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Mémoire de Master 2

L’influence de la forme des cours


sur la motivation des élèves

Mai 2021
Antoine COLOMB & Romain MALLET
Remerciements

Nous tenons à remercier l’ensemble des personnes ayant contribué de près ou de loin
à l’élaboration de ce mémoire.

Dans un premiers temps, nous souhaitons remercier tout particulièrement Madame


Violaine PRINCE qui nous a accompagnés, soutenus, motivés et encouragés tout au long de
notre parcours universitaire et particulièrement pendant nos deux années de Master MEEF
NSI/SNT. Elle a su nous apporter de précieux conseils quant à la rédaction de ce mémoire
grâce à son enseignement de qualité.

Nous remercions également Monsieur Jean-François BÉGOT pour sa patience et son


engagement auprès de nous durant cette année. Un grand merci à nos tuteurs de stage
Monsieur Thierry COUBERIS et Monsieur Frédéric MANDON qui ont su nous aiguiller dans
nos pratiques professionnelles et répondre à nos questions.

Nous souhaitons également témoigner toute notre reconnaissance à nos collègues et


amis qui nous ont soutenu durant cette année ainsi qu'à notre famille qui a toujours été là
pour nous encourager.

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Résumé

Pour un enseignant, réussir à motiver les élèves est un réel enjeu. Lorsque nous
souhaitons évaluer le degré de motivation des élèves pour la réalisation d’une activité, le
contenu de l’activité est bien évidemment important, mais qu’en est-il des modalités de
travail et du support utilisé liés à celle-ci ? La question se pose également lorsqu’il est
question de transmission de savoir. L’objectif de ce mémoire est donc d’étudier l’importance
que peut avoir tous les facteurs externes aux contenus pédagogiques des séances sur la
motivation des élèves.

For a teacher, motivating students is a real issue. When we want to evaluate the level
of motivation of the students towards the realization of an activity, the content of the activity
is obviously important, but what about the working methods and the support used as part of
it? The question also arises when it comes to the transmission of knowledge. The objective of
this dissertation is to study the importance that all factors external to the educational content
of the sessions can have on the students’ motivation.

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Table des matières

Remerciements 1

Résumé 2

Table des matières 3

Introduction 4

Etat de l’art 6

Problématique 10

Recherche 11

Les différents supports et modalités de travail 11

L’expérience 14

Analyse des résultats 15

Les modalités de travail en classe 15

Les différents supports 20

La transmission de savoir 22

Les activités 25

Questions diverses 28

Conclusion 32

Bibliographie 34

Annexes 35

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I. Introduction

Capter l’attention des élèves est primordial mais la garder est réellement une nécessité
pour un enseignement efficace et une appropriation des savoirs par le plus grand nombre. En
particulier, dans le cadre d’un enseignement en seconde, les élèves sont contraints de suivre
le cours de « Sciences Technologiques et Numériques ». Il n’est pas rare d’avoir des élèves
non-intéressés par cette matière et par conséquent qui se laissent distraire voire décrochent
complètement. Il est donc nécessaire d’adopter une bonne approche d’enseignement pour
essayer de motiver les élèves tout au long de l’année. Cette question autour de la motivation
est d’ailleurs importante dans tout enseignement. Réussir à motiver les élèves permet de
capter leur attention et rendre le travail plaisant pour eux, ce qui à un réel impact sur
l’assimilation des connaissances.

Notre mémoire se concentrera essentiellement sur les différents moyens de capter


l’attention et de motiver les élèves dans le cadre du cours de seconde SNT en lycée. Les
résultats observés peuvent bien évidemment s’étendre aux autres matières si ces dernières
peuvent avoir recours aux mêmes dispositifs que ceux que nous allons tenter d’évaluer.
L’objectif est de voir si l'utilisation d’un support pédagogique spécifique permet de motiver
davantage les élèves qu’un autre support, et de comprendre si les différentes modalités de
travail influent sur la motivation.

Pour tenter de donner une réponse, notre travail sera divisé en trois sections :

● Dans la première, nous ferons un tour d’horizon des différentes recherches déjà
effectuées à ce sujet. Notre problématique étant de comprendre quelle méthode
d’enseignement serait la plus efficace pour entretenir la motivation des élèves en
classe, nous aurons l’occasion de la peaufiner pour que nos recherches puissent
compléter de manière pertinente les travaux existants.

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● Nous présenterons ensuite notre expérience en précisant les différents points qui
seront évalués et observés et le public visé.

● Une fois l’expérience présentée, nous étudierons dans la dernière section les résultats
obtenus et les comparerons avec les observations que nous aurons pu effectuer tout au
long de cette année scolaire.

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I. Etat de l’art

Concernant l’état de l’art sur ce sujet, nous avons trouvé plusieurs documents se
focalisant sur la manière d’obtenir l’attention des élèves et d’entretenir leur motivation. Parmi
ces documents, le livre “Pédagogie collégiale” de Michel SAINT-ONGE [1] offre une réelle
réflexion sur l’enseignement vis-à-vis des élèves.

Par exemple, dans la première partie “Moi j'enseigne, mais eux apprennent-ils ?”,
l’auteur nous présente huit postulats autour desquels un bon enseignement doit être axé. Sa
conclusion concernant ces huits postulats indique que la pédagogie dans l’enseignement
d’une matière ne peut pas être pertinente dans le cas des cours magistraux, c’est-à-dire les
cours dans lesquels le professeur se contente de présenter un exposé pour transmettre une
suite d’information sans interaction. Il ajoute alors ceci : “[...] c'est la qualité des
interventions d'enseignement qui doit être examinée en priorité afin d'arriver à expliquer
pourquoi un élève apprend ou n'apprend pas.” en insistant par la suite sur le fait qu’un bon
enseignement se base sur les capacités qu’a le professeur à intéresser les élèves pour les faire
travailler d’eux-même sur des activités qu’il aura pensé.

