’apprentissage mais l’apprentissage et le stress ne semblent pas compa-
tibles , résume Favre [2016].
Les problèmes se concentrent lorsqu’il s’agit d’une évaluation à visée de communication, d’une
évaluation qui va être utilisée pour décider de l’orientation voire du redoublement d’un élève. Les
évaluations effectuées dans ce contexte au niveau du lycée donnent lieu à des notes. Ces notes sont
inscrites dans les bulletins scolaires, puis reportées dans l’application d’affectation permettant l’accès
aux études post-bac, Parcoursup.
Lorsque l’évaluation relève de cette dimension, il s’agit d’une évaluation normative [Fabrizio,
2015]. Des notes qui seraient attribuées aux élèves mais ne seraient pas communiquées à l’extérieur
(famille, équipe pédagogique), n’auraient pas les mêmes conséquences.
Par ailleurs, renseigner les bulletins des élèves et attribuer des notes relève des obligations de l’ensei-
gnant, au niveau du lycée en tous cas. Il est même attendu plusieurs notes pour un même trimestre, afin
d’effectuer une moyenne dans chaque discipline et une moyenne des résultats de toutes les disciplines.
La pression autour de ces évaluations normatives et des notes attribuées est donc importante. Or
la recherche a montré que ces notes, qui vont déterminer le devenir académique des élèves, sont
fausses . Elles sont fausses dans le sens où de nombreux biais interviennent lors de l’attribution
d’une note. La note peut dépendre de la perception a priori que les enseignants ont du niveau des
élèves [Rosenthal, 1968]. La note peut dépendre du niveau d’un élève dans une autre discipline, il
s’agit de l’effet de halo [Balzer and Sulsky, 1992]. La note peut aussi dépendre du niveau de la classe,
de l’ordre dans lequel les copies sont évaluées... effet de contexte [Pascal, 2003]. Les notes varient
aussi en fonction de nombreux stéréotypes de genre et d’écarts à certaines attendus véhiculés par le
système éducatif. Ainsi à performance effectivement identiques, les enseignants jugent plus favora-
blement les garçons en mathématiques que les filles [Pascal, 2003]. Un autre exemple ? Les élèves
polis sont plus favorablement jugés sur leurs compétences scolaires que les élèves impolis [Filisetti,
2009]. L’attractivité physique des élèves influence aussi le jugement des enseignants lorsqu’ils doivent
se prononcer sur leur niveau de compétences académiques [Langlois et al., 2000].
D’après Fabrizio [2015] - citant les travaux de Monteil [2002], l’évaluation normative représente une
menace pour les élèves :
La croyance que les notes représentent une mesure claire de la performance, qui permet
la comparabilité des élèves, représente une menace surtout pour les élèves qui ont une
histoire scolaire d’échec ou de mauvais résultats, et qui - grâce à cette clarté - se retrouvent
donc comparés à des élèves qui sont meilleurs qu’eux . [...]
Ces travaux montrent aussi, que même les bons élèves sont menacés et baissent dans
leurs résultats dès lors qu’ils sont confrontés à un échec, ce qui est assez fréquent, sauf à
ne considérer qu’une petite minorité d’élèves qui n’ont jamais de difficultés.
De plus, l’évaluation normative incite les élèves, puis les étudiants à tricher. Tout ce qui compte est fi-
nalement d’obtenir des bonnes notes, quelque soit le moyen car les jeunes veulent réussir [Pulfrey
and Butera, 2013]. Or d’après Pulfrey [2011] et Darnon et al. [2009] :
[...] même si les professeurs soulignent les buts de maı̂trise dans l’apprentissage, cela se
passe dans un contexte qui promeut implicitement une idéologie de sélection méritocratique
basée sur la réussite dans les évaluations scolaires ; dès lors, ce contexte peut amoindrir
l’effet désiré des buts préconisés par les enseignants.
Ainsi, l’évaluation normative et surtout le système éducatif qui utilise ces notes pour décider l’orien-
tation des élèves a des effets importants sur les apprenants et sur leurs comportements.
Antibi [2003] a mis en évidence ce qu’il a nommé la constante macabre : quelque soit le niveau
des élèves d’une classe, un enseignant s’assure d’obtenir une distribution des notes ressemblant à une
Évaluation positive pour l’enseignement de SNT - 8/35
gaussienne, centrée autour de 10 ou 12. Dans le cas contraire, l’enseignant risquerait d’avoir l’im-
pression d’avoir mal fait son travail. Tout se passe comme s’il n’était pas possible que tous les élèves
d’une classe soient bons , ou plus simplement comme s’il n’était pas possible que l’évaluation
proposée soit en adéquation avec l’enseignement proposé.
La constante macabre touche une grande partie des disciplines, mais pas toutes. La conséquence
funeste de ce mécanisme est que cela met arbitrairement la moitié des élèves en situation d’échec,
quelque soient leurs compétences.
L’évaluation par contrat de confiance a donné lieu à de nombreuses expérimentations. L’une d’entre
elles, conduite par Renault [2015] en terminale Sciences et Technologies de la Santé et du So-
cial (ST2S) est intéressante car les enseignants ont croisé ce système avec un système d’évaluation
L’évaluation par contrat de confiance peut en théorie s’envisager dans toutes les disciplines. Cepen-
dant, la difficulté dans le contexte de l’enseignement de SNT est le faible volume horaire relativement
au nombre important de thèmes à travailler avec les élèves.
L’enseignement de SNT est prévu au niveau national pour un volume horaire de 1h30 hebdomadaire
sur toute l’année. Il s’agit donc en général d’une séance par semaine. Dans mon lycée d’exercice, la
mise en place de cet enseignement se fait sur 2h hebdomadaires, avec un nombre de semaines réduit
de manière à ce que le volume horaire annuel soit conservé. En pratique cet enseignement commence
début octobre et se termine en mai.
