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EDITORIAUX.........................................................................................................................................................

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MARTIN HIRSCH, DIRECTEUR GENERAL DE L’AP-HP ................................................................................................................3
PR REMI SALOMON, PRESIDENT DE LA COMMISSION MEDICALE D’ETABLISSEMENT DE L’AP-HP .................................................4
PR BRUNO RIOU, PRESIDENT DE LA CONFERENCE DES DOYENS DE SANTE D’ILE-DE FRANCE, DIRECTEUR MEDICAL DE CRISE..........4
ANNE HIDALGO, PRESIDENTE DU CONSEIL DE SURVEILLANCE DE L’AP-HP, MAIRE DE PARIS ......................................................5
NOTRE ORGANISATION ...................................................................................................................................... 6
1. LES PRINCIPES ORGANISATIONNELS ET LES INSTANCES DE GOUVERNANCE.........................................................................6
2. UNE GOUVERNANCE ADAPTEE A LA GESTION DE LA CRISE ................................................................................................7
3. LA CARTE DES SIX GROUPES-HOSPITALO-UNIVERSITAIRES DE L’AP-HP ..............................................................................9
4. L’ORGANIGRAMME DE L’AP-HP AU 31 DECEMBRE 2020 ............................................................................................. 10
5. LES STRUCTURES AFFILIEES A L’AP-HP........................................................................................................................ 11
REPERES ET CHIFFRES CLES............................................................................................................................... 12
FAITS MARQUANTS 2020 .................................................................................................................................. 17
UNE REORGANISATION SANS PRECEDENT AU SERVICE DES PATIENTS ........................................................ 22
1. UNE REPONSE TRES AGILE AU DEFI MAJEUR DU BESOIN CAPACITAIRE GENERE PAR LA CRISE SANITAIRE .............................. 22
2. DES ORGANISATIONS FAVORISANT LA FLUIDITE DES PARCOURS PATIENTS....................................................................... 23
3. L’IMPORTANCE DE LA PRISE EN CHARGE A DISTANCE DES PATIENTS ................................................................................ 24
4. DE NOUVEAUX OUTILS INFORMATIQUES DE GESTION DE LA CRISE COVID, FRUIT DE L’INNOVATION ................................... 26
5. UN SOUFFLE DE REORGANISATIONS INNOVANTES PORTE PAR LES PROFESSIONNELS DE TERRAIN : LE FONDS APRES ......... 27
QUALITE, SECURITE ET HOSPITALITE ............................................................................................................... 29
1. PROTEGER LES PATIENTS ET LES PROFESSIONNELS ....................................................................................................... 29
2. COMMUNIQUER POUR PARTAGER ET DIFFUSER ............................................................................................................ 30
3. DES OUTILS FEDERATEURS POUR OBJECTIVER LA CRISE ................................................................................................. 30
4. COORDONNER POUR STRUCTURER LES DIFFERENTS VOLETS DE LA GESTION DE CRISE ...................................................... 31
5. UNE ATTENTION PARTICULIERE AUX FAMILLES ET AUX REPRESENTANTS DES USAGERS...................................................... 32
UN EFFORT EXTRAORDINAIRE DE RECHERCHE ET D’INNOVATION A L’AP-HP FACE A LA PANDEMIE ........ 35
1. FACE A L’URGENCE SANITAIRE, UNE FORTE MOBILISATION DES EQUIPES DE RECHERCHE ET D’APPUI A LA RECHERCHE ......... 35
2. UNE CONTRIBUTION NOTABLE DE LA RECHERCHE DE L’AP-HP A L’AMELIORATION DES CONNAISSANCES SUR LE COVID-19 36
3. DES COLLABORATIONS ACADEMIQUES ET INDUSTRIELLES TOUJOURS PLUS NOMBREUSES DANS LA RECHERCHE AVEC DE
L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE .............................................................................................................................................. 36
4. UNE ANNEE STRUCTURANTE POUR LE CENTRE MEARY DE THERAPIE CELLULAIRE ET GENIQUE DE L’AP-HP ...................... 38
SOUTENIR ET RENFORCER LES EQUIPES .......................................................................................................... 39
1. FACE AU COVID, LE DEFI HUMAIN ............................................................................................................................... 39
2. LA MISE EN PLACE DES MESURES DU SEGUR DE LA SANTE ............................................................................................. 42
3. UNE POLITIQUE SOCIALE RENFORCEE AU SERVICE DE L’ATTRACTIVITE ET DES CONDITIONS DE TRAVAIL .............................. 43
4. AU-DELA DE LA CRISE COVID, LE DEFI DE RECRUTER ET DE FIDELISER : ............................................................................ 44
LE DEFI LOGISTIQUE ET FINANCIER RELEVE PAR L’AP-HP .............................................................................. 45
1. DES MISSIONS ECONOMIQUES ET FINANCIERES EN PARTIE REORIENTEES VERS LA GESTION DE CRISE ................................. 45
2. UN EXERCICE FINANCIER 2020 INEDIT ........................................................................................................................ 46
3. DES PROJETS DE FOND QUI ONT MALGRE TOUT CONTINUE A AVANCER : ......................................................................... 48
LES GRANDS PROJETS POURSUIVIS ET ADAPTES AU CONTEXTE DE LA CRISE .............................................. 50
1. CAMPUS HOSPITALO-UNIVERSITAIRE SAINT-OUEN GRAND PARIS NORD ....................................................................... 50
2. NOUVEAU LARIBOISIERE............................................................................................................................................ 50
3. HENRI-MONDOR : UNE DOUBLE OUVERTURE POUR LE BATIMENT « REINE » .................................................................. 51
4. NOUVEAU SIEGE : PREMIERS TRAVAUX POUR LE NOUVEAU BATIMENT A L'HOPITAL SAINT-ANTOINE .................................. 51
5. VENTE DE L’HOTEL SCIPION....................................................................................................................................... 51

Direction de la Communication et du Mécénat [2]


Editoriaux
Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP

L’année 2020 marquera notre histoire par l’ampleur exceptionnelle de la crise COVID-19 que l’AP-HP, comme
d’autres hôpitaux en France et dans le monde, a affrontée de plein fouet.

Par ces quelques lignes, je souhaite rendre hommage à l’ensemble des équipes dont la mobilisation a été
remarquable : dévouement, compétence, solidarité, courage sont les qualificatifs qui s’imposent.

Un hommage particulier et ému aux cinq agents de l’AP-HP morts du COVID en 2020 et dont le souvenir restera
gravé dans nos mémoires, avec un bâtiment « Reine » du nom de l’une d’entre elles.

C’est l’occasion de remercier toutes celles et ceux qui ont participé par milliers à l’élan extraordinaire de
solidarité : bénévoles, volontaires, renforts d’autres régions, étudiants en santé, et donateurs qui ont permis à
la fondation de l’AP-HP de recueillir plus de 40 millions d’euros pour les soignants et les programmes de
recherche.

La violence de la crise a conduit l’AP-HP à innover et à s’impliquer au-delà des murs de l’hôpital :

- C’est COVIDOM, avec des centaines de milliers de patients suivis à domicile, en collaboration étroite
avec la médecine de ville, développé avec une start-up ;
- C’est le programme COVISAN, précurseur dans le contact tracing direct et précoce, avec des équipes
mobiles ;
- Ce sont les validations des tests rapides antigéniques d’abord, des tests salivaires ensuite, qui ont
pu constituer deux armes majeures dans la stratégie de dépistage à grande échelle ;
- C’est la maîtrise d’œuvre du système SIDEP, pour le compte du ministère de la Santé, permettant la
remontée quotidienne de l’ensemble des tests réalisés sur le territoire français ;
- C’est l’application « HOPTISOINS », pour offrir des services aux personnels de l’AP-HP ;
- C’est une accélération de la recherche clinique, les publications de l’AP-HP représentant un tiers de
l’ensemble des publications scientifiques françaises, la France se situant au 5ième rang mondial pour
les publications à impact factor élevé.
Beaucoup de ces innovations auront des prolongements dans les années à venir et les enseignements de cette
crise seront nombreux et durables. C’est pour favoriser et soutenir les équipes dans leurs initiatives innovantes
que dans la foulée de la première vague a été mis en place le fonds « APRES » d’Appui aux Projets pour le
Renforcement du Sens, doté au total de 30 millions d’euros, prélevés sur le produit de la transformation de
l’Hôtel-Dieu.

L’année 2020, ce sont les accords du Ségur, avec un impact important sur les rémunérations et qui ont permis
la conclusion à l’automne 2020 d’un accord social novateur. Premier accord élaboré de manière tripartite entre
représentants du personnel, représentants médicaux et direction. Un accord tourné vers l’emploi, l’évolution
des carrières, le renforcement de l’effort de formation et des évolutions dans l’organisation du temps de travail,
avec une plus grande marge d’initiative donnée aux services.

L’AP-HP n’est pas sortie indemne de cette première année de crise épidémique. Mais elle a montré une unité,
une capacité d’adaptation et, pourrait-on dire, une force de caractère sur laquelle elle pourra toujours
s’appuyer.

Direction de la Communication et du Mécénat [3]


Pr Rémi Salomon, Président de la Commission médicale
d’établissement de l’AP-HP

L’année 2020 restera dans l’histoire celle du début de la pandémie de Covid. Elle illustrera la mobilisation
exceptionnelle de tous les personnels hospitaliers, confrontés à une situation sans précédent.

Pour les équipes médico-soignantes, elle restera un moment où leur a été facilitée la résolution de nombreux
problèmes qu’elles rencontrent ordinairement et qui étaient alors démultipliés par l’afflux des patients : levée
des contraintes budgétaires, circuits rapides de décision, réactivité des services administratifs et logistiques,
facilitation du recrutement, initiative laissée aux services, solidarité entre tous les groupes hospitaliers…

Elle aura aussi montré le rôle irremplaçable des usagers dans nos processus de décision, tout comme
l’apport inestimable de la collaboration ville-hôpital et de la solidarité de l’ensemble des acteurs médicaux et
médico-sociaux dans les territoires.

Nous devons capitaliser sur ces expériences, en particulier pour remédier aux inégalités territoriales sur
laquelle la pandémie a jeté une lumière cruelle. Nous devons aussi faire face à la situation inédite de l’hôpital
public qui ne parvient plus à recruter ni à fidéliser ses personnels soignants, obligeant à la fermeture de
nombreux lits, alors même que les besoins de soins sont considérables.

C’est le sens du nouveau projet médical approuvé à l’unanimité par la CME en mai 2021, qui s’articule avec le
projet social de l’AP-HP adopté dès décembre 2020.
Le projet médical est constitué autour de quatre piliers :
1. une politique territoriale positionnant l’AP-HP, CHU de toute l’Île-de-France ;
2. une politique des ressources humaines centrée sur l’attractivité des carrières ;
3. des axes médicaux définis au plus près des besoins de santé des territoires franciliens ;
4. une politique de recherche conçue comme un facteur majeur d’attractivité.

Le « Ségur de la santé » est de nature à nous aider et nous devons nous en emparer, mais il ne peut pas
suffire. Un véritable choc d’attractivité est nécessaire. Si l’hôpital public est l’un des fondements de notre
pacte social, alors il faut en tirer toutes les conséquences.

Pr Bruno Riou, Président de la Conférence des Doyens de santé d’Ile-de


France, directeur médical de crise

A l’heure où j’écris cet éditorial, l’AP-HP entre dans une zone d’incertitude et donc d’inquiétude avec une 5ème
vague Covid qui touche la France de manière homogène, l’arrivée d’un nouveau variant aux propriétés
incertaines, sinon celle d’une contagiosité renforcée, associées à des épidémies hivernales pédiatriques de
retour et des difficultés importantes de recrutement de personnels. Et pourtant…

Comment, à la lecture de ce rapport, ne pas avoir un immense sentiment de fierté pour ce qui a été accompli
depuis près de deux ans pour faire face à cette crise sanitaire sans précédent, collectivement, quel que soit
notre métier, au sein de l’AP-HP.

Rappelez-vous la mobilisation extraordinaire de tous, les innovations incroyables qui ont été développées, la
solidarité dont nous avons su faire preuve pour s’adapter en permanence à une crise longue, changeante,
surprenante, déstabilisante. Nous avons bénéficié de la solidarité des autres régions au pic de la première

Direction de la Communication et du Mécénat [4]


vague, puis nous avons été solidaires en retour, notamment avec les DOM-TOM frappés à leur tour. L’effort sur
la recherche a été considérable, les universités et les EPST mobilisés à nos côtés. Les étudiants de santé ont
été au rendez-vous de la solidarité et de la mobilisation, faisant taire les sempiternelles critiques sur la jeune
génération.

Tout cela a été accompli avec un seul objectif : limiter les conséquences pour l’ensemble de nos patients. Quand
bien même la lassitude nous gagne, comme l’ensemble de la population d’ailleurs, nous devons nous
remobiliser car l’histoire n’est pas terminée.

Merci à tous pour ce qui a été fait et pour ce que nous allons faire ensemble.

Anne Hidalgo, Présidente du Conseil de surveillance de l’AP-HP, maire de


Paris

Il y a deux ans, alors que déjà les équipes soignantes alertaient sur leurs conditions de travail, leur fatigue et le
manque de personnel, nous saluions, en ouverture du Rapport d’activité 2018 de l’Assistance Publique –
Hôpitaux de Paris, la capacité de notre CHU à être « au chevet de celles et ceux qui en ont besoin, dans des
circonstances extraordinaires ou des situations quotidiennes, dans l’urgence ou sur le temps long ». Nous
étions loin d’imaginer la déflagration qu’allait représenter l’année 2020 pour le monde entier, et pour la
communauté de l’AP-HP en première ligne. Une année pendant laquelle l’extraordinaire est devenu le
quotidien et où l’exception et l’urgence se sont installées dans le temps long.

Une fois encore, je veux remercier toutes les équipes de l’AP-HP pour leur engagement, leur professionnalisme
et leur abnégation, sans lesquels Paris n’aurait pu rester debout. Malgré l’épuisement, malgré le caractère
inédit de la crise, notre service public de santé a montré sa solidité. Du 24 janvier, date de l’hospitalisation des
deux premiers patients atteints du Covid-19 à Bichat – Claude-Bernard, au 27 décembre, coup d’envoi de la
vaccination en France depuis l’unité de soins de longue durée de l’hôpital René-Muret, l’AP-HP s’est battue pied
à pied contre la pandémie, tout en assurant près de 7 millions de prises en charge, tous services et pathologies
confondues.

Dans ce contexte de grande tension, notre CHU n’a pourtant jamais baissé la garde sur l’ensemble de ses
missions. Recherche, innovation, travail de fond sur la revalorisation des carrières en vue du nouveau projet
social de l’établissement, poursuite des grands chantiers de la Nouvelle AP, solidarité et coopérations avec les
territoires d’Outre-Mer et via la filiale AP-HP International, ou encore maintien d’un haut niveau d’ambition
pour la participation des usagers et la démocratie sanitaire : dans la tempête, notre hôpital public a maintenu
son cap.

Collectivement, nous devons tirer les enseignements de cette année si particulière pour mieux prendre soin
de l’AP-HP, vaisseau amiral de notre système de santé, et de toutes celles et ceux qui ont été sur le pont en
2020.

Direction de la Communication et du Mécénat [5]


Notre organisation
1. Les principes organisationnels et les instances de gouvernance

L’AP-HP est organisée avec :

• au niveau central, des instances de décision ou de consultation qui sont prévues par la loi : le
conseil de surveillance, le directoire, la commission médicale d’établissement, le comité technique
d’établissement, le comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail, la commission centrale
des soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques ; des directions fonctionnelles chargées de
mettre en œuvre la politique de l’établissement conduite par le directeur général ;

• au niveau de chaque groupe hospitalo-universitaire (GHU), des instances locales : conseil


exécutif, conseil hospitalier territorial, commission médicale d’établissement locale, comité technique
d’établissement local, comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail local, commission locale
des soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques et une équipe de direction qui met en œuvre
la politique de l’AP-HP pour le GHU sous l’autorité du directeur de GHU. Le président de la CMEL et le
directeur du GHU collaborent étroitement avec le doyen, par ailleurs vice-président du directoire, pour
articuler les missions de soins, d’enseignement et de recherche.

CONSEIL DE SURVEILLANCE
Il a pour missions principales de se prononcer sur la stratégie de l’établissement et d’exercer à son égard le
contrôle permanent de sa gestion.
Il est constitué de 15 membres avec voix délibérative (1) et de 5 membres avec voix consultative.
(1) Cinq représentants des collectivités territoriales, cinq représentants du personnel, cinq personnalités qualifiées.

