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Revue d’histoire culturelle (XVIIIe-XXIe siècles)

Appel à contributions pour le numéro 6 de la revue


Coordination : Fabien Archambault (Université Paris 1), Virgile Cirefice (École française de
Rome, Carlotta Sorba (Università di Padova)

Nouvelles approches de l’histoire culturelle italienne


Imaginaires, cultures politiques, cultures de masse

Étrangement, au pays d’Antonio Gramsci, l’un des penseurs du XXe siècle à avoir mis en
évidence l’importance du fait culturel dans le fonctionnement général des sociétés, l’histoire
culturelle a mis du temps avant d’être reconnue comme un domaine légitime de la recherche
historique. Ainsi, c’est seulement depuis une vingtaine d’années que celle-ci s’est affirmée en Italie
comme un champ d’études légitime et autonome.
Dans les dernières décennies du XXe siècle, le paysage historiographique de la péninsule était en
effet encore marqué par la persistance de traditions philosophiques bien enracinées, comme
l’historicisme, qu’il soit libéral ou marxiste. C’est d’abord l’émergence de l’histoire sociale qui
constitua un profond renouvellement des méthodes et des objets de recherche, à tel point que le
tournant culturel observable ailleurs ne rencontra en Italie, notamment parmi les historiens de
l’époque contemporaine, qu’un accueil tiède voire hostile. Jusque dans la seconde moitié des années
2000, l’expression « histoire culturelle » était même souvent utilisée dans sa traduction anglaise,
comme pour mieux en souligner la dimension d’importation, à mille lieux de l’histoire des idées ou
de l’histoire des intellectuels, solidement installées et qui tenaient le haut du pavé, tant dans la
tradition crocienne que gramscienne. L’étude des phénomènes culturels est ainsi longtemps demeurée
subordonnée à une histoire politique qui ne consentait à s’y intéresser que pour étudier les grandes
orientations des partis de masse en matière culturelle ou les importantes polarisations de guerre froide
qui séparaient les productions culturelles d’inspiration catholique ou communiste.
Néanmoins, parallèlement, de nombreux chantiers historiographiques que l’on considérerait
aujourd’hui comme relevant de l’histoire culturelle – ce qui ne se faisait pas à l’époque – étaient
lancés par des historiens précurseurs. On peut penser aux travaux d’Antonio Gibelli et de Mario
Isnenghi sur la Première Guerre mondiale1, à ceux portant sur l’Italie libérale et républicaine de Silvio
Lanaro2 ou encore aux études d’Emilio Gentile sur le fascisme inspirées par la lecture de George
Mosse dont la réception en Italie fut précoce et durable3. Cette manière d’aborder le social par le
prisme du culturel avait par ailleurs également mûri du côté de l’histoire des femmes et du genre,

1
Antonio Gibelli, L’officina della guerra. La Grande guerra e le trasformazioni del mondo mentale, 1991 ; Mario
Isnenghi, Il mito della Grande guerra, 1989.
2
Silvio Lanaro, Nazione e lavoro. Saggio sulla cultura borghese in Italia, 1979 ; id., Patria. Circumnavigazione di
un’idea controversa, 1996 ; id., Storia dell’Italia repubblicana (1946-1991), 2000.
3
Emilio Gentile, Il culto del Littorio. La sacralizzazione della politica nell’Italia fascista, 1993.

1
comme en témoignent les travaux de Luisa Passerini ou de Paola Di Cori4.
L’affirmation définitive d’une histoire culturelle se revendiquant clairement comme telle est
intervenue à partir d’un domaine d’étude pourtant des plus traditionnels et pénétré de téléologie
jusque dans son chromonyme : le Risorgimento, le processus de construction de l’État-nation dans la
première moitié du XIXe siècle5. Autour de cette thématique s’est ainsi structuré un travail de
recherche collectif qui a placé la question culturelle au cœur de ses préoccupations et a mis en
évidence les liens étroits unissant les aspects discursifs et les pratiques sociales et politiques. Ce fut
le début d’un renouvellement qui a ensuite gagné les recherches portant sur des périodes plus récentes
et sur des objets toujours plus divers.
Si l’on entend l’histoire culturelle comme une histoire sociale des représentations, force est de
constater la profusion de travaux récents qui se sont proposés d’interroger les conditions de
production et les imaginaires sociaux nés des grandes productions culturelles de l’époque
contemporaine – de l’édition à l’opéra, en passant par la radio, le cinéma, la chanson ou encore le
sport. Une histoire culturelle attentive à l’anthropologie a également permis d’approfondir les
différents modes de consommation et les imaginaires qui y étaient liés ou bien de redonner aux
folklores et aux cultures populaires une place importante dans l’historiographie, qui les avait
longtemps délaissés à la suite de Benedetto Croce.
C’est de ce renouveau dont entend rendre compte ce numéro thématique de la Revue d’histoire
culturelle (XVIIIe-XXIe siècles), à partir de trois axes principaux, mais non exclusifs, qui feront une
place importante à la grande diversité géographique de la péninsule :

- Le premier touche à la question de la construction des imaginaires et des représentations, de


ses vecteurs et des résistances rencontrées. Il s’agit de s’intéresser à la fois aux objets culturels
dans toute leur diversité et aux sensibilités véhiculées par ces derniers et les bouleversements
sociaux et politiques de la période. Les folklores, hérités ou réinventés, permettent également
de souligner la diversité des espaces géographiques considérés.

