36

PATHFINDER
®

Un monde
en proie à la folie
M
aintenant que les personnages ont maté les dangers des Terres

Kingmaker : Un millier de hurlements

volées, ils règnent en maîtres incontestés. Mais dans un
recoin de leur royaume, un complot vieux de plusieurs siècles
arrive à maturation et transforme la terre elle-même en un ennemi qui
menace de détruire tout le pays. Alors que la frontière entre les Terres
volées et un monde dément s’effrite, c’est aux héros qu’il revient de sauver
leur peuple menacé par une nature devenue folle et les émissaires d’une
réalité insoupçonnée. Parviendront-ils à conserver leur royaume (et leur
santé mentale) face à la fureur du Premier Monde ?

Ce volume de Pathfinder met un terme épique à la campagne Kingmaker et

comprend :

 Un millier de hurlements, une aventure pour des personnages Pathfinder

JdR de niveau 15, par Richard Pett.

 D’ignobles complots et divers défis de haut niveau pour continuer la

campagne Kingmaker après cette aventure, par F. Wesley Schneider.

 Une visite guidée du Premier Monde, foyer des fées et de l’impossible,

par James L. Sutter.

 Des révélations et de malheureuses vérités qu’apprendra Ollix Kaddar,

l’Éclaireur en herbe, sur un champ de bataille, dans le Journal des
Éclaireurs par Jay Thompson.

 Cinq nouveaux monstres, par Gareth Hanrahan et Patrick Renie.

Volume 6 sur 6

Un millier de
®
ISBN : 978-2-36328-043-5
hurlements
Par Richard Pett
black-book-editions.fr/pathfinder paizo.com/pathfinder BBE PF 36 Prix : 19,90 €

Chasser la foudre
Source : Un druide de passage.
Tâche : Vézakus Ventépine, un druide venu dans la région
pour observer les étranges manifestations du Premier
Monde, cherche des échantillons d’écorce de sylvanien
frappé par la foudre. Le druide pense que ces
monstres sont plus répandus dans le Premier Monde
et il aimerait étudier comment la foudre transforme
les sylvaniens en une curieuse forme de vie nouvelle.
Réussite : Ramasser de l’écorce de sylvanien foudroyé.
Récompense : Une baguette de peau d’écorce (NLS 12,
20 charges).
Essence en bouteille
Source : Un étrange magicien tieffelin.
Tâche : Anamar Lellewen veut comprendre pourquoi
certains fiélons se transforment en dévoreurs quand
ils périssent dans d’étranges recoins du multivers.
Il est prêt à payer une somme coquette à toute
personne qui lui ramène une fiole « d’essence épuisée »
(principalement du sang) tirée d’un puissant dévoreur
mort dans le Premier Monde.
Réussite : Trouver un dévoreur dans le Premier Monde, le
tuer et mettre son essence en bouteille.
Récompense : Un scarabée de protection avec 9 charges.
Arretez
’ ’ les ettins !
Source : Rapport.
Tâche : Des rapports venant d’un fort voisin disent
qu’une douzaine d’ettins menés par un satyre dont
le visage est dissimulé derrière un heaume causent
de graves problèmes. Si leur chef est intimidant,
ce sont les douze ettins qui causent le plus de
dégâts matériels. Il faut les arrêter avant qu’ils ne
finissent par tout dévaster !.
Réussite : Vaincre les douze ettins
Récompense : La défaite des ettins meurtriers remonte
le moral du royaume, ce qui se traduit par une hausse
de stabilité et de loyauté de 2 points.
Un’ "petit" linnorm
Source : Un étrange érudit.
Tâche : Les linnorms ne sont pas tous de la même
taille. Il arrive (rarement) que l’un d’eux n’atteigne
jamais sa taille adulte. Tarlen Zheed, un célèbre
spécialiste de tout ce qui concerne les dragons,
voudrait en avoir la preuve. Si quelqu’un lui trouve un
avorton de linnorm et lui ramène des échantillons de son
sang, de sa chair, de ses dents et de ses yeux, il lui
donnera une belle récompense.
Réussite : Tuer un linnorm rabougri et en prélever des
morceaux.
Récompense : 4 000 pp.
..
Un ’
defi ’
heroique
Source : Aurex Thewsen, un héros caustique.
Tâche : Aurex Thewsen vient du Pitax et se vante souvent
de ses talents de tueur de dragon. Il défie les chefs
des Terres volées en leur disant de prouver leur valeur
en tuant eux aussi un dragon, afin de montrer qu’ils sont
dignes de rester maîtres de leur royaume.
Réussite : Chercher un véritable dragon à la sinistre réputation
et le vaincre. Ilthuliak, le célèbre dragon noir, ferait
l’affaire, à condition de trouver son antre.
Récompense : La gloire que les PJ obtiennent en devenant
des tueurs de dragon fait augmenter l’économie du
royaume de +4.
Les soeurs de la pixie
Source : Limm Piquaile, une pixie inquiète.
Tâche : Limm Piquaile s’inquiète pour ses six sœurs. Il y
a un mois, elles se sont toutes faites capturer par un
« méchant magicien fait de vers. » En compagnie d’une
sorcière effrayante, il a enfermé les six sœurs de Limm
dans une cage magique qu’il a donnée à un horrible troll.
Limm s’est enfuie et veut désespérément sauver ses
sœurs
Réussite : Sauver autant de sœurs que possible.
Récompense : Limm offre une gemme d’une valeur de
5 000 po pour chaque sœur sauvée.
L’heritage
’ des Houten
Source : Bélinda Houten, dame de noble lignage.
Tâche : Bélinda Houten cherche à laisser un héritage : elle
veut que l’on construise un théâtre et plusieurs monuments
dédiés à sa famille. Une étrange diseuse de bonne aventure
lui a un jour donné un livre en lui affirmant que les maîtres
des Terres volées en auraient besoin le moment venu, mais
elle refuse de s’en séparer tant qu’elle n’a pas ses
bâtiments.
Réussite : Construire un théâtre et quatre monuments en
l’honneur de Bélinda (tous dans des villes différentes).
Récompense : Un exemplaire en parfait état du Pique-nique de
Zuddiger, d’une valeur de 5000 po.
Un ours-hibou aile
’
Source : Loris Shadwest, taxidermiste enthousiaste.
Tâche : Loris veut empailler un ours-hibou ailé. Des
taxidermistes de moindre renom se seraient contentés
de coudre des ailes d’oiseau géant sur un ours-hibou
ordinaire, mais Loris veut que son chef-d’œuvre soit
« réel. » Il promet un puissant objet magique à la
première personne qui lui remet un cadavre d’ours-hibou
ailé. EN BON ÉTAT !
Réussite : Tuer un ours-hibou ailé et le remettre à
Loris.
Récompense : L’objet magique promis est une boule de
cristal qui appartient à la famille de Loris depuis des
années.
UNE CAMPAGNE PATHFINDER - PARTIE 6/6

Un millier
de hurlements
 Crédits
Rédacteur en chef • James Jacobs
Conception graphique • Sarah E. Robinson
Direction de la rédaction • F. Wesley Schneider
Rédaction • Judy Bauer, Christopher Carey, Rob McCreary et James L. Sutter
Assistance rédactionnelle • Jason Bulmahn, Erik Mona, Sean K. Reynolds et Vic Wertz
Rédacteurs internes • Patrick Renie
Spécialiste de la production • Crystal Frasier
Éditeur • Erik Mona
Illustration de couverture
Vincent Dutrait
Cartographe
Rob Lazzaretti
Illustrations intérieures
Eric Belisle, Andrew Hou, Peter Lazarski, Damien Mammoliti, Sara Otterstätter, Florian Stitz, Francisco Rico Torres et Tyler Walpole
Auteurs
Gareth Hanrahan, Richard Pett, Patrick Renie, F. Wesley Schneider, James L. Sutter et Jay Thompson
Responsable des licences Paizo • Lisa Stevens
Directeur des opérations • Jeffrey Alvarez
Directeur marketing • Joshua J. Frost
Gérant • Dave Erickson
Gestion du personnel • Christopher Self
Directeur technique • Vic Wertz

Remerciements spéciaux à
Ed Greenwood et aux services clientèle et website de Paizo et à l’équipe des entrepôts

Pour Black Book Éditions :

Traduction • Aurélie Pesseas
Relecture VF • Damien Coltice, Coralie David
Mise en page VF • Romano Garnier et Emilie Gentilini

Un Millier de hurlements est une Campagne Pathfinder destinée à 4 personnages de niveau 15. À la fin de cette aventure, les personnages devraient parvenir
à atteindre le niveau 17. Cette aventure est publiée sous la license Open Game License (OGL) et est utilisable avec le jeu de rôle fantastique le plus célèbre du monde.
L’OGL se trouve en page 92.
Tout ce qui concerne les mécaniques de règles sont Open Gaming Content. Les noms des personnages, des dieux, des artefacts, des lieux, les dialogues, les évènements, les
langages, les concepts, les illustrations sont Registered trademarks Paizo.
Paizo Publishing, LLC
7120 185th Ave NE, Ste 120
Redmond, WA 98052-0577
www.paizo.com
Black Book éditions
14, rue Gorge de loup, 69009 Lyon
www.black-book-editions.fr
Pathfinder © 2011, Paizo Publishing, LLC
Paizo Publishing and the golem logo are registered trademarks of Paizo Publishing, LLC.
Pathfinder, Pathfinder Chronicles and GameMastery are trademarks of Paizo Publishing, LLC. All Rights Reserved.
Achevé d’imprimer en décembre 2011 en France.
Édité par Black Book Éditions. Dépôt légal : décembre 2011. ISBN : 978-2-36328-043-5
 Table des matières
Avant-propos 4
Un Millier de hurlements 6
Par Richard Pett

Après Kingmaker 56
Par Wesley Schneider

Le Premier Monde 64
Par James L. Sutter

Le Journal des Éclaireurs : les fils prodigues 6/6 72

Par Jay Thompson

Bestiaire 78
Par Gareth Hanrahan et Patrick Renie

Personnages prétirés 90
Avant-propos
Du bonus !
W
es n’aime pas quand je me sers de l’avant-propos
pour glisser du matériel de jeu supplémentaire.
Eh bien non seulement c’est ce que je vais faire ce
mois-ci, mais en plus je recommencerai le mois prochain !
Vous voyez, des fois, quand je développe une aventure, une
idée me vient, se transforme soudain en un torrent de mots
et devient une partie clef de l’aventure. Cette fois, c’est ce qui
s’est passé lors de la création du Pique-nique de Zuddiger. Dans
l’aventure, les PJ vont sûrement se mettre en quête de ce rare
livre d’images quand ils sauront qu’il contient des indices
sur le royaume des Mille souffles. Malheureusement il y a
une limite de mots à cette aventure et le Pique-nique fait bien
dans les 1 000 mots, environ une page, comme vous pouvez
le constater. Je pouvais enlever une page de contenu essentiel
de l’aventure de Richard Pett, mais je ne supportais pas l’idée
de perdre le Pique-nique...
Et donc, le voilà ! J’espère qu’il fait honneur à la brillante
folie que Richard Pett nous offre avec Un Millier de hurlements !
Le Pique-nique de Zuddiger
Si les PJ dénichent une copie de cet ouvrage rare, ils disposeront
d’un important guide des Mille souffles. Le Pique-nique de
4
Zuddiger est un court livre d’images écrit et publié au Pitax il
y a 42 ans. Un test de Connaissances (histoire) DD 20 permet
d’en apprendre plus sur son mystérieux auteur et son histoire.
L’auteur (et illustrateur) de ce livre était un peintre de
talent nommé Karn Zuddiger. Pour écrire ce livre, il n’a pas
puisé dans son imagination, il s’est inspiré d’un terrifiant et
accidentel voyage dans les Mille souffles. Son aventure et sa
fuite miraculeuses ont tout de même laissé leur empreinte :
elles l’ont rendu fou et il a passé les trois années suivantes
à fabriquer les planches taillées dans le bois qui illustrent
le Pique-nique, dans l’espoir de chasser ces images de sa tête
grâce à son art.
Pourtant, un mois à peine après la publication du livre,
Zuddiger a succombé à la folie provoquée par son voyage dans
les Mille souffles. La création du livre n’a pas suffi à purger
ses visions, elle les a seulement enflammées. Il s’est alors livré
à une orgie de meurtres : chaque semaine, il assassinait une
nouvelle victime et utilisait ses restes pour mettre en scène
des illustrations de son livre. Le lendemain, les Pitaxiens
découvraient son œuvre macabre. Il a rapidement été arrêté
et exécuté, et la majorité de ses livres ont été brûlés par des
parents choqués et scandalisés.

Depuis, Le Pique-nique de Zuddiger est devenu un livre de
collection très recherché. Les PJ peuvent en localiser une
copie avec un test de Diplomatie DD 35. Celle-ci vaut 1 500
po. Voici un résumé de l’ouvrage : les lignes en italique
indiquent le texte qui figure sur la page de gauche tandis
que les paragraphes qui suivent l’histoire décrivent les
illustrations.
Page 1. Cette page est vierge en dehors d’une petite
illustration qui représente un jeune homme et un corbeau
qui partagent leur pique-nique et une note qui dit : « Tout ce
qui suit n’est que la vérité. »
Pages 2-3. Je pique-niquais en ce premier jour de printemps
quand un corbeau agaçant a piqué sur ma cuillère et me l’a
volée. Zuddiger saute dans tous les sens et agite son épée,
fou de rage, tandis qu’un corbeau s’envole dans la forêt,
une cuillère de bois dans le bec. Le pot de confiture de
framboise que Zuddiger s’apprêtait à étaler sur une tartine
est abandonné par terre. Dans le fond, un château effrayant,
avec des tours en forme de couteaux, dépasse de la ligne
des arbres.
Pages 4-5. Le vilain oiseau s’est envolé dans les arbres et il a
passé un portail, mais je l’ai suivi en toute hâte. Zuddiger court
le long d’une piste forestière et passe un immense portail de
fer flanqué de statues du même métal, qui représentent de
belles femmes.
Pages 6-7. Il a survolé un lac et les cygnes noirs lui ont adressé
des piaillements de colère. Zuddiger file au bord d’un lac où
flottent plusieurs cygnes noirs et au centre duquel il y a un
tourbillon.
Pages 8-9. Je l’ai pourchassé dans un jardin en essayant de
ne pas déranger ses occupants. Zuddiger court dans un jardin
peuplé d’étranges champignons et d’un tapis de curieux
humanoïdes difformes et minuscules, aux allures de
légumes, qui rampent vers lui. Le corbeau observe la scène,
perché sur un champignon.
Pages 10-11. Malheureusement, certains avaient déjà été
dérangés. Zuddiger grimpe dans un bateau en forme de
feuille qui vogue sur une rivière alors qu’un ours-hibou
volant furieux coupe la route du corbeau et l’oblige à virer
vers l’aval. À l’arrière-plan, deux immenses mains de pierre
se découpent au sommet d’une falaise et semblent déverser
une chute d’eau dans la rivière.
Pages 12-13. Il faisait très froid et mon bateau a été pris par les
glaces, alors j’ai dû poursuivre le corbeau à pied dans le cimetière.
Zuddiger pourchasse le corbeau dans un cimetière gelé.
Les stèles sont trois fois plus grandes qu’elles ne devraient.
À l’arrière-plan, son bateau est prisonnier du lac gelé et on
dirait qu’une ombre géante à quatre bras se dresse derrière
une large crypte et observe la scène.
Pages 14-15. Mais le corbeau avait un grand frère. Zuddiger se
recroqueville dans une grande clairière au centre de laquelle
se dresse une flèche de pierre. Le corbeau plane autour et
désigne Zuddiger du bout de l’aile tandis que son « grand
frère,» un immense corbeau perché sur la pierre, le regarde
d’un œil mauvais.
5
Avant-propos
Pages 16-17. Je commençai à m’inquiéter en me disant que je ne
pourrais pas terminer mon pique-nique. Le grand corbeau prend
Zuddiger dans ses serres et s’envole au-dessus d’un marais
grouillant de vers effrayants qui se dressent pour croquer les
pieds de Zuddiger. Le petit corbeau vole à la suite du gros, la
cuillère de Zuddiger toujours serrée dans son bec.
Pages 18-19. Heureusement, j’ai atterri sur quelque chose
de moelleux. L’oiseau géant et le corbeau s’envolent au loin
en riant tandis que Zuddiger, que le premier vient juste
de lâcher, atterrit sur le ventre d’un troll particulièrement
hideux. Une cage de fer se profile à l’arrière-plan. Elle
ressemble à une ruche qui abrite des dizaines de visages
fantomatiques souriants.
Pages 20-21. Et encore, heureusement, je suis plus rapide et plus
malin qu’un vieux troll débile. Zuddiger se faufile sur un sentier
forestier alors que le troll, furieux, est loin derrière. Le
monstre tient une grande corsèque et escalade une maison
bancale, comme s’il cherchait Zuddiger parmi une dizaine
d’autres maisons aux toits de guingois.
Pages 22-23. Mais je n’avais toujours pas ma cuillère. Zuddiger
erre tristement dans une clairière peuplée de statues. À
l’arrière-plan, une haute tour se dresse sur une colline au
sommet arrondi.
Pages 24-25. Et le vilain corbeau ne l’avait plus non plus !
Zuddiger, ravi, découvre que le corbeau s’est fait attraper
par une belle femme qui tient la cuillère dans une main et
le corbeau effrayé dans l’autre. À l’arrière-plan, il y a une
étrange maison sur une île.
Pages 26-27. Alors j’ai échangé mon épée contre une cuillère et
un oiseau. La femme, à présent souriante, donne la cuillère et
l’oiseau à un Zuddiger ravi et accepte son épée en échange.
Pages 28-29. Et je suis rentré à l’heure pour dîner. Zuddiger,
la cuillère à la main et le corbeau attaché fourré sous le
bras, descend un nouveau sentier forestier au bout duquel
il aperçoit son panier de pinque-nique, sa couverture et sa
confiture de framboise qui l’attendent patiemment dans la
clairière.
Pages 30-31. C’était le meilleur pique-nique de ma vie.
Zuddiger est assis devant un pique-nique à base de confiture
de framboise tandis qu’un corbeau à l’air délicieux rôtit sur
un feu de camp.
Page 32. La dernière page du livre est une carte en couleur,
peinte à la main, des Mille souffles. Vous pouvez remettre
cette carte (qui figure en page 25) aux PJ si vous le désirez.
James Jacobs
Directeur de la création
james.jacobs@paizo.com
Un Millier de hurlements

Un Millier de
hurlements
N e craignez pas cette sombre époque, mes amis. Ce n’est pas une ère
de prédictions perdues, c’est un nouvel âge d’espoir et de liberté !
Nous avons bien trop souvent vu le résultat des prophéties et ceux
qui pensent que le futur est déjà décidé ne peuvent changer leur destin,
gravé dans la pierre. Car ceux qui croient aux lendemains sont destinés
à créer ces lendemains, et ceux qui gravent leur pierre pour chercher
l’illumination qu’accordent les esprits du futur ne sont que les esclaves
de leur destin. Seuls ceux qui se lèvent chaque matin avec des yeux
aveugles au destin sont vraiment libres de forger leur propre destinée. Et
aujourd’hui, dans ce nouvel âge plein d’espoir, nous pouvons tous créer
notre propre destin !
– Hadkathos Vanshavilae,
deux semaines avant de se faire exécuter pour hérésie

6

Suivi de la progression
Un Millier de hurlements est fait pour quatre personnages qui utilisent la progression de px intermédiaire. Au début de l’aventure,
les personnages devraient être bien avancés dans le niveau 15. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez leur laisser quelques années de
plus pour étendre leur royaume et explorer le pays avant de commencer cette aventure. Quand ils entrent dans le Premier Monde,
ils devraient avoir atteint le niveau 16 pour terminer l’aventure niveau 17.
Le décor de l’aventure
Les paroles de la page précédente ont été prononcées
pour la première fois par Hadkathos Vanshavilae, un
prêtre de Pharasma, lors d’un sermon à une congrégation
d’Ustalaviens terrifiés en la ville de Caliphas, à l’aube de
l’âge des Prédictions perdues. Hadkathos affirmait que,
si les mortels voulaient forger leur propre destinée, ils
devaient rester aveugles au futur et sourds aux prophéties
car l’espoir et la liberté spirituelle n’existent que lorsque l’on
ignore son futur. Mais son Église n’était pas prête à entendre
des propos aussi sages et il fut brûlé deux semaines plus
tard pour hérésie. Pourtant ses paroles étaient porteuses
d’une sagesse dont la reine nymphe Nyrissa aurait pu tirer
quelques enseignements : regarder dans le futur et y voir
son destin, voilà le meilleur moyen d’en être victime. Nyrissa
savait depuis longtemps que des héros viendraient en son
foyer et la vaincraient avec une épée forgée à l’aide de son
propre esprit divisé, mais elle avait espéré que cette vision,
cette prophétie, n’était qu’un cauchemar. Ce ne fut qu’à l’âge
des Prédictions perdues, quand la tyrannie des prophéties
vola en éclats, qu’elle se mit à espérer que son futur n’était
pas gravé dans la pierre.
Mais elle ne veut prendre aucun risque. Pour empêcher que
la vision de sa mort ne devienne réalité, elle veut récupérer
Roncier, pour réunifier son esprit brisé et faire disparaître à
jamais l’arme forgée il y a une éternité pour préparer sa mort.
Mais en tentant de récupérer l’épée, elle a peut-être décuplé
la puissance des héros qui causeront sa perte.
Nyrissa n’a pas toujours été une grande puissance du
Premier Monde, mais quand elle tomba amoureuse de
l’un des Anciens, le comte Ranalc, son rôle dans sa réalité
changea à jamais. Au contact du comte, son pouvoir grandit
rapidement mais il la corrompit, comme toujours. Elle
commença à se considérer comme la plus récente des
Anciens et, pire, elle commença à le clamer à tous ceux qui
l’écoutaient. Elle se mit à bâtir son empire, qu’elle nomma
les Mille souffles, dans le Premier Monde. Les autres Anciens
n’apprécièrent pas ses revendications présomptueuses et
lui envoyèrent l’un de leurs monstrueux champions, le tane
que l’on appelle le Jabberwocky. La nymphe lui échappa
mais tomba entre les mains des Anciens. Leur jugement fut
rapide : ils arrachèrent de son esprit la partie capable d’aimer
et matérialisèrent cette puissante et dangereuse émotion
dans une épée magique qu’ils appelèrent Roncier. Puis ils la
cachèrent sur le Plan matériel, là où la nature de la réalité
empêcherait à jamais Nyrissa de la trouver. Ils punirent
7
Un millier de hurlements
également leur pair car ils soupçonnaient Ranalc d’avoir
utilisé Nyrissa pour faire une expérience. Ils l’exilèrent dans
le plan de l’Ombre où il rencontra un destin humiliant (voir
page 67).
Une fois le problème réglé, les Anciens retournèrent
à leurs affaires insondables. Mais alors qu’ils semblaient
complètement oublier ce qu’ils avaient fait à Nyrissa, ce
n’était pas le cas de la nymphe. Au fil des ères, elle devint de
plus en plus obsédée par la perte de sa capacité d’aimer – ou
peut-être que c’était ce manque qui la rendit de plus en plus
violente et obsédée. Ce fut lors de ses premières tentatives
pour récupérer Roncier qu’elle reçut les visions et les
prophéties qui allaient la hanter : l’épée lui reviendrait, mais
entre les mains d’un héros criminel et elle serait l’instrument
de sa mort. Nyrissa entreprit néanmoins une longue tâche :
façonner les Mille souffles et amincir les barrières entre
son royaume et le plan Matériel, jusqu’à ce qu’elles finissent
par se fissurer et que la région que l’on nomme les Terres
volées bourgeonne d’une vie nouvelle et fusionne avec son
domaine. La guerre des rois du fleuve n’était qu’une étape
pour atteindre cet objectif : en affaiblissant les royaumes
qui occupent la région qu’elle compte annexer, elle réduit
la puissance de tous ceux qui pourraient s’opposer à elle.
Maintenant que les deux royaumes chancellent après cette
période de guerre, elle se prépare à aspirer les Terres volées
dans son pays et à les y enfermer, ce qui laissera une étendue
désolée sur le plan Matériel et lui fournira un cadeau ou un
outil de corruption parfait pour redorer son blason auprès
des Anciens. La nymphe, incapable d’aimer, se moque que
ses actes détruisent une partie conséquente de Golarion et,
prisonnière de ses obsessions, elle ne se rend pas compte que
c’est cela qui risque de pousser les ennemis de sa vision à la
tuer.
Le résumé de l’aventure
Cette aventure démarre une fois La Guerre des rois du fleuve
terminée. Que les PJ aient gagné ou perdu, ils doivent
reconstruire leur royaume ou peut-être aider à rebâtir le
Pitax. Mais peu après, un nouveau danger menace la région :
d’étranges monstres, des explosions de croissance végétale et
des phénomènes météorologiques inexpliqués s’abattent sur
les Terres volées. C’est à ce moment que les PJ apprennent
que l’un des trésors qu’ils ont découverts dans le palais du
Pitax est une épée vorpale en devenir, une arme d’une grande
puissance dont l’intelligence et les pouvoirs grandissent en
même temps que se multiplient les incursions de monstres,
les mystérieux changements de météo et les floraisons
végétales anormales.
 Les PJ découvrent bien vite que leur royaume doit faire
face à une nouvelle invasion mais, cette fois, elle ne vient pas
du monde matériel. De viles forces venues du légendaire
Premier Monde essayent d’agrandir leurs frontières et,
quand les PJ commencent à combattre ces luxuriants
bourgeons, ils se rendent compte qu’ils peuvent passer de ce
plan au royaume des Mille souffles, dans le Premier Monde.
Là, ils doivent affronter de nouveaux dangers, bien pires que
tout de ce qu’ils ont déjà rencontré, avant d’apprendre que
la menace qui pèse sur leur royaume est encore plus grave
qu’ils ne l’avaient cru : la dirigeante des Mille souffles est
sur le point d’absorber les Terres volées et de les mettre en
bouteille, ce qui dévastera la région et ne laissera qu’une
étendue désolée.
Si les PJ espèrent sauver leur royaume de ce nouveau
danger, ils doivent combattre Nyrissa en détruisant les
bourgeons du Premier Monde et se rendre dans les Mille
souffles pour affronter la nymphe démente.
Les quêtes
Les huit quêtes qui apparaissent sur les pages de gardes du
livre donnent une chance aux PJ de gagner plus d’expérience
et d’obtenir des récompenses supplémentaires en
accomplissant de grandes choses. Contrairement aux autres
aventures de Kingmaker, il n’y a pas de quêtes annexes en
dehors de celles-ci. Dans Un Millier de hurlements, les PJ n’ont
qu’un objectif : vaincre Nyrissa, la reine nymphe.
Chaque quête des Mille souffles donne 102 400 px une fois
terminée, en plus des px que les PJ remportent en cours de
mission.
Première partie :
Un mois de destruction
Un Millier de hurlements se déroule normalement juste après La
Guerre des rois du fleuve, mais vous pouvez bien sûr modifier le
départ de l’aventure comme bon vous semble. Si le royaume
des PJ n’englobe pas encore les quatre régions des Terres
volées, laissez-le croître quelques années supplémentaires
afin que, lorsque Nyrissa donnera l’assaut, les PJ soient
obligés de s’opposer à elle.
On peut assimiler l’intrusion du Premier Monde dans les
Terres volées à une digue qui cède. Au début, l’incroyable
pression de ce plan pèse sur la digue comme une puissante
rivière sur le point d’inonder le royaume. Les bourgeons du
Premier Monde apparaissent comme autant de filets d’eau
alors qu’il s’infiltre lentement dans les terres humaines. Ces
filets deviennent bien vite des brèches ouvertes dans la digue
alors que les bourgeons se multiplient dans la région. Plus
les brèches s’élargissent, plus les monstres et les étranges
phénomènes météorologiques gagnent en force et finissent
par culminer avec l’arrivée d’un redoutable prédateur venu
du Premier Monde : un jabberwocky mineur né du sang du
plus célèbre de leurs tanes.
8
Les habitants du Premier Monde
Dans cette aventure, les PJ affrontent beaucoup de
monstres qui sont plus puissants que sur le plan Matériel.
Nous avons donc modifié le profil de ces créatures en
prenant leurs statistiques habituelles et en leur ajoutant
des DV et en augmentant parfois leur taille. Tous ces
monstres possèdent aussi au moins un pouvoir physique
supplémentaire, que ce soit des bras en plus, une langue
allongée préhensile ou des ailes qui leur permettent de
voler. Il n’y a pas d’archétype pour créer des monstres du
Premier Monde, ni simple ni complexe, parce qu’il ne
devrait jamais y avoir deux monstres identiques dans ce
plan. Si vous souhaitez créer un adversaire du Premier
Monde, le mieux est de faire passer ce monstre à 10-20
DV et de lui ajouter un pouvoir de votre choix. Les règles
pour créer de nouveaux monstres ou en faire évoluer
contiennent une mine d’informations à ce sujet dans les
appendices du Bestiaire Pathfinder JdR.
Roncier
À la fin de l’aventure précédente, les PJ ont dû s’emparer
d’une puissante arme magique cachée dans la chambre
secrète sous le palais d’Irovetti, une épée bâtarde +4 nommée
Roncier. Les Anciens l’ont forgée il y a une éternité, après
avoir arraché à Nyrissa sa capacité d’aimer. Ils ont transformé
cette énergie émotionnelle en épée et l’ont jetée sur le plan
Matériel pour qu’elle devienne invisible et indétectable aux
yeux de Nyrissa. Pendant des siècles, elle a envoyé des agents
parcourir les Royaumes fluviaux à la recherche de la lame
mais les serviteurs des Anciens ont fait de leur mieux pour
contrer ses efforts. La situation est restée à l’état de statu quo
jusqu’à ce que les agents d’Irovetti découvrent l’épée il y a
peu. L’ex-roi du Pitax a gardé le secret sur cette découverte
car il pensait révéler son succès à la nymphe plus tard, quand
il aurait besoin de son aide. Malheureusement pour lui, il a
attendu un peu trop longtemps et son erreur lui a coûté son
royaume.
Si les PJ n’ont pas découvert Roncier, donnez-leur une
chance de le faire en les laissant explorer le palais d’Irovetti.
Sinon, la Chasse cornue (voir page 13) peut la récupérer et
croiser leur chemin alors qu’elle rentre remettre l’épée à
Nyrissa.
Comme Roncier est une épée bâtarde +4, elle est déjà assez
puissante mais son potentiel est bien plus important : alors
que le Premier Monde commence à s’infiltrer dans les
Terres volées et que les PJ tuent des créatures venues de cette
dimension avec l’épée, elle regagne lentement ses véritables
pouvoirs. Quand elle dispose de toute sa puissance, c’est
une épée vorpale intelligente mais surtout une arme mortelle
contre celle qui lui a donné naissance : la reine nymphe
Nyrissa. Comme Roncier est un élément clef de l’aventure,
vous pouvez transformer l’épée bâtarde en une autre arme
si aucun PJ n’utilise d’épée : le but, c’est de donner aux
joueurs une arme utile, pas de les punir pour avoir créé des
personnages qui manient d’autres armes. Notez que Roncier

est une épée vorpale, sa nouvelle version devrait donc être,
de préférence, une arme tranchante. Si ce n’est pas possible,
vous pouvez la faire fonctionner de la même manière, juste
en changeant son style. Une Roncier qui inflige des dégâts
perforants sera une arme perceuse de cerveau et une Roncier
contondante une arme briseuse de crâne. Dans tous les cas, elle
tue instantanément toute créature sur laquelle elle confirme
un critique après un 20 naturel, tout comme le ferait une
arme vorpale, il n’y a que les détails sanglants qui soient
légèrement différents.
Pour éveiller Roncier, il faut qu’elle assiste à la défaite de
bourgeons du Premier Monde ou à la mort de puissantes
créatures issues de cette dimension. Pas besoin que ce soit
elle qui porte le coup de grâce mais elle doit se trouver
dans les parages (dans un rayon de 30 mètres). À chaque fois
qu’un bourgeon ou une créature du Premier Monde FP 15
ou plus meurt (ce qui inclut tous les monstres associés aux
bourgeons, sauf indication contraire), Roncier gagne un point
de tranchant. Elle gagne de nouveaux pouvoirs en fonction
de son total de points.
Quel que soit son total de points de tranchant, Roncier
est considérée comme un artefact majeur pour la détection
de la magie et tous les effets qu’elle génère ont un NLS
20. On peut deviner ses pouvoirs avec une magie de
divination comme mythes et légendes ou en parlant avec
Évindra la néréide (voir plus bas). Un test d’Art de la magie
DD 35 permet d’identifier les pouvoirs de l’épée et de
savoir qu’elle peut en gagner d’autres, mais les PJ devront
recourir à des divinations plus poussées, faire leurs
propres expériences ou parler avec Évindra s’ils veulent
savoir comment.
Empathie. Quand Roncier a 4 points de tranchant, elle
devient intelligente. Elle est Chaotique Neutre, peut
communiquer par empathie et possède Int 10, Sag 10 et Cha
16. Ses sens se développent sur 9 mètres et elle peut lancer
peau d’écorce sur son propriétaire 3/jour.
Langage. Quand Roncier atteint 8 points de tranchant,
elle peut communiquer en aklo, en commun et en
sylvestre. Ses sens s’étendent sur 18 mètres et elle gagne
la vision dans le noir. Elle peut lancer flétrissement 3/jour
par une action simple sur une créature qu’elle touche en
combat.
Télépathie. Quand Roncier atteint 14 points de tranchant,
elle peut communiquer par télépathie. Ses sens s’étendent
sur 36 mètres et elle gagne un dessein : détruire les êtres
du Premier Monde. Quand on l’utilise contre une créature
de ce genre, elle devient vorpale. De plus, elle permet
de lancer résurrection suprême une fois par mois sur son
propriétaire.
Vorpale. Quand Roncier est pleinement éveillée, à 20 points
de tranchant, elle devient une arme vorpale contre toutes
les cibles. Il est peu probable qu’elle en arrive là avant la
mort de Nyrissa et ce n’est donc que si vos PJ continuent
leur campagne au-delà de cette dernière aventure qu’ils
disposeront d’une épée vorpale.
9
Un millier de hurlements
Développement du royaume
Un Millier de hurlements se déroule après le plus gros de
la construction du royaume des PJ. Ces derniers peuvent
continuer de bâtir et de développer leur nation, mais ces
éléments n’entrent plus en ligne de compte dans cette
dernière aventure. Vous n’avez donc pas besoin de modi-
fier grand-chose dans cet épisode si vous n’utilisez pas les
règles de construction de royaume. Il vous suffit de dire
que le Narl couvre à présent la majeure partie des quatre
régions des Terres volées et qu’il a annexé le Pitax (même
s’il laisse plus ou moins sa direction à la charge de son
propre gouvernement).
L’Éveil de Roncier
Points de
tranchant Pouvoir obtenu
0 épée bâtarde +4
1-3 épée bâtarde en fer froid +4
4-7 épée bâtarde intelligente (empathie) en fer froid +4
8-13 épée bâtarde intelligente (langage) en fer froid +4
14-19 épée bâtarde intelligente (télépathie) en fer froid +4
20 ou plus épée bâtarde intelligente (télépathie) en fer froid
vorpale +5
Évindra
Lors de l’aventure précédente, les PJ ont dû sauver une
belle créature féerique prisonnière dans une abbaye hantée.
Il s’agit d’Évindra, la néréide. Nous ne redonnons pas son
profil ici mais, si elle est toujours alliée aux PJ et qu’ils lui ont
rendu son châle, vous pouvez l’utiliser pour aider le groupe,
comme bon vous semble. Elle est reconnaissante envers les
PJ qui l’ont sauvée et lui ont rendu son bien et, le moins
qu’elle puisse faire, c’est de les informer sur les dangers qu’ils
vont devoir affronter.
Avant même que les bourgeons du Premier Monde ne se
manifestent, Évindra peut avertir les PJ qu’une puissante
créature venue de cette dimension, Nyrissa, va probablement
venir récupérer Roncier. La néréide leur explique qu’il y a
des années, on l’a chargée de surveiller cette arme et qu’elle
a fini par la perdre. Elle s’en veut d’avoir laissé Roncier
tomber entre les mains d’Irovetti et, même si cela n’a pas
permis à Nyrissa de la récupérer, il s’en est fallu de peu,
ce qui la perturbe et lui fait honte. Elle veut donc rester
en permanence à côté de l’épée et aider les PJ à empêcher
Nyrissa de la reprendre.
Évindra peut apprendre beaucoup de choses aux PJ sur
Roncier et sur Nyrissa, même si elle en sait peu sur leur
histoire globale.
Roncier. Il y a bien longtemps, Évindra avait reçu l’ordre
de garder Roncier. Elle ne se rappelle pas à quand cela
remonte, mais elle sait que c’était avant que les premiers
humains ne s’installent dans les Terres volées. Elle ne
peut pas leur apprendre grand-chose non plus sur celui
qui lui a confié cette tâche, mais elle est certaine que cette
mystérieuse fée travaillait pour le compte des serviteurs des
Anciens du Premier Monde, c’est pourquoi elle s’est hâtée
d’obéir. Il lui a dit que l’épée avait beaucoup de valeur pour
une « arriviste » nommée Nyrissa, qui désirait follement
s’en emparer alors que les Anciens s’y opposaient.
Évindra confirme que Roncier est pour l’instant
une épée bâtarde +4 mais que ses pouvoirs se
réveilleront sûrement si elle est exposée à la
puissance brute du Premier Monde ou si
quelqu’un s’en sert pour tuer des habitants
de ce royaume. Évindra ne connaît pas
tous les pouvoirs latents de l’épée mais
elle sait qu’une fois éveillée, c’est une
épée intelligente vorpale, entre autres.
Elle peut aussi révéler aux PJ tout ce
qu’elle sait de l’histoire secrète
de l’abbaye de Roseblanche (voir
les pages 28-29 de la Campagne
Pathfinder numéro 35, La Guerre
des rois du fleuve) même si ces
informations n’ont aucun
impact sur l’aventure en cours.
Nyrissa. Évindra connaît la
légende selon laquelle Nyrissa
est tombée amoureuse de l’un des
Anciens, a vu ses pouvoirs croître au
point qu’elle s’est prise pour l’une des
dirigeantes du Premier Monde et comment
les Anciens ont réagi : en envoyant le
jabberwocky la tuer et en exilant son
amant dans le plan de l’Ombre. Elle sait que
Nyrissa a survécu et elle se doute qu’elle en veut aux
Anciens. Elle sait aussi que la reine nymphe règne sur un
royaume appelé les Mille souffles et qu’il se trouve très
proche du plan Matériel, dans la région des Mille voix, au
nom si proche, que l’on appelle aussi la forêt du Souffle.
Elle sait aussi que Nyrissa s’intéresse depuis longtemps
aux Terres volées et que les fées de la région la connaissent
et la craignent. Certaines rumeurs disent même que la
reine nymphe parcourt parfois les Terres volées et qu’elle
fait montre de cruauté envers ceux qui lui déplaisent et
accorde d’étranges récompenses à ceux qui la satisfont.
Ces rumeurs poussent Évindra à croire qu’il existe un lien
physique entre le Premier Monde et les Terres volées – et
la logique voudrait qu’il se trouve au cœur de la forêt des
Mille voix.
Les bourgeons éclosent
La première partie d’Un Millier de hurlements diffère des
autres aventures de Kingmaker : elle suit un calendrier
fixe. Avant, les PJ pouvaient laisser passer des mois ou
des années lors de leurs aventures, surtout quand ils se
contentaient d’explorer une région. Si vos PJ ont encore
10
des zones à explorer (et s’ils en ont envie), retardez le début
de cette aventure jusqu’à ce que leur soif de découverte
se soit apaisée car, une fois que les bourgeons de Nyrissa
auront commencé à se manifester, leur rythme d’éclosion
va devenir de plus en plus rapide, et ce pour une bonne
raison : les PJ ne doivent pas avoir le temps de se ravitailler
ni de récupérer entre les bourgeons, les assauts sur leur
royaume sont rapides et violents.
Les évènements de ce chapitre se déroulent
sur un mois et il ne s’écoule que quelques
jours entre chaque bourgeon. Ce qui veut
dire qu’une fois qu’ils commencent à éclore,
il est impossible de gérer ou de développer le
royaume puisque ces phases durent un mois.
Évidemment, si les PJ triomphent de tous
les bourgeons et parviennent à survivre à
ce mois de destruction et à préserver leur
royaume, ils pourront reprendre un rythme
plus tranquille pour la suite de l’aventure et de
la campagne. Au bout d’un mois de chaos, s’ils
n’ont pas fini d’explorer les Mille souffles et
qu’ils n’ont pas vaincu Nyrissa, récompensez-
les pour avoir essuyé ce mois de désastres
en leur permettant d’aborder la deuxième
et la troisième partie de l’aventure à
leur rythme. Mais s’ils prennent trop
leur temps, Nyrissa peut envoyer une
deuxième, voire une troisième, salve de
bourgeons.
Tous les évènements de ce chapitre
commencent à une date donnée, notée
« jour 1 », « jour 14 », « jour 27 ». Cela vous permet
de débuter le jour qui vous convient. C’est plus facile si le
jour 1 correspond au premier jour d’un mois, mais ce n’est
pas obligatoire.
Il suffit d’examiner de visu un bourgeon et de réussir
un test de Connaissances (plans) DD 25 pour confirmer
que l’incident résulte d’une brèche planaire entre le plan
Matériel et le Premier Monde, même si elle n’est pas assez
large ni assez stable pour laisser passer des créatures
du premier dans le second. Si les PJ ont obtenu leurs
informations sur le bourgeon de seconde main, le DD du
test passe à 35.
Heureusement, les PJ peuvent vaincre les bourgeons au
fur et à mesure qu’ils se manifestent. La méthode à utiliser
varie en fonction de chacun. Une fois le bourgeon vaincu,
les PJ récupèrent des trophées spéciaux (voir l’encadré) qui
leur permettent d’entrer dans les Mille souffles et de s’y
déplacer de plus en plus facilement. (Notez qu’il leur faut
au moins trois trophées avant de pouvoir entrer dans les
Mille souffles.) Évidemment, ce n’est pas en détruisant les
bourgeons et en récupérant des trophées que les PJ vont
empêcher Nyrissa de leur voler leur royaume mais plus ils
détruisent de manifestations du Premier Monde, plus la
nymphe mettra de temps à atteindre son objectif.

Quand un bourgeon se manifeste, c’est forcément dans
un hexagone des Terres volées. Chaque bourgeon ne
peut apparaître que dans un type d’hexagone donné (son
emplacement dépend du MJ). Vous pouvez déterminer sa
localisation au hasard ou la choisir. Le bourgeon change
alors la réalité de manière unique dans l’enceinte de
l’hexagone. Pire, ce dernier est immédiatement retiré
du royaume des PJ. Non seulement la taille du royaume
diminue de 1 mais l’agitation augmente de 1 (ou de 4 si
l’hexagone contient une ville). Toutes les améliorations
apportées à l’hexagone sont perdues, y compris les
améliorations et les modificateurs liés aux villes et aux
caractéristiques spéciales des hexagones, comme les
ressources. Une fois le bourgeon vaincu, les PJ peuvent
réintégrer l’hexagone à leur royaume lors de la phase
d’amélioration (ce qui est décompté du nombre total
d’hexagones qu’ils peuvent annexer à leur royaume en
une phase, comme d’habitude). Ceci coûte 5 points de
construction (plus que la normale car les dégâts et les
changements provoqués par le bourgeon demandent
beaucoup de travail).
Quand un bourgeon apparaît, il s’étend au rythme d’un
hexagone par jour. Déterminez lequel au hasard (seulement
un hexagone adjacent qui n’a pas encore bourgeonné). Le
mécanisme qui permet de vaincre le bourgeon se trouve
toujours dans l’hexagone originel. Une fois le bourgeon
vaincu, tous les hexagones touchés reviennent à la normale
(mais il faut les récupérer un par un).
L’apparition d’un bourgeon saute aux yeux de tous ceux
qui se trouvent dans son hexagone, mais il faut parfois un
certain temps avant que la nouvelle ne se répande. Tant
que les PJ s’activent dans leur royaume, il ne devrait pas
s’écouler plus de quelques jours avant qu’ils apprennent
l’arrivée d’un nouveau bourgeon. En revanche, les
bourgeons qui apparaissent en dehors de leur royaume
peuvent se développer pendant un certain temps sans que
personne ne les remarque. Si un bourgeon se manifeste
dans ce genre d’endroit, faites un test de loyauté secret
pour le royaume des PJ contre le DD de contrôle de ce
royaume. En cas de succès, les PJ entendent des rumeurs
au sujet du bourgeon quelques jours après son apparition,
sinon, personne ne les en informe pendant un mois
et il se développe. S’il s’étend dans un hexagone qu’ils
contrôlent, ils l’apprennent automatiquement, sinon, le MJ
fait de nouveaux tests de loyauté secrets jusqu’à ce qu’ils
découvrent son existence.
Les caractéristiques des bourgeons. La nature du
bourgeon varie en fonction de la zone des Mille souffles dont
il est originaire mais ils possèdent tous des caractéristiques
similaires.
• Il est difficile de se déplacer dans un hexagone bourgeonnant
car la végétation folle y pousse de manière incontrôlée :
considérez ces hexagones comme des forêts denses quand
il s’agit de gérer les déplacements sur terre ou comme un
terrain difficile pour les mouvements tactiques. À noter
11
Un millier de hurlements
Les trophées des bourgeons
Quand les PJ triomphent d’un bourgeon, d’étranges
forces issues du Premier Monde sont libérées. L’énergie
qui imprègne la zone s’élève du terrain environnant dans
un vortex de lumière verte, avec un hurlement perçant
qui rappelle un lapin ou un daim blessé. C’est une ma-
nifestation bizarre et plutôt inquiétante, mais elle est
inoffensive. Elle retourne en majorité dans le Premier
Monde, cependant elle imprègne quelques objets iden-
tiques que le bourgeon a laissés derrière lui. Ce sont
les trophées de bourgeon. Un cadavre qui se transforme
en trophée ne se décompose pas pendant des semaines,
comme avec un sort de préservation des morts qui dure
cent jours. Tous les trophées émettent une forte aura
d’invocation et de transmutation, mais ils ne semblent
pas posséder de propriétés spéciales, en dehors de
celles qu’ils avaient déjà avant de devenir des trophées
du bourgeon.
Si quelqu’un fait un test d’Art de la magie DD 30 alors
qu’il examine un trophée du bourgeon sous l’effet d’une
détection de la magie (comme pour identifier un objet
magique), il comprend que, même si le bourgeon a dis-
paru, l’objet est une sorte de lien entre le plan Matériel
et le Premier Monde. Il devrait fonctionner comme une
clef ou une composante pour un portail entre les deux
plans et pourrait disposer de propriétés supplémentaires si
quelqu’un l’emmène dans le Premier Monde.
Le rôle de lien du trophée disparaît au bout de cent jours
et l’objet redevient normal.
que deux bourgeons (Le Lac du tourbillon et Les Nuits de la
terreur) n’ont aucun effet physique sur la végétation.
• Les PJ ont deux fois plus de chances de faire des rencontres
aléatoires dans un bourgeon qu’ailleurs. Ces rencontres
se résolvent toujours en lançant les dés dans la table des
Rencontres aléatoires du Premier Monde, en page 79 de ce
livre, et non dans les tables habituelles.
• Dans les bourgeons, la vie est féconde mais elle est aussi
dangereuse : les tests de Survie souffrent d’un malus de -10.
Jour 1 : Le Lac du tourbillon
(FP 15 ; premier bourgeon)
Le premier bourgeon n’a rien de végétal, c’est une masse d’eau
tourbillonnante qui rend malade tous ceux qui en boivent.
Contrairement aux bourgeons terrestres qui se traduisent
par une soudaine croissance végétale, celui-ci se manifeste
sous la forme d’une eau noire qui tournoie lentement dans
l’un des lacs des Terres volées.
Localisation. Ce bourgeon peut apparaître dans n’importe
quel lac des Terres volées. Ses effets se répandent uniquement
dans l’eau : il ne peut pas s’étendre dans des hexagones qui
ne contiennent pas d’eau et dont l’eau n’est pas reliée au lac
par une rivière ou autre.
 Lien. Le lac des Cygnes de minuit (zone B).
Bourgeon. Le tourbillon qui apparaît dans le lac mesure
150 mètres de diamètre et descend jusqu’au fond du plan
d’eau où le vortex ne fait plus que 15 mètres de diamètre.
Cette zone circulaire, au fond du lac, est donc à l’air libre.
L’eau du tourbillon n’est pas « drainée » quelque part mais
elle continue tout de même de tournoyer. Il faut réussir un
test de Natation DD 30 pour ne pas se faire emporter par les
courants du vortex. En cas d’échec, la créature tombe dans le
vortex et subit 4d6 points de dégâts non létaux pendant 2d6
rounds avant que le tourbillon ne la projette dans les eaux
avoisinantes.
D’étranges et silencieux cygnes noirs se rassemblent
autour du tourbillon. Quand ils sont emportés dans le
vortex, ils s’envolent et se posent un peu plus loin, avant
de se laisser à nouveau dériver vers le tourbillon. Les
cygnes sont irascibles mais sinon, ils n’ont rien d’anormal.
Si quelqu’un essaye de leur parler avec communication
avec les animaux ou autre, ils disent qu’ils ont peur du
tourbillon parce qu’il fait beaucoup de bruit et qu’il est
inquiétant. Ils n’ont aucun souvenir de la vie qu’ils ont
passée dans un lac similaire des Mille souffles (en B). Ils
sont immunisés contre les maladies qu’apportent les eaux
tourbillonnantes.
Toute personne qui boit l’eau de cet hexagone ou
d’un hexagone touché par le bourgeon s’expose au mal
aveuglant (voir la page 563 du Manuel des joueurs Pathfinder
JdR).
Le cœur de ce bourgeon se compose de quatre seigneurs
élémentaires d’eau qui nagent et écument autour du vortex.
Ils ignorent les cygnes et tout animal de cette taille ou plus
petit, mais ils attaquent les autres créatures qui approchent.
Ils quittent le tourbillon en prenant leur propre forme
de vortex et reprennent leur apparence naturelle dès
qu’ils subissent des dégâts. Sous celle-ci, ils ressemblent à
d’immenses cygnes faits d’eau noire.
Si les quatre seigneurs élémentaires se font tuer ou bannir
du plan Matériel, le vortex central s’effondre immédiatement
et le bourgeon disparaît. Le geyser d’eau qui en résulte se
calme rapidement et tous les cygnes noirs meurent et flottent
sur le lac.
Seigneurs élémentaires d’eau (4) FP 11
12 800 px chacun
pv 152 chacun (voir la page 125 du Bestiaire Pathfinder JdR)
Le trophée : des carcasses de cygnes noirs.
Jour 8 : Les Enfants hurlants
(FP 15 ; deuxième bourgeon)
Ce bourgeon se manifeste dans les marches de Narl ou
dans les Mille voix. L’apparition soudaine de ce bourgeon
se traduit par un enchevêtrement d’énormes champignons,
de moisissures, d’épaisses racines fibreuses et de lianes qui
12
se mettent rapidement en devoir d’étouffer la vie végétale
déjà présente. Cette invasion fongique s’accompagne d’une
nuée de petits humanoïdes aux allures de plantes : des
mandragores.
Localisation. Ce bourgeon peut apparaître dans n’importe
quel hexagone forestier.
Lien. Le Verger (zone E).
Bourgeon. Ce bourgeon est infesté de milliers de
mandragores. Chacune de ces plantes difformes ressemble
vaguement à un humanoïde avec de petits yeux, des
feuilles en guise de cheveux et des dents de bois acérées.
Normalement une mandragore est aussi grande qu’un
enfant mais celles-ci sont bien plus petites : elles font une
dizaine de centimètres de haut mais il y en a assez pour
former des nuées.
Ce bourgeon peut passer inaperçu s’il apparaît dans une
forêt que les PJ n’ont pas encore explorée complètement
ou qui ne leur appartient pas. Dans ce cas, les fermes et
les villages devraient être rapidement assaillis par ces
minuscules nuisibles qui mordent les chevilles des enfants
et du bétail, pourchassent les animaux domestiques ou
grimpent sur les adultes pour mordre les cous ou les bras
dénudés et boire leur sang.
Le bourgeon se manifeste par une soudaine invasion
de champignons et de moisissures, au milieu desquels les
mandragores gambadent, hurlent et grouillent. Les nuées
dorment la nuit mais la journée, tous ceux qui entrent dans
le bourgeon remarquent forcément les innombrables petits
hurlements qui rappellent des bébés miniatures et résonnent
dans toute la zone moisie.
Il y a des dizaines de milliers de mandragores dans le
bourgeon, mais les PJ ont juste besoin de vaincre deux
nuées pour que les autres monstres hurlent et meurent.
En revanche, il faut tuer ces nuées à 1 minute d’intervalle,
sinon, les PJ doivent repérer et affronter deux autres nuées le
lendemain pour détruire le bourgeon.
Nuée de mandragores FP 13
25 600 px
Voir la page 86 de la Campagne Pathfinder numéro 17, et la page 45
de l’Advanced Bestiary
Plante (nuée) de taille Min, CM
Init +13 ; Sens vision nocturne ; Perception +14
DÉFENSE
CA 28, contact 28, pris au dépourvu 18
(+9 Dex, +1 esquive, +8 taille)
pv 220 (21d8+126); guérison accélérée 10
Réf +18, Vig +19, Vol +8
Capacités défensives trait de nuée ; Immunité dégâts des armes,
trait de plante ; Résistance acide 5, électricité 10, froid 5
Faiblesses vulnérable aux ténèbres
ATTAQUE
VD 9 m
Corps à corps nuée, +23 (5d6 plus absorption de sang, distraction
et poison)

