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Etude phytochimique et Bioactivités de Harungana madagascariensis Lam. ex


Poiret et Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G. Waterman

Thesis · April 2022

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1 author:

Florent Mukeba Biduaya


National Pedagogical University
14 PUBLICATIONS   13 CITATIONS   

SEE PROFILE

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[i]

UNIVERSITE DE KINSHASA

B.P. 190/KINSHASA XI
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE

Etude phytochimique et Bioactivités de Harungana


madagascariensis Lam. ex Poiret et Zanthoxylum gilletii (De wild)
P.G. Waterman
MUKEBA BIDUAYA Florent
Licencié en Sciences Biologiques
Option : Biologie Moléculaire

Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du


Diplôme d’Etude Approfondie en Biologie Moléculaire

Promoteur : Théophile MBEMBA FUNDU


Professeur Ordinaire

Co-promoteurs: Pius MPIANA TSHIMAKINDA


Professeur Ordinaire

Nadège NGOMBE KABAMBA


Professeur Ordinaire

Juillet 2021
[i]

EPIGRAPHE

« Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion. »

Saint Augustin
[ii]

DEDICACE

A toi, notre très chère et tendre épouse Myriam NGONDO MUKEBA pour ton affection et ta
complicité distinguées dans notre carrière scientifique,

A nos enfants Floriame MUKEBA NGONDU, Florencia MUKEBA KALANGA à qui ce


travail doit servir d’exemple dans la détermination et la persévérance,

A notre chère et tendre mère Philomène KALANGA TUPAMUNYI, pour tous les sacrifices et
les peines endurés qui ont porté leurs fruits, dont l’amour, la compassion, le courage et l’affection
font aujourd’hui le bonheur et la fierté de toute la famille,

A notre Père Godefroid NKONDOLO KATANGA, pour qui nos recherches n’ont été que des
doutes, des affabulations et des supputations, qu’il trouve à travers ces mots et ce travail, le résultat
de la détermination et de la passion pour la science,

A nos défunts Beaux-parents Anaclet MUKADI TSHOVU et Marie-Jeanne NGONDO que le


destin a arrachés si tôt à notre affection, dont l’esprit de sacrifice n’avait d’égal que votre amour,
pour votre rigueur dans l’éducation de la fille qui fait notre bonheur à ce jour,

A nos illustres disparus et regrettés qui nous ont quitté précocement : Félix TSHIMANGA,
Morpho WALUKONKA, Anicet PANGI et Jeannette KASANGA,

Nous dédions ce travail, fruit de notre patience et de notre persévérance.

Florent MUKEBA BIDUAYA


[iii]

REMERCIEMENTS

Le travail de recherches présenté ici se situe à l’interface de la chimie, la microbiologie,


l’environnement et la biologie moléculaire. Lorsqu’on est parti de rien pour arriver à pas grand-
chose, on ne doit rien à personne. Quant à nous, nous sommes partis de rien, pour aboutir à quelque
chose. Pour cela, au terme de ces recherches, nos pensées de gratitudes vont à toutes les personnes
vivantes ou à titre posthume qui nous ont aidé dans la réalisation de ce travail, fruit d’une patiente
initiation à la vie. Je ne saurais oublier les personnes qui ont aidé et soutenu ces recherches.

Nous voudrions exprimer toute notre gratitude à Monsieur le Professeur Théophile MBEMBA
FUNDU, pour avoir assuré la direction de ces recherches. Nous avons toujours bénéficié de son
soutien et de ses conseils.

Nous tenons à remercier Monsieur le Professeur Pius MPIANA TSHIMAKINDA qui n’a
ménagé aucun effort pour la réussite de ce travail. Il a été le porteur du projet. Nous tenons à lui
exprimer toute notre gratitude pour l’intérêt et la confiance qu’il nous a accordés. Nous avions eu
le privilège d’apprécier en votre personne, non seulement votre qualité de fin et émérite chercheur,
mais aussi et singulièrement d’un homme à l’écoute. C’est avec un sincère plaisir dissimulé que
nous vous le signifions.

Nous exprimons également nos sincères remerciements au Professeur Nadège NGOMBE


KABAMBA, pour avoir codirigé ces recherches. Sans elle, ce travail n’aurait jamais abouti. Ses
capacités scientifiques indéniables, sa rigueur, sa disponibilité, sa simplicité, son enthousiasme ont
toujours été une source de motivation pour nous et surtout son carnet d’adresse, qui nous a ouvert
des portes.

Nous voudrions tout particulièrement remercier Messieurs les Professeurs Jean-Paul NGBOLUA
KOTO-Te-NYIWA, un modèle et un exemple d’humilité scientifique pour la jeunesse et Paulin
MUTWALE KAPEPULA, pour leurs disponibilités et de nous avoir accepté respectivement dans
leurs laboratoires (E-PHYMED et CESNOV).

Nous remercions tous les professeurs du programme de D.E.A en Biologie moléculaire de


l’Université de Kinshasa (UNIKIN), pour l’enseignement de qualité dont ils nous ont fait
bénéficier dans la bonne poursuite de nos recherches de maîtrise ; soyez assurés de notre profonde
[iv]

gratitude, à l’issue de cette formation, messieurs les Professeurs NGBOLUA K.N., MALEKANI
J.M, ITEKU B., LUMANDE K., LUHAHI L., MBEMBA T. et PUNGA K.

Les mots nous manquent pour traduire notre reconnaissance à l’endroit des Professeurs Patience
NGELINKOTO BOKANGO, Johnny MUKOKO BOPOPI, Odette KABENA NGANDU,
José MBIMBI MAYI MUNENE et Idrissa ASSUMANI ZABO de nous avoir soutenu, ils n’ont
jamais cessé de nous stimuler à travailler jusqu’à la limite de nos efforts.

Merci à tous les Chefs de travaux et Assistants du Département de Biologie de l’Université


Pédagogique Nationale (UPN), parmi lesquels nous ne pouvons manquer de citer Freddy
BULUBULU, Franck BANZOLA et Nazaire KADIMA. Nous disons également merci à
Matthieu KAYUMBA LOSOSO, pour nous avoir permis d’entrer dans le monde des plantes.

Nos gratitudes et remerciements du fond du cœur s’adressent, à titre posthume au feu Auditeur
Général des FARDC, le Général d’Armée Timothée MUKUNTU KIYANA, et, par ricochet, à
toute sa famille, pour votre soutien indéfectible, digne d’un père pour son fils, combien louable,
qui a rendu possible la matérialisation de ces recherches.

Nos remerciements s’adressent concomitamment aux autorités de l’Office Congolais de Contrôle


(OCC), entre autres Messieurs Gaby LUBIBA et Jérôme BAMBA ainsi qu’aux personnels du
Laboratoire d’Analyses Minérales (LAMI-OCC/Lubumbashi) sous la direction de Madame Lucie
NDAYA et de Monsieur Fanfan KITWA, du Laboratoire Pharmaceutique KIM Pharma
(Kinshasa) sous l’encadrement des Pharmaciens Manix MAYANGI, Victor NGAMBI et
Christian KIKWETA, du Laboratoire E-PHYMED (UNIKIN, Département de Biologie), du
Laboratoire LACOMEDA (UNIKIN, Faculté des Sciences Pharmaceutiques ) et du Laboratoire
de Bactériologie de l’INRB ; qu’ils trouvent ici notre profonde reconnaissance pour tout ce qui
avait été fait en notre faveur.

Notre reconnaissance sincère s’adresse à notre famille, spécialement à notre épouse Myriam
NGONDO MUKEBA, qui nous a apporté toute l’assistance nécessaire. Biotechnologue de
carrière, un plus, qui a fait qu’elle supporte nos longues périodes d’absence. Qu’elle trouve dans
ce travail le fruit de nos efforts et les plus belles expressions d’amour.
[v]

A tous ceux, frères et sœurs : Michel IMUINE, Angel MUBAKA, Derrick KONDOLO,
Solange MILOLO, Félix KAYIPANGI pour l’unité et l’amour familiale qu’ils trouvent dans ces
lignes, l’expression de notre profonde gratitude pour les sacrifices consentis durant l’enfance
passée ensemble.

Nous témoignons notre reconnaissance à l’endroit des personnes suivantes : Moussa MBOMBO,
Patient MPUNGA, Olivier NGALA, Patty KAPITA, Junior NTIE, Mitterrand KATAKO et
Patrick TSHIBANGU pour leurs encouragements.

Tout au long de ces recherches nous avons constamment eu une pensée particulière pour Rosalie
KALANGA TUPEMUNY, notre mère et Godefroid NKONDOLO KATANGA, notre père,
s’ils s’en souviennent encore, que nous serons plus grand que notre père. La seule chose sacrée et
unique qu’un adulte responsable doit faire avant de disparaitre est de transmettre son savoir, acquis
par l’expérience personnelle ou héritée des ainés, à des personnes plus jeunes. Merci Papa et
Maman.

Nous n'oublions pas de remercier nos collègues Didier DIAZUANGANI, Ruth KATUNDA,
Alfred INKOTO, Benjamin GBOLO, Gedeon BONGO, Lionel ASAMBOA, Jimmy
KABEYA et nos étudiants de l’Université Pédagogique Nationale (UPN).

Aux amis et camarades qui, de loin ou de près, vivants ou à titre posthume, nous ont soutenu par
tous les temps dans l’accomplissement de ce travail, nous vous disons merci : maigre consolation,
en attendant un vocable humain plus fort et aussi vrai que notre vécu quotidien.

Que toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce modeste travail
et à notre formation, soient assurées de notre gratitude pour tout ce qu’elles ont accompli en notre
faveur.

Copyright MUKEBA BIDUAYA Florent


[vi]

LISTE DES ABREVIATIONS

ABTS Acide 2,2'-azino-bis(3-éthylbenzothiazoline-6-sulphonique)


ATCC American Type Culture Collection
CAT Catalase
CCM Chromatographie sur Couche Mince
CI50 Concentration Inhibitrice 50
CLHP Chromatographie Liquide à Haute Performance
CMI Concentration Minimale Inhibitrice
CMN Concentration Minimale de Normalisation
CRP Protéine C-réactive
DPBAE/PEG Diphénylborate d'aminoéthanol- Polyéthylène glycol
DPPH° 2, 2-diphényle-1-picrylhydrazyl
ERO Espèces réactives de l'oxygène
GPx Glutathion peroxydase
GR Globule rouge
Gr Gluthathion reductase
GSH Glutathion réduit
HbS Hemoglobine S
ICP-AES Plasma à Couplage Inductif –Spectrométrie d’Emission Atomique
INERA Institut National d‘Etudes et de Recherches Agronomiques
INRB Institut National des Recherches Biomédicales
LPO Lipoperoxydation
P.M Phase mobile
P.S Phase Stationnaire
RL Radicaux Libres
SAA Spectroscopie d’Absorption Atomique

SOD Superoxyde Dismutase

T.N. Taux de normalisation


EAG Equivalent Acide Gallique
EQ Equivalent Quercétine
EC Equivalent D-Catéchine
[vii]

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Importance ethnomédicale de H. madagascariensis


Tableau 2 Résumé des utilisations traditionnelles du Zanthoxylum gilletii
Tableau 3a Plantes sélectionnées, lieu et période de récolte, numéro d’herbier et type biologique
Tableau 3b Plantes sélectionnées et leurs caractéristiques biologiques
Tableau 4 Système gradient utilisé
Tableau 5 Screening phytochimique de Zanthoxylum gillettii
Tableau 6 Screening phytochimique de Harungana madagascariensis
Tableau 7 Composition chimique de différents extraits en composés phytochimiques
Tableau 8 Concentration des sels minéraux exprimée en mg/kg (ppm) de matière sèche
Tableau 9 Concentration des oligoéléments exprimée en mg/kg (ppm) de matière sèche
Tableau 10 Résultats des groupes issus du LSD test pour la comparaison de la teneur moyenne en Sodium
issue de différentes parties des plantes
Tableau 11 Valeurs de CI50 (𝜇g//mL) des extraits pour les tests à l’ABTS et au DPPH°
Tableau 12 Valeurs du rayon, de la surface et du périmètre des érythrocytes SS avant et après traitement
avec 10,42 µg/mL d'extrait d'écorce de tige de H. madagascariensis et d'extrait d'écorce de tige
de Z. gilletii
Tableau 13 Activité antimicrobienne de Z. gilletii et de H. madagascariensis
[viii]

LISTE DES FIGURES

Figure 1 Répartition géographique de H. madagascarensis dans le monde


Figure 2 Répartition géographique de Z. gilletii dans le monde
Figure 3 Hématies normales (A) et du drépanocytaire (B)
Figure 4 Répartition géographique du paludisme (A) et de la drépanocytose (B) sur le continent africain
Figure 5 (a) Plante entière, (b) feuilles, (c) tronc, (d) et (e) écorce de tige et e) jeune pied de H.
madagascariensis (Hypericaceae)
Figure 6 (a) Plante entière, (b) tronc, (c) floraison d’un pied et (d) feuilles de Z. gilletii (Rutaceae)
Figure 7 Sites de récolte de H. madagascariensis (Hypericaceae)
Figure 8 Sites de récolte de Z. gilletii (Rutaceae)
Figure 9a Caractères microscopiques de la poudre des feuilles de Z. gilletii
Figure 9b Eléments microscopiques de la poudre des feuilles de Z. gilletii à caractériser
Figure 10a Caractères microscopiques de la poudre des écorces de tiges de Z. gilletii
Figure 10b Eléments microscopiques de la poudre des écorces de tiges de Z. gilletii à caractériser
Figure 11a Caractères microscopiques de la poudre des écorces de racines de Z. gilletii
Figure 11b Eléments microscopiques de la poudre des écorces de racines de Z. gilletii à caractériser
Figure 12a Caractères microscopiques de la poudre des écorces tiges de H. madagascariensis
Figure 12b Eléments microscopiques de la poudre des écorces tiges de H. madagascariensis à caractériser
Figure 13a Chromatogramme CCM d'extraits méthanoliques de parties de Z. gilletii (Phase 1 Polyphénols)
Figure 13b Chromatogramme CCM d'extraits méthanoliques de parties de Z. gilletii (phase 2 pour
Polyphénols)
Figure 14 Chromatogramme CCM d'extraits méthanoliques de parties de Z. gilletii (Anthraquinones)
Figure 15 Chromatogramme CCM d'extraits méthanoliques de Z. gilletii (anthocyanes)
Figure 16a,b Chromatogramme CCM d'extraits d’acétate éthylique de Z. gilletii (Terpènes)
Figure 17 Chromatogramme CCM d'extraits d’acétate éthylique de Z. gilletii (Coumarines)
Figure 18 Profil CLHP à 340 nm de l’extrait méthanolique des feuilles de Z. gilletii
Figure 19 Profil CLHP à 340 nm de l’extrait méthanolique des écorces de tige de Z. gilletii
Figure 20 Profil CLHP à 340 nm de l’extrait méthanolique des écorces de racine de Z. gilletii
Figure 21 Profil CLHP à 340 nm de l’extrait méthanolique des écorces de tige de H. madagascariensis
Figure 22 Structures chimiques de l’acide caféique (a), l’acide chlorogénique (b), la lutéoline (c), la rutine
(d) et la quercétine (e)
Figure 23 Variation de la teneur en calcium des différentes parties des plantes
[ix]

Figure 24 Variation de la teneur en magnésium des différentes parties des plantes


Figure 25 Variation de la teneur en potassium des différentes parties des plantes
Figure 26 Variation de la teneur en sodium des différentes parties des plantes
Figure 27 Variation de la teneur en phosphore des différentes parties des plantes
Figure 28 Variation de la teneur en fer des différentes parties des plantes
Figure 29 Variation de la teneur en zinc des différentes parties des plantes
Figure 30 Variation de la teneur en cuivre des différentes parties des plantes
Figure 31 Variation de la teneur en sélénium des différentes parties des plantes
Figure 32 Variation de la teneur en cobalt des différentes parties des plantes
Figure 33 Variation de la teneur en manganèse des différentes parties des plantes
Figure 34 Variation de la teneur en chrome des différentes parties des plantes

Figure 35 (a) Parcelle d'individus (plante : Z. gilletii) et (b) variables (éléments minéraux) (ACP)
Figure 36a Parcelle d'individus (plantes : Z. gilletii et H. madagascariensis) (ACP)
Figure 36b Variables (éléments minéraux) (ACP)
Figure 37 Morphologie : (a) des érythrocytes non traités; (b) des érythrocytes traités avec 10,42 𝜇g/mL
d’extrait infusé d’écorce de tige de H. madagascariensis; (c) des érythrocytes traités avec 10,42
𝜇g/mL d’extrait infusé d’écorce de tige, (d) 20,83 𝜇g/mL d’extrait infusé de feuilles; (e) des
érythrocytes traités avec 83,3 𝜇g/mL d’extrait d’écorce de racine de Z. gilletii et (f) des
érythrocytes non traités
[x]

RESUME
Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret. et Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G. Waterman
sont des plantes médicinales utilisées dans la pharmacopée traditionnelle Congolaise pour le
traitement de diverses maladies. Elles appartiennent, pour la première, à la famille des Rutaceae
et, pour la seconde, à la famille des Hypericaceae. L’objectif de notre travail avait consisté, d’une
part, (i) à réaliser l’étude micrographique de la poudre des feuilles, des écorces de tiges et de
racines pour Zanthoxylum gilletii et des écorces de tiges pour Harungana madagascariensis
récoltées dans la réserve de Biosphère de Luki, Territoire du Bas-fleuve, Province du Kongo
Central ; (ii) à déterminer leur composition phytochimique par des techniques chromatographiques
(CCM et CLHP) et minérale par des techniques spectroscopiques (SAA et ICP-AES), (iii) à
évaluer les activités anti-radicalaire, anti-drépanocytaire et anti-bactérienne de leurs différents
extraits (infusés). L’analyse microscopique a montré des éléments caractéristiques que sont des
stomates polycytiques, des fragments des vaisseaux spiralés, des poils unicellulaires lisses élargis
dans sa partie médiane, des scléréides, des fragments de parenchymes indistincts, des poils tecteurs
unicellulaires, des cristaux d’oxalate de calcium et d’autres éléments à caractériser. Le screening
phytochimique par chromatographie sur couche mince et chromatographie liquide à haute
performance a révélé que les différentes parties des plantes testées contiennent des métabolites
secondaires variés tels que les anthocyanes, les flavonoïdes, les tanins, les coumarines, les iridoïdes
et les terpénoïdes. Les sels minéraux les plus abondants sont, dans les différentes parties de
Zanthoxylum gilletii, dans les feuilles (Ca et K), dans les écorces de tiges (Ca et P) et dans les
écorces de racines (Mg et le Ca) et dans les écorces de tiges de H. madagascariensis (Ca et K). Le
fer et le sélénium sont les oligoéléments les plus abondants dans les différentes parties des plantes.
Les teneurs en polyphénols totaux, en flavonoïdes et en anthocyanes des différentes parties de ces
deux espèces étaient significativement différentes. Les infusés des différentes parties des plantes
étudiées ont exhibé des grandes activités antifalcémiante, antiradicalaire et antibactérienne. Z.
gilletii et H. madagascariensis constituent des ressources phytogénétiques de la pharmacopée
traditionnelle Congolaise aux potentiels thérapeutiques prometteurs pour la prise en charge des
pathologies diverses associées au stress oxydatif telle que la drépanocytose.

Mots clés : Harungana madagascariensis ; Zanthoxylum gilletii ; ICP-AES ; SAA ; CLHP,


métabolites secondaires.
[xi]

ABSTRACT

Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret et Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G. Waterman
are medicinal plants used in the traditional Congolese pharmacopoeia for the treatment of various
diseases. They belong, for the first one, to the Rutaceae family and, for the second one, to the
Hypericaceae family. The objective of our work was, (i) to carry out the micrographic study of the
powder of leaves, stem and root bark from Zanthoxylum gilletii and the stem bark from Harungana
madagascariensis harvested in the Luki Biosphere Reserve in the Bas-fleuve Territory, Kongo
Central Province, DRC, (ii) to determine their phytochemical content by chromatographic technics
(TLC and HPLC) and mineral composition by spectroscopic technics (AAS and ICP-AES), both
qualitative and quantitative, (iii) to evaluate the antioxidant, anti-sickling and anti-bacterial
activities of their different extracts (infusions). Microscopic analysis showed characteristic
elements such are polycytic stomata, fragments of spiral vessels, smooth unicellular hairs enlarged
in its middle part, sclereids, fragments of indistinct parenchyma, unicellular covering hairs, oxalate
crystals calcium and other elements to be characterized. Phytochemical screening by thin-layer
chromatography and high-performance liquid chromatography revealed that the different parts of
these plants contained various secondary metabolites such as anthocyanins, flavonoids, tannins,
coumarins, iridoids and terpenoids. The most abundant mineral salts were found in the different
parts of Z. gillettii, in the leaves (Ca and K), in the stem bark (Ca and P) and in the root bark (Mg
and Ca) and in the stem bark of H. madagascariensis (Ca and K). Iron and selenium are the most
abundant trace elements in the different parts of the plants. Total polyphenols, flavonoids and
anthocyanins contents in the different parts of these two studied species were significantly
different. The infusions of the different parts of the tested plants showed high antisickling, anti-
free radical and antibacterial activities. Zanthoxylum gilletii and Harungana madagascariensis are
phytogenetic resources of the traditional Congolese pharmacopoeia with promising therapeutic
potential for the management of various pathologies associated with oxidative stress such as sickle
cell disease.

Key words: Harungana madagascariensis; Zanthoxylum gilletii; ICP-AES; AAS; HPLC,


secondary metabolites
[xii]

TABLE DES MATIÈRES

EPIGRAPHE ................................................................................................................................................ i
DEDICACE ................................................................................................................................................. ii
REMERCIEMENTS ................................................................................................................................. iii
LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................................................................. vi
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................................... vii
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................ viii
RESUME ..................................................................................................................................................... x
ABSTRACT ................................................................................................................................................ xi
TABLE DES MATIÈRES ........................................................................................................................ xii
INTRODUCTION....................................................................................................................................... 1
CHAPITRE I. GENERALITES ................................................................................................................ 4
1.1. GENERALITES SUR LES PLANTES EN ETUDE................................................................ 4
1.1.1. Définition des plantes médicinales ..................................................................................... 4
1.1.2. Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret ................................................................... 4
1.1.3. Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G. Waterman ................................................................ 6
1.2. GENERALITES SUR LA DREPANOCYTOSE ..................................................................... 9
1.2.1. Bases biochimiques ............................................................................................................. 9
1.2.2. Physiopathologie.................................................................................................................. 9
1.2.3. Epidémiologie de la drépanocytose.................................................................................. 10
1.2.4. Traitement de la drépanocytose....................................................................................... 11
1.3. GENERALITES SUR LA MICROGRAPHIE DES POUDRES .......................................... 12
1.3.1. Définition ........................................................................................................................... 12
1.3.2. Micrographie et contrôle de qualité ................................................................................ 12
1.3.3. Examen microscopique ..................................................................................................... 12
1.4. GENERALITES SUR L’ANALYSE PHYTOCHIMIQUE .................................................. 15
1.4.1. Chromatographie sur couche mince (CCM) .................................................................. 15
1.4.2. Méthode de chromatographie liquide à haute performance (CLHP) .......................... 16
1.5. GENERALITES SUR L’ANALYSE ELEMENTAIRE ........................................................ 17
1.5.1. Spectroscopie d’Absorption Atomique (SAA) ................................................................ 17
1.5.2. Plasma à Couplage Inductif –Spectrométrie d’Emission Atomique (ICP-AES)......... 17
[xiii]

CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODES ..................................................................................... 19


2.1. MATERIEL ............................................................................................................................... 19
2.1.1. Matériel végétal ................................................................................................................. 19
2.1.2. Echantillon de sang ........................................................................................................... 22
2.1.3. Souches bactériennes ........................................................................................................ 22
2.2. METHODES ............................................................................................................................. 23
2.2.1. Conditionnement du matériel .......................................................................................... 23
2.2.2. Micrographie des poudres ................................................................................................ 23
2.2.3. Etude phytochimique des plantes .................................................................................... 24
2.2.4. Analyses élémentaires par ICP-AES et SAA .................................................................. 34
2.2.5. Criblage biologique ........................................................................................................... 38
2.2.6. Analyse statistique............................................................................................................. 46
CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................................ 47
3.1. CARACTERISTIQUES MICROSCOPIQUES ........................................................................ 47
3.2. METABOLITES SECONDAIRES ............................................................................................ 58
3.2.1. Métabolites secondaires identifiés par des réactions en solution ......................................... 58
3.2.2. Métabolites secondaires identifiés par analyses chromatographiques ......................... 62
3.2.3. Teneur en métabolites secondaires .................................................................................. 75
3.3. ANALYSES ELEMENTAIRES ................................................................................................ 76
3.4. ACTIVITES BIOLOGIQUES ................................................................................................... 94
3.4.1. Activités antioxydantes ..................................................................................................... 94
3.4.2. Activité anti-drépanocytaire in vitro................................................................................ 96
3.4.3. Activités antibactériennes............................................................................................... 100
CONCLUSION ET PERSPECTIVES .................................................................................................. 102
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................................. 103
ANNEXES : PUBLICATIONS .............................................................................................................. 118
[1]

INTRODUCTION
Les plantes médicinales jouent un rôle important dans les programmes de soins de santé, en
particulier dans les pays en développement. La littérature indienne ancienne incorpore une
définition remarquablement large des plantes médicinales et considère que « toutes » les parties
de la plante sont des sources potentielles de substances médicinales [Shankar et Ved, 2003].
Cependant, un obstacle majeur, qui a entravé l'acceptation de la médecine alternative dans les pays
développés, est le manque de documentation et un contrôle de qualité rigoureux. Il est donc
nécessaire de documenter les recherches menées sur les médicaments traditionnels [Dahanukar
et al., 2000].

En République démocratique du Congo, les plantes médicinales représentent le produit-clé pour


les populations urbaines et rurales qui se tournent de plus en plus vers l'utilisation des plantes
médicinales pour résoudre leurs principaux problèmes de santé [Mpiana et al., 2010a].

Divers auteurs ont rapporté que Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G (Rutaceae). Waterman et
Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret. (Hypericaceae) sont traditionnellement utilisées
pour traiter diverses maladies telles que l'arthrite, le diabète, le paludisme, la dysenterie, la
tachycardie, les désordres gastro-intestinaux, l’inflammation, les hémorroïdes, l’anémie et la
drépanocytose [Mouthé et al., 2020 ; Mpiana et al. 2010b ; Biapa et al., 2013 ; Mukeba et al.,
2020].