DIRECTOIRE
Organe de concertation, le directoire appuie et conseille le directeur général dans la gestion et la conduite de
la politique générale de l’AP-HP. Il comporte des membres de droit et des membres nommés par le directeur
général. Il est composé de 30 membres.

COMMISSION MÉDICALE D’ÉTABLISSEMENT - CME


Elle est le « parlement » des praticiens, où siègent les représentants élus des médecins, pharmaciens,
odontologistes et sages-femmes de l’AP-HP.
Composée de 90 membres, elle est consultée sur les orientations stratégiques de l’établissement, son projet
médical et son organisation interne. Elle contribue à la politique d’amélioration de la qualité et de la sécurité
des soins, des conditions d’accueil et de prise en charge des usagers en proposant un programme d’actions
auquel participent la commission centrale de concertation avec les usagers et la commission centrale des soins
infirmiers, de rééducation et médico-techniques.

COMMISSION CENTRALE DES SOINS INFIRMIERS, DE RÉÉDUCATION ET MÉDICO-TECHNIQUES - CCSIRMT


Composée de 40 membres, désignés par les membres élus des Commissions locales des soins infirmiers, de
rééducation et médico-techniques, elle est centrée sur le projet de soins infirmiers, de rééducation et médico-

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techniques, l’organisation générale des soins, la qualité et la sécurité des soins, la recherche paramédicale,
l’accueil et la prise en charge des usagers et le développement professionnel continu.

COMITÉ TECHNIQUE D’ÉTABLISSEMENT CENTRALE- CTEC


Composé de 15 membres, présidé par le directeur général ou son représentant, il est une instance
représentative des personnels non médicaux. Il est notamment compétent sur le projet d’établissement, les
conditions et l’organisation du travail, la modernisation des méthodes et techniques de travail, la politique
sociale, la qualité et la sécurité des soins, l’accueil des usagers.

COMITÉ D’HYGIÈNE, DE SÉCURITÉ ET DES CONDITIONS DE TRAVAIL CENTRAL- CHSCTC


Il est composé de 15 membres, et est présidé par le directeur général de l’AP-HP, un médecin responsable du
service central de santé au travail, le directeur de la direction centrale des soins infirmiers, de rééducation et
médico-techniques, un professeur des universités praticien hospitalier chargé de l’enseignement de l’hygiène,
9 représentants des personnels non médecins, non pharmaciens et non odontologistes, deux représentants
des personnels médecins, pharmaciens et odontologistes. Il donne un avis sur l’application à l’AP-HP des
dispositions réglementaires touchant à l’hygiène, la sécurité et les conditions de travail et coordonne l’activité
des différents CHSCT locaux.

COMMISSION CENTRALE DE CONCERTATION AVEC LES USAGERS – 3CU


Composée de 32 membres, elle conduit notamment le dialogue institutionnel avec les usagers, contribue à
l’amélioration de la qualité de la prise en charge globale des usagers et formule des recommandations en vue
de l’amélioration de la prise en charge des usagers et de la promotion de leurs droits.

COMITÉ DE LA RECHERCHE EN MATIÈRE BIOMÉDICALE ET DE LA SANTÉ PUBLIQUE - CRBMSP


Présidée par le Vice-président recherche du Directoire de l’AP-HP, cette instance de concertation réunissant
des membres nommés par l’AP-HP, les Universités et l’INSERM, permet à l’AP-HP de définir sa politique de
recherche et d’associer l’ensemble des partenaires institutionnels, académiques et universitaires, dans le
respect de leur spécificité, en favorisant les regards croisés et complémentaires et en évitant les doublons. Il
joue un rôle de conseil scientifique.

2. Une gouvernance adaptée à la gestion de la crise

Dès l’émergence du virus du Covid-19 et le risque de propagation internationale, l’APHP s’est mise en veille et
a progressivement adapté son organisation à la gestion de la crise, afin de mieux partager l’information, se
coordonner en interne et en externe et prendre les décisions adéquates au bon moment.

Ainsi, en janvier 2020, la cellule de crise de l’APHP, sous la conduite opérationnelle de la direction générale, est
mise en alerte. Dans un esprit de solidarité sans faille au sein de l’institution, et nourrie d’échanges réguliers
avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), la Direction Générale de la santé, Santé Publique France, et différents
experts, elle a :
• Assuré un pilotage global de la réponse à la crise sanitaire,
• Formalisé et garanti la fluidité d’informations au sein de l’AP-HP,
• Coordonné les réponses à mettre en œuvre avec les cellules de crise des GHU,
• Garanti la cohérence de la réponse AP-HP au sein du dispositif régional et national.

Direction de la Communication et du Mécénat [7]


Dès le 26 février 2020, elle se réunit régulièrement, puis, avec le déclenchement du niveau 2 du plan gestion
des tensions hospitalières et des situations sanitaires exceptionnelles, le pilotage de la crise s’est structuré : le
18 mars 2020, le directeur général de l’AP-HP, après avis du président de la commission médicale
d’établissement (CME) a désigné, en central et en local sur chaque GHU, un directeur médical de crise. Le
directeur médical de crise de l’AP-HP, le Pr Bruno Riou, coordonne l’action des directeurs médicaux de crise
des hôpitaux et groupes hospitalo-universitaires de l’AP-HP et a pour mission de conseiller le directeur général
de l’AP-HP et le président de la CME pour la gestion de crise et de situation sanitaire exceptionnelle.

Pendant toute la durée de la crise, l’AP-HP organise au niveau central, et au niveau local, selon les besoins et
les phases de l’épidémie :

• Une cellule de crise centrale deux fois par jour,


• Une conférence quotidienne entre les cellules de crise centrale et locales (GHU et sites),
• Une conférence téléphonique quotidienne avec les 8 SAMU et l’ARS,
• Une conférence avec les collégiales d’anesthésie-réanimation et de médecine intensive-réanimation
trois fois par semaine,
• Une conférence sur l’approvisionnement et la logistique trois fois par semaine,
• Un point d’information hebdomadaire avec l’ensemble de la gouvernance centrale et de chaque GHU,
les doyens, les directeurs médicaux de crise, les chefs des services les plus concernés et les
représentants des usagers,
• Des brainstormings thématiques réguliers avec des experts,
• Des points presse réguliers pour rendre compte, en toute transparence de la situation dans les
hôpitaux de l’AP-HP.

Et participe à :
• Une conférence téléphonique quotidienne de l’ARS,
• Une conférence quotidienne organisée par l’ARS avec l’ensemble des établissements de santé de la
région,
• Une conférence hebdomadaire zonale avec le préfet de police de Paris.

Ainsi l’AP-HP s’est articulée avec tous les acteurs, internes à l’institution comme extérieurs, pour permettre une
réponse coordonnée et optimale à la crise Covid.

Direction de la Communication et du Mécénat [8]


3. La carte des six groupes-hospitalo-universitaires de l’AP-HP

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4. L’organigramme de l’AP-HP au 31 décembre 2020

Direction de la Communication et du Mécénat [10]


5. Les structures affiliées à l’AP-HP

a. AP-HP International

Créée le 26 décembre 2016 par l’AP-HP, la filiale « AP-HP International » a pour objet de fournir des prestations
de services et d’expertise au niveau international.

Depuis 4 ans, l’AP-HPI réalise plusieurs types de contrats :


• Des expertises sur l’offre de soins hospitalière,
• Des études préliminaires pour la construction et /ou la réhabilitation d’hôpitaux,
• De l’assistance à maitrise d’ouvrage,
• Des programmes de formation organisés pour des groupes de professionnels étrangers.

L’AP-HPI s’appuie avant tout sur l’ensemble du savoir-faire de ses équipes spécialisées dans les différents
domaines du soin, de la recherche, de la gestion, de la formation et de l’ingénierie.

Depuis sa création, AP-HPI a réalisé plus d’une vingtaine de contrats et plusieurs programmes de formation.
En 2020, 26 experts ont été mobilisés dont 16 de l’AP-HP parmi lesquels 7 médecins et malgré une année
extrêmement difficile, AP-HP International a pu terminer l’année avec un bilan positif grâce à deux projets
importants, l’un au Bénin et l’autre au Pérou.

Site d’AP-HP International : www.aphp-international.fr

b. La Fondation de l’AP-HP

Début 2020, quatre ans après son lancement, la Fondation de l’AP-HP pour la recherche accompagne déjà plus
de 200 équipes de recherche à l’AP-HP pour lesquelles elle a mobilisé 20 millions d’euros. Intelligence
artificielle, médicaments de thérapie innovante, oncologie médicale, diabétologie, neurologie, etc., la Fondation
de l’AP-HP contribue au lancement ou à l’accélération de la recherche à l’AP-HP dans des domaines toujours
plus diversifiés.

En mars 2020, la Fondation de l’AP-HP crée un fonds d’urgence Covid-19 pour soutenir non seulement le
lancement de la recherche Covid-19 mais aussi l’organisation des soins face à la crise sanitaire. Pour permettre
l’élargissement de ses missions et agir au plus près des besoins des équipes de l’AP-HP, un changement de
statut est initié. Grâce à la mobilisation exceptionnelle de plus de 40000 donateurs, 45 millions d’euros sont
réunis en quelques semaines, dont un don exceptionnel d’Hermès, de 20 millions d’euros. Par ailleurs, la
fondation a activement œuvré à la mise en place d’un partenariat entre l’AP-HP, la Fondation de France et
l’Institut Pasteur, réunis sous la bannière « Tous unis contre le virus ».

Les fonds ont notamment servi au lancement de la recherche sur les traitements contre le Covid-19, à
l’ouverture anticipée de nouveaux lits de réanimation, à l’achat d’équipements de protection pour les équipes
mobiles de Covisan (cf. supra Chapitre 1-3.1) ou des SAMU, à la livraison de 316 000 plateaux-repas de qualité
à destination des équipes de l’AP-HP, ou encore au développement d’espaces détente réservés aux
professionnels. Grâce au soutien majeur d’Hermès, la Fondation soutient également le développement de la
capacité d’innovation de l’AP-HP par l’impression 3D et les data sciences (analyse de données en utilisant
l’intelligence artificielle et des méthodes scientifiques pour en extraire des informations exploitables), clé de
voûte de la recherche en santé, ainsi que la promotion professionnelle d’aides-soignants, afin qu’ils accèdent
à la fonction d’infirmiers diplômés d’État dont l’AP-HP manque de façon récurrente.

Pour en savoir plus sur la Fondation de l’AP-HP : https://fondationaphp.fr

Direction de la Communication et du Mécénat [11]


Repères et chiffres clés

L’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris est le centre hospitalo-universitaire de la région Île-de-


France. Elle est composée de 39 hôpitaux dont l’hospitalisation à domicile, regroupés en six groupes
hospitalo-universitaires.

Direction de la Communication et du Mécénat [12]


Direction de la Communication et du Mécénat [13]
Direction de la Communication et du Mécénat [14]
Direction de la Communication et du Mécénat [15]
Direction de la Communication et du Mécénat [16]
Faits marquants 2020
10 janvier
Inauguration du Centre de formation des assistants de régulation médicale des huit SAMU d’Île-de-France. Le
CFARM a accueilli sa première promotion sur le site de Broussais en novembre 2019.

14 janvier
Les membres de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, renouvelée en décembre 2019, ont élu
leur président, le Pr Rémi-Henri Salomon, chef du service de néphrologie pédiatrique à l’hôpital Necker-Enfants
malades et leur vice-présidente, la Dr Diane Bouvry du service de pneumologie de l’hôpital Avicenne.

24 janvier
Deux patients d’origine chinoise sont hospitalisés à l’hôpital Bichat – Claude-Bernard, faisant entrer la France
et l’AP-HP dans la lutte contre le Covid-19.

17 février
L’AP-HP, plus grand centre de recherche clinique en Europe, obtient le label Institut Carnot.

27 février
Admis à l’hôpital Tenon, un patient est testé positif au Covid-19 et deux soignants sont détectés positifs, c’est
la première infection chez les personnels de l’AP-HP.

6 mars
Déclenchement du plan blanc hospitalier à l’AP-HP, dans le cadre de la crise Covid-19.

9-12 mars
Ouverture de l’application COVIDOM dans les hôpitaux Bichat– Claude-Bernard, Pitié-Salpêtrière, Henri-
Mondor et Lariboisière, pour permettre le télésuivi à domicile des patients porteurs ou suspectés de Covid-19,
puis généralisation de l’application COVIDOM à l’ensemble des hôpitaux de l’AP-HP.

18 mars
L’AP-HP crée un comité de pilotage « Recherche Covid-19 AP-HP », présidé par le Pr Yazdan Yazdanpanah, chef
du service de maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Bichat – Claude-Bernard, et le Pr Philippe-Gabriel
Steg, vice-président Recherche du directoire de l’AP-HP, en liaison avec la direction de la recherche clinique et
de l’innovation de l’AP-HP. L’objectif est de fédérer les initiatives et d’accélérer les études.

19 mars
Le Pr Bruno Riou, ancien chef du service des urgences à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, actuel doyen de la
faculté de médecine Sorbonne Université et vice-président doyen du directoire de l’AP-HP, a été nommé
directeur médical de crise pour l’épidémie de Covid-19. Il coordonne l’action des directeurs médicaux de crise,
également nommés dans les hôpitaux et groupes hospitalo-universitaires de l’AP-HP.

28 mars
116 patients pris en charge par 18 hôpitaux de l’AP-HP sont évacués, par TGV ou avion, vers les hôpitaux de
Bretagne (44 patients), des Pays de la Loire (24 patients), de Normandie (20 patients), du Centre-Val de Loire
(16 patients) et de Nouvelle Aquitaine (10 patients), régions moins touchées par l’épidémie de Covid-19.

Direction de la Communication et du Mécénat [17]


D’autres transferts seront organisés par la suite, et les hôpitaux de l’AP-HP accueilleront en particulier des
patients évacués des territoires ultra-marins.

8 avril
C’est le pic de la 1ère vague Covid-19 de l’AP-HP, avec plus de 3528 patients Covid+ hospitalisés, dont 1042 en
soins critiques dans les différents hôpitaux de l’Institution.

9 avril
Un agent de l'hôpital Bichat ainsi qu’un agent de l’hôpital Antoine-Béclère décèdent du Covid-19. Ce sont les
deux premiers morts. Au total, ce sont six membres du personnel de l’AP-HP qui décéderont des suites du
Covid.

9 avril
Afin de répondre aux besoins de lits de réanimation pour les patients souffrant du Covid-19, le nouveau
bâtiment « réanimation – blocs – interventionnel (RBi) » de l’hôpital Henri-Mondor, qui devait initialement ouvrir
en septembre 2020, a pu accueillir les premiers patients Covid+ en réanimation, permettant ainsi d’organiser
des transferts et de soulager des hôpitaux très sollicités.

27 avril
Selon les premiers résultats communiqués par les chercheurs de l'essai randomisé contrôlé ouvert
multicentrique du tocilizumab, un anticorps monoclonal qui bloque le récepteur de la cytokine interleukine-6,
et qui est utilisé notamment dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, le tocilizumab améliore
significativement le pronostic des patients avec pneumonie Covid moyenne ou sévère. Cet essai thérapeutique
s’inscrit dans le cadre de la plateforme d'essais cliniques CORIMUNO-19, promue et financée par l’AP-HP, et
soutenue par Reacting/INSERM.

28 avril
Démarrage d’une plateforme de dépistage sur le site de Broussais pouvant atteindre jusqu’à 4 000 tests par
jour.

14 mai
Les équipes du projet COVID-ICU ont mené des travaux coordonnés par les Docteurs Martin Dres et Matthieu
Schmidt, des services de médecine intensive réanimation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, de Sorbonne
Université et de l’Inserm, sur les conséquences d’un passage en réanimation pour les personnes atteintes de
Covid-19 âgées de plus de 70 ans. Ces travaux, qui témoignent des conséquences délétères d’un séjour en
réanimation sur la survie de la population de patients, ont fait l’objet d’une publication, le 14 mai 2021, au sein
de la revue Annals of Intensive Care.

20 mai
La Fondation de l’AP-HP annonce avoir récolté 41 millions d’euros pour soutenir les équipes de l’AP-HP face à
l’épidémie de Covid-19.

25 mai
Dès le lancement du Ségur de la Santé, par le Premier ministre et le ministre des Solidarités et de la Santé, l’AP-
HP s’engage à participer aux travaux de concertation pour « bâtir les fondations d’un système de santé encore
plus moderne, plus résilient, plus innovant, plus souple et plus à l’écoute de ses professionnels, des usagers et des
territoires, avec des solutions fortes et concrètes. » (Ministère des Solidarités et de la Santé).

