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La transition énergétique : tout le monde en parle.

Mais savez-vous vraiment ce


que c’est ? En quoi cela consiste ? Quels sont ses objectifs ? Et comment y
parvenir ? Découvrez ici toutes les infos à connaître pour comprendre la
transition énergétique.
Définition de la transition énergétique
La transition énergétique désigne l’ensemble des transformations du système de
production, de distribution et de consommation d’énergie effectuées sur un territoire
dans le but de le rendre plus écologique. Concrètement, la transition énergétique
vise à transformer un système énergétique pour diminuer son impact
environnemental.
Comprendre la transition énergétique
Volet essentiel du concept de transition écologique, la transition énergétique consiste
en une série de changements majeurs dans les systèmes de production de l’énergie
et sa consommation. Elle est en cela partie prenante des stratégies
de développement durable et de lutte contre le réchauffement climatique.
La transition énergétique s’appuie sur les progrès technologiques et les volontés
politiques au sens large (gouvernements, populations, ONG, acteurs
économiques…). Les programmes mis en place se fondent principalement sur le
remplacement progressif des énergies fossiles et nucléaire par un mix énergétique
privilégiant les énergies renouvelables, ainsi que sur une réduction de la
consommation, une politique d’économies d’énergie et de réduction des
gaspillages énergétiques, notamment via l’amélioration de l’efficacité énergétique et
les évolutions comportementales en termes de consommation. Le transfert de
certains usages énergétiques vers l’électrique (comme la voiture électrique) est aussi
un volet de la transition énergétique.
Histoire de la transition énergétique : origine et enjeux
Le concept de transition énergétique est apparu en 1980, en Allemagne et en
Autriche, sous la forme d’un livre blanc, suivi à Berlin du premier congrès sur le sujet.
Le passage progressif des énergies carbonées, polluantes ou à risque aux énergies
propres, renouvelables et sans danger (solaire, éolienne, géothermique, hydraulique
et marémotrice), répond à une série d’enjeux complémentaires :

 réduction des émissions de gaz à effet de serre ;


 sécurisation des systèmes énergétiques (à terme, abandon du nucléaire) ;
 décentralisation et réaménagement des infrastructures, avec une meilleure
répartition d’emplois non délocalisables ;
 diminution de la consommation (efficience énergétique) ;
 réduction des inégalités de l’accès à l’énergie et progrès de l’indépendance
énergétique ;
 protection de la santé des populations.

La loi de transition énergétique en France


En France, les objectifs en matière de transition énergétique se sont concrétisés
officiellement par la promulgation, le 17 août 2015, de la LOI n° 2015-992 relative à
la transition énergétique pour la croissance verte.
Ce texte, dans le cadre d’exigences en termes de compétitivité économique du pays,
met en particulier l’accent sur le renforcement de l’indépendance énergétique, la
préservation de la santé publique, la protection de l’environnement et la lutte contre
le réchauffement climatique.
Elle comporte 8 grands objectifs à atteindre

 Réduire les émissions de gaz à effet de serre (les diviser par 4 d’ici 2050 par
rapport aux niveaux de 1990)
 Réduire la consommation énergétique (la diviser par 2 d’ici 2050 par rapport aux
niveaux de 2012)
 Réduire la consommation énergétique primaire d’énergies fossiles (-30% d’ici
2030 par rapport aux niveaux de 2012)
 Augmenter la part des énergies renouvelables dans notre consommation
énergétique (jusqu’à 32% en 2030)
 Porter la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon
2025 (cet objectif a depuis été modifié)
 Améliorer les performances énergétiques des bâtiments
 Lutter contre la précarité énergétique et affirmer un droit à l’accès de tous à
l’énergie sans coût excessif au regard des ressources des ménages ;
 Réduire notre production de déchets

Pourquoi la transition énergétique : à quoi ça sert ?


