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Charansonnet Et Al. - 2015 - Lyon, Entre Empire Et Royaume (843-1601) Textes
Charansonnet Et Al. - 2015 - Lyon, Entre Empire Et Royaume (843-1601) Textes
Textes et documents
PARIS
CLASSIQUES GARNIER
2015
Alexis Charansonnet, maître de conférences d’histoire médiévale à l’université
Lumière - Lyon 2, travaille sur la prédication et la communication politiques, les
relations de Lyon et des Capétiens, la compétition entre les royaumes de France et
d’Angleterre, la culture et la religion des nobles, à la fin du Moyen Âge.
RUPTURE
« Le roi de France prit la cité1 ». C’est dans ces termes directs que
le dominicain Bernard Gui commente les événements de l’année 1312
qui aboutissent à la cession de la ville de Lyon au roi Philippe le Bel
par l’archevêque Pierre de Savoie. Mais qui s’en souvient aujourd’hui ?
Dans la préface à un aperçu sur l’avancement des sciences à Lyon et
dans sa région publié en 1906, Édouard Herriot (1872-1957), alors à l’aube
de sa longue carrière de maire de la cité rhodanienne, écrit que la nature
n’a pas donné de frontières au Lyonnais2. Né à Troyes en Champagne, il
vante ici « l’indépendance » et l’ouverture de sa ville d’adoption que, dans
le même ouvrage, l’historien et géographe Sébastien Charléty (1867-1945)
décrit lui aussi comme une ville non fermée, sans bornes naturelles, créée
par « un fait géographique, le confluent de la Saône et du Rhône ». À
propos de la période médiévale de la ville, Charléty se rappelle que Lyon a
d’abord fait partie de l’Empire germanique, au moins « théoriquement ».
En réalité, écrit-il, Lyon était une ville « indépendante3 ».
Pour Fernand Braudel (1902-1985) aussi, l’histoire de Lyon est liée au
fleuve et au confluent. Le célèbre historien la considère comme une ville
1 Rex Francie habuit civitatem. Voir Lyon, de l’Empire au Royaume : autour du rattachement de
la ville de Lyon à la France, 7e centenaire du traité de Vienne (avril 1312). Actes du colloque de
Lyon, 27-28-29 septembre 2012, éd. par Alexis Charansonnet, Jean-Louis Gaulin et Xavier
Hélary, à paraître.
2 Herriot, Édouard, « Préface », dans Lyon et la région lyonnaise en 1906, Lyon : Alexandre
Rey, 1906, p. xv-xvii.
3 Charléty, Sébastien, « Sommaire de l’histoire de Lyon », dans Lyon et la région lyonnaise en
1906, Lyon : Alexandre Rey, 1906, p. 20 et p. 31.
8 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
1 Braudel, Fernand, L’identité de la France. 1 : Espace et histoire, Paris : Arthaud, 1986, p. 249
et p. 260-266.
2 Authier, Jean-Yves, Grafmeyer, Yves, Mallon, Isabelle, et Vogel, Marie, Sociologie de Lyon,
Paris : La Découverte (Repères ; 556), 2010, p. 6-22.
INTRODUCTION 9
1 Ibidem, p. 19.
2 Musée d’Histoire de la ville de Lyon (musées Gadagne), salle 18.
3 L’œuvre, datée de 1889, se trouve dans le Salon Henri IV ou Salon de la Nomination,
au-dessus de la cheminée. L’auteur de cet Affranchissement de la Commune de Lyon en 1320
est le peintre Joanny Domer (1833-1896) ; cf. L’Hôtel de ville de Lyon, Paris : Imprimerie
nationale, 1998, p. 123.
4 Les pennons sont responsables d’une compagnie de quartier ou pennonage. Le mot pennon
désignait aussi la bannière portée par ces officiers.
10 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Bien avant de devenir une cité épiscopale que les partages carolin-
giens ont laissé – quand le lecteur ouvre ce livre – aux confins de la
Lotharingie, Lyon avait eu rang de capitale politique et religieuse des
Trois Gaules dans le contexte totalement différent de l’Empire romain.
Le souvenir de ce Lyon d’autrefois, dont on sait combien il plaît aux
humanistes du xvie siècle offre aussi un paradigme territorial (la Gaule)
mis à contribution par les Capétiens au début du xive siècle pour justifier
l’appartenance de la cité à leur Royaume.
À la suite de la division de l’Empire carolingien, la cité lyonnaise et son
diocèse se sont retrouvés aux marges de la Lotharingie – à laquelle ils appar-
tenaient – et de la Francie occidentale (voir ill. 1). La ville et son comté ont
ensuite intégré le royaume de Bourgogne, puis, en 1032, l’Empire romain
germanique. La Bulle d’or concédée en 1157 par l’empereur Frédéric Ier
à l’archevêque Héracle a conféré à celui-ci et à ses successeurs les droits
régaliens sur la ville : l’exercice de la justice, la monnaie et l’organisation
des marchés, le pouvoir de fortifier. Tel était le socle du pouvoir archié-
piscopal, à la fois spirituel et séculier, qui façonna durablement la société
lyonnaise. Le clergé de la cathédrale – les chanoines, qui portaient, comme
l’archevêque lui-même, le titre de comte depuis que le détenteur laïc de
ce titre avait quitté la cité pour s’installer en Forez – et aussi, quoique
dans une mesure moindre, celui des collégiales – Saint-Just, Saint-Irénée,
Saint-Paul – et des monastères – Ainay principalement – exerçaient des
pouvoirs dans la ville et sur ses habitants.
Lyon est ensuite devenue ville royale. C’est cet événement – dont le
degré de violence se discute1 – qui produit le changement d’appartenance
territoriale. À partir du xiiie siècle, les archevêques qui se sont succédé à
Lyon durent en effet affronter les revendications des rois de France, qui
1 Cf. Lyon, de l’Empire au Royaume, op. cit. ; pour une interprétation plus pacifique, voir Se
donner à la France : les rattachements pacifiques de territoires à la France (XIVe-XIXe siècle), études
réunies par Jacques Berlioz et Olivier Poncet, Paris : École des chartes (Études et rencontres
de l’École des chartes ; 39), 2013, et notamment l’article de Bruno Galland, « La “réunion”
de Lyon à la France », p. 9-29.
12 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
SCANSIONS
CONFINS
ces frontières mêmes, comme le cas de Lyon le démontre, ont été mou-
vantes. Par ces mouvements qui se produisent à des rythmes irréguliers,
les appartenances sont mises au défi de s’adapter. Plusieurs acteurs (rois,
seigneurs, évêques) ont contribué à définir les appartenances de la ville
et à déterminer des frontières qui n’ont pas toujours été en concordance.
Progressivement fixées par les pouvoirs politiques, les frontières de la
ville et de son territoire se sont peu à peu matérialisées et pérennisées.
L’historien peut se demander dans quelle mesure elles ont été acceptées,
respectées ou détournées par les contemporains.
Le partage de 843 a d’emblée fait de Lyon, pour des siècles, une
ville de confins, mais non pour autant une ville-frontière. Les partages
carolingiens, encore d’actualité en 1032 lorsque la ville est entrée dans
l’Empire germanique, ont en effet suivi la géographie des diocèses. Centré
sur la cité, le diocèse de Lyon englobait à l’ouest le Roannais, le Forez et
le Jarez et à l’est la Bresse, la Dombes et une partie du Bas-Dauphiné.
L’axe Saône-Rhône n’était donc pas une frontière.
Au xiie siècle, toutefois, comme plusieurs indices documentaires le
laissent penser, cet axe fluvial s’est transformé en limite séparant l’Empire
et le Royaume. En 1157, les juristes impériaux eux-mêmes ont pris soin
de préciser que les droits régaliens concédés par Frédéric Barberousse
à l’archevêque de Lyon sont situés citra Sagonam, c’est-à-dire dans la
Presqu’île et non pas en rive droite de la Saône. Un demi-siècle plus tard,
si l’empereur Henri VI tenait légitimement les péages de Béchevelin et
Trévoux situés sur la rive gauche, Philippe Auguste contrôlait désormais
le péage de Givors situé sur la rive droite, mais dans le diocèse de Lyon.
Le fleuve semble être devenu non pas une frontière, mais un enjeu pour
le pouvoir royal, dans le but, non pas de le partager, mais de le dominer
et de le franchir1. Au xiiie siècle, l’appartenance politique de Lyon est
restée ambigüe. La cité a accueilli deux conciles œcuméniques et servi
Philosophisch-historische Klasse ; 287 – Forschungen zur Geschichte des Mittelalters ; 1), 2000 ;
Grenze und Grenzüberschreitung im Mittelalter : 11. Symposium des Mediävistenverbandes vom
14. bis 17. März 2005 in Frankfurt an der Oder, éd. par Ulrich Knefelkamp und Kristian
Bosselmann-Cyran, Berlin : Akademie Verlag, 2007 ; Faktum und Konstrukt : politische
Grenzziehungen im Mittelalter. Verdichtung – Symbolisierung – Konstruktion, éd. par Nils Bock,
Georg Jostkleigrewe et Bastian Walter, Münster : Rhema (Symbolische Kommunikation und
gesellschaftliche Wertesysteme ; 35), 2011 ; Balossino, Simone, et Chiffoleau, Jacques, « D’Arles
à Lyon, la frontière incertaine ? », dans Lyon, de l’Empire au Royaume, op. cit.
1 Balossino, Simone, et Chiffoleau, Jacques, « D’Arles à Lyon, la frontière incertaine ? »,
dans Lyon, de l’Empire au Royaume, op. cit.
16 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
à plusieurs occasions de refuge aux papes dans leur lutte contre les
empereurs. La cour pontificale était-elle encore dans l’Empire ou déjà
en France lorsqu’elle séjournait dans le burgus sancti Iusti, en surplomb
de la cité dont l’évêque était un fidèle de l’empereur ? Au tournant des
années 1300, les légistes de Philippe le Bel ne se posaient plus la ques-
tion et multipliaient les arguments contre le principal seigneur de la
cité afin de justifier l’entrée de Lyon dans le royaume : « C’est en vain
également que l’archevêque et le chapitre disaient que la main de notre
supériorité ne devait, du moins, pas s’étendre au-delà de la Saône et du
Rhône : en effet, la Saône et les autres fleuves ne constituent nulle part
les frontières de notre royaume ; les limites des royaumes ne sont jamais
déterminées par les fleuves, mais par les nations composant la patrie
et par les terres, selon que celles-ci furent depuis les origines soumises
à tel ou tel royaume1 ». Derrière cette conception du fleuve pensé non
pas comme frontière mais comme passage, il faut voir la récupération
juridique de l’héritage romain, qui fait du souverain le maître des eaux
courantes2.
L’installation progressive des officiers du roi dans la ville (depuis le
gardiateur de 1292, en passant par les viguiers représentants des baillis
de Mâcon, jusqu’au sénéchal, titre significativement méridional, créé par
Philippe le Bel à l’été 1313 avec la circonscription du même nom3), a fait
définitivement passer tout le corps de la cité, rive droite de la Saône bien
sûr, mais aussi Presqu’île et pont du Rhône, dans le Royaume. Cette
frontière politique redessinée au bénéfice du Royaume, qui s’emparait
alors de toute la ville, ne coïncidait pas exactement avec la topographie
urbaine. Avec son unique pont construit à partir du xie siècle, la Saône
était, durant toute la période étudiée dans ce livre, l’axe vital d’une ville
reliée à l’extérieur par ses « quartiers de rivières4 », alors que le Rhône
marquait un véritable front urbain que la ville n’a effectivement franchi
qu’au xviiie siècle au temps de son « agrandissement5 ». Bien avant cette
1 Rossiaud, Jacques, Lyon 1250-1550 : réalités et imaginaires d’une métropole, Seyssel : Champ
Vallon (Époques), 2012, chapitre 11, « Le Rhône aux frontières de la ville : sur l’histoire
du quartier de La Guillotière » ; voir aussi Kleinclausz, Arthur, Lyon, des origines à nos
jours : la formation de la cité, Lyon : Pierre Masson, 1939, p. 333-358.
18 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
SOLIDARITÉS
1 Au sujet de la frontière comme lieu de passage, voir les réflexions de : Kaiser, Wolfgang,
« Penser la frontière – notions et approches », Histoire des Alpes – Storia delle Alpi – Geschichte
der Alpen, 1998 (3), p. 63-74.
2 Rossiaud, Jacques, Lyon 1250-1550, op. cit., chapitre 20.
INTRODUCTION 19
d’une histoire générale de la ville illustrée par les documents, mais d’une
relecture d’un échantillon de l’immense documentation historique sous
l’angle de la construction lente et difficile d’une singularité. Des thèmes
classiques de l’histoire de Lyon, souvent traités dans d’autres ouvrages
– on pense à l’histoire du livre imprimé, par exemple, ou aux difficiles
débuts de l’industrie de la soie –, ont été volontairement négligés.
Quelque cent cinquante documents sont proposés aux amateurs et
aux spécialistes. À eux d’en tirer des éléments d’interprétation sur le
devenir administratif, politique, religieux et culturel de la ville. Les
sources sont toutes offertes à l’analyse. Elles ont vocation à éclairer des
questions variées : les pouvoirs locaux et le contexte régional, l’autorité
de l’archevêque et la construction de la primatie, l’espace urbain et les
moments de rencontre – les entrées solennelles, les rencontres diploma-
tiques –, l’essor du cosmopolitisme marchand, l’alternance de phases
d’ouverture culturelle et de phases de repli.
Les textes et images, isolés ou groupés autour d’un thème, sont tous
éclairés par une présentation donnant les éléments essentiels sur leur nature,
leur producteur et le contexte dans lequel ils ont vu le jour et sont replacés
par l’introduction de la partie à laquelle ils appartiennent dans le cours de
l’évolution historique de la ville. Les textes sont en l’occurrence d’origine
diverse. Certains sont produits par les chancelleries royales et impériales
(actes diplomatiques), d’autres proviennent des grands monastères (Ainay,
Cluny…). On dispose des archives de la municipalité à partir du xive siècle, et
en premier lieu du cartulaire municipal que le consul Étienne de Villeneuve
a confectionné en 1336 à partir des originaux conservés dans la chapelle
Saint-Jaquême, près de Saint-Nizier. D’autres documents encore ont été
produits par des personnes privées – commandés par la ville, comme les
entrées, ou sans relation avec le consulat, comme les testaments, chroniques,
récits de voyage… L’anthologie comporte également des images, en bon
nombre. Il s’agit d’enluminures, de gravures illustratives, de photographies
de monuments ainsi que de cartes, anciennes ou conçues pour ce livre. Au
total, on trouvera ici des « grands » et des « petits » documents : des textes
incontournables, comme la Bulle d’or de 1157 et le plan scénographique de
Lyon daté de 1550 environ, et d’autres moins connus, comme des extraits
des registres des comptes de la ville ou des testaments, qui donnent souvent
des informations de façon indirecte. À chacun de glaner dans le choix pro-
posé de quoi se faire une idée de l’identité complexe et évolutive de Lyon.
INTRODUCTION 21
RÉMINISCENCES MODERNES
a fini par évoluer, mais la partition ancienne s’est reflétée jusqu’à la fin
de l’Ancien Régime dans les rites civiques. En 1787 encore, on allait
chercher en carrosse à leur domicile les magistrats urbains revêtus de
leur robe noire, puis on les reconduisait avec honneur, huit voitures
étant ainsi attelées : quatre du côté de Saint-Nizier, quatre du côté de
Fourvière1. À la fin de l’année suivante, l’ultime « syndicat » proclamé
à la dernière fête de la Saint-Thomas annonçait encore :
« les compagnies assemblées dans l’hôtel commun de cette ville et
le peuple au son de la grosse cloche à la manière accoutumée, à tous
présents et avenir savoir faisons qu’en conséquence et à la forme de la
délibération prise dans l’assemblée générale de MM. les prévôt des
marchands et échevins, conseillers de ville et notables tenue le 18 du
présent mois, ensuite de la convocation qui en a été faite, lesdits sieurs
prévôt des marchands et échevins, conseillers de ville et notables ont
retenu et confirmé messire Louis Tolozan de Montfort, chevalier, prévôt
des marchands ; ont également retenu Jacques Imbert-Colomès et Joseph
Steinman, échevins ; et ont nommé Nobles Marie-Antoine Bertholon,
avocat au Parlement et aux Cours de Lyon pour échevin du côté de
Fourvières et Jean-Marie Degrais pour échevin du côté de Saint-Nizier
et ce pour l’année prochaine 1789 et la suivante 1790… ».
PROTOCOLE D’ÉDITION
TRADUCTION ET TRANSCRIPTION
DATATION
Les éditeurs scientifiques remercient très vivement pour leur aide les institu-
tions et les personnes suivantes : les Archives nationales de France ; les Archives
départementales du Rhône ; les Archives municipales de Lyon ; le service du
fonds ancien de la Bibliothèque municipale de Lyon ; les musées Gadagne ;
l’Institut historique allemand de Paris ; Elisabeth Brown, professeur émérite
d’histoire au Brooklyn College de la City University of New York ; Jean-Marie
Carbasse, professeur d’histoire du droit à l’Université Montpellier 1 ; Guido
Castelnuovo, professeur d’histoire médiévale à l’Université d’Avignon et des pays
de Vaucluse (CIHAM, UMR 5648) ; Stéphane Frioux, maître de conférences
à l’Université Lyon 2 ; Karyn Mercier, infographiste CNRS (CIHAM, UMR
5648) ; François Planet, conservateur au Musée des Beaux-Arts de Lyon ;
Maria-Anne Privat-Savigny, conservateur en chef du patrimoine, alors direc-
trice des musées Gadagne ; Jacques Rossiaud, professeur émérite à l’Université
Lyon 2 ; Martine Sainte-Marie, conservatrice aux Archives départementales de
Vaucluse ; Laurent Vallière, ingénieur d’études CNRS (CIHAM, UMR 5648).
Ils remercient également pour leur contribution financière : le CIHAM, UMR
5648, « Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans
médiévaux » ; le GRAC-IHPC, UMR 5037 ; la Ville de Lyon ; l’Université
d’Erfurt.
DE L'EMPIRE CAROLINGIEN
AU ROYAUME DE
BOURGOGNE (843-1032)
INTRODUCTION
En effet, pour près d’un siècle, Lyon est attachée au royaume de Provence.
Ce retour vers un monde méridional ne provoque plus de réticence unitaire,
même de la part des prélats lyonnais : ceux-ci peuvent profiter de la nouvelle
proximité du souverain pour promouvoir les droits de leur Église, y compris
une primauté sur la Gaule. L’archevêque Rémy (852-875) est « chapelain
suprême du sacré palais » de Charles de Provence et celui-ci, attaché à
Lyon, octroie de nombreux diplômes à son Église et choisit d’être inhumé
à l’abbaye Saint-Pierre en 863 (I.04.). Lothaire II, frère et successeur de
Charles, s’appuie également sur l’archevêque Rémy et sur le comte Girard.
Cependant, à sa mort en 869, son oncle Charles le Chauve chasse le comte
Girard et, tout en gardant de bonnes relations avec le prélat, installe un
de ses fidèles, Boson, comme maître de Lyon et Vienne. Ce dernier profite
de la confusion qui suit la disparition de Louis le Bègue, après un court
règne de deux ans, pour se faire élire roi de Provence en 879.
La tentative de Boson trouve un réel soutien à Lyon. Espérant être un
nouvel Hincmar, l’archevêque Aurélien (875-895) est au premier rang
de l’assemblée de Mantaille qui proclame Boson roi (I.05.) et il le sacre
à Lyon. En retour, il est nommé archichancelier et précepteur de Louis,
fils de Boson. Si la cité est rapidement reprise par les Carolingiens, puis
intégrée dans un empire unifié une dernière fois par Charles le Gros,
elle suit à nouveau le parti de la Provence lorsque l’éclatement définitif
se produit en 888. Couronné roi en présence de l’archevêque Aurélien
(I.06.), Louis de Provence protège l’Église de Lyon et les abbayes lyon-
naises (I.07.), mais il fait de Vienne sa capitale, marginalisant Lyon, et
quand, en 905, il revient aveugle de sa seconde tentative malheureuse
pour être roi d’Italie et empereur, son pouvoir s’efface plus encore au
profit des comtes.
Le pouvoir comtal local est tenu par de très puissants personnages
dont le rôle dépasse de beaucoup Lyon, d’où le titre de duc ou de
marquis qu’ils utilisent parfois, et il est l’objet de rivalités entre deux
grandes familles, les Bosonides et les Guillelmides. Quand Boson est
chassé par les Carolingiens coalisés contre sa tentative royale, Lyon
est confiée pendant près d’un demi-siècle aux Guillelmides, Bernard
Plantevelue, comte d’Auvergne et marquis de Gothie, puis en 900 son
fils Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine et fondateur de Cluny, auquel
succède à son tour en 918 son neveu le duc Guillaume le Jeune (I.08.
et I.09.). Les Bosonides remettent ensuite la main sur Lyon quand elle
30 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Présentation
Document
Source
1 Col. 3, 9-11.
2 Il s’agit de la loi Gombette évoquée auparavant.
36 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Document
1 Eugène II.
2 Lothaire.
3 1 R 15,11.
4 Mt 4, 7.
38 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Bibliographie
Boshof, Egon, Erzbischof Agobard von Lyon : Leben und Werk, Köln/Wien :
Böhlau (Kölner historische Abhandlungen ; 17), 1969.
Rubellin, Michel, « Agobard de Lyon ou la passion de l’unité », dans
Idem, Église et société chrétienne d’Agobard à Valdès, Lyon : Presses
universitaires de Lyon (Collection d’histoire et d’archéologie médiévales ;
10), 2003, p. 179-221.
Agobard, Œuvres, éd. et trad. à paraître dans la collection des Sources
chrétiennes.
LYON ET LA DIVISION DE L’EMPIRE CAROLINGIEN 39
Présentation
Document
[Traduction des cartouches en bleu, révélateurs de la méthode de
Florus]
« Soyez remplis d’Esprit, partageant entre vous des psaumes, des
hymnes et des chants inspirés, chantant et louant dans vos cœurs le
Seigneur. » [En marge :] Tiré du Traité des psaumes, LXXXVI […]
« Rendant grâce en tout temps et pour tout à Dieu le Père, au nom
de Notre-Seigneur Jésus-Christ. » [En marge :] Tiré de La Cité de Dieu,
VII […]
« Comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré pour elle, pour la
sanctifier en la purifiant d’un bain d’eau et par sa parole. » [En marge :]
Tiré du Traité sur l’Évangile de Jean, XV.
LYON ET LA DIVISION DE L’EMPIRE CAROLINGIEN 43
Source
Bibliographie
Présentation
par l’Église de Lyon. Enfin, il faut signaler que ces restitutions ne furent
sans doute pas effectives, un conflit étant survenu entre Amolon et
Lothaire Ier comme l’indique une autre diplôme de ce dernier qui les
renouvelle en 852 en faveur de Rémy (852-875) successeur d’Amolon.
Document
autre appelée Coriacus, qui sont situées dans le pagus de Lyon, de sorte
qu’elles demeurent sans diminution ni soustraction de notre part ni de
celle de nos successeurs ou de n’importe quel pouvoir pour les besoins
de ladite église, et que par le précepte de notre excellence ses recteurs
aient le pouvoir de les conserver et d’en disposer autant que cela leur
sera utile, de même que pour les autres biens de l’église. Et pour que
ce précepte qui est le nôtre conserve pour les temps futurs une fermeté
inviolable, nous l’avons confirmé de notre propre main et ordonné qu’il
soit signé par l’impression de notre anneau.
Source
Die Urkunden der Karolinger. Dritter Band : Die Urkunden Lothars I. und
Lothars II., éd. par Theodor Schieffer, Berlin / Zürich : Weidmannsche
Verlagsbuchhandlung (Monumenta Germaniae historica. Diplomata.
Diplomata Karolinorum ; 3), 1966, no 117, p. 268-270, ici p. 270. Traduit
du latin.
Bibliographie
Présentation
Document
Source
Bibliographie
Présentation
Document
Source
Bibliographie
Présentation
Document
Source
Bibliographie
Présentation
Document
Source
Recueil des actes des rois de Provence (855-928), éd. par René Poupardin,
Paris : Imprimerie nationale (Chartes et diplômes relatifs à l’histoire de
France), 1920, no XXIX, p. 51-54. Traduit du latin.
Bibliographie
Présentation
Document
Source
Document
sis dans le susdit comté de Lyon, avec les vignes, les champs, les prés, les
forêts, les eaux, les moulins à farine, les pâtures, les sorties et les accès, ce
qui est cultivé et ce qui n’est pas cultivé, ce qui est requis et à requérir,
le tout dans son intégralité, et les serfs et serves qui dépendent des biens
désignés, où qu’ils soient ou habitent, Ingelberge par nos mains les remet
au Seigneur Dieu et à ses saints apôtres, et au monastère susdit, pour le
salut de son seigneur Guillaume, et pour elle-même, et aussi pour Louis,
son frère, et pour leurs pères et mères, et pour tous les fidèles chrétiens, de
sorte qu’après ce jour, les moines les aient, tiennent et possèdent par droit
perpétuel, sans contestation de quiconque. Si jamais quelqu’un, quelque
proche ou quelqu’homme, s’élevait contre cette charte de donation, qu’il
encoure d’abord la colère de Dieu tout puissant et de ses saints, qu’il soit
associé à Judas le traître, et Dathan et Abiron, et à eux qui dirent au
Seigneur Dieu : « Éloigne-toi de nous », et que, déjà dans le monde présent,
il soit maudit lorsqu’il entre et lorsqu’il sort1, et qu’il endure ce châtiment
à jamais, à moins qu’il ne vienne à résipiscence. Et pour cette affaire ou
querelle qu’aura provoquée sa subversion, qu’il paie, sous la contrainte de
la puissance publique, cinq livres d’or, et qu’ensuite cette charte demeure
ferme et stable, avec la stipulation qui y est attachée. Seing de Guillaume,
comte. Seing de Roger, comte. Seing d’Hubert. Seing de Teutard. Seing de
Raoul. Seing d’Ainard. Seing d’Aganon. Seing d’Arlulf. Seing de Guigue.
Seing de Dalmace. Seing de Liétaud. Seing d’Emmon. Seing de Guibert.
Fait le jour de samedi, au mois de janvier, la 20e année du roi Charles2.
Sulpice de Brioude, faisant fonction de chancelier, a reconnu.
Source
Bibliographie
1 Dt 28, 19.
2 Charles III, dit le Simple, roi de Francie occidentale.
LES MARQUIS COMTES DE LYON, DE L’AQUITAINE À LA BOURGOGNE 69
Présentation
(prestaria), qui est l’acte par lequel le concédant met le bien sollicité à la
disposition (praestare) du bénéficiaire. La remise de l’acte de prestaire à
celui-ci valait investiture du bien, et cet acte était restitué au concédant
lorsque le bien lui faisait retour. C’est pourquoi la plupart des actes
antérieurs à 935, qui sont insérés dans le Livre des chartes de l’abbé Ponce
– le cartulaire de l’abbaye de Savigny compilé vers 1135 (II.04.) – sont
des prestaires (l’acte ci-dessous, par exemple, est bien désigné in fine
comme prestaria) : l’abbaye fut incendiée et ses archives brûlées lors du
raid hongrois de 935 (I.12.) ; ce sont donc les titres rédigés ou récupérés
ultérieurement par les moines que le compilateur a retrouvés dans le
chartrier monastique et transcrits dans le cartulaire au xiie siècle. Il
s’agit, en l’espèce, d’une prestaire « rémunératoire » : les biens de Saint-
Martin, dont la communauté monastique accorde la jouissance viagère
au couple Blain et Arembour, leur sont concédés en récompense du don
qu’ils ont eux-mêmes effectué.
Le principal intérêt de cet acte réside dans la mention du « consentement
du seigneur comte Guillaume ». Depuis 852, l’abbaye de Savigny était
soumise à l’Église de Lyon, et c’est l’accord de l’archevêque qui était
éventuellement requis pour une prestaire. L’immixtion comtale dans les
affaires saviniennes, qui survivra quelques temps à Guillaume le Pieux,
s’est vraisemblablement faite à la faveur d’une vacance du siège archiépis-
copal, ce qui incite à dater l’acte de 918 (18e année de l’empire de Louis),
plutôt que de 921. Guillaume meurt quelques semaines plus tard, le
28 juin, sans doute à Lyon ou dans la région ; son corps est transféré dans
le sanctuaire aquitain de Brioude, où il est déposé le 6 juillet suivant.
Document
Source
1 Saint-Martin de Savigny.
72 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Bibliographie
Ganivet, Pierre, Recherches sur l’évolution des pouvoirs dans les pays lyonnais
de l’époque carolingienne aux lendemains de l’An mil, thèse de doctorat :
histoire du droit et des institutions, Université de Clermont I,
Clermont-Ferrand, 2000, p. 141 et note 56.
Rubellin, Michel, Église et société chrétienne d’Agobard à Valdès, Lyon :
Presses universitaires de Lyon (Collection d’histoire et d’archéologie
médiévales ; 10), 2003, p. 245-262 et p. 295-326.
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Notice de la manière dont les moines du monastère de Cluny, s’étant
présentés au-devant du seigneur Hugues, très glorieux marquis, se
plaignirent d’Adémar, vicomte de Lyon, qui s’était efforcé d’enfreindre
le précepte qu’ils avaient obtenu du roi, par le conseil du prince susdit,
sur Thoissey et toutes ses dépendances, et avait tenté, à l’encontre de
l’exercice de la puissance royale, de détourner à son profit ce que le roi
avait donné à Dieu et à saint Pierre, avec le consentement d’un prince
aussi grand, en arguant de ce que les biens précités relevaient de sa
vicomté. Donc, entendant un précepte d’une telle autorité, et voyant son
seigneur être favorable au parti des moines, et s’apercevant qu’il n’avait
aucun argument en l’espèce, Adémar, en présence du marquis déjà
nommé et de ses fidèles dont les noms seront écrits ci-dessous, se démit
de tout au profit de saint Pierre, en promettant de ne jamais prétendre
à plus à partir de ce moment. Afin que cela demeure intangible et que
cette prétention ne soit reprise par aucun des successeurs d’Adémar,
cette notice a été confirmée au nom du comte et de ses fidèles qui
entendirent l’argument des moines. Seing d’Hugues, comte et marquis.
Seing d’Adémar, vicomte. Seing de Liétaud, comte. Seing de Charles,
comte. Seing de Guillaume, comte. Seing d’Ogier. Seing d’Humbert.
Seing de Girard. Seing d’Artaud. Seing de Sobon. Seing d’Hugues, fils
de Bermond. Seing d’autre Girard. Seing de Gui. Seing d’Aicard. Seing
de Bérard. Seing d’Itier. Donnée par la main d’Aimon, sous-diacre, le
5 des calendes d’avril, le roi Conrad régnant pour la 7e année.
74 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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Les deux diplômes pour Cluny datés de 943 marquent le début d’une
nouvelle époque à bien des points de vue. Sur le plan diplomatique, ils
constituent le premier témoignage du fonctionnement régulier de la
chancellerie du royaume de Bourgogne depuis 926 : le notaire Henri,
rédacteur d’actes l’année précédente, est désormais sous l’autorité d’un
chancelier, l’évêque de Genève Aimon. Ils représentent également les
premiers actes des rois de Bourgogne concernant Lyon et le début du
retour de la collaboration entre les abbés de Cluny et les Rodolphiens.
Les trois faits sont liés à la fin de la minorité du roi Conrad.
Aucun des actes datés d’avril ne porte d’indication de lieu, mais
ils doivent être émis en Lyonnais, puisqu’en juin de la même année
Conrad est à Vienne, où il fait son entrée entouré d’une cour brillante
où figurent également le chancelier Aimon de Genève, le notaire Henri
et Hugues le Noir. Ce dernier est présenté comme le véritable maître
de Lyon : tandis que l’archevêque Guy n’apparaît pas, on rappelle sa
parenté royale et il est le seul intervenant, alors qu’il n’est que le premier
des témoins laïcs à Vienne.
Le premier des deux diplômes qu’Hugues le Noir obtient du roi
Conrad n’est en fait que la confirmation de la concession d’un fisc
76 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
royal faite quatre ans plus tôt sous l’autorité de Louis IV de Francie1.
Le sceau royal qui y est apposé se situe dans la tradition carolingienne
des souverains de profil en césar ceint de lauriers : ce type de sceau est
utilisé par les Carolingiens aussi bien en Germanie qu’en Francie (voir
ill. 3 et 4). Au xe siècle, on le rencontre en Provence sous Louis l’Aveugle
et il reste ensuite en usage en Francie sous Louis IV et Lothaire ; au
contraire, en Germanie, Otton Ier l’abandonne au profit d’un roi de face,
en buste, trônant et couronné. Sous le règne de Conrad, la chancellerie
bourguignonne suit l’usage carolingien puis se rallie au modèle otto-
nien, plus royal, en 967. La même évolution est perceptible en Francie,
de Lothaire à Hugues Capet.
Le second diplôme, frère du précédent, n’est connu que par une
copie et ne comporte plus de sceau. Plus que le premier, il insiste
sur la position respective des grands laïcs qui dominent Lyon. Ainsi,
la parenté entre le roi et le comte est non seulement rappelée, mais
la mémoire familiale commune est mise en avant par la prière pour
l’âme de Rodolphe II, père de Conrad et cousin de germain d’Hugues
le Noir. De même la hiérarchie des pouvoirs en Lyonnais est soulignée :
le comte, responsable des biens publics pendant une période incertaine
et particulièrement des domaines comtaux, les remet symboliquement
au roi. Les deux pouvoirs, dans une posture de légitimité, en disposent
au profit de Cluny, située dans le comté de Mâcon sur lequel Hugues
le Noir a autorité. Le grand absent est le vicomte Adémar qui reven-
dique le fisc comtal de Thoissey.
I.11.A. LE ROI CONRAD DONNE LA VILLA DE BOULIGNEUX EN LYONNAIS
À L’ABBAYE DE CLUNY À LA DEMANDE DU COMTE HUGUES LE NOIR
(23 AVRIL 943)
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notre temps et à l’avenir ils demeurent sans aucun trouble. Et parce que
la situation de leurs biens, par suite de la donation d’hommes fidèles,
jouxte divers lieux, nous prescrivons par notre autorité qu’on inscrive ici
leurs noms, afin qu’ils puissent plus librement et plus facilement et sans
aucun trouble conserver ces biens, à savoir ledit monastère et tout ce qui
est réputé lui appartenir : l’église Saint-Florent à Vimy et la même villa
avec le port et tout ce qui appartient à cette église et à cette villa ; l’église
Saint-Pierre à Montanay ; l’église des Saints-Marcellin-et-Pierre à Bressolles,
et aussi l’église Saint-Jean à Niost et la villa elle-même ; Rillieux et l’autre
Rillieux avec les chapelles ; et puis l’église Sainte-Marie à Openacum et
toute la villa ; l’église Saint-Cyprien à Bey et Saint-André à Chemillieu ;
l’église Saint-Genis à Fleurieu et Saint-Pierre à Amodum et aussi la celle
Saint-Martin en Forez et l’église Saint-Bonnet à Cleppé avec la villa et ce
qui est réputé lui appartenir ; également la celle d’Occiacum avec l’église
Saint-André et la chapelle voisine dédiée en l’honneur de saint Côme et
Novellis et tout ce qui leur est adjacent ; la celle Sainte-Marie de Firminy et
l’église Sainte-Marie de Cottance ; ensuite en Provence la villa de Bollène
avec l’église dédiée en l’honneur du saint Sauveur et toutes les dépendances
appartenant à cette villa ; aussi la chapelle Saint-Benoît récemment édifiée
par ces mêmes moines, et tout ce qui est pieusement concédé au monas-
tère susdit en Gapençais par l’évêque Hugues ou par d’autres fidèles de
Dieu dans une quelconque région soumise à notre autorité royale. Enfin
nous voulons et nous ordonnons qu’ils tiennent dès lors ces biens et tout
ce qui en dépend sans aucun trouble ni atteinte. Par conséquent, nous
prescrivons et nous décrétons ainsi que nous confirmons, en le décidant
par notre autorité, que chaque année une livre d’argent soit payée par ce
même monastère au trésor de l’évêque et que nul ne prétende revendiquer
plus de lui ou réclamer au sujet des biens lui appartenant, ni n’ose exiger
des droits de gîte, de fourniture de vivres ou toutes autres redevances,
mais qu’il soit permis aux moines qui servent le Seigneur en cet endroit
de posséder à perpétuité pour leur salaire intégralement, sans division ni
diminution, le monastère avec tous les biens qui de droit lui reviennent
ainsi que leurs navires, et qu’ils conservent, comme il convient, librement
et sincèrement avec l’aide de Dieu l’honneur de leur abbé. Qu’ils aient aussi
le pouvoir de choisir les abbés au sein de leur abbaye et d’amener les élus
devant l’évêque de la cité de Lyon pour que, la bénédiction reçue de lui,
ils s’appliquent à gouverner la communauté qui leur a été confiée selon la
84 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
règle. Nous voulons aussi, et par notre autorité nous prescrivons, qu’aucun
juge public ou quiconque ayant un pouvoir judiciaire ne prétende jamais
pénétrer sur les lieux et biens de ladite église pour entendre les litiges,
exiger des amendes, prendre des garants, retenir injustement des hommes
dudit monastère demeurant sous l’immunité, ou pour exiger un cens et
ce qui est noté ci-dessus ; car il est heureux, pour nous comme pour la
stabilité de notre trône confié à nous par Dieu, que les moines qui servent
Dieu à cet endroit obtiennent avec plus d’application et de liberté par
leur prières la miséricorde du Seigneur. Et pour que cette décision royale
qui est la nôtre demeure inviolable, nous la souscrivons en main propre
et nous ordonnons de la marquer du sceau de notre anneau.
Donné le 13 des calendes de septembre, l’année de l’incarnation
du Christ 971, indiction 14, l’année 29 du règne de Conrad, roi très
invaincu. Établi en public dans la cité de Vienne. Au nom de Dieu,
sous d’heureux auspices, amen.
Source
Texte connu par une copie des années 1400, Torino, Archivio di Stato,
et un vidimus de 1494, Lyon, Archives départementales, 10 G 3127.
Grande Pancarte ou Cartulaire de l’abbaye de l’Île-Barbe, suivi de documents
inédits et de tables, publiés par le comte de Charpin-Feugerolles et Georges
Guigue, Volume I, Montbrison : Éleuthère Brassart, 1923, no 5, p. 224.
Die Urkunden der Burgundischer Rudolfinger, éd. par Theodor Schieffer
et Hans Eberhard Mayer, München : Monumenta Germaniae historica
(Monumenta Germaniae historica. Diplomata), 1977, no 45, p. 167-170.
Traduit du latin.
Bibliographie
Ganivet, Pierre, « Représentation, répartition et évolution des pouvoirs
à Lyon autour de l’An mil », dans Le royaume de Bourgogne autour de
l’An mil, éd. par Christian Guilleré et al., Chambéry : Université
de Savoie (Société, religions, politiques ; 8), 2008, p. 131-151.
Picot, Joseph, La seigneurie de l’abbaye de L’Île-Barbe, Lyon : Desvignes, 1953.
Rubellin, Michel, Église et société chrétienne d’Agobard à Valdès, Lyon :
Presses universitaires de Lyon (Collection d’histoire et d’archéologie
médiévales ; 10), 2003.
LE ROI DE BOURGOGNE ÉTEND SON AUTORITÉ SUR LYON 85
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1 Hebr. 7, 1-3.
2 Ioh. 10, 12-14.
3 Gn. 49, 8-9.
4 Deut. 33, 3.
5 Jacob, Gn. 27, 36.
6 Comme Benjamin, « loup rapace » dans Gn. 49, 27.
7 Lc. 11, 22.
92 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
l’Église. Pour finir, il choisit et établit les ministres du Christ et, au temps
voulu, leur distribua une mesure de grain1. Mais si quelqu’un cherche à
connaître l’endroit ou le lieu où vivait Loup, c’était tout à côté ou presque des
remparts de Lyon, sur les bords de ces multiples cours d’eau qui abondent
la Saône, comme on le découvre dans nombre de récits, parce que, comme
jadis le prophète Élie, comme Jean dans le désert, Loup résidait dans des
lieux retirés. Il avait pris tout petit en horreur les naufrages de ce monde
trompeur, et, souhaitant s’en évader, il retira la main qu’il avait tendue
pour saisir la branche des pompes mondaines : considérant par avance les
profits qu’apporte la solitude, il choisit ce mode de vie. C’est au milieu des
bois qu’il le découvrit2, bien qu’il ait produit des œuvres fécondes, porté du
fruit et se soit étendu largement à la foule des peuples. C’est en effet à
l’époque de Sigismond que cet homme exceptionnel commença à se faire
connaître : le pieux roi encore enfant eut le soin de faire de lui son intime,
puisqu’il était clairvoyant et remarquable par sa sainteté. Ce prince voyait
même en esprit les choses à l’avance et, alors que le saint enfant était devenu
son compagnon dans la solitude, il dit que Loup n’était pas fait pour être
un voleur qui mènerait les brebis à leur perte, mais un protecteur qui les
conduirait au salut. « Il sera le pasteur désigné pour “la ville des autels3”,
il construira les églises du Christ. Il a fabriqué un bercail aux brebis ?
Il accroîtra le troupeau du Seigneur et, le talent qu’on lui a confié, il le
rendra augmenté d’autant quand il paraîtra devant son Seigneur4. » Or, le
temps suivit par la suite son cours et, l’évêque de Lyon ayant vécu jusqu’à
son dernier jour, la cathèdre du pontife se trouva privée d’occupant, de
sorte que le siège put être acquis par un homme qui n’était pas de même
condition5 que son prédécesseur. C’est pourquoi le peuple rassemblé et
le clergé ensemble, inspirés par la déclaration du roi susdit, réclament
que Loup soit ordonné et remplisse la charge pastorale. Il opposa toute
la résistance qu’il put ; mais attrapé, arraché à ses lieux retirés, l’Église
le désigna pour être celui qui l’administrerait, en tant qu’homme digne
de la maison de Dieu. Il devint la tête de la ville, mais n’ajouta aucune
pompe à son train de vie, ni ne mit un terme aux usages existants. Avec
quelle prudence il gouverna, de quelle vigilance il fit bénéficier ses fils,
1 Lc. 12, 42.
2 Ps. 131, 6.
3 in urbe Attaria ou Araria.
