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02-Second Principe Document
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Comment un système physique peut-il être dégradé ? En général, on dit : lorsque son
désordre augmente. Ce n’est pas suffisant comme critère car un système se dégrade aussi en
devenant plus homogène. Retenons plutôt qu’un système se dégrade par expansion, c’est-à-dire
quand il multiplie le nombre d’états qui lui sont accessibles. Le système est alors moins bien cerné,
il y a une perte d’information sur le système.
Lorsque les systèmes séparés sont caractérisés par des grandeurs intensives comme la
pression ou la température, qui sont différentes, ils tendent vers une valeur commune. Par exemple,
lorsqu’un corps froid et un corps chaud sont mis en contact, de la chaleur passe spontanément du
corps chaud vers le corps froid jusqu’à égalité des températures des deux corps.
Mais, un système peut aussi se dégrader sans que de l’énergie soit mise en jeu (lors de la
diffusion par exemple). Le système devient alors plus uniforme. Une goutte d’encre dans un
aquarium a tendance à s’étendre et à occuper tout le volume offert. A nouveau, il y a perte
d’information sur ce système, l’encre devient moins localisée. Le système, singulier au départ
devient pluriel.
Notons enfin que l’entropie est une grandeur extensive, donc additive : elle est d’autant plus
élevée qu’elle se rapporte à davantage de matière.
Le mot entropie a été inventé par Clausius qui justifie son choix dans « Sur diverses formes des équations fondamentales de la théorie mécanique de
la chaleur (1865) » :
« Je préfère emprunter aux langues anciennes les noms des quantités scientifiques importantes, afin qu'ils puissent rester les mêmes dans toutes les
langues vivantes ; je proposerai donc d'appeler la quantité S l'entropie du corps, d'après le mot grec η τροπη une transformation. C'est à dessein que
j'ai formé ce mot entropie, de manière qu'il se rapproche autant que possible du mot énergie ; car ces deux quantités ont une telle analogie dans leur
signification physique qu'une analogie de dénomination m'a paru utile. »
(cité dans Dictionnaire d'histoire et de philosophie des sciences de Dominique Lecourt, chez PUF, 1999).
3) Le second principe
Toutes les transformations d'un système ne sont pas permises et cela, le premier principe ne
le dit pas. Seul le second principe de la thermodynamique nous permet de prévoir le sens
d’évolution de toutes les transformations physiques.
Un tel système est imperméable aux transferts de matière et il ne laisse pas passer la chaleur.
Il peut en revanche recevoir ou céder un travail.
Autrement dit, si un système ne reçoit ni chaleur, ni matière du milieu extérieur, son
entropie doit tout de même augmenter : elle le fait soit par conversion interne de travail en chaleur,
soit par expansion non énergétique du système.
Le second principe apporte une grande originalité par rapport au premier principe car ses
caractères sont tout à fait opposés :
- contrairement au premier principe, le second principe n’est pas un principe de conservation
(contrairement à l’énergie, l’entropie n’est pas une grandeur conservative)
- dans le second principe, chaleur et travail ne jouent plus des rôles rigoureusement
équivalents : le second principe n’est pas un principe d’équivalence. On le voit dans les
énoncés que nous avons donnés, le second fait une distinction entre la chaleur et le travail :
le système est seulement isolé thermiquement.
La dégradation des systèmes isolés est donc inéluctable. L’entropie de l’univers ne peut que
croître puisque l’univers est lui-même isolé ; il englobe la totalité des systèmes physiques et donc
ne peut rien échanger avec autre chose.
Notons que lorsqu’une réaction est rapide, ce qui est souvent le cas, les échanges thermiques
n’ont pas le temps de se réaliser et on peut considérer que dans un premier temps le système est
isolé thermiquement (c’est le régime transitoire). Dans un deuxième temps, il y a transfert de
chaleur entre le système et le milieu extérieur, le système évolue jusqu’à égalité des températures :
la transformation devient monotherme.
cas 1 2 3 4
4
système isolé th non isolé th
fermé(1)
variations S1 > 0 S1 > 0 S1 > 0 S1 < 0
d’entropie S2 > 0 S2 < 0 S2 > 0
S > 0 S > 0 S > 0
S1 >S2 S2 > S1
Est bien-sûr exclus le cas où S1 < 0 et S2 < 0.