Les études pharmacologiques de ces deux espèces ont confirmé que leurs composés
phytochimiques et minéraux possèdent une large gamme d’activités biologiques
(antihémorragique, antipaludique, anti-inflammatoire, antioxydante, antimicrobienne, anti-
cancéreux, antitumorale, immunologique, et antivirale) [Mukeba et al., 2020 ; Mouthé et al.,
2020 ; Sinan et al., 2019].

Les investigations chimiques sur ces plantes ont montré que les flavonoïdes, les alcaloïdes et les
terpénoïdes sont les principales classes des métabolites secondaires de ces plantes. Elles
contiennent également les anthocyanes et d’autres classes de composés comme les anthraquinones,
les stéroïdes, … [Mukeba et al., 2020 ; Mouthé et al., 2020 ; Sinan et al., 2019].

Les composés phénoliques en général, comme antioxydants exogènes contribuent activement à la


lutte contre les maladies associées au stress oxydatif [Laguerre et Lopez-Girldo, 2007]. Ces
[2]

antioxydants, principalement d‘origine végétale possèdent diverses propriétés physiologiques


comme les activités antiallergique, anti-inflammatoire, hépato-protective, antimicrobienne,
antivirale, cardioprotectrice et vasodilatrice, antidrépanocytaire, … [Mpiana et al., 2007].

Il est à noter que, diverses études sont actuellement dédiées aux nutraceutiques en vue d‘une
meilleure prise en charge des maladies dues au stress oxydatif parmi lesquelles les maladies
inflammatoires, les ischémies, le processus du vieillissement [Meziti, 2009] et la drépanocytose
[Gbolo et al., 2017a, b]. Ces actions sont attribuées à leurs effets antioxydants découlant de leur
propriété redox très importante dans le piégeage direct des Espèce Réactive de l’Oxygène (ERO),
l’inhibition des enzymes génératrices d’ERO, la chélation des ions de métaux de transition
responsables de la production des ERO et l’induction de la biosynthèse d’enzymes antioxydantes
[Halliwell, 1994] ou la décomposition des peroxydes [Nijveldt et al., 2001].

Parmi les maladies qui se manifestent avec un stress oxydatif important figure la drépanocytose,
appelée aussi l’anémie falciforme, l’une des maladies qui n’affectent que des populations
originaires des régions tropicales. Elle est causée par une hémoglobine anormale HbS (α2Aβ26Glu-
) appelée hémoglobine S, où l’acide glutamique est remplacé par un autre acide aminé, la valine
val

en position 6 dans la chaîne β de l’hémoglobine. Cette hémoglobinopathie est une maladie


génétique, héréditaire, autosomale et récessive. L’anémie falciforme est actuellement répandue
dans les cinq continents à cause du flux migratoire [Mpiana et al., 2012]. Elle est une des
pathologies durant laquelle apparait une auto-oxydation accélérée et des troubles de l’oxygénation
tissulaire qui sont à l’origine de la réaction radicalaire et de ses complications [Voskou et al.,
2015].

En raison des niveaux élevés de stress oxydatif, les niveaux d'antioxydants enzymatiques et non
enzymatiques sont ainsi réduits [Biswal et al., 2019]. Une large gamme d'antioxydants non
enzymatiques s'est avérée être déficiente dans les globules rouges, les cellules mononuclées et les
plaquettes des patients atteints de la drépanocytose. Ils comprennent le glutathion, les vitamines E
et C, le β-carotène et le rétinol plasmatique [Radi, 2018]. Les taux sériques et plasmatiques des
antioxydants enzymatiques SOD, GPx et CAT sont également diminués [Al-Naama et al., 2015].

L’utilisation des plantes médicinales riches en polyphénols et minéraux, impliqués dans l’activité
antioxydante semble donner ces dernières années un peu plus d’espoir aux malades.
[3]

Le recours à la médecine traditionnelle, comme alternative dans la plupart des cas, s’expliquerait
par plusieurs facteurs dont le faible coût du traitement par rapport à la médecine conventionnelle,
les disponibilités financières du patient ou de sa famille, les difficultés d’accès aux soins de santé
moderne, la culture, la nature du mal, etc. Cela est d’autant plus motivant que la majorité des
plantes identifiées se trouve dans les régions tropicales et subtropicales du globe et 58% de ces
espèces n’ont pas encore fait l’objet d’études biologiques et chimiques approfondies [Pousset,
2004].

En effet, plusieurs plantes utilisées en médecine traditionnelle africaine contre cette maladie
génétique ont montré in vivo l’activité antifalcémiante, antioxydante et antibactérienne [Egunyomi
et al., 2009, Mbadiko et al., 2017a, b].

C’est dans ce cadre et dans le souci de valider scientifiquement l’efficacité thérapeutique des
ressources phytogénétiques du Nord-Ubangi, province de la République Démocratique du Congo,
que nous avons porté notre choix sur Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G. Waterman et
Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret. dans l’hypothèse qu’elles contiennent des
métabolites secondaires et des minéraux aux propriétés antifalcémiantes, anti-oxydantes et
antibactériennes intéressantes.

L’intérêt de cette étude est évident car en cas de confirmation de ces activités biologiques,
l’utilisation de ces plantes par les humains (ethnopharmacologie) sera scientifiquement validée.
Ceci permettrait ainsi de promouvoir l’utilisation de ces plantes médicinales pour le traitement de
maladies, en vue de réduire le taux de mortalité des drépanocytaires et celui dû au paludisme.

Outre l’introduction et la conclusion, le présent travail est divisé en trois chapitres :


- Le premier chapitre traite des généralités sur les plantes utilisées, la drépanocytose, la
micrographie des poudres, les études phytochimiques, les analyses élémentaires et
quelques activités biologiques ;
- Le deuxième chapitre pote sur le matériel et méthodes utilisés ;
- Le troisième chapitre présente et discute des résultats.
[4]

CHAPITRE I. GENERALITES
1.1. GENERALITES SUR LES PLANTES EN ETUDE

1.1.1. Définition des plantes médicinales

Les plantes médicinales sont celles utilisées en médecine traditionnelle dont au moins une partie
possède des propriétés médicamenteuses [Sonogo, 2006] ou encore qui contiennent un ou
plusieurs principes actifs qui peuvent être utilisés à des fins thérapeutiques ou soit de précurseurs
dans la synthèse des drogues utiles [Potchoo et al., 2008].

Dans la présente étude, Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret et Zanthoxylum gilletii (De
wild) P.G. Waterman ont été utilisées.

1.1.2. Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret

a) Position systématique en APG IV (2021)

Règne : Plantae
Clade : Angiospermes
Clade rang 1 : Dicotylédones vraies
Clade rang 2 : Noyau des Dicotylédones vraies
Clade rang 3: Rosidea
Clade rang 4: Fabidea
Ordre : Malpighiale
Famille : Hypericaceae
Genre : Harungana
Espèce : Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret., 1804

b) Description botanique et distribution géographique

Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret communément appelé « arbre à sang de dragon »,


est originaire d'Afrique continentale et de Madagascar et est largement distribuée de l'Afrique du
Sud au Soudan [Johnson et al., 2016] (Fig. 1). Elle pousse sous forme d'arbre touffu de petite
taille qui mesure généralement de 4 à 7 m de hauteur. L’arbre peut être identifié par son latex
orange presque fluorescent provenant de bandes décollées de la tige. Ses feuilles mesurent de 3 à
[5]

10 cm de long, sont couvertes de poils rouillés denses sur leur face inférieure, tandis que leurs
fleurs sont de couleur blanche ou crème et mesurent environ 5 à 6 mm de diamètre. Les fruits sont
petits, ressemblant à des drupes et jaunes ou rouges à maturité [Irvine, 1961].

Figure 1 : Répartition géographique de H. madagascarensis dans le monde


[https://www.discoverlife.org/20/m?act=make_map]

c) Usages traditionnels et ethnopharmacologie

H. madagascariensis a de nombreuses applications sociales et des usages en phytothérapie


africaine pour le traitement d'un large éventail de maladies humaines : Son bois léger est utilisé
pour la construction de huttes et de sièges dans les canoës, aussi comme combustible dans la
métallurgie traditionnelle. Sa teinture gommeuse délicate est utile pour la teinture du velours, c'est
aussi une bonne teinture pour le bois [Orwa et al., 2009].

Sa gomme est styptique et hémostatique, elle bloque la circulation sanguine et est appliquée sur
les coupures et les pansements [Mukeba et al., 2020]. Une justification de l'utilisation extensive
de cette plante en médecine populaire peut être associée aux tests pharmacologiques in vitro et in
vivo d'extraits de ses différentes parties, qui ont prouvé leur efficacité dans le traitement de diverses
affections dont la jaunisse, la diarrhée, la dysenterie, la fièvre typhoïde et la constipation [Tona et
al., 2000; Okoli et al., 2002]. D'autres propriétés, notamment antioxydantes, anti-protozoaires,
anti-trichomonales [Iwalewa et al., 2008], antibactériennes [Okoli et al., 2002],
antidrépanocytaire [Biapa et al., 2013], ainsi que les activités antityphoïdes [Kengni et al., 2016]
ont également été documentées. Le tableau 1 résume l’importance ethnomédicale de H.
madagascariensis
[6]

Tableau 1 : Importance ethnomédicale de H. madagascariensis

Partie utilisée Utilisation ethnomédicale Références


Son infusion est utilisée pour traiter la malaria. Un remède contre la toux avec crachats
[Hakizamungu et al., 1992 ;
sanguinolents et la dysenterie. Elle arrête également les saignements, la diarrhée, la
gonorrhée, les maux de gorge et la fièvre. Associées aux racines pour traiter la fébrilité Kokwaro, 2009 ; Tona et al.,
et le paludisme. Au Nigeria et au Cameroun, des infusions froides et chaudes dans l'eau 2000; Kengni et al., 2016 ;
Feuilles utilisées pour le traitement des troubles gastro-intestinaux, la dysenterie, la fièvre
Irvine, 1961 ; Prajapati et
typhoïde et comme laxatif et abortif et certaines affections cardiaques comme la
tachycardie. Au Ghana, pour le traitement des problèmes de poitrine, tandis que le latex al., 2003]
pour traiter les maladies de la peau et comme pansement des plaies. En Sierra Leone,
le saignement post-partum est arrêté par le jus des feuilles.
En Sierra Leone, le jus rouge est utilisé pour arrêter les hémorragies post-partum, tandis
qu'au Libéria, l'infection puerpérale est traitée en mangeant les gaines de bourgeons [Olagunju et al., 2004;
Fruit non ouvertes battues avec de l'huile de palme. Kokwaro, 2009 ; Adeneye et
Une pommade à base du fruit dans la graisse animale est utilisée sur les ganglions
lymphatiques enflammés. Il a été démontré que le fruit a des effets hypoglycémiques, al., 2008 ; Tona et al., 2000]
en abaissant le taux de sucre sanguin dans le diabète sucré
L'écorce écrasée avec le Pentaclethra macrophylla est utilisée dans le traitement de la
lèpre tandis que la sève rouge lavée est bue comme remède contre l'infection par le
Écorce de la ténia, pour ramper ou comme pansement pour les blessures chez les Ghanéens.
Différents extraits sont utilisés contre la drépanocytose en RD. Congo. Comme [Mukeba et al., 2020]
tige
colorant local pour les vêtements et les costumes traditionnels par les autochtones du
Cameroun ainsi que l'utilisation de ses graines séchées et broyées en cuisine comme
épice pour la préparation de soupes
Ses décoctions sont des remèdes contre la dysenterie et les amas et agissent également
comme embolie placentaire et emménagogue. Elle soulage les maux d'estomac, la
dysménorrhée, les irrégularités menstruelles, les fausses couches, la stérilité et
[Adeneye et al., 2008;
l'hématurie. La décoction contre la dysenterie, les hémorragies, la trypanosomiase, la
fièvre, le rhume et la toux. L'exsudat de la plante est utilisé par le peuple Ondo (sud- Hakizamungu et al., 1992;
Racine
ouest du Nigeria) pour soigner l'entérite aiguë, la gale et la jaunisse et la décoction Berhaut, 1975]
aqueuse est utilisée dans le traitement des maladies hépatiques ou rénales suspectes.
L'écorce et les racines, seules ou en association avec d'autres plantes, sont prescrites
pour des affections telles que la gonorrhée, la lèpre, les hémorroïdes et pour faciliter
l'accouchement

1.1.3. Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G. Waterman

a) Taxonomie

Zanthoxylum gilletii (De Wild Waterm) était autrefois appelé Zanthoxylum macrophyllum (Oliver)
et Fagara macrophyllum (Engler). Z. gilletii est connu sous le nom de bois de bougie ;
Zanthozylum, Fagara et bois de satin en Afrique de l'Est [Patrick et Bo-Tengnas, 2005; James,
1992].
[7]

b) Position systématique en APG IV (2021)

Règne : Plantae
Clade : Angiospermes
Clade rang 1 : Dicotylédones vraies
Clade rang 2 : Noyau des Dicotylédones vraies
Clade rang 3: Super Rosidées
Clade rang 4: Rosidea
Clade rang 5: Malvidea
Ordre : Sapindale
Famille : Rutaceae
Genre : Zanthoxylum
Espèce : Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G. Waterman, 1975
c) Description botanique et distribution géographique

Zanthoxylum gilletii (De Wild.) Waterman [Synonymes: Fagara macrophylla (Oliv.) Engl. et F.
gilletii De Wild] est un arbre à feuilles caduques de 10 à 35 m de haut. Le tronc et les branches
plus épais sont recouverts de piquants en forme de cônes bien visibles, très pointus, liège, à base
de bois, pouvant atteindre 5 cm de diamètre à la base. Le bois de la tige est jaune vif, dur et parfumé
et résiste aux termites. Le tronc a un diamètre de 30 à 90 cm [Dharani, 2002]. Les fleurs
pentamères, isolées ou en petits paquets, sont brunes rougeâtres, rose jaunes à blanches ou
verdâtres, sans pédoncule, en grandes panicules terminales pouvant atteindre 90 cm de long, le
pédoncule de l'inflorescence étant piqué de petites épines [Gachathi, 2007].

Les fruits se présentent en grands faisceaux denses, chaque fruit est une petite capsule sphérique
aplatie de 5 à 8 mm de diamètre, de couleur rouge pourpre, contenant une graine globulaire, bleu
noirâtre, brillante et métallique, à l'odeur de menthe poivrée [Gachathi, 2007]. Le Zanthoxylum
gilletii est dioïque, donc les arbres mâles et femelles doivent être à proximité pour que la
pollinisation puisse avoir lieu [Patrick et Bo-Tengnas, 2005].

C’est un assez grand arbre largement répandu dans le monde, et en Afrique depuis la Guinée, la
Sierra Leone jusqu’au Kenya et vers le sud jusqu’au nord de l’Angola, au Zimbabwe et au
Mozambique [Adjanohoun et Aké-Assi, 1979] (Fig. 2).
[8]

Figure 2 : Répartition géographique de Zanthoxylum gilletii (De Wild.) Waterman dans le monde
[https://www.discoverlife.org/20/m?act=make_map]

d) Usages traditionnels et ethnopharmacologie

Z. gilletii est traditionnellement reconnu comme ayant de nombreuses utilisations (Tab. 2).

Tableau 2 : Résumé des utilisations traditionnelles du Z. gilletii

Partie utilisée Indications Références


Infections uro-génitales, douleurs rénales, rhumatismes (Cote
d’Ivoire). Palpitations sévères, gonorrhée, impuissance, anti-
drépanocytaire (Cameroun). La décoction avec Mansonia
altissima, poison de flèche, antiparasites, stérilité féminine,
anti-drépanocytaire (RD Congo). En mâchant l'écorce et en
[Adesina et Johannes, 1988 ;
avalant, le jus est contre le rhume, les douleurs rhumatismales,
Katende, 2000 ; [Kokwaro,
les maux d'estomac et pour soulager les maux de dents.
1993 ; Adjanohoun et Aké-
Écorce de la tige Contre les caries dentaires, l’hypertension artérielle,
Assi, 1979 ; Tra Bi et al.,
l'anaplasmose, maladie du bétail, tandis que les brindilles
2008 ; Gachathi, 2007 ; James,
fraîches servent de brosse à dents pour les maux de dents et les
1992]
saignements de gencives, les douleurs dorsales et toutes les
affections urogénitales, y compris les infections. Aide à guérir
l'utérus après la naissance de l'enfant.
Au Nigeria et au Ghana pour ses propriétés antiseptiques et
analgésiques.
Maux de dents et d'estomac, écorce mâchée contre les
infections vénériennes, pneumonie (Kenya), Infections
vénériennes, palpitations sévères (Bénin). Sa décoction est [Kokwaro, 1993 ; Adesina et
Écorce de la Racine contre la toux, la gonorrhée, la bilharziose et la schistosomose Johannes, 1988 ; Okeyo,
; et Son macéré contre la diarrhée et la gastrite. Le macérât 2008 ; FAO, 1986]
aqueux (pendant 12 heures) une cuillère à soupe est prise 3
fois/jour contre la gonorrhée ou comme antiseptique urinaire
Son jus est contre la rate élargie (Guinée Equatoriale), Son
Feuilles [Katende, 2000]
macérât est contre la folie et les morsures de serpent (Gabon)
[9]

1.2. GENERALITES SUR LA DREPANOCYTOSE

1.2.1. Bases biochimiques

La drépanocytose est une classe d'hémoglobinopathie monogénétique récessive chez l'homme,


associée à l'héritage de l'anémie hémolytique due à la substitution d'une seule base, entraînant celle
d’un acide aminé (acide glutamique remplacé par une valine) dans le gène de la β-globine situé
sur le chromosome 11. L'HbS se polymérise, entraînant une déformation des hématies en "faucille"
[Biswal et al., 2019].

L'expression phénotypique de la drépanocytose est une condition physiopathologique complexe


de multiples sources de processus pro-oxydants avec un stress oxydatif chronique et systémique
qui en résulte. Dans les systèmes biologiques sains, les érythrocytes ont un environnement de
génération continue de RL. Cependant, les espèces réactives de l'oxygène et les produits finaux de
leurs réactions oxydatives sont des marqueurs potentiels de la gravité de la drépanocytose [Biswal
et al., 2019].

La figure 3 illustre les hématies normales et celles d'un drépanocytaire au niveau des veines.

Figure 3 : Physiopathologie de la drépanocytose [Meunier, 2018 ; Parise et Berliner 2016]

1.2.2. Physiopathologie

La modification de la forme des globules rouges modifie non seulement la structure mais
également la fonction de cette protéine importante Hb, ce qui entraîne une diminution du flux
sanguin et une diminution de l'apport d'oxygène aux tissus et aux organes [Rowley et al., 2014].
De faibles niveaux d'oxygène entraînent une augmentation de la déformation et de la
polymérisation des globules rouges, qui endommagent également les cellules endothéliales
vasculaires [Sedrak et Kondamudi, 2018].
[10]

D'autre part, les molécules d'HbS souffrent d'une polymérisation/dépolymérisation répétées


générant de plus grandes quantités de ERO, ce qui conduit à une cascade cyclique caractérisée par
une adhésion des cellules sanguines, une hémolyse, une susceptibilité accrue aux infections, des
maladies inflammatoires chroniques et des lésions microvasculaires dans les organes conduisant à
une qualité et une espérance de vie réduites [Silva et al., 2013].

Il a également été rapporté que le stress oxydatif pendant la drépanocytose entraîne un épuisement
des antioxydants cellulaires, ce qui entraîne une peroxydation lipidique accrue et une fragilité
accrue des globules rouges [Okorie et al., 2018].

Le transport de l'oxygène des poumons vers les tissus est une fonction vitale assurée par les
globules rouges. La capacité des globules rouges à transporter l'oxygène dépend de la liaison
révocable de l'oxygène à l'hémoglobine Fe (II) [Mohanty et al., 2014]. Cependant, on sait qu'un
taux d'autoxydation plus lent génère un radical superoxyde, et le taux d'autoxydation augmente à
des pressions partielles d'oxygène trapues [Rifkind et al., 2004]. À des pressions d'oxygène plus
faibles, une augmentation de la liaison de l'hémoglobine aux membranes des globules rouges
augmente la génération d'espèces réactives de l'oxygène, conduisant à un stress oxydatif, observé
dans la microvascularisation [Mohanty et al., 2014].

1.2.3. Epidémiologie de la drépanocytose

On estime que 50 millions d’individus sont atteintes de la drépanocytose dans le monde. L’Afrique
subsaharienne reste la partie la plus touchée avec des régions pouvant atteindre jusqu’à 25 % des
porteurs du trait drépanocytaire comme c’est d’ailleurs le cas en Afrique Centrale et 15 à 20 % en
Afrique de l’Ouest [Ngbolua et Djolu, 2019].

En RDC, l’OMS estime que le taux des hétérozygotes AS est de 25 à 30 % et que l’incidence
annuelle de la forme homozygote SS est autour de 15 sur 1000 naissances. Environ 50.000
nouveau-nés naissent avec la forme homozygote [De Montalembert et Tshilolo, 2007].

Les foyers de forte concentration de l’HbS coïncident avec la distribution du paludisme. Cette
superposition montre que les fréquences élevées du gène βs qui gouverne le caractère drépanocytaire
surviennent dans les régions du monde où le paludisme est (ou fut dans le passé) à l’état endémique.
(Fig. 4) [Hierso, 2015].
[11]

Figure 4 : Répartition géographique du paludisme (A) et de la drépanocytose (B) sur le continent africain
[Encyclopaedia Britannica, 2020]

1.2.4. Traitement de la drépanocytose

Le traitement de l’anémie falciforme consiste principalement à soulager les symptômes en passant


par la médecine conventionnelle et/ou la médecine traditionnelle à base des plantes.

Le traitement de cette maladie par la médicine conventionnelle est en général symptomatique


reposant sur le traitement des crises vaso-occlusives : antalgiques et mise sous oxygène, la
prévention des facteurs déclenchant les crises (froid, altitude, infections), ostéites souvent
extensives et plurifocales (dues aux salmonelles non typhiques, aux staphylocoques dorés),
méningites (dues aux pneumocoques), infections urinaires, septicémies, chocs septiques. Les
accès palustres à Plasmodium falciparum entraînent une aggravation de l’anémie [Aubry, 2015].

La phytothérapie est une autre approche du traitement symptomatique de la drépanocytose, qui


utilise les plantes ayant des propriétés thérapeutiques. La pratique de la médecine traditionnelle en
utilisant des plantes médicinales pour soigner la drépanocytose est bien connue en RDC [Ngbolua
et Djolu, 2019 ; Mpiana et al., 2016 ; Gbolo et al., 2017a]. Les substances bioactives trouvées
dans les plantes médicinales sont connues comme principes actifs. Ils diffèrent d’une plante à une
autre et appartiennent à différents groupes phytochimiques [Ngbolua et Djolu, 2019].
[12]

1.3. GENERALITES SUR LA MICROGRAPHIE DES POUDRES

1.3.1. Définition

La micrographie est une discipline qui décrit les objets étudiés à l'aide d'un microscope
[Fréderich, 2011].

1.3.2. Micrographie et contrôle de qualité

La micrographie constitue une des méthodes les plus fondamentales dans le contrôle de qualité des
drogues végétales. En effet, elle permet à la personne qui effectue le contrôle de pouvoir réaliser
les opérations suivantes :

- Déceler des éventuelles falsifications, en comparant les éléments microscopiques des poudres
à analyser avec les éléments décrits dans les éventuelles monographies des plantes utilisées, et
cela grâce au microscope.
- Identifier une plante, car chaque famille possède des caractéristiques propres, que l'on peut
visualiser par microscopie.

1.3.3. Examen microscopique

L'examen microscopique des poudres végétales est basé sur le fait qu'au cours de la pulvérisation,
les éléments cellulaires subissent un simple glissement qui n'affecte que très peu leur forme, leur
contenu ou leurs associations.

Chaque végétal étant caractérisé par la présence d'un ou plusieurs éléments histologiques
particuliers, ces formes cellulaires se retrouvent également dans la poudre et permettent de le
caractériser. Une simple recherche des éléments spécifiques n'est pas toujours suffisante ; une
détermination des dimensions est souvent indispensable. L'étude d'une poudre végétale développe
l'esprit d'observation. C’est une méthode exigée par la pharmacopée qui permet de déceler
rapidement une falsification au point de vue botanique.
[13]

a) Etapes d'un examen microscopique

Examen organoleptique de la poudre

Il permet de mettre en évidence les éléments comme l’aspect général, l’odeur et la saveur.

Examen micrographique de la poudre

Les poudres officinales sont obtenues à partir de nombreux éléments, notamment les racines, les
rhizomes, les écorces, le bois, les feuilles, les fleurs, les fruits et les graines.

b) Caractéristiques micrographiques des différents éléments histologiques

- Racines

Ce sont des organes souterrains, de réserve, caractérisés par la présence d’un amidon important,
élément de réserve dans la plupart des racines. Les racines sont également caractérisées par
l’absence de débris épidermiques à la fois stomatifères et chlorophylliens (provenant des feuilles),
ainsi que l’absence de débris péricarpiques, endospermiques ou cotylédonaires (provenant des
graines et des fruits).

Il est important d'observer les poudres de racines dans différents réactifs :

 Réactif à l'acide lactique ou réactif de Steimetz qui met en évidence l'amidon lorsqu'il est
l'élément de réserve (coloration violette intense de toute la préparation), les éléments
lignifiés comme les cellules scléreuses, les vaisseaux, certaines fibres (coloration jaune
intense)
 KOH à 20% qui détruit l'amidon et rend donc les autres éléments plus visibles.
 Accessoirement l'eau pour observer plus en détail les grains d'amidon [Frédérich, 2011].

- Ecorce de tige

Les poudres d'écorce sont caractérisées par la présence de débris de suber en quantité variable, la
présence de fibres péricycliques ou libériennes (la forme, les dimensions et la disposition de ces
fibres sont des éléments souvent suffisants pour différentier les poudres d’écorce).

