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JURISTUDES

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Guerre ou paix ?

 DROIT INTERNATIONAL, RELATION INTERNATIONALE

Guerre ou paix ?
La société internationale est une communauté hétérogène : on a une multitude d’Etat.
C’est aussi une communauté conflictuelle.
Malgré tout, elle est néanmoins marquée par une volonté de créer une solidarité.
Le paradoxe aujourd’hui est qu’il n’y a jamais eu autant de conflits et autant d’organisation internationale, de traités conclus,
etc… aux questions classiques, à savoir la guerre et la paix entre les nations s’ajoutent des questions de notre temps, à
savoir la sécurité collective et la dissuasion nucléaire dans les relations internationales.
A ces questions peuvent apporté certains facteurs explicatifs.
Autres aspects dominants de ces relations internationales, c’est le défi de la mondialisation qui conduit à une certaine forme
d’homogénéisation de la société.
En réaction à celle-ci émergent certaines revendications identitaires qui peuvent conduire à une certaine fragmentation de
nos sociétés.

Guerre ou paix ?
La violence est partie intégrantes de relations internationales et prend la forme de la guerre.
Ce qui est nouveau depuis 1945, c’est que la guerre fait l’objet d’une réglementation qui pose le principe d’un interdiction du
recourt à la force armée pour régler les différents entre Etats-Nations.
La guerre est condamnée dans son principe.
La recherche de la paix devient un but légitime reflété notamment par l’actuelle évolution du droit international.
Celui-ci pose le principe de restriction du droit à la force, du désarmement, ou d’une limitation à la course armements.
Les guerres interétatiques subsistent à coté d’une violence plus diffuse comme les guérillas ou encore le terrorisme. Quelle
que soit la nature de cette violence, interétatique ou non, les Etats sont les premiers concernés.
En dernière analyse, ce sont les Etats qui sont visés et qui doivent rétablir la paix, c’est pourquoi ces Etats doivent mettre en
place des systèmes de sécurité appropriés pour réaliser l’Etat de paix.
On a voir les deux piliers de maintient de la paix qui sont aujourd’hui la sécurité collective avec la charte de l’ONU et l’autre
pilier est celui de la dissuasion nucléaire. Par ces notions, il s’agit de transformer l’objectif moral de paix en un système global
de sécurité.

I) La violence dans les relations internationales


La violence consiste à exercer les contraintes sur la volonté d’un groupe ou d’un individu dans un but de domination.
La domination est le salaire de la violence.
L’Etat dispose de la violence légitime à l’intérieur au moyen de la force policière dans le rapport Etat / citoyen et à l’extérieur,
l’instrument est l’appareil militaire ou force armée.
La première forme de la violence est la guerre : une manifestation collective et organisée de la violence (guerre interétatique
ou guerre civile, révolution).

Autre forme de la violence : le terrorisme qui peut être régional ou autonomiste (ETA), soit à caractère religieux, soit à
caractère politique, voire un terrorisme d’Etat.
Autre type de violence, la violence économique en usant de l’arme alimentaire, l’arme financière ou monétaire, l’arme
pétrolière… la violence culturelle aussi fait référence au rôle des médias qui uniformisent les comportements.

On peut relever que la violence culturelle est visiblement moins agressive, elle n’en est pas moins efficace car elle tend à
modeler les comportements et les attitudes des Etats, des individus, elle a un effet sur les masses et les opinions publics.
Sur le plan international, on retient le caractère collectif et le degré d’intensité de la violence : on distingue la violence interne
de la violence internationale et la violence interétatique de la violence transnationale.
On peut dire que cette violence interne peut émaner d’individus ou de groupes avec ou sans effets sur la scène
internationale.
On peut avoir une violence limitée à l’ordre interne comme la criminalité ordinaire (émeutes, insurrections) qui est réprimée
par l’appareil coercitif de l’Etat.
La criminalité transfrontière intéresse divers Etats (mandat d’arrêt européen).
Autre exemple de la violence interne ayant impact sur la scène internationale : la cession d’un territoire.

