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FRANCISCANUM HISTORICUM
P E R IO D IC A P U B L I C A T I O T R I M E S T R I S
CURA
JL IS T IT T T S X 3 T I I . = T O ^ Æ T T S X 3 T I I .
AD C L A R A S A Q U A S prope F L O R E N T IA M
1924.
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pp. 183-218, pp. 183-337, pp. 457-488
MICHEL DE DMITREWSKI
FR. BERNARD DÉLICIEUX. 183
• zed b y L iO O Q lC
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Raymond est, en somme, plus digne de foi que Clareno. Il faut seule
ment se remémorer le rôle que, selon Angelo, jouaient les Dominicains
au sujet de la reprise des vieilles accusations dirigées contre Bernard.
Les Dominicains, pleins de rancune, ne pouvaient pas être, cette fois, au
second plan, comme le veut Clareno. Leur esprit se fit alors partout sentir.
Dans ce sens, le m é m o ria l connu contre la Clémentine Multo
rum, adressé par les inquisiteurs de Toulouse et de Carcassonne à
Jean XXII (Coll. Doat. t. 30, f. 91 ss.), nous paraît très significatif. J e a n
de S a in t-V ic to r, appelé aussi de P a r i s , aux renseignements sûrs,
parle dans son Memoriale historiarum aussi de l’entrevue de Jean XXII
avec Bernard à Avignon. Au sujet du procès, il est plus averti que Cla
reno. Néanmoins, il ne mentionne pas l’accusation importante: l’empoi
sonnement du pape Benoît XI: Recueil cité, XXI, 664.
Trois p a p e s mentionnent notre Franciscain dans leurs b u lle s :
Benoît XI, Clément V et Jean XXII. Tout différents qu’ils fussent de
caractères, ils prirent, naturellement, parti contre lui. Par la bulle
Ea nobis du 16 avril 1304, Benoît enjoint au provincial franciscain
d’Aquitaine de faire envoyer Bernard, accusé comme fauteur des hé
rétiques, sub fida custodia auprès de la curie: E u bel, BuUar. Franc.
(=BF)V, n. 34, p. 19s.; H a u r é a u , B. Délicieux, Paris 1887, p. 190-1
[v. plus bas, p. 188s.]; J. M. V id a l, BuUaire de l’inquisition française
au 14e siècle et jusqu’à la fin du grand Schisme, Paris 1913, p. 3ss.,
num. 2. (Voir sur cet ouvrage: AFH VII, 352-5). — Un ordre semblable
est envoyé par Clément V : Multa cordis le 20 août 1305 au custode de la
custodie parisienne. La bulle a été publiée par le P. G r a ti en, O. Cap.
Deux bulles inédites de Clément V, dans Etud. Francise, t. 27, Paris-
Couvin 1912, p. 421 ss. (Voir AFH V, 811; BF V, 24, note 2; ibid. 44,
note 7). Par sa bulle: Etsi cunctorum du 16 juillet 1319 le pape Jean XXII
nomme trois juges pour statuer sur le sort de Bernard (Paris, lat. 4270,
f. 4r-6r; BF V, 171s., n. 372; Vidal, 48-50, n. 22), tandis que sa bulle
Cum nimis du 25 février 1320 aggrava la peine et réserva au pouvoir
papal le droit exclusif de la commuer. (MS. cité, f. 192r-192v; BF V,
180-1, n. 388; Vidal, 57, n. 27). Ainsi, les s o u r c e s en question ne sont
pas nombreuses; mais les seuls a c te s du p ro c è s nous présentent
souvent une telle masse de faits, qu’on ne remarque guère le manque
des autres sources.
B ib lio g ra p h ie . — Quand le nom de notre Franciscain apparaît-il
dans la l i t t é r a t u r e ? Il faut nommer d’abord W a d d in g , Annales
Minorum (I e édit., t. III, Lugduni 1636), qui décrit l’audience papale des
Spirituels à Avignon, ainsi que l’ouverture de l’enquête: ad an. 1318,
num. 24-27; t. VI, Romae 1733, II e édit., p. 320-1 (x). — Et. B a lu z e ,
publia les deux bulles de Jean XXII contre Bernard: II, 341-4: 16 juillet
1319 [= IV2, 279-81], II, 365: 25 févr. 1320 [IV2, 297 s.], la sentence du
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Hauréau devint plus accessible après que l’auteur l’édita séparément (’),
en ajoutant huit pièces justificatives (p. 167-218) et en rédigeant À nou
veau le texte (p. 1-165). Il omit, pourtant, d’utiliser l’intéressant MS.
du fonds latin N° 11847 de la Bibliothèque Nationale.
C h a r le s M o lin ié r , L ’inquisition dans le M idi de la France au
13e et au 14e siècle. Etude sur les sources de son histoire, Paris 1880,
p. 79, analyse ce m anuscrit et m ontre son importance pour l’explica
tion des troubles antiinquisito riaux (voir ibid. p. 30, 89, 100, 228). —
H. Ch. L e a, A history o f the Inquisition o f the middle âges, New-York
1888, I, 349, 380, 427, 439, 445, 450; II, 70-84, 86-8, 90, 92, 100-1, 104,
570; III, p. 11, 55, note, 70s., 452 (2), n ’avait pas l’intention de laisser
la parole aux sources nouvellement connues pour approfondir les études
sur Bernard; cependant il utilisa, avec beaucoup d’habilité, la source
déjà longtemps connue: les actes du procès.
En term inant cet aperçu, nous citerons une série d’ouvrages qui
font m e n t i o n de notre Franciscain et dont nous avons pris connais
sance: N. A l e x a n d e r , Historia eccles. (I re édit. Paris 1676 ss.), diss. 9.
art. 6, num. 2 et 3. — J. F. A n d r é , Hist. polit, de la monarchie pontificale,
Paris 1845, p. 131 ss. — B e s s e , Histoire des ducs de Narbonne, Paris
IBhO, p. 407ss. — B o u g e s , Hist. de Carcassonne, Paris 1741, p. 213ss.,
220s., 224s., 620ss. — E. B o u t a r i c , La France sous Philippe le Bel,
Paris 1861, p. 81 ss. — F r é d e g . C a lla e y , O. Cap., L ’idéalisme fra n
ciscain spirituel au 14e siècle. Etude sur Ubertin de Casale, L ouvain-Paris
1911, p. 214; voir AFH IV, 594-9. — J. B. C h r i s t o p h e , Histoire d"
la papauté pendant le X IV e siècle, Paris 1853, t. I, p. 253. — S. A. C o t
iar evsk y, L ’ordre de s. François et la curie romaine au 13e et au 14e
siècle, Saint-Pétersbourg 1901, p. 223, 228, 323, 325 (en russe). — P. D iep-
gen, Arnold van ViUanova, Berlin 1909, p. 37.
C. D o u a is , Documents pour servir à l’histoire de l’Inquisition dans
le Languedoc, t. I, Paris 1900, p. 30, 37 et not. 6, 38, 41 et not. 2, 42
et not. 1, 108 et not. 1, 202, 230, 246, 294 et not. 2; t. II, p. 307 not. 1.
— C. D o u a is , Les sources de l’histoire de ! inquisition dans le M idi de
la France, Paris 1880, p. 66ss. — Fr. E h rie , Die Spiritualen, dans
ALKG IV, 28; II, 145. — C. Eu b el, Bullar. Francise. N, .Romae 1898,
p. 20 n. 1, 24 not. 2, 44 not. 7, 120 not., 165 not. 3, 171 not. 3, 172 not. 2,
180 not. 5. — C. E u b e l, Vom Zaubereiunwesen anfangs des 14. Jahr-
hunderts, dans le Hist. Jahrbuch, t. 18, 1897, 628, 629 et not. 1. —
H. F in k e , Aus den Tagen Bonifaz’ V III, Münster i. W. 1902, p. 145
not. — H. F i n k e Z u r Charakteristik Philipps des Schonen, dans les
Mitteil. d. Inst. f. oesterr. Gesch. t. 26, Innsbruck 1905, p. 209. — F l e u r y ,
Hist, eedésiast., t. 19, Paris 1726, p. 310ss. — P. F u n k e , Papst Bene-
dikt XI, M ünster i. W. 1891, p. 133 ss. — Gallia Christiana, t. II, Paris
(’) Sous le même titre, Paris, Hachette, 1877, in-12°, 219 pp.
O L’ouvrage a été réimprimé, sans améliorations: New York and Lon
don UK», traduction française par Sal. B e in a c h , Paris 1900-2. Seule le tra
ducteur allemand a mis à jour l’ouvrage et ajouta en marge les pages de
l**dition originale: Jo s. H a n s e n , Geschichte der Inquisition im Mitfelalter,
Bonn 1905, 1909, 1913 ; 3 vols.
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190 DISCUSSIONES.
1720, col. 422, 428; VI, (1739), col. 274 E, 275 A, 895 B. 956 B, 990 D E ;
t. X III (1874), col. 38 CD, 160 E, 161 A, 267 A, 302 B. — A. Ch. G e r
m a in , H istoire de M ontpellier, t. III, M ontpellier 1853, p. 222. — C.
G i e s e l e r , Lehrbuch der Kirchengeschichte, t. II, 2, Bonn 1849, p. 295
not. 16. — F r. G l a s e r , Die franziskanische Bewegung, S tu ttg a rt 1903,
p. 146ss. — J . H a n s e n , Zauberu'ahn, Inquisition u n d H exenprozesse
im M ittelalter, M ünchen 1900, p. 244 e t not. 1, 253, 254 e t n. 1.
B. H a u r e a u , A m a u ld de Villeneuve, dans H ist. litt. de la F ra n ce,
t. 28, p. 40. — B. H a u r e a u , Geoffroy d ’Ablis, 1. c. t. 30, p. 417. — B .
H a u r é a u , R aim ond Lulle, 1. c. t. 29, p. 22, 23. — B. H a u r é a u , R i
chard Leneveu, 1. c. t. 26, p. 548 ss. — C. H e n n e r, Beitrüge zur O rga
nisation un d Competenz der Ketzergerichte, Leipzig 1890, p. 249 not., 301
not. 2. — J . Chr. H u c k , übertin von Casale, F re ib u rg i. Br. 1903, p. 21,
81. Voir A F H IV, 594-5. — Ch. V. L a n g l o i s , L ’affaire d u ca rd in a l
F , Caetani, dans la Revue historique, t. 63 (1897), p. 70. — Ch. V. L a n
g l o i s , L ’inquisition d ’après des tra va u x récents, P aris 1902, p. 27. —
E. L a v i s s e , H ist. de France, t. III, 2, P a ris 1901, p. 201 ss. — J . L e -
l o n g , Bibliothèqxie hist. de la France, t. III, P aris 1771, num . 33623,
p. 279. — P h i l . a L i m b o r c h , Historia inquisitionis cu i su b iu n g itu r
Liber sententiarum inquisitionis Tholosanae, A m stelodam i 1692, p ars 2,
p. 268ss., pars 1, p. 205, 206, 879, 380. — T. M. L i n d s a y , B ern a rd
Delitiosi and the Inquisition dans Good Words, X X , 1879, 732. [N ous
n ’avons pas vu cette courte notice]. — G. L i z e r a n d , Clément V e t P h i
lippe le Bel, P aris 1910, p. 41 I s s . — Dom. M a n s i, dans O. R a y n a l -
d u s , Annal, eccles. ad a. 1304 (t. IV, Lucca 1749, p. 888 not.), ad a. 1318
(t. IV, ibid. 1750, p. 106 not.).
Aug. M o l i n i e r dans V a is s è te , H ist. générale de Languedoc,
t. IX 3, p. 86, 228, 260, 277 s., 891s., 394. — O t h o n d e P a v ie , O. F. M.,
V Aquitaine Séraphique, t. I, A uch 1900, 117-8, 181-2. Voir su r cet o u
vrage A F H I, 634-40. — R e n é d e N a n t e s , O. Cap., Histoire des S p i
rituels dans l’ordre de s. François, C o u v in -P aris 1909, p. 403 ss. — J . J .
P e r c i n , M onum enta conventus Tolosani O rdinis F ratr. Praedic., T o
losae 1693, pars 8, cap. 9, num . 2, p. 108. — Q u é t i f e t E c h a r d , S c r ip
tores Ord. Praed., t. I, P aris 1719, p. 532ss. — A n t. S a r r a u t e , Le
logis de Vinquisition ; m aison historique p a r A. S., proprietaire de l’im
meuble, Toulouse [1914], 42 s. — W . G. S o l d a n , Geschichte der H exen-
prozesse, S tu ttg a rt 1843, p. 181 not. 13, 187. — H . S t r ô b e l e , Nicolaus von
Prato, F re ib u rg i. Br. 1914, p. 87. — L. T a n o n , H istoire des trib u n a u x
de l’inquisition, P aris 1893, p. 69, 70, 71, 77, 78, 159, 327 not. 8, 876, 399,
401, 440, 485. — F. T o c c o , L a quistione délia povertà nel secolo X IV ,
Napoli 1910, p. 22, 23, 39, 46, 48. — J.-M . V i d a l , Bullaire de l’inquisition
française au 14e siècle, P aris 1913, p. L H e t n. 4, L U I, L X X X II, 3-4
(num. 2 et not. 2), 46 (nr. 21 not. 1), 48-50 (nr. 22 e t not. 4), 57 (n r. 27),
103 (nr. 62 not. 1). Voir A FH VII, 352-5. — J.-M . V i d a l , Un inquisiteur
jugé p a r ses « victim es». Jean G aland et les Carcassonais, P aris lf*03,
p. 6 n. 1, 19 n. I, 22 n. L, 23 n. M., 37. — K. W e n c k , P h ilip p der Srhone,
M arburg 1905, p. 46 ss.
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PREMIÈRE PARTIE
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Faure (’), très riche bourgeois de cette ville, qui, d’après les affirma
tions de ses parents et de ses amis, était mort pieusement en 1278, as
sisté de six Franciscains. Il avait été in h u m é d a n s le c im e tiè r e
du c o u v e n t f r a n c is c a in . Le représentant du saint-office affirmait
avoir trouvé dans les archives quelques dépositions des témoins pré
sents à 1’ « hérétication » de Castel à son lit de mort (*). Les Frères
pouvaient bien supposer que c’était une procédure en représailles à
cause de la protection prêtée, une année plus tôt, aux citoyens pour
suivis par l’inquisition. Parfaitement au courant des difficultés de la
défense, les Frères se rendaient aussi compte des risques qu’ils cou
raient. si le défunt avait été condamné; car celui-ci avait été en
terré dans leur cimetière. Tout en n’ayant pas le droit d’instruire
lui-même le procès aux Franciscains (3), Nicolas d’Abbeville pouvait
bien déterminer le pape à faire poursuivre ces derniers, en les incul-
pant de « fautoria haereticorum » (4). Vite on informa les supérieurs
de l’ordre, et on donna assistance aux Carcassonnais mécontents qui
voulaient défendre, auprès de la curie romaine, la mémoire de Castel
et porter des plaintes générales, formulées par Fr. B e r n a r d D é li
cieux (5). Appuyés par Fr. A m a n ie u d e l a M o t h e ( 6), procureur de
l’ordre par Fr. P o n s V ig u ie r , son «socius», et par Bernard d’Au-
riac. religieux cistercien, et assurés aussi de la protection du duc de
Bourgogne (’), ainsi que de celle de Pierre Flote, les citoyens plai
gnants, entre autres Aymeric Castel (8), fils du défunt, réussirent à
gagner l’oreille de Boniface V III qui, vers le mois d’août 1297, pro
jetait déjà de charger Rainauld Concoreggi, évêque de Vicence, de
l’enquête demandée. Mais ce projet ne fut pas réalisé, car maître Pierre
d’Espagne, référendaire pontifical (9) ne reçut pas les 10000 florins,
f) Hauréau, 8-6, 18, 167-75. Lea, I, 445, 449; II, 69, 73-5, 79. Vidal,
J. Galand, 22s., 82ss. Douais, I, 192; II, 286 not. Eubel, BF V, p. 20 n., 165
et n. 3. Tanon, 408. Mahul, V, 662, 670s., t. VI, I, 451. Vaissète, X, preuves,
col. 831-3, 585. Vidal, B ullaire, 44-7. Fabri = Faure (forme moderne).
f2) Premier grief des 60 articles. V. Mahul, 662, col. 2.
(3) V. la bulle de Clément IV: P aupertatis altissimae du 12 juillet 1266;
BF III. 83-6; Tanon, 50-1. Voir Lea, I, 202s. (<) Cf. Lea, II, 32.
Déposition de Raymond Baudier, f. 241. Cf. Dép. de Bernard, f. 119v.
(*) Chronica XXIV generalium, dans les Analecta Francise. (= AF) III, Ad
Cl. Aquas 1897, 432. Othon de Pavie, L'A quit. sér. 77ss., 141. (7) Robert II.
O Hauréau, 56, 127. Lea, II, 69, 73, 90, 93, 102. Vaissète, II, 278 et not.
Vidal, Bullaire, 6, 18, 19, 41, 42. Douais, I, 40, 42, 293; II, 305, 313. Bern. Gui,
Hist. conv. : Martène, 479 E et Recueil, 744 CE. Mahul, V, 653, 670-1. Lat.
4270, f. 107v-8r, 109v, l l l r , 120v, 213r, 196, 2O4r, 226r.
O Dans le MS.: Isarn au lieu de Ispanus. Voir sur lui Finke, Aus den
Taqen, p. xviss., xxvnss., u n s s . F in k e , A cta Aragonensia, I, Berlin 1908,
72, 130, etc. Eu bel, H ier. I 2, 13.
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contre ces procédés illégitimes (*). — Le pape paraît avoir refusé d'en
tendre le recours non appuyé par des lettres dites révérentielles. E t
pourtant l’inquisiteur, intimidé par l’attitude résolue de notre Fran
ciscain, soutenu par sa province, suspendit, pour le moment, la pro
cédure. Bernard pouvait se considérer comme vainqueur. Comme on
sait, ce n’est qu’à la fin de 1318 ou au début de 1319 que Fr. J e a n
de B e a u n e , O. Pr.. prononça la sentence contre Castel
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198 DISCüSSIONEs.
hérétique par Fr. Henri Chamayou, O. Pr. (Vidal, Bullaire, 147-8, 296-7), qui
parvint à transformer les preuves à décharge en preuves à charge.
Tous ces exemples nous démontrent, avec quelle circonspection il faut
parler des crimes commis par Castel, défendu avec tant d’animosité par les
Franciscains. C’est à bon droit que Jean XXII défendit, à cause des procédés
de l’inquisiteur de C arcasson n e, de prononcer les sentences contre ceux
qui, de leur vivant, n’avaient pas avoué leur hérésie: Ex serie du 10 mars 1334:
Vidal, 2ü8ss. Cf. aussi la bulle: Etsi officium du 18. déc. 1830, ordonnant aux
inquisiteurs de Toulouse et C arcasso n n e de ne plus condamner des dé
fu n ts sans avoir consulté le Saint-Siège. Vidal, 157ss. Mais il n’était pas
aussi impartial, quand il approuva la condamnation de Castel, (bulle du
15 mars 1319: Vidal, Bull. 45s. Eubel, BF V, 165, n. 357), mort depuis une
quarantaine d’années et dont le dossier devait nécessairement présenter à
l’examinateur équitable des difficultés insurmontables, ressemblant à celles
que nous rencontrons dans la procédure de Fr. Jean Galand, Ch P., contre
le défunt Pierre Aymeric, d’Albi (Coll. Doat, t. 82, f. 289ss.). En approuvant
la sentence contre Castel, le pape se trouva sans doute sous l’impression des
plaintes portées contre B ern ard D é lic ie u x qui lui était profondément anti
pathique. De plus Bernard avait commencé sa carrière d'agitateur par la
défense de ce même Castel. La vengeance des ennuis subis par ses confrères
à cause de l’affaire de Castel, ainsi que l’intention de nuire à Bernard, son
ennemi ouvert, et d’intimider plus encore la population, tels pouvaient bien
être les motifs de l’inquisiteur Fr. Jea n de B eaun e, O. Pr., condamnant
le défunt. Tous savent que le procès intenté par ce Dominicain contre un
« béguin » de Narbonne en 1321 provoqua la fameuse controverse sur la pau
vreté du Christ et des Apôtres; voir sur cet inquisiteur: Douais, I, 78. 94,
97s., 108s., 128s., 137, 201, 206, 207. Quétif-Echard, Script. O. Pr., I, 585-6.
Vidal, Le tribunal d'inquisition de Pamiers, extrait des Annales de Saint-Louis-
des-Français, 1904-05; Paris 19«6, 86-8; et la note du même: Bullaire, 47. Voir
plus bas § 13.
(9 Déposit. de Bernard, f. 149r, 265r. Hauréau, 13. Lea, II, 78.
(a) C’est le fonds latin 11947 de la Bibl. Nat. qui contient les interroga
toires des prévenus. V. la déscription du manuscrit chez Molinier, 81-8, et
chez Douais, I, 94 not. 2, p. 193ss. Bernard de Castanet et Foulques furent
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200 DISCUSSIONES.
(*) Voir déposit. de Pierre Probi (f. 270r-v), d’Arnauld Garsia (f. 68v-9r,
27Bv, 279v), de Guillaume FraAsa (f. 48r, 46r, 48v, 49r), de Raymond Baudier
(f. 2B9v), de Bernard (f. 157r). Voir le 4e grief des 44 articles, et aussi le 17 e
et le 18e grief. B. Gui, Hist. conv. Albien.: Recueil, 1. c. 747FG. Hauréau, 3<is. ;
cf. 86s. Lea, II, 77-8. Molinier, 91.
En ce qui concerne les accusations portées contre Fr. Foulques, nous
n’avons rien trouvé de tout à fait semblable dans l’histoire de l’inquisition.
Les cas de l’inquisiteur dominicain Albert d’Olmütz, par exemple, qui aurait
entretenu des relations intimes avec les moniales de Poustimer, ne saurait
être comparé aux délits de Foulques (H. Haupt, Waldensertum und Inquisition,
dans Deut. Zeitschrift f. Geschichtswissenschaft, de L. Quidde, III, 1890, 842). —
Comme on sait, de pareilles possibilités étaient beaucoup plus grandes à la
fin du moyen âge et au début de l’époque moderne. (F. Spee, Cautio crimi
nalis, Augsburg 1781, Dubium 81, p. 216sa. J. J a n sse n , Geschichte des deut.