Dans la suite de son livre, il s’interroge sur la pertinence de ces postulats et le chapitre
“Premier postulat : Les matières scolaires peuvent-elles intéresser les élèves ?” [2] nous
intéresse tout particulièrement. Dans cette partie Michel SAINT-ONGE insiste encore une
fois sur l'importance de l'interaction avec les élèves pour maîtriser leur attention en présentant
cinq conseils de Klausmeler et al. :

- Proposer des situations nouvelles plutôt que habituelles pour les élèves
- Poser des questions plutôt que donner les réponses directement
- Eviter la monotonie lors des communications
- Pousser l’élève dans une démarche d’apprentissage actif
- Réagir aux élèves pour gratifier leur participation

Par ailleurs, Michel SAINT-ONGE nous explique dans cette partie que l’attention des
élèves suit une loi de l’activation découverte par Yerkes et Dodson en 1908.

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Cette loi est représentée de cette manière :

Figure 1 – Loi de l’activation. Schéma tiré de la partie “Premier postulat : Les


matières scolaires peuvent-elles intéresser les élèves ?”, par Michel SAINT-ONGE,
Pédagogie Collégiale. [2]

Ce schéma représente le niveau d’attention selon la qualité de la performance. Michel


SAINT-ONGE précise que la qualité de la performance correspond à l'excitation que procure
une situation. Ainsi nous apprenons que, dans le cadre d’un enseignement en classe, il faut
veiller à proposer aux élèves un cours excitant pour susciter chez eux de l’intérêt et éveiller
leur curiosité, tout en faisant attention à ne pas créer trop d’engouement, ce qui provoquerait
alors une dispersion dans leur méthode de travail. Cela va de même pour ce qui est des
activités proposées par le professeur.

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Pour parler de motivation à l’école, Rolland VIAU, à travers le rapport de conférence
intitulé “La motivation : condition au plaisir d’apprendre et d’enseigner en contexte
scolaire” [5], va expliciter plusieurs points. Il a essayé de comprendre le fonctionnement
interne de la motivation chez les élèves et a relevé plusieurs facteurs déterminants. Nous
pouvons par exemple reprendre le tableau figurant dans le rapport comme premier élément de
réponse :

UN ÉLÈVE EST MOTIVÉ SI : UN ÉLÈVE EST DÉMOTIVÉ SI :

- il considère la matière et les activités - il considère la matière et les activités


qui lui sont proposées utiles ou qui lui sont proposées inutiles ou
intéressantes; intéressantes;

et et/ou

- se sent capable de faire ce qu'on lui - se sent incapable de faire ce qu'on


demande; lui demande ou doute qu'il en sera
capable;
et
et/ou
- a l'impression qu'il a une certaine
part de responsabilité (contrôle) dans - a l'impression de n'avoir aucune
le déroulement de ses apprentissages responsabilité dans ce qu'on lui
et croit qu’il est en grande partie demande de faire et croit que ses
responsable de ses succès comme de succès ou ses échecs ne dépendent
ses échecs. pas de lui.

Tableau 1 – Pourquoi certains élèves sont-ils motivés alors que d’autres ne le sont
pas ?. Reproduit à partir de “La motivation : condition au plaisir d’apprendre et d’enseigner
en contexte scolaire”, par Rolland VIAU, 3e congrès des chercheurs en Éducation, Brussels,
Belgium, 2004. [5]

Cependant ce tableau permet de retranscrire uniquement la motivation des élèves dans


le cadre d’une activité donnée. Rolland VIAU s’est donc intéressé par la suite aux différents
facteurs de motivation externes des élèves.

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Ces facteurs sont relatifs à :

- la classe (climat de classe, enseignant…)


- la vie de l’élève (famille, amis…)
- la société (valeurs, culture…)
- l’école (règlements, horaires…)

A travers ces différents facteurs certains points sont explicités, comme la place de
l’évaluation dans la motivation des élèves ou encore l'attitude du professeur en classe. Pour
l’évaluation, Rolland VIAU parle du caractère compétitif de celle-ci et de la recherche
constante de performance qui démotive les élèves. Pour lui, rendre l’évaluation motivante est
un réel défi pour le professeur. Au lieu de favoriser la performance, il serait préférable de se
concentrer sur les progrès de l’élève et l'acquisition des compétences (autonomie,
créativité…).

Par la suite, l'attitude du professeur est évoquée comme une composante importante
qui joue sur la motivation des élèves. Le type de relation qu’il va entretenir avec ses élèves va
alors grandement impacter leur motivation.

Dans cette conférence, il est aussi évoqué dix points à respecter pour qu’une activité
suscite de la motivation chez les élèves. Ces différents points font directement référence à
l’article “Des conditions à respecter pour susciter la motivation des élèves” écrit également
par Rolland VIAU [3] . Pour que l’activité soit motivante, les points suivants doivent être
respectés :

- Être signifiante, aux yeux de l’élève


- Être diversifiée et s’intégrer aux autres activités
- Représenter un défi pour l’élève
- Être authentique
- Exiger un engagement cognitif de l’élève
- Responsabiliser l’élève en lui permettant de faire des choix
- Permettre à l’élève d’interagir et de collaborer avec les autres
- Avoir un caractère interdisciplinaire
- Comporter des consignes claires
- Se dérouler sur une période de temps suffisante

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Par la suite, la conférence traite de la motivation des enseignants, notion qui ne sera
pas traitée dans le cadre de ce mémoire.

