Vous êtes sur la page 1sur 747

Muyart de Vouglans, Pierre-François (1713-1791).

Institutes au droit criminel, ou Principes généraux en ces matières, suivant le droit civil, canonique, et la jurisprudence du
royaume... avec un traité particulier des crimes, par Mr Pierre-François Muyart de Vouglans,.... 1757.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la
BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :
*La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.
*La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits
élaborés ou de fourniture de service.

Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence

2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques.

3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :

*des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés sauf dans le cadre de la copie privée sans
l'autorisation préalable du titulaire des droits.
*des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source Gallica.BnF.fr / Bibliothèque
municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation.

4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code la propriété intellectuelle.

5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue par un autre pays, il appartient à chaque utilisateur
de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays.

6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non
respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978.

7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisation@bnf.fr.


INSTITUTES A U

DROIT CRIMINEL,
<3
P R 1N G .1P E S GENERAUX
SU R CE S MAT IE R E S,
~vy LE D~o/r
c/~7z, ~~vo~
~7:~ ~~or~~f~

AVEC
UN TRAITE
PARTICULIER

I) E S
C R 1 M E S.

Me. ~7~~2:R~~07~Af~.F~~y DE ~O~CZ~~


Avocat au jP<z/f.

jCapidsJndicia habent fuam ~rmam, fuum judicium, numerum inum;


~naehtorem &nm~ fua tempora, fua nomina. QP~r~ 2?M/<!M,jj<

A P A R. 1 S,
Chez Ls BRETON, Imprimeur ordinaire DU ROI, rue de la Harpe.

M. D C C. L V 1 L
~~Ec APPROBATION ET p~c~ DU ~or.
'<ttt

F A F~ C
TT~ ERSONNEn'ignorel'ImportancedesMatieres-
j_ Criminelles,ôcla Prérerencequi leur eft duefur
lesCiviles, en ce qu'ellesn'Intéreuentpasfeulementlés5
Biens, maisencorela Vie & l'HonneurdesHommes.
C'EST cette Importancequi a excité danstous les
Tems l'attention de nosRois, & celle des Tribunaux,
Dépositairesde leur Autorité, & qui a donnélieu à
cette multiplicitéd'Ordonnances& de Réglemensqui
ont été faitsà ce fujet.
MAI S quelque fages & quelquemultipliéesque
foient ces Loix, commeleur applicationdépend des
circon~ances,& que cesCirconflances,par leur coin-
plication, fontfouventnaître des Inconvéniensque la
Prudence humainene fauroit prévoir ni éviter c'eA
pour remédierà cesInconvéniensqu'il a fallunéceilal-
rement changer, modifierou augmenterlaDI~poution
de cesmêmesLoix. Dé-là, lesEdits, Déclarations,qui
ont étédonnésfucceffivement,en Interprétation,Am-
Pliationou Dérogationde ces premieresOrdonnances.
LA MESME Caufe qui a faitvarierlesLoix fur ces
Matieres a aufliproduitla diverfitédes Ouvragesqui
ont été faitsfur ce fujet. Elle fait en mêmetemsfentir
l'avantageparticulier qu'ont les Modernesfur les An-:
a ij
MT jp c
ciens, & fur-tout celui que peut donner une longue
Expérience Surla fimple Théorie à cet égard.
C'ESTce doubleavantage,.queje croispouvoir ré-
clameren faveurde celui que j'oSepréfenterau Public.
L'EtudeaSudueque j'ai faite depui~pluSIeurs annéesde
cettePartie de notre Jurisprudence,jointe auxSecours
que j'ai puifés l
d'ans es Notes d emes Parons~
particuliers
qui ont rempli SucceSHvement, pendant l'eSpaced'en'-
viron 60 années, FOSEce deLieutenantCriminel fous
ïes yeux d'un Parlement m'ont mis, j'oSele dire, en
état de donner, finonun Ouvrage completfur cesMa-
tières qui n'en font gueresSuSceptibleSy du moinsdes..
Facilités particulieresà ceux qui veulent s'y perS~e-
ïionner mais fur-toutaux Commencans,.que.j'ai eu.
principalementen vùe~
Je n'avoispas encore conçû îe deSïeinde cet Ou-
vrage,. qu'il en a paru SucceSlivement deux fur la même
Matiere l'un,.fousle titre de T.R~r.E desMm~~
C/M~ par feuMe ROUSSEAU D E LA COMBEs
î'~Mf~ Sansnom d'Auteur,. fous le titre de la M~-
N~.E.R.Ede pourfuivre les C~/7ZM. dans,les ~Z~
T/Z~MJC. ~MjR~Mm~<XV~les.ZQjT~ C~7M7-
yEZ.ZJE~,&:C<.
L'un &:l'autre de cesTraités, il faut l'avouer, con-
tiennent d'excellenteschofes & paffentavec raISbm
ce. nous avons eu jufqu'ici.de meilleur. d ans,
pour que
cetteMatiere. Mais,.qu'il me foit permisde le dire,.
îesElogesqu'ilspeuventmériterchacunen particulier,,
nediminuentenrien:l'utllitédel'Ouvragequeje prends
là libertéde présenterau Public.
F:

L'AUTEUR du premier, connud'ailleursparplu-


HeursOuvragesqu'il a donnésiurdinerentesMatières,
Sembleavoir eu principalementen vue l'Intrusion
d'un Praticien, &:s'être moinsattachéà remonteralà'
fource des Principes, & à développerle Motif de la-
DifpofitiondesLoix, qu'à en ~ciliter l'applicationpar
desExemplesdejuriiprudence qu'il cite, ou par des
Modelesde Procéduredont il donnele Style.,
L'AUTEURdu fecond femble,au contraire avoir
totalementnégligélesIn~ru~ionsfamilierésdela Pra.
tique pour fe livrer uniquementà la Di~cu~iondes
Principes& desQuetlionségalementcurieufes& rele-
vées.Le Publiclui fera à jamaisredevabledesRecher-
chesprofondesqu'il a faites à ce:fujet, & qui ne peu-
vent être que le rruit d'un-long & infatigabletravail.
Mais, outre que les Matières qui font l'objet de ce
Traité, ne roulent principalementque fur la COMPE-
TENCE il fautconvenir qu'ellesfont d'ailleursn ab~.
traites,:& mêmela pluparttellementraresdansl'Ufage;
qu'ellesfemblentmoinsfaitespour formerunPraticien:
qu'unJurifconlulte. C'en:aunile Jugementque l'Au-
teur en.porte lui-mêmedansfaPréface, lbrfqu'ildi:
qu'il a f~A/ d'approfondircette Matiere <~ ~g-
~M/~M'~M~~7~/71/Z'
DANS CET OUVRAGE, j'ai tâche de prendre un
j~ë milieu,entre ces Auteurs ;ans mejetter dans une
profonde Dilcu~ion des Loix pî-imitives~urcette Ma-
tiere,. dont la connoinance ne Sembleréservée qu'à'des
Savans du premier ordre. Saa~ m'arrêter au contraire;
p c ~r.
à de fimplesCitationsvagues& isolées,ou à de vains
Détails de Formules qui ne concernent que de purs
Praticiens j'ai tâché d'épargnerà monLeQ:eurtout ce
qui peut le rebuter, ou lui faire perdre de vue le But
où je prétendsle conduire; &ce But, c'e~:de lui faire
connoître, par des Principescon~ans&des Exemples
fuivis-& jfbûtenus,le véritableEsprit desLoix & des
Ordonnancesqui ont été renduesfur cette Matiere.
C'ESTdanscette vue que j'ai partagé cet Ouvrage
en deuxParties,qui embraucnttouteslesMatieresCri-
minelles.Dans lavremiere,que je préfenteaujourd'hui
fous le titre d'INSTITUTES AU DROIT CRIMINEL,
avec un TRAITÉDESCRIMES.J'ai raHernbléles Prin-
cipesgénéraux, tant pour la Théorie que pour la Pra-
tique. La feconde, qui aura pour titre INSTRUCTION
CRIMINELLE,contiendra le développementde ces
mêmesPrincipes, par l'applicationque j'en ferai aux
Difpofitionsdes Loix particulieresdu Royaume ÔC
celle-ci fera la Matiered'un fecondVolume, qui Suivra
de près celui-ci.
LESTITRESfeulsde cesVolumesfuffifentpouren
annoncer toute l'Utilité, & en .mêmetems les Motifs
particuliers qui m'ontengagé à les entreprendre. II ne
me reâe doncplus qu'à juftifierle Plan queje me fuis
propofépour les remplir.

J'ai employé dans ce PREMIER VOLUME,lesMa-


ximeslesplusuniversellement reçues.J'ai consultépour
cet eSet les Sourcesles plus pures du Droit, tant an-
cien que nouveau. J'ai remonté d'abord au D R01 T
p ~~4 r
ROMAIN~dont la connoiuancem'a paru neceilaireJ
tant pour prévenir lesErreurs &:IesMéprifesoù l'E..
tude de ce Droit pourroit jetter ceux qui ne font
point
encoreauez verfésdansla Pratique, que parce
que ce
mêmeDroit a fervi de fondement,commel'on
içait
à la plûpart des Ordonnancesdu Royaume &
qu'il
fuppléemêmeencoretouslesjours au défautde celles.
ci, fur-toutdanslesProvincesoù ce Droit efl prince
palementen vigueur..
J'AI crû auffi, ne devoir point négligerles
Di~poU-
tions du DROITCANONIQUE dansune Matierecom-
me celle-ci, qui ne tient pas moins à la
Religion qu'à
l'Ordre public, fur-tout lorfqu'ils'agitde déterminer
la Nature & la Punition desCrimes. L'on
~çaitd'ail-
leurs que c'eAà ce Droit, que nousfommes
principa~
lementredevablesde l'Innru~Ion, tant Criminelle
que
Civile.

C'ESTà la fuitede ces deuxpremieresSources,


que
j'ai placé les Monumensde notre JURISPRUDENCE
Françoife. Je comprendsfous ce nom les Op D0 N-
NANCES,EDITS, DECLARATIONS & ARRESTSDE
REGLEMENS.
Parmi les ARRESTS j'ai recueilli avec plus deîbin
Ceux de ce Parlement, qu'on peut regarder comme
autantdeModelesen cetteMatière & dansle nombre
de ceux-ci, je me fuisattachéprincipalementauxAr-
rêts rendusfur les Concluions de feu M. le Procureur
GénéralGUILLAUME-FRANÇOIS JOLYDEFLEURY,
~j
~l.lJ :,r", ~'y c
été un Oracle en cette
qui a toujours regardé comme c'eA aux excel-
Matière. J'ofe même dire que Leçons
de ce &
grandMagiârat, que je
lentesque j'ai recûe.s
les de -fon Fils & Succe~
reçoisencore'tous jours digne
le fuccès
~eur, que je croirai devoir principalement
pourra mériter cet Ouvrage.
que auffi la
Je n'ai point crû devoir négliger Jurifpru-
de FRANCHE-CoMTÉ, dont les
dence ,duParlement
que ce Tri-
Décifion-sfontd'autant-plusremarquables
été anbcié, comme l'on %ait, à l'honneur
bunalayant
du tems des derniers Ducs de Bour-
de la Légiuation,
font Partie des anciennes Or-
gogne, elles aujourd'hui
donnancesde cette Province~
de toutes ces différentes L oix
Pour rinterprétation
où leurs m'ont paru obi-
dansles endroits Discutions
eu recoure a l'Avis des Au.
eures oumM~antes j'ai
accrédités dans cette Matiere. Parmi
TEURSles plus
ces Auteurs, je n'ai dédaigné les fecours particu-
point
fourni ceux des Etrangers, 'fur-
liers que m'ont Pays
& de où cette Etude me
tout de l'Italie l'Allemagne
cultivée ailleurs je n'en veux
paroît plus que par-tout
faveur des derniers, que la fameufe
d'autre~reuve en
Ordonnancede CHARLES V. vulgairementappellée
contient le Recueille plus exaS
LA C~v~. qui
de tous les Principes qui doivent de~
& le pluscomplet
cider dansces Matières.
Auteurs ne font auffi connus
COMME ces point
méritentde l'être., je mefuis contenté
parminousqu'ils cet ceux
de ne citer, dans le cours de Ouvrage, que
qui
P R E' C 1X
IX
<~uinous font les plus familiers tels que JuLlus CLA-
RUS, DAMHOUDERIUS,FARINACIUS,MATHEUS,
GOMES, MASCARDUS,MENOCHIUS, A. FABER,
ZOESIUS PEREZIUS ALEXANDER FOLLERIUS
ZACHIAS,GUDELINUS,y DECius.Les autres, que j'ai
pareillement confultés, & dont je ne ferai qu'indiquer
ici les Noms &les Ouvrages, font Seb. GuAZZINUS,
Oper. Crim. Mar. GIURBA, Confil. feu D~c~ Crim.
Ant. CONCIOL,~o/. Crim. J. ZANGERUS,<M~/?~
feu Tort. reor. Flam. CHARTARIUS, Pr~. 7A' reor.
MATHEUS;de ~?~. Th. GRAMMATICUS,Decif.
Neap. Raph. deVïLLOSA, de Fiigit. CARPZ, 7Y~
C/ ZUFFIUS T~c?. C~. Pyoc~ <~ /?. C~/M.
STRUVIUS,~o~y/M/z Tit. lib. z. Co~.
A l'égard des Auteurs de notre Nation, on peut les
diflinguer en deux Claffes. Les uns, qui ont écrit avant
l'Ordonnance de 16~70 tels que LiSET, MASUER,
BOURDIN, DURET, CHARONDAS~THEVENEAU,
BOUGLER MiLL~US AYRAUT PAPON TIRA-
QUEAU,IMBERT, LE BRUN; ôc ce font ces premiers
que j'ai confultés principalement pour les Principes qui
doivent régler la Décision dans ces Matieres.
Les AUTRES,qui ont écrit depuis l'Ordonnance, &
que j'ai confultés fingulierement fur le fait de l'Inftruc-
tion & de la Jurndiaion, font BRUNEAU,BORNIER,
LANGE & autres ./4/7-<?<~& Praticiens modernes.
Je ne dimmuleral même point, que j'ai eu recours quel-
aux deux nouveaux Traités dont j'ai parlé ci-
quefois
devant, fur de certainsPointsde Jurifprudenceque je
îl'ai point trouvés établis ailleurs & je n'ai point cram~
b
x~ P R C JP.
de paner pour Compilateurdans une Matierecomme
celle-ci, qui étant prefque toute de Droit pofitif, fe
décide moinspar le Raifonnementque par lesAutori-
tes & par l'Usage.,

Enfin', comme l'INSTRUCTIONen: la Partie la plus


euentielle des Matieres Criminelles, & que c'e~ de ~a
validité que dépend la Preuve qui doit fervir de fon-
dement a la Condamnation ou à l'Absolution de l'Ac-
cuse j'ai crû devoir en raireTobjet particulier du
SECONDVOLUME,j'y ai raHemblépour cet enet tou-
tes les Loix qui peuvent Servir de Règles en cette Ma-
tiere.
CES Loix font de trois Espèces, qui formeront îa
Divifion de ce Second Volume en autant de Parties.
Dans la PREMIERE,je traiterai de la Procédure
Criminelle fuivant les di~ërens Titres de
l'ORDONNANCEdei6yo.
Dans la S E C0N DE, de la Procédure ~ff~<r,,
concernant l'7/z/?/-M~<?/z du Faux Faux
incident,. rivant la nouvelle ORDONNANCE de 1~7~.
Enfin, dans la TROISIEME je traiterai de 17/z/?/
tion ~Tz/z~ ~y~r~ le Juge <~ /e
fuivant les ËDITS & DECLARATIONS
Juge ~o~
ont été rendues à ce fujet. J'ai crû devoir m'arrêter
qui
à ce dernier Objet, qui m'a paru de
particulierement
toute laProcédure Criminelle la Partie l'aplus délicate,.
& en même tems la plus ignorée. En effet, ces termes-
dont ~efert l'Ordonnance de i <~7o,dansFart.
généraux
'xiij. du Titre I.V~~o/M ~<7~ par le ~c~~f
P J? C
article Priviléges dont J~C/< ont ac-
<'o~yo~ font affezfentirla néceSHté qu'il y
a de remonterà la Sourcede cesPriviléges &: conSe-
quemment aux Loix qui les établirent, afin d'en dé-
terminer l'application& l'étendue.CesPrivilégesfont
fondésprincipale.ment, commel'on S~ait,fur l'Ordon-
nancede Moulins, l'Edit de Melun, lesDéclarations
de 1~8 & i68/j-, l'Edit de 16~ & la Déclaration
du ~Février 1~11.

POURfaciliterl'Intelligencede toutescesdifférentes
Loix, je mefuisattachéà développerfur chacunede
leursDifpofitions l'origine& la définitiondestermes
qui y fontemployés,à distinguerles7~/< desExcep-
tions, les Formalités~/z~ desA~es de Procé-
dure, de cellesqui nefontquedej~pA' &:com-
me c'eS~de la validité.de cesA&es que dépend celle
de l'InStruûion, & que leur nullité IntéreSïeparticu-
liérementlesJuges, aux frais de qui elle doit être ré-
parée. J'ai crû devoir terminer mes Observations par
desFORMULES de ces Ac~esque j'ai puiféesdans nos
meilleursPraticiens, & fingulierementdanscellesqui
ont été rédigéesde l'Avis de MM. lesCommiffaires
Générauxde l'Ordonnance.
J'ai annoncétout celapar desSOMMAIRES à la fuite
de ces articles; & quelquefoismême, pour une plus
clarté, j'ai diviSéces Articles en plusieurs PA-
grande
RAGRAPHES, lorfque leur difpofitioiieft de quelque
étendue & contientdifférentesParties.
C'eft encoredansla mêmevûe, qu'au lieu de m'ar-
P F A C jE.
rêter a de Differtations, ou à des Compila.
longues à
lions ennuyeufes d'Autorités & d'Exemples étrangers
a
nosMœurs, commeont fait nos anciensCriminaliAes,
eu foin de ne faire que des Maximes les plus
l'ai ufage
connues & les moinscontroverses j'ai tâché fur-tout
aucune ne fût tirée du Sem
de n'élever QueSHonqui
diScute, & dont je naye fur
même de l'Article que je
la Réfolution par des Principes & des
le champappuyé
fondés fur la Jurisprudence des Arrêts, ou
Exemples à
fur l'Avis de MM. les Commiffaires q ui ont préfidé
la RédaBion de l'Ordonnance, & même quelquefois
fur les Décifions de MM. lesChanceliers
particulieres
d'AGUESSEAU, qui ont été
de PONCHARTRAIN &:
conuiltés à ce fujet. n.
comme l'Ordonnance il eft inter-
ENF I N depuis
&:Déclarations qui ont ~oùté ou
venu plufieursEdits
de fes j'ai eu foinde
dérogé à quelqu'unes Difpofitions,
ces fur les Articles particuliers
remarquer changemens de
ai les DiSpoSItions
qu'ils concernent. J'y rapportém'ont éten-
&
ces nouvellesLoix lorfqu'elles paru trop
les ai à la fuite des Titres auxquels
dues, je renvoyées
1afinde mettre le LeSeur à portée
elles font relatives,
&;de juger fi celle
d'en faire lui-même application,
que j'en fais eSl:e xa~e.
Si je remonte quelquefois aux Ordonnances ~/z~-
m'arrive très-rarement, ce n'efl que
rieures, ce qui
fervent à mieux développer
lorSque leurs DiSpoSifions
dernières. Par-là l'on Sent affez la di~e.
l'efprit de ces & celui de
rence qui Se trouve entre ce Commentaire
&: autres ont paru juSqu'id, dont Fob~
BoRNïER qui
P R ~~4 C JF. xiii
a été de conférer les nouvellesOrdon<
jet particulier
nances avec les anciennes. J'ai crû d'ailleursdevoir
~écarter de la Méthode qu'ont fuivieces Auteurs, en
commentantSéparémentles termesde chaqueArticle,
la raifon'que Se-sparties, ainu détachées, ne font
par
affoiblirle fens &: énerver les conféquences
qu'en
en tirer, enlesprésentant, commeje fais,
qu'on pourroit
fousun Seulpoint de vue.

TEL ESTle Plan général que je mefuispropoféde


dans cet Ouvrage. C'eA beaucoupentrepren-
remplir
le mais tout, que ne doit-on pas
dre, je fens après
tenter pour faciliter l'Etude d'une Matiere aum impor-
dont ou la Me Application ne ten-
tante, l'Ignorance
'dent à rien moinsqu'à favoriferl'ImpunitédesCrimes,
ou à compromettrela Vie, l'Honneur& lesBiensd'un
Innocent?a
Xl~

~i~

TABLE DESS CHAPITRES.


Co~7/ï/?~
PARTIE PREMIER E<

jL/~CA~~BM~ Page!
CHAPITREI. De la Définition du C/ 6* ~/a~V<!M/ &
CHAP. II. Des ~~M-y Manieresde commettrele Crime. ï3
CHAP. III..Z?&r < OM<!&~du Crime. l8
CHAP. IV. Des Z?~M~ C/

PARTIE SECONDE.
Z?~ ~~ccy~~r~c~ 33

CHAP. I. Des Devoirs de /~ceK/~MK/'6/:général. 333


CHAP. II. De Ceux ~~MM~ accufer. 38
CHAP. 111.De Ceux qui ne peuvent accufer. 48

PARTIE TROISIEME.
DE ~CC! 67
CHAP.I.DM~cc~ 67
CHAP. II. Des Formalùés qui concernent~CCK/?. 6~
CHAP. III. De Ceux qui peuventêtre accufés. 70
CHAP. IV. De Ceux qui ne peuventêtre accufés. 73

PARTIE QUAT RIEME.


D~ /yc~~ en général. ïi~ S

CHAP. I. De la Jurifdiclion,6' D/'P!M~M6/! dépendent. 11


CHAP.II. De la Cométence enMatiere Criminelle. t 11
CHAP. III. Des C(t~P<CM/M qui font C~ë/-la Compétence,
ou de la ~CM/aM~ vocation, Reglementde Juges, 6'
Partie enMatiere Criminelle. ï x~
TABLE DES CHAPITRES.
TITRE II. Des Juges ordinairesen MatiereC/KMC&. 1~
CHAP. I. Des Juges ~~C~MK.)! 6'<~ leur Compétenceen
Matiere Criminelle. 1~
!Y ordinaires 6' de leur L'P/7~ee
CHAP. II. Z~T~f~ ~0/<tM.y
en Matiere Criminelle.
GHAP. III. DesParlemens, & de leur Compétenceen Matiere
Criminelle. 1<;t
TITRE III. D~/M~<Mt!~<ïMïM/-6C/MM~. ï~8
CHAP. I. De ~/K/<?~ (/ïf~ desMaréchaux6' Pré-
~MM~. 160
CHAP.II. Z?ë7<!7iy~'c7M/!A~&< !68
CHAP. III..Z~T~M 6' leur CompétenceenMa-
tiere Criminelle. ï?~9

PARTIE CINQUIEME.
DE .z.Y.~T'~cr/o~ ~7

CHAP.I. De laPlainte. ~0
CHAP. II. Des Procès-verbaux 6* A<~pc~ Me- rA
~fe~ <S' C~2~. 3
CHAP. III. De /Y/C/K~'0/
CHAP.IV. DuMonitoire. ~3!
CHAP. V. De l'Inflruclion concernantla Reconnoiffance des
Ecritures privées en MatiereCriminelle,&~K~~C~<
6'K~-MC~ 236
CHAP.VI. Des Décrets.
CHAP.VII. 23~A-C~OME~OMë~~C~. 158
CHAP.Vin.~M~M/P~0/
CHAP.IX. Des Prifons, Greffiersdes Geoles, C<'0/M~
Guichetiers. 161
De /'7~<!M~. 266
CHAP. X.
XI. /co/&~M 6' ~7 ï
CHAP. Confrontations.,
CHAP.XII. Des D~KM & C<7/<ïC~. ~77
CHAP. XUI. De ~7~c?MM particulierecontreles A~~ <y 288
Sourds, <5'Ceuxqui refufentde
CHAP.XIV. ~/<:y~C~~M~~<OM7~ IS~ 4
De la ~~C<~K~ de Procès
CHAP. XV. ~~K Co/!M~
Civils en Criminels <S' ceux-ciM 0/~M~ J
x
XV) TABLE
De CM~! Cû?M/M~(!M~
CHAP. XVI. particuliere
/'7M/?/-MC?MM
des Bourgs, Corps & Compagnies.. ~9;
XVH. De particulierecontre le Cadavre
CHAP. /'7/?/-M~o/ï
ou la Mémoiredu Défunt. ~9!.
29~~
~MfM/! & Cû/!C~O/~
CHAP.XVIII. Z~~M~
C~ J
CHAP. XIX. Des Conclufionsdéfinitives~CM/M~AO~
OM~
CHAP.XX.~J~M~CCH/?. ~99

PARTIE SIXIEME.
D E .t.<4 ~'J:~<7~ 30~

I. De la Preuve tirée du corpsdu Délit. 30S


CHAP.
CHAP.II. 3"
CHAP.ni. 3 26
CHAP.IV. De ~eu~ vocaleoude la Co/o/! /~ccM/e.33
V. De laPreuve Conjec7urale ou par Indices. 34~
CHAP.

PARTIE SEPTIEME.
DES JUGEMENS. 3~'

I. OK~<C<M
TITRE Des Jugemens6/7/?aM~,
en MatiereCriminelle. 3!~
CHAP. I. Des ~~MCM Définitivesen Matiere C~MM~. 3
TITRE II. De l'Appel desJugemensCriminels,ou da /'7/
~MC?M/ï/a~dans Cours. 3~~
3S
CHAP.I. De /M7~ desSentencesPréparatoires. 6~
CHAP.II. D~f~p~c~ocMM~. 374
CHAP. 111;De l'Appel desSentencesDéfinitives. 37~

PAR~T IE HUITIEME.

D~E~c~r/o~K<J. 383
T 1 T R E I.
CHAP. I. De l'Exécution /7!~ qui contiennent
de ~~cc< rCHAP.n~
/c.K:{<?/! Il.
DE S CHAP ITRE S. xyii
C HAp. II. De l'Exécution des Jugemensqui contiennentla
Co~<:?M/M/CCH/?. 386
TITRE II. Des Peines en général &desCas où l'on peutles
.S!M~OMa~g?Kë/!M/ ~0
CHAP.I.~M~M~V<:M~7?/'O~~OM<!M. 394
CHAP.Il* Des P~&f ~!MM nos ~g'&f.

TABLE. DES C HAPITRES


dansle Traité desC~KM.
Co/MM~
T1 TRE I.
Cjt7M~~de .Z~-Mï/<?<M/M. Page 430
CHAPITRE1. Des Crimes~Z~c-A~6/?~~yMC au premier
C~g/; 430
430.
CHAP. II. ~.f Crimes <~Z~-M<ï/~Z?!M/!e au fecond
44~

T 1 T R E 11.

Z)~C~7M~<~Z~-M!/6/?~H/M<!M~. 4~4
CHAP. I. Des diférentes ~)<'C~ Crimesde Z~6.Mï/~
6' de leursPeines yMZ'y<le Droit Romain. 4
CHAP. II.' Des différentesEfpecesde Crimesde Z~e-M<
6' de leursPeines, fuivant les Loix du Royaume. 4;9

T 1 T R E 1 1 I.
.DjMC-R/M~ deZ~M~ <&deleurspeines. 47~
CHAP.I. D~ 478
CHAP.II. De la Poligamie. 483
CHAP.III. Du Stupre. 48~
CHAP.IV. De /<ïro/c~M/ 4~8
<;
xvîij T A B L E
CHAP. V. Du Concubinage. 490
CHAP. VI. Du M~M~
Maquerclage. 49J
493
CHAP.VIL~ 49~
CHAP. VIII. Du Rapt. 499
CHAP.IX.C~. ~0;
CHAP. X. De la ~O/MM. ~0~
CHAP. XI. De la Fë/?M& ~11I

TITRE 1 V.

Z?~ ~~0~/C7~ & différentesEfpeces. tï


CHAP.I. 2?MMeK/ygde Guet-à-pans. 1$
CHAP.II. D~~M~. !i7
CHAP.ni.D6~P!/0/6~. ~2
CHAP.IV. jPM~<?C~.
CHAP. V. ~8
CHAp.VL DuFratricide. ~3$
S
CHAP.VIL Z?M~'MC~K~(~yo~e/M~.
CHAp.VIII. Del'Incendie. ~39
CHAP.IX. Z?K~ !4?

TI T R E V.

~y ~o~, ë* différentesEfpeces. ï

CHAP. I. Des Vols ~r /<ï~n~ dont ~8


C~AP. II. Des Fols qualifiéspar la Qualité de Ceux qui les
Commettent.
CHAp.III. Des 7~~ qualifiésparla Qualitédela C~ volée. ~73
CHAP.IV. Des ~0~ qualifiéspar la la C~
volée, ~gi

CHAP.V. Des Vols qualifiéspar le Z~M. 58S
CHAP. VI. Des Vols qualifiéspar Tems. 8~
CHAP. VII. Des ~M/f commecontraires<i~(f
du Commerce. ~9*
CHAP. VIII. Des ~0~ ~/<< Recélement. ~O?
DES CHAPITRES. xix

TITRE VI.
Du C.R/~ 7~ <$' < ~<M~ ~MJ. <~lf
CHAP.I. Du Faux commisdans ~0/M~.
~i
CHAP. II. Du Faux commisdans les~&
~t o
CHAP. III. Du Faux commisdans les Paroles.
~.ty
CHAP. IV. Du Faux commis,dans les Chofesdu Commerce.632Z
CHAP.V. Du Faux commisdansles Conventions. 6~8

TITRE VII.
DE ~7~71/~ 6' defes ~MAM Efpeces. ~ï
CHAP. I. Des 77! verbales.
CHAP.II. Des Injures /'ec~, ou Foies ~.P~. ~to
CHAP.III. D~7/K/j?C~~OKZ~t/M<!M~. 6~

TITRE, VIII.
DESDÉLITScontre la Police. ~$
CHAP. I. Z~Z~'M CMM/7!< ~~OM.
CHAP.II. DesDélits concernant/<!C~<
CHAP. 111.Des Délits concernantla Pêche. ~1
CHAP. IV. Des Délits en fait de Contrebande. 6~y
CHAP.V. Z?~D~CO/!C6/7!aM~~K~PMMc~. 680
CHAP.VI. Des Délits enfait d'Imprimerie. 684
CHAP. VII. Des Délits concernantles Mendians 6' /<
bonds. 68?

F I N des Table des Chapitres.


INSTITUTES
AU

DR 01T CR1 AI IN EL,


ou
.PRINCIPES S GENE R A U X
SUR CES MATIERES,
~WM~D7'OZC Civil, Canonique, 6"~J'M~7'M~KC&
~MJRo/~MMe.

PA RT 1 E P RE M 1 E R E.
Du Crime
OU S entendons par Droit C/MM/M~ tout ce qui
peut concourir à former un Procès criminel, 8eà
le dIAinguerdu Procès civil.
Pour qu'un Procès criminel fe trouve accompli tr
danstoutes fesparties, il faut qu'il y ait unCRIME,
un ACCUSATEUR. un ACCUSE un JUGE UNSTRUCTION
la PREUVE le JUGEMENT, & ~bnEXÉCUTIONce font tOUS.
ces différensobjets que nous nous proposons'de développer.
~ucce~vementdans cet Ouvrage, & qui formeïa divifionn~.
turelle en huit Parties..
A
ï NS T T U T E $
Nous commençonsparle CRIME,parce que c eft lefondement
du Procès criminel, que& fans lui il n'y auroitbefbm m de Loi
-nide Magiftrat: mais nousne feronsque donnerici desnouons
fur fa Nature fur lesdifférentesManieresde le com-
générales Divisons. Nous nous réfer-
mettre, fur fes Qualités, & fur fes
vons d'entrer dans le détail de tes diHerentes E fpeces & des Pe~
nes qui leur font attachées, à la fuite de ~.dernière Partie, qui
concerne l'exécution des Jugemens.