Direction de la Communication et du Mécénat [18]


9 juin
La commission médicale d’établissement de l’AP-HP approuve à l’unanimité la contribution qu’elle a élaborée
autour des quatre chapitres du Ségur de la Santé : 1er pilier, « Transformer les métiers et revaloriser ceux qui
les soignent » ; 2e pilier, « identifier une nouvelle politique d’investissement et de financement des services de
soins » ; 3e pilier, « simplifier radicalement les organisations et le quotidien des équipes » ; 4e pilier, « fédérer
les acteurs de la santé dans les territoires aux services des usagers ».

11 juin
Le directoire de l’AP-HP, après un échange avec les représentants des médecins de l’union régionale des
professionnels de santé (URPS-IdF), élabore une contribution au Ségur de la Santé autour de plusieurs idées
structurantes : concilier simplification administrative et meilleur accès aux soins en assurant la prise en charge
intégrale des soins hospitaliers à l’ensemble des assurés sociaux ; ouvrir de nouvelles perspectives d’évolution
de carrière aux paramédicaux ; permettre des réinternalisations ; avoir une vision plus dynamique des statuts
médicaux et des organisations médicales ; mieux prendre en compte la couverture des besoins de santé des
territoires.

29 juin
L’Alliance « Tous unis contre le virus », initiée par la Fondation de France, l’AP-HP et l’Institut Pasteur déclare
avoir collecté plus de 30 millions d’euros et a permis de soutenir près de 650 initiatives de solidarité grâce à
plus de 110 000 donateurs et 350 entreprises.

30 juin
Première thyroïdectomie par voie transorale réalisée à l’AP-HP par l’équipe du Pr Fabrice Menegaux du service
chirurgie générale, viscérale et endocrinienne de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Développée en Asie, cette
nouvelle voie d’abord permet de proposer une chirurgie sans cicatrice visible : la cicatrice est à l’intérieur de la
bouche sous forme de trois petites incisions.

8 juillet
Réélection de la maire de Paris, Anne Hidalgo, à la présidence du conseil de surveillance de l’AP-HP.

8 juillet
Première française en ambulatoire de chirurgie de reconstruction de la jonction pyélo-urétérale (entre le rein
et de l’uretère) avec un robot chirurgical da Vinci®, réalisée par le Dr Annabel Paye-Jaouen, chirurgienne au
sein du service de chirurgie viscérale et urologique pédiatrique dirigé par le Pr Alaa El Ghoneimi à l’hôpital
Robert-Debré.

10 juillet
L’AP-HP a mis en place en juin 2020 le fonds APRES, Appui aux Projets pour le Renforcement du Sens, pour
soutenir les projets et initiatives de ses professionnels, nombreux à avoir vu le jour notamment durant la crise
Covid-19. Ce fonds a été créé, conformément aux engagements du directeur général, en consacrant une partie
de la somme générée par le bail à construction de l’Hôtel-Dieu, à l’amélioration des conditions de travail et de
la prise en charge des patients sur l’ensemble des hôpitaux de l’AP-HP. Pour cette 1ère vague d’appel à
candidatures, 372 projets ont été déposés par les professionnels de l’AP-HP. Le comité de sélection, qui s’est
réuni le 10 juillet, a désigné 74 projets lauréats et alloué cinq enveloppes spécifiques à des thématiques
transversales, pour un total de 7,5 millions d’euros.

Direction de la Communication et du Mécénat [19]


14 août
Le centre MEARY de thérapie cellulaire et génique de l’AP-HP, dirigé par le Pr Jérôme Larghero, à l’hôpital Saint-
Louis, est labellisé « intégrateur industriel » dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt opéré par le
secrétariat général pour l’investissement dans le cadre du grand défi « Biomédicaments ».

16 septembre
Réalisation à l’AP-HP, de la première transplantation rénale à l’aide du robot chirurgical de dernière génération
da Vinci Xi® à l’hôpital Bicêtre. Cette intervention innovante, menée sous la direction du Dr Bastien Parier en
collaboration avec le service de néphrologie dirigé par le Dr Renaud Snanoudj à l’hôpital Bicêtre, s’appuie sur
un programme développé en France par le Dr Nicolas Doumerc, présent le jour de la procédure, et le service
d’urologie du centre hospitalier universitaire de Toulouse.

13 octobre
Signature d’une convention expérimentale pour le recueil des plaintes pour violences conjugales à l’hôpital
Saint-Antoine, avec le procureur de la République de Paris et le préfet de police de Paris. Cette expérimentation
s'inscrit dans le cadre d'un projet partagé entre l'AP-HP, le parquet de Paris et la préfecture de police, visant à
améliorer l'accompagnement des victimes de violences au sein du couple. Figurant parmi les mesures
emblématiques du Grenelle des violences conjugales, le dépôt de plainte à l'hôpital évite aux victimes de
violences conjugales de se déplacer dans un commissariat pour porter les faits à la connaissance de l'autorité
judiciaire, après s’être déjà présentées dans un service d’urgences.

20 octobre
Les résultats définitifs de l’essai randomisé contrôlé ouvert multicentrique du tocilizumab, CORIMUNO-TOCI-1,
sont publiés, après revue par des pairs, le 20 octobre 2020 dans la revue JAMA Internal Medicine. Ils confirment
les premiers résultats de l’essai, à savoir que le tocilizumab limite l’aggravation et la nécessité de transfert en
réanimation des patients atteints de pneumonie Covid-19 modérée à sévère.

2 novembre
Lancement de la post-concertation publique sur le projet de Campus hospitalo-universitaire Grand Paris-Nord
qui abritera à Saint-Ouen les activités des hôpitaux Bichat – Claude-Bernard et Beaujon, ainsi qu’une structure
universitaire réunissant les activités d’enseignement en médecine et en médecine bucco-dentaire de
l’Université de Paris pour l’ensemble de l’Île-de-France.

9 Novembre
C’est le pic de la 2ème vague à l’AP-HP, avec 2165 patients Covid+ hospitalisés, dont 483 en soins critiques.

4 décembre
L’AP-HP ouvre la première unité d’accueil pré-opératoire (UAPO) en pédiatrie à l’hôpital Robert-Debré, afin
d’accueillir les patients en un lieu dédié le matin de leur opération chirurgicale.

11 décembre
L’AP-HP ouvre à l’hôpital Lariboisière le bâtiment « Nouveau Morax », entièrement reconstruit, première étape
du « Nouveau Lariboisière ». Le « Nouveau Lariboisière » constitue un projet hospitalier majeur pour le nord
parisien, pour lequel l’AP-HP investit plus de 300 millions d’euros.

15 décembre
Signature de la promesse de vente du site PSA de Saint-Ouen dans le cadre du projet d’implantation du futur
hôpital du Campus hospitalo-universitaire Grand Paris-Nord.

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26 décembre
Une livraison exceptionnelle de 19500 doses de vaccin arrive à l’AGEPS, permettant de lancer la campagne de
vaccination.

27 décembre
Coup d’envoi de la vaccination en France à l’hôpital René-Muret : Mauricette M., patiente en unité de soins de
longue durée (USLD) à l’hôpital René-Muret, âgée de 78 ans, est devenue la première française à recevoir le
vaccin contre le Covid-19. Au total, ce sont huit patients d’USLD et un professionnel de l’hôpital René-Muret qui
ont reçu la première dose du vaccin Pfizer/BioNtech pour cette journée d’initiation de la vaccination. Le Dr Jean-
Jacques Monsuez, cardiologue à l’hôpital René-Muret, intervenant auprès des patients d’USLD, et âgé de 65
ans, a été le premier soignant de France à bénéficier du vaccin contre le Covid-19.

Direction de la Communication et du Mécénat [21]


Une réorganisation sans précédent au service des
patients

La pandémie de Covid-19, qui a marqué l’année 2020, a mis en tension les capacités hospitalières et amené
l’ensemble des services à repenser intégralement leur organisation. La « première vague » épidémique, qui a
débuté fin janvier, a entraîné une réorganisation particulièrement forte et rapide, liée à un afflux massif de
patients présentant des symptômes graves du Covid-19, maladie alors presque inconnue. Dans des structures
qui n’étaient pas dimensionnées pour cet afflux inédit, il a fallu organiser la prise en charge dans les services
dédiés : ainsi, ces patients ont été orientés vers les services d’urgence en premier recours, ou directement
transférés vers des services de médecine (maladies infectieuses, pneumologie, médecine interne) voire en
service de soins intensifs pour les patients le nécessitant (réanimations médicales en première intention,
réanimation chirurgicale si besoin de renfort).

La « deuxième vague », à l’automne, a été l’occasion pour les organisations de capitaliser sur les enseignements
de la première vague tout en continuant à s’adapter au contexte épidémiologique difficilement prévisible, et
en maintenant une offre de soins pour les autres pathologies ayant connu des déprogrammations importantes
au cours des mois précédents.

Cette évolution a été à la fois soudaine et forte, ciblée sur une seule pathologie. Cela a eu pour conséquence
une intense mobilisation autour de la gestion du capacitaire, pour s’adapter à une organisation à flux tendu et
permettre la libération de places au plus vite, pour permettre l’accueil de tous les patients.

Cette adaptation permanente au cours de la première vague a conduit l’ensemble de l’AP-HP à concevoir des
modalités organisationnelles innovantes ayant pu être déployées dans les vagues pandémiques successives et
qui pour certaines se pérennisent au-delà de la crise.

1. Une réponse très agile au défi majeur du besoin capacitaire généré par
la crise sanitaire

L’AP-HP s’est mobilisée pour affronter la crise sanitaire avec près de 25200 séjours d’hospitalisation pris en
charge à partir de fin janvier 2020. Au point culminant de la 1ère vague épidémique, le 8 avril 2020, environ 1100
patients en réanimation étaient pris en charge à l’AP-HP sur une seule journée. Ce chiffre traduit l’intense
mobilisation de l’ensemble de l’institution pour renforcer les capacités hospitalières habituelles de 496 lits de
réanimation.

Localement, le besoin de places et de personnels formés à la prise en charge de ce type de patients a amené
les hôpitaux à aménager des unités dédiées au Covid-19. A la Pitié-Salpêtrière par exemple, en deux heures,
l’unité de chirurgie ambulatoire a été transformée en unité de réanimation dès le mois de mars 2020. Autre
exemple à Bichat - Claude-Bernard où les salles d’opération se sont transformées en salles de réanimation. Ce
sont aussi les services techniques, les équipes logistiques, les équipes administratives qui se sont mobilisés
pour faire en sorte que ces réaménagements soient possibles. Petit à petit, au cours des différentes vagues
épidémiques, l’ensemble des établissements de l’AP-HP aura eu à aménager, parfois très rapidement, des
unités « C+ » et des unités « C– ».

Direction de la Communication et du Mécénat [22]


En complément de l’adaptation du capacitaire dans les sites hospitaliers, et pour accélérer la montée en charge
des capacités de soins critiques de l’AP-HP afin de faire face au pics épidémiques, le directeur général de l’AP-
HP a décidé le 1er avril 2020, le lancement de l’opération « RBi COVID », visant à organiser la mise en service
partielle, anticipée et provisoire d’un bâtiment de réanimation et de blocs opératoires du GHU Henri-Mondor,
alors en cours d’achèvement, et renommé « bâtiment Reine » depuis lors.

Parallèlement à l’adaptation des services de court séjour, les services de soins de suite et de réadaptation se
sont mobilisés dès le début de la crise : les hôpitaux de jour ont cessé temporairement leur activité et leurs
équipes sont venues renforcer celles de l’hospitalisation complète, pour se transformer en unité de médecine
Covid au pic de la crise, et/ou s’adapter au polymorphisme des patients Covid. Des lits de SRPR (soins de
rééducation post-réanimatoires) ont par ailleurs été créés pour répondre à la demande de prise en charge.
Enfin, des équipes mobiles de réadaptation/réinsertion ont été mises sur pied pour apporter leur expertise au
plus tôt de l’hospitalisation aigüe et ainsi aider à l’évaluation, à l’orientation, et à la sortie des patients.

En plus de ces initiatives sur le capacitaire intra-hospitalier, l’hospitalisation à domicile de l’AP-HP s’est
également fortement mobilisée pour prendre en charge de nombreux patients atteints du Covid-19. Son
activité a notamment progressé de 30 % lors de la première phase avec plus de 1000 patients pris en charge
quotidiennement. Elle a réorganisé ses modes d’intervention pour répondre aux besoins, notamment pour
sécuriser le retour à domicile de patients encore fragiles nécessitant des soins pluridisciplinaires. Elle a initié
de nouveaux dispositifs : interventions en moins d’une heure pour des situations sub-aiguës voire aiguës,
partenariats renforcés avec la médecine de ville, notamment les Communautés Professionnelles Territoriales
de Santé (CPTS), pour faciliter les sorties d’hospitalisation conventionnelle de patients Covid+, soutien au
dispositif COVISAN (voir infra 3.a).

De façon complémentaire aux augmentations massives des capacités de prise en charge opérées dans les
hôpitaux de l’AP-HP comme dans l’ensemble des établissements de santé français, l’AP-HP a activement pris
part au dispositif d’évacuations sanitaires EVASAN, visant à transférer des patients de régions dont le
capacitaire en soins critiques était proche de la saturation vers des territoires moins touchés et disposant de
capacités de prise en charge disponibles. Ainsi, l’AP-HP aura organisé dès le mois d’avril 2020 des transferts de
patients dans des conditions inédites de sécurité (avions et TGV dédiés aménagés) et avec une réactivité
importante.

2. Des organisations favorisant la fluidité des parcours patients

Des travaux d’optimisation du parcours patient, s’appuyant souvent sur des initiatives engagées de longue date
dans nos établissements, ont montré tout leur intérêt sur cette période de crise. Au regard des besoins
continus d’hospitalisation dans les services de médecine en priorité, il a été nécessaire de libérer les lits dès
que possible et de déprogrammer les patients considérés comme médicalement non urgents.

L’organisation de sorties précoces pour les patients ne nécessitant plus de prise en charge hospitalière s’est
notamment appuyée sur la mise en place, au sein des hôpitaux de l’AP-HP, de « cellules de sortie » dont les
missions ont été d’assurer une coordination continue entre les unités d’hospitalisation et les dispositifs d’aval
existant sur le territoire : HAD, soins de suite, dispositifs d’accompagnement social lorsque la problématique
ne relevait pas d’une situation médicale, etc. Ces cellules pluridisciplinaires ont souvent été constituées de
médecins, d’assistantes sociales ou encore d’infirmières de coordination ; la plupart ont été pérennisées.

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De même, des dispositifs novateurs ont été mis en place afin de ne pas prolonger l’hospitalisation des patients
Covid + non symptomatiques, faute de conditions d’isolement adéquates à leur domicile. A cette fin, le site de
Chardon Lagache a été ouvert pour assurer une mission d’isolement des patients non symptomatiques, dans
un environnement hôtelier et non médical. Ceci a permis de conserver les capacités d’hospitalisation des sites
pour la prise en charge aiguë.

Pour renforcer la solidarité sur chacun des territoires, et permettre une prise en charge globale et coordonnée,
que ce soit en termes de capacité d’hospitalisation, en soins critiques comme en lits d’aval, de ressources
humaines et matérielles, l’AP-HP a intensifié ses liens avec les acteurs hospitaliers, qu’ils soient publics au
travers les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT), privés non lucratifs ou cliniques privées lucratives,
mais aussi avec les acteurs de la ville. Cette coopération réalisée sur chaque territoire, en lien bien sûr avec
l’ARS, a permis par ailleurs, hors temps de crise de poursuivre les liens tissés sur d’autres thématiques,
participant ainsi à renforcer la coordination la gradation des soins et ainsi à améliorer les réponses aux besoins
de santé des populations. Enfin, durant la crise, l’AP-HP a engagé des partenariats étroits avec l’ensemble des
acteurs publics et privés de la région parisienne, pour faciliter l’ouverture des lits de SSR respiratoire et faciliter
le transfert de patients stabilisés, convertir des unités de SSR en lits de médecine polyvalente pour augmenter
les capacités de prise en charge aiguë, ou encore mobiliser des professionnels libéraux dans le soutien à la
sécurisation du retour à domicile.

Pour augmenter ses capacités d’hospitalisation, l’AP-HP a mis en place l’outil Covid-O², une belle illustration des
expérimentations initiées avec la crise sanitaire. Cet outil permet le retour à domicile des patients atteints par
le covid-19 dans des conditions de sécurité optimales, grâce à un circuit de sortie d’hospitalisation sous
oxygénothérapie avec monitoring à distance dans le cadre de COVIDOM. Après une expérimentation réussie
auprès de 40 patients, l’AP-HP a ouvert ce protocole à l’ensemble des médecins hospitaliers utilisateurs de
COVIDOM en Île-de-France, qu’ils exercent ou non à l’AP-HP.

