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Méthodologie de la 

géographie par Mamadou FAYE


Présentation du cours
Ce cours intitulé '' Méthodologie de la géographie'' comporte deux
chapitres: quelle géographie à enseigner ? Comment enseigner la géographie ?
Le premier chapitre pose le débat géographie classique - géographie nouvelle
dite sociale. Le choix porté sur la géographie sociale conforte son arrimage aux
nouveaux programmes de géographie et à l'approche systémique qui y est
préconisée. Le second chapitre traite des acteurs du jeu didactique (savoir
savant, maître, élèves ) à travers la transposition didactique, des tendances
actuelles de la nouvelle géographie, des orientations pédagogiques à privilègier,
de quelques outils de la géographie ( voir ressouces ). Ce cours est destiné aux
professeurs vacataires des sections F1A ( licence ) et F1B ( maîtrise ) pour leur
permettre de mieux gérer leurs enseignements dans un contexte de pénurie
Objectif général : connaître la géographie à enseigner et le raisonnement à
privilégier
Objectifs spécifiques
- dissocier géographie classique et géographie nouvelle(ou sociale)
- identifier les nouvelles orientations de la pensée géographiques
- analyser quelques outils de la géographie.
Plan du cours
1- Quelle géographie à enseigner ?
2- Comment enseigner la géographie ?
Quelle géographie à enseigner?
« Car, être enseignant, ce n’est plus seulement être le meilleur ou le plus
savant en histoire, en géographie, en grammaire, en biologie ou en
mathématiques. Etre enseignant, c’est probablement autant, savoir mobiliser les
connaissances que l’on a acquises pour les adapter à toutes les situations. C’est
savoir en permanence en acquérir de nouvelles pour rester disponible devant les
demandes les plus inattendues. C’est maîtriser suffisamment de techniques pour
aider les enfants à s’approprier savoirs et méthodes… » 
Avant-propos de : ‘’Profession enseignant, la géographie en collège et en
lycée’’, ouvrage coordonné par Pierre Desplanques (1994).
Cette question posée sous entend l’existence de plusieurs géographies. Des
récents débats épistémologiques, on peut retenir une opposition majeure entre
une géographie dite ‘’classique’’ et une géographie dite ‘’sociale’’.
La géographie classique est fondée sur la problématique des rapports
entre les hommes et les milieux naturels. La connaissance de ces rapports
supposait l’étude préalable des milieux (relevant d’une géographie physique), la
géographie prenant le relai. Ces deux branches de la géographie se sont
progressivement séparées : la géographie physique réduite à une
géomorphologie (emprise de géologues, botanistes...), a forgé sa propre
problématique en ignorant peu à peu les questions que lui posait la géographie
humaine. Cette dernière, refusant à priori tout déterminisme naturel dans les
rapports hommes-milieux, se replie dans la description de la diversité des
organisations territoriales du monde. Comme le constatait Le Lannou en 1948
dans ‘’La géographie humaine’’ (Flammarion), cette géographie s’avérait
incapable de formuler des lois. Pierre Georges, dans ‘’Annales de
Géographie ‘’(1948), répliquait qu’il était vain de chercher des lois dans les
rapports hommes-milieux, car ces lois sont ailleurs, elles sont économiques et
sociales. Pour s’affirmer, la géographie humaine dut se dégager, à l’issue du
19e siècle, de l’emprise environnementaliste à travers le possibilisme de Vidal de
la Blache pour donner progressivement à l’homme la première place dans la
causalité.
La géographie sociale sera l’œuvre de toute une génération de géographes
du milieu du 20e siècle qui se tournent vers les sciences sociales en se détournant
des partis pris naturalistes. La recherche s’oriente vers les faisceaux de relations
horizontales que les hommes nouent entre eux ; la géographie n’est plus une
science des lieux ou une science des milieux, c’est une science de la distance
considérée comme obstacle à la vie de relation. Elle s’intéresse aux distances et
à leurs liens avec la vie de relation : la notion d’organisation de l’espace se
précise et se structure en réseaux, axes, pôles plus ou moins hiérarchisés au
regard de cette fulgurante mondialisation. La nouvelle géographie comporte des
dimensions sociales, économiques et politiques toutes inter reliées. La primauté
accordée au social permet donc de parler de géographie sociale inversant la
démarche de la géographie classique pour laquelle l’étude des milieux naturels
était un préalable. La géographie sociale cherche à élucider les logiques
économiques et sociales avant de comprendre comment elles façonnent des
territoires complexes incorporant données naturelles et héritage du passé. En
définitive, les géographes découvrent donc que leur vrai travail, c’est de faire
comprendre ce qu’est la terre des hommes, ce qu’ils en ont fait et ce qu’ils
doivent en faire pour la sauvegarder. L’espace socialisé est perçu comme un
système, c’est-à-dire un ensemble d’éléments (physiques, démographiques,
économiques, culturels, politiques) ayant des attributs et qui interagissent. Après
1970, le modèle systémique révolutionne la géographie en instaurant un cadre de
conceptualisation des enchaînements au sein d’un écosystème, ensuite au sein
des géo systèmes incluant aussi bien les constructions sociales que les
composantes naturelles de la société (voir ressources fad: schéma 007 ). A la
différence de l’approche analytique (dont le propre est de décomposer un objet
en ses éléments constitutifs), l’approche systémique englobe la totalité des
éléments ainsi que leurs interactions. Elle est sans doute la plus adaptée en
géographie, car elle permet d’appréhender la façon qu’a une société de s’adapter
aux contraintes naturelles, de les utiliser parfois de façon abusive, de les
transformer jusqu’à engendrer des déséquilibres, d’économiser ou de gaspiller
les ressources renouvelables et non renouvelables. Ainsi, elle ne peut se
satisfaire d’une causalité unique, linéaire ; celle-ci doit être multiple et croisée.
En résumé, pour être géographe, il faut savoir regarder, s’étonner, noter ce qu’il
ya de singulier, lire à une autre échelle ce que l’on a vu, le conceptualiser,  y
rechercher des lois d’organisation. En perspective, c’est dans les champs
écologique, social et culturel que le géographe a le plus de chances d’apporter
encore des points de vue inédits comme le problème des identités.
RESSOURCES :

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