Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
EN AFRIQUE DU NORD
(De l’Antiquité à nos jours)
MINES ET CARRIÈRES
EN AFRIQUE DU NORD
(De l’Antiquité à nos jours)
Actes du colloque
Réunis et publiés sous la direction de :
Samira SEHILI
2002
Toutes les opinions émises dans cet ouvrage n'engagent que l'auteur.
Avec le concours
du Ministère des affaires culturelles
Université de la Manouba
AMVPPC
INP
Publié par
Centre de Publication Universitaire
Faouzi DHAHA
Ingénieur en chef (géologue)
Directeur à l’Office National des Mines
Résumé
Le secteur minier est un des leviers les plus stratégiques de la Tunisie.
L’exploitation des minerais complexes est très ancienne et entrainé un épuisement
progressif des ressources. Par chance, la découverte des phosphates dans le sud-ouest
du pays (Metlaoui-Oum Laraies-Mdhilla), ainsi que dans le Centre-ouest, et la
découverte plus tard des hydrocarbures et du gaz, ont donné un nouveau souffle à
l’exploitation des ressources naturelles. La Tunisie est-elle toutefois un pays riche en
matières premières. Ce n’est que la géologie qui peut en donner la réponse.
Mots-clés
Géologie de la Tunisie, rcichesses minières, phosphates, office national des mines,
minéralisation de la Tunisie
Présentation générale
Le secteur minier constitue un noyau très important dans le
développement économique et social du pays :
Il participle par 3% dans PNB
Il représente 10% des exportations nationales :
Les phosphates et dérivés sont les principaux produits exportés
Historique des exploitations minières en Tunisie
A partir de 1896, date de création de la « Compagnie des phosphate
et de chemin de fer de Gafsa », une nouvelle activité industrielle des
phosphates vit le jour dans le pays. Les premières excavations
commencèrent dans la région de Metlaoui et vers 1900, la production
de phosphate marchand atteignit un niveau de 200.000 tonnes.
Des mines voient successivement le jour à Metlaoui (1899), Kalâat
Khasba et Redeyef (1903), Moularès (1904).
18 Faouzi DHAHA
Pb-Zn-Ba fer Cu Hg
Les phosphates
Les sels
La production des sels en Tunisie est très ancienne.
Les principaux gisements de sels se trouvent dans les sebkhas
du Sud tunisien (Région de Zarzis)
La Tunisie produit environ 1,165 millions de tonnes de sels
Sud tunisien
Conclusion
Le secteur minier représente un noyau très important de
développement économique et social, en effet, la Tunisie a
produit en 2010.
8 millions de tonnes de phosphates, dont 1,4 millions sont
exportés et 6,6 millions de tonnes sont transformés localement
en acides phosphoriques et engrais chimiques par le GCT
comme suit :
1,3 millions de tonnes d’acides phosphoriques.
1,3 millions de tonnes DAP.
0,9 millions de tonnes TSP.
0,33 millions de tonnes AN.
0,12 millions de tonnes DCP.
La Tunisie produit environ 1,165 millions de tonnes de sels
La Tunisie produit 250 milles tonnes de fer
Bibliographie sommaire
Béchir YAZIDI
Professeur IHCT,
Université de La Manouba
Résumé
S’il y a un domaine où l’action française s’est faite sentir depuis l’établissement
du protectorat en Tunisie, c’est bien la législation. Cette action soutenait la politique
coloniale pour la mise en valeur des richesses du pays.
Les mines et les carrières étaient les domaines où le législateur s’est
particulièrement activé.
Le foisonnement des textes depuis les premières années du protectorat témoigne
de l’importance de ces secteurs pour l’économie libérale et pour l’attrait des
capitalistes français et autres européens.
Toutes les dispositions législatives traduisent la volonté de soumettre le pays aux
exigences de cette politique coloniale.
Mots-clés
Colonisation française, législation, mines, carrières, concession.
Il est vrai que l’établissement du protectorat français sur la Tunisie
est officiellement reconnu par le traité du 12 mai 1881, mais le point de
départ d’une nouvelle époque est l’année 1883 quand la France proposa
au bey une convention additionnelle au traité. Une convention qui
devait aider à lever les obstacles à l’action de la France en Tunisie, tout
en veillant aux restrictions des pouvoirs des Consul.
Cette convention est signée à la Marsa le 8 juin 1883 par Ali bey et
Paul Cambon.
Le gouvernement tunisien n’est plus que l’instrument de celui du
« protectorat ». S’il est admis que la régence n’est pas assimilée à une
colonie, il n’empêche que « l’action de la France se fait sentir partout
et en tout »1.
1
Louis Foucher, De l’évolution du protectorat de la France sur la Tunisie, thèse de
doctorat, Paris 1897, p. 137
34 Béchir YAZIDI
2
Louis Milliot, Cours de législation algérienne, marocaine et tunisienne, donné à la
faculté de droit d’Alger en 1927/1928, p. XIX
3
Voir la thèse de Marouane Lajili, La législation coloniale française en matière de
domaine de l’Etat en Tunisie (1881-1956), Université de la Manouba, ISHMN, 2010
4
Francis Laur, Les mines en Tunisie, in l’Echo des mines et de la métallurgie, 9 janvier
1905 (www.entreprises-coloniales)
5
Marouane Lajili, op.cit, p. 9
6
Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français, histoire d’un divorce, A.
Michel, Paris, 1984.
7
Voir Archives Quai d’Orsay, carton 241, microfilm déposé à l’ISHTC sous le
numéro 158.
8
Régence de Tunis, direction générale des travaux publics. Décrets sur les mines
9
Idem
10
Idem, p. 66.
11
Marouane Lajili, op.cit, page 168 et 169.
12
Noureddine Dougui, « Sociétés capitalistes et investissements coloniaux en Tunisie
(1881-1920). Quelques éléments d’approche », in Cahiers de Tunisie, 131/132, 1985,
p. 79.
13
Idem
14
La Compagnie algérienne de Mokta-el-Hadid a obtenu en 1884 la concession de
divers gisements ferrugineux, situés le long du littoral nord de la Tunisie, entre
Tabarka et le cap Negro. Les premiers de ces gisements sont situés à 12 kilomètres,
les derniers à une quarantaine de kilomètres de Tabarka. (www. Entreprises-
coloniales. fr)
15
La Tunisie minière. Coup d'oeil général et perspectives par un mineur tunisien,
(L’Écho des mines et de la métallurgie, 4 octobre 1909).
16
La Tunisie minière depuis le protectorat, (L’écho des mines et de la métallurgie, 10
octobre 1922).
17
N. Dougui, op. cit, « Concession de Djebba : Cette mine a été concédée, en 1873,
à la Société des Batignolles, qui avait également le chemin de fer de la Medjerda et
qui a cédé ses droits à la Compagnie Bône-Guelma ».
18
Francis Laur, op.cit
Zaghouan Zn, Pb Sté des mines de Zaghouan, Lyon 13-12-1894 2717 Mogran
Jebel Hamera Zn, Pb Sté. Minière de Fej Assene, Paris 1-9-1898 1255 Tebessa
Sidi Youssef Zn, Pb Cie minière à Corphalie, Belgique 27-11-1898 660 Souk Ahras
Fej Assene Zn, Pb Sté minière Fej Assene 25-6-1899 1467 Ghardimaou
Jebel Ben
Zn, Pb Jebel Ben Ammar, Tunis 27- 1-1900 176 Béja
Ammar
Jebel Azezd Zn, Pb Cie Royale Asturienne, Bruxelles 11-5-1901 1600 Tebessa
Fer, Ligne en
Jebel Jerissa Sté du Boujaber,Paris 26-1-1901 1138
manganèse construction
Kef Lastar Zn, Pb Lorenzo Bugeia, Tunis 10-9-1901 858 Mejez el Bab
Bechateur Zn, Pb, Cie Royale Asturienne, Bruxelles 14-1-1902 2380 Bizerte
Sté minière du nord de l’Afrique, St
Jebel el Ghriffa Zn, Pb 25-2-1902 693 Mateur
Etienne
ie
Jebel el Grefa Pb C Royale Asturienne, Bruxelles 25-2-1902 971 Mateur
Jebel Touiref Zn, Pb S.A. des mines de Touiref, Belgique 13-3-1902 591 Oued Mliz
MM Vivian & Sons (Ang.), M. Mac
Jebel Kohol Zn, Pb 14-6-1902 298 Mogran
Inerny (Tunis)
Ain Khamouda Zn, Pb Sté française des mines, Tebessa 22-11-1902 680 Tebessa
J. Touila Zn, PB M. Auzepy, sté des mines de Touiref 21-4-1904 360 Kairoun
23
Voir JOT du 6 janvier 1953
24
Marouane Lajili, op.cit, page 309.
25
L’Écho des mines et de la métallurgie, 20 décembre 1927.
Bibliographie
Sources :
- Archives Quai d’Orsay, carton 241, microfilm déposé à l’ISHTC
sous le numéro 158
- Régence de Tunis, direction générale des travaux publics. Décrets
sur les mines.
- (www.entreprises-coloniales): Journal L’Écho des mines et de la
métallurgie, les numéros :
9 janvier 1905 ; 4 octobre 1909 ; 1 octobre 1922 ; 10 octobre 1922 ;
10 décembre 1927
- JOT du 6 janvier 1953.
Ouvrages et articles :
- Marouane Lajili, La législation coloniale française en matière de
domaine de l’Etat en Tunisie (1881-1956), Université de la
Manouba, ISHMN, 2010
- Noureddine Dougui, « Sociétés capitalistes et investissements
coloniaux en Tunisie (1881-1920). Quelques éléments d’approche »,
in Cahiers de Tunisie, 131/132, 1985
- Louis Foucher, De l’évolution du protectorat de la France sur la
Tunisie, thèse de doctorat, Paris 1897
- Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français, histoire
d’un divorce, A. Michel, Paris, 1984
- Louis Milliot, Cours de législation algérienne, marocaine et
tunisienne, donné à la faculté de droit d’Alger en 1927/1928, p. XIX
Amel TEKKI
Maître-assistante, Institut Supérieur des Sciences
Humaines de Tunis, Université Tunis El Manar
Résumé :
Les mines antiques en Afrique du Nord et tout particulièrement celles de Tunisie
représentent un dossier de recherche complexe et épineux. La documentation relative
à ce sujet est succincte, disparate et manque souvent de précision. Dans cette article
nous avons essayé de rassembler une partie de cette documentation. Nous avons tenté
de la confronter, de la comparer et de la réorganisation afin de pouvoir mettre en avant
les informations importantes. Dans un travail qui reste préliminaire, nous avons dressé
une carte des mines antiques où les témoignages d’une exploitation antique se sont
avérés possibles.
Introduction
L’une des phases importantes en métallurgie est l’élaboration du
métal dont l’extraction minière est fondamentale. Cette dernière
retiendra tout particulièrement notre attention. Nous nous intéressons à
la question de l’exploitation minière en Afrique du Nord pendant la
période antique : Quelles sont les mines locales exploitées dans
l’Antiquité ? Quel est leur potentiel ? Quel type d’exploitation ? Quelles
sont les techniques d’extraction ? Le savoir-faire de métallurgistes ?
L’Afrique du Nord antique n’était certainement pas un eldorado des
mines tels sont les cas de Chypre et de la péninsule ibérique. Cependant,
il n’en manque pas moins de richesse.
Plusieurs études ont été consacrées au sujet des mines antiques,
surtout depuis quelques années qui renseignent sur les statuts des
districts, sur leurs techniques d’exploitation et sur leur production 1.
01
C. Domergue, Les mines antiques. La production des métaux aux époques grecques
et romaine, Paris, Picard, 2008 ; L. Long, Ch. Rico et Cl. Domergue, « Les épaves
antiques de Camargue et le commerce maritime du fer en Méditerranée nord-
occidentale (Ier siècle av. J.-C. – I.er siècle après J.-C.) », in L’Africa Romana. Lo
spazio maritimo del Mediterraneo occidentale : geografia storiaca ed economia ; Atti
del XIV convegno di studio Sassari, 7-10 dic. 2000, Rome, p. 161-188 ; J. Andreau,
« Recherches récentes sur les mines à l’époque romaine », in RN, 31, 1989, p. 86-
46 Amel TEKKI
112 ; ibid, 1990, 32, p. 85-108 ; Cl. Domergue, Les mines de la péninsule Ibérique
dans l’antiquité romaine, Rome : EFR, 1990.
02
Strabon, XVII, 3, 11 : « On a constaté quelque part dans ce même pays la présence
d’une source d’asphalte et celle de mines de cuivre ».
03
S. Gsell 1927, p. 4.
04
Toubal 1995, p. 59.
05
Polybe, XII, 1, 5.
06
S. Gsell 1928, p. 3.
07
S. Gsell 1911, feuille, n° 21 et n° 41.
08
S. Gsell 1928, p. 4 ; Gsell 1911, feuille12 (Orléansville), n° 20 et 41.
09
S. Gsell 1928, p. 4.
10
Saint Cyprien, Lettre LXXVI.
11
C’est un toponyme arabe que nous traduirons plutôt par « La source du cuivre ou la
source cuivreuses ? » ; S. Gsell 1928, p. 13.
12
Ingénieur en chef des mines de l’Algérie pendant les années 1843-1846. L’auteur
de La richesse minérale de l’Algérie accompagnée d’éclaircissements historiques et
géographiques sur cette partie de l’Afrique septentrionale, Paris, 1849.
13
P. Fournel 1849, p. 271.
14
P. Fournel 1849, p. 271 : « Quant à la mine de Sigus, si vraisemblablement, malgré
les doutes que j’ai émis pages 258, le nom de Aïn-Neh’âs vient, comme le veut la
tradition, du voisinage de mines de cuivre, et il faudrait en rechercher avec soin les
traces de cette mine entre cette localité et la ville de Gouça (Sigus) ».
15
Pour la présence punique à Constantine voir A. Berthier et R. Charles, Le sanctuaire
punique d’El-Hofra à Constantine, Paris, 1955 ; A. Berthier, Un habitat punique à
Constantine, in AntAfr, t. 16, 1980, p. 13-26 ; F. Bertrandy et M. Sznycer, Les stèles
puniques de Constantine, Paris, 1987. La stèle n° 57 de ce catalogue mentionne un
fondeur. Voir ibid., p. 33 et 83; Y. Aïbeche, De Cirta à Constantine : repères et
histoire, in Cl. Briand-Ponsart (dir.), Identités et cultures dans l’Algérie antique,
Rouen, 2005, p. 22-34.
16
Ch. Tissot 1884, p. 257.
17
P. Fournel 1849, p. 263.
18
Ben Younès-Krandel 1986, p. 7-9; Ferjaoui 1991, p. 74-75 ; Sznycer 1995, p. 18.
19
CIS, 67 ; 3014 ; 5943.
20
CIS, 330, 331.
21
CIS, 3275.
22
CIS, 327, 328, 329.
23
R. Amraoui 2016, p. 64 ; p. 71 ; p. 75.
24
Louis Berthon, L’industrie minérale en Tunisie, Tunis, 1922. Paul Saintfeld, Les
gîtes plombo-zincifères de Tunisie, Annales des mines et de la géologie, 9, Tunis,
1952.
25
P. Saintfeld, Les gîtes plombo-zincifères de Tunisie, Annales des mines et de la
géologie, 9, Tunis, 1952.
26
L. Berthon 1922, p. 48.
27
Carte IGN « Ghardimaou » à l’échelle 1/50 000.
28
L. Berthon 1922, p. 108.
29
L. Berthon 1922, p. 108.
30
L. Berthon 1922, p. 114.
31
L. Berthon 1922, p. 114.
exploitation romaine. Louis Carton décrit dans ces mines des galeries
antiques où furent découverts des outils en bon état de conservation32.
32
S. Gsell 1928, p. 14 ; Dr. Carton 1891, p. 229 : « A 1500 mètres au nord, dans la
montagne, nombreuses galeries d’une grande profondeur (une d’entre elles descend à
30 mètres) ayant servi aux Romains pour l’extraction du minerai de fer et de cuivre,
dont on voit nombreux échantillons. La profondeur de ces souterrains et les grands tas
de scories qui se trouvent à l’entrée, témoignent de l’activité qui a dû avoir cette
exploitation. Depuis leur abandon il s’y est accumulé une épaisse couche de guano
qui a été extraite en partie dernièrement. On y aurait trouvé plusieurs instruments en
bon état de conservation. »
33
J. Peyras 1991, p. 404.
34
Koudiat Damous-en-Nehas est un toponyme arabe qu’on peut le traduire par la
colline de la galerie du cuivre.
35
M. Solignac qui a visité la mine confirme l’ancienneté de son exploitation. Peyras
1991, p. 127.
36
J. Peyras 1991, p. 127.
37
S. Gsell 1929, t. I, p. 214, note 3 ; CMA 1910, I, p. 364, n° 289.
38
P. Gauckler 1902b, p. CXVII-CXVIII.
39
Carte des gîtes minéraux de la Tunisie 1/500 000, dressée en 1966.
40
S. Gsell 1928, p. 14 ; L. Hilaire 1897, p. 84.
41
Aissaoui-Adjali et al. 1988, p. 358-359.
42
L. Berthon 1922, p. 114 : « Au Djebel Ahmar, près de Tunis, on a compté une
vingtaine de petits affleurements cuivreux, donnant, en échantillons, toute une gamme
de minerais sulfurés et oxydés, qui se rencontrent dans un complexe marno-calcaire
et quartziteux du Nécomien, non loin d’un pointement triasique ».
45
S. Gsell 1928, p. 11. Atlas Archéologique de la Tunisie, feuille Béjà, n° 61.
46
L. Berthon 1922, p. 129.
47
L. Berthon 1922, p. 129.
48
S. Gsell 1928, p. 11.
49
Cf. L. Berthon 1922, p. 129-133.
50
S. Gsell et L. Berthon se contentent de noter que les gisements de fer de la région
de Nabeur ont été exploités dans l’Antiquité sans préciser les noms des gîtes.
51
A propos de cette mine Louis Hilaire note : « J’ai retrouvé, sur un petit mamelon, à
150 mètres au nord-est de la source S, quelques puits et galeries, huit en tout. Ces
travaux que le temps a probablement en partie remblayés, ont peu de profondeur. Des
Arabes m’ont montré des scories, paraissant renfermer du cuivre, qu’ils avaient
Dans la mine de fer de Jebel Slata (n° 9) des travaux romains ont
été identifiés (figure n° 4). Une centaine de puits et de galeries antiques
ont été observés dans cette mine, dont quelques-uns atteignent à peu
près 150 mètres de profondeur52. Le gisement se trouve à l’extrémité
ouest de la montagne dans laquelle les minerais se présentent sous
forme d’amas ferrugineux à contours informes53. L’hématite est
également le minerai principal dans cette mine.
trouvées dans une excavation située au pied de ce mamelon, au nord-ouest ; c’est peut-
être l’emplacement où les Romains traitaient le minerai. Le réservoir B répondait-il
aux besoins des ouvriers employés à ces mines ? » L. Hilaire 1897, p. 78.
52
L. Hilaire 1897, p. 78.
53
L. Berthon 1922, p. 139.
54
S. Gsell 1928, p. 12; Cagnat 1896, p. 1054-1055.
le flanc ouest du massif55 (figure n° 5). Cette mine aurait été exploitée
depuis l’époque punique56. L’exploitation aurait été effectuée à ciel
ouvert57. D’après Sainfeld, les travaux antiques se localisaient pour la
plupart dans ce qu’il appelait la zone du « Grand Ressas » en particulier
dans le gîte de la colonne V (figure n° 5). Dans ce dernier, il parle plutôt
d’une exploitation en galerie.