3. L’importance de la prise en charge à distance des patients

La crise sanitaire a amené l’AP-HP à développer de nouveaux modes de prise en charge, pour répondre aux
besoins liés à l’épidémie de Covid-19, mais aussi pour les autres pathologies. En effet, la saturation de
nombreux services hospitaliers, les périodes de confinement nationaux et les appels à privilégier le
distanciel pendant les différentes vagues de Covid ont conduit l’AP-HP à construire des modèles innovants pour
la prise en charge des patients « à distance » : mise en place d’accès aux images à distance pour les radiologues
au travers du PACS, accès dématérialisé aux résultats de laboratoire, développement accéléré de la
téléconsultation, ou encore mise en place de système de suivi à distance de patients porteurs ou cas suspects
de Covid-19 ont été autant de leviers actionnés en un temps record à l’occasion de la crise. Ces différents
dispositifs ont permis de conserver un lien entre l’AP-HP et l’ensemble des franciliens ayant habituellement
recours à ses soins.

a. COVISAN : un dispositif pour accompagner les personnes contaminées et casser les chaînes
de transmission du covid-19

Avec le déploiement du programme COVISAN, l’AP-HP a cherché à interrompre dès que possible les chaînes de
contamination, au domicile ou dans le milieu professionnel et à accompagner au mieux les personnes atteintes
du Covid-19.
COVISAN a rassemblé des équipes de l’AP-HP, de médecine de ville partenaires, et de nombreuses associations
et collectivités locales avec pour seul objectif de détecter les porteurs du virus, retracer leurs contacts et les

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accompagner en proposant des mesures de confinement protectrices et efficaces. Depuis son lancement,
COVISAN a mobilisé jusqu’à 30 équipes mobiles par jour, actives pour les patients mais également pour les
professionnels de santé au travers du dispositif « COVISAN PRO » qui permettait de sécuriser encore davantage
les situations à risque de contamination professionnel-patient.

Cette démarche de prévention, qui a permis d’engager une véritable coopération ville-hôpital, pourra à terme
être déployée pour d’autres pathologies ou actions de santé publique.

b. COVIDOM : la plateforme de télésuivi à domicile des patients porteurs ou suspectés Covid-


19

Opérationnelle dès le 9 mars 2020, COVIDOM a commencé à être déployée dans les hôpitaux de l’AP-HP pour
permettre aux patients porteurs ou suspectés du Covid-19 sans signe de gravité de bénéficier d’un télésuivi via
des questionnaires en ligne. Plusieurs dizaines de milliers de patients ont ainsi pu être suivis ou orientés à
distance, ceux-ci ayant quotidiennement répondu à des questionnaires générant plus de 267 000 alertes
traitées par le centre régional de télésurveillance, co-piloté par l’AP-HP et l’URPS médecins libéraux. Mobilisant
plus de 1 000 intervenants en télésurveillance, près de 1 000 médecins et plus de 500 bénévoles, COVIDOM a
permis un suivi d’un nouveau genre des patients, initiative notamment saluée par l’Agence du numérique en
santé (lauréat des Talents de la e-santé) ou encore par les « Trophées Innovation SANTEXPO » 2020. Enfin, la
Cour des comptes, dans son enquête conduite en 2020 sur la Télésanté a confirmé que ce dispositif avait
permis de réduire le recours aux urgences ou au SAMU, en suivant jusqu’à un pic de 40 000 patients
simultanément (Chapitre V du Rapport public de la Cour des comptes publié en octobre 2021).

Les retours très positifs des patients et médecins utilisateurs de la plateforme (92% de satisfaction globale et
de recommandation, 86% ayant observé une diminution de leur stress grâce à ce dispositif), l’AP-HP envisage
à l’avenir une démultiplication du dispositif pour des pathologies comme la bronchiolite, la grippe, l’asthme, les
maladies inflammatoires de l’intestin ainsi que pour du suivi pré ou post-opératoire.

c. Des dispositifs de télésurveillance pour les patients atteints de maladies chroniques

Durant la crise, et la période de confinement où les déplacements étaient restreints, il a fallu organiser les
conditions de prise en charge et de surveillance des patients atteints de maladie chronique, à distance, en
créant des outils de télésurveillance et téléconsultation dédiés.

Ainsi, à titre d’exemple, l’AP-HP, la Fédération des services hospitaliers de diabétologie et le Centre de
Responsabilité de Santé Connectée de l’AP-HP ont proposé, dès le mois d’avril 2020, le programme CoviDIAB,
programme national d’information, de prévention et d’accompagnement de leur santé à des patients
diabétiques confinés à domicile. A partir de ce programme, une vaste étude évaluant l’évolution des habitudes
de vie et du poids de personnes diabétiques durant le confinement a été menée. Le déploiement des activités
de télésurveillance du diabète s’est poursuivi en élargissant le champ de la télésurveillance avec un carnet
glycémique électronique partagé, un capteur connecté au stylo d’insuline, un logiciel permettant de recueillir
de manière automatisée les glycémies tout au long de la journée et un programme d’accompagnement
thérapeutique sous forme d’un e-learning. Une évaluation du dispositif est prévue en 2021.

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d. Le recours accru aux téléconsultations

Dans le contexte épidémique, le déploiement accéléré de la télésanté était une priorité car elle permettait aux
professionnels de santé de prendre en charge les patients à distance. L’AP-HP s’est organisée pour déployer à
plus grande échelle les téléconsultations via la plateforme institutionnelle sécurisée ORTIF (Outil Régional de
Télémédecine d'Île-de-France). Près de 10 000 médecins et 650 secrétaires répartis sur 30 hôpitaux de l’AP-HP
étaient habilités dès le 2 avril 2020 et en mesure de poursuivre le suivi des patients dont le déplacement en
hôpital n’était pas impératif. Ainsi, en moins de 3 semaines après le début de la crise sanitaire, la part des
consultations à distance est passé de 0,5 % à 30 % des consultations.

L’ouverture de Covident, une plateforme téléphonique de gestion des urgences bucco-dentaires, illustre enfin
la coordination dont a su faire preuve l’AP-HP pour pallier la fermeture des cabinets dentaires de ville et
répondre aux besoins de toutes les personnes en situation d’urgence bucco-dentaire depuis leur domicile.

4. De nouveaux outils informatiques de gestion de la crise Covid, fruit de


l’innovation

Les équipes de l’AP-HP ont développé, dans des délais très contraints, de nouveaux outils informatiques en
appui de la gestion de crise Covid à l’AP-HP et en France.

Le SI-DEP et le SI-VAC sont deux outils à vocation nationale dont la mise à en œuvre a été confiée à l’AP-HP par
les autorités ministérielles, et qui permettent respectivement le suivi du dépistage de la population à l’échelle
nationale et celui de la vaccination au sein du personnel de l’AP-HP.

a. SI-DEP (Système d’information de dépistage populationnel)

La mise en œuvre du SI-DEP a été confiée à l’AP-HP par le ministère des Solidarités et de la Santé en avril 2020.
Cet outil informatique a pour rôle de collecter à l’échelle nationale tous les résultats de tests de dépistage du
Covid-19 et de les restituer aux acteurs de santé impliqués dans la lutte contre la pandémie.

Mis en place en mai 2020, SI-DEP repose sur un partenariat entre le ministère (responsable du traitement), l’AP-
HP (maître d’œuvre), les laboratoires de biologie médicale et leurs éditeurs. SI-DEP est une plateforme
autonome sécurisée du système d’information hospitalier (SIH) AP-HP CyberLab V10 appelé CyberCOVID.

SI-DEP s’est enrichi au fur et à mesure que de nouveaux besoins en fonction de l’évolution de la pandémie, de
l’apparition de nouveaux variants ou des mesures gouvernementales en réponse à la crise sanitaire.

b. SI-VAC, une application informatique pour le suivi de la campagne de vaccination à l’AP-HP

SI-VAC est une application informatique développée en un temps extrêmement rapide par la direction des
systèmes d’information (DSI) de l’AP-HP. Elle permet la prise de rendez-vous, le suivi et la réalisation de
statistiques de la campagne de vaccination contre le Covid-19 à l’AP-HP.

SI-VAC est également interconnecté avec l’outil national de la CNAM, VACCIN-COVID (accessible uniquement
aux médecins munis d’une carte CPS ou e-CPS).

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5. Un souffle de réorganisations innovantes porté par les professionnels
de terrain : le fonds APRES

La crise sanitaire a conduit à faire face à des défis insoupçonnés. Pour améliorer les conditions de travail et de
proposer des prises en charge innovantes pour nos patients, de nombreux projets ont vu le jour en 2020 à l’AP-
HP. Certains avaient été initiés avant l’épidémie. Le Covid-19 aura poussé l’AP-HP à les déployer dans des temps
records.

Pour pérenniser ces initiatives en faveur de l’amélioration des prises en charge des patients et de la qualité de
vie au travail, l’AP-HP a créé en juin 2020 le fonds APRES, fonds d’Appui aux Projets pour le Renforcement du
Sens, en consacrant une partie de la somme générée par le bail à construction de l’Hôtel-Dieu (7,5 millions
d’euros) pour soutenir et financer des initiatives de terrain.

Le premier appel à candidatures a remporté un franc succès : 372 projets ont été proposés en seulement
quatre semaines. Les 150 projets ayant reçu les meilleures évaluations sur cinq critères (pertinence, impact,
faisabilité, reproductibilité et viabilité) ont été présentés lors d’un comité de sélection présidé par le directeur
général de l’AP-HP, qui a désigné 74 projets lauréats.
Les projets retenus ont porté sur des thématiques variées :

• en lien direct avec la prise en charge des patients : l’accueil et l’information à l’hôpital, le stress et la
douleur des patients, le diagnostic et la prévention, l’éducation thérapeutique et la rééducation, le
parcours de soins et le suivi, le lien avec les proches, etc.,
• en lien direct avec la qualité de vie au travail : le management, l’accueil des professionnels, la logistique
en service de soins, etc.,
• le fonds a également permis de financer des projets s’inscrivant dans la transition écologique de l’AP-
HP.

En complément, cinq enveloppes thématiques ont été créées pour couvrir des besoins larges identifiés au
travers des projets déposés :

• pour la formation par la simulation (500 000 euros), afin d’expérimenter des ateliers de simulation in
situ dédiés à la formation continue des professionnels médicaux et paramédicaux, en lien avec les
centres de simulation universitaires ;
• pour la réalité virtuelle thérapeutique (200 000 euros), afin de tester plusieurs cas d’usages : diminuer
le niveau de stress, mieux gérer la douleur, favoriser la distraction, auprès d’un public adulte ou enfant ;
• pour des bulles de détente à destination des professionnels (150 000 euros par site, enveloppe
cofinancée par la Fondation de l’AP-HP), afin de mettre à disposition des professionnels sur chaque site
de l’AP-HP des espaces réservés proposant des activités de détente ;
• pour des abris-vélos sécurisés, sur tous les sites de l’AP-HP (20 000 euros par site, enveloppe cofinancée
par la Fondation de l’AP-HP) afin d’encourager largement la mobilité douce ;
• pour les salles de réveil (50 000 euros par GHU), afin d’en financer la rénovation, selon les besoins des
GHU.

Direction de la Communication et du Mécénat [27]


Les fonds ont été mis à disposition des porteurs et de leurs équipes en septembre 2020 et l’équipe du fonds
APRES, appuyée par la DRH du siège et les référents au sein des GHU, accompagne depuis les porteurs dans la
concrétisation, l’évaluation et la valorisation de leurs projets.

Compte tenu du succès et de la forte mobilisation des équipes de terrain pour cette dynamique, il a été décidé
de la reconduire en 2021.

Direction de la Communication et du Mécénat [28]


Qualité, sécurité et hospitalité

Dès l’apparition du virus, et avant même l’arrivée des premiers patients en Île de France et le déclenchement
du plan blanc, l’AP-HP s’est préparée à cette gestion de crise particulière, et jusque-là inconnue, du Covid-19.

La direction générale a fortement mobilisé l’ensemble des directions fonctionnelles, des experts et des
collectifs professionnels pour construire les conditions de préparation et de gestion de la crise sanitaire.

Par ses réalisations, l’AP-HP a pris une place importante dans l’émergence de la connaissance et la diffusion
des savoirs pour mieux vaincre l’épidémie.

1. Protéger les patients et les professionnels

Dès le 20 février 2020, un guide méthodologique « Se préparer à la prise en charge des patients classés
suspects, possibles et confirmés du Coronarovirus SARS-CoV-2 » est diffusé à l’ensemble des sites de l’AP-HP.
Puis, dès l’apparition du risque d’épidémie en France, des recommandations pour la protection des patients et
du personnel ont été élaborées et diffusées au sein de l’AP-HP.

L’hygiène et la prévention de la transmission de ce virus ont été au cœur des actions qui ont été menées pour
lutter contre l’épidémie.

La collégiale d’infectiologie, qui depuis plusieurs années intègre tous les services d’infectiologie d’Île de France,
a, dès la fin 2019, décidé d’intensifier ses rencontres pour partager leurs expériences et soutenir les
établissements de santé de référence (ESR). En particulier, l’astreinte d’infectiologie d’Île de France a été
modifiée afin de répondre aux appels concernant le Covid et décharger les établissements de ces appels.

Les équipes opérationnelles d’hygiène, souvent dénommées Equipes de Prévention du Risque Infectieux (EPRI),
ont été particulièrement sollicitées et mobilisées au cours de la crise sanitaire. Au cours de plus de 30 réunions
pluridisciplinaires du réseau, elles ont contribué, sous l’égide de l’équipe centrale, à concevoir, rédiger et
diffuser des doctrines concernant le virus émergeant. Elles ont aussi été chargées de diffuser les
recommandations relatives à la protection des patients et des personnels. Elles ont été contraintes de
composer avec les pénuries successives concernant les masques, les solutions hydro-alcooliques ou les
produits désinfectants, les surblouses ou les gants. Elles ont adapté leurs messages pour communiquer les
recommandations et leur évolution au fur et à mesure du développement de la connaissance sur le virus et
aussi l’évolution des textes réglementaires émanant des autorités sanitaires. Elles ont aussi passé beaucoup
de temps et d’énergie auprès des équipes pour répondre aux questions, assurer les formations et la diffusion
des bonnes pratiques.

L’équipe d’hygiène a été à l’initiative, en un temps très rapide, pour concevoir des recommandations et des
check-lists sur des sujets aussi variés que la préparation des établissements pour l’accueil des patients Covid
hors ESR (Etablissement de santé de référence), la prévention de la transmission du Covid-19, la protection des
patients et personnels, le transport des patients, les modalités du bionettoyage, la réalisation des prélèvements
diagnostics, la gestion des déchets et du linge, le circuit des patients et les conditions de réalisation d’un
isolement, mesures de prévention pour la reprise d’activité, etc. Ainsi, plus de 70 documents et
recommandations ont été produits, diffusés et mis à jour.

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Des actions de formations et d’information ont constitué une part majeure de l’activité des EOH sur les sites.
Pour venir en soutien, et diffuser plus largement les bonnes pratiques, des films pédagogiques ont été réalisés:
port du masque, désinfection des mains, port des gants, etc. De même, ont été conçus et diffusés sur la
plateforme coorpacademy, des sessions de e-learning sur la prise en charge des patients présentant une
atteinte respiratoire grave liée au covid-19. Tout cette expertise a été largement partagée et diffusée prouvant,
s’il en était besoin, la force créative et constructive des équipes de l’AP-HP.

Les équipes opérationnelles ont aussi été sollicitées pour réaliser le recensement, l’analyse et le suivi des
clusters. 13 visites d’observations ont été menées sur les sites ayant un cluster à criticité élevée. Enfin, a été
organisé un point hebdomadaire de suivi avec l’ARS et le Cire-SPF.

En lien avec les services de santé au travail présents dans tous les sites de l’AP-HP, le dépistage des
professionnels a été organisé. Il a permis de recenser les infections chez les professionnels, d’analyser et de
diffuser au rythme hebdomadaire des courbes de suivi.

2. Communiquer pour partager et diffuser

Une fois les contenus des documents élaborés par les groupes d’experts, la direction de la communication de
l’AP-HP ainsi que celles des groupes hospitaliers se sont mobilisées pour les adapter à différents supports et
cibles. Dépliants, flyers, affiches, affichettes, kakémonos, bâches ont ensuite été diffusés sur les différents sites.
La direction de la communication a édité des newsletters externes, publié de nouveaux contenus sur le site
internet de l’AP-HP et des hôpitaux mais également sur tous ses réseaux sociaux.

