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Institutes au droit criminel, ou Principes généraux en ces matières, suivant le droit civil, canonique, et la jurisprudence du
royaume... avec un traité particulier des crimes, par Mr Pierre-François Muyart de Vouglans,.... 1757.
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DROIT CRIMINEL,
<3
P R 1N G .1P E S GENERAUX
SU R CE S MAT IE R E S,
~vy LE D~o/r
c/~7z, ~~vo~
~7:~ ~~or~~f~
AVEC
UN TRAITE
PARTICULIER
I) E S
C R 1 M E S.
A P A R. 1 S,
Chez Ls BRETON, Imprimeur ordinaire DU ROI, rue de la Harpe.
M. D C C. L V 1 L
~~Ec APPROBATION ET p~c~ DU ~or.
'<ttt
F A F~ C
TT~ ERSONNEn'ignorel'ImportancedesMatieres-
j_ Criminelles,ôcla Prérerencequi leur eft duefur
lesCiviles, en ce qu'ellesn'Intéreuentpasfeulementlés5
Biens, maisencorela Vie & l'HonneurdesHommes.
C'EST cette Importancequi a excité danstous les
Tems l'attention de nosRois, & celle des Tribunaux,
Dépositairesde leur Autorité, & qui a donnélieu à
cette multiplicitéd'Ordonnances& de Réglemensqui
ont été faitsà ce fujet.
MAI S quelque fages & quelquemultipliéesque
foient ces Loix, commeleur applicationdépend des
circon~ances,& que cesCirconflances,par leur coin-
plication, fontfouventnaître des Inconvéniensque la
Prudence humainene fauroit prévoir ni éviter c'eA
pour remédierà cesInconvéniensqu'il a fallunéceilal-
rement changer, modifierou augmenterlaDI~poution
de cesmêmesLoix. Dé-là, lesEdits, Déclarations,qui
ont étédonnésfucceffivement,en Interprétation,Am-
Pliationou Dérogationde ces premieresOrdonnances.
LA MESME Caufe qui a faitvarierlesLoix fur ces
Matieres a aufliproduitla diverfitédes Ouvragesqui
ont été faitsfur ce fujet. Elle fait en mêmetemsfentir
l'avantageparticulier qu'ont les Modernesfur les An-:
a ij
MT jp c
ciens, & fur-tout celui que peut donner une longue
Expérience Surla fimple Théorie à cet égard.
C'ESTce doubleavantage,.queje croispouvoir ré-
clameren faveurde celui que j'oSepréfenterau Public.
L'EtudeaSudueque j'ai faite depui~pluSIeurs annéesde
cettePartie de notre Jurisprudence,jointe auxSecours
que j'ai puifés l
d'ans es Notes d emes Parons~
particuliers
qui ont rempli SucceSHvement, pendant l'eSpaced'en'-
viron 60 années, FOSEce deLieutenantCriminel fous
ïes yeux d'un Parlement m'ont mis, j'oSele dire, en
état de donner, finonun Ouvrage completfur cesMa-
tières qui n'en font gueresSuSceptibleSy du moinsdes..
Facilités particulieresà ceux qui veulent s'y perS~e-
ïionner mais fur-toutaux Commencans,.que.j'ai eu.
principalementen vùe~
Je n'avoispas encore conçû îe deSïeinde cet Ou-
vrage,. qu'il en a paru SucceSlivement deux fur la même
Matiere l'un,.fousle titre de T.R~r.E desMm~~
C/M~ par feuMe ROUSSEAU D E LA COMBEs
î'~Mf~ Sansnom d'Auteur,. fous le titre de la M~-
N~.E.R.Ede pourfuivre les C~/7ZM. dans,les ~Z~
T/Z~MJC. ~MjR~Mm~<XV~les.ZQjT~ C~7M7-
yEZ.ZJE~,&:C<.
L'un &:l'autre de cesTraités, il faut l'avouer, con-
tiennent d'excellenteschofes & paffentavec raISbm
ce. nous avons eu jufqu'ici.de meilleur. d ans,
pour que
cetteMatiere. Mais,.qu'il me foit permisde le dire,.
îesElogesqu'ilspeuventmériterchacunen particulier,,
nediminuentenrien:l'utllitédel'Ouvragequeje prends
là libertéde présenterau Public.
F:
POURfaciliterl'Intelligencede toutescesdifférentes
Loix, je mefuisattachéà développerfur chacunede
leursDifpofitions l'origine& la définitiondestermes
qui y fontemployés,à distinguerles7~/< desExcep-
tions, les Formalités~/z~ desA~es de Procé-
dure, de cellesqui nefontquedej~pA' &:com-
me c'eS~de la validité.de cesA&es que dépend celle
de l'InStruûion, & que leur nullité IntéreSïeparticu-
liérementlesJuges, aux frais de qui elle doit être ré-
parée. J'ai crû devoir terminer mes Observations par
desFORMULES de ces Ac~esque j'ai puiféesdans nos
meilleursPraticiens, & fingulierementdanscellesqui
ont été rédigéesde l'Avis de MM. lesCommiffaires
Générauxde l'Ordonnance.
J'ai annoncétout celapar desSOMMAIRES à la fuite
de ces articles; & quelquefoismême, pour une plus
clarté, j'ai diviSéces Articles en plusieurs PA-
grande
RAGRAPHES, lorfque leur difpofitioiieft de quelque
étendue & contientdifférentesParties.
C'eft encoredansla mêmevûe, qu'au lieu de m'ar-
P F A C jE.
rêter a de Differtations, ou à des Compila.
longues à
lions ennuyeufes d'Autorités & d'Exemples étrangers
a
nosMœurs, commeont fait nos anciensCriminaliAes,
eu foin de ne faire que des Maximes les plus
l'ai ufage
connues & les moinscontroverses j'ai tâché fur-tout
aucune ne fût tirée du Sem
de n'élever QueSHonqui
diScute, & dont je naye fur
même de l'Article que je
la Réfolution par des Principes & des
le champappuyé
fondés fur la Jurisprudence des Arrêts, ou
Exemples à
fur l'Avis de MM. les Commiffaires q ui ont préfidé
la RédaBion de l'Ordonnance, & même quelquefois
fur les Décifions de MM. lesChanceliers
particulieres
d'AGUESSEAU, qui ont été
de PONCHARTRAIN &:
conuiltés à ce fujet. n.
comme l'Ordonnance il eft inter-
ENF I N depuis
&:Déclarations qui ont ~oùté ou
venu plufieursEdits
de fes j'ai eu foinde
dérogé à quelqu'unes Difpofitions,
ces fur les Articles particuliers
remarquer changemens de
ai les DiSpoSItions
qu'ils concernent. J'y rapportém'ont éten-
&
ces nouvellesLoix lorfqu'elles paru trop
les ai à la fuite des Titres auxquels
dues, je renvoyées
1afinde mettre le LeSeur à portée
elles font relatives,
&;de juger fi celle
d'en faire lui-même application,
que j'en fais eSl:e xa~e.
Si je remonte quelquefois aux Ordonnances ~/z~-
m'arrive très-rarement, ce n'efl que
rieures, ce qui
fervent à mieux développer
lorSque leurs DiSpoSifions
dernières. Par-là l'on Sent affez la di~e.
l'efprit de ces & celui de
rence qui Se trouve entre ce Commentaire
&: autres ont paru juSqu'id, dont Fob~
BoRNïER qui
P R ~~4 C JF. xiii
a été de conférer les nouvellesOrdon<
jet particulier
nances avec les anciennes. J'ai crû d'ailleursdevoir
~écarter de la Méthode qu'ont fuivieces Auteurs, en
commentantSéparémentles termesde chaqueArticle,
la raifon'que Se-sparties, ainu détachées, ne font
par
affoiblirle fens &: énerver les conféquences
qu'en
en tirer, enlesprésentant, commeje fais,
qu'on pourroit
fousun Seulpoint de vue.
~i~
jL/~CA~~BM~ Page!
CHAPITREI. De la Définition du C/ 6* ~/a~V<!M/ &
CHAP. II. Des ~~M-y Manieresde commettrele Crime. ï3
CHAP. III..Z?&r < OM<!&~du Crime. l8
CHAP. IV. Des Z?~M~ C/
PARTIE SECONDE.
Z?~ ~~ccy~~r~c~ 33
PARTIE TROISIEME.
DE ~CC! 67
CHAP.I.DM~cc~ 67
CHAP. II. Des Formalùés qui concernent~CCK/?. 6~
CHAP. III. De Ceux qui peuventêtre accufés. 70
CHAP. IV. De Ceux qui ne peuventêtre accufés. 73
PARTIE CINQUIEME.
DE .z.Y.~T'~cr/o~ ~7
CHAP.I. De laPlainte. ~0
CHAP. II. Des Procès-verbaux 6* A<~pc~ Me- rA
~fe~ <S' C~2~. 3
CHAP. III. De /Y/C/K~'0/
CHAP.IV. DuMonitoire. ~3!
CHAP. V. De l'Inflruclion concernantla Reconnoiffance des
Ecritures privées en MatiereCriminelle,&~K~~C~<
6'K~-MC~ 236
CHAP.VI. Des Décrets.
CHAP.VII. 23~A-C~OME~OMë~~C~. 158
CHAP.Vin.~M~M/P~0/
CHAP.IX. Des Prifons, Greffiersdes Geoles, C<'0/M~
Guichetiers. 161
De /'7~<!M~. 266
CHAP. X.
XI. /co/&~M 6' ~7 ï
CHAP. Confrontations.,
CHAP.XII. Des D~KM & C<7/<ïC~. ~77
CHAP. XUI. De ~7~c?MM particulierecontreles A~~ <y 288
Sourds, <5'Ceuxqui refufentde
CHAP.XIV. ~/<:y~C~~M~~<OM7~ IS~ 4
De la ~~C<~K~ de Procès
CHAP. XV. ~~K Co/!M~
Civils en Criminels <S' ceux-ciM 0/~M~ J
x
XV) TABLE
De CM~! Cû?M/M~(!M~
CHAP. XVI. particuliere
/'7M/?/-MC?MM
des Bourgs, Corps & Compagnies.. ~9;
XVH. De particulierecontre le Cadavre
CHAP. /'7/?/-M~o/ï
ou la Mémoiredu Défunt. ~9!.
29~~
~MfM/! & Cû/!C~O/~
CHAP.XVIII. Z~~M~
C~ J
CHAP. XIX. Des Conclufionsdéfinitives~CM/M~AO~
OM~
CHAP.XX.~J~M~CCH/?. ~99
PARTIE SIXIEME.
D E .t.<4 ~'J:~<7~ 30~
PARTIE SEPTIEME.
DES JUGEMENS. 3~'
I. OK~<C<M
TITRE Des Jugemens6/7/?aM~,
en MatiereCriminelle. 3!~
CHAP. I. Des ~~MCM Définitivesen Matiere C~MM~. 3
TITRE II. De l'Appel desJugemensCriminels,ou da /'7/
~MC?M/ï/a~dans Cours. 3~~
3S
CHAP.I. De /M7~ desSentencesPréparatoires. 6~
CHAP.II. D~f~p~c~ocMM~. 374
CHAP. 111;De l'Appel desSentencesDéfinitives. 37~
PAR~T IE HUITIEME.
D~E~c~r/o~K<J. 383
T 1 T R E I.
CHAP. I. De l'Exécution /7!~ qui contiennent
de ~~cc< rCHAP.n~
/c.K:{<?/! Il.
DE S CHAP ITRE S. xyii
C HAp. II. De l'Exécution des Jugemensqui contiennentla
Co~<:?M/M/CCH/?. 386
TITRE II. Des Peines en général &desCas où l'on peutles
.S!M~OMa~g?Kë/!M/ ~0
CHAP.I.~M~M~V<:M~7?/'O~~OM<!M. 394
CHAP.Il* Des P~&f ~!MM nos ~g'&f.
T 1 T R E 11.
Z)~C~7M~<~Z~-M!/6/?~H/M<!M~. 4~4
CHAP. I. Des diférentes ~)<'C~ Crimesde Z~6.Mï/~
6' de leursPeines yMZ'y<le Droit Romain. 4
CHAP. II.' Des différentesEfpecesde Crimesde Z~e-M<
6' de leursPeines, fuivant les Loix du Royaume. 4;9
T 1 T R E 1 1 I.
.DjMC-R/M~ deZ~M~ <&deleurspeines. 47~
CHAP.I. D~ 478
CHAP.II. De la Poligamie. 483
CHAP.III. Du Stupre. 48~
CHAP.IV. De /<ïro/c~M/ 4~8
<;
xvîij T A B L E
CHAP. V. Du Concubinage. 490
CHAP. VI. Du M~M~
Maquerclage. 49J
493
CHAP.VIL~ 49~
CHAP. VIII. Du Rapt. 499
CHAP.IX.C~. ~0;
CHAP. X. De la ~O/MM. ~0~
CHAP. XI. De la Fë/?M& ~11I
TITRE 1 V.
TI T R E V.
~y ~o~, ë* différentesEfpeces. ï
TITRE VI.
Du C.R/~ 7~ <$' < ~<M~ ~MJ. <~lf
CHAP.I. Du Faux commisdans ~0/M~.
~i
CHAP. II. Du Faux commisdans les~&
~t o
CHAP. III. Du Faux commisdans les Paroles.
~.ty
CHAP. IV. Du Faux commis,dans les Chofesdu Commerce.632Z
CHAP.V. Du Faux commisdansles Conventions. 6~8
TITRE VII.
DE ~7~71/~ 6' defes ~MAM Efpeces. ~ï
CHAP. I. Des 77! verbales.
CHAP.II. Des Injures /'ec~, ou Foies ~.P~. ~to
CHAP.III. D~7/K/j?C~~OKZ~t/M<!M~. 6~
TITRE, VIII.
DESDÉLITScontre la Police. ~$
CHAP. I. Z~Z~'M CMM/7!< ~~OM.
CHAP.II. DesDélits concernant/<!C~<
CHAP. 111.Des Délits concernantla Pêche. ~1
CHAP. IV. Des Délits en fait de Contrebande. 6~y
CHAP.V. Z?~D~CO/!C6/7!aM~~K~PMMc~. 680
CHAP.VI. Des Délits enfait d'Imprimerie. 684
CHAP. VII. Des Délits concernantles Mendians 6' /<
bonds. 68?
PA RT 1 E P RE M 1 E R E.
Du Crime
OU S entendons par Droit C/MM/M~ tout ce qui
peut concourir à former un Procès criminel, 8eà
le dIAinguerdu Procès civil.
Pour qu'un Procès criminel fe trouve accompli tr
danstoutes fesparties, il faut qu'il y ait unCRIME,
un ACCUSATEUR. un ACCUSE un JUGE UNSTRUCTION
la PREUVE le JUGEMENT, & ~bnEXÉCUTIONce font tOUS.
ces différensobjets que nous nous proposons'de développer.
~ucce~vementdans cet Ouvrage, & qui formeïa divifionn~.
turelle en huit Parties..
A
ï NS T T U T E $
Nous commençonsparle CRIME,parce que c eft lefondement
du Procès criminel, que& fans lui il n'y auroitbefbm m de Loi
-nide Magiftrat: mais nousne feronsque donnerici desnouons
fur fa Nature fur lesdifférentesManieresde le com-
générales Divisons. Nous nous réfer-
mettre, fur fes Qualités, & fur fes
vons d'entrer dans le détail de tes diHerentes E fpeces & des Pe~
nes qui leur font attachées, à la fuite de ~.dernière Partie, qui
concerne l'exécution des Jugemens.
CHAPITRE PREMIER.
du Cr~e, &de fa nature.
De la D~TKHOK
~~N définirleCrime en général, tout ce qui eft contraire
peut de-là vient qu'on peut le
aux Loix divines & humaines
confidérer fous deux dinérens ou dans l'ordre moral,
rapports
ou dans l'ordrepolitique:au premiercas on l'appelle proprement
& au Second, CRIME, FORFAIT, D ÉLIT & c eit de
PjÉGHÉ
ce dernierdont nousnous propofonsde traiterdans cet Ouvrage,
l'autre étant purementdu reffortde la Théologie chrétienne.
Le Crime confidéréfous ce dernier rapport, eft défini diffé-
voici de toutes lesDénnitionscelle qui
remment par les Auteurs
m'a paru la plus exacte, & dont le développementfera le fujet
de ce c'eftunAc~e défendu par la Loi par
particulier chapitre fa
caufe du à un tiers par fon dolou par
lequel on préjudice
dolo
&ute ~a~/M/M/M, ~Ho ~M ~c~~c~M
ditur.
Nous di&ns.M~M~&M, que le Crime eA un a~e,
d'où il fuit que les obligationsqui en proviennentfeformenttou-
tes par le fait feulement, fans qu'il y ait de la part de celui qui
'Z. OMg'MMf~. le commet une intention formellede s'obliger;
à la différence
§. ex PttMM,~ des contratscivils dont4'obligationne prendfa fourceque dans
<<fOM~.6' le confentementdes Parties contra~antes. r t
Il fuit encore, de ce que le Crime eft un aBe, que~a~mpie
volonté n'a les bornesdp la penfée neit pomt
'Z. C<'MM«MM) qui point paSe le des Loix &
ïB~t&~aM. mife au nombre des crimes, parce que pouvoir
de leurs Minières ne détendre, non plus que leur connoi~
peut
des actes extérieurs, ce pouvoir n'étant reiervé
&nce, au-delà
AU DROIT CRIMINEL,~r. 7. C~.A )
cette Intelligence Suprême q ui perce l'obscuritédes confcien-
qu'a
ces, 8e fçait confondrele coupable fans le fecoursdes preuves
&:dcsdépoutions.
Ainfi deux chofesà diflinguerdans le Crime le deSlëm&
l'exécution, confilium <g- Le deSIeinfeul n'eStpaspuni~able
la des hommes l'exécution au contraire troublant l'or-
par juftice
dre public, eft Sujetteaux rigueursde cette JuSHce,& livre le'
à la procédure & à la punition les Loix Civiles &:
coupable
Canoniquess'accordent fur ce point.
L'on vient de dire que le deSleinSeuln'eStpoint puni par les
Loix hpmaines; mais lorfque ce deSïeineStmaniMé par quel-
extérieur &: que le coupable eSt Surpris en SaiSantdes
qu'aa:e
enbrts pour commettre le Crime il n'eSt pas moinspuniSïable
s'il l'a voitentierement confommé ce s'entendSur.tout
que qui ce fensque
ce Crime eft de fa nature atroce, & c eAdans
lorfque
la loi veut qu'on confideremoinsl'événementque la volonté
in cM~e~ vo/KM~Mj~'&~M~ non ~f~ de cenombre font en. Z. 2?<M<~1~. J~
les ad /f~. Cornel. de
tr'autres les Crimes;dc Léze-MajeSté&d'ASïaSHnat, fuivant ~My.
Ordonnancesdu Royaume. <r Z. Q!«C/&<f,j~
ceux qui ont été fuivis de. 1effet & ceux qui font fimplement
Z. $. t.
commencés confummata faciliùspuniuntur~M~/M MM~/s~. ~efo!
~MM,
CHAPITRE II.
Des ~~rcKfM Manieres de commettrele Crime.
A PRÉS avoir marqué fur le Chapitre précédent les condi-
tions néceSIairespour former le Crime, il s'agit présente-
ment de déterminer en combien de.manieres il peut être commis.
Le Crime Secommet en quatre manieres qui font marquées
par le JurifconfulteSaturninusfur la loi ~M~cX:, au ~asn~
jfçavoirparle fait, par paroles, par écrit, & parle confentement;
~C?C' ~<?0 fcripto &C<?/6/M.
t°. Par le FAi T, le crime fe commet ou envers la /W/M/M
comme l'homicide ou fur la chofe, comme le vol & le faux ou
en même tems fur la perfonne& fur la chofe comme t'enleve-
ment ou la corruption d'un efclave; ou envers~-yn~M~ comme
le fuicideou la mutilation de fes membres; ou enfinfur foi-même, L. ZOM</P
en même tems que Surune autre perfonne, comme l'adultere, le ~t/M;7/MifJ,~<<6!
publ. f<<?~
Stupre & autres péchés de la chair.
Par PAROLES, comme lorSqu'ondit des injures verba-
les, foit en public foit en particulier; ~<w!MCM aut {/~<s
!4 IN STITUTES
'M~MM~, ou bien lorsqu'onprofere des Blasphèmes, qu'on
l. !~<~0!- tombedans le Parjure& qu'on employe des follicitations& des
ais, carêmespour féduireune vierge.
3~. Par E C Ri T le Jurisconsultenousdonne pour exemples
des pièces fàlfifiées& libelles di&matoires, & j~o/?
t'/
4°. Enfin par le CONS ENTEMENT le crime Secommet
toutes lesfoisqu'on aideà le commettre, qu'onl'ordonne qu'on
en charge quelqu'un qu'on le confeille& qu'on l'approuve
OpemJ~~ mandato,CO/2/C j y~Mf.
Comme ces cinq efpecesde Confentementont des principes
& des exceptionsparticulières, nous croyons devoir les expli-
quer Séparément,afind'en mieuxmarquerles différencesd'après
les Loix & nos usages.
,La premièreefpece de Confentement c'e~t lorsqu'onAide
o~gm~~M</o. On peut prêter aidede deux manières ou immédia-
M/Më/ torfqu'oneA préfent à l'acte du crime, & qu'onen affure
l'effet, commeen retenantcelui qu'on veut battre ou tuer~ pour
l'empêcher de fuir & de parer le coup; ou même lorfque fans
faireaucun acte l'on aïu~e feulementle meurtrier par fa pré-
r. Aff~. fenceavec armes,.ann d'intimiderla perfonneattaquée ou bien
'deArbitr.jud.<;< ~M~/M~f, lorfquefans être préfent au crime on a les
'3~9.
prêté
inftrumensqu'on fçavoitdevoirfervirau meurtrierou auvoleur,
Z. Quiferramen. commeles
Furtis. armes, le poifon lesferremens, l'échelle pour efca-
L. ~<M/<j 7, lader le mur ou bien lorfqu'aprèsle crimeon a favoriféla fuite
~/< Pomp. du criminel, en l'avertiiÏant, lui tenant des chevaux ou
de Parricid. prêts
en empêchantqu'il ne foitarrêté en recevant.,cachant, ou ven-
JC..I..Pf.~K~)-
~/or,
dant les chosesque l'on fçait avoir été volées.
Ainu ce n'eït point tant l'ade d'amAanceen lui-mêmeque le
deHeinavec lequel on le ~ait, qui faitle crime& opere la com-
plicité ce deflein ~ereconnoît principalementparle profit qui
en eft revenu ou qui en devôit revenir à la perfonnequi aura
donné afMance ou par la pofitionactuelledans laquelleelle:(ë
trouvoit lorsquele crimea été commis car par exemple, plu-
jHeurs fe trouvantenfemblefortuitementdansunebatteries'entr'ai-
doient, & quelqu'unvint à être tué, il n'y auroit que celui qui
feroit prouvé avoir donnéle coupquiferoitvéritablementréputé
le meurtrier &:devroit être puni comme tel les autres de-
vroient (ubirune moindrepeine,.fuivantles circonAances.L'on
gnpeut dire de même de ceux qui, par commiférationou par
AU DROIT CRIMINEL.T~y. 7. C~.7~
d'autres fentimens naturels, auroient favorifé l'évasion d'un cri- ~.7.C~
minel ou bien qui fe feroient trouvés lors du crime dans un Cnm.~Ma~.go.
lieu où ils avoient coûtume d'être à plus forte raifon s'ils ne
s'y étoient rendus que dans la vûe de féparer les combattans..
La Secondeefpece de confentement, eft lorsqu'on Ordonne le
crime, celui qui ordonne le crime, n'eA pas moins coupa-
fuivant la Loi, que celui qui l'a exécuté M~~z/z~ Z.t6<).j~A
~< Il y a même des cas, où il en devient feu! coupable; com- ~ty./M/
me lorfque celui qui l'exécute s'eAvû dans la néceuité d'obéir
6/MJM/'o/zM/~CK~<?, cui parere7!ge~ Néanmoins il faut /~N)M)<2.M.
diflinguer avec les Interpretes du Droit, le cas où il s'agit d'un
fimple dommage, dont la réparation ne peut être que civilë~e .>-
celui où ce dommage Setrouve accompagné de crime comtfn?
d'une injure atroce; au premier cas, l'obeiuance peut s'excuser,
fur tout lorfque la tbibfeiïe de l'âge ou de l'efprit l'a rendu en
quelque forte nécenaire mais au dernier cas on ne peut être ex-
cufable~ parce que fuivant les principes du Droit naturel & de la
Religion,il n'eft paspermis d'être obémant ju~qu'aucrime, cepen-
dant la peine de celui qui obéit doit être moindre que de celui
qui commande & cette peine doit être plus ou moins févere à
proportion du degré d'autorité & de puiffancequ'exerce celui qui
commande envers celui qui obéit comme le pere à l'égard de
~bnnls~ le maître à l'égard de fon domeAique, le Seigneur à l'é-
gard de fon vaffal ou de fes Ju~iciables, le Magiftrat à l'égard
des Officiersfubalternes.
La troiueme efp~Gede contentementen: le MAND AT, Ma~-
~o~ c'eft-à-dire, lorsqu'on donne commiffion a quelqu'un
verbalement ou par écrit, de faire le crime. II y a cette diSérence
entre le crime qui fe commet de cette maniere & celui qui fe
fait par le Commandement,que ce dernier fuppofant une efpec&
de néce~ité de la part de la perfonne qui obéir, la rend moins /0~
puniffable que celle qui commande au lieu que le Mandat ne Z.<t'M,8.<;f)i&.
fuppofant aucune autorité de la part de celui qui le donne, celui ~?H/.A~
qui l'exécute eft cenïé agir volontairement Oc fans contrainte, I.</f7''(T/j.
~'(?~/?~!C/<m,
& conféquemment doit fubir la même peine que le premier. c/
Nous avons une innnité de Loix qui l'es déclarent l'un & l'autre ~c/7. 87.
également coupables Nihil MM/-g/? ~.o/equidfacias, an a~MiM J
~).7<fM~
~.t~
~M/ curesMM/?!y6 crimini~p/f!j. Il eft vrai que fur la Loi /~< < <cr<y~j!
Jurifconfulte Javolenusen de' 1/< Co/x/.f/f~'f,
homo 37. adleg. a~7. le parlant ~<~j~.A
la réparation du dommage qui eft due en ce cas, paroît décider t/'C~C/AF/e~,
t% INSTITUTES
doit s'adreuer feulement au M~~M~ en ces termes
qu'on ~0 /M<<? ~/K/!KM <
/~0/MO CM non yPMMM
f. Non t~o mi- /-K c~ eo qui mais on ne peut conclure de
~K 6/?
nus, cdd. de .< cette décHton comme l'observe judicieufementAccurfeiur
cette Loi, que le Juruconfulteait voulu par-là exclure rattion
e~.
ouverte contre le Mandante fuivant
légitime qui e~ également dit cet Inter-
les autres Loix qu'on a ci-devant citées; enfbrte
prete,qu'ilrautnéceuairementfuppléer ~MC~ L'on même dire,
~& & c~ /Ka~~ peut
a d'autant de raifon de s'adreûer à ce dernier, qu'il
qu'il y plus la
à
di l'égard du Mandataire ce qu'eA la tête à l'égard de
j~. F<<rM/.M L. main Ma/ non ~an~M.
p/
La quatriemeefpecede confentement,eAlorfquonco~&le
~Vo~yo/M/Mj $.y?
mandato.
Jules Clar. La Loi que nous avons citée, n hehte
crime, co~'c. ~M~c?a &:
~«~.89. celui con&ille à celui qui aide le crime
point d'a~miler qui celui a
à lesauuiettir Fun & l'autre aux mêmes peines que qui
commisle crime ~o~
L'on trouve fous les titres du
nus c~/M ~M.
TH~'c~ une foule de Loix qui
DigeAe ~~McM <S'p/M
contiennent des DHpoutionsprécisesà ce tujet. ex-
le ce n'eA pas feulement avertir,
CONSEILLER Crime à
les moyens propres
horter, maisencore perumder& en&igner
X. ~0. §.p<«&. parvenir à la confommation du crime Co~ ~K/- amil
de P<MM.
Mr/M~~ë' M/~e~'o ~/M~M/a~ les
Ton appelle en matiere de lodquon indique
convenables s'introduire dans une
endroits & les outils pour
le lieu & le tems
maifon en matiere d' lorsqu'on dëngne
commodément le commettre; en matiere de
ou l'on peut c~-à.ia
Suggère des raifons & des argumenspropres
lorsqu'on de ùm-
celui ne feroit qu'employer
pallier. Par conséquent qui
fans indiquer au-
ples avertiuëmens ou exhortations générales,
faciliter le crime, ne feroit point
cun moyenparticulierpour tel de le dom-
cenfé complicedu crime, ni tenu comme réparer
s'en feroit enfuivi. C'eit ce que paroit décider lEmpe-
mage qui InAitut. en ces ter-
reurJutHnien fur le §. ~M~~ aux
mes C~ nM&M~M ~~MM~~ ~M~~M~- non K~-
MMCÛ~'M~ <M~ ~0/-M~ a~MM~M~ dans notre cette
Cependant il-faut convenir que u~ge,ne doit
décinon ne doit point & prendreà la rigueur, qu'elle 1 évé-
des cas où le con&U n'a point été fuivi de
s'entendreque
nement,
AU DROIT CRIMINEL.
7~z. ~.77.
inement, & qu'on ne peut pasdire qu'i! y ait donnélieu car nie
crimea été confomme,&qu'il paroiueparles circonstances
ne l'auroitpoint été fansle mauvaisconseil commefi celui qu'il
quit'a
commis, étoit par lui-mêmeincapable d'imaginerles moyens
dopt ils'eAfe~i pour~cçmmettre ou bien lorfqu'ill'a commit
immédiatementaprès le confeil qui lui a été donné&fans avoir
eu le temsde fairefes rénexionsdans tous ces cas, il-n'eA
pas
douteux que celui qui l'a donné ne doive être tenu folidaire- M. Jul. Clar. <t/j!f.
CHAPITRE III.
Des ~e~M QM~~c~du Crime.
A PRis avoir parlé de laNature du Crime, & des di~eren-
de le commettre, il nousreAe à déterminer
.f\. tes Manières à en
les Qualités qui lui font acceUbires, & qui fervent augmen-
ter ou diminuerla griéveté.
CommencesQualités dépendentdes circonitancesqui accom-
ou fuivent le Crime, & que ces circonitan.
pagnent précèdent il n'eA de les
ces peuvent varier à l'infini, guere po~Hble rap-
peller toutes ici. <
les .tj
réduit
')~ La. Loi<:M~ que nous avons ci-devant cnée,
& f<MM.
AU DROIT CRIMINEL ~f.7. C~
& &pr principales fçavoir la Cau&, la Perinne, le Lieu
leTems, la Qualité, la Quantité, & l'Evénement MK~
loco M)7MO~ ~ H<tMM<tM ~M~ÏMM 6M~&.
/0/
i". Quant à la CAUSEou le MOTIF, il faut diAinguef le
crime a été fait de propos délibéré, ou dansun premiermou-
vement, ou feulementpar cas fortuit ~~o~c, a~M~c~,
aut CC/M.
Les Caufesordinairesdu propos délibéré font, commenous
l'avons dit, le Reffentiment, l'Intérêt, ou le Méprisdes Loix;
ce font celles-ciqui fontle véritableCrime, Sequi ne peuvent
jamais être excufées quant à la peine.
Les Caufesdu premiermouvementfont la Colère, t YvreHe,'
ou la Jaloufie celles-ci peuvent tairediminuer la peine
l'Amour,
ne l'excusât pas, même danslecasd'une
duCrime quoiqu'elles
6c lorfqu'onagit en vertu des ordresd'unSupe"
~uAedouleur,
rieur. r. )le
Les Caufes du Cas fortuit excufent quelquetqts crime
commela Force-ma}emre, la nécemtéd'une ju~e Défenfe,laFoi-
bleffede l'âge ou del'efprit, l'Ignorance & l'Erreur d autres
fois elles ne font qu'en diminuerla peine comme la Négli-
la RuAicité, la Commiiê..
gence, l'Imprudence l'Impéritie,
ration, 6'c.
~°. Quant à la PERSONNE,il faut confidérernonieulemeat
celle qui a commisle crime mais encore'celle enversqui ïl a
été commis.Ainfi le crime qui a été commispar un Enclaveeit
& que celui qui a été commispar
plus grand plus puniffable commis cet Et-
une Perfonne libre. Mais fi' ce crime a été par
clave envers fon Maître, par un Fils envers fon Pere, par un
envers fon il le devient encore davantage que sil
Sujet Prince;
avoit été commispar un fimpleEtranger.Pareillement,le crime
commispar unLaïc envers un Prêtre, par un'Rotuner envers un
Noble, par un Difcipleenversfon Précepteur,eu: plus énorme~
& doit être puni plus féverementque celui commisdeParticu-
lier à Particulier.. < cri-
Il faut encore considérerdans la Perfonnequi commetle état
l'Etat 8: fur-tout fi les fonaionsdë cet
me, qu'elle exerce,
dont elle a abufé, intéreHentparticuliérementl'ordre public,
comme le Médecinou l'Apoticairequi empoifbnne,Ie~oUvM.
neur qui livre la aux ennemis, le Tuteur qui débauche
place viol~
Pupille, le Géolier qui abufe de fa Prifonniere le Juge qui
Cu
AW-M INSTITUTES
Ïes Loix) le MagiAratqui prévarique, le Notaire qui fait mf
dc~efaux., l'Hôte qui outrage ou qui vole ceux qui logent chez
l'Orfevre fait de tabule monnoie, leVafIal qui ou-
lui, qui
fon le Citoyen qui trahit fa Patrie, l'Eccléfia~.
trage Seigneur,
mené une viewfcandaleufe, le Noble ou l'Homme de
tique qui
Guerre qui commet des bagues & généralementtous ceux
font de leur état, violent leur ferment &
qui, par l'abusqu'ils
Mènentlaïureté ou la décencepublique.Dans tous ces cas, qui
l'atfocité~du crime, il n'eA pas douteuxqu'on dok
augmentent
aum en augmenter la peine.
Il y a auffides circonfiancestirées de la Perfonne,qui tërvent
à diminuer fon crime celles-ci fe in~.it ordinairementde la
~bible~ëde rage, du fexe & de l'habitude du corps ou.de
rendent cette Petfonne moins capable de dol & de
l'efprit qui
faute.
au LiEU, il fert quelquefois à augmenter le crime,.
< Quant
û'c'e~ dans l'Eglife que le crime a. été commis, il devient
jM,
iÏ'en eft de même s'il eA commisdans un Couvent
ou dans le Palais du Prince,.dont la Perfonne ed Sacrée.
Le crime qui a été commisdans le Lieu où ~ëtient la JuAice
ou dans une Place publique, à la vue de tout le monde,eït plus
& que s'il avoit été commis en tout autre
grand plus puniSable
Lieu. « < < s!-<
n
L'Outrage reçu dans~a propre maik)n eit.plus grand que
étoit reçu dans la rue. Le vol fait fur le grand chemine~ plus
celui fait dans un.lieu écarté. Le crime fait dans un
grand que
Cabaret, & par.une pedbnnedu Lieuou par un Ecclé~ique,
eft plus grand qu~celui fait par un Voyageur ou un Etranger.
Celui fait dans un Lieu de débauche, leA auffidavantage que
s'il étoit fait dans unLieu dont la fréquentatione~tpermiie..
Par le LI E u, l'on entend auffil'endroit ducorps qui a été
oHen~ë.Ainfile crimeefiplusgrands'il eft commisfur unepartie
telle l'ceildans ITiomme, le vifage dansune femme
.précieufë, que
dont la beauté contribue beaucoupà fon établiHement.
Le Lieu fert aufEà diminuerle crime, lorfquela personnequi
i'a commis devoit naturellement s'y rencontrer, de maniere
ne peut la foupçonner de dol & d'imprudencepour s'y être
qu'on
trouvée. Ainti un Barbier qui rafant dans fa Boutique, a été
contre celui qu'il rafoit & lui a coupé la
pouué violemment
celui qui. dans un Tournois public vient à tuer l'adver-
gorge,
AU DROÎT CRIMINEL~T. ~.777:
~fairecontre lequel il.luttoit celui qui jouant à la Paume a
.crevé l'œil d'un des Spectateurs; ou qui ~coupantdes branches
d'Arbresdans un Lieu écarté, a tué un PaSIant,eStmoins cou-
pable, Sene doit pas être puni .auSH Sévèrement,que;s'il avoit
jeté dansun chemi.9public &dansdes Ii.euxoù ces accidenspou-
yoient être raisonnablementpréyûs.n.
4°. Le TEMSfert quelquefois augmenter le crime cqmmp
par exemplele crimefait pendantla nuit, eStplus grave c~ plus
puniSIableque celui fait pendantle jour, parce qu'onétoit alors
moinsen état de s'en garentir. Il en eA de même de ceuxfaits
les jours deDimanches &de Fêtes, pendant la célébration du
ServiceDivin, pendant l'Audience, ou bien dans desTems de
trouble, d'incendie, de naufrage~ d'émeutepopulaire, parce
que dans tous ces cas, indépendammentdu crimeen lui-même,
on viole encore le reSpectdu à la Religion&:à lajuftice, & les
Loix même de l'humanité.
Le Tems fert auni quelquefoisà diminuerle crime comme
le vol eAf~itpendant unefamine, & lorsqu'onétoit dansun be-
foin preflant.
~°. Quant a la QUALITÉ du Crime, l'on veut parler des
circonstancesqui le rendentqualifié, oclui font donnerdes de-
nominationsdifférentes.'AinGpar exempleen matièred'Home
cide, lorsqu'ileA commisenversun Prince, il devientCrimede
envers un Père, .P~< enversun Frère, ~<ï-
Zf~.My~~
/~e~. S il eA fait .avec préméditation,c'eAun ~(~M~ ou un
~M/ de~< fi c'e:(tpar le Poifon, c'eft un .ËTM~-
~C/ë~M~.
En matiere de Vol, s'il eft fait d'une chofe facrée c'efi ~<
s'il eft fait de Deniersroyaux ou publics, c'eA~cH~~
s'il efcfait par des Magifirats OmciersdeJufUce, c'eA
c~o/z.; s'il efi fait par des Conventionsillicites, c'eff ~<' o~
~M/M~ s'il eA fait par un Débiteur,c'eft ~<M/-ûMM J?<!K-
<~M/e ennn, s'il eft fait par' uneVeuve ounar des Héritier~
présomptifs, on J'appelle ~6C6/o~'c/! ~~0~.
C'ert:par toutes ces circonstancesqu'on peut juger fi le crime
eft plus ou moins atroce, oc quel genre de peines on doit IM
infliger..
6". La QUANTITÉdu Crime Sertà fairedistinguerle Simple
~du~M, celui-cide 1' qui eft le vol d'un troupeau
entier.
a~ IN ~T tTUTË S
C'e~ au~'Ia Quantité des Crimes commispar !a même pef*
fërt à rendre l e derniercrime plusgrave, parcequ elle
~bnne, qui
une envie plus déterminée de le commettre. C'eA pour-
marque au Fouetou
a en mêmetems que l'on condamne
quoil'on foin
aux Galères, d'y ajouter la marqued'un ~er ehàudfur les épau-
les, afin cas derécidive l'on pui~e reconnoîtrt le Criminel,
qu'en
&:le condamnerà une plus grande peine.
C'e~ encore par la quantité des Perfonnesqui tombentdans
le même crime., ou par la quantité des crimes de din'érentesef-
les mêmes perfonne, que les Loix veulent
peces commispar
X.:6.$.'0.~ que la peine foit augmentée -M~-r g-M exemploopus
<~P<MU. ey~c~~ ~e?M ~o?~ <<M/
Z. ~8. $. ). e~.
l'EvENEMENT, nous avons obfervéqu'en
ffi. -Ennn,:quant a
&i~de Crimesqui ne font pas atroces de leur nature, il falloit
mettre un~différence;par~-apportà la Peine, entre ceux qui ne
~bntque commencés, 8( ceux qui ont été consommés par i exe<
cution. Mais cette dutinction n'a point Heu lor~U s'agit de
crimes atroces-,tels que ceux de ~eze-Maje&é&:d'Anaiunat
comme nous l'avonsdit, l'on confidere moins l'événement
où,
que la volonté. ,(Ji"
CHAPITRE IV.
Dc/~D~o~er~.
T E. Crime peut être conféré de plufieurs manières, qui
donnent lieu à autant de divifionsdifférentes;ou par rap-
Nature,,ou à fes Circon~ances, ou à la Compétence
port ou à la Preu-
du'~u~ë.qui.en doit connoïtre, bu a l'InUrucHon,
ve, ou ehtin-ala Peine que les I.bixy ont attachée.
i" Par rapport à fa NATURE,!e Crime eli ou l'enet du Dol,
eu ~ulementde la Faute. Au premier cas il confervele nomde
Crime, & au Secondon l'appelleD~ ou ()~
2.°.Par rapport a &sCï Rc o Ns TANCEs', le Crime eit ou
atroce ouléger. H y a des crimesqui font aMc~?~
tels que lescrimesde Leze-Majefte,
X.ZtfM,~A Auteurs.appellent7M/ iub-
i~fCM~. Parricide, ù'e. d'autres qu'ils appellent a~M, parce qu'ils
~i~entd'eux-marnesfansle concoursde la perfonneenvers la-
ils ont été tels l'Homicide, le Vol Xle
quelle commis que
AU DROIT CRIMINEL ~7. C~
parce qu'ils ne peuvMft
Faux d'autresqu'ilsappellent tels 1A<.
Serbrmer que par le concoursde deux personnes, que
parce qu'ils ne pouvoient donner lieu à une peine capitale, mais CAUTAUX,
mut au plus à une peine corporelle'~ le plus Ibuvencà des'
INSTITUTES
P. INSTIT. L'on mettoit de ce nombre les crimespunis
peines pécuniaires. Annona, &
s.n.
par lesLoixJuLïES, ~M~ Repetundarum, de
deReji-duis.
Nous ne connoiSïbnspoint dans notre ufage les diStinaïons
le Droit Romain avoit mifes entre les Crimes ordinaires,
que non C'eSt une maxime
extraordinaires, capitaux, capitaux. gé-
nérale parmi nous, que les peines fontarbitraires en ce Royau-
non à la vérité que le Juge ait la libertéde condamner
me pas
ou d'abfoudreà fon gré, maisil doit régler fon jugementfuivant
des c'eSi-à-dire tempérer ou augmenter les pei-
l'exigence cas, des Ac-
nes tuivant la nature du crime & des preuves, la qualité
& autres circonstances que nous venons de remarquer
cufës
dans le Chapitre précédent & encore cela ne doit s'entendre
ces deux modifications remarquables lune, qu'il y a
qu'avec
de certains crimes dont la peine fe trouve difertementpronon.
les Ordonnances du Royaume & dont la preuve une
cée par comme les dans la
les
fois acquue met Juges Supérieurs, autres,
néceuitéde prononcerconformémentà la difpofitionde ces Loix; de
de ce nombre font entr'autres les Crimes de Lèze-MajeSté,
de Rébellion à JuSrice à force ouverte de
Duel, d'Affailinat de Faux & de
Rapt, d'Empoifonnement, deVoldomeSiique,
Banqueroutefrauduleufe. fur l'Ordonnance ne i.
Loutre que dans les cas lefquels silexpli-
& s'en à la prudence du Juge, n ap-
que point paroît rapporter mo-
des Cours Supérieures de
partient proprement qu'aux Juges
Sérer ou convertir les peines, & non à des Juges Subalternes,
de fe conformer à la des Loix & de la Ju..
qui font tenus rigueur
rifprudence.
PARTIE IL
AU DROIT CRIMINEL.~~7' Chap. 33-
PARTIË SECONDE.
~D<?/CCM/tZ~
T~T Ous avonsdit que le Crime produifoit une obligation~
que cette obligation avoit deux effets différens; l'un
}J- &:
envers le Public, à qui il étoit dû une réparation authen-
tique pour le mauvaisexemple; l'autre envers le Particulier
caufe du préjudice qu'il en a reSïend. r'
C'en: de cette obligation que na!t l'AcHonou 'le droit G~'ona.
de pourfuivre l'auteur de ce crime,'tant pour lui faire inHigerIa
peine qu'il mérite, que pour la réparation du tort qu'il a caufe
&;c'en: cette action qu'on appelle ACCUS AT I ON celui
qui
l'exerce FAccusATEUR & celui contre lequel elle eft exercée
l'AccusE..
Mais comme cette aeHon qui tend à compromettre la vie,
l'honneur, ou les biens d'un Citoyen, eft odieufe par elle-même,
& qu'il n'e& pas jufte de livrer indifféremment l'Accufé au ref-.
fentiment ou au caprice de fon Accufateur; les Loix ont
jugé à
propos de la renfermer en de certaines bornes, en prescrivant la,
maniere dont elle doit s'exercer, & les cas particuliers où elle'
peut avoir lieu. C'eft cette Manière, ce font ces Cas particuliers
que nous allons déterminer dans les trois Chapitres fuivans en
examinant en~m~Iieu quels font les devoirs de l'Accufateur en
général, en ~w!</lieu quelles font les perfonnes qui peuvent ac-
cufer, & en ~-o~TMlieu quellesfont celles qui ne peuvent accufer.
CHAPITRE PREMIER.
Des Devoirs de /~CCK/~fgMy
en général.
T 'ACCUSATEUR eft en matiere criminelle, ce qu'e~ le
JLt Demandeur en matiere civile, & il eft tenu comme lui de
juflifier les caufes fur lesquellesfon action eft fondée, Accufator L. CrtMMM)(<
le ~M ui accuf.
~K~ Ct!t//aM7'.
Suivant le Droit Romain l'Accusateur étoit tenu à plufieurs W/<~0~
L
1 N S T 1 TU TES
3~:
du formalités que nous trouvons rapportées ~pus le Ti'
9. code, rigoureufes
<M.t.6-/<48. tre du Code ~c~. ec ~s celui du Digère ~c~f. M/-
dit tit. de
~< ~i~- C~M' Il Il en Ju-
lui-méme
t/'yy. La premiere, c'eA qu'il &
"1ddevoit préfenter
gement, &ne pouvoit comparo!trepar Procureur la/ t
qu'il devoit déhgner rAccu~êpaf~bn~m; la troifieme qu'il
devoit s'inscrirefur les Régimes publics devinésà cet effet; la
devoit un Libellecontenant le nom du
qu'il pfé&n'tef
la du Crime, le tems & le lieu où il avoit été~it~
Juge, qualité ferment que ce n'étoit
la cM~MMMe, déclarer avec
qu'il devoit
qu'il fe Ibûmettoità la pei-
point-pat, calomniequ'il dccu&it,fon accu~tion
ne de la calomnies'il ne prouvoit y Ia-
qu'il devoit gat-derpfi~onen même tems que l'accuse pendant
rin~fucHondu Pfocés~ou bien donner cautionde percer dans
l'accu&tion~uiqu'àujugement du Procès criminel; la~M~nfy
vînt a abandonner l 'accusation avant le Jugement,
du'au cas'qu'il
ildevoit fubir la peine.~u Sénats-consulte Tu7ilien qui étoit
jE.t.~< le payementde cinq livresd'or~ avec la note d infamie enfin,
7w~ '6 rAcc~teur; lors du Jugement fe trouvoit
la~<e~~ que
convaincsde calomnie it devoit etr&punï de la même peine
<&bi l'Accufe s'il avoil été convaincu du Crime, & cen:
qu'auront H avoit
la
qu'on appelle peine du TALLioN. n'y qu'un &ut
cas o~il pouvoit€tM exemptéde cette peine, c'e~ lorfqu'ilavoit.
été porté à intenter Faccu&tioQpar une ~u~edouleur pouf loi-
auroit dans fa perfonne ou danscelle de &s Pro-
~en&qu'il reçue
ches. Au re~e 1'accufationét-ottouverte à tout .îe monde it
avoir en même tems Accufateurs~ & il étott
pouvoit y plufieurs
avoir la voie criminelle de revenir a la voie
libre après pris
commede revenir à la voie criminelle après avoir pris.
civile
.celle-ci.
Toutes ces formalitésqui avoient été introduitespour empê-
cher les abusqu'onpouvoit faired'une yoie'û favorableà 1 elpnt
de vengeance& de vexation, n'avoient lieu que dans les accu-
fations de crimespublics, dont rinÏtrueMon&~it a 1-extraj
ordinaire. II y avoit même de certainscas où l'on etoit difpenfé
de ces formalités, comme lorfque l'in~rucHonfe ~libit~la
dénonciationd'un Particulier, ou qu'elle& faifoitd'office,
6mple ou
le
par Juge &r la notofiété du crime, ~aMCM~e~~a,
enfin lotiqu'elle fe faifoitincidemmentà un autre Procès crimi-
v. contre un Témoin quife trouvoit convaincu de Pa~
nel, g.
jure dans-fontémoignage.
AU DROIT CRIMINEL ~~r. 7/. C~.7. 3!
Quoique l'accusation ne fbit,pas regardée parmi nous d'un œil
plus favorable que chez les Romains cependant comme elle
n'eft point libre à tout le monde & qu'il y a même des cas ott
l'on eft obligé de l'intenter, ainfi que nous le verrons dans la
fuite, on a cru devoir fe relâcher de l'ancienne rigueur du Droit
fur ce point; mais en même tems pour afîùrerla preuve des cri-
mes qui en font l'objet, on a cru devoir prendre certaines pré-
cautions qui rendent notre inftrucHon plus rigouretife que celle
des Romains.
1°. Nous ne connoiffons plus la formalité de l'Inscription fi
ce n'eft en matière de Faux; encore celle-ci ne fe pratique-t-elle
point de jnême que chez les Romains, comme nous le verrons
dans la fuite. AYRAUT,dans fon Ordre judiciaire, parle d'un au- ~7.'f. t..<ff.~i
tre cas oùl'infcription avoit lieu parmi nous avant l'Ordonnance
c'efi en fait d'accufation contre les Magifirats ou PerfbnnesilluC-
tres' voici de quelle maniere l'infiruction s'en faifoit fuivant cet
Auteur. 11ralloit, dit-il préfenter Requête à la Cour, donner
caution, communiquer fes faits & articles à M. le Procureur Gé-
Réral, lui nommer les Témoins dont on entendoit fe fervir .cela
fait, fi M. lé Procureur Général fe joignoit, la Cour donnoit
commiflion pour informer; l'information faite, rapportée & com-
muniquée à M. le Procureur Général, elle décretoit, commet-
toit des Juges pour l'Mftrudion; finalement elle jugeoit felon les
Perfonnes ou à la TourneUe ou à la Grand-Chambre, les autres
afîemblées.
L'Accufateur n'eft plus obligé de fe préfënter lui-même
pour former fon accusation il peut la former par le miniftere
,d'un Procureur qui (bit conftitué fpécialement à cet effet.
30. Cette accufation fe forme de deux .manières parmi nous
comme chez les Romains ou par la P'ainte qui eft la même
chofe que le Libelle dont on a parlé ci-devant, pu par la Dé-
nonciation mais il n'eftpas befoin que ni l'une ni l'autre foit ac-
compagnée de la formalité du ye/Menf elle peut fe faire aufS
d'omce par le Juge, fans qu'il y ait plainte ni dénonciation, tou-
tes les fois que le corps du délit eft confiant, & que le coupable
eft furpris en le commettant.
4". L'Accufateur n'eft plus obligé de garder pnSbnavec le Cn-
ïninel, non plus que de donner caution il y a cependant deux
cas où la derniere de ces formalités a encore lieu parmi nous
Eij
3~ 1 N S T 1 T U T E S
i°/Ior&ue e l'Aceufateureu: étranger non naturalifé io. en cas
d'élargiuement provifoire de FAccuSe.
Quant à la premiere elle a été en ufage parmi nous avant
l'Ordonnance mais cela fe faifoit volontairement de la part de
FAccuïateur, qui pour preuve-de la Sincéritéde fon accufation
bnroit de garder prifon avec l'Accu~ jusqu'à l'entier jugement
i~. /M~ ~<. du Procès, & on les appelloit pour cela T-a/TM~.
/< M. de la ~°. L'Accufa'teur eft tenu d'avancer les frais du Procès crimi-
Mainte.
nel; ce qui.ne ~e pratiquoit point.chez les Romains, où les frais
fe prenoient d'abord fur les biens de l'Accuse, & à défaut de
biens de celui-ci, fur le fifc auni fuivant ce Droit l'on n&.pro-
honçoit jamais de réparations civiles au pront de l'Accusateur,
~MM, 1. comme parmi nous.
~r<<Mm.73. 6°. Il eft permis à l'Accusateur de fe dénier en tout tems de
Faccu~tion; mais au lieu de la peine du~Senatus-coniulte7~
lien qu'il encouroit dans le Droit Romain, il ne peut être pour-
jfuivi qu'en dommages &:intérêts de la part de l'Accuse, fuivant
l'art. v. du tit. 111.de l'Ordonnance.
7°. En cas que l'Accusateur vienne à fuccomBer dans ~btîac-
cusation il n'eft point fujet à la peine du Tallion; nous avons
iubAitué à cette peine celle des Réparations civiles, qui n'avoit
pas lieu chez les Romains & encore cette peine pécuniaire n'a-
t-elle pas toujours lieu en faveurde FAcettSc, quoique renvoyé
abSbus il faut pour cela que l'accufation foit jugéecalomnieufe,
c'eA-à-dire qu'elle ait été faite fans aucun fondement ni preuve
'Z. t.§. ;M~ de la part de l'Accufateur mais uniquement dans la vue de nuire
ad ~M<!<.?M~ & de vexer l'Accufe; ainu FAccuiateurpeut en être di~penfepar-
mi nous, comme il Fétoitchez les Romains, dans les cas fuivans?
ï à caufe de la jufie'douleur, comme les Pere & Mère qui pour-
Z. Af<!«~M~. de fuivent la mort de leur fils un Mari celle de fa Femme, & vice
C'!&'mH. versâ 1°. à caufë de l'obligation qui nous eft imposée, comme
Z. M/< de
celle d'un Héritier que leTeâateur a chargé de pourfuivre Ix
~P~/JM~.
Z<!m~t<Loi A~- vengeance de fa mort 3°. à caufe du devoir de fa charge, com-
Mr~§./<~M<M& me le Tuteur qui potirfuir l'accusation pouHbnPupille 4°. à:0
cad. de A~ caufe,de la
juKe erreur, comme 6 l'Aceufateur a été trompé
~«MM/~nM~O~ dans l'événement de la
preuve qu'il efpéroit de la part des Té-
Z<:Za; t. K-(/< & qui ont été reprochés par des moyens
moins qu'il a produits,
~Kf~~tS'M'
qu'il ignoroit, ou lorfque parmi les Témoins capa"
yM~ d'incapacité
bl'es qui ont été entendus, il s'en trouve un qui dépofe conK~
DU DROIT CRIMINEL, ~r. 7/. C~.7. 31
moment à la Plainte ou bien lorfqu'il n'a rendu cette Plainte
qu'enfuite de la déclaration du mourant ou enfin lorsqu'il s'y P. /M/. C/~
trouve quelqu'autre indice qui faffe préfumer la bonne foi de cet ~'«t/?.6~.
Accufateur, comme s'il jouit d'une réputation entière & fi au A~moc~,<
contraire l'Accufé fe trouve d'ailleurs mal ramé. C'efi pour cela ~~r. jud. caf.
t)!.n.;t.&.f;
que l'Ordonnance ne prefcrit rien de formel à ce fujet, &: qu'elle ~li.l.
paroît s'en rapporter entiérement là-defîus à la prudence du Ju- cufat. Farinac. de ~<
lui-même ~< t6.
ge, lequel ayant inftruit l'accufation eft en état de 6*'
pefër toutes les circonftances qui peuvent faire admettre ou re-
~etter le dédommagement demandé par l'Accufë mais fi par
l'examen qu'il en fait, il trouve que l'Accusateur ne s'eft porté
à intenter f'accufation que dans un esprit de reffentimentou d'in-
.térêt comme s'il a reçu ou s'eft fait promettre de l'argent pour
la former, s'il eft convaincu d'avoir fuborné des témoins, & fi
le crime qui fait l'objet de cette accufation eA d'ailleurs extré.-
mement grave de fa nature, c'eft alors le cas de prononcer non-
&ulement des peines pécuniaires contre l'Accufateur, mais mê-
me des peines corporelles & afHicMves c'eit ce que l'Ordon-
nance donne à entendre par ces termes,<5*~~g~~D~/M
y écheoit, dont elle fe fert fur la fin de l'art, vij. du tit. m.
8~. 'Il ne peut y avoir qu'un feul Accufateur dans un Procès
criminel en forte que s'il s'en préfente plufieurs,. on ne reçoit
que le plus apparent & le plus capable, ce q.uife fait après l'in-
terrogatoire de l'Accufé dans le cas oH celui-ci voudroit recri-
miner.
9°. Quoique l'Accufateur, dans l'origine ait le choix de la
voie civile ou extraordinaire; néanmoins, lorfqu'il a pris la pre-
miere, il ne peut revenir à l'autre, par la raifon qu'il ne fçauroit r. M)M~, in
prendre au Criminel que les marnes conclufionsqu'il a prifes au a<?. L. 9. J~ </<<r~M~
CHAPITRE II.
CM APITRE III.
Qui font ceux qui ne peuvent~CCM~r.
P*.!et!t. t. du
~~UoiQUE, fuivantle Droit Romain, l'Accusation~tpu<
!iv.9.duCode, il y avoit néanmoinsde certainesperfonnesaux-
<&Atf qui aceufare blique
non ~N~!M<. quellescette voie n'étoit point permife ou qui ne pouvoient en
~au<S!etit. du ufer de certainscas les Loix.
de <!f<'N/!t«M~. qu'en exceptés par
y. encorele Code Les unsne pouvoient accuserpar le ~~M tels que les
)M mêmeMM. Impuberes qui pouvoient feulementpourfuivrela mort de leur,
Pere fousle nom & l'autorité de leur Tuteur; les autresà caufë
du Sexe comme les Femmes, qui n'étoient reçûesà le faireque
Iorfqu'ils'agiHbitde pourfuivrela mort de leur Mari ou Parens
auxquelselles avoientefpérancede fuccéder, ou lorsqu'ils'agii-
foit du crime de Faux; lesautres à caufede leur D~ comme
lesMagistrats,qui ne pouvoient accuferpendantque duroit leur
Magistrature, lesautres à caufedu défaut~~r, commeles En-
claves les autres par l'Indignitéde leurs perfonnes, comme les
Excommuniés,lesCondamnéspour crime, les Infames lesCa-
lomniateurs, & ceux qui avoient reçu de l'argent pour accufer;
les autres par le <~M ~e/~o/ comme les Infideles& les
Hérétiques les autresà caufedu Sermentqui les lioit à leur état,
& neleur permettoitpas de vaquer auxaffairespubliques, com-
me les Clercs, les Soldats les autres à caufe de la jH~o/: &
de la D~Mcc, commel'Ennemi le Mandiant; les autresenfinà
caufede r~c~~M~~ & de la ~~eo/!7!o~~cc,commele Fils
à Fégard du Pere, l'Affranchià l'égard du Patron, la Femme à
l'égard du Mari, le Donataire à l'égarddu Donateur, le Frere à
l'égard du Frere, l'Héritier à l'égard de fon Cohéritier.
Telles font les din~érentes
efpecesd'incapacitéque l'on trouve
répanduesdansce Droit. Mais pour les diftinguerd'unemanière
plus conformeà nosMoeurs& à nos Ufages nous croyons de-
voir les ranger fous troisClaHesdifférentesqui feront la matiere
d'autant de Paragraphes.Lesunsne peuvent accufer,parcequ'ils
n'ont point d'intérêt; les autres, quoiqu'ayantintérêt, ne peu-
vent accuser, parce qu'ilsen font empêchéspar la Loi d'autres
enfinqui, quoiqu'ayaritla capacité néceHairepour accufer, s'en
tbnt eux-mêmesinterdit la faculté par la remifevolontaire de
leurs droits.
§.L
AU DROIT CRIMINEL.PART. Il. C~. 49
§.1.
De Ceux qui nepeuvent~CCM/~y par leDéfaut ~'7/
De ce nombre, Sonttous ceux qui veulentpourfuivrel'injure
faite à une perfonnequi neA pas fous leur puiffance, où à: la-
quelle ils n'ont aucune eSpérancede Succéder.
Ainfi, la Mere qui n'a point SonEnfantfousfa puiuance, n'eSt
point admifeà pourSuivrel'injure faite à ce dernier, à moins
qu'elle ne foit fa Tutrice.
La Femmene peut pourfuivrel'injurefaite à tonMari, ce qui
s'entend pendant la vie de.ce dernier; car elle le peut après fa
mort elle y eft même obligée, commenousl'avons vu ci-de.
vant.
LesPere & Mere ne font point reçus à fe plaindrede l'inculte
faite à leursEnfansbâtards; il y a cependantdesArrêts qui l'ont P. les Plaid. de
~fffM.
jugé ainSi. Bouchelenfa
Le Maîtrequi n'a point parminous, commechezlesRomains,jiS~/M<A.verbo
fon Domeftique fousfa puiffance ne peut pourfuivre l'injure ¡Vengeance.
~.ZM«j.D<
faite à celui-ci, fi ce n'eAdans les cas où cette injure réfléchit
contre lui.
Les Parenséloignés, qui n'ont aucune efpérancede fuccéder,
ne peuventaccuferau défautdesParensles plusproches, comme
aous l'avons obfervéci-devant.
Enfin c'e&par une fuitedu mêmeprincipeque le Dépo~taire
ne peut accuferpour le Vol qui lui a été fait du Dépôt, & que
ce droit n'appartientqu'au feulPropriétaire,SuivantlesAuteurs. r. .D<~<{~;
1't./<&I.
M. 6.
DANSle nombrede ceux qui ne peuvent accufer par défaut
d'intérêt, font encore compris, non-seulementtous Particuliers
qui s'ingerentà pourfuivreun Crime qui n'intéreffeque le Pu-
blic, maisaum ceuxmêmesà qui le Minifterepublic eft confié,
tels que les Procureursdu Roi qui voudroient pourfuivre des
Crimes qui ne bleffentque l'intérêtdes Particuliers.
Parmi les Crimesde cette derniereefpece, il y en a trois re-
marquables, ravoir lesMauvaisTraitemens faits parunFils
Pere & Mere le <S' l'Adultere.LesAuteursen ajoutentplu-
sieurs autres dont nous auronslieu de parler dans la fuite tels
que la Banqueroutefrauduleufe,le Faux incident, la ïimpleIn-
jure verbale, leStelIionnat~leRecelé ouDivertiffemen t, l'Ulure,
G
~0 INSTITUTES
& généralementtout ce qui s'appelledol &fraudedans lesCon-
ventions. Nous nousbornons, quant-à-présent, aux trois exem-
Housvenons de citer, parce qu'ils donnent lieu à plu-
ples que
sieursObservationsimportantes, qui fervirontà faire juger juf-
qu'à quel point doit s'entendre la Maxime que nous venons
d'établir.
1°. Quant aux MauvaisT~~K/M faitspar un Fils à fes. Pere
& Mère, c'eftune Jurifprudenceconflanteparminous, qu'il n'y
a que les Père& Mère qui ont reçu ces mauvaistraitemens à
qui il foit permis de s'en plaindre, & que tant que ceux-ci ne
le plaignent point, le Minière public n'a pas droit d'en pour-
fuivreles auteurs. Il eft vrai cependant, que commeces Crimes
être portés à un tel excès que l'Ordre public en ibit blef-
peuvent
fé, & qu'il feroit dangereuxde les laifferimpunispar le défaut
de pourfuite; la même Juri~rudence a introduit à cet égard les
deux Exceptionsrivantes Fune~c'eft qu'en même temsque l'on.
a jugé que l'accufationn'étoit recevable que dans la perfonne-
du Père, on n'a pas laifféque de prononcer des Condamnations.
contre le Fils, qui fe trouvoit convaincude ces mauvaistraite-
mens, par uneinformationfaiteà la Requête duMinifterepublic
c'eAl'espècede l'Arrêt du ParlementdeParis du x 3. Avril1648y
rapporté par Brillon, verboPERE.
L'aube Exception, c'eA que dès qu'une fois le Père a rendu
Plainte de cesmauvaistraitemens il ne peut plus fe rétractery
ou du moins cette Rétractation ne ~auroit empêcher que les
Pourfuitesne foient reprises, & continuéesà la diligencedu Mi-
HiAerepublic, & le Crime puni danstoute fa rigueur. Ainfijugé
autre Arrêt rapporté par le même Auteur, qui fans-avoir-
par
à la Rétractation du Pere ordonna qu'il feroit paHe outre
égard
au JugementduProcés, & en conféquencecondamnaleFilsaux
Galeres perpétuelles.
Il en faut dire de même des mauvaistraitemens faits par un:
Mari à fa Femme, ou par celle-cià fbo-Mari.
dans le
< intérieur, n'empêcheroientpas l'action quant à la
peine établie par la Loi, laquelle ne peut s'éteindreque par la
~MM.Z.QM réparation réelle de l'offenfemême une rétractation de cette
MmM<~6;<&
~rM. efpece ne peut donc tout.auplus Servirqu'à effacerune fimplein-
jure verbale, fuivant la maxime, injuriamT~o~aci~~ verbode-
~Kr. lerinihilprohibet on dit~M~~injureverbale; car fi elle ïë trou-
<
ivoit atroce & diffamante il eft certain
qu'une fimpleretracta-
~.Br«nMMj (ff. tion extrajudiciairene njmroit point pour l'effacer mais qu'il
~CtC~C~O. faudroit une rétractationauthentique, commecellefaite par écrit
ou à l'Audience, ou même par une Amende-honorable,fuivant
les ciK:onîtances,à plus iorte raifon fi cette Injure étoit réelle.
AU DROIT CRIMINEL. PART. II. C~ !9
Il y a même cela de particulier par rapport à celle ci que la
Remife verbale qui en auroit été faite par la perfonne offenfée,
ne l'empêcheroit pas de pourfuivre en outre l'Offenfant pour fes
dommages & intérêts par la raifon, comme le remarquent les
Auteurs, que ces dommages & intérêts peuvent fe demander par
Faction de la Loi ~~7~~ qui ne concerne point l'injure faite à Z.8.i;.4<
<&/n/Kr.
la perfonne, mais feulement le dommage qu'elle en a reçu. Peref. in Cod.
Il en faut dire de même de la Remue verbale que feroit un <M.
Mourant en faveur de celui qui lui auroit fait une injure cette
Remife étant alors cenfée purement faite en vue de la Religion,
elle ne peut préjudicier aucunement aux dommages & intérêts ~y~c~.
mt'il a droit de prétendre & dont il tranfmet l'action à fes Hé- ~<t~. ;S.
ritiers à plus forte raifon fi ce Mourant étoit détenu au lit par
les blefftiresqu'il auroit reçues de celui à qui il remet l'injure.
