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lexbase Afrique-OHADA n°33 14 mai 2020

Sous la direction scientifique de Professeur Ndiaw Diouf , Agrégé de droit privé, Professeur titulaire des Universités, FSJP, Université
Cheikh Anta Diop de Dakar

Aziber Seïd Algadi , Rédacteur en chef de Lexbase Afrique-OHADA

Covid-19

[Le point sur...] Libres propos sur quelques aspects juridiques de la crise sanitaire liée au Covid-19 au Togo
Par Thérèse Donu

Droit financier

[Doctrine] L’accepteur dans la monnaie électronique


Par Mohamadou Sadou Innocent

(N)TIC

[En librairie] Code du numérique en République du Bénin - Texte intégral introduit et présenté

Procédure

[En librairie] Le Règlement de procédure de la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage de l'OHADA et ses textes d'application,
commenté article par article

Protection sociale

[En librairie] Droit sénégalais de la protection sociale

Sociétés

[Textes] Le Sénégal à l’assaut des start up


Par Binty Diop

Réf. : Loi n° 2020-01 du 6 janvier 2020 relative à la création et à la promotion de la start-up au Sénégal

[Doctrine] La flexibilisation du droit des sociétés commerciales OHADA : un impératif d’attractivité


Par Fidèle Djonwé

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Réf. : CCJA, 13 février 2020, n° 036/2020

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[Brèves] Adaptation des procédures de la CCJA à la crise sanitaire liée au Covid-19

Réf. : Décision n° 054/2020/CCJA/PDT du 1er avril 2020, portant adoption de nouvelles dispositions pour les audiences de la cour commune de justice et
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[Brèves] Obligation de localisation d’une personne morale : la domiciliation à une boîte postale est insuffisante

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[Brèves] Des causes de nullité de la décision judiciaire d’adjudication

Réf. : CCJA, 9 avril 2014, n° 100/2020

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[Brèves] Décisions rendues en matière de saisie immobilière : irrecevabilité de l’appel contre un jugement ne statuant sur aucun des
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[Brèves] Sanction de la validation d’une inscription hypothécaire fondée sur les dispositions de l’ancien acte uniforme portant
organisation des sûretés

Réf. : CCJA, 10 octobre 2019, n° 231/2019

Comité scientifique :

Professeur Isaac Yankhoba Ndiaye , Professeur titulaire (Sénégal)


Professeur Abdoulaye Sakho, Maître de conférences agrégé (Sénégal)
Professeur Yaya Bodian , Maître de conférences agrégé (Sénégal)
Professeur Eric Montcho , Maître de conférences agrégé (Bénin)
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Professeur Koffi Agbenoto , Maître de conférences agrégé (Togo)
Professeur Djibril Abarchi , Maître de conférences (Niger)
Professeur François Anoukaha , Professeur titulaire (Cameroun)
Professeur Jean-Claude James , Maître de conférences (Gabon)
Professeur Aboudramane Ouattara , Maître de conférences agrégé (Côte d'ivoire)

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[Doctrine] L’accepteur dans la monnaie électronique
par Mohamadou Sadou Innocent, Doctorant de droit privé, Université de N'Gaoundéré - Cameroun

Nouvelle modalité de service [1] pour certains, vraie fausse monnaie pour d’autres [2], la monnaie électronique jusqu’à ce jour est à la
quête de sa véritable nature juridique. Le potentiel innovant [3] de ce nouveau mode simpli é de cession de titre de créance, a suscité
de l’émoi auprès des législateurs, y compris celui de la CEMAC [4]. Ce dernier la dé nie comme «[…] une valeur monétaire stockée sous
une forme électronique, y compris informatique ou numérique, représentant une créance sur l’émetteur, qui est émise à la valeur
nominale contre remise de fonds, aux fins d'opérations de paiement et qui est acceptée par une personne physique ou morale autre que
son émetteur, sans faire intervenir de compte bancaire dans la transaction […]» [5]. La conventionalité de cette nouvelle «monnaie»
désormais quali ée de service de paiement [6], fait de l’accepteur et partant, de son acceptation le socle de son régime juridique. Ainsi,
l’accepteur [7], dernier maillon de la chaîne du paiement en monnaie électronique, sans qui elle serait émise « dans le vide» [8], mérite
au même titre que le porteur [9] une attention particulière. Pourtant, force est de constater le silence du législateur communautaire à
son sujet, probablement dicté par le fait que la pratique l’a relégué au rang des contrats bancaire classique. Ce qui n’est pas sans
conséquence sur l’importance du statut de l’accepteur en monnaie électronique.

Or, l’évolution du régime de l’émission et de la gestion de la monnaie électronique ainsi que celle récente des moyens de paiement [10]
aurait dû être l’occasion de s’arrêter sur la quali cation juridique de cette dernière [11] et partant, du statut de l’accepteur. En e et,
l’indispensable volonté de créer un espace intégré des paiements électroniques et de promouvoir une inclusion nancière a conduit à
l’instrumentalisation de la monnaie électronique. Si initialement, les fonctionnalités dévolues à cette monnaie permettaient
exclusivement la réalisation d’achat de biens ou de services (directement) auprès de commerçants accepteurs tiers à l’émetteur,
aujourd’hui elle devient un outil par excellence de concurrence dans l’espace CEMAC. Mais cette nouvelle orientation du législateur
communautaire, qui fait de la réalisation des transactions de petits montants [12] l’une des causes de son encadrement, semble avoir
ignoré la nature complexe de la monnaie électronique, qui fait du tiers accepteur un acteur central.

En e et, la monnaie électronique est « une valeur monétaire […] acceptée par une personne physique ou morale autre que son
émetteur» [13]. Ainsi, cette «autre», personne physique ou morale, est un acteur placé au cœur du dispositif de paiement en monnaie
électronique. Dès lors, Comment comprendre qu’il soit jeté aux oubliettes par le législateur communautaire. Et pourtant, il appert de
toute évidence que l’acceptation en monnaie électronique est un discriminant juridique et partant, di ère substantiellement non
seulement de celui émis par un porteur, mais aussi, de ceux exigés pour les autres formes de moyen de paiement. Il se dissimule ainsi,
sous ce simple agrément que donne une personne tierce [14] à l’émetteur à un paiement en monnaie électronique, une notion ambigüe,
au régime quasi-obscur dont il importe de questionner le caractère. Quel est le caractère de l’acceptation en monnaie électronique ?

Au regard de ce qui précède, il semble tout à fait opportun pour des considérations d’ordre juridique et économique que le régime de
l’acceptation de la monnaie électronique soit précisé. Aussi, la monnaie électronique étant une monnaie réseau [15] de l’attractivité du
statut de l’accepteur, dépendra l’extension et la survie de cette monnaie évincée du cours légal. Le législateur communautaire
gagnerait dans ce sens à protéger ce dernier des conséquences que ferait naître l’assimilation de son acceptation à celui d’un simple
paiement bancaire.

En e et, l’analyse du corpus juridique parcellaire [16] y relatif pourrait laisser croire à une assimilation de la relation contractuelle de
l’accepteur à cellequi relie un établissement de crédit et un commerçant dans les opérations bancaires. Chose somme toute
incompatible. A la vérité, l’expression de cette acceptation qui est consubstantielle, voire unie à la monnaie électronique (I), emporte un
dédoublement d’engagement (II) au système de paiement ouvert parce que la monnaie électronique ne circule guère dans un système
parfaitement hermétique [17].

I - L’unicité de l’acceptation à la monnaie électronique

Le dénouement de l’opération de paiement en monnaie électronique est inséparable de la nature de cette dernière. Elle n’est monnaie
électronique que lorsqu’elle est «acceptée» par un tiers autre que son émetteur au moment desa circulation (B). A la vérité, faute d’être
acceptée par une personne ayant la qualité d’accepteur, cette «monnaie» ne vivrait qu’à l’abri des règles de la monnaie électronique.
Aussi, doit-on au regard de son particularisme, constater son identification légale sur le fondement d’une acceptation (A).

A - L’identification de la monnaie électronique par l’acceptation

L’acceptation [18] en monnaie électronique, manifestation d’une volonté de son auteur à être lié dans les termes de l’o re [19], apparaît
comme le miroir de l’o re. Et pour cause, elle est censée venir à sa rencontre. En monnaie électronique, un tel acquiescement relève
plus de sa définition (1), et partant traduit toute sa conventionalité (2).

1 - La définition de la monnaie électronique par l’acceptation

L’un des véritables fondements de l’acceptation de la monnaie électronique tient simplement au fait qu’elle n’est pas une monnaie à
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proprement dite. En conséquent, elle tire toute son existence de cette «acceptation» élément dé nitionnel qui permet de la distinguer
des autres «vraies» monnaies.

Le législateur communautaire à l’article 86 du Règlement CEMAC relatif au service de paiement précise que « la monnaie électronique
est une valeur monétaire stockée sous
une forme électronique, […] est acceptée par une personne physique ou morale autre que son émetteur […]». Si cette nouvelle dé nition
dans sa lettre di ère de celle de l’article 1 du Règlement du 18 septembre 2011, relatif à l’exercice de l’activité d’émission de monnaie
électronique, elles se rejoignent tout au moins dans l’esprit. Parce qu’en réalité, la nouvelle formulation, étend la portée de celle retenue
dans Règlement de 2011[20]. Aussi, il ressort de cette nouvelle dé nition une éviction de l’expression « qui peut être » utilisée dans
l’ancienne formulation et qui ne rassurait guère quant à la véritable destination de l’usage des valeurs monétaires électroniquement
incorporées.

Néanmoins, quelques soit la formulation, il ressort que la monnaie électronique se «doit» d’être «acceptée» a n de servir de paiement à
une tierce personne autre que son émetteur [21]. Ce critère participe de l’exigence terminale qui conditionne l’existence de cette
«monnaie».

En outre, une telle exigence suggère de prêter à la monnaie électronique une valeur monétaire, donc de la considérer comme
équivalente à la monnaie légale en vigueur, du moins dans sa fonction pratique de moyen de payement. En e et, simple monnaie
d'appoint, caractérisée par sa nature spéci que de substitut électronique aux pièces et billets de banque, la monnaie électronique n'a
pas vocation à servir ni d'instrument d'évaluation (fonction que remplit sa monnaie légale de référence), ni de réserve de valeur, son
destin n'étant que d'alimenter les mouvements de signes monétaires [22]. Dans cette logique, il devient inutile de rappeler que le
paiement en monnaie électronique déroge totalement au mode de paiement classique bancaire.

Ainsi, l’exigence de l’« acceptation» de la monnaie électronique découle même de la nature de cette dernière. L’on ne saurait
aucunement l’envisager sans une telle exigence légale qui laisse par conséquent la faculté à toute personne de décliner ou d’accepter
son usage sans toutefois craindre de voir sa responsabilité être engagée en cas de refus. On peut dès lors apprécier l’ancienne
formulation de la dé nition qui mentionnait clairement « qui peut être acceptée ». Son éviction de la nouvelle formulation pourrait
conduire à une interprétation large, susceptible de faire croire à une érection au rang de monnaie ayant cours légal de la monnaie
électronique. Or, il ne saurait en être ainsi, ce d’autant plus que c’est principalement cette exigence d’acceptation qui la singularise des
autres types de monnaies.