4 Matt. 25, 15 sq.
5 J. Périer a corrigé en non impar, « qui n’était pas sans lui ressembler ».
L’ARCHEVÊQUE DE LYON, TÊTE DE L’ÉGLISE ROYALE DE BOURGOGNE 93
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1 Toute la phrase démarque Matt. 10, 16 : « Montrez-vous donc rusés comme des serpents
et innocents comme des colombes ».
2 Heb. 6, 19.
3 Lc. 1, 6.
4 Matt. 19, 19 ; Lc. 10, 27 ; Mc. 12, 31.
94 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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donné à nous par Dieu, avec autour de lui le seigneur Vivien, éminent
prieur, et également un groupe important de frères, se présenta devant
l’assemblée des saints pères, qui réunissaient des évêques, des abbés
et encore d’autres hommes religieux, implorant leur dignité d’évêque,
mettant en particulier en avant combien et comment ils étaient étroi-
tement opprimés et ledit très saint monastère de Cluny était durement
opprimé à cet instant, réclamant de leurs saintetés qu’ils leur concédassent
d’avoir en leur possession un privilège protégé par le terrible châtiment
de l’anathème, au nom de Dieu. Les très saints pères, accédant à ces
demandes, tant pour le respect de saint Pierre, pour lequel les moines
s’acquittaient du service divin, et des autres saints dont on entretenait
ici la mémoire, que pour celui du seigneur et très saint abbé Maieul,
en tout magnifique adorateur de Dieu, dont le trépas les attristait mais
dont les lumières les réjouissaient autrefois, mais aussi pour les actuels
persécuteurs du très saint lieu, octroyèrent par leur autorité épiscopale
inviolable ce privilège pour tout ce que comporte les privilèges ou chartes
d’acquisition des moines, sans aucune contestation.
Que personne n’ose prendre les églises, avec les dîmes et services qui
reviennent au monastère, ou le bourg de ce saint lieu, à l’intérieur ou à
l’extérieur, sans le consentement de l’abbé ou des frères de ce lieu. De
plus, nous interdisons, en octroyant ce privilège et en confirmant en toutes
choses la seigneurie (potestas) du saint lieu susnommé, d’enfreindre ou
de violer celle-ci et d’enlever le butin là ou dans les églises appartenant
à la même abbaye, avec les maisons et celliers, à savoir :
ainsi, dans le pays de Mâcon, sous l’excommunication et l’anathème
liées à leur autorité pontificale, ils défendirent instamment de prendre
ou de piller le mont de Lourdon, Blanot et Bezornay, avec la curtis et la
villa lui appartenant ; Mazille et Péronne, Chevigne, Solutré, Ecussols et
Clermain, avec ses appendances ; Saint-Victor établi sur la rivière de Rhins ;
Beaumont situé dans le pays de Chalon ; dans le pays de Lyon, Savigneux
et la potée de Romans, Chaveyriat et Thoissey, Pouilly, Arthun, la celle
d’Ambierle avec ses appendances, Iguerande et le château d’Huillaux ;
le monastère Sornin qu’on appelle Charlieu, le monastère de Régny dans
le comté de Mâcon, sur la rivière de Rhins, ainsi que les églises avec les
« poestés » rattachés audit monastère de Charlieu, ainsi qu’à Régny avec
ses dépendances, à savoir les maisons et celliers lui revenant ; et tout ce
qu’ils sont réputés avoir ou posséder de quelque façon, ou tout ce qui sera
L’ARCHEVÊQUE DE LYON, TÊTE DE L’ÉGLISE ROYALE DE BOURGOGNE 103
acquis en plus dans le futur par la volonté divine dans quelque lieu ou
pays, que nul n’entende en rien le contester ou le piller. Également, de par
leur autorité épiscopale, ils interdirent et firent instamment défense, sous
l’invocation de l’anathème, que nul agent public ou collecteur de taxe,
ou encore comte ou n’importe quelle armée, particulière ou mercenaire,
entende – ce qu’on a prétendu quelquefois – construire un château ou
édifier quelque fortification dans ou à côté de l’abbaye ou des « poestés »
dudit lieu sacré. Ils décidèrent également dans le même saint concile que
nulle haute charge séculière ni rang militaire élevé n’entende emmener
comme prise des hommes établis à côté de Cluny ou habitant dans le
lieu déjà cité de Charlieu, dans ce château ou le bourg de ce lieu, ou
envoyer du dehors au dedans ou du dedans au dehors d’autres butins
tant en bœufs, vaches ou porcs qu’aussi en chevaux, ou tout ce qui peut
être considéré ou désigné comme butin, parce qu’il ne convient pas que
les contestations d’hommes mauvais et orgueilleux soient imposées aux
saints moines demeurant dans le saint lieu déjà cité.
Ils ordonnèrent d’écrire dans ce privilège et firent défense à tout
homme, si ce n’est aux seuls prêtres, de porter le corps et le sang au
malade ; que jamais le corps du Seigneur soit conservé dans l’église plus
de huit jours et qu’il soit renouvelé toujours le dimanche ; qu’on vienne
souvent aux vigiles, qu’on se tienne là avec gémissement et soupir,
sans bavardage ni amusement ; pour l’office divin qu’on ne fasse rien
d’autre que ce qui est utile aux âmes ; que nul clerc n’aille à la chasse :
qu’il sache, celui qui s’en moque, qu’il est damné par Dieu. Il est aussi
décrété par les saint pères en concile et par les évêques catholiques que
les prêtres s’abstiennent d’épouses ; dans le cas contraire, qu’ils n’exercent
plus le saint mystère dans les églises et qu’ils perdent ces églises qu’ils
possèdent. Qu’ils ne recourent ni ne croient aux sortilèges, aux augures
ou aux divinations ; celui qui cependant l’aura fait ne sera libéré ni des
châtiments perpétuels ni des flammes s’il ne s’est pas corrigé par une
véritable pénitence. Qu’on n’ait aucune activité le samedi après none.
Le dimanche que nul ne prétende acheter ou vendre, si ce n’est ce qu’il
peut manger durant la journée ; qu’on ne réclame ni ne tienne un plaid.
Que tous les laïcs s’abstiennent de viande le 4e jour de la semaine et
jeunent le 6e jour, s’ils peuvent le faire ainsi complètement, ou bien
qu’ils distribuent des aumônes aux pauvres. Le 2e, le 4e et le 6e jour,
qu’ils entendent la messe s’ils le peuvent.
104 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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chose qui soit établi par la raison, nous joignons à cet argument ceci,
à savoir que tout individu qui se serait livré à l’étude de ces arts pour
les enseigner, ne méritait pas d’être inscrit parmi les professeurs avant
d’être examiné ici avec une attention particulière. Le Satirique est
d’accord avec cela, lui qui, afin d’éclairer les choses avec les circons-
tances d’un exemple, attaquant durement et longuement les impudiques
dans le premier livre de son œuvre, rapporte qu’il les a fait pâlir par la
conscience de leur fréquent crime « comme le rhéteur qui devait prendre
la parole devant l’autel lyonnais1 ». Il apparaît ainsi clairement que cet
autel avait généreusement conféré jadis aux sages des nominations et
des palmes. C’est pourquoi, dans cette ville, comme nous l’avons déjà
dit, alors que Maieul écoutait les philosophes et les hommes d’Église,
sous l’inspiration de la grâce divine, il l’emportait en sagesse sur tous
ses rivaux. La richesse de l’éloquence allait de pair avec la gravité de la
sagesse. Grâce aux éléments de cette combinaison, il commença à être
un vase d’élection.
Source
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Cet homme, notre bienheureux père Maieul, issu d’une lignée illustre,
fut élevé noblement avec un soin vigilant dès son bas âge par ses nobles
parents. Arrivé à l’âge de l’enfance, il fut attiré par les études ecclé-
siastiques, de sorte qu’il s’imprégna de littérature spirituelle. Il se fit
donc par un signe d’en haut et par la divine providence qu’un enfant
ayant de bonnes espérances se dirigeât maintenant plus strictement
dans l’accomplissement des choses divines, de sorte qu’il franchit tout
le temps de l’adolescence sans danger pour sa chasteté, et il arriva que
Source
Odilon, Vita sancti Maioli, dans Patrologiæ Cursus completus Series secunda
Patrologiæ Tomus CXLII, éd. par Jacques-Paul Migne, Paris : Jacques-Paul
Migne, 1853, colonnes 943-962, ici colonnes 248-249. Traduit du latin.
Bibliographie
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cas, le texte originel est une version viennoise qui pourrait bien avoir
été retouché lors d’une copie un siècle ou un demi-siècle après avoir
été émis, avec notamment une mise à jour des titres et du vocabulaire.
Aucune des deux copies n’a conservé la formule de datation, mais les
actes sont émis entre le début de l’épiscopat de Léger à la fin de l’année
1030 et la mort de Rodolphe III le 6 septembre 1032. Si la tradition
conservée à Talloires au xviiie siècle est authentique, la consécration
aurait eu lieu le 17 octobre 1031. La donation à Ainay pourrait être
antérieure à celle à Savigny : alors que Rodolphe intervient lui-même
pour Ainay, il ne le fait plus à propos de Talloires, contrairement aux
actes antérieurs pour le même lieu, laissant agir la reine Ermengarde,
sans doute à cause de sa santé déclinante. Elle pourrait même être anté-
rieure au 22 juin 1031, date de la mort de Burchard II, qui ne figure
pas dans cet acte concernant une abbaye épiscopale.
Ces actes ont donc d’abord une dimension eschatologique, d’où le
souci du pardon des péchés, et ils s’inscrivent dans une série de dona-
tions en faveur d’abbayes, en particulier pour l’établissement de trois
communautés : Rodolphe restaure Saint-André-le-Haut de Vienne au
profit de moniales, dont la vocation est souvent mémorielle, il instaure
le prieuré masculin de Lémenc, confié à Ainay, et Ermengarde fait de
même à Talloires, comme dépendance de Savigny. Confronté à son
prochain trépas et à celui de son frère, le roi multiplie les gestes pieux
envers des abbayes différentes et cette diversité des intercesseurs n’est pas
sans rappeler l’influence clunisienne et l’ultime pèlerinage de sa tante,
l’impératrice Adélaïde. Les abbayes lyonnaises sont alors privilégiées,
sans doute en mémoire de Burchard II.
Les donations ont aussi une dimension politique. Elles permettent
de voir en partie qui sont les proches d’une dynastie finissante : ce sont
les Viennois – la reine Ermengarde, le comte Humbert ou l’archevêque
Léger – tandis que les prélats grenoblois et lyonnais sont absents.
Qu’il y ait eu vacance épiscopale ou non à la mort de Burchard II,
Burchard III ne fait pas partie des amis d’Ermengarde. Pour cette
dernière, la mort prochaine de son époux, pose la question du devenir
des biens royaux et fiscaux qu’elle a reçus. Elle en remet une grande
partie aux églises, cathédrales et viennoises quand il s’agit de sa propre
mort, mais lyonnaises et monastiques du vivant de Rodolphe III,
sensibilisé au sort des abbayes lyonnaises par le long épiscopat de son
112 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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de souffrir sans fin les supplices éternels. Mais en vérité, parce que la
patience du Seigneur envers moi n’a que trop duré, je ne diffère pas plus
longtemps de me soumettre aux remèdes de la pénitence. C’est pourquoi
je me suis rendu dernièrement au concile des prêtres et ministres de
Dieu, cherchant auprès d’eux un conseil salutaire : lesquels, prononçant
sur mon cas selon les statuts des saints canons, me prescrivirent, entre
autres avertissements, ceux qui pourraient plus légèrement absoudre mes
péchés. Averti de ces préceptes salutaires, considérant quels maux – des
maux si grands – j’avais commis contre le monastère de Saint-Martin
qui est appelé Savigny, en pillant ses villae et en dévastant ses terres,
je concède au premier chef au bienheureux Martin lui-même quelques
biens de ma possession.
Ainsi donc, moi Artaud, je donne de mes fonds à l’église Saint-Martin
que dirige le seigneur abbé Hugues, en même temps qu’au troupeau
qui lui a été confié. Ce fonds est situé dans le pays de Lyon, dans l’ager
de Cogny, sur la rivière de la Saône, dans la villa de Toriniacus : il s’agit
d’une vigne domaniale, avec les courtils, les verchères, les champs,
les prés, les bois, les eaux et cours d’eau, les terres cultes et incultes,
les serfs et serves aussi, et tout ce que je suis réputé avoir dans cette
même villa ; et dans la villa de Casoccus, un manse avec toutes ses
appendances, c’est-à-dire les courtils, les champs, les prés et les bois, et
tout ce que je suis réputé avoir là de fonds, et tout ce que je suis censé
avoir à Mizérieux et à La Motte, c’est-à-dire le port avec les droits de
pêche, les terres cultes et incultes, les serfs et serves. Tout ce que moi,
je suis réputé avoir dans ces villae susdites, et de la rivière de Morgon
à Reneins, je le donne, intégralement et absolument, à saint Martin et
au monastère de Savigny, pour l’entretien des frères qui y servent Dieu,
en réparation du mal causé et pour l’absolution de tous mes péchés et
de ceux de tous mes parents. J’ai ordonné que cette donation chari-
table soit faite de telle manière qu’à partir de ce jour, les biens susdits
demeurent en la maîtrise et puissance de saint Martin, et qu’il ne soit
permis, à compter d’aujourd’hui et par la suite, à aucun homme, ni
à moi-même, ni à aucun de mes parents ou de mes proches, ni à un
évêque ou abbé, à aucune puissance, dis-je, d’arracher ou d’enlever à
cette église la moindre part de ces biens.
Seings d’Artaud, comte, et de sa femme Thiberge, qui demandèrent
qu’il soit ainsi fait et confirmé. Seings de Frédélan, de Guichard, de
LES COMTES DE LYON 121
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Bibliographie
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revienne aussitôt après sa mort à la mense des saints frères susdits ; quant
à l’autre moitié, qu’elle reste en son pouvoir tant qu’il vivra. Aussi, après
la mort du respectable personnage précité – comte en vérité –, que les
biens décrits ci-dessus dans tout leur entier demeurent en leur pouvoir,
ensuite et après pour toujours, sans aucun amoindrissement ni retard.
Le même comte, très bienveillant, demande avec un peu d’insistance
et plus remarquablement encore avec une grande humilité, que les
chanoines du même lieu célèbrent chaque jour l’office divin, à savoir
l’office du matin avec toutes les heures et une messe en l’honneur de
sainte Marie, mère de Dieu et toujours Vierge, aussi à son propre autel,
derrière lequel a été déposé le corps du bienheureux Viateur, confesseur
du Christ, à la gauche duquel a été enseveli le bienheureux Arige, pontife
de Lyon, et à droite est vénéré l’autel de Thomas Didyme, apôtre. Or
ensuite, ce même héros, c’est-à-dire ce seigneur et homme fort, vivifié,
c’est-à-dire nourri de l’inspiration divine, se rendit compte qu’aucun lieu
n’avait été découvert qui pourrait briller de façon plus éclatante du grand
nombre des mérites de milliers de saints comme l’église de l’auguste
martyr et pontife du Christ Irénée, qui est consacrée sur la Montagne
sainte ; or, convaincu de cela, il se répétait à lui-même que, là où il y
a un plus grand nombre de martyrs du Christ, alors on repousse plus
vigoureusement et plus aisément la phalange pernicieuse, méchante et
insidieuse qu’est la foule des démons ; et il méditait très sincèrement sur
le fait qu’à ceux qui viennent se réfugier auprès des martyrs, le secours
de Dieu sera accordé plus promptement grâce à leurs mérites. Aussi,
afin que se réalise ce qu’il espérait, il commanda, par pur sentiment de
charité, qu’on lui aménage un sépulcre devant les portes de Saint-Jean-
Baptiste, et que, le jour de son anniversaire, les chanoines du même lieu
se rassemblent devant son tombeau et, là, fassent une cérémonie funèbre
à son intention, comme cela doit se faire lors d’un anniversaire. Et sur
ces biens qu’il leur a apportés, plein d’ardeur et avec charité, qu’ils se
restaurent eux-mêmes, le même jour, au réfectoire.
Lorsque les chanoines déjà souvent cités entendirent une requête si
importante et inouïe – solliciter pareille chose ne s’était jamais entendu
– ils la rapportèrent aux oreilles des membres de l’église-mère1, pour
qu’ils donnent ensuite un conseil heureux et averti. Ceux-ci, percevant
la sagesse d’un personnage aussi grand et reconnaissant que sa requête
1 L’archevêque et les chanoines de Saint-Étienne.
124 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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Alors qu’au nom du Christ, moi, Burchard, humble prélat des Lyonnais,
désirant que la piété soit ranimée au sein de notre très saint siège, et la
foule qui m’entourait de nos fils et vénérables frères, nous travaillions
avec diligence à pourvoir aux besoins et aux intérêts de la mère Église
que Dieu nous a confiée et des églises qui lui sont soumises, fut présent
à notre assemblée un homme qui nous est très cher, le vénérable abbé de
la sainte église de Savigny, nommé Hugues, avec la cohorte des moines
que Dieu lui a remise, demandant que nous leur concédions, pour servir
à leur subsistance, quelque bien parmi ceux qui dépendaient de notre
siège. Approuvant une demande aussi profitable et raisonnable, nous
avons décidé, d’un avis partagé et fraternel, de leur attribuer ce qu’ils
128 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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Wipos Gesta Chuonradi imperatoris, dans Die Werke Wipos, éd. par Harry
Bresslau, Hannover/Leipzig : Hahnsche Buchhandlung (Monumenta
Germaniae historica. Scriptores. Scriptores rerum Germanicarum in usum
scholarum separatim editi ; 61), 1915, p. 1-62, ici p. 51. Traduit du latin.
II.01.B. SELON LA CHRONIQUE D’HERMANN DE REICHENAU
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1 MGH, SS 9, p. 382.
2 MGH, SS 23, p. 773.
3 Poupardin 1907, p. 80 et n. 5.
4 Fournial 1956, p. 441.
5 Gerner 1968 ; Perroy 1976.
LE RATTACHEMENT DE LYON ET DU LYONNAIS À L’EMPIRE 143
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Il1 était aimé au plus haut point des rois des Francs Robert et Henri.
Mais l’empereur Conrad et son fils, le césar Henri, l’honoraient aussi
d’une extrême affection. D’où il advint que, le siège de Lyon étant sans
évêque, c’est par ce même empereur Henri que l’honneur de cet évêché
lui fut offert parce qu’il était connu de lui depuis longtemps, et était
très aimé pour la qualité de sa vie religieuse et sa réputation de sainteté.
Mais lui-même recula devant le poids accablant de ce sommet orageux,
par souci d’humilité, en objectant qu’étant moine, il ne serait pas du
tout capable d’exercer une charge pareille. À cette époque-là, il y avait
dans le clergé de Langres un certain clerc nommé Ouri, avancé tant en
âge que par la sainteté de sa vie, tout à fait versé dans les lettres, qui se
trouvait alors au palais du roi, mais n’était cependant pas vraiment connu
du prince. Le seigneur Halinard, notre père, conseilla de le choisir, lui
que l’étendue de sa sagesse et la dignité de son âge recommandaient.
Ces paroles ayant été rapportées au roi, celui-ci, surpris à la fois qu’il
attachât aussi peu de valeur à l’honneur du sacerdoce qui lui était offert,
et qu’il déclinât pour lui ce qu’il demandait avec tant de sollicitude pour
un autre, donna son assentiment et concéda la dignité de l’épiscopat
audit seigneur Ouri. Notre père2 le conduisit lui-même jusqu’à sa chaire,
et il pourvut à tout ce qui relevait de son service comme s’il était un
membre de sa maison. Ouri gouverna l’Église de Lyon pendant cinq
années, instruisant les âmes de ses sujets par la parole et l’exemple des
bonnes œuvres. Un jour, certains hommes malveillants et envieux dont
il avait enduré les manœuvres, ne pouvant le tuer par le fer, n’hésitèrent
pas à le faire périr par le poison. Et ainsi occis, il fut uni aux autres
saints pontifes reposant au même endroit.
Alors seulement, la voix de tout le clergé, avec le consentement du
peuple, exhorte Halinard à courber l’échine pour assumer cette haute
dignité, et le supplie de remplir pour eux la charge de pasteur. Ils
dépêchent une légation auprès de l’empereur, et sollicitent instamment
que le seigneur Halinard leur soit donné pour pontife. Un précepte de
l’empereur est expédié, qui prescrit d’introniser le seigneur Halinard. Mais
son esprit, affermi par la force divine, ne cède en rien jusqu’à ce qu’il soit
1 Halinard, abbé de Saint-Bénigne de Dijon.
2 Halinard.
144 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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des années 970 aux années 1030), auxquelles s’ajoutent quelques notices
du xiie siècle1. L’original est conservé à la Bibliothèque nationale :
Latin 11027. Auguste Bernard l’avait baptisé Petit Cartulaire d’Ainay
afin de le distinguer de deux cartulaires plus tardifs (1286 et 1341)
provenant du même monastère, que le comte de Charpin-Feugerolles,
M.-C. Guigue et A. Vachez publieront ultérieurement (1885). Mais ce
Petit cartulaire mériterait sans doute une autre appellation, car il semble
réunir les seules chartes intéressant le prieuré de Chazay-d’Azergues.
Du point de vue de l’histoire politique, la manière dont les scribes locaux
datent leurs actes est riche d’enseignements. Jusqu’en 1032, les chartes lyon-
naises sont logiquement et systématiquement datées par référence au règne
du roi de Bourgogne transjurane – Conrad (942-993) puis Rodolphe III
(993-1032) –, affublé du titre de « roi du Jura » (rex Jurensis) ou simplement
dit « roi » (rex), la précision « régnant en Gaule » (regnante in Gallia) per-
mettant de qualifier le territoire envers lequel les Lyonnais ont encore un
sentiment privilégié d’appartenance. Dans la seconde moitié du xie siècle,
le terme de Gaule (Gallia) glisse cependant au royaume capétien (II.04.h.),
avant de disparaître au profit de celui, plus exact, de Francia, « France » ou
« Francie » (II.16.). Celui de « Bourgogne » (Burgundia) est désormais seul
employé pour les anciens états rodolphiens (II.04.i. et II.16.).
Les formules de datation se font aussi l’écho des résistances auxquelles
les rois de Germanie et empereurs se sont heurtés en 1033/1034 et 1078.
Cependant, passée la tentative d’Eudes de Blois à la mort de Rodolphe III
(II.04.c.), elles témoignent de la reconnaissance d’Henri III († 1056), roi de
Germanie à la mort de son père Conrad le Salique (1039), couronné roi de
Bourgogne dès 1038, et empereur à la Noël 1046 (II.04.d. et II.04.e.) ; puis
d’Henri IV († 1106), fils du précédent, roi de Germanie en 1056 (II.04.f.),
qui reçoit les insignes du patriciat en 1061 (d’où le titre d’« auguste » qui
le désigne infra, II.04.g.) et finit par être couronné empereur en 1084.
La double référence, cette année-là, à Henri en Bourgogne et à Philippe
en France (II.04.h.) peut s’expliquer par le fait que la donation concerne
l’église de Mirambeau en Saintonge. Signalons, pour terminer, une double
lecture possible dans l’acte de 1032/1034 (II.04.c.) : l’éditeur a retenu la
leçon summis iuribus, « avec les meilleurs droits » ; Poupardin proposait
aussi de lire summis viribus, « de toutes ses forces ».
1 Ainay, no 194-201.
152 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Sources
1 Grégoire VII.
154 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
no 738 (e), p. 381, no 796 (f), p. 416-417, no 758 (g), p. 395-396, no 752
(h), p. 389, no 826 (i), p. 438-439, no 871 (j), p. 460. Traduit du latin.
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par la langue, pour que lui ou une personne soumise ne se répande pas
en prières. En seront exclus ceux qui seront parvenus à cette dignité par
la puissance séculière, c’est-à-dire par un don ou par la confirmation
d’une personne, ce qui semble être contraire à la sainte religion et aller à
l’encontre de la pure et authentique autorité des saints Pères. Mais nous
prescrivons que cette dignité doit être assurément concédée à ceux qui te
succéderont par une élection pure et intègre et qui, de cette façon, entreront
par la porte, comme nous avons su que ta fraternité était entrée. Mais
ceux qui seront entrés autrement, c’est-à-dire ceux qui, selon la sentence
du Seigneur, se seront élevés non par la porte mais ailleurs, comme des
voleurs et des brigands, non seulement nous ne leur concédons pas la
primauté de cette dignité mais nous les déclarons indignes et privés de
tout honneur du gouvernement ecclésiastique. Quant aux provinces que
nous vous avons confirmées, nous désignons celles de Lyon, Rouen, Tours
et Sens, afin que lesdites provinces montrent à l’Église de Lyon la digne
obéissance et qu’elles acquittent avec humilité et dévotion l’honneur que
les pontifes romains ont établi, dans leurs propres écrits, comme devant
être rendu, étant sauves en toutes choses la révérence et l’autorité du Siège
apostolique. De plus, selon la teneur de ta requête, par le présent décret
de notre autorité, nous accordons, concédons et confirmons à ton Église
les privilèges considérés, statuant qu’aucun roi ou empereur, aucun prélat
pourvu d’une quelconque dignité ou aucun autre qui avancerait, parmi
les premières raisons, l’excuse de son avarice n’ose concéder ce qui a été
donné par certains hommes, de leur propre droit, ou sera conféré à l’avenir,
par la compassion divine, à ladite Église, et nous voulons que tout ce qui
a été offert ou le sera, tant par toi que par ceux qui te succéderont dans
ton office et dans ta place, soit possédé dans son intégrité et sans trouble,
pour une durée perpétuelle. Si cependant un roi, un empereur, un prêtre,
un clerc, un juge ou une personne séculière s’efforçait en connaissance, par
une audace téméraire, d’aller contre cette page de notre constitution et,
qu’averti une et plusieurs fois, jusqu’au nombre de trois, selon des délais
convenables, il ne soit pas venu à résipiscence et n’ait pas donné satis-
faction à ladite Église, qu’il soit privé de la dignité de la puissance et de
l’honneur, et qu’il se sache responsable de l’iniquité perpétrée, et, s’il n’a
pas réparé le mal qu’il a fait ou, par une digne pénitence, versé des larmes
sur ce qu’il a commis de façon illicite, qu’il soit rendu étranger aux très-
sacrés corps et sang de Notre-Seigneur rédempteur Jésus-Christ et qu’il
158 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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– qui met en scène les papes foulant aux pieds leurs adversaires illégi-
times. Sensible à la restauration de l’autorité pontificale, le roi de France
insiste sur sa fidélité indéfectible à l’Église romaine et, en particulier,
sur sa présence au concile général de Reims (1119), afin d’appuyer sa
démarche auprès de Calixte II. Cette dernière a pour objet de libérer
l’Église de Sens de la soumission à la métropole de Lyon, alors même
que l’archevêque Humbaud (1118-1128) a reçu de Calixte, quelques
mois plus tôt, la confirmation de sa primauté (1121). La polémique
n’est pas neuve. Si Lambert d’Arras éclaire la réactivation concurrente
de la primauté rémoise, l’Anonyme normand et Yves de Chartres se
font l’écho des résistances des métropolitains de Rouen et de Sens à
accomplir la profession d’obédience au primat exigée depuis le concile
de Clermont. Dans notre cas, tout porte à croire que l’archevêque de
Sens Daimbert (1098-1122) – celui qui a sacré Louis VI à Orléans, en
1108 – ait accepté de se soumettre, comme il l’avait fait en 1111-1112
au bénéfice de Josserand, d’après Geoffroy de Vendôme. Rapportant le
problème structurel de l’obéissance du métropolitain au primat, une
affaire qui se prolonge jusqu’au milieu du xiie siècle, les lettres de Louis VI
valent également pour leur prise de position tonitruante en faveur de
la cause sénonaise, alors que Sens est une place forte du domaine royal
capétien, face à une Église de Lyon dont la cité est dite d’un royaume
étranger, la Bourgogne, par opposition à la France.
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Das Register Gregors VII., I : Buch I-IV, éd. par Erich Caspar, Berlin :
Weidmann (Monumenta Germaniae historica. Epistolae. Epistolae selectae ;
II, 1), 1920, III, 10a., p. 268-271. Traduit du latin.
COMITATUS ET EPISCOPATUS 177
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1 Des moines.
186 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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tard, chez Guy de Bazoches (le récit de son voyage en Terre sainte situe
les confins de l’Empire et du Royaume à Lyon et sur le Rhône). Bien
sûr, l’affirmation générale de Pierre le Vénérable paraît contestable : le
Rhône ne saurait constituer une ligne de séparation jusqu’à la mer, dans
la mesure où la cité de Viviers et la partie des diocèses de Vienne et de
Valence située à l’ouest du fleuve relèvent de l’Empire. Pourtant, en ce qui
concerne le diocèse de Lyon – dont le propre frère de Pierre le Vénérable,
Héracle de Montboissier, sera bientôt l’archevêque (1153-1163) – de nou-
veaux témoignages viennent bientôt conforter celui de l’abbé de Cluny.
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[1163] Le siège archiépiscopal de Lyon étant vacant, le clergé et le
peuple, avec la complaisance de l’empereur Frédéric, élirent Guillaume,
fils du comte Thibaud l’Ancien – ce à quoi le pape Alexandre aussi
consentit. Or cette ville, qui est en deçà du Rhône, dépend du royaume
de France. Mais parce que les comtes Guigue Dauphin et de Fréjus
(sic) l’avaient frauduleusement enlevée au susdit archevêque l’année
précédente, et qu’il n’avait pu la récupérer par intervention du roi de
France, à cause de cela, ce même archevêque se rallia à l’empereur, qui
lui rendit ladite cité. Et, depuis lors, il tint celle-ci de lui.
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Voici, sans conteste, l’un des textes les plus célèbres de l’histoire
lyonnaise du xiie siècle (voir ill. 9). La Bulle d’or de 1157 est un diplôme
délivré par la chancellerie de l’empereur Frédéric Ier Barberousse le
18 novembre 1157, ainsi nommé en raison de son mode de scellement,
réservé aux actes les plus solennels. Précieusement conservé par l’Église
de Lyon, qui prit soin d’en transcrire le texte dans le cartulaire dit de
1350 (ou encore de Crémeaux) retrouvé sous les voûtes de la cathé-
drale en 1915, l’original se trouve toujours dans le fonds du chapitre
métropolitain, aux Archives départementales du Rhône. L’importance
du document explique qu’il ait été très tôt publié, voire traduit, par
les historiens de Lyon, entre autres par Paradin (1573), Severt (1608),
Saint-Aubin (1666) et Ménestrier (1698), avec cependant plus ou
moins de bonheur. Désormais, il faut naturellement se tourner vers
les éditions scientifiques du xxe siècle, celle de Georges Guigue (1917)
en premier lieu, ou celle donnée plus récemment par Heinrich Appelt
aux MGH (1975).
En se rendant à la diète de Besançon, auprès de l’empereur, en octobre
1157, l’archevêque Héracle de Montboissier accomplit une démarche
inédite. Depuis l’intégration du royaume de Bourgogne à l’Empire, et
LE LYONNAIS PARTAGÉ ENTRE ROYAUME ET EMPIRE 191
avait été bénéficiaire – en tous cas le dernier qui ait été conservé – est
le diplôme « récapitulatif » de 892 (I.07. ; son jumeau de 901 est un
faux), par lequel le jeune Louis de Provence confirmait l’ensemble des
droits, possessions et privilèges, notamment l’immunité, accordés par les
Carolingiens tout au long du ixe siècle. Il y a donc tout lieu de croire que
les sacra munimenta allégués par Frédéric sont ces diplômes carolingiens.
La clause d’investiture apparaît ainsi, d’abord et avant tout, comme un
artifice diplomatique visant à légitimer le pouvoir impérial des Staufen
en tant qu’héritiers des Carolingiens. Elle induit une redéfinition de
l’immunité visée à la fin du dispositif (fin du troisième paragraphe),
dont la concession n’entraînait aucun transfert de prérogatives publiques
dans les diplômes du ixe siècle, mais qui est désormais perçue à l’aune
du modèle germanique développé depuis l’époque ottonienne, et qui
tend à l’assimiler au ban royal. Cela étant, la Bulle d’or de 1157 ne fait
guère que sanctionner une situation de fait, à laquelle les comtes ne se
sont peut-être pas définitivement résignés (voir leur réaction ci-dessous,
p. 217 à 242), mais qu’ils ne paraissent guère en mesure de contrecarrer.
Pour en terminer sur ce point, on attirera l’attention sur le fait que
l’idée selon laquelle les droits régaliens relèvent, dans le diocèse, de
l’Église de Lyon, est présente dans un document méconnu, légèrement
antérieur à la bulle de 1157, la chronique Quae in posterum de Bernard
d’Ambronay, qui relate la fondation de la chartreuse de Portes en 1115 :
« ce lieu, écrit le rédacteur, était d’ancienneté de droit royal et, pour
cette raison, dépendait de l’Église de Lyon par droit royal, comme les
autres regalia de son évêché ».
Le diplôme impérial du 18 novembre 1157 soulève une autre question
dont il est difficile de faire ici l’économie. Le dispositif ne présente-t-il pas
une contradiction entre la clause d’investiture visant « tout le corps de la
cité de Lyon et tous les droits régaliens, à l’intérieur ou à l’extérieur de la
cité, dans tout l’archevêché » (fin du deuxième paragraphe), dont l’archevêque
Héracle est personnellement bénéficiaire, et la clause de concession à
perpétuité de « tout le corps de la cité de Lyon et tous les droits régaliens
dans toute l’étendue de l’archevêché en deçà de la Saône, tant à l’intérieur
qu’à l’extérieur de la ville » (début du troisième paragraphe) ? La cité elle-
même est visée à deux reprises, ce qui confirme, à l’évidence, son appar-
tenance à l’Empire. Mais pour le reste, pourquoi se limiter à l’avenir à la
rive gauche de la Saône et du Rhône ? On a parfois voulu voir, dans cette
LE LYONNAIS PARTAGÉ ENTRE ROYAUME ET EMPIRE 193
Document
étant sauve en tout la justice impériale. Que ceux qui servent Dieu
en ce lieu puissent et veuillent nous recommander, nous l’auteur et le
confirmateur, par leurs prières empressées à Dieu, comme ils célèbrent
la mémoire du premier fondateur.
Par ailleurs, afin que l’Église de Lyon exulte et se réjouisse d’avoir
reconnu l’empereur des Romains pour son seigneur, nous investissons,
par une nouvelle et gratuite marque d’affection, son archevêque d’une
prérogative plus ample et plus éminente, qui puisse être du fait de notre
excellence impériale : qu’il soit à jamais le très glorieux exarque de notre
sacré Palais de Bourgogne, et le prince le plus élevé de notre conseil et
le plus éminent dans tous nos faits et gestes.
Afin que notre donation et confirmation soit garantie à jamais, nous
avons ordonné que cette page soit écrite et qu’elle soit scellée d’une bulle
d’or, qu’elle porte notre seing, et que des témoins idoines, dont les noms
suivent, soient ajoutés. Humbert archevêque de Besançon, Adon abbé
de Saint-Oyend, Henri protonotaire de la cour, Eberhard archidiacre
de Besançon, Mathieu duc de Lorraine, Berthold duc de Zähringen,
Depold frère du duc de Bohême, Ulrich comte de Lenzbourg, Hugues
comte de Dagsbourg, Étienne comte.
Seing du Seigneur Frédéric empereur très invincible des Romains.
Moi Rainald chancelier, j’ai reconnu à la place d’Étienne archevêque de
Vienne et archichancelier. Donné à Arbois le 14 des calendes de décembre,
indiction 5, l’an du Seigneur 1157, sous le règne du seigneur Frédéric
empereur très glorieux des Romains, la sixième année du royaume, la
troisième de l’Empire.
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[…] Ces choses ont été faites l’an de l’Incarnation du Seigneur 1186,
Frédéric, très pieux empereur des Romains, régnant, et Jean étant
archevêque de l’Église de Lyon. […].
II.16.E. PARTAGE DE TERRES ENTRE LES CHANOINES DU CHAPITRE
CATHÉDRAL (1187)
[…] Cela a été fait l’an de l’Incarnation du Seigneur 1194, sous Henri,
empereur, Philippe, roi des Francs, Renaud, archevêque de Lyon, dans
notre cour […].
Sources
Bibliographie
Présentation
[…] Ces choses ont été faites au château de Lay, dans la maison
d’Aymon, devant les témoins indiqués, férie 5 de la première semaine de
Carême, l’an de l’Incarnation du Seigneur 1128, indiction 6, épacte 17,
concurrent 7, et le très pieux roi Louis régnant en France pour la
10e année1, pendant qu’à Lyon, après la mort de l’archevêque Humbaud2,
le clergé tombait en conflit au sujet du siège archiépiscopal. Écrit de la
main de Roger.
II.17.G. RESTITUTION PAR MILON, ABBÉ DE SAVIGNY, DES TONLIEUX DU
MARCHÉ DE SAIN-BEL POUR LE RÉFECTOIRE DES FRÈRES (25 FÉVRIER 1162)
Sources
Bibliographie
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qu’il est le seul diplôme impérial concédé à une église lyonnaise avant
la Bulle d’or de 1157. Mais, passée cette date, il ne subsiste aucune trace
d’une intervention impériale dans les affaires de l’abbaye lyonnaise, en
dehors du diplôme de 1162, aujourd’hui connu par un simple vidimus
de 1481 et deux copies du xviiie siècle. Cet acte tient donc une place
déterminante dans la fixation de la juridiction impériale sur l’abbaye.
Il fut délivré à la requête de l’archevêque Héracle, qui avait rejoint
l’empereur à Saint-Jean-de-Losne, après la prise de la cité de Lyon par
le comte Guigues (II.21.). Il a pour objet précis de confirmer à l’abbaye
de Savigny l’ensemble des églises situées sur les terres d’Empire et qui
lui sont affiliées, c’est-à-dire ses dépendances des diocèses de Lausanne
(Lutry), Genève (Talloires, Saint-Jorioz, Lovagny) et Die (Bourdeaux),
et de les placer sous la protection impériale. Or – c’est là un point
fondamental –, l’empereur n’étend pas cette protection à l’abbaye elle-
même, ni à ses possessions au diocèse de Lyon, toutes situées à l’ouest
de la Saône et du Rhône. Le texte ne saurait donc être considéré comme
une preuve de la souveraineté impériale sur l’abbaye de Savigny (nul,
d’ailleurs, n’aurait l’idée de déduire l’appartenance de Cluny à l’Empire
d’après le diplôme concédé à l’abbaye bourguignonne par Henri III en
1049 : cf. II.03.). Il tend, au contraire, à confirmer le fait que la partie
occidentale du diocèse échappe à l’Empire dès le milieu du xiie siècle.
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Afin que ce qui existe soit connu à l’avenir, moi, Humbert de Beaujeu,
je veux que les personnes présentes et à venir sachent que mon neveu
Guigues, comte de Forez, a restitué par la baguette à Louis, par la grâce
de Dieu roi des Francs, lorsque celui-ci revenait du Puy-Sainte-Marie,
emmenant avec lui, captifs, le vicomte de Polignac et son fils Héracle, le
don qu’il lui avait octroyé, à savoir la garde de l’abbaye de Savigny, qui
avait toujours été à mes prédécesseurs et à moi. Cette abbaye susdite, qui
avait été et doit être mienne, le roi me l’a restituée entière, par la même
baguette, savoir à Montbrison, en l’église de Sainte-Marie-Madeleine
hors la ville, où le roi entendit la messe.
Étant témoins, de l’entourage royal : Guy de Garlande ; Guy, bou-
teiller ; Guy de Chevreuse, mon parent.
Cela a été fait en présence de l’abbé de Savigny, qui fut là ainsi que
le grand-prieur, le cellérier et Bertrand de Tarare.
De l’entourage du comte de Forez : Guichard d’Oingt, Ponce
de Rochebaron et Ponce d’Aubigny.
Et de mon entourage : Arduin de La Salle ; Odelard, son parent ;
Hugues de Vinzelles, Maieul et Guillaume, son frère, de Vinzelles ;
Arduin Rabutin et Thomas de Grandris.
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Vita Antelmi, dont la plus connue est celle que le Bollandiste Godefroid
Henschen († 1681) découvrit dans un manuscrit non identifié provenant
de la chartreuse de Meyriat, et que les Acta sanctorum publièrent en 1709.
L’extrait qui nous retient ici est contemporain du priorat d’Antelme
à Portes, ce qui soulève une difficulté chronologique qui ne peut être
ignorée. Les différents éditeurs de la Vita Antelmi, ainsi que plusieurs
historiens de Lyon1, associent les événements rapportés – prise de la cité
par le comte de Forez, refuge d’Héracle à Portes – à la campagne d’Yzeron
(II.20.), et les datent, en conséquence, de 1157 ou 1158. C’est en effet la
conclusion que semble imposer le récit de l’hagiographe, qui ne fournit
aucune date, mais indique, d’une part, que le priorat d’Antelme à Portes
dura à peine deux ans2, et, d’autre part, qu’Antelme avait déjà quitté
ses fonctions pour redevenir simple moine dans la Grande-Chartreuse
au moment où éclata le schisme d’Octavien (1159-1160). Le dernier état
de la recherche lyonnaise privilégie cependant le témoignage de Robert
de Thorigny qui, on l’a dit, attribue clairement la prise de Lyon à l’année
1162 (II.13.b.) : l’occupation de la cité expliquerait qu’Héracle, après s’être
d’abord réfugié à Portes, ait rejoint l’empereur à Pavie en avril 11623.
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1 Bernard 1876, p. 5-6 ; Pouzet 1939, p. 115 ; Bitsch 1971, p. 58 ; Fédou 1975, p. 75.
2 Vita, 15.
3 En ce sens : Galland 1994, p. 64, n. 141, suivi par Rubellin 2003, p. 375 ; et, déjà : Steyert
1897, p. 336.
LE CONFLIT ENTRE COMTE ET ARCHEVÊQUE AU MILIEU DU XIIe S. 223
Ainsi donc, qu’ils soient allés et venus, qu’ils se soient, pour certains,
appliqués à rester, il a été pourvu à grands frais, avec empressement et
joie, aux choses nécessaires à leur entretien jusqu’à ce que bientôt, non
sans un grand miracle, par la volonté de Dieu, après que leurs enne-
mis eussent été chassés et eussent honteusement pris la fuite, le clergé
retourna chez lui. Mais revenons à notre sujet.
