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La traversée du Logrus de Lord Merlin

Roger zelazny - 1986. Prologue de la version luxe américaine des atouts de la vengeance.
Il commence à marcher, dans cet obscure labyrinthe. Il plane dans l'air comme une légère mélodie.
C'est presque trop facile. Un coude, un zigzag, un crochet …
Et alors, il se retrouve face à un mur rugueux et incliné. Il cherche et voit un passage. Il commence
à l'escalader. Ce n'est plus si facile. Une sensation de vertige le saisit, faible, mais distincte - comme
s'il montait dans la cime d'un grand arbre. Son chemin est à maintes reprises éblouissant puis
obscur, sans aucun détail perceptible. Au bout de quelque temps, ses yeux deviennent douloureux.
Les images se dédoublent et semblent vaciller, lorsque le passage devient subitement plat et large, il
doute de sa vision, jusqu'à ce que sa main tendue ne lui assure qu'il a en effet un choix de passages.
Il regarde, en inclinant la tête dans chacun d'entre eux. La musique, faible, parait légèrement plus
distincte dans celui de gauche, il l'empreinte alors. De cela, au moins, il est certain.
Maintenant la voie s'élève et s'abaisse. Il grimpe, il descend. La clarté et l'obscurité continuent,
seulement maintenant la lumière est plus brillante et l'obscurité plus sombre.
Les sensations de mouvement autour de lui ne diminuent pas. Le sol du tunnel semble onduler au-
dessous de ses pieds, les murs et le plafond se contractent et s'étirent. Il trébuche, arrive à se
rattraper. Il trébuche de nouveau …
Dans le coude suivant les sons s'amplifient légèrement, il se rend compte alors qu'il ne s'agit pas
d'une mélodie, mais plutôt d'une cacophonie, d'un ensemble de bruits totalement aléatoires.
Il monte. Il descend. Le passage se rétréci et finalement il est obligé de ramper.
Les sensations de mouvement augmentent. De temps en temps il a l'impression de s'étendre. A
d'autres moments il a la sensation de tomber dans un énorme abîme.
Les flashs de lumière font maintenant comme des piques de douleur dans son crâne. Il commence à
avoir des hallucinations. Visages et silhouettes. Flammes. Sont elles des hallucinations ?
Il sent alors la première pulsation, faible, à son poignet gauche …
Combien de temps s'est-il déplacé ? Ses vêtements sont déjà en lambeaux et il saigne, sans douleur,
d'une douzaine de griffures et de lacérations.
Il descend rapidement et émerge tant bien que mal sur le plafond d'une salle, qui s'avère en fait être
le plancher. Un rire dément retenti autour de lui, ne cessant seulement que lorsqu'il comprend que
c'est le sien.
Les sons s'accroissent, de plus en plus fort, comme s'il franchissait une galerie à la sonnerie
démoniaque et sauvage, assailli par leurs vibrations.
Penser devient douloureux. Il sait pourtant qu'il ne doit pas s'arrêter, qu'il ne doit pas reculer, qu'il
ne doit prendre aucune des intersections secondaires, là où les sons sont plus faibles. N'importe
lesquelles de ces passages peut être fatal. Il réduit tout cela à un impératif : Continuer.
De nouveau, une pulsation à son poignet ainsi qu' un faible et léger mouvement …
Il grince des dents quand il s'aperçoit qu'il doit grimper encore une fois. Ses membres sont déjà
lourds et endoloris. Chaque mouvement semble ralenti, comme s'il était exécuté sous l'eau, exigeant
plus qu'un effort normal.
Un voile de fumée oppose une résistance effrayante. Il s'écoule un temps infini avant qu'il ne
réussisse à le traverser et que ses mouvements redeviennent à nouveau plus faciles. Six fois cela
arrive et chaque fois la pression contre lui est plus grande.
Alors qu'il rampe pour traverser la salle, bavant et ruisselant de sang, ses yeux fixés d'une manière
enragée sur la silhouette, petite et indistincte, située en face de lui, à l'autre bout de la pièce.
"Tu es un imbécile" lui dit elle.
Il prend quelques instants pour enregistrer les paroles, manquant de force pour répondre.
"Un imbécile chanceux," déclare t il, l'obscurité se déploie comme des ailes. (Ou est ce vraiment
des ailes ?) "je n'ais pas jugé que tu étais prêt pour l'épreuve du Logrus jusqu'alors."
Il ferme ses yeux pour ne plus voir son orateur et une image de l'itinéraire qu'il a suivi danse dans
son esprit, comme une éclatante toile décousue, ondulant sous l'effet d'une brise.
"…Et un imbécile pour ne pas avoir apporté une lame et ainsi l'enchanter … ou un miroir, un calice,
ou une baguette magique pour renforcer ta magie. Non, tout ce que je vois c'est un morceau de
corde. Tu aurais dû attendre d'avoir plus d'instruction, une force plus grande. Qu'est-ce que tu en dis
?"
Il s'élève et une intense lumière danse devant ses yeux.
"C'était le moment," dit il. "J'étais prêt."
"Et une corde! Quel idiot !"
La corde, rayonnante maintenant, se resserre autour de sa gorge.
Quand elle le libère, la sombre silhouette tousse et fait un signe de la tête.
"Peut-être savais tu ce que tu faisais sur ce point …" murmure t il. "Est cela vraiment le moment ?
Tu veux partir ?"
"Oui."
Un manteau sombre tombe sur ses épaules. Il entend comme le " splocht " d'une bouteille rempli
d'eau.
"Ici."
Alors qu'il boit, la corde vient s'enrouler autour de son poignet et disparaît.
"Merci, mon oncle." Dit-il, après plusieurs gorgés.
La sombre silhouette hoche de la tête.
"Impulsif," répond-il. "Comme ton père."
The Salesman's Tale (Le conte du Vendeur)
Par Roger Zelazny - 1994 - Publiée dans le magazine Amberzine N°6.
Heureusement que j'ai projetté de laisser Merlin dans la caverne de cristal pour un bon moment.
Heureusement qu'il n'y est pas resté jusqu'au bout.
Lorsque j'interrompis notre conversation par atout, en donnant un coup de pied dans mon verre de
thé et en criant : " Merde, je l'ai renversé ...", je retournais l'atout de la vengeance dans ma bonne
main.
La forêt décharge. Une belle esquisse. Cependant ce qu'elle représentait n'avait aucun intérêt pour
moi, c'est pourquoi j'ai demandé à Merlin de disposer les cartes en éventail, faces vers le bas et que
j'en ai tiré une au hasard. C'était pour le spectacle, pour dérouter la Marelle. Elles mènent toutes en
des lieux proches de la caverne de cristal ; ce qui était la vraie raison de leur existence, en premier
lieu. Leur seul but était de mener Merlin dans un rayon proche de la caverne, à cet endroit un
système d'alarme basé sur les Tragolithes devait me prévenir. Mon plan était de m'y dépêcher et de
trouver un moyen de l'emprisonner. Malheureusement, je n'ai pas reçu le message quand il a rejoint
le Sphinx, pour échapper à maman. Ses neurotoxines ont bloqué un signal de déclenchement
nécessaire, provenant de son système nerveux, juste une de ses nombreuses façons qu'elle a pour
embrouiller mes plans sans même se fatiguer. Ca n'a pas d'importance après tout. J'ai eu Merlin là-
bas, de toute façon. Seulement tout a changé après ça ...
"Luke ! Imbécile ! " Le message de la Marelle me souffla comme le bouquet final d'un concert de
rock.
Mais la forêt décharge était déjà devenue nette et je passais à travers l'atout, avant que la Marelle ne
réalise que c'était du thé et non mon sang qui lui coulait dessus.
Je me relevais quand la Marelle s'évanouit, et je m'avançais parmi les buissons de lames de scies
rouillées, les arbres de poutres tordues, les lits de verre brisé joliment colorés. Je me mis à courir, du
sang coulait de la paume de ma main droite tailladée. Je ne pris même pas le temps de la bander.
Dès que la Marelle se sera remise du choc et découvert qu'elle était indemne, elle commencera à
fouiller les ombres à ma recherche, à celle des autres. Ils doivent être en sécurité sous l'influence de
l'autre Marelle, il ne reste plus que moi. Les murs de la caverne de cristal ont pour effet de bloquer
tous les phénomènes paraphysiques que j'ai été capable de tester dessus, et je supposais qu'ils me
protégeraient aussi bien de l'exploration de la Marelle. Le seul problème était mon arrivée là-bas
avant qu'elle n'ait feuilleté les ombres aussi loin.
J'augmentais mon rythme. J'étais resté en forme. Je pouvais courir. A côté d'épaves de voitures, des
tourbillons de ressorts de lits, de tuiles cassées, d'emballages déchirés... Descendant des allées de
cendres, remontant des pistes de capsules de bouteilles de d'étiquettes... En alerte, attendant.
Attendant que le monde tourne et vire, entendre la voix de la Marelle annoncer, " Je t'ai eu ! "
Je pris un coude et aperçu un peu de bleu au loin. La forêt décharge s'arrêta brusquement quand
j'entrais sur une pente en contrebas, pour être remplacée au fur et à mesure par un bois de variété
plus normale.
Là, j'entendis quelques chants d'oiseaux quand je passais, et le bourdonnement d'insectes, par-
dessus le martèlement régulier de mes pieds sur le sol. Le ciel était couvert, et je ne pouvais rien
dire de la température ou du vent à cause de mon activité. La butte bleutée s'élargit. Je maintins
mon rythme. A présent les autres doivent être saufs, s'ils ont jamais dû l'être. Par les enfers ! A
présent ils doivent largement être hors de danger. Juste un moment dans ce courant temporel était
beaucoup plus long dans les voies principales. Ils pourraient être assis autour d'une table et
plaisanter en ce moment. Ou même faire un somme. Je ravalais une malédiction pour garder mon
souffle. Cela voulait aussi dire que la Marelle pouvait être en train de chercher depuis bien plus
longtemps qu'il ne semblait...
Plus large, bien plus large maintenant la crête bleue. Je décidais de voir si mon sprint final était
toujours aussi bon, et je passais en grande vitesse et la maintins.
La terre et l'air furent secoués par ce qui sembla être un roulement de tonnerre. Cela pouvait être
une réaction du motif courroucé m'ayant finalement retrouvé. Cela pouvait aussi être juste un
roulement de tonnerre.
Je continuais à haleter, et quelques instants plus tard, à ce qu'il sembla, je freinais juste à temps pour
ne pas m'écraser contre les fondations de cristal. Pas encore de boules de feu, et je grimpais à l'aide
des mains et de la pointe des pieds. Je n'avais encore jamais essayé d'escalader cette paroi
auparavant. Mes poumons marchaient comme un soufflet, et une pluie fine commença à tomber, se
mêlant avec ma transpiration. Je laissais quelques taches de sang sur la pierre, mais cela ne devais
pas tarder à partir.
Arrivant au sommet, je me précipitais à quatre pattes vers son ouverture et j'entrais les pieds en
premier, me suspendit puis je tombais dans l'obscurité, en dépit de la présence d'une échelle. Je
n'avais qu'une hâte. Jusqu'à ce que je me retrouve dans cette ambiance bleutée, je ne me sentais pas
en sécurité. Dès l'instant où j'ai repris mon souffle je me permis de rire. Je l'ai fait. J'ai échappé à la
Marelle.
Je marchais jusqu'à la chambre en me tapant sur les cuisses et en frappant les murs. Une victoire
comme celle-ci avait bon goût, et je ne pouvais pas ne pas la marquer. Je me dépêchais vers le
garde-manger, trouvais une bouteille de vin, l'ouvris et en bus une gorgée. Puis je me rendis à une
cave latérale qui contenait encore un sac de couchage, je m'assis dessus, et je continuais de pouffer
en me remémorant notre expérience à la Marelle Primale. Ma Lady Nayda a été si magnifique.
Merlin aussi pour sa part. Maintenant ...
Je me demandais si la Marelle gardait vraiment rancune. C'est-à-dire, dans combien de temps serait-
il possible que je sorte sans que je sente un péril imminent sur mes épaules ?
Impossible à dire ; malheureusement. Cependant, la Marelle a beaucoup trop de choses à faire pour
réagir d'une quelconque manière comme ces gens qui rôdent à ses environs ; c'est-à-dire, les
Ambriens. N'est-ce pas ? Je bus une autre gorgée. Il semble que je dois rester ici un bon moment.
Je décidais que je devrais utiliser un sortilège pour modifier mon apparence. Quand je partirais d'ici
je devrais avoir des cheveux bruns et une barbe, par-dessus les prémisses d'une vraie barbe, les yeux
gris, un nez droit, les pommettes plus hautes, et un menton plus petit. Je devrais paraître plus grand
et beaucoup plus maigre. Je devrais remplacer mes habituels vêtements brillants par des plus
sombres. Par seulement un peu de lumière, ni même un sort purement cosmétique. Cela devra en
être un puissant avec de la profondeur et de la substance.
Méditant là-dessus, je me levais et partis en quête de nourriture. Je trouvais un peu de boeuf en
conserve et des biscuits, et j'utilisais un petit sortilège pour réchauffer une boite de soupe. Non ce
n'était pas une violation des lois physiques du lieu. Les murs de cristal bloquent les allées et venues
de magie. Mais mes sortilèges sont venus avec moi et opèrent normalement à l'intérieur.
En mangeant, je repensais encore à Nayda, à Merlin, et à Corail. Quoiqu'il ait pu leur arriver, bien
ou mal, le temps a favorisé tout ce qui devait se passer. Même si je ne reste ici qu'un court moment,
les événements passés à la maison seront sans commune mesure avec le laps de temps apparemment
écoulé ici. Et quelle sorte de temps est considéré par la Marelle ? Tous sûrement, c'est-à-dire le sien,
mais je pensais aussi qu'elle se calquait spécialement sur son écoulement général en Ambre. En fait
j'en étais presque sûr, puisque c'est là-bas que se situe l'action. Donc si je veux revenir dans la
course rapidement, je dois rester ici juste le temps nécessaire pour permettre à ma main de guérir.
Mais réellement, quel mal pouvait bien me vouloir la Marelle ? A quel point je devais vraiment
m'en inquiéter ? Qu'est-ce que j'étais pour elle ? Roi d'un royaume mineur du Cercle d'Or. Assassin
d'un prince d'Ambre. Fils de l'homme qui a pensé à la détruire ... J'en tressailli, mais je réfléchis que
la Marelle m'avait laissé vivre ma vie jusqu'à présent sans représailles pour les actes de père. Et ma
part dans les affaires courantes a été minime. Corail a semblé principalement concernée, de même
que Merlin. Peut-être que je suis trop prudent. Vraisemblablement, elle m'a banni de ses
considérations au moment où j'ai déguerpi. Néanmoins je n'étais pas près de sortir d'ici sans ce
déguisement.
Je finis de manger et sirotais le vin. Et quand je serais sorti ? Qu'est-ce que je ferais exactement ?
De nombreuses solutions assaillirent mon esprit. Je commençais aussi à bâiller et le sac de couchage
avait vraiment l'air bien. Des éclairs flachèrent, vagues bleues à travers les murs. Puis le tonnerre
vint, comme le ressac. Demain, oui. Demain je déciderais ...
Je me glissais à l'intérieur, et m'installais confortablement. En un instant, j'étais parti.
Je n'ai aucune idée du temps que j'ai passé à dormir. Au réveil, je fis des rondes pour établir un
sentiment de sécurité, passais très vite sur mes vigoureux exercices routiniers, me lavais, puis je
mangeais mon petit déjeuner sans me hâter. Je me sentais mieux que la veille, et ma main avait déjà
commencé à guérir.
Puis je m'assis et regardais fixement le mur, probablement pendant des heures. Quelle était la
meilleure façon d'agir ?
Je pourrais me précipiter vers Kashfa et la royauté, ou courir après mes amis, je pouvais aussi entrer
en clandestinité, me tapir, et enquêter jusqu'à ce que j'apprenne ce qui se tramait. C'était une
question de priorités. Quelle était la chose la plus importante que je pouvais faire pour toutes les
personnes concernées ? J'y pensais jusqu'à l'heure du déjeuner, puis je mangeais encore.
Après ça, je pris mon petit nécessaire à dessin et un crayon, et je me mis à me rappeler une certaine
dame, trait pour trait. Je m'escrimais avec tout l'après midi, pour passer le temps, même si je savais
que je l'avais bien. Quand je m'arrêtais pour le dîner, les activités du lendemain avaient déjà pris
forme dans ma tête.