Dans le cadre de la crise Covid, la gestion des documents mis à la disposition des professionnels a été
essentielle pour rendre accessible l’information pertinente et à jour. Au fur et à mesure de leur rédaction, les
documents ont été mis à disposition des sites AP-HP à partir du SharePoint du service du risque infectieux.
Une veille bibliographique a parallèlement été assurée par la direction qualité et des liens vers les principaux
sites (Santé Publique France, OMS, DGS…) ont été directement accessibles via SharePoint. La gestion
documentaire de cette riche base de données a été structurée par un process d’élaboration/ validation/ mise
à jour/ archivage de documents, permettant de garantir la mise à disposition de documents toujours
conformes aux dernières recommandations dans des délais très courts.

Il a par ailleurs été jugé utile par la direction générale et le directeur médical de crise de l’Institution de mettre
à disposition rapidement des professionnels de santé et sites hospitaliers hors AP-HP, l’ensemble des
documents élaborés dans le cadre de cette crise. Un site internet dédié a été ouvert en trois jours, et des
dizaines de documents originaux produits par l’AP-HP elle-même ou dans le cadre des recommandations
régionales ont été ainsi mis à disposition pendant toute la première vague. Une version en espagnol et une
autre en anglais, permettant de diffuser et de partager l’expertise de l’AP-HP à l’étranger ont également été
réalisées par la Direction des relations internationales.

3. Des outils fédérateurs pour objectiver la crise

L’AP-HP a aussi largement contribué à adapter ou créer des outils permettant la diffusion et le partage
d’informations.

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Dans le cadre de la préparation à la crise, un travail de mise à jour des structures saisies dans la base ROR (qui
référence l’offre de soins sur la région) a été réalisé par les sites, permettant par la suite de disposer d’une
visibilité des lits de chaque site. Il a ainsi été possible de réorganiser rapidement la base du ROR, en intégrant
et en dédoublant chacune des structures en une sous-section Covid+ et une autre Covid-. De même a été conçu
et diffusé un outil de suivi des lits disponibles en réanimation, pour les patients covid+ et covid-. D’autres
tableaux de bord ont été rapidement automatisés, à partir de l’entrepôt des données de santé (EDS) et mis à
disposition sur le portail : suivi des passages aux urgences (avec focus pour les plus de 75 ans et pour la
pédiatrie), suivi des PCR, suivi de la durée d’hospitalisation en réanimation des patients Covid+, etc. Tous ces
développements, et ceux obtenus par des collaborations avec les équipes de l’Institut Pasteur ou de l’Inserm,
ont permis de mieux analyser, mieux comprendre l’épidémie, de créer des indicateurs prédictifs, et ainsi de
mieux anticiper l’organisation de la réponse.

Dès janvier 2020, face à la montée en charge importante des appels Covid au SAMU et au besoin d’objectiver
les appels Covid, le service de gestion de crise avec l’appui de la direction informatique, va intégrer un item
Covid dans le dossier SAMU des patients.

Dès la fin février, la direction générale de l’AP-HP a proposé aux autorités de promouvoir l’utilisation de l’outil
SIVIC (système d’information pour le suivi des victimes d’attentats et de situations sanitaires exceptionnelles)
pour permettre un suivi national de l’épidémie, par quantification et suivi des patients atteints du Covid-19.
Cette proposition a abouti à la décision d’utiliser l’outil au niveau national dès le 14 mars 2020, avec saisie
rétroactive pour permettre une vision la plus précise possible. Par la suite, l’AP-HP a été un promoteur de
l’évolution de l’outil, pour permettre le suivi du retour à domicile des patients, puis en avril pour permettre le
repérage des mini-clusters de contamination par ajout de l’adresse des patients Covid+.

Les remontées, jusqu’à trois fois par jour, des données SIVIC ont permis de réaliser des tableaux et courbes de
suivi de l’épidémie, aide précieuse à la prise de décisions.

Une hotline centrale a été mise en place 7j/7 pour permettre la formation et l’assistance des personnels chargés
de mettre à jour toutes ces bases de données sur les sites. Et pour faciliter la fluidité de la communication entre
les différents acteurs et améliorer la réactivité, un « WhatsApp Covid » a été mis en place intégrant les
infectiologues et virologues, les référents urgences des SAMU, les directeurs de sites et GHU, les directeurs
qualité et gestionnaires de crise, élargi rapidement à 150 personnes.

4. Coordonner pour structurer les différents volets de la gestion de crise

Au-delà du pilotage politique, un pilotage opérationnel a été mis en place pour coordonner l’action de chacun
afin de se donner, collectivement, les moyens de surpasser la crise.

Dans le contexte de crise traversé par nos établissements de santé, la coordination entre tous les acteurs
professionnels de santé est devenue incontournable pour faciliter la continuité des prises en charge à l’échelle
du territoire dans un contexte de tension sur le capacitaire, mais également de renoncement aux soins.

En s’appuyant sur les réseaux préexistants, sur les collégiales de l’AP-HP, sur les directions de GHU et du siège
et sur l’ensemble des renforts bénévoles, la coordination s’est imposée à la fois sur la gouvernance
(identification de directeurs médicaux de crise sur chaque GHU ayant pour mission de coordonner les cellules

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de crise et de veiller à la mise en œuvre d’actions permettant la prise en charge de tous les patients), sur le
champ médico-soignant mais également sur l'ensemble des fonctions supports.

Sur le champ du dépistage, l'AP-HP a endossé un rôle important dès le mois de janvier avec la mobilisation
intense des laboratoires de virologie coordonnés par la collégiale. Afin d'apporter des capacités
supplémentaires de dépistage par RT-PCR, le choix d'ouverture de nouvelles unités a été fait : à l'Hôtel-Dieu
dans un premier temps (jusqu'à 400 prélèvements par jour, principalement orienté vers les soignants) puis via
la création d'une plateforme de dépistage sur le site de Broussais, pouvant atteindre jusqu'à 4000 tests par
jour.

Dans le champ de la prise en charge hospitalière, l'AP-HP a décidé de déprogrammer une partie de la chirurgie
non urgente dès le 13 mars 2020 lors de la première vague, puis de façon périodique au cours des mois
suivants, afin de libérer des lits et du temps soignant expérimenté à la prise en charge de patients en détresse
respiratoire. Les consignes de déprogrammation, élaborées avec les collégiales d'anesthésie-réanimation, de
médecine intensive-réanimation et le syndicat des chirurgiens ont été déclinées localement dans les GHU en
concertation avec les services concernés.

Une cellule de régulation des patients atteint du Covid-19 et nécessitant une prise en charge en réanimation a
été activée du 27 mars au 14 avril, 24h/24. Plus de 800 dossiers de transferts entre des sites de la région Île de
France ont été traités. Pendant la deuxième vague, cette cellule a été réactivée du 2 octobre au 27 novembre
en journée. Près de 200 dossiers ont été traités. L’ile de France a été la première région à avoir développée ce
concept qui a ensuite été repris dans le schéma national d’organisation pour la troisième vague (message
MINSANTE 2021- 25).

D’autres disciplines ont fait l’objet de travaux de coordination générale pour favoriser le maintien de l’activité
Covid de l’AP-HP ; notamment la poursuite de la prise en charge en cancérologie pour assurer un maintien
d’activité minimal dans tous les champs (médecine, chirurgie, chimio-radiothérapie), le respect de l’objectif fixé
que toute patiente s’adressant à un centre d’IVG de l’AP-HP puisse trouver une réponse adaptée malgré la
saturation des capacités de bloc (0 refus en fin de vague 1), la sanctuarisation des lits de psychiatrie ou encore
le maintien d'une offre minimale de PASS pour les publics les plus précaires.

Autre illustration de la nécessité de coordination à l’échelle de l’AP-HP, la reprise progressive de l’activité de


greffes rénales à l’AP-HP dont la gestion de file d’attente devait se faire en lien étroit avec la décroissance
d’activité C+ dans chaque hôpital. Suspendue le 16 mars 2020, en dehors des situations urgentes, cette activité
a progressivement repris à l’AP-HP au sein de filières sécurisées face au Covid-19. Cela est passé notamment
par la mise en place d’un parcours de soins « Covid négatif », l’accès assuré au bloc opératoire et l’accès rapide
aux tests PCR, dans le respect des procédures établies par l’Agence de la biomédecine en lien avec les sociétés
savantes et les associations de patients, et après information de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France.

5. Une attention particulière aux familles et aux représentants des


usagers

Les relations avec les représentants des usagers ont été maintenues durant la crise sanitaire, malgré la fragilité
dûe au renouvellement de leur mandat fin 2019/ début 2020, soit quelques semaines avant la survenue de la
crise sanitaire, puis le confinement.

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Des conférences téléphoniques et des échanges mails ont permis de continuer les échanges, mais aussi de
poursuivre les travaux sur les projets. Les représentants des usagers ont ainsi pu valider un certain nombre de
documents conçus pour informer le public, les visites, l’accompagnement en chambre mortuaire,
l’accompagnement psychologique… De même, le fonctionnement de la démocratie sanitaire s’est poursuivi
avec la tenue des commissions des usagers (CDU), qui ont permis entres autres, d’assurer la transparence, de
délivrer des informations actualisées, d’examiner des réclamations.

Un premier axe de travail dans ce domaine a été celui de l’organisation des visites aux patients. En l’absence
de corpus réglementaire général sur le sujet, les risques liés à la propagation du virus au sein des unités de
soins par les visiteurs ont conduit à édicter des consignes générales provisoires pour toute l’AP-HP, très strictes,
fondées sur le principe d’une interdiction.

A ce principe d’interdiction assorti de dérogations en début de crise épidémique, a succédé début juin 2020 un
principe d’autorisation associé à des limitations du droit de visite et à des obligations strictes pour les visiteurs.
La direction des affaires juridiques, en lien avec les directions des usagers, la collégiale de gériatrie, l’EOH
centrale, la direction de la communication et les représentants des usagers au conseil de surveillance a
coordonné la rédaction des différents documents pour encadrer ces conditions d’autorisation pendant la
période de crise sanitaire. Des dispositions spécifiques ont en particulier été fixées pour les USLD, comme pour
la venue des proches en cas de décès.

Par ailleurs, de nombreuses unités de soins des hôpitaux de l’AP-HP ont utilisé des supports de communication
de type tablette entre les patients et leur entourage. Parallèlement, le dispositif CoVisio « visioconférence sur
roulettes », déployé grâce à l’acquisition de 144 appareils, a permis également aux professionnels de donner
des informations médicales aux proches à la fin de chaque échange. Ces initiatives, qui pour autant n’ont pu
se substituer aux visites physiques, ont été appréciées des familles et vécues comme des attentions portées à
l’hospitalité.

Enfin, dans le cadre de cette pandémie, les hôpitaux auront eu à gérer une hausse significative de la mortalité,
et les hôpitaux ont été confrontés, dans la période du 20 mars au 30 avril 2020, à la difficulté de recevoir un
nombre de corps notablement plus important qu’en temps ordinaire, avec une croissance soutenue certains
jours, et sans avoir de visibilité sur l’évolution des besoins capacitaires nécessaires. Et comme 11 hôpitaux de
l’AP-HP sur 36 ne sont pas pourvus de chambre mortuaire, des transports de corps ont été nécessaires entre
hôpitaux.

En première ligne, les soignants et les personnels de chambres mortuaires auront eu à s'organiser pour être
capables de répondre aux proches et aux familles et à prendre en charge dignement les corps.

Une coordination AP-HP (centrale et référent par GHU/ Site) a permis de suivre l’évolution du taux d’occupation
des chambres mortuaires, de diffuser les pratiques spécifiques Covid associés aux opérations funéraires de
suivi les stocks en matériel (housses). La direction des affaires juridiques a aussi joué un rôle, compte tenu de
la spécificité et la sensibilité des règles applicables en période épidémique, dans l’information des familles et
des proches, en rédigeant des documents d’informations destinés aux proches et en apportant son concours
aux demandes spécifiques, comme le rapatriement des corps à l’étranger.

Avec la crise sanitaire, la filière funéraire a rencontré des difficultés d’organisation des crémations et des
inhumations, accentuant parfois celle des hôpitaux. Au sein de plusieurs sites, la capacité théorique de la
chambre mortuaire a été dépassée. Des initiatives locales ont été engagées permettant l’augmentation de la
capacité :

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• L’installation d’équipements provisoires adaptés (camions ou containers réfrigérés) ont permis
d’aménager 256 places supplémentaires ;
• Le réaménagement des locaux des chambres, comme la transformation des salons de présentation en
zones de conservation des corps) ont permis d’élargir la capacité de 290 places.
• Parfois, des dépositoires ont été prévus.

L’épidémie a été à l’origine d’un grand nombre de décès dans des circonstances particulières pouvant
compliquer le travail de deuil. Pour accompagner les personnes endeuillées, un dispositif de ligne téléphonique
dédiée a été mise en place, pour apporter un soutien psychologique direct à toute personne qui en éprouve le
besoin suite à un décès à l’hôpital, en EHPAD ou à domicile, ainsi qu’à tout professionnel en difficulté dans la
prise en charge d’une famille endeuillée. Ce dispositif, mis en place par le Centre régional psychotraumatique
Paris Nord, a intégré toutes les structures psychiatriques de l’AP-HP et a été soutenu par l’ARS.

Enfin, afin de renforcer la démarche éthique et d’accompagner au mieux la réflexion des équipes tout au long
de la crise Covid-19, des ateliers éthiques ont été organisés lors de la deuxième vague, à destination des
personnels travaillant au sein des cellules éthiques locales : l’un a porté sur les visites pendant la crise Covid-
19 et l’autre sur la prise en charge des défunts. Une rubrique spécifiquement dédiée à l’éthique a été créée au
sein du SharePoint Info Covid, permettant de partager des documents clés sur l’éthique pendant la crise Covid-
19 et les synthèses des ateliers éthiques.

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Un effort extraordinaire de recherche et
d’innovation à l’AP-HP face à la pandémie

L’épidémie de Covid-19 a constitué un défi pour la recherche et a contribué à renforcer la collaboration entre
tous les acteurs publics et privés impliqués dans la recherche en santé. Dans le contexte de la pandémie du
Covid-19, l’AP-HP a montré sa capacité à coordonner, organiser et conduire des recherches cliniques à visée
diagnostique et thérapeutique, dans le respect des règles éthiques et scientifiques. Ainsi, la crise sanitaire a
permis d’asseoir la position de l’AP-HP comme partenaire privilégié des autorités pour la réalisation des
recherches en France et en Europe.

1. Face à l’urgence sanitaire, une forte mobilisation des équipes de


recherche et d’appui à la recherche

Rapidement, et afin d’aider à piloter et organiser la recherche sur le Covid-19, l’AP-HP en accord avec les
Universités et l’Inserm, a créé un comité de pilotage « Recherche Covid-19 AP-HP » avec pour objectif d’orienter
les projets pour favoriser le rapprochement entre études, pour consolider les principales thématiques de
recherche et éviter des redondances.

Les principales priorités étaient d’établir des cohortes de patients, de mettre en place une biobanque pour
stocker et centraliser les différents prélèvements des cohortes et essais relatifs au Covid-19 et enfin, d’organiser
la mise en place de moyens humains et financiers.

Les équipes de l’AP-HP se sont fortement mobilisées afin de répondre aux appels à projets dédiés aux
recherches sur le Covid-19. Les délais de mise en place de ces recherches impliquant la personne humaine ont
été raccourcis, sans pour autant réduire les exigences de la méthode scientifique ni le respect réglementaire
ni celui des droits des patients. Les études de AP-HP ont démarré rapidement et dès le début de l’épidémie
mondiale : ainsi, 30% des études AP-HP ont débuté entre mars et juin, versus 25% en France et 20% en Italie
ou en Grande-Bretagne. Ce lancement a été rendu possible grâce au soutien de la Fondation de l’AP-HP et la
création d’un fond d’amorçage, afin d’engager, sans attendre, les premiers essais sur de nouveaux traitements,
de financer des projets stratégiques pour la lutte contre l’épidémie et des projets sans financement public.

200 projets ont été déposés, et le comité de pilotage « Recherche Covid-19 AP-HP » a émis un avis sur chacun
d’entre eux et effectué une sélection rigoureuse. Le dynamisme et le dévouement des équipes de recherche et
d’appui à la recherche ont permis d’obtenir un financement pour de nombreux projets Covid dans le cadre des
appels à projets nationaux et européens. A ce titre, ont été obtenus par l’AP-H, 50% des PHRC COVID, 10 projets
ANR COVID, 2 projets EIT Health en coordination, 4 projets H2020 en tant que partenaire. L’AP-HP a participé à
3% des études ouvertes, ce qui la place au 11ème rang mondial. Sur les 575 études promues par les CHU
(toutes RIPH confondues), 21% le sont par l’AP-HP.