À distance arc long composite, +3 (1d8+2/×3)
Espace occupé 3 m ; Allonge 0 m
Attaque spéciale distraction (DD 25), hurlement
TACTIQUE
Pendant le combat La nuée de mandragores ouvre les hostilités en
hurlant. Elle submerge ensuite autant d’ennemis que possible,
les mâche et essaye de boire leur sang, laissant derrière elle des
victimes frappées de confusion.
Moral La nuée de mandragores se bat jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 11, Dex 29, Con 20, Int 8, Sag 13, Cha 10
BBA +15 ; BMO +16 ; DMD 27
Dons Attaque réflexe, Attaque spéciale renforcée (poison),
Esquive, Réflexes surhumains, Robustesse, Science de l’initia-
tive, Science des réflexes surhumains, Science de la vigueur
surhumaine, Souplesse du serpent, Talent (Discrétion), Vigueur
surhumaine
Compétences Discrétion +45 (+53 si la végétation est dense),
Perception +14
Langues abyssal, commun
Part esprit de ruche, lianes
POUVOIRS SPÉCIAUX
Absorption de sang (Ext). Quand une nuée de mandragores
blesse un ennemi avec ses dégâts de nuée, elle boit
son sang et lui inflige un affaiblissement de 1d6 points
de Force. Une nuée qui absorbe le sang d’une créature
avec 0 de Force lui inflige 2d4 points d’affaiblissement
de Constitution.
Esprit de ruche (Ext). La nuée de mandragores a un esprit
centralisé mais elle reste immunisée contre les effets men-
taux grâce à sa nature végétale.
Hurlement (Sur). Une fois par jour, par une action simple,
la nuée de mandragores peut pousser un hurlement
inquiétant qui rappelle les vagissements d’un millier de
bébés. Une créature qui se trouve à moins de 9 mètres
d’une nuée de mandragores hurlantes doit réus-
sir un jet de Volonté DD 25 ou être nauséeuse
pendant 1d4 rounds. C’est un effet sonore
mental. Le DD du jet de sauvegarde
est basé sur la Constitution.
Poison (Ext). Nuée – blessure ;
jet de sauvegarde Vig DD 27 ;
fréquence 1/round pendant 6
rounds, effet confusion pen-
dant 1 round ; guérison 2 jets de sauvegarde
consécutifs. Le DD du jet de sauvegarde est basé sur la
Constitution.
Vulnérabilité aux ténèbres (Ext). Quand la nuée de man-
dragores se trouve dans le noir, elle perd sa guérison
accélérée et elle est ralentie, comme avec un sort de
lenteur.
Le trophée : Une des petites mandragores mortes.
13
Un millier de hurlements
Jour 9 : Les Chasseurs cornus (FP 17)
Nyrissa sait que Roncier peut la tuer et, alors que l’aventure
progresse, elle entend des rumeurs disant que les PJ l’ont
découverte. Cette nouvelle, qui semble correspondre à
merveille avec les anciennes visions de mort qu’elle a reçues,
inquiète de plus en plus la nymphe et, au neuvième jour de
l’aventure, elle envoie un groupe nommé la Chasse cornue
(les protecteurs et les gardiens de son royaume des Mille
souffles) sur le plan Matériel. Ils doivent retrouver les PJ et
récupérer l’épée.
Les créatures. La Chasse cornue se compose d’ettins
particulièrement violents et musclés, placés sous les ordres
d’un dangereux rôdeur satyre appelé le Chasseur cornu. Ils
apparaissent pour la première fois dans les Terres volées au
cœur des Mille voix, au château des Lames, là où la frontière
entre les Mille souffles et les Terres volées est la plus mince.
Ils se mettent immédiatement en devoir de sillonner la
région à la recherche des PJ, semant la dévastation sur leur
passage. La Chasse cornue sait beaucoup de choses sur les
PJ et, s’ils ont eu tendance à vouloir protéger leur peuple, le
Chasseur sait que le meilleur moyen de les attirer consiste
à faire un carnage. Si les PJ semblent se moquer
de leurs sujets, la Chasse cornue se rend
au prochain bourgeon dans l’espoir de
leur tendre une embuscade quand ils
viendront le détruire, ou elle tente
de s’infiltrer chez eux quand ils se
séparent, pour essayer de les tuer
un par un. Au final, c’est à vous de
voir comment vous désirez utiliser la
Chasse cornue.
Mandragore
Le Chasseur cornu FP 16 du premier round pour accorder son bonus d’ennemi juré à ses
76 800 px ettins grâce au pacte du chasseur. Naturellement, il préfère tirer
Satyre (m) rôdeur 12 (voir la page 255 du Bestiaire Pathfinder JdR) sur les humains en priorité mais, s’il voit qui porte Roncier, il se
Fée de taille M, CN concentre sur cette personne, comme ses ettins. Le Chasseur
Init +10 ; Sens vision nocturne ; Perception +26 cornu ne cherche pas à tuer tout le groupe, il veut surtout captu-
DÉFENSE rer Roncier. S’il triomphe de son propriétaire, il s’empare de l’épée
CA 31, contact 17, pris au dépourvu 24 aussi vite que possible et se téléporte au château des Lames avec
(+5 armure, +6 Dex, +1 esquive, +9 naturelle) l’épée (ou avec le cadavre de la personne qu’il soupçonne de
pv 206 (20 DV ; 8d6+12d10+112) l’avoir). Une fois dans le château, il franchit un portail qui vient de
Réf +20, Vig +14, Vol +15 s’ouvrir et mène dans les Mille souffles. Il se rend ensuite dans
Capacités défensives esquive totale ; RD 5/fer froid la maison en Lisière du temps pour la remettre à sa maîtresse.
ATTAQUE Consultez la troisième partie de l’aventure pour savoir ce qui se
VD 12 m passe si Nyrissa récupère Roncier.
Corps à corps cornes +2, +23 (1d6+9) Moral Le Chasseur cornu se bat jusqu’à la mort pour s’emparer de
À distance arc long composite chercheur +3, +23/+18/+13/+8 (1d8+19/19- Roncier mais dès qu’il a l’épée, il s’enfuit comme indiqué plus haut.
20/×3) ou Tir rapide, +21/+21/+16/+11/+6 (1d8+19/19-20/×3) STATISTIQUES
Attaque spéciale ennemi juré (humain +6, elfe +4, gnome +2), For 20, Dex 23, Con 18, Int 10, Sag 16,
flûtes de Pan, proie du chasseur Cha 19
Pouvoir magique (NLS 8 ; BBA +16 ; BMO +21 ; MD 38
concentration +12) Dons Arme de prédilection (arc long
À volonté – charme-personne composite), Endurance, Esquive,
(DD 15), lumières dan- Science du critique (arc long com-
santes, sommeil (DD 15), son ima- posite), Science de l’initiative,
ginaire (DD 14), suggestion (DD 17) Science du tir de précision, Tir à
1/jour – convocation d’alliés naturels III, bout portant, Tir de précision, Viser,
terreur (DD 18) Volonté de fer
Sorts connus (NLS 9 ; concentration 13)
Niveau 3 – morsure magique supérieure,
soins modérés
Niveau 2 – grâce féline, peau d’écorce,
protection contre les énergies
Niveau 1 – charme-animal (DD 14),
enchevêtrement (DD 14), passage
sans trace

TACTIQUE
Avant le combat Chaque jour,
le Chasseur cornu lance
morsure magique supérieure
sur ses cornes. Il lance éga-
lement peau d’écorce et grâce
féline sur sa personne avant
d’entamer un combat.
Pendant le combat Quand Chasseur cornu
le Chasseur cornu se bat,
il privilégie toujours Viser
et utilise le Tir rapide aussi
souvent qu’il le peut. Il profite

14

Compétences Acrobaties +29 (+33 saut), Connaissances (na-
ture) +23, Discrétion +29, Évasion +29, Perception +26,
Survie +26
Langues commun, sylvestre
Part camouflage, déplacement facilité, empathie sauvage +16, envi-
ronnement de prédilection (forêt +4, plaine +2), pistage +6, pis-
tage rapide +1
Équipement divers armure de cuir +3, arc long composite cher-
cheur +3 avec 20 flèches, bracelets d’archerie supérieurs, casque de
téléportation
Ettins évolués (12) FP 7
3 200 px chacun
pv 85 chacun (voir les pages 134 et 295 du Bestiaire Pathfinder JdR)
Jour 12 : Les Nuits de la terreur
Le bourgeon le plus insidieux ne se manifeste pas au sens
physique, il perturbe les rêves de ses victimes.
Localisation. Ce bourgeon peut apparaître dans n’importe
quel hexagone qui contient une ville mais le mieux, c’est qu’il
frappe la capitale des PJ.
Lien. La tour des Cauchemars (zone D).
Bourgeon. Au départ, personne ne remarque ce bourgeon
car il n’a aucun effet tant que la nuit n’est pas tombée. À ce
moment, de nombreux dormeurs de l’hexagone souffrent
d’horribles cauchemars où ils sont poursuivis dans les
bois, déchiquetés par des bêtes sauvages et traqués par un
immense oiseau aux ailes noir de jais qui occultent les
étoiles. Pour certains, ces rêves ne font pas que troubler leur
sommeil : ils prennent vie.
Un cauchemar réel se manifeste comme un sort spontané
NLS 20 qui vise seulement le dormeur. La première nuit,
il n’y a qu’une victime qui succombe mais, alors que le
bourgeon s’étend, d’autres rêveurs périssent chaque nuit.
Ce bourgeon ne s’étend pas dans d’autres hexagones, il
frappe plus de victimes par nuit mais au sein de la même
ville. Le cauchemar réel peut se traduire par n’importe
quel effet de sort mais vous devriez privilégier ceux qui
possèdent des effets particulièrement sanglants. Une nuit,
une victime peut succomber à la mort rampante, une autre
peut s’éveiller d’un cauchemar où elle se fait étrangler
par un poulpe pour se faire attaquer par un tentacule
noir. Les sorts de convocation de monstres et de convocation
d’alliés naturels sont un excellent moyen de donner vie à
un mauvais rêve et d’attaquer le dormeur avant de traquer
sa famille, ses amis et ses voisins. Vous pouvez utiliser la
table donnée en page 16 pour déterminer les effets de sort
au hasard. Les cauchemars vivants sont des effets mentaux
de peur.
Si le bourgeon se manifeste dans une zone qui comprend
un PJ endormi, il devrait être victime de l’un des cauchemars
vivants. Sinon, le groupe entendra sûrement parler des
effets de ce bourgeon par des rumeurs qui relateront le
macabre destin d’un fermier, d’un marchand ou d’un autre
innocent.
15
Un millier de hurlements
Quelle que soit la forme que revêt le cauchemar vivant,
il partage un élément commun avec les mauvais rêves
ordinaires des autres personnes qui se trouvent dans
le bourgeon : un immense oiseau noir qui surveille le
cauchemar depuis les cieux enténébrés. Cette silhouette
monstrueuse ne participe jamais au cauchemar mais les
dormeurs se réveillent toujours avec la certitude que c’est cet
oiseau qui est à l’origine de leur rêve.
C’est un freux de cauchemar, un immense oiseau qui vit
dans les Mille souffles et dirige les cauchemars de là. On peut
l’identifier à l’aide d’un test de Connaissances (plans) DD 20.
C’est une créature mythique censée vivre dans le Premier
Monde. Si les PJ réussissent leur test de 10 points ou plus,
ils se souviennent également que le freux de cauchemar est
un personnage qui figure dans un étrange livre d’images
qu’un artiste fou a publié il y a des dizaines d’années au Pitax
(consultez le début de la deuxième partie pour en apprendre
plus sur ce livre). Dans les contes et dans le livre, un héros
réussit à chasser le freux en ignorant les cauchemars qui
hantent ses nuits et en menaçant l’oiseau directement.
Surpris par cette agression inattendue, le freux s’enfuit à tire-
d’aile et les cauchemars ne reviennent plus.
C’est la clef pour vaincre ce bourgeon  : quand un
personnage souffre d’un cauchemar vivant, il doit ignorer
le rêve et affronter le freux de cauchemar toujours présent.
Quand vous décrivez son cauchemar au PJ (mais avant qu’il
se réveille et en subisse les effets), expliquez-lui la nature de
son rêve et précisez qu’un immense oiseau noir plane en
observant la scène. Laissez alors au PJ une chance de réagir.
S’il fait quoi que ce soit d’autre que d’ignorer le cauchemar
et de s’opposer à l’oiseau, expliquez-lui que le cauchemar fait
quelque chose d’horrible à son incarnation onirique et faites-
le se réveiller pour subir les effets du cauchemar vivant.
En revanche, si le PJ veut s’opposer au freux, il a trois
possibilités : un jet d’attaque (qui utilise sa meilleure attaque
d’arme), un test de niveau de lanceur de sorts ou un test
d’Intimidation. Le DD de ces trois jets est de 30. Si le PJ rate
son jet, le freux n’est pas impressionné : il éclate d’un rire
croassant et le PJ se réveille et subit les effets du cauchemar
vivant. Si le PJ réussit son test, il surprend l’oiseau qui
s’enfuit. Le PJ se réveille en hurlant mais il ne subit pas les
effets du mauvais rêve. Il trouve une plume noire serrée dans
sa main, symbole de son triomphe sur le freux de cauchemar.
Le bourgeon est vaincu dès que quelqu’un parvient à chasser
le freux de cauchemar.
Le trophée. Une plume de corbeau noire arrachée au
cauchemar.
Récompense narrative. Les PJ gagnent 51 200 px s’ils
triomphent de ce bourgeon.
Jour 16 : Le Bourgeon gelé (FP 15)
Au seizième jour, des géants du givre lancent une invasion.
Ces brigands viennent d’un cimetière gelé où règne un
dangereux seigneur de guerre à quatre bras.
 Les cauchemars vivants
d% Effet de sort Description du cauchemar vivant
1-8 tentacules noirs (BMO +25) Le personnage est attaqué par un kraken alors qu’il se noie en mer.
9-14 appel de la tempête (DD 17) Le personnage est pris dans une violente tempête et n’a aucun endroit où se
mettre à l’abri.
15-17 création de mort-vivant dominant Le personnage est perdu dans un cimetière et se fait po urchasser par un
dévoreur.
18-24 mort rampante (DD 20) Le personnage s’enfonce dans des sables mouvants alors que des insectes le
dévorent vivant.
25-36 domination de personne (DD 16) Les amis du personnage sont possédés et il doit les tuer à coups de hache.
37-39 tremblement de terre (DD 22) Le personnage est piégé chez lui lors d’un tremblement de terre.
40-46 débilité (DD 17) Le personnage est devenu un nouveau-né ou une vieille épave sénile.
47-49 tempête de flammes (DD 22) Le personnage s’est transformé en créature inoffensive de la forêt et il est
coincé par un incendie.
50-51 emprisonnement (DD 23) Le personnage se fait enterrer vivant par ses amis qui le croient mort.
52-57 aliénation mentale (DD 20) D’ignobles monstruosités venues d’un autre monde dévorent l’esprit du
personnage.
58-60 tempête vengeresse (DD 23) Les cieux s’ouvrent pour que les dieux frappent le monde.
61-63 convocation de monstres IX Le personnage se fait attaquer par un glabrezu.
64-69 convocation de monstres VI Le personnage se fait attaquer par une succube.
70-74 convocation de monstres VII Le personnage se fait attaquer par un bébilith.
75-78 convocation de monstres VIII Le personnage se fait attaquer par un diable barbelé.
79-81 convocation d’alliés naturels IX Le personnage se fait attaquer par 1d3 vers pourpres.
82-87 convocation d’alliés naturels VI Le personnage se fait attaquer par un tigre sanguinaire.
88-91 convocation d’alliés naturels VII Le personnage se fait attaquer par un tyrannosaure.
92-96 convocation d’alliés naturels VIII Le personnage se fait attaquer par 1d4+1 scorpions.
97-100 tourbillon (DD 22) Le personnage a une jambe cassée et doit prendre une tornade de vitesse.

Localisation. Ce bourgeon peut apparaître dans n’importe
quel hexagone de montagne.
Lien. Le Cimetière gelé.
Bourgeon. La neige se met à tomber sur cet hexagone,
quelles que soient les conditions climatiques. La végétation
qui pousse ici se compose de buissons alpestres, de pins
rabougris et de plaques de lichen glissant. La température
descend jusqu’à un froid extrême (voir les pages 449 et 450
du Manuel des joueurs Pathfinder JdR) et toutes les étendues
d’eau sont gelées.
Les géants obéissent à un géant du froid à quatre bras
appelé Kargstaad mais il ne quitte jamais le Cimetière gelé.
Quand le bourgeon qui relie les Terres volées au Cimetière
s’ouvre, il envoie six géants protéger les lieux. Ces monstres
sont originaires du Premier Monde : ils ont la peau aussi
claire que la glace et leurs yeux brillent d’une lueur bleue.
Leurs blessures guérissent à une vitesse effarante et ils
sont bien plus forts et bien plus dangereux que des géants
du givre ordinaires. Mais une fois arrivés dans les Terres
volées, ils ne peuvent pas s’empêcher de massacrer et
d’écraser de fragiles créatures. Ils commencent à explorer
la région et laissent le bourgeon sans surveillance. Les PJ
peuvent rencontrer les géants en maraude n’importe où
mais ils en entendront sûrement parler après qu’ils ont
attaqué un village isolé ou une caravane marchande. Les
géants ne rencontrent pas vraiment d’opposition lors de
leurs déplacements et de leurs pillages et se disent que
les habitants de ce monde ne représentent pas le moindre
défi. Ce n’est qu’une fois le premier géant mort que les
autres comprennent que le plan Matériel recèle également
des dangers (comme les PJ) capables de les menacer. Ils
adoptent alors une position défensive et battent en retraite
vers le bourgeon gelé.
Le bourgeon gelé possède un lien particulier avec les Mille
souffles : au centre de l’hexagone dans lequel il se manifeste,
il y a une stèle de glace de 9 mètres de haut sur laquelle on
a gravé des milliers de noms. Ils semblent appartenir à la
langue natale de celui qui les lit et tous ceux qui pensent à
chercher leur propre nom ou celui d’un ami ou d’un membre
de leur famille le trouvent avec une rapidité déconcertante.
Cet effet est une puissante image programmée (volonté DD 19
pour dévoiler l’illusion si la personne interagit avec) qui sert
seulement à menacer les PJ et à les inquiéter. Pour détruire
le bourgeon, il faut détruire la stèle de glace. Elle fait 3 mètres
de large et elle est aussi dure que de la pierre. Il suffit de
la renverser pour la détruire et donc d’endommager la base
(solidité 8, pv 1 800, Enfoncer DD 65). La glace est immunisée
contre l’acide mais elle subit deux fois plus de dégâts de la
part du feu et du son. Les dégâts de froid réparent la stèle
pour un montant de points de vie égal au montant de

16

dégâts que le froid aurait dû infliger. La température très
basse du bourgeon lui donne une guérison accélérée 5. Si
quelqu’un détruit la stèle de glace, elle éclate en un millier
d’éclats tranchants de la taille d’une dague. Ils restent glacés
et ne fondent pas pendant 100 jours (à moins d’être placés
directement contre une flamme).
Géants de K argstaad (6) FP 10
6 400 px chacun
Géants du froid évolués (voir la page 152 du Bestiaire Pathfinder
JdR)
pv 161 chacun, guérison accélérée 10
Le trophée. Éclat de la stèle de glace
Jour 17 : Les Ronciers noueux (FP 15)
Ce bourgeon relie les Terres volées à l’un des endroits les
plus inquiétants des Mille souffles : la Maison noueuse, pas
si abandonnée qu’elle en a l’air.
Localisation. Ce bourgeon peut apparaître dans n’importe
quel hexagone qui se trouve sur une colline ou en plaine.
Lien. La Maison noueuse (zone H).
Bourgeon. Quand ce bourgeon se manifeste, il se
matérialise sous la forme d’un enchevêtrement de ronces et
de buissons. Les vrilles et les racines de ces plantes poussent
à une vitesse anormale et l’on entend le bruit des végétaux
qui creusent le sol. Ces ignobles taillis à croissance rapide
s’étendent depuis la cour mal entretenue de la Maison
noueuse, la demeure d’une vieille guenaude amère que l’on
appelle la Sorcière noueuse.
Les taillis, les broussailles et les ronciers mesurent plus
de 4,50 mètres. Ils sont épais (voir la page 432 du Manuel
des joueurs Pathfinder JdR) et empêchent les créatures
de se déplacer normalement. De plus, les ronces sont
étrangement mobiles et colériques : quand une créature
qui n’est pas originaire du Premier Monde fait une action
agressive (si elle lance un sort ou si elle attaque), les épines
la déchirent et l’égratignent. Les ronces sont capables
de faire des attaques d’opportunité contre une cible qui
se tient dans le sous-bois, mais pas plus d’une fois par
round par cible. La ronce a un bonus de +15 à l’attaque et
inflige 1d8+4 points de dégâts par coup. On peut détruire
une section de 1,50 mètre de côté en lui appliquant 40
points de dégâts à l’aide d’une attaque à zone d’effet ou
de dégâts tranchants. En revanche, les taillis ne mettent
qu’une minute pour repousser (et refaire des attaques
d’opportunité).
La Sorcière noueuse ne sort pas de sa maison pour se rendre
dans les Terres volées mais on perçoit sa présence dans toute
la zone : ricanements étouffés, marmonnements et brefs
aperçus d’étranges silhouettes humanoïdes immenses qui se
déplacent dans le sous-bois, juste en périphérie du champ de
vision. Ces silhouettes appartiennent aux « jardiniers » des
ronciers noueux, d’immenses géants difformes appelés des
athachs.
17
Un millier de hurlements
Un athach mesure près de 6 mètres de haut. Ce sont des
humanoïdes trapus et musculeux, presque dépourvus de
cou, avec de longs crocs empoisonnés en forme de sabre et
un troisième bras famélique qui pousse sous une aisselle. Ce
troisième bras se termine par une griffe qui ne permet pas de
brandir une arme ni d’effectuer des manipulations précises
mais elle est rapide, aiguisée et semble frapper de son propre
chef.
Comme ces athachs sont des jardiniers, ils sont munis
de faucilles et de grands sacs remplis d’étranges graines
animées de pulsations. Ils se déplacent lentement dans
les buissons, d’où ils retirent les branches mortes et où ils
cueillent de drôles de baies rouges qui poussent de temps à
autre dans les ronces pour les planter. C’est grâce à eux que
le bourgeon continue de grandir, si les trois jardiniers se font
tuer les ronces hurlent et fouettent les airs dans tous les sens.
Toutes les créatures qui se trouvent dans le bourgeon à ce
moment reçoivent 8d6 points de dégâts tranchants ( jet de
Réflexes DD 15 pour réduire les dégâts de moitié). Un round
plus tard, trois cosses à l’odeur immonde sortent de terre là
où les athachs sont morts. Il leur faut 1 minute pour atteindre
leur taille adulte. Trois nouveaux athachs en parfaite santé
en émergent alors et se remettent au travail. Pour vaincre le
bourgeon, il faut détruire les trois cosses (solidité 5, pv 50,
Enfoncer DD 25). Les ronces hurlent de nouveau mais au lieu
de fouetter ceux qui se trouvent là, elles se fondent en un
mélange de lumière et de fumée verte et ne laissent derrière
elles que des tas de ronces rabougries.
Athachs (3) FP 12
19 200 px chacun
Humanoïde (géant) de taille TG, CM
Init +1 ; Sens vision dans le noir à 18 m, vision nocturne ;
Perception  +11
DÉFENSE
CA 23, contact 9, pris au dépourvu 22
(+2 armure, +1 Dex, +12 naturelle, -2 taille)
pv 161 (14d8+98)
Réf +5, Vig +16, Vol +7
Résistance froid 10
ATTAQUE
VD 15 m
Corps à corps serpe +19/+14 (2d6+11), griffe, +17 (1d10+5), morsure,
+17 (2d6+5 plus poison)
Espace occupé 4,50 m ; Allonge 4,50 m
Attaque spéciale attaque de griffe
TACTIQUE
Pendant le combat Les athachs préfèrent se déplacer pendant le
combat. Ils utilisent Fente pour atteindre les ennemis trop éloi-
gnés. Ils utilisent leur serpe et Frappe décisive ainsi que leur troi-
sième griffe même s’ils se déplacent.
Moral Un athach se bat jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 32, Dex 13, Con 25, Int 7, Sag 12, Cha 6
BBA +10 ; BMO +23 ; MD 34
Dons Attaque multiple, Attaque en puissance, Enchaînement,
Fente, Frappe décisive, Science de la volonté de fer, Volonté de fer
Compétences Discrétion +0, Escalade +16, Perception +11, Vol +0
Langues géant
Équipement divers armure de cuir, serpe
POUVOIRS SPÉCIAUX
Poison (Ext). Morsure – blessure ; jet de sauvegarde Vig DD 24 ; fré-
quence 1/round pendant 6 rounds ; effet 1d4 For ; guérison 2 jets
de sauvegarde consécutifs
Troisième griffe (Ext). La troisième griffe de l’athach attaque de sa
propre initiative. La créature peut attaquer avec cette griffe par
une action rapide si elle le désire.
Le trophée. 60 centimètres de ronce.
Athach
18
Jour 22 : L’Arrivée des vers de bourbe
(FP 16)
Un bourgeon fait d’algues, de mousse et d’arbres des
marais dégoulinants apparaît dans un recoin du marais de
Crochelangue. Il est infesté de vers.
La localisation. Ce bourgeon peut apparaître dans
n’importe quel hexagone du marécage.
Le lien. La Bourbe (zone G).
Le bourgeon. Ce bourgeon est originaire d’un ignoble
marais des Mille souffles que l’on appelle la Bourbe. C’est
un royaume détrempé, dépourvu du moindre sentier,
dirigé par un sorcier maléfique et tordu dénommé
l’Homme grouillant. Ce dangereux adversaire ne pénètre
pas sur le plan Matériel avec le bourgeon mais il envoie
de petits vers rouges issus de son corps grouillant
dans les Terres volées. Une fois dans le marais, ces vers
grandissent rapidement et s’y promènent en dévorant
toutes les créatures vivantes qu’ils croisent. Les trois vers
se déplacent ensemble, au même rythme que la croissance
du bourgeon. On les trouve toujours dans le dernier
hexagone envahi.
Les vers de bourbe sont d’immondes créatures segmentées
aux mâchoires en forme de crochet, qui sortent de leur
bouche rubiconde quand ils mordent. Ils sont
aussi armés d’une langue pointue terminée par
un dard empoisonné. Au niveau du profil, ils
fonctionnent comme des vers pourpres mais
leur attaque de dard vient de leur langue et
non de leur queue.
Ce bourgeon est assez facile à vaincre :
il suffit de tuer les trois vers. Leurs
cadavres fument et se ratatinent pour
reprendre leur taille originelle  :
environ un doigt humain. Même
morts, les vers continuent de se
tortiller sporadiquement, ce qui est très
déroutant.
Vers de bourbe (3) FP 13
25 600 px chacun
Ver pourpre évolué (voir les pages 283 et 295 du Bestiaire Pathfinder
JdR)
pv 232 chacun
Le trophée. Un ver rouge tressautant.
Jour 25 : Le Troll bâtard
(FP 16)
Un bourgeon se manifeste au niveau d’une vaste
structure ou d’une ruine. Il sème la pagaille dans les
végétaux de la zone avant d’introduire une nouvelle
menace dans les Terres volées.
La localisation. Ce bourgeon peut apparaître dans
n’importe quel hexagone qui possède une structure, un
antre ou une ruine.

Le lien. La Sinistre Lanterne (zone I).
Le bourgeon. La majorité des bourgeons qui se manifestent
dans les Terres volées n’emmènent pas avec eux les habitants
les plus puissants des clairières des Mille souffles qui leur
ont donné naissance, mais celui-là si. Ce bourgeon naît
dans une immense forteresse aux allures de cage appelée la
Sinistre Lanterne. Il est composé d’arbres enchevêtrés et de
maigres buissons de baies. Il apparaît dans les Terres volées
en compagnie d’un monstre cruel et haineux appelé le Troll
bâtard.
Le bourgeon se matérialise forcément dans un hexagone
qui comprend une structure, un antre ou une ruine.
La végétation générée par ce bourgeon se développe
rapidement, comme avec tous les bourgeons, mais celui-ci
dépend du Troll bâtard qui est venu dans ce monde pour
trouver une nouvelle fiancée (il est un peu brutal dans ses
amours).
C’est au MJ de décider où matérialiser le bourgeon mais
il faut que ce soit sur un site que les PJ ont déjà exploré
et où ils n’ont pas construit de ville ou, si possible, qu’ils
n’ont pas intégré à leur royaume. Le mieux, c’est qu’il y ait
une carte de l’endroit (tirée d’une aventure précédente) :
quand les PJ arriveront sur les lieux, l’endroit leur sera
familier mais ils devront affronter un nouvel ennemi.
Voici quelques sites adéquats : le fort en ruine ou l’antre
du troll de la Ceinture Verte, la tombe de Vordakai dans
les Hauts des Nomens, l’abbaye de Roseblanche dans les
hautes terres de Glenebon ou encore le village bourbiérin
de M’botuu dans le marais. Si cela fait un certain temps
que les PJ ont quitté les lieux, vous pouvez les repeupler de
monstres mais n’oubliez pas que toute créature susceptible
d’entrer en conflit avec le nouveau maître des lieux est
probablement morte. Si vos PJ sont en retard de PX, ce
bourgeon est l’endroit idéal pour un donjon plein de
monstres et de pièges (et d’expérience).
Les PJ entendront probablement parler de ce bourgeon
et de son cruel maître quand des rumeurs de pillage
commenceront à se répandre dans le royaume. Le Troll
bâtard se cherche une jolie épouse et, après d’innombrables
années à harceler les fées, il est en quête de nouveauté :
une humaine ou une demi-orque, par exemple. À vous de
décider si les PJ rencontrent le troll après ses premiers
pillages ou une fois qu’il a enlevé une ou plusieurs
candidates. Si vous voulez transmettre un sentiment
d’urgence aux PJ, vous pouvez choisir un PNJ cher à leur
cœur comme victime.
Quand les PJ approchent du nouvel antre du Troll
bâtard, ils devraient remarquer de suite que quelqu’un
s’est installé dans les ruines. La fumée de feux de cuisine
s’échappe de l’entrée ou des cheminées et de nombreux
marqueurs territoriaux jalonnent les alentours : des os
récents, des cadavres de villageois ou autres trophées
macabres.
Les méthodes que le troll emploie pour défendre sa
demeure dépendent de la nature de sa nouvelle maison
19
Un millier de hurlements
et de sa disposition, c’est pourquoi nous ne donnons
pas de détails en dehors du profil du monstre et de
quelques indications sur ses tactiques de combat de
base. Le troll est un solitaire mais il possède plusieurs
smilodons à fourrure noire particulièrement caractériels
qui lui servent de chiens de garde. Le Troll bâtard est
accompagné de six de ces énormes bêtes : deux montent la
garde près de l’entrée et les quatre autres restent toujours
aux côtés de leur maître, pour lui assurer une protection
supplémentaire.
Troll bâtard FP 16
76 800 px
Troll (m) guerrier 11
Humanoïde (géant) de taille G, CM
Init +3 ; Sens vision dans le noir à 18 m, vision nocturne ;
Perception +17
DÉFENSE
CA 29, contact 12, pris au dépourvu 26
(+12 armure, +3 Dex, +5 naturelle, -1 taille)
pv 268 (17 DV ; 6d8 + 11d10+181), régénération 5 (acide ou feu)
Réf +8, Vig +21, Vol +7 ; +3 contre la peur
Capacités défensives courage +3
ATTAQUE
VD 9 m
Corps à corps corsèque vicieuse +2, +26/+21/+16 (2d6+17/19-20/×3
plus 2d6), morsure, +20 (1d8+8) ou morsure, +25 (1d8+12),
2 griffes, +25 (1d6+14/19-20)
Espace occupé 3 m ; Allonge 3 m (4,50 avec la corsèque)
Attaque spéciale éventration (2 griffes, 1d6+7)
TACTIQUE
Pendant le combat Le Troll bâtard apprécie autant les blessures que
sa corsèque ouvre dans le corps de ses ennemis que celles qu’elle
inflige à sa propre personne et il hurle de bonheur à chaque coup.
Il aime aussi briser les armes de ses adversaires et fait souvent
des attaques de destruction contre ceux qui possèdent des armes
de belle taille. S’il affronte un ennemi capable de rester sous la
portée de sa corsèque, il jette son arme avec un rugissement
frustré et se rabat sur ses griffes.
Moral Le Troll bâtard se bat jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 26, Dex 16, Con 28, Int 6, Sag 11, Cha 4
BBA +15 ; BMO +24 ; MD 37
Dons Arme de prédilection (corsèque, morsure, griffes),
Critique ralentissant, Don pour les critiques, Frappe décisive,
Robustesse, Science du critique (corsèque), Science du critique
(griffes), Science de la destruction d’arme, Science de la frappe
décisive, Spécialisation martiale (corsèque, morsure, griffes),
Volonté de fer
Compétences Perception +17
Langues géant
Part entraînement aux armures 3
Équipement divers armure de plates complète +3, corsèque vicieuse
+2, collier des mignonnes
Smilodons noirs (6) FP 9
6 400 px chacun
Tigre sanguinaire évolué (voir les pages 273 et 295 du Bestiaire
Pathfinder JdR)
pv 133 chacun
Le trophée. Une cage cassée du collier des mignonnes (voir
l’encadré page 21).
Jour 26 : La Guerre des grandes
folies (FP combat de masse)
Ce dernier bourgeon apparaît près de la capitale des PJ
et crache une horde de soldats du Premier Monde dans
leur royaume, lors d’un pénultième affrontement avec les
habitants des Mille souffles.
La localisation. Ce bourgeon peut apparaître dans
n’importe quel hexagone adjacent à la capitale des PJ.
Le lien. La Grande Folie (zone J).
Le bourgeon. Le dernier bourgeon éclôt dangereusement
près du foyer des PJ, au cœur de leur royaume, en vue de
la capitale. Quand il se matérialise, des arbres noueux, des
Troll bâtard
20
buissons épineux et des champignons à l’air maléfiques
poussent soudain à une allure folle. Au centre du bourgeon,
une image fantomatique représente une haute tour d’albâtre
perchée au sommet d’une colline à l’air trop rond pour être
naturel. C’est un reflet de la Grande Folie, une structure
des Mille souffles devenue l’antre d’Ilthuliak, le dragon
noir, l’un des serviteurs les plus dangereux de Nyrissa et le
dernier gardien à vaincre pour envahir sa demeure. L’image
éthérée d’un dragon noir qui décrit des cercles autour de la
tour devrait inquiéter les PJ mais, à ce stade, Ilthuliak ne
peut pas les attaquer physiquement et n’intervient pas dans
la bataille.
Quand ce bourgeon se manifeste, des clameurs retentissent
dans la végétation dense, comme si toute une armée de
monstres venus du Premier Monde s’y cachait, ce qui n’est
pas très loin de la vérité : une armée de bêtes meurtrières,
de satyres déments, de vers géants, de vouivres difformes,
de géants bossus et de plantes buveuses de sang rôde dans
le bourgeon et n’attend pas longtemps avant de sortir des
frondaisons et de marcher sur la capitale des PJ.
Cette rencontre
est un combat de
masse qui utilise les
règles données dans
la Campagne Pathfinder
numéro 35. Si vous n’avez
pas ce livre, vous pouvez ignorer
cet événement ou lui donner une
dimension purement narrative, en
racontant que la bruyante armée
de Nyrissa prend la ville d’assaut
avant d’être vaincue par une défense
héroïque. Si vous utilisez les règles
de construction de royaume, les PJ
peuvent faire un test de stabilité
contre le DD de contrôle de leur
royaume pour déterminer l’issue de
la bataille. S’ils échouent, l’armée
de monstres envahit la ville et
détruit 1d6 pâtés de maisons. Les PJ
font des tests de stabilité jusqu’à ce qu’ils
en réussissent un ou que leur ville soit
entièrement détruite.
En revanche, si vous avez accès aux règles de
combat de masse, vous pouvez laisser vos PJ défendre leur
capitale avec toute armée qui s’y trouve. S’il n’y en a pas, ils
peuvent faire appel à la garde de la ville. Dans ce cas, utilisez
les statistiques d’une armée de métier données en page 59
de la Campagne Pathfinder numéro 35.
Les PJ affrontent un ennemi inhabituel en ce que l’armée
adverse se compose de diverses créatures : c’est une foule de
monstres et de créatures féeriques avilis qui n’ont pas de
chef. Une foule ne dispose jamais des pouvoirs magiques
des races qui la composent. Elle ne peut pas utiliser
de tactique particulière ni de ressources. Elle est

complètement désorganisée mais elle n’en reste pas moins
dangereuse. Quand une foule doit faire un test de moral,
elle le rate automatiquement car elle n’a pas de chef à qui se
rallier. Elle adopte toujours la stratégie standard par défaut.
La foule attaque la capitale des PJ mais elle doit couvrir une
distance qui permette aux défenseurs de faire 3 rounds de
combat à distance, s’ils peuvent tirer de loin.
Le bourgeon est détruit en même temps que l’armée.
L’image fantomatique de la Grande Folie disparaît, tout
comme le reflet d’Ilthuliak, le dragon noir, et le fouillis
végétal tombe en poussière. Là où se tenait la Grande Folie,
le sol est dépouillé de la moindre végétation, il ne reste
qu’une zone parfaitement ronde d’une trentaine de mètres
de diamètre, entièrement recouverte de sable. Si l’armée
survit, le bourgeon se développe normalement et la foule
continue de s’en prendre au royaume des PJ. Contrairement
aux autres bourgeons, celui-ci ne grandit pas au hasard, il
s’étend toujours en direction de la ville la plus proche.
Foule du Premier Monde FP 10
9 600 px
Armée de monstres Gig, CN
COMBAT
pv 45 ; VD 20 ; MA +10
Faiblesse foule
LOGISTIQUE
Vitesse 2 ; consommation 5, moral rate toujours
Le trophée. Une poignée de sable de la cicatrice ronde qui
reste après le passage de la Grande Folie.
Jour 28 : Attention au jabberwocky
(FP 20)
Si les PJ n’ont pas réussi à obliger la maison en Lisière du
temps à se matérialiser sur le plan Matériel dans la forêt
des Mille voix avant le 28e jour (voir page 35), Nyrissa envoie
son serviteur le plus dangereux dans les Terres volées
pour achever le groupe : un jabberwocky mineur qu’elle a
développé à partir du sang du véritable Jabberwocky qu’elle
a vaincu il y a si longtemps. Le processus employé pour
créer et élever ce monstre est un secret bien gardé, connu de
quelques fées seulement, car même si cette créature n’est pas
aussi puissante que sa version originale, c’est tout de même
un monstre dévastateur.
Au jour de ce dernier événement, il se passe des choses
étranges dans le ciel : il n’y a pas un nuage mais le fracas du
tonnerre retentit dans les Terres volées. Il gronde à intervalles
réguliers, environ toutes les 10 minutes. Vers midi, le rythme
s’accélère et rappelle les pas d’une immense créature qui
approche. Utilisez cet inquiétant présage pour avertir les PJ
que quelque chose se prépare.
Une heure après midi, le plus gros coup de tonnerre de la
journée retentit, les frontières entre ce monde et le Premier
se déchirent dans un éclair de lumière verte, juste au-dessus
des PJ, et un véritable monstre les traverse. Évidemment, si
21
Un millier de hurlements
Collier des mignonnes
Aura abjuration (mauvais); NLS 17
Emplacement collier ; Prix 36 000 po ; Poids 2 kg
DESCRIPTION
Cet objet magique répugnant et cruel se compose d’une chaîne
de fer froid à laquelle sont pendues six minuscules cages du
même métal. Elles contiennent toute une pixie vivante minia-
turisée. Ces créatures peuvent hurler, pleurer et appeler à l’aide
mais l’objet les empêche d’entreprendre la moindre action qui
leur permettrait de sortir directement de leur cage. De plus, le
collier supprime tous leurs pouvoirs magiques et surnaturels.
Par une action rapide, le propriétaire du collier des mi-
gnonnes peut rediriger les points de dégâts qu’il reçoit (lors
d’une attaque unique ou à cause d’un effet qui le blesse) sur
l’une des pixies. La malheureuse meurt immédiatement dans
une petite gerbe de sang. Le collier perd sa magie une fois que
toutes les pixies sont mortes ou libres.
On peut aussi déclencher la magie du collier en ouvrant
une cage de force (solidité 10 ; pv 10 ; Enfoncer DD 20). Si elle
contient une pixie vivante, la fée reconnaissante s’échappe et
reprend sa taille normale. Cet afflux d’énergie lui permet, si
elle le désire, de donner un peu de chance à l’être qui a détruit
la cage (la plupart des pixies sont assez reconnaissantes envers
leur sauveur pour leur faire automatiquement ce cadeau). Une
fois que la pixie a porté chance, elle disparaît (probablement de
retour là où elle se trouvait avant d’être enfermée dans le col-
lier). Le personnage peut utiliser sa chance quand il le souhaite
dans les 7 jours qui suivent, au moment de lancer 1d20 : il peut
en lancer deux et choisir le meilleur.
FABRICATION
Conditions requises Création d’objets merveilleux, emprison-
nement, protection d’autrui, 6 pixies consentantes ou sans
défense ; Prix 18 000 po
les PJ utilisent une puissante magie pour dissimuler leur
emplacement, Nyrissa ne pourra peut-être pas les repérer
par scrutation et devra attendre une opportunité pour leur
envoyer son monstre.
Malgré son nom, le jabberwocky mineur est un puissant
adversaire. Cette immonde bête reptilienne mesure près
de 9 mètres de haut. Elle possède un long cou écailleux,
un corps qui rappelle vaguement celui d’un dragon et une
longue queue effilée. Elle a des pattes minces mais d’une
force incroyable, qui se terminent par des griffes acérées.
D’immenses ailes draconiques battent sur son dos et sa tête
ovoïde n’est qu’un cauchemar d’yeux globuleux, de crocs
acérés, de longues antennes et de minces moustaches.
Ce monstre, le plus dangereux des animaux de compagnie
de Nyrissa, a reçu l’ordre de tuer les PJ. La nymphe pense
que, s’ils périssent, les visions de sa mort deviendront aussi
mensongères que si elle récupère Roncier. Si elle est déjà en
possession de l’épée, elle n’envoie pas le jabberwocky. Les PJ
peuvent alors le rencontrer dans les Mille souffles, dans la
maison en Lisière du temps ou dans le Château des lames,
comme bon vous semble.
Si les PJ sont en possession de Roncier, elle brille d’une
vive lumière verte dès le début du combat. Pendant toute la
bataille, elle s’éveille au maximum de ses capacités, comme si
elle avait acquis 20 points de tranchant. Elle revient à son état
normal dès que le jabberwocky mineur est mort.
Si le combat se déroule en ville, la nature destructrice et
turbulente du jabberwocky risque de détruire des bâtiments.
Tous les 1d4 rounds, le royaume des PJ doit faire un test
de stabilité contre son DD de contrôle. En cas d’échec, le
jabberwocky détruit une structure proche.
Jabberwocky mineur FP 20
307 200 px
Dragon (air, feu) de taille TG, CM
Init +3 ; Sens vision aveugle à 18 m, vision dans le noir à 36 m, vision
nocturne ; Perception +35
Aura présence terrifiante (36 m, DD 28)
DÉFENSE
CA 38, contact 12, pris au dépourvu 34 situées dans la zone d’effet doivent réussir un test de Force de DD
(+3 Dex, +1 esquive, +26 naturelle, -2 taille)
pv 387 (25d12+225), guérison accélérée 10
Réf +17, Vig +23, Vol +21
RD 15/vorpale ; Immunité feu, paralysie magique et sommeil;
Résistance acide 20, électricité 20, son 20
Faiblesses craint les armes vorpales, vulnérabilité au froid
ATTAQUE
VD 12 m, vol 18 m (médiocre)
Corps à corps morsure, +36 (3d6+13/19-20), 2 griffes, +36 (2d6+13/19-
20 plus étreinte), 2 ailes, +31 (1d8+6), queue, +31 (2d6+6)
À distance 2 rayons oculaires, +26 au contact (15d6/19-20 plus
brûlure)
Espace occupé 4,50 m ; Allonge 4,50 m
Attaque spéciale agitation, brûlure (6d6, DD 31), divagation
TACTIQUE
Pendant le combat Le jabberwocky mineur se précipite sur les PJ
dès le premier round pour faire une Frappe décisive avec son
attaque de morsure. Au deuxième round, il utilise divagation
pour les perturber. Ensuite, il fait des attaques à outrance,
de préférence contre le propriétaire de Roncier. Si le monstre
tombe à moins de 200 pv, il s’envole et décrit des cercles en lan-
çant un rayon oculaire par round avec Frappe décisive jusqu’à
ce qu’il guérisse et remonte à au moins 300 points de vie. Il
redescend alors dans la mêlée. S’il ne peut pas se déplacer ainsi,
il se contente d’attaquer les PJ les uns après les autres, dans
l’espoir de les tuer chacun à leur tour. Si vous le souhaitez, si
le monstre a vaincu le propriétaire de Roncier, il peut attraper
l’épée et s’envoler. Le portail que Nyrissa a ouvert pour le faire
entrer sur le plan Matériel s’est refermé et il doit donc pas-
ser par celui du château des Lames pour regagner le Premier
Monde. Il file là-bas à tire-d’aile, impatient de rendre cette arme
haïe à sa maîtresse.
Moral Le jabberwocky mineur se bat jusqu’à la mort.
22
STATISTIQUES
For 37, Dex 16, Con 29, Int 8, Sag 25, Cha 22
BBA +25 ; BMO +40 ; MD 54
Dons Attaque éclair, Attaque en puissance, Attaque en vol, Coup
fabuleux, Critique sanglant, Esquive, Frappe décisive, Science de
la bousculade, Science du critique, Science du critique (griffes,
morsure, rayons oculaires), Souplesse du serpent
Compétences Connaissances (nature) +27, Intimidation +34,
Perception +35, Psychologie +35, Vol +23
Langues aklo, commun, draconique, gnome, sylvestre
Part divagation
POUVOIRS SPÉCIAUX
Agitation (Ext). Les ailes d’un jabberwocky mineur et ses mou-
vements brusques créent des vents puissants chaque fois qu’il
exécute une attaque à outrance. Ces vents, qui sont considérés
comme des vents violents, entourent le monstre et s’étendent sur
un rayon de 9 mètres. Les attaques à distance subissent un malus
de -4 lorsqu’elles ciblent un jabberwocky qui s’agite et les créa-
tures de taille M doivent réussir un jet de Force de DD 10 pour
pouvoir s’approcher de lui. Les créatures de taille P ou moindre
15 pour ne pas être repoussées par les vents. Voir la page 445 du
Manuel des joueurs Pathfinder JdR pour plus d’informations sur les
effets des vents violents.
Divagation (Sur). Un jabberwocky mineur peut se mettre à diva-
guer tous les 1d4 rounds par une action simple. Cette explo-
sion de bruits étranges et de mots sans queue ni tête issus des
diverses langues qu’il connaît (ainsi que de plusieurs langues
qu’il ne connaît pas) affecte toutes les créatures situées dans
une zone de 18 mètres de rayon. Celles-ci doivent réussir un
jet de Volonté de DD 28 pour ne pas être confuses pendant 1d4
rounds. Au lieu de cela, le jabberwocky mineur peut concentrer
son attaque de divagation en une ligne de 18 mètres d’éner-
gie sonique qui inflige 20d6 points de dégâts de son (Réflexes
DD 28, 1/2 dégâts). L’effet de confusion est un effet mental (les
deux effets sont des effets de son). Le DD des jets de sauve-
garde dépend du Charisme.
Rayons oculaires (Sur). Par une action simple, les yeux du jabbe-
rwocky mineur peuvent projeter des rayons enflammés qui fonc-
tionnent comme une attaque de contact à distance. Le jabbe-
rwocky mineur crée deux rayons et il peut cibler des créatures
distinctes avec chacun d’eux s’il le désire, pour autant que ces
créatures se trouvent à 9 mètres (ou moins) l’une de l’autre. Les
créatures qui sont blessées par un de ces rayons souffrent de
brûlures.
Réduction de dégâts (Ext). Seules les armes vorpales ignorent la
réduction de dégâts du jabberwocky mineur.
Terreur face aux armes vorpales (Ext). Un jabberwocky mineur sait
qu’une arme vorpale peut le tuer instantanément. Dès qu’il subit
des dégâts infligés par une telle arme, il est secoué pendant 1
round. Si on lui porte un coup potentiellement critique à l’aide
d’une arme vorpale, que le critique soit confirmé ou non, le jab-
berwocky mineur est chancelant pendant 1 round.
 Un millier de hurlements

Les conséquences Au début de cette aventure, les PJ devraient se rendre

Selon le nombre de bourgeons encore actifs, il peut se
produire deux évènements après l’attaque du jabberwocky
mineur.
S’il reste ne serait-ce qu’un bourgeon, Nyrissa peut tenter
d’arracher les Terres volées au plan Matériel et essayer de
les placer dans le réceptacle qu’elle a préparé à cet effet
dans le Premier Monde. Elle a 10% de chances d’y parvenir
pour chaque bourgeon actif. Si elle réussit, consultez La fin
de l’aventure pour connaître les conséquences de ce fâcheux
incident. Si elle échoue, elle doit attendre 1d12 mois avant de
refaire une tentative en faisant éclore de nouveaux bourgeons.
S’il n’y a plus un seul bourgeon actif, les PJ ont ruiné ses
plans pour l’instant. Nyrissa doit attendre 2d12 mois avant de
tenter de voler à nouveau la région. Ceci devrait donner bien
assez de temps aux PJ pour aller affronter la nymphe sur ses
propres terres.
Deuxième partie :
Les Mille souffles
Depuis que des rois règnent sur la région, les épais bois
qui s’étendent à l’ombre des montagnes de Branthlend
s’appellent les Mille voix (ou la forêt du Souffle). Mais ce ne
sont pas ces rois qui les ont baptisés, ils s’appelaient déjà
ainsi bien avant que les humains ne s’installent dans cette
région où les frontières entre ce monde et le Premier sont
très minces. De l’autre côté de la réalité, on trouve les Mille
souffles, le merveilleux, dangereux et abominable royaume
forestier de la nymphe Nyrissa. Son influence a infecté les
rêves et les pensées vagabondes des premiers colons des
Mille voix et elle transparaît encore aujourd’hui dans les
noms étrangement similaires des deux forêts.
rapidement compte que leur royaume essuie des attaques
venues d’au-delà des contrées mortelles. Les bourgeons, les
incursions de monstres étranges et les curieux trophées qui
restent une fois le bourgeon vaincu indiquent que le Premier
Monde se trouve à la source de ces assauts.
Conduire des recherches sur
les Mille souffles
Au cours des évènements de la première partie, les PJ
devraient comprendre que des forces du Premier Monde
s’intéressent aux Terres volées, ce qui se confirme s’ils parlent
avec Évindra ou s’ils interrogent des prisonniers capturés dans
les bourgeons. L’article qui débute page 64 donne quelques
éléments de base sur le Premier Monde en général mais les
PJ devraient bien vite réaliser que, s’ils veulent vaincre leur
ennemi, ils doivent se rendre dans une région particulière de
cette dimension, un endroit appelé les Mille souffles.
Un test de Connaissances (histoire ou plans) DD 20
suffit pour se rappeler que les légendaires Mille souffles se
trouvent quelque part « dans » la forêt des Mille voix ou
« au-delà ». En effet, les étranges créatures et les rumeurs qui
évoquent des monstres atypiques s’expliquent facilement
par un suintement du Premier Monde. Évindra la néréide
confirme que les Mille souffles sont étroitement liés au bois.
On peut trouver des données supplémentaires grâce à un
test de Connaissances (nature ou plans). Évindra n’a jamais
été dans les Mille souffles mais elle dispose de Connaissances
(nature) +17 et peut servir de source d’informations aux PJ. Si
ces derniers consultent les ouvrages d’une bibliothèque bien
remplie, ils bénéficient d’un bonus aux tests (allant de +2 à
+8, à votre convenance). Vous pouvez aussi dévoiler certaines
caractéristiques des Mille souffles à l’aide de sorts comme
vision ou communion.

Les informations sur les Mille souffles

Test de
Connaissances Information
DD 20 Le royaume des Mille souffles est une forêt du Premier Monde. On dit qu’elle est reliée au bois des Mille
voix, dans les Terres volées.
DD 25 La plupart des informations les plus répandues sur les Mille souffles proviennent d’un livre d’images raris-
sime intitulé Le Pique-nique de Zuddiger. Ce livre, publié au Pitax il y a plus de quarante ans, fit sensation à
sa sortie mais, comme il présentait des illustrations dérangeantes et que son auteur s’est livré à une série
de meurtres seulement un mois après sa publication, la plupart des exemplaires ont été détruits. Si les PJ
cherchent une copie de ce livre, il est décrit dans l’avant-propos, en pages 4 et 5.
DD 30 La dirigeante des Mille souffles est une mystérieuse nymphe nommée Nyrissa que l’on appelle, dans cer-
taines histoires, la Reine des temps oubliés ou la Dernière Maîtresse du comte. Son royaume se compose
de diverses clairières reliées par des sentiers et des ruisseaux. Chacune est placée sous la direction de l’un
des serviteurs préférés de la nymphe. Nyrissa habite dans une étrange demeure appelée la maison en
Lisière du temps.
DD 35 Les clairières des Mille souffles forment un chemin pour se rendre chez Nyrissa mais ce sont aussi les
fondations de son royaume. Sans elles, son emprise sur le pays diminuerait.
DD 38 À partir de là et pour chaque tranche de 3 points supplémentaires, vous pouvez divulguer une nouvelle
information sur une clairière choisie au hasard, comme bon vous semble.