On note aussi l’absence de débris épidermiques stomatifères et chlorophylliens (provenant des


feuilles) ainsi que l’absence de débris péricarpiques, endospermiques ou cotylédonaires (provenant
des graines et des fruits).
[14]

- Feuilles

Les éléments les plus importants servant à caractériser les poudres de feuilles sont :

 Aspect et la forme des cellules épidermiques : les cellules épidermiques sont régulières
et ondulées
 Aspect et la forme de la cuticule de ces cellules épidermiques : les cellules épidermiques
peuvent être lisses, striées, épaissies ou non.
 Disposition des stomates : les stomates peuvent être paracytiques, diacyrtiques ou
anisocytiques.
 Disposition des poils tecteurs : les poils tecteurs peuvent être mono ou pluricellulaires,
mono ou plurisériés, lisses, striés ou verrugineux.
 Forme et la disposition des poils glanduleux : les poils glanduleux peuvent avoir un pied
mono ou pluricellulaire, une tête mono ou pluricellulaire.
 Présence de débris chlorophylliens et fibro-vasculaires
- Fleurs

Les fleurs se composent d'une série d'éléments différents comportant de l'extérieur vers l'intérieur
le calice, la corolle, les étamines, l’ovaire, le style et les stigmates.

- Sommités fleuries

Elles sont caractérisées par la présence d’un nombre dominant de fleurs, de feuilles, de tiges et de
pédoncules.

- Fruit et Graine

Théoriquement, le fruit se compose des assises suivantes, (l'ensemble s'appelle le péricarpe) :

 Epicarpe : souvent coloré et cuticularisé, il est parfois recouvert de poils caractéristiques


protégeant souvent un hypoderme collenchymenteux ou scléreux.
 Mésocarpe : il peut renfermer de nombreux éléments parmi lesquels l’amidon, l’huile, les
chromatophores, les cellules à huiles essentielles ou encore des canaux sécréteurs.
 Endocarpe : il peut être chitineux ou scléreux. On observera des éléments clés tels sa
coloration, l’aspect et l’épaississement de ses cellules, voire la forme des éventuels poils.
[15]

1.4. GENERALITES SUR L’ANALYSE PHYTOCHIMIQUE

La phytochimie ou chimie des végétaux est la science qui étudie la structure, le métabolisme et la
fonction ainsi que les méthodes d'analyse, de purification et d'extraction des substances naturelles
issues des plantes. Elle est indissociable d'autres disciplines telles que la pharmacognosie traitant
des matières premières et des substances à potentialité médicamenteuse d’origine biologique. Ces
substances sont toutefois utiles aux plantes elles-mêmes et aux consommateurs de la chaîne
alimentaire pour diverses raisons [Ngombe et Mutwale, 2018 ; Kar, 2007].

De nos jours, nous comprenons de plus en plus, que les principes actifs des plantes médicinales
sont souvent liés aux produits des métabolites secondaires. Leurs propriétés sont actuellement,
pour un bon nombre, reconnues et répertoriés, et donc mises à profit, dans le cadre des médecines
traditionnelles et également dans la médecine allopathique moderne [Kar, 2007]. Aujourd’hui, on
estime que les principes actifs provenant des végétaux représentent environ 25% des médicaments
prescrits. Soit un total de 120 composés d’origine naturelle provenant de 90 plantes différentes.
Sur les milliers d’espèces de plantes à usage thérapeutique répertoriées en République
Démocratique du Congo, très peu sont celles qui ont été valorisées sur le plan phytochimique.

Les analyses phytochimiques de tous les extraits ont été effectuées par Chromatographie sur
Couche Mince (CCM) et Chromatographie Liquide à Haute Performance (CLHP).

La chromatographie est une méthode physique d’analyse basée sur la séparation de constituants
d’un mélange ; les différents constituants de ce mélange appelés solutés sont séparés et entraînés
par un fluide (un liquide ou gaz) que l’on appelle phase mobile (PM) ; ils interagissent ou au
contraire n’interagissent pas avec une phase fixe que l’on appelle phase stationnaire (PS) qui
exerce sur eux un effet retardateur [Talhi, 2020].

1.4.1. Chromatographie sur couche mince (CCM)

La chromatographie sur couche mince (CCM) permet d'examiner rapidement le nombre de


composants d'un mélange et a été utilisée pour confirmer l'identité des composés d'un mélange
lorsque le Rf des composés est comparé au Rf d'un composé connu (les deux sont effectués sur la
même plaque CCM) [Svendsen et Verpoorte, 1983]. La CCM est une méthode d'analyse rapide
qui utilise de petites quantités d'échantillons. Elle repose sur la séparation des composés sur un
adsorbant en phase solide monté sur une plaque de verre, d'aluminium ou de plastique à l'aide
[16]

d'une phase liquide mobile. Différents adsorbants peuvent être utilisés en fonction du système de
solvant de la phase mobile, par exemple la silice, la cellulose, le polyamide sont les principaux
types disponibles et sont fixés sur des plaques en plastique, en verre ou en aluminium. Ceux-ci
peuvent être fournis avec des indicateurs fluorescents F254 en phase stationnaire ou sans ce
marqueur. Pour l'observation sous lumière UV et pour la pulvérisation de certains agents de
détection, les plaques à dos en plastique peuvent être très utiles [Chavanne et al., 2010].

1.4.2. Méthode de chromatographie liquide à haute performance (CLHP)

La CLHP (appelée auparavant chromatographie en phase liquide haute pression), est une technique
de chimie analytique servant à séparer, identifier et quantifier les composants d'un mélange à des
concentrations aussi faibles que l'état de traces (quelques ppm) [Kapepula, 2011].

La CLHP s'appuie sur l'utilisation de pompes qui font circuler sous pression un solvant liquide
contenant l'échantillon à travers une colonne remplie d'un matériau solide adsorbant (également
appelé phase stationnaire). Chaque composant de l'échantillon interagit de manière légèrement
différente avec l'adsorbant. De ce fait le débit varie selon les composants, ce qui permet de les
séparer à leur sortie de la colonne [Kapepula, 2011].

Les composés à séparer (solutés) sont mis en solution dans un solvant. Ce mélange est introduit
dans un solvant (ou éluant), cela représente la phase mobile. Suivant la nature des molécules, elles
interagissent plus ou moins avec la phase stationnaire maintenue en place dans un tube appelé
colonne chromatographique. Cette colonne est fixée dans un four où les conditions de température
sont déterminées par avance.

Le mélange à analyser est injecté dans le système chromatographique puis transporté au travers du
système chromatographique grâce à une pompe à haute pression. Les composés en solution se
répartissent alors suivant leur affinité entre la phase mobile et la phase stationnaire. En sortie de
colonne grâce à un détecteur approprié les différents solutés sont caractérisés par un pic. Les
analytes qui ont le moins d’affinité avec la phase stationnaire ou une plus grande quantité
d'interactions avec la phase mobile quittent la colonne plus rapidement. L’ensemble des pics
enregistrés est appelé chromatogramme [Kapepula, 2011].
[17]

1.5. GENERALITES SUR L’ANALYSE ELEMENTAIRE

1.5.1. Spectroscopie d’Absorption Atomique (SAA)

La spectroscopie d’absorption atomique permet de quantifier les éléments métalliques en


solutions. Chaque élément a un nombre spécifique d’électrons associés à son noyau. La
configuration orbitale normale et la plus stable des électrons est appelée état de base. Lorsqu’une
énergie est fournie à un atome, ce dernier l’absorbe et adopte une configuration électronique
appelée état d’excitation. Cet état est instable et l’atome retourne immédiatement à son état de
base libérant ainsi une énergie lumineuse [Bourg-Heckly, 2011].

Lors du procédé d’absorption atomique, l’énergie fournie à l’atome provient d’une source
lumineuse appelée lampe à cathode creuse. L’atome dans son état de base absorbe l’énergie
lumineuse à une longueur d’onde spécifique et passe à un état d’excitation. Un détecteur mesure
la quantité de lumière absorbée et un signal électronique est produit en fonction de l’intensité
lumineuse. Ce signal est traité et la quantité d’analyte dans l’échantillon est déterminée en fonction
de l’absorbance mesurée [Bourg-Heckly, 2011].

Le contact entre les atomes et la source lumineuse est assuré par la cellule d’absorption. La cellule
d’absorption est en fait une flamme générée par la combustion d’acétylène en présence d’oxygène.
L’échantillon à analyser est aspiré par l’appareil et transformé en aérosol. La flamme atomise
ensuite les éléments contenus dans l’aérosol et les place en travers du faisceau de la lampe à
cathode creuse.

La lampe à cathode creuse émet le spectre lumineux spécifique à l’élément analysé. La cathode et
l’anode de la lampe sont composées uniquement de l’élément dont le spectre lumineux doit être
produit. Un potentiel électrique est appliqué entre l’anode et la cathode, ce qui a pour effet d’ioniser
le gaz contenu dans la lampe. Les ions de gaz vont ensuite entrer en collision avec la cathode, ce
qui déloge des atomes métalliques. Ces atomes vont aussi entrer en collision avec les ions de gaz
ce qui les fait passer à un état d’excitation. Ils retournent aussitôt à leur état de base ce qui produit
l’énergie lumineuse désirée [Bourg-Heckly, 2011].

1.5.2. Plasma à Couplage Inductif –Spectrométrie d’Emission Atomique (ICP-AES)

L’ICP-AES est un instrument qui permet l’analyse élémentaire de solutions. Comme l’indique cet
acronyme (Inductive Coupled Plasma), l’appareil est constitué d’un système d’excitation : un
[18]

plasma d’argon ionisé généré et entretenu par le champ magnétique induit par une bobine et d’un
spectromètre (Atomic Emission Spectroscopy) qui permet l’analyse de la lumière émise par les
éléments contenus dans l’échantillon à analyser. La solution liquide (analyte) à analyser est
amenée par une pompe péristaltique dans un nébuliseur traversé par un courant d’argon où elle est
transformée en aérosol (mélange de gaz, de gouttelettes et de particules). Cet aérosol est filtré dans
une chambre: les plus grosses gouttes sont éliminées dans un drain et ne servent pas à l’analyse,
les plus petites gouttes sont entrainées vers la torche et introduites dans le plasma d’argon
[Desboeufs, 2014].

Le plasma est un gaz macroscopiquement neutre. Au sein du plasma où la température est entre 6
000°C et 8 000°C, le processus subit par l’aérosol est complexe : il y a d’abord désolvatation et
vaporisation, puis dissociation des molécules et atomisation. L’énergie du champ magnétique
créée par la bobine qui entoure la torche permet d’ioniser l’argon. Ce sont ces ions argon qui vont
transmettre leur énergie aux atomes ainsi formés pour les exciter voire même les ioniser. En
revenant à des niveaux d’excitation plus stables, les atomes et les ions ainsi obtenus émettent des
photons qui sont caractéristiques de chacun des atomes constituant l’échantillon. Certains éléments
dont l’énergie d’ionisation est trop élevée n’émettront que des raies atomiques. Chaque élément
va émettre de nombreuses raies atomiques et parfois ioniques [De Kersabic, 2012].

La lumière ainsi émise est dispersée et recueillie sur un détecteur qui transforme l’énergie
lumineuse en signal électrique. L’instrument est équipé d’un détecteur type CCD (Dispositif à
Couplage de Charge) de 70 000 pixels qui couvre une large gamme spectrale allant de 167 nm à
785 nm ce qui permet d’analyser tous les éléments allant du lithium à l’uranium (à quelques
exceptions près). Ce détecteur est scellé et nécessite d’être refroidit à -35 °C. C’est le
développement de ce type de détecteurs qui a permis de rendre l’ICP-AES particulièrement
attractif : cette méthode d’analyse est d’une part multi-élémentaire – en une seule mesure un grand
nombre d’éléments d’intérêt peut être analysé – et d’autre part elle présente une grande dynamique
car la réponse du détecteur est pratiquement linéaire sur une très large gamme de concentration
(de quelques ppm à plusieurs %). Elle a donc peu à peu remplacé d’autres techniques comme
l’absorption atomique ou la spectrophotométrie moléculaire qui sont mono-élémentaires et peu
dynamiques [Fuger, 2011]. Les intensités ainsi mesurées sont converties en concentration des
éléments recherchés par comparaison avec les signaux obtenus sur des solutions étalons contenant
des quantités connues de ces éléments.
[19]

CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODES


2.1. MATERIEL
2.1.1. Matériel végétal

Dans cette étude, deux espèces végétales ont été utilisées : Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G
(Rutaceae). Waterman et Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret. (Hypericaceae). Ces
plantes ont été sélectionnées à partir d’une enquête ethnobotanique préalable comparative entre la
pharmacopée du Kongo Central (ex-Bas-Congo) et de l’ancienne province de l’Equateur.

Les feuilles et les écorces de racines et de troncs de Zanthoxylum gilletii et les écorces de racines
de Harungana madagascariensis ont été récoltées dans le Territoire du Bas-fleuve, Province du
Kongo Central, République Démocratique du Congo du 25 au 28 Novembre 2018.

Ces plantes (Fig.5 et 6) ont été identifiées à l’herbarium de l’Institut National d’Etudes et de
Recherches Agronomiques (INERA/Luki) par Monsieur Mbambi et confirmé par Monsieur
Boniface Nlandu de l‘herbarium de l‘Institut National d‘Etudes et de Recherches Agronomiques
(INERA/UNIKIN) logé à la Faculté des Sciences de l‘Université de Kinshasa (UNIKIN).

(a) (b) (c)

(d) (e) (f)


Figure 5 : (a) Plante entière, (b) feuilles, (c) tronc, (d) et (e) écorce de tige et e) jeune pied de Harungana
madagascariensis Lam. ex Poiret. (Hypericaceae) (Photo Mukeba prise en 2018)
[20]

(a) (b)

(c) (d)
Figure 6 : (a) Plante entière, (b) tronc, (c) floraison d’un pied et (d) feuilles de Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G.
Waterman (Rutaceae) (Photo Mukeba prise en 2018)
Les figures 7 et 8 donnent les sites de récolte des plantes tandis que le tableau 3 les parties utilisées,
la période de récolte, le numéro d’herbier (a) et leur famille, leur caractéristique écologique (b)

Figure 7 : Sites de récolte de Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret. (Hypericaceae)


[GPS de marque Garmin/GPS MA 60 CSx]
[21]

Figure 8 : Sites de récolte de Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G. Waterman (Rutaceae)
[GPS de marque Garmin/GPS MA 60 CSx]

Tableau 3a : Plantes sélectionnées, lieu et période de récolte, numéro d’herbier

Espèces Partie utilisée Période de récolte Herbiers INERA/LUKI

Zanthoxylum gilletii Feuilles 1121


27/11/2018
Ecorce de Tiges et de Racines
H. madagascarensis Ecorce de tronc 28/11/2018 1785

Tableau 3b : Plantes sélectionnées, leur famille et leur caractéristique écologique

Noms locaux
Noms scientifiques Familles TM TB SR SF Diasp Hab MO DG
(Ngbandi)
Pola pola H. madagascariensis Hypericaceae Arb MesPh Piv Meso Sarco Sav, Fo-g Sp Afro-trop

Mbolongo Zanthoxylum gilletii Rutaceae A MesPh Piv Mega Sarco Fo-g Sp G-C

Légende: TM = type morphologique (A = arbre, Arb = arbuste); TB = type biologique (MesPh = mésophanérophyte) ; SR = système racinaire (Piv
= pivot simple); SF = surface foliaire (méga = mégaphyl, méso = mésophylle); Diasp = diaspore (Sarco = sarcochore); Hab = habitat (Fo-g = forêt-
galerie, Sav = savane); MO = Mode d'occupation (Sp = sauvage spontané); DG = distribution biogéographique (afro-trop = afro-tropicale, GC =
guinéen-congolais).
[22]

2.1.2. Echantillon de sang

Les échantillons de sang drépanocytaire utilisés dans cette étude ont été fournis par le Centre de
Médecine Mixte et d‘Anémie SS de Yolo-Sud (Mabanga) situé dans la commune de Kalamu à
Kinshasa (RDC). Pour être inclus dans l’étude, le sang devrait provenir des malades dont le statut
drépanocytaire avait été prouvé par la technique d’électrophorèse d’hémoglobine et n’ayant pas
été transfusés dans les quatre mois qui ont précédé la prise de sang.

2.1.3. Souches bactériennes

Dans cette étude, les souches multirésistantes utilisées étaient constituées de:

- Enterococcus spp. souche clinique multirésistante d’un drépanocytaire, prélevée au Centre


de Médecine Mixte et d‘Anémie SS de Yolo-Sud (Mabanga) et caractérisée à l’Institut
National des Recherches Biomédicales [INRB] ;
- Escherichia coli ATCC 29922, Staphylococcus aureus ATCC 25923, et Pseudomonas
aeruginosa ATCC 9027 obtenues auprès du Laboratoire de Bactériologie de l’Institut
National des Recherches Biomédicales [INRB].
[23]

2.2. METHODES

2.2.1. Conditionnement du matériel


a) Pulvérisation des échantillons

L’ensemble du matériel végétal a été séché à l’ombre et à l’air ambiant [± 27 °C] pendant 21 jours.
Les échantillons séchés ont été réduits en poudre à l’aide du broyeur MOULINEX selon la
procédure ci-dessous :

 Broyer une quantité suffisante de chaque échantillon et tamiser à l‘aide d‘un tamis de marque
USA Standard testing Steve de 1mm de diamètre en vue d‘obtenir une poudre fine de
granulométrie égale à ± 1 mm ;
 Conserver la poudre obtenue, dans un flacon en plastique de 500 mL de capacité à l’abri de la
lumière.
b) Conservation du sang drépanocytaire

Le sang drépanocytaire était à utiliser soit le jour du prélèvement, soit tout au plus un jour après.
Lorsqu‘ils n’étaient pas utilisés, les échantillons de sang étaient conservés au réfrigérateur à ± 4
°C. Les souches des bactéries utilisées ont été également conservées à ± 4 °C dans un réfrigérateur.

2.2.2. Micrographie des poudres

Il est très important de bien effectuer la préparation à observer au microscope afin de connaitre les
différents éléments constituant la poudre :
 Déposer sur une lame porte-objet 2 à 3 gouttes du réactif sélectionné ;
 Laisser tomber avec précaution dans ce réactif, une petite quantité de poudre prélevée avec
soin au moyen d'une fine spatule ;
 Couvrir à l’aide d'une lamelle et appuyer légèrement pour homogénéiser la préparation
 Absorber les bavures et essuyer le dessous de la lame porte-objet à l’aide d’un papier
essuie-tout ;
 Chauffer la préparation jusqu’à l’apparition des bulles à l’aide d’un briquet ;
 Observer les préparations au microscope (Grossissement 40 X)

N.B : Dès le début, quelques précautions sont prises : la surface externe de la lamelle doit être
débarrassée de toute trace de réactif ou de poudre à examiner. Il faut également veiller à effectuer
des préparations très légères, de façon à bien répartir les tissus et à éviter des superpositions.
[24]

2.2.3. Etude phytochimique des plantes

2.2.3.1. Préparation des extraits

Les différents extraits de la poudre des feuilles, des écorces des tiges et des racines de Zanthoxylum
gilletii et des écorces des tiges Harungana madagascarensis utilisés pour l’étude phytochimique,
pour les tests d'activités biologiques des plantes étaient constitués d’infusés lyophilisés.

 Infusion (extraits aqueux)

100 grammes de poudre ont été infusés avec 1 L d’eau bouillante dans un erlenmeyer. Le mélange
a été laissé sous agitation pendant 48 heures à la température ambiante. A la fin de l’agitation,
l’extrait est filtré à l’aide d’un papier filtre (Whatman N°1) sous pompe vide (tenant compte de la
viscosité du mélange) puis lyophilisé. L’extrait sec et concentré par lyophilisation est conservé au
froid à 4 °C avant analyse dans des flacons stériles, propres et secs.

2.2.3.2. Screening phytochimique par des réactions en solution

C‘est un criblage chimique qui regroupe un certain nombre d‘analyses qualitatives. Ces analyses
dites d’orientation, seront confirmées en CCM ou CLHP. Ces tests permettent de mettre en
évidence les métabolites secondaires présents dans les plantes [Ngombe et Mutwale, 2018].

Les différentes poudres végétales obtenues après broyage servent à la réalisation du screening
phytochimique préliminaire, soit par des réactions en solution aqueuse ou organique dans des tubes
à essai, soit par CCM.

a) Recherche des polyphénols


 Réactif :

La recherche des polyphénols se fait à l‘aide du réactif de Burton constitué par le mélange de FeCl3
2%, de K3Fe (CN)6 1% (1 : 1, v/v) [Bruneton, 1999].

 Mode opératoire

Prendre 1 mL d’extrait aqueux dans un tube à essai, y ajouter 1 mL de réactif de Burton. En


présence des polyphénols, la solution se colore en bleu intense (parfois accompagné d’un
précipité). Après, rechercher systématiquement les différents composés polyphénoliques
(flavonoïdes, anthocyanes, leucoanthocyanes, tanins, quinones, etc.).
[25]

 Tanins galliques et/ou catéchiques

A 2 mL de la solution obtenue au test général des flavonoïdes, on ajoute quelques gouttes d’une
solution de FeCl3 à 1%. L’obtention d’une coloration bleue foncée, noire ou verte indique la
présence des tanins.

A 3 mL de la solution obtenue au test général des flavonoïdes, ajouter 1,5 mL du réactif de Stiasny
(Formol 30% - HCl concentré 2:1 v/v). Un chauffage au bain-marie à 90°C provoque la
précipitation quantitative des tanins catéchiques (Précipité rose). Apres filtration, le filtrat saturé
d’acétate sodique est additionné de quelques gouttes de chlorure ferrique à 1% (La présence des
tanins galliques se traduit par l’obtention d’une teinte bleue ou rose).

 Anthocyanes

Leur présence confère à l’infusé une coloration rouge qui s’accentue par l’addition d’un acide et
qui vire au bleu ou au vert par alcalinisation par l’ammoniaque 25%. Travailler sur 1mL d’infusé.

 Leucoanthocyanes

1mL d’infusé est additionné à 1 mL d’HCl puis chauffé au bain-marie. L’apparition d’une
coloration rouge cerise ou violacée indique la présence de leucoanthocyanes.

 Recherche de dérivés quinoniques

1 g de drogue pulvérisée est humecté avec 1 mL d’HCl dilué et introduit dans un flacon. On ajoute
10 mL de CHCl3. Après quelques heures, on filtre le solvant et on agite avec 2 mL d’ammoniaque
25% (réaction de Borntrager). Une coloration rose à rouge-violacée apparaît.

 Recherche des Flavonoïdes

Réaction à la cyanidine de Shinoda.

La recherche se fait sur l’infusé préparé à la première étape. 2 mL de l’infusé sont additionnés de
2 mL d’alcool chlorhydrique (Éthanol à 50% / HCl cc 2/1 v/v) et de poudre de magnésium. On
observe la coloration obtenue (orangée, rouge, violette). La présence de flavonoïdes est confirmée
par chromatographie sur couche mince.
[26]

b) Recherche d’alcaloïdes

 Test général en milieu acide

400 mg de drogue sont introduits dans un erlenmeyer à large col et additionnés de 2 mL HCl 5%.
On bouche et on laisse macérer 24H, en agitant de temps en temps. On filtre sur un coton d’ouate.
Sur 1mL de filtrat, on ajoute 5 gouttes de réactif de Mayer (1,36g de HgCl2 et 5g de KI mis dans
100 mL d’eau). Pour le test de Mayer, prendre 100 𝜇L de filtrat et ajouter 1 goutte de réactif de
Mayer.

 Test approfondi

5g de poudre de drogue sont introduits dans un erlenmeyer imbibés de 5 mL d’ammoniaque dilué


2X, puis additionnés de 25 mL de dichlorométhane. Une macération de 24H est réalisée, avec une
agitation fréquente. Les solutions sont filtrées, les phases organiques sont séparées en deux parts
égales ; l’une pour la potentielle CCM si le test est positif, l’autre pour le test de Mayer proprement
dit. Pour le test de Mayer, la fraction est épuisée dans une ampoule à décanter par 2 fois 2.5 mL
d’HCl dilué à 5%. La solution aqueuse est alors additionnée du réactif de Mayer.

c) Recherche de stéroïdes et triterpénoïdes

La recherche est effectuée à partir d’une teinture au 1/10ème de la drogue dans de l’éthanol 70°.
Ajouter 10 mL de teinture, 10 mL d’eau et 2 mL d’acétate de plomb 10% dans l’eau. Laisser
reposer 15 minutes, filtrer, ajouter 2 mL de solution aqueuse de phosphate disodique à 10%.
Laisser reposer 15 minutes. Filtrer et recueillir le filtrat dans une ampoule à décanter. Extraire la
solution à 3 reprises par 5mL de chloroforme. Les solutions chloroformiques sont filtrées sur
sulfate anhydre. Le filtrat est divisé en 2 fractions qui sont évaporées à siccité.

Le résidu est solubilisé dans quelques gouttes d’acide acétique et additionné de 3 mL d’un mélange
anhydride acétique- acide sulfurique concentré (50 :1). Une coloration violette à bleue ou verte
indique une réaction positive.

d) Recherche de saponosides

Ils sont mis en évidence par l’indice de mousse qui est fourni par le degré de dilution d’un décocté
aqueux de la drogue qui, dans des conditions déterminées donne une mousse persistante.
[27]

 Protocole

Dans une fiole conique de 500 mL, renfermant 100 mL d’eau bouillante, introduire 1g de poudre
de drogue. Maintenir une ébullition modérée pendant 30minutes. Filtrer, ajuster le volume à
100mL après refroidissement. Dans une série de 10 tubes à essai de 16 cm de haut et 16 mm de
diamètre, mesurer successivement 1. 2. 3. 4…,10 mL de décocté et ajuster le volume de chaque
tube à 10 mL avec de l’eau distillée.

Agiter chaque tube dans le sens de la longueur pendant 15 sec : deux agitations par seconde, après
avoir bouché avec le pouce. Laisser reposer pendant 15 minutes et mesurer la hauteur de la mousse.
Si elle est inférieure à 1 cm dans tous les tubes, l’indice est inférieur à 100 (négligeable). Si elle
est de 1 cm dans l’un des tubes, la dilution de la drogue dans ce tube est l’indice de mousse.

