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ENTRE OMBRE
ET LUMIÈRE,
TRANSPARENCE
ET REFLET
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Introduction
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Introduction
11 Ibid., p. VII.
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Ch a pitr e 1
Un socle de connaissances
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La construction
À l’échelle de quelques millénaires, le bâtiment
présente des caractéristiques constantes découlant
de la physiologie et de l’âme humaines, ainsi que
de la nature qui nous entoure.
Ces invariants, dont font partie l’ombre et le
reflet, font l’objet de la théorie de l’architecture et
de la construction dont la plus ancienne connue à
ce jour, et qui garde toute sa pertinence, est celle
de Vitruve 2.
Françoise Choay 3 ne retient que la théorie
de Vitruve en raison de sa cohérence, complétée
par celle que développent Christopher Alexan-
der et son équipe dès 1970 4 pour l’architecture
uniquement.
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Un socle de connaissances
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Le monde économique
Aucune réflexion sur la construction, et qui se
veut pertinente, ne peut être formulée sans se
référer au système économique qui prévaut dans
notre société démocratique et qui recherche la
paix. J’évoque ci-dessus la lenteur avec laquelle
l’industrie de la construction intègre les inven-
tions et découvertes, mais que penser alors de ce
système qui met, depuis les travaux de Jay Wright
Forrester 9, plus de soixante ans pour accepter son
8 D’autant plus que les matériaux et éléments constructifs sont
industrialisés. Si la maçonnerie ne produit pratiquement pas
de déchets, ce n’est déjà plus le cas de la charpente en bois !
9 Seulement quelques années après avoir inventé la mémoire
magnétique de l’ordinateur, Jay Wright Forrester développe,
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Un socle de connaissances
L’énergie et la société
Nos vies sont rythmées et conditionnées non
seulement par nos rapports avec les autres, mais
aussi par les cycles journaliers et saisonniers de la
nature. Chaque jour, de manière différente selon
la saison, la latitude, et la nature du lieu, les varia-
tions de température, d’humidité, de couleur et
d’intensité de la lumière, son caractère direct ou
diffus, les sons, les odeurs, les états des surfaces
13 Ceci est d’autant plus souhaitable, ou inévitable, que le coût de
la distribution pyramidale (n’importe laquelle) croît beaucoup
plus vite que la population desservie (voir La ville verticale,
note 17).
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La lumière du jour
La lumière dont il est ici question, dans cette fine
bulle d’atmosphère d’à peine 120 km d’épaisseur
autour de la terre, n’a rien à voir avec celle au-delà
dans l’Univers et que nous découvrons depuis
quelques décennies seulement grâce au télescope
spatial Hubble.
L’expression « lumière du jour » recouvre
un très grand nombre de réalités différentes.
L’intensité et la température de couleur de cette
lumière varient en fonction de la latitude, du
jour de l’année, de l’heure du jour. Elle éclaire
de manière directe ou diffuse en fonction de
l’orientation, de la couverture nuageuse ou du
taux d’humidité de l’air.
Sa résultante perceptible dépend d’abord de
l’environnement naturel puis de celui créé par
l’homme.
À latitude égale et au même instant relatif,
la lumière cristalline de Marrakech au Maroc
est fort différente de celle qui éclaire les brumes
de Kagoshima au sud du Japon. Une ambiance
urbaine se différencie aussi d’une ambiance
rurale.
La température de couleur de la lumière
« naturelle » varie de 2500° Kelvin au lever et
au coucher du soleil à plus de 5800° K à midi
et se voit modifiée lorsqu’elle est réfléchie par
une surface colorée. Les surfaces colorées de
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L’orientation et la latitude
À une latitude donnée, taille et proportions des
ouvertures dépendent de leur orientation et de
celle des murs, façades et toitures mais aussi des
obstacles de l’environnement au rayonnement
solaire. À ce sujet, il est essentiel de se rappe-
3 Orienté nord, nord-est, est, sud-est, sud, sud-ouest, ouest,
nord-ouest.
4 C’est à Robert Dogniaux que l’on doit, dès 1954, la mesure
méthodique de ces valeurs. Institut royal météorologique de
Belgique, Publications série B, nº 12, Ensoleillement et orienta-
tion en Belgique. V. Étude de l’éclairement lumineux naturel, par
R. Dogniaux, 1954. Je tente, en vain à ce jour, de me procurer
ces mesures pour d’autres latitudes.