CHAPITRE PREMIER.
du Cr~e, &de fa nature.
De la D~TKHOK
~~N définirleCrime en général, tout ce qui eft contraire
peut de-là vient qu'on peut le
aux Loix divines & humaines
confidérer fous deux dinérens ou dans l'ordre moral,
rapports
ou dans l'ordrepolitique:au premiercas on l'appelle proprement
& au Second, CRIME, FORFAIT, D ÉLIT & c eit de
PjÉGHÉ
ce dernierdont nousnous propofonsde traiterdans cet Ouvrage,
l'autre étant purementdu reffortde la Théologie chrétienne.
Le Crime confidéréfous ce dernier rapport, eft défini diffé-
voici de toutes lesDénnitionscelle qui
remment par les Auteurs
m'a paru la plus exacte, & dont le développementfera le fujet
de ce c'eftunAc~e défendu par la Loi par
particulier chapitre fa
caufe du à un tiers par fon dolou par
lequel on préjudice
dolo
&ute ~a~/M/M/M, ~Ho ~M ~c~~c~M
ditur.
Nous di&ns.M~M~&M, que le Crime eA un a~e,
d'où il fuit que les obligationsqui en proviennentfeformenttou-
tes par le fait feulement, fans qu'il y ait de la part de celui qui
'Z. OMg'MMf~. le commet une intention formellede s'obliger;
à la différence
§. ex PttMM,~ des contratscivils dont4'obligationne prendfa fourceque dans
<<fOM~.6' le confentementdes Parties contra~antes. r t
Il fuit encore, de ce que le Crime eft un aBe, que~a~mpie
volonté n'a les bornesdp la penfée neit pomt
'Z. C<'MM«MM) qui point paSe le des Loix &
ïB~t&~aM. mife au nombre des crimes, parce que pouvoir
de leurs Minières ne détendre, non plus que leur connoi~
peut
des actes extérieurs, ce pouvoir n'étant reiervé
&nce, au-delà
AU DROIT CRIMINEL,~r. 7. C~.A )
cette Intelligence Suprême q ui perce l'obscuritédes confcien-
qu'a
ces, 8e fçait confondrele coupable fans le fecoursdes preuves
&:dcsdépoutions.
Ainfi deux chofesà diflinguerdans le Crime le deSlëm&
l'exécution, confilium <g- Le deSIeinfeul n'eStpaspuni~able
la des hommes l'exécution au contraire troublant l'or-
par juftice
dre public, eft Sujetteaux rigueursde cette JuSHce,& livre le'
à la procédure & à la punition les Loix Civiles &:
coupable
Canoniquess'accordent fur ce point.
L'on vient de dire que le deSleinSeuln'eStpoint puni par les
Loix hpmaines; mais lorfque ce deSïeineStmaniMé par quel-
extérieur &: que le coupable eSt Surpris en SaiSantdes
qu'aa:e
enbrts pour commettre le Crime il n'eSt pas moinspuniSïable
s'il l'a voitentierement confommé ce s'entendSur.tout
que qui ce fensque
ce Crime eft de fa nature atroce, & c eAdans
lorfque
la loi veut qu'on confideremoinsl'événementque la volonté
in cM~e~ vo/KM~Mj~'&~M~ non ~f~ de cenombre font en. Z. 2?<M<~1~. J~
les ad /f~. Cornel. de
tr'autres les Crimes;dc Léze-MajeSté&d'ASïaSHnat, fuivant ~My.
Ordonnancesdu Royaume. <r Z. Q!«C/&<f,j~

Q.uant aux autresCrimes iintéreltent


qui n'intéreSientpas
pas h eSienneIIement Qui &' ~M~M
rM/!M!.
l'ordre public, tels que le vol & le fimple homicide les Loix art. !9~. de
veulent que l'on mette quelque diSîérencepour la peine entre l'Ordonnance Blois.
de

ceux qui ont été fuivis de. 1effet & ceux qui font fimplement
Z. $. t.
commencés confummata faciliùspuniuntur~M~/M MM~/s~. ~efo!
~MM,

Nous avons dit en fecondlieu que le.Crime étoit un acte dé-


fendu par la Loi jure ~o~ Sous le nom de Lo i font
le Droit Civil & Canonique les Ordonnances & les
compris
Coûtumesdu Royaume.
Par L E DROI T C1 VI L, nous entendonsle Droit naturel
le Droit des gens, & le Droit Ecrit ou autrementle Droit Ro.
main. Les deux premierstbnt obiervés généralementdans tou.
tes les nations.Le Droit écrit n'a plusforcede loi, que danscer-
taines Provincesdu Royaume qui font appelléespar cette rai-
fon Pays deZ~ Ec/~ à ladifférencedesautresProvincesqu'on
Coûtumiers, où ce droit n'eA regardé que comme
appelle Pays
raifon écrite, & n'a d'autorité qu'autant qu'il eH confirmépar
les Loix particulieresdu Royaume.
Par LE DROIT CANONIQUE, l'on entend en gèle-
l'ancien& le nouveau Teftament, les Di~po~tions des Con.
rai,
A ij
4 "IN'S'TT'TU TE S~
ciles, les ConAItutionsdes Papes~les Décidons des Peres dé
l'Egliië nous n'en parlerons ici que relativement à la Discipline
laquellen'a d'autoritéparmi nous qu'autantqu'elle eA reçue Se
approuvée par les Loix du Royaume.
Par LES L o ix Du ROYAUME,nous entendonsnôn-feu-'
ÏementlesOrdonnances Edits, Déclarationsqui émanentdirec-
'fément de S. M. maisencoreles Arrêts de réglemensdes Cours
fupérieures,à qui-léPrince a confiéle foin de rendre la justiceà
fes fujets il eft vrai que ces derniersn'obligent que ceux qui
fontdeleur reffort, aulieu queles premierslient égalementtous
les fujets du Royaume à moinsque le Prince n'en ait reAraint
l'exécutionà certaines;'perfonnes;,ouà certainslieux.
Sousle nom de C o u Tu ME s, nousn'entendonsparler que
de cellesqui ont été rédigéespar écrit de l'autoritédu Souverain,
quoique de fimplesUfages non écrits ne laiffent pas que d'être
d'une grande conndérationdans la Matieredont noustraitons.
Il y a quelquesCoutumesdans le Royaume qui prononcentdes
peinesen certainscas; & cefont décelles-ci feulement dont nous
aurons lieu de parler dans le cours de cet Ouvrage.
De ce que le Crime eft un adc dé&ndupar la Loi il s'enfuit
que tout ce qui eft fait de l'autoritéou avec permiffiondela Loi,
ne fçauroitêtre réputé crime.
Ainnceuxqui commettentun homicidedans la néceŒtéd'une
juu:e dé&nfë ne font point réputés Criminels parce que fui-
vant le Droit naturel, il eu:permis de repoufferla force par la
X. ï.j~ D< force. Suivantle Droit Romain, le mari p'ouvoit tuer impuné-
a!«/«n<y!<!f</ < ment fa femmequ'il furprenoiten adultere, le pere fon entant,
&MrM.
Z. B/!«r.M~. de le .maîtrefon enclave.
«nM~yv< Non-feulementon peche contre la Loien faifant ce qu'elle
défend mais encoreen ne faifantpas ce qu'elle ordonne l'on
trouve d&Nsle Droit plulieursexemplesdesCriniesde cette der-
X t.6'!L.~D< niereefpece; entr'autresceux deFEtclave qui'n'avoit point dé-
'J~MM)!. ~t//<< avoit laiué tuer fonCapitaine
Z.~HMMat,
fendufon maître du Soldat qui
~~&M/ du maître qui n'a point empêché fon ferviteurde commettrele
Z.l. ~Z.
Crime, du Frète qui n'a point Jvélé les embûchesqu'il~avoit
~0/MP.<<!)'nf. &
1.0/na~ ra que ion ~reretendoità la vie de leur pere commun, géné-
et<&. ralementde tous ceuxqui ne révéloientpointles'Crimesde léze-
Majefté de rapt & d'adultere.A quoiles Interpretesdu Droit:
ont ajouté les exemplesdu Sergentou Archer, qui n'arrête pas
un malfaiteur lorsqu'ille peut; d'un Procureur du Roi &: au-:
AU DROIT CRIMINEL'.Mr<'7: C~.A
~resOmciers de JuAice, qui par connivence',Négligenceo~au-
trement ne pourfuiventpoint la punition'du'Cyime.
'Il e~ vrai que parmi nous commechezles Romains cet~e ~.c/
manierede commettrele Crime, que lesAuteursappellent</<~M- §. i.

guerein o/?M/M/?,n'e~ipoint auui grave ni punie auui fëvére-


ment que celle qui fe fait in com/n~aa!odont nous avons parlé
ci-devant.. .i
Vainementla Loi auroit-ellele,'pouvoirde commanderou de
défendre, fiellen'avoit encorecelui de faire exécuterce qu'elle L. ~f~tWM~
commande& d'empêcher qu'on ne Me. ce qu'elle dé&nd il de Z~.
a donc fallu par une!&ite'néceSaife-,de.pouvoir, qu'elle fît
trois choses, qui formenttoute l'économe tduDr0H;Crimitnel* ·
ï°. ~qu'elledëterminâtles cafaa~respa~tic~iecs.auxque~s onpût
teconnoître te Crime; &.c'eiftce que:nousa!Icns~âcher d'éclairr
cir dansles Chapitresfuivansde cette premièrePartie 2".qu'elle
prescrivît de certaines règles pour parvenirà !a découverte;de
l'auteurdu Crime, & ce &ni!cesrégies;quijFont:la jmaftérisde ce
<[ue nous appeU~ns Co?~p~~cc/p/! & dont.nous
traiterons uicceSvement dans 1~ cours'de.ce~Opyr~ae;3 ~ign6~
qu'elle établît ~despeines pfbpoKionnees;à:Iagr~e~ de ce$ 'Z.<<aMM~
crimes & ce fontces peinesdont l'applicationaux duïerentes < M<</<M,
efpecesde Crime, rerale iu;et du Traité particulier'~u'onvoit à
ladite de la dernierePartie de cet Ouvrage. v

Nous avonsdit en ~o~)M6 qae par le ~Crtme on caufo~


du préjudiceà untiers, ~o yMM~B~r. Ce tiers'e~: oule Pubjtiç
ou le Particulier, ou en mêmetems.l'un &: l'autre..
Le préjudiceeftcau~ëau Public par le Scandale& le' troubla
que le Crime apporte dans la Sociétécivile dont la turet~de<-
mande que le coupable&it puni ppuf contenirpar cet exem-
ple ceux qui pourroienttomber daa.s Ie:mêmeCNme! ilefi caufe
au Particulierpa~.I'on~n&.qu'il:en
reçoit ) toit dans][a,per&nne~
foit dans fon honneur, foitdans fes biens.
Les Crimesquiô'appentdirectement~urlac~ fontrhô"
mitide, le rapt, le viol&;aMres.exc~s Semblablesqui ~ëcommet-
tent de personneà personne; ceux qui attaquent l'~oK/~M~ &n~
les injuresgravesqui;nous~bnt&ites,pu directementà nqus-me'-
mesou indirectementdansla perfonne.denos proches,ennnceux
qui fe commettentfur nos ~/u', &ntle vol, l'incendie8c autres
de cette espèce qui,.tendent à nous dépouillerou à diminuer
<? INSTITUTES

notre patrimoine. Nous aurons lieu de déterminer ci -après, ea


parlant de ceux qui peuvent ziccufer, en quoi conSiSiele droit &
la manière de pourfuivre la réparation de ces fortes de préju-
dices.

Enfin-, nous avons dit en quatriemelieu, que pour former le


Crime il falloit du dol ou de la faute de la part de celui qui Je
cbmmettoit doloaut ~K~&.
L'on appelle Do~ tout ce qui Sefait dans le deHein de nuire,
& Faute tout le mal qui fe fait fans deifein formel de nuire on
voit par-là que c'eft proprementle dol qui fait le Crime, & qui
rend le coupable Sujet auxpeines portées par les Loix. La faute
opère ieulement ce qu'on appelle en Droit délit ou ~K~?~ &
ne foumet celui qui le commet qu'à des condam-
nations pécuniaires.
Cependant il y a plufieurs difUndions remarquables à faire fur
Fune & l'autre de ces Caufes du crime.
1°. Quatit au DOL quelquefois il eft accompagné de prémé-
ditaûon, quelque~tS il eA fans préméditation. Au premier cas,
I.t!.§.J: que les Juruconmites appellent 'M~e ~<~a/?M, & dont ils
)~'F<M<.t<. donnent pour exemple des voleursqui attendent les pauans fur
les chemins pour les détrou~Ïer, on peut auni y comprendre la
trahifon, qui fe fait lorsqu'on <efert d'une feinte amitié pour faire
tomber fon ennemi dansle piège qu'on lui tend; ou la convention
fecrette qui &fait à prix d'argent pour commettre le crime, &
cu'on appelle-proprement <Mt~. Les crimes de cette efpece
font les plus atroces de tous & ils doivent être punis fans espé-
~:JE~.n. rance d'aucune grace, fuivant la difpofition des Loix divines &
~.t.y. humaines.
Yoy. Of/0/!n. de
1670. M. t6. Au fécond cas, que les Jurisconsultesappellent <M~/s im-
~"t. jMfK,l'on comprendles crimes qui fe commettent dansun premier
mouvement, Sc'qui~ntl'erEetde la colere & de l'emportement,
Z.J'cr~c/m</Mm, tels queceux arrivés dans une rixe, dans l'yvrefle, ou dans l'ar-
H.MfM~. cdeur d'une paffionimmodérée. Quoique ces crimesfoient moins
~<&
If de Pænis.
Jgraves que
ceux commisavec un propos délibéré; néanmoins,
Z. QK/f/~ft~ 48. comme ils ne font pas tout-à.rait exemts de malice, &:qu'ils font
~J.7"r. ifaits
i avec intention aduelle de nuire, ils ne peuvent aum être
exemts de peine, comme nous le verrons ci-après, à moins que
des considérations articulieres le Prince ne juge à propos
par
El'enaccorder la rémimon ces considérations font ou la /M/~
AU DROIT CRIMINEL.A~r. 7. C~. y. 7
<~M~M/telle que celle d'un mari ou d'un père qui tueroit celuit Z. ). ~< /<m<
trouveroit en délit avec fa femme ou fa 611e ou ~~c~. C.<
qu'il flagrant
I'c:)~&o/!naturelle, telle que celle d'un parent ou ami qui tueroit ~.n.~n.
quelqu'un pour fauver la vie, l'honneur, ou les biens de Son pa~'Z.A/
rent ou ami ou lajufle crainte, telle que celle d'un homme qui ~/<.
en tueroit un autre qu'il trouveroit de nuit.dans fa maISbn ou.
enfin la trop granderéfiflancede la part de celui qu'on Sëroitchargé
d'arrêter, & qu'on auroit tué dansles mouvemens de fa violence.
Au reSte, c'eft par les circonftances qui accompagnent ou qui
ont précédé ces crimes, qu'on peut juger s'il y a eu de la pré-
méditation ou non. AinSi,par exemple, en fait d'homicide arrivé
dans une rixe, il faut confidérer les armes dont on s'eStfervi &:
fi elles font propres à caufer la mort l'endroit du corps fur le-
quel on a frappé fi les coups ont été réitérés mais fur-tout s'il
n'y a point eu de menaces ou de querelles antérieures, car c'eSt
par-là principalement qu'on peut distinguer le crime fait avec
préméditation de celui qui.n'eSt que l'effet d'un premier mou-
vement.
En généra!, le Dol ne fe préSumepoint & comme il ne'peut
être fans quelque caufe particuliere, telle que le reSTentiment,
rintérêt, ou le mépris des Loix; il faut, pour en être convaincu,
que la preuve de cette çaufe foit rapportée autrement le crime
eSt réputé purement cafuel, ou du moins n'eSiplus conSidéréque Af~o~.
~t:/om~<. i. n.
comme une fimple faute.
2.°. Quant à la FAUTE, qui eft l'autre Caufe du crime, elle
fe commet, ou en faifant une chofe fans deffeinde nuire, & dont
il réfulte néanmoins du préjudice à un tiers, ou en ne faifant pas
ce que l'on eft tenu de faire par les devoirs de fon état Culpa L. Si /~fw<
alia ë/? in non faciendo alia in ~fïC~0. &K~.oM~.

Les Auteurs en distinguent de trois fortes la faute groSnere,


la faute legere & la faute très-légère /f!M, ~yM,6' /?mc.
La FAUTEGROSSIEREeSi celle qui bleffe le Sens commun,
comme lorfqu'on manque en des chofes qu'il n'eSrpas permis Z.8.§.!8.~
~M~ t'</ M/Mr.~
aux plus idiots d'ignorer.
La FAUTE LEGERE ;Së commet par celui qui n'apporte pas
dans les affairesd'autrui le même foin qu'il a coutumede prendre-
pour les fiennes propres, comme le créancier qui laiSIepérir par -'° ~77.
f/OMO.
fa négligence le gage qui lui a été conné.
Enfin la FAUTE TRES-LEGERE eStcelle où tombent ceux qui
ne font pas ce qu'ont coûtume de faire les peres de famille les
? ~1 N S T I t U't ES"
t. §. plus diligent, commecelui qui s'eftlaifîëvoler pour n'avoir pas
P~/('t;0. ferré avec foin l'argent ou autres effetsqu'il avoit empruntés.
Nousne parleronsici que de la Faute groffiere,parce que c'eH
celle quiapprochele plusduDol, qui, commenousl'avons dit,
forme'Je~principalcaractère du crime, & qu'elle lui eft même
comparéeen matière civile.
II y en à de plu~eursefpeces., dont nous trouvonsdes exem-
ples fousle titre de la Z<K~M~ au Digère, & fouscelui.des
Inftitûtesde O~~M~M ~<B ex yM<?-<M~c7o nafcuntur.
La première efpece eft de celle qui fe fait par imprudence,
QM <t~tM~t M~p/Y~/M:~ LaLoi en donne pour exempiss, 1°~celui qui cou-
~.§.6.Z.8. pant des branchesd'arbres, les laifïe tomberdansun lieu où l'on
~to.t'o.Jir.~t averti le payant qui
~N)/.
a coutume de pairer, fansavoir auparavant
s en a été tué ou bleflë.2. Le propriétaire ou locataire d'une
maifon qui jette ou répand quelque chofe dans la rue, nuifible
'f.i.6-
~t e~M~.t'e~ aux panans ou qui founre que dans la partie Supérieure
de fa
<& mai&nil y ait quelque chofe de mis pu'~u~penduqui en tom-
bant pourroit nuire à ceux quiviendrôient à patfer.3°. Celui qui
r. /K/. r~. §. tiréroit un lu~ilou piftolet(urle cheminpublic ou dans
leslieux
&~om;c;t/.n.}. fréquentés ou qui jetteroit une pierreaprès un chien, dont le
coup auroit atteint & tué un homme.
La Secondeefpecede Faute excelle qui fefait par négligence,
I. K~fc~ ~M inconfulrâ ~M~ comme 'celle d'unhôtellier ou d'un maître
<t<!ff.naHt.6'M!t~.de. coche,ou de navire qui auroient laiffé commettre des vols
~0~. ou autres mauvaisesavionsdans leurstavernes, coches ou vaiC-
~MtttX~M~~A
· &aux d'un de famillequi n'auroit pas foinde contenir fon
y:§. për&
L. S. §.K< fils un maître fon valet, & généralementde tous ceux qui né-
~0~.6'
gligent de remplir les devoirsattachés à leurétat où à leur pro-
iëŒon.
II y a même'descas.où cette négligence peut dégénérer en
de véritablescrimes-qui'méritentune punitionexempfaire, telle
) celle d'un geolierqui ne tiendroit pas ferré fon prifonnier,
que
d'un droguiflequi 'vendroit du poifon fans les précautions qui
i
font marquéespar les Ordonnances.
'La troiuém'eëfpecedé Faute eft celle qui te fait par'impé-
ntië, commepar exemple celte d'un Médecinon d'une
1.9-~
<M< Sage-femme, qui auroient;donné ou fait prendre des remèdes
§. y. A nuifibles&
dangereux, dontils ne connoifibientpasla propriété
<5'<!p«/.
d'un Chirurgienqui auroitopéré contre les régiesde fonart, d'un
quiauroit jugé contre la'Loi; ~généralement de tous
Juge
ceux
AU DROIT CRIMINEL..P~r. C~.
ceux qui ? mêlent d'exercer une profeffion dont ils ignorent les
premiers élëmens..
La quatrieme efpece de Faute eft celle qui fe fait par ibibleilë
Sf Inexpérience, z'K~M, telle que celle d'un cavalier ou d'un L. ~m ;u~ )
cocher qui fe chargent de monter ou conduire des chevaux §. t. leg.
~M;7.
& n'ont ni la force ni l'adreffe
qu'ils favent être fougueux, qu'ils
de contenir & d'empêcher de nuire aux paffans.
La cinquieme efpece de Faute fe commet par un excès de ri-
7:~M y~v~M telle que celle d'un maître qui tueroit ou L. §.
gueur,
fon ferviteur en le corrigeant d'un pere qui bleffe- Z..6.j~
eilropieroit <<t/. ;j!L
roit confidérablement fon fils un régent fon écolier. `-'
La fixieme efpece de Faute fe fait par un excès d'indulgence [~i~m/M~~k
nMt
&: de commifération MMy~c/?~amifericoi-dia,comme celle d'un ~§.t. ~OMM.
délivreroit un prifonnier ou, un efclave que fon ad leg. ~M~
particulier, qui
maître retien roit dans les fers celle d'un pere qui favoriferoit
les débauches de fbn enfant.
Nous verrons jufqu'à quel point cesdifférentesefpecesde Faute
font puniuablesj lorïque nous traiterons des différensCrimes aux.
quels elles peuvent donner lieu.
Nous avons dit qu'il falloit pour former le crime/que le pré-
judice fût caufé par le dol ou par la faute de celui qui le com-
mettoit par conféquent tout préjudice qui fe fait fans dol &
fans faute, ne peut jamais être regardé comme un véritable cri-
me, ni expofer celui qui le fait à aucune peine.
On peut caufer du préjudice fansdol &: fansfaute dans les cas CAU5ES- tbnt ceflef
Qui
fuivans qui font exceptés par les Loix. 1°. La nécefHtéd'une le Crime.
jutie défenfe 2°. la force majeure 3". l'accident ou cas for-
tuit, 4°. l'ignorance, le défaut d'intelligence 6~. l'erreur.
1°. PAR UNE JUSTE DÉFENSE, l'on entend celle qui Z.4.4~
§.~t/)<
la eft &
eft'faite pour repoutler vîbjence lorfqu'on attaqué pour- A'f/t
fuivi avec tant de vivacité qu'on ne peut fuir fans danger de
ton corps & de fa vie, ce que les Docteurs appellent pro ~</f/M-
MMSMCM~MM ~Htë~.
Ainfi pour être dans le cas d'une légitime détente, il faut plu-
fieurs chofes. i". Que l'on foit attaqué ou pourfuivi, il n'eft pas
néceflaire d'attendre qu'on ait reçu un premier coup il tu~t
qu'on foit fur le point de le recevoir & qu'il y ait un péril ~évi-
dent de la vie. 2. Il faut qu'il n'y ait eu aucune querelle pré-
cédente, qui ait pu donner occafion à cette attaque. 3D°. Que les
B
fo YNSTITUTES
armes avec lesquelleson eA attaqué Soient mortelles telles
X. CNM~t<M/,qu'une épée, un fufil, &c. 4~. Que les armesdont on s'eAfervi
~<&M 6*M<m. pour repoufferla violence foient
égales & du mêmegenre que
celles .donton eil attaqué & non point Supérieures. Qu'il
n'y ait euaucunintervalleentre l'attaque&la décerne.6~. Qu'on.
Z. J. <0~.M!<& a'att.pû s'échappef par la fuite des mains;de l'aggrefleur il faut
cependant excepter les noblesou les gens de guerre, à qui il e~r
hon-t€U~ de .fuir. 7°. Qu'on n'ait pû ~edéfendrede l'aggretfeur
autrement qu'en le tuant; carfi par exemple c'eft un enfant
ou une femme qu'il eft facilede defarmer, ou bien toute autre
perfonne qu'on tueroit après l'avoir defarmé, ou dansle tems
qu'on l'autbtt misen iuitcj~ qu'elle étoit abfolumenthors d'état
de.faire aucun mal c'e~ alorsmoinsune défenfe qu'une van-
geance) qui ne peut être excufée.
Y
Lé cas de la léginmedéfenfe n'a pas feulementlieu lor~qu'H 1
s'agit deSauver~avie, maisencorede fauverfon honneur; ain(i
'ane~HlePou)UM:oonnête femmepourroienttuer impunémentceux
quiJvoudfQiënt lesvioler; le pere mêmeou le mari, qui verroient
1 honneurde leur fille ou ~emm.eexpofé de mamere qu'ils ne
pourroient le leur conferver autrement que par la mort de celui
quil'attaque pourroient le tuer fansencourir aucunepeine.
Maisle cas de la légitime défenfen'a pas lieu lorfqu'il s'agit
de confefver .uniquement ~ësbiens ainu celuiqui tueroit un vo-
l~u;?qu'il,ver~otîlui~emporrer quelqueserEets,ne feroitpasexempt
de peine il n'en.feroitpas.de même H ce voleur étoit entré
X~ dstis l'am~t~bnpaf forceoc par violence ou bien s'ilétoit trou~-
~?MM, ~9. vé dans la chambre pendant la nuit parce qu'alors il y auroit
.(}
§. frrr. ad leg. eu du
<< danger pour la vie de celui qui l'auroit tué.H y a cepen-
dant un cas o~ la néceuité d'une jufle défenfe peut avoir lieu
pour la conservationde nos biens, c'eAcelui où pour garantir
&mai(btt de l'incendie l'on eft obUgéde démolir celle de fon.
xoi~
1 Au reite quand on dit en général que le cas d'une légitime
Défenfe exempte de peine, celane s'entendque fuivantla dupo-
~don du Droit Romain car c'e~' une maximeconfiante dans
~IeRoyaume, que tout homicidede quelque efpece qu'il ~bit
foumet fbn auteur à la peine capitale, de maniereque les Juges
ne peuvent fe difpenferde la prononcer: il n'y a que le Prince
fëul qui ait le droit d'en exempter; ce qu'il fait par des Lettres
qui s'obtiennenten Chancelleriede la manièreque nousle ver-
:AUDROIT CRIMINEL.7~?'. 7. C~.A Ït.
rons dans la fuite. Il eft vrai que ces Lettres ne fe refufent jamais
dans les cas que nous venons de marquer S~quand même l'ac-
cufé négligeroit de les demander, ou qu'il ne feroit pas en état
d'en faire les frais, les Juges fe chargeroient eux-mêmesde les
lui obtenir, comme on en a vû plufieurs exemples.
1°. Quant àlaFoR-CEMAjEURE, quoique dans !e droit
elle fe trouve comprife fous le nom decas fortuit, il y a néan-
moins cette différenceentre l'un &. l'autre, que le cas fortuit eft
tout ce qui arrive fans qu'on ait pu raisonnablementle.prévoir
& qu'on auroit pû éviter, fi on l'avoit prévu au lieu que la force
majeure eft tout ce qu'on n'auroit pû empêcher, quand même on
l'auroit prévu.
Il y a trois fortes de Forces majeures, la divine la naturelle &
l'humaine l'on peut donner pour exemple de la premiere les
orages, foudres tempêtes & tremblemensde terre, déborde-
mens des eaux; de la~co/M~ la ruine d'un bâtiment qui tombe
de lui-même & par caducité la mortalité des befUaux enfin
de la r/-M/MWM~ les incendies & les ravages caufés par l'incurfion
des ennemisou dansune émeute populaire,l'homicideinvolontaire
d'un homme contre lequel on eftpoufïe par violence commece.
lui que commettroit un Barbier, qui ratant quelqu'un dansfa bou-
tique, lui auroit-coupé la gorge par l'effet d'une impulfionvio-
lente ou celui dont la chute adroit entraîné celle d'un autre,
& lui auroit caufé quelque blefïure ou la mort même ou bien
celui dont le trait s'échappe de fes mains & va tuer un paf!ant.
Cependant, fi cedommageavoit été caufé dans unlieu où celui
quirafaitinvolontairement, n'auroit pas dû fe trouver; comme
fi par exemple, le Barbier rafoit dans la rue au lieu de ràfer dans Z 9-S.
fa boutique; ou bien fi celui qui a entraîné un'autre dans fa chute ~.<~<H/.
s'étoit trouvé dans émeute populaire, qu'il auroit pû &-dû évi-
ter ou enfin fi celui dont le trait s'eft échappé, s'exerçoit dans
une place publique alors comme il y auroit eu originairement
de la faute'de la part de celui qui a caufé le dommage ce feroit
le cas de le condamner à le réparer, & même à quelque peine </C~'<Bmj. Z.§. C~
`
extraordinaire fuivant les circonftances.
au CAS FORTUIT on peut lui appliquer tout ce
3°. Quant
nous venons de dire de la force majeure la Loi nous en
que
donne pour exemples, 1°. le chaneur qui tue un hommecroyant Z. Perfpiciendum,-
H. §. ~7Wj
tirer fur une bête i~. celui, qui dans un tournois a tué celui 1~</f/'<E~.
qui luttoit contre lui, &: qu'il avoit feulementdeflein de terrafler L. t. §. ~fM~t
Bij
1. INSTITUTES
& devaincre celui jouant la paume, auroitpouSe la balle
y ad MM.<~ 3°. qui
~«M/ contre l'un des Spectateurs& lui auroit crevé l'oeil 4~. celuiqui
7. §. ~MM mis le feu dans une brouffaille, a occafionnél'incendiede
MM/<A~~ ayant l'on celui
~M; la maifon ou de la vigne d'autrui. A quoi peut ajouter
~I.)0.)I.6* dont l'animalauroit tué ou blefféquelqu'un ou bien celui qui
dans le cas d'une jufle détente, auroit tué contre fa volonté une
~l.CC~.<

n'étoit la querelle mais dans tous cescas


personnequi point de
~rtuits il faut comme dans ceux de la force majeure pour
foit de ait aucune preuve de dol
qu'on exempt peine, qu'il n'y
ni de faute précédentede la part de celui qui a fait le domma-
c'eH-â-dire, les combats Se autres actes qui ont
se que jeux,
occafionnéle dommage, foientpar eux-mêmeslicites, qu'ons'y
.exercedans le lieu deviné à cet effet & dans le tems accoutu-
ait eu aucune querelle antérieure entre celui qui
mé, qu'il-n'y
tue ou qui bleffe& celui qui a été tué ou bleHé & qu'enfinl'on
n'ait j-amaisreconnudans l'animalqui a tué ou bleflé aucunvice
avant l'accident. j r t?
Il y a de certains Crimes qui, quoique faitsavec doI oc pré.
font néanmoins avoir été commis par cas
méditation, réputés
fortuit, commeil arrive toutes lesfois qu'on pêche plus qu'on
auroit voulu. La Loi nous en donne les trois exemplesfuivans
de celui s'étant propofé de n'employerque la
Iep~/MM/eA qui
violence néceHairepour acquérir oueomerverIapoHemondune
chofé, eft venu tuer fon adverfaire le fecond,
cependant jusqu'àne brûler
ell de celui qui s'étant propofede qu'une feule maifon
en a brûlé plufieurs ~o~ le de celui qui dansle deHëm de
commettreun vol, s'empared'une fucceffionqu'il ne fçavoitpas
lui appartenir.
dit qu'elle excufe le
4~. Quant àFiGNORANCE lorsqu'on
crime, l'on ne veut parler que de cette ignoranceinvinciblequi
eft telle que celuiqui a fait le crime n'a pu avoir connoiffance
du mal qu'il faifoit comme celle d'un voyageur qui fait une
chofe contraire à la coûtume des lieux où il paiië laquelle
'X. C~<&0~
~1.~ ~0~'MO. néanmoinsfe pratique.par-tout ailleurs.
Il y a deux fortesd'Ignorances,cellede Droit & cellede
du crime & de la & non la pre-
cette derniereexempte peine,
fi n'eft dans du voyageur dont nous venons
mière ce l'espèce
à une Loi
de parler ou lorsqu'ils'agit de la contravention qui
n'eA point encore publiée la Loi excepte encore la femme, le
Soldat& la perfonneruftique;maiscela ne ferviroitparminous
qu'à faire diminuerleurs peines.
DU DROIT CRIMINEL.-P~. I. C~. '3
Quant au DÉFAUT D'INTELLIGENCE,l'on veut parler
des impuberes des furieux infenfés ou des animaux les-
quels n'ayant aucune connoiffance du bien & du mal font par
conféquent incapables de commettre le crime nous aurons lieu
de nous expliquer plus amplement fur ce fu;et en parlant, de
ceux qui ne peuvent être accufës.
6°. Enfin, quant à l'E RR E u R. nous n'entendons parler que L.
QMO</ KM,)<~
de celle où peuvent tomber les gens les plus fenfés, telle que ~</f/<
celle d'un chaffeur qui tue un homme croyant tirer fur une bête.
Mais fi l'Erreur tombe feulement fur la qualité des cho&< du Z. ~~ef</7'or<M,
même genre c'e~-à-dire, fi on tuoit une autre perfonne que celle 9. de /r~<&
e~M Jud.
qu'on avoit intention de tuer, alors comme cette Erreur ne feroit
que convertir un crime dans un autre celui qui y feroit tombé
ne feroit pas moins puniilable que s'il n'y avoit point eu d'erreur
de fa part. En un mot l'Erreur n excufëjamais,que lorfque la qua- Si ~/w<M~
lité fur-laquelle ellevient à tomber eft telle que cette qualité cef. j~/CC<
fant, le crime ceHëauS qualitai M erratum c/?, ~/&
~M(B <&M/H ~<:M/ M~MC <a/!M /!M/&/n6/?deliclum.