55
P. Sainfeld 1952, p. 184.
56
Selon M. Haupt (ingénieur des mines à Florence du XIXème siècle), les travaux
dans la mine de jebel-er-Reças remontent à l’époque punique. Il s’agissait
probablement d’une large exploitation, la quantité des scories étant estimée à 67.7
tonnes. Ch. Tissot 1884, p. 256, note n° 3. Nous n’avons pas eu la possibilité de
consulter l’étude publiée par M. Haupt cité par Charles Tissot.
57
Atlas Archéologique de la Tunisie, feuille Grombalia, n° 27.
Figure 6 : Plan des gisements de plomb de Sidi Amor Ben Salem au Jbel
Slata
(Berthon 1922).
72
L. Berthon 1922, p. 87.
73
L. Berthon 1922, p. 87-88.
74
A ce propos, il note : « Les affleurements de la plupart de ces fractures sont criblés
de travaux romains qui s’échelonnent depuis le gîte de contact jusqu’à 800 mètres
d’altitude, soit sur une hauteur verticale de 150 à 200 mètres, suivant les déclivités du
flanc est de la montagne », L. Berthon 1922, p. 91.
75
Un sanctuaire punique a été découvert à Henchir Ressass. L. Hillaire 1898, p. 177.
76
En plus du plomb, on exploite aujourd’hui du zinc dans ce gisement ; S. Gsell 1928,
p. 13 ; L. Berthon 1922,
p. 81.
77
L. Berthon 1922, p. 81.
78
Bosredon 1876-1877, p. 413; Renaud 1877, p. 21-22; L. Hilaire 1897, p. 84 ; L.
Berthon 1922, p. 92. En ce qui concerne cette mine il faut noter qu’il s’agit d’une
exploitation de plomb et non de fer comme l’a signalé Hilaire.
79
L. Berthon 1922, p. 92.
80
L. Hilaire 1897, p. 84.
Conclusion
La richesse minière de la Tunisie antique est certainement plus
importante que celle citée dans le présent inventaire. Ce dernier
regroupe seulement les mines qui ont révélé des traces d’exploitations
anciennes. Leur nombre est relativement important. Les anciennes
exploitations de plomb et de fer ne sont pas négligeables. Le plomb
semble être largement exploité pendant l’antiquité bien que la carte
géologique montre beaucoup plus de gisements que ceux anciennement
exploitées. Autrement dit, le nombre de gisements de plomb
actuellement connus et exploités est beaucoup plus important que celui
de l’Antiquité.
Carte des anciennes mines de Tunisie Pl. I
Bibliographie
مقاربة اولية: الملح ومقاطع الملح بإفريقية في العصر الوسيط: أحمد الباهي
Zaïneb Mejri : les mines des combustibles en Tunisie à l’époque
coloniale
Samira SEHILI
Professeure Faculté de Lettres, arts et humanités de la
Manouba
Chercheur Institut National du Patrimoine
Université de La Manouba
Résumé :
L’Afrique dans l’Antiquité n’était pas considérée comme une province minière,
connue par sa richesse agricole et artisanale, le secteur de l’extraction des minerais
était très secondaire, pourtant quelques gisements étaient bien exploités comme
l’attestent les sources littéraires et archéologiques. Le cas de Hr El Goussa situé à
J.Lajred en Tunisie centrale est un site minier exploité dans l’Antiquité pour la
production du cuivre et du plomb. Son exploitation pour les minerais du zinc et du
plomb a repris à l’époque coloniale. Ce site renferme les traces de toutes les étapes de
l’exploitation minière, de l’extraction à la transformation du minerai en métal prêt à
l’utilisation. La datation de cette activité dans ce site s’inscrit dans une fourchette qui
s’étend de la fin du IIIe s au VIes ce qui pose le problème de la conjoncture
économique à l’échelle de l’Empire romain. Cette communication propose d’étudier
le cas de ce site et de l’inscrire dans son contexte politico-économique.
Mots-clés : Jebel Lajred, Hr El Goussa, Thala, mines antiques
Présentation géographique
Situé dans la région du centre Ouest tunisien, au nord de la plaine de
Foussana, le massif de Lajered fait partie de la Dorsale tunisienne et fait
corps avec Jebel Bireno. Il culmine à 1385m. (fig 1)
68 Samira SEHILI
1
Brigades topographiques, Archives de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres,
feuille topographique au 1/50000 de J. Birino, n°75, Institut de France, Paris
2
P. Sainfeld, 1952, P.77.
3
M. El Ayeb et alii, 2003, 41-54.
04
Cl. Domergue, 1990.
5
P. Sainfeld, 1952, p.210
Ceci suppose que le minerai recherché dans l’Antiquité était autre chose
que le plomb.
Dans sa description, Sainfeld signale la présence d’un four de 2m de
diamètre et une laverie que le géologue a qualifiée de « très curieuse »6.
En menant notre enquête archéologique nous avons pu reconnaitre
les éléments suivants :( Fig 4)
Fig.,4
- Le centre agricole :
Un quartier nord : composé d’un arc caractéristique qui n’est pas
sans rappeler celui de plusieurs sites ruraux dont le plus remarquable
est celui du saltus Massipianus7. L’arc, est à moitié effondré et ne
comporte pas d’inscription comme c’est le cas pour le Massipianus. Il
faisait probablement fonction d’une porte d’accès à un édifice qui reste
à identifier et dont la structure monumentale construite en opus
quadratum, encore partiellement debout, en faisait partie (Fig.5).
6
Ibid, 1952, p.209
7
S. Ben Baaziz, 2005, feuille de Thala 067, site n° 073, ensuite fut repris par L.
Naddari , 2007, V.1, p.219-220
8
M. Layeb, 2003, p.49.
9
P. Sainfeld, 1952, donne 2m comme diamètre, p.209.
Fig.15, Minerai à l’état natif près du four Fig.16, Échantillon de mattes près du four
10
R. Cagnat,1906, p. 328-331
11
De Farges, 1897, p.40 ; Laur, 1905, p. 3
12
M. Layeb et alii, p. 49
13
P. Sainfeld, 1952 ; Layeb carte des principales mines de plomb, de fer et de cuivre
de la Tunisie antique p. 43 ; S. Gsell, 1928, n’a pas réussi à identifier la mine nommée
« le metallum Siguense » qui figure dans la correspondance de saint Cyprien et dont
l’exploitation était attestée au IIIe s ap.J ;-C.
14
S. Sehili 2009.
15
M. Christol,2006, p. 219-246, surtoutt 223 et sv.
16
L. Naddari, 2014, p. 6-12
17
J. Andreau, 1990, p.85-108.
18
C. Domergue, 1990, p. 219-221
du IIIe siècle ap.J.-C. Le niveau des exportations s’est limité à ses plus
bas niveaux, voire même il s’est complètement effondré, et la
production était consommée sur place. Cette crise de la production des
minerais d’Espagne a porté un coup rude aux besoins de l’État romain
qui était presque totalement dépendant de cette province dans un
contexte marqué par une grave crise financière. Le seul recours qu’avait
l’État, était de se rabattre sur les autres provinces et d’exploiter les
gisements quel que soit leur teneur en minerais et leurs rendements.
Les métaux étaient nécessaires pour la frappe de la monnaie,
particulièrement le cuivre qui servait à équilibrer une monnaie de faible
aloi19.
L’exploitation de la mine de Lajred s’inscrit dans ce contexte. Elle a
joué le rôle d’une mine d’appoint pour la production du cuivre et dans
une moindre mesure du plomb. La datation établie à partir de la
céramique de surface confirme la correspondance entre la crise qui s’est
déclarée au IIIe et l’exploitation du gisement minier qui arrive à son
optimum au IVes siècle ap.J.-C. Cette dynamique minière en rapport
avec l’extraction du cuivre, s’est développée tardivement dans cette
région et a accompagné une activité déjà florissante celle de
l’oléiculture. L’entretien continu et permanent du réseau routier est la
preuve d’une utilisation fréquente voire même vitale. De futures
enquêtes archéologiques permettraient sans doute d’étoffer le dossier
des mines antiques en Tunisie, d’affiner la chronologie et d’éclairer le
rôle de cette province dans la résolution des crises de l’État romain.
19
En effet suite à la réforme d’Aurélien en 274, l’Antoninien, qui est une monnaie en
cuivre recouvert d’argent fut crée, son poids est de 3, 90gr avec indication XXI 1
partie argent (4,8% et 20 parts de cuivre), avec l’empereur Dioclétien, 1aureus= 25
argentei=100 nummi ou sesterces. Avec allègement pondéral, cf D. Hollard, 1995. p.
1053 ; A. Alföldi, 1938.p. 5-18.
Bibliographie
G. Alföldi, 1938, « La grande crise du monde romain au IIIe siècle »,
L'antiquité classique, Tome 7, fasc. 1, P. 5-18 ;
J.Andreau, 1990, « Recherches récentes sur les mines romaines », Revue
numismatique, 6e série - Tome 32, année, p.85-108.
S. Ben Baaziz, 2005, Carte Nationale des Sites Archéologiques et des
Monuments Historiques, Thala 067, Tunis.
R. Cagnat, 1906, « Table de bronze portant une inscription latine découverte
dans la mine de cuivre d'Aljustrel (Portugal) », Comptes rendus des
séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 50ᵉ année, N. 5,
p. 328-331.
M.Christol, 2006, « L’administration et la gestion des ressources de la
province d’Afrique à la transition du Haut Empire et du Bas Empire »,
cahiers du centre Gustave Glotz, XVII, p. 219-246.
E. de Fages, « l’industrie minière en Tunisie (1892-1937) extrait de la revue
générale des sciences, l’écho des mines et de la métallurgie, 17 janvier
1897 », Mise en ligne : 9 oct 2015, WWW. Entreprises-coloniales.fr.
Domergue, 1990, les mines de la Péninsule Ibérique dans l’Antiquité romaine,
Ecole Française de Rome, n°127.
S. Gsell, 1928, « Vieilles exploitations minières dans l’Afrique du Nord »,
Hesperis, T.VIII,
D. Hollard, 1995, « La crise de la monnaie dans l'Empire romain au IIIe siècle
après J.-C. Synthèse des recherches et résultats nouveaux », Annales.
Histoire, Sciences Sociales. 50ᵉ année, N. 5,. p. 1045-1078.
F. Laur, 1905, « Les mines en Tunisie, l’écho des mines et de la métallurgie,
9 janvier 1905 ». Mise en ligne, 10 oct 2015, WWW. Entreprises-
coloniales.fr.
M. Layeb, A.Mansouri, N. Shimi-Slim, A. Ben Said, N. Megdiche et W.
Khalfalli, 2003, « les mines métalliques de la Tunisie antique : caractères
des exploitations et des traitements des minerais », Annales des Mines et
de la Géologie n°41, actes du 2e colloque National du Patrimoine
Géologique, Tunis du 24-27 avril.
L. Naddari, 2007, la Haute et Moyenne vallée de l’Oued Sarrat dans
l’Antiquité, Tunis, V 1.
Moheddine CHAOUALI
Chargé de recherches archéologiques et historiques
Institut National du Patrimoine Tunis
Résumé
Les travaux de terrain effectués ces dernières années dans le site archéologique de
Simitthus (Chimtou) apportent de nouveaux documents et permettent de mieux
connaitre les carrières de marbre numidique. Le progrès des connaissances et le
croisement des données littéraires, archéologiques et épigraphiques permettent de
retracer l’histoire de ce prestigieux marbre. De surcroît, la bonne qualité du marbre et
l’organisation administrative (civile et militaire) rigoureuse dans les diverses officinae
ont favorisé le succès
méditerranéen de ce produit
africain.
Le travail ici présenté
ambitionne non pas de
faire une étude globale sur
le marbre de Simitthus
parce que ceci dépasse
largement le cadre de cette
rencontre mais plutôt
d’esquisser certains
aspects de son histoire, les
principaux apports de son
épigraphie dans le cadre
d’un renouveau des
recherches sur le succès
méditerranéen de ce
matériau. Je m’intéresse
plus bas aux axes suivants :
le marbre numidique dans
les sources littéraires, l’importance de la documentation épigraphique
pour une bonne compréhension des carrières de marbre, les diverses
90 Moheddine CHAOUALI
1
A.A.T., f. XXXIII, 70.
2
N. H., V, 29.
3
Une inscription datant probablement de l’époque sévérienne mentionne la ville
comme étant une Colonia Iulia Augusta Numidica. Voir : CIL, VIII, 1261 = 10594 =
14612.
4
Lancel 1991, p. 1464.
5
Benanatus, episcopus plebis Simittensis.
6
Fest.-Paul., 348 P.-L.
7
Pline, His, Nat, XXXVI, VIII.
8
Suétone, Diu. Iul. LXXXV.
9
Pline, Hist. Nat. V, 22.
10
Stace, Sylves, I, v. 36.
11
Solin, XVIII, voir aussi Juvénal, Sat. VII, V. 182.
12
Juvénal, Sat. VII, V. 182.
13
Apud. Barth., h. 1.
14
Sénèque, Lettres à Lucilius, XI, 86, 6.
15
N.H, XXXVI, 48.
16
Hist. Nat., XXXV, I.
17
Isidore de Séville, Etym., XVI, v, 16.
18
Pausanias, I, 18, 9.
19
Lucien, Hippias ou le bain, 6.
20
In ecphrasi sanctae Sophiae templi.
21
CIL, VIII, 1451-1452, 14560-14600…
22
Bruzza 1870, p. 220-236.
23
Delattre et Héron de Villefosse 1881, p. 20 et suiv.
24
Cagnat 1887, p. 97-105.
25
Toutain 1893, p. 433-436, n’14-34 et 57.
26
Kraus 1993, p. 55-64.
27
Khanoussi 1991, p. 825-839 ; Khanoussi 1997, p. 375-377.
Les blocs extraits portent des numéros et des noms des diverses
officinae. En ce qui concerne la numérotation des blocs, elles
s’échelonnent entre le règne de Trajan et celui de Septime Sévère dont
voici des exemples :
Règne de Trajan : n° 613 : CIL, VIII, 14560 (année 107) (Fig. 6)28 ;
n° 102 : CIL, VIII, 25641 (année 107 ?) ; n° 102 : CIL, VIII,
14563 (année 110) ; n° 53 : CIL, VIII, 14561 (année 110) ; n° 99 : CIL,
VIII, 14562 (année 110) ; n° 510 : CIL, VIII, 25673 (année 110) ; n°
444 : CIL, VIII, 25639 (année 110 ?) ; n° 413 : CIL, VIII, 25693 (année
110 ?)
Règne d’Hadrien : n° 263 : CIL, VIII, 14586 (année 128) ; n° 123 :
CIL, VIII, 14569 (année : 117-138)
Règne d’Antonin le Pieux : n° 525 : CIL, VIII, 14571 (année 141) ;
n° 64 : CIL, VIII, 14577 (année 141) ; n° 751 : CIL, VIII, 25636 :
28
Le n° du bloc 1129 est le plus élevé jamais attesté sur une inscription des
carrières.
(années 139-140) ; n° 606 : CIL, VIII, 14578 (année 149) ; n° 343 : CIL,
VIII, 14579 : (année 150) ; n° 517 : CIL, VIII, 14581 (année 150) ; n°
139 : CIL, VIII, 14583 (année 151) ; n° 130 : CIL, VIII, 14586 (année
157) ; n° 60 : CIL, VIII, 14585 : (année 161) ; n° 18 : CIL, VIII,
14587 (année 167), n° 8 (texte inédit)
Règne de Commode : n° 305 : CIL, VIII, 14588 : (année 183)
Règne de Septime sévère : n° - - -]3 : CIL, VIII, 14589 (année 199) ;
n° 13 : Kraus 1993, p. 57 (année 199) ; n° 23 : Kraus 1993, p. 57 (année
201) …
Date indéterminée : n° 414 : Chaouali 2011, p. 305-309 : (IIe ou
début IIIe siècle)
Les noms des officinae datables elles aussi entre les règnes de Trajan
et celui de Septime Sévère figurent dans le tableau suivant :
Tableau 1 : les officinae des carrières de Simitthus :
N° Références (principalement CIL et
Nom de l’officina Date
AE)
1 Al[ ?] CIL, VIII, 14577. IIe siècle ap. J.-C.
2 Cael(estis) AE, 1994, 1861. IIe siècle ap. J.-C.
3 Noua Cael(estis) AE, 1994, 1874. Début du IIe siècle.
4 Telluris CIL, VIII, 14560 (Fig. 6). 107 ap. J.-C.
5 Certi CIL, VIII, 14563. 110 ap. J.-C.
CIL, VIII, 14571.
6 Cal[listi ?] CIL, VIII, 14565. 134 ap. J.-C.
7 Age[noris ?] CIL, VIII, 25693. 134 ap. J.-C.
8 Regia CIL, VIII, 14578. 149-151 ap. J.-C.
CIL, VIII, 14579. 149-151. ap. J.-C
CIL, VIII, 14583. 149-151 ap. J.-C.
9 Agrippae CIL, VIII, 14580. 150 ap. J.-C.
CIL, VIII, 14582. 150 ap. J.-C.
10 Iun[ioris ?] CIL, VIII, 14584. 157 ap. J.-C.
ILPBardo, 214.
11 noua Augustea CIL, VIII, 14587. 167 ap. J.-C.
12 Genii Montis CIL, VIII, 14588. 183 ap. J.-C.
13 Of(ficina) noua CIL, VIII, 14589. 199 ap. J.-C.
Aureli[iana] ILPBardo, 216. (L’atelier fut établi entre 161-
169 ap. J.-C.).
14 inuenta a Diotimo CIL, VIII, 14600. IVe siècle ap. J.-C.
l’empereur comme l’Officina Aureliana (n° 13) ; soit par le nom d’une
divinité comme l’Officina Genii montis (n° 12), l’officina Caelestis (n°
2), l’officina Noua Caelestis (n° 3) et l’officina Telluris (n° 4) ; soit par
le nom d’un personnage, fonctionnaire de la carrière comme l’officina
Certi (n° 5) ; soit par le nom de celui qui avait découvert un filon ou
inauguré l’exploitation du chantier comme l’officina inuenta a Diotimo
(n° 14).
Les recherches les plus récentes font connaitre une hiérarchie
administrative bien structurée qui veille au bon déroulement des travaux
et l’exécution des directives dans ces officinae composée
essentiellement d’un personnel civil et d’un contingent militaire. De ce
point de vue, la documentation épigraphique est bien fournie.
Commençons par l’administration civile à la tête de laquelle se trouve
un directeur d'exploitation nommé procurator, souvent affranchi de
l'empereur. De cette catégorie, neuf sont déjà connus en voici la liste :
1. Alceta (CIL, VIII, 25692 ; AE, 1894, 82 ; 1913, 165 ; Kraus 1993, p.
59 ; AE, 1994, 1878 (Fig. 3)).
29
Khannoussi 1988, p. 208-211 ; Khannoussi 1993, p. 69 ; Khanoussi 1998, p. 997-
1016 AE, 1991, 1681 = 1994, 1883
30
Khanoussi 1998, p. 1013.
Les vétérans :
1. Sex. Veturius, vétéran de l’ala Siliana (CIL, VIII, 25646 ;
ILTun, 1257)
2. L. Silicius Optatus (CIL, VIII, 14608 ; ILPBardo, 219 ; ILS,
2470).
3. Les ueterani morantes Simittu (CIL, VIII, 14608 ; ILS, 2470 ;
ILPBardo, 219).