Le lendemain matin, ma blessure avait considérablement diminué, et je me conjurais un miroir sur
une surface lisse du mur. Utilisant une lampe pour ne pas gaspiller un sort d'illumination, je créais
cette silhouette grande sombre et maigre par-dessus la mienne, puis j'enchantais ces traits aquilins
sur les miens, complétés d'une barbe, alors j'examinais mon travail et vis que c'était bien. Je
transformais aussi l'apparence de mes vêtements, pour me mettre dans l'ambiance, ce qui ne
nécessitais qu'un sort simple. Je devrais m'en trouver des vrais le plus tôt possible. Il n'y avait aucun
intérêt à gaspiller un puissant sortilège pour quelque chose d'aussi trivial. Je fis toutes ces choses car
je voulais garder le déguisement toute la journée, m'en imprégner, voir s'il y avait des défauts dans
mon travail. Je voulais dormir dedans pour la même raison.
Cet après-midi là, je repris mon carnet à dessin. J'étudiais mon travail de la veille, puis je pris une
feuille blanche et exécutais un atout. Ca avait l'air bien.
Le matin suivant, après la routine habituelle, je me réexaminais dans le miroir, fus satisfait, et
j'escaladais l'échelle pour émerger de la caverne. C'était un matin humide et froid avec quelques
trous bleus dans le ciel surchargé. Il pouvait encore pleuvoir. Mais que diable en avais-je à faire ?
J'étais sur le chemin du départ.
Je sortis mon carnet puis fis une pause. Je repensais aux autres atouts auxquels j'ai eu affaire
pendant toutes ces années, et à autre chose. Je sortis mon paquet d'atouts. Les sortants, je les passais
doucement en revue jusqu'à ce que j'arrive sur le plus triste, celui de mon père. J'ai gardé sa carte
pour une affaire de sentiment, aucune utilité. Il était exactement comme je me le rappelais mais je
ne l'avais pas sortie pour les souvenirs. C'était à cause de l'objet qu'il portait à son côté.
Je me concentrais sur Werewindle, d'après tous les on-dit une arme magique, d'une certaine façon
liée à la Grayswandir de Corwin. Et je me souvins que Merlin m'avait raconté comment son père
avait invoqué Grayswandir en ombre, après son évasion des cachots d'Ambre. Il y avait une affinité
spéciale entre lui et cette arme. En tout cas, je le supposais. Maintenant que les choses se sont
accélérées et que de nouvelles aventures se préparent, il serait peut être préférable d'affronter les
choses avec le métal approprié. Bien que père soit mort, Werewindle était d'une certaine façon
vivante. Bien que je ne puisse pas joindre mon père, je pouvais d'une quelconque façon joindre son
épée, où qu'elle soit, et selon les dernières informations, quelque part aux Cours du Chaos.
Je fixais mon attention sur elle, l'appelant de l'esprit. Je crus sentir quelque chose, et quand je le
touchais, le point qu'elle occupait sur la carte sembla se refroidir. J'avançais. Plus loin. Plus fort.
Alors il y eut de la clarté et de la proximité et le sentiment qu'une intelligence froide et étrangère me
regardais.
"Werewindle ", dis-je doucement.
S'il peut y avoir l'écho d'un son qui n'eut jamais eu lieu, c'est ce que j'entendis.
" Fils de Brand , vint comme une vibration.
- Appels moi Luke."
Il y eut un silence. Puis " Luke ", répondit l'écho.
Je me tendis, l'attrapais, et la ramenais vers moi. Le fourreau vint avec. Je me retirais.
Je la tenais dans mes mains maintenant, je la sortais de son fourreau. Il y avait comme de l'or en
fusion qui flottait autour du dessin qu'elle portait. Je la levais, l'étendis, exécutais une passe. Elle
semblait bien. Elle semblait parfaite. C'était comme si un énorme pouvoir se cachait derrière chacun
de ses mouvements.
"Merci ", dis-je. Et l'écho d'un rire passa.
Je pris mon carnet et l'ouvris à la bonne page, espérant que se fut le bon moment pour l'appeler. Je
regardais les traits délicats de la dame, son regard vague qui indiquait d'une certaine façon la largeur
et la profondeur de sa vision. Après quelques instants, la page se refroidit entre mes doigts, et mon
dessin acquis une qualité tridimensionnelle, commença à bouger faiblement.
"Oui ? Me parvint sa voix.
- Votre altesse, quelque soit la manière dont vous percevez ces choses, je veux que vous sachiez que
j'ai intentionnellement modifié mon apparence. J'espérais que ...
- Luke, dit-elle, bien sûr que je vous ai reconnu, vous êtes votre propre maître maintenant. Son
regard était toujours vague. Vous êtes troublés.
- En effet.
- Vous voulez passer ?
- Si c'est convenable et approprié.
- Certainement."
Elle tendit sa main. Je m'avançais, la prenant délicatement dans la mienne, son studio devint clair,
bannissant les nuages gris et la colline de cristal. Je fis un pas vers elle, et j'y étais.
Immédiatement, je me mis à genoux, détachais mon ceinturon et lui offrit mon épée. Au loin je
pouvais entendre des bruits de marteau et de scie.
" Levez-vous, dit-elle en touchant mon épaule. Venez et asseyez-vous. Vous prendrez bien une
tasse de thé avec moi.
Je me relevais et la suivis jusqu'à une table dans le coin. Elle ôta son tablier sale et le suspendit à un
crochet sur le mur. Pendant qu'elle préparait le thé, je regardais la petite armée de statues qui
longeait un mur et bivouaquait au hasard dans l'énorme salle ; grandes, petites; réalistes,
impressionnistes, belles, grotesques. Elle travaillait principalement en argile, même si quelques-
unes des plus petites étaient en pierre ; et il y avait des fours au fond de la salle, mais ils étaient
froids en ce moment. Quelques mobiles métalliques de forme inhabituelle étaient suspendus aux
poutres du plafond.
Quand elle me rejoint, elle toucha ma main droite où se trouvait l'anneau qu'elle m'avait donné.
"Oui, j'apprécie la protection de la reine, dis-je.
- Même si vous êtes monarque vous aussi, et d'un royaume en bons termes avec nous ?
- Même, dis-je, tant en fait, que je voudrais vous rendre la pareille, en partie.
- Oh ?
- Je ne suis pas certain qu'Ambre soit au courant de certains événements récents auxquels j'ai pris
part ou dont j'ai eu connaissance, et qui peuvent affecter sa sécurité. En tout cas, ceci est valable si
Merlin n'a pas donné de ses nouvelles récemment.
- nous n'avons pas vu Merlin, dit-elle. Si vous avez des informations vitales pour le royaume,
cependant, vous devriez peut-être les donner directement à Random. Il n'est pas là en ce moment,
mais je peux le joindre par atout.
- Non, dis-je. Je sais qu'il ne m'aime pas du tout, et ne me fait pas confiance, en tant qu'assassin de
son frère et ami de l'homme qui a voulu détruire Ambre. Je suis sûr qu'il aimerait me voir déposé et
mettre un pantin sur le trône de Kashfa. Je suppose que je devrais mettre les choses au point avec
lui, un jour, mais ce n'est pas aujourd'hui. J'ai trop de choses à faire en ce moment. Mais les
informations dépassent la politique locale. Cela implique Ambre et les Cours du Chaos, la Marelle
et le Logrus, la mort de Swaywill et la possible accession de Merlin sur le trône des Cours du
Chaos.
- Vous êtes sérieux !
- vous voulez parier ? je sais qu'il vous écoutera et qu'il comprendra pourquoi je vous ai parlé à
vous. Laissez-moi l'éviter de cette façon. Il y a de grands événements en perspective.
- Racontez-moi, dit-elle en levant sa tasse. "
Ce que je fis, incluant tout ce que Merlin m'avait raconté, jusqu'à la confrontation à la Marelle
Primale, et mon voyage vers la caverne de cristal. La théière y passa entièrement, et quand j'eus fini,
nous restâmes assis en silence.
Finalement elle soupira.
" Vous m'avez chargée de délivrer un renseignement majeur, dit-elle.
- je sais.
- Pourtant je pense qu'il s'agit juste d'une partie d'événements bien plus importants.
- Comment çà ? Demandais-je.
- Quelques petites choses que j'ai entendues, connues, devinées et peut être rêvées, et d'autres que
simplement je crains. Suffisamment, peut-être pour requérir aux pouvoirs de la terre avec laquelle je
travaille. Oui. Maintenant que j'y pense, je dois l'essayer, bien sûr. A un moment comme celui-ci.
Elle se leva doucement, s'arrêta, et fit de grands gestes.
- Ceci devra être la Langue ", dit-elle, et un mouvement agita un des mobiles, lui faisant produire
différents sons.
Elle traversa le studio vers le mur de droite, petite silhouette grise et verte, ses cheveux châtains
descendants jusqu'au milieu du dos. Elle fit courir ses doigts, délicatement, sur la figurine sculptée
qui se trouvait là. Finalement, choisissant une statue à la grosse tête et au torse étroit, elle
commença à la pousser vers le milieu de la pièce.
Je me levais en un instant.
" Laissez moi le faire à votre place, altesse."
Elle secoua la tête.
" Appelez-moi Vialle, dit-elle. Et non, je dois les placer moi-même. Celle ci se nomme Mémoire."
Elle la positionna sous et un peu au nord-ouest de la Langue. Puis elle alla vers un groupe de
statues, et en sélectionna une mince aux lèvres fines qu'elle plaça au sud de la Langue.
" ... Et celle-ci est désir ", déclara-t-elle.
Rapidement, elle en localisa une troisième, une grande qui louchait, qu'elle plaça au nord-est.
" Prudence " poursuivit-elle.
Une femme, la main droite audacieusement levée vint à l'ouest.
" Risque ", continua-t-elle.
A l'est elle plaça une autre femme, les bras levés.
" Coeur ", dit-elle.
Au sud-ouest vint un philosophe au front haut et aux sourcils broussailleux.
" Tête ", dit-elle. ...
Et au sud-est une femme souriante, impossible de dire si sa main était levée pour saluer ou pour
frapper.
" Chance" finit-elle en l'ajustant dans le cercle qui commençait à me rappeler à la fois Stonehenge et
l'île de Pâques.
" Apportez deux chaises, dit-elle. Et mettez les là et là ".
Elle indiqua des points au nord et au sud du cercle.
Je fis comme elle demandait, et elle s'assit sur la chaise la plus au nord, derrière la dernière statue
qu'elle a placée, Prévoyance. Je pris place derrière Désir.
" Silence maintenant ", m'ordonna-t-elle.
Puis elle resta assise, les mains sur les genoux, pendant quelques minutes. Finalement,
" Au niveau le plus profond, dit-elle, qu'est ce qui menace la paix ? "
A ma droite, Prudence sembla parler, mais c'était la Langue qui prononça ses mots au-dessus de ma
tête.
" Une redistribution d'anciens pouvoirs, dit-il.
- De quelle manière ?
- Ce qui est caché se révèle et approche, répondit risque.
- Ambre et les Cours sont-elles toutes deux impliquées ?
- En effet répondit Désir devant moi.
- D'anciens pouvoirs, dit-elle, ancien jusqu'à quel point ?
- Avant qu'il y ait une Ambre, ils existaient ; déclara Mémoire.
- Avant le Joyau du Jugement, l'Oeil du Serpent ?
- Non répondit Mémoire. Elle prit une brusque inspiration.
- Leur nombre ? dit-elle.
- Onze, répliqua Mémoire.
Elle pâlit à cette réponse, mais je gardais le silence comme elle me l'avait demandé.
- Les responsables de ce soulèvement de cendres, dit-elle alors, que veulent-ils ?
- Le retour à la gloire d'un temps révolu, déclara Désir.
- Cette fin peut-elle se réaliser ?
- Oui, dit Prévoyance.
- Peut-elle être écartée ?
- Oui, répondit Prévoyance.
- C'est périlleux, ajouta Prudence.
- Comment doit-on commencer ?
- Cherchez les gardiens, déclara Tête.
- A quel point la situation est-elle mauvaise ?
- Cela a déjà commencé, répondit Tête.
- Et le danger est déjà présent, dit Risque.
-De même que la chance à saisir, dit Chance.
- De quelle sorte ? S'enquit Vialle. Un son parvint de l'autre côté de la pièce, au moment où mon
épée et son fourreau glissèrent du mur où je les avaient posés. Vialle ouvrit de grands yeux.
- Mon arme, dis-je, elle a juste glissé.
- Nommez-la.
- C'était l'épée de mon père, Werewindle.
- J'en ai entendu parler. Cet homme, Luke, dit-elle alors, il y a quelque chose à propos de son épée,
et de sa soeur qui joue un rôle dans tout ça. Bien que je ne connaisse pas leur histoire.
- Oui, elles sont liées dit Mémoire.
- De quelle façon ?
- Elles ont été créées de façon similaire, et presque au même moment, et elles sont de même nature
que les pouvoirs dont nous avons parlé, répondit Mémoire.
- Y aura-t-il conflit ?
- Oui, dit Prévoyance.
- A quelle échelle ?
Prévoyance resta silencieuse, Chance rit.
- Je ne comprends pas.
- Le rire de Chance est l'incertitude, répondit Tête.
- Luke figure-t-il dans ce conflit ?
- Oui, répondit Prévoyance.
- Doit-il chercher les gardiens ?
- Il doit essayer, dit Coeur.
- Et s'il échoue ?
- Un prince approche en ce moment, qui en sait plus sur le sujet, dit Tête.
- Qui est-ce ?
- Il arbore une rose en argent, dit Tête, il porte l'autre épée. Vialle leva la tête.
- Avez vous des questions ? Me demanda-t-elle.
- Oui, mais je doute qu'on reçoive une réponse si je demande si on va gagner."
Chance rit quand Vialle répéta.
Elle me laissa l'aider à remettre les statues à leur place.
Puis une fois que l'on se fut assis de nouveau, je lui demandais :
" Chercher les gardiens ?
- Il y a un conservateur, peut-être deux. Un prince qui s'est exilé et sa soeur ont gardé une partie de
ces pouvoirs pendant un long moment. Il semblerait opportun de voir s'ils sont toujours vivants et
s'ils s'acquittent encore de cette tache.
- Exilé, pourquoi ?
- Raisons personnelles, impliquant l'ancien roi.
- Où sont-ils ?
- Je ne sais pas.
- Alors comment puis-je les trouver ?
- Il existe un atout. "
Elle se leva et se dirigea vers une petite commode. Ouvrant un tiroir, elle sortit un jeu d'atouts dans
son étui. Doucement, elle les compta à partir du dessus du paquet et en retira une. Quand elle revint,
elle me présenta la carte, portrait d'un homme mince aux cheveux couleur de rouille.
" Son nom est Delwin, me dit-elle.
- Vous pensez que je dois juste l'appeler et lui demander s'il a toujours ce qu'il avait ?
- Annoncez rapidement que vous n'êtes pas d'Ambre, m'indiqua-t-elle, mais donnez votre parenté.
Demandez-lui si son intendance des aiguillers reste intacte. Essayez de savoir où il se trouve, ou de
traverser pour en discuter en tête à tête, si vous pouvez.
- D'accord ", dis-je, je ne voulais pas lui raconter que j'avais déjà parlé avec lui, très brièvement, en
cherchant des alliés dans ma guerre contre Ambre. Il ne m'avait pas laissé finir, mais je ne voulais
pas raviver les souvenirs de Vialle. Alors je dis simplement :
" Ok, je vais faire un essai. "
Je décidais d'une discussion brève tout d'abord, pour lui laisser le temps de réfléchir, de réaliser que
je n'étais pas seul, et ne rien laisser passer de notre précédent entretient. Mon déguisement pouvait
aider en cela aussi.
Je me tendis vers le contact.
D'abord le froid, puis la sensation d'une personne soudain en alerte.
" Qui est-ce ? Je sentis la question avant même que le portrait ne prenne de la vie et de la
profondeur.
- Luke Reynard, aussi connu sous le nom de Rinaldo, répondis-je quand la carte fut soudain animée,
et que je sentis son regard inquisiteur, roi de Kashfa et diplômé de management à Berkeley,
université de Californie. Nos regards se croisèrent. Il ne semblait ni belliqueux ni amical. Je voulais
savoir si votre intendance des aiguillers est restée intacte.
- Luke Rinaldo, dit-il, en quoi cela vous concerne-t-il, et comment en êtes vous venu à être au
courant de ça ?
- Bien que je ne sois pas d'Ambre, répliquais-je, mon père l'était. Je sais que d'ici peu ce sera un
sujet de préoccupation, grâce à Merlin, fils de Corwin, apparemment descendant en droite ligne du
trône des Cours du Chaos.
- Je sais qui est Merlin, dit Delwin blasé. Qui est votre père ?
- Le prince Brand.
- Et votre mère ?
- Lady Jasra, anciennement reine de Kashfa. Maintenant pouvons-nous parler de ce sujet un
instant ?
- Non, dit Delwin, nous ne pouvons pas. Il bougea sa main comme pour couper le contact.
- Attendez ! Dis-je. Avez-vous un four à micro-ondes ?
Il hésita.
- Un quoi ?