CHAPITRE II.
Des ~~rcKfM Manieres de commettrele Crime.
A PRÉS avoir marqué fur le Chapitre précédent les condi-
tions néceSIairespour former le Crime, il s'agit présente-
ment de déterminer en combien de.manieres il peut être commis.
Le Crime Secommet en quatre manieres qui font marquées
par le JurifconfulteSaturninusfur la loi ~M~cX:, au ~asn~
jfçavoirparle fait, par paroles, par écrit, & parle confentement;
~C?C' ~<?0 fcripto &C<?/6/M.
t°. Par le FAi T, le crime fe commet ou envers la /W/M/M
comme l'homicide ou fur la chofe, comme le vol & le faux ou
en même tems fur la perfonne& fur la chofe comme t'enleve-
ment ou la corruption d'un efclave; ou envers~-yn~M~ comme
le fuicideou la mutilation de fes membres; ou enfinfur foi-même, L. ZOM</P
en même tems que Surune autre perfonne, comme l'adultere, le ~t/M;7/MifJ,~<<6!
publ. f<<?~
Stupre & autres péchés de la chair.
Par PAROLES, comme lorSqu'ondit des injures verba-
les, foit en public foit en particulier; ~<w!MCM aut {/~<s
!4 IN STITUTES
'M~MM~, ou bien lorsqu'onprofere des Blasphèmes, qu'on
l. !~<~0!- tombedans le Parjure& qu'on employe des follicitations& des
ais, carêmespour féduireune vierge.
3~. Par E C Ri T le Jurisconsultenousdonne pour exemples
des pièces fàlfifiées& libelles di&matoires, & j~o/?
t'/
4°. Enfin par le CONS ENTEMENT le crime Secommet
toutes lesfoisqu'on aideà le commettre, qu'onl'ordonne qu'on
en charge quelqu'un qu'on le confeille& qu'on l'approuve
OpemJ~~ mandato,CO/2/C j y~Mf.
Comme ces cinq efpecesde Confentementont des principes
& des exceptionsparticulières, nous croyons devoir les expli-
quer Séparément,afind'en mieuxmarquerles différencesd'après
les Loix & nos usages.
,La premièreefpece de Confentement c'e~t lorsqu'onAide
o~gm~~M</o. On peut prêter aidede deux manières ou immédia-
M/Më/ torfqu'oneA préfent à l'acte du crime, & qu'onen affure
l'effet, commeen retenantcelui qu'on veut battre ou tuer~ pour
l'empêcher de fuir & de parer le coup; ou même lorfque fans
faireaucun acte l'on aïu~e feulementle meurtrier par fa pré-
r. Aff~. fenceavec armes,.ann d'intimiderla perfonneattaquée ou bien
'deArbitr.jud.<;< ~M~/M~f, lorfquefans être préfent au crime on a les
'3~9.
prêté
inftrumensqu'on fçavoitdevoirfervirau meurtrierou auvoleur,
Z. Quiferramen. commeles
Furtis. armes, le poifon lesferremens, l'échelle pour efca-
L. ~<M/<j 7, lader le mur ou bien lorfqu'aprèsle crimeon a favoriféla fuite
~/< Pomp. du criminel, en l'avertiiÏant, lui tenant des chevaux ou
de Parricid. prêts
en empêchantqu'il ne foitarrêté en recevant.,cachant, ou ven-
JC..I..Pf.~K~)-
~/or,
dant les chosesque l'on fçait avoir été volées.
Ainu ce n'eït point tant l'ade d'amAanceen lui-mêmeque le
deHeinavec lequel on le ~ait, qui faitle crime& opere la com-
plicité ce deflein ~ereconnoît principalementparle profit qui
en eft revenu ou qui en devôit revenir à la perfonnequi aura
donné afMance ou par la pofitionactuelledans laquelleelle:(ë
trouvoit lorsquele crimea été commis car par exemple, plu-
jHeurs fe trouvantenfemblefortuitementdansunebatteries'entr'ai-
doient, & quelqu'unvint à être tué, il n'y auroit que celui qui
feroit prouvé avoir donnéle coupquiferoitvéritablementréputé
le meurtrier &:devroit être puni comme tel les autres de-
vroient (ubirune moindrepeine,.fuivantles circonAances.L'on
gnpeut dire de même de ceux qui, par commiférationou par
AU DROIT CRIMINEL.T~y. 7. C~.7~
d'autres fentimens naturels, auroient favorifé l'évasion d'un cri- ~.7.C~
minel ou bien qui fe feroient trouvés lors du crime dans un Cnm.~Ma~.go.
lieu où ils avoient coûtume d'être à plus forte raifon s'ils ne
s'y étoient rendus que dans la vûe de féparer les combattans..
La Secondeefpece de confentement, eft lorsqu'on Ordonne le
crime, celui qui ordonne le crime, n'eA pas moins coupa-
fuivant la Loi, que celui qui l'a exécuté M~~z/z~ Z.t6<).j~A
~< Il y a même des cas, où il en devient feu! coupable; com- ~ty./M/
me lorfque celui qui l'exécute s'eAvû dans la néceuité d'obéir
6/MJM/'o/zM/~CK~<?, cui parere7!ge~ Néanmoins il faut /~N)M)<2.M.
diflinguer avec les Interpretes du Droit, le cas où il s'agit d'un
fimple dommage, dont la réparation ne peut être que civilë~e .>-
celui où ce dommage Setrouve accompagné de crime comtfn?
d'une injure atroce; au premier cas, l'obeiuance peut s'excuser,
fur tout lorfque la tbibfeiïe de l'âge ou de l'efprit l'a rendu en
quelque forte nécenaire mais au dernier cas on ne peut être ex-
cufable~ parce que fuivant les principes du Droit naturel & de la
Religion,il n'eft paspermis d'être obémant ju~qu'aucrime, cepen-
dant la peine de celui qui obéit doit être moindre que de celui
qui commande & cette peine doit être plus ou moins févere à
proportion du degré d'autorité & de puiffancequ'exerce celui qui
commande envers celui qui obéit comme le pere à l'égard de
~bnnls~ le maître à l'égard de fon domeAique, le Seigneur à l'é-
gard de fon vaffal ou de fes Ju~iciables, le Magiftrat à l'égard
des Officiersfubalternes.
La troiueme efp~Gede contentementen: le MAND AT, Ma~-
~o~ c'eft-à-dire, lorsqu'on donne commiffion a quelqu'un
verbalement ou par écrit, de faire le crime. II y a cette diSérence
entre le crime qui fe commet de cette maniere & celui qui fe
fait par le Commandement,que ce dernier fuppofant une efpec&
de néce~ité de la part de la perfonne qui obéir, la rend moins /0~
puniffable que celle qui commande au lieu que le Mandat ne Z.<t'M,8.<;f)i&.
fuppofant aucune autorité de la part de celui qui le donne, celui ~?H/.A~
qui l'exécute eft cenïé agir volontairement Oc fans contrainte, I.</f7''(T/j.
~'(?~/?~!C/<m,
& conféquemment doit fubir la même peine que le premier. c/
Nous avons une innnité de Loix qui l'es déclarent l'un & l'autre ~c/7. 87.
également coupables Nihil MM/-g/? ~.o/equidfacias, an a~MiM J
~).7<fM~
~.t~
~M/ curesMM/?!y6 crimini~p/f!j. Il eft vrai que fur la Loi /~< < <cr<y~j!
Jurifconfulte Javolenusen de' 1/< Co/x/.f/f~'f,
homo 37. adleg. a~7. le parlant ~<~j~.A
la réparation du dommage qui eft due en ce cas, paroît décider t/'C~C/AF/e~,
t% INSTITUTES
doit s'adreuer feulement au M~~M~ en ces termes
qu'on ~0 /M<<? ~/K/!KM <
/~0/MO CM non yPMMM
f. Non t~o mi- /-K c~ eo qui mais on ne peut conclure de
~K 6/?
nus, cdd. de .< cette décHton comme l'observe judicieufementAccurfeiur
cette Loi, que le Juruconfulteait voulu par-là exclure rattion
e~.
ouverte contre le Mandante fuivant
légitime qui e~ également dit cet Inter-
les autres Loix qu'on a ci-devant citées; enfbrte
prete,qu'ilrautnéceuairementfuppléer ~MC~ L'on même dire,
~& & c~ /Ka~~ peut
a d'autant de raifon de s'adreûer à ce dernier, qu'il
qu'il y plus la
à
di l'égard du Mandataire ce qu'eA la tête à l'égard de
j~. F<<rM/.M L. main Ma/ non ~an~M.
p/
La quatriemeefpecede confentement,eAlorfquonco~&le
~Vo~yo/M/Mj $.y?
mandato.
Jules Clar. La Loi que nous avons citée, n hehte
crime, co~'c. ~M~c?a &:
~«~.89. celui con&ille à celui qui aide le crime
point d'a~miler qui celui a
à lesauuiettir Fun & l'autre aux mêmes peines que qui
commisle crime ~o~
L'on trouve fous les titres du
nus c~/M ~M.
TH~'c~ une foule de Loix qui
DigeAe ~~McM <S'p/M
contiennent des DHpoutionsprécisesà ce tujet. ex-
le ce n'eA pas feulement avertir,
CONSEILLER Crime à
les moyens propres
horter, maisencore perumder& en&igner
X. ~0. §.p<«&. parvenir à la confommation du crime Co~ ~K/- amil
de P<MM.
Mr/M~~ë' M/~e~'o ~/M~M/a~ les
Ton appelle en matiere de lodquon indique
convenables s'introduire dans une
endroits & les outils pour
le lieu & le tems
maifon en matiere d' lorsqu'on dëngne
commodément le commettre; en matiere de
ou l'on peut c~-à.ia
Suggère des raifons & des argumenspropres
lorsqu'on de ùm-
celui ne feroit qu'employer
pallier. Par conséquent qui
fans indiquer au-
ples avertiuëmens ou exhortations générales,
faciliter le crime, ne feroit point
cun moyenparticulierpour tel de le dom-
cenfé complicedu crime, ni tenu comme réparer
s'en feroit enfuivi. C'eit ce que paroit décider lEmpe-
mage qui InAitut. en ces ter-
reurJutHnien fur le §. ~M~~ aux
mes C~ nM&M~M ~~MM~~ ~M~~M~- non K~-
MMCÛ~'M~ <M~ ~0/-M~ a~MM~M~ dans notre cette
Cependant il-faut convenir que u~ge,ne doit
décinon ne doit point & prendreà la rigueur, qu'elle 1 évé-
des cas où le con&U n'a point été fuivi de
s'entendreque
nement,
AU DROIT CRIMINEL.
7~z. ~.77.
inement, & qu'on ne peut pasdire qu'i! y ait donnélieu car nie
crimea été confomme,&qu'il paroiueparles circonstances
ne l'auroitpoint été fansle mauvaisconseil commefi celui qu'il
quit'a
commis, étoit par lui-mêmeincapable d'imaginerles moyens
dopt ils'eAfe~i pour~cçmmettre ou bien lorfqu'ill'a commit
immédiatementaprès le confeil qui lui a été donné&fans avoir
eu le temsde fairefes rénexionsdans tous ces cas, il-n'eA
pas
douteux que celui qui l'a donné ne doive être tenu folidaire- M. Jul. Clar. <t/j!f.

ment du dommagecaufépar le crime, & de la ~«'M/MF la L;


peine qui y eft at- Co<?/<e,~</<!T~
tachée. J~Mf.
AureAe, commeon peut direen généralque le mauvaiscon*
feil contribuetoujours au crime, en ce quil
augmentela malice
decelui,quile commet, &qu'il le fortifiedansundefieinqu'il eût
peut-être abandonné, s'il eût été détourné' il eft toujoursplus
~ùrdans le doute d'en rendrerefp onfablecelui l'a
qui donné, par
h raubn feule tirée de la regle de Droit, qui veut que ex
n on co~M Z. 97.
nonfraudutento nafcituro~~o ce qui doit avoir lieu &p" /'<w.
tout en fait de crimesatroces~ où-commenous l'avons
dit~o.
/M/O~j~g&<M<'A'MM~
La cinquiemeefpecede Confentement,eft L'ABpRbBATio~
que l'on donneau crime après qu'il a été commis, Ratihabitio.
Cette. approbationfe fàit ou Mc~M/Mpar des gettes & par la
retraite qu'on donne au Criminel,.depuisle crimecommis;,où
~~M~ par deséloges~ des applauditfemensquel'OQdonne
au crimeou à celui qui l'a commis.
Quoique le contentementde cette efpece foit de fa nature
moins criminelque ceux qui précèdentou cri-
accompagnent l e
me, en ce qu'on ne.peut pas dire commede ceux-ci qu'il en a
été la principalecaufe; cependantil
peut arriverqu'il ne le fbit
pas moins par fes circonstances,qui marqueroientévidemment
la connivence, & qui rendroient celui
qui approuve affez fuf-
pec~ pour donner lieu à la torture & même à quelquespeines
extraordinaires & c'e~tdans ce fensque par les Loix'~o. & 2.
T~M, la ratificationen matierede crime eft com-
parée au mandat. Au reu:eces Loix ne doivent s'entendrepro.'
prement fuivant les Interpretes que par rapport aux. con-
damnationspécuniaires & non quant à là peine, à moinsqu'il
ne s a~iûëdu récellementdeceux
qui ont commisles crimesles
plus atroces, tels que celuide Lèze-Majefléau premierchef, y~.7. ~<
l'A~Si'iat~ ou bien que le crimen'aitété commisfous-lenom ?? ?7.
t
c
<$ INSTITUTES
de celui qui l'approuve, qu'il Se en ait eu connoiHance en 1 ap~
'C~ in §. ~<-
~M~M pprouvant.
Dans le nombredes Approbations Me~-f, ion peut encore
nous avons donnés ci-devant de ces for.
ttanserles exemplesque
tes de crimes qui le commettentin û~~o
<
c'e~t-à-dire~en
le crime lorsqu'on le peut.-En enet, fi aux
tn'empêchant poxnt
t
termes de la Loi, celui-làeAfansfaute qui a fçu, maisqui napû
tempêcher la mauvauëaction C~ ca~ ~~M,
Z~o.~<&
on dire à ~ens contraire, que celui
~rM~ peut parargument
le crime & ne l'a pas fait, en
.< qui a pu empêcher qu'ilfçavoit,
tdevient-le complice& con~equemmentresponsable cependant
lieu nous, que dans les deux cas
cette maxime n'a guère
< parmi celui de
divans t". d'un cri~e atroce, tel que
lorïq~l s'agit en iburnit un
]Lèze-Ma~é au premier chef, l'Hntoire nous
dans la perfonne de M. de Thou.
<
exemple fameux
2" Lor&ue les perfonnesqui n'empêchent point le crime,
de le faire lésdevoirs de leur état, 8c qu'elles
~toient
< tenues par les
javoient rautorité néceuaire-à cet enët, tels que ks Pères,
& les & même les Maris. Lart. de la
Maîtres MagiArats, 61~
de rend les maris reipon&bles des délits de
Go~tume' Bretagne
<
]leurs femmes. n
Mais danstous ces cas, les peinesfont moindresque celles qui
contre les;auteurs mêmes du crime luivant
font prononcées
nous citée (~w ~~M/- M~
cette maxime que avons
X.§.~
~-fm, pa in CPM/H~~O~KaMin 0/MM~y~?.

CHAPITRE III.
Des ~e~M QM~~c~du Crime.
A PRis avoir parlé de laNature du Crime, & des di~eren-
de le commettre, il nousreAe à déterminer
.f\. tes Manières à en
les Qualités qui lui font acceUbires, & qui fervent augmen-
ter ou diminuerla griéveté.
CommencesQualités dépendentdes circonitancesqui accom-
ou fuivent le Crime, & que ces circonitan.
pagnent précèdent il n'eA de les
ces peuvent varier à l'infini, guere po~Hble rap-
peller toutes ici. <
les .tj
réduit
')~ La. Loi<:M~ que nous avons ci-devant cnée,
& f<MM.
AU DROIT CRIMINEL ~f.7. C~
& &pr principales fçavoir la Cau&, la Perinne, le Lieu
leTems, la Qualité, la Quantité, & l'Evénement MK~
loco M)7MO~ ~ H<tMM<tM ~M~ÏMM 6M~&.
/0/
i". Quant à la CAUSEou le MOTIF, il faut diAinguef le
crime a été fait de propos délibéré, ou dansun premiermou-
vement, ou feulementpar cas fortuit ~~o~c, a~M~c~,
aut CC/M.
Les Caufesordinairesdu propos délibéré font, commenous
l'avons dit, le Reffentiment, l'Intérêt, ou le Méprisdes Loix;
ce font celles-ciqui fontle véritableCrime, Sequi ne peuvent
jamais être excufées quant à la peine.
Les Caufesdu premiermouvementfont la Colère, t YvreHe,'
ou la Jaloufie celles-ci peuvent tairediminuer la peine
l'Amour,
ne l'excusât pas, même danslecasd'une
duCrime quoiqu'elles
6c lorfqu'onagit en vertu des ordresd'unSupe"
~uAedouleur,
rieur. r. )le
Les Caufes du Cas fortuit excufent quelquetqts crime
commela Force-ma}emre, la nécemtéd'une ju~e Défenfe,laFoi-
bleffede l'âge ou del'efprit, l'Ignorance & l'Erreur d autres
fois elles ne font qu'en diminuerla peine comme la Négli-
la RuAicité, la Commiiê..
gence, l'Imprudence l'Impéritie,
ration, 6'c.
~°. Quant à la PERSONNE,il faut confidérernonieulemeat
celle qui a commisle crime mais encore'celle enversqui ïl a
été commis.Ainfi le crime qui a été commispar un Enclaveeit
& que celui qui a été commispar
plus grand plus puniffable commis cet Et-
une Perfonne libre. Mais fi' ce crime a été par
clave envers fon Maître, par un Fils envers fon Pere, par un
envers fon il le devient encore davantage que sil
Sujet Prince;
avoit été commispar un fimpleEtranger.Pareillement,le crime
commispar unLaïc envers un Prêtre, par un'Rotuner envers un
Noble, par un Difcipleenversfon Précepteur,eu: plus énorme~
& doit être puni plus féverementque celui commisdeParticu-
lier à Particulier.. < cri-
Il faut encore considérerdans la Perfonnequi commetle état
l'Etat 8: fur-tout fi les fonaionsdë cet
me, qu'elle exerce,
dont elle a abufé, intéreHentparticuliérementl'ordre public,
comme le Médecinou l'Apoticairequi empoifbnne,Ie~oUvM.
neur qui livre la aux ennemis, le Tuteur qui débauche
place viol~
Pupille, le Géolier qui abufe de fa Prifonniere le Juge qui
Cu
AW-M INSTITUTES
Ïes Loix) le MagiAratqui prévarique, le Notaire qui fait mf
dc~efaux., l'Hôte qui outrage ou qui vole ceux qui logent chez
l'Orfevre fait de tabule monnoie, leVafIal qui ou-
lui, qui
fon le Citoyen qui trahit fa Patrie, l'Eccléfia~.
trage Seigneur,
mené une viewfcandaleufe, le Noble ou l'Homme de
tique qui
Guerre qui commet des bagues & généralementtous ceux
font de leur état, violent leur ferment &
qui, par l'abusqu'ils
Mènentlaïureté ou la décencepublique.Dans tous ces cas, qui
l'atfocité~du crime, il n'eA pas douteuxqu'on dok
augmentent
aum en augmenter la peine.
Il y a auffides circonfiancestirées de la Perfonne,qui tërvent
à diminuer fon crime celles-ci fe in~.it ordinairementde la
~bible~ëde rage, du fexe & de l'habitude du corps ou.de
rendent cette Petfonne moins capable de dol & de
l'efprit qui
faute.
au LiEU, il fert quelquefois à augmenter le crime,.
< Quant
û'c'e~ dans l'Eglife que le crime a. été commis, il devient
jM,
iÏ'en eft de même s'il eA commisdans un Couvent
ou dans le Palais du Prince,.dont la Perfonne ed Sacrée.
Le crime qui a été commisdans le Lieu où ~ëtient la JuAice
ou dans une Place publique, à la vue de tout le monde,eït plus
& que s'il avoit été commis en tout autre
grand plus puniSable
Lieu. « < < s!-<
n
L'Outrage reçu dans~a propre maik)n eit.plus grand que
étoit reçu dans la rue. Le vol fait fur le grand chemine~ plus
celui fait dans un.lieu écarté. Le crime fait dans un
grand que
Cabaret, & par.une pedbnnedu Lieuou par un Ecclé~ique,
eft plus grand qu~celui fait par un Voyageur ou un Etranger.
Celui fait dans un Lieu de débauche, leA auffidavantage que
s'il étoit fait dans unLieu dont la fréquentatione~tpermiie..
Par le LI E u, l'on entend auffil'endroit ducorps qui a été
oHen~ë.Ainfile crimeefiplusgrands'il eft commisfur unepartie
telle l'ceildans ITiomme, le vifage dansune femme
.précieufë, que
dont la beauté contribue beaucoupà fon établiHement.
Le Lieu fert aufEà diminuerle crime, lorfquela personnequi
i'a commis devoit naturellement s'y rencontrer, de maniere
ne peut la foupçonner de dol & d'imprudencepour s'y être
qu'on
trouvée. Ainti un Barbier qui rafant dans fa Boutique, a été
contre celui qu'il rafoit & lui a coupé la
pouué violemment
celui qui. dans un Tournois public vient à tuer l'adver-
gorge,
AU DROÎT CRIMINEL~T. ~.777:
~fairecontre lequel il.luttoit celui qui jouant à la Paume a
.crevé l'œil d'un des Spectateurs; ou qui ~coupantdes branches
d'Arbresdans un Lieu écarté, a tué un PaSIant,eStmoins cou-
pable, Sene doit pas être puni .auSH Sévèrement,que;s'il avoit
jeté dansun chemi.9public &dansdes Ii.euxoù ces accidenspou-
yoient être raisonnablementpréyûs.n.
4°. Le TEMSfert quelquefois augmenter le crime cqmmp
par exemplele crimefait pendantla nuit, eStplus grave c~ plus
puniSIableque celui fait pendantle jour, parce qu'onétoit alors
moinsen état de s'en garentir. Il en eA de même de ceuxfaits
les jours deDimanches &de Fêtes, pendant la célébration du
ServiceDivin, pendant l'Audience, ou bien dans desTems de
trouble, d'incendie, de naufrage~ d'émeutepopulaire, parce
que dans tous ces cas, indépendammentdu crimeen lui-même,
on viole encore le reSpectdu à la Religion&:à lajuftice, & les
Loix même de l'humanité.
Le Tems fert auni quelquefoisà diminuerle crime comme
le vol eAf~itpendant unefamine, & lorsqu'onétoit dansun be-
foin preflant.
~°. Quant a la QUALITÉ du Crime, l'on veut parler des
circonstancesqui le rendentqualifié, oclui font donnerdes de-
nominationsdifférentes.'AinGpar exempleen matièred'Home
cide, lorsqu'ileA commisenversun Prince, il devientCrimede
envers un Père, .P~< enversun Frère, ~<ï-
Zf~.My~~
/~e~. S il eA fait .avec préméditation,c'eAun ~(~M~ ou un
~M/ de~< fi c'e:(tpar le Poifon, c'eft un .ËTM~-
~C/ë~M~.
En matiere de Vol, s'il eft fait d'une chofe facrée c'efi ~<
s'il eft fait de Deniersroyaux ou publics, c'eA~cH~~
s'il efcfait par des Magifirats OmciersdeJufUce, c'eA
c~o/z.; s'il efi fait par des Conventionsillicites, c'eff ~<' o~
~M/M~ s'il eA fait par un Débiteur,c'eft ~<M/-ûMM J?<!K-
<~M/e ennn, s'il eft fait par' uneVeuve ounar des Héritier~
présomptifs, on J'appelle ~6C6/o~'c/! ~~0~.
C'ert:par toutes ces circonstancesqu'on peut juger fi le crime
eft plus ou moins atroce, oc quel genre de peines on doit IM
infliger..
6". La QUANTITÉdu Crime Sertà fairedistinguerle Simple
~du~M, celui-cide 1' qui eft le vol d'un troupeau
entier.
a~ IN ~T tTUTË S
C'e~ au~'Ia Quantité des Crimes commispar !a même pef*
fërt à rendre l e derniercrime plusgrave, parcequ elle
~bnne, qui
une envie plus déterminée de le commettre. C'eA pour-
marque au Fouetou
a en mêmetems que l'on condamne
quoil'on foin
aux Galères, d'y ajouter la marqued'un ~er ehàudfur les épau-
les, afin cas derécidive l'on pui~e reconnoîtrt le Criminel,
qu'en
&:le condamnerà une plus grande peine.
C'e~ encore par la quantité des Perfonnesqui tombentdans
le même crime., ou par la quantité des crimes de din'érentesef-
les mêmes perfonne, que les Loix veulent
peces commispar
X.:6.$.'0.~ que la peine foit augmentée -M~-r g-M exemploopus
<~P<MU. ey~c~~ ~e?M ~o?~ <<M/
Z. ~8. $. ). e~.
l'EvENEMENT, nous avons obfervéqu'en
ffi. -Ennn,:quant a
&i~de Crimesqui ne font pas atroces de leur nature, il falloit
mettre un~différence;par~-apportà la Peine, entre ceux qui ne
~bntque commencés, 8( ceux qui ont été consommés par i exe<
cution. Mais cette dutinction n'a point Heu lor~U s'agit de
crimes atroces-,tels que ceux de ~eze-Maje&é&:d'Anaiunat
comme nous l'avonsdit, l'on confidere moins l'événement
où,
que la volonté. ,(Ji"

CHAPITRE IV.
Dc/~D~o~er~.
T E. Crime peut être conféré de plufieurs manières, qui
donnent lieu à autant de divifionsdifférentes;ou par rap-
Nature,,ou à fes Circon~ances, ou à la Compétence
port ou à la Preu-
du'~u~ë.qui.en doit connoïtre, bu a l'InUrucHon,
ve, ou ehtin-ala Peine que les I.bixy ont attachée.
i" Par rapport à fa NATURE,!e Crime eli ou l'enet du Dol,
eu ~ulementde la Faute. Au premier cas il confervele nomde
Crime, & au Secondon l'appelleD~ ou ()~
2.°.Par rapport a &sCï Rc o Ns TANCEs', le Crime eit ou
atroce ouléger. H y a des crimesqui font aMc~?~
tels que lescrimesde Leze-Majefte,
X.ZtfM,~A Auteurs.appellent7M/ iub-
i~fCM~. Parricide, ù'e. d'autres qu'ils appellent a~M, parce qu'ils
~i~entd'eux-marnesfansle concoursde la perfonneenvers la-
ils ont été tels l'Homicide, le Vol Xle
quelle commis que
AU DROIT CRIMINEL ~7. C~
parce qu'ils ne peuvMft
Faux d'autresqu'ilsappellent tels 1A<.
Serbrmer que par le concoursde deux personnes, que