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À son très honoré seigneur Louis, par la grâce de Dieu roi des Francs,
Guigue, comte des Lyonnais et des Foréziens, salut et fidélité due en
toutes choses.
Je suis très surpris, mon seigneur roi, alors que je suis vôtre, alors que
j’ai été formé par vous à la chevalerie, alors que mon père m’a confié à
votre soin et tutelle, alors que toute ma terre dépend de vous, que vous
ne m’ayez rien mandé au sujet de votre arrivée en Auvergne. Toutefois,
je serais déjà à vos côtés, dans votre armée, si le comte Girard et les
Lyonnais schismatiques n’étaient venus les armes à la main sur ma terre.
Or ils sont venus non seulement pour me priver de mon héritage s’ils le
pouvaient, mais encore pour transférer mon comté, qui relève de votre
couronne, à l’empire teutonique. Or, s’ils y parvenaient, ce serait un très
grand affront pour vous qu’ils agissent sous vos yeux et entre vos mains.
Ainsi donc, maintenant, mon seigneur roi, que votre majesté pourvoit
à votre honneur et à ma délivrance. Aussi je vous supplie de croire le
porteur des présentes pour toutes les affaires qui me concernent et, s’il
vous plaît, de lui accorder comme moi toute confiance.
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À son très aimé seigneur Louis, par la grâce de Dieu illustre roi des
Francs, Thomas, par la même grâce humble serviteur de l’Église de
Canterbury, salut de celui qui donne le salut aux rois. […]
Et voici, seigneur très cher dans le Christ, que l’abbé de Pontigny,
votre fidèle, a été promu archevêque de l’Église de Lyon, de la commune
approbation du clergé et du peuple, et consacré par le seigneur pape1, le
dimanche avant la présente fête du bienheureux Laurent, à Montpellier2.
De ce succès, nous gageons par la grâce de Dieu, en tant qu’il est
notre ami très cher, que, soit par amour pour vous, soit pour nous,
il vous sera toujours fidèle, tant qu’il vivra, et que, dans la mesure
de ses forces, il soumettra et assujettira, comme cela est juste, sa cité
et ces régions à vous et à votre royaume. Portez-vous bien dans le
Christ, très cher.
1 Alexandre III.
2 Le 8 août 1165.
230 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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Parce que les choses qui ont été accomplies tombent facilement dans
l’oubli, nous avons recommandé à la gloire des lettres celles qui ont été
faites, par transaction, entre les clercs de l’Église de Lyon et Guigues,
comte de Forez. Ainsi donc, qu’il soit connu de tous qu’en la présence de
l’archevêque de Tarentaise, une fois confirmé par serment le témoignage
de G. de Sal et de G. de Talaru, sacristain, d’Aimon de Rovère, péni-
tencier, de Salomon, prêtre, d’Abon Gros et de Duran Solier, les droits
du comte de Forez et de l’archevêque de Lyon à l’intérieur des limites
de la cité de Lyon, qui vont de la croix de saint Irénée jusqu’à la croix
de saint Sébastien, et de la rivière de Charavay jusqu’à la porte Vieille,
ont été proclamés sur l’ordre du seigneur pape de la manière suivante :
Les péages, aussi bien sur eaux que sur terre, sont communs entre
l’archevêque et le comte de Forez. De même, la monnaie est commune,
à l’exception de la dîme qui est propre à l’archevêque. Au sujet des
feudataires, il est dit que l’archevêque ne doit pas acquérir un fief du
comte, ou le comte un des siens. Les leydes du marché et des fêtes sont
communes, les droits de plainte et de ban sont communs, à l’exception
des clercs et de leur entourage domestique.
Ceux qui commettront quelque méfait devront être traduits en
justice. La même règle sera appliquée aux domestiques du comte. De la
1 Steyert 1897, p. 339 (commentaire accompagnant la carte reproduite en II.24.)
234 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
porte du Palais jusqu’à la porte Froc, les méfaits commis devront être
punis en commun. Mais, à l’intérieur des maisons, rien ne doit être
recherché, à l’exception des brigands, des adultères, des homicides et des
falsificateurs des mesures. L’archevêque et le comte ont ensemble crédit
à travers toute la cité, à l’exception du cloître, en victuailles et boisson
seulement, à l’exception de ce qui est apporté par les étrangers pour être
vendu, à la condition cependant de s’acquitter de leurs crédits quatre
fois dans l’année. Si jamais ils ne veulent pas payer, qu’ils perdent leur
crédit jusqu’à ce qu’ils aient payé. Si vraiment ils cessent absolument de
payer, que l’archevêque exige du comte ou des siens qu’ils payent, et le
comte pareillement de l’archevêque ou des siens. Si un homme du comte
se saisit d’un accusé, qu’il n’ose pas le juger ni le libérer sans l’homme
du pontife. À l’égard des hommes de l’archevêque, il est dit de même.
S’ils s’en saisissent tous deux ensemble, l’accusé devra être jugé devant
le sénéchal, en présence toutefois des hommes des deux parties. Ceux
qui doivent subir une peine corporelle seront jugés devant l’archevêque,
mais en présence du comte ou de ses hommes.
Le pont sur la Saône est commun. Si on élève un édifice sur les
rives des fleuves ou sur les places, l’investiture est à l’un et à l’autre,
l’édifice restant à celui sur le sol duquel il se trouve. Les clercs sont à
l’archevêque, spécialement. Les rues, les places, les rives des fleuves et
leur accrue sont communes. Les maisons des clercs desservant l’église
Sainte-Croix, et celles de Saint-Étienne et de Saint-Jean, qu’eux-mêmes
habitent effectivement, aussi longtemps qu’elles seront à eux, et, de même,
les maisons des clercs venant d’abbayes, qui cependant desservent les
églises, jouiront du même droit que les maisons du cloître. De fait, les
chanoines vivant continûment ensemble auront cependant, en vertu de
ce droit, crédit comme l’archevêque et le comte.
Par ailleurs, qu’une discorde née entre le comte et les clercs soit
terminée légalement devant l’archevêque. De la même manière, si elle
naît entre le comte et l’archevêque, qu’elle soit terminée dans le chapitre,
devant les chanoines, légalement.
Cet acte a donc été fait et achevé l’an 1167, indiction 15, épacte 28,
concurrent 6, le dimanche des ides d’octobre, 28e jour de la lune, le roi
Louis régnant, Frédéric étant prince, du vivant d’Alexandre, souverain
pontife.
LE CONFLIT ENTRE COMTE ET ARCHEVÊQUE AU MILIEU DU XIIe S. 235
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pour celui-ci, ainsi que ce que Briand avait de l’Église dans le château
de Grangent, sauf le droit tant de l’Église que du comte à Sorbiers.
Saint-Jean-Bonnefonds et Saint-Genest, Villars et Saint-Victor sont
restés librement à l’Église.
Il faut cependant noter qu’en toutes ces choses tant l’archevêque que
l’Église se sont réservé les églises – que le droit royal ait été concédé au
comte ou à un autre –, les parées et les cens des églises, avec les oblations
et les sépultures ; ils se sont aussi réservé tout droit réputé dépendre
des chapellenies, ayant cependant concédé au comte leurs possessions et
l’ensemble des revenus de celles-ci, tant en dîmes qu’à d’autres titres,
exceptés ceux qui dépendent des chapellenies.
Donc, pour toutes ces choses que l’archevêque et l’Église ont concédées
au comte, à titre de réciprocité de l’échange, le comte Guigue et son fils,
après avoir prêté serment, ont concédé à l’Église, en droit perpétuel, les
choses indiquées ci-dessous, à savoir :
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Au nom de la sainte et indivisible Trinité. Ainsi soit-il. Philippe, par la
grâce de Dieu roi des Francs. Sachent tous, présents et futurs également,
que nous avons appris par le témoignage d’hommes dignes selon la loi
que c’est une prérogative de l’Église de Lyon que, toutes les fois que le
siège d’Autun est vacant, l’archevêque de Lyon doit tenir en sa main les
biens régaliens qui sont nôtres à Autun et les autres qui appartiennent
à l’évêché d’Autun ; et, inversement, toutes les fois que le siège de Lyon
vient à être vacant, l’évêque d’Autun doit tenir et garder en sa main
l’ensemble des choses qui appartiennent à l’archevêché de Lyon. En
conséquence, puisque nous voulons et devons conserver intacts les droits
de ces Églises, nous avons décrété et ordonné que l’une et l’autre Églises
jouissent intégralement de leur droit, comme cela a été dit, et comme
nous l’avons appris d’après le témoignage d’hommes dignes selon la loi.
Qu’ainsi donc, ni l’une ni l’autre ne subisse de préjudice du fait que
nous nous sommes emparé, par ignorance, des biens régaliens de l’évêché
d’Autun après la mort d’Étienne, évêque d’Autun. C’est pourquoi nous
avons restitué ces biens régaliens à notre fidèle Jean, alors archevêque de
Lyon, et nous les avons concédés, par son intermédiaire, à ses successeurs,
pour qu’ils en jouissent pour toujours pendant la vacance de ce siège.
Pour assurer sa force perpétuelle, nous ordonnons de confirmer le
présent acte par l’autorité de notre sceau et le monogramme royal tracé
plus bas.
Fait à Paris, l’an de l’incarnation du Seigneur 1189, de notre règne
la 10e année, étant présents dans notre palais ceux dont les noms et
seings figurent ci-dessous. Seing du comte Thibaud, notre sénéchal.
1 Gaudemet 1938, p. 36.
L’ÉGLISE DE LYON À LA FIN DU XIIe ET AU DÉBUT DU XIIIe SIÈCLE 245
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1 Le prêtre qui est investi d’une charge ecclésiastique prête serment sur les Évangiles (per
librum).
248 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Nous leur avons concédé aussi le droit paroissial dans les vignes et
lieux dans lesquels notre trésorier perçoit les dîmes, si une nouvelle
maison venait par hasard à y être construite, établissant au même
endroit le cimetière de notre église, de telle manière que les chanoines
comme les autres clercs qui desservent le chœur de la cathédrale, de
Saint-Étienne ou de Sainte-Croix soient enterrés là, tout en préservant
l’ancienne liberté par laquelle, tant qu’ils sont encore vivants, il leur est
possible d’élire sépulture dans d’autres églises ; mais si le père du défunt
est encore en vie, qu’il puisse choisir la sépulture de son fils lorsque
ce dernier n’a donné aucun mandat à ce sujet. Nous avons institué ce
même usage pour les familiers de notre domesticité, le droit paroissial
de leurs églises restant toutefois sauf.
Nous leur avons toutefois fait don du lieu même où se trouve l’église,
le donnant libre de toute autre coutume, exception faite de celle qui est
notée ci-dessous, ainsi que du dortoir, d’une maison et d’un cimetière,
de vignes, de jardins et d’un champ, à condition toutefois qu’aucun
édifice ne soit bâti dans ce champ ; et tout ce que tenaient les premiers
chapelains, de la Grotte ronde1 jusqu’à la vigne des Vulgrimes2, ainsi
que le lieu qui est appelé en langue vulgaire Les Sales, en conservant
cependant la place où sont habituellement vendus les bœufs.
Nous leur avons donné aussi la place où se trouvait la tour de Colle3,
en conservant toutefois, concernant ce qui vient d’être énuméré, ceci :
si la grande église mère veut creuser ou fouiller, les blocs de marbre et
les pierres que l’on appelle choins en langue vulgaire seront propriété de
celle-ci ; le reste en revanche appartiendra autant à cette même grande
église qu’à l’église Sainte-Marie-et-Saint-Thomas. Cependant, si c’est
l’église Sainte-Marie-et-Saint-Thomas qui fouille ou creuse, le marbre
et le choin seront propriété de la grande église et les autres pierres le
seront de l’église Sainte-Marie-et-Saint-Thomas. De même, nous leur
avons concédé tout ce que nos feudataires voudront leur donner de nos
fiefs, tant de ceux de l’archevêque que de l’Église ; mais s’ils voulaient
vendre quelque chose d’un desdits fiefs, il sera permis aux chanoines de
1 Grota rotonda, peut-être la grotte Bérelle, c’est-à-dire une citerne souterraine gallo-romaine,
située sous l’esplanade du lycée Saint-Just à Lyon.
2 Toponyme non identifié.
3 Le lieu dénommé Croix de Colle (des décollés) est lié, d’après la tradition, aux martyres
des saints Irénée, Alexandre et Épipoy et des 19 000 chrétiens décapités sous l’empereur
Antonius Verus.
Ill. 13 – Saint-Thomas de Fourvière sur le Plan scénographique.
© Archives de Lyon, 2 SAT 6.
250 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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de cette fonction ne soit pas ensuite promu aux ordres sacrés. Voilà, mon
bon frère, nous avons répondu à votre première question…
Voici maintenant ce que nous pensons devoir répondre à votre deu-
xième question. Les clercs, et tout spécialement ceux qui sont promus
aux ordres sacrés, ne doivent pas engager de poursuites pour rapines ou
autres vols commis à leur détriment devant une cour séculière ; si on ne
peut les en empêcher, qu’ils n’osent en aucune façon aller jusqu’au duel
judiciaire, à l’ordalie du fer rouge ou de l’eau ou à tout autre épreuve de
ce type. S’ils ne respectent pas cette interdiction et que par suite de leur
citation interviennent mutilation ou exécution capitale, ils mériteront
d’être privés de leur office et de leur bénéfice ecclésiastique. L’autorité
apostolique leur oppose en effet ceci : « Pourquoi ne souffrez-vous pas
plus que la fraude commise1 ? » Nous croyons qu’il faut appeler fraude
la condamnation prononcée contre un individu par la malignité ou la
fraude d’un autre. Nous vous avons transcrit cela assez méticuleuse-
ment, sans préjudice d’un meilleur et d’un plus sain conseil. À cause
des affaires rappelées ci-dessus et de quelques autres qui m’ont assez
sérieusement accablé, j’ai choisi, vénérable prêtre du Christ, de passer
le reste de vie que Dieu m’accordera dans la pénitence et les larmes, et
de goûter la douceur de la vie contemplative (si cela peut se faire). J’ai
dû, alors que j’exerçais l’honneur de la charge archiépiscopale de Lyon,
m’impliquer dans l’honneur de la milice du siècle. J’ai poursuivi à main
armée les auteurs de rapts, les sacrilèges et les bandits de grand chemin,
et assiégé, brûlé et démoli leurs retranchements et leurs châteaux. Et
dans cette lutte sont morts non seulement ces malfaiteurs, mais aussi
certains de ceux que nous avions emmenés contre eux. C’est pourquoi,
prosterné maintenant aux pieds de votre sainteté, tel un misérable
pécheur, je vous supplie d’intervenir pour obtenir le pardon de mes
fautes. Portez-vous bien.
Source
1 1 Co 6, 7.
256 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Bibliographie
Présentation
1 Obituaires I, p. 12-18.
L’ÉGLISE DE LYON À LA FIN DU XIIe ET AU DÉBUT DU XIIIe SIÈCLE 257
Document
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Bibliographie
notables exceptions près, elles n’ont été qu’assez peu lues, rarement sous
un angle prioritairement politique, et jamais traduites. Leur intérêt est
double, de forme et de fond. À côté de versions préparatoires de véri-
tables « monuments » de l’histoire lyonnaise, telle la grande Philippine
(III.06.a.), permettant à travers une comparaison entre l’état initial et la
version finale, officielle de l’acte, d’évaluer le durcissement de la position
royale au fil de mois de négociation, on y dispose, au sein de ce que
les historiens actuels aiment à qualifier d’« écritures pragmatiques »
ou « grises », de mémoires administratifs plus confidentiels, destinés
à servir de bases au travail interne en vue de fournir des arguments
aux hommes du roi, et souvent exempts, du fait de ce statut, de toute
autocensure. S’y fabrique, comme dans les deux documents III.05.a.
et III.05.b, une reconstruction historico-juridique extraordinairement
sélective, tirant parti des origines gauloises de Lyon, de la prétendue
création par les rois francs, en ce lieu, d’un évêché qu’ils ont doté, devenu
ensuite premier siège épiscopal des Gaules – la primatie a en réalité été
mise en avant sous l’impulsion de la papauté grégorienne, voir ci-dessus
la deuxième partie, ce que Nogaret se garde bien de rappeler –, pour
faire de l’Église primatiale de Lyon celle du royaume et justifier son
incorporation à l’ordre juridique capétien. Pointe aussi dans ces deux
mémoires, puisque Lyon est royale, l’accusation politique de rébellion
et trahison contre ceux des archevêques qui auraient dans le passé fait
appel à des forces étrangères au royaume ou se seraient fait donner par
elles des privilèges : ipso facto, l’allégation de la Bulle d’or de 1157 devient
un crime. Ces textes peuvent aussi contenir, à cause de leur statut non
officiel, des arguments spéculatifs audacieux, éminemment représentatifs
des réflexions en cours sur la notion de frontière : on y lit (III.05.b.),
contre l’argument « naturel », que les fleuves, la Saône et les autres (« les
quatre rivières » sans nul doute), n’ont jamais constitué historiquement
une frontière pour le royaume capétien, seules les « nations » et les
« terres », de par leur appartenance d’origine, faisant foi en matière de
limites territoriales.
De la complexité et de la difficulté des négociations qui eurent alors
lieu, témoignent les relations entre la petite Philippine (III.06.b), que
les historiens présentent habituellement comme le préambule de la
grande, et cette dernière (III.06.a.). La petite Philippine fut en réalité
rédigée au terme de la longue négociation qui, de septembre 1307 à
DE L’ÉVÊCHÉ D’EMPIRE À L’ANNEXION CAPÉTIENNE 269
Présentation
Iusti ex una parte, et ciues ex altera…, que les chanoines (de Saint-Jean et
de Saint-Just) aux citoyens lyonnais. Elle a en fait débuté dès 1268, à
l’occasion de l’abdication de l’archevêque Philippe de Savoie (1267) et de
la longue vacance du siège qui débute alors, et n’a été que ponctuellement
apaisée par une intervention du pape, pour rebondir en 1269 lors de
la capture par les hommes du chapitre de Saint-Jean, à l’intérieur de la
cité, d’un bourgeois non citoyen. Des violences s’ensuivent, dans la ville
(assauts contre les cloîtres, surtout Saint-Just, où le deux chapitres se
sont réfugiés) comme le plat-pays, où des massacres sont commis contre
des villageois dépendant des chanoines, à la suite de l’intervention à
leurs côtés de troupes foréziennes. La ville est placée sous interdit ecclé-
siastique mais, finalement, l’évêque d’Autun puis le pape puis le roi
interviennent comme médiateurs et donnent, en apparence, globalement
raison à l’Église lyonnaise, puisque les institutions que se sont données
les conjurés sont supprimées comme « nouveautés » et qu’un arrêt du
parlement de Paris, de juin 1273, rejette les prétentions des citoyens,
en leur interdisant en particulier l’usage de leur sceau, cela avant que
le pape Grégoire X, en 1274, ne confirme ces sentences.
Mais la grande nouveauté de cet épisode, mal saisie sur le moment,
c’est le rôle majeur que le roi capétien devait désormais jouer sur le
théâtre politique lyonnais, dans une ville d’Empire jusqu’ici indu-
bitablement réputée « libre », statut consacré par la Bulle d’or de
Frédéric Ier Barberousse de 1157. En acceptant de « garder » Lyon,
archevêché hors de son royaume, Philippe III a consciemment mis
le doigt dans un engrenage de contestation de l’ancrage territorial
séculaire de la ville.
On ne possède de l’acte qu’une copie, effectuée au sein d’un registre
conservé à Paris aux Archives nationales, le JJ 30A (pièce no 598), manuscrit
composé principalement d’actes de Louis IX et de son fils Philippe III
et complété au début du xive siècle, mais sa présence en ce registre peut
indiquer l’importance qu’il a acquise rétrospectivement.
En somme, même si durant quinze ans roi capétien et Église lyon-
naise sont réconciliés, la brièveté du document de 1271 ne doit pas
tromper : le règne de Philippe III, à Lyon comme ailleurs, marque un
véritable tournant. Désormais les Capétiens ne devaient plus jamais se
désintéresser de la ville et du Lyonnais.
ARCHEVÊQUES ET PAPES SOUS LA PRESSION CAPÉTIENNE 275
Document
Philippe, par la grâce de Dieu roi de France, faisons savoir à tous ceux
présents comme futurs que nous, sur la supplication de la totalité des
citoyens et de tout le peuple lyonnais, nous avons reçus ces derniers sous
notre protection, notre surveillance ou garde, tant qu’il plaira à notre
volonté, sauf en toutes choses notre droit et aussi celui d’autrui, en foi
de quoi nous avons fait apposer aux présentes lettres, en témoignage,
notre sceau. Fait à Arnay-le-Duc l’année du Seigneur mille deux cent
soixante et onze au mois de mai.
Source
Bibliographie
Bonnassieux, Pierre, De la réunion de Lyon à la France, étude historique d’après
les documents originaux, Lyon : imprimerie d’Aimé Vingtrinier, 1874.
Langlois, Charles-Victor, Le règne de Philippe III le Hardi, Paris : Hachette,
1887.
Galland, Bruno, Deux archevêchés entre la France et l’Empire : les archevêques
de Lyon et les archevêques de Vienne, du milieu du XIIe siècle au milieu du
XIVe siècle, Rome : École française de Rome / Paris : diffusion De Boccard
(Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome ; 282), 1994.
Fédou, René, « Regards sur l’insurrection lyonnaise de 1269 », dans
Économies et sociétés au Moyen Âge : mélanges offerts à Édouard Perroy,
Paris : Publications de la Sorbonne (Publications de la Sorbonne. Études ;
5), 1973, p. 311-320.
Rossiaud, Jacques, « Du récit judiciaire à l’histoire : essai sur le Tractatus de
bellis et induciis… et la préhistoire municipale de Lyon », dans Comprendre
le XIIIe siècle. Études offertes à Marie-Thérèse Lorcin, éd. par Pierre Guichard
et Danièle Alexandre-Bidon, Lyon : Presses universitaires de Lyon,
1995, p. 73-83 ; repris dans Idem, Lyon 1250-1550 : réalités et imaginaires
d’une métropole, Seyssel : Champ Vallon (Époques), 2012, p. 311-321.
276 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Présentation
Document
1 Torino, Archivio di Stato, Sezione Corte, Materie politiche per rapporto all’interno :
Testamenti 21.
278 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
mieux nous pouvons, nos exécuteurs les chers fidèles et très chers nôtres,
c’est-à-savoir l’homme de Dieu et notre très cher parent frère Jocerand
abbé d’Ainay, le seigneur Nicolas de Billens, docteur en droit, le seigneur
Hugues de Chandée et le seigneur Jean Fleury, notre chapelain, donnant et
concédant, en droit en manière et en forme, du mieux que nous pouvons,
à tous et à chacun de nos exécuteurs susdits, qu’ils soient trois, qu’ils
soient deux ou un seul parmi eux, si les autres ne veulent ou ne peuvent
y pourvoir, de telle manière que celui qui en disposera n’en tire aucune
supériorité et que ce que l’un aura entrepris, l’autre puisse l’achever,
plein et entier pouvoir mais aussi mandement spécial, sur tous nos biens
meubles et immeubles et avant tout notre château de Miribel en Forez
et toutes nos rentes, fruits et revenus de notre terre de Bâgé, la première
année après notre mort, sous leur propre autorité et non celle d’un autre
seigneur, ou d’un juge chargé de recevoir, percevoir et partager les rentes,
fruits et revenus susdits de notre terre de Bâgé, ladite première année.
[31] De même, donnons et léguons à l’œuvre de l’église des frères
mineurs de Chambéry, une deuxième fois, dix livres.
[32] De même, donnons et léguons à l’église des mineures du même
lieu trente livres viennoises.
[33] De même aux frères mineurs et aux frères prêcheurs de Genève à
chacun d’entre eux trente livres viennoises pour célébrer à notre intention
notre anniversaire chaque année en ces susdits lieux.
[34] De même, à l’œuvre de Sainte-Marie de Lausanne, nous donnons
et léguons vingt livres viennoises.
[35] De même, à l’œuvre de Sainte-Marie de Bourg nous donnons
et léguons vingt livres viennoises.
[36] De même, donnons et léguons à frère Marc, prieur des frères
prêcheurs de Genève, dix livres viennoises pour subvenir à ses besoins.
[37] Et nous prions notre très cher seigneur et époux, le seigneur
Amédée, comte de Savoie, qu’il donne son assentiment et consente à
notre présent testament, disposition ou dernière volonté et à tout ce qu’il
contient, et qu’il veuille bien que toutes et chacune des choses contenues
dans ce testament soient soumises à exécution et en totalité accomplies.
[38] Et pour lui assurer plus de force, qu’il appose son sceau à notre
testament, ou notre dernière volonté.
[39] Les témoins appelés et requis sont ici le seigneur Hugues
de Chandée, le seigneur Guillaume de La Rochette, le seigneur Rodolphe
282 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Bibliographie
Présentation
1 Voir : Destruction de l’église de Saint-Just, du cloître et de partie de faubourg par les Protestants
en 1562 : enquête et procès-verbaux, éd. par Marie-Claude Guigue, Lyon : Henry Georg
(Collection lyonnaise ; 2), 1878.
Ill. 14 – Fortifications subsistantes en 2013 :
place Wernert, Lyon 5e.
© clichés K. Mercier, CNRS – UMR 5648.
Ill. 15 – Fortifications subsistantes en 2013 : rue des Tourelles, Lyon 5e.
© clichés K. Mercier, CNRS – UMR 5648.
286 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
III.03.A. PROTESTATION D
’ANDRÉ DES ÉCHELLES, PRÉVÔT DE SAINT-JUST,
CONTRE L’OCCUPATION DES PORTES DE SAINT-JUST PAR LES GENS DU ROI
(28 JUILLET 1302)
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Document
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cela, quinze hommes armés prêtèrent serment sur les saints Évangiles
de Dieu de garder fidèlement la maison et prieuré au nom dudit prévôt
et de lui obéir en tout en ce lieu […].
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Bibliographie
Présentation
Document
Alors que les cardinaux avaient différé depuis près d ’un an l ’élection
du souverain pontife, ils finirent par élire, à la veille de la Pentecôte2,
Bertrand, archevêque de Bordeaux, qui fut le 199e pape sous le nom
de Clément V. […]
Le dimanche après la fête de la Saint-Martin d ’hiver3, le pape Clément,
consacré à Lyon dans l’église du bourg fortifié royal appelé Saint-Just
en présence des cardinaux, des prélats et de nombreux princes, revient
à sa maison dans la ville portant les insignes de son couronnement ; il
est alors conduit par le roi de France qui, par humilité, marchait à côté
de lui, tenant la bride de son cheval – mais seulement dans la cour du
château mentionné. De là, le pape est pris en charge par les frères du
roi, Charles et Louis, et le duc de Bretagne, Jean, qui l’accompagnent
jusqu’à sa maison de la même manière. Par la suite, alors q u’une très
grande foule de peuple était accourue pour assister à ce spectacle, un
mur, à côté duquel le pape allait passer, s’écroula si soudainement et
si violemment que le duc de Bretagne fut mortellement blessé par cet
effondrement, ainsi que le prouva sa mort survenue peu de temps après.
Charles, le frère du roi, fut lui aussi grièvement blessé ; il échappa cepen-
dant à la mort, alors que bon nombre de personnes avaient été blessées
et tuées. Et c’est ainsi que ce jour qui, à première vue, annonçait joie et
exultation, amena finalement la c onfusion et les lamentations.
Le pape Clément, avant que le roi ne quittât Lyon, lui concéda de
faire transporter la tête de saint Louis, son aïeul, ainsi qu’une de ses
côtes, du monastère de Saint-Denis à sa chapelle de Paris1. En outre,
sur ses prières, il rendit aux frères Giacomo et Pietro Colonna, déchus
depuis quelque temps par le pape Boniface, leur ancienne dignité2. En
outre, comme dédommagements pour les dépenses engagées en Flandre,
il concéda au roi, pour une durée de trois ans, la décime des églises et
les annates, et il pourvut avantageusement à l’avance les chapelains et
clercs du roi et ceux de ses frères, des premières prébendes qui vien-
draient à être vacantes dans presque toutes les églises de son royaume.
Le roi promit aussi, à ce qu’on disait, d’améliorer sa monnaie faible et
de la ramener à la stabilité habituelle.
À Lyon, le pape Clément créa dix nouveaux cardinaux supplémen-
taires, et en envoya deux à Rome à sa place pour c onserver sa dignité de
sénateur. Il déposa l’évêque d’Arras et aussi celui de Poitiers ; il concéda
le patriarcat de Jérusalem à l’évêque de Durham ; il accorda de larges
grâces aux pauvres clercs, les pourvoyant de bénéfices selon leurs mérites
personnels.
Le roi Philippe, après la Nativité du Seigneur, revient de Lyon en
France. […]
1 La Sainte-Chapelle.
2 Il s ’agit de la dignité cardinalice. Giacomo Colonna et son neveu Pietro, cardinaux hostiles
à Boniface VIII qui lança c ontre eux une croisade, les poussant dans les bras de Philippe
le Bel.
Source
Bibliographie
1 24 juin 1310.
Présentation
Document
1 Pierre Curbaud.
2 jacebat in puerperio.
<Recettes>1
1 Cette indication, qui ne figure pas dans le texte latin, vise à clarifier la structure du
document.
2 Pierre de Montmélian ? Parchemin abimé.
3 La lecture du texte latin (XLI ?) est incertaine.
1 De « viennois du seigneur ».
2 La lecture du texte latin (LIIII ?) est incertaine, le parchemin étant abimé.
Somme de la recette :
–– 4 887 livres 3 sous 7 deniers de Lyon,
–– 2 260 livres 10 sous 52 deniers de petits tournois,
1 Le sérac est un fromage fabriqué en Savoie.
2 Lecture incertaine.
Desquelles :
en dépenses ordinaires dudit hôtel pendant lesdites seize semaines,
comme confirmé dans les lettres particulières examinées par Durand
du Fay, Rosset et Raymond de Féternes […] :
–– 1 954 [livres] […] 7 deniers de Lyon
–– 256 livres 11 sous 3 deniers de petits tournois
–– et 850 livres 13 sous 9 deniers de viennois du seigneur c omte.
Gages.
Item en gages pour ladite période :
–– 70 livres 10 sous 11 deniers de Lyon
–– 4 livres 8 sous 4 deniers de petits tournois
–– 3 livres 18 sous 9 deniers de viennois du seigneur comte
–– et 11 deniers de gros tournois.
Paiements.
Il a payé pour les dépenses d’Agnès, fille du seigneur c omte, en couches à
Ainay, avec elle trois femmes ainsi que le seigneur Ébal, Guy de Seyssel,
le seigneur Jean Arthaud, le seigneur Jean de Camillii et quarante-quatre
autres personnes et vingt-trois chevaux, pendant six jours commençant
le lundi après la fête de la circoncision de Notre Seigneur, l’an de la
nativité du Seigneur 1306 : 139 livres 11 sous […] de Lyon.
Il a payé au même Jean, pour deux aunes de brunette pour des chaus-
sures, au service du seigneur comte : 6 livres de petits tournois.
Il a payé, pour les salaires de six hommes conduisant sur l’eau d’Ainay
jusqu’à Saint-Symphorien les tonneaux, l’équipement de la cuisine, les
tables, les bancs et les affaires du seigneur comte, à trois reprises, et il
leur a été donné en tâche à chaque fois 4 livres de Lyon, inclus 8 sous
6 deniers pour André l’Anglais, accompagnant un de ces voyages :
12 livres 8 sous de Lyon.
Il a payé, aussi bien par sa main que par celle de Pierre de Saint-Didier,
pour la constitution des lettres pontificales de monseigneur Aymon de
Savoie : 6 sous 9 deniers de gros tournois anciens.
1 Lecture incertaine (parchemin abimé).
2 Lecture incertaine.
Il a payé à la dame comtesse, pour une pitance faite aux sœurs mineures
de Chambéry : 40 sous de viennois du seigneur comte.
Et lui-même doit […] ce qui lui était dû, comme indiqué ci-dessus,
en changeant [les tournois à] la quinzaine en tournois à la douzaine :
898 livres 18 sous.
Ainsi, il doit encore : 793 livres 6 sous 9 deniers de petits tournois.
Pour lesquels ont été déduits […], ce qui lui était dû, en changeant
deux tournois pour un viennois : 396 livres 13 sous 4 deniers obole de
viennois du seigneur comte […].
Source
Bibliographie
Présentation
récit se trouvait enrichi, dans le second texte, que l’on peut qualifier de
« fleuve », d ’un copieux argumentaire se présentant sous la forme d ’une
véritable disputatio universitaire : après avoir brièvement mentionné les
raisons et c onclusions de l ’archevêque et du chapitre de l ’Église de Lyon
(§ 3) puis celles, c ontraires, des gens du roi (§ 4), Nogaret revenait aux
assertions des Lyonnais pour les mettre en pièces une à une et dévelop-
per, avec le secours de diverses autorités – le droit, la Bible, les Pères –,
sa propre argumentation (§ 5-18).
Ces deux textes présentent bien des tours et tournures caractéris-
tiques des manières de faire du garde du sceau de Philippe le Bel : ton
péremptoire et cassant, renversement des rôles – Nogaret cite révé-
rencieusement la Bible et accuse l’Église de pactiser avec le Malin –,
assimilation de toute forme d’opposition – ici, les affrontements entre
administrateurs du roi et de l’Église de Lyon – à une rébellion c ontre
la souveraineté capétienne. L’histoire y tient comme souvent une place
essentielle, qu’elle soit récente, puisée à la source du fonds d’archives du
légiste, ou ancienne, se prêtant alors à toutes les réinterprétations sinon
travestissements. On relève à ce propos l’utilisation que fait l’auteur
des images et des symboles, qui remploie la qualification de prima
sedes Galliarum, lue pour la première fois sur une monnaie épiscopale
lyonnaise de la seconde moitié du xie siècle, et déduit de la présence
d’un lys – marial – sur le sceau du chapitre la soumission de ce dernier
vis-à-vis du roi au temporel (voir ill. 20 et 21).
Ni argumentaire établi en vue des négociations de 1307, ni résumé
objectif des ces dernières – la question des citoyens, qui fut pourtant
au cœur des tractations, y est à peine évoquée –, ces textes furent, on
l’a dit, composés a posteriori à des fins mémorielles. Associant le corpus
idéologique conçu à l’occasion des affaires lyonnaises à la structure
d’un acte souverain empruntant aux actes pontificaux leur prétention
à l’universalité – voir ci-dessous leur adresse, éminemment romaine,
à « l’ensemble des fidèles de Jésus-Christ » –, ils c onstituèrent pour
le c oncepteur de la politique lyonnaise de Philippe le Bel l’espace de
liberté où mettre en verbe, pour le léguer tel un monument politique
à la postérité, le récit idéal de l’établissement de l’autorité royale sur la
cité de Lyon, et la preuve de son évidente nécessité.
Document
c onsentiraient ; sans quoi fut acté que ce délai passé, l’accord et la tran-
saction rédigés ci-dessous vaudraient perpétuellement et que les articles
dudit traité, dans la mesure où ils contreviennent à l’accord ci-dessous,
perdraient absolument toute valeur.
Source
Document
1 Le comte de Forez.
bien plus, nous pourrions fort bien, si nous voulions choisir la voie de
la rigueur, revendiquer les châteaux et autres biens mouvant de nous
en fiefs, acquis par eux sans notre accord ou celui de nos prédécesseurs ?
[12] Contre cela le chapitre ne peut non plus arguer de ce que seuls
les archevêques qui se sont succédé au cours du temps, et non le chapitre,
nous ont prêté hommage et fidélité, à nous et à nos prédécesseurs, et
de ce que nous avons perçu la régale, directement ou par les évêques
d’Autun, non sur les biens du chapitre mais seulement sur ceux qui
relèvent des archevêques : en effet, il n ’y a q u’une seule Église de Lyon,
dotée d ’une tête unique, l’archevêque, qui est dans l’Église et dans
lequel est l’Église, et qui la représente entièrement ; aussi, quoiqu’au
point de vue de l’administration les biens de l’Église soient répartis
entre archevêque et chapitre, au point de vue de la propriété cependant,
tous appartiennent en indivision à l’Église. C’est pour cela que seul
l’archevêque, et non le chapitre, doit prêter hommage, fidélité et autres
serments semblables pour tous ces biens ; cela est de droit et de raison,
répond à un usage ancien, voire à une coutume générale approuvée dans
tout le royaume à l’endroit des Églises qui y sont établies ; c’est même
une coutume manifeste, on le sait, à l’endroit de toutes les Églises du
royaume où nous avons pareils droits de régale, q u’en cas de vacance
du siège de telle ou telle d’entre elles, nous jouissons, en vertu du droit
de régale, des biens relevant de son seul prélat, et non des biens du
chapitre : en effet, nous ne nous trouvons jamais privé du service spiri-
tuel que le chapitre nous doit pour ses biens, à savoir le culte divin et
le service ecclésiastique, ni du service temporel qui peut lui incomber
pour les biens qui lui échoient, car de chapitre, on ne manque jamais ;
en revanche, nous nous trouvons privé, en cas de mort du prélat, du
service temporel et spirituel que celui-ci était tenu de nous fournir en
sa personne quand il vivait. Aussi n’est-il pas rationnel que nous jouis-
sions des biens du chapitre pour lesquels nous est fourni le service dû ;
autrement il en découlerait, chose absurde, un arrêt complet du culte
divin dans cette église, ainsi que du service dû par cette même Église,
contre notre vœu et celui de nos ancêtres, qui ont concédé aux Églises
pareils biens pour l’accomplissement dudit service.
[13] Les privilèges impériaux invoqués par l ’archevêque et le chapitre ?
Loin de les excuser, ils les accusent : il est certain en effet et connu qu’en
des temps troublés, dans les tempêtes des guerres, de nombreux barons,
chapitre nous ont porté la contradiction sur ce qui précède ou nous ont
entravé dans l’exercice des choses susdites, en aucune manière cependant
ils n’ont pu modifier ou subvertir leur ou notre droit de possession en
la matière, mais au contraire ont mérité, en raison de ces entraves, une
très sévère punition, ce pour quoi, en raison de pareilles entraves et
agressions, nos gens ont légitimement, à plusieurs reprises, exercé leur
contrainte sur ce même temporel, le saisissant et le mettant en notre
main tandis qu’eux-mêmes, du fait de leurs désobéissance et de leurs
agressions, étaient c ondamnés à de lourdes peines et amendes.
[15] C’est en vain que l’archevêque et le chapitre prétendent contre ce
qui précède que nos ancêtres n’ont pas joui des droits susdits dans leur
temporel aux temps passés ou anciens, puisque le contraire peut être
clairement démontré. Pourquoi en effet notre aïeul saint Louis a-t-il brisé
les chaînes, les tours et les forteresses de Lyon, que lesdits citoyens avaient
édifiées au préjudice de leur église ? Pourquoi notre père, fils de saint Louis,
a-t-il fait justice de l’archevêque et du chapitre pour leurs désobéissances
en tenant en sa main toute la juridiction de la cité en deçà du pont sur
la Saône jusqu’à ce que, sur les prières du pape Grégoire, il procédât à
mainlevée, si ce n’est parce ces deux rois agissaient, c’est connu, en vertu
de leur droit de garde et de supériorité ? Pourquoi, en outre, notre père
a-t-il accordé aux citoyens un gardiateur spécial pour les défendre des
injustices et des violences manifestes q u’ils affirmaient craindre de la part
de l’archevêque et du chapitre, au cas où ces actes auraient été c ommis
par l ’archevêque et le chapitre ou tout autre en dehors de toute justice, si
ce n’est en vertu dudit droit de garde et de supériorité ?
[16] En outre, si aux temps anciens, où les guerres avaient la vigueur
des tempêtes dans le royaume de France, l’on n ’avait pas recours à
nos ancêtres en matière de supériorité ou de garde dans les diverses
régions de notre royaume, et notamment dans le temporel de cette
Église, dont certains des prélats tentèrent, comme d ’autres prélats et
barons du royaume, de transférer aux dépens de nos prédécesseurs le
droit, nulle raison tirée du droit ou de la coutume ne peut souffrir
que, touchant notre maison royale et le peuple à nous soumis en rai-
son de notre supériorité, une fois terminés les troubles des guerres,
les sujets eux-mêmes ne puissent avoir recours à nous en matière de
supériorité et que nous ne puissions exercer envers eux notre devoir
de justice ; du reste, on ne trouvera attesté nulle part que même du
[19] De tout ce qui précède nos gens c oncluaient donc que c ’est
c ontre Dieu et la justice que l’archevêque et le chapitre remettaient
en question ou cherchaient à entraver notre droit, un droit pourtant si
clair et si limpide sur les choses susdites ; ils réclamaient que fussent
appliquées les peines et les amendes auxquelles archevêque et chapitre
avaient été c ondamnés moult et diverses fois pour leurs désobéissances
et leurs torts, et dûment menées à leur terme et jusqu’à exécution les
procédures initiées concernant les innombrables excès et torts commis
par ces derniers et par leurs gens à notre préjudice, en disant que comme
le temporel de l ’archevêque et du chapitre avait été mis en notre main
en juste punition de leurs multiples torts et désobéissances et c omme
certains revenus en avaient été perçus et tirés, ces mêmes revenus avaient
été légitimement dépensés pour payer, entre autres, nos officiers, nos
gens et nos armes, choses nécessaires, ce pourquoi ils ne devaient pas
être restitués à ladite Église, à quoi nos gens ajoutaient en outre que le
temporel de l’archevêque et du chapitre devait leur être retiré en raison
de leurs allégations susmentionnées, et appliqué à notre fisc. […]
Source
Bibliographie
Présentation
Présentation
Seul son exposé, suivi de la première clause, se trouve ici traduit. Dans
une première version de l’acte, non publiée (version initiale), ledit exposé
offrait l’argumentation des conseillers royaux : selon ces derniers, dans la
mesure où, à l ’ouest de la Saône et du Rhône, elle s ’étendait passablement
– seriosius – à l’intérieur du royaume, la cité et baronnie de Lyon relevait
entièrement de celui-ci. La version finale, réécrite en mai 1308, était
moins équilibrée, et plus autoritaire. Elle campait un Philippe le Bel
imploré de toutes parts – pape, Église, seigneurs et sujets –, tour à tour
menaçant et magnanime, acceptant en vue de la paix et de la concorde
de terminer à l’amiable les différends q u’il avait avec l’Église de Lyon,
une Église que dans sa munificence il comblait de divers privilèges.
