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24/01/2021 Massive MIMO : Fonctionnement (Troisième Article) | Frédéric Launay

Frédéric Launay
Les réseaux de mobiles 4G et 5G

Massive MIMO : Fonctionnement


(Troisième Article)
Posté le 1 janvier 2020 - 1 721 vues

Voici le troisième article sur le déploiement du Massive MIMO.

Se référer aux articles précédents :

Massive MIMO : Définition (Première Partie)

Massive MIMO : Description de l’antenne (Deuxième partie)

La spécification pour le LTE définit 8 modes de transmission, le LTE-Advanced en défini 10 et


un onzième mode est rajouté dans la release R.11. A part le mode TM1 qui ne nécessite
qu’une seule antenne en émission et en réception, les autres modes permettent :

d’apporter une meilleure robustesse du canal par de la diversité en émission ou par la


gestion de faisceau ;
d’améliorer la capacité par une transmission MIMO. Dans le cas du MIMO, le nombre de
couches MIMO dépend du nombre de transmission décorrélées entre l’émetteur et le
récepteur. Soit H la matrice du canal de propagation, le rang du canal correspond au
nombre de couches MIMO possible.

Il est donc nécessaire d’avoir une antenne avec une colonne d’éléments rayonnants, la
polarisation cross-polaire permet de doubler la diversité.

Une antenne est alors configurée par :

un seul élément rayonnant ;


deux éléments rayonnant en cross-polaire ;
une colonne d’élément rayonnant (avec une seule ou deux polarisation) ;
de plusieurs colonnes, chaque colonne contient plusieurs éléments rayonnants (en
nombre égal).

Dans le cas des antennes actives, plusieurs AE sont regroupés dans un TRX, et

On définit les caractéristiques de l’antenne par une lettre A à I :

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Figure 14 : La configuration des antennes (extrait livre : « LTE-Advanced Pro, Une étape vers
le réseau de mobiles 5G », LAUNAY, PEREZ)

Les modes de transmissions nécessitent une configuration d’antenne :

TM1 : SISO n’utilise qu’une seule colonne et une seule polarité


TM2 : Diversité en transmission nécessite 2 ou 4 colonnes d’éléments rayonnants. Elle
peut donc utiliser la configuration d’antenne D (une colonne de polarisation +/- 45°), E, F,
H ou I. Avec deux colonnes, le codage utilisé est le code d’Alamouti SFBC (Space
Frequency Block Codes), avec 4 colonnes on rajoute de la diversité temporelle FSTD
(Frequency Shift Time Diversity).
TM3 : SU-MIMO en boucle ouverte avec diversité CDD (Cyclic Delay Diversity) nécessite
2 ou 4 colonnes d’éléments rayonnants. Elle peut donc utiliser la configuration d’antenne
B, D (une colonne de polarisation +/- 45°), E, F, H ou I.
TM4 : SU-MIMO en boucle fermée avec la configuration d’antennes B,D,E,F,H ou I
TM5 : MU-MIMO avec la configuration d’antennes B,C,E,F,H.
TM6 : Multiplexage spatiale pour la formation de faisceau avec la configuration
d’antennes B,C,E,G (plusieurs colonnes) par précodage numérique (PMI)
TM7 : Multiplexage spatial pour la formation de faisceau et MIMO dans une direction
donnée en exploitant l’angle d’arrivée (AoA) ou direction à l’arrivé (DoA). Le mobile ne
distingue plus une antenne physique comme dans les modes précédents mais une
antenne virtuelle (cf. figure 4) en s’appuyant sur des éléments rayonnants à égales
distances (ULA : Uniform Linear Array) dont la distance est inférieure à lambda/2 (lambda
est la longueur d’onde). Ce mode nécessite la configuration d’antennes B,C,E,G.
TM8 : Introduit dans la R.9, le mode TM8 est similaire au TM7 avec deux couches.
TM9 : SU-MIMO et MU-MIMO à 8 couches.

Pour le mode TM7, la spécification 3GPP introduit la notion d’antenne virtuelle AP5 : le terminal
ne voit qu’une seule antenne virtuelle mais l’orientation numérique du faisceau est obtenue en
apportant un déphasage et un gain constant sur chacune des antennes physiques. Une
antenne physique est nommée dans cet article par antenne individuelle : le même signal est
transmis sur 4 TRX avec une pondération différente, chaque TRX est connecté à une antenne
individuelle.

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Figure 15 : La connexion de l’antenne virtuelle et physique

Le standard 3GPP introduit la notion de port d’antenne, qui une nouvelle fois peut apporter de
la confusion. Un port d’antenne est un port logique.

Tableau 1 : Les ports d’antenne pour la 4G

Comme l’indique la table 1, les signaux de références correspondent à un numéro de port


d’antenne. Les ports d’antennes correspondants au UE Specific RS sont utilisés pour la
formation du faisceau (obligatoirement supporté en mode TDD et optionnel en mode FDD).