2.2.3.3. Screening phytochimique par analyses chromatographiques

2.2.3.3.1. Chromatographie sur couche mince

a) Recherches des flavonoïdes et des acides phénoliques

Préparation des échantillons

1 g de drogue pulvérisé est extrait sous agitation au bain à ultrasons par 5 mL de méthanol (pour
les composés polaires) et 5 mL d’acétate d’éthyl (pour les composés apolaires) durant 15 minutes.
Le filtrat est utilisé pour l’analyse CCM. Dépôt : 10 𝜇L.
Conditions chromatographiques

 Phase stationnaire : Silicagel F254


 Phase mobile 1 : acétate d’éthyle-acide formique-acide acétique glacial-eau (100 :11 :11 :26)
 Phase mobile 2 : dichlorométhane –acide formique-acétone (80 :10 :20)
 Témoin : Rutine, hyperoside, isoquercitrine et acide chlorogénique : 1 mg/mL (méthanol)
 Détection : le chromatogramme, une fois développé, est observé sous UV à 254 et 366 nm puis
est pulvérisé à l’aide du réactif DPBAE/PEG et observé sous UV à 366 nm.

La présence de flavonoïdes se remarque par la présence de spots fluorescents de couleurs diverses


(jaune-orange-vert) variant en fonction de la structure des composés mis en évidence. Les
fluorescences bleues sont souvent dues à des acides phénoliques.
[28]

b) Recherche des iridoïdes

Préparation des échantillons :

On utilise la solution préparée au test des flavonoïdes : Dépôts de 10 𝜇L.

Conditions chromatographiques

 Phase stationnaire : Silicagel F 254


 Phase mobile : acétate d’éthyle-méthanol-eau (100 :13,5 :10)
 Révélation : acide sulfurique à 5% dans l’éthanol. Chauffage 10 minutes à 100 °C.
Les iridoïdes vrais donnent des colorations. Les autres terpènes se colorent en noir.

c) Recherche des Anthocyanes

Préparation des échantillons:

On utilise la solution préparée au test des flavonoïdes : Dépôts de 10 𝜇L.

Conditions chromatographiques

 Phase stationnaire : Silicagel F254


 Phase mobile : acétate d’éthyle-acide formique –eau (100 :10 :40). Récupérer le surnageant
(phase supérieure)
 Révélation : Vanilline phosphorique. Chauffage 10 minutes à 100 °C.
Les anthocyanes donnent des colorations roses.

d) Recherche des Anthraquinones (hétérosides anthracéniques)

Préparation d’échantillon

On utilise la solution préparée lors du test des flavonoïdes : Dépôts de 10 𝜇L.

Conditions chromatographiques

 Phase mobile : acétate d’éthyle-méthanol-eau (100 :13,5 :10)


 Révélation : Observation sous UV à 254 et 366 nm. Pulvérisation de KOH éthanolique à 10%.

Les anthraquinones sont colorées en rouge et donnent une fluorescence rouge à 366 nm. Les
anthrones (aloïne) donnent une couleur jaune.
[29]

e) Recherche des Terpènes

Préparation d’échantillons
1 g de drogue pulvérisée est extrait sous agitation par 10mL de dichlorométhane durant 15 minutes.
Le filtrat est évaporé à sec et le résidu est dissous dans 0,5 mL de toluène : Dépôt de 10 𝜇L.

Conditions chromatographiques

 Phase stationnaire : Silicagel F 254


 Phase mobile : toluène-acétate d’éthyle (93 :7)
 Témoin : thymol, menthol, acide oléanolique : 1 mg/mL (méthanol) dépôt : 10 𝜇L
 Révélation : Vanilline sulfurique. Chauffage 10 minutes à 100 °C.
Les terpènes donnent diverses couleurs avec ce réactif.

f) Recherche des Coumarines

Préparation d’échantillon

On utilise la solution préparée au test des terpènes : Dépôt de 10 𝜇L.

Conditions chromatographiques

 Phase mobile : toluène-éther (1 :1, saturé avec l’acide acétique 10%). Mélanger 10 mL de
toluène, 10 mL d’éther et 10 mL d’acide acétique à 10% dans une ampoule à décanter. La phase
inférieure est éliminée, la phase supérieure est utilisée comme phase mobile.
 Révélation : Observation sous UV à 254 et 366 nm. Pulvérisation de KOH éthanolique à 10%.
Les coumarines donnent une fluorescence bleue.

g) Recherche des Alcaloïdes (Si test général positif)

Test général en milieu acide

La poudre des drogues (0,3 g) est introduite dans un erlenmeyer et additionnée de 3 mL d’acide
chlorhydrique dilué à 5%. On bouche et on laisse sous agitation pendant 30 minutes. On filtre et
on recueille le filtrat. Sur 1 mL de filtrat introduit dans un tube à essai, on ajoute 5 gouttes de
réactif de Mayer. La présence d’alcaloïdes se marque par l’apparition des précipités trouble blanc.
[30]

Préparation des échantillons

1 g de poudre de drogue est macéré avec environ 1 mL d’ammoniaque à 10% dans un erlenmeyer,
5 mL d’acétate d’éthyle (ou méthanol pour extraire les quaternaires) sont ajoutés et on laisse sous
agitation pendant 30 minutes. 20µL et 50µL du filtrat sont utilisés pour l’analyse CCM.

Conditions chromatographiques
 Phase mobile : Dichlorométhane-méthanol-ammoniaque 25% (8 :2 :0,5)
 Témoin : caféine 5 mg/mL Dépôt : 10 𝜇L
 Révélation : le chromatogramme, une fois développé, est observé sous UV à 254 et 366 nm
puis est pulvérisé à l’aide du réactif de Dragendorff et observé en lumière visible.
La présence d’alcaloïdes se marque par la présence de spots allant du jaune-orangé au jaune-brun.

2.2.3.3.2. Chromatographie Liquide à Haute Performance (CLHP)


a) Préparation de l’extrait brut méthanolique

La drogue (1g) est macérée dans 10 mL de méthanol/HPLC (1 :10) dans le bain à ultrason pendant
15 min à température ambiante. L’extrait méthanolique est récupéré dans un premier temps après
filtration du mélange à l’aide de papier filtre (0.45𝜇𝑚) puis sur filtre/HPLC 0.45𝜇𝑚.

b) CLHP analytique (CLHP-UV/VWD)

Les analyses par HPLC analytique sont effectuées à l’aide d’une chaine CLHP : HPLC Agilent
Technologies 1260 Infinity séries couplée à un détecteur UV/VWD et connectée à un injecteur
automatique et à une pompe Binarypump à 2 canaux Agilent Series 1200.

CLHP des polyphénols : Conditions chromatographiques (Méthode Polyphénols)

 Solution à examiner : Extraits méthanoliques filtré sur filtre/HPLC 0.45 𝜇 (100 mg/mL).
 Témoins : rutine, acide chlorogénique, acide ferrique, acide caféique, Quercétine et acide
gallique à 0.1 mg/mL (méthanol).
 Colonne HYPERSIL ODS : Dimension 0.15 m, diamètre : 4.6 mm :
 Phase stationnaire : Gel de silice octadecylsilylé 5 𝜇m.
 Phase mobile A: 0.05% T.F.A dans l’Eau milli-Q
 Phase mobile B : Acétonitrile
 Mode d’élution gradient : voir tableau 7.
[31]

Tableau 4 : Système gradient utilisé [Mutwale, 2017]


Etapes Temps (min) %A %B
1 0.00 100 0
2 1.00 93 7
3 45.00 60 40
4 56.00 40 60
5 67.00 100 0

Temps d’analyse : 70 minutes ; Débit : 1 mL/min ; Détection : Spectrophotomètre UV/ VWD :
340nm ; Température : 20 °C ; Volume injecté : 20.0 𝜇L.

La CLHP réalisée sur silice (Colonne Hypersil ODS, 1.5×30 cm; 12–15 μ) nous permettra de
séparer différentes fractions d’intérêt des extraits des Z. gilletii (fractions) et de H.
madagascarensis (fractions).

2.2.3.4. Dosage spectrophotométrique des groupes chimiques

2.2.3.4.1. Dosage des polyphénols totaux par la méthode de Folin-Ciocalteu

La méthode de Folin-Ciocalteu a été utilisée avec de légères modifications [Kapepula et al., 2016].

Une courbe d'étalonnage de l'acide gallique (0.025-0,4 mg/mL) est préparée, et la quantité de
polyphénols est déterminée, en triplicata, par régression linéaire.

a) Principe

Le réactif de Folin-Ciocalteu est un acide de couleur jaune constitué par un mélange d'acide
phosphotungstique (H3PW12O40) et d'acide phosphomolybdique (H3PMo12O40). Il est réduit, lors
de l'oxydation des phénols, en un mélange d'oxydes bleus de tungstène et de molybdène. La
coloration produite, dont l'absorption maximum à 760 nm, est proportionnelle à la quantité de
polyphénols présents dans les extraits végétaux [Kapepula et al., 2016].

b) Préparation du réactif de Folin-Ciocalteu

Dix grammes (10 g) de Tungstate de sodium (Na2WO4.2H2O) et 2,5 g de Molybdate de sodium


(Na2MoO4.2H2O) sont dissous dans 70 mL H2O. Y ajouter 50 mL H3PO4 à 85 % (d=1,71) et 10
mL HCl concentré à 36 % (d=1,19). Porter à l’ébullition sous reflux pendant dix heures, ajouter
ensuite 15 g de Li2SO4, quelques gouttes de brome et porter à nouveau à l’ébullition pendant 15
minutes. Refroidir et compléter à 100 mL avec de l’H2O distillée.
[32]

c) Mode opératoire

10 mg de chaque matière sèche sont dilués dans le méthanol 80 % de façon à obtenir une solution
de 1 mg/mL pour chaque extrait. Ensuite pour chaque extrait, préparer un mélange réactionnel
composé de 0,5 mL d’extrait ; 5,0 mL H2O distillée et 0,5mL du réactif de Folin-Ciocalteu. Après
3 minutes, ajouter 1,0 mL d’une solution saturée de Na2CO3 20%. Les mélanges ainsi préparés
sont agités et incubés à la température du laboratoire à l’abri de la lumière pendant 1 heure. Les
absorbances sont lues (en triplicata) au spectrophotomètre à 725 nm.

d) Expression des résultats

La quantité des polyphénols totaux est exprimée en mg équivalents d’acide gallique (GAE/g) de
matière sèche en utilisant l’équation suivante issue de la droite d’étalonnage : y= 1.7097 ln (x)+
5.2062 et R2=0,965, où x est l’absorbance et y l’équivalent d’acide gallique (mg/g).

2.2.3.4.2. Dosage des flavonoïdes totaux

a) Principe

La teneur en flavonoïdes totaux de nos extraits est estimée en suivant la méthode


spectrophotométrique. Le trichlorure d’aluminium (AlCl3) forme un complexe jaune avec les
flavonoïdes qui absorbent à 415 nm [Adedapo et al., 2008].

b) Mode opératoire

Le mélange réactionnel contient 1 mL de la solution méthanolique (80%) de chacun des extraits


de concentration 10 mg/mL et 1mL d’AlCl3 2% (dissout dans le méthanol) et le tout est bien agité.
Après 1 heure d’incubation à la température du laboratoire et à l’abri de la lumière, mesurer les
absorbances au spectrophotomètre à 415 nm. Les mélanges sont préparés en duplicata pour chaque
analyse et la valeur moyenne est retenue. Pour la préparation du blanc, nous opérons de la même
façon sauf qu’à la place de l’extrait, 1 mL de méthanol est utilisé.

c) Expression des résultats

La teneur en flavonoïdes des extraits est exprimée en mg équivalent de quercétine (QE/g) de


matière sèche correspondant en utilisant l’équation issue de la droite d’étalonnage : y= 0.5001
ln(x)+ 3.442 et R2 =0,944 où x est l’absorbance et y l’équivalent de quercétine (mg/g).
[33]

2.2.3.4.3. Dosage des anthocyanes

a) Principe

La teneur en anthocyanes de nos extraits est estimée en suivant la méthode spectrophotométrique.


Elle est effectuée par la méthode rapportée par Adedapo et al. [2008].

Mode opératoire

Prélever 0,5 mL de la solution de 1 mg/mL d’extrait préparé dans le MeOH/H2O (80%), qu’on a
mélangé à 3 mL de la solution méthanolique de vanilline (4%) et 1,5 mL d’acide chlorhydrique
concentré. Le mélange est ensuite incubé pendant une heure, puis l’absorbance est lue à 540 nm.

b) Expression des résultats

La teneur en anthocyanes des extraits est exprimée en mg équivalent de D-catéchine (CE/g) de


matière sèche correspondante en utilisant l’équation issue de la droite d’étalonnage : y= 0.0728x
+ 0.0171 et R2 =0.944 où x est l’absorbance et y l’équivalent de catéchine (mg/g).
[34]

2.2.4. Analyses élémentaires par ICP-AES et SAA

2.2.4.1. Préparation des échantillons

- Sécher l’échantillon à 60 °C. Défaire les agrégats, sans toutefois briser la matrice
- Passer l’échantillon par un tamis de plastique ou de nylon décontaminé dont l’ouverture est
de 2 mm.
- Par la suite, passer l’échantillon par un tamis de plastique ou de nylon décontaminé dont
l’ouverture est de 0.75 𝜇m (80 mailles).
- Seule la fraction passant par le tamis de 0.75 𝜇m (80 mailles) est analysée.

2.2.4.2. Minéralisation des échantillons

a) Minéralisation par voie humide en milieu fermé (Digesteur à microondes)

5 mL de H2O2 (Merck) et 5 mL de l’H2O (Merck) distillée ultrapure sont placés dans des bombes
à téflon PM60 (Analytikjena 40 Bar) contenant 0,3 g de poudre sèche d’échantillon, puis un ajout
de 10 mL de HNO3 (65%) (Merck) est réalisé. Laisser réagir (oxydation) pendant 30 minutes à la
température du laboratoire puis recouvrir les bombes d’abord des bouchons puis des couvercles
préalablement décapés avec HNO3/H2O 50/50 (V/V).

Les bombes sont ensuite placées dans le minéralisateur à microonde à haute fréquence
Analytikjena AG TOPwave (2,5 Ghz ; Germany) piloté par microordinateur en choisissant le mode
Vegetable Leave comme mode de digestion (180 °C, 50 bar pendant 1 Heure). A la fin de la mise
en solution le digesteur s’arrête. Laisser reposer les bombes dans le digesteur pendant 3 heures
jusqu’à refroidissement complet.

L’analyte refroidi est ainsi transvasé soigneusement par filtration sur papier filtre Whatman No.
42, des bombes aux ballons jaugés de 50 mL préalablement décapés. Ramener le volume initial au
trait de jauge (50 mL) avec de l’H2O distillée ultrapure puis placer 13 mL d’analyte dans une fiole
conique de 15 mL préalablement décapée pour lecture successive par la Spectroscopie
d’Absorption Atomique (SAA), [Aanalyst 400 Perkin Elmer, USA] avec bruleur à flamme air-
acétylène et par le Plasma à Couplage Inductif- Spectromètre d’Emission Optique (ICP-AES)
[Optima 8300 Perkin Elmer, USA] avec plasma à Argon.

Ces analyses sont réalisées en triplicata pour chacune des espèces étudiées.
[35]

b) Minéralisation par voie humide en milieu ouvert (en solution)

 Placer dans les pans en inox 20 g de chaque échantillon à analyser ;


 Placer-les à l’étuve à 105 °C durant une nuit ;
 Broyer à l’aide d’un vibrobroyeur (Contitech, Germany) à une granulométrie de 0,75 µm de
diamètre ;
 Placer les poudres des échantillons dans les téflons pré-décapés avec de l’eau régal
(HNO3/HCl, 1/3 V/V) ;
 Placer successivement dans les téflons 20 mL de l’eau régal (HNO3 concentré (65%) /HCl concentré
(37%), 1/3 V/V) puis 2 mL de HF concentré (40%) à l’aide d’une pipette en plastique ;
 Porter sur plaque chauffante jusqu’à obtention d’un sirop ;
 Récupérer le sirop avec 5 mL de HCl puis replacer sur la plaque chauffante ;
 Travaillant dans un milieu acidifié à 2%, on transvaser le sirop dans des ballons jaugés de
250mL dans lequel on place 5 mL de HCl ou de HNO3 puis compléter le volume jusqu’au
trait de jauge avec de l’eau distillée ultrapure.

c) Minéralisation par voie sèche/Calcination avec élimination de la silice

 Traitement des échantillons

Les échantillons de chaque espèce végétale étudiée sont nettoyés, coupés en tranches et séchés
dans un séchoir à air chaud à 55 ° C jusqu'à une humidité résiduelle de 5%, puis les échantillons
séchés sont réduits en poudre jusqu'à une taille de particules de 1 mm et conservés dans la chambre
température dans des bouteilles de polyéthylène pré-nettoyées jusqu'à l'analyse.

 Préparation de la solution de cendres

Un gramme de poudre sèche de l'échantillon est placé dans un creuset en porcelaine et incinéré à
650 ° C pendant 5 à 6 heures ; ensuite, les cendres sont dissoutes dans 2 mL de HNO3 concentré
(Merck) et chauffées à feu doux pendant 1 min. Ensuite, l’échantillon est refroidi et filtré à travers
un papier filtre Whatman N ° 42 dans une fiole jaugée de 50 mL et est mis au volume avec de l'eau
tridistillée. Un blanc est également préparé en utilisant une procédure expérimentale similaire.
Trois répliques de ce type sont maintenues pour chacune des espèces étudiées.
[36]

2.2.4.3. Analyses minérales

Les teneurs de ces différents minéraux sont étudiées P, Ca, Mg, Na, Co, K, Zn, Mn, Ni, Se, Pb,
Cd, Al, Ba, Cr et As par Spectroscopie d'Emission Optique à Plasma Couplé par Induction (ICP-
AES) ainsi que le Fe et le Cu par Spectroscopie d'Absorption Atomique, (SAA).

Une partie d’aliquote de la solution (Analyte) est aspirée dans l'instrument (SAA/ICP-AES) pour
la détermination des métaux / minéraux, à savoir P, Ca, Mg, Na, Co, K, Fe, Zn, Mn, Cu, Ni, Se,
Pb, Cd, Al, Ba, Cr, et As.

L'étalonnage du SAA est effectué à l'aide d'un étalon de travail préparé à partir de solutions
d'étalons métal/minerai disponibles dans le commerce (1 mg /L, Perkin Elmer, USA). La longueur
d’onde, le courant de lampe à cathode affaiblie, le débit de mélange gazeux, la largeur de la fente
et d’autres paramètres du SAA pour les métaux / minéraux ont été sélectionnés comme indiqué
dans le manuel de l’instrument, et une correction du fond a été utilisée lors de la détermination des
métaux / minéraux. Les mesures ont été effectuées dans la plage linéaire d'étalons de travail utilisés
pour l'étalonnage [AOAC, 2019].

Les conditions de travail du SAA étaient les suivantes :

 Instrument : SAA (Aanalyst 400 Perkin Elmer, USA),


 Température de la flamme : 2800 °C,
 Pression d'acétylène : 0,9-1,0 bar,
 Pression atmosphérique : 4,5–5 bars,
 Temps de lecture : 1 à 10 secondes (maximum 60 secondes),
 Temps d'écoulement : 3-4 secondes (maximum 10 secondes).

La calibration de l'ICP-AES est réalisée à l'aide de l'étalon de travail préparé à partir de la solution
standard multiélément 3 disponible dans le commerce, en deux points (1 mg / L et 2,5 mg / L,
Perkin Elmer, USA). La longueur d'onde la plus appropriée, le flux d'argon gazeux, la stabilisation
par plasma et d'autres paramètres d'instrument ICP-AES pour les métaux / minéraux sont
sélectionnés et les mesures sont effectuées dans la plage linéaire des étalons de travail utilisés pour
l'étalonnage [AOAC, 2019].
[37]

Les conditions de travail d'ICP-AES étaient les suivantes :

 Instrument : ICP-AES [Optima 8300 Perkin Elmer, États-Unis],


 Puissance : 1500 W,
 Débit de gaz plasmatique : 8 L/min,
 Nébuliseur : 0,70 L/min
 Débit de gaz auxiliaire : 0,2 L/min,
 Hauteur de combustion au plasma : 5–22 mm,
 Temps de lecture : 1 à 5 s (max 45 s),
 Temps d'écoulement : 1 s (max 10 s),
 Vue : Radiale.

2.2.4.4. Analyses en composantes principales (ACP)

Bien que les vertus thérapeutiques des différentes parties des plantes associées aux teneurs en
minéraux soient démontrées, l’utilisation des racines ou des écorces de tiges conduit
inéluctablement à la destruction de la biodiversité végétale d’où la possibilité de pouvoir substituer
certaines parties par d’autres tout en gardant les mêmes teneurs des minéraux.

L’Analyse en composante principale, permet d’identifier les parties des plantes ayant une
composition minérale similaire.

Cette forme de projection permet de distinguer les coefficients de corrélation, entre les différentes
variables sélectionnées, sur les deux différents plans factoriels. Un plan factoriel permet de
visualiser simultanément deux facteurs non reliés entre eux. Notons que les variables projetées sur
chaque plan factoriel se trouvent à l'intérieur d'un cercle de rayon d'une unité. Plus une variable
est projetée vers le bord du cercle, mieux elle est représentée. Par ailleurs, deux variables bien
représentées et proches l'une de l'autre sont corrélées positivement tandis que deux variables qui
s'opposent sont corrélées négativement. Une orthogonalité entre deux variables traduit l'absence
de corrélation linéaire [Bilodeau et Lafaye, 2009].

Les logiciels RStudio-1.3.1093 et SPSS 12.0 ont été utilisés à cet effet.
[38]

2.2.5. Criblage biologique

Le criblage biologique d’extraits de plantes étudiées a été réalisé grâce aux tests de l’évaluation
des activités antioxydantes (Test aux radicaux ABTS et DPPH), antifalcémiante par le test
d‘Emmel et antibactérienne par la méthode de micro-dilution en milieu liquide.

2.2.5.1. Evaluation de l’activité antioxydante

a) Préparation des échantillons

 Dissoudre 10 mg d’extrait sec de chaque échantillon dans 1mL de méthanol pour les extraits
polaires et du mélange dichlorométhane–méthanol (1 :1) pour les extraits apolaires (solution
A : 10 mg/mL) ;
 Réaliser des dilutions pour avoir les niveaux de concentrations suivantes : 8mg/mL, 6 mg/mL,
4mg/mL et 2 mg/mL.

b) Test à l’ABTS

- Principe

En réagissant avec le persulfate de potassium (K2S2O8), l'ABTS (acide 2,2'-azino-bis(3-


éthylbenzothiazoline-6-sulphonique)) forme le radical cation ABTS•+, de couleur bleue verte qui
présente une absorption caractéristique à 734 nm.

Lorsqu’on ajoute une molécule ou un extrait présentant des propriétés antioxydantes, le cation
radicalaire est réduit, ce qui entraîne une décoloration de la solution et donc une diminution du pic
d’absorbance. Plus la solution en antioxydant est concentrée, plus le pic est faible. Pour évaluer
l’activité des extraits ainsi que des composés isolés ou purs, les tests sont réalisés à différentes
concentrations et l’activité comparée à des molécules de référence connues. La méthode est
généralement standardisée par rapport au Trolox [Franck et al., 2013 ; Kapepula et al., 2016].

Le spectrophotomètre UV-visible utilisé est de marque Hewlett-Packard (modèle) piloté par un


logiciel d’acquisition de données muni d’une barrette de diodes.
[39]

- Préparation de la solution mère du radical ABTS•+

 Dissoudre dans 500 𝜇L d’H2O distillée une quantité du réactif ABTS correspondant à 20
mmoles : solution A
 Dissoudre dans 500 𝜇L H2O distillée une quantité de persulfate de potassium (K2S2O8)
correspondant à 10 mmoles : solution B
 Mélanger à volume égal la solution A et B et garder le mélange à l’abri de la lumière pendant
12 à 16 heures : solution mère du radical ABTS•+
 Diluer x fois la solution mère du radical avec le méthanol pour avoir une solution d’analyse
dont l’absorbance varie entre 0,800 à 1,000

- Mise en contact de l’échantillon avec le radical

 Dans un tube à essais, placer 20 𝜇L de méthanol avec 1980 𝜇L de la solution du radical


ABTS•+ : solution contrôle (à 3 répétitions).
 Dans un tube à essais, placer 20 𝜇L de la solution de l’échantillon pour chaque niveau de
concentration (3 répétitions), ajouter à la solution 1980 𝜇L de la solution d’analyse du radical
ABTS•+
 Laisser incuber à l’abri de la lumière pendant 30 minutes

- Lecture de l’absorbance à 734 nm

Faire la lecture successive des solutions pour chaque niveau de concentration (3 répétitions) au
spectrophotomètre à 734 nm : le blanc (méthanol), la solution contrôle, les solutions de
l’échantillon.

- Détermination du pouvoir d’inhibition du radical

Le pourcentage d’inhibition du radical ABTS•+ par l’échantillon est déterminé à l’aide de la


formule suivante : % d’inhibition = [1 – (Ax/Ac)] x100
Ax : l’absorbance du radical ABTS•+ en présence de l’extrait
Ac : l’absorbance du radical ABTS•+ (solution contrôle).

- Détermination de la valeur de la CI50

Des valeurs des CI50 des différents échantillons ont été déterminées grâce au logiciel GrapPad
Prism 6.0.
[40]

c) Test au DPPH•
- Principe
Le radical DPPH (2,2-diphényle-1-picrylhydrazyl) est un radical de couleur violette et stable. Il
n’est donc pas nécessaire de l’oxyder comme dans le cas de l’ABTS. La solution de DPPH dans
le méthanol présente une bande d’absorption à 517 nm. En y ajoutant un composé ou extrait
antioxydant, la solution se décolore et passe d’une couleur violette à une couleur jaune due à la
présence du groupement picryle.

La décoloration du radical est proportionnelle à la concentration en antioxydants. La méthode est


généralement standardisée par rapport à des standards tels que : acide caféique, acide gallique,
quercétine… [Kapepula et al., 2016].

Le spectrophotomètre UV-visible utilisé est de marque Hewlett-Packard (modèle) piloté par un


logiciel d’acquisition de données muni d’une barrette de diodes.

- Analyse qualitative de la réduction du DPPH°


Pour chaque extrait des plantes, une solution mère est préparée en dissolvant 10 mg d‘extraits secs
dans 10 mL de méthanol en vue d‘obtenir une concentration de 1 mg/mL. Un millilitre de chaque
solution ainsi préparée est ajouté à 9 mL de la solution du DPPH° 30 mg/L. Le changement de
coloration de violette (mauve) à jaune (orange) après un maximum de 30 minutes indique que le
test est positif.

- Analyse quantitative
 Préparation du radical DPPH•

 Dissoudre 3,2 mg de DPPH dans 100 mL de méthanol 80%


 Garder la solution à l’abri de la lumière pendant au moins une heure
 L’absorbance de cette solution doit être ajustée à 0,7 ± 0,05 à l’aide du méthanol 80 %.

