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multiple
Dans les grandes exploitations agricoles, la monoculture, ou culture d’une seule espèce
végétale, est souvent pratiquée à cause de la facilité de plantation et de récolte, mais les
problèmes de mauvaises herbes et de ravageurs sont fréquents. En Afrique, la culture
multiple, qui est soit la culture d’une seule espèce végétale sur le même terrain plus d’une fois
dans l’année, soit la culture de différentes espèces végétales simultanément ou
successivement sur le même terrain pendant l’année, est une pratique courante. A partir de
cette tradition bien établie, diverses méthodes de culture peuvent être développées pour
obtenir en continu une production optimale du jardin potager. Si les conditions climatiques
sont favorables et que l’on dispose de suffisamment d’eau, la culture multiple peut fournir des
légumes et des fruits pendant toute l’année.
La culture multiple tient compte de l’interaction des différentes cultures les unes sur les autres
et sur leur environnement. Outre le fait qu’il s’agit d’un des moyens clés de se procurer en
continu des aliments variés, la culture multiple peut aussi représenter une bonne stratégie pour
lutter contre les maladies des plantes.
Le fait de cultiver ensemble différents végétaux permet de mieux lutter contre les ravageurs et
d’utiliser efficacement les éléments nutritifs du sol. Des plantes comme l’ail, le piment,
l’oignon et le basilic repoussent certains ravageurs et peuvent trouver leur place entre les
tomates, les carottes ou toute autre culture, du moment que toutes les plantes ont assez de
soleil et d’espace pour bien pousser.
Des cultures telles que le niébé, l’arachide, le haricot, le pois bambara et d’autres
légumineuses ont des racines capables de fournir de l’azote à d’autres plantes. Ainsi, quand
ces légumineuses sont cultivées en association avec d’autres cultures, en particulier celles qui
ont besoin de beaucoup d’azote telles que les jeunes plantes de maïs ou de sorgho, les cultures
autres que les légumineuses en bénéficient largement. Une autre formule de culture
intercalaire bénéfique consiste à planter ensemble l’arachide ou le haricot avec des plantes-
racines comme le manioc ou l’igname.
Quand on pratique la culture intercalaire, il est important d’éviter de planter au même endroit,
pour plus de deux récoltes, des cultures qui appartiennent à la même famille, afin d’éviter que
se développent dans le sol des organismes nuisibles et des maladies qui affectent une famille
particulière de cultures. Le tableau 2 de la rubrique technologique du jardinage 15, «Parcelles
à culture intensive de légumes», énumère quelques cultures qui appartiennent à la même
famille et qui devraient être cultivées en rotation dans un jardin potager (par exemple,
replantées dans la rangée d’à côté). Comme les légumineuses fournissent de l’azote, il vaut
mieux les planter avant les cultures d’autres familles. Le manioc, le maïs et d’autres plantes
alimentaires peuvent être cultivés en association avec d’autres cultures.
FIGURE 1 Association d’une céréale et d’une légumineuse
Les palmiers, par exemple le cocotier, ou d’autres arbres comme les citrus, peuvent être
plantés à une distance de 6 à 10 m l’un de l’autre. Dans l’espace laissé entre les arbres, on
peut cultiver des arbustes comme le caféier ou le cacaoyer, mais surtout des plantes annuelles
(par exemple, l’arachide, le maïs ou des légumes) ou des plantes pérennes comme le manioc.
D’autres plantes pérennes, comme le palmier à huile - qui pousse surtout sur les côtes de
l’Afrique occidentale, mais aussi dans certaines zones de l’Afrique orientale et australe où il y
a suffisamment d’eau -, peuvent être associées à d’autres cultures pendant les trois ou quatre
premières années, par exemple avec le niébé ou le soja. Des cultures de plus petite taille
peuvent ensuite être plantées au-dessous des grands palmiers pendant encore un an ou deux,
jusqu’à ce que l’ombre devienne trop importante. Ainsi, l’espace laissé entre les arbres peut
être utilisé pour d’autres cultures, particulièrement quand les arbres sont encore jeunes. Il faut
veiller à ne pas associer le palmier à huile à des plantes dont le système radiculaire est assez
agressif (par exemple le manioc, excepté durant les deux premières années), car les racines du
palmier à huile sont superficielles et peuvent être facilement endommagées.
Dans les milieux arides et semi-arides, le manque d’eau restreint la possibilité de pratiquer la
culture de relais ou la culture séquentielle des plantes annuelles. Ainsi, il est très important de
pouvoir stocker et conserver les produits saisonniers du jardin potager. (Pour plus de détails,
voir la rubrique technologique du jardinage 18, «Traitement, conservation et stockage».)