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La baie
C’est par la baie, le trou dans le mur ou la toiture,
que la lumière pénètre directement, par réflexion
ou de manière diffuse, dans la construction, et
différemment selon son orientation, la saison et
l’heure du jour, avec ses attributs, (fenêtre ou ver-
rière, vitrage, garde-corps, balcon, stores, volets,
rideaux). Elle qualifie l’architecture 5.
Tous ces composants ont connu d’impor-
tantes évolutions ces dernières décennies, mais
aucun d’entre eux n’a un impact aussi impor-
5 Lire : La lumière naturelle à bon escient, Ravel Office fédéral
(Suisse) des questions conjoncturelles, 73 p., 1995, téléchar-
geable sur la toile.
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Le vitrage
Le vitrage se doit d’être le plus cristallin possible
pour permettre la même perception des couleurs
qu’en son absence ou alors « annoncer la couleur »
et devenir une intervention artistique destinée à
être vue et non pas à transmettre la lumière pour
voir autre chose.
C’est aussi par lui que les échanges énergé-
tiques avec l’extérieur sont les plus importants
ce qui incite à lui conférer les meilleures perfor-
mances dans ce domaine. C’est aussi lui qui, à
l’heure actuelle, est un des meilleurs supports de
cellules photovoltaïques et permet de concevoir
la façade 7 comme un générateur énergétique.
Une des tâches pour les années à venir consiste
donc à concilier le respect des sens (bon rendu
des couleurs, ventilation naturelle,…), la limita-
tion des déperditions énergétiques, la protection
solaire et la production d’énergie.
En particulier, l’isolation de l’enveloppe
contribuant lourdement aux performances
énergétiques, la tentation est grande de réduire
7 Surtout par ses parties opaques.
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depuis les années 1990), puisque ces couches ont une épaisseur
de 10 à 800 nm (nm = nanomètre = 10-9 m = 10-6 mm = 10-3 µm).
16 La dalle de pierre résiste dans le temps, même fissurée,
lorsqu’elle est posée à plein bain de mortier sur un mur. Elle
« vit » en sursis lorsqu’elle est agrafée en quelques points et
couvre un isolant de façade. Chocs thermiques à coup sûr,
impacts mécaniques parfois, finissent par la fissurer avant
qu’elle ne tombe.
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est difficile d’imaginer une ville aux bâtiments tous noirs, des
panneaux photovoltaïques (presque) blancs voient maintenant
le jour avec une puissance de 90 Wc/m².
28 Le verre feuilleté est inventé en 1903 par le chimiste français
Edouard Bénédïctus (1879-1930) qu’il brevette sous le nom de
Triplex. C’est cependant l’invention en 1927 du pvb (butyral
de polyvinyle) par les chimistes canadiens Howard W. Mathe-
son et Frederick W. Skirrow qui marque le début de l’emploi
du verre feuilleté pour les pare-brise de voitures dès 1936 en
Angleterre. Il faut attendre les années 1960 pour leur applica-
tion dans le bâtiment, 1980 pour la première « norme » belge
(une STS – spécifications techniques unifiées), et 1989 pour la
norme belge NBN 23-002. Eva : éthylène-acétate de vinyle, mis
au point en 1950 et commercialisé par ICI (Imperial Chemical
Industries).
29 La feuille de verre trempé, brevetée vers 1930 par Rudolph
Seiden (1900-1965), est approximativement deux à cinq fois
plus résistante que la feuille de verre ordinaire car elle est
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Le miroir d’eau
Plans et cours d’eau sont les plus fascinants
miroirs naturels et les plus extraordinaires éta-
gères à lumière (leur masse thermique tempère
aussi l’atmosphère).
Ils portent les rêves 38 et font venir la lumière
de la terre pour illuminer leurs rives et les
constructions qui les bordent, comme dans
la cour de la ferme de Stassart 39 abritant mon
équipe [01/265, Fig. 38] ou les patios de la caserne
des pompiers à Charleroi [01/569, Fig. 39].
De même, les centres de recherches M & G
Ricerche à Venafro, Italie [01/222, Fig. 40] et
OCAS 40 à Zelzate [01/223, Fig. 41], se reflètent
dans les bassins qui les entourent (pour le
premier, ils jouent aussi un rôle essentiel de
climatisation sous la tente).