Cette mise en place de l’enseignement fait que pour aborder les 7 thèmes prévus dans l’année, seule-
ment 3 séances peuvent être consacrées à chaque thème, et ces 3 séances doivent comprendre l’étude
des notions historiques et le travail en initiation à la programmation. Le nombre de séances est donc
très court pour constituer une base d’exercices sur lesquels les élèves auraient le temps de s’entrainer
au fil des séances.
D’autre part, les attendus du programme se situent plutôt dans les niveaux taxonomiques de connais-
sance ou de compréhension, selon la taxonomie de Bloom révisée [Anderson et al., 2001]. Cet aspect
aussi constitue une difficulté pour l’évaluation par contrat de confiance : il est complexe de préparer
des questions qui seront légèrement différentes des questions traitées lorsqu’il s’agit d’évaluer des
savoirs. D’autre part, il faut en produire beaucoup si on veut éviter que les réponses aux questions
soient retenues par cœur par les élèves, ce qui n’est pas l’objectif de l’ECC.
L’adaptation de l’évaluation par contrat de confiance que nous avons envisagée pour tenir compte des
spécificités de l’enseignement de SNT et des différentes contraintes matérielles sera décrite dans le
chapitre suivant (section 2.3.2, page 16).
1.3 Problématique
Peut-on mettre en œuvre une évaluation par contrat de confiance pour l’enseignement de SNT en
seconde générale ?
Cette modalité d’évaluation est-elle de nature à inciter les élèves à plus travailler ? Cette modalité peut-
elle permettre d’améliorer les résultats aux évaluations ? Enfin, cette modalité peut-elle améliorer la
confiance en eux des élèves ou, a minima, diminuer le stress qu’ils ressentent avant les évaluations ?
Est-ce que tous les élèves bénéficient de cette modalité ?
Quels sont les limites de cette modalité ?
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Recherche et expérimentations 2
L’étude a été conduite auprès de trois groupes classes d’élèves de seconde générale d’un lycée de
Nı̂mes, dans le cadre de l’enseignement de tronc commun SNT. Deux des groupes sont constitués de
24 élèves et le dernier de 22 élèves. En pratique, chacun des deux groupes classes de 24 est constitué
d’élèves de deux classes différentes. Le groupe de 22 élèves est constitué de deux tiers des élèves
d’une même classe (tableau 2.1).
Au niveau organisation matérielle, les élèves disposent d’un ordinateur personnel offert par la région
à tous les lycéens à l’entrée en seconde. Les supports de cours et d’activités sont rassemblés sur un
outil en ligne (cours Moodle) accessible aux élèves via leur Environnement Numérique de Travail
(ENT).
Pour cela, une enquête a été distribuée aux élèves des différents groupes. Afin de limiter l’auto-censure
éventuelle, cette enquête était anonyme. Le positionnement des élèves était demandé vis-à-vis d’affir-
mations portant sur différents aspects de l’enseignement. Les phrases étaient regroupées en 4 thèmes :
le contenu de l’enseignement de SNT, le positionnement personnel vis-à-vis de cet enseignement, le
regard sur les activités proposées et sur les évaluations. Les élèves devaient cocher une case selon
qu’ils étaient Pas d’accord , Plutôt pas d’accord , Plutôt d’accord ou D’accord avec la
phrase à évaluer (annexe 3.3.2, page 34). Nous avons donc systématiquement deux choix qui corres-
pondent à un désaccord avec la proposition et deux choix à un accord.
11
Constitution et limites de l’enquête
Plusieurs affirmations ont été inspirées de phrases utilisées en pédagogie coopérative pour l’auto-
évaluation du fonctionnement des groupes d’élèves [Connac, 2020], [Danquin, 2015]. Pour d’autres
phrases, la formulation proposée s’est révélée assez maladroite a posteriori : par exemple, utilisation
de l’adverbe trop qui peut induire un jugement négatif. D’autre part, les phrases C’est important
pour moi d’avoir de bonnes notes et C’est important pour moi de comprendre les cours étaient
présentées l’une au-dessus de l’autre. Après avoir répondu Plutôt d’accord ou D’accord à
la première, il est fort probable que cela ait entraı̂né un biais pour la seconde affirmation, située
immédiatement après. Créer des questionnaires à destination des élèves est un exercice délicat qui
demande de l’expérience et pourrait constituer un travail de recherche à part entière !
Lorsque les élèves ont coché deux cases pour la même affirmation, ou ajouté une croix entre deux
cases, alors ces résultats sont considérés comme non exprimés. C’est souvent entre Plutôt pas d’ac-
cord et Plutôt d’accord que les élèves ont hésité. Il n’est alors pas possible de choisir à la place
des élèves. Cela se produit pour certaines questions à raison d’un ou de deux questionnaires au maxi-
mum par groupe. De ce fait, le nombre total de réponses considérées peut varier légèrement d’une
question à une autre.
Lors de cette première enquête, plusieurs questions portaient de manière directe ou indirecte sur
l’évaluation, les notes ou l’implication dans les activités.
L’analyse des résultats en fusionnant les informations des différentes classes permet déjà de distinguer
des affirmations pour lesquelles il y a un fort accord entre tous les élèves et d’autres pour lesquelles
les avis sont partagés. Les résultats sont présentés sous la forme de pourcentages calculés par rapport
au total des effectifs de réponses exprimées (tableau 2.2).
Sur le podium des affirmations pour lesquelles les élèves sont majoritairement d’accord (94% d’ac-
cord en comptant les deux niveaux d’acceptation), nous avons les affirmations Cela me plaı̂t d’ap-
prendre de nouvelles choses et C’est important pour moi d’avoir de bonnes notes .