- C'est un dispositif en forme de boite qui peut chauffer un plat en quelques minutes. Seulement J'ai
élaboré un sortilège qui permet d'en faire fonctionner un dans la plupart des ombres. Vous vous
réveillez au milieu de la nuit avec une envie de ragoût bouillant ? Sortez-en une boite du
réfrigérateur, ouvrez-la et fourrez-la dans le four. Mais qu'est-ce qu'un réfrigérateur ? Bonne
question. C'est une autre boite avec un hiver permanent à l'intérieur. Stockez les aliments dedans,
sortez-en et mettez-les dans le micro-ondes quand l'envie vous en prend. Et oui, je peux fournir le
réfrigérateur aussi. Vous ne voulez pas parler des aiguillers, parlons affaires. Je peux vous proposer
un marché sur ces appareils, en quantité, qui concurrencera ou battra le prix de tout autre
fournisseur, et je doute que ce soit une chose facile que d'en trouver un autre. Et ce n'est pas tout ce
que je peux faire pour vous.
- Je suis désolé, dit-il, je ne reçois pas les représentants. Sa main bougea de nouveau.
- Attendez ! Criais-je, je vais vous faire une offre que vous ne pourrez pas refuser !
Il coupa la communication.
- Revenez ", je maintenais une concentration sur son image, mais elle redevint bidimensionnelle et
se réchauffa.
" Désolé, dis-je à Vialle. J'ai fait de mon mieux, mais il n'a rien acheté.
- A dire vrai, je ne pensais pas que vous le tiendriez aussi longtemps. Mais je peux vous dire qu'il
était intéressé jusqu'à ce que vous mentionniez votre mère. Quelque chose a changé alors.
- Si c'était la première fois, dis-je. J'ai envie de le rappeler plus tard.
- Dans ce cas, gardez l'atout.
- Je n'en ai pas besoin, Vialle. Je créerais le mien en temps voulu.
- Vous êtes un artiste et un maître des Atouts ?
- Et bien, il m'arrive de peindre. Assez sérieusement parfois.
- Alors vous devez voir toutes mes oeuvres pendant que vous attendrez, je voudrais avoir votre
opinion.
- Avec plaisir, dis-je. Vous disiez pendant que j'attendrais ...
- ... Corwin.
- Ah ! Très bien.
- Comme ça vous pourrez être le premier à utiliser une des nouvelles chambres. Nous avons fait pas
mal de reconstructions et de modifications, depuis la confrontation de la Marelle avec le Logrus.
- J'en ai entendu parler, dis-je. Bien, je me demande quand va-t-il arriver ?
- Bientôt je le sens, répondit-elle. Je vais appeler un serviteur pour que vous vous installiez
maintenant. Un autre viendra vous chercher pour dîner avec moi, nous pourrons discuter art.
- Ce sera parfait. " Je me demandais où tout cela allait nous mener. Il semblait que tout était en train
de se bouleverser, encore. Heureusement que Delwin n'ait pas été intéressé par le four à micro-
ondes. Le sort aurait été foutrement difficile à mettre en place.
Monture bleue, Montagnes Dansantes
Par Roger Zelazny
Je pris à droite pares les Puits Enflammes et fuis les brumes fantômes à travers les Hautes Terres
d’Artine. Je tuais la chef des Kerts de Shern alors que ses troupes me harcelaient depuis leurs
perchoirs haut comme des tours parmi les canyons de cet endroit. Les autres abandonnèrent alors
leur sport et nous continuâmes à avancer sous une pluie verte, tombant d’un ciel couleur ardoise.
Droit devant et descendant ensuite, jusqu’en des pleines ou tourbillonnaient des démons de
poussières chantants pour l’éternité de tristes complaintes du temps ou ils étaient en vie.
Finalement le vent tomba et Shask, mon implacable monture, étalon bleu venant des Cours, ralentit
avant de s’arrêta devant des sables vermillions.
« Quel est le problème ? » Demandais-je.
« Nous devons traverser cet isthme désertique avant d’atteindre les Montagnes Dansantes, »
répondit Shask.
« Et combien de temps cela peut-il durer ? »
« Presque tout le reste de la journée, » dit-il. « C’est très encaissé ici. Nous avons déjà payé pour cet
aspect. Le reste viendra dans les montagnes puisque maintenant nous devons les traverser alors
qu’elles sont très actives. »
Je pris ma gamelle et la secouais.
« Mais cela en valait la peine, » dis-je. « Tout du moins si elles ne dansent pas au sens de Richter. »
« Non, mais a la limite entre les Ombres d’Ambre et les Ombres du Chaos, il y a de grandes
perturbations d’énergie. »
« Je ne suis pas étranger aux tempêtes d’Ombre, ce a quoi ce que tu décris ressemble. Un front de
tempête permanent. Mais j’espérais que l’on pourrait la traverser plutôt que de camper ici. »
« Je vous avais prévenu quand vous m’avez choisi, seigneur Corwin, que je pouvais vous porter
plus loin que n’importe quelle autre monture de jour. Mais la nuit, je deviens un serpent immobile,
aussi dur que la pierre, aussi froid qu’un cœur démoniaque, me réchauffant quand vient l’aube. »
« Oui je me rappelle, » dis-je. « Et tu m’as bien servi, ainsi que Merlin me l’avait dit. Peut-être
pouvons nous passer la nuit de ce coté des montagnes et les traverser demain. »
« Le front, comme je te l’ai déjà dit, bouge. Probablement qu’il nous rejoindra au contrefort ou
peut-être même avant. Une fois que vous avez atteint ces régions, peu importe ou nous passerons la
nuit. Les ombres danseront au-dessus de nous ou proche de nous. Descendez maintenant s’il vous
plait, dessellez-moi et enlever votre équipement que je puisse me transformer. »
« En quoi ? » Demandais-je alors que je posai le pied sur le sol.
« J’ai une forme de lézard qui conviendra mieux à ce désert. »
« Bien sur Shask. Soit à l’aise, soit efficace. Soit un lézard. »
Je commençais à le décharger. C’était bon d’être de nouveau libre.
En tant que lézard bleu, Shask était beaucoup plus rapide et surtout quasi-infatigable. Il avait
traversé le désert avant que la lumière du jour ne disparaisse, et alors que je me tenais à ses cotés,
contemplant le chemin montant vers les contreforts montagneux, il me parla d’une voix sifflante : «
Comme je l’ai dit, les ombres peuvent nous tomber dessus n’importe ou ici, mais j’ai toujours assez
de force pour voyager pendant environ une heure avant de devoir camper, se nourrir et se reposer.
Quel est votre décision ? »
« En avant. » Lui dis-je.
Le feuillage des arbres changeait à vue d’œil. Le sentier était irrégulier au possible, changeant de
direction, changeant sa nature sous nous. Les saisons allaient et venaient, rafales de neiges suivies
de courant d’air chaud, puis le printemps et des gens de métal, autoroutes, ponts et tunnels, tout
s’évaporant après quelques instants. Puis cette danse s’arrêta et nous montions simplement le sentier
de nouveau.
Finalement, nous fîmes notre camp dans un lieu abrité proche du sommet. Les nuages
s’amoncelaient alors que nous mangions, et quelques coups de tonnerres roulaient dans le lointain.
Je me fis un abri plutôt bas. Shask se transforma en un grand dragon ailé, serpent à plumes et
s’enroula près de moi.
« Passe une bonne nuit Shask, » lançais-je alors que la première goutte de pluie tomba.
« Et… vous… aussi… Corwin, » dit-il doucement.
Je m’allongeais sur le dos, fermais les yeux et m’endormit presque instantanément. Combien de
temps ai-je dormi, je ne le savais pas. Je fus néanmoins réveillé par un terrifiant coup de tonnerre
juste au-dessus de nous.
Je me retrouvais assis, prenant et sortant à moitié Grayswandir avant que l’écho ne mourut. Je
secouais la tête et continuais à écouter assis. Il me semblait que quelque chose manquait mais je ne
pouvais mettre le doigt dessus.
Puis vint un flash brillant suivi d’un autre coup de tonnerre. Je tressaillis et restais assis, écoutant de
nouveau, mais seul le silence suivit.
Silence…
Je passai ma main au dehors de l’abri, puis ma tête. Il avait cessé de pleuvoir. C’était ce qui
manquait, le clapotis des gouttelettes.
Mon regard fut attiré par une lueur derrière le sommet proche. Je mis mes bottes et quittais l’abri.
Dehors, je bouclai mon ceinturon portant mon épée et attachai ma cape à mon cou. Je devais aller
voir. Dans un lieu comme celui-ci, n’importe quelle activité pouvait représenter une menace.
Je touchai Shask, qui semblait vraiment en pierre, alors que je passais et pris la direction du sentier.
Il était toujours là, même si diminué en largeur, je mis le pied dessus et commençais à monter. La
source lumineuse vers laquelle je me dirigeais semblait se mouvoir légèrement. Puis bien que faible,
à une certaine distance, je commençais à percevoir le son de la pluie. Peut-être descendait-elle
l’autre flanc de la montagne.
Au fur et à mesure de ma progression, je fus convaincu que l’orage n’était pas si loin. Je pouvais
maintenant entendre la plainte du vent par-dessus la pluie.
Je fus soudainement aveuglé par un éclair venant de derrière la crête. Un son net de tonnerre lui tint
compagnie. Je m’arrêtais quelques instants seulement. Pendant cette halte, parmi le bourdonnement
dans mes oreilles, je pensais avoir entendu le son d’un gloussement.
Avançant péniblement, je parvins enfin au sommet. Immédiatement le vent m’assailli, transportant
son plein d’humidité. Je refermais ma cape complètement et l’attachai devant tandis que je
continuais à avancer.
Plusieurs mètres plus loin, j’apercevais une vallée en dessous sur ma gauche. Elle était largement
éclairée par des orbes dansantes remplies d’éclairs. Il y avait deux silhouettes, l’une assise par terre,
l’autre, les jambes croisées, flottant dans l’air, la tête en bas, sans visible maintien, face au premier.
Je choisis le chemin le plus dissimulé que je pus et me dirigeais vers eux.
Ils m’étaient cachés la plupart du trajet, du au fait que le chemin que je suivis menait à travers des
zones ou le feuillage était plutôt épais. Soudainement cependant je sus que j’étais plutôt proche
alors que la pluie cessait de me tomber dessus et que les vents n’exerçaient plus leur pression sur
moi. C’était comme si j’entrais dans l’œil d’un cyclone.
Prudemment, je continuais à avancer en rampant regardant les deux vieux à travers les branches. Ils
examinaient tous deux des cubes invisibles d’un jeu tridimensionnel, les pièces flottant au-dessus
d’un plateau posé sur le sol entre eux deux, leur position légèrement délimitée par du feu. L’homme
assis par terre était bossu, il souriait et je le connaissais. Son nom était Dworkin Barimen, mon
ancêtre légendaire, ayant acquis sagesse et pouvoirs divins durant sa longue existence, créateur
d’Ambre, de la Marelle, des Atouts et aussi de la réalité même d’après ce que j’avais compris.
Malheureusement, au vu de mes entretiens avec lui récemment, il était un peu plus que simplement
fou. Merlin m’avait assuré qu’il avait regagné ses esprits mais je me posais toujours la question. Les
êtres quasi-divins sont aussi connus pour leur rationalité non traditionnelle. Cela convenait très bien
à l’endroit présent. Je ne jugerai pas que ce vieux bonhomme ne puisse utiliser la rationalité pour
atteindre quelques fins paradoxales.
L’autre qui m’était de dos, s’avança légèrement et bougea une pièce qui semblait être un pion.
C’était la représentation d’une créature du Chaos connu sous le nom d’Ange Igné. Quand le
mouvement se termina, un nouvel éclair suivit d’un coup de tonnerre se produisit et mon corps
frissonna. Puis Dworkin joua à son tour et bougea une de ses pièces ressemblant à une Wyverne.
Encore un éclair, le tonnerre et un frémissement. Je vis qu’une licorne dressée occupait la place du
roi dans les pièces de Dworkin, une représentation du palais d’Ambre sur le carré à coté. Le roi de
son opposant était un serpent se tenant droit, et Thelbane, le palais en forme d’aiguille des rois des
Cours, à son coté.
L’adversaire de Dworkin avança alors une pièce en riant. « Mandor, » annonça-t-il. « Il se croit
manipulateur et faiseur de roi. »
Apres l’éclair et la foudre, Dworkin déplaça une pièce. « Corwin, » dit-il. « A nouveau libre. »
« Oui. Mais il ne sait pas qu’il fait la course avec le destin. Je doute qu’il puisse arriver à temps en
Ambre pour trouver la Galerie des Miroirs. Sans ses indices, quel sera son impact ? »
Dworkin sourit et leva les yeux. Pendant un moment, je crus qu’il me regardait. « Je pense que son
timing est parfait Suhuy, » dit-il. « Et j’ai plusieurs souvenirs que j’ai trouvé il y a quelques années,
dérivant autour de la Marelle de Rebma. J’aimerais bien avoir reçu un pot de chambre en or chaque
fois qu’il a été sous estimé. »
« Et qu’est-ce que ça t’aurait apporté ? » Demanda l’autre.
« Des casques coûteux pour ses ennemis. »
Les deux hommes rirent et Suhuy tourna de 90 degrés dans le sens inverse des aiguilles d’une
montre. Dworkin s’éleva dans les airs et se pencha en avant jusqu'à ce qu’il soit parallèle au sol,
regardant en bas l’échiquier. Suhuy tendit le bras vers une silhouette féminine dans les niveaux les
plus hauts, puis changea d’avis. Soudainement, il bougea de nouveau l’Ange Igné. L’air fut de
nouveau brûlé et battu. Dworkin bougea alors une pièce faisant continuer de rouler le tonnerre et de
maintenir l’éclat des éclairs. Dworkin dit quelque chose que je ne pus entendre à cause du vacarme.
La réponse de Suhuy à la probable nomination de la figure fut :
« Mais c’est une pièce Chaosienne ! »
« Et ? Nous n’avons fixé aucune règle l’interdisant. A toi de jouer. »
« Il me faut y réfléchir, » dit Suhuy. « Et pas qu’un peu. »
« Prends-le avec toi, » répondit Dworkin. « Rapporte le demain soir ? »
« Je serais occupé. La nuit suivante ? »
« Je serais occupé. Dans trois nuits ? »
« Oui. Jusque la… »
« …Bonne nuit. »
Le bruit et l’éclair qui suivirent me rendirent sourd et aveugle pendant quelques instants. Puis, je
sentis la pluie et le vent. Quand je pus voir de nouveau, je vis que la clairière était vide. Revenant
sur mes pas, je repris le chemin du sommet puis descendit jusqu’au campement ou la pluie tombait
également de nouveau. Le sentier était plus large maintenant.
Je me levais à l’aube, mangeai, attendant que Shask se réveille. Les évènements de cette nuit ne
ressemblait pas à un rêve.
« Shask, » dis-je un peu plus tard. « Sais-tu ce qu’est une descente aux enfers ? »
« J’en ai entendu parler, » me répondit-il. « Comme un obscur moyen de voyager sur une courte
distance en un temps court, utilisé par la maison d’Ambre. Il est aussi dit que cela est dangereux
pour la santé mentale du noble coursier. »
« Tu me sembles très stable sur le plan émotionnel et intellectuel. »
« Tiens, merci, je suppose. Pourquoi cette soudaine précipitation ? »
« Tu as dormi pendant un spectacle exceptionnel, » dis-je. « Et maintenant j’ai rendez-vous avec
une bande de reflets si je peux les atteindre avant qu’ils ne s’évanouissent. »
« Si cela doit être… »
« Nous allons courir pour le pot de chambre d’or mon ami. Lève-toi et deviens un cheval. »
Le shroudling et le guisel
Par Roger zelazny.
Je me réveillais dans une chambre noire, ayant fait l'amour à une femme avec qui je ne me rappelais
pas être aller au lit. La vie est parfois étrange. Je ne voulais pas détruire notre entretien, et j'ai ainsi
parlé de ce que je faisais. Elle aussi jusqu'à ce moment où l'on donne et reçoit, ce moment
d'équilibre et de repos. Je fis un geste avec ma main gauche et une petite lumière apparut et scintilla
au-dessus de nos têtes. Elle avait de longs cheveux noirs et des yeux verts ainsi que de hautes
pommettes et un large front. Elle rit quand la lumière vint, révélant des dents de vampire. Sa bouche
ne portait aucune marque de sang, il aurait donc été impoli que je cherche des traces de morsures
sur mon cou.
"Cela faisait longtemps Merlin," dit-elle doucement.
"Madame (1) vous avez un avantage sur moi," répliquais-je.
Elle rit de nouveau.
"A peine," répondit-elle, et elle bougea de telle façon à me distraire complètement, provoquant de
nouveau une réaction en chaîne dans mon corps.
"Déloyal," dis-je, plongeant dans ses yeux couleur océan, caressant son front pâle. Elle avait
quelque chose de très familier mais je ne pouvais mettre le doigt dessus.