Par ailleurs, dès le début de la crise sanitaire, la gouvernance de l’entrepôt de données de santé (EDS) de l’AP-
HP a mis tout en œuvre pour faciliter l’accès des chercheurs aux données. Une procédure simplifiée de

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soumission au Comité Scientifique et Ethique (CSE) de l’EDS de l’AP-HP a permis la soumission accélérée de
plus de 70 études, dont certaines ont pu être réorientées ou mutualisées.

2. Une contribution notable de la recherche de l’AP-HP à l’amélioration


des connaissances sur le Covid-19

A l’AP-HP, les résultats de la recherche sur le Covid-19 ont permis de nombreuses publications dans des revues
à comité de lecture. Ainsi, 50% des études publiées par les CHU le sont par l’AP-HP qui signe 31% des
publications françaises. L’AP-HP se situe au 5ème rang mondial, en termes de publications à impact factor élevé,
derrière l’Italie et l’Angleterre, la Chine et les Etats-Unis.

Ces travaux de recherche ont permis d’avancer sur des aspects cliniques et physiopathologiques de l’infection
au SARS-CoV-2 avec notamment :
• L’une des premières descriptions de l’inflammation multisystémique de l’enfant (PMIS) associée au
SARS-CoV2 avec pour traitement efficace celui utilisé dans la maladie de Kawasaki, publiée dans la
revue Circulation,
• Des essais cliniques randomisés ayant permis d’avancer sur l’usage ou non de certaines molécules avec
par exemple l’efficacité du Tocilizumab (revue JAMA Internal Medicine) ou l’inefficacité de l’Anakinra
(revue The Lancet Respiratory Medicine) dans des essais thérapeutiques menés dans le cadre de l’étude
CORIMUNO, mais aussi l’efficacité des corticoïdes notamment dans l’étude REMAP-CAP (revue JAMA),
• L’analyse de l’impact organisationnel de la pandémie et la description des réponses, notamment la
typologie des malades en réanimation (COVID-ICU), la contagiosité des jeunes enfants
(COVIDOCRECHE), l’accès à des tests salivaires (SALICOV).

3. Des collaborations académiques et industrielles toujours plus


nombreuses dans la recherche avec de l’intelligence artificielle

Tout au long de l’année même au plus fort de la crise sanitaire, l’AP-HP a maintenu le développement de sa
recherche partenariale dans toutes les spécialités, tout en étant acteur dans la lutte contre le Covid-19. Ceci a
été possible à l’AP-HP grâce à une forte structuration des collaborations de recherche et d’innovation avec le
secteur privé. Cette recherche partenariale de l’AP-HP a d’ailleurs été labellisée Institut Carnot en début d’année
2020.

La science des données en santé connait un fort développement en appui des recherches portées par les
équipes hospitalières de l’AP-HP. L’AP-HP avec son EDS et ses équipes médicales, scientifiques et d’ingénierie
a poursuivi son investissement et son soutien dans ce domaine. L’AP-HP a renforcé ses collaborations afin de
faire avancer la recherche, d’améliorer la prise en charge des patients ou encore d’améliorer le pilotage des
activités hospitalières.

L’AP-HP a signé un accord-cadre avec l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique)
pour notamment créer un laboratoire commun dédié aux sciences et technologies du numérique dans le
champ de la santé : le laboratoire Daniel Bernoulli. Pendant la crise sanitaire, l’AP-HP et l’INRIA ont collaboré et
développé des projets de recherche pour le diagnostic et la prise en charge de la maladie Covid-19 ainsi que
pour le pilotage de l’activité hospitalière, en utilisant notamment des outils d’intelligence artificielle (IA).

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L’AP-HP a également renouvelé son accord-cadre avec Sanofi portant sur la mise en place de programmes
cliniques de Sanofi au sein de l’AP-HP et visant à soutenir des projets scientifiques exploratoires d’intérêt
commun pour apporter plus rapidement des réponses thérapeutiques innovantes aux patients. Un nouvel axe
de partenariat portant sur les modalités d’accès par Sanofi à des échantillons biologiques et de données de vie
réelle collectées par l’AP-HP vient notamment compléter l’accord-cadre initial.

Par la signature d’un accord cadre de partenariat de recherche, l’AP-HP et Bayer Pharmaceuticals France ont
souhaité formaliser leur intention commune de collaborer en matière de recherche et développement afin de
faciliter la mise en place des études cliniques au sein de l’AP-HP. Cet accord permettra également le partage
d’expertise dans le cadre de projets innovants tels que l’utilisation de l’IA dans des domaines d’intérêts
communs.

D’autres collaborations fondées sur l’IA ont été initiées, notamment dans le cadre de l’étude STOIC (Scanner
ThOracique pour le diagnostic de la pneumonie liée au Covid) portée par le Pr Marie-Pierre Revel (hôpital
Cochin Port-Royal) avec GE Healthcare, Orange Healthcare et TheraPanacea et la Société d’Imagerie
Thoracique. Celle-ci a permis de créer une base de données inédite sur le Covid-19, afin de développer de
nouveaux outils, de diagnostic ou encore d’évaluation du pronostic.

Le partenariat de l’AP-HP, dans le cadre d’une étude menée à l’AP-HP et portée par le Pr Valérie Vilgrain (hôpital
Beaujon, AP-HP) avec Quantum Surgical, pour la recherche en IA dans le traitement précoce du cancer, a pour
but de développer et d’ évaluer, avec les médecins radiologues, des algorithmes d’intelligence artificielle, en
vue de faciliter les traitements mini-invasifs du cancer du foie à partir des données de santé des patients admis
à l’AP-HP pour une destruction de tumeur hépatique et rassemblées au sein de l’EDS de l’AP-HP.

L’AP-HP labellisée Institut Carnot

L’AP-HP a obtenu le label « Institut Carnot » en février 2020, pour une


durée de 4 ans, ce qui en fait le premier CHU labellisé. Ce label
d’excellence, décerné par le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la
Recherche et de l‘Innovation, et bénéficiant du financement de l’Agence
nationale de la recherche (ANR) vise le développement de partenariats
de recherche public-privé pour accroître le transfert de technologies vers
les acteurs économiques et est conditionné à des évaluations régulières.

Le Label Carnot@APHP constitue une marque importante de reconnaissance de la dynamique des partenariats
de recherche et d’innovation en santé déjà fortement structurée au sein de la direction de la Recherche Clinique
et de l’Innovation de l’AP-HP et permet de soutenir la professionnalisation de ses relations avec les acteurs
privés.

L’Institut Carnot@AP-HP rejoint un réseau constitué de 39 instituts Carnot thématiques. Malgré la crise
sanitaire, le Carnot@AP-HP a présenté son offre de services pour la recherche et l’innovation pour la première
fois en novembre 2020, au cours de la 13ème édition des Rendez-vous Carnot (édition virtuelle), l’occasion pour
le Carnot@AP-HP de développer de nouveaux partenariats industriels en recherche.

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4. Une année structurante pour le centre MEARY de thérapie cellulaire et
génique de l’AP-HP

Le centre MEARY de thérapie cellulaire et génique de l’AP-HP, dirigé par le Pr Jérôme Larghero, a pour vocation
la production et la distribution de médicaments de thérapie innovante (MTI) expérimentaux pour des maladies
graves, chroniques ou rares, telles que les leucémies, l’insuffisance cardiaque, les brûlures oculaires. Ces
médicaments qui représentent un formidable espoir pour les malades sont des alternatives aux traitements
dits conventionnels.

Le centre MEARY de thérapie cellulaire et génique de l'AP-HP a obtenu le 21 janvier 2020 l’autorisation de
l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour la fabrication, la
conservation et la distribution de ces MTI. Avec l’obtention de cette autorisation, le centre se met en ordre de
marche pour proposer aux patients des solutions innovantes face à l’inefficacité de certains traitements ou
l’absence de donneurs compatibles et positionne la recherche au meilleur niveau mondial, pour accéder
rapidement à une médecine plus personnalisée.

En août 2020, le centre MEARY a été labellisé « Intégrateur industriel » dans le cadre de l’appel à manifestation
d’intérêt (AMI) opéré par le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) dans le cadre du grand défi
« Biomédicaments ». Le but de l’AMI (Appel à manifestation d'intérêt) est d’identifier les plateformes de
recherche, développement et innovation pour la production de biomédicaments afin de les soutenir comme
intégrateurs du « grand défi ». Ces intégrateurs doivent accueillir des projets et des équipes de développement
technologique dans un environnement associant un parc d’équipements de dernière génération, des espaces
de laboratoires disponibles et des équipes dédiées.

Le centre MEARY se positionne ainsi comme un acteur majeur de la stratégie d’accélération « Biothérapie et
bioproduction des thérapies innovantes » lancée dans le cadre du 4e programme d’investissements d’avenir.

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Soutenir et renforcer les équipes

L’AP-HP s’est engagée dans des actions structurelles pour améliorer les conditions de travail et de vie des
professionnels, que celles-ci soient portées par la conception collective du nouveau projet social de l’Institution,
son implication dans la définition des mesures du Ségur de la santé, ou plus conjoncturellement dans la mise
en place de mesures de soutien des équipes face à la crise.

1. Face au Covid, le défi humain

a. Une politique sociale densifiée pour soutenir nos professionnels pendant la crise

L’AP-HP a déployé des dispositifs exceptionnels pour accompagner les professionnels et leur famille tout au
long de la crise sanitaire, et ainsi faciliter la conciliation vie professionnelle et vie privée.

En premier lieu, il s’est agi d’accompagner les personnels mobilisés dans leur problématique de transport pour
arriver sur leur lieu de travail et rentrer chez eux. Des échanges directs entre la RATP et la DRH de l’AP-HP ont
permis de mettre en place des lignes de bus alternatifs réservées au personnel hospitalier. Il a aussi été
proposé une prise en charge financière de taxis, soit une charge de 11,7 M€ pour l’année 2020. L’AP-HP a enfin
organisé la mise à disposition de chambres d’hôtel pour pallier la difficulté de logement des personnels. Tout
comme elle a organisé la mise à disposition de plus de 300 000 plateaux repas. Certains payés par les dons
faits à la Fondation de l’AP-HP, d’autres offerts par de grands chefs cuisiniers.

Un autre volet a concerné la garde des enfants des personnels mobilisés. Ainsi, des haltes garderies ont été
ouvertes en fonction des besoins dans différents hôpitaux et un partenariat a été conclu par l’AP-HP avec la
plateforme YoopiesAtWork pour permettre aux personnels une mise en relation gratuite avec des
professionnels de la garde d’enfants.

En cas de fermeture d’école, d’éviction de l’enfant et/ou de report de congés pour assurer la continuité des
soins, les frais de garde à domicile ont été pris en charge et remboursés par l’AP-HP à hauteur de 50 heures
par enfant et par semaine. Enfin, les chèques emploi service universel (CESU) servis par l’Association pour la
Gestion des Œuvres Sociales des Personnels des Administrations Parisiennes (AGOSPAP) ont été étendus à la
garde d’enfant jusqu’à 11 ans contre 3 ans auparavant.

En second lieu, la plateforme HOPTISOINS a été créée pour améliorer et de simplifier le quotidien des
professionnels de l’AP-HP. Initiée en mars 2020 au plus fort de la première vague pour répondre aux besoins
des professionnels en matière de transport, d’hébergement et de restauration, cette plateforme a permis de
faciliter la vie quotidienne des soignants, en proposant l’accès direct à des services directement financés par
l’AP-HP, ou en mobilisant des propositions de partenaires qui voulaient aider et soutenir les professionnels
hospitaliers.

Pérennisée depuis, HOPTISOINS propose désormais toute l’année des offres et des services de différents
partenaires, dans des domaines tels que l’alimentation, les transports, la parentalité, le sport et les loisirs, le
bien-être, la culture, les séjours... Egalement conçue pour favoriser l’entraide entre les personnels, HOPTISOINS
donne accès à l’espace « Entre Nous » afin d’échanger du matériel, des bons plans et de partager des

Direction de la Communication et du Mécénat [39]


expériences, des projets. Souhaitée, conçue et développée par l’AP-HP, HOPTISOINS a, depuis sa création, été
plébiscitée et est devenu un dispositif pérenne au bénéfice des professionnels.

L’AGOSPAP a été mobilisée pour accompagner les personnels durant la crise, en particulier en réorientant ses
prestations. Outre des dispositifs de secours pour les familles qui ont été touchées par la crise, l’association a
adapté ses prestations (déplafonnement des allocations décès pour les personnels victimes du Covid ; prise en
charge des frais d’annulation des vacances réservées auprès des prestataires et augmentation des prestations
subventionnées ; développement d’une offre de loisirs régionale pour compenser les limitations à la circulation
interrégionale…)

Par ailleurs, à l’initiative de l’AP-HP, l’association, a consacré un budget de 6,5 millions d’euros à une opération
de distribution de chèques cadeaux d’une valeur de 120€ par bénéficiaire. Distribués en 2020, cette opération
avait pour objectif de gratifier les personnels qui avaient été impactés par la grève des transports durant l’hiver
2019-2020 en assurant dans des conditions parfois difficiles la continuité de service.

De plus, l’AP-HP a mis en place un soutien de tous les professionnels face aux facteurs de stress spécifiques à
cette crise sanitaire. Les équipes de psychologues et psychiatres de l’AP-HP se sont en effet mobilisées pour
donner des conseils à chacun pour prendre soin de soi, organiser des groupes de parole ou assurer un
dispositif d’écoute dédié sur un numéro vert disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

Enfin, durant cette période de crise, l’AP-HP a bénéficié de nombreux dons d’entreprises privées, lesquels ont
été répartis sur l’ensemble des sites hospitaliers, pour bénéficier au plus grand nombre de professionnels.

b. Une organisation pour accélérer l’affectation des volontaires :

Face à la première vague de Covid et pour soutenir ses équipes face à l’urgence et à l’ampleur de l’épidémie en
Île-de-France, l’AP-HP a lancé le 20 mars 2020 un appel à la mobilisation des professionnels de santé pour
renforcer ses équipes face au Covid-19, et a ouvert un numéro vert pour favoriser la venue de renforts de
toutes les régions de France.
Pour organiser la mise à disposition des renforts auprès des hôpitaux, vérifier les profils et les disponibilités
de toutes ces volontaires, l’AP-HP a installé sur le campus Picpus une cellule de recrutement, composée au
cœur de la crise de professionnels de la DRH épaulés par près de 120 bénévoles volontaires.

Créée pour s’assurer de l’adéquation des compétences entre les personnes qui se portaient volontaires et les
besoins des sites, la cellule « Renforts RH », a rappelé, informé et orienté les volontaires vers les hôpitaux,
permettant d’accélérer leur mise à disposition sur le terrain.

Au final, plus de 14 000 personnes ont été contactées lors de la première vague et près de 5 000 lors de la
deuxième. Parmi elles, 8 800 volontaires ont été recrutés dans les hôpitaux pendant la première vague et
plusieurs centaines pendant la deuxième.

Tout au long de la crise, l’objectif partagé des acteurs de la cellule « Renforts RH » et des équipes des GHU a
été d’offrir un accueil de qualité aux renforts venus nous rejoindre et ainsi favoriser leur intégration durable :
modalités de transport aux services d’affectation, le logement et la restauration… Tout a été fait pour que
chacun se sente bien chez nous à l’AP-HP, malgré la difficulté de la mission et, souvent, l’éloignement de sa
région, de son établissement et de sa famille.

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Durant la crise, l’AP-HP a bénéficié du renfort de milliers de soignants volontaires, professionnels extérieurs,
étudiants en médecine et en soins infirmiers. Dans leurs retours d’expériences, tous soulignent leur excellente
intégration au sein des équipes et près de 80% des volontaires de la première vague se disaient volontaires
pour revenir en renfort si nécessaire. La cellule « Renforts RH » est restée en contact avec eux et les a
remobilisés tout au long des vagues successives du Covid.

c. La forte mobilisation des étudiants :

L'AP-HP a organisé la mobilisation des étudiants des écoles d’infirmiers anesthésistes (IADE) et d’infirmiers de
bloc opératoire (IBODE) en particulier. Ils ont tous été affectés dans les sites hospitaliers en fonction des
besoins. Cette mobilisation a été étendue aux étudiants en soins infirmiers et à l’ensemble des paramédicaux
en formation.

Ainsi, la mobilisation des étudiants a été très importante, dès la première vague de la crise Covid :
• en sus des 2548 déjà en stage, ce sont 1066 étudiants en soins infirmiers des seize instituts de
formation en soins infirmiers de l’AP-HP qui ont renforcé les crèches et les services hospitaliers,
• 248 élèves aides-soignants, auxiliaires de puériculture et étudiants puériculteurs ont participé à l’effort
collectif,
• 160 étudiants manipulateurs ont aidé les équipes sur le terrain,
• 103 étudiants kinésithérapeutes se sont mis à disposition des hôpitaux.