D'ailleurs, il y a certains cas où la Remife expreffede ces dom"
mages &:intérêts, quoique faite par la perfonne même qui a reçu
l'injure, ne fuffiroit pas pour décharger le Coupable; ainfi, par
exemple, un Mari peut pourfuivre l'injure faite à fa Femme, non-
obStaHtla Remife qui en auroit été faite par celle-ci un Père
peut également pourfuivre l'injure faite à fon Fils, un Abbé celle
faite à fon Religieux, le Maître celle faite à fon Serviteur à ion ~<~0~ /<f.
occa~on, le Tuteur celle faite à fon Pupille, quoique ceux-ci M.w.l.
/«/. Clar. ~M.;8t
l'auroient pardonnée. Pareillement, lorsque l'injure faite à un
Magiftrat tendroit à compromettre fa dignité, la Remife qu'il en
feroit n'empêcheroit pas, comme nous l'avons dit, que le Mi-
niïtere public n'en poursuivît la punition il en eft de mêmede la,
Remife que feroient les Pere & Mere à leur Fils pour des mau-
vais traitemens notoires & fcandaleux qu'ils auroient reçus de lui
ou dans le cas d'un Rapt de violence faite à leur Fille, & géné- Z. y. §. f~
l'ordre 'antern, def/evi
-~«m, t~
ralement dans tous les Crimes qui intéreffent public. FwM~.
Les Principes qu'on vient d'établir concernent principalement
!a Remife verbaleou tacitede l'injure il refte préfentement à par-
ler de celle qui fe fait par Ecrit.
Celle-ci fe fait ordinairement de trois manieres ou par la
Cë~MHdes droits, ou par là 7~<!<?M/! ou par le Z~ZM~/M
& de la de l'Accufateur. Comme ces fortes de
pur fimple part
RemiSe&fe réglent par des principesparticuliers, Se qu'elles don.
nent lieu à plufieurs diSncuItésdans la Pratique, nous croyons
devoir les difcuter ici Séparément.
Hij
60 INSTITUTES
De la C~0/! des Droits en Matiere criminelle.
La CeSnondes droits, en matiere d'accufation n'étoit point
connue dans le Droit Romain, où il étoit permis à tout le monde
d'accufer, fans qu'il fût befoin d'avoir un intérêt particulier à l'ac.
cufation il faut donc en chercher les principes dans nos ufages.
Les Auteurs ont agité la Question de fçavoir fi la Ceffion des
~M</< M~oa droits pouvoit avoir lieu en matiere Criminelle A YRAUT,qui
O/M~. 1. eft de ce nombre, la traite fur-tout avec tant d'énergie & de pré-
cifion, que nous ne croyons pouvoir mieux faire, pour donner
'}.7~.6'
~M'.
une idée exacte de ces fortes de conventions, que de rapporter
ici les argumens dont il fe fert pour en faire Sentirles inconvéniens
& les conféquences.
Cet Auteur obferve d'abord, que régulièrement ces fortes de
Ceffions ne devroient point être permises, d'autant que Fintérêt
d'un vrai Accufateur eft inceSHble,& que le Ceffionnaire ne peut
être regardé comme étant au lieu & place de fon Cédant, mais
feulement comme un fimple Délateur ce qu'il fonde fur deux
raifons principales.
La PREMIERE, c'eSt, dit-il, à caufe des colluSionsqui font
en quelque forte inféparables de ces CeSnons, dont le prix fort
de la Bourfe de l'AccuSe à qui le Cemonnaire laiffe
toujours
choifir tel Juge qu'il lui plaît., fait renvoyer la Caufe, détourne-
les Preuves, avoue les Faits allégués par l'Aceufé produit des
Témoins parens, confent l'abSolution de rAccuSé & fa propre
condamnation aux dépens.
La SECONDERaifon qu'en rend cet Auteur, c'eSt que Fin-
térêt que cède FAccuSaMurn'eSt point en fon pouvoir, en ce
qu'il n'eSt pas tant Civil que le Prix d'une pure aSîection laquelle
ne fait point partie de nos facultés, & n'eft conSéquemmenttranf-
miSuble. Or fi cet intérêt n'a jamais appartenu à l'Héritier, à
raifon à un fimple SueceSÏëur, tel que le CeSRpnnaire·
plus forte
car enfin, réprend cet Auteur, que nous pourSuivionsl'injure faite-
à nos Proches, c'eSt~M~M~~ nonjure ~M~. Cela eft
vrai, qu'un Fils peut renoncer à la SucceSHon de fon Pere, une
Femme à celle de fon Mari, & néanmoins être admis l'un &
l'autre à pourfuivre la vengeance de leur mort, & reprendre les
Pourfuites commencées par le Défunt, fans faire par.là Ac~
d'héritierni de commune.
ces raiSbns cet Auteur eSt obligé de co~
Cependant malgré
'AU DROIT CRIMINEL.~~7'.7/. C~. <~ï
venir que les CeSEonsne laiffent pas que d'être autorifées par
l'uSage; il remarque feulement que la Jurisprudence a introduit
plufieurs différences entre le Cemonnaire & le véritable Accu-
fateur, qui font affez voir combien ces premiers font peu favo-
rables. Ces Différences consistent, i en ce que s'il y a du doute
le Ceffionnaire foit folvable on peut l'obliger à donner cau-
que
tion par la raifon dit-il, que ce n'eStpas tant à la pourfuite du
Crime qu'il a un intérêt Spécial, qu'au recouvrement des deniers
qu'il a débourses. 2°. En ce que le Ceuionnaire ne peut retirer
autre chofe de la condamnation de l'AccuSëque le prix de fa
CeSnon, fans Amande ni Réparation civile, & conféquemment
fans les Priviléges de la contrainte par corps qui y font attachés.
3°. En ce que fi le Condamné demandoit à faire ceffionde Biens,
il pourroit y être reçû vis-à-vis du CeSHonnaire& non de l'Ac-
cufateur, dont l'intérêt procède directement du Crime commis
envers lui, c~ fe trouve joint à l'intérêt public au lieu que celui
de CeSEonnaireeft purementpécuniaire, & procède ex eo/M/Mc?!~
non MM/2~a~cH. 4°. Enfin, en ce que fi l'Accufationfe trou-
voit jugée ~auHe, le Ceffionnaire devroit être tenu de la peine
de la Calomnie; mais non pas toujours l'Accufateur dont la dé-
marche peut être excufée par une jufte douleur, tandis que le
Cemonnaire s'ingere dans une Accufation de/~zg.M'<~ & qu'on
peut conSéquemmentlui imputer de ne s'être pas plus foigneu-
fement informé fi l'AccuSeétoit coupable.
On peut joindre à toutes ces Différences remarquées par Ay-
raut, celle tirée de la Déclaration du mois de Mars 1710 con-
cernant lesEvocations des Procès criminels, Suivantlaquelle les
Accufés ne peuvent évoquer du chef des Parens ou Alliés des
Ceînonnaires des intérêts civils.
Au refte, il faut convenir que hors les cas qu'on vient d'ex-
cepter, les Ce~Honnaires ne laiffent pas que d'être admis parmi
nous, à jouir des mêmes Droits &Priviléges que lesAccusateurs
mêmes, fur-tout lorfque les CeSHonstendent à empêcher que le
Crime ne demeure impuni par l'impuiSIance& la pauvreté de
ceux qu'il intéreSïe. C eft Surce fondement qu'il a été jugé par
Arrêt du Parlement de Paris, du 11 Septembre 1708 au rap-
de M. de Dreux, Cemonnaire d'une Comme de 66c~
port qu'un
livres transportée par Acte paSïe devant Notaire pour intérêfs~
civils adjugés à une Mère contre l'ASÏaSRn de SonFils, avoit hy-
du jour du Decret de PnS~ de corps décerné con~e
pothèque
INTITUTES
cet Affaffin, lequelpoAérieurementà ce Decret & avant le Ju.
sèment dé~nitif, avoit vendu partie de fes Biens, oc contrat
SauduleufëmentplufieursDettes hypoihéquaires.
De la y/-<ï/C?M/! fur Crime.
cette différence entre la Transaction & la Ceffion de
II y a
droits en matiered'Accufation, que celle-cifëfait ordinairement
fans prix & au profit de Perfonnes étrangères au lieu que la
TraniaBion fe fait à prix d'argent & entre lesParties intéreHées.
D'ailleurselle fe fait directementavec l'Accuféou.fonFondé de
tandis la Ceffion ne fe fait qu'en fon abfence,
Procuration, que
le fouvent de concert avec lui &:à fes propres dé-
quoique plus ci.devant.
comme nousvenons de le remarquer
pens, cette de Con-
odieufe que paroiue d'abord efpece
Quelque
vention qui tend à favoriferl'impunitédes Crimes& la cupidité
des Héritiers cependant différentesconfidérationsde l'Intérêt
& l'ont fait admettre fucceffivement par le
X. !8. M~. de public particulier
7'<< Droit civil, canonique, & la Jurifprudencedu Royaume. L'Or-
L. t.~I </<~0/
de
donnance i ~7 permet général en de compofer de toutes Ibr-
tpy. ~M< <)<ey<n<.
cap. M&.Ex- tes de Crimes l'Ordonnance
de ~70 a confirmécette dtipoh-
T~~ de ?'<!?/<'& tion l'article xix. du Titre XXV. où elle approuve nommé-
par
ment l'exécutionde cesfortesd'Actes. C'eAconformémentà ces
Loix que dans toutes lesExpéditionsde Lettresde Grace accor-
dées par S. M. on voit toûlours cette clause, MK~M~c~-
Partie civile. On trouve aumdliférens Arrêts
/a-SM<M~~M & même lesEnfansde 1 Homi-
par lefquels les Freres& Soeurs,
ont été déclaré: non-recevables à faire cauër des Tranf.
cidé,
actioM faites entre l'Accuse&les Pere& Meredu Défunt, non-
obstantleursoffresde fe rendrePartiescivilesau Procès, & cela
G/. in L. fur le fondementde cette maxime du Droit naturel, uniquique
M~t de n
7'<er< licet fanguinem fuumredimere. criminelle
yr<<!& Mais s'il y a des cas où lesTransactionsen matiere
mériter faveur, il y en a aum où elles font d'un
peuvent quelque ont donné
& ce fontces cas qui
urage extrêmementdangereux; c eit ces for.
lieu aux Exceptions fuivantes. La PREMIERE, que
tes de Transactionsn'ont point l'effet de fauver la peine capitale
d'ailleurs mériter le crime, ni par con-
ou amictive que pourroit
lesPourfuites du Procureur du Roi ceftce
féquent d'empêcher l'art, xix. du Titre XXV.
qui eft marqué bien expreffément par
de l'Ordonnance de 1670, qui enjoint au Procureur du Roi de
AU DROIT-CRIMINEL,~~y. Il. C~7/. 63
inceSïamment c eux qui font accufés de Crimes capt"
pourfuivre
taux auxquelsil écheoit peine amictive, /M/M~/?Mf toutesTra~
<c~, &c. D'où il fuit que cesfortesd'Actesne peuvent fe faire
Solidementque dans lesDélits, dontla condamnationne peut Se
résoudrequ'en dépens& intérêtscivils.
Il y a plus. Bien-loinque lesTransactionsfaitesen matiere de
Crimes capitaux puiSent être profitablesà l'Accufé, elles ne
font au contraire que fournir des indices prenans contre lui,
en ce qu'elles Semblentemporter une conreSEontacite de fon
crime, Sur-toutlorfqu'ellesont été faitesà prix d'argent c'eSt
pour cela, dit ÂYRAUT,qu'on a imaginé un expédtent~dont ~M«~&~
Fexécution quoique fort ufitée dansla Pratique n'en eSt pas MM<<\
au fond plus réguliere, c'eStqu'on fait céder à l'Accufateurfes
droits & actions au profit d'une tierce perfonne amiede l'Ac-
cufé, laquelle a'près cette ceHIonne fait aucune poursuite ou'
fe laine ~wï:/o~'de faire venir lesTémoinspour être recollésSe
confrontés, & par ce moyen donne ouverture à l'Accuséd'ob-
tenir fon abfolution.
Une SECONDE EXCEPTION concernecertainsCrimesqui ne
{ontaucunementfufceptiblesde Transaction les uns à caufede
leur atrocité,comme l'ASIaSHnat prémédité, le Duel, le Rapt,
& la Rébellionà JuStice, que l'Ordonnancea déclaréirrémiSH-
bles les autres, à caufe de l'~o/!H~H~M, tel que le crime ~C~
d'Adultere non feulementles Loix prononcent la nullité des ~S. 9
Transactionsfaitesfurce crime, maiselles prononcentdes pei- adL.L.Qa<imfM,J~
Jul. de
nes contreleMari, qui en recevant le prix de ces conventions,a<&</<. 6' L. deCrim.
fe rend coupable du crime de Maquerelage ce qui s'entend, lo.M~ce~.M.i
L. A~~«M, ~9*
Suivantles Auteurs, lorsqu'elles font faites avant le Jugementde L. /M/. de
condamnation.D'autres enfin, à caufede layM~f&'Co/TMM/ic~ ~M&. §./)/<?<«/,
tel que le crimede Faux. Cettederniereexception,qui fetrouve ~4't.t. l
~f~M~
P-ARTIE TROISIEME.
De l'Accufl.
it* 'AccusË eAen matiereCriminellece qu'estle Défendeur
en matiere Civile.
t J Comme en généralle Malne fe préfumepoint, & que
fuivant les Préceptes de là Religion Chrétienneil n'eApas per-
misde juger témérairementles avions de fon Prochain, lesLoix
civiles canoniquess'accordentégalementà lui être favorables;
de-làles Priviléges& Exceptionsparticulieresqu'ellesont intro-
duites en fa faveur.
Mais au%, comme d'un autre côté il importepour le biende'
la JuAiceSe pour la Sûretépubliqueque lesCrimesne demeurent
point impunis, & d'en empêcher le par la terreur des
progrès
châtimens, ces mêmes Loix ont voulu qu'on ne négligeât rien
pour s'en apurerla preuve;de-la les Formalitésrigoureufesaux-
quelles ellesont affujettil'Accuté en plufieurscas.
Ce fontces Priviléges& cesFormalitésdont nous allonsdon-
ner d'abord une notion générale, aprèsquoi nousdéterminerons
dans deux Chapitres particuliers, quelles font les Perfonnesqui
peuvent ou qui ne peuvent pas être accufés.
CHAPITRE PREMIER.
Des JPTTM~Mde /~CCK~.
ju~incati~s. L. M~m,&
1°. Qu'il ne peut renoncer fa Dé&nie, de manièrequ en /Mr.6'7~.
tems fe il doit être écouté dans fa Jun:i' le tit. </M.0<-
quelque quil représente ~K</ 6' CoM<MM.
ncadon. de ~'0~. t670,
1~
1 N S T.Ï TU TES
~O~M. 3~, Qu'on ne peut le condamnerfansl'entendre, ou du moitM
6*< M/. des7<!<tr-
& M. du
'Sansle constitueren demeured'une manièrejuridique.
/-0~.
de ~M'r. ~M. 4°. Qu'on ne peut le condamnerfurfa fimpleconS~SEon, fui.
~7.~ vant la Maxime, /M/MO <:K~K/?/'6 w/~K~.
<&QM<t~<Mt~. Qu'il doit être renvoyé furle feul déSautde preuvesde la:
part de fon Accufateur: cependantil &ut convenirque ce Privi-
I. Qui ~M~<, lége, qui eft fondéfur l'axiomede Droit, ac7o/-c nonprobantereus
t<«~ tf/f/tf/O.
<o/~M/ n'a pas la m~ême étendue parmi nous que.chezlesRo'-
mains, où tout le mondepouvoit accufer.Commenous n'avons
proprementqu'un feul Accusateur, qui eA la Partie publique
ce qu'il arrive ~cuventque pluueursdélitsdemeurentimpunispar
le de&utd'Accufateur, on a crudevoirétablirpour maxime, que
1"Accuféné pourroit être entièrementdéchargé), qu'en ~uStinant
fon innocenced'une manière juridique.
.MtMcA.de 60. Que lorsqu'ils'agit de prouver fon innocence, l'Accu~
fy<t/~m~. ~8.
M.y. peut faire entendre toute forte de Témoins, même ceux qui fe-
MH/?/.t<). .roientd'ailleursreprochables~
<!r<.n.<&w. 7°. Que la dépontion.d'un Témom,quoi-quenon recoUéy
t7.<&0/<
1670.
peut Servirà la dechacgede rÀccufë.
i~
8". Que de fimplesPréfbmptionsfont regardées commedes
~O~~MM/t. Preuves lorfqu'ils'agit de fa Détente.
~'<M<!C~M~ 6.
l8. du ~°. Quetous lesJugemensrenduscontre lui pendant fa Con-
m~MM.t7. tumace. MM abfolumentéteints par fa.pfé~ëncé& comparution~
enforte qu'i~ui néceSairementrecommencerla Procédure.
ib~. Que dans le doute on doit inclinerà &n.absolutionplu-"
t. ~P<t/ tôt qu'à fa condamnation :j 6/?~K/M/M relinquifacinusKa" m
f6?MM~<M M/!OM/M6/M ~<Ï/M/
~M. i Dans lesJugemensqui fontrenduscontre lui ondoit pa~-
i~O~'&tô/o. fer à l'avis lephts doux,& il&utque l'avis plus féverel'emporte-
de deux voix, tandisqu'il n'en faut qu'une feule en matièreCi-
vile.
'E. M~. de 11~. Qu'il fautles preuvesTesplus.claires & lesplus éviden~
fro~. te? pour fonderfa condamnationà une peine capitale luce~c'-
ridianâC~/MVC-f.
~<!t?.7.M.~ i~. Qu'en cas d'AccuSationcalomnieuSe ou mal'fondée) il
<&fO/~one. de
peu.taprès le JugenaentpourSuivreSonAccuSateuren dommages
t6)o. oc intérêts.
~&<</< ï;4~. Ennnqu'il ne peut pl'usêtre recherché'nipourSuiviaprès.
«Ht M~&M<«/?t un çertain tems &:dans certainscas que.nous vecronsci-après..
AU DROlt CRIMINEL.~~?. 7/7. C~ 69
CHAPITRE II.
C H A P. I T RE II 1.
JPeCeM~peM~Mf~<tCCM/
IT' Ous ceux qui peuvent commettre le Crime, peuvent en
.t êtreacCufes.
f°. Nous;avonsdit que pour former un Crime, il falloit 1 du
Dol ou de la Faute de la part de celui qui le commettoit ain~
tous ceux qui &)ntcapables de. dol ou de taute, peuvent être
accufés du crime qu'ils ont commis.Par conféquent les FiLSS
j!H<u«MS/~ DE F.AMIH.E,les MINEURS~les FEMMESMARIÉES &:lesEs.
§.?~rMM,<& CLAVESquoiqu'étantfous la puiffancede leursPere Tuteur,
~M«/<!<. & Maître, peuvent être accufés commîtes Perfonnes
Mari,
1~'ra~bti que les peines du Crime'doivent &ivre ~brt
libres, par
L. ~t. «A de auteur ~<Bn(ï~~ authores6' delinquentes ~n~ debet.
f~/tM. C'eA auSipar cette raMbnque les Peres-&Maris ne font point
tenus de payer les dommages & intérêts, ni même les Provi-
fionsalimentairesauxquellesleurs Fils & Femmesfont condam-
à concouru de quelque maniere à leur
y. 7?~M~f. nés moinsqu'ils n'ayent ces crimes
verbo Enfanir. crime, ~bit par leur prince on autrement, ou que,
été commis.dans..des c hofes auxquelles cesFils & Fem-
n'ayent
mes auroientété prépofësde leur part, ou enfin que les Procès
criminelsn'ayent été civilisés.
Pour ce qui concerneles E s c LAVE s, nous avons vu que,
fuivant le DroitRomain lorsqu'ils avoient commisquelquedom-
à & fans la participation du Maître, celui-ci en
mase l't~u
étoit quitte en abandonnant l'E~lave à celui qui avoit reçu le
ce ~g~~ /!o~. Cetufage s'eft
). dommage, qu'onappelloit
encore perpétuéparmi nous,relativementauxEfclavesde i Am~
/~<.
de Ke.«~<f!
fuivant l'article xxxiv. de l'Edit de Mars_i68~, les
rique, OQ,
Maîtres font.tenus des .dommagescommispar leur Enclave
~c~ ~r n'fK~<H~/M~- c~M~ <iquile M~a.f.
t' ~on-~ulement ceuxqui ont commisleCrimeavec deHein
& préméditationpeuvent en être accufés, maisencore ceux qui
l'ont commis dans le PREMIERMOUVEMENT Ion peut
jun(i
dans
acculer pour les Crimescommisdans la Co~
Z.n.§.n- 1 ~M/
}M<M/ ~P<6/
AU DROIT CRIMINEL.~y. ~.777. yf
avec cette dinerence feulement ceux-ci Z. 6. §. 7.
& dans l'J~~e< que reinilitari.
font punismoins Sévèrementque les premiers, Sur-toutlorfque Z.;8. §.8.j~
ces Crimesont été l'effetd'une ju~e douleurou du reffentiment,ad legem/M/. <&
~<~&. <C~<;M~t.
comme Sic'étoit pour venger l'attestât fait à la vie ou à l'hon-
neur de fesProches ou de fes amis Non M/M~y i~a~~Ma/MJ:§.S&
ad C0f/
B/K/'&M~/MjrM/?K~M~O/0/'C~. ~K<'<
Il faut cependantexcepter ,par rapport aux Ccimascommis
dans 1' lorsqu'ilsfont atroces de leur nature, Seq~ii pa-
roît par les circonAancesqu'on s'sHenyvré à deSeinde'taire un
mauvaiscoup, eu qu'on e(t fujet, lorsqu'one&pris de vin, à
tomber dans de femblablesexcès: ils n'e~deviennentalors :que
pluspuni&bles-; &c'eâ prin~palémenteb ces~demiers casant
veut parler l'Ordonnance de FrançoisI. du!moi~d'Aoûtt.<)'6, jMMM~. <&
quiporte, article s
premier, Que ~Me~il par &' e~a* ~y~<. c<~ ;i6.
~<.7.:<
leurdevin /My)~6'g' commettent aucunmauvais ne
<MJ, ~Hr~Ka(§ ~<?.6o.
P~/ï/0/7n<Tt.f/C70n~~H~de /S~M&~ auditdélit 6'</ay<:7!Mg'<
~par/~e~/ï~a~a~6.&
Maisque dirons-nousde ceux qui;<i)ntcommisleCrime dans
le Sommeil, que l'on appelleJV~/m~Z~? il <(ëmMe'quêtant
alors incapables de Dol, ils ne peuvent être accusesni punisi
cependant comme on ne peut pas dire qu'ilsfoientabMument
fans faute & qu'il .peut ie faire que le Crime <bitune&neade
laPréméditationcommencéependant lejour, oud'unë~MimiMe
nourrie depuis long-tems, les Auteurs décident pouf i'M-*
tive & observent&ulemenlquela pei~e dû Ccime~aitteapa"
reille circonftance, doit être moindre que s'il avoit été com-
mis dansun autre tems. De ce nombreeftentr'autresM<<e~
qui s'appuiedufbarage de pluniEUMDojSeurs; maisle&~tjLmpnt .Bt~M~ 7~
de ~Mp& fur ce point me paroît ~e plus judicieux-deeous~il jJ ~77(7~. '>'
J
~'O~.
faut distinguer,uïivaMcet Auteur,i&celu'iqui'acpmBMsle~cMmie
dansle fbmmeilétoit averd defbnamperMiop.Ear.emce cas
il devroit être puni, parce qu'il y.a, dit-il, de fa tau.të, pour
n'avoir paspris la précautionde coucher feul &.defaire &rmer
fa chambre, ou autrementpj'é.v~mri'mcoavténijem: qut ea:p<!)Ut
voit arriver. Maisque~aucoatTaireïligrioroit.ce'MeinnfpeB&c-
tion, & que ce fût pourla premiere'~oM quela'cho~ût'arrivée,
il ne pourroit être ni accuféni puni~pa)r la t-a~cin~dic'ii, que' Z. T~§.
tet'«~. ~'i~~
</o~/KMnj/K~o/o<Bo'M~Mr.
3°. Ceux qui ont donnélieu au Crimepar leur FAUTE,peu-
vent en être accusescomme s'ik .l'avoient&it.parDol., quoi-
~1~ S "fi TUTE S
avec-moins de'rigueur par conséquent 00
qu'ils ofbœntpunis
tous ceux qui tombent dans les cas d'M<~e<
peut accuser
de Négligence,d'impéritie, d'Zr~~MM, d'excèsde Rigueurou
j~tA. t.~M.I. nous avons donné des Exemplesdans la pre-
d'7/ dont
mière-Parties
Une ViLLE une ARMÉE,une COMMUNAUTE, peu-
vent être accuses, commede amplesParticuliers avec cette dit.
~erehcenéanmoinsqu'ellesfont obligées en ce cas-dé nommée
un Syndic pour les défendre,& pour l'Inrh-uctionde la Procé-
dure Sefait contre elle, comme nousle verrons ci-après fous
~M.tl.<~ qui
~0~ <&1679. ie titre de l'c~f
'6~. Les AssÈNSpeuvent être accuféscomme les PRESENS
~dans -ce-casoh leur fait. leurProcès par contumacede la ma-
nière portée par le Titre XVH. de l'Ordonnance de 1670, que
nous auronslieu de rappeller ci.après. Nous obferveronsfeule,
mentici qu'il faut diftinguerparmi les Abfensceux qui pouvant
ne le font pas,-&: refufent d'obéir auxCitationsqui
comparoître
Leurïbnt raites de la part du Juge, &:ceux qui ne parementpas,
en par quelques maladies ou autres
parce.qu'ils ~empêchés Ion
il a les premiers que
causeslégitimes, n'y proprementque
Contumax, que laLoi &les Ordonnances réputent corn.
appelle iLne tient pas à
A. l'égard des derniers, comme
meprétens.
eux d'obéir ils ne ~nt point réputésPré~ens,ni Sujetsà aucune
dure; mais il raut:.pour cela
Poursuitetant que~l'empêchement
~oin d'en les caufes, & de leurs
qu'ils ayent. :)U~iner propo~r
Ëxoines de la maniere le Titre XI. de la même Or-
prefcritepar
donnance. A accuiés y<
Les SouRDS &: les MuETS peuvent être comme.
T:t.§.~M; 7~ del'Ordonnance
les autres~Nous v errons d'après letitre XVIH.
~C.
la Pfocédure qui doit être observée à leur égard; il faut feule-
à la Peine ceux qui ibnt Sourds &:
ment'diainguer, quaht accident. ~orn~
de
Muets naManee, de ceux qui. nele font que par
me ces premiersne font pas cen~s avoir une cohnoifl'anceauffi
les autresde ce qui eft licite -&de ce qui.ne 1eit pas,
parraite'que
il paroît qu'ils nedoivent pas être punis avec la même rigueur
~.M~A.<~<'Cr<M.tanquamM~ MM~SS~ ~MM turpiumque ~C~/MM<Ï.
commis le Crime ENVERS EUX.MESMES
€< 8< Ceuxqui ont membre
comme en donnant la mort oufe mutilant quelque
être accufés comme s'ilsl'avoientcommisenversautrui,
peuvent L'on verra
par la raifonque Mc/no ~7!M~ membrorum fuorum.
d'apress
AU DROIT CRIMINEL.~r. Ill. C~r. 73~
le tit. XXII.de l'Ordonnance, la manierede fairele Pro-
câpres
ces pour ces fortes de Crimes.
o~. Les MoRTSpeuvent être accuféscommelesVivans, en
certains cas qui font marquéspar le mêmetitre XXII. de l'Or.
donnance ravoir, en fait de crimede Z~-M< <~M/M
humaine,Duel, Homicide de foi-même, ~<M/: à /?/&? avecforce
ouverte lorsde laquellele Coupablea K~ nousverrons auilt
d'après le mêmetitre, la manièrede faire le Procès au Cadavre
ou à la mémoiredu Défunt.
10°. Non-seulementtousceux qui ont commisle Crimepeu-
vent en être accuses, maisencore leurs COMPLI CES c'eA-à"
dire ceux qui y ont participéen quelque manière, foiten <:<<&<
à le commettre en -rordonnant co/t/M~/Mapprouvant.Nou~
avons donnéci-devantdes exemplesde ces fortesde Complici.
tés, en traitantdes différentesmanieresde commettrele Crime.
11 Enfinon peut dire en~< que tous ceux-là peuvent
être accuses, qui n'ont en leur faveur.aucunedes Exceptionsque
nous allonsremarquerdans le Chapitre fuivant.
CHAPITRElV.
DeCeK~~7t~pCM~KC~~CM/
T~T Ou s avonsvu fous le titre précédent, que t'Accu&tioa
pouvoit ceSer de troismanièresde la part de l'Accusateur
ou par le <~aM<~M& ou par r~ca~cH~ légale,ou par la Re-
M!/6~p~M!6 <&yM Droits. Il re~e à voir présentementde com-
bien de maniereselle peut cefferde la part de l'Accuse nous en
remarquonsux principales la premiere: fe tire de la Q~ALiT É
de FAccutë, qui le rend incapabiede commettrele Crime la
feconde de la NAT U.RE du Crime qui eftfi leger en hi-méme
qu'il ne peut donnerlieu à aucune peine la ~c~/n~ d'une PRE-
MIEREACCUSATION queJ'Accuse.a déja fubie pour le .même
Crime la quatrieme de faPRESCRIPTION du Crime la c~-
de laM o R T de l'Accuse, la ~y~c enfin de la G R Ac E
<m!e/M<'
du Prince.
Il y a, commel'on voit, cette différenceentre les premieres
& les dernieres, celles-là n'ont l'effetd'éteindre
Exceptions que
~Accufattonque quant aux,intérêts..C~ils, au lieuque parmt
&
74 INSTITUTES
cèUes'ciil y en a qui éteignent tout.à-la-tbis& FAccu~tion &:
le Crime, d'autres qui n'éteignentle Crime que quant à la peine
& non quantà la réparationCivile, d'autresenfinc~uin'éteignent
ni la peine ni la réparation Civile en de certainsCas.
C'eft pour déterminerces diMérens effets& renfermerces Ex-
dans de bornes que nous croyons devoir les dif.
ceptions )uAes
euter ~paremeM fous autànt de Paragraphes.
§.L
~C~HP~ a~ <& ())M~ dé ~CCt~.
Tous ceux quiîle peuvent commettrele Crime, commeétant
du dol &: de la faute néceuaire pour le former ne
MCapables ou /~FM~ les.
auui en être accusés; ainA les Enfans
pëuveht
les Ies-7~, ~bntexemptsd'accusation~
ce qu'on peut direà plus forteraifondes~/K/K<!M~ qui font privés
entièrementde ru&ge de la raifon cependantcela ne doit s'en;-
tendre qu'avec les modificationsrivantes.
i". Quant aux ANIMAUX,quoiqu'ilsne puiaënt être accules
on néanmoins pourfuivre ceux à qui ils appar-
directement~ peut lorl-
tiennent les ces Animaux ont ca-ules,
X.t.~y?~ pour dommagesque à leseon.
paup. ~Ct~ ~'C. que ceux-ci y ont contribué, ~bitpar leur négligence
Af<'M.yw«M< foit en lesexcitant à nuire & à bleue~es PaHans il y a:
tenir,
même des cas où on ne laine pas que de punir les Animauxeux-
mêmes commenous le verronsen parlantdu crimede F~M~
A des ENFAN s, on n'entend parler que de ceux.
'JC.7n/ regard de ducer-
<M'leg. Corn. de font dansun fi tendre, qu'il ne leur permet pas
Siccar. qui âge comme
L. i. t. code, ner le bien & le mal; cars'ils approchent de la puberté
ont atteint de dix ans demi pour les mâles, & neut
J?<f~M~<& s'Hs l'âge
Z.§.t. ans 8c detni les &: d'ailleurs les Crimes dont
M/«r. pour nlles que
ils peuvent, fuivant
(bM'prévenus ~ient atroces de leur nature,
les Loix la Jurifprudence être accufés&:punis dune peine'
de celle de il faut feulement l e cnme-
au.deabus Mort, excepter
une 'entière dans ceiut qui le
d'M~~ qui ~ppo~ë puberté
commet..
les iM-
3~ Pouî-ce qui coMe~e INSENSÉSFuRiEUX, de
BÉCILLES, y il a mêmeraifon pour les décharger 1 accufatio~
comme eux de la liberté defpnt
que les Impubères,étant prives même
~éceuaire pour commettre'le Crime ron peut ajouter
leur faveur, qu'ils font de~
cette co.nudéfationparticulière en
'AU DROIT CRIMINEL.7~ y. 77/: C~.7r. 7!
affezpunispar le malheurde leur état eumFati infelicitas~cM/a~ Z. n.t~/t~.
/o~ ~p/o~M/!tM/ dit la Loi. D'ailleurson ne doit pas crain- Cornel.deSiccar.
~.t7.~
dre que cette impunitépuiffetirer à aucune conséquence n'y O~c.
ayant perfonnequi dansla penséequ'il pourroitêtre un jour dans
le cas d'en profiter, fe portât volontairementà commettre le
Crime; c'eft la remarqued'un fameuxCriminalité. M«~M de
IIfaut cependantexcepter certainsCrimesatroce$qui intéreS~- CMnU/ cap,
fent la Religionc~l'Etat, & qui, à caufedu dangerdeleur con- n.6'
féquences, demandentune punitionexemplaire tels entr'autres
que les crimesde Z<M<ï/~<&M 6* humaine,6cle Parricide, < L. P~a
pour lesquelslesIntentes peuvent être pourfuivis&: puniscomme leg.~'o~. de
Parricid.
tous autres, en quelque tems que cescrimes ayent été commis, /M/. C~.
foit avant foit après là Démence c'eStle fentimentde Gomez& /§.n.7.
de Tiraqueau qui fe fondentfur ces termesde la Loi 14 de Gomc~~Mr.
r~/o~.cap. i. n. 7~.
~.F.F/C.~~E~~T?. ~K/Ka/!K(!M~~<'M<7/ÏJ. y/H. ~<Pœy;~
Maisfuivantnotre Jurifprudenceon ne distinguepoint, en'tait MC/:}. y:.6.
d'Accufation,entre les crimescommispar les YnSenSesc'eSt-à-
dire que ces crimesfoientatroces ou non, qu'ilsayent été com-
misavant ou après la Démence, on ne laiffepasque de procéder
égalementcontr'eux par la voie extraordinaire par la raifon
qu~ilfaut au moinsconflaterla Fureur, & qu'il peut fe fairequ'il
y ait eu de bons intervalles.
Maisde quellemanieredoit fe faire cette Procédure? Et quels
en font les effets?
Comme ces QueStionsfe préfententtrès-fouventdans la Pra-
tique, &: que nos Ordonnancesne Statuentrien de précis à ce
fujet, nous croyonsdevoirlesexaminerici, d'après les Auteurs,
avec toute l'exactitudeque leur importanceparoît demander.
Ou le Crimea été commisdans la Folie ou la Folie eft fur-
venue depuisle Crime.
Au PREMIER CAS, commeil n'y a point de véritablescrimes,
c'eStle cas d'appliquerlesPrincipes& lesraifonsque nousavons
établiesci-devantpour faire déchargerl'Infenféde toutes fortes Z.§./W?K/t.
Z. ~~M;7.
de peines, foit corporellesSoitpécuniaires: ce qui ne doit s'en-
tendrenéanmoinsque fousles deuxmodificationsfuivantes; 1'
ne, que le Crime ne foit point de nature à demanderune puni-
tion exemplaire, tels que ceux de Lèze-MajeStédivine & hu-
maine& le Parricide, que nousavons exceptésci-devant; 1'<:K-
que le Crime ait été notoirementl'eSïetde la folie car fi
Kij
7<? ÏN~TITU TE S
l'Accusen'étoit infenféque par intervalle, & qu'il y eût preuve
qu'il fût tombé dans le Crime au moment qu'il étoit zn<Kc~M
MM/~a~Mil pourroit être condamnéà la peine ordinaire que
méritoit ce Crime c'eAle fentimentdes Auteurs, & entr'autres
7;< Clar. de Farznacius,qui conseillemêmedans le doute de s'apurerde
$.).~B~. 60.
.F<M)M< ~M,9~. la perfonnede Hn&nfe, & de le retenirdanslesPrifonspendant
~<. n, un certain tems pour voir s'il viendraà réHpi~cenceaprèsquoi
fi la Folie continuede maniereà ne pouvoirplus efpéreraucun
amendement, il faut ou le transférerdansl'Hôpital des Fous~ ou'
le mettre à la garde de ~es-Parens.
Il y a même des Auteurs, qui prétendentque pour pouvoir-
condamnervalablementl'Accuféqui n'eft infenféque par inter-
valles, ce n'en:pas affezqu'ilfoit prouvé qu'il ait'commisle Cri-
me dans un de ces intervallesdilucides, mais qu'il-faut encore
que cet Accufé foit reAé dans ces intervallesdilucides pendant
tout le tems qu'on lui a induit fon Procès afin qu'on pût dire
qu'il a été en état de fe dérendre.Ces Auteursajoutent que c'e~
aux Parens de l'Intenteà prouver la continuité de fa Démence-
pendant un tems conndérable~ fans quoila préfomption éît toû-
jourspour lesintervallesdilucides~o/o~p/~&ïH/ a/~Mo~
M/~pMcontinuumargult ~ac~a ~a~t c eft la Doétrine de'
Zachiasen fes Queif. ~~cc-~g-~ decif.z. 6' 3.
La Folie fe prouve ordinairementde trois manières ou par
les73!/ccMM~ ou par les Faits, ou par le Rapportdes Médecins
maisde ces trois manieres celle du Rapport des MédecinseA
la plus ~re\ fuivant l'Auteur que nous venons de citer parce
~ue, dit-il, la Folie eAune maladiede cerveauque le Médecin
eApIus en état de eonHO~tt'e que tout autre.
Pour que cette preuve foit juridique, fuivantnotre ufage, i1
fauttrois chofes !°. que le Juge interrogel'Accuseen particu-
lier cet interrogatoiredoit rouler fur tout ce qui peut conduire'
à faireconnohre6 la Folie eft vraie ou feinte 2°. il doit le faire
vifiter par les Médecins, auxquelsil fait prêter fermentavant la'
viute &:leur rapport, pour qu'ilspuiffentavoir foi en Ju~icc
a°. faire une Enquête des ades de folie que l'Accuféauroit pu
faire tant en pféiënee qu'en l'abfëneedu Juge & dansun terns.
où il ne pouvoit pas jfbupeonnerqu'onl'obfervoit, pour ravoir
fi ces faits ont été continusdepuisla Folie furvenue ou feule-
ment par intervalles; &fi auparavantl'Accufationil yavoitdéjà'
eu des ac€esde folie (ce qui eAune forte ppéfbmpHonpour a~
AU DROIT CRIMINEL.~AT'.7/7. C~p. 77
j~urerla vérité de la Folie furvenuedepuis). Cette Enquêtepourra
être faite fur Requête préfentée par les Parens, & ceux-ci pour-
ront même en indiquer les Témoins, mais il faut en même tems
le concours du Minutere Public pour éviter tout fbupcon de irau"
de & de fubornation des Témoins.
NousneconnouïbnspoiatlesAbolition~générales
parminousy
quelqu'étsnduequ.ele Priace.donneaux Grâces qu'il accorde,
ellesne vont jamaisjusqu'àeffacerentièrementla note d'in&mip
qui eA attachée au Crime $c nous avonsretenu fur ce point b
Maximeétablie par la Loi 3. duLCodeque nousvenonsde citc~
jP/i/ïc~ ~KCJ <A'~ noM~ enforteque la Réhabilitationaccor-
-déepar les Lettres de Grâces, ne pfpdt.tit~Utce
~h~e en j~yeuf
de celui'.qMi!es~btient~qu'une~ctio~ppurpoup~ivrecelu} q~i
voudroitfuireprocherfon crime, à moinsque cesLettresn'aye~t
été obtenuesavant qu'ily ait eu un Jugementde~onda~nNation
prononcéeen dernierrenbrt.
De ptus, ces Gracesne s'accordentpoint genéra~n~t ppuf
toutes fortesdeCrimes, commechez les Romains; i.lyade~-
tainsCrimesque nos Rois ont exceptéspar leurs Ordonnancer
tels quel'AHamnatprémédité, le Crime de ceuxqui font,[pués
pour tuer ou excéderquelqu'un, quoiquel'eSet ne s'enfbit point
enfuivi, le Duel, le Rapt par violence, la Rébellion à Ju~icc
par force ouverte, dont il eApar~edans l'art, iv. duTit. XV?~
de l'Ordonnance à quoi l'on peut ajouterà plus torte Mi~oales
crimesde Leze-MajieAé divine&: humaine,la Sodomie,le Pap-
ricide, & l'Empoisonnement.DaM'tous ces cass'il y avoit e;n
~es Lettres ~urpr.uesà SaMaje&é,Elle peonst aKsCom-sSup~-
.'IN S T I~TUT E S
fieuresde lui en faireleursRemontrancesy &:auxlugasMterïeur~
de les adreSïerà M. le Chancelier.
TtH~M/d ËNPïN,pour ce qui concerneles~?M~ il eStcertainque celui
~<!< liv. J.
~7< qui obtient Lettres de Graces n'eStjamaisdifpenféde réparer les
torts qu'a occasionnéfon Crime & de rembourferà la Partie
civile Sesdommages intérêt~ le Prince n'étant jamaiscenfé,
par les Graces qu~l accorde, vouloir préjudicierà un tiers,,Sui-
vant cette belle Maxime Princeps/~c/yM! eoy!c~ y!ca
P7~/M/?KM/OM/'C CM~aMvelle, neealienacommoda /tB~ cûmad
-co/M/MK/M/M utilitatemfitgenitus;c'eStpour cela que les Lettresd6
'Grâces portent toujours cette iclaufe,moyennantPartie e!
lisfaite.
Ce n'eStdonc feulementque par rapport aux ConnScations&
Amendes qui commenousl'avonsobSërvé,Sontacceffoiresà
j6s~(,~«/. la Peine remifepar ces Lettres, que l'AccuSëdemeuredéchar-
encore faut-il excepter par rapport à la Confifcation deux
gé
cas; lorSqueles Biensconfifquésont été aliénésaprèsles cinq
années de Contumace; 1°. lorfquela ConfifcationeSt acquiSëau
profit du SeigneurHaut JuSUcier,dans l'un & l'autre cas la ref.
titution de laConfifcationn'a lieu quelorSqu'ily ena une claufe
cxpreSïeportée par les Lettres c'eStla remarquede Theveneau,
?M.,X7~. ~/T/?~ a~pc~ e/ï~
PART1E QUATR1EME.
T I T R E
PR~Ë~.I.ER.
CHAPITRE PREMIER.
De la jM~~OTt Criminelle & des Droits
qui en dépendent.
T E s Romains duHnguoient trois degrés d~ Pouvoir dans le-
Juge..
Le PREMIER qu'ils appelloient merumimperium,ou DROIT z. </<</?,
DE GLAIVE,en vertu duquel le Jugepouvoit condamner mort.
Celui-ci, dans les premiers tems, avoit été réfervë au ïeut Peup!e
& il étoit une fuite du Pouvoir de faire des Loix, de
Romain Z.T.Ccn/?~
créer des Magifrrats, de faire la Paix & la Guerre, & autres ~y~'
femblables qui font attachés à la Souveraineté, de maniere que
les Magi~rais n'en pouvoient ufer que lorfqu'il leur avoir ét~
ïiS INSTITUTES S
une Çommimonnarticuliere mais dans la fu!te,
attribué,par
c'efi.à'dire fous le regne des Empereurs ce Droit de Gi.Atv&
fut attaché à la Dignité des Premiers Magiftrats, tels que le Préfet
Z.r.deC~K-.du Prétoire pour la Ville, & le Proconful pour les Provinces.
,P~ H~. Le SECONDDEGRÉde pouvoir, qu'ils appelloient mixtumim-
que le Commandement & la JurifdicHon s'y trou-
p~M/M, parce
de voient mêlés enfemble conçoit fmguliërement dans un Droit
X. r.4.
C~e/.<'MM< de Po ïj i c E tel que de donner des Difpenfes contre le droit
~/«/ commun,. d'accorder des Reflitutions en entier, & en un mot,
de connoître de toutes fortes d'Affaires hors de pouvoir ufer du
Droit de G L'Av E c'efi celui qui étoit attaché à la Qualité de
& qui étoit exercé ardinairement par le Preteur.
SimpleMagistrat,
Z.6. Ënrtn, !e T R o i s l EME D EG RÉ qu'ils appellqient~V~'<?,
~M<'m~~<& étoit celui de la ~o~ /M~!&o/ C'eA à ce dernier qu'étoit
borné le Pouvoir de ceux qui avoieni été commis par les Ma-
adminiArer laJuAice fous leur nom, 8c qu'on ap<
gi~rats -pour
des cela Judices Z~H, ou autrement Juges Pédanés,
Zoy/«<M j pelloit pour
~«jpt. ~a. 9. qu'ilsjugeoient ordinairement étant deboutfur leurs pieds,
parce
n'avoient de Tribunal. Le pouvoir de ces derniers
~qu'ils point
corififloit uniquement à faire exécuter leurs Jugemens à
Juges
la difïérence dé celui des MagiArats .qui joignoient encore à ce
Z.K&0~< Droit celui de nommer des Juges, & de faire exercer la JufUce
'tfMfMM!)M~ <~ fous leur nom.
~<
Il n'y avoit donc que les feuls Magifrrats a qui la Jurifdiaion
fût &:qui par cette raifon funent en droit de la déléguer
propre,
à autres. Ils pouvoient la déléguer en tout ou en partie &
d
même comprendre dans cette Délégation le Droit de GLAIVE,
n'en jouifïbient eux-mêmes, comme nous l'avons dit,
quoiqu'ils
ne
qu'en vertu d'une CommuKonparticuliere mais ils pouvoient
fe dépouiller de l'Omce auquel la Jurifclictionétoit attachée.
Z. M-~<t Il y a plus celui qui avoit la Juridiction déléguée,pouvoit
comme celui qui l'avoit~ nommer un Juge pour 1exercer
fous fon nom & ce Droit de/M~ qui s'efi pratiqué fur-
tout du tems des Empereurs, a été adopté par le Droit canoni-
comme il paroit par le Titre des Décrétales de C~c.
que,
P otefl. 7~.
DANSNOTp.EUSAGE,depuis qu'il a plû à nos Souverains
de communiqueraux Magi~fats cette portion de leur autorité,
& de ne te féietYer quecelle de
qu'pn appe~JyR.iSDiçTiON,,
AU DROIT CRIMINEL, ~.sr.7~ C~ n~
faire des Graces qui leur concilie l'amour & les bénédictions de
leurs Sujets, ce Droit de GLAIVEa dès-lors été regardé comme
faifant partie de la Juridiction ordinaire de maniere qu'il n'y a
été expre~ément interdit par les
que les Juges à qui ce Droit a
Ordonnances, qui ne peuvent en ufer parmi nous, & que c'eA
feulement par les Degrés de Juridiction que les Juges ordinaires
font di~ingués entr'eux.
2°. Nous ne connoiffonspoint pareillement dans nos Juges y
ce pouvoir de déléguerà d'autres leur Juridiction. Il faut, pouf
exercer la'Justice dans-ce Royaume, être revêtu d'une
pouvoir
Autorité publique-que le Roi feul peut donner par des Provif ons
en Titre d'Ornée, ou par d'ésCommiïHohs'particulières. Nous
n'entendons pas néanmoins exclureici le pouvoir qu'ont les Evo-
& les Seigneurs Hauts-Justiciers en vertu des Conceffions
ques
dé nos Rois, de commettre e'n leur place. desJuges
particulieres
rendre la JuAice. Nous exceptons encore le'cas où il ne
pour
~e trouveroit pas dans un Tribunal un nombre &)nlïantdéjuges
pour jugef en Matière criminelle; l'Ordonnance permet alors
aux Juges d'appeller les plus anciens des Avocats fuivant l'Ordre On/CM. <&
duTableau. Mais il y a cela de remarquable en ce dernier cas, 1670. M.2{~
fa & ~(.t;r
le
que Juge ne ceSe point d'exercer Juridiction qu'il n'y
a même que lui M qui ait le~Droi.t.deprononcer le Jugement
celui dés autres étant borné' nmplement à donner leur avis.
Au lieu que chez les Romains, il n'y avoir qu'un feul Juge-
prépofé à chaque Tribunal, & que ce Juge connoinoit égale-
ment des Matières civiles & criminelles, on a di~ingué parmi
nous deux forcesde Juges l'un pour le Civif, connufous le nom
de LtEUTENANT GÉNÉRAL dans les Bailliages-,~ûrre pour le
Criminel, qu'on appelle LIEUTENANT CRiMiNEl, & ceux-ci
ne pouvant encore iumre pour l'AdminiAration de la JuAice,"9>
bu pouvant être empêchés pour caufe de maladie', abfence o~
on a crû devoir à tous ces cas, en leur affo-
fufpicion njpplëer
ciant des Omciers pour les aMer ou les remplacer dans leur$
fonctions & ces Officiers font ce que-nous appelions, dans les
'Parlemens &Préndiaux, CONSEILLERS & dans les Bailliages
& autres Tribunaux inférieurs, LIEUTENANSPARTICULIERS
& ASSESSEURSquia ~f~ J~c~. Il paroît par les Titres
du Code & du Digère'~ 6- O~c. que ces
d'Officiers n'étoient point inconnus chez les Romains, cetoit ia=
&nQiott particulière des Jurifconfultes mais cette ~n~ion'~
i~p I.NSTITUTES
avec la même étenduede pouvoir, que celle des
s'exereoltpas
AueUeursparmi nous elle ne leur permettoit que d'amfierle
non en Ion. a bsence à moins qu'ilsn'y fu~.
Juge., point de 6éger le les
~dt .autorité fpéci.alement p ar Prince,'ou par premiers
encore ne pouvoient-ils le faire en ce dernier cas
MagiArats
pour procéder a, l'Inn:rucHon &:rendre des Jugemensinter-
que
focutoires il n'y avoit que le MagiAratfeul qui pût prononcer
le Jugement déhnitif. Au lieu que nos Affefféursne dépendant
point du choix.desJuges, & tenant leur pouvoir immédiatement
du Prince.,p.ar1esProviuonsde leursOffices peuventtaire tou~:
ce que fait'leJuge, &:le remplacerdans toutes fes foocUonsen
cas d'abfënoe,'ou autre légmme empêchementde ~-part il$
peuvent comme lui appeller des Avocats pour les amUer dans
leursJugemens en cas d'inmmfàncedes Juges.
~i6n, pour mettre le Jugeen état d'exercer lajuri~ic~
~9~'cj;irninelIeparminous,il~ut.pluHeurschofes.
premier l ieu, qu'il y a~ un Omcier chargé du foin de~'in*.
~n
~ormefde tous lesexcès qui peuvent troublerTa tranquillitépu-
les réprimer. Cet Omcier eAce que nous
blique)a6nqu'il puiffe
~CM/ ~O~cë ou ~/c~~an$ les JuAicesSeigneu-
appelions
fMes, ~c:~M/M~ danslesJu~ices Royales, Bailliages&:
&:PRO.cuRpUR.s C~ÉRA~ dans. les Par"
Siéges:Piéfidiaux;
lemens. autresCoursSupérieures il eAappelle ~o/MOMK/'dan~
les tri!wt~ux Ecclé~ques. Npus avons donné ci-devant une
idée généraledes Fondions de cet Officier public; nous aurons
îiëu de les détailler,plus particulièrementci-après, entraitant
de l'Intrusion dont il eft le principalMobile.
Il rau~ en~ep~ qu'il y ait un Endroit deftiné ~péciale-
tnen.tpour rexerciçe.de,fatJuri~icHon, & que ce lieu fbit pu-
blic, ann, queles Jugemensqui s'y rendent, ayent le çara~ere
d'autenticitéhéceHairepour pouvoirles mettre à l'exécution ce
<&
Oft/OXM. lieu e~ce qu'on appelle AUDITOIRE.Par un Arrêt de Règle-
t;;6,t< mentdie laÇour, du tc-Jum i7n il eft enjointau Lieutenant-
deBlois, aux Interrogatqires & à
Crim~el lorfqu'il procédera
lés Inlifuctions qu'il écherafaire en la Ville de Blois, de
tpuMS
lç.s f4iMdans le lieu où & nent la Juridiction du Bailliagede
Blois, &ns.ppuvoirà l'avenirfaireaucun Interrogatoire ou autre
Inûruc):ipn.enMatièrecriminelleDANSSAMAISON,« ~auftou-
Mtbisen cas de MALADtEde Témoins ou des Accufésétan~
perjfonnel ou d'aŒgne pour être oui,p
.enPeqret ~'ajournement cea
AU DROIT CRIMINEL.7~?'.7~ C~.7. 1~1-
CHAPI T RE II.
CH APITRE 1 II.
r/r~RjE C 0 ~VD.
Des y~G'2E~ 07:Z)7~V~m~~ en Matiere
Cr~z~/y~.
CHAPITRE PREMIER.
Du Juges de Seigneurs, &de~z/rCpTMp~TZcee~~zpKr~
Criminelle.
C H API T R. E 1 I.
6' deleur Cb~~MCe e
D~ Juges Royaux7iT/~irMM~
~~c~Cr~Me~e.
I~T Ous diflinguonsdeux fortes de Juges Royaux Inférieurs; 3
les PREVÔTS R OYAUX, &: les BAILLIS & SÉNÉCHAUX.
j_~
On appelle les uns &: les autres Juges~aM~ Ordinaires,tant
leurJuridiction eft fondée fur desProviens ou Com-
parce que
minionsparticulieres qui font émanéesdirectementdu Roi, à
la différencede celle des Juges des Seigneurs que parce qu'ils
connoiflentde toutes les Affairesqui ne font point formellement
les Ordonnances, à la différencedes JugesRoyaux
exceptéespar
Extraordinaires, dont la Juridiction eft bornée aux feulesMa-
tieres qui font marquéespar rEdit de leur Création ou d'Attri-
bution.
Mais commeces Juges Royaux différentaum entr'euxpar 1 e~
tendue de leur Pouvoir, c'eftce qui nous donne lieude traiterici
Céparémentde leur Compétence.
§. I.
Z~P/o~.Rcy~A'.
Les PRÉVÔTSROYAUX qui en de certainesProvincesfont
connusfousle nom de CHATELAINSVIGUIERS,VICOMTES,
font proprementceux que nousappellonsJugesOrdinaires,parce
de tous lesCas ordinaires,c'eft-à-dire qui nefont ni
qu'ilsjugent
ni Ils ont cela de commun avec lesJugesSei-
royaux prevôtaux.
leurs Sentences reffortitordinairement
gneuriaux,que l'Appelde
aux Bailliages& Sénéchaufïëes ce qui les fait appeller Juges.
Royaux ./7!/?/MM~, ou Juges Ordinaires à la charge~0~
MAISdeux chofesles diRinguentprincipalementdes Jugesdes;
Seigneurs l'une, qu'ils ne peuvent connoître, comme ceux-ci~
desCrimescommispar lesGentilshommes& Officiersde JufUcey
l'autre, qu'ils ne font point fujets comm'euxà la Prévention de
la part des Baillis& Sénéchaux. Il eft vrai que par l'articlevi~
du Titre I. de l'Ordonnance, lesBaillisfont autorités, en cas de
de la des Prévôts Royaux, de connoître des.
négligence part
Crimescommisdansl'étenduede leurJuridiction) maisc'eft alors
1 1
~4 ÏN S T 1 T U T E S
moins à titre de Prévention,que par forme de D~m
établit entr'eux une efpece de concurrence; &d'ailleurs ce neit
de trois jours feulement, à compter depuis le
qu'après l'espace connoître en ce dernier
Cfime commis que les Baillispeuvent,
tandis celui de vingt-quatre heures leurfuffit pour pou.
cas que
voir connoitre, au préjudicedes Juges Seigneuriaux.de Mont-
IL Y A des Coûtumes telles que celles de Tours &
Prévôts ont la Prévention en Matiere cri-
didier, où les Royaux
minellehurles Juges Seigneuriauxde leur reffort.
A certains cas où ils peuvent prévenir les Prévôts
IL Y même
s'agit des Crimes commis par
des Maréchaux';ravoir, lorsqu'il
& Gens fans aveu, Mendians valides condamnés
les Vagabonds &
à Peine corporelle Banniuement, ou Amende honorable
ces Crimesne font d'ailleursde leur nature ,mRoyaux
lorsque
ni PMvôtaux c'eft la Diïpoution de Fart, x. de ~.Déclaration
n'ayent pas le Droit de
~~e, quoiquelesPrevôts'Royaux de leur cela n em-
connoître desCas &
royaux prevotaux nature,
ne aux termes de la Déclarationque
pêche pas qu'ils puiuent,
nous venons de citer, informer, décréter & même interroger
ces
lesAccufésde Cas royaux&prevotaux, à la charge d avertir
l es Baillis &:Prévôts desMaréchaux. Ils n'avoient
inceffamment
fuivant l'Ordonnance de 1670, que dans le feulCas
ce pouvoir,
du flagrant-délit. < '~M~
LesTPREvÔT Es ROYALES ont été principalement établies
dans les lieux où il n'y avoit point
pour former le premierDegré le nombre de
de
de Bailliageni JuAiceSeigneuriale. Cependant,
s'étant conudérablement m ultiplié dansles lieux
ceslur~iaions
mêmes où il avoit Bailliages &SenechauGees
y des ,Siégesde
& l'expériënce'aya'nt&itvoir quecette augmentationde Degrés
de Juridiction dans un mêmelieu étoitplusonéreuseque profi-
table au Public, le Roi, par unEdit dumoisd'Avril ï74~a~
lesPrévôtés Royales établies dans~sVil-
à.-proposde fupprimer & de les.reumr à ces.Baillia-
ijoùil y a des Sièges de Bailliage,
a ux Ordonnances d'Orléans & de Rouffillon.
conformément
comme les Prévôts Royaux ont le Droit de connoi-
"Aure~e., aux
Cas n'ont été réfervés ~écialement
tre de tous les qui pas
une idée
Baillifs& Sénéchaux, on ne croit pouvoir donner plus
de.leur déterminant précifément celle
exa~e Compétence, qu'en
~ecesdernierSt TT
~ii.
AU DROIT CRIMINEL. -P~r. 7~ C~A ï4$
§. II.
Des J?a~ 6* ~aM~.
CHAPITRE III.
DesParlemens, 6" de leur Compétence
M~~M€7'g
Criminelle.
T~ ÂRMiles Juges Royaux ordinaires, le PARLEMENT tient P. G<o~t
fans contreditle premierrang lesAuteursl'appellentle vrai <:<l9. ZM6~J
<<K.P.
J9<~0/X!<H~ le
del'Autonté du Roi, jP~MK/'<& ~/&C6 le
Vengeurdes Crimes & c'eft en cette qualitéqu'onpeut direde
ce Tribunal, ce que la Loi dit du Préfet du Prétoire, qu'on doit ï. I. ff'.deO,~C~
regarder fes Jugemens comme s'ilsétoient émanésdu Princemê- P~P~.
me, qui le fuppofeauffidiAinguédesautresJuges par fa Ëdélité,
fa ~ageHe,& feslumieres qu~l reAd'ailleurspar l'élévation de
fonrang c'eft auffipar cette raifon que fes Jugemensfont inti-
tulésdu nom du Souverainmême qu'il décideen dernierref-
fort; qu'il a le droit exclufifde faire des Réglemens, & de ne
pouvoirêtre pris à Partie.
Nous ne rappelleronspoint les autres avantages qui duHn.'
guent ce Tribunal en Matiere civile. Nousl'envisageonsici rela.
tivementà fa Compétence en Matiere criminelle & nousob-
fervonsd'abordà cet égardque le Parlementeft compoféde plu'
fieursChambres parmi lefquellesil y en a une fingulierement
devinéeà juger lesMatierescriminelles on l'appelleTouRNEL'
LE, non pas tant, comme l'ont prétendu certains Auteurs, à
caufede la petite Tour où Setient celledu Parlement'de Pans
dont les autresParlemensont empruntéle nom maisprincipale"
ment parce que les Juges de toutes les Chambresy vont &cceC'
~vementjuger tour.à-tour.
ÏNSTÎTUTES
Ce~dans cetteChambreque fetient laChambredes Vacations,
les mêmes en Matiere criminelle, aux termesde
oui a Priviléges
d'Août feulement d e la connoif.
?Edit du mois i669,àl'exception desPro.
fance du Crime de des
RAPT, Appels comme d Asus, &
f aitsaux Gentilshommes, l orfque ceux-ci d emandent
cès criminels
à être laGrand-Chambre; elle eft même autorifée par
renvoyésà
la Déclarationdu 4 Septembre167~ à.recevoir toutes Appel-
& toutes Plaintes de Crime de Rapt, &
lationscommed'abus,
en tous les Arrêts de défendes, & autres
à rendre conféquence
jugera à-propos, fans néanmoinsquel-
Arrêtsprovisoiresquelle
le puiffeles juger définitivement. jde oPré.
La Tournelle duParlementde Pariseft compofée cinq
dont dix font de Grand-Chambre, 6c
fidens,de vingt Confeillers, des
les dix autres font choifis dans chaque Chambre Enquêtesi
cette différenceentre ceux-ci &les premiers,qu'ilschangent
ilya fortent de la Tournelle, ils Sont
tous les trois mois & lorfqu'ils
trois au Greffe les Procès criminels
obligésde remettredans jours
lieu les Confeillers de Grand<
été
dont ilsavoient chargés au que
Chambre ne changentqu'à chaque femeftre, & qu'ils peuvent,
les Procès criminels de la-
en triant de la Tourneîle garder de
fuivant la difpofition de 1 article cxl.
grement du Président,
FOrdonnancede Blois.
dans les autres Parlemens, qu'il
Il y a desUfases.particuliers
feroit trop long de rapporter ici mais ce quidj&ngue principa- a
lement celuide Paris de tous les autres ~'eAl l 'avantage qu'il
deconnoître du Domaine du Roi & de la Régale
Non-seulement DU
mais encore de compter parmi fes Membres les PRINCES
ETPAIRS du &: de pouvoir les ju-
§ANG les Ducs Royaume,
ger en Matière criminelle.. des Parlemens, ayant e
été
L'OBJET principalde l'établuTement
lesBaillis & Sénéchaux, &
~répdmerles Abusque au ~~Juge des
inférieurs,faifoientanciennement de leur autorité, préjudice
~jetS du Roi, le pouvoir decesTribunaux fupérieursn'eft donc
de des Sen-
connoître la voie 1 Appel
pas feulementborné à par
mais encore de fairerentrer ceux-
t~ces de ces premiersJuges, à s'en écarter,
toutesles fois qu'ils viennent
Cid~s leur devoir foit en décidant les Con-
~it~leM donnant des Réglemens enfinen les Pro-
fits qui.peuveni s'éleverentr'eux, foit évoquant
eux, pour les juger à l'Audience.
<:èspendanspar-devant
MAISm~eh~mment deces D~ts de iupenonte, queiemen: 1o.n:"
le Par-
DROIT CRIMINEL.
P~?' i~
tement peut exercerenverslesJugesde fonjR~~f, il a encorece-
lui de pouvoir connoîtreen premiereIn~ance, à leur exclufion
de certainsCas où le Bien public & l'intérêt des Parties paroît
le demander.
CES CASfont i". toutes les fois qu'il y a une Caufe urgente;
& telle que l'autoritédes premiers Juges ne peut apporter un re-
mede affezprompt ni fuffifant c'eAla difpofitiondel'Ordonnan-
ce de t~3 art. xcvij.
2". En fait de Crime de LEZE-MAJESTE au premierChef.La
Grand-Chambredu Parlementde Paris eft en poffeffionde con-
noître de ces fortes de Crimes; commeil paroît par les Arrêts
renduscontreJean Chatel & Ravaillac & endernierlieu contre
le nommé Robert-FrancoisDamiens.
En fait deDuEL, lor&u'ila été commisdansl'enceinteou
les environsdesVillesoù lesParlemenstiennentleur Séance, ou
bien lorsqu'ileft commisentrePerfonnesde grandequalité& im-
co/-M/!cg c'eft la difpofitionde l'Edit du moisd'Août 1679 art.
xxij. & xxx. confirméepar la Déclarationdu mois de Décem-
bre de la mêmeannée.
De l'Entérinementdes Lettresde GraceobtenuesauGrand
Sceau, tant pour les GENTILSHOMMES quepour lesOrpiciERS
ROYAUX c'eH:la difpofitionde l'art. jx. de l'Edit d'Amboife,
renouvellée par l'art. cxcjx. de l'Ordonnancede Blois, & par
~art, xij. du Titre XVI. de l'Ordonnancede 1~70.
Ce n'eit pas tout les Parlemens ont encore des Droits parti-
culiers, relativement aux PREVOTSDESMARÉCHAUX.ï°. Ils
connoiffent de l'Infraction de Ban lorfque la Peine du Banniffe-
ment a été prononcée par leur Arrêt, en confirmant ou infirmant
les Sentences des premiers Juges, & cela quand même l'exécu-
tion en auroit été renvoyée à ceux-ci c'efl la difpofition de far-
ticle ij. de la Déclarationdu mois de Février 17~. 2°. Lorfqu'un
même Accufé fe trouve pourfuivi pour un Cas ordinaire, parde-
vant les Juges Royaux ou des Seigneurs & pour un Cas Prevô-
tal de fa nature pardevaht les Prévôts des Maréchaux & que
le Crime, dont le Prévôt aura connu, n'a pas été commisdans.
le Reffort des Bailliages où le Cas ordinaire eft arrivé c'eït au
Parlement d'y pourvoir par un Arrêt de Renvoi des deux Accu.
étions pardevant tel Juge Royal de fon Reffort qu'il jugera à-
propos c'en: la difpofition de l'art. xvij. de la même Déclara-
v
ÏNSTITUTE$
TES'
tien. 3 0 ..Enfin,lorfquedansle Cas de cette double Accusation
l'ImtrueHonde l'une fe trouve pendantedansune Cour de Parle-
ment, celle de l'autreAccufationdoit y être portée pareillement
en tout état de Caufe fuivant la difpofitionde l'article xviij. de
~a mêmeLoi.
Nous avons vu ci-devant, en parlant des Evocations, les
Droits particuliersqu'avoit le Parlement à l'égard des PR Ési-
D AU x en ce que d'une part il connoît par Appel des Evo-
cations qui font demandéesde ces Tribunaux dans les Cas où
.iCeux-cijugent en dernier reffort & qu'il peut renvoyer parde-
vant le plusprochainPréSidiaI, s'il trouve l'Evocationbien fon-
dée, &: de l'autre, que dans le Cas où les Préfidiauxne peuvent
juger en dernierreffort, s'il Setrouve desParensouautresCauses
de SuSpicionSuSHSantes, le Parlement peut renvoyer pardevant
telle JuriSdicUonqu'il le juge à-propos..
Enfinle Parlementa encore desDroits Particuliersfur lesJu*
CESD'EGLISE.Ces Droits confiflent 1°. en ce qu'il peut con-
ttoître par la voie de l'Appel comme d'abusdes Procès criminels
faitsaux EccléHa~iques nous verrons ci-après, en traitant de
la Juridiction EccIé.(iaAiqueles Cas particuliersoù ces fortes
d'Appelspeuvent avoir lieu. 2.°.En ce qu'il peut connoître par
la mêmevoie, de la Publicationdes Monitoiresdécernéspar les
Omeiaux. ~°. En ce qu'il peut obliger les Evêques de donner
des Vicariats pour l'InHrudion& Jugement des Procès criminels
faits aux Ecclénartiques, lorfqu'ils'agit d'éviter la recouffedes
Accufés, ou pour quelqu'autre Caufe importante à l'Ordre ou
au Bien public, à l'effetde quoi les Prélatsfont tenusde choinr
.telsConfeillers, ClercsdefditesCours, qu'ils jugent à-propos.
