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Texte :
À Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Qui, ce matin, avait déclose¹
Sa robe de pourpre² au soleil,
A point perdu cette vesprée³
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Consigne.
Vous ferez de ce poème un commentaire suivi ou composé.
Dans le cadre du commentaire suivi, vous pourriez montrer, à travers la progression
chronologique et grâce aux figures de style, aux champs lexicaux, aux temps verbaux,... que
ce poème est une célébration didactique, voire pétrarquiste de l'amour.
Si vous choisissez le commentaire composé, vous pourrez montrer par exemple, en vous
appuyant sur les mêmes procédés, sur la métaphore filée rondement menée, et sur les enjeux
de l'intertextualité, comment le poète allie sentiment d'amour et leçon de morale.
Levons dès le début l'équivoque, c'est-à-dire ce qui n'est pas et ce qui est un commentaire de
texte littéraire :
√ le commentaire n'est pas un résumé de texte même si, pour ces exercices littéraires, on
prend appui sur un texte.
√ le commentaire de texte n'est pas une dissertation même si ces deux exercices littéraires
soumettent le candidat à la production d'une introduction, d'un développement et d'une
conclusion.
I. LA SITUATION.
Une situation est composée de deux éléments fondamentaux : l'information qui éclaire le texte
et les références textuelles (ou paratexte). Ces dernières qui encadrent le texte sont réunies
dans une ou deux phrases où seront mentionnés :
- le nom de l'auteur,
- le titre de l'œuvre d'où le texte est extrait,
- la date de publication,
- d'autres informations supplémentaires ou facultatives telles que le titre (s'il s'agit d'un poème
titré), le chapitre (s'il s'agit d'un roman), la maison d'édition (qui précise si l'oeuvre a été
rééditée ou pas), l'acte, le tableau ou la scène (s'il s'agit d'une pièce de théâtre)...
MODÈLE DE PARATEXTE :
Ce texte de Pierre de Ronsard intitulé « À Cassandre » est extrait de Odes, un recueil de
poèmes publié en 1550.
1. Situation interne.
C'est toute information issue de l'œuvre en question. Plus précisément, il faut résumer les
passages qui précèdent le texte à commenter, histoire de mieux s'imprégner de l'extrait. En
réalité, sauf pour des recueils à la composition extrêmement bien cousue, où l'ordre
d'apparition ou de succession des poèmes épouse une trajectoire spatio-temporelle savamment
architecturée, ce type de situation est plus recommandé pour des textes théâtraux ou
prosaïques, dont l'intrigue est plus linéaire, plus chronologique. Nonobstant, on peut par
exemple en faire usage face à des textes à commenter comme ceux des Contemplations de
Victor Hugo où tout se tient, du livre I au livre VI. Ce type de situation n'est pas donné à tout
le monde car il faut être investi de connaissances approfondies sur l'œuvre pour oser en parler
aussi assurément.
MODÈLE DE SITUATION INTERNE :
Ce recueil est constitué de deux livres. Le premier rend un vibrant hommage à Pindare. Par
l'imitation de ce poète qui célébrait dans ses odes les athlètes grecs, Ronsard lui emprunte
l'usage des beaux mythes et des qualificatifs éloquents pour célébrer les protecteurs de son
temps. Il y chante également la joie pétrarquiste d'aimer et la vision du temps qui passe,
influencé qu'il était par Horace et Michel Marulle.
2. Situation externe.
C'est toute information puisée hors de l'ouvre mais qui entretient avec elle un étroit rapport de
solidarité pour contextualiser le texte à commenter. Cette information (AU CHOIX) peut être
issue :
- etc.
3. Situation combinée.
Comme son nom l'indique, il s'agit de la combinaison des deux situations (interne et externe).
Dans ce cas, il est préférable, par souci de logique, de commencer par la situation externe et
de terminer par la situation interne, c'est-à-dire du général au particulier. Quoi qu'il en soit,
chacune d'elles remplit deux fonctions : elle procède à une contextualisation. Mieux, la
situation apporte un éclairage sur l'idée de départ qu'on doit se faire du texte à commenter.
Par exemple, on n'admet pas que le candidat à qui on soumet à la réflexion un poème de
Victor Hugo (comme celui qui commence par ''Demain, dès l'aube...'') parle de tout ce qu'il
sait du poète (même de sa période d'exil, sans oublier la mention de Juliette Drouet, sa
maîtresse ou encore de Napoléon Bonaparte).
En un mot, tant que l'information n'a pas de francs rapports avec le texte, ne l'évoquons pas !
Nota bene : à mon avis, mieux vaut présenter le texte avant le paratexte ; cet ordre
d'apparition permet de mieux relier la première séquence (la situation) à la suivante (l'idée
générale).
Je connais certains qui pensent qu'à ce stade de rédaction, il faut formuler une
PROBLÉMATIQUE, c'est-à-dire ce qui caractérise l'importance du texte à commenter ; je le
leur concède à juste raison même si j'avoue mes craintes d'une répétition d'idée dans la
situation choisie ou lors de la formulation de l'opinion personnelle dans la conclusion.
Une « PROBLÉMATIQUE », qu'est-ce que c'est exactement ?
Elle sert à exprimer l'intérêt d'un texte littéraire. Elle s'exprime sous la forme d'une question
mettant ainsi en exergue le talent de l'auteur et l'originalité de l'extrait. Autrement dit, le texte
n'a pas été choisi au hasard. Pourquoi votre professeur vous l'a-t-il donné en commentaire ?
Pourquoi ce texte-là et pas un autre ? Qu'a-t-il de particulier ?
Un auteur étudié a forcément une façon originale de traiter son sujet et c'est justement pour
cela qu'on l'étudie. En un mot, la PROBLÉMATIQUE dit pourquoi ce texte est intéressant à
étudier.
III. LE PLAN.
1. Le nombre de mouvements.
Rien ne vaut vraiment la peine de morceler exagérément le texte ; en le saucissonnant de la
sorte, on risque d'avoir trop de parties dans le développement. En toute modestie, deux ou
trois articulations suffisent largement. Il faudra en mentionner le nombre dans le plan.
Il est préférable, pour un texte versifié comme prosaïque, de citer le lexique qui correspondent
aux délimitations, et non des mots, des lignes ou des vers numérotés. C'est parce que, lors des
examens de passage, le correcteur se retrouve face à de nombreuses copies et il lui sera bien
fastidieux de faire un va-et-vient entre celles-ci et le texte à commenter. En outre, pour ceux
qui ont du mal à délimiter les mouvements d'un texte littéraire, je leur propose de porter une
attention particulière sur ces indicateurs qui suscitent des "changements de vitesse" dans le
texte : d'un type de discours (direct) à l'autre (indirect), d'un point de vue (focalisation
externe) à l'autre (interne ou zéro), d'un type de texte (argumentatif) à l'autre (descriptif,
narratif, injonctif...), d'un personnage (présent, actif...) au suivant (absent, inactif...), d'un
milieu ou d'un temps (présent ou passé) à l'autre (éloigné, futur), etc.
® Ces trois informations essentielles doivent être solidaires, c'est-à-dire à ne pas séquencer.
Tout sera structuré autour de phrases comme les suivantes :
👋🏿 Moins mécanique :
Dans la perspective d'un commentaire suivi de ce texte, nous comptons l'articuler autour de
trois mouvements ; l'un concerne la première strophe : c'est L'INVITATION ; le suivant
intéresse la suivante : LES OBSERVATIONS ; le dernier se focalisera sur la troisième : ce
sont LES ENSEIGNEMENTS.
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