"Réfléchis," dit-elle, "parce que je veux que tu te rappelles."
"Je… Rhanda ?" Demandais-je.
"Ton premier amour, comme tu étais le mien," dit-elle en souriant, "là-bas dans le musée. Enfant
jouant innocemment. Mais cela était agréable, n'est-ce pas ?"
"Cela l'est toujours," répondis-je, caressant ses cheveux. "Non, je ne t'ai jamais oublié. Bien que je
ne pensais jamais te revoir après avoir trouvé ce mot de tes parents t'interdisant de jouer avec moi
pensant que j'étais un vampire."
"Cela y ressemblait, mon prince du Chaos et d'Ambre. Tes forces particulières et ta magie."
Je regardais sa bouche et ses crocs. "Etrange pour une famille de vampires de te l'interdire,"
déclarais-je.
"Vampires ? Nous ne sommes pas des vampires," dit-elle. "Nous sommes les derniers shroudlings.
Il ne reste que cinq familles de notre race dans les reflets secrets de toutes les ombres d'ici à Ambre
et même plus loin qu'ici, jusqu'au Chaos."
Je la serrais un peu plus fort dans mes bras et je passais au crible une grande partie de mes
connaissances. Un peu plus tard je reprenais la parole: "Désolé mais je n'ai pas la moindre idée de
ce qu'est un shroudling."
Elle ne répondit également qu'un moment plus tard: "J'aurais été très surprise que tu le saches
puisque nous avons toujours été une race secrète."
Elle ouvrit la bouche et je vis, grâce à la lumière que j'avais créée, ses crocs se rétracter jusqu'à une
dentition normale.
"Ils apparaissent avec la passion et pas seulement lors des repas," remarqua-t-elle.
"Tu les utilises donc à la manière d'un vampire," dis-je.
"Ou d'une goule," ajouta-t-elle. "Leur chair est encore plus riche que leur sang."
"Leur ?"
"Celles de ceux que nous prenons."
"Et qui sont-ils ?" Demandais-je.
"Le monde n'en est que meilleur sans eux," dit-elle. "La plupart d'entre eux disparaissent purement
et simplement. Ils arrivent, lorsque nous sommes d'humeur joueuse, d'en laisser juste une partie."
Je secouais la tête.
"Dame shroudling, je ne comprends pas," lui dis-je.
"Nous allons et venons où nous le désirons. Nous sommes un peuple indétectable, un peuple fier.
Nous vivons avec un code de l'honneur qui nous a protégé de votre compréhension. Même ceux qui
se doutent de notre existence ne savent pas dans quelle direction chercher."
"Et tu viens me voir pour tout me raconter."
"Je t'ai observé la plus grande partie de ma vie. Tu ne nous trahiras pas. Tu as également un code."
"Observer presque toute ma vie ? Comment ?"
Mais nous nous sommes alors distraits et cette question resta en suspend. Mais je la gardais
néanmoins en réserve. Enfin, alors que nous étions allongé côte à côte, je la reposais. Elle était alors
prête à y répondre cette fois-ci.
"Je suis l'ombre passagère dans ton miroir," dit-elle. "Je te regarde mais tu ne peux me voir. Chacun
de nous à un animal de compagnie, un amour, une personne ou un lieu préféré. Tu as toujours été le
mien."
"Pourquoi ne viens-tu que maintenant Rhanda ?" Demandais-je. "Apres toutes ses années ?"
Elle détourna le regard.
"Il se peut que tu meures bientôt," dit-elle après un silence, "et je voulais que tu te rappelles tous ces
bons moments à Wildwood."
"Mourir bientôt ? Je suis constamment en danger, je ne peux le nier. Je suis trop proche du trône.
Mais j'ai des protecteurs puissants... et je suis plus fort qu'il n'y parait."
"Comme je l'ai dit, j'observe," dit-elle. "Je ne doute pas de tes compétences. Je t'ai vu faire
beaucoup de sorts et les maintenir. Certains que je ne comprenais même pas."
"Tu es une sorcière ?"
Elle secoua la tête. "Ma connaissance dans ce domaine, bien qu'étendue, n'est que purement
théorique," dit elle.
"Mon pouvoir réside autre part."
"Où ?" Demandais-je.
Elle désigna les murs. Je regardais fixement. Puis je dis: "Je ne comprends pas."
"Peux-tu augmenter la luminosité ?" Demanda-t-elle en désignant la sphère lumineuse.
Je le fis.
"Maintenant déplaces-la près du miroir."
Je le fis également. Le miroir était très noir mais c'était le cas de pratiquement toute chose dans
cette maison d'ami de Mandor, où j'avais décidé de passer la nuit après notre réconciliation.
Je sortais du lit et traversais la pièce. Le miroir était complètement noir, ne reflétant rien.
"Particulier,"
remarquais-je.
"Non," dit-elle. "Je l'ai fermé après être entré ici. Ainsi que tous ceux de cette maison."
"Tu es entre ici par ce miroir ?"
"Oui. Je vis dans le monde-miroir."
"Et ta famille ? Et les quatre autres que tu as mentionnés ?"
"Nous avons tous fabriqué nos maisons au-delà des limites de la réflexion."
"Et de là-bas vous voyagez d'un endroit à un autre ?"
"En effet."
"Evidemment, pour pouvoir regarder vos animaux de compagnie. Et pour manger les gens que vous
désapprouvez ?"
"Egalement."
"Tu es effrayante Rhanda." Je retournais au lit, m'asseyant sur le bord. Je pris sa main et la serrai.
"Et cela fait du bien de te revoir. J'aurais aimé que tu reviennes plus vite."
"Je l'ai fait," dit-elle, "en utilisant des sorts de sommeil de notre fabrication."
"J'aurais aimé que tu me réveilles."
Elle inclina la tête. "J'aurais aimé rester avec toi ou bien t'emmener dans mon monde. Mais durant
cette période tu étais une source de danger extraordinaire."
"Il en est toujours ainsi," acquiesçais-je. "Mais, pourquoi es-tu ici, en écartant le plus évident ?"
"Le danger s'est étendu. Ils nous concernent maintenant."
"Je pensais pourtant que le danger avait été réduit au minimum ces derniers temps," lui dis-je. "J'ai
défait les tentatives de Dara et Mandor ayant pour but de me contrôler et nous sommes arrivés à une
sorte de compromis."
"Mais ils continueront leur plan."
Je haussais les épaules.
"C'est dans leur nature. Ils savent ce que je sais et ils savent aussi que je conviens à leur plan. Ils
savent que je suis prêt pour la suite. Et avec mon frère Jurt, nous sommes aussi arrivé à une certaine
entente. Et Julia, nous nous sommes réconciliés. Et..."
Elle rit. "Julia a déjà utilisé votre "réconciliation" afin de monter Jurt contre toi. Je l'ai observé. Je le
sais. Elle titille sa jalousie en faisant des allusions comme quoi elle tient plus à toi qu'a lui. Ce
qu'elle désire vraiment est te supprimer, ainsi que les sept autres qui sont encore en courses, et les
autres qui se tiennent prêt. Elle sera alors reine du Chaos."
"Elle ne convient pas à Dara."
"Depuis qu'elle a vaincu Jasra, elle a une haute opinion d'elle-même. Cela ne lui est pas venu à
l'esprit que Jasra était devenue fainéante et avait perdu à cause de cela et non à cause de sa
puissance. Elle pense que son pouvoir est plus grand qu'il ne l'est réellement. Et c'est sa faiblesse.
Elle s'est réconciliée avec toi pour te mettre en garde mais aussi pour pouvoir monter ton frère
contre toi de nouveau."
"Je suis maintenant averti et t'en remercie, bien qu'il n'y ait que six autres prétendants au trône.
J'étais le premier mais une demi-douzaine de nouveau prétendant sont apparus. Tu en as mentionné
sept. Il y en a un que je ne connais pas ?"
"Il y a celui qui reste caché," dit-elle. "Je ne peux te dire son nom car je ne le connais pas mais je
sais que tu l'as vu avec Suhuy. Je connais son apparence, chaosienne et humaine. Je sais aussi que
Mandor le considère comme un ennemi redoutable en manipulation. En même temps, je pense que
Mandor est la raison pour laquelle il s'est retiré de votre monde. Il a peur de Mandor."
"Il habite le monde-miroir ?"
"Oui, bien qu'il ne soit pas au courant de notre existence. Il l'a trouvé par un accident quasi-
impossible, mais il pense juste avoir fait une découverte merveilleuse, un passage secret menant
quasiment partout permettant de voir presque tout sans être détecté. Nos peuples ont réussi à éviter
d'être vu en utilisant des courbes qu'il ne peut percevoir seul pour le moment. Cela lui offre une voie
royale pour le trône."
"S'il peut voir, et aussi écouter, à travers les miroirs sans être détecté, s'il peut en sortir, assassiner
quelqu'un et s'échapper par le même chemin, il est en effet redoutable."
La nuit me sembla d'un coup très froide. Les yeux de Rhanda s'agrandirent. Je me dirigeais vers la
chaise où j'avais jeté mes vêtements et commençais à m'habiller.
"Oui habilles-toi," dit-elle.
"Il y autre chose non ?"
"Oui. Le prétendant caché a trouve et ramené une abomination dans notre paisible royaume. Il a
trouve un guisel quelque part."
"C'est quoi ?"
"Un être de nos légendes, un que nous avions cru détruit depuis longtemps dans le monde-miroir.
Ils avaient presque annihilé les shroudlings. Un monstre. Il avait fallu toute une famille pour venir à
bout de ce que l'on croyait être le dernier."
J'attachai ma ceinture avec mon épée et mis mes bottes. Je traversais la chambre et touchais le
miroir noir. Oui la source de froid venait de là.
"Tu les as fermés ?" Dis-je. "Tous les miroirs des environs ?"
"Le prétendant caché a envoyé le guisel à travers les miroirs pour tuer neufs prétendants au trône. Il
cherche maintenant le dixième: toi."
"Je vois. Peut-il briser le sort ?"
"Je ne sais pas. Pas facilement en tout cas. Mais il amène le froid néanmoins. Il se cache juste
derrière le miroir. Il sait que tu es ici."
"A quoi ressemble-t-il ?"
"Une anguille ailée avec pleins de petits pieds griffus. Long de 3 mètres environ."
"Si on le laisse rentrer ?"
"Il t'attaquera."
"Si nous entrons dans le miroir ?"
"Il t'attaquera."
"De quel coté est-il le plus fort ?"
"Aucun a mon avis."
"Bon sang ! Peut-on entrer par un autre miroir et le prendre par surprise ?"
"Possible."
"Essayons. Viens."
Elle s'est levée, mis rapidement une robe rouge-sang et m'a suivi à travers un mur dans une pièce
qui était à plusieurs kilomètres de là. A l'instar de la plupart des nobles du Chaos, mon frère Mandor
aimait garder une maison dispersée. Il y avait un long miroir entre le bureau et une grande horloge
Chaosienne sur un mur lointain. L'horloge pouvait sembler non-linéaire pour un observateur. Bien.
Je prenais mon épée en main.
"Je ne savais même pas que celui-ci était là," dit-elle.
"Nous sommes à une bonne distance de l'endroit que nous venons de quitter. Oublie l'espace.
Emmènes-moi à l'intérieur."
"Je ferais mieux de t'avertir tout d'abord," dit-elle. "Selon les légendes, personne n'a réussi à tuer un
guisel avec une épée ou simplement avec des moyens magiques. Les guisels peuvent absorber les
sorts et la force également. Ils peuvent prendre des coups mortels et survivrent."
"Des suggestions ?"
"Immobilises-le, emprisonnes-le, bannis-le. Tu auras de meilleures chances que de le tuer."
"Bien nous verrons en temps voulu. Si je commence à être dans une sale situation, on fiche le
camp."
Elle ne répondit pas mais me prit la main et se dirigea le miroir. Alors que je la suivais, l'antique
horloge commença à sonner de manière irrégulière. L'intérieur du miroir ressemblait à la même
pièce mais inversée. Rhanda me guida vers la sortie le plus éloignée du miroir, puis sur la gauche et
tourna au coin. Nous sommes arrivés sur une place bordée de tours et de grandes résidences tordues
et hautes, et aucune ne m'était familière. L'air était porteur de lignes onduleuses se courbant ici et là.
Elle s'approcha d'une et y mis sa main libre. Puis elle passa à travers, m'emmenant avec elle. Nous
sommes sortis dans rue courbe entourée de bâtiments tordus.
"Merci," dis-je, "pour les avertissements et la chance de me défendre."
Elle serra ma main.
"Ce n'est pas seulement pour toi, mais aussi pour ma famille que je le fais."
"Je sais," dis-je.
"Je ne l'aurais pas fait si je ne pensais pas que tu avais ta chance contre cette chose. Si je ne le
pensais pas, je t'aurais juste prévenu et dis ce que je savais. Mais je me suis rappelle ce jour, à
Wildwood, où tu m'avais promis d'être mon champion. Tu m'avais alors semblé être un véritable
héros."
Je souriais alors que je me rappelais également ce jour. Nous étions en train de lire des contes
chevaleresques dans le mausolée. Dans un élan de noblesse je la menais dehors alors que le tonnerre
grondait et je montais sur les tombes d'inconnus -Dennis Colt, Remo Williams, John Graunt- et
jurais d'être son champion si elle en avait besoin. Elle m'avait alors embrassé et je souhaitais alors
des circonstances néfastes immédiates afin de pouvoir la défendre de mon corps. Mais rien ne se
passa.
Nous avancions de nouveau et elle compta les portes, s'arrêtant à la septième. "Celle-ci," dit-elle,
"mène par les courbes juste derrière le miroir fermé de ta chambre."
Je lâchais sa main et passais devant.
"OK," dis-je, "il est temps de dé-guiseler," et j'avançais. Le guisel m'a alors évité le trajet en
apparaissant
avant que je n'arrive là-bas.
Un peu plus de trois mètres de long, sans yeux aussi loin que je pouvais voir, avec de nombreux cils
battant rapidement sur ce que je supposais être sa tête. Il était tout rose avec une longue ligne verte
lui traversant le corps dans un sens et une bleue dans l'autre. Il redressa l'extrémité avec les cils à un
mètre du sol et se balança. Il émettait un son grinçant et se tourna dans ma direction. Il possédait
également une énorme gueule anguleuse telle celle d’un requin. Il l'ouvrit et la ferma plusieurs fois
et j'y vis un grand nombre de dents. Un liquide semblant venimeux coulait de cet orifice et tombait
par terre. J'ai attendu qu'il s'approche et il le fit. J'étudiais sa façon de se déplacer et découvris
rapidement une horde de petits pieds. Je mis ma lame en avant dans une position de garde et
j'attendais son attaque. Je passai en revue mes sorts.
Il s'avança et je le frappais avec mes sorts Runaway Buick (2) et Blazing Outhouse (3). A chaque
fois, il s'arrêtait comme mort et attendait que les sorts lui arrivent dessus. L'air devint glacial et
semblait sortir de sa bouche.
C'était comme s'il digérait la magie et la renvoyait sous forme d'entropie. Quand le dégagement de
froid cessa, il reprit sa marche et je lançais alors mon sort Demented Power Tools (4). De nouveau
il s'arrêta, immobile et dégagea de l'air froid. Cette fois, je me jetais sur lui et le frappais d'un grand
coup d'épée. Le coup résonna comme une cloche mais rien d'autre ne se passa. Je reculais alors qu'il
remuait.
"On dirait qu'il mange mes sorts et rejette du froid," dis-je.
"C'est aussi ce qu'ont remarqué les autres," répondit Rhanda.
Pendant que nous parlions, il tordit son corps afin de mettre sa bouche vers le haut et se jeta sur
moi. Je mis ma lame sur sa gorge alors que ses pieds s'accrochaient à moi. Je fus tiré en arrière alors
qu'il refermait sa bouche et j'entendis le claquement de ses mâchoires. Il ne me restait que la
poignée de l'épée en main. Il venait de manger la lame. Effrayé, je décidais d'utiliser mon nouveau
pouvoir alors que sa bouche s'ouvrait de nouveau.
Les canaux de l'aiguiller étaient ouverts et je frappais la créature avec de l'énergie brute venant de
quelque part en Ombre. De nouveau la créature sembla paralysée et l'air autour de moi se refroidit.
Je me dégageais de son étreinte, saignant d'une douzaine de petites blessures. Je me roulais loin de
lui et me relevais, tout en continuant mon action avec l'aiguiller, le froid persistant. Je tentais
d'utiliser le reste de l'épée afin de le démembrer mais il absorba le coup tout en étant une statue de
glace rose. En cherchant à travers Ombre, je trouvais une nouvelle épée. Avec son bout je traçais un
rectangle dans l'air avec un cercle au milieu. Je me concentrais dessus avec toute ma volonté et mon
désir. Apres un moment je sentis le contact.