Il est certes vrai qu’en raison de ces certains éléments [23], la monnaie électronique est parfois présentée comme une alternative à la
monnaie duciaire. En e et, elle se transmet manuellement, sous réserve de manipulation électronique, elle permet de réaliser un
paiement
libératoire et elle n’exige aucun lien avec un compte bancaire. Tout se passe comme si
on avait donné «conventionnellement» à la monnaie électronique un régime juridique identique à celui de la monnaie duciaire.
Toutefois, cette analyse fait peu de cas du régime légal dont est assortie la monnaie duciaire et de son régime de protection, lequel
empêche l’émission de tout signe monétaire ayant vocation à se substituer à celle-ci. La monnaie duciaire a une spéci cité qui résulte
de la loi et en l’état actuel des textes, ne peut pas avoir le même caractéristique que la monnaie électronique. De plus, la monnaie
électronique est avant tout un droit sur une somme d’argent, contrairement aux billets de banque de la BEAC qui sont quali és de biens
meubles corporels. En e et, ces derniers, depuis le régime du cours forcé, représentent bien plus qu’une simple créance de somme
d’argent. Il n’y a donc juridiquement aucune assimilation possible entre la monnaie électronique et la monnaie duciaire [24].Par
conséquent, la monnaie électronique ne saurait donc être imposée à un créancier comme on le ferait pour les moyens de paiement
ayant cours légal [25].

Le dénouement d’une opération de paiement en monnaie électronique a donc plus un caractère au regard de cette exigence
d’acceptabilité. Ce dénouement anormal du rapport d'obligation monétaire ne béné cie pas, comme su mentionné, de l'autorité de loi,
mais de la volonté des personnes qui se déclarent disposées à l'accueillir. Elle n'est qu'une monnaie conventionnelle, contrairement à la
monnaie scripturale qui est une modalité désormais principale de la monnaie étatique [26]. C'est bien, du reste, ce caractère privé et
consensuel que souligne la dé nition de la monnaie électronique en relevant qu'elle «est acceptée par une personne physique ou
morale autre que son émetteur». Ainsi, en acceptant d'être désintéressé de ses droits en monnaie électronique, le créancier consent à
la dation en paiement que réalise cette allocation d'unités de valeur et, par ce biais, à la libération de son débiteur [27]. Ainsi, si la
principale exigence de l’acceptation de la monnaie électronique illustre aisément sa nature et partant, sa singularité des autres moyens
de paiement, cette dernière semble plus efficace lorsqu’elle est matérialisée dans un contrat.

2 - La conventionalité de la monnaie électronique pour l’acceptation

L’acceptation de la monnaie électronique est par ailleurs aussi révélatrice de son fondement conventionnel. Cette dernière ne se
déploie que sur la base d’une convention dûment conclue avec un tiers généralement appelé l ’accepteur . Ainsi, la monnaie
électronique tire sa valeur du contrat liant ce dernier à un émetteur, et subséquemment crée des effets.

L’un des principaux critères, à notre sens, qui a conduit le législateur communautaire à se fourvoyer, reste le faible encadrement du
contrat d’acceptation. Selon toute vraisemblance, que ce dernier assimile «le contrat d’acceptation» tel que pratiqué dans le système
de réseau de paiement par carte interbancaire au contrat d’acceptation de la monnaie électroniquen’a rien d’étonnant. En réalité, si dans
le premier cas, le contrat lie généralement l’acquéreur et son client, dans le second cas, le contrat d’acceptation ne lie point un
acquéreur à un autre acquéreur, mais plutôt l’émetteur et accepteur. D’ailleurs, ce dernier se dé nit comme personne physique ou
morale «ayant signé un contrat avec l’émetteur de monnaie électronique » [28]. Dans le même ordre idée, l’article 12 du Règlement
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relatif à l’émission de la monnaie électronique dispose que : «Les contrats conclus entre les établissements émetteurs de monnaie
électronique avec, d’une part, les porteurs et, d’autre part, les accepteurs […]».Il semble dès lors évident que le contrat ne lie que
l’accepteur à l’émetteur de monnaie électronique.

Ainsi, la relation contractuelle qui naît du contrat d’acceptation en monnaie électronique est, comme l’a rme P. Storrer, « inédite»
[29]dans la mesure où elle est nécessaire pour lier le premier coin l’émetteur au troisième coin l’accepteur [30]. Il aurait ainsi été
judicieux pour le législateur communautaire de prendre en considération ces paramètres a n permettre au régime de paiement en
monnaie électronique de mieux protéger l’accepteur puisqu’en dé nitive, il est le consommateur nal de la monnaie électronique sur
quirepose à la vérité, toute l’e cacité du système.A ce titre, il mérite une protection. On peutdonc regretter, que son sort soit délaisser
au profit d’une hyper contractualisation des rapports.

Dans l’espace européen,le même constat sur l’absence de protection de l’accepteur aété fait. Justement précise P. Storrer : « la relation
contractuelle entre émetteur et accepteur n’est évoquée qu’une fois dans la Directive en son article 11.7 et nulle part dans le code
monétaire nancier » [31]. Seule une disposition vague lui est ainsi consacrée. La seule disposition formulée à l’égard de l’accepteur
renvoie à larelation contractuelle qui le lie à l’émetteur. Par conséquent, la validité du contrat d’acceptation reste soumise au respect
des exigences de l’article 1108 du Code civil [32].

Dans la pratique, les contrats d’acceptations sont pour l’essentiel des contrats d’ adhésion pré-rédigée par l’établissement de paiement
émetteur. En dépit de cette forme, le contrat de monnaie électronique a la particularité d’être relativement aisé à mettre en relief,
puisque sa quali cation [33], à la di érence de celle des autres formes de contrat, ne repose que sur des considérations juridiques,
objectivement observables, liées à son mode de conclusion [34]. Aucun élément subjectif n’est pris en considération.En conséquence,sa
quali cation juridique ne tient pas compte précisément de la puissance ou de la faiblesse des contractants, pas plus qu’elle ne s’attache
au fait que le stipulant pourrait détenir un monopole [35]. Mais cette prolifération des contrats d’adhésion qui semble s’étendre
aujourd’hui jusqu’au acte de la vie courante [36] logiquement amène à se demander comment en est-on arrivé à une telle généralisation
dans les échanges [37].

Pour l’essentiel, le contenu du contrat d’acceptation devrait en toute logique comporter les termes «voulus» par l’émetteur de la
monnaie électronique. Il s’agit néanmoins d’une liberté relativement limitée. En e et, suivant les dispositions de l’article 12 du Règlement
CEMAC relatif à l’exercice de l’activité de la monnaie électronique, le contrat d’acceptation au même titre que le contrat porteur doit
comporter des plafonds en termes de chargement et déchargement de la monnaie électronique ; de paiement et transfert d’unité de
valeur de compte à compte et en n, de la tari cation de services. Le non respect d’une telle exigence légale entacherait la validité du
contrat d’acceptation.

Comme tout contractant, l’adhérent-accepteur à un droit de connaître le contenu des clauses ou, tout au moins, il doit pouvoir en
prendre connaissance. L’article 12 du Règlement sus cité, en présente quelques unes et partant, précise l’objet du contrat d’acceptation
de la monnaie électronique. Ainsi, au-delà des obligations contractuelles librement organisées par l’émetteur de la monnaie
électronique, le législateur communautaire exige du contrat le respect du seuil des «plafonds» lié aux chargements et déchargement
de la monnaie électronique des comptes de monnaie électronique. En réalité, les règles de chargement et de déchargement auxquelles
est soumis le contrat d’acceptation ne sont qu’une application des dispositions préalablement introduites dans le dossier de demande
d’agrément auprès des autorités compétentes. L’analyse de l’article 5 du Règlement CEMAC relatif à l’exercice de l’activité de la
monnaie électronique permet de relever à cet e et que les règles de chargement et déchargement varient en fonction du « type
d’instrument électronique». Ces plafonds préalablement prévus varient ainsi selon que les unités monétaires seront stockées soit dans
téléphone mobile ; soit sur une carte de paiement ou dans un serveur à distance. Il importe tout de même de préciser que ces plafonds
sont librement déterminés par l’émetteur de la monnaie électronique. Cette détermination devra cependant, prendre en considération
l’objectif du système de paiement en monnaie électronique : c'est-à-dire le règlement des «petits montants».

Par conséquent, l’émetteur de monnaie électronique devra être attentif et veiller à la concordance du contenu du contrat d’acceptation
avec celui du porteur. Le non respect d’une telle exigence pourra logiquement porter atteinte à la validité dudit contrat. D’ailleurs, toute
modi cation du contrat portant sur ces plafonnements doit obligatoirement être soumise à l’autorisation préalable de la banque
centrale. Cette limite imposée à la liberté du rédacteur du contrat d’adhésion trouve une justi cation dans le souci d’équilibrer les
engagements des parties au contrat tant du porteur que de l’accepteur. Mais il reste que cette protection de l’adhérent accepteur
devrait, en monnaie électronique, être totale et ce indépendamment de sa qualité de «professionnel».

En réalité, la réticence de certains à faire béné cier le professionnel d’une protection équivalente à celle du consommateur est une
vieille querelle doctrinale déjà tranchée. Un auteur a rmait, qu’« il n’est pas nécessaire d’être un praticien averti pour deviner qu’entre
professionnels, ni le juge, ni le Droit, ne sont nécessairement conviés pour trancher les con ts que suscitent les clauses abusives » [38].
Les arguments étaient légion. En particulier, le professionnel n’a jamais la faiblesse du simple individu, n’a jamais l’ignorance du profane.
Même si son vis-à-vis est plus expérimenté que lui, le professionnel n’est en aucun cas «aussi désarmé que le simple consommateur »
[39].

Sauf que, depuis l’entrée en vigueur de la Directive n° 02/19-UEAC-639-CM-33 harmonisant la protection des consommateurs au sein
de la CEMAC, la notion du consommateur s’est étendue aux professionnels. Le consommateur est dé ni au terme de l’article 2 dudit
texte comme «toute personne qui acquiert ou utilise pour la satisfaction de ses besoins non professionnels des produits, biens ou
services qui sont destinés à son usage personnel ou familial ou à l’usage d’une collectivité. Concernant les personnes morales, le juge
leur étendra la dé nition du consommateur au cas par cas, en considération de leur faiblesse économique et de leur vulnérabilité
effective». Pour le législateur camerounais, est consommateur « toute personne qui utilise des produits pour satisfaire ses propres

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besoins et ceux des personnes à sa charge et non pour les revendre, transformer ou les utiliser dans le cadre de sa profession, ou toute
personne qui béné cie des prestations de service» [40]. Une lecture conjointe de ces deux dispositions qui con uent sur une même
nalité [41], permet ainsi une interprétation extensive de la notion du consommateur dans l’espace CEMAC [42]. Au regard de ce qui
précède, et compte tenu du rôle de l’accepteur en monnaie électronique, il serait donc judicieux d’étendre sa protection contre les
risques qui innervent le contrat d’acceptation. A notre sens, l’accepteur de la monnaie électronique doit être su samment protégé dans
le cadre du contrat le liant à tout émetteur.

De lege ferenda , cette approche extensive de la notion du consommateur qu’a adoptée tant le législateur communautaire que national,
devra mener à une relecture du régime juridique des accepteurs de la monnaie électronique. Car ces derniers peuvent, comme le relève
fort opportunément Mme Kalieu, «être protégées dans les contrats en tant que parties faibles sans être considérées comme des
consommateurs car l’on ne saurait nier l’inégalité contractuelle qui existe même dans les relations entre professionnels» [43].

Le mérite revient au législateur UMOA, qui a su étendre et faire béné cier à l’accepteur une protection au même titre que les porteurs
en matière de monnaie électronique. Il ressort à cet e et de la disposition de l’article 30 de l’Instruction n° 008 de mai 2015 relatives aux
garanties spéci ques accordées à la clientèle que « l’établissement émetteur est également tenu de mettre en place un dispositif
d’écoute, de réception et de traitement des réclamations des clients et des accepteurs». Mieux, il leur est exigé dans la composition du
dossierde demande d’agrément la présentation des mesures de «protection des porteurs et des accepteurs » [44]. Cette solution fort
opportune, élève ainsi le professionnel accepteur quasiment au même rang que le consommateur. Le législateur communautaire ferait
œuvre utile en s’inspirant de l’approche de son homologue UMOA, a n de garantir la sécurité juridique de l’accepteur de la monnaie
électronique dans l’espace CEMAC. Car c’est sur lui que repose la circulation des unités de valeurs.