4". Qu'il peutobligerles Evêquesde nommerdes Officiauxpour
la Partie de leur Diocèse, qui fe trouve dansle Reffortdu Par-
lement. ~°. Enfinqu'ilpeut commettreun Juge Royallorfqu'il
s'agit d'Inftruirele Procès criminel aux Ecolé~ia~iquespour le
Cas Privilégié & même renvoyer en d'autres Sièges le Juge-
ment de cesProcès.
CHAPITRE PREMIER.
De la jHr~K%~ desPrev~Mdes ~<x/'ccA<ïM~
V A Compétence de cette Juridiction méritoit bien d'être
t traitée ici Séparément,puifqu'ellea fait l'objet d'un Titre
particulier de l'Ordonnancede 1670. Pour le faire avec autant
d'ordre & d'exactitude, que l'importancede la matiereparoît le
demander, nouscommenceronspar examinerquelleeft l'origine
de cette Juridiction & des Officiersqui la compofent; & nous
traiterons enfuite des Droits & des Formalitésparticulieresqui
la dutinguentdes autresJuridictions.
Les PRÉVÔTSDESMARÉCHAUX tirent leur origine de ces
Officiers, qui étoient prépoféschezlesRomainspour purgerles
'cheminspublics,des'Voleursqui les infëAoient,& à qui par cette
Z. ~0~/HM, §. raifonl'on avoitdonnéle nom de Za~o/!c~M/
n&.ff. deJudie.
Comme cesfonctionsétoient de natureà demanderbeaucoup
Q;/tMdamnatos d'activité& de diligence, & qu'elles ne pouvoient fe concilier
j~im ~MnM~Mf- avec l'appareil des formalités ordinaires, il a tallu, pour en fa-
~Min<<'r</?.t~.
</<<
ciliter l'exercice, y joindreune Jurifdiétion & donneren même
tems à cette Juridiction le degré de pouvoir & le nombredes
Officiersnéceuairespour apurer promptement l'exécutiondes
Jugemensqui en étoientémanés; dé-là le PrivilégeSingulierqui
lui a été attribué de pouvoir juger tout-à-la-fois eh première
Inftance & en dernier reubrt. Ce Privilége leur a d'abord été
donné par lesEdits de FrançoisI. de 1514 &:ï ~34 & enfuite
con~rmépar l'Ordonnancede 1~70.
Mais, commed'unautrecôté ce Privilégefaifoitperdre à l'Ac<
cutë l'avantagede l'Appel qui pouvoit lui faciliterles moyens
d'acquérir des Preuves& de parvenirà fa JuAincation, ces mê-
mes Loixont cru devoir apporter les précautionsles plus exac-
tes pour prévenirlesAbusqui en pouvoientrésulter, foiten affo-
ciant à ce Prévôt différensJuges pour l'afMer dans fes Juge-
mens, foit en déterminantde la maniere la plus précife les Cas
particuliersfur lefquelsfa Juridiction pouvoit s'étendre, foiten-
~n en l'a~traignantà de certainesFormalitésdont l'omiffionfait
dégénérerleurJugementà la charged'Appel tel a été entr'autres
l'objetparticulier dela derniereDéclarationde ~731,qui a réuni
dans
AU DROIT CRIMINEL~~r.~ ~.7; i~
dans une feule Loi les Dispositionsdes précédentes, en même
tems qu'elle y a apporté des Modificationsconsidérables,que
nous remarqueronsci-après.
Les Tribunaux dans lefquels fe rendent leurs Jugemensfont
les PréSidiaux,dansl'étenduedeSquelsla Capturea été faite, ou
le Crime a été commis. LesOfficiersdont ils doivent être affif-
tés Sont, outre les Confeillersde ces Sièges, l'ASïëSïeurde Ma-
réchauffée8ele Lieutenantde Robe-Courte. Il eH_parIédes uns
& des autres, & de leurstondions fousle mêmeTitre de l'Or-'
donnancequi concerne les Prévôts des Maréchaux.
Suivantce Titre, lesPrévôts desMaréchauxpeuventêtre con-
sidérésfousdeux RapportsdiSîérens oucommeOfFiciERS MI-
LiTAiRES,ou comme JuGES.
En qualité d'OFFiciERSMILITAiRES,les fonctionsdes Pré-
vôts des Maréchauxconsent à veiller à la Sûretédes chemins,
commeilsfaifoientchez les Romains à mettreen exécutionles <&M<. <M. 6-
l. <&/'0/
Décrets& Mandemensde Juflice lorsqu'ilsen font requispar <& </<1670.
les Juges à arrêter les Criminelspris en flagrantdélit, ou à la ~<iM.t.~<
clameurpublique comme auffi les Mendiansvalides, Vaga- /?<C~. <&!7;!<t
bonds, & Gens fans aveu & pour cet effet on leur a donné
des C~K-~ J~c/cK~'e & ArchersSousleur commande-
ment.
CommeJuGES les Prévôts des Maréchauxont le Droit de
juger & de punir les Crimesqu'on appelle ~/ëypMMAr, en obSer-
vantles formalitésprefcritespar l'Ordonnance.
Nousavonsfait ci-devantl'énumérationde ces différensCas,'>@
telsqu'ils étoient marqués par l'article xij. du Titre I. de l'Or-
donnancede 1670. Nous allonslesrappellerici fuivantles chan-
gemensqu'y a apporté la Déclarationde 1731, qui a fixéleder-
nierétat de la Jurifprudencefur ce point, & ne permet pasqu'on 0'.
puiffey en ajoûter d'autres.
Cette Déclaration diftinguedeux fortesde Cas dont les Pré-
vôts peuvent connoître les uns qu'elle appellePrevôtauxpar la
QUALITÉDEL'ACCUSÉles autres Prevôtauxpar la NATURE
Du CniME;c~iIyacettediSerenceentr'eux,que les Prévôtspeu- ~6.
vent connoîtredes premiersen tout tems & en quelques lieux
qu'ils ayentété commis, mêmedans les Villesde feur résidence;
au lieuqu'ilsne peuventconnoîtredesderniers,que lorsqu'ilsont
été commisailleursque dans lesVillesde leurrésidence.
LesCas ~yo~~ par la QUALITEdesAccufés,font v
tous Cri- ~I.t. ~3.
x
ÏNSTITUTES
mes commis ï". par les Vagabonds & Gens fans aveu ( fous
ce nomfontcompris, fuivantla Déclaration, non-feulementceux
qui n'ont ni ProreSHon, ni Métier ni Domicile certain, ni Bien
pour SuMSier, &: qui d'ailleursne peuvent être avoués ni certi-
fiés de bonnevie & mœurs par personnedigne de foi maisen-
core lesMendiansvalidesqui font pareillementfansaveu) 2.
ceux qui ont été condamnésà Peine corporelle Banniue-
par
ment, Amendehonorable la Déclaration ajoûte que les Pré-
vôts ne peuvent connoîtrede l'Infractionde Ban que lorsqu'ils
ont prononcé-seux-mêmesla Peine du Banniuement 3°. par les
Gens de Guerre, lorfque les Crimes font commisdans les lieux
d'Etape, d'Auemblée ou de Séjour pendant leur marche &
non point dansleur GarniSbn ~°. Enfinpar les Déserteurs, leurs
Fauteurs & Subornateurs.,quand mêmeces.derniersne feroient
point Gens de Guerre.
Les Cas T~~H~ par la NATUREdu Crime, font 1°. le Vol
fur les grandscheminsde la campagne & nonceux faitsdansles
rues & Fauxbourgsdes Villes 2°. le Volfait avec eSra~tion
lorSqu'ileft accompagnéde port d'armes& violence publique
ou lorfque reSîracHonSetrouve avoir été faite dans les murs de
clôture ou toits des maiSbns.,portes &:fenêtres.extérieures, S:
ce, quand même il n'y auroit eu ni port d'armesni violencepu-
blique 3°. le Sacrilége lorfqu'ileft accompagnéde port d ar-
mes& violencepublique~°. la Sédition Emotion populaire,
Attroupement, ASIembléeilliciteavec port d'armes la Le-
vée de Gens de Guerre fanscommiflionémanéedu Roi 6°. la
Fabricationou Expositionde.fauffeMonnoie.
CHAPITRE II,
~~M~e.
De la J~/T/S~OTX
T~TOusconnoiiïbns dansce Royaume, cinq efpecesde Jurif
i~ dirions Militaires dont nousne ferons que donnerici des
Notions générales.
La, premiere&la plus ordinaire, eft celle qui s'exercepar le
CONSEILDE GUERRE,dans les Places& Garnifons;la fecon-
de, en tems de Guerre, par le PRÉVÔTDE LACONNÉTABLIE
& autres Prévôts, fervans à la fuitedes Camps & Armées la
troifieme, s'exercefur merpar les OFFICIERSDE MARINE;
la quatrieme, eft celle qui s exercepar MM. les MARÉCHAUX
DE FRANCE ~.Gouverneurs ou LieutenansGénérauxdes Pro-
vincesfur le pointd'honneur, & différendsentreGentilshommes
&:autres qui font la pro&mondes Armes la cinquieme enfin$
eft celle qui eft propre aux TpoupE's SuissESfervansenFrance.
Toutes cesJuriSictionsfont distinguées &par la Forme dans
laquelle elles s'exercent, & par lesCas particuliersqui font l'ob-
jet de leur compétence maiselles ne le font point quant aux
Procédures qui s'y observentpour l'inAructiondes Procès cri*
tilinels ces Procéduresfont les mêmes que celles marquéespar
l'Ordonnance de 1~70, à la réferve feulementde la Juridiction
Militaire Suiffe, qui a des ufages particuliers à cet égard.
$. I.
De la ~&e?~<?/!du. Confeilde Guerre.
Cette JuriiËidion, qui eft aum ancienneque l'établiu'ementde
la Difcipline dans les Troupes de ce Royaume s'exerce dans
la forme& pour les cas fuivans, qui font marquéspar les Or-
donnancesdu Juillet i6<~ ~2 Août 1666 & premierJuillet
17~.
LASëmbIéepour le Confeil de Guerre doit fe fairechez le
Gouverneur, LieutenantdeRoi ou Commandantde la Placeoù
fe trouvera la Compagniedu Soldat prévenu de Crime. Tous
les Officiersde quelqueCorps qu'ils foient, peuvent auiiter à ce
Confeil de Guerre, auquel le Gouverneur ou le Commandant
ont
:AUDROITCRIMINEL~y.7~ C~ Ï<~
droit de & lorsqu'il ne fe trouve pas dans les Pla-
~nt prénder:
ces où fe tiennent les Confeils de Guerre un nombre njm~ant
d'Officiers, qui ne peut être moindre de ~ëpt s'agiuant d'un
en dernier reffort; l'on devra y fuppléer, en convo-
Jugement
les Officiers & même au befoin les Sergens ou Maré-
quant dansles Places les voi-
chaux-de-Logis, qui font en garnison plus
fines ceux-ci ne peuvent <edifpenfer de fe rendre fur la requi-
ntion qui leur en eft faite par les Gouverneursou Commandans
& au cas qu'il ne fe trouve pas, pour inftruire le Procès à un Fan-
taffin, affez d'Officiers d'Infanterie l'Ordonnance permet d'y
par ceux de Cavalerie &: pareillement lorsqu'il s'agit
fuppléer
d'inAruirele Procès d'un Cavalier, de recourir aux Officiersd'In-
fanterie & dans l'un & l'autre cas, les Officiers qui font d'un
différent ont le Droit de prendre leur féance à gauche de
Corps
celui qui prëndera au Confeil de Guerre, & d'y opiner les pre-
miers les autres Officiers prennent leur rang & feance au Con-
ieil de Guerre fuivant l'ancienneté de leur Corps fans que les
Officiersde la Garnifon puiffent les en empêcher; à l'exception
feulementdu Capitaine de la Garnifon qui ~etrouvera commander
dans la Place & qui doit en cette qualité avoir la préféance,
quoiqu'ilfoit d'un Corps moins ancien.
L'ASSEMBLÉE ainfi faite, les Majors des Places, &;à leur dé-
fautceux des Régimens prennent des conduUons fur lefquelles
fe rendent les Jugemens militaires.
Il y a un Réglement particulier, pour le Confeil de Guerre qui
concerne le Régiment des Gardes Francoifës, fuivant lequel les
Commandansni les Omciers des Places ne peuvent y a~Mer ni
faireaucune ibncHon le Major ou Aide-Major de ce Régiment
eft feulement tenu, lorfqu'il y a quelque Soldat à juger dans le
Confeilde Guerre, d'avertir le Gouverneur ou Commandant de
la Place, pour pouvoir affemblerle Confeil de Guerre qui fe tient
dans la Prifon ou chez le Commandant du Régiment, & après
le eft rendu, d'en aller rendre compte au Comman-
que Jugement
dant de la Place, & lui demander la permiuion de prendre les ar-
mes pour l'exécution de ce Jugement. Ce Réglement qui eft du
8 Décembré 1691, fe trouve rapporté dans le Code Militaire,
Titre XXX. zt
Aaij
<M iNSTITUTES
§.IV.
De la ~C?~ Militaire de MM. Maréchaux .~MC<?:
~.v<
:AU DROIT CRIMINEL. y. C~. z/
§. V. ;f
T&f~Ï Militaire des Troupes~M~ ~0~ <!«
~C6 Roi.
Il y a aufli plufieursformalitésremarquables,dansl'InftrucHon
doit ce Jugement. C'eAleColonelfëul qui a droit de
qui précéder
recevoir la Dénonciationd'un Crime commispar un Soldat du
ce n'eR qu'enfuité de fes ordresque le Grand Juge
Régiment
à l'Information qui doit être intituléedu nomde ce
peut procéder
Colonel le Grand Juge doit nommer deux ou trois Officiers
l'anifter à cette Information outre lesOfficiersde laCom-
pour nés detoutesles
dont efUë Soldât, qui-font Commiflaires
bagnie
Adirés criminelles qui concernentlà Compagnie. Cette Infor.
mation fe fait tant en.pre~ncede, ces Commiuaires que du
a amené le Criminel, & des Sergens lefquels, ainfi
Prévôt qui cette Juri-
que le Gremér, en vertu du ferment qu'ils prêtent en
font tenus de garder un fecret inviolable fur les Procé*
diétion,
ce qu'elles foient rendues publiques le
durescriminelles-,jusqu'à
du Con(eilde Guerre. Ces Informations, ainfi que tous les
jour
.autresActes de la Procédurecriminelle,doiventêtre rédigéesen
Allemande. L ôrfque les Témoins fetrouvent d'une autre
Langue
JuriMidion que de celle du Régiment, le Grand Juge doit, à
de nullité de leursDéportions, requérirle Juge dulieud'où
peine
ils font,.pourqu'il les Me affignerde comparoîtredevant lui,
'&; dépoter par ferment pour la vérité. L'Information le Recol-
Confrontation fe font au refle de lamême maniere que
'lement,là de
nosOrdonnances. Il en eft auS de même
-celle-prefcritepar à
à la réferve qu'on ne fait point prêter ferment
l'Interrogatoire,
l'Accufé, conformément a ux Loix Impériales qui font fondées
fur cette raifon que ce feroitl'expoferévidemmentau Parjure,
comme.étant présumé vouloir nier le fait dont on l'accufe. On
M condamneauui à la Torture,qu'à défaut, ou de preuvespour
.la conviction, ou de.la.confefuonde l'Accufé & fur des indr
ces violens tels qu'ils font marquéspar les mêmes Loix Impé-
riales. On n'a aucun égard à la confeffionque fait l'Accufepen".
'AU DROIT-CRIMINEL. r. 7~ Chap.//A 19~
dant la Torture, fi elle n'a été enfuitepar lui ratifiéevolontaire-
ment c'eA pourquoi on l'écrit fur une feuilleféparée du corps
des Informations.
CH A PI T RE II I.
Des Juges j & de leur Compétence en Matiere
Criminelle..
§. IV.
~oe~e/M~c~& aK~~ Afa~ë Criminelle.
TOUTESLESFOISque le Juge d'Eglife, par la Plainte qui lui.i
<A adreffée ou même dans le cours de l'Intrusion criminelle
contre un Ecclé~a~ique, vient à découvrir que le Délit peut don-
ner lieu, foit par fa nature, fait par fës circonftance.s, à lacondam-
nation à quelque Peine plus forte que celle qu'il lui eft permis de
prononcer fuivant la difpofition des Canons & des Ordonnances,
doit en informer fur le champ le Procureur du Roi de la Jurif.
diction royale. L'Edit du mois de Février 1678 lui en fait une in- f~/A-. du
jondion expreffe, à peine de tous dépens, dommages, 6c inté. mcMf~/K.7,j6f)j,
C c ij
INSTITUTES
rets & c'eApar cette raifon, que les OrdonnancesFa~ra!gnent
r. /<!7?<C/.
de d'ailleurs dans les Décrets qu'il rend, la Caufe parti-
IP&<m~. t68i. à exprimer
culiere quiy a donné lieu.
MAIS commeil y a des cas où. le Délit commun peut fë
trouverjoint au privilégié;qu'ily en a'd'autres, où lesDélitspeu-
vent avoir été commisen même tems& par un Ecclénaftique
par un Laïc la difficultéa été de fçavoir de quelle manierede-
voit s'en faire l'In~rudioti fi l'on devoit commencerpar celle
du Cas privilégié, commele plus confidérable ou bien fi cette
InArue~iondevoit fefaire con},ointement par l'un& l'autreJuge,
chacun pour les Cas qui les.concernoient.
Anciennement l'on étoit dans1'ufagede commencerpar l'infL
tt'u0:ionduCas privilégié & ce n'étoit qu'après le Jugement,
que les Juges Royaux étoient tenusde fairele Renvoiaux Offi-
ciaux pour le Délit commun à la charge néanmoins, que les
Eccléha~iquesqui avoient été condamnés tiendroient Prifon
pour fatisracHondela peine du Cas privilégié, dont les Officiaux
é.toientrefponfablesen cas d'élargiflement mais cette forme,
qui avpitété autoriséepar l'Ordonnancede Moulins&' par l'E-
~.M«&M/<M~ dit d'Âmboiïëen 1~7~, a été changée par l'Edit de Melun en
<?.. ~t.
t 80, & parles Déclarationsde 1678 & 16§4 enforteque Fin~
truc~on~s'eâfaite dès-lors conjointemententre le Juge d'Eglife
~Cle Juge Royal au Siège de la Juridiction ecclénaftique.
Aux termes.deces dernières Loix, qui ont été con~rméespar
Fart. xxxvii~.de FEditde i<~ il faut diflinguerdeux Cas, ce-
lui où leProcès criminela été commencéparle Juge Royal pour
le Délit privilégié, & celuioù l'Officiala commencéd'induire
pour le Délit commun.-
Au PREMIERCAS, fi l'Accutëtraduit devant le Juge Royal
demandele renvoi pardevantl'OfficiaI, ou eu:révendiquépar le
Promoteur, lesProcureursdu Roi des Siègesen doiventdonner
avis à l'OfficiaI, pour qu'il fe tranfportefurles lieux, s'ille juge
à-propos Seencasde refusde celui-ci, FAccu~ doit être trans-
féré dans lesPrifonsde l'OmciaIitédans le délai de huitaine, à
compterdepuisla déclarationde l'OmciaI qu'il entend induire
le Procèsdansl'Officialité; &:dansle mêmedélai, le JugeRoyal
qui a commencéd'inftruire doit auffife tranfporterenl'Officia-
lité pour acheverrinArudion, aprèsquoi le Procès pour le Délit
commun ayant été inftruit& jugé en l'Officialité, l'Accufédoit
être transférédans les Prifonsdu Juge Royal;,pour y être jugé
pour le Cas privilégie.
AU DROIT CRIMINEL.~~y. C~A
DANS LE SECOND CAS, c'eSt-à-dIre fi le Procès a été
commencé par l'OmciaI, pour le Délit commun; le même ordre
fera obServéde là part de ce Juge, qui fera tenu d'avertir le Juge
Royal, dans le reSÏbrt duquel le Casprivilégié aura été commis,
& celui-ci devra fe rendre au Siège de l'OSRciaIitédans huitaine y
après fommation à lui faite à la Requête du Promoteur, faute de
quoi le Procès eStinftruit par le Juge Royal, dans le reffort du-
quel eft Situé le Siège de l'OmciaIité ou par tels autres que le
Parlement juge à-propos de commettre; mais tant qu'il n'y a
point de Juge Royal pour FaSuSterdans l'InStruRion l'OmciaL
ne peut procéder au Jugement.
Lorfque le Procès criminel pour le Cas privilégié s'inftruit
au Parlement, l'Evéque eft tenu comme nous l'avons observé
d'après l'Edit de 16~, de donner à l'un des Confeillers Clercs du.
Parlement fon Vicariat, pour faire le Procès conjointement avec
celui des Confeillers-Laïcsqui Sera commis.
Nous porterions plus loin nos. obfervationsfur ce point, St
nous ne nous réservions d'en faire l'objet particulier de la troi-
fiemePartie du II. Volume, que nous avons annoncé nous nous
contenterons d'indiquer ici, les formalitésgénérales qui concer-
nent cette Instruction conjointe; les voici telles qu'elles font mar-
quées par la Déclaration du 4 Février 1711., regiSiréeen la Cour
le 3 MarsSuivant.
Le Juge d'EgIiSëdoit avoir la parole; c'eStà lui de prendre le
fermentdes Accufés & des Témoins..de rédiger, en préSencedu
Juge Royal, les Informations, Interrogatoires, Recollemens &
Confrontations. Le Juge Royal a feulement le Droitde requérir
le Juged'EgIiSëd'interpeller les AccuSésfur tels faits qu'il jugera
néceSIaires, foit lors.de l'Interrogatoire, foit lors de la Confron-
tation ces Interpellations & les Réponfes des Accufés doivent
être t-ranfcritespar les Greffiers, tant des Juges d'Eglife que des~
Juges Royaux, dans les Cayers des Interrogatoires & des Con.
frontations. En cas de refus de la part de l'Official de faire les In-
terpellations requifes par le Juge Royal, celui-ci peut les faire
directement aux Accufés; & les Interpellations ainfi que les Ré-
ponfes, doivent être pareillement transcrites par les Gremers des.
Juges Royaux, dans les Cayersdes Interrogatoires, Confronta-
tions, & autres actes de la Procédure.
L'Instruction ain<iachevée ces deux Juges procedent chacun
Séparément, au Jugement définitif, Suivantla forme prefcrite pas
les Edits que nous avons ci-devant cités~
~og INSTITUTES
$.v.
Des Peines quele Juge ~6~M ou ne peut pas infliger.
Parmi les Peines qui peuvent être prononcées contre les Ecclé<
~aStiques l"on en diftingue de trois Sortes, qui répondent aux
trois différentes espèces de Délits qu'ils peuvent commettre.
Il y en a que le Juge d'Eglife peut prononcer à l'exclusion du
Laie d'autres, qu'il peut prononcer concuremment avec
Juge
le Juge Laie il y en a enfin qu'il ne peut prononcer dans au-
cun Cas.
Nous ne ferons que donner ici une notion fommaire de toutes
ces Peines, par rapport à leur nature & à leurs effets nousau-
rons lieu en traitant des différentes efpeces de Crimes, de re.
les Cas particuliers auxquels elles font attachées.
jmarquer
V
PARTIE
AU DROIT CRIMINEL: J~r.~
PARTIE CINQUIEME.
De /'7/~?/o/ï enMatiere Criminelle.
E toutesles partiesduProcèsCriminel,il n'en e~: pomt,
fanscontredit, de plusimportantequel'iNSTRUCTioN,
dont l'objet particuliere&de préparer,rechercher, or.. ~~MM,C/~
donner, &:<'o~o/<~tout ce qui eft néceSairepour parvenirà la ~M. 7«<M.t.jn.
4' :<
condamnationou à l'ab&lutionde l'Accufé c'e&pourcela que
les Auteursl'appellent l'a/7M du ~'yoc~ oc qu'ils lui donnentla
fur le Jugement même en ce que, difent-ils,celui-ci
préférence
eftenquelquefaçonarbitraire, & dépenddela volontédu Juge;
aulieu que l'Induction en:de nécemté& de la Loi & que corn"
meon ne doit point interpréteren malles actionsd'autrui, on ne
peutfe difpenfer, quelquenotoire que foit le Crime, d'entendre
ou mettreen demeurel'Accuse, dont la'Dé~enfëeft de DroitNa-
turel.En un mot, le Juge doit y faireune attentiond'autantplus
ferieu& qu'il ne peut la négliger fanscompromettretout-à-Ia-
fois, & rj7!pM~'c, en ce que l'InAructionmal faite peutoc-
cauonnerl'impunité des Crimes par le dépériHementdes Preu-
ves 8efon intérêtparticulier,en ce qu'il eA tenu de refairecette
Mruction à fes propres frais fuivant la difpofitionde nos Or<
donnances.
C'eAdonc pour prévenir, autantqu'il peut dépendrede nous
desinconvéniensauHtdangereux,que nousallonstâcherde don-
nerune idée auui exacte que jtbmmaire des différentesParties
qui doivent comp.ofercette Instruction} nousdifons~c/K/K~~
parceque nousne feronsque d'en rapporterici les Principesgé-
néraux, fuivantle Plan que nousnousfommespropofé dans cet
Ouvrage; nous refervant d'en traiter avec plus d'étenduedans le
II. Volume, que nous avons annoncéfous le Titre d'iNSTRUS-
Tio~ CRIMINELLE, fuivantles Ordonnancesdu Royaume.
PARMIles différentesParties qui doivent compojferrinuruc-
tioncriminelle, il y en a qui luifont< & qui entrentné-
ceffairementdans tous lesProcès criminels,tellesque la Plainte,
r.o/77MMP/~le Decret, l'7/<?g'dM~~ le ~7! a /<!C/
tïS ÏNSTITUTE~
<~MM) le ~<~<M~ la Confrontation, les Co/K~/M
~.pKMc,8cIe/M~
IL Y ENA D'AUTRES~ qui, quoiquefiëntiellesauProcësCn.
mln&l-)n'o~t.'Uednéanmoinsq~eacertains cas extraordinaires,
tellesqueles Procéduresparticulièresaux P/o~ desA~aM~
cellesfaites~ Matièrede ~e~ <S'Me~ & de ~cM.
2?<:?~y~ celles faites contre l'~c~ conm/Ka.
Mo~c6 Se contre les Co~.
c~ô'ntreles contre les ~M~ ~OM~,
~~< centre le C~~ ou là M~o~ D~~ les P/'oc~.
M/ ~AP~O~ M~C~ OU C'MJT~ les ~M.
~c~~ ~oy~. lé MoM~ l'F~Mc~ ~GCK/ef, les~~oc~~
~<:M-~a~<~ To/fK~ & lesFa~
7~ les/K~~
./H/~a~
D'ACTkES enfin qui font purement incidentesaux Procès
Se ne font censés en raire partie, telles que te~
<rimiMls, point
r~~s/M~f ZeK/ G'MMla ~oc~
~M~M~ 7~, ce
~~c~M~ P~ce ~P~ les ~M~ ~M/:
~C~Mo~cn~ vont fairela
CE SONT toutes ces ~inerentesFormalités, qui
Matiere de ce Titre à l'exception néanmoins des Procédures
concernant lesPrévois des Maréchaux, l'Entérinement des Let-
trés de Grâce, la Récusationdes Juges, & le Procès fait aux In-
nous lieu de traiter fous les Titres pré-
~n~s .dont avons'déjà de
c'ëA dans laDi&u~n nousferons de chacune
ééden& &: que
dans
ces tli~rèntës parties, fuivant rôKtre qu'elles doivent tenir
la Procédure, que nousauronslieu de remarquerles hat&ns par-
ticulièresqu'ellesoMentr'elles, &en mêmetems ce qu diespeu-
vent avoir de communou de dinërent par rapport à la Junipru.
dènce Romaine & Canonique. Nous croyons cependant devoir
nous avons faites dans
o~ervet d'avance quele&recherchesque
ces deux prémices-Sources,n'ont pu nousfournir de grandsie-
cours fur cet oMet particulier.
DROit RoMAtN, les Liv. XLVU.& XLVin.
ï°. Al'égarddu les feuls
du Digère, & le Liv. ïx. du Code qui font presque
il foit de la maniere dont les Romains inftrmibient les
où parlé
Procès Criminels, ne nousdonnent que desnotions tres_!égeres
à ce futët, & font entrevoirque c'étoit la partiede leur Junipru- Ja
dence la plus négligée. LoYSEAU en attribue principalement
€au&aux Auteu'rsde ce Droit, qui ne & font pas, dit.il,
Au DROIT CRIM.INEL.y. K d!9
~Zo~M~
~~r~Z~ j;at«f.<A.!e'
~Mr~MM~MûM~. la JURISPRUDENCE CANONIQUE,
Pour ce qui concerne
la Forme eft tirée elle-même desPrin.
outreque qu'elle prefcrit,
du Droit Romain, nous croyonsledétail oùnous pourrions
cloes d'autant inutile, l'on fçaitd ailleursque
entrer à ce fujet plus que
même après nous avoir tranMs les Pnn9ï-
cette Jurisprudence, to~-
nous avons retenus Qu'ici de ce Droit, a été eni)n
es que
elle-même fous le joug des Formalités qui ont
céede plier Ordonn.X(
établiespar nos Ordonnances. ~i667.<'<
CE N ESTdonc que dans lesOrdonnancesdu Royaume ,q~ <!f~I.
nouspouvons pui&rles véritablesPrincipes qui doivent r~glef
c/&, mais parmi ces Ordonnances, c~te qm
r/~M&oK de fur cette
doit principalement nousServir règle Matière, de e~
l'Ordonnancede 1670, qui contientuneféibrmationgénérale
toutesles précédentes.Nous ne pouvonsdonc mieuxlaiaire ,qu9
de cuivre dans la diaribution de ce Titre, 1 ordre & m~od~
oui nous ont été tracés.par cette Loi, d'autant plus reMab~,
a été comme l'on ~ait, par le concours des plus
qu'elle faite
la Franceavoit alors.
erandsMagiAratsque cette Ordonnance, il a parufousle Regn~
Il eft vrdque depuis
a~ueldeuxnouvellesLoix furcesMatieres,qui nefontpas mom$
recommandables par la &ge& de leursdiMt<ons, quoiquelles
la même étendue on veut parler ~r-toutde 1<~
n'ayent pas la
donnance concernant le ~a/
Ec~M~M~ mais comme lesMatieresqui~nHQ~.
de cette derniere Loi, font elles-mêmes p artie des diMHons
iet
de rOrdonnance de 1670, dont elle n'a fait que ~placer
TitresVIII. & IX. fansnous écarterde l'ordre qui nous e~tra~ les
nousnous contenterons de remarquet
par cette premiereLoi, a apport cette d<~i~e.~
changemens & modincations qu'y
& nousgarderonsà cet égard la mêm?mé!ho~guc.nQU&a~M
SuiviecMevant, par rapport à la Déclarationde ~t ~otie~
nant la TR~~M/î ~~M~
iNSTiTUTES
-1 CHAPITRE PREMIER.
1 D~~P&HMK.
p'.<<&0/ 'T'~PLAINTEeAle premier ac!:ede l'Instructioncriminelle;
'A.
i~t.6~. 'jt_ elle eA en cette Matière, ce qu'eftl'Exploiten Matierecf.
vile, ou ce qu'étoit le Libelledansle Droit Romain elle differe
cependant de celui-cien deux pointsprincipaux l'M~ qu'ellene
ttoit point être ngninéeà taPartie contre laquelleelleeA rendue,à
l'a~/x~ qu'elle ne doit point contenir de Concluions. Ces Con-
cluions ne peuvent fë prendre, commenousle verrons, qu'à la
fin de l'In~ruetion, &:Darune Requêteparticuliere qu'on ap-
pelle J?~~e~ CpMc~oMcn~y. Cellesde la Plaintene peuvent
tendre à autre chofe, qu'à demanderauJuge, qu'il lui plaifëd'en
donner ac~eau Plaignant, $c lui permettrede faireinformerdes
&its qu'elle contient, circonrrances& dépendances, pour l'in"
formation &ite, être ordonné ce qu'il appartiendra.
On peut de~nirla PL AI NT E en général, unAde fecret pa?
tequel on dé~re un Crime à la JuAice, pour qu'eUes'en aHurela
preuve, &:qu'elle en ordonnela puniti.ott.
Cette DéIaMonfe fait de deuxmanières ou <c&/MM~ lors-
qu'elle ea taite à h Requête de'la PartiepubHqde, ou de la Par-
tie privéequi a rcSentrdu préjudicedu Crime ouM~<&/M~~
I~rfqHecette Partie privée voulant poursuivrete Crime ~ans~ë
~aireconnoître i~ contentede le dénoncer au Procureurdu Roi
ou des Seigneurs, qui pour&iteh fon nom& fait tous les.6'aisdu
proeèscrimineU
Lot~qu'ëlleeA&iteà ia Requêtede la ~N/ï~Hë feulement,
eMe's'appëîle proprement Ac c u s Aïï o N parce qu'il n'y a,
~baime ho~slàv'ûns'dit, de véritablesAccufateursparmi nous,
~qùeles Procureursdu Roi &des Seigneurs,lorsqu'elleeA(aiteà
ta Requête de la .P~!<<~ elleconfervele nomde PLAINTE
€n6n, lorsqu'ellee~ faitepar la Partie privée, &-qu'elle fe pour-
&it fousle nom duProcureurdit Roi, oa rappelle DENONCiA-
TtON; c'e~au~l fousces troisQualincations, qu'on.la voit dis-
tinguée par le Titre IIL.de l'Ordonnancede 1670..
CHAPITRE II.
Des Proc~r~ desJuges; 0' desR~o/
deM~C~M & Chirurgiens.
le de la Plainte tend-oit ~.f;f.
T~T 0 u s avons dit que premier objet comme les Dé- fO~ca. t<'7°'
parmi
J~ à aHùrer la preuve du Délit mais, traces
lits il y en a qui laiffentaprès eux quelques permanentes,
& autre.
le Vol avec e~Bion,
telsque l'Homicide, l'Incendie,
premier
~~Aut~s appellent exaBement toutes les
Sev~ du Juge doit donc être de vérifier.
la du Crime fuivant la
traces qui peuvent conduire à preuve ceA
Maxime de re M~ cequoit
commentle Juge doit-il
Or,
appelle
Verincation r c~ce qui nous e~ marqué par
Procéder~
les Tit. IV. & V. de l'Ordonnance de 1670. d.
du Délit être con~
Su~nt ces Titres ce corps peut fur les.
fait le Juge
deux manières/ou par le~ que
ou des Médecins & Chirurgiens.
lieux par le~~o~
ÏNSTITUTES
s. I.
Du P/w~ Juge.
~t~.
Le PpocEs-vERBALdu Juge, a lieugénéralementdanstous
lesCas qui font fufceptiblesde Vérification maisunguliérement
dans ceux où le Juge peut prendre connoIHancepar lui-même
de l'état des chofes, fans le fecours des Experts, quoiqu'il lui
foit libre de s'en faire animer, s'il le juge à propos.
j~ Ce Procès-verbal doit, Suivantl'Ordonnance, être drefïefur
le champ &fansdéplacer.Il doit contenirune mentionexpreile
du jour & de l'heureà laquelleil eA dreflë duLieuoùle Délit a
été commis de l'Etat où a été trouvé leBlefleou le Corpsmort;
s'il s'agit de blen~reou d'homicide enfin généralementde tout
ce qui peut fervirà la décharge ou à la convictionde l'Accufé.
Après qu'il eA dreue, le Juge doit ordonneraubasde.cePro.
ces-verbal, qu'il fera mis au Greffe dansles 24 heures enfem.
JE< "?.
jble lesArmes, Meubles, Hardes, qui peuvent fervir à la preu*
ve, & qui font dès-lorscenfésfaire partie duProcèscriminel.
Il y a des Cas où ces Procès-verbauxfont abfolumentinuti.
les comme lorfque le Crime eA abfolumentnotoire, ou lorf.
qu'il eA 6 léger de fa nature, qu'il ne peut donner lieu à une
Instructionextraordinaire.C'eAaunidansla vue d'empêcherque
les Juges n'abufentde la libertéindéfinieque l'Ordonnancepa-
roît leurlaiuër à cet égard, pour vexer des Parties par desfrais
de tranfport que l'éloignementdes lieux pourroit rendre fort
conndérables,que lajurifprudencea cru devoirreilreindrecette
liberté à cesdeuxCas feulement lun, lor&u'ils'agit de Crimes
méritant peinesan~ctives ou infamantes, oc dansla pourfuite
defquelsle ProcureurduRoi fetrouve joint à la Partie plaignan-
te 1~ lorjfqu'ilsen font requis expreffémentpar la Partie
~m~ée du Procureur, C'eA entr'autresla Difpofitiond'unArrêt
de Réglementdu Parlementde Besancon,du 4 Septembre1698,
inféré dansle Recueil des Edits Se Péclarations enregistrésdans
ce Parlement.
§.11.
Des ~<~c/'M de Médecins
fi Chirurgiens.
CHAPITRE 1 II.
De ~~O~MHO/Z..
~<.& ~'0/ 4 PRES. s'être aSïùrédu corps du Délit, I! eSt'dube~oîrd'u~
<&)/f/<t~O. bon Juge de s'empreSïërà en découvrirl'Auteur. La voie'
la plus ordinairepour y parvenir,. c'eft l'INFORMATIONFon-
dit la plus ordinaire,parce qu'ily en a d'autres, quipeuvent être
employées également, telles que cellesdu MONITOIRE& de:
la PREUVELITTÉRALE,dont il fera parlé dansla fuite..
L'INFORMATION eft de toute la Procédure criminelle, l'A8e
te plus eSIëntiel,& qui demandele plus de Formalités.Elle eA
connuedans le Droit fous le nom d'K~Mc. Mais au lieu que
chez les Romains, elle fe faifoit publiquement& à l'Audience)
fon principalcaractèreparmi nous, c'eft d'être unePièce fëcrete
& inconnueégalementà l'Accufateur& à l'Accuse;il n'y a que
la Partie publique qui ayant Serment en Juflice peut & doit
même en prendre communicationafin de pouvoir donner Ses.
Conclufions..
Cet ufage, qui s'e~ introduitmême avant l'Ordonnancede
'M. *«.i~Q comme le remarqueCharondasfurle Code HENRY, eft
3..
tbndé fur la~nécemté d'accélérerla Procédure criminelle afin
de ne point laiHerdansla vexation l'Innocent, & d'empêcherle
dépériHementdesPreuvespar la fuitedu Coupablequi en auroit.
connoiffance mais principalementde prévenir:les Abusque les.
Accufateurs& les-Accufés pourroient faire eux-mêmes de la
communicationde cette Procédure, pour corromprelesTémoins
& les faire varier dans.le Recollement & il s'obferve en effet
aM.c tant de rigueur parmi nous.~que dans.le cas.où.le Procès.
AU DROIT CMMINEL..P~r. C~.w. M7
civil eft converti en Procès criminel, l'Enquête'ne peut être
en Information, par la raifonfeule qu'il eft de la na-
convertie
ture de l'Enquête d'être communiquée.
On peut donc définir riNFORMATiONune Pièce fecrete du
criminel, contenant les Dépofitions desTémoins qui font
Procès
adminiAréespar la Partie plaignante, & que le Juge fait rédiger
en fa préfence par fon Greffier, fuivant la forme prefcrite par
~'Ordonnance. ,,Tr
Aind quatre fortes de Perfonnes.,doivent concourirà l'Infor-
mation 1°. la Partiepublique ou privée à la Requête.de qui
.elleeA faite ~°. le Témoin qui dépote 3°. le Juge qui reçoit
4". le Greffierquila rédige. Toutes cesPerfonnes
la Dépofition
ont desdevoirs particuliersà remplir, Suivantl'Ordonnance.
CHAPITRE IV.
J~M~~M~:
~w.7'
de
T~T Ous avons dit qu'indépendamment l'Information,.H y donn, de t<'70'
avoit encore un autre Moyen d'acquérirla Preuveteflimo.
j~ le MoNiTOiRE. a lieu
-.aie & ce Moyenc'eSt qui principale-
dans trois Cas i". lorfqu'on ne connpic point lesTémo'Ins.
ment 20. lor.Squ.'H
fur le Crime dont on fe plaint
quipeuvent dépoter
nefetrouve pas dans les Informations,une preuve,SumSa.nte pou.p
l'Auteur duCrime 3°. enSm lorSque les Témoins qui.
connoître
avoir eonnoISIance fontretenuspar lacrainte des Ac-
en peuvent
cu& ou de leurs Amis. rle nr
L'onvoit par-là, que Unibrmation n'exclut point Momtotre,.
p ulilëy avoir un Monitoire fansqu'ily ait eud'Informa-,~<
quoiqu'il
tionprécédente fansmême qu'il y ait aucuncommencement.de
ni refus de dépofer de la part des Témoins il y.a cepen-;
preuve
dantcette différenceentre l'un &:l'autre de ces.Aaes,.que comn
melesDéposions faitesenfuitedu Monitoire, ne font pplnt:pré-
cédées,ainfique cellesde l'Information,de la preflationde ier~
ment;ellesne peuvent auffi-former de Preuvesjuridiques,qu'au"
tantqu'ellesfontrépétéespar le Juge, dans la formeordinairede
l'Information,.enforteque jusqu'aumoment de cette répétition~,
lesDéportionsne &n.tregardéesque commede umplesMémol-i
& les augmenter ou retrancher l esfaits,
tes que Témoinspeuvent
quiy (ontcontenus.
Le MONITOIREpeut être dénm une voie de Droit par Ia<-
quelle en vertu de Lettres monitorialesobtenuesde l'Q~elal
enfuitede.la permifliondu Juge,11Ïe fait une ~Mo~par l.e Çure;
oule Vicaireau Prône,des EglifesParol~les~ tousles Fidèles-
trois Dimanches consécutifs, avec Injonction à ceux o~
pendant
à cellesqui ont connoiffancedu fait & de fes circonstances' dg:
venirà révélation& à les.indiquer,fous Peined'Excpmmunica--
îlon. Il eA ainfi appellé à Mon~o/Mparce que, Suivantles Ca-
toute Semence d 'Excommunication doit être précédée d~'
nons,
monitions..
Il y a donc6x Sortesde Perfonnesà conSidererdansle Mon~
L°..la Partie le Juge qui accorde la pes.
îoire quiledemaade
IN S TI T UT ES
i~
MiSHonde l'obtenir; 3". l'OSncialqui le décerne; 4°. le Curé qui
le publie; ~°. les Témoins qui doivent venir en révélation; 6".
enhn la PerSonnecontre laquelleil eStobtenu, ou qui a intérêt
d'en empêcherla publication.
TOUTESces Perfonnesont des obligationsparticulieresà rem.
plir, que nous allonsremarquerSucceSHvement d'aprèsles difpo.
6tions de l'Ordonnance.
C H A PITR E V< 1
De n~a~o~ MMcc~~t ~~M~o~~ce~M~c~-
f!/r~ ~K~re Cyïm~e 3
.Faï~c pyMMMp~
~~EXM~H.C,
V. t.~«
La pourfuite du Faux incident a .heu fuivant l'Ordonnance,
dans le cours d'un Procès Fahe des Parties ayantfignifié,
<<re. lorfque lau.
communiqué, ou produit quelque Piece que ce pulHe être,
cette Piece eft fauffe ou falfifiée.
tre Partie prétend que
V.<< Ellea aumlieu, commecelle duFaux principal, quandmême
Piece faune auroit été vérifiée & jugée véritable
la prétendue
avec le Demandeuren faux dans une autre affaire & à d'autres
~ns que celle d'une pourfuitede Faux principal ou incident.
y.<t.n. Cette pourfuiren'empêche pas celle du Faux principal, qui 1
MiNiSTERE_puBLic ,iansqu_i
peut être faiteen tout temspar le
du Faux incident, &
&it furfisà l'InAruction ou au Jugement
-de plus lesTranfacHonsqui pourroientêtre faites fur la pourfuite être
dece Faux incident, ne peuvent, fuivant l'Ordonnance
été à
exécutéesni homologuéesqu'aprèsavoir communiquées
cette Partie publique, qui peut faire à ce fujet tellesrequifitions
V.~<
qu'elle jugera à-propos. elle t~~)-;
nonobftantta
Quant à la PARTIE PRIVÉE peut aufu
du Faux incident former l'accufationen Faux princi-
pourfuite la
V. 19.6-M. mais dans un feul Cas feulement, fçavoir lorfque
'pal, inièrie
inicrifë
AU DROIT CRIMINEL.PART. Chap. 14~
~Sct-Itede Faux a été rejettée du Procès ce qui peut arriver de
deux manières ou par le fait de cette Partie ou par le raitdn
en faux, lorfqu'ils n'ont pas Satisfait l'un ou l'autre aux
Défendeur
formalitésque leur prefcrivoit l'Ordonnance & dont nous par-
lerons ci-après. Mais il yacettediSFérence entre l'un & l'autre de
ces Cas, que lorsque la Piece a été rejettée par le fait du Dé-
fendeur en faux le Demandeur peut prendre la voie du Faux
du Faux incident, Sansque
principaldans le cours de l'InStrudion
l'Instructionni le Jugement de la Contestation à laquellel'InScrip-
tion de Faux étoit incidente en foient retardés à moinsque le Ju-
n'en ordonne autrement au lieu que lorSquele rejet de la Piece
ge
a été occafionné par le fait du Demandeur, celui-ci ne peut être
à former FAccuSaiion principale, qu'après le Jugement du
reçu
Procès.
Au reSie, deux chofes à obferver par rapport à cette nouvelle
Accufationprincipale l'une que le rejet de la Piece qui peut y
donner lieu, ne peut être ordonné que fur les Conclusionsde la
Partiepublique; l'autre qu'elle ne peut être portée, foit de la part
de la Partie publique, foit de la part de la Partie privée, ailleurs
dans la JuriSdiction même qui eft faifie de la pourfuite du
que
Faux incident, & qu'elle doit être jugée par ceux des Juges de
cette JuriSdic~ion,à qui la connoiSIancedes Matierescriminelles ~.f!~t:.
eft attribuée.
PARMIles dISTérentes formalitésque l'Ordonnance prefcritpour
l'InSrructiondu Faux Incident il y en a qui lui font communes
avec le Faux principal, d'autres qui lui font particulières.
Celles qui font particulieresau Faux incident, concernent l'lnf-
tfuciionqui précède le Jugement ou Ordonnance portant permiC-
Siond'Informer fur ce Faux, & elles conSiStént
i". Dans la CONSIGNATION de l'Amende cette Amende eSt
de cent livres, dans les Cours, Requêtes de l'Hôtel, & du Palais;
de foixante livres, dans les Bailliages, & autres Sièges reSIbrtiS-
fansnuement aux Cours; & de vingt livres, dans les autres Sié-
La doit .être d'une fomme de trois cents livres
ges. consignation
dans les Cours & même plus forte fi elles l'ordonnent ainfi
la fin de permISHon de s'inscrire en raux eSt
lorfque Requête à
donnée dans les fix femaines antérieures au tems.auquel ellesfi-
ou SemeStres. w
niffent leurs féances
~°. Dans la RsQUESTEàS~nde permimon de s'z~~ e~~
cette doit être par le Demandeur en iaux,
par Requête, qui Signée
Ili
~0- INSTITUTES
ou par fôn Fondé de Procuration.fpécialepaffée devant Notai-
KS., laq.uelleferaattachée à cette Requête, ainfique la Quittan.
ce de consignationde l'Amende il conclura en même tems, à
ee que le Défendeurfoit tenu.dedéclarer. s'il entend fe fervirdes
Pieces qui y font indiquées..
~St, L'ORDONNANCE du luge fur cette Requête, portant
3.°. Dans
fera faite au Greffe par le Demandeur, & qu'à
sue l'Inscription
cet effet il fera tenu de fommer.dans.trois jours au plus tard le
Détendeur, de déclarer s'il veut fe fervir de la Piece maintenue
Me, paffélequel t.ems~ il &radéchu de faDemande en Infcrip.
tion de faux.
Dansla SOMMATION qui ferafaire en conféquence au Dé-
~9< 4.°.
fendeurdans le domicilede ~bnProcureur par cet Aéle auquel
fera jointe copie dela Quittance d'Amende, du Pouvoir Spécial,
s'il y en a-, de la Requête du Demandeur&:de l'Ordonnancedu
.<t~0t ce Défendeur ~era interpellé de raire Déclaration dans
Juge
le délai qui Idi fera.marqué paffé lequel tems s'il nefait pas
~Ht. cette Déclaration le.Demandeurpourra fe pourvoir à l'Audien-
ce pour ~Ire-ordonnec.que cette Piece fera'rejettée du Procès,
~.<M.t. &ufà en tirer tellesinductionsqu'il jugera à-prbDos,pour fonder
fes dommages& intérêts & même pour-fairedéclarerle Déren.
deur..déchu,du Bénéficecontentieux s'il s'agit de Matiere béné-
aciatc.
Dans la DÉCE.ARATi.oN du.Dérendeur, fur cette fomma-
tion cette Déclaration doit être faire par un A6ie ngné de lui,
ou de fon Fondé de Procuration Spécialepanée devant Notai-
~t elle ne veut pas fe iervir de la Piece le De-
res pocte, qu'il
mandeur fe pourvoira alors,à rAudiencepour faireflatuerfur le
~t~
CHAP ITRE V L
Des D~re~.
7~. TO.deE Décret eft la premiere Ordonnance que rend le Juge fur
fO~M.~e ~670~
<?~l.. N j le vû des Informations & des Conclufions du Procureur du
Roi ou des Seigneurs.
L'Ordonnance en distingue de trois fortes le Décret d'ASgn~
pour être oui le Décret d Ajournement personnel, & le Décret
<dePrife-de-corps.
LE DECRETD'ASSIGNÉPOURESTREoui, eA une Ordon-
nance du Juge, portant que l'Accufé fera affignépour être oüi
fur les faits réfultansdes Charges & Informations.
Ce Décret n'a lieu ordinairement, que pour des Matieres le-
geres & qui ne peuvent donner lieu qu'à des Condamnations
pécuniaires ou pour des Crimes graves dont il n'y a aucune
preuve acquife par l'Information ou enfin contre des Accufés
d'un rang distingué qui fe trouvent prévenus de Crimes qui peu-
vent avoir trait à quelque peine.
Si l'Accutë ne comparoît pas fur ce Décret dans le délai qui
eft marquer & qui eA le même qui s'obferve en Matiere civile,
ce Décret fera converti en celui d'Ajournement perfonnel, par
un Jugement particulier que le Juge rendra à cet effet.
LE DECRET D'AJOURNEMENT PERSONNEL,e~t uneOrdon-
nance portant que l'Accufé fera Ajourné, pour comparoir en per-
sonnepardevantle Juge, & être interrogé fur les faits réfuttansdes
Charges & Informations, & autres fur lesquels la Partie publi-
que requerra qu'il foit entendu.
Suivant l'Ordonnance, ce Décret eft distinguéprincipalement
DROIT CRIMINEL ~~r. 7~
AU C~. 2~
de celui d'Auignépour être oüi, en ce qu'il a l'effet d'emporter art. 10, g-11<
CHAPI
T RE VI I.
D~ J~CM/MCM~OMM dé ~CCK/?.
y&. n. <& T 'EXECUTION. d'un Décret peut être empêchée de deux
~'0~<<C«~
manières ou une Abfence vo~~ de la part de l'Ac-
1~~
JLt par
cufé quiprend la fuite ou fetient caché ce qu'on,appelle~o/
)?MC6ou.par une Abfenceforcéequi e&causéepar un légitime
tel que celui de la Maladie ou de Blejfîures &
empêchement,
c'e& celle-ci qui donne lieuà l'ExolNE, dont il eA parlé fous!e-
XI.. de 1 Ordonnance elle a lieu pour toutesfortesde De.
Titre
au lieu la première n'a proprement lieu qu'en Matiere
erets, que
de Décret de Prife de corps, commenous le verrons ci-après.
7! 3M Le mot ~oMf, rivant les Auteurs, eAdérivédu vieuxLan-
fon </M.Oy.
qui fignifie Excufe, ou comme dit Cujas.,du mot
royaux. gage François, non~g ~o/MK~ <~?/7?!<il eft dé.
V. Cujas,fur la ~J~M/ë, c'e~-à-dire
.tot~<&<M/ fini par l'Ordonnance un Acte contenant Procuration ~péciale-
~f.& Notaire enfuitedu Rapportd'un MédecindeFaculté
~<!<-<ï.. <S-.L,. pa~ëe devant
joint, par laquelle l'Accu~ déclare qu'il ne.
approuvée, qui y eft au Décret cau~e
en JuAice, &: fatisfaire pour
peut comparoître
de Maladieou de Bières.
chofes doivent concounr à la validité de tE-
Ainfi, plufieurs
xoirie ï°. il-tautqu'il y ait un Rapport de Médecinsqui foitde
Faculté approuvée. Ce Rapport doit fairementionde la Qualité
des accidens de la Maladie ou de Ia.Bienure, qui-empêchent
l'Accufëde~tisfaire au Décret;. & il doit être affirmépardevant-
du lieu,, qui dreuera un Proces'.verbal démette alHrma~
teluse
tion, pour être joint à la Procurationde l'Accu~.
II faut que cette Procurationfoit Spéciale& pafféedevaN~
&
Notaire, qu'il y foit faitmention expreffe du nomde laVUle~
P ar-oinë,Rue..Maifbn ou.l'Accufeeit détenu.
Bourg,ouViUage,,
Malade.. t
faut la Cau~ donne Heu-à l'~cM~- foit ia
~11 que qui
Maladie ou des Bleffures & que cette Maladie ou BIeuure&it
l'Accuse, n e. mettre en cheminfans danger de.
telle, que puîné
&vie.. j rA
delAC-
4°. Enfin rOrdonnance ne parle fousce Titre, que
&nië.feulement;,d'oeil fuit que.ce D~oitne~ point accorde.~
'AU DROIT CRIMINEL, ~~r. C~. 2~
Partie civile, quoiqu'ellele trouveroitdansle même casde Ma-
ladie ou de Blefiure.
La PROCÉDURE,pour parvenir à la réception de l'Exoine;
fe fait ainu lePorteur de la Procurationdoitla préfenterau Juge ~.n
inn:ruitle Procès criminel le Juge en ordonnela Commu-
qui
nicationau Procureur du Roi &,à la Partie civile, s'il y en a
le Porteurde la Procurationfaitdonneren conféquenceune Som-
ïnation à cette Partie civile de fe trouver à l'Audienceoù l'E-
xclue fera présenté la Caufe étant portée à l'Audience, les
caufesde l'Exoine paroiffentlégitimes, le Juge ordonneraqu'il
en ferainformérespectivementpar lesPartiesdansun brefdélaii
de la part duProcureur duRoi & de laPartie civile, de
ravoir,
la fauflëtédes Caufesfur lefquelleseA fondél'Exoine, & de la
de l'Accufé, de la vérité de cesmêmes Caufes après le délai
part
expiré le Juge fera Droit fur ce qui fe trouvera produit de la
part d'une des Parties, qui aurafait fignifierà l'autrefon Ade de
Produit & fi le Demandeurde FExoinene produit pas dans le
tems fon Enquête, il en fera débouté par le même Jugement; fi
.au contraire l'Exoine eA jugé valable le Juge donnera à l'Ac-
cuféun délai convenablepour comparoître; maiss'ilne compa-
ro!tpas avant l'expirationde ce délai, il ne lui en fera point ac-
cordéd'autre, & fonProcèspourra lui être fait par Contumace,
après qu'il aura été décrété de prife de Corps.
Cependant, s'il s'agulbit d'unCrime grave, ou d'acquérirdes
Preuvescontre d'autres Accusés, le Juge pourroitfe tranfporter
d'officefur les lieux ou à la Requête des Parties publiquesou
civiles, & faire fubirInterrogatoireà l'Accufé &fi ce dernier
étoit Maladehorsde fon Reflort il pourroit donnerCommimon
Rogatoireau Juge dansleReiïbrt duquelfetrouveroitcet Accufé.
CHA PI T R E VI II.
Des Sentencesde P~'O~OM.
O R s QUE la Partie a rendu Plainte a été bleiÏee & ~.T;<. T4.~
? qui
JLj qu'elle n'eA pas en état de pourvoir aux Alimens & aux
ro/M.~iSy~t
CHAPITRE 1 X..
CHAPITR Ë X.
De ~M~~to~.
CHAPITRE XI.
Des Reco~M~ 6* CoM/ro~MKo/M.
/~UoiQUE ces deux Ades foient dînèrent par leur forme) V.7'/<.)~0/
doivent être rédiges dans des Cayers réparés 1
~e/)/</cj67o~
&: qu'ils
l'Ordonnance les a néanmoins réunis fous le même Titre, parce
fe prononcent par le même Jugement, & qu'ily a plufieurs
qu'ils
di~porttionsqui les concernent également..
C'eft auffi à l'exemple de cette Loi, que nous croyons devoir
les raffembler dans ce Chapitre & les placer immédiatement
l'Interrogatoire fur le Vu duquel le Jugement qui les or-
~près
donne eft ordinairement prononce.
CHAP f T RE XI I.
Des D~MPy < CbTZfM~C~
Je la Procédurer fë tait contre- V.T~
T~T Ou s venons de parler qui /'O~Mn.<i6yo~
nous allons voir
1~ I'Aceufépréfent- qui a fatisfait au Décret;
celle concernant l'Accufé <f,.qui s'eft misen'
présentement
reRjsd'exécuter-le Décret, ou qui aprè~Fav~r exécutera pri&i
la fuite. m 7.
Cette Procédure, dortt I! eft parleibusIesTitres~~M!M~' V.~C~f.9~.
du n.a comme nous'I'avons M.6'/<
reis, du Code & Digère, lieu, dit,. ~8.M.!y.. ·
que dans le cas;du.Décret réel; & elle peut étre'employée,
vant l'Ordonnance dans les Cas divans.°. contre ~'Accute'
n'a être arrêté en vertu du Décret 2°. contre l'Accuie
qui pu
é~ s'eft évadé des Pri&ns.: 3°. contra.
Tui~pre~avoir arrêté,
i7S ÎNS TITUTES
l'Accuse qui a brifé les Priions 4°. contre l'Accufé, qui ayant
été élargi à Caution après fon Interrogatoire, ne fe repréfente
pas pour fubiria Confrontation 5 enMn, contre l'Accuse, qui
ayant pour Prifon la Suite du Confeil, ou du Grand Confeil., ou
bien le Lieu de la Juridiction où s'inflruit fon Procès, ou même les
Chemins de celle où il auroit été renvoyé, ne ~ereprésente pas
au tems marqué par le Jugement.
Nous aurons lieu de parler de'toutes ces différentes Inilruc-
tions dans les trois Paragraphes fuivans, où nous traiterons des
Procédures particulieres qui fe font contre les Accufés qui ne fa-
tisfont point au Decret, ou qui, après y avoir fansrait, viennent
à s'évader, ou enfin qui viennent à fe repréfenter après le Juge"
ment dé Contumace. Ceft en parcourant tous ces différensOb'
jets, que nous aurons lieu dedire un mot des Procéduresqui con-
cernent les Lettres de Réhabilitcuion& celles d'?e/- à <~o~.
§. I.
/?~ ~OC~/X~ CM/~/~CCM/?qui nefatisfait point <!M
D~e/
micile .ou lieu de réMence de l'Accufé, s'il en a une & s'il n'en
a point, le Procès-verbal doit être aSché à la Porte de i Audi-
A
toire. Paris, cette Aliénation fe donne par un Juré-Crieur
.ordinairedu Roi, aiRttéde fonTrompette ou Tambour, & de
deux Records.
LE CINQUIEMEAcrede Procédure, qui a lieu après Fexpi.
y.t. ration des Délais de ces deux Exploits, c'ed la REMISEquien
doit être faite, ainfi que des autres Pièces de la Procédure, au
des Gensdu Roi, pour qu'ils donnentleursConclufions
Parquet
préparatoiresà cet égard.
LE SIXIEMEA~e, C'eitle JUGEMENT PRÉPARATOIRE que
rend fur ces Conclufions il ordonne que les
y. le Juge par lequel
Témoins ferontrecollésen leursDéportions, & que le Recolle-
ment~<M<<: Confrontation.
LE SEPTIEME ea: le RECOLLEMENT, qui fait par un Procès:
.&:de la même mamcre que celui dont nous avons parlé
y. !<< verbal,
ci-devant.
HUITIEME eft la NOUVELLE R EMISE, qui doit être faite
LE
des Gensdu Roi, qu'ils donnent leurs
y. du Procès..auParquet pour
Conclufions~~MM~-f.
LE NEUVIEME eft le JUGEMENT DEFINITIF, qui intervient
fur
AU DROIT CRIMINEL./~r. C~ l~Ï
fur ces Conclufions.Par ce Jugement, le Juge doit déclarer la V.f~
Contumacebien in&ruite, s'il la trouve telle; & pour le profit,
contre l'Accusedes Condamnationscorporellesou
prononcer
telles que SonCrime peut mériter & lorsque ces
pécuniaires tendent à
Condamnations peinesamictives.,il doitdéclarer, par
le mêmeJugement, lamanièredont cesCondamnationsdoivent
être exécutées ravoir, fi la Condamnationtend à Mort natu-
retle, il ordonneraqu'elle foitexécutée par Effigie, c'eSr-à-dire,
un Tableau qui fera attaché à la Potence ou à l'Echanaut
par
dreHefurlaPlace publique & qui représenteraleGenre deMort
l'Accufé doit ibunrir & s'il s'agit d'uneCondamnation aux V.~<«<
que
Galères,Banniffemen-t perpétuel, Amandehonorable,FIétriuure
& auFouet) il doit ordonner, aulieu d'Effigie que leJugement
feraécrit fur un Tableau, qui Serapareillementattaché à unPo-
teaudansla Place publique. Maisà l'égardde toutesautresCon-
damnationsque cellesci-deffus,l'Ordonnanceveut qu'il ne foit 'V,M~M< 4~.1~.
ordonnéni Tableau, ni Effigie, & que l'Exécution ne s'en rauë
autrementque par la SimpleSignificationdu Jugementou Copie
laifféeau domicile de l'AccuSé, s'il en a un, ou a&chéà la
Portede l'Auditoir-e,s'il n'en a point.
CHAPITRE XIII.
contre les Muets
De n/~rM<%MMparticuliere ~M~~c
&' ~oMr~. & contre ceux qui r~Kf ~o~re.
deux fortes de Procédures à cet
V. 7~.t8. de T 'ORDONNANCE distingue
/'0~f' t670. concernant l'Accusé qui ne peut répondre
L égard; 1'
eA Muet, ou parce qu'il eft tellementSourd qu'il
ou parcequ~il
ne. peut entendrele Juge., ou enfin par quil e~tout.a-Ia.fo~ ré-
Sourd & Muet 1' concernant l'Accuîë qui pouvant
& l'Ordonnance appelle Muetvolon.
pondre, ne le fait pas, que
tatre. d'officeun
elle veut que le Juge nomme
AUPREMIERCAS,
tache lire & écrire qu'il lui faffeprêter ferment
V.~<f.6't. Cu~eur qui mentionde
de bien &fidelement défendre rAccufé qu'il faffe
ainfi de ramancede ce
.V.<6. cette preAationde ferment que
dans Cu~
le di~
de la Procédure, ce n eA
teur dans tous les ABes être rendu con.
ne doit que
pofitif duJugement déEnitit, lequel
tre f'Accuféfeulement. ecri.
Sourd & Muet, fçait
Cependant fi cet Accufé, quoique & avec fon Curateur, tou.
V.<M-<.4' re. il pourra mettre par écrit, figner
les aura à former contre
tes &éponfes, dire Reproches qu'il ne écrire ni (1;
il ne ou veut
V.< les Témoins fiau contraire fçait m~u
en fa préfence après s'être
gner~ Curateur répondra ou autrement il fournirades
cément avec lui par Hgnes,
Reproches contre lestémoîns, à la ~ferasénéralement
réferve feulement qu'il ne
comme celui-ci, de fubir le dernier nterro~.
V. art. f< fera point tenu, tendantes à a~
o~ur la Sellette, en cas de Concluons peine
le étant debout iet8
imive, maisieulementderriere Barreau
nue, en présencede tous les Juges.
"Au SH~D CAS, c'eA.a-direfi l'Accufépouvant répondra donne
ne veut pas qu'il lui foit
V. art. ?' ne le fait pas, l'Ordonnance
mais lui toit fait fur le champ trois Interpella-
Curateur, qu'il devra uidé~
tions de répondre, à chacune defquelles le Juge
V art. 8. lui fera fait çom-
de fon Procès
~r, que faute par lui répondre, ne fera à répondre
me'à un Muetvolontaire & qu'il plus reçu
fa Pendant fon refus de repond e
fur ce qui ferafait en préfence. l'Ordonnance
AU DROIT CRIMINEL. ~r. 180
l'Ordonnance permet toutefois au Juge de lui donner tel autre
délaiqu'il jugera convenable, pourvû qu'il n'excede pas le ~ems
de vingt-quatre heures. Mais fi après ces Interpellations &' ce'
délai,l'AccuféperMe encore dans le refusde répondre,ou~apré~
avoircommence de répondre, il ceue de vouloirle raire.,eHeveut
que le Juge continue 1 instructionde fon Procès fansqu'il ibit,ëe- V"M<9'
foin de l'ordonner à la charge néanmoins qu'il fera tenu d'infe'
rer dans chaque article des Interrogatoires & autres Procédures,
quiferont faites en la présencede cet Accufé la mention expre~.
(ë qu'il yoM/M répondre. Au moyen de cette précaution que
l'Ordonnance exige, à peine de nullité des Ades o~'cette .men-
tion n'aura pas, éte faite & de dépens dommages & Intérêts!.
dela Partie contre le Juge qui y aura manqué tout ce qui aura.
été fait contre l'Accufé fera valable enfbrte que s'il vouloit ré-
pondredans la fuite, ce qui fera~aitjusqu'à fes Réponses ~ubMe-
ra, même la Confrontation des Témoins contre lefquelsil n'aura
fourni de Reproches & il ne fera plus reçu à en. fournir d'au-
tres, à moins que ces Reproches ne Soientju~i~és par Pieces.
CHAPITRE XIV.
De la Procédure en fait ~e Q~zoK 6" Torture.
T~T Ou s ne parlons ici de la Torture que relativement à !a V.7'<.19.< &
/'07'</«/4/iCC}</<
i~j Procédure, c'eit-à-dire au Jugement qui l'ordonne & au !6~0.
Procès-verbalqui doit l'accompagner ;.nous nous réservonsde
traiterci-après fous le Titre de la PREUVEVERBALE,des Cau-
fesparticulieres qui peuvent y donner lieu du degré de Preuve
qui peut en réfuter & enfin de la Qualité des Perfonnes qui
nepeuvent y être appliquées.