La violence interne ayant des appuis ou relais extérieure manifeste une faiblesse de l’Etat à assurer sa sécurité et ce
problème de sécurité interne a un effet sur la sécurité internationale. En somme, tout Etat doit assurer sa sécurité interne.
La violence transnationale émane de groupe privés parfois transnationaux agissant au sein des Etats sans considération de
frontières (cas du terrorisme, attentats, prises d’otage) souvent lié au trafic d’arme, drogue, etc… la violence transnationale se
cache derrière l’action de certains Etats agissant
ainsi à visage couvert à travers des bandes ou groupes violents. Partant de ce constat, certains opposent la violence
interétatique directe à la violence interétatique indirecte.
La violence directe peut prendre la forme d’action ponctuelle. Certains Etats se dissimulent soit en soutenant l’action de
ventes armée (de la Libye au Tchad, l’URSS dans certains pays africains, ou encore les Etats-Unis en Amérique centrale).
L’action directe peut prendre la forme de l’incitation de certains groupes.
La violence indirecte connaît un développement important du à la prohibition de l’usage de la force armée entre Etats.

La guerre ouverte d’Etat à Etat est condamnée.


La dissuasion nucléaire explique cette violence indirecte. On a l’intérêt de recourir à la violence à visage couvert tout en
s’affichant comme un Etat soucieux de la paix internationale.
La lutte menée par les Etats contre cette violence indirecte et notamment contre le terrorisme est délicate et difficile : on
observe une inefficacité des appareils militaires et policiers si puissants soient-ils. On a un risque de surenchère qui mettrait à
mal les principes démocratiques qui est le but recherché par ces groupes subversifs.
Face à cette violence indirecte se développe une guerre secrète basée sur le renseignement, ce qui demande du temps pour
recueillir les information, le temps qui est l’arme principale des Etats. L’Etat a pour but la continuité, la durée, la régularité de
son fonctionnement au contraire des groupes subversifs et terroristes qui se fragilisent avec le temps : c’est pour ça que le
temps est l’arme principale des Etats.
A côté du travail de renseignement, l’autre stratégie des Etats, notamment des plus puissants, c’est de rechercher les Etats
qui se dissimulent derrière de telles actions de violence indirecte : identifier l’Etat en question permet de lutter cette fois contre
un violence directe et donc de ramener un conflit transnational à un conflit interétatique.

L’Etat-gendarme, qui est celui qui vise à interétatiser un conflit transnational, va s’opposer aux Etats perturbateurs, aux Etats
voyous (« rogue states »). Après la première guerre du golf, certains Etats vont subir, par décision du conseil de sécurité de
l’ONU, des mesures de rétorsions économiques car ce Etats sont considérés comme complice d’actes terroristes.
Cet Etat-gendarme dispose d’une panoplie de sanctions, il peut imposer par la force armée un nouveau régime (Afghanistan,
Irak…).
La liste des Etats voyous est purement arbitraire car certains Etats manquent (l’Arabie saoudite, car les Etats-Unis sont
partenaires économiques).
La puissance d’un Etat permet d’interétatiser un conflit que les Etats voulaient transnational. Un conflit interétatique a le
mérité d’intéresser la société internationale car cela conduit chaque Etat à se découvrir à et à se situer par rapport à l’Etat
gendarme.

Comment interpréter ces différentes forment de violence ?


Certaines interprétations de la violence en générale sont liées à la nature humaine. Ainsi sont soulignée par exemple les
racines biologiques de la violence, les recherches sur le cerveau… Ces recherches sur le cerveau montrent que l’agressivité
est un moyen d’expression et d’action de l’être sur son environnement. Autrement dit, l’agressivité permet l’autoconservation
et la maîtrise des relations avec autrui.

Les racines psychologiques de la violence se rapportent à la tendance à désigner l’autre comme ennemi, ce qui justifie
l’usage de la violence.
On a un recours possible à la violence en réponse à un ordre donné, jugé légitime, sans soucis des souffrances causées à
autrui.
Marcel Mauss a parlé d’un rapport entre la fête et la guerre car il y a une débauche d’énergie dans les deux.
L’utilité des compétitions sportives est de souder les personnes contre un autre groupe.
Malgré son fondement irrationnel, permet de souder un groupe contre une victime émissaire : cette violence fonde l’identité
d’un groupe voire d’une civilisation. la haine est un principe de cohésion et d’opposition.
Certaines interprétations se fondent sur les pensées de Thucydide qui dit que trois passions dominent les relations entre cités
et individus : l’intérêt, la crainte et le goût de la gloire. L’idée marxiste est qu’il y a violence structurelle car liée à la structure
de la société qui fonde les inégalités et donc les rivalités.