- On s’intéressera également aux usages pluriels de la culture dans le champ politique, aux
processus de politisation et à l’apparition de cultures et de pratiques politiques variées, tout en
s’attachant à montrer comment elles ont pu être élaborées par les différents protagonistes. Des
phénomènes de circulation et d’hybridation peuvent être mis en évidence par-delà des clivages
qui pouvaient sembler a priori insurmontables.

- En dernier lieu, il s’agirait d’explorer les processus de production, voire d’industrialisation,


de la culture au cours de la période contemporaine. Les propositions peuvent s’intéresser aux
productions culturelles dans toute leur diversité – musique, théâtre, littérature, cinéma,
médias, bande-dessinée, etc. – et veilleront à s’interroger sur les modalités de leur diffusion et
de leur réception.

4
Luisa Passerini, Storia e soggettività. Le fonti orali, la memoria, 1988. Voir aussi son Mussolini immaginario. Storia
di una biografia, 1991.
5
Dans ce processus, l’ouvrage d’Alberto Maria Banti a joué un rôle central : La nazione del Risorgimento. Parentela,
santità e onore alle origini dell’Italia unita, 2000.

2
Échéancier :
- Soumission d’un résumé en français, italien ou anglais (2 500 signes maximum) et d’une brève
notice bio-bibliograhique avant le 29 avril 2022 aux trois adresses suivantes :
fabien.archambault@univ-paris1.fr ; virgile.cirefice@gmail.com ; revuedeladhc@gmail.com
- Notification aux auteurs courant mai 2022
- Remise des articles complets (50 000 signes environ espaces compris) : 1er décembre 2022
- Publication au printemps 2023

3
Revue d’histoire culturelle (XVIIIe-XXIe siècles)

Call for papers per il numero 6 della rivista


Coordinamento: Fabien Archambault (Université Paris 1), Virgile Cirefice (École française de
Rome), Carlotta Sorba (Università di Padova)

Nuovi approcci culturali alla storia italiana


Immaginari, culture politiche, culture di massa

Stranamente, nel paese di Antonio Gramsci, uno dei pensatori del Novecento che più ha
evidenziato il ruolo fondamentale della cultura nel funzionamento generale delle società, la storia
culturale in Italia è stata riconosciuta solo in modo tardivo come un campo legittimo della ricerca
storica. Così, è solo negli ultimi venti anni che si è qui affermata come un campo di studi legittimo e
autonomo.
Negli ultimi decenni del Novecento, il paesaggio storiografico della penisola era ancora segnato
dalla persistenza di tradizioni filosofiche radicate, come lo storicismo, sia liberale che marxista. È
stato l’emergere della storia sociale a determinare un profondo rinnovamento dei metodi e degli
oggetti di ricerca, tanto che la svolta culturale che si poteva osservare altrove ha incontrato invece in
Italia un’accoglienza tiepida o addirittura ostile, soprattutto tra gli storici del periodo contemporaneo.
Fino alla seconda metà degli anni 2000 lo stesso termine «storia culturale» veniva utilizzato nella sua
forma inglese, a sottolinearne il carattere estraneo al quadro nazionale, lontano da quella storia delle
idee o dalla storia degli intellettuali che avevano avuto invece in Italia tradizioni importanti e ben
consolidate sia nella traiettoria crociana che in quella gramsciana. Lo studio dei fenomeni culturali è
rimasto così a lungo subordinato a una storia politica che tendeva a privilegiare i grandi orientamenti
dei partiti di massa in materia culturale o le importanti polarizzazioni della guerra fredda che
dividevano le produzioni culturali di ispirazione cattolica o comunista.
È anche vero, e va sottolineato, che nel frattempo alcuni importanti cantieri di ricerca che oggi
chiameremmo senz’altro di storia culturale (ma allora non erano così definiti) venivano lanciati da
storici di notevole valore e preparavano il campo a quanto sarebbe avvenuto in seguito. Si pensi agli
studi di Antonio Gibelli e Mario Isnenghi sulla Prima guerra mondiale6, a quelli sull’Italia liberale e
repubblicana di Silvio Lanaro7 o agli studi di Emilio Gentile sul fascismo ispirati ad una lezione di
George Mosse che ha avuto in Italia ampia e precoce diffusione8. L’apertura verso una rilettura del
sociale attraverso lenti culturali era maturata inoltre nel campo della storia delle donne e di genere,
come mostravano gli studi di Luisa Passerini o di Paola Di Cori9.
La situazione è molto cambiata negli ultimi due decenni con lo sviluppo di un campo di studi di
storia culturale piuttosto vivace che curiosamente ha trovato la propria occasione di avvio in un
ambito di studi quanto mai tradizionale e intriso di teleologia a partire dal suo stesso chrononyme: il