L'ORDONNANCE diftingue deux fortesde Tortures, auxquel-
les elle a attaché des Formantes particulieres; l'une, elHa QueC-
tio)i~oT/o~ l'autre, la ueftion définitive.
C HA P IT R E X V.
CHAPITRE XVI.
contre les Commu-
De n~M~oMp~cM~ ~M~j~M
MU~ BOM~~ ~~M~ Cb~
<~CoM~~M.
CHAPITRE XVÏI.
~
parriculiere
De fT~yM~OTï Mï~ïc contre
le Cï~re
ou.ta Mémoiredu D~MM
auezextraordinaire V.7'i:.<&
faffele Procès à lr<M<Ma<MM
TL paroît d'abord qu'on <~<
Accuse, ne peut plus ni comparo!tre ni fe détendre 1tëyo~
t un qui cescon.
n'eA même de Punition. Ce font
&oui plus fufceptible
avoient les Romains à établir pour Maxi.
fidérationsqui porté
la Mort abfolument le Crime comme nous
tne que éteignoit
l'avonsremarquéci-devant: maiscomme l'objetparticulier qui
i ntroduire les Accufationsparmi nous, tend à contenir parla
a fait à tomber
terreur des Chàtimens, ceux qui pourroient Ce porter
mêmes s'ils n'avoient rien à appréhender foit
dansles Crimes,
fait leur famille; nous avons cru qui! n'y avoit
poureux, pour
l'Accufé même fa mort par des
pas moins de à
juftice punir après
n étrinantes, qu'à le rétablir dans fon honneury
Condamnations in.
avoir été flétri condamnation, fon
lor~qu'apres par quelque
à être reconnue: c'eft pour cela que nousavons
nocencevenoit
admisdeuxfortesde Poursuitesaprèsla mort de 1 Accusé.L K/
dontnous avonsparlé ci devant fousle §. premierdu Chap.xi~
a de la Mémoire du Uétunt
de~n/MM, pour objet purger
a été flétrie des Condamnations. injuftes celle-ci
lorfqu'eUe par lorf.
nepeutêtre admisequ'en-vertu de Lettres de ~~M~,
e&décidé les. de l'exécunon du Ju-
quel'Aceufé après années ou
gement d e Contumace. L'autre quife faitcontre leCadavre
laMémoiredu Défunt afin de laiQerà laPo~ériteuneNote per-
e&celle dont nous nous propoions de
pétuellede fon Crime,
traiterdans ce Chapitre. < T.~ vvn
Cette derniereProcédurequie~ marqaéepar le Tit. XXILde
lieu anciennement pour toutes fortes de Lr~
rOrdonnanceavoit
étoient deleur nature atroces mais ellea été fagement
mes, qui le de
reAraintepar cette Loi à certainsCrimes, qui par danger
leurseomequences,femblentdemanderune Punitionplus exem.
les autres ces Crimes font 10. l,EZ~ V'~t.t<
plaire que tous ceux de
MAJESTÉ Humaine, le DUEL 3~. IHOMMIDË.
la REBELLION. A Ju&TLCE C~
DE SOI-MESME,4°.
f~e lorsdelaquellele Défunta été
INSTITUTES
AINSIlorsqu'il Cerencontre l'un ou l'autre de ces cas, il y a
lieu d'in~ruire le Procès contre l'Accufé Détunt & ce Procès
eft fait ou à fon Cadavre que l'on fait exhumer à cet effet s'il
a été enterré; ou bien fa Mémoire, fi fon Cadavre n'exige plus
ou s'il ne peut être trouve. L'Ordonnance ne met aucune divine-
à h P/'oc~~qui doit fe faire dans l'un & l'autre
tion par rapport
de ces Cas mais feulement quant à la Peine, qui comme l'on
le Cadavreeit exilant, e~td'être tramé fur la C~,
fçait, lorsque
& d'être privé de la Sépulture en terre lainte, avec la connfca-
tion de les biens dans les Pays où elle a lieu..
A l'égard de la PROCEDURE,elle a cela de particulier, que
l'Accuse n'étant point en état de le détendre par lui-même, le
doit lui nommer d'Office un Curateur qui fçache lire &
V. Juge
V.m:'a;tj'<.). écrire. Ce Curateur doit être choifi parmi les Parens du Défunt
à tous autres, à caufe de l'intérêt particulier qu'ds
prérërablement
ont à la côn<er-vationde l'honneur & des biens du Défunt & ce
dans le cas où il ne'~e trouve point de Parent capabie,
n'en: que
ou qu'il ne s'en offre aucun pour pouduivre, que. lé Juge peut
V. nommer un. Etranger. Ce Curateur étant nommé doit prêter
Serment entre les mains du Juge, qui doit l'interroger de la même
manière que l'auroit pu être l'Accuse vivant. Le relie de laPro.
cédure doit fe faire à fon égard, comme celle qui te fait à l'égard
du Curateur donne auxSourds & Muets c'elt-à-dire, qu'il doit
V.~f.4. être rait mention de lui dans tous les Ades de la Procédure, à
la réferve du Jugement définitif, qui doit être prononcé nommé-
ment contre l'Accuté ou fa Mémoire, dans le Cas où il fe trouve
convaincu du Crime.dont il eft prévenu. Ce Curateur doit de
de ce & s'il ne le fait pas, il
plus interjetter Appel Jugement
être contraint de la famille de l'Accuté &
v. peut y par quelqu'un
fur la Sommation qui lui en fera faite, les Cours pourront nom-
mer un autre Curateur, & choifir le Parent même qui aura fait
Nommer, ou tels autres qu'elles jugeront à propos. Elles pour-
ront même remplacer ce Curateur d'Omce, s'il y a preuve d in-
habilité ou négligence de fa part dans les Pourrîtes qui auront
été faites en premiere Instance.
Nous croyons devoir obferver ici, que depuis l'Ordonnance
il di intervenu une Déclaration du Roi du 5 Septembre 17'~ e
le Octobre fuivant qui a introduit des Formalités
regiArée don-
particulieres pour ailurer la Preuve des Crimes qui peuvent
ner heu à la Procédure dont nous venons de parler.
Cette
AU DROIT CRIMINEL..P~y. C~
Loi renferme quatre Difpofitions remarquables. Par la
Cette
elle enjoint aux Propriétaires ou Locataires, Auber-.
premiere,
Meuniers,Bateliers & généralementà tous ceux qui ohé
gines
connoiuancedes Cadavres de Perfonnesque l'on ibupconneM
n'êtrepas mortes de Mort naturelle, d'en donner avis auHi-tôt;
fi c'eA dansla Ville&Fauxbourgsde Paris, au Commif-
ravoir,
iàiredu Quartier & fi c'eft dans les lieux circonvoifins,aux
en doivent connoître. Par la Seconde,elle enjoint aux
Jugesqui deïe tranC.
Juges & Commiffaires, après qu'ils leront avertis,
fur les lieux dreffer Procès-verbal d e Tétae
porterdiligemment
du Corps, lui appliquerle Scel fur le front; le-faireviuter par
en leur préfence, informer, entendre fur le champ-
Chirurgiens de la
ceuxqui feront en état de dépoter de la Caufe Mort, du
des Vie & Mœurs du Défunt, & généralement de tout c&
Lieu,
contribuer à la connoiffancedu Fait ~ivant.Ia.farme v
quipourra
au Titre XXIL de l'Ordonnancede 670. Par la 7~K
prefcrite
elle fait dé~h~ës à toutesPerfonnesde faire inhumerles
feme; Officiers été laVi~te
Cadavres, a vant que les ayent avertis, que
en ait été faite, & l'Inhumationordonnée, à peine d'Amende
contreles Contrevenans, mêmedePunition corporelle, comme
Fauteurs'&Complicesd'Homicide, s'il y échoit. Enfin, par la
elle fait défenfes aux Juges, à peine d'Interdiction~
Quatrieme,
deretarder l'Inhumation des Cadavres après l'exécutionde ce
eft ci-deuus ordonné, ~busprétexte de vacationspar eux
qui
prgtpndues.
CHAPITRE XVIII.
Civiles.'
Des Requêtes~M~HOTZ & C'OMC/M/?OM~
T E Recollement & la Confrontation étant faits, le Procès eft
JL cenfé entiéreme.ntinftruit, de maniere que le Juge n'a plus
au définitif, que des Conclu- n<. i;. <&
befoin, pour procéder Jugement /'0~onn<Mf/<
fionsdu Procureur du Roi. Cependant, comme ce Jugement doit 1670.
néceflairement contenir la Condamnation ou l'Abfblutionde
l'Accufë, & qu'il eft ju~e, dans le premier Cas, d'accorder des
à la Partie civile, au tort que ce
Réparations proportionnées
Crime lui a caufé; & dans le fecond,d'accorder pareillement à
l'Accufé qui eH reconnu innocent, la Réparation du tort que
P npp
M~ Ï NS T 1 T UT E S
lui a caufél'Aceu~Kon,foitdansfon honneur,foit dansCesbiens~
rOrdonnanee a crû devoir leur ménager à l'un & à l'autre des.
Te~bjurces pour pouvoir parvenir à cette Répara-
v..<y<.?.. particulières,
?0~, en kutfpëfmettant d'en former la Demande par des Re.
8e d'y joindre telles Piècesque bon leur fem.
quêtesréactives
Hera<
La~Requêtedonnéepar k Partie civile, s'appelleREQUEM-E
pE CONCLUSION~ CLVH~s., parce qu'elle tend à la Réparation
~dpmmages:&: intérêts civils & que cette Partie, comme.
nous l'~vôos dit, ne peut condure à aucunePeine. Cette Re<
les Faits -dela.Plainte, en ~uAiner la vérité,
auétc doit~rappellec
tant par tes ônfes de. t'Aceu~ dans &n Interrogatoire, dont
elle peut pr~nd~e communication, que par d'autresPièces julu'
j&cativesqu'elle peut avoir entre les mains.
donnée de la part de l'Accu~, s'appelle RE.
Là Requête
~jESTË ~"ATTÉNUATION, parce qu'elle a~ûngulierement pour
d'établir la tauneté ou du moins.de diminuerla griéveté
eMet
desFai~ q~'on.lui impute,par d'autresFaits qu'il,oppose, ou par
des reproches & moyensde nullité qu'il aura.remarquésdansla
Procédure.
L'une& l'autre de ces Requêtes fë donnent ou en mêmete!M
eu fépacéme~t, ou m~mepeuvent fe donnerl'une fans l'autre,
ne Partie duProcès criminel aum l'0r<
parce qu'elles to~'pointt
donnance veut expreKéïnent,que faute par lesParties de don-
ner cesRequêtes, le Jugement duProcès n'en puiuë être retar-
foit ~r. & elle leur dé-
dé, fôit en.premièreInstance,
V.m~M~M* rAppel.;
V.I.t. &ndmêmetoute autre efpeced'Ecritures,tels qu'Appointemens.
à OM7- droit, &:c~.qui.étoient uutés.avant l'Ordonnance.
CHAPITRE XIX.
J~MCOKC~M/MTM
J~t~6~ d
ProCWCK~ u Roi-
&' desSeigneurs.,
avons dit-que la Partie civilene pouvoit conclure
V. 'Ht. :.4. T~TOus; le Mi-
~'Or~onMM<~< J~; la Peine, & que ce droit regardoitSingulièrement
c'eA cela unTitre l'Or-.
t.~0.. oiAerepublic pour que par particulier,
4onnM~ a.etaMUanéce~ de.ces ConcIuûons.El~ les appela
AU DROIT CÏUMINEL.~?.
pour lesdi~inguerde cel~ que.Ia<mêm.e PacMep~
2~M~
doit donner dans le cours de l'MruSion,. attn p)-ép&-
Miaue
rer au Jugement définitif, 8: qui pour cela &nt appëUées~~
Nous avons remarquéci-devant, .lesdttt~-
.D~aM~
rens Cas où ces premieresConcluions étoient n€ceuaires,&
droit donnentaux Procureurs du Roi, d'a-
le particulier qu'elles
voir danstous ces Cas, la communicationdesPiècesfecrettes(?
laProcédure.M4is commed'un autre côté, la Qualité d'Accu&'
teurs qu'ont ces O&ciers publics, pourroit faire craindre qu'ils
n'abufent d e ce même droit, pour retarder à leur gré le Jugement
<IuProcès~& quelquefoismême pour captiver les fuffragesdes
l'Ordonnance a cru devoir prévenir ces abus parlesFor-
Juges, a fous le Titre
mautés particulieresauxquelles elle les affuj-ettis
XXIV.
Ces Formalitésconsent, en ce qu'ils doivent, ~uiR-tôt
le Recollement & la ConironMtionachevée, prendre le
.après Concluuons déû-
Procès en Communication pour donner leurs v"M.~
nitives. 2. En ce doivent donner ces ConcMons incef-
qu'ils
cette Communication. 3°. En.ce qu'ils ne peu"
famment, après
vent affiner à laViftie, ni au Jugement du Ptoces. 4°. Qu'ils V. art. ~t
doiventdonner leurs Concluions par écrit l'OrdonnaNce e~
feulement l e Procureur du Roi <du CMtelet, qu'elle con-
cepte
firmedans l'ufage on il €il de donner fes Concluhojisde M~
voixdans lesa~res de petite importance, requièrent cé-
lérité. !°. QuecesConcluuonsdoivent être cach~Mes, :C€ ~ui
n'eApoint HécdMMpourles Conc~u~onspcép~atoires.6 .En..
cesConcluftons ne doivent point .coMeair les raRons v.
fin, que
particulieresfur le~Hes ellesfont tbndées.
CHAPITRE XX.
Des Faits ~M~M~ ~M~.
réservéles FAITS JUSTIFICATIFS de 1 Accu& r.7'i8.~
A.T 0 u s avons en /'0/~M'~ '~7~'
i~) pour te dernier Chapitre de ce Titre, parce que c.~
effet le dernier Acte de Procédure qui ië ~aitdans linfh-u~on
na même lieu la Vifite du F.ro..
Criminelle,&:qu'il qu'aprèsque
ces eft déia commencée. t ne doit le
COMMEle Juge en mftrui~ant u n Procès Criminel
° P
P pn ijn
~00 INSTITUTES
propofer d'autr6*But q ue de découvrirla vérité, il ne doit con.
iequemmentnégligeraucundesmoyensquipeuventleconduireà
ce But. Ainn lorfqu'aprèsla vifite dece Procès, & que l'Accuse
a fubi fon dernierinterrogatoirefur la Sellette, il vient à recon-
noître que la Preuve de cette vérité n'eft pas funifammentac-
quife, &: qu'il lui refie encore des doutes fur le Jugementqu'il
doit porter; alors, ou cesdoutesfont combattuspar despréfbmp.
tiens violentes qui s'élèventcontre l'Accufé de manière à
faire regarder plûtôt commeCoupablequ'Innocent, & qu'ilne
manqueplus que fa propre confcuionpour le convaincre c'eft
le cas où il peut ordonnerla Torture, commenous l'avonsdit ci.
devant ou bien ces doutes fonttels qu'ils font pencher la B~
lance en faveurde l'Accufé comme lorfquepar fon interroga.
toire & fa confrontation,il articulecertainsfaits, ou fournitcer-
tains reproches contre les Témoins, dontla Preuveune fois ac<
quife pourroitfervir à juflifierentièrementfon innocence; alors
le Juge doit, fu-rla Requête qui lui eft préfentéepar l'Accuse,
ou même d'office,choiur parmi ces Faitsou ces Reproches ceux
qui lui paroulent les plus relevans pour en faire la matière d'une
Enquête qu'il.ordonnerapar un Jugement particulier & c'eft
ce qu'on.appellea~mËM/K/~ee~KjyM/?z~'c< L'Ordon-
nance a prefcrit fous le Titre xxviij. différentesformalitésà ce
fujet, dont les unes concernent le T~ où cette Enquête doit
être ordonnée, d'autresla (hM&6des Faits qui en doivent être
l'objet, d'autres le ~~M~ qui doit l'ordonner d'autresenfin
la Maniere de procéder à l'Exécution: de ce Jugement.
ï; Quant au TEMS, la Preuve des.Faitsjuffifi'catifsne peut
être ordonnée ni aucuns Témoins entendus pour y parvenir
qu'après laViute du Procès; ce que l'Ordonnancea établi, non-
v.?. i. ieulëmentpour empêcher que Hnftruction du Procès n'en foit.
retardée mais encore que la Preuve que le Juge ordonneroit
avant la VifiteduProcès ne devint ~/?/MM~' par l'Evénement,
au moyen de ce qu'iipourroitfetrouver dansle Procès, unePreu-
ve fumfantepour auurer la Condamnation ou l'Abfolutionde
fAccute..
2.°.. Parrapportà la QuALrrÉ desFaitsjustificatifs.:ces Faits
doivent être tirés principalementou de la naturedu Crime que
FAccufe.prétend n'avoir point,commis, ni p commettrecomme
étant abfent ou qu'il convientavoir commis, mais fansaucun
BMu.vais dë.Bem~,& par.cas fortuit feulement ou dans la nécefd.
AU
ja DROIT
v
7~~
CRIMINEL. Chap.xx. ~oî
ou bien'des~ des Témoins
d'une iufteDéfenfe: 1 Accuféfoutient
ont été entendus dans les Informations,&que
être reprochables~ & les Confrontations
~'M~~me'c'eA par les Interrogatoires
dû néceffairement fur l'un & 1 autre de
a s'expliquer
~~l'Accufé c'eft cela l'Ordonance a voulu en même
ces points pour que
l'Accule ne fût à faire preuves d'autres Faits, que
~mscfue reçu
aurachoi6 du nombre de ceux articulés dans
de ceux que le Juge V. 'M.
PARTIE SIXIEME.
CHAPITRE PREMIER.
De'la Preuve tirée du corpsdu Délit.
T A Peinen'étant ordonnée que pour le Crime y&-ne pou-
JLj vant avoir d'application qu'autant que l'existencede ce
Crime eft certaine, een'eStdonc que furlaPreuve de cette exif.
f. Z~tW, 1; tence que le Juge peut aSIëoir-fonJugement~ubiènimlex~M'~
~<M', rationec~<B /-M <&~fp/ïM re co~ Le premier
~c/
devoir du Juge 8ele plus indispensableencette Matiere, eStdonc
de s'aérer du corps du Délit qui lui eft déféré.
Mais que doit-on entendre par Cc~ du 23~ & de quelle
manieredoit s'en faire la Preuve? c ce&ce que l'on fë propofe
d'examiner dansce Chapitre.,
Pour cela, il fautrappellerla dIAIncHon que nousavonsfaite
fous le Titre précédent, entre les Crimes qui laiuent destraces
après eux, & que lesAuteursappellent~~e?<MH~,cette rai&N
ceux qui'n~n laiSentpoint, qui font appellé&par
~&'e?a~[~M/
A l'égard des premiers dont nous avons donné pour exem-
ple l'HoMICrDË~fINCENDIE le VOLAVECEFFRACTION~
&c. comme les traces que laiSëntces Délits, consent princi-
dans le Cadavre, dansla Maifon incendiée & dansles
palement
Portes 6' Serruresbrifées la Preuve du corps de Délit ne peut
donc & faire régulierementdanstous ces Cas, que par la repcé-
&ntationde ce Cadavre, ou par l'inspectiondes Lieuxincendies
& des chofesfur lefquellesa été commifel'em'action & cette
repré&ntation'ou mipect:iondoit être conAatée elle--même
tant par des Procès-verbauxdes Juges, que par des Rapportsde
Médecins, Chirurgiens,& autresExperts, commenousl'avons.
vu ci-devant d'aprèslesTitres.IV.& V. de l'Ordonnance.
y qu'ellene peut être ~p-
Cette Preuve eft tellementejflentielle
pleée ni par la.dépositiondesTémoins nipar de nmplesindices m~
& contectu-res~ quelquesfortesqu'ellesfoient d'ailleurs'~pas
AU DROIT CRIMINEL. ~r. ~7. ~.A 309
la que quand même céder-
~gùar confëmondel'Accufe,embrte
les recherches youdroit faire du corps
nier, pourempêcher qu'on
viendroit à déclarer la Perfonne qu'il a tuée lui
du Délit, que
& l'avoir tuée il l'a jettée dans la Mer
étoit inconnue, qu'après mériter aucun
la Riviere cette Déclaration ne pourroit
ou dans & abfousde
ni empêcher le Juge de le renvoyerquitte
~sard du la de donner caution de fe
l'Accusation ou moi~s charge
c'eft le intiment des plus fameux Criminaliftes,
feoréfenter Clares & confeillentnéan-
entr'autres de Jules Farinacius, qui C/,<r, ~7.
CHA PITRE 1 1.
De~P~MveT~M07M<
Ou cette Preuve dans le premier rang de celles <!t:
T~T s plaçons
1~ qui tendent à convaincre l'Auteurdu Crime parce que, j~rc/M.
1
~<f.M'.10.
commenous Favon~obfervé, c'en:celle dont l'uiage eft le plus Cod.de 7èJlib.
ancien& le plus fréquenten Matiere criminelle la plupart des
Crimesne pouvant e prouver d'une autre manière.
La Preuve teftimonialepeut être conndéreefous trois points
de vue différens ou par rapport à la Qualitédes Témoinsqui
ou rapport à leurs Z~po/SM/M en elles-mêmes,.
dépofent par
ouenfinpar rapport à la A~ de les.entendre. Nous avons
vu fous le Titre de 1'7/?/M les formalitésqui concernentla.
Manierede les entendre; il nous reAeà traiter de cellesqui con-
cernentla Qualité desTémoins 8ede leursDéportions, ou pt&-
tôt il s'aeit préfentementd'examinerles Moyens particuliersqui:
peuvent empêcherd'entendreces Témoins, ou d'avoir égardas
leurs.Déportions après qu'ilsont été entendus.
3~ ÏNSTÏTU TE S.
§.L
P/6MM~/MO/!M&CO~r /-< M ~M~
~'j7'~0!~f.
Tous ceux.Ia être Témoins, qui n'en font point en~
.C.t.§.<& peuvent
?~. .péchés par la Loi.
Un Témoin peut, fuivantla Loi, être reprochépour difFeren.
Caufes. Ces Caufes font, ou 1'~&M présumée en faveur
tes
de l'Accusé, ou la C~MM& I<t~~ qu'il lui doit, ou
contre lui, ou la ou de
MpM< qu'iLa Fo~~ 1~
avoir aume.
oufbn~ ou 17~qu'il peut
meProcès Criminel, ou le au
C~~ ~~ob'ge
ou enfin fa ~My~ & autres circomtances femblables,
Secret, allons
au danger de la Corruption. Nous
qui peuvent l'exposer toutes afin dy appiiquet
feprendre mccemvemeat ces Caufes,
les Exceptionsque les Loix &:les Auteurs y ont apportees.
i". A cau<e DE L'AFFECTION PRÉSUMÉE, on ne doit en-
Z. P~fM/M, 6.
C< de 7~. le PERE dans la Caufe de fon Fils, ni le
tendre pour Témoin,
L. 7e/H~ 10.~
de fon cela quand même 1 un8e 1autte
FiLS dans celle Père, c~
~<7'
les Auteurs exceptent Hu.
y con~entiroient; néanmoinsles cas
~~M.</<y~.
de Crime de Leze-Maje~é Divine &
~t"'7C'' vans 1°. lorsqu'il s'agit
~~rA en fait de Crime atroge, être prouvé
Pro~. CMC/M~
Humaine quinepe~t comme
autrement 3°. enfin lorfqu'il y a Parité d'ASeaicn
"3.
dans la Caufe d'un dé ~ës Fils contre fon
fi le Pere eA entendu
reile cesfortes de ne pourroient fuivant
autre ms au Déportions
Auteurs donner lieu à la condamnation, mais ieule.
ces mêmes
ment a la Capture d.el'Âccufé. ).
L'AYEUL& autres ASGpNDANS, ne peuventauiH, à cau~de
être entendus dans la Caufe deieurs Uei-
l'AsFeBionpréfumée,
en directe, en que ce
cendans, ligne quelque degré
Une MEREne peut être Témoindans la Caufede fon Enfant
~atard..
Z.7~t.<& Un FREREne peut fervirde Témoin contre ton Frère ex~'
y~ dans lescas iuivans; 1°. en fait de Crime de Leze-Ma~ e
M~. Con/a/ cepté
~Kt~COfj ). aM.p. Pivine & Humaine lorfqu'ils'agit de depo~rpour un~Fre~
~:nn. /ec. </<.
contre un autre Frère, à caufede la Parité d'Avion 3
a.toS. de rev~ Io~
les
qu'il s'agit de ju&iner&n Frere à 4°.vie lor~u'i
de
s'agit
leur Pere commun, ¡,
Embûc&s que fon Frère tend la
en: entendu du consentement de
ennn, lorsqu'il ~~r~ Les
AU DROIT CRIMINEL ?'. C~
Les PARENSCOLLATÉRAUX ne peuvent être obligésde dé- z-M~f
Suivait la du Droit r~.
noter juSqu'au Septième d egré, DiSpoSttion
maisSuivantnos Ordonnances,ils peuventêtre entenduscomme
Témoins,lorfqu'ilsfontau-delàdu quatrièmedegré en Matière
civile, & au-delàdu cinquièmeen Matierecriminelle.Ilspeuvent
auffiêtre entendusquoiqued'undegré plusproche, danslesCas
fuivansqui font remarquéspar les Auteurs .1°. lorfqu'ilsfont
Parenscommunsde l'Accufateur& de l'Accufé lorSqu'H
de Crimes occultes qui ne peuvent fe autrement;i
s'agit prouver
lorsqu'ils'agitde prouver l'innocencede 1Accufé lorfque
leurDépoSitioneft contrele Parent; <°.lorsqu'ilscomparoiSIënt
yolontatrement 6°. enfin, lorfqu'ilsnont pointdéclaréleurqua-
litéfurl'Interpellationquileur en a.été faite par le Juge, contbr-'
tnémentà l'Ordonnance.
Les ALLIÉSne peuvent être Témoins dansla Caufe de leurs
Alliés l'on comprendfous ce nom tant ceux qui font à l'My?~
desPere S: Encans, comme BEAU-PERE, BELLE-MERE, ~.4.
GENDRE &:BELLE-FILLE, que lesautresCollatéraux,juSqu'aux
degrésprohibéspar l'Ordonnance qui lesaflimileSurce point
auxParens il faut feulementexcepter le Cas où il ne Seroit
pointreStéd'enfansdu Mariage qui a produit l'Alliance. ~O~M~~
Les PARRAINS& MARRAINES ne peuvent être Témoins ~OM<. <&17~t
dansla Caufede leursFiLLEULS& FILLEULES, non plus que «/
danscelledesPere & Mere de cesderniers,avec qui ilsont cen-
trale uneAllianceSpirituelle,6*vîceversd.
LesMARI& FEMMEne peuvent être admisen témoignage Z, ~<MM, l?
l'uncontre l'autre & cela avec d'autant plus de raiSbn qu'ils ~Co~.de r~.
fonteux-mêmesla fource des Parentés & Alliances & que
leurASfecUon eft fondée fur un lien facré & indissoluble es f-t/'M. S<
Co<A
'Z. ~<~<M~ A cau~ed€ là CRAINTE& de la RÉFÉRENCE,ron n'ad.
<~7'</?~. mettoit point chez les Romainsle témoignage de l'E scLAV E
~« <&Jt~f
on ce ~e pratique encore aujourd'hui à le.
.t68ï.
contre Maître, qui
de nos Enclaves de l'AmériqueFraneoue..
gard & DOMESTIQUES
Pour ce qui concerne nos SERVITEURS
dans ce Royaume, il eft certain en général, qu'ils ne peuvent
entendus dans la Caufe de leurs Maîtres, pendant le tems
être
font à leur fervice & qu'ilsdemeurentavec eux.ce~ce
qu'ils
mi réfulteclairementde la Difpoution de 1articlev. du T~
de i'OfdonnatKe, qui veut que le Juge interpellele Témoind&
avant d'être entendu en dépoution, sil eft ~ervt.
déclarer, que
teur Dom~~ique de Funedes Pitiés.. Il faut excepter eepe~
dent cettainsCas, ou ceux-ci font reçus. commeTémoins néce~
d~unDélit occulte commis
6~es par exemple, lorsqu'ils~agit atroce
de nuit dans l'intérieur. dela maiibn ,ou d'un Crime qui
TE.~y~T~
~\K!M~< la. mais i l faut cela, que_le Do.
iatereËe l'Etat & Religion pour
~M.
~It d'ailleurs de bonnes.Vie & Moeurs. Suivant
L. ~<MM) Cee.. me~ique prouvé le
&Z'<~t. la Di$odtion de.l'Article clv. de la Coutume de Bretagne
forti dechez.&nMâitre, nepeut être entendu
Serviteurquoique l'étre
à la de &n.Maître, mais il peut
en témôisnage Requête
de contre lui, pourvu qu'il ne foit point
Mu'il ~as~ dépofer
&ft?mal de chez&nMaître, oc qu'il n'y aitpointde preuve que
c'eit par qu'il a dépofé contre lui. tous
Sousle Nomde DoMESTiquE, on entend généralement
aux l'Accufé ou de rAccu~eur, &con-
ceux qui font Gagesde
leursintendans, Agens d'Affaires.&Commenfaux
féquemment
tels qu'Aumôniers-,Gouverneurs8: Précepteurs.
Afs/a~ At C'eA a~B à caufede la Crainte & Révérence.que le VASSAI.. la
î7. des T'~eMM ne doit étre en dans
o~ JusTictABM point reçu témoignage
Caufe de ~bnSeigneur, le MINEURdans celle de &n 1~ ior~
6'
~.AfMoe.A.~)'-
~'<f.c~'t87<3.. le.DÉBITEURdanscelle de fon Créancier, ce qui s entendce~
MMM,6.~
eue la Dette eft eonSdérable & en unmot le FOIBLE dans
tous
~eT'
à redouter le fi ce n e~ dans
J:.j.~M.§. du PutHant dont il a Crédit
Z. ~'o~ 7'</?M,
jE~r~
Cas que nous venons d'exceptet ci-devant
DROIT CRIMINEL. A~r. ~.7f.
AU f~/ &1~t~<'
A caufede FiNiMiTiR,un Témoinpeut être valablement ~7~<
§. IL
Dela Preuve?6/?~M~ CO/M~~par ~a~ 4 D~O/SM/!
en e/& même..
Pour ta validité d'une Dépoûtion il faut-trois chofes
foit & concluante ~°. qu'elle foit concordante:
qu'elle précife
avec celledes autres Témoins, 3'. ennn qu'elleIbit Sincère.
Pourqu'une Dépositionfoit PRÉelSEETCoNG-LUANTE, il f. T~M~ t~
Cod. de V~;Y..&.
fautque le Témom dépose cathégoriquement:d'un fait quifoit: la G/c/Mt~
relatifautitre de l'Accufation, & dont il ait pleine connoulan~~M.
ce ceft-à-dire qu'il a YM'Accufëcommettrele.Crime~ôcqu~
~o IN-S Tï T UT ES
Z. t. i.T' le reconnoitpour être le même, lors de la Confrontation, ainfi
cap. Pr<c<e)'Mj le Crime a été commis. Par
~~r~~ Ft/ quecelui envers qui conséquente
~Moe~. Dépontion duTémoin qui n'a connoiffancedu fait que par OM-
<r. /«;/«;. cas ou qui vacille,ne peut mériteraucun égard; ce qui ne doit
47!-
dire,
Jules C& s'entendrenéanmoins,fuivantlesAuteurs, qu'avecles modifica.
~t. tions fuivantes.
f~M. }.
7. ~M. 6 9. 1°..Al'égard des Témoins par 0 U1;-DI RE, ces Auteursen
duUnguentde trois fortes les uns qu'ilsappellent?/?<? <M
proprio.;tels que ceux qui diroientavoir oüi le bruit des coups,
les menacesde l'Accufé & les crisd'un mourant la Dépoudot!
THMOIKS PAR d'un Témoin de cette efpece ne prouve, Suivantces Auteurs
GUI DIRE.
qu'autant qu'elle fe trouve jointe à d'autres circonflances com-
me;ftleTémoin ajoute, qu'il s'eAtransportétoutde fuite auprès
du mourant, qu'il l'a reconnu ainfi que l'Accufé autrement,
comme-favoix de l'homme, ainfi que les cris:, font Sujetsà des
variationsfuivant les différensâges ou lesdifférentescircon~an.
ces de la maladieou de la fanté & qu'il peut fe trouver d'ail.
leurs desMalfaiteursaffezméchanspour contrefaireleur voix.
elle ne peut fervirpour donner'lieu à une Peine capitale mais
feulementà la Torture.
Ce n'eApas cependantqu'il n'y ait de certainsCrimesdontla
Preuve ne peut s'acquérirautrement que par le fens de Fouie,
Rtr~. commele BIafphéme,les Injuresverbales & autres.femblables.
.L'AUTRE espècede Témoins par oui-DiRE que les Auteurs
~rM. ibid. appellentf~M<M-/M/M accufati eft de ceux qui difent avoiren-
tendu faire,à l'Accufél'aveude fon Crime il eAcertain quede
pareillesDépofitionsne peuvent fairePreuve pour la Condam-
nation, puifque, comme nous l'allonsvoir dansun moment,la
Con~euionde l'Accuféne peut formerelle-même aucunePreu-
ve à cet effet maiselle peut feulement, fuivant ces Auteurs,
donnerlieu à la Torture.
LATR,ôisrËMEespèce de Témoinspar OUI DIRE,e~ de
ceux que les Auteursappellent~<M ~M~Malieno parce que
leur témoignagen'eAfondé quefur ce qu'ils ont oüi dire à d'au'
tre.s u e'eA à l'Accufateur leur Dépondon ne forme aucune
M~. Licet ex forte de Preuve. ne. plus crédatur<-<y~~M<i/n originali mais fi
QM,!(/);.<.t<< c'eit à d'autres Perfonnes, leur DépoStion ne peut mériter aucun
~MO~. égard, que lorfqu'ellesfont accompagnées des conditions njivan"
~Mw~M~~ tes t°. qu'ils nomment les Perfonnes à qui ils l'ont entendu dire:
n.t}.
que ces Perfonnes Soienten grand nombre, Se qu'elles ayent
tenu
AU DROIT CRIMINEL.T~r. ~7. ~.7/; 3~
n n P
uniforme 3°. que ces Perfonnes ne purent
tenu un langage font
eties-mêmes être entendues en témoignage parce quelles
ou réudentes dans les Pays étrangers q.. que ces
ou mortes,
foient dignes de foi, & nullementreprochables
Perfonnes de concou-
enfin ces Témoins font encore reçus, lorfqu'il s'agit
rir à la JufUficationde l'Accufé. leurs De- T~MOYMt
~°.Quant aux Témoins qui VACILLENT quoique VACILLANT'
ne fervir en Matiere criminelle, & qu'elles ne
pofitions puisent un il a de certains Cas
formentpas même indice y cependant
ces peuvent mériter quelque égard, commelorf~
où Déportions Jul. C/~
la Défenfede l'Acculé, ou de Crimes d'une Preu. ~.j;).t.I.
qu'il s'agit de
vedifficile. ~/< M~.
Un Témoin eA dit V Ac i L fa
L E R, lorfque Dépoution n'èft
t~.
concluante; ne peut en rendre raifon; qu elle eAfaite L. Solam, Cod.
point qu'il
fur des chofes différentes de celles qui font l'objet de la Plainte de y~.
§. A~M//< ~M~M
ouqu'ellee~:conçue en termes qui ne font point affirmatifs tels M <!M<~e/!<. </cy~/<A
ceux-ci Je crois ne me ~o/~c. T~~ J?P</e.
que bien & autres femblables. c/
faire Si je /K'6/ïyoMM6~ rende raifon de ~). f<e-
Ce n'eApas affezque le Témoin ce qu'il dit, «/'M.
il faut encore la raifon qu'il rend foit convenable &:
mais que
à la idem 6/?/!M//<M rationem reddere, & 'red- ~~«M.~f&
conforme vérité, quia CMmM;<)Mj
dere~/M nonbonamnequecongruam ainfi quand le Témoin dé. n.¡ ~<y</?~.
la raifon renddoit être tiréedufens de la~vûe le MeM< confil.
pofede qu'il
la raifon rend doit être tirée du t8i.a.)./<
quandil dépote a~'M, qu'il Gl. ad Leg.
fensde Fouie mais s'il ne rend d'autre raifon de fa Dépohtion, y</?Mm, Cod.
la même comme s'il difbit ~~M~arM r~.
que Dépoution cela ne
F<!y«! M Z.
ouparceque cela 6/?a~, prouveroit p omt. i. Cod. de ye~.
Tg /c~, la J
maisHau contraireil difoit parce~M~f, A/a/c~. foa~
raifonen feroit bonne. <;&~t}6<).
Nous avons dit M~cc~&M, que pour la validité d'une De. TÉMOINS
SINGULIERS.
lesautres:
portion il falloit qu'elle fût CONCORDANTE avec
la Loiexige pour former une Preuve complette les Dépofitions 7:. M<
conformesde deuxTémoins qui foient c~: ~c~~M~ majores 7</M.
ainfiles Témoins/M~ en Matierecriminelle, ne prouvent /M/'<j;'My. 9.
l'on Témoin ce- Cc«'W.
point vox unius, voxnullius appelle
ne ~M~Z~K~-
lui qui dépofe d'un fait particulier dont les autres parlent ft/y~, 6' cap.
niens, extr. de 7'<
point. r ne tib.
on dit la DépoMon d'un Témoin ringulier
Quand que à la Con.
prouvepoint, cela ne doit s'entendre que relativement
c~ Ss s
3~ IN S T T U T ES
damnation à Peine capitale car cette Déppntion lorfqu'elle
frappe directementAr le Crime & que le Témoin eu:d'aiUeurs
<H~'exceptione major, forme une ïëmi- Preuvequi peut donner
lieu à quelque Peine extraordinaire & même à la Torture
lorfqu'elleeAjointe à quelque adminicule comme nous le ver.
rons ci-après.
Il y a mêmedes Cas, où cesfortes de Déportions, lorsqu'elles
~baten certain nombre, peuvent formerune Preuve complette.
Nous en allonsdonnerdes exemples, après que nous auronsdiC
f~M. ~M.*<< tingué avec les Auteurs, trois fortesde dans les
~M. C~.
Singularités
Témoins les unes qu'ils appellent aa~/H'CH/a~y~,parce qu'el-
?'<
les femblentfe prêter un mutuel fecours & qu'ellestendentau
même Objet celles-ciétant réunies, forment, fuivanteux, une
femi-Preuve les autres qu'ilsappellentobflativesparce qu'elles
femblentfe contrarieroc fe détruire réciproquement; celles-ci
ne peuvent jamaismériteraucun égard enfin celles de la troi-
Hemeefpecequ'ilsappellent~M/~ca~~j parce que les.Té.
moins parlent dans leurs.Dépofitions de pluueurs Ades du m~-
meCrime, qui ont été faitsen différenstems cette dernierea lieu
dans les Crimes qui fe commettent par Ades réitérés tels que
K:~ C< l'Inceûe, l'Adultere le BIafphême la Sodomie le Pécutat,
~.6<M. la Concunion, l'Usure, & le Vol. C'ejftprincipalementdansces
~<'M&M< derniersCas que les Dépendons des TémoinsSinguliers peuvent
M. t. former une Preuve fuffifantepour donner lieuà la Condamna-
tion, lorfqu'ilsfe trouventen certainnombre ce nombreeftn-
t?~. 7. du xé par nos Ordonnancesà celuide fixen Matiered'Excès,Vio-
</</'<~<-t/o/M.
<&i670. lences, & Exactionscommifespar les Geoliers& Guichetiers
enverslesPrifonniers & à celuide dix, par la Jurisprudence des
Arrêts en fait de Preuvesd'Ufure.
~M/ ~M.6~. Il y a des Auteurs qui prétendent que les Témoins nnguliers
<.l:
peuventàuuifuffirepour prouver des Menaces.Il y en a d'autres
qui Soutiennent qu'ils peuvent même former une Preuve entiere
~C~<,
en fait d'Homicide ravoir, lorsque leurs Dépendons font tel-
les, qu'ellesont une connexiténécei!aireentr'elles, & qu'elles
embraient le commencement,le progrès, & la finde l'Actequi
~~MC~f, a fait le Crime ubiagitur deprobatione ~c?~ cc/z~M~w 7~
~n.6j.p. ~M~ro~ deprincipio aliusdefine, MKC 76/?Me</?/~K/arëj',~vo-
~M.AinSt, par exemple, KMTémoindira avoir vu l'AccuSeSor-
tir de fa Maifon portant une Arme vers l'endroitoù leMeurtre
a.été fait; unautre dira l'avoir vû entrer dans cet endroit avec
AU DROIT CRIMINEL F~ C~y.
uneArme;un troifieme dira avoirentenduau mêmelieule cn'd'~n
mourant, & le bruitdes coups un quatrieme dira avoir vu l'Ac-
cuféSortiren fuyant, étant pâle & ému; un cinquieme auravu un
infant au avant, dans le même endroit, celui qui a été tué,e
Seul & 1 AccuSé s'approcherde lui, le menaçantaveccette mê-
me Arme, dont il eft prouvéqu'il a été b!e8emortellement.
Maiss'ileftcertainen général,queles DéportionsdesTémoins
qui roulent fur des Faits SinguliersSe di-Sérens entr'eux, ne peu-
vent formeraucunePreuve à plus forte raifon, lorsqu'ilSetrou-
ve une contrariété abfoluedans ces mêmesFaits ou dans les
Dépendons de ces Témoins.
Il y a trois fortesde Contrariétés.en cette Matière,qu'il faut T~MOÏNf
bien distinguer; la~K, eSt celle des Déportions des Té- CONTRAIRES.
moinsentr elles, commelorsqu'unTémoindéposeavoirvu faire
ou entendudire une chofeen préfenced'un autre, & quecelui-
ci foutientabfolumentle contrairedansSaDépoSitionla feconde,
eft celle qui fe trouve entre lesDépontions d'unmêmeTémoin,
qui a dit dansle Recollementou à la Confrontation le contraire ~tT.tt.
` l'Ordonnance de
de
de ce qu'il a dit dans l'Information,ou qui depuisces Ades aura 1670.
donnédesDéclarationscontrairespar écrit la;troifieme, eAcelle
qui fe trouve dans les Faits contenus dans la même Dépon-
tion.
1°. QUANTà la Contrariétéentre les~Dépontions desdifférens
Témoins,que lesAuteursappellent PREUVEOBSTATRICE ,'&n
effetordinaireeA d'empêcherqu'on ajoute foini.àl'uneni à l'au-
tre, 7e/?Munuscontradicens alterineutricredi~M ce qui ne doit (?Mm<Mf«.con-
s'entendrenéanmoinsque lorfquecesDépoMonsfont abfolument i/K.6.a.~t.
~.FmnMM,0~
inconciliables, & que cesTémoins paroi1fentégalementdignes <<m.<M.!7. max.
de foi; ou bien lorsque cette contrariététombe fur les circons- n.
tances effentielles,c'e~-à-dire, lorfqueces Témoinsne s'accor-
dentni furle temsniSurle lieu, comme il eSt arrivé auxTémoins Bald. in cap.
deSuzANNE:&:de plus, fi le Témoin qui 'tombe dans cette CMN!caufam, )7.
Marfcard. eo/t-
contrariété fe trouve contredit par un grand nombre d'autres, <«/: i;7~.
ou même par un Seulqui foit plus digne de foi que lui, il eft C~< refol.
comme Suivant l es M<H.Cf)~~0}.
réputé Fauffaire ,'&:peut tel mêmes A uteurs,
être empriSbnné& mêmemisà la torture mais fi au contraire
cette contrariété ne tombe que fur des circonstancespurement
accidentelles& éloignées, telles que le Surnom la Patrie la de ~~M.~K.C~.
` 7< 8.
Parenté ou fur les termes dont on s'eStfervi en commettantle ~t!)!0<. </</«/,
comme en fait de & autres femblables; ou C/f!y«.t;. a. t~'
Crime Blafphême
S s ij
~24 INSTITUTES
bien fi l'un des Témoinsa une plus grande autorité que l'autre;
Z. O~tM. !.I. ou enfins'il
dépofe des chofesplus vraifemblables cette contra.
§.r~.
V. J!c~, riété n'empêchepas que le Juge ne puiffeajouter foi à cetteder.
.E~r~P/c~. niere Dépositionpréférablementaux autres.
2.°.QUANTà fa Contrariétéquife trouvedans lesDépoSitions
du mêmeTémoindansdiSérensActes de la Procédure tels que
l'Information& le Recollement, ou dans deux Procèsdifférens,
on ne doit avoir égard à aucune de cesDéportions à caufe du
Parjure où le Témoin ëStnéceuairementtombé de plus ce Té-
V.H.T];. moin eSt puniuable Suivantl'Ordonnance, d'uneAmendede400).
</<Or</0/!M/!M~ & même d'une
plus grande Peine s'il y échet. Les Auteurs ex.
t670.
.V./H/MC~ ceptent néanmoinslestrois Cas fuivans 1°. lorsquele Témoin
~3-. dans l'une de fes Dépendons, s'eStfervi de certains termesqui
V. ~<M/t. n'étoient pas abfolumentaffirmatifs commes'ilavoit dit, je crois:
lorfque l'un des Actes.ou Jugemensdans lesquelsce même
Témoin a dépofé, a été déclaré nul, alors il faut, fuivantces
mêmes Auteurs, s'en tenir à la Dépohtion faite dans l'Acteou
dans le Jugementqui eft rejftévalable. Maiscette Exceptionn'e~:
point admifedans notre ufage nous regardonsl'une & l'autre
de ces Dépendons égalementnulles & de pluslorfquela con-
trariététombe fur des circoniianceseSentielIes, elle expofele
V. ~'M. < Témoinà la rigueurdes Peinesportéesparl'Ordonnance °. lorC.
V. A/MO~. de
'<jr. t~. ~<t8. qu'il s'agit d'un fait embrouillé, ou qui s'eApafïedans un tems
h éloigné qu'il puiffefaire préfumernaturellementl'oublide la
part du Témoin.
~°. Enfin, quant à la Contrariété qui fe trouve danslesFaits
contenusen une même Dépoution) il y a des Auteurs qui pré-
tendentqu'elle rendcette Dépositionabfolumentnulleen fonen-
tier, à caufe de la mauvaifefoi préfuméede ce Témoin & du
V. ~/M. MK/: Parjure ou il eft tombé Quipeccatin unopeccatM toto.Cepen-
.to.6't7.~<;M~ dantle pl-usgrand
plus grandnombre~es
nombredes Auteursefl
eSt d'avis
d'avis, que cette con-
con·
<M~ 10 t ~<«~ 1~
~«. !).0~ trariété n'empêche p as qu'on ne puiSïë ajouter ~biau reSte de
Déposition & ce Sentimenta été adopté par nos Praticiensj..
qui en conséquenceont établi pour maxime qu'en Marierec~-
KMë~~la Co/ÛM~'OK~Myëdivifer.
TEMOINS Nous avons dit en cinquièmelieu, que la Depo~tion devoit
COR.ROJJBUS. être SiNCERE par conféquenttoute Dépofttion fbggeree ou
&une doit être rejettée.
t°. UNE Depoûtion €&ditej~g~ non-~euLemeatlor~ue
:AUDROIT P
CRIMINEL. ART. ~7. 7/.
Chap.
Témoin a reçu de l'Argent pour dépofër mais encore lorf-
le
enfuite de promeffes qui lui ont été faites outre
qu'il dépose ne danstousces Cas; ceTémoin
quefa Déposition prouve point
encore, fuivant les Auteurs être mis à la Torture pour
peut a dit & au cas vienne à percer dans fa
ravoir s'il faux qu'il
il ne doit pas laifferqued'êtrecondamnéà quelqaes
Déposition, maisil ne pour-
Peinesextraordinairesà caufede la Corruption;
être à aucunePeine ni Pourfuite s'il paroiHbit d'ail-
roit fujet
a reçu lui a été donné pour autre caufë
leursque l'Argentqu'il
fa Dépofitîon, commepour la Dépenfede fon voyage
quepour de fes ce aifément
ou en considération peines qui fë préfume
la fbmme ne fetrouve pas excemve, & qu'on ne prouve
lorfque
a été donnée en vertu d'une conventionprécédente.
pasqu'elle FAUSSE toutes les fois FAUX
UNE Déposition eft réputée que Ttttoms.
le Témoin a déclaré affirmativement une chofe contre fa propre
connoifïance ainficelui qui dit la vérité, fansle favoir, n'eA pas
moinsréputé Fauuaireque celuiqui dit la véritécroyantdirele V. Caball, rf/M.
faux, quoiqu'ilne foit point auffipuniffable. faitle tnm.C.UJLS.
Le FAUXpeut tomber fur lesDéclarationsque Témoin, V.f"67t
ou par rapport à fa comme s'ilnie qu'il eAParent ou
Qualité
le foit eHedivement, s'il prendle Nom d'un au-
Allié. quoiqu'il
tre & s'arroge une qualité qu'il n'a point ou par rapport aux
C~~MC~ du Procès, qu'il altere ou qu'ilfupprimemais pour
foit dans l'un & l'autre de ces Casà la rigueurdesPei-
qu'il fujet
nesportéespar les Loix il faut commenous l'avonsdit, queies~ V. ~!fM. ~'<X
Circomhncesfur lefquellestombe ce faux, fe trouvent V.C/
les& non pas amplementac~M au Procès. V. ~~M. C0n/~
L'on entend par C~co~nc~ toutes cellesqui font. 88. D<ct«.f,cf/L
deNature à influer néceflairemeat f ur la Condamnation ou fur t0!
CHAPITRE III.
De la Preuve ~T-MM~M~eou littérale en Matiere
Criminelle.
V.7M/.C/.?M.!4. N a tort agité la Queflion de ravoir 6 les Crimespou.
TT '0 voient fe Ecrit. Il y a des Auteurs, tels que
V. ~fM. ~M.S.). prouver par
JuL. CLARE& FARINACE, qui ont prétenduque régulierement
les Crimes ne pouvoientfe prouver que par Témoins, par la
raifon que le témoignagedes Ac~espar écrit étoit muet, qu'il
fe faifoit desPerfonnesab&ntes lefquellesne pouvoient fatif-
faire aux Demandesqu'on voudroit leur taire outre qu'il étoit
libre d'inférerdans ces Actes tout ce que l'on vouloit au lieu
le Témoin rendoit raifon de ce qu'il difoit, & re-
que parloit,
pondoit à tout ce qu'on lui demandoit.
Mais ce Sentiment, qu'ils appuient fur din'érentesLoix, no.
/§.}. tammentfur la Loi 7~/M §. ~m Z~ ~~<M~, où rEtn~e~
déclare non a~ a été
y~ reur Adrien fe 76/?~M ~/Ko~!M~M
combattu & refuté avecfuccés d'autres Juruconfultes plus mo.
par
tels CuJAS & MATHEUS, qui ont fait voir quepar
dernes, que
V.m. le mot 7~/MM:Memployé dans cette Loi, l'Empereurn'a vou-
/8.M.
f~. lu parler quedes Dépofitionsdes Témoins rédigéespar écritt
& non point des ABes ou In~rumensqui contiennentla preuve
du Crime ce qu'ils établirent par d'autres Loix quibien-loin
d'exclure la Preuve qui ré~te des Ades, femblent au con-
à celle des en ce ceux-ci font
traire la préférer Témoins, que fur
fujets à fe laiffercorrompre & ils fe fondent principalement
la Loi Te/KK~j~c~MM/~auCoDE~7e/?~
DU DROIT CRIMINEL. y. ~7. Chap. 317
Maispour réfoudrecette QuefUond'une maniereplus con.
formeà nos ufages il faut diftinguer.
Il y a des CAS, où laPreuve teflimonialeexclut entierement
la Preuvelittérale, commelorfqu'ils'agitde Crimesqui ne peu-
vent être prouvés autrementque par Témoins, tels que l'Injure
verbale, le Blafphême, l'Adultère le Rapt, la Fabrication
de la fauffeMonnoie.Ce fontde cesCas dont ont vouluparler,,
fansdoute, les Loixcitées par JuLESCLARE&:FARINACE.
II y en a D'AUTRES,où la Preuve littéraleexclut à fon tour
la teftimoniale,comme en fait de Crimes qui ne peuvent être
autrement par écrit, parce qu'ils consent principa-
prouvés que la Co~<MM la Cc/M<
lementdansla Penfée,tels quel'
rationenversle Prince l'K~, la ~o~7MM/! 7~/KOM~~ou bien,
parcequ'ilsne peuvent tomber que furles Ecrits même, comme
kj~HA-& les Libellesdiffamatoires. Ce font cesCas qui fontmar-
quéspar Loi ubijF~ xxij. au Cod. adL. Corn. de & parla
Loiire au Code < quiporte que co/!M:/c/H7Kf~-
~MK/M HOMye/~m/M teflimonium no/K/ &enfin par la Loi
derniere du mêmeTitre, quiaprès avoir établila nécefHtede la
Preuved'une Accufationpar de bonsTémoins, /MH/M/~idoneis
cette alternative vel M/?/-ae?<t~/?~HKM ~eK-
~/?~M, ajoûte
mentis. C'eft auffide ces mêmesCas, dontveut parler fansdoute
l'Ordonnancede 1670, dans l'art. v. du Titre XXV. qui porte
.quelesProcèsCriminelspourrontêtre inftruits,encorequ'il n'y
aitpoint d'Information fi d'ailleursil y a PreuveyM~~ par
Piecesauthentiques ou /-6eo/K~par /~cc~. C'eft encorede ces
mêmesCas dont il eft parlé dansles art. xx. du Tit. XV. & art.
du Tit. XVII. de la même Ordonnance, par le premierdeC
xxij.
elle à l'Accufé de propofer des reproches en tout
quels permet
étatde Caufe, s'ils font juftinés parEcri*t;&par le fecond elle
défendaux Juges d'avoiraucun égardaux reprochesfaits contre
IesTémoinsdécedésou mortsci vilementpendantlaContumace,
s'ilsne font juflinéspar Pieces. A quoi l'on peut ajouter la Di~
pofitionde l'art. ij. duTit. XXIII.de l'Ordonnancede 667, qui
réputecalomnieuxles reproches tendansà flétrir les Témoins,
s'ils nefont jufUfiésavant le Jugement par des Decrets Con-
damnationsou autres~c?~.
ENFINil y a des Cas, où la Preuve littérale peut concourir
avecla Preuve teflimoniale & qu'ellesont une force égale
~s Cas ( dontil eft parlé dans la Loi i au Code dejfde
~S INSTITUTES
où l'EmpereurConflantindécide exoreSIëment que, in M~M<~
& <;<M~ M/MO~MM~ tam fides ~MM/'K/K quam
Depofi.
tiones7~M) ont principalementlieu dans les A/c/~MM/M de
faux, ou lorfqu'ils'agit de la ~e<o/! par comparaisond'E-
criture, dont nous avonsparlé fousle Titre de 17/2/?~<So/On
peut encorey en ajouterplusieursautresqui Sontmentionnésdans
trois différensArticles de l'Ordonnancede 1~70 fçavoir, 1°,
dans FART.ij. du Tit. IV. oùelleveut que le Juge, aprèsavoir
fait mettre les Scellésfur les Effetsde l'AccuSëcontumax, dreffe
un Procès-verbal des Pieces qu'il trouverafous le Scellé qu'il
les nombre, cote, ¶pheen préSencede l'AccuSë& de la
Partie publique & qu'il remette ce Procès-verbal au GreSIe~
pour faireenSuitepartiedes Piècesdu Procès dansl'ART.ix.
du Tit. II. où elle enjoint aux Prévôts de faire l'Inventaire, en
arrétànt les Accufés des Papiersdont ils fe trouvent SaiSis3".
enfin dans FART.x. du Tit. XIV. où elle veut que les Pièces,
fervantà la Preuve, Soientreprésentéesà l'AccuSëlors de SonIn-
terrogatoire, & par luiparaphées, ainfi que par le Juge Sinon
qu'il Soitfait mentionde Sonrefus.
Il réSulteclairementde toutes cesDiSpoSitions,que la Preuve
littérale doit être regardéecommeune Preuve juridiqueen Ma.
tiere criminelle il ne reSte donc plus qu'à en déterminerles
effetsrelativementà ces Matières, &c'eSt ce que nousnouspro'
pofons de faire fous les deux Paragraphesfuivans en exami.
nant d'unepart les Conditions.qui font néceSïairespour la for-
mer <S* de/'eM/~ les Caufesparticulièresquipeuvent la.détruire.
I.
Co/!<&M/M
/M<f ~OM/0/ la Preuve T~M~/C'~
flrumentale
ou ~(!
LaPREUVEINSTRUMENTALE OULITTÉRALE,eA cellequi
féfultedes Pieces produitesdans un Procès criminel.
Sousle nomdePiECESfont compris tant les EcritsjM~M
que les Ecrits p/-n~.
L'ONappelle e Ecritspublics ceux qui font ~bufcnts,non-feule-
ment par les Parties contractantes, mais encore par les Person-
nes publiques, qui par le caractère de leur Charge rendent
ces cxits certainsSe autentiques.L'on appelle aujtUdece nom
les
AU DROIT CRIMINEL. A~r. ~7. C~ 3~
font en Juu:ice ce qui les a fait divifer en
les Aéles qui pafîés
~ra/M~CM~ n loti ).
,M~ le nom en Matiere criminelle
Sous d'ABesy~cM~~
des Procès, verbaux des Juges, &:
entendparler principalement
des Médecins & Chirurgiens, & autres Gens ex-
desRapports
ont ferment en Ju~ice les Actes publics ~CM~
pertsqui Notaires.
font ceux qui font paffés par les des
ce font des Originaux ou P. cap. ~<~M-
LESECRITSPUBLICS,lorsque ram, ~xr~~ de
collationnées avec les Parties mêmes, font foi en Justi- fide /):/?n<m.
Copies il foit befoin Ïbient ~«;'<. ~«~~
les faire valoir qu'ils
ce, fans que pour y
font de ce font fide /<?fMm<n<.
reconnusni vérinés, ~non lorfqu'ils argués faux < le même
qui font connus dans le Droit fousle nom M. du Cot~ 6'
ceux-ci proprement /i.<M. de
d'7/?~Me/M. MM<.6'
étoient fouf.
A Rome, les ABes étoient cenfés publics lorfqu'ils
de trois Témoins mais ils ne faifoient foi entière qu'a-
crits
avoient été reconnus par ces Témoins en présencedu
prèsqu'ils
& dépofés dans les RegiAres publics ~ce qu'on appelloit
jfuge,
~M7-aD~ae7t:. l'on appelle amfi, ceux qui iont
Quant aux ECRITS.PRIVES,
faitspar toutes Perfonnes qui n'ont point la qualité d'Officiers
ou étant Officiers n'agiffent point fouscette
publics, qui publics,
le Droit ils.faifoient foi ieulement I.Mj,t6.
qualité. Suivant Romain
non en fa faveur ~o?M.
contrecelui qui les avoit &ui[crits mais point Z.~cr/H/Mfj
d'un ce n'e~ lorfqu'ils fe trouvoient atte~. Co~. QM<~o/? in
au préjudice Tiers ,<i
& même celliers fe M~'
tés partrois Témoins par cinq lorfque L.Comparationes,
trouvoit une Perfonne ruftique & illittérée, & que la fomme y M/me/x. i.Co<jM<
C PI A FIT R E IV.
De la Preuve Vocale, ou de la Co/z/e~o/ï~c ~ccM/?.
T Es Auteurs dIRInguentdeux fortes de Confeffionsen Matière Coa/ ~)'<
JLj criminelle l'une, w/o/!M~, l'autre forcée. La première fë ~/<)'.7.</tr
tant en dehors la féconde n'a.lieu qu'en Code, < }$. de
fait, Jugement qu'en
Comme elles ont l'une &:l'autre des Principes parti- Co/
Jugement.
culiers, nous croyons devoir les discuter Séparément après.
nous aurons ici quelques Principes généraux fur
que expofé
cette Matiere.
L'on n'a jamais douté, que la Confeffion ne fût une ventab!e'
Preuve, & une Preuve tellement forte, que la Loi n'hénte point.
de la comparer à celle qui refulte de la chofe jugée, co~ Z.t.
mais il faut cela qu'elle réunule pluneurs condi-
~'MM~ pour
tions euentielles, parmi lefquelles il y en'aa de générales & qu~
aux Matieres civiles comme aux Matières.
s'appliquent également
334 IN STITUTES
criminelles d'autres, qui font particulieresaux Matieres cnm!.
nelles.
Les CONDITIONS. qui font néceHairespour la validité de cette
Preuve, tant en Matière civile qu'en Matiere criminelle, confif.
.E.<-<~?. tent, ï°.en ce que la Conteïuon doit être faite librement, & non
~<,7.4.
extorquée par la crainte ni par l'appâs de quelque récompense
Z.i.~ACcn~ 2°. qu'elle doit être faite en connoiffance de Caufe, & non
par
Loi.
G/M/-MW erreur; 3°. qu'elle ne doit point être révoquée avant le Jugement;
~.f<!n/K.8t. r. 4°. qu'elle doit être claire oc ~pécinque dans fes circonSances
/~M~ qu'elle doit être vraifemblable, & fondée fur quelque Caufe
AfMOC~. de 6°. ne doit être d'aucune re~ric-
~~r.f'<t6<). pojSbIe qu'elle accompagnée
j~. jR: Mn/f/. tion tende à la détruire 7°. enfin, qu elle foit fondée fur un
qui
]Fait réel & certain, ce qui s'appelle en Matiere criminelle Copps
~.8.CP/ DE DÉLIT non C/~M'/MO~O CC/J' condemnari rei /M~M~
~M<8 a/Z Myg/'M/n natura MCë/ÏK/K/M.
A 1 égarddes CONDITIONSqui font particulieres à la Confef*
fion en Matière criminelle, nous remarquerons, avec les Auteurs,
quatre Différences principales, qui la'difUnguent de-cellefaite en
Matiere civile.
La PREMIERE, c'efi que la Confeuion, qui ne peut fe divifer
en Matiere civile, peut l'être en Matiere criminelle, c'eft-à-dire
que l'on peut en adopter une partie & rejetter l'autre ce qui ne
V. Faber, in §. doit s'entendre néanmoins, Suivantles Auteurs,
que de la Con-
7/<M/?m;M,7)!/?~. feffion
~~& qui eft faite avec fa Caufe, & qu'ils appellent Co/
V./K/.C/.M.~ ~M<j~c<!M. Jules Clare nous en donne pour exemple un Accufë
~7.
V. ~MM~ décif.
d'Homicide qui avoue le Crime, maisqui en même tems fbûtient
qu'il l'a fait par la nécedté d'une défenfe légitime dans ce Cas
V.<!pMj/i~, le doit rédiger par écrit toute la Confefnon, avec la Caufe
<«.8.t. Juge
que 1Accufé dit l'avoir porte.à tuer; &fi ce dernier s'onre à prou-
ver cette Caufe, il doit y être admis enforte que ce n'eft, dit cet
Auteur, que par le re~usou le défaut de Preuves de fa part, que
le Juge peut s'en tenir à la premiere partie de fa ConfefHon.
V. ~MO/. La SECONDE différence, c'eff qu'en Matiere criminelle la
Z.Co<fCo/
ConfefHon peut être faite valablement par un Mineur, fans qu'il
V./M/.C/j-o. foit befoin de l'affifianceni de l'autorifation de fonCurateur com-
V.Fo< me en Matiere civile, la minorité peut feulement fervir à faire
63.
diminuer la peine.
La TROISIEME, c'eft qu'au lieu qu'en Matiere civile la Con-
~emon n'oblige, qu'autant qu'elle eft acceptée par la Partie &:
qu'elle eft faite en Jugement en Matiere criminelle l'acceptation
AU DROIT CRIMINEL.PART. ~7. C~.7~ 33S
de la Partie n'e&point nécedaire, il fuffitqu'elle foit prouvée par
deux Témoins.
Enfin la QUATRIEMEdifférence conufte, en ce qu'on peut
civilement, pour un Fait dont on s'avoue l'auteur, quoi-
s'obliger
ne le foit point; pourvu que ce Fait foitd'ailleurs contant.
qu'on
Ainft Suivant la Loi, celui qui déclare avoir tué un Enclave deZ.~M,
fans l'avoir fait, n'eH pas moins tenu de la Peine pécuniairepor- Cc/t/e~M,
§. 11L.
Co/7! ~C~ de /~eCK/ out~ celle
~(HM /<! Torturé.
/< /<).. ~8. L'on ne peut disconvenirque s'ilyaa des raifonspourfairere-
~:M.i3.t/e~M<~ jetter l'ufagede la Torture, il y en a aumde plus fortespour en
~eC<f..9.
j.uAinerla néceHitedans.decertainescirconstances-.
Les RAISONS qui paroiflëntdevoirl'exclure, fe tiren~princi"
palementde ce quela Torturetendantà tourmenter& à mutiler
I& corps, eft une véritable Peine & qu'ilya.une forte d'injus-
tice & d'inhumanité,de punirunhommeavantqu'il foit entière-
tiement.c.onyaincu du Crime qued'un autre côté cette Peine~
devientle plus fouvent inutile, en ce que, fi l'Accute eff visou-
E€ux,il la.fouffrira~ansrien avouer & au contraiM,~Ieit
la tourmentpourra ou%bh''
~&complexion&ibJ[e, rigueur.dece
AU DROIT CRIMINEL. ~7. C~F. 34!
de s'avouerAuteurd'unCrimequ'iln'a point commis,oul'ex-
ger à fuccomberfousle de ce tourment, s'il perfifieà ne
bo&r poids
avouer, commeon en a vu de nosjoursun.tri~e exemple
point Perfonnede le BRUN.
dansla
MAisles RAISONSqui femblentau contrairedevoir'l'autori..
font fondées furce qu'étant Souvent impofible d'acquérir une
fer,
entiere convictiondu Crime foit par les Dépo~tiotMdes Té*
moins,foit par lesPieces, foit par lesIndicesqui concourentra-
rementensemblepour formercette Preuveplusclairequele jour~
faut pour condamner il H'y aurait pas moinsd'injuAiceà
qu'il eA d'ailleurs de
renvoyer abfbus celui qui n~ed Crime, qu'ily
en.auroità condamnerceluiqui a'e~pas entièrementconvaincu
outreque le bien de l'humanitédemandeque lesCrimesne.de-
meurentpomt~impunis c'e~tpourcela que faute d'autresmoyens
à cette entiere conviction on s'e&vûobligé de
pour parvenir
tourmenterle corps de l'Accufé parce que l'Expériencenous
Vérité fort fouvent du fëin même des Pâmons
apprendquela
troublent l'Am telles que la Douleur, la. Colère &: la
qui
Crainte auiRvoit-on que Fumage de la Torture eit fort ancien,
& qu'ellen'a~pas feulementété employée chez les Romains&:
chezles Greï:s, maisencore chez les Hébreux commeil paroit
auLivre des NOMBRES,oùMoïfe ordonne, que pour convain. A'~iT:. //<e~
cre une femme d'Adultère..on lui.donnedes tions ameresqui <3.6\w*.
excitentdes tiraHIemens.
