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NOUVELLE POLICIERE

DE
THIBAULT
GILLARD

Coulonces, 7 août 2010

La sonnerie retentit.
" - Allô ? dit-elle d'une voix encore endormie.
- Tu ne vas pas le croire, devant chez toi il y a du monde, on dirait qu'il
s'est passé quelque chose.
Elle regarda par la fenêtre et vit dans les lumières des gyrophares une
horde de passants agglutinés contre les barrières de sécurité.
- Tu as raison, il y a sûrement eu un accident, je vais chercher Paul et
je vais voir ce qui se passe. Au revoir.
- Au revoir, Elise.

Paul est un ami d'Elise et policier, qui venait la voir pendant ses
vacances.
- Bonjour Paul, dépêche toi et viens voir, il a dû arriver quelque chose de
grave en bas de l'immeuble.
Ce matin ? ça explique les sirènes alors. Bien, allons voir ça de plus
près.

Ils arrivèrent sur les lieux quelques instants plus tard, Elise présenta son
badge et ils purent franchir les barrières.
" Va voir les médecins légistes qu'on en sache plus, pendant je vais voir
l'inspecteur Durand.
- D'accord. A tout à l'heure.
- Bonjour inspecteur, que se passe-t-il ? ça a ameuté tout le quartier.
- Bonjour commissaire. Un braquage à la bijouterie Closek. Vers 5h00 du
matin, le voleur a menacé M. Closek avec un revolver, l'a tué d'une balle
dans le dos et s'est enfui avec la caisse et des pierres précieuses.
- C'est sa femme qui a découvert le corps j'imagine ?
- Oui, vous pouvez l'interroger si vous voulez.

En se rendant dans le magasin, elle fut rejointe par Paul qui lui dit que
l'assassin portait des rangers et qu'il était partit au volant d'une Jeep.
Un couteau de sûreté uniquement disponible à l'armée avait également
été découvert non loin du corps.
Quand ils arrivèrent dans la bijouterie, ils n'y trouvèrent personne quand
tout-à-coup, une femme surgit de l'arrière-boutique en criant : " Sortez !
Sortez de chez moi ! J'es ai assez de toutes ces histoires !" et elle
s'effondra en larmes.
" Madame Closek ! Comment vous sentez-vous ? Paul, va chercher des
médicaments !
- Mais la pharmacie est loin Elise !
- Vas-y vite Paul.
- J'y vais. Commence l'interrogatoire.
- Madame Closek, reprit Elise, je sais que c'est difficile pour vous mais
j'aimerais que vous me racontiez ce qui est arrivé cette nuit.
- Très bien. Si ça peut aider à retrouver l'assassin de mon mari, je vais
tout vous dire : J'étais en train de lire quand j'ai entendu des bruits de
voix venant du magasin. Je n'y ai pas prêté attention au début car mon
mari allumait souvent la radio quand il travaillait. Mais cette fois ... cette
fois c'était différent. Mon mari parlait comme si on le menaçait. Et
soudain, une détonation suivie d'un bruit de verre brisé. quand je suis
allée voir mon mari, il était allongé sur le ventre, devant le coffre ouvert.
A côté, il y avait une ardoise où l'on pouvait lire : " Videz le coffre sans
bruit. "
- C'est très ingénieux de la part de l'assassin; ainsi vous ne
reconnaîtrez pas sa voix. Quels objets a-t-on retrouvé sur votre mari ?
- Sa montre, les clés du coffre, son porte-monnaie et un court message
où il était écrit : " J'enverrai quelqu'un pour retirer mes poerres. " Rien
qui pisse vous aider dans l'enquête.
- Oui, rien de très intéressant. Merci madame. Allez, on rentre, dit-elle à
Paul qui venait d'arriver.
- D'accord, mais tu me feras un compte-rendu, je n'ai rien entendu moi !
- A une condition.
- Laquelle ?
- Tu m'invites au restaurant !
- D'accord. Monte en voiture.
Il mit le contact de sa puissante Jeep, partit en direction du restaurant.

L'après-midi de la commissaire fut très chargé, elle dut appeler


l'armée pour retrouver, grâce à son numéro de série, à qui appartenait le
couteau. Elle repensa également à tous les faits et objets du crime.
Quelque chose lui échappait, elle le savait, mais elle ne pouvait pas dire
quoi. Elle contacta également l'inspecteur Durand pour fixer le nom des
suspects présumés : Mme Closek, le militaire à qui appartenait le
couteau, et un vieil ami de M. Closek, un homme à qui il devait beaucoup
d'argent.