Pour accompagner les étudiants en médecine et le personnel médical, volontaires pour renforcer le personnel
paramédical des services hospitaliers durant la crise sanitaire, une formation accélérée aux gestes infirmiers a
été mise en place dès le 27 mars 2020 par le centre de la formation continue de l’AP-HP en collaboration avec
plusieurs instituts de formation en soins infirmiers de l’AP-HP et l’école d'IADE. Durant trois semaines, près de
1900 personnes ont participé à ce dispositif de formation tout à fait particulier : Les cadres formateurs ont
élaboré des ateliers d'une heure pour enseigner une des techniques importantes de soins infirmiers : pose de
voies veineuses périphériques, réalisation de prélèvements sanguins, préparation et pose de thérapeutiques
médicamenteuses intra veineuses avec calcul de doses et de débits, mise en place d’un pousse seringue
électrique selon prescription médicamenteuse.

d. L’expérimentation du télétravail

Depuis l’arrêté du Directeur général du 1er avril 2016, le télétravail était possible à l’AP-HP pour les cadres à
hauteur d’une journée mensuelle, soit 12 jours maximum par an. Cette première étape avait permis de faire
émerger cette nouvelle modalité de travail.

Elle a été élargie en 2020, dans le cadre de la crise sanitaire, par application du décret du 11 février 2016 relatif
au télétravail dans la Fonction Publique, complété par le décret du 5 mai 2020, pour l’ensemble des agents
dont la présence physique n’est pas requise pour l’organisation de la continuité des soins. Ainsi, la population
en télétravail est passée de 100 personnes en télétravail intermittent à plus de 5000 personnes connectées en
permanence.

Au-delà de la période de crise sanitaire, un projet d’expérimentation du télétravail a été présenté au CTE Central
en septembre 2020 pour permettre aux établissements qui le souhaitaient, de s’engager dans une démarche
d’expérimentation jusqu’en décembre 2021.

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e. Une expérience inédite : la SOLIDARITE avec la GUYANE

L'AP-HP a été sollicitée par la Direction générale de la Santé pour soutenir les équipes des hôpitaux de la
Guyane face à l’épidémie de Covid-19. Les directions des ressources humaines de l'AP-HP et des GHU ont
travaillé à l'organisation logistique du déplacement et du séjour de ces volontaires mobilisés en moyenne 2 à
3 semaines. Plusieurs départs échelonnés ont eu lieu entre fin juin et début septembre 2020. Au total, 105 ont
été retenus pour apporter leurs compétences à l’occasion de cette mobilisation exceptionnelle :

• 55 infirmières et infirmiers (133 candidatures),


• 29 aides-soignantes et aides-soignants (99 candidatures),
• 13 médecins (26 candidatures),
• 8 profils divers, comme des auxiliaires de puériculture, des bénévoles COVISAN, des internes, des
techniciens de recherche clinique (35 candidatures).

Les professionnels sont intervenus dans les trois centres hospitaliers (Centre Hospitalier de Cayenne Andrée
Rosemon, Centre Hospitalier de l'Ouest Guyanais Franck Joly, et le Centre Hospitalier de Kourou) et dans des
dispensaires. Les volontaires ont fait part à leur retour d’une "expérience positive" (accueil, solidarité,
transmission de compétences sur la gestion des cas Covid, etc.) de leur mobilisation, malgré des contraintes
logistiques fortes (conditions de travail parfois extrêmes dans la jungle, climat chaud et humide, etc.).

2. La mise en place des mesures du Ségur de la santé

Le Ségur de la Santé, lancé le 25 mai 2020 par le Premier Ministre et le ministre de la Santé, a réuni plus de 300
acteurs de la santé et du grand âge, pour partager l’expérience de la crise mais surtout pour construire
ensemble l’avenir de l’hôpital et plus largement trouver les moyens d’accélérer la rénovation en profondeur
notre système de santé. Pilier central, l’AP-HP a été largement contributive à la table des négociations.

Le 13 juillet 2020, le Ségur de la santé a été conclu entre le ministère des solidarités et de la santé, certaines
organisations syndicales et les représentants des établissements hospitaliers.

Au-delà du volet investissement, les accords du Ségur ont intégré des mesures salariales parmi lesquelles :
• Le versement en mai 2020, d’une prime exceptionnelle, au titre de l’engagement durant la première
vague de la pandémie, d’un montant de 1 500 € pour les personnels hospitaliers les établissements de
la région Ile de France et de 500 € pour les établissements des autres régions.
• La création d’un complément de traitement indiciaire (CTI) d’un montant global de 183 € net/mois. La
mise en œuvre de ce dispositif s’est déroulée en deux temps : un premier montant de 90 € a été versé
à compter du 1er septembre 2020. Ce montant a été porté à 183 € dès le 1er décembre 2020. Pour les
fonctionnaires, ce montant est soumis à cotisation retraite et est pris en compte pour le calcul de la
pension retraite, dès lors que l’agent en bénéficie une fois durant les 6 derniers mois de sa carrière.
• Une revalorisation des grilles des paramédicaux. Ces mesures entreront en vigueur à compter du 1er
octobre 2021 et au plus tard au 1er janvier 2022. Les revalorisations proposées permettront aux
professionnels de bénéficier d’un gain moyen mensuel de l’ordre de 30 € nets en début de carrière,
montant pouvant atteindre 300 € nets en fin de carrière.

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D’autres mesures ont été mises en place :
• Durant les différentes vagues de la pandémie Covid, les heures supplémentaires ont été majorées de
50 % pour les professionnels assurant la prise en charge des patients,
• Les congés non pris (dans la limite de 10 jours) de l’année 2020 du fait de l’investissement des
professionnels dans la lutte contre le Covid ont pu être indemnisés selon un dispositif exceptionnel,
• En application de la loi de transformation de la fonction publique, les lignes directrices de gestion ont
été définies pour les avancements de grade et les inscriptions sur liste d’aptitude. Ces lignes directrices
gestion remplaceront à compter du 1er janvier 2021 la consultation des commissions administratives
partiaires.

3. Une politique sociale renforcée au service de l’attractivité et des


conditions de travail

a. Le projet social 2021-2025 : une feuille de route concertée

Dans la continuité des décisions du Ségur de la Santé, l’AP-HP a travaillé à l’élaboration de son projet social,
première brique de son projet d’établissement 2021-2025. Pour la première fois, le volet social du projet
d’établissement a été conçu en amont des autres, témoignant de notre volonté de déployer une politique
sociale ambitieuse pour les salaires et les emplois et plus attentive aux parcours et à la qualité de vie des
professionnels.

Afin de partager ce projet social, une concertation inédite a été mise en œuvre : elle repose sur un travail
tripartite entre des représentants des organisations syndicales représentatives, des représentants du corps
médical avec la commission médicale d’établissement (CME) et les doyens, et des représentants de la direction
de l’AP-HP et de ses groupes hospitaliers. À l’issue de cinq réunions plénières qui se sont déroulées sur le 2ème
semestre 2020, cette concertation a donné lieu à des propositions qui ont été retranscrites dans un projet
social présenté en CME, en CHSCT, en CTE puis en Conseil de surveillance le 18 décembre.

L’ensemble de ces mesures a pour objectif de contribuer à renforcer l’attractivité de l’AP-HP et fidéliser les
professionnels qui y travaillent. Au-delà de l’annonce de la création de 1300 emplois, elles doivent permettre
d’offrir aux personnels de nouvelles perspectives de formations, d’évolutions de carrière (y compris en termes
de déprécarisation pour les personnels en CDD) et de rémunération. Elles sont aussi l’occasion d’expérimenter
de nouveaux schémas horaires, de redonner de la place au collectif et d’améliorer la qualité de vie au travail.
Ces mesures seront progressivement déployées, à partir de 2021, selon le calendrier propre à chacune.

b. Le développement de l’offre de logement

Le logement constitue l’une des préoccupations majeures des personnels de l’AP-HP. Le CHU d’Ile de France a
donc poursuivi le développement de son offre et l’adaptation de son parc aux besoins et aux attentes des
professionnels.

Un nouveau dispositif « attractivité et fidélisation » a été créé. En effet, en complément de son offre de logement
social, l’AP-HP déploie depuis le début de l’année 2020, avec un contingent de logements spécifiques qui
s’ajoute au parc existant, un nouveau dispositif de logement aux loyers plafonnés. L’objectif est d’attirer et
fidéliser les professionnels des métiers en tension qui n’arrivent pas à se loger dans le parc privé et dont les
ressources ne leur permettent pas d’être éligibles aux logements sociaux. Avec ce dispositif, les infirmiers (IDE),

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masseurs kinésithérapeutes, manipulateurs en électroradiologie médicale et cadres recrutés, en tant que
titulaires ou contractuels en CDI, peuvent faire une demande auprès de leur DRH en charge de la validation.

Par ailleurs, l’AP-HP a conclu des partenariats pour développer le contingent de logements proposés dans le
cadre du dispositif IDE Capitale : 70 nouveaux logements ont ainsi pu être proposés sur 4 sites franciliens.

Enfin, dans le cadre d’une convention passée avec la Ville de Paris, 500 logements sociaux mis à la disposition
de l’AP-HP ont été attribués à des personnels en 2020, permettant d’augmenter significativement le nombre
de personnels logés.

c. Un plus grand nombre de promotions professionnelles pour les aides-soignants et les


infirmiers.

Dans cette période de crise sanitaire durant laquelle les soignants ont démontré leur valeur auprès des patients
atteints du Covid-19, la promotion professionnelle a été plus que jamais une priorité pour l’AP-HP. Grâce à un
effort financier de l’Institution, supérieur à 40 millions d’euros, 615 Promotions Professionnelles toutes filières
confondues ont pu être financées. A titre d’exemple, 393 aides-soignants qui ont ainsi bénéficié du financement
de leur formation d’infirmier en 2020.

En outre, l’AP-HP souhaitant renforcer son soutien à l’évolution professionnelle de ses personnels de catégorie
C, il a également été décidé en 2020 de multiplier par 4 les prises en charge financières des formations d’aide-
soignant et d’assistant de régulation médicale.

4. Au-delà de la crise Covid, le défi de recruter et de fidéliser :

Depuis septembre 2020, la cellule « Renfort RH » s’est réorganisée pour faire face à un nouveau défi : continuer
à soutenir les Hôpitaux de l’AP-HP face aux vagues Covid successives, mais aussi se mobiliser pour attirer les
jeunes infirmiers à l’AP-HP grâce à un travail mené en commun avec les IFSI de l’AP-HP, Pôle emploi et les
réseaux sociaux.

Une campagne de communication à destination des étudiants infirmiers a été lancée pour les aider à choisir
et prendre un poste parmi les hôpitaux de l’AP-HP. Les directions des ressources humaines et les directions
des soins des GHU et de l’AP-HP ont aussi multiplié les rencontres sur place ou à distance avec les étudiants
infirmiers en fin du cursus pour leur proposer un premier poste répondant à leurs attentes. Informer, rassurer,
intégrer : notre priorité est de bien accueillir les nouveaux ou futurs collègues.

Les efforts engagés par l’AP-HP tout au long de l’année 2020 ont permis de recruter 1 371 infirmiers et aides-
soignants. Il s’agit majoritairement de jeunes diplômés issus d’écoles de l’AP-HP, mais pas seulement, puisque
250 professionnels expérimentés ont aussi été recrutés. Nombre de ces derniers sont venus en renfort au
printemps ont ensuite choisi de rejoindre définitivement l’AP-HP.

Par ailleurs, la cellule « Renforts RH » a continué son travail de prospection auprès des professionnels
paramédicaux en libéral, en disponibilité, à la retraite ou en recherche d’emplois. À fin octobre, les candidatures
de plus de 750 soignants (IDE, aides-soignants, techniciens de laboratoire, etc.), 154 infirmiers intérimaires et
190 non soignants ont été transmises aux hôpitaux afin que ceux-ci poursuivent le recrutement en fonction de
leurs besoins.

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Le défi logistique et financier relevé par l’AP-HP

1. Des missions économiques et financières en partie réorientées vers la


gestion de crise

La particularité de la crise sanitaire Covid-19 est d’avoir mis l’AP-HP dans une situation de devoir faire face à
une montée en charge extrêmement rapide et dans des proportions sans communes mesures avec ses
conditions habituelles d’approvisionnements en équipements, médicaments, matériels. En effet,
habituellement, ces approvisionnements, dans leur grande majorité, ne comportent ni rareté, ni pénurie, ni
complexité particulière car ils sont, pour la plupart, fournis en grande quantité. L’épisode Covid a donc
foncièrement changé la donne en faisant que ce qui est ordinaire est devenu complexe à obtenir sous la double
contrainte de devoir tenir le volume requis par la gestion de la crise et les délais dans lesquels ces produits
devaient être fournis tout en garantissant, en invariant, la qualité.

L’exercice majeur de cette crise a été de gérer les tensions qui se sont imposées mais d’éviter les ruptures sur
les références essentielles. Cette situation inédite a nécessité la mise en place d’un pilotage et d’une
organisation adaptée.

C’est ainsi que ce contexte exceptionnel a conduit à réorienter partiellement les missions et les équipes en
appui des fonctions logistiques et d’approvisionnement pour sécuriser l’approvisionnement en EPI nécessaires
à nos personnels et en consommables entrant dans la gestion de crise : dispositifs médicaux et médicaments
nécessaires à la prise en charge des patients Covid +.

Dans ce cadre, l’AP-HP a pu s’appuyer sur deux structures acheteuses, les pôles d’intérêt commun ACHAT et
AGEPS, disposant d’une très bonne connaissance du tissu industriel et des marchés, ce qui a permis de mettre
en œuvre avec réactivité un sourcing alternatif et assurer les approvisionnements en quantités suffisantes pour
couvrir les besoins y compris en référençant de nouveaux fournisseurs et de nouvelles filières
d’approvisionnement, tout en garantissant un niveau de qualité des achats du fait de la connaissance des
produits.

Les outils de contrôle de gestion ont également été réorientés sur un « mode gestion de crise » afin de sécuriser
les stocks des références dites sensibles en regard de l’évolution des consommations tout au long de la crise,
mais aussi pour tenir compte de canaux d’approvisionnement différents via Santé Publique France, via nos
marchés, mais aussi via des dons nombreux en provenance de groupes, sociétés ou administrations qui ont
cédés aux hôpitaux leurs EPI. Les outils mis en place ont permis d’avoir une vision globale et en temps réel des
stocks entrant par ces différents canaux.

Les équipes logistiques ont été pleinement mobilisées en central et au niveau des GHU en trouvant des
solutions de stockage souvent « imaginatives » et « hors normes » pour s’adapter à une augmentation sans
précédent des quantités consommées ce qui a conduit à reconvertir, l’espace de quelques mois, la Chapelle
Saint Louis de la Pitié Salpêtrière en plateforme logistique de crise, pilotée par ACHAT, permettant de gérer des
stocks tampons ou devant être redistribués aux hôpitaux.

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Des volontaires issus d’horizons variés : fonctionnaires d’autres administrations, élèves des grandes écoles
sont venus apporter un soutien précieux aux équipes logistique de terrain pour fiabiliser la gestion de stock.
L’AP-HP a également pu compter sur l’appui du pôle d’intérêt commun logistique et technique de l’AP-HP
(Service central des ambulances, Service central de blanchisserie et Sécurité, maintenance et services) dont les
équipes sont venues en appui, et sur celles de l’AGEPS qui ont sécurisé les approvisionnements en
médicaments et dispositifs médicaux critiques pour la gestion de crise, en n’hésitant pas à acheter du vrac sur
les marchés et le faire reconditionner par les équipes de l’établissement pharmaceutique ou encore en
développant un sourcing alternatif, mais aussi en assurant l’organisation et le circuit logistique des premières
doses du vaccin dont les 19500 premières doses ont été réceptionnées à l’AGEPS le 26 décembre 2020.
L’ensemble des circuits internes ont été impactés, le volume des déchets issus des activités dites « de soins et
à risques » (DASRI) a atteint des pics vertigineux, nécessitant la mise en place, par ACHAT, de solutions réactives
en lien avec les prestataires pour éviter l’engorgement des unités et des sites hospitaliers.

2. Un exercice financier 2020 inédit

L’exercice financier 2020 est indissociable d’un contexte marqué par la survenue d’une crise sanitaire sans
précédent, dont les conséquences financières sont particulières, tant en termes de déformation des recettes
attendues que des dépenses ; l’AP-HP ayant dû réorganiser, sur 10 mois, la prise en charge des patients vers
l’accueil des patients Covid +, en soins critiques mais aussi en hospitalisation complète ce qui a induit une forte
déprogrammation d’activité.