TELLESfont auffiles Confidërations particulièresqui en ont
faitperpétuer l'ufage jluqu'à nous ;'ileft vrai qu'en même tems
.11 f 1-
ont'attaché des
que nos Ordonnances l'ont autorité,, elles y
Conditions particulieres qui font afïez fentir avec combien de
un Juge doit fe porter à employer cette voie, qui
circonspection
eft également périlleuse & pour l'âme.& pour le~rps de ceim'
qui a le malheur de l'éprouver.
Nous avons dit ,bus.Ie Titre précédent-, que. l'ufage de la
Es'Ti o Navoit été introduit parmi nous à deux fins prince
Qu
l'une parvenir- à, rentière conv-icKon de. l'Accu<e~
pj!es pour
r<:M~ pour avoir la Révélation de fes Complices celle-ci qu:'
de la définitive,ne peut jamais la raife regar-
~l'objet Que~ion
der commeune véritable Preuve, en ce qu'eMen'a lieu., qu'âpre:
l'Accufé eft convaincu & s'ordonne par le Ju<.
que déjà qu'eUe
m ~me contient fa Condamnation auŒ n'a-t-elle d'au-
gem'éNt qui
le Te~ament de Mort, que de faire arrêter, oe~
be e!Rt ..comme
34: INSTITUTES
lui contre qui elle eft faite fuivant la Difpofition de l'article iv:
du Tit. XIX. de l'Ordonnance. Il n'y a donc que la première
concernant la Queflion provifoire, qui puiffe être piacée régu-
lierement dans l'ordre des Preuves c'eft auffi celle qui a fait
l'objet principal, tant des Difpofitions de l'Ordonnance dans ce
même Titre XIX. que de celles des Loix Romaines & de la ju.
rifp rudencedes Arrêts.
Parmi ces Difpofmons, nous en remarquons de quatre fortes:
les unes tendent à déterminer les CAS particuliers où la Torture
peut être ordonnée les autres la FORMEdans laquelle le Juge
doit y procéder ;-d' IaQ.UALlTÉdes Perfonnesqui peuvent
y être appliquées d'autres enfin la PREUVEqui en peut réfut-
ter il y en a autu, qui concernent la Manière d'appliquer cette
Peine, dont nous aurons lieu de parler ci-après en traitant de
l'Ordre des PEINES.
CH APITRE V.
De la Preuve Co~e<%M/e ou par Indices.
ET TE Preuve, dont II e&parlé aux DECRÉT.ALES~bus
le Titre de ~y~cHM~M~j a lieu ordinairementà défaut e«r. M7. ~~rrc,
de ~<c/K/
de la littérale ou de la teflimoniale, quoiqu'elle puiffe auffi, com-
me nous l'avons vû, fe rencontrer avec celle-ci, & fervir à en
augmenter la force & l'autorité..
Sansnous arrêter ici à la di~inction que mettent certains Au*
leursentre ce qu'on appellepréfomptions co/z/6<3K/M fur-
~MM/ a~mMKM/Mnous comprendrons tout cela Mus le nom
générique d'iNDiCES, comme étant le plus unté en Matiere cri-,
minelle, du moins pour ce qui concerne les Preuves contre l'Ac-
cusé ( celui de /v~w~M n'étant ordinairement employé que.
pour cequi regarde fa détende): nousdistingueronsfeulement ces
Indices, relativemenfà la Preuve qui peut en réfulter en trois
Claffes diSérentes Indices urgens ou Mc~ Indices~o-
chains, Indices 6/o~
Les INDICESMANIFESTES font ceux dont l'évidenceeft te)!e
que la Loi ne permet pas de douter de la vérité des Faits qu'ils
Xx
34~ INSTITUTES
indiquent, & qu'elle rejette abfolument toute Preuve contrai-
re on les appelle autrement parce qu'ilsfont des
conséquencesnéce~airesd'un Fait contant on,peut les compa.
ter à ceuxque les Juri~con<esappellenteh Matièrecivile, c/-<B.
~M'<?/Mn.f 6*< ce &nt ceux-cidont il eft parlé dansla
«M~?la t9. Loi derniereau Code <~< J~o~r. fous ces mots, Indiciis. M.
t'o. de y<tf <<&. ~H~MrM, 6'~HMp/~o~ & que l'Ordonnancea misau nom-<
~</)eor</ee/
~'M<r~{, ~<M<&
bre des Preuves, par cestermesdont elle fe ïert à la fin de l'arti-
~'f<B/?<m~. cle v. du Titre XXV. que nous avons,cités, aM~p~o~
6' c~co~CM du Procès; on peut en donnerpour exemple, lorC.
qu'entait de Meurtre deux Témoins irréprochablesdéponent
avoir vû l'Accuféqui avoit à la main répée nue & ensanglantée
fortir du lieu ou, quelquetems après, le corps du Défunt a été
trouvé bIeHcd'un coupd~épée.
Les INDICESPROCHAINS font ceux qui font fondés fur de
certains ~gnes que la Loi regarde comme véritables, tant
l'Accuféne les détruit point par une Preuve contraire ceA que
AfMM./?. 1.
pour cela qu'ils font appellés~r~~K~ej juris de ce nombre
~r<E/Mm~.}?. }o. font ceux tant de la d'Ecritures
~f. qui résultent comparaifon par
Experts, que des Preuveslittérales& teflimonialesimparfaites,
dont nousavons parlé ci devant. Les Indicesde cette feconde
efpece, ne peuvent jamais opérerpar eux-mêmesla Condamna-
tion capitalede l'Aécufé maisils peuvent feulementdonnerlieu
à la Torture ou faire prononcerquelquesPeinesa~Rictives,in.
famantesou pécuniaires ou bien (ervirà la déchargeabfoluede
l'Accu~ l'onen peut donnerpour exemplesceux qui fervirent
de motifau fameuxJugement de Salomon.
Les INDICESÉLOIGNÉSfont ceux qui ne frappent que fur
des CirconAancesgénérales qui n'ont point un rapport immé-
diatau fait du Délit, & qui ne confiftantproprementque dans
l'opinion des Hommes, ibnt appellés par cette raifonp/K-
~n'o/:<M Hominis commeles circonflancesqui y donnentlieupeu-
vent varier a l'innni, il n'eft paspo~iblèd'endonnerune idéebien
précife, ni de fixerdesreglesabfolumentcertainesà ce iujet nous
obferveronsfeulement, en général, que commeces fortesd'In-
dices peuvent avoir d'autresCaufesque le Crime, ils ne peu-
vent donnerlieu par eux mêmesà aucune efpecede Condam-
sation, encore moinsà la Torture à moinsqu'ils ne ~etrou-
vent réunis avec quelques femi Preuves ou Indices prochains
(ce qui les a tait appellerautrement, adminicules)ou bien qu'ils
AU DROIT CRIMINEL,~~r. Chap.r. 347
autresfemblables. de Q«~!<M;
11°. La TRANSACTION ou Convention faite à prix d'areent C~<?/. ~.<:r<j'<t
PARTIE SEPTIEME.
en jM<m~ C/ `
Des .T~/MC~
7: y R jE ~JR M 7~
'Des Jugemens en premiere 7/z/?~j pu Sentences
en Matiere Criminelle.
CHAPITRE PREMIER.
en ~fMre.O- j;
D~ ~cewM ~~MTM
vient de celui de SENTI& parce, que. 1e-
T E mot ~~M,
en h rendant déclare Ion intiment fur l'Adiré qui,
j Juge Or comme
Mumnë à fa décision, ~f~~r~
en état de déclarer ce ïëmiment, & de porter un
le Juge neH
certain fur uneAffaire, qu'aprèsqu'elle citennerement.
Jugement
ce n~ auHiproprement qu'au Jugement définitif, que
truite eA en effet 1 ex-,
le mot paroît devoir s'appliquer.felte
païmi Nous, l e.
PreNonque ru~an'étantprincipalement .contrée
connues fous le nom d'Ordonnances
Stres Sentences que
ou de ~K~M~/M. ou con~Mt
Les SENTENCES d etinitives~ntrendues
Nous ne .parlerons ici que des premières, nous,
ou par concernent les der-
avonseu Heu de remarquer les.Formalites qui
nieresen traitant des DEFAUTS&CaNTUMACE~. foit revêtue de
Pour la validité d'une Sentence, il raut Qu'elle
les Loix & les Ordonnances y ont atta-
toutesles formaUtésque
chées <~ ~MMM ~~M/
J~~ mais
~o~ H jamats.laccompli~ement
a de~es ~lemnités fut indifpenfable ~s contred.t o~
cette Sentence eft rendue
que en~atier~cnmmelle ~uifqu,~
te~ que
doitdécider des biens les plus précieux de laSoaete, multi-
laVie & l'Honneur d'un &oyen de.Ià ces Obligations
les aux Juges qui doivent y
pliées, que Légiûateurs.~mpo&nt
TITRE FC O~VjD.
D<? 7~ Af~<' C/M~
CHAPITRE PREMIER.
De l'AppeldesSentences
Préparatoires.
Ous avons compris fous le nom de~~e~ préparatoires,
toutes celles tendent à l'Induction, comme les 0~-
i\ qui
DONNANCES PERMISSION ~s~, DECRETS&'
portant
le RÈGLEMENT l'Extraordinaire.
DANSla Règle générale, il paroît d'abord qu'on ne devroit
être reçû à appeller que des feulesSentences déhnitives, par la
raifonque celles-ci ne peuvent être réparées autrement que par
laVoie de l'Appel, &qu'elles peuvent au contraire réparer tou-
tes celles qui ne font rendues que par Provifion. Mais comme
d'unautre côte, parmi les Sentences provifoires, a, telles
ilAYenA
a
Aaa
~o INSTÎTUTES
que le Décret & le Règlement à l'Extraordinaire, dont l'effet
~trit en quelque forte ceux.contrequi elles font rendues, foit
le/'ct~ de l'ïnterdicHon dont elles les chargent, Soitpar la
par
des Préemptions qu'elles élèventcontre eux il fautcon.
~c6
venir qu'il n'y auroit pas moinsde dureté & d'indice à lespri.
ver de la reÛburcede l'Appel, dans l'un & dans l'autre de ces
Cas, qu'il y auroit d'àMurdiféà regardertoûjours ces Sortesde
Sentences commel'ometd'une impartialitéinaltérablede la part
du J'use qui tes a rendues.L'on n'adonc pas crû devoir rejetter
ïés Réclamationsde 1 Accufécontre lesSentencesrenduesdans
le cours de l'Instruction, non plusque contre lesSentencesdén..
m'Mves.AuSBvoit-on, par les art. )' & ij. du Tir. XXVI. de
l'Ordonnance, qu'elle admet expreuementl'Appel de ces Sen-
tences préparatoires ou plutôt qu'elle n'a fait que confirmer
V. ~f~P~- l'uSagede ces fortesd'Appels,.qui s'eSrpratiqué, mêmedés.les
/f7/;M<,§.<«.
premiers tems parmi nous.
~t!~}. II eft vrai aum, que commeles Accusespouvoient<efairede
ces fortesd'Appels, une Reffourcédangereufepour & procurer
l'impunité par le DépériHement des Preuves, il étoit également
de la Sageffedu Légiflateurde prévenircet abus en mettantun
tuAe 'rrem à la témérité desPlaideurs 6e à la racilité des Juges
qui pourroient les favorifer; &: c'e& à quoil'Ordonnanceafa-
gënient pourvu par les art. i~ iij. &:iv. du même Titre, en or-
donnant, d'unepart que ces Appels f eroientportés à l'Audience
des Gours-, & ne pourroient faire la Matiere d'un Procès par
Ecrit & de l'autre, que cesAppelsn'auroientpoint l'effetd'em-
pêcher ou retarderl'exécutionde ces Sentence&,ni le Jugement
dénnitif du Procès.
L'Ordonnancea porté fonattentionencore plusloin. Comme
il pourroit y avoir de la vexation de la part du premierJuge
dans ces Sentences préparatoires, & que le Crime qui en fait
l'objet ne féroit pas de nature à pouvoir donner'lieuà aucune
ni parconséquent mériter une plusample induction c'eA
peine,
pour obvier à ce nouvel inconvénient, qu'après avoir ordonné
par l'art. ii~ du mêmeTitre, qu'aucuneAppellationne pourroit
~<w. !.<'< M. empêcherni
retarderl'exécutionde cesSentences, l'Ordonnance
~6 <~</'Cf</M/).de a)oûce ces deux Exceptionsremarquablesdansles deux articles
16;o.. divans l'une, par laquelle elle permet aux Cours pardevant
ces feront portées d'accorder des Sur-
lefquelles Appellations
~a~ces ouDéfen&sde continuerl'jnuit'ucUonduProcès l'a~
AU DROIT CRIMINEL.T~r. ~77. C~.T. ~t
elle leur donne le Pouvoir d'Evoquer le Fond de~
par laquelle
dans lefquels font intervenues ces mêmes Sentences.
procès
ENFIN, pour empêcher l'abus, que les Cours pourroient faire
de ce double Pouvoir l'Ordonnance les a aAreint,
elles-mêmes
ces mêmes articles, à de certaines formalités, dont l'omiC-
par
hon opere la nullité tant des Défenfes & Surféancesque desEvo-
cationsdont on vient de parler.
CHAPITRE II.
De l'AppeldesSentencesinterlocutoiresen Matiere
Cr~ï/ze~e.
T~TOus s avonscompris fous le nom de SENTENCES INTER-
lesSentencesde Provifions,Cellesqui, fur
J,~ LOCUTOIRES,
desInformationsre~peSIves,déclarentlaquelledes deux Parties
demeureral'Accufateur& l'Aceufë Cellesqui ordonnentla con.
AU DROIT CRIMINEL 7'~r. ~77. C~ 37)
Procès criminels enProcès civils; Cellesquicondam-
vernondes l'Accuseaies Faitsjuf.
à la Torture & Celtes qui admettent
~nt l'Accuse
à l'on peut ajoûter Celles qui déboutent
~ncatifs quoi
du Renvoipar lui demandé.
S'IL ESTPERMIScommenousvenonsdele votFdansieLha-
d'appeller des Sentencespréparatoires quoi-*
bitre précèdent de l'InAruction &
Ment partie néceHaire criminelle
Qu'elles en dénnitive à forte raifon
foient toujoursréparables plus
ou'elles doit-elle être ouverte les Sentences INTEM.OCU-
cette Voie pour
de leur nature, font purement incidentesà l'Instruc-
TOtRES qui,
& dont l'efet ne peut, le plus fouvent être réparé paf
tion, 1 Ordonnance auton~
le Jugement défLnitif. A uS voit-on que
de ces dernieres, mais qu'elle donneà cet
non~ulement l'Appel
Appel plus de force qu'à celui dès-Sentences préparatoires, puiP.
a l'effet d'en l'exécinion fans quil foit beibM
qu'il rendre
d'Arrêtd~Dé&n~s ou de Surfeances. m~rlocu-
il faut di~nguer parmi cesSentences
Cependant, n'eA & neAuas..
Miresil y en.a dont l'Appel jamais ~en.nf,
de défenfes & furféances de ce nombrefbnf
mêmefufceptible
de /-<'CK/~ lefquels ne peo-
lesAppelscomme Juge incompétent fi
l'Ordonnance ni retarder, en aucune
vent, .rivant empêcher
fi 1 Accu~,qui au-
manière, l'Inaruaion du Procès enforte que
été débouté de Ion Renvoi, refufoit de répondre fous pré- V.t~f.1.
roit
le doit continuer de lui faire fon Pro-
textede cet Appel, Juge
cèscomme à un Muet volontaire il eft vrai qu'en memetems,
cette continuation d~ruc- ~<~
l'Ordonnancene permet pas, que v.<}.
à ~bn Appel, en ajoûtant que les Procé-
tionpuiSepréjudicier
faites cet nepourroient lui être.
duresqui feroient depuis Appel,
fins de non-recevoir, c~-a-dire que le Juge
oppofées comme
faire droit fur de la même mamere
d'Appeldoit l'Incompétence,
été faites.
ces Procédures n'avoient point
que~f dont et.
11V a d'acres Sentences interlocutoires, lAppeilrai
l'exécution qu'en certains Cas amfi les Sen-
fetd'en fufpendre
font exécutoires nonob~am 1 Appel, lori-
tencesde Provifion V<< 7.
une-certaine fomme fçavoir, celle de 200
qu'elles n'excèdent
lesBaillis &: Sénéchaux celle de 110 hv.
Bv.étant rendues par lorf.
;&ennn çelle.de .100 liv.
étantrenduesparles Jngesroyaux;
font rendues par les Juges des.-Seigneurs~vraïqu~
qu'elles donner des Défenfes
Ls ce dernier Cas les Cours peuvent
n'eA &M les mêmesconditions,, &
&SNrféatices.mais ce 'lue
37<? INSTITUTES
avec les mêmesformalitésque cellesprefcritesà l'égarddesSen.
tences préparatoires, & de plus l'Ordonnanceexige, en ce der.
nier Cas, que les Défenfesne puiffentêtre accordéesque fur le
Vu des Rapports des Médecins& Chirurgiens.
A l'égard des autresSentencesinterlocutoires, telles quecel-
les qui, fur des Informationsrespectives, déclarent laquelledes
deux Parties plaignantes demeureral'Accusateurou l'Accufé
cellesqui ordonnentla coriverfiondes Procès criminelsen Pro-
cès ordinaires, cellesqui admettentl'Accuseà fes Faitsjuftinca-
tifs, & eh~n cellesqui ordonnentla QueAion/<<!M~ il eft
certain que leurs Appelsont l'eSetiu~penfif,& qu'il n'y a entr'-
fur ce point 6non que l'Appel des Sen-
elles d'autre din~érence
tencesde Provifion & de cellesquifontrenduesfurdes Informa.
tions respectives,ne fe jugent jamaisqu'à l'AudiencefurlesCoti.
clufiônsde MM. lesAvocatsGénéraux au lieu que l'Appeldes
Sentencesqui admettent les Faits juAincati~s ou ordonnentla
Question, ne Ïe jugent qu'en la Chambredu Confeil, commeles
Procès par Ecrit, par la raifonque celles-cine fontrenduesqu'a-
près le Réglement à l'extraordinaire qui a le même effet, en
Matière criminelle, que l'appointementen Droit, en Matiereci.
vile c'eApourquoi, dans cesderniersCas, il faut des Conclu-
fionsde M. le ProcureurGénéral, ïl ya d'ailleurscelade particu-
lier, par rapport à l'Appeldu Jugement de Torture, qu'ileAde
Droit, & commetel, ne peut être couvert par l'acquiescement
~lême que rAecufé donneroità ce Jugement.
CHAPÏ T ~E III.
D? ~~pe~ des ~K~cc~ ~~KïVM J~Kere Criminelle.'
'E s T proprement, comme nous l'avons dit, pour ces for-
tes de Sentences que Mppel a été introduit, parce qu'el<
les doivent contenir rAb&lution ou la Condamnation de l'Ac'
<:u~ë & qu'elles ne peuvent point être rétractées par le Juge
même qui les a rendues c'eA auffià l'Appel de ces dernieresSen-
tences, que-doivent s'appliquer fingulierement tous les Principes
que nous avons remarqués au commencement de ce Titre.
EN mêmetems que nous avonsdit que les Sentences, pour être
dennitiv~s, devoient contenir l'Absolution ou la Condamnation
des
AU DROIT CRIMINEL.A~r. ~77. ~.w. 377
des Accufés nous avons obfervé qu'i( y avôit diS~rentesMa-T
nieresde condamner& d'absoudre qu'enfait d'ABSOLUTiON
tantôt les Sentencesprononçoientcette Absolutionpure &fim-
ple, tantôt elles Secontentoientd'un fimpleRenvoide/~c<:M/a-.
w/ oc quelquerbismême ~/z'<& CoM/ qu~en'raitdeCoN-
DAMNATION eHesprononcoi~nttantôtdes Peines< o~
!Ka~M, tantôt des Peinës/~c~M~.f, ou' ennnqu'ellësn"6r-
donnoientqu'un plus a/M~yM<f.
C'eStpar toutescesdifférentesdifpofitions,qu'onpeutjuger de
h (~MZ~duTribunalou l'Appelde cesSentence§_doit étreportét
dela~doht il doitêtre inStruit ,&:ënnndeT~< qu'ilpeut
produire.Nousauronslieu de laire toutes ces DiSUncHdnS dans
les deuxParagraphesfuivans;où noustraiterons, M~
de l'Appel des Sentencesqui'porteht condamnationà Peinesar-
Sli~tivesou infamantes ë/:j~co/M, ~e celui des Sentencesqui
ne prononcentque des Condamnationspécuniaires..
$. L1.
1.' e 1
P REMIER. 1
CHAPITRE
desjMg-e/K~~
Det Exécution M/o~H(~
quicontiennent
~~CCM~.
T ORSQUE le Jugement contient l'Ablution, fon Exécution
en deux choses d'M/M/M~ l'E&AR-
JL conMe principalement
de
GISSEMENT t'Ace~ s'it eft de l'autre, le RE-
prifonnier;
COUVREMENT des dépens, donnnages, &intérêts qui lui font
adjugéscontre fon Aceu&teur.
1°. Quantal'ELAR G ISSEMENT, il doitêtrefait lejoar même
oudansles 24 heures de la Prononciation du Jugement; eeit la
de Fart. du Tit. XXV. qui veut « quetesjugemen~
ttifpo&ion xxj.
» Soientexécutés. le même jour qu'ils ont été prononcés, & de
l'art. xxix. du Tit. XHI. qui ordonne aux Gre~ers de pronom
cer aux Accufés les Arrêts, Sentences, & Jugemens d'abfolu-
» tion ou d'étafgiSement le même jour qu'ils auront été rendus~
Il& s'il n'y a point d'Appel par les Procureurs du Roioudesber
» gneurs dans les.~he.ures'mettreIe~Accu~s hors des Priions~
384 INSTITUTES
M .l'écrire
.furle Regiftrede la.Geole, &:y fairementiondu Juge"
ment qui contientl'abfolution
V. rn~Ht<!M.
19 Cet élargiflementdoit pareillementavoir lieu, encoreque le
Mt.l}~
Jugement prononceroit des Condamnationspécuniairescontre
ï'Accufe, pourvuqu'il consigneentre lesmainsdu Grenierdela
Geole les femmesadjugées pour Amende, Aumône, ou Rép~.
rations civiles.
SuivantunArrêtde Réglementde la Cour, du 9 Juillet!7i6,
rapporté au 6* Tome du Journal des Audiences, le Greffiere~
tenu en prononçantla Sentenceà Ï'Accufe, de recevoirfadé-
clarations'il en éft Appellant ou s'il y acquiefce & la lui faire
ligner, s'il fçaitécrire, au basde la Prononciation,fmonlui faire
<M:/<6/'~M~7 Më~Cf!~ écrire/J~ de ceinterpellé.
La CINQUIEME formalitéconcernelesDéclarationsquepour-
toit fairele Condamnéà mort au fujet defes Complices, & les
lui'arfiver jusqu'au lieu du Supplice;&:
Accidensqui pourroient
eUeconnue en ce que le Juge (ou le Rapporteur s'il s'agitde
l'Exécutiond'un Arrêt de la Cour) doit fe tranfporterà cet effet:
dans un lieu voifin de celui du Supplice & drener&n Pro-
cèsverbal, tant des Déclarations de 1 Accufë, qu'il lui feraugner,
des Accidens qui lui feront ujrvenus, commela mc/M
que
avantl'Exécution ce autres &mblables..
r/ r~ J? co ~v\D.
j~ P<?~ en ~~7~ <~ C~ peut
CHAPITRE PREMIER.
D~ Peines, fuivant le Droit. ROM~M~
TES. Romatins divifoient d'abord les Peines en Perfonnelles.
JL & Réelles;ils appelloientP~/M~-f, celles qui6-appoiem
j~r la Pe~nM &:A~~ celles qui &appoient iuf les Biens.
DU DROIT CRIMINEL.~Ar. ~777.
étoient
PERSONNELLES mbdivifees, fuivant eux, en C~
Les
p~M~&nonC~M/M. tendoient à la Mort, Z.i8.<<-
Les CAPITALESétoienttoutes cellesqui n
/)M.
à la de la Liberté & des ~iis de Cité.
ou perte celles du Z.tt.S.~MMJ
Les Peines tendoientâ la Mon, étoient
capitales qui .fJ~P<MM.
lesFOURCHES
GLAIVE,l'EXPOSITIONaux Bêtes, le FEU-viF,
le CRUCI F I E M E NT. Ce dernier Supplice, qui étoit deiti-
&
les Enclaves & pour les Etrangers, s'exé-
né principalement pour
de manieres mais la Forme dans laquellefut faite
cutoit plufieurs
CROIX DU SAUVEUR DU MoNDE, a celle d'être en ufage
la
les Défenfes qui en furent faites par l'Empereur
depuis expreffes
enforte dès-lors, bien loin d'avoir été regar-
CONSTANTIN que
dée comme un fujet d'ignominie, elle eA devenue 1 objetparti-
du Culte &: de la Vénération des Fideles tellement que
culier
mêmes fe font toujours fait gloire de la porter
les Empereurs
au-deilus de leur Diadême.
Nous ne parlons point ici d'une infinité d'autres Supplices, que
des avoit inventée pour perfécuter les Chré-
la barbarie Tyrans
dont a ceHe avec le Paganifme, qui leur avoit
tiens, & l'ufage
donné naiffance.
caufbient feulement la perte de V.le<«'
Les PEINES CAPITALES,qui de interd. /'f/ 6
la Liberté & des droits de Cité étoient la CONDAMNATION </<yc/?.
& l'INTERDICTION DU FEU & DE L~AU~ cette
AUXMINES
Peine les Romains avoient empruntée des Grecs,
derniere que
étoitcomparée au dernier Supplice,en ce qu'on regardoit-comme
la Privation des Elémens auffi néceffaires à
uneefpece de Mort,
le Feu & l'Eau, & le Condamné ne pouvoit
la Vie, que .que
ce il étoit déja abo.
trouver an)e chez qui que foit paroît qu elle
avoit
lie dès les derniers tems de l'Empire Romain, & qu'on y
celle de la DÉPORTATION qui étoit une
fub~ituéà fa place
dans Mes ~scelle-ci n'avoit
Rélégation perpétuelle quelques
auffi 1'inierdiaion du Feu & de Eau,
point un effet étendu que
de la Liberté ni des autres facultés
en ce qu'elle ne privoit point
du droit des Gens, comme de pouvoir difpofer
qui dépendoient feulement
& fairetoutes fortes de Contrats, mais qu'elle privoit
été intro-
desdroitsde Cité; c'eft-à-dire de tous ceux qui avoient
duits par le Droit civil, comme les Droits attachés à la puiffance ~.t~</<M.
terd. 6' relegat.
ceux concernans les Teftamens, <5'c. deport. L. t. CcA
paternelle la Con- de A<er< /y/K<!
La Déportation avoit aum un effet moins étendu, que
en ce celle-ci donnât ouverture à la
damnation aux Mines, que n.J..1
Dddij
ï N S T 1 T U T E S
30~
SuMUtution,de même que la Mort naturelle au lieu que
Déportation laifioitla SuMitUtionen fu~ens &:la rai&it dé-
pendre duPrédécesde l'Héritierfub~ituëou de l'Héritiergrevé
en forte que fi l'iHéritiergrévé iurvivoit au ifubûitué,la Subfti~
tution devenoit caduque & les Biensjfub~ituésacquis irrévo.
cabiententau fiïc.
Il y avbtt auSdesPeines ea.patalesqui ne pnvoierMpoint !e
CondamnedesDroits de Cité de manierequ'il pouvoit confer-
ver pendant qu'elles duroient, la Puiffancepaternelle, §f Muif
de tous leshonneurs qui lui étoient détërésparles concitoyens,
à moins que cela nefut porté autrementpar le Jugementquiles
prononçoit. De ce nombreétoit le -fimpleExïi. ou ~e~a~o~
qui conîi~oitdansla Défenfed'habiteren certainslieux pendant
un .certain tems ou à perpétuité; ou bien la fimpleiNTERDic-
TiON~qui conuAoitdansla Décernede faire certaines cho&Sy p
comme de continuer les fonctionsde l'Emploi qu'on.exercoit~
Cette derniere étoit pareillementà /<MM ou ~6~~6&, & elle
etoit ordinairementprononcéepar le Prince au lieu que la Ré-
légation ne l'étoit que par les Juges particuliers &:la Déporta-
tion par le Sénat.
Les PEINES NONCAPITALES, dansleDroit Romain,.étoient
cellesqui n'aNectoient quel'honneur, & empdrtoientl'infamieou.
la pertedes Dignités, avecincapacité d'en acquérird'autres, &
dc_pouvoiFeAeren Jugement.Celles-d étoient prononcéespar
ta Loi dans tous les di~erensCas que nousavons eu lieu de re<
marquer, en parlant de ceux qui ne pouvoientaceM/chez les
Romains ellesétoient auffila fuiteordinairede la Rélégationà.
tems Se-desPeines réelles.
Sousle nomde PEINESRÉELLES, les Romains'comprenoient
la Confifcationou autrementla .P/'o/c/M:'o/!des'Biensde l'Accuse
au proht duFifcou de fesCréanciers.Usen di~inguoientde deux
fortes l'une principale,.
qui étoit prononéepar formede Peine,.
& ne pouvoitl'étre que par les premiersMagiArats,tels que le
Sénat, le Préfet du Prétoire, fon Lieutenant & le Préfet de la-
Ville maisnon point parIes'GôuvemeursdesProvinces. Celle-
ci comprenoitt'univerfalitédes Biens.
~r.
~M.«:r.M
L'autre Co~MMû/~ qu'ils appeI!oient'Mc~ pouvoitêtre'
jM/t.. ec~ prononcée par toutes fortes de Juges celle-ci ne comprenoic
qu'une Partie des Biens. 6c elie étoit la fuiteordinairede toutes
condamnationsà Monnaim'eIIeou civile..
AU DROIT CRIMINEL. ~R<r. ~7~. C~' ~97
Dj-oic 'cesfortes de Convocations t ournoient
DA~ rangea Droit nou..
MnuMles~esuM~ .au pro~t duT'1'fc. M ais
. par'le
~u ~~at~d adjuge une moitié des Biens aux Ënfans ~ju
onles.a
à défaut
Condamné.,.enfuitela toj~ité, :& ae&En6ns,,
aux Paronsdu Condamné}u~au trduieme.degr~~e~
adjugés
ce n'efl qu'à défautde ceux-ci qu'ilsétoientdévolus.au-Filc.
derniere qui eft tifécde la fameuÏëAUTHEN-
Cette Diipo&ion,
~o/za Z~~M~/M, ceuoit néanmomsd'avoir Heu et! L. ta. Cod. dé
TioUE de bonis~e/C~<. &
tro~ C~ 1°. en fait de Crime Lèze.MajeAé, pour lequel ~~H.
de l'Accufe étoient dévolus irrévocablement au File
lesBiens étoient
au profit des Créanders ck î'Aecu~, qui préférés,
feulementà fes Enfa~ & autres Parens, maisencoreau
non F~,
desHén.
horsle Cas du Crime de Lèze.Maje~ dontenlaLonhication faveur ne
la Femme condamnée à mort.~
tiersde tels ceux deUze-
.ouvoit avoir lieu qu'en de certains Cas, que
du Parricide, d~el a Violence publique, de 1'Empoiibn.
MaieAé,
jtement,&: de l'Homicide. ,< introdui-
L. Q«~«< )
bon. </<M!M<*
Il y avoit au~ d'autres Peines réelles ou pécuniaires
le Droit comme -du Double, du Triple,.du
tes par civil, ~<
celles-ci étoient une urne.desABionspénales, telles,que
p& dont nous avonsparle dansla
telles concernant les M'
premierePartie de cet Ouvrage.
CHAPIT R E II.
Des Peines fuivant ~0~ M/
la fuivant nos Maximes, ne cent être que
Omme PEINE,
de la Condamnation, & que la Condamnation~
Feifet la
fur l'une ou l'autre de ces trois choies,
peut tomber que
FF~~ les Biens nous ne connoiffonspar conféquentque-
troisfortes de Peines, lesPeines ecyo/~ les Peines.~M7!-
~~& les Peinespécuniaires..
C'eA à ces trois Claffes, en effet., que l'on peut rapporter ces;
touteslèsPeinesqui font en ufageparmi nous mais quoique
différens, & qujeUes puisent &b~
Peinesayent~esOb~s
les unes des autres, elles ~réuma'entneanmoM~
féparément l'effet du Crimequi
plus fou vent dans leur application, foit par
les produit, foit par celui duJu~emeni qui les prononce en~
w INSTITUTES
~8
forte qu'il y en &, qui font tout*à-îa-fois corporelles, infamantes;
d'autres, qui, quoique corporelles, ne font point
pécuniaires
infamantes d'autres qui font en même tems infamantes & pécu.
hiaires d'autres enfin, qui font pécuniaires fans être infamantes.
Ce font ces Cas particuliers que nous aurons foin de difringuer
dans FEnumération que nous allons faire desdifférentes PeinesJo
fous les trois Paragraphes fuivans.
$. I.
Des .PeM&y
corporelles.
Nous appellons de ce nom, toutes celles quitendent à détruire
le Corps, ou à l'.affliger de quelque manière, foit par la muti.
lation de fes .membres, foit par l'état violent où elles le rédui.
font on les appelle aufuuar cette raifon Peinesa~'f?~, quoi.
cette dernière Qualification foit employée plus ordinaire.
que
ment a déftgner celles qui tendent feulement à priver l'Homme
..defa liberté.
Ces PpiNES fuivant l'ordre dans lequel elles font marquées
xiv. du Tit. XXV. de l'Ordonnance .font, ï°. la Mort
parTart.
?MfM/-<:&, 2.°. la Q~'oTï avecréfervedePreuves enleurentier,3°.les
4°. le~MM~M~K~~ la ~~M
<M/
~M, 6°. les <7<&y à tems 7°. le Fouet, 8°.
réferve
l'?!M<~ ~?MO/-< 9°. le F<Ï/M~ à tems.
l'Ordonnance ne faflemention que de celles-ci, il y
Quoique
en a pluheurs autres qui font réputées également Peines corpo-
felles dans notre ufage, & qui par cette raifon ne peuventêtre
exécutées qu'après qu'elles ont été confirmées par Arrêt fur l'Ap-
au Parlement. De ce nombre font celles d'<' Marquéde la
pel d'être y~
y~ d'être Pendu fousles
d'avoirle o~ coupée, le
fur la Claie, Poing cozipé,la Langue percée
Carcanou Pilori, la Réclufiondans une Maifonde Foree, la Prifon
perpétuelle, &~?MetyoM~ la CM/?o~.
Nous allons donner une Notion générale de toutes ces dîne-
rentes Peines, fuivant l'ordre que nous venons de marquer, en
obf~rvant en même tems les Cas particuliers où elles ont lieu,>
& les Effets qui en peuvent réfulter~relativement à l'Honneur &
aux Biens du Condamné.
Il y a plufieursautres Peines corporelles dont nous ne parlons
foit ont ceffé d'être en ufage telles que
point ici; parce qu'elles
AU DROIT CRIMINEL,T~r. ~7: C~y. 3~
telles d'être /<~dans laMer ou dansM/M~, d'avoirlesy~H~ elles
crevés le les oreilles, ou les piedsc oupés foit parce qu
fe point danslesTribunaux ordinaires, tellesque
ne prononcent la
cellesdepa~/Mr les Armes ou par les Baguettes,rF/?/<
la &
Boucle, autres qui font particulieres aux Militaires ou
Cale,
Marins, dont nous avons eu lieu de parler, en traitant de
aux
cesfortesde Juridictions nousobferverons&ulement,à l'égard
de la Peine du ou des Oreillescoupées, que la premiere a
encorelieu, comme nous l'avons vû, contre les Faux-foldats ou
& la feconde contre les Efclavesd'Amérique,fui-
.P~M,
vantla Difpofitionde l'Edicde 168
i". CONDAMNATION Mo~ Ha~ c*efila première & PEÏNBSCOR-
l'Ordonnance PORELLES qui
la plus grande de toutes les Peines y ajoute le i&ntmentionnées
mwtM~M~& pour la distinguer de la Mort civile, dont nous-dans l'ordon-
mnce.
parleronsci.aprés. A fous
tantôt r rle
Cette Peine e(t connue dans le Droit Romain,
fbus~ celui de ~Me oc Z.H/t. H.
nom de ~M c~M~y tantôt e~M~~ P«/Uf,
auS fous le nom d~ ~M. Elle a etéintro-"
quelquefois afin qml ne faHëplus
duite, tant pour exterminer le Méchant,-
demal que pour détourner les autres de mal faire ,.par la terreuc
de fon châtiment.
Il y a deux eho&s.àremarquer par rapport à cette peine x
le
FMg, qu'il ne fuSt pas qu'elle k)it prononcéedans Jugement
maisil raut encore qu'il y foit ~ûté~K~
enforte h la Prononciation du Jugement, qui.
~M~ que après
contient cette Condamnation, l'Accuse venoit à s'échapper de
la Prifon ou du lieu du.Supplice, & qu'il fut repris oumême A
avoir ~bi l'Exécution de ce Jugement, il arnvoit quiL
après
donnâtencore'des ngnes deVie, on ne laiueroit pas de Im faire-,
&um-irle même Supplke, fans autre&.6)rmahtes.L<!M~aue-
cettePeine emporte la Confifcationdes Biens, fuivant cette Ma-
ximede notre Droit François, qui co~Me Cc~~co~M
ne s'entend. néanmoins que pour. les Pays ou. I&.
~M~ ce qui
Connfcation:a lie~
Il y a cinq fortes de Condamnations à-mortnatureHe, qut
font udtées parmi nous. La. e~. celle d'être ECARTELE,.
eil celle du FEU viF, la ~~M eft celle de KoUE~
la~~e la de
ceUe
la ~ë celle de la P 0 TEN c E, & la eMgM<~ ia.
Tt.&TETRANCHÉE.~
INS-TPT~TE'~
d'etre-EcAR/TELé ou H/-<~ ~M<M/-cC~MK~sîex~cu~
La'Peine
en attachant des Chevaux chaque'Bta~& Jambe du-Pâtient,
an les cha~ant de divans;, die s'exécute-a~
quatre'côtés Ce Supplice. d'un
~OR. lib. r. ~r Mer, par le Trait de~Meurs Gaffes.
t. ~.EA~C.epifl. rbïtaniien, par dinepensPaHsges d~
1~. VIRGILE, ufgse
commeit.paro~
Hn'â~ieu ordmaiMmeatque
~f';</f,<8. p&~sSr-desHntoriensRoîaa~M.
o~D. y~. <fans.lis Crimes de Z~ ou..At~ntats
contre la Peribtmefacréë~H'Souveram,quoiqu-ii yatt-d~E~
notre Hi~oire, q~ e~auût empl&yë pour punir les
nies dans Princes du ~an~, ent~utfes
~ttejKats' faits a Péroné des
ceux de & de dont
Frère ~p~er 111.avcit
d'Henri & : le attenta.
dernierà
la.Per~ne du.Duc d'Anpu,
celle' dû-DM de-Gui~.
du Paiement de Pans,- qui ontcte.ren.
II paroïtparles Arrêts
dus en paTeïl-Cas,6: notammentceux.rendus contre~~
& en dernier lieu contre le nomme-
S ~c< elt'ordinairementaccompagnede
çois que ce~ppHœ
pMeurs a~tresteine~ q~en ~gmentent~ R~e~P~~
Mon~
& e&t y enavoif de trop Hgou~u~po~pun~dM
exécrables & dangereux~ Ces
aux Pe~ ~nt~Amende &:
~noraMe, le-Tenaillement Mamelles, B~Cui&s
Gras.de Jambes où ron jette du Plomb fondu d~l'Huileboud.
de~a Poix-Renhe-br~nte, de la Cire &du Sou&e~ndus
ehïemble; les Membres,après l'Exécution, mis~u_Feu, poury
les Cendres jettées au vent leRa&ment~
con&mes.
MSfbnoû.demeuro~lëCondamné;IàSuppre~on~~bnNom,
~ecDéfenfesifesParensdeleporter;Banni~entde~Pe~
du avecDe~es dy
à
&Mere perpétuité hors Royaume,
de la Potence, fans autre forme enfin,
Mer,à peine deP~ces,
S Con&~io~de. B~s au ~ondes la.Conn~.
même dans les Pays.où
Seigneurs&'dMCré~eiers.,
cation n'a pas lieu. fur des
~~Perne'~ F~u viF~~xécute point parmi; nous,
Cuivre comme-cMez'Iës R omains~ mais en attachant.
Tables de à un Poteau
~Condamné, revêtu d'une Chemi& de Soufre
fur une Place o~ après que ton Corps cacon
drene publique elle efl or
tes vent:
&mé par.lesnammes, onl'Amende jette cendres~au
honorable. Cette Peine a heu
SnSrement précédéede
l~rimefde Magie, ~c~.
pour mie,
AU DROIT CRIMINEL. 7~ y. ~777. C~7/. 40'
mie, F~M~ 7/!e~&au premier degré, Incendie, ~o!/o/
ment.
Peine de la RouE nous eft venue d'Allemagne elle s'exé-
cute fur un Echaffaut dreffé en Place publique, où après avoir
attaché le Condamné à deux morceaux de bois taillés en Sautoir
ou en forme de Croix de S. André, l'Exécuteur de la Haute Jus-
tice lui décharge plufieurs coups de Barre de fer fur les Bras,
Cuiffes& Jambes; après quoi il le met fur une Roue, la face
tournée vers le Ciel, pour y expirer. Mais afin d'empêcher que
la rigueurextrême de ce Supplice, ainfi que de celui duFeu vif,
où
n'expofe le Salut du Condamné par le defefpoir elle pourroit
le jetter, les Juges des Cours fupérieures ont attention le plus
fouventd'ordonner par un Retentum, qu'ils mettent au bas de
l'Arrêt, que le Condamné fera étranglé dans le tems de l'Exé"
cution.
Au re~e, cette Peine n'a lieu que pour des Crimes extrême-
ment atroces, tels que l'a~, le Meurtred'un Maître par fon
~f., !e ~c/~ C'c~M'/z, le Parricide,le ~o/, les Femmes
ne font point condamnées à cette Peine, par des raifons de dé-
cence & d'honnêteté publique.
La Peine de la PoTENCEou de la Corde s'exécute d'une ma-
nieretrop connue pour qu'il foit nécenaire de la rappeller ici
nousobserveronsfeulement qu'elle ne s'applique qu'à de fimples
& eft ordinairement employée dans les Cas du
Roturiers qu'elle
du Recélement d e de la ~~0/2 de
fimple C/-o~
Part, de la fuppoftionde Perfonnes de la jM Moy:~6, du
du de la F~M/'ot/M~ du Faux, du
Rapt ~6
du Zï~T!, ou réitéré, du Do-
PM~ /0~CM/M~
du Recélement de Vol, du Plagiat de F~~ ~c~
~~g
~~<-D<?~~ ~iT!~ ~MK 6' ~'MO/M/Z ~OK/a~
La Peine de la TESTETRANCHÉE a pris fon origine chez les
& elle a été établie pour les Perfonnes No-
Grecs, ipéciatement
bles, afinde leur fauver l'infamie attachée à celle de la Potence;
ain(ion peut dire en général qu'elle a Iie6 à l'égard de ceux-ci
dans les mêmes Cas qui font condamner à la Potence les Rotu-
& c'eA dé-là venue cette regle de notre Droit fran-
riers'; qu'est lit ~M<Jj
çois, rapportée dans Loyfel qu'en Critnequi méritela Mort, le 7:t~S.
6'c~. Ce qui ne doit néanmoins
~7t:M/g/-a,DM~,
s'entendre que lorsqu'ils'agit d'un Crime qui n'eit pas deshono-
tant par lui-même~quoique d'ailleurs inexcufable car s'il eft de
E e e
-~Q~ INSTITUTES
fa nature infamant à cau~ëde fa noirceur & de la baffeffe
qu'ir
renferme, le Noble ne devroit point être diftingué du Roturier
fuivant cette autre rezle qu'on voit à la fuite de la précédente
~z~ M~OM CM ~Vo~j~OMCO/zysMC~ d'un vdain C~ ) /CM D~~
ep/TM~ ~:7aM~
pENDUSOUS.ES AiSSELLES.CCttePeinesn~~
dinairementaux Impubères, qui ont participé à de grandsCri-
mes,qui demandentunePunitionexemplaireanfiâives &
du nombre des Peines
ou'eUene foit miamantes~
elle~ême 6 violente, qu'elle peut P~
il en a unc~ jeune
faitdurerplus d'une heure, y exempledans le
Frèrede Cartouche, qui eA mort dans ce
SupP~~au~
àla cette
Connfcation,
produit-elleles mêmese~par rapport
quecelle de la Potence.
TRAÎNÉ SUR LA CLAIE, cette Peine s'Migeordmai.
11° de quelqu'un
~:n't~leJadavred-unCriminel~
desCrimesmentionnésdans l'art. )-n~ Humaine., D uel,
de Divine &
nance fçavoir ceux Leje-Mc~eflé à Jujîiceà force ouverteelors
EJ~ & Rebellion
& Coupable a été fM6.. r)pct.
/<!OMe/~ aux termes
term de la Uecia.
Et!e s'innige auffi contre des pf
miondu 14 Mai 172.4. cff
4!0 INSTITUTE ?.
Cette Peine s'exécuteainfi on traîne le Cadavre fur une C!a!e
la face contre terre, par les Rues & Carrefours du Lieu où k
Jugement de la Condamnation a été rendu après quoi on le
à une Potence, & il eit traîné à la Voirie; lorfque le Ca.
pend
davre n'a pû être conservé l'on fait une Figure de Paille fur
laquelle la Peine s'exécute de même que contre le Cadavre, ou
bien l'on rend un Jugement qui condamne fa Mémoire, confor.
mément à l'art, iij. du Tit. XXII. de l'Ordonnance.
T R A L T E
DE CRIMES,
ET DEE LE URS PEINES,
Suivant les Principes du Droit Civil, Canonique, fi
de /M/-z/ Royaume.
MAis en nous écartant ainfide l'Ordre établi par les Loix Ro-
maines,dans la DiviSiondes Crimes, nous n'avons pas entendu
pourcela rejetter abfolument les Règles &les Principes qui nous
Snnttracés par ces mêmes Loix, pour juger de la Qualité des
Crimes, &rpour déterminer lesCas particuliersoù l'on doit aug-
menterou diminuerla rigueur de.leur Punition. Comme ces Prin-
430 TRAITE' DES CRIMES,
cipes~bntfondésfur une Equité naturelle, qui les a fait adopter
dans tous les Pays, & lesa fait Servirde bafe aux Dispositionsde
nosOrdonnancesmêmes; bien loin de les regardercommeétran-
gers parmi nous, nous nous ferons un devoir de les rappeller
exactementfurchacun desdifférensCrimes, que nous allonsdif-
cuter. Nous avons crudevoir aum, par la même raifon y join-
dre les Décidonsdes Loix canoniques afinde ne rien lai~erà
defirer, pour l'éclairciuementd'une Matiereauffidélicatequ'elle
eft importante.
r y j? j~ j?.
Du CrimedeZ~Afa/~D~/z~.
T~T Ou s comprenonsfousce nom, tout ce qui tend à bleffer
j_~ la Saintetéde notre Religion.
P ARMI les Crimes de cette efpece il y en a qui attaquent
DiEU~nM~ par le mépris & l'abus fcandaleuxque l'onfait
de fa Religion, deSesSacremens, & de fes Myfteres ce font
ceux-ci quon appelle CRIMESDE LEZE-MAJESTÉ DiviNE
premierChef.
Il y en a d'autres qui attaquent DiEU M~Sg/n~, dans!a
Perfonne de~ ~s~~ de~ ~?~ & des chofeseo/~c~ à
CK/M~&:que par cette raifon nous appelionsCRIMES DE E
LEZE~MAJESTÉ DIVINEaK~CO~ Chef.
CHAPITRE PREMIER.
Des Crimesde L~e-DzvMS au premierC~
ce nombrefont FAthéiûne, l'ApoiMe, !'Héré~e, le
T~ E Sor-
le le Parjure, la Magie & le
JL~ Schiime, Blafphême,
ti'lése,
°
rjyE/~M~
ne reconnoître de DiEU ni de
CE CRIME conMe à point
ainSl'on ceux o&nt met
PROVIDENCE appelle ATHÉES, qui
ET DE LEURS PEINES. 7~.7. ~.j-. 4~1
t'Exi~ence d'un Etre Suprême, & ne profeifent aucune Religion
vraie ou iau~e. On les appelle auffi.MATERIALISTES parce
attribuent tout à la Matiere ou SPINOSISTESparce que
qu'ils
c'e~ qui a réduit le premier en Syfieme, cette horrible
opinion, dont la véritable fource eAdans la dépravation du coeur
~'C~ ~M<~ M CO/MO non eflDeus.
Nous ne trouvons, ni dans l'ancien Droit, ni dansle nouveau y
aucune Difpofition particuliere fur la punition de ce Crime, par-
ce que ce n'eu:que de nos joars feulement qu'a commencé cette
damnable Sede, & qu'elle a aSedé de répandre fes Chymeres
fousune forme Dogmatique. Si les exemples de rigueur que
fes progrès parouïent demander, ne font pas plus jréquens dans
ce Royaume c'e& fans doute parce qu'elle e~ ibndée ïur des
Erreurs fi groffieres & fi abordes, qu'il y a lieu d'espérer qu'elle
j[edétruira d'elle-même & que les Ecrits bolides& triomphans.,
nos Théologiens ne ceffent de lui oppofer, feront plus em;-
que
cacespour la defarmer, que la violence des flammesqu'un des nos
Parlemens a fait éprouver à l'un de leurs principaux Chefs.
~p 0 S T ~~7
Ce CRIME connue dans la désertion ou a&andbnnementde la
vraie Religion ainfi. l'on appelle APOSTATStou&ceux qui quit-
tent la Religion Chrétienne pour embraser ou r~/<:Mg, ou le
Malzomécifme, ou le yM</a~M,ou toutes autres Secres condam~
nées par l'Eglise c'en: dans ce fens que l'on peut dire que tous
les Hérétiques font des ~po/?<:My quoique tous les Apofiats ne
foient pas ûmplement Hérétiques.
L'on appelle auffi APOS.TATS, les Religieux qui quittent, fans
l'Ordre dans lequel ils ont fait Prorenion:
Difpenfelégitime
commecette dernière efpece d'Apo~ane, quoique fondée le plus
fouventfur les mêmes principes d'irreligion que la première, ne
trouble point auffi directement l'ordre Public, elle n'eft ordinai.-
rement fujette qu'à des Peines canoniques, dont l'application e~:
féfervée au Supérieur de l'Ordre d'où. le Religieux a déferré.
Ces Peines font la Prifon avec le Jeûne au Pain & à l'Eau, juP ~~rj!~ c~. ~e~&
fe foit & ex- </<
~o~
ce le
qu'a que Religieux ApoAat converti, qu'ilait tt,M«~
pie fon Crime par une uncere Pénitence.
Mais à l'égard de la premiere efpece d'Apo~ane, qui renferme
une Perfidie & une Rébellion fcandaleufe les Loix ont cru de.-
voir en afréter la contagion, par des Peines publiques & i~ma~
43~t TRAITE' DES CRIMES,
tes. La Loi III. au Code de ~po/?a<M,veut que les Apoftats foient
abfolument retranchés de la Société qu'ils foient regardés com.
me imcapables de difpofer ni recevoir par TeStament, & d'être
admis en témoignage la Loi XI. du même Titre va plus loin;
elle veut qu'ils (oient privés de la faculté de faire aucune forte
de Contrat, (bit de Donation de Vente ou d'Achat, &c.
ENFIN, par les autres Loix, tant civiles que canoniques, il.pa.
roît qu'ils font affujettis aux mêmes Peines que les Hérétiques,
dont il fera parlé ci-après, & fur-tout de l'&~c/z abfolue de
tous les Priviléges qui ont été introduits en faveur de la Religiop.
F.
Ce CRIME conSiStedansl'Erreur où tombe un Catholique, &:
qu'il Soutientavec opiniâtreté contre quelque Dogme de la Re.
ligion ainfi l'Hérétique ne differe de l'ApoSiat qu'en ce que
celui-ci combat généralement tous les Dogmes de la Religion.
Ce n'eSt donc pas affez pour être réputé Hérétique, de tom.
ber dans l'erreur mais il faut encore la Souteniropiniâtrement
après qu'elle a été condamnée par l'Eglife, qui a Seulele droitde
déclarer Hérétique & tant qu elle ne le fait point on ne peut
qualifier une Perfonne de ce nom ces Qualifications deviennent
alors de véritables Injures, qui pouvant donner lieu à des trou-
bles & des féditions, doivent être réprimées féverement parl'au.
torité féculiere.
Dans les premiers tems de l'établiuement de la Religion Chre.
tienne ce Crime étoit du nombre de ceux dont la connoiffance
étoit purement réfervée à la Juridiction eccténa~ique, ainfiqu'H
~C<!f.<t<~0- paroît par les DÉCRÉTALES,fous le titre ~gj~B~CM~mais l'expé-
/Mf/MM, 6* C<!p. rience
ayant bien-tôt fait connoitre que ce Crime, fruit ordinaire
0;<'a/nMM/M/HM~ 1
extr. de~~«. de l'ambition ou de la débauche, étoit toujours accompagnéde
fcandale & d'auemblées illicites, aufficontraires au repos & au
bien de l'Etat, qu'au refped dû à la Religion les Princes Chré-
tiens n'ont pas tardé d'interpofer leur autorité pour extirper de
leur Etat ces nouveautés dangereuSes, & en arrêter le cours par
Z. Manichros, des Punitions exemplaires. En erFet fi l'on remonte aux Loix
§. $'~rM!MM, Cod.
Romaines, l'on voit que FHéréSie y eft mife au nombre des Cri-
de Haret. 6' Ma-
n;< mes publics. Si l'on confulte les Ordonnances de nos Rois, on
Ordonnances remarque que les Coupablesde ce Crime y font qualifiés de
C~-
d'Henry Il. t~ minelsde Zc~ M!ë/?g, Séditieux, Perturbateursdu reposyK~C~
~f~~<'M.t;!9.
& qu'ennn ce Crime a été placé dans le nombre des Cas ~<
CA~f/M/J~.1~6. Aintt
ET DE LEURSPEINES.Tit. 43~
Ainn,~uivantlesMaximesdu Royaume,commecellesdu Droit
Romain, il paroît que l'autoritéde l'Eglife fur .cetteMatiere
e~ bornée uniquementau Droit de juger & de condamnerla
podrine qui contientl'Héréue, & de prononcerdes Peinesfpi.
rituellescontre ceux qui la proteSentou qui la répandent, telle ~<). ~A"<M.
quela privation de toutes les marquesde Communionavec fes /MWMM.f}« <
Enfans,foit pendant leur vie, foit après leur mort & de dus, ~C<y.~M'<
fi c'eftun Eccléna~ique, la Dégradation& la perte de fes Béné-,Mm~.
fices.Mais pour ce qui concerneles Peinestemporellesque peu-
ventmériter les Hérétiques, comme ces Peinestendentà l'en'u-
~londu fang, que l'Eglisea en horreur elle fe contentedes'en ~C~o.
rapporterlà-deSusà Fautoritédes Princes temporels à qui elle /fo<&m,~'<&
recommandeen mêmetems d'employerces Peines, plûtôt com-
meun avertiffementfalutaire afin de les faire revenir de leur
égarement, que commeune punitionde leur Crime .Z)fyo~f
OMM/M CC/?'~M/a~M CM/M/MM habitaratio ~/?~KCpotensadmo.
yi~MMz errore~/c~~ quam~ye~g ~M/MM!. Ce font les
termesdu Canon non invenuur, Cau~ 13. quseA.4.
A l'égard des Peines que les Loix Romaines pronpnçoient
contreles Hérétiques, elles confifloient tantôt dans le dernier
Supplice, tantôt dans la Rélégation perpétuelledans les Ifles
& lorsquel'Hérétique étoit mort dans fon erreur, l'on condam-
noit~a Mémoire commedans.leCrime de Leze-Majeité. Ces
Peinesne regardoient pas feulementceux qui répandoientou
fomentoientles HéréHes, maisencore ceux qui fe les laiSbient
persuader.On trouve dansle Titre duCode de~<e~ 6' Manich.
pluueursLoix des EmpereursConAantin Théodore, Valenti- Z.8.T!.<S'
nien, Marcien, & JuAinien,qui contiennentdes difpontionspar- 6'H.Manich.
Cod. ~f~tE~f.
ticulieresà ce fujet. la L. Si
DANSNOTREUsAGE, fansnous arrêter à rappeller ici cette ~KM ~<f<)M.
~u!cd'Editsqui ont été rendusdanslespremierstemsdesHéréues Cc~.
deLuther & de Calvin, nousnouscontenteronsde parcouriren Off/OM.<&~0/!A!-
les de ceux rendus Révoca- /!Mt/M.
peu de mots Difpofitions depuisla
tionde l'Edit de Nantes fçavoir lesDéclarationsdes ~oJuin
l6<~ n Mars !67~ l'Edit de Juin t68o la Déclarationdu
moisde Novembredela même année; cellesdes 1; Juin 1682,
Juillet& 6 Août 168~,7 Mars&~ Odobre!68< n Oc-
tobre [687, du moisde Mars 16~3,13 Septembrej6~ 8 Mars
t~i~, 14 Mai17~4.
Suivantces Loix il paroît qu'il y a des Peinesparticulieres
lii
434 TRAITE' DES CRIMES,
De< du 10) prononcéescontrelesdinérentesPerfonnesquipeuventintroduire
.JMM I<~ !)
AfaM J<)7()) &
ou ravoriïerl'Héréue dansle Royaume ravoir
/Ë<~<dt ~M i °. Contre ~M/gM duRoi qui embraient ces fortesd'erreurs
*68~ ou quiles reprennentaprèsles avoir abjurées; ils fontcondamner
à l'Amende-honorableou Banniilementperpétuel, Seà la Con-
nïcation de leursBiens.
P'D«:~Af~ 2. Contre MM~& ~y~M/M~qui reçoivent ou ibunrent
~9~ dansleursTemplesles Sujets duRoi, tant Catholiquesque ceux
qui auroientabjuré leur Religion, ilsfont condamnésà la même
Peine que deHu~-
3~. Contre ~vc~KA- ~'c'M/?Mqui fe retirent danslesPays
étrangers, ou qui font arrêtés ~brransdu Royaume fans permit.
~on ils ~bnt condamnésravoir, les HommesauxGaleresper-
pétuelles, 8e les Femmes à être renterméesdans tels Lieuxqui
'De'<7. feront ordonnés par les Juges, &: tous leurs Biens connfqués, 1
Af~~ t686,~r} mêmedans les Pays où la Connfcationn'a pas lieu.
~(e/ 16~9.
~°. Contre CgK~yK:aK~Hf~o~ directementou indirede-'
ment l'~y~o/ï des.A~K~MM? Co/ ils doivent être punisde
Mort..
~< du t~ °. ContreCeux~M~M~f pour faire des Exercicesd'une
~<s t~
Religion autre que la Catholique ils font condamnés ~avoir~
les Hommes aux Galeres perpétuelles, &: s'ils font trouvésen
armes, au dernier Supplice, les Femmes,à être raféesrenfer-
mées pour toujours, &:en outre à la Confifcationde leursBiens.
K!~MeDM/ 6°. Contre Mz'/z~~ qui convoquent ces Aûeiablées, ou
< 2..
y auront prêché ils &)ntcondamnésà la Peine de Mort.
~~j!S</?K~& '7'°.Contre Ceuxqui ~M/'o/!f</o/!M~ jR~f! à ces Auemblées,
~.9~ ou prêté du~eoM~: ils &.ntcondamnés ravoir les Hommes
aux Galeresperpétuelles, &: lesFemmesà être rayées& enfer-
mées pour toujours, avec la confifcationde leursBiens.
& ~OM,.t 8°. Contre Ceux~H~M~c~&M~J~<!c&M /e~ de recevoir
<M.9.
lesderniersSacremens, & qui étantretournésdansl'Erreurqu'ils
K ~M&r. f& 19 avoient abjurée y déclarent publiquementqu'ils veulent mourir
C~~ jgSë. dans la Religion prétenduererbrmée ils ibnt condamnés, s'it~
recouvrentla ianté &:s'ils perMent dans leur Déclaration an
BànniËementà perpétuité, avec convocationdes Biens; & s'ils
meurent,. le Procès doit être lait à leurCadavre ou à leur Mé-
moire de la maniereportée par le Tit..XXII. de l'Ordonnance
~e 1670..
§°~ Contre e<~ a~/a ~~M/!~M ~M~,qui exhorter
ET DE LEURS PEINES. 7~.7. Chap.
r. S
~cfetementles Maladesà retourner& perfévererdansleursan- ~&W.I~
ciennesErreurs ils font condamnés ravoir, leshommesaux
Galeres,& lesfemmesà être ren~mées à temsou à perpétuité,
fuivantla prudencedes Juges.
10°.Contre~ Médecins ou à leur défaut, les Chirurgiens<S* < ?..
~o~~ qui étantappellésauprèsdes Religionnaires,nedon-
cent pas avis au Curé, f~rfqu'ilsjugent lamaladiedangereufe&
qu'ilsvoyent que les Curés n'ont pas été appellésd'ailleurs, ils
fontcondamnésà une Amende, &en cas derécidiveà être in-
terditsde leurs fonctions.
n°. Contreles Parens, Serviteurs,& autresqui étantprèsdes m~!<<M.
Malades auront refufél'entréeaux Curés, Vicairesou Prêtres
pareuxenvoyés.,ilsfont condamnés aux mêmesPeinesquecelles
ci'defîus.
12°. Contreles Sujetsdu Roi, qui ne font pas baptiferleurs < art. }).
Enfansà l'EglifëParoiuiale du lieu, dansles ~4 heures; & con-
tre les Sages-Femmes qui n'en avertirent pas les Curés, mêmes
Peinesque ci-deffus.
ï~. Pareilles Peines font prononcéescontre ceux qui en- ~M.4~<
voyentleursE12fanshorsdu Royaume, fansla permiffionngnée 6.6-7.
d'unSecrétaired'Etat, ou qui négligentde les envoyer au Ca-
téchifme& aux Instructions& Offices commeauflicontreceux
quifont chargésde l'Educationdes En&ns.
i~°. Contre ceux qui confententque leursEnfans ou ceux ~«~.<~<,I~t
dontils font Tuteursou Curateurs, & marienten Pays Etrangers
fansune permi~ionexpre~ë6gneed'unSécretaired'Etat: ilsfont
condamnés fçavoir, les hommesaux Galeres à perpétuité &
lesfemmesau Banniflementà perpétuité avec la confifcation
desBiens.
i<;°.Contreles Sujets du Roi Nouveauxco/!M/<M, qui ïe ma- !}.
rientfansobferverlesfolemnitésprescritespar lesLoix du Royau-
me ilsdoivent être punis, outrela nullitédeleur mariage, d'une
Punitionexemplaire.
Indépendammentde ces Peinesparticulieres,il y ena encore
de généralesprononcées par cesmêmesLoix contre lesHéréti- ~H.t;.
I~tW.
ques,telles que L'EXCLUSION ABSOLUE detoutes C~M/)K~ Dc.
~K~,desLicences<&MH~.f les ~T/HV~?~du ~OyaM/Më des yKM t(Si) i~
Pro-
Z~ /?;<-< 6' 6 ~C~t
de
f~ffi'OnsMédecins,C~:f~M/M~
~M~~M~CM~, Chiràrgieiis,~M!M~,
4 ft~és duRgyaume
~M'K/K~,des
~'<M 6' Imprimeurs;/'lN-CAP ACIT É deC0/< /7M/'M~ avec 168!.
desCa~P~M!~ /'lLLÉGITIMITÉ des~M ~)~~M/ ces
liiij
4~ TRAITE' DES CRIMES,
M<M~'<M~ 6/M la PRIVATION desë~f /'<ïMM/XÏMy/ p~
la libère qui e~ accordée auxEnfansde ceux qui Mnt retirésett
Pays étrangerspour caufede Religion de pouvoir fe marierfans
leur consentement; pourvu qu'à leur défaut, its prennentravis~
DiM~. leursde Tuteurs &:Curateurs créés ad ~oe &:de leursParens,.
JVb''M~. ;68o. Alliés&:Amis.
D~ t<t.
JM<!<iy~<Mt. ~c~f~
t~.
CE MOT) qui ~gni~een général.D~/M~ &Séparation,s'en-
tend ici de la divërMtéd'Opinionsentre lesPerfonnesdela même
Religion. Comme il entraîne ordinairementdes fuitesauffi?-
cheùlesdans un Etat que l'HérëHemême quoiqu'ilne caufepas.
un auffigrand Scandale,il y a lieu de pourfuivreceux qui le fo-
mentent, commedes ~fK~a~M/ du repospublic,6c prononcer
contr'euxdes Peinesplus ou moins révères, fuivant les circonf.
tances & le degré d'obitination, qu'ils font paroitre c'eft pour
cela que lesSchifmatiquesne font point diAinguésdans le Droit,
des Hérétiquesmêmes, &:qu'ilsfont a~ujettisaux mêmesPeines.
Il y a auni des Peinesparticulières,prononcéescontr'euxpar.
le Droit canonique mais nous croyons inutilede les rapporter
?"; C-M.~&<~C. ici, parce qu'ellesdont été prononcéesqu'à 1'occauondesSchif-
~K.6'C< mes cauféspar les Anti-Papes~
~< ~~Hr~Ctl).<
F Z ~\y ~\H'~ ~f~.
C'E?Tun Crime énormequi le commetcontre la Divinitépar
tes Parolesinjurieufesà Sa MajeUë à bonté & à ju~ice,.
comme en lui attribuant ce qui ne peut lui convenir, ou en lui
refl1fantce qui lui appartient il fe commet auui par Fc?~.
Les Canoniftesen di~inguentde trois fortes le Premier,par
on directement & immédiatement D IEU comme
lequel attaque àfx
DiEU en lui attribuant d es chofes contrairesàfa &
ptiiffance
ou en lui étant des Attributs qui font propres & enen-
ïnajeAé
tiels à fa Divinité; comme fi.l'on difbit, que Dieu eAinjure
qu'il n'eApas tout-puinant, ou bien.en attaquant lesprincipaux
Mystères de la Religion..
Le Second,eA celuiparlequel-on attaquePïEU directement&
médiaMment)en jurant en vain & fansnéceSté par ton Nomi-
fa la Mort & PaïRon de N o TR E SE
par PuiSance, par
CN.EUR you par fes Sacremens & c'eAproprementce que nous.
appellons/~MM?! dont il, feraparlé ci-après.
ET DE LEURS. PEINES. 7~. Chap.f. 43~
Le ~-<?~~ enfin connue danstoutes Parolesinjuneuiespro.
contre l'honneur de la Sainte Vierge & des Sainte
ferées
DANSl'ancienneLoi les Coupablesde ce Crime étoient la- ~z<~<
pidéspubliquement. j
Suivantle Droit Canonique,celui qui en eit convaincudoit
eA Clerc, de la Privation de fes Bénénees, ou de
être puni s'il
& s'il eA Séculier, de l'Excommunication.
la Pépo&ion
SUIVANT le Droit Romain, il paroît que les Blasphémateurs
étoientpunisdemort r c'eA entr'autresla Diction dela ~eK/ë ~h~Ke"-
nM~j nofe/ 77..r
AuTENtiQUE,MMc~~K/M/zf~ou l'EmpereurJuAinieaaprès <<M~~M. cap.
avoirexpose fous les malheurs&: les ~eaux, que ce déte&able;Igitur, &.fM<&
Crime attire ordinairement &rles Royaumes, veut que cette pOSM*
CHAPITRE II.
