Vous êtes sur la page 1sur 14

La pathologie du genou Imagerie des ménisques

Dr JF Brunet
CHU Rennes

Imagerie des lésions méniscales Imagerie des lésions méniscales

• Arthrographie et arthro-scanner: • IRM


• Analyse de surface: – Analyse du contenu: les lésions entraînent des
– irrégularités des ménisques modifications biochimiques du ménisque
– des pénétrations anormales de produits de créant un hypersignal T1, T2 et ρ.
contraste
– Séquence de référence = ρ Fat Sat : bon
– une amputation segmentaire.
compromis entre résolution anatomique et
artéfacts.
– Faux négatifs = lésions intra-méniscales pures
– SE T1 moins sensible, FSE T2 non fiable.

Imagerie des lésions méniscales Imagerie des lésions méniscales


• Classification IRM des lésions méniscales
• En cas de découverte fortuite, le clivage
• Grade I : hypersignaux nodulaires atteint plus souvent le MI que le ME
• Grade II : hypersignaux linéaires purement intraméniscaux et
ne rejoignant pas une des faces articulaires. • les clivages horizontaux sont alors plus
• Grade III : hypesignaux linéaires rejoignant au moins l ’une des fréquents (dégénératifs, s’associe perte de
faces articulaires.
substance et émoussement de l’apex)
• Seul le grade III peut être considéré comme • Les lésions du MI d’origine traumatique
significatif de clivage vrai touchent plus souvent la corne post. et le seg.
postéro-médial (localisation privilégiée de la
dégénérescence également)

1
Imagerie des lésions méniscales Les limites

• On précisera de façon systématique: 10 à 20% d ’erreurs

– Le type de lésion avec orientation du clivage : Nombreux artéfacts (volume partiel, troncature, angle magique,
horizontal, vertical (longitudinal ou radiaire), gaz intra-articulaire, pièges anatomiques…)
oblique ou complexe) Trop grande sensibilité de certaines séquences : GRE (Écho de
– La topographie gradient)

– L’étendue Cicatrisation spontanée de petites lésions dans le délai entre


IRM et chirurgie
– L’existence d’un fragment migré
– La subluxation du ménisque (lésion radiaire +) « Si on hésite entre un stade 2 (non chirurgical) et un stade
3 (chirurgical), il s’agit d ’un stade 2 »

Imagerie des lésions méniscales Imagerie des lésions méniscales

• Aspect IRM normal • Clivage vertical longitudinal


périphérique de la CP du MI

Imagerie des lésions méniscales Imagerie des lésions méniscales

• Clivage vertical longitudinal • Clivage horizontal


de la CP du ME

2
Imagerie des lésions méniscales Imagerie des lésions méniscales
• Lésion en anse de seau du
ME: • Lésion en anse de seau du
– aspect de double corne antérieure
MI:
– amputation du SM
– luxation dans l ’échancrure du
segment luxé = image de double
LCP

Imagerie des lésions


Imagerie des lésions méniscales méniscales
• Clivage radiaire:
– Sagittal: séparation en hypersignal à la • Ménisque discoïde:
périphérie du SM. – Visibilité du segment
– Coronal: vide méniscal sur une coupe moyen sur plus de 2
et normalité du ménisque sur les deux coupes sagittales
coupes adjacentes consécutives de 5 mm
d ’épaisseur.
– Extension large du ME
dans l ’interligne avec
aspect en massue

Kystes méniscaux
Imagerie des lésions méniscales • Ménisque externe 3 fois plus atteint
• Prolonge un clivage horizontal
• MI : plaqué contre le condyle
• Ménisque opéré: • ME : allongé selon un axe A-P
– 1: post-opératoire immédiat:
hypersignal ininterprétable =
ménisque fantôme
1
– 2: même patient 1 an plus tard:
réapparition d ’un hyposignal
normal avec discrètes
irrégularités de surface.

3
Anatomie

• Tendu de la surface pré-spinale du tibia


Imagerie du LCAE à la face médiale du condyle externe

• 3 faisceaux : antéro-interne,
intermédiaire et postéro-externe

Mécanisme Anamnèse

• Plusieurs mécanismes ont été décrits : • Sensation de « déboîtement »


– hyperextension associée à une • Craquement
décélération brutale
– mouvements de torsion-rotation externe- • Gonflement précoce
flexion-valgus du tibia sous le fémur
– plus rarement de rotation interne-flexion-
varus forcé
• Le plus souvent rupture complète

Imagerie Radiographie

• Affirmer la rupture (mais il s ’agit d ’un • Fracture-tassement du condyle externe


diagnostic clinique) – Profondeur normale du sillon condylo-trochléen
externe < 1.2 mm
– Si > 1.5 mm, quasi pathognomonique de rupture
• Apprécier la gravité des lésions du LCA
– Sensible-, Spécifique+

• Rechercher des lésions associées

4
Clichés simples Clichés simples

• Modifications de l ’épine tibiale interne • Fracture de Segond


– Arrachement de la corticale du rebord externe du
– Fracture-arrachement de l ’insertion tibiale plateau tibial externe par le plan capsulaire latéral.
du LCAE (enfant et jeune adolescent)
– Aspect dense et massif chez des sujets
jeunes, sans arthrose, quasi
pathognomonique de rupture du LCAE.