Ces deux informations sont très intéressantes. Les élèves apprécient d’apprendre de nouvelles choses :
leur curiosité ne paraı̂t pas émoussée. D’autre part, les notes sont importantes pour quasiment tous les
élèves (sauf pour 4 élèves sur 64).
Une affirmation avec laquelle les élèves ont été majoritairement en désaccord est : Je trouve qu’il
n’y a pas assez de devoirs . Cette question était posée car les élèves n’avaient pas de devoirs à faire
d’une séance à l’autre en SNT. Il aurait été possible que cela manque à un certain nombre d’élèves.
En ce qui concerne les questions portant sur les évaluations, les résultats globaux ne sont pas aussi
marqués. Cependant, si nous regardons dans le détail classe par classe, les choses sont différentes.
Par exemple, pour l’affirmation Je me sens stressé(e) par les évaluations , dans la Classe 3 les
réponses sont mitigées et chaque niveau d’acceptation reçoit de l’ordre d’un quart des réponses. Dans
la Classe 1, seulement 37% des élèves disent se sentir stressés par les évaluations, alors que dans
TABLE 2.2 – Résultats de l’enquête effectuée auprès des élèves des trois classes au début du deuxième
trimestre. Les pourcentages sont calculés sur l’ensemble des réponses exprimées.
la Classe 2 c’est l’inverse : 37% des élèves disent ne pas se sentir stressés (figure 2.1). Le stress
ressenti lors des évaluations dépend-il du groupe classe des élèves ? En utilisant les effectifs de chaque
classe, soit 63 observations au total, et en regroupant les réponses Pas d’accord et Plutôt pas
d’accord d’une part, et Plutôt d’accord et D’accord d’autre part, le calcul du χ 2 donne
13,5 pour une situation avec 2 degrés de liberté (3 classes et 2 états). Cette valeur est supérieure à la
valeur de 5,99 donnée par la table χ 2 pour 5% d’erreurs. L’hypothèse d’indépendance est rejetée, il
est possible de dire que le fait de ressentir du stress lors des évaluations est statistiquement dépendant
de la classe dans laquelle se trouvent les élèves.
60
46
41
40
26 26 26
21 23 23 23
20 18
14 14
0
Pas d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord D’accord
F IGURE 2.1 – Positionnement des élèves des différents classes pour la phrase Je me sens stressé(e)
par les évaluations . Les pourcentages sont calculés en fonction du nombre de réponses exprimées
dans chaque classe. Ce nombre est indiqué entre parenthèses dans la légende.
TABLE 2.3 – Notes obtenues par les élèves des différentes classes lors des deux premières évaluations.
Pour chaque classe sont indiquées la moyenne de la classe, la plage des notes (note minimale - note
maximale) ainsi que le nombre N d’élèves ayant eu des notes inférieures à 12, comprises entre 12 et
16, supérieures ou égales à 16.
Intéressons-nous maintenant aux résultats obtenus par les élèves des différentes classes. Nous avons
recueilli différentes statistiques concernant les deux premières évaluations sommatives de l’année
(tableau 2.3). La première évaluation portait sur différentes connaissances ou capacités travaillées au
cours des premières semaines d’enseignement. Cette évaluation a été très bien réussie par l’ensemble
des élèves des différentes classes : plus de la moitié des élèves de chaque classe obtient une note
supérieure à 16. Dans la Classe 2, 6 élèves obtiennent une note inférieure à 12.
La deuxième évaluation, d’un niveau a priori équivalent, portait sur les activités effectuées après la
première évaluation et pour une partie sur une reprise de notions de la première. Les résultats sont
nettement différents d’une classe à l’autre. Les élèves de la Classe 3 obtiennent des notes aussi élevées
que lors de la première évaluation. En revanche, pour les deux autres classes, les notes sont en baisse,
avec un nombre plus élevé de notes inférieures à 12. Cependant, même dans ces classes, certains
élèves conservent d’excellentes notes.
Que s’est-il passé en quatre semaines ? Et pourquoi seulement dans deux classes sur trois ?
L’hypothèse principale de cette baisse conséquente des résultats des élèves repose sur l’effet de la
mise en place du fonctionnement hybride suite à la situation sanitaire particulière, voir section 2.2.
Auparavant, les élèves n’avaient pas de difficulté à réussir les évaluations dans la mesure où ils avaient
suffisamment travaillé en classe.
L’expérimentation s’est déroulée sur les deux dernières périodes scolaires de l’année, soit entre le
retour des vacances d’hiver, à partir de la semaine 15, et l’arrêt des cours de l’enseignement de SNT
en mai 2021.
Le contexte sanitaire particulier détaillé ci-dessus (section 2.2) a influencé la préparation du plan
d’expérience : l’expérience principale liée à la mise en place d’une adaptation d’une évaluation par
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Groupe Effectif Rôle du groupe Dispositions
Classe 1 24 Groupe Témoin Pas de disposition particulière
Classe 2 24 Groupe Test Adaptation de l’évaluation par contrat de confiance
Classe 3 15 ou 7 Groupe Tiers Mise en place d’un temps de relaxation en début de séance
TABLE 2.4 – Récapitulatif du nom des groupes et du fonctionnement associé.
contrat de confiance a été menée avec l’un des deux groupes de 24 en fonctionnement tous présents
ou tous absents (Classe 2), le deuxième groupe avec le même fonctionnement tenant lieu de groupe
Témoin (Classe 1).
Le troisième groupe, groupe Tiers, (Classe 3) ayant un fonctionnement différent, les résultats ne
pourront pas être comparés. En revanche, des données seront tout de même collectées. D’autre part,
les élèves de la Classe 3 ont bénéficié de la mise en place d’un temps de relaxation en début de séance.