23
Entrer dans les Mille souffles
Le Premier Monde est un endroit bien difficile à atteindre et
la magie des mortels n’est pas le moyen le plus sûr pour s’y
rendre. Le changement de plan ne permet pas d’entrer dans le
Premier Monde mais il permet d’en partir pour gagner un
autre plan. Le portail est le seul sort mortel qui offre un lien
sûr avec le Premier Monde mais même dans ce cas, l’endroit
précis où le portail s’ouvre dépend des caprices du dirigeant
de la région où il apparaît : un portail qui s’ouvre dans les
Mille souffles apparaît toujours sur le Sentier (zone A).
Pourtant, il existe un passage stable entre les Mille
voix et le Premier Monde, et c’est par là que les agents de
Nyrissa (comme la Chasse cornue) entrent et sortent au
cours de l’aventure. Les PJ ont peut-être déjà découvert le
château des Lames mais il ne sert pas de portail tant que le
premier bourgeon n’a pas éclos. Ils peuvent découvrir cette
information auprès d’Évindra ou la déduire en étudiant
la page 3 du Pique-nique de Zuddiger. Sinon, ils peuvent
apprendre l’existence de ce portail grâce à la divination ou
en interrogeant un monstre charmé ou capturé dans un
bourgeon.
Aujourd’hui, le château des Lames n’est guère plus qu’une
ruine croulante, cachée au cœur des Mille voix, près du centre
des montagnes de Branthlend (son emplacement exact figure
sur la carte de La Guerre des rois du fleuve). Pourtant, dès que les
bourgeons commencent à éclore, il subit une transformation
remarquable : il reprend son apparence antique, avec des
tours acérées et une architecture déconcertante peinte de
dizaines de couleurs qui semblent trop vives pour la région.
Tout le château est entouré d’une clôture de fer forgé percée
d’une seule grille flanquée de statues de superbes femmes
(des représentations de Nyrissa). Le plus gros de cet effet
n’est qu’un mirage (NLS 20) qui persiste jusqu’à ce que les PJ
détruisent le royaume de la nymphe. La grille est un portail
qui permet d’entrer et de sortir de la zone A des Mille souffles.
Théoriquement, elle ne laisse pas passer les créatures qui
ne sont pas originaires des Mille souffles mais si celles-ci
portent au moins trois trophées trouvés sur les bourgeons,
la grille s’y trompe et les laisse aller et venir. Un test d’Art de
la magie DD 35 permet à un personnage de tromper la grille
et de laisser passer n’importe quelles créatures pendant 1
minute par test réussi.
Notez que, même si les Mille souffles appartiennent à
la deuxième partie de l’aventure, les PJ n’ont pas besoin
de terminer la première pour s’y rendre. En effet, s’ils
parviennent à obliger les Mille souffles à s’effondrer et à
fusionner avec le plan Matériel (voir page 35), les bourgeons ne
se manifestent plus et le groupe peut même éventuellement
empêcher Nyrissa de leur envoyer le jabberwocky mineur (ou
au moins retarder son apparition jusqu’à ce qu’ils soient de
plus haut niveau).
Une région agitée
Les Mille souffles se trouvent dans l’étrange Premier Monde
et se conforment donc aux règles et aux descriptions qui
24
figurent dans l’article de la page 64. Pourtant, comme ils
sont placés sous le contrôle direct de Nyrissa, ils possèdent
des caractéristiques supplémentaires. Voici un résumé des
particularités majeures de cette terre instable.
Bois. Il est bien difficile de se déplacer dans les bois si l’on
ne suit pas les sentiers et les rivières (voir la partie suivante).
En dehors, la forêt équivaut à un mur d’épines impossible à
dissiper. Tout déplacement dans les bois est aussi difficile
que douloureux. Heureusement, il n’y a rien d’important
caché au cœur des bois.
Clairières. Les Mille souffles regroupent plusieurs
clairières qui abritent toutes une unique rencontre décrite
plus loin. Elles sont liées à l’un des bourgeons qui se
matérialisent dans les Terres volées : un PJ qui possède un
trophée issu de ce bourgeon bénéficie (tant qu’il se trouve
dans la clairière correspondante) d’un bonus de chance de +2
aux tests d’attaque, de dégâts des armes, de compétence, aux
jets de sauvegarde, aux tests de BMO et de caractéristique (y
compris les tests de concentration ou de niveau de lanceur
de sorts).
Crépuscule permanent. Les Mille souffles sont un
royaume crépusculaire où résonnent des cris de terreur et
de fureur. Peu importe l’heure à laquelle les PJ arrivent et
le temps qu’ils y passent, le temps semble figé (en réalité, il
s’écoule normalement, c’est juste la période de la journée qui
reste fixe).
Sommeil. Les créatures qui ne sont pas originaires du
Premier Monde et qui tentent de dormir dans les Mille
souffles sont victimes de cauchemars vivants tant que le
freux de cauchemar (zone D) est en vie.
Sons. Il y a des voix : les mille voix des Mille souffles, à
l’origine du nom de la région. En fait, on entend bien plus
qu’un simple millier de souffles car ces voix désincarnées
sont celles de tous ceux qui ont été emportés et modifiés
par la reine, et qui hurlent leur impuissance dans cet
impitoyable crépuscule sans fin. Derrière les hurlements,
on perçoit d’autres bruits : des pleurs, des chansons
enfantines, des cris de colère, des rugissements bestiaux
et des hululements. Si les PJ écoutent attentivement, ils
peuvent distinguer des voix familières qui ressemblent à
des adversaires ou des amis morts ou disparus au cours de
Kingmaker.
Les sentiers et les rivières
On peut se déplacer facilement dans les Mille souffles si
l’on s’en tient aux sentiers mais même une randonnée
sur les sentes et les rivières met les nerfs à rude épreuve.
Dans la sombre forêt hurlante il y a des yeux qui clignent,
la lumière est diffuse et semble avoir du mal à illuminer
tout ce qui se trouve hors des chemins. D’étranges lueurs
dansent au firmament, presque comme si les étoiles
n’arrivaient pas à savoir quel chemin suivre dans le ciel qui
s’assombrit.
Dans les Mille souffles, il existe deux types de passages :
les sentiers et les rivières. On peut prendre un chemin dans
 Un millier de hurlements

F
I

H
E
J

G
D

25
les deux sens mais on vogue toujours vers l’aval d’une rivière.
Même si quelqu’un tente de remonter le courant à la nage
ou en survolant la rivière, il arrive toujours là où il aurait
dû aboutir en descendant le courant. Les rivières coulent
toujours de la zone K vers la zone B.
Un personnage qui essaye de voler au-dessus de la ligne
des arbres découvre une inquiétante vérité sur les Mille
souffles : il n’y a pas de monde au-dessus des arbres. Quelle
que soit l’altitude du personnage, la cime des arbres semble
toujours s’élever à une soixantaine de mètres au-dessus de
lui. Seul le freux de cauchemar peut se déplacer au-dessus
des arbres.
Quelle que soit la vitesse des PJ ou la méthode qu’ils
utilisent pour parcourir un sentier ou une rivière, il leur
faut toujours 1d4 heures pour atteindre la clairière suivante.
À chaque fois qu’ils empruntent un chemin, il y a 50% de
chances qu’il recèle un danger (lancez un dé dans la Table des
chemins périlleux pour savoir lequel).
A. L’entrée des Mille souffles
La grille du château des Lames donne sur ces lieux, sur une
arche appelée le Sentier constituée de deux jolies femmes
sculptées dans le fer. Elles forment une arche de leur main
levée et tiennent dans l’autre une épée qui ressemble fort à
Roncier. D’ailleurs, quand l’épée arrive ici pour la première
fois, elle gagne un point de tranchant. À ce moment, elle
et les deux épées des statues luisent d’une lumière verte.
Nyrissa le remarque mais ne réagit pas. Si l’épée est entre les
mains de ses agents, ils la lui ramèneront bien assez tôt et
si elle se trouve entre les mains de ses ennemis, elle ne veut
pas les affronter et espère que les divers dangers des Mille
souffles auront raison d’eux avant qu’ils ne l’atteignent.
B. Les guetteurs de la Grève
tourbillonnante (FP 15)
La forêt s’éclaircit et s’ouvre sur un lac qui occupe la majorité de
la clairière, ne laissant qu’une bande de terre de quatre mètres
cinquante autour de l’eau. Des dizaines de cygnes noirs flottent sur
l’onde, apparemment indifférents à l’étrange tourbillon silencieux
qui bouillonne au cœur du lac. À la lisière de la forêt, beaucoup
d’arbres sont morts ou à l’agonie. Leurs branches pendent et leur
tronc est marqué par la maladie et des traces de brûlure.
Les cygnes ne sont que des cygnes et le vortex du lac a beau
être puissant (il fonctionne comme celui qui apparaît le jour
5 de la première partie), il ne représente aucun danger pour
les personnages qui se trouvent sur les berges. Le lac est à peu
près rond et mesure une soixantaine de mètres de diamètre.
Les créatures. Le véritable danger de cette zone vient des
sylvaniens qui gardent les berges. Aux yeux des observateurs
non-avertis, ces protecteurs frappés par la foudre ressemblent
à des arbres morts mais en réalité, ils sont bien vivants et
attaquent tous ceux qui passent à proximité. Il y a quatre
sylvaniens : un pour chaque sortie de la clairière.
26
Sylvaniens foudroyés évolués (4) FP 11
12 800 px
Voir la page 119 du Tome of horrors III
Plante de taille TG, NM
Init +5 ; Sens vision nocturne ; Perception +20
DÉFENSE
CA 24, contact 9, pris au dépourvu 23
(+1 Dex, +15 naturelle, -2 taille)
pv 162 (12d8+108); guérison accélérée 10
Réf +7, Vig +17, Vol +9
Capacités défensives guérison électrique ;RD 10/tranchant ;
Immunité électricité, feu, traits de plante
ATTAQUE
VD 12 m
Corps à corps 2 coups, +21 (2d8+14)
Espace occupé 4,50 m ; Allonge 4,50 m
Attaque spéciale dégâts doublés contre les objets
Pouvoirs magiques (NLS 12 ; concentration +14)
En permanence – morsure magique supérieure (sur soi
uniquement)
À volonté – lueurs féeriques
3/jour – appel de la tempête (DD 17), éclair (DD 15), protection contre
les énergies
1/jour – chaîne d’éclairs (DD 18)
TACTIQUE
Pendant le combat Si un sylvanien foudroyé ne peut pas atteindre
les PJ, il se sert de ses pouvoirs magiques pour les attaquer de
loin. Il veille à inclure d’autres sylvaniens dans la zone d’effet pour
les guérir.
Moral Un sylvanien foudroyé se bat jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 32, Dex 13, Con 28, Int 15, Sag 21, Cha 15
BBA +9 ; BMO +22 ; MD 33
Dons Attaque en puissance, Destruction d’arme supérieure,
Enchaînement, Réflexes surhumains, Science de la destruction
d’arme, Science de l’initiative
Compétences Connaissances (nature) +14, Discrétion +8 (+24 en
forêt), Perception +20, Survie +17
Langues aklo
POUVOIRS SPÉCIAUX
Dégâts doublés contre les objets (Ext). Un sylvanien foudroyé qui
fait une attaque à outrance contre un objet ou une structure lui
inflige le double des dégâts normaux
Guérison électrique (Ext). Les dégâts électriques ne blessent
pas le sylvanien foudroyé, ils le soignent à raison d’1 point de
vie par tranche de 3 points de dégâts théoriques. Si cela fait
passer les points de vie de la créature au-delà de son maxi-
mum, ils se transforment en points de vie temporaires qui
durent 2 heures.
Développement. Si les PJ n’ont pas vaincu le bourgeon
associé à cette clairière, quatre seigneurs élémentaires d’eau
rôdent dans les eaux du lac. Ils s’unissent aux sylvaniens
pour défendre les lieux.
 Un millier de hurlements

Table des chemins périlleux

Jet de d% Résultat
01-25 Les bords de cette piste herbeuse sont jonchés de statues de curieuses créatures à la fois humaines et ani-
males. Les arbres ont un aspect charnu inquiétant, et quelqu’un leur a greffé ou cousu des parties humaines.
Certaines débitent des absurdités au passage des PJ. Au cours du voyage, tous les personnages doivent réussir
un jet de Volonté DD 15 ou être confus pendant 1d6 rounds à cause des voix.
26-50 Cet étroit chemin ne fait que trois mètres de large et des branches basses épineuses pendent au-dessus. À
cause d’elles, les personnages de taille M ou plus subissent un malus de -2 aux jets d’attaque et aux tests basés
sur la Dextérité.
51-75 Les bords du sentier sont tapissés d’étranges fleurs qui semblent se tordre et bouger de leur propre chef. Un
entrelacs de lianes semblables à des tentacules pend à la tige de chacune. Ce sont de dangereux végétaux qui
exsudent des vapeurs de cauchemar (voir la page 565 du Manuel des joueurs Pathfinder JdR) pendant 1d8 rounds
une fois que les PJ sont à mi-chemin de leur destination. Si ces derniers rencontrent un monstre errant, les
plantes attendent que le combat commence pour gazer la zone.
52-100 Ce chemin de trois mètres de large a tout l’air d’être une piste animale peu fréquentée mais d’innombrables
carcasses boursouflées d’animaux gisent dans les taillis de part et d’autre. Les personnages qui empruntent ce
chemin s’exposent à la peste bubonique (voir la page 564 du Manuel des joueurs Pathfinder JdR).

C. Le Cimetière gelé (FP 17)
La neige tombe avec régularité dans cette clairière qui ressemble
à un gigantesque cimetière. Des dizaines de stèles de trois mètres
de haut dépassent de la neige tandis que les zones dépourvues
de pierres doivent correspondre à des sentiers sinueux. À un
bout de la clairière, une vieille tour s’appuie contre les branches
des arbres et à l’opposé, un immense caveau de marbre se tient
au bord d’un lac gelé.
La clairière est d’un froid glacial, semblable à un froid
extrême (voir les pages 449 et 450 du Manuel des joueurs
Pathfinder JdR). Nyrissa se rend rarement ici, elle ne
s’intéresse plus à ce recoin gelé des Mille souffles et le laisse
aux bons soins de Kargstaad, un géant du froid irascible
à quatre bras qui vit dans le caveau vide, au bord du lac
gelé. Contrairement aux apparences, cette clairière n’est pas
un cimetière mais quand Nyrissa était de sombre humeur,
après avoir survécu à sa liaison avec l’un des Anciens,
elle trouvait que l’atmosphère d’un cimetière glacé était
apaisante.
La tour inclinée n’est rien de plus qu’un escalier en
colimaçon construit dans une coquille de pierre de soixante
mètres de haut. Elle est dans un triste état mais ne risque
pas de s’effondrer. Les escaliers se terminent sur une vue à
couper le souffle : ils dominent la cime des arbres (pourtant,
si quelqu’un essaye de s’envoler du haut de cette tour, les
arbres s’étirent à nouveau au-dessus de lui, comme dans tous
les Mille souffles).
Les créatures. Kargstaad, le barbare géant du froid à quatre
bras et ses six serviteurs vivent ici, la clairière leur fournissant
éternellement tout ce dont ils ont besoin pour boire ou
chasser. Nyrissa a récupéré ces géants comme trophées il y
a bien longtemps et ils se souviennent seulement de leur vie
dans la clairière. Quand le bourgeon associé éclôt, Kargstaad
envoie ses géants le protéger mais, comme ils meurent
d’envie de se divertir, ils abandonnent leur poste.
Quand le bourgeon se fane, Kargstaad comprend que ses
géants ont échoué et l’arrivée des PJ lui donne une occasion
de se racheter en les offrant à sa maîtresse.
K argstaad FP 17
102 400 px
Géant du froid barbare 8 (voir la page 152 du Bestiaire Pathfinder JdR)
Humanoïde de taille G (froid, géant), CM
Init +1 ; Sens vision nocturne ; Perception +26
DÉFENSE
CA 27, contact 11, pris au dépourvu 25
(+7 armure, +2 parade, +1 Dex, +1 esquive, +9 naturelle, -2 rage,
-1 taille)
pv 343 (22 DV ; 14d8+8d12+228)
Réf +12, Vig +25, Vol +18
Capacités défensives réception de rocher, esquive instinctive supé-
rieure, sens des pièges +2, RD 1/– ; Immunité froid
Faiblesses vulnérabilité au feu
ATTAQUE
VD 12 m
Corps à corps hachette de maître en fer froid, +25/+20/+15/+10
(1d8+23/19-20/×3), 3 hachettes en fer froid de maître, +25
(1d8+11/19-20/×3)
Espace occupé 3 m ; Allonge 3 m
Attaque spéciale rage (26 rounds/jour), pouvoirs de rage (pas ra-
pides +1,50 mètre, posture défensive [+2 + bonus de Con], ré-
flexes rapides)
TACTIQUE
Pendant le combat Kargstaad entre en rage dès le début du combat
et se sert de l’Attaque en puissance au corps à corps. S’il ne peut
pas arriver au contact, il arrache des pierres tombales et les lance
comme des rochers.
Moral Kargstaad se bat jusqu’à la mort.

27
STATISTIQUES
For 36, Dex 13, Con 30, Int 10, Sag 16, Cha 9
BBA +18 ; BMO +32 ; MD 44
Dons Arme de prédilection (hachette), Attaque en puissance,
Combat à plusieurs armes, Critique ralentissant, Esquive, Frappe
décisive, Science de la bousculade, Science du critique, Science
du critique (hachette), Science de la volonté de fer, Volonté de fer
Compétences Escalade +34, Intimidation +22, Perception +26
Langues géant
Part déplacement accéléré
Équipement divers armure de peau +3, hachettes de maître en fer
froid (4), amulette d’armure naturelle +3, anneau de protection +2
Kargstaad
28
Le développement. Si les PJ n’ont pas encore vaincu le
bourgeon associé à cette clairière, les six géants du froid de
Kargstaad se trouvent aussi ici.
D. La tour des Cauchemars (FP 16)
Une clairière de plus d’un kilomètre et demi de large s’ouvre
dans la forêt sans fin et laisse place à un champ de collines
déchiquetées et de plaines épineuses qui s’étalent sous le
ciel crépusculaire. Une unique tour de pierre s’élève sur plus
d’un kilomètre de haut, comme une aiguille. Un immense
corbeau immobile est perché au sommet.
Les créatures. L’énorme corbeau est l’un des habitants les
plus célèbres des Mille souffles : le freux de cauchemar. Ce
monstrueux gardien du ciel des Mille souffles peut se rendre
dans les songes de tous les étrangers assez fous pour dormir
dans le royaume de Nyrissa et leur faire faire d’ignobles
cauchemars vivants. Il sert aussi de moyen de transport bien
pratique pour les autres créatures de la région car c’est le
seul (avec Nyrissa) qui puisse voler au-dessus des arbres du
royaume.
Le freux de cauchemar ne transporte pas de passagers
venus du plan Matériel, à moins que Nyrissa ne le lui
demande expressément ou s’il est placé sous contrôle
magique (c’est une action qui va à l’encontre de sa nature
et il peut faire des jets de sauvegarde supplémentaires pour
résister). Il a une excellente vue et, si les PJ ne se montrent
pas extrêmement discrets quand ils entrent dans la
clairière, l’immense oiseau les repère et se tourne
vers eux. S’ils font plus d’une trentaine de mètres
dans la clairière, il pousse un cri, déploie ses ailes
et attaque en piqué.
Le freux de cauchemar possède l’archétype
de créature de cauchemar évoluée de l’Advanced
Bestiary mais ses pouvoirs fonctionnent légèrement
différemment.
Freux de cauchemar FP 16
76 800 px
Roc de cauchemar (m) éveillé évolué (voir la page 250 du
Bestiaire Pathfinder JdR et la page 187 de l’Advanced Bestiary)
Créature magique (animal évolué, mauvais) de taille Col, CM
Init +5 ; Sens vision dans le noir à 36 m, vision nocturne ;
Perception +28
Aura aura de terreur (18 m, DD 26)
DÉFENSE
CA 30, contact 8, pris au dépourvu 24
(+5 Dex, +1 esquive, +22 naturelle, -8 taille)
pv 252 (24d8+144); régénération 5 (argent ou bien)
Réf +19, Vig +20, Vol +11
Capacités défensives feindre la mort ; RD 5/argent ou
bien ; Immunité illusion
ATTAQUE
VD 6 m, vol 24 m (parfaite)

Corps à corps 2 serres, +23 (3d6+13/19-20), morsure, +23
(3d8+13/19-20)
Espace occupé 9m ; Allonge 6 m
Attaque spéciale cauchemar vivant
Pouvoirs magiques (NLS 20 ; concentration +24)
TACTIQUE
Pendant le combat Le freux de cauchemar utilise Attaque en vol et
Frappe décisive pour donner un effet dévastateur à ses attaques
de morsure. Il compte sur son aura de terreur et sa présence
terrifiante pour éparpiller ses adversaires. Si cette tactique
fonctionne, il utilise Capture pour emporter un PJ dans les airs.
S’il parvient à franchir la ligne des arbres, il passe hors de por-
tée des autres joueurs et peut lâcher le PJ capturé dans la clai-
rière qu’il désire. L’oiseau aime tout particulièrement les laisser
tomber dans la Bourbe (zone G) ou le Verger (zone E). Il ne peut
pas lâcher un PJ dans les bois car la nature même des Mille
souffles l’en empêche. Si le PJ parvient à se dégager alors qu’il
survole la forêt, il tombe sur plus de soixante mètres et atterrit
en lisière de la clairière qu’il a quittée le plus récemment. Si le
freux n’arrive pas à séparer les PJ, il atterrit et fait des attaques
à outrance jusqu’à ce qu’il tombe à 100 points de vie ou moins.
Il s’envole alors en haut de sa tour pour se soigner et lance des
regards mauvais aux PJ.
Moral Si les PJ affrontent le freux de cauchemar au sommet de
sa tour (une zone circulaire de 27 mètres de diamètre), il se bat
jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 36, Dex 20, Con 22, Int 16, Sag 12, Cha 18
BBA +18 ; BMO +39 ; MD 55
Dons Attaque en vol, Capture, Esquive, Frappe décisive, Science
de l’armure naturelle (3), Science du critique (serres, morsure),
Science de la frappe décisive, Science de la volonté de fer, Volonté
de fer
Compétences Connaissances (plans) +27, Discrétion +22,
Intimidation +34, Perception +28, Vol +32
Langues aklo, sylvestre
POUVOIRS SPÉCIAUX
Aura de terreur (Sur). Les créatures affectées par l’aura de terreur
du freux de cauchemar sont secouées quand elles ratent leur jet
de sauvegarde pour la première fois, ensuite, à chaque round
où elles ratent un nouveau jet, elles se recroquevillent de peur.
Quand une créature réussit son jet de sauvegarde contre cet
effet, elle est immunisée pendant 24 heures.
Cauchemar vivant (Sur). Au Premier Monde, le freux de cauchemar
peut faire faire des cauchemars vivants à tous les étrangers qui
osent dormir dans les Mille souffles, au rythme d’un cauchemar
par personne et par nuit. Le cauchemar vivant fonctionne comme
indiqué en page 15. Le freux ne peut pas se servir de ce pouvoir
en combat.
Développement. Si les PJ n’ont pas vaincu le bourgeon
des Nuits de la terreur, le freux de cauchemar bénéficie de
rapidité et de déplacement. On ne peut pas dissiper ces effets
autrement qu’en détruisant Les Nuits de la terreur.
29
Un millier de hurlements
E. Le Verger (FP 15)
Un mur de briques de neuf mètres de haut entoure une large
clairière. À l’intérieur, le fouillis végétal est toujours présent
mais se compose de champignons et de moisissures et non
de plantes feuillues. Des fruits aux vives couleurs, aussi gros
qu’une tête humaine, pendent aux champignons ou poussent
sur leurs troncs. Beaucoup frémissent et vibrent, comme s’ils
renfermaient quelque chose qui tente de s’échapper.
Les créatures. Nyrissa laisse les « enfants des Mille
souffles » s’amuser dans ce verger malsain. Il s’agit de
centaines de milliers de minuscules mandragores. Les
« fruits » bulbeux des champignons sont en réalité des
mandragores sur le point de naître. Si quelqu’un donne un
solide coup sur l’un des fruits, il explose et hurle comme un
nouveau-né en dégorgeant son contenu difforme sur l’épais
humus moisi.
Le jardin est infesté de mandragores, comme le
bourgeon des Enfants hurlants, mais elles n’attaquent
pas les intrus sous forme de nuée. Elles se rassemblent et
fusionnent leurs corps malléables pour former une unique
mandragore de 10 mètres, un tour impressionnant qu’elles
exécutent dès que les PJ tuent une mandragore, vivante ou
nouveau-née.
Immense mandragore FP 15
51 200 px
Plante de taille Gig, CM
Init +7 ; Sens vision nocturne ; Perception +12
DÉFENSE
CA 18, contact 9, pris au dépourvu 15
(+3 Dex, +9 naturelle, -4 taille)
pv 232 (16d8+160); guérison accélérée 10
Réf +10, Vig +20, Vol +6
Immunité plante ; Résistance acide 5, électricité 10, froid 5
Faiblesses vulnérabilité aux ténèbres
ATTAQUE
VD 12 m, creusement 3, escalade 12 m
Corps à corps 2 fouets de liane, +25 (2d8+17/19-20 plus poison),
morsure, +25 (2d8+17)
Espace occupé 6 m ; Allonge 6 m (9 m avec les fouets)
Attaque spéciale hurlement
TACTIQUE
Pendant le combat Les mandragores prennent tout le premier
round de combat pour fusionner. L’immense mandragore est
donc incapable d’attaquer pendant ce round. Une fois formée,
elle utilise Attaque en puissance à chaque coup et Coup fabuleux
contre les personnages qui font de nombreuses attaques, pour
les obliger à se déplacer pour revenir au contact et réduire ainsi
leurs dégâts.
Moral L’immense mandragore se bat jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 45, Dex 17, Con 30, Int 8, Sag 13, Cha 10
BBA +12 ; BMO +33 ; MD 46
Dons Attaque en puissance, Coup fabuleux, Frappe décisive,
Réflexes surhumains, Science de la bousculade, Science du cri-
tique (fouet de liane), Science de l’initiative, Science de la Frappe
décisive
Compétences Discrétion +0 (+8 si la végétation est dense), Escalade
+25, Perception +12, Vol +0
Langues aklo, commun
POUVOIRS SPÉCIAUX
Hurlement (Sur). Une fois par jour, par une action simple, la man-
dragore peut pousser un hurlement inquiétant qui rappelle
les vagissements d’un gigantesque bébé. Une créature qui se
trouve à moins de 9 mètres de la mandragore hurlante doit
réussir un jet de Réflexes DD 25 ou subir 15d6 points de dégâts
sonores et un jet de Volonté DD 25 ou devenir nauséeux pen-
dant 1d4 rounds. C’est un effet sonore et mental. Le DD du jet
de sauvegarde est basé sur la Constitution.
Poison (Ext). Fouet de liane – blessure ; jet de sauvegarde Vig DD
28 ; fréquence 1/round pendant 6 rounds, effet confusion pendant
1 round ; guérison 2 jets de sauvegarde consécutifs. Le DD est
basé sur la Constitution.
Vulnérabilité aux ténèbres (Ext). Quand l’immense mandragore se
trouve dans le noir, elle perd sa guérison accélérée et elle est
ralentie, comme avec un sort de lenteur.
Développement. Si les PJ n’ont pas encore vaincu le
bourgeon des Enfants hurlants, ils doivent affronter deux
immenses mandragores au lieu d’une seule.
F. Les Chutes honnies (FP 16)
Une chute d’eau cascade entre deux immenses mains de pierre
taillées dans le pic d’une falaise. Elle atterrit dans un grand
bassin, lui-même se situant dans une clairière d’une soixantaine
de mètres de diamètre. Ses eaux sont cristallines et ses rives
tapissées de roseaux et de fleurs d’eau aux teintes éblouissantes.
De grands arbres pendent au-dessus de l’étang, comme s’ils
voulaient le protéger de quelque chose situé au-dessus. De
larges feuilles, d’une taille avoisinant celle d’une barque, flottent
près de la berge.
Les Chutes honnies sont uniques car elles ne génèrent pas
de bourgeon dans les Terres volées, et ce pour une bonne
raison : c’est le seul endroit des Mille souffles qui n’est
plus sous le contrôle direct de Nyrissa, preuve de sa honte
et de sa culpabilité. Ce sont les Anciens qui dirigent cette
clairière, pour rappeler à Nyrissa que, même si elle se croit
très puissante, ils le sont encore plus. Nyrissa hait ce lieu et
s’y rend rarement, voire jamais. Une fois que les habitants
de la clairière auront disparu (voir Les créatures), c’est un
endroit parfait pour que les PJ dressent leur camp. Nyrissa et
ses serviteurs ne viennent jamais ici.
Les grandes feuilles qui flottent sur l’eau peuvent servir
de radeau improvisé pour les personnages qui veulent
descendre le cours d’eau.
30
Les créatures. Un couple de ce qui sert de prédateurs dans
le Premier Monde vit ici. Ce sont des ours-hiboux volants
assez intelligents pour comprendre le sylvestre mais à part
cela, les habitants du Premier Monde les considèrent comme
des bêtes sauvages et ils existent juste parce que sans eux,
personne ne contrôlerait cette clairière.
Ours-hiboux ailés (2) FP 14
38 400 px
Créature magique de taille Gig, CN
Init +4 ; Sens vision dans le noir à 18 m, vision nocturne, odorat ;
Perception +14
DÉFENSE
CA 28, contact 11, pris au dépourvu 23
(+4 Dex, +1 esquive, +17 naturelle, -4 taille)
pv 248 (16d10+160)
Réf +14, Vig +20, Vol +8
ATTAQUE
VD 9 m, vol 15 m (moyenne)
Corps à corps 2 griffes, +26 (2d6+14/19-20 plus étreinte), morsure,
+26 (2d6+14)
À distance arc long composite +3 (1d8+2/×3)
Espace occupé 6 m ; Allonge 4,50 m
TACTIQUE
Pendant le combat Les deux ours-hiboux ailés s’envolent et at-
taquent à l’unisson les intrus qui pénètrent sur leur territoire.
Ils ne s’intéressent pas aux créatures terrestres, à moins qu’il ne
s’agisse d’êtres volants ou de grimpeurs qui se seraient enfuis
par voie de terre.
Moral Un ours-hibou ailé se bat jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 39, Dex 18, Con 31, Int 6, Sag 16, Cha 14
BBA +16 ; BMO +34 ; MD 49 (53 contre les crocs-en-jambe)
Dons Critique sanglant, Esquive, Frappe décisive, Science de
l’armure naturelle (3), Science du critique, Science du critique
(griffe)
Compétences Perception +14, Vol +9
Langues sylvestre (incapable de parler)
G. La Bourbe (FP 16)
La piste se termine sur un marécage à l’odeur immonde, de
près d’un kilomètre de large, qui s’ouvre dans la forêt. Quelques
arbres poussent malgré tout dans le marais mais ce sont de
petites choses souffreteuses perdues au milieu de l’eau envahie
d’algues. De minuscules points rouges s’agitent dans l’eau. En y
regardant de plus près, on remarque que ce sont d’innombrables
petits vers grouillants.
En général, l’eau du marais ne fait que 3 mètres de
fond mais de nombreuses tranchées plongent à plus
de 9 mètres. Un labyrinthe de crêtes affleure à quelques
centimètres de la surface (à une trentaine de centimètres
en règle générale). Un personnage peut se déplacer dans
le marais s’il reste sur ces crêtes tant qu’il avance deux fois
 Un millier de hurlements

moins vite que d’habitude. S’il accélère, il doit faire un
test d’Acrobaties DD 10 pour éviter de tomber dans l’eau
profonde.
Les créatures. Ce marécage sert habituellement de lieu
de résidence à l’un des serviteurs que Nyrissa apprécie le
plus : l’Homme grouillant. Elle a demandé à ce monstrueux
magicien de la rejoindre dans sa demeure car ses conseils et
sa magie lui seront d’une aide précieuse pour absorber les
Terres volées. Pourtant, il n’a pas laissé son marais sans
défense : trois immenses vers de bourbe nagent dans
l’eau putride et attaquent rapidement toute personne
qui pénètre dans la clairière.
Vers de bourbe (3) FP 13
25 600 px
Vers pourpres évolués (voir les pages 283 et 295 du Bestiaire
Pathfinder JdR)
pv 232 chacun
ans, Nyrissa lui a laissé le choix : mourir et nourrir le linnorm
du lac ou rester en vie et la servir. L’annis n’a eu aucun mal
à faire son choix et elle ne le regrette pas car Nyrissa l’a bien
traitée.
La Sorcière noueuse n’est pas seule chez elle, à moins que
ses athachs ne se trouvent sur le plan Matériel (ou que les
PJ les aient déjà tués). Elle passe le plus clair de son temps à
dormir, faire la cuisine, réparer sa maison ou s’asseoir sous
le porche à regarder pousser les mauvaises herbes. C’est ce
qu’elle est en train de faire quand les PJ arrivent.
La Sorcière noueuse est aussi maléfique que possible
mais elle n’attaque pas les PJ de suite. Nyrissa l’a avertie
qu’ils étaient dangereux et elle est curieuse. Dès
qu’elle aperçoit les PJ, elle les invite à prendre le
« thé » avec elle (une immonde décoction de

Développement. Si les PJ n’ont pas encore vaincu les

vers de bourbe du bourgeon, ils doivent en affronter
trois de plus.

H. La Maison noueuse (FP 16)

La forêt s’ouvre sur une étroite clairière entourée d’arbres courbés
au tronc très large. Au milieu, il y a quelque chose d’étrange :
une dizaine de maisons enchevêtrées dans un désordre semi-
organisé qui forment un agglomérat où les angles droits n’ont
pas l’air d’être les bienvenus. La fumée qui s’élève des cheminées
indique que cette curieuse structure n’est pas abandonnée. Cette
petite maison est entourée d’une cour pleine de mauvaises
herbes et d’épineux.

La Maison noueuse est tout ce qui reste de la première

tentative que Nyrissa a faite pour se construire une demeure
en puisant dans le potentiel brut du Premier Monde. Cet
échec lui a beaucoup appris et la maison à la Lisière du
temps est bien plus stable et bien mieux organisée.
Les épines qui entourent la maison sont similaires à celles
qui se manifestent dans le bourgeon des ronciers noueux
(voir page 17).
Les créatures. Nyrissa a donné cette maison à l’une de ses
rares amies (qui est aussi l’une des deux seules créatures
étrangères autorisées à séjourner dans les Mille souffles
comme si elle était originaire du Premier Monde). C’est
une puissante prêtresse de Gyronna, une vieille bique qui a
abandonné son véritable nom et l’a oublié pour devenir la
Sorcière noueuse. C’est une annis, une immense guenaude à
la peau, aux dents et aux ongles aussi durs que du fer.
Il y a très peu de prêtres dans le Premier Monde et, même
si Nyrissa partage le mépris que les habitants de ce royaume
vouent aux dieux, elle est consciente de l’avantage
que les prêtres représentent. Quand la Sorcière
noueuse est entrée dans les Mille souffles il y a 220
Ours-hibou ailé

31
sang de corneille et d’asticots en poudre qui rend nauséeux
pendant 2d6 rounds à moins de réussir un jet de Vigueur
DD 18). Si les PJ acceptent son invitation, la sorcière adopte
une attitude étrangement accueillante et honnête. Elle leur
demande ce qu’ils font dans les Mille souffles et essaie de
deviner quels sont leurs points forts, leurs objectifs et leurs
faiblesses en leur posant des questions directes. Elle propose
un échange d’informations si elle pense qu’ils seront plus
coopératifs comme cela : à chaque fois qu’ils répondent à
une de ses questions, elle répond à une question sur Nyrissa.
Évidemment, elle ment à chaque fois et tente de donner de
fausses indications aux PJ dans l’espoir de chambouler leur
tactique s’ils doivent l’affronter plus tard. La sorcière ou les PJ
devraient finir par se lasser de ce jeu (probablement alors que
la sorcière a encore une minute sur sa perle de karma [voir sa
tactique]). La Sorcière noueuse lance alors tout simplement
convocation de monstres VII pour entamer le combat avec 1d3
grands élémentaires de terre.
L a Sorcière noueuse FP 16
76 800 px
Annis (f ) prêtre de Gyronna 13 (voir la page 11 du
Bonus Bestiary Pathfinder JdR)
Humanoïde monstrueux de taille G, CM
La Sorcière noueuse
32
Init +2 ; Sens vision dans le noir à 18 m ; Perception +28
DÉFENSE
CA 27, contact 12, pris au dépourvu 24
(+5 armure, +2 Dex, +1 esquive, +10 naturelle, -1 taille)
pv 249 (20 DV ; 7d10+13d8+153)
Réf +11, Vig +16, Vol +20
RD graisse 2/contondant ; RM 17
ATTAQUE
VD 12 m
Corps à corps 2 griffes, +23 (1d6+7/19-20 plus étreinte), morsure,
+22 (1d6+7)
Espace occupé 3 m ; Allonge 3 m
Attaque spéciale aura de folie (DD 23, 13 rounds/jour), canalisa-
tion d’énergie négative 4/jour (DD 17, 7d6), coup destructeur
(+6, 8/jour), aura de destruction (+6, 13 rounds/jour), éventration
(2d6+10)
Pouvoirs magiques de domaine (NLS 13, concentration +18)
8/jour – vision de folie
Sorts de prêtre préparés (NLS 13 ; concentration +18)
Niveau 7 – aliénation mentale D (DD 22), convocation de
monstres VII
Niveau 6 – guérison suprême, mise à mal D (DD 21), mot
de rappel
Niveau 5 – colonne de feu (DD 20), convocation de
monstres V, cri D (DD 20), injonction suprême (DD 20),
mur de pierre
Niveau 4 – communication à distance, confusion D
(DD 19), immunité contre les sorts, marche dans les airs,
puissance divine, soins intensifs
Niveau 3 – contagion (DD 18), dissipation de la magie, malé-
diction (DD 18), rage D, soins importants (2)
Niveau 2 – arme spirituelle, idiotie D, immobilisation de personne
(DD 17), soins modérés (3)
Niveau 1 – bouclier de la foi, confusion mineure D (DD
16), injonction (DD 16), soins légers (4)
Niveau 0 (à volonté) – détection de la magie, lecture
de la magie, réparation, saignement (DD 15)
D Sort de domaine ; Domaines Destruction,
Folie
TACTIQUE
Avant le combat La Sorcière noueuse active sa perle de
karma et lance bouclier de la foi et marche dans les airs dès
qu’elle voit les PJ approcher de sa maison.
Pendant le combat La Sorcière noueuse lance ses sorts de
convocation de monstres pendant les 2 premiers rounds de
combat, histoire de garnir le champ de bataille. Si elle peut, elle
s’envole au-dessus de sa maison avant de commencer ses incan-
tations. Elle utilise principalement ses sorts à distance mais, si
elle est obligée de passer au corps à corps, elle lance puissance
divine, active son aura destructrice et attaque à coups de griffes
et de dents (et de quelques sorts de contact).
Moral Si la Sorcière noueuse tombe à moins de 100 points de vie,
elle lance mot de rappel. Elle peut le faire pour se retirer dans son
sanctuaire (la zone K16 de la Maison à la lisière du temps) parce

qu’elle a été « adoptée » par le Premier Monde. Là elle va trou-
ver Nyrissa pour lui annoncer qu’elle n’a pas réussi à défendre la
Maison noueuse et elle se prépare, comme expliqué en K16, pour
opposer une dernière résistance aux PJ.
STATISTIQUES
For 25, Dex 14, Con 22, Int 11, Sag 20, Cha 12
BBA +16 ; BMO +24 ; MD 37
Dons Arme de prédilection (griffes), Attaque en puissance, Esquive,
Fente, Frappe décisive, Magie de guerre, Robustesse, Science du
critique (griffes), Science de la frappe décisive, Volonté de fer
Compétences Art de la magie +13, Connaissances (religion) +15,
Intimidation +16, Perception +28
Langues commun, géant
Équipement divers armure de cuir +3, scarabée de protection (9
charges), chapelet de perles de prière (ordinaire)
Développement. Si les PJ n’ont pas encore vaincu le
bourgeon des ronciers noueux, ils doivent affronter trois
jardiniers athachs en même temps que la guenaude.
I. La Sinistre Lanterne (FP 14)
Cette petite clairière est baignée d’une lumière jaune-vert blafarde
qui vacille comme celle d’une torche. Elle émane de dizaines de
têtes humaines féminines tranchées pendues par les cheveux aux
pointes qui hérissent les murs d’une immense structure en forme
de ruche, au centre de la clairière. Les têtes fonctionnent comme
de macabres lanternes, la lumière sortant de leurs orbites vides et
de leur bouche ouverte. Pire encore, les paupières et les lèvres de
plusieurs lanternes semblent frémir de douleur.
Cette immonde bâtisse est le foyer de l’un des habitants les
plus haïssables des Mille souffles : le Troll bâtard. Les têtes
tranchées qui ornent son étrange demeure appartiennent
à ses anciennes « épouses, » de malheureuses victimes
qu’il a récoltées dans tout Golarion au cours des derniers
siècles. Les frémissements des lanternes ne sont qu’un
effet secondaire de la légère magie nécromantique qui leur
permet d’émettre de la lumière : les âmes des infortunées
ont rejoint le Cimetière depuis longtemps.
Les créatures. Le Troll bâtard a laissé six smilodons noirs
pour garder sa maison en son absence. Si les PJ arrivent
ici après avoir vaincu le troll sur le plan Matériel, les tigres
sanguinaires évolués sont enragés, impatients et ils attaquent
à vue.
Smilodons noirs (6) FP 9
6 400 px chacun
Tigre sanguinaire évolué (voir les pages 273 et 295 du Bestiaire
Pathfinder JdR)
pv 133 chacun
Développement. Si le Troll bâtard a réchappé à la mort sur
le plan Matériel, il est ici, en train de remâcher son échec,
impatient de prendre sa revanche sur les PJ. De même,
33
Un millier de hurlements
s’ils arrivent ici avant que le bourgeon du troll ne se soit
matérialisé, ils le trouvent en compagnie de six smilodons
de plus.
J. La Grande Folie (FP 17)
Cette immense clairière forme un champ herbeux peuplé de
milliers de statues de pierre. Chaque statue représente un
habitant du Premier Monde, un ver de bourbe, un sylvanien, un
linnorm, une nymphe et autre. Elles sont toutes couvertes de
mousse et de saletés. Au milieu de la clairière, il y a une petite
colline, étrangement ronde, sur laquelle se dresse une haute
tour d’une centaine de mètres de haut. Elle est faite de pierre
blanche et le sommet est formé de trois toits coniques. Une
immense arche s’ouvre à la base de la tour, assez large pour
que deux éléphants puissent passer côte à côte.
Cette clairière abrite la Grande Folie, une sorte de
« bretèche » qui surveille le seul chemin vers la maison de
Nyrissa. Le champ de statues qui entoure la tour est une
véritable armée de créatures du Premier Monde pétrifiées.
Une armée de pierre que Nyrissa rassemble depuis des
années avec l’aide de son alliée, la méduse Phomandale. Lors
de la guerre de la Grande Folie, le dernier bourgeon ramène
cette armée à la vie et la lance contre la capitale des PJ mais
ici, dans le Premier Monde, elle est inoffensive.
La tour de la Grande Folie s’élève au centre de la clairière.
Elle est creuse et comporte un unique escalier en colimaçon
qui débouche sur une plateforme d’observation protégée
par trois toits. C’est la même structure que celle de la tour
penchée de la zone C et elle a la même utilité, mais si un
personnage regarde les alentours depuis la plateforme, il voit
la totalité des Mille souffles s’étendre autour de lui, presque
exactement comme sur la carte à la fin du Pique-nique de
Zuddiger. Nyrissa se rend souvent dans la Grande Folie pour
surveiller son royaume ou simplement le contempler.
Les créatures. Cela fait quelque temps que la Grande
Folie est devenue l’antre de l’un des plus puissants alliés
que Nyrissa possède sur le plan Matériel. Il s’agit du célèbre
dragon noir Ilthuliak qui, dans sa jeunesse, a souvent pillé
et ravagé les Royaumes fluviaux du Pitax et du Mivon ainsi
que la Numérie et le Brévoy. Il a tué et dévoré tous les tueurs
de dragons en herbe qui l’ont pourchassé et a fini par attirer
l’attention de Nyrissa. La nymphe lui a demandé de s’installer
dans les Mille souffles en lui promettant pouvoir, trésors et
gloire. Et jusque-là, elle a tenu parole. En aidant Nyrissa à
rentrer dans les bonnes grâces des Anciens, Ilthuliak, qui est
une femelle, espère qu’elle sera récompensée par une partie
des étranges faveurs et des pouvoirs du Premier Monde qui
se manifestent chez les linnorms.
C’est pourquoi il est dans son intérêt d’empêcher les PJ
d’atteindre la maison à la Lisière du temps. Ilthuliak est tout
le temps sur le qui-vive, elle a le sommeil léger et c’est une
fine observatrice. Elle attaque les intrus dès qu’elle les voit
entrer dans sa clairière.
Ilthuliak FP 17 ATTAQUE
102 400 px VD 18 m, vol 60 m (médiocre), nage 18 m
Dracosire dragon noire (f ) (voir la page 100 du Bestiaire Pathfinder Corps à corps morsure, +34 (2d8+18), 2 griffes, +34 (2d6+12), 2 ailes,
JdR) +32 (1d8+6), queue, +32 (2d6+18)
Dragon (eau) de taille TG, CM Espace occupé 4,50 m ; Allonge 3 m (4,50 avec la morsure)
Init -1 ; Sens vision aveugle à 18 m, vision dans le noir à 36 m ; Attaque spéciale flaque d’acide, morsure acide, souffle (ligne
Perception +32 d’acide de 30 m, 22d6 points de dégâts, DD 31), écrasement
Aura présence terrifiante (100 m, DD 31) (2d8+18, DD 31)
DÉFENSE Pouvoirs magiques (NLS 24, concentration +28)
CA 48, contact 7, pris au dépourvu 48 À volonté – ténèbres (rayon de 35 m), fléau d’insectes, croissance
(+4 armure, -1 Dex, +33 naturelle, +4 bouclier, -2 taille) végétale
pv 324 (24d12+168) 1/jour – corruption de l’eau
Réf +21, Vig +13, Vol +21 Sorts connus (NLS 13 ; concentration +17)
Capacités défensives esquive totale ; RD 20/magie Immunité Niveau 6 (4) – brume acide, transmutation de la chair en pierre (DD
acide, magie de paralysie et de sommeil, traits de dragon ; RM 28 20)
Niveau 5 (6) – mur de force, téléportation, transmutation de la pierre
en boue
Niveau 4 (7) – énergie négative, porte dimensionnelle, rapetissement
de groupe (DD 18), terrain hallucinatoire
Niveau 3 (7) – clairaudience/clairvoyance, dissipation de la magie,
rapidité, suggestion
Niveau 2 (7) – détection de pensées (DD 16), flèche acide, invisibilité,
rayon ardent, résistance aux énergies
Niveau 1 (7) – armure de mage, bouclier, charme-personne (DD 15),
graisse (DD 15), rayon affaiblissant (DD 15)
0 (à volonté) – aspersion acide, détection de la
magie, lecture de la magie, lumières dansantes,
manipulation à distance, message, prestidigita-
tion, résistance, saignement (DD14)
TACTIQUE
Avant le combat Ilthuliak lance armure de mage,
bouclier et invisibilité (dans cet ordre) sur sa per-
sonne avant d’entamer le combat. Sa CA passe
à un impressionnant 48 –  ce qui peut être
trop pour vos PJ. Si vous craignez que le com-
bat ne soit trop déséquilibré, vous pouvez
remplacer l’armure de mage ou le bouclier
par un autre sort de niveau 1 comme
projectile magique ou brume de
dissimulation.
Pendant le combat Le dra-
gon ouvre les hostilités en
soufflant avant de passer
quelques rounds dans les
airs pour lancer brume acide,
rapetissement de groupe et trans-
mutation de la chair en pierre sur
les PJ au sol. Quand son souffle est
rechargé, il lance rapidité et, au round sui-
vant, plonge sur les PJ et souffle de nouveau. Au
cours de rounds suivants, il se perd dans la gloire du
combat au corps à corps et ne s’envole que rarement pour
lancer quelques sorts.
Moral Ilthuliak se bat jusqu’à la mort.

Ilthuliak
34

STATISTIQUES
For 35, Dex 8, Con 25, Int 18, Sag 21, Cha 18
BBA +24 ; BMO +38 ; MD 47 (51 contre les crocs-en-jambe)
Dons Attaque multiple, Attaque en puissance, Coup fabuleux,
Critique sanglant, Dispense de composantes matérielles, Frappe
décisive, Incantation rapide, Science de la bousculade, Science
du critique, Science de la frappe décisive, Science de la volonté
de fer, Volonté de fer
Compétences Bluff +31, Intimidation +31, Connaissances (his-
toire) +31, Connaissances (mystères) +31, Connaissances
(plans) +31, Discrétion +18, Natation +39, Perception +32,
Psychologie +32, Vol +22
Langues aklo, commun, draconique, scalde, sylvestre
Part communication avec les reptiles, déplacement facilité (marais),
respiration aquatique
Équipement divers anneau d’esquive totale
Le trésor. Le trésor d’Ilthuliak était déjà impressionnant
avant que Nyrissa ne lui donne d’autres trésors pour sceller
leur alliance. Il se trouve au sommet de la Grande Folie, au
centre de la plateforme d’observation. Il se compose de 570
400 pc, 48 200 pa, 11 950 po et 1 240 pp ainsi que de gemmes
et de bijoux d’une valeur totale de 24 000 po. Il y a aussi
plusieurs objets magiques : une cotte de mailles elfique +4, une
targe sauvage +2, un cimeterre sylvestre, une lamétoile de froid
boomerang +3, un sceptre du python, un bâton de défense, une
cape de la chauve-souris, des bracelets d’armure +7, une gemme de
vision et une chasuble de la foi.
Développement. Si la guerre de la Grande Folie a déjà eu
lieu, les milliers de statues sont toutes brisées.
Déraciner les Mille souffles
Malgré sa puissance, Nyrissa est incapable de façonner et
de conserver un royaume comme les Mille souffles. Elle
peut créer des clairières et leur contenu mais, pour qu’elles
gardent la forme choisie, la nymphe doit les « attacher » à
une puissante entité qui déborde de suffisamment de vie
pour servir d’ancre. Sans ces êtres, les dix clairières des Mille
souffles dérivent et s’éloignent les unes des autres, comme
des feuilles sur une mer agitée.
Que les PJ en soient conscients ou non, au fur et à mesure
qu’ils détruisent ces ancres, ils sapent la stabilité des
Mille souffles dans le Premier Monde. À chaque fois qu’ils
triomphent de tous les gardiens d’une clairière, il y a de
plus en plus de chances que cela suffise à arracher les Mille
souffles au Premier Monde et à les précipiter sur le plan
Matériel, à l’inverse de ce que Nyrissa tente si désespérément
de faire avec les Terres volées.
Notez que les créatures de la zone F comptent déjà au
nombre des vaincus car elles ne sont pas placées sous le
contrôle de Nyrissa.
Quand les Mille souffles sont déracinés, ils se matérialisent
dans la forêt des Mille voix, dans les Terres volées. Les dix
clairières remplacent dix zones forestières différentes, la
maison en Lisière du temps fusionnant avec le château
35
Un millier de hurlements
Les gardiens des clairières
Il faut vaincre les divers gardiens des clairières afin d’aug-
menter les chances de déracinement des Mille souffles,
comme indiqué dans le tableau des défaites.
Chances de
Zone Gardien déracinement
B 4 sylvaniens foudroyés évolués +5%
C Kargstaad +20%
D Freux de cauchemar +10%
E Immense mandragore +5%
F aucun (automatique pour les PJ) +10%
G 3 vers de bourbe +5%
H La Sorcière noueuse +15%
I 6 smilodons noirs +5%
J Ilthuliak 25%
des Lames. Quand le royaume se déracine, Un Millier de
hurlements déchirent les airs, dans un vacarme terrifiant,
alors que mille souffles expirent en même temps, dans une
mort traumatisante. Choqués par l’événement, les habitants
des clairières et tous les gardiens en vie (sauf ceux qui se
trouvent dans la maison en Lisière du temps et les deux
étrangers, la Sorcière noueuse et Ilthuliak) sont chancelants
tant qu’ils se trouvent sur le plan Matériel. Les créatures
chancelantes voient leur FP réduit de 2.
Tous les autres éléments étrangers des Mille souffles
disparaissent quand le royaume se déracine. Ceci peut avoir
divers effets, à votre convenance, mais dans l’ensemble,
cela ne devrait pas changer la nature des rencontres des
clairières.
Avec du temps, les Mille souffles sont capables de se
réparer et de retourner dans le Premier Monde mais cela
demande des années – et si Nyrissa se fait tuer, cela ne se
produira jamais. Si les PJ parviennent à déraciner les Mille
souffles, ils gagnent un gros avantage sur leur ennemie.
Récompense narrative. Si les PJ parviennent à déraciner
les Mille souffles, donnez-leur 102 400 px.
Troisième partie :
La maison en Lisière du temps
Une maison siège au cœur des Mille souffles mais ce n’est
pas une citadelle de notre monde ni même un édifice
soumis au passage du temps. C’est l’œuvre d’une puissante
entité du Premier Monde et son architecture fait partie de
cette dimension. On l’appelle la maison en Lisière du temps
car elle est intemporelle (il n’y a qu’elle qui n’a pas changé
au cours de la longue existence des Mille souffles alors que
les clairières se modifient périodiquement et évoluent en
fonction des besoins et des intérêts de Nyrissa). Elle se tient
sur une île au milieu d’un lac, sur une mesa. D’un côté, elle
surplombe le panorama des Mille souffles, de l’autre, elle
donne sur le temps et l’espace, un gouffre infini d’obscurité
et d’étoiles. Des sentiers partent de la maison en Lisière du
temps et mènent dans le reste du Premier Monde mais, pour
cette aventure, ils n’existent pas : Nyrissa les a chassés de sa
réalité.
Le lac qui entoure la maison se trouve bien dans les
Mille souffles mais il n’a pas de fond : quelqu’un peut
nager vers le bas, il ne l’atteindra jamais, tout comme un
personnage qui vole n’arrivera jamais à franchir la canopée.
Heureusement pour les nageurs quand ils décident de
remonter, la surface n’est jamais à plus de quelques dizaines
de mètres. Le lac se déverse de la mesa en deux endroits,
à gauche et à droite, et forme deux rivières jumelles sans
nom qui encadrent les Mille souffles avant de se rejoindre
dans le lac Tourbillonnant dont les eaux s’écoulent dans le
néant. Si les Mille souffles se font déraciner, les cascades
disparaissent car le niveau du lac diminue jusqu’à ce qu’il
ne déborde plus de la mesa. La surface se trouve alors à 6
mètres de moins. De plus, quand le lac apparaît sur le plan
Matériel, il est doté d’un fond, même s’il se trouve loin, à
une cinquantaine de mètres.
On peut atteindre la maison en passant par une longue
chaussée de pierre qui relie l’île à la mesa. L’entrée du
pont est protégée par une bretèche flanquée de deux tours
de garde tandis que dans la cour arrière, de hauts arbres
frémissent dans la brise. La maison est garnie de centaines
de fenêtres et il y a des anges de pierre à chaque pignon.
Elle semble aussi belle que dangereuse avec ses créneaux
en forme de couteau, ses tours couronnées de lances et ses
tuiles et ses avant-toits faits de lames. Certaines parties
ont l’air plus récentes que d’autres mais, dans l’ensemble,
la bâtisse est ancienne et immuable. Même les parties en
ruine ont toujours été ainsi.
Voici une autre caractéristique étrange de la maison :
elle projette une sorte « d’ombre » sur le plan Matériel :
une mystérieuse ruine que l’on appelle le château des
Lames, nichée au cœur de la forêt des Mille voix. Elle
ressemble à la maison en Lisière du temps, mais après le
passage d’une catastrophe inconnue qui n’aurait laissé que
des murs écroulés et des tours composées de couteaux en
ruine.
S’approcher de la Maison (FP 18)
Que la maison se trouve dans le Premier Monde ou qu’elle
ait été déracinée, ses abords sont bien gardés. Un unique
linnorm nommé Tarlaxian habite dans le lac et surveille tous
ceux qui survolent ses eaux ou empruntent le pont. Si les
Mille souffles ont été déracinés, il est chancelant et bien plus
facile à vaincre (sans être inoffensif ). Dans ce cas, il devient
FP 16.
Tarlaxian FP 18
153 600 px
Linnorm des lacs (m) variante « avorton » (voir la page 201 du
Bestiaire Pathfinder JdR)
36
Dragon (aquatique) de taille Gig, CM
Init +12 ; Sens vision à 360°, vision dans le noir à 36 m, vision noc-
turne, odorat, vision lucide ; Perception +36
DÉFENSE
CA 35, contact 14, pris au dépourvu 27
(+8 Dex, +21 naturelle, -4 taille)
pv 279 (18d12+162); régénération 15 (fer froid)
Réf +21, Vig +20, Vol +18
Capacités défensives liberté de mouvement ; RD 15/fer froid ;
Immunité acide, effets de malédiction, effets mentaux, effets de
sommeil, paralysie, poison, prise en tenaille ; RM 29
ATTAQUE
VD 12 m, vol 30 m (moyenne), nage 24 m
Corps à corps 2 morsures, +26 (2d8+12/19-20 plus poison), 2 griffes,
+26 (1d8+12), queue, +21 (2d6+6 plus étreinte)
Espace occupé 6 m ; Allonge 6 m
Attaque spéciale constriction (queue, 2d6+18), malédiction mor-
telle (DD 26), souffle (DD 28)
TACTIQUE
Pendant le combat Même si Tarlaxian est plutôt petit pour un lin-
norm, il est tout de même énorme. S’il voit quelqu’un approcher
de la maison, il jaillit de l’eau, rugit un défi et attaque.
Moral Tarlaxian se bat jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 34, Dex 26, Con 28, Int 7, Sag 25, Cha 27
BBA +18 ; BMO +34 (+38 en cas de lutte); MD 52 (impossible de lui
faire un croc-en-jambe)
Dons Attaque en puissance, Attaques réflexes, Combat en aveugle,
Frappe décisive, Réflexes surhumains, Science de la bousculade,
Science du critique (morsures), Science de la frappe décisive,
Science de l’initiative
Compétences Discrétion +17, Natation +41, Perception +36, Vol +23
Langues aklo, draconique, sylvestre
Part amphibie, vol
POUVOIRS SPÉCIAUX
Poison (Sur). Morsure – blessure ; jet de sauvegarde Vig DD
28 ; fréquence 1/round pendant 10 rounds ; effet 4d6 acide et
1d6 diminution de Constitution ; guérison 3 jets de sauve-
garde consécutifs. Le DD du jet de sauvegarde est basé sur
la Constitution.
Les caractéristiques de la maison
La maison existe dans le passé et le futur, le peut-être et le
jamais. On peut y trouver une salle pimpante et gaie avec
des serviteurs en livrée alors que la suivante est délabrée.
Certaines ont été abîmées par les PJ qui ont tué la reine hier
et qui la tueront demain dans ce pays de l’impossible. Mais
aussi étranges que soient ces distorsions temporelles, leur
constance est encore plus bizarre, comme si une tempête de
temps fractionné avait traversé la structure et s’était figée
à jamais au beau milieu du chaos d’une centaine d’ères
différentes. La maison était ainsi quand Nyrissa l’a créée et
elle le restera – jusqu’à ce que les Mille souffles se fassent
déraciner.