Volkes, 18e et 14e édit., VIII, Freiburg i. Br. 1908, 5€>5. lo h . W ieru s, De
praestigiis daemonum et incantationibus ac veneficiis, lib. 3, Basileae 1568, p. 296.
C harles M eyer, Der Aberglaube..., Basel 1884, 815). Au fond, il n’est pas
exclu que Foulques n’eût commis des crimes pareils. Mais les preuves irré
futables nous manquent. Les affirmations que Foulques portait des armes,
nous paraissent beaucoup plus dignes de foi. (V. déposit. de Guillaume Fransa,
f. 46v). Souvenons nous seulement du c. 2 in Clem. de haer. V, 8.
Il paraît d’abord que les inquisiteurs dominicains n’avaient aucun in
térêt pécuniaire à la condamnation des hérétiques; ils étaient rétribués assez
régulièrement, de même que les inquisiteurs d’autres ordres. Pourtant, les
biens des hérétiques condamnés étant à cette époque une des sources de la
richesse dés couvents dominicains (Molinier, 306 et not. 2-8, 807 et not., 308),
quelques inquisiteurs, étrangers au désintéressement prescrit et aimant un
grand luxe, pouvaient parfaitement considérer ces biens comme une source
indirecte de leur propre enrichissement, ce qui les amenait à condamner le
plus grand nombre possible de sectaires manifestes ou présumés. (Cf. Molinier,
p. 308 not.). Les chapitres généraux des Dominicains avaient certainement
des raisons suffisantes, en 1821, pour enjoindre aux prieurs provinciaux d’en
quérir: « de excessibus inquisitorum heretice pravitatis, sive in modo procedendi sive
in extorsione pecuniarum seu etiam in pompis et victu et vestitu et. observantia re
gulari • (Reichert, Mon. O. Praed. IV, 184); de statuer, en 1822: « de inquisi
toribus heret. prav., quod non extorqueant pecuniam » (1. c. 141); de leur imposer
la reddition annuel des comptes, en 1324: < Cum... inquisitores... omni nota cu
piditatis aut nimie sumptuositatis mundos esse deceat* (1. c. 153; voir aussi,
ibid. 158: à l’an 1825) Ces textes législatifs dépeignent avec exactitude les
inquisiteurs dominicains de Carcassonne. Il paraît néanmoins que les rançon-
neurs dans le genre d’un Fr. Aubert de Châlons (Vidal, Bullaire, 142-4, 167ss.),
d’un Fr. Arnaud Mandavin (ib. 290ss., 299ss.) ou d’un Fr. Pierre de Mara-
logio (ib. 495-7; cf. Lea, I, 477), étaient plutôt des exceptions parmi les Do
minicains.
Les aveux extorqués « vi tormentorum » avaient souvent lieu; cf. M a u rice
F o u c a u ld , Les procès de sorcellerie dans l'ancienne France, Paris 1907, 226.
Henner, 1. c. 264 et not. 1. Molinier, 336-8. Vidal, J. Galand, 15 (not. D). 16
(not. G), 17 (et n. H), 19 (et n. I), 20 (et n.), 21 (et n.), 29, 40 (num. 8-6), 41
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202 DISCUSSIONES.
Jean Baudier (f. 83r-v); et le 21 janvier Raymond Hugues (f. 34v). Tous
étaient d’Albi. Seulement G u illa u m e de M au ran , de Réalmont, avoua
pendant le I er interrogatoire. Le 20 décembre 1299, jour de sa II e comparution
(f. 18r), il déclare avoir conduit les deux « parfaits », il y a deux ans, pendant
les vendanges, à la métairie le Raymond Calvier. C’est là que Bérenger Brosa,
Raymond Auger, Guiraud Delort, Galhard Fransa, Jean Baudier, Raymond
Calvier et quelques autres personnes, dont le prévenu a oublié les noms,
« adorèrent » les hérétiques, un après-midi, après un repas commun.
R a y m o n d A u g er, selon sa déposition du 17 déc. (f. 16v-7r), vint avec
Bérenger Brosa, pendant la semaine des Rogations de cette année, à la mé
tairie, en suivant l’invitation du propriétaire. Jean, fils de Raymond Baudier,
Guiraud Austor, Galhard Fransa, Raymond Hugues, Guiraud Delort, Raym.
Calvier, Guill. de Mauran et les deux *perfecti» y furent présents. Tous, ils
adorèrent ces deux derniers, après un repas commun.
B é re n g e r B rosa avoue le 20 déc. 1299 (f. 17v) avoir adoré, il y a deux
ans, un vieil hérétique à la même métairie, à la suite d’un repas commun.
Parmi les participants, il reconnut Raym. Auger, Guir. Delort, Raym. Calvier
et Guill. de Maurau. C’est ce dernier qui leur proposa cet acte. Le 17 ja n
vier 1300 l’accusé ajoute y avoir vu aussi Jean Baudier, Galhard Fransa et
Guir. Austor (f. 17v).
G u ira u d D e lo rt «adora», d’après son aveu du 16 déc. 1299 (f. 19r), deux
«bons hommes», il y a un an, à la métairie nommée. Les «coadorateurs »
Bér. Brosa et Raym. Auger répétèrent leurs génuflexions hérétiques aussi
après le repas commun, entre la 8e et le 9e heure. Deux jours après, le té
moin indique (f. 19v) encore Guill. de Mauran, Galh. Fransa, Jean Baudier,
Guir. Austor et Raym. Hugues comme participants.
G u ira u d A u s to r avoue le 2 mars 1800 (f. 26r) qu’il «adora», il y a
trois ans, Raymond Delboc et Raymond Godayl [alias Didier] avant un repas
commun, auquel prirent part Raym. Calvier, Raym. Auger, Bér. Brosa, Guir.
Delort, Jean Baudier, Raym. Hugues, Galh. Fransa et Guill. de Mauran.
Le 25 janvier 1800, R a y m o n d C a lv ie r atteste (f. 27r-v) que lui-même,
Raym. Auger, Bér. Brosa, Guir. Delort, Raym. Hugues, Jean Baudier, Galh.
Fransa, Guir. Austor et Guill. de Mauran «adorèrent», vers la Pentecôte
de 1297 ou de 1298, les « parfaits » introduits dans la métairie par Guill. de
Mauran. La cérémonie eut lieu entre la 8e et la 9e 'heure, après un repas
commun.
D’après la déposition de G a lh a rd F ra n sa , interrogé le 2 mars 13G)
(f. 80r), le prévenu « adora » les « parfaits », il y a trois ans, à la même mé
tairie, après une chasse. Ayant accepté quelques rafraîchissements, il «adora »
ensuite, avec le propriétaire, ainsi qu’avec Raym. Auger, Bér. Brosa, Guir.
Delort, Jean Baudier, Guir. Austor, Raym. Hugues et Guill. de Mauran, les
hérétiques, en suivant l’invitation de Mauran.
J e a n B a u d ie r communique le ô février 1300 (f. 33v): Un matin, il y a
environ deux ans, en allant voir son vignoble, il rencontra Raym. Auger,
Bér. Brosa, Guir. Delort, Galh. Fransa, Guir. Austor et Raym. Hugues qui
l’invitèrent à visiter une métairie de Raym. Calvier. L’invitation acceptée,
le témoin vit là le propriétaire, ainsi que Guill. de Mauran et deux hom
mes inconnus désignés par Raymond Auger comme des «boni homines », qui
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pourraient être très utiles au témoin. Après avoir «adoré» les «parfaits»,
en cédant aux prières de son compagnon, il apprit leurs noms Raym. Delboc
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206 DISCUSSIONES.
(’) Déposit. de Guillaume Frausa (f. 41v-2v, 43r, 43v, 46r), de Pierre de
Castanet (f. 53v-4r, 54v), de Raymond Baudier (f. 239r-40r) et de Bernard
Fenasse (f. 245). Les griefs 1, 2, 4 et 5 de la IIe série d’accusations.
(2) Voir sur lui AFH II, 470ss. ; VII, 655, 661.
(8) Déposition de Bernard, f. 149v. Voir sur ce saint: V e rla q u e , Saint
Louis, évêque de Toulouse, Paris 1885. Vaissète, IX, 188-9. Mireur, Les Cordeliers
de Draguignan,. . Draguignan 1906, 29-37. Act. SS. Boli., aug. III, 783ss. Bibl.
hagiogr. n. 5054-7. AFH 1. 278-90, 569-76; et II, 379-83 démenti par XV, 244.
Chevalier, Répert. bio-bibliogr. II, 2898s. (4) Hauréau, 28. (5) Voir plus
bas, § 10 et 12. (6) Composée d ’Arnauld Garsia, de Guillaume Fransa et
de Pierre de Castanet. Déposit de B e rn a rd , f. 149v.
(7) Espérant provoquer la colère du roi contre les Dominicains qui pro-
tégaient tant les inquisiteurs de leur ordre, B e rn a rd suggéra à Guillaume
Fransa de dire qu’un Dominicain, pendant un sermon à l’église de Saint-Salvy
à l’Albi, faisait dériver l’hérésie cathare répandue dans la Languedoc d'un
certain roi français (V. art. 6 de la première série). 11 ne peut s’agir ici que
d'une attaque, contre Philippe le Bel, de Dominicains restés fidèles au pape.
(“) Déposit. d’Arnauld Garsia (f. 6Kv-9v, 276r. 277v), de Guillaume Fransa
(f. 43v-4r, 44v), de Pierre de Castanet (f. 51r-v, 55r), de Bernard Bet (f. 5^r-v)
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208 DISCUSSIONES.
pas possible que tous les témoins pussent avoir une aussi courte mé
moire. H faudrait rechercher le degré de parenté et d’amitié entre
les témoins et les moribonds « hérétiqués ». On devrait aussi exami
ner, si le moribond poursuivi avait des relations avec les « parfaits >
avant 1’ «hérétication ». Mais, sous ce rapport, l’inquisition reste in
active. Ensuite, les femmes et les familiers des défunts ne sont pas
interrogés. Toutes ces négligences des inquisiteurs sont propres à
prouver qu’ils ne tiennent pas droite la balance de la loyauté. B e r
n a rd c o n c lu t en affirmant que la révocation des inquisiteurs domi
nicains est l’unique moyen de prévenir une explosion de la fureur du
peuple exaspéré (1).
« Gavisi fuerunt rex et alii*. Foulques de Saint-Georges, alors
inquisiteur de Toulouse, Nicolas d’Abbeville, Nicolas de Fréauville,
confesseur du roi, et autres Dominicains s’étant, ensuite, présentés
pour se défendre, Philippe les congédia, en déclarant : « Je vois que
Bernard a dit la vérité, tandisque ces Jacobites là assiégeant chaque
jour ma porte, me content des mensonges > (2) ! Quatre ou cinq jours
se passèrent avant que le roi ne les reçût en audience (3).
Jean de Picquigny s’entendit à parer habilement les attaques
de Fr. Foulques, en suivant les conseils de Fr. Bernard. L ’inquisi
teur de Toulouse ne pouvait pas prouver ses accusations, tandis que
le réformateur, dont les griefs dirigés contre les adversaires furent
examinés par Gilles Aycelin, archevêque de Narbonne, et par le con
nétable de France, parvint parfaitement à démontrer la vérité de ses
assertions, confirmées par de nobles personnages de Toulouse, ainsi
que par les membres du clergé (*).
Les abus commis par Bernard de Castanet et par Foulqueâ étant
prouvés, Philippe condamna l’évêque d’Albi à une amende de vingt
mille livres tournois, exigea des supérieurs dominicains de Paris la
révocation de Fr. Foulques de son poste d’inquisiteur, dépouilla les
inquisiteurs du droit de procéder à des arrestations arbitraires et
enjoignit, enfin, aux sénéchaux de Toulouse, de Carcassonne et d’Agen
de mettre la main du roi sur les emmurés (5 ).
( x) D éposit. de B e rn a rd , f. 123r-4v.
(2 ) < Ego intelligo, quod iste le c t o r d irit mihi et aperuit veritatem : et isti
lacobitae omni die contendunt intrare ad me, ut in caput meum ponant falsitates
eorum et proditiones >. D éposit. de B e rn a rd (f. 125r). H a u ré a u , 84.
(•) D éposit. de B e rn ard , 1. c.
(4 ) D éposit. de B e rn ard , f. lôOrss.
(5 ) H a u ré a u , 37-44. Lea. I l , 78, 80. G. L izerand, Clément V et P h ilippe le
Bel, 412. Ch. S c h m id t, II, 345s. V aisséte, X , preuves, 379-82. Le roi ne s 'a r r ê ta
pas de d ire que F r. F o u lq u e s « processus suos in inquisitionis negotio a cap
tionibus, questionibus et inexcogitatis tormentis incipiens personas... vi vel metu
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tormentorum fateri com pellit... sub praetextu liciti illicita, sub specie pietatis im pia
d penitus inhum ana,... fideles et subditos nostros, sub praetextu officii inquisitionis
huiusmodi exactionibus, excessionibus, oppressionibus, molestiis innumeris et grava-
minibus manifestis atterrit et affligit,... testes fallaciter subornatos inducat ad perhi
bendum testimonium falsitatis». (Vaissète, X, col. 879). Fr. Foulques bien qu’étan t
formellement destitué à la fin du mois d’avril (B. Gui, H ist. conv.: Recueil,
XXI, 747 AB. Cf. Molinier, 91), siéga tout de même le 17 janvier 1808 (?) en
qualité de « inquisitor heretice p ra v ita tis in regno Francie auctoritate apostolica
deputatus • avec Bernard de Castanet, interrogeant Guillaume de Mauran
(f. 50v). Ceci ne peut être qu’une faute chronologique de la part du notaire,
car à cette époque G. de Morières était inquisiteur.
(') Voir sur lui Douais, I, 97, 184. Vidal, Bullaire, xxvr, 15. Vaissète. IX,
257-60; Hauréau, 48ss.
P) Déposit. d ’Arnauld Garsia, f. 70v-lr. « ... Maledicatur talis rex quia vult
confusionem hominum suorum. In veritate credo quod ipse nunquam faciet terrae
nostrae aliquod bonum. Vere ipse non est nisi tanquam unus porcus qui semper esse
vult iuxta uxorem suam; et homines tales semper sunt tim idi et nunquam aliquid boni
faciunt... » (f. 71r).
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210 DISCUSSIONES.
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212 DISCUSSIONES.
cette époque, avait fait la paix avec le pontife (*), n’hésita pas à
enjoindre, le 5 septembre 1298, à ses vassaux, sénéchaux et baillis
de prêter main-forte à l’inquisition, conformément à la constitution bien
connue de Boniface (*). De plus, nous trouvons quelque temps après
« sous le même 4 vidimus ’ du juge de Carcassonne, Raymond Costa,
la constitution du pape et la lettre du roi > (s ).
Les bourgeois, las de lutter, demandèrent enfin à Fr. Nicolas
d’Abbeville, O. Pr., les c o n d itio n s qu’il poserait à une entente avec
la ville. En présence de Bernard de Castanet, de Bérenger Frédol,
alors évêque de Béziers, de Fr. Bertrand de Clermont, O. Pr., et d’au
tres dignitaires, l’inquisiteur avisa le peuple, assemblé le 27 avril 1299.
qu’il proposait de ne punir que les hérétiques manifestes et leurs
fauteurs, dont la culpabilité serait légitimement prouvée, et que les
pénitences seraient imposées par les évêques présents et Arnauld
Nouvel, abbé de Fontfroide. Après en avoir mûrement délibéré, la
communauté r e f u s a ces conditions (*).
Ce n’est que le 8 octobre de la même année qu’elle se déclara
p r ê t e à conclure la paix. Au nom des consuls (8) et des habitants,
maître Guiraud Galard reconnut les crimes imputés, à savoir: 1° l’aide
fourni par la population, pendant plus de trois ans, aux sept citoyens i6 ),
dont l’hérésie fut prouvée par des témoins concordants, et 2° 1’ < bn-
pedimentum officii inquisitionis >. Le représentant de la ville implora
humblement l’absolution de la sentence d’excommunication, encourue
4 cause de ces délits, après quoi les consuls abjurèrent l’hérésie au
nom du peuple. En absolvant la communauté (7), l’inquisiteur n’exigea
que la punition de quelques citoyens qu’il indiqua par leur nom. et
imposa comme pénitence aux autres habitants du bourg de faire bâtir
une chapelle de Saint Louis, roi, dans le couvent dominicain, tout en
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 213
(b Parmi les délinquants qui devaient être punis, nous trouvons les noms
d’Aymeric Castel (voir supra, p. 194ss.), d’Arnauld Villaudegut et de Guillaume
André. Ces deux derniers étaient bien ceux qui se réfugièrent, en 1296, au
couvent fr a n c is c a in où ils avaient été cités par Fr. Foulques. Nous
voyons Etienne Auriol, un des compagnons de Foulques, siéger parmi les
témoins du traité de paix, ainsi que François Ricoman, Foulques et B er
nard Gui, alors prieur à Carcassonne. D’après Historia conventuum de ce
dernier, la construction de la chapelle fut terminée en 1300. Elle coûta 90 li
vres tournois (Recueil, XXI, 748). (*) C. 18 in VI° de haeret. V, 2: c. 13 X
de haeret. V, 7. (3) C. 8 in VI° de haeret. V, 2.
i*) C. 2 in VI° de haeret. V, 2. (5) Tanon, p. 543.
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214 DISCUSSIONES.
Protégé par son ordre, (dont la rivalité avec les Dominicains est bien
connue), et dont l’intention d’assumer Fexercice de l’inquisition dans
le Languedoc nous paraît assez vraisemblable, B e r n a r d , après son
deuxième voyage en France, ne retourna plus à son poste narbonnais.
On le voit alors p a r c o u r i r le p a y s et organiser la résistance des
mécontents, comme en vue de la prochaine arrivée du monarque, ainsi
aussi en vue de la libération proposée des emmurés d’Albi.
Mi-mai 1303, il apparut dans la ville de C a rc a s s o n n e , afin d’ap
puyer les négociations de Jean de Picquigny avec le nouvel inquisi
teur, Fr. Geoffroy d’Ablis, O. Pr. (’), au sujet des prisonniers languis
sant dans le cachot de l’inquisition (*). A la fin de juin, après le départ
du réformateur se rendant de nouveau à la cour du roi pour demander
les instructions nécessaires, notre Franciscain prononça un éloquent
discours à C o rd e s, éprouvé aussi par les membres du saint-office (s ).
Vers la fin de juillet, pendant la reprise des négociations entre le ré
formateur, revenu de France, et l’inquisiteur, Fr. B e r n a r d arriva à
C a rc a s s o n n e . Une * multitudo seditiosa * l’accompagna (*). Prête
à tout, cette foule devait prendre part aux réunions convoquées par
Jean de Picquigny voulant connaître l’opinion du peuple au sujet des
pas à faire en vue de la délivrance des prisonniers. Une des réunions
eut lieu au c o u v e n t des F r è r e s M in e u rs , une autre dans la
maison de Raymond Costa (5), évêque d’Elne (6).
Mais les Carcassonnais restaient toujours passifs. E t le réforma
teur qui n’avait pas reçu en France des instructions précises, hésitait
à agir énergiquement, sans être sûr de l’appui absolu de la popula
tion. Les Carcassonnais se disaient être « in tanto dominio et timore,
quod populus non audebat mutire >(7). En outre, on avait conclu la
paix avec l’inquisition. Alors, le réformateur exprima le désir de con
naître son texte. Les anciens consuls qui conservaient la pièce, mais
ne voulaient pas la produire, furent contraints à obéir. C’est Fr. B e r
n a rd qui découvrit vite la fraude (8).
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 215
Bernard Isarn (f. 199r-v), Bernard Trevas (f. 280v, 281r-v, 282r), Brun de
Montcabrier (f. 221v-2r), Gérauld de Meldis (f. 216r-v), Gui Sicred (f. 211r-v,
212v, 213r), Guill. Arnauld Prexian (f. 286v-8v), Guillaume Hugues (f. 227r),
Guillaume Olivède (f. 206v-7v), Guillaume Rabaud (f. 214r, 215r-v), Guil
laume de Villeneuve (f. 209r-v), Helis d’Alairac (f. 297v), Jean Marsend
(f. 204r), Philippe Perrin (f. 220v), Pierre Garsia (f. 286r-v), Pierre Guila
(f. 289v), Pierre Vital (f. 193v-4), Pons Simon (f. 291r-v), Pons de Villesèque
(f. 292r), Raymond Arnauld (f. 234r-v, 236) et le p ré v e n u (f. 122v, 129r-v,
135ss, 153, 160r-v, 161r). — V. les articles 19-23, 26-27 de la IIe série et l'ap
pendice à ces articles, ainsi que l’art. 3 de la Ie série.
f) Dépos. de Raymond Arnauld, de Bernard Trevas, de Pierre Vital,
d Arnauld Marsend, de Pierre Garsia, de Guillaume Arnauld Prexian, de
Pierre Probi et de Pons de Villesèque. — Bernard Trevas se souvient que,
pendant le sermon, le Franciscain montrait du doigt, ça et là, dans la foule
et affirmait voir des traîtres. Le témoin, intimidé, quitta alors l’église. En
entendant la philippique, le témoin Arnauld Marsend courut vite chez son
beau-père, maître Arnauld Fournier, qui, de même que le témoin, participa
à la conclusion du traité de paix, et lui communiqua les déclarations de
Bernard. Gui Sicred, ancien consul, qui fut contraint à présenter la fausse
pièce au réformateur, partit immédiatement pour Toulouse avec Arnauld pour
annoncer la nouvelle à Fr. Geoffroy d’Ablis.
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216 DISCUSSIONES.
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aliquam poenam relapsi non tenenturi nec se obligaverunt, nec ipsos propter praedicta
ad dictam poenam esse volumus obligatos, vel aliquam labem haeresis ex contentis in
instrumento praedicto aliquatenus incurrisse... ». — V. la déposit. de Pierre Vital.