L’accroissement des inégalités entre Etats constitue des violences structurelles propre au système international.
On a des interprétations sociaux culturelles de la violence qui se fondent sur l’idée de contradiction entre valeurs et leur
impossible communicabilité.
Cette violence est difficile à juguler de part l’expression ici des passions plus que de la raison. Dans ce cadre de contradiction
entre valeurs, toute action modératrice parait difficile.
La violence internationale est surtout liée à la nature des Etats. ainsi la souveraineté peut être porteuse de conflits. En effet,
cette souveraineté conduit à une volonté de puissance et donc d’affrontements. L’inégalité entre Etats peut être aussi source
de conflits. L’absence de légitimité d’un Etat peut conduire à des troubles internes (guerre civile, rébellion militaire).
Cette absence de légitimité retentit dans les relations internationales.
L’autre source de la violence internationale est la nature des régimes politiques : on parle du caractère deligène (?) des
régimes autoritaires.

Les notions de guerre et de paix dans les relations internationales


Chacune de ces approches détient une part de vérité dans l’explication de la violence dans les relations internationales.
Chacune est à inscrire dans son contexte et à adapter aux circonstances ou phénomènes étudiés. Il s’agit de comprendre
scientifiquement la guerre pour établir la paix : le but n’est pas explicatif mais a un but d’action.
Il faut préciser qu’on parle de guerre ou de conflit si les partenaires, l’enjeu et les objectifs d’un affrontement sont clairement
identifiés.

A) La guerre
1) Définition et classification
c’est une activité collective organisé menée au moyen d’armes sur décision des autorités étatiques qui a pour but de faire
fléchir la volonté d’un autre Etat encadré par des règles juridiques variées et entraînant un effet homicide spécifique.
En fonction des armes utilisées, on distingue les armes conventionnelles ou classiques des armes de destruction massive
comme arme nucléaire, bactériologique…
Les conflits peuvent être classés selon différents critères :
- Les partenaires en présence : ONU, ONG, Etats…
- L’enjeu du conflit : volonté de sécession. Chine et Inde au sujet du Tibet, Irak, koweit, URSS chine pour le conflit frontalier. A
chaque conflit on a un enjeu particulier.
- Les dimensions du conflit : son extension liée au nombre de partenaires, son intensité liée au degré de violence et sa durée.
Par exemple les guerres de décolonisation : si ces conflits sont dit de faible intensité, ils sont souvent meurtriers et augmente
le nombre de pertes civiles.
L
es crises ou tensions qui ont caractérisées la guerre froide : la crise de Berlin en 1949. La gestion de crise ou « crisis
management » devient un travail quotidien pour diplomates et experts internationaux. il s’agit de prévenir un conflit : la crise
est un mode de gestion normal d’un problème international (voir la crise de l’Iran sur l’arme nucléaire).
La durée d’un conflit semble inversement proportionnelle à son intensité (conflits en Afghanistan et en Irak qui ne sont pas
prêt de s’arrêter, les conflit israélo-palestinien).

- Les modes de résolution du conflit : le mode classique est la signature d’un traité de paix après la victoire militaire.
Après les guerre de 1870-1871 ou encore 1914-1918. la charte des nations unies de 1945 est parfois considérées comme un
traité de paix entre vainqueur et vaincus. Le traité de paix est provisoire car il marque la fin des hostilités sans régler les
problèmes politiques de fond.
On a une opération de maintient de la paix de l’ONU avec les casques bleus. Les techniques diplomatiques avec le quartet
qui réunissent les Etats-Unis, la Grande Bretagne… afin de résoudre le conflit israélo-palestinien.
Pour conclure, devant la permanence de la guerre et malgré les remèdes classiques apportés (traités de paix, diplomatie), il
s’est affirmé une volonté d’étude scientifique de la guerre, une science sociale de la guerre : la polémologie.