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La double peau
Les fonctions multiples auxquelles l’enveloppe
de la construction doit satisfaire conduit à lui
conférer une « épaisseur » dans laquelle les élé-
ments constructifs conjuguent leurs efficiences
respectives.
Le mur épais de maçonnerie se pare à cet
effet de nombreux attributs : alcôves, balcons,
volets, loggias, rideaux ou voiles dans ses baies ;
bandeaux, seuils en saillie, bas-reliefs, auvents et
débordements de toiture sur ses parties pleines.
Ils protègent la façade et contribuent à sa
modénature, lui confèrent son échelle humaine
et sa profondeur visuelle alimentée par les jeux
d’ombres et les reflets.
J’adopte la même approche pour les grandes
surfaces en verre transparent (ultra-clair, comme
il se doit). Ces façades « ouvertes » invitent le
regard à l’intérieur, et d’abord dans la profon-
deur protectrice de l’enveloppe de la construc-
tion, espace vide peuplé d’éléments constructifs,
à l’instar des attributs des baies et des parties
pleines du mur de maçonnerie.
Cet espace vide peut être extérieur (dans
un environnement clément) ou enclos par une
deuxième enveloppe transparente protégeant
la première (la « double peau ») lorsque, pour
quelque raison que ce soit, la première enveloppe
ne peut satisfaire seule à l’ensemble des perfor-
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Les vantelles
L’arbre à feuillage caduc est le dispositif le plus
naturel et le plus efficient pour offrir, l’été, une
ombre protectrice tout en laissant, l’hiver, le
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Le moucharabieh
Une enveloppe doit parfois, à la manière d’un
moucharabieh, filtrer la lumière et la vue lorsque
cette dernière se veut discrète ou suggestive. C’est
le cas tant de la façade extérieure en patchwork de
vieux châssis de chêne recyclés que de la façade
en verre de la « lanterne » au siège du Conseil de
l’Union européenne 54 [01/494, Fig. 57 et 58].
Le patchwork de vieux châssis de chêne joue
le rôle d’abat-jour de la « lanterne ». Il « disparaît »
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La verrière globale
L’oculus zénithal totalement ouvert au sommet
de la demi-sphère de 43 m de diamètre du dôme
du Panthéon à Rome (125 ap. J.-C.) ou les hauts
vitraux de la cathédrale gothique (48,5 m pour les
61 À l’inverse du miroir « blanc », semi-réfléchissant, sans tain
vers une pièce obscure.
62 Riches ou pauvres jouissent pendant la journée d’un éclaire-
ment de 90 000 Lux maximum !
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La membrane plastique
Depuis la nuit des temps, la lumière naturelle est
aussi transmise de manière diffuse par les tentes
en toile blanche ou filtrée par les résilles et filets
en vanneries ou cordage.
Les découvertes et inventions de ce dernier
siècle nous permettent maintenant la réalisation
d’enveloppes souples en toiles et films transparents
et étanches, ou encore en tôles, résilles ou filets
à perméabilité variable, ainsi que d’enveloppes
raides en panneaux translucides à haut pouvoir
isolant. Elles ouvrent de nouveaux champs de l’art
de construire, jouant à nouveau avec l’ombre et la
lumière, la transparence et le reflet.
L’emploi de tissus de polyester enduits de
PVC 72, utilisé jusqu’alors en bâches (et en parti-
culier pour couvrir les volumes de chargement
des camions) est expérimenté à partir des années
1960 pour des tentes à l’air libre puis également
pour englober de vastes espaces clos, ouvrant un
autre chapitre de l’art de construire. Ces surfaces
souples, qui ne peuvent avoir qu’une courbure
gaussienne négative 73, sont légères (1 à 1,5 kg/
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De la bougie à la DEL
Lorsque le jour baisse, lorsque la nuit s’installe,
des sources lumineuses artificielles permettent à
l’homme de continuer son activité. Il est en effet
exclu de compter sur la pleine lune, dont le flux
lumineux n’est que de 0,25 Lm, ce qui ne donne
qu’un éclairement de 0,25 Lx au sol.