(’) Déposit. de Guillaume Arnauld Prexian, de Guillaume Olivède, de
Guillaume de Villeneuve, de Gui Sicred, de Pierre Probi, de Pierre Guila et
de Pons Simon. B. Gui, Hist. conv. Carcass.: Recueil, XXI, 748 L, 744 A.
Lea, II, 82. Gui Sicred, Guillaume Arnauld Prexian et Bernard Isarn affir
ment, sans donner des preuves, que la destruction fut préméditée.
(*) Bernard Regis ayant demandé à B e rn a r d pourquoi celui-ci* n ’avait*
pas empêché la destruction de la maison de l’interlocuteur, le Franciscain
répondit: «Tu l’as m érité!». (Déposit. de Bernard Isarn).
Hauréau, 80, 59s, 75, 91s, 98-6, 98, 100, 103-9, 112. 128, 126, 12$), 135.
Lea, II, 88, 90. Molinier, 88. Vaissète, IX, 227-8, 335, 391. Douais, I, 216; II, 814.
Vidal, Bullaire, 6, 19. Mahul, V, 657; VI, I, 11. B. Gui, Hist. conv.: Recueil,
743 K, 744 U.
(4) Ainsi Brun de Montcabrier •allant de Saissac à Carcassonne fut arrêté
près de Villeneuve-d’Olmes, par des gens armés affirmant qu’il était du parti
du traître Lam bert de Saissac (Mahul, V, 341, 653; VI, 1, 11, 880. Finke,
Papstum und Untergang des Tcmplcrordcns, I, 157; cf. 823. Vaissète, IX, 81.
Douais, II, 311 et not. 1). Ils b attirent Brun de telle façon qu’il d ut garder
le lit pendant sept semaines. (Déposit de Brun de Montcabrier).
(5) Déposit. d ’Arnauld Marseud.
Archivum Francùcanum Historicum. — A N . XVII. 15
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‘218 DISCUSSIONES.
(A suivre).
Dr. Phil. MICHEL DE D MITREWSKI.
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184 DISCUSSIONES.
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186 DISCUSSIONES.
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 187
Raymond est, en somme, plus digne de foi que Clareno. Il faut seule
ment se remémorer le rôle que, selon Angelo, jouaient les Dominicains
au sujet de la reprise des vieilles accusations dirigées contre Bernard.
Les Dominicains, pleins de rancune, ne pouvaient pas être, cette fois, au
second plan, comme le veut Clareno. Leur esprit se fit alors partout sentir.
Dans ce sens, le m é m o ria l connu contre la Clémentine Multo
rum, adressé par les inquisiteurs de Toulouse et de Carcassonne à
Jean XXII (Coll. Doat. t. 30, f. 91 ss.), nous paraît très significatif. J e a n
de S a in t-V ic to r, appelé aussi de P a r i s , aux renseignements sûrs,
parle dans son Memoriale historiarum aussi de l’entrevue de Jean XXII
avec Bernard à Avignon. Au sujet du procès, il est plus averti que Cla
reno. Néanmoins, il ne mentionne pas l’accusation importante: l’empoi
sonnement du pape Benoît XI: Recueil cité, XXI, 664.
Trois p a p e s mentionnent notre Franciscain dans leurs b u lle s :
Benoît XI, Clément V et Jean XXII. Tout différents qu’ils fussent de
caractères, ils prirent, naturellement, parti contre lui. Par la bulle
Ea nobis du 16 avril 1304, Benoît enjoint au provincial franciscain
d’Aquitaine de faire envoyer Bernard, accusé comme fauteur des hé
rétiques, sub fida custodia auprès de la curie: E u bel, BuUar. Franc.
(=BF)V, n. 34, p. 19s.; H a u r é a u , B. Délicieux, Paris 1887, p. 190-1
[v. plus bas, p. 188s.]; J. M. V id a l, BuUaire de l’inquisition française
au 14e siècle et jusqu’à la fin du grand Schisme, Paris 1913, p. 3ss.,
num. 2. (Voir sur cet ouvrage: AFH VII, 352-5). — Un ordre semblable
est envoyé par Clément V : Multa cordis le 20 août 1305 au custode de la
custodie parisienne. La bulle a été publiée par le P. G r a ti en, O. Cap.
Deux bulles inédites de Clément V, dans Etud. Francise, t. 27, Paris-
Couvin 1912, p. 421 ss. (Voir AFH V, 811; BF V, 24, note 2; ibid. 44,
note 7). Par sa bulle: Etsi cunctorum du 16 juillet 1319 le pape Jean XXII
nomme trois juges pour statuer sur le sort de Bernard (Paris, lat. 4270,
f. 4r-6r; BF V, 171s., n. 372; Vidal, 48-50, n. 22), tandis que sa bulle
Cum nimis du 25 février 1320 aggrava la peine et réserva au pouvoir
papal le droit exclusif de la commuer. (MS. cité, f. 192r-192v; BF V,
180-1, n. 388; Vidal, 57, n. 27). Ainsi, les s o u r c e s en question ne sont
pas nombreuses; mais les seuls a c te s du p ro c è s nous présentent
souvent une telle masse de faits, qu’on ne remarque guère le manque
des autres sources.
B ib lio g ra p h ie . — Quand le nom de notre Franciscain apparaît-il
dans la l i t t é r a t u r e ? Il faut nommer d’abord W a d d in g , Annales
Minorum (I e édit., t. III, Lugduni 1636), qui décrit l’audience papale des
Spirituels à Avignon, ainsi que l’ouverture de l’enquête: ad an. 1318,
num. 24-27; t. VI, Romae 1733, II e édit., p. 320-1 (x). — Et. B a lu z e ,
publia les deux bulles de Jean XXII contre Bernard: II, 341-4: 16 juillet
1319 [= IV2, 279-81], II, 365: 25 févr. 1320 [IV2, 297 s.], la sentence du
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 189
Hauréau devint plus accessible après que l’auteur l’édita séparément (’),
en ajoutant huit pièces justificatives (p. 167-218) et en rédigeant À nou
veau le texte (p. 1-165). Il omit, pourtant, d’utiliser l’intéressant MS.
du fonds latin N° 11847 de la Bibliothèque Nationale.
C h a r le s M o lin ié r , L ’inquisition dans le M idi de la France au
13e et au 14e siècle. Etude sur les sources de son histoire, Paris 1880,
p. 79, analyse ce m anuscrit et m ontre son importance pour l’explica
tion des troubles antiinquisito riaux (voir ibid. p. 30, 89, 100, 228). —
H. Ch. L e a, A history o f the Inquisition o f the middle âges, New-York
1888, I, 349, 380, 427, 439, 445, 450; II, 70-84, 86-8, 90, 92, 100-1, 104,
570; III, p. 11, 55, note, 70s., 452 (2), n ’avait pas l’intention de laisser
la parole aux sources nouvellement connues pour approfondir les études
sur Bernard; cependant il utilisa, avec beaucoup d’habilité, la source
déjà longtemps connue: les actes du procès.
En term inant cet aperçu, nous citerons une série d’ouvrages qui
font m e n t i o n de notre Franciscain et dont nous avons pris connais
sance: N. A l e x a n d e r , Historia eccles. (I re édit. Paris 1676 ss.), diss. 9.
art. 6, num. 2 et 3. — J. F. A n d r é , Hist. polit, de la monarchie pontificale,
Paris 1845, p. 131 ss. — B e s s e , Histoire des ducs de Narbonne, Paris
IBhO, p. 407ss. — B o u g e s , Hist. de Carcassonne, Paris 1741, p. 213ss.,
220s., 224s., 620ss. — E. B o u t a r i c , La France sous Philippe le Bel,
Paris 1861, p. 81 ss. — F r é d e g . C a lla e y , O. Cap., L ’idéalisme fra n
ciscain spirituel au 14e siècle. Etude sur Ubertin de Casale, L ouvain-Paris
1911, p. 214; voir AFH IV, 594-9. — J. B. C h r i s t o p h e , Histoire d"
la papauté pendant le X IV e siècle, Paris 1853, t. I, p. 253. — S. A. C o t
iar evsk y, L ’ordre de s. François et la curie romaine au 13e et au 14e
siècle, Saint-Pétersbourg 1901, p. 223, 228, 323, 325 (en russe). — P. D iep-
gen, Arnold van ViUanova, Berlin 1909, p. 37.
C. D o u a is , Documents pour servir à l’histoire de l’Inquisition dans
le Languedoc, t. I, Paris 1900, p. 30, 37 et not. 6, 38, 41 et not. 2, 42
et not. 1, 108 et not. 1, 202, 230, 246, 294 et not. 2; t. II, p. 307 not. 1.
— C. D o u a is , Les sources de l’histoire de ! inquisition dans le M idi de
la France, Paris 1880, p. 66ss. — Fr. E h rie , Die Spiritualen, dans
ALKG IV, 28; II, 145. — C. Eu b el, Bullar. Francise. N, .Romae 1898,
p. 20 n. 1, 24 not. 2, 44 not. 7, 120 not., 165 not. 3, 171 not. 3, 172 not. 2,
180 not. 5. — C. E u b e l, Vom Zaubereiunwesen anfangs des 14. Jahr-
hunderts, dans le Hist. Jahrbuch, t. 18, 1897, 628, 629 et not. 1. —
H. F in k e , Aus den Tagen Bonifaz’ V III, Münster i. W. 1902, p. 145
not. — H. F i n k e Z u r Charakteristik Philipps des Schonen, dans les
Mitteil. d. Inst. f. oesterr. Gesch. t. 26, Innsbruck 1905, p. 209. — F l e u r y ,
Hist, eedésiast., t. 19, Paris 1726, p. 310ss. — P. F u n k e , Papst Bene-
dikt XI, M ünster i. W. 1891, p. 133 ss. — Gallia Christiana, t. II, Paris
(’) Sous le même titre, Paris, Hachette, 1877, in-12°, 219 pp.
O L’ouvrage a été réimprimé, sans améliorations: New York and Lon
don UK», traduction française par Sal. B e in a c h , Paris 1900-2. Seule le tra
ducteur allemand a mis à jour l’ouvrage et ajouta en marge les pages de
l**dition originale: Jo s. H a n s e n , Geschichte der Inquisition im Mitfelalter,
Bonn 1905, 1909, 1913 ; 3 vols.
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190 DISCUSSIONES.
1720, col. 422, 428; VI, (1739), col. 274 E, 275 A, 895 B. 956 B, 990 D E ;
t. X III (1874), col. 38 CD, 160 E, 161 A, 267 A, 302 B. — A. Ch. G e r
m a in , H istoire de M ontpellier, t. III, M ontpellier 1853, p. 222. — C.
G i e s e l e r , Lehrbuch der Kirchengeschichte, t. II, 2, Bonn 1849, p. 295
not. 16. — F r. G l a s e r , Die franziskanische Bewegung, S tu ttg a rt 1903,
p. 146ss. — J . H a n s e n , Zauberu'ahn, Inquisition u n d H exenprozesse
im M ittelalter, M ünchen 1900, p. 244 e t not. 1, 253, 254 e t n. 1.
B. H a u r e a u , A m a u ld de Villeneuve, dans H ist. litt. de la F ra n ce,
t. 28, p. 40. — B. H a u r e a u , Geoffroy d ’Ablis, 1. c. t. 30, p. 417. — B .
H a u r é a u , R aim ond Lulle, 1. c. t. 29, p. 22, 23. — B. H a u r é a u , R i
chard Leneveu, 1. c. t. 26, p. 548 ss. — C. H e n n e r, Beitrüge zur O rga
nisation un d Competenz der Ketzergerichte, Leipzig 1890, p. 249 not., 301
not. 2. — J . Chr. H u c k , übertin von Casale, F re ib u rg i. Br. 1903, p. 21,
81. Voir A F H IV, 594-5. — Ch. V. L a n g l o i s , L ’affaire d u ca rd in a l
F , Caetani, dans la Revue historique, t. 63 (1897), p. 70. — Ch. V. L a n
g l o i s , L ’inquisition d ’après des tra va u x récents, P aris 1902, p. 27. —
E. L a v i s s e , H ist. de France, t. III, 2, P a ris 1901, p. 201 ss. — J . L e -
l o n g , Bibliothèqxie hist. de la France, t. III, P aris 1771, num . 33623,
p. 279. — P h i l . a L i m b o r c h , Historia inquisitionis cu i su b iu n g itu r
Liber sententiarum inquisitionis Tholosanae, A m stelodam i 1692, p ars 2,
p. 268ss., pars 1, p. 205, 206, 879, 380. — T. M. L i n d s a y , B ern a rd
Delitiosi and the Inquisition dans Good Words, X X , 1879, 732. [N ous
n ’avons pas vu cette courte notice]. — G. L i z e r a n d , Clément V e t P h i
lippe le Bel, P aris 1910, p. 41 I s s . — Dom. M a n s i, dans O. R a y n a l -
d u s , Annal, eccles. ad a. 1304 (t. IV, Lucca 1749, p. 888 not.), ad a. 1318
(t. IV, ibid. 1750, p. 106 not.).
Aug. M o l i n i e r dans V a is s è te , H ist. générale de Languedoc,
t. IX 3, p. 86, 228, 260, 277 s., 891s., 394. — O t h o n d e P a v ie , O. F. M.,
V Aquitaine Séraphique, t. I, A uch 1900, 117-8, 181-2. Voir su r cet o u
vrage A F H I, 634-40. — R e n é d e N a n t e s , O. Cap., Histoire des S p i
rituels dans l’ordre de s. François, C o u v in -P aris 1909, p. 403 ss. — J . J .
P e r c i n , M onum enta conventus Tolosani O rdinis F ratr. Praedic., T o
losae 1693, pars 8, cap. 9, num . 2, p. 108. — Q u é t i f e t E c h a r d , S c r ip
tores Ord. Praed., t. I, P aris 1719, p. 532ss. — A n t. S a r r a u t e , Le
logis de Vinquisition ; m aison historique p a r A. S., proprietaire de l’im
meuble, Toulouse [1914], 42 s. — W . G. S o l d a n , Geschichte der H exen-
prozesse, S tu ttg a rt 1843, p. 181 not. 13, 187. — H . S t r ô b e l e , Nicolaus von
Prato, F re ib u rg i. Br. 1914, p. 87. — L. T a n o n , H istoire des trib u n a u x
de l’inquisition, P aris 1893, p. 69, 70, 71, 77, 78, 159, 327 not. 8, 876, 399,
401, 440, 485. — F. T o c c o , L a quistione délia povertà nel secolo X IV ,
Napoli 1910, p. 22, 23, 39, 46, 48. — J.-M . V i d a l , Bullaire de l’inquisition
française au 14e siècle, P aris 1913, p. L H e t n. 4, L U I, L X X X II, 3-4
(num. 2 et not. 2), 46 (nr. 21 not. 1), 48-50 (nr. 22 e t not. 4), 57 (n r. 27),
103 (nr. 62 not. 1). Voir A FH VII, 352-5. — J.-M . V i d a l , Un inquisiteur
jugé p a r ses « victim es». Jean G aland et les Carcassonais, P aris lf*03,
p. 6 n. 1, 19 n. I, 22 n. L, 23 n. M., 37. — K. W e n c k , P h ilip p der Srhone,
M arburg 1905, p. 46 ss.
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. - 191
PREMIÈRE PARTIE
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 195
Faure (’), très riche bourgeois de cette ville, qui, d’après les affirma
tions de ses parents et de ses amis, était mort pieusement en 1278, as
sisté de six Franciscains. Il avait été in h u m é d a n s le c im e tiè r e
du c o u v e n t f r a n c is c a in . Le représentant du saint-office affirmait
avoir trouvé dans les archives quelques dépositions des témoins pré
sents à 1’ « hérétication » de Castel à son lit de mort (*). Les Frères
pouvaient bien supposer que c’était une procédure en représailles à
cause de la protection prêtée, une année plus tôt, aux citoyens pour
suivis par l’inquisition. Parfaitement au courant des difficultés de la
défense, les Frères se rendaient aussi compte des risques qu’ils cou
raient. si le défunt avait été condamné; car celui-ci avait été en
terré dans leur cimetière. Tout en n’ayant pas le droit d’instruire
lui-même le procès aux Franciscains (3), Nicolas d’Abbeville pouvait
bien déterminer le pape à faire poursuivre ces derniers, en les incul-
pant de « fautoria haereticorum » (4). Vite on informa les supérieurs
de l’ordre, et on donna assistance aux Carcassonnais mécontents qui
voulaient défendre, auprès de la curie romaine, la mémoire de Castel
et porter des plaintes générales, formulées par Fr. B e r n a r d D é li
cieux (5). Appuyés par Fr. A m a n ie u d e l a M o t h e ( 6), procureur de
l’ordre par Fr. P o n s V ig u ie r , son «socius», et par Bernard d’Au-
riac. religieux cistercien, et assurés aussi de la protection du duc de
Bourgogne (’), ainsi que de celle de Pierre Flote, les citoyens plai
gnants, entre autres Aymeric Castel (8), fils du défunt, réussirent à
gagner l’oreille de Boniface V III qui, vers le mois d’août 1297, pro
jetait déjà de charger Rainauld Concoreggi, évêque de Vicence, de
l’enquête demandée. Mais ce projet ne fut pas réalisé, car maître Pierre
d’Espagne, référendaire pontifical (9) ne reçut pas les 10000 florins,
f) Hauréau, 8-6, 18, 167-75. Lea, I, 445, 449; II, 69, 73-5, 79. Vidal,
J. Galand, 22s., 82ss. Douais, I, 192; II, 286 not. Eubel, BF V, p. 20 n., 165
et n. 3. Tanon, 408. Mahul, V, 662, 670s., t. VI, I, 451. Vaissète, X, preuves,
col. 831-3, 585. Vidal, B ullaire, 44-7. Fabri = Faure (forme moderne).
f2) Premier grief des 60 articles. V. Mahul, 662, col. 2.
(3) V. la bulle de Clément IV: P aupertatis altissimae du 12 juillet 1266;
BF III. 83-6; Tanon, 50-1. Voir Lea, I, 202s. (<) Cf. Lea, II, 32.
Déposition de Raymond Baudier, f. 241. Cf. Dép. de Bernard, f. 119v.
(*) Chronica XXIV generalium, dans les Analecta Francise. (= AF) III, Ad
Cl. Aquas 1897, 432. Othon de Pavie, L'A quit. sér. 77ss., 141. (7) Robert II.
O Hauréau, 56, 127. Lea, II, 69, 73, 90, 93, 102. Vaissète, II, 278 et not.
Vidal, Bullaire, 6, 18, 19, 41, 42. Douais, I, 40, 42, 293; II, 305, 313. Bern. Gui,
Hist. conv. : Martène, 479 E et Recueil, 744 CE. Mahul, V, 653, 670-1. Lat.
4270, f. 107v-8r, 109v, l l l r , 120v, 213r, 196, 2O4r, 226r.
O Dans le MS.: Isarn au lieu de Ispanus. Voir sur lui Finke, Aus den
Taqen, p. xviss., xxvnss., u n s s . F in k e , A cta Aragonensia, I, Berlin 1908,
72, 130, etc. Eu bel, H ier. I 2, 13.
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 197
contre ces procédés illégitimes (*). — Le pape paraît avoir refusé d'en
tendre le recours non appuyé par des lettres dites révérentielles. E t
pourtant l’inquisiteur, intimidé par l’attitude résolue de notre Fran
ciscain, soutenu par sa province, suspendit, pour le moment, la pro
cédure. Bernard pouvait se considérer comme vainqueur. Comme on
sait, ce n’est qu’à la fin de 1318 ou au début de 1319 que Fr. J e a n
de B e a u n e , O. Pr.. prononça la sentence contre Castel
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198 DISCüSSIONEs.
hérétique par Fr. Henri Chamayou, O. Pr. (Vidal, Bullaire, 147-8, 296-7), qui
parvint à transformer les preuves à décharge en preuves à charge.
Tous ces exemples nous démontrent, avec quelle circonspection il faut
parler des crimes commis par Castel, défendu avec tant d’animosité par les
Franciscains. C’est à bon droit que Jean XXII défendit, à cause des procédés
de l’inquisiteur de C arcasson n e, de prononcer les sentences contre ceux
qui, de leur vivant, n’avaient pas avoué leur hérésie: Ex serie du 10 mars 1334:
Vidal, 2ü8ss. Cf. aussi la bulle: Etsi officium du 18. déc. 1830, ordonnant aux
inquisiteurs de Toulouse et C arcasso n n e de ne plus condamner des dé
fu n ts sans avoir consulté le Saint-Siège. Vidal, 157ss. Mais il n’était pas
aussi impartial, quand il approuva la condamnation de Castel, (bulle du
15 mars 1319: Vidal, Bull. 45s. Eubel, BF V, 165, n. 357), mort depuis une
quarantaine d’années et dont le dossier devait nécessairement présenter à
l’examinateur équitable des difficultés insurmontables, ressemblant à celles
que nous rencontrons dans la procédure de Fr. Jean Galand, Ch P., contre
le défunt Pierre Aymeric, d’Albi (Coll. Doat, t. 82, f. 289ss.). En approuvant
la sentence contre Castel, le pape se trouva sans doute sous l’impression des
plaintes portées contre B ern ard D é lic ie u x qui lui était profondément anti
pathique. De plus Bernard avait commencé sa carrière d'agitateur par la
défense de ce même Castel. La vengeance des ennuis subis par ses confrères
à cause de l’affaire de Castel, ainsi que l’intention de nuire à Bernard, son
ennemi ouvert, et d’intimider plus encore la population, tels pouvaient bien
être les motifs de l’inquisiteur Fr. Jea n de B eaun e, O. Pr., condamnant
le défunt. Tous savent que le procès intenté par ce Dominicain contre un
« béguin » de Narbonne en 1321 provoqua la fameuse controverse sur la pau
vreté du Christ et des Apôtres; voir sur cet inquisiteur: Douais, I, 78. 94,
97s., 108s., 128s., 137, 201, 206, 207. Quétif-Echard, Script. O. Pr., I, 585-6.
Vidal, Le tribunal d'inquisition de Pamiers, extrait des Annales de Saint-Louis-
des-Français, 1904-05; Paris 19«6, 86-8; et la note du même: Bullaire, 47. Voir
plus bas § 13.
(9 Déposit. de Bernard, f. 149r, 265r. Hauréau, 13. Lea, II, 78.