2) La polémologie, science sociale de la guerre

De l’approche magique de la guerre, on tend à privilégier Gaston Bouthoul qui privilégie l’analyse scientifique de ce
phénomène social qu’est la guerre. Selon cet auteur, la source principale des guerres serait démographique. Un surplus de
population par rapport aux ressources disponibles, notamment alimentaire, ferait naître une violence collective dont le but est
de supprimer cette population surabondante. Par cette violence, l’équilibre démographique est rétabli et la paix également.
On peut ajouter qu’un pays à population jeune serait davantage poussé à la turbulence.
Toute guerre touche avant tout les jeunes hommes en age de se reproduire.

Autrement dit, une ou deux génération futures seraient ainsi sacrifiées et n’auraient pas la chance de naître. Toute guerre est
un infanticide différé. Un remède à ce constat est d’éviter tout accroissement de population car selon cette approche, toute
surpopulation est source de guerre d’où une maîtrise de la population : une politique malthusienne.
Plusieurs critique de cette approche :

- Il semble cependant que la dépopulation est davantage source de perturbation qu’un excès de population. Par ex, le déclin
démographique de la France au XIXè et XXè siècle a nourri les prétentions de la Prusse puis de l’Allemagne.
- Aussi, un excès de population ne conduit pas nécessairement à des guerres de conquête territoriale. Les facteurs
démographiques ne peuvent pas à eux seuls tout expliquer : ils doivent être croisé avec d’autres facteurs.
Ainsi, on peut penser à un rapprochement entre guerre et économie : toute guerre est coûteuse et a une influence sur la
conjoncture économique : prospérité avant la guerre, stagnation puis déclin après la guerre.

La guerre touche au sacré : elle a ses rites, ses sacrifices et ses héros. On observe aussi que certains groupes sociaux ont
une culture guerrière, ce qui expliquerait la permanence de la guerre dans les sociétés humaines voire animales. On a un
rapprochement entre guerre et psychologie car elle est source d’émotions fortes qui imprègnent la mémoire collective et qui
forgent un passé commun. On peut parler de la mémoire de guerre qui imprègne une société.
La polémologie a le mérite de désacraliser la guerre pour l’étudier et la comprendre. Elle permet d’évacuer certains jugements
de valeurs et d’élaborer, en croisant démographie, économie, psychologie voire technologie, des baromètres polémologiques.
Avec ceci, on peut mesurer les risques de guerre dans tel ou tel Etat.
Aujourd’hui, la paix est ressentit comme une valeur suprême.

B) La paix
La paix doit être recherchée mais surtout organisée. On ne peut compter sur la seule bonne volonté et le moral des acteurs
pour l’établir, d’où le fait qu’on passe de la paix au sens moral à un système de paix organisée.

1) Définition et concept
Gaston Bouthoul donne des définition démographique et statistique : « La paix est l’état d’un groupe humain souverain dont la
mortalité ne comporte pas une part importante d’homicide collectif organisé et dirigé ».
Il est difficile de définir la paix : une situation de non guerre ne signifie pas la paix, d’où provient cette difficulté de définir la
paix.
Cette difficulté provient du fait que la paix est un mythe fondateur de la société internationale. Elle est toujours préférable à la
guerre et le symbole de ce mythe est la charte de l’ONU de 1945 qui, dans son préambule, souligne la volonté de « préserver
les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité une indicible
souffrance ».
La paix est un concept valorisé par les relations internationales contemporaines : le but essentiel de l’ONU est le maintient de
la paix et de la sécurité internationale. La paix est souhaitable, certes, mais toujours fragile : en effet, un seul Etat qui romprait
le consensus et c’est alors la guerre. La paix est un désir largement partagé. Ainsi, dès l’origine, la paix est fondée sur une
demande de sécurité de l’individu pour l’exploitation d’un territoire pour sa propre subsistance.