6
Antonio Gibelli, L’officina della guerra. La Grande guerra e le trasformazioni del mondo mentale, 1991; Mario
Isnenghi, Il mito della Grande guerra, 1989.
7
Silvio Lanaro, Nazione e lavoro. Saggio sulla cultura borghese in Italia, 1979; id., Patria. Circumnavigazione di
un’idea controversa, 1996; id., Storia dell’Italia repubblicana (1946-1991), 2000.
8
Emilio Gentile, Il culto del Littorio. La sacralizzazione della politica nell’Italia fascista, 1993.
9
Luisa Passerini, Storia e soggettività. Le fonti orali, la memoria, 1988. Si veda anche il suo Mussolini immaginario.
Storia di una biografia, 1991.

4
Risorgimento, o il processo di costruzione dello stato nazionale nella prima metà dell’Ottocento 10.
Intorno a questo tema si è infatti sviluppato un laboratorio collettivo di ricerca in cui l’approccio
culturale risultava centrale, assunto con maggiore consapevolezza e marcato da una forte interazione
tra aspetti discorsivi e pratiche sociali e politiche. Questo è stato l’inizio di un rinnovamento che in
seguito si è esteso a ricerche su periodi più recenti e su oggetti diversi.
Se intendiamo la storia culturale come una storia sociale delle rappresentazioni, è chiaro che c’è
stata una profusione di lavori recenti che hanno provato ad esaminare le condizioni di produzione e
l’immaginario sociale creato dalle principali produzioni culturali dell’epoca contemporanea –
dall’editoria all’opera, passando per la radio, il cinema, la canzone e lo sport. Una storia culturale
attenta all’antropologia ha anche permesso di approfondire i vari modi di consumo e gli immaginari
ad essi legati, o di dare al folklore e alla cultura popolare un posto importante in una storiografia che
li aveva a lungo trascurati.
È questo rinnovamento che il numero tematico della «Revue d’histoire culturelle (XVIII-
XXIe siècles» intende segnalare, basandosi su tre assi principali, ma non esclusivi, all’interno dei
quali un posto importante sarà accordato alla grande diversità geografica della penisola:

- Il primo affronta il problema della costruzione di immaginari e rappresentazioni, i loro vettori


e le resistenze incontrate. Si tratta di interessarsi sia agli oggetti culturali in tutta la loro
diversità sia alle sensibilità trasmesse da questi ultimi e agli sconvolgimenti sociali e politici
dell’epoca. Il folklore, ereditato o reinventato, serve anche a mettere in evidenza la diversità
delle aree geografiche considerate.

- Il secondo vuole mettere in luce gli usi plurali della cultura nel campo politico, i processi di
politicizzazione e l’emergere di varie culture e pratiche politiche, cercando di mostrare come
sono state elaborate e vissute dai diversi protagonisti. Fenomeni di circolazione e di
ibridazione possono essere evidenziati al di là di divisioni che potevano sembrare
insormontabili a priori.

- Infine, un terzo asse riguarda i processi di produzione, o di industrializzazione, della cultura


nel periodo contemporaneo. Le proposte potranno concentrarsi sulle produzioni culturali in
tutta la loro diversità - musica, teatro, letteratura, cinema, media, fumetti, ecc. - e avranno cura
di interrogare le modalità della loro diffusione e ricezione.

Calendario:
- Presentazione di un abstract in francese, italiano o inglese (massimo 2.500 caratteri) e di una
breve nota bio-bibliografica entro il 29 aprile 2022 ai seguenti tre indirizzi:
fabien.archambault@univ-paris1.fr ; virgile.cirefice@gmail.com ; revuedeladhc@gmail.com
- Notifica agli autori nel maggio 2022
- Presentazione di articoli completi (circa 50.000 caratteri spazi inclusi): 1° dicembre 2022
- Pubblicazione nella primavera del 2023

10
In questo processo il libro di Alberto Mario Banti ha avuto un ruolo centrale: La nazione del Risorgimento.
Parentela, santità e onore alle origini dell’Italia unita, 2000.

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