B - La circulation de la monnaie électronique par acceptation

L’e cacité du paiement en monnaie électronique est liée à l’acceptation d’un tiers accepteur. Ainsi, au terme de l’article 1 du Règlement
CEMAC relatif à l’exercice de l’activité d’émission de la monnaie électronique, seules les personnes jouissant d’un statut de commerçant
(1) ou de prestataires de services (2) peuvent avoir la qualité d’accepteur en monnaie électronique.

1 - L’accepteur-commerçant

C’est un truisme d’a rmer aujourd’hui que l’e cacité du système de paiement en monnaie électronique repose quasi-entièrement sur
la personne du commerçant. Par conséquent, l’étude de ce statut suggère que l’on s’intéresse non seulement au commerçant personne
physique ou morale, mais aussi à celui exerçant son activité commerciale en ligne.

Considéré à juste titre comme un acteur majeur de la vie des a aires, le commerçant est celui quiaccomplit des actes de commerce par
nature. L’article 2 de l’AUDCG précise à cet e et qu’« est commerçant celui qui fait de l’accomplissement des actes de commerce par
nature, sa profession». Le singulier employé par le législateur communautaire OHADA pourrait être neutre, et ce bien que le Code de
commerce de 1807 dé nissait «les» et non «le» commerçant [45]. Pour le législateur français, il s’agit de « ceux qui exercent des actes
de commerce et en font leur profession habituelle» [46]. Aucun autre critère n’est énoncé. Ainsi, l’inscription au registre du commerce ne
fait-elle que présumer jusqu’à preuve contraire la qualité de commerçant[47].

Ceci étant, la dé nition que donne l’article 2 sus cité est insu sante pour déterminer quels sont les commerçants dans l’espace OHADA
[48]. En e et, comme le rappelle M. Legeais, les sociétés commerciales sont commerçantes, quelle que soit leur activité [49]. Elles
acquièrent cette qualité en raison de la forme qu’elles adoptent et non en rapport à l’activité qu’elles exercent. Par contre, pour qu’une
personne physique puisse être quali ée de commerçante, elle doit «accomplir» des actes de commerce par nature et le faire à titre
professionnel. Ainsi, ce professionnel du monde des a aires expressément visé par l’article 1 du Règlement relatif à l’exercice de la
monnaie électronique peut à cet effet être un commerçant personne physique ou personne morale.

Ailleurs, l’exigence de cette qualité commerciale du requérant semble avoir a été levée dans l’espace UEMOA par le législateur. Aux
termes de l’article 1, paragraphe 1 de l’Instruction n° 008-05-2015 régissant les conditions et modalités d’exercice des activités des
émetteurs de monnaie électronique dans les Etats membres de l’union monétaire ouest africaine, est accepteur, « le fournisseur de
biens et de services acceptant la monnaie électronique à titre de paiement». Par cette approche, le législateur Ouest africain a opté
pour une notion exible de nature à attraire dans ce statut tous ceux qui ne possèdent pas également une qualité commerciale. Une
telle formulation a également l’avantage de pouvoir étendre le réseau de ce système de paiement dont l’e cacité en dépend
fondamentalement. Elle est aussi forte opportune dans la mesure où l’acquisition de la qualité commerciale dans le contexte qui nous
caractérise s’apparente à un véritable «chemin de croix» pour le postulant. De là, tout porte à croire que dans l’espace CEMAC, le
principal commerçant visé, par l’article 1 du Règlement CEMAC sus évoqué, est celui ayant obtenu cette qualité en raison de la forme
adoptée : c'est-à-dire le commerçant personne morale.

Par conséquent, au regard d’une telle exigence, il sera naturellement demandé à tout commerçant de justi er sa qualité auprès de
l’émetteur de la monnaie électronique avant d’être reconnu commeaccepteur. A ce sujet, le ProfesseurBokalli, précise que pour établir
la preuve de la qualité de commerçant, seul le critère posé par l’article 2 de l’Acte uniforme relatif au droit commercial général devrait
être retenu dans l’hypothèse d’un contentieux, ceci quelque soit la qualité que s’attribue usuellement l’intéressé ou bien quelque soit
l’illicéité de son activité [50]. La justi cation d’une qualité de commerçant permet ainsi l’éligibilité au statut d’accepteur de monnaie
électronique. Toutefois, l’on pourrait craindre le sort du commerçant «acceptant» la monnaie électronique sans être lié à l’émetteur par
un contrat d’acceptation. Cette crainte est d’autantplus persistante dans la mesure où c’est ce contrat qui garantit la convertibilité de la
créance du commerçant accepteur auprès d’un émetteur [51].

Ceci étant, l’accepteur reste aisément identi able en pratique. Ce dernier l’est à travers les logos et autres critères indiquant leur
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a liation au réseau de l’émetteur auquel il est contractuellement lié. En réalité, cette forme d’identi cation n’est usitée que par les
commerçants traditionnels, contrairement à ceux exerçant leur activité commerciale en ligne.

Relativement à cette dernière catégorie, il faut dire quel’avènement du commerce sur Internet a conduit à l’émergence d’une nouvelle
catégorie de commerçant que l’on quali e généralement de cybercommerçant. Ilse distingue du commerçant traditionnel à travers la
dématérialisation de leurs activités au travers de l’utilisation d’Internet [52].Le cybercommerçant au regard de son environnement
s’illustre ainsi comme l’accepteur privilégié dans la circulation de la monnaie électronique. En réalité, ce dernier n’est qu’un commerçant
qui exerce ses activités sur Internet, lequel est un espace virtuel. Il est dans le cyberespace et devient de fait, une personne virtuelle à
cause de la dématérialisation. Le commerçant en ligne ou le cybercommerçant se singularise ainsi par son ubiquité [53] et sa
dépersonnalisation. Cette dépersonnalisation des relations implique le défaut de présence physique des parties contractantes et
l’utilisation d’un moyen de communication à distance. Ainsi, la relation contractuelle repose sur des instruments électroniques tels que
les ordinateurs qui imposent un processus technique, endehors de toute présence physique des protagonistes. Par ubiquité, le
commerçant n’existe qu’à travers le site de son activité en ligne, et partout sur la «toile».

Il importe toutefois de préciser que cette personne virtuelle n’est que l’avatar d’une personne physique ou morale localisée dans un
Etat. «Internet n’élimine donc pas tous les facteurs de rattachement » [54]. Le défaut de présence physique des parties et l’utilisation du
support électronique ont conduit à cet e et à soumettre cette activité à une réglementation spéciale. Dès lors, le cybercommerçant, en
raison de son activité, est soumis aux règles qui gouvernent le commerce électronique. Or, le vide juridique sur le plan communautaire
en la matière est fort regrettable.

Sur le plan interne, les activités économiques e ectuées ou assurées par voie électronique ont fait l’objet d’un encadrement rigoureux
de la part du législateur [55]. Dans l’attente d’un encadrement communautaire de cette nouvelle activité dans l’espace CEMAC, il importe
de rappeler que le commerce électronique o re la possibilité au porteur de réaliser leur transaction en ligne auprès des
cybercommerçants accepteurs. Le cybercommerçant situé au Cameroun devra dès lors, dans le cadre de ces activités se soumettre
aux dispositions régissant la pratique du commerce électronique sur le territoire national.

En outre, ce dernier reste soumis aux mêmes conditions d’acquisition de la qualité d’accepteur que le commerçant traditionnel, et est
identifiable généralement sur le site sur lequel l’activité commerciale est exercée à travers le logos ou mention.

Toutefois, l’acquisition de la qualité d’accepteur de monnaie électronique dans l’espace CEMAC ne relève pas du monopole
commercial. La loi reconnaît également aux autres personnes ne jouissant pas de la qualité de commerçant d’y accéder.

2 - L’Accepteur-prestataire de service

L’acceptation de la monnaie électronique ne saurait être l’apanage des commerçants dans l’espace CEMAC, sinon ce serait restreindre
la portée de la monnaie électronique. C’est dans cette perspective qu’il convient d’analyser le dispositif de l’article 1 du Règlement
CEMAC relatif à l’émission de la monnaie électronique sus cité. Il en ressort que, peuvent aussi avoir qualité d’accepteur également, tout
«prestataires de service ayant signé un contrat avec un émetteur de la monnaie électronique ». On entend par prestataire de service
celui, ou celle, qui propose des services en contrepartie d’une rémunération, dans le cadre d’un travail indépendant [56].

Ainsi, fort conscient du potentiel de la monnaie électronique, le législateur communautaire a tenu étendre sa portée aux acteurs qui ne
possèdent pas la qualité de commerçant. En e et, en permettant aux prestataires de services d’avoir accès au statut d’accepteur de
monnaie électronique, le législateur communautaire a par là donner une seconde «vie» à la monnaie électronique. Pour s’en convaincre,
il importe de rappeler que si la notion de prestation de service n’est pas dé nie dans le Code civil [57], elle est assimilable au regard de
sa particularité à un contrat louage d’ouvrage . Selon l’article 1710 du Code civil, « Le louage d'ouvrage est un contrat par lequel l'une des
parties s'engage à faire quelque chose pour l'autre, moyennant un prix convenu entre elles». Ailleurs, assimilé à un contrat d’entreprise
[58], le louage d’ouvrage , cette «bonne à tout faire » [59] selon la doctrine, tire sa singularité de l’hétérogénéité des espèces qu’il
recouvre. Il a vocation tel qu’il ressort de la dé nition de l’article 1710 du Code civil, à s’appliquer à toute activité moyennant une
rémunération. C’est dans ce sens d’ailleurs que le législateur communautaire appréhende la notion de prestation de service. On peut lire
en e et, au terme de l’article 3, (para 3-a) de la Directive n° 07 relative à l’harmonisation des législations en matière de taxe sur la valeur
ajoutée et du droit d’accises que, «les prestations de services à des tiers s’entendent de toutes les activités qui relèvent du louage
d’industrie ou du contrat d’entreprise par lequel une personne s’oblige à s’exécuter un travail quelconque moyennant rémunération.
Sont notamment considérés comme des prestations de service : les opérations portant sur des biens meubles incorporels ; la location
des biens meubles et immeubles ; le transport de personnes et marchandises ; le transit et la manutention […]».

On peut dès lors aisément comprendre l’approche du législateur communautaire qui entend par sa démarche attirer nombres d’activités
dans le giron de la monnaie électronique, et faire de cette dernière une véritable concurrente aux autres moyens de paiement. Car, en
visant expressément l’activité de prestataire de service, ce dernier entendait incidemment permettre à tout loueur d’ouvrage de
rémunérer les services à lui rendus, par les unités de valeur. C’est donc véritablement « un contrat portant sur un travail, demandé par
une personne à une autre, sans que celle-ci soit à son service, moyennant rémunération» [60].

Ainsi, de l’analyse de l’hétérogénéité des espèces qu’il recouvre, émergent deux catégories d’objet sur lesquels peut porter un contrat
de louage d’ouvrage à savoir : une prestation matérielle et une prestation intellectuelle. En e et, selon le Code Napoléon, si le louage
d’ouvrage consistait uniquement en une prestation matérielle [61] ; aujourd’hui, il peut avoir pour objet une activité intellectuelle , mais il
n’est pas alors complètement soumis aux règles du contrat d’entreprise ; sans doute, parce que ces prestations «se consomment par
leur délivrance même» [62]. Il s’agit des actes dits matériels [63] ou intellectuels.