La cas 4 est remarquable car il correspond à la diminution d’entropie du système, lequel
s’améliore donc. Ce phénomène s’appelle la néguentropie (ou l’autopoiepse). Il explique, dans
un univers voué inexorablement à la dégradation, l’apparition de phénomènes créateurs d’ordre,
par exemple la formation de cristaux et surtout le développement de la vie. Globalement, le
désordre ne cesse d’augmenter parce qu’une partie de la matière se sacrifie, se délite entièrement
pour que certains organismes privilégiés puissent évoluer et atteindre des sommets d’organisation.
5) Autre formulation
5
a) Enoncé
Enoncé
Si le système est fermé mais non isolé thermiquement, au cours d'une transformation
infinitésimale, deux causes sont à l'origine de la variation d'entropie du système :
Cette entropie est conservative, c'est-à-dire que si le système reçoit Se , l'extérieur reçoit -Se
2- les processus irréversibles qui créent de l'entropie Si au sein même du système :
Si > 0
Au total :
dS = Se + Si
1) Définition
La température mesure l’énergie cinétique microscopique : elle représente donc aussi l’état de
dégradation thermique.
L'entropie d'un corps pur est donc une fonction croissante de la température. Elle est minimale
au zéro absolu (0 K).
Le principe de Nernst ou troisième principe de la thermodynamique fixe la valeur de
l'entropie de tout corps pur à 0 K :
Principe de Nernst : L'entropie d'un corps pur est nulle à la température du zéro absolu 0 K.
En vertu de ce principe, l'entropie S d'un corps pur à une température T ne peut prendre que
des valeurs positives ou nulle ; d'où le nom d'entropie absolu : Si(T,P,n) ³ 0
L'entropie absolue standard Si°(T,n) d'une substance à la température T désigne l'entropie
absolue de ce corps dans l'état standard à la température T .
On trouve dans les tables de données thermodynamiques les valeurs des entropies absolues
standard molaires Sm,i°(T) (J.K-1.mol-1) de nombreuses substances chimiques à 298 K .
2) Calcul
L'entropie absolue d'un corps pur est calculable à toute température T ; il suffit d'envisager une
transformation réversible entre 0 (K) et T (K) et d'intégrer la différentielle dS entre les
températures 0 et T K .
zz
T T
Q
dS S S(T) S(0) S( T)
T
0 0
Application
Calculer l'entropie absolue standard Sm,i° du méthane à 298 K en utilisant le tableau de
données ci-dessous ainsi que les courbes Cp° et Cp°/T en fonction de T.
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Solution
Envisageons sous la pression constante P = P° = 1 bar la transformation réversible suivante :
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Pour pouvoir calculer les trois intégrales, il est indispensable de connaître Cm,p° en fonction de
la température.
- Aux très basses températures, Cm,p° obéit à la loi de Hückel :
Cm,p° = a.T3 = 3.10-3.T3 J.K-1.mol-1
- En phase gazeuse, Cm,p° varie linéairement avec la température selon la formule :
Cm,p° = b + c.T = 24,66 + 40.10-3.T J.K-1.mol-1
Grâce à la courbe Cp°/T, il est possible de déterminer les quatre intégrales par simple calcul
d'aire.