À l’extérieur, les grands feux de bois, autour
desquels on s’installe, prennent le relais avec
leurs jeux d’ombres et de lumière féérique mais,
à l’intérieur, nos ancêtres doivent se satisfaire de
la lumière de l’âtre et de bougies, dont le flux
lumineux atteint environ 10 Lm (soit un éclai-
89 Vladimir Grigorievitch Choukhov (1853-1939).
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Le trait d’ombre
La règle du « trait d’ombre » pourrait s’énoncer
ainsi : « sauf conditions particulières, précisément
définies et limitées, tous les éléments de construc-
tion soumis à l’action des intempéries doivent se
marquer en élévation par un trait d’ombre hori-
zontal qui souligne le désaffleurement qu’impose
la logique constructive ».
Cette règle s’applique à tous les éléments de
construction, qu’ils soient opaques et transpa-
rents, mais sa manifestation n’est pas la même
pour ces deux catégories d’objets. Sur les maté-
riaux opaques, le trait d’ombre est une simple
bande sombre dont la largeur est proportionnelle
à l’importance du désaffleurement. Sur les maté-
riaux transparents, il participe au jeu complexe des
reflets en remplaçant localement l’image réfléchie
par une bande de transparence, plus sombre.
Le trait d’ombre a une très vieille histoire.
De tout temps, en tous lieux, les constructions
vernaculaires 2 des régions pluvieuses présentent
généralement une toiture débordant des murs
pour les protéger de la pluie, en y projetant le
trait d’ombre « originel ».
Cette disposition est « traduite » dans la
pierre par l’architecture érudite de l’Antiquité,
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Le dessin
Si les sciences et techniques sont vouées au pro-
grès, il n’en est rien de l’art qui, au travers de
nos sens, sollicite toujours la même âme et le
même esprit. La construction occupe dans cette
trilogie « reperire, invenire, creare 6 », un rôle
paradoxal. Si elle ne progresse pas au niveau de
son trait et de son dessin (il n’y a en effet aucune
différence conceptuelle entre le tracé de l’archi-
tecture antique et de la contemporaine), elle est
5 La production d’objets par « impression » ou « découpe » en
trois dimensions à partir de fichiers numériques produits par
un « concepteur » est devenue commune.
6 Découvrir, inventer, créer : ma devise.
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Le joint
Si le petit objet peut être monolithique, le grand
objet, meuble ou construction, doit être constitué
de parties en matériaux identiques ou différents.
Ces parties sont liées entre elles d’innom-
brables façons selon les matériaux et l’usage.
Nœuds, coutures, colle, chevilles, clous, vis,
soudures lient généralement de manière intime,
et l’un à l’autre, les peaux, tissus, feuilles mines,
plaques et profils de toute nature formant les
parties du grand objet et du meuble. Leur dimen-
sion, à l’échelle du décimètre et au plus du mètre,
peuvent être précises et soumises à des tolérances
fines.
Il en est ainsi aussi pour les composants de la
construction : du bloc de pierre, madrier de bois
ou profilé acier à la fenêtre, la porte ou le lavabo.
10 Le peintre n’a pas le même objectif et, dans la plupart des cas,
il s’applique donc à créer et superposer librement des taches
de lumière, d’ombre et de couleur, le contour n’étant que la
jonction entre deux surfaces.
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Épilogue
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Table des matières
Introduction 7
Les sens et le paradoxe 9
Chapitre 3 — L’ombre 91
Le trait d’ombre 93
Le dessin 96
Le joint 98
Épilogue 101
coLLEcTioN « L’AcAdémiE EN pochE »
1. Véronique Dehant, Habiter sur Mars ? (2012)
2. Xavier Luffin, Religion et littérature arabe contemporaine (2012)
3. François De Smet, Vers une laïcité dynamique. Réflexion sur
la nature de la pensée religieuse (2012)
4. Richard Miller, Liberté et libéralisme ? Introduction philosophique
à l’humanisme libéral (2012)
5. Ivan P. Kamenarovic, Agir selon le non-agir. L’action dans la
représentation idéale du Sage chinois (2012)