4. C. Rasin[ius] Faus[tinu]s (texte inédit).
5. P. Papirius Saturninus, vétéran de leg III Aug (CIL, VIII,
14607).
6. C. Fabuleius Victor, vétéran de leg III Aug (CIL, VIII, 10590 ;
14602).
7. C. Iulius Modianus, vétéran de la leg II Adiutrix (CIL, VIII,
14605).
8. [.] Namphamo, vétéran de leg III Aug (CIL, VIII, 14606).
9. Agrius Zopantus (CIL, VIII, 14601).
10. T. Flau[ius…], vétéran de leg III Aug (CIL, VIII, 14604 ;
25645).
11. Iulius Tzitza (texte inédit).
Les soldats :
1. L. Flaminius, soldat de la
Leg III Aug, Tué par
l’ennemi lors d’un combat
après 19 ans de service (P.
Délattre, RA, 1881, II, p.
26 texte 43 ; CIL, VIII, Fig. 7: AE, 1992, 1821
14603).
2. L. Venidius Repostus,
soldat de la Leg III
Aug (Khanoussi 1991, p.
827-830 ; AE, 1992, 1820).
31
On la voit aussi participer à Simitthus aux travaux de génie civil comme pour la
construction en 112 ap. J.-C d'un pont nouus sur le fleuve Bagrada : CIL, VIII, 10117.
32
Rakob 1979, p. 120-132.
33
Rakob 1979, p. 1-38 ; Rakob 1995, p. 65.
34
CIL, VIII, 14578-14579 ; 14583.
35
CIL, VIII, 14564, 14580, 14581.
36
CIL, VIII, 14587.
37
CIL, VIII, 14603.
38
CIL, VIII, 14560 (Fig. 6).
39
Kraus 1993, p. 57.
40
CIL, VIII, 14600 ; ILTun, 1254.
41
Rakob 1994, p. 66-139.
42
Vegas 1994, p. 141-245 ; Rakob 1994, p. 66-139 ; Rakob 1995, p. 69.
Abréviations :
AE : (L’) Année Épigraphique.
CIL : Corpus Inscriptionum Latinarum.
ILTun : Inscriptions Latines de Tunisie.
ILPBardo : Z. Ben Abdallah : Catalogue des Inscriptions Latines du
Musée du Bardo, EFR, Rome, 1986.
ILS : Inscriptiones Latinae Selectae.
Bibliographie :
Bruzza 1870 : P. Bruzza : Inscrizioni dei marmi grezzi, Annali
dell’Instituto di corr. Arch. di Roma, t XLII, p. 220-236.
Cagnat 1887 : R. Cagnat : Explorations en Tunisie, Paris, 1887, p. 97-
105.
Chaouali 2013 : M. Chaouali « Une nouvelle inscription des carrières
de marbre de Simitthus », Zeitschrift für Papyrologie und
Epigraphik, 187, p. 305-309.
Delattre et Héron de Villefosse 1881 : P. Delattre et M. Héron de
Villefosse : Rev. Arch., 1881, 2ème sem., p. 20 et suiv
Khanoussi 1988 : M. Khannoussi « Disp(ensator) M(armorum)
N(umidicorum) », Africa, X, p. 208-211.
Khanoussi 1991 : M. Khanoussi « Nouveaux documents sur la présence
militaire dans la colonie julienne augustéenne de Simitthus
(Chemtou, Tunisie) », CRAI, p. 825-839.
Khanoussi 1993 : M. Khannoussi « Disp(ensator) M(armorum)
N(umidicorum) », Simitthus I. Die Steinbrüche und die antike Stadt,
Deutsche Archäologisches Institut – Institut National du Patrimoine,
Tunis, Mainz am Rhein, p. 69.
Khanoussi 1997 : M. Khanoussi « Le saltus Philomusianus et les
carrières de marbre numidique », Römischen Mitteilungen, 105, p.
375-377.
Khanoussi 1998 : M. Khanoussi, « Les officiales marmorum
numidicorum », L’Africa Romana XII, 1996, p. 997-1016.
Mourad ARAAR
Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan
Département archéologie, Université de Kairouan
Résumé :
Située au centre du Haut-Tell tunisien, à une distance d’environ 25 km au sud-est
de la ville de Shākbānariya (actuel Le Kef), la ville d’al’Urbus fut connue au Haut
Moyen Âge par l’existence d’un gisement de minerai de fer. Mentionnées uniquement
par certains géographes arabes, leurs indications ne nous permettaient pas de localiser
cette mine avec exactitude et par conséquent aucune étude exhaustive ne lui a été
consacrée. La confrontation des données livresques et géologiques nous a permis
enfin de localiser cette mine.
Mots clés
Al’Urbus, Djebel al-’Urbus, mine de fer, gites, scories, archéologie des mines,
extraction minière, itinéraires miniers, guerre.
Introduction
Dans une communication autour de « La mine de fer d’al-’Urbus :
approches de localisation et essai sur les techniques d’extraction »1, j’ai
essayé, en premier lieu, sur la base de la documentation livresque, les
données géologiques et les résultats de la prospection archéologique de
localiser cette mine à travers les approches géo-historique, géologique
et archéologique. En second lieu, les vestiges matériels retrouvés ont
servi pour la présentation d’un essai sur les techniques d’extraction
utilisées à l’époque médiévale.
1
Elle a été présenté dans Culture matérielle, savoir-faire et techniques en
méditerranée occidentale antique et médiévale, Actes du colloque international,
Kairouan 6 - 9 mars 2003. Ces Actes n’ont pas fait l’objet d’une publication.
108 Mourad ARAAR
2
Sainfield (P.), Les gîtes plombo-zinzifières de Tunisie, Tunis, 1952, p. 135. Les gîtes
de Blād ed-Doghra ont été exploités depuis 1907 et abandonnées en 1930 suite à la
baisse de la quantité de métal (plomb et zinc) extrait.
3
Ibid, p. 162. Les gîtes d’al-’Urbus ont été découverts depuis 1907 et abandonnés en
1929. Quant à Koudiat Guenaoua, les travaux ont eu lieu de 1901 à 1930.
4
Touati (N.), « Mines et peuplement en Ifriqiya : état de la question et résultats
préliminaires d’une prospection archéologiques dans le Haut Tell tunisien (Djebel al-
’Urbus) », dans Terroirs d’al-Andalus et du Maghreb, pp, 132-134.
5
Ibn Hawḳal, Ṣuraṭ al-arḍ, 2ème éd, Leiden, 1927, p. 87.
6
al-Idrīsī, Le maghrib au 12è siècle ap. J-C (6è siècle de l’Hégire.), texte établi et
traduit en français d’après nuzhat al-mustaq par Mahamad Hadj Sadok , Paris, 1983,
p. 142.
7
al- Ḥamawī, Mucdjam al- buldān, éd. Critique de Farid abd el- Aziz al-Jundi, Maison
arabe du savoir, première édition, Beyrout, 1990, t. I, p. 165.
8
D’ailleurs, il mentionnait dans l’introduction de son ouvrage (op. cit, p. 61.) que la
tradition orale avait une part importante dans son élaboration surtout pour le maghrib.
9
Essaadi (F.), « Recherches sur l’histoire et l’archéologie du fer en Tunisie », dans
Actes du IIIè congrès international des études phéniciennes et Puniques, Tunis, 11 -
16 novembre, 1991, Volume I, Tunis, 1995, p. 418.
10
Ibid., p. 420.
11
Tissot (Ch.), Géographie comparée de la province romaine d’Afrique, Paris, 1884,
t. I, p. 255.
12
Gsell (S.), « Vieilles exploitations minières dans l'Afrique du Nord », dans Hespéris,
tome VIII, p. 12.
13
Gsell (S.), « Metallum Siguense », dans Société archéologique de Sousse, Tome I,
1903, p. 135 – 139 ; Id, « vielles exploitations … » op. cit, p. 9 – 10.
14
Tissot (Ch.), op. cit, t. II, p. 374.
15
Gsell (S.), « Metallum … » op. cit, p. 139.
16
Monchicourt (Ch.), La région du Haut Tell en Tunisie, essai de monographie
géographique (Le Kef, Téboursouk, Mactar, Thala), Paris, 1913, p. 437, n°4.
17
Gsell (S.), « Vielles exploitations … » op. cit, p. 10.
Keboush 18, par contre le fer ne présente qu’un pourcentage très faible
(environ 2 %)19. Ensuite, si nous admettons que ce metallum Siguese en
question produisait du fer depuis l’Antiquité20, il convient de se
demander s’il pouvait correspondre au gisement de fer d’al-’Urbus
mentionné par certains géographes arabes.
Pourtant que Blād Bahra, comme nous l’avons déjà montré21 et
l’avait confirmé M. Hassan22, faisait partie du district d’al-’Urbus tout
au long du Moyen Âge, il paraît peu probable que le metallum Siguense,
encore non identifié avec exactitude et même non signalé sur la carte de
localisation des témoignages de l’archéologie de fer23, coïncide avec le
gisement de fer d’al-’Urbus qui semble, très probablement, débuter
avec les musulmans.
Par ailleurs, E. F. Gautier a écrit : « La mine est une des infériorités
les plus curieuses de l’Islam »24. S. Gsell, voyant que ce jugement est à
réviser pour l’Afrique septentrionale du moins pour le Moyen Âge,
avant d’entrer en décadence jusqu’à la domination française, croyait
que le Moyen Âge a été l’époque la plus active de l’industrie minière
en Berberie. En effet, il avait montré que les romains, qui se procuraient
leurs besoins d’autres contrées à coût moins élevé et plus facilement,
n’avaient pas trop exploité les mines africaines qui étaient pour la
plupart médiocres et destinées essentiellement aux besoins du pays. En
contrepartie, de nombreux facteurs ont permis à l’industrie minière en
Berberie, comme pour le reste du monde musulman, de connaître un
grand épanouissement à savoir les conflits entre l’Islam et la Chrétienté,
18
Id, Ibid., p. 10.
19
Selon les ingénieurs et les géologues de la Société Minière de Būḳrīne
(BREAKWATER) qui va bientôt exploiter cette mine de Keboush.
20
Ch. Tissot (op. cit, t. I, p. 258.) suppose, d ‘après un passage de la lettre de Saint
Cyprien, que le metallum Sigense contenait de l’or et de l’argent.
21
Araar (M.), Al-’Urbus et sa région jusqu’au VIè siècle de l’hégire / XIIè ap. J.C,
DEA, Tunis, 1999, p. 38 - 41 et carte p. 42. (En arabe)
22
Hassan (M.), « L’urbanisation et l’espace agricole dans la région d’al-’Urbus aux
temps des Hafsides », dans Mélanges d’histoire, d’épigraphie et d’archéologie offerts
à Slimane Mustapha Zbiss, INP, Tunis, 2001, p. 112 -119 et carte de localisation. (En
arabe)
23
Essaadi (F.), « Recherches … », op. cit, p. 419.
24
Gautier (E. F.), L’Algérie et la métropole, Paris, 1920, p. 124.
25
- Gsell (S.), « Vielles exploitations … » op. cit, p. 1 – 21.
26
- Encyclopédie de l’Islam, nouvelle édition, Paris, 1986, t. V, p. 968 – 970. Dans le
Coran, Dieu disait : « ... et nous avons fait descendre le fer qui contient danger
terrible et utilité pour les hommes …», Sourate le fer, verset n° 65. Cf. Régis (B.), Le
Coran, traduction selon un essai de reclassement des sourates, CNRS, Paris, 1951,
n° 101, sourate LVII, le fer, 25. Selon Ibn Kathir (Explication du Coran le
magnifique, éd. Commenté par Mohamed Ibrahim al-Banna, afrikia info diffusion, 1ère
éd, 1998, t. VIII, p. 3442. (En arabe)), la parole de Dieu « et nous avons fait descendre
le fer qui contient danger terrible » voulait dire nous avons créé le fer pour réprimer
tous ceux qui s’opposent à cette religion et la rejettent surtout après avoir écouté les
explications et les arguments fournis par le prophète. C’est pour cela que Mohamet
est resté treize ans après la prophétie à la Mecque où Dieu lui inspira les Sourates
Mekkoises, qui étaient toutes une polémique avec les polythéistes, déclaration et
éclaircissement du monothéisme, démonstration et argumentation. Et quand la preuve
a été fournie aux athées, Dieu a ordonné l’Hégire et le recours aux armes (les épées)
pour combattre les opposants, les récalcitrants et les mécréants. C’est pour cette
raison que Dieu a proclamé « qui contient danger terrible », c’est à dire les armes
comme les épées, les baïonnettes et les boucliers, « et utilité pour les hommes », c’est
à dire pour leur subsistance comme le soc, la cognée, le scie, le grattoir, la pelle et les
outils aidant au labour, le tissage, la cuisson, la fournée et de tout ce qui est nécessaire
pour leur subsistance.
27
- Ibn Ḥawḳal, op. cit, p. 87.
28
- Monchicourt (Ch.), op. cit, p. 437.
29
- Id, Ibid., p. 442.
30
- Pervinquière (L), Etudes géologiques de la Tunisie centrale, Paris, 1903, p. 19.
31
- Monchicourt (Ch.), op. cit, p. 54, 422.
32
- Ben Hamda (S.), Le gisement de célestite de Dogra : pétrographie et inclusions
fluides, D.E.A, Faculté des Sciences de Tunis, Département de Géologie, Tunis, 2001,
p. 22.
33
- Pervinquière (L.), op. cit, p. 287 – 289; 335.
34
- Sainfield (P.), Les gîtes plombo-zinzifières de Tunisie, Tunis, 1952, p. 133.
35
- Id, Ibid, p. 134.
36
- Ben Hamda (S.), op. cit, p. 23 –28.
37
- Pervinquière (L.), op. cit, p. 19 – 20.
38
- Sainfield (P.), op. cit, p. 159 – 161.
39
- Perthuisot (V.), Dynamiques et pétrogenèse des extrusions triasiques en Tunisie
septentrionale, Paris, 1978, p. 209 – 213.
40
- Cf. Carte topographique au 1/50.000è, Les Salines ; Pervinquière (L.), op. cit, p.
18 –19, 284.
41
- Je tiens à remercier Mr. Mondher HATMI, mon étudiant et ancien conservateur à
l’INP, qui m’a accompagné.
- En sous-sol
Cette technique familière et modeste consistait à creuser des galeries
horizontales puis des puits verticaux lorsque les filons sont atteints.
(Photos n° 8 – 11)
42
- Bazzana (A.) et Trauth (N.), « Minéralurgie et métallurgie à Saltés et dans son
arrière-pays (Huelva) : Les tehnologies médiévale à la lumière des fouilles de la ville
islamique », dans Minas y metalurgia en al’Andalus y Magreb occidental :
Explotación y poblamiento, Estudios reunidos por Alberto Canto García y Patrice
Cressier, Casa de Velázquez, Madrid, 2008, p. 210. Pour l’Andalus, les auteurs notent
qu’une exploitation fortement étatisée et employant une main-d’œuvre servile, qui est
celui de la grande production romaine, n’est pas adopté à l’époque islamique. Pour
l’époque romaine Cf. Domergue (C.), Les mines de la Péninsule Ibérique dans
l’antiquité romaine, Ecole Française de Rome, 1990.
43
- Pour plus d’information sur cette question Cf. El Ajlaoui (M.), « Maroc
présahérien : techniques d’exploitation minières et métallurgique dans les mines
d’argent, de cuivre et de plomb », dans Minas y metalurgia en al’Andalus y Magreb
occidental : Explotación y poblamiento, Estudios reunidos por Alberto Canto García
y Patrice Cressier, Casa de Velázquez, Madrid, 2008, pp. 37 – 55.
44
- Boulaktif (H.), L’Etat almohade et le territoire du Maroc extrême, thèse de
doctorat, 1999. (Dactylographiée)
45
- Boutchich (B.K.), « Les ressources minières au Maroc au Moyen Âge : répartition
géographique, modes d’emploi et conflits politiques », dans Les ressources naturelles
au Maghreb durant l’antiquité et le Moyen Âge : exploitation, gestion et usage, Actes
du V colloque international organisé par l’UR Pemivat, Tunis 25 – 27 nov 2010, Texte
édités par M. Hassen, Tunis, 2014, pp. 183 – 202.
Al-Yacḳūbī qui avait visité l’Ifriqiya après 263 / 876 et avant 275 / 889,
n’avait pas mentionné dans son ouvrage « Kitāb al-Buldān », rédigé en 276
/ 889 en se basant sur les constations du voyage et la tradition orale46, une
mine de fer à al-’Urbus pourtant qu’il semble l’avoir visité au cours de son
voyage à l’Ifriqiya47. Alors qu’entre 336 – 340 / 947 – 951, Ibn Ḥawḳal
l’avait mentionné.
Nous sommes donc en mesure de prétendre que l’exploitation de la
mine avait lieu entre la fin du IIIè / IXè siècle et le début du VIè / Xè
siècle. Toutefois, nous avons tout lieu de croire que le déclenchement
de la propagande fatimide en 280 / 893, a suscité le commencement de
l’extraction minière à al-’Urbus. C’est ainsi que le rôle défensif offert
par Ziyādat Allāh III à la ville contre la progression du mouvement
šicīte, qui commence à inquiéter sérieusement la dynastie aghlabide48,
était, semble-t-il, à l’origine de la recherche du fer pour la fabrication
des armes
L’itinéraire emprunté par le Dācī shī‘īte vers al-’Urbus et Raḳḳāda,
selon le récit d’al Ḳāḍī al-Nu’mān, sort d’Ikdjān, passe par Bāġāya puis
Maskayāna, longe ensuite l’oued Maskayāna et le Mallāḳ jusqu’au oued
Madjdjāna, puis se dirige vers Marmādjanna et de là au oued al-Raml
et ensuite vers al-’Urbus49. Le passage de cet itinéraire par Madjdjāna
connue par ses mines d’argent et al-’Urbus où se trouvait le fer avait
pour objectif, semble –t-il, la domination de ses ressources afin
d’affaiblir l’Etat aghlabide et prendre le pouvoir en Ifrīqiya.
Conclusion
Bien que nous sommes enfin arrivés à localiser avec exactitude cette
mine de fer al-’Urbus nous ne souhaitons pas tirer des conclusions mais
plutôt attirer l’attention sur l’absence d’une archéologie des mines et
des métaux en Ifrīqiya, contrairement au Maroc et al-Andalus. Ce type
d’archéologie devrait aujourd’hui bénéficier de campagnes de
46
- al - Yacḳūbī, Kitāb al - Buldān, Leiden, 1891, p. 322.
47
- Id, Ibid., p. 349.
48
- Cf. à propos de ce rôle : Talbi (M), L’Emirat aghlabide : 184 - 296 / 800 / 909,
Histoire politique, traduction en arabe de Mongi el Kacbi, Dar al gharb al islamī,
Tunis, 1985, p. 684 - 754.
49
Al-Nu‘mān, Īftit al-Da‘wa, éd. F. Dachraoui (éd.), 2ème édition, S. T. D, Tunis,
1986, 207.
Bibliographie
Les sources
- Al-Ḥamawī, Mucdjam al- buldān, éd. Critique de Farid abd el- Aziz al-Jundi,
Maison arabe du savoir, première édition, Beyrout, 1990.
- Ibn Hawḳal, Ṣuraṭ al-arḍ, 2ème éd, Leiden, 1927.
- Al-Idrīsī, Le maghrib au 12è siècle ap. J-C (6è siècle de l’Hégire.), texte établi
et traduit en français d’après nuzhat al-mustaq par Mahamad Hadj Sadok,
Paris, 1983.