Nonobstant, cette dénaturation du contrat de louage d’ouvrage [64], le législateur communautaire o re ainsi, au prestataire de service
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[65], cette possibilité de rémunérer leur service par monnaie électronique. Il subsiste, cependant un critère essentiel quant à la
quali cation du contrat de louage d’ouvrage : l’absence de lien de subordination entre les parties. En e et, en matière de prestation de
service le client doit être indépendant à l’égard du maître d’ouvrage. Celui-ci suggère, par conséquent que le contrat de louage
d’ouvrage n’est pas assimilable à un contrat de travail. D’ailleurs, comme la doctrine majoritaire [66] le reconnaît, le principe de la
distinction entre contrat d’entreprise et contrat de travail tient à l’indépendance de l’entrepreneur [67], alors que le salarié est un
subordonné, parce qu’il est soumis au pouvoir de contrôle et de direction de l’employeur.

Le choix du législateur communautaire se trouve en cela justi é. La portée du statut de prestataire de service permet ainsi d’englober
une large catégorie d’acteur et d’activité sur le marché de paiement en monnaie électronique. Sa titularité ne saurait dès lors se limiter à
la seule personne du commerçant et ce, bien que le contrat d’acceptation engage doublement l’accepteur.

II - La dualité de l’acceptation en monnaie électronique

L’acceptation de la monnaie électronique emporte, tout comme en matière bancaire de paiement, un dédoublement du consentement
de l’accepteur. Ce dernier, une fois le contrat conclu est tenu à l’acceptation des unités de valeurs des porteurs comme mode de
paiement (A), et subséquemment à l’acceptation du réseau du principal émetteur de la monnaie électronique (B).

A - L’acceptation des unités de valeur

Le paiement en monnaie électronique s’adosse sur les contrats d’acceptation donc les termes xent les modalités (1), et ainsi que les
garanties de recouvrement de l’accepteur auprès de l’émetteur principal (2).

1 - Les modalités de l’acceptation

Le faible montant des transactions concernées par ce système et la difficulté de


connaître l’identité des porteurs [68] sont des éléments qui justi ent que l’accepteur consent d’être payé avec ce moyen de paiement et
accepte subséquemment que les porteurs consommateurs soient libérés dans les limites de leur contrat, par la seule remise de
monnaie électronique.

Le corolaire du contrat d’acceptation en monnaie électronique oblige l’accepteur commerçant ou prestataire de services à respecter un
certain nombre d’obligations dont certaines sont relatives à l’utilisation de l’équipement électronique, mais surtout à l’opération de
paiement. L’accepteur est par conséquent tenu de recevoir les unités de valeur électronique, sans s’y opposer ou même exiger une
autre forme particulière de paiement. Ainsi, il peut logiquement voir sa responsabilité contractuelle être engagée pour manquement à
cette obligation. Dans ce sens, la demande des clients sera le «moteur» des paiements auprès de l’accepteur. Les commerçants
garnissent leurs étagères et conçoivent leurs services en vue de répondre aux besoins des clients, et non le contraire. Les méthodes de
paiement ne font pas exception : les commerçants acceptent les modes de paiement demandés par les clients [69].

Un tel engagement de l’accepteur déroge ainsi, à l’exigence du seuil maximal de 500 000 F CFA imposé par l’article 3 (nouveau) du
Règlement n° 03 relatif aux systèmes, moyens et incidents de paiement dans l’espace CEMAC [70].Le seuil légal des règlements via la
monnaie scripturale estainsi évincé au pro t des règles du payement spéci que de la monnaie électronique,dès lors qu’il existe un
contrat d’acceptation et/ou un contrat porteur. Le porteur peut par conséquent, alternativement, opter soitpour le règlement de sa
dette en monnaie électronique, soit parune autre forme fiduciaire ou scripturale.

L’immatérialité de la monnaie électronique commande pour son usage un équipement quasi similaire à celui ayant permis l’émission de
l’ordre de paiement. Par conséquent, l’exécution de cette obligation d’acceptation suggère que l’accepteur se dote des matériaux
électroniques adéquats lui permettant de régulièrement recevoir les règlements. Pour le cybercommerçant, cette dernière exige de ce
dernier de disposer, sur son site d’un logiciel lui permettant de recevoir les règlements des achats e ectués à partir de son site. Le
règlement est dès lors validé sur la base d’une véri cation préalablement e ectuée par le cybercommerçant sur la validité et le
cryptogramme visuel pour les cartes de paiement. Elle di ère ainsi de la réception de la monnaie électronique réalisée à partir d’un
téléphone portable pour un achat en ligne qui exige pour le cas échéant peu de procédures. Pour le commerçant classique, l’obligation
n’est exécutable que si ce dernier possède un compte de monnaie électronique rattaché soit à son téléphone portable, soit à un
dispositif automatique lui permettant de lire les cartes de paiement.

Toutefois, l’e cacité du règlement en monnaie électronique reste conditionnée à l’existence d’une provision conséquente. Les
paiements auprès des accepteurs ne seront validés que pour les clients qui disposeront au préalable d’une réserve de valeur dans leur
portemonnaie électronique.Il semble déraisonnable d’imaginer qu’un consommateur aille dans un magasin pour déposer de l’argent sur
son portemonnaie électronique auprès d’un agent avant d’aller ensuite payer des marchandises dans un autre magasin au moyen de cet
argent. A la vérité, les paiements auprès des accepteurs ne constituent qu’une extension naturelle de la gamme de produits pour ceux
qui disposent d’une réserve de valeur dans leur portemonnaie électronique.

Inversement, l’accepteur prestataire de service peut rémunérer les services à lui rendus, via l’usage de la monnaie électronique, sans
qu’il ne lui soit exigé une autre forme de paiement. A la vérité, le régime des rémunérations des prestations rendues à ce dernier di ère
fondamentalement de celle réaliser sur la base d’un contrat de travail. Ce d’autant plus qu’une telle rémunération n’est point assimilable
à un salaire qui au terme de l’article 3 du Règlement sus cité vise expressément un mode paiement particulier [71]. Dans ce sens, cette
possibilité o erte aux accepteurs prestataires de service ne constitue point une dérogation de l’article 3, et fonde subséquemment tout
travailleur dans son droit à un paiement de son salaire selon la procédure légale [72].

Cependant, on peut se demander s’il revient à l’accepteur de prélever au moment du règlement les frais de l’opération. En e et, la
tari cation légale des transferts [73], selon laquelle l’émetteur paye une commission d’opération qui est fonction de la somme envoyée,
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et le béné ciaire paye une commission de retrait, pourrait s’appliquer aux accepteurs. Une telle interprétation suggère que le
consommateur assumerait le coût du «paiement» en faveur du commerçant ou de la transaction, et l’accepteur supporterait le coût du
retrait ou du transfert des fonds vers son compte. Or, pour Mme Yasmine, ce mode de tari cation semble moins probable, car la
structure du coût des transferts de fonds est probablement trop élevée pour des paiements au détail, et représenterait une barrière à
surmonter tant pour les consommateurs que pour les accepteurs [74]. Ainsi, au-delà de l’apparente simplicité que dissimule
l’acceptation de la monnaie électronique, se cache en e et une complexité juridique encore non résolue par le législateur. Par
conséquent, il serait logique d’admettre que cette acceptation puisse avoir des limites.

C’est ici l’une des manifestations du revers de la conventionalité de la monnaie électronique. En e et, contrairement aux autres moyens
de paiement, celle-ci est limitée dans sa circulation au seuil préalablement xé par son émetteur [75]. Théoriquement, les limites à
l’acceptation des accepteurs sont cantonnées non seulement au seuil légal de transactions xé par les termes du contrat d’acceptation,
mais également à l’existence de la provision nécessaire à la réalisation de l’opération ou pour la rémunération de service. L’accepteur est
ainsi lié au respect des seuils xés pour l’acceptation des règlements de la monnaie électronique et pour chaque type d’instrument.
suggère ainsi que les termes du contrat d’acceptation mentionnent limitativement les di érents seuils. C’est dans cet ordre d’idée qu’on
peut logiquement apprécier l’exigence légale des mentions des seuils de « paiement» et de « tarification des services», tant dans le
contrat de l’accepteur que du porteur. Sauf par extraordinaire, il serait dès lors peu probable qu’un porteur propose en règlement un
montant supérieur à seuil exigé. Et s’il le faisait, il ne peut en aucune manière engager la responsabilité de l’accepteur en cas de refus,
nul ne pouvant se prévaloir de sa propre turpitude.

Dans la pratique, cette limite au règlement est résolue en amont par l’émetteur de la monnaie électronique qui généralement prend le
soin d’installer pour les di érents types d’instruments, des algorithmes régulateurs. Ces derniers ont pour principale fonction de réguler
toutes les transactions et corrélativement d’interdire toutes celles dont la fréquence ou le seuil serait supérieur à celui gurant dans les
contrats tant d’acceptations que deporteurs. Techniquement, le refus du règlement ne peut émaner quede l’émetteur de la monnaie
électronique et non de l’accepteur. L’hypothèse du refus de l’accepteur de la monnaie est envisageable sur le contrôle de la falsi cation
de l’instrument ou de la date de validité de cette dernière. Pour le faire, le cybercommerçant doit par exemple contrôler la longueur du
numéro de carte bancaire ainsi que sa vraisemblance mathématique au moyen de la méthode de calcul fournie généralement par
l’émetteur de la monnaie électronique et vérifier la correspondance du code émetteur [76].

En n, il importe de relever que le plafonnement des transactions xé par le législateur communautaire s’inscrit dans un processus de
sécurisation des transactions portant sur la monnaie électronique. Par cette exigence, ce dernier assure un contrôle relatif sur la
circulation des unités de valeur des porteurs, et partant veille sur tout usage de ces dernières à des ns de blanchiment de capitaux ou
de nancement du terrorisme. Or, il s’avère que l’acceptation en monnaie électronique n’opère pas transfert de fonds à l’accepteur, mais
uniquement des unités de valeur sur lesquels ce dernier jouit d’une garantie certaine de convertibilité.

2 - Les garanties de l’acceptation

Le paiement par le seul transfert d’une créance de somme d’argent n’emporte


pas «par lui-même extinction de la dette du cédant envers le cessionnaire » [77]. Pour que le paiement soit réellement libératoire, il faut
que le créancier accepte de décharger son premier débiteur [78]. Une telle exigence est positivement résolue à travers l’insertion au
contrat d’acceptation des mentions relatives à l’e et libératoire du porteur à l’égard de l’accepteur. Par conséquent, le dénouement du
paiement en monnaie électronique fait de l’émetteur le débiteur de la créance d’acceptation et le garant de la conversion des unités
électroniques acceptées.

Si la monnaie électronique n’était qu’une simple créance sur l’émetteur, la cession de celle-ci ne serait opposable aux tiers que par la
signi cation au débiteur par voie d’huissier ou par acceptation dans un acte authentique, selon les dispositions de l’article 1690 du Code
civil qui xe le régime général de la cession de créances [79]. Or, une telle application en monnaie électronique fonderait par là même
le refus du débiteur, à défaut d’une telle formalité, de s’acquitter de sa dette entre les mains des commerçants ou des prestataires de
services. Ce qui rendrait le régime impraticable. Sauf que, la circulation de la créance en monnaie électronique obéit pour sa part à un
régime qui déroge fondamentalement à celui des créances classiques. Ce régime a ainsi le mérite de garantir la créance de l’accepteur
contre son émetteur.