Initialement, il était prévu que les élèves de la Classe 2, le Groupe Test, bénéficient également de cette
mise en place. Les différents groupes, leurs effectifs et les dispositions envisagées sont résumés dans
le tableau 2.4.
Pendant la période d’expérimentation, les données collectées seront :
— les taux de présence aux classes virtuelles et de réalisation des activités à distance,
— l’implication dans les activités en classe,
— les résultats aux évaluations,
— les résultats d’une deuxième enquête anonyme en fin d’expérimentation.
L’adaptation de l’évaluation par contrat de confiance pour l’enseignement de SNT est envisagée de la
manière suivante :
— des groupes de 3 ou 4 élèves sont constitués (par les élèves eux-mêmes),
— les capacités sur lesquelles l’évaluation portera sont communiquées aux élèves,
— chaque groupe propose 2 ou 3 questions sur l’une des capacités,
— les groupes sont invités à communiquer entre eux pour se répartir les capacités,
— les groupes peuvent se transmettre leurs questions et leurs réponses,
— l’évaluation est établie par l’enseignante en utilisant les questions proposées,
— si certaines capacités n’ont pas été traitées par les élèves, alors l’enseignante propose ses
propres questions.
Dans cette adaptation, les élèves participent à l’élaboration de l’évaluation en proposant des ques-
tions. C’est une manière de contourner les difficultés de mise en place de cette modalité d’évaluation
pour l’enseignement de SNT discutées précédemment (section 1.2.2). En effet, les groupes produi-
sant plusieurs questions ou exercices, le nombre de questions pouvant être utilisées pour construire
l’évaluation devrait être suffisamment important.
D’autre part, les élèves sont incités à communiquer entre eux : au sein d’un groupe pour imaginer les
questions, mais aussi entre les groupes pour échanger leurs questions avant l’évaluation. Avec cette
Évaluation positive pour l’enseignement de SNT - 16/35
approche, l’objectif est de favoriser les interactions et l’entraide entre les élèves au sein de la classe.
Les questions proposées par les élèves pour la deuxième évaluation traitaient toutes les capacités
demandées ! Un certain nombre de questions sont revenues plusieurs fois.
En reprenant les questions proposées et en enlevant les doublons, l’évaluation proposée était tout à
fait similaire aux autres évaluations proposées dans l’annéee, que ce soit relativement à la longueur
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100 Groupe Témoin (24) Groupe Test (24) Groupe Tiers (22)
Pourcentage d’élèves participant
80
Présentation ECC au groupe Test
60
40
20
0
5 6 9 10 13 14 18 19 22 23
F IGURE 2.2 – Évolution de la participation des élèves aux différentes activités à distance au cours
de l’année. Les activités n’ont pas été programmées exactement au même moment pour toutes les
classes : les points correspondant à une même activité sont ici regroupés sur un numéro de semaine
dans la progression. Les points les plus élevés aux semaines 6, 10 et 14 correspondent à des activités
donnant lieu à une note. Le trait vertical signale le moment où les nouvelles modalités d’évaluation
ont été présentées aux élèves du groupe Test.
ou à la difficulté.
En ce qui concerne la première évaluation, en semaine 18, les élèves du groupe Témoin et du groupe
Tiers ont traité des évaluations composées par l’enseignante et de niveau équivalent à celles du
groupe Test.
En ce qui concerne la deuxième évaluation, en semaine 23, les élèves du groupe Tiers ont traité
l’évaluation composée des mêmes questions que les élèves du groupe Témoin. De plus, ils ont aussi
eu accès à la liste des questions. Les élèves du groupe Témoin ont traité une évaluation différente
mais de niveau similaire. En effet, l’évaluation a été réalisée en ligne pour ce groupe. Pour ne pas
défavoriser les élèves de ce groupe, ils ont aussi eu accès à la liste de questions. Cette liste a été
présentée dans ce cas comme une liste de questions du type de celles de l’évaluation .
Les premières informations collectées concernent le taux de participation des élèves aux activités à
distance et aux classes virtuelles. Ce taux évolue dans le temps pour chaque groupe (figure 2.2). Les
pics observés aux semaines 6, 10 et 14 correspondent à des activités donnant lieu à une note : par
exemple le fait de remettre le travail effectué lors de travaux pratiques. Il est difficile de déterminer
une tendance claire. Nous pouvons remarquer toutefois que jusqu’à la semaine 14, il y a un peu
De la même manière que pour établir l’état des lieux (section 2.1.3), nous nous intéressons aux
résultats obtenus par les élèves des différents groupes (table 2.5). Lors de la première évaluation
étudiée, les moyennes du groupe Témoin (10,3/20) et du groupe Test (10,8/20) sont équivalentes
et restent nettement inférieures à celle du groupe Tiers (15,5/20). Comme indiqué précémment, les
élèves du groupe Test ne se sont pas encore emparés du système lors de cette évaluation : peu de
groupes ont proposé des questions, il n’y a pas eu de communication entre eux. Il est donc assez
naturel de ne pas voir d’évolution significative.
Lors de la deuxième évaluation, la moyenne du groupe Test atteint 13,2/20. La hausse est conséquente :
de l’ordre de 2,4 points. Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a beaucoup moins d’élèves qui ont des
notes en dessous de 12 : 5 élèves au lieu de 13 lors de l’évaluation précédente.
Le fait d’avoir eu accès à l’avance aux questions utilisées pour l’évaluation a également permis aux
élèves du groupe Tiers d’avoir de meilleurs résultats, mais la hausse est moins importante, seulement
0,9 points. Le cadre est différent : ce ne sont pas les élèves qui ont proposé les questions, l’investisse-
ment ne s’est pas particulièrement amélioré en amont de l’interrogation. En revanche, pour quelques
élèves, avoir la liste des questions leur a permis de travailler pour l’évaluation : ils ont cherché les
réponses, parfois en effectuant des recherches sur le web pour ceux qui n’avaient pas effectué les
activités. Eux aussi ont finalement plus travaillé !