Fantômes. La maison grouille de fantômes d’hier et
de demain. On les aperçoit dans les miroirs, leur parfum
s’attarde dans l’air et les repas qu’ils n’ont pas encore mangés
attendent en fumant sur les tables. Les PJ peuvent même voir
ou entendre ces fantômes, mais brièvement. Ils sont ceux de
gens ou de créatures qu’ils ne connaissent pas mais certains
viennent de leur esprit, de leur passé et de leur futur. Ils
leur rappellent des alliés, de vieux ennemis qu’ils pensaient
morts ou même des versions plus jeunes ou plus âgées de
leur propre personne. Quelques-uns sont même capables
d’interagir avec le présent (le texte des rencontres précise les
lieux où cela se produit).
Portes, murs et fenêtres. Les murs extérieurs sont
couverts de bois de fer qui pousse même le long des fenêtres
et empêche de les franchir. Les vignes grimpantes aident à
escalader le mur (test d’Escalade DD 10) mais gênent ceux
qui voudraient entrer par une fenêtre (le bois de fer a une
solidité de 10, 90 points de vie et un DD Enfoncer 28). De
plus, toute personne qui grimpe le long d’un mur attire
bien vite l’attention des créatures qui vivent dans la tour du
37
Un millier de hurlements
lierre (zone M2) ou dans la cour (zone K2). Sauf indication
contraire, les portes, gravées de visages, sont en bon état
et s’ouvrent d’une simple poussée (une action libre). Les
escaliers sont raides et étroits (et comptent comme un
terrain difficile).
Temps statique. On peut modifier les caractéristiques
de la maison (détruire un mur, enfoncer une porte, casser
une fenêtre, brûler des meubles ou tuer des habitants) mais
son contenu « se réinitialise » toutes les 24 heures, tant
que Nyrissa est en vie. L’exploration des lieux risque d’être
frustrante et épuisante : les PJ n’ont qu’un jour pour fouiller
la maison s’ils ne veulent pas revivre les mêmes épreuves,
à moins qu’ils ne décident de se reposer et de guérir dans
la maison. Malheureusement pour eux, comme ils ne sont
pas originaires du Premier Monde, tous les habitants de la
maison guérissent entièrement en 24 heures mais pas eux.
S’ils ont consommé des ressources, elles ne réapparaissent
pas et les trésors pillés disparaissent de leur lieu d’origine.
Les effets bénéfiques des objets magiques et des trésors
ou des objets de la maison disparaissent aussi au bout de
 K9 K13
K7
K6
K19 K8 K10 K11 K12
K17
K5 K4
a K15 b c
K20
K18 d e f
g
i
h K3
24 heures mais malheureusement, ce n’est pas le cas des
afflictions, des dégâts et des autres effets négatifs.
K1. La bretèche (FP 16)
Une bretèche scintillante barre l’entrée de la cour de ce grand
bâtiment de sa herse baissée. Des meurtrières s’ouvrent dans les
parois tandis qu’un solide mur d’enceinte d’une douzaine de mètres
court de chaque côté de la bretèche et rejoint deux autres tours.
La herse de fer (solidité 10, 60 pv, Soulever DD 25, Enfoncer
DD 28) s’abaisse et se soulève depuis l’étage de la bretèche
(zone K1b). Il y a plusieurs gardes ici et sur les murs mais
les occupants de la cour (zone K2) viennent tout de même
défendre les lieux dès qu’ils repèrent un intrus en K1a.
Les créatures. Les morts-vivants sont chose rare dans le
Premier Monde car il déborde de vie. Au pire, les morts-
vivants reçoivent des dégâts continus à cause d’un afflux
constant d’énergie positive mais ici, dans la maison en
Lisière du temps, l’abondance de vie est atténuée.
Les gardes et les serviteurs de Nyrissa lui en sont
reconnaissants car ce sont tous des morts-vivants. Ce sont
d’anciens membres d’une communauté elfique qui vivait
autrefois dans les Terres volées. La nymphe les a enlevés et
exécutés lors d’un ignoble rituel et, à l’aide de la Fable, elle
38
K1d K1d
K14
K2 K1a K1b
K1c K1c
K16
a détruit leur corps et transformé leurs âmes en esclaves
mortes-vivantes soumises à tous ses caprices. Ces fantômes
se régénèrent tant que Nyrissa est en vie. Seule sa mort peut
les libérer.
Comme ces gardes sont des fantômes, ils sont toujours aux
aguets : ils n’ont pas besoin de faire de pauses pour manger,
dormir ou se distraire. Il y a toujours quatre gardes en K1b,
deux en haut de chaque tour (zones K1c et K1d) et deux sur
les murs de chaque côté de la bretèche, ce qui fait un total
de douze.
Gardes fantomatiques (12) FP 9
6 400 px chacun
Elfe fantôme (m) roublard (10)
Mort-vivant (évolué, elfe, intangible) de taille M, CM
Init +7 ; Sens vision dans le noir à 18 m, vision nocturne ;
Perception +24
DÉFENSE
CA 23, contact 19, pris au dépourvu 19
(+4 armure, +5 parade, +3 Dex, + esquive)
pv 115 (10d8+70)
Réf +12, Vig +8, Vol +4 ; +2 contre l’enchantement
Capacités défensives esquive instinctive supérieure, esquive sur-
naturelle, reconstitution intangible, résistance à la canalisation
+4, sens des pièges ; Immunité traits de mort-vivant
 Un millier de hurlements

ATTAQUE mineur à la fin de la première partie. Si le vingt-huitième

VD vol 9 m (parfaite) jour n’est pas encore passé, le jabberwocky mineur rôde
Corps à corps rapière spectrale +1, +12/+7 (1d6+3/18-20), contact cor- entre les arbres du niveau supérieur de la cour. En revanche,
rupteur, +5 (11d6 [Vig DD 20, 1/2 dégâts]) s’il est mort, Nyrissa l’a remplacé par un zomok, moins
Attaque spéciale attaque sournoise +5d6 plus 5 saignement, la- dangereux mais tout aussi monstrueux. Dans les deux cas,
mentation d’épouvante (DD 20), télékinésie (DD 20) le gardien ne poursuit pas les PJ dans la maison mais il les
TACTIQUE pourchasse pendant plusieurs minutes s’ils tentent de fuir
Pendant le combat Quand les fantômes repèrent des intrus, ils la région.
utilisent leur lamentation d’épouvante, plus pour donner l’alerte
que pour blesser. Ensuite, ils tentent de désarmer leurs adver-
saires par télékinésie ou de les projeter contre les murs de la
maison. Après quelques rounds, ils descendent affronter les PJ
au corps à corps. Notez qu’à cause de leur équipement, ils ne
peuvent pas traverser les murs facilement.
Moral Un garde fantôme se bat jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For –, Dex 17, Con –, Int 14, Sag 13, Cha 20
BBA +7 ; BMO +7 ; MD 26
Dons Arme de prédilection (rapière), Attaque en finesse, Attaques
réflexes, Esquive, Réflexe surhumain, Robustesse, Science de
l’initiative
Compétences Acrobaties +16 (+20 saut), Bluff +18, Connaissances
(folklore local) +15, Connaissances (plans) +12 Désamorçage +16,
Discrétion +24, Escamotage +16, Intimidation +18, Perception
+24, Psychologie +14, Vol +11
Part talents de roublard (attaque surprise, attaque sanglante +4,
botte secrète, entraînement aux armes, esquive surnaturelle),
découverte des pièges +5
Équipement divers armure de cuir spectrale +2, rapière spec-
trale +1

K2. La grande cour

(FP 20 ou 16)
Cette vaste cour sur deux niveaux est couverte d’une herbe
drue. Des chemins serpentent jusqu’à différentes portes et
un unique escalier, très large, permet d’accéder facilement au
second niveau. D’immenses chênes surplombent le corps de
logis.

Dans la cour, la réalité est légèrement déformée :

la maison est au même niveau que la partie supérieure
de la cour mais l’entrée de la zone K14 se situe au niveau
inférieur de celle-ci, même si, quand on se déplace dans la
maison, on ne change pas d’étage en passant de la zone K14
à la zone K2. Si la maison est déracinée et envoyée sur le
plan Matériel, la zone K14 est violemment éjectée sur une
excroissance rocheuse et le petit couloir qui reliait les zones
K14 et K1d s’effondre.
Les branches du plus grand arbre de la cour (celui au sud
de la zone K12) forment l’une des quatre entrées de la Fable.
Elles mènent en M7b.
Les créatures. Le gardien de la grande cour est une Garde fantomatique
créature aussi imposante que dangereuse mais sa nature
varie selon que les PJ ont déjà tué ou non le jabberwocky

39

La maison déracinée
Si les PJ déracinent les Mille souffles, la maison en Lisière
du temps est arrachée au Premier Monde et fusionne avec
le château des Lames. Ces deux emplacements ne font plus
qu’un. La maison ne fonctionne donc plus selon les lois du
Premier Monde mais selon celles du plan Matériel et ses
défenses comme ses caractéristiques subissent quelques
changements (certains sont indiqués dans le texte des ren-
contres associées).
Fantômes : Les fantômes et leurs effets disparaissent
entièrement.
Nyrissa : La nymphe refuse du quitter la Fable tant que la
maison en Lisière du temps est piégée sur le plan Matériel
et qu’elle soupçonne les PJ de se trouver dans les parages.
Temps statique : Cet effet disparaît entièrement et les
dégâts infligés à la maison et à ses habitants ne dispa-
raissent plus au bout de 24 heures, que Nyrissa soit vivante
ou non.
Piège de téléportation  : Cet effet disparaît
complètement.
Jabberwocky mineur FP 20
307 200 px
pv 387 (voir page 22)
Zomok FP 16
76 800 px
pv 297 (voir page 88)
K3. Les écuries
Il y a six stalles contre le mur opposé de l’écurie.
Peu après que les PJ sont entrés, ils aperçoivent la tête
d’un cheval mort misérablement appuyée sur la porte de la
stalle. En dépit des apparences, ce n’est pas un cheval mort-
vivant. Les six stalles sont associées à un coursier fantôme
(NLS 20). Il suffit qu’un cavalier ouvre la porte de la stalle
et lui fasse signe de sortir pour se « lier » avec. Les coursiers
fantômes ainsi créés persistent 20 heures avant de disparaître
sans cérémonie. Encore 4 heures plus tard, un remplaçant
apparaît dans la stalle.
K4. L’entrée (FP 18)
Le sol de marbre poli de cette salle vide est orné d’une gravure qui
représente un gigantesque dragon qui dévore le soleil. Les murs
sont peints de manière à représenter une forêt crépusculaire où
de sombres formes se cachent entre les arbres, comme si elles
épiaient la salle.
Les créatures. La gravure au sol est inoffensive, ce qui n’est
pas le cas des étranges formes sombres qui rôdent entre les
40
arbres des murs. Ce sont des assassins féeriques de l’ombre
appelés des ankous, des gardiens que Nyrissa a liés à cette
pièce et qui sont impatients d’attaquer des intrus et de sentir
leur sang chaud couler sous leurs griffes. Ce que Nyrissa
ignore, c’est que les ankous sont en réalité des espions à
la solde des Anciens du Premier Monde. Si elle arrive à
s’emparer des Terres volées ou de Roncier, ils abandonnent
la salle et retournent auprès de leurs véritables maîtres pour
faire leur rapport. Sinon, ils se glissent hors des ombres des
murs et attaquent dès que quelqu’un se rend compte qu’ils
ne sont pas de simples décorations ou quand une personne
tente de quitter la pièce.
Ankous (4) FP 14
38 400 px
pv 133 (voir page 80)
K5. La salle à manger
On dirait que cette salle à manger poussiéreuse n’a pas servi
depuis des dizaines d’années. Elle est meublée d’une grande
table de bois avec huit chaises de belle facture réparties de
chaque côté. Sur la table, un repas à l’air fantomatique luit
légèrement et, de temps à autre, des bouchées de nourriture ou
des boissons s’élèvent et disparaissent, comme avalées par des
convives invisibles. Une belle statue de femme se dresse dans un
coin de la salle.
La salle à manger n’a pas servi depuis des siècles. La
nourriture fantôme n’est qu’un écho du passé, de la dernière
fois où Nyrissa a donné une fête. Les convives ne sont pas
là mais la nourriture bouge comme si c’était le cas. Si un PJ
s’assoit à la table, il peut prendre part au festin mais doit alors
faire un jet de Vigueur DD 20. S’il réussit, il bénéficie des
effets d’un festin des héros (NLS 20) après un round mais s’il
échoue, il gagne 1d6 niveaux négatifs alors que la nourriture
fantomatique draine sa force vitale.
Le trésor. La statue est une fidèle représentation de la
nymphe Nyrissa mais elle n’a rien de remarquable en dehors
de la cape empoisonnée drapée sur ses épaules et sa silhouette
nue.
K6. L’ours dansant (FP 10)
Une cage voûtée, couverte de vert de gris et de boue, domine
la salle. À l’intérieur, un ours noir gît, immobile. Un couloir
encombré de gravats part d’un côté de la salle.
Le couloir plein de décombres qui mène en K7 est
considéré comme un terrain difficile.
Les créatures. Quelques instants après que les PJ sont
entrés dans la pièce, l’ours prisonnier dans la cage se dresse
sur ses pattes arrière et entame une danse lente mais
d’une grâce étonnante, d’autant plus grotesque que la bête
est, à l’évidence, morte. L’ours est l’une des nombreuses

distractions de Nyrissa mais il n’est pas mort-vivant, c’est
un animal empaillé transformé en objet animé. Il n’attaque
pas, même si les PJ l’agressent, mais Nyrissa l’a piégé pour
punir toute personne qui oserait le détruire. 1 round après sa
« mort, » il explose dans une gerbe de feu qui emplit la salle
et inflige 20d6 points de dégâts de feu à toutes les personnes
présentes (Réflexes DD 20, 1/2 dégâts).
Ours explosif FP 10
9 600 px
Variante d’objet animé (voir la page 229 du Bestiaire Pathfinder JdR)
pv 36
K7. L’observatoire
Une arche s’ouvre de l’autre côté de la pièce, pour donner un
excellent champ de vision au grand télescope de bronze qui se
trouve au milieu de la salle.
Le télescope servait à la reine quand elle voulait observer la
lune, les étoiles et les corps célestes de l’autre côté des Mille
souffles, mais cela fait longtemps qu’elle ne l’a pas utilisé.
Vu de l’extérieur, la « fenêtre » qui donne dehors n’existe
pas tant que la maison se trouve dans le Premier Monde.
Une fois qu’elle est déracinée, elle se comporte comme une
ouverture normale (et offre un accès facile et non gardé au
reste de la structure). Évidemment, sur le plan Matériel, la
fenêtre donne sur les arbres des Mille voix et non sur un
merveilleux paysage spatial.
Le trésor. Le télescope est très lourd (400 kilos) mais
précieux : il vaut 3 500 po.
K8. La réserve condamnée
Dans le Premier Monde, cette salle est vide. Une fois la
maison déracinée, les arbres voisins bougent et s’écrasent
contre elle, ce qui crée un trou dans le mur et une nouvelle
entrée dans la maison.
K9. Le festin gâché
Cette pièce servait à l’évidence de salle à manger. Une grande
table en chêne a été repoussée contre un mur et plusieurs
chaises branlantes sont rangées contre le mur opposé. Sur la
table, on trouve encore les restes pourrissants d’un grand festin :
des soupières d’argent d’où déborde une pourriture gluante, un
plateau d’argent terni fendu sur le côté et de vieux os dans les
assiettes.
Le trésor. Cette pièce n’a rien de remarquable mais si les PJ
nettoient le service en argent, il vaut 1 300 po.
K10. Le puits empoisonné
Cette pièce se distingue seulement par son puits couvert.
41
Un millier de hurlements
Dans le Premier Monde, ce puits fait une trentaine de
mètres de profondeur et ses eaux claires et fraîches sont
en réalité empoisonnées. Toute personne qui boit au puits
s’expose au mal aveuglant (voir la page 563 du Manuel des
Joueurs Pathfinder JdR). Une fois la maison déracinée, le puits
ne fait plus que 6 mètres de fond et il ne contient pas d’eau
du tout.
K11. L’entrée téléporteuse
Cette petite pièce est destinée à la méditation. Elle reprend des
thèmes du monde naturel. Un somptueux vitrail domine le mur
du fond et des chandeliers verts, sculptés pour ressembler à des
arbres tordus, éclairent la pièce. Dans un coin, il y a un piédestal
de pierre rond.
Quand la maison se trouve dans le Premier Monde, le
piédestal de pierre fonctionne comme un téléporteur qui
ignore le piège de téléportation mais, tant que Nyrissa
est en vie, il marche seulement pour ceux qui ont reçu sa
permission. Il mène dans d’autres royaumes du Premier
Monde et, si les PJ triomphent de Nyrissa alors que sa maison
se trouve encore dans le Premier Monde, ils peuvent s’en
servir pour l’explorer. Il ne fonctionne pas quand la maison
est déracinée.
Le trésor. Les six chandeliers de jade sculptés valent 500
po chacun.
K12. L’escalier
Ces escaliers mènent en L5.
K13. Le salon des bruits confus
Ce salon est décoré de somptueuses fresques qui représentent
des forêts primitives aux incroyables bourgeons, habitées par
des femmes d’une beauté époustouflante. On entend des bruits
de fête très éloignés.
On discerne les faibles bruits de fête (des danses, des chants
et une musique irréelle) à l’aide d’un test de Perception DD 25.
Impossible d’entendre les détails mais les sons viennent de
l’étage au-dessus. Ces bruits ne sont que des échos du passé
mais, si les PJ les écoutent pendant plus d’une minute, ils
doivent réussir un jet de Volonté DD 18 sinon, les murmures
deviennent sinistres et déconcertants et le personnage est
confus pendant 1d4 rounds.
K14. La salle des démons en larmes
Cette pièce est bordée d’étranges plantes pourrissantes. Au
centre, il y a un bassin vide et les murs sont décorés de centaines
de petites statues qui représentent des démons en larmes.
Cette salle servait d’entrée aux invités de la maison et n’a
pas été utilisée depuis des années.
 Le trésor. Un test de Perception DD 25 permet de
remarquer que l’un des démons en larmes est en fait
en train de rire. Si on retire ce démon de son alcôve, les
plantes fleurissent et le bassin se remplit car les statues
pleurent de véritables larmes qui viennent se rassembler
au centre de la salle. Le bassin met 1 minute à se remplir.
Quand c’est fait, toute personne qui s’avance à l’intérieur
bénéficie des effets d’un sort de guérison suprême (NLS 20).
À chaque fois que quelqu’un utilise le bassin, il rétrécit.
Il peut lancer un maximum de trois sorts de guérison
suprême. La pièce se « recharge » au bout de 24 heures si
la maison est dans le Premier Monde mais si elle a été
déracinée, le bassin ne se remplit qu’une fois avant que sa
magie ne s’épuise.
K15. L’aile des serviteurs (FP 16)
Cette aile abrite les ateliers des serviteurs (une douzaine de
gardes fantomatiques). Les pièces n’ont rien de remarquable
mais si les PJ pénètrent dans cette aile, ils s’attirent les
foudres des elfes fantômes.
La zone K15i contient une trappe qui s’ouvre à la moindre
pression (comme les autres portes du complexe) et révèle
une échelle qui descend en K16.
Les créatures. Le premier groupe de gardes que les
PJ rencontrent utilise sa lamentation d’épouvante pour
alerter ses compagnons qui accourent aussi vite que
possible. N’oubliez pas que ces fantômes portent des
armes et des armures et qu’ils ne peuvent pas traverser les
murs. Cependant comme les portes s’ouvrent au moindre
contact par une action gratuite, ils devraient se regrouper
rapidement. Si la Sorcière noueuse s’est retirée en K16, elle
grimpe l’échelle pour se joindre à la mêlée en entendant
les hurlements des fantômes. Elle profite de sa canalisation
d’énergie négative pour les soigner.
Voici la fonction des pièces et le nombre de fantômes dans
chacune.
K15a. Une salle pour faire la sieste et se détendre.
K15b. Une pièce en ruine (terrain difficile) qui servait
autrefois à préparer les repas.
K15c. Un salon pour se détendre et discuter des tâches de
la journée (2 fantômes).
K15d. Une antichambre pour préparer des guirlandes de
fleurs et des repas (2 fantômes).
K15e. Une cuisine pour préparer les repas (2 fantômes).
K15f. Une salle pour le puits (comme la zone K10).
K15g. Une salle à manger pour les serviteurs (3 fantômes).
K15h. Un cellier pour stocker la nourriture et la boisson (2
fantômes).
K15i. Une salle pour faire pousser des herbes aromatiques
et autres épices (1 fantôme).
Gardes fantomatiques (12) FP 9
6 400 px chacun
pv 115 chacun (voir page 38)
42
K16. Le cellier (FP 16)
Ce cellier au sol de terre battue contient toutes sortes de
fournitures ordinaires comme du bois de chauffe, de la
nourriture, des outils, des planches pour les réparations et un
nombre surprenant de gourdes qui sèchent, pendues au plafond
par de la ficelle.
Le cellier se divise en trois salles. Celle qui se trouve le
plus loin de l’échelle a été reconvertie en chambre. C’est
devenu celle de la Sorcière noueuse quand elle se rend dans
la maison. Elle a choisi celle-ci parmi toutes celles que lui
proposait Nyrissa car elle aimait son atmosphère. Si elle a fui
une première rencontre avec les PJ, elle est ici, en train de
panser ses plaies et son orgueil. S’ils l’affrontent ici, elle se
bat jusqu’à la mort.
L a Sorcière noueuse FP 16
76 800 px
pv 249 chacun (voir page 32)
K17. La salle du trône (FP 18)
Cette chambre richement décorée, aux allures de cathédrale,
semble presque neuve. Les murs sont carrelés de dalles
turquoise et une fausse galerie court à trois mètres du sol. Un
pont de bois ornementé traverse la chambre à neuf mètres
de haut. Il relie des portes au deuxième étage de la maison.
Le plafond voûté s’élève encore trois mètres plus haut. Il est
décoré d’incroyables peintures qui représentent des animaux
dans des scènes sylvestres. La première montre un loup dans
une forêt, la main tranchée d’une enfant entre les dents. La
deuxième représente une immense vipère approchant d’un
berceau et la troisième un ours qui traque une mère et son
enfant. À un bout de la pièce, une arche gravée d’une scène
où un dragon dévore un chevalier sur sa monture donne sur
un grand escalier en colimaçon qui mène à l’étage supérieur.
À l’opposé se dresse un trône royal en marbre veiné de vert.
Derrière, il y a deux belles statues de femmes tenant une
épée levée et, devant, un long tapis violet court sur toute la
longueur de la salle. Les murs sont bordés de chaises et de
bancs.
Cela fait une éternité que Nyrissa n’a pas utilisé cette
pièce : ses serviteurs savent quoi faire et la nymphe n’a plus
besoin de s’adresser à eux. Les escaliers mènent en L1. On
peut gravir le mur avec un test d’Escalade DD 20.
Le trône est l’une des quatre entrées de la Fable. Il mène
en M7c.
Les créatures. À moins que les PJ ne puissent empêcher
Nyrissa de se servir de la Fable pour les détecter (zone M7),
l’occupant de la pièce les attend. Il s’agit de l’un des serviteurs
les plus répugnants de la nymphe et de son conseiller
personnel, un ver capable de marcher appelé l’Homme
grouillant.

Il ne se rappelle pas de ce qu’a été sa vie avant de mourir,
il sait juste qu’il était un puissant magicien venu dans le
Premier Monde pour accomplir une mission qu’il a oubliée.
Il semble évident qu’il a échoué car c’est suite à son échec
et à sa mort que son esprit est venu infester les vers qui se
repaissaient de son cadavre et qu’il a ressuscité. C’est à présent
une immonde créature appelée un ver qui marche, une nuée
de vers qui conserve la silhouette générale de son ancien
corps et tous les pouvoirs dont il disposait de son vivant ; et
il en a même gagné quelques autres. On trouve l’archétype de
ver qui marche dans le DRS 3.5 mais cette version est adaptée
à Pathfinder JdR et ajustée pour fonctionner comme un
monstre puissant mais pas épique.
L’Homme grouillant a vite trouvé un emploi auprès de
Nyrissa en tant que conseiller en matière de magie profane
car, même si la nymphe est une mage de talent, sa magie
est innée, elle ne résulte pas de ses études et elle a
souvent besoin d’aide pour accomplir ses plans les plus
complexes. L’enlèvement des Terres volées n’est que
l’un des nombreux projets pour lesquels l’Homme
grouillant a collaboré avec elle au fil des siècles.
En ce moment, sa seule mission consiste à
attendre les PJ, leur tendre une embuscade et
les tuer.
L’Homme grouillant FP 18
153 600 px
Ver qui marche (m) transmutateur 17
Vermine (humain évolué) de taille M, NM
Init +10 ; Sens vision à 360°, vision
aveugle à 9 m, vision dans le noir à
18 m ; Perception +28
DÉFENSE
CA 34, contact 22, pris au dépour-
vu 27 (DD 21), nuage nauséabond (DD 19),
(+6 armure, +2 parade, +6 Dex, +1
esquive, +3 intuition, +2 naturelle,
+4 bouclier)
pv 144 (17d6+85); guérison
accélérée 18
Réf +11, Vig +8, Vol +13 (+21 contre les
effets mentaux)
Capacités défensives ver qui
marche ; RD 15/–, Immunité
maladie, paralysie, poison et
sommeil ; Résistance feu 10,
froid 30
ATTAQUE
VD 9 m, vol 18 m
Corps à corps coup de nuée
+14 (5d6 plus étreinte)
Attaque spéciale ef-
fondrement corpo-
L'Homme grouillant
rel, engloutissement
43
Un millier de hurlements
Pouvoirs magiques profanes (NLS 17, concentration +23)
À volonté – changement de forme ( forme bestiale III/corps élémen-
taire II, 17 rounds/jour)
9/jour – Poing télékinétique +14 contact (1d4+8)
Sorts de transmutateur préparés (NLS 17 ; concentration +23)
Niveau 9 – arrêt du temps, convocation de monstres IX
Niveau 8 – esprit impénétrable, invisibilité supérieure à incantation
rapide, métamorphose universelle (DD 26)
Niveau 7 – boule de feu à incantation rapide (DD 19), épée du mage,
immobilisation de personne de groupe (DD 23), inversion de la
gravité
Niveau 6 – chaîne d’éclairs (DD 22), désintégration (DD 24), rayon
ardent à incantation rapide, remémoration du mage, résistance
aux énergies à incantation rapide, transmutation de la chair en
pierre (DD 24)
Niveau 5 – bouclier à incantation rapide, débilité (2 ; DD 22), lien
télépathique, télékinésie (DD 23), vol supérieur
Niveau 4 – assassin imagi-
naire (DD 20), confusion
(DD 20), mémorisation du
mage, porte dimensionnelle,
rapetissement de groupe (DD 22),
tentacules noirs
Niveau 3 – boule de feu (DD 19),
dissipation de la magie (2), lenteur
protection contre les énergies
Niveau 2 – invisibilité, pyrotechnie
(DD 20), rayon ardent (3), résistance
aux énergies, toile d’araignée (DD 18)
Niveau 1 – feuille morte, graisse
(DD 17), projectile magique (3), rapetisse-
ment (DD 19), repli expéditif
Niveau 0 (à volonté) – aspersion acide, lu-
mière, manipulation à distance, prestidigitation,
réparation
École d’opposition divination, nécromancie
TACTIQUE
Avant le combat Chaque jour, l’Homme grouil-
lant lance esprit impénétrable et active son anneau
d’invisibilité dès que les PJ entrent dans la maison en
Lisière du temps. Il lance vol supérieur et résistance
aux énergies ( froid) dès que les informations de Nyrissa
lui laissent supposer que les PJ sont sur le point
d’entrer dans la pièce.
Pendant le combat L’Homme grouillant se tient près du trône, invi-
sible, et lance arrêt du temps dès que les PJ entrent dans la salle.
Il a alors au moins 2 rounds pour lancer des sorts : tout d’abord
bouclier à incantation rapide puis convocation de monstres IX pour
invoquer un déva astral. Au round suivant, il lance lien télépathique
sur le déva pour communiquer avec lui en silence et bouclier de
feu ( froid) à incantation rapide sur sa personne. S’il lui reste du
temps, il lance aussi résistance aux énergies (acide) à incantation
rapide et protection contre les énergies (son) au troisième round,
épée du mage au quatrième et inversion de la gravité dans une zone
qui affectera le plus de PJ terrestres. Quand l’arrêt du temps prend
fin, il donne des ordres télépathiques au déva : qu’il somme les PJ
de quitter ces lieux en disant qu’ils sont sur les terres d’une per-
sonne placée sous la protection du Paradis. Évidemment, c’est
un mensonge et l’Homme grouillant ne s’attend pas à ce que les
PJ mordent à l’hameçon mais cette tactique l’amuse et pourrait
même marcher, surtout si les PJ ne demandent pas de test de
Psychologie pour percer à jour le mensonge forcé de l’ange. Si
les PJ s’entêtent, l’Homme grouillant ordonne au déva d’attaquer
en commençant par une barrière de lames et en poursuivant à
coups de marteau. L’Homme grouillant reste constamment en
mouvement et vole dans toute la salle, invisible, en se déplaçant
par une action de mouvement à chaque fois qu’il lance un sort
d’attaque, pour que les PJ ne repèrent pas sa position. Il essaie
d’éviter le corps à corps mais, si un adversaire se retrouve sans
défense suite à un sort, il ne résiste pas à l’envie de l’approcher
pour l’engloutir.
Moral Si la contingence de l’Homme grouillant s’active, il utilise la
porte dimensionnelle pour se retirer en M6. Il attend là d’être guéri
et lance à nouveau porte dimensionnelle pour revenir se battre ici.
Et cette fois, jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 10, Dex 22, Con 16, Int 22, Sag 16, Cha 8
BBA +8 ; BMO +8 (+16 en cas de lutte); MD 31
Dons Attaque en finesse, Création d’armes et d’armures magiques,
Création d’objets merveilleux, École renforcée (transmutation),
École supérieure, Écriture de parchemin, Esquive, Expertise du
combat, Incantation rapide, Magie de guerre, Port de l’armure
magique, Port des armures légères, Robustesse, Science de
l’initiative
Compétences Art de la magie +26, Bluff +16, Connaissances (folk-
lore local) +26, Connaissances (mystères) +26, Connaissances
(noblesse) +26, Discrétion +31, Perception +28, Psychologie +28,
Vol +26
Langues abyssal, aklo, commun, commun des profondeurs, draco-
nique, sylvestre, terreux
Part altération physique (Dex +4), contingence, pacte du mage (bâ-
ton), tenace
Équipement de combat bâton de transmutation ; Équipement
divers armure de cuir de résistance au feu +4, amulette d’ar-
mure naturelle +2, bandeau de prouesse mental +2 (Int, Sag),
anneau d’invisibilité, anneau de protection +2, trou portatif
(contient une petite bibliothèque, une table de lecture et tous
ses grimoires qui regroupent tous les sorts de magicien du
44
Manuel des joueurs Pathfinder JdR sauf ceux de divination et de
nécromancie).
POUVOIRS SPÉCIAUX
Caractéristiques des vers qui marchent. L’Homme grouillant n’a
pas d’anatomie visible et n’est pas sujet aux coups critiques ni
aux attaques en tenaille. Les armes le blessent normalement
(ces coups éparpillent les vers ou détruisent temporairement des
parties de son corps mais les dégâts sont atténués par la gué-
rison accélérée et la réduction de dégâts). S’il tombe à 0 point
de vie, il s’effondre en un tas de vers. Il est alors chancelant et
agonise s’il passe en négatif. Il est immunisé contre les sorts et
effets qui visent un nombre précis de créatures (dont les sorts à
cible unique comme désintégration), à l’exception des sorts qui
émanent de lui et qui le considèrent comme une unique créature
s’il le désire. Les effets mentaux qui visent une unique créature
fonctionnent sur l’Homme grouillant car ses composantes indi-
viduelles possèdent un esprit de ruche commun. Il reçoit 150%
d’effet des sorts ou effets de zone, comme les armes à aspersion
et de nombreux sorts d’évocation. Il est sensible aux vents vio-
lents : considérez-le comme une créature Min quand vous déter-
minez l’effet d’un vent.
Contingence. Si les points de vie de l’Homme grouillant tombent à
moins de 30, une porte dimensionnelle s’ouvre.
Effondrement corporel. L’Homme grouillant peut décomposer son
corps en une nuée amorphe de vers par une action libre. Tous les
objets qu’il tenait, portait sur lui ou transportait tombent au sol
et sa valeur de Force descend à 1. Une fois décomposé, le ver qui
marche fonctionne comme une véritable nuée, avec une allonge
de 0 mètre (l’espace occupé reste inchangé). Sous cette forme,
il perd toutes ses capacités défensives et gagne tous les traits
standards des nuées. Il perd ses attaques de coup, toutes ses
capacités spéciales et ses attaques spéciales, mais il peut effec-
tuer une attaque de nuée qui inflige 5d6 points de dégâts. Il peut
reprendre son véritable aspect par une action complexe, pour
autant qu’il possède au moins 1 point de vie (ce qui provoque une
attaque d’opportunité).
Étreinte (Ext). L’Homme grouillant peut utiliser son attaque
d’étreinte contre les cibles qui ne font pas plus d’une catégorie
de taille que lui.
Étreinte grouillante (Ext). Si l’Homme qui marche agrippe un
ennemi, il peut l’engloutir. Il envoie alors bon nombre des vers
qui composent son corps grouiller sur la créature agrippée. Il
ne peut engloutir qu’une cible par round. Les vers infligent
5d6 points de dégâts par round. Les dégâts de l’engloutisse-
ment sont assimilés à des dégâts de nuée en ce qui concerne
les créatures qu’il peut affecter. Toute créature blessée par
l’engloutissement est aussi sujette à la distraction et doit
réussir un jet de Vigueur DD 21 pour ne pas être nauséeuse
pendant 1 round. Le DD du jet de sauvegarde est basé sur la
Constitution.
Tenace (Ext). L’Homme grouillant gagne un bonus racial de +8 aux
tests de BMO pour agripper ses ennemis et non de +4 comme
pour la plupart des créatures disposant du pouvoir étreinte. Il
gagne aussi un bonus racial de +4 à la MD.

Déva astral invoqué FP 14
– px
pv 172 (voir la page 12 du Bestiaire Pathfinder JdR)
K18. Le dressing
À l’évidence, cette pièce servait de dressing. Elle comporte
plusieurs armoires et de grands miroirs.
Le trésor. Les armoires sont remplies de vêtements,
abandonnés depuis longtemps, pour les visiteurs de passage.
Il y a 20 habits de nobles et autant de vêtements de courtisans.
Un test de Perception DD 30 permet de découvrir, dans la
poche d’une des tenues de noble, une belle chevalière de
platine d’une valeur de 1 500 po.
K19. La salle de bain en ruine
(FP 16)
Cette salle, haute de plafond, a des fentes dans les murs et les
éléments se sont précipités à l’intérieur. Elle servait clairement
de salle de bain car elle abrite de nombreuses baignoires mais à
présent, tout est sens dessus dessous.
Les créatures. Cette salle a été détruite lorsque Nyrissa
l’a créée : les élémentaires qui l’ont saccagée y vivent encore
et bouillonnent de rage. L’Homme grouillant déteste cette
pièce car les élémentaires l’ont éparpillé plus d’une fois, de
façon bien embarrassante. Les élémentaires attaquent les
intrus à vue et se battent jusqu’à la mort. Les élémentaires
sont de taille TG mais le plafond se trouve à 12 mètres de
haut et leur permet de voler (mais ils ne peuvent pas accéder
tous à la fois aux ennemis au sol et sont donc obligés de faire
des Attaques en vol à chaque round).
Élémentaire d’air enragés (4) FP 12
19 200 px chacun
Élémentaires d’air nobles évolués
pv 184 chacun (voir les pages 122 et 295 du Bestiaire Pathfinder
JdR)
K20. L’horloge qui goutte (FP 3)
Une grande clepsydre alambiquée, faite d’ébénite, de cristal
torsadé et de tubes de bronze, en forme d’arbre, s’égoutte
lentement dans cette pièce poussiéreuse. Les murs sont dédiés
aux livres – à des centaines de livres.
Les créatures. La clepsydre continue de marquer les secondes
et ne se dérègle jamais car elle est habitée et entretenue par un
méphite aqueux nommé Pludock. Il ne lui viendrait jamais
à l’idée de négliger ses devoirs de peur d’être puni, mais c’est
une créature bavarde qui peut devenir une excellente source
d’informations pour les PJ. Au départ, il est indifférent. Si les
PJ le rendent serviable, il est ravi de leur parler. Il connaît le
45
Un millier de hurlements
secret du bassin de guérison de la zone K14 et les risques qu’il
y a à endommager l’ours dansant de la zone K6. Il peut aussi
leur parler d’autres pièges mineurs ou des zones bénéfiques.
Si les PJ lui posent des questions sur Nyrissa, il se tait après un
bref : « Mieux vaut ne pas en parler. » S’il est contraint de leur
répondre, il admet qu’elle doit se cacher dans la Fable, une salle
très haute qui lui permet de manipuler les éléments de la maison
et de surveiller chaque pièce. Il plaque les mains sur la bouche
une seconde après ces paroles, les yeux exorbités alors qu’il
regarde les alentours – et explose un instant après, en une gerbe
d’eau, victime d’une Nyrissa mécontente qui utilise la Fable.
Pludock ne veut pas se battre mais si les PJ l’agressent il
souffle de l’acide et lance nuage nauséabond pour tenir ses
adversaires à distance. Il s’enfuit alors en hurlant dans les
couloirs de la maison.
Pludock FP 3
800 px
Méphite aqueux
pv 19 (voir la page 212 du Bestiaire Pathfinder JdR)
L1. La grande salle (FP 17)
Cette immense pièce bien décorée est dans un état lamentable. Le
haut plafond voûté est soutenu par des colonnades qui ressemblent
à des têtes de dragons serpentins qui soutiennent les poutres.
Contre les murs, il y a sept statues d’une femme séduisante qui tient
une épée ou prend une pose aguichante, ainsi que des tables et des
chaises. Au milieu de la salle, il y a deux tables garnies de bancs,
posées sur la statue de marbre d’un dragon aux allures de serpent.
C’était une salle de banquet que Nyrissa utilisait quand elle
avait suffisamment d’invités. On trouve la porte qui mène
aux quartiers des serviteurs avec un test de Perception DD 30.
Personne ne l’a ouverte depuis une éternité et elle est coincée :
il faut réussir un test de Force DD 24 pour la faire bouger.
Les créatures. Deux familiers de Nyrissa dorment et jouent
ici. Ce sont deux vouivres minces et rapides, avec une langue
hérissée de piquants, capable de frapper comme un fouet et
de ramener des proies entre leurs mâchoires. Si elles sentent
des intrus, elles se montrent agressives et attaquent à vue.
Vouivres à langue crochue (2) FP 15
51 200 px chacun
Variante de vouivre évoluée (voir les pages 284 et 295 du Bestiaire
Pathfinder JdR)
Dragon de taille TG, NM
Init +2 ; Sens odorat, vision dans le noir à 18 m, vision nocturne ;
Perception +28
DÉFENSE
CA 27, contact 11, pris au dépourvu 24
(+2 Dex, +1 esquive, +16 naturelle, -2 taille)
pv 250 (20d12+120)
Réf +14, Vig +18, Vol +13
Immunité paralysie, sommeil
 L3c
L3a L4
L2

L3b L3d
L8b L5
L8c

L8a
L7
L8
L1
L8d L8e
L6a L6b
L8g
L8f L6
L6e
L6c L6d
L6f

ATTAQUE L2. Les escaliers

VD 6 m, vol 18 (médiocre)
Corps à corps aiguillon, +26 (2d6+8 plus poison), morsure, +26
(4d6+8/19-20), 2 ailes, +21 (2d6+4), langue, +21 (1d4+4 plus étreinte)
Espace occupé 4,50 m ; Allonge 4,50 m, 9m avec la langue
Attaque spéciale attirer (langue [9 m]), pattes arrière (2 griffes +26,
1d8+8)
TACTIQUE
Pendant le combat Si elles en ont l’occasion, les vouivres com-
mencent le combat par une attaque en piqué sur le groupe de
PJ avant qu’ils ne puissent se déployer dans la cour, ce qui limite
leurs options de combat au corps à corps tout en leur permettant
de profiter de leur allonge pour frapper des adversaires dans les
escaliers ou dans le couloir.
Moral Une vouivre se bat jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 27, Dex 14, Con 22, Int 7, Sag 12, Cha 9
BBA +20 ; BMO +30 ; MD 43
Dons Arme naturelle supérieure (aiguillon, ailes, morsure), Attaque
en puissance, Critique ralentissant, Esquive, Frappe décisive,
Science du critique, Science du critique (morsure), Science de la
frappe décisive
Compétences Discrétion +17, Perception +28, Psychologie +24,
Vol +17
Langues draconique
Ces escaliers mènent en M3.
L3. Les quartiers des invités
Cette aile contient quatre grandes chambres pour les invités.
Elles n’ont pas servi depuis bien longtemps mais elles
semblent toutes flambant neuves et prêtes à recevoir des
hôtes. Si la maison se trouve dans le Premier Monde, des
fantômes et des rides temporelles traversent parfois la pièce,
échos d’invités partis depuis longtemps.
L4. Les escaliers
Ces escaliers mènent en M1.
L5. Les escaliers
Ces escaliers mènent en K12.
L6. L’aile des serviteurs
Cette aile abritait les quartiers privés des serviteurs mais,
depuis que Nyrissa a créé ses gardiens fantomatiques,
elle ne sert plus à rien. Les zones L6a et L6b sont des
chambres, la L6c une réserve et la L6d des toilettes. La
L6e est un salon avec de nombreux livres (anciens mais
ordinaires et sans valeur) et la L6f servait aux exercices et
aux réunions.

46
 Un millier de hurlements

L7. Le pont de la salle du trône

Cette passerelle traverse la salle du trône (zone K17).
La porte de la zone K18 est l’une des rares fermées à
clef. Elle est faite d’ébénite (solidité 10, pv 60, Enfoncer
DD 28). On peut la crocheter avec un test de Désamorçage
DD 35.
Développement. Si les PJ n’ont pas encore rencontré
l’Homme grouillant, il réagit comme indiqué en K17 dès
qu’il aperçoit des intrus sur le pont.

L8. Les quartiers de Nyrissa (FP 16)

Cette aile abrite les quartiers personnels de Nyrissa. C’était
ici qu’elle se détendait mais depuis le début de l’aventure, elle
passe le plus clair de son temps dans la Fable où se trouve sa
chambre. Toutes les pièces de cette aile trahissent l’opulence
et l’extravagance. Leur fonction est indiquée plus bas mais
leurs gardiens sont mobiles et réagissent rapidement à la
moindre intrusion, les combats risquent donc de se dérouler
dans plusieurs salles.
L8a. C’est une vaste salle de bal privée aux murs tendus de
tapisseries aux motifs floraux.
L8b. Cette salle de bain contient une baignoire de
porcelaine qui se remplit d’une eau chaude et parfumée sur
commande.
L8c. Cette pièce est un bureau et, si les PJ le fouillent, ils
découvrent plusieurs feuilles d’écrits fleuris, d’illustrations
de plantes et de créatures féeriques. Vouivre à la
L8d. En théorie, cet endroit est la chambre de Nyrissa mais langue crochue
en réalité, le lit est l’une des quatre entrées de la Fable (mène
dans la véritable chambre de la nymphe, la zone M7d).
L8e. Cette salle de dessin est une pièce relaxante pour
peindre ou se livrer à des activités artistiques. Nymphes défigurées (8) FP 10
L8f. Ce vaste placard contient la majorité de 9 600 px
l’impressionnante collection de robes et d’habits de Nyrissa. Nymphe évoluée (f ) âme brisée (voir les pages 228 et 295 du Bestiaire
L8g. C’est à la fois une salle de lecture et un salon. Pathfinder JdR et la page 31 de l’Advanced Bestiary)
Les créatures. Nyrissa garde ses véritables objets de valeur Fée de taille M, CN
dans la Fable ou dans d’autres pièces, mais il y a tout de Init +5 ; Sens vision nocturne ; Perception +15
même assez d’objets de prix ici (d’une valeur sentimentale Aura beauté aveuglante (9 m, DD 20), regard funeste (DD 20)
ou pécuniaire) pour que la nymphe ne laisse pas cette aile DÉFENSE
sans surveillance. Elle a chargé huit nymphes défigurées de CA 29, contact 25, pris au dépourvu 23
garder ces objets, de nettoyer les pièces et de s’occuper d’elle (+9 parade, +5 Dex, +1 esquive, +4 naturelle)
quand elle est là. pv 108 chacun (8d6+80)
Nyrissa les appelait autrefois ses sœurs et ses amies et leur Réf +11, Vig +11, Vol +10
beauté rivalisait avec la sienne mais, quand elle a souffert aux RD 10/froid, 5/– ; Résistance acide 5, électricité 5, feu 5, froid 5,
mains des Anciens, les nymphes aussi et Nyrissa a ordonné son 5
au freux de cauchemar de leur arracher les yeux. Les huit ATTAQUE
nymphes défigurées voient encore et peuvent toujours VD 6 m, nage 1,50 m
utiliser leur attaque de regard mais leur beauté est à jamais Corps à corps contact torturant, +9 contact (2d6 plus 1d6 Dex plus
souillée. Elles savent que c’est Nyrissa qui est à l’origine convulsions)
de leur souffrance éternelle mais elles n’arrivent pas à la Attaque spéciale plainte d’agonie, regard funeste, contact tortu-
détester et passent donc leurs journées dans une douleur et rant, regard étourdissant (DD 20)
une servitude sans fin. Elles attaquent les intrus alors que Pouvoirs magiques (NLS 8 ; concentration +14)
des larmes de sang coulent sur leurs joues. 1/jour – porte dimensionnelle
Vous pouvez placer les nymphes défigurées où bon vous Sorts de druide préparés (NLS 7 ; concentration +13)
semble dans cette aile. Niveau 4 – colonne de feu (DD 18), marche dans les airs