Les signaux de références sont référencés à un numéro de port d’antenne, mais plusieurs
ports d’antennes différents transmettent le signal vers la même antenne individuelle (antenne
physique) ou transmis vers plusieurs antennes individuelles. La station de base gère la
correspondance entre un port d’antenne et l’antenne individuelle.

Dans le cas de la formation d’un faisceau numérique (beamforming), le calcul des pondérations
à effectuer sur chaque antennes individuelle (nommé aussi poids) est réalisé par la station de
base en s’appuyant sur le rapport de retour d’état du canal 4G (CSI à partir des signaux de
références) ou à partir des signaux de références sur le lien montant.

II-2) Les signaux de références

Un signal de référence (CRS ou CSI-RS) est une séquence pseudo-aléatoire transmise sur
chaque antenne individuelle. La séquence pseudo-aléatoire permet au récepteur de séparer
les différentes séquences CSI-RS et d’estimer la qualité du signal reçu au niveau de chaque
séquence de référence.

Le récepteur n’a pas besoin de connaître le nombre d’antennes individuelles de l’antenne


MIMO (ou Massive MIMO, il doit savoir combien de signaux de référence il doit mesurer. Il
retourne ainsi l’état du canal de propagation ayant affecté chaque signal de référence. Pour
que cette information soit utile, il est nécessaire que les signaux de références soient
décorrelées. Ainsi, chaque signal de référence doit être transmis sur une et une seule antenne
individuelle.

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Dans le cas du LTE (R8, R9), le MIMO était limité à 4 antennes. L’exploitation de 4 signaux de
références CRS suffit.

Si la release 10 augmente à 8 signaux de références CSI-RS, il est nécessaire de monter à 16


(R.13) puis 32 (R.14) signaux de références CSI-RS pour augmenter le nombre de chaîne de
transmission TRX. Mais cela reste insuffisant pour fonctionner avec une antenne massive-
MIMO 64T64R sauf si l’on transmet deux séquences CSI-RS sur deux antennes individuelles
dont la polarisation est croisée (il s’agit ici d’une hypothèse, je n’ai aucune certitude sur ce
point.)

Pour lever cette limitation, dans le cas LTE-FDD la station de base utilise la combinaison des
signaux SRS et CSI-RS. Le signal SRS est le signal de référence émis par le terminal mobile
vers la station de base. Ainsi dans le cas de la 4G TDD, il est plus efficace d’exploiter
l’estimation du canal sur le lien montant.

Pour les modes TM7 et TM8 en 4G, la station de base utilise les signaux de références UE-RS.
Pour la station de base 5G, la station de base s’appuie sur le signal de référence SRS du lien
montant.

Dans le cas de la 5G à 3,5 GHz, les signaux de références du lien montant SRS suffisent à la
station de base pour estimer la formation du faisceau.

Toutefois, le nombre de signaux de références CSI-RS étant limité, la 5G NR en mode FDD


s’appuie sur deux méthodes :

Reciprocity based CSI : Il s’agit d’estimer le signal de référence CSI-RS à partir des
signaux SRS
Closed Loop : Le terminal UE envoie à la station de base les informations du canal CSI

II-3) Le mode de transmission Massive MIMO en 5G

Pour améliorer les performances de la méthode Closed Loop, l’accès initial propose une
commutation des faisceaux (beam switch transmission procedure) en utilisant différent blocs
SSB. Au niveau de l’antenne, un réseau de calibration est nécessaire pour pointer dans la
bonne direction. Ainsi, le terminal UE détermine le bloc SSB et renvoie les informations du
canal pour chaque faisceau reçu à la station de base gNB. Ensuite, des informations
complémentaires peuvent être transmis selon le type de configuration choisi :

CSI TYPE 1 : Normal (PMI) feedback dans le cas du SU-MIMO donnant la direction du
faisceau le plus important
CSI TYPE 2 : Enhanced (explicit or codebook based) dans le cas du MU-MIMO en
apportant plus d’information de retour par le terminal à la station de base.

ANNEXE

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Reference 1 :

https://www.5gamericas.org/wp-
content/uploads/2019/07/MIMO_and_Smart_Antennas_July_2013_FINAL.pdf)

Référence 2 : Livre « LTE-Advanced Pro, Une étape vers le réseau de mobiles 5G », Launay
F, Perez A

(https://www.amazon.fr/LTE-Advanced-Pro-Fr%C3%A9d%C3%A9ric-Launay/dp/1784055778)
Posté dans 16T16R, 5G, 64T64R, 8T8R, Antenne, beam, codebook, diversité, FD MIMO,
LTE, massive MIMO, mode de transmissions, MU-MIMO, SU-MIMO, TM par flaunay.

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