"Père ! Je te sens mais je ne peux te voir !"
"Spectre," dis-je, "Je me bats pour ma vie et sans doute pour plusieurs autres. Viens si tu le peux."
"J'essaye mais tu es dans un lieu étrange. Il semble impossible d'y rentrer."
"Bon Dieu."
"Je suis d'accord. J'ai déjà fait face à ce genre de problème auparavant. La solution n'est jamais
évidente."
Le guisel commençait à bouger de nouveau. J'essayais de maintenir le contact d'Atout mais il
s'atténuait.
"Père !" Cria Spectre alors que le contact se rompait. "Essaie..." Puis il se coupa. Je reculais. Je
jetais un coup d’œil à Rhanda. Des douzaines d'autres shroudlings étaient apparus à ses cotés, tous
portant des vêtements blancs, noirs ou rouges. Ils commencèrent à chanter une chanson étrange, aux
allures funèbres, comme si un son morose était nécessaire pour cette bataille. Cela sembla ralentir le
guisel et cela me rappela
un quelque chose qui datait. Je jetais ma tête en arrière et hululais un cri que j'avais entendu un jour
en rêve et jamais oublié depuis.
Mon ami arriva. Kergma, l'équation vivante, arriva en provenance de plusieurs lieux à la fois. Je
regardais et attendais qu'il / elle, je n'ai jamais été trop sur, s'assemble. Kergma avait été un
compagnon de jeu de mon enfance, comme Glait et Gryll. Rhanda avait dû se rappeler cet être
pouvant aller n'importe où car elle émit un petit cri. Kergma passa près d'elle et la contourna en
guise de salutation, puis vint vers moi et procéda au même rituel.
"Mes amis ! Cela faisait bien longtemps que vous ne m'aviez appelé pour jouer ! Vous m'avez
manqué !"
Le guisel recommençait à avancer malgré le chant des shroudlings comme si son propre pouvoir le
surpassait enfin.
"Ce n'est pas un jeu," répondis-je. "Cette créature nous détruira tous si nous n'y parvenons pas les
premiers," dis-je.
"Alors je dois la résoudre pour nous. Tout ce qui vit à une équation, une étude quantique complexe.
Je te l'ai dit il y a longtemps."
"Oui. Essaye. S'il te plait."
J'hésitais à frapper de nouveau la créature avec l'aiguiller alors que Kergma travaillait sur son
équation, craignant d'interférer avec ses calculs. Je gardais mon épée et l'aiguiller prêt tout en
continuant de reculer. Les shroudlings reculaient en même temps que moi, doucement.
"Un équilibre étonnant," dit enfin Kergma. "Il a une équation vitale formidable. Utilise ton jouet
pour le stopper maintenant."
Je le gelais de nouveau avec l'aiguiller. Le chant des shroudlings continuait.
Lentement, Kergma dit: "Il y a une arme qui peut le détruire sous certaines conditions. Tu dois
cependant te la procurer. C'est une épée courbe que tu as déjà eu en main. Elle est accrochée sur le
mur d'un bar où tu as bu une fois avec Luke."
"L'Epée Vorpale?" Dis-je. "Elle peut le détruire ?"
"Un morceau à la fois, avec des conditions favorables."
"Tu connais ces conditions ?"
"Je les ai résolues pour eux."
J'ai saisi mon arme et ai de nouveau frappé le guisel avec une force provenant de l'aiguiller. Il
grinça et transforma la magie une fois de plus. Puis je jetais l'épée que je tenais et fouillais loin, très
loin à travers Ombre. Cela me prit du temps de trouver ce que je cherchais et une résistance
s'opposait à ce que je la prenne. J'ai donc rajouté la force de l'aiguiller à la mienne et enfin elle vint
à moi. De nouveau, je tenais l'étincelante et courbe Epée Vorpale dans mes mains. J'allais de
nouveau frapper le guisel lorsque Kergma m'arrêta. Je frappais donc de nouveau avec une force
terrible via l'aiguiller.
"Pas de cette façon. Pas de cette façon."
"Comment alors ?"
"Nous avons besoin d'une variation de Dyson dans l'équation du miroir."
"Montre-moi."
Des murs miroirs nous entourèrent soudain, le guisel, Kergma et moi, excluant Rhanda. Nous nous
élevions dans les airs et dérivions vers le centre de la sphère. Nos réflexions venaient de partout.
"Maintenant. Mais tu dois l'empêcher de toucher les murs."
"Retiens cette équation. Je pourrais vouloir l'utiliser bientôt."
Je frappais le guisel gelé avec l'Epée Vorpale. De nouveau un son de cloche fut émis et le guisel
resta intact.
"Non," dit Kergma, "laisse-le dégeler."
J'ai donc attendu qu'il commence à bouger, signifiant qu'il pourrait m'attaquer sous peu. Rien n'est
jamais facile. J'entendais toujours le chant affaibli.
Le guisel se remis plus rapidement que je ne le pensais. Mais je me suis lancé et ai coupé la moitié
de la tête qui sembla se diviser en un tissu fin qui s'envola dans toutes les directions.
"Callo! Callay!" Criais-je, tournoyant de nouveau et enlevant une grande portion de tissu de son
coté droit, qui répéta le phénomène fantomatique et l'envol. Il revint à la charge et je le touchais de
nouveau. Un autre gros morceau quitta son corps de la même manière. Chaque fois que son corps
tordu s'approchait d'un mur, je m'interposais corps et épée, le conduisant de nouveau au centre de la
sphère en taillant là et coupant ici. A maintes reprises il a tenté de m'attaquer ou de se diriger vers le
mur. A chaque fois ma réponse était la même. Mais il ne mourrait pas. J'ai combattu jusqu'à ce qu'il
n'y ai plus qu'un petit bout de son tronc qui bougeait devant moi.
"Kergma," dis-je, "nous en avons envoyé la plus grande partie vers des lignes infinies. Maintenant
peux-tu revoir l'équation ? Puis je trouverais une puissance suffisante avec l'aiguiller pour te
permettre de créer un autre guisel pour moi, un qui retournera à l'expéditeur de celui-ci et qui le
considérera comme sa proie."
"C'est faisable," dit Kergma, "Je suppose que tu gardes ce petit bout pour que le nouveau le
mange ?"
"Oui, c'était dans mes plans."
Puis il le fit. Quand les murs s'affaissèrent, le nouveau guisel, noir avec des zébrures rouges et
jaunes, se frottait à ma cheville tel un chat. Le chant s'arrêta.
"Va et cherche le prétendant caché," dis-je, "et retourne lui son message."
Il courut, prit une courbe et disparut.
"Qu'as-tu fait ?" Me demanda Rhanda. Je lui fis un résumé.
"Le prétendant caché va maintenant te considérer comme son plus dangereux adversaire," dit-elle,
"s'il survit. Il va sûrement augmenter ses efforts contre toi, de manière subtile et violente
également."
"Parfait," dis-je. "C'est ce que j'espère. J'aime forcé les confrontations. Il ne va probablement plus se
sentir en sécurité dans votre monde également, ne sachant jamais quand un nouveau guisel viendra
le chasser."
"Vrai," dit-elle. "Tu as été mon champion," et elle m'embrassa.
A ce moment, surgissant de nulle part, une patte apparue et pris l'épée que je tenais. L'autre patte fit
tomber deux feuilles de papier devant moi. Puis une voix douce parla: "Tu continues d'emprunter
cette épée sans signer de contrat. Sois gentil et fais-le maintenant Merlin. La deuxième feuille est
pour la dernière fois." Je trouvais un bic sous ma cape et signais alors que le reste du chat
apparaissait.
"Cela fait $40," continua-t-il. "Elle coûte $20 pour chaque heure ou portion d'heure utilisée en tant
que Vorpale."
Je plongeais les mains dans mes poches et les ressortis avec la somme. Le chat sourit et commença
à s'effacer.
"Sympa de faire des affaires avec toi," dit-il en souriant. "Reviens vite. La prochaine conso est pour
la maison. Et amène Luke. C'est un mec cool."
Je remarquais que durant sa disparition, les shroudlings en avaient fait autant. Kergma s'approcha.
"Où sont les autres ? Glait et Gryll ?"
"J'ai laissé Glait dans un bois," répondis-je, "bien qu'il puisse être de retour dans le vase de
Windmaster au musée de Gramble dans les passes de Sawall maintenant. Si tu le vois dis-lui que la
grande chose ne m'a pas mangée et que nous boirons du lait chaud ensemble une nuit en se
racontant d'autres contes. Gryll doit être, je pense, employé par mon oncle Suhuy."
"Ah, Windmaster. C'était le bon vieux temps," dit-il. "Oui, nous devrions nous réunir et jouer de
nouveau.
Merci de m'avoir appelé pour celui-ci," et il se dispersa dans plusieurs directions et disparut, comme
les autres.
"Et maintenant ?" Demanda Rhanda.
"Je rentre et je vais au lit." J'hésitais puis ajoutais, "Tu viens ?"
Elle hésita également, puis acquiesça. "Finissons la nuit comme nous l'avons commencée," dit-elle.
Nous traversâmes la septième porte et elle déverrouilla le miroir. Je savais qu'elle serait partie
lorsque je me réveillerais.
1) En français dans le texte
2) Buick fugitive. Une Buick est une voiture américaine
3) Mot a mot: Dépendance Flambante
4) Outils Electriques Déments

Note du traducteur: Cette traduction est ma compréhension de la nouvelle de Roger Zelazny.


N'étant pas traducteur, je ne garantis en aucun cas une perfection dans cet exercice et quelques fois
j'ai du faire preuve d'imagination ayant du mal à cerner ce que l'auteur voulait réellement dire. Il
se peut qu'il existe des erreurs voire des contresens (bien que je juge ces derniers quasiment
absents) Pour toutes remarques ou corrections, vous pouvez me contacter à l'adresse suivant :
padawan_luigi@yahoo.fr
Histoire de Lacet
Par Roger zelazny.
Ce n'est pas amusant d'être attaché à un pied de lit lorsque vous ressentez également le temps qu’il
fait dehors. J'étais un temps visible et le suivant invisible sans que je ne puisse rien contrôler. Sur
son poignet. Je sentais que ma capacité à communiquer revenait. Mes sens accrus étaient restés avec
Merlin qui se trouvait quelque part en Ombre. Le retour à le réalité me fit un choc. Je me remettais
doucement mais certains symptômes restaient plus longtemps que d'autres. A cause de cela je mis
plus de temps pour me dénouer que cela m'aurait pris en temps normal.
Je suis Frakir, le lacet étrangleur de Merlin, Seigneur d'Ambre et Prince du Chaos. En temps
normal, également, il ne m'aurait jamais abandonné comme cela dans l'appartement dévasté de
Brand, ancien prince d'Ambre et je-veux-être-maître-de-l-univers. Mais il était sous l'influence d'un
sort mental que Brand avait laissé pour son fils Rinaldo. Merlin avait une grande affinité avec
Rinaldo, aussi connu sous le nom de Luke, du à leur passé commun, et le charme s'était déclenché
sur lui. Il avait du le contrer à l’heure actuelle mais cela me laissait néanmoins toujours dans une
position inconfortable, avec Merlin de retour au Cours sans aucun doute.
Je ne voulais pas attendre ici avec les reconstructions et re-décorations en cours. Ils pourraient
décider de jeter le lit, moi attaché à un pied afin de ne remettre que du mobilier neuf. Je finis par me
dénouer. Au moins Merlin n'avait pas utilisé de magie pour m'attacher ici. Néanmoins c'était un
nœud serré et j'ai du me tordre longtemps avant de pouvoir défaire le nœud. Enfin, il se desserra et
je pus le défaire complètement. Une fois que je me fus libéré de ma subtile géométrie, je glissais le
long du pied du lit et me retrouvais par terre. Ma nouvelle position me permettait de m'enfuir si une
équipe de déménageur apparaissait soudainement. En fait, cela a soudainement semblé une bonne
idée de sortir de la voie de passage maintenant.
Je m'éloignais alors du lit, quittais la chambre de Brand et entrais dans celle de Merlin, me
demandant quel était le secret de cette bague qu'il avait trouvée et mise, cet aiguiller.
Que cette chose soit très puissante et tire son énergie de plusieurs sources était évident pour un être
comme moi. Que cette chose semblait être du même ordre que l'épée Werewindle était aussi
évidente, même si leur forme variée trompait l’œil humain. Puis il me vint à l'esprit que Merlin
pouvait ne pas l'avoir remarqué et je commençais à penser qu'il fallait le lui faire savoir.
Je traversais sa chambre. Je peux me déplacer tel un serpent lorsque je le veux. Je ne peux par
contre pas me déplacer magiquement comme pratiquement tous ceux que je connais. J'en concluais
qu'il était préférable que je trouve quelqu'un qui en soit capable. Mon problème était que,
conformément à la politique générale de la famille sur les secrets personnels allant de la magie aux
recettes de soufflé, beaucoup d'entre eux ignorait mon existence.
Pour cette raison, je ne connaissais pas l'emplacement de leur appartement, exception faite de ceux
de Merlin, Brand, Random et Vialle, et Martin à qui il avait rendu visite quelques fois. Random et
Vialle seraient difficile à rencontrer avec tous les travaux en cours. Je me dirigeais donc vers la
chambre de Martin et me glissais sous la porte une fois rendu. Quelques posters de rock étaient
accrochés sur les murs ainsi que des enceintes pour son lecteur CD magique. Hélas lui-même était
absent et je n'avais aucune idée du moment de son retour.
Je retournais dans le couloir et y rampais, écoutant afin de reconnaître une voix familière, vérifiant
les chambres en passant sous les portes. Cela dura un bon moment avant que je n'entende Flora
s'écrier: "Oh, cela en valait bien la peine tiens!" derrière une porte un peu plus loin. Je me dirigeais
alors dans cette direction. Elle était une des rares au courant mon existence.
Sa porte était fermée mais je me frayais un chemin dessous et arrivais dans un salon fortement
décoré. Elle semblait être en train de réparer un ongle cassé à l'aide d'une matière visqueuse. Je
traversais la pièce jusqu'à elle, restant invisible et m'enroulais autour de sa cheville.
Bonjour dis-je. C'est Frakir, ami et lacet étrangleur de Merlin. Pourrais-tu m'aider ?
Après un silence elle répondit: "Frakir! Que t'arrive-t-il ? De quoi as-tu besoin?"
J'ai été abandonné négligemment, expliquais-je, lorsque Merlin s'est retrouvé sous l'influence d'un
charme particulier. J'ai besoin de rentrer en contact avec lui. J'ai pris conscience de quelque chose
qu'il doit savoir. J'aimerais aussi retourner sur son poignet.
"Je vais essayer de le contacter par Atout," dit-elle, "mais s'il est dans les Cours, je ne serais a priori
pas capable de le joindre."
Je l'entendis ouvrir un tiroir et après un moment je l'écoutais trier ses cartes. J'essayais de me
focaliser sur ses pensées alors qu'elle les manipulait mais n'y parvins pas.
"Désolé," dit-elle après quelques instants. "Je n'arrive pas à l'atteindre."
Merci d'avoir essayer lui dis-je.
"Quand as-tu été séparé de Merlin ?" Demanda-t-elle.
Le jour où les puissances se sont rencontrés dans le hall, dis-je.
"Quel genre de sort a eu Merlin ?"
Un qui se promenait librement dans les appartements de Brand. Tu sais, les chambres de Merlin et
Brand sont juxtaposées et il y est entré par curiosité lorsque le mur s'est effondré durant la
confrontation.
"Frakir, je ne pense pas que cela soi un accident," dit-elle. "Un des pouvoirs a du s'arranger pour
qu'il en soit ainsi."
Cela semble probable quand on y repense princesse.
"Que veux-tu savoir ? Je serais heureuse de t'aider," dit-elle.
J'aimerais un moyen de trouver Merlin, répondis-je. Il a une aura de danger autour de lui depuis
quelques temps, aura à laquelle je suis extrêmement sensible.
"Je comprends," continua-t-elle, "et je trouverais ce moyen. Cela prendra peut-être quelques jours
mais je trouverais une solution."
D'accord. J'attendrais, dis-je. Je n'ai de toute façon pas trop le choix.
"Tu peux rester ici jusqu'à ce que je trouve quelque chose."
Je vais faire comme ça, dis-je. Merci.
Je trouvais une table confortable et m'enroulais autour d'un de ses pieds. Je rentrais en stase, si vous
avez besoin d'un mot pour cela. Ce n'est pas du sommeil car il n'y a pas perte de conscience. Mais il
n'y a pas de processus de pensée dans le sens conventionnel non plus. Je fais juste un tri dans ma
conscience et je suis, jusqu'à ce qu'on est besoin de moi. Je ne pourrais dire combien de temps je fus
ainsi. J'étais seul dans le salon mais j'étais conscient du bruit de la respiration de Flora dans la pièce
à coté. Puis elle cria. Cette fois je me suis juste desserré et laissé tomber par terre.