La pacification des relations internationales est loin d’être achevée, de nombreux conflits demeurent si bien que la distinction
semble davantage être celle entre guerre juste et guerre injuste que celle entre guerre et paix.
Cette distinction guerre juste/ guerre injuste a une traduction juridique : il est des hypothèses prévues par la charte de l’ONU
où le recours à la force armée est légal et légitime.
Il est des usages admis de la violence : la résistance à l’oppression est garantie (lutte anti-coloniale), la légitime défense,
voire l’intervention humanitaire en cas de violation caractérisée des droits de l’homme.
Le recours à la violence est davantage réglementé, encadré et est davantage interdit. La violence perdure car on n’a pas de
régulateur dans la société internationale comme c’est le cas dans l’ordre interne.
Les méthodes de restriction de la violence s’expriment soit au moyen de mesures préventives comme le désarmement, soit
au moyen d’obligations morales posées par le droit humanitaire (le but de ce droit humanitaire est d’éviter des pertes et
destructions inutiles), soit au moyen de restrictions pénale internationales avec la création en 1998 de la cour pénale
internationale qui a pour but de poursuivre les génocides et crimes contre l’humanité.
2) techniques de prolongation de l’état de paix
La paix est assurée après la guerre : les pulsions sont terminées et on revient à la paix. Cela ne suffit pas à prolonger l’état de
paix, d’où plusieurs techniques possibles pour prolonger cet état de paix :
- Soit une technique diplomatique (coalition, alliance pour la paix).
- Soit une technique militaire avec une dissuasion défensive (ligne Maginot en France pour se protéger de l’Allemagne) ou
offensive (choix de l’affrontement avec promesse de dégâts pour l’Etat agresseur)
- Soit une technique juridique institutionnelle avec des traités internationaux, réglementation des conflits armés, un système
de sécurité collective comme la SDN, l’ONU.
- Soit une technique sociale comme la lutte contre les inégalités ou la diffusion d’un modèle politique et culturel dominant.
L’uniformisation des mentalités conduisant à une convergence entre les Etats au sein d’un système international
homogénéisé propice à la prolongation de la paix.
L’organisation de la paix est en principe assurée par les Etats, c’est pourquoi de la paix comme valeur on passe à un système
de sécurité.
La sécurité collective et la dissuasion nucléaire sont les deux piliers du maintient de la paix et de la sécurité internationale.

3) La sécurité collective
La sécurité collective a une dimension universelle qui trouve son fondement dans la charte de l’ONU. Avant 1914, on avait la
Triplice qui regroupait l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie et la triple entente (1907-1914) qui réunissait la France, la
Grande Bretagne et la Russie).
On a aussi l’OTAN face au pacte de Varsovie pendant la guerre froide.
On aura le pacte de la SDN suite au traité de Versailles de 1919.
Mais, devant l’inefficacité des alliances classiques et de la SDN, la charte de l’ONU a mis en place un mécanisme coercitif et
efficace. Depuis cette charte, la sécurité collective dispose d’un élément normatif et institutionnel puissant.

On a un aspect préventif avec la solidarité entre les Etats, la sécurité internationale est l’affaire de tous et le droit à la sécurité
pour tous.
On a aussi un aspect répressif de cette charte car il est prévu une action répressive contre toute menace ou risque au moyen
de l’usage de la force armée en cas d’atteinte à la sécurité internationale.
Or l’efficacité d’un tel système nécessite le partage de certaines valeurs pour dégager une communauté de vue sur les
menaces ou le atteintes à la paix internationale.
Ce n’est pas le cas : pour le printemps de Prague, on a une agression pour certains, et pour l’URSS, c’est un devoir de
solidarité. Pour certains, il y a une légitimation des interventions dans les affaires internes, pour d’autres, ce peux être une
annexion (ex : Israël, le Maroc au Sahara occidental en 1974, l’argentine aux malwines en 1982).
L’efficacité d’un tel système exige aussi de subordonner les intérêts nationaux à l’intérêt collectif universel. Il faut aussi
l’exigence d’une égalité de puissance entre Etats pour éviter toute forme
d’hégémonie d’une grande puissance.

On a le problème de l’hégémonie collective des cinq grandes puissances au sein du conseil de sécurité de l’ONU.
On a deux éléments : un élément normatif et un élément institutionnel.

- L’élément normatif est contenu dans le chapitre 7 de la charte de l’ONU, art 2 paragraphe 4 : « les membres de
l’organisation s’abstiennent dans leur relations internationales de recourir à la menace ou à l’emploi de la force soit contre
l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat soit de toute autre manière incompatible avec les buts des
nations unies ».
C’est au conseil de sécurité d’interpréter cet article qui réglemente le recours à la force.
Le conseil de sécurité est le seul à décider de l’usage de la force.

L’art 51 est mis en place par la résolution 1368 du 12 septembre 2001 qui reconnaît l’état de légitime défense et ouvre la
guerre américaine en Afghanistan. La légitime défense doit en principe demeurer exceptionnelle et être exercée dans l’attente
d’une décision du conseil de sécurité.
En pratique, devant l’impuissance à décider du conseil de sécurité à décider, ce droit de légitime défense tend à devenir un
droit illimité à la violence.
Certaines situations de conflit sont souvent difficiles à inscrire dans ce chapitre 7.