La situation du groupe Témoin est très compliquée à analyser car l’évaluation n’a pas pu se faire en
classe comme pour les autres groupes. Cela signifie que les élèves ont réalisé l’évaluation en ligne sur
la page web du cours. Dans ce cas-là, les élèves ont un temps limité pour réaliser l’évaluation. D’autre
part, des groupes de questions sont créés ce qui permet de tirer au sort les questions et d’éviter que
tous les élèves n’aient les mêmes questions, et dans le même ordre ! En pratique, ces précautions ne
limitent pas la triche : certains élèves se synchronisent pour effectuer l’évaluation en même temps et se
communiquent les réponses. Par exemple, pour cette évaluation, j’ai obtenu à plusieurs reprises 3 ou 4
fois exactement la même réponse écrite pour certaines questions, avec les mêmes fautes d’orthographe
bien sûr ! De plus, il n’est évidemment pas possible d’empêcher les élèves de consulter le cours ou les
Évaluation positive pour l’enseignement de SNT - 19/35
Expérimentation - première évaluation - semaine 18
Moyenne Plage N < 12 12 ≤ N < 16 16 ≤ N
Groupe Témoin - Classe 1 10,3 1 - 16 11 8 1
Groupe Test - Classe 2 10,8 3 - 20 13 4 6
Groupe Tiers - Classe 3 15,5 10 - 20 1 9 9
Expérimentation - deuxième évaluation - semaine 23
Moyenne Plage N < 12 12 ≤ N < 16 16 ≤ N
Groupe Témoin - Classe 1 12,6 8 - 18 9 4 4
Groupe Test - Classe 2 13,2 7 - 20 5 11 5
Groupe Tiers - Classe 3 16,4 12 - 20 0 6 13
TABLE 2.5 – Notes obtenues par les élèves des différentes classes lors des deux évaluations
concernées l’expérimentation. Pour chaque classe sont indiquées la moyenne de la classe, la plage des
notes (note minimale - note maximale) ainsi que le nombre N d’élèves ayant eu des notes inférieures
à 12, comprises entre 12 et 16, supérieures ou égales à 16.
Une deuxième enquête de positionnement a été proposée aux élèves à la fin de la période d’expérimentation.
Une partie des questions de la première enquête ont été reprises, certaines questions ont été ajoutées
ou retirées, la formulation de certaines questions a été modifiée (annexe 3.3.2, page 35).
Il n’a finalement pas été possible de réaliser l’enquête de positionnement de fin d’expérimentation
sur papier avec les élèves du groupe Témoin. L’enquête leur a donc été proposée via un module sur
le cours en ligne utilisé tout au long de l’année. La conséquence est que seulement 10 élèves ont
participé ce qui impacte négativement l’exploitation des résultats de ce groupe.
Par rapport aux résultats généraux présentés lors de l’état des lieux, nous ne remarquons pas d’évolution
significative du positionnement des élèves. Par exemple, la proposition Cela me plaı̂t d’apprendre
de nouvelles choses recueille toujours 94% d’approbation.
TABLE 2.6 – Comparaison du positionnement des élèves du groupe Test vis-à-vis de l’affirmation Je
me sens stressé(e) par les évaluations avant et après l’expérimentation.
Est-ce que la mise en place de ce mode d’évaluation a permis d’aider les élèves du groupe Test à
être moins stressés lors des évaluations ? Les résultats obtenus lors de la première et de la deuxième
enquête auprès des élèves de ce groupe ne montrent pas d’amélioration à ce niveau-là (tableau 2.6). En
effet, les résultats sont mitigés : d’un côté, il y a plus d’élèves qui sont en désaccord franc avec cette
proposition (25% contre 14%). D’un autre côté, il y a proportionnellement plus d’élèves en accord
franc avec la proposition qu’avant l’expérimentation. Les positionnements semblent plus tranchés lors
de la deuxième enquête. C’est quelque chose qui peut être positif car cela peut signifier que les élèves
sont plus conscients de la manière dont ils ressentent les choses.
Globalement, il y avait dans le groupe Test 14 élèves sur 22 qui disaient se sentir stressés lors des
évaluations lors de la première enquête et ce nombre est désormais de 16 élèves sur 22. En terme
d’accord/désaccord, nous observons donc une légère augmentation de la sensation de stress lors des
évaluations sur cette période.
Pour aller plus loin, il aurait été intéressant d’ajouter des questions portant directement sur la confiance
en eux des élèves dans différentes situations, pas seulement liées aux évaluations. Les données dispo-
nibles ne sont pas suffisantes pour analyser correctement le ressenti des élèves.
Une roue de la vie au lycée avait également été proposée aux élèves [Bourdeverre-Veyssière, 2019]. Il
s’agit d’un questionnaire permettant de se situer sur une échelle de 1 à 10 vis-à-vis de plusieurs critères
comme la confiance en soi, le sommeil, les relations avec les autres élèves, avec les enseignants, les
interactions avec la famille, etc... Cependant ce questionnaire n’a pas pu être distribué en classe en
raison du rythme présence/absence. Il a donc été proposé et été rempli en ligne. Mais là encore, il n’y
a pas eu suffisamment de réponses pour que ce soit exploitable (de 5 à 10 réponses selon les groupes).
Ce type de questionnaire, rempli à différents moments, pourrait aider à faire la part des choses entre
ce qui est lié à l’école et ce qui est lié à d’éventuels changements dans l’environnement de l’élève.