A la vérité, en acceptant d'être désintéressé de ses droits en monnaie électronique, l’accepteur consent à une forme de dation en
paiement que réalise cette allocation d'unités de valeur en sa faveur [80]. Il devient par là le nouveau titulaire d’un droit dérivé de la
somme d’argent qui lui sera e ectivement délivrée par son nouveau débiteur, l’émetteur des unités. Ainsi, le règlement d'un dû, en
monnaie électronique, entraîne libération du débiteur par extinction corrélative de sa dette. Cette substitution qui s'opère ainsi, lors d'un
règlement en monnaie électronique, où la créance de l'accipiens n’est transférée qu’à la n du règlement e ectif par son débiteur, à
savoir des «unités de valeur», représentant une créance sur l'émetteur. Une telle concession pour être légitime, s’adosse selon M.
Martin, sur une gure familière de la théorie classique du paiement : la dation en paiement [81]. Pour rappel, la dation en paiement est
l’acte par lequel le créancier accepte la remise d’une autre chose que celle prévue contractuellement et de valeur équivalente. Elle
constitue une exception à la règle selon laquelle le créancier ne peut être contraint de recevoir une chose di érente de celle due en
exécution de son contrat, même si cette chose a une valeur équivalente ou plus grande [82]. Elle suggère ainsi une aliénation d'un bien
du débiteur, par transfert de propriété au pro t de son créancier, ce qui permet de pallier à une certaine forme d’insolvabilité du
débiteur.

Cependant, la dation peut aussi s’y distinguer puisqu’il est possible d’envisager une obligation de faire et une novation par exécution
immédiate d’une obligation nouvelle. Dans la mesure où cette modi cation du mode d’exécution de l’obligation en fait un paiement

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anormal, voir suspect, ou frauduleux [83], contrairement aux dispositions de l’article 1134 du Code civil. A la vérité, le véritable régime
juridique de ce nouveau titre anonyme [84] est en grande partie xé par les contrats signés par les porteurs et les commerçants avec les
émetteurs de la monnaie électronique [85].

Bien évidemment, cette créance constitue indéniablement une garantie pour l’accepteur de la monnaie électronique. La présomption de
solvabilité de l’émetteur et aussi le prépaiement caractéristique de la monnaie électronique o rent cette certitude à ce dernier d’être
payé [86]. Cette dernière di ère de la garantie interbancaire qui pour le cas échéant est évincé du système de règlement en monnaie
électronique.

Sauf qu’au-delà de cette absence d’incertitude sur la provision, on pourrait bien s’interroger sur l’existence d’un éventuel recours de
l’accepteur sur le porteur en cas d’insolvabilité de l’émetteur. De cet e et libératoire du règlement en telle monnaie procède une
conséquence, le risque de défaut de l'émetteur est supporté par les derniers détenteurs de la monnaie émise par lui. Bien que
théoriquement peu vraisemblable, ce risque de défaillance, qui n'est pas nul, n’ouvrirait aucun recours en garantie contre les détenteurs
antérieurs des unités de valeur reçues d'eux. Objecterait-on que la dation en paiement [87] se réalisant, en l'espèce, par une cession de
créance incorporée dans les unités de valeur transmises, le cédant demeurerait garant du recouvrement nal de la créance cédée ? Ce
serait selon M. Martin méconnaître que, dans l'esprit des parties, le règlement en monnaie électronique sera perçu comme un solde de
tout compte au risque et péril du nouveau détenteur. Risque limité, car ce dernier est à peu près assuré d'être remboursé selon le
régime de la monnaie électronique [88]. La monnaie électronique présente ainsi deux versants d’un même titre de créance qui du point
du porteur fait naître une créance de remboursement, et de l’accepteur une créance de conversion sur le principale émetteur desdites
unités électroniques.

Le degré d’acceptation d’une monnaie est tributaire de la con ance qu’expriment les agents économiques [89]. Si elle se manifeste lors
de son émission par une autorité publique pour les autres formes de paiement, en monnaie électronique elle di ère du fait de sa nature
conventionnelle. En réalité, une telle con ance en monnaie électronique est fondée sur l’existence d’une créance au pro t de
l’accepteur de la monnaie électronique. Cette dernière faisant naître sur la personne de l’émetteur une obligation de conversion [90] des
unités électroniques acceptées de l’accepteur.Il ne saurait d’ailleurs en être autrement, ce d’autant plus que si l’émetteur ne pouvait pas
convertir ces unités électroniques en monnaie scripturale ou fiduciaire, les commerçants n’accepteraient plus cette monnaie.

Ce paiement assujettit dès lors tous émetteurs à une obligation de conversion au choix de l’accepteur. L’accepteur commerçant ou
prestataire de service détient donc sur l’émetteur une créance de conversion des unités électroniques inscrites sur la carte ou tout
instrument ayant servi de stockage. La monnaie électronique accède ainsi au droit par sa transformation en créance du porteur sur
l’émetteur principal, qui est par la suite transmise au commerçant accepteur lors paiement. Inversement, la création de monnaie
électronique entraîne une dette de son émetteur qui doit convertir les unités de monnaie électronique émises.

En zone CEMAC, le mutisme du législateur communautaire sur la question n’est guère rassurant [91]. En e et, les dispositions relatives
au régime de la conversion des unités émises, ont passé sous silence celui de la conversion des unités que pouvait en réclamer
l’accepteur. La lettre et l’ esprit de l’article 18 du Règlement relatif à l’exercice de l’activité de monnaie électronique restent
essentiellement portés sur la question de la garantie de remboursement du porteur. Or, une telle formulation pourrait faire croire à une
absence de recours du nouveau créancier accepteur contre le débiteur émetteur des unités acceptées. Il semble, à notre sens, que le
régime du remboursement initialement prévu pour le porteur peut s’étendre également à l’accepteur. En e et, si l’on part du postulat
que la monnaie électronique est un droit sur une somme d’argent, on pourrait en déduire quesa «cession» [92] ou plus exactementson
acceptation, opère logiquement transfert des droits du cédant au cessionnaire. On pourrait dès lors soutenir l’idée dela naissance sur la
personne de l’accepteur d’un droit de «remboursement» contre l’émetteur des unités émises et acceptées. Ainsi, à sa demande, la
conversion sera e ectuée soit en monnaie scripturale ou duciaire enprenant en compte la valeur nominale des unités de monnaie
électronique. Toutefois, les parties pourront librement insérer les modalités de conversions lors de la formation du contrat d’acceptation.

Ainsi, considérer à juste titrepar la doctrine comme le « parent pauvre du droit de paiement » [93], l’accepteur en monnaie électronique,
sur lequel repose la charge de véhiculer la con ance mérite plus de considération de la part du législateur communautaire. Si cette
con ance s’exprime par la constance et l’extension de son réseau d’acceptation, il reste qu’un régime précis à son égard contribuera
suffisamment à sécuriser son affiliation au réseau commercial des émetteurs de la monnaie électronique.

B - L’acceptation du réseau de l’émetteur

L’un des versants de la dualité de l’acceptation en monnaie électronique oblige l’accepteur à s’a lier non seulement au réseau de
paiement appartenant à l’émetteur (1), mais aussi à en connaître l’étendue (2).

1 - L’identification du réseau de l’émetteur

L’étude du système de l’a liation à la monnaie électronique amène à s’intéresser principalement au système de paiement.
Evidemment, le système de paiement d’une monnaie conventionnelle ne peut être similaire à celui d’une monnaie ayant cours légal. La
raison étant que contrairement au système bancaire classique dit «fermé» à quatre coins, la monnaie électronique se déploie dans un
système dit «ouvert» à trois coins.Les systèmes de paiement, selon l’article 1 du Règlement n° 3 relatif aux «systèmes» moyens et
incident de paiement se définissent comme «toute procédure nationale ou internationale organisant les relations entre deux participants
au moins, permettant l’exécution à titre habituel, par compensation ou non, d’ordres de transfert» [94]. Pour le législateur UEMOA, c’est
«une infrastructure du marché nancier dédiée au transfert de fonds par compensation et/ou règlement sur la base d’un ou plusieurs
moyens de paiement» [95]. De manière générale, cette notion renvoie aux modes de transfert exclusivement bancaire. Il est constitué
principalement d’un accord formel multilatéral entre un opérateur qui peut être une banque centrale, ou une structure interbancaire et

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des institutions nancières dénommées «participants». Mais également, des règles de fonctionnement ; des procédures normalisées
d’une infrastructure technique convenue entre l’opérateur et les participants et aussi d’un dispositif de gestion des risques tant au niveau
de l’opérateur que des participants [96]. Un système de paiement se doit aussi d’adopter les moyens de paiement, instrument
permettant de transférer des fonds [97].

De ce fait, la sécurisation des paiements interbancaires de gros montants relève directement des banques centrales. Les banques,
membres aux mêmes systèmes de règlements, béné cient de la couverture du prêteur en dernier ressort. En contrepartie, il leur est
imposé un ensemble de règles prudentielles de limitation des risques de paiements. Cette structuration du système de paiement
présente en réalité deux niveaux paiements [98] : un premier portant sur le paiement de détails et un second portant sur les paiements
de gros montant, chacun étant hiérarchisé et contrôlé. L’intérêt est de permet à toutes les formes de monnaie, quelque soit la banque
émettrice, d’être homogénéisées, c’est-à-dire convertibles inconditionnellement au pair en unités de compte dé nies par le passif de la
banque centrale.

Ainsi, le système de paiement ou de manière plus explicite, « Système de paiement interbancaire » [99], repose sur un système «fermé»,
selon une terminologie moins juridique «à quatre coins». Un système est dit à «quatre coins» lorsque la banque du porteur assure
l’émission de la carte et la banque du commerçant assure l’acquisition des opérations chez le commerçant. Le système assure alors les
fonctions de régulation, et peut également assurer des fonctions marketing ou techniques pour le compte des banques a liées. Ainsi,
dans un système à quatre coins, deux fonctions techniques sont essentielles : la compensation des opérations entre les acteurs
financiers, et la gestion des demandes d’autorisation.

Pour ce qui est des acteurs, le système bancaire de paiement «fermé» sollicite quatre personnes. L’opération de transfert entre un client
et un commerçant implique subséquemment les banques des deux acteurs respectifs. Ces acteurs forment ainsi chacun un coin au
moment de la transaction, le quatrièmement coin étant nécessairement une banque. Le système de paiement «fermé» est
exclusivement un système de transfert de fonds inter bancaire. Toutefois, l’e cacité d’un tel système repose principalement sur une
technique de compensation dont le but est de régulariser les transactions entre les deux institutions nancières. Rappelons simplement
que la compensation bancaire est une technique mise en œuvre par les banques a n de compenser les créances et dettes qu’elles
détiennent les unes envers les autres. Elle permet aux banques de connaître en détail et en valeur les ordres passés par leurs clients et
de régulariser les transactions correspondantes. Toutes ces opérations sont centralisées par un seul interlocuteur, .