Alors que je me dépêchais d'aller vers l'autre pièce, j'ai entendu une autre voix: "désolé," dit-elle.
"Je suis poursuivi. Je n'avais d'autres choix que d'entrer sans invitation."
"Qui êtes-vous?" Demanda-t-elle.
"Et bien, je suis un sorcier," répondit-il. "Je me cachais dans votre miroir comme chaque nuit depuis
un certain temps. J'ai un faible pour vous et j'aime vous observer lorsque vous vaquez à vos
occupations."
"Tom Coup d'œil ! Un voyeur!" s'écria-t-elle.
"Non," dit-il. "Je pense que vous êtes vraiment belle et j'aime à vous regarder. C'est tout."
"Il existe plusieurs façons officielles qui vous aurait mené à me rencontrer," dit-elle.
"Vrai, mais ces voies auraient impliqué d'horribles complications dans ma vie."
"Oh, vous êtes marié."
"Pire que cela," dit-il.
"Alors quoi ?"
"Pas le temps. Je sens qu'il approche," dit-il.
"Qu'est-ce qui approche ?"
"Le guisel," répondit-il. "J'en ai envoyé un pour assassiner un autre sorcier mais il s'en est
débarrassé et m'en a envoyé un en retour. Je ne pensais pas qu'il était si bon. Je ne sais comment
vaincre cette chose et il va arriver par ce miroir d'un moment à l'autre afin de nous offrir une mort
pleine de souffrances. Ici c'est Ambre et tout, n'y a-t-il pas un héros disponible qui aimerait gagner
un autre haut fait d'armes ?"
"Je ne pense pas," dit-elle. "Désolé."
Le miroir commença à s'assombrir.
"Il arrive," gémit-il.
J'avais déjà senti la menace de cette chose. Et alors, c'est mon boulot. Mais maintenant j'avais un
aperçu de la bête. C'était gros, en forme de ver, sans yeux mais avec une énorme gueule style
requin, une foule de petites jambes et des ailes rudimentaires. Elle était deux fois plus grosse qu'un
humain, noire avec des zébrures rouges et jaunes. Il s'est alors glissé dans la chambre reflet et s'est
cabré en arrivant.
"Votre recherche de héros," dit Flora, "implique que cette chose va sortir du miroir et nous
attaquer ?"
"En un mot," dit l'étrange petit bonhomme, "oui."
Quand il le fera, dis-je à Flora, jettes moi sur lui. Partout où je suis; je reste collé, ensuite je me
dirigerais vers sa gorge.
"D'accord," répondit-elle. "Mais il y a autre chose."
Quoi ? Demandais-je
"A l'aide ! Au secours !" Cria-t-elle.
Elle commençait à traverser le miroir d'argent, bordée de fleur. Flora me déroula de sa cheville et
me lança sur la chose. Elle n'avait pas vraiment de cou mais je m'enroulais à l'extrémité supérieure
juste en dessous de sa gueule et commençait immédiatement à serrer. Flora continuait d'appeler des
secours et j'entendis un lourd bruit de pas quelque part dans le couloir. Je serrais et serrais ma prise
mais le cou de la créature semblait être fait de caoutchouc. Le sorcier commença à se diriger vers la
porte lorsque celle-ci fut ouverte avec fracas et que la silhouette grande et athlétique, et les cheveux
roux de Luke entra.
"Flora !" Dit-il, puis il vit le guisel et dégaina son épée.
Durant mon récent voyage avec Merlin à travers Inter-Ombre, j'avais gagné la capacité de
communiquer à des niveaux plus ou moins complexes. Mes perceptions, qui semblent si différentes,
s’étaient également aiguisées. Elles ne me montrèrent rien de spécial à propos de Luke, du sorcier
ou du guisel mais Werewindle étincelait d'une nouvelle lueur complètement différente. Je réalisais
alors qu'elle n'était pas simplement une épée.
Alors que Luke se positionnait entre Flora et le guisel, j'entendis le sorcier dire:
"Quelle est cette épée ?"
"C'est Werewindle," répondit Luke.
"Et vous êtes?"
"Rinaldo, roi de Kashfa," dit Luke.
"Ton père, qui est-il ?"
"Brand, prince d'Ambre."
"Évidemment," dit le sorcier, se dirigeant de nouveau vers la porte. "Tu peux détruire cette chose
avec. Demande-lui d'aspirer l'énergie quand tu l'utilises. Elle peut en absorber quasiment à l'infini."
"Comment ?"
"Parce que ce n'est pas réellement une épée."
"C'est quoi alors ?"
"Désolé," répliqua le sorcier en regardant le guisel qui se déplaçait maintenant vers nous. "Je suis à
court de temps. Il me faut trouver un autre miroir."
Je peux vous dire que, ignorant ma présence, il était en train de jouer avec Luke car je l'avais moi-
même deviné et je savais qu'il me faudrait seulement quelques secondes pour le lui dire si je
pouvais parler. Puis, je lâchai ma prise et tombais aussi vite que possible car Luke faisait danser
Werewindle et je ne voulais pas être touché. Je ne sais pas ce qui pourrait se passer si cela devait
arriver, la rencontre entre deux êtres sages, astucieux et conscient comme je l'étais; peut-être serais-
je détruit par le processus. Et n'ayant pas envie de tenter l'expérience, la fuite me paraissait plus
l'option la plus prudente. Je touchais le sol avant que le coup ne porte. Une partie de la tête du
guisel tomba également, bougeant toujours. Je rampais vers la plus proche cheville de Luke. Flora
prit une chaise lourde et l'abattit lourdement sur le dos de la créature avec une force considérable,
bien qu'ayant un ongle cassé. Elle recommença de nouveau. Et encore. Et encore produisant un
certain effet alors que Luke tranchait la créature en deux.
J'arrivais a destination, grimpais et m'attachais. Peux-tu m'entendre Luke? Essayais-je ensuite.
"Oui," répondit-il. "Qui es-tu ?"
Le lacet étrangleur de Merlin, Frakir.
Luke s'attaqua à l'arrière de la bestiole alors que celle-ci essayait de le frapper avec ses toutes petits
jambes. Puis il se retourna et coupa en deux la partie antérieure. Flora s'occupa de ses arrières de
nouveau avec la chaise.
Je sais ce que le sorcier sait, dis-je
"Oh et qu'est-ce alors ?" Demanda-t-il coupant une nouvelle section et glissant sur un liquide
visqueux alors qu'il battait en retraite.
Tu devrais pouvoir aspirer assez d'énergie à travers Werewindle pour détruire un monde.
"Vraiment ?" Dit-il essayant de garder l'équilibre alors que la créature lui fonçait dessus. "On va
voir."
Il toucha la créature du bout de sa lame et la retira comme s'il avait reçu un immense choc. Puis il se
releva.
"Tu as raison," dit-il. "Il y a quelque chose." Il toucha de nouveau un morceau de la créature qui
s'évanouit en un éclat de feu bleu. "Flora ! Recule !" Cria-t-il.
Elle s'exécuta et il entreprit de finir la partie attaquant sa tante. Puis une autre le chargeant.
"Je crois que j'ai attrapé le coup," dit-il, se tournant vers un autre morceau. "Mais je ne suis pas sur
de savoir pourquoi cela marche ainsi."
Ce n'est pas qu'une épée, dis-je.
"C'est quoi alors ?"
Bien avant qu’elle ne soit Werewindle elle fut l'Aiguiller Rawg.
"Aiguiller ? Comme l'anneau que Merlin a trouvé ?"
Exactement.
Rapidement, Luke en finit avec le guisel.
"Merci, Frakir," dit-il, "de m'avoir dit comment cela marchait. Je ferais mieux de rechercher
rapidement ce sorcier, bien que j'ai le pressentiment qu'il ai déjà disparu dans un miroir."
Je le pense également.
"Quel était son nom ?"
Il ne l'a pas donné.
"J'imagine."
"Flora," continua-t-il, "Je vais essayer de retrouver ce sorcier. Je ne serais pas long. Bon
rangement."
Elle lui sourit gentiment et il partit. Inutile de dire que le sorcier avait disparu.
"Je me demande d'où il est venu, ce qu’il y a derrière le miroir ?" Demanda Luke.
J'en sais rien, répondis-je. Mais je suis plus intéressé par la personne qui lui a envoyé cette créature.
Luke acquiesça.
"Et maintenant ?" Demanda-t-il.
Je pense qu'on peut dire à Flora que ce Tom Coup d'Oeil a repris la route, dis-je. Tu es un sorcier. Il
n'existe pas de moyen de réparer ses miroirs afin qu'il ne puisse les utiliser de nouveau ?
"Y'a moyen," dit Luke se rendant à la fenêtre la plus proche et jetant un regard dehors. "Je fais ça
dans un minute. Et toi ?"
J'aimerais retrouver Merlin.
"Je ne peux te faire passer par Atout s'il est dans les Cours, et je pense qu'il s'y trouve."
Et Werewindle ?
"Je ne sais toujours pas comment cela fonctionne exactement. Il faut que je m'entraîne avec pendant
quelques temps."
Hum. Et que fais-tu ici ? demandais-je
"Il fallait que je parle à Vialle à propos de certaines choses," dit-il, "et elle m'a dit que Corwin
arriverait bientôt. Elle m'a offert une chambre, et m’a conseillé de l'attendre ici quelques jours."
Et bien si tu peux me supporter jusqu'a ce qu'il arrive, peut-être pourrais-je le persuader de me
prendre avec lui. J'ai le sentiment qu'il reverra Merlin rapidement.
"Je le pourrais également mais il est difficile de se prononcer aussi vite."
Ok. On en reparlera quand il arrivera.
"Que penses-tu qu'il se trame au fait ?"
Quelques terribles évènements Wagnérien, lui dis-je, plein de sang, de tonnerre et de morts pour
nous tous.
"Oh, la routine," dit Luke.
Exact, répondais-je.
Note du traducteur: Cette traduction est ma compréhension de la nouvelle de Roger Zelazny.
N'étant pas traducteur, je ne garantis en aucun cas une perfection dans cet exercice et quelques fois
j'ai du faire preuve d'imagination ayant du mal à cerner ce que l'auteur voulait réellement dire. Il
se peut qu'il existe des erreurs voire des contresens (bien que je juge ces derniers quasiment
absents) Pour toutes remarques ou corrections, vous pouvez me contacter à l'adresse suivant :
padawan_luigi@yahoo.fr
La galerie des miroirs
Par Roger zelazny.
Aucun de nous n'avait réalisé le changement qui avait eu lieu avant que demi-douzaine d'hommes
n'essaie de nous prendre en embuscade.
Nous, Shask et moi, avions passe la nuit dans les Montagnes Dansantes où j'avais été témoin d'un
jeu bizarre entre Dworkin et Suhuy. J'avais entendu des légendes étranges sur ce qui pouvait arriver
aux personnes passant une nuit là-bas mais je n'avais pas vraiment eu le choix sur la question. Le
temps était orageux, j'étais fatigué et ma monture s'était transformée en statue. Je ne connaissais pas
les règles de ce jeu bien qu'ayant été nommé comme en faisant partie et je me posais toujours la
question.
Le lendemain matin, ma monture bleue Shask et moi-même avons traversé l'Ombre 'twixt qui
séparait Ambre du Chaos. Shask était une monture d'Ombre que mon fils Merlin avait trouvé pour
moi dans les étables des Cours. A ce moment Shask avait choisi la forme d'un géant lézard bleu
pour voyager, et nous chantions des airs d'endroits et de temps variés.
Deux hommes apparurent de chaque coté du sentier, sortant de derrière les rochers et pointant des
arbalètes sur nous. Deux autres sortirent devant nous, l'un avec un arc, l'autre portant une lame
plutôt belle épée, sans aucun doute volée, de par la profession évidente du propriétaire.
"Arrêtez vous et aucun mal ne vous sera fait," dit l'épéiste.
Je tirais sur les rênes.
"Si c'est à propos d'argent, je tiens à vous signaler que je suis à sec," dis-je, "et je doute qu'un de
vous puisse monter mon compagnon, où ne serait-ce que vouloir."
"Et bien, peut-être ou peut-être pas," dit le chef, "mais il est assez difficile de survivre alors nous
prenons ce que nous pouvons."
"Ce n'est pas une très bonne idée de laisser un homme sans rien," dis-je, "certains sont très
rancuniers."
"La plupart ne quittent pas ce lieu."
"Cela ressemble à une condamnation à mort."
Il haussa les épaules.
"Votre épée semble plutôt jolie," dit-il, "voyons voir de plus près."
"Je ne pense pas que ce soit une bonne idée," répondis-je.
"Pourquoi ?"
"Si je le dégaine, je devrais vous liquider," dis-je.
Il a rit.
"Nous pouvons la prendre sur votre corps," dit-il en regardant à gauche et à droite.
"Peut-être," dis-je.
"Voyons."
"Si vous insistez."
Je tirais Grayswandir avec un son musical. Il insista, et les yeux de l’homme à l'épée s'élargir alors
que ma lame décrivait un arc calculé pour finir sur sa gorge. Sa propre arme est sortie comme la
mienne, lui passant à travers le cou et continuant. Son coup se dirigea sur Shask et passa à travers
l'épaule de l'animal. Aucun coup ne fit la moindre égratignure.
"Sorcier ?" Demanda-t-il alors que je frappais de nouveau, un mouvement qui aurait du trancher son
bras mais qui passa sans heurt au travers.
"Pas du genre qui fait des choses comme cela. Et vous ?"
"Non," dit-il en frappant de nouveau. "Que se passe-t-il ?"
Je rangeais Grayswandir dans son fourreau.
"Rien," dis-je. "Allez embêter quelqu'un d'autre."
Je fis claquer les rênes et Shask avança.
"Abattez-le !" Cria le chef.
Les hommes de part et d'autres du sentier ont libéré leurs carreaux d'arbalètes ainsi que le fis
l'homme devant moi. Les quatre carreaux venant des cotés traversèrent Shask, et trois d'entre eux
blessèrent ou tuèrent leur vis-à-vis. Celui en face me traversa sans provoquer ni douleurs ni
inconfort. Un coup d'épée de la part de mon premier adversaire ne fit aucun effet.
"Avance," dis-je.
Shask obéit et nous ignorâmes les insultes alors que nous partions.
"Nous sommes tombés dans une drôle de situation," observais-je.
La bête acquiesça.
"Au moins cela nous a évité des ennuis," continuais-je.
"C'est marrant j'ai comme l'impression que vous auriez aimé ces ennuis," dit Shask.
J'ai ri sous cape.
"Peut-être, peut-être pas," répondis-je. "Je me demande combine de temps dure ce charme ?"
"Peut-être doit-il être levé ?"
"Merde! C'est toujours douloureux."
"Les coups semblent irréels."
"Oui."
"Quelqu'un a Ambre saura sûrement quoi faire."
"J'espère."
Nous poursuivions alors notre chemin et ne vîmes personne durant le reste de la journée. Je sentis
les rochers dans mon dos lorsque je m'enroulais dans ma cape pour dormir cette nuit-là. Pourquoi
les sentais-je alors que je n'avais pas senti les coups d'épées et les carreaux d'arbalètes ? Il était ne
plus trop tard pour demander à Shask s'il sentait quelque chose car il s'était déjà transforme en
pierre pour la nuit. Je baillais et m'étirais. Grayswandir, a moitié dégainée, semblait normale sous
mes doigts. Je le rengainais et m'endormis.
Apres les ablutions du matin, nous avions repris la route. Shask supportait bien les chevauchées
d'enfer, aussi bien que les montures d'Ambre le faisait. Peut-être mieux à certains moments. Nous
parcourions un paysage changeant sans cesse du tout au tout.
Je pensais à Ambre, puis au temps que j'avais passé emprisonné dans les Cours. J'avais aiguisé ma
sensibilité à un très haut niveau grâce à la méditation et je me demandais si cela, couplé avec
d'autres disciplines étranges que j'avais apprises, avait pu me mener à cette intangibilité. Je pensais
que cela y avait contribué mais j'avais aussi l'impression que les Montagnes Dansantes y étaient
pour beaucoup.
"Je me demande ce que cela représente et d'où ça vient" dis-je tout haut.
"Ton pays natal je suppose," répondit Shask, "tout particulièrement pour toi."
"Pourquoi tu l'as pris en ce sens ?"
"Tu m'as parle de ta famille tout au long du voyage. Je ne leur ferais pas confiance."
"Ces jours sont révolus."
"Qui sait ce qui a pu se produire durant ton absence ? Les vieilles habitudes reviennent vite."
"Il faudrait une raison pour quelque chose de ce genre."
"Bien que tu ne sois pas au courant, il y en a un qui peut en avoir une très bonne."
"Possible. Mais je ne le pense pas. J'ai longtemps été absent et peu d'entre eux savent que je suis
libre de nouveau."