Deux questions de l’enquête portaient sur le processus de création des questions pour l’évaluation (ta-
bleau 2.7). Les résultats obtenus montrent que pour une moitié des élèves c’est effectivement difficile
d’imaginer des questions pour l’évaluation.
TABLE 2.7 – Résultats obtenus dans le groupe Test concernant le processus de création des questions
pour l’évaluation.
La deuxième question portait sur le fait de devoir concevoir les questions à plusieurs. En fait, j’ai ob-
servé pendant l’expérimentation que dans de nombreux groupes, un élève a préparé seul les questions
pour tout le groupe. Il est difficile de dire si cela est dû au fait que les élèves étaient à distance et avaient
plus de difficultés à communiquer ou s’il s’agit d’une modalité de partage de travail. En discutant avec
les élèves, c’est une pratique courante entre eux : l’un va faire les exercices de mathématiques, l’autre
l’exposé de SNT, etc... Les élèves sont tout à fait solidaires dans ce contexte : ils présentent le travail
effectué par un seul élève comme le travail de tous.
Le problème pour l’enseignant étant évidemment que dans ce cas, tous les élèves ne pratiquent pas et
ne progressent pas de la même façon ! Du reste, d’après l’enquête, quasiment les 2/3 des élèves ont
plutôt estimé qu’il n’était pas difficile de préparer les questions à plusieurs, montrant au moins que
les élèves se sont en général organisés et que cela ne leur a pas ajouté de contrainte supplémentaire.
Nous pouvons nous intéresser à la perception que les élèves ont eu de la dernière évaluation. Cette
évaluation a donc été un peu particulière pour tous les groupes puisqu’ils ont tous eu accès à l’avance
à une liste de questions. Pour le groupe Tiers et le groupe Test, les questions effectivement données
lors de l’évaluation faisaient partie de la liste. Pour le groupe Témoin, les questions données étaient
du même type.
Sur l’ensemble des élèves des trois groupes, seuls 3 élèves ont indiqué qu’ils étaient en désaccord
avec l’affirmation C’est rassurant de connaı̂tre les questions à l’avance . L’accord est franc pour
73% des élèves (figure 2.3). Malgré le fait que nous n’avons pas observé d’effet positif sur le stress
ressenti lors des évaluations, il semble toutefois que le fait de savoir précisément sur quelles questions
portera l’évaluation soit de nature à rassurer les élèves.
Des effets sur le stress ressenti lors des évaluations auraient peut-être été visibles en poursuivant
l’expérimentation ? Il aurait également été important de préciser dans l’enquête que le positionnement
demandé était relatif aux évaluations de l’enseignement de SNT.
Il convient de se poser maintenant une autre question : est-ce que le fait de connaı̂tre les questions à
l’avance fait que l’évaluation perd de la valeur aux yeux des élèves ? La proposition C’est trop
simple quand on connaı̂t les questions (à l’avance) a été ajoutée à l’enquête pour recueillir le senti-
ment des élèves. Avec cette formulation, nous supposons qu’une évaluation trop simple perdrait
59
60
40 36
20
10 10 11
5 5
0 0 0
0
Pas d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord D’accord
F IGURE 2.3 – Positionnement des élèves des différents groupes pour la phrase C’est rassurant de
connaı̂tre les questions à l’avance . Seulement 10 élèves sur 24 du groupe Témoin ont répondu à
cette enquête.
Dernier élément avant d’effectuer un bilan de l’expérimentation : attardons-nous sur le travail à dis-
tance. Différents éléments issus des enquêtes peuvent permettre d’en discuter. Le constat est qu’au
mieux une moitié des élèves effectuent les activités proposées à distance. Les élèves sont équipés
d’un ordinateur par la région et les élèves qui auraient des problèmes de connexion peuvent bénéficier
d’une clé 4G. Par ailleurs, la bande passante nécessaire pour les activités proposées est limitée, à
l’exception des classes virtuelles, qui sont toutefois menées uniquement en audio. Autrement dit,
contrairement à d’autres endroits, les problèmes ne devraient pas être d’ordre matériel. Du reste, seul
67
Pourcentage de réponses
60
45
40
40 36
30
20 22
20
11 9 10 9
0
0
Pas d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord D’accord
F IGURE 2.4 – Positionnement des élèves des différents groupes pour la phrase C’est trop simple
quand on connaı̂t les questions .
Par ailleurs, 14 élèves sur 17 dans le groupe Tiers disent avoir apprécié d’être moins nombreux en
cours.
Il semble qu’au fil du temps, les élèves se sont démotivés et que les activités proposées ne leur ont
pas paru suffisamment intéressantes pour qu’ils consacrent du temps à l’enseignement de SNT. Ceci
étant dit, les enseignants d’autres disciplines ont rencontré les mêmes problèmes, au point qu’avoir la
moitié des effectifs en classe virtuelle était considéré par certains comme une excellente performance !
Pour les élèves du groupe Tiers, le petit nombre d’élèves en présence leur a permis de compenser les
périodes à distance.
Les travaux de recherche présentés dans ce mémoire se sont concentrés principalement sur la réflexion
autour de l’évaluation et la mise en place d’une évaluation des savoirs impliquant davantage les élèves.
Dans cette partie, nous allons effectuer le bilan de l’expérimentation puis proposer d’autres approches
pédagogiques.
26
3.2 Vers une évaluation par compétences
Le système d’évaluation étudié à l’occasion de ce mémoire a été mis en œuvre concernant la réalisation
des évaluations normatives centrées sur l’acquisition des savoirs et des savoir-faire. Ces évaluations
ne permettaient pas d’évaluer les compétences des élèves.