Par rapport à ta COMPÉTENCE, .le.Crtmefe$o{t


divisionsdiSïérentes ou de la qualité des J~OESqui en dûivëh~
connoïtre, &-alorsil prendlà dénominationdg ~K~,
lescûm~
M~M~ 6'~~< ou de la qualité des PERSONNES 'qui
mettent, & il eStalorsdiSHnguéen Délits privilégiéscommuns,
ecdéSiaStiquës,militaires, ~maritimes.les crimes
L'on entend par C As noYA-ux, qui mtéreHe'ntCAS ROYAUX
direBemencla peribnhe du Roi ou & dignité, & dont la pour'.
~uite a été réfërvée aux Juges royaux à causes
Spécialement
confëeruëncesdahgereu&s qu'ils peuyëhf av~~ar rap'pdF~~
à la à la Société cMIe. Ces Cas, tels q~ils
l'Etat, Religion, &
font rapportésdans l'art. XI. du titre premier de l'Ordonnant
de t670, font i". le crime de Lèze-M~e~édans tous fes ehë~
2°. le Sacrilège avec em-aeHon 3Ma Rëbetliob~x Mahde'.
ïaehs émanésde S. M. ou-dë.fesOmciers 4°.~P~ice pour le
Auëmblées illicites 6". les Séditions &:
port des armes les
Ëmotionspopulaires 7". la Forceoublique 8°. la Fabrication
ou
Altération Exposition de la ~auue monnoie 9°. la
Corre~io~
des Officiersroyaux pour malversationpar euxcommiie dans
leurs Charges 10~.le crime d'Hervé t i~. le Trouble oublie
fait au Serv!~Divin .ti°. le Rapt & Enlevementde per~nhe~
par force & violence..
Il y a enc8re pMeurs autres Cas royaux qui ne Sontpoint
dans cet article le'Squels l'Ordonnance .ren- Ordonn.de
rappellés ,& pour
aux Ordonnances antérieurs. Ces B)ois~art.2.7~.
voyé STRégIemens Cas,t~s & z8o. Editde
ont été recueillis les Auteurs d'après ces anciens art.
qu'ils par R~ Ctémieux,
io.Arre~de'
Siemens, paroinent Seréduire à ceux-ci « Pécutat, FaMcation
fans Litres Pateatesdu Lavat~tûMars
du Sceirôyal Levée de dëmers Ro~ t;7;.deSens~
Démolitiondes mursd'une Ville; Inn-adionde S&uv~rde 8c tjuint;;6.
d'or 8: du Royau. d'Angers, j.)
SaufLconduit royal) TranSport d'argent hors Mai 1667. de
Mme BanquerouteirauduIeuSe;Meurtre de guet-à.pans fur un Montdidiert
Mcheminroyal; ReceHement,.des o~t-commis des J).unt6;g.
<!oupàbIëS'~
Mcasroyaux Mure faiteau Juge royal-.Simonie mêniecommiie
un Laïc; Crime commis à Focca~on d'un droit hMor~
par le Service CS
dansune EgIiSe Libelles compoSes contre ~01
de Livres reprouvés &cen-
Réglemensde laCour; ImpreSuon ouAttentat à leur DiRam~
de
Sures,Viol Religieufes pudicite,
$
INS T 1 T U,TE
:tion de .ménages.bien famés par des amchesou autres chofës*
ëqaipollentes Monopotefait par conspirationavec actroupe-
Mment jusqu'aunombrede cinq; Infultesfur cheminspublics
F'. Bornierfur H y à des ~a~K/~qui ajoutent l'Incendie; l'Adultère; le Faux;
cetatdcte.
rU&re;~Parficide;l.e Fratricide, la Sodomie; & l'Ince~e.,
CAS PREVÔ- Les CAS P~EYOTAUX' ~bnt ceux qui intéreuent nnguliere-
tA?x. ~ent la poliee'Sc-h.fureté pudique, & dont la poursuite& pu-
nition demandantbeaucoupde'cetérité ont étéconnésaux Pre-
vôts des Maréchaux par nos Ordonnances.Ces Cas, tels qu'i}s
font parqués par.l'articleXII, du titre premierde l'Ordonnance
de .~79 ,nt ï°. tous crimescommispar vagabons,.gens fans
ayeu &<s dc!mtcile.onqui.auroNtété condamnésà peinecor-
,poreHe;ba!nni~meptouamende-honorable 2~ lesoppremons,
'excés~jOUQUtre~c.rimes.commis par gens de guerre tant dans
leurs marches, lieuxd'étape, que cTauëmblée, &:de Séjourpen-
dant leur marche 3°. les-.de&rtipnsd'armée afiëmbléesil"
~°. levéede gens de,guerre fanscom-
Jicites.avecport'd'armes
-m~ion de voleur les grandschemins 7". vol .avec
&: violence.publique, lorfqu'ils ont
~~action,'port d'armes,
été commis-dans lesVilles'quine~bni;pointcellesde la ré~denee
des Prévôts des Maréchaux §~ les .Sacrilèges avec eiîra~ion
l'aflauinat 10~, édition & émotion populaire &
p~. prémédité
altération ou expo~tiôn de monnoie..Mais il
.1 !< fabrication
ces derniers qui font aum du nombre
~ut .~marquer que quatre
des cas royaux ne deviennent de la compétencedes Prévôts
~es Maréchaux rivant l'Ordonnance que lor~u'ils ont été
commishors,des ViHesde leur réitdence.
Il raùt encore remarquerqu'il e~ntervenu depuis cette Or"
.dpnnanceune nouvelle Décîaration du moisde février 1731 t
qui,y :a apposé plu~eur~change.mensSe. modulations que
nous auront~ieu d~rap.pjellef- ci-après en traitantde la Juri~ic'
tion Prevotal'e.
Les CASORDINAIRES î bnt ceux qui ne ~bat ni royaux ni
CAS~ORDI'-
&: dontles royaux fubalternes, tels que les
~AI~E?, prevotaux, Juges
Pré vois &Châtelains,même les Juges des Seigneurs, ont droit
deconno~t~àmoins qu'ils'ne s'en trouvent exclus par le.pri-
ne ~ë.~bientlaines prévenir par les
vilège des ~ccu'~s, ouqu'ils
~aiiU&Se Sénéchauxdans les délaisnxés par l'Ordonnance de
.ce nombre'~bntF'Homicide,le Sacrilège, 8c le Vol, lodqu ils
nejfontpoint accompagnésdes circon~anc§sci-ddius marquées.
Les
-P~y.
AU DROIT CRIMINEL. C~. /r.
Les DÉLITSPRIVILÉGIÉS font ceux que commettentles Ec- DEUTS PRf-
VH-~GIBS.
cléda~iques, & qui, à caufe de leur atrocité, doivent être punis
des plus fortes que celles qui font prononcées par les
par peines
Canons. On les appelle auffide ce nom, parce que la connoi~.
fance en eft Spécialementréfervéeaux Juges royaux fur toutes
fortes de personnes, foit EccléjRaAiques,Militaires ou Justi-
ciablesdes Seigneurs.Nous aurons lieu d'en donnerci-après des
exemples& d'en distinguerlesvrais caractères,en traitant o~
J~/Y/~&'o~ Ec~X~e.
Les DÉLITSCOMMUNS font tous ceux ~en général, que les DBUTSCOM-
commettre comme les font MUNS.
EccléHa~iquespeuvent Laïcs, Sc.qui
tels de leur nature, qu'ils peuvent être fuffifammentpunis.parles
peines canoniques de ce nombrefont les-Injuresverbales &:
autres de cette efpece, qui n'exigent pas abfolumentla vindicte
publique.
Les DÉLITSECCLÉSIASTIQUES ~bnt.-ainnappelles, parce DÉLfTS ECCL~.
qu'ils ne peuvent être commis que par des EccleMa~iques, & SIASTJQUES.

qu'ils concernentfingulierementles fonctionsde leur Ordre on


Mihifleredont ils violent les obligations; oc commecesobliga-
tions leur font prefcritespar les SS. Canons, par les Décretsdes
Souverains Pontifes, & par les Statuts eccléfiaAiques,l'abus
qu'ils en font ne peut au& être punique par les peinesportées
ces Loix & par les Juges mêmes qu'elles ont établis pour
par
l'exercice de cette JuriSichon.
DÉLITSMILITAIRESon appelle de ce nom tous ceux qui DÉLITS MIH-
font commispar les Gens de guerre, ~bit dans les Armées foit TAtB.ES.
dansles Camps ou aux environs, foit dans lesRoutes, foit dans
les Quartiers ou Garnifons; & dont la connoiffanceeft attribuée
ipécialementauxEtats-MajorsdesRégimens& des Places, con-
jointementavec le Confeil de Guerre & lesPrevots d'Armée.
Aina, toutesles foisque le Soldatpèche contrela fidélitéqu'il
a juré d'obferverdans le Servicedu Roi, ou contre les ordres
des Officiersqui lui font prépofés tels que Générauxd'Armée,e
Officiersdes Régimens& Compagniedont il eft, & mêmeceux
des autres Compagniesou Régimensqui feroientdansfon Quar-
tier ou Garnifon pour ce qui concerne le fervice de S. M. &:
généralement toutes les fois qu'il tombe dans quelque contraven-
tion aux Réglemensqui ont été faits pour la difcipline& la po-
lice des Troupes de S. M. il commetun Délit /n~'M~.
Ces Réglemens, qui font rapportés au Code Militaire, con-
D
IN ST1 TUTES
les crimes contre l'Etat, ta DefertioH, la
cernent ~ngullerëment fe commettent de
~1, ?es Vol., Excès & Querelles qui
& ils aux Omciers des
Soldat à Soldat; s'appliquentégalement des
c es fortes d'excès, ou qui s écartent
Troupes qui favorHënt à leurs fonctions nous ne fai&ns
devoirs particuliers attachés
nous aurons lieu d'en avec plus de
<tueles indiquerici; parler
M~M~.
1détail ci-après,.en traitant /K~&~
fous ce nom font compris tous les De.
-D~tTS MA- DÉLITSMARITIMES
commettent fur Mer, & à l'occasion desfonBlonsde
~tTÏMES* Rts
] qui fe M,-
les
h farine, par G&pitaines .Maîtres ou Pairons,
P~s
telots., Soldats, & autres Deribnnesq~compofënt rëfërvéeau ~aiSeau.
Con&il de-
& dont la connoiffancee~.fpécialement en ferons-
~erredelaManneouauxJugesderAmit~~
Pënumerationci-après, en traitant de
a 1'!N ST R u c Ti o N, le Crime etoïcdiviie
4° Par rapport &
rivant le Droit Romain, en Public Prive.~
ceux fanent la matière des
On appelloit qui
CRIMS~ P~
§: dont il ëtoit permis à tout le monde d ae-
Bucsr. ~gemens publics,
~&Ztf.'t8.<t«
cu~r, <i~MO~~~K~. < t.
~p~MfJ«-
<<«:w. Parmi ces crimes, les uns attaquent la personne publique
/< Ztf. 9. <& tels les crimes de d'autres les personnes pn-
que Z~-M< d autres 1~.
Co<&,m~< MM.
tels qu~ F~~ & les F~. ~C~
~<f.4.<&j
comme lVlonnoie; d'autres
~<~ M/'< So~ Publique, le ~~&la~
~cho~pri~e commela &.Ie~.
en même. tems & la & la chofe publique,.
&éreH'e~ perfonne~
SKnt les crimes qui blea-entla Religion~I_0rdre la
public
le F~
Mmmel~le~
nie, &re..
l'aecuiation de ces fortes de crimes fût ouverteà-
~OuSque néanmoins certaines tof-
toune mond~, elle ne ? fanbit qu'avec
celles de la & autres dont nous
Ste~eIleJ que
câpres, en traitant des D~
parlerons fuivaniee même Droit, tous ceux.
Mttfs m- L'on appeU&tD~
'PES. ne bteHoient que- l'intérêt des Particuliers qui pouvoient
au qui les indi&remment, ou parla.
~Ltf.~7. &
<&~r<M<M -Ïeub s'en plaindre pourfuivre
Les
ltfüs. voie civile ou par la voie extraordinaire. qui
avions deen r~
les celles.
Mtoient ëtoient appelléesj~~ pour diAinguer
des crimespublics, que fon appelloit
quSl~
pulaires.. ` réduits JuST~lEN dansles
~tes Délitsprives&nt à quatrepar
AU DROIT CRIMINEL.P~y. C~r. ~7
la le 8e ÎMST.
Inflitutes le Vol, Rapine, Dommage, l'Injure, ~/fM~, de Oblig. ~M<tex
damnum, injuria; les uns & les autres fe régloient par </f/M â n<CK/<<M'
rapina,
des actions & des peines particulieresqu'il eft à propos de re-
ici pour les diftinguer de nos ufages.
marquer
1°. Quant au VoL, quoiqu'ilfe trouvoit placé dans la clauë
des Délits privés, il paroît qu'à caufedes confequencesdange-
reufesqu'il pouvoit avoir dans la Société,l'onétoit tenu, même
dans l'ancien Droit, de le pourfuivre de la mêmemaniere que
les Crimes publics;.& cette pourfuite fe faifoit, ou par la voie
de la .~MM~MKon lorsqu'ils'agiffoitde Meublesqui ruuent
en nature; ou par l'action appellée Co/M~'c/~M:, lorfqueles
Meubles n'étoient plus en nature &: enfin lorfqu'ils'agit
on en pourfuivoit la Reftitution par une action
d'Immeubles,
appellée Interdic~um
ZMe/~M/M /'gc~<<B ~o/~o~.
recuperandce
L'on diflinguoitauffi quantpo~~onis. à la Peine, le Vol en ?Ma/M/~
& non?yMM/~ au premiercas, c'e~-à-dire, lorfqueleVoleur
avoit été Surprisen ~agrant-délit, le peine étoit du quadruple;
.& au fecond c'eû-à-dire lorfqueleVol avoit été fait fecrette-
la étoit feulement d u double mais dansce double,
ment, peine
ni dans le quadruple, n'étoit point comprifela chofe ou le prix
de la chofe volée.
A l'égard de la RAPINE,on la diflinguoitduVol.en ce
fe fauoit toujours avec violence & malgréle Propriétaire
qu'elle violence & dans
au lieu que leVol émic cenfé faitfans
préjfënt
l'abfence du Propriétaire, quoiqu'ilpût arriver qu'il y fût pré-
fent. Il y avoit auffi cette dinérence par rapport à la peme,
étoit du dans la Rapine & que dans
qu'elle toujours quadruple
ce quadruple étoit comprifela chofe volée ce qui paroliiolt
renfermerune forte d'injuflice.,la Rapineétant pluscriminelle
le Vol fe commet fansviolence. Mais la raifon
que manifefte, qui
rendent les Jurisconsultes, c'eft que lesVols manifefles ne
qu'en com-
être punis que par des peines pécuniaires
pouvoient jamais
me les autres délits privés au lieu que ceuxqui commettoient
la Rapine pouvoient outre la peine du quadruple, être encore
condamnés à d'autres peinesextraordinaires,en vertu de 1 action
qui réfultoit de la Loi Julie de w~K~M~K~M.
publique deDélits
-;°. Par rapport à la troiuéme efpece privésappellée
il eft duVol & de la Rapine, en ce qud -ne
.D<M, distingué tirer un
le commetpoint comme ceux-ci, dansla vue d'en profit
cum ~c. C'eft celui fait l'objet particulier de la
particulier, qui
D ij
~8 INTÏTUTES
Loi ~M/M; cette Loi aia6 appellée du nom de fon Auteur
étoit, Tribun du Peuple avoit d'abord, comme l'on fçait,
divnée en trois chefs ou chapitres, dont le fecond avoit
été
déia ëtë abrogé du tems de JuiUnien.
le Celui avoit tué volontairement o u par im-
Par premier, qui
un Efclave ou un animal à quatre pieds, étoit con-
prudence la de l'Enclave ou de animai
à
damné payer au Maître valeur
le tems de leur mort, mais fuivant leur plus value
non fuivant
dans l'année qui avoit précédé cette mort.
le troineme Chef, celui qui avoit bleuëàdeHein ou par
Par
tout autre animal, ou qui avoit cauféquelque dom-
imprudence ou tant par incendie,
mage à fon voifin dans fes biens e&ts,
étoit tenu de le réparer, en
Mure, coupure, qu'autrement, antérieurs. Nous en
value dans les trente
payant la plus jours
notamment dans ce-
avons donné ci-devànt plufieurs exemples,
des branches d'arbre, les laiffe tomber ~aver-
lui qui coupant
tir les paffans; dans le Regent qui bIeHëou e~ropiefonDifciple
dans le opere contre les regles
en le corrigeant, Chirurgienqui
dans le Cocher n'a ni la force ni l'adreffe de con-
de f Art qui
dans le ou Locataire d'une Mai-
fes
tenir chevaux Propriétaire
de l'ordure dans la rue ou laiffetomber queL.
fon, qui répand occafionne l'incendie
aux ou
que chofede nuifible paffans, qui
de la Maifonde fon voifin. A quoi l'on peut ajoûter générale-
ceux leur faute ou négligence caufent quelque
ment, tous qui par dans fes
à autrui, foit dans fa perfonne foit animaux.,
dommage
& autres biens qui lui appartiennent. i
Non feulementl'on eft tenu, fuivant cette Loi, dédommage
de fon fait, mais encore de celui caufé par
qui procede propre a dans ce der-
fesÉjfclavesou par des animaux. Il eA vraïquil y
dont il eft parlé dans le titre de
nier casune adion partictiliere,
Noxalib.~M~. aux IN&TITUTES, fuivantlaquelleleMaître qui
étoit tenu ou d'abandonner 1 Enclave ou
venoit à fuçcomber
le tit. 9.
à celui à il avoit caufé le dommage ce qui sap~
ibid. Si ~M~yM$ l'animal qui
aut animal M~, ou bien de payer le&m~
p<!M~<n<m~~< pelloit ~M~
~M~y. & il ne même e libérer enMe-
tion de ce dommage; pouvoit s
rement par l'abandon de l'Efclave ou de l'animal, que lorfqu'ils
en fon abfence&à àfon infçû; car s'ïl
avoient cauféle dommage le
il ne fe difpenfer de réparer
s'y étoit trouvé préfem, pouvoit
dansce derniercas il étoit cenfe
dommagein folidum parce que fait.
y avoir concourupar fon propre
AU DROIT CRIMINEL..P~r.7. Chap. ~9
Enfin pour ce qui concerne la quatrieme efpece de Dé-
lits privés appellée ~T/H/-M,nous aurons lieu d'en parler en trai.
tant desdifférentesefpecesde Crimes nous obferverons feulement
ici, que par le mot INJURE, pris en général, on entend tout ce
fait contre le Droit, quidquid nonjure fit, & que dans ce
qui en:
Sens elle comprend également tous les Crimes tant publics que
Nous ne voulons parler ici que de celle qui dans fon
privés.
ne tend à Mener que l'intérêt particulier, quoiqu'elle
principe
devenir tellement grave par fes circonstances, qu'elle ré<
puiue
~échiHe en même tems contre l'intérêt général de la Société,
& demande une punition exemplaire.
C'eA par cette raifon que nous n'admettons point, comme les
Romains, de dutinction entre Crimes publics & Délits privés
nous n'en connoiffotispoint d'autre en matiere d'Induction que
celle du GnA~D &: PETIT CRIMINEL & comme c'eA de
l'atrocité ou de la legereté du Crime que dépend la pourfuite de
l'une ou de l'autre de ces manieres c'eAau Juge feul, qui peut
s'en auurer par le vû des charges & informations, de détermine?
s'il y a lieu ou non à la pourfuite extraordinaire & lorsque
cette voie a été mal-à-propos prife de la part de l'Accusateur,
de convertir le Procès criminel en Procès ordinaire, comme
nous le verrons dans la fuite.
Nous ne connoi~bns point par conféquent toutes les différen-
tes efpeces d'Avions établies par le Droit Romain en matiere de
Délits privés, non plus que les Peines que ce Droit y avoit atta-
chées. Il faut cependant excepter 1°. pour ce qui concerne la
Loi Aquilia dont nous avons confervé 1 action, pour pourfuivre
la réparation du dommage que nous avons reçu dans nos per-
fonnes ou dansnos biens. Mais cette action qui n'eA que privée,
n'exclut point l'action publique par laquelle on peut pourfuivre
le coupable pour la punition du crime qui a caufé le dommage,
D'ailleurs, la Réparation n'eA point fixée parmi nous comme
elle l'eA par cette Loi elle dépend de l'eAimation qui en eft MwM<:/!<r
les eu aux circomtances. J i;. §. ~tc
faite par le Juge ou par Experts, égard .0,~<
A l'égard de l'Action Noxale, nous ne l'avons confervée que ~Mi7.
relativement au dommage caufe par les animaux, l'efclavage
comme l'on aboli dans ce Royaume. Nous en avons de
étant, fçait, Fi~Mj
l~ a~. /;f.
auxEïciaves de
cependant retenu quelque ve~ige par rapport `'cA.6~.
comme il paroît par l'article xxxiv. de
l'Amérique Françoife,
l'Edit de Mars 1683.
ao ÏNSTITUTES
Le Crime confidérépar rapport à la PREUVE, eft divifé
<enmanifefie& occulte. On appelle manifefle,le crime qui laiffe
lui traces on peut le reconnoître; oc-
après quelques auxquelles
culte, celui qui n'en laine point dé-là cette dittinction qu'on
trouve dans lesAuteursentre lesDélits~c~/ma/M~M, & ceux
/?&' ~M/~M/!M.
C&IMES MA- Du nombredes premiersfont, 1°. l'Homicide, dont on trouve
~IBESTES, des tracesdansle Cadavre de la perfonnequi a été tuée; l'In-
cendie, dont il refle des traces dans les ruines de la maifonbrû-
lée 3°. leVol avec effraélion,dont il reftedestracesdanslachofe
fur l'effradiona été faite. Ce font ces traces qui forment
laquelle délit, dont nous aurons lieu de parler
ce qu on appelle C<~
fous le titre dela Preuve.
plus amplement
CRIMES oc.
L'on peut donner pour exemple des Crimesoccultes le Vol
tMTP fans enradion, FAdultere, les Injures verbales, & autres fem-
blablesqui ne laiffentaucunestraces après eux. On peutauffi y
lescrimes qui comutent principalement dans la Pen-
comprendre
sée tels que l'Héréfie& la Confidence.
6". Enhnles Crimes confidéréspar rapport à la PEINE, font
divifés dans le Droit en ordinaires,extraordinaires,~~M~~ &
non capitaux.
CRIMES OR- On appelle dans le Droit Crimeso/za~~ceux dont le nom
BtNAI&ES. &: la peine fë trouventdéterminéspar quelqueLoi publique.
Ces Loix, qui font rapportéesfousles titres de ~MMeM~~M
du Disette & du Code ont pris elles-mêmes leursdénomina-
tions particutieres de ceux qui en ont été les Auteurs, & des
Crimesqui en font l'objet. Elles font au nombrede i ï ravoir,
la Loi T~~ la Loi 7~ ~M, la Loi
M~M,
/y7.~ la Loi C<?.RA~7~ ~!M~M < S' ~M~,
~~M~'Ca,
la Loi~oM~ ~P~'cM~, la Loi Co~ ~f~
la Loi 7t/j~, Repetundarum;la Loi /~7. ~/z/!on< la Loi
/pT. 6' de
PgeM/afM, Sacrilegis, 6' de Refiduiç la Loi
~/M~ & la Loi jP~ /~<MM.
Il y avoit auffides Délits privés ordinaires,tels que ceux dont
nous avons parlé ci-devant,
On appelle, dans le Droit, Crimesextraordinaires, ceux dont
CRIMES EX-
TRAORDINAI- le nom ni la peine ne fe trouvent déterminéspar aucune Loi,
RES. mais font laiffésà l'arbitrage du Juge pour les punir fuivant les
circonftances les voici tels qu'ils fë trouvent répandusfous les
f, le liv. ~7. au criminibus,& fuivans:
~M.n. 6'/M<
titres du Digefte de extraordinarus
AU DROIT CRIMINEL .P~y.~ C~r. t

ï". Le Crime de ceux qui cherchent à corrompre la remme'


d'aUtrui follicitatioalienarumM~M/'KM
ptiarum&6*matrimoniorum
/M~/MO/!M/-M/M M~/re/-
interpel«
latio. L. ï. extr. crim.
2.°.La Corruption des fontaines publiques ~M <K~ j~'M-
yerint, fffulas, lacus, quodvèaliud ad !M/'M/M~ca/7! co/!M~-
naverint. L. ï. z.j~. de e~n.
3°. Le Crime de ceux qui corrompent la jeuneuë y ~~M/-<?
P/MfP. L. Ï.J~ eod.H~
La Vente à faux poids & mefure, & le Monopole~ L.
~û~.M. & la L. in Z?a/'<oj j~. J~ de/'ce~M.
< Le Crime de ceux qui cloutent & font des tours de gobe-
lets. la Z.cM/a~~ ~M.
6°. La Violation des fépulchres. J~. le Mf. ~~pK&~ ffo~
~!M.7~.
7'. Le Stellionat. Z.j.~<& crim. & le tit. 20. ~&<p~
< Ibid.
8~. Les ASëmblëesillicites fousprétexte de Religion.- Y. Z.
<& c~r. crim.
a~. L'Enlevement des Bornes. le M'f.x determino<iMOM.
ïo". La Concauion. L. z. 6' ~.j~ de C<?/!c~?c/!c,Mf.~j.
11°. La Prévarication. L. 6'P/y<M/M~~ M.
ï 2°. L'Abigeat ou Vol de Troupeaux. L. y. 2. & j. <&
~~M M.
t?°. Le Recellemenr. Z. ~.j~ <&7!~MM~Mj, z6".
14°. LeVol dans,les Bains publics, K~ <K/ ~~<:y~

ï L'Expilafion d'hérédité. ~M. ~~M' ~a?M.


ï6< L'ENradion des Portes ~Prifons. ~.M.<te?û~.
ë'M~.
Les Crimes capitaux font ceux dont la peine e~ capitale & CRUM?M*
PU'AUX.
tend à la mort naturelle, ou au moins civile, telle que celle que iNSTIf. <&
prodaKbient chez les Romains la condamnation aux mines & la M/M</M.$.~<~
déportation, & parmi nous les galeres ou le banniiïement perpé-
tuel. L'on en compte de huit fortes dans leDroit 1°. le crime de
Lèze-MajeAé io. l'Adultère 3°. le Parricide; 4°. l'Homicide;
<°. la Violence publique 6°. le Péculat 7.. le Faux 8". le
Plagiat.
Les Crimes non capitaux font ainfi appellés dans le Droit CRÎMES NOEf

parce qu'ils ne pouvoient donner lieu à une peine capitale, mais CAUTAUX,
mut au plus à une peine corporelle'~ le plus Ibuvencà des'
INSTITUTES
P. INSTIT. L'on mettoit de ce nombre les crimespunis
peines pécuniaires. Annona, &
s.n.
par lesLoixJuLïES, ~M~ Repetundarum, de
deReji-duis.
Nous ne connoiSïbnspoint dans notre ufage les diStinaïons
le Droit Romain avoit mifes entre les Crimes ordinaires,
que non C'eSt une maxime
extraordinaires, capitaux, capitaux. gé-
nérale parmi nous, que les peines fontarbitraires en ce Royau-
non à la vérité que le Juge ait la libertéde condamner
me pas
ou d'abfoudreà fon gré, maisil doit régler fon jugementfuivant
des c'eSi-à-dire tempérer ou augmenter les pei-
l'exigence cas, des Ac-
nes tuivant la nature du crime & des preuves, la qualité
& autres circonstances que nous venons de remarquer
cufës
dans le Chapitre précédent & encore cela ne doit s'entendre
ces deux modifications remarquables lune, qu'il y a
qu'avec
de certains crimes dont la peine fe trouve difertementpronon.
les Ordonnances du Royaume & dont la preuve une
cée par comme les dans la
les
fois acquue met Juges Supérieurs, autres,
néceuitéde prononcerconformémentà la difpofitionde ces Loix; de
de ce nombre font entr'autres les Crimes de Lèze-MajeSté,
de Rébellion à JuSrice à force ouverte de
Duel, d'Affailinat de Faux & de
Rapt, d'Empoifonnement, deVoldomeSiique,
Banqueroutefrauduleufe. fur l'Ordonnance ne i.
Loutre que dans les cas lefquels silexpli-
& s'en à la prudence du Juge, n ap-
que point paroît rapporter mo-
des Cours Supérieures de
partient proprement qu'aux Juges
Sérer ou convertir les peines, & non à des Juges Subalternes,
de fe conformer à la des Loix & de la Ju..
qui font tenus rigueur
rifprudence.

PARTIE IL
AU DROIT CRIMINEL.~~7' Chap. 33-

PARTIË SECONDE.
~D<?/CCM/tZ~
T~T Ous avonsdit que le Crime produifoit une obligation~
que cette obligation avoit deux effets différens; l'un
}J- &:
envers le Public, à qui il étoit dû une réparation authen-
tique pour le mauvaisexemple; l'autre envers le Particulier
caufe du préjudice qu'il en a reSïend. r'
C'en: de cette obligation que na!t l'AcHonou 'le droit G~'ona.
de pourfuivre l'auteur de ce crime,'tant pour lui faire inHigerIa
peine qu'il mérite, que pour la réparation du tort qu'il a caufe
&;c'en: cette action qu'on appelle ACCUS AT I ON celui
qui
l'exerce FAccusATEUR & celui contre lequel elle eft exercée
l'AccusE..
Mais comme cette aeHon qui tend à compromettre la vie,
l'honneur, ou les biens d'un Citoyen, eft odieufe par elle-même,
& qu'il n'e& pas jufte de livrer indifféremment l'Accufé au ref-.
fentiment ou au caprice de fon Accufateur; les Loix ont
jugé à
propos de la renfermer en de certaines bornes, en prescrivant la,
maniere dont elle doit s'exercer, & les cas particuliers où elle'
peut avoir lieu. C'eft cette Manière, ce font ces Cas particuliers
que nous allons déterminer dans les trois Chapitres fuivans en
examinant en~m~Iieu quels font les devoirs de l'Accufateur en
général, en ~w!</lieu quelles font les perfonnes qui peuvent ac-
cufer, & en ~-o~TMlieu quellesfont celles qui ne peuvent accufer.