 Mise en contact de l’échantillon avec le radical

 Dans un tube à essais, placer 20 µL de méthanol avec 1980 µL de la solution du radical


DPPH• : solution contrôle (à 3 répétitions).
 Dans un tube à essais, placer 20 µL de la solution de l’échantillon pour chaque concentration
(à 3 répétitions), ajouter à la solution 1980 µL de la solution d’analyse du radical DPPH•
 Laisser incuber à l’abri de la lumière pendant 30 minutes.
[41]

 Lecture de l’absorbance à 517 nm


Faire la lecture successive des solutions pour chaque concentration (3 répétitions) au
spectrophotomètre à 517 nm : le Blanc (méthanol), la solution contrôle et les solutions des
échantillons.

 Détermination du pouvoir d’inhibition du radical

Le pourcentage d’inhibition du radical DPPH par l’échantillon a été déterminé à l’aide de la


formule suivante : % d’inhibition = [1 – (Ax/Ac)] x 100
Ax : l’absorbance du radical DPPH en présence de l’extrait
Ac : l’absorbance du radical DPPH (solution contrôle)

- Détermination de la valeur de la CI50

Des valeurs des CI50 des différents échantillons ont été déterminées grâce au logiciel GrapPad
Prism 6.0.

2.2.5.2. Evaluation de l’activité antifalcémiante in vitro

L’HbS est moins soluble lorsque la teneur en oxygène diminue (pO2<45mm Hg). Cette perte de
solubilité conduit à la polymérisation de l’HbS et à la précipitation du polymère obligeant les
globules rouges qui les contiennent à passer de leur forme biconcave habituelle à une forme en
faucille.

Ainsi en conditions hypoxiques, on observe en cas de drépanocytose, la falciformation des


globules rouges due à une cristallisation d’HbS. La falciformation des globules rouges est un
marqueur phénotypique de la drépanocytose. Ainsi, l’inhibition de la falciformation par la drogue
est exploitée comme indice de l’activité biologique.

a) Critères d’inclusion

Pour être inclus dans cette étude, le sang devrait provenir des patients drépanocytaires
homozygotes dont le statut hémoglobinique est prouvé par électrophorèse d’hémoglobine (sur gel
d’acétate de cellulose à pH alcalin) et n’ayant pas été transfusés dans les quatre mois qui précédent
la prise de sang, quels que soient l’âge et le sexe.
[42]

b) Prélèvement et conservation des échantillons du sang

Le prélèvement d’un échantillon sanguin de 5 mL de sang total sur EDTA dans un rapport 1/5 (un
volume d’EDTA pour quatre volumes de sang) est conservé à 4 °C pendant une durée ne dépassant
pas 8 jours avant l’utilisation. Les échantillons de sang drépanocytaire proviennent du Centre de
Médecine Mixte et Anémie SS situé dans le quartier Yolo-Sud dans la commune de Kalamu à
Kinshasa.

Dans le cadre de cette étude, le test de EMMEL ou test de falciformation a été choisi parmi divers
autres [Résistance globulaire (fragilité osmotique), Test d'ITANO (Test de solubilité),
Electrophorèse de l'hémoglobine …] pour poser le diagnostic biologique de la drépanocytose.

c) Test de Emmel

Les solutions mères d’extraits de plantes sont préparées par simple dilution des lyophilisats ou des
extraits secs dans le sérum physiologique (NaCl 0,9 %) à raison de 1 mg/mL. Deux dilutions
successives sont réalisées pour obtenir des solutions à 0,5 mg/mL et de 0,25mg/mL.

Le sang d’un sujet drépanocytaire (0,5 mL) est préalablement dilué 5x avec 2 mL du mélange
NaCl 0.9% - Na2S2O5 2% (v/v).

Les préparations microscopiques sont réalisées en plaçant sur la lame porte-objet une goutte de
sang dilué et une goutte de la drogue. La solution est recouverte par une lamelle et les bords des
lamelles sont recouverts avec la paraffine en surfusion en vue de créer l’hypoxie [Mpiana et al.,
2007a].

Ces différentes préparations sont observées au microscope optique à fond clair de marque
OLYMPUS Model CH10BIMF au grossissement 500X, 24H après.

Le taux de normalisation (T.N.) est calculé à partir de la relation :


NDAV− NDAP
T. N (%) = ( ) × 100 Où NDAV est le nombre de drépanocytes de l’échantillon
NDAV

témoin (sang non traité) et NDAP est le nombre des drépanocytes de l’échantillon traité.
[43]

2.2.5.3. Test antibactérien

L‘activité antibactérienne des différents extraits des plantes est évaluée par la méthode de diffusion
en disque pour le test de sensibilité et par la méthode de micro-dilution en milieu liquide pour la
détermination des paramètres d’inhibition [NCCLS, 1999].

a) Test de sensibilité

En vue de déterminer les extraits des plantes à utiliser pour la quantification des concentrations
minimales inhibitrices et bactéricides, un test de sensibilité par la méthode de diffusion en disque
est effectué sur tous les extraits. Chaque disque est chargé avec 200 𝜇g/mL d’extraits des plantes.

Cette méthode, de par sa simplicité, son faible coût et sa rapidité d‘exécution, est la plus répandue
dans des laboratoires de bactériologie pour examiner la susceptibilité des bactéries aux agents
antimicrobiens [CLSI, 2006]. Cependant, elle revêt un caractère essentiellement qualitatif.

Trois souches provenant de American Type Culture Collection (ATCC, Rockville MD, USA) sont
utilisées dans la présente étude : Staphylococcus aureus (S. aureus ATCC 25923), Escherichia
coli (E. coli ATCC 29922), Pseudomonas aeruginosa (P. aeruginosa ATCC 9027) et une souche
clinique Enterococcus spp., multirésistante isolée d’un patient drépanocytaire, toutes
généreusement offertes par l’INRB.

b) Méthode de micro-dilution en milieu liquide

- Principe

La méthode de micro-dilution dans les puits d‘une microplaque consiste à préparer des
concentrations décroissantes de la substance à tester sous un même volume. Par la suite, on ajoute
dans chaque puits un même volume de la suspension bactérienne en phase exponentielle de
croissance puis on incube à 37 °C pendant 24 heures.

La concentration minimale inhibitrice (CMI) est la plus petite concentration de la drogue, qui
permet d‘inhiber complètement toute croissance visible d’un microorganisme dans la microplaque
après incubation à 37 °C pendant 18 à 24 heures. Sa détermination est basée sur l‘évaluation de la
sensibilité d‘un microorganisme à une substance antimicrobienne [Hayes et Markovic, 2002].

Par contre, la concentration minimale bactéricide est la plus faible concentration de substance
capable de tuer plus de 99.9% d’inoculum bactérien (soit moins de 0.1% des survivants) après 18
[44]

à 24 heures d’incubation à une température de 37 °C. Leur détermination est fondée sur la
subculture à partir de la CMI sur milieu gélosé [Hayes et Markovic, 2002].

- Préparation de la suspension bactérienne

Chaque germe contenu dans la gélose de conservation est cultivé dans un milieu sélectif. A l‘aide
d‘une anse à de platine stérile, une aliquote de chaque germe est prélevé et ensemencé dans la
gélose correspondante.

Après 24 heures d’incubation sur différents milieux d’enrichissement, les colonies avec un halo
trouble caractérisent Escherichia coli et Enterococcus spp. sur McConkey, Pseudomonas
aeruginosa sur Cetrimid, Staphylococcus aureus sur MSA.

La suspension bactérienne est préparée en plaçant dans 2 mL d’eau physiologique, pour chaque
souche, deux colonies isolées des souches à tester (E. coli, Pseudomonas aeruginosa,
Staphylococcus aureus et Enterococcus spp.) en incubant pendant 24 heures, la turbidité de la
suspension est ajustée par dilution 1/100 de façon à obtenir une densité de 106 cellules/mL proche
à de celle du standard 0.5 MacFarland (1.5x108 UFC.mL-1) soit 108 cellules/mL soit une DO600
comprise entre 0,08 et 0,10.

- Mode opératoire

L’activité antibactérienne est évaluée par la méthode de micro-dilution en milieu liquide [Ngbolua
et al., 2014]. L’extrait à tester (10 mg) est préalablement dissout dans 250 𝜇L de DMSO et le
volume final est ajusté à 5 mL avec le milieu de culture Mueller Hinton (concentration finale en
DMSO égale à 5%) ayant une concentration finale en extrait de 2.000 𝜇g/mL .

Le test de micro-dilution est réalisé dans des microplaques stériles en polystyrène de 96 puits à
fond rond. Brièvement, 100 𝜇L de milieu de culture sont placés dans les puits (A2 à A9, B2 à B9,
C2 à C9, D2 à D9, E2 à E9 et F2 à F9 puis dans la 11ème et la 12èmecolonne servant de témoins). A
l’aide d’une micropipette, 250 𝜇L de chaque extrait à tester (2.000 𝜇g/mL) sont placés
respectivement dans les puits (A2 à A9, B2 à B9, C2 à C9, D2 à D9, E2 à E9 et F2 à F9).

100 µL de la solution mère d’extrait est ensuite prélevés en vue d’effectuer des dilutions sérielles
de 2 en 2 jusqu’à la huitième colonne. Les 100 derniers µL (colonne 8) sont éliminés. 5µL de
l’inoculum (108 CFU/mL) sont prélevés de façon aseptique avec une micropipette et transférer
dans tous les puits de la microplaque à l’exception des puits de la 11èmecolonne pour le contrôle de
[45]

la croissance bactérienne (inoculum et milieu de culture). Le puit de la 12èmecolonne sert de


contrôle de stérilité de milieu de culture. La microplaque est incubée à l’étuve à 37°C pendant 24
heures. Après cette période, 5µL de colorant Resazurine 1% (7-Hydroxy-3H-phenoxazin-3-one
10-oxide) sont ajoutés dans chaque puits et la microplaque est ensuite incubée pendant 5 heures.
La concentration minimale inhibitrice (premier puit ne présentant aucune croissance bactérienne)
a été déterminée après 24, 48 et 72 heures.

c) Détermination de la concentration minimale inhibitrice (CMI)

Après 24 heures d’incubation, la CMI est lue après ajout dans tous les puits de la microplaque de
5 μL de colorant Resazurine (7-Hydroxy-3H-phenoxazin-3-one 10-oxide) de concentration 0,1
mg/mL ; un colorant bleu faiblement fluorescent.

- Principe

Le principe de ce colorant repose sur la capacité des cellules bactériennes vivantes à réduire la
resazurine bleue en résofurine fluorescent coloré en rose par la succinate déshydrogénase
mitochondriale en présence du NADH ou NADPH comme agent réducteur. Les cellules mortes
dépourvues de cette enzyme demeurent bleues [Shahagian et al., 1984]. La CMI est alors lue dans
les premiers puits ne présentant aucune croissance bactérienne [Gallimore et al., 1991]. La
croissance dans les puits contenant l’extrait est comparée à celle des puits N°12 qui servent de
contrôle de croissance bactérienne.

Le test n’est valide que si l’on observe une croissance acceptable dans ces puits de contrôle. Si la
croissance est insuffisante dans ces puits, la microplaque est réincubée et la CMI est lue après 48
heures. Il est à noter que lorsque la CMI est ≤ 250 𝜇g/mL, la drogue est considérée comme active
sur la souche bactérienne [Moroh et al., 2008].
[46]

2.2.6. Analyse statistique

Les résultats des tests effectués sont exprimés en moyenne ± SD.

Les analyses de l’activité antiradicalaire des différents standards et extraits sont effectuées par le
logiciel (GrapPad Prism V 5,00).

Pour les analyses élémentaires, l’analyse de la variance (ANOVA) est effectuée à l’aide du logiciel
RStudio Version 1.3.1093 © 2009-2020, RStudio, PBC. Le modèle d’ANOVA utilisé est un
modèle croisé mixte à deux critères de classification. En cas de différence significative, cette
analyse est complétée par le test de comparaison multiple par paire (LSD test). Le seuil de
probabilité utilisé est de 1%. Les expériences seront réalisées en 6 répétitions (n=6) et les résultats
seront soumis à l’analyse des variances (anova-one-way) selon le test de comparaison multiple de
Turkey. Si p < 0,05 est la différence est considérée significative.

En effet, dans les résultats des analyses élémentaires figurent les probabilités associées à H0 (H0
= il n’existe pas de différence entre la teneur en métal pris en considération chez les plantes en
étude (H. madagascariensis Lam. ex Poiret. et Z. gilletii (De wild) P.G. Waterman). Les
différences sont dues au hasard de l’échantillonnage. Seuils de signification : P<0,001 : très
hautement significatif ; P ≥ 0,001 : hautement significatif ; P<0,05 : significatif ; P >0,05 : non
significatif (NS).
[47]

CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION


3.1. CARACTERISTIQUES MICROSCOPIQUES

L'examen microscopique des plantes médicinales vise à déterminer la nature chimique de la paroi
cellulaire ainsi que la forme et la nature chimique du contenu cellulaire. Ainsi, il détermine la
taille, la forme et la structure relative des différentes cellules et tissus d'une drogue végétale
[Bahati et al., 2017]. Les résultats obtenus après micrographie sont présentés dans les figures 9a
et 9b pour les poudres des feuilles, 10a et 10b pour les poudres des écorces des tiges, 11a et 11b
pour les écorces de racines de Z. gilletii et 12a et 12b pour les écorces tiges de H.
madagascariensis.
[48]

Figure 9a : Caractères microscopiques de la poudre des feuilles de Z. gilletii


[49]

Figure 9b : Eléments microscopiques de la poudre des feuilles de Z. gilletii à caractériser


[50]

Comme le montre la figure 9a, les feuilles de Zanthoxylum gilletii présentent des éléments
histologiques qui sont : stomates polycytiques (a), poils unicellulaires lisses élargis dans sa partie
médiane (b), sclérenchymes allongées (c), des fibres scléreuses (d), cristal d’oxalate de calcium
(e), fragments des vaisseaux spiralés (f), cellules épidermiques entourant les stomates (g) et des
éléments à caractériser (Figure 9b).

Ces éléments histologiques sont caractéristiques des feuilles de cette espèce végétale. Ces résultats
constitueraient une base de données pour la caractérisation des feuilles de Zanthoxylum gilletii.
[51]

Figure 10a : Caractères microscopiques de la poudre des écorces de tiges de Z. gilletii


[52]

Figure 10b : Eléments microscopiques de la poudre des écorces de tiges de Z. gilletii à caractériser

Comme le montre la figure 10a, les écorces de tiges de Z. gilletii présentent des éléments
histologiques suivants : fibres scléreuses (a), scléréides sphériques groupés (b), scléréides allongés
de l'endocarpe (avec des fragments des vaisseaux et des grains d’amidons) (c), scléréides isolés du
mésocarpe externe, certains attachés à des fragments de parenchyme indistincts (avec des grains
d’amidons) (d), vaisseaux spiralés (e), cristaux d’oxalate de calcium (f), poils unicellulaires lisses,
aplatis et élargis dans sa partie médiane (g) et des éléments à caractériser qui sont présentés à la
figure 10b.
[53]

Figure 11a : Caractères microscopiques de la poudre des écorces de racines de Z. gilletii


[54]

Figure 11b : Eléments microscopiques de la poudre des écorces de racines de Z. gilletii à caractériser
[55]

Comme le montre la figure 11a, les écorces de racines de Z. gilletii présentent des éléments
histologiques suivants: Poils unicellulaires (a), (b) et (c) ; Scléréides groupés (d), (e) Scléréides
isolés (e) ; Fragment de fibres scléreuses. Concernant la figure 11b, nous distinguons des
fragments de vaisseaux ponctués (b) et d’autres éléments à caractériser.

Figure 12a : Caractères microscopiques de la poudre des écorces de tiges de H. madagascariensis


[56]

Figure 12b : Eléments microscopiques de la poudre des écorces de tiges de H. madagascariensis à caractériser

Comme le montre la figure 12a, les écorces de tiges de H. madagascariensis présentent des
éléments histologiques suivants: Scléréides de l'endocarpe (a) ; Poils tecteurs unicellulaires (b) et
(c) ; fragment de liège (Cork) (d). Les différents éléments de la Figure 12b sont à caractériser.

Ces éléments histologiques sont caractéristiques des écorces de racines, de tiges de ces espèces
végétales. Ces résultats constitueraient une base de données pour sa caractérisation.

La connaissance des caractéristiques microscopiques des différentes parties des espèces étudiées est
donc l'un des outils les plus précieux pour l'évaluation de la qualité et de l'identité de ces espèces
végétales.
[57]

Au meilleur de nos connaissances, aucune information n’a été signalée sur l’étude micrographique
des différentes parties des espèces étudiées. Vue leur utilisation en médecine traditionnelle, il est
impérieux de valoriser ces plantes tout en procédant à la normalisation et la standardisation pour
lesquelles la détermination des éléments histologiques des drogues pour l’élaboration des
monographies s’avère primordiale pour la détection des falsifications.

Les plantes médicinales sont définies par leurs caractéristiques organoleptiques, microscopiques
et macroscopiques. L'inspection microscopique des drogues végétales est ainsi essentielle pour
l'identification des matières broyées ou en poudre. La microscopie est utile pour l'identification et
l'authentification des plantes médicinales et pour détecter celles qui sont falsifiées et de mauvaise
qualité [Mukherjee, 2019].

L'authentification des matières végétales comprend l'identification morphologique, microscopique


et chimique. La falsification des échantillons des plantes médicinales est un problème sérieux qui
implique le mélange délibéré ou involontaire d'une espèce végétale avec des plantes d'autres genres,
ou même des matières toxiques [Mukherjee, 2019 ; Bahati et al., 2017].

Toutefois, les examens microscopiques approfondis doivent être effectués principalement pour
déterminer les dimensions de certains éléments caractéristiques tels que la taille des grains d'amidon,
les cristaux d'oxalate de calcium, la longueur de fibres et de scléréides. Bien que la microscopie seule
ne puisse pas fournir un profil d'évaluation complète d'une plante médicinale, elle peut néanmoins
fournir des preuves à l'appui qui, lorsqu'elles sont combinées à d'autres paramètres analytiques tels
que les empreintes chromatographiques, peuvent être utilisées pour obtenir des preuves complètes
pour la normalisation et l'évaluation des plantes médicinales [Bahati et al., 2017].
[58]

3.2. METABOLITES SECONDAIRES

3.2.1. Métabolites secondaires identifiés par des réactions en solution

Le criblage phytochimique des différentes parties de Z. gilletii a révélé la présence de polyphénols


tels que les anthocyanes (feuilles et écorces de la tige) et les flavonoïdes (écorces de tige et de
racine) alors que seules les écorces de la tige contenaient des tanins. Des alcaloïdes ont été trouvés
dans les feuilles et les écorces de tige, des saponines, des coumarines, des triterpénoïdes et des
stéroïdes dans toutes les parties de la plante. Seules les écorces des tiges contenaient des dérivés
quinoniques (Tableau 5).
[59]

Tableau 5: Métabolites secondaires de Zanthoxylum gillettii

a. Composés de la phase aqueuse Zanthoxylum gillettii


Groupes chimiques recherchés Réactifs utilisés Observations Feuille Ecorce Tige Ecorce Racine
1. Polyphénols totaux Burton Coloration bleue avec précipité bleu + + +
Anthocyanes HCl et NH4OH Coloration rouge (Acid) et bleu ou verdâtre (Alca) + + -
Leucoanthocyanes HCl Coloration rouge cerise ou violacée - - -
Quinones liées Bornträger Coloration rose à rouge-violacée - - +
Tanins FeCl3 1% Coloration bleue foncée à noire verte - + -
Catéchiques Stiasny Précipité rose - + -
Galliques Stiasny+FeCl3 + CH3COONa Teinte bleue ou noire - - -
Flavonoïdes Cyanidine de Shinona Coloration orangée, rouge, violette - + +
2. Alcaloïdes Mayer Précipitation + + -
3. Saponines Test de mousse Mousse persistante de plus de 1 cm après 15 min + + +
4. Mucilages Ethanol 94% Précipitation - - -
b. Composés de la phase organique (Méthanol)
Groupes chimiques recherchés Réactifs utilisés Observations Feuille Ecorce Tige Ecorce Racine
1. Triterpénoïdes Liebermann Coloration mauve + + +
2. Stéroïdes Liebermann Coloration mauve + + +
3. Quinones libres Bornträger et NaOH 10% Coloration rouge noirâtre avec précipité - - +
4. Coumarines Bornträger et NaOH 10% Pas de fluorescence à la lumière UV + + +
Légende :
+ : Présence de la substance recherchée
- : Absence de la substance recherchée
[60]

Le criblage phytochimique de l'extrait des écorces de tige de H. madagascariensis a révélé la


présence d'alcaloïdes, de flavonoïdes, de saponines, de tanins, de leucoanthocyanes et de
triterpénoïdes (Tableau 6). Ces résultats sont similaires à ceux rapportés par Okoli et al. [2002],
Mukeba et al., [2020] et Mouthé et al., [2020].
[61]

Tableau 6: Métabolites secondaires de Harungana madagascariensis


a. Composés de la phase aqueuse H.
madagascariensis
Groupes chimiques recherchés Réactifs utilisés Observations Ecorce Tige
1. Polyphénols Burton Coloration bleue avec précipité bleu +
Anthocyanes HCl et NH4OH Coloration rouge (Acid) et bleu ou verdâtre (Alca) +
Leucoanthocyanes HCl Coloration rouge cerise ou violacée +
Quinones liées Bornträger Coloration rose à rouge-violacée +
Tanins FeCl3 1% Coloration bleue foncée à noire verte +
Catéchiques Stiasny Précipité rose +
Galliques Stiasny+FeCl3 + CH3COONa Teinte bleue ou noire -
Flavonoïdes Cyanidine de Shinona Coloration orangée, rouge, violette +
2. Alcaloïdes Mayer Précipitation +
3. Saponines Test de mousse Mousse persistante de plus de 1 cm après 15 min +
4. Mucilages Ethanol 94% Précipitation -
b. Composés de la phase organique (Méthanol)
Groupes chimiques recherchés Réactifs utilisés Observations Ecorce Tige
1. Triterpénoïdes Liebermann Coloration mauve +
2. Stéroïdes Liebermann Coloration mauve -
3. Quinones libres Bornträger et NaOH 10% Coloration rouge noirâtre avec précipité +
4. Coumarines Bornträger et NaOH 10% Pas de fluorescence à la lumière UV +
Légende :
+ : Présence de la substance recherchée
- : Absence de la substance recherchée
[62]

3.2.2. Métabolites secondaires identifiés par analyses chromatographiques

a) Chromatographie sur Couche Mince des extraits

Les résultats de l’analyse chromatographique par CCM ont révélé la richesse en composés
phénoliques et en terpénoïdes des différents extraits des plantes étudiées.

 Flavonoïdes et acides phénoliques

Les figures 13a et 13b donnent des chromatogrammes correspondant aux flavonoïdes et acides
phénoliques. Les flavonoïdes apparaissent comme des spots fluorescents jaunes, oranges, jaune-
oranges et verts tandis que les acides phénols comme des spots fluorescents bleus.

Figure 13a : Chromatogramme CCM d'extraits méthanoliques de parties de Z. gilletii (feuilles : Zan Feu, écorce
de la tige : Zantho ET et écorce de la racine : Zan ER) et de Harungana madagascariensis (Ecorce de la tige :
Harun ET) avec comme témoins la rutine, l’acide chlorogénique, le quercitrin et l’acide caféique; développés
avec de l'acétate d'éthyle/ acide formique/acide acétique glacial/eau (100 :11 :11 :26 ; v/v/v/v) et visualisés à 365
nm avec le réactif Natural Products-PEG. Les flavonoïdes sont détectés sous forme de taches fluorescentes
jaunes et les acides phénoliques sous forme de taches fluorescentes bleues.

La figure 13a correspond aux composés phénoliques plus polaires que la Figure 13b, aux composés
moins polaires. Ces empreintes chromatographiques montrent la présence de flavonoïdes
glycosylés et d'acides phénoliques comme principaux composés des feuilles, des écorces de tiges
et des racines de Z. gilletii mais également des écorces de tiges de H. madagascariensis. Par
[63]

comparaison avec les témoins utilisés, les écorces de tiges et de racines contiendraient la lutéoline,
l'acide chlorogénique, l'acide caféique et la rutine. L’écorce de la tige de H. madagascariensis
pourrait contenir de l’isoquercitrin, le kaempferol et l'acide chlorogénique. Les empreintes des
feuilles de Z. gilletii sont complètement différentes de celles des tiges et des écorces de racines
(Figure 13b).

Figure 13b : Chromatogramme CCM d'extraits méthanoliques de parties de Z. gilletii (feuilles : Zantho L,
écorce de la tige : Zantho SB et écorce de la racine : Zantho R) avec l'acide gallique, l'acide rosmarinique et la
lutéoline comme témoins et l'acide rosmarinique, la quercétine et le kampferol comme étalons pour les extraits
méthanoliques de H. madagascariensis (Ecorce de la tige : Harung Ecorce tige); développés avec de l'acétate
d'éthyle/acétone/acide formique (85:20:10 ; v/v/v) et visualisés à 365 nm avec le réactif Natural Products-PEG.
Les flavonoïdes sont visualisés comme des spots fluorescents jaunes et les acides phénoliques comme de spots
fluorescents bleues.

Les plantes médicinales ont longtemps été signalées comme une source potentielle de composés
antioxydants naturels, en particulier les métabolites secondaires des plantes, c'est-à-dire les
composés phénoliques et les flavonoïdes, dont l'arrangement des groupes fonctionnels, la
configuration, la substitution, le nombre de groupes hydroxyles influencent l'activité antioxydante.
Les activités antioxydantes seraient attribuées à leur capacité de complexation avec des enzymes
spécifiques. Les flavonoïdes sont capables, de métaboliser le dioxygène et l’oxyde nitrique ou de
stopper l'action de radicaux libres par piégeage et / ou de chélater certains ions métalliques (Fe 2+,
Cu2+) [Heim et al., 2002 ; Brown et al., 1998].
[64]

Les flavonoïdes sont ainsi des composés naturels qui peuvent être rencontrés dans une large variété
de fruits et de légumes consommés quotidiennement par l'être humain. Ils se caractérisent par une
grande réactivité exprimée par leur affinité pour la liaison aux protéines, aux autres
macromolécules biologiques (hormones, acides nucléiques) et aux ions métalliques divalents, ainsi
que par leur capacité à catalyser le transport des électrons et à capturer les radicaux libres
[Kapepula et al., 2017].

