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Shin-hanga,  itinéraire du Japon, formation d’un


paysage  national
Ainsi, l’esthétique traditionnelle des œuvres du courant Shin-hanga devient un enjeu

de conservation d’une culture japonaise. Cela explique probablement la grande

majorité de paysages. En effet, nombreux sont les lieux culturels japonais représentés

au sein des nouvelles estampes. On observe une forme de construction

nationale où le paysage devient l’affirmation d’une nation. On retrouve ainsi la notion

de « beauté pittoresque » créée par William Gilpin en vue de qualifier un paysage

remarquable. En effet, les estampes Shin Hanga peuvent à certains égards rappeler

ce que nomme Gilpin, une nature qui serait « toujours remarquable en matière de

dessin »106 et « également admirable pour ses qualités de coloriste. »107 Valorisation

d’une géographie nationale que l’on connait déjà à l’époque d’Edo où des artistes

comme Katsushika Hokusai(1760-1849) ou Utagawa Hiroshige(1797- 1858) peignent

des Séries de vue visant à retracer les itinéraires commerciaux et proprement

culturels de l’archipel. Par exemple la série des « 36 vues du mont Fuji » d’Hokusai

peints à partir de 1831-1833 depuis certains points géographiques importants autour

de la capitale Edo ou encore les carnets de voyage d’Utagawa Hiroshige visant à

dépeindre la route de Tokaido reliant Tokyo à Kyoto. De ce fait, comme l’avance


Michael Lucken : « De cette manière, par le biais des penseurs européens qui

interrogeaient « de l’intérieur » le fonctionnement de leur société, se mit

progressivement en place au Japon un mécanisme extrêmement efficient

de définition dialectique de

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