"Interroge donc ceux-là."
"On verra."
"J'essayais juste d'aider."
"Ne t'arrêtes pas. Dis-moi, que veux-tu faire une fois que nous serons en Ambre ?"
"Je n'ai pas encore décidé. J'ai toujours été une sorte de vagabond."
Je ris.
"Tu ressembles à une bête mais tes sentiments sont tous sauf ceux d'une bête. Comment pourrais-je
te dédommager pour ce voyage ?"
"Attends. J'ai l'impression que le Destin en décidera."
"Qu'il en soit ainsi. En attendant, si tu penses à quelque chose fais-le moi savoir."
"C'est un privilège que de vous aider, seigneur Corwin. Restons-en là pour le moment."
"D'accord. Merci."
Nous traversions ombre après ombre. Le soleil se retrouva dans notre dos et des tempêtes nous
assaillirent malgré le beau ciel bleu. Nous avons joue avec la nuit, qui aurait pris au piège des gens
moins adroits que nous, trouve un crépuscule et mange nos rations là. Peu de temps après, Shask se
transforma en pierre. Nous ne fûmes pas attaques durant la nuit et mes rêves n'avaient rien eu de
particulier.
Le lendemain nous reprîmes la route très tôt et j'usais de toutes les astuces que je connaissais afin de
raccourcir le chemin du retour a la maison a travers Ombre. Maison... Cela faisait du bien de rentrer
malgré les remarques de Shask sur ma famille. Je ne pensais qu'Ambre m'aurait manque autant que
cela. J'ai été éloigné de la cité bien plus longtemps d'innombrables fois mais en général j'avais une
vague idée du moment ou je serais de retour. Une prison des Cours n'était cependant pas un endroit
ou l'on pouvait faire une telle approximation.
Nous nous sommes battu contre le vent dans la plaine, le feu dans les montagnes, l'eau dans un
ravin abrupt.
Le soir je commençais à sentir une résistance, la résistance intervenant lorsque l'on se rapprochait
des Ombres proches d'Ambre. J'ai essaye de continuer à manipuler Ombre sur tout le chemin mais
j'échouais.
Nous avons passé la nuit près d'un lieu où la Route Noire passait auparavant. Il n'y en avait plus
aucune trace.
Le jour suivant notre avancée fut moins rapide mais les ombres me paraissaient de plus en plus
familières.
La nuit nous campions en Arden, mais Julian ne nous trouva pas. J'ai rêvé du son de son cor et
également du bruit de sa course a une certaine distance alors que je dormais, et quoique ce soit
généralement un prélude a la mort et a la destruction, j'ai, cette fois, été simplement nostalgique.
J'étais enfin presque de retour chez moi.
Le matin suivant, je me réveillais avant l'aube. Shask était bien évidemment toujours un lézard bleu
immobile au pied d'un arbre gigantesque. Je fis donc du thé et mangeais une pomme ensuite. Nous
étions à court de provision mais nous serions bientôt sur une terre d'abondance.
Skask revint doucement a lui-même alors que le soleil se levait. Je le nourris avec le reste des
pommes et rangeais mes affaires.
Ce la faisait un bout de temps que nous avancions, lentement mais sûrement avant qu'il ne
commence à y avoir des passages difficiles sur la route que j'avais choisie d'emprunter. Lors de
notre première pose Je demandais à Shask de se transformer de nouveau en cheval et il le fit. Cela
ne semblait pas faire beaucoup de différence pour lui et je lui demandais de rester ainsi. Je voulais
montrer son élégance dans cette forme.
"Vas-tu rentrer directement une fois que tu m'auras déposé ?" Demandais-je.
"Je voulais vous en parler justement," répondit-il. "Les choses reprennent doucement leur cours au
Chaos et je n'ai été assigne à personne."
"Oh ?"
"Vous allez avoir besoin d'une bonne monture seigneur Corwin."
"Oui certainement."
"J'aimerais postuler pour cette position pour une période indéfinie."
"J'en serais honore," dis-je. "Tu es très spécial."
"Oui."
Nous étions en haut du Kolvir l'après-midi et au palais d'Ambre quelques heures plus tard. Je
trouvais un box confortable pour Shask, le soignais, le nourrissais et le laissais se transformer en
pierre a son bon vouloir. Je trouvais une planche, y gravait le nom de Shask et le mien, puis la
clouai sur la porte.
"A plus tard," dis-je.
"Quand vous le voudrez seigneur, quand vous le voudrez."
Je quittais les étables et me dirigeais vers le palais. Le temps était humide et nuageux, un vent froid
venait de la mer. Jusqu'ici personne ne m'avait remarque. Je rentrais par les cuisines où il y avait de
nouvelles aides au travail. Aucune d'elles ne me reconnu même s'ils devaient facilement deviner
mon appartenance. Au moins ils me rendirent mon bonjour et ne dirent rien sur les fruits que je
prenais. Ils me demandèrent si je voulais que quelque chose soit livres dans une des chambres et je
répondis "oui", qu'ils pouvaient envoyer une bouteille de vin et un poulet avec. Le chef cuisinier de
l'après-midi, une jeune femme rousse portant le nom de Clare, commença à m'étudier plus
attentivement, et plus d'une fois son regard se tourna vers le rose en argent tenant ma cape. Je ne
voulais pas encore dévoiler mon identité et je pense qu'ils auraient été un peu effraye en la sachant,
au moins pour quelques heures. Je désirais juste me reposer quelques instants et profiter d'être de
retour. Je les remerciais donc et me dirigeais vers mes appartements.
Je pris l'escalier de derrière que les servants utilisent pour être discret et nous autres pour être
invisible.
Avant d'arriver en haut, je vis que le chemin était bloque par des hallebardes. Il y avait des outils
laisses par terre mais aucun artisans en vue et je n'arrivais pas à savoir si une partie de ce vieil
escalier s'était effondre ou si une force extérieure l'avait aide. Je repartais en arrière, me dirigeais
vers l'entrée et prit le grand escalier. Durant le trajet, je remarquais des signes évidents de
réparations avec notamment des murs entiers et aussi le revêtement du sol. Un certain nombre de
chambre était ouvert aux spectateurs. Je me dépêchais pour vérifier que le mien n'était pas dans cet
état.
Heureusement, il était intact. J'allais y rentrer lorsqu’un homme grand et roux apparu à un coin et se
dirigea vers moi. Je haussais les épaules. Un dignitaire en visite sûrement...
"Corwin!" Cria-t-il. "Que fais-tu ici ?"
Alors qu'il s'approchait, je remarquais qu'il m'étudiait plus attentivement et je lui retournais la
pareille.
"Je ne crois pas avoir le plaisir de vous connaître," dis-je.
"Allez Corwin," dit-il. "Tu m'avais surpris. C'était près de ta Marelle et de la Chevrolet '57."
Je secouais la tête.
"Je ne suis pas sur de comprendre," dis-je.
Ses yeux s'étrécirent.
"Tu n'es pas un spectre de la Marelle ?" Demanda-t-il.
"Merlin m'a un peu parle d'eux," dis-je, "après m'avoir délivré des Cours. Mais je ne crois pas en
avoir jamais rencontre."
Je remontais ma manche.
"Coupe. Je saigne," ajoutais-je.
Alors qu'il étudiait mon bras, son regard se faisait de plus en plus sérieux. J'ai même cru un moment
qu'il allait le faire.
"OK," fit-il ensuite. "Juste une encoche. Pour être sur."
"Je ne sais toujours pas a qui je suis en train de parler," dis-je.
Il me salua.
"Désolé. Je suis Luke de Kashfa, aussi connu sous le nom de Rinaldo I, son roi. Si vous êtes celui
que vous prétendez, je suis votre neveu. Mon père était votre frère Brand."
En l'examinant, je vis la ressemblance. Je lui proposais de nouveau mon bras.
"Fais-le," dis-je.
"Vous êtes sérieux ?"
"On ne peut plus."
Il sortit un couteau de chasse de sa ceinture et me regarda dans les yeux. Je hochais la tête. Il dirigea
sa lame avec que sa pointe me touche mais rien ne se passa. Je veux dire qu'il s'est passé quelque
chose mais pas ce à quoi nous nous attendions.
La pointe de sa lame s'enfonça dans mon bras de quelques centimètres. Elle continua de s'enfoncer
jusqu'à m'avoir traverse mais il n'y eut pas de sang.
Il réessaya. Rien.
"Etrange," dit-il. "Je ne comprends pas. Si tu étais un spectre de la Marelle, il y aurait au moins une
coupure. Mais il n'y a même pas une trace."
"Puis-je t'emprunter ton couteau?" Demandais-je.
"Bien sur."
Il me le donna. Je le pris dans ma main et l'étudiais. Je l'enfonçais dans mon bras et fis une marque
d'environ deux centimètres. Le sang coula.
"Que je sois damné," dit Luke. "Que s'est-il passe ?"
"Je dirais que c'est un sort dont j'ai été victime lors de mon passage dans les Montagnes Dansantes il
y a quelques jours," répondis-je.
"Mmm," Luke semblait réfléchir. "Je n'y ai jamais été mais j'ai entendu des histoires sur cet endroit.
Je ne connais pas de moyen simple de rompre ces charmes. Ma chambre est au fond du couloir." Il
fit un signe vers le sud. "Si vous voulez bien vous y arrêter, je verrais ce que je peux faire. J'ai
étudié la sorcellerie du Chaos avec mon père et ma mère Jasra."
Je haussais les épaules.
"Ma chambre est ici même," dis-je, "et il y a un poulet et une bouteille de vin qui ne devraient pas
tarder à arriver. Faisons le diagnostic ici et je partagerais mon repas avec vous."
Il sourit.
"C'est la meilleure offre que j'ai eue de la journée," dit-il. "Mais laissez-moi le temps de passer à ma
chambre pour prendre quelques objets dont j'aurais besoin."
"Parfait. Je te raccompagne comme cela je connaîtrais le chemin au cas ou."
Il acquiesça et se tourna. Nous traversâmes le hall.
Après avoir tourne au coin, nous marchâmes d'ouest vers est, dépassant les appartements de Flora et
nous dirigeâmes vers les meilleurs quartiers pour visiteurs. Luke s'arrêta devant une des portes et
plongea la main dans sa poche a la recherche de la clé a priori. Puis il s'arrêta.
"Hum, Corwin ?" Dit-il.
"Qu'y a t il ?" Répondis-je.
"Ces deux grands bougeoirs en forme de cobras," dit-il en désignant un coin du couloir. "En bronze
non ?"
"On dirait. Qu'ont-ils de particulier ?"
"Je pensais qu'ils n'étaient que décoratifs."
"C'est ce qu'ils sont."
"La dernière fois que je les ai vus, ils encadraient un tableau ou une tapisserie," dit-il.
"Ainsi que dans mon souvenir," dis-je.
"Et bien il m'a semble y voir un couloir entre les deux."
"Non, impossible. Il y a un autre couloir peu après..." commençais-je.
Puis, je me taisais car j'avais compris. Je me dirigeais dans cette direction.
"Qu'est-ce qu'il se passe ?" Demanda Luke.
"Elle m'appelle," dis-je. "Je dois y aller et savoir ce qu'elle veut."
"Qu'est-ce ?"
"La Galerie des Miroirs. Elle apparaît et disparaît. Elle donne des messages parfois utiles, parfois
ambiguës a celui qu'elle appelle."
"Elle nous appelle tous les deux ou juste vous ?" Dit Luke.
"Je sais pas," répondis-je. "Je sens qu'elle m'appelle comme elle le faisait dans le passe. Tu es le
bienvenu si tu me suis. Peut-être a-t-elle quelques présents pour toi également."
"Avez-vous déjà entendu dire que deux personnes y sont entres ensemble ?"
"Non mais il y a un début a tout," dis-je.
Luke acquiesça lentement.
"Que diable," dit-il, "je suis de la partie."
Il me suivit où étaient les serpents et nous fixions l'endroit. Les bougies s'enflammèrent subitement
de chaque cote des murs. Et la galerie fut illumines des reflets scintillants provenant des miroirs y
étant accroches. Je m'avançais. Luke me suivait sur ma gauche.
Les cadres des miroirs avaient toutes les formes possibles. Je marchais doucement, examinant
chaque miroir. Je dis à Luke de faire la même chose. Pendant plusieurs pas, les miroirs semblaient
refléter que ce qui se trouvait en face. Puis Luke se raidit et s'arrêta, la tête tournée sur la gauche.
"Mère!" S’écria-t-il.
L'image d'une femme rousse attirante occupait un miroir dont le cadre représentait un serpent
Ouroboros verdâtre.
Elle souriait.
"Je suis heureuse que tu aie pris la bonne décision, prendre le trône," dit-elle.
"Tu le penses vraiment ?" Demanda-t-il.
"Bien sur," répondit-elle.
"Je pensais que tu serais furieuse. Je pensais que tu le voulais," dit-il.
"Je le voulais avant mais ces sales Kashfans ne m'ont jamais guère aime. J'ai le donjon maintenant
et je pense y faire des recherches pendant quelques années. De plus il y a plein de souvenirs ici.
Donc, tant que Kashfa reste dans la famille, je voulais que tu saches que j'en suis heureuse."
"Pourquoi... euh... j'en suis heureux de l'entendre mère. Très heureux. J'y ferais attention."
"Fais," dit-elle avant de disparaître.
Il s'est tourne vers moi, un sourire ironique naissant au coin de ses lèvres.
"C'est une des rares fois ou elle approuve une action que j'ai menée," dit-il. "Sans aucun doute pour
de fausses raisons, mais quand même... Jusqu'a quel point ses visions sont vraies ? Que voyons-
nous exactement ? Etait-ce une pensée consciente de sa part? Etait-ce..."
"C'est réel," dis-je. "Je ne sais pas comment, pourquoi et quelle part de l'interlocuteur est présente.
Elles peuvent être transformées, surréalistes ou même ce que tu désires. Mais dans un sens elles
sont réelles. C'est tout ce que je sais. La vache!"
D'un miroir borde d'or, juste devant moi à droite, apparu le visage sinistre de mon père, fixant
devant lui.
J'avançais d'un pas.
"Corwin," dit-il, "Tu étais celui que j'avais choisi mais tu as toujours choisi un chemin qui me
désappointait."
"C'est le problème," dis-je.
"Vrai. Je ne te parlerais pas comme a un enfant après toutes ses années. Tu as fait tes choix.
Certains dont je suis fier. Tu as été courageux."
"Et bien merci... père."
"Peux-tu faire quelque chose tout de suite ?"
"Quoi ?"
"Prends ta dague et poignarde Luke."
Je l'ai fixe.
"Non," dis-je.
"Corwin," dit Luke, "C'est peut-être pour prouver que je ne suis pas un spectre."
"Mais je m'en fous que tu sois ou non un spectre," dis-je. "Ca n'a pas d'importance pour moi."
"Ce n'est pas ça," intervint Oberon. "C'est d'un tout autre ordre."
"Quoi alors ?"
"Plus facile à montrer qu'à dire," répondit Oberon.
Luke haussa les épaules.
"Entaille mon bras," dit-il. "Ca m'intéresse."
"D'accord. Voyons comment la démonstration surpasse la discussion."
Je pris un stylet de ma botte. Il remonta sa manche et tendit son bras. Je frappais doucement.
Ma lame passa à travers son bras comme si le membre n'était que fumée.
"Merde," dit Luke. "C'est contagieux."
"Non," répondit Oberon. "C'est quelque chose de très spécial."
"Ce qui veut dire ?" Demanda Luke.
"Peux-tu te servir de ton épée s'il te plait ?"
Luke inclina la tête et dégaina une épée dorée familière. Elle émit un son aigu qui provoqua le
vacillement de toutes les bougies alentours. Puis je la reconnus, l'épée de mon frère, Werewindle.
"Cela faisant longtemps que je ne l'avais vu," dis-je alors que le son continuait.
"Luke, peux-tu blesser Corwin avec cette épée, s'il te plait ?"
Luke leva les yeux et fixa les miens. J'acquiesçais. Il avança l'épée, toucha ma peau avec sa pointe.
Je saignais.
"Corwin, si tu veux..." dit Oberon.
Je dégainai Grayswandir qui, elle aussi, émis un son guerrier que je n'avais entendu seulement sur
des champs de bataille légendaire autrefois. Les deux sons se rejoignirent alors en un duo
dévastateur.
"Blesse Luke."
Luke confirma et je coupais le dos de sa main avec Grayswandir. Une coupure apparut devenant
immédiatement rouge. Le son des lames augmenta et diminua. Je rangeai Grayswandir afin de la
faire taire. Luke fit de même avec Werewindle.
"Il y a une quelconque leçon a en tirer," dit Luke. "Que je sois maudit si je vois de quoi il s'agit
cependant."