CHAPITRE PREMIER.
Des Devoirs de /~CCK/~fgMy
en général.
T 'ACCUSATEUR eft en matiere criminelle, ce qu'e~ le
JLt Demandeur en matiere civile, & il eft tenu comme lui de
juflifier les caufes fur lesquellesfon action eft fondée, Accufator L. CrtMMM)(<
le ~M ui accuf.
~K~ Ct!t//aM7'.
Suivant le Droit Romain l'Accusateur étoit tenu à plufieurs W/<~0~
L
1 N S T 1 TU TES
3~:
du formalités que nous trouvons rapportées ~pus le Ti'
9. code, rigoureufes
<M.t.6-/<48. tre du Code ~c~. ec ~s celui du Digère ~c~f. M/-
dit tit. de
~< ~i~- C~M' Il Il en Ju-
lui-méme
t/'yy. La premiere, c'eA qu'il &
"1ddevoit préfenter
gement, &ne pouvoit comparo!trepar Procureur la/ t
qu'il devoit déhgner rAccu~êpaf~bn~m; la troifieme qu'il
devoit s'inscrirefur les Régimes publics devinésà cet effet; la
devoit un Libellecontenant le nom du
qu'il pfé&n'tef
la du Crime, le tems & le lieu où il avoit été~it~
Juge, qualité ferment que ce n'étoit
la cM~MMMe, déclarer avec
qu'il devoit
qu'il fe Ibûmettoità la pei-
point-pat, calomniequ'il dccu&it,fon accu~tion
ne de la calomnies'il ne prouvoit y Ia-
qu'il devoit gat-derpfi~onen même tems que l'accuse pendant
rin~fucHondu Pfocés~ou bien donner cautionde percer dans
l'accu&tion~uiqu'àujugement du Procès criminel; la~M~nfy
vînt a abandonner l 'accusation avant le Jugement,
du'au cas'qu'il
ildevoit fubir la peine.~u Sénats-consulte Tu7ilien qui étoit
jE.t.~< le payementde cinq livresd'or~ avec la note d infamie enfin,
7w~ '6 rAcc~teur; lors du Jugement fe trouvoit
la~<e~~ que
convaincsde calomnie it devoit etr&punï de la même peine
<&bi l'Accufe s'il avoil été convaincu du Crime, & cen:
qu'auront H avoit
la
qu'on appelle peine du TALLioN. n'y qu'un &ut
cas o~il pouvoit€tM exemptéde cette peine, c'e~ lorfqu'ilavoit.
été porté à intenter Faccu&tioQpar une ~u~edouleur pouf loi-
auroit dans fa perfonne ou danscelle de &s Pro-
~en&qu'il reçue
ches. Au re~e 1'accufationét-ottouverte à tout .îe monde it
avoir en même tems Accufateurs~ & il étott
pouvoit y plufieurs
avoir la voie criminelle de revenir a la voie
libre après pris
commede revenir à la voie criminelle après avoir pris.
civile
.celle-ci.
Toutes ces formalitésqui avoient été introduitespour empê-
cher les abusqu'onpouvoit faired'une yoie'û favorableà 1 elpnt
de vengeance& de vexation, n'avoient lieu que dans les accu-
fations de crimespublics, dont rinÏtrueMon&~it a 1-extraj
ordinaire. II y avoit même de certainscas où l'on etoit difpenfé
de ces formalités, comme lorfque l'in~rucHonfe ~libit~la
dénonciationd'un Particulier, ou qu'elle& faifoitd'office,
6mple ou
le
par Juge &r la notofiété du crime, ~aMCM~e~~a,
enfin lotiqu'elle fe faifoitincidemmentà un autre Procès crimi-
v. contre un Témoin quife trouvoit convaincu de Pa~
nel, g.
jure dans-fontémoignage.
AU DROIT CRIMINEL ~~r. 7/. C~.7. 3!
Quoique l'accusation ne fbit,pas regardée parmi nous d'un œil
plus favorable que chez les Romains cependant comme elle
n'eft point libre à tout le monde & qu'il y a même des cas ott
l'on eft obligé de l'intenter, ainfi que nous le verrons dans la
fuite, on a cru devoir fe relâcher de l'ancienne rigueur du Droit
fur ce point; mais en même tems pour afîùrerla preuve des cri-
mes qui en font l'objet, on a cru devoir prendre certaines pré-
cautions qui rendent notre inftrucHon plus rigouretife que celle
des Romains.
1°. Nous ne connoiffons plus la formalité de l'Inscription fi
ce n'eft en matière de Faux; encore celle-ci ne fe pratique-t-elle
point de jnême que chez les Romains, comme nous le verrons
dans la fuite. AYRAUT,dans fon Ordre judiciaire, parle d'un au- ~7.'f. t..<ff.~i
tre cas oùl'infcription avoit lieu parmi nous avant l'Ordonnance
c'efi en fait d'accufation contre les Magifirats ou PerfbnnesilluC-
tres' voici de quelle maniere l'infiruction s'en faifoit fuivant cet
Auteur. 11ralloit, dit-il préfenter Requête à la Cour, donner
caution, communiquer fes faits & articles à M. le Procureur Gé-
Réral, lui nommer les Témoins dont on entendoit fe fervir .cela
fait, fi M. lé Procureur Général fe joignoit, la Cour donnoit
commiflion pour informer; l'information faite, rapportée & com-
muniquée à M. le Procureur Général, elle décretoit, commet-
toit des Juges pour l'Mftrudion; finalement elle jugeoit felon les
Perfonnes ou à la TourneUe ou à la Grand-Chambre, les autres
afîemblées.
L'Accufateur n'eft plus obligé de fe préfënter lui-même
pour former fon accusation il peut la former par le miniftere
,d'un Procureur qui (bit conftitué fpécialement à cet effet.
30. Cette accufation fe forme de deux .manières parmi nous
comme chez les Romains ou par la P'ainte qui eft la même
chofe que le Libelle dont on a parlé ci-devant, pu par la Dé-
nonciation mais il n'eftpas befoin que ni l'une ni l'autre foit ac-
compagnée de la formalité du ye/Menf elle peut fe faire aufS
d'omce par le Juge, fans qu'il y ait plainte ni dénonciation, tou-
tes les fois que le corps du délit eft confiant, & que le coupable
eft furpris en le commettant.
4". L'Accufateur n'eft plus obligé de garder pnSbnavec le Cn-
ïninel, non plus que de donner caution il y a cependant deux
cas où la derniere de ces formalités a encore lieu parmi nous
Eij
3~ 1 N S T 1 T U T E S
i°/Ior&ue e l'Aceufateureu: étranger non naturalifé io. en cas
d'élargiuement provifoire de FAccuSe.
Quant à la premiere elle a été en ufage parmi nous avant
l'Ordonnance mais cela fe faifoit volontairement de la part de
FAccuïateur, qui pour preuve-de la Sincéritéde fon accufation
bnroit de garder prifon avec l'Accu~ jusqu'à l'entier jugement
i~. /M~ ~<. du Procès, & on les appelloit pour cela T-a/TM~.
/< M. de la ~°. L'Accufa'teur eft tenu d'avancer les frais du Procès crimi-
Mainte.
nel; ce qui.ne ~e pratiquoit point.chez les Romains, où les frais
fe prenoient d'abord fur les biens de l'Accuse, & à défaut de
biens de celui-ci, fur le fifc auni fuivant ce Droit l'on n&.pro-
honçoit jamais de réparations civiles au pront de l'Accusateur,
~MM, 1. comme parmi nous.
~r<<Mm.73. 6°. Il eft permis à l'Accusateur de fe dénier en tout tems de
Faccu~tion; mais au lieu de la peine du~Senatus-coniulte7~
lien qu'il encouroit dans le Droit Romain, il ne peut être pour-
jfuivi qu'en dommages &:intérêts de la part de l'Accuse, fuivant
l'art. v. du tit. 111.de l'Ordonnance.
7°. En cas que l'Accusateur vienne à fuccomBer dans ~btîac-
cusation il n'eft point fujet à la peine du Tallion; nous avons
iubAitué à cette peine celle des Réparations civiles, qui n'avoit
pas lieu chez les Romains & encore cette peine pécuniaire n'a-
t-elle pas toujours lieu en faveurde FAcettSc, quoique renvoyé
abSbus il faut pour cela que l'accufation foit jugéecalomnieufe,
c'eA-à-dire qu'elle ait été faite fans aucun fondement ni preuve
'Z. t.§. ;M~ de la part de l'Accufateur mais uniquement dans la vue de nuire
ad ~M<!<.?M~ & de vexer l'Accufe; ainu FAccuiateurpeut en être di~penfepar-
mi nous, comme il Fétoitchez les Romains, dans les cas fuivans?
ï à caufe de la jufie'douleur, comme les Pere & Mère qui pour-
Z. Af<!«~M~. de fuivent la mort de leur fils un Mari celle de fa Femme, & vice
C'!&'mH. versâ 1°. à caufë de l'obligation qui nous eft imposée, comme
Z. M/< de
celle d'un Héritier que leTeâateur a chargé de pourfuivre Ix
~P~/JM~.
Z<!m~t<Loi A~- vengeance de fa mort 3°. à caufe du devoir de fa charge, com-
Mr~§./<~M<M& me le Tuteur qui potirfuir l'accusation pouHbnPupille 4°. à:0
cad. de A~ caufe,de la
juKe erreur, comme 6 l'Aceufateur a été trompé
~«MM/~nM~O~ dans l'événement de la
preuve qu'il efpéroit de la part des Té-
Z<:Za; t. K-(/< & qui ont été reprochés par des moyens
moins qu'il a produits,
~Kf~~tS'M'
qu'il ignoroit, ou lorfque parmi les Témoins capa"
yM~ d'incapacité
bl'es qui ont été entendus, il s'en trouve un qui dépofe conK~
DU DROIT CRIMINEL, ~r. 7/. C~.7. 31
moment à la Plainte ou bien lorfqu'il n'a rendu cette Plainte
qu'enfuite de la déclaration du mourant ou enfin lorsqu'il s'y P. /M/. C/~
trouve quelqu'autre indice qui faffe préfumer la bonne foi de cet ~'«t/?.6~.
Accufateur, comme s'il jouit d'une réputation entière & fi au A~moc~,<
contraire l'Accufé fe trouve d'ailleurs mal ramé. C'efi pour cela ~~r. jud. caf.
t)!.n.;t.&.f;
que l'Ordonnance ne prefcrit rien de formel à ce fujet, &: qu'elle ~li.l.
paroît s'en rapporter entiérement là-defîus à la prudence du Ju- cufat. Farinac. de ~<
lui-même ~< t6.
ge, lequel ayant inftruit l'accufation eft en état de 6*'
pefër toutes les circonftances qui peuvent faire admettre ou re-
~etter le dédommagement demandé par l'Accufë mais fi par
l'examen qu'il en fait, il trouve que l'Accusateur ne s'eft porté
à intenter f'accufation que dans un esprit de reffentimentou d'in-
.térêt comme s'il a reçu ou s'eft fait promettre de l'argent pour
la former, s'il eft convaincu d'avoir fuborné des témoins, & fi
le crime qui fait l'objet de cette accufation eA d'ailleurs extré.-
mement grave de fa nature, c'eft alors le cas de prononcer non-
&ulement des peines pécuniaires contre l'Accufateur, mais mê-
me des peines corporelles & afHicMves c'eit ce que l'Ordon-
nance donne à entendre par ces termes,<5*~~g~~D~/M
y écheoit, dont elle fe fert fur la fin de l'art, vij. du tit. m.
8~. 'Il ne peut y avoir qu'un feul Accufateur dans un Procès
criminel en forte que s'il s'en préfente plufieurs,. on ne reçoit
que le plus apparent & le plus capable, ce q.uife fait après l'in-
terrogatoire de l'Accufé dans le cas oH celui-ci voudroit recri-
miner.
9°. Quoique l'Accufateur, dans l'origine ait le choix de la
voie civile ou extraordinaire; néanmoins, lorfqu'il a pris la pre-
miere, il ne peut revenir à l'autre, par la raifon qu'il ne fçauroit r. M)M~, in
prendre au Criminel que les marnes conclufionsqu'il a prifes au a<?. L. 9. J~ </<<r~M~

Civil, à moins cependant, comme le remarque Jules Clare, /M/. C/~


que les deux actions ne tendent à différentes nns ou qu'il ne §.
s'agir du crime de faux, lequel après avoir été pourfuivi civi-
lement, peut encore faire la matière d'une Procédure extraordi~
naire. Il e& vrai que dans le cas où il s'eft contenté de prendre
la voie civile, cela n'empécheroit pas que le Miniftere public
ne puifle pourfuivre en même tems par la voie extraordinaire
pour la Vindiéte publique, comme nous l'allons voir dans le
Chapitre fuivant.
INSTITUTES

CHAPITRE II.

Q~ï~o~ ceux acCM/~r.


~M~eMV~~
K ~M~ T '0 N connoiSbit trois fortes d'Accusateurs dans le Droit
~«~. <
j_j Romain l'un qui <cpréfentoit ouvertement, donnoitfort
Libelle, pourfuivoiten fon nom, & fe ibûmettoit à toutes les
formalitésque nousavons rapportéesci-devant, & celui-cis'ap-
proprement Accusateur, accufat q ui M yM~o publico '/s-
~&<t<Co~ pelloit
~<~</<«~&f. (t~K. L'autre qui fe contentoit de poursuivre fecret-
~ëyM&
tètnent & fans vouloir pâro!tre, s'appelloit ~Vf/!c~p/- comme
il n'avoit aucun intérêt particulierà l'accusation & n'en devoit
tirer aucun pront, il n'étoit au~Htenu à d'autresformalitésqu'à
'celle de donnet caution & de produire les témoins ~ro~f
ï~e~~ fed non arguit.Enfin, le troifieme, qui
s'appeltoitIndex étoit celui qui s'accufoitlui-mêmeen JuAice~
dans l'e(pérancede l'impunité, ou d'une récompensepromife.
Ce derniern'étoit tenu à d'autreformalitéqu'à aiErmerpar fer-
'mentla véritéde ce qu'il difoit il pouvoitcependant être pour-
suivi & puni lorsqu'ilétoit convaincude parjure.
Dans notre Ufage, nous ne connoiffonsqu'un feulvéritable
Accufateur, parce qu'il n'y que lui feul qui punie pourfuivre
la vengeancedu Crime & conclure à la peine. C'eAcet Om-
cier publicqui s'appelledanslesCours Supérieures,M. M~o-
cy&~A C~r dans lesîuAices'inférieures,Procureurdu
Roi ou de M. le ProcureurGénéral dans lesJustices
& enfin
Seigneuriales P~eM~a'r~/c<ï/, ou .P/w ~'<
~oMH~ dans les OSciaIités.
Nous auronslieu de remarquerdansla fuiteen quoi consent
les fonctionsparticulières qui font attachées à ces dmérentës
Charges. Nous obferveronsfeulementen général que les motifs
fait conner à cet'Omder le ~binde laYm"
particuliers qui ont
dic~epublique, ont été d'empêcherl'impuattédesCrimes par I&
négligence Oula connivencedes Particuliersqu'ils inférèrent,
& la vexationdes foiblespar le crédit & le renentimentdes plus
f.~MM~t~ puiffans;& enfin, pour fe fervirdes termes d'un célèbreAuteur,
licence effrénée
d es'entre-manger /M uns & les<!M-
defaireceeercette
~'aw~ M/c~M~les <:cKo/<yM/<
AU DROIT CRIMINEL,~y.T. C~.7/; 39
.Quant aux Particuliersenversqui le Crimea été commis,ou
qui en repentent du préjudice, quoique ceux-ci ayent le droit
de s'en plaindre c<de poursuivrela réparationde ce prétudice,
lorsqu'ilsle font, ce n'eApoint proprementfous le non!d'~cc~-
~H/y, on les appelletantôt~p~ Plaignans,lorsqu'ils& con-
tentent de rendre plainte &la;SIenttaire l'in~rucHon la dili-
gence duMini~ere puMiç; tantôt ~< C~ lorfqu'putrela
Plaine ils admini~rentla Preuve& les Témoins,qu'ilspourri-
vent rîn~ru~ion 4 leur~6'ais, &:qu'ilsconcluentà la réparation
de leursintérêts civils Se enfin on les appelle .D~cMMM/f,
lorgne ne voulantppint paroître~ ils~econtententde faireleurs
déclarationsen pré~nce du Procureurdu Roi, qui les in~rit .c
fes RegiAres, pour pouvoirJes nommeren 6n de Caufe,comm~-
il y e~ tenu -dansle cas où l'Accuserenvoyé absous, voudroic
poursuivrecontre eux ~ësdommages intérêts. Nous verrons
au re~e) en traitant de l'/T/?/'ac&'o~,
les rbrmalitésparticulier.es
qui con.cernentles uns &:les autres nousne ~ai&nsque donner
ici uneNotionjgénéralede cestroisManièresdi~ércntesde pour-
&ivre le Crime, que l'Ordonnancedi~ingue ~busles noms dp
PLAINTE,Accu$ATiON&:PjÉNONCiATioN& que nouscom-
prenons dans l'usage~bus.le termegénériqued'~cc~~M. C'e~
au~ ~buscette dernière dénomination que nousallons l'e.ni-
ployer dans la fuite, en parlant de ceux qui peuveat ou ne pe~
vent pas accuser.

Nous ~vons observe, en parlant de la DIvinondes Délita


publics &:privés, fuivant le Droit Romain, crueles premiers
étoient ainh appelles, non feulementparce quils etoientpuni,s-
par des Loix publiques, & qu'ils intereubientlaSociétéen gê-
nerai mais principalementparce qu'ils pouvoientêtre pouritui-
~s par .toutesfortesde perfonnes, caMo.~ ~~M~ §c qu'att
contrairelesPé~ts priy.ësétoient ainfi appellés, parce qu'ib ne~
bleSbientque rintér~ de quelquesParticuliers, &:qu'ils ne pou"
voient être poursuivisque par ce.uxmêmesqu'ils mtereCoient.
Parmi nous ce n'e~ point, comme che? les Romains, de la
Qualité duCrime que dépendle droit d'accufër maisc'e~-prin-
cipalementl'Intérêt que nousavons dans faccufationdu Crime
qui donne le droit d en pourfuivrela réparation.
Ain~ ou ce Crime intéreMeuniquementle Public, comme'
ceux commiscontrel'Etat ou la Religion alorsc'ej3.à l'O~eier
4~ INSTITUTËS
tel que le Procureur du Roi ou des Seigneurs, à en pour"
public,
fuivre la punition en fon nom & ce dernier peut même y être.
contraint Suivantles Ordonnances & Arrêts de Réglemens, Sans
attendre qu'il y ait de Dénonciateur, fur-tout lorfque le Crime,
eft notoire, ~MM/MM/!M~ Mais auffi comme fon miniStere
en: tbrcé, il n'eSt tenu à aucuns dommages & inférêrs envers
FAccuSequi eft renvoyé abSbus, fi ce n'eStdans le casd'une Ca-
lomnie évidente, ou bien lorsqu'il rerufede nommer à cet Accuse
~7S.~
fon Dénonciateur, ou enfin lorSqu'ila négligé de demander cau-
fO/M, d Or- ;ion à ce Dénonciateur notoirement insolvable.
~M< Ou bien le Crime nous intéreSIeen même tems que le Public
alors c'eSt encore à l'Officier public comme Seulvéritable Ac-
cufateur, à en pourfuivre la punition nous ne pouvons conclure
la de nos intérêts civils, &: demander fa joric-.
qu'à Réparation
tion pour ce qui concerne la Vindicte publique.
Ou enfin, le Crime ne bleffe que notre intérêt particulier, tel
qu'une fimple Injure, le Stellionat, le ReceUé & DivertiHement;
alors, comme il ne peut opérer qu'une condamnation à des dom-
& intérêts, c'eA à nous d'en faire la pourfùite en notre
mages
nom, fans que le Procureur du Roi puiffe s'en rendre Accufateur
en cas de filence ou de défilement de 'notre part nous aurons'
lieu d'en donner des exemples ci-après, en parlant de ceux qui
ne peuvent accufer nous obferverons feulement, que parmi fes
crimes de cette derniere efpece, il y en a qui, quoique légers dé
leur nature deviennent quelquefoisfi graves par les circonstan-
ces des teins des lieux & des perfonnes qu'ils méritent une
peine amidive, & même une peine capitale nous en avons donné
ci-devant des exemples en parlant des Crimesqualifiés..

L'Injure peut nous 'intéreuer, comme nous l'avons dit, de deux


manieres ou ~c?~M~ lorfqu'elle eft faite à notre personne, à
notre honneur ou à nos biens ou bien qu'elle eA faite à notre
occafion comme celle faite à une perfonne qui nous reSIembie,
j~ DM. ~r- & même à nos animaux ou elle nous intérefïe M<~c?<'yM<~ lors-
r~, verbo Accu- eft faite à nos proches, c'eA-à-dire à ceux que nous avons,
qu'elle
fer.
en notre puiHance ou auxquels nous avons espérance'de Suc-
céder.
Dans l'un & l'autre cas on eft en droit de pourfuivrela répa-
ration de l'injure tout le monde eft reçu à accufer; on ne con-
fidere alors ni rage, ni le fexe, ni l'état de la perfonne qui s'eSt
plaint
AU DROIT CRIMINEL).P~ C~ 4f
en un mot c'eAl'Intérêtfeul qui ta~t;la régiepar laquer
plaint ou de laccutation.
on peut juger s'il y a lieu d'admettre rejetter
Âind, par exemple, en fait d'Injure~c?~ les Filsde famille
les Mineurs, les Femmes peuvent en accuserde leur cheffans
befoin,d 'autorifation ce n'eA lorsque l'tnjUre e Confer.l<&P<<<
qu'il ~bit c~Hes~ H<<7~'
des;
eere & qu'ellene peut produire:que réparations
LesEnfans, les Furieux, quoiqued';ail!eursMcapaM€S'd'etfé:
accufésde crime, commenousle verronsdansla fuite, peuvent
oéanmoins accu&r par le minifterede leursTuteurs & Cura-
teurs.
Les Bâtardspeuvent accufercomme les.Entanslégmmes.r
L'Etranger peut accu&rcomme le.RegnicoIë:; avecëe~di~
~ërencenéanmoins, que pour a~rerl'eSet des condamnation
l'Accu~ pourroit obtenir contre lui, on oblige cet Etranger
que
de donnerune bonne &:&m.fantecaution il y en a un exemple
récent dansun Arrêt de la Tournelledu Parlementde Paris~rap-
Rouueau de Lacombe cet Arrêt e~ du M Eévjriee ~P<M. ;.<<
porté par /<a. i. </tjAf~r.
Ï7~1. CrM<.
Non-~ulemgntil ea alors permisà.tout le monded'<!c~
ïnais l'on peut accu&r toutes fortesde perfonnes,;ainfiun. Père
accufer fon Fils, une Femme ion Mari, le Frère peut ac-
peut
cuferfon Frere,,le Maîtrefon Domeftique, le rendre <bnBeatt"
le Neveu fon Oncle, le Filleul (on Pa.rreio, ~ce~~
pere,
ce qui ne doit néanmoinss'entendre qu'avec certaines mod~
cations que nous remarqueronsfur le Chapitre Vivant.

à l'Injurequi nouseft faiteMoMc/n~ dans!aperfonne


Quant
de nos proches, nous avons di~inguéentre .cette faite'ampër.
fonnesque nousavons en notre pulUance,SeceUefaiteaux per~
fonnesauxquellesnous avonsespérancede Succéder. i
Dans FEspECEde ~première, les Pèresfont admisà accu&K
pour leurs Enfans.
Les Maris peuvent accu&rpour l'injure faite à leursFermes,
Les Tuteurs pour cellefaite à leurs Pupilles.
Les Abbésou SupérieursdesCouvenspeuventpour&ivre i in<
jure faite à.leurs'Religieux., j)
Les Chapitrespeuventaccuserpourl'injurefaite à 1 unde leurs t~. 7cMM.<&f<t*
Membresdans le,tems de fesrongions. /<<M.
Les Seigneurspeuvent auui pourfuivrel'injureMiceà leursbu<
maisce n'eA cesdeux cas feulement
q ui fontremat'
~ts, qu'en
F
INSTIT~TÊ~
les Autcafs lorsque l'injure 're~écHIt contre Id
cM~ps~ ~avoi~
bien lorsqu'il S'agit d'exadions & de concumons~
Seigne-tM- y ou
r.a/. commifès des Fermiers publies, envers fés Sujets.
C~r./0~<<S' par cas ci-
Le$ Communautés peuvent àuui accufet daris les deux
BnRM. Mais accusation
faite à leurs Habitans cette,
deSuS)pour l'injure
.< ne peut que par le miniffete d'un Syndic qu'elles
pCur~ivi-e
tbnHetlues de nommer à: cet effet, comme nous le vei-rohs'ci-
3DF6S
après. elles
.A'l'égard des Communautés particulières d'Artifans
accuser pour l'injure faite à l'un de leurs Membresdans!
peuvent
fexerci-cede'tes fonctiMs. Mes peuvent auffi le raire, pour des
eumravëntions faites à.leursSfâtuK par quelqu'un de leurs Mem-
mais non d'exactions commises par l'un
bf~) point lorfqu'il s'agit
Maîtres-Jurés de leur Corps en Se faiSant donner de l'argent
des
les { elles Sëuleme'nt, dans ce dernier cas,
par ASpirâns peuvent
Procureur du R~i, qui en pouMuit la punition à fa
dénoncerai
Msu-etëôsdiHgëHC~ t"
lin~
Suivant le Droit Romain le Maître pouyoit pourfuivre
mre'-faitë à'fbnEm'vë/parëè qu'Hl'avoit fous fa puinance:
mais il M'eneft pas de même parmi nous, où l'efclavage eft aboli;
le Mâ!t~ ne peut poUrfuivre l'injure faite à ton Domeftique par
k~oiede l'Aceufadon, m~s feulement par celle de la Dénoncia-
~B~M«j des
D~O«J /K/?. Mën. Il y a cependant de'ux cas exceptés par les Auteurs l'un
eh. 6. été excédé dans les rendions aux-
eWoffane'lë Dome~ique'à le Do-
ce'Mâ~ël'avoit préporé l'autre ceA lorfque
Z~))<yr.<~['ci/~ quelles la de fon Maître.
<)i7. Per~M t0~. meitique a été excédé pour querelle
~e/W' n. I}.

.Dans FEs~EëË'dê l'Injure faite en la perfonne de ceux a qu;


de accéder, l'on entend celle faite à m:
nous 'à.vôns'ëÏpérance
Ayéulë, Mari, Femme, Frere Soeur
Pere Mere.Ayeul,
Oncle, Tante Neveux Nieees,
Reau.pere~/ËëMe-mere, la fucceffion
Coufme, <S'c.en un mot, à tous ceux dont
Couun,
nous directement ou indirectement..
peut regarder
Mais fi taiëule E~érahcë~ë Succédernous donne le droit de
faite à hos à plus forte raifbn lorsque
pourMvt-6 l'injure proches,
leur fuccenion nous eH déja auurée par leur mort; amulesHé-
conirëd~ l'injure qui a été faite
ritlërs peuvent<ans 'pournuvre
foit de fon vivant, foit même après fa mort en in-
au Défunt,
~]etit.ducod. fultant à ton cadavre ou à &mémoire mais ils ne peuvent pour-.
de ft0/. y~K/cAfO. suivre celle qui a été fane au Défunt de fon vivant, que lorfque
AU DROIT C~IMINE'L. A~?-7. Chap.rr.
J'accufation a été commencée p~r celui-ci. à moins que cette
ne tende à aétri.r fa mémoire ~.ereja~lli.~ (ur fa &miU~;
injure
dans ce dernier cas ils font autor~s.à (e pourvoi contre les N-
qui auroient ëté furpris contre le Défunt, & pou.r~i.vre
gemens
.rAccuië tant pour Ia.p€.i:neque pou.rl.esdommages & intérêts.
1 J t
CECî nous dçmejieu d'ex~ner-tr~s.Quêtions importantes
ont fort les Auteur la~~e~, eft ,de ravoir
qui partagé
a héritiers ou parens qui fë pré(ën.tent-pour
Jorfqu'il y p~~ews
Finjure faite à !e.u:rsproches ils doivent tous indis-
poursuivre
tinctement y être admis la~co~, con~e à ~ayoiy ~11 n'y a
de.certains ~as où ron eft tf6MU d'accu&r~.de.pourA'wreIa
:pas
réparation de l'injure faite à fes proches .la M?~pM ertina .qui
eft une Mte des précédente~, eA,de (cavoir~;à déraut de pour-
;fuitesde la part du parent -le plus proche le plus.éloigné peut
être admis à accufer.
c'e& l'intérêt I. QUESTION.
L'on .répond fur /c~ que comme qui regle
fe intE- Tous les Parens
la rapacité .d'accuser, lorsqu'il nauye.plutie.uM.pe~nses peuvent-ils être
jenees à pour~iyre l'injure faite à ieu.rs proches, J'Qrdce dans.Ie- admis indi(hn<3:e-
fe doivent faire ces pourfuites fe doit auûi régler fuivant:les ment à pourfuivre
quel l'Injure du Dé-
dirFérensdegrés d'intérêt, de maniere que celui qui eAle plus funt ?
IntereGé doit eRele premier reçu & tant que celui-ci poucluit,
il fermel'action aux autres., parce qu'il ne doity avoir, comme
nous l'avons obfervé, qu'un leul Accufateurdans un Procès.cci-
afin les vexations & que l'Accufé ne ~bit ac-
minel, d'empêcher
cablé par le grand nombre. Ainfi-laVeuve & lés -Enfansdoivent
.être préférés à tous autres dans la pourluite de l'injure'raite à leur
Pere ou Mari.
Que<! le Défunt ou la Défunte n'ont laiHeni Marini Enfans
les Per,es&: -Meresfont admis à cette pourfuite & à.défaut de
)Pere.& Mere, les parens les plus prpches à accéder fuivant'I'M-
dre généalogique.
Tel eft le fentiment de Papon & autres Cnmmalutes les plus
célèbres, & ce fentiment paroît plus jufte & plus régulier que
celui de Lapeyrere, qui n'admet aucun ordre dans les pourfuites,
&- qui prétend qu'elles peuventêtre faites par.les P,ere & Mere e
Freres & Sœurs de l'H'c~c en même tems que par ~aVeu~e
.& fes Enfans, de maniere que l'amende & autres réparations ci-
viles qui feroient prononcées, de.vroient fe partager également
snir'eux. r ··
F ij
~4 INSTITUT ES
EtPe~et, commec'en:la Veuve & lesEnransqui font îa plus
grande perte, &:qui ont par conséquentplus d'intérêt à'pou~
Mvre la réparationdu crime, il paro!t qu'on ne peut raifonna-
blementleurcontesterla pré~rence dansl'ordre des pourfuites,
.non plusque dansle profitdes condamnationsqui en peuventré-
fulter & ce pront qui leurtient lieud'indemnitédoit fepartager
rent~'eux; la; moitiéen appartiendraà la Femme& l'autremoitié
~~es. Enfansc'e~ au~! à proportionde la part qui doit leur en
'fevenip que chacund'eux doit contribueraux fraisdes pourfui-
~X<~4'<S. tes c'eft la remarquede Catellan qui ajoute que cette indem<
nité efitellemeatprivilégiée,que la Femmequi paffe à~de ïëco)'t-
desMocesrje' iai~e pasqued'en confërverla propriété, & pe'ut
~me'&ccéder M~a<à &s'Encansdu premierlit dansla por-
tion'qui teurétoit échuede cette indemnité ce qui paroît con-
~<t<<?. ~.1 i~brmeàla di~poution de Fartide premierdutitre XXVII.de l'O~
~M<&~M/f.
donnancede 1670, ou l'on voit que dansle nombrede ceux qui
&nt admisà purger la mémoiredu Défunt contumax,la Veuve
&e~En~ans:fbnt placés dans le premier rang, & que les autres
parens né ~bhtirappellésque Ïubndiaitementck dans le &cond'
t
:'crdre'<
CependantH faut eonvenipqu~onne-peutnxer aucuneRègle
bien certaine à.ee &jet, &:que cela dépendprincipalementde
M <<~< & de la qualité de l'injure, quipeut étce-
la fituationdes-.familles
'J*<~ 6'!1.
~M'H. teHe.qu'ellein-téte~etotire'lafamilleégalement
;).;
II-QuEsnoN'. ? Sur l'a'~cpMa~Qu'e~ion,nous avons o&fervéque fuivant îe
N'~a-t-Upasde' Droit Romain l'accu&tionéfpit libre, de manièrequ'on ne poa-
certainscasoù voit contraindreperfonnede la former;,il y en a un titce expies
ton eft tenu d'ac-
eafert au Cod. 7!e~0 invitusagereCP~<
Cependant cette maximen'étoit pointfansexceptiony i~uivan~
cé'mêmeDMit.l'ottdiAmguoic entre l'injurefaite à un homme
public & celle faite à un homme privé. Lorfque l'injure étoit
&ite';aun Hommepublic, tel qu'un MagiArat, celui-ci étoit
obligé d'en pourfuivrelà réparationfur- tout lorsqu'elleavoit-
été faite dans fes fonctions,.& s'il ne le fai'fbitpas, il étoit tenu
de.;Fa.8;ionappcllée<NM!MM~Af<<:fM~ qui èmportoitunenote
d'infamiet.
A l'égard del'injure faite.àune perfonneprivée, celle-cin'é-
tbit~pointtenue d'en pourfuivrela. réparation mais lorsqu'ilfe:
trouvoit quelqu'un engagé enverselle par des devoirs d'honn~-
AU DROYT CRIMINEL. ~J: y. 77. C~
teté, de reconnoiuanceou d'obéiuancë, celui-cr étbit obligé
d'en faire la pourfuite tellementque s'il nela faifoitpas, il en-
couroit'non<~eulement la perte de fes biens, mais fon filenceà
cet égard le rendoit SuSpect du même crime, & ~ervoh même
quelquefoisà lui en faire imputerun autre.
Ainli, par exemple, fi la FecMne, dont l'honneur e~i Sons!a
protection & fauve-gardedu Mari, s'était proftituéepublique-
ment, ou qu'elle eût été débauchée par quelqu'un-, & que le
Marine l'eût pas répudiéeau~i-tôt, ce dernierétoit tenude l'ac-
tion appellée &ocM:~ qui le rendoit infâme.
Pareillement, l'Héritierétranger qui auroit négligéde pour.
fuivre la vengeancede la mort de celui auquel il auroitfuccedé,
outre la privation qu'il encouroitde cette mccemon,dont il s'é-
toit rendu indigne par fon ingratitude il étoit encore réputé
complice du même crime que les auteursde cette mort.
Même peine étoit prononcée contre la Femme qui n'auroit
pas vengéla mort de ion Mari, ou contre le Mari qui n'auroit
pas vengé la mort de & Femme; contre le Fils qui. n'auroitpas
vengé cellede fesPere& Mère, ou contte ceux-ciqui n'auroient
pas vengé celle de leur Fils il en étoit de mêmedu Patron à L. QMW<MM!f~
régard de fon Affranchi, oc du Tuteur à l'égardde fon Pupille. jp ~tnM~Mc ut
Z. ('</?
indign.
Frater M<~
Mais parmi nous comme la .pour<uhedes Crimes& de leurs M.
peines eA confiéeau Procureur du Roi qui a ~eulle fait de la
Police, & dont te Miniflereeft rb~cé yainA que nousl'avonsob-
fervé ci-devant; & que d'un autre côté, ce n'eft point tant du
bienfaitde l'hommeque de la difpofitionde laLoi que lesPareas
& Héritierstiennent la fucceffiondu Défunt, on ne contraint
point ces derniersd'accufer c'eâ-à-dire de fe porter Parties.ci-
viles,.maisfeulementde rendrePlainteou deDénoncerle crime.
C'eft fur ce fondementque par Arrêt du 30 Juillet 1730, rap-
porté dansBruneauen fesObfervationscriminelles,une Veuve FfM. 0~/y~
& des Enfansont été difpenfésde pourfuivreà leursfraisl'accu- f/V~St
fation de la mort de leur Pere & Mari.
Il eAvrai que fi la Veuve &les Enfans-étoient en étar d'avan-
cer ces frais, & qu'ilsSemiffenten rerusde le faire, on pourroit
les y contraindrepar la faifiede leurs biens, & même par l'em-
priSonnementde leurs perfonnes, à caufe de l'inoniciofif~& de-
l'ingratitudequi font desvicesperfonnels.C'eAla remarqueque
faic Ayraut& M. le Préudent Lifet dans fa Pratique c~vtle&:
INSTtTUTES
CNtmneUe~ On peut même l es-obliger de con~gnefau Gre)Se cer-
taine f<MNme rburnÎT à cesfrais, à peined'être privés de ~a
pour
fucceffion amn qu'il a été ~)gépar l'Arrêt rendu an ~€t de
d'Magnat commisen !aViHedeParis~urla perfonnede la fille
de Dumoulin femmedu BatHifdeCoulomters,& de fesenfans.
'C'et Airrêteff rapporta par Carondas fur Lifet on en trouve
y.Z<M~/<K.h. .auffiplufreursdansLouet & Brodeauqui, fur de femblablesre-
~H/M. fus de la part des Veuves& des en&ns, les ont déclarésindignes
de la AcceHion du Défunt & ~e tous les avantages qu'ils ~n
avoient reçus.
it faut convenir que .cetteyuri~prudence pamît un
-Cependant
&qN€ ceMe n'impo~ëroit daM tous ces cas
peu rigoureuse, qui
d'autre peine que Ia-C<?~<M des frais, ~ëroitplus conforme
d e l'Ordonnance, o~ même à celui de la Religionqui
a 1'è~pfit
recommande-n fort la clémence &:le pardon des injures ~~ï
~wyt. t~. ~mtMe/:a~MAM/n~?!!faK~ay~Mg~t!c~.
C'eA pour cela que bien-loinde réputer infame le mari qui
tëtient auprèsde tui~afemme quoique.convaincued'Aduttere,
nous nepouvonsqu'applaudirà ~a conduite, en ce qu~ilremplit
lesvœux de l'Egli~, qui ne tendent qu'à la con&rva~iqn
par-là
de la paix&:de l'uniondansles Mariages. une imulte dans les
A Fégard.du MagiArat qui ayant reçu
la réparation, il'eA bien
~McHons,négligeroit d'enpourfuivre
'vrai que, comme'ce'fëroitalors!<adignitéencoreplusque &per-
fonne qui s'en trouveroitbleuée, fon filenceen ce cas neferojt
tout-à-fait excufable, pourroit le faire regarder ;comme
-pas
un homme mol, & en quelque forte incapablede la place qu'il
-Mais comme cette injure intéreSeroit principale-
occuperoit.
ment l'ordrepublic, &-par con~quent le Minière dû-Procureur
ee~roit à eelui-ci d'en la vengeance fur la
.du~.oi, poursuivre
Dénonciationde ce Magi~rat, fans qu'on puiHëimputeraucune
in&mie à ce dernier pour ne s'être point'portéPartie civile.