Par ex : conflits armés dans le cadre de la décolonisation : pour les puissances coloniales, c’était une rébellion, donc recours
possible au chapitre 7 et pour les colonisés, c’était une résistance à l’oppression.
Autre cas problématique : les interventions d’humanité qui visaient les Etats violents qui réagissaient de manière
systématique par des massacres collectifs. Ne pas confondre avec l’ingérence humanitaire qui concerne l’action des ONG.

On a la France au Zaïre en 1998, le Vietnam au Cambodge en 1978, la Tanzanie en Ouganda…


Juridiquement, les interventions d’humanité ne sont pas contraires à l’article 51 car il n’y a pas atteinte à l’intégrité territoriale
d’un Etat, mais politiquement elles sont suspectes car ce droit n’est exercé que par des Etats puissants à l’encontre d’Etats
faibles.
C’est une nouvelle forme de diplomatie qualifiée diplomatie de la canonnière selon les pays en développement.
Depuis le Kosovo, un rapport de l’ONU veut un avis du conseil de sécurité avant toute intervention d’humanité.

- L’élément institutionnel se résume à l’action centrale de ce système de sécurité collective : le conseil de sécurité. Il a pour
but de maintenir la paix sur la base du chapitre 6 (préventif) et du chapitre 7 (répressif) de la charte de l’ONU.
Ce conseil dispose d’un large pouvoir d’appréciation et est ainsi libre d’agir ou de ne pas agir selon sa conception de la
menace à la paix et à la sécurité internationale.
Il manifeste l’hégémonie collective des cinq membres permanents (Etats-Unis, France, Chine, Russie et Grande Bretagne).

Le conseil de sécurité peut soit prendre des décisions coercitives comme l’embargo, le blocus, le désarmement autoritaire ou
encore l’obligation des Etats membres à se doter d’une législation antiterroriste avec la résolution 1373 du 28 septembre
2001, soit des décisions non coercitives comme la négociation, l’arbitrage, la conciliation.
On a certaines faiblesses de ce conseil : l’absence d’une propre armée pour agir.

En effet la force armée est fournie par les Etats et le conseil ne dispose pas des moyens de sa politique.
L’autre faiblesse est le droit de veto des cinq grands dans la prise de décision. Pour remédier à ces faiblesses, on a plusieurs
remèdes :
- Le premier remède est le transfert à l’assemblée générale de l’ONU du pouvoir de décision si le conseil est paralysé par un
veto. Ceci résulte de la résolution du 3 novembre 1950 : résolution Acheson. En 1950, c’est la guerre de Corée.
- Le second remède est l’opération du maintient de la paix menée par une force d’interposition sans emploi de la force armée
: mission d’observation et de séparation physique.
- L’intervention admise d’alliance (l’OTAN en 1999 au Kosovo) voire parfois l’action l’intervention de certains Etats seuls
comme la guerre en Irak.

La question actuelle est d’élargir le conseil de sécurité de l’ONU avec l’entrée de l’Allemagne, du Japon, ou d’autres membres
permanents.
L’autre question est celle de la limite voire de la fin annoncée des opérations de maintient de la paix suite à la présence de
l’ONU en ex-Yougoslavie qui n’a pas em
empêché le génocide des bosniaques, de plus, au Rwanda, on a vu l’impuissance des forces de l’ONU.

4) La dissuasion nucléaire
La dissuasion nucléaire est apparue avec l’arme nucléaire, c'est à dire en 1945.
Alors que la sécurité collective est issue d’une volonté politique internationale, la dissuasion nucléaire est le produit d’une
nécessité politique au sens où elle apparaît à la fin de la seconde Guerre Mondiale et naît des tensions entre l’est et l’ouest.
Au contraire de la sécurité collective, la sécurité internationale est l’affaire de tous. La dissuasion nucléaire a une dimension
individualisée au sens où elle concerne la sécurité individuelle des seules puissances nucléaires.
Cette dissuasion nucléaire consacre l’inégalité de fait entre Etat alors que la sécurité collective affirme l’égalité de droit et la
sécurité entre Etat.
La sécurité collective exprime une hégémonie collective au sens où il y a cinq grandes puissances alors que la dissuasion
exprime une hégémonie individuelle au sens ou une puissance nucléaire peut agir contre une puissance non nucléaire.