En zone CEMAC, le système de compensation système de Télé-compensation en Afrique Centrale (SYSTAC) est un système net,
sécurisé, automatisé et dématérialisé qui traite des opérations de débit et de crédit de volume important ne présentant pas un caractère
d’urgence et dont le montant unitaire est inférieur à dix millions de francs CFA [101]. Un tel système complexe di ère substantiellement
de celui de la monnaie électronique qui évolue dans un système «ouvert». En e et, contrairement aux systèmes de paiement bancaire
dont les règles sont exclusivement orientées sur la gestion des transactions entre établissements bancaires, celui de la monnaie
électronique repose sur un système qui n’inclut qu’une seule institution nancière dans la transaction. D’ailleurs, cette dernière ne fait
intervenir que trois acteurs, d’où la quali cation de système de paiement à «trois coins», parce qu’il assure seul les fonctions d’émission
de la carte et d’acquisition des transactions, en plus des fonctions de régulation, des fonctions marketing ou des fonctions techniques. Le
système à trois coins recourt à un dispositif de compensation pour les relations nancières avec les banques qui tiennent les comptes
de ses clients. Comme l’a à juste titre souligné M. Storrer, le système de paiement en monnaie électronique est une illustration parfaite
du système «trois coins» [102]. A la vérité, par opposition au système interbancaire qui implique quatre acteurs, ici, trois acteurs sont
sollicités. Il s’agit de l’émetteur, du porteur, et en n de l’accepteur de la monnaie électronique. Il ne saurait d’ailleurs en être autrement,
dès lors que la monnaie électronique représente une créance sur l’émetteur le premier coin, donc la créance de remboursement du
porteur constitue le deuxième coin, sur l’émetteur et la créance de conversion de l’accepteur le troisième coin sur l’émetteur. Il en est
ainsi tout simplement parce que ce n’est pas par sa volonté que l’émetteur de monnaie déciderait d’acquérir en plus d’émettre, mais par
le mécanisme de construction, doublement tenu d’une même dette. Autrement dit, la monnaie électronique circule quant à elle,
exclusivement «on us» et est acceptée auprès des commerçants membres du réseau de l’émetteur. Ce système de paiement s’exécute
ainsi sans transiter sur un quelconque système de compensation interbancaire [103]. Seuls les encaissements lors de la création de
monnaie électronique ou les remboursements transitent par les systèmes de compensation interbancaires pour se transformer en
monnaie scripturale ou duciaire [104]. Il reste cependant à préciser que le système ne s’applique que pour la monnaie
électronique «privée», par opposition, à titre d’illustration, à l’offre prépayée CB de monnaie électronique, interbancaire [105].

La monnaie électronique est dès lors un véritable système de paiement composé d’acteurs qui en réalité constitue le réseau d’adhérent
à l’activité d’émission de l’émetteur. Dès lors, il serait judicieux que le législateur communautaire précise son régime qui pour le moins,
est assimilé à celui du système de paiement interbancaire, en dépit de ce que l’acceptation vaut affiliation aussi.

2 - L’étendue du réseau de l’émetteur

L’acceptation de la monnaie électronique est en réalité un contrat de paiement doublé d’un contrat d’a liation au réseau commercial
de l’émetteur de la monnaie électronique. Cette a liation qui renvoie à l’acte d’association ou d’adhésion en monnaie électronique est à
distinguer d’autres formes [106], dans la mesure où de cette dernière, émane un rapport commercial inédit entre accepteurs a liés
appartenant au large réseau multibanking et émetteurs de la monnaie électronique.

L’acceptation en monnaie électronique suppose incidemment l’adhésion, mieux l’adoption des «produits» de l’émetteur y compris de
son réseau commercial. La conséquence de cette dualité de l’acceptation crée ainsi un double rapport contractuel entre accepteur et
émetteur de la monnaie électronique. Un premier rapport relatif au paiement qui se veut «original», dans la mesure où, le paiement va
consister «à verser, transférer ou retirer des fonds, indépendamment de toute obligation sous-jacente entre le payeur et le béné ciaire,

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ordonnée par le payeur ou le béné ciaire » [107]. Le paiement est par conséquent «abstraite» et autonome vis-à-vis du rapport
d’obligation auquel elle se superpose, d’une part, et indépendante de l’obligation commerciale qui la sous-tend [108], d’autre part. C’est
ce double rapport qui rend le paiement en monnaie électronique substantiellement di érent du rapport au paiement en matière
scriptural.

L’accepteur commerçant ou prestataire dans ce premier rapport se trouve, comme sus relevé, tenu d’accepter en règlement, les unités
électroniques à eux présentées par les porteurs appartenant à leur réseau. Un second rapport qui naît de l’acceptation en monnaie
électronique est de nature commerciale. A la vérité, en acceptant de faire partie du réseau de paiement, l’accepteur «adopte»
concomitamment les «produits» de l’émetteur qu’est la monnaie électronique. Il se trouve dès lors membres du réseau commercial de
ce dernier. Il apparaît donc évident que la monnaie électronique va au-delà de la nature d’instrument de paiement qu’elle partage avec
les autres instruments de paiement, pour être un véritable «produit» que l’émetteur à travers son réseau de distribution
commercialisera. En cela, la monnaie électronique s’assimile parfaitement à la «monnaie réseau», qui repose sur une véritable « chaîne
de confiance» [109]. Ainsi, il se forme entre accepteur affilié et émetteur de la monnaie électronique un lien de partenariat commercial et
un partenariat de paiement. La formation de ce rapport commercial d’a liation se fera dans la pratique, incluse soit dans le contrat
d’acceptation ou dans un contrat séparé de ce dernier.

Il incombe dès lors, à l’émetteur de la monnaie électronique la responsabilité de gérer la relation commerciale entre le porteur et
l’accepteur a lié au réseau commercial de ce dernier. L’émetteur devra ainsi s’assurer du bon dénouement des opérations
commerciales et le cas échéant, assumer la responsabilité en cas de survenance de litige entre porteur et accepteur a lié. Sur cette
analyse, la doctrine y voit les prémices de l’édi cation d’un «droit commercial du paiement », suivi d’un « droit des contrats civils et
commerciaux du paiement» [110]. Pour pertinentes qu’elles soient, nous souscrivons pour notre part à l’idée d’un droit commercial du
paiement qui s’inscrirait dans la logique de l’édi cation d’un droit bancaire de la monnaie électronique. Ce qui à notre sens, participe
d’une sécurisation du rapport commercial en réseau. Sauf que, se heurtent à l’e cacité de l’expansion de ces réseaux commerciaux les
limites inhérentes au système de la monnaie électronique. En e et, les réseaux d’a liation évoluent exclusivement en vase clos, ce qui
contribue substantiellement à réduire l’usage de la monnaie électronique. Ce rapport commercial qui se doit d’être général, n’est
possible que sur le réseau commercial large.

La caractéristique première d’un véritable réseau est celle du nombre de ces participants. Ainsi, plus le nombre de participants s’accroît,
plus il s’en sort redynamisé. Or, une telle évolution semble moins aisée à réaliser dans un système de paiement qui n’adhère qu’à un
schéma de fonctionnement restreint à l’instar de la monnaie électronique. En réalité, ce système contrairement aux autres, oblige
l’émetteur de la monnaie électronique d’aller permanemment à la conquête des accepteurs. Dans le cas contraire, son réseau se
reconvertirait en système à «circuit fermé» et partant, n’émettrait qu’un simple «instrument à portée spécifique».

Ainsi, conscient du risque inhérent aux systèmes à réseau limité et surtout de l’importance de l’interopérabilité dans les transactions en
monnaie électronique, le législateur communautaire a institué un système légal d’extension des réseaux d’acceptation.La consécration
de l’instruction n° 2 /GR/UMAC relative à la mise en place du multi banking dans le cadre de l’activité d’émission de la monnaie
électronique est à cet e et non seulement inédite, mais surtout opportune au regard de l’acceptation de cet instrument. Elle illustre
l’importance qu’attache le législateur communautaire à l’expansion de la monnaie électronique. L’ambition est non seulement de
parachever le processus d’intégration du marché de paiement, mais davantage de s’ouvrir au multi banking .

L e multi banking , est dé ni comme « un dispositif permettant aux émetteurs de monnaie électronique ayant en commun le même
gestionnaire technique, de se constituer en réseau interopérable sur une plateforme technique unique » [111]. Ce dispositif o re ainsi aux
émetteurs de la monnaie électronique de faire fusionner leurs di érents réseaux de commerce sur la base d’un système
interopérable[112], tout en supprimant les restrictions liées au réseau d’émission. Il tend par conséquent à a aiblir la force de l’exclusivité
de l’a liation en monnaie électronique. Toutefois, bien qu’il soit opportun de préciser son caractère facultatif, l’adhésion à ce système
n’est ouverte qu’aux personnes jouissant au préalable de la qualité d’émetteur de monnaie électronique et titulaire d’une autorisation
dument obtenu du régulateur [113]. En outre, l’accès à ce nouveau système de compensation en matière de monnaie électronique
assujettit tout participant à l’ouverture pour les besoins de la cause d’un «compte de règlement» [114], dans les livres de la banque de
règlement [115] du réseau Multibanking. Concrètement, le système fonctionne sur la base d’un identi ant unique attribué à chaque
participant à la plateforme, mais aussi d’une identi cation des porteurs rattachés à ces derniers. Le même procédé est logiquement
exigé pour les accepteurs et les distributeurs de la monnaie électronique. Une fois ces formalités accomplies, les porteurs peuvent
e ectuer leurs transactions auprès de n’importe quel accepteur de choix préalablement identi é sur la plateforme [116]. De la sorte, le
Mutibanking permet de surmonter l’obstacle de l’exclusivité du réseau d’a liation des accepteurs. En conséquence, l’accepteur est
obligé d’accepter les règlements en unités électroniques des émetteurs participants à la plateforme Multibanking. Le dénouement des
transactions en Multibanking oblige tout participant au réseau de « procéder au règlement de son solde net débiteur, par suite de la
compensation multilatérale » [117], avant l’échéance de la clôture journalière des transactions sur la plateforme technique.

Le Mutibanking, se présente ainsi comme un formidable outil d’interopérabilité entre émetteur, et partant, garantie une extension du
réseau d’acceptatio ce qui est un véritable gage à l’essor de ce moyen de paiement. On peut toutefois regretter le manque
d’engouement à l’égard de ce dispositif de la part des émetteurs qui préfèrent conserver leur réseau d’affiliation.

Conclusion

De l’analyse du régime juridique de l’acceptation en monnaie électronique, il ressort que l’accepteur est le véritable «parent pauvre» du
droit communautaire CEMAC de la monnaie électronique. Non seulement les règles qui organisent son statut sont incertaines mais et
surtout on assiste dans les textes à une sorte d’assimilation entre l’accepteur en monnaie électronique et l’accepteur bancaire. Ceci est

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pour le moins regrettable dans la mesure où, pierre angulaire du système de paiement en monnaie électronique, il mérite un meilleur
encadrement et protection. Sans lui, la monnaie électronique serait émise «dans le vide». D’autres législations à l’instar de celle de
l’UEMOA, o rent des pistes des dispositions susceptibles de rehausser le statut de l’accepteur en zone CEMAC. Par conséquent, une
assimilation de ce dernier pour le cas échéant à un «consommateur», et ce nonobstant sa qualité de «professionnel », ne devrait dès
lors constituer aucun obstacle. Lui garantir une telle protection participera également à faciliter l’extension du réseau d’acception dans
le système de paiement en monnaie électronique. Le faire serait aussi crée les conditions de réalisation d’un véritable marché intégré de
paiement en monnaie électronique en CEMAC.