(a) C’est le fonds latin 11947 de la Bibl. Nat. qui contient les interroga
toires des prévenus. V. la déscription du manuscrit chez Molinier, 81-8, et
chez Douais, I, 94 not. 2, p. 193ss. Bernard de Castanet et Foulques furent
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 199
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200 DISCUSSIONES.
(*) Voir déposit. de Pierre Probi (f. 270r-v), d’Arnauld Garsia (f. 68v-9r,
27Bv, 279v), de Guillaume FraAsa (f. 48r, 46r, 48v, 49r), de Raymond Baudier
(f. 2B9v), de Bernard (f. 157r). Voir le 4e grief des 44 articles, et aussi le 17 e
et le 18e grief. B. Gui, Hist. conv. Albien.: Recueil, 1. c. 747FG. Hauréau, 3<is. ;
cf. 86s. Lea, II, 77-8. Molinier, 91.
En ce qui concerne les accusations portées contre Fr. Foulques, nous
n’avons rien trouvé de tout à fait semblable dans l’histoire de l’inquisition.
Les cas de l’inquisiteur dominicain Albert d’Olmütz, par exemple, qui aurait
entretenu des relations intimes avec les moniales de Poustimer, ne saurait
être comparé aux délits de Foulques (H. Haupt, Waldensertum und Inquisition,
dans Deut. Zeitschrift f. Geschichtswissenschaft, de L. Quidde, III, 1890, 842). —
Comme on sait, de pareilles possibilités étaient beaucoup plus grandes à la
fin du moyen âge et au début de l’époque moderne. (F. Spee, Cautio crimi
nalis, Augsburg 1781, Dubium 81, p. 216sa. J. J a n sse n , Geschichte des deut.
Volkes, 18e et 14e édit., VIII, Freiburg i. Br. 1908, 5€>5. lo h . W ieru s, De
praestigiis daemonum et incantationibus ac veneficiis, lib. 3, Basileae 1568, p. 296.
C harles M eyer, Der Aberglaube..., Basel 1884, 815). Au fond, il n’est pas
exclu que Foulques n’eût commis des crimes pareils. Mais les preuves irré
futables nous manquent. Les affirmations que Foulques portait des armes,
nous paraissent beaucoup plus dignes de foi. (V. déposit. de Guillaume Fransa,
f. 46v). Souvenons nous seulement du c. 2 in Clem. de haer. V, 8.
Il paraît d’abord que les inquisiteurs dominicains n’avaient aucun in
térêt pécuniaire à la condamnation des hérétiques; ils étaient rétribués assez
régulièrement, de même que les inquisiteurs d’autres ordres. Pourtant, les
biens des hérétiques condamnés étant à cette époque une des sources de la
richesse dés couvents dominicains (Molinier, 306 et not. 2-8, 807 et not., 308),
quelques inquisiteurs, étrangers au désintéressement prescrit et aimant un
grand luxe, pouvaient parfaitement considérer ces biens comme une source
indirecte de leur propre enrichissement, ce qui les amenait à condamner le
plus grand nombre possible de sectaires manifestes ou présumés. (Cf. Molinier,
p. 308 not.). Les chapitres généraux des Dominicains avaient certainement
des raisons suffisantes, en 1821, pour enjoindre aux prieurs provinciaux d’en
quérir: « de excessibus inquisitorum heretice pravitatis, sive in modo procedendi sive
in extorsione pecuniarum seu etiam in pompis et victu et vestitu et. observantia re
gulari • (Reichert, Mon. O. Praed. IV, 184); de statuer, en 1822: « de inquisi
toribus heret. prav., quod non extorqueant pecuniam » (1. c. 141); de leur imposer
la reddition annuel des comptes, en 1324: < Cum... inquisitores... omni nota cu
piditatis aut nimie sumptuositatis mundos esse deceat* (1. c. 153; voir aussi,
ibid. 158: à l’an 1825) Ces textes législatifs dépeignent avec exactitude les
inquisiteurs dominicains de Carcassonne. Il paraît néanmoins que les rançon-
neurs dans le genre d’un Fr. Aubert de Châlons (Vidal, Bullaire, 142-4, 167ss.),
d’un Fr. Arnaud Mandavin (ib. 290ss., 299ss.) ou d’un Fr. Pierre de Mara-
logio (ib. 495-7; cf. Lea, I, 477), étaient plutôt des exceptions parmi les Do
minicains.
Les aveux extorqués « vi tormentorum » avaient souvent lieu; cf. M a u rice
F o u c a u ld , Les procès de sorcellerie dans l'ancienne France, Paris 1907, 226.
Henner, 1. c. 264 et not. 1. Molinier, 336-8. Vidal, J. Galand, 15 (not. D). 16
(not. G), 17 (et n. H), 19 (et n. I), 20 (et n.), 21 (et n.), 29, 40 (num. 8-6), 41
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 201
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202 DISCUSSIONES.
Jean Baudier (f. 83r-v); et le 21 janvier Raymond Hugues (f. 34v). Tous
étaient d’Albi. Seulement G u illa u m e de M au ran , de Réalmont, avoua
pendant le I er interrogatoire. Le 20 décembre 1299, jour de sa II e comparution
(f. 18r), il déclare avoir conduit les deux « parfaits », il y a deux ans, pendant
les vendanges, à la métairie le Raymond Calvier. C’est là que Bérenger Brosa,
Raymond Auger, Guiraud Delort, Galhard Fransa, Jean Baudier, Raymond
Calvier et quelques autres personnes, dont le prévenu a oublié les noms,
« adorèrent » les hérétiques, un après-midi, après un repas commun.
R a y m o n d A u g er, selon sa déposition du 17 déc. (f. 16v-7r), vint avec
Bérenger Brosa, pendant la semaine des Rogations de cette année, à la mé
tairie, en suivant l’invitation du propriétaire. Jean, fils de Raymond Baudier,
Guiraud Austor, Galhard Fransa, Raymond Hugues, Guiraud Delort, Raym.
Calvier, Guill. de Mauran et les deux *perfecti» y furent présents. Tous, ils
adorèrent ces deux derniers, après un repas commun.
B é re n g e r B rosa avoue le 20 déc. 1299 (f. 17v) avoir adoré, il y a deux
ans, un vieil hérétique à la même métairie, à la suite d’un repas commun.
Parmi les participants, il reconnut Raym. Auger, Guir. Delort, Raym. Calvier
et Guill. de Maurau. C’est ce dernier qui leur proposa cet acte. Le 17 ja n
vier 1300 l’accusé ajoute y avoir vu aussi Jean Baudier, Galhard Fransa et
Guir. Austor (f. 17v).
G u ira u d D e lo rt «adora», d’après son aveu du 16 déc. 1299 (f. 19r), deux
«bons hommes», il y a un an, à la métairie nommée. Les «coadorateurs »
Bér. Brosa et Raym. Auger répétèrent leurs génuflexions hérétiques aussi
après le repas commun, entre la 8e et le 9e heure. Deux jours après, le té
moin indique (f. 19v) encore Guill. de Mauran, Galh. Fransa, Jean Baudier,
Guir. Austor et Raym. Hugues comme participants.
G u ira u d A u s to r avoue le 2 mars 1800 (f. 26r) qu’il «adora», il y a
trois ans, Raymond Delboc et Raymond Godayl [alias Didier] avant un repas
commun, auquel prirent part Raym. Calvier, Raym. Auger, Bér. Brosa, Guir.
Delort, Jean Baudier, Raym. Hugues, Galh. Fransa et Guill. de Mauran.
Le 25 janvier 1800, R a y m o n d C a lv ie r atteste (f. 27r-v) que lui-même,
Raym. Auger, Bér. Brosa, Guir. Delort, Raym. Hugues, Jean Baudier, Galh.
Fransa, Guir. Austor et Guill. de Mauran «adorèrent», vers la Pentecôte
de 1297 ou de 1298, les « parfaits » introduits dans la métairie par Guill. de
Mauran. La cérémonie eut lieu entre la 8e et la 9e 'heure, après un repas
commun.
D’après la déposition de G a lh a rd F ra n sa , interrogé le 2 mars 13G)
(f. 80r), le prévenu « adora » les « parfaits », il y a trois ans, à la même mé
tairie, après une chasse. Ayant accepté quelques rafraîchissements, il «adora »
ensuite, avec le propriétaire, ainsi qu’avec Raym. Auger, Bér. Brosa, Guir.
Delort, Jean Baudier, Guir. Austor, Raym. Hugues et Guill. de Mauran, les
hérétiques, en suivant l’invitation de Mauran.
J e a n B a u d ie r communique le ô février 1300 (f. 33v): Un matin, il y a
environ deux ans, en allant voir son vignoble, il rencontra Raym. Auger,
Bér. Brosa, Guir. Delort, Galh. Fransa, Guir. Austor et Raym. Hugues qui
l’invitèrent à visiter une métairie de Raym. Calvier. L’invitation acceptée,
le témoin vit là le propriétaire, ainsi que Guill. de Mauran et deux hom
mes inconnus désignés par Raymond Auger comme des «boni homines », qui
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 203
pourraient être très utiles au témoin. Après avoir «adoré» les «parfaits»,
en cédant aux prières de son compagnon, il apprit leurs noms Raym. Delboc
À
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204 DISCUSSIONES.
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 205
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206 DISCUSSIONES.
(’) Déposit. de Guillaume Frausa (f. 41v-2v, 43r, 43v, 46r), de Pierre de
Castanet (f. 53v-4r, 54v), de Raymond Baudier (f. 239r-40r) et de Bernard
Fenasse (f. 245). Les griefs 1, 2, 4 et 5 de la IIe série d’accusations.
(2) Voir sur lui AFH II, 470ss. ; VII, 655, 661.
(8) Déposition de Bernard, f. 149v. Voir sur ce saint: V e rla q u e , Saint
Louis, évêque de Toulouse, Paris 1885. Vaissète, IX, 188-9. Mireur, Les Cordeliers
de Draguignan,. . Draguignan 1906, 29-37. Act. SS. Boli., aug. III, 783ss. Bibl.
hagiogr. n. 5054-7. AFH 1. 278-90, 569-76; et II, 379-83 démenti par XV, 244.
Chevalier, Répert. bio-bibliogr. II, 2898s. (4) Hauréau, 28. (5) Voir plus
bas, § 10 et 12. (6) Composée d ’Arnauld Garsia, de Guillaume Fransa et
de Pierre de Castanet. Déposit de B e rn a rd , f. 149v.
(7) Espérant provoquer la colère du roi contre les Dominicains qui pro-
tégaient tant les inquisiteurs de leur ordre, B e rn a rd suggéra à Guillaume
Fransa de dire qu’un Dominicain, pendant un sermon à l’église de Saint-Salvy
à l’Albi, faisait dériver l’hérésie cathare répandue dans la Languedoc d'un
certain roi français (V. art. 6 de la première série). 11 ne peut s’agir ici que
d'une attaque, contre Philippe le Bel, de Dominicains restés fidèles au pape.
(“) Déposit. d’Arnauld Garsia (f. 6Kv-9v, 276r. 277v), de Guillaume Fransa
(f. 43v-4r, 44v), de Pierre de Castanet (f. 51r-v, 55r), de Bernard Bet (f. 5^r-v)
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 207
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208 DISCUSSIONES.
pas possible que tous les témoins pussent avoir une aussi courte mé
moire. H faudrait rechercher le degré de parenté et d’amitié entre
les témoins et les moribonds « hérétiqués ». On devrait aussi exami
ner, si le moribond poursuivi avait des relations avec les « parfaits >
avant 1’ «hérétication ». Mais, sous ce rapport, l’inquisition reste in
active. Ensuite, les femmes et les familiers des défunts ne sont pas
interrogés. Toutes ces négligences des inquisiteurs sont propres à
prouver qu’ils ne tiennent pas droite la balance de la loyauté. B e r
n a rd c o n c lu t en affirmant que la révocation des inquisiteurs domi
nicains est l’unique moyen de prévenir une explosion de la fureur du
peuple exaspéré (1).
« Gavisi fuerunt rex et alii*. Foulques de Saint-Georges, alors
inquisiteur de Toulouse, Nicolas d’Abbeville, Nicolas de Fréauville,
confesseur du roi, et autres Dominicains s’étant, ensuite, présentés
pour se défendre, Philippe les congédia, en déclarant : « Je vois que
Bernard a dit la vérité, tandisque ces Jacobites là assiégeant chaque
jour ma porte, me content des mensonges > (2) ! Quatre ou cinq jours
se passèrent avant que le roi ne les reçût en audience (3).
Jean de Picquigny s’entendit à parer habilement les attaques
de Fr. Foulques, en suivant les conseils de Fr. Bernard. L ’inquisi
teur de Toulouse ne pouvait pas prouver ses accusations, tandis que
le réformateur, dont les griefs dirigés contre les adversaires furent
examinés par Gilles Aycelin, archevêque de Narbonne, et par le con
nétable de France, parvint parfaitement à démontrer la vérité de ses
assertions, confirmées par de nobles personnages de Toulouse, ainsi
que par les membres du clergé (*).
Les abus commis par Bernard de Castanet et par Foulqueâ étant
prouvés, Philippe condamna l’évêque d’Albi à une amende de vingt
mille livres tournois, exigea des supérieurs dominicains de Paris la
révocation de Fr. Foulques de son poste d’inquisiteur, dépouilla les
inquisiteurs du droit de procéder à des arrestations arbitraires et
enjoignit, enfin, aux sénéchaux de Toulouse, de Carcassonne et d’Agen
de mettre la main du roi sur les emmurés (5 ).
( x) D éposit. de B e rn a rd , f. 123r-4v.
(2 ) < Ego intelligo, quod iste le c t o r d irit mihi et aperuit veritatem : et isti
lacobitae omni die contendunt intrare ad me, ut in caput meum ponant falsitates
eorum et proditiones >. D éposit. de B e rn a rd (f. 125r). H a u ré a u , 84.
(•) D éposit. de B e rn ard , 1. c.
(4 ) D éposit. de B e rn ard , f. lôOrss.
(5 ) H a u ré a u , 37-44. Lea. I l , 78, 80. G. L izerand, Clément V et P h ilippe le
Bel, 412. Ch. S c h m id t, II, 345s. V aisséte, X , preuves, 379-82. Le roi ne s 'a r r ê ta
pas de d ire que F r. F o u lq u e s « processus suos in inquisitionis negotio a cap
tionibus, questionibus et inexcogitatis tormentis incipiens personas... vi vel metu
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 209
tormentorum fateri com pellit... sub praetextu liciti illicita, sub specie pietatis im pia
d penitus inhum ana,... fideles et subditos nostros, sub praetextu officii inquisitionis
huiusmodi exactionibus, excessionibus, oppressionibus, molestiis innumeris et grava-
minibus manifestis atterrit et affligit,... testes fallaciter subornatos inducat ad perhi
bendum testimonium falsitatis». (Vaissète, X, col. 879). Fr. Foulques bien qu’étan t
formellement destitué à la fin du mois d’avril (B. Gui, H ist. conv.: Recueil,
XXI, 747 AB. Cf. Molinier, 91), siéga tout de même le 17 janvier 1808 (?) en
qualité de « inquisitor heretice p ra v ita tis in regno Francie auctoritate apostolica
deputatus • avec Bernard de Castanet, interrogeant Guillaume de Mauran
(f. 50v). Ceci ne peut être qu’une faute chronologique de la part du notaire,
car à cette époque G. de Morières était inquisiteur.
(') Voir sur lui Douais, I, 97, 184. Vidal, Bullaire, xxvr, 15. Vaissète. IX,
257-60; Hauréau, 48ss.
P) Déposit. d ’Arnauld Garsia, f. 70v-lr. « ... Maledicatur talis rex quia vult
confusionem hominum suorum. In veritate credo quod ipse nunquam faciet terrae
nostrae aliquod bonum. Vere ipse non est nisi tanquam unus porcus qui semper esse
vult iuxta uxorem suam; et homines tales semper sunt tim idi et nunquam aliquid boni
faciunt... » (f. 71r).
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210 DISCUSSIONES.
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 211
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212 DISCUSSIONES.
cette époque, avait fait la paix avec le pontife (*), n’hésita pas à
enjoindre, le 5 septembre 1298, à ses vassaux, sénéchaux et baillis
de prêter main-forte à l’inquisition, conformément à la constitution bien
connue de Boniface (*). De plus, nous trouvons quelque temps après
« sous le même 4 vidimus ’ du juge de Carcassonne, Raymond Costa,
la constitution du pape et la lettre du roi > (s ).
Les bourgeois, las de lutter, demandèrent enfin à Fr. Nicolas
d’Abbeville, O. Pr., les c o n d itio n s qu’il poserait à une entente avec
la ville. En présence de Bernard de Castanet, de Bérenger Frédol,
alors évêque de Béziers, de Fr. Bertrand de Clermont, O. Pr., et d’au
tres dignitaires, l’inquisiteur avisa le peuple, assemblé le 27 avril 1299.
qu’il proposait de ne punir que les hérétiques manifestes et leurs
fauteurs, dont la culpabilité serait légitimement prouvée, et que les
pénitences seraient imposées par les évêques présents et Arnauld
Nouvel, abbé de Fontfroide. Après en avoir mûrement délibéré, la
communauté r e f u s a ces conditions (*).
Ce n’est que le 8 octobre de la même année qu’elle se déclara
p r ê t e à conclure la paix. Au nom des consuls (8) et des habitants,
maître Guiraud Galard reconnut les crimes imputés, à savoir: 1° l’aide
fourni par la population, pendant plus de trois ans, aux sept citoyens i6 ),
dont l’hérésie fut prouvée par des témoins concordants, et 2° 1’ < bn-
pedimentum officii inquisitionis >. Le représentant de la ville implora
humblement l’absolution de la sentence d’excommunication, encourue
4 cause de ces délits, après quoi les consuls abjurèrent l’hérésie au
nom du peuple. En absolvant la communauté (7), l’inquisiteur n’exigea
que la punition de quelques citoyens qu’il indiqua par leur nom. et
imposa comme pénitence aux autres habitants du bourg de faire bâtir
une chapelle de Saint Louis, roi, dans le couvent dominicain, tout en
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 213
(b Parmi les délinquants qui devaient être punis, nous trouvons les noms
d’Aymeric Castel (voir supra, p. 194ss.), d’Arnauld Villaudegut et de Guillaume
André. Ces deux derniers étaient bien ceux qui se réfugièrent, en 1296, au
couvent fr a n c is c a in où ils avaient été cités par Fr. Foulques. Nous
voyons Etienne Auriol, un des compagnons de Foulques, siéger parmi les
témoins du traité de paix, ainsi que François Ricoman, Foulques et B er
nard Gui, alors prieur à Carcassonne. D’après Historia conventuum de ce
dernier, la construction de la chapelle fut terminée en 1300. Elle coûta 90 li
vres tournois (Recueil, XXI, 748). (*) C. 18 in VI° de haeret. V, 2: c. 13 X
de haeret. V, 7. (3) C. 8 in VI° de haeret. V, 2.
i*) C. 2 in VI° de haeret. V, 2. (5) Tanon, p. 543.
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214 DISCUSSIONES.
Protégé par son ordre, (dont la rivalité avec les Dominicains est bien
connue), et dont l’intention d’assumer Fexercice de l’inquisition dans
le Languedoc nous paraît assez vraisemblable, B e r n a r d , après son
deuxième voyage en France, ne retourna plus à son poste narbonnais.
On le voit alors p a r c o u r i r le p a y s et organiser la résistance des
mécontents, comme en vue de la prochaine arrivée du monarque, ainsi
aussi en vue de la libération proposée des emmurés d’Albi.
Mi-mai 1303, il apparut dans la ville de C a rc a s s o n n e , afin d’ap
puyer les négociations de Jean de Picquigny avec le nouvel inquisi
teur, Fr. Geoffroy d’Ablis, O. Pr. (’), au sujet des prisonniers languis
sant dans le cachot de l’inquisition (*). A la fin de juin, après le départ
du réformateur se rendant de nouveau à la cour du roi pour demander
les instructions nécessaires, notre Franciscain prononça un éloquent
discours à C o rd e s, éprouvé aussi par les membres du saint-office (s ).
Vers la fin de juillet, pendant la reprise des négociations entre le ré
formateur, revenu de France, et l’inquisiteur, Fr. B e r n a r d arriva à
C a rc a s s o n n e . Une * multitudo seditiosa * l’accompagna (*). Prête
à tout, cette foule devait prendre part aux réunions convoquées par
Jean de Picquigny voulant connaître l’opinion du peuple au sujet des
pas à faire en vue de la délivrance des prisonniers. Une des réunions
eut lieu au c o u v e n t des F r è r e s M in e u rs , une autre dans la
maison de Raymond Costa (5), évêque d’Elne (6).
Mais les Carcassonnais restaient toujours passifs. E t le réforma
teur qui n’avait pas reçu en France des instructions précises, hésitait
à agir énergiquement, sans être sûr de l’appui absolu de la popula
tion. Les Carcassonnais se disaient être « in tanto dominio et timore,
quod populus non audebat mutire >(7). En outre, on avait conclu la
paix avec l’inquisition. Alors, le réformateur exprima le désir de con
naître son texte. Les anciens consuls qui conservaient la pièce, mais
ne voulaient pas la produire, furent contraints à obéir. C’est Fr. B e r
n a rd qui découvrit vite la fraude (8).