Documents
Philippe, par la grâce de Dieu roi des Francs, faisons savoir à tous,
présents et à venir, qu’il y avait depuis longtemps entre nos gens, agissant
en notre nom et pour nous, et notre cher et fidèle archevêque et chapitre
de Lyon matière à controverse et à conflit en raison de ce que nos gens
déclaraient de façon catégorique et affirmaient pour nous et en notre
nom que toute la ville et cité de Lyon et toute la terre et baronnie de
l’Église de Lyon – dans la mesure où elles s’étendent passablement dans
notre royaume, à l ’ouest de la Saône et du Rhône –, ainsi que ces deux
fleuves et tout ce qui d ’une manière ou d ’une autre se trouve c ompris
à l’intérieur desdites terre et baronnie relevaient pleinement de notre
royaume et nous étaient depuis toujours soumis à nous et à nos prédé-
cesseurs ; que nous exercions et avions depuis toujours exercé sur tout
cela le ressort, la garde et tous les droits royaux de supériorité ; enfin,
que ledit archevêque nous devait l’hommage pour ce qui précédait,
nos dites gens proposant à ce sujet, en notre nom et pour nous, tant au
possessoire qu’au pétitoire, nombre d’arguments irrécusables.
À l ’inverse, l ’archevêque et le chapitre affirmaient tout le contraire,
qui disaient que la ville et cité, terre et baronnie de Lyon n’avaient par
le passé en rien été soumis à nous ni à nos prédécesseurs, q u’ils ne nous
devaient aucun hommage, et que ni nous ni nos prédécesseurs n’avions
d’une manière ou d ’une autre exercé un quelconque droit en matière
de garde ou autre.
Philippe, par la grâce de Dieu roi des Francs, faisons savoir à tous,
présents et à venir, qu’en raison des multiples sujets de controverse
existant entre nos gens, d ’une part, et l’archevêque et le chapitre de
Lyon, de l’autre – en particulier, ces derniers s’employaient par tous
Source
Bibliographie
Présentation
Document
toutes choses dont elle n ’a pas pu jouir, dans le passé et encore main-
tenant, à cause des guerres et des assauts temporels divers et variés ;
d’autre part, que le c omté de Lyon, qui jadis s’étendait au Lyonnais et au
Forez, est ensuite passé, par suite de l ’échange c onsenti avec le c omte de
l’époque, sous l’autorité de l’Église de Lyon, mais avec l’accord exprès et
la c onfirmation royale de nos prédécesseurs les rois de France ; et voulant
que l’Église de Lyon ne jouisse pas seulement de l’honneur de ce comté,
mais que l ’honneur et la dignité de celui-ci se développent pour toujours,
par la teneur des présentes, nous c oncédons gracieusement à nos aimés
et fidèles, l’archevêque, le chapitre et l’Église de Lyon elle-même, que
cette Église possède, non seulement les choses qui relèvent de ce comté
à Lyon ou en dehors, mais la cité de Lyon elle-même, les châteaux,
villes, fiefs, arrière-fiefs, terres, possessions, et droits quelconques de sa
juridiction ou de sa baronnie, existant de quelque manière que ce soit ;
qu’elle ait perpétuellement le temporel dans le comté de Lyon, et, au
titre de la dignité et de la prérogative spéciale du comté et de la baron-
nie, que tout le temporel du comté de Lyon soit à cette Église ; et nous
voulons et confirmons par notre autorité royale qu’elle soit désormais
appelée « comté de Lyon », qu’elle soit par c onséquent recensée sous les
privilèges et les honneurs du c omté et de la baronnie pour toujours, et
qu’elle en jouisse sur toutes choses, par droit royal.
Par la teneur des présentes, nous donnons et c oncédons gracieusement
aux susdits archevêque et chapitre de Lyon la régale de l ’évêché d’Autun
et de l’abbaye de Savigny, ainsi que les droits domaniaux de celle-ci,
avec le droit royal dont on sait qu’ils l ’ont obtenu de nos prédécesseurs
les rois de France, par pure libéralité, entre autres grâces spéciales.
Pour que tout sujet de doute entre nos gens et les susdits archevêque,
chapitre et Église de Lyon soit levé, que sur ce sujet chacun soit apaisé,
et que nous les favorisions de la prérogative d’une grâce plénière et de
la générosité d’une faveur spéciale, nous approuvons en vérité, nous
voulons et nous concédons gracieusement la cité, la ville de Lyon, et
tous et chacun des châteaux, villes, possessions ; tous lieux, juridictions
et temporels quelconques, péages, tant par terre que par eau, tonlieux,
monnaies, hommes, arrière-fiefs, cens, services, servitudes, marchés,
foires, revenus, privilèges, libertés, immunités, grâces et autres droits
quelconques de quelque nature ou type que ce soit, obtenus à titre
légitime par les archevêques alors en fonction, le chapitre, et l’Église
Source
Bibliographie
Présentation
citoyens ; les c onseillers royaux pour leur part s ’y opposaient, qui souhai-
taient conserver le bénéfice de l ’alliance jadis nouée par le roi de France
avec ces derniers. Chaque partie campant sur ses positions, la Philippine
fut temporairement suspendue et l’on c onvint que l’acte serait promul-
gué dans sa version la plus c onforme aux intérêts de l’Église si celle-ci
parvenait à négocier avec les citoyens la fin du conflit qui les opposait de
longue date. C ’est dans ce c ontexte que doit se c omprendre l ’importante
opération c onduite dans les campagnes lyonnaises en décembre 1307 et
en janvier 1308 à l’initiative de l’Église métropolitaine et notamment
du chapitre : durant plusieurs semaines, les notaires Chérubin de Pynn
et Étienne Poizat – ce dernier pour le c ompte de l ’archevêque – lurent
de village en village le texte de l’accord récemment conclu entre le roi
et l’Église et recueillirent à ce sujet les approbations de près de trente-
cinq communautés d ’habitants (voir ill. 22 et 23). L ’objectif principal
de cette campagne était de créer un mouvement d’opinion favorable
à la Philippine, de manière à entraîner l’approbation des citoyens à ce
sujet – qui était à vrai dire la question centrale. Las, ceux-ci rejetèrent le
traité le 19 janvier (III.08.) et l’Église lyonnaise dut s’avouer vaincue sur
ce point. L ’ampleur des moyens mis en œuvre n’en témoigne pas moins
de l’importance de l’enjeu que représentait pour elle le fait de pouvoir
recouvrer, à la faveur de l’alliance royale, un pouvoir temporel puissant
à l’intérieur de la baronnie, et tout particulièrement de la cité lyonnaise.
L’acte notarié présenté ici constate l’approbation de la Philippine par
la c ommunauté de Saint-Genis en Terre noire, qui dépendait du chapitre.
Document
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royal qui les protège, c oncession d’une juridiction indivise, « de toute
nature », confiée au seul archevêque. Faute de quoi le traité en question
ne saurait recevoir leur assentiment.
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lesquelles toutes les églises cathédrales et des églises têtes d ’ordre telles
que Cluny et Cîteaux (voir ill. 24). Les uns et les autres brossaient le
tableau apocalyptique d’une région soumise aux crimes et aux dépré-
dations de brigands et de pillards qui s’en prenaient notamment aux
églises et aux objets liturgiques, provoquant en cela l’interruption du
service des cultes. Se trouvait a contrario dépeint à grand renfort d’accents
lyriques l’état de liesse générale qui régnait depuis l’annonce de la
conclusion d’un traité entre le roi de France et l’Église lyonnaise, seul à
même de remédier au funeste état de choses précédemment décrit. Tous
en appelaient, en conséquence, au parachèvement de l’accord esquissé.
Ces deux textes, rédigés sans nul doute à la chancellerie royale, si ce
n’est par Guillaume de Nogaret lui-même, se caractérisent par l ’emploi
d’une rhétorique emphatique, empreinte de résonances classiques, tissée
surtout de multiples citations, notamment bibliques, écho de formules
des lettres des papes théocrates du xiiie siècle. Le roi de France s ’y voyait
célébré en élu de Dieu, protecteur des églises et garant du salut de son
peuple.
Ces documents n ’étaient pas moins spectaculaires dans leur forme
(voir ill. 25), et l’on imagine que les conseillers royaux ne se privèrent pas,
bien au contraire, de les produire au mois de mai 1308 à Poitiers devant
Clément V – avec qui l’on discutait alors âprement de la condamnation
de l’ordre du Temple : c’est ce lieu et ce moment précis que choisit
Philippe le Bel pour accéder aux suppliques des requérants en approu-
vant la Philippine et en promulguant la version définitive de cet acte.
III.09.A. LES SEIGNEURS DU LYONNAIS SUPPLIENT PHILIPPE LE BEL
D’APPROUVER L’ACCORD CONCLU AVEC L ’ÉGLISE DE LYON,
AUQUEL ILS SOUSCRIVENT SANS RÉSERVE (FÉVRIER-MARS 1308)
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1 Ps. 39, 2.
1 Isaïe 1, 3.
de l’exercice de la justice, comme « le lys entre les ronces1 », lys dont le
symbole vous appartient dûment et ne doit être assigné en propre à nul
autre roi ou prince, l’entière majesté royale vous ayant été conférée de plein
droit, devant tous les autres, par la volonté divine, vous, dont l’origine
procède uniquement et immédiatement du plus haut des cieux, vous, roi
des Francs et notre seigneur spécial, vous, débiteur de la justice publique
spécialement établi par le Seigneur, vous qui dans les limites de votre
royaume possédez le fleuron de toute la chevalerie, armée ou non, vous,
dont l ’honneur royal aime en tout temps la justice, ramenant la puissance
à un acte de charité, vos humbles et dévoués vous requièrent par voie de
nécessaire conséquence, en vertu de la charge de justice dont vous leur
êtes redevable, et supplient votre altesse royale de bien vouloir, s’il vous
plaît, faire œuvre de piété et de charitable c ompassion et parachever en
tout et pour tout le susdit accord, que tous attendent à raison depuis
trop longtemps ; et, nous l’affirmons en vérité par serment militaire, ni
notre mère l’Église de Lyon, ni nous-mêmes, ses fidèles sujets, ni notre
féconde – si Dieu le veut – descendance, ni enfin aucun des habitants
du Lyonnais ne vivront dans la tranquillité si vous ne parachevez pas
effectivement ledit accord. Cet accord et l’intégralité de son contenu,
en tout et en détail, nous y souscrivons unanimement, de notre plein
gré et en toute c onnaissance de cause, pour nous, nos successeurs, nos
hommes et nos sujets, nous le ratifions et l ’approuvons pleinement pour
autant qu’il nous concerne et pourra nous concerner d’une manière ou
d’une autre à l’avenir, nous, nos successeurs, nos hommes et nos sujets.
Et s’il s’en trouve certains qui, par quelques faux rapports, osent
à dessein affirmer le c ontraire, sache votre altesse royale q u’ils furent
trompés ou peut-être désirent tromper. Leur ignorance crasse ou leur
malignité frauduleuse, enveloppée de dol et de ruse, apparaîtra au grand
jour lors de la c onclusion dudit accord ; elle reconnaîtra avoir été abusée
quand la loi et la discipline militaire, jusqu’ici négligées de façon aussi
lamentable q u’affligeante, séviront c ontre les criminels par le puissant
glaive de votre magnifique et royale majesté, en sorte que l’amour filial,
naguère privé de sa vigueur, enveloppant désormais tendrement fils et
amis dans le devoir de charité, retrouvera par là même dans l’action
la force qui lui sied2. Ainsi, ce que la puissance locale des armes n ’a
1 Cantique des cantiques 2, 2.
2 Voir Digeste, 49, 15, 19.
1 Adaptation aux circonstances de l ’hymne dont les premières paroles reprennent le chant
des anges à Bethléem (Luc 2, 14), utilisé pendant la Messe, et qui débute ainsi : « Gloire
à Dieu, au plus haut des cieux et paix sur la Terre aux hommes q u’il aime » (Gloria in
excelsis Deo et in terra pax hominibus bonae voluntatis).
Source
Paris, Archives nationales, J 266, no 48, et JJ 5, fol. 44v-45, no 40. Texte
inédit. Traduit du latin.
III.09.B. LES ÉGLISES DE LA PROVINCE ECCLÉSIASTIQUE DE LYON SUPPLIENT
CLÉMENT V DE CONFIRMER L’ACCORD CONCLU ENTRE LE ROI DE FRANCE
ET L’ÉGLISE DE LYON (FÉVRIER-MARS 1308)
Document
par la voix du pilleur : « Venez, pour que tous autant que nous sommes
nous les poursuivions et les faisions disparaître et même, mieux, les
extirpions à la racine, car nous n ’avons pas à craindre que la volonté de
quiconque plus puissant s’oppose à nous pour les aider ou les arracher
au tourbillon de notre puissance et de nos mauvais desseins, puisque
la puissance de la majesté royale, avec laquelle ils ne s ’accordent pas en
ce moment – et q u’ils rejettent plutôt, c onformément à notre désir, en
refusant de la reconnaître en matière de garde et de supériorité – ne
s’opposera pas à notre mauvais dessein ».
Hélas, quelle angoisse pressante s ’empare douloureusement de nous
lorsque, le cœur pris d’anxiété, nous faisons état de telles choses, au
sujet desquelles nous sommes saisis d ’une telle amertume intérieure et
nos soupirs irrépressibles, arrachant presque nos entrailles, sont si forts
que nos langues, occupées à de lugubres sanglots, en perdent presque
l’usage de la parole, et il n’y a sans nul doute pas à s’en étonner, puisque
les larmes devraient plutôt nuit et jour être le pain de nos bouches1 ; et
lorsque, anxieux, y dirigeant notre attention, nous c onstatons q u’avec
raison nous est infligée la lamentation qui fut propre à Jérémie, émettant
en pleurant ses plaintes lugubres sur la captivité d’Israël et la destruction
de Jérusalem. Car le peuple d’Israël, c’est-à-dire le clergé qui depuis si
longtemps rend catholiquement le service canonique dans cette même
Église de Lyon, est c omme réduit en captivité, aussi bien parce q u’affligé
par la puissance de ses ennemis il est privé de ressources temporelles,
que parce que la sainte Jérusalem, c’est-à-dire l’Église de Lyon, ayant
depuis longtemps fait taire les solennités de la messe et du reste du culte
divin, se trouve, pour la douleur de la divinité, perturbée au spirituel.
Et comme depuis les temps du bienheureux Pierre, dont vous êtes le
légitime successeur comme lieutenant de Dieu sur terre, aucun parmi
vos saints prédécesseurs n’a été placé au sommet de hauteur du saint
Siège apostolique qui ait su mieux que vous la vérité sur tout ceci – car
les tenants et aboutissants de la présente cause, l’état de cette Église
misérable, la condition de ses personnes et des principaux habitants de
cette c ontrée vous sont connus comme le jour d’hier qui passe2 et, familia-
risé avec toute l’affaire, vous avez pu en d ’autres circonstances prendre
connaissance avec les yeux de la foi des exigences du soin de cette Église
1 Cf. Ps. 41,4.
2 Ps. 89, 4.
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Philippe, par la grâce de Dieu roi de France, à tous ceux qui ces
présentes lettres verront, salut. Nous faisons savoir qu’ayant pleine
confiance dans la fidélité et dans l’application de notre cher et notre
fidèle Béraud, seigneur de Mercœur, c onnétable de Champagne, capitaine
pour notre compte dans la région de Lyon, nous avons conclu avec lui les
conventions et les accords qui suivent, à savoir : lui, à son propre péril,
a reçu le gouvernement et la garde de la cité et des citoyens de Lyon,
en particulier de la ville et du château de Saint-Just au-dessus de Lyon,
ainsi que de tous les châteaux, de toutes les forteresses et de toutes les
maisons fortes que, dans la région de Lyon, nous tenons dans notre main,
pour certaines causes, de l’archevêque de Lyon ; et particulièrement la
garde des châteaux de Pierre-Scize, de Francheville, de Saint-André de
Teruaut1, de Fautéon2, de Dardilly, de La Sale, de Couzon, d ’Irigny. La
cité de Lyon, la ville et le château de Saint-Just, les forteresses susdites,
ledit seigneur de Mercœur a promis de les tenir, de les garnir, et, à son
propre péril, de les garder, les frais et les dépenses étant à sa charge. Il
doit avoir dans son hôtel sept chevaliers, dont un banneret, et dix-huit
écuyers, et il doit faire garder les châteaux et places fortes susdites avec
le nombre c onvenable d ’hommes, à son propre péril. Pour le gouver-
nement et la garde décrits ci-dessus, nous avons promis de donner
audit Béraud 10 822 livres et 10 sous de bons tournois petits pour une
année à partir d’aujourd’hui, en ajustant la somme en fonction de la
durée effective de la garde. Si le cas se présente qu’en raison d’une cause
légitime il faut plus de quatre sergents pour la garde de chacune des
six portes de Lyon et des trois portes de Saint-Just, ou pour la garde
de plusieurs portes des différents lieux indiqués, ou qu’il faut établir
une garnison plus grande dans les châteaux susdits ou renforcer l’hôtel
de Béraud d’un plus grand nombre de chevaliers et d’écuyers que ce
qui a été dit, et s’il paraît à Béraud qu’il est nécessaire de diminuer
1 Aujourd’hui Saint-André-la-Côte.
2 Aujourd’hui Châteauvieux.
les dépenses des garnisons et d ’augmenter celles de son hôtel, nous lui
avons promis de lui faire compter et verser de l’argent en proportion :
pour un chevalier banneret, vingt sous, pour un chevalier, dix sous, pour
un écuyer, cinq sous, pour un sergent noble, deux sous, en monnaie
de bons petits tournois, et, pour une plus grande quantité de gens, s ’il
faut en augmenter le nombre, les gages c onvenus. Enfin, Béraud pourra
tenir la cité, la ville et les châteaux et forteresses avec le nombre de
gens d’armes qu’il voudra, pour la somme indiquée plus haut. Nous
devons quant à nous nommer un courrier, un juge et un chancelier et
leur payer leurs gages. Béraud a promis de bonne foi, en mettant en
garantie tous ses biens, meubles et immeubles, présents et à venir, où
qu’ils se trouvent, de bien protéger, garder et défendre, selon ce qui a
été convenu, la cité, la ville, les châteaux et les forteresses c ontre toutes
personnes, et de ne les rendre à quiconque sinon sur notre ordre spécial
et par nos lettres pendantes c ontenant certains mots que nous lui avons
dits, et si, au même moment, nous avons disposé du château, de la ville
ou de la forteresse. S ’il était prouvé avec certitude q u’il a livré la ville,
la cité ou un château en connaissance de cause, de propos délibéré ou
par sa faute, Béraud serait réputé et tenu pour traître à nous et à notre
royaume, et en tous lieux c onsidéré c omme forfait. En témoignage de
quoi nous avons fait apposer notre sceau. Donné à Poissy, le vingtième
jour de janvier, l’année du Seigneur 1310.
Source
Bibliographie
Présentation
À Tours en mai 1308, ils avaient ainsi été des centaines à approuver
au nom de leur ville, de leur village, de leur chapitre ou de leur abbaye
les accusations présentées par les conseillers royaux, puis à choisir des
délégués qui accompagnèrent Philippe le Bel à Poitiers pour des négo-
ciations avec le pape. À Lyon, autour de la mi-mars 1312, l’affluence
fut certainement moindre. La campagne de mobilisation ne semble
pas avoir été aussi intense et l’événement lui-même eut sans doute des
dimensions plus réduites, si l ’on en juge par la rareté des sources. Sous
bénéfice d’inventaire, on connaît aujourd’hui seulement huit documents
laissés par les « États généraux » de 1312. Quatre sont des lettres de
convocation à peu près identiques adressées au bailli de Bourges ainsi
qu’aux c onsuls d ’Albi, de Narbonne et de Périgueux. On donne ici
une traduction de la dernière d’après l’original c onservé aux Archives
départementales de la Dordogne.
Le choix de la ville de Lyon pour tenir l ’assemblée était bien sûr lié
à sa proximité avec Vienne. Grâce aux quatre autres documents dont
on dispose, qui concernent les frais de déplacement des représentants
d’Albi, Cahors, Périgueux et Toulouse, on sait d ’ailleurs q u’une partie au
moins des délégués se rendit aussi à Vienne, en c ompagnie du roi, après
la réunion lyonnaise. Nul doute que Philippe le Bel et ses conseillers
aient aussi saisi l ’occasion pour bien signifier l ’appartenance de Lyon au
royaume, au moment où les négociations avec le pape allaient aboutir
avec le traité de Vienne (10 avril 1312) au transfert officiel au Capétien
de l’imperium sur la ville.
Michel Hardy, dans l ’introduction à son édition du document en 1892
(ici légèrement corrigée d’après l’original pour parfaire la traduction), sentait
à juste titre « percer la griffe de Nogaret » dans le « réquisitoire » contre les
templiers que forme cette lettre. Le fameux légiste, qui dirigea la politique
royale pendant le procès et occupait alors la fonction de chancelier, est en
effet probablement l’auteur du texte. On y retrouve ses thématiques favo-
rites : droit et devoir pour tout catholique de se dresser pour la défense de
la foi (sous-entendu : sans avoir à attendre l’autorisation ou la décision du
pape) ; élection divine de la famille capétienne et du royaume de France
pour cette même défense ; mission providentielle impartie à Philippe le
Bel comme ministre de Dieu pour réprimer la « perfidie » des templiers.
Les réminiscences bibliques – qui renvoient à Is 58, 2, sur le « temps favo-
rable », ainsi q u’à Ex 20, 26 et Rom 1, 2, avec une allusion sous-jacente
à la sodomie, sur « la turpitude révélée » des accusés – sont bien dans la
manière de Nogaret. L’image des templiers qui « pressurent honteusement
les mamelles de mère Église » vaut signature : dans un texte rédigé le
12 septembre 1304 pour rendre compte de sa conduite dans l’affaire des
accusations d’hérésie c ontre le pape Boniface VIII, Nogaret avait déjà
prétendu que les défenseurs de ce dernier « tentaient de pressurer les très
saintes mamelles de l’Église comme celles d’une prostituée ». Il utilisait
dans ce document, comme dans le présent texte, le verbe très rare subaccare,
qui est peut-être de son invention (par déformation du participe subacta
dans Ez 23, 1 et 21) et c onstitue en tout cas un idiotisme. Trois ans plus
tôt, dans un mémoire pour justifier l’arrestation de l’évêque de Pamiers
Bernard Saisset en violation du for ecclésiastique (affaire qui déclencha le
« grand différend » avec la papauté), le même légiste soulignait que les
ancêtres de Philippe le Bel avait été « allaités aux mamelles de l’Église ».
L’opposition court ainsi, d’un texte de Nogaret à un autre, entre la famille
capétienne, progéniture légitime de l ’Église à bon droit nourrie à son sein,
et les templiers, qui « bien que d’une autre naissance, étrangère à la foi et
fausse, tirent son lait ».
Document
la Terre sainte et, feignant de les utiliser pour cette sainte affaire afin
de masquer l ’hypocrisie de leur hérésie, ils ont trompé l’église de Dieu
et nous et nos ancêtres tout spécialement.
Aujourd’hui, selon la parole du Seigneur, leur turpitude a été révélée
[cf. Ex 20, 26 et Rom 1, 27], non seulement dans notre royaume mais
aussi dans les autres, et portée à la lumière en toute clarté, s’il pouvait
s’agir de clarté ; et s’ils n’avaient pas feint d’être catholiques, ils n’auraient
pas pu rester cachés aussi longtemps ni en outre posséder d’une telle
manière les biens des catholiques et l’honneur mondain dont, à l’imitation
de leur maître Lucifer, ils jouissaient plus que tous les autres superbes
du monde. Voici donc venu le temps favorable [cf. Is 58, 5 et surtout
le chant liturgique de la Toussaint Nunc adest tempus, venite ad me omnes
sancti quia paravi vobis regnum] pour que, lors de ce concile général, cette
damnable lignée soit extirpée à la racine, de telle sorte que, une fois
cette abomination ôtée de l’Église de Dieu, l’affaire de la Terre sainte,
qui ne pourrait vraisemblablement être menée à bien autrement, puisse
être énergiquement endossée par nous et d’autres catholiques avec l’aide
de Dieu et de l’Église et être portée au terme désiré pour la louange
de Dieu, la promotion et la stabilité de la foi catholique et de la divine
Église. Pour cela et pour d’autres affaires qui touchent à l ’heureux état
de l’Église de Dieu et de notre royaume, nous avons laissé de côté les
affaires du siècle qui exigeaient notre présence, bien q u’elles fussent
et soient pressantes, et nous nous hâtons de nous rendre audit concile.
Et parce q u’il s ’agit d ’une affaire c ommune à tous les catholiques et spé-
cialement à ceux du royaume de France, que le Seigneur par sa propre grâce
s’est spécialement choisi pour la défense de la foi catholique, comme on sait,
nous exhortons dans le Seigneur votre sincérité et vous commandons au nom
de la foi par laquelle vous nous êtes liés d ’être présents ou de dépêcher des
envoyés officiels, en hommes éprouvés dans la sincérité de la foi catholique,
pour l’octave après la prochaine fête de la Purification de la bienheureuse
Vierge Marie, à Lyon, où nous nous proposons d ’être (ou à proximité) pour
apporter notre soutien à l’affaire de Jésus Christ, ordonner et disposer d’une
manière qui puisse et doive être agréée par Dieu, et maintenir comme il
convient l’honorable renommée de défense de la foi et de l’Église de Dieu
qui par Dieu nous a été donnée ainsi qu’à ce royaume.
Donné à Poissy, l’avant-dernier jour de décembre, l’an du Seigneur
mille trois cent onze.
Source
Bibliographie
Présentation
y faire la guerre, enfin la fête des Merveilles qui devait durer plusieurs
décennies encore et finir par être détestée des citoyens. Au plan fiscal,
il n’a pas tout perdu des anciens privilèges impériaux, conservant sa
monnaie, quelques taxes. Mais surtout, en sa faveur, un point essentiel
des modalités de la cession, cité d’emblée, même si le détail n’en apparaît
qu’à la fin du texte, consiste dans la « permutation » qu’opère l’acte, au
sens propre une compensation au profit de l’Église, dont l’évaluation
devait donner lieu ultérieurement à de dures tractations où Guillaume
de Nogaret se montra impitoyable négociateur.
Certains des documents précédents indiquent qu’en réalité le même
Nogaret aurait bien voulu éviter d’aller jusqu’à la confiscation de la juri-
diction, en se contentant de la part du prélat d’une approbation d’une
nouvelle version de la Philippine, mais désamorcée, c’est-à-dire vidée
de ses dispositions les plus favorables à l’Église, et donc indirectement
hostiles aux citoyens et seigneurs locaux récemment mobilisés par les
campagnes de propagande de la royauté (III.7., III.09.a. et III.09.b.). Il
est probable que seule la révolte de l’archevêque à l’été 1310 a contraint
le roi et ses conseillers à envisager sa punition, mais une punition
modérée par la permutation – elle-même octroyée sous forme de fief
tenu perpétuellement du roi. On ne peut non plus écarter l’hypothèse
que le besoin de se concilier la maison de Savoie ait joué dans le même
sens. Car il n’était pas de bonne politique que le souverain oint du
Seigneur, maître d’un royaume élu entre tous pour défendre l’Église
et la chrétienté, affichât, comme principale marque de l’incorporation
désormais irréversible de la première Église des Gaules à son royaume,
la coercition à l’encontre de son prélat.
Document
À tous ceux présents et à venir qui verront les présentes lettres,
nous, Pierre de Savoie, par la miséricorde divine archevêque de l’Église
primatiale de Lyon, faisons savoir que considérant les maux, les dangers
et les graves scandales qui aux temps anciens, c’est notoirement connu,
nous sont advenus à nous ainsi qu’à nos prédécesseurs, à notre Église, à
nos sujets, spécialement les citoyens lyonnais, et à la région voisine, du
fait des débats, discordes et controverses survenus aux temps anciens
de façon longue et répétée entre nous et nos prédécesseurs, d’une part,
ÉPILOGUE 383
temporelle de toute nature qui nous revient sur les lieux cités à raison
de notre Église en faveur du sérénissime prince et seigneur Philippe,
par la grâce de Dieu roi des Francs, et de ses successeurs les futurs rois
des Francs, bienveillants défenseurs des églises, par la main de qui sera
exercée et gouvernée cette juridiction pour le salut spirituel et temporel
des âmes et des corps, seront rendues paix et tranquillité à notre Église
non moins qu’à la cité, arrêtés lesdits dangers et scandales, et réfrénées
lesdites dépenses ; la paix, le calme et la tranquillité seront assurés à la
patrie et l’on pourvoira à la sécurité, ce qui autrement ne pourrait se
réaliser de manière commode pour la chose publique dudit royaume ;
et ledit seigneur roi, au-delà de cette domination temporelle, préservera
intacte notre église pour prix de cette juridiction, en nous offrant à nous
et à notre église une digne compensation.
Nous avons donc conclu et concluons aujourd’hui une permutation
avec le seigneur roi cité et, à cause de cette permutation, pour nous,
nos successeurs et notre Église, nous donnons et concédons à perpétuité
audit seigneur roi et à ses successeurs rois des Francs le mère et mixte
empire et la juridiction temporelle de toute nature, haute et basse, de
la cité de Lyon et de ses dépendances en-deçà et au-delà de la Saône,
avec en outre la juridiction temporelle de toute nature sur la forteresse
de Saint-Just lès Lyon, les villages de Saint-Irénée, de Fourvière et de
Saint-Sébastien, et aussi la juridiction de toute nature que nous avons
acquise du seigneur de Beaujeu près de Lyon, juridiction qui s’étend, à
l’intérieur des vieux fossés1, de la Saône jusqu’au Rhône, et de là descend
jusqu’au pont sur le Rhône avec ses îles, la juridiction aussi des droits et
des dépendances de ces lieux, autant que et dans la mesure où ils nous
reviennent ou peuvent et doivent nous revenir à raison de notre Église
de Lyon et de l’abbatiat de Saint-Just, avec tous les revenus et tous les
droits, quels qu’ils soient, de la juridiction susdite.
Nous retenons toutefois pour nous, nos successeurs et notre Église
ce qui suit, à savoir le mère et mixte empire et la juridiction temporelle
de toute nature du château de Pierre-Scize avec ses dépendances décrites
ci-dessous, c’est-à-dire allant du monastère de Saint-Martin d’Ainay
inclusivement en montant à travers la colline jusqu’à la Tourette et
depuis la Tourette en suivant le mur de la ville de Lyon qui descend
jusqu’aux fossés de Pierre-Scize, et de là en suivant la pente descendant
1 Fossés coupant la presqu’île au pied de la colline. Voir plan IV.04.
ÉPILOGUE 385
Source
Bibliographie
Présentation
l’idée du sang répandu par les Capétiens pour le Christ et l’Église. Bien
qu’aucune lettre d’Henri VII pour Lyon ne soit conservée, une « Copie
de la lettre que l’empereur a envoyée aux Lyonnais » figurait parmi les
papiers de Guillaume de Nogaret saisis après sa mort, dont on possède
l’inventaire ; cette copie n’ayant pas été retrouvée, sa nature précise et
son authenticité ne peuvent évidemment être établies.
En tout cas, il n’est pas impossible que la lettre de Philippe le Bel
telle qu’elle demeure ait été effectivement conçue à la chancellerie royale,
même si ce n’est pas là que Jean de Montreuil l’aura trouvée, sinon il
aurait immanquablement reproduit les dates dans sa copie. On peut
admettre qu’une lettre de chancellerie ait été remise en forme et éditée
pour être incluse dans un recueil proposant des modèles rhétoriques,
où Jean l’aura trouvée.
Si l’on maintient l’authenticité substantielle du document, comme
aucune critique décisive ne s’y oppose, les arguments échangés sur un ton
vif confirmeraient que l’empereur n’est pas encore quantité négligeable
pour le Capétien, cela juste après le traité d’avril 1312, et que l’affaire
lyonnaise, au-delà de la conjoncture, entre dans un cadre idéologique
et institutionnel structurel, où le roi et ses conseillers non seulement
revendiquent pour ce dernier d’être empereur en son royaume, mais
affirment le caractère supérieurement chrétien du souverain comme du
peuple français, élus par le Christ, au détriment explicite du pouvoir
séculier à prétention universelle de l’empereur romain, et de manière
implicite à celui de son allié spirituel dialectique, le pape.
Document
Source
Bibliographie
Présentation
Document
1 Job 1, 21.
2 Ps. 83, 2.
394 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
1 Le cardinal de Porto, Jacques Duèse, venait en effet d’être élu au souverain pontificat.
396 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
nous avons par la force élevé de son humble chaire au trône du prince des
apôtres, afin qu’il soit comme comblé par les avantages d’une telle dignité,
qu’il cumule les mérites de la vertu, porte dignement avec ton aide le fardeau
de l’Église toute entière et reçoive de toi, qui es la béatitude des tiens, un
rôle mérité. Toi qui vis. »
Le pallium ayant été attaché sur ses épaules avec trois petites épines
d’or par un cardinal-diacre et un sous-diacre, comme il est d’usage, le
seigneur pape montera à l’autel qu’il encensera. Puis, il ira vers le siège
éminent. Une fois assis, toujours vêtu du pallium, il recevra tous les car-
dinaux et prélats pour le baiser de pied et de bouche pour la deuxième
fois1. Ensuite, debout, il entamera : « Gloire à Dieu au plus haut des
cieux ». Cet hymne angélique ayant été chanté par les chantres, il dira,
1 À la condition que l’on ajoute « près de l’autel » comme l’a remarqué M. Dykmans, sinon
il s’agit de la troisième fois.
ÉPILOGUE 397
assis sur le même siège : « La paix soit avec vous. » Lui sera répondu : « Et
avec ton esprit. » Puis il commencera la prière dominicale à voix haute.
Celle-ci achevée et suivie de la réponse : Amen, il pourra dire une autre
prière, secrètement, pour lui-même, s’il le désire – on exprime néanmoins
cette prière dans toute son étendue1. Après cela, il restera sur son siège.
Le seigneur pape étant assis sur ce siège, le prieur des diacres2, portant
la férule en ses mains, descend devant l’autel et fait avec les diacres,
sous-diacres, notaires et juges, tous revêtus de pluvials selon le rite, deux
rangs, de part et d’autre, également composés afin que dans chacun
se trouvent des membres de chaque ordre. Il place en premier, près
de l’autel, les diacres qui pourront avoir des mitres s’ils le désirent, en
second les sous-diacres, en troisième les juges, en quatrième les notaires.
Ces rangs ayant été ordonnés, le prieur des diacres commencera à haute
voix, presqu’en lisant, debout et sans mitre, la louange : « Exauce nous
Seigneur ! » Les juges et les notaires lui répondront de la même manière,
en chantant presque en lisant : « Que vive notre seigneur N. décrété
par Dieu pontife suprême et pape universel ! » Ainsi sera dit et répondu
par trois fois par le prieur des cardinaux et par les juges et notaires.
Ensuite, le même prieur des diacres dira : « Sauveur du monde… » et les
juges et notaires répondront : « Toi, aide-le ! » Ceci sera dit et répondu
par trois fois. De même, le prieur des diacres dira : « Sainte Marie… »
et les susdits répondront par deux fois : « Toi aide-le ! » De la même
manière, le même prieur dira une fois : « saint Michel, saint Gabriel,
saint Raphael, saint Jean-Baptiste, saint Pierre, saint Paul, saint André,
saint Étienne, saint Léon, saint Grégoire, saint Benoît, saint Basile, saint
Saba, sainte Agnès, sainte Cécile, sainte Lucie… », et ils répondront à
chaque fois : « Toi aide-le ! » Puis, le prieur des diacres dira Kyrieleison
et les juges et notaires répondront Kyrieleison, ceci par trois fois. Après
cela, tous diront ensemble d’une seule et forte voix Kyrieleison.
1 Note incise.
2 Le pontifical du xiiie siècle dit « le prieur des cardinaux-diacres ». La suite de ce même
paragraphe prouve la confusion opérée par l’auteur entre prieur des cardinaux et prieur
des diacres.
398 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Tout ceci ayant été fait, comme il a été dit, selon le rite, le seigneur
pape et tous les cardinaux et autres prélats, sous-diacres, juges et notaires,
chacun selon son grade, une fois déposés leurs vêtements verts, seront
revêtus de vêtements blancs et précieux s’ils en ont : les évêques de
pluvials, les prêtres de chasubles, les diacres de dalmatiques, les sous-
diacres de tunicelles, les acolytes et autres chapelains de surplis ; les
patriarches, archevêques et abbés seront revêtus de pluvials, les juges
et notaires aussi, mais les chantres de surplis.
Tous les chevaux ainsi montés, le prieur des diacres, portant la férule
en ses mains, ordonnera la procession de la manière suivante : en premier,
apparaîtra le cheval du seigneur pape orné de phalères ; le sous-diacre
avec la croix passera en second ; en troisième, suivront douze bannerets
portant douze drapeaux rouges, plus deux autres avec deux chérubins sur
des lances ; en quatrième, deux préfets des navettes1 revêtus de pluvials ;
cinquièmement, les notaires ; sixièmement, les avocats ; septièmement,
les juges ; huitièmement, les chantres ; neuvièmement, les diacres et
sous-diacres qui liront l’Épître et l’Évangile en grec ; dixièmement, les
abbés ; onzièmement, les évêques ; douzièmement, les archevêques ; trei-
zièmement, les patriarches et cardinaux-évêques ; quatorzièmement, les
cardinaux-prêtres ; quinzièmement, les cardinaux-diacres ; seizièmement,
1 Ou thuriféraires.
400 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Viendront les juifs avec leur Loi. Ils lui feront louange et lui offriront
la Loi pour qu’il l’adore. Ensuite, le seigneur pape recommandera la Loi
et condamnera l’observance des juifs ou leur intelligence, puisque ce
qu’ils prétendent être à venir, l’Église enseigne et prêche que c’est déjà
advenu avec le seigneur Jésus-Christ.
De la même manière que précédemment, après être parvenu à la
place où demeure le seigneur Pietro Colonna, un de ses familiers ou le
même familier fera un autre jet d’argent. Une fois parvenu au carrefour
où demeure l’élu de Viterbe, le même familier fera un jet d’argent.
Enfin, lorsqu’il sera parvenu à l’entrée du palais, le même familier fera
un autre jet d’argent.
présents. Après les tables des cardinaux se trouveront les tables de tous
les prélats et des autres nobles. Le repas achevé, le seigneur pape se
lavera les mains comme précédemment avec deux cardinaux-diacres,
l’eau étant versée par un cardinal-évêque. De la même manière, chacun
des cardinaux se lavera les mains avec l’eau que lui versera un écuyer.
Les cardinaux qui l’assistent tiennent la touaille, l’un et l’autre de part
et d’autre du verseur d’eau, le servant ainsi à tour de rôle. Ces ablu-
tions achevées et après que tous ont rendu grâce, le seigneur pape sera
reconduit à sa chambre par deux cardinaux-diacres, qui auront remis
leurs manteaux. Là, une fois retirés ses vêtements sacrés et déchaussées
les sandales par un sous-diacre, il se reposera.
Source
Bibliographie
Présentation
Document
amé [aimé] et féal [fidèle] l’archevêque de Lyon nous ait signifié que,
comme il ait [avait] en ladite ville de Lyon plusieurs choses et droitures
[droits de justice] en lesquelles il a aucune [quelque] juridiction ou coercion
[pouvoir de juridiction], pour lesquelles et pour ladite notre juridiction
temporelle moult de débats, contents [contentieux], frais et dépenses
pourraient naître et sourdre [surgir], dont l’Église de Lyon pourrait moult
être dommagiée [subir beaucoup de dommages] au temps à venir, et
que grand profit serait à ladite Église se [si] ladite juridiction était toute
transportée en [remise à] lui, au nom de l’Église, pour quoi [pour cette
raison] ledit archevêque, du consentement et de l’accord du doyen et du
chapitre de ladite Église, eus [après avoir eu] entre eux sur ce plusieurs
traités solennels et délibérations porvues [prévues] et plénières, et par
plusieurs fois, si comme [comme] ils disaient, en plein chapitre pour ce
assemblé au son de la cloche, si comme [comme] il est accoutumé, nous
a supplié et requis à grande instance que ladite juridiction temporelle
à cause de [à titre de] permutation nous lui voulions délaisser [laisser] à
toujours [pour toujours], perpétuellement pour lui et pour ses successeurs
archevêques de Lyon, en certaine forme et parmi certaines offres faites
par lui à nous, pour ce [pour cela] ci-dessous contenues.