- Al-Nu‘mān, Īftit al-Da‘wa, éd. F. Dachraoui (éd.), 2ème édition, S. T. D,
Tunis, 1986.
- Al - Yacḳūbī, Kitāb al - Buldān, Leiden, 1891.
Les Etudes
- Al-Hassine Boulaktif, L’Etat almohade et le territoire du Maroc extrême,
thèse de doctorat, 1999. (Dactylographiée)
- Araar (M.), Al-’Urbus et sa région jusqu’au VIè siècle de l’hégire / XIIè ap.
J.C, DEA, Tunis, 1999.
- Bazzana (A.) et Trauth (N.), « Minéralurgie et métallurgie à Saltés et dans
son arrière-pays (Huelva) : Les tehnologies médiévale à la lumière des
fouilles de la ville islamique », dans Minas y metalurgia en al’Andalus y
Magreb occidental : Explotación y poblamiento, Estudios reunidos por
Alberto Canto García y Patrice Cressier, Casa de Velázquez, Madrid, 2008,
p. 209 - 243.
- Ben Hamda (S.), Le gisement de célestite de Dogra : pétrographie et
inclusions fluides, D.E.A, Faculté des Sciences de Tunis, Département de
Géologie, Tunis, 2001.
- Boutchich (B. K.), « Les ressources minières au Maroc au Moyen Âge :
répartition géographique, modes d’emploi et conflits politiques », dans Les
ressources naturelles au Maghreb durant l’antiquité et le Moyen Âge :
exploitation, gestion et usage, Actes du V colloque international organisé
par l’UR Pemivat, Tunis 25 – 27 nov 2010, Texte édités par M. Hassen,
Tunis, 2014, pp. 183 – 202.
Rached HAMDI
Docteur en histoire et archéologie des civilisations
anciennes, Conservateur conseiller du patrimoine –
Institut National du Patrimoine.
Walid AMMOURI
Doctorant, Conservateur conseiller du patrimoine –
Institut National du Patrimoine.
Résumé
La présente étude concerne huit carrières antiques de pierre calcaire qui se trouvent
à proximité de plusieurs sites antiques situés sur la feuille de Jbel Fkirine. Ces
carrières sont toutes à ciel ouvert et de dimensions importantes pour la plupart. Elles
ont conservées des traces d’exploitations antiques encore visibles en surface. Certes,
l’exploitation n’a pas eu la même ampleur dans toutes les carrières, mais leur diversité
géographique et géologique donne néanmoins une meilleure vision de cette activité
économique antique, souvent très liée à la construction, et qui s'est particulièrement
développée surtout durant la période romaine. La carrière représente un témoin
essentiel d’une activité économique dont l’objectif final est d’assurer
l’approvisionnement d’une ville en pierre.
Mots clés
Carrière, antique, calcaire, matériaux, extraction, construction.
La présente étude concerne huit carrières antiques de pierre calcaire
qui se trouvent à proximité de plusieurs sites antiques situés sur la
feuille de Jbel Fkirine. Son objet est de faire connaître ces carrières et
de reconsidérer ce type particulier de vestiges dans leur ensemble.
La feuille de Jebel Fkirine n°42 est située dans le gouvernorat de
Zaghouan. Elle est localisée sur la Dorsale tunisienne1 et elle renferme
plusieurs montagnes d’altitude considérable qui dépasse 1000 mètres.
1
Une série de montagnes qui, partant du centre de l’Algérie, traverse la Tunisie
obliquement pour s’achever au Cap Bon.
130 Rached HAMDI & Walid AMMOURI
2
H. Sethom, A. Kassab, 1981, p.381.
Fig.2 : Extrait de la
carte géologique de la
Tunisie
3
Légende de la fig. 3 : -aM3 : Miocène supérieur : alternance de grès et de marnes
parfois à lignite (marne : mélange naturel de calcaire et d’argile).
-vsM3 : Miocène supérieur : série volcano-supérieur.
-Sc1 : crétacé inf. : Marnes, marno-calcaires et alternances.
-M1 : Aquitanien : Grès grossiers à dragées.
-J1-2 : Lias-Bathonien : Dolomies « informes ».
-dC2 : Sénonien supérieur : calcaires crayeux blancs.
-cC2 : Marnes à interaction calcaire.
-C2 : crétacé supérieur non subdivisé.
4
J.C Bessac et R. Sablayrolles, 2002, p. 175.
5
« L'étude des carrières antiques de Tunisie peut sembler à première vue dépourvue
d'un grand intérêt. Pourtant, si l'on prend la peine de s'y arrêter quelque peu, on
s’aperçoit bien vite qu'il n'en est rien. Au contraire, les renseignements et les
informations que l'on tire nous documentent précieusement sur des aspects de la vie
quotidienne des gens qui travaillèrent et vécurent, volontairement ou non, à l'ombre
de la pierre ». F. Rakob, 1995, p. 62-69.
6
Les infrastructures (routes) et la disponibilité de ressources secondaires (métal pour
les outils, nourriture pour les travailleurs).
7
Dynamiques d’occupation du sol, évolutions sociologiques et techniques.
8
W. Ammouri, 2014, p. 167-168.
9
W. Ammouri, 2014, p. 42.
10
On note encore des traces d’exploitations dans l’oued qui est juste avant la carrière.
Fig.13 : Banc présentant sur sa tranche une série d’emboîtures de coins de près
de 6 m de long
L’extraction en carrière d’importants volumes de pierre a également
nécessité l’intervention de nombreux carriers et tailleurs de pierre. Les
habitats des carriers ainsi que les abris pour leur matériel devaient donc
se trouver dans la plaine, probablement non loin des escarpements
rocheux ou sur la plaine elle-même.
11
W. Ammouri, 2014, p. 29.
12
W. Ammouri, 2014, p. 102.
13
W. Ammouri, 2014, p. 86.
Les instruments utilisés étaient sans doute des pics et peut-être, pour
le fond des sillons une pointe ou poinçon.
14
W. Ammouri, 2014, p. 21.
15
J.C Bessac, 1996, p. 15-16.
16
W. Ammouri, 2014, p. 149.
17
N. Ferchiou, 1973, p. 639.
18
Vitruve, I, V, 2. (Perrault, 1999, p. 59-61).
19
W. Ammouri, 2014, p. 200-201.
20
N. Ferchiou, 1973, p. 633-642 ; N. Ferchiou, 1976, p. 367-402 ; F. Rakob, 1995, p.
62-69 ; A. Younes, W. Gallala, 2012, p. 71-99 ; A. Younes, M.E. Gaied, W. Gallala,
2015, p. 861-867.
Bibliographie
Atlas et cartes
- Babelon E., Cagnat R., Reinach S., (1893-1913), Atlas Archéologique de la
Tunisie, Paris, feuille n° XLII au 1/50000, de DJ. Fkirine.
- Carte géologique de la Tunisie au 1/50000, République tunisienne,
Ministère de l’économie nationale, Office Nationale des Mines,
département de la géologie, Service Géologique National, 1985.
- Carte topographique au 1/50000, feuille de Jebel Fkirine n°42.
Ouvrages
- J.-P. ADAM, 1984, La construction romaine. Matériaux et techniques, Paris,
1984.
- F. Brahim, 2001, Le Sahel central et méridional : géomorphologie et
dynamique récente du milieu naturel, Tunis, 2001.
- H. Sethom, A. Kassab, (1981), Les régions géographiques de la Tunisie, vol.
XIII, Tunis.
- Ch. Tissot, 1888, Géographie comparée de la province romaine d’Afrique,
2 t. Paris, 1988.
- Vitruve, Les dix livres d'architecture, II, 5, traduction C. Perrault, revue par
M. Nisard, Paris, 1999.
Articles
- J-C. Bessac et R. Sablayrolles, « Recherches récentes sur les carrières
antiques de Gaule. Bilan et perspectives », Gallia, tome 59, 2002, p. 175-
188.
- N. Ferchiou, 1973, « Carrières antiques du djebel. Aziz », dans livre jubilaire
de M. Solignac, Annales des Mines et de la Géologie, n° 26, Tunis, 1973,
p. 633-642.
- Id., 1976, « Une carrière régionale en Afrique : La pierre de Keddel », RM,
83, 1976, p. 367-402.
- F. Rakob, 1995, « Carrières antiques en Tunisie », Les dossiers
d'archéologie, n°200, p. 62-69.
- A. Younes, 2014, « Les pierres marbrières antiques au nord de la dorsale
tunisienne : état de la question et mise au point », Les ressources naturelles
au Maghreb durant l’Antiquité et le Moyen Âge : exploitation, gestion et
Faouzi MAHFOUDH
Professeur d’Histoire et d’Archéologie islamique
Directeur Général de l’Institut National du Patrimoine
Université de La Manouba
Résumé :
L’extraction de la pierre de carrière et son usinage n’a pas constitué une
préoccupation priopritaire en Ifriqyia à l’époque médiévale. Toute prête à l’usage de
construction et de décoration, la pierre héritée de l’époque antique a fourni aux
chantiers un gisement extraordinaire. Un arsenal juridique ainsi qu’un marché
d’échange se sont mis en place pour en réguler la collecte, la vente, le transport l’usage
et le commerce. L’étude architecturale des édifices de l’époque en sont un témoin
incontestable.et récèle une mine considérable de données sur ce trafic.
Mots-clés
Architecture islamique, Qata’, mosquées, pierre de réemploi, pierre de réemploi
1
Marçais, Les faïences à reflets métalliques.
4
H. SALADIN, Tunis et Kairouan , Paris, 1908. cf. fig. n° 1.
5
M. BELKHOJA, Târikh mcâLim al-tawhîd fî al-qadîmi wa al-Jadîd, éd. Jilani BEL
HAJ SADOK et Hammadi AL-SAHLI, Beyrouth, 1985, p. 165-177.
6
Selon lui les preuves de son ancienneté sont multiples : 1- aucune source arabe ne
mentionne la construction de cette mosquée ; 2- le mode de construction de l’édifice
rappelle celui de l’anté-islam ; 3- la technique de décoration de la façade ouest se fait
par des voussures comparables à celles des églises d’Italie ; 4- la faible profondeur
du mihrab prouve qu’il a été taillé dans un mur d’un monument préexistant ; 5- la
forme carrée du monument peu courante dans les mosquées médiévales du pays et
l’existence d’une inscription chrétienne (disparue nous dit-il) plaident en faveur d’une
origine chrétienne.
9
Voir F. MAHFOUDH, Architecture et urbanisme…, Tunis, 2003, p. 185-209.
BIBLIOGRAPHIE
Skander SOUISSI
Docteur’s Histoire ancienne Archéologie
Faculté de Lettres Arts et Humanité de La Manouba
Résume
L’étude des meules et des moulins en Afrique proconsulaire notamment d’origine
locale a franchi plusieurs domaines et pistes de recherches y compris les aires
d’extraction ou les meulières. En effet, faire le point sur ces carrières est très important
du point technique pour savoir le type des roches utilisées, la forme des meules
extraites, les techniques d’extraction ainsi que les outils qui peuvent être utilisées dans
la taille de ces objets. Mais aussi du point de vue historique pour s’arrêter devant la
diffusion des meules de type local qui vont substituer progressivement les meules
volcaniques importées. Malgré l’abondance des pièces de broyage et d’écrasement,
témoin d’une production de grande envergure, les traces des meulières sont très
rarissimes en Afrique antique.
Mots clés
meules, moulins, Afrique proconsulaire, meulières, roches.
1
- Briart et al., 1872; Collet, 2012, p. 21.
2
- Collet, 2012, p. 23.
178 Skander SOUISSI
3
- Bessac et Sablayrolles, 2002, p. 177.
4
- http://mapage.noos.fr/toutsurlessvt/rochesgeneralites.html#rochesmetamorphiques
5
- Souissi, 2020, Vol. I.
6
- Rappelons que le gigantesque Temple de Zeus à Olympie était construit dans une
grande partie par un type de ce calcaire à très grosses coquilles.
7
- La meulière d’El Guettar-Gafsa.
8
- Castany, 1951, p. 285, fig. 11 ; Rabhi, 1999, p. 43.
9
- Soussi, 2000, p. 362-363.
10
- Carte géologique de Siliana au 1/50000, n°46
11
- Notice explicative de la carte géologique de Siliana au 1/50000
12
- De Vos et al., 2011, p. 136.
13
- Ibid., p. 139.
14
- Cette table s’étende entre les deux cartes géologiques de Téboursouk (n°33) et de
Jendouba (n°32).
15
- Ben Haj Ali, 1979, p. 43.
16
- Burollet, 1956, p. 145.
Légende :
Ey-1 : Yprésein-Lutétien, calcaires, E1-p : Eocéne supérieur, marnes et lunachelles,
Q1 : Ain Mizeb, Q2 ; Kef Dougga, Q3 : El Hajra Safra, Q4 ; Jebel Kabrah, Q5 : Kef
Arrbas, Q6 ; Bire Saifine, Q7 : Koudiat Jebhat Essid
17
- Younes, 2017, p. 97-110.
Fig. n°4 : ratés des sarcophages et un cippe non-fini dans la carrière de Kef
Dougga18.
2. Meulière ou carrière : Aperçu sur les aires d’extraction en
Afrique Proconsulaire
L’étude des carrières et notamment des meulières n’a pas fait l’objet
d’un travail d’ensemble consacrée à l’Afrique antique malgré
l’accélération ces dernières années des travaux académiques et
scientifiques qui visent à inventorier les richesses naturelles du pays et
leur exploitation depuis l’antiquité.
Les premières mentions dans la littérature moderne des carrières du
pays remontent au XVIIIe siècle, avec la première vague d’exploitation
18
- Ibid, p106, 107
19
- Peyssonnel, 1838, I.
20
- Guérin, t. II, 1862. L’auteur a mentionné 15 carrières : p. 18, 28, 37, 85, 121, 142,
210, 211, 224, 225, 226, 227, 244, 245 et 312.
21
- Babelon, Cagnat et Reinach, 1893, Atlas Archéologique de Tunisie. Ces feuilles
sont : Sidi Daouad, Cap Bon, Mateur, Kelibia, Zaouiet Medienn, Oudhna, Nabeul et
Ghardimaou.
22
- Citons à titre d’exemple les travaux de Léon Pervinquière, Étude géologique de la
Tunisie centrale : Thèse de doctorat, Paris, 1903, 359 p ; Études de paléontologie
tunisienne : I, II, Paris, 1907-1912 ; E. Nivoit, Géologie appliquée à l'art de
l'ingénieur, t. 1, Phénomènes géologiques, minéraux, roches, fossiles, 1887, 606 p.
23
- De Lanessan, 1887, p. 128-129.
24
- Le projet de la Carte Nationale des Sites Archéologiques et des Monuments
Historiques.
25
- Ferchiou, 1973 ; 1980 et 1985.
26
- Rakob, 1981 ; Fantar, 1985a ; Grira, 2008, p. 284-286 ; Ben Abid, 2011, p. 289-
299 ; De Vos et al., 2011, p. 131-150; De Vos et Attoui, 2013a, p. 150-152.
27
- Feuille de l’Oued Sejnane 1/50000. Ces sites sont : 005.003 ; 005.013 ; 005.015 ;
005.016 ; 005.017 ; 005.023 ; 005.065 ; 005.115 et 005.173.
28
- Ibid., site n°005.017, p. 14.
29
- Ibid., site n°005.065, p. 31.
30
- Ben Baaziz, 2000, p. 317-318.
31
- Ibid., p. 256, fig. 166.
32
- Slim et al. 2004, p. 256, fig. 166
33
- The Oxford Roman Economy Project:
http://oxrep.classics.ox.ac.uk/databases/stonequarriesdatabase/40to60
34
- Russel, 2013.
35
- Ibid., p. 71, fig. 3.11.
36
- Russel, 2013, p. 171, fig. 3.11
37
- Carte Topographique du Djebel Mrhila.
38
- De Vos et Attoui, 2013a, p.150.
39
- De Vos et al., 2011, p. 133, fig. 6
Mais où sont les carrières dont ont été extraits les moulins et les
meules ? Peut-on distinguer leurs traces, leurs négatifs ? Pourquoi
n’arrive-t-on pas à les identifier comme cela a été remarquablement fait
en Espagne par Tim Anderson40 ?
Le nombre des meules et des moulins en roches locales qui a été
recensé et étudié41 implique l’existence de nombreuses meulières qu’il
reste à identifier. Trois raisons peuvent expliquer cette lacune.
Historiquement, peu d’intérêt a été accordé aux carrières en général sauf
à celles du marbre. À cet égard, il est significatif que les rapports de la
carte archéologique mentionnent 29 carrières dans tout le pays sans
donner des détails nécessaires à leur interprétation. Ensuite, il est
difficile d’identifier les zones d’extraction en prospection si l’on ne
dispose pas de Lidar42. Cet appareil aurait être très utile pour une
interprétation cartographique précise des anomalies de relief et une
localisation des excavations dues à l’extraction des pierres. Enfin, le
couvert végétal et les colluvions qui recouvrent les gisements de roches
ou de sable peuvent dissimuler ou enterrer les traces de l’extraction et
changer en conséquence la morphologie des versants. De même, le
facteur humain joue un rôle dans l’exploitation d’anciennes aires
d’extraction, et en déduction l’effondrement et la disparition des
anciennes traces et empreintes de travail.
Malgré ces difficultés, on a pu repérer quatre meulières, dont les
modalités de l’extraction, ainsi que les roches exploitées sont variables.
40
- Anderson, 2013.
41
- Souissi, 2020, Vol. I.
42
- C’est un système de mesure de distance par laser fondé sur l’analyse des propriétés
d’un faisceau de lumière renvoyé vers son émetteur. À la différence du radar qui
emploi des ondes radio, ou du sonar, le Lidar utilise de la lumière (du spectre visible,
infrarouge, ultraviolet). En Archéologie, on recourt à cette technique pour reconnaitre
des matériaux de construction par spectroscope, résolue dans le temps, ou bien mettre
en évidence de la détérioration biologique d’un site historique. Pour ce sujet voir «V.
Raimondi et al., The fluorescence lidar technique for the remotesensing of
photoautotrophic biodeteriogens in the outdoor cultural heritage : A decade of in
situ experiments, International Biodeterioration&Biodegradation, Vol. 63, Issue
7, October 2009, Pages 823-835».
43
- Notice explicative de la feuille d’El Ayaîcha au 1/50000, 2000, p. 07.
44
- Burseaux, 1950, p. 260-261.
45
- Belmont, 2011, p. 205-207.
46
- Anderson, 2013, p. 125.
47
- Grenne et al., 2011, p. 250.
48
- Burseaux, Ibid., p. 264.
49
- Le 23-04-2018, un groupe de l’association de sauvegarde de la ville de
Ghomrassen-Tataouine a annoncé la découverte de cette meulière.
50
- Il faut noter que le carrier ne peut pas creuser la pierre de meule qui est placée
dans le sens opposé puisqu’elle est protégée par le mur de l’alvéole (voir photo n°12).
Fig. n°15 : des ébauches des plateaux dans le site de Hr. Hbebsa
Dans cette meulière, l’extraction et le façonnage s’opéraient dans le
gisement même.
51
- Amouri et Hamdi, Les carrières antiques de J. Fkirine, Colloque Mines et Carrières
en Afrique du Nord de l’Antiquité à nos jours, Hammamet, Avril, 2018, inédit.