Par ailleurs, l’évaluation par compétences se développe. Elle est recommandée dans les programmes
et déjà mise en place dans de nombreux collèges. Toutefois, ces deux approches ne s’opposent
pas [Perrenoud, 1997] :
Le malentendu consiste à croire qu’en développant des compétences, on renonce à trans-
mettre des connaissances. Presque toutes les actions humaines exigent des connaissances,
parfois sommaires, parfois très étendues, qu’elles soient issues de l’expérience person-
nelle, du sens commun, de la culture partagée au sein d’un cercle de praticiens ou de
la recherche technologique ou scientifique. Plus les actions envisagées sont complexes,
abstraites, médiatisées par des technologies, fondées sur des modèles systémiques de la
réalité, plus elles exigent des connaissances étendues, pointues, organisées et fiables.
Les évaluations centrées sur l’acquisition des savoirs peuvent donc être envisagées comme des points
d’étape dans la formation, dans le sens où pour atteindre telle compétence, il faudra être capable de
mobiliser dans son contexte tel savoir.
L’étape suivante sera d’utiliser plus largement l’évaluation par compétence, ce qui peut permettre
de donner plus de sens aux apprentissages car c’est toute la proposition pédagogique qui est revue.
Or les compétences énoncées dans les programmes sont relativement transversales à de nombreuses
disciplines et ne sont pas directement exploitables pour être décrites en terme de critères d’évaluation
et/ou de niveaux d’acquisitions :
- faire preuve d’autonomie, d’initiative et de créativité,
- présenter un problème ou sa solution, développer une argumentation dans le cadre
d’un débat,
- coopérer au sein d’une équipe,
- rechercher de l’information, apprendre à utiliser des sources de qualité, partager des
ressources,
- faire un usage responsable et critique des sciences et technologies numériques.
Un important travail de précision de ces compétences est requis. De plus, il serait intéressant de
déterminer des compétences plus spécifiques au programme de SNT, transversales vis-à-vis de tous
les thèmes. Cela permettrait de construire une progression annuelle indépendante des thèmes abordés
dans l’année et spiralée, ce qui est préférable pour la mémorisation [Latimier, 2019].
Dans la partie Notions transversales de programmation , le programme de SNT désigne l’énoncé
suivant sous le terme capacité :
Écrire et développer des programmes pour répondre à des problèmes et modéliser des
phénomènes physiques, économiques et sociaux.
En pratique, cette capacité est suffisamment riche pour être envisagée comme une compétence à
Évaluation positive pour l’enseignement de SNT - 27/35
travailler tout au long de l’année. En effet, si l’enseignement des éléments de programmation est prévu
dans le cadre de l’enseignement de Mathématiques en seconde, l’écriture de programme nécessite une
bonne connaissance des instructions élémentaires. De plus, cette compétence s’articule avec deux des
compétences au programme de la spécialité NSI en première et terminale :
- concevoir des solutions algorithmiques,
- traduire un algorithme dans un langage de programmation.
Dans le cadre du master MEEF 2nd degré, discipline NSI, nous avons commencé un travail de
décomposition des différentes compétences du programme afin d’harmoniser nos pratiques. Ce travail
devra être engagé également dans le cadre de l’enseignement de SNT.
Principalement au cours des trois dernières périodes (à partir de janvier 2021), les élèves de seconde
ont régulièrement réalisé les activités en groupe. Les activités concernées étaient de différents types :
travaux pratiques de programmation en binôme et/ou par groupe de deux binômes, préparation de
débat, préparation et réalisation d’exposés... ainsi que la préparation des questions de l’évaluation
pour le groupe concerné.
Lors de la dernière enquête, les élèves étaient également invités à se positionner par rapport à l’affir-
mation J’apprécie quand on fait des activités à plusieurs . La formulation activités à plusieurs a
été utilisée pour englober toutes les situations rencontrées par les élèves. Une large majorité d’élèves
a adhéré à cette affirmation : dans le groupe Test, sur 22 élèves, 6 élèves ont choisi Plutôt d’ac-
cord et 13 élèves D’accord , ces deux positionnements représentant 86% des élèves de ce groupe
(figure 3.1). Dans le groupe Témoin, 1 élève sur 10 a choisi Pas d’accord , 90% des élèves ont
choisi Plutôt d’accord ou D’accord . Dans le groupe Tiers, sur 18 élèves, les élèves se sont
tous répartis en Plutôt d’accord ou D’accord .
L’intérêt des élèves pour cette modalité de travail pourrait être exploité plus largement tout au long de
l’année. Le travail en groupe peut réellement être un outil au service de la différenciation [Meirieu,
2004].
Avec des élèves de première en spécialité NSI, j’ai mis en place au cours de l’année de plus en plus
d’activités en groupe, à la fois lors de travaux pratiques, mais aussi pour des activités de recherche
60 59
60
40
30 27
22
20
10 9
5
0 0 0
0
Pas d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord D’accord
F IGURE 3.1 – Positionnement des élèves des différents groupes pour la phrase J’apprécie quand on
fait des activités à plusieurs .
avec restitution à la classe ainsi que pour réaliser des projets...J’ai observé que ce fonctionnement,
permettait de remobiliser des élèves en décrochage et facilitait la différenciation.
En fin d’année, j’ai aussi eu l’occasion d’observer une classe de première fonctionnant en classe
coopérative en lycée professionnel. Des enseignants de plusieurs disciplines s’organisent pour consti-
tuer des groupes de la manière suivante : en début d’année, les élèves travaillent à tour de rôle en
binôme avec d’autres élèves. En fonction des affinités et de la manière dont les binômes ont fonc-
tionné, les enseignants constituent des groupes de trois ou quatre élèves. Les groupes sont conservés
pour le restant de l’année.