Il existe également d’autres documents relatifs à l’étude de la motivation des élèves


en classe, comme la revue “Estimation de l’effet-école et de l’effet-classe sur la motivation
des élèves du secondaire” de Carole VEZEAU et al. [6] qui ont étudié l’influence de
l’environnement scolaire dans la motivation des élèves.

La conférence “Pourquoi la motivation des élèves est-elle un problème” de François


DUBET [7], notamment, donne des précisions concernant les différences entre
l’environnement scolaire d’avant et de nos jours. Il parle notamment des habitudes qui ont
changé et des inégalités existantes au sein d’une classe qui influent sur la motivation des
élèves. Cela dit, ce dernier est trop éloigné de notre thème et nous trouvons donc peu
pertinent de compléter ces travaux.

Problématique

A travers l’ensemble de ces articles, conférences etc, nous avons pu voir que la
question : “Comment susciter de la motivation chez les élèves ?” était une question que
beaucoup se sont posés. Rolland VIAU, à travers ses différentes études, s’est beaucoup
intéressé au contenu des activités pour que celles-ci deviennent motivantes. Michel
SAINT-ONGE s’est, quant à lui, concentré sur différents points permettant de rendre un cours
plus intéressant pour les élèves et par conséquent plus motivant.

Cependant, peu se sont réellement intéressés aux supports de transmission de savoir et


de travail. Il serait alors intéressant de voir si le type d’activité et le support de transmission
de savoir utilisé influencent la motivation des élèves. Il serait également intéressant de relever
si certaines modalités de travail ont un réel impact sur la motivation.

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II. Recherche

Pour commencer, rappelons que l’attention et la motivation des élèves n’est pas la
même pour tous. D’après ce postulat, l’expérience que nous allons mettre en place pour
mettre en lumière les différents moyens permettant une meilleure implication et attention en
classe nous offrira des résultats très variés. C’est pourquoi nous allons réaliser cette
expérience avec six classes de secondes SNT, soit 210 élèves, afin d’obtenir le plus grand
échantillon de résultats possibles.

Avant de s’attaquer à la réalisation de notre expérience, il nous faut déterminer quels


sont les différents supports et différentes modalités de travail.

Les différents supports et modalités de travail

Nous pouvons différencier deux types de méthodes dans l’enseignement d’une


matière : la transmission de savoir et la pratique. La matière de SNT ne déroge pas à la règle
et demande à la fois une partie cours pour que les élèves apprennent les notions, et une partie
pratique qui se présente sous la forme d’une activité. C’est pourquoi d’après les travaux de
Michel SAINT-ONGE et de Rolland VIAU évoqués dans l’état de l’art, nous avons établi une
liste des différents supports :

● Le cours magistral : il a pour objectif de transmettre et d’expliquer des notions


complexes de manière bien claire en s’attardant sur certains points selon la
compréhension des élèves. Il présente toutefois un défaut que Michel SAINT-ONGE
proscrit dans son livre [1] pour un enseignement efficace : l’absence d'interaction avec
les élèves. Malgré cela, nous trouvons intéressant d’inclure ce support dans nos
recherches pour voir s’il est réellement à éviter.

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● La projection d’une vidéo explicative : la différence avec le cours magistral se
remarque sur deux points : le rythme et la qualité des explications, qui ne peuvent être
contrôlés pour s’adapter aux besoins des élèves.

● Le débat oral : ici nous avons un support qui privilégie réellement l’interaction avec
les élèves et qui les place au cœur du sujet. Le but de ce dispositif d’enseignement est
avant tout de comprendre les éventuels questionnements que peuvent avoir les élèves
pour en discuter et essayer de pousser leur raisonnement jusqu’à trouver la solution
attendue, et sinon leur donner des réponses et des explications à leurs questions.

Ces trois supports nous offrent trois dimensions quant à la méthode d’enseignement et
permettent de couvrir les différents points que sont le degré d’interaction avec la classe et la
qualité des explications.

Pour les supports de travail nous avons choisi d’intégrer à notre expérience :

● Les exercices sur papier : comme le nom que nous lui avons donné l’indique, ce
support concerne l’application des connaissances apprises durant le cours à l’aide
d'une activité qui se fait sans machine. Le but de ce genre d'exercice est de ne pas
habituer les élèves à utiliser systématiquement un ordinateur, qui doit rester un outil
avant tout. De plus, les exercices sur papier permettent aux élèves de garder une trace
écrite de leurs travaux.

● Les exercices sur ordinateur : la matière étant la SNT, il paraît cohérent de proposer
des activités pour lesquelles l’utilisation de l’ordinateur se révèle indispensable. La
comparaison avec les exercices sur papier semble donc pertinente.

● La réalisation d’un exposé : nous pourrions le mettre dans la partie transmission de


savoir car l’élève doit faire ses propres recherches sur un sujet pour ensuite le
présenter à la classe et être corrigé par le professeur. Cela dit, nous avons décidé de le
placer parmi les méthodes de travail car ces recherches sont propres à l’élève. Ce

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support relève donc plus d’une activité avec évaluation à l’issue plutôt que d'une
transmission de savoir.

● La réalisation d’un projet : l’avantage de ce type de travail est la liberté qu’offre le


support. De plus, contrairement aux autres activités, ici les élèves doivent produire sur
plusieurs séances un produit concret à l’aide des notions vues en cours.