52
- Je dois cette information à une doctorante qui travaille sur cette région et qui avait
trouvé cette pièce lors de sa prospection, mais malheureusement elle n’a pas
documenté le plateau. Les coordonnées approximatives de cette carrière antique sont :
22°35’59.23’’ N ; 36°9’85.16’’ E.
53
- Slim et al., 2004, p. 157.
54
- Younes et al., 2008, p. 68.
55
- Idem.
56
- Ibid., p. 69.
1. conclusion
En résumé, il existait des meulières en Afrique Proconsulaire,
comme l’attestent les nombreuses trouvailles des meules et des moulins
dans les sites d’habitat antique, mais faute d’attention portée à ces
vestiges et peut-être par confusion entre les négatifs des meules
extraites et débitées à plusieurs niveaux et ceux des colonnes,
l’existence des meulières est très minorée dans les publications et les
signalements. Plus à l’ouest, en Maurétanie Césarienne, les deux sites
de Tipasa et de Cherchell offrent de bons exemples de meulières situées
sur le littoral (fig. n° 19 et 20)58.
57
- Slim et al., 2004, p. 157.
58 - Cherfa, 2011, p. 31-35.
59
- Mactar est toujours considérée comme zone charnière entre le nord et le centre du
pays. Ben Baaziz, 2000, p. 11. D’ailleurs, cette région centrale a renfermé un grand
nombre des plateaux de broyage comme c’est indiqué dans notre corpus. Voir,
Souissi, 2020, Vol. I.
60
- Pour ce sujet voir Longepierre, 2013, p. 373-374.
61
- Souissi, 2020, Vol. I, p. 560.
Bibliographie
Castany G., 1951, Étude géologique de l’Atlas tunisien oriental, Annales des
Mines et de la Géologie, n°8, 1951.
Cherfa K., 2011, Meules, Moulins et carrières en Algérie, mémoire de
mastère, Paris, 2011.
Collet H., 2012, Mineurs illustres du Hainaut, Les Cahiers nouveaux, n°83,
2012, p. 21-25.
De Lanessan J.-L., 1887, La Tunisie, Paris, 1887.
De Vos Raaijmakers M., Attoui R. et Andreoli M., 2011, Hand and ‘donkey’
mills in North African farms, in : Peacock, D. P. S., Williams. D. (eds.),
Proceedings of the colloquium Bread for the People, Rome, Italy,
November 2009, British Archaeological Reports, International Series.
Archaeopress, Southampton, 2011, p. 131-150.
De Vos Raaijmakers M. et Attoui R., 2013a, Rus africum - Tome 1 : Le
paysage rural antique autour de Dougga et Téboursouk, Bari, 2013.
Fantar M.-H., 1985, Kerkouane, Cité Punique du Cap Bon (Tunisie), 1985.
Ferchiou N., 1973, Carrière antique du djebel Aziz, Livre jubilaire M.
Solignac, Annales des Mines et de la Géologie, 26, Tunis, 1973, p. 633-
642.
Grenne T., Heldal T., Meyer G., Anderson T. et Bloxam E., 2011, Meulières
norvégiennes : les cas de Selbu et Hyllestad, 1300 ans d’exploitation, In :
Buchsenschutz O., Jaccottey L., Jodry Fl., Blanchard J.-L. (dir.), Évolution
typologique et techniques des meules du Néolithique à l’An Mille. Actes
des IIIe rencontres archéologiques de l’Archéosite gaulois. Bordeaux,
Aquitania (Supplément 23), 2011, p. 239-261.
Grira M., 2008, Sufes (Sbiba) et sa région dans l’Antiquité, Thèse de doctorat,
Tunis, 2008.
Guérin V., 1862, Voyage dans la Régence de Tunis, t. II, Paris, 1862.
Longepierre S., 2011, Moulins manuels, à sang et hydrauliques durant
l’Antiquité dans le Sud-Est de la France : essai de définition, In :
Buchsenschutz O., Jaccottey L., Jodry Fl., Blanchard J.-L. (dir.), Évolution
typologique et techniques des meules du Néolithique à l’An Mille. Actes
des IIIe rencontres archéologiques de l’Archéosite gaulois. Bordeaux,
Aquitania (Supplément 23), 2011, p. 81-94.
Peyssonnel J.-A., 1838, Voyages Dans Les Régences de Tunis et d'Alger, t. I,
Paris, 1838.
Naceur AYED
Professeur Emérite de chimie industrielle
INSAT Tunis, Université de Carthage
Résumé
La Tunisie constitue un pays minier important si l’on le juge par le nombre
d’anciennes mines pouvant remonter à l’époque romaine, à plomb, zinc, fer, baryum,
Fluor, mercure, cuivre, antimoine, etc.
Les couleurs jouent un rôle essentiel dans le patrimoine : Les peintures pariétales
de grottes préhistoriques, de Nécropoles puniques et de Houanets Berbères, sont pour
la plupart réalisés avec de l’ocre rouge ou l’Hématite, l’ocre jaune ou la goethite et
des noirs de carbone ou l’oxyde de manganèse
Les ostrakas de Meninx (époque romaine), des inscriptions, l’une en rouge à l’ocre
et l’autre grise à la Galène
Les terres cuites en statuettes représentées, par des acteurs, des chanteurs, des
musiciens, des fruits et légumes, des animaux sauvages et domestiques, des fruits de
mer et des brûle-parfums, des têtes de femme, on relève les couleurs rouge (hématite),
rose (cinabre, laque de garance), brun, noir, vert (vert égyptien, malachite), bleu (bleu
égyptien, azurite), jaune (goethite) et blanc (kaolinite).
Mots-clés
Ostrakas de Meninx, pigments minéraux, peintures pariétales, terres cuites
Au début des années 90, la majeure partie des mines tunisiennes ont
fermé, notamment, celles de Jebel Hallouf-Sidi Bou Aouan (Zn-Pb) en
1990, de Zriba et de Hammam Jedidi (Fluorine, Barytine, Zn-Pb) en
1992. Et en 2005, la fermeture des mines de Bou Grine (Zn-Pb), de Fej
Lahdoum (Zn-Pb) et de Bou Jabeur (Barytine avec Pb, Zn et fluorine).
Ainsi l’industrie minérale extractive s’est limitée aux seuls gîtes de fer
de Jerissa et de Tamera dont la production a connu une chute très
sensible.
Les mines tunisiennes de Plomb peuvent remonter à l’époque
romaine. Jebel Ressas (1869) et Jebba (1874) ont constitué les
premières entreprises minières en Tunisie pour l’exploitation du plomb-
zinc. On signale aussi les gisements Sakiet Sidi Youssef (Pb-Zn), Garn
Halfaya (Pb-Zn), Lakhouat (Pb).
Des concentrations à Zn-Pb-Sr-Ba-Fe (F) encaissées par les calcaires
de la formation Serj d’âge Aptien supérieur : Sidi Amor Ben Salem-
Jebel Slata (Pb-Ba-Fe), Bou Jabeur (Ba-F-Pb-Zn), Jerissa (Fe), Lajred
(Ba-Pb-Cu), Loridga, etc.
La mine de Bou Jabeur 41.000 T Zn et 57.000 T Pb sous forme de
galène argentifère sulfure de Plomb (500 g/tonne Ag) ; Loridga
(3.500T de calamine), Jebel Trozza (97.000T de Pb et 3.000T de Zn),
Jebel Touila (7.700T de Zn et 6.200T de Pb), Jebel Labeid (2.200T de
Plomb), J. Chaambi (11.000 T Pb) et Jebe Lajred (12.000 T Pb et
15.000 T Zn), J. Ressas (122.000 T de Pb et 165.000 T Zn) et Sidi Taya
(41.000 T de Pb), etc. Le tonnage du minerai marchand extrait de la
province fluorée est évalué à 791.000 T Spath Fluor, 130.000 T de
Barytine, 163.000 T de Pb et 165.000 T de Zn.(1)
L’art carthaginois et la couleur par les pigments minéraux
Les couleurs jouent un
rôle essentiel dans l'art
carthaginois. L'importance
de la teinture à la pourpre
en est un exemple frappant.
La découverte d’un
échantillon unique à
Zembra (IIIè. Siècle avant
J.C) par l’équipe de F. Chelbi à l’INP, qui m’a été soumis pour
Analyses, par A. Hili, Directeur Général de la Fondation de la
Recherche, a permis de confirmer qu’il s’agit de pourpre punique sous
forme de purpurissum (colorant extrait de coquillage marin type Murex
trunculus, précipité dans du Kaolin).
Echantillons de pourpre punique (III è avant J.C.) de Zembra, soumis
par A. HILI de F. CHELBI
Les pigments utilisés pour les décors ont fait l'objet de peu de travaux
analytiques (Longerstay, 1988,1990, 1993). Le but de cette étude est,
au moyen de leur identification, d'étendre la connaissance du monde
carthaginois.(5),(6),(7),(8).
Les matières picturales rouges sont pour la plupart à base d’ocre
rouge et d’oxyde de fer du type Hématite. Le jaune correspond à l’ocre
jaune ou au Goethite.
Les Ostrakas de Meninx (Djerba)
Un ensemble d’ostrakas (Morceau d'une poterie brisée sur lequel on
incrustait une inscription), a été trouvé par A. Drine (INP) dont deux
m’ont été soumises pour analyse des pigments.
La première portant une inscription en rouge correspond à de l’ocre
rouge (argile ferrugineuse)
La seconde ostraka :
a b c
a-{La Figue (Carthage III s < JC) en Terre cuite peinte en rose est
décorée au Cinabre.
b-La Figue (Carthage III s < JC) en Terre cuite peinte en Bleu-Vert
est ornementée au Bleu Egyptien}
c-Echantillon Antique de Jerba : Bleu-Vert Egyptien (Analysé par
Raman)
Les engobes blancs des fruits, d'une part et des statuettes d’autre part
sont à base d’argile blanche (kaolinite).
Bibligraphie
Abdelhamid FENINA
Professeur à la Faculté des Sciences
Humaines et Sociales de Tunis,
Université de Tunis
Résumé :
En s’appuyant principalement sur des documents d’archives, la présente étude
portera sur la question des mines métallurgiques de la Régence de Tunis et sur leur
éventuel apport dans l’approvisionnement de l’Hôtel des Monnaies des Ḥusaynides
en métaux en vue de les transformer en monnaies.
Mots clés :
Mines, métaux, monnaies, Hôtel des Monnaies de Tunis, numismatique
ḥusaynide.
:ملخص
المعدنية
ّ نتناول في هذه الدراسة مسألة المناجم،باالعتماد أساسا على الوثائق األرشيفية
المحلية إليالة تونس في العهد الحسيني وابراز دورها من عدمه في تزويد دار الضرب بالمعادن
ّ
.الضرورّية بغرض تحويلها إلى سكة
.الحسيينية
ّ النميات
ّ ، دار السكة بتونس، السكة، المعادن، المناجم:المفتاحية
ّ الكلمات
Introduction
Le sujet abordé dans cette étude m’a déjà préoccupé lors de la
préparation de ma thèse de doctorat portant sur les monnaies ḥusaynides
aux XVIIIe et XIXe siècles1. Car la fabrication monétaire, du temps des
1
Voir Abdelhamid FENINA, Les monnaies de la Régence de Tunis sous les
H’usaynides. Etudes de numismatique et d’histoire monétaire (1705-1891), T u n i s ,
F S H S T , 2003, 455 p. et 12 planches. Dans ce travail de thèse en numismatique
(NR.), j’avais tenté, en s’appuyant sur des documents d’archives émanant de Dāral-
Sikka deTunis (Hôtel des Monnaies) sous l es beys ḥusaynides, d’aborder le sujet
226 Abdelhamid FENINA
5
Sur l’institution de Dār al-Sikka voir Abdelhamid FENINA, « L’atelier monétaire
de Tunis sous les Ḥusaynides : un exemple d’institution multiconfessionnelle », in
Civilisation en transition (III) à travers l’Histoire du Proche-Orient, Actes du
colloque Scientifique International 7-8-9 septembre 2016, Actes édités par Jean-Luc
FOURNET, Jean-Michel MOUTON et Jacques PAVIOT, Byblos, 2017, p. 147-180.
6
Je tiens à exprimer mes remerciements à Imen JOMAA qui a attiré mon attention
sur ces documents.
7
Selon Ridha SHILI, Milieux d’affaires et activité minière coloniale. Les mécanismes
de l’emprise des structures. (Le cas de quelques mines du Centre-Ouest tunisien 1900-
1956), thèse (NR.), tapuscrit, Université Reims Champagne-Ardenne, 1995-1996, t.
I, p. 306, qui cite A. De KEPPEN, L’industrie minérale de la Tunisie et son rôle dans
l’évolution économique de la Régence et BEROLSCHEIMER, Index Général des
mines de la Tunisie, Tunis, 1909, le Royaume de Tunis comptait, en 1898, « dix
concessions plombo-zincifères » et, en 1919, « 33 concessions minières et 45 permis
d’exploitation ».
8
Nos documents d’archives, comme le confirme d’ailleurs certaines études datant de
l’époque coloniale (ex. J.-L. De Lanesan, La Tunisie, Paris, 1887 : chap. V : « Les
mines et les carrières de marbre », p. 123-129), indiquent que l’exploitation de ces
mines faisait l’objet d’autorisations délivrées par le « directeur général des travaux
13
Voir illustration du document 2.
14
A.N.T., C. 239, D. 572, doc. 2.
15
Djebe al-Raṣāṣ, situé au nord-est de la Régence de Tunis à proximité de l’oued
Meliane et de la ville de Tunis, soit à environ 28 kilomètres au sud-est. Selon notre
document, cette montagne renferme une mine ancienne et également une nouvelle
mine, dont l’exploitation est recommandée par un ingénieur des mines. Or il est
indiqué dans une étude d’époque coloniale, qu’il s’agit d’une concession qui date,
selon « L’écho des mines et de la métallurgie du 17 janvier 1897, de 1877. Il est
indiqué dans ce rapport que cette concession « appartient à la Societa metallurgica
italiana ». Cette mine renferme du plomb, mais aussi du zinc (calamine). Il est indiqué
que l’exploitation de cette mine « dut être suspendue en 1892 » et qu’elle « n’a pas
été reprise depuis » jusqu’à 1897. Dans un autre document, il est précisé que cette
mine a été donnée en concession en date du 21 ğumāda 1er 1285/9 septembre 1868 au
Baron Jacqueme au Castel Nogo l’italien et le Fridoul Toutchi le français et l’avocat
Lioun l’anglais … cette concession a été par la suite annulée et donnée exclusivement
à Castel Novo en 1297/1879-80 ; celui-ci transféra par la suite sa concession à la
compagnie des métaux italienne à Tunis.
16
Voir également A.N.T., C. 239, D. 574, d. 1-16 (années 1851-1874/1267-1291).
17
Voir A.N.T., C. 239, D. 571, d. 1-43 (1852-1874) ; voir d. 3 : une copie du contrat
signé entre Muḥammad Bey et Edouard Dubois où il est convenu que ce dernier est
engagé par le Bey pendant quatre années (à partir du 1 er mars 1856) pour se charger
de la prospection et l’exploitation des mines métalliques contre un traitement annuel
de 15000 francs français.
18
Voir le contrat de Dubois : A.N.T., C. 239, D. 571, d. 3-4 (1856). Voir Anne-Marie
PLANEL, « Les ingénieurs des beys de Tunis : experts des réformes du XIXe
siècle ? », dans Maghreb, dimensions de la complexité, IRMC, 2004,, p. 143-152.
19
Voir A.N.T., C239, D571, d. 38 où il est question, dans une lettre adressé par le 1 er
ministre le général Khérédine au consul français Roustan en date 19 rabī’aIer 1292/25
avril 1873, de réclamer l’envoi par l’ingénieur Fuchs, qui a été mis par le
gouvernement français à la disposition du gouvernement beylical pour la recherche et
l’exploitation des mines de la Tunisie, des rapports sur les deux campagnes de
prospections qu’il a entreprises.
20
Voir le contrat de M. Genreau: A.N.T., C. 239, D. 571, doc. 41 (1875).
21
A.N.T., C. 239, D. 571, d. 41 (avril 1875) : traduction arabe du contrat conclu entre
cet ingénieur français et le gouvernement beylical pour une durée de trois années.
22
A.N.T., C. 239, D. 572, d. 4.
23
Voir illustration du document 3.
quelques filons, est non rentable, comme ceux découverts aux Djebel
Laḥmar et Bū Ġurfa (probablement du Djebel el Grefa)24.
2- Une mine de plomb et du sulfure (kibrīt) associé à du fer, située
à Kāf al-Šab sur les frontières algériennes ;
3- Une mine, située au même endroit, renfermant du fer et du
sulfure. Ces deux mines du Kahf al-Šab, dans la région de Tabarka,
renferment également, d’après les essais effectués par l’ingénieur E.
Dubois en 1856, de l’or et de l’argent25 ;
4- La mine de Bašīra, située aux environs du Kāf al-Ḥām
renfermant du plomb, du cuivre et des traces d’or, d’après les essais
effectués par le même ingénieur à la même date.
5- Une mine de plomb et de cuivre, d’après les essais effectués par
Dubois en 1856 ;
6- Une mine de plomb aux environs de Kasserine, proche de
manba͑ wādī bū ğbīr du territoire de la tribu des frachiches ; découverte
par Charles Benoît ;
7- Mine de plomb à aïn Rayhān à Macna (Béja), découverte par L.
Courtier au mois du ramaḍān 1268/1852, mais connue pour sa faible
rentabilité26;
8- Une mine de mercure (zāwaq) mentionnée par N. Davis/Davies,
située proche de Ghar El-Melh (Porto Farina ; gouvernorat de Bizerte)
remontant à l’an 106 de l’ère chrétienne27.
8bis- Une mine de charbon découverte en 1859 au Djebel Katouna
aux environs de ḥanšir Siltān (gouvernorat de Nabeul).
9- Demande, en date du 21 août 1860, adressée par Carcassonne
au Premier ministre au sujet de la concession d’une mine de plomb
24
Voir également A.N.T. C239, D 571, d. 8. Dans ce document, qui est une lettre
adressée en date du 28 janvier 1856 par E. Dubois au ministre Muṣṭafā Ḫaznadār, il
est mentionné qu’avant E. Dubois la mine de cuivre de Djebel al-Anṣārīn à Tebourba
était déjà testée par Charles Benoît.
25
A.N.T., C. 239, D. 574, d. 5-8.
26
Sur cette mine voir A.N.T. C239, D. 571, d. 1-2 (daté du 13 juillet 1852) ; le minerai
de plomb de cette mine étant peu abondant, Courtier a décidé de cesser l’exploitation.
27
Voir A.N.T., C239, D. 572, d. 1.
28
Voir A.N.T., C239, D. 572, d. 1 et 3.
29
Il s'agit d'Augustin Daux et du sarde Bonfiglio Riera. Voir Anne-Marie Planel, Du
comptoir à la colonie. Histoire de la communauté française de Tunisie, 1814-1883,
Paris, Riveneuve éditions, 2015, p. 155-161. J'adresse mes remerciements à l'auteure
de ce remarquable travail pour m'avoir fait bénéficier de ses connaissances pour mieux
identifier les ingénieurs français ayant été par moments au service des beys
ḥusaynides.
30
A.N.T., C. 239, D. 586, d. 1-5, année 1883.
31
A.N.T., C. 239, D. 586, d. 1-5, année 1883
32
Voir Dunant J. Henry, Notice sur la Régence de Tunis, éd. à Genève en 1857 et
réed. à Tunis par CICR Tunis en 2012, p. 90-91, où il nous indique que « La Régence
est très-riche en mines de tout espèce. Dans les montagnes de Hammam-Lif et de
Djebel-Reças on y trouve beaucoup de plomb, au Kef des mines de fer, de cuivre, de
35
A.N.T. C239, D 571, d. 3.