TITRE ~~co~z).
Du Crime de Z~-Mz/
CHAPITRE PREMIER.
i"
D~ ~~r~fM e~cCMdu Crime de Le~e-Mz/~c~
~Mr~F~J-~M~ DroK RcM~M.
CHAPITRE II.
Du Crimede Le~-M:;e/?~, &'de fa P~yM~S 1
les Loix du Royaume.
LIEUdes Divisons établies par le Droit Romain, dont
A U
avons d'ailleurs retenu la p!ûpart des principesfur
A nous différentes de
cette Matiere nous rangeons toutes les efpeces
Crimesde LeM-MajeAéHumaine fousdeux Claffesprincipa-
les les uns font appeUésCrimesde LUE-MAJESTÉ ~~M~
les autres, Crimes de LEZE-.MAJESTÉ au fecondChef.
Chef;
§. I.
Des Crimesde Z~e A~ au premierChef.
r/ rjRj? TROISIEME.
Des Crimes de <~ de leurs Peines.'
fous ce nom, l'Adultere, la Poligamie
T~T Ôus comprenons
1~ ou Bigamie le Stupre, la Fornicatton,leMaquerel~e &la
le le rincer, la Sodomie,
k Concubinage, Viol, Rapt,
Be~ialité. ces j.~
différens
Nous ne feronsque parcourir rapidement tous
afin lamodeAiedenos Leaeurs; &nous
Crimes, d'épargner s'il e~ poffible
n'entrons dans ce détail, que pour,en infpirer
d'horreur la des que les Loix humaines y
plus par rigueur peines
ont attachées, & dont l'exécution n'eA malheureusementque
trop rare dans la pratique.
CHAPITRE PREMIER.
De ~~ere.
CHAPITRE II.
De~Po~
de l'Adultère nous plaçons la PouGAMiE,
t L A SUI TE
c'eft une d'Adultère qui fe commet par
parce que efpece ou
ou Femmes en même tems,
"Mn~me qui a deux plufieurs en uneautre.
fa légitime Epoufe époufe
qui pendantla vie de
auffi une Femme qui a en mêmetems
L~~lle Poligame
deuxou plufieursMaris. de eft fouventcon_
~i~e~oS le terme
& ils ne paroiffent différer entre,
fonduaveccelui de Bigamie Maris ou Fem-
eux qu'ence quela Poligamiefuppofe plufreurs
la ne s'entend que de
mesen mêmetems, au lieu que Bigamie
deuxfeulement. eA fuivi nous l'on V.&<
le Droit canonique,qui parmi gam. non ordin.
fous le nom de qnc ceux qui BJ
EZTRA.
ne connoît proprement,
deux Femmesen legitimeManage ou
~en~cceulvement ceux-ci ne font point regardés comme
qui époufentuneVeuve
de & ils font feulement déclarés incapables
coupables Crime non obtien-
de Prêtrife à moins qu'ils
d'êtrepromusà FOrdre
nentla Difpenfeen Cour de Rome.
comme un véritable ~S~s~.p~
Crime
ici, on fa t.oûjoursregardée
parler a été élevé à la dignitéde Sacrement&
le
depuisque Mariage un
renferme outre l'Aduiltere, Faux; V. AfMOcX.&
d'autant p lusénorme qu'il 1 un K ~Mr, /M< caf.
5~.=~ les Auteurs, fujet à la Peine de
le
ce qui rend, fuivant ~0.a.!0}'
l'autrede ces Crimes.
tel que Rebuffefur Je Concordat, Concord.v.<
lit. de
~f~dSTuteurs, faire le Procèsà publ. concub.§. 6:
qui prétendentqu'ondoit de la fait du Sacreinent M/HM.
à unHérétique caufe profanation qu'il
a aucune Peine déterminée
cependantil faut convenir qu'il n'y
fur ce ~nt=~ ~m,tS.~<<
parles LoixRomaines de ad L. lui. de
& néanmoins recom~dult. L. A~m;'nfM,
néral d'y attacher la note d'infamie
manderaux Juges de ne point le laiffer impuni quamrem i. €e<<,d, M<
6:.<M«t/!tï'<.
petens;M~ inultam nonpatietur
C'e& donc principalementdans notre
Peines ordinaires de ce Cnine, il parent quelle a
chercherles Ponn
ppp ii
'TRAITE' DES CRIMES,
FAuteuc des Observations Sur Henns ta
V..HM~MM. j f(~"vané.u:!r:'cë point:
t./<f. cA<y.6. divine en trois ClaSes, l'c~ la A~s, & la 7Vo~~<
~M.98. 1~ la Peine écoit l'infamie con.
Suivant Jurisprudence,
à la Loi I. & Suivant la
formément
c'étoit celle de Mort, Mornac, fur la Loi qu'on vient
~My~g, Août 1619 qui a condamné
un Arrêt du 13
de c~ter,rapporte
En6n rivant la Jurisprudence,
V. ~M~) u'h'Bisamë'à~ Potence. au Ban.
Hommes, aux Ûaleres, & les Femmes
&}.9' ron'cbndamneles
& Fon ordonne de qu'ils feront attachés au Car-
moment plus,
les Hommes avec des Quenouilles, & les Fem.
can.; fcavoir,
mes avec des Chapeaux, ~jdes j'
dansle Sixième Tome du Journal Audiences,
V. 7.<'A.6~ L'on trouve, du 11Septembre 1717, par
4eu~Arrètsde laTournetIe 1' condamnée à faire Amende-ho.
une-F'emmeBigame a été
~1 la corde au col, ayant deux chapeaux
~able', nue en chemiSe,
au-devant de la porte de laïn-
de paille fur la tête principale
nitéde Lavai, déclaMntque témérairement,indifcreteme~,& & Bi-
les Crimes
~me mal~lïee7e'lte-a;cb~ Arrêt ~Adultère
du .4 Septembre
~mS, Aanniep~rdnqan. convaincue de pareil Cri-
?7ï't'qMa-con~àmne'u~e F.ëmme en chemife
S'faire'Amend'honorabfë nue ayam deux
ine,
~apeaux'de pailië'/avececriteau portant cesPierre-Ie.Mouth~
mots,
Bannie e~fuile pour cinq ansd~S.
Peine la plus ordinaire Suivantles der'
& geNevers. Mais-la trois de marche,
~'nè du Carcan pendant jours
§MsArr.ëts",eA attachees P,l1X Bras des flammes qu'ils
~&antd~denou~
& avec écritean pour les Femmesqui
~e Femmes vivantes,
Mari. 8~ en outre aux Galères ou BanniSTement
St plusieurs:
à tèms,SuïvaM les circonstances.
Peine, corporelles & infamantes, que
Indépendamment-des les ou il y
contre
tes Arrêts ohi'.prpnoncées font prononcées
S-mcor~.pécunia~, qui contreux~
desFemmes en dernier lieu lorfquil
S~t qu'~ont époufées & n~t eu e~
aucune
celles-ci ont ëté de bonne-foi
So~é que & retFet de cette bonne.foi
~onnoi~nce :du premie!-Mariage ne au pré.
S S ~e quoique le fécond Mariage pui~-SubUAer
la des Canons nr conte'
,fuivant disposition
'v.< cë~ la féconde Femme une dans la Ccm~.
?' -mmen~donne~ part
'~H~' 1'efTet d'un Manage légitime.
ne peut être que ne~
S~qu ne laiffent d'être réputés le.
Ss En~ qui en Sut pas
LEURS PEINES. 7~.777. C~.7/. 4~
ET
.c, 1 DE
,7-i L
fuccéder ab à leurs V. ~~«,
shimes de maniée qu'ils peuventParens collatéraux de l'un &: ~f.cA.8.
à leurs
Kres & Mères, & même de la au-
Et de l'indemniser part qu'elle
l'autre Chef. plus, pour
dû avoir en la Communauté, on lui adjuge des dommages-
,oit au Code
le tout conformément à la Loi~~o~ 3.
intérêts
matrim. & à la Loi qui CONTRA4. de nupt.
fuivant cette dernière Loi, que la bonne.~01 oit
Mais il faut, dire de cette Femme
clairement prouvée, enforte qu'on puiffe
ait été trompée erroreacerrimo ~a~o infimulatove,
qu'elle
~C~~<SM~/M~'CO/ ces modifications remarquables,que doit
C'eR fans doute avec V. ~e< M')!.J!
en date du 14 Mai ~647,
s'entendrel'Arrêt rapporté par Soefve, du décès de fon Mari,
eM<e~o.
Femme qui, fur le bruit
qui jugé qu'une l'an du répéter fesdeniers
?étoit remariée après deuil pouvoit
fans être tenue de vérifier le décèsde (on
dotaux~ conventions,
premierMari.
CHAPITRE III.
DM6fMpr€.
confondent ce Crime avec celui de la
TL y a des Auteurs qui enjeux différences re-
quoiqu'il y ait plufieurs
1~
marquables. s'entend de toutes copulations illi-
"'Le~P en général,
faites entre Perfonnes libres
cites, la défloration d'uneVier-
fingulierementemployé,une pour Cignifier Z.W~t~
Veuve qui vit honnêtement & que
ge, ou ~S~avec au lieu §.t.jK ,y~
En féduit fous !'efpérancedu Mariage le
que
verrons ~FoRMCA-
dans un mo.
de Adult.
comme nous
T~N s'entend proprement, avec une Perfonne débauchée ou
ment, du mauvais commerce fort Auffi ce dernier
dont la conduite eit d'ailleurs irréguliere.
à des Peines ni a des Formalités auffi ri-
~n~ fujet
celui dont nous voulons parler ici.
goureufes, que Peine du Stupre étoit plus ou V.7~
Bih~ le commet- y~. §.
fùivant la qualité des Perfonnes qui L. );ri;c~ Cc~. f/f
moins févere le
ainfi l'orfqlie mM/K; p<tt/<
celles envers il étoit commis
toielit r &de qui
envers fa Maitreffe la
par un Efelave ~rc~f~i~
5-
4~ TRArTE' DES CRIMES,
Mn~ Co~. Peine étoit celle du Feu par un Tuteur envers fa
Pupille celle
M- de fes Biens au profit dela Pupille
~au M/B<M~ de FExil & de la Confifcation néto~t point encore
~~M< Perfonne envers une Fille qui
par Mute.autre le BannuTement les Nobles, & la Con-
nubile, la Peine étoit pour
les Perfonnes de vile extraction en-
Z. Si ~HM)}8' damnation
aux Mines pour
étoit à d'autres, tels que le Viol, 1 In.
§. qui Kon~MM)) S~ue <? Crime joint
de la Peine de ces derniers Crimes.
~'<MM. le
c~-e àc. on pun~oit
Hors ces Cas particuliers la Peine ordinaire étoit de ce Crime
la Loi JuLiE la Conn~
V.?'<-§-~M telle qu'elle e~ portée par du s'il étoit d'unenaif.
/f. M'<.f/C~ cation de la moi'ié des Biens Coupable
s'il étoit d'une condition vile, la Fumigation
fance honnête &
avec 1e BanniÍfement.
celui qui a féduit une Vierge
Suivant le Droit CANONIQUE, Père de la
V-C.
doter, & même de l'épouferlorfque
~tSel~ il doit être battu de ver.
&'JM~. confent; s'il refufe de l'épouser,
V. C~ ~ffM'~ Fille y enfuite dans un Monallere poury faire
excommunié, & mis
ges de tems qu'il plaira aux Juges d'arbitrer.
<
pénitence autant on avoit d'abord porté la
Suivant notre JURISPRUDENCE dure alternative, ou d'é-
du Stuprateur la
nsue~ jufqu'à exiger il en a un exemple fa-
ou de fubir Mort la y
~~FUle C.~c~, au fujet
Seux rapporté dans le premierTome l'on en
des
voit autres
auffi plufieurs
de la nommée René Corbeau; fuivant il paroît
le Dic`lionnaire des Arrêts, lefquels
que cette alter-
avoit certains Parlemens qui exigeoient
qu'il y avant le d'autres qui voulaient
native fût propofée Jugement
la Condamnation. Mais enfin,
qu'elle ne Hît propoféequ'apres
voir les Filles fe prévaloient le plus
fait que un
l'expérience ayant de cette fe procurer
fouvent de la rigueur Jurifprudence pour le
la Peine de Mort que devoit fubir
Maririche & a converti
en celle des Dommages-
d'époufer
Stuprateur en fontcas de ou refus
moins forts fuivant les Biens, Qualité,
Inter~ts qui plus telles la bonne
les Circonfiances du fait, que
de la le ou moins de complai-
ou mauvaife conduite Fille plus dans
du Jeune-homme
fance des Parens à tolérer la fréquentation
leur Maifon. de ce Crime d~
Il y a cependant des Cas où la Peine peut
doit être des Galères ou du Ban-
nir capitale ou tout au moins
avec Confonde Biens, commet
niffement perpétuel, entre la. Fille
de Condition
qu'il fe trouve une grande inégalité
ET DE LEURS PEINES.Tit. C~. ~7. 4~7
C H A PI T R E 1 V.
De For/MC~-MT!.
CH-A P IT R E V.
Du 0)MCK~
E Ca-iME, dans &.6gnineation naturelle n'eft:autre
~.fh~<&)w& pris
J~ cho& commis, h abituellement avec une Per-
~j. qu'un Stupre
fonne libre, &non mariée il diiïece de la~~o~M~a,. en ce que
eelle-cicA une habitudecriminelleavec diSerentes Personnes;.
& en ce ,.dan& ces derniersCn-
&: de la Bigamie que
criminellefe trouve jointe à la profanation du
mes y l'habitude
Sacrements r.. de
Le Concubinagen'étoit point défendu dans là Loi Nature,
commeil paroîtpar l'exempled'ABRAHAM, qui entretint com-
merceavec fa Servante,.du,confentementde SarafonEpou-
mais. 1"établiffement de
~ë, afinde fe procurer une lignée, depuis
Loide Grace tout commercecharnelavec autre qu'uneEpou-
jE9légitime, eft devenuabfolumentillicite & prohibé. les:
Il y a diSérentesPeines les Canons., contre
prononcéespar.
Clercs qui tombentdansce Crime nousnousarrêteronsfingulie.
ce d'une Ma-
Mmentaux di~po&ions.de Droit, parce qu'il s'agit
itere qui tient plus-à.la Religion qu'à l'Ordre politique, ~que
danslesLoix.E.omaines.~ lQit.dana.
aeus ne trouvons.d'aUleutsy &it
ET DE 7~.
LEURS.PEINES. III. C~. P. 49t
aucunes Peines contre ces fortés
cellesdu Royaume, prononcées léta-
de commerces, quoique ayentceué d'être depuis
permisla Loi
bliffementdu Chriftianifme,comme il paroit pardéfend unique
du Codede Concubinis, où l'Empereur Constantin exprei.
le aux Perfonnes mariées en ces termes
fément Concubinage
JY~H &C~MM~~M/ CO/M matrimonio,CC/!CH~(!
/g ~<!pC/ 1 < rt 4 C
&
Les Peines prononcées par les Canons, contre les Prêtres
Clercs refufent de renvoyer les Concubines après qu'il
les qui c~<r
a été faittrois monitions font celles de l'Excommunication, <A!<M
<& C<-
leur NM<!M
la de leurs Bénéfices; & ilsencourent de plus A<~ew. &MM-
outre privation
s'ils viennent à célébrer après qu'ils font tombés &
l'irrégularité, C~. }M<~
dans ce Crime. MM)
Sanâion & le Concordat fousle Tt.
Suivant
laPragmatique
c~ les Clercs qui retiennent chez eux
tre depublicis été avertis leur Supérieur
des Femmes (ufpectes, après avoir par
de les congédier, font punis, pour la premièrefois,
EccléuaAique trois mois,
d la des fruits de leurs Bénéfices pendant
privation Concubine avoir été averti
& s'ils ne congédient point la après
entièrement de leurs Bénéfices, & même d éclarés
ils font privés s'ils retournent à leur
mc-'pablesd'en pon-éderjavoir amais d'autres,
c onduite obtenu une premièreDifpenfe. P. C<M~/<de
ma~vai~ë après Concile de
Toutes ces Peines ont été renouvellees par le T'fMM,y~~4'
& en termes encore plus forts, lorfquil ordonne que ~<~fM. t'
TRENTE, leurs Concubines
fi les Clercs concubinaires ne renvoyentpas
ils Soient de l'Excommunication. &
après troismonitions, punis
ils perfiflentdansce Crimependant
u nonobitant la cenfure
que extraordinairement & punispar
une année, ils foient pourfuivis
lesOrdinairesdes Lieux, fuivantla qualitédu Cnme.~eutd~ d'obéir aux
libres ou mariées qui refufent
plus que les Femmes leur commerce criminel
monitions & continuentpubliquement
avec les Clercs, foient chafféesde la Ville ou du Diocèfe &
cet effet les Ordinaires des Lieuxempruntent, s il eft befoin
qu'à
le fecoursdu Bras féculier.
L'ontrouveen effet, dans la Conférence du Droit François 9
un Arrêt du Parlementde Bordeauxdu 11 Fevnen~ P~~
malfa-
accufé de tenir auprès de luiune Femme
quel un Prêtre,
mée, fut condamnéen 100 liv. d'Amendepourle fcandale&cas & le
pour
privi ésié & à tenir Prifonjufqu'à plein payement;
fon Eccle~ique de.
cas commun, renvoyé pardevant Juge <tnft~) i
Qq<IU
4 TRAITE' DES CRIMES; >
fenfesfurent faitesà la Femme de le fréquenter, à Peine du Fouet
& autres plus grandes Peines, s'il y échet.
Quant aux -LAÏCS le Concubinage leur eft pareillement dé-
fendu par le Droit canonique. Nous ne pouvons mieux faire ïen-
tir l'horreur que l'Eglife a toûjours eu pour ce Crime, qu'en rap.
pellant ici ces belles paroles de S. Augu~in, qui font rapportées
C<M.<M/<&<,» dans le Canon & qui font tirées de fa 4~. Homdie. « Je
~.H. vous dis qu'il n'eA permis à l'hommevivant de forniquer; foyez
<c~. c7<-
7'KM~A;t~t(h- contens de vos Femmes fi vous êtes fourds Dieu entend mes
~<W, Mparoles fi vous les méprifez que les Anges les écoutent il
» ne vous e~t permis d'avoir Concubines, que vous pouvezavec
le tems laiffer pour vous marier à autres plus griévement ie-
» rez-vous condamnés vous prenez Concubines avec votre
Femme
C<7/ ~CO~K< ~O~M non /y~CM?!f ~M K~W~
<yfyojyM/C/?M~ aK~M/ /? vos CO/?!M/ CO/
eubinasyO~M haberenon licet fa f non habetisuxores, tamennon
&C~vos habereCC/!<:K~ajquas ~0/&adimittatis 6' ducatis uxo.
Tes tanto magis damnatio vobis6/ volueritishabereuxores
Concubinas.
C'eft, conformément à ces fages Maximes, qu'il faut di~in-
?'f. guer, fuivant Papon, entre les Laïcs concubins ceux qui étant
iM.9. ~<. 9. libres & non mariés, entretiennent desFemmes & en abufent fous
couleur du Mariage & ceux qui étant mariés, entretiennentdes
Femmes fousles yeux & au mépris de leur légitime Epoufe au
premier cas, ils doivent, pour fe décharger envers Dieu & en-
vers les Hommes, épouser leurs Concubines, ou du moins leur
procurer un établiffement par Mariage avec un autre dans le
fecond cas, ils doivent être punis pour leur mauvaife vie & de
plus, leurs Femmes font en droit de fe féparer d'avec eux &
faire divinon des Biens.
A l'égard de la Concubine, la feule Peine que la Jurispruden-
ce a étabMecontre elle hors le cas où elle continue de 6-équen-
ter, malgré les défenfes qui lui ont été faites par le Juge Séculier,
comme on l'a vu dans l'espèce de l'Arrêt du Parlement de Bor-
deaux, efi, comme l'on fçait, de recevoir des libé-
?~ .M<?yM~t
la l'incapacité
A~eA~.j~. ralités de part du Concubin ce qu elle pouvoitfaire, fuivant
Louet, /~<.Z). la Loi V. &XXXI. au ff. deZ3o/!c:Ho/ elle peut feulement re-
/m. Ricard,
~<.t.~<).
cevoir des alimens foit dans le Pays de Droit Ecrit ~bit dans
~c~m. 8. le Pays Coûtumier.
ET DE LEURS PEINES. 7~. 7/ C~. r.
493
Par l'article vj. de la Déclaration de Louis XIII. du 16 No-
les Enfans font nés des Femmes que les Peres
vembre 1639, qui
entretenues & qu'ils époufent lorfqu'ils font à i'extremifë
ont
la font déclarés incapables d'aucunes Succédions auffi
de vie,
l'ar-
bien que leur PoAéritë. La même peine eft prononcée par
ticle précèdent, contre les Enfans des Mariages qui font fecrets
& tenus cachés pendant la vie des Conjoints.
CHAPITRE VI.
Du ~Meye~
Crime e~ d'autant énorme & dangereux, qu'il (ert ~/fM.~r<C'o</<'
E plus
à fomenter tous les autres vices de Luxure auffivoit-on ~c~c.
6'/<H;7'.
&cm.
CHAPITRE VII.
Du
y.~M.~M~ E CRIME fe commet lorsqu'un Homme ufë de force &
~'M~wo. violence fur la Perfonne d'une Fille Femme, ou Veuve
la connoître charnetlement malgré la relance forte &:
pour
toûjours égale que celle-ci ~ait pour s'en empêcher.
Ain~~
ET DE LEURS PEINES.7~. < 497
Ainn, en partant de cette dénnition il faut plufieurs choies
pour commettre ce Crime.
i~. II faut que la violence foit employée contre la Perfonne
même, & non pas feulement contre les obstacles qui peuvent
empêcher de parvenir jusqu'à,elle, comme rem-actiond'une por-
te c~c. c'e~ pour cela que les Auteurs l'appellent un Crimeper- ~~M/</f<
<M/ t/. n. i,
fonnel. 6'i.
1°. Il peut être commis contre toutes fortes de Perfonnes du
&xe, Fille, Femme, ou Veuve mais il eft puni avec plus ou Z.()M<C'M<~j~
moinsde rigueur, fuivant la Qualité des unes& desautres ainfi, <!f/Z.~M/.de y<
par exemple, lor~qu~ileft commisenvers une Vierge, la Peine ne
peut jamais être moindre que celle de Mort &: cette Peine
doit même aller jufqu'à celle de la Roue, ~icette Vierge n'étoit
point encore /!K~7ë.Chorier, en fa Jurisprudencefur Guypape, ~t70.'
rapporte un Arrêt du Parlement de Grenoble qui a condamné
à cette Peine un Particulier, pour avoir violé une Fille âgée feu- /0<y!. ~0'
lement de quatre ans huit mois. Lorfque ce Crime eA commis in §. ~m /M/.
avec une ~y~ comme il & trouve alors joint à l'Incefle, il 8.<.
/St/.
«'f~
doit être puni de la Peine de ce Crime, qui eft celle du Feu il
en eAde même lorfque le Crime a été commis envers une Re- P<!p./«'. n,
ligieufe~~c/ Si c'eft envers une Femmemariée il y a lieu pa- M. 8.
reillementà la Peine de Mort, même dans le cas où la Femme
ferait de mauvaife vie il y a cependant des Auteurs qui exigent
pour cela le concoursde trois circonflances fçavoir, i~. que le PMt..D<M!A)K<
Violait été fait dans la Maifon du Mari/Se non dansun Lieude CM~.C.Qtt
11,
débauche ~°. que le Mari n'ait aucune part à la Proflitution de
faFemme 3°. qu'il foit prouvé, que celui qui a Violé n'avoit au-
cune connoiuance que la Femme fût mariée. Lorsque le Viol eft
joint à 1' co~a/!ce, comme celui commispar un <?co/M/
envers fa Prifonniere par un Tuteur envers fa Pupile par un
M~</?/'(Zf envers fa Cliente & généralementpar tous ceux à qui.
la Loi auroit donné une autorité fur la Perfonne qu'ils ont vio-
lée dans tous ces Cas, il y a lieu indistinctementà la Peine de
Mort, s'il eu: prouvé que le Crime a été confommé & à celle
des Galeres ou du Banniflëment perpétuel s'il n'y a eu que de
~mptesenbrts. Enfin lorfquele Viol eft commisenvers une Fille
proflituée,il faut dKUnguer c'eft dansun Lieu de débauche, ou ~.D~/n~M<
au il auroit lieu à aucune fui- ;'MCt
ailleurs premier Cas, n'y Peine
vant les Auteurs au fécond on pourroit prononcer quelque
D
Rrr r
TRAITE' DES CRIMES,
< <~ <
f. une. Cod. <& Peine infamante y &même la Peine de Mort naturelle ou civile,
ff)~<M~~MM) telle que le BanniSement ou les Galères perpétuelles, H cette
6- Bald. fur MKt
avoit abfolument changé de conduite avant le Viol.
Fille
Pour former le Viol il faut encore comme nous l'avons
-;°.
~It qu'il y ait eu une'réfiflànce forte & toûjours égale de la
la Përibnne violée car,'s'il e~ prouvé qu'il n'y a eu
pà~de n'eA point le Cas-du Viol, ni con-
des ESïbfts, ce
que premiers
de la Peine attachée à ce Crime.Il y a des Auteurs,
j~'Fi)~. ~e<~ Ïequemment Femme qui devient
.~7.~?" teb que BoËRiUS-, qùi prétendent qu'une
tl'eSt avoir été violée, fur le fondement
'GroHe- point préSumée
le concours eft neceuaire pour la Génération. Au
que refpëciif
fuivant'ce même Autem-, la déclaration d'une Femme qui
~e
'dit avoir été violée. ne fuffit pas pour prouver ce Crime, fi etb
d'autres indices,. ..comme lorfqu,'elle a fait de
Tl'eAaccompagnée
& a des Voinns à fon fecours, ou
grands cris~ qu'elle appellé.
ea- reAé trace de la Violence fur la Peribnne,
ibr~qu'il quelque
eômme des contudon~ ou MeSuresfaites avec Armes oMves
mais~ elle s'eAtue à l'Inaant,. & qu'elle ait tardé quelque tems
fon Accufation, elle n'y eA plus recevable cette Ac-
Tr. /)!et. <? à intenter
~/M C/srej §. cufation eS même réputée calomnieu~ Secomme telle,. peut
&i!~</0~ donner lieNà des dommmages & intérêts au profit de lAccufe.
BRUN EAU rapporte à'ce fujet un Exemple mémorable, qui
combien cette €& dangereufe & équivo'
'&h auezientir preuve
~combien, le doit fe tenir en garde contre ces fortes.
oue-, Juge
'Un dit-il, condamné un Parucuher
d'Accusations Juge ayant,
accufoit. deVio!, à lui donner unecertaine fomme
cu'Me Femme il. donna en même tems à
rbrme de dommages intérêts &
d'enlever à cette Femme l'argent qu'il
ëe Particulier la permifRon faire,
venoit de lui donner ce que le Jeune-homme n'ayant pu
à caufe de la rentrance vigoureufe que lui oppofacette~emme,le
à cette dernière de reflituer la fomme fur
te Juge ordonna
"iondëment qu'elle auroit pu encore mieux dé~endtefon corps que
'ioa. argent,, u. elle l'eut voulu..
ET DE LEURS PEINES.7~.7/ Chap.r/ 49~
CHAPITRE VIII.
DuRapt.
eft l'Enlèvement d'une Fille, /<Mt.<&<~
E en
R Ap T général L. /M/. def PM~
de la Maifon de fon Pere de fon Mari, ou de L. unie. Cet.
ou ~M~,
ou de celle de fon Tuteur ou Curateur, ou raptu rirginum.
tienne propre,
de tout autre endroit où elle faifoit fa demeure ordinaire,
même
la vue de la corrompre ou de l'épouser.
dans enleve ~.7!~MW)!
Ce Crime fe commet auffi envers une Religieufe qu on de F~. Clef.
ou envers un Mineur ou Fils que
de fon Couvent, ou
la de fes Pere & Mère Tuteur,
fon foulait à puiffance
leur faire contracter Manageàlm~u &~ns
Curateur; pour
de ces derniers. Cette derniere Efpece de Rapt eft
confentement
par nos Ordonnances.
marquée ûnsutierement fortes de RAPTS l'un, ~efait
fait
l'on dingue deux qui
& la Perfonne ravie, ce~Ie Rapt propre-
par violence malgré
dont il eft dans la Loi JuL.~ vipublica l'autre,
ment dit parlé
fait fans aucune réfiftance de la part de la Perfonne ravie,
qui fe ou autrement, oa
qui a lieu lorfq uepar artifice &promea-es les fait confentirà leur
féduit des Fils ou Filles mineurs, qu'on
Enlèvement c'eft celui que nous appellons ~ou fe fait
deblandice on l'appelle aum raptus in Parentes parce qu'il
contre le gré des Parens. le
celui qui e~ appellé dans Droit
"ëe~~di~S des cho-
en ce ce dernier fe commet par l'Enlevement
pine que violence II differe
Vol joint a &
fes, ~iS~ la ~duchon t
du en ce que dans ce dernier Crime,
ou foit fortie de la Mai-
fans que la Fille .Veuve, Religieufe
Crime de Rapt fuppofe neceu-airementq~
fon au lieu que-le être condui edan
la Perfonneravie a été tirée d'une Maifon pour
il differe du Viol, en ce que celui-ci ie tait
un autre lieu. Enfin,
& dans la feule vûe ~ferdelaPer~
toûjours par violence, fe faire du confentement même de
ne au lieu que le Rapt peut
la Perfonneravie, &. dansla feule vûede l'époufer.
de ce Crime il paroît ~to~
Quant aux peines celle Loi
férentes fuivant le Droit Romain; portee par la
du à la.
de l'eau & feu,
de au ff. étoit 1'Interdiaion R r rii
Rrr rij
~oo TR.AITE' DES CRIMEE,
a fuccédé la Déportation. Ces Peines ont été changées
quelle
dans la fuite, à meïure que ces fortes de Crimes (e
augmentées
font multipliés. On trouve dans le Code ÏHÉODOSiEN, fous !e
titre ~~M ~/gx/ 6' Viduar. plufieurs ConAitutions données
~uccemvementpar les Empereurs Constantin, Confiance, Majo-
rien., & Jovien ce font toutes ees Loix que JuAinien a raffem-
blées & fondues pour ainfi.dire dansla.ram.eu&Loi unique
au Code de Rapt.. ~~M.
Par cette Loi, qui eA de Faunée ~2.?, cet Empefeur renou-
veUe les Peines portées par lesprécédëntes, en ordonnant t°. que
tous.!es Ravilfreursdes Viergesou Femmes mariées feroient, ainfl:
leurs du dernier Supplice & de la Conn~-
-que Complices,. punis
,çatiop des Biens,. lorfq.ue les Perfonnes ravies étoient de condi.
~ion.iib.re & cette Peine devoit même être celle du Feu, contre
les Raviffeurs qui étoient de condition ~ërviië 2°. que-le confen-
tement de la Perfonne ravie, ni même celui qde tes Père & Mère
.~uroient donné dep.uis.fonEnlèvement, ne pourroient exempter
Te RaviSëur de cette Peine 3°.. que les Père & Mère qui au-
ï-oiënt gardé le 61ence lors de l'Enlèvement~ ou après ou qui &
'JsroieM..accommodésà p.rix d'argent avec le RaviHëuc, feroient
'eux-mêmes punis de la peine de la.Déportation 4". qu'il feroit
aux Per.e,. Mere,. Tuteurs,, Curateurs, Frères & Sœurs,.
permis
Maîtres & Paf.ensde la Perfonne ravie,. de tuer le Raviffeur &
~s Complices qu'ils furpreiidroieiit.dans l'a~e même de l'Ente-
vement, ou. dansleur, fuite °. que !ë Ravifîëur ne.pourroit s'ai.
der de la'Prescription ni. de la Voie de l'Appel, pour réclamer
contre-la Condamnation prononcée contre lui 6°. enfin que
le. Raviffeur!ne pourroitjamais époufer la Per&nne ravie,.quand
.même. elle ou.fesParens. y conJfëntir.oient.
A cette Loi ~.Jujftinienenajouta une autre environ cinq années
après par rapportau Rapt. des Religieuses & des Diacone~es, il
C~ & par laquelle
..e'ë~.la. Loi.M/~ Biens du.
~nna, la Peine: du dernier Supplice les
qu'outre
'Ravi~eur,croient Gon~fquésau pront du Monau-ere des Reii..
ou de l'Eg~fë dans laquelle la Perfonne ravie éMit Dia~
jjneufës.
coneffe &: il permettoit auni aux Père &: autres.Parens ,.ainti
Curateurs des Personnes ravies, de tuer le Ra-
~M'àux-Tuteurs & Pems
en fldgrant délit, Ennn, la même
~ineur. qu'jls .mrprenoient
'de Mort a encoEeété renouveuée depuis par ta.Novelie 23. du
N~~e Empereur tant. contre.le RaviIIeur que-contre ies-Canï-
ET DE LEURS PEINES. 7~. 7/7. r~. ~/7r. ~or
nitces & il ajoute que cette peine doit avoir lieu foit que la ~.c~~
ait confènti ou non à l'Enlevement, fauf que dans le ~MM.
Religieuse
cas où elle a confenti, elle doit elle-même être punie Sévèrement
les Supérieures du MonaAere où elle eft renvoyée~
par
Mais comme dans la fuite, il s'étoit élevé des doutes pour ra-
voir au profit de qui devoit tourner la Confiscationdes Biens y
feroit dans les autres Rapts fi c'étoit au profit de
qui prononcée
ravie, qui auroit confenti au Mariage, ou au prork
la perfonne
de fes Parens ou du Fifc; JuAinien, interprétant fa ConfUrution
les Novelles t43 & ï ~o, décida que cette Confifcation ap~
par
au Fifc, &: non à la perfbnne ravie, ni à fes pareils
partiendroit n'avoir pas veillé fumiain"
s'en étoient rendus, indignes., pour
qui
ment à la garde de leurs Enfans.
CHAPITRE IX:
De n~c~.
T Es Auteurs dillinguent trois fortes d'iNCËSTËS les uns
B qui fe- commettentcontre le Droit Naturel; les autres, cou.
tre le Droit des Gens; d'autres enfin qui font commis feulement
contre lé Droit Civil & Canonique.
Ils appellent INCESTEScontrele Droit Naturel, ceux qui ipnt
commisentre les Peres & les Enfans ou autres Afcendans avec
leursDefcendans, jusqu'à l'infini; parce que ces fortes de Crimes
font horreur à la Nature, & qu'il en réfulte le trouble & la con.
fufiondans le fang & dans l'ordre des Familles.
Ils appellent Tvc~T-~ contrele Droit des Gens ceux qui ie
commettent entre les Perfonnes qui & tiennent lieu de Pere &
d'En&ns, tels que le Beau-Pere & la Belle-Fille, la Belle-Mère
& le Gendre'; ou bien ceux avec lefquels le Mariage eft défen-
du, par le Droit des Gens comme contraire à l'honnéteté pu-
& aux bonnes mœurs, tels que les Frères &les Soeurs.
blique 9S& à
~o% TRAITE' DES CRIMES,
Ennn ils appellent T~c-B~T'~contrele Droit Civil& Canon!.
CMCceux commisentre des Perfonnesqui font Parensou ADiés
jusqu'àun certain degré, qui ne leur permet pas, aux termesdu
Droit civil.& canonique, de pouvoir ~emarier fans Di~en(ë
commel'Oncle & laNiéce, la Tante & le Neveu, le grandOn'
ele &la petite Niéce, la grande Tante & le petit Neveu, Cou.
fin & Coufine, Beau-Frere& Belle-Sœur, &c.
L'ondit que ces derniersCrimesfontcommisfeulementcontre
le Droit civil & canonique parce que ce n'eA commel'on
~ait, que depuis que le Mariagea été élevé à la dignité de Sa-
crement que lesloix civiles ont commencé de défendreles
Can. !7. du Mariages jusqu'àun certain degré ce degré a été fixéau qua-
fMC.Z.~cZ~M~ trieme
par le Droitcanonique, auquel on a cru devoir s'en rap-
<M«MtI}§.
porter fur cette Matiere parce qu'il s'agit de l'effetdu Mariage
comme Sacrement.
II y a ençore une quatriemeefpeced'Inceite, fuivantle Droit
~0/)~ de canonique c'eAcelui qui fe commetentre desPerfonnesquiont
Trente, /<~ contracté une Alliance fpirituellepar le Baptêmeou la Connr.
e'f. t.
mation, commecelledesParrains& Marrainesavec leursFilleuls
&Filleules, des Comperesavec leursComeres.
Une autre espèced'Inceftefpirituel, dontil eft auffiparlédans
ce mêmeDroit ~'c'en:celuife commetentre un ConreHeur&:
fa Pénitente ou avec des Personnesqui ont fait vœu folemnel
de Chafleté commele Prêtre qui fe marie, ou la Religieufequi
j(elaiffeabufer.
EnfinunejRxiemeefpeced'Incefle, donti! errait mentiondans
le Droit canonique, c'eAcelui que commetun Hommequi con-
çoit charnellementla Mere& la Fille, & même lesdeuxSœurs,
C~M. guis ou uneFemme qui auroit commerceen mêmetems, avec le Pere
cum M<MM, C<!X/~ &:
1. c~.y? le Fils, ou avec lesdeuxFreres; on l'appelleINCESTE dansce
~MHcum duobus, Droit, parce que
ces fortesde conjonctions quoiqu'illicites,
C<M.~/4<M!<~ forment des Alliances.
MM/:)!
CHAPITRE X,
De la Sodomie.
E CRIME qui tire fon nom de cette Ville a&ominaMey
dont il eft fait mention dans l'Hutoire Sacrée fe commet
un Homme avec un Homme, ou par une Femme avec une
par
Femme.
Il fe commet auffi par un Homme avec une Femme, lorfqu'ils. les ~i)' 7~.
ae ~ëfervent pas de la voie ordinaire pour la génération. 6* !~I. de his
Homme fur ce les &<.< M/MM
Enfin il fe commet par un foi-même que
Canoniiles appellent Mo/M, & les Latins /K(z/?Ro/'<
La peine d'un Hgrand Crime ne peut être moindre que celle de.
Mort. La vengeance terrible que la JufUceDivine a tirée de ces.
Villes impies ou ce Crime étoit familier iait a~Iezvoir qu'on!
ne peut le punirpar des Supplices trop rigoureux & fur-tout forf-
eft commis entre deux perfonnes du même Sexe cette peine
qu'il
eft portée expreffément par le Chapitre XX. du Lévitique, en ces~
termes Qui ~o/'m~ cùmi~cï/cM/p co~M ~/7!Mgo H~c <yg/-<!M~
morte ??M/-M~ ~M corumfuper eos la mem~
~j
~10 TRAITE' DES CRIMES,
peine eu:prononcéepar l'AuTENTiQUE~~o/H/ï'M~ con.
tre ceux qui tombentdans ce Crime détectable.
La Loi cùmw j~. au Code veut que ceux qui tom-
bent dansce Crime foientpunispar le Feuvif. Cette peine
a été adoptéepar notre Jurisprudence s'appliqueégalementaux qui
Femmescommeaux Hommes, aux Mineurs comme aux Ma-
Menoch, de jeurs
il y a cependant des Auteurs tel que M~oc~ qui
pré-
~<.C<t~. tend qu'à l'égard des Mineurs il y a lieu d'ordonnerun
ce de Mort moinsrigoureuxque celui du Feu & mêmeSuppli. qu'on
peut le convertiren peinesamidives, lorfque le Mineureft dans
un âge tendre, & au-deffousde quatorze ans.
Mais n ce Crime mérite une punition fi révère lorsqu'ile<t
commispar des Laïcs, à plus forte raifon lorfqu'ileA commis
par des ËccléfiaAiques& des Religieux, qui doivent l'exemple
de la ChaAeté, dont ils ont fait un vœu particulier auffivoit.
on des Arrêts qui, en même tems qu'ils ont déchargé de l'Ac-
cufationdes Curés qu'on pourfuivoitpour ce Crime lesont ex-
clusnéanmoins, furde fimplesïbupçons, de toutes fonctionsou
.DMpW.<f emplois tendansà l'éducationdela Jeuneue*:Duperray en rap.
moy. C~ 8.
P.6. porte unde cette efpecedu i oDécembre 1687.
Au reu-e quelque rigoureufesque foient les dérën~es& les
peines qu'on a attachées à ce Crime, contre lequel on a vû s'ar.
mer égalementla Ju~ice duCiel & de la Terre, il faut convenir,
à la honte de notre fiecle qu'il n'a pas laiu'é que de fe perpé-
tuer jusqu'ànosjours nousen avonsvû des exemplesrécensdans
la perfonne des sommésBruneaule Noir & Jean Diot qui,
par Arrêt du Juin 17~0, ont été Brûlés en Place de Grève il
eA vrai que fi les exemplesde leur punition ne font pas auffirré-
quens que l'eft ce Crime, on peut dire que c'ett moinspar l'effet
de la négligencedes Juges, que par l'effet des précautionsfe-
crettes qu'ont coutumede prendre ceux qui y tombent, pouren
déroberla connoiuanceauPublic.
CHAPITRE XI.
De la Bc/?M~.
T~T 0 u s plaçonsce Crime dans le dernierordre de ceux de
JL~j Luxure, parce qu'il eAle plus atrocede tous, & que c'eft
le dernier excès auquel l'Homme puiuejjjelivrer.
Les termesfe refufentà la dénnitiond'un Crime,qui fait hor-
reur à la Nature & qui dégrade l'humanité fon nom annonce
que c'eftl'accouplementd'un Hommeou d'uneFemmeavec une
Bête.
Sans nousarrêter à en remarquerici lesodieux caractères, 8e
en rapporter des exemples pour lefquelson pourra confulter
différensAuteurs, tels que Papon, Bouchel, la Rocheflavin & ~y~p. & n.
M.y.jScMtA.
Boniface nousnouscontenteronsd'obferverque lesLoix Divi- bl. lit. verbo
ferboFjE~T'
BESTE.
nes & Humainess'accordentégalementà prononcerla Peinedu ~fcAf)? &f. 3. /<
Feu non-feulementcontre la Perfonnequi a commisce Crime, 6.M.l.Ff/!t/.)Cf,
maisencorecontre l'Animalmêmequi a fervid'indûment à fa dé- torn.
bauche, qui cumjumento6'CÛ~ coierit,mortemoriaturpecus~M<
quecp/!g7' efl, c'eA ainfi que s'expliquele fouverainLégiûa-
teurdansle Chapitre XX. du Lévitique quiap~co/'a
contaminata indignam/M/cK memonam;c eft la raifonqu'en
rendle Canon Mulier4. Cauf. i < quse~.r.
CHAPITKE~REMIER.
D~ ~Kycre ~e GMef-ps~~
CHAPITRE II.
De r~~Mf.
r CHAPI T P E III.
De r-EMpoï/~eM~.
les Meurtres de Guet-à-pens, il n'en e~ point de
T"~ E tous
énorme ni de plus dangereux que celui-ci, tant à
plus de 1 espèced im.
Se ~a noire trani<bn qu'il renferme, étant le que
de s'en garantir, comme plus fouvent
bdHibilitêdu'il y à ou des Gens qui ont notre connance
préparé par nosProches, les par
autres Crimes font ordinairement
Mus intime. D'ailleurs,
ou qui ne dure que peu de tems;
r~et d'une volonté patTagere, en &
renfermë'une fureur qui paiïe
~réu que ~lu~ci années entières, i~ <Mit!er
fait-voir avec patience, pendant de~
Si l'Homme & le conduifentin.
S m'~tellesgouttes-quidetru~nt
tombeau. Auul il n'e~ point de Crime contre
MHement au des précautions
cru devoir prendre
lequel tesLéginateurs ayent
Le Droit civil, le Droit canonique &nos0r-
~muMpli~. une foule de diipo~ions eg.e~
S~nces contiennent a;ce fujet
ïnent't~Eës&:nsoureufe3. ce Cnme ce.ui
~Lë~Ldix A~réputent plus grand que
la Loi premiere au Code de
commis par le Glaive, ~?. dit
vM~o auffi
Malef &-Mathem. ~omMëM~~M~ ~~yn ~~o,
feulement la Peine de mort contre ceux
Sks ne prononcent pas ceux 1 ont fabr~
mais encore contre qui
mdon&nt le .Poifon,
l'ont'vendùert public.
mé~~ciuqui prononce contre-les qui
"Le~iT S' Eccle~ques &
de tomber dans ce Crime, la Dégradation
ont eu le malheur Trai de
~Abindonnement au bras féculier. Duperray ,en~n
les dînons de
~< ~rapporte ceu~d A.RLES& d AviG~,
~7~:it*f-t~ entr'autresde
~ëUTS'C6nci~,
tO~es ces Pe~~ non.feu.ement contre ~A~
~~oncent les Complices de ce Crime & qui
t'
S" ~-encore contre
fe fervir de toute la pour en de-
l'on doit prudence
S&n?que les font d'une grande con-
~Sl~uteuTS que Préemptions de
cette matière 6. enfin qu'il ne doit être permis
SS~ëh ordre
~nM du-PoHbh, Hce .n'eA par
de toutes ces Loix, que par es
~S ïu'r~lë 'rondement de .follet O~on-
168.,
notamment par l'Edit
ET DE LEURSPEINES. 7~. C~. f/r;
deMort eft indiftinaement t contre L-eux
la peine prononcée la Mort
convaincus de s'être fervi de Poifon foit que
qui font Ceux font r.<f.M<
s'en foit enfuivie ou non ~°. contre qui convaincus ff<.M/«!68t.
d'avoir compofé ou diftribué du Poifon pour empoitbnner 3
V.
contre Ceux font convaincus d'avoir attenté à la Vie de quel- t'
qui
& Poifon, enforte qu'il n'ait pas tenu à eux
qu'un parVénéhce
le Crime ait été consommé 4". contre les Fauteurs& Com-
que
de ce Crime. Ce mêmeEdit répute Fauteurs & Complices-
plices a été travaillé à faire du Pou.
ceux qui ayant conn,oiffance qu'il
ou en a été demandé ou donné ne le dénoncent pas
fon qu'il leurs SuMuuts, 8&
a ux Procureurs Généraux ou à
Mce'uamment
au Officier public & pour d'autant
en leur absence premier
mieux engager ceux-ci à faire ces Dénonciations, cet Edit ajoûte m~!<<r<4
les Denonciateurs ne feront tenus à aucune Peine, pas même
que où les Perfonnes, dan~
aux Intérêts civils, dans le Cas comprifes
Dénonciations viendroient dans la fuite à être déchargées
leurs
auront déclaré & articulé des
de leurs Accufations lorfqu'ils véritables
des Indices confidérables qui feront trouvés
Faits ou
à leurs Dénonciations, & il déroge pour cet effet
& conformes
à l'art. Ixxiij. de l'Ordonnance d'Orléans.
le progrès de ces fortes de Crimes
ENFIN, pour empêcher même Edit
de en jour plus fr.équens;,ce
qui devenoient jour
contient plusieursDifpofitions remarquables, qui prefcnyentles.
néceuaires doivent être gardées à cet effet. Ces.
Précautions qui e~
tendent à déterminer les Efpeces de Poifon qu'il
Précautions
d'avoir & de vendre la Qualité des P~Pa-
permis & enfin les Formalités par-
vent vendre ou acheter ces Poifons
observer Ceux les vendent, les em-
ticulières que doivent qui
ou les gardent chez eux.
employent d'avoir & de vendre, font r.
fo Les POISONSqu'il eft permis
ceux qui entrent en plufieursCompofitions nécea-a.re~ccmime défendu
& le ~11 eft
M~c, le ~1'0~
foit naturels foit contes
d'en avoir d'autres, fcit4ples, même aux
dePerfbnnes, à de la Vie &
a toutes fortes peine
& à peine de Punition exem-
Médecins, Apoticaires Chirurgiens, fuivant cet
défendus font compris,
plaire. Parmi ces Poifons caufer une Mort P'-ec-pnee, V.6.
Èdit, non feulement ceux qui peuvent
la fanté, caufent des
mais auffi ceux qui en altérant peu-à-peu
Maladies. font les 'v.
~Le's PERSONNES qui à il efr permis d'en vendre,
Vvv .1 ij1
T ~AITjr DE S C RIMES,
*eulsMarchands Epiciers-Droguifles qui demeurentdanslesVilles.
à qui il eA permis d'en acheter, font lesA~~cz~
( < -CEUX
~feoMM~ C~N~M.f, Or/w; Teinturiers,Maréchaux & au-
tres Perfonnes~M~ qui par leursProvenionsfont obligées
d'en employer.
Les Précautions qui doivent être gardées par rapport à
ces fortes de;Poifons connAent, 1°. en ce que les Marchands
doivent leslivrer eux-mêmes, faireécrire à ceux à qui ils en ont
vendu, ou. écrire eux-mêmespour eux, lorfqu'ils ne ~auront
pasécrire, ~urunRcgiAreparticulierqu'ils tiendrontà ceteSet,t
Ïeu~ Noms,Qualités oc Demeure,cela Quantité qu'ils auront
V.7~ prife de cesMinéraux i". lorsqu'ilfe préfentedes Chirurgiens&
MaréchauxdesVillages,qui font inconnusaux Marchands,ceux<
ci ne leur en doivent délivrer que fur des Certificatsen bonne
forme, contenant.leurs Noms, Demeures& Proférons, Hgnes.
ou d'un Notaire & de deux Témoins, ou
du Juge'des&:Lieux,,
V.~t. du'-G&é~, des principauxHabitans 3". ceux qui vendent
ou achètent ces Mmérau'x, doivent les tenir en des lieux~rs,.t
dont ils gardent la Clef eux-mêmes, & écrire fur un Regiflre
la Qualité des Remedes où ils auront employélefdits.
particulier &!a
Minéraux/le. Nom de ceux pour qui ils auront éte-raits,
auront employée, 8s d'arrêter à la finde chaque
Quantité'qu'ib
année &r cesRegi~rps,ce qui leur en reftera, le tout à peine de
tûoo liv. d'Amendepour la premierefois, & de plusgrandes'il
ceux ont droit de vendre ou d'employer ces.
y échet 4°. qui
Minéraux, tels que les Médecins,Apoticaires,Epiciers-Drogue
tes, Oriévres, teinturiers, Maréchaux, ne peuvent les diâri.
buer en fubfianceà quelque.perfonneque ce pui~ë être, & fous
prétexte que ce ~bit, à peine de Punition corporelle;
quelque
T'<9<- & ils ~bnttenus de composereux-mêmes, ou faire compoferen
leur préfencepar leurs Garçons, les Remedes où il doit entrer
néceflairementde ces Minéraux, qu'ils pourront donneren~tte-
à ceuxqui les demanderont~pour s'en fervir aux u&gesordmat-
res'; e~ défendu par le même Edit, à peine de Punition:
il
toutes perfonnes autres que les Médecins approu-
exemp~ire, à de ~/n~
y~~ & dans le lieu de leur réudence, aux ~<?/~M~
d'avoir chez eux des Lar~ra-toires k)us.
& Maîtres~o~ca~
ce foit fans.en avoirobtenu laPermdliont
(foelqueprétexte que en confé-
L
des. ettres du Grand-Sceau, qui feront présentées
par 6. il eft dé-
rence aux Juges Royaux gc Officiersde Police
ET DE LEURSPEINES.7~.7~ ~7/.
fendu pareillement, fousla même peine de Punition exemplaire,
auxZ~M/f, Vendeursd'Eau-de-vie, de faire d'autres Diftit- V.<M.tt<
lations que celles de leursEaux-de-vie & de l'Esprit deVin, fauf
à être choisi parmi eux le nombre qui fera néceffaire pour la
Confection des Eaux-fortes .auxquelles ces derniers ne pourront
néanmoins travailler qu'en vertu des Lettres de S. M. & après
avoir fait leurs déclarafions 7< enfin, Dérenfes générales font
faites à tous autres qu'aux Médecins & Apoticaires d'employer V. <<. ïe~
aucun Infecie vénéneux, commeSerpens, Crapeaux, Viperes, &
autres femblables, fous prétexte de s'en fervir à des Médicamens,
ou à faire des Expériences, ou autre prétexte que ce foit s'ils
n'en ont la PermiïHon expreffe & par écrit.
CET E Di T ne déterminant point le genre de mort que dot-
vent fubir ceux qui font convaincus de ce Crime, Semblelaiffer
aux Juges la liberté de l'infliger fuivant les circonstances
par-la
du Crime, & la qualité des Perfonnes; ainfi lorsqu'il fe trouve
joint à l'Impiété & au Sacrilége ou qu'il eft employé fous pré-
texte de Magie c'eû le cas d'ihniger la peine du Sacrilége ou
de la Magie, qui eft celle du ~M vif. S'il eA commis dans la
d'un ~oMM~M, c'eA la peine du Crime de Ieze*Maje~é
perfonne
au premier chef, dont nous avons parlé ci-devant. Si c'eA dans"
la perfonne d'un Prêtre, c'efi encore le cas de la peine du Sacri-*
on trouve dans la Rocheflavin un Arrêt qui condamna'
léee
un Chanoine de Laval à être brûlé vif, pour avoir verte du poi-
fon dans le Calice du Doyen, quoique celui-ci n'en fût pas mort.
Si c'eA dans la perfonne d'un .Ma~ que ce Crime a été com-
mis par fon Valet, c'eA le cas de la Roue. Il y a un Arrêt du 14
Mars t6~3, rapporté dans les Caufes célèbres, qui condamne à
cette peine le nommé la C~K~, Laquais de M, Con-
feilleren la Cour pour avoir empoifonné fon Maître. S'il e~
commis par une ~Mg fur la perfonne de (on mari, c'e~t le cas-
de la Potence, ou de la Tête tranchée, fi la per&nneeft d'une-
condition di~inguée il y en a deux exemples fameux rapportés.
danslesCaufës célèbres on ajoute auSquelquefois 7 que le corps
fera brûlé après Fexécution, comme il paroit par les.Arrêts rap-
portés dans les-Notes fur Imbert. Enfin,.fi c'eit dans la personne <c/~<f.
d'un ~e Mere, ou autres afcendans il y a lieu à~la peine du. n. t8.
Parricide dont iL~ra.parlé Ct-apres. r
Au reAe il parole que fuivant la derniere .rurifprudencc, 1~
peine ordinaire de ce Crime efc celle du Feu il y a un Arrêt d~
TRAITE' DES CRIMES, 1
Mars a condamné à ce fupplice la nommée c~a:
3 t7312 qui
Pic, préalablement appliquée à la que&ion ordinaire & extraor-
dinaire.
CHAPITRE IV.
Du Parricide.
~/c;A<J~A Ous CE NOM étoient compris chez les Romains toutes
& Pomp. <~Par- ') fortes d'homicides; c'eA pour cela que, dans la Loides XII.
ricid.
Tables, les MagiArats qui étoient prépo~s à la poursuite des
'L. A~c<< Crimes capitaux, font appellés QuefloresParricidii; c'ejftauffipar
2..§.~).<:OM- cette raifon que dans tous les Jugemensrendus pour Crimes ca-
gtm/N''M. on fe fervoit de cette claufe, Parricida Mais dans la
~.Ct~y..t0.~< pitaux,
Z~ fuite ce nom ne fut plus employé qu'à défigner ceux qui avoient
tué leurs Père, Mère, leurs Enrans, Mari ou Femme, ou autres.
leur étoient & alliés, jusqu'au degré de!
perfonnes qui proches
Z.i.j~AZ~. Cou~n'germain & de leurs enfans. Enfin, par les Constitutions
Pomp. de Parricid. de Conflantin & de Juilinien la fignification de ce nom a été
J'M~cKa~Mm, re~trainte à ceux tuent leurs Pere Mere, Ayeuis~
).6-Z..C~M~ uniquement qui
ter, 4. ~< ou leurs enfans.
~M~M,C~. DANS notre nous du nom de
de /)M~M<~<M<~ ufagc, n'appelions proprement
fe/ /~M occide- Parricides que les Enfans qui tuent leurs Pere & Mere & autres
re/!t. afcendans & comme les Rois font les Peres des Peuples, nous
auffi Parricides ceux qui ofent attenter à leurs per-
appellons
sonnes..
la
ANCIENNEMENT,c'elt-a-dire dans les premiers tems de
Romaine~ il n'y avoit aucune Loi particulière qui
République
prononça):des peines contre cette derniere eïpecede.r~
ET DE LEURS PEINES.7~.7~: ~r. ~7
le remarquent les Historiens, il ne tomboit f/uM~. c~r,
carce que-, comme ~etrouvât afiez dénaturé in ~em. t9.
en penfée qu'il jamais quelqu'un
point
tuer ceux de qui ils ont reçu le jour. Le premier qui fut'
pour
acca~ de ce Crime fut un certain L. 0/?M.f, environ 600 ans
la fondation de Rome cet exemple & d'autres qui &ivi~
depuis
rent donnèrent lieu à l'établulement d'une Peine & cette Peine
qui a été depuis confirmée par la Loi Pompeia~7K~f, con-
çoit à être fouetté avec des verges ensanglantées, emuite en- Z.~M~. j~~
Po~). de ~r-
dans un fac de cuir avec un chien, un cocq, une vi- w~
veloppé
un &: être jetté dans la mer, ou dans une rivière L. !;n)M, Cff/.
pere, 6nge, de his qui~)'M/~
ou bien on faifoit dévorer le Criminel par les bêtes, n la mer ou~c~ Me/'oj oc<<<
le neuve étoit trop éloigné, & cela afin que, comme remarque, rK~f.
celui-là fût de tous les été- §. r.
JUSTINIENdans les Inflitutes, privé eCfî~Mf/< 6. <
même dès fon vivant, qui avoit ofë ôter la vie à celut
mens, y«<~
dont il l'avoit reçue.
L'on trouve encore, fous les même Titres du Droit, pluneurs J~.i~T.6.7.8,
par rapport à ce Crime ~avoic, 1°.
dl~pontionsremarquables <S' t0.~
ne fe prefcrire par aucun tems que les.com- Pom~. f~r«~-
qu'il pouvoit
non Parens devoient fubir la même Peine que
plice&, quoique
les Auteurs du Crime r 3°. que ceux qui avoient feulement ten-
té de le commettre n'étoient pas moins punis que ceux qui l'a-
voient entièrement conibmmé 4°. que u celui qui étoit poursui-
ce Crime, venoit à mourir pendant ces pourfuites ~e~
vi pour
Biens étoient dévolus au ~c~
C H A P 1 T R E V.
De l'Infanticide.
Z. ~c<M~am, Ous venons de voir d'après les Loix rapportéesdansle
fousle nom de PARRICIDE é toit
}. ~t/e/Po~. i~ Chapitre précédent, que
~~rw«&
non-feulement l eCrime des Enfans qui tuoient leurPere
compris, tuoient leurs
& Mère, mais encore celui des Pere & Mere qui
Enfans cependantil faut convenir qu'ony a toûjoursmisquel-
foitdans leDroit Romain foit dans notre Juni<
que différence,
prudence. étoit
DANS l'ancien Droit Romain la puinance paternelle de
comme nous l'avons dit les Peres avoient droit
telle, que
Vie & de Mort fur leursEnfans cependantce Droit n'étoitpoint le
ne l'exercer que dans
arbitraire il paroît qu'ils pouvoient cas
ET DE LEURS PEINES.?~7~: Chap.r:
il A
cas de l'extrême pauvreté qui les mettoit hors d'état de les nour-
rir, c'e~-à-dire qu'il avoienf alorsle choix de les tuer ou de les
vendre, ou de les engager, ou enfinde les expofer; ce fut l'Em'
pereur Conflantin qui s'éleva le premier contre un abus fi odieux,
&:entreprit de le faire cefferpar l'établiHementd'une Maifon pu-
blique qui fervît d'afyle à ceux qui feroient dans la difette &
l'indigence c'eft ce qui paroît par les Loix i. & 2. au Code de
~/7!M~. CK<B/~MK.y inopes.
MAISle nombre des Pauvres s'étant multiplié à tel point, que
cette Retraite ne pouvoit leur fumre ce même Empereur fut
obligé de permettre, par une autre Conftitution, aux Peres de
vendre leurs Enfans, à la charge néanmoins qu'ils ne pourroient
les reprendre qu'en remboursant le ou en donnant caution
prix,
de le rendre. Mais enfin la néceHitede ce remboursement & du
cautionnement ayant rendu ces fortes de rachats extrêmement
rares& difficiles la piété du Grand Théodofe le porta à ne point
permettre que les Enfans puiffent en fouffrir; & il ordonna par
une nouvelle Conflitution, que malgré le déraul de rembourfe-
ment, ceux-ci ne laifferoient pas que d'acquérir leur première
liberté à quoi JuSHniena ajoûté qu'ils demeureroient même ). C~.
affranchisde la puiffance paternelle. f/Mf. f~
CHAPITRE VI.
Du Fratricide.
T '0 N entend par ce Crime l'Homicide commis dans la Per-'
JLj ~onned'un Frere ou d'une Soeur. Il ne paroît pas que les
Loix ni les Ordonnances ayent prononcé aucunesPeines particu"
lierescontre ce Crime qu'elles veulent par conféquent être fu.
aux mêmes Peines que celles qu'elles ont prononcées con-
jet
tre les autres Homicides en général.
La feule diAin8:ionque notre Jurifprudence paroît avoir éta-
blie à cet égard concerne l'effetde ce Crime par rapport à la
fucceffionde celui qui a été tué c'eft-à-dire qu'au lieu que cette
fucceffionétoit anciennement dévolue au fifc à l'excluhon non-
feulementdu Meurtrier & de fes Enfans maisencore des Parens
les plus proches du Dérunt, les derniers Arrêts ont jugé qu'elle
devoit appartenir aux Parens prérérablement au Fi~c, & aux Set-
HautsJu~iciers l'on peut voir ces Arrêts dan~Papon,
gneurs en voit
Anne Robert, & Brillon l'on
Maynard, Carondas
mêmeun rapporté par Mornac, furla Loi premiere au Code K~
un ayant connoinance du
cales, par lequel Frere, qui deueinnque
TonFrere avoit formé contre la Vie de leur Frere commun, en
avoit pas averti ce dernier, fu.t condamné comme Complice y
d'abord à la QueiHon, & enfuite, quoiqu'il n'eût rien avoué, à u~
Banniuementde cinq ans, après lequel s'étant présenté pour re.
cueillirla fucceffion de fon Frere tué il en fut déclaré indigne
~mM nota dit l'ArretiAe.
aoM~g
CHAPITRE VII.
Du Suicide ou de rHoTN~C de ~0~
fe former une jufte idée de ce Crime il faut confi- ~/M~.t/U~
T) Oun. ont donne & du Cod. bis
~.dérer les Caufes& les Motifs particuliersqui y ~M;~?~mo/cm c~
lieu. ).~'f<<f/tt,
L'on difUnguoitparmi les Romainsplufieursfortesde Suici-
des 1°. celuicommisparle fimpledégoût de la Vie à la iniM:
v TRAITE' DES CRIMES;
t .).a racheux --t. comm!s
celui
d'une perte, ou de quelqu'événement
l'effetde la Folie, ou de 1'att'oibliaement de l'Espritcaufépar
par fon commettoità la fuite d un
quelque Maladie 3". celui que
foit l'enet. du remords, foit par la crainte du
autre Crime, par
dont on étoit menacé: 4°. enfin celui quel on avoit
châtiment
de commettre, 8c qu'on auroit commiseffe ivement fi
euayé
l'on n'en av'oitété empêché.
1° Les Suicidesdela premièreefpece, dont on voit plufieurs
dans l'Histoire Romaine étoient.regardésparmi eux
exemples
commedes traits de Philosophie& d'héroïmie, plusdignesd'é.
de blâme auni n'étoient-ils Sujets à aucunesPeiner
loges que même leur Suivant les Loix
les Héritiers pouvoient Succéder,
Sbusîe Titre du ff. de~o/!M eorum mortemc<M/
fapporïées
y~i!
ILenétoit de mêmedeceux quiavoientvoulufe défairedans
le M/M~ Fo~, ou de la Fureur caufée par une Maladie 8:
rbndée Hir-ce que ces Ïbrtes de Peribnnes ne
Cettediction,
ce & font affez punies par le mal.
gavent qu'elles font, qu'elles
heur de leur état, a été adoptée par le Droit canonique corn.
C-M. Si ~MM me il paroît par le Canon quis
M/«M M< au Suicide commis à la fuite d'unautre Crime,fi
t° QUANT lieu à une Con.
7! t.
ce Grime étoit & tel qu'il pût donner
capital, les Biens
damnation au dernier Supplice ou à la Déportation
donné la Mortétoient- continués mais il
de celui ouis'étoit
de deux choies l'une, ou que le Crime eut été
Môit pour cela
ou le. Criminel eût été furpris dans
pourfuivien Jugement, que aut M~
'Z.QMtr< FaBion même du Crime, ~o~M ~M,
~on. M)',qui
MC/t. CO/t~M. B/M/?,?/<MM~SM/-K~CÛ~ été c~~
à duSuicide
4". ENFIN, l'égard qui n'avoit point
été celui l'avoit tenté étoit
parce qu'on en avoit empêché qui
du dernier la raifon comme dit la Loi, qu'il
puni Supplice, par
m~M~< avoit portélui-mêmeÏbnJugement, ~<M~
etoit craindre celui ne s'épargnoit point lui-même
§.6. qu'il à que qui
point les autres, qui
n'épargnât fortesde Perfonnes étoient com-
~c~~ auui ces regardées
me infamespendant leur vie & l'on ne permettoit pas même
t.Z~<M<'tt~!T. leur mort de l'honneur de la Sépulture.
qu'ils joüiffent après
§. t!Ca/f)~t,j~<&
t~{H{~M<.<a/<m.
à la réfërve de ceux <e ~at.
DANSnos Mœurs, qui portent dans
tenter à leur.propreVie, par l'effetd'une altérationfenfible les
ET DE LEURSPEINES.~.7~ C~ ~f
les facultésde l'efprit, cauféepar la maladieou autre accident,
nous regardonstous lesautresSuicidescommede véritablesCri-
mes, non-feulement d u côté de la Religion, en ce qu'ils entraî-
nent en mêmetems la perte de Famé& du corps, mais encore
rélativementà l'Ordre Politique, fuivant.lequeltout Citoyen de-
vient par fa naiCancecomptablede fes jours à fon Prince, à fa
Patrie, & à fesParens il a donc rallu, pour détournerlesHom-
mes d'uneaction auffiexécrable& aum inhumaineque celled'ê-
tre l'auteurde ia propre de~rucHon établirde certainesPeines
lalient leur Po~érité des traces nétriuantM de
qui paffer jusqu'à
l'opprobredont ils fe fontcouverts.
PARMI ces Peines, il y en a qui frappentfur la Perfonne
d'autresfur l'Honneur, & d'autresenfin.fur les Biens.