III. QUESTION. Sur la Tro~/nc Queflion, Ayraut qui


l'a traitée dans~m Or-
dre détermine en faveur de l'avis d'Imbert,jqui ne
Si défaut de )udiciaire,
pourfuitedu Pa- donne la qualitéd'c~Mw qu'auParent le plusproche,comme
rent le pluspro- le vrai intérêt; en ~bfteque tant que ce dernier vit,
che on peut ad- ayant plus fonraifonne-
mettre le plus il ferme, dit-il, l'acHonaux autres. Voici quel eft
~oigné~t ment ou ce'Parent le plus proche a déja entamél'Accusation
aehiuite abandonnée~&-alors on peut dire que <~
qu'il
AU DROlt CRIMINEL r. ~7. C~ 47
<~f/M t:c?M/K ~/? ou bien il a accordé & transigé avec l'Ac-
cufé dans ce cas il a difpoféde tout l'intérêt quiappartenoità
la Partie pfiv.ée ou bien il n'a fait ni l'un ni l'autre; & dans ce
dernier cas il c~ ceh~een avoir fait la remise ainS.tantqu'il
exiAe &qu'il peut fe ravifer, la facultéde ~e porter Partie ci-
vile fende en lu:, & ne va par dévolution à d'autres, comme
étant un droit për&nnel, un droit de fang &:d'aSscUonqui eft
attaché à la proximitédu degré /Mp/'c~cM~?o7:H/H peifondnon
~~M<?~
C'eA paf nne fuitede ce Principe, que cet Auteurdécide que
s'il y avoit pluueurs personnes, au mêmedegré, commedesFfe-
fes chacun d'eux pourroit pourfuivreou s'accorder en fon par-
t~cuuef ,o~M~, de manièreque le Pumé'pourroit y être admis
CommelAmé, foit que ce derniereût déja entamé l'Accusation~
ou qu~ileût négligéde laformer.
C~ encore par une fuitedu mêmePrincipe, que mivant cet
Auteur, lorsquel'un des Parens qui font dans un égal degré,t
s'eA porté Partie civile, les autres ne font pas même reçus à
prendre la qualité de Délateurs il excepte feulementun cas
içavoir lorfqu'ily a apparenceque la Partie civile colludeavec
l'Accu~ commefi après avoir cédé fesactions à un tiers, elle
ne laiûbit pas que de demeureren Caufe; le Parent le plus éloi-
gné pourroit alors obtenir, quoique fimple Dénonciateur, le
recouvrement de fes frais, dommages& intérêts, de mêmeque
s'il s'étoit porté Partie civile.Mais dans tous lesautres cas, ce
même Auteurconcludqu'il n'y a que les Héritiers plusproches
qui uiffent prétendre l'Intérêt civil, & que les autres ne font'
conhdérésque commefimplesDénonciateurs, qui en cette qua-
lité ne peuvent prétendre, dit-il., que lesdépensqu'ils auroient ~7N/. Clar.
Pral. crim.~<?.
faits dans le cas de la négligencedes Parensles plus proches. f
II n'en feroit pas de même dans le cas où la Veuvenéglige-
foit de pou-rfuivre,ou viendroit à s'accommoderavec l'Accufë
cette négligenceou cet accommodementne pourroit faireaucun
obftacle à i accusationdes autresParens, quand même ceux-ci
ne croient pas Héritiers. C'efl la remarquede Peleus. Peleus, /)'.
& doi- <r<<).
Après avoir ainfidéterminé les Personnes qui peuvent
vent accufer, voyonspréfëntementquelsfont ceux qui ne peu-
vent &:ne doivent accufer.
4S ÏNS TITUTES

CM APITRE III.
Qui font ceux qui ne peuvent~CCM~r.
P*.!et!t. t. du
~~UoiQUE, fuivantle Droit Romain, l'Accusation~tpu<
!iv.9.duCode, il y avoit néanmoinsde certainesperfonnesaux-
<&Atf qui aceufare blique
non ~N~!M<. quellescette voie n'étoit point permife ou qui ne pouvoient en
~au<S!etit. du ufer de certainscas les Loix.
de <!f<'N/!t«M~. qu'en exceptés par
y. encorele Code Les unsne pouvoient accuserpar le ~~M tels que les
)M mêmeMM. Impuberes qui pouvoient feulementpourfuivrela mort de leur,
Pere fousle nom & l'autorité de leur Tuteur; les autresà caufë
du Sexe comme les Femmes, qui n'étoient reçûesà le faireque
Iorfqu'ils'agiHbitde pourfuivrela mort de leur Mari ou Parens
auxquelselles avoientefpérancede fuccéder, ou lorsqu'ils'agii-
foit du crime de Faux; lesautres à caufede leur D~ comme
lesMagistrats,qui ne pouvoient accuferpendantque duroit leur
Magistrature, lesautres à caufedu défaut~~r, commeles En-
claves les autres par l'Indignitéde leurs perfonnes, comme les
Excommuniés,lesCondamnéspour crime, les Infames lesCa-
lomniateurs, & ceux qui avoient reçu de l'argent pour accufer;
les autres par le <~M ~e/~o/ comme les Infideles& les
Hérétiques les autresà caufedu Sermentqui les lioit à leur état,
& neleur permettoitpas de vaquer auxaffairespubliques, com-
me les Clercs, les Soldats les autres à caufe de la jH~o/: &
de la D~Mcc, commel'Ennemi le Mandiant; les autresenfinà
caufede r~c~~M~~ & de la ~~eo/!7!o~~cc,commele Fils
à Fégard du Pere, l'Affranchià l'égard du Patron, la Femme à
l'égard du Mari, le Donataire à l'égarddu Donateur, le Frere à
l'égard du Frere, l'Héritier à l'égard de fon Cohéritier.
Telles font les din~érentes
efpecesd'incapacitéque l'on trouve
répanduesdansce Droit. Mais pour les diftinguerd'unemanière
plus conformeà nosMoeurs& à nos Ufages nous croyons de-
voir les ranger fous troisClaHesdifférentesqui feront la matiere
d'autant de Paragraphes.Lesunsne peuvent accufer,parcequ'ils
n'ont point d'intérêt; les autres, quoiqu'ayantintérêt, ne peu-
vent accuser, parce qu'ilsen font empêchéspar la Loi d'autres
enfinqui, quoiqu'ayaritla capacité néceHairepour accufer, s'en
tbnt eux-mêmesinterdit la faculté par la remifevolontaire de
leurs droits.
§.L
AU DROIT CRIMINEL.PART. Il. C~. 49
§.1.
De Ceux qui nepeuvent~CCM/~y par leDéfaut ~'7/
De ce nombre, Sonttous ceux qui veulentpourfuivrel'injure
faite à une perfonnequi neA pas fous leur puiffance, où à: la-
quelle ils n'ont aucune eSpérancede Succéder.
Ainfi, la Mere qui n'a point SonEnfantfousfa puiuance, n'eSt
point admifeà pourSuivrel'injure faite à ce dernier, à moins
qu'elle ne foit fa Tutrice.
La Femmene peut pourfuivrel'injurefaite à tonMari, ce qui
s'entend pendant la vie de.ce dernier; car elle le peut après fa
mort elle y eft même obligée, commenousl'avons vu ci-de.
vant.
LesPere & Mere ne font point reçus à fe plaindrede l'inculte
faite à leursEnfansbâtards; il y a cependantdesArrêts qui l'ont P. les Plaid. de
~fffM.
jugé ainSi. Bouchelenfa
Le Maîtrequi n'a point parminous, commechezlesRomains,jiS~/M<A.verbo
fon Domeftique fousfa puiffance ne peut pourfuivre l'injure ¡Vengeance.
~.ZM«j.D<
faite à celui-ci, fi ce n'eAdans les cas où cette injure réfléchit
contre lui.
Les Parenséloignés, qui n'ont aucune efpérancede fuccéder,
ne peuventaccuferau défautdesParensles plusproches, comme
aous l'avons obfervéci-devant.
Enfin c'e&par une fuitedu mêmeprincipeque le Dépo~taire
ne peut accuferpour le Vol qui lui a été fait du Dépôt, & que
ce droit n'appartientqu'au feulPropriétaire,SuivantlesAuteurs. r. .D<~<{~;
1't./<&I.
M. 6.
DANSle nombrede ceux qui ne peuvent accufer par défaut
d'intérêt, font encore compris, non-seulementtous Particuliers
qui s'ingerentà pourfuivreun Crime qui n'intéreffeque le Pu-
blic, maisaum ceuxmêmesà qui le Minifterepublic eft confié,
tels que les Procureursdu Roi qui voudroient pourfuivre des
Crimes qui ne bleffentque l'intérêtdes Particuliers.
Parmi les Crimesde cette derniereefpece, il y en a trois re-
marquables, ravoir lesMauvaisTraitemens faits parunFils
Pere & Mere le <S' l'Adultere.LesAuteursen ajoutentplu-
sieurs autres dont nous auronslieu de parler dans la fuite tels
que la Banqueroutefrauduleufe,le Faux incident, la ïimpleIn-
jure verbale, leStelIionnat~leRecelé ouDivertiffemen t, l'Ulure,
G
~0 INSTITUTES
& généralementtout ce qui s'appelledol &fraudedans lesCon-
ventions. Nous nousbornons, quant-à-présent, aux trois exem-
Housvenons de citer, parce qu'ils donnent lieu à plu-
ples que
sieursObservationsimportantes, qui fervirontà faire juger juf-
qu'à quel point doit s'entendre la Maxime que nous venons
d'établir.
1°. Quant aux MauvaisT~~K/M faitspar un Fils à fes. Pere
& Mère, c'eftune Jurifprudenceconflanteparminous, qu'il n'y
a que les Père& Mère qui ont reçu ces mauvaistraitemens à
qui il foit permis de s'en plaindre, & que tant que ceux-ci ne
le plaignent point, le Minière public n'a pas droit d'en pour-
fuivreles auteurs. Il eft vrai cependant, que commeces Crimes
être portés à un tel excès que l'Ordre public en ibit blef-
peuvent
fé, & qu'il feroit dangereuxde les laifferimpunispar le défaut
de pourfuite; la même Juri~rudence a introduit à cet égard les
deux Exceptionsrivantes Fune~c'eft qu'en même temsque l'on.
a jugé que l'accufationn'étoit recevable que dans la perfonne-
du Père, on n'a pas laifféque de prononcer des Condamnations.
contre le Fils, qui fe trouvoit convaincude ces mauvaistraite-
mens, par uneinformationfaiteà la Requête duMinifterepublic
c'eAl'espècede l'Arrêt du ParlementdeParis du x 3. Avril1648y
rapporté par Brillon, verboPERE.
L'aube Exception, c'eA que dès qu'une fois le Père a rendu
Plainte de cesmauvaistraitemens il ne peut plus fe rétractery
ou du moins cette Rétractation ne ~auroit empêcher que les
Pourfuitesne foient reprises, & continuéesà la diligencedu Mi-
HiAerepublic, & le Crime puni danstoute fa rigueur. Ainfijugé
autre Arrêt rapporté par le même Auteur, qui fans-avoir-
par
à la Rétractation du Pere ordonna qu'il feroit paHe outre
égard
au JugementduProcés, & en conféquencecondamnaleFilsaux
Galeres perpétuelles.
Il en faut dire de même des mauvaistraitemens faits par un:
Mari à fa Femme, ou par celle-cià fbo-Mari.

2°. Quant au Crimede R~, il a été pareillementjugé par


Arrêts, ne doit être poursuivi que par lesPère &
pluueurs qu'il
conjointement avec la Perfonne ravie, à l'ëxelunon du,
Mère,
Procureurdu Roi. Cette Jurifprudenceeft fondéefur ce que de-
broient faites fans la Plainte de ceux
pareillesPourâtites, qui for~
intérenent perfbnnellement, flétriroient en quelque
qu'elles
AU DROIT CRIMINEL.PART. Il. C~
leur honneur, & que les Parens peuvent avoir des raifons parti"
culieres pour ne point pourfuivre les Raviffeurs.
Mais il faut obferver que ce n'eStque des Rapts de Séduction
ou Blandice, appellés en Droit raptus in parentes,dont ces Arrêts
veulent parler, & non point de ceux faits avec Violence car à
l'égard de ces derniers, comme ils forment un Crime public,
& que fuivant les Ordonnances, outre la peine de mort ils em-
portent encore une incapacité abfolue dans la perfonne du Ra-
viSïeurde pouvoir jamais devenir l'Epoux de la perfonne ravie
rien n'empêche alors le Procureur du Roi d'en fairela PourSuite
cela lui eSt même expreSIémentrecommandé par les Ordonnan-
ces, comme nous le verrons en traitant de ce Crime.

3°. Enfin pour ce qui concerne I' il paroît par le


Droit Romain que tant que le Mariage duroit il n'y avoit que
le Mari qui pût accufer fa Femme de ce crime mais aum lorf-
qu'il la retenoit après qu'elle en avoit été convaincue, il pouvoit
être pourfuivi lui-même, comme nous l'avons dit, par l'aétion
appellée Lenocinii, dont la Peine étoit la même que celle de
l'Adultère. Ce n'étoit donc qu'après qu'il avoit fait divorce avec
fa Femme, qu'il étoit permis à tout le monded'accufer celle-ci;
& encore dans ce dernier cas, la Loi accordoit un certainDélai,
tant à ce Mari qu'au Pere de la Femme, pour fe difpofer al'ac-
cufation, pendant lequel ils étoient préférés à tous Etrangers.
Enfin par la Loi troisième, au Code de Adult.l'Empereur Cons-
tantin exclut abfolumentde l'accufation tous Etrangers, &réferva
feulement ce droit aux proches Parens de la Femme.
Suivant notre Jurisprudence, il n'y.a proprement que le Mari,
ou fon Pere en fon abfence, qui puiSIeaccuSerla Femme d'A-
dultère le Procureur du Roi ne peut pas d'Office pourfuivre ce
Crime, fi ce n'eSt dansles deux Cas que nous venons de remar- l
lorfqu'il y a fcandale public ou que le Mari fe ~<<<.t<
quer fçavoir, ch. ;).
trouve complice du crime de fa Femme le Mari peut même en Faber, M cod.
adefin. ad leg.
ce dernier cas être accufé par les Père, Mère, Freres Oncles. /K/.C'<<4<&f/<.
paternels. & maternels. Plaid. de Cor-
Les motifs qui ont fait donner l'Exclusion aux Procureurs du, ~H!. bi
Roi, hors ces deux Cas particuliers, font -fondésfur les mêmes
de & d'Honnêteté publique que ceux qui
Principes Religion
doivent engager le Mari à remettre à fa Femme l'injure qu'il en
fans,craindre d'encourir aucune infamie; & ils Servent
Feçoit. f~ !<
INSTITUTES
à écarter l'accusationque pourroient intenter les
pareillement
Héritiers de ce Mari après mort, quoique ceux-ci puiilenty
être admisen deux cas, fuivantles Arrêts l'un c'en;lorfquel'ac-
.PoKgMM*~cufation avoir déja été entaméepar le Maride fon vivant; l'au-
&«.a.)<<r<t.
c'eA forme d'exception, lorfqu'il s'agit de défendreà
Ricard, des/?o- tre, par
la Veuve en de
c<!f.r~. i. }. la Demande formée contre eux par payement
~~8. fon Douaire & autres avantages qui lui ont été faits par fon
Mari, dont l'Adultèrel'a rendue indigne.
§. 1L
De Céux caufede~Hû/ï Loi.
~tM~~M~ Accuferà
Nous avons dit, .en fecond lieu, qu'il y avoit des pedbnness
intérêt d'accufer, ne pouvoient le faire parce
qui, quoiqu'ayant
que la Loi les en avoit déclarésincapables.
Il y a deux fortesd'Incapacitésprononcéespar les Loix l'une
abfolue l'autre respective.
L'INCAPACITÉ ABSOLUE ~ë tire principalementde la Qualité
ou del'Etat de la perfonne;& elle eftainfiappellée, parie qu'elle
dans aucun tems ni dans aucun cas nous en
Bepermet d'agir
avons donné ci-devant plufieursexemples tirés du Droit Ro-
nous ne nous arrêterons qu'à celles qui nous fontcom-
main 1In-
munes. a vec ce Droit, telles que l'incapacité produite par
tamie & par la Mort civile. T tle T~
1°. Quant à l'INFAMIE,l'on en dillinguoit, dans Droit;
de deux fortes;.l'une de fait, l'autre de droit. L'infamiede~~
n'étoit autre chofe que la diminutionde l'eûime des honnêtes
imminutio probos viros elle étoit en-
gens, ~?~aH'o/ apud
courue par ceux qui n'avoientpas rempli avec a~ez d'exactitude
l. t!<A;~& les fonctionsde leurscharges, commeleTuteur qui admmtftroit
i~Mt~f/S. ~0~. malla tutelle le Filsdont la conduite avoit été blâmée par le
~t7.<<
Teflament de fon Père celui qui avoit été admonestépar le Ju-
en un mot elle comprenoitgénéralement tous les écarts qui
ge
tendent à blefferla réputation fans la détruire celle-ci ne cen-
doit point incapable d accufer. n-,
L'Iniamiede droit,ainfi nomméeparce qu'elleeAexpreuément
la Loi c'eA celle qu'encouroient les Condamnés
Z.l.MAM~H~' prononcée par dans l'année du
it~~M. crimes, les Veuves qui fe remarioient deuil,
pour
les Femmesdébauchées, les Perfonnesde Théâtre les Ai&an.
AU DROIT CRIMINEL.PART.lI. C~
chis qui étoient tombésdansle vice d'ingratitudeenversleur Pa-
tron, les Perfonnesnéesd'une conjonctionodieufe telles que
les Bâtards, Adultérinsou Incestueux,lesEfclaves lesCaptifs
Celle-ci opéroit une incapacitéabfolued'accufer chez les Ro-
ïnains.
Parmi nous, on ne connoît d'autre Infamieque celle qui eft
prononcée par le Juge, ou qui eft une fuite de la condamnation
à certainespeines qui emportent avec elles l'Infamie.Quant à
celle que produisit chez les Romainsla profemonpubliquede
certains Etats, le Mariage de laVeuve dans l'annéede deuil,
l'Efclavage ou la Captivité l'Ingratitude de l'Affranchi e nvers
fon Patron, & la Bâtardue quoiquefuivant nos mœursces dit-
férentesCausesemportentavec ellesle méprispublic, néanmoins
on ne les regarde point commefuffifantespour opérerl'incapa-
cité abfolued'accufer.
Ainfi, nous réputonsfeulementinfamesde droit, 1°.ceuxqui
ont été condamnésau Blâmeà l'Amendeprononcéepar Arrêt
en matierecriminelle, à l'Aumôneen matierecivile, à l'Amen-
de-honorable, au Carcan au Foüet à la Fleur-de-Lis, au
Banniffement,aux Galeres. 2°. LesOfficiersqui ont été interdit?
à perpétuité des fondions de leurs Charges. 3°. Enfinceux qui
ont été decrétésd'ajournementper&nnelou de prifede corps,
ce fe foient purgés par un Jugement d'absolution.
jusqu'à qu'ils
L'effet que produit cette infamieeft de rendrela perfonneinca-
des & des Charges publiques, defaire rejetter fbtt
pable Dignités
de l'empêcher d'en Jugement, & comequem-
témoignage,
ment de pouvoir accufer.
~°. Al'égard de la MORTCIVILE on en diAinguede deux
fortes, l'une, qui n'attaquepoint l'honneur &ne fait feulement
du droit de Cité c'eft-à-dire de la faculté qu'a cha-
que priver
Citoyen de pouvoir contracter, ditpo~er de fes biens )<~
que
en Jugement, 8cc'eA celle que produit la ProMioh &:EmiŒon
des vceuxdans un état Religieux. L'autre, qui frappeégalement
fur l'honneur& fur les biens, c'eft celle que produit la condam-
nation au Banniffementou aux Galeresperpétuelles, lorsqu'elle
eft prononcée contradic~oirement,ou bien la condamnationà
Mort prononcéepar contumace; & mêmecelle aux GaleresSe
au Banniffementperpétuelprononcéeaum par contumace I'on-
l'Accufé vient à déceder fanss'être repréfenté dans les cinq
que
~ns du jour de l'exécutiondu Jugement. Celle-ci eft diAinguée
~4 INSTITUTES
de l'infamieproprement dite, qui n'an'ede que l'honneur~euîe"
ment, & ne prive point ceuxqui en font notés, de la facultéde
difpoferde leursbiens; maisellesont cela de commun, qu'ilfaut
également, pour opérer l'un& l'autre, que la condamnationfoit
juridique, c'eA-à-direprononcéepar le Juge dansfon Tribunal
de maniereque le fimpleExil par Lettre de Cachet du Roi ne
fuffiroitpoint pour les produire.
Nous auronslieu de marquerdans la fuite avec de dé-
plus
tail, les effets que produit cette Mort civile nousn en parlons
ici que rélativement au Droit d'accufer, & nous obferveronsà
cet égard, qu'il y a cette différenceentre cette derniereefpece
de Mort civile & celle produite-par l'Emimondes voeux que
quoique les Religieuxfoient incapablespar eux-mêmesd'accu-
Mf, l'accusationpeut néanmoinsêtre forméefousleur nom par.
les Supérieursdu Couvent où ils ont fait Profemon de même
que pour les autresactions qui peuvent les concerner au lieu
que par la Mort civile que produit la condamnationà une peine
capitale, le Condamnéeft tellementincapablede tous actes ci-
vils, qu'il ne peut pas même pourfuivrel'accusationqu'il avoit
intentée avant fa condamnation,quoiqu'il dût lui en revenirdes
dommages& intérêts. Il reftedonc à fçavoir en ce derniercas,
fi à défaut de ce Condamné, fon plus proche parent, ou celui
au profit de qui la confifcationauroitété prononcéepar le même
Jugement qui emporte la Mort civile, ne pourroitpas continuer
fous fon nom les pourfuitesqui auroientété commencéesavant
fa condamnation.
Il paroît qu'on pourroitSoutenirl'affirmative,parpluSieursrai-
fons; la premieretirée de l'Intérêt public, qui ne permetpas que
le crimedemeure impuni, & que le Coupableprofite de l'inca-
pacité furvenuedans fon Accufateurpour éluder la Peine & la
Réparationpécuniaireà laquelleil devoit être condamné. La~-
conde,fondéefurle Droit Naturel& des Gens, par lefquelsil eA
permis de repoufferl'injure qui nous eft faite.; or le Condamné
à peinecapitale, quoiqu'incapabledes effetscivils, n'eft certai-
nement pas privé des facultésdu Droit Naturel & des Gens, &
peut confëquemment,à l'exempledu Pupille, du Filsde famille
ou de l'Enclave ie procurer par l'Interpontiond'un tiers, la ré.
aration d'une injure qui lui a été faite en fa:perfonneou fur fes
biens. La troifiemeenfin c'en:que fi dans le cas d'unecondam.
nation à mort naturelleles Héritierspeuvent reprendreJL'accu~a"
AU DROIT CRIMINEL.PART. II. C~
tion-commencéepar le Défunt, commenous l'avons observeci-
devant, à plus forte raifon peut on dire que la condamnation
à peine capitalene peut empêcher les plus proches parens du
Condamné, de continuerfous fon nom les pourfuitesqu'il avoit
commencéesavant fa condamnation,& fur-toutfi ces pourfuites
avoient pour objet la réparationd'une injure qui réfléchit contre
la famille.
Ce que nous venons de dire en fàveur du Condamnéà une
peine capitalequi emporte la Mort civile, peut s'appliqueravec
bien plus d'avantage à celui qui n'eStcondamnéqu'à une peine
infamante ,puifquece dernier confèrve comme nous l'avons
dit, tous les droitsde Cité, à la réSërvefeulementde ceux d'~y
en Jugement& de pofféderdes Chargespubliques.