36
A.N.T. C239, D 571, d. 2.
37
A.N.T. C239, D 571, d. 5-6. E. Dubois, propose à Musṭafā Ḫaznadār, alors ministre
de l’intérieur, « l’achat de machines nouvelles pour le laminage et le découpage, car
leurs opérations se faisant très imparfaitement aujourd’hui à bras d’hommes. Il y
aurait je crois encore une modification très importante à faire dans la fonte de la
monnaie, en alliant au cuivre un peu de l’étain et du zinc ; on est ainsi arrivé à donner
à nos sous français plus de dureté et d’inaltérabilité».
38
Il est indiqué que le filon de cette mine « contient du plomb et un peu de cuivre ».
Et que ce plomb « est un peu argentifère et un peu aurifère ».
39
A.N.T. C239, D 571, d. 7-9.
40
Voir De Lanessan J.-L. , La Tunisie, Paris, 1887, p. 123-127.
41
De Launay, Les richesses minérales de l’Afrique, Paris, 1903, p. 143-146 ; voir
également p. 153, 307 et 340-350.
42
Voir Abdelhamid FENINA (2003). J’avais également consacré une étude spécifique
à cette question lors de la tenue à Rabat, entre le 22 et 24 décembre 1997, d’une table
ronde sur le thème de « Villes et territoires au Maghreb. Mode d’articulation et formes
de représentation » ; une rencontre organisée, dans le cadre du programme de
recherche coordonné par Abdelhamid HENIA, par l’IRMC en collaboration avec la
FSHST. Ma contribution a porté alors sur « L’approvisionnement de l’Hôtel de la
Monnaie (Dār al-Sikka) en métaux et la circulation monétaire dans la Régence de
Tunis au XIXe siècle : réseaux et relations d’interdépendance ». Malheureusement, ce
travail n’a pas été jusqu’ici publié. Précisons que dans cette contribution je n’ai pas
traité de la question des mines. Mon souci a porté essentiellement sur la problématique
des relations d’interdépendances entre les réseaux des pourvoyeurs de l’Hôtel des
Monnaies de Tunis en métaux, la frappe monétaire et la circulation monétaire dans la
Régence.
43
A.N.T., registre n° 12, p. 100.Voir également M.-H. Chérif, Pouvoir et société, t. I,
p. 196.
fals et le qafṣī, qui a commencé à partir du règne de ʿAlī Bāšā était loin
d’être négligeable à partir du règne de ͑Alī Bey. Mais elle n’a pris de
l’importance qu’à partir de la réforme monétaire d’Aḥmad Bey (1837-
1855), plus précisément en 1847. La frappe des espèces d’or était,
semble-t-il, insignifiante tout au long du XVIIIe siècle et quasiment
inexistante durant la première moitié du XIXe siècle jusqu’au règne de
Muḥammad Bey (1855-1859). Sous le règne de son successeur
Muḥammad al-Ṣādaq Bey (1859-1882), la frappe de ce monnayage a
pris beaucoup d’importance.
L’analyse des documents d’archives m’a permis, dans le cadre de
mon travail de thèse, de dégager des renseignements chiffrés relatifs à
l’activité de Dār al-Sikka pendant des périodes bien déterminées et de
reconstituer ainsi, mais de manière fort fragmentaires, les quantités
d’argent métal et monnayé qui ont été livrées à l’Hôtel des Monnaies
de Tunis et celles qui y été émises, mais aussi d’identifier, dans une
certaine mesure, tant les pourvoyeurs que l’origine géographique du
métal44. Cette analyse m’a permis aussi de constater que cet argent était
constitué pour l’essentiel d’espèces européennes et tout
particulièrement, au fur et à mesure de notre progression dans le temps,
de pièces de dūrū frank (pièce française en argent de 5 francs) qui a
supplanté progressivement la piastre espagnole depuis le règne de
Ḥammūda Bāšā, mais aussi du métal argent. Ce sont les deux sources
principales qui entraient dans l’ensemble de l’argent livré à l’Hôtel des
Monnaies de Tunis, tout particulièrement au début du XIXe siècle. La
refonte porte également sur des anciens riyāl tunisiens. Dans une très
faible mesure, l’alimentation s’effectua aussi grâce à des livraisons
d’argent en lingots ou en argent monnayé en espèces de dūrū bū madfa͑
(piastre espagnole), de dūrū bū nawwāra, de dūrū bū aṣfūr (thaler
d’Autriche), d’anciens riyāl tunisiens, etc. Pour la frappe de monnaies
de cuivre, l’approvisionnement s’effectuait désormais grâce à
l’importation du métal de l’Europe et plus particulièrement de la France
et de la Belgique.
Les reconstitutions des comptes relatifs à l’approvisionnement de
Dār al-Sikka en métaux, que j’ai pu établir lors de mon travail de thèse,
44
Voir Abdelhamid FENINA, Les monnaies de la Régence de Tunis sous les
Ḥ’usaynides, p. 63-64, 66-70, 105-108, 127- 134, 165-172, 186-189, 199-202, 220-
222 et 242-245.
45
Voir Abdelhamid FENINA (2003 : 244-245).
Illustrations
Résumé
Cette recherche est consacrée au métal monnayé en Afrique au Bas-Empire, ce
territoire habitué à l’usage de la monnaie depuis les années 400 av. J.-C., soit deux
siècles après la Grèce.
Les études numismatiques mettent généralement en exergue l’importance de la
typologie, l’approvisionnement, la circulation de la monnaie notamment en bronze,
mais on a presque jamais évoqué la question de la frappe monétaire et la provenance
des métaux servant à cette frappe. Car pour élucider cette problématique, il est
indispensable de faire recours aux analyses élémentaires, qui nous permettent
d’étudier la composition des émissions africaines du Bas-Empire, reflets des diverses
politiques monétaires mises en œuvre dans chaque province.
Par ailleurs ces analyses ont été pratiquées sur des émissions monétaires africaines
de l’époque byzantine ou arabo-musulmanes, mais pas sur les monnaies romaines.
Cette étude se veut une contribution pour faire l’état des lieux du métal monnayé
de l’Afrique du Bas-Empire ; nous proposons un réexamen des sources littéraires,
numismatiques et d’autres références récentes qui ont abordé ou fait allusion aux
métaux ayant servi à la frappe de la monnaie en Afrique antique.
Mots-clés
Métal, monnaie, minerais, mines, Afrique, période romaine, IVe siècle, analyses
élémentaires, frappe.
1
Les spécialistes ont beaucoup accordé de l’importance à l’étude des activités de
salage de poisson et le commerce des sauces. Néanmoins, les études relatives aux
anciennes techniques, et à d’autres savoir-faire demeurent quasi absentes. Voir en
dernier lieu : Bonifay M, « Amphores de l’Afrique romaine : nouvelles avancées sur
la production, la typo-chronologie et le contenu », in : III Congreso internacional de
la SECAH - EX OFFICINA HISPANA, Amphorae ex Hispania. Paisajes de
producción y de consumo. Tarragone, ICAC, à paraître.2016, p. 595-611
2
Qui frappait l’or et le bronze
3
Jacques ALEXANDROPOULOS, Les monnaies de l'Afrique antique 400 av. J.-C.-
40 ap. J.-C, Presse Univ. du Mirail, p.42-45 ; 113-115.
4
J.K JENKINS et R. B. LEWIS, Carthaginian gold and electrum coins, London,
Royal Numismatic Society, Special Publication, n° 2, 1963, p.26-34.
5
Claude DOMERGUE, Les Mines de la Péninsule Ibérique dans l'Antiquité romaine,
Rome, Collection de l'École Française de Rome, 127, 1990, p. 159-160.
6
Pline l’Ancien, XXXIII
7
Dion CASSIUS, LX, 22.
8
Les lois monétaires des Valentiniens, en 364-368, instaurent ainsi la refonte des
monnaies d’or (solidi) versés aux caisses de l’État et leur refrappe aux poids et titres
légaux garantis par une estampille (obryza) dont les premières attestations datent de
la fin de 367 ou du début de 368. Voir P.-M. GUITHAR, G. BLANCHET et alii,
Appréhender le stock de métal monnayé au IVe siècle après J.-C. Analyses par
spectrométrie de fluorescence X portable de nummi provenant du trésor de Saint-
Germain-de-Varreville (Manche), ArcheoSciences 2018/2 (n° 42-2), p. 62.
9
GAFFIERO , F TEREGEOL, A. SUSPENE, B. GRATUZ et S. ZELLER, La
production monétaire romaine en orichalque : caractérisation du monnayage et
approche du processus d’élaboration par l’expérimentation, ArcheoSciences [En
ligne], 35 | 2011, mis en ligne le 30 avril 2013, consulté le 29 mai 2019. URL :
http://journals.openedition.org/archeosciences/2951 ; DOI :
10.4000/archeosciences.2951
10
J.-P. CALLU, C. BRENOT, J.-N BRRANDON, et J. POIRIER, Aureus
Obryziacus , in Morrisson C., Brenot C., Callu J.-P., Barrandon J.-N., Poirier J.,
Halleux R. (dir). L’or monnayé I, Purification et altération de Rome à Byzance,
Cahiers Ernest-Babelon 2, Paris, CNRS édition, 1985, p. 81-111.
11
GAFFIERO , F TEREGEOL, A. SUSPENE, B. GRATUZ et S. ZELLER, La
production monétaire romaine en orichalque : caractérisation du monnayage et approche
du processus d’élaboration par l’expérimentation, ArcheoSciences [En ligne], 35 | 2011,
mis en ligne le 30 avril 2013, consulté le 29 mai 2019. URL :
http://journals.openedition.org/archeosciences/2951 ; DOI : 10.4000/archeosciences.2951
12
E. CALEY, Orichalcum and related ancient alloys : origin, composition and
manufacture, with special reference to the coinage of the Roman Empire, New York,
American Numismatic Society, Numismatic notes and monographs, 1964, vol. 151.
13
GAFFIERO , F TEREGEOL, A. SUSPENE, B. GRATUZ et S. ZELLER, La
production monétaire romaine en orichalque : caractérisation du monnayage et approche
du processus d’élaboration par l’expérimentation, ArcheoSciences [En ligne], 35 | 2011,
mis en ligne le 30 avril 2013, consulté le 29 mai 2019. URL :
http://journals.openedition.org/archeosciences/2951 ; DOI : 10.4000/archeosciences.2951
14
Le problème de cette smultaneité au IIIe siècle a fait l’objet d’un article de George
Depeyrot et Dominique Hollard, « Pénurie d’argent-métal et crise monétaire au IIIe
plupart n’ont pas été validées. C’est seulement grâce aux analyses
élémentaires qu’on peut confirmer l’argumentation suivante : « une
forte refonte de sesterces, au prix d’une forte diminution du poids de
bronze utilisé. Cette refonte des sesterces, s’ajoutant à celle des
deniers, a permis une augmentation considérable de la masse
monétaire en circulation. »15 Au IVe siècle on assiste à une série de
réformes monétaires, pour mettre fin au pic de l’inflation nominale du
Billon et arriver à stabiliser le système monétaire fondé sur l’or. La
réforme de Dioclétien de 294 est fondée sur une restauration du système
monétaire avec ses trois métaux : Or, Argent et Bronze. Le but était
d’établir des rapports fixes de valeurs entre l’Aureus (or), l’Argenteus
(argent) et le Nummus (billon). Par ailleurs, grâce à sa position au cœur
du système monétaire, le nummus avait un rôle important pour les
transactions quotidiennes et les payements courants16. Le nummus se
présente ainsi : pièce en bronze argenté. Le titre et le poids de cette
monnaie ont évolué tout au long du IVe siècle. C’est pourquoi le titre
d’argent du nummus constituait un garant pour que la monnaie soit
acceptée ou refusée par les usagers17. Autrement, elle est à double
tranchant : si elle est bien contrôlée par l’Etat, elle peut circuler et
assurer les transactions quotidiennes. Au cas contraire, elle peut aboutir
siècle après J.-C. », Histoire et Mesure, 2/1, 1987, 57-85. En se fondant sur des
données quantitatives relatives aux poids des monnaies collectés à partir des trésors
monétaires du IIIe siècle. Les deux auteurs soulignent une baisse continuelle des poids
et des titres des fins. D’où la conclusion à laquelle ils parviennent : la crise monétaire
du IIIe siècle est la « conséquence de la pénurie de métal blanc ». Cette conclusion ne
peut pas être valide car avec ce traitement quantitatif, on n’a pas conjugué d’autres
éléments relatif à la contextualisation de la monnaie par rapport aux indicateurs
externes : politique monétaire des empereurs, comportement des usagers et à leur
principal révélateur : le mouvement des prix. Voir J.-M. CARRIE, Ressources
métalliques, politiques monétaires, production et circulation des espèces dans
l’Empire romain tardif, in Produktion und Recyceln von Münzen in der Spätantike.
Produire et recycler la monnaie au Bas-Empire, Internationales Numismatikertreffen
/ 1ères Rencontres internationales de numismatique, (15-16 mai 2014, Mainz), Verlag
des Römisch-Germanischen Zentralmuseums Mainz 2016, p. 10.
15
Ibid, p. 9-10.
16
La quasi-totalité des ensembles monétaires du IVe siècle, découverts dans les
différentes provinces de l’empire, sont composés de nummi.
17
J.-M CARRIE, Les crises monétaires de l’Empire romain tardif, in : B. Théret (éd.),
La monnaie dévoilée par ses crises I:Crises monétaires d’hier et d’aujourd’hui (Paris
2008) 131-163.
18
P.-M .GUIHARD, G. BLANCHETet alii, Appréhender le stock de métal monnayé
au IVe siècle après J.-C. ArcheoSciences, 42-2, 2018, p. 58.
19
On note seulement le travail de Souha Nefzaoui dans le cadre d’un Master intitulé :
Essai d’application des méthodes d’analyse non destructives sur des monnaies
d’argent (dirham) trouvées en Ifrqia, Faculté des Sciences Humaines et Sociales,
Université de Tunis.
20
Levainville Jacques. « Ressources minérales de l'Afrique du Nord », Annales de
Géographie, t. 33, n°182, 1924. pp. 151.
21
S. GSELLE, veilles exploitations minières dans l’Afrique du Nord, Hespéris, Paris-
Rabat, 1928, p.11.
22
A. BEN SAÏD, W. Khalfalli et alii, Les mines métalliques de la Tunisie antique :
caractéristiques des exploitations et des traitements des minerais, Actes du 2ème
colloque du patrimoine géologique, Annales des mines et de la géologie, éditions du
service géologique de Tunis, Tunis, 2004, p. 42.
23
S. GSELLE, veilles exploitations minières dans l’Afrique du Nord, Hespéris, Paris-
Rabat, 1928, p.11.
24
A. BEN SAÏD, W. Khalfalli et alii, Les mines métalliques de la Tunisie antique :
caractéristiques des exploitations et des traitements des minerais, Actes du 2ème
colloque du patrimoine géologique, Annales des mines et de la géologie, éditions du
service géologique de Tunis, Tunis, 2004, p. 42.
25
A. BEN SAÏD, W. Khalfalli et alii, Les mines métalliques de la Tunisie antique :
caractéristiques des exploitations et des traitements des minerais, in Actes du 2ème
colloque du patrimoine géologique, Annales des mines et de la géologie, éditions du
service géologique de Tunis, Tunis, 2004, p. 42-44.
26
Une teneur moyenne d’argent entre 10 et 400 gr par tonne selon P. MAIGNE, Les
mines de la France et de ses colonies, Paris, p. 135. P. SAINFLED, note des teneurs
variant entre 250 et 500 grammes par tonne. Voir P. SAINFLED, Les gites plombo-
zincifères en Tunisie, Imprimerie S.E.F.A.N, Tunis, 1952, p. 250.
27
S. GSELLE, veilles exploitations minières dans l’Afrique du Nord, Hespéris, Paris-
Rabat, 1928, p.7.
28
Ibid, p.12-14.
29
Neutron Activation Analysis of Silver in some Late Roman Copper Coins.
Archaeometry 6, 1963, p. 45-55.
30
Analyse de monnaies de bronze (318-340) par activation neutronique à l’aide d’une
source isotopique de californium 252. In École française de Rome, Les « dévaluations
» à Rome – époque républicaine et
impériale (Rome, 13-15 novembre 1975). Rome-Paris, 1978, p. 125-144.
31
I. BOLLARD et J.-N. BARRANDON, Nouvelle contribution à l'étude du
monnayage en bronze du IVe siècle après J.-C., RN, 162, 2006, pp. 277-310 ; I.
BOLLARD, Les médaillons impériaux de l'Antiquité tardive : nouvelle contribution,
RN,164, 2008, p.297-319.
32
I. BOLLARD et J.-N. BARRANDON, Nouvelle contribution à l'étude du
monnayage en bronze du IVe siècle après J.-C., RN, 162, 2006, p. 300.
33
Il s’agit de 173 exemplaires comme étant des médaillons-multiples de bronze
argenté, de billon ou de bronze.
a démontré que leur composition est tout à fait semblable à celle des
nummi34.
L’absence de données relatives aux analyses élémentaires propres
au monnayage de l’atelier de Carthage sous la tétrarchie, effectuées en
Tunisie, ne peut que porter préjudice à la recherche portant sur le métal
monnayé au IVe siècle. C’est pourquoi le présent travail n’est qu’une
tentative de dépouiller toute la documentation possible afin de dégager
quelques spécificités de l’atelier de Carthage. Vu l’insuffisance des
données, l’étude reste à étayer, c’est pourquoi il est important de faire
recours aux analyses non destructives qui sont une méthode novatrice
et qui ne peut que combler les lacunes des études purement
numismatiques et nous éviter les catalogues asséchés.
34
I. BOLLARD, Les médaillons impériaux de l'Antiquité tardive : nouvelle
contribution, RN,164, 2008, p.310.
Annexes
Fig. 3 Frappes monétaires de l'atelier de Carthage (sous la tétrarchie) dans les trois
métaux : Or, Argent, bronze argenté
Dénomination : Médaillon ; Date : Fin 298 ; Nom de l'atelier/ville : Carthage ; Métal
: Bronze ; Diamètre : 36 mm
Bibliographie
Résumé
Cet article est élaboré à partir d’une importante source, connue par le « Fonds
Poinssot ». Il a pour ambition d’étudier les attestations d’objets métalliques
reproduites par les archéologues Poinssot, du grand-père au petit fils, et de dresser un
catalogue de objets métalliques trouvés en Afrique du Nord et datant de l’époque
romaine et tardive.
Cet inventaire est constitué de fiches par objet et délivre des données précises et
descriptives qui permettent d’élaborer une approche analytique, d’identifier un certain
nombre d’objets et d’étudier la nature de leur métal, sa provenance et sa circulation.
Notre recherche s’appuie sur les attestations d’objets métalliques qui figurent dans
la bibliographie du fonds Poinssot. Il s’agit d’un fonds patrimonial constitué
d’archives se rapportant à la Tunisie et couvrant toutes les périodes de l’Antiquité.
Nous allons nous limiter dans cette étude à la période romaine et plus particulièrement
l’Antiquité tardive.
L’inventaire est composé de fiches qui renferment des informations précises, sous
forme de catalogue, collectées à partir des sources archéologiques, épigraphiques,
historiographiques et géologiques. Ces sources sont la base de notre étude, elles
constituent le principal outil de cette recherche. Notre démarche nécessite un ordre à
suivre, une échelle à consulter, des informations à sélectionner et des descriptions à
faire pour aboutir à un résultat aussi clair que possible.