Celles de la premiereefpececonsent principalementdans la
Privation de la SEPULTURE ce qui s'obferve encore aujourd'hui Can. P/<tCf~
été enterré dansle `
MH/:1). t..
avec tant de rigueur, que fi le Cadavre avoit
Cimetiere l'exhumationen feroit ordonnée commeil y en a
exemples rapportés dans Maynard & dansla Rochefla-
plufieurs
vin les Parlemensy en ont ajouté une autre, qui efi cellede
condamnerle Cadavre à être traîné furune C~ conduità la
enfuite par lesPiés cet ufage efi attelé par Loy-
Voirie, pendu
dans une de fes Regles du Droit François, en ces termes
SEL,
le Corpsdu a
~/?~<!Me /~C~ comme C O/aMCM <& CP/ ~6.M.t<
rf~.tiit
~<:M/:g. n t
2.~La PEINEquiaSede principalementl'M~ c ett laCon-
damnationde la MÉMOIREcette Peine, dontnousavonsparlé
~busle Titre de l'INSTRUCTION a lieu lorfquele Cadavren'eA
foit parce qu'on n'a pu le trouver, foit
point représenté, tbrmalites
parce
efl con~rné nousavons remarqué les qui
qu'il déjà
fe pratiquenten cette occafion, d'après le Titre XXII. de l'Or-
donnance.
EnfinlaPEINE concerne les Biens,c'en:, comme nous
3°. qui
l'avons dit, la CONFISCATION/M~ y~ m~ c mortpar
Biens, c'eft encore une de nos Regles du
defefpoir,co/
Droit Françoisattelée par Loyfël cependantMornac furla Loi Loyf. ibidi
~M ~c?o au H'.obferve que fuivant la nouvelle
premiérede
établie par les Arrêts de la Cour, la Confifcation
Jurisprudence
n'a pas lieu contre lesHomicides de foi-même c'e&auni la re- < ~M<.
vient de Rob. r~. /K.~c.
marquede l'Annotateurde Loyfel à l'endroit qu'on cap. i. 6' C~on<
citer. Rcp. 9. c. i;'
Yyy
DES
TRAITE' CRIME S;
J < < T~ 7
CHAPITRE IX.
Du Duel.
r r c/~v~M~.
.D~ ~o/, <~ ~y~ <zf~
'~10 u s avons vu ~daasla première Partie-'decë'f'Ôuvrag~
.{.~ queisfont lesPrincipespart;cn!iers du Droit-J~btnainpa~
rappoft'à ce Crime, qu'il mettoit au nombre des.Z3f'~~j.
Nousn'en parleronsici que relativementà nos Ufagc~particH-'
tiers.
TRAITE' DES CRIMES,
Le VOL peut être dénni l'Enlèvement clandeffin & rrsudu.
leux de la cho~ed'autrui, pour en faire fon profit particulier,
contre le confentement de celui auquel la propriété ou l'usage en
~M~ c/? co/a~ ~K~/MM rc: ~/M/:<s~c~ /a-
rj.§. appartient
Am~~f«Wt .CK/Z~'gratid, vel etiam M/M~ ~0/ quod /j
/M~
Nous difons en premier lieu, que le Vol eft un F~wMM~'
le Vol ne fe fait régulierement que d'une chofe mo-
parce que
biltaire qui peut fe tranfporter d'un lieu en un autre, ~K/M ab
A des Immeubles, quoique ceux qui s'en em.
auferendo. l'égard
foient réputés également Voleurs parmi nous,
parent inmAement
rAe~e par lequel fe fait ce Dépouillement, s'appelle proprement
USURPATION ) qui p~ut être pourfuivie criminellement, lorf.
e~i à la Violence mais qui le plus fouvent ne donne
qu'elle jointe
ILeu qu'à une a~ion civile, qu'on appelle Réintégrande, dont il
eA parlé dai~ l'article ij. du Titre XVHL de l'Ordonnance de
~.667,
avons dit, en fecond lieu, que le Vol eft un Enleve.
Nous
ment e~/M~M~ pour le dutinguer de la Rapine qui fe commet
& violence.. Nous avons parlé de celle-ci fous
publiquement par
le nom de publique, en traitant des Crimes de Lèze-Mijefté
au Second c~ief. Nous avons auffi parlé dans la premiere Partie
)~ ~<. w Dr. des InAitutes, de la didinction des Vols & ~c/~Mn!-
~M,<
miy.antle Drpit Romain, c~des Peines qui y étoient at.
tachées,
particulierqu'il a à ce que le Vol n'ait pas été fait ainfi par é </«';&~<~<
exemple, le Débiteur qui fbuftraitle Gage des mainsdu Créan- f~<M~. Z.. §.
L. tg. <
le
cier, commetun véritableVol pareillement A Propriétairequi
A .11.
AAaa ij
S56 TRAITE' DES CRIMES;
z,.t~.S.t.< s'empareroitclandestinementd'unechofelouéeavant le terniedu
louage l'Héritier qui dépouilleroitl'Ufu&uitieravant fa Mort
dans tous ces Cas, il n'efi pas douteuxque tant le Créancierque
le Locataire & l'Ufu&uitier, ne luHëntfondés à ~eplaindre de
pareillesentreprises, comme d'autant de Vols qui leur auroient
ëté&its.
CHAPITRE R PREMIER.
~'OZ~faMMD~M~.
C'eft contre ces fortesde Vols, qui étoient devenustrés-&é<
quejtis.dansle Royaume,que fe font élevésles Ordonnancesde
Françoisï. ea ï ~39 & celle de Blois.
Par là premiere il e~ fait détendesà toutesPerfonnes.,de quel-
que quaittéqu'ellesSoient d'aller par les Villes Cités, Forêts,e
Bois, Bourgs~ Chemins, arméesde Harnois Secretsou appa-
rens, feulesou en compagnie,mafquée& ou déguises, &HSquel.
que caufeque ce ioit, fur-Peine de Confifcationde Corps8c de
Biens, ~ns aucune exceptionde Perfonne.Mêmesdéfenfesfont
&!tes, fous à ceux les ou les lo-
pareillesPeines, qui reçoivent
gent
ET DE LEURSPEINES.7~. ~t
dans leurs Maifons ou qui ne les déclarent pas à la Judice
gent
auul-tôt qu'ils en ont connoiffance.
L'article cxcviij. de l'ordonnance de Blois porte « quand au-
cunes Voleries Meurtres, & Auaninats auront été commis
dans les Chemins par Personnes marquées voulons qu'il leur
» foit couru fus par autorité de Juftice & avec les Officiers d'i-
celle, en toutes voies d'habileté & à fon de tocnn & qu'é-
tant appréhendées elles foient punies par les Juges des Lieux
» fans dimmulation M.
THEVENEAU,qui rapporte ces Ordonnances, rend cette rai-
fon de la d~érence des Peines qu'elles ont établies entre desVo-
leurs mafqués, & ceux qui ne le font pas; c'efi, dit-il, que les
Personnes mafquées fuyant toute lumière & juflification la
Loi les tient pour convaincus, & c'efi pour cela qu'elle permet
de courre deffuscomme contre les Voleurs de nuit au lieu que
ceux qui ne le font pas, peuvent trouver lieu à leur )un:incation,
en prouvant qu'ils ont été meurtris en leur corps dérendant, ou
ont pris leur Bien où ils'1'onttrouvé c'eft pourquoi, ajoute
qu'ils
cet Auteur, la Loi permet feulement de pourfuivre ceux-ci en
Jugement, & veut qu'ils foient pris pour être oiiis, & non pas-
qu~n courre de~us par voie d'ho~ilité.
En effet comme ces fortes de Déguifemens ne <efont jamais
j[ansquelque mauvais deffein, &mr-tout lorfqu'ils font faits avec
Armes, & par des Gens de Guerre, il eft certain qu'on ne pou-
voit les contenir par des Peines trop rigoureufes c'eft: auni ce.
a le feu Roi LouisXIV. d'heureufe mémoire à don-
qui engagé
nerune Déclaration le 11 Juillet 169~, enreglirrée le i Septem-
bre fuivant par laquelle Sa MajeAé a entrepris de remédier à
un abus, qui s'étoit alors gliué dans cette Capitale de la part
desSoldats des Gardes-Françoifes qui, dans l'espérance de ne
connus tels au moyen de ces trave~ilemens,
point être pour
fedonnoient la hardieffede commettre de mauvaifesavions avec
& de cacher facilement leurs Crimes. Elle ordon.
impunité, plus
cet effet les Soldats qui feront trouvés de nuit ou de
ne, à que
dans les Rues, Places publiques, Eglifes ou Maifons par-
jour
travers ou vêtus d'autres Habits que ceux du Régi-
ticulieres,
ment, ayant l'Epée au côté, ou autres Armes prohibées, quoi-
ne faifant de defordres foient arrêtés & conduits dans
que point
les Prifons du Châtelet pour y être jugés en dernier reubr~&:
fansAppel fur le Procès-verbal de l'Officier qui les aura arrêtes 1
BBbb
<Si TRAITE* DE S CRIMES,
& fur les Concluions du Procureur du Roi fans autre Sbrme
de Procès & être condamnés aux Galères, fans que les Juges
modérer la Peine, mais feulement l'arbitrer à tems ou à
puiffent
perpétuité. <
Cette Déclaration a été exécutée daps toute fa rigueur dans les
différens Cas qui fe Sont présentés, comme il paroît par plufieurs
Arrêts de la Cour qui Sontrapportés au StxiemeTome du Jour-
aal des Audiences.
J~~Z aMC <~ Filouterie.
Nous voulons parler des Vols faits par ces Faifeursde Tours
de Bourfes, appellés en Droit ~ycK~H, ou bien par
Ï~7.M- Coupeurs
.tr/Mf~.Crimin.
ces fortes de Gens appellés Z?~c7~' qui s'introduisent fubtile-
I. §~<~7<
M~M,.J~ t/<:~r<!C. ment dans les Maifons & Boutiques dans la vue d'y voler fous
M~, du Jeu ou d'achat de Marchandises Z~<'<?d'H
prétexte y~
< c<xnacM/<M ~y~M7~ furandi animo. Ces fortes de Vols,
à caufe de l~Abusde confiance qui y efi )oint, & de la di~culté
a de s'en font punis de Peines plus rigoureufes.
qu'il y garantir
les Vols ordinaires. Suivant le Droit Romain leurs Peines.
que
étoient celles de la Condamnation aux Métaux, ou de la FuSH-
ou de la Rélégation à tems. Dans notre USage, comm&
gation,
S n'y a aucune Peine prononcée contr'eux par les Ordonnances,
leur punitiort eft par conféquent laiSïëeà l'arbitrage du Juge.
La Peine la phs ordinaire fuivant notre Jurifprudence, eft.
celle du BanniSlëmentà tems ou. autres infamantes outre la
reftitution du Vol, on prononce auSHquelquefois la Peine cor-
.D<!m~O!K~ porelle, lorfq ue le Faux fé trouve joint au Larcin, comme lorS-
f~ n6. </<f fe fert de faux Dez ou des. Cartes préparées, & qu'il s'a-
<t~i. 6. qu'on
git de pertes considérables~
CH A FIT R E II.
CHAPITRE1 III.
D~ ~o~ ~M&~?~p~~ H~cwede /<z.c~o/~volée.
TM 0 u s avonsdonné pour exemples de ces fortes de Vols,'
~~j i °. ceux des chofes Sacrées ~° desDeniers Royaux ou Pu-
blics 3°. des Perfonnes libres 4°. des Beftiaux des Pigeons
6". des Poiffons; 7°. du Gibier; 8°. des Arbres des Forêts & Jar-
dins c)°.des Fruits & Légumes i o°.des Charrues & Harnoisde,
Laboureurs; n °. desBornes& Limites; & autres femblablesfaits
contre la foi publique.
Nous avons eu lieu de parler des ~o~ Deniers ~oy~A'6* Pu-
blics, en traitant des Crimes de PÉcuLAT & de CONCUSSION.
F'OZ~e~
Nous avons parlé de ce Crime fous lé Nom de ~c/?7~ &:
nous avons obier vé qu'il. fe commettoit de trois manieres; on
lorfqu'on voloit une chofe facrée dans un lieu facré ou loriqu'ott
voloit quelque chofe de facré dans un lieu profane ou enfin,
lorfqu'on voloit une chofe profane dans un lieu iacré.
A l'égard des Peines, elles font différentesfuivant les degrés.
d'ënormité du Crime. Ainfi par exemple celui qui aura volé
le ~o/~7 ou le Ciboiredans lequel fera le S. Sacrement, doit être- ~t~.I"
puni du~M vif caufe de la Profanation jointe au Vol. Celui qui
C~.M.t.i.M,
/<<«. <&<~<<~ L'on veut parler non feulementduVol des Arbres qu'on en-
~on//n/!iM;mM/!t-
levé, & dont on iak une Coupe illicite, maisencore de ceux
Mm~t.7.
qu'on endommage &qu'on dégrade.
~<M~ Dans.le premierCas., la.peine ordinaireeË celle des Galeres.
t~M.i~ pendant trois ansou du Fouet.comme celledesautresVolsfaits
contre la foi publique,. &:cette peine doit avoir lieu- fur-tout
~Kry:. ~</'<<- ft-leVol a été faitla nuit, ou fi laCoupe a été faitedansles tems
/a<'j~<on!~l.M/o/. prohibés pour le travait, ou. bien s'il y a eu une ESraction au'
Murde clôture desjardins~ou quelquesauteescircon~ancesqut
marquentun deffein.prémédite. Nou&ne-fuivonspoint par con.
féquent la'EK~pontion du Droit Romain, qui mettoit ce.Crime'
au nombre'des Délitsprivés., commeil paroît par le Titre.du Di-
gère ~~or~M/MT~ <a/M~, 8c qui ne le puniubic que par la:
peine de Ia:Loi ~~7~7~ qui étoit celle du doublede la.chofe
voiée.
Au~cc~Cas, c'efc-à-diEe,Jor~qu'Hn'y a eu ni Coupe niEn-
Kvement,& que' Fo~s'eâ.feulementcontentéd'endommager&
de dégradet:les=Arbres,,fbit dans.les Forêts, fait dans lesJar-
dins la peine.des Galères peut alors.être convertieen celle du.
Fouet ou du.BanniHënîentou mêmed'une fimpleAmendeavec
dommages-intérêM, 6' la Dégradation e~ faite dans~les Arbres
qui appartiennentà des Particuliers-,il n'y a' que cellefaite dans.
!~sForêts du Roi qui dbit toôpurs. être punie d'unePeine cor-
r. art, ~M..<& porelle, Suivantla-Dirpondon. de ~Ordonnancedes Eaux& Fo-
1a Police6<f0/)/ rêts. Nous auronslieu de remarquerau fLM'pIus, en traitant des
~<.t~0/
Détits;contre la Policedes Bois, tes autresDupontionsquecette'
Ordonnance contient à cet égard.
L'on peut rapporter à ce Vol celui du F<9M-(ï-M/ë/' d'ansles.
Chantiers, ou celui des jeunes Seps.ou des. Z~~Mdans une
ET DE LEURSPEINES. ~o. 777.
La Peine ordinaire.de ces Vols.eftc elle desGaleres pour
Vigne.
trois ans, commedes autresVols faits contre la foi publique..
Au RESTE,l'on doit considérerdans l'applicationdes Peines
à tous ces din'érensCas la ()a< duVol, le 7<WM ouil a été
fait, IaMz~/6 dont il a été commis, & les autrescirconstances.
qui peuvent fervir à en marquerlaPréméditation.
° 0 L S <~Fruits dans lesJardins.
Suivant lesArrêts des Reglemensde la Cour, la Peine de M
Vol eStcelle des Galeres pour trois ans, ou du Fouet avecBan-
ni1fement,lorfqu'ilfecommetdanslesJardins& Maraisde cette
foit que cesJardins ouMarais foient closou non. Mais
Capitale,
dans les Provinceson n'en ufe point avec la même rigueur, on
fe contente de condamner à une Amende ou à 'uneAumône,,
lorsque leVol n'eSt point accompagné d'autres circonfiances qui
le rendent qualifié, c'eSi-à-dire, qu'il n'eil point confidérable,,
n'a point été fait pendant la /w~ & qu'il ne fe trouve pas
qu'il
accompagnéde Port d'~r/M~ & d'2~c?M/! ou d'Efcalade.
L'on doit aum principalementconfulterla QualitédesPerfon-
nes qui commettent ce Vol car fi par exemple il a été fait
un Soldat contre la Défenfede fon Général, il n'y a pas une
par
moindrePeine que celle du dernierSupplice, fuivantles Regle-
mens de la militaire. ·
Difcipline
Il faut encore confidérerfilesPerfodnesfontdansl'K~ de
faire ces fortes de Vols. Suivantles anciennesOrdonnancesde M.iSt<M.!t}~
Franche-Comté, ceux qui ont volé des Fruits dans des Jardins
ou Vergers clos &fermés même les Grangers, Serviteurs,Vi-
MeSHers, & autres, font punuiables de la Peine du
gnerons,
Fouet pour la premierefois, & pour la feconde de la Potence.
L'article fuivant excepte néanmoinsles trois Cas fuivans !°.
leVoleur ne ferait point diffamé par aucunautreLarcin
lorfque dérobé Sub-
auroit quelque apparence a pour
lorfqu'ily qu'il
venir à fanéceSEté& à fon indigence; 3 lorfquela chofedéro-
bée fe trouve de petite valeur.Danstous ces cay, il eft laiSïeau
des Juges de prononcer telle autre Condamnation qu'ils
pouvoir
jugeront convenables.
EnMn,il faut fur-toutconSidérerle Motifqui y a donnélieu;
fi ce Vola été fait dans la vue d'en tirer du profitou
c'eSt-à-dire,
ou bien feulement ceuxfaits
~'inSulter, par gourmandise, comme
T> T1 _1 .1
PDdd ij
~o TRAITE' DES CRIMES,
bar des Ecoliers,dont la punitiondoit être réservéeà leurs Peres
&: Meres.
Au RESTE, c'e~ÏFufagedu Lieu o&ces fortesde Vols font
faits, qu'il faut fingulierementconfulteren cettematière..
~0 Z. des C~a/M~ 6' .Ha~ûM Laboureurs..
Ce Vol eApuni de la mêmePeine que les autresVols contre
la foi publique ravoir, desGalerespour trois ans,.& du Fouet
ou du Banmffement.Ïl y a pluûëursCoutumesqui prononcent
P~ Ff/t!~ W. des Peines corporellesen pareil cas. BoNiFACE rapporte un
~)./<f<t. Arrêt du Parlementde Provence du 27 Mai-1667,. qui a juge
t.<J.. le Larcin d'Ih~rumens de Z~o~ eA qualifié&:public, &
que
être pourfuivi comme tel à la Requête du Minière
qu'il peut
fans intervention de la Partie civile.
public,
Il en faut dire de mêmedu Vol des. Cg~dansles champs, &
de celuides.7c~, Linge, ~7, Se autres chofesqu'on laiffepour.
'blanchir ou fécher; ou des Z~ &: autres effetsqui font dans
des Bateauxprèsdes'Pons. La Peine la plus ordinairey.danstous.
ces Cas~eA'celle des Galerespour trois ans.
~'OZ ouE/M/ desFc/ 6' Z~~
~.&<&<J~~ Sous le nom de BORNES l'on veut parler des Pierres ~w,
jKMMnc
M<M~ ~7' Pieux., & autres Marques qui ~bnt employées pour féparer les.
Territoires, Juridictions,. Champs ,,PEes~ Vignes & Forets~
les unes des autres.. n
L'an ne parle point ici, de cet enlèvement accidentel de Bor-
caufe-par leur ancienneté ou par le'Laboura-
nes qui peut être
ou. l'ébranlement & récroulemenr des Terres, &
ge, bien.par
qui donne lieu à cette action civile, appelles en Broit~/KM/M~- fait
mais ds cet enlévement h-audu!ëuxde Bornes,
s'M~MM
dans la vûed'àggrandir fon Héritage, Territoire, ou Juri~i~ion
ou de fé procurer une déciiSonfavorable & qui ble~lanttout-à-
la-fois l'intérêt & particulier, en ce qu'il entraîne nécenai-
< public
fement le Troublè & la Divinon, & quelquefoismême les Meur-
tres, mérite d'être réprimé par des Punitions exemplaires.
Les de ce Ccime.&nt maudits par la Sainte-Ecri-
DM~on. t~/ Coupables
~.i~6.~7. ture, & par les Canons.
~C<t/a/
~.t en eA parle dans lé Droit ~ous le Titre du ff. ~~MC
ou il eft misrdans le' nombre des Crimes extraordinaires
M«/.I2.M.l. <MMM
ET DE LEURS PEINES. 7~. C~. ~8!
la Peine doit fe fuivant la condition des fenonnes.,
dont régler
& les circonitances du Crime. Vols contre
La Peine la plus ufitée parmi nous eA celle des
les Galeres à tems ou le Fouet avec
la foi publique fçavoir
outre les dommages-intérêts envers le Proprié-
le Banniflement,
a fouffert. Cette Peine être agmentée lorfque ts
taire qui en peut
efi de la Violence publique avec port d'Ar-
Crime accompagné
elle être auffi modérée & convertie en une iimp!e
mes peut abat ou arra.
Amende en certains. Cas, comme locfqu'on qu'on
& les Pieds c~ dans les Forêts on appelle ain~
che déplace
Arbres font choies & marqués par autorité de Jufii-
les gros qui
les Bornes des Ventes & des. Coupesde Bois-
ce, pour indiquer
tant taillis, que de Haute-Fucaye..
l'article iv. de l'Ordonnance des Eaux & Forêts au
Suivant
Titre des 6- Amendes il y a une Amende de 100 l'v.pow
& de 200 liv. Pied cornier arraché Se
Pied cornierabattu. pour
déplacée
CHAPITRE 1 V.
C II A PITRE V.
Des Vols ~H~ par. le Lieu.
'ON veut parler de ceux qui fe commettent ï". dans Ie$
f
J_j Eglises, ~° dans lesMaifons royales, 3°. dans les Auditoires
de la Justice, 4°. dans les Spectaclespublics, dans les Grande
Chemins..
Chemins. Í
~'OZ~~M<
Nous avons déja parlé des Vols faits dans les Eglifes, en traw
tant du Crime de S ACRI L É GE nous ne ferons que râpa
ici la de la Déclaration du mois de Mars
porter difpofition
les concerne « Ceux & celles (.porte l'article
ï7~4, qui
» premier de cette Déclaration ) qui fë trouveront à l'avenir
» convaincus de Vols & Larcins faits dans les Eglifes, enfem-
~bte leurs Complices & Suppôts ne pourront être punis de
» moindre Peine que, fçavoir les Hommes., de celle des Galeres
à tems ou à perpétuité, & les Femmes, d'être flétriesd'unemar.
» que en forme de la lettre V. & enfermées à tems ou pour leut
vie dans la Maifon de Force le tout fans préjudice de la Peine
~-de Mort, s'il y échet, fuivant l'exigence des Cas ».
~0 L S faits Maifons Royales.
a eu Edits & Déclarations du Roi qui pronoH-.
I! y plufieurs
cent la Peine de Mort contre ceux qui font convaincus de ce Cri
encore n'auroient jamais été repris ni punis, & fans
me, qu'ils avoir
avoir égard à la valeur & eAImation de ce qu'ils pourroient
notamment les Déclarations de Novembre t ~o, dejan-
volés,
vier 1677, & de Décembre 168~ cette derniere étend la Peine
de Mort à ceux volent dans les Cours, avant-Cours des Cuit.
qui
fines & Ecuries. Mais il paroît que la rigueur de ces Loixne doit.
qu'aux Vols des Effets appartenans au
s'appliquer proprement
Prince,&- non pointdeceux appartenans àdes Particuliersqui ce derm~
fe
dans les Maifons & que dans
treuveroient royales 1:'1:
EEee
THAÏTE' DES CRIMES,
Ca~ l'p~deyroitprincipalementavoir égard la valeur& a l'e~
ration de la chofeyo~e.
~OZ~~at~ dans l'Auditoire de la Juflice.
Les Juges, &fur-tout ceux des Cours fupérieures,repréfen-
tant la Perfbnne~duSouverqinqui;leur a confie~efoinde rendre
la Justiceà fes Sujets on peut dire des Vols qui font faitsdans
les Lieux où il&tiennent leur ~ance~ comme<~ceux faitsdans
le Palaisdu Prince, qu'ilsfont autantd'Attentatscommiscontre
le refpect.du Sa Majefté, & qu'ils.doiventcpn~quemmentêtre
P:.DM'.<~t.~?.
~pM à ta même< Peine.L'on:voieen e~et pl~Heurs. Arrêtsdiedif-
~rerbo/e~
ieMnsPapleme.ns,rapportés par Brillon, d'aprèsPapou, Jovet~
la Rocheflavin & Bouchel, qui ont prononcé en pareil Cas,
la PeinedeMort avec Amesd~h.onorable~, quoiquelesVolsîuf-
fent d'ailleurstrès-légers à la vérité, il y en a d'autresrappor-
tés par les marnes.Auteurs, nptaŒ~ent par Papon & Bou-
ehel', qui fe.f ontcoaten.tésde,coadamn~r au Fouet & à cinqans
de Galles-; d~M~~au Fo~ett~u~meotpaEtous:les Carre~urs
du Bailliagedu.Palais.,avecla.Marqued~bFleur-de-Lys fur les
deux Epaulas Amende~honorable B-Mni~mentperpétue!
d'autresennn.qui n'o&tprononcé qu,e la~Peine d~ Fouet & du
Banniflementpour dix ans du ReiSortdo Parlement.
Cette d-iver~téde.~uri~Bud,en<;e; fait voir que dans ces fortes
de Vols comme dan&tous;les.autres l'on doit conSdérerles
di'0'érentescirconftances.doMils. fontaccompagnés.Ces.circonf.
tancesfe tirent ou de la Qualité du Tribunal s'ileft fupérieurou
inférieur ou. du T~M pendant lequelle Vol a été fait, fi c'eft
~DM.n-. ou l'Audience, ou de la Qualité de la Preuve. En-
terbo ~oz.
pendant après
fin l'on confidere encore fi le Vol eft par lui-mêmecû/M~
Fo~f~ Bi-
Mo~. Dr. Fr. car.s'il ne conuftoitqu'en chofede peu de valeur qoand même
verbo Co~.M~.s il!auroit été fait
pendantl'Audience c< que la Preuve en feroit
~P~a~
d'ailleurscomplette il paBOtt.-qu'il ne devroit être puni quedu-
Fouet ou des.Galères.,fur-tout depuis,la Déclarationde 172.4~
ne que cette derniere Peine contreles Vols légers
qui prononce du 8 Mars
fe font, d ansles Eglifes. Au~ par Arrêt de la Cour
qui des
t.66o, le-nommé Pierre .A&~ pour avoir co~upé Boutons,
p'Audience-de la Grand-Chambretenant:, fut condamnéà faire
Amende-honorabl& à.êMe Fouettée Marqué c~ Bannipoup
neuf ans ce qu'ily a de remarquable c'eft:quele Procèsfutmi-
tfuit~r 1&champ,l'Audience,tenante en pMfe.ncede tous ceux
ET DE LEURSPEINES.?~. C(~ P. ~87
BRUNEÂUattelé que la pUnitio-nIab!usordi.~ r' J?w«. ~t, t.
au~aSiftbient. eh c'eû celle du Fouet t«.i}./<t~.4<
naire qu'il a ~û prononcer pareil Cas
de la Feur-de-Lys~ & du Bannifïëment.
dans lés ~c?ac~ ~N~'CJ.
~OZ~M
fe repre-
L'on veut parler ici de ces Spectacles ~Y~f qui
la & fous l'autorité du Roi, on ne peut
fentent avec permifEon
commettre des Vols, fansbleffer le respect dû
par conféquent y comme cet Attentat ne fe fait pas
à cette autorité à la vérité,
directement dans les précédens il ne paroît pas qu'il
auffi que
lieu à des Peines auffi rigoureufes. Ainfi à moins
puiue donner ou ait été réitère il paroit
foit conndérable qu'il
que ce Vol ne
le Banniffeinent à tems, le Blâme, ou la Pri~H quelquefois
que
même une fimple Amende pourroit lumre. fe faifoient
On peut rapporter ces fortes de Vols à ceux-qui
chez les Romains, dont il eft parlé fousle
dans les Bains publics
Ft~ halneariis & qui doivent être punis dun<t
Titre de ~M~:
Peine extraordinaire.
~OZ~~M~~C/C~/MM.f.
tous les il n'en eA point qui demandentùnè
De Vols qualinés,
ceux commis fur les grands Che-
punition plus exemplaire, que de & de pim
mins, parce qu'il n'en eft point plus dangereux
veut l'on voyager en
contraires à l'ordre public, qui que pUlHe
~M c~ Z.T. ~e w~
fureté M:& metu 6' ~~K&p~ dejec.pu6/.
~A aufRpar cette ~y °~PP;
ceux commettent ces fortes de Vo s/< i
le Droit, qui
d'une Peine contre a Maxime gène.
& qu'ils font punis capitale
les Vols qu'à des Peines~
n~de ce Droit, qui n'afTuiettifToit
cette la Loi C~M~J~ §.
cuniaires Peineeftprononcéepar
/<o/cj,aufF. t ont
à cette Loi, que nos Ordonnances
-'Teft conformément à une Peine
cru devoir aitujettir ces fortes de Voleurs plus ngou.
les cette Peine eft celle de la Roue, fuivant
reufe que tous autres; dont voie
de I. à Paris en Janvier ~34,
l'Ordonnance François
«Ceux feront duement atteints & convaincus
les termes qui
.d' v~, par infidiation ~aggréaionconfpiré& Venans ès machina
Villes Villa-
de nuit les Atîans &
piHé& détrouuë fe mettant ce faire en
de notre pour
ges, & Lieux Royaume,
& aux entrées
embuches pour les guetter épier
EEee
EEeei) 1)
~8 TRAITE' DES CRIMES,
? dites'Villes, les détroufler & piller, feront punis en !a mamere
qui fuit c'eA à fç~voiT, les Bras leur feront brifés& rompus ea
Mdeux endroits, tant haut que bas, avec les Reins, Jambes, &
CuiHes, &.mis fur une Roue, haute plantée & élevée le
MVifage contre le Ciel, où ils demeureront vivans pour y faire
Pénitence, tant & ~longuement qu'il plaira à Notre Seigneur
~de les y laiSer 8c Morts jufqu'à ce qu'il fait. ordonné par.
~Juttice~.
Cette Ordonnance a continué d'être en vigueur )ufqu'à pré-
tent, par rapport à la Peine qu'elle prononce on y a feulement
ajouté la tbrmalué particuliere de l'o/~fM~ des Ca</< fur les
gra~ds'Chemins; pour l'exemple. Il faut cependant convenir qu'i~
y à d.~ certaines ~irconf~ancesqui peuvent fervir à faire modérer
cette Peine & engagerles Juges des Cours fupérieures à ordon-
ner par un ~M/2~ que le Voleur de grands Chemins fera étran-
glé après avoir été Rompu vif ou .mêmeà le condamner feu-
&mene-àla~Potenee~comme fi. -par.exemple, le Vol éroit-ex-
trêmement modique, s'il avoit été fait à un fimple Particulier,,t
& s'il n'étoit d'ailleurs accompagné de Port d'Armesni d'Attrou-
-= a.
pement.
Soivant l'a mêmeOrdonnancede j~Mccz~7. il paroît que ceux
qui volent dansles Rues des Villes, font compris égalementfous
~!ipm.'deVo~ears;d~'grandsChemins ~&e'e~: fur ce fondement,
fans doute ) que.l'Ofdomi~.nce.dei1670 avoit attribué la connoif-
iance desun~.&des astres aux Prévôts des Maréchaux~Mais
CMtedifpofition a été'changée par la nouvelle Déclaration du
~noisdeFévr-ier 17~ qui exclut les Prévôts des Maréchaux de
P. <<r<. </</<<
la connoiHancedes Volsfaits, dans les Rues des Villes & Faux-
~?~f.~< .F<'MW Houfgsi,. lefqeelleseHe.aeveut point être comprîtes, à cet égard
17)"' ~us.~nom'de.'jg?~M~e~M~. Au refte le changement qu'aa
apporté cette derniere Loi, ne tombe comme fon voit par ces
:tnots:dcer~3.,rquefurla feule Compétence & non point
fur la:Peine de Crime' qui a toujours fuMAé conformément à,
la. difp~fition de; l'Ordonnancede François
-ET DE LEURSPEINES.7~. P. Chap.r~. Ï~
CHAPITRE VI;
w
Des Vols qualifiéspar le Te~M.
ce nombre (ont, i~ les Vols Nodurnes 2. ceux fans
E
dans un tems d'Incendie, de Ruine ou de Naufrage
J
ceux faits en tems de Famine..
~OZ.~JVCC?M/
à caufe de la trahifon qu'ils renferment, & de la
Ces Vols,
a de s'en doivent être punis plus féve-
dimculté qu'il y garantir,
ceux commis le jour; cefi pour cela qu'il e~
rement que pendant eft
nous l'avons dit, de tuer le Voleur de nuit. Il
permis, comme le Titre de Furibus ~au Di-
fortes deVols fous
parlé de ces & c eAiur ce
à une Peine extraordinaire,
eefte. qui les affujettit s'eit établie nous cette Regle
fondement fans doute, que parmi
attelée queles Amendes demêlées. ~Z<y/H,&<~
du Droit François, par Loyfel, t. f< t
<;<,
commisde nuit, font doubles. A uS il paroit, fuivant
ou F~~
actuelle, la Peine ordinaire de ce Crime
notre Jurifprudence que
le Volfoit considérable, v
eft celle de la Potence pour peu que
fur-tout s'il a été fait avec Armes & fauffes Clefs.
néceHite d.e ces fortes de Vols, q~i devenoient de
La prévenir
dans cette Capitale a donné lieu à.
jour en jour plus fréquens 11Février ~61-9
~eux Arrêts de Réglemens de la Cour 1'~ du à ce
du 7 Septembre 1725 par a été pourvu
1'~
doit être obfervé les Officiers & Archers du.Guet pour,
qui par les
les Perfonnes feront trouvées, dans
arrêter & examiner qui
la commettant désordres le
Rues pendant nuit, quelques
leur de conduire fur le champ
entr'autres, enjoint expreuëment
la Maifon du Commiffaire ceux qui feront charges de Vols
dans le Corn.
de à la Geole ou chez
eu autres Crimes graves déposer
trouver
Effets fervant à conviBion dont ik&ront
miffaire les
d'en faire mention dans leurs Procès-verbaux qu'ils por-
~aifis- matin fuivr~
teront au Greffe du Châtelet dans.le lendemain qui
la Capture.
~-0 Z faits dans un tems Ruine de
de ces trois de Vols fous le Titre duDige~
Il parlé efpeces
TRAITE* DES CRIMES,
de Incendio Ruina, JV<t:g-M !a Peine fuivant ce Dro!t, étoit
celle du quadruple & par côhïéquent plus rigoureufe que celle
'des autres Vols qui, CommeMouslavons.dit, étoit feulement du
double /? quidempublice MM/-6/? /M'~7e~ ex hujufmodica/~Ky
c'efi laraifon qu'en rend le Préteur furle paragraphe premier de la
Loi premiere de ce Titre. A quoi l'on peut ajoûter que ces fortes
de Crimes font d'autant plus puniffables qu'ils ne bleffent pas
feulement les Regles de la Juftice & de la Religion, mais encore
celles de l'Humanité même & c'eft pour cela que fuivant la
Loi, ceux qui favorifent ces fortes de Vols, ne font pas moins
réputés Coupables que ceux qui les commettent, ~c~M~Mnon
~KJ O~/M~MM~f ~{M~!Ngg7'~0/
Nous diftinguons cependant, dans nos Moeurs, les circonflan.
tes qui ont accompagné ces Vols 1°. en fait d'Tnc~~ fi le
Vol a été commis dans la Maifon même, pendant qu'elle brûloit,
le Voleur doit être puni plus rigoureufement que s'il l'avoit com-
mis dans la Rue, ou après que la Maifon auroit été brûlée pa-
reillement fi le Voleur a fait ~o/ï pour entrer dans la Mai-
fbh, il doit être puni plus féverement que s'il y étoit entré fans
Efîfâaion au premier Cas, la Peine eft de là Roue &: au fe-
Cond, dé là Potence ou au moins des Galeres pour peu que
le Vol foit conSdérâble & cela afin de le difUnguer des Vols
amples, dont la moindre Peine eft, comme nous l'avons vu, aux
fermes de là Déclaration de ï 7~4, celle du Fouet & de la Flé-
frifïure.
~°. A l'égard des Vols faits pendant le .A~M/ l'on peut
voir ce que nous avons dit plus haut, en traitant de la Jurifdic-
tion de là .M~ë, où nous avons rapporté la manière dont fe
doit faire la diftribution des chofes qui font retrouvées dans la
Mer après le Naufrage.
3~. Quant aux Vois faits par ceux qui s'approprient des Effets
qu'on leur a connés dans un tems de Irpa~, quoiqu'ils ne foient
pas moins Criminels que les premiers, ils ne font pas cependant
punis avec la même rigueur ce feroit le Cas de leur raire fubir
la Peine du Quadrupleordonnée par le Droit Romain mais l'on
n'en voit point d'autre prononcée contr'eux par nos Ordonnan-
O~fM. <&ces, fi ce n'eft qu'on peut les convaincre du Vol par la Preuve
t66~. tit. to. tefUmoniale, qui n'a pas lieu dans les autres Dépôts, lorfqu'ils
<M. }.
excedent la fbmme de 100 liv. c'eft pour cela que l'Ordonnance
les dingue de ceux-ct fous le nom de Dépôts
ET PE LEURS PEINES. ?~. C~. F/:
~0 L S faits dansunM/MJ ~'<7!MC.
Nous ne parleronspoint ici de ces Vols faits dans une néce~.
~néexuém~ CEdans la feulevue de foulagerfes be~i~s pref-
fans n,cntsavons vu que ceux-ci ne renfermantpomt le carac-
tese e~ntie)! d~Vot qui doit ~e fait <tM/72oj~y~~ne pou-"Extr. ~c~
voient coc~quent~entt'doRMfiteu,à aucunePeine quoique ee- G/
</<f«M.
CHAP ITRE VI L
TITRE ~/x/~M~.
Du Crime de Faux, <&de fes différentesefpeces.
T Es Jurifconfultesappellent de ce nom tout A&efraudu-
tend à obscurcir la vérité & à tromper un autre
L leux qui ~M/-M~
~C?~ dolofusanimoCO/M/~M~ey~M/M decipiendum
adhibitus. <ry
L'on dit, en~/n~ lieu, un ACTE, cet ASe fe com-
met de troismanieres fuivantles Auteurs, ou par Ecrit, ouparliv. <'
~A/M~r~
ou le Fait fcriptis, ~c ~&. Il ~ëcommet par §.m.
Paroles par dé- L..h/MMM«"
en faux ou en Subornant les Témoins pour
PAROLES, dépotant ~ëcommet 1 Cc~
les de dire la vérité il 16.
G
poferfaux ou~pour empêcher de
en les Ecrits, ou les altérant, 'ou bienen
par ECRIT, fabriquant il fe commet enfin le
fe fervant de ceux qui font fabriqués par
en vendant à faux Poids & Mefure ou bien en vendant
FAIT,
une chofe qui ne nous appartientpas & que nous avons déja
vendue à un autre.
L'on dit, en fecondlieu un Acie frauduleux
fans mauvais deffein & fans intention de
car s'il efi commis
ce n'eA Faux matérie qu'une fim-
nuire à Perfonne, plus qu'un ubi~<
ple erreur defait qui n'~ ~ujett&à.aucune Peine
dit Balde fur la Loi~c~ ~o~
dolus, celui qui
Cod. CMA~. ainfi par exemple
une Piece <ans le fçavoir .neA point ré-
employeroit falunée,
de ce Crime mais il faut pour cela qu'il prouve Z.DM-M ;T.j~
puté coupable foiten defignant la Perfonne le Co~c/.
qu'il n'en a euaucuneconnoiffance F~; Z.rcM
cette foit en déclarant, après cette fauffeté Cod. ad Cof/t.
dont il tient Piece
n'entend s'en fervir car autrement dans L. ~<
reconnue, qu'il point de ce fauxpar Co~ /~& 8.
le doute, il ferapréfumé fAuteur ou le Complice
de cette c'eA à ce fujet que MENOCH ~oeA<&
t'usée qu'il fera Piece;
fauffe un )!«.~9.
entre celui qui fe fert d'une Piece fabriquée par
diflin gué ce dernier ne
autre, & celuiqui s'en fert après l'avoir fabriquée;
cet fe en renonçant même à s'en
peut, fuivant Auteur, difculper lors de
~vir, parce que le Crime étoit, dit il, déjaH confommé Hhh ii
HHhhij
<~& TRAITE' DES CRIMES;
en a fait au lieu que ce n'e~: que par l'ufage que le
l'ufage qu'il
en fait depuis qu'il a coniloiffancedu faux, qu'il eAcen.
premier
fé confommer le Crime; de manière qu'il peut tôûjours avant le
être admis à s'en defifier il faut cependant excep.
Jugement la Déclaration que fait
ter, en Matiere ~<CM~ ou malgré
n'entend <e fervir de la Piece faune il ne
l'Ec'clénarUque, qu'il
laiffe pas que d'être prive du Bénénce aux termes de l'art. viij.
du Titre IX. de l'Ordonnance de 1670..
L'on dit, en troifiemelieu, qu'il eft fait dans la vue de corrom.
la vérité, a/M'~o co/v~M?!~ veritatis; ce qui fe fait de deux
pré
mani-eres, ou en expofant une chofe fauffe ou en déguifancune
véritable c'eA-à-dire que.le Faux ne fe commet pas feulement
en difant ou faifant quelque chofe contre la vérité mais encore
Z. /?'WMMfOr. en faifant quelque chofe pour empêcher que
la vérité ne fbit con-
16.f. de leg. Corn. nue, comme en diuimulant les engagemens dont un Héritage e~
de Falf. Cum
eMttfj..Cfi!<t~ a~eeté.
< Co/7!.<&f!~ L'on dit, en quatriemelieu, qu'il eft fait dans la vûe de trom.
un autre, ad alterum ce qui s'entend. lorfque
per decipiendum
cette tromperie eft faite au préjudice de ce dernier; car s~iln'en
aucun réel, celui qui commet le Faux n'e~pomt
reçoit préjudice
aux mêmes Peines ~il'effet s'en étoit enfuivi. c'eft la
fujet que
de Zossius, fur le Tit. du ff de leg. Co~~f. <
remarque
ce Cas à celui d'une bleffure qui n'auroit pas
/M qui compare
'été fuivie de la mort. JuLES CLAREprétend même qu'il n'dt
/M/MClart 1
§. ~«m, Alex. ~ujet à aucune Peine ~~K/ /:6/M~<:a~
<<)/? J~t.~OeM.
M/A 10). I.
Le Faux eA mis dans le nombre des Crimes publics du Droit
Romain, & ceux qui y tomboient étoient punis de la Peinede la
Loi CORNEL. qui étoit taDéporta~tionou BanniHement
avec la Confifcation des Biens pour les Perfonnes li-
r.7~4. perpéruel
</<.<).§. item lex bres, & le dernier Supplice pour les Efclaves. L'on comprenoit
Cornel.Z. 1. §.~
encore dans la même Peine les Complices de faux c'eft-à-dire
~t//M. Cornel.
de ~7: ceux qui le faifoientcommettre par un autre ou qui aidoientà
/<C'9.
de leg. Cornelia
le commettre.
Cette Loi avoit d'abord été établie contre ceux qui falfifioient
</<f~;
& lesTe~amens, ou qui étant chargés de les écnre~
~?«.f.4. fupprimoient
h<.t8.§.«<M&.< marquoi-entun Legs pour eux à l'indu du Teflateur c'ell pour-
Cornel. aufn mais (a difpofition a été
L. Qt;< «/?<tmm-quoi on l'appelloit ~M, la
étendue dans la fuite à toutes les efpeces de faux telles que
~M,
Ct/7t(/. </< le Faux la Subornation des.Témoins t
Calomnie témoignage,.
ET DE LEURS PEINES.Tit. ~7. C~. ~i~
& Falfification des Acies publics, celles des Poids
la SupprefHon
& Mefures publiques le SteMionat,la faufle Monnoie, la fup-
de Part, celles des Perfonnes, le changement d6 Nom,
pofition des fous les Titres
& autres femblables dont on trouve exemples
de cette Loi, dans le Code & le Digère.
Ce font toutes ces différentesefpeces de FAUXqui vont faire
la Matière de ce Titre mais pour les difcuter avec ordre Se
d'une maniere conforme à nos Ufages nous. croyons devoir.
plus
les tous rapporter à cinq Clafles di~érentes, qui formeront la
Division de ce Titre en cinq Chapitres.
le Faux commis dansles PERSONNES,
Lapremiere comprendra
de Perfonnes changemens de Noms & de
comme fuppofition
Part.
Qualités, fuppofition de dans les ECRITS, foit
les Faux commis
La/Mû~ comprendra Récrits de Rome,
& comme les Brefs &
publics autentiques les Arrêts de la les Ac-
les Lettres & Refcrits. du Prince, Cour,
des Greffiers Notaires, & autres qui ont
tes paifés par Juges,
foi en JuAice., foit privéscomme les fimples Cédules, & autres
font émanés de fimples Particuliers.
Papiers domeftiques qui dans les PAROLES
La f~~M comprendra le Faux commis y
Faux Subornation de Témoins, & Ca.
comme témoignage
lomnie.
o s Es
La quatriemecomprendra le Faux commis dans les C H
de comme fauffe Monnoie Vente à faux
qui font Commerce & Faux-
& falfification de Denrées Marchandifes,
poids Mefure,
~na~ le Faux commis dans les CoN.
comprendra enfin
~La~~<' les Contrats, & le Mei-
VENTIONS comme la Simulation dans
lionat.
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE II.
Du Faux commisdans les ~<%e~.
cette efpece de FAUX dont l'inu:ruction a fait l'objet
/EsT
du Tit. IX. de l'Ordonnance de i6;7,p & d;e
particulier
celle de 1737, dont nous avons rapporté les Difpofitions dans
la IV. Partie des iNSTiiTUTES.
Nous avons vu auffi fousle Titre de.la PREuyE.les diS'ér.entes
manieres de commettre ce Faux, &-les-e,ffetsqu'il produit rela"
tivement aux Actes qui-en font inrectés. Il,ne nous reijte'donci
en ici les différens exemples avec les Peines
plus qu'à T'apporter
les Loix &les Ordonnances y ont attachées. Nous allons
que
commencer par ceux qui fe font dans les Ecrits~cj, t.els que
les Brefs& Re&rits de Rome, les Lettres & le Sceau du Prince~J
les Arrêts des Cours, & autres Ades judiciaires, les Re.gi~res
des Curés les Contrats paues par les .Notaires, & autres .Qm-
ciers publics & nous finirons par ceux qui fe commettent dans
les Ecrits privés tels que Billets, Quittances, Certificats Let-
tres miffives & Teriamens olographes.
FA UX commisdans les Brefs 6' jR~~ ~CMC.
raIMe les Lettres f. Cap. ad Fat-
Suivant le Droit Canonique le Clerc qui C<rio/'Mm,~x<<&
eft excommunié de plein droit, privé de tous fes :nmM<jF~.
Apofloliques, la
-& enfuite livré au bras féculier pour être puni de
Béné~ces,
même Peine les Laïcs ont ral6Mé les Récrits du Prince.
que qui
dans fon Traité de 1'~ 6- capacitédesBénéfices, dit ~.DM~t'.l.
DupERRAY,
la des Bénénces, le Fauffaire doit être encore ~.<t.m<t~.t~
qu'outre privation c'efi une efpece de
puni du dernier Supplice; parce que, dit-il,
de
Crime Leze-MajeAé à caufe de la conféquence. II fonde fon
intiment fur la de l'Edit d'Henry II. du mois de Juin
Difpofition
dont voici les termes « Tous ayant commis faunetesau fait
i ~<o,
des Bénénces foit enbaillant Collations Impétrations Pro.
Mrumens, tems d'Etudes, Lettres
curations, RéquiHtions,
» de degrés, Mandat, Nominations & autres Lettres, Actes Se
Inilrumens judiciaires ou extrajudicaires en Cour de Rome,
» ou ·des autres Collations, ou Préfentations )foit èsi<Regifires
IIliij ij
~20 TRAITE' DES CRIMES,
» des NotairesApostoliquesouautres RegiAresdes Banquiers-on
» autres Perfonnespubliques, de quelquequalitéqu'ellesfoient;
s'ils font CLERCS, foient déclarés déchûsdu droit poilellbire
MprétenduauxditsBénéficespar eux faits contentieux, &:punis
de telles Peinesque lesJuges verrontpour le cas privilégié, &
à leurs Prélats & Juges ordinaires pour procéder
renvoyés
contr'euxtant par déclarationd'inhabilitéperpétuellede poiie-
ri der Bénéficeen ce Royaume, qu'autres Peinesfuivantla qua-
lité du fait; & quant aux Gens LAÏCS fera procédé contr eux
» felon la rigueur de nos Ordonnances. i
Cet Edit a été confirmé à la Peine d~ de Be-
quant
l'art. du Tit. IX. de l'Ordonnance de 1670,
nénces, par viii.
déclare le Pourvu déchu du droit pofTeHbire qu'il pourroit
qui
~voirauBénéfice,s'il avoit fait, ou fait faire,ou connula fauuete.
A l'égarddes autresPeinesque doivent fubirtant lesClercsque
tes Laïcs. lorsqu'ils font pour ce Crime pardevant les
pourfuivis
Auteurs entrela fauf-
luses ordinaires;ilrautdiainguerfuivantles
~té qui efi commifedans le Titre même du Béné6ce,& celle qui
eA commit dansqueIqu'ABe-indépendant du Titre: fi ceitdans
le Titre, ils font à la même Peine que celle portée contre
~jets
-ceux qui commettent quelque &uHetédans les Actes publics,
dont nous parlerons ci-après. ~ci .j' .j
Mais.fi la tauueté ne tombe que fur quelqu Aete indépendant
du Titre il y a lieu de condamner feulementà des Peines pé-
les Clercs les ont faites /oc~. Galli rapporte un
cuniàires qui
Arrêt dela Cour, qui l'a ainfijugé contre l'Abbé de Bourgueih
q~.t8&
voir au re~e dans le Chapitre Licet ~7~ cri.
L'on peut
de combien de manieres on peut falunerles Lettres
minefàlfi
Apostoliques..
~Jï' commisdansles LettresouSceau<&Prince.
Ce Crime eA, comme nous l'avons vu, du nombre desCr~
de
mes Léze-Majefté au fecond Chef, & comme tel, il eA pus
niffablede Mort & de la Convocationdes Biens.
Par Z~~j-~ Prince, nousentendonscellesqui ~bntobtenues
foiten laGrande.fbiten la PetiteChancellerieprèslesParlement
être ra)nnees de manières ravoir ert
elles peuvent plusieurs
ou en les Sceaux
imitant, contrefaifant appliquant ou fuppofant
-réfultede la de l'Edit du mois de Mars
c'eâce qui Di<po~ion
ET DE LEURS PEINES.7~. ~7. C~. 7y. <~n'
« tous ceux qui auront raltiné les Lettres
't68o qui porte que
de Grande Chancellerie & celles qui ibnt établies près des
MCours de Parlemens, imité centrerait, ou luppoié les Grands
» & Petits Sceaux, foit qu'ils foientOfficiers, Minières ou Com-
Mmis de nofdites Chancelleries ou non feront punis de mort.
Il y a deux chofes remarquablesdans cette Ditpofition: la/v<"
indistinctement la Peine de Mort contre
miere, qu'elle prononce
toutes fortes de Perfonnes, foit qu'ils foient Officiersou non; au
lieu que dans les autres Faux commis dans les Ecrits publics, elle
comme nous le verrons ci.après, ceux qui font Om.
diltineue,
ciers de ceux qui ne le font pas c'e~à-dire que dans ces der-
niers cas elle confidere plus la Perfonne qui commet le Faux, que
il eH commis au lieu que dans l'efpece du Faux
celle envers qui
elle confidere la Perfonne du Prince
dontil s'agit, principalement
le Faux eft commis. Lafeconde,. c'eft que dans les au-
envers qui
Ad~s le Faux ne fe commet que par l'altération qui
tres publics,
contenu des Acies mêmes; au lieu que dans celui
fe fait dans le
il il fe commet la feule altération des Sceaux qui
dont s'asit, par
aux Lettres du Prince fur le fondement fans doute,
font attachés
c'eft le Sceau leur donne toute l'autorité. Nous avons dit
que qui au Sceau &
la Confifcation pour rauHëté commife
ailleurs, que
Lettres de Chancellerie, appartient à M. le Chancelier.
aux
de Mai tyxo, que nous avons citée, & cela fans avoir égard à
la modicité des fommes ni au plus ou moins de dommage que
lefdites FaIS~ncations,Altérations, ou Changemens pourroient
mais au dernier cas, la Peine eft laiuée à l'arbitrage du
caufer
comme il la derniere difpofition de l'Edit de Mars
Juge, paroît par
de ceux qui n'étant Officiers &
t68o, qui porte « qu'à l'égard
aucunes Fonctions ni Minière public, ou Emplois
qui n'ayant
de la qualité de'ceux marqués ci-devant, ou qui étant Om-
ciers auroient commis ces Fauffetés hors la ibn~ion de leurs
ou les Juges pourront les con-
Omces, Corn mimons, Emplois,
damner telle Peine qu'ilsjugeront à propos, même de Mort,
» felon l'exigence des Cas
VX commisdans les ~C?~/)~M.
être comme on vient de le voir, aux
Ce Crime peut commis,
de l'Edit de non-feulement par de fimples Particu-
termes 1680,
des Omciers hors la fonction de
liers, mais encore par publics
le leur
leurs Offices, comme lorsqu'ils Signent un autre nom que
ou Lettres C~MM. au-
au bas d'un Billet Quittance,
dans la vue de ceux avec qui ils ont
tres ~c?<M~~ tromper
de les fruArer de leurs Biens ou Créances; ou bien lorf-
affaire, &
alterent ces Actes en retranchant ou augmentant
qu'ils privés,
leur contenu afin que la vérité ne foit connue. C émette efpece
dont la fait du Titre de 1 Or.
de Faux, pourfuite l'objet particulier
KKkk
6a6 TRAITE' DES CRIMES;
donnance concernant la ~eo/Mo~a/zc~des ~j/M~/iM Ecritures
privées en .Ma/w~C/M~.
Z..M/'K/nM/e- Suivant la diSpoSitiondu Droit, ceux qui tombent dans cette
rf/M, PftK/M.f derniere efpece de Faux, font punis comme les autres Fauffaires
6''A/fg'.Co~ la Peine de l'Exil de la Confifcation des B~ens mais, fui-
~~y:
de &
vant l'Edit de Mars 1680, cette Peine, comme on vient de l'ob-
ferver, 'eStlaiSIeeà l'arbitrage du Juge, qui peut prononcer celle
de Mort Suivantl'exigence des Cas. II paroît que la Peine la plus
ordinaire, Suivantnotre Jurifprudence eft celle des Galeres ou
du BanniSïemenr.
~MM.7' L'on trouve dans le Journal des Audiences, un Arrêt du 15 S
<A.;)t. Juin ï6pi, qui condamne au BanniSIementde 9 ans, un Fils de
famille âgé de 26 ans, pour avoir fuppofé un faux Confentement
de fon Pere.
GRIVEL, Décif. zoz. obferve qu'il y a lieu d'augmenter la
Peine, ou fuivant la Conditiondes Perfonnes, comme fait la Loi
CORNELIE, qui diftingue M~y/M~ ~yH~~ ou fuivant les
Récidives.Il ajoute, que pour un fimple Faux l'on punit du Fouet
& de la Main coupée la Perfonne vile, & feulement d'une Peine
pécuniaire la Perfonne de condition honnête, & qui eft d'ailleurs
bien ramée.
CHAPITRE III.
Faux CO/K7HM
dans les Paroles.
T~T Ou s en remarquons de trois fortes i". le Faux-Temoi-
j,~[ gnage, ~°. la Subornation de Témoins, 3°. la Calomnie.
~~r-?'EM076'MC~.
Ce Crime eft plus ou moins grave, fuivant les circonflances
dans lesquelles il en: commis la Qualité des Perfonnes qui le
commettent, & les Motifs qui y ont donné lieu.
Il faut d'abord distinguer, s'il a été commis en Jugement, com-
me dans une Information Enquête ou Interrogatoire ou bien
feulement dans quelques Acres extrajudiciaires. Aupremier Cas,
comme le Faux fe trouve joint au Parjure & que pour fe fervir
des expreffions du Droit Canonique, celui qui le commet offenfe C~)./&M/~
tout-à-la-fois Dieu, le Juge, & la Partie contre laquelle il dé- t.] Extr. de M<H.
fans une F~.
poSë, il mérite contredit plus grande Peine, que lorsqu'il
n'a point été précédé du Serment.
Cependant il faut encore diAinguer a cet égard entre les Faux-
Témoignages qui font rendus en qualité de Parties, & ceux ren-
dus en qualité de Témoins.Au premier Cas, qui en: proprement
celui du PARJURE,ils ne font point au~i puni0ables, à caufe de
l'intérêt perfbnnel qu'ont les Parties de fupprimer la Vérité.. fa-
chant que c'en: de leur Serment que doit dépendre la décinon
de leur Caufe; & fur-tout en Matiere criminelle, où il ne s'agit
pas feulement de la confervation de fes Biens, mais encore de
ceilc de faVie ou de fon Honneur; au lieu que u c'eA par le
Témoin que le Faux a été commis, comme lorfqu'il a rétracté
fa Dépofition, ou qu'il l'a changée en des circonftances euen-
tielles après le récollement il ne peut être excufé en aucune
manière, &: conféquemment le FauHaire doit fubir toute la ri-
KKkk y y t-
ij
~8 TRAITE' DES CRIMES;
gueur desPeinesattachéesà ce Crime c'eft aum principalement
contre ceux-ci que font prononcées celles portées par lesLoix
& les Ordonnances.A l'égard des Premiers,nousavons dit, en
traitantdesCrimesde LEZE-MAIESTÉ, qu'ils étoient du nombre
de ceux qui habentZ~K/nultorem.
'.E. P<M<!).~<~ Suivant le Droit Romain la Peinedes Faux-Témoinsétoit la
7'&7. mêmeque celle des autresFauHaires.
C<<y!.QHMj§. Suivant les ConstitutionsCanoniques,le Clerc qui a dépofé
<<<M/M.<). fauxen Matierecriminelle,eft puni, outre la Peinedu Faux, de
l'incapacitéd'être promu auxOrdresfacrés& de la privation des
Bénénces..
Par l'Ordonnance de FrançoisI. en i ~31, il eu:dit que ceux
qui feront convaincusd'avoirprêté Faux.Témoignageen Juflice,
ibit enMatiere civile ou criminelle, feront exécutés à mort.
Quoique cette Ordonnance ne distinguepoint entre les Ma-
tieres civiles& criminelles; quant à la Peine de ce Crime il
paroït.cependant qu'on devroit mettre quelque différencepar
rapport à ces dernieres à caufe des conféquencesplus dange-
reufes qui peuvent en résulter aum voit-on que dans notreJu-
~r~'M,
<& 6.
riïprudenceactuelle,l'on s'eftrelâchéde la rigueurde cette Peine
~<. en Matiere civile, & que ce n'eft qu'enMatiere criminelleque
Guypape, les Arrêtsprononcentla Peine.deMort portée par cette Ordon-
~M.
nance.
La modérationde la Peine en Matiere civile paroît fondée,
tant fur la.difpofitionde l'Edit de 1680, qui a laiHëà l'arbitrage
du Juge de prononcer unePeine moindreque celle de la Mort
contre tous ceux qui commettent le Faux hors d'une fonction
publique, que fur celle de l'Edit du moisdeMars 16~7, concer-
nantles Formalitésqui doivent être obfervéesdansles Mariages,
qui veut que le Procès foit fait aux Témoins qui auront ifciem-
ment certifiédes faits qui fe trouverontfaux à l'égard de l'âge,
qualité & domicilede ceux qui contractent, foit pardevant les
Archevêques& Evêques, Diocéfains foit pardevant les Curés
ou Prêtres, lors de la CélébrationdesMariages & qu'ils foient
condamnés, fçavoirlesHommesà faireAmendehonorable 8c
aux Galeres pour le tems que lesJugesl'eflimerontjufte & au
Banniffement,s'ilsne font pas capablesde fubirlaPeine desGa-
leres & les Femmesà faire pareillementAmendehonorable, &
au Bannulement,qui ne pourra être moindrede neufannées.
Ces mêmesDifpofitionspeuvent encore fervir de Regle pour
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7. 111. 629
des Peines qui doivent être prononcées contre ceux
l'application
qui dépotent fauffementdans les Ades extrajudiciaires.
c~ o ~v~ T I ONde Témoins.
Nous mettons ce Crime dans le nombre des Faux qui fe com-
mettent par Paroles, parce qu'il eft l'effet ordinairedes Promenés
& Conventions verbales, & qu'il ne s'exécute 'prefque jamais
Ecrit, à caufe du danger d'être découvert. C'eA auffila diffi-
par
culté qu'il y a de parvenir à la Preuve de ce Crime, par les pré-
cautions extrêmes qu'ont coutume de prendre ceux qui y tom-
bent, qui a fait admettre en cette Matiere la Déposition desTé-
moins mêmes qui ont été fubornés & que, comme nousl'avons
obfervé d'ailleurs en traitant de la Preuve ~M&, le Juge
fur la de deux de ces Témoins, décréter &
peut Dépofition
même condamner à laTorture le Suborneur. Il eA vrai que~i ce
dernier n'avouoit rien à la Torture, & fi les Témoins avoient
il y auroit
dépofé fingulierementfur chaque fait de Subornation
lieu de renvoyer abfous cet Accufé. Mais ~iau contraire ces dé-
fe trouvoient conformes fur un même fait, l'Accufé,
pofitions
rien avoué à la Torture, pourroit être condamné
quoique n'ayant
à quelques Peines extraordinaires, ou du moins à quelquesAmen-
des pécuniaires. C'eft le fentiment des Auteurs les plus accrédi- ~0/lt,
tés en cette matiere ce qui ne doit s'entendre néanmoins que M.n.t).
dans le cas où les Juges, avant que de mettre l'Accufé à la Ques-
tion, auroient arrêté, conformément à l'art. ij. du Tit. XIX.de
l'Ordonnance, que nonobstant la condamnation à la Queflion
les Preuves fubMeroient en leur entier.
Pour ce qui concerne la PEINE de la Subornation, il paroît,
fuivant le Droit Romain, que tant les Suborneurs que les Té-
moms~ubornés, devoient être également punis de la Peine or-
dinaire du Faux.
Suivant nos Ordonnances, & notamment celle de l'année i ~31, Z.<r/MT.§.t, »'
des uns & des autres de Cwnc/.
l'on voit auui, que la Peine ordinaire
eft celle de Mort cependant, comme les Suborneurs fe rendent
d'un double Crime, & par le Faux qu'ils commet- C~n.~i~f)
coupables ils devroient Mt<<
tent, & par celui qu'ils font commettre aux autres,
être punis d'un genre de Supplice plus rigoureux que ceux qu'ils
ont fubornés <ur-tout lorfque cette Subornation a été faite en
Matiere criminelle, & dans la vue de faire périr un innocent
lieu de la Peine de la Potence que les Témoins
e'e~-à-dire, qu'au
<~o TRAITE' DES CRIMES,
fubornés doivent Subir, il y auroit lieu de prononcer celle de la
Roue contre les Suborneurs de ces Témoins.
Suivant la diSpoSitiôndu Droit Canonique, le Suborneur eft
puni de l'Excommunication & celui qui Selaiffe fuborner, dé-
claré incapable d'être admis en Témoignage, & noté d'Infamie.
CHAPITRE 1 V.
FA commisdans M~
Suivant l'Edit de Charles IX. en Octobre 1~74 tous ceux
font convaincus d'avoir fainné & contrefait les Marques de
qui
S. M. qui font mifesès bouts des Pieces d'Or & d'Argentou de
doivent être punis comme fauxMonnoyeurs.Cependant
7'AtfMMM Soye
?.9- les Auteursfont d'avisque ces fortes de Crimesdoivent être pu-
~<OMf/. c. nisfeulementde la même Peine que ceuxde la Vente àfauxPoids
~n.t.6'
& Mcfures.
F.~ ~.Y ans les Denréés..
CO~K~d~?!~
UX commis 2~M~M.
L'on veut parler principalementdes Faux que commettenty
t°. les ~rc/ Vin &: Cabaretiers, en altérant leursVins,
3.°. les FoK~j-, en mettant dansleur Paincertainsingrédiens
la (anté être altérée; 3°. les Bouchers, en débitant des
dont peut
Viandesd'une qualité nuiuble. L'on trouve dans le Journal du
Palais plusieursArrêts qui ont prononcé des Peines plus <?
ET DE LEURS PEINES.7~. ~7. C~r.It. <~
il
Moins rigoureufes, fuivant les circonflances paroît qu'en gé-
ces Peines font les mêmes que celles ufitées à l'égard des
néral
Vendeursa~K.~o~&M~f, dont nous avons parlé ci-dev.
CHAPITRE V.
Du Faux commisdans les Conventions.
T~T 0 u s en avons diflingué de deux fortes, la Simulationdans
~~{ tes Contrats, & le Stellionat nous avons eu lieu de par-
ter de ta SIMULATION en traitant des différentes efpeces de Faux
qui fë commettent dans les Ades publics paués devant les No-
taires, qui en font ordinairement les Complices.
~T~zz/OjV~r.
Le nom de ce Crime eu:tiré d'un certain Lézard appelle Stel-
lio, remarquable par fon extrême fineffe & par la variété de fes
couleurs parce que ceux qui le commettent, employent toutes
fortes de détours & de fubtilités pour cacher leur fraude.
C'eft auffi par cette raison, que dans le Droit Romain l'on ap-
pelle de ce nom toutes les efpeces de fraudes & tromperies aux-
quelles la Loi n'avoit point donné de defignation particuliere
'Z..M&XMW), /?e~O/MM/M autem<3~C!~0~his qui doloquiafecerunt, fciendumefl.
~tM<!<M. Parmi les différentesMatieres de commettre ce Crime, on en
remarque fix des plus ufitées, dont on trouve des exemples dans
les Loix Romaines, &:notamment dans la Loi III. au n. de C~
~M~~&'C/M~.
ET DE LEURSPEINES.Tit. ~7. Chap.r. ~39
Le premier exemple eStde celui qui Vend ou Engage la même Z.t/MO~
j~ de leg. Co~t/.
chofe à deux Perfonnes en même tems. </f~:
Le deuxieme, eStde celui qui Engage ou donne en payement à L. Improbumt.
fes Créanciers une chofe qui ne lui appartient pas, & qu'il fçait Cod. de crimine
Stellionalus.
ne pas lui appartenir.
Le troifieme, eft de celui qui fouftrait ou altere des Effets qui ~§.
étoient obligés à d'autres. .ï«/t)M<M.f.
Le quatrieme, eft de çelui qui collude avec un autre, au pré- ~.memeZ.
judice d'un Tiers. «e/o~~M.
Le cinquieme eSt de celui qui donne une Marchandife pour m<œ<
une autre, ou qui en SubStitueune autre à celle qu'il a vendue ou
échangée.
