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PCSI1-PCSI2 DNS n˚13 - Pour le lundi 10/17 mai 2021 2020-2021

PROBLEME

Partie à préparer pour le lundi 10 mai 2021


Préliminaires
Dans ce problème, 𝐸 désigne un espace vectoriel sur le corps 𝕂 (= ℝ ou ℂ), de dimension finie
non nulle 𝑁 (𝑁 ∈ ℕ∗ ). On notera 0̃ l’endomorphisme nul de 𝐸 et 𝐼 l’endomorphisme identité de 𝐸.
Définition : un endomorphisme 𝑓 de 𝐸 est dit nilpotent s’il existe un entier 𝑛 ⩾ 1 tel que 𝑓 𝑛 = 0̃.
On rappelle : 𝑓 𝑛 = 𝑓 ∘ ⋅ ⋅ ⋅ ∘ 𝑓 . Justifier que, dans ce cas, on a pour tout entier 𝑝 ⩾ 𝑛 : 𝑓 𝑝 = 0̃.
| {z }
𝑛 fois
Autre petite question pour s’échauffer : si 𝑢 et 𝑣 sont des endomorphismes de 𝐸 tels que l’on ait
Im(𝑢) ⊂ Ker(𝑣), que peut-on en conclure concernant une certaine composée d’applications ?

Partie I : quelques exemples.


1. On considère l’endomorphisme 𝑓 de ℝ3 défini par
ℝ3 −→ ℝ3
𝑓 : .
(𝑥, 𝑦, 𝑧) 7−→ 𝑓 (𝑥, 𝑦, 𝑧) = (−𝑥 + 𝑧, 3𝑥 + 𝑦 − 2𝑧, 𝑥 + 𝑦)
(a) Déterminer le noyau de 𝑓 (équations, base, dimension).
(b) En déduire l’image de 𝑓 (équations, base, dimension) : a-t-on Ker(𝑓 ) ⊕ Im(𝑓 ) = 𝐸 ?
(c) Déterminer l’expression analytique de 𝑓 2 , puis son noyau et son image (équations, bases,
dimensions). Comparer Im(𝑓 ) et Ker(𝑓 2 ) Conclusion ?
2. On considère l’endomorphisme 𝑓 de ℝ4 défini par
ℝ4 −→ ℝ4
𝑓 : .
(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡) 7−→ 𝑓 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡) = (2𝑥 − 𝑧 + 𝑡, −4𝑦 + 2𝑧 + 2𝑡, 2𝑥 − 4𝑦 + 𝑧 + 3𝑡, −2𝑥 − 4𝑦 + 3𝑧 + 𝑡)
Déterminer le noyau et l’image de 𝑓 (équations, base, dimension). Prouver Ker(𝑓 ) = Im(𝑓 ).
Conclusion ?
3. On considère l’endomorphisme 𝑓 de 𝕂𝑁 défini par
𝕂𝑁 −→ 𝕂𝑁
𝑓 : .
(𝑥1 , 𝑥2 , . . . , 𝑥𝑁 ) 7−→ 𝑓 (𝑥1 , 𝑥2 , . . . , 𝑥𝑁 ) = (0, 𝑥1 , 𝑥2 , . . . , 𝑥𝑁 −1 )
(a) Déterminer les dimensions du noyau et de l’image de 𝑓 .
(b) Montrer que 𝑓 est nilpotente.
4. Dans cette question 𝐸 = 𝕂𝑛 [𝑋], le 𝕂-espace vectoriel des polynômes à coefficients dans 𝕂 et
de degrés inférieurs ou égaux à 𝑛 (avec 𝑛 ∈ ℕ∗ ).
On considère l’endomorphisme 𝑓 de 𝕂𝑛 [𝑋] défini par
𝕂𝑛 [𝑋] −→ 𝕂𝑛 [𝑋]
𝑓 : .
𝑃 = 𝑃 (𝑋) 7−→ 𝑓 (𝑃 ) = 𝑓 (𝑃 (𝑋)) = 𝑃 (𝑋 + 1) − 𝑃 (𝑋)
(a) Justifier que 𝑓 est un endomorphisme de 𝕂𝑛 [𝑋].
(b) Soit 𝑃 ∈ 𝕂𝑛 [𝑋] : déterminer deg (𝑓 (𝑃 )) (le degré de 𝑓 (𝑃 )) en distinguant les cas selon
que 𝑃 est, ou n’est pas, un polynôme constant.
(c) Déterminer l’image et le noyau de 𝑓 : sont-ils supplémentaires dans 𝕂𝑛 [𝑋] ?
(d) Etablir que 𝑓 est un endomorphisme nilpotent de 𝐸.