Nous, qui toujours avons désiré et encore désirons que les églises
et les personnes d’icelles [de celles-ci] puissent vivre en bonne paix et
en bonne tranquillité sous nous, pour ôter toute matère [matière] de
discorde et eschiver [éviter] tous frais et dommages qui en pourraient
venir, et pour les offres qui nous en ont été faites, si comme [comme]
dit est, et pour les choses ci-dessous contenues, ladite juridiction haute,
moyenne et basse, retenu [ayant retenu] à nous et à nos successeurs la
souveraineté et le ressort, dès orendroit [dès à présent] baillons [donnons]
et transportons par plein droit par le bail [don] de ces présentes lettres
audit archevêque pour soi et pour ses successeurs archevêques de Lyon, à
tenir perpétuellement par eux de nous et de nos successeurs en fié [fief],
pour lequel ils nous seront tenus de faire et feront serment de fidélité et
hommage lige, parmi l’échange, récompensation [compensation], forme
et conditions ci-dessous écrites. C’est à savoir que lesdits archevêques
et successeurs reconnaîtront à tenir, prendront et tiendront de nous et
de nos successeurs en fié [fief], pour lequel il nous seront tenus de faire
et feront serment de féalté [fidélité] et hommage lige toutes fois qu’il
y aura nouvel seigneur ou vassal et dès maintenant le nous fera ledit
406 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Derechef avec ces choses, nous avons retenu et réservé que nous, nos
gens, nos successeurs et leurs gens, envoyés de nous ou de nos successeurs,
nos baillis de Mâcon qui pour le temps seront et leurs lieutenants pour-
rons entrer en la ville de Lyon en armes et sans armes à tant [avec autant]
de gens comme [que] nous, nos successeurs, nos gens, les gens de nos
successeurs envoyés de nous ou de nos successeurs, nos baillis de Mâcon
pour le temps [à ce moment] et leurs lieutenants voudrons et demeurerons
en icelle, issir hors [en sortir] et retourner en icelle toutes fois et tant de
fois qu’il plaira à nous, à nos successeurs, à nos gens, aux gens de nos
successeurs, à nos baillis, leurs lieutenants et les gens envoyés de nous
ou de nos successeurs ou par ledit bailli ou son lieutenant, toutes fois
que nous aurons guerre, suspicion ou présomption de guerre ou que par
aucune [quelque] autre nécessité le voudrons faire, sans ce que contredit
[contradiction] nous en puisse être fait. Et aurons en tel cas, nous, nos
successeurs, nos gens, les gens de nos successeurs, envoyés par nous ou
par nos successeurs, notre bailli devant dit, son lieutenant ou ceux que
il [lui] ou l’un d’eux y commettrait, s’il plaît à nous, à nos successeurs
ou à eux, la garde et les clés des portes et des fortelesses [forteresses] de
ladite ville, sans ce que nul se puisse entremettre de ladite garde fors que
[à l’exception de] nous, nos gens, nos successeurs ou leurs gens envoyés
par nous ou par nos successeurs, le bailli, son lieutenant dessus-dit ou
ceux qui par eux y seraient commis, tant seulement [uniquement]. Et à
ce, se sont accordés les citoyens de ladite ville, qui les clés dessus-dites
ont en garde. Et tout en autelle manière [de la même manière] aurons
nous, nos successeurs, nos gens, les gens de nos successeurs, les baillis
de Mâcon, leur lieutenants et les gens envoyés à ce par nous, par nos
successeurs ou par eux, les châteaux, les clés et la garde des châteaux que
ledit archevêque et ses successeurs tiendront de nous ou de nos succes-
seurs, c’est à savoir en temps de guerre, de suspicion ou de présomption
de guerre et de toute autre nécessité, desquelles choses il sera cru à nous
et à nos successeurs, à notre-dit bailli et à son lieutenant, simplement,
sans autre connaissance de cause, sauf à ce que notre-dit bailli en sa
création [lors de sa nomination] sera tenu de jurer que ces clés ne [ni]
ces gardes il ne demandera fors [excepté] pour les causes dessus-dites,
sans malice et sans fraude, et autre opposition ne lui en pourra être faite.
Et n’est pas notre intention que par la prise desdites clés, des portes et
des fortelesses [forteresses] soit fait aucun [quelque] préjudice auxdits
ÉPILOGUE 409
1 La précaire est une vieille institution d’orgine carolingienne qui associait souvent don
et reprise, créant ainsi une superposition de droits ; la réutilisation du mot moyennant
adaptation peut s’expliquer par le contexte : l’évocation par le roi d’un hypothétique
retour à la situation antérieure au traité.
412 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Bibliographie
entre 15 000 et 18 000 habitants. Alors qu’elle ne fait déjà pas preuve
d’un grand dynamisme démographique, la ville est touchée de plein
fouet par la Grande Peste qui atteint une grande partie de l’Occident à
partir de 1348. Les historiens estiment que le fléau décime alors entre un
tiers et la moitié de la population. Les épisodes pesteux récurrents (1361,
vers 1380, 1410), ne font qu’affaiblir un peu plus la ville : la décroissance
continue peut-être dans les décennies 1430-1440 et il faut attendre les
années 1450 pour constater vraiment une reprise démographique, en
partie grâce à l’immigration.
Lyon semble être restée longtemps, pour reprendre la formule de
Jacques Rossiaud, « une ville frileuse à l’intérieur d’une enceinte deve-
nue bien trop vaste pour ses quelques milliers d’habitants ». Après la
guerre de Cent Ans, la prospérité retrouvée permet à Lyon de réaliser
les grandes ambitions économiques que l’État royal nourrit pour elle.
Pour Louis XI, Lyon, ville-frontière qui vit de l’accueil des étrangers,
a une vocation de carrefour commercial, porte ouverte du Royaume
sur l’extérieur, et d’abord l’Italie. Les privilèges des foires, dont la
série débute dès 1420, et l’installation des banquiers italiens sont ainsi
destinés à détourner les flux commerciaux des foires de Genève, alors
en Savoie. En 1490, Charles VIII fait son premier grand séjour en ville
avant d’aller conquérir Naples. Prospère et de plus en plus peuplée, Lyon
devient alors, avec Paris et Tours, une des trois capitales du Royaume,
celle qui est liée aux intérêts italiens.
LYON ET LE POUVOIR ROYAL
AU TEMPS DE LA GUERRE DE CENT ANS
Présentation
Philippe VI, roi des Francs, constate qu’il a reçu, dûment scellées, deux
lettres des trois commissaires-réformateurs – Pierre, prieur de La Charité,
Jean de Forgetes, archidiacre de Brie, et Thomas de Marfontaines, che-
valier – qui ont été envoyés à Lyon. Ces deux lettres, distinctes mais
datées l’une et l’autre du 31 juillet 1319, contiennent les dispositions
des commissaires sur les doléances des citoyens de Lyon, qui concernent
particulièrement leurs relations avec les officiers royaux. En avril 1347,
les deux textes sont confirmés par le roi sous réserve des droits des tiers.
Les lettres sont passées, signées et scellées avec la mention latine « de par
le roi », en la présence de Gérard Quiéret et « en l’absence des autres ».
Les plaintes des Lyonnais reflètent la situation particulière de la ville,
dont le consulat fut accepté par l’archevêque en 1320, mais qui n’obtint
pas de compétences judiciaires pour ériger ses propres tribunaux. Au cours
des siècles, il y eut de nombreux conflits de juridiction et des luttes de
pouvoir entre les juges et les officiers royaux et épiscopaux, et la ville fut
contrainte de trouver sa place parmi plusieurs pouvoirs rivaux. S’insérant
dans ce cadre général, le texte montre les tentatives des citoyens de Lyon
de défendre leurs coutumes locales. En même temps, tout en élargissant et
en défendant leurs privilèges, les habitants essayent d’obtenir la protection
des officiers royaux contre les tiers. Les problèmes évoqués sont typiques
422 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Document
Item, nous avons interdit qu’un citoyen de Lyon soit reconnu comme
adultère à moins qu’il n’ait été découvert nu ou qu’il ait été pris en train
de commettre ce délit.
Item, au sujet de la reconnaissance du sceau royal, au cas où quelqu’un
s’est obligé sous le sceau royal de Lyon et que le comte de Forez et le
seigneur de Beaujeu s’efforcent d’avoir la connaissance et que certains
disent qu’ils ont un privilège royal à cet effet, ce qui est au grand préjudice
des citoyens et du sceau, on parlera de cela avec notre seigneur le roi.
Item, nous avons interdit que d’autres exceptions soient admises
contre les lettres royales, sauf en cas de faux, de quittance ou de paiement
complet, parce qu’il n’est pas d’usage que les autres exceptions soient
admises contre ledit sceau.
Item, nous avons interdit que les officiers royaux obligent certains
héritiers à recevoir des quittances de testaments, sauf s’ils le veulent.
Item, en ce qui concerne la taxation des écritures faite par le sénéchal,
à savoir combien les notaires doivent recevoir, elle est à observer de la
même manière pour les citoyens de Lyon.
Item, lesdits citoyens se plaignent que le garde des sceaux ou le chan-
celier prennent une trop grande quantité d’argent pour les ouvertures
de testaments. Nous avons été informés sur ce point par des personnes
dignes de confiance et nous avons vu qu’il est de coutume qu’ils reçoivent
de ces gens-là une participation raisonnable et modérée ; c’est pourquoi
nous avons décidé et prévu qu’il serait fait comme cela a été fait jusqu’à
présent, mais sans faire d’excès ; toutefois, nous intercèderons chez le
roi notre seigneur pour que ladite recette, dans la mesure du possible,
soit modérée.
Item, nous avons prévu et décidé que, quand un denier de Mâcon
est reçu pour le sceau, dans la cité de Lyon on prendra seulement une
obole aux citoyens, et cela dans les contrats des débiteurs ; pour les
ventes aussi bien des possessions que des biens immobiliers on prendra
un denier entier par livre.
Item nous avons ordonné et enjoint audit sénéchal et aux autres
officiers du roi qu’ils observent et gardent les autres coutumes, usages,
libertés et franchises observés de manière inviolable jusqu’à présent, et
nous ordonnons que toutes les choses évoquées ci-dessus soient observées
de manière inviolable par le sénéchal et les officiers du roi. […] Donné
426 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Bibliographie
Caillet, Louis, Étude sur les relations de la commune de Lyon avec Charles VII
et Louis XI, 1417-1483, Lyon : Alexandre Rey / Paris : Auguste Picard
et fils (Annales de l’université de Lyon. II : Droit, Lettres ; 21), 1909.
Fédou, René, Les hommes de loi lyonnais à la fin du Moyen Âge : étude sur
les origines de la classe de robe, Paris : Les Belles Lettres (Annales de
l’université de Lyon. Lettres ; 37), 1964.
Gonthier, Nicole, Délinquance, justice et société dans le Lyonnais médiéval
de la fin du XIIIe siècle au début du XVIe siècle, Paris : Arguments, 1993.
Naegle, Gisela, Stadt, Recht und Krone : französische Städte, Königtum
und Parlement im späten Mittelalter. Teilband 1 : Stadt und Krone im
LYON ET LE POUVOIR ROYAL PENDANT LA GUERRE DE CENT ANS 427
Présentation
Document
environ trois ans, puis ils quittèrent ce pays à cause d’un traité et accord
qui fut fait avec eux par les gens dudit pays à grands frais.
Item, quittant ce pays, ils s’établirent en Lyonnais et en Mâconnais
vers l’an 1370, au temps où monseigneur de Berry y était lieutenant du
roi et aussi comte de Mâcon. Et alors un traité et accord fut fait avec eux
par ordre et volonté dudit monseigneur de Berry afin qu’ils quittent ledit
pays de Lyonnais et de Mâconnais en échange d’une certaine somme de
deniers qui leur fut donnée par lesdits pays.
Item, il y eut plusieurs autres passages des gens des compagnies,
qui traversèrent ledit pays si souvent et en si grand nombre que c’est
grande pitié à entendre.
Et pour les causes et raisons susdites, il apparaît clairement que
toutes les charges, dépenses et frais que les susdits conseillers, bourgeois
et habitants de ladite ville de Lyon ont supportées, ou du moins la plus
grande part, sont dues à la mauvaise mise en défense des forteresses et
châteaux desdits gens d’Église.
Source
Bibliographie
Document
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Document
Source
Document
Source
Document
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Document
Nombre Somme
Bannière Pennon de chefs totale
de feux (en francs)
Pennon Johan de la Tybanderi 38 37
Source
Bibliographie
Favier, Jean, Finance et fiscalité au bas Moyen Âge, Paris : Société d’édition
d’enseignement supérieur (Regards sur l’histoire ; 15), 1971.
Gonthier, Nicole, Lyon et ses pauvres au Moyen Âge (1350-1500), Lyon :
Éditions L’Hermès (Les Hommes et les Lettres. Documents ; 6), 1978.
Henneman, John Bell, Royal taxation in fourteenth-century France : the
captivity and ransom of John II, 1356-1370, Philadelphia : American
Philosophical Society (Memoirs of the American Philosophical Society ;
116), 1976.
Mouradian, Georges, La rançon de Jean II le Bon, thèse soutenue à
l’École des chartes, Paris, juin 1970.
Présentation
pas encore à son royaume, si même on les vit figurer marginalement dix
ans plus tard au couronnement pontifical de Jean XXII (III.15.) – les
successeurs de Philippe le Bel ayant d’ailleurs laissé des juifs se réinstaller
progressivement jusque dans leur capitale –, leur résidence à Lyon serait
désormais irrévocablement interdite jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.
IV.04.A. UNE CONVENTION AU SUJET DE LA RÉPARATION
DES FORTIFICATIONS (1359)
Document
Item, il a été acté que lesdits messieurs doivent fournir auxdits associés
l’argent pour faire ce travail, de manière qu’on ne puisse aucunement
invoquer le manque d’argent pour reporter la conclusion dudit ouvrage,
et cela selon le prix énoncé plus haut.
[…]
Acté et donné dans la chambre du conseil de la maison de l’archevêque
de Lyon, en présence de Jean Collacet, clerc et notaire, de Jean Tondut
de Virix, témoins sollicités, l’avant-dernier jour de janvier, l’an du Seigneur
1358, Pierre de Rothonay. Ceci est une copie de François Humbert.
Source
Document
Source
Document
Source
Document
dont, pour cette raison, ils ont été ou ils seront légitimement taxés et
imposés, comme ce fut la coutume jusqu’ici. Et, en cas d’oppositions,
après avoir entendu les parties, rendez bon et prompt complément de
justice. Puisque nous voulons qu’il en soit ainsi, nous l’avons aussi
accordé et l’accordons auxdits plaignants par les présentes lettres, de
grâce spéciale, nonobstant les lettres subreptices qui ont été ou seront
obtenues en vue du contraire, de quelque nature qu’elles soient. Donné
à Paris le 29 juillet de l’année du Seigneur 1394, la quatorzième de
notre règne.
Source
Bibliographie
Présentation
Document
Item que une grand quantité des enfants de la ville furent vêtis de
toiles perses [bleues] semées de fleurs de lys et tenait chacun un petit
confanon [étendard] des armes du roi en sa main, et allèrent au-devant
jusqu’au courtil [jardin de] monseigneur de Lyon1, et iqui [ici] furent
mis tous au long de crémaux [murs] dudit curtil et attendirent jusque
le roy ot [eut] passé, et en passant ils criarent [crièrent] à haute voix :
« Monjoye Saint Denis ! Vivet [vive] le roi ! ».
Item que XXV des plus notables femmes de la ville li [lui] allèrent
à l’encontre jusqu’à la porte de Bornue, où il avait fait tout au long du
curtil Symonet Leion unes galeries por [pour] lesdites dames parées de
draps pers, et en vis [en face de] lesdites galeries et de la porte avaient
un paveulion [tente] couvert aussi de draps pers, dedans lequel était un
paille [dais] que la ville avait fait faire por porter au-dessus du roi quand
il chevacherait par la ville, loquel [lequel] paille était d’un drap d’or
et les battants étaient de cendal [tissu de soie] pers à fleurs dou [de] lis
enlevées et faites de broderie, et le dessous desdits pendants étaient de
franges vers de soye et les IIIII bâtons pens [peints] noblement as [aux]
armes de France ; loquel paille IIII desdites femmes, après ce que toutes
li orent [eurent] fait la révérence, présentarent [présentèrent] au roi, et
quatre des bourgeois vêtis de sacarins [satins] rouges lo li portirent [por-
tèrent] au-dessus jusqu’à l’hôtel monseigneur de Lyon, où il s’était logé.
Item fut faite une fontaine au-devant de la maison Pierre Girerdin,
c’est à savoir en la place devant la draperie du Royaume, qui gitait
[jetait] à grand abondance vin blanc par deux canons, vin claret [clairet]
par deux canons et yaue [eau] par III canons, laquelle gardèrent deux
hommes sauvages que l’un fit des deux plus grands hommes que l’un
trouva en la ville.
Item ladite venue fut merveilleusement longue par la presse du pueble
[peuple] qui se mettait au-devant du roi ; si fut tardet [tard] quand il
fut devant ladite fontaine, et pour ce [pour cela] LX de la ville vêtis de
rouge allumèrent iqui LX torches et l’accompaignirent [accompagnèrent]
jusqu’à son hôtel.
Item lendemain après sa messe la ville le servit de VI pos [pots] et VI
XIInes de copes [coupes] d’argent que la ville avait fait faire tout à nove
[neuf] qui estoient très bien dorées, et les émaux étaient à ses armes.
1 C’est-à-dire l’archevêque.
LYON ET LE POUVOIR ROYAL PENDANT LA GUERRE DE CENT ANS 447
Source
Bibliographie
IV.06. SAINT-NIZIER :
UNE ÉGLISE AU CŒUR DE LA VIE POLITIQUE ET SOCIALE
Présentation
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Document
Et tout d’abord les grandes sépultures.
Item, le dernier jour de mai, pour la sépulture de Jean Oboli : 10 sous de Vienne.
Item, le premier juin, pour la sépulture d’Andriveti Bruneti : 1 florin et demi.
Item, le même jour, pour la sépulture de la fille dite a Lorgeleta : 1 florin.
Item, le 2 juin, pour la sépulture d’Anthonie, sœur de Bruneti : 8 florins.
Item, le 4 juin, pour la sépulture de la mère de la sœur de Caveti : 5 sous de Vienne.
Item, le même jour, pour la sépulture d’une pauvre femme : 5 sous de Vienne.
Item, le 5 juin, pour la sépulture de la sœur de Jacques le Reclus : .8 sous de Vienne.
Item, le 5 juin, pour la sépulture de la femme dudit Chauchiterra : 20 sous de Vienne.
Item, le même jour, pour la sépulture de ladite La Juerii : 10 sous de Vienne.
Item, le 7 juin, pour la sépulture de la fille de Bruneti et sa sœur : 5 florins.
Item, le 9 juin, pour la sépulture de la fille de Jean de Quinsiaco : 8 sous de Vienne.
Item, le même jour, pour la sépulture de la fille de Michel de Quota : 1 florin.
Item, le même jour, pour la sépulture d’une femme : 6 sous de Vienne.
Item, le 10 juin, pour la sépulture d’une femme pauvre : 6 sous de Vienne.
Item, le 11 juin, pour la sépulture de la mère de Jacques le Reclus : 5 sous.
Item, le 12 juin, pour la sépulture de la fille d’Hugues Mallant : 20 sous de Vienne.
Item, le même jour, pour la sépulture d’une femme pauvre : 6 sous.
Item, le même jour, pour la sépulture de ladite La Clergi : 15 sous de Vienne.
Item, le même jour, pour la sépulture d’un homme pauvre : 6 sous.
Item, le même jour, pour la sépulture du fils de Péronet de Burgo : 30 sous de Vienne.
Item, le 13 juin, pour la sépulture de la mère et de la fille de Bénédicte : 10 sous
de Vienne.
Item, le 14 juin, pour la sépulture de la femme de Barnavot : 10 sous de Vienne.
Item, le même jour, pour la sépulture de la fille dite La Venderci : 10 sous de Vienne.
Item, le même jour, pour la sépulture de la fille de Giraude dite la Chapellière :
8 sous de Vienne.
Item, le 15 juin, pour la sépulture d’Hugues de Viviers : .4 florins.
Item, le même jour, pour la sépulture de Guionet Pellati : 6 sous de Vienne.
Item, le 16 juin, pour la sépulture de la fille de Platier : 8 sous de Vienne.
Item, le dimanche après la Pentecôte, pour la sépulture de la femme de Stéphane
Escoffier : 8 sous de Vienne.
Item, le même jour, pour la sépulture de la fille de Stéphane Gauthier : 20 sous de
Vienne.
Item, le même jour, pour la sépulture de Pierre Mocellerii : un demi florin.
Item, le dimanche avant la fête du Corps du Christ, pour la sépulture de la femme
de Pierre Messager : 5 sous de Vienne.
Item, le lundi avant la fête du Corps du Christ, pour la sépulture de la nourrice de
la maison de Jean de Durchia : 12 sous.
Item, le mardi avant la fête du Corps du Christ, pour la sépulture de la mère de
Jeanne Bonnefille : .5 sous de Vienne.
Item, le même jour, pour la sépulture de la femme de Pierre Gaucherii : 20 sous de
Vienne.
Item, le mercredi, veille du Corps du Christ, pour la sépulture de la femme de
Facondi : 5 florins.
LA SOCIÉTÉ LYONNAISE : CONTRASTES ET TENSIONS 455
Tout d’abord, le 1er avril, pour la sépulture d’un petit enfant : 12 deniers de Vienne.
Item, le 11 avril, pour la sépulture du fils dudit Epignot : 2 sous de Vienne.
Item, le 19 avril, pour la sépulture du fils de Martin Boysonis : 2 sous de Vienne.
Item, l’avant-dernier jour d’avril, pour la sépulture d’un enfant : 8 deniers de Vienne.
456 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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Bibliographie
Présentation
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Bibliographie
Présentation
Document
S’il est vrai que celui qui est puissant rétribue grandement de ses
biens les petites actions et donne en récompense des biens célestes pour
des biens temporels et pour des biens passagers des bienfaits éternels,
à plus forte raison nous pouvons et même nous devons être généreux
envers les églises et leurs serviteurs.
En effet, nous ne nous nourrissons pas seulement d’aliment corporel
et nous ne nous défendons pas nous-mêmes ni ne défendons les nôtres
seulement par la vertu guerrière, mais aussi, assisté par leurs mérites,
nous sommes spécialement nourri par les prières des pieux et honnêtes
religieux et nous protégeons ce que la libéralité du créateur suprême
nous a attribué.
Certainement, l’intégrité de votre sainte religion, dans laquelle, ayant
écarté tous les attraits du monde, vous vous consacrez sans relâche au
service divin, nous sollicite et nous incite, par son mérite, à ce que nous,
qui lui portons une affection spéciale de dévotion, vous nous trouviez
bienveillant, généreux et libéral pour ce qui concerne la propagation
de votre ordre et l’augmentation du culte divin.
C’est pour cette raison que, désirant fonder et instituer dans notre
maison sise dans la cité de Lyon entre le Rhône et la Saône, maison
de Savoie qui est couramment appelée Le Temple, qui confine à l’est au
couvent des frères prêcheurs de cette cité par une rue mitoyenne qui
mène aux jardins de Bellecourt, à l’ouest à la Saône, au sud aux jardins
susdits et au terrain du seigneur Jean Lavitte appelé en langue vulgaire
Bellecourt et, de l’autre côté, à la voie publique par où l’on va du couvent
de ces mêmes prêcheurs jusqu’à la Saône, ou à d’autres limites si elles
s’avèrent plus justes que celles-ci, un monastère de votre ordre avec
église, campanile, cloches, cloître, cimetière et toutes les annexes utiles
et nécessaires, en l’honneur de Dieu tout-puissant et de la bienheureuse
Marie toujours vierge, de toute la cour des citoyens célestes sous le
vocable de l’Annonciation du Seigneur.
Nous vous donnons et concédons cette maison, avec son terrain,
libre et franche de tout cens, service, seigneurie et servitude, depuis
longtemps amortie, avec ses accès, issues, droits, biens et autres choses,
avec l’église et le cloître anciennement construits à cet endroit, avec
le terrain et toutes les dépendances, afin d’y fonder et d’y édifier pour
toujours un monastère, pour le séjour et l’usage des moines et des autres
personnes de votre ordre, pour vous et vos successeurs moines du même
462 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
ordre, tant présents que futurs qui vivent sous lesdites institutions de
ladite province et des citramontains, en donation pure et irrévocable,
dite inter vivos, faite par nous en toute conscience, volontairement, après
une délibération mûrement réfléchie prise en notre conseil, pour le salut
de notre âme et de celle de notre très chère épouse, de nos prédécesseurs
les comtes de Savoie et de tous ceux de notre sang.
Nous vous faisons donation à perpétuité à vous et à vos successeurs
et nous vous transférons libéralement notre maison avec la pleine sei-
gneurie, l’usage, les droits et actions en justice, son terrain avec toutes
ses dépendances qui relèvent de quelque manière de nous et de nos
prédécesseurs les comtes de Savoie lorsqu’ils étaient de ce monde ; et,
en raison de la donation de cette maison et de ce terrain, nous voulons
en être le premier fondateur, reconnu comme tel, en vous constituant
et même en vous ordonnant, vous religieux susdits en la personne de
frère André de Bourville, moine de votre ordre et procureur général
expressément reconnu de par la volonté, le consentement et le mandat
desdits religieux de l’ordre, qui en attestent, les véritables seigneurs et
procurateurs légitimes pour cette maison et toutes ses dépendances ; de
sorte que pour ce qui la regarde, vous puissiez agir et faire valoir vos
droits en justice envers et contre toutes personnes de quelque condition
qu’elles puissent être et faire et dire en général et en particulier ce qu’un
seigneur véritable peut et doit faire et dire pour un de ses biens propres,
la donnant et concédant en notre nom et en celui de nos successeurs à
vous religieux en la personne dudit frère André, ici présent et stipulant
comme dessus, pour qu’à partir d’aujourd’hui vous preniez ou que vous
fassiez prendre par vous-mêmes, par frère André ou n’importe lequel
de vos procurateurs ou d’autres agissant en votre nom et par l’autorité
dudit ordre, la possession réelle et corporelle de la maison, du terrain,
de l’église, du cloître, des droits, des biens et des choses susdites, en
vertu et par la teneur des présentes, sans demander le moins du monde
l’autorisation d’un juge, préteur ou de qui que ce soit, et en vous en
conservant perpétuellement la possession, à vous et à votre dit ordre.
Et jusqu’à ce que vous en ayiez pris réellement et corporellement
possession, vous-même ou d’autres en votre dit nom, comme il est dit,
nous nous constituons et nous voulons tenir de vous à titre précaire
cette maison avec son terrain et toutes ses dépendances, mais nous
ordonnons toutefois que, dans l’intervalle des deux années à venir à
LA SOCIÉTÉ LYONNAISE : CONTRASTES ET TENSIONS 463
1 Messe polyphonique.
464 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
de quelque manière que ce soit jurer par Dieu et ses saints, vitupérer
ou blasphémer dans ledit lieu ou monastère. Nous voulons que les
contrevenants soient punis et corrigés comme il se doit, mais sans aller
jusqu’à la peine de sang, par nous-mêmes, par nos successeurs, par le
chancelier ou d’autres de nos officiers qui se trouveront alors et à qui
la punition de ces crimes appartiendra, en fonction de l’importance du
délit commis et selon que nous ou bien eux serons arrivés en premier
sur ce lieu de notre seigneurie.
En outre, afin que les religieux et tous ceux qui résideront à l’avenir
dans ledit monastère vivent plus paisiblement au service de Dieu, tous
et chacun d’eux, ainsi que le lieu lui-même, le monastère et l’ordre tout
entier, les religieux et leurs familiers, tous leurs biens et possessions dudit
ordre en quelque endroit que ce soit, nous les prenons pour toujours,
de notre science certaine, sous notre protection spéciale et celle de nos
successeurs par les présentes lettres.
Et aussi, aux mêmes religieux qui se trouveront à l’avenir dans ce
lieu ou monastère, de la même science certaine, nous concédons perpé-
tuellement, de grâce spéciale, le droit de prendre ou de faire prélever
librement et sans coût ni taxe, dans nos terres et juridictions où qu’elles
se trouvent, et d’apporter audit lieu tout ce qu’il leur faut en nourri-
ture et autres nécessités et pour l’entretien des bâtiments dudit lieu et
monastère, sans fraude de leur part et sans tenir compte d’interdictions
contraires, d’ordonnances, statuts particuliers ou généraux faits par nous,
par nos prédecesseurs ou successeurs ou qui viendraient à être faits.
Nous voulons néanmoins aussi, par la même science et une grâce
plus ample encore, que lesdits religieux puissent bénéficier et jouir à
perpétuité de tous les privilèges, libertés et franchises, dans toutes nos
terres et juridictions, dont bénéficient et jouissent les autres frères de
cet ordre installés dans la cité de Paris, dans le royaume de France et
les autres parties du monde.
Nous vous faisons interdiction cependant à vous religieux susdits et à
vous successeurs, de transférer tout ou partie de ce lieu en quelque temps
que ce soit dans un autre endroit ou de l’aliéner sans notre consentement,
ou celui du comte de Savoie alors régnant.
S’il advenait au contraire que ce lieu soit aliéné, qu’aussitôt quand
cela se produira, qu’il nous revienne à nous ou à nos successeurs de plein
droit, comme avant.
466 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Bibliographie
Présentation
Document
à une bonne toise [dont une bonne toise le séparait], que ledit Roulin
était traître au commun et, car [comme] ledit Roulin lui répondit qu’il
ne fut oncques traiteur [qu’il n’avait jamais trahi], ledit Gilliquin le
démentit [contredit] deux ou trois fois. Et tient ledit Roulin que, si ledit
Gilliquin l’eut point approcher [avait pu l’approcher], que si eut fait si
ne fut la presse [il l’eut fait sans la foule], qui l’eut frappé [il l’aurait
frappé]. Et fut ledit Roulin là tellement détraint [écrasé] de la presse du
grand peuple qui là était que, si Dieu ne lui eut soudainement envoyé
Monsieur le Courrier et Aynard de Villeneufve, et après la bannière et
la procession de la Trinité, icelui Roulin ne pouvait plus parler et qu’ils
l’eussent [l’auraient] là tué. Et a ouï dire depuis ledit Roulin auxdits
M. le Courrier et Aynard qu’ils avaient vu sur ledit Roulin deux ou
trois couteaux traits [tirés] pour frapper sur ledit Roulin, s’ils ne fussent
sitôt survenus.
[…]
[Le soir suivant :] Et incontinent, dedans peu de temps, furent assem-
blés grand nombre de gens, tant deça la Saonne que delà, qui firent le
guet jusqu’à la minuit en armes. Et allèrent les uns visiter l’hôtel de la
Monoye [Monnaie], où ils ne trouvèrent que bien [rien à redire], et les
autres le logis de messire Symond Charles ; et desquels s’en allèrent faire
le tour par devers [du côté de] Sainct Pol. Et, en allant [en s’en allant],
ledit Roulin ouït dire, comme [il] lui semblait, à Jhean Marlet que l’on
avait rompu la porte d’Anthoine Audry, aucuns [quelques-uns] dudit
guet, et que, ce ne fut ledit Merlet [sans Merlet], qu’ils y eussent fait un
grand exulté [tumulte]. Et si dit plus [encore] ledit Merle audit Roulin,
comme [il] lui semble, que Pierre Fosseur ou Glaude Dufourt avait
rompu ladite porte à [avec] une grosse pierre de faix. Et après chacun
s’en alla chez soi, et ne fut plus [il n’y eut plus rien] celui jour [ce jour-
là] de quoi ledit Roulin soit recors [se souvienne] à présent.
Source
Document
ce qu’ils demandaient, mais qu’il fallait élire gens pour recevoir lesdits
arrérages et faire accomplir le contenu desdits rôles. Et lors furent élues et
nommées par tous ceux de ladite assemblée généralement dix personnes
appelées commis ou auditeurs de la ville.
Source
Document
après ce que, par lesdits conseillers et par la voix dudit messire Jehan
Grand et dessus mandés et comparants, a été dit et exposé ce que dessus
et avec ce que aussi que depuis la réfecion desdits papiers plusieurs mai-
sons et autres édifices avaient été mis sus et réparés et plusieurs autres
en ruine et démolition, plusieurs aussi habitants étaient creissus [accrus]
et augmentés de meubles et marchandises dont toutefois ne se veulent
charger ni mettre à raison. Pour cela, expédient et de nécessité était d’y
donner ordre et provision et à cette fin avaient fait faire iceux conseillers
ledit mandement pour avoir sur ce les avis, opinions et consentements
d’iceux maîtres de métiers et autres notables dessusdits et afin qu’il ne
leur puisse être imputé à l’avenir ne pas avoir fait leur devoir. Pour faire
leur devoir, étaient iceux conseilliers, comme disait ledit messire Jehan
Grant, prompts et appareillés [disposés], ainsi que vrai et avisé serait.
Les dessusdits comparants et assemblés ont été sur ce de trois opinions,
c’est à savoir les uns de ne pas refaire quant à présent lesdits papiers en
général sinon tant seulement au regart de ce qui apparait avoir acquis et
être augmenté de biens depuis ladite réfecion desdits papiers ; et qui les
referaient tout au long se devrait être par autorité de justice ou autrement
il n’y aurait comme ils disaient aucune perfection. Les autres étaient
d’autre opinion, c’est à savoir que l’on ferait faire don de ci en là, sans avoir
regard au moins du tout auxdits papiers, les impôts et assiettes desdites
tailles par rues et quartiers comme dans certaines villes de ce Royaume
et imposer chacun selon ce que l’on verrait et connaîtrait que sa faculté
et de ce qui peut supporter. Et les autres et la plus grande et saine partie
d’iceux assemblez étaient d’opinion que l’on devait refaire et remettre
sus lesdits papiers, ainsi que d’ancienneté avait été fait et taxé un chacun
bien au regard des immeubles et héritages et que des meubles, pratiques
et marchandise selon sa faculté et pour se faire et y conclure plus à plein,
leur semblait que l’on devait mander en autre jour en plus grand nombre
et des plus notables de ladite ville ; et finalement lesdits conseillers après
l’issue et département [la sortie et le départ] des dessus-dits assemblés
dudit conseil, attendant et considérant la diversité desdites opinions ont
conclu et délibéré qu’il ferait mander à un autre jour sur cette matière.
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avec insistance par ledit procureur royal, dans la mesure où cela peut
concerner le bien public, et par le procureur desdits consuls et de la
communauté de Lyon de faire la visite dudit pont, aussi bien de l’ancien
que du nouveau, et ensuite, une fois cette visite effectuée, de rendre
compte de son état, des réparations nécessaires et des dommages qui
pourraient survenir du fait que la partie neuve dudit pont est restée
découverte et inachevée, et de la même manière du pont vieux, du fait
qu’il n’a pas été réparé autrefois, et d’en rendre compte pour évaluer
quels matériaux et en quelle quantité, aussi bien les pierres, les bois, les
cordes que tous les matériaux quels qu’ils soient, sont à ce jour dispo-
nibles et prêts pour la construction dudit pont, afin que l’on puisse
connaître la vérité sur tous ces aspects et y remédier, selon ce qu’on
jugera le plus opportun de faire. Lesdits maîtres et jurés des travaux de
la ville jurèrent sur les saints Évangiles de Dieu de rendre compte de la
vérité sur les choses susdites. Ensuite, une fois le serment prêté, le pont
vieux et le pont neuf furent examinés […] et, ayant délibérés entre eux,
ils rapportèrent à l’unanimité ce qui suit : en premier lieu, en ce qui
concerne le pont vieux, il y a de cela environ un an, ils avaient examiné
deux arches dudit pont, à savoir les numéros quatre et cinq, et que, lors
de cet examen, les piles et les fondations étaient très affouillées à cause
de la force du courant, et qu’à cette époque les réparations nécessaires
auraient pu être faites moyennant cent soixante livres tournois, et qu’à
présent on ne peut plus les réaliser avec cette somme puisque durant
une année des dégâts plus importants sont survenus. Ils ont également
rapporté que pour la première arche dudit pont vieux, à l’exception de
la chapelle, on dit qu’une réparation de grande ampleur est nécessaire ;
ils n’ont cependant pas pu la voir, et ainsi, pour cette raison, ils ne
peuvent fournir une estimation convenable de la réparation nécessaire
pour ce dit pont ancien. Item, en ce qui concerne le pont neuf, ils disent
et rapportent qu’il a subi de grands dommages, que le pont est resté
sans couverture, il aurait mieux valu moins avancer le chantier dudit
pont et qu’il soit couvert et complet comme il convient, parce que la
pierre dont est fait ledit pont neuf est d’une nature telle que si on ne
met pas une toiture pour que l’eau ne puisse pas l’atteindre, il est dans
la nature de cette pierre qu’elle devienne compacte puis se putréfie ;
ainsi ledit pont neuf, qui n’a pas de couverture, se détruit peu à peu à
cause du ruissellement des eaux pluviales, qui infiltrent les jointures
LYON ET SES FLEUVES 483
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À partir des années 1460 s’est ouvert pour la ville de Lyon un siècle
fastueux dont les succès ont été maintes fois célébrés. Bien peuplée – la
population quintuple en trois générations et compte environ 55 000 âmes
à la veille de la peste de 1564 –, la ville est réputée pour ses foires, elle
accueille l’industrie prometteuse de la fabrication du livre imprimé et
rayonne par ses poètes et ses lettrés. Si les limites de cet apogée ont été
parfois sous-estimées – Jacques Rossiaud nous incite à voir aussi « les
haillons […] au milieu des brocards » –, il est indéniable que la cité
lyonnaise qui était encore médiocre lors de son rattachement au royaume
de France figure désormais parmi les principales villes européennes.
Quelles furent, dans ce contexte de splendeur, les relations entre
Lyon et le pouvoir royal ? L’aisance éloigna-t-elle la ville et ses élites de
leur fidélité au roi et leur donna-t-elle des idées d’émancipation ? Les
documents rassemblés dans cette partie orientent la réflexion autour de
quelques thèmes : la ville-frontière, l’espace urbain, les jeux de pouvoir,
la construction historique et les « vues » d’ailleurs.
D’un point de vue spatial, si le Rhône dessine bien la limite orien-
tale de la ville (à l’exception du petit village de La Guillotière, en terre
delphinale mais sous la juridiction de l’archevêque), il ne marque pas
la frontière politique du royaume. Pont-de-Beauvoisin en Dauphiné,
Miribel et Montuel en Savoie étaient les points de passage obligés pour
qui entrait en France ou en sortait par la ville de Lyon. C’est à Miribel
– à une quinzaine de kilomètres de la ville – que le duc Charles Ier est
accueilli en 1489 avec un cérémonial qui manifeste son entrée dans
le royaume (V.07.). Et loin d’être une barrière, la frontière était alors
synonyme de lieux de rencontre et de points de passage, comme en
témoignent aussi les récits de maints voyageurs (V.02.).
496 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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Lyon
1 « Lettres à Giovanni Colonna, cardinal de l’Église romaine, Lyon, 9 août [1333] », dans :
Pétrarque, Lettres familières / Rerum familiarum, éd. / trad. par Ugo Dotti, Frank La Brasca
et André Longpré, 1 : Livres I-III, Paris : Les Belles Lettres, 2002, p. 62-70, citation p. 68.
ESPACES FRONTALIERS ET ÉCRITURE DE L’HISTOIRE 501
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Lyon
La ville de Lyon est construite dans une vallée fort bien située ; du
côté droit, en venant de France, elle s’étend sur la montagne ; les murailles
commencent à la porte d’entrée du côté de la France, et longent le quar-
tier qui est sur la rive de la Saône. Elles vont jusqu’à la porte par où l’on
gagne l’Italie, de telle sorte qu’elles ferment une bonne partie de la colline
sur laquelle sont disséminées ça et là, sans ordre et sans rues, quelques
habitations. Du côté gauche, le Rhône longe la ville et se réunit à la Saône.
La Saône traverse Lyon et y passe sous un beau pont de pierre, elle se
jette dans le Rhône près d’une abbaye appelée Ainay. Le Rhône prend
sa source au lac de Genève ; outre la Saône, grosse rivière qui vient de
Bourgogne, il reçoit la Sorgues, la Valserine et deux autres cours d’eau
dont je parlerai plus tard.
Lyon a pour archevêque le frère du comte de Guise, monseigneur de
Rohan, comme je l’ai dit à propos d’Angers.
À la porte par où l’on entre en venant de France, comme à celle par
où l’on sort pour aller vers l’Italie, s’étendent de gros faubourgs ; là où
la Saône se jette dans le Rhône, un beau et long pont de pierre conduit
à l’un des faubourgs au-delà duquel commence le Dauphiné.
Sans être petite, la ville n’est pas très grande. Les rues sont bien
taillées, les maisons sont généralement de pierre ; on y exerce dans la
perfection de nombreux métiers et le commerce y est actif. Les femmes
y sont plus belles qu’en aucune ville de France. Lyon est habitée par de
nombreux marchands de toutes nations, principalement des Italiens.
Tant par son commerce que par ses hommes, ses femmes et son aspect,
cette ville a un je ne sais quoi de la belle Italie, ce qui me la fait juger
la plus belle ville de France !
1 1517.
506 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
De Lyon à Chambéry
Le 26 octobre, de Lyon où nous demeurâmes cinq jours, nous sommes
partis après déjeuner pour aller souper à Bourgoin, ville éloignée de
six lieues ; sur la route à mi-chemin, on rencontre un village appelé
Saint-Laurent-de-Mure.
Le 27, de Bourgoin, après déjeuner, nous sommes allés à Aiguebelette
pour dîner. C’est un petit village n’ayant guère de maisons, mais possédant
de fort bonnes auberges à cause du va-et-vient continuel des voyageurs. En
effet, tous ceux qui circulent entre la France et l’Italie s’y arrêtent forcément.
Il y a sept lieues entre Bourgoin et Aiguebelette ; sur la route, à
trois lieues de Bourgoin, on traverse La Tour-du-Pin, petit village, et,
deux lieues plus loin, une ville médiocre appelée Pont-de-Beauvoisin, à
cause d’un certain pont qui y est jeté sur un petit fleuve. On n’a qu’à le
traverser pour entrer en Savoie. Les deux dernières lieues pour arriver à
Aiguebelette se font sur une maudite route ; on chevauche tout le temps
le plus désagréablement du monde parmi des pierres et des cailloux.
Source
De Beatis, Antonio, Voyage du cardinal d’Aragon en Allemagne, Hollande,
Belgique, France et Italie (1517-1518), trad. en français par Madeleine
Havard de la Montagne, Paris : Perrin et Cie, 1913, p. 205-208. Pour
les versions italienne et allemande : De Beatis, Antonio, Die Reise des
Kardinals Luigi d’Aragona durch Deutschland, die Niederlande, Frankreich
und Oberitalien, 1517-1518, éd. par Ludwig Pastor, Freiburg im Breisgau :
Herder (Erläuterungen und Ergänzungen zu Janssens Geschichte des deutschen
Volkes ; IV, 4), 1905, p. 147-148. Traduit de l’italien.
Bibliographie
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1 En note : « Remarquer cependant que dans l’Église primitive de Lyon, le prélat était un
évêque : en effet Irénée, qui ne fut pas le premier, et Just étaient connus comme évêques
de Lyon, comme je l’ai lu dans des livres anciens. »
ESPACES FRONTALIERS ET ÉCRITURE DE L’HISTOIRE 509
Narbo, éleva Narbonne, dont le fils et roi, Lugdus, fonda Lyon avant
les villes de Rome, de Paris et de Troie. »
Source
Bellièvre, Claude, Lugdunum priscum, éd. par Jean-Baptiste Monfalcon,
Lyon : imprimerie de Dumoulin et Ronet (Collection des bibliophiles lyonnais),
1846, p. 61-62, 68, 70-72. Traduit du latin et transcrit du moyen-français.