La transition énergétique est devenue un sujet politique important pour de
nombreuses raisons. Parmi ces raisons on peut notamment citer : les problèmes
écologiques et notamment climatiques, les questions de santé publiques ou encore
la question du prix de l’énergie et de la croissance économique.
La transition énergétique pour le climat
L’un des objectifs les plus fondamentaux de la transition énergétique est de lutter
contre le réchauffement climatique. En effet, à l’heure actuelle, le réchauffement
climatique est l’une des plus grandes inquiétudes. Le réchauffement climatique a
déjà des conséquences sur la météo, en transformant les écosystèmes
atmosphériques. Le réchauffement climatique a des conséquences sur
l’économie car les modifications du climat affectent les activités humaines. Les
conséquences du changement climatique se font aussi sentir sur l’agriculture… Bref,
c’est un problème important. Et le principal responsable de cette situation, c’est le
CO2 que les activités humaines émettent dans l’atmosphère (pour plus
d’informations, voir la définition du réchauffement climatique).
Or une grande partie du CO2 que nous émettons provient de l’énergie que nous
consommons. En effet, produire de l’électricité pour consommer du pétrole émet
beaucoup de CO2. Pour réduire ces émissions, il est donc nécessaire de changer
notre modèle de production électrique. On sait par exemple que le énergies
renouvelables comme le solaire ou l’éolien, ou même les énergies hydrauliques
émettent moins de CO2 que les centrales à charbon ou à gaz (voir : définition des
énergies renouvelables). Le nucléaire est également une énergie qui émet peu de
CO2 (voir notre article : Le nucléaire est-il écologique ?)
En faisant une transition énergétique, on espère donc réduire notre impact sur le
climat. Pour plus d’informations, voir notre article : Comment lutter contre le
réchauffement climatique ?
La transition énergétique et écologique
Mais ce n’est pas tout. La transition énergétique vise aussi à réduire notre impact
écologique global. Par exemple en réduisant la pollution. Notre énergie ne produit
pas que du CO2. Les centrales de production d’électricité au charbon par exemple
émettent des particules fines, tandis que les centrales nucléaires produisent des
déchets nucléaires et consomment beaucoup d’eau. Les centrales à gaz, elles,
émettent du méthane. Globalement, la production d’énergie pollue et utilise
beaucoup de ressources. Même les énergies renouvelables nécessitent beaucoup
de ressources émettent des polluants (voir notre article : Les énergies
renouvelables sont-elles écologiques ?).
En changeant notre façon de produire et de consommer de l’énergie, on peut réduire
ces pollutions et cette consommation de ressources. C’est pourquoi la transition
énergétique est souvent qualifiée de « transition énergétique et écologique », car elle
permet de réduire notre impact sur l’environnement.
La transition énergétique pour la santé et la sécurité
La transition énergétique a aussi un objectif sanitaire. On sait que la pollution de
l’air a des conséquences sur notre santé, notamment sur notre santé pulmonaire.
La pollution affecte aussi notre cerveau, ainsi que notre risque de développer des
maladies ou des cancers. Réduire la pollution, c’est donc améliorer notre santé.
Mais c’est aussi une question de sûreté. Les centrales thermiques et le nucléaire
peuvent être assez dangereuses pour les communautés, notamment en cas
d’accident. C’est pourquoi certains estiment qu’il est plus sûr d’effectuer une
transition énergétique, notamment vers des énergies renouvelables et
décentralisées.
La transition énergétique pour la réduction des déchets
En matière de déchets, la transition énergétique a aussi un rôle à jouer. D’abord car
elle permettrait à terme de réduire les déchets issus des productions d’énergie
fossiles et nucléaires. Mais aussi car elle permet de mieux valoriser certains types de