Clichés dynamiques IRM


• Mesure du tiroir antérieur, grâce au TELOS • Aspect normal:
• Mesure du tiroir provoqué et du tiroir différentiel. – Bande continu de contours nets
• Un tiroir différentiel de 4 mm ou plus est hautement – Presque parallèle à la ligne de Blumensaat
significatif. – Vu sur une seule coupe dans 90% des cas
si genou fléchi à 15°

IRM Signes directs


• Morphologie:
• Protocole: – Non-visualisation du LCA
– Séquences Rhô (densité de proton) – Angulation focale de son trajet
avec saturation de graisse dans les 3 (horizontalisation du tiers distal)
plans
– Séquence en T2 fin dans le plan du
LCA

5
Signes directs Signes indirects
• Contusions osseuse, témoins du
• Hypersignal focal ou diffus à la traumatisme
phase aigue ou subaigue – Plateau tibial externe dans sa partie
• Elargissement segmentaire du postérieure
ligament – condyle externe (encoche vue sur la radio)

Signes indirects Le LCPI


• Subluxation antérieure du tibia • Il s’étend de haut en bas, d’avant en
sous le fémur de + de 5 mm
(milieu du condyle externe) arrière depuis le versant antéro-supéro-
externe du condyle fémoral interne vers
• Découverte de la corne la surface tibiale rétrospinale
postérieure du ménisque externe
(la tangente au point le plus • frein primaire au tiroir tibial postérieur
postérieur du plateau tibial
externe croise la corne • frein secondaire pour la rotation interne
postérieure du ménisque) : Sp ++ et externe +/- varus-valgus

Mécanisme IRM
• La solution de continuité
• Violent segmentaire complète est
– choc direct antéro-postérieur sur genou en rare
flexion • signes les plus fréquents :
– traumatisme en hyperextension – L’épaississement segmentaire
– traumatismes en varus/valgus et rotation du LCP
– les anomalies de ses contours
– un hypersignal ligamentaire
relatif
• Atteinte du 1/3 moyen le
plus souvent

6
Le LCM Mécanisme

• On distingue une portion superficielle et une • C’est le plus souvent lésé


portion profonde
• Valgus +++
• La portion profonde du LLI est un
épaississement du plan capsulaire et peut • Si associé à une rotation, lésion LCAE
être subdivisé en un ligament ménisco- et corne postérieure du MI
fémoral et un ligament ménisco-tibial
• Les 2 faisceaux sont séparés par une bourse

Clinique Radiographie

• Valgus exagéré • Tuméfaction des tissus mous internes


• Tuméfaction et douleur en regard du • Rarement avulsion osseuse en regard
trajet du ligament de l’insertion
• A distance ossification possible en
regard de l’insertion proximale
(Pellegrini-Stieda)

IRM Le LCL
• Atteinte proximale le plus
souvent
• Il s’insère sur son versant proximal sur
• En cas d’entorse bénigne les
anomalies de signal sont l’épicondyle latéral du fémur.
limitées aux tissus mous Distalement, il rejoint le versant supéro-
adjacents
• En cas de rupture partielle,
latéral de la tête de la fibula.
perte de continuité de certaines • Relation étroite avec le tendon poplité,
portions du ligament et
hypersignal associé la capsule externe et la corne
• En cas de rupture totale, postérieure du ME
absence de continuité des
fibres et hypersignal diffus

7
Mécansime Clinique

• Rotation externe brutale du tibia sur un • Douleur et tuméfaction en regard de la


genou en extension zone de rupture
• Plus rarement mécanisme direct • Attention, la lésion peut passée
d’impact sur le versant médial du tibia « inaperçcue » avec risque de lésion
proximal chondrales à distance par instabilité

Radiographie IRM

• Tuméfaction des tissus mous en regard • Epaississement


du trajet • Désorganisation
• Arrachement osseux en regard de • Hypersignal relatif de ces structures
l’insertion (tête fibulaire notamment) • Toujours bien s’assurer de la continiuité
du tendon poplité sur tout son trajet

Radiographies standards

Imagerie du cartilage QuickTime™ et un


décompresseur
sont requis pour visionner cette image.

Décharge Charge

8
Radiographies standards Echographie

• Intérêt du cliché en charge et en


flexion de 20° → sensibilise l’examen

QuickTime™ et un
décompresseur
sont requis pour visionner cette image.