Ces propriétés peuvent donner lieu à des effets physiologiques très divers, dont beaucoup n'ont pu
être mis en évidence que par des tests in vitro : inhibition des enzymes, activité antioxydante, effets
anti-inflammatoires, antiallergiques, action antibactérienne et antivirale, activité vasculaire
[Kapepula et al., 2017], et à d'autres propriétés médicinales associées à leur capacité à moduler
les fonctions d'enzymes cellulaires essentielles. Ils sont également connus pour être de puissants
inhibiteurs de plusieurs enzymes, telles que l'aldose réductase, la Ca2+-ATPase, la xanthine
oxydase (XO), la cyclo-oxygénase (COX), la lipoxygénase et la phosphoinositide 3-kinase
[Walker et al., 2000].

Les propriétés antimicrobiennes des flavonoïdes sont intéressantes du fait de l'augmentation de la


pharmacorésistance des pathogènes [Nijveldt et al., 2001].

Les flavonoïdes ont des propriétés anti-inflammatoires par le biais de différents mécanismes tels
que l'inhibition des enzymes régulatrices et des facteurs de transcription qui ont un rôle important
dans le contrôle des médiateurs impliqués dans l'inflammation. Les flavonoïdes sont également de
puissants antioxydants capables d'éliminer les radicaux libres et de diminuer leur formation. Par
conséquent, ils ont un impact sur plusieurs cellules immunitaires et mécanismes immunitaires qui
sont importants dans les processus inflammatoires [Yki-Järvinen, 2015].

De plus, l'Adenosin Mono Phosphate-activated protein kinase (AMPK) est considérée comme une
cible intéressante pour la prévention de maladies telles que l'obésité, le diabète, la drépanocytose,
l'inflammation et le cancer [Hardie et al., 2012]. Il est rapporté que l'AMPK pourrait être activée
par un composé phénolique naturel, tel que le resvératrol, le gallate d'épigallocatéchine, la
curcumine, la quercétine, l'ester phénéthylique d'acide caféique, la berbérine et la théaflavine
[Hwang et al., 2009].
[65]

 Anthraquinones

Concernant les anthraquinones, la figure 14 nous renseigne sur la présence des anthrones (spots
jaunes) dans les écorces de tiges et de racines de Z. gilletii et dans les écorces de tige de H.
madagascariensis. Signalons également la présence des anthraquinones (spots fluorescents
rouges) uniquement dans les feuilles de Z. gilletii.

Les anthraquinones constituent une classe importante de composés phénoliques aux applications
diverses [Uchimiya et Stone, 2009].

Figure 14 : Chromatogramme CCM d'extraits méthanoliques de parties de Z. gilletii (feuilles : Zanthox feuilles,
écorce de la tige : Zanthox EcorcesT, et écorce de la racine : Zanthox EcorcesR) et de Harungana
madagascariensis (Ecorce de la tige : Harungana EcorcesT) sans étalons ; développés avec de l'acétate
d'éthyle/méthanol/eau (100:13,5:10 ; v/v/v) et visualisés à 365 nm avec le KOH alcoolique. Les anthraquinones
sont détectées sous forme de taches fluorescentes rouges et les anthrones (aloïne) sous forme de taches
fluorescentes jaunes

Les dérivés d'anthraquinone présentent un large éventail d'activités pharmacologiques, notamment


anti-inflammatoires [Khan et al., 2011], antiarthritiques [Wuthi-udomlert et al., 2010]
antibactériennes, antiplaquettaires [Seo et al., 2012], et neuroprotectrices. En outre, ils ont montré
un potentiel pour le traitement de la malaria [Winter et al., 1996].

Cette classe de composés s'est avérée être un outil important pour le traitement des blessures
associées à l'inflammation, aux radicaux libres, au cancer, au diabète et anti-pathogènes des micro-
organismes [Hsinhsueh et al., 2005].
[66]

À ce jour, la plupart des anthraquinones étudiées, isolées à partir de diverses sources, présentaient
plus d'activités antibactériennes. Un aspect du mécanisme a été élucidé par Daly et al., [2015]. La
polyhydroxyanthraquinone ω-hydroxyémodine (OHM) a été identifiée comme un suppresseur de
quorum sensing (QS) qui contrôle la production d'un facteur de virulence, essentiel pour provoquer
des infections tissulaires par Staphylococcus aureus. Une diminution de la dermonécrose avec le
traitement par OHM était associée à une clairance bactérienne accrue et à des réductions de la
transcription et de l'expression des cytokines inflammatoires au site de l'infection. En outre, le
traitement OHM a amélioré la destruction des cellules immunitaires de S. aureus in vitro d'une
manière dépendante. Ces données suggèrent que le désarmement bactérien par la suppression de
S. aureus QS peut renforcer la réponse immunitaire innée de l'hôte et limiter l'inflammation par la
réduction de l'expression des cytokines inflammatoires au site de l'infection [Daly et al., 2015].

 Anthocyanes
La figure 15, indique la présence des anthocyanes sous forme de traces dans les différentes parties
de Z. gilletii et plusieurs spots roses dans les écorces de tige de H. madagascariensis.

Figure 15 : Chromatogramme CCM d'extraits méthanoliques de Z. gilletii (feuilles : Zanthox feuilles, écorce
de la tige : Zanthox EcorcesT, et écorce de la racine : Zanthox EcorcesR) et de Harungana madagascariensis
(Ecorce de la tige : Harungana SB); développés avec de l'acétate d'éthyle/acide formique/eau (100 :10: 40 ;
v/v/v) et visualisés au visible avec la vanilline phosphorique. Les anthocyanes donnent des colorations roses

Les anthocyanes sont des pigments végétaux solubles dans l'eau, responsables de la coloration
rouge, violette et bleue de nombreux fruits, fleurs et feuilles. En outre, on les trouve dans d'autres
tissus végétaux tels que les tiges, les racines, les bulbes et les tubercules [Andersen et Jordheim
[67]

2010]. Les anthocyanes sont associés à la prévention des maladies cardiovasculaires, des maladies
neurodégénératives et du cancer ainsi qu'à l'amélioration de la vision [Subash et al., 2014].

En effet, les anthocyanes sont aussi connus comme ayant la capacité d’interagir avec les protéines.
Leur possible interaction avec l’hémoglobine S pourrait entrer en compétition avec la
polymérisation de cette hémoglobine et empêcher ainsi la falciformation des drépanocytes, car la
polymérisation est l’un des facteurs déterminants de la falciformation [Mehanna, 2002]. Les
anthocyanes sont également connus pour leur pouvoir antioxydant, ils pourraient aussi agir sur le
rapport Fe3+/ Fe+2 qui est élevé dans les drépanocytes ou sur la stabilité de la membrane des
érythrocytes [Kahkoonen et al., 2003].

 Terpénoides

L’analyse des figures 16a et b montre que les diverses colorations observées dans les profils
chromatographiques des écorces de tiges et de racines (couleur violette) et des feuilles (couleur
noire) de Z. gilletii et des écorces de tiges (couleurs violette et jaune) de H. madagascariensis
marquent la présence de terpènes dont les iridoïdes dans les plantes étudiées.

(a) (b)
Figure 16a et b : Chromatogramme CCM d'extraits d’acétate éthylique de Z. gilletii (feuilles : Zanthox feuilles,
écorce de la tige : Zanthox EcorcesT, et écorce de la racine : Zanthox EcorcesR) et de Harungana
madagascariensis (Ecorce de la tige : Harungana EcorcesT)) avec acide oléanolique, menthol et thymol comme
standards ; développés avec du Toluène/acétate d'éthyle/ (93 :7 ; v/v) et visualisés au visible avec l’anisaldéhyde
sulfurique. Les terpènes sont détectés par des spots de diverses couleurs
[68]

Par comparaison avec les témoins utilisés, nos résultats ont montré que les écorces de tiges et de
racines de Z. gilletii et les écorces de tiges de H. madagascariensis contiendraient du menthol
(Figure 16a). Les empreintes des feuilles sont complètement différentes de celles des tiges et des
écorces de racines. Les feuilles de Z. gilletii et les écorces de tiges de H. madagascariensis
pourraient, par comparaison avec les témoins, contenir de l’acide oléanolique (Figure 16b).

Les triterpénoïdes sont utilisés contre les maladies inflammatoires, les allergies et contre certaines
maladies : infections d’origine bactérienne ou virale, trouble humoral ou nerveux. [Maruyama et
al., 2005 ; Cowan, 1999].

Les terpénoïdes inhibent considérablement le développement du gonflement chronique des


articulations. Les terpénoïdes peuvent affecter divers mécanismes pertinents pour l'inflammation
survenant en réponse à divers facteurs étiologiques, car des études complètes des mécanismes
d'action des terpénoïdes ont montré un effet thérapeutique sur l'inflammation. De telles approches
montreront probablement la diversité des effets physiologiques et des mécanismes d'action sous-
jacents des composés phytochimiques fonctionnels développant des anti-inflammatoires avec une
sécurité supplémentaire [Flesch et al., 1988].

Une large classe de médicaments tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les
glucocorticoïdes sont présents sur le marché, mais tous souffrent d’effets indésirables tels une
irritation du tractus gastro-intestinal et un dysfonctionnement hépatique. L'homologue naturel est
toujours resté un domaine d'intérêt car il a moins de toxicité et il est rentable avec moins de réponse
immunitaire [Flesch et al., 1988].

 Iridoïdes

Les iridoïdes vrais sont signalés uniquement dans les écorces de tiges de Z. gilletii et de H.
madagascariensis. La présence de ces composés (Terpénoides et Iridoïdes) dans une espèce
végétale pourrait lui conférer des propriétés biologiques, notamment des activités hypotensive,
sédative du système nerveux central et anti-oxydante [Sahraoui et al., 2020].

 Coumarines

Concernant les coumarines, la figure 17, indique la présence des coumarines (spots fluorescents
bleus) dans les feuilles, les écorces de tiges et des racines de Z. gilletii et dans les écorces de tige
de H. madagascariensis.
[69]

Figure 17 : Chromatogramme CCM d'extraits d’acétate éthylique de Z. gilletii (feuilles : Zanthox feuilles,
écorce de la tige : Zanthox EcorcesT, et écorce de la racine : Zanthox EcorcesR) et de Harungana
madagascariensis (Ecorce de la tige : Harungana EcorcesT)) sans étalons ; développés avec du Toluène/éther
(1 :1 ; v/v) et visualisés à 365 nm avec le KOH éthanolique. Les coumarines sont détectées par des spots bleus

Les coumarines possèdent de nombreuses propriétés biochimiques et pharmacologiques. Leurs


activités dépendent de la structure et de la nature des substituants, parmi lesquelles les activités de
réduction d’œdèmes, de vaso-relaxation, anti-inflammatoire, d’inhibition d’enzyme,
antimicrobienne, antivirale, anti-cancer et des propriétés antioxydantes [Potthast et al., 1999].

Les modes d’action des coumarines sont similaires à ceux rapportés pour les flavonoïdes, toutefois
l’impact structural sur leurs activités peut varier. Zhang et Wang [2004] ont étudié en particulier
l’influence de la structure des coumarines sur leur activité antiradicalaire. Ils ont mis en évidence
que la structure caractéristique des coumarines, c'est-à-dire la 1,2-pyrone, affecte peu l’activité
antioxydante de ces molécules. Par contre, la présence d’une fonction catéchole a un rôle important
pour les propriétés antiradicalaires.

Les coumarines, des substances naturelles dérivant de la benzo-α-pyrone, sont largement


distribuées dans le règne végétal. Une diversité structurelle a signalé dans cette famille de
composés, qui ont l’intérêt depuis longtemps en raison de leurs activités biologiques, notamment
les activités anticoagulantes, antimicrobiennes, antivirales, activité d'inhibition d'enzymes, anti-
inflammatoires et antioxydantes [Kostova, 2005].
[70]

Notons qu’à l’exception des composés dont leurs chromatogrammes sont représentés ci-haut,
d’autres composés ont été aussi détectés. Il s’agit notamment des tanins catéchiques détectés dans
les différentes parties des plantes étudiées sauf dans les feuilles de Z. gilletii et de tanins galliques
détectés uniquement dans les écorces de tige de H. madagascariensis.

Le test des alcaloïdes a donné une réponse négative au réactif de Mayer pour les différentes parties
des plantes étudiées. En comparant ces résultats de la recherche des alcaloïdes avec les travaux
antérieurs, nous remarquons que l’absence de ces composés dans les différentes parties de Z.
gilletii a été signalée par Agyare et al. [2006] dans les extraits méthanoliques et d’éther de pétrole.
Les travaux de Gaya et al. [2013] ont montré la présence des alcaloïdes dans les feuilles, les
écorces de tige et les racines de Z. gilletii.

Par ailleurs, l’absence d’alcaloïdes a été notée dans les graines de H. madagascariensis [Afieroho
et al., 2017] alors que Mukeba et al. [2020] et Mouthé et al. [2020] ont signalé leur présence dans
les écorces de tige de H. madagascariensis.

b) Profilage des Polyphénols par CLHP

Les chromatogrammes de CLHP des standards et des extraits méthanoliques des différents
échantillons sont présentés dans les figures 18 à 21.

 Profilage des polyphénols dans les extraits méthanoliques de Zanthoxylum gilletii

a. Extrait méthanolique de Zanthoxylum gilletii (Feuille)

Figure 18 : Profil CLHP à 340 nm de l’extrait méthanolique des feuilles de Zanthoxylum gilletii. La CLHP dans
le système à gradient d’élution, 0.05% acide trifluoroacétique dans l’eau milliQ (A) et Acétonitrile (B) : 0 min,
100:0 (A: B), 1 min, 93:7 (A:B); 45 min, 60:40 (A:B); 56 min, 40:60 (A:B) ; 67 min, 100:0 (A:B) and 70 min,
stop at 1 mL/min sur la colonne Hypersil ODS (4,6 mm × 150 mm).
[71]

b. Extrait méthanolique de Zanthoxylum gilletii (Ecorce tige)

Figure 19 : Profil CLHP à 340 nm de l’extrait méthanolique des écorces de tige de Zanthoxylum gilletii. La
CLHP dans le système à gradient d’élution, 0.05% acide trifluoroacétique dans l’eau milliQ (A) et Acétonitrile
(B) : 0 min, 100:0 (A: B), 1 min, 93:7 (A: B); 45 min, 60:40 (A: B); 56 min, 40:60 (A: B) ; 67 min, 100:0 (A: B)
and 70 min, stop at 1 mL/min sur la colonne Hypersil ODS (4,6 mm × 150 mm).

c. Extrait méthanolique de Zanthoxylum gilletii (Ecorces de racine)

Figure 20 : Profil CLHP à 340 nm de l’extrait méthanolique des écorces de racine de Zanthoxylum gilletii. La
CLHP dans le système à gradient d’élution, 0.05% acide trifluoroacétique dans l’eau milliQ (A) et Acétonitrile
(B) : 0 min, 100:0 (A: B), 1 min, 93:7 (A: B); 45 min, 60:40 (A: B); 56 min, 40:60 (A: B) ; 67 min, 100:0 (A: B)
et 70 min, stop à 1 mL/min sur la colonne Hypersil ODS (4,6 mm × 150 mm).

Le profilage HPLC à 340 nm indique la présence, dans les feuilles, de quatre composés majeurs et
d'un composé minoritaire, ayant un temps de rétention correspondant à la rutine (23,722 min) et à
l'acide caféique (7,617 min) et de trois composés majoritaires inconnus. En revanche, l'écorce de
la tige contient sept composés majeurs dont quatre ont des temps de rétention correspondant aux
composés phénoliques standards utilisés : la rutine (23,722 min) ; l'acide caféique (7,617 min), la
quercétine (25,337 min) et l'acide chlorogénique (18,867 min) et trois autres composés inconnus.
Au final, les écorces de la racine présentent sept composés majoritaires avec des temps de rétention
qui ne correspondent à aucun standard, tandis que trois composés minoritaires ont des temps de
[72]

rétention proches de l'acide caféique (7,617 min) ; la quercétine (25,337 min) et l'acide
chlorogénique (18,867 min).

 Profilage des polyphénols dans les extraits méthanoliques de H. madagascariensis


c) Extrait Méthanolique de H. madagascariensis (Ecorce tige)

Figure 21 : Profil CLHP à 340 nm de l’extrait méthanolique des écorces de tige de Harungana
madagascariensis. La CLHP dans le système à gradient d’élution, 0.05% acide trifluoroacétique dans l’eau
milliQ (A) et Acétonitrile (B) : 0 min, 100:0 (A: B), 1 min, 93:7 (A: B); 45 min, 60:40 (A: B); 56 min, 40:60 (A:
B) ; 67 min, 100:0 (A: B) and 70 min, stop at 1 mL/min sur la colonne Hypersil ODS (4,6 mm × 150 mm).

Le profilage HPLC à 340 nm indique la présence dans les écorces de la tige de trente-six composés
majeurs et quatre composés minoritaires ayant des temps de rétention correspondant à la rutine
(23,722 min), l'acide chlorogénique (18,867 min), l'acide caféique (7,617 min) et la quercétine
(25,337 min) et trente-six composés majoritaires inconnus.

La figure 22 montre les structures chimiques des différents témoins utilisés dont l’acide caféique,
l’acide chlorogénique, la lutéoline, la rutine et la quercétine.

Figure 22 : Structures chimiques de l’acide caféique (a), l’acide chlorogénique (b), la lutéoline (c), la rutine
(d) et la quercétine (e)
[73]

L'acide caféique (acide trans-3,4-dihydroxycinnamique CA) est un représentant majeur des acides
hydroxycinnamiques et apparaît dans les plantes principalement sous forme d'acide chlorogénique
(acide 5-caféoylquinique) [Kim et al., 2016]. C’est un puissant antioxydant et possède de
propriétés antivirales, antitumorales, anti-inflammatoires, neuroprotectrices, anti-athéroscléreuses
et immunomodulatrices dans divers systèmes [Park et al., 2008]. Comme des études précédentes
l'ont rapporté, l’acide caféique présente des propriétés antitumorales et antiallergiques dans divers
troubles. Il atténue l'inflammation des voies respiratoires dans la bronchopneumopathie chronique
obstructive grâce à l'inactivation du NF-κB [Chen et al., 2010].

La lutéoline (3', 4', 5,7-tétrahydroxyflavone) possède des propriétés anti-oxydantes,


antimicrobiennes, anti-inflammatoires, chimiopréventives, cardioprotectrices, antidiabétiques,
neuroprotectrices et antiallergiques [Baek et al., 2017; Yu et al., 2017].

Les mécanismes essentiels de l'action anti-inflammatoire de la lutéoline sont l'inhibition de


l'expression inductible de l'oxygène synthase nitrique (iNOS) et la production de NO, le piégeage
des ERO, l'inhibition de la production de ERO et l'activation des enzymes anti-oxydantes,
l'inhibition de la production et de la libération de leucotriène, la suppression de l’expression de
cytokines pro-inflammatoires, inhibition de la voie NFKB (nuclear factor kappa B), Akt
(serine/threonin protein kinase B) et la voie de la protéine kinase activée par un mitogène (MAPK),
inhibition de la liaison membranaire des molécules d'adhésion, inhibition de l'activité
hyaluronidase et élastase, stabilisation des mastocytes, réduction de l'activité de la perméabilité
vasculaire et la modulation de la fluidité de la membrane cellulaire [Seelinger et al., 2008].

De même, les plantes à forte teneur en lutéoline sont utilisées depuis longtemps dans les médecines
traditionnelles iraniennes, brésiliennes et chinoises pour traiter les maladies liées à l'inflammation
[Farzaei et al., 2013; Ferrari et al., 2013].

De multiples mécanismes peuvent sous-tendre l’effet antioxydant de la lutéoline. Primo, la


lutéoline fonctionne comme un piégeur de ERO par sa propre oxydation [Lin et al., 2008].
Secundo, elle inhibe les oxydases génératrices de ERO. Tertio, la lutéoline peut exercer son effet
antioxydant en protégeant ou en améliorant les antioxydants endogènes tels que la glutathion-S-
transférase (GST), la glutathion réductase (GR), la superoxyde dismutase (SOD) et la catalase
(CAT) [Lin et al., 2008]. Quartio, elle peut inhiber directement les enzymes qui catalysent
l'oxydation des composants cellulaires. Enfin, la lutéoline peut chélater les ions de métaux de
[74]

transition responsables de la génération de ERO et donc inhiber la réaction de lipooxygénase, ou


supprimer l'oxydation non dépendante du métal de transition. Il convient de noter que des
mécanismes antioxydants concordants de la lutéoline peuvent se produire in vivo [Lin et al., 2008].

La quercétine, un antioxydant largement signalé dans les plantes, est un composé actuellement
étudié pour ses effets antifalciformation possibles [Zheng et al., 2017]. La capacité antioxydante
de la quercétine a le potentiel de contrer les dommages oxydatifs et l'inflammation dans la
drépanocytose [Cesquini et al., 2003]. On rapporte également que la quercétine inhibe l'activité
des espèces réactives de l'oxygène générant des enzymes comme la xanthine oxydase, qui
pourraient être protectrices contre les dommages oxydatifs associés à la drépanocytose [Zhang et
al., 2016]. Des études ont également montré qu’elle réduisait la cytotoxicité induite par
l'hydroxyurée dans les cellules endothéliales aortiques immortalisées de souris [Kiser et al., 2017].
Les potentiels antifalciformation de la quercétine peuvent être associés à la modulation de la
désoxy-hémoglobine, à l'homéostasie redox et à l'altération de la chimie fonctionnelle dans les
érythrocytes falciformes humains [Aliyu et al., 2019].

Il été démontré que la rutine protège contre le stress oxydatif et l'inflammation induits par les ERO
[Nafees et al., 2015] qui sont des conditions impliquées dans la drépanocytose. Il a également été
rapporté qu’elle exerce des effets antiplaquettaires ainsi que le renforcement des capillaires des
vaisseaux sanguins [Guo et al., 2007] qui sont des propriétés qui pourraient être bénéfiques pour
protéger contre les dommages endothéliaux dus au stress oxydatif dans la drépanocytose. D’autres
études ont montré qu’en tant qu'antioxydant, elle protège contre les dommages causés par un excès
d'espèces réactives d'oxygène caractéristiques de la drépanocytose traitée par l'hydroxyurée, ce qui
suggère un effet protecteur supplémentaire associé à l'utilisation des flavonoïdes [Henneberg et
al., 2013].

Diverses études [Cesquini et al., 2003] ont comparativement révélé que la quercétine protège bien
mieux contre la falciformation que la rutine, probablement en raison de leurs diverses propriétés
physico-chimiques, cependant, une étude sur les effets avant et après l'induction de la rutine ainsi
que le mécanisme d'action lié à l'antifalciformation est encore mal abordé. Les effets
antifalciformation de la rutine peuvent être associés à la modulation de la désoxy-hémoglobine,
2,3-bisphosphoglycérate mutase et à des modifications de la chimie fonctionnelle des érythrocytes
drépanocytaires [Aliyu et al., 2019].
[75]

3.2.3. Teneur en métabolites secondaires

Les teneurs en métabolites secondaires des différents échantillons sont reprises dans le tableau ci-
dessous :
Tableau 7 : Composition chimique de différents extraits en phytochimiques

Métabolites secondaires
Extraits Polyphénols totaux Flavonoïdes Anthocyanes
(mg EAG/g) (mg EQ/g) (mg EC/g)
Zanthoxylum (Feuilles) 166,51 ± 5,12d 69,29 ± 0,67b 28,14 ± 2,20b
Zanthoxylum (Ecorces de tige) 274,26 ± 8,43b 58,91 ± 1,97c 28,06 ± 0,53b
Zanthoxylum (Ecorces de racine) 181,19 ± 5,57c 54,49 ± 4,54d 26,74 ± 1,36c
H. madagascariensis (Ecorces tige) 667,78 ± 20,52a 151,60 ± 9,47a 33,02 ± 0,74a
Légende : mg EAG/100g : milligramme équivalent acide gallique par gramme de matière sèche ; mg EQ/100g :
milligramme équivalent Quercétine par gramme de matière sèche ; mg EC/100g : milligramme équivalent D-
Catéchine par gramme de matière sèche

Les teneurs en polyphénols totaux, en flavonoïdes et en anthocyanes des poudres des plantes
étudiées varient en fonction de la partie utilisée. La poudre de H. madagascariensis a des teneurs
plus élevées en polyphénols totaux, (667,78 ± 20,52 mg EAG/g), en flavonoïdes (151,60 ± 9,47
mg EQ/g) et en anthocyanes (33,02 ± 0,74 mg EC/g) que celles des écorces de tige, des feuilles et
des écorces de racines de Z. gilletii.

Nos résultats corroborent ceux des études antérieures sur les extraits méthanoliques des écorces de
tige de H. madagascariensis et ont montré une teneur inférieure en flavonoïdes (259,05 ± 2,85 mg
QE/g), suffisamment élevée en composés phénoliques (132,24 ± 0,61 mg GAE/g) [Bassey et al.,
2015] et équivalent aux composés anthocyaniques [Mukeba et al., 2020] et sur les extraits de la
famille des Rutaceae et ont montré des teneurs équivalentes ou supérieures en flavonoïdes, en
composés phénoliques et anthocyaniques [Sinan et al., 2019]. Ainsi, la présence d'une quantité
significative de flavonoïdes et de composés phénoliques et anthocyaniques dans les plantes en
étude peut, en partie, expliquer leurs activités.

Des nombreuses études ont montré que les composés phénoliques présents dans les plantes ont
plusieurs activités biologiques telle l’activité antioxydante. Ces composés antioxydants donnent
un électron à un radical libre et le convertis en une molécule inoffensive. Les flavonoïdes sont des
composés polyphénoliques qui ont des propriétés antioxydantes et ont été associés à la protection
contre les maladies associées au stress oxydatif comme la drépanocytose [El-Hela et al., 2013].
[76]

3.3. ANALYSES ELEMENTAIRES

Les éléments minéraux sont impliqués dans plusieurs métabolismes cellulaires et certains comme
le fer, le zinc, le sélénium, le magnésium, le calcium etc. sont impliqués dans la physiopathologie
de la drépanocytose. Il est donc important de connaitre la teneur en éléments minéraux de deux
plantes étudiées.