déchets qui aujourd’hui sont jetés ou gaspillés. Par exemple, les déchets ménagers
compostables peuvent être valorisés dans le cadre de programmes de
biométhanisation ou d’incinération, où ils servent à produire de l’électricité, de la
chaleur ou de l’énergie.
Pour plus d’informations voir : Comment sont gérés les déchets nucléaires ?
La transition énergétique pour la « croissance verte »
Enfin, certains partisans de la transition énergétique (mais pas tous) estiment que la
transition énergétique serait à terme un moyen de relancer la croissance. En effet,
les énergies fossiles sont de plus en plus chères globalement, car exploiter les
gisements de pétrole ou de gaz devient plus compliqué au fur et à mesure que les
réserves s’épuisent. Et puis elles coûtent beaucoup d’argent à cause de leurs
conséquences environnementales. Or une énergie chère est un frein à la croissance.
En faisant la transition vers des formes d’énergie plus accessibles comme le
renouvelable, il serait en théorie possible de relancer la croissance. Cette transition
permettrait également de créer de nombreux emplois dans des secteurs nouveaux et
sur de nouvelles technologies.
Cependant, d’autres estiment que la transition énergétique doit au contraire être une
opportunité pour faire une transition vers la décroissance et la réduction de la
consommation. La croissance étant généralement liée à la croissance de la
consommation énergétique, il peut en effet apparaître contradictoire l’idée de faire
une transition énergétique tout en poursuivant des objectifs de croissance
économique.
Les enjeux de la transition énergétique
Dans le cadre de la transition énergétique, un certain nombre d’enjeux et de défis se
posent. En effet, faire la transition énergétique ne signifie pas simplement construire
des éoliennes et des panneaux solaires. Cela touche à des problèmes aussi divers
que l’accès à l’énergie, l’adéquation entre la production et la consommation, le prix et
le coût de la production énergétique, l’évolution et l’équilibre du mix énergétique.
La transition énergétique et le nucléaire
En France lorsque l’on parle de transition énergétique, on parle souvent de la sortie
ou du maintien des énergies nucléaires. C’est plutôt logique puisqu’en 2017, le
nucléaire représente 75% de la production électrique française. Mais le problème
n’est pas si simple et de nombreuses questions se pose : comment sortir du
nucléaire ? À quelle date ? Comment démanteler les centrales ? Comment
compenser la production d’électricité nucléaire ?
Pour d’informations à ce sujet, consultez notre article : Sortie du nucléaire et lutte
contre le réchauffement climatique : comment les concilier ?
Qu’est-ce que le Bilan Carbone ® ? Quelles sont ses étapes ? Quelle différence
entre le bilan carbone simple et le bilan complet ? Quelle réglementation en
matière de bilan carbone obligatoire ?
Bilan Carbone ® : une marque déposée, un outil
pour évaluer les émissions de CO2
Le Bilan Carbone ® est un outil développé par l’ADEME (Agence de l’Environnement
et de la Maîtrise de l’Énergie), et dont la gestion est assurée depuis 2011 par l’ABC
(Association Bilan Carbone). Il permet de comptabiliser les émissions directes et
indirectes de gaz à effet de serre, selon une méthode dont les règles sont publiques
et officiellement reconnues. Toute entreprise, administration, collectivité, ou même
personne à titre individuel, peut ainsi établir une comptabilité carbone de ses
activités.
La marque déposée Bilan Carbone ® a généré la vulgarisation de l’expression «
bilan carbone », qui désigne aujourd’hui toute démarche visant à évaluer les
émissions de CO2 dans le cadre d’une stratégie environnementale de réduction des
impacts.
Le Bilan Carbone ®, définition en 6 étapes
Plus qu’un simple outil technique, le Bilan Carbone ® s’inscrit avant tout dans le
cadre d’une démarche écoresponsable sur le long terme. Le processus se déroule
en 6 points :