Sémiologie Sémiologie

Arthrographie Arthroscanner - IRM


Classification
• Grade 0 : normal

• Grade I : modification du signal du cartilage sans anomalie de la surface


articulaire (œdème vu en arthroscopie)

• Grade II : irrégularités minimes de la surface articulaire ou ulcérations


focales de moins de 50% de l’épaisseur du cartilage

• Grade III : irrégularités sévères avec une profondeur supérieure à 50%

• Grade IV : atteinte de la totalité de l’épaisseur du cartilage avec


altérations du signal de l’os sous-chondral

9
Arthroscanner Arthroscanner

Arthroscanner Séquences classiques


Écho de spin T1

Séquences classiques Séquences classiques


Écho de spin T1 Écho de spin rapide T2

10
Séquences spécifiques Séquences spécifiques
EG 3D Fat-Sat EG 3D Fat-Sat
• Coupes millimétriques • Coupes millimétriques
• Cartilage en hyper signal • Cartilage en hyper signal
• Séquence la plus fiable pour • Séquence la plus fiable pour
beaucoup d’auteurs beaucoup d’auteurs
• Plus efficace pour les • Plus efficace pour les
amincissements diffus que amincissements diffus que
pour les lésions focalisées pour les lésions focalisées
• A utiliser avec prudence dans • A utiliser avec prudence dans
le contrôle des greffes le contrôle des greffes
(artéfacts métalliques) (artéfacts métalliques)

Au total

• L ’arthroscanner reste la technique de référence IMAGERIE DE L’INSTABILITE ET


DES DOULEURS ROTULIENNES
• Pour le diagnostic de lésion cartilagineuse
l ’arthroscanner est l ’examen le plus performant

• Le suivi des lésions et notamment des greffes


cartilagineuses peut se faire avec l ’IRM

Clinique Clinique

• Douleurs • Instabilité
– Non spécifiques et imprécises – Réflexe secondaire à un stimulus
– Montée et surtout descente des escaliers nociceptif avec inhibition du quadriceps.
(augmentation des forces de compression) Mécanique fémoro-patellaire normale.
• Blocages – Mécanique, secondaire à un mouvement
– En flexion, avec extension et flexion irréductible anormal de la patella dans la gorge
(diff des ménisques), par cocontraction réflexe des trochléenne. Au maximum, luxation.
ischio-jambiers et du quadriceps • Examen
• Instabilité – Décevant...

11
Imagerie Dysplasie trochléenne
• 4 Facteurs principaux
• Cliché de profil :
– Dysplasie de trochlée – Le rayon doit passer par l'interligne articulaire.
Une inclinaison de 10° en caudo-crânial est
– TA-GT nécessaire.
– Hauteur rotulienne – Les berges trochléennes doivent être
– Bascule rotulienne superposées. Mais les condyles fémoraux doivent
être décalés dans leur partie postéro-inférieure.
Ceci permet de bien les dissocier et d'apprécier
l'épaisseur de l'interligne fémoro-patellaire.

Dysplasie trochléenne Dysplasie trochléenne

• Signe du croisement (entre la ligne de fond • Autres critères:


de trochlée et le bord antérieur des 2
condyles) : 96% des instabilités rotuliennes
– profondeur de la trochlée 1 cm en dessous
objectives.
de son sommet (dysplasie<5mm)
• Eperon sus-trochléen : proéminence globale
de la trochlée.
• Double contour : berge interne de la trochlée.
– angle trochléen : à 30° de flexion, si > à
• 4 stades.
150° (peu utilisé).

Dysplasie trochléenne Dysplasie trochléenne

12
TA-GT Hauteur patellaire

• Distance en mm entre l ’insertion du • Seul facteur, qui, isolément peut


tendon patellaire et le milieu de la gorge entraîner une instabilité patellaire
trochléenne (valgus de l ’appareil objective.
extenseur du genou). • Techniques les plus utilisées:
– Extension complète : 15 +/- 4,5 mm – Bernageau
– Flexion 30° : 9 +/- 4,3mm – Install et Salvati
– Blackburn et Peel
– Caton

Hauteur patellaire Bascule et translation patellaire


• Profil entre 15 et 30° de flexion
• Caton (Flexion 10 à 80°)
• Normal 0,8 à1,2

Bascule et translation patellaire Bascule et translation patellaire

• Fonction du degré de flexion Cliché à 30° de flexion QD et


(30°). rotation externe : majore la
• Bascule : berges externes
non parallèles.
luxation
• Translation :
– bord latéral de la rotule-
trochlée
– crête rotulienne-trochlée
– Normal : <5mm

13
Facteurs secondaires Bilan Rx
10% • Face appui monopodal
Dysplasie de rotule • Profil 30°
• Axial 30° QD +- Rot ext si négatif
(Wiberg) 65%
• Parfois profil extension
25% • TA-GT en pré-opératoire
(dysplasique) • TDM et IRM : pas en routine

Genu valgum, antéversion fémorale


excessive, mais existe aussi chez les
témoins.

Classification
• Instabilités patellaires objectives:
– Au moins une luxation patellaire vraie
– A la Rx, au moins 1 des 4 facteurs présents

• Instabilités potentiels
– Douleurs patellaires sans luxations
– A la Rx, au moins 1 des 4 facteurs présents

• Syndrome douloureux patellaire


– Le plus important
– Pas d ’anomalie Rx
– Pas de traitement

14

Vous aimerez peut-être aussi