Cette dissuasion nucléaire est fondée sur trois idées :


- L’arme nucléaire existe.
- Elle a un rôle certain à jouer.
- Il ne faut surtout pas s’en servir.

D’où le terme de dissuasion car le but n’est pas de vaincre un conflit mais d’éviter un conflit.
L’efficacité de cette arme tient à son absence d’emploi.
En effet, si on recourt à l’arme nucléaire, c’est que son caractère dissuasif n’a pas marché.
La dissuasion nucléaire produit une égalité entre partenaires détenteurs de cette arme d’où la nécessité de s’entendre entre
eux.
L’efficacité de la dissuasion nucléaire nécessite un lien permanent entre les détenteurs de l’arme nucléaire pour demeurer les
seuls détenteurs de cette arme absolue d’où l’importance de la maîtrise des armements (arms control).
Des accords ont été signés entre les grandes puissances Etats-Unis/URSS (SALT), on a la signature du traité en 1968 sur la
non prolifération des armes nucléaires (TNP). La Grande Bretagne a l’arme en 1951, la France en 1960 et la chine en 1964.
Il existe des puissances nucléaires émergentes (Inde, Pakistan) et des pays virtuellement nucléaires sans le déclarer (Afrique
du sud, Corée du nord voire bientôt l’Iran).
On a la pacs atomica afin d’éviter un conflit Etats-Unis/URSS.
L’arme nucléaire est une arme politique qui met en jeu la survie de l’Etat, ce qui explique que la décision de recourir à la force
nucléaire relève de la compétence d’une autorité politique.
En France, c’est le Président de la République qui peut recourir à la force armée. Mitterrand a dit « la dissuasion, c’est moi ».

La dissuasion peut servir d’instrument de régulation des tensions internationales parce que la peur de la menace d’usage de
l’arme nucléaire est le début de la sagesse.
La question actuelle : La dissuasion nucléaire est-elle encore efficace depuis la fin de la guerre froide ? La dissuasion est née
dans un contexte de guerre froide.
Elle a permis de réduire et non de supprimer la prolifération des armes, et notamment des armes dite de destruction massive.
Les priorités actuelles vont au développement d’armes non nucléaires, ce sont les armes technologiques qui permettent déjà
des « frappes chirurgicales » limitant ainsi des dégâts collatéraux.
On a les drones qui sont des avions automatiques qui atteignent leur cible sans faire de mort.
C’est la théorie du « zéro mort ».
L’arme nucléaire semble perdre de son importance stratégique.

La fin de la bipolarité conduit à une nouvelle perception de la violence : à la place de la menace clairement identifiée (l’URSS)
se substitue une menace diffuse, une « multipolarisation des risques » d’où une réévaluation du concept de sécurité.
Autrement dit, en plus de sécurité politique et militaire, on parle de plus en plus de sécurité économique, mais aussi de
sécurité culturelle.
On a la fin de la distinction entre sécurité intérieure et sécurité extérieure.
On parle d’ennemi intérieur suscité par le terrorisme, par le crime organisé.
On a de nouvelles approches des problèmes de sécurité.
Les conséquences sur le scène internationale est l’importance des opérations de maintient de la paix, de la diplomatie
préventive.

Le terrorisme semble remplacer le nucléaire comme principale menace à l’ordre des Etats.
Pendant la guerre froide, les Etats du tiers monde refusaient de condamner cette « arme du pauvre » et désormais, un accord
général se dégage pour condamner le terrorisme.
Le 9 décembre 1994, on a eu une convention portant sur tous les aspects du terrorisme international qui incite les Etats à se
doter d’une législation antiterroriste.
Cette dissuasion nucléaire subsistera tant qu’un système préventif alternatif ne voit pas le jour. On verra les enjeux de la
mondialisation et ses risques de dislocation, de fragmentation de société internationale.

    
Formation en ligne : Les fondamentaux du Droit International Humanitaire (DIH)

La dissuasion nucléaire: USA vs URSS (théorie des jeux dans les relations internationales)

La théorie des jeux dans les relations internationales

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