Dans cette étude nous avons essayé de ne négliger aucune source, car chacune
d’entre elles a ses caractéristiques et ses bases de recherche, mais en réalité les
données archéologiques constituent l’essentiel des informations recueillies.
Les objets dont il est question, sont ordonnés par site et suivant un cadre
chronologique bien déterminé. On a pu les classer par thèmes comme par exemple un
objet désigné pour la décoration, ou pour l’utilisation quotidienne, d’autres pour la
défense (couteau, épée, casque, etc.), la médecine et finalement des objets outils,
comme ceux utilisés dans l’agriculture.
Ces objets sont également choisis suivant leurs types de métal car certains sont
classés comme œuvre d’art précieuse par exemple les objets en or (collier, boucles
d’oreilles, bague et fibules). Le meilleur exemple est celui du trésor d’argenterie,
trouvé à Carthage, constitué de vaisselles, patère, plat, coupe, etc. et des objets en
bronze et enfin les objets en acier, plomb, zinc et cuivre.
264 Rim BEN ALI
Mots clés
Fonds Poinssot, métaux, objets
d’ornement, bijoux, collections,
orfevrerie
Présentation du fonds Poinssot
Il s’agit d’un fonds patrimonial
constitué d’archives qui se
rapportent à la Tunisie. Ce fonds
est abrité par la bibliothèque
Gernet- Goltz (ANHIMA à Paris).
Une partie se trouve aussi dans les
archives de la BNF (INHA) à
Paris.
C’est un ensemble de
documents constitués par les
Fig.1, page de garde du Fonds Poinssot
archives de la famille Poinssot,
Julien Poinssot (1844 – 1900), Louis Poinssot (1879 – 1967) et Claude
Poinssot (1928 – 2002). Ce sont des archéologues de père en fils, et sont
considérés comme des acteurs et des témoins privilégiés de l’histoire et
de l’archéologie en Tunisie. Ils ont réuni un ensemble documentaire
exceptionnel et original sur l’histoire de l’Afrique du Nord qui s’étend
de l’Antiquité jusqu’au cours du XXe siècle, plus précisément de 1870
jusqu’à 2002. (Fig. 1)
Ce fonds est constitué d’une grande bibliothèque de plus de 4500
volumes, de 25 mètres-linéaires d’archives accumulées à partir de leurs
recherches, de leurs études et de celles de leurs confrères, Bernard Roy
(1845– 1919), Paul Gauckler (1866 – 1911), Alfred Merlin (1876 –
1965). Cette source offre aux chercheurs d’aujourd’hui une importante
documentation sur l’archéologie française en Afrique du Nord1, Nous
présentons ci-dessous, un exemple de cette importante source (Fig. 2).
1
C. Gutron, 2010, p. 28. Ces recherches ont été élaborées sous le Protectorat
français, établi en mai 1881, durant cette période, des institutions archéologiques ont
été fondées en Tunisie par la France. Après une longue expérience avec les Algériens.
En 1882, le premier Musée bâti en Tunisie pour la protection et la conservation des
objets s’est fait en 1883, la Commission de l’Afrique du Nord, chargée de contrôler
les recherches faites en Algérie, en Tunisie et enfin au Maroc, s’est établie à Paris.
manière c’est-à-dire une manière qui porte chance, une formule de bon augure très
fréquente sur un grand nombre d’objets de la période tardive. Cette formule est
accompagnée d’un chrisme, symbole de la religion chrétienne à une date avancée.
Fiche n°2, (Fig.4)
Objet : Paire de pendants d’oreilles.
Numéro d’inventaire : n° AF 324/ EC 243
Lieu de conservation : British Museum, Department
of Medieval and Later Antiquities
Date et lieu de découverte : Avant 1869, site de
Carthage, la chapelle de Saint Louis à 45 – 46 m
environ à main gauche de la chapelle de Saint Louis
Dimensions : H. totale : 5 cm et 6 cm
h. pendeloque : 4 cm
Diam. de l’anneau de la boucle : 2 cm.
Datation de l’objet : fin du IVe - début du Ve siècle Fig.4, Paire de
pendants d’oreilles
Poids : inconnu
Bibliographie : F. Baratte et alii, 2002, p. 80
Type de métal : Or
Description : Cette paire de boucles d’oreilles est constituée de trois éléments :
l’anneau en or ouvert de la boucle, il est soudé à un second élément et un petit anneau
supportant la pendeloque. Cet élément a manqué à l’une des deux boucles, et la
pendeloque est enfilée directement sur le grand anneau. Celle-ci comporte d’autres
composantes : une batte carrée avec anneau de suspension, remplie d’une émeraude
et il existe un fil d’or soudé à la partie inférieure de la bâte, qui se met en contact avec
une petite sphère d’or, une petite perle, une autre petite sphère en or liée à un saphir
ovale. Enfin à l’extrémité inférieure de la pendeloque, le fil d’or assure la cohésion de
ces éléments
Commentaires : Cette paire de pendants d’oreilles appartient à une parure féminine
avec l’utilisation des mêmes pierres précieuses : saphirs, perles et émeraudes. Certains
objets découverts en Tunisie présentent des similitudes avec cette paire de boucles, ce
qui peut indiquer l’existence d’une certaine mode en vigueur à cette période soit du
Ve jusqu’au VIe s ap. J.-C. Le dégagement d’une tombe féminine à Thuburbo Majus
a permis la découverte de bijoux et principalement une paire de pendants d’oreilles
avec améthyste et pâte de verre, qui évoque une grande ressemblance avec l’exemple
de Carthage. De plus, on remarque que cet objet appartient à une femme de la haute
société. La facture de ces pièces montre un savoir-faire d’une qualité supérieure et la
présence d’orfèvres qualifiés
Fiche n° 3, (Fig.5)
Objet : Collier
Numéro d’inventaire : n° AF 323/EC 242
Lieu de conservation : British Museum,
Department of Medieval and Later
Antiquities
Date et lieu de découverte : Avant 1869,
site de Carthage, la chapelle de Saint Louis
à 45 – 46 m environ à main gauche de la
chapelle de Saint Louis. Fig.5, Collier
Dimensions : L : 82 cm
Datation de l’objet : fin IVe et début Ve siècle
Bibliographie : F. Baratte, et alii, p. 15
Type de métal : Or
Description : Collier constitué de matières différentes : or, saphir et émeraude séparés
par de petites perles rondes. Il est composé de onze saphirs de couleur bleue clair, plus
au moins ovales, polis et de dimensions variables, douze émeraudes de section
hexagonale et vingt-trois perles qui séparent ces éléments, dont plusieurs sont cassées,
fragmentaires et l’une d’entre elles a disparu., Chaque élément est percé de part en
part et diffère par la couleur, les perles sont reliées par un petit fil d’or replié en boucle
aux deux extrémités formant une chaîne supportant tous les éléments.
Commentaires : Ce collier est en très bon état de conservation. Il est considéré
comme un indice de richesse et noblesse, il montre un goût très spécifique et fin qui
nous laisse penser à son propriétaire et à l’artisan. Le collier appartient à un style d’art
différent du style figuratif païen et mythologique de l’antiquité gréco-romaine, c’est
celui du IVe s ap. J.-C. qui est différent. Il présente une alternance entre les objets
précieux choisis pour fabriquer ce collier comme les saphirs, les émeraudes et les
perles à côté de l’or. De plus, ce bijou présente une modification ou réfection
intervenue à un moment difficile à préciser. De même, on remarque la présence des
chaines constituées par des éléments en pierres de couleur passées sur fil d’or qui sont
connues dans la joaillerie romaine au moins depuis le IIe s. ap. J.-C. ajoutons qu’elles
sont particulièrement bien attestées au IIIe s. De même, à partir du IVe s. jusqu’au VIe
s. le style des colliers avec les pierres précieuses et colorées est très répandu dans le
monde méditerranéen
2
Icard, 1934, p. 147- 163
Fiche n° 6, (Fig.8)
Objet : pièce de monnaie
Numéro d’inventaire : n°329
Lieu de conservation : Inconnu
Date et lieu de découverte : Mai
1965
Fig.8, pièce de monnaie.
Conservée dans une cruche enterrée au pied d’une colline, au bord de la mer, sur la
nouvelle piste, dans une carrière de pierre, en grès local de la qualité appelée
«Therch». à Fadhiline
Dimensions : Axe : 12 cm
Poids :1,72 g
Datation de l’objet :règne de Claude II (268 – 270 ap. J.-C.)
Bibliographie :P. Salama, 2007, p. 144
Type de métal : Bronze
Description :sur la face de cette pièce, on remarque l’existence du buste de
l’empereur avec sa Titulature « DIVO CLAVDIO ». Sur le revers, un aigle regardant
à droite avec une petite légende « CONSECRATIO ».
Commentaires
Cette pièce de monnaie montre que l’empereur Claude porte le titre de « DIVO
CLAVDIO ».
Fiche n° 7, (Fig.9)
Objet : Cuillères
Numéro d’inventaire : n° AF 3283-3289
Lieu de conservation : British Museum,
Department of Medieval and Later Antiquities
Date et lieu de découverte : Avant 1869, site
de Carthage, la chapelle de Saint Louis à 45-46
m environ à main gauche de la chapelle de
Saint Louis
Poids (g)
a B c D e f g
73,87 71,63 72,16 73,27 72,45 67,18 73,85
qui entourent une croix latine pattée. Le cuilleron, a un rebord horizontal qui est
légèrement en saillie vers l’intérieur. Chaque cuillère aurait été réalisée d’une seule
pièce par fonte, avant d’être polie.
Commentaires : On remarque que ces sept cuillères sont en bon état de conservation,
juste quelques imperfections dans certains rinceaux. Ce qui est remarquable c’est que
les pièces aient été fabriquées de la même manière et d’une seule pièce, plutôt un
système de moulage, avant d’être polies. Elles appartiennent à un type caractéristique
de l’antiquité tardive, il n’existe aucun prototype dans l’orfèvrerie du Haut Empire,
pour effectuer une simple comparaison ou une étude. Ce qui attire l’attention, c’est
l’usage de ces objets et leurs fonctions, peut-être, ils sont utilisés sur la table comme
un outil de vaisselle où peut-être un objet qui aide à l’hygiène dans les thermes ou
utilisés lors des baptêmes, car on aperçoit l’existence d’une croix niellée qui orne la
partie supérieure de l’attache du manche ou bras au cuilleron sur chaque cuillère, un
symbole purement chrétien
Objet : statuette
Numéro d’inventaire : inconnu
Lieu de conservation : Musée de Carthage
Date et lieu de découverte : 13 Juin 1910 dans les
bassins du Trik Dar-Saniat, à Carthage, plus exactement
dans un très petit espace au fond du deuxième bassin près
du tuyau en plomb qui conduit l’eau de ce réservoir dans
la chambre des vannes
Dimensions : H : 0,215 m
Larg. du socle : 0,0637 m
Poids : inconnu
Datation de l’objet : Fin IVe s. / début Ve s
Bibliographie : Dr. Carton, 1912, p. 543 – 545 Fig.12 : statuette
3
Homère, L’Iliade, V, 312
4
Hésiode, Théologie, 188, sqq
d’après Carton, elle est proche parente de plusieurs déesses d’Assyrie ou de Phénicie,
elle est assimilée a Astarté la grande déesse des Phéniciens, donc il n’est pas étonnant
que le culte d’Aphrodite apparaisse en l’Afrique du Nord
Fiche n°11, (Fig. 13)
Objet : situle ou Chaudron d’après la liste de
Merlin
Numéro d’inventaire : inconnu
Lieu de conservation : réserve du Musée du
Bardo5
Date et lieu de découverte : 1912 sur la côte
orientale de la Tunisie, à Pupput (Souk el-
Abiod), dans le Cap itole
Dimensions : inconnu
Datation de l’objet : Ve s. - VIe s
Bibliographie : F. Baratte, H. Jacquest, 2005,
p. 126 Fig.13 : situle
Type de métal : Bronze
Description : Cette situle est de forme octogonale, qui repose sur huit petits pieds en
forme de boules. Dépourvue de décor, on ne voit qu’une moulure très sobre à la partie
inférieure de l’objet. Le rebord est un petit peu saillant et il est incliné à l’extérieur.
Cet objet possède deux anses mobiles de forme circulaire formant un angle d’environ
trente degrés, elles ont chacune quatre boutons répartis régulièrement tout au long du
bras. Les deux anses sont crochetées à des attaches qui prennent la forme d’une
palmette
Commentaires : Bien que nous ne disposions pas des mensurations de cet objet, on
remarque qu’il semble être de belle taille. De plus, il n’est pas le seul mis au jour, il y
a deux autres situles mais chacune de forme différente, deux cruches, un encensoir,
une lampe, un candélabre et une plaque couvre-serrure ont été étudiés par F. Baratte6.
Les formes et les caractéristiques permettent de les dater de la période byzantine. Ces
objets sont bien étudiés et analysé en détail. Pour les deux autres situles, on n’arrive
pas à les retrouver, la deuxième est plus petite et de forme cylindrique, presque plus
large que haute, elle est légèrement concave au niveau de sa paroi et possède une
simple anse. La troisième se présente comme un sceau tronique, elle est sans anse.
Donc entre les trois situles la première qui existe peut nous donner des informations
sur la forme, la date et la fonction. Peut-être elle est utilisée comme un objet d’usage
quotidien. L’anse s’attache à deux crochets en forme de palmettes, semblables à celles
5
Merlin, 1912, p.507-511
6
Baratte, 1998. p.126
que l’on rencontre déjà dans la vaisselle métallique de l’époque romaine, soit en argent
ou en bronze, seulement la facette est plus ou moins nette et les pieds sont plus visibles
que celle de la fin de l’Antiquité et de la période byzantine.
Objet : Porte-lampe
Numéro d’inventaire : inconnu
Lieu de conservation : Musée national
du Bardo
Date et lieu de découverte : date
inconnue, Carthage, Borj Jedidi
Dimensions : Diam : 10,6 cm
Ht : 2,1 cm.
Poids : 48,54 g Fig.14 : Porte-lampe
Datation de l’objet : V s. ap. J.-C
e
7
Gsell, 1981, p. 211-231
8
Ibid.
9
Victor de Vita, III, 68 : « in locis squalidis metallorum » (ce qui convient à des mines,
plutôt qu’à des carrières). Notice des évêques de 484, Numidie, n° 76 : peine du
metallum infligée à un évêque catholique.
10
Gsell, 1981 p. 2196 – 221
11
Ibid.
12
Tissot, 1884. I, p.258
13
Berthon (L.), 1922, p. 30. AAT, f° Nefza, n°6 : à El Gasseur, sur la rive droite de
l’oued el Maden (« la rivière de la mine »)
14
Carton, 1891, p. 229 et 1897, p. 50
15
Hilaire, dans Gauckler, I, 1897 p. 78
16
Merlin, 1912, p. CLXXX
17
Ibid.
18
Gsell, 1981, Paris, p. 211-231
19
Berthoud, 1983, p. 35
20
Thomas, 1936, p. 55-63
21
Béjaoui, 2008, p.197-212
22
Eger, 2006, p. 907-908
23
Zucca, 1997, p.355
24
Manière-Lévêque, 1997, p. 79-106
25
Monceaux, 1905, p. 3 -91
26
Morrission, 2003, p.65-84
27
Salama, 1973, Le Rider et Cahn, 1976, p. 365-370
moyen d’identité, elles ont également joué le rôle d’une unité de mesure
ou plutôt un outil de quantification lors de la distribution du blé public30.
Pour le poids, on remarque d’après le tableau, que ce type d’objet
était découvert seulement à Carthage et on y compte quarante-cinq
pièces. L’utilisation du poids comme unité de pesage est certaine, mais
aussi comme un Solidus c’est-à-dire une monnaie primitive comme il
est mentionné sur la surface de certains poids. Ce qui attire l’attention,
c’est le type de métal de ces poids, il s’agit dans ce cas du bronze, ce
qui explique qu’ils appartiennent à une haute classe sociale de Carthage.
Certains poids possèdent des légendes claires et qu’on arrive à
déchiffrer, mais d’autres portent des chiffres et des lettres qu’on
n’arrive pas à lire ou même à situer chronologiquement. Mais leur
présence à Carthage est significative compte tenu de l’importance
économique de cette grande Cité.
D’après le tableau, on remarque la présence d’un objet spécifique,
c’est en fait un collier dit collier d’esclave, qui est incomplet, en
fragments probablement à cause des conditions de la découverte, les
chercheurs ont essayé de le restituer, heureusement que les lettres
gardent encore la couleur rouge destinée à les rendre plus visibles. On
connait des textes relatifs à des esclaves susceptibles de fuir, les uns
sont gravés sur des colliers en bronze, un seul en cuivre se trouve au
Musée de Lambèse et un autre en plomb trouvé à Bulla Regia. Ces
textes sont aussi gravés sur des lamelles ou des médailles peut-être en
bronze, dans le but d’être appliquées à des colliers. La plupart d’entre
eux comportent la formule tene me accompagnée de sed bene mais aussi
avec des propositions comme par exemple : fugi, quia fugi (ou fugivi),
ne fugiam, et revoca me, reduc me, et il y a plusieurs autres exemples
de sum ou de servus (ou fugitivus) sum suivie du nom du maître au
génitif et sa qualité ou de son lieu de résidence. Ainsi, ces colliers sont
datés des règnes de Constantin et celui d’Arcadius et d’Honorius car au
cours du règne de Constantin et par la promulgation de la loi du 21 mars
316 ap. J.-C., il fut interdit de marquer les criminels à la face « le visage
humain ayant été formé à l’image de la beauté céleste », peut-être à la
même époque, on cessa de marquer au fer rouge sur le front des esclaves
fugitifs. En plus, le collier de Thelepte est considéré comme le seul
30
Virlouvet ,1988 p. 120-148
31
Poinssot, 1943, 149-165
Bibliographie
Ridha SHILI
Maître-assistant FLSHS Tunis, Université de Tunis
Laboratoire Histoire, Société et Patrimoine
Tunis/Maghreb/Méditerranée
Résumé :
Le patrimoine minier est le pan le moins connu de l’ensemble des ressources
patrimoniales de la Tunisie. La colonisation nous a légué un secteur extractif en ruine
et dont les réserves sont en épuisement rapide. Nous avons la lourde responsabilité de
trouver des solutions à cet héritage que nous léguerons demain aux générations
futures. Un patrimoine dont la nature et la qualité dépendra des politiques envisagées
aujourd’hui pour la gestion d’une ressource qui, en l’absence d’une alternative de
valorisation peut se transformer en catastrophe environnementale.
Mots clés :
musée des mines, patrimoine minier, archéométrie, tourisme culturel, parc
paysager,
Introduction
Le patrimoine minier qui se compose essentiellement des friches
minières, de la documentation géologique qui s’y rapporte et de la
mémoire sociale, suscite depuis quelques années une réflexion
particulière autour des questions du traitement de l’impact sur
l’environnement et autour de la possibilité de valorisation comme
alternative de recyclage propre. Si les bonnes intentions et la prise de
conscience ne font pas complètement défaut (l’effort louable de l’ONM
et du Ministère du Tourisme), les méthodes d’approche, les moyens
humains et financiers pour y arriver et surtout l’intérêt ne font pas
toujours l’unanimité.