6. Jean Mawhin, Les histoires belges d’Henri Poincaré (2012)
7. Jacques Siroul, La musique du son, ce précieux présent (2012)
8. Baudouin Decharneux, La religion existe-t-elle ? (2012)
9. Jean-Marie Rens, ‘Messagesquisse’ de Pierre Boulez (2012)
10. Jean de Codt, Faut-il s’inspirer de la justice américaine ? (2013)
11. Bruno Colmant, Voyage au bout d’une nuit monétaire (2012)
12. Philippe Manigart et Delphine Resteigne, Sortir du rang.
La gestion de la diversité à l’Armée belge (2013)
13. Hervé Hasquin, Les pays d’islam et la Franc-maçonnerie (2013)
14. Monique Weis, Marie Stuart, l’immortalité d’un mythe (2013)
15. Xavier Luffin, Printemps arabe et littérature. De la réalité à la fiction,
de la fiction à la réalité (2013)
16. Myriam Remmelink, Éthique et biobanque. Mettre en banque
le vivant (2013)
17. Marie-Aude Baronian, Cinéma et mémoire. Sur Atom Egoyan (2013)
18. Frédéric Boulvain et Jacqueline Vander Auwera, Voyage au centre
de la Terre (2013)
19. Daniel Salvatore Schiffer, Métaphysique du dandysme (2013)
20. Philippe de Woot, Repenser l’entreprise. Compétitivité, technologie
et société (2013)
21. Jacques Scheuer, L’Inde, entre hindouisme et bouddhisme.
Quinze siècle d’échanges (2013)
22. John F. May, Agir sur les évolutions démographiques (2013)
23. Yaël Nazé, À la recherche d᾽autres mondes. Les exoplanètes (2013)
24. Jean Winand, Les hiéroglyphes égyptiens. Aux origines d᾽une écriture
(2013)
25. Frans C. Lemaire, Dimitri Chostakovitch. Les rébellions d᾽un
compositeur soviétique (2013)
26. Baudouin Decharneux, Lire la Bible et le Coran (2013)
27. Bruno Colmant, Capitalisme européen : l’ombre de Jean Calvin (2013)
28. Françoise Meunier, Quel avenir pour la recherche clinique en cancéro-
logie ? (2014)
En anglais : Françoise Meunier, What is the future of cancer research?
(2014)
29. Jean Winand, Décoder les hiéroglyphes. De l’Antiquité tardive
à l’Expédition d’Égypte (2014)
30. Jacques Joset, Louis-Ferdinand Céline : mort et vif... ! (2014)
31. Jean-Baptiste Baronian, La littérature fantastique belge. Une affaire
d’insurgés (2014)
32. Valérie André, La rousseur infamante. Histoire littéraire d’un préjugé
(2014)
33. Jean-Pierre Contzen, Les menaces venant de l’espace (2014)
34. François Mairesse, Le culte des Musées (2014)
35. Guy Haarscher, La Cour suprême des États-Unis. Les droits de
l’Homme en question (2014)
36. Catherine de Montlibert, L’émancipation des serfs de Russie. L’année
1861 dans la Russie impériale (2014)
37. Jean-Pol Poncelet, Une énergie dérangeante. Nucléaire : une controverse
durable ? (2014)
38. Philippe Samyn, La ville verticale (2014)
En anglais : Philippe Samyn, The Vertical City (2014)
39. François De Smet, Une nation nommée Narcisse (2014)
40. Jean-Pol Schroeder, Le jazz comme modèle de société. Livre-disque,
avec la participation du Steve Houben trio (2014)
41. Jean-Pierre Hansen, Une quête de Graal (2014)
42. Hervé Hasquin, Déconstruire la Belgique ? Pour lui assurer un avenir ?
(2014)
43. Philippe de Woot, L’innovation, moteur de l’économie (2014)
44. Bruno Colmant, Crises économiques et dette publique (2014)
45. Samuele Furfari, L’énergie, de la guerre vers la paix et la stabilité
(2014)
46. Samuel Wajc, Que faire de la mer Morte ? (2014)
47. Gilbert Hottois, Le transhumanisme est-il un humanisme ? (2014)
48. Benoit Frydman, Petit manuel pratique de droit global (2014)
49. Xavier Dieux, Le marché bien tempéré (2014)
50. Alain Eraly, Quand les mots construisent la réalité (2014)
51. Marc Wilmet, Petite histoire de l’orthographe française (2015)
52. Amand A. Lucas, Les savants d’Hitler et la bombe atomique (2015)
53. Jean-Marie André, Fleuve jaune, papillons amoureux et musique
classique de la Chine du XXe siècle (2015)
54. Françoise Lauwaert, Puissance et pouvoir de l’écriture chinoise (2015)
55. Jean-Pol Poncelet, À toute ardeur ! Science et technique sur le chemin de
l’énergie (2015)
56. Jacques Pélerin, Wallonie, réindustrialisation et innovation.« Sortir par
le haut ? » (2015)