–1/2– Lycée Faidherbe, Lille


PCSI1-PCSI2 DNS n˚13 - Pour le lundi 10/17 mai 2021 2020-2021

Partie à préparer pour le lundi 17 mai 2021


Partie II : étude générale des endomorphismes nilpotents.
1. Soit 𝑓 et 𝑔, des endomorphismes de l’espace 𝐸.
(a) Prouver : si 𝑓 est nilpotent et 𝑓 et 𝑔 commutent, alors 𝑓 ∘ 𝑔 est nilpotent.
(b) Prouver : si 𝑓 ∘ 𝑔 est nilpotent, alors 𝑔 ∘ 𝑓 est nilpotent.
(c) Prouver : si 𝑓 est nilpotent, alors 𝑔 = 𝐼 − 𝑓 est bijectif.
(d) Prouver : si 𝑓 et 𝑔 sont nilpotents et 𝑓 et 𝑔 commutent, alors 𝑓 + 𝑔 est nilpotent.
2. Soit 𝑓 , un endomorphisme nilpotent de l’espace 𝐸.
(a) Justifier l’existence d’un plus petit entier 𝑛 ∈ ℕ∗ tel que 𝑓 𝑛 = 0̃.
Celui-ci est appelé l’indice de nilpotence de l’endomorphisme nilpotent 𝑓 , on le
notera 𝑖(𝑓 ).
L’objectif est désormais de prouver que 𝑖(𝑓 ) est inférieur ou égal à la dimension de 𝐸,
autrement dit : 𝑖(𝑓 ) ⩽ 𝑁 . Pour cela, on pose, pout tout 𝑝 ∈ ℕ, 𝑁𝑝 = ker(𝑓 𝑝 ).
(b) Déterminer 𝑁𝑖(𝑓 ) .
(c) Montrer, pour tout 𝑝 ∈ ℕ : 𝑁𝑝 ⊂ 𝑁𝑝+1 .
(d) Montrer que, s’il existe 𝑝 ∈ ℕ tel que dim(𝑁𝑝 ) = dim(𝑁𝑝+1 ) alors dim(𝑁𝑝+1 ) = dim(𝑁𝑝+2 ),
puis pour tout 𝑞 ∈ ℕ : 𝑁𝑝 = 𝑁𝑝+𝑞 .
(e) Conclure.
3. Un exemple : soit l’endomorphisme 𝑓 de ℝ3 défini par
ℝ3 −→ ℝ3
𝑓 : .
(𝑥, 𝑦, 𝑧) 7−→ 𝑓 (𝑥, 𝑦, 𝑧) = (𝑥 + 𝑦, 𝑥 − 𝑧, 𝑥 + 𝑦)
Calculer 𝑓 (⃗𝑎) et 𝑓 2 (⃗𝑎) avec ⃗𝑎 = (1, 1, 1). L’endomorphisme 𝑓 est-il nilpotent ?

Partie III : étude du commutant d’un endomorphisme nilpotent maximal


Soit 𝑓 , un endomorphisme nilpotent de l’espace 𝐸 tel 𝑖(𝑓 ) = 𝑁 (i.e) d’indice égal à la dimension
de 𝐸. Donner des exemples d’endomorphismes ayant cette propriété.
On note 𝐶(𝑓 ) l’ensemble des endomorphismes de 𝐸 qui commutent avec 𝑓 . Autrement dit,
𝐶(𝑓 ) = {𝑔 ∈ ℒ(𝐸) ∣ 𝑓 ∘ 𝑔 = 𝑔 ∘ 𝑓 }.
1. Montrer que 𝐶(𝑓 ) est un sous-espace vectoriel de ℒ(𝐸).
2. Soit 𝑔 ∈ 𝐶(𝑓 ).
(a) Justifier qu’il existe un vecteur ⃗𝑣 ∈ 𝐸 tel que 𝑓 𝑁 −1 (⃗𝑣 ) ∕= ⃗0.
(b) Montrer que la famille ℬ = (⃗𝑣 , 𝑓 (⃗𝑣 ), 𝑓 2 (⃗𝑣 ), . . . , 𝑓 𝑁 −1 (⃗𝑣 )) constitue une base de 𝐸.
(c) On note (𝛼0 , 𝛼1 , . . . , 𝛼𝑁 −1 ), les composantes du vecteur 𝑔(⃗𝑣 ) sur la base ℬ de 𝐸.
Exprimer, à l’aide de ces composantes, pour tout 𝑘 ∈ {0, 1, . . . , 𝑁 − 1}, 𝑔(𝑓 𝑘 (⃗𝑣 )) comme
combinaison des vecteurs de la base ℬ.
𝑁
∑ −1
𝑁 −1
(d) En déduire : 𝑔 = 𝛼0 𝐼 + 𝛼1 𝑓 + ⋅ ⋅ ⋅ + 𝛼𝑁 −1 𝑓 = 𝛼𝑘 𝑓 𝑘 .
𝑘=0
𝑁 −1
(e) Montrer qu’on a l’égalité : 𝐶(𝑓 ) = vect(𝐼, 𝑓, . . . , 𝑓 ).
(f) Déterminer la dimension de 𝐶(𝑓 ).

–2/2– Lycée Faidherbe, Lille

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