"Ce sont des épées jumelles, vois-tu, avec une composante magique commune. En fait, elles ont un
puissant secret en commun," dit Oberon. "Dis-lui Corwin."
"C'est un secret dangereux père."
"Le temps est venu de le dévoiler. Tu dois le lui dire."
"Bien," dis-je. "Lors des premiers temps de la création, les dieux avaient une série d'anneaux que
leur champion utilisait afin de stabiliser Ombre."
"Je connais le sujet," dit Luke. "Merlin a un aiguiller."
"Vraiment ?" Dis-je. "Ils ont tous le pouvoir de tirer de l'énergie de plusieurs sources en Ombre. Ils
sont tous différents."
"C'est ce que Merlin dit."
"Les nôtres sont devenus des épées, et le sont restes depuis."
"Oh ?" S’exclama Luke. "Que savez-vous de plus ?"
"Que déduisez-vous du fait qu'elles peuvent nous blesser alors qu'aucune autre arme ne le peut ?"
"Il semblerait qu'elles soient impliquées dans le charme," dis-je.
"C'est exact," dit Oberon. "Quel que soit le conflit qui se présente, quel que soit le camp que vous
choisirez, vous allez avoir besoin de ce genre de protection contre les pouvoirs farfelu de personne
comme Jurt."
"Jurt ?" Dis-je.
"Plus tard," me dit Luke. "Je vous mettrais au courant."
J'acceptais.
"Comment cette protection doit-elle être employé au juste? Jusqu'a quel point somme-nous
imperméable ?"
Demandais-je.
"Je ne saurais le dire," répondit-il, "mais quelqu'un se dirigeant par ici pourra vous renseigner. Et
quoiqu'il puisse arrive, vous avez tous deux ma bénédiction, bien qu'elle ne doive plus valoir grand
chose."
Nous l'avons salué et remercié. Lorsque nous avons relevé les yeux il était déjà parti.
"Super," dis-je, "de retour depuis moins d'une heure et de nouveau mêlé à l'ambiguïté d'Ambre."
Luke acquiesça.
"Le Chaos et Kashfa semblent être pareil également," ajouta-t-il. "Peut-être les places les plus
hautes de la société vont de pair avec la résolution de problèmes insolubles."
Je riais alors que nous reprenions le chemin, nous regardant dans des douzaines de piscines
miroitantes. Pendant plusieurs pas rien n'arriva puis un visage familier apparut dans un miroir rouge
et ovale sur ma gauche.
"Corwin, quel plaisir," dit-elle.
"Dara!"
"Il semblerait que mon inconscient soit plus fort que tous ceux qui veulent te voir en sale état," dit-
elle.
"Donc je dois te donner la meilleure des nouvelles."
"Oui ?" Dis-je.
"Je vois l'un de vous deux mort, transperce par l'épée de l'autre. Quel moment exquis !"
"Je n'ai pas l'intention de le tuer," répliquais-je.
"Il en est de même pour moi," ajouta Luke.
"Ah mais c'est la beauté mortelle de la situation," dit-elle. "L'un de vous doit tuer l'autre afin que le
vainqueur regagne cet élément de perméabilité qu'il a perdu."
"Merci mais nous trouverons un autre moyen," dit Luke. "Ma mère, Jasra, est une sorcière plutôt
douée."
Son rire ressembla au bruit d'un miroir se brisant.
"Jasra ! Elle était une de mes servantes," dit-elle. "Elle a juste récupère ce qu'elle connaît de l'Art en
grappillant sur mon travail. Non sans talent, mais elle n'a jamais reçu un entraînement complet."
"Mon père a complété ses connaissances," répondit Luke.
Alors qu'elle étudiait Luke, la gaieté s'est efface de son visage.
"Bien," dit-elle. "Je vais me mettre à ton niveau fils de Brand. Je ne vois aucune autre solution pour
vous sortir de la que celle que j'ai déjà émise. Comme je n'ai aucun grief contre toi, j'espère que tu
en sortiras vainqueur."
"Merci," dit-il, "mais je n'ai aucune intention de me battre contre mon oncle. Quelqu'un doit être
capable de résoudre cela."
"Les jouets vous ont eux-mêmes mis dans cette situation," dit-elle. "Ils vous forceront à vous battre.
Ils sont plus forts que la sorcellerie des mortels."
"Merci du conseil," dit-il. "Peut-être que cela pourra nous être utile." Et il lui fit un clin d’œil.
Elle rougit, une réponse a laquelle je ne m'étais attendu, puis elle disparut.
"Je n'aime pas a tournure que cela prend," dis-je.
"Moi non plus. Ne peut-on pas revenir en arrière et sortir ?"
Je secouais la tête.
"Ca t'énerve," lui dis-je. "Mais prends tout ce que tu peux en tirer, c'est le meilleur conseil que je
n'ai jamais reçu à son sujet."
Nous avions peut-être avance de trois mètres, dépassant plusieurs très beaux miroirs ainsi que
d'autres bon à être jeté.
Un miroir aux bords jaunes et représentant des personnages asiatiques nous arrêta sur place alors
que la voix dure de mon frère cadet Eric résonnait:
"Je vois vos destins," dit-il dans un rire grondant, "et je vois l'endroit ou l'un de vous va mourir pour
les satisfaire. Cela sera intéressant mon frère. Si tu entends un rire lorsque tu agoniseras, ce sera le
mien."
"Oh, tu as toujours été un grand farceur," dis-je. "A ce propos, reposes en paix. Tu es héros
maintenant."
Il m'étudia.
"Frère stupide," dit-il, il tourna la tête et disparut.
"C'était Eric, celui qui a régné ici une courte période?" Demanda Luke.
J'acquiesçais. "Stupide frère," dis-je.
Nous avancions de nouveau lorsque main fine apparut d'un miroir en acier entoure de roses
rouillées. Je m'arrêtais, puis me retournais rapidement, sachant qui j'allais contempler avant même
de l'avoir vu.
"Deirdre..." dis-je.
"Corwin," répondit-elle tendrement.
"Sais-tu ce qui va se passe alors que nous marchons ici ?"
Elle hocha la tête.
"Qu'est-ce qui n'est que fadaises et qu'est-ce qui est vrai ?" Demandais-je.
"Je ne sais pas mais je pense que les autres ne le savent pas non plus ou pas entièrement."
"Merci. Je prends tout le réconfort que l'on veut bien me donner. Et maintenant ?"
"Si tu prends le bras de l'autre, je peux vous faciliter le transport."
"Quel transport?"
"Vous ne devez pas quitter cet endroit par vos propres moyens. Vous allez être emmené directement
sur le sol du duel."
"Par toi ma bien-aimée."
"Je n'ai pas le choix."
J'inclinais la tête. Je prenais le bras de Luke.
"Tu en penses quoi ?" Demandais-je.
"Je pense que nous devrions y aller," dit-il, sans aucune résistance, "et lorsque nous trouverons qui
est derrière tout ça, nous lui ferons goûter le fer chaud."
"On est sur la même longueur d'onde," dis-je. "Deirdre, montre-nous le chemin."
"J'ai un mauvais pressentiment le concernant Corwin."
"Si, comme tu l'as dit, nous n'avons pas le choix, quelle différence cela peut-il faire ? Allons-y ma
dame, allons-y."
Elle prit ma main. Le monde commença à tourner autour de nous. Quelqu'un me devra un poulet et
une bouteille de vin. Je les réclamerais.
Je me réveillais allonge dans ce qui semblait être une clairière sous une lune haute dans le ciel. Je
gardais les yeux a moitié ouvert mais ne bougeais pas. Aucun de mes sens n'admettait que j'étais
réveillé. Tout doucement, je tournais mon regard. Deirdre n'était nulle part dans mon champ de
vision. Ma vision périphérique droite m'indiquait qu'il pouvait y avoir un feu dans cette direction,
avec quelques personnes autours.
Je regardais à gauche et aperçus Luke. Il n'y avait personne d'autres dans les environs.
"Tu es réveillé ?" Murmurais-je.
"Ouais," répondit-il.
"Personne dans les environs," dis-je en me levant, "a part ceux prés du feu sur la droite. Nous
pourrions peut-être trouver une sortie, Atouts, marche en Ombre et par la même briser le rituel. Ou
nous pourrions être pris au piège."
Luke mis un doigt dans sa bouche, le retira, le leva comme s'il testait le vent.
"Nous sommes prisonniers d'évènements qui doivent être," dit-il.
"Menant à la mort ?" Dis-je.
"Je ne sais pas. Mais je ne pense pas que l'on puisse échapper à celui-là," répondit-il. Puis il se remit
debout.
"Ce n'est pas le combat mais le caractère familial," dis-je, "J'aurais aime te connaître plus."
"De même. On le fait à pile ou face?" Demanda-t-il.
"Face, on s'en va. Pile, on fait face et on voit ce qu'il en est."
"Ca marche pour moi." Il plongea la main dans sa poche et en ressortit une pièce.
"A toi l'honneur," dis-je.
Il la lança. Nous nous sommes accroupis.
"Pile," dit-il. "En deux manches gagnantes ?"
"Nan," dis-je. "Allons-y."
Luke rangea sa pièce et nous nous dirigeâmes vers le feu derrière nous.
"Seulement une douzaine de gars. On peut se les faire," fit Luke.
"Ils n'ont pas l'air particulièrement hostile," dis-je.
"C'est vrai."
Je hochais la tête lorsque nous approchions et parlais en thari:
"Salut," dis-je. "Mon nom est Corwin et lui c'est Rinaldo I, roi de Kashfa, aussi connu sous le nom
de Luke.
Etions-nous attendu par le plus grand hasard ?"
Un vieil homme qui était assis devant le feu et jouant avec un bâton se leva et nous salue.
"Mon nom est Reis," dit-il, "et nous sommes des témoins."
"Pour qui ?" Demanda Luke.
"Nous ne connaissons pas leur nom. Ils étaient deux et portaient des capuches. L'un était une femme
je pense. Nous devons vous offrir à manger et à boire avant les choses commencent..."
"Ouais," dis-je. "J'ai saute un repas à cause de ça. Donnez-moi quelque chose."
"Moi aussi," ajouta Luke, puis le vieil homme et deux autres de ses compagnons nous apportèrent
de la viande, des pommes, du fromage, du pain et des coupes de vin rouge.
Alors que nous mangions, je demandais à Reis: "Pouvez-vous me dire comment cela fonctionne ?"
"Bien sur," dit-il. "Ils me l'ont dit. Lorsque vous aurez termine de manger, si vous allez de l'autre
cote du feu, les répliques viendront toutes seules."
J'ai ri et hausse les épaules ensuite.
"Parfait," dis-je.
Après avoir finit le repas, je regardais Luke. Il souriait.
"Si nous devons chante pour ce souper," dit Luke, "donnons leur une petite démonstration de 10
minutes et concluons sur un match nul."
J'acquiesçais.
"Ca me semble bien."
Nous avons mis nos assiettes de cote, nous sommes levés, nous sommes diriges vers le feu et le
dépassions.
"Prêt ?" Dis-je.
"Bien sur. Pourquoi ne le serais-je pas ?"
Nous avons dégainé nos armes, fait un pas en arrière et salue. Nous étions en train de rire alors que
la musique commençait. Soudain, je me suis retrouve à attaquer alors que j'avais initialement prévu
d'attendre la première attaque et de conserver mes forces pour contre-attaquer. Le mouvement avait
été irréfléchi bien qu'habile et rapide.
"Luke," dis-je alors qu'il parait, "ce n'était pas moi. Fais attention. Il y a quelque chose d'étrange
dans cette affaire."
"Je sais," dit-il alors qu'il attaquait de façon admirable. "J'avais pas prévu ça."
Je parais et revenais à la charge plus fort et plus vite. Il reculait.
"Pas mal," dis-je alors que je sentais quelque chose quitter mon bras. Soudain j'attaquais de nouveau
volontairement sans être contrôler mais avec la peur que cela recommence.
J'eus soudain conscience que nous étions alors libérés et cela m'effraya. Si je n'étais pas assez
vicieux, le manège recommencerait. Si je l'étais, un mouvement incontrôlé pourrait arriver au
mauvais moment. La
peur montait en moi.
"Luke, si ce qui t'arrive est du même style que ce qui m'arrive, je n'aime pas du tout cette
représentation," dis-je.
"Moi non plus," répondit-il.
Je jetais un regard au niveau du feu. Deux personnes encapuchonnées se tenaient debout parmi les
autres individus. Ils n'étaient pas très gros et je percevais une peau assez blanche sous la capuche du
plus proche.
"Il semblerait que notre public s'agrandisse," dis-je.
Luke jeta un coup d’œil. C'est avec beaucoup de difficulté que je contenais une attaque sournoise
alors qu'il se regardait. Alors que le combat reprenait, il secoua la tête.
"Je ne reconnais aucun des deux," dit-il. "Ce la semble plus sérieux que je ne le pensais."
"Ouais."
"Nous pouvons tous les deux être légèrement blesses et le supporter."
"Oui."
Nos épées jacassaient. De temps a autres un de nous recevaient un coup.
"Et si nous nous blessions en même temps," dit Luke, "puis nous nous jetons à terre et attendons le
jugement sur ce qui a été accompli, quoique ce puisse être. Si l'un d'eux s'approche suffisamment de
nous, nous pourrions lui montrer que ce n'était que pour rire."
"OK," dis-je. "Si tu peux exposer ton épaule rien qu'un peu, je suis prêt à prendre une coupure a
l'abdomen. Cependant donnons leur un peu de sang avant que nous tombions. Coupures au bras et à
la tête, que du facile."
"Ok et l'important est la simultanéité."
Nous nous battions donc. Je restais debout, allant de plus en plus vite. Pourquoi pas ? C'était une
sorte de jeu. Soudain mon corps effectua un mouvement auquel je ne m'attendais pas. Je vis les
yeux de Luke s'agrandir alors que le sang gicla et que Grayswandir passa au travers de son épaule.
Juste après, Werewindle me passa au travers le ventre.
"Désolé," dit Luke. "Si tu survis et moi non, tu dois savoir qu'il y a beaucoup plus de choses
étranges sur les miroirs du coté du château. La nuit avant que tu n'arrives Flora et moi avons
combattu une créature qui était sorti d'un miroir. Il y a aussi un étrange sorcier impliqué qui a un
faible pour Flora. Personne ne sait qui il est. Mais, d'après moi, il doit cependant avoir un rapport
avec le Chaos. Se pourrait-il que pour la première fois Ombre se reflète en Ambre et pas l'inverse ?"
"Bonjour," dit une voix familière. "C'est fini maintenant."
"En effet," dit l'autre voix.
Ces voix étaient celles des deux capuches. L'une était Fiona et l'autre Mandor.
"Le problème est résolu, bonne nuit mon doux prince," dit Fiona.
J'essayais de me lever. Luke fit de même. J'essayais également de brandir mon épée. Je n'y parvins
pas. Le monde devint de nouveau terne et je sentais mon liquide vital couler.
"Je vais survivre et te retrouver," dis-je.
"Corwin," l'entendis-je dire faiblement. "Nous ne sommes pas aussi coupable que tu sembles le
penser.
C'était..."
"... Pour mon bien je suppose," murmurais-je avant que le monde ne devienne noir, pensant que je
ne devais pas lancer ma malédiction. Mais un de ces jours...
Je me réveillais dans une des infirmeries d'Ambre, Luke étant dans le lit d'a cote. Nous avions tous
les deux des onguents1 dégoûtants sur nous.
"Vous allez vivre," dit Flora, soulevant mon poignet afin de prendre mon pouls. "Allez vous me
raconter votre histoire maintenant ?"
"Ils nous ont juste trouve dans le hall?" Demanda Luke. "La Galerie des Miroirs avait disparu ?"
"Exact."
"Je ne veux donner aucun nom pour le moment," dis-je.
"Corwin," dit Luke, "Est-ce que la Galerie des Miroirs t'est souvent apparue lorsque tu étais
enfant ?"
"Non," dis-je.
"Quasiment jamais lorsque nous étions plus grand également," dit Flora. "Cela fait juste quelques
années
qu'elle est plus active. Comme si cet endroit prenait vie."
"Cet endroit ?" Demanda Luke.
"Comme s’il y avait un nouveau joueur dans la partie," répondit-elle.
"Qui?" Demandais-je, ce qui me provoqua une douleur dans la gorge.
"Et bien le château lui-même bien sur!" Dit-elle.

Note du traducteur: Cette traduction est ma compréhension de la nouvelle de Roger Zelazny.


N'étant pas traducteur, je ne garantis en aucun cas une perfection dans cet exercice et quelques fois
j'ai du faire preuve d'imagination ayant du mal à cerner ce que l'auteur voulait réellement dire. Il
se peut qu'il existe des erreurs voire des contresens (bien que je juge ces derniers quasiment
absents) Pour toutes remarques ou corrections, vous pouvez me contacter à l'adresse suivant :
padawan_luigi@yahoo.fr

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