Ces supports de travail ont tous pour objectif de stimuler la réflexion des élèves sur différents
sujets, mais certains demandent plus d’implication sur différentes notions de temps. Les
exercices sont des activités qui nécessitent généralement moins de temps à réaliser qu’un
exposé ou un projet complet. Ainsi il sera intéressant de comparer ces différents supports
pour comprendre les plus efficaces pour susciter la motivation des élèves.

Pour ce qui est des modalités de travail, nous avons dénombré :

● Le travail en groupe ou individuel : nous pourrons alors voir si le travail individuel est
à privilégier par rapport au travail de groupe, ou inversement, concernant la
motivation.

● La durée des activités et leur nombre : il est intéressant d’étudier la corrélation entre
la motivation et la nature des activités. Plusieurs courtes activités ont-elles pour
conséquence de disperser les élèves ou bien de les motiver davantage ?

● La difficulté des activités : de la même manière, il est intéressant de tenter d’établir un


lien entre la difficulté d’un travail à réaliser et la motivation générée à partir de ce
défi.

● Le travail en autonomie : iél consiste à laisser aux élèves les rênes de l'avancée d’un
travail. Nous pourrons alors observer s’il y a une quelconque différence avec un
travail guidé ou non.

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L’expérience

Tout au long de l’année scolaire, nous avons pensé et conçu différentes séances
permettant aux élèves de rencontrer tous les supports et modalités de travail précédemment
présentés. L'intérêt de mettre en place tant de dispositifs différents est de confronter les élèves
à de nombreux supports pédagogiques afin d’observer le ou lesquels semblent les plus
efficaces et suscitent le plus d'intérêt et de motivation chez eux.

Nous avons par la suite créé un formulaire à réponses anonymes et l’avons soumis en
fin d’année à l’ensemble des élèves de secondes SNT via l’ENT afin d’obtenir leurs retours
vis-à-vis de ces différents dispositifs. La plupart des questions de ce formulaire se présentent
sous forme d’échelle pour savoir à quel degré l’élève est en accord ou en désaccord avec la
proposition. Ainsi nous pourrons étudier les résultats obtenus et mettre en lumière les
supports et modalités de travail les plus efficaces selon les élèves. Nous les comparerons
ensuite avec l’efficacité réellement observée en classe durant l’année scolaire.

En plus de ces différentes questions assez fermées, les élèves avaient la possibilité de
répondre plus ouvertement sur deux points qui nous semblent importants : quel thème ou
activité de SNT ont-ils préféré faire durant l’année et pourquoi ? Et ce qui les motive
personnellement en classe. Donner libre cours aux élèves de répondre permet de comprendre
certains points qui ne peuvent pas forcément être compris uniquement avec des graphiques et
des questions fermées.

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III. Analyse des résultats

Sur 210 élèves de seconde SNT auxquels nous avons envoyé ce formulaire, 142
élèves y ont répondu. Nous avons donc un assez bon échantillon quant aux données obtenues.
Pour que les résultats soient exploitables et pour en parler plus facilement, ils sont présentés
sous forme de graphiques. Nous avons regroupé certains graphiques ensemble pour les
commenter de manière plus pertinente, ainsi l’analyse se basera-t-elle sur le travail en tant
que tel incluant travail de groupe, travail individuel, difficulté du travail et environnement, et
sur les différents dispositifs de transmission de savoir comme le cours magistral, la vidéo, le
débat oral et diverses activités.

1. Les modalités de travail en classe

Dans cette première partie, nous avons regroupé trois questions autour de la nature du
travail. Celles-ci ont pour but de voir si le travail de groupe, l’autonomie et la difficulté sont
des notions corrélées à la motivation des élèves.

La première question que nous leur avons posée concerne la difficulté du travail. Un
défi à surmonter est un excellent moyen de se motiver, mais la difficulté de ce défi est lié à
cette motivation. S’il est trop simple on peut se demander l’utilité de cette opération, en
revanche s’il est trop compliqué on se retrouve face à un gigantesque mur à surmonter et on
peut très facilement se décourager. C’est le même principe pour les élèves, cet aspect est
même démultiplié car c’est l’enseignant dans la majorité des cas qui impose un défi. Cela
peut être une série d’exercice ou bien un activité plus complète (qui, dans le cadre d’un
projet, permet de ne pas imposer totalement ce défi, nous verrons ce cas un peu plus tard).

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Nous avons donc posé la question “Est-ce qu’un travail difficile représente un défi
motivant ?” aux élèves via le formulaire et voici les résultats obtenus :

Malgré la majorité neutre, on observe bien que la tendance de ces résultats penche
vers un désintérêt du travail lorsque celui-ci est compliqué, tandis que seulement une minorité
des élèves sont favorables à un travail de plus grande difficulté. D’après ces résultats, la
difficulté du travail n’est pas un facteur de motivation pour les élèves. Un travail difficile ne
sera pas perçu comme un défi motivant pour la plupart. Pire, une trop grande difficulté du
travail pourrait entraîner un blocage de l’élève et aurait alors l’effet inverse.

Dans les faits, nous avons observé tout au long de l’année qu’une difficulté trop
élevée était en effet un motif de relâchement. La plupart des élèves ne s’impliquaient pas
dans le travail demandé et se plaignaient d’une trop grande difficulté tandis que d’autres
tentaient tout de même de résoudre les exercices. Ceux qui tentaient de résoudre l’exercice et
n’y arrivaient pas malgré les efforts fournis, abandonnaient et attendaient la correction. Cela
fait donc écho aux résultats de la question du formulaire. Au contraire lorsque l’exercice était
trop simple, il n’était pas rare de voir des élèves finir le travail demandé rapidement sans
savoir quoi faire ensuite. Il est alors nécessaire de choisir un travail d’une difficulté modérée

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et surtout un travail proposant une véritable courbe de progression pour s’adapter à tous les
élèves.