Sm,i° est la somme de sept termes ; on trouve dans l'ordre et numériquement (les valeurs des
intégrales sont en caractères gras et non les entropies de changement d'état) :
Sm,i° (298) = 8,92 + 3,70 + 46 + 10,33 + 11,59 + 73,93 + 31,73
Sm,i°(298) = 186,2 J.K-1.mol-1
1) Définition
Considérons la réaction chimique : i A i 0
i
L'entropie de réaction dans les conditions de température T et de pression P est à
l'avancement x de réaction la grandeur instantanée :
expression dans laquelle Sm,i désigne l'entropie molaire partielle de la substance Ai , c’est-à-dire
l’entropie d’une mole du constituant Ai dans le mélange.
Remarques
1 - Lorsque le système est idéal, il n'y a pas égalité entre l'entropie molaire partielle S m,i d’un
constituant d’un mélange et l'entropie molaire du corps pur S m,i* comme c'était pratiquement le cas
pour les volumes ou les enthalpies ; en effet, l’opération de mélange s'accompagne toujours d'une
augmentation significative de l'entropie. D’où :
Sm,i > Sm,i* alors que : Hm,i Hm,i* ou : Vm,i Vm,i*
2 - L’entropie de réaction DrS représente la variation d’entropie pour un avancement unitaire
de réaction avec comme seuls constituants chimiques au départ les réactifs, dans des quantités
respectivement égales à la valeur algébrique de leurs nombres stoechiométriques. Dans l’état final,
on obtient les seuls produits dans des quantités respectivement égales à la valeur de leurs nombres
stoechiométriques.
Dans ce cas particulier, il est possible d’assimiler DrS et DS, et donc de construire des cycles
où figure DrS.
Par exemple, le DrS de la réaction suivante se confond avec le DS :
CH2=CH2 + H2O = CH3-CH2OH
Etat 1 1 0
initial
Etat 0 0 1
final
Dans le système standard, les constituants chimiques A i ne sont pas mélangés. Aussi, la valeur
de l'entropie standard DrS° de réaction qui n’inclue pas l’entropie de mélange est-elle assez
éloignée de la valeur de l'entropie de réaction DrS : DrS° DrS
En revanche, dans la mesure où les constituants ne sons pas mélangés, on peut écrire :
DS° = DrS°.
2) Calcul
Sm,i° est l'entropie absolue molaire standard du constituant A i que l'on trouve dans les tables de
données thermodynamiques, généralement à 298 K .
Donnons un exemple de calcul d'entropie standard de réaction à 298 K .
Composé O2 H2 H2O(l)
Sm,i°(J.K-1.mol-1) à 298 K 205,10 130,64 69,99
L'état initial comportant dans ce cas plus de moles de gaz que dans que l'état final et
comme on passe du gaz au liquide, on a : DrS° < 0. Le fait que les gaz soient différents au départ
ne modifient pas l’entropie standard de la réaction car dans l’état standard du système, les gaz sont
séparés les uns des autres et le mélange n’a pas lieu.
Comme pour l'enthalpie standard de réaction, l'entropie standard de réaction varie relativement
peu avec la température tant que n'interviennent pas des changements d'état.
1) Définition
Définition
L'enthalpie libre notée G et appelée aussi énergie de Gibbs est une fonction d'état
thermodynamique dont l'expression est :
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G = H - TS
2) Expression différentielle de G
Envisageons une transformation infinitésimale quasistatique d'un système thermodynamique
S et appliquons les deux principes de la thermodynamique :
Exprimons la différentielle dG :
dG = dH - T.dS - S.dT
dG = d(U + PV) - T.dS - S.dT
1er principe :
dU = dQ + dW = dQ - P.dV + dw
dw est le travail élémentaire non thermoélastique (travail électrique par exemple) . dw est aussi
appelé travail utile.
2nd principe
dS = Se + Si = dQ/T + Si
D'où :
dQ = T.dS - T.Si
dG = -S.dT + V.dP + dw -
T.Si
Dans le cas où le système fournit du travail utile au milieu extérieur, dw < 0 (système moteur),
on a aussi :
w dG ou : w G
Conclusion
En valeur absolue, la variation d’enthalpie libre au cours d’une transformation isotherme et
isobare représente la valeur maximale du travail utile que le système peut échanger avec
l’extérieur. On l’appelle l’exergie.