Les analyses ICP-AES et SAA ont montré la présence de nutriments minéraux, parmi lesquels des
sels minéraux et des oligoéléments, dans les différentes parties des plantes en étude en proportions
variables (Tableaux 8 et 9).

Tableau 8 : Concentration des sels minéraux exprimée en mg/kg (ppm) de matière sèche
(Moyenne ± SD, n=6)
Concentration des sels minéraux exprimée en mg/kg (ppm)
Elément Zanthoxylum gilletii H. madagascariensis
Feuilles Ecorce tige Ecorce racine Ecorce tige
Potassium 5596,50 ± 58,17 773,17 ± 7,63 1044,33 ± 32,40 2619,83 ± 29,17
Phosphore 1910,00 ± 70,33 896,02 ± 66,85 925,13 ± 79,77 1488,57 ± 63,16
Calcium 8584,83 ± 78,88 11743,33 ± 68,90 9696,33 ± 65,57 11740 ± 275,90
Sodium 971,95 ± 40,54 861,75 ± 18,40 932,23 ± 60,67 955,40 ± 46,22
Magnésium 3997,33 ± 51,31 658,12 ± 7,09 1160,67 ± 43,28 1454,67 ± 16,49

Tableau 9 : Concentration des oligoéléments exprimée en mg/kg (ppm) de matière sèche


(Moyenne ± SD, n=6)
Concentration des oligoéléments exprimée en mg/kg (ppm)
Elément Zanthoxylum gilletii H. madagascariensis
Feuilles Ecorce tige Ecorce racine Ecorce tige
Fer 190,22 ± 8,20 362,62 ± 12,56 1982,17 ± 122,83 369,65 ± 13,68
Manganèse 244,57 ± 7,68 146,08 ± 4,23 104,28 ± 4,38 243,13 ± 4,93
Zinc 23,34 ± 2,22 13,79 ± 2,49 30,78 ± 8,72 44,79 ± 9,86
Cuivre 24,21 ± 8,74 19,81 ± 0,57 21,52 ± 0,90 23,61 ± 2,05
Chrome 28,51 ± 6,56 6,86 ± 0,82 6,42 ± 1,16 34,79 ± 12,22
Sélénium 492,78 ± 48,29 784,50 ± 60,61 997,78 ± 90,39 375,70 ± 23,09
Cobalt 31,22 ± 6,11 19,12 ± 5,89 10,70 ± 2,21 17,33 ± 11,24
Les plantes ont besoin des sels minéraux et des oligoéléments, chacun étant essentiel pour qu'une
plante puisse achever son cycle de vie et leur disponibilité peut fluctuer considérablement dans
l'espace et le temps en raison de facteurs environnementaux tels que la saison, le climat et les
propriétés physico-chimiques [Alexou et Peuke, 2013]. Les nutriments minéraux sont nécessaires
[77]

pour satisfaire une grande variété de fonctions métaboliques et structurelles essentielles dans
l'organisme. Leurs besoins et leur métabolisme peuvent être altérés par des maladies chroniques
[Wang et al., 2005].

 Teneur en calcium des différentes parties des plantes

La figure 23 présente la variation de la teneur moyenne en calcium dans les différentes parties des
plantes en étude.
14000
Teneur en Calcium (mg/kg)

12000 a a

10000 b
c
8000

6000

4000

2000

0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 23 : Variation de la teneur en calcium des différentes parties des plantes

L’analyse de la variance indique une différence très significative entre les teneurs moyennes en
calcium de différentes parties des plantes en étude (F = 646 ; p˂ 0,001; LSD = 2,131). Ainsi, les
racine de Z. gilletii (ZR), dont la teneur moyenne est de 11743,33 ± 68,90 mg/kg contient plus de
calcium que les tiges de H. madagascariensis (HT) 11740 ± 275,9 mg/kg. Le reste des parties
répertoriées dans la plante de Z. gilletii démontre une concentration élevée en calcium au niveau
de la tige (ZT) et de la feuille (ZF), soit (9696,33 ± 65,57 mg/kg ; 8584,83 ± 78,88 mg/kg).

Le calcium, qui est l'élément minéral le plus abondant dans les différentes parties des plantes
étudiées, constitue une grande partie des os, du sang humain et du liquide extracellulaire. Il est
nécessaire au fonctionnement normal des muscles cardiaques, à la coagulation du sang et à la
régulation de la perméabilité des cellules. Il joue également un rôle important dans la transmission
des impulsions nerveuses et dans le mécanisme du système neuromusculaire [Rana et al., 2008],
la contraction des muscles et la fonction neurologique, et contribue également aux processus
métaboliques enzymatiques [Mbemba, 2013 ; Cockell, 2011]. Le calcium est également impliqué
dans la drépanocytose, car liée à l'hydratation des drépanocytes. En effet, la membrane des
drépanocytes est généralement plus rigide que celle des érythrocytes normaux, ce qui se traduit
[78]

par une diminution de l'efflux d'ion Ca2+ hors de la cellule. L'accumulation intracellulaire d'ions
calcium entraîne une déshydratation cellulaire et par conséquent une augmentation intracellulaire
de la concentration d'HbS. Cette augmentation de la concentration d'HbS à l'intérieur des globules
rouges accélère la polymérisation de l'HbS qui précipite sur la membrane et renforce ainsi sa
rigidité. On sait également que l'ion Ca2+ est impliqué, comme le potassium, dans le
fonctionnement du canal Gardos [Gardos, 1958 ; Brugnara et al., 1993].

Le calcium provenant de ces plantes pourrait donc stopper le transport transmembranaire des ions
Ca2+ vers la membrane des drépanocytes et améliorer l'hydratation des cellules, ce qui serait
bénéfique pour les drépanocytaires.

La polymérisation de l'HbS étire la membrane cellulaire en interférant avec l'activité de l'ATPase


(pompe à Ca2+) dépendante du magnésium activée par le Ca2+ et responsable du maintien de
l'intégrité de la membrane. La diminution de l'efficacité de la pompe à Ca2+ peut entraîner un
vieillissement prématuré et la transformation de globules rouges rigides en drépanocytes [Kunle
et Egharevba, 2013]. Les espèces de plantes médicinales contenant de tels minéraux sont d'une
grande importance en tant que sources de minéraux pour les patients. Le calcium peut rétablir le
niveau de 2,5-hydroxy-vitamine D chez les patients traités [Adeboye et al., 2008].

 Teneur en magnésium des différentes parties des plantes

La figure 24 illustre la variation de la teneur moyenne en magnésium dans les différentes parties
des plantes.

5000
Teneur en Magnésium (mg/kg)

a
4000

3000

2000
b
c
1000 d

0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 24 : Variation de la teneur en magnésium des différentes parties des plantes
[79]

L’analyse de la variance a mis en évidence une différence très significative entre les teneurs
moyennes en magnésium de différentes parties de la plante en étude (F = 11028 ; p˂ 0,001 ; LSD
= 2,086). Ainsi, les feuille de Z. gilletii (ZF), dont la teneur moyenne est de 3997,33 ± 51,31 mg/kg
contiennent plus de magnésium que les tiges de H. madagascariensis (HT) 1454,67 ± 16,49 mg/kg.
Le reste des parties répertoriées dans la plante de Z. gilletii contiennent des concentrations
respectives suivantes en magnésium au niveau de la tige (ZT) et de la racine (ZR), soit (1160,67 ±
43,28 mg/kg ; 658,12 ± 7,09 mg/kg).

Chez l'homme, le magnésium est nécessaire dans le plasma et le liquide extracellulaire, où il aide
à maintenir l'équilibre osmotique. En outre, il pourrait jouer un rôle important en tant que cofacteur
d'enzymes, une supplémentation en magnésium réduit le nombre d'érythrocytes anormaux chez le
drépanocytaire et améliorer l'hydratation des globules rouges. En général, les drépanocytaires
présentent une carence en magnésium [Franceschi et al., 2000]. Ce déficit est impliqué dans la
déshydratation des globules rouges [Franceschi et al., 2000]. La forte teneur de ces plantes en ce
minéral pourrait expliquer leur utilisation dans la gestion de la drépanocytose dans la médecine
traditionnelle congolaise.

Le magnésium est un constituant majeur des os et des dents avec le Ca et le P ; il est également
nécessaire à la respiration des tissus, à la libération de l'hormone parathyroïdienne et à son action
dans la colonne vertébrale, l'intestin et les reins [Elinge et al., 2012].

 Teneur en potassium des différentes parties des plantes

La figure 25 montre comment la variation de la teneur moyenne en potassium varie dans les
différentes parties des plantes.

6000
Teneur en Potassium (mg/kg)

a
5000

4000

3000 b
2000
c
1000 d

0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 25 : Variation de la teneur en potassium des différentes parties des plantes
[80]

L’analyse de la variance a mis en évidence une différence très significative entre les teneurs
moyennes en potassium de différentes parties des plantes en étude (F = 22014 ; p˂0,001 ; LSD =
2,086). Ainsi, les tiges de H. madagascariensis (HT), dont la teneur moyenne est de 2619,83 ±
29,17 contiennent plus de potassium que les feuilles de Z. gilletii (ZF) (5596,50 ± 58,17 mg/kg).
Le reste des teneurs constatées dans la plante de Z. gilletii reflète respectivement des
concentrations élevées en potassium au niveau de la tige (ZT) et de la racine (ZR), soit (1044,33
± 32,40 mg/kg ; 773,17 ± 7,63 mg/kg).

Le potassium est un électrolyte qui, avec d'autres substances, régule l'équilibre hydroélectrolytique
de l'organisme. Il est le principal cation intracellulaire. Avec le sodium, ils participent à l'équilibre
ionique du corps humain, participe au maintien de l'excitabilité des tissus et à la transmission de
l'influx nerveux. Il joue un rôle dans le maintien d'un rythme cardiaque normal et intervient dans
la contraction musculaire. En raison de la solubilité des sels, le sodium joue un rôle important dans
le transport des métabolites. Le potassium est important en tant que diurétique [Palmer, 2015].

Dans les globules rouges de drépanocytaires, une activation anormale du co-transport du chlorure
de potassium (KCl) est signalée comme étant la cause de la perte de potassium et de la
déshydratation cellulaire, tandis que la désoxygénation des globules rouges de drépanocytaires
augmente le niveau intracellulaire de sodium et de calcium [Agoreyo et Nwanze, 2020].

 Teneur en sodium des différentes parties des plantes

La figure 26 montre comment la variation de la teneur moyenne en sodium varie dans les
différentes parties des plantes.
1200
Teneur en Sodium (mg/kg)

a a a
1000
b
800

600

400

200

0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 26 : Variation de la teneur en sodium des différentes parties des plantes
[81]

L’analyse de la variance révèle que la teneur moyenne en sodium varie de manière significative
suivant les différentes parties des plantes en étude (F = 7,25 ; p-value = 0,001 ; LSD = 2,086).

Ainsi, le test de comparaison multiple par paire met en évidence deux groupes se distinguant
significativement (Tableau 13). A noter que les teneurs des parties des plantes présentées par les
mêmes lettres ne diffèrent pas significativement.
Tableau 10. Résultats des groupes issus du LSD test pour la comparaison de la teneur moyenne
en Sodium issue de différentes parties des plantes
Parties de la plante Teneur en Na (mg/kg) Groupes
ZF 971,95 A
HT 955,40 A
ZT 932,23 A
ZR 861,75 B

Le sodium (Na+) est le principal ion positif dans le fluide à l'extérieur des cellules. En combinaison
avec le chlore, il forme un sel (NaCl). Le sodium régule la quantité d'eau corporelle totale et joue
un rôle essentiel dans la communication électrique, en particulier dans le cerveau, les systèmes
nerveux et les muscles [Al-Farga et al., 2016].

Au début de sicklemie, les épisodes de falciformation sont réversibles mais des épisodes répétés
endommagent la membrane cellulaire des érythrocytes et diminuent l'élasticité de la cellule. Ces
érythrocytes ne parviennent pas à retrouver leur forme normale, même sous une tension d'oxygène
normale. En outre, l'activité de la membrane érythrocytaire Na + K + ATPase est augmentée chez
les patients drépanocytaires par rapport aux individus normaux (AA) et porteurs (AS) [Uraon et
+ +
al., 2013]. Ainsi, une activité accrue de Na K ATPase sur la membrane des globules rouges
conduit à une perturbation du milieu ionique interne de GR, ce qui entraîne une déshydratation
cellulaire et une distorsion de la forme et du volume des globules rouges [Uraon et al., 2013].

 Teneur en phosphore de différentes parties des plantes

La figure 27 montre comment le phosphore varie entre les différentes parties des plantes.

L’analyse de la variance a mis en évidence une différence très significative entre les teneurs
moyennes en phosphore de différentes parties des plantes en étude (F = 14,5 ; p˂0,001 ; LSD =
2,086). Ainsi, les feuilles de Z. gilletii (ZF), dont la teneur moyenne est de 2619,83 ± 29,17
contiennent plus de phosphore que la tige de H. madagascariensis (HT) 1488,57 ± 613,16 mg/kg.
[82]

Le reste des teneurs répertoriées enregistrées dans la plante de Z. gilletii illustre une concentration
élevée en phosphore au niveau de la tige (ZT) et de la racine (ZR), soit (925,13 ± 79,77 mg/kg ;
896,02 ± 66,85 mg/kg).

2200
Teneur en Phosphore (mg/kg)

c
2000 a
1800
1600
1400
1200
1000 b c
800
600
400
200
0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 27 : Variation de la teneur en phosphore des différentes parties des plantes

Le phosphore joue un rôle important dans l’organisme: presque tout le phosphore est combiné à
l’oxygène et forme le phosphate. Le phosphate est l’un des électrolytes de l’organisme qui portent
une charge électrique lorsqu’ils sont dissous dans les liquides corporels tels que le sang, mais la
majorité du phosphate de l’organisme est sous forme non chargée. Le phosphate est nécessaire à
la formation des os et des dents (85 % du phosphate de l’organisme). Il est également utilisé comme
constituant structurel de plusieurs substances importantes, dont celles qui sont employées par les
cellules pour la production de l’énergie, les membranes cellulaires et la synthèse de l’ADN
[Cockell, 2011].

 Teneur en fer de différentes parties des plantes

La figure 28 montre comment la teneur moyenne en fer varie en fonction de différentes parties des
plantes en étude.

L’analyse de la variance révèle une différence très significative entre les teneurs moyennes en fer
de différentes parties de deux plantes en étude (F = 1096 ; p˂0,001 ; LSD = 2,086). Ainsi, la tige
de Z. gilletii (ZT), dont la teneur moyenne en fer est respectivement de 1982,17 ± 122,83 mg/kg
apparait plus ferreuse que la tige de H. madagascariensis (HT) 369,65 ± 13,68 mg/kg. Ainsi, le
reste des teneurs obtenues dans les plantes démontrent une concentration élevée en fer dans les
racines et les feuilles de Z. gilletii, soit ZR (362,62 ± 12,56 mg/kg) et ZF (190,22 ± 8,20 mg/kg).
[83]

2500
Teneur en Fer (mg/kg) 2250 a
2000
1750
1500
1250
1000
750
500 b b
250 c
0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 28 : Variation de la teneur en fer des différentes parties des plantes

Le fer est essentiel à la survie des êtres vivants car c'est grâce au fer contenu dans l'hémoglobine
que l'oxygène est transporté. La forte teneur en fer de ces plantes utilisées par les guérisseurs
traditionnels du Nord-Ubangi prouve son rôle dans l'augmentation du taux d'hémoglobine dans les
cas d’anémie.

Même si la carence en fer est considérée comme le principal facteur de la pathogenèse de l'anémie,
seuls 40 à 60 % des cas d'anémie répondent au traitement par des médicaments contenant du fer et
une grande partie des cas de l'anémie ne répond pas à une supplémentation en fer [Gupta, 2017].
Plusieurs études ont montré que trois autres oligo-éléments sont fortement impliqués dans la
carence en hémoglobine ou l'anémie. Il s'agit du zinc, du cuivre et du sélénium [Semba et al.,
2006].

 Teneur en zinc de différentes parties des plantes

La figure 29 présente la variation de la teneur moyenne en zinc observée dans les différentes parties
des plantes en étude.

L’analyse de la variance indique que la teneur moyenne en zinc varie de façon très significative
dans les différentes parties de deux plantes en étude (F = 12,5 ; p˂ 0,001 ; LSD = 2,086). Ainsi,
les tiges de H. madagascariensis (HT), dont la teneur moyenne en zinc est respectivement de 44,79
± 9,86 mg/kg contiennent plus de zinc que les tiges de Z. gilletii (ZT) 13,79 ± 2,49 mg/kg. Le reste
des parties répertoriées dans la plante de Z. gilletii illustrent une concentration élevée en zinc au
niveau de la feuille (ZF) et des racines (ZR), soit (23,34 ± 12,22 mg/kg ; 13,79 ± 2,49 mg/kg).
[84]

60
a

Teneur en Zinc (mg/kg)


50

40 b
bc
30

20 c
10

0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 29 : Variation de la teneur en zinc des différentes parties des plantes

Le zinc est un élément essentiel dans l'alimentation humaine, animale et végétale. Il joue un rôle
majeur dans la croissance et le développement, dans les fonctions neurologiques et dans
l'immunocompétence. Il est impliqué dans l'activité de nombreuses enzymes. Il a été démontré que
la supplémentation en zinc réduit l'incidence des infections et des crises de douleur d'origine vaso-
occlusive chez les drépanocytaires, la génération du facteur de nécrose tumorale alpha et la
diminution du niveau des marqueurs du stress oxydatif [Semba et al., 2006]. Le zinc est le
composant clé du GATA-1, également appelé facteur de transcription érythroïde. Il est nécessaire
aux différents stades de l'érythropoïèse. Le Zinc est un composant de nombreuses métalloenzymes,
dont certaines enzymes qui jouent un rôle central dans le métabolisme des acides nucléiques
[Atukorala et Waidyanatha, 1987]. En outre, le zinc est un stabilisateur de membrane et un
stimulateur de la réponse immunitaire [Hambidge, 1978]. Sa carence entraîne un retard de
croissance et la malnutrition [Prasad, 1981].

Le zinc joue tout d'abord un rôle antioxydant global, car il entre directement dans la constitution
d'une enzyme anti-radicaux libres : la Superoxyde dismutase (SOD).

Certaines études ont suggéré la survenue d'une carence en zinc chez des patients atteints d'anémie
falciforme; un retard de croissance, un hypogonadisme chez l'homme, une hyperammoniémie, une
adaptation anormale à l'obscurité et un trouble immunitaire à médiation cellulaire [Prasad et al.,
1979]. Les preuves biochimiques d'une carence en zinc comprenaient une diminution du taux de
zinc dans le plasma, les érythrocytes et les cheveux; l'hyperzincurie et la diminution des activités
de certaines enzymes dépendant du zinc telles que l'anhydrase carbonique dans les érythrocytes,
la phosphatase alcaline dans les neutrophiles, l'activité de la désoxythymidine kinase dans le tissu
[85]

conjonctif cutané nouvellement synthétisé et le collagène; et hyperammoniémie [Prasad et al.,


1979]. Dans la mesure où le zinc est connu pour être un inhibiteur de la ribonucléase, une activité
accrue de cette enzyme dans le plasma des patients atteints d'anémie falciforme a été considérée
comme un signe de carence en zinc [Prasad et Zafrallah, 1984]. Un essai limité avec une
supplémentation en zinc a abouti à une amélioration significative des caractéristiques sexuelles
secondaires, à la normalisation du taux plasmatique d'ammoniac et à l'inversion de l'anomalie
d'adaptation à l'obscurité [Prasad et al., 1981]. À la suite de la supplémentation en zinc, le taux
de zinc dans le plasma, les érythrocytes et les neutrophiles a augmenté et une réponse attendue à
la supplémentation a été observée dans les activités des enzymes dépendant du zinc [Prasad et
Zafrallah, 1984].

 Teneur en cuivre de différentes parties des plantes

La figure 30 présente la variation de la teneur moyenne en cuivre de différentes parties des plantes.
L’analyse de la variance ne révèle pas de différence significative entre les teneurs moyennes en
cuivre de différentes parties de deux plantes en étude, Z. gilletii et H. madagascariensis (F = 1,19 ;
p = 0,339).
35 a
Teneur en Cuivre (mg/kg)

30
a
25
a
a
20

15

10

0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 30 : Variation de la teneur en cuivre des différentes parties des plantes

Le cuivre est un oligo-élément essentiel qui joue un rôle vital dans divers métabolismes. On sait
qu'il intervient notamment dans la qualité du cartilage, la minéralisation des os, la synthèse et la
régulation des peptides des neurotransmetteurs, l'immunité et le métabolisme du fer. Le cuivre
joue également un rôle important dans le métabolisme oxydatif du glucose et est donc essentiel
pour le fonctionnement du myocarde. L'hypocuprémie est connue pour être responsable de la
dysrégulation de la prolifération des cellules souches pluripotentes humaines et d'un obstacle à la
différenciation cellulaire dans la moelle osseuse. La carence en cet oligo-élément important peut
[86]

provoquer une anémie [Gupta, 2017]. Le cuivre est également un composant de nombreux
systèmes enzymatiques tels que la cytochrome oxydase, la lysyl oxydase et la céruloplasmine, une
enzyme du sang qui oxyde le fer [Mpiana et al., 2009]. L’observation d’une anémie dans une
carence en Cu pourrait probablement être liée à son rôle dans la facilitation de l’absorption du fer
et dans l’incorporation de celui-ci dans l’hémoglobine [Mpiana et al., 2010c].

 Teneur en sélénium de différentes parties des plantes

La figure 31 illustre la variation de la teneur moyenne en sélénium dans les différentes parties des
plantes.
1200
Teneur en Sélénium (mg/kg)

c
1000
b
800
c
600 c

400

200

0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 31 : Variation de la teneur en sélénium des différentes parties des plantes

L’analyse de la variance a mis en évidence une différence très significative entre les teneurs
moyennes en sélénium de différentes parties des plantes en étude (F = 24,4 ; p˂ 0,001 ; LSD =
2,086). Ainsi, la tige de Z. gilletii (ZT), dont la teneur moyenne en sélénium est respectivement de
997,78 ± 90,39 mg/kg contient plus de sélénium que le reste des parties répertoriées dans Z. gilletii.

Elle est respectivement suivie de la racine (ZR) (784,5 ± 60,61 mg/kg) et de la feuille (ZF) (492,78
± 48,29 mg/kg). En outre, la tige de H. madagascariensis (HT) affiche une concentration
significativement faible en sélénium, soit (375,75 ± 253,09 mg/kg).

Il convient de noter que la teneur en sélénium dépend du sol. Le sélénium agit avec la vitamine E
comme antioxydant. Il est un composant important de la glutathion peroxydase, et sa concentration
dans les érythrocytes montre son effet protecteur sur les érythrocytes contre les dommages
oxydatifs. Cela suggère que l'augmentation du stress oxydatif pourrait être un autre facteur
contribuant au développement de l'anémie due à une carence en sélénium. En fait, il convient de
[87]

noter que l'anémie drépanocytaire est caractérisée par un stress oxydatif élevé qui non seulement
convertit l'hémoglobine (avec Fe2+) en méthémoglobine (avec Fe3+), réduisant ainsi la capacité de
cette protéine à se lier à l'oxygène, mais ce stress entraîne également la peroxydation des lipides
membranaires, ce qui conduit à une hémolyse précoce des drépanocytes [Mpiana et al., 2010c].

Le sélénium est un composant des sélénoprotéines, y compris des sélénoenzymes telles que la
glutathion peroxydase, la sélénoprotéine-P et la thiorédoxine réductase, le glutathion réduit (GSH)
dont le cycle redox est une source majeure de protection contre le stress oxydatif léger avec le
glutathion peroxydase (GPx), enzyme antioxydant qui oxyde le GSH en GSSG pour protéger les
cellules contre la prolifération des espèces réactives de l'oxygène ou des espèces réactives de
l'azote, les épargnant de l'oxydation et des dommages [Mbemba et al., 2019].

Le GPx est la première ligne de défense contre les radicaux libres. Sa carence provoque un stress
oxydatif qui non seulement favorise l'oxydation des protéines et de l’ADN, mais entraîne
également une inflammation et des altérations métaboliques [Mbemba et al., 2019].

Le sélénium a également un effet stimulant sur l'immunité et contribuerait donc d'une manière
générale aux réactions de défense de l'organisme.

 Teneur en cobalt de différentes parties des plantes

La figure 32 montre la variation de la teneur moyenne en cobalt dans les différentes parties des
plantes.
40 a
Teneur en Cobalt (mg/kg)

35
30 b
25 b

20
15 b
10
5
0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 32 : Variation de la teneur en cobalt des différentes parties des plantes

L’analyse de la variance a mis en évidence une différence très significative entre les teneurs
moyennes en cobalt de différentes parties des plantes en étude (F = 8,64 ; p˂ 0,001 ; LSD = 2,086).
[88]

Ainsi, les feuilles de Z. gilletii (ZF), dont sa teneur moyenne est respectivement de 31,22 ± 6,11
mg/kg contiennent plus de cobalt que le reste des parties répertoriées dans Z. gilletii. Elle est
respectivement suivie des racines (ZR) (19,12 ± 5,89 mg/kg) et des tiges (ZT) (10,7 ± 2,21 mg/kg).

Toutefois, les tiges de H. madagascariensis (HT) affichent une concentration significativement


élevée en cobalt que les tiges de Z. gilletii (ZT), soit (17,33 ± 11,24 mg/kg contre 10,70 ± 2,21
mg/kg).

Le cobalt entre dans la structure de la vitamine B12 ou cobalamine. Les activités du cobalt sont
celles de la vitamine B12 dans la production de globules rouges et la régulation du fonctionnement
de diverses enzymes [Miguel de la Guardia, 2015]. La carence en vitamine B12 (qui comporte
du cobalt dans sa structure) se traduit par une anémie macrocytaire (des globules rouges trop gros).
L’assimilation du cobalt augmenterait en cas de déficit en fer (susceptible d’entraîner une anémie,
c’est-à-dire une diminution des globules rouges).

 Teneur en manganèse des différentes parties des plantes

La figure 33 reprend la variation de la teneur moyenne en manganèses observée dans les différentes
parties des plantes en étude.