Un aspect qui par ailleurs peut facilement se lier à la difficulté d’un défi est le travail
de groupe. Il est naturel de vouloir s’entourer pour travailler sur un sujet qui nous paraît trop
compliqué à surmonter seul. Cela dit, vouloir atteindre un objectif tout seul est également une
excellente source de motivation. Si l’on ramène ce point à l’enseignement en classe de
seconde SNT, nous avons observé que le travail de groupe était très apprécié des élèves, ils se
mettaient d’eux-mêmes en groupe avec leurs camarades. De plus, les élèves se plaçaient
comme ils le désiraient dans la salle et donc se mettaient généralement à côté de leurs amis.
Travailler avec une personne que l’on connaît bien est plus agréable et plus motivant.
Toutefois, tous les élèves n’étaient pas attirés par le travail de groupe, dans ce cas là nous
laissions la possibilité à ces élèves de travailler seuls car nous savions qu’ils seraient plus
impliqués dans leur activité. Ces élèves-là étaient en minorité, de l’ordre de un ou deux dans
une classe d’une vingtaine d’élèves. Cela étant dit, voyons les résultats de la question
concernant le travail de groupe :

Nous pouvons notifier que le travail de groupe recense des résultats extrêmement
tranchés avec peu de réponses neutres sur la question. La majeure partie des élèves (environ

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deux tiers) trouvent une grande source de motivation dans le travail de groupe. Ces résultats
mettent également en lumière un point que nous n’avions pas forcément remarqué en classe :
un tiers des élèves ne trouvent pas motivant l’idée de travailler en groupe et préfèrent le
travail individuel, ce qui est bien plus que les quelques élèves observés en classe ne voulant
pas se mettre en groupe. Cela veut dire que certains élèves travaillent en groupe et pourtant
ne trouvent pas cela forcément motivant.

Nous avons également demandé aux élèves s’ils aimaient le travail en autonomie,
c’est-à-dire des activités dont ils sont maîtres de la progression et pour lesquelles ils doivent
résoudre un problème sans aide extérieure (dans la mesure du possible bien entendu). Voici
ce qu’ils en pensent :

Nous pouvons remarquer que le travail en autonomie est une composante du travail
qui laisse la majorité des élèves indifférente. Nous ne pouvons cependant pas conclure que
l’autonomie dans le travail sollicite un réel intérêt chez l’élève. En effet, nous avons tout au
long de l’année proposé des activités guidées et des activités en autonomie, et nous n’avons
pas remarqué de différence flagrante sur la motivation et l’implication des élèves.

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Enfin, le temps passé sur un travail est également un point à ne pas négliger pour
garder l’attention et la motivation d’un individu. Cela diffère d’une personne à une autre,
certaines préfèreront avoir plusieurs petites tâches distinctes tandis que d’autres préfèreront
une grande tâche avec différents petits objectifs pour avancer petit à petit. Cette deuxième
façon de travailler est plus représentative des différents projets ambitieux que l’on peut faire
tout au long de notre vie, mais les activités en classe doivent reposer sur des notions
différentes. Incorporer toutes ces notions dans une seule et même activité la rendrait bien trop
chargée. Ce constat est appuyé par la réponse des élèves à ce sujet :

Les deux tiers des élèves sont pour plusieurs différentes activités tandis que seulement
un petit quart préfèrent une seule et même longue activité, le restant des élèves ne précisant
pas quelle option ils préfèrent.

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2. Les différents supports

Après avoir compris les facteurs motivant les élèves pour ce qui concerne la nature
même du travail, nous nous intéressons maintenant aux différents moyens mis en œuvre pour
ces travaux. Nous imaginons aisément qu’un choix diversifié de supports de cours représente
la meilleure option pour ne pas entrer dans une monotonie vis-à-vis de l’apprentissage des
élèves. Nous avons tout de même voulu poser la question aux principaux concernés et les
résultats sont sans appel, nous avons une majorité écrasante des élèves préférant un usage
varié des différents dispositifs :

Rappelons que nous avons séparé en deux groupes les différents supports que nous
trouvions les plus pertinents pour notre étude : ceux utilisés principalement pour transmettre
le savoir et ceux plus adéquats pour l’application des notions apprises ce que nous nommons
“activités”:

● Transmission de savoir :
○ Cours magistral
○ Vidéo explicative projetée au tableau
○ Débat oral avec les élèves

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● Activités :
○ Production d’un exposé sur un sujet
○ Exercices sur papier
○ Exercices sur ordinateur
○ Réalisation d’un projet sur un sujet

Nous demandons dans notre formulaire ce que pensent les élèves de chacun de ces
supports. Seulement, afficher tous les résultats côte à côte les rend illisibles. En notant de 1 à
5 les réponses aux questions, nous pouvons calculer une moyenne pour chacun de ces
dispositifs et ainsi comparer d’un simple coup d'œil les préférences générales des élèves.
Voici le graphe que nous obtenons :

Nous pouvons déjà remarquer que les élèves ont une réelle préférence pour les débats
oraux concernant la partie “transmission de savoir” comparé à un cours magistral ou qu’une
simple vidéo projetée. Il en est de même pour le projet et travaux sur ordinateur par rapport
aux travaux sur des supports plus classiques comme le papier. Avant de se prononcer sur le
support le plus pertinent, voyons plus en détail les résultats récoltés.