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 215
Bernard Isarn (f. 199r-v), Bernard Trevas (f. 280v, 281r-v, 282r), Brun de
Montcabrier (f. 221v-2r), Gérauld de Meldis (f. 216r-v), Gui Sicred (f. 211r-v,
212v, 213r), Guill. Arnauld Prexian (f. 286v-8v), Guillaume Hugues (f. 227r),
Guillaume Olivède (f. 206v-7v), Guillaume Rabaud (f. 214r, 215r-v), Guil
laume de Villeneuve (f. 209r-v), Helis d’Alairac (f. 297v), Jean Marsend
(f. 204r), Philippe Perrin (f. 220v), Pierre Garsia (f. 286r-v), Pierre Guila
(f. 289v), Pierre Vital (f. 193v-4), Pons Simon (f. 291r-v), Pons de Villesèque
(f. 292r), Raymond Arnauld (f. 234r-v, 236) et le p ré v e n u (f. 122v, 129r-v,
135ss, 153, 160r-v, 161r). — V. les articles 19-23, 26-27 de la IIe série et l'ap
pendice à ces articles, ainsi que l’art. 3 de la Ie série.
f) Dépos. de Raymond Arnauld, de Bernard Trevas, de Pierre Vital,
d Arnauld Marsend, de Pierre Garsia, de Guillaume Arnauld Prexian, de
Pierre Probi et de Pons de Villesèque. — Bernard Trevas se souvient que,
pendant le sermon, le Franciscain montrait du doigt, ça et là, dans la foule
et affirmait voir des traîtres. Le témoin, intimidé, quitta alors l’église. En
entendant la philippique, le témoin Arnauld Marsend courut vite chez son
beau-père, maître Arnauld Fournier, qui, de même que le témoin, participa
à la conclusion du traité de paix, et lui communiqua les déclarations de
Bernard. Gui Sicred, ancien consul, qui fut contraint à présenter la fausse
pièce au réformateur, partit immédiatement pour Toulouse avec Arnauld pour
annoncer la nouvelle à Fr. Geoffroy d’Ablis.
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216 DISCUSSIONES.
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 217
aliquam poenam relapsi non tenenturi nec se obligaverunt, nec ipsos propter praedicta
ad dictam poenam esse volumus obligatos, vel aliquam labem haeresis ex contentis in
instrumento praedicto aliquatenus incurrisse... ». — V. la déposit. de Pierre Vital.
(’) Déposit. de Guillaume Arnauld Prexian, de Guillaume Olivède, de
Guillaume de Villeneuve, de Gui Sicred, de Pierre Probi, de Pierre Guila et
de Pons Simon. B. Gui, Hist. conv. Carcass.: Recueil, XXI, 748 L, 744 A.
Lea, II, 82. Gui Sicred, Guillaume Arnauld Prexian et Bernard Isarn affir
ment, sans donner des preuves, que la destruction fut préméditée.
(*) Bernard Regis ayant demandé à B e rn a r d pourquoi celui-ci* n ’avait*
pas empêché la destruction de la maison de l’interlocuteur, le Franciscain
répondit: «Tu l’as m érité!». (Déposit. de Bernard Isarn).
Hauréau, 80, 59s, 75, 91s, 98-6, 98, 100, 103-9, 112. 128, 126, 12$), 135.
Lea, II, 88, 90. Molinier, 88. Vaissète, IX, 227-8, 335, 391. Douais, I, 216; II, 814.
Vidal, Bullaire, 6, 19. Mahul, V, 657; VI, I, 11. B. Gui, Hist. conv.: Recueil,
743 K, 744 U.
(4) Ainsi Brun de Montcabrier •allant de Saissac à Carcassonne fut arrêté
près de Villeneuve-d’Olmes, par des gens armés affirmant qu’il était du parti
du traître Lam bert de Saissac (Mahul, V, 341, 653; VI, 1, 11, 880. Finke,
Papstum und Untergang des Tcmplcrordcns, I, 157; cf. 823. Vaissète, IX, 81.
Douais, II, 311 et not. 1). Ils b attirent Brun de telle façon qu’il d ut garder
le lit pendant sept semaines. (Déposit de Brun de Montcabrier).
(5) Déposit. d ’Arnauld Marseud.
Archivum Francùcanum Historicum. — A N . XVII. 15
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‘218 DISCUSSIONES.
(A suivre).
Dr. Phil. MICHEL DE D MITREWSKI.
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DOCUMENTA
INSTRUMENTUM PACIS
A S. IOANNE CAPISTRANENSI
INTER ORTONENSES ET LANCIANENSES CONCILIATAE, 1427
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220 DOCUMENTA.
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PAX S. 10. CAPISTRAN. 1427. 221
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222 DOCUMENTA.
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PAX S. IO. CAPISTRAN. 1 4 2 7 . 223
quae multos in menses dilata est apud ipsam reginam. Ortonenses vero
dolose per ducem Sfortiam de Attendolis et Franciscum de Riccardis
Ortonensem, regium consiliarium, maresciallum et... castrorum 13 do
minum in Aprutio, grandi persoluta pecunia, privilegium impetrant,
necubi Anxanensibus portum construere liceat. Tentarunt patres 8° kal.
martias 1499 a Frederico rege declarandum comitem omnium castrorum
Francisci de Riccardis rebellis, Dymnum Riccium cum loanne filio, sed
frustra...
Anxanenses vero, ut redeamus ad rem, Sfortia Reginae invito, et
defectore ad Alfonsum regem, ad ipsam reginam confugiunt, privilegium
Ortonensibus iam concessum irritant, numeratisque aureis Venetis fisco
mille, aliisque centum Braccio de Fortebracciis, regio stipendiario, im
petrant facultatem portus apud S. Vitum ponendi, cuius ponendi gratia
numeraverant prius Ladislao regi et loanni Ponzettae quaestori aureos
quingentos. Rex Alfonsus cum loanna matre constituit privilegio Bene
venti dato x kal. februarii 1441, et iterum apud Tabias 4°idus maii 1442,
Anxanensem portum spectare a flumine Moro (! ) ad Asinellum (8), et
Anxanae ditionis esse Castrum S. Viti, quod ab abbate et monachis
S. loannis in Venere (3), pontificio etiam assensu impetrato, Anxanen
sibus cesserat. Professus est etiam ingenue Alfonsus non causis modo
praedictis, sed ex integra, illibataque fide ab Anxanensibus ipsis et
regi patri et. sibi turbulentissimis illis temporibus conservata, huius-
modi portus condendi iis copiam fecisse, cum vel maxime sibi constaret
ex vetustissimis vestigiis atque ruderibus ibi antiquitus portum fuisse.
Cavit etiam ad evitandas offensiones et scandala, ne quis unquam Or-
tonensium munere ibi aliquo fungi posset, verboque regio praecepit hoc
privilegium Anxanensibus datum nullo unquam tempore revocandum,
iniunxitque singulis provincialibus dignitate fulgentibus Anxanos ipsos
vel manu armata et militari in huiusmodi portus pacifica possessione
tuendos.
Ortonenses itaque his et aliis de causis patribus nostris infensi
portus et arcis constructionem turbarunt, utque maiori eos afficerent
contumelia, etiam sub iugum more de prisco transire coegerunt, sub
quod victi et ad imperium redacti ignominiae causa mittebantur.... Ve
rum non idcirco maiores nostri coeptis iam destiterunt, sed alacrius
instantes operi, et ultionem iniuriae acceptae molientes, multo plures
ad intermissam portus constructionem transmittunt, ponentes etiam
locis opportunis insidias, ut Ortonenses ad opus interturbandum pro-
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224 DOCUMENTA.
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PAX S. 10. CAPISTRAN. 1 4 2 7 . 225
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226 DOCUMENTA.
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PAX S. 10. CAPISTRA N. 1427. 227
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228 DOCUMENTA.
(*) Hic Fella denuo sim ilia e vitis aliorum sanctorum in terserit.
(2) R evera Fella se refert ad A. Amicii Funerale B . Bernardini Aquilanae
Fossae, Venetiis 1572, sed ibi non in Vita dicti beati hoc le g itu r (eam etiam
inde habes ap. L. Lemmens, B. Bernardini Aquilani Chronica F r. Min. Obs.
Romae 1902. X II-X IX ), sed in b. B ernardini opusculo: Provinciae D. Bernar
dini eoenobia, ap. Funerale, fol. 67 r (sic)\ indeque ap. Lemmens, 123s.
(\) Cf. Funerale, 1. c. ; Lemmens, 124.
(4) 5. Pietro in Galatina, Prov. di Lccce. F u it Archiep. A nxan. ab an. P’O4
ad an. 1618; Gams, Series, 888. E ra t Ord. F r. Min.
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PAX S. 10. CAPISTRAN. 142 7 . 229
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230 DOCUMENTA.
(’) Cf. Psal. 18, 11. (-’) Coi. 3, 17. (’) Serm. in Cant. X V, n . 6
(PL 183, 816s.). (*) Philipp. 2, 10. (•') Is. 62, 2. Cb P h iI. 1. c.
(7) Prov. 18, 10. C) Cf. Prov. 39, 18. I o r < 14? (i") C f. Psal. 9, 11.
(” ) Cf. Psal. 50, 17. ( , 2 i Eecli. 15. 9. ( ia ) Cf. Psal. 137, 6.
(’*) Cf. Psal. 88. 9. (ir9 Psal. 98, 8. Psal. 102, 17.
( l7 ) In hym no lesu dulcis memoria; cf. Chevalier, Repert. hymnol. n. 154
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PAX S. 10. CAPISTRAN. 1 4 2 7 . 231
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232 • DOCUMENTA.
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PAX S. IO. CAPISTRAN. 1 4 2 7 .. 233
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234 DOCUMENTA .
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PAX S. 10. CAPISTRAN. 1 4 2 7 . 235
Sanctissime Pater,
Tot sunt et tanta, beatissime Pater, beati loannis a Capistrano in nos
olim collata beneficia, ut nunquam possint oblivione deleri, ingratique animi
nota iure optimo nobis foret inurenda, si tantorum essemus meritorum
immemores. Is enim coelesti praedicatione nos imbuit, miraculis illustra
vit quamplurimis, a via veritatis errantes in pie vivendi callem reduxit ;
ab orci tandem faucibus intestino bello, quod cum Ortonensibus gereba
mus, composito, eripuit: ostendit siquidem in Divi Francisci (’), sub
nigrantis, horrifici, fiammeique canis spectro daemonem dissidii auctorem
atque fautorem, ut inter orandum condixerat, et inter alia signa apud
nos edita, clarissimum illud est, quod hirundinibus concionem sibi trin-
satu interturbantibus silentium indixit; ipsae vero mox Divi Patris sic
paruerunt imperio, ut amplius ibi minurire vel conspici ausae non fue
rint. Recolentes igitur tanta beati ipsius Patris erga nos merita, mirificam,
sanctamque vitam et innumera signa, quibus ubique locorum et gentium
nituit, supplicibus votis Sanctitatem tuam oramus, ut sancturum catalogo
ipsum ascribere non dedignetur. Erit ‘nempe hoc nobis gratissimum et
hoc tibi nomine tantum debebimus, quantum dissolvere difficile est. Inde
pedes tuos humiliter exosculantes, sospitalem, nestoreos annos in totius
Christiani gregis tibi commissi emolumentum, cunctaque bona Sanctitati
tuae divinitus comprecamur. Anxani, 4° nonas iunias 1622.
Sanctitatis Vestrae Filii ac Servi Devotissimi (*).
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236 DOCUMENTA.
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DE III ORD. IN GERMANIA SÜP. 237
SYNTAGMA
(Continuatio) (*).
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238 DOCUMENTA.
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DE III ORD. IN GERMANIA SüP. 239
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240 DOCUM ENTA.
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DE III ORD. IN GERMANIA SüP. 241
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242 DOCUMENTA.
(*) Ioh. 10. 14. (2) Cf. Rituale, 273 (pro monialibus).
(3) Cf. Rituale, 297 (pro eisdem).
(*) Oratio in festo s. Francisci; cf. etiam Rituale, 279.
( J In P fol. 175v, post quaedam alia interserta. In P. legitur: foveo. De
talibus formulis cf. P. Hilarium, 1. c. 247s.; Rituale, 309-12. Aliam ed. S. Tosti,
AFH XVI, 552-3; aliam neerlandicam ed. A. v. d. Wyngaert, Neerl. Fr. IV,
75: aliam habes ap. BF VII, 471 et AFH VIII, 52.
Scii. Minores. Agitur de Regula Nicolai IV, c. 16 et de bulla Unigeni
tus: de qua cf. supra, 238. (7) Adest in eodem codice P fol. 172v-4r.
O Cf. Fident, v. d. Borne, AFH IX, 124-6; cf. Lanzoni, ib. X, 249-10.
Codex Hallensis de quo ibi sermo fit et ipse e Provincia Argentinensi est,
et in capitum dispertitione cum P plane concinit. De divisione in 11 cap.
cf. V. d. Wyngaert, 1. c. 66s. ; de aliis divisionibus idem, AFH XIII, 88-40, 62-5.
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DE III ORD. IN GERMANIA SUP. 243
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244 DOCUMENTA.
VIII cap. Quod non lurent... ad Dei servicium. Est Reg. c. X II.
IX cap. Quod cottidie audiant missam... et predicatur. Congruit
Reg. c. X III.
X cap. De infirmis semel in... ad quodtibet Requiem eternam. Id est
Reg. c. XIV.
X I cap. Quod minister... in suis officiis ministrare. Est Reg. c. X V .
X II cap. Quod minister et alii huius... Item penitencias iniundas
studeant humiliter suscipere et efficaciter adimplere. Nulli ergo. E xp licit
declaracio. Sequuntur privilegia papalia. Hoc in ultimo capitulo compen
diantur ergo Regulae cap. X V I-X X . ,
Tertiarii Provinciae Argent, ad normam bullae Nicolai IV : Unige
nitus (8 aug. 1290) Fratribus Minoribus subditi fuisse apparent; quin,
hoc dicentes, innuere velimus.omnes Poenitentes semper ab eis rectos
fuisse. Sed complures quos iam recensuimus V i s i t a t o r e s Poeniten-
tium (’), caeterique infra recensendi hanc subiectionem abunde probant.
Capitulum Sp i re n se O. F. M. anni 1319 iam saepe fatum, quomodo
visitatio Tertiariorum, et in saeculo apud suos degentium et commu
niter viventium, Minoribus fructifère exsequenda esset, pluribus defini
vit (2 ). Minister etiam provincialis primus cuius nomen comperimus:
Fr. G u n t h e r u s , a Ministro provinciali 0. Min. « deputatus » erat.
Iam ante tempus in quo versabamur (1320-30), in c a p i t u l o p r o
v i n c i a l i O. Min. anno 1303 C o lu m b a r i a e celebrato, plura statuta
fuerant, quae quam curam tunc Fratres Minores S o r o r i b u s Poeni-
tentibus c o l l e g i a l i t e r v i v e n t i b u s dederint, manifesto nos edocent.
Inter plures enim leges has dicto anno tulerunt (3):
40. 1303.
1. « Item c o n v e n tu u m so r o r u m communiter vivendum, que ter-
cia m re g u la m habent, vel sub sigillo publico sub ypoteca rerum
suarum v i s i t a t i o n i ^ et c o r r e c t io n i f r a t r u m perpetuo se sub-
iecjerint, fratres sollicitam curam earum habeant, et sicut ordini (R) com
petit, ipsis adesse studeant consiliis et auxiliis oportunis, ita quod s e m e l
in anno per custodem v i s i t e n t u r (7) et per fr a t r e m ydoheum a c u
s to d e assignatum in s a c r a m e n t is ecclesie p r o c u r e n t u r ^ } . Qui
edam solus earum c o n f e s s i o n e s audiat, et in eius absentia gardianus.
2. Et custodes o r d in a t io n e s ei$ provideant competentes
3. Et nulius frater ubi morantur vel alibi ad ea s v a d a t absque
causa expressa et sine gardiani licentia speciali.
4. Item (lo ) fratres in locis civitatibus adherentibus et suburbiis non
comedant, si tantum a b e g in is et aliis mulieribus fuerint principaliter
invitati »<n ).
( l ) Cf. v. gr. A rgentinae: A FH X IV, 152, 155s., 158, 161, 186; W orm atiae:
ib. 189, 194; M onachii: ib. 443ss.; 450ss. : K au fb u rae: XV, 353ss.
(2) AFH IX , 132-3. (J ) In codice 203 Einsiedlensi, p. 125; de quo A FH
X IV , 169. (4) U trum sensu disiunctivo an coniunctivo intelligendum sit,
non liquet. (&) lu x ta Regul Nie. IV . c. XVI, 2 e t bullam Unigenitus.
00 Scii. F ra tru m M inorum. (7) Cf. Reg. cit. X V I, 3. (H) Cf. AFH
X IV, 111: IX , 13o, 133. C) Cf. v. gr. X IV, 194s., 443; XV, 353ss.
O Cod. cit. p. 122. (»l ) Cf. Statuta gen. O. M. 1316, V, 17; A FH IV . 286.
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DE III ORD. IN GERMANIA SUP. 245
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246 DOCUMENTA.
Personas vacantes (’). Idem papa 31 m artii 1414 p raelau d atis T e rtia riis
T r a i e c t e n s i b u s citatam Bonifatii IX bullam confirm ans, eosdem p e r
sonas esse ecclesiasticas decrevit (*2). — M artinus V au tem alleg atam lo-
hannis X X III bullam diei 26 aug. 1413 pro p riae: E x apostolicae sed is,
19 iunii 1430, inserens, ipsam ad a l i a s d o m o s F l a n d r i a e e x t e n
dit (a ). T e rtia rii illi F l a n d r i c i e t U l t r a i e c t e n s e s sic de facto e t
de iure duas proprias congregationes efform abant Sub M i n i s t r i s g e
n e r a l i b u s propriis.
Studium sim ilem quam dam corporationem sibi constituendi p ro re
n a ta alios mox T b e u t o n i a e T ertiario s occupavit. M artinus V, 7 ian .
1421 archiepiscopo C o l o n i e n s i Theodorico de Moers, m andavit p a rv a s
dom us suae archidioeceseos non approbatam regulam sequentes, v is ita re
e t si necesse foret, abolere (4 ). Qui' archiepiscopus an. 1427, m otus u t
v id e tu r precibus F r. H enrici von d er Blume, III Ord., qui an. 1401
dom um I II R egulae S. Nicolai, non longe a N ussia (Neuss) fu n d av erat,
bullas iam dictas Bonifatii IX pro U ltraiecten sib u s T ertia riis an. 1401
et 1402 ad T ertiarios suae archidioeceseos C o l o n i e n s i s extendit, hos
sub « M i n i s t r o g e n e r a l i » proprio item constituens i,5). C apitulum
generale om nium dom orum hoc m unus prim um F r. Nicolao de D ahlen
concredidit, qui iam an. 1433 m ortem oppetivit, cui F r. H en ricu s von
der Blum e successit, 1433-45 (6 ). T e r t i a r i i C o l o n i e n s i s arch id io e
ceseos ipsi ( 7) S y n o d o B a s i l i e n s i supplicaverunt, u t s ta tu ta sibi a
Theodorico archipraesule data confirm aret. Concilium eadem g en e rali
quadam form a approbans, rem C hristiano de Erpel, canonico Coloniensi
inquirendam et decidendam com m isit 21 dec. 1435, ac lu lian u s de Cae-
sarinis, cardinalis legatus in G erm ania, 2 ian. 1436 idem exam en eidem
concredidit. C hristianus m andatum exsecutus, s ta tu ta approbavit, Colo
niae 28 eiusdem m ensis 1435 (8).
A tqui eodem ipso tem pore quo C ongregatio gen eralis C o l o n i e n
s is , quae usque ad an. 1802 s u b s titit^ 9 », e t an. 1496 conventus F r a
tru m 5, Sororum que 26 com plectebatur, a u c to rita te C o n c i l i i B a s i
l i e n s i s confirm ata fuit, conatus, studiaque consim ilis autonom iae a s
sequendae in te r P oenitentes A r g e n t i n e n s e s in g ru it et in v alu it.
Successus Coloniensium atque F ra tru m dom us B ethlehem in dioecesi
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DE III ORD. IN GERMANIA SUP. 247
0) L. c. 40-3.
(*) In d istric tu O berhasle, com m unis G adm en ; vicus parvus. Alium enim
eius nominis locum non invenim us. Iste sit necne, dubium rem anet.
i’) Orig. m em br. 64,05x50,05 ctm . in RAM Franziak. IV, 3.
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•248 DOCUMENTA.
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250 DOCUMENTA.
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252 DOCUMENTA.
munimen suum gratiose contulit (1). Tunc ergo Fr. Antonius nondum
de Observantia capessenda cogitabat. Verumtamen privilegiis illis non
obstantibus, Bavariae duces eremitorium Kelhamense mox Observan
tibus concrediderunt, qui illud incolere coeperunt 19 augusti 1457 (*)
spe firma lactati copiam desuper summae Sedis obtinendi. Tale diploma
occupationem istam rati habens, defectusque ipsius supplens, emanavit
Pii II, 5 iulii 1459. Quae bulla (’) narrat Observantes, Alberto ac Ludo-
vico ducibus desiderantibus, locum illum intrasse, postquam « alia# qui
dam frater tertii Ordinis s. Francisci... unam cellulam... construxit,
deinde vero audacior ampliavit dictum locum in aedificiis »; Observantes
porro locum incoluisse ^ipso fratre sic ibidem permanente ». Ex quo
liquet, cur Frater ille Antonius habitum 0. Min. apud Observantes Au-
striae suscipere maluerit, non apud Argentinenses.
Observantes illic positi, monasteriolo ab aquis illud inundantibus
magna ex parte demolito, a Bavariae ducibus et a consulibus oppidi
ecclesiam s. Michaelis propinquam, sed in situ eminentiore et salubriore
obtinuerunt. Quam donationem Cardinalis B e s s a r io n , Vindobonae Le
gatus de latere, 18 augusti 1461 auctoritate apostolica firmavit, addita
ipsis ecclesiam s. Nicolai cum omnibus structuris ad solum aequandi
potestate (♦). Novum conventum Observantes intraverunt an. 1471 (5),
quin tamen domum ecclesiamque s. Nicolai destruerent. Etenim Ter
tiarii intérim non desides cedebant seu quiescebant, sed domum suam
recuperare studebant. Plebanus Kelhamensis 1 maii 1466 camerarium
oppidi certiorem fecerat (6), se protestationi « Fr. Antonii > (7) III Or
dinis S. Fr. contra novam fabricam 0. Min. Obs. annuere, quippe quae
episcopo invito fieret. Fr. S te p h a n u s , guardianus 0. Obs., 27 aprilis
1466 contra episcopum excommunicationem minitantem ad Papam appel
lavit^), sedet Minister provincialis Tertiariorum ad eumdem recurrit,
supplicans ut domus S. Nicolai a Tertiariis olim ‘gratiose Observanti
bus concessa’, post horum discessum illis restitueretur in integrum.