 Sensibilisation au réchauffement climatique et à ses effets


 Établissement du périmètre de l’analyse
 Collecte des informations à prendre en compte
 Exploitation des données collectées
 Définition du plan d’action en vue de la réduction des émissions
 Mise en pratique des mesures décidées

Définition du bilan carbone simple


Un bilan carbone simple prend en compte les émissions de GES (gaz à effet de
serre) des niveaux Scope 1 et Scope 2 tels qu’ils sont définis par les normes
internationales (GHG Protocol et ISO 14069). Soit :

 Scope 1 : total des émission directes générées par les ressources de la structure
utilisant les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon, tourbe…) (voir la définition du
scope 1)
 Scope 2 : total des émissions indirectes liées à l’achat ou à la production d’énergie
électrique (voir la définition du scope 2)

Un troisième niveau, Scope 3, permet d’établir un bilan plus complet en intégrant


l’ensemble des autres émissions indirectes, y compris en amont et en aval de
l’activité proprement dite (logistique, transport des marchandises et des
personnes…). (voir la définition du scope 3)
Pour plus d’informations, consultez les articles :
Scope 1, 2 ou 3 : définition 
Le bilan carbone obligatoire (ou bilan carbone
Grenelle II)
La loi Grenelle II de juillet 2010 impose un bilan dit Bilan GES Réglementaire à un
certain nombre de structures et entités, qu’elles soient publiques ou privées. Ce
sont :

 Les entreprises de droit privé dont les effectifs dépassent 500 personnes (250 en
outre-mer)
 Les établissements de droit public dont les effectifs dépassent 250 personnes
 Les collectivités (communautés urbaines, départements, régions…) dépassant 50
000 habitants
 L’État

Ce bilan GES, qui doit être renouvelé tous les 3 ans, peut être réalisé via la méthode
Bilan Carbone®, mais il peut aussi faire appel à d’autres outils internationaux. Il
intègre obligatoirement les niveaux Scope 1 et 2. Le niveau Scope 3, facultatif, est
cependant recommandé.
Le bilan carbone stricto sensu (comptabilisation des émissions) n’est pas la seule
composante du Bilan GES Réglementaire. Celui-ci doit également intégrer une
synthèse des mesures décidées et des actions programmées pour réduire les
émissions. De ce fait, il est totalement en phase avec la philosophie propre de la
méthodologie Bilan Carbone ®.
Le bilan carbone d’un individu
Par extension, il est aussi possible de comptabiliser le bilan carbone d’un individu, en
calculant toutes les émissions associées à la consommation et à la vie d’une
personne. On obtient alors une valeur d’émissions de gaz à effet de serre, que l’on
peut décrypter en fonction de différents postes d’émissions (transport, énergie,
alimentation, achats…). Cela permet de mieux comprendre comment on pollue et
comment réduire ses émissions.
Par exemple, on sait grâce au bilan carbone quelles sont les émissions de CO2
moyennes d’un Français : environ 12 tonnes de CO2 par an et par habitant. Bien
sûr, ces données varient selon les individus et leur mode de vie. Mais cette moyenne
permet de comprendre comment nos modes de vie contribuent aux causes du
réchauffement climatique. Ainsi, on sait qu’en moyenne, la plus grande source
d’émissions de CO2 d’un Français est le transport individuel en voiture (qui
représente 2 tonnes de CO2), suivi de l’énergie de nos logements (chauffage et
électricité, qui représentent 1.7 tonnes de CO2) et de nos services publics et de
santé (1.5 tonnes de CO2). On sait aussi que l’alimentation contribue pour une
bonne partie de nos émissions de CO2 (environ 1.15 tonne par an et par habitant).
À quoi sert un Bilan Carbone ® ?
Le Bilan Carbone ® est un outil particulièrement utilisé dans le cadre du volet
environnemental des stratégies de RSE. Pour les entreprises, un Bilan Carbone est
non seulement un moyen de comptabiliser ses émissions de gaz à effet de serre,
mais aussi un moyen d’identifier des pistes d’amélioration dans leur stratégie
environnementale et de lutte contre le réchauffement climatique. Avec l’ACV, le Bilan
Carbone fait partie des outils les plus utilisés dans la RSE, et le Bilan Carbone d’une
entreprise est généralement l’une des informations les plus valorisées sur son
rapport RSE. Le Bilan Carbone peut aussi faire partie des outils utilisés dans le
management environnemental tel qu’il est défini par la norme ISO 14001

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