Or, lorsque les nombres de moles ni des constituants sont constants, la différentielle de la
fonction G, en l’absence de travail utile, s'écrit pour une transformation réversible :
dG = -S.dT + V.dP
Il vient alors par identification :
FG I FG I
S
HT K P ,n i
et V
HP K T, n i
L'expression générale de la différentielle de la fonction G est donc :
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6) Relation de Clapeyron
Lorsqu'un corps pur change de phase sous température et pression constantes, on a
dG £ O et à l’équilibre (cas de la réversibilité), dG = Gm,1.dn1 + Gm,2.dn2 =0.
Comme dn1 = -dn2, à l’équilibre sous deux phases (1) et (2) dans les conditions (T,P) :
Gm,1 (T,P) = Gm,2 (T,P)
A l’équilibre sous deux phases (1) et (2) dans les conditions (T+dT,P+dP) :
Gm,1(T+dT,P+dP) = Gm,1 (T,P) + d Gm,1= Gm,2 (T+dT,P+dP) = Gm,2 (T,P) + d Gm,2
Il vient donc :
d Gm,1 = d Gm,2
* * * *
- m,1 .dT + m,
S V 1 .dP = - S m,2 .dT + Vm,2 dP
*
* * * * dP Lm (1 2 )
S m,2 S m,1 (Vm,2 Vm,1 ).
dT T
On démontre ainsi la formule de Clapeyron qui fournit l'expression de la chaleur latente
molaire de changement d'état L*m (1®2) pour un corps pur qui passe de la phase (1) à la phase
(2) :
dP
L*m (1 2 ) (Vm,2
* *
Vm,1 ). T .
dT
1) Définition
L'enthalpie libre de réaction est définie par la relation :
Gm,i est l'enthalpie libre molaire du constituant Ai : Gm,i est aussi appelée potentiel chimique
de Ai et est aussi notée mi .
DrG = DrH -
TDrS
3) Calcul de DrG°
a) L'enthalpie libre standard de formation d'un corps chimique DfG°
Définition
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L'enthalpie libre standard de formation DfG° d'une substance chimique à la température T
est l'enthalpie standard de la réaction de formation d'une mole de ce corps à partir des corps
simples qui le composent, chaque élément étant pris dans l'état standard de référence.
Cette définition est analogue à celle de l'enthalpie standard de formation DfH°. Les propriétés
sont les mêmes et le calcul de DrG° se fait d'ailleurs de la même façon par un cycle de Hess.
Exemple
L'enthalpie libre standard de formation de la propanone à 298 K est l'enthalpie libre standard
de la réaction effectuée à 298 K :
3 C(gr) + 3 H2(g) + ½ O2(g) = CH3-CO-CH3
Il résulte de la définition précédente que l'enthalpie libre standard de formation de tout corps
simple est nulle à toute température T, sauf si l'état standard à la température T n'est pas l'état
standard de référence ; ainsi pour l'élément carbone :
DfG°(C(gr)) = 0
DfG°(C(d)) ¹ 0
Au départ, les produits ne sont pas présents et les nombres de mole des réactifs sont égaux aux
valeurs algébriques des nombres stoechiométriques. On en effet dans ces conditions :
Exercice
Calculer de deux façons différentes l’enthalpie libre standard de la réaction de combustion
complète de l’éthane à 298 K :
C2H6g + 7/2 O2g = 2 CO2g + 3 H2Ol
4) Relation de Gibbs-Helmholtz
Supposons que le système thermodynamique soit le siège d'une transformation réversible et
qu'il n'échange aucun travail utile ; on a alors :
dG = VdP - S.dT
D'où :
et comme G = H - TS :
ou :
G H
2
T T P T
Application
Calculer l'entropie absolue standard Sm,i° du méthane à 298 K en utilisant le tableau de
données ci-dessous ainsi que les courbes Cp° et Cp°/T en fonction de T.