47
 Niveau 3 – appel de la foudre (DD 17), croissance d’épines, poison
(DD 17)
Niveau 2 – brume de dissimulation, enchevêtrement (DD 15),
flammes, lame enflammée, peau d’écorce, résistance aux énergies
Niveau 0 – assistance divine, détection de la magie, lumière,
stabilisation
TACTIQUE
Avant le combat Si la nymphe défigurée a l’occasion de lancer
marche dans les airs et peau d’écorce avant le combat, elle ne s’en
prive pas.
Pendant le combat Au premier round de combat, la nymphe utilise
son regard funeste avant d’activer sa beauté éblouissante. Elle
garde son regard étourdissant pour les adversaires non humains
ou les créatures qui arrivent au contact. Elle préfère rester en
retrait et lancer ses sorts de loin et utilise sa plainte
d’agonie si elle est encerclée.
Moral La nymphe défigurée se bat jusqu’à la mort,
comme si elle était impatiente qu’on la délivre de
sa douloureuse existence.
STATISTIQUES
For 16, Dex 21, Con 28, Int 20, Sag 19, Cha 23
BBA +4 ; BMO +7 ; MD 32
Dons Attaque en finesse, Dur à cuire B, Endurance B,
Esquive, Magie de guerre, Robustesse B,
Souplesse du serpent
Compétences Acrobaties +16 (+28 saut),
Bluff +17, Connaissances (nature) +16,
Connaissances (plans) +13, Discrétion +16,
Évasion +16, Intimidation +22, Natation +22,
Perception +15, Psychologie +15,
Représentation (cordes) +17
Langues aklo, aquatique, commun, dra-
conique, géant, sylvestre
POUVOIRS SPÉCIAUX
Contact torturant (Sur). Une nymphe défi-
gurée peut ouvrir d’hideuses blessures
douloureuses dans le corps de sa cible.
Ce simple contact provoque 2d6 points de
dégâts tranchants et 1d6 point d’affaiblis-
sement de Dextérité. La créature tou-
chée s’effondre, en proie à une crise
de convulsions (pendant laquelle elle
est sans défense) pendant 1d4 rounds.
Un jet de Vigueur DD 20 permet d’an-
nuler l’affaiblissement de Dextérité et la
crise de spasmes. Le DD du jet de sau-
vegarde est basé sur le Charisme.
Regard funeste (Sur). Toute créature située à
moins de 18 mètres de la nymphe défigurée
doit réussir un jet de Vigueur DD 20 ou voir
sa Force, sa Constitution et sa Sagesse dimi-
nuer définitivement de 1d4 points. Quel que
soit le résultat du jet de sauvegarde, une
créature affectée par le regard fu-
neste de la nymphe ne peut plus Nymphe défigurée
48
l’être pendant une minute. Le DD du jet de sauvegarde est basé
sur le Charisme.
Plainte d’agonie (Sur). Par une action simple, une nymphe défi-
gurée peut pousser un hurlement d’agonie qui affecte tous les
êtres dans un rayon de 36 mètres. Toutes les créatures de la
zone sont secouées (Volonté DD 20 pour annuler) tant qu’elles
restent à moins de 36 mètres de la nymphe. Un jet de sauve-
garde réussi immunise contre la plainte pendant 1 minute. C’est
un effet mental de peur. Le DD du jet de sauvegarde est basé
sur le Charisme.
Le trésor. Si les PJ fouillent la zone L8a, ils trouvent une
douzaine de morceaux de tissu avec des représentations
de divers instruments de musique. Ce sont en réalité
des instruments de maître sous l’effet d’un sort de
réduction d’objet permanent (NLS 20 ; test
d’Utilisation d’objets magiques DD 30
ou dissipation de la magie pour leur
rendre leur taille et leur forme
normales). L’un des objets est
un cor de dévastation.
Les 43 robes de la zone L8f
valent toutes 200 po. L’une d’elle
est en fait une élégante robe (à la
coupe scandaleuse) qui imite les effets d’une
robe des étoiles.
M1. Le grenier (FP 15)
Le plancher nu de ce grenier est couvert d’une
épaisse couche de poussière. Des toiles
d’araignée pendent comme des rideaux
et les silhouettes avachies de ce qui
ressemble à trois squelettes démoniaques
s’appuient contre le mur. Une échelle mène
à une trappe dans le plafond, dans un coin,
mais elle semble coincée par des racines et
des lianes.
Les escaliers descendent en L4. La trappe
monte en M2 mais elle est bloquée par
des racines et des plantes. Il faut
réussir un test de Force DD 26
pour la pousser d’en bas. Toute
la pièce est protégée par un verrou
dimensionnel permanent (NLS 20).
Les créatures. Cette salle est
abandonnée depuis longtemps.
Les squelettes sont tout ce qui reste
d’un groupe de démons que Nyrissa
avait engagé pour l’aider à construire la
maison avant de se lasser d’eux. Elle les
a liés à cette pièce et, au fil du
temps, ils se sont entretués.
Isolés du multivers et, plus

important, de la réalité pleine de vie du Premier Monde, les
démons condamnés sont revenus sous forme de dévoreurs
évolués. Au fil des siècles, ils ont réussi à dévorer l’essence de
plusieurs curieux et de quelques visiteurs imprudents et ils
ont tous 12 points d’essence.
Dévoreurs évolués (3) FP 12
19 200 px chacun
pv 161 (voir les pages 75 et 295 du Bestiaire Pathfinder JdR)
M2. La tour du lierre (FP 16)
Cette tour surplombe le terrain et se penche au-dessus de la
cour à un angle vertigineux. Toute la zone est recouverte d’un
amas de végétation qui rappelle un nid.
Il faut réussir un test de Perception DD 35 pour remarquer
la trappe couverte de plantes et de racines qui ouvre sur la
zone M1 en dessous.
Les créatures. Cette tour est l’antre du zomok de Nyrissa,
une plante draconique qui sert à la fois de décoration et de
gardien. Si les PJ ont tué le jabberwocky en première partie,
le zomok a déménagé en K2 et cette zone est vide.
Zomok FP 16
76 800 px
pv 297 (voir page 88)
M3. Les salles en ruine (FP 16)
Cette série de salles servait autrefois de sanctuaire privé à
la nymphe et elles ont beaucoup souffert de sa frustration
et de sa colère après qu’elle a survécu au Jabberwocky
et à la tentative d’assassinat des Anciens. Elle n’a jamais
restauré ces pièces et elle a reconverti celles de la zone L8
pour en faire ses appartements privés. La zone est pleine
de décombres. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un mélange de
gravats, de pierres et d’épaisses tiges de plantes qui poussent
en désordre sur une trentaine de centimètres d’épaisseur
dans toute la zone, ce qui en fait un terrain difficile. De
plus, l’endroit est plein de statues endommagées qui
représentent toutes sortes de créatures. C’est l’œuvre du
dangereux gardien des lieux.
Les créatures. Quand Nyrissa a entrepris ses expériences
avec le sang du Jabberwocky pour essayer de créer une
version moins puissante de la créature, elle a commencé par
imprégner d’autres êtres avec son essence. Tous ses sujets
d’expérience sont morts sauf un, une méduse qui s’est alliée
à la nymphe et s’est transformée en un monstre écailleux en
parfaite santé. Elle s’appelle Phomandale et depuis, elle vit
dans ces ruines. C’est le gardien des étages supérieurs de la
maison. Au fil des ans, le sang du Jabberwocky et la vie dans
le Premier Monde l’ont dotée de pouvoirs magiques profanes
et la méduse est en bonne voie pour devenir une puissante
ensorceleuse.
49
Un millier de hurlements
Phomandale FP 16
76 800 px
Méduse saurienne (f ) ensorceleur 12 (voir la page 211 du Bestiaire
Pathfinder JdR et la page 213 de l’Advanced Bestiary)
Humanoïde monstrueux de taille M (humain), LM
Init +5 ; Sens vision dans le noir à 18 m, vision nocturne, odorat,
vision à 360° ; Perception +26
DÉFENSE
CA 32, contact 19, pris au dépourvu 26
(+4 armure, +3 parade, +5 Dex, +1 esquive, +5 naturelle,
+4 bouclier)
pv 238 (20 DV ; 8d10+12d6+152)
Réf +15, Vig +12, Vol +17
RD 10/adamantium
ATTAQUE
VD 9 m
Corps à corps 3 morsures, +20 (1d8+7 plus poison), 2 griffes, +20
(1d4+7)
Attaque spéciale bond, poison (DD 20), regard pétrifiant (DD 21),
toucher rieur 8/jour
Sorts d’ensorceleur connus (NLS 12 ; concentration +17)
Niveau 6 (3/jour) – chaîne d’éclairs (DD 21)
Niveau 5 (6/jour) – cauchemar (DD 20), cône de froid (DD 20),
voyage par les arbres
Niveau 4 (7/jour) – malédiction (DD 19), peau de pierre, poison (DD
19), porte dimensionnelle
Niveau 3 (7/jour) – baiser du vampire, déplacement, éclair (DD 18),
image accomplie, sommeil profond (DD 18)
Niveau 2 (7/jour) – force de taureau, fou rire (DD 17), grâce féline,
main spectrale, poussière scintillante (DD 17), rayon ardent
Niveau 1 (8/jour) – armure du mage, bouclier, charme-personne (DD
16), déguisement (DD 16), enchevêtrement (DD 16), projectiles
magiques
Niveau 0 (à volonté) – aspersion acide, détection de la magie, fa-
tigue (DD 15), lecture de la magie, manipulation à distance, mes-
sage, prestidigitation, résistance, son imaginaire (DD 15)
Lignage féerique
TACTIQUE
Avant le combat Phomandale lance force de taureau, grâce féline,
armure de mage, peau de pierre, main spectrale et bouclier avant
d’entamer le combat, si elle en a le temps.
Pendant le combat Au premier round de combat, Phomandale uti-
lise sa main spectrale pour lancer malédiction, poison et baiser du
vampire tout en essayant de rester à distance. Elle ne devrait pas
avoir de mal à être plus mobile que les PJ grâce à son déplace-
ment facilité et à l’enchevêtrement de plantes, ce qui lui permet
de faire des attaques éclair.
Moral Phomandale se bat jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 18, Dex 20, Con 22, Int 10, Sag 16, Cha 20
BBA +14 ; BMO +18 ; MD 37
Dons Arme naturelle supérieure (morsure), Arme de prédilection
(griffes), Arme de prédilection (morsure), Attaque en finesse,
Dispense de composantes matérielles, Esquive, Extension d’effet,
 Frappe décisive, Frappe magique, Incantation rapide, Pouvoir ren-
forcé (regard pétrifiant), Robustesse
Compétences Acrobaties +21 (+29 saut), Art de la magie +23,
Perception +26, Survie 11
Langues commun
Part arcanes de lignage, regard furtif 12 rounds/jour, déplacement
facilité
Équipement divers amulette d’armure naturelle +3, anneau de protec-
tion +3, 1 500 po en poussière de diamant
POUVOIRS SPÉCIAUX
Bond (Ext). Quand Phomandale charge un ennemi et saute sur les 3
derniers mètres au moins, elle peut faire une attaque à outrance.
Même si la pièce semble sur le point de s’effondrer, sa structure
est encore solide. Il s’agit bien de la salle au trésor de Nyrissa
mais les Anciens ont pillé la plupart des objets magiques
Phomandala
50
M4. La bibliothèque de Nyrissa
Cette salle bien éclairée est un mélange entre un laboratoire et
une bibliothèque. Il y a de nombreux ouvrages sur les étagères
affaissées le long des murs, ainsi que des tables couvertes de
notes et d’étranges schémas.
La majorité des notes éparpillées sur les tables sont des
poèmes de Nyrissa mais si les PJ se posent encore des questions
sur ses projets ou sur les raisons qui la poussent à vouloir
s’emparer des Terres volées, vous pouvez semer des fragments
d’information çà et là, pour répondre à leurs dernières
interrogations. Les PJ peuvent aussi découvrir l’existence de la
Fable en étudiant ces notes : un test de Connaissances (mystères
ou plans) DD 30 permet d’apprendre les capacités de la Fable
mais aussi son mode de fonctionnement, l’emplacement des
quatre portails qui y mènent et la méthode pour les ouvrir
(et peut-être plus important encore, de savoir comment la
quitter). Si les PJ ne sont pas assez discrets quand ils étudient
les notes, Nyrissa les remarque depuis la Fable et prévient les
serviteurs qui lui restent. Ils rejoignent les PJ en toute hâte
pour les empêcher de découvrir trop d’informations dans les
notes qu’elle a si bêtement oubliées.
Le trésor. Cette bibliothèque contient de nombreux livres
sur le Premier Monde, les Terres volées et la théorie magique.
Si un personnage fait un test de Connaissances (histoire,
folklore local, mystères, nature ou plans) lié à l’un de ces trois
sujets en se servant des ressources de la bibliothèque, il gagne
un bonus de circonstance de +6. L’intégralité de la collection
pèse plusieurs centaines de kilos mais vaut 5 000 po.
Un Manuel de remise en forme +3 oublié n’a pas encore
été lu et se trouve sur une étagère, dans un coin de la
salle.
M5. La salle au trésor abandonnée
Cette pièce est en ruine : le plâtre se décolle du plafond, les
meubles sont enfouis sous les feuilles mortes, les murs sont
gondolés et tout est recouvert de poussière. De nombreux
coffres à trésor, vides et renversés, sont éparpillés dans toute la
pièce et indiquent qu’il s’agissait autrefois d’une salle au trésor.
et des richesses qu’elle renfermait il y a bien longtemps,
comme dédommagement après que la nymphe a
survécu à l’attaque du Jabberwocky. Elle ne s’est jamais
donné la peine de réapprovisionner les lieux
et elle a préféré garder ses trésors les plus
précieux près d’elle.
Le trésor. Les agents des Anciens
n’ont pas tout emporté  : en
fouillant la salle pendant 10
minutes, les PJ retrouvent

M7b M7c
M7d
M7a
M3
M6
M5
M4
quelques pièces de trésor : un serpent d’argent qui s’enroule
autour d’un château de jade miniature (un vieux centre de
table fait pour mettre des fleurs) d’une valeur de 1 200 po,
un coffre en forme de petit cochon qui contient 999 pp,
chaque pièce étant confortablement logée dans une encoche
de velours, une carafe en or avec un bouchon de rubis (2 000
po), une rapière tueuse de créatures artificielles en adamantium +2,
un étui à parchemin en or et en ivoire (750 po) qui contient
un parchemin de forme de dragon II et un casque de mille feux
légèrement ébréché à qui il ne reste qu’une gemme de rayon
prismatique et deux de boule de feu.
M6. Le jardin de Nyrissa (FP 14)
Cette salle très haute de plafond abrite un jardin sauvage qui
déborde de plantes grimpantes et de feuilles. On a du mal à
distinguer les murs dans cette explosion de verdure. Au centre
de la salle, il y a un bassin aux eaux parcourues de rides.
Ce bassin est l’une des quatre entrées de la Fable. Il mène
en M7a.
Les créatures. La majorité des frondaisons appartiennent à
trois immenses attrape-mouches géants affamés. Ils ne peuvent
pas se déplacer beaucoup mais grâce à leur morsure, deux
d’entre eux peuvent atteindre n’importe quel point de la pièce.
51
Un millier de hurlements
M1
M2
Attrape-mouches géants évolués (3) FP 11
12 800 px chacun
pv 175 chacun (voir les pages 25 et 295 du Bestiaire Pathfinder JdR)
M7. La Fable (FP 20)
Malgré toutes les caractéristiques extraordinaires de la
maison en Lisière du temps, aucune n’égale la plus grande
œuvre de Nyrissa, une tour extradimensionnelle appelée la
Fable. Cette zone fait partie de la maison mais elle ne se trouve
pas entièrement au même endroit ou à la même époque. Elle
se compose de quatre salles circulaires de même taille qui
se chevauchent. Elles font toutes 6 mètres de diamètre et 6
mètres de haut mais leur contenu varie.
Pour ouvrir un portail vers la Fable, un personnage doit
entrer physiquement en contact avec le déclencheur de ce
portail et se concentrer sur une image mentale spécifique qui
déclenche son ouverture. Les quatre déclencheurs émettent
une forte aura d’invocation. Un sort de mythes et légendes
ou de vision permet de comprendre comment les utiliser
et de découvrir l’image grâce à laquelle on peut les activer,
tout comme un test d’Art de la magie DD 35 couplé à une
détection de la magie. Un test d’Utilisation d’objets magiques
DD 30 permet d’activer un portail à l’aveuglette. Une fois le
portail activé, il transporte immédiatement la personne qui
le touche (et un maximum de cinq personnes en contact avec
 Les portails de la Fable
Déclencheur du portail Image mentale d’activation Destination du portail
Le plus grand arbre de la zone K2 Voler sous forme de corbeau dans une forêt infinie Zone M7b
Le trône de la zone K17 Tenir sa cour devant des milliers de gens Zone M7c
Le lit de la zone L8d Caresser ou enlacer un amant Zone M7d
Le bassin de la zone M6 Être allongé sur le dos dans l’herbe au soleil Zone M7a
elle) vers une zone de la Fable. Si la salle d’arrivée n’est pas
assez grande pour héberger tout ce monde, les voyageurs en
trop restent derrière (75% du temps) ou sont envoyés dans
une autre salle aléatoire de la Fable (25% du temps).
Le contenu des quatre salles est indiqué plus bas. Elles
fonctionnent différemment si la maison se trouve dans le
Premier Monde ou si elle a été déracinée, comme expliqué. Si
l’apparence de la pièce résulte d’une image permanente, cette
dernière est NLS 20 et il suffit d’un jet de Volonté DD 20 pour
la dévoiler en cas d’interaction.
M7a. On dirait que cette pièce est un immense champ,
caressé par le soleil de midi lors d’une belle journée d’été.
Quand la maison se trouve dans le Premier Monde, le
champ s’étend à l’infini dans toutes les directions mais
sur le plan Matériel, le champ et le ciel sont des images
permanentes.
M7b. Cette salle semble être un unique arbre gigantesque
qui s’étend à l’infini dans un impénétrable réseau de
feuilles vertes. On peut passer d’une branche à l’autre à
l’aide d’un test d’Acrobatie DD 10 ou escalader le tronc
avec un test d’Escalade DD 15. Une créature qui tombe
chute sur 1d20×3 mètres avant de heurter une branche
assez large pour l’arrêter. Sur le plan Matériel, la pièce
ne fait que 6 mètres de diamètre et 6 de haut, le reste de
l’arbre n’est qu’une image permanente. Pour les victimes
de l’illusion, les créatures au sol ont l’air de marcher dans
les airs.
M7c. Cette salle circulaire austère a des murs, un sol et un
plafond de pierre, le tout illuminé par des lumières dansantes
qui flottent près du plafond. Au centre, il y a une statue de
Nyrissa avec un bras tendu, comme pour accueillir des invités.
C’est là que se concentre le pouvoir de la Fable et que Nyrissa
passe la majorité de son temps. D’ici, elle peut observer
simultanément toutes les salles de la maison, comme avec
clairaudience/clairvoyance. Elle peut aussi utiliser la Fable pour
détruire à l’instant un allié (mais pas un intrus), en soufflant
la flamme de sa vie et en faisant exploser son corps. Nyrissa
utilise ce pouvoir uniquement si les PJ contrôlent un de ses
serviteurs ou s’ils semblent s’allier avec lui, ce qui risque de
se produire uniquement avec le pauvre méphite de la zone
K20, mais s’ils parviennent à dominer ou à charmer un allié
important, Nyrissa décide de le détruire. De même, si les PJ
sont sur le point d’apprendre quelque chose d’important,
la nymphe envoie ses alliés les plus proches pour les en
empêcher.
M7d. C’est la chambre privée de Nyrissa. Elle est éclairée
par plusieurs torches éternelles.
52
Sortir de la Fable. Une fois les PJ dans la Fable, ils peuvent
en sortir en touchant une surface solide de la pièce et en
formant mentalement l’image de la salle qu’ils ont quittée
pour entrer là. Les changements de plan et autres modes de
déplacement planaire fonctionnent aussi mais en dehors
de cela, les salles de la Fable sont considérées comme des
demi-plans et il est très difficile de s’en échapper. Si les PJ
ne savent pas comment sortir, un sort de mythes et légendes ou
un test d’Art de la magie DD 30 couplé à une étude de la salle
sous détection de la magie devrait leur fournir les informations
nécessaires. Un test d’Utilisation d’objets magiques DD 30
permet aussi de sortir. Une créature qui sort de la Fable peut
emmener avec elle tous les êtres consentants qui la touchent.
Les créatures. Nyrissa passe le plus clair de son temps en
M7c d’où elle peut utiliser la Fable pour traquer les visiteurs
et les intrus présents dans sa maison, ce qu’elle fait dès
que les PJ arrivent. S’ils sont en possession de Roncier, elle
n’est pas pressée de les affronter et reste là mais, si elle a
récupéré l’épée et l’a placée dans ses quartiers, elle regarde
leur progression avec amusement et, peut-être, un sentiment
d’inquiétude croissant.
Il ne faut pas oublier que Nyrissa est non seulement une
créature capricieuse et incompréhensible du Premier Monde
mais que, même selon les standards douteux de cet endroit,
elle est complètement folle : après avoir vécu une idylle avec
un Ancien, frôlé la mort, s’être faite exiler et avoir passé de
longs siècles à ruminer et ressasser dans les Mille souffles, sa
tranquillité d’esprit ne s’est pas améliorée. Elle considère les
PJ comme l’incarnation de ces trahisons et ses visions l’ont
convaincue qu’ils lui veulent du mal. Si les PJ se montrent
amicaux (et même s’ils lui rendent Roncier), ils n’éveillent
que sa suspicion et sa paranoïa, surtout s’ils ont déraciné
les Mille souffles. Dans ce cas, elle accepte l’épée, écoute le
discours des PJ, sourit d’un air entendu devant leurs requêtes
et déchaîne sa fureur.
Nyrissa est une femme d’une beauté et d’une grâce irréelles
mais il est évident qu’elle n’a rien d’humain. Son corps est
plein d’épines et de saillies, comme si le monde naturel
essayait d’apparaître dans sa chair.
La nymphe est une adversaire d’une puissance
exceptionnelle mais les PJ ont deux méthodes pour quelque
peu faciliter la rencontre.
Déraciner la Maison. Si les PJ affrontent Nyrissa dans
le Premier Monde, elle dispose de toutes ses capacités, en
revanche, s’ils déracinent les Mille souffles, la douleur et le
désespoir qu’elle ressent à être coincée sur le plan Matériel
la distraient. Au premier round de combat, elle agit comme

si elle était confuse. Elle redevient automatiquement
confuse tous les 1d4 rounds. De plus, elle est
constamment secouée et fatiguée tant qu’elle se
trouve sur le plan Matériel et elle doit réussir un
test de Concentration DD 35 pour lancer un
sort.
Roncier. Roncier est particulièrement
efficace contre Nyrissa et, si elle arrive à 9
mètres d’elle, elle gagne automatiquement
assez de tranchant pour s’éveiller
complètement (elle reste éveillée pour
toute la rencontre). De plus, son propriétaire
gagne une RM 30 contre la magie de Nyrissa
et, à chaque fois que l’épée frappe la nymphe,
elle doit faire un jet de Vigueur DD 40 pour
ne pas chanceler pendant 1 round. Si Nyrissa
reçoit plusieurs coups au cours du même round,
la durée n’augmente pas.
Nyrissa FP 20
307 200 px
Nymphe (f ) ensorceleur 6/théurge mystique 10 (voir la
page 228 du Bestiaire Pathfinder JdR)
Fée de taille M, CN
Init +14 ; Sens vision nocturne ; Perception +39
Aura beauté aveuglante (DD 29)
DÉFENSE
CA 51, contact 34, pris au dépourvu 40 ture de la magie, lumières dansantes, manipulation à distance,
(+8 armure, +13 parade, +10 Dex, +1 esquive, +5 naturelle,
+4 bouclier)
pv 378 (24 DV ; 8d6+6d6+10d6+294)
Réf +35, Vig +32, Vol +41
Capacités défensives esquive surnaturelle, protection contre la
décapitation ; RD 10/fer froid ; RM 20
ATTAQUE
VD 9 m, escalade 6m, vol 18 m (moyenne)
Corps à corps lame de feu, +23/+18/+13 (1d8+8)
À distance contact rieur 16/jour, regard étourdissant (DD 29)
Pouvoirs magiques (NLS 9, concentration +20)
1/jour – porte dimensionnelle
Sorts de druide préparés (NLS 18 ; concentration +31)
Niveau 9 – protection contre la mort incantation rapide, soins in-
tensifs à incantation rapide
Niveau 8 – doigt de mort (DD 29), inversion de la gravité, soins
importants incantation rapide
Niveau 7 – convocation d’alliés naturels VII, guérison suprême (2),
soins modérés incantation rapide, tempête de feu (DD 28)
Niveau 6 – convocation d’alliés naturels VI, coquille antivie, dissipa-
tion suprême de la magie (2), mur de pierre (2)
Niveau 5 – mur d’épines, soins intensifs (4), soins légers incantation
rapide
Niveau 4 – colonne de feu (DD 25), rouille, soins importants (4)
Niveau 3 – communication avec les plantes, poison (DD 24), soins
modérés (5)
Un millier de hurlements
Niveau 2 – bourrasque, lame de feu, peau d’écorce, restauration
mineure (4)
Niveau 1 – communication avec les animaux, flammes,
soins légers (5)
Niveau 0 – assistance divine, création d’eau, lumière,
stabilisation
Sorts d’ensorceleur connus (NLS 17 ;
concentration +30)
Niveau 8 (5/jour) – labyrinthe
Niveau 7 (7/jour) – rayon prismatique (DD 30), télépor-
tation suprême
Niveau 6 (8/jour) – chaîne d’éclairs (DD 29),
dissipation suprême de la magie, quête (DD 29)
Niveau 5 (9/jour) – domination de personne
(DD 28), message, renvoi (DD 28), télékinésie
Niveau 4 (9/jour) – charme-monstre
(DD 27), invisibilité suprême, malédiction
(DD 27), porte dimensionnelle
Niveau 3 (9/jour) – déplacement, éclair (DD 26),
Nyrissa rapidité, suggestion (DD 26)
Niveau 2 (9/jour) – détection des pensées
(DD 25), fou rire (DD 25), main spectrale, poussière scintillante
(DD 25), rayon ardent, résistance aux énergies
Niveau 1 (10/jour) – bouclier, charme-personne (DD 24), déguise-
ment (DD 24), enchevêtrement (DD 24), projectile magique, rayon
affaiblissant (DD 24)
Niveau 0 (à volonté) – aspersion acide, détection de la magie, lec-
message, prestidigitation, réparation, son imaginaire (DD 23)
Lignage féerique
TACTIQUE
Avant le combat Si Nyrissa en a l’occasion, elle lance protection
contre la mort, bouclier, peau d’écorce, main spectrale et lame de feu
avant le début du combat.
Pendant le combat Nyrissa est un personnage complexe qui pos-
sède un large éventail de tactiques de combat. Comme elle a
l’avantage de pouvoir observer les PJ depuis la Fable tant qu’ils
se trouvent dans sa maison, prenez le temps d’adapter sa tac-
tique en fonction de celle des personnages. Elle commence la
plupart des combats par une coquille antivie pour empêcher les
PJ de l’approcher mais, comme la Fable est de taille réduite, elle
devra sûrement se mettre dos à un mur pour être sûre que les
PJ ne se trouvent pas dans la zone d’effet du sort. Elle profite au
maximum des incantations rapides, pour se soigner ou lancer
des sorts comme rapidité, déplacement ou invisibilité suprême, afin
d’améliorer ses défenses. Si un PJ manie Roncier, elle concentre
toute son attention sur lui et fait tout son possible pour se
défendre contre lui, le vaincre ou le séparer de l’épée. Comme
Roncier est un artefact, elle est immunisée contre la dissipation
de la magie et les dégâts mais Nyrissa peut tout de même utiliser
la télékinésie pour désarmer son propriétaire ou renvoi (unique-
ment si le combat se déroule dans le Premier Monde) ou encore
labyrinthe (sa tactique préférée) pour l’éloigner du combat (mais
n’oubliez pas que Roncier donne une RM 30 contre les sorts de
la nymphe).
53
Moral Si Nyrissa tombe à moins de 100 points de vie, elle quitte
la Fable avant de lancer porte dimensionnelle pour y rentrer de
nouveau par un autre portail le temps de se guérir avec sa magie.
Puis elle retourne en M7c pour de nouveau affronter les PJ. Au
final, sa folie et son orgueil la poussent à aller jusqu’au bout : elle
se bat jusqu’à la mort.
STATISTIQUES
For 14, Dex 30, Con 32, Int 22, Sag 32, Cha 36
BBA +12 ; BMO +22 ; MD 48
Dons Attaque en finesse, Création d’objets merveilleux, Dispense
de composantes matérielles, Esquive, Extension de durée,
Incantation rapide, Incantation silencieuse, Magie de guerre,
Maîtrise du combat défensif, Manœuvres agiles, Pouvoir renfor-
cé (beauté aveuglante, regard étourdissant), Robustesse, Science
de l’initiative
Compétences Acrobaties +38, Bluff +41, Connaissances (na-
ture) +34, Connaissances (plans) +31, Diplomatie +41, Discrétion
+38, Escalade +10, Natation +30, Perception +39, Psychologie
+23, Vol +43
Langues aklo, commun, draconique, elfique, géant, gnome, hallit,
scalde, sylvestre
Part arcanes de lignage, contingence, bonus innés, inspiration,
grâce surnaturelle, empathie sauvage +21, déplacement facilité
Équipement de combat sceptre de quintessence des sorts ;
Équipement divers ceinture de perfection physique +6, brace-
lets d’armure +8, bandeau de supériorité mentale +6 (Acrobaties,
Natation, Vol), pierre ioun (prisme orange, prisme vert pâle),
anneau d’esquive, anneau de liberté de mouvement, scarabée de pro-
tection (complètement chargé), ailes de vol, chaînette de cheville
(10 000 po), 500 po
POUVOIRS SPÉCIAUX
Bonus innés. Nyrissa a utilisé un manuel de vitalité +4 et un traité de
compréhension +5 pour augmenter sa Constitution et sa Sagesse.
Contingence. Si Nyrissa tombe au-dessous de 0 point de vie, un sort
de soins intensifs la soigne de 4d8+16 points de dégâts.
Protection contre la décapitation. Nyrissa a utilisé un sort de sou-
hait issu d’un anneau pour bénéficier d’une protection supplé-
mentaire contre la décapitation. La première fois qu’elle se fait
décapiter, par n’importe quel effet, y compris une arme vorpale,
la blessure se referme immédiatement après avoir été infligée,
ce qui ne lui fait aucun dégât : en pratique, elle n’est donc pas
décapitée. Si elle se fait à nouveau décapiter avant d’avoir pu
utiliser un autre souhait pour renouveler ses défenses, elle
meurt.
Le trésor. Si Nyrissa a récupéré Roncier, l’arme est posée
sur le lit, comme si elle avait été jetée là sans cérémonie.
De plus, dans la chambre, il y a de nombreux trophées et
autres biens qu’elle a récupérés au fil des ans ou que ses
serviteurs lui ont ramenés. Ils viennent tous des Terres
volées et ont aidé la nymphe à concentrer la Fable sur la
région. Si les PJ emportent ces trophées hors de la Fable,
Nyrissa ne peut plus emporter les Terres volées tant qu’elle
ne les a pas récupérés. Parmi ces trophées, il y a une corne
54
de licorne, une griffe de dragon d’argent, une dent du crâne
d’Armag etc. De plus, vous devriez ajouter des objets qui
appartenaient aux PJ et qu’ils ont perdus ou vendus. Plus
ces objets seront reconnaissables (comme le heaume du
cerf, Ovinrbaane ou l’oculus d’Abaddon), plus les PJ seront
déroutés de les trouver là (même s’ils pensaient les avoir
détruits à jamais).
La bouteille de cristal que Nyrissa comptait utiliser pour
stocker les Terres volées se trouve sur une étagère. Elle
émet une aura de transmutation écrasante mais ce n’est
qu’un focalisateur pour absorber la région. La bouteille
vaut 8 000 po parce que c’est une œuvre d’un autre
monde mais elle ne possède pas de pouvoirs magiques
intrinsèques.
La fin de l’aventure
Une fois Nyrissa vaincue, le royaume des PJ et toutes les
Terres volées sont enfin débarrassés d’une grande menace.
Quand la nymphe meurt (probablement à cause d’une
malheureuse décapitation de la part de l’épée forgée à
partir de sa propre capacité à aimer), une transformation
aussi étrange que violente frappe le Premier Monde. Si les
Mille souffles existaient encore là-bas, ils sont déracinés
et projetés sur le plan Matériel. La maison en Lisière du
temps s’effondre et subit d’un coup les ravages de milliers
d’années d’érosion : elle est assaillie par la végétation, par
la pluie, la foudre et les affaissements. Elle se transforme
en une ruine que l’on appelle aujourd’hui le château des
Lames. Si les PJ se trouvent dans la maison ou dans la Fable
lorsque cela se produit, ils doivent réussir un jet de Volonté
DD 20 pour flotter délicatement jusqu’au sol, au milieu
des ruines, alors que tout s’effondre autour d’eux. Sinon, le
chaos les étourdit pendant 1d4 rounds et leur fait prendre
1d4 niveaux négatifs.
Pendant le cataclysme, le corps de Nyrissa s’élève sur un
bûcher de foudre noire. Un vent terrible fouaille alors les
Mille souffles. Le corps de la nymphe forme le centre de ce
tourbillon et disparaît bientôt dans une nuée de folie noire.
Tout se termine en moins d’une minute. La maison finit de
s’effondrer et les survivants qui vivaient dans la bâtisse ou
dans les Mille souffles s’enfuient dans l’étrange monde qui
les entoure.
Et si Nyrissa l’emporte ?
Si les PJ n’arrivent pas à arrêter Nyrissa avant qu’elle ne
s’empare des Terres volées, vous avez entre les mains une
excellente amorce de campagne. Les PJ peuvent se faire
enlever avec le reste de leur royaume, alors qu’il disparaît
dans la bouteille que la nymphe avait préparée à cet effet.
Dans ce cas, ils peuvent continuer de régner sur leur pays
mais ils ne peuvent plus le quitter. Il est possible que cela
leur convienne, mais le simple fait de savoir qu’ils sont dans

une bouteille qui sert de décoration sur une étagère devrait
les pousser à chercher un moyen de s’enfuir.
Sinon, ils peuvent rester sur le plan Matériel alors que leur
royaume leur est enlevé. À ce moment-là, toute la région que
l’on nomme les Terres volées se transforme en désert sans
vie : les rivières qui y coulaient sont absorbées par des sables
assoiffés et les royaumes voisins paniquent, surtout le Brévoy
et le Pitax dont les frontières sont dangereusement proches
de cette étendue désolée.
À vous de voir comment les PJ peuvent récupérer les
Terres volées, mais ils devront probablement se rendre dans
le Premier Monde – et peut-être même attirer l’attention de
l’un des Anciens. En tout cas, ils devront affronter Nyrissa,
leur Némésis, une fois de plus, mais cette fois, les Anciens
ayant apprécié son cadeau, elle sera bien plus puissante.
La suite de la campagne
Mais cette aventure part du principe que ces sinistres
éventualités ne se réalisent pas et que les PJ parviennent à
55
Un millier de hurlements
vaincre Nyrissa et à sauver leur royaume. Dans ce cas, la fin
des éclosions de bourgeons marque le début d’une période
de réjouissances pour les PJ : non seulement les dégâts qu’ils
avaient causés à l’économie, à la loyauté et à la stabilité du
pays disparaissent mais en plus, ces trois valeurs augmentent
de +4. Pour la première fois, les Terres volées ont une chance
de connaître la paix. Maintenant que les PJ se sont occupés
des bandits indisciplinés, des anciennes liches cyclopéennes,
des violentes tribus barbares, des rois jaloux et des reines
nymphes démentes, ils peuvent enfin profiter de leur
royaume.
Vraiment ? Dans les pages suivantes, l’article Après
Kingmaker propose plusieurs manières de poursuivre
l’aventure à des niveaux d’expérience encore plus élevés.
Évidemment, vous devriez tout de même laisser les PJ
se reposer et récupérer un peu avant de déclencher une
guerre contre le Brévoy ou de faire revenir Choral le
Conquérant.
Après tout, ils l’ont bien mérité !
Après Kingmaker

Après Kingmaker
A u traître seigneur de guerre qui occupe le sud du Rost, voleur des Terres
volées.
La couronne et les citoyens du Brévoy exigent que vous cédiez im-
médiatement toutes les terres qui se trouvent en bordure du Rost, que vous
abandonniez votre trône mal acquis et que vous vous rendiez, vous et tous
les agents de votre gouvernement illégal. Un refus sera considéré comme
une rébellion contre la forteresse de Rubis et équivaudra à une déclaration
de guerre contre le Brévoy. Les forces porteuses de ces ordres attendent une
réponse immédiate de votre part et sont prêtes à vous escorter, vos complices
et vous, jusqu’à Nouvelle-Stetven pour comparaître devant la justice.
Au nom de Noleski Surtova, régent du Trône de l’Écaille du dragon,
Sang du Conquérant, seigneur et roi de plein droit de tout le Brévoy.
56

C
e volume marque la fin officielle de Kingmaker mais
rien ne vous oblige à terminer votre campagne avec
Un Millier de hurlements. Les Terres volées fourmillent
encore de complots et de dangers et, au-delà de leurs
frontières, nombreux sont ceux qui sont prêts à affronter
leurs dirigeants. Dans les pages suivantes, vous trouverez
toutes sortes d’options pour continuer l’aventure au-delà
du niveau 17. Que les PJ continuent de diriger leur pays et
cèdent peut-être à des ambitions impérialistes ou qu’ils le
laissent entre les mains de leurs alliés pour partir à l’aventure
ailleurs, le destin des Terres volées est à présent déterminé
par leurs choix et par ceux du MJ.
Des aventures sans fin
La suite de Kingmaker dépend du chemin que les PJ ont pris
et de celui qu’ils ont fait prendre à leur pays, mais aussi des
intérêts des personnages, des goûts du MJ et des histoires
qu’ils ont choisi d’approfondir. Les livres comme Le Guide
des Royaumes fluviaux et les articles des volumes de Kingmaker
fournissent de nombreuses pistes pour prolonger les exploits
des PJ, mais nous vous donnons ici quelques intrigues qui
devraient se développer naturellement après les six aventures
de la campagne. Pour les jouer, vous devrez tout de même faire
preuve de créativité mais les outils que nous vous donnons dans
les pages suivantes devraient vous aider à imaginer de nouvelles
histoires. Enfin, c’est une bonne opportunité pour le MJ qui
peut laisser ses PJ prendre les choses en main et décider de leur
destin, devenant ainsi réellement maîtres de leurs terres.
La fureur du Premier Monde. Une fois que les PJ ont vaincu
Nyrissa et fait échouer sa tentative pour entraîner les Terres
volées dans le Premier Monde, le royaume frontalier retrouve
sa sérénité. Mais ce n’est pas le cas du Premier Monde. Juste
après le retour des PJ en leur capitale, l’un des dirigeants du
Premier Monde, Magdh l’Ancienne, apparaît devant eux et
exige un dédommagement car leurs actes ont modifié le destin
et les réussites futures de Nyrissa. Ce n’est qu’en cherchant le
pardon des dirigeants du Premier Monde que les PJ pourront
épargner à leur pays les foudres de cette dimension démente.
Consultez les pages 57-59 pour plus de détails.
À l’est. Au-delà des escarpements des Lèvenies s’étendent les
mystérieuses terres sauvages de Iobarie, un royaume où se sont
succédé les empires et le règne de la barbarie. Dans les étranges
ruines d’Hask-Ultharan, le « cairn des nombreux tourments, »
une ancienne force s’agite, éveillée par la magie de l’oculus
d’Abaddon de la liche Vordakai, et s’anime d’une vie nouvelle
et perverse. Les géants de ce monument maudit s’enfoncent
alors dans les plus sombres ruines de Iobarie et redonnent vie
aux cendres d’un monstrueux empire. Les cyclopes vont-ils
à nouveau régner ? Ou est-ce une menace plus démoniaque
encore qui grandit au cœur de Fangard ? Consultez Le Guide de
la mer intérieure, la Campagne Pathfinder numéro 33 et « Le Livre
des damnés » dans le supplément Pathfinder Univers intitulé Les
Seigneurs du chaos pour plus de détails.
Une tempête d’acier. Peu de gens appréciaient Castruccio
Irovetti, mais son nom et ses liens avec le royaume barbare de
57
Après Kingmaker
Numérie aidaient à ce que les impitoyables pillards de ce pays
laissent les Royaumes fluviaux en paix. Maintenant que le Pitax
est tombé, les seigneurs de guerre de la frontière numérienne
convoitent de nouvelles terres dans les Royaumes fluviaux et
comptent profiter du manque d’expérience des PJ en tant que
dirigeants pour leur voler leur royaume. Parmi ces guerriers,
deux chefs belliqueux lèvent des légions de barbares pour les
lancer sur les Terres volées. Il s’agit de Coclavlis, le Magicien de
fer, héritier des connaissances ancestrales de Numérie, et de
l’impitoyable seigneur Angdrathus, qui dispose d’une armée
et d’armes aux performances inégalées grâce à ses liens avec
la ligue Technique. Consultez Le Guide de la mer intérieure pour
avoir de plus amples informations sur la Numérie.
Le Conseil des hors-la-loi. Maintenant que les PJ ont
consolidé leur royaume, ils reçoivent une invitation de la
part de Raston Selline, du Mivon, qui convie le dirigeant des
Terres volées et sa suite au prochain Conseil des hors-la-loi.
Mais ces seigneurs qui n’obéissent à aucune loi veulent-ils
vraiment accueillir un nouveau despote en leur sein ou ce
conseil de dirigeants sans pitié n’est-il qu’un prétexte pour
tenter de tuer les PJ et de concrétiser certaines velléités
guerrières ? Et pourquoi le cerveau de ce complot ne serait-il
pas les PJ eux-mêmes ? Consultez Le Guide de la mer Intérieure
et Le Guide des Royaumes fluviaux pour plus de détails.
La révolution du Rost. Le roi Surtova a observé avec
appréhension sa frontière méridionale, alors que ces terres
sauvages se transformaient en royaume ordonné dirigé par
un petit prince. Et avec la chute du Pitax, ce royaume risque
fort de se transformer en empire. Le roi refuse de laisser des
terres bréviennes lui échapper et ne veut pas paraître faible
aux yeux des rebelles du Rost, c’est pourquoi il envoie une
de ses armées à la frontière et exige que les PJ se rendent.
Ces derniers parviendront-ils à défendre leur pays contre
leur nation-mère ? Et s’ils défient le roi, attiseront-ils les
flammes d’une véritable révolution au Brévoy ? Consultez les
pages 61-63 pour plus de détails.
Le retour du Conquérant. Quand un grand dracosire rouge
d’une taille et d’une puissance incroyables survole le lac des
Brumes et des Voiles, c’est tout le Brévoy qui tremble. Mais quand
il prétend être Choral le Conquérant, celui qui a unifié le pays et
peut se targuer d’être son seigneur de plein droit, les nobles les
plus conspirateurs attirent son attention sur les Terres volées,
un royaume que le Brévoy a longtemps revendiqué mais qui
appartient à présent à de nouveaux dirigeants : les PJ. Consultez
les pages 59-61 pour avoir plus de détails.
La fureur du Premier Monde
Après une période de paix au sein de leur nation, les PJ
découvrent une mystérieuse créature assise sur leur trône.
C’est un être fait de brumes tournoyantes, d’étoiles venues
d’ailleurs et de funeste destin. Cette créature, l’Ancienne
Magdh, l’un des imprévisibles dirigeants divins du Premier
Monde, s’est déplacée pour exiger que les PJ paient pour leurs
actes. Même si la nymphe Nyrissa s’est distinguée aux yeux
des Anciens en tant que fauteuse de troubles, elle était tout
de même leur sœur. Et plus important, dans le royaume des
fées, la vie, la mort et le destin suivent un flot différent. Dans
le Premier Monde, une créature peut mourir et renaître des
milliers et des milliers de fois, sans changer. Les fils du
destin s’étirent constamment pour les habitants de ce lieu
étrange, ils se nouent, se tordent, mais ne se brisent jamais.
En revanche, comme Nyrissa est morte sur le plan Matériel
ou sous la lame de Roncier, les PJ n’ont pas seulement mis un
terme à sa vie, ils ont séparé son existence de son royaume
natal et l’ont donc totalement annihilée.
Magdh n’est pas venue réclamer vengeance.
Elle cherche autre chose. Des excuses, et des
excuses personnelles, pas seulement à son égard
mais devant tous les Anciens qui s’intéressent à Golarion.
Pour satisfaire Magdh, les siens et les fils enchevêtrés du
destin des royaumes féeriques, les PJ doivent se rendre
dans le domaine de la Mère verte, dans le Premier Monde,
s’excuser pour leur intrusion, lui rendre les services
qu’elle leur demande pour soulager son deuil (et séparer
son destin de celui de Nyrissa) et faire de même auprès
de chaque Ancien. Ce n’est qu’en voyageant dans tout le
Premier Monde, malgré ses dangers et ses caprices, et en
courtisant les faveurs de ses seigneurs colériques, que les
PJ ont une chance de rembourser la dette (discutable)
qu’ils ont soi-disant contractée.
Si les PJ rechignent à faire des excuses aussi élaborées,
Magdh souligne nonchalamment que les liens entre les
Terres volées et le Premier Monde n’ont pas disparu avec la
mort de Nyrissa. Quelques semaines plus tard seulement,
quand des bourgeons du Premier Monde apparaissent et
que des portails mineurs commencent à s’ouvrir vers le
plan des fées et menacent le royaume des PJ, même les
souverains les plus inflexibles devraient envisager de se
soumettre à l’acte de contrition que Magdh a exigé.
Si les PJ ne possèdent pas de magie qui leur permette de
passer d’un plan à l’autre, le premier défi consiste à entrer
dans le Premier Monde. Il leur faut faire des recherches
et voyager pour savoir s’ils peuvent utiliser un bourgeon
nouvellement éclos ou s’ils doivent trouver un autre portail,
surtout s’ils cherchent un passage stable pour retourner sur
le plan Matériel. Quelle que soit la méthode employée pour
entrer dans le Premier Monde et l’endroit où ils arrivent,
Magdh les attend et leur sert parfois de guide. Elle disparaît et
réapparaît à sa guise et dissimule souvent ses indications ou
ses avertissements sous forme d’énigmes ou de doubles sens.
Voici une liste des Anciens dont les domaines et les intérêts
sont liés à Golarion. Une campagne sur les terres dangereuses
et imprévisibles du Premier Monde devrait conduire les PJ
dans le royaume de plusieurs de ces divinités (ou dans les
régions décrites dans le Guide du Premier Monde qui figure
un peu plus loin dans ce volume) mais ils ne sont pas obligés
de rencontrer tous les Anciens et de se rendre dans toutes
les contrées de ce plan. Le MJ devrait conduire les PJ dans
de nombreux royaumes aussi étranges les uns que les autres
et leur confier de curieux exploits à accomplir, tant que les
58
joueurs apprécient, et peut-être leur révéler que Magdh attend
plus que de simples visites de courtoisie extraplanaires avant
d’accepter les excuses du groupe.
La Mère verte. Les salons tapissés de plantes grimpantes
et les lieux de rendez-vous secrets de la Tonnelle suspendue
sont les endroits où la Mère verte, la sensuelle maîtresse du
Bois soyeux, tient sa cour. Pour accéder au boudoir qui lui sert
de salle du trône, les PJ doivent circuler dans un labyrinthe
de décadence, de fées aguicheuses, de tentations féeriques
et de merveilles pseudo-naturelles. Peu d’éléments
s’opposent au passage des PJ (à part quelques
arachnides maussades), mais le groupe risque
bien de se laisser envoûter et piéger dans une toile
d’extase et d’illusions féeriques. Quand ils obtiennent une
audience avec la Mère verte, elle est éplorée en entendant
à nouveau parler de la mort de Nyrissa¼ même si elle
ne l’avait rencontrée qu’une fois ou deux. Elle commence
par demander à ce que le/la plus séduisant(e) des PJ reste
à jamais avec elle pour soulager sa peine mais, si les PJ
insistent vraiment, ils peuvent la convaincre d’accepter une
autre faveur. L’arbre-sorcière que l’on appelle Sard rôde en
ce moment parmi les arbres du bois de la Faille. Si les PJ
se glissent vers ce tane, l’un des monstrueux titans d’une
taille impossible qui habitent le Premier Monde, qu’ils
lui volent une de ses feuilles de coupure d’âme et qu’ils la
ramènent à l’Ancienne, elle sera satisfaite. Si les PJ rendent
ce service à la Mère verte, elle les remercie avec effusion
et leur indique à contrecœur le chemin de la cour de Ng
l’Encapuchonné.
Ng l’Encapuchonné. L’Ancien est venu en personne
aux portes du palais des Saisons pour accueillir les PJ. Il
sait déjà pourquoi ils sont là et leur donne quatre sphères
de verre vides. Il leur demande de retourner sur Golarion
pour enfermer chaque saison dans une sphère. Quand
les PJ reviennent dans le Premier Monde, il les accueille,
récupère les sphères et leur indique la mer de Ragadahn.
Ragadahn le Seigneur des eaux. Tous ceux qui veulent
traiter avec le Père des dragons doivent relever trois défis.
Tout d’abord, il est impossible de le rencontrer en restant sur
le rivage, les PJ sont obligés de s’enfoncer dans son royaume
sous-marin. Ensuite, sa métropole engloutie, Karaphas la
Noyée, est un labyrinthe de ruines aquatiques peuplées de
créatures océaniques curieuses et irascibles, de serpents de
mer, de linnorms et pire. Enfin, le Seigneur des eaux a très
mauvais caractère et il est bien dangereux d’interrompre
ses rêveries. Il faut lui offrir un cadeau exceptionnel ou très
flatteur (mais pas trop) pour l’adoucir. Ragadahn se moque
de la mort de Nyrissa et envoie les PJ importuner Imbrex.
Imbrex les Jumeaux. Le massif Ancien aux allures de
statue que l’on appelle Imbrex se soucie également fort peu
du sort de Nyrissa, mais il décide de ne pas montrer ses
sentiments aux PJ. Ces derniers doivent donc trouver un
moyen de communier avec le seigneur dual et de découvrir
ce qu’il veut. Les habitants de l’Anophaeus peuvent les aider
ou leur proposer « d’interpréter » la volonté de l’Ancien

(éventuellement pour servir leurs propres ambitions). Ce
n’est qu’en entrant dans le royaume des rêves que les PJ
pourront découvrir les désirs des Jumeaux. À leur réveil,
« Shyka, » le nom qu’on leur a hurlé par télépathie, devrait
les mener vers la suite de leur voyage.
Shyka le Nombreux. La foule qui est Shyka le Nombreux
réside dans l’élégante maison de l’Éternité. En errant dans le
labyrinthe temporel de cette citadelle sans cesse changeante,
les PJ devraient rencontrer de nombreuses et étranges
créatures, des êtres qui rôdent en lisière du temps, au-delà ou
avant lui, des silhouettes perdues dans les brumes de l’histoire
et même des incarnations passées ou futures d’eux-mêmes.
Quand ils approchent du trône de Shyka, l’Ancien, distrait
et apparemment paniqué, leur demande désespérément un
cadeau : une année. Heureusement, les PJ en ont déjà obtenu
une pour Ng, Shyka leur demande donc de se dépêcher de
s’infiltrer dans le palais des Saisons, de voler le cadeau de
Ng et de le lui remettre. Ng a préparé de nombreux pièges
pour défendre ses saisons mais, même s’ils sont étranges et
mortels, ils ne devraient pas être insurmontables. Une fois le
vol accompli, les PJ retournent auprès de Shyka et découvrent
que l’Ancien a pris une personnalité différente, beaucoup
plus calme. Cette nouvelle Shyka les remercie mais n’a que
faire de leur cadeau. Elle remet les orbes qui contiennent les
saisons de Golarion à Ng, qui attend non loin. L’Ancienne
demande alors aux PJ de rendre visite au Prince perdu.
Le Prince perdu. En arrivant à la Tour en ruine, les PJ
découvrent qu’elle est en proie à une violente tempête
d’antimagie, une tempête qui semble porter un intérêt
particulier aux PJ. L’escalade de la Tour est un véritable
défi qui demande autant d’agilité que de ruse, alors que la
structure s’élève et s’effondre autour d’eux. Pour atteindre
la plus haute pièce, il faut poursuivre la porte de la salle du
trône qui s’enfuit constamment, tandis que des torrents de
pans entiers de bâtiments menacent de la jeter au sol pendant
qu’une armée de serviteurs frénétiques lutte pour la garder en
hauteur. Quand la tempête se calme et que les PJ atteignent
la salle du trône, ils se rendent compte qu’il ne s’agit que
d’un grenier exigu et plein de courants d’air qui contient un
pauvre et unique tabouret. Dessus, il y a une poupée usée à
qui il manque un œil. Elle a une note épinglée sur la bouche :
« Merci mais je ne vous remercie pas. Voir M. ~P »
Magdh. Les PJ trouvent Magdh parmi les bassins de vision
de sa demeure, dans le Bosquet éternel. Là, elle leur confie
une dernière tâche : ressusciter Nyrissa. Apparemment, les
fantasques Anciens savent que le roi Lanterne a réussi à
s’emparer de l’énergie vitale mourante de Nyrissa et qu’il l’a
ramenée dans le Premier Monde. Mais au lieu de ranimer la
nymphe chez elle, il l’a enfermée dans une étrange parodie
de Roncier, au cœur de la maison en Lisière du temps qu’il a
restaurée. À présent, il s’amuse à jouer les gentilshommes
auprès de sa belle en bouteille, dans un royaume des Mille
souffles encore plus étrange qu’auparavant car il l’a remodelé
selon ses désirs déments et capricieux. Les PJ doivent
retourner dans le royaume de Nyrissa, une manifestation du
59
Après Kingmaker
Premier Monde encore plus folle que celle décrite dans ce
volume, et libérer l’âme de la nymphe de sa prison. Pour ce
faire, ils peuvent convaincre le roi Lanterne d’abandonner son
actuel caprice, ou bien le forcer à le faire contre sa volonté.
Une fois l’essence de la nymphe libérée, elle peut renaître
dans le Premier Monde, où elle sera probablement entière.
Si les PJ s’inquiètent à l’idée de rendre son intégrité à leur
vieille ennemie, Magdh leur assure qu’ils seront morts depuis
longtemps avant qu’elle ne se souvienne suffisamment de ses
vies passées pour envisager de se venger. Magdh ramène les PJ
dans leur royaume en affirmant que l’équilibre est revenu entre
leur pays et le Premier Monde et leur adresse une dernière
requête : ne plus jamais se mêler des affaires des fées !
Le retour du Conquérant
Peu après que les PJ sont revenus des Mille souffles, ils
apprennent une nouvelle sans précédent : au Brévoy, Choral le
Conquérant, celui qui a unifié le pays avant de disparaître, vient
de revenir. Mais, outrage incroyable, ce n’est pas un homme
de chair et de sang, c’est un titan draconique de plus de deux
cents ans ! Il s’est posé à Nouvelle-Stetven et a revendiqué de
plein droit le trône de l’Écaille du dragon. Ce grand dracosire
rouge diffère de l’homme que les historiens ont décrit comme
le père du Brévoy mais, comme les histoires parlaient des
alliés draconiques du Conquérant et que le dragon semble
posséder une connaissance encyclopédique de la vie et des
secrets du seigneur disparu, ses dires sont plausibles. Sans
parler du fait qu’à Nouvelle-Stetven, personne n’ose s’opposer
à ce monstre de la taille d’une forteresse. Le roi Surtova a fait
un pari astucieux pour se débarrasser de la bête et donner à
son pays le temps de rassembler ses armées : il a demandé à
Choral de se soumettre à une épreuve. Comme le Choral des
légendes a forgé le Brévoy à partir de plusieurs pays, Surtova
pense que, si le dragon peut unir les Terres volées au reste
de la nation, cet exploit prouvera son identité. Le dragon se
prépare donc à une campagne de conquête et affûte ses griffes,
prêt à les planter dans la chair des Terres volées et celle des PJ.
Choral le Conquérant FP 25
1 638 400 px
Grand dracosire rouge évolué
Dragon (feu) Col, CM
Init +4 ; Sens sens draconiques, vision malgré la fumée ; Perception
+29
Aura feu, présence terrifiante (110 m, DD 32)
DÉFENSE
CA 43, contact 2, pris au dépourvu 43 (+41 naturelle, -8 taille)
pv 507 (29d12+319)
Réf +16, Vig +27, Vol +26
RD 20/magie ; Immunité feu, paralysie, sommeil ; RM 36
Faiblesses vulnérabilité au froid
ATTAQUE
VD 12 m, vol 75 m (maladroit)
Corps à corps morsure +47 (4d8+27/19-20), 2 griffes +47 (4d6+18), 2
ailes +45 (2d8+9), queue +45 (4d6+27)

Espace occupé 9 m ; Allonge 7,50 m (9 m avec la morsure)
Attaques spéciales balayage de queue, écrasement, incinération,
fusion de la pierre, manipulation des flammes, souffle (cône de
21 m, DD 35, 24d10 feu)
Pouvoirs magiques (NLS 29, concentration +37)
À volonté – détection de la magie, localisation suprême, mur de feu,
orientation, pyrotechnie (DD 20), suggestion (DD 21)
Sorts connus (NLS 19, concentration +27)
Niveau 9 (4/jour) – arrêt du temps, changement de forme
Niveau 8 (7/jour) – corps de fer, métamorphose universelle (DD 26),
rayon polaire
Niveau 7 (7/jour) – renvoi de sort, souhait limité, téléportation
suprême
Niveau 6 (7/jour) – contingence, dissipation suprême de la magie,
zone d’antimagie
Niveau 5 (7/jour) – métamorphose, mur de force, télékinésie (DD
23), téléportation
Niveau 4 (8/jour) – bouclier de feu, invisibilité suprême, peau de
pierre, terreur (DD 22)
60
Niveau 3 (8/jour) – déplacement, dissipation de la magie, don des
langues, rapidité
Niveau 2 (8/jour) – détection faussée, détection des pensées, modifica-
tion d’apparence, résistance aux énergies, détection de l’invisibilité
Niveau 1 (8/jour) – alarme, bouclier, coup au but, graisse (DD 19),
projectile magique
Niveau 0 (à volonté) – lecture de la magie, lumière, manipulation à
distance, message, ouverture/fermeture, prestidigitation, répara-
tion, saignement, signature magique,
STATISTIQUES
For 47, Dex 10, Con 33, Int 26, Sag 27, Cha 26
BBA +29 ; BMO +55 ; MD 55 (59 contre les crocs-en-jambe)
Dons Attaque en puissance, Attaques multiples, Coup fabuleux,
Critique étourdissant, Enchaînement, Frappe décisive supé-
rieure, Frappe vitale, Incantation rapide, Science de la bouscu-
lade, Science du critique (morsure), Science de la frappe décisive,
Science de l’initiative, Science de la volonté de fer, Succession
d’enchaînements, Volonté de fer
Compétences Art de la magie +29, Bluff +29, Connaissances (folk-
lore local) +29, Connaissances (histoire) +29, Connaissances
(mystères) +29, Connaissances (noblesse) +29, Diplomatie +29,
Discrétion +29, Estimation +29, Intimidation +29, Perception +29,
Psychologie +29, Survie +29, Vol +29
Langues abyssal, commun, draconique, géant, hallit, igné, nain,
orque, scalde
Le trésor du Conquérant
Le dragon qui prétend être Choral le Conquérant est un
adversaire rusé et, s’il doit mourir, il préfère que ce soit chez
lui, là où se trouve son antre caché, quelque part au Brévoy, au
nord du lac des Brumes et des Voiles ou ailleurs. Les créatures
qui survivent au combat épique contre cet adversaire terrifiant
reçoivent une récompense appropriée. Le trésor de Choral le
Conquérant s’élève à 630 000 po et se divise comme suit.
• 1 950 008 pc
• 160 000 pa
• 22 000 po
• 1 000 pp
• Des gemmes, brutes ou taillées, de dizaines de formes et
de types différents, méticuleusement classées par genre et
par taille dans divers coffres (d’une valeur totale de 19 300
po) et deux chefs-d’œuvre : une clepsydre en argent avec de
petites perles blanches sans défaut (5 000 po) et un rubis
taillé avec une précision surnaturelle en forme de cœur
humain (6 696 po).
• Toutes sortes de bijoux, des simples anneaux aux broches
en passant par des pendentifs, des bracelets incrustés
de bijoux, des torques précieux et des masques ornés de
filigranes, le tout rangé dans des coffrets rembourrés et sur
des présentoirs (pour un total de 23 000 po). Une collection
de six couronnes éclipse tout le reste (chacune est un chef-
d’œuvre, fruit d’une culture et d’une époque différente).
Elles sont posées sur six crânes jaunis qui luisent comme
autant de trophées macabres (4 000 po pièce). L’une des
couronnes est fermement clouée sur son crâne.

