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L A M ÉTALLURGIE : UNE INDUSTRIE EN PLEINE MUTATION 69

l’association DYMAT7 il y a plus de vingt ans, et ne cesse de promouvoir


l’intérêt de cette thématique auprès de la communauté scientifique concer-
née. Cet appui doit être maintenu, voire renforcé.

9 Biomatériaux métalliques

On appelle biomatériaux « des matériaux non vivants utilisés dans un dis-


positif médical destiné à interagir avec les systèmes biologiques ». En contact
avec la matière vivante (implants...), ils mettent en jeu la biocompatibilité et
la bio-activité. Ce sont souvent des céramiques, des polymères, des matériaux
d’origine naturelle mais nous n’évoquerons ici que le cas des métaux et alliages
(annexe 17).

Parmi ces derniers, les plus utilisés actuellement sont :

– les aciers inoxydables 316L pour les stents∗ , les vis et plaques de fixation,
les valves... ;
– les alliages de titane (prothèses de hanche, vis, implants dentaires) pré-
sentant une excellente résistance à la corrosion, une faible densité, une
bonne biocompatibilité (l’os adhère facilement au titane) mais une faible
résistance à l’abrasion ;
– les alliages à mémoire de forme type nitinol, Ti-55 % Ni (stents, odontolo-
gie...) ;
– les alliages cobalt-chrome (odontologie, prothèses de hanche et de genou,
valves cardiaques) présentant une grande résistance à l’usure.

Mais nombre de problèmes subsistent en particulier l’émission dans l’orga-


nisme d’ions métalliques (nickel, cobalt) classés cancérigènes, ou la création de
débris par frottement.

Il convient donc de mettre au point de nouveaux alliages sans nickel ni cobalt,


résistants à la corrosion et ayant de bonnes propriétés mécaniques (par exemple
des aciers austénitiques sans nickel) ; d’autre part d’étudier des revêtements po-
lymères ou céramiques – par exemple carbure de silicium, oxyde ou nitrure de
titane, zircone, carbone pyrolytique... – conférant à l’alliage une bonne résis-
tance à l’usure et à la corrosion et permettant de limiter les frottements. Nombre
d’alliages sont actuellement étudiés : alliages de cobalt pour l’arthroplastie du
genou, alliages de titane de faibles modules d’Young pour leur biocompatibilité
mécanique avec les os...
7 DYMAT : European association for the promotion of research into the dynamic behaviour of
materials and its applications.
70 L A M ÉTALLURGIE

• Tout progrès en ce domaine suppose une multi-disciplinarité associant mé-


tallurgistes, céramistes, polyméristes, biologistes, stomatologues, chirur-
giens... C’est ainsi que de nouveaux biomatériaux seront mis au point,
pour atteindre des durées de vie supérieures, diminuer les risques post-
opératoires, améliorer le confort des patients et pouvoir reconstituer des
organes entiers. Un effort important doit être réalisé dans l’ensemble de
ce domaine.

10 Emballage
10.1 Enjeux

L’emballage constitue un marché important. Parmi les différents matériaux


utilisés en France (chiffre d’affaires : 17,3 milliards d’euros en 2007), la part du
métal représente 13 %8 , parmi lesquels les boîtes de conserve 32 %, les boîtes
boisson 15 % et le bouchage 13 % constituent l’essentiel9 .

L’environnement et la sécurité pour les emballages alimentaires s’imposent de


plus en plus. On doit donc se préoccuper :

– du recyclage des emballages, point favorable pour les métaux ;


– de leur contenu énergétique, donc en particulier de la masse ;
– de la protection du contenu, tout en se pliant aux exigences de l’esthétique
et du marketing (annexe 18).

10.2 Métallurgie, protection et recyclage

L’acier et les alliages d’aluminium se partagent l’essentiel du marché de l’em-


ballage métallique, la recherche se concentrant sur le secteur de l’agroalimen-
taire, où l’emballage rigide compte pour ≈ 70 %. Enjeux et applications sont à
peu près les mêmes pour ces deux matériaux qui sont donc concurrents frontaux
sur ce marché très disputé.

L’acier doit être recouvert d’un revêtement pour éviter le contact avec les ali-
ments. La solution traditionnelle consiste à le recouvrir d’un film fin d’étain :
c’est le « fer blanc ». Plus récemment a été développée la famille des « tin-free
steels » (TFS) où l’on utilise notamment le titane, les boîtes étant en outre recou-
vertes d’un vernis. Le métal de base est un acier ferritique durci par du carbone.
8 Plastique : 35 % ; papier-carton : 32 % ; verre : 11 % ; bois : 9 %.
9 Source : SESSI (INSE), enquête annuelle de branche, 2007.

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