Bibliographie
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Premièrement fut fondée par saint Phutin, premier évêque de Lyon,
et lui succéda Hyreneus, lequel fut décollé et pris martyr sous Anthonius
Verus avec dix-neuf mille martyrs. Après un temps fut édifiée l’église Saint-
Étienne, là où furent plusieurs évêques, et, après que la cité fut parfaite et
1 Clapasson, André, Description de la ville de Lyon, avec des recherches sur les hommes célèbres
qu’elle a produits, Lyon : imprimerie d’Aimé Delaroche, 1741.
512 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
crue en Jésus-Christ, fut transportée au lieu que [où] maintenant est l’église
Saint-Nizier, et se nommait ecclesia Quadraginta Octo Martyrum, lesquels
furent décollés à Esnay ; pourquoi [c’est pourquoi] ceux d’Esnay disent leur
église être fondée d’iceux [par ces] martyrs. Cette église des Martyrs, que à
présent est dite Saint-Nizier, était métropolitaine et icelle régnèrent plusieurs
saints évêques, comme saint Just, Alpinus, Anthiocus, Elpidius, Sicarius,
Eucherius, Desiderius, Veranus, Patiens, Affricanus, Rusticus, Stephanus,
Viventiolus, Lupus, Agobardus, Sacerdos, Nicessius, Arigius, Annemundus,
Genesius, Lambertus, Remigius, saints évêques et canonisés par l’Église ;
et tous firent leur résidence à l’église des Martyrs, sive in ecclesia Apostolorum,
que [qui] maintenant est Saint-Nizier. Et longtemps après, du temps des
rois de Bourgongne, l’église cathédrale fut remise et transportée au lieu
de Saint-Étienne, et furent nommés les chanoines canonici sancti Stephani, et
encore retiennent [gardent] le nom et se disent « chanoines saint Étienne »,
pource que [parce que] Saint-Jean n’est que chapelle et n’y a aucune image
sur l’autel ni corpus Domini, en démontrant n’être [ce qui prouve qu’elle n’est
pas] église cathédrale mais chapelle. Longtemps après que l’Église de Lyon
fut translatée [déplacée] du lieu que [qui] maintenant est dit Saint-Nizier
à Saint-Étienne, le roi Jean de Bourgongne, voyant l’église Saint-Étienne,
en laquelle n’avait [il n’y avait] que douze chanoines, au nom des douze
apôtres, et l’archevêque, tenant le lieu de Jésus-Christ, fit édifier l’église
de saint Jehan d’un des côtés de Saint-Étienne et Sainte Croix de l’autre
côté, là où il constitua [établit] l’église parrochiale [paroissiale]. Et ce roi
de Bourgongne, après qu’il eut édifié Saint-Jean et Sainte-Croix, constitua
[établit] la hiérarchie métropolitaine de Lyon ainsi qu’il s’ensuit ad instar
Ecclesie triumphantis. C’est qu’ainsi qu’en l’Église triomphante, laquelle est
Paradis, il y a un Dieu en Trinité, ainsi en l’Église de Lyon sont trois églises :
Saint-Jehan, Saint-Étienne et Sainte-Croix. Saint-Étienne représente le Père,
Sainte-Croix représente le Fils, Saint-Jehan représente le Saint-Esprit, trois en
personnes, un par essence. Et fut ordonné que les trois églises commenceraient
l’office au son d’une cloche, démontrant [représentant] un dieu en essence,
aux trois églises, démontrant trinité en une essence.
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de ceux qui vont mendiant et des plus nécessiteux, et non au plaisir [au
hasard] ne pour complaire à autres personnes ; chacun desquels pauvres,
oultre un vêtement, il donne et veut être baillé pour Dieu et aumône
cinq sous tournois. [5] Item, veut et ordonne que le jour de sondit
enterrement, soit à Lyon ou en Avignon, soient donnés et distribués à
chacun des pauvres des hôpitaux du lieu où il décèdera et se fera ledit
premier enterrement, pour Dieu et aumône, trois sous tournois, afin
qu’ils prient Dieu pour l’âme d’icellui seigneur testateur et de ses parents
et amis trépassés. [6] Item, veut et ordonne que, audit jour de sondit
premier enterrement et le lendemain, soient dites et célébrées trois cent
messes basses eucharistilles [avec eucharistie] de l’office des trépassés ;
et, pour chacune d’icelles, seront payés aux prêtres qui les célèbreront,
en aumônes, deux sous tournois. [7] Item, et ledit jour de sondit enter-
rement et lendemain, veut et ordonne être dits les offices des trépassés
en chacune des églises des couvents mendiants et ses (sic) frères des
célestins du lieu où il décédera, soit à Lion ou en Avignion ; et pour ce,
sera payé à chacun desdits couvents pour lesdits deux jours, pour une
fois, six livres tournois, pour Dieu et aumône. [8] Item, veut et ordonne
que, en l’église en laquelle sera sondit corps mis en sépulture, durant
cinq ans prochains ensuivant après [suivant] son décès, soit dite et célé-
brée chacun [chaque] jour pour le remède et salut de son âme, une messe
basse eucaristille de l’office des trépassés en l’honneur et révérence de
la sainte Trinité ; et pour chacune messe, veut être payés deux sous
tournois. Et, en oultre, veut et ordonne que, en ladite église en laquelle
sera sondit corps, chacun an durant quinze ans prochains ensuyvant
après sondit décès, et untel et semblable jour qu’il sera décédé, soit dite
et célébrée une messe haute et solennelle dudit office des trépassés pour
le salut de son âme ; et, pour ce, être payé en aumônes à ladite église
un écu dix sols, pour chacun an, durant lesdits quinze ans. [9] Item,
veut et ordonne être dites et célébrées dans deux mois prochains après
sondit trépas, dix fois les messes de saint Grégoire, en telle église que
bon semblera à sesdits exécuteurs, soit à Lyon ou en Avignion, et pour
chacune desdites messes être payés deux sous tournois. [10] Item, donne
et lègue, pour Dieu et aumône, à chacun des couvents mendiants et
célestins de Lyon ou d’Avignion et de celui d’iceux lieux où qu’il [où
il] sera premier son corps mis en sépulture, pour une fois seulement,
cinq livres tournois afin que les religieux d’iceux couvents soient tenus
ESPACES FRONTALIERS ET ÉCRITURE DE L’HISTOIRE 517
1 AMLY, BB, 61, f. 159 confirme l’exécution de cette clause en déc. 1543 (Yver, Guadagniis,
p. 92, n. 5).
518 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
saint Martin ensemble avec eux, et en baillant [en donnant] pour cha-
cune fille plus de vingt cinq écus. [26] Item, et pour ce que puis naguière
[il y a peu] est venu à notice [à la connaissance] dudit seigneur testateur
que un nommé Jehan Baptiste Gadaigne, qui se tenait et réputait pour
son fils naturel demeurant à Boloigne à l’étude, est allé de vie à trépas,
et qu’il a ouï dire que ledit Jehan Baptiste a laissé un fils semblablement
naturel, à cette cause, étant la chose ainsi vraie et que on voie que ledit
fils ait affection à faire bon portament [comportement], il le recommande
à cesdits héritiers universels après nommés, qu’ils lui veuillent aider en
remettant ladite aide à leur discrétion et arbitrage. [27] Item, veut et
ordonne que, dans un an après son décès, soit faite et donnée par ces
susdits héritiers universels après nommés, si ledit testateur ne l’a fait et
donné en sa vie, c’est à savoir une manteline [court manteau] de toilette
d’or tiré, jusques à la valeur de vingt-cinq écus d’or, à l’image Notre
Dame del Sasso, étant pris les possessions dudit seigneur Olivier Gadaigne
son père au détroit [district] de Florence ; et veut que en la chapelle de
ladite image Notre Dame de Sasso, après sondit décès, soient dites et
célébrées par sept fois sept messes, en l’honneur et révérence des sept
fois de Notre Dame, que seront en tout quarante-neuf messes […] …
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à Lyon, comme l’évoque la lettre royale qui, en mai 1487, rétablit deux
foires à Lyon. La reprise effective des foires ne semble avoir eu lieu qu’à
l’automne 1489 ; en 1494, Lyon retrouva ses quatre foires.
L’acte royal de mai 1487 – une charte qui a conservé une partie de
son sceau – justifie le rétablissement des foires à l’aide d’arguments
classiques, déjà présents dans les précédents privilèges : la situation
géographique (carrefour routier et fluvial), la localisation d’une ville
« assise sur les extrémités et lisières de notre royaume, faisant frontières
à plusieurs pays étrangers », la récente affluence des marchands qui ont
enrichi la ville et le royaume et le risque d’appauvrissement que fait
courir la suppression des foires. Pour décider de l’opportunité de rétablir
les foires, le roi prit l’avis d’une commission extérieure à la ville alors
que, précédemment, seul le premier privilège accordé par Charles VII
(1420) faisait état d’une « information » qui avait été confiée au sénéchal
de Lyon et au bailli de Mâcon. Le procès-verbal de la mission menée pour
le roi par l’évêque de Saint-Papoul et le juge Pierre de Cohardy (ou de
Courthardy) sur « la matière des foires » (il est conservé dans le même
carton d’archives que cette charte) permet de retracer l’itinéraire suivi
de Paris à Bourges – où les commissaires royaux furent mal reçus par
la population –, en passant par Dijon, Beaune, Chalon, Mâcon et Lyon.
Conservés dans les archives de la ville et imprimés plusieurs fois
dès le xvie siècle, les « privilèges des foires » n’ont toujours pas fait
l’objet d’étude systématique. Il est intéressant de noter que ce corpus
documentaire commercial établit une filiation directe entre les foires
de Lyon et les plus anciennes foires du royaume, celles de Champagne
et de Brie ainsi que celle du Lendit à Saint-Denis.
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terre ont afflué et affluent chacun [chaque] jour en ladite ville plusieurs
marchands, tant de notre royaume, pays et seigneuries d’Allemaigne,
Ytallie, Arragon, Espaigne que autres pays étrangers. et au moyen de
l’affluence desdits marchands a été fait le temps passé en ladite ville
grande entremise [entreprise] et distribution de marchandises, ainsi
que nous ont fait dire et remontrer plusieurs marchands, lesquels, et
mêmement [surtout] ceux des anciennes ligues des hautes Almaigne,
nous ont plusieurs fois fait requérir [demander] que notre plaisir fut y
établir, ordonner et donner aucunes [quelques] foires franches, et à icelles
octroyer les privilèges, tels que en semblables foires on a accoutumé [a
coutume de] jouir et user et que ce serait le bien, profit et utilité de la
chose publique de notre royaume. Sur lesquelles choses, pour mieux
en entendre et savoir la vérité, par l’avis et délibération d’aucuns [de
plusieurs] des princes et seigneurs de notre sang et lignage et gens de
notre conseil, avons commis puis naguères [il y a peu de temps] l’évêque
de Saint-Papoul et maître Pierre de Cohardy, juge ordinaire du Maine,
pour enquérir [chercher à savoir] avec les marchands, tant de notre-dit
royaume que étrangers, du lieu plus propice et convenable pour tenir
foires en notre-dit royaume. Lesquels au moyen de ladite commission
se sont transportés [déplacés] en plusieurs bonnes villes d’icelui notre
royaume et nous ont rapporté en notre-dit conseil que par la déposition
de très grand nombre de marchands, tant de notre-dit royaume que
étrangers, ils ont trouvé que ladite ville de Lyon est la ville de notre-dit
royaume la plus propice, convenable, utile et profitable pour le bien de
la chose publique pour tenir foires.
Savoir faisons que nous, ouï le rapport de nos-dits conseillers :
– considérant que ladite ville de Lyon est assise sur lesdites
rivières au centre et milieu de toutes nations et contrées qui
ont accoutumé fréquenter marchandamment icelle ville en
laquelle, par lesdites rivières, ils pourront amener et d’icelle
ramener toutes denrées et marchandises à moindres frais, coûts
et dépens que ailleurs, aussi se [si] l’entrecours [échange] de
marchandise qui a accoutumé [a l’habitude d’] être en ladite
ville était discontinué [interrompu], les marchands qui ont
accoutumé y fréquenter, pourraient eux acheminer en autres
pays et contrées et en pourrait notre-dite ville de Lyon qui est
assise sur les extrémités et lisières de notre royaume, faisant
526 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Bibliographie
Brésard, Marc, Les foires de Lyon aux XVe et XVIe siècles, Paris : Auguste
Picard, 1914.
Gascon, Richard, « Nationalisme économique et géographie des foires.
La querelle des foires de Lyon (1484-1494) », Cahiers d’histoire, 1
(1956) : 3, p. 253-287.
Bergier, Jean-François, Les foires de Genève et l’économie internationale de
la Renaissance, Paris : S. E. V. P. E. N., 1963.
Häberlein, Mark, Brüder, Freunde und Betrüger : soziale Beziehungen,
Normen und Konflikte in der Augsburger Kaufmannschaft um die Mitte des
16. Jahrhunderts, Berlin : Akademie Verlag (Colloquia Augustana ; 9),
1998.
1 À droite : Visa. Contentor Bude vidit. Jean Budé, notaire et secrétaire du roi, signait souvent
par contentor. Voir Lapeyre, André, et Scheurer, Rémy, Les notaires et secrétaires du roi sous
les règnes de Louis XI, Charles VIII et Louis XII (1461-1515) : notices personnelles et généalo-
gies, Paris : Bibliothèque nationale de France (Collection de documents inédits sur l’histoire de
France), 1978.
FOIRES ET FÊTES 529
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1 Le marquis de Rothelin.
FOIRES ET FÊTES 531
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Plus [de plus], à Jehan de Paris, peintre, pour avoir fait deux écussons
aux armes de la ville et adoubé un autre écusson, fait un grand soleil
et une lune et pour les clous et avoir tendu la tapisserie à l’entrée de
Monseigneur le duc de Savoie : III livres tournois.
Item, à Barthelemy et Jehan Vincent, merciers, habitants de ladite
ville, pour avoir fait une moralité1 à ladite venue, c’est à savoir une fille
que jetait vin blanc et clairet par les deux tétins et certaines autres
petites joyeusetés : III livres tournois.
Source
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1 Représentation dramatique.
532 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Bibliographie
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Dans les deux cas, les armes royales sont associées à celles de la ville :
l’écu de Charles VIII (couronné, orné de fleurs de lis et de croix de
Jérusalem) surmonte le texte et les armoiries lyonnaises dans le no 166.
L’absence des armes de la reine Anne de Bretagne induit une datation
avant leur mariage, en 1491. Une présentation plus raffinée, malheureu-
sement très endommagée, est choisie pour le no 172 : des anges, finement
peints, présentent dans la partie inférieure du parchemin les écus royaux
(mi-partis fleur de lis et hermines) alors que la cité est matérialisée par
la présence de deux lions, au registre supérieur.
On ne connaît pas les artistes qui ont réalisé ces deux œuvres et le
no 166 n’est étonnamment pas documenté. En revanche, le no 172 est
mentionné dans les archives de la ville. Le 10 décembre 1494, le consulat
« fait mectre et escripre en beau parchemin et couller en tablaux bien illuminez et
ystoriez (…) » plusieurs calendriers et tableaux, dont celui des privilèges
des foires (BB 22, fo 31 vo), qu’il règle au peintre, sans le nommer, le
10 avril 1495 (CC 528, pièce no 45). Il demeure impossible d’attribuer
cette enluminure à un artiste en particulier, en raison notamment de
son état de conservation. Toutefois, la physionomie des anges peut être
associée à la production de l’atelier du Maître de Guillaume Lambert,
actif dans le dernier quart du xve siècle.
Ce voisinage des armes royales et lyonnaises dans les deux parchemins
s’explique par la teneur même de chaque texte, qui révèle l’intervention
royale importante dans l’administration de la ville, particulièrement
dans le cadre des foires.
534 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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Source
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Source
Lyon, Musées Gadagne, Inv. no 172 : Les privilèges des foires de Lyon (1494),
parchemin, 720 x 560 mm. Édition : Privileges des foires de Lyon, octroyez
par les roys tres-chrestiens, aux marchands françois et estrangers y negocians
sous lesdits privilèges, ou residens en ladite ville, Lyon : Guillaume Barbier,
1649, p. 62.
Bibliographie
Présentation
À l’époque des guerres d’Italie, Lyon est devenue l’un des princi-
paux lieux de vie de la cour. Charles VIII et Louis XII s’y rendaient
régulièrement pour superviser les opérations militaires, et c’est là qu’ils
rassemblaient leurs troupes avant de franchir les Alpes. Lyon fut ainsi
la principale résidence de Charles VIII, qui y séjourna 528 jours, au
cours de son règne – contre seulement 169 à Paris –, principalement en
1494, 1496 et 1497. Pour sa part, Louis XII y passa 721 jours – contre
264 à Paris et 2 273 à Blois –, notamment en 1500, 1501, 1503 et 1508.
Devenu roi en avril 1498, Louis XII entendait s’emparer du duché de
Milan, dont il se considérait comme le seigneur légitime, car sa grand-mère,
FOIRES ET FÊTES 537
1 Lyon, Archives municipales, BB 24, fol. 252 vo (délibérations consulaires, 10 mai 1500).
538 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Ces joutes ont été décrites par le chroniqueur Jean d’Auton (1466-
1527). Ce religieux augustin tenait le rôle d’historiographe du roi. Il
accompagnait la cour pour écrire une histoire des conquêtes de Louis XII,
recueillant des informations auprès des combattants royaux. Il était
manifestement fasciné par les exploits belliqueux des gentilshommes,
et c’est pourquoi il s’est intéressé particulièrement aux joutes lyonnaises
de 1500.
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petites patenôtres [chapelets] de bois1 ; et, eux ainsi entrés en la lice, leurs
dames mirent pied à terre et s’en allèrent à l’échafaud [estrade] de la Reine.
De l’autre part [côté], était le Roi, en son échafaud, accompagné
du comte de Foix, du prince d’Orenge, du comte de Dunoys, du duc
d’Albanye, du maréchal de Rieux et du maréchal de Gyé et plusieurs
autres grands seigneurs. Avec la Reine étaient la princesse de Tharente,
la comtesse de Gayace, mademoiselle de Candalle et grand nombre
d’autres dames et damoiselles. Lorsque chacun fut prêt, trompettes et
tambourins sonnèrent pour faire commencer le tournoi. Le seigneur
infant et le seigneur de Fremente firent la course première, lesquels
marchèrent si rudement le long des lices que, sous les pieds de leurs
chevaux, semblait que terre dut profonder [s’enfoncer]. Au joindre [à la
rencontre], l’infant de Navarre fut de la lance atteint par la vue [visière]
de son armet si rudement que sur les arçons fut renversé et blessé au
visage, et tant fut étonné du coup que de longtemps après ne put la tête
redresser. Les seigneurs d’Avanes et de la Roche de Bretaigne joutèrent
après et ne se rencontrèrent des lances, mais à l’épée se combattirent.
Aux premiers coups perdit le seigneur d’Avanes son épée, puis la reprit
et très bien, à cette fois, se trouva au combat. Après ce, laissèrent courir
le seigneur de Chastillon et Pocquedenare si rudement que, au choquer,
les lances allèrent par éclats, et fut Pocquedenare asséné [frappé] si à
droit [exactement] que, pour la force du harnois, ne demeura que, au
travers du bras dextre [droit], ne lui demeurât le tronçon de la lance.
Toutefois, pour ce [pour cette raison] ne s’arrêta, mais de son bras
arracha le tronçon et tant aida d’une main à l’autre qu’il tint l’épée en
serre [enserrée], et dix ou douze coups en donna si rudement que, tout
au délivré [en portant ses coups], semblait avoir le bras blessé, dont, à
chacun coup qu’il ruait [portait], saillait le sang jusqu’à terre. Le sei-
gneur de la Rochepot, Bonneval, Sainct Amadour et les autres firent
si bien qu’il n’y eut à redire. Le seigneur des Barres, du parti du Roi,
et Françoys de Cours, de celui de la Reine, finirent le tournoi, lesquels
se rencontrèrent à la course si à droit [exactement] que, à l’assembler [à
la rencontre], lances par pièces [morceaux] furent brisées. Au combat
de l’épée, Françoys de Cours par le seigneur des Barres fut de la sienne
désarmé. Le seigneur de Fremente qui, au premier coup de lance, avait
tant foulé [blessé] son homme qu’à l’épée n’avait su combattre, contre le
seigneur des Barres fut mis en place ; lequel Fremente fut pareillement
de son épée dessaisi. Ainsi fut le tournoi mis à fin.
Quoi plus ? Ce jour, plusieurs lances furent rompues et maints coups
d’épée donnés, et après que le tournoi fût fini, le Roi et la Reine s’en
retournèrent au logis. Plus de quinze jours après en suivant se continuèrent
joutes et combats, où maintes bonnes courses et faits chevaleureux
[chevaleresques] furent mis en avant.
Et ce temps, furent devers le [auprès du] Roi, à Lyon, les ambassades
du pape, des rois d’Espaigne et d’Angleterre, de la seigneurie de Venize
et de l’Archiduc. Le grand maître de Rodes, ces jours, transmit au Roi
des lettres qu’il avait reçues du Grand Turc, par lesquelles était contenu
le sauf-conduit d’un nommé Monjoye Saint Denys, roi d’armes, et autres
ambassades que le Roi envoyait en Turquie.
Le cardinal d’Amboise, après avoir reçu les deniers que les villes
de Lombardye et des Italles avaient par composition promis de bailler
[donner] au Roi, mis en ordonnée police l’affaire politique, établi juges
et gouverneurs suffisant pour l’entretènement [entretien] des pays,
laissé garnisons et morte-payes1 dedans [dans] les villes et châteaux et
dûment pourvu au bien de la chose publique du duché de Millan, s’en
voulut en France retourner, et droit à Lyon, sur le Rosne, le travers [à
travers] des montagnes prit son chemin. Avec lui retournèrent le sire
de la Trimoille, le seigneur Jehan Jacques, le seigneur de Mauléon et
plusieurs autres capitaines et gentilshommes, lesquels furent à Lyon le
vingt-troisième jour de juin et arrivèrent ainsi que le Roi oyait la messe
à l’église de Nostre Dame de Confort.
Source
Bibliographie
Présentation
Document
1 La rue de la Panetterie était formée par deux tronçons de ruelles orthogonales sur le tracé
approximatif des actuelles rives sud-ouest et ouest de la place Saint-Nizier. L’odonyme
est porté sur le plan scénographique.
2 Nom attribué à l’église Saint-Nizier lors de l’occupation protestante.
3 Il s’agit de la « maison ronde », bien visible sur le plan scénographique.
546 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Bibliographie
1 Le voyeur, qui devint le voyer, était chargé faire appliquer les règlements de construction
et de voirie. Au xvie siècle, il jouait aussi un rôle de premier plan dans la lutte contre les
épidémies. Jacques Gimbre avait succédé dans cette fonction vers 1552 à son père Hubert
Gimbre. Il fut remplacé en 1563 par Léonard Mirault, puis par Guillaume Chazottes le
1er mars 1564. Son rôle durant l’occupation protestante ne fut peut-être pas étranger à
cette éviction.
2 Les principaux matériaux, dont les tuiles, les poutres et les solives ainsi que les « tailles »,
c’est à dire les encadrements de portes, de fenêtres, d’arcs de boutique et les pièces
d’escalier étaient universellement récupérés, soit pour être réemployés sur place, soit pour
être revendus. Seuls les terres et les gravats, les merreins, étaient évacués pour servir au
remblaiement des ports et des places publiques.
Ill. 32 – Places et rues nouvelles à Lyon, 1562-1563.
© Bernard Gauthiez / adaptation NB: K. Mercier, CNRS – UMR 5648.
552 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Présentation
Document
1 Stratégies politique et matrimoniale de la famille des Guise pour mettre les jeunes fils
d’Henri II, d’abord François II, puis Charles IX, sous leur catholique « protection » depuis
l’année 1559.
2 Montsala est un capitaine catholique qui va mourir à Montbrison ; Montrond désigne
Jacques de Saint-André, maréchal de France, gouverneur de Lyon, qui était aussi seigneur
de Montrond.
556 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
1 Quatre chefs catholiques actifs en Lyonnais : outre les deux cités plus haut, Gaspard de
Saulx, sieur de Tavannes, et Laurent de Maugiron, gentihomme de la chambre du roi,
capitaine et futur lieutenant général pour le roi en Dauphiné.
2 Les catholiques avaient l’habitude de proférer des jurons y compris sur le nom de Dieu,
ce que les calvinistes s’interdisaient rigoureusement.
LA VILLE RÉFORMÉE ET LE ROI 557
Document
Sire,
Vous serez ici suffisamment averti, comme de chose notoire à tous,
que vos très humbles et loyaux sujets de l’Église réformée de Lyon ont été
par nécessité contraints de prendre les armes pour maintenir l’honneur
de Dieu et vous conserver l’intégrité de votre couronne, qui est le but
auquel nous avons toujours tendu et aspiré, quelques mensonges et
déguisements que nos adversaires mettent en avant pour nous calomnier
envers Votre Majesté, vers laquelle nous espérions avoir plutôt sûr accès
pour nous en justifier [1] et faire connaître que la coulpe [faute] des
armes prises premièrement par eux, leur doit être imputée, ayant par
une pertinace [opiniâtre] obstination non seulement résisté à vos édits
mais, pour iceux enfreindre et violer, pris les armes et se sont bandés
[organisés en bandes armées] par esprit de contradiction à nous molester,
ainsi que tant leurs précédentes actions mauvaises que leurs procédures
malignes depuis faites font connaître évidemment. De sorte que pour
éviter les dangers apparents, nous avons été contraints et forcés de nous
armer, pour non seulement détourner le glaive qu’ils avaient presque
fait joindre contre notre poitrine mais aussi pour vous conserver, Sire,
cette noble cité, qui est l’une des frontières et le principal boulevard de
votre royaume. Il plaira donc à votre majesté d’entendre qu’à l’occasion
de ce que par votre bonté et clémence, et suivant la délibération même
de la reine votre mère et des princes du sang et autres sieurs de votre
conseil privé, [2] selon la conclusion sur ce prise ès États Généraux du
royaume, les persécutions contre les enfants de Dieu furent prohibées
en votre dit royaume, et ordonné temples pour l’exercice de la religion
réformée, les chanoines de Saint-Jean, qui disent faussement et se vantent
publiquement cette ville leur appartenir entièrement, usurpant préroga-
tives de licence à tous maux, s’efforçaient par tous sinistres moyens de
distraire [retirer] cette ville de votre obéissance […] Et lors [alors] iceux
chanoines comme forcenés s’oublièrent de tant qu’ils ont bien osé dire
et proposer en plein jugement [sciemment] que votre règne ne durerait
pas toujours et que l’on verrait bientôt une autre métamorphose pour
laquelle avancer [hâter], ils faisaient apposer et semer plusieurs placards
[affiches] séditieux par la ville et excitaient journellement le peuple à
558 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
[quoiqu’il] nous eut été facile de les assaillir et leur courir sus, néan-
moins pour ce qu’ils se vantaient et couvraient de votre nom, Sire, ne
l’avons jamais fait et encore qu’ils fussent la plupart du temps débandés
[dispersés] ça et là, saccageant les villages mais reconnaissant que nous
sommes inscrit au rôle [sur la liste] des enfants de Dieu, qui est Dieu
de toute mansuétude et douceur, aussi à ce qu’ils [afin qu’ils] n’eussent
de quoi se plaindre et quereller, ne les avons assaillis, si n’est [ce n’est]
quand ils ont bien voulu présumer de vouloir entrer par force et échel-
ler cette ville et autrement la surprendre. Il vaut mieux qu’entendiez
d’eux mêmes, Sire, la honte qu’ils ont reçue, avec le dommage de leurs
soldats et principalement des vieilles bandes de Piémont, et combien
ils en trouvèrent de faute [manquants] quand ils furent de retour en
leur camp. Lesquels néanmoins furent épargnés en leur fuite car il
était bien en la puissance de ceux qui nous commandaient de les faire
suivre en leur fuite honteuse, voire le chef de leur troupes et de les
offenser [blesser] grandement par l’artillerie, mais on les a épargnés, ce
qu’ils n’eussent fait, s’ils eussent eu tel avantage sur nous. Donc loué
soit Dieu que nos dits ennemis n’ont de quoi se rire de nous et qu’ils
n’ont de quoi nous reprendre, sinon d’avoir usé envers eux de trop de
douceur et clémence, les aidant en toutes leurs nécessités, soit en santé
ou maladie, d’hommes et des biens de cette ville, et sous cette facilité
ils ont toujours machiné gagner gens et moyens pour surprendre cette
dite ville, lesquels ont toujours été découverts par la grâce de Dieu,
voire jusqu’à leurs conseils et desseins qu’ils estimaient bien secrets
et cachés. Ainsi toutes leurs entreprises sont tournées en fumée et à
moins d’effet que le vent. Il est vrai qu’ils nous ont constitués en frais
merveilleux [qu’ils nous ont coûté très cher], comme nous espérons,
Sire, vous le vérifier par le menu et à votre Conseil ; mais pour entre-
tenir le devoir de notre obéissance envers vous et la conservation de
votre ville, nous n’avons eu respect à nos pertes, ayant égard au devoir
de notre subjection envers vous, Sire, et conservation de l’entier de
votre Royaume. Aussi vous connaîtrez l’état de la forteresse de votre
dite ville bien autre qu’elle n’a été du passé et, par ce moyen, que nous
n’avons épargné le nôtre pour l’utilité de votre royaume. La vue seule
découvrira la vérité. À tout ce que dessus nous avons été incités par
les exemples anciens, mêmement [particulièrement] des histoires du
temps d’Ésaïe et Jérémie. Ésaïe, cent ans auparavant la captivité de
LA VILLE RÉFORMÉE ET LE ROI 561
Source
1 Double allusion biblique au livre de Jérémie et à celui d’Isaïe ; ici Is, 1, 2-5.
2 Nous corrigeons le texte, qui donne éveillés.
562 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Document
Au lecteur
Source
Discours des premiers troubles advenus a Lyon, avec L’Apologie pour la ville de
Lyon, contre le libelle faucement intitulé, la juste et saincte defense de la ville
de Lyon, par M. Gabriel de SACONAY, præcenteur et conte de l’eglise de Lyon,
Lyon : Michel Jove, 1569.
Bibliographie
Présentation
Mais c’est dans leur ensemble que les livrets se mettent au service de
la politique royale et la célèbrent. Ils s’appuient pour cela sur les artifices
de la description allégorique – les vertus sont incarnées dans des person-
nages vivants, richement parés et prononçant des discours édifiants –, de
la poésie – Valois rime avec Lyonnois – et de la gravure – l’art graphique
garde trace de la profusion des décors et des costumes. Les ekphraseis,
c’est-à-dire les descriptions d’objets et de monuments, entremêlent les
figures issues de la mythologie ou de l’histoire classique, tels Hercule
ou Alexandre et les motifs chrétiens, comme l’arbre de Jessé (VI.01.a.)
ou l’Arche d’alliance (VI.01.b.). Elles mobilisent de nombreux symboles
monarchiques, au premier rang desquels se trouve la traditionnelle
fleur de lys mais aussi le cerf blanc ailé qui, en 1515, par un jeu savant
de miroir renvoie non seulement à François Ier mais également à son
illustre prédécesseur, Clovis, ainsi qu’à la maison de Bourbon (VI.01.a.
et ill. 34). Au-delà de l’enjeu de la réconciliation nationale, il s’agit
donc dans ces textes de faire l’éloge de la personne du roi : l’utilisation
des emblèmes et des mythes de la royauté démontre la capacité de la
ville à se soumettre à l’autorité du monarque. Mais Lyon elle-même est
tout autant mythifiée que le roi. La ville en effet n’hésite pas à rappeler
ses origines antiques et sa grandeur passée. Jouant sur les mots, usant
de glissements phonétiques, certains auteurs proposent d’effectuer un
parallèle entre Troie et Lyon via Ilion (VI.01.b.) et, pour cette raison, de
transposer, sans égard pour la légende, l’action de la dispute entre Athéna
et Poséidon, traditionnellement située à Athènes, dans la ville de Troie
(VI.01.c.). Emblématisée en animal puissant – le jeu orthographique
sur lion, graphié lyon à l’époque, et Lyon permet l’équivoque –, la ville
se voit dotée de vertus qui rendent méritoire son assujettissement au roi
(VI.01.f.) ou même à la maîtresse de celui-ci, figurée en Diane chasseresse
(VI.01.c.). La métaphore du lion est exploitée dans tous ses aspects, y
compris dans le domaine de l’astrologie : le signe astral d’Henri IV ne
prête-t-il pas au roi les qualités de courage, de concorde et de force propre
au lion, donc aux Lyonnais (VI.01.g.) ? Tous ces jeux de miroir tendent
à idéaliser l’union du roi et du peuple lyonnais : il s’agit de célébrer la
place éminente de la ville dans le royaume et de forger l’image d’une
ville puissante apte à soutenir les ambitions monarchiques.
574 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Document
voile, le tout garni d’échelles et cordage et, au dessus dudit mât, une
belle hune peinte d’azur à semence [parsemée] de fleurs de lys d’or. En
laquelle hune était un jeune enfant, tout nu, fors [à l’exception d’] une
petite huque [tunique] de soie ventillante [flottante] et avait ailes très
bien peintes et tenait à deux mains un soufflet doré duquel soufflait
dedans ladite voile. Au dessus dudit mât et hune, avait un grand éten-
dard de soie bleue et à double queue. Le haut dudit étendard était des
armes de France et, au milieu d’icellui, une grande salamandre, autour
de laquelle y avait grande quantité de fleurons flamboyants semés sur
ledit étendard. Et y avait en icellui écrit deux mètres ou vers en grosses
lettres d’or, dont la teneur est telle :
Maximus est regum mundi salamandrius heros,
Angue qui curvo lilia juncta gerit1.
1 « C’est le plus grand des rois du monde, le héros à la salamandre / Qui porte les lys unis
au serpent onduleux. »
578 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Aussi, étaient près ladite porte deux grosses tours quarrées, élevées
d’environ quinze pieds1 de hauteur, garnies de soubasses [soubassements]
et chapiteaux dorés. Et étaient lesdites tours peintes d’or, d’azur et fines
couleurs et à candélabres et façon antique. Et, par dessus lesdites tours,
un beau couronnement doré traversant de la tour du quartier droit à
celle du quartier senestre [gauche]. Sous lequel couronnement, sur ladite
porte, entre les deux tours, avait en écrit, en grosses lettres romaines :
Civitas Inviolata2.
Et en l’autre, avait :
Lequel dicton [sentence] montre que jamais ladite cité de Lyon n’a été
sujette à aucuns [quelques] princes étrangers mais toujours obéissante
et loyale aux rois de France.
Sur lesdites tours, avait deux belles filles très richement vêtues et
parées de riches chaines et joyaux. Dont celle étant [celle qui était] sur
la tour, à la dextre [droite] de ladite porte, vêtue était d’une cotte de
satin jaune et par-dessus une robe de damas blanc, tenant en sa main
une grand clef qui figurait icelle fille être portière, garde et capitaine
de la ville et citée de Lyon. Ladite fille était nommée Loyauté.
L’autre fille, étant sur l’autre tour, aussi richement accoutrée, avait
cotte de damas blanc et, par-dessus, robe de satin cramoisi jusqu’à la
ceinture et le dessus de satin bleu, sur lequel y avait trois fleurs de lys
d’or en rang et sur le satin cramoisi avait un grand lion d’argent en
figure des [en rappel des] armes de la ville de Lyon, lesquelles sont un
1 4,85 m.
2 « Cité inviolée ».
3 « Inviolée, jamais elle n’a subi le joug d’un tyran cruel. »
4 « Elle a toujours été sujette de l’empire des Gaulois. »
LES ENTRÉES DE LA FAMILLE ROYALE À LYON (1515-1600) 581
Et sur ledit préau, au pied dudit lys, une grande salamandre fort
élevée. Et, sous et alentour d’elle, plusieurs flambeaux de feu brûlants
et flamboyants.
Source
[L’Entrée de François Ier à Lyon], manuscrit, s. d. [c. 1515], fol. 4-6 vo, f. 9-10 vo
(exemplaire de Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, Codex
Guelferbytanus 86.4 Extravagantum (Cod. Guelf. 86.4 Extrav.). Texte
transcrit du français et ponctuellement traduit du latin par David Clot.
Document
être comme est le lion entre les animaux, l’une des principales villes non
seulement de France mais du monde. Laquelle à bon droit se pourrait
dire le second Ilion, car je ne crois point qu’en cet Ilion de Troie on vit
jamais tel triomphe ni si universelle liesse comme quand ce noble sang
royal y est arrivé.
Premièrement à Froviere, fort virent1 et verdoyant, ou fort vieux, ou
fort viril, jouxte [suivant] la dénomination de laquelle je le pense plus
être dérivé que de forum Veneris, ou vraiment plus de Forum Vrie duquel
parle Catulle et Cornelius Tacitus, au Tiers de ses Histoires, donnant la
raison pourquoi Vénus est Vrie appelée. On eut vu là si grand remue-
ment [mouvement] et de personnes et de rameaux qui par les jardins
gradués là s’accrochaient qu’il semblait que tout y sursautât ; les rochers
de Pierre Scize et la montagne de Serain Serenes au devant jusqu’aux
inexpugnables murailles de saint Sebastien montraient je ne sais quelle
allégresse par la multitude des gens qui y était que vous eussiez dit que là
était un autre siècle doré auquel [durant lequel] tous vivaient en commun.
Pareillement, saint Just, consacré du sang de tant de mille martyrs, par sa
joyeuse représentation, semblait inviter toute celle [cette] noblesse à aller
là-haut loger. Mais surtout Esney, naïvement [naturellement] plaisant et
solacieux [divertissant], non dénommé d’Athanatus, mais bien de naos,
vocable grec signifiant temple à cause de Ara Lugdunensis qui là encore
du temps de Caligula triomphait, s’efforça à se dilater en plaine [plate]
verdure, en sorte qu’ [de sorte que] en ses oboutissans [ultimes] préaux,
pouvez voir le Rhône avec la Saône en se entreaccollans [s’unissant] plus
doucement qu’ils ne souloient [qu’ils n’ont coutume] accourir à la mer
Méditerranée et y porter nouvelles de royal avènement. Je me tais [je ne
parlerai pas] des huis [baies], portes et fenêtres de toute la ville, qui riaient
aux gens, et des divers bateaux qui sur Saône sursautaient comme petits
poissons au son des buccins [des trompes], clairons, tambourins, trom-
pettes et autres instruments musicaux qui là faisaient si grande mélodie
aux dames et damoiselles s’y ébattant qu’à peine de telles sirènes se fusse
su garantir [eût su se prémunir] un plus sage qu’Ulysse.
[…]
Marchant donc par ce cloître, arrivèrent2 jusqu’en la calade [parvis]
de cette somptueuse et magnifique église de sainct Jehan, sur laquelle,
1 Coquille de l’imprimeur ? Peut-être faut-il lire vert.
2 Il s’agit de la reine et du cortège.
584 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Avait ledit chariot sur lequel était ledit propitiatoire un grand timon,
lequel tirait une belle dame nommée Altera Hester, non pas avec les mains,
mais avec un ruban estaché [attaché] à sa ceinture. De ses deux mains
s’efforçait à délier un nou [nœud] plus entrelacé que le nou indissoluble
dit Gordien, lequel, comme récitent les histoires, le seul Alexandre
délia, non pas qu’il trouva le moyen de le délier, mais quand il le vit
si difficile qu’il n’en pouvait venir au bout, le coupa avec son épée. Et
cette dame, ne faisant comme ledit Alexandre, déliait ledit nou pai-
siblement sans force de couteau, c’est-à-dire qu’elle à dénoué et résolu
le nou des querelles par amitié et considération mieux que nul autre.
Était en écrit sur ledit nou :
Soluit Alexander per vim, Leonora per artem,
Quem posuit nodum Gordius, est quis ovans3 ?
1 « À la divine Éléonore, très heureuse des faveurs faites pour son retour en Gaule, honneur,
triomphe et gloire. »
2 « La voici, grâce à toi, l’Arche d’alliance ravie par les Philistins, que préserve chacune des
têtes du monde. »
3 « Lequel est digne d’ovation, Alexandre, qui a défait par la force, ou Éléonore, par son
talent, le nœud qu’a disposé Gordius ? »
Ill. 36 – Anonyme, L’Arche d’Alliance, gravure sur bois tirée de Jean de Vauzelles, L’entrée de la Royne
faicte en l’antique et noble cité de Lyo[n] l’an Mil cinq cens trente et troys le XXVII de may, Lyon,
Jehan Crespin, s. d. [c. 1533], f. E. © cliché Bibliothèque municipale de Lyon, Rés. 355 890.
Ill. 37 – Anonyme, Le nœud gordien, gravure sur bois
tirée de Jean de Vauzelles, L’entrée de la Royne faicte en l’antique et noble cité de
Lyo[n] l’an Mil cinq cens trente et troys le XXVII de may, Lyon,
Jehan Crespin, s. d. [c. 1533], fol. E 2 vo.
© cliché Bibliothèque municipale de Lyon, Rés. 355 890.
LES ENTRÉES DE LA FAMILLE ROYALE À LYON (1515-1600) 587
Source
[Vauzelles, Jean de], Lentree de la royne faicte en lantique et noble cite de
Lyo[n] lan mil cinq cens trente et troys le xxij. de may, Lyon : Jehan Crespin, s. d.
[1533], fol. A vo-A2 vo, fol. [D4 vo]-E2 (exemplaire de Lyon, Bibliothèque
municipale, Rés. 355 890). Texte transcrit et ponctuellement traduit
du latin par David Clot.