• 30 armes de maître, surtout de très longues lances robustes
de facture brévienne qui remontent à l’époque où le pays à
été unifié. Elles valent 9 300 po au total.
• 12 armures de maître, dont certaines dégagent encore une
odeur de chair brûlée, d’une valeur totale de 10 800 po.
• Un exemplaire séculaire des Annales de Truan Iolavai,
écrit en commun et relié avec d’épaisses écailles vertes. Il
déborde d’annotations et de commentaires en cyclope, une
langue bien antérieure au livre, pourtant déjà très ancien.
Les dernières pages sont occupées par des cartes dessinées
à la main. Il y a la Iobarie, les terres Venteuses et l’ouest du
Kaladay. Elles aussi sont lourdement annotées et corrigées.
La correction la plus remarquable fait avancer le bras
nord-ouest de la mer de Castrovin de plusieurs dizaines
de kilomètres vers le sud et indique la présence de ce qui
ressemble à un labyrinthe d’arbres et à une tour en forme
d’homme à quelques deux cents kilomètres de la Mirnbaie
actuelle. Ce document ancien unique vaut 15 000 po.
• Une statue de marbre noir de 2,10 mètres qui représente
un guerrier vêtu des robes flottantes des anciens nobles
de Jistka. Son corps ressemble à de la chair mais des
fissures volontairement sculptées révèlent des engrenages
en dessous, même s’il est entièrement fait de pierre. Cette
statue vaut 22 000 po en raison de son ancienneté et de
son étrangeté. Pourtant, si quelqu’un dissipe la magie qui
anime la créature (test de dissipation DD 32), elle se révèle
être un puissant kolyarut appelé Lirjox (voir la page 173
du Bestiaire Pathfinder 2) qui possède plusieurs niveaux de
guerrier et d’inquisiteur. Il est piégé depuis des milliers
d’années et, après une brève période de confusion, il
cherche à accomplir son ancienne mission : éliminer une
vieille famille de mages maléfiques. Malheureusement,
il ne voit aucune différence entre tuer une poignée de
magiciens et les centaines d’innocents qui descendent de
ces êtres maléfiques morts il y a bien longtemps.
• Une mandoline de maître en sycomore, gravée de serpents
entremêlés et d’anges gracieux, dont le manche est sculpté
en forme de corps de lillende. La mandoline vaut 4 000
po en tant qu’instrument de musique. Une personne qui
réussit un test de Perception DD 18 découvre que le corps
de l’instrument cache une partition. La chanson est simple
mais entraînante et rencontrera un franc succès si on la
joue en public. En dehors des notes, elle est marquée des
initiales « S P. »
• Une graine verte de la taille d’une tête humaine. Un test
de Connaissances (nature) DD 25 indique qu’il s’agit d’une
graine de sylvanien. Les PJ seront à coup sûr remerciés
s’ils la remettent à un sylvanien, une fée bienveillante,
un druide ou tout autre agent de la nature. Sinon, s’ils
la plantent et s’en occupent pendant 5 ans, elle donne
naissance à un jeune sylvanien. Elle vaut 6 000 po auprès
de divers jardiniers ou magiciens.
• L’incroyable robe de bal d’Aidiusphine, la prétendue
maîtresse et tristement célèbre lieutenant de Choral le
Conquérant. Des clous rutilants, des chaînes de mithral
61
Après Kingmaker
et des « broderies » en filigranes remplacent la soie et les
dentelles qui ornent habituellement ces habits. La robe est
une armure de plates complète de passage dans l’éther en mithral
+4. Elle vaut 75 800 po. On peut dissocier la robe de l’armure
qui devient alors une armure de plates et non de plates
complète mais conserve toutes ses propriétés magiques.
• Trois gros minerais d’adamantium. Ces éclats de métal
céleste valent 15 000 po au total. Un artisan de talent peut
les utiliser pour fabriquer des armes ou une armure (en
déduisant la valeur du minerai du prix supplémentaire
que requièrent les objets en adamantium).
• Deux collections de grimoires, une reliée de cuir pâle
marqué d’un cartouche qui englobe deux épées croisées
et l’autre faite de papyrus entre des panneaux de bois
laqué. Ces grimoires contiennent tous les sorts que le MJ
souhaite intégrer à sa campagne.
• Amulette des poings puissants +2
• Anneau de vision à rayons X
• Cimeterre à deux mains de rapidité +3
• Fers à cheval de rapidité
• Figurine merveilleuse de griffon de bronze
• 3 filtres d’amour
• Liens d’acier mystiques
• Sceptre de sécurité
• 2 tapis volants (1,50×3 m)
• Traité d’autorité et d’influence +2
La révolution du Rost
Les fiers habitants du Rost n’ont pas apprécié que le roi Noleski
Surtova monte sur le trône de l’Écaille du dragon. Dans les
plaines gelées du Rost, on se souvient des vieilles insultes et
des injustices que les arrogants Issiens ont commises avant
que Choral le Conquérant n’unisse le pays. Dans la cité libre
de Restov, des agitateurs parlent du jour où le Rost ne pliera
plus le genou devant un seigneur du nord et où ses habitants
pourront faire ce qu’ils veulent de leurs terres. Ces protestations
résonnent même dans les couloirs du seigneur maire Sellemius
et poussent le magistrat à tenter de rendre à son pays une partie
de sa gloire perdue. Mais au lieu de se tourner vers la capitale et
les gardes de la couronne à Nouvelle-Stetven, Sellemius porte
son attention au sud, vers les Terres volées, pour voir si les siens
sont prêts à mettre leurs idées en pratique.
Beaucoup de choses ont changé depuis que Restov a
sponsorisé des groupes de mercenaires pour reprendre les
Terres volées, soi-disant au nom de la couronne brévienne
mais en réalité pour la seule gloire du Rost. Là où il y avait
autrefois des terres sauvages peuplées de bêtes en maraude
et de bandits insaisissables, il y a à présent un nouveau
royaume qui n’a plus que des liens extrêmement ténus avec
ses anciens maîtres. La tentative du Rost pour galvaniser la
fierté de son peuple et agrandir ses possessions avant de
défier Nouvelle-Stetven a échoué de façon inattendue mais
la nouvelle situation peut encore servir les desseins du Rost.
Dans la capitale, en revanche, la puissance qui grandit dans
les Terres volées est considérée comme une insulte au trône
de l’Écaille du dragon et représente une menace pour tout le
Brévoy. Le roi Surtova pense que la tentative du Rost pour
reprendre la frontière méridionale a
simplement facilité l’ascension d’un
seigneur de guerre plein de ressources,
et il décide de définitivement écraser
ce royaume naissant. Deux messagers
quittent Nouvelle-Stetven, accompagnés
de la compagnie de la Griffe rouge et des
chevaliers de la Couronne d’Issie, deux
armées au service du trône. L’un d’eux
se rend à Restov pour faire part de la
désapprobation et des soupçons du roi,
et pour ordonner de couper tout lien
avec les agents des Royaumes fluviaux.
Les lances écarlates de centaines de
cavaliers émérites d’Issie viennent
appuyer ce décret. L’autre messager
est accompagné des mercenaires
des collines de la Griffe rouge et
se rend dans les Terres volées. Il est
porteur d’un ultimatum très simple
destiné à tester les dirigeants de la région : se rendre ou
déclencher une guerre ouverte.
La guerre menace une fois de plus le royaume des PJ et ces
derniers doivent décider s’ils veulent abandonner leur pays
durement conquis ou conduire leur peuple à la guerre.
La campagne brévienne
Si les PJ décident d’entrer en guerre contre le Brévoy, ils ne sont
pas obligés de se battre seuls. Au nord, seules les lances d’acier
tiennent les rêves de rébellion rostiens en respect et, même si
le seigneur-maire Sellemius rechigne à conduire son peuple
à la guerre, il soutient volontiers n’importe quelle bannière
intègre qui marche sur Nouvelle-Stetven. Les PJ peuvent
aussi retourner bien d’autres forces contre le cœur du Brévoy,
comme les ambitieux seigneurs des Royaumes fluviaux et de
Numérie, tous impatients de s’emparer d’un titre de noblesse,
ou encore les centaures Nomens, ravis à l’idée de terrasser leur
arrogant voisin. Mais le Brévoy est loin d’être sans défense.
La capitale est protégée par de nombreuses armées, dont les
divers régiments des chevaliers de la Couronne d’Issie et les
gardes du Bouclier de Stetven. Si la guerre touche le Brévoy,
le roi Surtova se révèle un adversaire rusé et impitoyable. Il
déplace rapidement le trône de l’Écaille de dragon dans la
forteresse de ses ancêtres, le manoir Blanc de Port-gelé, au
cœur des terres hospitalières de l’Issie. Toute personne qui
veut le déposer doit alors se frayer un chemin à travers tout le
Brévoy et affronter non seulement les armées de la couronne
mais aussi les mercenaires embauchés avec l’or royal et les
forces privées des nobles qui s’accrochent désespérément à
leurs terres. Sans parler des alliés que les deux camps peuvent
obtenir grâce à la diplomatie, la ruse et l’or. Surtova peut
acheter le soutien de la Numérie mais les PJ peuvent acheter
celui des nobles.
62
Une campagne qui vise à conquérir le Brévoy se déroulera
sans doute sur les champs de bataille, mais elle peut tout
de même contenir de nombreuses aventures au cours
desquelles les PJ chevaucheront sans leurs armées.
Lorsqu’ils tentent de rallier des alliés à leur cause,
il vaut mieux que leur armée n’attende pas
juste derrière la colline¼ quoi que¼ ce n’est
pas forcément vrai lorsqu’on traite avec des
seigneurs de guerre numériens et certains
régents des Royaumes fluviaux. La forteresse
de Rubis, à Nouvelle-Stetven, abrite peut-
être des secrets que les PJ pourront
utiliser contre Surtova, qu’il s’agisse
des armes de Choral le Conquérant
ou de révélations choquantes sur
la disparition des membres de la
famille Rogarvia. Il existe d’autres
sites célèbres que peuvent également
explorer les envahisseurs du Brévoy :
tous comportent leur lot de mystères, de défis
et d’occasions de changer le cours de la guerre.
Parmi eux, on trouve l’étrange observatoire magique
de Vigie et la vallée Flamboyante, qui porte encore
les cicatrices du passage des dragons. Il est bien rare
que des aventuriers abandonnent leur épée ou leur bâton
juste parce qu’ils sont devenus généraux ou rois, et ce n’est
pas parce que les PJ dirigent une armée qu’ils ont oublié
comment on explore un donjon.
Voici de nouvelles armées pour accompagner celles de la
Campagne Pathfinder numéro 35 et aider les MJ à organiser des
dizaines de conflits sur les champs de bataille, au Brévoy ou
ailleurs. Vous pouvez également utiliser les règles données
dans ce volume pour créer des armées supplémentaires,
selon les besoins de votre campagne.
Les armées alliées
Rebelles de Restov FP 8
Armée d’humains (homme d’armes 4), Gig
COMBAT
pv 44 ; VD 18 ; MA +8
Pouvoirs spéciaux croisé
LOGISTIQUE
Vitesse 2 ; consommation 3
Conditions requises Doit avoir libéré la ville de Restov
Élite aldori FP 9
Armée d’humains (guerriers 8) G
COMBAT
pv 49 ; VD 19 ; MA +10
Tactique sales coups ; Ressources Armes améliorées
Pouvoirs spéciaux croisé
LOGISTIQUE
Vitesse 2 ; consommation 3
Conditions requises Doit avoir libéré la ville de Restov
 Après Kingmaker

Maraudeurs numériens FP 9
Armée d’humains (barbares 6), TG Les nouvelles ressources et les
COMBAT
pv 59 ; VD 19 ; MA +4
pouvoirs spéciaux
En plus des stratégies présentes dans la Campagne
Tactique brutes infatigables
Pathfinder numéro 35, ces nouvelles armées disposent de
Pouvoirs spéciaux mercenaires
quelques tactiques inédites.
LOGISTIQUE
Pouvoir spécial : croisé. Qu’il s’agisse d’une légion
Vitesse 2 ; consommation 4
de guerriers saints ou d’un groupe de combattants de la
Conditions requises Alliance avec un seigneur de guerre
liberté, cette armée est entièrement dévouée à sa cause.
numérien
Sa consommation diminue de -1 (avec un minimum de 0).
Pouvoir spécial : mercenaire. Cette armée se bat pour
Renégats des Royaumes fluviaux FP 4
celui qui paie le plus. On peut payer sa consommation
Armée d’humains (rôdeurs 5), M
en points de construction ou en or. Il faut dépenser 1
COMBAT
000 × FP de l’armée pour payer 1 point de construction.
pv 22 ; VD 149 ; MA +4
On peut améliorer le moral d’une armée de mercenaires
Tactique fausse retraite ; Ressources armes à distance
en lui donnant un surplus d’or. Pour chaque point de
Pouvoirs spéciaux mercenaires
construction (ou son équivalent en or) dépensé en plus
LOGISTIQUE
de la consommation normale, l’armée gagne 1 point de
Vitesse 2 ; consommation 2
moral pour la semaine (avec un bonus maximal égal à la
Conditions requises Alliance avec un autre Royaume fluvial
moitié de son FP).
Ressources : bateaux (10 PC pour 100 soldats). Cette
Les légions du Brévoy armée peut se déplacer sur l’eau (au sein d’un même plan
d’eau ou entre plusieurs si un bateau peut raisonnable-
Armée d’assassins FP 7
ment faire la liaison entre les deux). Elle avance à sa vitesse
Armée d’humains (roublards 8), M
normale +1. L’armée a +4 VD et -4 MO si elle se trouve sur
COMBAT
l’eau et affronte un ennemi sur la terre ferme. Si elle a des
pv 31 ; VD 17 ; MA +7
armes à distance, le malus de MO disparaît
Pouvoirs spéciaux poison
LOGISTIQUE
Vitesse 3 ; consommation 3

Armée privée d’une maison noble FP 6 Compagnie de la Griffe rouge FP 6

Armée d’humains (guerriers 5), G Armée d’humains (hommes d’armes 4), TG
COMBAT COMBAT
pv 33 ; VD 18 ; MA +8 pv 33 ; VD 16 ; MA +6
Ressources montures Tactique raillerie
LOGISTIQUE LOGISTIQUE
Vitesse 3 ; consommation 3 Vitesse 2 ; consommation 3
Conditions requises Alliance avec une maison noble brévienne
Corsaires de Port-gelé FP 13
Bouclier de Nouvelle-Stetven FP 12 Armée d’humains (guerriers 8), Gig
Armée d’humains (guerriers 5), Col COMBAT
COMBAT pv 71 ; VD 23 ; MA +13
pv 66 ; VD 22 ; MA +13 Tactique sales tours ; Ressources bateaux
Ressources armures améliorées LOGISTIQUE
LOGISTIQUE Vitesse 3 ; consommation 6
Vitesse 1 ; consommation 6
Gardesort de Vigie FP 8
Chevaliers de la Couronne d’Issie FP 8 Armée d’humains (magiciens 6), G
Armée d’humains (chevaliers 5), TG COMBAT
COMBAT pv 28 ; VD 21 ; MA +11
pv 44 ; VD 20 ; MA +10 Pouvoirs spéciaux magie
Ressources monture LOGISTIQUE
LOGISTIQUE Vitesse 3 ; consommation 6
Vitesse 3 ; consommation 4 Conditions requises contrôle de Vigie.

63
Le Premier Monde

Le Premier Monde
S i le multivers est la plus belle œuvre d’art des dieux, comme leurs
prêtres aiment à le prétendre, alors le Premier Monde leur a ser-
vi de brouillon. Il a été froissé et jeté, en une ère avant les ères,
et il n’a pas de place dans la cosmologie conventionnelle des plans. Et
pourtant il existe derrière le plan Matériel, comme un palimpseste dans
lequel une réalité en recouvre une autre et efface la première version du
multivers. C’est le berceau des gnomes et des fées, ainsi d’étranges enti-
tés rôdent au sein de ses frontières toujours changeantes, qu’il s’agisse
des curieux ancêtres des animaux ordinaires ou d’êtres d’une étrangeté
sans mesure. C’est un royaume où la vie et la nature prolifèrent, aussi
belles que dangereuses, et ces adjectifs s’appliquent aussi à ses décon-
certants habitants.
64

P lus concrètement, le Premier Monde est un
royaume chaotique qui intègre des éléments du
plan Matériel et du plan de l’Ombre car il leur est
juxtaposé. C’est un modèle qui remonte à une époque où les
deux plans ne s’étaient pas encore séparés. En cosmologie,
on explique parfois l’emplacement et les relations des trois
plans comme une lumière blanche passée dans un prisme :
les trois plans occupaient autrefois le même espace mais, au
fil des ères, le plan de l’Énergie négative a déphasé les trois
royaumes : il les a attirés à lui mais le plan de l’Ombre est venu
très vite, le Premier Monde un peu moins et le plan Matériel
a été le plus lent. Les trois plans sont donc juxtaposés mais
le Premier Monde a plus d’éléments en commun avec le plan
Matériel et le plan de l’Ombre que ces deux derniers n’en ont
entre eux. Il possède aussi de nombreuses caractéristiques
que les mortels associent normalement au plan de l’Ombre.
La géographie
Le Premier Monde est à la fois primaire et primitif et
ressemble à une version plus grande et plus colorée du
plan Matériel. Les autres plans infinis possèdent nombre
d’endroits familiers et constants, mais le Premier Monde est
un univers de possibilités où le chemin que l’on emprunte
aujourd’hui, en prenant des points de repère, aura changé
ou disparu demain. En cela, le Premier Monde ressemble
au chaos du Maelström mais le Vide céruléen est un chaos
d’entropie et de destruction, alors que celui du Premier
Monde n’est que naissance et fertilité. Il ne manque pas de
lois naturelles, c’est plutôt un mélange de lois conflictuelles à
demi-respectées, soumis à la tendance naturelle qui veut que
les vivants cherchent toujours à exploiter les failles de la loi.
Le Premier Monde est une étendue infinie consacrée à
la vie sauvage sous toutes ses formes, des forêts d’une taille
impossible aux chaînes de montagnes qui reflètent les nôtres
mais présentent bien plus de diversité. Ces endroits fleurissent
et évoluent en permanence et les créatures qui les peuplent
sont des prototypes de tous les êtres qui existent, à divers stades
de l’évolution. Même les phénomènes naturels prennent des
formes étranges et, vu de plus près, ce que l’on pourrait prendre
pour de la pluie n’est qu’une impression artistique de pluie qui
déverse des océans d’eau sans rien mouiller.
Stabilité et façonnage
Dans le Premier Monde, les lois naturelles ne durent jamais
longtemps et ont une fâcheuse tendance à changer d’une
région à l’autre, comme si quelqu’un modifiait lentement
le schéma du plan¼ ce qui est souvent exactement le cas.
Les constantes sont rares dans le monde des fées et la force
de volonté règne en maître : la plupart des habitants et des
artefacts les plus puissants du Premier Monde (dont ses
mystérieux dirigeants que l’on appelle les Anciens) sont
capables de plier et de modeler le monde qui les entoure à
volonté. Le paysage de leurs régions est loin d’être statique
mais seul le maître des lieux peut le changer, ce qui en fait des
îlots de stabilité bienvenus pour les voyageurs extraplanaires.
65
Le Premier Monde
Le processus qui permet de modeler le Premier Monde selon
les désirs d’une personne s’appelle « le façonnage » et, même
si les Anciens sont les seuls capables de l’utiliser à grande
échelle, beaucoup d’habitants du Premier Monde s’y adonnent.
Même les visiteurs se retrouvent parfois, à leur insu, en train
de manipuler subtilement le paysage et les lois naturelles.
La deuxième forme de stabilité vient des particularités
aléatoires. Ces forces invisibles parcourent le Premier Monde
comme des comètes et créent des sillons de stabilité de
quelques mètres ou de plusieurs centaines de kilomètres de
large, des pistes sinueuses où les lois naturelles sont fixes. Ces
particularités ne représentent pas de véritable danger pour les
habitants mais génèrent des milliers de questions. Est-ce qu’il
s’agit des âmes des morts ou de dieux transcendants ? Est-ce
un cancer du Premier Monde qui finira par le rendre aussi
prévisible et fade que le plan Matériel ? Quelle que soit la vérité,
ces pistes semblent avoir une longueur déterminée, elles durent
de quelques heures à quelques siècles avant de s’enrouler
lentement sur elles-mêmes sans laisser de trace. Mais certains
habitants craignent qu’elles ne se rallongent régulièrement.
Les cicatrices de brèches restent les formes de stabilité
les plus courantes pour les voyageurs qui viennent du plan
Matériel. Ces régions apparaissent autour des failles et
des portails ouverts sur le plan Matériel qui laissent filtrer
un peu de stabilité dans le Premier Monde. Ces cicatrices
offrent aux aventuriers un point fixe à placer sur une carte et
un point de retour, mais les indigènes apprécient rarement
ces invasions malvenues : toute créature du Premier Monde
qui tombe sur une cicatrice de brèche fait de son mieux pour
réparer les dégâts qu’elle a causés avant de passer sa colère
sur les responsables.
Les voyages
Il est plus difficile de se déplacer entre le Premier Monde et le
plan Matériel qu’entre les plans car le Premier Monde existe
en arrière-plan de la réalité et non en son sein. Pour circuler à
volonté entre le cosmos conventionnel et le Premier Monde,
il faut disposer d’une magie au moins aussi puissante qu’un
sort de portail et bien souvent, les voyageurs cherchent plutôt
des portails que l’on appelle des brèches. Ces déchirures de
la réalité se produisent au niveau de points faibles entre le
Premier Monde et le plan Matériel, là où le tissu de l’univers
s’est usé au point de révéler le plan qui existe derrière. Les
brèches arrivent parfois naturellement mais bien souvent,
elles résultent d’une puissante magie qui a étiré la réalité
au-delà du point de rupture. Là, les êtres des deux mondes
peuvent passer de l’un à l’autre en toute impunité. On repère
souvent les brèches grâce à l’énergie qui suinte d’un monde
dans l’autre : dans le Premier Monde, la zone qui entoure
une brèche se cristallise en une cicatrice stable et sur le plan
Matériel, la zone environnante fleurit soudain d’une vie
étrange, comme le Premier Monde se jette avec enthousiasme
à l’assaut de ce nouveau territoire. Dans les deux cas, la brèche
attire immédiatement l’attention des indigènes qui cherchent
à la détruire ou à utiliser ses énergies à leur profit.

Le temps
Comme les lois et autres constantes, le temps a peu d’em-
prise sur le Premier Monde. Il avance plus rapidement dans
certaines régions et plus lentement dans d’autres, parfois
en fonction des caprices de puissants individus. Des créa-
tures peuvent vivre l’une à côté de l’autre mais dans des
espaces temps différents, ce qui les rend potentiellement
invisibles aux yeux de l’autre (car, pour une étoile de mer,
un colibri existe-t-il seulement ?) Les étrangers trouvent
ces variations étranges mais la plupart des indigènes n’ont
aucun problème avec les quelques incompatibilités chro-
nologiques de leur monde. Dans un groupe, l’individu le
plus puissant impose son schéma temporel aux autres.
Heureusement pour les visiteurs venus du plan Matériel,
leur propre perception du temps (ancrée en eux par leur
mortalité) les aide à se maintenir dans leur flot temporel
habituel quand ils se trouvent dans le Premier Monde.
Malheureusement, cela veut dire qu’ils l’imposent aussi à
ceux qui les entourent, ce que les créatures n’apprécient
pas toujours.
Il est bien plus facile de se déplacer au sein du Premier
Monde et, comme sur le plan de l’Ombre, son étrange
appréhension des distances est une des caractéristiques les
plus attrayantes pour les visiteurs venus du plan Matériel.
Selon les théoriciens, si le paysage du Premier Monde
change tellement, c’est parce que le tissu du plan ondule en
permanence, qu’il se tasse et s’étire sans cesse, comme une
page qu’on froisse avant de la lisser. Pour les habitants du
Premier Monde, cela se traduit par la constante variation des
distances : deux endroits distants de plusieurs kilomètres
peuvent devenir voisins en l’espace d’un instant, alors que le
plan se tasse. Pour les êtres qui disposent de suffisamment
de force de volonté, comme les Anciens, on peut même
diriger les plis du tissu planaire et passer directement d’un
endroit à l’autre.
Mais contrairement au plan de l’Ombre, le Premier Monde
n’est pas un reflet direct du plan Matériel et il n’est donc pas
ancré dans la même dimension. Il existe en arrière-plan de la
réalité de tout le plan Matériel, pas seulement de Golarion, et
il ne suit pas le modèle des mondes éparpillés dans l’espace
interplanétaire. Un érudit aventureux peut donc essayer de
gagner une planète du ciel nocturne via le Premier Monde. Il
lui suffit d’y entrer et d’y voyager en sachant que la mutabilité
des distances et du temps lui permettra de sortir par une
brèche qui donne sur un autre monde. Les êtres les plus
étranges du Premier Monde (et même du plan Matériel) ont
sans doute immigré depuis les étoiles de cette manière. Ce
que les habitants de Golarion appellent le Premier Monde,
c’est la partie de royaume féerique qui se trouve juste derrière
leur réalité, les mondes éloignés possèdent aussi leurs
propres régions du Premier Monde (tout aussi éloignées et
étrangères qu’eux).
66
La magie et la religion
Le Premier Monde est le brouillon du plan Matériel. Et
comme la plupart des brouillons, les artistes l’ont abandonné
une fois leur chef-d’œuvre terminé. Pour la plupart des
divinités, le Premier Monde recèle peu de divertissements
comparé au plan Matériel. Et pour renforcer ceci, il se trouve
que les habitants du Premier Monde sont dépourvus de ce
qui suscite l’intérêt des dieux : une âme.
Les créatures du Premier Monde n’ont pas d’âme et
n’ont donc rien à offrir aux dieux. D’ailleurs, la plupart des
indigènes n’ont pas un instant à consacrer à la religion et les
rares qui travaillent au retour des dieux voient leurs prières
tomber dans des oreilles de sourds. Le bon côté, c’est que,
grâce à la négligence des dieux, le Premier Monde est un
endroit parfait pour se cacher d’eux, pour tous ceux qui ont
déclenché la colère divine.
Dans le Premier Monde, la foi est une curiosité et la
plupart des indigènes qui éprouvent le besoin de vénérer
quelqu’un jettent leur dévolu sur l’un des Anciens. Les fidèles
qui passent du plan Matériel dans le Premier Monde disent
souvent avoir éprouvé un sentiment terrifiant de déconnexion
d’avec leur dieu et, dans le royaume des fées, la magie divine
fonctionne encore plus étrangement que la magie profane.
Les sorts qui visent à contacter une divinité ou à convoquer
un allié extérieur ont de grandes chances de rater et d’avoir
des résultats inattendus, et les sorts qui convoquent des
animaux font souvent apparaître leur étrange équivalent
indigène. Bien sûr, comme les prêtres parviennent tout de
même à lancer leurs sorts dans le Premier Monde, beaucoup
de dévots du plan Matériel affirment astucieusement que les
dieux n’ont pas abandonné ce royaume. Pourtant, les fées
sont toutes aussi promptes à dire que les effets des sorts des
prêtres viennent de la volonté et de la conviction nées de leur
foi et que ces gens façonnent seulement le monde autour
d’eux selon les méthodes traditionnelles du Premier Monde.
Les habitants
Dans tout le plan Matériel, on connaît le Premier Monde
comme le berceau des fées d’où les gnomes ont émigré il
y a bien longtemps. Pourtant, il abrite bien plus que des
dryades et des pixies. Ses environnements variés possèdent
des écosystèmes cent fois plus complexes que ceux du plan
Matériel. Pratiquement toutes les créatures qui ont un
jour existé sur le plan Matériel ont leur prototype dans le
Premier Monde et nombre d’entre eux possèdent d’étranges
caractéristiques qui ne sont pas restées sur le modèle final.
Dans le Premier Monde, on trouve des loups avec des
tentacules, des oiseaux avec des queues reptiliennes et des
blaireaux avec un cou de girafe pour voler le miel dans les
ruches des abeilles intelligentes. Grâce à l’étendue du plan,
l’éventail de variations est presque infini et certains disent
que les invocateurs puisent dedans pour créer leur eidolon.
Ce monde est dominé par les fées qui vivent en harmonie
avec le paysage, comme leurs équivalents du plan Matériel.
Pourtant, il serait une erreur de penser que les dryades des

deux plans sont les mêmes car, si leur physique est similaire,
leur caractère est bien différent, pour de nombreuses raisons, la
première étant l’immortalité des créatures du Premier Monde.
Pour faire simple, les natifs du Premier Monde ne
meurent pas¼ du moins pas sans recourir à une puissante
magie. Un indigène mortellement blessé se reforme à
partir de la matière du plan, après une période de temps
variable, car il est coupé du cycle des âmes. Les habitants
du Premier Monde ont donc une conception de la mort, au
mieux, floue. Leurs coutumes et leur humour peuvent donc
s’avérer involontairement meurtriers pour les étrangers.
De même, les mutations de leur foyer les rendent volages
et inconstants, et leurs priorités correspondent rarement à
celles des créatures mortelles. Elles sont fondamentalement
déconnectées de tout ce qui donne un sens et un équilibre à
la vie des mortels et cette déconnexion les rend dangereuses.
Étrangement, le langage change peu au sein du Premier
Monde. À quelques exceptions près, tous les êtres doués
de parole de ce plan communiquent dans la même langue
universelle dépourvue de nom. Elle a probablement donné
naissance à l’aklo et au sylvestre, car les utilisateurs de ces
deux langues la comprennent.
En plus des fées traditionnelles, d’autres races importantes
du plan Matériel sont originaires du Premier Monde. Il y a
beaucoup de gnomes là-bas mais ils sont immortels et bien
plus étranges que ceux du plan Matériel. Des linnorms
parcourent les forêts et les montagnes, ils affirment être les
ancêtres de tous les dragons modernes (qui sont supposés
descendre des linnorms émigrés il y a bien longtemps). Et
des centaines d’autres créatures, des jabberwockys mineurs
aux sylvaniens en passant par les végépygmées, vivent dans
les étendues sauvages du Premier Monde.
Pourtant, la plupart des créatures du Premier Monde ne
s’aventurent pas sur le plan Matériel car, si elles mouraient
sur un plan autre que le leur, elles cesseraient d’exister. Vu ce
risque, c’est un miracle que certaines fées soient restées assez
longtemps sur le plan Matériel pour en faire partie.
Les Anciens
Personne ne règne vraiment sur le Premier Monde mais il
existe des êtres assez puissants pour susciter le respect et
l’obéissance des autres habitants et de la terre elle-même. Ces
personnalités toutes-puissantes ont de nombreux noms (les
seigneurs féeriques, les façonneurs¼) mais pour la plupart
des gens, ce sont juste les Anciens. Ils sont à la fois des parents,
des dictateurs et des forces de la nature, ils s’intéressent peu
aux cercles et aux cours féeriques du Premier Monde ou du
plan Matériel et même les courtisans qui forment leur suite
personnelle ne leur importent pas plus que les pique-bœufs
ne comptent aux yeux d’un hippopotame. En général, les
Anciens se contentent de communier entre eux, de s’adonner
à leurs mystérieux complots et de satisfaire leur curiosité
mais quand leurs yeux d’un âge incroyable se posent sur des
étrangers, ils peuvent exaucer leurs rêves ou faire ressentir
leur influence sur des mondes entiers.
67
Le Premier Monde
Les domaines des Anciens sont une manifestation de la
volonté de leur maître, ce sont donc les zones les plus stables
du Premier Monde mais elles suivent leur seigneur, à moins
qu’il ne prenne la peine de les ancrer quelque part. Il existe
sûrement des Anciens dans toutes les étendues infinies du
Premier Monde mais, sur Golarion, on utilise ce terme pour
désigner huit entités (neuf autrefois) qui vivent assez près
pour que l’on ressente leur présence. Voici les membres de
cette étrange cohorte.
Le comte Ranalc. Dans le troisième volume du Catalogue des
êtres impossibles, Hobard décrit parmi les Anciens un seigneur
féerique au port royal nommé Ranalc. Être primitif fait de
ténèbres et du chaos de la création, ses pairs l’ont exilé il y a
des millénaires loin du Premier Monde. Il s’est construit une
baronnie désolée dans les profondeurs du plan de l’Ombre et
de là, ses agents ont manipulé les évènements du plan Matériel.
Les interférences du comte Ranalc remontent aux premiers
jours de l’âge de l’Angoisse mais son nom disparaît des textes
au début du troisième siècle de l’âge du Couronnement. La
disparition (certains disent le meurtre) de Ranalc se produit
exactement au moment où l’archimage Nex assiège Absalom.
Nex était un adversaire de longue date du seigneur féerique et
Hobard suppose que les sombres créatures que le magicien a
utilisées pour attaquer la ville ont un lien avec l’Ancien disparu.
La Mère verte. Cette femme, grande et magnifique,
ressemble à un croisement entre une nymphe, une elfe et une
dryade et possède des cheveux d’un vert criard. Sa peau sans
défaut change sans cesse pour s’accorder à l’environnement
naturel : parfois, ses mains ressemblent à des racines noueuses
et d’autres fois, la chair de sa poitrine et de ses jambes devient
complètement liquide et enveloppe tous ceux qui osent la
toucher. C’est la Mère verte et sous sa tonnelle forestière,
c’est la créature la plus séduisante et la plus manipulatrice
du Premier monde. Une légion d’admirateurs et d’amants
potentiels se presse à son service tandis qu’elle tisse une toile
d’intrigues délicates avec la grâce et la subtilité de la plus
grande des courtisanes. Quand elle se met en colère, elle
devient terrifiante : elle déforme son corps pour engloutir tous
ceux qui l’offensent. Pendant une éternité, son plus cher désir
a été de séduire le Prince perdu mais, jusqu’à aujourd’hui, le
Seigneur de la mélancolie a repoussé toutes ses avances.
Imbrex, les Jumeaux. On ne saura probablement jamais
si l’entité que l’on nomme Imbrex est vraiment une paire
de jumeaux ou s’il s’agit d’une unique créature séparée
dans deux corps. Ces humanoïdes quelque peu reptiliens
mesurent plusieurs dizaines de mètres de haut et se désignent
collectivement sous le nom d’Imbrex. Ils restent toujours
silencieux et immobiles et leurs visages androgynes ne
laissent jamais transparaître la moindre expression. Pourtant,
les fidèles qui vivent aux pieds des Jumeaux ne s’interrogent
jamais sur leur volonté car leurs paroles télépathiques
atteignent tout le monde dans un rayon d’une trentaine de
kilomètres. Le terrible pouvoir des statues vivantes protège le
village qui s’est créé à leurs pieds. Les légendes disent qu’un
jour, les Jumeaux se réveilleront de leur torpeur et se mettront

L’origine des gnomes
Personne n’a réussi à prouver pourquoi les gnomes avaient
quitté le Premier Monde pour le plan Matériel mais il y a une
théorie qui semble l’emporter. Selon elle, les gnomes se se-
raient rendus sur le plan Matériel parce qu’ils étaient intrigués
par le cycle des âmes et qu’ils voulaient voir ce que cela faisait
de se transformer après trépas, comme les mortels. En deux
temps trois mouvements, ils ont franchi les barrières entre
les mondes¼ pour découvrir qu’il faut être né sur le plan
Matériel pour avoir une âme liée au plan de l’Énergie positive.
Certains sont tout de même restés. Ils ont procréé et leurs
enfants sont devenus les premiers gnomes du plan Matériel.
Ils étaient dotés d’une âme et capables de se rendre dans le
Cimetière de Pharasma. Mais la mortalité a un prix car, même
si les nouveaux gnomes vieillissent, meurent et passent dans
l’au-delà, leur corps a besoin d’un afflux constant venu du
Premier Monde et, sans cela, ils dépérissent.
C’est ainsi qu’est né l’Affadissement, une sorte de réaction
allergique à la structure et l’état statique du Premier Monde.
Même aujourd’hui, ce manque de malléabilité et de stimuli
draine physiquement la vitalité des gnomes qui parviennent
à résister à la morosité meurtrière du plan Matériel en re-
cherchant constamment la nouveauté. Cette faiblesse amène
souvent les gnomes du Premier Monde à regarder leurs
parents mortels avec pitié, dégoût et, évidemment, curiosité.
en marche pour annoncer la fin du Premier Monde et la
disparition du plan Matériel mais jusque-là, Imbrex a refusé
de confirmer ou de nier cette possibilité.
Le Prince perdu. Le maigre individu aux cheveux sombres
que l’on appelle souvent le Seigneur de la mélancolie ou
le Prince perdu est un être morose et austère qui rejette
généralement la compagnie des autres Anciens pour ruminer
en son domaine, la Tour en ruine. Ses serviteurs dissertent avec
ferveur sur ses bonnes œuvres mais en réalité, le Prince cherche
à rester neutre quoi qu’il arrive, ce qui le rend d’autant plus
précieux pour les autres Anciens quand ils tentent d’arbitrer
une dispute. L’origine des autres Anciens a été oubliée au cours
des ères mais certaines rumeurs persistent à dire que le Prince
perdu est le seul qui ne soit pas originaire du Premier Monde :
il aurait émigré depuis une réalité alternative. Pourquoi est-il
parti, quand et comment rentrera-t-il, voilà peut-être à quoi il
réfléchit alors qu’il reste seul, assis sur son trône noirci.
Le roi Lanterne. S’il existe un dieu des filous dans le Premier
Monde, ce titre revient indubitablement au roi Lanterne (et
ce n’est pas un mince exploit dans un monde où les farces
capricieuses qui déforment la réalité sont une activité ordinaire
pour la plupart des créatures). Le roi apparaît sous forme d’une
boule de lumière flottante d’une trentaine de centimètres de
large, certains pensent donc qu’il est le père de tous les feux
follets, mais il répond simplement à ces allégations par un rire
moqueur. Le roi Lanterne ne veut pas de royaume et préfère
errer dans les champs et les forêts du Premier Monde. Les
68
vies qu’il touche sont rarement les mêmes après son passage
car, même s’il a un grand sens de l’humour, il peut facilement
devenir sombre et incompréhensible.
Magdh. Magdh est la prophétesse et l’oracle des Anciens. C’est
elle qui voit le plus loin dans les autres royaumes et le long des
lignes des possibles du destin. Elle change parfois de forme et
se sépare même en trois si nécessaire mais en général, la femme
que l’on appelle aussi les Trois prend l’apparence d’une humaine
bien proportionnée vêtue d’une robe et dotée de trois visages
répartis également autour de sa tête. Ces trois visages ne sont
pas des entités indépendantes mais on dirait qu’ils représentent
tous une facette de sa personnalité et, lors d’une conversation,
ils peuvent se couper soudain la parole, alors que la tête de
Magdh tourne pour présenter la face qui parle à son auditoire
sans que le reste de son corps ne bouge. Ceux qui recherchent
sa sagesse et sa double vue sont les bienvenus, mais elle leur
demande des tributs à la valeur variable, comme une chaussure
d’enfant ou le cœur d’une étoile, en fonction d’une étrange et
mystérieuse logique. Les connaissances que Magdh retire de ses
bassins forestiers sont souvent opaques mais la plupart de ceux
qui viennent quémander ses prédictions pensent que les Trois
voient bien plus que ce qu’elles révèlent et savent déjà comment
se finiront toutes les histoires, y compris la leur.
Ng l’Encapuchonné. Si Ng a un visage, personne ne l’a jamais
vu. Il est toujours vêtu de longues robes d’argent flottantes, qui
dissimulent ce qui se cache sous sa cagoule dans l’ombre. Ng
est une entité détachée, sans passions, douée d’une patience et
d’une logique à rendre fou un axiomite. Il parcourt les sentiers
du Premier Monde ou reste complètement immobile, à observer
quelqu’un qui ignore sa présence mais il réside le plus souvent
dans le palais des Saisons. Il affirme d’ailleurs que ce n’est pas
sa demeure et qu’il l’entretient juste pour le compte d’un être
anonyme. Certains disent que les gants délicats qui recouvrent
ses mains, la seule partie visible de son corps, cachent des
engrenages cliquetants, d’autres qu’il est le porte-parole d’un
dieu lointain ou qu’il est le Premier Monde lui-même. Quelle
que soit la vérité, Ng répond par le silence à toute question sur
sa nature et laisse la personne qui l’interroge fixer les traces
qu’il laisse dans la poussière en s’éloignant. Des traces qui se
résument aux ondulations de sa robe, sans aucune empreinte.
Ragadahn le Seigneur des eaux. Malgré leur forme
serpentine, la plupart des linnorms vivent sur terre¼ et c’est
peut-être à cause de Ragadahn, le Seigneur des eaux. On
l’appelle aussi le roi Serpent, le Serpent du monde ou (en
frisant l’hérésie) le Père des dragons et il prétend que tous
les linnorms descendent de lui. Il est bien assez vieux pour
cela et il est vrai que, dans le Premier Monde, rares sont ses
« enfants » qui osent pénétrer dans l’océan, de peur de le
mettre en colère. Ragadahn s’est approprié tous les océans
et les vastes étendues d’eau, il laisse la terre et les petits lacs
à sa progéniture. En dehors des Anciens, les rares créatures
qui osent lui demander conseil le trouvent sage et très érudit,
même s’il est irascible. Il est recommandé d’appeler son nom
depuis une péninsule ou une falaise du bord de mer plutôt
que de se rendre directement dans son antre aquatique.
 Le Premier Monde

Shyka le Nombreux. Dans le Premier Monde, le temps Le bois de la Faille. Cette forêt s’appelle aussi le bosquet
est versatile et Shyka le sait mieux que quiconque. Au fil des Sans Fond, le Puits forestier ou simplement le bois Profond.
ères, bien des hommes et des femmes ont porté ce titre¼ et Vu de l’extérieur, elle semble étrangement uniforme, tous les
continueront. Car dans toutes ses incarnations, Shyka est un arbres arrivant à la même hauteur. Mais quand les voyageurs
maître du temps qui ne voit aucune raison de se cantonner s’avancent dans le bois, d’où qu’ils viennent, le sol descend et
à un âge donné. Il y a bien longtemps, le premier Shyka les arbres deviennent plus hauts et plus larges. L’inclinaison
(peu importe lequel) a conclu un pacte avec tous ceux qui de la pente est exponentielle et toutes les créatures qui
porteraient son titre, afin qu’ils partagent son règne, pas dans résident dans le bois de la Faille vivent dans la canopée.
un ordre chronologique, mais par fragments, afin que chacun Elles se déplacent en sautant de branche en branche ou en
puisse faire l’expérience de différents échantillons d’éternité. planant ou créent des villages pourvus de cordes et de ponts.
Même s’il n’y a jamais plus d’une personne présente à la fois, Les explorateurs qui cherchent à gagner le sol au cœur de
il est impossible de dire quelle incarnation est présente à un la forêt doivent descendre prudemment le long de troncs
moment donné. Parfois c’est un jeune homme à la peau noire, de plusieurs dizaines de mètres de large, dont certains sont
parfois une elfe pâle ou encore bien d’autres apparences. Sa taillés de marches très anciennes.
personnalité varie en fonction mais, même si chaque Shyka Le Bosquet éternel. Forêt pastorale de plusieurs centaines
est une entité à part entière, ils ont tous passé suffisamment de kilomètres de large, le Bosquet éternel est l’incarnation
de temps dans la vie des uns et des autres pour disposer des d’un conte de fées. Des créatures féeriques de toutes sortes
mêmes connaissances époustouflantes et quand Shyka parle, cabriolent entre les arbres gigantesques, les labyrinthes
il parle pour toutes ses incarnations, passées et futures. topiaires et les profonds tunnels des Terres aveugles,
demeure des fées fongiques qui donne sur un vaste réseau
Les localités de cavernes souterraines.
Les distances entre les localités du Premier Monde varient Le Bras divin. Tout le monde sait que les dieux vivants ont
mais la composition de beaucoup reste stable grâce à une abandonné le Premier Monde depuis longtemps mais on ne
ancienne magie, la volonté de puissants êtres et d’autres peut pas en dire autant des morts et il est parsemé de cadavres
méthodes inconnues. Voici les sites les plus connus des
voyageurs de Golarion.
L’Accélération. Si le Premier Monde représente le
changement, alors l’Accélération en est l’apothéose. Les
créatures qui franchissent ses frontières ondoyantes se
retrouvent dans le creuset de la nature et évoluent dans des
directions inattendues à une vitesse époustouflante. Des
membres et des queues poussent et s’atrophient, des têtes
s’agrandissent et se divisent et les pieds développent des
racines. Même les visiteurs qui bénéficient d’une puissante
protection magique ne restent que quelques heures avant
de se transformer définitivement, à un point tel qu’ils
deviennent méconnaissables. Les jeunes fées se mettent
parfois au défi de franchir la frontière et arborent leurs
modifications comme des symboles honorifiques, mais
les plus sages évitent soigneusement les lieux de peur
de devenir comme les amas végétaux ou les immondes
bêtes qui errent dans la région et qui semblent vénérer
le mystérieux pilier que l’on distingue à peine en son
cœur.
Anophaeus, la Première Cité. Les gens qui vivent
dans le cocon télépathique des pensées cyclopéennes
d’Imbrex s’appellent souvent les Enfants des Jumeaux.
Ils exultent, baignés par la puissance de leur seigneur, et
construisent de modestes tours séparées par des rues, juste
aux pieds de leurs dirigeants divins. Imbrex n’y voit aucune
objection et ne se soucie pas des fourmis qui vivent et meurent
dans son ombre. Toutefois, il envoie des rêves agréables et
étrangement addictifs aux habitants d’Anophaeus. Parfois,
il fait résonner un ordre télépathique retentissant qui fait
tomber à genoux tous les êtres intelligents qui l’entendent.

69
 Les tanes
Les tanes sont les êtres les plus redoutés du Premier Monde.
Ce sont des machines de destruction que les Anciens ont
créées à une époque de luttes intestines aujourd’hui oubliée.
Ces horreurs dépassent la conception des mortels et les sei-
gneurs du Premier Monde les conservent comme chiens de
garde qu’ils sont prêts à lâcher sur le plan Matériel si les insi-
gnifiants mortels osent empiéter de trop sur leur domaine.
La plupart des mortels les connaissent seulement grâce aux
contes et, dans le livre Les Tanes serpents, on les décrit comme
« des Goliath de guerre et de folie que les Anciens ont rêvés et
cousus pour leur donner vie¼ vision terrifiante, ils s’abattent
sur les royaumes qui offensent leurs maîtres et ravagent leurs
terres à coup de tempêtes de feu, broyant les villes sous leurs
pieds. » En dehors des Anciens, personne ne sait combien de
tanes vivent encore dans leurs baraquements cachés, mais le
livre en appelle plusieurs par leur nom dont la Colline qui rêve
dans le noir (aussi appelée Thrasfyr, une masse gigantesque
de crochets, de barbelés et de fer), Sard, l’arbre-sorcière, la
Tempête de démence, et le tristement célèbre Jabberwocky.
de divinités oubliées qui imprègnent les alentours de leur
magie et parfois de résidus de conscience. Le paisible village
de Bras divin est un bon exemple. Nichés dans une vallée entre
le bras et le torse d’un immense cadavre, les gnomes pensent
que leur protecteur inconnu était un dieu de la créativité et
que, même mort, il continue d’accorder ses éclairs de génie
aux villageois. La plupart des gnomes vivent dans de modestes
cottages, sur des pentes de chair durcie, mais d’autres
s’enfoncent dans la cavité de la poitrine où ils creusent de
grands tunnels et cherchent la légendaire pierre de cœur.
Karaphas la Noyée. Toutes les mers du monde appartiennent
à Ragadahn mais sa capitale se trouve à Karaphas. Cette cité
engloutie, faite de ponts aériens et de dômes, est antérieure à
l’Ancien mais ses premiers habitants, non humanoïdes, l’ont
quittée depuis longtemps. Elle luit comme un joyau dans
sa sombre tranchée océanique, illuminée par des globes à
l’étrange lumière. L’océan s’est emparé d’une grande partie de
Karaphas l’endormie et ses chambres grouillent de créatures
aux allures de crabe, plus grandes que des hommes, mais
Ragadahn interdit aux visiteurs d’entrer dans les bâtiments
et ceux qui connaissent le linnorm pensent qu’il cherche
quelque chose qui doit se trouver dans les salles englouties.
La maison de l’Éternité. La forteresse solitaire de Shyka le
Nombreux se dresse dans les hauteurs des montagnes. Pour
gagner le château montagnard de Shyka, un agglomérat de
tours d’une minceur impossible, il faut passer par la voie des
airs ou par un étroit escalier en colimaçon. Comme Shyka, la
maison occupe une position définie dans l’espace mais pas
dans le temps et son architecture varie constamment pour
refléter ses diverses incarnations.
Marchésorcière. Le Marchésorcière est une caravane qui se
compose de marchands et de bonimenteurs. Elle se déplace
entre les brèches et les portails qui mènent sur le plan Matériel
70
et dresse ses échoppes non loin, dans l’espoir de vendre ses
marchandises aux étrangers. Son commerce est légal (en grande
partie) mais la monnaie du Premier Monde est étrange et un
guerrier qui cherche une arme magique peut la payer d’une
année de sa vie, d’un baiser, d’une goutte de sang, de tous ses
souvenirs d’enfance¼ ou simplement d’un joli bouton brillant
pris sur sa veste. Les marchandises de la caravane sont toutes
aussi variées : on trouve des filtres d’amour, des haricots
magiques et tout un éventail d’objets inspirés par les souvenirs
de l’acheteur (comme des répliques parfaites de jouets d’enfant
ou de babioles magiques perdues). C’est Aggys, la Vieille de
la charrette, une femme incroyablement âgée, qui dirige le
marché. Elle voit le futur et peut fournir à ses clients ce dont ils
auront le plus besoin¼ mais à un prix dangereusement élevé.
Le palais des Saisons. Cette structure aux dômes en forme
d’oignon s’élève des sables comme un mirage au beau milieu du
désert. Nul chemin ne mène à ses portes dorées. C’est ici que Ng
l’Encapuchonné veille sur les échantillons de toutes les saisons
qui n’ont jamais été implantées sur le plan Matériel, comme la
saison de la croissance et de la mort, celle de la brume, celle des
rêves et des ancêtres et celle de la lumière carnivore.
Palenhyr, la cité de la foi. Palenhyr est un rassemblement de
tentes, de cabanes et surtout, d’églises. Ce havre des rares fidèles
du Premier Monde est encombré d’autels, grands ou petits,
qu’ils soient magnifiques ou faits de déchets. Dans ses étroites
allées, des dizaines de cultes de divinités réelles ou imaginaires
se mélangent, s’affrontent et cherchent à étendre leur religion
marginalisée. Depuis peu, plusieurs sectes des plus puissantes
ont commencé à travailler en secret sur le Moteur apostolique,
un objet magique censé attirer un dieu dans le Premier Monde
et l’y lier, pour l’obliger à accepter ses fidèles féeriques.
La Salle creusée. Cette souche gigantesque a été creusée pour
abriter l’une des plus grandes fêtes du Premier Monde. Les
parois de la souche sont entourées de passerelles qui offrent une
vue imprenable sur la fête qui se déroule en contrebas. Dans le
réseau de racines, des tunnels permettent d’accéder à d’autres
pièces mais c’est dans le creux central que se déroule le plus
gros des festivités. Là, les satyres et leurs admirateurs dansent et
boivent, dans une orgie sans fin de musique et de vin.
La Sphère criblée. De puissants artefacts peuvent modifier
le paysage du Premier Monde, au même titre que les individus.
On dit que le complexe que l’on appelle la Sphère criblée s’est
formé autour d’un artefact nommé l’archétype, comme une
perle autour d’un grain de sable. Cette sphère de pierre noire
de plus d’un kilomètre de diamètre est délicatement posée
au sol et courbe à peine l’herbe. Elle est criblée de dizaines
de portes, d’arches et de fissures. À l’intérieur, elle est creusée
d’un réseau tridimensionnel de salles et de couloirs qui
changent constamment pour protéger l’artefact situé au centre.
Personne ne sait ce qu’est l’archétype. Certains disent qu’il s’agit
d’un modèle réduit du plan Matériel et qu’il pourrait servir à
façonner ou modifier ce royaume, mais d’autres affirment qu’il
s’agit de la clef du premier coffre d’Abadar. Quoi qu’il en soit,
d’innombrables chasseurs de trésors se sont aventurés dans
la sphère et en sont ressortis frustrés ou ont disparu quand la

porte par laquelle ils étaient entrés s’est refermée. Et pendant ce
temps, la Sphère criblée continue d’errer lentement.
La Tonnelle suspendue. Située au cœur du Bois soyeux, la
Tonnelle suspendue mérite bien son nom : c’est un endroit
sensuel composé de boudoirs et de salles des fêtes, le tout
suspendu aux branches de la canopée grâce à des cordes de
soie que tissent les araignées monstrueuses de la forêt. Même
le sol des pièces est fait de soie tissée suffisamment serrée
pour supporter le poids de dizaines de courtisans et cette force
diaphane est une métaphore de la Mère verte. Dans le crépuscule
de sa demeure éclairée de lanternes et tendue de rideaux, la Mère
exige les danses qui lui plaisent et, si un noceur ou un amant est
assez fou pour remettre en question ses désirs émis d’une voix
ronronnante, il risque fort de se faire dévorer par ses serviteurs.
La Tour en ruine. Cette tour d’un noir de jais se trouve
généralement loin du domaine des autres Anciens. C’est le
domaine du Prince perdu. Pour s’accorder à l’humeur de son
maître, cette haute flèche gothique déverse un flot constant de
décombres depuis ses créneaux en ruine. Elle perd parfois des
morceaux de maçonnerie de la taille d’une pièce mais n’arrive
jamais à s’effondrer. Les serviteurs du Prince limitent quelque
71
Le Premier Monde
peu cette destruction : pour manifester leur amour et leur
loyauté, ils entretiennent les lieux de leur mieux. Évidemment,
comme la tour est magique, elle se régénère discrètement au
même rythme qu’elle se désagrège. Ainsi les efforts des serviteurs
sont purement symboliques, mais cela fait bien longtemps qu’ils
se sont accoutumés aux bizarreries de leur foyer.
Ulas, la Montagne qui marche. La plupart des montagnes
changent de place à cause des distorsions du Premier Monde,
mais la grande Ulas le fait de son propre chef. Elle est aussi
grosse que les volcans du plan Matériel et se soulève de
quelques centimètres sur d’innombrables petits tentacules
verts qui l’emportent à la même allure qu’un homme qui
marche et écrasent tout ce qui se trouve sur leur passage. Des
lutins, des chapeaux rouges et des nymphes guerrières résident
sur ses pentes et la vénèrent. Ulas pourrait faire partie des tanes
mais ses errances n’ont rien de maléfiques. Ses habitants la
considèrent à la fois comme une parente à qui il faut obéir et
une enfant qu’il faut réconforter. Ceux qui ont creusé la roche et
coupé les arbres d’Ulas disent qu’un sang gris coule de sa chair
et que la montagne gémit de désespoir. Du moins jusqu’à ce
que ses « enfants » s’abattent sur les agresseurs.
Le Journal des éclaireurs : les fils prodigues 6/6
Les Fils prodigues : 6/6
À couvert
J e dois admettre que j’espérais que notre camp
militaire composé de vieillards, de serfs émaciés et
d’une vaste populace ferait meilleure figure lors d’une
escarmouche. Au lieu de cela, les hommes se dispersèrent dès
que les premières lances du Tymon frappèrent. De même,
j’aurais espéré que les soldats du Tymon montreraient un peu
plus de courtoisie envers notre petite force expéditionnaire.
Au lieu de cela, ils arrivaient avec des cordes.
« Que diriez-vous, braves soldats du Tymon, » demandai-
je aux brutes qui portaient la perche à laquelle nous étions
suspendus comme des daims prêts à rôtir, « de desserrer nos
liens afin que nous puissions vous faire une offre ? »
D’où j’oscillais, la tête en bas, je distinguais d’un côté la
ligne des armées de la Dague et je sentais la puanteur des
gladiateurs du Tymon de l’autre.
« Une offre fabuleuse ! » soulignai-je.
Les soldats qui portaient la perche ne dirent rien. Tout
d’un coup, mon nez s’enfonça dans une empreinte de botte
dans la boue noire. Je me relevai et vis que l’un des soldats
avait quand même tranché mes liens. Il avait d’ailleurs daigné
faire de même pour Phargas.
72
La nuée de gladiateurs et de soldats crasseux qui nous
entouraient s’écarta. Deux d’entre eux battirent du tambour
et se décalèrent pour laisser passer Makoa, le gladiateur qui
avait présidé à la course de char au Tymon. À présent, il
portait une lourde et onéreuse épée au côté.
« Dites-moi, fils de vermine, » lança-il sur le ton de la
conversation, « pourquoi est-ce que je ne vous ferais pas
écorcher vifs, tremper dans du sel et de l’acide et jeter aux
ailes-rasoirs de l’arène ? »
J’aime quand les gens vont droit au but. J’ouvris la bouche
pour répondre mais Phargas me coupa avant que je ne puisse
m’expliquer.
« Généreux et rusé commandant de l’armée du Tymon, »
commença-t-il en tombant sur un genou, « vous nous avez
honorés en épargnant nos vies jusque-là et nous sommes
vraiment navrés que notre – inattention – ait conduit à un
malentendu avec vos indignes voisins de la Dague. Que le
sang du grand taureau brûle dans vos veines. »
Et voilà qu’il en rajoutait encore une couche. Je fus surpris
de voir que Makoa s’arrêtait pour lui adresser un froncement
de sourcils.