[1] Th. Bonneau, Th. Verbiest, Fintech et Droit : Quelle régulation pour les nouveaux entrants du secteur bancaire et nancier ? , Coll.
L’essentiel de la banque et de la finance, éd. RB, 2017, p. 20.
[2] D. R. Martin, De la (fausse) monnaie électronique, Revue Droit bancaire et financier, 2003.
[3] Voir : L. De Pellegars, Le potentiel d’innovation de la monnaie électronique , in, J-P. Mattout (Dir), Les moyens de paiement : Un monde
en ébullition, Droit et Patrimoine, n° 235, 2014, pp. 45- 47. L’auteur précise à cet e et que, le potentiel d’innovation de la monnaie
électronique résulte, de deux principaux éléments : la neutralité technique : qui vise à éviter tout cadre opérationnel ou technologique
prédéfini. Et la créance est incorporée dans un titre sans plus de précision ; une créance sur l’émetteur cessible : la notion de créance sur
l’émetteur est caractéristique de la monnaie électronique et permet de la distinguer de la monnaie scripturale indissociable de son
contenant, le compte.
[4] La Communauté économique et monétaire de la l’Afrique centrale (CEMAC) regroupe le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le
Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.
[5] Article 86 du Règlement du 21 décembre 2018 relatif aux services de paiement dans la CEMAC.
[6] Voir : Article 3 du Règlement du 21 décembre 2018 relatif aux services de paiement dans la CEMAC.
[7] Art 1, Règlement CEMAC du 11 septembre 2011, relatif à l’exercice de l’activité d’émission de monnaie électronique, le dé ni
comme un « commerçant ou prestataire de services ayant signé un contrat avec un émetteur de monnaie électronique, en vue de
recevoir des règlements par monnaie électronique émise par ce dernier».
[8] P. Storrer, Droit de la monnaie électronique , éd. 2014, Banque et Droit, p. 237.
[9] Art 1, k, du Règlement relatif à l’exercice de l’activité d’émission de la monnaie électronique : « Personne qui, en vertu d’un contrat
conclu avec un établissement de monnaie électronique, détient de la monnaie électronique pour son propre compte».
[10] Voir : Règlement du 21 décembre 2018 relatif aux services de paiement dans la CEMAC et Règlement n° 03 /16-CEMAC-UMAC-CM
relatif aux systèmes, moyens et incidents de paiement.
[11] K. Medjaoui, Moyens de paiement, Quelques remarques concernant la monnaie électronique à l’épreuve des notions de compte et
de monnaie scripturale, Banque et droit, 2013, n° 149, p. 1.
[12] Voir le troisième considérant du Règlement CEMAC du 11 septembre 2011, relatif à l’exercice de l’activité d’émission de monnaie
électronique.
[13] Article 86 Règlement relatif aux services de paiement CEMAC.
[14] S. Guinchard, Th. Debard, lexique des termes juridiques, Dalloz, 28ème éd., 2017-2018, p. 37.
[15] La portée de la monnaie électronique dépend du nombre des accepteurs qui forme une communauté en réseau au sein duquel
circule les unités de valeur.
[16] En e et, l’analyse du Règlement CEMAC du 11 septembre 2011, relatif à l’exercice de l’activité d’émission de monnaie électronique
o re peu d’information sur l’accepteur. Ce dernier n’est mentionné que deux fois sur l’ensemble dudit corpus. A l’article 1, a pour sa
définition, et à l’article 12 pour les éléments obligatoire du contrat d’acceptation.
[17] S. Lanskoy, La nature juridique de la monnaie électronique , Bull. banque de France, n° 70, octobre 1999, p. 22.
[18] Pour d’autres, c’est un « acte par lequel une personne donne son agrément à une o re légale ou provenant d’un tiers, lui permettant
de se prévaloir, si elle le désire, d’une situation juridique», Voir : S. Guinchard et Th. Debard, lexique des termes juridiques , op. cit ..
[19] C. civ., art. 1118.
[20] Voir Article 1 § j du Règlement CEMAC relatif à l’exercice d’activité d’émission de la monnaie électronique : « monnaie électronique :
Valeur monétaire incorporée sous forme électronique, […] qui peut être utilisée […]».
[21] Le même constat peut être d’ailleurs fait dans d’autres législations, puisse leur formulation sont quasi similaire à celui du législateur
communautaire CEMAC. Ainsi, pour le législateur UEMOA, Article premier de l’Instruction n° 008-05-2015 régissant les conditions et
modalités d’exercice des activités des émetteurs de monnaie électronique dans les états membres de l’union monétaire ouest africaine
(UEMOA), voir également : Voir CMF français, art. L. 315-1, I (N° Lexbase : L1154IWN).
[22] D. R. Martin, Aspects de la monnaie électronique , D., 2013, p. 4.
[23] Voir S. Lanskoy, La nature juridique de la monnaie électronique , op .cit ., p. 55.
[24] Ibid, dans le même ordre d’idée que ce dernier précise que : «compte tenu du fait que la monnaie électronique ne dispose pas du
régime du cours légal ou forcé, le porteur de cette monnaie doit toujours avoir le droit de demander à l’émetteur la conversion des
unités électroniques contenues dans le PME, en monnaie fiduciaire ou scripturale».

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[25] Voir dans ce sens : F. Geny, Cours légal et cours forcé en matière de monnaie et de papier monnaie , RTDCiv ., 1928, p. 5.
[26] D. R. Martin, Aspects de la monnaie électronique , op. cit ., p. 4.
[27] Ibid.
[28] Article 1 du Règlement CEMAC, relatif à l’exercice de l’activité d’émission de monnaie électronique.
[29] P. Storrer, Droit de la monnaie électronique, op. cit ., p. 309.
[30] Voir infra.
[31] Idem,
[32] C. civ., art. 1108 : « Quatre conditions sont essentielles pour la validité d'une convention : Le consentement de la partie qui s’oblige ;
Sa capacité de contracter ; Un objet certain qui forme la matière de l’engagement ; Une cause licite dans l'obligation ».
[33] Voir dans ce sens : Y. R. Kalieu, La réception du contrat d’adhésion dans les législations contemporaines , Lenemro, janvier-mars
2017, pp.8-49.
[34] Voir dans ce sens : S. Guillemard Et D. Onana, Le contrat d’adhésion : actualités et droit international privé , Les Cahiers de droit, 48 (4),
pp.635–680. Disponible sur : https://doi.org/10.7202/043948ar.
[35] C’est la Cour de cassation qui a supprimé ce critère, car elle a estimé, dans l’arrêt «Diac» (Cass. civ. 1, 6 janvier 1994, JCP, 1994, II,
22237, note Gilles Paisant) que « l’abus de puissance économique du professionnel était inhérent aux contrats d’adhésion proposés aux
consommateurs » : C. Cambier, L’impact de la directive communautaire sur les clauses abusives en droits français, espagnol et anglais ,
mémoire de DEA, 1998, p. 20.
[36] S. Guillemar et D. Onana, Le contrat d’adhésion : actualités et droit international privé , op cit., p. 638.
[37] Voir dans ce sens : A. Bélanger et G. Tabi Tabi, Vers un repli de l’individualisme contractuel ? L’exemple du cautionnement , Les
cahiers du Droit , n° 47, 2006, pp. 429- 433.
[38] D. Mazeaud, Les clauses abusives entre professionnels , Paris, Economica, 1998, p. 33.
[39]J. Calais-Auloy et F. Steinmetz, Droit de la consommation , Dalloz, 7ème éd., Paris, 2006, p. 13.
[40] Voir Loi-cadre n° 2011/012 du 6 mai 2011 portant protection du consommateur au Cameroun.
[41] A savoir l’élargissement de la notion du consommateur.
[42] Voir sur le sujet : M.-C. Kamwe Moua o, Qui est la «personne» visée comme consommateur en droit positif camerounais ?
Argumentations plurielles en défaveur de l’in uence du droit français , LE NEMRO, Revue Trimestrielle de Droit Economique,
Janvier/Mars 2019, pp. 156-195.
[43] Y. R. Kalieu, Ré exion sur la notion de consommateur en droit camerounais : à propos de la soumission des personnes morales à la
loi portant protection des consommateurs, in, S. Yawaga (Dir ), La protection du consommateur au Cameroun : principes, enjeux et
perspectives, les éditions le Kilimandjaro, 2018, p. 25.
[44] Voir l’Annexe iii : canevas pour la présentation du dossier de demande d’agrément en qualité d’établissement de monnaie
électronique ou du dossier d’autorisation d’exercice d’activités de monnaie électronique.
[45] Voir dans ce sens : H. D. B. Modikoko, Le statut juridique du commerçant , communication lors de la formation des formateurs aux
Actes uniformes révisées thème : Droit commercial général et droit des sûretés, 12 et 15 juillet 2011. Dans l’ancien code de commerce on
le définissait comme : « Sont commerçants, ceux qui accomplissent des actes de commerce, et en font leur profession habituelle .
[46] C. com. Français, art. L.121-1 du Code de commerce français ( N° Lexbase : L5549AID) dé nit le commerçant : « sont commerçants
ceux qui exercent des actes de commerce et en font leur profession habituelle».
[47] D. Legeais, Droit commercial et des a aires , Sirey, 25 éd. 2019, p. 138 ; L’immatriculation crée à l’égard de l’inscrit la simple
présomption de commercialité (AUDCG, art. 59). Ainsi, celui qui est assujetti à l’immatriculation et qui ne l’a pas requise dans le délai ne
peut se prévaloir de la qualité de commerçant jusqu’à son immatriculation e ective (AUDCG, art. 60, al. 1). Voir aussi : Y. R. Kalieu, Le rôle
du registre du commerce et du crédit mobilier OHADA dans l’amélioration de l’accès au crédit , in A. Akam Akam, (Dir), Les mutations
juridiques dans le système OHADA , L’Harmattan, 2009, p. 262 ; I. F. Kamnang, Le contentieux de l’immatriculation du commerçant au
registre du commerce et du crédit mobilier en droit OHADA, RDUS, n° 46, 2026, pp. 139-180
[48] A cette dé nition, il manque le caractère indépendant et personnel de la profession, le commerçant accomplissant les actes de
commerce en son nom et pour son compte, voir dans ce sens : V. E. Bokalli, « commerçant» , in, P-G. Pougoué (Dir), Encyclopédie
OHADA, Lamy 2011, pp. 527-532.
[49] D. Legeais, Droit commercial et des affaires, op. cit ., p. 139.
[50] V. E. Bokalli, « commerçant» , op. cit ., p. 529 ; L’auteur précise également qu’au Cameroun l’article 14 du Décret n° 93/720 du 22
novembre 1993, xant les modalités d’application de loi n° 90/031du 10 Août 1990 régissant l’activité commerciale au Cameroun, institue
une carte professionnelle de commerçant délivrée par l’administration à toute personne physique ayant la qualité de commerçant ou de
principal mandataire d’une personne morale ayant la qualité de commerçant.
[51] Voir infra.
[52] Voir dans ce sens : S. L. Dongon, Le cybercommerçant, Thèse, Université de Bordeaux, 2015.
[53]Selon le Dictionnaire Le Petit Robert éd 2015, ce mot dérive du latin « ubique» qui signifie « partout», l’ubiquité est définie comme « la
possibilité d’être présent partout dans un même instant». L’ubiquité est la possibilité d’être présent en plusieurs lieux à la fois. C’est la

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situation dans laquelle se trouve le cybercommerçant. En e et, étant donné le caractère mondial, sans frontière du réseau numérique,
le site Internet du cybercommerçant est perceptible partout dans le monde.
[54] S. L. Dongon, Le cybercommerçant, op. cit. .
[55] La dé nition du commerce électronique en droit positif varie selon qu’on se reporte sur la loi du 21 décembre 2010 régissant le
commerce électronique ou son décret d’application du 15 juin 2011.
[56] Sur cette qualité lire M. C. Kamwe Mouaffo, La liberté d’établissement dans la CEMAC , Revue de droit uniforme, 2017, pp. 529-551.
[57] Voir dans ce sens : G. Picasso, Le contrat de prestation de recherche à l’épreuve du code civil , Cairn.info, n° 13, 2011, pp. 71-81.
[58] Voir, C. civ., art. 1779.