L'INCAPACITÉ RESPECTIVE e~ain~appellée) parce qu'elle


M'alieu qu'en certainscas & vis-à-visdecertaines-perfonnes &
qu'elle n'empêche pas qu'on ne foit capable envers toute autre
perfonne & en toute autre occasion.
La Loi nous en donne les exemplesfuivans, que nous avons
adoptés dans notre Jurisprudence commeétant rondesfur des
motifsparticuliersd'équité & d'honnêtetépublique.
Le PREMIEReAceluid'un FiLs qui ne peut accuferfon Père: I"4'J~ <4
ïa raiifbnqu'en rendla Loi, 'c'eftque le Pere& le Fils n'étant ré- /R<~<
putés qu'une feule& même perfonne ils ne peuvent formerune
accufationpour laquelle il faut le concoursde deux personnesy
l'Accusateur& l'Accufé maisle principalmotifde cette exclu-
~on parmi nous, eA fondéfurla révérence paternellequi rendroit
cette accusationodieufe dansla perfonnedu Fils cependant
quoiqu'ilne puiffeaccufer, il peut, fuivantla Loi, être admisà
K plaindre de fon.Pere par la voie Civile, ou par la voie d'Ex- L. Co~.~Z,
ception il peut même,fuivantles Auteurs, prendre la voie de Cornel.de~Mr.
la ~~o/!CM~ lorfqu'ils'agit de crimesextrêmementatrocesy.
tel quecelui de Lêze-MajeAé.
MASUERprétend que la Fille mariéedans une Coutume qui ~~<WM/
la met hors dela pumancede SonPère, ne peut intenter adion 1I'rat. M. 1 S.Mtt~,
contrelui pour M/M~vg/j~ maisqu'elle doit recourir à l'au-
torité du Juge pour lui faireM~ <y défenfes,& luifairengni--
6er la Sauve-garde du Seigneur toutefois, ajoute cet Auteur, le
Maripeut /'fZcK<7/P<?K/réparationde cetteinjure.
2°~Nousavons v que le PERE pourvoi:accuïëî fon Fils pou~
INSTITUTES
~.7<W7t.Pt/. les mauvaistraitemensqu'il en avoit reçus il le peutaufH, ri-
M.6.}}.ff/.t. vant les ConstitutionsCanoniques, pour caufed'HéréSie& Si-
~.FM~<.I. monie, & fuivantles Loix Civilespour caufede crimede Lèze-
c.;6;.
MajeSté, mais il ne le peut pour raifonde fimpleLarcin.
Z.t6.&~ft.
~°. Le MARI M peut pareillementaccuferfa Femme pour
r.~M.~j~ fimple Larcin, obhonorem ce~ ~a~c?~ matrimonii;c'eStla raifon
<'<«? <<mOMf«m.
qu'en rend la Loi mais il peut poursuivreles Receleursde fa
Femme.C'eft encore par la mêmeconsidérationde l'honneurdu
Mariage que les Héritiersdu Mari, & même SesCréanciers,
ne peuvent pourfuivrefa Veuve par la voie Extraordinairepour
les Recelésque celle-ciauroitfaits dansla Succeffiondu Mari, la
X. M~. de Loi ne leurdonne
que la SimpleActioncivile appelléererum,amo-
t;w«. <,<y<~e~.
tarum; cependantdansnotre ufageon leur permetde commencer
leurs pourfuitespar la Plainte& l'Information, parce qu'il peut
s'y trouver des complices.
Z. i. au M~. du 4°. Il en eft de mêmede 1'HÉR.iTlER qui veut pourfuivrefbtt
~~«~~ Co-héritierpour fimpleSpoliationd'hoirie; la Loi lui interditla
voie criminelle, & nelui donne pour cet effetqu'une Simpleac-
tion civile appellée <!c?M ad ~M<&/M.
.Ï.t;8.~
Suivant le Droit, le FRE&Ene pouvoit accuferfonFrere
~e ~M %m <«:c«/~ d'un crime
capital & qui méritoit peine a;micUve.La même in-
nM~<j~
capacité a lieu parmi nous, à la réServede deux cas, où il ne
peut mêmes'en diSpenSer fansfefaire regarder commecomplice
/'0<-<<OM. de le
premier, c'eft en fait de crime de Leze Majefté le fecond
~Mf en .P~.
c'eSten fait de Parricide, & lorsqu'ils'agit de révéler les embû-
ï477'
ches dreffées.contrela vie du Pere commun.
6~. Un PARENTne peut fe rendreAccufateurde fon Parent
en fait de crimequi réfléchit contre l'honneurde la famille on
trouve dans les Plaidoyers de Gauthier un célèbre Arrêt de la
Chambre de l'Edit, du mois de Juillet 1638 qui à déclaré un
Oncle non-recevabledans la Dénonciationpar lui faite du cri-
me d'Ufurecontre fon Neveu.
f. t0. M~. ~M 7°. Nous avonsremarquéque fuivantlesLoix Romainesl'Es-
~M<t<C~ /iM~O~ (CLAVE ne pouvoit accuferfon Maître; cet exemplea été étendu
cà nos Domeftiquespar les Loix du Royaume, qui ne permettent
cà ceux-ci d'accufer leur Maître que dans un Seulcas c'eStcelui
?. 7. C<pM.cdu crime de Lèze-MajeSté /~oj Z)f?/w/M/'MM~<ïCMo/'<t c<?/ë/~
;37.~t~. nullomodoaudiri ~ë in crimine/<S/~.~(t/ë/~M C'eStla
difpofitiondes Capitulairesde Charlemagne.
C
Cela n'empêchepas qu'il n'y ait d'autres cas ou ils peuvent
être
AU DROIT -CRIMINEL.PART. 77. C~. ~7
être reçûs comme Témoins néceffairesdans l'accusationintentée
contre leurs Maîtres & qu'ils peuvent être admis à les dénon-
cer & ces cas fe rencontrent toutes les fois qu'il n'y a point
d'autres moyens pour affûrer la preuve & la punition du Crime,
ou que les Maîtres fe portent à des excès de rigueur envers eux.
go. Dans le Droit, il étoit défendu au DONATAIREd'accuser Z.t?.t&~
fon Donateur. Cela fe pratique de même parmi nous cependant ~«<!CM~;aM/M~
fi ce Donateur, pour fe ménager un moyen de revenir contre fa
Donation fous prétexte d'ingratitude de la part du Donataire,
aSec~oit d'ufer de trop de rigueur envers ce dernier, celui-ci
pourroit être reçu à s'en plaindre, & oppofer cette Plainte par
forme d'exception à la Demande en nullité de Donation qui fe-
roit formée contre lui.
<~°.11en eSide même des HÉRITIERSdu Mari, qui, comme
nous l'avons dit, ne pouvant directement accufer la Femmed'A- ~/< des
dultere, lorfque (on Mari ne s'eStpas plaint de fon vivant, peu-'c~.).y<&8.
Z~M~t.
vent néanmoins le faire par forme d'exception, en lui oppofant
ce même Crime contre les Donations & autres avantages qui lui
auroient été faits par fon Mari.
10°. L'AccusÉ ne peut accuSërfon Accufateur, tant qu'il ne Z.œ<
A~C~
s'eft pointjuStirié lui-même du crime dont il eft accufé; & lorf- de his ~Miaccuf.
non ~<~Maf.
qu'il y a des Plaintes respectives données de la part de deux Par-
ties, l'usage eft parmi nous que le Juge doit déterminer après
l'Interrogatoire celui qui demeurera Accufateur il y a néan-
moins des cas où la Récrimination peut avoir lieu comme en
fait de Rapt, ou lorfqu'il s'agit de crime plus atroce; mais alors ~</</?~.
du 10 /M<7/.166}.
la pourfuite Sefait fous le nom du Procureurdu Roi, & FAccuSë/yn~<<
n'a que la voie de la Dénonciation. r. C~MMt/<M,
11°. Enfin, un dernier exemple des Incapacités reSpectives, M~~j't'f.
c'eft celui de FAccuSëqui ne peut accufer fon Co-accuSë la rai- Z.t0.«)<f/<
7'
fon qu'en rend le Jurifconfulte Paulus, c'eSi de peur que deSëf-
i~7.
pérant de fauver fa vie, cet Accufé ne Seporte à compromettre /C/MM<.M. ~Ot
celle d'un autre ne a/M~~ya/KK/Kin ~K~'HM deducatqui <~yM~a. 7.
defperavit.La SageSïëde cette Loi l'a fait adopter par le Droit Ca-
nonique, comme on le voit au chap. ~g/H'g/M,tit. xx. EXTRA
de 7~/S~.~VK/ (~~C0/0 <JM~ àliumin eodemcriminecreden- ~Mon<<«'
dum elle l'a été ensuite par notre Jurifprudence particuliere, fui- /o<to.eof/.A7'e/
<M.
vant le témoignage de Mornac, Henrys, & Bardet. Il y a ce- ~yMf)'f.
pendant de certains cas où les Complices font preuve les uns fA.6.~e/7.86.
contre les autres: Bruneau en remarque huit; ravoir, i". le Sa- ~8.~f</«,(.l.0.
H
!8 INSTITUTES
~W!<f<«) </<~ crilege 1°. le crimede Leze-Maje~ë, 3°. le Sortilege 4~.la
e~M~p. Conjuration, °. la FauHëmonnoie, 6". l'Hëré~e, 7°. la Simonie,
8". rANa~Enat.
$. III.
Ceuxqui~~Ky<M~<'CK/M/'<~~M%j~~C' 6MA'M~
de cetteFaculté.
Nousvenons de parlerde l'Incapacité involontairede l'Accu-
fateur il nous refte à parler présentementde celle qu'il encourt
volontairementpar fon propre fait, c'eft-à-dire par la Remife
qu'il a faite de fes droits.
Cette REMISEpeut fe faire de deux manieres ou expreité-
ment ou tacitement.Elle fe &it ~y~~g~~ par la Déclaration
donne l'Accusateur, verbalementou par écrit, qu'il remet
que
linjure qu'il a reçue en fa perfonneou en celle de fesProches.
Elle fe fait tacitementde plusieursmanieres i~ par la 7~
J ~/MM/~M/! de cette injure pendant un certain tems 2.°.par de
certains qui dénotent qu'on n'a point deffeinde la pourfui-
r./H/.C/$. vre, comme lorfque l'on boit, mange, ou que l'on converfefa-
/a/Hf.0. milierementavec celui de qui on a reçu l'injure 3°. lorfqu'ona
7~ reçu cette injure en ~M/~ fansavoir témoignéen être offenfé;
§. ~<M<t~f, «t. de a reçu ~M/a&'o/! de cette injure foit par
/M~.
4". enfin lorfqu'on
la Vengeance qu'on en a tirée fur fe champpar une autre injure de
~0~:M~:</<
J'n/Mr. la même efpece, fuivantla maxime,paria deliéla~MHccompenfa-
les r«. ~M~: jtMM
M~M~j foit par la prompte jR~~a~:H'o/! de celui qui l'a
~'t&CoA~~
Com~M/~<. faite mais par cette rétractation, on ne parle pas feulementde
~~M~MM~ ces marquesextérieuresde repentir qu'il donneroitauHi-tôtaprès
l'injure ces marques quoique fuffifantespour effacerle crime
~<M~8.6'p.j

dans le
< intérieur, n'empêcheroientpas l'action quant à la
peine établie par la Loi, laquelle ne peut s'éteindreque par la
~MM.Z.QM réparation réelle de l'offenfemême une rétractation de cette
MmM<~6;<&
~rM. efpece ne peut donc tout.auplus Servirqu'à effacerune fimplein-
jure verbale, fuivant la maxime, injuriamT~o~aci~~ verbode-
~Kr. lerinihilprohibet on dit~M~~injureverbale; car fi elle ïë trou-
<
ivoit atroce & diffamante il eft certain
qu'une fimpleretracta-
~.Br«nMMj (ff. tion extrajudiciairene njmroit point pour l'effacer mais qu'il
~CtC~C~O. faudroit une rétractationauthentique, commecellefaite par écrit
ou à l'Audience, ou même par une Amende-honorable,fuivant
les ciK:onîtances,à plus iorte raifon fi cette Injure étoit réelle.
AU DROIT CRIMINEL. PART. II. C~ !9
Il y a même cela de particulier par rapport à celle ci que la
Remife verbale qui en auroit été faite par la perfonne offenfée,
ne l'empêcheroit pas de pourfuivre en outre l'Offenfant pour fes
dommages & intérêts par la raifon, comme le remarquent les
Auteurs, que ces dommages & intérêts peuvent fe demander par
Faction de la Loi ~~7~~ qui ne concerne point l'injure faite à Z.8.i;.4<
<&/n/Kr.
la perfonne, mais feulement le dommage qu'elle en a reçu. Peref. in Cod.
Il en faut dire de même de la Remue verbale que feroit un <M.
Mourant en faveur de celui qui lui auroit fait une injure cette
Remife étant alors cenfée purement faite en vue de la Religion,
elle ne peut préjudicier aucunement aux dommages & intérêts ~y~c~.
mt'il a droit de prétendre & dont il tranfmet l'action à fes Hé- ~<t~. ;S.
ritiers à plus forte raifon fi ce Mourant étoit détenu au lit par
les blefftiresqu'il auroit reçues de celui à qui il remet l'injure.
D'ailleurs, il y a certains cas où la Remife expreffede ces dom"
mages &:intérêts, quoique faite par la perfonne même qui a reçu
l'injure, ne fuffiroit pas pour décharger le Coupable; ainfi, par
exemple, un Mari peut pourfuivre l'injure faite à fa Femme, non-
obStaHtla Remife qui en auroit été faite par celle-ci un Père
peut également pourfuivre l'injure faite à fon Fils, un Abbé celle
faite à fon Religieux, le Maître celle faite à fon Serviteur à ion ~<~0~ /<f.
occa~on, le Tuteur celle faite à fon Pupille, quoique ceux-ci M.w.l.
/«/. Clar. ~M.;8t
l'auroient pardonnée. Pareillement, lorsque l'injure faite à un
Magiftrat tendroit à compromettre fa dignité, la Remife qu'il en
feroit n'empêcheroit pas, comme nous l'avons dit, que le Mi-
niïtere public n'en poursuivît la punition il en eft de mêmede la,
Remife que feroient les Pere & Mere à leur Fils pour des mau-
vais traitemens notoires & fcandaleux qu'ils auroient reçus de lui
ou dans le cas d'un Rapt de violence faite à leur Fille, & géné- Z. y. §. f~
l'ordre 'antern, def/evi
-~«m, t~
ralement dans tous les Crimes qui intéreffent public. FwM~.
Les Principes qu'on vient d'établir concernent principalement
!a Remife verbaleou tacitede l'injure il refte préfentement à par-
ler de celle qui fe fait par Ecrit.
Celle-ci fe fait ordinairement de trois manieres ou par la
Cë~MHdes droits, ou par là 7~<!<?M/! ou par le Z~ZM~/M
& de la de l'Accufateur. Comme ces fortes de
pur fimple part
RemiSe&fe réglent par des principesparticuliers, Se qu'elles don.
nent lieu à plufieurs diSncuItésdans la Pratique, nous croyons
devoir les difcuter ici Séparément.

Hij
60 INSTITUTES
De la C~0/! des Droits en Matiere criminelle.
La CeSnondes droits, en matiere d'accufation n'étoit point
connue dans le Droit Romain, où il étoit permis à tout le monde
d'accufer, fans qu'il fût befoin d'avoir un intérêt particulier à l'ac.
cufation il faut donc en chercher les principes dans nos ufages.
Les Auteurs ont agité la Question de fçavoir fi la Ceffion des
~M</< M~oa droits pouvoit avoir lieu en matiere Criminelle A YRAUT,qui
O/M~. 1. eft de ce nombre, la traite fur-tout avec tant d'énergie & de pré-
cifion, que nous ne croyons pouvoir mieux faire, pour donner
'}.7~.6'
~M'.
une idée exacte de ces fortes de conventions, que de rapporter
ici les argumens dont il fe fert pour en faire Sentirles inconvéniens
& les conféquences.
Cet Auteur obferve d'abord, que régulièrement ces fortes de
Ceffions ne devroient point être permises, d'autant que Fintérêt
d'un vrai Accufateur eft inceSHble,& que le Ceffionnaire ne peut
être regardé comme étant au lieu & place de fon Cédant, mais
feulement comme un fimple Délateur ce qu'il fonde fur deux
raifons principales.
La PREMIERE, c'eSt, dit-il, à caufe des colluSionsqui font
en quelque forte inféparables de ces CeSnons, dont le prix fort
de la Bourfe de l'AccuSe à qui le Cemonnaire laiffe
toujours
choifir tel Juge qu'il lui plaît., fait renvoyer la Caufe, détourne-
les Preuves, avoue les Faits allégués par l'Aceufé produit des
Témoins parens, confent l'abSolution de rAccuSé & fa propre
condamnation aux dépens.
La SECONDERaifon qu'en rend cet Auteur, c'eSt que Fin-
térêt que cède FAccuSaMurn'eSt point en fon pouvoir, en ce
qu'il n'eSt pas tant Civil que le Prix d'une pure aSîection laquelle
ne fait point partie de nos facultés, & n'eft conSéquemmenttranf-
miSuble. Or fi cet intérêt n'a jamais appartenu à l'Héritier, à
raifon à un fimple SueceSÏëur, tel que le CeSRpnnaire·
plus forte
car enfin, réprend cet Auteur, que nous pourSuivionsl'injure faite-
à nos Proches, c'eSt~M~M~~ nonjure ~M~. Cela eft
vrai, qu'un Fils peut renoncer à la SucceSHon de fon Pere, une
Femme à celle de fon Mari, & néanmoins être admis l'un &
l'autre à pourfuivre la vengeance de leur mort, & reprendre les
Pourfuites commencées par le Défunt, fans faire par.là Ac~
d'héritierni de commune.
ces raiSbns cet Auteur eSt obligé de co~
Cependant malgré
'AU DROIT CRIMINEL.~~7'.7/. C~. <~ï
venir que les CeSEonsne laiffent pas que d'être autorifées par
l'uSage; il remarque feulement que la Jurisprudence a introduit
plufieurs différences entre le Cemonnaire & le véritable Accu-
fateur, qui font affez voir combien ces premiers font peu favo-
rables. Ces Différences consistent, i en ce que s'il y a du doute
le Ceffionnaire foit folvable on peut l'obliger à donner cau-
que
tion par la raifon dit-il, que ce n'eStpas tant à la pourfuite du
Crime qu'il a un intérêt Spécial, qu'au recouvrement des deniers
qu'il a débourses. 2°. En ce que le Ceuionnaire ne peut retirer
autre chofe de la condamnation de l'AccuSëque le prix de fa
CeSnon, fans Amande ni Réparation civile, & conféquemment
fans les Priviléges de la contrainte par corps qui y font attachés.
3°. En ce que fi le Condamné demandoit à faire ceffionde Biens,
il pourroit y être reçû vis-à-vis du CeSHonnaire& non de l'Ac-
cufateur, dont l'intérêt procède directement du Crime commis
envers lui, c~ fe trouve joint à l'intérêt public au lieu que celui
de CeSEonnaireeft purementpécuniaire, & procède ex eo/M/Mc?!~
non MM/2~a~cH. 4°. Enfin, en ce que fi l'Accufationfe trou-
voit jugée ~auHe, le Ceffionnaire devroit être tenu de la peine
de la Calomnie; mais non pas toujours l'Accufateur dont la dé-
marche peut être excufée par une jufte douleur, tandis que le
Cemonnaire s'ingere dans une Accufation de/~zg.M'<~ & qu'on
peut conSéquemmentlui imputer de ne s'être pas plus foigneu-
fement informé fi l'AccuSeétoit coupable.
On peut joindre à toutes ces Différences remarquées par Ay-
raut, celle tirée de la Déclaration du mois de Mars 1710 con-
cernant lesEvocations des Procès criminels, Suivantlaquelle les
Accufés ne peuvent évoquer du chef des Parens ou Alliés des
Ceînonnaires des intérêts civils.
Au refte, il faut convenir que hors les cas qu'on vient d'ex-
cepter, les Ce~Honnaires ne laiffent pas que d'être admis parmi
nous, à jouir des mêmes Droits &Priviléges que lesAccusateurs
mêmes, fur-tout lorfque les CeSHonstendent à empêcher que le
Crime ne demeure impuni par l'impuiSIance& la pauvreté de
ceux qu'il intéreSïe. C eft Surce fondement qu'il a été jugé par
Arrêt du Parlement de Paris, du 11 Septembre 1708 au rap-
de M. de Dreux, Cemonnaire d'une Comme de 66c~
port qu'un
livres transportée par Acte paSïe devant Notaire pour intérêfs~
civils adjugés à une Mère contre l'ASÏaSRn de SonFils, avoit hy-
du jour du Decret de PnS~ de corps décerné con~e
pothèque
INTITUTES
cet Affaffin, lequelpoAérieurementà ce Decret & avant le Ju.
sèment dé~nitif, avoit vendu partie de fes Biens, oc contrat
SauduleufëmentplufieursDettes hypoihéquaires.
De la y/-<ï/C?M/! fur Crime.
cette différence entre la Transaction & la Ceffion de
II y a
droits en matiered'Accufation, que celle-cifëfait ordinairement
fans prix & au profit de Perfonnes étrangères au lieu que la
TraniaBion fe fait à prix d'argent & entre lesParties intéreHées.
D'ailleurselle fe fait directementavec l'Accuféou.fonFondé de
tandis la Ceffion ne fe fait qu'en fon abfence,
Procuration, que
le fouvent de concert avec lui &:à fes propres dé-
quoique plus ci.devant.
comme nousvenons de le remarquer
pens, cette de Con-
odieufe que paroiue d'abord efpece
Quelque
vention qui tend à favoriferl'impunitédes Crimes& la cupidité
des Héritiers cependant différentesconfidérationsde l'Intérêt
& l'ont fait admettre fucceffivement par le
X. !8. M~. de public particulier
7'<< Droit civil, canonique, & la Jurifprudencedu Royaume. L'Or-
L. t.~I </<~0/
de
donnance i ~7 permet général en de compofer de toutes Ibr-
tpy. ~M< <)<ey<n<.
cap. M&.Ex- tes de Crimes l'Ordonnance
de ~70 a confirmécette dtipoh-
T~~ de ?'<!?/<'& tion l'article xix. du Titre XXV. où elle approuve nommé-
par
ment l'exécutionde cesfortesd'Actes. C'eAconformémentà ces
Loix que dans toutes lesExpéditionsde Lettresde Grace accor-
dées par S. M. on voit toûlours cette clause, MK~M~c~-
Partie civile. On trouve aumdliférens Arrêts
/a-SM<M~~M & même lesEnfansde 1 Homi-
par lefquels les Freres& Soeurs,
ont été déclaré: non-recevables à faire cauër des Tranf.
cidé,
actioM faites entre l'Accuse&les Pere& Meredu Défunt, non-
obstantleursoffresde fe rendrePartiescivilesau Procès, & cela
G/. in L. fur le fondementde cette maxime du Droit naturel, uniquique
M~t de n
7'<er< licet fanguinem fuumredimere. criminelle
yr<<!& Mais s'il y a des cas où lesTransactionsen matiere
mériter faveur, il y en a aum où elles font d'un
peuvent quelque ont donné
& ce fontces cas qui
urage extrêmementdangereux; c eit ces for.
lieu aux Exceptions fuivantes. La PREMIERE, que
tes de Transactionsn'ont point l'effet de fauver la peine capitale
d'ailleurs mériter le crime, ni par con-
ou amictive que pourroit
lesPourfuites du Procureur du Roi ceftce
féquent d'empêcher l'art, xix. du Titre XXV.
qui eft marqué bien expreffément par
de l'Ordonnance de 1670, qui enjoint au Procureur du Roi de
AU DROIT-CRIMINEL,~~y. Il. C~7/. 63
inceSïamment c eux qui font accufés de Crimes capt"
pourfuivre
taux auxquelsil écheoit peine amictive, /M/M~/?Mf toutesTra~
<c~, &c. D'où il fuit que cesfortesd'Actesne peuvent fe faire
Solidementque dans lesDélits, dontla condamnationne peut Se
résoudrequ'en dépens& intérêtscivils.
Il y a plus. Bien-loinque lesTransactionsfaitesen matiere de
Crimes capitaux puiSent être profitablesà l'Accufé, elles ne
font au contraire que fournir des indices prenans contre lui,
en ce qu'elles Semblentemporter une conreSEontacite de fon
crime, Sur-toutlorfqu'ellesont été faitesà prix d'argent c'eSt
pour cela, dit ÂYRAUT,qu'on a imaginé un expédtent~dont ~M«~&~
Fexécution quoique fort ufitée dansla Pratique n'en eSt pas MM<<\
au fond plus réguliere, c'eStqu'on fait céder à l'Accufateurfes
droits & actions au profit d'une tierce perfonne amiede l'Ac-
cufé, laquelle a'près cette ceHIonne fait aucune poursuite ou'
fe laine ~wï:/o~'de faire venir lesTémoinspour être recollésSe
confrontés, & par ce moyen donne ouverture à l'Accuséd'ob-
tenir fon abfolution.
Une SECONDE EXCEPTION concernecertainsCrimesqui ne
{ontaucunementfufceptiblesde Transaction les uns à caufede
leur atrocité,comme l'ASIaSHnat prémédité, le Duel, le Rapt,
& la Rébellionà JuStice, que l'Ordonnancea déclaréirrémiSH-
bles les autres, à caufe de l'~o/!H~H~M, tel que le crime ~C~
d'Adultere non feulementles Loix prononcent la nullité des ~S. 9
Transactionsfaitesfurce crime, maiselles prononcentdes pei- adL.L.Qa<imfM,J~
Jul. de
nes contreleMari, qui en recevant le prix de ces conventions,a<&</<. 6' L. deCrim.
fe rend coupable du crime de Maquerelage ce qui s'entend, lo.M~ce~.M.i
L. A~~«M, ~9*
Suivantles Auteurs, lorsqu'elles font faites avant le Jugementde L. /M/. de
condamnation.D'autres enfin, à caufede layM~f&'Co/TMM/ic~ ~M&. §./)/<?<«/,
tel que le crimede Faux. Cettederniereexception,qui fetrouve ~4't.t. l
~f~M~

également marquée dans les Conflitutions canoniques, a été ~7~C~,


adoptée parnotre Jurifprudence,& entr'autresparunArrêt rap-
/o~.n<.

porté dans IMBERT,en Son~c~oM.


Une TROISIEME EXCEPTION Se tire de la Qualité desPer-
fonnes qui tranfigent; on vient d'en donner un exempledansla
perfonneduM~, qui ne peuttranûger furl'Adultèrede Sa Fem-
me. L'on peut y joindre encore celuides ~~K/-j ;<
cierts, & de leurs O~'e~, à qui il eft fait.défends€XpreSÏes;d&
faire aucune Compofitionni y/'c~c?~ qui~M/'yû~
à peine~/w'~7~/?/&o/! <S'~M~ ~M~. Ce Sbatles termes des
<~ INSTITUTES
Ordonnancesde CharlesV. en 13 6, & de FrançoisI. en i
ont été renouvellées par l'articlev de l'Arrêt de Reglement
qui
des GrandsJours de Clermontde l'année i6<
CesDéfenfesdoivent s'appliquerà plus forte raifonaux Juges
6* auxProcureursdu Roi, qui compoferoient des Crimes
Royaux
avec les Accuses, puifque ce feroit alorsune prévaricationpu-
niffable au<Hpar Arrêt de Reglement du Parlementde Bemn-
Nota. Cet Ar- çon, rapporte au cinquièmetome du Recueil des Edits & Dé-
fêt eft du 6 Sep- en ce il eft défendu expreffé-
tembre i7:8. clarations enreguirés Parlement,
ment à tousOfficiersdes Bailliagesd'entrer directementni indi-
rectementdanslesTransactionsferoient faitesfur uneAccu.
fation à peine de punitionexemplaire.
y. ~~< Enfin, une QUATRIEME EXCEPTION, qui eAremarquéepar
tome~.<w<.).
DESPEISSES s'applique à l'Mw teflamentaire ou légitimequi
~.}. · fur la mort duDéfunt avec fon Meurtrier avant que de
tranfige
ravoir pourfuivi en Juftice cet Auteur prétend qu'il doit être
de ~aSuccemon, fans qu'il puiffe s'excuferfur fa ru~icité,
privé
ni fur fa Parenté avec le Meurtrier; & il fe fonde fur différentes
Loix du Code & du Digefle, & fur plufieursArrêts des Parle-
mens de Paris & de Bordeaux. Il n'y a qu'un feul cas, fuivant
cet Auteur, où cet Héritier pourroit être difpenféde pour~uit~s,
c'eft lorfqu'il & trouve le Pereou le Fils duMeurtrier même.
L'on entend par/~K//MK< la Plaintefuiviede quelquesacres
de procédure criminelle; la Plainte feulepourroit même fumre.
fi cet Héritier étoit mineurou pauvre maiss'il n'étoit dans au-
cun de ces cas, & qu'il eût été appellepar le Teftament du Dé-
funt au préjudice de fes Héritiersles plus proches, il paroît que
commecette préférenceexigeroitunereconnoiffanceparticulière
de fa part, il ne pourroit tranfigerqu'après qu'il y auroit eu une
Sentenced'abfolutionrendue par le premier Juge.
D&!D~?<7M~pur <S'y~~ en matiere~CCM/<~<M.
Il y a troisdifférencesremarquablesentre le Défilement dont
nous allonsparler & la Transaction la~M~, c'eftque ce Dé-
cernent fe fait gratuitement& fans intérêt, & c'eit pour cela
eA ~K/- g' au lieu que leDécernent porté
qu'il appellé
la Transaction eA conditionnel, & a pour objet un dédom-
par ce le
la différence confifteen que
magementparticulier; feconde
DeMement dont il s'agit Sefait en Jugement,au lieu que celui
la Tranfaétion fe fait par un Acte extrajudiciaire:enfin
porté par la
DU DROIT CRIMINEL.F~r. 77. C~.
la troifieme,c'eStque ce Décernent fe fait ordinairementaprès,
l'AccuSation a été introduite, au lieu que la Transactionn-
que )
cedeordinairementtoutes pourfuites.
Suivant l'ancienDroit Romain, FAccuSateur n'étOKplusreçu
L. Ad accuf t.
à fe déSISter après qu'il avoit préfenté le Libelle contenant &
~C.7~
Plainte il pouvoit dès-lors être contraintde pourfuivrejuSqu'à
fin de CauSe.Cette Loi ayant enSuiteparu trop ngpureuSë oti Z.~M~M~
le Senatus-Confulte ~CCf7/«. 6'
la
crut devoir tempérerpar TuRPiLiEN, cript.
laiffa à l'Accusateur la liberté de fe déSISter juSqu'à la Co/~
qui
M~n en caufe laquellele fbrmoit par l'interrogatoirede l'Ac-
cuse mais auSH après cette Contestation il ne pouvoit plus le
faire fans encourir l'infamie& une certaine peine pécuniaire,
de livres d'or. Maisce Senatus-Confulte n'a point r. Co~&/?~
qui étoit cinq la CoM<.f/MA~.
lieu parminous il a été abrogé par l'articlev. du titre III. de art. ~}.
l'Ordonnance, qui permet au Plaignantde fe porter Partie ci-
vile en tout état'de Caufe, & coniequemmentde fe dénier de
fa Plainte toutes & quantes fois qu'il le Juge à-propos ce qui
fondé fur ce que le Procureur du Roi demeuranttoujours
paroît
accusateurnonobftantle Dénuement de la Partie privée, la Jus-
tice ni l'Intérêt public n'en fouffrentaucunement.
Il y a plus: fuivant le mêmearticlede l'Ordonnance,non-feu.
lement le Plaignanta la libertéde fe porter Partie civile& de fe
déuSieren tout état de.Caufe mais il peut même après qu'il
s'eft porté Partie civile, fe déStSterdans les vingt-quatreheures.
Il eft vrai que fi par l'événementl'Accuféétoit renvoyé abfous,
ce DéStStement n'empêcheroitpas le Plaignant de répondredes
& intérêts quipeuvent réSuItërdefafauffeaccufation,
dommages
ainfi que des fraisqui auroient été faitsavant la Stgnirtcationde
fon DéSiStement;telle eft la derniere diSpoSItion de cet article.
Enforte que tout l'effet que produit ce DeSIStement en faveur du
fe réduit à le décharger des fraisfaitsdepuis la figni.
Plaignant,
ficationde l'acte qui le contient.
Un autre effet que le Désistementproduit contre le Plaignant
c'eft de l'empêcher de pouvoir reprendre une feconde
même
fois la mêmeAccufationdont il s'eStdéSIStécette Maxime, qui
€Sttirée de la Loi 2..ad Turpit.f. s'obferveinviolablementparmi
nous.
Mais pour que ce Désistementpuiffeproduirel'un & l'autre
de ces effets, il faut qu'il foit fait d'une maniereexpreSie& par T
1
66 INSTITUTE&
juridique parce que, comme nous Favonsobserve
cuelqu'acte
CoftMtH'. ci-devant, il faut diftingueren fait de Remife d'injures, celle
lib. t. M/O~M. eAfaite uniquement en vue de la Religion& concerne le1in.
or
qui
C~.IO.
~/M~. fur p:M/~ & celle qui concernele forc~MK/' & a pour objet
~t~MM~fM) teret -civil tel que le droit d'accufer& de pourfuivreles dom-
§.t.t.j~&
ft! Jul. C/< mages& intérêts il eftcertainque la premieren'empêchepoint
?~. ;8.
Yeffetde l'autre fuivantle fentimentdes Juti~eon&Iîes.
AU DROITCRIMINEL. ~~7'77. C~ ~7

P-ARTIE TROISIEME.
De l'Accufl.
it* 'AccusË eAen matiereCriminellece qu'estle Défendeur
en matiere Civile.
t J Comme en généralle Malne fe préfumepoint, & que
fuivant les Préceptes de là Religion Chrétienneil n'eApas per-
misde juger témérairementles avions de fon Prochain, lesLoix
civiles canoniquess'accordentégalementà lui être favorables;
de-làles Priviléges& Exceptionsparticulieresqu'ellesont intro-
duites en fa faveur.
Mais au%, comme d'un autre côté il importepour le biende'
la JuAiceSe pour la Sûretépubliqueque lesCrimesne demeurent
point impunis, & d'en empêcher le par la terreur des
progrès
châtimens, ces mêmes Loix ont voulu qu'on ne négligeât rien
pour s'en apurerla preuve;de-la les Formalitésrigoureufesaux-
quelles ellesont affujettil'Accuté en plufieurscas.
Ce fontces Priviléges& cesFormalitésdont nous allonsdon-
ner d'abord une notion générale, aprèsquoi nousdéterminerons
dans deux Chapitres particuliers, quelles font les Perfonnesqui
peuvent ou qui ne peuvent pas être accufés.