Enfin le fixieme, eStde celui qui amrme une chofe fauflèdans ~.1.~
un Ade.
L'on voit par tous ces exemples que, fuivant le Droit Ro-
main, ce Crime ne fe commettoit pas feulement dans les Conven-
tions, mais encore par le fait même, & fansqu'il fûtbefoin d'une
déclaration expreffe de la part de celui qui le commettoit. Mais
il n'en eft pas de même parmi nous, nous ne réputons propre-
mentflellionataire que celui qui fait une déclaration frauduleufe P. j9~</MM
Sienun ZOM« lett. ~t
dans un Contrat, foit en vendant comme Héritage qui fomm. 18.
appartient à autrui ou qui eft SubStitue,foit en déclarant comme
franc & quitte de toutes charges, un fondsqui Setrouve déjà hy-
pothéqué à d'autres. Ce Crime peut fe commettre par conféquent
non feulement dans les Ventes & Obligations, mais encore dans'
les Rentes constituées.
Mais la principale différence qui Setrouve entre notre Droit
.&:le Droit Romain par rapport à ce Crime regarde fa puni-
tion. Suivant le Droit Romain, ce Crime étoit puni d'une Peine
extraordinaire & cette Peine pouvoit aller lorSquele Stellio-
nat fe trouvoit joint au Parjure jufqu'à la Condamnation aux
Mines à l'égard d'une Perfonne de vile naiffance & à la Réléga-
tion ou Interdiction d'Emploi pour les Perfonnes conSiituéesen
Dignité.
PARMI Nous, il y a fort peu d'exemples que ce Crime foit
& par la Voie extraordinaire quoiqu'il y ait des
puni pourfuivi
Arrêts, un entr'autres rapporté par Du FAIL qui ont pronon- t/i6~.r~<
cé l'Amende .honorable avec le Banniffement mais il faut pour
cela que le Stellionat foit accompagné de circonstances de frart-
de extrêmement graves. Les Peines les plus ordinaires contre les
g~o TRAITE' DES CRIMES,'
StelHonatairesfont de trois fortes, & elles consent, ï~. en ce
être pourfuivis pour le Rembourfement des chofes
qu'ils peuvent
eux vendues, ou au rachat de la Rente, fuivant l'Ordonnan.
par
ce de Paris en Janvier 1619 articles cxlix. & clvj. 2.°. qu'ils
être contraints par Corps, fuivant l'article iv. du Titre
peuvent y
XXXIV. de l'Ordonnance de 1667, même les Septuagénaires,
ne être d'ailleurs contraints par cette Voiepour
quoiqu'ils puiffent
des Dettes puremenr civiles 3°. enfin qu'ils ne font point reçus
de Cefflon. A la vérité toutes ces Peines ne Sepro-
au Bénéfice
noncent que par la Voie civile, auffin'en efl-il fait mention que
l'Ordonnance civile, ne contient même aucune réserve
dans qui
à ce comme elle fait ordinairement dans tous
particulière fujet,
être de la Voie criminelle tels
les Cas qui peuvent fufceptibles
ceux mentionnés dans l'article ij. du Titre XVI!C<
que
Réintégrandes & dans l'article vij. du Titre XXViL
~M~ 6-
de l'Exécution J~/T!
Suivant l'ancienne Jurisprudence, les Femmes étoient fujettes
P eines les Hommes, lorfqu'en s'obligeant avec
aux, mêmes que
leurs Maris, elles déclaroient leurs Biens francs & quittes, quoi.
ne le fuSTent mais cette Jurifprudence a changé de.
qu'ils pas
le mois de Juillet t68o, a affranchi les Femmes de 1 em-
puis qui
en Cas, en les déclarant feulement fujette3
priSbnnement pareil elles fe font
folidairement au payement des Dettes pour lefquelles
avec leurs Saine & Vente de leursBiens ac.
obligées Maris, par
quels ou conquêts. Femmes r
fontref-
Il y a cependant trois Cas particuliers où les
tées fujettes à la contrainte par Corps comme les Hommes Sça-
i°. le Stellionat procède de leur fait feulement;i
voir, lorfque
c'eStla diSpoSition de l'article viij. du Titre XXXIV. de l'Ordon-
font Marchandes publiques, ce
nance de ï667 lorfqu'elles
font un Commerce féparé de ce-
qui doit s'entendre lorsqu'elles
lui de leurs Mans, ~o/~ auffile même article de 1 Ordonnance,
cccxxxv. de la Coutume de Paris 3°. lorfqu'elles font
& l'article
de Biens d'avec leurs Maris, ou que par leurs Contrats
féparées
de Mariage elles fe font réServél'administration de leurs Biens,
fe ordinairement dans les Pays de Droit
comme cela pratique
Ecrit. dans
la Peine de ce Crime ceffe parmi nous, comme
Au refle
en deux Cas: 1' c'eSt lorfqu'avant la Con<
TK.t.C~ le Droit Romain,
teS~on en caufe rAccuie offre de dédommager fon Débiteur
ET DE LEURSPEINES. C~. r. 6~!
lieu dans le Vol ou la Rapine l'< c'eu:lorf. Z. t~/Tt.dam~
M qui n'a pas tit.
lui-même de la
que celui qui s'en plaint fe trouve Complice
car il faut la Perfonne à qui ie fait la Vente ou l'En-
fraude que
ne la choie étoit déja vendue ou en-
gagement, fçache point que des dom-
foit en droit de répéter
gagée à un autre, pour qu'elle
mages & intérêts.
TITRE SEPTIEME.
CHAPITRE PREMIER.
De l'Injure Ter~c.
Robe qui aura profére fans fujet des Paroles injurieufes contre
comme Sot, Lâche Traître ou autres femblables ou
quelqu'un, à tenir Prifon durant deux
être condamné
plussrave~, pourra il fera-tenu de déclarer à
mois; & en fera forti
qu'après qu'il il l'a offenfé
l'Officier que mal-à-propos & impertinemment par
reconaoît tauSIes, & lui en
des Paroles outrageantes, qu'il les
demande pardon.
Par une fecondedifpofition cet Edit veut que celui qui aura
y. art. i.
donné un démentiSoit puni de quatre mois de Prifon & de plus
fera il foit tenu de demander pardon à 1 Om-
qu'après qu'il forti.,
cier avec les Paroles les plus capables de le Satisfaire.
y. Enfin par une derniere diSpoSition il permet aux Juges d*pr<
donner dans tous ces Cas que les Satisfactionsfe feront en préfen.
d'un Gref-
ce de telles Perfonnes & Serontexécutées en préfence
ouautre eftimeront à-propos de nommer
6er, O~ncier qu'ils
& de commettre, dont il SeradreSTéProcès-verbal..
I~Nnti
TRAITE' DES CRIMES,
<~0
CHAPITRE II.
Des-Injures réellesou Voies~j~M.
T 'INDURE RÉELLEeft appellée en Droit c()n!umeliail en eft
fous le Titre de la Loi 7c~. de~~M~M 6'
auffi parlé
vata. Nous avons parlé de la Violence publique fous le nom
d'AssEMBLE-E iniciTE & PORT D'ARMES nous ne parlerons
ici que de la Violenceprivéequi fe fait d'Homme à Homme.
Nous entendonsfousce nom toutes Voies de fait dont on ufe
envers non-feulement en le battant maltraitant, le
'Z.§. quelqu'un, d'user de fa chofelibre.
mais encore en l'empêchant
<t<< pouHant, de fa en le menaçantou
~C~M' en le injuflement liberté,
C07~. A~t~M. ment, privant
ou de la ou de quel-
des ou avec un bâton main
~.6' par geAes, dérision en exci.
Z.COM. qui marque une infultante
cu'autre manière à le ou à lui nuire de
A~7n/Nr.
Z. tant fon Chien ou autre Animal mordre,
M~'«M<m & Maifonavec vio-
maniere ce foit enentrant dans
quelque que
ou d'en fortir en faifant dubruit ou cAa~~
lence, l'obligeant
devant fa porte, ou y jettant des ordures, &c.
Cette efpeced'Injure, commenousl'avonsdit, eit plus gtav<
la verbale, qu'elle renferme un plus grand degré dema.
que parce auffivoit on
Ece oc qu'elle produit des effets plus dangereux
donne ordinairement lieu à la Procédure extraordinaire,
qu'elle
&equ'elle eAfujette à de plus grandesPeines.
Cette Injure a encore cela de particulier, quelle ne fe prei-
crit point paruneannée commela verbale mais que fon action
-dure autant celle des autres Délits publics & qu'ellene peut
~J~f. l'A que celui la com-
y<~t. &«Mpw. être excufée même par 1' où tomberoit qui
<&
mettroit en frappant.unePerfonnepour une autre; & cela, tant
à caufede la mauvaifeintentionqui regnedansfon principe, que
?. 6. dela Maxime contante dans ce Royaume, que toutesVoies de
Z~~
1.1< fait font dépendues.
L'on a dit que cette Injure ~epourfuivoitle plus tbuventparla
Voie extraordinaire cette Voie eH autorifée formellementpar
l'article ij. du Titre XVIII. de l'Ordonnancede 1667 qui per<
met à celuiqui a été dépoffédé,par Violeace ou Voie de fait, de
demanderla~extraordinairement, par Action crimi-
& fans revenir à la Voie civile, à moiM
selle, cela, qu'il puiue
ET DE LEURS PEINES.Tit. ~7/. C~ <~
eue celle-ci ne lui ait été réfervée en prononçant fur l'extraor.
dinaire.
Les Peinesles plus ordinaires,en pareil Cas, font la Répara-
tion faitepubliquementà l'Audience, étant deboutou à genouxi
avec Amende, Dépens, Dommages-Intérêts maistoriqueFin.
jure fetrouve accompagnéede certainescircomtancesqui la ren-
dent qualinée onpeut y joindre l'Aumône, la Prifon l'Absten-
tion du Lieu de la demeure, ou à une certainediflancede la Per-
fonne offenfée, le Blâme ou Banniffementà tems l'Amende-
honorable, le Fouet, & mêmele Banniffement,ou Galeresper.
pétuelles. <
la T
Loi j
Ces dernieresPeines, qui font autoriféespar derniere,
au ff. de 7/y'M~, n'ont lieuquepour les Injures& excèsqui font
& ont caufé la ruptureouiracture de quelques mem-
violens, qui
ou font la fuiteévidente de la haine& de la
bres, lorsqu'elles pré-
ou bien fontfaitesentre des Perfonnes d uné
méditation qu'elles
conditionfort inégale, commefi un Filsmaltraitoition Pere un
fon un Valet fon Maître ou enfinloriquelles
Sujet Seigneur,
font faitesd'unefaçonIgnominieu~,&qui bleue la pudeur.
CESPEINESdevroient avoir lieu, à plus forte raifon fi ces
Voies de fait étoient accompagnéesde Port d'Armes, d'Effrac-
tion de Portes, & autresCirconfiancesfemblablesqui la feroient
en ou en ~< il y a même dans
dégénérer ~o~c~H~M
ces derniersCas la Peine de Mort, commenous1 avonsvu ci-
devant ou bien 6 l'incite étoit commifepar un Laïc enversun
Paroiffien envers fon Curé; ce feroit alorsun Cri-
Prêtre par un
me de Leze.MsjeitéDivine au fecondChef, dont la Peine peut
& même outre l'Excommunication ou
être amiâive, capitale,
commife un Soldat envers fon Omcier, ou
enfin fi elle étoit par
Partieenvers fon ce feroitalors des Crimes de Leze-
par une Juge;
les au Dr.
rendroient Coupables f. /~t<.
MajeAéHumaineau fecondChef, qui nous avons fnm.~rt.M.}.
de Mort, aux termes des Ordonnances que ~.i.§.r
dignes j~Ct-t/fMnt~t
ci-devant citées. ~~<NM"/M/M.
CHAPITRE III.
DM 77Z/MrM~écrit ou Libellesdifamatoires.
le nom de LIBELLES, nous n'entendons pas feulement
Ous
des Ecrits qui font publiés & arches, contenant les
parler
de Crimes, ou autres chofes contre l'honneur & la ré-
reproches foit en Vers, Z./<fMt~.§.
mais encore toutes Pieces ~lyriques,
putation,
~bit en Profe Gravure, Peinture, ou autres manieres qui peu- l~.j~ </<)~.
vent diffamer. M. 4./?;<.§t.. /<f.
CETTE INJURE, qui laiffe après elle des traces permanentes,
<~4 TRAITE' DES CRIMES,
fe autant de,fois que l'Ecrit qui la contient paHe
&:qui reproduit
en différentesmains, eft fanscontredit plus graveque la verba.
le elle eA auffi pourfuivie & punie d'une manière plus rigou-
reuse~tant dans le Droit Romain que dans le nôtre.
à la PEINE il paroît fuivant les Loix du DIGESTE
Z./M:C<M7!< Quant le ou
§.~}MM«)<f ceux ou
qui compofoienr répandoient dans Public,
que
//</?/
Z.l8.§.t.~M< même qui favorifoientla compofitionou publicationde cesfbr-
tiflam.fac. tes de Libelles étoient déclarésinfames & comme tels inca-
z.n.r~ de'faire des TeAamens & d'être admis en Témoignage
tibus. pables
mais par la Loi Si quis, au CODE~~o/M- libellis,cette peine
a été portée jufqu'à celle de Mort, & elle a lieu non-feulement
ont écrit ou ces Libelles, &: qui les ont
contre ceux qui compofé
ou
fait écrire publier, mais encore contre ceux qui pouvant en
la ne l'ont pas fait. Cette Loi ne diitmgue
empêcher publication, lesLibelles font
point, au re~e, fi les faits qui font imputés par
vrais ou taux 'elle veut que la même Peine ait lieu dans l'un &
l'autre Cas, fur le fondementque celuiqui publiedes faits vrais,
moins condamnable celui qui les fuppoie, pour ne
n'eA pas que
comme il l'auroit de la voie légitime de
s'être pas fervi pu
l'Accusationou de la Dénonciation.
Mais dans ce Royaume, où lavoie de 1 Accusation n elt,pomt
ouverte à tout le mondé, commeelle l'étoit chez les Romains,
on a resardé la Peineportée par la Loi Si commetropn-
Jules C&tftj d'avis que cette Peine ne doit
<mureufe. JuLEsCLAREeA
$.& n. 2. avoir lieu dans aucunCas, & qu'elledoit être bornée à celledu
d'une Amende ou tout au plus à celle duBan-
Fouet, pécuniaire, a de
ni&ment & des Galeres cependant il faut convenir qu'il y
certains Cas où la Peine peut être augmentée, & devenir capi-
tale aux termes des Ordonnances. < n j'
Suivant les Capitulairesde CHAR.LEMAGNE la Peine ordi-
naire de ce Crime étoit l'Exil, comme le remarque MoRNAC
fur la mêmeLoi unique du Code de~20~ M~.
Par l'Edit deCHARLES IX. à Saint-Germain-en-Laye,enJan-
il eftdit art. tous Imprimeurs, Semeurs
vier i <6i, ( xvii). ), que
de Placards&: Libelles diffamatoires, doivent être
& Vendeurs du
la du Fouet & pour la féconde,
punis, pour premierefois,
dernier Supplice. A 't
Par l'art. x. de l'Edit du même Prince, à Paris le 16 Avril
tous Z~ Livres, Placards, & diffamatoires,
I <7Ï &il eft de
à de
font défendus peine punition corporelle; enjoint
ET DE LEURS PEINES. 7~. VII. Chap.rrr.
procéder extraordinairement, tant contre les Auteurs, Compo-
steurs Imprimeurs, que contre ceux qui les publieront à la dif-
famation d'autrui.
Par l'art. lxxvij.-de l'Ordonnance de Mou UNS, les mêmes
défenSësfont renouvellées contre ceux qui écrivent, impriment
& exposent en vente des Livres, Libellesou Ecrits diffamatoires,
contre l'honneur & naiffancedes Personnes, fous quelque pré-
texte ou occafion que ce foit & injonctions font faites.à tous
Sujets qui ont tels Livres & Ecrits, de les brûler danstrois mois,
fous les peines portées par les Edits précédens.
Enfin, par l'Ordonnance de Louis XIII. a Paris, en Janvier
ï6i6, tous ceux & celles qui & trouveront avoir attaché ou Së-
me des Placards 8c Libelles diffamatoires, font condamnés à la
Potence.
La variété de ces difpofitions, a fait regarder la Peine de ces
fortes de Délits comme arbitraire dans notre Jurifprudence. Du- Tf D;/w, r~. <~
verba /Ar-
RET attefle que FuSagede fon tems, éfoit de condamner les Se- Peines,
7!
meurs de Placards, tantôt à certaines fommes de deniers envers
l'injurié, avec Amende-honorable, tantôt d'ordonner, Selon les
circonstances, que le Libelle injurieux feroit lacéré en préSencede
l'Auteur. Le même ufage eAauni atteSiépar PAPONen fes Arrêts. ~P~<~ /<y.S.
Cependant IMBERT après avoir rapporté les disposions des aM.H.
/M~M, liv.
Ordonnances que nous venons de citer, eStimeque la Peine or- </).n,
dinaire de ce Crime eStcelle du Fouet pour la première fois &
du dernier Supplice pour la Seconde, conformément à l'Edit de
Charles IX. en i ~i, il ajoute que la Peine capitale doit même
avoir lieu pour la première fois, lorSquecesLibelles diffamatoires
font faits contre la Perfonne de Sa Majesté ce qu'il prouve par
deux Arrêts que nous avons rapportés, en tfâitant des Crime&de
Leze-MajeSté au fecond Chef.
En effet, cette Peine vient d'être prononcée, ou plutôt renou-
vellée en ce dernier Cas, par la Déclaration du mois d'Avril de
la présente année, dont nous aurons lieu de rappeller les diSpo-
~itionsci-après, en traitant des Délits M~K d'Imprimerie,qui y
ont principalement donné lieu.
~<$ TRAITE' DES CRIMES ,4
TITRE HUITIEME.
Des Délits contre la Police, <~de leurs Peines.
T~ï 0 u-s appellonsde ce nom tout Ade qui, étant de foi
ne devient illicite, que parce qu'il renfermeune
i~t permis,
contravention aux Ordonnances&: Réglemensde Police.
Nous ne parleronsici que des contraventionsfaitesauxLoix
du ont été rendues fur le faitde la Po-
générales Royaume, qui
oc non de celles faites aux Réglemens particuliers, qui ne
fice
concernent que de certainsLieux, Corps, Calléges & Com-
encore moins à ceux portés par des Statuts locaux,
munautés
ou qui font émanésde la feule.autoritédes Officiersprépofésà
la manutention-dela Police. Outre que le détail de ces Régle-
mensnous mènerait trop loin à caufe de leur variété immenfe,
nous croyons ce détail d'autant plus inutile, que ces Loix parti-
culièresne peuvent être ignoréesde ceux qu'ellesintéreilëntfpé-
& leur Infraction ne peut jamais donner lieu qu'à
cialement, que
de (impiesCondamnationspécuniaires,qui ne font point de notre
Plan. Nous nouscontenterons donc de renvoyer, à ce fujet, aux
différensRecueils qui en ont été faits (notamment à celui du S
de LAMARREconcernantcette Ville de Paris), pour nous bor-
ner uniquementà rappeller ici les discutions des Loix, dont la
connoilfance eft néceuaire à tous les Sujets du Roi, & qu'on ne
enfraindre fans s'expofer à des Peines rigoureufes.
peut
Parmi ces Loix, nous en remarquonsde cinq efpeces, dont la
dncumonva faire tabatière des huit Chapitres qui compoferont
ce Titre t°. cellesrenduesaufujet de laConfervationdesForêts,
de la Chauë& de laPèche 2. cellesrenduesau fujetde la Con-
trebande 3°. cellesconcernant lesJeux publics 4°. celles con-
cernant l'Imprimerie 50.enfincellesconcernantlesMendians&
Il a encore des particuliers faitscontre
Vagabonds. y Réglemens
le Luxe, dont nousne parlonspoint ici, parce qu'ilsne font point
exécutés.
Au re~e, dans l'Analyseque nous allons faire de ces Loix
nous nous attacheronsà en rapporterexactementlesdifpofitions,
fansentreprendred'y Suppléerpar desCommentairesparticuliers,
forment un Droit positif, dont il n'eA pas permisde
parce qu'elles
s'écarter..CHAPITRE
ET DE LEURS PEINES.7~. ~7/ Chap. ~7
CHAPITRE PREMIER.
Des Délits co/tcer/M~cles Bois. 1
a eu différentes Ordonnances rendues fur le fait de la'
Tf L y
Police & Confervation des Bois, où font rappellées toutes
les efpeces de Délits qui peuvent fe commettre à cet égard, ainfi
les Peines qui y font attachées mais de toutes ces Loix,
que
celle à laquelle nous croyons devoir principalement nous arrêter,
rappelle les difpofitions des précédentes, 8e qu'elle
parce qu'elle
les confirme en tous les points auxquels elle n'a pas dérogé ex-
c'eft l'Ordonnance des Eaux & Forêts de 1année
preffément,
en la Cour le 13 Août de la même année.
i66p regiftrée
Parmi !es différensTitres que contient cette Loi, nous en re-
des Dé-
marquons cinq entr'autres, où il eft parlé fingulierement
lits commis dans les Bois; fçavoir, ceux concernant 1°. la Police
é' Confervation. des Forêts, Rivieres; 2°. l'~e~ Fa~
Martelage <5'Vente <M; 3°. les ë'M~MM'oM
vage,
des ~<M~ Glandées; 4". les Droits de Pâturage6' de .P(!/M~
< en~n Ies.K<?M~6' C~H/M~c~
Pour éviter la confufion des objets, nous croyons devoir dis-
fous autant de Paragraphes les Délits qui font relatifs à
tinguer
ces différensTitres.
§. I.
DesDélits ~M~ commettentcontre/<ï~0&6<S' Cc/6/-y<t~
desForêts.
§. V.
Des 73~ <~{~ CO/M/K~M/!< «M~My~ ~CMMJ 6' C~
~Py<!K~.
Suivantle Titre de l'Ordonnance qui concerneles .~<M~<~
C~e/KM~ /'<?ycM~il paroît que les Délits qui peuventle commet-
tre à ce iujet ibnt, toutes les fois que ion rc/M~M, ~~pecAela-
<;c/-6ou M/~ les Poteaux, Croix, Inscriptions ou autresMar-
ques plantees dans les Angles, Bois ou Coins des Placescroi-
sées, ~vM~, 6~/ïfM~j, qui fe rencontrentaux grandesRou-
tes ocCheminsroyaux desForêtsdu Roi ou des Particuliers,&:
qui indiquentle lieu où chacun des Cheminsconduit.Tout cela
eA dérendupar l'articlevj. de ce Titre, à Peine de 300 liv. d'A-
mende, 8cde Punitionexemplaire.
CHAPITRE II.
Des Délits au ~t/ec de la C~<ï~.
T~T 0 Us avons déja parlé, fous le Titre du VoL, de quelques
J[\ Délits qui peuvent fe commettre fur le fait de la CHASSE
nous ne parlerons ici que de ceux concernant la Police qui a été
établie par les Ordonnances pour la confervation des Droits de
Chaffe.
On fçait combien les Souverainsfont jaloux de-ce Droit, dont
le noble Exercice fait leur principal amufement; ce grand nom-
bre de Loix & de RégJemeas qui ont été faits à ce fujet, les
Peines féveres & multipliées contre ceux qui ofent les enfrein-
dre, font affez voir qu'ils ont toûjours regardé la propriété de ce
Droit comme un des Apanages les plus précieux de leur Souve.
raineté & que Ceux mêmes à qui ils ont permis d'en ufer, n'en
étant que de nmples Ufufruitiers font comptables del'Abus qu'ils
en ibnt, & ne font pas moins punifïables, lorfqu'ils viennent à
s'écarter des Bornes qui leur font prefcrites par ces Réglemens,
(jLieceux mêmes à qui l'Exercice de ce Droit eft abfolumentin-
t?rdit.
TRAITE' DES CRIMES,
<~4
,Or parmi ces Rég)emens,quil feroit trop DES longderapportenci,
nous
raSëmblés dans le CODE CHASSES
& qu'on trouve méritent une attention particuliere tant
en remarquons trois, qui tes objets qui
réunie dans leurs. Difpofitions, tous
parcequ'ils des Edits que parcequ'ils nous
avoient fait la Matiere précédens
le Souverain,comme la derniereRegleque l'on
font propofés par des Edits de
nous voulons parler
doit fuivre en cette Matiere
de l'Ordonnancedes EAUX
1601 & i6o7, mais principalement dans
Ï'exécutionde ces mêmes Edits,
~ORESTS~ qui ordonne
les Cas auxquels elle n'y a point déroge expreHëment.
Avant que d'entrer dans l'examen des Difpofitions particuhe.
res de ces Loix nous obferverons d'abord, qu'il réfulte de leur
fervir de Regle
doivent
réunion deux Maximes générales qui cette Matiere.
des Peines ufitées en
dans l'application aller
ces Peines ne peuvent
La PREMIERE c'eA que jamais
la Con.
d~~up~ice~ de quelque Qualité que~oit
,u~ à moins ait daun-esCn-
de
travention fur le fait Chaffe qu'il n'~ la
mériter cette Peine c'eft Difpofition
mes mêlés qui puiffent des Eaux &
du Titre H. de l'Ordonnance
~rene de~'article ij. fur ce l'article xiv. de
Forêts, qui déroge expreS-ément point à
l'Edit de 1601. cesLoixdoi.
La SECONDE, c'eA que les Peines portées par
ou diminuer fuivant ~Qualité des Perfonnes
vent augmenter fait.
& les Circonstances du
le nombre des Récidives, 6 elles font
il faut confiderer
S quant aux Perfonne, eft abfolument &
du nombre de celles à qui la Chaffe prohibée,
vile & il n'y a que celles-ci
fi elles fontde Condition abjecte
à des Peines amictives,fuivant la
qui puiffent être condamnéesde l'Edit dei6o!.
de l'article xxiv. .Ame.
Difpofition il faut fuivant ces
29. A l'égard des ~c~, diltinguer.
entre celles font arrivées fans avoir été punies pré-
mes Loix qui
§. celles où l'on ed tombé après la P~~o~~
5~nt, lieu à l'augmen-
donner
ces dernières principalement qui peuvent
tation de la Peine. Circonf.
~Ennnpar"rapport aux C~ces
du des Armes, de la Manière
ta~esfSées Lieu, du Tems,
& de tous
de Sa~ de la Qualité des Animaux généralement 1 Exer-
troubler ou empêcher
~s Abus & Obitacles qui peuvent
cice de ce Droit.
nous allons développer
~dimens0bjets,que dans,
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7/7. C~.
dans les Paragraphes fuivans d'aptes les Difpofitions textuelles
des Ordonnances.
§. I.
Des Perfonnesqui ne peuventC~<7'.
De ce nombre font les Marchands ~~a~~ Bourgeois &:
autres ~M/M des Villes Bourgs ParoijBes & Hameaux,
Payfans & Roturiers de quelque état & condition qu'ils foient
non ~o~ Fiefs, Seigneuries, & ~OKM-/H/?~.Cela leureâ
.dépenduexpMfIëment par l'article xxvii). du Titre CAa~
à Peine de too liv. d'Amende pour la ~/K~e ~bis, du double
pour la feconde,& pour Ia~-M/&/M~ d'être attachéstrois heures au
Carcan du Lieu de leur -réfidenceà jour de Marché & Bannis
pour trois années du Reffort de la Maîtrifë fans que pour quel-
que caufe que ce foit, les Juges puisent remettre ni modérer.cette
Peine, à peine d'Interdiction.
II n'y a donc fuivant cette Ordonnance que les feuls Sei-
gneurs Hauts Jufliciers Seigneurs de Fie& Gentilshommes,
Nobles, & autres qui font fondés en Titre ou Permiffion géné-
fak fur le fait de Chaffe qui puiffent ufer de ce Droit; ce qui
ne doit s'entendre néanmoins, qu'avecles modifications dont il
fera parlé ci-après,
S. i J.'
§.11.
Des Lieux défenduspourla C~
Par l'article xx. de ce Titre de l'Ordonnance il eA défendu
à toutes Perfonnes, même aux Seigneurs Hauts Jufliciers, Sei-
de Gentilshommes ~Vc~/& autres, qui font rbh..
gneurs
dés en Titre ou PermiCion générale, fur le fait de la Chaule de
chaffer à l'Arquebufë ou avec Chiens <~ l'étenduedes Capi-
MM~'w M!~ royales s'ils n'en ont des Permimons par-
ticulieres.
Par l'article xij. il leur eAauffi défendu de châtier à bruit dans
les Forêts du Roi, ~M~<?/M Garennes <5'.P/aMM s'ils n'enont
Titre ou Permi~on expreffe, à peine de DefbbéiHance &:de
ï liv. d'Amende.
Par l'article xxvj. il eft défendu aux SeigneursHauts-Jutliciers
le du Fief qui fe trouve dans l'étendue
d'empêcher Propriétaire
~e leurs Seigneuries, de chaffer dansl'étendue &il ne
pppp
TRAITE' DES C RIMES,
leur eA permis d'y chaffer eux-mêmes, autrement qu'en Personne,
& non par Domeitiques, & autres Perfonnes de leur part.
Par l'article xxvij. ileAdit, qu'en Cas de Démembrement &
Divifion de la Haute-Juâice entre plufieurs il n'y a que celui à
la principale Portion, qui ait Droit de Chaffe
qui appartiendra dans l'étendue & fi les
à l'exclufion des autres, de fa /M/?~6, que
Portions font il n'y a que celle qui procedera du partage
égales,
de l'aîné qui puiffe jouir de cette prérogative.
Enfin par les articles xiv. & xvij. il e~ défendu, tant aux Sei-
Hauts-Juu:iciers, qu'aux Gentilshommes & Nobles, de
gneurs
,chafferà force de Chiens & Oiseaux dans leurs ~'c/ 9,
& Plaines à moins qu'elles ne foient éloi-
~M/To~, Garennes
d'une lieuedes Plaifirs du Roi; & de trois lieues fi c'eft aux
gnées
Chevreuils & Bêtes noires comme auffi de tirer en volant, fi
ce n'eft à. ~OMlieuesde diflancedes Plaifirs du Roi.
§. IIL
Des Temsprohibéspour la C~
L'Ordonnance distingue, à cet égard, trois fortes de Chapes
les celle dans les Terres enfemencées & celle
celles dans ~ois,
dans les Vignes. 1°. Le tems où il e~tdéfendu de chaffer dans les
c'eiUa~v~ Suivant l'article iv. de ce Titre, ceux qui font
Bois,
trouvés de nuit dans les Forêts du Roi, Bois & Buiffons en dé-
& même dans les Bois des Particuliers, avec Armes à
pendans,
être de 100 liv. d'Amende, & de Punition cor-
Jeu ..doivent punis
porelle, s'il y échet. tt eit
elle A
~°. Quant à la ChaSe dans les Terres ememeneees
défendue depuisquele j?~ efl en tuyau jufqu'à la ~~co/M,
Enfin le tems où il eA défendu de chaffer dans les Vignes
Ç~A depuis~M/ J~~M/~M't: la Dépouille.
Tous ceux qui contreviennent à ces défenfes font punis par
du même de la Privation du Droit de Cha~
Farticle xvii;. Titre
d'une Amende oo liv. & de tous Dépens, Dommages &:
~e, de
Intérêts envers les Propriétaires ou Ulurroitiers.
S' 1t Y
V
Des ~7M.f <6~ pour la Chaffe.
Le& Armesqw font dépendues font de trois fortes i~. celles
ET DE LEURSPEINES. ~7. Chap. <~7
à feu briféesparla C/-0/~OK/?<t/-Canon 2". les C< ou F~-
tons C/KM/M3Q.les.~'Z/M~ &' les ~~M~K/6~ ou 2?OM~.
A l'égard des Armesde la premiere & de la feconde efpece
elles font dépendues, par l'article")~.de ce Titre, à peine, contre
ceux qui en font trouvés faifis de 100 liv. d'Amende, & de la
Confifcation pour la premiere fois & de Punition corporelle
pour la féconde & contre les Ouvriers qui les ont fabriquées
ou façonnées de Punition corporelle pour la première fois.
Quant aux ~~o~ 6*.~yM~M/M ~OM<, le Port en eA pareil-
lement défendu, par les articles vj. & vij. de ce Titre tant de
nuit que de jour, aux Gardes des Plaines &: Sergens à Garde
dans les Forêts du Roi ou dans les Plaines à moins qu'ils ne
foient revêtus des Cafaques & Livréees du Roi & qu'ils ne
foient dans les Fonctions de leurs Charges ou à la fuitede leur
Capitaine ou Lieutenant, à peine de o liv. d'Amende & de
DeAitHtion de leurs Charges.
§.V.
de C~<
ZT/?/'M~ë/!J ~e~
Les Inflruinens de Cha~e qui font défendus font les Lacs, .??- y. Or~oM. <&f
f~~ Tonnelles Traîneaux Bricolesdecorde6' de fil d'archal, ~x6'~o/'eM,
1<K.des C~o~.
~c~pa/!j' Co/y, Hailliers defil oudefoie. Suivant-
l'article xij. de ce Titre, il y a peine contre ceux qui les em-
ployent, du Fouet pour la premierefois & de 3 0 liv. d'MM~?,
& pour la féconde d'être ~M/?~, Flétris <&~<MMpour cinq
ans hors de l'étendue de la Maîtrife.
§. VL
Des Efpecesde C~a~
Les Efpeces de Chaffe qui font défendues font de deux fortes Of~n/
eft l'articleiv. de ce }E<M~6'jforeM)
1°. celle<M elle défendue par Titre à II';t. des CA~.
peine de oo liv. d'Amende & de Punition corporelle s'il y
échet, fans difHnQdonfi c'eft dans les Bois des Particuliers 2.°.
la Chaffe aMChien couchantou ~raco/za~ celle ci eft défen-
due par, l'article v}. à toutes fortes de Perfonnes même aux
Seigneurs Haucs-Jufticiers, Gentilshommes & Nobles & en
tous Lieux fçavoir, à peine contre les Particuliers de ~o liv.
d'Amende pour la premiere fois, du double pour la féconde, &:
Jt. p p 1J
~68 TRAITE' DÉS CRIMES,
du triple pour la troifieme outre le Banniffementà perpétuité
hors l'étenduede la Maîtrise & contre les Seigneurs,G'M~~o/M.
mes, ou Nobles, à peine de Defbbéiuance & d'encourirl'in-
dignationde Sa MajeAé, .&:de i ;oo liv. d'Amende.
§. VII.
Des efpeces~~aMAr dontla C~~ 6/?défendue-
Ordonn. Les efpeces d'Animauxdont la Chaffe eft défendue font les
Eaux & Forêtss Biches, ~ao~ Sangliers & Chevreuils fuivant les art,
«<. des Chaffis. Cerfs,
xiv. & xv. de ce Titre il n'eA permisà qui que ce' foit de les
tuer, mêmeaux Seigneurs, Gentilshommes,dansleurspropres
Forêts, lorfqu'elles&nt éloignéesd'une diftancemoindre que
de trois lieues des Plaifirsdu Roi'; ceux-ci peuvent feulement
tirer de l'Arquebufefur toutes fortes d'Oiseauxde paffage& de
Gibier, à une lieue des Plaifirs du Roi, tant fur leurs Terres,
Etangs, Marais& Rivieres de Sa Majefté. de
Ord. <&!60I. Suivantl'Ordonnance'de1601 la Peine ceuxqui ontehaf.
?'<. 1 s. fé aux Cerfs, Biches, Faons, eAde 8], Ecus un tiers d'Amen-
de de ceux qui ont chaffé aux Sangliers & Chevreuils, de 41
Ecus tiers; &-s'ilsn'ont pas dequoi payer ces Amendes, ilsdoi.
vent être battus de Verges fousla Cuflode jusqu'à eFuuon de
fang..
Ces Peinesdoiventaum être augmentéesa proportiondn nom-
bredesRécidives; ainfipourune~M~~ récidive,lesDélinquans
'V.<}; doivent,fuivant la même Ordonnance, être battus de Verges au-
tour des Forêts, Bois & Buiffons Garennes& autres lieuxoù
ils auront délinqué & bannisà i lieuesà l'entour pour une
y. J~. t~. récidive ils doivent être envoyés aux Galeres, ou bat-
feconde
tus de Verges8c bannisa perpétuité du Royaume avec Con-
fifcationdes Biens & enfinpour une w~yK<récidive, ils doi-
vent, à cautcde l'iniracHonde Banqui y eft jointe être con-
damnés au dernier Supplice.
La même Ordonnanceva encoreplusloin, elle prévoit le cas
ou ceux qui ont chaQëà diverfesreprîtes aux Cerfs, Biches &
Faons,n'aurontpoint été punis & elle veut quepour la première
ilsfbient condamnés à 66 Ecusd'Amende & que faute de
fois,
de cette fomme, ils foient battus de Verges aux en-
y.<Kt. payement
virons des Forêts & autres lieux oùils auront déiinqué, & ban-
nis à trois lieuesà l'entour, outre la Confifcationdes Venaubns,
ET DE LEURS PEINES.7~. ~777.C~.
Chiens,Filets, Bâtons, Engins; & en cas de récidive qu'ils
foient punis de la même Peine, que celle portée ci-devantcon- v.<
tre ceux qui ont contrevenupour la troifiemefois.
Il y a encore dansla même Ordonnance, des Peines portées
contre ceux qui n'ayantpoint droit de Chaffe ont châtié aux
menuesBêtes & Gibiers ils font condamnésà fix Ecus deux v.
tiers d'Amendepour la premièrefois, fautedu payement de la-
doivent fubirun mois de Prifon au Pain & à l'Eau;S~
quelleils à défautde Payement,
pour la Seconde, du double de l'Amende
battus de Verges fousla Cuftode misau Carcantrois heures à
& heures du Marché & pour la troifiemefois, outre les
jour
Amendesci-deffus'battus de Verges au-tour des Garennes, &
au-tourdu lieu où ils aurontdélinqué,& bannisà t lieuesà l'en-
& en cas de plufieurs récidives, fansavoir été ils
tour
feront punis de treize écus un tiersd'Amende & à défautde la V.s< J
ils feront battus de fousla CuAode, mis au Car-
payer, Verges
can commedeffus outre la Confifcationdes Venaifons Gibier,1.
Bâtons, Engins enfin H après ladite
Chiens, Oifeaux, Filets, ceux qui
Punition ils récidivent encore, ils feront punis comme
ont contrevenupour la troifiemefois.
A ces Peinesprononcéescontretoutesfortes de perfonnesen
la même Ordonnance en ajoute encore de particulières
général, auront contrevenu aux Dé-
contre les OfficiersdesChaffes qui
fentesci -defïus, ou aurontufé de négligenceou connivenceà
elle veut la fois, ils
l'égard desinfracieurs; que pour premiere V.ii~
des mêmes Peines & Amendes que cellesportées ci-
foientpunis
de de leurs Offices
devanf, & pour la~~<. fois, lafufpenfion la fois.
enfin de la entiere pour troifieme
pour un an privation
$. VIII.
Des Troubles6*Empêchemens au droitde C~
Les Troubles & Obflacles qu'on peut apporter à l'Exercice P. Ordonn. des
Chaffe envers ceux en ont le droit, font de cinq ibr- Eaux 6*Forêts
de la qui tit. CA~<.
tes, fuivant l'Ordonnance. en avoir le droit en
1°. Lorfqu'on établit des Garennes fans
titres & tuantes. Cela eu:défendu par art.
vertudes pofeffions
du même Titre de l'Ordonnance des Eaux & Forêts, à pei-
xix.
ne de 5 ooliv. d'Amende, & en outre la Garenne ruinée & dé-
truiteà leursdépens.
TRAITE' DES CRIMES,
i". Lorfqu'on commet des Rébellions& Yiolencesenvers les
Officiers des Châties dans leurs rendions, & pour fe maintenir
dans le droit de Chaffe que l'on a ufurpé. Cela eft défendu
par !es articles xxix. & xxx. du mêmeTitre, à peine de 3000 liv.
d'Amende pour la~/M~ fois, &en cas de récidive, d'être pri-
ve de tous droits de Chaffe fur les Terres riveraines, & même
d'être condamné à une Punition plus fevere dans le cas où la
violence feroit qualifiée. Que-fi cette violence avoit été com-
inife de la part des Prêtres Moines & Religieux qui n'au-
roient pas fatisfaire à l'Amende ci-deuus l'Ordonnan-
dequoi
ce leur fait defenfes pour la premierefois de demeurer plus près
de quatre lieues des Forêts, Bois Plaines & BuiHbns & en
cas de Récidive elle veut qu'ils foient éloignés de 10 lieues,
& qu'il foit procédé contre eux par faifie de leur temporel &
par toutes autres voies raifonnables conformément à la Décla*
ration de François I. du mois de Mars 15
3°. Lorsqu'on conAruitdes Parcs 6' Clôturesd'Héritage en Ma-
çonnerie, dans rétendue des Plaifirs des Maifons royales ~ïans
permiffion expreffe de S. M. Cela eA défendu par l'art. xxiv. du
même Titre.
4°. Lorfque l'on pratique des Trous, CcM/ ou autres A~.
ges dans les Murs, pour donner entrée au Gibier. Cela eit dé-
fendu par l'art. xxj. du même Titre à tous ceux qui ont des
Parcs, Jardins, Vergers & autres Héritages clos de murs 'dans
l'étendue des Capitaineries des Maifonsroyales à peinede oo I.
d'Amende l'Ordonnance excepte feulement par l'article fuivant
les Trous ou Arches qui fervent au cours des ruiffeaux les
Chantepleurs ~M~ & autres Ouverturesnécenaires à l'écou-
lement des Eaux.
Lorfqu'on fait la récoltedes ~o~ avant la Saint Jean-Bap-
tifle; cela eft défendu par l'art. xxiij. du même Titre, à tous ceux
qui ont des 6* Bourgognesfans clôturesdans /M~
des C(!~M<!t/:g/royales à peine de Confifcation d'Amende
Mbitratre.
ET DE LEURSPEINES.Tit. F777.C~r.
CHAPITRE III.
Des Délits au fujet de la P~f.
T~T Q u s avons parlé des Fols qui pouvaient & commettre au
j.~t fujet de la Pêche il nous reSteà parler ici des Délits qui
fe font contre la Police établie à cet égard par l'Ordonnance de:
Eaux & Forêts.
Cette PoneE s'étend non-feulement fur les Pêches qui fe font
dans les Fleuves & Rivieres mais encore fur celles qui fe font
en plaine Mer; nous avons eu lieu de parler de celles-ci, en trai-
tant de la Juridiction de la MARINE il ne nous reSteplus qu'à
dire un mot de celle qui concerne la Pêche dans les Fleuves &
Rivieres, & des Délits qui peuvent Se.commettre à cet égard.
C'eSt un principe contant en cette matiere, & qui eft établi
l'art. Ixxx~. du Titre de la Police & confervation des Eaux
par
& Forêts, que le Roi eft Propriétaire de tous les Fleuves & Ri-
vières qui portent Bateaux de leur" fonds, & qu'ils font partie
du Domaine de la Couronne .~nobSiant tous Titres, PoSIe~-
6ohs, Coûtumes, que pourroient avoir les particuliers enforte
que ceux-ci peuvent feulement, lorsqu'ilsont tirres & poHeHion~
valables, y avoir droit de Pêche Moulins,Bacs & autres usages.
tels que droits de Péages Travers, 6'c.
C'en: en vertu de ce Droit primitif & régalien, que SaMaj~é-
a cru devoir par une Loi particuliere prendre toutes les précau-
tions néceffairespour empêcher les entreprifes de ceux qui vou-
droient s'arroger les Droits dont il s'agit, fans en avoir titre ou
ou fans en avoir une permiSEon expreffe de Sa Ma-
poue~on
& en même tems pour prévenir les abus qu'en pourroient
je~é
faire ceux qui font maintenus dans la jouiffance de ces Droits.
Ces précautions ont fait l'objet particulier de quatre diSîérens.
Titres de l'Ordonnance des Eaux &: Forêts, dont le~~M/- con-
cerne la Pêche le /~co/ la Police & confervation des Eaux
& Rivieres; le troifieme les droits de Péage de Travers & au-
tres & enfinle y~Më~, regarde les droits de Pêcherie appar"
tenans aux Communautés & Habitans.
Après avoir ordonné par une premiere difpofition générale.que-
la conoiSIancedes Délits qui fe commettent fur le fait de la Pé-
~i TRAITE' DES CRIMES,
aux Officiers des Maîtrifes, à l'exclunondes
che, appartiendra
ordinaires cette Ordonnance flatueenfuitefur fept dine-
Juges
rens objets que nous allons parcourir jfucceuivementdans ce
elle détermine i". quelles font les Perfonnesqui
Chapitre
ont droit de Pêcher, & cellesqui ne peuvent uferde ce droit;
2°.le Temsoù ceux qui ont ce droit, ne peuvent en ufer 3°. les
dont on ne peur fe fervir pour la Pêche 4°. lesMa-
7/?/-M~~ eft
nieresde Pêcher qui font dérendues les qu'on
.M~M
tenu de rejetter dans l'eau après lesavoir pris; 6 la Policequi
doit s'obferver, par rapport à la confervationdes Rivieres navi<
en~n les~M'~ qui y font établis.
gables, 7".
§.1.
Des ~0/ qui ont droit dePêche.
Ordonn. des L'Ordonnancecontient cinq Discutions remarquables cet
;E«KA:~~O~M,
S~t. égard. M~~ la ré-
la
Par PREMIERE, elle fait défenfes Perfonnes,à
~erve &ulenient de celles qui ont droitde P~er de la maniere
dont on l'a dit ci-devant, ou des M~-f Pêcheurs qui font reçus
des
ès Siëees Maîtrifespar lesMaîtres particuliers ou leursLieu-
de furFleuves & Rivieres navigables, à peine
tenans, pêcher Filets &
de ~o liv. d'Amende & de Conmcaeion du Poiubn
InArumeM de Pêche, la fois de 100 liv.
autres pour premiere
d'Amendepour la féconde, outre pareille Confifcation & me-
me de Punition plus févere s'il y échet.
Par la SECONDEqui regarde les ~cc/
Gentilshommes 8: Communuutés qui ont droit de Pêcher dans
elle leur fait expreffe d'ob&rver &- faire
les Rivieres; injonction
obferverpar leurs Domeftiques & Pêcheurs auxquelsils ont
ce le
~n'eripé droit, Réglement fait par l'Ordonnance fur la Pê-
à de de leur droit comme aufHde donner
che, peine privation noms fur-
Péclaration aux Procureurs du Roi des Maîtrises, des
demeuresde~ Pêcheurs auxquels ils ont fait Bail de leur
noms
cette Déclaration doit être regiArée au Greffe de la
Pêche
oH les Pêcheurs feront tenus de prêter ferment.
Maiirife elle
la
Par TROISIEME qui concerne les MaîtresPêcheurs
au moins de ~o ans; qu'ils éluenttous les
veut qu'ilsayent l'âge
un Maître de Communauté qui aura l'œil fur eux, & aver-
ans ce
tira les Q~çier: des MaHri&s des abus qu'il.s commettront,
riii»
que
ET DE LEURSPEINES.7~. ~777. C~. /z.
que ceux-ci feront tenusde faire fansfrais & fans exaction à
peine de Punitionexemplaire& d'Amende arbitraire.
Par la QUATRIEME elle veut qu'il y ait auflien chaque
Maîtrife, des Sergenspour la confervationdes Eaux& Pèches
dont les fonctionsfbient, î°. d'être journellementfur lesRivie-
res & Fleuves, pour veillerfur les Pécheursà ce qu'ilsne con-
t-reviennentaux Ordonnances; 1°. de faifirlesEngins, en casde
contravention 3°. d'envoyer leursProcès-verbauxau Greffede
la Maîtfue 4°. d'ajHIgnerles Délinquansau premierjour, pour
y répondre enfinde faire la collede des Amendesau profit
du Roi.
Enfin par la C ï NQu i EME qui concerne les ~a~M-f des
Communautés elle veut que ceux d'entr'eux qui ont droit de
Pêcherie, Soienttenus de donnerce Droit par Adjudication &
que les Ajudicatairesne puiffentêtre qu'au nombre de deux en
chaque Paroiffe; & elle défendà tous autres, qu'à ces Adjudi-
cataires, de pêcher en aucune forte, mêmela Ligne à la main
ou au Panier, es Eaux, Rivieres, Etangs, Foffes Marais&
Pêcheriescommunes,nonobftanttoutesCoutumes& Potlenions
contraires, à peine de 30 liv. d'Amende& un mois de Prifon <
pour la premiere rois, & de 100 liv. d'Amende, avec Bannilfe- ~t~t8.
ment de la Paroifïeen casde récidive. «<. der j?Mf.
t? TT
$'
Des Temsc/'oA~ pour la Pêche.
Les tems prohibéspour la Pêche font
i". Lesjours dejf~M 6' Z?!/Ma/!c~.f,
fouspeinede 40 liv. d'A- O~OM.~M
mende & il eft enjoint pour cet effet par l'articlexiv. aux Pê- ~f<CM,
cheurs d'apporter tous lesSamedis& veillesde Fêtes, inconti- tit </t~ye<A<.
nent aprèsle Soleilcouché, au Logisdu Maître de Communauté,
tous lesEngins & Harnois, lefquelsne leur ferontrendusque le
lendemaindu Dimanche, ou après Soleil couché à peine de
<o liv. d'Amende, & d'interdictionde la Pêche pour un an.
1°. La Nuit, depuis le coucher du Soleil jufqu'à fon lever;
l'art. V.prononcela mêmepeineen ce Cas, que celle ci-deflus,
&il excepte feulementla Pêcheauxarchesdes Ponts, auxMou-
lins, aux Gordsoù fërendentdesDideaux, laquellepeut fefaire
tant de nuit que de jour, hors lesDimanches&:Fêtes, & autres
tems défendus.
QQqq
674 TRAITE' DES CRIMES,
Le T~M ravoir, aux Rivieres où la Truite
fur tous les autres PoifTons~, depuis le premier Février juf-
abonde
la mi-Mars; & aux autres, depuis le premier Avril )ufqu au
qu'à
Juin à peine pour la premièreibis de. zo liv. d Amen-
crémier & du double de l'Amende & de deux
de ou'd'un mois de Frifon;
Prifon la feconde & du Carcan, Fouet, & Ban-
mois de pour
du Reffort de la Maîtrise pendant cinq années~ c'efl la,
niffement
de L'article fuivant excepte la Pèchedes.
difpofition l'article v). de continuer en
Saumons Alofes, & Lamproies, qu'il permet
la maniere accoutumée.
il eA défendu Fart. vil), pendant le tems de la
Au refie, par
de mettre Bires ou JV~ d'ofier à bout des Dideaux
Fraye de Confifcation du Harnois pour
à peine de ~o liv. d'Amende &
de Privation de la- Pêche pendant un an pour
k premiere fois,
l'on mettre des. Chauffées.ou Sacs;
ta féconde; peut feulement y
du moule de lignes en quatre.
y..<M.9"
1~' I.
CH A PI E
T R I V.
CHAPITRE V.
Des Délits concernantlesJeux publics.
T Es Désordresmultipliésqu'entraînela pafEondu Jeu, dont
I le moindre eft la ruine des Familles, font auëz Sentirla
nécenité &la fagefïedesDéfënfespoftéespar lesRéglemensqui
ont été faits a ce fujet.
Sans rappellef ici lesDifpoutionsparticulieresqui le trouvent
tant dans le Droit Romain que dans les anciennes
répandues,
Ordonnancesdu Royaume, nous nous contenteronsde remar-
en ces Loix portent fur trois objets princi-
quer gênera!, que
le regarde les Efpeces deJeux qui font défendus;
paux /~M<~ le
lesAcadémies publiques qui fe tiennent à ce fujet;
lej~e<M<~
les Se lesPertes qui fe font a l'occaft.on de
~o!/M~, Engagemens
ces Jeux.
/jE ~7'J~ ~M! ~<&J.
Ce font généralementtous Jeux de ~-<~ & dont l'efïet ne
aucunement d e l'indu~rie des Hommes, tels que lesJeux
dépend
dont l'ufage oc la fabrique ont été fpécialementprohi-
de 2~,
bés par une Ordonnance de S~Louis en 1~4. On comprend
auHifousce nom, tous lesJeux qui fontla fcurce la plusordinaire
de la débauche& de la ruinede la Jeunefïë, tels que leZa~~
n~ lesJeux de ~o~ de F~M & de ~<M/ le Z~M/ &
la Z~M, dont il eft parlé dans les Arrêtsde Réglemensde la
Y. Journaldes Cour, &:notamment dans celui du 3 Avril :7t7, rapporté
au
~4M<<.&y.7.<.4!' Tome VI. du Journal des Audiences.
Suivantce dernierArrêt, où fontrapportésles Réglemensan'
teneurs ceux quijouent à ces fortesde Jeux, doivent être punis
d'une Amende de tooo liv. pourla premiere fois, /M/, eft-il
~M~ .P<M/ <S'même ~&OM
dit, M~r ê'~ en cas
M~ ~<' 6'F<tM~OM~<&M, g '~MC~a/e/T!~
~~Ct~tW.
Au refte, lesPeines qui font portées par cesArrêts, concer.
nent principalementlesJoueursqui font trouvés dans des Aca-
démiesdeJeux, maisencoreplus particulièrementceux qui tien.
nen<
ET DE LEURSPEINES.Tit.~777.Chap. <~8ï
t
nent ces fortes d'Académies, que nos Ordonnances appellent
~M~y.y.
~C~D~M/~ de Jeux; Peine de Ceux qui les tiennent.
Par l'Edit d'Henri III. à BIo:s, en Mars 1~77, il eft « fait
Détentes expreffes aux Hôtelliers Cabaretiers & Taverniers,
Mde tenir ou permettre qu'on tienne en leurs Maitbns, Berlans
» de Jeux de Dez, Cartes & autres débauchemenspour la Jeu-
Mnèfle &c. 1
Par l'Edit de LouisXIII. en Mai 1~1, regIUréen Parlement
Pareilles « Défenfes font faites à toutes fortes de Perfonnes, de
Qualité & Condition qu'elles foient, même aux Pro-
quelque
Locataires des Maifons où fë tiennent lefdits Ber-
pnéiaires,
à d'Amende arbitraire, & d'autre punition s'it y
lans, peine
échet même d'être refponfables en leur propre & privé nom,
Mde la perte des Deniers qui y fera faite ».
La même Loi « enjoint aux Juges de fë tranfporter aux Mai-
tons où ils feront avertis que fe tiennent lefdits Berlans de fe
Mfaifir des Joueurs qui s'y trouveront, leur faire leur Procès,
ainfi qu'aux Propriétaires & Locataires qui les recevront com-
me à des Infracieurs des Ordonnances & ayant encouru la ri-
d'icelle; fe faifir pareillement de l'Argent des Joueurs,
gueur
& & autres chofes expofëes aux Jeux, dont
Bagues Joyaux
ils feront la difh-ibutionaux Pauvres des Hôtels-Dieu ».
Par l'Ordonnance du même Prince, en i< les mêmes Dé-
fenfes ont été renouvellées d'une maniere encore plus rigoureufe,
en ce qu'elle veut que tous ceux généralement qui recevront en
leurs Maifonsles Afïëmbléespour le Jeu, qu'on appelle ~c~-
miesou ~<!H~, & qui fë proftitueront à un fi ~/7H'c~M.y~
cice, ce font les termes, foient déclarés !z/a/n~ M~/?f!~ 6'M- l'Ordon. ~.tt~.fj~
de tenir jamais Offices Royaux, & qu'ils foient bannis </<16~9*
e~/M
des Villes où ils feront convaincus d'avoir contre-
pour jamais
venu à ces Détentes que les Maifons foient connfquées fur le
s'il eft que cet Exercice y ait été fait fix
Propriétaire prouvé
mois durant, fauf le Recours de ce dernier contre les Locataires
& qu'enfin, à l'égard des Joueurs qui fë trouveront convaincus
d'avoir été trois fois auxdites Académies, ils foient pareillement
déclarés M/a/KM& ~M/?~f, comme denus, &c.
Il y a eu depuis ce tems-Ià unEdit du moisde Décembre 16<
en la ordonne l'exécution des Loix `précé.
feo-i~ré Cour, qui
RRrr
682 TRAITE' DES CRIMES;
dentes contre ceux qui tiennent Académie, Berlan, Jeux de ha-
fard, & autresJeux défendus.
Mais il paroî.tque ces Loix ne font point fuiviesà la rigueur,.
& que par lesderniers Arrêts qui ont été rendusà ce fujet, no-
tammentpar celui du 30 Avril 1717 que nous avons cité l'on
s'eft contenté de condamnerceux qui tiennent des Académies
3e Jeux de hafardà de amples Amendespécuniairesde 3000 liv.
pour la premiere fois &: à une peine corporelle telleque le
Fouet &: le Carcan avec injonctionde vuider la Ville & les
Fauxbourgsde Paris, en cas de récidive.
Les mêmesArrêts font défenfesaux Propriétaires, de louer
pour tenir Académiede Jeux, après en avoir été avertispar les
Commiffairesdu Châtelet, à peine de perte des Loyers, & d'a-
voir leurs Maifons,ferméespendant un an comme auffid'être
folidairementrefponfablesdes Amendesci-dellus & ils ordon-
nent que les Condamnationspourront être prononcées par le
LieutenantGénéral de Policefur laDépondon uniformede deux
Témoinsdignes de foi, ou fur les Procès-verbaux de deux des
Commiffairesau Châtelet, portant qu'ils ont furprisdansle Jeu
ceux qui tiennent lefdites Académies ou qui jouent chez les
autres.
Des 7~M.f<S*Engagemens~K~~P/Z!à /*OCCa/K' du 7~
Les mêmes Loix qui prononcent des Peines contre les Acadé"
mies des Jeux & les joueurs, onfcru devoir auffi pourvoir à la
Puretédes Familles & des Créanciers, par des Dispositionsparti-
culieres.
Par l'art. I. de l'Ordonnance de MOULINS,les Mineurs, & mê-
me leurs Pere & Mere, Tuteurs, Curateurs, &proches Parens,
ibnt autorités de répéter les Deniers & Biens qu'ils auront perdus
en tous Jeux de hafard.
Parl'Edit de 1~77, que nous avons cité ci-devant, il eA dé-
fendu aux Hôteliers, Taverniers, de faire aucun crédit aux En-
fans Mineurs à l'occasion des Jeux fous peine de perdition de
leurs Dettes, & fans qu'il leur foit.permis ni loifibled'en faire au-
cunes pourfuitescontr'eux; cet Edit déclare nulles les Promettes,
Cédules, ou Obligations qui pourroient avoir été faites à cette
occafion avec défenfesaux Juges d'y avoir égard.
y.<}8. L'Ordonnance de 162~ va plus loin, elle déclare toutes Dettes
contractées pour le Jeu nulles, fans difhnguer elles ont été~ai-
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7/7: Chap. ~83
tes par les Mineursou Majeurs. Elle décharge de toutes Obliga-
tions civiles & naturelles,, par rapport aux promeffesqui ont été
faites à ce Sujet, quelque déguises qu'elles foient. Elle veut de
plus, que s'il eft prouvé que ces Promeffesviennent du Jeu, ce-
lui qui en Serale Porteur, ainSique le premier Créancier ou Cef-
fionnaire foient condamnés, envers les Pauvres, en pareille
fomme que fera celle contractée auxdites Promenés. Elle défend
à toutes Perfonnes de prêter Argent, Pierreries ou autres Meu-
bles pour jouer, & de répondre pour ceux qui jouent, à peine
de la perte de leurs Dettes & de nullité des Obligations, & mê-
me de Confifcation de Corps & de Biens, comme Séducteurs&
Corrupteurs de la Jeuneffe. Elle veut que ceux qui jouent fur V.-M.t}~
Gages perdent ceux qu'ils auront expoSës &: que ces Gages
foient conS~Squés au profit des Pauvres, un tiers reSërvé au Dé-
nonciateur. Elle prononce la même peine contre ceux qui auront
les Se elle veut qu'outre la privation de ces Ga-
gagné Gages
ges, ces derniers foient encore condamnés en pareille Sommeque
celle pour laquelle ils auroient gagné lefdits Gages, applicable
comme deffus. Elle permet, conSormémentà la Di~poution de
l'article I. de l'Ordonnance de MOULINS aux Pere & Mere V.t~o.
RRff
684 TRAITE' DES CRIMES,
CHAPITRE VI.
Des Dc~~ fait ~7~r~He/
1 l'on ne disconvenir que l'Imprimerie a procuré de
C' peut
l'accroiuement des Sciences, ilfauc
grands avantages pour a attiré de & dangereux
convenir en même tems quelle grands
dans les Etats & Républiques où elle a été trop li-
inconvéniens
c'eû l'idée nous en donne le Roi Louis
brement permit que
dans le Préambule de fon Ordonnance à Paris en Janvier.
XIII
où il ob<erve c'eft par le moyen de cet Art, que
t6i<$, que Maximes.
& Semées beaucoup de mauvaifes & fauffes
font gliffées
& contre Dieu,. la Religion les bonnes.
de DoBrine d'Impiété,
Mceurs, & le Bien public.. eciorre.
C'efi auni pour remédier à ces inconvénient qu'on a vu
en difFérenstems plufieursOrdonnances.,Edits, & Déclarations~.
on, a aureint fous de rigoureufes Pei-
par lefquels les Imprimeurs
aucuns Ouvrages qu'après en avoir obtenu le
nes, à n'imprimer des
du & qu'ils auront été examinés par
Privilége Roi-, qu'après
DoBeurs en.Théologie, n c'e~ un Livre concernant la Religion..
fi n'ayant eu tout l'effet qu'on en
Mais de fages Réglemens point
attendre au moyen des précautions frauduleu~ que.
pouvoit le. nom.dautrui,. de dé-
les Imprimeurs de contrefaire
prenoient
le nomde l'Auteur, & le lieu dans lequel lesLivres avoient.
guifer
été imprimés, & même de les faire imprimer en des Pays~tran..
il a. faire ceuër. ces .derniers Abus., établir par
eers fallu pour
de nouvelles Loix des Peines encore plus rigoureufes que celles,
portées par les précédentes.
P-~ 7.~ C0/ les Imprimeurs~H! Nom d'autrui..
CHAPITRE V II..
Des Délits commispar les T~~M/M &' Vagabonds.
T~T Ou s avons eu lieu de parler plufieurs jMs, dansle cours
j[~ de ce Traité, des Détits commis par ces fortesde Person-
nes tantôt fous les noms de .Fo~e~M/M<$'~~pM/ <5' Z?~j-
de ~o~g/û/ïK~ tantôt fous ceux de ~~M/ tantôt fous ceux
de J~M~ nous avons rapporté en dême tems les Loix qw
68~ TRAITE' DES CRIMES,
ont été rendues contr'eux fousces différentesdénominations nous
ne parlerons ici que de celtes qui concernent principalement la
police qui doit être obiervée à leur égard afin de prévenir tous
les désordres dont ces fortes de Gens font capables.
Parmi ces Loix nous en remarquons trois principales ra-
voir, la Déclaration du 18 Juillet 172.4 regi~rée en Parlement
le 26 du même mois; celle du 11 Septembre de la même année,
le 27 du même mois & enfin celle du i Août 1738
regirh-ée
regiArée le <, Décembrefuivant.
Il paroît par ces différentesLoix que le Prince s'eft propofé
principaux, dont le premier tend à déterminer ceux
fept Objets
l'on comme Vagabonds; lefecond, à pourvoir
que doit regarder
à la ~ubMance des pauvres Gens, ann.de les empêcher de men<
dier le </o~~ à punir ceux des Mendians qui ne profiteront
des refiburces qui leur font offertes par les Déclarations, ou
pas
feront arrêtés plulieurs fois le ~~Me, à affûrerle moyen
qui
de reconnoître ceux qui auront été arrêtés une premiere fois le
c~K~, à prévenir & reprimer les excès auxquels pourroient
~c livrer les Mendians le à empêcher les Rebellions
être faites au fujet de leur Capture & Conduite
qui pourroient
enfin le~M~j, à déterminer la Compétence des Juges qui en
doivent connbître.
Ce font tous ces différens Objets que nous allons discuter ~ë'
avec toutes les Modifications qui y font jointes.
parément
ceux qu'on peut appeller VAGABONDS.
OM~
Nous avons vu, qu'aux termes de la Déclaration de 1701, on
de ce nom ceux qui n'ayant ni Profeuion, ni Métier,
appelloit
ni Domicile certain, ni Biens pour tubnAer., ne pouvoient être
avoués, ni faire certifier de leur bonne Vie & Mœurs par Per-
fonnes dignes de loi la Déclaration du mois de Juillet 1714
article xij. les Habitans du Pays de Nor-
excepte néanmoins, &
/7M/ f!oM/z' .g7~, Dauphiné, Fo~~o~e, autres,
même des Pays étrangers, qui ont accoutumé de venir, foit pour
faire la Récolte des Foins ou des Moiffons ou pour travailler,
ou faire Commerce dans les Villes & autres Lieux du Royaume;
& elle défend expreffémeiltd'apporter aucun trouble ou obAacle`
à leur pauage à moins qu'ils ne foienttrouvés mendians, contre
les dé~nfes portées par cette même Loi.
Suivant la Déclaration du mois d'Août 1738 regifiree le $.
Décembre
ET DE LEURSPEINES. F/7/. Chap.r/ ~89
Décembre fuivant, l'on doit encore regarder comme Vagabonds
ceux des Sujets du Roi qui vont en Pélerinage à ~aMt./ac~/c.f,
jVM/-e.Z?<!M6 de Lorette & autres Lieux horsdu Royaume, fans
une Permimon expreffe de S. M. fignée par l'un des Secrétaires
& fur de l'Evêque Diocëfain. La même
d'Etat l'approbation
Déclaration fait des injonctions expreHes aux Magistrats, Pré-
vôts des Maréchaux, Exemprs, Maires, Syndics des Villes, de
les arrêter fur les Frontieres &:elle veut qu'ils foientcondamnés
les des Lieux en Infiance & par Appel aux
par Juges premiere
Cours des Pariemens fçavoir les Hommes à la Peine des Ga-
îeres à perpétuité, & les Femmes à telle Peine amidive qui fera
eftimée convenable par les Juges.
MO YE NS pourempêcherles pauvres Gensde mendier.
La Déclaration de Juillet 1714 diftingue à ce fujet les Pau-
vres qui font valides, & en état de'gagnerleur Vie par leur tra- V.n
vail & ceux qui font invalides foit parce qu'ils font E~ropiés,
foit a caufede leur grand Age elle met auffi de ce nombre les
& Femmes qui mendient faute de
Enfans Nourrices, grofles
de fubMer elle enjoint à ceux qui font valides, de pren-
moyens
dre un Emploi pour fubfifierde leur travail, foit en fe mettant
en Condition pour fervir, foit en travaillant à la Culture des
ou autres ou Métiers dont ils peuvent être
Terres, Ouvrages
Elle fait afin de leur ôter tous prétextes d'excu-
capables. plus;
ser leur iainéanti<e&: leur mendicité, fur ce qu'ils n'ont pû trou-
ver de travail pour gagner leur Vie elle leur permet de s en- V.<M.t.