57. Jacques Joset, Louis-Ferdinand Céline : la manie de la perfection... !
(2015)
58. Daniel Salvatore Schiffer, Le clair-obscur de la conscience (2015)
59. Jean-Marie Frère, La résistance des bactéries aux antibiotiques (2015)
60. François de Callataÿ, Cléopâtre, usages et mésusages de son image
(2015)
61. Anne Staquet, Descartes avance-t-il masqué ? (2015)
62. Guillaume Wunsch, Michel Mouchart et Federica Russo, Les limites
de la connaissance en sciences sociales. L’explication mise en cause
(2015)
63. Vincent De Coorebyter, Deux figures de l’individualisme (2015)
64. Daniel Droixhe, Fer ou ciguë ? Récits sur le cancer du sein au 18e siècle
(2015)
65. Véronique Dehant, Habiter sur une lune du système solaire ? (2015)
66. Pierre Somville, Pour une esthétique du coeur (2015)
67. Jean-Pierre Schaeken, Pic pétrolier, pic gazier sans cesse reportés (2015)
68. Jean Creplet et János Frühling, Penser les soins de santé (2015)
69. Frédéric Boulvain et Francis Tourneur, Pierres et marbres en
Wallonie (2016)
70. Marc Wilmet, Il y a grammaire et grammaire (2016)
71. Pierre Petit, Patrice Lumumba. La fabrication d’un héros national et
panafricain (2016)
72. Viviane Pierrard, Les colères du Soleil (2016)
73. Philippe de Schoutheete, La création de L’Euro (2016)
74. Pierre Somville, Brasillach écrivain, mal-aimé des Lettres françaises
(2016)
75. Roland Souchez, Glaces polaires et évolution de l’atmosphère (2016)
76. Hervé Hasquin, Le soi-disant « Gladio belge » (2016)
77. Francis Delpérée, J’écris ton nom, Constitution (2016)
78. Christophe Van Staen, La Chine au prisme des Lumières françaises (2016)
79. Jean-Paul Haton, La parole numérique. Analyse, reconnaissance
et synthèse du signal vocal (2016)
80. Stéphane Louryan, Les preuves embryologiques de l’évolution (2016)
81. Michel Hambersin, Institutions culturelles et Nouvelles technologies.
L’exprérience du spéctacle vivant (2016)
82. Baudouin Decharneux, Socrate l’Athénien ou de l’invention du religieux
(2016)
83. Hervé Hasquin, Inscrire la laïcité dans la Constitution belge ? (2016)
84. Théophile Godefraind, Hominisation et transhumanisme (2016)
85. Firouzeh Navahandi, Être femme en Iran. Quelle émancipation ? (2016)
86. Philippe de Woot, Maîtriser le progrès économique et technique.
La force des choses et la responsabilité des hommes(2016)
87. Luc Chefneux, Pourquoi l’innovation ? Quels défis pour l’Europe ?
(2016)
88. Hugues Bersini, Big Brother is driving you (2016)
89. Xavier Dieux, L’Empire des choses. Liberté - Complexité - Responsabilité.
(2017)
90. Anne Richter, Les écrivains fantastiques féminins et la métamorphose
(2017)
91. Monique Mund-Dopchie, L’Atlantide de Platon. Histoire vraie ou
préfiguration de l’Utopie de Thomas More ? (2017)
92. Lucien François, Le probleme de l’existence de Dieu. Et autres sources
de conflits de valeurs (2017)
93. Francis Delpérée, L’état Belgique (2017)
coLLEcTioN « mémoirES »
Fig. 36 — Maquette.
Fig. 37 — L’héliostat rectangulaire dans la cour centrale de la
caserne des pompiers à Charleroi ; p : 2014, r : 2015-2016 (01/569).
Fig. 38 — La cour de la ferme de Stassart, Uccle (01/265).
Fig. 50 — Les
gigantesques van-
telles protègent
les façades est et
ouest du soleil.
Fig. 51 — Le siège social de AGC Glass Europe,
Louvain-la-Neuve ; p : 2010, r : 2011-2014 (01/577).
Fig. 60 — Imposte
en miroir et papier
d’aluminium
froissé tapissant
les murs de l’an-
nexe du château
« Groenhof ».
Fig. 61 — Les « bacs » en verre au pied des verrières,
KBC Verzekeringen, Leuven ; p : 2002 (01/433).