« Qu’est-ce que vous avez dit ?
— Que le sang du grand taureau brûle dans vos veines. Que tous
vos amis déloyaux fuient le lustre de votre lame et que le Seigneur de
fer raffermisse votre volonté. »
Makoa se pencha sur lui. Ce n’était pas le genre d’épéiste à
fleurer bon la rose.
« Esclave, demanda-t-il, pourquoi est-ce que vous ne nous
avez pas dit que votre compagnon et vous étiez des adeptes
de Gorum ?
— Commandant », répondit Phargas en inclinant la tête
une fois de plus, « mon camarade et moi-même espérions
seulement que le cœur de vos guerriers s’en rendrait compte. »
Gorum. Évidemment. Le dieu des batailles et des
massacres était forcément un des préférés de ces guerriers
de basse extraction.
Je compris que le roulement de tambour qu’émit Makoa
était en fait un rire. « Bien. Les rumeurs évoquant vos
pouvoirs magiques, qui vous ont suivis depuis la barge de
plaisir du Sellen, ont un fond de vérité. »
Phargas hocha la tête. « Nous sommes venus comme
n’importe quel serf dans la cité du seigneur Ungin mais,
commandant, aurions-nous réussi à échapper à vos soldats
aussi longtemps sans disposer des faveurs de celui qui veille
sur toutes les guerres ? Et, si nous ne les avions pas, aurions-
nous la témérité d’affirmer cela ? »
Je n’étais pas sûr d’apprécier la tournure que prenaient
les choses. Un nom célèbre et un peu de baratin, voilà le
meilleur moyen de se sortir d’un mauvais pas, mais j’aurais
préféré prendre les choses en main.
Je risquai un regard alentour. Les rangs des vilaines forces
du Tymon qui nous poursuivaient, les esclaves que nous
avions libérés et nous, avaient grossi. Des centaines de soldats
entouraient le petit camp de serviteurs captifs. Certains des
gladiateurs nous regardaient comme si la moindre parcelle
de terre ferait une excellente fosse pour se débarrasser de
nos cadavres. D’autres affûtaient leur trident, leur lance ou
leur épée, réparaient leur armure ou se contentaient de fixer
l’horizon. Leurs regards se portaient sur la ligne noire de
l’armée de la Dague dont les feux de signal envoyaient des
colonnes de fumée dans le ciel maussade.
« Terrifiant et noble commandant, reprit Phargas, nous
sommes venus en tant que captifs et nous sommes repartis
en secret mais mon compagnon et moi pouvons encore
vous apporter de grands bienfaits. À vous et au royaume du
champion Ungin.
— Des bienfaits ? » Makoa haussa un sourcil.
« Bien sûr monseigneur, la Dague, vieille et corrompue,
pense que vos forces amassées ici ont des intentions hostiles.
— Ça, on pourra leur expliquer plus tard. Mais votre
trahison a blessé mon seigneur. » Makoa eut un sourire
navré. « Je suis venu vous convaincre de rentrer et de lui faire
vos excuses.
— Mais monseigneur, » continua Phargas sans se laisser
démonter, « son armée regarde la vôtre comme la vôtre
regarde la sienne. Si Gorum fait brûler le sang du taureau
73
Le Journal des éclaireurs
dans vos veines, quel meilleur moment pour terminer ce que
tant d’autres ont tenté en vain : la conquête de la Dague ! »
Un vieil humain maigre comme un clou s’avança aux côtés
de Makoa. « La conquête de la Dague, cracha-t-il. Vous avez
perdu l’esprit, esclave, ou bien vous nous prenez pour des
imbéciles ! » Il se tourna vers Makoa. « Commandant, vous
vous rendez bien compte de la stupidité d’une telle attaque.
Ces terres appartiennent à la milice de Dague depuis des
générations. Le tour que ces esclaves nous ont joué en filant à
la frontière comme l’avant-garde d’une armée d’envahisseurs
nous a menés au bord de la guerre. Vous voyez les légions de la
Dague massées à l’horizon. Est-ce que nous allons transformer
cette absurde agression en réalité, sans ordre du champion ? »
Makoa tapota la garde de son épée d’un ongle pointu. « Tu
parles prudemment Caziar. »
Ce dernier eut un mouvement de recul. « De votre part, ce
n’est jamais un compliment. »
Makoa éclata de nouveau de rire.
Je jetai un œil à Phargas. Pour quelqu’un qui venait juste
de nous envoyer au suicide, il avait l’air parfaitement serein.
« C’était quoi cette histoire de prêtre de Gorum ? Si ma
mémoire est bonne, tu es censé être prêtre de Desna ! Ou de
Calistria ? »
Voyez-vous, il ne suffisait pas de rajouter les insultes à
l’humiliation. Le commandant Makoa s’était tellement laissé
persuader par le discours de Phargas que lui et moi allions
vraiment ouvrir la voie : nous étions les éclaireurs chargés de
trouver un chemin entre les anciennes exploitations de tourbe
et les marécages qui séparaient les forces du Tymon de celles de
la Dague. Si Makoa avait eu le moindre doute sur la sincérité de
Phargas, notre mort sur le champ de bataille réglerait la question.
« Si vous avez une meilleure idée pour sauver notre peau,
je suis tout ouïe. »
Nous nous faufilâmes lentement dans les ombres d’une
ferme abandonnée depuis peu, en direction des forces de la
Dague. Makoa nous avait laissé jusqu’au coucher du soleil
pour déterminer le nombre de soldats ennemis et revenir
faire notre rapport. Il comptait attaquer au crépuscule,
envoyer un courrier au Tymon pour dire qu’il s’était emparé
d’un nouveau territoire et marcher sur la capitale de la Dague.
Caché derrière la charrette à tourbe d’un fermier, je jetai
un œil alentour. Au loin, je vis les lignes des soldats et des
archers et, parmi eux, les silhouettes bien dessinées des
femmes (n’accusez jamais une épéiste de Dague de valoir
moins qu’un homme sur le champ de bataille).
« Pour ce que j’en sais, on nous a peut-être déjà repérés.
— Si c’était le cas, notre cœur ne battrait plus.
— Phargas, mon vieil ami, répondis-je, le grand Éclaireur
Durvin Gest lui-même n’a-t-il pas dit qu’un héros ne meurt
jamais d’une blessure dans la botte quand il se retire ?
— Si c’est le cas, c’est pas marqué dans les Chroniques.
— Qu’est-ce que tu connais aux Chroniques ? »
Au lieu de répondre, il me tira derrière la charrette. « La
piétaille, souffla-t-il. Ne bougez pas. »
 Je jetai un œil de l’autre côté du chariot et vis, à une
vingtaine de mètres, une silhouette qui se dirigeait droit sur
nous. « Trop tard, il nous a vus. »
Je portai la main à mon couteau mais au même instant, la
charrette explosa en une gerbe de flammes et se renversa de côté.
« Au nom des Royaumes... ?
— Toujours avoir un peu de substance incendiaire. »
C’était bien de Phargas de faire des secrets. « Où est-ce que
tu as trouvé du feu grégeois ? »
Au lieu de me répondre, il fouilla fébrilement dans son sac
et en sortit un paquet sombre qu’il passa sur sa tête.
« Qu’est-ce que tu fais ? »
Il me jeta un second paquet. « Enfilez ça. » Il se releva et
secoua le tissu pour s’en couvrir, révélant l’une des robes que
nous avions portées au couvent.
« Habille-toi, murmura-t-il, Olive. »
J’entendais les cliquetis de la cotte de mailles du soldat
qui courait vers nous et, ne voyant pas d’autre alternative, je
passai la tête par le col de la robe. Phargas sortit de derrière
la charrette en feu.
« Camarade ! »
Pour un gladiateur, le monde entier est une arène.
74
Comment pouvait-il prendre une voix aussi aiguë et grave
à la fois ? Je me précipitai en vue et le soldat se figea. « Et qui
êtes-vous, mesdames ? »
Phargas se planta, les jambes écartées. « Maîtresse Francine
des Boules de feu téméraires, servante de Notre Dame du
féroce Ordre virginal de l’exonération bénie et guerrière,
pour aujourd’hui, de la Dague. »
Le visage du soldat rayonnait d’une lueur rouge sous les
flammes de la charrette et il la désigna. « Qu’est-ce qui est
arrivé à ce truc ? »
Je regardai les planches brisées et le bois fumant et tentai
de prendre ma voix la plus aiguë et la plus farouche. « Notre
entraînement au tir vous dérange ?
— Eh bien–
— Soldat, coupa Phargas. Parmi les vœux les plus saints de
notre sororité, on trouve le châtiment du sexe haï. » Il tendit
la main pour s’emparer d’un éclat de bois qui pouvait faire
office de baguette. « Nous autres nonnes qui servons Notre
Dame du massacre général, nous ne sortons du monastère
pour combattre aux côtés des hommes qu’en temps de
grande nécessité et la Dague nous a envoyé un messager sur
un oiseau il y a quelques heures seulement, pour nous dire
que c’était exactement le cas et nous supplier de venir à votre
aide face à l’avancée injuste du Tymon. »
Le soldat avait l’air mal à l’aise. Phargas me désigna. « Voici
ma camarade, maîtresse Olive de la Castration maladroite.
Vous avez peut-être besoin de ses services ? »
Et le tour était joué. « Mes sœurs, » dit-il rapidement en
baissant inconsciemment sa lance pour protéger son bas-
ventre, « permettez-moi de vous conduire à notre officier en
chef, Dame Ommarra du Glaive. C’est sûrement elle qui a fait
appel à vos services. »
Dame Ommarra du Glaive, hein ? « Pas mal, » murmurai-
je à Phargas alors que le soldat faisait demi-tour et trottait
(ou plutôt fuyait) vers la ligne de front.
Dame Ommarra s’avéra être une belle femme de grande
taille, avec des cheveux sombres et une armure de plates.
Elle portait une corne d’airain et une épée qui justifiait son
nom. « Maîtresses Francine et Olive, dites-vous ? Non, ce n’est
pas moi qui ai fait appel à vous mais je suis ravie que votre ordre
nous ait envoyé une guerrière spécialisée en combat à longue
distance et une autre en corps à corps. Des boules de feu et... ?
— Des castrations.
— Splendide. » Son regard pétilla. « Je n’aurais jamais pensé
qu’Ungin soit assez bête pour défier la Dague mais son
commandant en chef convoque ses dernière forces et on
dirait qu’il a décidé de tester la valeur de la Dague. » Entouré
de plusieurs centaines d’épéistes et d’une compagnie de
cavaliers, je trouvai qu’elle avait une valeur correcte.
« De plus, poursuivit-elle, des rumeurs disent que deux
personnes qui ont gravement offensé notre guilde des
empoisonneurs lui servent de conseillers. Quoi qu’il en soit,
je suis ravie que vous condescendiez à vous battre aux côtés de
soldats masculins. Et vous, » (elle me tapota le bras) « vous allez

pouvoir exercer votre spécialité d’ici le lever du soleil. » Un
soldat l’appela et, prenant congé de moi et de Phargas (qu’elle
regarda une fois de plus avec les mêmes yeux pétillants), elle
s’en alla au petit trot sur la plaine qui s’assombrissait.
La demi-heure suivante me sembla floue. Dès que nous
fûmes seuls, je rappelai poliment à Phargas que notre objectif
était de nous enfuir, pas de combattre pour un royaume ou
l’autre. Je n’avais pas plus tôt prononcé ces mots que nous
entendîmes les cors des commandants de Dague qui sonnaient
pour rassembler les troupes et le bourdonnement des flèches
dans l’air. Le gros des forces se jeta en avant. Le Tymon avait
tiré la première volée et nous fûmes soudain entourés de cris
rauques. « Ils attaquent par le sud-est, » me lança Phargas en
rempochant une amulette en argent que je ne l’avais pas vu
sortir. « Allons au nord, en contournant les lignes.
— C’était quoi cette amulette ? » lui demandai-je alors que
nous nous éloignions furtivement.
Il me coula un regard de côté. « Quelque chose que tous
les Éclaireurs connaissent. »
J’étais sur le point de lui demander ce qu’il entendait par
ce petit commentaire oiseux quand une dizaine de soldats de
Dague dévalèrent derrière nous. L’un d’eux me rentra dedans
et nous tombâmes dans un fouillis de bras et de jambes.
Je me relevai alors que la bataille battait son plein à une dizaine
de mètres de là, esquivai une flèche et me retournai pour faire
face au misérable qui m’était rentré dedans. Je réalisai soudain
que j’avais en face de moi le soldat qui nous avait trouvés.
Je m’éclaircis la gorge et pris ma voix la plus aiguë. « Eh
bien, voilà notre vieil ami. Finalement, vous voulez profiter
de notre offre ? »
Au lieu de reculer, il plissa les paupières et laissa échapper
un rire mauvais.
Cela n’augurait rien de bon. Je levai mon couteau. « Nous
sommes ici pour apporter notre don béni à nos ennemis
communs.
— Eh bien il se trouve, ma chère, que Notre Dame n’a rien à
voir avec ce combat. »
Je reculai en direction des combats.
« C’est vrai, poursuivit-il. J’ai demandé à mes commandants.
Personne en Dague n’a demandé l’aide de nonnes guerrières. »
Il souleva de nouveau sa hallebarde. « Vous êtes une espionne
du Tymon et je vais me faire un plaisir de vous étriper.
— Une espionne du Tymon ? » Où était Phargas ? J’essayai
un rire féminin jovial. Dans la mêlée, un cheval poussa un
court hennissement aigu alors qu’il s’effondrait. Les deux
sons se ressemblaient fort. « Absurde !
— Alors où est votre amie ? » demanda le soldat. J’entendis
un rugissement familier et je jetai un regard en arrière.
Dans la pénombre, je vis deux cavaliers aux prises avec un
gladiateur en armure complète dont la lourde épée entaillait
la chair des hommes et des chevaux. Le commandant
Makoa. Deux autres adversaires l’encerclaient, des soldats
improbables vêtus de noir et armés de minces bâtons qui
semblaient incapables de faire plus que de parer ses coups
vicieux.
75
Le Journal des éclaireurs
Le soldat se rapprocha de moi et je reculai. À présent, les
hurlements et les craquements de bois étaient tout proches
de moi. C’était le moment.
« Je ne suis pas un espion soldat, » proclamai-je en repoussant
ma capuche. « Ollix Kaddar est mon nom, héritier de Kadria,
Éclaireur extraordinaire et nouvelle recrue de votre armée. »
Quelles que soient les circonstances, je suis toujours fier de me
présenter. « Veuillez me laisser passer et rejoindre les combats. »
Je sentis un choc à mes pieds et, du coin de l’œil, je vis un
cavalier de Dague tomber mort à côté de son cheval.
Je commençai à me retourner et vis le soldat qui levait des
yeux écarquillés, une flèche fichée dans la poitrine.
Une voix tonnante gronda derrière moi. « Encore ?! Le
misérable ose encore trahir le Tymon ?! » La voix se mua en
beuglement de rage et une forêt de lances se hérissa autour
de moi. Je constatai soudain que j’étais seul. Il n’y avait plus
un soldat de Dague en vue.
Makoa s’avança au devant de ses troupes en agitant un
immense glaive, ses yeux injectés de sang rivés sur moi.
Caziar, son lieutenant, le suivait de près.
Je n’avais peut-être pas choisi le meilleur moment pour
enlever ma coule.
« Prépare-toi à mourir, traître ! » hurla Makoa alors que je
n’avais plus la moindre échappatoire. Le géant gronda en me
tournant autour, l’épée pointée sur ma poitrine. Son autre
main se porta à sa ceinture et il tira une lame en forme de
croissant. « La chance ne sourit pas à la Dague. Ce soir, nous
nous emparons de ces terres et demain, nous marchons sur
Dague elle-même. Le drapeau du seigneur Ungin flottera sur
ses créneaux et je le tiendrai en son nom. Mais je pense que
je vais commencer les réjouissances un peu en avance en
t’écorchant, ici et maintenant. »
Un cri monta des troupes de Makoa. Dans un rutilement
d’armure et d’éclairs d’épée, je vis qu’Ommarra avait bondi
parmi nous, sa lame tournoyant. Un autre bruit éclata non
loin de moi : Phargas. Il repoussa sa capuche et s’interposa
entre Makoa et moi.
« Tu ne lui feras pas de mal. »
Malgré le fracas des lames, j’entendis Ommarra s’étonner
« Olive ? Francine ? »
Masse levée, Caziar éclata involontairement de rire. « Par les
yeux de Gorum, une femme soldat et notre menteur de prêtre ! »
Phargas leva son bâton de marche. Son extrémité
s’enflamma. « Tu ne toucheras pas au petit. »
Makoa tendit l’épée vers Phargas. Il avait le souffle court
mais une ombre de sourire éclairait ses traits. « Eh bien, ce
sera un peu plus sportif. »
Phargas murmura quelques mots à voix basse et continua
à haute voix, sur un ton rêveur et hypothétique : « Et qu’est-
ce que le sport pour vous, seigneur Makoa ?
— Pour vous, le sport est une arène pour les massacres ! »
Les mots jaillirent de ma bouche avant que je ne puisse les
en empêcher. « Vous prétendez être un guerrier mais le seul
sang que vous goûtez vient des malheureuses créatures que
vous regardez mourir dans votre arène. » Mon couteau bondit
dans ma main, comme tiré par un fil. Je n’avais jamais ressenti
cela auparavant – c’était comme si les mots s’envolaient de
mes lèvres. « Des faibles et des idiots viennent de tous les
Royaumes fluviaux, mais ça ne suffit jamais à apaiser votre
soif démente. Vous organisez la mort mais vous n’osez jamais
la donner. Et vous osez vous prétendre un guerrier ! » J’avais
l’impression que ma poitrine était en feu. « Un guerrier ? Un
pillard orque plein de pustules vous a engendré en prenant
la mère d’un colporteur dans un fossé puant, oui ! »
Le visage de Makoa s’assombrit de plus en plus. Il leva la
main pour retenir ses hommes.
« Faites-vous plaisir avec la fille de Dague et le faux prêtre,
dit-il à Caziar, mais celui-là est à moi.
— Alors viens, sale lâche ! » La voix jaillit de mes lèvres
sans que je le veuille mais c’était bien la mienne, tout comme
les bras qui s’ouvraient grand en signe de défi.
Une veine se mit à battre sur le front grêlé de Makoa. Il
leva sa lame et je me sentis prendre ce qui devait être une
posture défensive. Il ouvrit la bouche – et soudain, son visage
fut traversé de ce qui ressemblait à une expression pensive.
Il porta la main à son flanc et regarda autour de lui, surpris.
Ses doigts se raidirent et il bascula dans la poussière comme un
sac de chiffons. Surpris, Caziar se retourna pour regarder – et
fit un tour sur lui-même avant de tomber à côté de lui.
Les soldats hurlèrent. Ommarra profita de leur distraction
passagère pour en tuer deux et les gladiateurs du Tymon se
dispersèrent, peu habitués au chaos d’une véritable guerre.
Ommarra leva le cor qu’elle portait autour du cou et souffla
trois notes claires. Je commençai à m’avancer vers elle mais
Phargas me fit accroupir.
« Pour l’amour de Desna, Ollix, regardez autour de vous !
C’est l’œuvre des empoisonneurs ! »
En esprit, je revis Makoa et Caziar au cœur de la mêlée.
Deux humains en noir, avec des capuches qui descendaient
jusqu’aux yeux, s’étaient battus près d’eux, juste un instant. Je
les avais pris pour des genres de prêtres.
« Tu veux dire–
— Ces fléchettes s’appellent le glas de minuit. » Il pointa
le doigt vers l’espace entre les reins et la cuirasse de Caziar.
Là, un petit éclat de lumière, pas plus brillant qu’un cheveu
de fée, attira mon regard. « Makoa et Caziar étaient déjà
morts depuis plus de trente secondes. Ils ne s’en étaient
simplement pas rendu compte. » Il leva la main pour
montrer des aiguilles extrêmement minces, ornées de bleu.
« Tu veux dire–
— Et vous avez enlevé votre capuche ! Ces empoisonneurs
connaissent notre visage. S’ils vous avaient aperçu sans votre
déguisement, vous auriez eu droit à un dard, vous aussi.
— Tu veux dire–
— Écoutez ! » Les bruits de combat avaient changé. Le
fracas des armes et les collisions avaient fait place aux cris,
aux piétinements et aux hurlements. Un thème attira tout
particulièrement mon attention.
« Tous les commandants du Tymon ? » demandai-je,
incrédule.
76
« La guilde des empoisonneurs ne fait pas le travail à
moitié. » Il récupéra son bâton de marche et se mit à ramper,
mais je me dis soudain que j’en avais assez.
« Attends une seconde, Phargas, » lui dis-je et, à ma grande
surprise, ma voix avait la dureté de l’acier. « Comment ça se
fait que tu en saches autant sur les poisons ? Et c’était quoi ce
tour tout à l’heure ? Ce n’est pas avec mes mots que j’ai défié
Makoa. Je crois que tu me dois des réponses. »
Phargas me regarda un long moment, pensif. Il prit une
profonde inspiration et s’expliqua.
« Très bien, mon garçon, » dit-il en s’accroupissant à côté
de moi dans l’ombre du cheval mort. Le sol trembla alors que
des cavaliers passaient à côté de nous en pourchassant des
Tymoniens en déroute.
« Ollix, commença-t-il, je ne t’ai jamais dit la vérité sur ma
mission, même si, des fois, je croyais que tu le devinerais. Cela
fait des mois que ton père t’a envoyé au loin. Depuis que nous
voyageons ensemble, tu me prends pour ton garde du corps.
— Je préfère « acolyte, » répondis-je, mais oui, c’est ça.
— Tu as trouvé un guide et une broche avec le Glyphe de
la Voie ouverte au début de notre voyage et depuis, tu as eu
le culot de te prendre pour un Éclaireur, mais en tant que
serviteur du Décemvirat–
— Du quoi ? »
Phargas leva les yeux au ciel. « Laisse tomber. Ce que tu dois
comprendre, Ollix, c’est que tu as vraiment travaillé pour la
Société des Éclaireurs. Mais involontairement. » Il se désigna.
« C’est moi l’Éclaireur. Il y a des mois, j’ai eu pour mission de
cartographier les instables frontières des Royaumes fluviaux
mineurs et Kadria a été l’un de mes premiers arrêts. » Il pinça
les lèvres. « Le seigneur Kaddar est venu me faire une offre la
première nuit que j’ai passée en ville.
— Mais tu disais que tu étais un prêtre ! » m’écriai-
je. Phargas sourit et son expression de dédain paternel
désinvolte aurait convenu à n’importe quelle cour de nobles.
« Petit campagnard, ça fait huit ans que je suis Éclaireur.
Je parle dix langues et je maîtrise la magie du discours et des
chants. Crois-moi, je peux me faire passer pour ce dont j’ai
besoin. »
Petit campagnard ? « Si mon père voulait m’envoyer faire un
tour avec un acolyte de première classe, il aurait pu me le dire. »
Une ombre passa sur le visage de Phargas. « Ton père ne
m’avait pas chargé de te protéger, Ollix.
— Hein ?
— Réfléchis : ton vieux t’a ordonné de te faire un nom
ou de mourir en essayant. Et vu tes antécédents, à ton avis, il
s’attendait à quoi ? Et si cela n’arrivait pas– ça ne pouvait pas
faire de mal de prendre une petite assurance. »
Il me fallut un moment pour comprendre ce qu’il voulait
dire. Il leva une main.
« Crois-moi, dit-il, j’ai été tenté. À La Loutre Emmaillotée ?
Lors de cette pagaille que tu as mise avec le capitaine de la
garde de Jedda, ou lors de ce pari ridicule sur la barge ? À
chaque fois je souriais en m’imaginant t’abandonner à ton
destin – et gagner la seconde moitié de ma récompense. »
 Le Journal des éclaireurs

Ce qu’il avançait était inconcevable. « Phargas, mon père commandants en même temps. Que vous soyez avec la guilde
ne m’aurait jamais envoyé à la mort. des empoisonneurs ou que vous travailliez en indépendants,
— Ah non ? » demanda-t-il d’un ton, cette fois, presque vous avez des talents impressionnants.
doux. « Et pourquoi ? Parce qu’il t’aime tellement ? Dis-moi– — Phargas était plein de bonnes idées, répondis-je, grand
qu’est-ce qui vaut le plus aux yeux d’un petit seigneur de seigneur.
guerre ? Un fils qui l’embarrasse constamment ? Ou un fils — Dommage, il faisait une nonne époustouflante. Et vous ?
dont le tragique assassinat dans un royaume voisin serait une Vous voulez venir avec nous dans la cité que vous avez défendue ? »
parfaite excuse pour déclencher une guerre d’expansion ? » Je me dis que certaines personnes vêtues de noir ne
Cela ressemblait terriblement à la façon de penser de mon seraient sûrement pas ravies de me voir. « Non merci, j’ai
père. rendez-vous chez moi. Des histoires de famille.
« Mais– avec Makoa, tu viens de me sauver la vie. — Des histoires de famille ? »
— C’est vrai. Parce que j’en ai ras le bol de faire les corvées Des milliers de plans se bousculaient dans ma tête et il
des autres. » Il rejeta sa coule, révélant sa cape et ses braies n’y en avait pas un d’honnête. Il était peut-être temps de
couvertes de boue. Il resta là, sans tenir compte d’une troupe montrer à mon père ce que j’avais appris sur les routes.
de cavaliers qui passa à côté de nous dans un fracas de sabots, « La famille, c’est comme une bande de hors-la-loi,
Ommarra en tête. Je me relevai précautionneusement. madame : on doit s’occuper des siens. »
« Je n’arrive pas à le croire. » Le champ de bataille était Et sur ces paroles, j’entrepris la longue route de retour vers
désert. Au loin, les troupes du Tymon s’enfuyaient à l’ouest, Kadria. Derrière moi, Ommarra sonna deux fois dans son
vers leur cité éloignée, la milice de la Dague sur les talons. cor. Les soldats revinrent et les notes se perdirent dans la
« Si j’étais mort sous la lame de Makoa, tu aurais eu ta clameur sauvage de la foule.
récompense, et toute l’attention d’Ommarra. J’ai bien vu
comme elle regardait Francine. »
Phargas éclata de rire. Un son riche. « Regarder mourir
un bouffon, ce n’est pas une compensation pour en avoir
servi un autre. » Il fit un geste en direction des lignes de la
Dague. « Et je suppose qu’Ommarra va perdre tout intérêt
pour moi maintenant qu’elle sait que nous ne sommes
pas des nonnes. Et de toute façon, j’ai toujours préféré la
compagnie des gentilshommes.
— Comme tout le monde, non ? Ce que je voulais dire,
c’est qu’elle aurait pu te prendre comme amant. »
Phargas poussa un soupir. « C’est pas grave. Ce détour dans
la fange sera un excellent ajout à mon rapport mais, si je veux
l’écrire un jour, » il prit sa sacoche et l’épousseta soigneusement,
« il faut que je me mette en route. Ton Glyphe de la Voie ouverte,
s’il te plaît. » Il tendit la main, paume ouverte. « Comment
Il me fallut un moment pour accepter sa requête. Je
plongeai la main dans ma poche, à la recherche de la broche
peut-on
de fer, et la laissai tomber dans sa main. Mon guide étant
laisser passer
en possession du leucrotta, mes jours d’Éclaireurs étaient sa chance
officiellement terminés. avec une telle
« Merci, » dit-il en commençant à se détourner, avant de femme ? »
s’arrêter un instant pour m’observer.
« Tu sais Ollix, malgré tout ce que j’ai dit, ta route n’est
pas tracée. » Il lança la broche et la rattrapa. « Si tu veux en
mériter une, tu sais où nous trouver. » Il tourna alors les
talons et disparut hors de vue.

Ommarra me retrouva un peu plus tard, toujours debout à

côté du cheval mort. « Olive, où est-ce qu’il est parti ?
— C’est Ollix. Lui, c’était Phargas. Et apparemment, je ne
suis pas qualifié pour le suivre là où il va. »
Elle eut un sourire narquois. « On dirait que nous avons
repoussé l’assaut du Tymon. On a trouvé leurs chefs le
nez dans la poussière. C’était pas mal de tuer les deux

77
Bestiaire

Bestiaire
D
Type de créature Environnement
es archives régionales moisies disent que le port Aberration Ciel
naturel de Côte de Vaiden grouillait autrefois de
Animal Collines
truites tachetées de vert émeraude mais aussi de
Créature artificielle Désert
rochers acérés très dangereux pour les navires qui tentaient
Créature magique Aquatique
d’y entrer sans prendre de précautions. Pour avertir les
Dragon Forêt/jungle
bateaux de passage, la ville construisit un robuste phare
signalant les dangers du port. On dit qu’il brillait depuis Extérieur Marais

moins d’une semaine quand il déclencha les foudres d’un Fée Montagne
dragon terrifiant qui fit déferler d’immenses vagues et de Humanoïde Plaine
verdoyants cataclysmes sur la ville. Aujourd’hui, à la place Humanoïde monstrueux Ruines
de Côte de Vaiden, il n’y a plus que des gravats et des tail- Mort‑vivant Souterrain
lis incroyablement épais qui s’étendent depuis le phare en Plante Ville
ruine. Les habitants disent que c’est un dragon qui a détruit Vase
la ville mais de ce que j’en ai vu, ce devait être quelque chose Vermine
de pire. De bien pire.
Climat
– Extrait des Annales de Truan Iolavai
Froid Extraplanaire Tempéré Tropical

78
 Bestiaire

L
e bestiaire de ce mois-ci est envahi de créatures du
Premier Monde. Prédateurs en maraude ou curieux
indigènes de ce lieu étrange, terrifiants dragons ou
serviteurs des Anciens, ces êtres qui viennent d’au-delà de
notre réalité sont prêts à envahir les Terres volées ou toute
autre campagne.
Faire du neuf avec du vieux
Le Premier Monde est extrêmement étrange, il change
et se modifie constamment, tout comme bon nombre
des créatures qui y vivent. Les MJ qui veulent ajouter des
rencontres aléatoires aux aventures que les PJ vivent dans le
Premier Monde peuvent utiliser les monstres associés aux
thèmes appropriés donnés dans la table qui suit. À cause
des singuliers pouvoirs et de la nature déformante du plan,
il comprend peu d’êtres qui possèdent un équivalent direct
sur le plan Matériel. N’importe quel aventurier sait à quoi
ressemble une chimère sur son plan natal mais dans le
Premier Monde, ces créatures peuvent avoir une apparence
et un comportement radicalement différents et présenter
des pouvoirs inattendus. Le Premier Monde permet au MJ
de modifier la description des créatures les plus courantes et
d’apporter à leur équivalent un aspect exotique et mystérieux.
Même si, derrière son écran, le MJ a le profil d’une chimère
ordinaire, s’il décrit une créature ailée avec trois grosses
têtes de crocodile et de nombreuses pattes de mille-pattes,
les PJ ne penseront pas qu’il s’agit de ce monstre légendaire.
Comme le Premier Monde offre des possibilités de création
et de variations illimitées, les MJ devraient lâcher la bride à
leur imagination à chaque fois qu’ils décrivent une de ces
créatures.
Et cette liberté ne se limite pas aux aspects esthétiques.
Le MJ peut faire des dizaines de modifications mineures à
la volée, afin que la rencontre reste dans les annales pour
son étrangeté, sans avoir pour autant besoin de planifier
beaucoup de choses. Les archétypes du Bestiaire Pathfinder
JdR offrent un grand choix de modifications rapides mais
le Premier Monde autorise d’autres adaptations et des
mutations imprévues. Le MJ peut changer le type d’énergie
d’une attaque de souffle, permuter un pouvoir magique avec
un autre de même niveau ou remplacer une attaque naturelle
par une autre qui inflige le même montant de dégâts, pour ne
citer que quelques exemples. Ces changements doivent rester
discrets et ne pas modifier les statistiques de base (le MJ doit
veiller à ce que sa créature ne devienne pas trop puissante)
mais, si on couple ces modifications à une description
inhabituelle, les PJ peuvent croire qu’ils affrontent un danger
complètement inconnu. Quelques rencontres de ce genre,
ajoutées à celles qui figurent déjà dans l’aventure du mois
et, pour votre groupe, le Premier Monde deviendra vraiment
un endroit qui regorge de créatures inconnues et de dangers
imprévisibles.

Les rencontres aléatoires du Premier Monde

d% Rencontre FP moy Source
1-5 1d8 licornes 7 Bestiaire 195
6-9 2d8 nixes 7 Bestiaire bonus 15*
10-14 1d6 grodairs 8 voir page 84
15-19 2d4 dryades 8 Bestiaire 120
20-23 1d4 chat enchanté 9 voir page 82
24-29 2d6 satyres 9 Bestiaire 255
30-35 2d12 dragons féeriques 9 Bestiaire 93
36-41 1d8 skrik urticant 10 voir page 86
42-47 3d6 pixies 10 Bestiaire 242
48-53 1d8 nymphes 11 Bestiaire 228
54-56 1d6 limaces géantes 11 Bestiaire 198
57-62 1 athach 12 voir page 17
63-67 2d6 sylvaniens 13 Bestiaire 268
68-70 1 nuée de mandragores 13 voir page 12
71-75 1 ours-hibou ailé 14 voir page 30
76-80 1d8 attrape-mouches géants 14 Bestiaire 25
81-84 1d3 athachs 15 voir page 17
85-87 2d8 géants du froid 15 Bestiaire 152
88-91 2d8 nuckelavees 15 Pathfinder 34
92-94 1d4 linnorm des falaises 16 Bestiaire 199
95-97 1d6 ankous 17 voir page 80
98-99 1d4 zomoks 18 voir page 88
100 1 jabberwocky mineur 20 voir page 22
*Pour le Bonus Bestiary Pathfinder JdR, rendez-vous sur paizo.com.

79
Ankou
Cette horrible créature squelettique d’un autre monde est enveloppée
d’ailes de ténèbres et semble brûler de l’intérieur car une lueur
flamboyante rougeoie dans sa poitrine émaciée. Ses ailes d’un noir
luisant, ses griffes acérées et ses yeux jaunes qui lancent des éclairs de
malfaisance représentent les caractéristiques les plus remarquables
de cet être décharné.
Ankou FP 14
38 400 px
Fée de taille G (extraplanaire), LM
Init +13 ; Sens vision aveugle à 36 m ; Perception +21
DÉFENSE
CA 31, contact 19, pris au dépourvu 21 de la part des sorts du registre de la lumière. Si le véritable ankou
(+9 Dex, +1 esquive, +12 naturelle, -1 taille)
pv 133 (14d6+84)
Réf +18, Vig +10, Vol +13
RD 10/fer froid
ATTAQUE
VD 27 m (parfaite)
Corps à corps 2 griffes, +14 (1d6+8), queue, +9 (1d8+4 plus saigne-
ment), 2 ailes, +9 (1d8+4 plus saignement)
Espace occupé 3 m ; Allonge 1,50 m
Attaque spéciale attaque sournoise +3d6, doubles d’ombre, fer
froid assassin, saignement (2d6)
Pouvoirs magiques (NLS 15 ; concentration +22)
À volonté – rayon affaiblissant (DD 20), silence (sur soi unique-
ment), ténèbres profondes
3/jour – ancre dimensionnelle, téléportation suprême, vision lucide
1/jour – cercle de mort (DD 23), localisation suprême, rayon prisma-
tique (DD 24)
STATISTIQUES
For 26, Dex 28, Con 22, Int 17, Sag 19, Cha 25
BBA +7 ; BMO +16 ; MD 36
Dons Attaque en vol, Attaques réflexes, Combat en aveugle,
Comme l’éclair, Comme le vent, Esquive, Science de l’initiative
Compétences Bluff +34, Connaissances (nature) +20, Connaissances
(plans) +17, Discrétion +22 (+30 dans les ténèbres ou sous une
faible lumière), Évasion +26, Intimidation +21, Perception +21,
Psychologie +21, Vol +32
Modificateurs raciaux Discrétion +8 dans les zones de faible lu-
mière ou plus sombres
Langues commun, sylvestre (incapable de parler); télépathie sur 30
mètres
Part pistage +1, empathie sauvage +1
Équipement de combat feu grégeois (2) ; Équipement divers armure
ÉCOLOGIE
Environnement tous (Premier Monde)
Organisation solitaire
Trésor standard
POUVOIRS SPÉCIAUX
Doubles d’ombre (Sur). Une fois par jour et par une action libre, un
ankou peut invoquer jusqu’à quatre doubles d’ombre de sa per-
sonne. Ils apparaissent n’importe où dans un rayon de 18 mètres
et restent un nombre de rounds égal au modificateur de Charisme
80
de l’ankou (généralement 7 rounds). Ces doubles sont exactement
pareils que l’ankou original mais ils n’ont que 20% de ses points
de vie (ils apparaissent donc avec 36 pv si l’ankou qui les invoque
possède encore la totalité de ses pv). Les doubles disposent des
pouvoirs et des attaques de l’ankou mais ils ne peuvent pas uti-
liser ses pouvoirs magiques, à l’exception des ténèbres profondes,
et ne peuvent pas créer d’autres doubles. Toute créature qui in-
teragit avec un double d’ombre peut faire un jet de sauvegarde
pour dévoiler l’illusion (DD 10 + 1/2 DV de l’ankou + modifica-
teur de Charisme ; généralement DD 24). Si une créature iden-
tifie le double d’ombre correctement, il fonctionne alors comme
une convocation d’ombres (voir la page 270 du Manuel des joueurs
Pathfinder JdR). Les doubles d’ombre subissent des dégâts doublés
se fait tuer, qu’il tombe inconscient ou qu’il s’éloigne à plus de 36
mètres d’un double, ce dernier disparaît automatiquement.
Fer froid assassin (Sur). Toutes les attaques naturelles de l’ankou
sont considérées comme étant en fer froid quand il s’agit d’igno-
rer la résistance aux dégâts.
Pour les habitants du Premier Monde, la mort n’est qu’un
désagrément passager. Quand une fée se fait tuer dans son
royaume natal, elle se reforme plus tard à partir de la matière
malléable de sa réalité. Pour ces créatures, la violence et le
chaos sont à mi-chemin entre le sport et une manière de
contredire son prochain. Si un seigneur féerique tranche
la tête de l’un de ses chevaliers, ce n’est guère plus qu’une
réprimande théâtrale.
C’est pourquoi il ne faut pas considérer les ankous comme
de simples tueurs. Leur devoir ne consiste pas seulement à
tuer, ils sont chargés de terrifier et de torturer, d’infliger
toutes les souffrances possibles à leur cible dans une orgie
de cruauté avant l’acte final, le meurtre en lui-même. Ce sont
les serviteurs de puissants nobles féeriques qui règnent d’une
main de fer et dont les sujets sont terrorisés à l’idée de recevoir
la visite des êtres sombres. Ils ne peuvent tuer les habitants
du Premier Monde de façon permanente mais ils s’arrangent
pour que leurs victimes attendent la mort avec impatience.
Les ankous ont une apparence terrifiante, quand ils se
laissent regarder au lieu d’aveugler leurs adversaires en les
plongeant dans les ténèbres, bien sûr. Un ankou ne parle
jamais, les seules paroles qu’il émet sont celles qu’il murmure
par télépathie dans l’oreille de sa victime, juste avant de la tuer,
et ses mots prennent alors le timbre de celui qui l’a envoyé.
Un ankou mesure dans les 3 mètres de haut pour une
envergure de 2,50 mètres. Ces sombres fées très légères
semblent faites d’ombre et de gaze et pèsent à peine une
cinquantaine de kilos.
L’écologie
Serviteurs des Anciens, les ankous existent seulement pour
faire connaître le déplaisir de leurs maîtres. Les blessures qu’ils
infligent avec leurs ailes et leur queue sont particulièrement
douloureuses et leurs adversaires évoquent de minuscules
éclats de rayon de lune qui se frayent un chemin sous leur
 Bestiaire

peau en tranchant os et muscle. La peau sanguinolente des apporter de la lumière, ou pire, des chants, dans leur sinistre
victimes des ankous semble parfois scintiller, comme si des domaine et les torturent souvent brièvement avant de les tuer.
résidus de lumière lunaire étaient prisonniers du cadavre. Malheureusement pour eux, les fées malicieuses et téméraires
Que ces étranges histoires soient vraies ou non, les blessures qui découvrent leur antre jouent souvent à envahir leur domaine
dues aux ailes et à la queue d’un ankou sont particulièrement et à railler ces êtres meurtriers, jusqu’à les obliger à se retirer
vicieuses : les victimes se vident lentement de leur sang alors dans des recoins encore plus inaccessibles du Premier Monde.
qu’on dirait qu’elles n’ont que des égratignures. De nombreux ankous servaient autrefois l’Ancien que l’on
Mais le plus effrayant, c’est que les ankous sont capables appelait le comte Ranalc, dont la disparition est source de
d’invoquer des ombres qui sont leur reflet. L’assassin crée des débats, d’interrogations et de peurs chez ses frères immortels
doubles pour l’aider à accomplir sa tâche. Un unique ankou et chez les autres seigneurs du Premier Monde. Ses ankous
peut alors bloquer toutes les issues d’une pièce et réduire lui étaient dévoués et devaient accomplir de mystérieux
une victime en charpie d’un déluge de coups portés par la ordres. Aujourd’hui, ils cherchent leur maître et tuent tous
même griffe. Les fées invoquées naissent des ombres et de ceux qui, d’après eux, ont joué un rôle dans sa disparition ou
la colère, et leur esprit ne fait qu’un avec celui de l’ankou qui pourraient avoir des informations sur l’endroit où il se trouve.
leur a donné naissance. Ces copies mineures disparaissent Au cours des dernières décennies, ces fées meurtrières ont
dès que le véritable ankou se fait tuer ou se retrouve dans commencé à mener leur enquête sur Golarion, persuadées
l’incapacité d’agir. Les Anciens sont les seuls à pouvoir que leur seigneur perdu a laissé des traces de son passage
empêcher un ankou de se dupliquer. dans ce monde. Les ankous n’ont encore rencontré personne
qui puisse dire si cela est vrai ou non, si Golarion sert de
Habitat et société cachette à l’Ancien disparu ou si ce n’est qu’une étape de son
Les ankous n’ont pas de culture propre. Quand ils ne chemin – mais cela ne les a pas empêchés de mettre fin aux
pourchassent personne, ils sommeillent dans des cocons de jours de tous ceux qui éveillent leurs soupçons.
ténèbres dans les recoins les plus sombres du Premier Monde.
Leurs maîtres font rarement appel à leurs services car il
suffit qu’ils disent qu’ils vont les appeler pour terrifier
l’ennemi le plus téméraire. Quand les Anciens lâchent
un de leurs assassins sur un ennemi qu’ils haïssent
particulièrement, il leur arrive de leur demander de le
tuer à plusieurs reprises. L’ankou l’assassine alors, attend
que ses liens avec le Premier Monde lui permettent de se
reformer, et il tue à nouveau.
Les ankous rôdent dans les cours des Anciens comme
une menace présente mais inutile, tels les armes pendues
dans les salles royales. Les Anciens sont largement capables
de se débarrasser de ceux qui leur déplaisent mais ces fées
ailées d’un noir de jais sont extrêmement inquiétantes. Ce
que les créatures non féeriques ont du mal à comprendre,
c’est que les assassinats des ankous n’ont rien de maléfique.
Dans le Premier Monde, leurs actions sont choquantes et
dérangeantes mais elles n’équivalent pas à la punition ultime
que la mort représente sur le plan Matériel. Ces sinistres
tortionnaires du Premier Monde sont donc encore plus
terrifiants aux yeux des êtres venus d’autres plans.
Dans le cas bien improbable où le maître d’un ankou se ferait
tuer de façon permanente, la fée meurtrière se met à errer
à sa guise. Irritables et prompts à s’indigner (à cause des
piaillements des fées curieuses ou parce qu’un étranger
a pénétré sur les terres qu’ils se sont appropriées), les
ankous indépendants sont encore plus meurtriers
que ceux qui travaillent comme assassins, mais ils ne
cherchent pas à tuer à plusieurs reprises. En général,
ils préfèrent rester seuls et ruminer dans d’anciennes
ruines, des châteaux à moitié écroulés appartenant
à des seigneurs féeriques oubliés, ou dans d’autres
lieux macabres. Ils détestent les gens qui osent

81
Chat enchanté
Ce tigre majestueux à la fourrure luisante a un côté exotique, comme
s’il venait d’un autre monde. Il a des yeux jaunes au regard perçant
et il est assis calmement, comme s’il ignorait la peur.
Chaton enchanté FP 2
600 px
Créature magique de taille TP, CN
Init +2 ; Sens vision dans le noir à 18 m, odorat ; Perception +5
DÉFENSE
CA 16, contact 15, pris au dépourvu 13 À volonté – dissipation de la magie, globe d’invulnérabilité mineur
(+2 Dex, +1 esquive, +1 naturelle, +2 taille)
pv 16 (3d10)
Réf +5, Vig +3, Vol +2
RD 5/magie ; RM 14
ATTAQUE
VD 6 m
Corps à corps 2 griffes, +7 (1d2-1), morsure (1d3-1)
Attaque spéciale bond, bondissement enchanté, pattes arrière (2
griffes +6, 1d2-1)
Pouvoirs magiques (NLS 4)
En permanence – détection de la magie
1/semaine – porte dimensionnelle (sur soi uniquement)
STATISTIQUES
For 9, Dex 15, Con 10, Int 9, Sag 12, Cha 14
BBA +3 ; BMO +3 ; DMD 13 (17 contre les crocs-en-jambe)
Dons Attaque en finesse, Esquive
Compétences Connaissances (mystères) +0, Escalade +3, Perception +5
Modificateurs raciaux Escalade +4
Langues commun, sylvestre
ÉCOLOGIE
Environnement forêt
Organisation solitaire ou meute (1-3 chats enchantés et 2-12 cha-
tons enchantés)
Trésor standard
POUVOIRS SPÉCIAUX
Bondissement enchanté (Sur). Quand un chat enchanté est la cible
d’un sort ou qu’il se trouve dans la zone d’effet d’un sort, il peut
se téléporter, par une action rapide, dans une case adjacente au
lanceur de sorts. En pratique, le chat apparaît en plein saut et
vise le lanceur de sorts. Ce pouvoir fonctionne toujours, que le
sort ait vaincu la résistance à la magie du chat ou non. Si le chat
le désire, il peut faire une attaque à outrance immédiate contre
le lanceur de sorts, comme s’il venait de faire un bond. Il ne pro-
voque pas d’attaque d’opportunité quand il utilise ce pouvoir. S’il
n’y a pas de case sûre à côté du lanceur de sorts ou si le chat ne le
désire pas, il n’est pas obligé d’utiliser ce pouvoir.
Chat enchanté FP 7
3 200 px
Créature magique de taille M, CN
Init +10 ; Sens vision dans le noir à 18 m, odorat ; Perception +16
DÉFENSE
CA 23, contact 17, pris au dépourvu 16 relles de +1 par tranche de 5 niveaux du sort.
(+6 Dex, +1 esquive, +6 naturelle)
82
pv 85 (10d10+30)
Réf +13, Vig +10, Vol +6
RD 5/magie ; RM 19
ATTAQUE
VD 12 m
Corps à corps 2 griffes, +16 (1d4+2), morsure, +16 (1d6+2)
Attaque spéciale bond, bondissement enchanté, pattes arrière
(2 griffes +11, 1d4+2)
Pouvoirs magiques (NLS 10)
En permanence – détection de la magie
3/jour – porte dimensionnelle (sur soi uniquement), zone d’antimagie
STATISTIQUES
For 15, Dex 23, Con 16, Int 13, Sag 16, Cha 16
BBA +10 ; BMO +12 ; DMD 29 (33 contre les crocs-en-jambe)
Dons Attaque en finesse, Attaques réflexes, Esquive, Science de
l’initiative, Souplesse du serpent
Compétences Connaissances (mystères) +11, Escalade +6,
Perception +16
Modificateurs raciaux Escalade +4
Langues commun, sylvestre
Part lien magique
ÉCOLOGIE
Environnement forêt (Premier Monde)
Organisation solitaire, groupe (2-3) ou meute (1-3 chats enchantés
et 2-12 chatons enchantés)
Trésor standard
POUVOIRS SPÉCIAUX
Lien magique (Sur). Quand un chat enchanté est la cible d’un sort
ou qu’il se trouve dans la zone d’effet d’un sort, il peut, par une
action rapide, renoncer à utiliser le bondissement enchanté pour
gagner un effet lié à l’école de magie du sort dont il est la cible.
Cet effet s’active avant que le sort n’affecte le chat, que le sort
passe sa résistance à la magie ou non. Chaque pouvoir dure 1
minute par niveau du sort, jusqu’à ce que le chat se serve à nou-
veau de son pouvoir ou jusqu’à ce qu’il se débarrasse de l’effet,
par une action libre, selon ce qui se produit en premier. Ce pou-
voir n’empêche pas le sort d’affecter le chat, il ajoute seulement
un effet bénéfique.
Abjuration. Résistance de 2 par niveau de sort à l’acide, au
froid, au feu, à l’électricité ou au son.
Divination. Bénéficie de détection du chaos, du mal, du bien ou
de la loi.
Enchantement. Bénéficie du sort héroïsme.
Évocation. Inflige au lanceur du sort un montant de dégâts
égal au niveau de ce sort.
Illusion. Bénéficie d’invisibilité. L’effet se termine selon les
mêmes conditions que le sort.
Invocation. Bonus de parade à la CA de +1 par tranche de 5
niveaux du sort.
Nécromancie. Bénéficie de simulacre de vie, comme si c’était le
lanceur de sorts adverse qui le lançait.
Transmutation. Gagne un bonus d’altération aux armes natu-
 Bestiaire

Puissants et majestueux, les chats enchantés rôdent dans
le Premier Monde où ils se nourrissent des créatures
inférieures et chassent voracement les nouvelles sources
de magie. Ces êtres sont faits de chair et de sang mais aussi
façonnés par d’étranges courants magiques et prospèrent le
long des lignes de ley de leur monde natal. Ils absorbent leurs
étranges pouvoirs comme les plantes absorbent la lumière.
Chez eux, la curiosité est encore plus puissante que la soif
de magie et l’euphorie qu’ils ressentent quand ils se trouvent
à proximité des zones où leur réalité se modifie. C’est elle
qui les pousse à parcourir le Premier Monde – et souvent à
s’aventurer au-delà.
Un chat enchanté adulte mesure 1,20 mètre au garrot et
plus de 2 mètres de long pour 175 kilos. Les chatons font une
trentaine de centimètres de haut et ne pèsent pas plus de 7
kilos.
dans le Premier Monde il finira par devenir adulte, mais
ce développement dure l’équivalent de plusieurs vies
humaines.
Les chats enchantés perdus sur le plan Matériel cherchent
des zones très anciennes, empreintes de changement et
de puissance magique, qui rappellent le Premier Monde.
Parfois, ces caractéristiques ne correspondent pas à un
lieu mais à une période passée à voyager avec un lanceur
de sorts mortel. Un adulte rechignerait à l’idée d’obéir aux
ordres d’un humanoïde mais un adolescent comprend
bien les avantages qu’il y a à voyager aux côtés de créatures
intelligentes originaires de ce monde étranger. Si un chat
enchanté trouve un mage assez téméraire ou fantasque pour
attirer son attention, il peut devenir son familier et bénéficier
d’une exposition constante à la magie due à l’étrange relation
qui les unit.