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La transmission de savoir

Comme nous avons vu précédemment, le cours magistral est la méthode de


transmission de savoir la moins appréciée, pour autant le graphe de cette méthode
précisément est assez équilibré :

Il y a certes une majorité des élèves qui ont un avis neutre sur la question mais nous
remarquons tout de même une tendance du côté motivant. Cette tendance est cependant peu
prononcée car elle peine à contrer l’ensemble des élèves trouvant ce procédé de transmission
de connaissance peu ou pas motivant. Dans les faits il est vrai que nous avons remarqué
qu’une transmission à sens unique n’était pas la meilleure des solutions, le professeur doit
faire un “monologue”.

La seule interaction dans ce dispositif d’enseignement est les questions réponses. Pour
garder l’attention des élèves avec ce support de cours nous avons remarqué qu’il était
nécessaire d’interroger les élèves sur ce dont nous parlions. Les résultats de cette question
sont donc tout à fait en corrélation avec ce qui a été observé en classe. Notons que cette
méthode d'enseignement est toutefois nécessaire dans certains thèmes où la technicité de la

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notion étudiée est élevée et dans lesquels il est nécessaire de s’assurer que tous les élèves
aient bien compris ce qui était enseigné.

Pour autant, les résultats concernant le support de la vidéo explicative projetée au


tableau nous ont un peu étonnés :

L’énorme majorité des élèves trouve ce support de cours plutôt motivant. Nos attentes
concernant ces résultats étaient totalement différentes : nous nous attendions à des chiffres
similaires au cours magistral voire “pires” concernant la motivation des élèves. En effet, le
cours magistral ne proposant que très peu d’interaction avec les élèves, nous pensions qu’une
vidéo ne proposant aucune interaction aurait pour effet de moins les intéresser. Cependant, en
classe nous avons remarqué que la projection d’une vidéo explicative avait pour effet
d’amener le calme. Dans l’ensemble, les élèves étaient attentifs et captivés par la vidéo
projetée, ce qui finalement est assez cohérent avec le graphe obtenu. Il faut dire que la vidéo
a un atout comparé à un cours magistral : le rythme. Le montage de la vidéo fait que le
rythme, le son et le texte sont parfaitement maîtrisés contrairement au cours magistral qui
pourrait s’apparenter à du “direct”. Cela montre bien que l’interaction entre le professeur et
les élèves est certes primordiale, mais n’est cependant pas le principal attrait pour un support
de cours motivant.

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Pendant toute l’année scolaire nous avons remarqué que les élèves aimaient
s’exprimer et donner leur avis sur un sujet. Nous avons à plusieurs reprises proposé des
débats autour du thème du cours. Cela permettait déjà d’introduire des notions pour le thème
abordé mais surtout de connaître la relation des élèves avec ce thème. Il était beaucoup plus
intéressant de donner cours en sachant les connaissances déjà acquises par les élèves. Lors de
ces débats les élèves étaient très impliqués et participaient beaucoup. Nous leur avons donc
posé la question pour savoir ce qu’ils pensaient du débat pour leur motivation et les résultats
sont extrêmes avec quasiment la totalité des élèves trouvant les débats très motivants :

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Les activités

Pour ce qui est des activités nous avons dénoté 4 parties : Les exercices sur papier, les
exercices sur ordinateur, l’exposé et le projet. L'intérêt était de voir si le support et le mode de
travail pouvaient impacter la motivation des élèves à réaliser une activité. Pour commencer,
regardons si le support à un réel impact sur la motivation en comparant “Exercices sur
papier” et “Exercices sur ordinateur” :

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Nous pensions que les élèves allaient légèrement préférer le travail sur ordinateur. Ce
travail change de la routine habituelle et du travail “classique” sur papier. Toutefois il s’agit
bien d’exercices sur ordinateur et non de projet sur plusieurs séances, donc deux travaux
semblables et comparables. Il est alors intéressant de voir que pour la même tâche,
l’utilisation de l’ordinateur motive bien plus que prévu les élèves. Nous pouvons penser que
l’utilisation d’outils informatiques rend le travail un peu plus ludique et original et a donc
tendance à motiver davantage les élèves. De plus, le travail sur ordinateur ôte toute contrainte
matérielle (feuille, stylo, etc), tout est numérisé et donc plus facile d’accès. Cette facilité et
accessibilité permet alors d’appréhender plus facilement le travail à faire. Il faut cependant
noter qu’une grande partie des élèves reste indifférente quant à leur niveau de motivation
dans les deux cas de figure.

Passons maintenant au travail d’exposé. Pour cette activité, nous pensions que mettre
en place un exposé sur un sujet donné individuellement ou en groupe était une activité qui
pouvait motiver les élèves. Dans un premier temps les exposés sont souvent soumis à une
évaluation et il est très souvent “facile” d’avoir une note tout à fait acceptable sur ce genre de
travail ce qui a tendance à motiver les élèves. De plus, l’exposé laisse une certaine liberté
dans la forme et dans la manière de présenter un sujet. Voici les résultats obtenus :

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Nous observons une étonnante hétérogénéité dans ces résultats. Nous nous attendions
à observer un graphe avec plus de motivation générale pour les raisons citées ci dessus. Or,
une partie conséquente des élèves n’est absolument pas motivée par l’idée de réaliser un
exposé et une grande partie est indifférente à ce sujet. Essayons d’aller plus loin que notre
réflexion de départ et de comprendre pourquoi nous obtenons des résultats si différents de
ceux attendus. Premièrement, un exposé est généralement sur un sujet imposé par le
professeur ou au moins dans une liste de sujets prédéfinis. Si le sujet choisi par l’élève n’est
pas intéressant pour lui, cela peut drastiquement affecter sa motivation. De plus, le travail
d’exposé est très souvent couplé à un passage oral devant la classe afin de présenter son
travail. Passer à l’oral devant un auditoire peut être une expérience stressante pour certains.