Hinc P a u li II b u lla (9) emanavit 24 oct. 1469, quae nos plura
circa A r g e n t i n e n sem P r o v in c ia m III Ordinis edocet. D u a b u s
tantum d o m ib u s regularibus sub cura 0. Min. viventibus Provincia
tunc constabat; conceditur tamen aliis, et maribus et feminis, ad eam
C) Orig. mem br. d atu m apud W ien e r-N eu stad t : in RAM ibid.
(*) Sic praecise A F II, 376.
(’) Eam ed. Cavalli, 56: Germ. I, 278-9. Orig. in RAM ib.
(S E d itu r doc. 11. cc. respective 57-8 et 279-80. Orig. mem br. in RAM,
ibid. cum aliis de hoc docum entis et bullis.
(5) AF l. c.
(6) Copia in RAM ; cum aliis protestationibus orig. parochi co n tra Obser
vantes an. 1463 e t 1466, ducum Monacensium decretis pro eisdem, 1460-67, et
bulla orig. P auli II ad abbatem AVeltenburgensem O. S. B., qui in rem in
q u ira t: Romae 2 ian. 1466: Sedis apostolice circum jecta.
(’) Sine cognom ine; sed alteru m aestim o a clausae fundatore.
(8; Orig. m em br. in RAM.
(9) Orig. cum plum bo in filo canapeo in RAM ibid. fasc. 2.
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256 DOCUMENTA.
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258 DOCUMENTA.
(’) Cf. cap. X VI, p. 269. («) Cf. cap. X VI. (3) Orig. m em br. cum
sigillo episcopi: ibidem , III, 5. (*) Orig. mem br. ibidem, V, 1.
P) Cf. AFH X IV, 141. (°) In orig. «an. dom. MCC" nonagesimo*, anno
praeciso omisso. (7) Sic Or. Adde: dilectis. D Item .
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260 DOCUMENTA.
(*) Sic Orig. (2) S ignetum notarii, circulus scii, q uinque lobis
expletus, ornam entis circum ductum est. (8) Cf. d icta bullae, p. 254.
(4; A F II, 170. (5) BF II, 464; G ubernatis, II, 888s.
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262 DOCUMENTA.
assumere debeant, f r a t r e s q u e d o m o r u m in K e l h e i m , i n L u p a c h ,
H e y l g e n b e r g , W o n h e y m , W a s s e r f a l l , et F r i c k e n h u s e n ac
e i s a d h e r e n t e s infra p r o v i n c i a m A r g e n t i n e n s e m consisten
tium me f r a t r e m I oh a n n e m A l p h a r t , commissarium fratrum or
dinis prefa ti de Observantia per provintiam Argentinensem, cum v i c a
r i u s provincialis dicte provintie in humanis non esset (*), necnon et quem
libet alium pro tempore eiusdem provintie vicarium de Observantia aut
suum commissarium, in c a p i t u l o H e y d e lb e r g e pro anno domini
M°cccc nlx x x i° celebrato, ad requisitionem occasione dictarum litterarum
eis in capitulo nostro provintiali apud s a n c t u m V d a l r i c u m e x t r a
v i ll a m B a r pro anno domini M°cccc olx x x ° inibi celebrato factam :
q u i b u s v i d e l i c e t p r é l a t is, a n fratrum C o n v e n t u a l i um imme
diatis prelatis, a n fratrum d e O b s e r v a n t i a iuxta tenorem litterarum
dicti domini S i x t i , litteras domini I n n o c e n t a sui predecessons e x
tendentis ubi de s u p e r i o r i t a t e fratrum ordinis minorum preme-
moratorum in prememorati d i c t i T e r t i i o r d in is p e r s o n a s agitur,
s u b e s se m a lle n t , matura deliberatione premissa, sponte Conventualibus
pretermissis, d e l e g i s s e n t :
2. H inc est quod eg o f r a t e r I o h a n n e s A l p h a r t prememora
tus, in iam recitato capitulo Heydelbergensi tunc c o m m i s s a r i u s , n u nc
vero v i c a r i u s electus et apostolica auctoritate exinde confirmatus, con
silio post aliquot menses super huiusmodi electione prehabito, ordinationi
et intentioni antedicti s a n c t .m i d o m i n i nostri pape satisfacere vo
lens, dictas domos ac fratres nunc et pro tempore illas inhabitantes,
présentes et futuros ac eis adherentes in meam ac successorum meorum
Vicariorum de observantia predicte provintie A rgentinensis gubernatio
nem, visitationem , reformationem atque directionem (3 ) suscipio et suscep
tas esse et fore per présentes denuntio, intendens bona fide sine vara ()
hiis morem gerere, que vel in sepedicti domini nostri pape S i x t i ac
etiam pre fatomi m f r a t r u m l i t t e r i s super sua electione michi porrec
tis (') limpide et clare continentur, visitatores et confessores humano iu-
ditio ydoneos eisdem deputando ac oportunis consiliis eosdem fulciendo.
3. Interea mandans iniungo universis v i s i t a t o r i b u s présent ibus
et futuris, quatenus, Deum pre oculis habendo, o f f i t i u m v i s i t a t i o n i s
sibi commissum aut commitendum apud dictarum domorum personas et
ipsis adherentes iuxta sepe dictarum apostolicarum litterarum menbm,
sic diligenter, sic f i d e l i t e r e x e r c e a n t , ut de quibusvis aliis obser
vantiis, per quas prefati (°) persone tertii ordinis merito pregravari pos
sent, abstineant, n e c s c i e n t e r a l i q u a m s e u a l i q u a s p e r s o n a s
a d d e s e r t i o n e m s u i s t a t u s i n d u c a n t, sed ut in eodem persere
rent modis et form is oportunis easdem invitent, r e g u la m et m odum
s u u m v i v e n d i, multa cum modestia v i s i t a t i o n i s te m p o r e etiam
e x p o n e n d o . In cuius receptionis testimonium présentes litteras fieri ac
sigillo, quo utor, communiri feci ac manu propria consignavi. — Datum
Basilee, X die mensis iulij, anno domini M C C C C L X X X II 0. [10 iul. 1482].
(*) Iohannes de Lare, V icarius prov. o b ierat 26 m aii 1481; A F II, 478;
VI. 267, 289. (*) Scii, ad omnes regiones. (8) Cf. infra, cap. XVII.
(4) E theutonico vâre, gecâr, i. e. fraus. Lexer, Mitteld. M^ôrt. s. v. (deest
ap. Ducange). (b) Quae litte ra e p erierunt, vel saltem nos laten t.
(6) Orig. prelato.
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DE III ORD. IN GERMANIA SUP. 263
(6 Ed. ap. Wadding, 1480, n. 40 (XIV, 256-7); Gubernatis, II, 836; Spe
culum Min. 1509, tr. II, f. 39 v. ; Firmament, trium, Ord. Parisiis 1512, p. n, tr. I,
f. "s. : Firm. Venetiis 1513, p. n, tr. II, f. 99r-v. — In RAM 1. c. VI, 1, re-
peritur copia simplex coaeva in papyro, a) versionis gerinanicae huius bullae,
b) textus latini. In utroque exemplari bulla data fuit 8 ’ kal. dec. [= 24 nov.]
1480. Sic quoque infra, 264, nota 10.
(*) Cf. de eo AF II, 440, 457, 463, 480ss. Jos. S c h le c h t, Andréas Zamometic
und der Basier Konzilsversuch vom Jahre 1482, Paderborn 1903, 83, 87, 107s. etc.
(Alia de eo documenta alias edemus). (3) AF II, 481, Schlecht, 83ss.
(•) Annales Provinciae Argentinensis O. M. Obs., MS. incerti Patris eiusdem
Provinciae plura documenta modo deperdita ad manus habentis, collectum
circa an. 1640; in Archivo Prov. Belgicae O. F. M., Bruxellis, 1 vol. in-8°,
183 pag. Quod novimus ob comitatem maximam archivistae: R. P. H iero
nymi G oyens, O. F. M. — Citatur: Annales, p. 84.
(5) Annales, 46, 69. De eis postea plura dicemus.
(•) Epistola exemplata est in cod. Vindobonensi Palat. 9350, f. 89r-41r.
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264 DOCUMENTA.
(*) Incip. Allen vaettem und muettem, dienern, bruedern und schwestem... des
dritten ordes genant von der buos8,'die Gott ritterlich lebend in Straussburger
provintz. (2) Edita ap. AF II, 484s. (3) Qui an. 1484-87 erat Ioh. de
Lindenfels, cuius ergo quoad III Ordinem commissarius remansit Ioh. Altpart,
qui Vic. prov. 1481-4 fuerat; AF II, 480, 491, 503.
(4; Das ich dl echirestren und in sunder jetliche die dritten orden schlechdich,
ledenklich oder mit den drg gelipten wurdeklichen gefestet nach faut ainer bull...,
oder on sunder festung, aId anders, wie sie verjehen,
C) Non citantur expresse. Videtur alludere ad Pauli II: Romani pontificii,
25 dec. 1470, qua universim Tertiarii Observantibus subduntur; cf. Wadding,
an. 1471, n. 44. De Sixti IV bulla cf. infra, nota 10.
(6) I. e. Bregenz, quae domus semper Conventualibus paruit.
(7) Bullae non citantur: alludit ad Iohannis XXII: Sancta Romana, 30 dec.
1317; cf. BF V, 131-5. Eam ad Tertiarios non esse referendam denuo (cf. AFH
XIV, 178) decrevit tandem Innocentius VIII: Dudum per, 22 ian. 1487; Wad
ding, XIV, 440-1, 457. Cf. p. 265, n. 13. (*) Das niemant... mige sich in eis
samlung verainenklichen oder versamenklichen zuo lebend.
C) Och... furhaltend sie und erbiettend sich... ain zimlichen abtrag und iber-
kumung zethnond, irie wol ich gar ain groessem erkannte; scii, certam summam
pro negotio cruciatae.
(,n) Zuv fursichtiger umbsehung des verteessers Christi^ der da vorsitzen ist in
der wart der baepstlirhe wirdigkeit, datae 8 kal. decemb. 1480; cuius totum te
norem theutonice versum inserit. Cf. p. 263, n. 1.
(n j Bulla haec cruciatam concernens expresse non citatur.
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DE III ORD. IN GERMANIA SUP. 265
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COD ICOGRAPH IA
—
(Continuatio) (*).
Registrum X (' ).
Index omnium rerum quae in X Reg. principali nostrae Romanae Curia?
pro Ultramontana Familia continentur ab anno 1682 usque 1688.
1. T abula et C onstitutiones Capituli Glis Toleti (1682). - f. 1.
G ub. IV 253; Chron. III (i) 215.
2 . Lis que contigit in P rovincia G ran aten si dum esset capitulariter
congregata ad celebrandum P rovinciale Capitulum . R elationes iuratae
V isitatorum Provinciae. E pistola fr. Benedicti L inarez ad Reverendis
sim um. Libellus supplex A. R. P a tris Com m issarii Glis Curiae ad Ordinis
P rotectorem circa idem. Q uaestio percelebris eiusdem Commissarii Glis
Curiae, et alia instrum enta. - f. 14.
3 . Breve m otu proprio S.mi Innocentii X, in quo electiones omnes in
Capitulo G ranatensi an n u llat et alias de novo in stitu ta s declarat. - f. 23.
4 . M emoriale a R.mo P. fr. P. M arino Sorm ano de Mediolano. Min.
Gli Ordinis, p raesentatum Duci Medinacoeli, prim o M inistro regis Ca-
roli II, et aliis m agnatibus H ispaniae, in quo patefacit usus Graecorum
et aliquas propositiones eorum refert contra Pontificem et filios Sanctae
Rom anae Ecclesiae. - f. 27.
5. S tatus Custodiae lerosolym itanae tem pore quo Rm us. P. fr. Petrus
M arinus Sorm anus a Mediolano erat. - f. 30.
Cf. Golubovich, Serie rhronologira dei R .m i Superiori d i Terra Santa,
Jérusalem 1898, p. 83. Circli i-M encherini, A nnali d i Terra Santa,
Ad Claras Aquas, 1918, p. 131 ss. Giardino Serafico, II , Venetiis
1710, p. 219ss.
(*) Cf. AFH X I, 491-536; X II, 264-288: X III, 215-237; X IV , 408-513: XVI.
200-218.
(’) Quia hoc R egistrum in Archivo Fam iliae U ltram ontanae desideratur,
ipsius index m utilus ex libro 35 Indicum erui deb u it, sicuti Reg. V III <cf. AFH
X IV, 498 n. 1).
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INDEX REGESTORUM FAMILIAE ULTRAMONTANAE, X. 267
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268 CODICOGRAPHIA F R A N C ISC A N A .
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IN D E X REGESTORUM FAMILIAE ULTRAMONTANAE, X. 269
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270 CODICOGRAPHIA F R A N C ISC A N A .
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IN D E ? REGESTORUM FAMILIAE ÜLTRAMONTANAE, X. 271
sive secu n d u m suffragium sit in tra triennium , sive post, e x tra volun
tatem G en eralis valentis extendere celebrationem Capituli per sex m en
ses. - f. 171.
5 0 . M emoriale e t decretum Em m i P rotectoris, u t non m olestetur
P. Ig n a tiu s a D eserto, Provinciae P ortugalliae. - f. 172.
5 1 . Supplicatio R m i P. M inistri Glis ad A gentem R egis Catholici
apud S. Sedem, ne favorem det religiosis, subditis Regi, A gentibus cau
sarum ... in hac Curia. P o stu la t u t expellantur ab illa iu x ta m andatum
M aiestatis Suae. Responsum ipsius.
5 2 . S ententia in g radu appellationis contra P atrem (V ictoria)num
R othom agensem T ertii O rdinis P rovinciae (S. Francis)ci F ranciae.
5 3 . E pistola R everendissim i ad Regem Catholicum , e t responsum
huius (super) fu tu ra successione Com m issarii de C uria in P. P intich.
5 4 . Supplex libellus e t decretum pro fr. F erdinando Escam illa, P ro
vinciae G ranatensis e t V ice-Com m issario In diarum per undecim annos,
ut in sua praefata P rovincia frui (de)beat privilegiis e t g ra tiis P a tris
illius im m ediate (post) E x-P rovinciales, et u t p e rm itta tu r h ab itare quam
dam cellam sua in d u stria fabricatam .
5 5 . Supplex libellus praesen tatu s pro Diffinitorio Provinciae de la
Arrabida Smo Papae, u t G eneralis non se in tro m itta t ad C ongregationes
Interm edias praefatae Provinciae. Inform atio super hoc Rm i Glis ad
Sacram Congregationem Em m orum C ardinalium R egulariu m u t dene
getur. - f. 183.
5 6 . E pistola R egis Caroli II ad R everendissim um u t orationes et
suffragia applicentur causa luis quae g ra ssa b a tu r in H ispania. - f. 184.
5 7 . L itte ra e patentes ad Provincias S. S aturnini e t Sardiniae circa
modicam curam P a tru m illarum de bono com m uni ipsarum . - f. 185.
5 8 . E pistola Principis G ubernatoris P o rtu g alliae ad R everendissi
mum co n g ratu lan s sibi de G eneralatu ipsius. - f. 187.
5 9 . E pistola R eginae M atris H ispaniae, u t P. fr. F ran ciscu s Diaz
a S. B onaventura L ector Theologiae conventus A racoelitani sit re n u n
tiatus. - f. 187.
6 0 . 1683, 7 sep. — Breve pro a lte rn a tiv a P rovinciarum de las
Charcas e t Lim ae Indiarum . - f. 183.
B R X I X 517; Chron. I I I (i) 231, 232; G ub. IV 305.
61. E pistolae L eg ati R egis Catholici circa P atrem Dufium et eius
munus. - f. 189.
6 2 . 1682, 29 iul. — L itterae patentes, ut Provinciae B rasiliae Con
ceptionis e t F lum inis la n u a rii proponant V isitatores et Indices Appel
lationum et Com m issarios Curiae U lyssiponae ; et Breve confirm ativum
omnium (quod est 1683, 13 maii). - f. 190.
B R X I X 491; Chron. II I (i) ‘2 29; G u b . IV 303.
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272 CODICOGRAPHIA FR A N C ISC A N A .
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274 C0D1C0GRAPHIA FRANCISCANA.
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BIBLIOGRAPHIA
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276 BIBLIOGRAPHIA.
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278 BIBLIOGRAPHE.
fit tran ssu b stan tiatio , sed m ediante verbo sacerdotis q u aten u s in s tr u
m ento (79). Vix ad m ittit quandam h u iu s verbi vim physicam (cfr. S. T hom .
I I I q. 78, a. 4), potius solum « v i r t u t e V e r b i i n c r e a t i » co n secrari
a u tu m a t (80). Quo in sta n ti praecise Corpus Domini conficiatur, D octor
noster definire ausus non est (83s.), sed docet: « in alio et alio in sta n ti
h abet esse panis e t corpus secundum rem e t secundum quod est m e n
su ra realis e t propria, licet secundum m ensuram com m unem duo in
sta n tia im m ediate signare non con tin g at » (86 [ = Opp. IV, 250]). —
Quoad realem praesentiam (87-99) notandum . S. Bonav. cum Lom bardo,
Innocentio I II e t aliis credere Sacram entum solum modo m anere, donec
fini suae servit, ideoque cessare in dehonoratione ipsius. Cum trad itio n e
docet species m anere sine subiecto (100); niti extensione (107); « a c c i
p e r e m odum nobilissim um essendi, scii, esse per se» (IV Sent. d. 12,
p. 1, a. 1. q. 2); n u trire (108), quia cessante Sacram ento su b stan tia p a
nis red it (110). Hoc etiam H alensis e t Innocentius III te n u e ra n t.
Cap. IX « De Sacram ento E ucharistiae » (114-28) d em o n strat con
ceptum S. Aug., H ugonis, Guill. A ltis s .'e t S. Bonav. de c o n stitu e n tib u s
sacram enti. Ad m anducationem spiritu alem re q u iru n tu r « reco g itatio
fidei » e t « affectio ca ritatis » (125). N ecessitas S. Com munionis v id e tu r
ta n tu m positiva, ex praecepto Ecclesiae (127). Io. 6, 54 in tellig en d u m
esset de m anducatione per fidem e t caritatem (128). N im is d ep rim it
aucto r Seraphicum dicendo eum u t conditionem frequentis C om m unionis
exigere « totum culm en sa n ctitatis » (die ganze Hôhe der H eiligkeii)
(p. 133sq.). Minime gentium , sed re q u irit pro q u o t i d i a n a Com m u
nione anim ae m unditiam e t puram caritatem . Quod novitii M inorum
q u a v i s Dominica ad S. M ensam accesserint, e Reg. novit, c. 4 n. 1 con
cludi nequit (p. 134 nota 73). E x eo insuper quod M atth. 6, i l e t Luc.
11. 3 de Pane coelesti intellig it Sanctus noster, p atet eum non ta m se
verum esse in conditionibus pro freq u en ti usu SS. Euch. determ in an d is
(cfr. Opera, IV, 295). F orsan m elius distinguendum fuisset auctori i n t e r
c o n d i t i o n e s e t c o n s i l i a , quae S anctus ponit. Cum S. A u g u stin o
suadere credidit: «O m nibus autem dom inicis diebus com m unicandum
h o rto r » (Reg. nov. c. IV n. 4). Quae cum ad novitios dicta sint, q ui mi
nime « ad culm en sa n ctitatis » pervenisse cre d u n tu r, p atet S. Bonav.
principia non fru s tra ri severissim is suis conditionibus. Cap. X I de prae
paratione ad S. Communionem (137-48) K. ostendit quidem Seraphicum
pro n ostro conceptu nim is exigere, v id e tu r tam en hic non com prehen
disse spiritum bonaventurianum , dicendo v. g. quod S. B onav.: «die
K rafte des K om m unikanten bis zu r hochstm oglichen E nergie aufzupeit-
schen su ch t » (145).
T ractato de fructibus E ucharistiae (139-57), au c to r a g it de sacri
ficio Missae (157-72), in cuius doctrina Seraphicus non excedat tra d i
tionem scholasticam , quae essentiam h uius Sacrificii in quadam o b l a
t i o n e , non u t Theologi post T ridentinum in destructione, ponat. P er
puleris capitulis de M ystica E uch aristica (173-83) e t de loco centrali
E ucharistiae relate ad alia dogm ata (184-94) au cto r opus suum , magnae
indu striae neque m inoris eruditionis testim onium , concludit.
P. Willibrordus Lampen, O. F . M .
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B1BLI0GRAPHIA. 279
Guardini, Romano, Dr. — Die Lehre des heil. Bonaventura von der
Erlôsung. Ein Beitrag zur Geschichte und zum System der Er-
lôsungslehre. — Düsseldorf, L. Schwann, 1921. — In -8°, xvn,
206 pp.
Mirandum non est auctorem, rebus liturgicis et mysticis iam optime
versatum, figura « Doc tori s devoti», S. Bonaventurae, attractum esse,
praesertim doctrina ipsius soteriologica, quae ab ipso Sancto ut lapis
angularis totius S. Theologiae consideratur {Opera III, 1). Quam tamen
seraphicam doctrinam Dr. Guardini non solum historice, sed etiam sy-
stematice considerat, eo fine ut, theoria S. Bonaventurae stabilita, totum
ordinem redemptionis secundum multiplicia sua elementa harmonice
coniuncta lectori ante oculos ponat. Historicorum interest praeprimis,
quomodo variae S. Bonav. opiniones ortae sint, necnon in quantum hic ab
aliis dependeat aut in alios influxerit. Pro historia theologiae hoc opus
bene meritum est, ostendendo, quem locum theoria antiqua de restau
ratione hominis lapsi (soteriologica t h e o r i a p h y s i c o - m y s t i c a \
prae illa satisfactionis seu i u r i d i c o - m o r a l i apud S. Bonav. occupet.
Laudandus insuper auctor in eo quod opiniones Seraphici non solum ex
eius Commentariis in Sent, hausit, sed ex aliis etiam operibus doctri
nam Bonav. eruere conatus est, utpote pro opinione personali S. Doc-
toris maximi momenti.
Post bibliographiam (p. xvi-xx), cui opus P. Bo^itkovic, iS. Bona-
venturae doctrina de gratia et libero arbitrio, 1919; cf. supra p. 275 s.
deesse dolemus, auctor in libri prima parte agit de quaestionibus intro-
ductoriis (1-27), dein de soteriologia generali (28-71), tandem de speciali
IÎ2-185) concluditque exhibens conspectum aestimativum doctrinae Sera
phici (186-99). Adduntur registra rerum (200-3) et personarum (204-6).