Document
sonner. Et tout aussi tôt aperçut venir à travers ladite forêt Diane chassant
avec ses compagnes ; elle, tenant dans la main un riche arc turquois [à la
Turc] avec sa trousse [carquois] pendante au côté, accoutrée en atours de
Nymphe, le corps duquel était avec un demi-bas à six grands lambeaux
ronds de toile d’or noire semée d’étoiles d’argent ; les manches et le
demourant [le reste] de satin cramoisi avec porfilure [passement] d’or ;
troussée jusqu’à demi jambe, découvrant ses bottines à l’antique et de
satin cramoisi, couvertes de broderies et perles ; ses cheveux entrelacés
de gros cordons de riches perles avec quantité de bagues et joyaux de
grande valeur, et, au dessus du front, un petit croissant d’argent. Ses
compagnes [étaient] ornées chacune de diverses façons d’accoutrement
antique de satin et taffetas tant rayés d’or qu’autrement et de plusieurs
couleurs hautes entremêlées pour la gaieté, chaussées de bottines riches
de velours ou de satin, la tête illustrée [ornée] de divers joyaux de
grand monstre [allure]. Aucunes [certaines] conduisaient petits lévriers
et épagneuls en laisse de gros cordons de soie blanche et noire. Autres
portaient petits dards [javelots] du Brésil, le fer doré à belles petites
houppes pendantes de blanc et noir ; le cornet de Bouffle morné [la corne
de buffle garnie d’une morne] d’or ou d’argent pendant en escarpe [de
façon abrupte] à cordons de fil d’argent et soie noire. Et ainsi qu’elles
aperçurent sa sacrée majesté, un Lion sortit du bois qui se vint jeter aux
pieds de ladite Déesse, lui faisant fête. Laquelle, le voyant ainsi mansuete
[calme], doux et privé [apprivoisé], le prit avec un lien noir et blanc et,
sur l’heure, le présenta au roi ainsi qu’il passait. Et s’approchant avec
le lion humilié [paisible] jusque sur le bord du mur du préau joignant
le chemin, et à un pas près de sa majesté, lui dit assez hautement [avec
une voix très forte] :
Le grand plaisir de la chasse usitée,
Auquel par monts, vallées et campagnes
Je m’exercite [m’exerce] avec mes Compagnes,
Jusqu’en vos bois, Sire, m’a incitée,
Où ce Lion d’amour inusité
S’est venu rendre en cette notre bande,
Lequel soudain à sa privauté [familiarité] grande
J’ai reconnu, et aux gestes humains,
Être tout vôtre. Aussi entre vos mains
Je le remets et le vous recommande.
LES ENTRÉES DE LA FAMILLE ROYALE À LYON (1515-1600) 589
Ceci dit d’une bien bonne grâce, toutes lui firent la révérence. Et sa
majesté l’ayant attentivement écoutée, et toutes regardées et saluées, se
partit content de leur plaisante chasse et d’assez jolie invention.
[…]
Passant outre la rue de Flandres, sa majesté entra au Change où était
une perspective d’une place de ville refigurant [représentant] Troie.
Joignant laquelle s’élevaient deux plates-formes, sur l’une un Dieu
antique, sa couronne à pointes et un trident en main, un roc devant
soi, de l’autre une bien belle jeune fille, l’armet [le petit casque] en tête
riche et reluisant de pierreries, sa robe troussée découvrant ses bottines
et le tout couvert d’une merveilleuse richesse, en la main une lance,
s’appuyant de l’autre sur un pavois auquel était la tête de Méduse ;
désignant tous deux la contention [la dispute] que Neptune et Pallas
eurent sur la cité de Troie, lequel des deux créerait chose plus [la plus]
utile à l’homme. Sa majesté là arrêtée, Neptune frappa de son trident
sur le roc et soudain sortit un cheval jusqu’à demi de terre, mouvant
pieds, tête, oreilles et yeux tout ainsi que s’il fut vif [vivant]. Et sur ce,
Neptune dit ainsi, parlant à Pallas :
De mon trident, ce cheval je procrée
Non tant pour être à l’homme familier
Que pour servir cet heureux chevalier,
Qui tout ce siècle à son venir recrée.
Son dire fini, elle planta sa lance en terre et, tout aussitôt, commença
à fleurir et fut convertie [changée] en olivier, voulant donner à entendre
[comprendre] que la force et puissance de sa majesté seront telle crainte
à ses ennemies que leur malveillance se convertira en paix.
[…]
Et en cet équipage, la reine vint jusqu’à Pierre Scize, où elle trouva
Diane chassant avec ses Nymphes diversifiées d’accoutrement de velours,
Ill. 38 – Bernard Salomon, La perspective du Change, gravure sur bois tirée
de [Maurice Scève], La Magnificence De La Superbe Et Triumphante entrée
de la noble & antique Cité de Lyon faicte au Treschrestien Roy de France Henry
deuxiesme de ce Nom, Et à la Royne Catherine son Espouse le XXIII.
de Septembre M. D. XLVIII, Lyon : Guillaume Roville, 1549, fo [G 4].
© cliché Bibliothèque municipale de Lyon, Rés. 355 882.
LES ENTRÉES DE LA FAMILLE ROYALE À LYON (1515-1600) 591
Lui ayant montré son trident doré, comme le lui présentant, Pallas
poursuivit après avoir premièrement fait convertir sa lance en arbre de
Paix :
La France alors commençant à aimer,
Muai pour vous, princesse sage et bonne,
La guerre en paix, comme le ciel s’adonne
À vos vertus hautement consommées.
Source
[Scève, Maurice], La magnificence de la superbe et triumphante entrée de
la noble & antique cité de Lyon faicte au treschrestien roy de France Henry
deuxiesme de ce nom, et à la royne Catherine son espouse le XXIII. de septembre
592 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Document
[…]
Au fond et enchâssure dudit théâtre et au premier étage d’icelui,
fut portraite [représentée] la perspective d’un palais somptueux qui
donnait grande admiration aux spectateurs, tant naïve [naturelle] elle
Source
Document
Source
Document
« Du songe nous voyons, ô roi, l’expérience [les faits réels] :
Vous êtes le Chasseur plein de gloire et puissance,
Et je suis le Lyon qui d’un cœur vertueux
Ai l’Hydre combattu, à savoir vos haineux.
La Sphère accompagnant vos sceptres signifie
Que l’Europe sera à votre empire unie
Et tout le monde encore, ô Alcide françois [français],
Et que vous soumettrez l’univers à vos lois,
Source
Chappuys, Gabriel, Heureux presage sur la bien venue du tres chrestien roy
de France & de Polongne, Henry de Valoys troiziesme, en sa tres antique &
fameuse ville & cité de Lyon, Lyon : Benoît Rigaud, 1574, fol. B2-B2 vo
(exemplaire de Lyon, Bibliothèque municipale, Rés. 355896). Texte
transcrit par Pascale Mounier.
1 Ronsard.
598 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Document
Source
Matthieu, Pierre, Les deux plus grandes, plus celebres et memorables resjouis-
sances de la ville de Lyon. La premiere, pour l’entrée de tres-grand, tres-chrestien,
tres-victorieux prince, Henri IIII. roy de France & de Navarre. La seconde, pour
l’heureuse publication de la paix. Avec le cours & la suite des guerres entre les
deux maisons de France & d’Austriche, Lyon : Thibaud Ancelin, 1598, p. 1,
p. 36-38 (exemplaire de Lyon, Bibliothèque municipale, Rés. 116181).
Texte transcrit et ponctuellement traduit par Pascale Mounier.
Document
1 « Henri, César, me gratifia de tant de richesse. »Selon certains historiens, un cerf possédant
une inscription a été donné par Jules César aux rois de France.
LES ENTRÉES DE LA FAMILLE ROYALE À LYON (1515-1600) 603
Source
Bibliographie de VI.01
Présentation
Document
Chap. xxxiii
Des foires remises et rétablies en la cité de Lyon, et révoquées de
Chalon, après les premiers troubles.
état, révoqua les foires qui pendant le temps des troubles avaient été
translatées [transférées] de Lyon en la ville de Chalon en Bourgogne, à
cause qu’ [parce que] étant ladite ville de Lyon occupée par la guerre,
le commerce accoutumé ne s’y pouvait exercer ; tellement qu’ [si bien
que] étant les choses pacifiées, le roi voulut remettre et rendre à la cité
de Lyon son ornement et décoration, dont les rois ses prédécesseurs
l’avaient honorée. Et furent les foires susdites remises en la cité de
Lyon par lettres patentes de sa majesté, adressées au comte de Saux,
chevalier de son ordre et son lieutenant général au gouvernement de la
ville de Lyon etc., et au trésorier général de ses finances établi à Lyon
et au sénéchal dudit lieu et conservateur des privilèges desdites foires.
Desquelles lettres les mots sont tels : « Ayant plu à Dieu mettre fin
aux troubles de notre royaume, par la paix qu’il nous a donnée, suivant
l’édit de laquelle celles de nos villes qui durant lesdits troubles ont
été en la puissance de ceux de la religion prétendue réformée ayant
les armes en main ont été réduites à leur première liberté, commerce,
sûr accès, trafics et négociations. Entre lesquelles se trouve de présent
notre bonne ville et cité de Lyon être des principales, et où lesdites
armes ont été depuis naguère mises bas étant les habitants d’icelle
soumis à toute obéissance et observation de nos édits, ordonnances et
commandements. Au moyen de quoi et afin de la remettre en sa pris-
tine [précédente] négociation, commerce et trafic, y étant maintenant
les affaires réduites [ramenées] en grande tranquillité et douceur, avec
bonne union, réconciliation et aimable intelligence les uns avec les
autres, nous ayant tous assemblement [d’un commun accord] assurés
et promis de vivre dorénavant en cette façon, avec l’entière obéissance
qu’ils nous doivent, nous, pour ces causes, et autres bonnes, justes et
raisonnables considérations à ce nous mouvans [incitant], avons par
l’avis de notre très honorée dame et mère la reine, princes de notre sang
et seigneurs de notre conseil, ordonné, voulu et déclaré, ordonnons,
voulons et déclarons par ces présentes que les foires, changes et paye-
ment de celles-ci, ensemble les gabelles, douanes et autres impositions
qui auparavant lesdits troubles se tenaient et levaient en notre dite
ville de Lyon, et lesquels au moyen de [en raison de] ces troubles nous
avons transférés et permis être faits, tenus et levés en notre ville de
Chalon, en Bourgogne ou ailleurs, seront remis, rétablis et restitués,
tenus et levés en notre dite ville de Lyon. » […]
610 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Document
Chap. xxxvi
Les causes de la venue de monseigneur le maréchal de Vielle-Ville
à Lyon en ladite année.
Source
Document
Chap. xxxix
De la venue du roi Charles neuvième en sa cité de Lyon,
avec la reine sa mère et de la citadelle nouvellement édifiée.
Source
Document
Chap. xl.
D’une confirmation d’élection et nomination des conseillers
et échevins de la ville de Lyon, faite extraordinairement
par arrêt du conseil privé du roi.
et intention du roi. À cette cause, fut dit et déclaré, par arrêt du privé
conseil [conseil privé] que lesdits conseillers et échevins susnommés
auraient depuis le jour de leur réception et serment auparavant fait, tel
et semblable pouvoir, autorité, puissance et commandement de disposer,
ordonner et déterminer des affaires de ladite ville de Lyon, comme ont
toujours eu leurs prédécesseurs conseillers, et qu’il est porté et octroyé
par les syndicats [procès-verbaux] faits et publiés les années précédant les
troubles au jour de la fête de Saint Thomas, en l’église Saint Nizier de
Lyon, et tout ainsi que si lesdits terriers et maîtres des métiers avaient
été assemblés et convoqués pour accorder et faire ladite élection, sans
qu’il fût nécessaire avoir autre aveu ou consentement que ledit arrêt, et
ce pour cette fois seulement, et sans préjudice des privilèges et libertés
de la communauté de la ville de Lyon. Nonobstant protestations, oppo-
sitions ou appellations, lesquelles furent déclarées frivoles [sans valeur],
nulles et impertinentes [inopportunes]. L’arrêt fut donné à Tholose, le
premier jour de février 1565.
Source
Document
Chap. xli.
De diverses ordonnances des seigneurs gouverneurs et lieutenants
généraux du roi au gouvernement de la Cité de Lyon,
pour la conservation de la ville en l’obéissance de Sa Majesté.
Nous avons montré ci-dessus l’ordre qui fut donné en la cité de Lyon,
pour la garde de la ville, embellissement et tranquillité d’icelle en l’an
de salut mille cinq cent soixante et un ; depuis, tant monseigneur le
duc de Nemours gouverneur en chef que les seigneurs lieutenants géné-
raux du roi audit gouvernement firent diverses ordonnances, tant pour
la conservation de la ville en l’obéissance de Sa Majesté, que pour autres
616 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
avoir premièrement bien et dûment enquis d’où ils viennent, où ils vont,
en quel logis ils veulent loger, le temps qu’ils y voudront séjourner et
pour quelles affaires, et de tout prendre note par écrit pour le rapporter,
par l’un deux, chaque jour au seigneur gouverneur, ou autre [ou à une
autre personne] à ce [à cela] par lui commis, sur peine [sous peine] de
privation de leurs états et charges et d’amende arbitraire. Est aussi
commandé et défendu très expressément à tous hôteliers, taverniers,
cabaretiers et à tous autres manants et habitants de cette dite ville, de
quelque qualité et condition qu’ils soient, ne recevoir ni loger en leurs
dites hôtelleries, tavernes, cabarets et maisons, aucuns desdits nouveaux
arrivés s’ils n’ont bonne et certaine connaissance d’eux, ou qu’ils les
aient premièrement bien enquis [renseignés] de même qu’il est ordonné
ci-dessus auxdites gardes des portes. En outre cela, se saisir de leurs
armes jusqu’à ce qu’ils aient fait entendre audit seigneur gouverneur,
ou autre à ce par lui commis, ce qu’ils auront entendu d’iceux, à quoi
ils satisferont à l’instant même ou pour le moins par chacun [chaque]
soir, à heure de porte close. Et au cas que [au cas où] lesdits étrangers
et nouveaux arrivés demeurassent plus longuement qu’ils n’auraient dit,
le faire entendre comme dessus dedans vingt-quatre heures après, le
tout sur peine [sous peine] de punition corporelle et d’amende arbitraire.
Sur les mêmes peines de punition corporelle et d’amende arbitraire, est
très expressément prohibé et défendu à tous ceux desdits cabaretiers
qui sont de la nouvelle religion ne recevoir à loger, ni retirer en leurs
maisons et cabarets, aucuns d’iceux étrangers, ni autres nouvellement
arrivés, quels qu’ils soient. Aussi est fait commandement et défenses à
tous manants et habitants de cette dite ville, qui sont de ladite nouvelle
religion, de quelque qualité et condition qu’ils soient, que les sept heures
du soir passées ils n’aient à sortir de leurs maisons, ni aussi de quelque
autre heure, que ce soit de jour ni de nuit, en quelque lieu, ni pour
quelque cause que ce puisse être, se trouver ni assembler en plus grand
nombre que de trois ou quatre, sur peine [sous peine] de punition cor-
porelle et d’amende arbitraire. Et à tous manants et habitants catholiques
de cette dite ville, est aussi enjoint de connaître parmi leurs serviteurs
ceux qui seront de ladite nouvelle religion, et les envoyer et licencier
hors de leurs maisons et service dans le temps de vingt-quatre heures
après la publication de cette présente ordonnance sur peine [sous peine]
d’amende arbitraire et punition corporelle. Pareillement est enjoint à
618 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Bibliographie de VI.02
Présentation
entre les savantes inscriptions des élites et les parlers locaux, décalage
entre la symbolique orthodoxe et les imaginaires populaires. La satire
dit enfin que le rattachement politique de 1601 n’a pas de résonance
linguistique, l’aire du franco-provençal débordant la Bresse, le Bugey
et le pays de Gex.
VI.03.A. LES INSCRIPTIONS DE LA PLACE DE CONFORT
SELON CLAUDE-FRANÇOIS MÉNESTRIER (1669)
Document
1609. […]
Cette année, on dressa à la gloire du roi Henri IV la pyramide de
la place de Confort, avec des éloges gravés en lettres d’or, en langue
hébraïque, grecque et latine, et cette inscription dessous :
1 Pour la glorification / D’Henri IV, trois fois grand, pieux, clément / Roi très valeureux des
Gaules et de Navarre / Charles de Neufville d’Halincourt, chevalier des ordres du roi, /
Étant gouverneur de la province de Lyon par décision royale / Le prévôt des marchands
les échevins et le peuple de Lyon / Ont donné, dédié, pris soin de consacrer / Ces vœux
publics / En l’an 1609 / Après la naissance du Christ notre Seigneur.
622 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Document
Face du midi
Un seul dieu
en une trinité
et une trinité
en une unité
le père
et
le verbe
sainte
victime
deus
pax vita salus
1 Suivent encore trois inscriptions latines placées sur la pyramide, qui reprennent pour la
première (avec quelques variantes) l’inscription latine de 1609.
Ill. 41 – Inscriptions faites pour les ouvrages et événements publics.
© Archives de Lyon, DD 369, no 50.
624 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Document
Source
Bibliographie de VI.03
Présentation
Document
Sire, j’écrivis avant hier à votre majesté la réception des lettres qu’il
lui aurait plu m’écrire des 22 et 24e du passé [du mois passé], et comme
suivant icelle, et ce que le sieur du Perat m’aurait dit de sa part, je n’aurais
failli pourvoir par tous moyens à la sûreté de cette ville, si bien, Sire,
que et les corps et les biens de ceux de la religion auraient été saisis et
mis sous votre main sans aucun tumulte ni scandale, jusque lors depuis,
et hier l’après-dînée, m’en étant allé par ville pour pourvoir toujours à
632 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Source
Document
Source
Bibliographie de VI.04
1 « La mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive », d’après Ézéchiel, 18, 23 et
33, 11.
2 « Il y aura un seul troupeau et un seul pasteur » ( Jean, 10, 16).
TROUBLES CIVILS ET RÉFORMES MUNICIPALES 635
Présentation
Document
Source
Document
Source
Bibliographie de VI.05
SOURCES
SOURCES INÉDITES
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Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti… Saeculum V, quod est ab anno Christi
CM ad M, éd. par Luc d’ACHERY et Jean Mabillon, Paris : Veuve d’Edme
Martin et Jean Boudot, 1685.
Acta sanctorum septembris… Tomus VII…, Anvers : Bernard Albert van der
Plassche, 1760.
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Continuatio medievalis ; 52), 1980, p. 19-21, 28.
Agobard, « De divisione imperii », dans Agobardus Lugdunensis opera omnia,
éd. par Lieven Van Acker, Turnhout : Brepols (Corpus christianorum.
Continuatio medievalis ; 52), 1980, p. 247-250.
Agobardus Lugdunensis opera omnia, éd. par Lieven Van Acker, Turnhout :
Brepols (Corpus christianorum. Continuatio medievalis ; 52), 1980.
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La Clavière, Paris : Librairie Renouard, 1889.
Baillet, Adrien, Auteurs deguisez sous des noms etrangers, empruntez, supposez,
feints à plaisir, chiffrez, renversez, retournez, ou changez d’une langue en une autre,
Paris : Antoine Dezallier, 1690.
646 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Discours des premiers troubles advenus a Lyon, avec L’Apologie pour la ville de Lyon,
contre le libelle faucement intitulé, la juste et saincte defense de la ville de Lyon, par
M. Gabriel de SACONAY, præcenteur et conte de l’eglise de Lyon, Lyon : Michel
Jouve, 1569.
Du Chesne, François, Historiæ Francorum scriptores. Tomus IV, Paris : Sébastien
Cramoisy, 1641.
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650 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
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de la superbe et triumphante entrée de la noble & antique cité de Lyon faicte au
BIBLIOGRAPHIE 657
ÉTUDES
Aimon, évêque [943] : voir Aimon, Albon, le comte d’~ [1158] : voir
évêque de Genève Guigues V (1125 ?-1162)
Aimon, évêque de Genève, archichancelier Albret, Bertucat d’~, chevalier gascon,
du royaume de Bourgogne [943] : 75, chef d’une compagnie de routiers
79, 80 opérant en Forez et Auvergne en
Aimon, sous-diacre [944] : 73 1366 : 428
Aimon de Châtillon [1193-1206] : 258 Albret, Gabriel d’~ († 1503), sire
Aimon de Genève : voir Aimon, évêque d’Avesnes et de Lesparre, grand
de Genève sénéchal de Guyenne [le seigneur
Aimon de Rovère, pénitencier [1167] : d’Avanes] : 538, 539
233 Alençon, Charles d’~, archevêque de
Aimon de Tarentaise : voir Aimon, Lyon (1365-1375) : 164
archevêque de Tarentaise Alexandre († 178 ?), compagnon
Ainard [917] : 68 d’Irénée, vénéré comme saint martyr
Alamans : 35 par l’Église catholique romaine : 248
Albano, cardinal-évêque d’~ [1316] : Alexandre (356-323 av. l’ère commune),
voir Aux : Arnaud d’~ roi de Macédoine : 573, 584
Albanye, le duc d’~ : voir Stuart : Jean ~ Alexandre, évêque, serviteur des
Albéric de Trois-Fontaines († serviteurs de Dieu [1164 ; 1165] :
voir Alexandre III, pape (1159-1181)
après 1252), moine cistercien et
Alexandre, pape [1163] : voir
chroniqueur : 142
Alexandre III, pape (1159-1181)
Albert de Thizy [1193-1206] : 258
Alexandre, souverain pontife [1167] :
Alberti, Niccolò, cardinal-évêque
voir Alexandre III, pape (1159-1181)
d’Ostie (1303-1321) : 395
Alexandre III, pape (1159-1181) : 134,
Albigeois : 266 163, 164, 188, 189, 203, 226, 227,
Albin, évêque de Lyon au ive siècle, 228, 229, 230, 234, 236, 241, 252
vénéré comme saint par l’Église Alexandre VI, pape (1492-1503) : 537
catholique romaine [Alpinus] : 512 Alexandre de Bâgé († avant 1272), sire
Albizzi, famille florentine dont certains de Bourg, oncle paternel de Sibylle
membres s’opposèrent de façon répétée de Bâgé : 278, 280
aux Medici pour le gouvernement de Algrin, chanoine d’Étampes, clerc du
la seigneurie : 513 roi des Francs Louis VI [1121] : 162
Albois, Jean d’~, citoyen de Lyon [1308] : Alissandres, Jaquemet, maître potier
345 lyonnais [1358] : 451
Albon, Gui d’~, seigneur du Lyonnais Allemands : 138, 577, 578
[1308] : 356 ; Guillaume d’~, seigneur Allold [1030/1032] : 114
du Lyonnais [1308] : 356 ; Henri d’~, Alpinus : voir Albin
seigneur du Lyonnais [1308] : 356 ; Alt, Georg († 1510), auteur d’une
Jacques d’~ (1505 ?-1562), marquis traduction allemande du Liber
de Fronsac, seigneur de Saint-André[- chronicarum de Hartmann Schedel :
d’Apchon] et maréchal de France, 499, 500
gouverneur de Lyon et du Lyonnais Alvala, archevêque de Lyon (895-906) :
[le sieur d’Achon] : 558 58
INDEX PERSONARUM 685
Étienne, frère du comte de Lyon Artaud des Pères de l’Église, notamment par
[993] : 122 l’Église catholique romaine : 500
Étienne, sire de Chandieu [1193-1206] : Eustorge, évêque de Toulon en 879 : 53
259 Évrard [841/852] : 43, 44
Étienne Cou-Tordu (Stephanus Évrard, évêque de Maurienne (auj. Saint-
Torticolli), chanoine du chapitre Jean-de-Maurienne) en 994 : 101
cathédral de Lyon [1055-v. 1060 ou
v. 1065-1077] : 177 Fabricis, Jean de ~, citoyen de Lyon,
Étienne de Farnay [1193-1206] : 261 fournisseur du comte de Savoie
Étienne de Randans, fils d’Agnelle, Amédée V [1306] : 306
donatrice de biens sis à Duerne en Falguières ou Faugères, Arnaud de
faveur de l’abbaye Saint-Martin de ~, cardinal-évêque de Sabine (1310-
Savigny [1055-v. 1060 ou v. 1065- 1317) : 395
1077] : 177 Farnay, Pierre de ~, seigneur du Lyonnais
Étienne de Saint-Amour, doyen de [1308] : 358
Lyon (1186/1187-vers 1200) : 246 Faroul, moine de Saint-Martin de
Étienne de Saint-Sorlin [1193-1206] : Savigny [918] : 71
260 Favre, Jean, expert en droit / professeur
Étienne de Villars : voir Étienne II, de droit, conseiller de l’université de
sire de Villars en 1188 la cité de Lyon [1308] : 344, 345,
Étienne Parent [1193-1206] : 260 346, 347, 348
Étiennette, fille de Rose de Portu Fay, Durand du ~, auditeur des comptes
[1348] : 453 du comte de Savoie Amédée V [1306] :
Eucher, évêque de Lyon (435-450), 301, 304, 309
auteur d’ouvrages apologétiques, Ferdinand Ier (1423-1494), roi de Naples
vénéré comme saint, notamment par (1458-1494) : 504
l’Église catholique romaine : 501, Ferdinand II (1452-1516), roi d’Aragon
508, 512 [Eucherius] (1479-1516) : 540
Eucherius : voir Eucher Ferlaic, moine de Saint-Martin de
Eudes-Henri (946 ?-1002), duc de Savigny [918] : 71
Bourgogne (965-1002) sous le nom Ferrail, Laurent, expert en droit,
de Henri, précédemment nommé conseiller de l’université de la cité
Eudes : 101 de Lyon [1308] : 345
Eudes II (983 ?-1037), comte de Blois Ferr atier, Raymond, citoyen,
(1004-1037) : 133, 138, 151, 152 négociateur et semainier de Lyon
Eudes de Blois : voir Eudes II [1303] : 294
(983 ?-1037) Féternes, Raymond de ~, auditeur des
Eudes de Champagne : voir Eudes II comptes du comte de Savoie Amédée
(983 ?-1037) V [1306] : 304
Eugène II, pape (824-827) : 37 Feysin, le seigneur de ~ : voir Chaponnay,
Eusèbe (265 ?-340), évêque de Césarée Nicolas de ~
de Palestine, historien et polémiste, Filhatre, Raymond, citoyen de Lyon
auteur notamment d’une Histoire [1308] : 345
ecclésiastique, considéré comme l’un Filleul, Nicolas (1530-1575), poète
INDEX PERSONARUM 701
(1470-1498) ; rois des ~ : 73, 135, 143, et les musées Gadagne, son ancienne
313, 314, 320, 321, 322, 323, 325, 327, résidence, perpétuent son souvenir :
332, 334, 384, 497, 500 ; royaume des 513, 514, 515 [Gadaignes] ; Guillaume
~ : 101, 142, 161, 186, 187, 254, 390 de ~, sénéchal de Lyon en 1563 :
Fredald, prêtre [1000] : 128 609 ; Jean-Baptiste ~ / Giovanni
Frédélan [984/993] : 120, 124 Battista ~ († avant 1541), fils naturel
Frédélan, empereur : voir Frédéric Ier de Thomas ~ le Jeune : 521 [ Jehan
(vers 1122-1190) Baptiste Gadaigne] ; Olivier ~ / Ulivieri
Frédéric Ier (1122 ?-1190), dit Barberousse, ~ (1452-1541), père de Thomas ~ le
duc de Souabe (1147-1152), roi des Jeune : 521 [Olivier Gadaigne] ; Simon
Romains (1152-1190), empereur ~ / Simone ~ (1411-1468), banni de
(1155-1190) : 11, 15, 47, 164, 189, Florence entre 1434 et 1463, établi
190, 191, 192, 193, 195, 198, 202, alors à Turin, puis à Genève et à
203, 206, 208 [Frédélan], 209, 210, Lyon, père notamment d’Olivier et
211, 212, 219, 228, 231, 234, 236, de Thomas l’Ancien : 515 [ Simon
241, 252, 274 Gadaigne] ; Thomas ~ l’Ancien /
Frédéric II (1194-1250), roi de Sicile Tommaso ~ (1454-1533), banquier à
(1198-1250), roi des Romains (1212- la richesse proverbiale, établi à Lyon
1250), empereur (1220-1250), roi de puis à Avignon, créancier et maître
Jérusalem (1225-1228) : 198, 257, 266 d’hôtel ordinaire du roi de France
Frédéric Ier, dit Emicho, comte de François Ier, fondateur notamment
Leiningen (après 1187-avant 1214) : de la chapelle des Gadagne à Notre-
200 [Hugues de Leiningen] Dame de Confort : 515 [ Thomas de
Frédéric, évêque de Genève (1030- Simon Gadaigne] ; Thomas II ~ ou
1073) : 113 Thomas ~ le Jeune / Tommaso ~
Frédéric, moine de Saint-Martin de (1495-1550 ?), neveu et héritier de
Savigny [918] : 71 Thomas l’Ancien [ Thomas de Olivier
Frédéric Barberousse : voir Frédéric Ier Gadaigne] : 513, 514
(vers 1122-1190) Gaillard de Got (1265 ?-1306),
Fredusus, moine de Saint-Martin de seigneur de Duras, frère du pape
Savigny [918] : 71 Clément V, victime de l’accident qui
Fremente, le seigneur de ~ : Coligny, marqua le couronnement de celui-ci
Gaspard Ier de ~ à Lyon : 392
Fuers, Jean de ~, citoyen de Lyon [1308] : Gaius Julius Caesar Augustus
345 ; Matthieu de ~, citoyen de Lyon Germanicus (12-41), dit Caligula,
[1308] : 345 empereur romain (37-41) : 583
Galland, Bruno, archiviste-paléographe
G., doyen [1307-1308] : voir Francheleins, et historien français, auteur
Guillaume de ~ notamment de Deux archevêchés entre
Gabriel, vénéré comme saint archange, la France et l’Empire… : 11, 188, 191,
notamment par l’Église catholique 222, 227, 257
romaine : 397 Galmier : 501
Gadagne / Guadagni, famille florentine Galopin, serviteur du comte de Savoie
établie à Lyon, où la rue de Gadagne Amédée V [1306] : 308
INDEX PERSONARUM 703
Ganivet, Pierre, historien du droit : 58, mort en 670, vénéré comme saint
59, 100 par l’Église catholique romaine : 512
Garand, Monique-Cécile ~ (1920-2002), [Genesius]
archiviste-paléographe : 167 Gentil, René, d’origine italienne,
Garin de Saint-Julien, Jean, prêtre président des enquêtes au parlement
[1302] : 292 de Paris, pendu pour malversations
Garin, François, citoyen de Lyon [1489] : en 1543 : 518
488 Geoffroy, archevêque de Lyon (v. 1160-
Garnier, Jean, citoyen de Lyon, consul v. 1165) : 176
de Lyon [1454] : 489 [ Jehan Garnier] Geoffroy de Vendôme (1070 ?-1132),
Garnier, évêque d’Avignon en 950 : 97 théologien, abbé de l’abbaye de la
Garon, Louis (1574-1631), imprimeur, Trinité à Vendôme : 160
auteur du Chasse ennuy : 620, 624 Gérard, comte de Mâcon : voir Girard
Garrier, Étienne [1489] : 488 de Vienne (1142-1184)
Gascon, Richard (1913-1982), historien : Gérard, père du comte de Lyon Artaud
635 [984/993] : 119
Gasse-Grandjean, Marie-José ~ : 64 Géraud, abbé de Saint-Martin d’Ainay
Gauceran [993] : 124 en 1030-1032 : 112
Gaudemar de Jarez, seigneur vassal Géraud († ap. 1046), comte de Lyon :
de l’Église de Lyon et du comte de 118, 127, 129, 167, 168, 169, 172
Forez [1173] : 237 Géraud de Frachet (1205-1271),
Gaulois : 313, 500, 580 dominicain, auteur notamment d’une
Gauthier, Jean-Prosper ~, archiviste chronique universelle : 295
départemental du Rhône (1848- Gerbaud, évêque de Chalon (auj. Chalon-
1877) : 118 sur-Saône) en 879 : 53
Gautier, évêque d’Autun (977 ?-1024) : Gerberne, moine de Saint-Martin de
101 Savigny [984/993] : 121
Gautier, moine de Saint-Martin de Germains : 577
Savigny [1000] : 128 Germard, évêque d’Orange en 879 : 53
Gautier de Bruges, franciscain, évêque Gerner, Hubert, historien allemand,
de Poitiers (1279-1306) : 297 auteur en 1968 de Lyon im
Gautier de Chaponnay [1194] : 204 Frühmittelalter : 58, 127, 142
Gayace, la comtesse de ~ : voir Gonzaga, Gérold, comte de Genève en 1034 :
Barbara ~ 138, 168
Gébuin, archidiacre de Langres, puis Gervais de Tilbury (1155 ?-1234 ?),
archevêque de Lyon (1077-1082) : 153, maréchal de la cour impériale du
155, 156, 206 royaume d’Arles sous le règne
Geilin, comte de Valentinois (943-960) : d’Othon IV, prévôt de l’abbaye
117 d’Ebstorf (Basse-Saxe) de 1223 à
Geilon, abbé de Saint-Philibert de 1234, auteur notamment des Otia
Tournus en 879 : 53 imperialia : 266
Gélase II, pape (1118-1119) : 159 Gilbert, Allamand, seigneur du
Genesius : voir Genis Lyonnais [1308] : 356
Genis ou Genez, évêque de Lyon Gilliquin [1436], ceinturier : 469, 470
704 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
entre la société lyonnaise des frères Louis, empereur auguste : voir Louis II
de La Dorche et l’archevêque de Riga (825-875)
Friedrich von Pernstein : 458 Louis, fils de Boson : voir Louis III
Leuto, moine de l’abbaye Saint-Martin (880-928)
d’Ainay [1030/1032] : 152 Louis, frère du roi de France Philippe IV :
Liatard, Jean dit Besançon, citoyen de voir Louis de France (1276-1319)
Lyon [1308] : 345 Louis, roi de Navarre : voir Louis X
Liébaud, évêque de Mâcon (993-1018) : (1289-1316)
101 Louis, roi des Francs et duc des Aquitains :
Liétaud [917] : 68 voir Louis VII (1120-1180)
Liétaud, archevêque de Besançon en Louis, roi, cousin du roi de Provence
994 : 101 Louis [892] : voir Louis III (863 ?-882)
Liétaud, comte de Mâcon en 944 : 73 Louis Ier (778-840), dit le Pieux, empereur
Ligue catholique : 567, 568, 572, 631 d’Occident et roi des Francs (814-
Lombards : 35 840) : 27, 33, 34, 36, 43, 47, 85
Lombart, Jaquemin, maître mercier Louis II (825-875), roi d’Italie (844-875)
lyonnais [1358] : 450 et empereur d’Occident (855-875) :
Longnon, Auguste (1844-1911), 47, 54, 56, 60
historien, auteur notamment d’un Louis III (880-928), dit l’Aveugle, roi
Atlas historique de la France : 209 de Provence (890-928), roi d’Italie
Longueville, Guillaume de ~, chevalier (900-905), empereur d’Occident (901-
[1306] : 304 905) : 29, 30, 54, 55, 56, 57, 58, 61,
Lorraine, François de ~ (1520-1563), 63, 64, 68, 70, 71, 76, 192
duc de Guise : 628 Louis II (846-879), dit le Bègue, roi des
Losse, Jean de ~ (1504-1579), gouverneur Francs (877-879) : 29, 50, 52, 58,
de Lyon et du Lyonnais en 1564-1565 : 59, 184
614, 616, 618 [le seigneur de Losses] Louis III (863 ?-882), roi des Francs (879-
Lothaire Auguste [861] : voir 882) : 60, 66
Lothaire Ier (795-855) Louis IV (921-954), dit d’Outremer, roi
Lothaire, empereur auguste [841-852 ; des Francs (936-954) : 72, 76
892] : voir Lothaire Ier (795-855) Louis VI (1080 ?-1137), roi des Francs
Lothaire Ier (795-855), empereur franc (1108-1137) : 135, 159, 160, 193, 206,
(823/840-855) : 27, 37, 43, 44, 48, 207, 208
57, 60, 193 Louis VII (1120-1180), roi des Francs
Lothaire II (vers 825-869), roi de (1137-1180) : 164, 183, 184, 203, 208,
Lorraine (855-869) : 29, 47, 58 212, 213, 214, 223, 224, 225, 226,
Lothaire (941-986), roi des Francs (954- 227, 228, 229, 231, 234, 242
986) : 76, 141, 142, 144 Louis VIII (1187-1226), roi de France
Louis, archevêque de Lyon : voir Villars, (1223-1226) : 13, 266
Louis de ~, archevêque de Lyon Louis IX (1214-1270), roi de France
(1301-1308) (1226-1270), vénéré comme saint par
Louis, duc de Touraine : voir Louis l’Église catholique romaine depuis
de France (1372-1407) 1297 : 12, 13, 209, 265, 266, 274,
Louis, empereur : voir Louis Ier (778-840) 297, 326, 388
INDEX PERSONARUM 717
Louis X (1289-1316), dit le Hutin, roi de Loup, évêque de Lyon présent au concile
Navarre (1305-1316), roi de France d’Orléans en 538, vénéré comme
(1314-1316) : 12, 298, 367, 369, 370 saint, notamment par l’Église
[le roi de Navarre], 371 [monseigneur de catholique romaine : 89, 90, 91, 92,
Navarre], 411 [le roi Louis notre frère], 501, 512 [Lupus]
509 [Louis, roi de Navarre] Lubin, évêque de Chartres au milieu du
Louis XI (1423-1483), roi de France vie siècle : 89
(1461-1483) : 17, 419, 485, 523, 527 Luchaire, Achille (1846-1908),
[notre très cher seigneur et père], 529, 569 historien : 224
Louis XII (1462-1515), roi de France Lucie, vénérée comme sainte, notamment
(1498-1515) : 14, 496, 536, 537, 538 par l’Église catholque romaine : 397
Louis II (1377-1417), roi de Sicile, duc Lucifer, archange assimilé par la
d’Anjou, comte de Provence : 444 tradition chrétienne à Satan,
Louis Ier (1413-1465), duc de Savoie (1440- incarnation du Mal dans les religions
1465) : 529 monothéistes : 378
Louis II, dauphin de Viennois : voir Lucilius (Ier siècle), procurateur de Sicile
Louis XI (1423-1483) sous le règne de l’empereur Néron
Louis II d’Anjou : voir Louis II (54-68), correspondant de Sénèque :
(1377-1417) 501
Louis d’Aragon (1475-1519), cardinal Lucius Munatius Plancus (87-15
diacre de Santa Maria in Cosmedin av. l’ère commune), proconsul romain
(1497-1519) : 504 fondateur de Lyon : 500 [Numancius
Louis d’Évreux : voir Louis de France Plaucus], 508, 509, 602
(1276-1319) Lucius Plotius Gallus, rhéteur latin
Louis de Bourbon (1530-1569) : voir du Ier siècle av. l’ère commune : 501
Condé, Louis de Bourbon (1530- Lucius III, pape (1181-1185) : 236
1569), prince de ~ Lugdus, fondateur mythique de Lyon,
Louis de France (1276-1319), comte puis de Rome, Paris et Troie : 510
d’Évreux, demi-frère du roi de Lupus : voir Loup
France Philippe IV : 297, 369, 370 Lyon, l’archevêque de ~ [1320] : voir
[monseigneur d’Evreux], 392 Pierre de Savoie, archevêque de Lyon
Louis de France (1372-1407), duc de (1308-1332)
Touraine (1386-1392), duc d’Orléans Lyon, le cardinal de ~ [1487] : voir
(1392-1407), frère du roi de France Charles de Bourbon (1433-1488)
Charles VI : 444, 447 [monseigneur Lyon, monseigneur de ~ [1389] : voir
de Toraine] Thurey, Philippe de ~
Louis de Provence : voir Louis III
(880-928) Mabillon, Jean (1632-1707), historien
Louis l’Aveugle : voir Louis III et érudit bénédictin : 64, 392
(880-928) Mâcon ou Mascon, Raoulin ou Roulin
Louis le Bègue : voir Louis II (846-879) de ~, notaire, procureur de la ville
Louis le Hutin, roi de Navarre : voir de Lyon lors de la Rebeyne de 1436 :
Louis X (1289-1316) 467, 469, 470
Louis le Pieux : voir Louis Ier (778-840) Maffei, Raffaele (1451-1522), dit
718 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
d’~ : 334 ≈ Voir Index personarum, Barres, Les (Allier, cne de Ferrières-
s. v. Belleperche : Pierre de ~ sur-Sichon) ; seigneur des ~ : 538,
Avanes, auj. Avesnes-sur-Helpe (Nord) ; 539, 540 ≈ Voir Index personarum,
seigneur d’~ 538, 539 ≈ Voir Index s. v. Barres : Louis des ~
personarum, s. v. Albret : Gabriel d’~ Bassigny ; pagus de ~ : 60
Avignon (Vaucluse) [Avignion] : 13, 266, Baume, auj. Baume-les-Messieurs (Jura) ;
366, 367, 416, 444, 457, 505, 509, abbaye Saint-Pierre-Saint-Paul : 218
514, 515, 516, 518, 556 ; couvent et Bavière : 138 ; duc de ~ : 211 ≈ Voir
église des augustins, dans la rue de Index personarum, s. v. Henri, dit le
la Carreterie : 516 ; couvent et église Lion (1129/1130-1195)
des carmes, auj. cloître des Carmes Beaujeu (Rhône) ; église collégiale
et église Saint-Symphorien : 516 ; Notre-Dame / chapitre de ~ : 213,
couvent et église des célestins, place 607 ; seigneurie de ~ : 258 ; sires
des Corps-Saints : 516 ; couvent et / seigneur de ~ : 136, 205, 213,
église des frères mineurs ou Cordeliers, 369, 372, 384, 425 ≈ Voir Index
à l’emplacement de l’actuel lycée personarum, s. v. Guichard IV († 1216),
Saint-Joseph, rue des Lices : 516 ; Guichard VI († 1331), Hugues de ~
couvent et église des frères précheurs, († 1127 ?), Humbert II († 1102/1103),
dont la porte Saint-Dominique et la Humbert III (1120 ?-1193)
rue du Rempart Saint-Dominique Beaujolais : 206, 607, 616
perpétuent le souvenir : 515, 516 ; Beaumont, auj. Beaumont-sur-Grosne
évêque d’~ : 53, 97 ≈ Voir Index (Saône-et-Loire) : 102
personarum, s. v. Garnier, Ratfrid ; Beaune (Côte-d’Or) : 524 ; pagus de ~ :
hôpital de Champfleury, pour les 60 ; vin de ~ : 19, 458
pestiférés [Champflori] : 518 ; papes Beauregard, château de ~, à Saint-Genis-
d’~ : 416, 457 Laval (Rhône) [Beauregard près Saint-
Ginies-Laval] : 514, 608
Bâgé, auj. Bâgé-le-Châtel (Ain) : 277, Beauvoir, auj. Beauvoir-de-Marc (Isère) :
280 ; châtelain de ~ : 302, 303 ≈ ≈ Voir Index personarum, s. v. Aymar
Voir Index personarum, s. v. Guyot : de ~, Dreux de ~
Geoffroy ~ ; juge de ~ : 303 ≈ Voir Bec, Le, auj. Le Bec-Hellouin (Eure) ;
Index personarum, s. v. Bertrand : abbaye Notre-Dame du Bec : 188
Guillaume ~ ; seigneurie ou terre de Béchevelin : voir Lyon (Rhône) ; 1.