Enfin, regardons les résultats obtenus dans le cadre du travail par projet :

Les résultats sont très clairs : le travail par projet réussit à motiver la plupart des
élèves. Pour cette question les résultats obtenus sont en accord avec les résultats attendus. La
conception de projets réussit à motiver les élèves grâce à plusieurs points. Pour commencer,
les élèves sont directement impliqués dans leur projet. Ce sont eux qui vont alors penser,
concevoir et mettre en place des algorithmes, des fonctions ou encore du code (HTML et CSS
par exemple). Les élèves auront alors produit un résultat d’eux même, ce qui provoque

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généralement une grande satisfaction. Si la conception de projet est satisfaisante pour l’élève,
nous pouvons parler de plaisir et donc de motivation. De plus, si le sujet du projet peut être
choisi par l’élève tant qu’il respecte certaines conditions, la conduite de projet offre alors une
certaine liberté qui peut également s’ajouter à cela.

3. Questions diverses

Avec cette question nous voulions voir si le silence en classe influençait la


concentration et l’attention des élèves en classe. Nous ne savions pas vraiment à quoi nous
attendre comme résultats. D’un côté, le silence permet à certains élèves de se concentrer
pleinement, tandis que d’autres qui préfèrent travailler en groupe par exemple, ne sont pas du
tout perturbés par un peu de bruit en classe. Les résultats sont plutôt en adéquation avec nos
observations. Nous observons une bonne répartition des réponses. La plupart des élèves n’ont
pas besoin du silence absolu pour être attentif. Cependant, pour une partie conséquente des
élèves (environ un tiers), le silence est un facteur important d’attention et de concentration.

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Suite à cet ensemble de questions plutôt fermées, rappelons que nous avons laissé
libre cours aux élèves de répondre à deux questions concernant leur thème préféré en SNT et
leur moteur de motivation personnel.

Pour ce qui est du thème ou activité préféré, les élèves ont pour une très grande
majorité préféré le projet de site web fait au milieu du 2e trimestre. Pour resituer le contexte,
le projet de site web avait pour but de présenter les notions HTML et CSS aux élèves et de
voir comment un site Web était construit. Ils devaient à l’issue de plusieurs séances, et d’un
temps de finalisation à la maison, rendre un site web fonctionnel sur le sujet de leur choix.
Lors des séances dédiées au projet nous prenions un temps en début de séance pour présenter
certaines notions, puis laissions les élèves travailler en autonomie sur leur sujet tout en
répondant aux interrogations de certains. Lors de la mise en place de ce projet, nous avions
volontairement laissé le sujet libre afin de ne pas rajouter une contrainte. Apprendre HTML
et CSS pour des élèves de secondes n'étant pas forcément le plus évident, nous ne voulions
pas qu’ils puissent avoir un blocage sur le thème de leur site.

En regardant les réponses concernant le projet site web, nous pouvons nous rendre
compte que la liberté offerte dans le choix du sujet est quelque chose de très important et
motivant pour eux. Beaucoup de réponses parlent de liberté, de plaisir ou encore
d’amusement. Nous pouvons relever certaines réponses comme :

● “J'ai beaucoup aimé le projet du site web, ça nous a permis de travailler d'une manière
différente et originale, et de faire quelque chose de peu commun, on a pu choisir notre
thème donc s'investir encore plus”

● “Celui ou l'on devait créer un site WEB avec ce que l'on aimait, je trouvais que c'était
plus motivant vu que c'était sur un sujet personnel”

● “Le site web était très intéressant pour ma part et m’a très bien appris la
programmation, c'était amusant , très bien pensé de nous avoir laissé le choix au sujet
de notre site ( il n'y a aucune motivation à faire un travail imposé contrairement à

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nous laisser le choix)”

● “Le site web parce que c'était drôle on a appris en s'amusant et on pouvait le faire à
notre image comme on voulait on était un peu libre de nos choix”

● “La création du site web car j’ai aimé la façon dont le prof nous a laissé faire.(la
liberté etc)”

De plus, lors des observations en classe, nous avons pu remarquer un énorme


changement dans l’implication des élèves. La plupart des élèves ont vraiment aimé travailler
sur leur projet et celui-ci a réussi à motiver certains élèves qui, d’habitude, étaient plutôt
passifs en classe. Cela coïncide également avec les résultats obtenus pour la partie “Projet”
dans la section précédente.

Pour ceux qui n’ont pas préféré le projet de site web, la plupart ont aimé le thème sur
les réseaux sociaux. Étant un sujet qui les touchait directement, les élèves s'impliquaient
davantage et étaient plus à l’écoute en classe lors des activités. C’est le fait de travailler sur
des exemples et des notions qu’ils connaissent déjà en surface qui a permis de susciter leurs
intérêt. Cela rejoint également l’idée d'apprécier le sujet ou le thème abordé comme pour le
site. Les dernières réponses étaient peu précises sur la notion de motivation et variées dans les
thèmes préférés.

Pour terminer, regardons plus en détails les réponses données par les élèves à la
question : Qu’est ce qui vous motive personnellement en classe ?

Sur cette question, nos hypothèses de réponses étaient variées et nous pensions avoir
beaucoup de réponses différentes. Or, la plupart des réponses évoquent les mêmes points : la
confiance entre élèves et professeurs, la passion d’un professeur vis-à-vis de sa matière et sa
façon d’agir en classe.