[59] Voir dans ce sens : Ph. Malaurie et L. Aynès, Droit des contrats spéciaux , LGDJ, 8 ème éd. août 2016, p. 396.
[60] G. Picasso, Le contrat de prestation de recherche à l’épreuve du code civil , op. cit ., p. 72.
[61] Voir C. civ., art. 1710.
[62] R. Savatier, La vente de services , D., 1971, chron. 223, spéc. n° 4.
[63] Voir C. civ., art. 1711.
[64] Ph. Malaurie et L. Aynès, Droit des contrats spéciaux , op. cit., p. 397.
[65] Le mot de «client» serait préférable. Le maître d’œuvre est distinct du maître de l’ouvrage ; il intervient dans l’entreprise de
construction et a pour mission de concevoir l’œuvre et de contrôler l’exécution de l’ensemble des travaux ; généralement il est
architecte, mais il peut être aussi ingénieur-conseil voire entrepreneur.
[66] Voir dans ce sens : Cass. civ. 1, 19 février 1968, D., 1968, Jur., p. 393, 394 ; Gaz. pal., 1968-2, p. 144 et s., note J.-P. Doucet. V. toutefois
les développements critiques de P. Puig sur la relative indépendance de
l'entrepreneur», in «La quali cation du contrat d'entreprise », réf. de B. Theyssié, Panthéon-Assas, Droit privé, n° 152, 2002, p. 239. H.
Groutel, Le critère du contrat de travail, in Les tendances du droit du travail contemporain , mélanges offerts à G.-H. Camerlynck, p. 56, n°
17. V. not., A. Bénabent, Contrats spéciaux civils et commerciaux , Dalloz 5ème éd., n° 471, L’auteur précise que : « Le contrat d'entreprise
est la convention par laquelle une personne s'oblige [...] à exécuter pour l'autre partie un travail déterminé [...] de façon indépendante» ;
Ph. Malaurie et L. Aynès, op. cit ., n° 708 ; Ph. Delebecque, Le contrat d'entreprise, Dalloz, Connaissance du Droit 1993, p. 3 et 12.
[67] Sur l’indépendance de l’entrepreneur, tel qu’un professeur de droit, TGI Versailles, 28 mars 2006, D. 2006, IR, 1631 ; RTDCiv., 2006,
576, obs. P-Y. Gautier.
[68] Voir dans ce sens S. Lanskoy, La nature juridique de la monnaie électronique , op. cit ., p. 59.
[69] Y. MC Carty, Les paiements marchands au moyen de portemonnaies électroniques, Document de réflexion du GSMA , rapport,
octobre 2012, p. 1.
[70] Article 3 (nouveau) : « Tout paiement qui excède la somme de 500 000 Francs CFA ou qui a pour
objet le règlement par fraction d’une dette supérieure à ce montant doit être effectué par un
moyen de paiement inscrivant le montant réglé au débit d’un compte tenu au nom du payeur
chez un établissement assujetti […]».
[71] Voir supra.
[72] Il importe tout de même de préciser que cette exigence admet une exception qui est limité au seuil fixé par les autorités monétaires.
[73] Voir à cet effet les seuils de transaction en valeur établit par la BEAC, le 21 janvier 2016. Disponible sur le site : www.beac.int.
[74] Y. MC. Carty, Les paiements marchands au moyen de portemonnaies électroniques Document de réflexion du GSMA , op.cit., p. 3.
Voir également la grille de tari cation pour les opérations de mobile money de l’opérateur Orange Cameroun. Disponible sur le lien :
https://www.orange.cm/particuliers/1/84358/tarification-orange-money
[75] Article 5 du Règlement CEMAC relatif à l’exercice de l’activité d’émission de la monnaie électronique.
[76] Voir C.-R. Joly , Le paiement en ligne, op. cit ., p. 194.
[77] Cass. com., 23 juin 1992, bull. civ. IV, n° 245.
[78] Voir C. civ., art. 1275.
[79] L’article 1690 du Code civil, dispose que « Le cessionnaire n’est saisi à l’égard des tiers que par la signi cation du transport faite au
débiteur. Néanmoins, le cessionnaire peut être également saisi par l’acceptation du transport faite par le débiteur dans un acte
authentique».
[80] Voir dans ce sens : D. R. Martin, Les aspects de la monnaie électronique , op. cit ., p. 4.
[81] Idem,
[82] Voir C. civ., art. 1243.
[83] Voir dans ce sens : H. Sabine, Les risques de la dation en paiement , Disponible sur le site Lega vox.fr, consulté le 8 janvier 2020.
[84] Selon la doctrine, cette qualification de titre anonyme présente l’avantage de voir l’émetteur soumis à la règle de l’inopposabilité des
exceptions, puisqu’il est engagé à payer tout porteur. Ce principe résulte d’un arrêt du 31 octobre 1906 de la Cour de cassation qui a
décidé «dans les bons au porteur, le débiteur accepte d ’avance pour ses créanciers directs tous ceux qui en deviendront
successivement porteurs, qu’il suit de là que le porteur est investi d ’un droit qui lui est propre et n’est passible, s’il est de bonne foi, que
des exceptions qui lui sont personnelles ou qui résultent de la teneur de l’acte». Voir dans ce sens : Ch. civ., 31 octobre 1906, DP, 1908, I.
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497 ; S., 1908, 305, note Lyon-Caen.
[85] S. Lanskoy, La nature juridique de la monnaie électronique, op. cit ., p. 58.
[86] P. Storrer, Droit de la monnaie électronique, op. cit ., p. 127.
[87] Voir dans ce sens : R. Deraspe, Sur la rédaction de la clause de dation en paiement , Les Cahiers de droit, n° 1, 1954. Disponible sur :
https://id.erudit.org/iderudit/1003643ar.
[88] D. R. Martin, Les aspects de la monnaie électronique , op. cit ., p. 4.
[89] M. Lacoursière, Analyse de la trajectoire historique de la monnaie électronique , op. cit ., p. 3.
[90] Cette créance à certain égard permet de distinguer la monnaie électronique de la monnaie scripturale. En e et créances de
remboursement ou de conversion se réalisent toutes deux par un «échange» de monnaie électronique en duciaire ou en monnaie
scripturale. Voir dans ce sens : P. Storrer, Droit de la monnaie électronique, op. cit ., p. 63.
[91] Le même constat est observé tant à l’égard du législateur UMOA, que du législateur français, Voir dans ce sens : CMF., art. L.133-36
(N° Lexbase : L1257IWH) : « Les remboursements prévus à la présente section s'e ectuent, selon le choix exprimé par le détenteur de
monnaie électronique, en pièces et en billets de banque ayant cours légal ou par une opération de paiement ordonnée par l'émetteur
au béné ce du détenteur de monnaie électronique. Pour le remboursement en pièces et en billets, l'émetteur de monnaie électronique
peut convenir avec le détenteur d'un remboursement par transmission de fonds. Nonobstant toute clause contraire, les frais a érents à
cette opération sont à la charge de l'émetteur de monnaie électronique».
[92] La théorie classique de la cession de créance ne s’applique pas entièrement en monnaie électronique. Voir supra.
[93] P. Storrer, Droit de la monnaie électronique, op. cit ., p. 66.
[94] Article 1(Nouveau), Règlement n° 3 portant système moyen et incident de paiement, «Système de paiement interbancaire» ou
«Système de paiement» : toute procédure nationale ou internationale organisant les relations entre deux participants au moins,
permettant l’exécution à titre habituel, par compensation ou non, d’ordres de transfert ; «Union Monétaire» ou «UMAC» : l’Union
Monétaire de l’Afrique Centrale».
[95] Voir : Note d’information° 5/2017 relatif au système de paiement dans l’UMOA. Les circuits de paiement existants dans les Etats
membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) sont constitués essentiellement des : systèmes gérés par la
BCEAO : STAR-UEMOA (Système de Transfert Automatisé et de Règlement dans l’UEMOA), SICA-UEMOA (Système Interbancaire de
Compensation Automatisé dans l’UEMOA) et SAGETIL-UMOA (Système Automatisé de Gestion des Titres et de la Liquidité de l’Union
Monétaire Ouest Africaine).
[96] Idem.
[97] A titre d’illustration, les espèces, le chèque, le virement, la lettre de change, le billet à ordre ainsi que le prélèvement sont des
moyens de paiement.
[98] M. Aglietta et L. Scialom, Le prêteur en dernier ressort au dé de la monnaie électronique , Cahier d’économie politique, n° 45, pp.
251-283.
[99] L’article 1 (nouveau) du Règlement n° 03 /16-cemac-umac-cm relatif aux systèmes, moyens et incidents de paiement, assimile
«système de paiement interbancaire » au « système de paiement ».
[100] La compensation comprend deux grands types d’opérations, la compensation Aller, aussi appelée «outgoing», et la compensation
Retour, ou «incoming». La Compensation Aller (outgoing ) : Lors de cette opération, la banque A crédite un compte, par exemple celui
d’un garagiste, du montant d’une transaction. Elle doit informer la banque B, celle de l’émetteur de la dette (le client), du montant du
débit qu’elle porte envers elle. La Compensation Retour (incoming) Il s’agit de la situation inverse. La banque du porteur (banque B)
reçoit un état de ses dettes en cours, suite aux di érentes «compensations allées». Cet envoi est précédé d’un certain nombre de
véri cations, analyse des transactions et de leur contenu, etc.. En cas d’erreur, la banque B alimente un chier de rejet. Le croisement
des informations transmises par les banques acquéreuses et émettrices alimente en permanence un fonds de données. Il recense
l’ensemble des transactions et des montants et réalise une compensation multilatérale en calculant l’ensemble des soldes de
compensation interbancaires. Cette compensation peut être permanente ou séquentielle. Voir dans ce sens : H. Choutedjem, Le
système de télécompensation en Afrique Centrale, publié le 13 décembre 2018 sur le site : www.polacapital.com.
[101] Il est constitué : d’un Centre de Compensation National (CCN) installé dans chaque Direction Nationale de la BEAC, dédié à la télé-
compensation des ux domestiques. La compensation des ux domestiques reste au niveau national pour les échanges entre
participants d’un même pays. Chaque système national est conçu suivant les mêmes règles ; d’un Centre de Compensation Régional
(CCR) installé aux Services Centraux de la BEAC, dédié aux ux régionaux. Le CCR est conçu à l’identique des systèmes nationaux mais il
est configuré pour traiter les échanges entre tous les participants de la zone.
[102] L’on parle aussi de système privatif ou « closed loop », par opposition à un schéma quatre coins ou « open loop». Voir dans ce sens :
le livre vert de la commission européenne «vers un marché européen intégré des paiements par carte, par internet et par téléphonie
mobile», communiqué final, 11 janvier 2012, p. 28 ; P. Storrer, Droit de la monnaie électronique, op. cit ., p. 72.
[103] Voir Article 18 du Règlement CEMAC relatif à l’exercice de l’activité d’émission de la monnaie électronique.
[104] Voir dans ce sens : L. de Pellegars, Le compte de paiement, Banque et Droit, n° 134, novembre-décembre. 2010, p. 17.
[105] P. Storrer, Droit de la monnaie électronique, op. cit ., p. 57.
[106] De l’acceptation des formes d’instruments de paiement tels que les cartes bancaires, les virements ou le prélèvement.
[107] Article 2, Règlement CEMAC relatif au service de paiement.
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[108] P. Storrer, Droit de la monnaie électronique, op. cit ., p. 239.
[109] Voir dans ce sens : J. Rochfeld, Monnaie électronique , RTDCiv., 2003, p. 361.
[110] P. Storrer, Droit de la monnaie électronique, op.cit ., p. 239.
[111] Article 1, j Instruction relatif au Multibanking.
[112] Voir supra.
[113] Article 3, Instruction relatif au Multibanking
[114] Article 1, e, Instruction relatif au Multibanking, Il s’agit d’un «compte unique obligatoirement ouvert dans les livres de la banque de
règlement par chaque participant d’un Multibanking ».
[115] Article 1, a, Instruction relatif au Multibanking, «Entité chargée du dénouement des transactions entre les participants à un réseau
Multibanking».
[116] Art 25, Instruction relatif au Multibanking.
[117] Article 28, Instruction relatif au Multibanking.
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