Primo capitulo (l-10j G. agit de scriptis nostri Doctoris, quod su
perfluum esse facile quis opinari posset, nisi viderit auctorem ea
adnotasse, quae pro soteriologia seraphica intersunt. Deinde agit de
theoria creationis, a Seraphico proposita (10-16), qua in re utiliter etiam
Or. G. indicasset, quid secundum Bonav. sibi velit, F iliu m esse ca u sa m
exem plarem creationis. Cf. P. Dorotheus Cornelisse, De Deo Vno et
Trino, Ad Claras Aquas 1913, 403c. Nunc autem legimus solummodo
hanc expressionem saepius occurrere fundamentumque esse doctrinae
de Mediatore (10). Ostendit quidem hominem esse vestigium, imaginem,
imo similitudinem D ei (11-4), sed non comparatur explicitis verbis homo
Filio Dei. Pro soteriologia conceptus bonaventurianus de peccato magni
est momenti (16-9). Peccatum est inobedientia liberae voluntatis, sed
et destructio ordinis essentialis et vitalis, ideoque redemptio erit in sa
tisfactione erga Deum et in reparatione ordinis moralis (19). Haec theo
ria influxu S. Aug. et Pseudo-Dionysii Seraphico multum arridet (21).
De iis quae post lapsum fieri potuerant S. Bonav. non ex professo
agit (28). Reparatio possibilis est eo quod < v e r t i b i l i t a s v o l u n t a
tis » pertinet ad essentiam hominis (30), congruens fuit propter varia
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CHRONICA. 291
Leg. maior; les Miracula post mortem ostensa ont été omis, comme
n’offrant rien de saillant pour la personnalité de S. François (5). -
P. 92 = chap. XIII, 10, lisez San Gemini au lieu de « Interamne » (ce
qui serait d’ailleurs Terni). Le P. G. M. a été induit en erreur par la note
de l’édition de Quaracchi qui ne prête néanmoins pas à équivoque. —
P. 97 = ch. XIII, 5: S. François ne resta pas à l’Alverne 40 jours après
avoir reçu les stigmates, mais jusqu’à la fin du carême de St. Michel.
Legenda trium Sociorum. Bericht ron dem Leben des hl. Franzis-
kus ron der Tradition zugeschrieben den Brüdern Léo, Rufinus und Ange
lus seinen vertrauten Geführten. München, Theatiner-Verlag, MCMXXIII;
in-12°; [IV], 140 pp., et 8 planches hors texte reproduisant des fresques
de Giotto dans la basilique d’Assise; (Gm. 3,00). Au verso du titre:
Uebersetzung und Nachuort von SIEGFRIED J OHANNES H AMBURGER. —
La dite courte péroraison appuie sur l’intimité des Tres Socii avec
S. François, ‘dont fait preuve la légende’ (134-5). On ne jugera pas inu
tile de relever les beaux caractères et l’excellent papier de cette tra
duction, faite aussi soigneusement que loyalement. Néanmoins le traduc
teur a achoppé dans plusieurs passages. P. 47 ( = n. 22) paropsis (par-
rasis) n’est pas une besace, mais une écueUe; p. 71 taxilli a été traduit
par * Klbtzchen *, au lieu de < Würfel»; le matutinum n’est pas « das
Amt des Morgens > (73), mais die Mette; les militaria arma (11) ne fu
rent pas « Waffen des Krieges », mais « Ritterwaffen » (v. aussi 12, 1. 9s.
et 10, 1. 13s. et 19). Ajoutons que l’A., qui est resté muet sur ce point,
a suivi, apparemment, l’édition de Mgr. F a lo c i (1898), divisant de la
sorte son texte en 18 chapitres (1-128), mais omettant de bon droit’ le
chap. 19e . Il a toutefois ajouté, en guise d’appendice (129-33), une version
de VAddio di S. Francesco alla Verna de Fr. Masseo. Cf. AFH VII, 377.
La même librairie, fondée par Mr. le Prof. Dr. D i e t r i c h von
H ild e b ra n d , a entrepris de publier une nouvelle traduction d’O eu
vres c h o is ie s et avant tout m y s tiq u e s de S. B o n a v e n tu r e , en
8 volumes, dont le premier a déjà paru. — Des hl. Bonaventura Werke
in acht Baenden, herausgegeben von P. E LZEAR SCHULTE, [O. F. M.],
D. VON H ILDEBRAND und SIEG . J OH. H AMBURGER. Erster Band. Des hl.
Bonaventura mystisch-ascetische Schriften. I Teil. Fach der Ausgabe von
Quaracchi übertragen und herausgegeben von SIEG . J OH. H AMBURGER,
München, Theatiner-Verlag, 1923; in-12”, 183 pp. (Gm. 2, 50; relié en
carton, Gm. 3,50). — Le I volume contient: Von den fû n f Festen des
Kindes Jesu (5-32), Der mystische Weinstock oder Traktat von dem Lei-
den des Herrn (33-105), B rief enthaltend 25 Merkpunkte (107-134), Von
der Lenkung der Seele (135-45), Abhandlung von der Vorbereitung zur
hl. Messe (147-78). Le même auteur, S. J. H., y a donc traduit, d’après
l’édition de Q u a ra c c h i (t. VIII, 1898): De V festiv. pueri lesu, Vitis
mystica, Epist. X X V Memorial., De regimine animae, enfin le Tract.de
praep. ad missam; pas un mot d’introduction, ni aucune note. Partant
nous doutons que les seuls guillemets, marquant les citations explicites,
puissent mettre à même le lecteur de savourer le style bonaventurien,
tout imprégné d’allusions scripturaires. Avouons que le traducteur s’est
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294 CHRONICA.
Nous avons relevé dernièrement les matériaux des années 1914 à 1920
(I-VII) des Franziskanische Studien: v. AFH XIV, 348-61. Aujourd’hui
nous avons à recenser les articles de tous les fascicules parus depuis.
VIII, 1921. — K ONR. E CBEL, O. M. Conv., Die lOOjahrige Nieder-
lassung (ter Franziskaner-Minoriten zu Würzburg, 1-47; au début une
vue de l’église en 1615 et une vue de l'église et du couvent en 1921. —
L’évêque de Wurtzbourg assigna à Fr. Césaire de Spire, arrivé dans
cette ville en novembre 1221, l’ermitage de S. Barthélémy. En 1223 le
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CHRONICA. 295
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296 CHRONICA.
qu’avaient donnés autrefois les frères clercs et les jeunes prêtres (68-74).
Le texte de ce résumé très pratique est tiré du MS. 616 de la biblio
thèque de l’université de L e ip z ig .
J. K ARTELS, Klôster und Zünfte ini alten Mainz, VIII, 74-9. —
Sur les Capucins et le corps de métiers (menuisiers et maçons) à May
ence dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
G. SOMMERFELDT, Der Zwist der Zicickauer Franziskaner m it
der PfarrgeiMchkeit und déni Rat der Stadt Zwickau, 1522, VIII, 80-4.
— L’A. publie une lettre de Fr. M a r tin B a u m g a rt, 0. F. M., a u
trefois gardien à Zwickau. Il l’adressa le 14 avril 1522, à ses confrères
de Schneeberg: lacobo Politoris, s. théologie lectori secundario et fr. Wolf-
gango Roth, à propos des querelles suscitées contre eux par Nie. H aus-
mann, curé de l’église de Ste Marie, qui entamait leurs privilèges. Le
couvent de Zwickau fut supprimé le 5 mai 1525. — La lettre, dit l’A.,
a déjà été publiée dans la Zeitschr. f. hist. Theol. 44, 131-4. Il renvoie
aussi à son propre travail: Zu den Briefen Martin Baumgarts, 1522-
1544, dans Neues Archiv f. Sachs. Gesch., 41, Dresden 1920, 123-30, 286-96.
NIK . P AULUS, Johannes Kannemann, 1469 Ablassprediger, VIII,
84-5. — Les dates biographiques données sur Joh. K. par le P. L. O l i
g e r, FrSt V, 39 ss. (v. AFH XIV, 356) s’arrêtent à l’an 1463. Mgr. N. P.
prouve que J. K. prêcha, en 1469, à Wismar, une croisade contre
G. Podiebrad.
*** Les cahiers 2* et 3e forment un n u m é ro s p é c ia l pour com
mémorer le VII c e n t e n a i r e de la n a is s a n c e de S. B o n a v e n -
t u r e : Festnummer zur Siebenhundertjahrfeier der Geburt des hl. Kir-
chenlehrers Bonaventura 1221-1291, pp. 109-224. — F R . E HRLE, S. I.,
Der hl. Bonaventura, seine Eigenart und seine drei Lebensaufgaben,
109-124. — Envoyé à l’université de Paris < vers 1245, à peu près 7 ans
après son entrée dans l’ordre » (113), S. Bonaventura devint licencié
en 1248, paraît-il (115'), mais il passa maître seulement en 1256, comme
S. Thomas d’Aquin (115 s.). Elu Général de l’ordre, le 2 févr. 1257, sa
production littéraire se limita forcément à des écrits ascétiques ou polé
miques en faveur de son ordre [?]. L’administration de l’ordre l’empêcha
d’entreprendre des ouvrages nouveaux purement scientifiques (116-8).
Sa charge lui permit toutefois de déployer un apostolat des plus actifs,
par la prédication (118-20). Comme Ministre général il sut adapter l’ordre
aux nouvelles exigences de son époque, en favorisant surtout les bonnes
idées de la < communauté », et en tempérant sagement les tendances
des Spirituels (120-2). Comme docteur il ne fut pas un initiateur, mais
de caractère plutôt conservateur, il chercha surtout à mettre à profit
les éléments utilisables de l’ancien courant augustinien (122-4). L’article
se tenant de préférence sur les lignes générales, contient maintes obser
vations de grande portée.
*** MART. GRABMANN, Fine Erklarung des Bernhard von Waging,
G. S. B., zum Schlusskapitel von Bonaventuras Itinerarium mentis in
Deum, VIII, 125-35. — Dans la controverse engagée au XVe siècle au
tour du De Docta Ignorantia de Nicolas de Cues (v. AFH XIV, 368),
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298 CHRONICA.
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300 CHRONICA.
naturelles > sur nos actes moraux. Toutes leurs défaillances, imperfec
tions etc. proviennent de la volonté de la créature, tandisque toutes
leurs bonnes qualités sont dues au créateur. Voici la conclusion finale
de l’A.: «Les sources du système de Banez, dit Thomisme, jaillissent
déjà dans les œuvres de Scot, qui critique et réfute les passages de
S. Thomas sur lesquels s’appuient les Molinistes et les Congruistes.
Au contraire, Scot fait ressortir clairement les idées que les 4 Thomi
stes ’ mettent à la base de leur système. Comme critique et exégète
critique de S. Thomas, Jean Duns Scot me paraît être le premier T ho
miste. Aussi sa doctrine n’aurait-elle jamais été soupçonnée, de Semi-
pélagianisme, si les Scotistes eux-mêmes n’avaient pas atténué les p rin
cipes thomistes qui sont à la base de sa doctrine sur la grâce » (282).
GALLUS H ASELBECK, O. F. M., Die atteste gedruckte Franziska-
nerpredigt über die Unbefleckte Empfüngnis, VIII, 283-92. — Fr. J e a n
V ita lis , O. F. M., espagnol, composa en 1387 son Defensorium pro
immunitate V. Mariae a peccato originali adversus Ioh. de Montesono,
O. Pr., publié p. ex. par P. de A lv a y A s to r g a , Monumenta antiq.
Seraph. pro Immac. Conceptione, Lovanii 1665 (sic), 87-191. Le 8 déc.
1389 il fit devant l’université de Paris, le Sermo de conceptione b. V. M.,
éd. cit. 80-7. Ce sermon avait paru d’abord, mais comme douteux, dans
l o h a n n i s de G e rso n , Opera, Basileae 1494, t. II, (f. 47); v. AF II,
218-20. Le sermon forme une belle allégorie. Le roi céleste célèbre un
festum tabernaculorum; ces tabernacula : stellare, solare, regale et divi
nale, ce sont l’âme, le corps et les perfections de la Sainte-Vierge.
A cette fête se présentent 8 vieilles filles symbolisant les sciences au
service de l’erreur et 8 belles pucelles: les sciences au service de la
vérité. La dispute engagée entr’elles contra et pro, est décidée par le
roi, proclamant M a rie im m a c u lé e .
Liv. OLIGER, O. F. M., Eulogius Schneider als Hofprediger in
Stuttgart nach der Korrespondenz seines Kollegen P. Firminus Bleibin-
haus, VIII, 292-7. — Ce sont des extraits de l’article de Mr. H. B a ie r ,
noté AFH XVI, 269. Le titre de la th è s e donné p. 297, est reproduit
d’après notre note AFH XIV, 357.
P LACIDUS P UETZ, O. F. M., Der Anteil des Franziskanerordens
an der S. Josephsverehrung in der vortridentinischen Zeit, VIII, 298-303.
— Notes sur le culte de S. Joseph jusqu’à vers 1560, d’après la mono
graphie de S e itz , recensée AFH III, 356-8.
Dr. K., Ein Urteil der Rationalisten des 18. Jahrhunderts über
den Dritten Orden, VIII, 303. — En 1786 un membre de la commission
d’amortisation, nommée par l’archevêque de Mayence, jugea le Tiers
Ordre, en le désapprouvant, un * status in statu*.
IX, 1922. — BERTHOLD A LTANER, Die Beziehungen des hl. Domi-
nikus zum hl. Franziskus, IX, 1-28. — D’une part cette étude de critique
austère mais très impartiale repose sur la monographie du même au
teur, Der hl. Do minikus ; Untersuchungen und Texte, Breslau 1922; et
d’autre part elle approfondit davantage les résultats de son article,
Der Armutsgedanke beim hl. Dominikus, dans Théologie und Glaube, XI,
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CHRONICA. 301
1919, 405-17, — deux travaux sur lesquels nous reviendrons. — I). Depuis
W a d d in g écrivant en 1623 {Annal. ad an. 1219, n. 5ss.) les uns ont
exalté l’influence exercée par S. François sur S. Dominique; les autres, à
partir de Q u é t i f - E c h a r d , Scriptores O. Pr., I, 77, l’ont niée (2-3). Les
3 premiers biographes de S. D. se taisent sur n ’importe quels rapports
de celui-ci avec S. Fr. — B a r t h é l e m y de T r e n t e , O. Pr., écrivant
entre 1245 et 1251, est le premier à parler de Yamitié des deux Saints. Ce
n’est que dans sa Leg. Il, c. 109, que T h o m a s de C e la n o raconte
une entrevue des deux patriarches, dans le palais du cardinal Hugolin
à Rome. La narration est toute à la louange de l’h u m i l i t é de S. F ran
çois. La glose parénétique de Celano sur la c h a r i t é mutuelle entre
Prêcheurs et Mineurs prouve, elle aussi, l’authenticité du fait (5-9). Car,
dit-il. si Celano l’avait controuvé, il aurait mieux harmonisé la tendance
de l’épisode et celle de sa glose. Vu que Hugolin rencontra S. Fr. la
première fois [?] à Florence au mois d’octobre 1218, l’entrevue de S. Fr.
d de S. D. chez Hugolin a eu lieu très probablement à Rome au début
de I'an 1221, à savoir avant le départ de Hugolin pour sa légation, en
mars 1221 (9-12). — Remarquons: Le point de départ de ce raisonne
ment, où l’A. s’appuie sur E. B re m (v. A FH IV, 752s.), qui de son
côté se base sur I Cei. Il, 27, n’est pas encore assez assuré. — La t r a
d itio n d o m i n i c a i n e sur la première rencontre de S. D. et de S. Fr.
est embellie par la célèbre vision de S. D. (Jésus courroucé brandis
sant trois lances; Marie lui présentant S. D. e t p u i s S. Fr.; le jour
suivant S. D. reconnaît S. Fr. qu’il voit prier dans une église). Elle
repose sur G é r a r d de F r a c h e t o , O. Pr., Vitae F ratrum : (MOPr.
I, 9-11) écrivant en 1260-62, et indiquant comme source: Frater quidam
minor... qui socius b. F rancis ci multo tempore fuit, narravit fratribus
quibusdam [O. Pr.], quorum unus hoc magistro ordinis scripsit. Mais
i’A. ne donne pas créance à cette vision, si longtemps cachée par S. Fr.
et toujours tue par S. D. (12-6). — Néanmoins il admet que cette vision
a pu avoir pour point de départ une première rencontre des deux Saints,
en 1215-1217, et plus spécialement depuis l’automne 1216 jusqu’au prin
temps 1217 <16-8). Ainsi s’expliquerait la résolution, à tous inattendue, prise
par S. Dominique en 1217, de disperser ses disciples par le monde (17).
Constantin d’Orvieto, O. Pr., l’explique (vers 1345) par une v i s i o n des
saints Pierre et Paul: Q u é tif , Script. I, 29, n. 20. Mr. A l t a n e r a cru,
trop facilement (17), retrouver cette vision dans AF III, 10 [= Actus,
c - 13], car la prétendue « adaptation à l’idéal franciscain > l’a changée
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312 LIBRI RECENTER AD NOS MISSI.
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DISCUSSIONES
— S—
(Suite) (■).
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314 DISCUSSIONES.
(’) V. au sujet de ces événements les articles 7, 15, 16, 17, 18, 23, 3*2. 33
et 42 de la I e série d’accusations, les articles 14, 25, 80, 55, 56 et 57 de la
II e série, ainsi que les dépositions suivantes: Arnauld Garsia (f. 275r, 276r, 277),
Arnauld de Nougarède (263r), Bern. Audiguier (232v), Bern. Bet (56v, 58r-9v),
Guill. Arn. Prexian (288r). Guill. Fransa (44v, 46-53r), Guill. Olivède (206v>,
Jacquet Barchaman (230r-v), Jean Gauthier (299rs), Jean Laurent (229rs),
Pierre Arditi (298r), Pierre Camelin (237r-v), Pierre de Castanet (55r-6r;, Pierre
Guillaume (298v), Pierre Probi (*266r, 267v, 271v), Pons Simon (291r-v), Ray
mond Baudier (240r-v). — V. aussi les dépos. de B. D é lic ie u x , f. 135r, 187v,
142r, 152r-v, 155rss*— Cf. Lea, II, 83. Douais, I, 246. Vaissète, IX, 260 not. 5.
— Hauréau, R . Leneveu, 1. c. 519. Hauréau, Délicieux, 65ss. Vidal, Bull. p. 5, 15.
(*) Dépos. de G. Fransa. V. les dépos. de Bern. Bet, P. de Castanet et
R. Baudier. (*) Dépos. de J. Laurent, Jac. Barchaman, P. Camelin,
Arn. Garsia, Pons Simon, P. A rditi, J. Gauthier et B. Audiguier.
(*) Dépos. de P. Arditi et P. Guillaume.
(s ) Dépos. de J. Laurent, Jac. Barchaman et P. Camelin.
(°) Dépos. de J. Gauthier. Cf. la dépos. de P. Camelin.
(7) Douais, I, 133, 198-203. Molinier, 129ss. Vidal, Bull. p. xxvn. Lea, II, 92.
(H) Aussi Pierre Boyer, notaire. Molinier, 115, 132, 134. Douais, II, 337s.
— Vidal, Bull. p. 43r. Hauréau, Dél. 176ss. Limborch, Liber sent. 97, 99, 212.
(9) V. les dépos. de J. Barchaman, J. Gauthier, Pons Simon et P. Camelin.
(*°) Dépos. de Pons Simon qui se trouvait à la fenêtre avec les Dominicains.
(n ) Dépos. de B. Audiguier et P. Camelin. P o u rtan t les témoins oculaires
Jac. Barchaman, Arn. Garsia, Pierre Simon et P. Guillaume nient que Ber-
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(b Pierre Probi fut l’instigateur principal de cet outrage. Il paraît que les
F rères M in e u rs , et notamment B e r t r a n d V illa r z e l. gardien, J a c q u e s
d 'A m ilian et A r n a u ld A u g e r prirent énergiquement part aux menaces.
Vu l’impossibilité de parvenir au résultat voulu en se servant de pareils,
moyens, D é lic ie u x ne pouvait nullement approuver ces derniers.
(b V. à ce sujet l’art. 28 de la H* série d ’accus. et l’art. 41 de la l re serie,
ainsi que les dépos. suivantes: Arnauld Marsend (f. 204r), Bern. Bet (61 v),
G. Arn. Prexian (287v-8ri, Guill. Fransa (53ri, Guill. de Villeneuve (2O9r),
Jac. Barchaman (233r), Phil. Perrin (220v), P. de Castanet (57r), P. Garsia
(^♦ir), Pons de Villeséque (283r), Raym. Baudier (241v). Fr. Bernard Déli
cieux mentionne cette ligue, f 137r-v, 152v, 159v, 165vss.
(b Dépos de Raym. Baudier.
(4) Dépos. de Pierre Probi, f. 269v; Fonds lat. 11847, f. 25r et pass. Hau-
réau, 30, 133, 184. Molinier, 90, 91, 98, 101, 102. Lea, II, 95, 112. Douais, 1,
194; II, 323. Cf. Hauréau, 52.
(*) V. les art. 16, 18, 19 de la I r ” série d ’accus, et les art. 8-10, 12. 16, 17,
24, 33, 34, 51, 52 de la II e série. Les dépos.: Arn. Garsia (f. 72r, 274r), Bernard
Amat (197r), Bern. Fenasse (246r), Bern. Trevas (280r), G. Fransa (48r), Guill.
Hugues (227v-8r), Guill. Olivède (206r), Jean Marsend (204r), P. de Castanet
i57r-v), P. Probi (266r), Pierre Vital (193r), Raym. Baudier (240v-lv), Raym.
Juge (243v), ainsi que l’aveu de Fr. B e rn a r d , f. 131rss.
(b Dépos. de P. Probi. — Ce n ’était pas chose facile de couvrir les dépenses
de la défense, comme nous voyons déjà par les procès de Guichard de Troyes
et de Jean l’Archevêque, sire de Parthenay.