Voici certaines réponses d’élèves sur la question :

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● “La gentillesse du prof, avec un prof méchant, personnellement ça me donnera
pas envie d'apprendre”

● “Un professeur passionné par son cours me motive énormément”

● “Je pense que le contact élève professeur permet aux élèves d'être plus motivé,
personne n'aime travailler avec une personne désagréable en face de soi ( je ne
parle pas pour vous dans le cas présent ) de plus les cours sont beaucoup plus
gratifiants pour les élèves si les professeurs sont amicaux avec nous…”

● “Oui, le prof , la manière d’expliquer , l’engagement qu’il apporte”

● “C'est vrai que quand les professeurs parlent d'un sujet avec passion, énergie,
ça donne plus envie d'apprendre car on est captivé par le cours et pas distrait
(d'après moi). Je trouve aussi que travailler de manière ludique, en faisant des
jeux etc. est de mon point de vue beaucoup plus motivant.”

● “La confiance qu’il y a avec le professeur, qu’il nous laisse une autonomie”

● “Si les professeurs nous font confiance c'est beaucoup mieux et on va plus
s'investir”

Nous pouvons constater que le comportement du professeur en classe, sa façon d’agir


et d’interagir avec les élèves est un facteur important de motivation des élèves. Il faut que le
professeur installe une atmosphère de travail agréable au sein de la classe. Pour résumer, il
faut donner envie à l’élève de venir en classe. Il faut réduire au minimum ce qui pourrait
freiner sa motivation. Avoir une personne désagréable en face de soi n’a jamais été plaisant
pour personne, et nous avons bien vu que la notion de plaisir et de motivation étaient
étroitement liées.

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Conclusion

A la suite de cette expérience et du travail mis en place tout au long de l’année, nous
pouvons apporter une réponse satisfaisante à la problématique de la motivation des élèves via
les facteurs externes aux contenus spécifiques d’une séance.

Lorsqu’il s’agit de transmission de savoir, nous pouvons conclure que le niveau de


motivation des élèves est corrélé à la dynamicité de la transmission. En effet, entre le cours
magistral, la vidéo projetée et le débat oral avec les élèves, les options préférées sont celles
qui apportent le plus de rythme en classe, qui laissent le moins de temps mort, de
relâchement. Pour parler du débat, qui est de loin l’option préférée, inutile de préciser qu’il
s’agit de l’option la plus dynamique possible. L’interaction entre professeur et élève est
omniprésente et les échanges se déroulent sans interruption. Nous avons précédemment
évoqué l'intérêt de la vidéo et particulièrement du montage de celle-ci qui propose un rythme
dynamique, ce qui fait cruellement défaut au cours magistral.

Pour les activités, les résultats sont plutôt variés. Pour motiver au mieux les élèves, le
projet semble le plus efficace. La liberté offerte par celui-ci couplée à l'obtention d’un produit
fini à la fin, conçu et construit par l’élève, sont deux facteurs de motivation importants.
L’utilisation d’outils numériques permet aux élèves d’aborder le travail avec un autre support
que celui traditionnellement utilisé : le support papier. Varier les supports et méthodes de
travail est capital pour ne pas installer une routine et réussir à garder les élèves attentifs et
motivés tout au long de l’année.

Pour revenir sur certaines modalités de travail, l’autonomie au sein d’une activité ne
semble pas avoir de réel impact sur la motivation. Le travail de groupe quant à lui semble en
motiver une grande partie mais en démotiver aussi certains. Il serait alors plus judicieux
d'alterner entre travail individuel et travail de groupe pour une efficacité optimale.

Pour terminer, il est important de rappeler qu’au-delà du contenu d’une activité, du


support utilisé et des modalités de travail employées, le plus important pour les élèves reste le
rapport entre élève et professeur. Nous avons pu également confirmer que la passion du

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professeur, son implication, son sens de la justice et son empathie sont des facteurs de
motivations très importants pour les élèves comme l’avait énoncé Rolland VIAU. [5]

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Bibliographie

[1] SAINT-ONGE, Michel. Moi j'enseigne, mais eux, apprennent-ils?. vol. 1, no 1, oct. 1987,
p. 1-8 Pédagogie collégiale, 2015.

[2] SAINT-ONGE, Michel. Les matières scolaires peuvent-elles intéresser les élèves?. vol. 1,
no 1, oct. 1987, p. 10-19 Pédagogie collégiale, 2015.

[3] VIAU, Rolland. Des conditions à respecter pour susciter la motivation des élèves.
Correspondance, vol. 5, no 3, p. 2-4, 2000.

[4] VIAU, Rolland. La motivation, condition essentielle de réussite. Sciences humaines, vol.
12, p. 44-46, 1996.

[5] VIAU, Rolland. La motivation: condition au plaisir d’apprendre et d’enseigner en


contexte scolaire. 3e congrès des chercheurs en Éducation, Brussels, Belgium, 2004.

[6] VEZEAU, Carole, CHOUINARD, Roch, BOUFFARD, Thérèse, et al. Estimation de


l’effet-école et de l’effet-classe sur la motivation des élèves du secondaire. Revue des
sciences de l'éducation, vol. 36, no 2, p. 445-468, 2010.

[7] DUBET, François. Pourquoi la motivation des élèves est-elle un problème. Bulletin de
l’APMEP, vol. 454, p. 628-640, 2004.

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Annexes

Annexe 1 : Formulaire anonyme transmis aux élèves.

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