Les activités démarrent le plus souvent par un temps de travail individuel, ensuite seulement les élèves
sont invités à comparer leurs réponses, discuter entre eux et préparer une réponse du groupe. Le temps
de travail individuel est important puisque les évaluations sont aussi individuelles. Pour préparer les
évaluations, les enseignants demandent aux élèves de préparer des questions et les deux moitiés de
classe se lancent mutuellement des défis en utilisant ces questions. Nous retrouvons ici la participation
des élèves à la préparation de l’évaluation. En revanche, ces questions ne sont pas utilisées pour
l’évaluation sommative individuelle.
La difficulté qui s’est présentée cette année est le suivi du travail des groupes pendant les périodes
à distance. Les enseignants ont alors mis en œuvre un dispositif supplémentaire : le plan de travail,
qui permet à chaque élève ou groupe d’élèves de savoir ce qu’il doit faire. Ainsi, les groupes peuvent
avancer différemment et poursuivre le travail à distance de manière plus autonome. Cette modalité
nécessite une énorme quantité de travail et d’expérience pour l’enseignant : il faut avoir préparé toute
Nous nous sommes intéressés à la fonction normative de l’évaluation imposée par le système éducatif.
Nous avons adapté une méthode d’évaluation permettant d’améliorer l’implication des élèves à la
situation particulière de l’enseignement de SNT en cette année 2020-2021, profondément marquée
par la situation sanitaire.
Nous avons conduit une expérimentation et recueilli différents éléments pour évaluer l’adaptation de
la méthode d’évaluation. Nous avons montré que tous les objectifs initiaux n’étaient pas atteints, en
particulier ceux qui consistaient à diminuer le stress ressenti par les élèves lors des évaluations. De
plus, le dispositif mis en œuvre n’a pas eu d’effets sur tous les élèves.
Aussi, différentes pistes ont été proposées et le travail ne manquera pas dans les années à venir pour
mettre en place l’évaluation par compétences dans des classes coopératives en seconde pour l’ensei-
gnement de SNT ainsi qu’en première pour l’enseignement de NSI.
Fonctionner en classe coopérative, c’est permettre aux élèves de développer, par la pratique quoti-
dienne, des valeurs individuelles comme l’entraide, l’égalité, l’empathie et la bienveillance envers
autrui. C’est, peut-être, limiter l’impact du système de sélection académique et permettre aux élèves
de retrouver des motivations intrinsèques.
31
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Enquête préliminaire
Phrase à évaluer : pas plutôt pas plutôt d’accord
d’accord d’accord d’accord
Concernant le contenu de l’enseignement de SNT. Pour le moment :
Je suis intéressé(e) par les thèmes abordés # # # #
Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais # # # #
Cela me plait d’apprendre de nouvelles choses # # # #
Positionnement vis-à-vis de l’enseignement de SNT.
C’est important pour moi d’avoir de bonnes notes # # # #
C’est important pour moi de comprendre les cours # # # #
Je travaille régulièrement en dehors des cours # # # #
Il y a des moments où je m’ennuie # # # #
Je trouve qu’il n’y a pas assez de devoirs # # # #
Je me sens à l’aise # # # #
Le rythme est trop rapide # # # #
Je suis satisfait(e) de ma participation # # # #
Quand ce n’est pas noté, j’ai du mal à me mettre au travail # # # #
Les activités
Les activités sont intéressantes # # # #
Je ne sais pas toujours ce que je dois noter # # # #
Je ne me sens pas concerné # # # #
C’est clair pour moi ce que je dois apprendre # # # #
Parfois, je fais autre chose # # # #
Les explications (de la prof) ne sont pas assez claires # # # #
Les évaluations
Je me sens stressé(e) par les évaluations # # # #
Les évaluations sont trop difficiles # # # #
Les évaluations sont trop faciles # # # #
34
Enquête en fin d’expérimentation
Voici la liste des questions posées lors de l’enquête effectuée en fin d’expérimentation. La mise en page de la
première enquête avait été conservée.
Bilan de l’année de SNT
— J’ai été intéressé(e) par les thèmes abordés
— Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais
— Cela me plaı̂t d’apprendre de nouvelles choses
— J’ai retenu des choses cette année
— J’ai moins travaillé en SNT que pour lesautres matières (relativement au volume horaire respectif)
Positionnement vis-à-vis de l’enseignement de SNT, depuis la dernière fois
— Il y a des moments où je me suis ennuyé(e)
— Je trouve qu’il n’y avait pas assez de devoirs
— Je me suis sentie(e) à l’aise
— Le rythme était torp rapide
— Je suis satisfait(e) de ma participation
— Quand ce n’était pas noté, j’avais du mal à travailler
— Je ne me sentais pas concerné(e)
— J’apprécie quand on fait des activités à plusieurs
Les activités, les apprentissages
— Les activités à distance étaient intéressantes
— Je ne sais pas toujours ce que je dois noter
— C’est clair pour moi ce que je dois apprendre
— Les explications (de la prof) ne sont pas claires
Point sur le travail à distance
— Je ne me sens pas motivé(e) pour travailler à distance
— Je n’aime pas me connecter à la classe virtuelle
— Je n’ai pas envie de parler en classe virtuelle
— Les activités à distance ne m’intéressent pas
— J’ai apprécié d’être moins nombreux en cours (groupe Tiers uniquement)
L’évaluation
— Je me sens stressé(e) par les évaluations
— Les évaluations sont trop difficiles
— Les évaluations sont trop faciles
— J’ai lu la série de questions avant l’évaluation
— C’est rassurant de connaı̂tre les questions à l’avance
— C’est trop simple quand on connaı̂t les uqestions
— J’aimerais connaı̂tre les questions tout le temps !
L’évaluation - uniquement pour le Groupe Test
— C’est difficile d’imaginer des questions
— C’est compliqué de réfléchir aux questions à plusieurs