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318 DISCUSSIONES.
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G. Fransa (250v), P. Probi (268r, 269v-71r), Baym. Baudier (240v-lr) ainsi que
les dépos. du prévenu (f. 98rss, 103r, 104r, 109r, llOr, 122v-3r, 112v-8, 129r-v,
137v ss, 155v, 161r). Les art. 85-87 de la II e série d ’accusat. — Hauréau, 83ss.
Lea, II, 86ss.
(0 Dépos. d ’Arn. Garsia. Hauréau, 85.
(2) H. Finke, Zur Charakteristik Philipps des Schünen, 1. c. XXVI, 1905, 209,
considère cette attitude du monarque comme un signe de son flegme. Mais
cette réserve a une autre explication. B e r n a r d étant renseigné au sujet de
cette trahison du confesseur par le cardinal Jean Lemoine (dépos. d ’Arn.
Garsia), Philippe au rait bien pu apprendre cette nouvelle, reconnue finalement
infondée, de la bouche même de ce cardinal qui, abusant de la confiance de
Boniface V III, favorisait en secret tous les projets du roi et lui donnait ses
bons conseils dirigés contre le pontife. Ce n ’est pas sans raison que Jean
Lemoine « oublia » si vite son sombre rôle de conseiller royal dans l’affaire
des Templiers.
O Voir supra, p. 199s. (4) Dépos. de P. Probi et d’Arn. Garsia.
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322 DISCUSSIONES.
0) Mahul. VI, I. 77, 279, 453; V, 652. Vaissête, IX, 197, 226, ‘234, ‘283; X,
pr. 376. Recueil, 24, 256*. Lea, II, 70.
Mahul, VI, I, 299, 453; V, 652, 654. Vaissête, X, pr. 115, 279, 371, 373,
375. 378. Limborch. Liber *ent. 39, 93, 98s, 184, 336. Douais, I, 37.
(s ) Ces deux dignitaires ne tombèrent en disgrâce que poui’ peu de temps.
Gui retourna, en 1305, à son poste. En 1313, il devint viguier de Lyon. Phi
lippe jugeait donc ses fonctionnaires non d'après leur probité, mais d ’après
leurs capacités adm inistratives ou judiciaires. Voir plus haut, 212-8.
(4) Dépos. d ’Arn. Garsia.
O Dépos. de Jac. Barchaman. Hauréau, $*2. La version d'A rn. Marsend
nous paraît invraisemblable: Elie aurait menacé le roi qu'on se donnerait un
autre suzerain. (°; Dépos. de Bernard, f. U2v-3r. Hauréau, 94.
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 323
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324 DISCUSSIONES.
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§ 9. - La trahison de Carcassonne.
Abattus et craignant, non sans raison, la vengeance farouche des
inquisiteurs, Arnauld Garsia et Pierre Probi, de retour de Nîmes,
s’arrêtèrent pour quelque temps à C a r c a s s o n n e avant de continuer,
à deux, leur voyage à A lb i. C’étaient Elie Patrice et Guillaume de
Saint-Martin qui, vers le dimanche de la Passion (15 mars 1304),
vinrent voir les nouveau-venus, en leur déclarant que Fr. B e rn a rd ,
leur fidèle ami, ainsi que les deux visiteurs avaient conféré avec
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328 DISCUSSIONES.
(’) Voir AEH XV, 230-2; supra, 152-8: AF IV, 348s, 859s. Estudis F ran
cisco ns, XXIX, 1923, 354ss.
(2; Dépos. d'A rn. Marsend, f. 225v: • In titre reperitur scriptum» affirmait
Bernard « quod si dominus non vult tenere iustüiam subdito suo, tunc subditus po
test sibi facere alium dominum... ».
(3) A. L ec o y de la M a rc h e , La chaire française au moyen âge, P aris
1868, 348; II e éd. ib. 1886, 378.
(4) Vidal, J. Galand, 42 (nr. 12), 23 (et not. N.).
(ft) Dépos. d ’Arn. Garsia (cf. Lea, II, 88s). Fr. Bernard conseilla au té
moin de cacher le complot à l’indiscret Bern. Fenasse (Douais, II, 318) et
à Raym. Sobeiran, ami des Dominicains. — Le témoin Raym. Arn. Terrien
<f. 294r-v) dit que «praedicta litera dirigebatur ex parte consulum burgi Carcas-
sonnae domino Ferrando ... et continebatur in summa in eadem litera quod dicti
consules supplicabant dicto domino Ferrando, quod placeret sibi quod esset dominus
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passé et les papes futurs et que les « vaticinia » prédisaient toujours vrai. En
ce qui concerne l'avenir, il fit à Raymond la confidence que Jean XXII ne
vivrait que deux ans après l'arrestation des F r a n c is c a in s S p ir itu e ls à la
cour d’Avignon (1817], que le pape suivant porterait le nom de Bonagrazia, qu’il
supprimerait l’ordre dominicain et rendrait d’autres bienfaits à la chrétienté
tf. 260v-lr). Le témoin Arn. de Nougarède atfirme avoir vu, pendant le même
trajet d’Avignon à Toulouse, le traité nommé entre les mains du prévenu,
et avoir aperçu l’image de Jean XXII, suivie de deux mains découpées. In
terrogé par le témoin et par Guiard Gui, comment il parvenait à lire l’avenir,
Bernard posa, pour toute réponse, la question « Isaïe et Joachim, comment
connaissaient-ils donc l’avenir? > (262r-Br).
(’) Lea, II, 249. Bernard disait au témoin Guil. Fransa de ce médecin:
• Ego habeo Romae unum amicum vocatum magistrum Arnaldum de Villanova,
aliter Catalani, qui iuvabit nos in negotio isto... » (f. 5019. Voir sur lui Finke,
Jw den Tagen, 191-227, CXVII-CCXL Diepgen, Arnald, 37; José M. Pou y
Marti, dans 1’Archivo Ibero-Americ. XI, 1919, 142-217; sur ses idées inspirées
de Joachim et ses relations avec les Frères Mineurs, 150ss. Il ne dit rien de
neuf sur Fr. Bernard (188).
(*) V. les art. 24-31 de la I r,> série, ainsi que les dépositions faites par
G. Fransa (50r-2v), P. de Castanet (56r-7r) et par Bern. Bet (59v-61v) devant les
commissaires pontificaux. Un seul témoin, à savoir Guillaume Olivède (2U7r)
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334 DISCUSSIONES.
affirma ne rien savoir à ce sujet. Pierre Probi (cf. f. 269r) n ’était pas inter
rogé sur les articles « qui tangunt mdchinationem in mortem Benedicti papae ».
O C’est la date qui se dégage du contexte des dépositions. On ne peut
lui substituer le 29 sept. 1308: Boniface V III n ’était m ort que le 11 oct. 1308.
En sus la bulle de Benoît contre Fr. Bernard n ’émana qu’en avril 1804. Donc
aussi la date de Noël 1303 n ’a plus de support.
(*) Voir Ch. V. L a n g lo is , L'affaire du card. Franc. Caetani dans la Revue
historique, 63, 1897, 57ss. C. E u bel, Vont Zaubereiunwesen, dans Hist. Jahrbuch,
18, 1897, 609ss. Cf. H. G rauert, Nette Dante-Forschungen, ib. 72ss). E t tout de
même, on ne peut pas y ajouter pleine foi. Que faut-il donc conclure, en lisant
les dépositions embrouillées de nos témoins d ’Albi à propos d’une accusa
tion tant à la mode à cette époque et échafaudée sur des dates évidemment
fausses? Voir plus bas au § 13.
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 335
(’) Dépos. de Bernard, f. 86v, 140v; cf. 142r. — Ce fut entre autres
Fr. B é re n g e r «de M a lo b o sc o » , c u s to d e de T o u lo u se , qui rédigea
l’acte de son acquittem ent (f. 140v). — Les articles 51 et 52 de la II e série ne
sont confirmés par personne. Fr. Bernard affirme qu’à la Saint-François 1804
*v. art. 52) il se trouvait à P a r i s , en détention (141 v). — L'article est, en
somme, confirmé par P. Probi (2<>8) et par Arn. Garsia (275r-v). Voir p. 836.
(*) V. la dépos. d ’Arn. Marsend, f. 225v-6r.
(*) Dépos. du prévenu (181v, 151v), de P. Probi (267r, 268v), d ’Arn. Garsia
69v-81r) et de Guill. Fransa (251v-2r). — Jean Marsend et Bernard Jean
Servinier devaient représenter Carcassonne. Pierre Probi, Guill. Fransa et
Pierre Etienne allèrent de la part des citoyens d ’Albi. Cordes envoya Ray
mond P anat.
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DISCUSSIONES
— s—
(Suite) (*).
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460 DISCUSSIONES.
celui d’Albi, qui devait être substitué par Arnauld Novel (*). Ainsi le
désir ardent du peuple paraissait de nouveau être en voie d’accomplis
sement (’). Geoffroy d’Ablis protesta en vain devant le pontife (’).
La curie romaine ayant quitté Lyon pour se rendre à B o rd ea u x ,
Fr. Bernard devait la suivre. Encouragé par l’attitude bienveillante
du pontife, Bernard écrivit, pendant ce voyage, au viguier royal de
Carcassonne, en l’informant que, poursuivant pendant longtemps la
défense du peuple et qu’ayant fait alors de grandes dépenses et même
des dettes, il voudrait que l’officier royal fît rappeler aux anciens
consuls leurs promesses de lui payer les sommes dues (*).
En avril 1307, quand la curie partit pour P o i t i e r s , le pape le
consigna dans le couvent de Saint-Junien d ’où, mandé par Clément
et restitué dans ses droits, il vint à Poitiers quelque temps avant
l’arrivée de Philippe (6). Evidemment, le pape voulait amener la
rencontre du Franciscain avec le roi, en croyant que ce dernier par
donnerait, alors, à l’agitateur repenti. Chaque fois que le Franciscain
voyait le roi venir chez le pape, il se portait à sa rencontre et se
plaignait de l’injustice. Mais Philippe ne daignait pas lui répondre.
Finalement Etienne de Suisy conseilla au plaignant assidu, en présence
de Bérenger Frédol et Pierre Colonna, de ne plus parler au roi. Ber
nard était ainsi « liberatus et negotium erat remissum ». Mais le mo-
(x) Douais, II, 306ss. Vidal, Bull, 9ss. — V. la dépos. de Bernard, 157v.
(*) Aymeric Castel qui avait fui de Carcassonne après la découverte du
complot et qui, étant arrêté à Pierre-Buffière et n ’ayant racheté sa liberté
que par une somme énorme, vint aussi pour représenter sa ville devant les
cardinaux. Plus tard, Aymeric dut même recourir au pape, car les membres
de l’inquisition continuaient à le molester au mépris de la sauvegarde que
les commissaires pontificaux lui avaient accordée. (B. Gui, Hist. conv. Carc.,
Martène, 479 E. Douais, II, 313ss. Vidal, Bull. 17ss.). Aymeric n ’a pas pris
part à la conspiration. (Dépos. de Pons de Montolieu, f. 196r, et de Ber
nard, 107v).
(s ) V. Lea, II, 92. Hauréau, 192ss. — Déjà dans la première moitié de 1306,
l’inquisition fit destituer Guillaume de Pesencs, viguier d’Albi, et Gaillard
Etienne, juge royal de cette ville. (Mahul, V, 659. Lea, II, 86). C’était Guill.
de Pesencs qui, chargé par Jean de Picquigny et Rich. Leneveu, saisit,
en 1301, les biens de Bernard de Castanet. Vaissète, IX, 239; cf. 336. —
Cf. Art. 52 de la II série).
(*) Dépos. de Bernard, 153vss. — Etant données les relations de Bernard
avec les cardinaux, qui étaient au service du roi, la lettre au viguier royal
mettrait à jour les dessous politiques des légistes; car l’intrigant meneur
devait être bien au courant de ce qui se passait alors.
(ft) Dépos. de Bernard, 90v: « Papa mandavit ipsum... Bernardum a captione
liberari et restitui, licet non esset privatus expresse, ad omnes actus legitimos, et
quod veniret Picta vim, et quod esset ibi tempore [91rJ quo dominus rex Franeiae
erat ibi venturus ».
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464 DISCUSSIONES.
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DEUXIÈME PARTIE
Le procès.
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466 DISCUSSIONES.
(’) Déposition de R aym ond L ecourt (f. 261r): B ernard * dixit, quod sibi
erant tot et tanta revelata et se invenisse per doctrinam dicti lo a c h im et per dicta
prophetarum, quod non credebat, quod a ducentis annis citra essent alicui viventi
tot revelata, et quod inter caetera erat sibi revelata persecutio quam patitur ipse
idem frater Bernardus et persecutio illorum qui fuerunt c o m b u sti in M a s s ilia ,
et quod, de o r d in e M in oru m affectionis suae et evangelicae paupertatis debeant
esse septuaginta duo m a r ty r e s D ei, et in brevi».
(2) Ib. f. 82v-4r. Voir plus h a u t, p. 320ss.
(•) Ib. f. 84v, 91v-2v. — H auréau, 136-7. Lea, II, 90. Supra, 463.
Cf. c. 23 X de priv. V, 33. (8) BF V, 233ss.
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FR. BERNARD DÉLICIEUX. 467
n’était pas encore calmée ; maintenant Jean X X II croit mieux les servir
lorsqu’il commande de le juger... La condamnation de Bernard ne
doit-elle pas causer une égale satisfaction aux supérieurs des deux
congrégations puissantes qui servent à l’envi l’Eglise romaine sous
les enseignes de saint François et de saint Dominique? »(I ).
L ’entourage et le caractère du pape ont certainement joué un
rôle dans la reprise du procès (2). Si Fr. Bernard avait défendu les
S p i r i t u e l s non devant Jean X X II, mais devant un Célestin V,
il aurait été probablement loué pour son amour intrépide de la vé
rité. Il faut ajouter aussi que son sort aurait été différent, s’il avait
eu en curie des protecteurs puissants. Même, en cas de culpabilité,
il aurait pu alors au moins espérer se tirer d’affaire. Guichard de
Troyes, par exemple, pouvait commettre impunément maints délits,
tan t qu’il fut protégé par Blanche de Navarre et par sa fille. Le
mystique Arnauld de Villeneuve pouvait se considérer en sûreté re
lative vis à vis des inquisiteurs, tant qu’il se vit appuyé par ses
amis influents. Si une protection de ce genre manquait à Fr. B. Dé
licieux, ses ennemis étaient d’autant plus forts. Les procès de Bernard
Saisset, des Templiers, de Boniface V III et d’Enguerran de Marigny
nous montrent bien quelle influence néfaste exerçait cette catégoire
d ’ennemis.
Déjà le 13 mai, c’est-à-dire, le jour même de l’audience papale,
Fr. Bernard fut mis sous la garde d’Arnauld de Auxio, cardinal et
camérier du pape. Deux jours après, il fut jeté dans le « carcer ardus »
papal, fers aux pieds. Même pendant cet emprisonnement, on voit
Bernard s’empresser de défendre la pauvreté séraphique, d’enjoindre
qu’on fête la mémoire de P i e r r e de J e a n O liv i et d’exhorter les
amis des Spirituels à ne pas laisser leurs protégés sans aide. Pour
faire parvenir ses instances à ses partisans, il employa le seul moyen
possible; il écrivit des lettres (*). Il y résista à Fr. B o n n e g râ c e
de B e r g a me, voulant le tirer au parti < laxe » de l’ordre (4).
Vers ce temps, la procédure contre lui f u t d é ta c h é e de celle des
Spirituels proprement dits (5). S’il avait été associé aux intransigeants,
il eût été mentionné dans la bulle du 8 novembre 1317, où Jean or
donnait à Michel le Moine, O. Pr., de juger la cause des 25 ^pseudo-mi-
norum ordinis fratres » qui restèrent fidèles à leurs idées rigoristes(6 ).
L ’exposé d’Ange de Clareno (7) et celui de Raymond de Fronsac (*) nous
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laissent pourtant supposer que Fr. Bernard n’a pas rétracté. En raison
de quoi, on peut penser qu’il resta étranger au procès des intransi
geants, car son rôle dans la révolte de Narbonne et de Béziers était
à peu près nul. Mais il est impossible de préciser la date, où le pape
se décida à r e p r e n d r e le p ro c è s contre lui. Déjà, on peut voir
l’intention papale de ressusciter cette affaire dans les paroles suivants
de Jean X X II adressés à Fr. Bernard pendant l’audience et trans
mises par Clareno: « E t nos propter multa mala, que de te audivi
mus, detinemus te »(1). Déterminé par les instances assidues des Fran
ciscains comme des Dominicains, le pape paraît avoir ordonné bientôt
la séparation des deux procès.
En s’empressant de prouver la « diffamatio » et de réunir les
preuves, J e a n de B e a u n e , O. Pr., inquisiteur de C a rc a s s o n e (*),
ne tarda pas à p r é s e n t e r en cour d’Avignon les actes du «processus
extraiudicialis », instruit en hâte contre quelques anciens complices
de Fr. Bernard. Nous ne possédons pas ces informations qui ne sont
mentionnées que très brièvement dans les actes judiciaires. Nous avons,
par contre, le t e x t e d e s d e u x g r o u p e s d’a r t i c l e s d i r i g é s
c o n tr e B. D é lic ie u x lui-même, et dont les auteurs, faisant fonc
tion de promoteurs, ne sont pas indiqués. Diffus, monotones et souvent
pleins de verbiage inutilé, dans le goût juridique de l’époque, les
griefs présentent tout de même un certain intérêt culturel. Le p r e
m ie r g ro u p e (’), formant un appendice à la bulle de nomination des
juges, contient 44 articles. Voici leur te x te .
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0) Sic MS. II fau t lire p e u t-ê tre : falsos articulos non revelarent.
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(*) F. 14r-29r.
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31. Item cum fr. Gaufridus inquisitor fecisset denunc lar i excom
mun icatum vicedominum, fr. Bernardus d ix it ibidem in sermone,
quod inquisitor non potuerat excommunicare vel excommunicatum
denuntiare vicedominum, nec propter Hia quae fecerat contra in q u i
sitores poterat excommunicari.
32. Item asseruit ibidem publice, quod praedicta sententia in q u i
sitorum contra vicedominum erat falsa et nihil valebat, et denuntiatio
nulla erat; et quod totum, quidquid factum fuerat in inquisitione a
X X annis citra, erat falsum.
33. Item d ixit ibidem, quod ipse laboraverat et adhuc laboraret
usque ad mortem, quod negotium istud, videlicet contra officium in
quisitionis, veniret ad lucem; et ita deberent ipsi facere et ante ex-
ponere uxores, filios et filias, si aliud non haberen t ; et addidit, quod
ipse fuerat et erat et esset servus et p u gil eorum.
34. Item eodem anno et eodem tempore paulo post praedicavit
similia apud A l b i a m populo ad hoc ad eius instantiam convocato.
35. Item eodem anno apud T o lo s a m , praesente d. rege cum
consiliariis suis et nobilibus et praelatis, dixit, quod ipse multis annis
laboraverat, ut negotium et facta inquisitionis venirent in lucem, nec
poterat, et tamen tantum clamaverat, quod raucae factae fuerant eius
fauces.
36. Item d ixit ibidem, quod ipse certus erat, quod a X L annis
citra, non fuerat heretiens vel hereticalis inventus in terra illa, vi-
delicit Carcasson ensi, Albiensi et Tolosana; et quamvis ibidem fuerit
reprehensus de Udi dicto per d. archiepiscopum Narbonensem et epi
scopum Biterrensem, nunc Tusculanensem, qui praesentes erant et
contrarium asserebant, tamen ipse fr. Bernardus obstinatus permansit
in assertione praedicta.
37. Item d ixit ibidem, quod si S. Petrus et S. P aulus essent co
ram inquisitoribus, quantumcumque fuerint et sint boni Christiani,
inquisitores eos ita male tractarent, quod facerent eos heresim con
fiteri; et cum de hoc reprehenderetur per d. episcopum Altissiodoren-
sem dicentem hoc, quod apostolus dixit de se Q : « Certus sum, quia
nec mors neque vita poterunt me separare a charitate Christi »,
fr. Bernardus nolens se committere ad disceptationem, in sua assertione
obstinatus permansit.
38. Item eodem anno dominica in Passione Domini praedicavit
in A l b i a populo ad hoc specialiter convocato, dicens eis, quod nullo
modo crederent a quocumque diceretur, vel qualitercumque persuade
retur eisdem, quod vicedominus esset excommunicatus, quia inquisitor
non potuerat eum excommunicare, quamvis inquisitor in illis diebus
faceret denunclari publice excommunicatum vicedominum.
39. Item cum vicedominus iret ad romanam curiam fr . Bem ar-
dus dixit in praedicatione ibidem, quod non ibat ad curiam roma
nam propter excommunicationem praedictam, sed ut prosequeretur
negotium ipsorum, videlicet hominum de Albia contra inquisitores,
quod erat in optimo puncto, sicut ipsi cito sentirent, quia non re
stabant nisi sex leucae, et subdidit quomodo remanebat infra sex
leucas.
(*) R o m . 8, 38.
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liera gras qui paissaient sur un pré vert, abreuvé par plusieurs cour^
d’eau. Mais, de jour en jour, deux bouchers, profitant de la belle
occasion, venaient emmener quelques béliers. Enfin, après en avoir
délibéré, les béliers décidèrent de chasser les trouble-fête, en se ser
vant de leurs cornes, ce qui réussit parfaitement. Selon Bernard, ces
béliers sont les citoyens de Carcassonne. Le beau pré: c’est leur ville,
la verdure: leur foi catholique, les cours d’eau: leur prospérité. E t
les bouchers sont les inquisiteurs poursuivant les riches citoyens afin
de profiter de leurs biens. Castel Fabri étant bien un « bélier gras »,
les Dominicains l’inculpèrent d’hérésie. La même raison motiva leurs
poursuites contre Guillaume Garric, Guillaume Brunet et les autres
qui languissent dans le donjon et dont les biens sont perdus. Il n’y
a pas de vrai pasteur. Aussi, ni l’évêque ni le roi, ne défendent-ils
le peuple contre leurs empiétements.
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(A suivre).
Dr. Phil. MICHEL DE D MITREWSKI.
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