280
Teneur en Manganèse (mg/kg)

a a
240
200
160 b
120 c
80
40
0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 33 : Variation de la teneur en manganèse des différentes parties des plantes

L’analyse de la variance relève une différence très significative entre les teneurs moyennes en
manganèse de différentes parties de deux plantes en étude (F = 994 ; p˂ 0,001 ; LSD = 2,086).
Ainsi, les feuilles de Z. gilletii (ZF), dont la teneur moyenne est de 244,57 ± 7,68 mg/kg
contiennent plus de manganèse que les tiges de H. madagascariensis (HT) 243,13 ± 4,93 mg/kg.
[89]

Le reste des parties répertoriées dans la plante de Z. gilletii présente une concentration élevée du
manganèse au niveau de la racine (ZR) et de la tige (ZT), soit (146,08 ± 4,23 mg/kg ; 104,28 ±
4,38mg/kg).

Le manganèse est essentiel pour la formation de l'hémoglobine, mais l'excès est nocif. La matrice
mitochondriale abrite une SOD2 de manganèse, qui participe au piégeage de superoxyde mais dans
tous les autres compartiments, il est couvert par un seul Cu/Zn SOD1 très abondant [Reaume et
al., 1996]

 Teneur en chrome de différentes parties des plantes

La figure 34 montre comment le chrome varie entre les différentes parties des plantes.

50 a
Teneur en Chrome (mg/kg)

45
40
35 a
30
25
20
15
10 b b
5
0
ZF ZT ZR HT
Parties des Plantes
Figure 34 : Variation de la teneur en chrome des différentes parties des plantes

L’analyse de la variance indique que la teneur moyenne en Cr varie de façon très significative dans
les différentes parties de deux plantes en étude (F = 26,6 ; p˂ 0,001 ; LSD = 2,086). Ainsi, les tiges
de H. madagascariensis (HT), dont la teneur moyenne en chrome est respectivement de 34,79 ±
12,22 mg/kg contiennent plus de Chrome que les feuilles de Z. gilletii (ZF) 28,51 ± 6,56 mg/kg.
Le reste des parties répertoriées dans la plante de Z. gilletii présentent une concentration élevée en
chrome au niveau des racines (ZR) et des tiges (ZT), soit (6,86 ± 0,82 mg/kg ; 6,42 ± 1,16 mg/kg).

Le chrome joue un rôle essentiel dans le métabolisme des glucides et sa carence conduit au diabète
[Jamal et al., 1986]. La carence en chrome entraîne une hyperglycémie, un retard de croissance,
une neuropathie, une cataracte et une athérosclérose [Saner et al., 1980].
[90]

 Analyses en composantes principales

Les projections graphiques des plans factoriels sont illustrées par les figures 35a, b et 36a, b.

(a)

(b)

Figure 35 : (a) Parcelle d'individus (plante : Zanthoxylum gilletii) et (b) variables (éléments minéraux) (ACP)
[91]

Les variables étiquetées sont celles qui sont les mieux représentées dans le plan. La dimension 1
oppose l’individu ZF (à droite du graphique, caractérisé par une coordonnée fortement positive sur
l'axe) à des individus tels que ZR et ZT (à gauche du graphe, caractérisés par une coordonnée
fortement négative sur l'axe).

Le groupe auquel appartient l’individu ZF partage:


 Des valeurs élevées pour certaines variables telles que: Na, Cu, Mg, K, Zn, P.
 Des valeurs faibles pour d'autres variables telles que: Ca
Le groupe auquel appartiennent les individus (plantes) ZT et ZR partage:

 Des valeurs élevées pour certaines variables (éléments minéraux) comme: Se et Fe.
 Des valeurs faibles pour des variables Mn, Co, Cr.
La dimension 2 oppose des individus tels que ZR (haut du graphique, caractérisé par une
coordonnée fortement positive sur l'axe) à l’individu ZT (bas du graphique, caractérisé par une
coordonnée fortement négative sur l'axe).

Le groupe auquel appartient l’individu ZR (caractérisé par une coordonnée positive sur l'axe)
partage:
 Des valeurs élevées pour certaines variables (éléments minéraux) telles que: Se et Fe (du
plus extrême au moins extrême).
 Valeurs faibles des variables Mn, Co, Cr.
Le groupe auquel appartient l’individu ZR (caractérisé par une coordonnée négative sur l'axe)
partage:
 Valeurs faibles pour la variable Se, Fe.
Au final, plus le contenu de l'élément est élevé, plus l'élément est placé à droite de l'axe (dimension
2). Fe, Se, Zn sont des éléments minéraux liés à la drépanocytose.
[92]

Figure 36a : Parcelle d'individus (plantes : Z. gilletii et H. madagascariensis) (ACP)

Les variables étiquetées sont celles qui sont le mieux représentées dans le plan. La dimension 1
oppose des individus tels que HT et ZF (à droite du graphique, caractérisés par une coordonnée
fortement positive sur l'axe) à des individus tels que ZT et ZR (à gauche du graphe, caractérisés
par une coordonnée fortement négative sur l'axe).

Figure 36b : Variables (éléments minéraux) (ACP)


[93]

Le groupe auquel appartiennent les individus HT et ZF (caractérisés par une coordonnée positive
sur l'axe) partage:
 Des valeurs élevées pour certaines variables (éléments minéraux) telles que: Mg, K, P, Na
(du plus extrême au moins extrême).
 Des valeurs faibles pour d'autres variables telles que: Ca
Le groupe auquel appartiennent les individus (plantes) ZT et ZR (caractérisés par une coordonnée
négative sur l'axe) partage:
- Des valeurs élevées pour certaines variables (éléments minéraux) comme: Se et Fe (du plus
extrême au moins extrême).
- Des valeurs faibles pour la variable Mn. La dimension 2 oppose des individus tels que ZT
(haut du graphique, caractérisé par une coordonnée fortement positive sur l'axe) à
l’individu ZR (bas du graphique, caractérisé par une coordonnée fortement négative sur
l'axe). Le groupe auquel appartient l’individu ZR (caractérisé par une coordonnée positive
sur l'axe) partage:
 Des valeurs élevées pour certaines variables (éléments minéraux) telles que: Se et Fe (du
plus extrême au moins extrême).
 Valeurs faibles de la variable Mn.
Le groupe auquel appartiennent l’individu ZR (caractérisé par une coordonnée négative sur l'axe)
partage:
 Valeurs faibles pour la variable Se.
A partir du graphique des variables, des informations importantes sont données sur l'angle formé
entre deux éléments minéraux. Si l'angle est inférieur à 90 °, la corrélation entre ces deux éléments
est positive alors que si cet angle est supérieur à 90 °, la corrélation entre ces deux éléments est
négative. Au final, plus le contenu de l'élément est élevé, plus l'élément est placé à droite de l'axe
(dimension 2). Fe, Mg, Se sont des éléments minéraux liés à la drépanocytose.

L’analyse ACP montre que les feuilles de Z. gilletii peuvent être combinées aux écorces de tige de
Z. gilletii afin de formuler un phytomédicament riche en Mg, K, P, N (corrélation positive) et Fe,
Mg, Se (Corrélation négative)
[94]

3.4. ACTIVITES BIOLOGIQUES

3.4.1. Activités antioxydantes

L'activité antioxydante exprimée par la capacité de piégeage des radicaux est extrêmement
importante en raison du rôle délétère des radicaux libres dans les systèmes vivants. Des valeurs de
CI50 plus faibles indiquent une activité de piégeage des radicaux plus élevée [Wei et al., 2010].

Les résultats de l’évaluation de l’activité antioxydante (anti radicalaire) sont résumés dans le
tableau 11 qui suit.

Tableau 11 : Valeurs de CI50 (𝜇g/mL) des extraits (infusés) pour les tests à l’ABTS et au DPPH°
(Moyenne ± SD, n=3)

CI50
Extraits
ABTS (𝜇g/mL) DPPH (𝜇g/mL)
Zanthoxylum (Feuilles) 16,71 ± 0,99 22,38 ± 1,28
Zanthoxylum (Ecorce tige) 9,14 ± 1,50 16,4 ± 2,28
Zanthoxylum (Ecorce racine) 8,22 ± 1,10 20,6 ± 2,20
H. madagascariensis (Ecorce tige) 3,08 ± 0,19 3,53 ± 0,22
Acide gallique 0,71 ± 0,08 1,07 ± 0,10
Quercétine 1,42 ± 0,04 3,21 ± 0,99

Il ressort de ce tableau que, tous les extraits ont montré des valeurs de CI50 < 20 𝜇g/mL dans le
test à l’ABTS. Concernant le test au DPPH, les différents extraits polaires (aqueux) d’écorces de
tige de H. madagascariensis et de feuilles, d’écorces de tige et de racine de Z. gilletii ont montré
une valeur de CI50 inférieure à 25 μg/mL. Tous les extraits ont montré la capacité d’inhiber les
radicaux qui varient sensiblement dans chaque type de test. Cette différence d’activité peut être
expliquée par la composition chimique (qualitative et quantitative) différente en métabolites
secondaires de chaque extrait.

En outre, on peut remarquer que les valeurs de concentration inhibitrice 50 (CI50) obtenues dans
le test à l’ATBS sont inférieures à celles du test au radical DPPH. Cette différence d'activité est
attribuée aux mécanismes des réactions. En effet, l’ABTS réagit en même temps avec les composés
hydrophiles et lipophiles tandis que le radical DPPH ne réagit qu’avec les composés hydrophiles
[Bukatuka et al., 2016]. Il faut enfin noter que bien que nos extraits aient montré une activité
[95]

faible comparée à l’activité de l’acide gallique et la quercétine utilisées comme contrôles positifs,
ces extraits ont une activité antioxydante intéressante comparée à d’autres plantes (Mbadiko et
al., 2017 ; Obame et al., 2007).

En médecine traditionnelle, les feuilles, les écorces de tige et de racine de Z. gilletii et d’écorces
de tige H. madagascariensis sont prises sous forme de décoctés et infusés. C’est ce qui justifie le
choix de ce mode de traitement dans cette étude.

Le test DPPH, comme indiqué dans le tableau 11 pour l'extrait d'infusion d'écorces de tige, a
montré une capacité améliorée de piégeage des radicaux (CI50 = 3,53 ± 0,22 𝜇g/mL) proche de la
quercétine, bien que cette capacité soit inférieure à celle observée pour l'acide gallique. Comme
signalé plus haut, l'activité antiradicalaire des extraits de plantes est extrêmement importante en
raison du rôle délétère des radicaux libres dans les systèmes vivants. Des valeurs faibles de la CI50
indiquent une activité de piégeage des radicaux plus élevée [Wei et al., 2010].

Nos résultats corroborent avec ceux des études antérieures portant sur les extraits d'autres plantes
médicinales de la famille des Hypericaceae [Maskovic et al., 2011] et sur H. madagascariensis
où les auteurs ont obtenu les résultats suivants pour l'extrait méthanolique d'écorces (CI50 = 87,66
± 0,97 𝜇g/mL) ou l'extrait de dichlorométhane (CI50 =37,52 ± 0,13 𝜇g/mL) où les systèmes DPPH
ont montré une activité légèrement inférieure [Bassey et al., 2015].

L'activité antioxydante des extraits de Z. gilletii se situe entre 8,22 et 16,71 pour l’ABTS ; 16,4 et
22,38 pour le DPPH° ce qui était très élevée selon les valeurs de référence [Balakrishnan et al.,
2009]. Des études antérieures ont constaté que les extraits de la plante contiennent deux
flavonoïdes, l'hespéridine et la diosmine, des antioxydants connus [James, 1992]. Il a été démontré
que la diosmine a une activité anti-inflammatoire, anticancéreuse ainsi qu'une activité inhibitrice
sur les bactéries multirésistantes [Cragg et Newman, 2007]. L'hespéridine, en revanche, a été
utilisée comme antioxydant, anti-ARN, antistomatique et antiviral [James, 1992]. Dans cette
étude, cependant, l'activité antioxydante des extraits s'est avérée intéressante et considérable. Le
Zanthoxylum gilletii a été utilisé comme antioxydant pour réduire la douleur chez les
drépanocytaires et dans le traitement de l'anémie falciforme au Nigeria [Maurice, 1993].
[96]

3.4.2. Activité anti-drépanocytaire in vitro

Les figures 37a-f montrent l’aspect microscopique des globules rouges falciformes du sang SS
non traité utilisé comme témoin négatif tandis les figures 37b, c, d, e montrent les images
microscopiques des globules rouges du sang SS traité respectivement avec les infusions des
extraits d’écorces de tige de Harungana madagascariensis (Figure 37b) et de feuilles, d’écorce
de tige et de racine de Z. gilletii (Figures 37c, d, e).

(a) (b)

(c) (d)

(e) (f)
Figure 37 : Morphologie des érythrocytes non traités (a); des érythrocytes traités avec 10,42 𝝁g/mL d’extrait
infusé d’écorce de tige de H. madagascariensis [X 500; NaCl 0.9%; Na2S2O5 2%] (b); des érythrocytes traités
avec 10,42 𝝁g/mL d’extrait infusé d’écorce de tige (c), 20,83 𝝁g/mL d’extrait infusé de feuilles (d); des
érythrocytes traités avec 83,3 𝝁g/mL d’extrait d’écorce de racine de Z. gilletii [X 500; NaCl 0.9%; Na2S2O5 2%]
(e) et des érythrocytes non traités (f).
[97]

La figure 37a montre qu'en l'absence d'extraits de plantes, les érythrocytes sont en forme de
faucilles, ce qui confirme la nature falciforme du sang prélevé. Cependant, en présence d’extraits
de plantes (Figure 37b), les érythrocytes reprennent la forme biconcave normale.

Ces résultats indiquent que Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret. a un effet anti-
falcémiant sur les érythrocytes.

Les figure 37c, d et e montrent que l'écorce de la tige de Z. gilletii est l'extrait le plus actif, cette
activité serait due aux métabolites secondaires dont les composés phénoliques et les acides
triterpènes identifiés dans la plante.

L'extrait d'écorce de H. madagascariensis possède une activité anti-anémique qui peut être due à
ses constituants phytochimiques tels que les alcaloïdes et les flavonoïdes. Ceci corrobore avec les
résultats des autres auteurs, selon lesquels l'extrait d'écorces de tige augmenterait le niveau
d'hémoglobine et d'érythrocyte et serait en relation avec les constituants vitaminiques et minéraux
[Anupam et al., 2014]. Cette activité anti-anémique peut également être attribuée à la présence
d'éléments tels que le fer (nécessaire à l'accumulation des globules rouges), le zinc (formation de
l'hémoglobine), le manganèse (nécessaire à la croissance), le cuivre qui facilite l'absorption du fer
et le sélénium qui est un micronutriment essentiel dans tous les tissus humains. Il agit avec la
vitamine E comme antioxydant. Il protège les cellules contre les dommages causés par les espèces
radicalaires. Le sélénium peut aider à protéger contre certaines maladies causées par le stress
oxydatif, notamment les cancers et l'anémie falciforme [Anupam et al., 2014].

L'extrait d'écorce hydro-éthanolique de H. madagascariensis protégerait la membrane des globules


rouges de la falciformation. Biapa et al. [2013] et Mpiana et al. [2010c] ont rapporté que cette
espèce de plante est traditionnellement utilisée pour traiter la drépanocytose dans la province de
Tshopo en République démocratique du Congo.

L'activité anti-drépanocytaire a été également signalée avec les extraits aqueux de la racine de Z.
xanthoxyloides (LAM.) Waterman (= Fagara xanthoxyloides) et d'autres espèces de Zanthoxylum
conduisant à la conclusion que Z. gilletii (= F. macrophylla ENGL.) a montré une puissance
d'inversion de faucille beaucoup plus élevée que Z. xanthoxyloides [Mukeba et al., 2020]
[98]

L'activité antifalcémiante des composés phénoliques et des acides triterpéniques des plantes
congolaises a été largement rapportée précédemment [Mpiana et al., 2014 ; Tshilanda et al.,
2015 ; Tshilanda et al., 2016].

Les acides phénoliques tels que l'acide lunularique [Ngbolua et al., 2015] et l'acide rosmarinique,
les anthocyanes ont montré des activités antifalcémiantes intéressantes à faibles concentrations et
pourraient être responsables de cette activité dans ces extraits naturels [Tshilanda et al., 2016].

L’activité antifalcémiante des infusés de Z. gilletii et H. madagascariensis augmente avec la


concentration pour atteindre, à partir d’une certaine concentration, une valeur maximale qui reste
constante. Cette concentration est appelée concentration minimale de normalisation (CMN), c’est-
à-dire la plus petite concentration à laquelle la valeur maximale du taux de normalisation est
atteinte. Cette grandeur caractéristique permet de comparer l’activité de deux plantes. Les valeurs
de CMN calculées pour les infusés de ces différentes parties de plantes en étude sont de 10,42
𝜇g/mL avec un taux de normalisation de 75,2% pour les écorces de tiges de de Z. gilletii et 10,42
μg/mL avec un taux de normalisation de 97,3% pour les écorces de tiges de H. madagascariensis.

Ces résultats montrent que les écorces de tiges de H. madagascariensis ont une activité
antifalcémiante supérieure à celle de toutes les autres parties de de Z. gilletii.

Le tableau 12 donne les valeurs moyennes calculées du rayon, de la surface et du périmètre des
érythrocytes SS avant et après traitement avec 10,42 µg/mL d'extrait d'écorce de tige de Z. gilletii
et de H. madagascariensis.

Tableau 12 : Valeurs du rayon, de la surface et du périmètre des érythrocytes SS avant et après


traitement avec 10,42 µg/mL d'extrait d'écorce de tige de H. madagascariensis (Moyenne ± SD,
n=6) et d'extrait d'écorce de tige de Z. gilletii (Moyenne ± SD, n=6)

Paramètres Erythrocytes Erythrocytes SS Erythrocytes SS traités


Observations
Mesurés SS non traités traités par Z. gilletii par H. madagascariensis
Rayon (µm) - 10,0 ± 0,60 11,0 ± 0,40 Réapparition
Surface (µm2) 297,1 ± 0,80 328,6 ± 0,13 325,3 ± 0,11 Augmenter
Périmètre (µm) 115,7 ± 0,50 60,4 ± 0,11 59,2 ± 0,12 Diminuer

A partir de ce tableau, on peut noter que l'activité anti-drépanocytaire se traduit au niveau cellulaire
par la réapparition de la valeur du rayon, l'augmentation de la surface de la cellule et la diminution
de son périmètre. En effet, les érythrocytes non traités n'ayant pas de forme circulaire, ils ne
[99]

pourront pas donner le rayon moyen des globules rouges. En présence d'extraits, les érythrocytes
ont retrouvé leur forme circulaire (biconcave) qui conduit à la réapparition de la valeur du rayon.

Il convient d’indiquer que ce comportement a déjà été remarqué pour les extraits aqueux,
méthanoliques et anthocyaniques de plusieurs plantes médicinales utilisées en médecine
traditionnelle congolaise pour la prise en charge de la drépanocytose [Mpiana et al., 2007- 2014;
Ngbolua et al., 2012]. Selon ces auteurs, les composés polaires contenus dans les extraits aqueux
ou méthanoliques comme les anthocyanes et les acides organiques interagiraient avec
l’hémoglobine S de manière compétitive avec sa polymérisation empêchant ainsi la falciformation
des érythrocytes du sang SS.

La bioactivité des extraits de Z. gilletii et de H. madagascariensis démontre la nécessité de pouvoir


valider les recettes traditionnelles par des preuves scientifiques.
[100]

3.4.3. Activités antibactériennes

Les résultats de l'évaluation de l'activité antibactérienne de l'extrait d'écorce de tige de H.


madagascariensis et de feuilles, d’écorces de tige et de racine de Z. gilletii en infusion sont
présentés dans le tableau 13.

Tableau 13 : Activité antimicrobienne de Z. gilletii et de H. madagascariensis

CMI (𝜇g/mL)
Infusions des plantes
E. coli S. aureus P. aeruginosa Enterococcus spp clinique
Zanthoxylum (Feuilles) 250,0 125,0 125,0 125
Zanthoxylum (Ecorce tige) 62,5 62,5 500,0 125
Zanthoxylum (Ecorce racine) 250,0 500,0 250,0 500
H. madagascariensis (Ecorce tige) 62,5 31,2 62,5 250
Il ressort de ce tableau que tous les extraits testés sont actifs vis-à-vis de E. coli. Les écorces des
racines (Z. gilletii) sont inactives vis-à-vis de S. aureus. Les écorces de tiges (Z. gilletii) testées
sont également inactives vis-à-vis de P. aeruginosa et enfin seules les écorces de racines (Z. gilletii)
sont inactives vis-à-vis de Enterococcus spp.

Nos résultats corroborent avec ceux de Agyare et al. [2006], pour lesquels l’infusé des écorces de
tige a montré une activité antibactérienne in vitro contre Escherichia coli et Staphylococcus aureus
avec une CMI de 62,5 𝜇g/mL. L’infusion des feuilles ont également montré une activité
antibactérienne in vitro contre Staphylococcus aureus, P. aeruginosa, et Enterococcus spp [Agyare
et al., 2006]. En outre, des valeurs de CMI inférieures à celles obtenues pour l'antibiotique de
référence chloramphénicol ont été enregistrées pour l'extrait d'écorce de tige de Z. gilletii contre
Enterobacter aerogenes EA27 (64 𝜇g/mL) [Seukep et al., 2015].

L’infusion d'écorces de tige de H. madagascariensis a été évaluée in vitro pour son activité
antimicrobienne contre S. aureus, E. coli, P. aeruginosa et Enterococcus spp. Ces bactéries ont
montré une sensibilité aux extraits testés (CMI 31,25 ; 62,5 et 250 𝜇g/mL, respectivement). Ces
résultats sont beaucoup plus intéressants que ceux d'autres auteurs, sur B. subtilis, E. coli et S. typhi
qui ont montré une sensibilité aux extraits testés (CMI de 2,0 et 15,6 mg/mL et CMI de 2,0-3,9
mg/mL et 15,6-31,3 mg/mL, respectivement), mais pas sur P. aeruginosa. S. aureus a montré une
sensibilité [Okoli et al., 2002] et l'extrait d'acétate d'éthyle de H. madagascariensis a montré des
propriétés inhibitrices contre S. intermedius, avec une CMI de 50 𝜇g/mL et une CBM de 125
[101]

𝜇 g/mL. Concernant les souches de P. aeruginosa, l'extrait a montré une CMI de 250 μg/mL vis à
vis de P. aeruginosa [Moulari et al., 2005].

Pour la souche multirésistante (Enterococcus spp), l'extrait H. madagascariensis est beaucoup plus
efficace que l’infusion d'écorces de tige, dont on a montré qu'il avait des concentrations inhibitrices
minimales allant de 6,25 mg/mL à 25 mg/mL [Toty et al., 2013].

Cependant, il faut noter qu’à faible dose (31,25 𝜇g/mL) l’infusion d’écorces de tige de H.
madagascariensis et (62.5 𝜇g/mL) d’écorces de tige de Z. gilletii inhibent la croissance de S.
aureus ; (62.5 𝜇g/mL) d’écorces de tige de Z. gilletii suffisent pour inhiber la croissance de E.
coli et (125 𝜇g/mL) de feuilles et d’écorces de tige de Z. gilletii inhibent la croissance d’
Enterococcus spp (clinique).

Obebiya et Sofowora, 1979 ont montré dans leur étude que les bâtonnets à mâcher nigérians
obtenus à partir de Z. gilletii avaient un pouvoir antibactérien et ce sont des alcaloïdes tels que la
canthin-6-one (220 C14H8N2O) et la 4, 5dihydrocanthin-6-one (222 C14H10N2O) qui pourraient être
responsables de l'activité antimicrobienne. Dans une autre étude réalisée par Gakunju et al.
[1995], il a été constaté que le fractionnement bio-guidé de l'extrait éthanolique de Z. gilletii, a
montré une activité antibactérienne avec une valeur de CI50 = 2,3 μg/mL. Un alcaloïde, la
chelerythrine, a également montré un effet analgésique et des activités antibactériennes,
antifongiques et antihelminthiques [Louppe et al., 2008 ; Katende, 2000]. D'autres études ont
montré que Z. gilletii peut être utilisé comme antileucémique, anticancéreux et antiviral, ses
extraits ont également montré une activité contre Mycobacterium smegmatis, Klebisiela
pneumonia et Candida albicans.
[102]

CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Dans ce travail, il a été question de valider scientifiquement l’efficacité thérapeutique des feuilles,
des écorces de tiges et des racines de Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G. Waterman et des
écorces de tiges de Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret, des ressources
phytogénétiques utilisées en médecine traditionnelle du Nord-Ubangi en République
Démocratique du Congo.

Il ressort de cette étude que:


- Les feuilles, les écorces de tiges et de racines de Zanthoxylum gilletii (De wild) P.G.
Waterman et les écorces de tiges de Harungana madagascariensis Lam. ex Poiret.
possèdent des éléments histologiques spécifiques pouvant permettre de les identifier;
- Le screening phytochimique des feuilles, des écorces de tiges et de racines de Z. gilletii et
des écorces de tiges de H. madagascariensis ont montré la présence des flavonoïdes, des
tanins, des terpénoïdes, des iridoïdes et des coumarines ;
- Les sels minéraux les plus abondants dans les différentes parties de Z. gillettii sont Ca, K,
P et Mg et dans les écorces de tiges H. madagascariensis on trouve le Ca et K. Le Fe et le
Se sont les oligoéléments les plus abondants dans les différentes parties des plantes ;
- Tous les extraits ont montré des activités antioxydantes intéressantes à des degrés divers ;
- Seules les écorces de racines de Zanthoxylum gilletii ont montré une activité
antibactérienne intéressante vis-à-vis des S. aureus et Enterococcus spp cliniques. Les
écorces de tiges de Z. gilletii vis-à-vis de P. aeruginosa n’ont pas été efficaces ;
- Tous les extraits testés possédaient une grande activité antifalciformation;
- Les différentes activités obtenues corrèlent avec la composition chimique qualitative et
quantitative des extraits soumis aux analyses.

A la lumière de la phytochimie et des activités biologiques in vitro, il y a des composés qui


permettent la normalisation des érythrocytes et des composés qui vont réduire l’inflammation, le
stress oxydatif et éliminer l’infection, ce qui permettrait d’améliorer le pronostic vital.

Au vu de ces résultats, nous estimons qu’il serait intéressant de poursuivre des études
phytochimiques plus approfondies afin d’isoler le(s) composé(s) bioactif(s) responsables des
activités biologiques de Zanthoxylum gilletii et Harungana madagascariensis et de déterminer
leur(s) structure(s) ainsi que des études in vivo sur leurs activités biologiques.
[103]

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