L’écologie Un chaton enchanté comme familier

Le jeune chaton enchanté est relié à son monde natal par
un mince filin de magie féerique et il ne peut pas puiser
dedans, sauf quand on lui lance un sort. L’apport d’énergie
magique du sort fraîchement lancé intensifie le lien qui
relie le Premier Monde au chat. Ce lien se manifeste alors
maladroitement, sous forme d’une téléportation qui tracte
le chaton à travers le temps et l’espace, vers la source du sort,
comme s’il y avait une attraction magnétique entre le chaton
et l’origine de la magie.
Le chat enchanté ne grandit pas en fonction du passage
du temps mais selon son exposition à la magie, c’est
pourquoi, si on place un chaton sur le plan Matériel, sa
croissance s’arrête. Il vieillit, acquiert de l’expérience et
gagne en sagesse où qu’il se trouve, mais il atteint l’âge
adulte seulement s’il peut passer l’équivalent de plusieurs
vies dans le Premier Monde. Une fois adulte, il peut se
déplacer librement entre son pays natal et le plan Matériel,
sans subir d’effets néfastes.
Les chatons venus du Premier Monde sont attirés par les
démonstrations magiques les plus voyantes et les étranges
pouvoirs qui relient un mage et son familier, il leur arrive
alors de se mettre au service d’un mage profane capricieux ou
excentrique pour satisfaire leur besoin de magie et d’aventure.
Un lanceur de sorts qui possède le don Familier supérieur
peut acquérir un chaton enchanté Chaotique Neutre à
partir du niveau 7. Si le maître passe des journées entières
et monotones à faire des recherches pendant plusieurs
mois d’affilée, le chaton risque de se mettre à vagabonder et
de ne pas revenir. Il tranche alors délibérément le lien qui
l’unissait à son maître, ce qui permet à ce dernier d’invoquer
un nouveau familier.

Habitat et société
Dans le Premier Monde, les chats enchantés
se déplacent en meute quand ils chassent
mais en dehors de cela, ils n’ont aucun
avantage à vivre en société organisée car la
nature changeante de leur foyer s’y oppose.
Les chats enchantés qui naissent ou se
perdent sur le plan Matériel sont souvent
obligés de se débrouiller seuls. Coupés des
courants de magie pure du Premier Monde,
les chatons ne prennent jamais leur forme
adulte. Ils deviennent un peu plus forts et
plus sages mais ils n’obtiennent jamais
la taille ni les pouvoirs de ceux qui
sont constamment
exposés à la magie
de leur monde. Si
un chaton retourne

83
Grodair
Un gigantesque poisson aux teintes terreuses s’agite gauchement.
Ses écailles luisent d’humidité et il avance en se tractant avec ses
nageoires. Des tentacules partent de son ventre qui ressemble à un
sac bulbeux rempli de liquide. Il expulse régulièrement de l’eau à
l’aide de ces tentacules et patauge dans la flaque qu’il a créée.
Grodair FP 5
1 600 px
Créature magique (aquatique, extraplanaire) de taille M, CN
Init +3 ; Sens Perception +1
DÉFENSE
CA 16, contact 9, pris au dépourvu 16 (-1 Dex, +7 naturelle)
pv 66 (7d10+28)
Réf +4, Vig +11, Vol +3
ATTAQUE
VD 9 m, nage 18 m
Corps à corps morsure, +11 (1d8+4), queue, +6 (1d6+2 plus
croc-en-jambe)
À distance jet d’eau, +6 (1d6 plus repousser)
Attaque spéciale inondation mortelle, repousser (jet d’eau, 1,50 m)
Pouvoirs magiques (NLS 7)
1/jour – contrôle de l’eau
STATISTIQUES
For 18, Dex 8, Con 19, Int 12, Sag 13, Cha 15
BBA +7 ; BMO +11 ; DMD 20 (24 contre les crocs-en-jambe)
Dons Attaques réflexes, Tir à bout portant, Vigueur surhumaine
Compétences Connaissances (nature) +8, Natation +22, Survie +8
Langues aquatique, sylvestre
Part amphibie, champ de boue
ÉCOLOGIE
Environnement aquatique ou côtier (Premier Monde)
Organisation solitaire
Trésor standard
POUVOIRS SPÉCIAUX
Champ de boue (Sur). Par une action simple, le grodair peut cra-
cher de l’eau dans la zone qui l’entoure. Elle est alors considérée
comme une tourbière peu profonde (voir la page 433 du Manuel
des joueurs Pathfinder JdR). L’eau demeure tant que le grodair
reste dans les 4,50 mètres et souhaite maintenir le niveau de
l’eau. Le marais disparaît dès que le grodair meurt ou qu’il quitte
la zone.
Inondation mortelle (Sur). Quand un grodair se fait tuer, il y a 90%
de chances que le sac d’eau extradimensionnel qu’il contient
explose. Toutes les créatures situées à moins de 4,50 mètres du
poisson sont frappées par l’eau sous pression et subissent 5d6
points de dégâts (Réflexes DD 17 ; 1/2 dégâts). Le DD du jet de
sauvegarde est basé sur la Constitution.
Dans le paysage toujours changeant du Premier Monde, l’eau
douce peut devenir une denrée rare. Le grodair ajoute à cette
confusion. C’est une créature aquatique boursouflée capable
de transporter ses propres réserves d’eau.
Le sac bulbeux qui se trouve sous son épine dorsale est
un espace extradimensionnel qui peut contenir un lac ou
84
une rivière. Le grodair avale l’eau d’un endroit et la recrache
ailleurs. Il utilise ce pouvoir pour voyager dans le Premier
Monde. C’est un amphibien qui survit sans mal hors de l’eau
mais il préfère de loin l’élément aquatique et inonde donc
les terres qu’il traverse. Comme les grodairs transportent
leur propre lac avec eux, ils ne sont jamais bien loin de chez
eux.
Un grodair peut se mettre debout sur ses tentacules pour
atteindre les 2 mètres de haut mais il le fait rarement. La
plupart mesurent plus de 2 mètres de long et pèsent dans
les 200 kilos.
Écologie
Les grodairs sont des nomades solitaires qui errent dans
le Premier Monde. Ils serpentent dans les clairières (qu’ils
peuvent inonder grâce à l’étrange contrôle qu’ils exercent
sur l’eau), dans les vallées immergées depuis peu et, curieux,
fouillent les décombres. Ce sont des créatures intelligentes
mais extrêmement étourdies et négligentes. Leur mémoire
ne vaut pas mieux que celle des vrais poissons et la plupart
ont du mal à se rappeler de tout ce qui remonte à plus de 5
minutes. Malgré cela, certains faits semblent se cristalliser
dans leurs souvenirs et ils s’en rappellent à la perfection
longtemps après.
Les grodairs sont de fins gourmets qui grignotent les
débris flottants les plus appétissants. Un grodair qui inonde
le palais d’une reine des fées peut ensuite nager à l’intérieur
pour goûter un morceau de gâteau et une grappe de fruits
glacés tandis qu’un autre peut inonder un verger pour
déguster quelques pommes avant de reprendre sa route.
Ils ont la même attitude vis-à-vis des trésors. Comme ils
n’ont pas besoin d’objets magiques ni d’artefacts et qu’ils ne
comprennent pas leur utilité, ils avalent souvent les babioles
brillantes qu’ils croisent et qu’ils confondent avec de la
nourriture colorée.
L’organe magique du grodair, capable de contenir des lacs
entiers, intrigue de nombreux sages. On dirait qu’il s’agit
d’un espace extradimensionnel auquel on accède par la
bouche de la créature. Elle peut cracher des jets d’eau sous
pression ou la régurgiter lentement pour inonder la zone qui
l’entoure. Souvent, le sac du grodair ne contient pas que de
l’eau et la bête recrache de la vase, des feuilles, des algues et
même de petits poissons – ce qui alimente la curiosité des
gens quant à l’origine de l’eau.
Habitat et société
Les grodairs sont des créatures solitaires qui ne rencontrent
que rarement leurs congénères. Quand les chemins (ou
plutôt les ruisseaux) des grodairs se croisent, ils s’accouplent
et pondent une dizaine d’œufs. Une fois éclos, c’est le mâle
qui s’en occupe et les éduque pendant 3 ans (à condition
bien sûr qu’il se rappelle de ses devoirs). Quand les jeunes
grodairs ont 3 ans, leur père les chasse de ses tentacules en
les envoyant vers le lac ou l’océan le plus proche à coups de
jet d’eau sous pression.
 Bestiaire

Les grodairs ont un irrépressible besoin d’exploration Le trésor

mais ils ne savent pas pourquoi : s’il y a une raison à Quand un grodair se fait tuer, il explose généralement
leurs pérégrinations humides, ils l’ont oubliée il y a bien en une gerbe d’eau boueuse et d’entrailles de poisson
longtemps. Une théorie insolite veut que les grodairs surdimensionnées. Mais ce n’est pas toujours le cas. Les
résultent d’une tentative divine pour réparer la structure quelques grodairs qui meurent alors que leur fragile espace
brisée du Premier Monde, en régulant le flux des eaux extradimensionnel interne est intact n’explosent pas. Les
dans le paysage changeant. Si cette théorie contient un organes délicats du poisson éclatent souvent, même après la
soupçon de vérité, d’autres créatures devraient posséder mort la plus douce, mais il arrive que certains restent viables,
des pouvoirs similaires et être capables de déplacer environ une fois sur dix. Ces sacs de la taille d’une sacoche
des montagnes ou de remodeler le monde. Une autre continuent de fonctionner pendant 2d6 heures comme une
rumeur raconte que les grodairs sont les serviteurs d’un carafe intarissable qui produit seulement un effet de ruisseau
dieu enseveli qui fut emprisonné sous l’océan quand ou de fontaine. On peut extraire l’organe avec un test de
les autres divinités ont abandonné le Premier Monde Premiers secours DD 22 ou de Profession (pêcheur). Si le
et qu’ils cherchent sa tombe engloutie pour le libérer. personnage rate son test de 5 ou plus, l’organe explose, comme
Une troisième hypothèse dit qu’il faut constamment avec le pouvoir inondation mortelle du grodair. Les entrailles
renouveler l’espace extradimensionnel du sac et que la magiques du grodair n’ont aucune valeur pécuniaire car leur
majorité du cerveau du grodair est donc occupée à lancer taille et leur aspect gluant contrebalancent leurs capacités
et relancer le même sort, encore et encore. Les sages les temporaires.
plus sensés considèrent simplement le grodair comme
une autre manifestation de la nature chaotique et aléatoire
de la réalité du Premier Monde.
Créatures distraites, les grodairs cherchent rarement à
faire du mal mais ils sont tellement étourdis qu’ils oublient
parfois que les autres êtres ne peuvent pas respirer sous l’eau.
Un grodair peut tout à fait inonder un village et se promener
dans les ruines en se demandant pourquoi tout le monde
fait la sieste. Quand on leur montre leur erreur, ils sont
toujours grandement désolés et proposent de faire tout ce
qu’ils peuvent pour se faire pardonner. « Vous
voulez un joli bassin d’ornement ? Une roue à
aubes ? » Mais quoi qu’il en soit, la créature se
désintéresse bien vite et s’en va en barbotant, à
la recherche de quelque chose de plus intéressant
qu’elle est bien incapable de nommer.
Autrefois, certaines âmes vindicatives ont
tenté de chasser les grodairs mais elles
ont été repoussées par ces adversaires
étonnamment vaillants qui utilisent des jets
d’eau sous haute pression pour projeter leurs
ennemis au loin. De plus, comme ils inondent
les terres avoisinantes, leurs adversaires ont bien
du mal à les affronter au corps à corps. Si le grodair
parvient à renverser un ennemi, il peut le maintenir
au sol sous la pression d’un jet d’eau jusqu’à ce que
le malheureux se noie ou que le poisson oublie qu’il
est là. Les grodairs possèdent également une queue très
musculeuse et des dents acérées. Quand un grodair
meurt, son sac d’eau explose et libère son contenu
qui inonde les alentours. Un assaillant trop
enthousiaste risque de déclencher un véritable
déluge et les chasseurs expérimentés traquent
les grodairs avec de petites barques et attendent que le
sac de la créature soit presque vide avant d’attaquer. De
nombreux prédateurs attaquent tout simplement depuis les
airs.

85
Skrik urticant
Une créature a l’air fragile flotte silencieusement dans les airs. Elle
ressemble à une grosse méduse avec un anneau de plumes autour de
sa masse centrale frémissante et de longs tentacules qui pendent au
milieu, chacun terminé par un bec d’oiseau. Elle chante en volant et
chaque bec émet une note différente pour créer une étrange harmonie.
Skrik urticant FP 6
2 400 px
Créature magique (extraplanaire) de taille G, N
Init +7 ; Sens vision aveugle à 9 m ; Perception +12
DÉFENSE
CA 20, contact 12, pris au dépourvu 17 (+3 Dex, +8 naturelle, -1 taille)
pv 68 (8d10+24)
Réf +11, Vig +9, Vol +3
ATTAQUE
VD 1,50 m, vol 9 m (parfaite)
Corps à corps 3 morsure, +11 (1d6+4 plus poison)
À distance arc long composite, +3 (1d8+2/×3)
Espace occupé 3 m ; Allonge 4,50 m
Attaque spéciale poison
STATISTIQUES
For 18, Dex 17, Con 16, Int 2, Sag 12, Cha 8
BBA +8 ; BMO +13 ; DMD 26 (30 contre les crocs-en-jambe)
Dons Attaque en vol, Attaques réflexes, Réflexes surhumains,
Science de l’initiative
Compétences Discrétion +0, Perception +22, Vol +9
Part émission de poison
ÉCOLOGIE
Environnement tropical (Premier Monde)
Organisation solitaire ou banc (6-24)
Trésor aucun
POUVOIRS SPÉCIAUX
Émission de poison (Sur). À chaque fois que le skrik se fait tou-
cher par une arme tranchante ou perforante, son attaquant se
fait asperger de poison. Il doit réussir un jet de sauvegarde s’il ne
veut pas être empoisonné. Les armes à allonge permettent à leur
propriétaire d’éviter cet effet.
Poison (Sur). Poison de lévitation : morsure ou contact – blessure ;
jet de sauvegarde Vig DD 16 ; fréquence 1/round pendant 5 rounds ;
effet 1 point d’affaiblissement de Dextérité + lévitation (la victime
s’élève à 3 mètres du sol par jet de sauvegarde raté, comme sous
l’effet du sort) ; guérison 2 jets de sauvegarde consécutifs. On
peut soigner l’empoisonnement avec une neutralisation du poi-
son ou une dissipation de la magie (NLS 8). Le NLS de l’effet est
égal aux DV du skrik. Le DD du jet de sauvegarde est basé sur la
Constitution.
Des bancs de skriks urticants flottent dans les cieux du
Premier Monde. Ils dérivent comme des bateaux poussés
par le vent qui utilisent leurs plumes pour louvoyer ou
virer de bord. Ils chantent en volant, pépiant et jacassant
entre eux pour créer des harmonies complexes. Un
banc se compose ordinairement de trois douzaines de
ces créatures majestueuses mais les skriks s’éparpillent
86
lors des tempêtes si courantes du Premier Monde. On
rencontre parfois un skrik solitaire perdu qui tente de
rejoindre les siens.
Les skriks peuvent mesurer quelques centimètres de
diamètre (pour les jeunes nouvellement éclos) ou ressembler
à de gigantesques nuages scintillants mais en général, ils ne
font pas plus de 2,50 à 3 mètres de diamètre.
Écologie
Les skriks sont surtout des charognards, même s’ils attaquent
tout ce qui peut leur servir de proie quand ils ont faim. Ils
ont une drôle de manière d’attaquer. Un poison magique
goutte de leur bec acéré et ils l’injectent dans leur victime
quand ils la mordent. Cette dernière se sent alors légèrement
nauséeuse et la tête lui tourne un peu – jusqu’à ce qu’elle se
mette à flotter.
La victime continue de flotter dans le ciel tant que le
poison court dans ses veines. Elle n’a aucun contrôle sur
ce mode de lévitation magique : si elle ne dispose pas d’un
moyen quelconque pour contrôler son vol (comme des ailes
ou une magie) et si elle ne parvient pas à s’agripper à une
branche d’arbre voisine, elle continue de monter jusqu’à ce
que le poison se dissipe et que la gravité reprenne ses droits.
Le skrik urticant flotte généralement à côté de sa proie et lui
injecte une nouvelle dose de poison dès qu’elle commence à
retomber. Si la proie est particulièrement dangereuse ou si
elle est entourée d’une coquille très résistance, le skrik la fait
monter et retomber à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’elle
en meure.
On dirait que l’effet du poison est dû à la magie et non à
un venin et la dissipation de la magie fonctionne tout aussi
bien que les saignées. Mais avant de soigner la victime, il
faut l’ancrer solidement au sol car il y a peu de morts aussi
ironiques que d’être guéri du poison pour aller s’écraser
au sol. Étrangement, en plus des remèdes traditionnels, on
peut guérir le poison en tuant le skrik responsable de son
injection.
Les skriks urticants retournent une fois par an vers le
site de ponte de leur banc pour se reproduire. Ces créatures
aux allures de méduses font des œufs durs et rugueux dans
leur corps et les laissent flotter délicatement jusqu’au sol
(généralement une clairière de la jungle ou un marais où
le climat est chaud). Ils creusent ensuite un nid avec leurs
tentacules. Les skriks sont hermaphrodites, ils pondent
donc tous avant de fertiliser les œufs de leurs voisins. Ces
croisements permettent de renforcer les futures générations
de skriks. Un skrik pond généralement entre trois et quatre
œufs dont la taille va de celle d’un poing humain à celle du
crâne d’un géant.
Ces œufs incubent dans la terre tiède pendant des jours.
Les skriks patrouillent alors au-dessus de leur site de
nidification et attaquent toute créature qui risquerait de
déranger les œufs. Les voyageurs imprudents qui esquivent
les patrouilles de skriks risquent de déclencher des éclosions
prématurées et de se faire pilonner par des éclats de coquille
 Bestiaire

durs comme de la pierre ou même de se faire emporter dans douzaine de becs piqueurs. Les skriks perçoivent le monde
les cieux par des individus nouvellement éclos de grande à travers les remous de l’air et les vibrations, grâce à leurs
taille. tentacules sensitifs. En cas d’orage ou de vent violent, ils
Quand les skriks urticants éclosent, ils sont affamés. s’arriment aux branches de grands arbres et attendent la fin
Pour pourvoir à leurs besoins, les adultes rassemblent des de la tourmente.
réserves de viande empoisonnée qu’ils font flotter jusqu’au Certaines fées chassent les skriks urticants pour le plaisir,
site de ponte. Un explorateur prudent peut repérer ce à bord de petites barques flottantes. Elles les ramènent au
site de loin en remarquant les cadavres pourrissants qui sol à l’aide de filets plombés ou de harpons. Il y en a même
flottent dans les airs. Leurs œufs se revendent très bien qui essaient de les chevaucher. Elles les attachent au sol et
auprès des fées. Certaines en font des oiseaux chanteurs les rendent inoffensifs en liant leurs becs avant d’accrocher
et apprennent aux six becs à chanter en chœur. D’autres une selle entre leurs tentacules, mais les skriks sont
enroulent les œufs dans du tissu rempli de poudre dorée trop faibles pour faire des montures convenables. Dans
ou de pollen coloré. Quand un œuf ainsi préparé s’envole certaines régions, la mode veut que les nobles dames soient
dans le ciel et explose, le contenu du tissu se répand dans le accompagnées d’un banc de skriks « arrimés » qui portent
ciel comme un feu d’artifice. Ce type de divertissement est tous un éventail, un miroir ou un panier de fruits entre
très apprécié lors des fêtes – même si la nuée de méduses leurs tentacules. D’autres fées capturent les skriks urticants
carnivores affamées qui s’abat ensuite sur les invités est et leur apprennent à parler. Même si ces créatures ne sont
moins sympathique. pas intelligentes, on peut leur apprendre à imiter les mots
du Premier Monde, comme les perroquets qui imitent les
Habitat et société humains. Un skrik bien dressé peut même se parler à lui-
Les skriks urticants vivent parmi les nuages et descendent même et mener une conversation grâce à ses six tentacules
seulement pour se nourrir et procréer. Leur chant leur qui imitent tous une voix différente.
permet de rester groupés et de se diriger vers les pépiements
des leurs. Les bardes parviennent souvent à attirer les skriks
grâce à leurs mélodies enchanteresses mais une fois que les
créatures venimeuses aperçoivent le musicien, elles sacrifient
souvent sa représentation au profit d’un bon repas.
Les skriks urticants ne sont pas des prédateurs très
intelligents, ils se nourrissent donc de ce que leur offre la
nature et, s’ils ont de la chance, d’une créature
terrestre morte ou faible. Ils sont peureux
mais ripostent à la moindre attaque et
considèrent cet affrontement inattendu
comme une occasion de se nourrir. Dans
les régions où les migrations de skriks sont
fréquentes, les gens gardent toujours quelques
animaux à sacrifier à portée de la main, pour
attirer les skriks au loin. Les sites de ponte sont
une exception à la règle : juste avant la ponte,
les skriks patrouillent dans la zone et attaquent
sournoisement tous les intrus. Les skriks
représentent un danger pour tous les êtres qui
volent, car ils rôdent dans les nuages bas et
laissent traîner leurs tentacules dans la brume.
Il suffit de quelques secondes pour qu’un
oiseau imprudent ou une créature volante se
fasse piquer, attraper et emporter dans les
hauteurs pour se faire dévorer. Quand les
skriks cherchent des charognes, ils volent
à basse altitude et laissent leurs tentacules
frôler le sol.
Les skriks urticants ont peu de prédateurs
naturels. On dit qu’ils sont si légers et aériens
qu’on a l’impression de manger une bulle de
savon. Enfin, une bulle de savon avec une demi-

87
Zomok
Cette créature qui ressemble à un énorme lézard fait de matière
végétale fait tomber une pluie de terre de ses ailes et exhale des
particules de poussière à chaque souffle.
Zomok FP 16
76 800 px
Plante (extraplanaire) de taille Gig, N
Init +4 ; Sens vision dans le noir à 36 m, vision nocturne, perception
des vibrations à 18 m ; Perception +27
DÉFENSE
CA 33, contact 6, pris au dépourvu 33 (+27 naturelle, -4 taille)
pv 297 (18d8+216)
Réf +8, Vig +23, Vol +14
Immunité son, traits de plante
Faiblesses vulnérabilité au feu
ATTAQUE
VD 12 m, vol 30 m (médiocre)
Corps à corps 2 griffes, +12 (2d6+12), morsure, +21 (2d8+12), 2 ailes,
+16 (2d6+6), queue, +16 (2d8+6)
Espace occupé 6 m ; Allonge 4,50 m (6 m avec la queue)
Attaque spéciale engloutissement (6d6 contondant, CA 23, 29 pv),
ensevelissement (cône de 18 m, 18d6 contondants plus enchevê-
trement, Réflexes DD 31), piétinement (2d8+18, DD 31)
Pouvoirs magiques (NLS 16 ; concentration +19)
En permanence – passage sans trace
À volonté – croissance végétale, empire végétal (DD 22), extinction
des feux (DD 21)
3/jour – chêne animé, enchevêtrement (DD 19), mur d’épines, trans-
mutation de la boue en pierre, transmutation de la pierre en boue
1/jour – grand tertre
STATISTIQUES
For 35, Dex 11, Con 34, Int 16, Sag 22, Cha 26
BBA +13 ; BMO +29 ; DMD 39 (43 contre les crocs-en-jambe)
Dons Attaque en puissance, Capture, Coup fabuleux, Enchaînement,
Réflexes surhumains, Science de la bousculade, Science de la
destruction d’arme, Science de l’initiative, Volonté de fer
Compétences Connaissances (nature) +21, Discrétion +9,
Perception +27, Survie +24, Vol +8
Langues commun, sylvestre, terreux
Part passage par les arbres
ÉCOLOGIE
Environnement forêt (Premier Monde)
Organisation solitaire
Trésor standard
POUVOIRS SPÉCIAUX
Ensevelissement (Sur). Le zomok peut utiliser son souffle tous les
1d4+1 rounds. Il souffle alors un cône de poussière, de pierres et
de mousse. Ce déluge de terre et de végétation broyée inflige
18d6 points de dégâts contondants (Réflexes DD 31, 1/2 dégâts).
Les créatures qui ratent le jet de Réflexes et sont en contact avec
le sol sont enchevêtrées dans les débris qui s’enracinent rapide-
ment. Elles sont enchevêtrées pendant 1d6 rounds ou jusqu’à ce
qu’elles se libèrent avec un test de Force ou d’Évasion DD 31. Le
test et le jet de sauvegarde sont basés sur la Constitution.
88
Une créature qui se fait tuer par le souffle du zomok se décompose
sur-le-champ et son cadavre est entièrement détruit. Il est donc
bien difficile de la ressusciter mais on peut y parvenir à l’aide
d’une résurrection suprême ou mieux, ou d’un sort de résurrec-
tion ou assimilé lancé directement sur la zone où la créature a
péri. La poussière et les débris qui se trouvent là où la créature
est morte ne comptent pas comme des restes au regard de la
résurrection.
Passage par les arbres (Sur). Par une action simple, un zomok
qui se trouve dans une zone forestière peut se téléporter sur 36
mètres en déplaçant l’essence de son être vers un autre endroit
boisé. Il guérit au passage de 60 points de vie. Il peut utiliser ce
pouvoir tous les 1d6+1 rounds mais pas plus de 3 fois par jour.
S’il a englouti un adversaire, ce dernier reste en arrière quand le
zomok se téléporte.
Dans le Premier Monde, les saisons sont aussi aléatoires
que tout le reste et un été peut durer des années ou un
hiver s’écouler en une après-midi. Beaucoup de forêts (dont
certaines ressemblent étonnamment à celles de Golarion)
ont du mal à survivre à ce climat imprévisible. Souvent, elles
y parviennent uniquement parce qu’elles sont habitées par
des zomoks, des dragons végétaux qui parcourent les bois
et les défendent contre les forces destructrices du Premier
Monde, qui soignent la végétation et l’aident à repousser si
besoin. Au fil des ères, certains zomoks ont quitté le Premier
Monde pour se rendre dans les forêts d’autres réalités. Ils les
protègent aussi farouchement contre les catastrophes et les
haches que si c’était leur foyer.
Il n’y a pas deux zomoks pareils et, de toute manière,
ces créatures ne gardent jamais la même apparence bien
longtemps. Des morceaux de leur corps poussent, meurent
et se régénèrent sans cesse à partir des plantes voisines,
dans un cycle infini. La plupart des zomoks font plus de 5
mètres de haut et 10 de long, avec une envergure de plus de
25 mètres. Ils pèsent dans les 30 tonnes.
Écologie
Le zomok n’est pas une créature unique, il tient plus de
l’esprit collectif des bois. Il peut s’avancer dans un bosquet
et se reformer plus loin dans la forêt. Ce sera toujours la
même créature mais avec un corps différent. Il prend une
forme nouvelle à chaque fois. Il peut avoir un robuste mélèze
comme patte droite et un saule pleureur pour tête et la fois
d’après, un chêne pour tronc et des dents faites de ronces
et d’orties. Il a toujours une forme draconique mais ses
composantes changent tout le temps, même d’un instant à
l’autre. Il ressemble plus à une vague en forme de dragon qui
se déplace dans la forêt : les arbres se courbent un instant
pour prendre la forme du dragon mais, après son passage, ils
reviennent à leur état initial, intacts.
Les zomoks n’ont pas besoin de manger et ne possèdent
pas de système digestif. Les créatures qu’ils engloutissent
finissent généralement sous forme de bouchées de viande
sanguinolentes accrochées aux sommets des arbres, même si
 Bestiaire

les plantes affamées du Premier Monde les dévorent souvent
avant qu’on ne les trouve.
Lors d’un affrontement, le zomok préfère
rester mobile et utilise son pouvoir de passage par
les arbres pour que les bosquets ne pâtissent pas du
combat. Pour protéger son environnement, il crache
un torrent de ronces, de brindilles, de morceaux
d’écorce et de nuages de mousse qui enveloppent
tous ceux qui se trouvent sur son chemin et les
enveloppe d’un épais linceul de matière organique.
Les créatures tuées par le souffle se
décomposent immédiatement en un
riche terreau et celles qui survivent voient
souvent de la mousse leur pousser sur la peau
ou de petites plantes sortir de leurs oreilles et
de leurs cheveux, toutes dotées de vrilles qui
essayent d’enraciner la créature au sol.
Les zomoks sont capables de contrôler le
terrain et de transformer une zone en marais
ou d’invoquer des murs. Ils peuvent même
éteindre les incendies à volonté (un talent
bien utile pour une créature vulnérable au
feu). Quand un zomok affronte de puissants
adversaires, il crée des murs de ronces et se
déplace à travers pour séparer ses ennemis et
les attaquer individuellement. Grâce à sa magie,
il peut aussi invoquer un puissant gardien fait de
moisissures et de vignes et il est bien rare de voir une
de ces créatures sans son gardien. Certains zomoks
absorbent même leur tertre afin qu’il attaque les
créatures que le dragon végétal avale.
Les zomoks se montrent légèrement curieux vis-à-vis
des autres créatures qui vivent dans leurs bois et qu’ils
considèrent au mieux comme des animaux de compagnie,
au pire comme des parasites agaçants. Quoi qu’il en soit,
comme le territoire forestier des zomoks est mobile, peu
d’individus vivent longtemps sur leur domaine, même si
certains zomoks ont forgé des alliances durables avec des
dryades dont ils emportent les arbres à chaque fois qu’ils
se déplacent. Comme la plupart des fées forestières,
ils détestent les individus qui blessent les arbres :
malheur à quiconque brandit une hache ou met le
feu à un bois en présence d’un zomok. Mais en
dépit de cela, le meilleur moyen de
traiter avec ces monstres est souvent de
menacer la forêt. Comme le zomok se
soigne en passant par les arbres, il est
très difficile de le tuer et la meilleure
tactique consiste à raser les bois
à coup de boule de feu ou de
flétrissement jusqu’à ce que le
dragon végétal accepte de négocier.
Contrairement aux véritables
dragons, les zomoks s’intéressent
peu aux trésors mais on trouve
parfois quelques pièces ou autres
objets coincés dans les racines et les
branches qui forment les entrailles
de la créature.

Habitat et société
Les zomoks n’habitent pas dans toutes les forêts
du Premier Monde mais ils sont assez répandus
et protègent la nature et ses habitants partout où ils se
trouvent.
Les zomoks ont un tempérament difficile qui varie en
fonction des saisons. Au printemps, ils se montrent taquins
et lunatiques. Ils jouent des tours aux intrus et modifient
les chemins forestiers pour tromper les voyageurs. En été,
ils sont forts et majestueux et deviennent de véritables
seigneurs des bois qui tiennent leur cour devant les dryades,
les satyres et les étranges habitants qui les
peuplent. En automne, ils se transforment en
étranges mystiques qui débitent des prophéties
et des murmures cryptiques sur le destin de la
forêt. Seuls les individus les plus fous osent
approcher d’un zomok en hiver, quand la faim
et le froid des gelées le rendent vicieux et cruel.
Quand le zomok porte sa parure d’hiver, faite de
branches bordées de givre et de mousse grise, on peut
l’apaiser en lui faisant un sacrifice approprié, comme
des fers de hache brisés ou des vierges nubiles à la
main verte.

89
 Personnages prétirés

DÉFENSE ATTAQUE
pv 163 Corps à corps épée bâtarde de taille G de froid intense
CA 27, contact 16, pris au dépourvu 24 +4, +23/+18/+13 (2d8+11 plus 1d6 froid/17-20)
(+8 armure, +3 parade, +3 Dex, +3 naturelle) À distance arc long composite anarchique +2,
Réf +13, Vig +17, Vol +11 +20/+15/+10 (1d8+5/×3)
Capacités défensives esquive instinctive supérieure, BBA +15 ; BMO +20 (+22 contre bousculade) ;
sens des pièges +5 ; RD 3/– DMD 36 (+38 contre bousculade)
Pouvoirs spéciaux déplacement accéléré, réduction
de dégâts 3/–, rage 41 rounds/jour, pouvoirs de

Amiri COMPÉTENCES rage (coup puissant +4, coup redoutable, idée

Acrobaties +20, Escalade +22, Intimidation +17, claire, nouvelle vigueur, odorat, pic de force,
Perception +19, Survie +19 repousser), volonté indomptable
HUMAINE
DIVINITÉ Gorum DONS
Attaque en puissance, Arme de prédilection (épée
PAYS Seigneurs des mammouths bâtarde), Don pour les critiques, Maniement des
armes exotiques (épée bâtarde), Rage supplémen-
PROFIL taire, Riposte, Science de la bousculade, Science du
CLASSE/NIVEAU Barbare 15 critique (épée bâtarde)
ALIGNEMENT Chaotique Neutre
INITIATIVE +3
VITESSE DE BASE 12 m Équipement de combat potions de clignotement (2), potions de soins importants (2), potions de déplacement
(2), potions de rapidité (2) ; Équipement divers chemise de mailles de défense intermédiaire +4, épée bâtarde G
CARACTÉRISTIQUES de froid intense +4, arc long composite anarchique +2 (+5 For) avec 20 flèches, javelots (2), gantelet à pointes,
hache de jet, amulette d’armure naturelle +3, ceinture de perfection physique +2, cape de résistance +5, havresac,
FORCE 21 anneau de protection +3, 849 po
DEXTÉRITÉ 16
CONSTITUTION 16 Le rôle attribué aux femmes dans la tribu d’Amiri ne lui convint jamais et, quand son peuple essaya de se débar-
INTELLIGENCE 10 rasser d’elle lors d’une mission suicide, elle revint avec un énorme trophée : l’épée d’un géant du givre. Depuis,
SAGESSE 12 elle a abandonné son peuple et a appris à apprécier sa gigantesque épée (même si elle ne peut exploiter son plein
potentiel que lorsqu’elle devient enragée). Elle ne parle jamais des circonstances qui la contraignirent à quitter
CHARISME 8
son pays natal. Il y a des choses qu’il vaut mieux passer sous silence.

DÉFENSE
pv 132
CA 30, contact 19, pris au dépourvu 24 À distance arbalète lourde de feu intense +4,
(+9 armure, +3 parade, +6 Dex, +2 naturelle)
Réf +15, Vig +12, Vol +9 ; +2 contre poison, sorts et
pouvoirs magiques
Sens vision dans le noir à 18 m
Capacités défensives esquive totale
ATTAQUE
Corps à corps grande hache+3, +20/+15/+10 (1d12+6/×3)
+26/+19/+16 (1d10+4 plus 1d6 feu/17-20)
BBA +15 ; BMO +17 ; DMD 33 (37 contre bousculade
et croc-en-jambe)
Pouvoirs spéciaux camouflage, déplacement facilité,
empathie sauvage +8, ennemi juré (humanoïde
[humain] +2, fée +4, humanoïde [géant] +6,

Harsk
COMPÉTENCES humanoïde [humanoïdes monstrueux] +4),
Connaissances (géographie) +18, Connaissances (na- environnement de prédilection (montagnes +6,
ture) +18, Discrétion +24, Dressage +13, Perception forêt +4, froid +2), pacte du chasseur (compagnons),
+20, Premiers secours +20, Survie +20 pistage accéléré +5, proie du chasseur
NAIN Sorts préparés (NLS 12, Concentration +14)
DONS
Niveau 4 – voyage par les arbres
DIVINITÉ Torag Arme de prédilection (arbalète lourde), Dur à cuire, Niveau 3 – neutralisation du poison, soins modérés
PAYS Druma Endurance, Rechargement rapide (arbalète lourde), Niveau 2 – croissance d’épines, mur de vent, protection
Science du critique (arbalète lourde), Science du tir de contre les énergies
PROFIL précision, Tir à bout portant, Tir de loin, Tir en mouve- Niveau 1 – enchevêtrement (DD 13), résistance aux
ment, Tir de précision, Viser, Viser juste, Volonté de fer énergies (2), retardement du poison
CLASSE/NIVEAU Rôdeur 15
ALIGNEMENT Loyal Neutre Équipement de combat potions de fusion dans la pierre (2), antidotes (2), bâtons fumigènes (2), sacoches
INITIATIVE +6 immobilisantes (2), pierres-tonnerre (2); Équipement cuirasse de mithral d’invulnérabilité +3, grande hache +3,
arbalète lourde de feu intense +4 avec 30 carreaux et 15 carreaux de lumières +1, dague d’argent de maître, amu-
VITESSE DE BASE 6m
lette d’armure naturelle +2, ceinture d’incroyable dextérité +6, cape du prestidigitateur, havresac, perle de pouvoir
(niveau 1), anneau de protection +3, rations (4), sifflet de signalisation, théière, bottes ailées, 520 po
CARACTÉRISTIQUES
Décidément, Harsk n’a rien d’un nain ordinaire : il aime les vastes plaines à ciel ouvert, méprise le goût de
FORCE 14 l’alcool et préfère livrer bataille à distance plutôt qu’au corps à corps. Mais peu de gens osent se moquer de ses
DEXTÉRITÉ 23 choix car si Harsk tient quelque chose des nains, c’est bien son caractère grincheux et colérique. La majorité
CONSTITUTION 16 de cette colère vient de la mort du groupe de son frère. Ils furent tous tués par des géants et Harsk arriva un
INTELLIGENCE 10 instant trop tard pour sauver son frère. La haine des géants façonna la vie de Harsk. Il préfère un thé bien fort à
de l’alcool (pour garder les idées claires), il aime les étendues sauvages de la surface (car c’est là que se trouvent
SAGESSE 14
les géants) et il privilégie l’arbalète à la hache (ce qui lui permet d’entamer le combat plus rapidement). Ses
CHARISME 6 compagnons accordent une grande valeur à ses dons de combattant même s’ils ont parfois un peu peur de lui.

90
 Pré-tirés

DÉFENSE ATTAQUE
pv 116 Corps à corps serpe +3, +13/+8/+3 (1d4+1)
CA 24, contact 16, pris au dépourvu 22 (+6 armure, À distance fronde +2, +15 (1d3)
+4 parade, +1 Dex, +2 naturelle, +1 taille) BBA +11 ; BMO +8 ; DMD 23
Pouvoirs spéciaux déplacement facilité, empathie
R2f +8, Vig +12, Vol +16 ; +2 contre illusions ; +4
sauvage +17, éternelle jeunesse, forme animale
contre les fées et les effets qui visent les plantes 6/jour, lien avec la nature (petit félin nommé
Sens vision nocturne Droogami), mille visages, passage sans trace,
Immunité poison pouvoirs magiques de gnome, sens de la nature
Sorts préparés (NLS 15 ; concentration +22)
COMPÉTENCES Niveau 8 – tremblement de terre
Niveau 7 – tempête de feu (DD 24), vent divin
Lini
Art de la magie +13, Connaissances (nature) +18,
Dressage +20, Équitation +14, Perception +27, Niveau 6 – force de taureau de groupe, glissement de
Premiers secours +20 terrain, mur de pierre
Niveau 5 – mur d’épines (2), peau de pierre, soins intensifs
GNOME (F) Niveau 4 – colonne de feu (2, DD 21), dissipation de la
DONS magie, marche dans les airs
DIVINITÉ Verte religon Niveau 3 – guérison des maladies (2), neutralisation
Amélioration des créatures convoquées, Combat
PAYS Terres des rois de Linnorm monté, École renforcée (invocation), Incantation du poison (2)
Niveau 2 – force de taureau, pattes d’araignée, peau
animale, Magie de guerre, Piétinement, Réflexes
PROFIL d’écorce, résistance aux énergies, sphère de feu (DD 18)
surhumains, Science de l’initiative Niveau 1 – enchevêtrement (2 ; DD 17), soins légers (3)
CLASSE/NIVEAU Druide 15 Niveau 0 – détection de la magie, lumière, repérage,
ALIGNEMENT Neutre stabilisation
INITIATIVE +5 Équipement de combat potions de soins importants (2), parchemins d’appel de la foudre (2), baguette de conta-
gion (NLS 7, 18 charges), baguette de soins importants (20 charges); Équipement divers armure de cuir sauvage
VITESSE DE BASE 6m
+4, serpe +3, fronde +2 avec 20 billes, robe de druide, bandeau de Sagesse inspirée +6, trou portatif, anneau de
protection +4, cape de vol, bourse, gui, bourse de composantes, bâtons éclairants (2), collection de bâtons de
CARACTÉRISTIQUES bois sans écorce, 480 po
FORCE 6
Lini a toujours semblé posséder une certaine affinité avec diverses créatures des bois qui vivaient près de l’endroit
DEXTÉRITÉ 12 où elle a grandi, elle s’entendait particulièrement bien avec les grands prédateurs comme les ours et les léopards
CONSTITUTION 16 des neiges. Plus d’une fois, l’enclave de Lini fut menacée par de grands ours ou des félins aux griffes acérées mais,
INTELLIGENCE 10 par une série de bruits apaisants et de gestes précis, Lini finit toujours par apaiser les bêtes et les pousser à passer
SAGESSE 24 leur chemin. Avant de quitter les Terres des rois des Linnorms, Lini a collectionné plus d’une douzaine de bâtons :
un pour chaque bois ou chaque forêt qu’elle a visitée. Ces bâtons retracent ses expériences et, bien que, pour un
CHARISME 15 observateur extérieur, ils se ressemblent tous, ils contiennent de riches souvenirs pour la druide gnome.

DÉFENSE ATTAQUE
pv 116 Corps à corps mains nues +16/+11/+6 (2d6+5
CA 28, contact 21, pris au dépourvu 24 plus 1d6 électricité) ou déluge de coups
(+7 armure, +3 parade, +3 Dex, +1 esquive, +3 +18/+18/+13/+13/+8/+8 (2d6+5 plus 1d6 électricité)
moine, +1 Sagesse) ou épée du temple +4, +18/+13/+8 (1d8+8/19-20)
Réf +17, Vig +16, Vol +15 ; +2 vs enchantement BBA +11 ; BMO +18 (+22 contre lutte); DMD 35 (39
Capacités défensives esquive totale ; Immunité contre lutte)
maladie, poison ; RM 25 Pouvoirs spéciaux âme de diamant, chute ralentie
21 m, corps de diamant, Coup étourdissant

Sajan COMPÉTENCES (15/jour, DD 18 ; fatigué, malade, chancelant),

Acrobaties +21 (+56 sauts), Discrétion +21, Escalade déplacement rapide, entraînement aux
+21, Perception +19, Psychologie +19 manœuvres défensives, pas chassé, paume
vibratoire, plénitude physique, réserve de ki (8
HUMAIN
DONS points, loyal, magie), sauts puissants
DIVINITÉ Irori Attaque éclair, Attaques réflexes, Comme l’éclair,
PAYS Vudra Comme le vent, Coup étourdissant, École du scor-
pion, Esquive, Fureur de la méduse, Interception de
PROFIL projectiles, Lutte supérieure, Maniement des armes
CLASSE/NIVEAU Moine 15 exotiques (épée du temple), Parade de projectiles,
Poing de la gorgone, Science du combat à mains
ALIGNEMENT Loyal Neutre
nues, Science de la lutte, Souplesse du serpent
INITIATIVE +3
VITESSE DE BASE 25 m Équipement de combat potions de soins importants (2), potion de vol ; Équipement divers épée du temple +4,
bracelets d’armure +7, cape de résistance +5, robe de moine, fourreau d’affûtage, anneau de protection +3, amu-
CARACTÉRISTIQUES lette des poings puissants de foudre intense +2, symbole sacré en bois, bourse, 932 po
FORCE 17
DEXTÉRITÉ 16 Sajan Gadadvara et sa sœur jumelle, Sajni, furent séparés quand leur seigneur fut humilié et dut céder la
CONSTITUTION 14 moitié de son armée, dont la sœur de Sajan, au vainqueur. Le nouveau maître de Sajni l’emmena loin de la
INTELLIGENCE 10 Vudra et Sajan abandonna ses propres responsabilités pour la suivre. Il a passé des années à la chercher en
SAGESSE 12 vain mais il n’a pas abandonné. Il sait qu’il ne peut pas rentrer en Vudra car le padapranja le ferait exécuter
pour désertion. Cependant, son pays natal ne lui manque pas et il continue de chercher le moindre indice qui
CHARISME 8 pourrait le mettre sur la piste de sa sœur.

91
Le mois prochain
Des âmes pour le Coutelas du
contrebandier
De James Jacobs
Ce voyage dans les jungles de la Sargave tourne au drame
quand l’équipage du Jenivère s’échoue sur le Coutelas du
contrebandier, une île à la sinistre réputation. Pour survivre,
les PJ doivent s’allier à l’équipage et aux autres passagers
pour explorer cet îlot qui abrite bêtes primitives, cannibales
déments et légendes pirates. Quels mystères se cachent au
cœur de la jungle ? Peuvent-ils être la clef de richesses qui
surpassent tous les trésors jamais découverts ? Peut-être les
PJ suivent-ils la piste d’une découverte dont la valeur dépasse
leur imagination, à condition qu’ils parviennent à fuir l’île.
Mettez le cap sur une nouvelle aventure avec ce premier
volume de la Campagne : Le Crâne du serpent !
Naufragés
De James Jacobs
Rencontrez les survivants hagards du Coutelas du
contrebandier. Choisissez vos alliés et découvrez qui sont vos
ennemis héréditaires dans cette pittoresque galerie de parias.
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92
L’écologie des hommes-serpents
De Clinton Boomer
Apprenez l’histoire et les coutumes des mystérieux hommes-
serpents de l’Ombreterre, un mal ancestral qui risque de
s’éveiller encore une fois pour envahir tout Golarion.
Et plus encore
Robin Laws nous montre toute la sagesse de la jungle dans un
nouveau Journal des Éclaireurs, et de terribles fléaux marins
jaillissent de l’écume pour faire une entrée fracassante dans
le Bestiaire Pathfinder.
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System Reference Document. Copyright 2000. Wizards of the Coast, Inc; Authors Jonathan Tweet, Monte
Cook, Skip Williams, based on material by E. Gary Gygax and Dave Arneson.
Pathfinder 13 : Une Ombre dans le ciel. Copyright 2010, Paizo Publishing, LLC; Auteur : Greg A. Vaughan.
Tome of Horrors. Copyright 2002 Necromancer Games, Inc.; Authors: Scott Greene, with Clark Peterson,
Erica Balsley, Kevin Baase, Casey Christofferson, Lance Hawvermale, Travis Hawvermale, Patrick Lawinger, and
Bill Webb; Based on original content from TSR.
 Chacun sa route...

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Paizo Publishing®, LLC. © 2011 Paizo Publishing

Chasser la foudre
Source : Un druide de passage.
Tâche : Vézakus Ventépine, un druide venu dans la région
pour observer les étranges manifestations du Premier
Monde, cherche des échantillons d’écorce de sylvanien
frappé par la foudre. Le druide pense que ces
monstres sont plus répandus dans le Premier Monde
et il aimerait étudier comment la foudre transforme
les sylvaniens en une curieuse forme de vie nouvelle.
Réussite : Ramasser de l’écorce de sylvanien foudroyé.
Récompense : Une baguette de peau d’écorce (NLS 12,
20 charges).
Essence en bouteille
Source : Un étrange magicien tieffelin.
Tâche : Anamar Lellewen veut comprendre pourquoi
certains fiélons se transforment en dévoreurs quand
ils périssent dans d’étranges recoins du multivers.
Il est prêt à payer une somme coquette à toute
personne qui lui ramène une fiole « d’essence épuisée »
(principalement du sang) tirée d’un puissant dévoreur
mort dans le Premier Monde.
Réussite : Trouver un dévoreur dans le Premier Monde, le
tuer et mettre son essence en bouteille.
Récompense : Un scarabée de protection avec 9 charges.
Arretez
’ ’ les ettins ! L’heritage
Source : Rapport.
Tâche : Des rapports venant d’un fort voisin disent
qu’une douzaine d’ettins menés par un satyre dont
le visage est dissimulé derrière un heaume causent
de graves problèmes. Si leur chef est intimidant,
ce sont les douze ettins qui causent le plus de
dégâts matériels. Il faut les arrêter avant qu’ils ne
finissent par tout dévaster !.
Réussite : Vaincre les douze ettins
Récompense : La défaite des ettins meurtriers remonte
le moral du royaume, ce qui se traduit par une hausse
de stabilité et de loyauté de 2 points.
Un’ "petit" linnorm
Source : Un étrange érudit.
Tâche : Les linnorms ne sont pas tous de la même
taille. Il arrive (rarement) que l’un d’eux n’atteigne
jamais sa taille adulte. Tarlen Zheed, un célèbre
spécialiste de tout ce qui concerne les dragons,
voudrait en avoir la preuve. Si quelqu’un lui trouve un
avorton de linnorm et lui ramène des échantillons de son
sang, de sa chair, de ses dents et de ses yeux, il lui
donnera une belle récompense.
Réussite : Tuer un linnorm rabougri et en prélever des
morceaux.
Récompense : 4 000 pp.
..
Un ’
defi ’
heroique
Source : Aurex Thewsen, un héros caustique.
Tâche : Aurex Thewsen vient du Pitax et se vante souvent
de ses talents de tueur de dragon. Il défie les chefs
des Terres volées en leur disant de prouver leur valeur
en tuant eux aussi un dragon, afin de montrer qu’ils sont
dignes de rester maîtres de leur royaume.
Réussite : Chercher un véritable dragon à la sinistre réputation
et le vaincre. Ilthuliak, le célèbre dragon noir, ferait
l’affaire, à condition de trouver son antre.
Récompense : La gloire que les PJ obtiennent en devenant
des tueurs de dragon fait augmenter l’économie du
royaume de +4.
Les soeurs de la pixie
Source : Limm Piquaile, une pixie inquiète.
Tâche : Limm Piquaile s’inquiète pour ses six sœurs. Il y
a un mois, elles se sont toutes faites capturer par un
« méchant magicien fait de vers. » En compagnie d’une
sorcière effrayante, il a enfermé les six sœurs de Limm
dans une cage magique qu’il a donnée à un horrible troll.
Limm s’est enfuie et veut désespérément sauver ses
sœurs
Réussite : Sauver autant de sœurs que possible.
Récompense : Limm offre une gemme d’une valeur de
5 000 po pour chaque sœur sauvée.
’ des Houten
Source : Bélinda Houten, dame de noble lignage.
Tâche : Bélinda Houten cherche à laisser un héritage : elle
veut que l’on construise un théâtre et plusieurs monuments
dédiés à sa famille. Une étrange diseuse de bonne aventure
lui a un jour donné un livre en lui affirmant que les maîtres
des Terres volées en auraient besoin le moment venu, mais
elle refuse de s’en séparer tant qu’elle n’a pas ses
bâtiments.
Réussite : Construire un théâtre et quatre monuments en
l’honneur de Bélinda (tous dans des villes différentes).
Récompense : Un exemplaire en parfait état du Pique-nique de
Zuddiger, d’une valeur de 5 000 po.
Un ours-hibou aile
’
Source : Loris Shadwest, taxidermiste enthousiaste.
Tâche : Loris veut empailler un ours-hibou ailé. Des
taxidermistes de moindre renom se seraient contentés
de coudre des ailes d’oiseau géant sur un ours-hibou
ordinaire, mais Loris veut que son chef-d’œuvre soit
« réel. » Il promet un puissant objet magique à la
première personne qui lui remet un cadavre d’ours-hibou
ailé. EN BON ÉTAT !
Réussite : Tuer un ours-hibou ailé et le remettre à
Loris.
Récompense : L’objet magique promis est une boule de
cristal qui appartient à la famille de Loris depuis des
années.
 36

PATHFINDER
®

Un monde
en proie à la folie
M
aintenant que les personnages ont maté les dangers des Terres

Kingmaker : Un millier de hurlements

volées, ils règnent en maîtres incontestés. Mais dans un
recoin de leur royaume, un complot vieux de plusieurs siècles
arrive à maturation et transforme la terre elle-même en un ennemi qui
menace de détruire tout le pays. Alors que la frontière entre les Terres
volées et un monde dément s’effrite, c’est aux héros qu’il revient de sauver
leur peuple menacé par une nature devenue folle et les émissaires d’une
réalité insoupçonnée. Parviendront-ils à conserver leur royaume (et leur
santé mentale) face à la fureur du Premier Monde ?

Ce volume de Pathfinder met un terme épique à la campagne Kingmaker et

comprend :

 Un millier de hurlements, une aventure pour des personnages Pathfinder

JdR de niveau 15, par Richard Pett.

 D’ignobles complots et divers défis de haut niveau pour continuer la

campagne Kingmaker après cette aventure, par F. Wesley Schneider.

 Une visite guidée du Premier Monde, foyer des fées et de l’impossible,

par James L. Sutter.

 Des révélations et de malheureuses vérités qu’apprendra Ollix Kaddar,

l’Éclaireur en herbe, sur un champ de bataille, dans le Journal des
Éclaireurs par Jay Thompson.

 Cinq nouveaux monstres, par Gareth Hanrahan et Patrick Renie.

Volume 6 sur 6

Un millier de
®
ISBN : 978-2-36328-043-5
hurlements
Par Richard Pett
black-book-editions.fr/pathfinder paizo.com/pathfinder BBE PF 36 Prix : 19,90 €