Durant les interrogatoires, Mme Closek ne donna aucune nouvelle


information, mais fut rapidement innocentée. L'homme à qui M. Closek
devait de l'argent put êtr innocenté grâce à un reçu d'hôtel prouvant qu'il
n'était pas sur place le matin du crime.
Enfin arriva l'interrogatoire de l'ex-militaire :
" - M. Tommy Diaz, vous avez été convoqué ici pour être interrogé sur le
meurtre de M. Closek et le braquage de sa bijouterie.
- Et moi, inspecteur, je vous répète que je n'ai rien à voir avec cette
histoire !
- M. Diaz, votre innocence sera difficile à prouver, il y a trois preuves de
taille contre vous . Tout d'abord, vous possédez des rangers dde la
même pointure que les traces retrouvées sur la scène du crime, vous
possédez vous aussi une Jeep, mais surtout ...
- Je vous dis que je suis innocent !! hurla l'homme, à bout de nerfs.
- ça suffit inspecteur.
- On va se charger du reste, dirent Paul et Elise, surgissant de derrière
le miroir sans tain. M. Diaz, nous avons retrouvé un couteau de survie
près du corps, est-il à vous ?
- Oui, commissaire, c'est bien le mien. Mais on me l'a volé deux jours
avant le meurtre.
- Avez-vous une preuve de ce que vous avancez ?
- Non, commissaire, aucune, mais je ne suis pas un assassin !
- Taisez-vous Diaz ! hurla Paul. Vous êtes coupable, c'est évident ! Il y a
trois preuves que vous ne pouvez contredire, auxquelles s'ajoute ceci:
vous avez été expulsé de l'armée car vous étiez trop violent, vous
manquez d'argent et vous haïssiez M. Closek.
- Calme toi Paul, voyons, tu ne peux rien prouver contre M. Diaz.
Monsieur, vous pouvez disposer, nous vous recontacterons.
- Ce n'est pas suffisant ! On doit l'enfermer, sinon il recommencera.
- Paul, ça suffit, tu n'es pas dans ton commissariat. Ici, c'est moi qui
décide.
- Comme tu voudras. Mais mets-le au moins en garde à vue.
- D'accord.

Dans la semaine qui suivit, l'enquête piétina jusqu'à un second


braquage, similaire au premier. Il se situait dans le magasin de
l'ébéniste, en face de l'immeuble d'Elise.
- Cette fois, c'est trop ! Il faut arrêter Tommy Diaz. Deux jours après la
fin de la garde à vue, il recommence !
- Ne crie pas, j'ai une migraine incroyable. La victime n'a rien ?
- Dieu merci, il est sauf. Par ailleurs, le second vol est similaire au
premier : traces de rangers, de Jeep, et même des plaques d'identité
militaires appartenant à M. Diaz ! dit Paul, triomphant, un sourire
d'orgueil sur le visage.
- Après tout, tu as sûrement raison. Appelle l'inspecteur Durand, nous
allons chez Diaz pour l'arrêter.
Elle repensa soudain à cet étrange billet : " J'enverrai quelqu'un pour
retirer mes pierres. " et tout devint clair dans son esprit.
- Non ! dis lui plutôt d'aller chercher Diaz et Mme Closek car je crois
savoir qui est notre braqueur.
- Mais enfin, c'est Diaz ! C'est évident ! s'acharna Paul.
- Nous verrons Paul, nous verrons ...

Une heure après, ils étaient tous les cinq au commissariat, l'ambiance
était extrêmement tendue. Elise prit la parole pour annoncer sa
stupéfiante découverte :
" Je vous demanderais de m'écouter sans intervenir et de poser vos
questions à la fin et bien calmement, d'accord ?
- Bien, commissaire, répondirent-ils tous à l'unisson.
- Tout d'abord, je tiens à préciser que M. Diaz sera innocenté.
- Oh, merci ! Merci commissaire !
Paul semblait, quant à lui, de plus en plus stressé.
- Commençons ! Il est évident que le couteau et les plaques d'identité
ont été déposés là pour vous faire incriminer, M. Diaz. Pourquoi vous ?
parce que le braqueur porte des rangers et conduit une Jeep,
exactement comme vous.
La deuxième chose qui m'a frappée, c'était ce mot : " J'enverrai
quelqu'un pour retirer mes pierres." Ce message était un avertissement
pour dire que quelqu'un allait venir le voler. Un avertissement déguisé.
Le troisième point qui m'a paru suspect est l'acharnement avec lequel
Paul essayait de faire accuser M. Diaz.
- Elise, tu ne dis pas que tu m'accuses ?
- Tais toi Paul, je n'ai pas fini. Ces trois éléments me conduisent à
penser que notre criminel n'est autre que Paul Testot.
- Mon Dieu, cela me semble si clair à présent ! Mais le mobile Elise ?
questionna Durand.
- J'allais y venir justement. Paul est ruiné et a urgemment besoin
d'argent. Il est arrivé trois jours avant le braquage, juste assez de temps
pour trouver sa victime et la personne à faire accuser. Il lui fallait aussi
voler de quoi faire incriminer M. Diaz. Le nies-tu Paul ?
- Non Elise, répondit-il sereinement. Et je ne t'en veux pas car ta
sanction sera pire que la mienne.
- Mais de quoi parles-tu ?
- Ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ! Tu ne comprends rien ma pauvre ! Tu
avais raison, sur tous les points sauf un. Comme tu l'as si justement dit,
mon billet parlait de quelqu'un d'autre, et tout comme M. Diaz tu as une
Jeep et des rangers.
- Mais c'est impossible enfin !
- J'ai également acheté des drogues que je mélangeais à ton repas. Tu
étais plongée dans un état second, et tu faisais absolument tout ce que
je voulais. Oui, c'est toi la voleuse et l'assassin de M. Closek. Tu réalises
maintenant ? Tu réalises ce que tu as fait ?
- Mais pourquoi moi ?
- Réfléchis un peu, tu es une citoyenne modèle, et commissaire. Qui
aurait pu te soupçonner ?
- Tu es un monstre Paul, un monstre ! et elle fondit en larmes.
- Je sais, et toi, tu n'es rien de plus qu'un assassin ! dit-il, son affreux
rictus sur le visage.

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