Malgré tout, la dégradation du résultat de l’exercice 2020 est amortie grâce aux mécanismes stabilisateurs mis
en place par les autorités de tutelles via des mesures exceptionnelles, en lien avec le contexte, comme : la
garantie de financement, les compensations sectorielles et multiples des surcouts et, en fin d’exercice,
l’introduction d’un mécanisme dit de compensation par la « marge brute » visant à garantir la marge brute au
niveau atteint en 2019 et permettant, dès lors, de couvrir, en grande partie, ce qui n’a pu être couvert par les
compensations ciblées.

Au total, la garantie de financement aura permis de limiter un effet défavorable sur les recettes de 250 millions
d’euros sur 10 mois, par rapport au niveau plafond réalisé en 2019, sans éviter toutefois une réalisation
inférieure de près de 40 millions d’euros par rapport à la prévision de l’EPRD 2020.

Les nombreux mécanismes de compensation des surcoûts (compensation de la baisse de marge brute par
rapport à 2019, financements spécifiques pour les tests de dépistage, les frais spécifiques de gestion de crise
comme l’hébergement des personnels en renfort…) ont permis une compensation à hauteur de 414 millions
d’euros.

Le résultat 2020 s’établit à -244,3 millions d’euros pour le Budget principal et -245 millions d’euros tous comptes
confondus soit une réalisation en dégradation de 133 millions d’euros par rapport à la prévision de l’EPRD
déposée en Octobre 2020.

En 2020, l’évolution à la hausse des « charges de personnel », supérieures de 406 millions d’euros, par rapport
à 2019 s’explique par la mise en œuvre de renforts Covid (dont intérim, Heures supplémentaires et charges
rattachées) pour l’ensemble de l’année à hauteur de 292,9 millions d’euros ; le versement des « Primes
exceptionnelles 2020 » pour un montant de 13,8 millions d’euros ; la mise en place de la première tranche de

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la réforme « Ségur », dès septembre 2020, à hauteur de 71,7 millions d’euros ; l’impact de la monétisation finale
des congés non-pris de 27,5 millions d’euros.

Les « charges à caractère médical » quant à elles sont supérieures de +77,1 millions d’euros par rapport à 2019
avec un impact direct des consommations des articles ciblés « Covid » et intervenant dans la prise en charge
des patients pendant la crise qui progressent de près de 65,1 millions d’euros entre 2019 et 2020.

Les charges à caractère hôtelier et général sont supérieures, en 2020, à la prévision EPRD de +72,5 millions
d’euros, soit +10 %, et en hausse de +54,8 millions d’euros / 2019 avec : une hausse des achats stockés (+27,2
millions d’euros), mais qui ont fait l’objet d’un stockage plus élevé que prévu (faisant diminuer la charge de
l’exercice 2020 de -12,5 M€) ; une réalisation des « services extérieurs » supérieure aux prévisions (+42,9
millions d’euros) du fait des prestations sollicitées pendant les phases aigues de la pandémie (prestations
informatiques pour les plateformes COVIDOM, COVISAN, SIDEP…, prise en charge des frais de transport des
personnels soignants (charge intégralement remboursée par la CPAM de Paris), frais de déplacement des
personnels lors des évacuations sanitaires, prestations repas pour les personnels soignants (financées par des
dons)…)

Les « charges financières » sont quant à elle en légère hausse par rapport à 2019 (+0,5 million d’euros) et
inférieures à la prévision EPRD (-1,6 millions d’euros), et les charges exceptionnelles sont au niveau de 2019.

Les « charges d’amortissements » et de provisions sont en forte augmentation par rapport à 2019 de 50,4
millions d’euros et de 61,3 millions d’euros par rapport à l’EPRD avec : une accélération des investissements
liée à la pandémie (+15 millions d’euros d’amortissement par rapport à l’EPRD) ; une hausse de la provision
pour CET par un effet prix (hausses salariales issues du « Ségur de la Santé ») et un effet volume (congés non-
pris et non-monétisés durant les phases aigues de mobilisation face à la crise sanitaire) ; une hausse de près
de 11 millions d’euros de la provision pour dépréciation de créances par rapport à 2019, en lien avec la
dégradation des conditions de recouvrement rattachables à la crise sanitaire.

Côté recettes, les « produits de titre 2 » du CRPP sont en forte sous-exécution par rapport à la prévision EPRD,
à hauteur de -121,1 millions d’euros, soit -16,9 %, et inférieurs à 2019 de 106,8 millions d’euros (-15,2 %) avec
une perte d’activité majeure et non couverte par la garantie de financement, mais compensée indirectement
via le mécanisme de sécurisation de la marge brute retraitée, versée en dotations MIGAC (titre 1).

Les « produits de titre 3 » du CRPP sont quant à eux inférieurs à la prévision EPRD de -53,1 millions d’euros (soit
-5,4 %) ainsi que par rapport à 2019 de -80,2 millions d’euros (-7,9 %) correspondant à :
-55,1 millions d’euros sur les produits de la rétrocession de spécialités pharmaceutiques en forte baisse par
rapport aux prévisions initiales, en raison du contexte sanitaire et stables par rapport à 2019 ;
-16,8 millions d’euros par rapport à l’EPRD sur les produits et prestations (baisse des redevances notamment
liée à la fermeture pendant la pandémie des lieux de ventes de produits divers -cafétéria/restauration,
baisse des suppléments chambres seules, des recettes des crèches…) ;
-16,3 millions d’euros par rapport aux prévisions sur les remboursements des budgets annexes du fait d’une
baisse du nombre de journées notamment sur les budget B (USLD) et E (EHPAD) par un effet de certaines
fermetures de sites mais aussi de l’effet Covid-19 sur l’activité et les chambres doubles, en cohérence avec
l’écart de -14,5 millions d’euros par rapport à 2019.

2020 est aussi marquée par une très forte demande de crédits en investissement portant ainsi la dépense
annuelle à un niveau inédit du fait de la crise Covid. Ainsi, pour un budget initial de 428 millions d’euros, l’AP-
HP a en définitive investi à hauteur de 475,5 millions d’euros au total dont : 408 millions d’euros sur le

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périmètre contractualisé dans le PGFP et 67 millions d’euros sur les fonds exceptionnels (Covid, fonds APRES,
Fonds d’Investissement du Quotidien).

Les travaux d’aménagement ou de création de nouveaux locaux ont représenté, en 2020, 217 millions d’euros,
les équipements médicaux 104 M€, le système d’information 71 millions d’euros.

3. Des projets de fond qui ont malgré tout continué à avancer :

En 2020, le projet GAM (OPP), concernant le déploiement du nouveau logiciel de « Gestion Administrative des
Malades » et l’Optimisation du Parcours Patient, est résolument entré dans sa dernière phase de déploiement,
avec le franchissement cette année du seuil de 50 % de sites hospitaliers déployés et le maintien du calendrier
initialement prévu malgré le contexte Covid 19 peu favorable. Le déploiement complet et généralisé à
l’ensemble des sites soit s’achever courant 2021.

Les résultats sont d’ores et déjà au rendez-vous, avec des taux de facturation très satisfaisants sur les sites
ayant déployé la totalité des fonctionnalités GAM (OPP), et une prise en main de l’outil par les équipes très
aisé. A titre d’exemple, sur le site de Necker les séjours étaient facturés à 94% dès la 1ère semaine suivant le
déploiement.

La finalisation de ce projet permettra d’atteindre l’objectif de simplification du parcours patient, par anticipation
de sa venue. Un patient déjà venu sera « reconnu », son passage par un bureau des entrées sera limité au
strict nécessaire, en privilégiant l’accès direct au service de soins ; il aura enfin à sa disposition un panel d’outils
numériques : préadmission en ligne, paiement en ligne… complémentaires des autres axes de la stratégie
numérique de l’AP-HP qui proposent un « Portail patient », une « prise de RV en ligne »… Au-delà, ces évolutions
permettront aussi sur le volet gestion d’optimiser la facturation et le recouvrement via l’obtention des droits
avant la venue et non après la sortie, ce qui aura pour effet de favoriser un meilleur taux de facturation du
ticket modérateur aux mutuelles et non au patient.

Du côté des achats et de l’intégration de l’AP-HP dans la programme national PHARE, 2020 s’est traduite, au-
delà du contexte, par le maintien d’une performance achat significative tout en préservant et garantissant la
qualité.

En 2020, les actions visant à la levée des réserves, dans le cadre de la certification des comptes, se sont
poursuivies avec la levée de 3 réserves sur 5 restantes et l’amélioration de la fiabilisation de la gestion des
immobilisations. La réserve sur la valorisation des séjours, celle portant sur les stocks de laboratoire et enfin
celle concernant la recherche ont ainsi pu être levées en 2020. Deux réserves font encore l’objet de travaux qui
se poursuivent : celle liée aux baux emphytéotiques ainsi que celle liée au contrôle interne des systèmes
d’information relatif à l’exhaustivité des recettes.

La sécurisation des circuits de paiement fournisseur a été possible grâce à une mobilisation efficace des
équipes du Service Facturier et de la Direction Spécialisée des Finances Publiques pour l’AP-HP ce qui a permis
de garantir, tout au long de la crise sanitaire, la non rupture des approvisionnements.

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Enfin au niveau de la gestion des investissements, ces derniers ont en été partie mobilisés et réorientés vers
les besoins de la crise, mais avec en parallèle la poursuite des opérations restructurantes. Les équipes ont ainsi
continué à travailler sur l’ensemble des grands projets immobiliers développés par l’AP-HP.

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Les grands projets poursuivis et adaptés au
contexte de la crise

En 2020, dans un contexte complexe et évolutif, l’AP-HP a poursuivi la mise en œuvre de ses grands projets
d’investissement et de valorisation.

1. Campus hospitalo-universitaire Saint-Ouen Grand Paris Nord

Le Campus hospitalo-universitaire Saint-Ouen Grand Paris Nord, reconnu projet d’intérêt général par arrêté
préfectoral du 7 juin 2019, regroupera, sur un site unique situé à Saint-Ouen-sur-Seine, une structure
hospitalière pour abriter les activités médico-chirurgicales des hôpitaux Bichat et Beaujon, et une structure
universitaire réunissant les activités d’enseignement et de recherche en médecine et médecine bucco-dentaire
d'Université de Paris, pour l’ensemble de l’Île-de-France.

Le projet d’implantation du futur hôpital a franchi plusieurs étapes majeures en 2020.

Ainsi, dans le contexte de la crise sanitaire, et pour assurer la meilleure évolutivité possible à cet équipement
majeur, le Premier ministre a décidé en octobre 2020 d’ajouter trois unités supplémentaires, portant la capacité
maximale de l’hôpital à 1167 lits et places (auxquels s’ajoutent 150 lits d’hôtel hospitalier).

La promesse de vente du site PSA de Saint-Ouen, emprise du futur projet de construction, a été signée le 15
décembre 2020, pour une acquisition du site prévue en novembre 2021. Les activités industrielles du groupe
PSA ont été transférées sur les autres usines mécaniques du groupe, et les salariés ont bénéficié de mobilités
internes ou externes.

Le concours de maîtrise d’œuvre pour la conception du futur grand hôpital s’est poursuivi, en intégrant les
enseignements de la crise sanitaire. Les quatre groupements d’architectes, sélectionnés par le jury en octobre
2019 (mandataires : Renzo Piano Building Workshop, Groupe-6, Architecture Studio, Michel Beauvais et
associés) ont soumis leur projet en septembre 2020, ouvrant la phase d’analyse des projets (notices, plans,
films, maquettes) qui a mobilisé 220 professionnels des hôpitaux Bichat – Claude-Bernard et Beaujon mais
aussi des experts, des représentants des usagers, des collectivités territoriales, des pompiers de Paris et
d’Université de Paris.

Le concours s’est achevé en mars 2021 avec la désignation, à l’unanimité, du groupement conduit par Renzo
Piano Building Workshop, associé à Brunet Saunier Architectes, Ingerop Conseil et Ingénierie et SLETEC
Ingénierie, en tant que lauréat.

2. Nouveau Lariboisière

L’AP-HP a ouvert le 23 novembre 2020 à l’hôpital Lariboisière le bâtiment « Nouveau Morax », entièrement
reconstruit. Cette ouverture marque une première étape importante dans la réalisation du « Nouveau
Lariboisière », vaste opération de restructuration et de modernisation de l’hôpital.

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L’AP-HP investit plus de 300 M€ dans ce projet hospitalier majeur pour le nord parisien. Cette opération sera
suivie de la construction du bâtiment Nouveau Lariboisière, noyau dur qui accueillera 489 lits, dont 73 de soins
critiques, la maternité et les différents services d’hospitalisation conventionnelle, 17 salles de bloc opératoire,
les urgences et l’imagerie. Enfin, la dernière étape permettra la rénovation en profondeur du bâtiment Galien
qui accueillera l’essentiel des activités de Fernand Widal et la réhabilitation du reste des peignes.

3. Henri-Mondor : une double ouverture pour le bâtiment « Reine »

Le bâtiment Reine, à l’hôpital Henri-Mondor, a été livré fin décembre 2020 dans sa configuration définitive,
dédiée aux prises en charge opératoires et critiques, spécialisées, au sein d’un environnement innovant et
performant. Il prend le relais du plateau technique actuel de l’hôpital et comporte notamment 55 lits de
réanimation et 30 lits de soins critiques sur deux niveaux, ainsi qu’un niveau de bloc opératoire comportant 21
salles et 41 places de réveil.

Le nouveau bâtiment porte le nom de « Reine », en hommage à Reine Melesan, cadre de nuit à l’hôpital Albert-
Chenevier, décédée du Covid-19 à l’hôpital Henri-Mondor. Cette cadre de santé avait commencé sa carrière
comme agent hospitalier, avant de devenir aide-soignante, puis infirmière.

Ce bâtiment a, quelques mois auparavant, et dans le contexte exceptionnel de la première vague de la crise
sanitaire, connu une première mise en service anticipée : dès le 9 avril 2020, grâce à la mobilisation de toutes
les équipes de l’AP-HP, des entreprises de construction et d’équipement, et d’un don du groupe Dassault, le
bâtiment a pu accueillir de premiers patients Covid+ sur deux niveaux reconfigurés, permettant ainsi
d’organiser des transferts et de soulager des hôpitaux très sollicités. Ainsi, 89 patients Covid y ont été pris en
charge du 9 avril au 20 mai 2020.

4. Nouveau siège : premiers travaux pour le nouveau bâtiment à l'hôpital


Saint-Antoine

À l'hôpital Saint-Antoine, les travaux de construction du nouveau siège de l'AP-HP ont commencé fin août 2020.
De forme triangulaire, le futur bâtiment s'intègre parfaitement dans l'enceinte de l'hôpital avec son jardin
paysager ouvert sur l'extérieur. Avec sa toiture végétalisée et ses équipements performants sur le plan
énergétique, le bâtiment de huit étages sera certifié Haute Qualité environnementale. Des espaces communs
seront ouverts à tous les professionnels de l'AP-HP : auditorium, cafétéria, espaces de travail collaboratifs. La
livraison du bâtiment est prévue au premier semestre 2022.

5. Vente de l’Hôtel Scipion

Pour contribuer au financement du projet hospitalier de l’Hôtel-Dieu, l’AP-HP a mené tout au long de l’année
2020 la procédure de vente de l’hôtel particulier Scipion (5e arrondissement), ensemble immobilier comportant
un bâtiment classé datant du XVIe siècle, et qui accueillait auparavant des bureaux de la Fondation Hôpitaux
de Paris - Hôpitaux de France, des surfaces tertiaires et des logements pour des collaborateurs de l’AP-HP.

A l’issue d’une procédure de consultation publique lancée en 2019, qui visait à valoriser le site de façon ouverte
et à retenir le projet le mieux-disant et le plus adapté, l’AP-HP a reçu au printemps 2020 une quinzaine d’offres
initiales comprenant, outre un volet financier, une proposition pour le devenir du site, au plan

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programmatique, architectural, urbain, environnemental et patrimonial. Les six meilleurs candidats retenus
dans le cadre du second tour ont remis une offre détaillée. Toute la procédure a fait l’objet d’un travail
partenarial étroit avec la Ville de Paris, qui a notamment participé à l’analyse des offres, aux auditions des
candidats, et au choix du lauréat, le groupe GDG Investissements. Celui-ci projette de développer un campus
urbain contemporain doté d’une résidence sociale réservée aux étudiants.

Après avis favorable de la commission nationale du patrimoine et de l'architecture et de la ministre de la


Culture en décembre 2020, la vente a été conclue le 12 février 2021.

Document finalisé le 22 décembre 2021


Photo de couverture : Justine Diolot

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