~ : 267, 276, 278, 279, 280, 281 ≈ Quartiers ≈ Béchevelin
Voir Index personarum, s. v. Alexandre Beisses, toponyme non identifié : 261
de ~, Sibylle de ~ Bellecour : voir Lyon (Rhône) ; 1. QUARTIERS
Bagny (Rhône, cne Chevinay) : 71 ≈ Bellecour ; 2. VOIES ≈ place Bellecour
Balbigny (Loire) : 237 Belley (Ain) : 30 ; évêque de ~ : 221 ≈
Bâle / Basel (Suisse) : 499 ; diète de ~ Voir Index personarum, s. v. Anthelme
(1214) : 257 ; évêque de ~ : 200 ≈ de Chignin (1107-1178)
Voir Index personarum, s. v. Henri Bénévent / Benevento (Italie, Campanie) :
de Horbourg 254
Baon, toponyme non identifié : 260 Bergame / Bergamo (Italie, Lombardie) :
Bardille, localité non identifiée : 371 499
738 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Berry ; duc de ~ : 429, 445 ≈ Voir Index Bons (Ain, cne de Chazey-Bons) ; abbaye
personarum, s. v. Jean de France cistercienne Notre-Dame : 280
(1340-1416) Bouligneux (Ain) : 60, 76, 79
Berzé, auj. Berzé-le-Châtel (Saône-et- Boulogne, auj. Boulogne-sur-Mer (Pas-
Loire) ; seigneur de ~ : 292 ≈ Voir de-Calais) : 430
Index personarum, s. v. Berzé : Geoffroy Bourbonnais : 607
de ~ Bourdeaux (Drôme) ; prieuré bénédictin
Besançon (Doubs) ; archevêque de ~ : Saint-Savin de ~ : 210, 211
53, 82, 101, 144, 145, 147, 195 ≈ Bourg, auj. Bourg-en-Bresse (Ain) : *** ;
Voir Index personarum, s. v. Hugues église Notre-Dame : 281
de Salins, Humbert de Scey, Liétaud, Bourges (Cher) : 496, 523, 524, 559 ; bailli
Thierry ; archidiacre de ~ : 195 ≈ de ~ : 376 ; « roi de ~ » : 416 ≈ Voir
Voir Index personarum, s. v. Eberhard ; Index personarum, s. v. Charles VII
comté de ~ : 30 ; diète de Besançon (1403-1461)
(1157) : 190 ; diocèse de ~ : 148 Bourget, Le, auj. Le Bourget-du-Lac
Besne, auj. Bene Vagienna (Piémont) ; (Savoie) : 301, 307, 308, 309, 466 ;
comte de ~ : 612 ≈ Voir Index châtelain du ~ : 302, 303 ≈ Voir Index
personarum, s. v. Costa : Giovanni personarum, s. v. Lans : Jaquemin de ~
Lodovico ~ Bourgneuf : voir Lyon (Rhône) ; 1.
Betton (Savoie, cne de Betton-Bettonet) ; QUARTIERS ≈ Bourgneuf ; 4. AUTRES
abbaye cistercienne du ~ : 280
BÂTIMENTS ≈ porte de Bourgneuf
Bevaix (Suisse, Neuchâtel) ; prieuré
Bourgogne [Bourgoigne] : 148, 168, 219,
clunisien Saint-Pierre : 147, 148
228, 236, 304, 372, 416, 428, 505,
Bey (Ain) ; église Saint-Cyprien : 83
524, 609, 611, 612
Bezornay (Saône-et-Loire, cne de Saint-
Vincent-des-Prés) : 102 Bourgogne, comté [Bourgoigne] : 538 ;
Birieux (Ain) : 238 comte de ~ : 172
Blanot (Saône-et-Loire) : 102 Bourgogne, duché : 30, 55, 101 ; duc de
Blois (Loir-et-Cher) : 536, 559 ; comte de ~ ~ : 200
≈ Voir Index personarum, s. v. Eudes II Bourgogne, royaume fondé en 888,
(983 ?-1037), Thibaud V (1130 ?-1191) intégré à l’Empire romain germanique
Bluffy (Haute-Savoie) : 114 en 1032 : 8, 10, 11, 13, 25, 27, 31, 61,
Bocsozel (Isère, cne de Mottier) ; ≈ Voir 63, 72, 86, 89, 101, 112, 133, 137,
Index personarum, s. v. Aymon de ~ 138, 139, 141, 142, 144, 147, 151,
Bois, Le, auj. Le Bois-d’Oingt (Rhône) : 153, 160, 173, 183, 190, 193, 195,
257 205, 206, 207, 226, 497 [Bourgongne] ;
Bollène (Vaucluse) : 83 ; église Saint- ~ jurane ou transjurane, berceau et
Sauveur : 83 subdivision du royaume de ~ : 134,
Bologne / Bologna (Italie, Émilie- 151 ; roi de ~ : 18, 75, 97 [ Jurane],
Romagne) [Boloigne] : 276, 500, 521 ; 101, 134, 142, 144, 191
Biblioteca universitaria : 256 Bourgoin, auj. Bourgoin-Jallieu (Isère) :
Bonneval (Eure-et-Loir) ; seigneur de ~ : 238, 506
538, 539 ≈ Voir Index personarum, Bresse : 10, 14, 15, 218, 276, 300, 567,
s. v. Bonneval : Germain de ~ 612, 621
INDEX LOCORUM 739
227, 228, 230, 231, 233, 235, 237, 500, 508, 509, 585, 610 ; royaume
265, 313, 314, 323, 369, 371 [Foreiz], de ~ : 152
372, 425 ; comtes de ~ : 18, 133, 136, Gaule aquitaine, province instituée
175, 179, 193, 205, 212 par l’empereur romain Auguste
Fourvière : voir Lyon (Rhône) ; 1. probablement en l’an 27 avant notre
QUARTIERS ≈ Fourvière ; 3. Établissements ère avec pour capitale successivement
ecclésiastiques ≈ église collégiale Notre- Saintes / Mediolanum Santonum,
Dame-et-Saint-Thomas de Fourvière Poitiers / Lemonum et Bordeaux /
Francheville (Rhône) : 258 ; château de Burdigala : 509
~ : 373 ; curé de ~ : 292 Gaule cisalpine : 55
Francie occidentale, puis Francie, royaume Gaule lyonnaise, province instituée
issu de la division de l’Empire par l’empereur romain Auguste
carolingien, origine du royaume de probablement en l’an 27 avant
France : 11, 13, 50, 55, 58, 63, 64, 68, notre ère avec Lyon / Lugdunum pour
72, 73, 76, 133, 142, 151, 184, 193 capitale : 509
Fraxinetum, auj. La Garde-Frainet (Var) : Gaules lyonnaises, ensemble constitué,
54 dans la géographie administrative de
Frédière (Rhône, cne de Givors) : 260 l’Empire romain des ive et ve siècles
Fréjus (Var) ; comte de ~ : 188, 189 – et par conséquent de l’Église
romaine –, par les quatre provinces
Fremente : voir Fromente
du diocèse des Gaules issues de la
Fromente (Ain, cne de Neuville-sur-
subdivision de la Gaule lyonnaise :
Ain) ; seigneur de ~ [Fremente] : 538,
Lugdunensis prima ou province de
539, 540 ≈ Voir Index personarum,
Lyon, Lugdunensis secunda ou province
s. v. Coligny : Gaspard Ier de ~ de Rouen, Lugdunensis tertia ou
Fronsac (Gironde) ; marquis de ~ : 618 province de Tours, Lugdunensis Senonia
≈ Voir Index personarum, s. v. Albon : ou province de Sens : 156
Jacques d’~ (1505 ?-1562) Gaules, ensemble constitué par les trois
provinces de Gaule lyonnaise, Gaule
Gadagne, musées : voir Lyon (Rhône) ; 4. aquitaine et Gaule belgique instituées
AUTRES BÂTIMENTS ≈ musées Gadagne par l’empereur romain Auguste
Galhargues : voir Gallargues-le-Montueux probablement en l’an 27 avant notre
G allargues-le-Montueu x (G ard) ère : 9, 11, 17, 135, 155, 268, 313, 321,
[Galhargues] : 514 359, 363, 382, 621
Gap (Hautes-Alpes) ; évêque de ~ : 53, 83 Gayace : voir Caiazzo
≈ Voir Index personarum, s. v. Biraco, Gênes / Genova (Italie, Ligurie) : 505
Hugues Genève (Suisse) : 112, 138, 139, 613 ;
Gapençais : 82, 83 comte de ~ : 168, 460 ≈ Voir Index
Garon, rivière, affluent du Rhône (rive personarum, s. v. Agnès de Savoie,
droite) : 260 Amédée VIII, Gérold ; couvent des
Gaule [Gallia, Gaule celtique, Gaule frères mineurs : 281 ; couvent des
transalpine, Grande Gaule] : 9, 11, 17, frères prêcheurs : 281 ≈ Voir Index
29, 30, 52, 59, 110, 134, 150, 151, personarum, s. v. Marc : frère ~ ; diocèse
152, 153, 169, 194, 219, 335, 496, / évêché de ~ : 210, 211 ; Église de
INDEX LOCORUM 745
~ : 149 ; évêque de ~ : 75, 113 ≈ Grande-Chartreuse, monastère (Isère, cne
Voir Index personarum, s. v. Aimon, de Saint-Pierre-de-Chartreuse) : 278
Frédéric, Hugues ; foires de ~ : 419, Grangent (Loire, cne de Saint-Étienne) :
523 ; lac de ~ : voir Léman, lac ; 238, 239, 241
monnaie de ~ ou denier genevois : Gravelles (Ain, cne de Saint-Martin-du-
85, 308 ; prieuré clunisien Saint- Mont) : 259
Victor : 147 Grenoble (Isère) : 101, 505 ; conseil de ~,
Genevois ; duc de ~ : 618 ≈ Voir Index ou Conseil delphinal : 469 ; Église de
personarum, s. v. Charles-Emmanuel ~ : 51 ; évêque de ~ : 53 ≈ Voir Index
de Savoie (1567-1595) personarum, s. v. Bernaire, Hugues
Genouilleux (Ain) : 59 de Châteauneuf, Humbert, Isarn ;
Germanie, royaume issu de la division de pagus de ~ : 60 ; parlement de ~ : 507
l’Empire carolingien, ensuite noyau Grésivaudan : 485
de l’Empire germanique et l’un de Grézieu, auj. Grézieu-le-Marché (Rhône) :
ses membres : 8, 30, 76, 137, 141, 239 ; seigneur de ~ : 356 ≈ Voir Index
151, 366 ≈ Voir Index personarum, personarum, s. v. Saint-Symphorien :
s. v. Frédéric I er (1122 ?-1190), Jean de ~
Frédéric II (1194-1250), Henri Ier Grimault, auj. Grimaud (Var) ; sire de
(876 ?-936), Henri II (973 ou 978- ~ : 528 ≈ Voir Index personarum,
1024), Henri III (1017-1056), s. v. Vesc : Étienne de ~
Guiers vif, rivière, sous-affluent du Rhône
Henri IV (1050-1106), Henri V
par le Guiers (rive droite) [Guier Vif] :
(1081 ou 1086-1125), Henri VI
485
(1165-1197), Henri VII (1278/1279-
Guillotière : voir Lyon (Rhône) ; 1.
1313), Otton Ier (912-973), Othon IV
QUARTIERS ≈ brotteau de La Guillotière
(1175/1176-1218), Philippe de Souabe ≈ Guillotière : La ~ ; 4. AUTRES
(1177-1208), Sigismond (1368-1437) BÂTIMENTS ≈ maison de la Guillotière
Gex (Ain) ; pays de ~ : 567, 621 ≈ pont de la Guillotière
Gigny (Jura) ; prieuré clunisien Saint- Guise (Aisne) ; comte de ~ : 505 ≈ Voir
Taurin, ci-devant abbaye Saint- Index personarum, s. v. Rohan : Charles
Pierre : 81, 217, 218 de ~ (1478 ?-1528) ; duc de ~ : 628 ≈
Givors (Rhône) : 198, 200, 258, 260, Voir Index personarum, s. v. Lorraine :
261 ; péage de ~ : 15, 135, 197, 199, François de ~ (1520-1563) ; maison
200, 257 de ~ : 555, 629
Glasgow (Écosse) ; évêque de Glasgow : Gyé, auj. Gyé-sur-Seine (Aube) ; maréchal
251, 253 ≈ Voir Index personarum, de ~ : 539 ≈ Voir Index personarum,
s. v. Guillaume Mauvoisin s. v. Rohan : Pierre de ~
Gothie, marquisat issu d’une partie du
royaume des Wisigoths annexée Hautecombe (Savoie, cne de Saint-Pierre-
par les Francs, dont la capitale était de-Curtille), abbaye, anciennement
Narbonne ; marquis de ~ : 29 ≈ cistercienne, nécropole de la maison
Voir Index personarum, s. v. Bernard de Savoie : 276, 277
Plantevelue (841-886) Herbrestinc, auj. Herbrechtingen
Grammond (Loire) : 237 (Allemagne, Bade-Wurtemberg) : 145
746 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
480, 524, 527 [Mascon] ≈ Voir Index Marceau (Haute-Savoie, cne de Doussard) :
personarum, s. v. Équennes : Jean d’~ ; 114
bailliage / baillie de ~ : 339, 356, Marchampt (Rhône) ≈ Voir Index
480 ; comte de ~ : 186, 219, 429 ≈ pe rsonarum, s. v. Guillau me
Voir Index personarum, s. v. Girard de de Marchampt, chevalier [1193-1206]
Vienne (1142-1184), Guillaume II Marcilly, pour Marcillat (Puy-de-
(† 1125-1126), Jean de France (1340- Dôme) ? : 428
1416), Liétaud ; comté de ~ : 76, 103, Marcua (Ain, cne de Saint-Nizier-le-
265, 323 ; voir aussi Mâconnais ; Désert) ≈ Voir Index personarum,
couvent des frères mineurs : 278 ; s. v. Marcua : Aymon de ~, citoyen
couvent des frères prêcheurs : 277 ; de Lyon [1308]
denier de ~ : 425 ; diocèse ou évêché Marigni, auj. Margny (Seine-Maritime, cne
de Mâcon : 135, 147 ; église Saint- de Dampierre-en-Bray) ; monseigneur
Pierre : 279 ; église Saint-Vincent : de ~ ≈ Voir Index personarum,
279 ; évêque de ~ : 53, 101, 358 ≈ Voir s. v. Marigny : Enguerran de ~
Index personarum, s. v. Bar : Nicolas (1260 ?-1315)
de ~, Gontard, Liébaud, Maimbod ; Maringes (Loire) : 237
garde du sceau du bailliage de ~ / Marlens (Haute-Savoie) : 114
chancelier de ~ : 339, 356 ≈ Voir Marqueil / Marquel, auj. Mercœur (Haute-
Index personarum, s. v. Le Blanc :
Loire) ; messire ou monseigneur de ~ ≈
Jacques ~, Le Fort : Hugues ~ ; naute
Voir Index personarum, s. v. Mercœur :
de ~ : 305 ≈ Voir Index personarum,
Béraud de ~
s. v. Guillaume ; pays de ~ : 102, 117 ;
Marseille (Bouches-du-Rhône) : 497,
voir aussi Mâconnais
505 ; évêque de ~ : 53 ≈ Voir Index
Mâconnais : 63, 64, 73, 429 ; voir aussi
Mâcon (Saône-et-Loire) ; comté de ~ ; personarum, s. v. Léodoin
pays de ~ Marzé (Rhône, cne d’Alix) ≈ Voir Index
Maillat (Ain) : 198 personarum, s. v. Marzé : Guichard
Maine ; juge ordinaire du ~ ≈ Voir Index de ~, Hugues de ~
personarum, s. v. Courthardy : Pierre Mascon : voir Mâcon (Saône-et-Loire)
de ~ Massif central : 18
Malines / Mechelen (Belgique, Anvers) ; Maubec (Isère) ≈ Voir Index personarum,
camelin de ~, type d’étoffe : 306 s. v. Maubec : Humbert de ~
Mantaille (Drôme, cne d’Anneyron) : 48, Mauléon (Deux-Sèvres) ; seigneur de
49, 50, 51, 52 ; assemblée de ~ (879) : ~ : 540 ≈ Voir Index personarum,
29, 50, 51, 63 s. v. La Trémoille : Jacques de ~
Mante, La, auj. Manta (Italie, Piémont) ; Maurienne : 58
sieur de ~ : 630, 632 ≈ Voir Index Maurienne, auj. Saint-Jean-de-Maurienne
personarum, s. v. Saluces de La Mante : (Savoie) ≈ Voir Index personarum,
Michel-Antoine de ~ s. v. Jean de ~ ; Église de ~ : 280 ;
Mantigny (Rhône, cne de Bully) : 128, 129 évêque de ~ : 53, 101 ≈ Voir Index
Marboz (Ain) [Marbo] ; chacipol (sergent personarum, s. v. Adalbert, Évrard
ou officier subalterne chargé de lever Mayence / Mainz (Allemagne, Rhénanie-
les impôts) de ~ : 302 ; curé de ~ : 452 Palatinat) : 500
752 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Oncieu (Ain) ≈ Voir Index personarum, (1355) : 415, 485, 486 ; trésoriers de
s. v. Jocerand d’Oncieu ~ : 431
Openacum, toponyme non identifié, Pavie / Pavia (Italie, Lombardie) : 148,
probablement aux environs de 221, 222, 507 ; prieuré clunisien Saint-
Trévoux (Ain) ; église Sainte-Marie : Maieul / San Maiolo, auj. Archivio di
83 Stato : 148
Orange (Vaucluse) ; évêque d’~ : 53 ≈ Payerne (Suisse, Vaud) ; prieuré clunisien
Voir Index personarum, s. v. Germard ; Notre-Dame : 147, 148
prince d’~ [Orenge] : 538, 539 ≈ Périgord ; sénéchal de ~ [Périgort] : 528
Voir Index personarum, s. v. Jean IV ≈ Voir Index personarum, s. v. Pérusse
de Chalon-Arlay (1444 ?-1502) des Cars : Gautier de ~
Orbe (Suisse, Vaud) ; partage d’~ (856) : Périgueux (Dordogne) ; Archives
27 départementales de la Dordogne :
Orléans (Loiret) : 160, 546, 559 ; concile 376 ; consuls de ~ : 375, 376, 377
d’~ (538) : 89 ; édit d’~ (1561) : 546 Péronne (Saône-et-Loire) : 102
Orliénas (Rhône) : 371 [Orliens] Pérouges (Ain) : 238
Ostie / Ostia, auj. Ostia Antica, subdivision Pérouse / Perugia (Italie, Ombrie) : 296
de Rome (Italie) ; cardinal-évêque Perron, château du ~ : voir Pierre-Bénite
d’~ : 395 ≈ Voir Index personarum, (Rhône) ; château du Perron
s. v. Alberti : Niccolò Pierre-Bénite (Rhône) : 17 ; château du
Ouilly (Rhône, cne de Gleizé) : 153 Perron : 608
Oullins (Rhône) : 44, 60 Pierre-Scize : voir Lyon (Rhône) ; 1.
Quartiers ou voies ≈ Pierre-Scize ≈ fossés
Passy, auj. Pacy-sur-Armançon (Yonne) ; de Pierre-Scize ; 4. Autres bâtiments ≈
seigneur de ~ : 618 ≈ Voir Index château de Pierre-Scize
personarum, s. v. Mandelot : François Piney (Aube) : 60
de ~ (1529-1588) Place, La, auj. Saint-Clément-les-Places
Panissières (Loire) : 207 (Rhône) : 179
Pannonenches, toponyme non identifié : Plaisians (Drôme) ≈ Voir Index personarum,
258 [domos Pannonenches] s. v. Plaisians : Guillaume de ~
Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) : 445 (1270 ?-1313)
Paris : 9, 13, 14, 19, 42, 244, 253, 270, Platière : voir Lyon (Rhône) ; 3.
307, 318, 369, 412, 416, 419, 423, Établissements ecclésiastiques ≈ église
441, 442, 444, 445, 465, 471, 478, Notre-Dame de la Platière
480, 497, 510, 524, 536, 562, 612, Poissy (Yvelines) : 374, 378
629, 630, 631, 636, 637, 639, 640 ; Poitiers (Vienne) : 252, 350, 376 ; bataille
abbaye Saint-Victor : 224 ; Archives de ~ (1356) : 416, 430 ; comte de
nationales de France : 236, 274, ~ : 392 ≈ Voir Index personarum,
311 ; couvent des Célestins : 465 ; s. v. Philippe V (1292/1293-1322) ;
échevins : 19, 636, 639 ; parlement de concile de ~ (1078) : 155 ; diocèse de
~ : 270, 274, 407, 436, 441 ; prévôt ~ : 252 ; évêque de ~ : 251, 297 ≈
des marchands de ~ : 636, 637, 639, Voir Index personarum, s. v. Gauthier
640 ; régale de l’Église de ~ : 407 ; de Bruges, Jean Bellesmains
Sainte-Chapelle : 297 ; traité de ~ Polignac (Haute-Loire) ; vicomte de ~ :
INDEX LOCORUM 755
214 ≈ Voir Index personarum, s. v. Pons, Pressiat (Ain) ≈ Voir Index personarum,
vicomte de Polignac s. v. Pressiat : Stévenet de ~
Poligny (Jura) : 148 Provence : 18, 27, 50, 55, 61, 83, 101,
Pollionay (Rhône) : 259 149, 524, 547, 556, 611
Pologne : 571, 634 ; roi de ~ : 596 ≈ Provence, comté ; comte de ~ : 72
Voir Index personarum, s. v. Henri III Provence, royaume issu de la division de
(1551-1589) l’Empire caroligien : 13, 29, 30, 47,
Pommard (Côte-d’Or) : 60 50, 58, 76, 81, 82, 147 ; roi de ~ : 29
Poncin (Ain) : 198 Provins (Seine-et-Marne) ; camelin de ~,
Poncins (Loire) : 241 sorte de drap : 458
Ponnay (Haute-Savoie, cne de Talloires) : Pusey (Haute-Saône) : 60
114 Puy-en-Velay, Le (Haute-Loire) : 184,
Pont de Losne, auj. Saint-Jean-de-Losne 214, 237, 241, 423 ; Église du ~ :
(Côte-d’Or) : 212 184 ; église cathédrale Notre-Dame :
Pontassieve (Italie, Toscane) ; sanctuaire 423 ; évêque du ~ : 184 ≈ Voir Index
de la Madonna del Sasso, où l’on personarum, s. v. Gotescalc, Guy
vénère une Vierge à l’enfant conservée d’Anjou ; pélerinage au ~ : 423
dans la chapelle inférieure : 521 [Notre Puy-Sainte-Marie, Le : voir Puy-en-Velay :
Dame del Sasso / de Sasso] Le ~
Pont-de-Beauvoisin, auj. Le ~ (Isère et
Savoie) : 495, 506 Radicofani (Italie, Toscane) : 353
Pont-de-Veyle (Ain) : 305, 306, 307, 612 Ramponnet (Haute-Savoie, c ne de
[Le Pont de Veyle] Menthon-Saint-Bernard) : 114
Pontigny (Yonne) ; abbaye cistercienne Rançonnières (Haute-Marne) : 60
Notre-Dame : 164 ; abbé de ~ : 164, Ratisbonne / Regensburg (Allemagne,
227, 229 ≈ Voir Index personarum, Bavière) : 138
s. v. Guichard, abbé de Pontigny Ravel (Puy-de-Dôme) ; seigneur de
(1136-1165) ~ : 538 ≈ Voir Index personarum,
Pontoise (Val-d’Oise) : 330, 338, 349 s. v. Amboise : Guy d’~
Portes (Ain, cne de Bénonces) ; chartreuse Reculion, toponyme non identifié, peut-
Sainte-Marie : 192, 222 être La Tour (Loire, cne de Chazelles-
Porto, ancien port de Rome, auj. dans sur-Lyon) : 237
la commune de Fiumicino (Italie, Régny (Loire) ; prieuré clunisien Saint-
Latium) ; cardinal-évêque de ~ : 395 ≈ Martin : 103
Voir Index personarum, s. v. Jean XXII, Reic hen au (A l lem a gne, B a de -
pape (1316-1334) Wurtemberg) ≈ Voir Index personarum,
Portois, comté : 60 s. v. Hermann de Reichenau
Pouilles / PUGLIA : 504 Reims (Marne) ; archevêque de ~ : 50 ≈
Pouilly, auj. Pouilly-le-Monial (Rhône) : Voir Index personarum, s. v. Guillaume
102 ≈ Voir Index personarum, de Champagne, Hincmar, Juvénal
s. v. Pouilly : Thomas de ~ des Ursins : Jean ~ ; concile de ~
Pouilly, auj. Pouilly-lès-Feurs (Loire) : 237 (1119) : 160, 161
Presqu’île : voir Lyon (Rhône) ; 1. QUARTIERS Reneins, auj. Saint-Georges-de-Reneins
OU VOIES ≈ Presqu’île (Rhône) : 120
756 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
Ligny-en-Brionnais) ≈ Voir Index 187, 192, 193, 194, 197, 198, 209,
personarum, s. v. Saint-Rigaud : Robert 210, 212, 225, 231, 233, 234, 238,
de ~ 266, 268, 283, 286, 296, 300, 305,
Saint-Romain lès Couzon, auj. Saint- 307, 319, 326, 327, 331, 332, 384,
Romain-au-Mont-d’Or (Rhône) : 258 393, 406, 415, 417, 435, 460, 461,
Saint-Romain-le-Puy (Loire) : 237 477, 478, 479, 496, 500 [Arar], 501,
Saint-Sébastien : voir Lyon (Rhône) ; 1. 505, 508 [Arar], 524 [Saosne], 544,
QUARTIERS ≈ Saint-Sébastien 545, 570, 574, 583, 595, 602, 612,
Saint-Symphorien : voir : 1. Saint- 618, 627, 630
Symphorien-d’Ozon (Rhône) ; 2.Saint- Sarcey (Rhône) : 152
Symphorien-sur-Coise (Rhône) Sardaigne, royaume continental et
Saint-Symphorien-d’Ozon (Rhône) : 301, insulaire sur lequel régna la maison
306 ; prieur de ~ : 307 de Savoie de 1720 à 1861, date à
Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône) : laquelle elle proclama le nouveau
237, 239 ≈ Voir Index personarum, royaume d’Italie : 460
s. v. Lambert : Jean ~, Saint- Sarresviller, auj. Sérévillers (Oise) ; seigneur
Symphorien : Jean de ~, Saint- de ~ : 480 ≈ Voir Index personarum,
Symphorien : Pierre de ~ ; mandement s. v. Quesnes : Karados des ~
de ~ : 241 Sasso, Notre Dame de / del ~ : voir
Saint-Thomas de Fourvière : voir Pontassieve (Italie, Toscane)
Lyon (Rhône) ; 3. ÉTABLISSEMENTS Sault (Vaucluse) ; comte de ~ : 558
ECCLÉSIASTIQUES ≈ église Notre-Dame- [monsieur de Sault], 609 [comte de
et-Saint-Thomas de Fourvière Saux], 618 ≈ Voir Index personarum,
Saint-Trivier, auj. Saint-Trivier-sur- s. v. Agoult : François-Louis d’~ de
Moignans (Ain) : 180 ≈ Voir Index Montauban
personarum, s. v. Saint-Trivier : Jean Saux : voir Sault (Vaucluse)
de ~ Savigneux (Ain) : 102
Saint-Tropez (Var) ; golfe de ~ : 54 Savigny (Rhône) : 428 ; abbaye Saint-
Saint-Vérand (Rhône) : 258 Martin : 31, 57, 60, 69, 70, 94, 95,
Saint-Victor, auj. Saint-Victor-sur-Rhins 98, 110, 111, 112, 113, 118, 119, 120,
(Loire) : 102, 238 126, 127, 128, 129, 135, 150, 152, 153,
Sale, La, auj. La Salle (Rhône, cne de 174, 175, 177, 197, 205, 207, 208, 209,
Quincieux) ? : 371, 373 210, 211, 213, 214, 252, 335, 336 ≈
Saligny (Loire, cne de Saint-Romain-le- Voir Index personarum, s. v. Arnoul,
Motte) : 179 Badin, Dalmace, Duran, Faroul,
Salle, La (Saône-et-Loire) ≈ Voir Index Ferlaic, Frédéric, Fredusus, Gautier,
personarum, s. v. Arduin de La Salle Gerberne, Hugues (2), Ismidon, Itier,
Saluces / Saluzzo (Italie, Piémont) ; Laurent, Martin, Milon, Ponce de Lay,
marquisat de ~ : 529 Ponce, Roger
Salvizinet (Loire) : 207 Savoie, comté, duché depuis 1416 : 10,
Sancia (Jura, cne Chambéria) : 44 13, 19, 303, 415, 419, 485, 486, 495,
Saône, rivière, affluent du Rhône (rive 506, 524 [Savoye], 529, 530 [Savoye] ;
droite) : 7, 8, 15, 16, 18, 21, 92, 120, armée de ~ : 509 ; chancelier de ~ :
135, 148, 180, 183, 184, 185, 186, 466 ≈ Voir Index personarum, s. v.
760 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
archevêque de ~ : 53, 55, 56, 59, 100, Vimy, auj. Neuville-sur-Saône (Rhône) :
101, 107, 112, 159, 195, 296 ≈ Voir 83 ; église Saint-Florent : 83
Index personarum, s. v. Adon, Barnoin, Vindry (Rhône, cne de Saint-Loup) : 208
Étienne II, Léger, Otramn, Thibaud ; Vinzelles (Saône-et-Loire) : 214 ≈ Voir
comté de ~ : 149 ; concile de ~ (1311- Index personarum, s. v. Guillaume
1312) : 12, 270, 375 ; diocèse de ~ : de Vinzelles, Hugues de Vinzelles,
187 ; Église de ~ : 18 ≈ Voir Index Maieul de Vinzelles
personarum, s. v. Hugues ; monnaie Viterbe / Viterbo (Italie, Latium) ; évêque
de ~ : 258, 260, 277, 278, 279, 280, de ~ : 400 ≈ Voir Index personarum,
300, 452, 453, 454, 455, 456 ; pagus s. v. Giovanni da Veroli
de ~ : 51, 60 ; église Notre-Dame- Vivier, Le, au château de Tourvéon, à
de-l’Isle : 260 ; royaume de ~ : 72 ≈ Collonges-au-Mont-d’Or (Rhône) ;
Voir Provence, royaume ; traité de ~ seigneur du ~ : 614 ≈ Voir Index
(10 avril 1312) : 12, 376 personarum, s. v. Tourvéon : Jacques ~
Viennois : 50, 58, 369, 370, 371, 415, 485 Viviers (Ardêche) : 187 ≈ Voir Index
Viennois, dauphiné de ~ : voir Dauphiné, personarum, s. v. Viviers : Hugues de
principauté ~ ; évêque de ~ : 53 ≈ Voir Index
Villare, auj. Villard-Chapelle (Saône-et- personarum, s. v. Éthère
Loire, cne de Condal) : 60 Voiron (Isère) ; métral (officier du comte
Villaria, toponyme non identifié : 44 de Savoie) de ~ : 303 ≈ Voir Index
Villars (Loire) : 238 personarum, s. v. Burdin : Guillaume ~
Villars, Le (Saône-et-Loire) ; prieuré de
bénédictines dépendant de Saint- Wassy (Haute-Marne) : 628
Philibert de Tournus : 279 Wolfenbüttel (Allemagne, Basse-Saxe) ;
Villars, auj. Villars-les-Dombes (Ain) ≈ Bibliothèque ducale / Herzog August
Voir Index personarum, s. v. Étienne II, Bibliothek : 570
Villars : Louis de ~
Villechenève (Rhône) : 237, 238 Yverdon, auj. Yverdon-les-Bains (Suisse,
Villedieu (Loire, cne de Sainte-Foy-Saint- Vaud) : 582 [Ebrudunum]
Sulpice) : 241 Yzeron (Rhône) : 179, 217, 218, 219, 222,
Villefranche, auj. Villefranche-sur-Saône 238, 259, 260 ; mandement d’~ : 238
(Rhône) : 217
Villeneuve de Chillon, auj. Villeneuve Zähringen, château ruiné sis à
(Suisse, Vaud) ; hôpital Notre-Dame : Gundelfingen (Allemagne, Bade-
279 Wurtemberg) ; duc de ~ : 195 ≈ Voir
Villeurbanne (Rhône) : 60, 452, 488 Index personarum, s. v. Berthold IV
LISTE DES AUTEURS
introduction
« Part de l’Empire » – « Part du Royaume ».
Appartenances, ruptures et confins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
première partie
DE L’EMPIRE CAROLINGIEN
AU ROYAUME DE BOURGOGNE (843-1032)
introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
lyon et la division de l’empire carolingien . . . . . . . . . . . . 33
I.01. Agobard défenseur de l’unité dans l’Empire carolingien . . . 33
I.01.a. Contre la pluralité des lois (817-822) . . . . . . . . . . . . 34
I.01.b. Contre la division de l’Empire (829) . . . . . . . . . . . . 36
I.02. Florus de Lyon, un grand intellectuel
du monde carolingien, travaille sur l’œuvre de saint Augustin
(milieu du ixe siècle) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
I.03. Restitution à l’Église de Lyon de biens spoliés
par de grands laïcs : diplôme de Lothaire Ier pour l’Église
de Lyon (841-852) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
lyon dans le royaume de provence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
I.04. Confirmation des privilèges de l’abbaye de L’Île-Barbe :
diplôme de Charles de Provence (861) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
772 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
deuxième partie
LA CITÉ AUX CONFINS DE L’EMPIRE
ET DU ROYAUME (1032-1226)
introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
le rattachement de lyon
et du lyonnais à l’empire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
II.01. La succession contestée de Rodolphe III (1034) . . . . . . . 137
II.01.a. Selon la Vie de Conrad de Wipon . . . . . . . . . . . . . . 138
II.01.b. Selon la Chronique d’Hermann de Reichenau . . . . . 139
II.02. L’intervention d’Henri III dans la nomination
des archevêques Odolric (1042) et Halinard (1046) . . . . . . . . 140
II.03. L’« archevêché et comté de Lyon »
tout entier dans la Bourgogne d’Empire (1049) . . . . . . . . . . . 147
II.04. Le Lyonnais de la Gallia à la Burgundia :
le témoignage des actes locaux (1023-1098) . . . . . . . . . . . . . . 150
II.04.a. Donation à l’abbaye d’Ainay
d’une vigne située dans l’ager de Ternand (1023) . . . . . . . 152
II.04.b. Donation à l’abbaye de Savigny de biens
situés au voisinage de Sarcey (septembre 1030/1032) . . . . . 152
TABLE DES MATIÈRES 775
troisième partie
DE L’ÉVÊCHÉ D’EMPIRE
À L’ANNEXION CAPÉTIENNE
(1226-1320)
introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265
archevêques et papes
sous la pression capétienne (1226-1306) . . . . . . . . . . . . . . . . 273
III.01. Le roi Philippe III reçoit les Lyonnais sous sa garde
(mai 1271) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273
III.02. Testament de Sibylle de Bâgé, comtesse de Savoie
(11 mai 1294) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
III.03. Les clés d’une villa fortifiée convoitée, Saint-Just
(1302-1310) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
III.03.a. Protestation d’André des Échelles,
prévôt de Saint-Just, contre l’occupation des portes
de Saint-Just par les gens du roi (28 juillet 1302) . . . . . . . 291
III.03.b. Protestation des chanoines de Saint-Just
contre l’occupation de leur cloître
par les sergents du gardiateur (11 août 1303) . . . . . . . . . . 292
III.03.c. Remise de la garde de la porte du Pont-Levis
de Saint-Just aux citoyens de Lyon (11 août 1303) . . . . . . . 294
III.03.d. Remise par un officier de Saint-Just de la maison
du prieuré de Saint-Irénée aux citoyens de Lyon,
pour la fortifier (11 avril 1310) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
III.04. Le pape, le roi, la ville et ses puissants voisins :
le couronnement de Clément V et ses conséquences
(1305-1310) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295
780 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
quatrième partie
LYON, VILLE FRONTIÈRE, VILLE ROYALE (1320-1487)
introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 415
lyon et le pouvoir royal
au temps de la guerre de cent ans . . . . . . . . . . . . . . . . . . 421
IV.01. Doléances, coutumes et droit :
les commissaires-réformateurs (1319 et 1347) . . . . . . . . . . . . 421
IV.02. La présence récurrente des compagnies d’aventure
dans le Lyonnais pendant la guerre de Cent Ans (1378) . . . . . 427
IV.03. Les Lyonnais et la rançon royale (1361-1363) . . . . . . . . 430
IV.03.a. La mise en place de la composition lyonnaise . . . . 431
IV.03.b. Un geste de munificence de la part des Lyonnais . . . 432
IV.03.c. La taille de 1363 pour la rançon royale :
les montants payés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 432
IV.03.d. La taille de 1363 pour la rançon royale :
les estimations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 433
IV.03.e. Tableau récapitulatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 434
IV.04. L’entretien des fortifications (1359-1394) . . . . . . . . . . . 435
IV.04.a. Une convention
au sujet de la réparation des fortifications (1359) . . . . . . . . 437
IV.04.b. La participation du clergé
à la protection de la ville (1368) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 439
IV.04.c. Les juifs et la participation à l’effort commun
(1364) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 441
IV.04.d. Nouvelle réclamation faite aux juifs de Lyon
(1394) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 442
IV.05. L’entrée du roi Charles VI (14 octobre 1389) . . . . . . . . 444
la société lyonnaise : contrastes et tensions . . . . . . . . . 449
IV.06. Saint-Nizier : une église au cœur de la vie
politique et sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 449
TABLE DES MATIÈRES 783
cinquième partie
CLÉ DU ROYAUME (1487-1563)
introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 495
espaces frontaliers et écriture de l’histoire . . . . . . . . . 499
V.01. Description de Lyon dans la chronique universelle
de Hartmann Schedel (1493) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 499
V.02. Description de la ville-frontière (1521) . . . . . . . . . . . . . 504
V.03. Érudition et éloge de la ville :
le Lyon d’autrefois de Claude Bellièvre (1525) . . . . . . . . . . . . 507
V.04. Symphorien Champier et l’histoire
du transfert de la cathédrale de Lyon (1529) . . . . . . . . . . . . . 510
V.05. Testament de Thomas Gadagne le Jeune,
citoyen de Florence (6 octobre 1541) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 513
foires et fêtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 523
V.06. Rétablissement de deux foires à Lyon (mai 1487) . . . . . 523
V.07. Entrée ducale : Charles Ier de Savoie à Lyon (1489) . . . . . 529
V.07.a. Procès-verbal de l’entrée du 30 mars . . . . . . . . . . . 530
V.07.b. Achats d’avril . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 531
V.07.c. Dettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 531
V.08. Armoiries lyonnaises et armoiries royales (1491-1494) . . . 532
V.08.a. Le barrage du pont du Rhône . . . . . . . . . . . . . . . . 534
V.08.b. Les privilèges des foires de Lyon . . . . . . . . . . . . . . 535
V.09. Les joutes d’Ainay (mai 1500) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 536
la ville réformée et le roi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 543
V.10. Les Protestants s’emparent de l’urbanisme (1563) . . . . . 543
V.11. Lyon réformée (1562-1563) : rebelle ou loyale à son roi ? . . . 552
V.11.a. Justification de la prise d’armes (1562) . . . . . . . . . . 554
V.11.b. Protestation d’obéissance au Roi (18 mars 1562) . . . . 557
TABLE DES MATIÈRES 785
sixième partie
ASSUJETTISSEMENT ET ALLÉGEANCE
À L’AUTORITÉ ROYALE (1563-1601)
introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 567
les entrées de la famille royale à lyon (1515-1600) . . . . . . 569
VI.01.a. L’entrée de François Ier (12 juillet 1515) . . . . . . . . . . . 575
VI.01.b. L’entrée d’Éléonore d’Autriche (27 mai 1533) . . . . . . 582
VI.01.c. L’entrée d’Henri II et Catherine de Médicis
(23 et 24 septembre 1548) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 587
VI.01.d. L’entrée de Charles IX (13 juin 1564) . . . . . . . . . . . . 592
VI.01.e. L’entrée d’Henri III (6 septembre 1574) . . . . . . . . . . 595
VI.01.f. L’entrée d’Henri III (6 septembre 1574) . . . . . . . . . . 596
VI.01.g. L’entrée d’Henri IV (4 septembre 1595) . . . . . . . . . . 598
VI.01.h. L’entrée de Marie de Médicis (3 décembre 1600) . . . 602
la réécriture mythique de l’intégration
dans le royaume . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 607
VI.02. Le rétablissement de l’autorité royale
d’après Guillaume Paradin (1573) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 607
VI.02.a. Le rétablissement des foires (19 mars 1563) . . . . . 608
VI.02.b. La reprise en main de la ville
par le maréchal de Vieilleville (15 juin 1563) . . . . . . . . . . 610
VI.02.c. La visite de Charles IX et autres événements
(janvier 1564) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 612
VI.02.d. Le contrôle royal de l’élection des représentants
municipaux (juillet 1564-février 1565) . . . . . . . . . . . . . . . 614
VI.02.e. Les ordonnances prises par le pouvoir royal
pour renforcer l’obéissance de la ville (1561-1568) . . . . . . . 615
786 LYON, ENTRE EMPIRE ET ROYAUME (843-1601)
bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 643
INDEX PERSONARUM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 683
INDEX LOCORUM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 735
liste des auteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 765
tables des illustrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 767