En effet, en plus de la nouveauté de la question, cet ensemble
paysager complexe et difficile à traiter, pose des problèmes particuliers
du point de vue de son statut juridique, de sa sauvegarde in situ, de sa
304 Ridha SHILI
Fig.1. Carte des gisements miniers en Tunisie, Office National des Mines
Carrières El Haouaria
Sel
Gisments de lignite
Carrières Chemtou Pb
Ph Carrières de Mahdia
P Fe
sels
Ph
Ph
Sel
Carrières de Guettar
Ph
Ph
Sel
sels
Fig.2. Carte des mines et carrières en Tunisie 1922, Direction Générale des Travaux Publics
Régence de Tunis (annotée par l’auteur)
Fer Phosphates pb, zc, etc sels
1
Claude Domergue, Catalogue des mines et des fonderies de la Péninsule Ibérique,
collection de la Casa De Velazquez N° 23, 897p, 1988
2
- Claude Domergue, Les mines antiques, la production des métaux aux époques
grecque et romaine, Picard 2008
- Lombard M, Les métaux dans l’ancien monde du Vème au XIème siècle,
Paris 1974
3
André Miquel : Rome chez les géographes arabes. In : Comptes rendus des séances
de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 119ᵉ année, N. 2, 1975. pp. 281-291
4
Al-Bakrî, ‘Abd AllAh : Mu‘jam mâ ustu‘jima min asmâ’ al-bilâd wa al-mawâdi‘,
éd. M. al-Saqqa, 1996 Le Caire.
Ibn Hawqal, Abû al-Qâsim Muhammad : Kitâb Sûrat al-‛Ard, Configuration de la
terre, traduction par J. H. Kramers et G.Wiet, 1964, Beyrouth.
Al-Idrîsî, abû ‘Abd Allâh Muhammad : Nuzhat al-mushtâq fî ikhtirâq al-âfâq,
traduction P. A. Jaubert, Géographie d’Edrisi traduite de l’arabe en français d’après
deux manuscrits de la Bibliothèque du Roi, 1836-1840 Paris, 2 vols.
Al-Ya‘qûbî, Ahmad b. Abî Ya‘qûb : Kitâb al-buldân, éd. M. J. de Goeje, 1892 Leiden.
5
Fages de Latour : l’industrie minière en Tunisie (1892-1937), Etat actuel de
l’exploitation des mines et des carrières en Tunisie (Extrait de la Revue générale des
sciences), édité par L’Écho des mines et de la métallurgie, 17 janvier 1897
6
Abdelhamid FENINA, Les monnaies de la régence de Tunis sous les H’usaynides,
études de numismatique et d’histoire monétaire (1705-1891), Université de Tunis,
Faculté des Sciences humaines et sociales de Tunis, Tunis, 2003,456 pages,
12 planches
7
Pierre Burollet : L’exploration de la Tunisie avant la première guerre mondiale,
Comité Français d’Histoire de la Géologie, 3ème série Tome IX, 1995.
8
Jean Ganiage : Les origines du protectorat français en Tunisie (1861-1881) PUF
1959
9
Azzam Mahjoub : Industrie et accumulation du capital en Tunisie : de la fin du
XVIIIème siècle à nos jours. Thèse pour le doctorat d’Etat en sciences économiques,
Université des sciences sociales de Grenoble, 1978.
10
Shili Ridha : Milieux d’affaires et activité minière coloniale : les mécanismes de
l’emprise des structures. Thèse de doctorat tapuscrite, Université Reims-Champagne-
Ardennes, 1996
11
Bulletin Economique et Social de la Tunisie, N° 106, Novembre 1955
Beaucoup des ces centres miniers n’ont pas tardé à présenter des signes
d’épuisement. Seules les carrières de phosphates, et le minerai
d’hématite de fer vont survivre à ce ravage grâce aux importantes
réserves. Durant un siècle d’exploitation la Tunisie a vu disparaître la
plus grande partie de ses réserves en plomb, calamine et zinc.
L’hématite de fer, n’a pas non plus tardé à s’épuiser par la fermeture du
principal gisement de Jebel Jrissa. Le tableau ci-dessous dressé par
l’ONM fait état d’un bilan alarmant.
Fig.6. Site minier de Jebel Ressas (Photo Ridha Shili, Avril 2017)
12
Khmais Krimi : Quel avenir pour l’industrie du phosphate en Tunisie. In
Kapitalis, 23 Mai 2018
14
Manel Ghorbal Ben Abid : Contamination métallique issue des déchets de l’ancien
site minier de Jebel Ressas modélisation des mécanismes de transfert et conception
de cartes d’aléa post-mine dans un contexte carbonaté et sous un climat semi-aride.
Evaluation du risque pour la santé humaine. Hydrologie. Université Paul Sabatier -
Toulouse III, 2012.
- Manel Ghorbel, Pierre Courjault-Radé, Marguerite Munoz, Éric Maire, Christine
Destrigneville, et al. Un risque d'origine anthropique : la contamination chronique par
les métaux lourds à proximité d'anciens sites miniers. Le cas de la mine (plomb, zinc,
cadmium) de Jebel Ressas (Tunisie nord-orientale). Risques et environnements :
recherches internationales sur la vulnérabilité des sociétés, L'Harmattan, pp.271-284,
2009. 〈halshs-01057339
15
Abdeljalil Sghar et Salem Chriha, Rivalité sur l’eau souterraine dans le bassin
minier de Gafsa (Sud tunisien) : Témoignage d’une gestion incohérente, Revue
GéoDév.ma, Volume 4 (2016)
16
Ministère de l’écologie et du développement durable (France) : Le risque minier,
brochure, 28 pages. Imprimerie du Pont-de-Claix 2015.
17
Jean Andreau, Recherches récentes sur les mines romaines. I. Propriété et mode
d'exploitation. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 31, année 1989 pp. 86-112;
mousse ainsi que les moûts pâteux évacués par les bassins suite
à leur dévasement peuvent engendrer de graves détériorations
du milieu.
II-2 La valorisation par la réaffectation
Lorsque les sites miniers sont totalement épuisés et ne représentent
plus aucun intérêt industriel, ils sont le plus souvent laissés à l’abandon.
L’idée de leur donner une nouvelle vie est née pendant les dernières
décennies dans les bassins de houille en France dont l’exploitation est
définitivement18 arrêtée. Les souffrances individuelles et collectives
face à la disparition de ce monde19 du travail et à la perte de repères
identitaires et économiques a tiré la sonnette d’alarme des sociologues
et des historiens pour la protection de la mémoire nationale et régionale.
De cette alerte est née l’idée de la reconversion des sites lorsque la
restructuration n’est pas possible. Différents modes de reconversion
auxquels les études ont conduit. La reconversion des sites miniers et
industriels en établissements à caractère culturel ou commercial
18
François Belin : l’arrêt de l’exploitation des houillères de Moselle, la fin d’un
monde industriel. Académie nationale de Metz, séance du 02 avril 2015
19
Linhart Danièle, « D'un monde à l'autre : la fermeture d'une entreprise », La Revue
de l'Ires, 2005/1 (n° 47), p. 81-94. DOI : 10.3917/rdli.047.0081. URL :
https://www.cairn.info/revue-de-l-ires-2005-1-page-81.htm
20
Les techniques minières de l'Antiquité au XVIIIe siècle. Actes du colloque
international sur les ressources minières et l'histoire de leur exploitation de l'Antiquité
à la fin du XVIIIe siècle (113e Congrès national des sociétés savantes, Strasbourg
1988). 1992
21
Claude Domergues : op. cit. p. 257.
Bassins des
Phosphates
III-1 Le Nord-ouest
• Zone de Moktaa-El-Hadid, association mines et forêts dans la
région de Nefza, Tamra, Jebel El Hareb, Jebel Haddada, Douahria,
Nefza (Musée paléontologique et géologique).
Fig. 16. Ore Geology Reviews, vol. 33, issues 3 juin 2008, pp 397-410
22
http://www.onm.nat.tn/fr/index.php?p=musee
23
Office National des Minespe
Fig.17. Ancienne Fonderie de Jebel Ressas (Photos YESS Arfan, site Panoramio.com
Juin 2010)
24
http://z2a31.over-blog.com/2013/11/djebel-ressas-tunisie.html
25
Amira Boussetta, Mehdi Saqalli, Nicolas Maestripieri, Hichem Rejeb. Comprendre
un paysage et un territoire au travers d’un outil de spatialisation participatif : Cas de
la zone de Mornag-Jebel Ressas. 11ème conférence internationale annuelle Spatial
Analysis and GEOmatics (SAGEO 2015), Nov 2015, Hammamet, Tunisie. Actes de
la 11ème conférence internationale annuelle Spatial Analysis and GEOmatics,
pp.343-355, 2015.
26
https://www.huffpostmaghreb.com/2016/10/30/vin-tunisie-_n_12711790.html
Fig. 20. La Table de Jugurtha Fig. 21. Vue aérienne du site minier de Rbiba
Fig. 22. Francisco Soler : bâtiment à droite Eglise de Jerissa bâtie en 1910, futur
musée de la mine
https://www.delcampe.net/fr/collections/cartes-postales/tunisie/tunisie-djerissa-
eglise-photo-soler-329778809.html
Fig. 23. Leila Ammar et Hayet Badrani, « La cité minière de Djerissa 1887-
2017 Genèse, évolution et devenir à travers l’urbanisme et l’architecture, Al-Sabîl :
Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’Architecture Maghrébines, n°4, Année
2018.URL : http://www.al-sabil.tn/?p=4039
III-4 L’ensemble naturel Bérino/Semmama/Chaambi
Dans le prolongement du complexe minéralisé de la Dorsale et à la
limite des steppes, se dressent les hauteurs de Bireno, Semmama et
Chaambi. C’est une ensemble paysager très riche et fortement pénétré
par des voies de communication dont plusieurs d’entre elles datent de
l’époque romaine (Haidra-Foussana-Thelepte-Gafsa, Haidra-Thala-
Layoun-Sbeitla-Gabes). Ces voies ont joué un rôle militaire au départ
et économique ensuite. Certaines relient les sites miniers de plomb et
zinc.
Au niveau de Henchir El Goussa (prés de la mine coloniale de Jebel
Lajred) ont été découverts des structures encore visibles d’un centre
minier et métallurgique antique.27Un centre d’interprétation sur le site
minier de Jebel Lajred (mine antique et centre de transformation
métallurgique)
27
Annales des Mines et de la géologie, Editions du service géologique de la Tunisie
(ONM)
Dajla BELTAIEF
Maître-assistante ISMP Tunis
Université de Tunis
Résumé
Les différents vestiges laissés en Tunisie par l’exploitation intensive des
ressources minérales a suscité l’intérêt de plusieurs chercheurs, que ce soit de point
de vue historique, géographiques, géologiques, etc.
Aujourd’hui, ces sites pourraient suivre un processus de patrimonialisation et de
muséalisation visant à leur garantir une politique de sauvegarde et de valorisation. Les
exemples sélectionnés, sont des choix montrant leur potentiel patrimonial selon les
aspects architecturaux et matériels.
Mots clés
patrimonialisation, muséalisation, potentiel patrimonial, aspect architectural,
aspect matériel
Introduction
Certains paysages miniers tunisiens apparaissent comme un
ensemble d’excavations et installations laissées à l’abandon suite à une
exploitation intensive durant les différentes périodes historiques.
Mais c’est à partir de la fin du XIXème siècle, après la révolution
industrielle et grâce à de nouveaux investissements, que l’extraction
minière a connu un nouvel essor laissant ainsi plusieurs vestiges comme
témoignage. L’ensemble de ces installations s’ordonne sur des surfaces
parfois considérables tout en restant proportionnelle à la richesse des
ressources exploitées : en effet certaines mines sont seulement des sites
d’extraction, qui ont été dans la majorité des cas neutralisés ou qui nous
laissent un enchevêtrement de galeries (fig 1).
334 Dajla BELTAIEF
1
Loui. Bergeron, www.universalis.fr/encyclopedie/patrimoine-minier-en-europe/
Pour les mines de la Tunisie, nous allons essayer grâce aux exemples
que nous allons présenter, tenir compte des spécificités que pourraient
offrir chaque site en mettant surtout l’accent sur deux aspects : aspect
architectural et aspect matériel ou industriel, en prenant aussi en
considération d’autres critères de sélection qui seront détaillée pour
chaque exemple.
II. 1. Potentiel architectural
II.1.1. Mine de Jebel Ressas
Le choix du site de la mine de jebel Ressas repose sur
plusieurs critères. Tout d’abord la richesse historique de la région avec
la proximité des sites antiques, celui des temples des eaux et celui de
Oudhna. La richesse naturelle des environs, offrent au visiteur la
possibilité d’exercer l’activité de l’escalade ou celle de la spéléologie.
Enfin, dans le cadre de la création d’un circuit muséal, l’accessibilité
et la proximité du site est primordiale, en effet la mine se trouve à
environ 25km au sud-ouest de Tunis. Mais le plus important critère est
la spécificité architecturale des vestiges encore existants.
2
K. ROBERTY, 1907, p. 17
3
P. SAINFELD, 1952, p. 187
4
K. ROBERTY, Op. Cit.. p. 20
5
K. ROBERTY, Op. Cit. p. 18
6
P. SAINFELD, Op. Cit, p. 187
7
K. ROBERTY, Op. Cit, p. 20.
8
D. BELTAIEF, 2016, p 319
9
Les constructions de ces trois zones n’ont pas été faites à la même date puisque la
mine a connu des périodes de déclin et d’essor lors de la passation des concessions.
10
L. BERTHON, 1922, p. 70
11
Selon Hédi ben Hamouda fils d’un ancien ouvrier de la mine et habitant dans la
fonderie
12
L. BERTHON, Op. Cit, p. 70
13
K. ROBERTY, Op. Cit, pp 19-20
14
C’est une technique utilisée en minéralurgie pour la séparation des minéraux selon
leurs différences de densité. Elle nécessite le plus souvent une préparation
granulométrique préalable concassage par exemple
15
ARGOUD G., 1986, pp 86-87
16
Mentionnés par K. ROBERTY, Op. Cit.
19
A. MAHJOUB, 1978, p 380
20
L. BERTHON, Op. Cit, p 74
21
P. SAINFELD, Op. Cit., p. 104
22
D. BELTAIEF, Op. Cit, pp 311-317
23
L. BERTHON, Op. Cit., pp. 143-145
24
K. ROBERTY, Op. Cit., p. 49
25
Journal officiel de la République tunisienne, no 104, 28 décembre 2010, p. 3800.
En ligne http://www.cnudst.rnrt.tn/jortsrc/2010/2010f/jo1042010.pdf
Figure 30 : Concasseur
Photo : Dejla Beltaief, 2015
26
GRANOTTIER A., 1948, p. 41
27
Convoyeur : constitué de rampe et de bennes, il permet le transport du minerai entre
les différentes zones de traitement.
Une fois la fonte est refroidie, elle est acheminée grâce au convoyeur
vers la trémie, qui facilitera le remplissage des wagons par des goulots
se trouvant en bas.(fig. 33)
Figure 33 : Trémie
Photo : Mohamed Grira, 2015
28
K. ROBERTY, Op. Cit., p. 27
II.2.2.2. Installations
Le site de la mine est jalonné de plusieurs machines mécaniques
laissées à l’abandon et dont la plus part sont dans un état de
détérioration assez avancé. Elles étaient utilisées dans le transport et le
traitement du minerai. Comme le concassage est la première étape de
transformation, le site renferme encore plusieurs broyeurs démantelés
et éparpillés soit à l’air libre soit dans les différents bâtiments (fig. 36
et 37)
29
« La mine fut à peu près abandonnée de 1914 à 1923 …elle a connu un nouvel arrêt,
de 1930 à 1938 », P. SAINFELD, Op. Cit., p. 154
30
Idem
31
Information fournie par M. Snoussi Directeur à l’ONM
32
L. BERGERON, Op. Cit.
33
Le paysage minier de Cornouailles et de l’ouest de Devon (Royaume uni) inscrit en
2006, composé de plusieurs installations témoignage de l’essor de l’exploitation
minières du royaume uni : les mines souterraines, les bâtiments, les machines, les
fonderies, l’expansion des chemins de fer, whc.unesco.org, consulté le 16 novembre
2016. Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (France) inscrit en 2012, étendu sur
120000 Ha et constitué de 109 biens
34
V. VESCHAMBRE, 2007
35
Lancer le processus de patrimonialisation n’est pas suffisant. En effet, La
patrimonialisation participe au processus de muséalisation, mais ne l’englobe pas. La
patrimonialisation contrairement à la muséalisation n’implique pas forcément la
préservation matérielle des vrais objets, puisqu’elle peut se faire en prime abord in
situ. F. MAIRESSE, 2011, p 255.
36
Y. BERGERON, 201, pp 62-63
Bibliographie
ARGOUD Gilbert, « Le lavage du minerai en Grèce », in L’Homme et l’Eau
en Méditerranée et au Proche-Orient. III. L’eau dans les techniques.
Séminaire de recherche 1981-1982. Lyon [1986], pp. 85-92, [En ligne]
consulté le 19/11/2017 https://www.persee.fr/doc/mom_0766-
0510_1986_sem_11_1_2072
BELTAIEF Dejla, Muséalisation du patrimoine industriel en Tunisie, thèse
de doctorat, FSHT, 2016.
BERGERON Louis, « Patrimoine Minier En Europe », in Encyclopædia
Universalis [en ligne], consulté le 31 mars 2017.
http://www.universalis.fr/encyclopedie/patrimoine-minier-en-europe/
BERGERON Yves, « Collection », », in DESVALLEES A. et MAIRESSE F.
(dir.), Dictionnaire Encyclopédique de la muséologie, p. 55-69, 2011
BERTHON Louis., L’industrie minérale en Tunisie, Tunis, 1922
Di M´EO Guy, « Processus de patrimonialisation et construction des
territoires », in Colloque Patrimoine et industrie en Poitou-Charentes :
connaitre pour valoriser, Sep 2007 [2008], Poitiers -Châtellerault, pp.87-
109. [En ligne] consulté le 19/11/2017 https://halshs.archives-
ouvertes.fr/file/index/docid/281934/filename/Patrimonialisationterritoires
Poitiers.pdf
FELIX L., Transport et manutention des minerais de fer en Tunisie, Paris,
1913
GRANOTTIER A, « Les mines de fer de Djérissa », in Bulletin Economique
et Social de la Tunisie, N° 17, 1948, p. 39-43. [En ligne] consulté le
19/11/2017 http://best.mmsh.univ-aix.fr/Pdf/1948-017-387.pdf
LEPIDI Jules, Les Mines en Tunisie, Tunis, 1947
MAHJOUB Azzem, Industrie et accumulation du capital en Tunisie : de la
fin du XVIIIème siècle jusqu’à la 2ème guerre mondiale, 1ère partie, Tunis,
1983
MAIRESSE François, « Muséalisation », in DESVALLEES A. et
MAIRESSE F. (dir.), Dictionnaire Encyclopédique de la muséologie, p.
252-269, 2011
ROBERTY K, L’industrie Extractive en Tunisie mines et carrières, 1907
SAINFELD Paul, Les gites plombo-zincifères de Tunisie, Tunis, 1952
VESCHAMBRE Vincent, « Le processus de patrimonialisation :
revalorisation, appropriation et marquage de l'espace », in Vox
Geographica, 2007. [En ligne] consulté le 17/11/2017
https://docplayer.fr/15690969-Le-processus-de-patrimonialisation-
revalorisation-appropriation-et-marquage-de-l-espace.html
ZEYS Paul, Mines, carrières et phosphates en Tunisie législation et industrie,
Paris, 1912