CHAPITRE PREMIER.
Des JPTTM~Mde /~CCK~.

s Privilèges introduits en faveur de l'Accuse conuu:ent


T E
principalement en ceux-ci
1°. Qu'il n'eu:point ob!igé d'avancerles frais du Procès cri- <&<H<.
~f<6. $''7.-
i~ </<fOr-
minel, excepté feulementceux concernantla preuve de faits </oM.de 1670.

ju~incati~s. L. M~m,&
1°. Qu'il ne peut renoncer fa Dé&nie, de manièrequ en /Mr.6'7~.
tems fe il doit être écouté dans fa Jun:i' le tit. </M.0<-
quelque quil représente ~K</ 6' CoM<MM.
ncadon. de ~'0~. t670,
1~
1 N S T.Ï TU TES
~O~M. 3~, Qu'on ne peut le condamnerfansl'entendre, ou du moitM
6*< M/. des7<!<tr-
& M. du
'Sansle constitueren demeured'une manièrejuridique.
/-0~.
de ~M'r. ~M. 4°. Qu'on ne peut le condamnerfurfa fimpleconS~SEon, fui.
~7.~ vant la Maxime, /M/MO <:K~K/?/'6 w/~K~.
<&QM<t~<Mt~. Qu'il doit être renvoyé furle feul déSautde preuvesde la:
part de fon Accufateur: cependantil &ut convenirque ce Privi-
I. Qui ~M~<, lége, qui eft fondéfur l'axiomede Droit, ac7o/-c nonprobantereus
t<«~ tf/f/tf/O.
<o/~M/ n'a pas la m~ême étendue parmi nous que.chezlesRo'-
mains, où tout le mondepouvoit accufer.Commenous n'avons
proprementqu'un feul Accusateur, qui eA la Partie publique
ce qu'il arrive ~cuventque pluueursdélitsdemeurentimpunispar
le de&utd'Accufateur, on a crudevoirétablirpour maxime, que
1"Accuféné pourroit être entièrementdéchargé), qu'en ~uStinant
fon innocenced'une manière juridique.
.MtMcA.de 60. Que lorsqu'ils'agit de prouver fon innocence, l'Accu~
fy<t/~m~. ~8.
M.y. peut faire entendre toute forte de Témoins, même ceux qui fe-
MH/?/.t<). .roientd'ailleursreprochables~
<!r<.n.<&w. 7°. Que la dépontion.d'un Témom,quoi-quenon recoUéy
t7.<&0/<
1670.
peut Servirà la dechacgede rÀccufë.
i~
8". Que de fimplesPréfbmptionsfont regardées commedes
~O~~MM/t. Preuves lorfqu'ils'agit de fa Détente.
~'<M<!C~M~ 6.
l8. du ~°. Quetous lesJugemensrenduscontre lui pendant fa Con-
m~MM.t7. tumace. MM abfolumentéteints par fa.pfé~ëncé& comparution~
enforte qu'i~ui néceSairementrecommencerla Procédure.
ib~. Que dans le doute on doit inclinerà &n.absolutionplu-"
t. ~P<t/ tôt qu'à fa condamnation :j 6/?~K/M/M relinquifacinusKa" m
f6?MM~<M M/!OM/M6/M ~<Ï/M/
~M. i Dans lesJugemensqui fontrenduscontre lui ondoit pa~-
i~O~'&tô/o. fer à l'avis lephts doux,& il&utque l'avis plus féverel'emporte-
de deux voix, tandisqu'il n'en faut qu'une feule en matièreCi-
vile.
'E. M~. de 11~. Qu'il fautles preuvesTesplus.claires & lesplus éviden~
fro~. te? pour fonderfa condamnationà une peine capitale luce~c'-
ridianâC~/MVC-f.
~<!t?.7.M.~ i~. Qu'en cas d'AccuSationcalomnieuSe ou mal'fondée) il
<&fO/~one. de
peu.taprès le JugenaentpourSuivreSonAccuSateuren dommages
t6)o. oc intérêts.
~&<</< ï;4~. Ennnqu'il ne peut pl'usêtre recherché'nipourSuiviaprès.
«Ht M~&M<«/?t un çertain tems &:dans certainscas que.nous vecronsci-après..
AU DROlt CRIMINEL.~~?. 7/7. C~ 69

CHAPITRE II.

Des fb~M~ ~aï coTïcer~c ~ccM/?.

TT Es Formalitésauxquellesl'AccùSë'eStaSïujettichez, parmi nous'1


font différentes de celles qui Se pratiquoient les Ro"
JL
mains. à l'Au-
~T~ome où l'Accusation étoit publique & s'inS~ruiSbit
l'AccuSé avoit l'avantage de conno!tre tems,
dience, e~merne
& SonAccusateurqu'il pouvoitrécrimSner-,&lesTémoinsqu on
& Crime dont
lui oppoSbir qu'il pouvoit reprocher ~&:en~n
contre il fes
on raccu~bit, lequel pouvôit rburnir àu~tot ~urJe d~
l'Accusateur étoit obligé de rephquer
fendes. auxquelles de
ou dans un bref délai qui lui éfoit accordé il' pouvoit
champ Pro-
plus & faire aHM~un Avocat ,~même~ défendrez
illuure ou~qu ~s agiHblt de &Hple
cureur,lorsqu'il ~oitPeribnne
accufation'pour tait d'injure. ~ecreftement Ans au-
en
Mais France, où 1'in~ruaion & tait
de Partie à Partie mais de la:
cune communication feulement
ce n'eA nn~brmation eit tane que
Partie au Juge, qu'aprèsque
rAccu~epeut avoir connoi~ancedu crimequ'on lui imputepar
lui fait~ubir. Il ne &trouvejamais en pré-
finterrosatoire qu'on lesTëmoins lui
&ncedeÏbn Accusateur. Il ne connoh quon op-
qui lui en eAtait~apfèsque ceux~
pofëuue pàrIaConfrontation dans leur On ne lui
ci ont été entendus & recollés dépo6tion.
communication ni de leur dépo6tio.r ni des autres pièces
donne
de la Procédure, à laré~ervefeulement de cellesquon prétend
convicHon contre lui. H ne peut récriminer Ion
faire Servirde
Accusateurqu'aprèsqu'il s'eit purgé lui-mêmede fon accufàtion,
ou qu'il y eStadmispar le Juge Surle vu d~Sonmterrogatoire.
de Soit, doit & preSenter&!
ToutAccuSé quelle qualité qu'il lui fait SonFro'
être entendu fa bouche, autrementon
par propre des Témoins Enfin, il
ces par contumace fur la Seule déposition
les faits fur il prétend fonder Son
à
n'eSt admis prouver leSouels
innocence qu'après que rinSbuëHon du Procès. eSt entieremenf
achevée.
~"Nou~aurons lieu, en traitant de toutes.cesdiSTérentes parties
de remarquer les cauSes particulieres.qui onti~
de l'~ArueUQn-,
?o 1 NS T 1 T UT E S
introduire ces changemensdans notre Jurifprudence avec les
exceptions que les dernièresOrdonnancesy ont apportées.

C H A P. I T RE II 1.

JPeCeM~peM~Mf~<tCCM/
IT' Ous ceux qui peuvent commettre le Crime, peuvent en
.t êtreacCufes.
f°. Nous;avonsdit que pour former un Crime, il falloit 1 du
Dol ou de la Faute de la part de celui qui le commettoit ain~
tous ceux qui &)ntcapables de. dol ou de taute, peuvent être
accufés du crime qu'ils ont commis.Par conféquent les FiLSS
j!H<u«MS/~ DE F.AMIH.E,les MINEURS~les FEMMESMARIÉES &:lesEs.
§.?~rMM,<& CLAVESquoiqu'étantfous la puiffancede leursPere Tuteur,
~M«/<!<. & Maître, peuvent être accufés commîtes Perfonnes
Mari,
1~'ra~bti que les peines du Crime'doivent &ivre ~brt
libres, par
L. ~t. «A de auteur ~<Bn(ï~~ authores6' delinquentes ~n~ debet.
f~/tM. C'eA auSipar cette raMbnque les Peres-&Maris ne font point
tenus de payer les dommages & intérêts, ni même les Provi-
fionsalimentairesauxquellesleurs Fils & Femmesfont condam-
à concouru de quelque maniere à leur
y. 7?~M~f. nés moinsqu'ils n'ayent ces crimes
verbo Enfanir. crime, ~bit par leur prince on autrement, ou que,
été commis.dans..des c hofes auxquelles cesFils & Fem-
n'ayent
mes auroientété prépofësde leur part, ou enfin que les Procès
criminelsn'ayent été civilisés.
Pour ce qui concerneles E s c LAVE s, nous avons vu que,
fuivant le DroitRomain lorsqu'ils avoient commisquelquedom-
à & fans la participation du Maître, celui-ci en
mase l't~u
étoit quitte en abandonnant l'E~lave à celui qui avoit reçu le
ce ~g~~ /!o~. Cetufage s'eft
). dommage, qu'onappelloit
encore perpétuéparmi nous,relativementauxEfclavesde i Am~
/~<.
de Ke.«~<f!
fuivant l'article xxxiv. de l'Edit de Mars_i68~, les
rique, OQ,
Maîtres font.tenus des .dommagescommispar leur Enclave
~c~ ~r n'fK~<H~/M~- c~M~ <iquile M~a.f.
t' ~on-~ulement ceuxqui ont commisleCrimeavec deHein
& préméditationpeuvent en être accufés, maisencore ceux qui
l'ont commis dans le PREMIERMOUVEMENT Ion peut
jun(i
dans
acculer pour les Crimescommisdans la Co~
Z.n.§.n- 1 ~M/
}M<M/ ~P<6/
AU DROIT CRIMINEL.~y. ~.777. yf
avec cette dinerence feulement ceux-ci Z. 6. §. 7.
& dans l'J~~e< que reinilitari.
font punismoins Sévèrementque les premiers, Sur-toutlorfque Z.;8. §.8.j~
ces Crimesont été l'effetd'une ju~e douleurou du reffentiment,ad legem/M/. <&
~<~&. <C~<;M~t.
comme Sic'étoit pour venger l'attestât fait à la vie ou à l'hon-
neur de fesProches ou de fes amis Non M/M~y i~a~~Ma/MJ:§.S&
ad C0f/
B/K/'&M~/MjrM/?K~M~O/0/'C~. ~K<'<
Il faut cependantexcepter ,par rapport aux Ccimascommis
dans 1' lorsqu'ilsfont atroces de leur nature, Seq~ii pa-
roît par les circonAancesqu'on s'sHenyvré à deSeinde'taire un
mauvaiscoup, eu qu'on e(t fujet, lorsqu'one&pris de vin, à
tomber dans de femblablesexcès: ils n'e~deviennentalors :que
pluspuni&bles-; &c'eâ prin~palémenteb ces~demiers casant
veut parler l'Ordonnance de FrançoisI. du!moi~d'Aoûtt.<)'6, jMMM~. <&
quiporte, article s
premier, Que ~Me~il par &' e~a* ~y~<. c<~ ;i6.
~<.7.:<
leurdevin /My)~6'g' commettent aucunmauvais ne
<MJ, ~Hr~Ka(§ ~<?.6o.
P~/ï/0/7n<Tt.f/C70n~~H~de /S~M&~ auditdélit 6'</ay<:7!Mg'<
~par/~e~/ï~a~a~6.&
Maisque dirons-nousde ceux qui;<i)ntcommisleCrime dans
le Sommeil, que l'on appelleJV~/m~Z~? il <(ëmMe'quêtant
alors incapables de Dol, ils ne peuvent être accusesni punisi
cependant comme on ne peut pas dire qu'ilsfoientabMument
fans faute & qu'il .peut ie faire que le Crime <bitune&neade
laPréméditationcommencéependant lejour, oud'unë~MimiMe
nourrie depuis long-tems, les Auteurs décident pouf i'M-*
tive & observent&ulemenlquela pei~e dû Ccime~aitteapa"
reille circonftance, doit être moindre que s'il avoit été com-
mis dansun autre tems. De ce nombreeftentr'autresM<<e~
qui s'appuiedufbarage de pluniEUMDojSeurs; maisle&~tjLmpnt .Bt~M~ 7~
de ~Mp& fur ce point me paroît ~e plus judicieux-deeous~il jJ ~77(7~. '>'
J
~'O~.
faut distinguer,uïivaMcet Auteur,i&celu'iqui'acpmBMsle~cMmie
dansle fbmmeilétoit averd defbnamperMiop.Ear.emce cas
il devroit être puni, parce qu'il y.a, dit-il, de fa tau.të, pour
n'avoir paspris la précautionde coucher feul &.defaire &rmer
fa chambre, ou autrementpj'é.v~mri'mcoavténijem: qut ea:p<!)Ut
voit arriver. Maisque~aucoatTaireïligrioroit.ce'MeinnfpeB&c-
tion, & que ce fût pourla premiere'~oM quela'cho~ût'arrivée,
il ne pourroit être ni accuféni puni~pa)r la t-a~cin~dic'ii, que' Z. T~§.
tet'«~. ~'i~~
</o~/KMnj/K~o/o<Bo'M~Mr.
3°. Ceux qui ont donnélieu au Crimepar leur FAUTE,peu-
vent en être accusescomme s'ik .l'avoient&it.parDol., quoi-
~1~ S "fi TUTE S
avec-moins de'rigueur par conséquent 00
qu'ils ofbœntpunis
tous ceux qui tombent dans les cas d'M<~e<
peut accuser
de Négligence,d'impéritie, d'Zr~~MM, d'excèsde Rigueurou
j~tA. t.~M.I. nous avons donné des Exemplesdans la pre-
d'7/ dont
mière-Parties
Une ViLLE une ARMÉE,une COMMUNAUTE, peu-
vent être accuses, commede amplesParticuliers avec cette dit.
~erehcenéanmoinsqu'ellesfont obligées en ce cas-dé nommée
un Syndic pour les défendre,& pour l'Inrh-uctionde la Procé-
dure Sefait contre elle, comme nousle verrons ci-après fous
~M.tl.<~ qui
~0~ <&1679. ie titre de l'c~f
'6~. Les AssÈNSpeuvent être accuféscomme les PRESENS
~dans -ce-casoh leur fait. leurProcès par contumacede la ma-
nière portée par le Titre XVH. de l'Ordonnance de 1670, que
nous auronslieu de rappeller ci.après. Nous obferveronsfeule,
mentici qu'il faut diftinguerparmi les Abfensceux qui pouvant
ne le font pas,-&: refufent d'obéir auxCitationsqui
comparoître
Leurïbnt raites de la part du Juge, &:ceux qui ne parementpas,
en par quelques maladies ou autres
parce.qu'ils ~empêchés Ion
il a les premiers que
causeslégitimes, n'y proprementque
Contumax, que laLoi &les Ordonnances réputent corn.
appelle iLne tient pas à
A. l'égard des derniers, comme
meprétens.
eux d'obéir ils ne ~nt point réputésPré~ens,ni Sujetsà aucune
dure; mais il raut:.pour cela
Poursuitetant que~l'empêchement
~oin d'en les caufes, & de leurs
qu'ils ayent. :)U~iner propo~r
Ëxoines de la maniere le Titre XI. de la même Or-
prefcritepar
donnance. A accuiés y<
Les SouRDS &: les MuETS peuvent être comme.
T:t.§.~M; 7~ del'Ordonnance
les autres~Nous v errons d'après letitre XVIH.
~C.
la Pfocédure qui doit être observée à leur égard; il faut feule-
à la Peine ceux qui ibnt Sourds &:
ment'diainguer, quaht accident. ~orn~
de
Muets naManee, de ceux qui. nele font que par
me ces premiersne font pas cen~s avoir une cohnoifl'anceauffi
les autresde ce qui eft licite -&de ce qui.ne 1eit pas,
parraite'que
il paroît qu'ils nedoivent pas être punis avec la même rigueur
~.M~A.<~<'Cr<M.tanquamM~ MM~SS~ ~MM turpiumque ~C~/MM<Ï.
commis le Crime ENVERS EUX.MESMES
€< 8< Ceuxqui ont membre
comme en donnant la mort oufe mutilant quelque
être accufés comme s'ilsl'avoientcommisenversautrui,
peuvent L'on verra
par la raifonque Mc/no ~7!M~ membrorum fuorum.
d'apress
AU DROIT CRIMINEL.~r. Ill. C~r. 73~
le tit. XXII.de l'Ordonnance, la manierede fairele Pro-
câpres
ces pour ces fortes de Crimes.
o~. Les MoRTSpeuvent être accuféscommelesVivans, en
certains cas qui font marquéspar le mêmetitre XXII. de l'Or.
donnance ravoir, en fait de crimede Z~-M< <~M/M
humaine,Duel, Homicide de foi-même, ~<M/: à /?/&? avecforce
ouverte lorsde laquellele Coupablea K~ nousverrons auilt
d'après le mêmetitre, la manièrede faire le Procès au Cadavre
ou à la mémoiredu Défunt.
10°. Non-seulementtousceux qui ont commisle Crimepeu-
vent en être accuses, maisencore leurs COMPLI CES c'eA-à"
dire ceux qui y ont participéen quelque manière, foiten <:<<&<
à le commettre en -rordonnant co/t/M~/Mapprouvant.Nou~
avons donnéci-devantdes exemplesde ces fortesde Complici.
tés, en traitantdes différentesmanieresde commettrele Crime.
11 Enfinon peut dire en~< que tous ceux-là peuvent
être accuses, qui n'ont en leur faveur.aucunedes Exceptionsque
nous allonsremarquerdans le Chapitre fuivant.

CHAPITRElV.
DeCeK~~7t~pCM~KC~~CM/
T~T Ou s avonsvu fous le titre précédent, que t'Accu&tioa
pouvoit ceSer de troismanièresde la part de l'Accusateur
ou par le <~aM<~M& ou par r~ca~cH~ légale,ou par la Re-
M!/6~p~M!6 <&yM Droits. Il re~e à voir présentementde com-
bien de maniereselle peut cefferde la part de l'Accuse nous en
remarquonsux principales la premiere: fe tire de la Q~ALiT É
de FAccutë, qui le rend incapabiede commettrele Crime la
feconde de la NAT U.RE du Crime qui eftfi leger en hi-méme
qu'il ne peut donnerlieu à aucune peine la ~c~/n~ d'une PRE-
MIEREACCUSATION queJ'Accuse.a déja fubie pour le .même
Crime la quatrieme de faPRESCRIPTION du Crime la c~-
de laM o R T de l'Accuse, la ~y~c enfin de la G R Ac E
<m!e/M<'
du Prince.
Il y a, commel'on voit, cette différenceentre les premieres
& les dernieres, celles-là n'ont l'effetd'éteindre
Exceptions que
~Accufattonque quant aux,intérêts..C~ils, au lieuque parmt
&
74 INSTITUTES
cèUes'ciil y en a qui éteignent tout.à-la-tbis& FAccu~tion &:
le Crime, d'autres qui n'éteignentle Crime que quant à la peine
& non quantà la réparationCivile, d'autresenfinc~uin'éteignent
ni la peine ni la réparation Civile en de certainsCas.
C'eft pour déterminerces diMérens effets& renfermerces Ex-
dans de bornes que nous croyons devoir les dif.
ceptions )uAes
euter ~paremeM fous autànt de Paragraphes.
§.L
~C~HP~ a~ <& ())M~ dé ~CCt~.
Tous ceux quiîle peuvent commettrele Crime, commeétant
du dol &: de la faute néceuaire pour le former ne
MCapables ou /~FM~ les.
auui en être accusés; ainA les Enfans
pëuveht
les Ies-7~, ~bntexemptsd'accusation~
ce qu'on peut direà plus forteraifondes~/K/K<!M~ qui font privés
entièrementde ru&ge de la raifon cependantcela ne doit s'en;-
tendre qu'avec les modificationsrivantes.
i". Quant aux ANIMAUX,quoiqu'ilsne puiaënt être accules
on néanmoins pourfuivre ceux à qui ils appar-
directement~ peut lorl-
tiennent les ces Animaux ont ca-ules,
X.t.~y?~ pour dommagesque à leseon.
paup. ~Ct~ ~'C. que ceux-ci y ont contribué, ~bitpar leur négligence
Af<'M.yw«M< foit en lesexcitant à nuire & à bleue~es PaHans il y a:
tenir,
même des cas où on ne laine pas que de punir les Animauxeux-
mêmes commenous le verronsen parlantdu crimede F~M~
A des ENFAN s, on n'entend parler que de ceux.
'JC.7n/ regard de ducer-
<M'leg. Corn. de font dansun fi tendre, qu'il ne leur permet pas
Siccar. qui âge comme
L. i. t. code, ner le bien & le mal; cars'ils approchent de la puberté
ont atteint de dix ans demi pour les mâles, & neut
J?<f~M~<& s'Hs l'âge
Z.§.t. ans 8c detni les &: d'ailleurs les Crimes dont
M/«r. pour nlles que
ils peuvent, fuivant
(bM'prévenus ~ient atroces de leur nature,
les Loix la Jurifprudence être accufés&:punis dune peine'
de celle de il faut feulement l e cnme-
au.deabus Mort, excepter
une 'entière dans ceiut qui le
d'M~~ qui ~ppo~ë puberté
commet..
les iM-
3~ Pouî-ce qui coMe~e INSENSÉSFuRiEUX, de
BÉCILLES, y il a mêmeraifon pour les décharger 1 accufatio~
comme eux de la liberté defpnt
que les Impubères,étant prives même
~éceuaire pour commettre'le Crime ron peut ajouter
leur faveur, qu'ils font de~
cette co.nudéfationparticulière en
'AU DROIT CRIMINEL.7~ y. 77/: C~.7r. 7!
affezpunispar le malheurde leur état eumFati infelicitas~cM/a~ Z. n.t~/t~.
/o~ ~p/o~M/!tM/ dit la Loi. D'ailleurson ne doit pas crain- Cornel.deSiccar.
~.t7.~
dre que cette impunitépuiffetirer à aucune conséquence n'y O~c.
ayant perfonnequi dansla penséequ'il pourroitêtre un jour dans
le cas d'en profiter, fe portât volontairementà commettre le
Crime; c'eft la remarqued'un fameuxCriminalité. M«~M de
IIfaut cependantexcepter certainsCrimesatroce$qui intéreS~- CMnU/ cap,
fent la Religionc~l'Etat, & qui, à caufedu dangerdeleur con- n.6'
féquences, demandentune punitionexemplaire tels entr'autres
que les crimesde Z<M<ï/~<&M 6* humaine,6cle Parricide, < L. P~a
pour lesquelslesIntentes peuvent être pourfuivis&: puniscomme leg.~'o~. de
Parricid.
tous autres, en quelque tems que cescrimes ayent été commis, /M/. C~.
foit avant foit après là Démence c'eStle fentimentde Gomez& /§.n.7.
de Tiraqueau qui fe fondentfur ces termesde la Loi 14 de Gomc~~Mr.
r~/o~.cap. i. n. 7~.
~.F.F/C.~~E~~T?. ~K/Ka/!K(!M~~<'M<7/ÏJ. y/H. ~<Pœy;~
Maisfuivantnotre Jurifprudenceon ne distinguepoint, en'tait MC/:}. y:.6.
d'Accufation,entre les crimescommispar les YnSenSesc'eSt-à-
dire que ces crimesfoientatroces ou non, qu'ilsayent été com-
misavant ou après la Démence, on ne laiffepasque de procéder
égalementcontr'eux par la voie extraordinaire par la raifon
qu~ilfaut au moinsconflaterla Fureur, & qu'il peut fe fairequ'il
y ait eu de bons intervalles.
Maisde quellemanieredoit fe faire cette Procédure? Et quels
en font les effets?
Comme ces QueStionsfe préfententtrès-fouventdans la Pra-
tique, &: que nos Ordonnancesne Statuentrien de précis à ce
fujet, nous croyonsdevoirlesexaminerici, d'après les Auteurs,
avec toute l'exactitudeque leur importanceparoît demander.
Ou le Crimea été commisdans la Folie ou la Folie eft fur-
venue depuisle Crime.
Au PREMIER CAS, commeil n'y a point de véritablescrimes,
c'eStle cas d'appliquerlesPrincipes& lesraifonsque nousavons
établiesci-devantpour faire déchargerl'Infenféde toutes fortes Z.§./W?K/t.
Z. ~~M;7.
de peines, foit corporellesSoitpécuniaires: ce qui ne doit s'en-
tendrenéanmoinsque fousles deuxmodificationsfuivantes; 1'
ne, que le Crime ne foit point de nature à demanderune puni-
tion exemplaire, tels que ceux de Lèze-MajeStédivine & hu-
maine& le Parricide, que nousavons exceptésci-devant; 1'<:K-
que le Crime ait été notoirementl'eSïetde la folie car fi
Kij
7<? ÏN~TITU TE S
l'Accusen'étoit infenféque par intervalle, & qu'il y eût preuve
qu'il fût tombé dans le Crime au moment qu'il étoit zn<Kc~M
MM/~a~Mil pourroit être condamnéà la peine ordinaire que
méritoit ce Crime c'eAle fentimentdes Auteurs, & entr'autres
7;< Clar. de Farznacius,qui conseillemêmedans le doute de s'apurerde
$.).~B~. 60.
.F<M)M< ~M,9~. la perfonnede Hn&nfe, & de le retenirdanslesPrifonspendant
~<. n, un certain tems pour voir s'il viendraà réHpi~cenceaprèsquoi
fi la Folie continuede maniereà ne pouvoirplus efpéreraucun
amendement, il faut ou le transférerdansl'Hôpital des Fous~ ou'
le mettre à la garde de ~es-Parens.
Il y a même des Auteurs, qui prétendentque pour pouvoir-
condamnervalablementl'Accuféqui n'eft infenféque par inter-
valles, ce n'en:pas affezqu'ilfoit prouvé qu'il ait'commisle Cri-
me dans un de ces intervallesdilucides, mais qu'il-faut encore
que cet Accufé foit reAé dans ces intervallesdilucides pendant
tout le tems qu'on lui a induit fon Procès afin qu'on pût dire
qu'il a été en état de fe dérendre.Ces Auteursajoutent que c'e~
aux Parens de l'Intenteà prouver la continuité de fa Démence-
pendant un tems conndérable~ fans quoila préfomption éît toû-
jourspour lesintervallesdilucides~o/o~p/~&ïH/ a/~Mo~
M/~pMcontinuumargult ~ac~a ~a~t c eft la Doétrine de'
Zachiasen fes Queif. ~~cc-~g-~ decif.z. 6' 3.
La Folie fe prouve ordinairementde trois manières ou par
les73!/ccMM~ ou par les Faits, ou par le Rapportdes Médecins
maisde ces trois manieres celle du Rapport des MédecinseA
la plus ~re\ fuivant l'Auteur que nous venons de citer parce
~ue, dit-il, la Folie eAune maladiede cerveauque le Médecin
eApIus en état de eonHO~tt'e que tout autre.
Pour que cette preuve foit juridique, fuivantnotre ufage, i1
fauttrois chofes !°. que le Juge interrogel'Accuseen particu-
lier cet interrogatoiredoit rouler fur tout ce qui peut conduire'
à faireconnohre6 la Folie eft vraie ou feinte 2°. il doit le faire
vifiter par les Médecins, auxquelsil fait prêter fermentavant la'
viute &:leur rapport, pour qu'ilspuiffentavoir foi en Ju~icc
a°. faire une Enquête des ades de folie que l'Accuféauroit pu
faire tant en pféiënee qu'en l'abfëneedu Juge & dansun terns.
où il ne pouvoit pas jfbupeonnerqu'onl'obfervoit, pour ravoir
fi ces faits ont été continusdepuisla Folie furvenue ou feule-
ment par intervalles; &fi auparavantl'Accufationil yavoitdéjà'
eu des ac€esde folie (ce qui eAune forte ppéfbmpHonpour a~
AU DROIT CRIMINEL.~AT'.7/7. C~p. 77
j~urerla vérité de la Folie furvenuedepuis). Cette Enquêtepourra
être faite fur Requête préfentée par les Parens, & ceux-ci pour-
ront même en indiquer les Témoins, mais il faut en même tems
le concours du Minutere Public pour éviter tout fbupcon de irau"
de & de fubornation des Témoins.

Au SECOND CAS, c'eSi-à-direfi la Folie eft furvenuedepuis


le Crime, il fautencore distinguer ou elle eft furvenuependant
le cours de l'Intrusion ou elle eft furvenuedepuisl'Instruction.
& avant le Jugement, ou enfindepuisle Jugement & avant fon
Exécution.
Lorfqu'elle eft furvenue pendant le cours de l'Inflruflion c'eSt-
à-direavant ou mêmedepuisla confrontationcommencée,alors
le Juge doit furfeoirtoute Procédure, & s'attacheruniquement'à
constater la vérité de cetteFolie de la maniereque nousvenons
de l'expliquer, afin de ne point s'expoferà faire une Procédure
6'uSIraioire parce qu'en effet ou l'AccuSeeft réellementFol
ou il feintde rêtre s'il eft Fol, il efthors d'état de fe défendre,
s'il ne l'eft pas, il s'efforcerad'autantplusde le paroître, dansla
qu'on ne fait cette Procédure que pour acquérir des preu-
pensée
ves ~um~antes contre lui. On ne pourroitpas continuerl'InAruc-
tion par Contumace, fousprétexte que la Loi comparel'Infenfé
à un Abfënt, parce que, çommeremarquejudicieusementJules
Clare, on ne peut pas dire de cet Infenfécommedu Contumax,g
eft cenfé confeffer fon Crime par fa ruite on ne pourroit
qu'il
non décerner un Curateur à cet Infenfé, comme à l'Ac-
pas plus
cufé fourd& muet, parce qu'il ne pourroit pas inftruirece Cu-
rateur, commefait le dernier, par fignes ou autrement; en un
mot, tant que nnitruction n'eH point achevée, on ne oeut pas
dire que cet Infenféfe foit défendu, & con~ëquemment il ne peut
être fujet à aucune condamnation, même pécuniaife. Ces rai-
Ionsfont tiréesdu mêmeAuteur, qui combatfur ce point le Sen-
timent de Balde. ~c~.
fi l'événement de la Procédure que ferait le ~<<t/?.60. n.
Cependant, par
conAater la Démence, il y avoit encore du doute fur
Juge pour
la vérité de cette Démence, il paroît que le Juge pourroitalors
à la Confrontation, & en y procédant interpeller l'Ao ~.C<!«/?.~3~
procéder fai-
cufé de répondre catégoriquement, afin que fi ce dernier < 10~

foit des réponfesdifparates& extravagantesen.affectantd'être


Fal les Conn-ontatioaspuiSIëntSuhuStgt contre commecelles
7~ INSTITUTES
faites contre un Muet volontaire dont il eft parlé fousle Titre
XVIII. de l'Ordonnance, ces réponfesaSîectées& hors de pro.
devant être comparées au filence volontaire de l'Accufé. Il
pos la faite
même que fi pendant le cours de Procédure pour
paroît
découvrir la vérité de la Démence,quelqu'undesTémoins prin-
étoit venu à décéder, on pourroit faire une Con&onta-
cipaux
tion littérale de la dépofitionde ce Témoin à cet Accufé, dont
la feinte ne doit pas lui être plus profitableque feft la tuite à un
AccuCécontumax.
Mais fi la Folie n'eStfurvenue qu'après l'entière InStrucUon
c'eSt-à.direaprès que l'AccuSëa fourniSesDéSenSës,p~<Sbp/~
~M/!o/!K~ comme dit Jules Clare, alors c'eStle
c~yMa/'M/n
cas, fuivantcet Auteur, de prononcerquelquepeine; maiscette
comme on vient de l'observer, ne doit être que corporelle
peine,
ou pécuniaire, & ne peut aller jusqu'à la mort. Cependant fui-
Brunlau en vant notre derniereJurifprudence,attelée par Bruneau, lorfque
fes Obferv.C/M!. l'Instructiona été faite
par un premier Juge, celui-ci ne peut Se
~<. t. <«. ~7. fol depuiscette Inftruc-
iK<W.I*< difpenfer de condamner l'AccuSë d evenu
à la auroit dû fubir lorfqu'il a commis le Crime;
tion, peine qu'il
& il n'y a que les Cours Supérieures& autres Juges en dernier
reffortqui puiffientmodérer& adoucirla peine en ordonnantqu'il
fera enfermé, ce qu'ellesne font néanmoinsqu'aprèss'être aSIu-
rées de la véritéde. la Folie par des Enquêtes qu'ellesfont Saire,
tant fur les lieux que dans la Conciergerie.
EnSin, fi lafolie n'eStfurvenuequ'aprèsle Jugement qui con-
damne l'AccuSëà mort, cette condamnationdevroit-elle être
exécutée Jules Clare qui fe fait cette queSHon,fe détermine
la négative fur le fondement de ce motif d'humanité qui
pour
nous doit faire regarder l'InSënSe comme SumSamment puni par
fa propre folie mais il ajoûte en même tems que cela n'empê-
che point que le Jugement ne puifle être exécuté Surfes Biens
aux telles quela Confifcation, l 'Amen-
quant peinespécuniaires,
les Scies Dépens, dont la Partie ci-
de, Dommages-Intérêts~
vile peut pourfuivrele Recouvrementcontre SesHéritiers pré-
ou contre le Curateur qu'il lui faut nommerà cet effet.
fomptifs,
Ce fentiment a été adopté parmi nous avec les Modifications
fuivantes.10. L'AccuSédevenufol depuisla condamnation,n'eSt
de la Peine de mort que lorfque le Crime pour lequel
déchargé
il eStcondamné, n'efl point du nombrede ceux qui demandent
une punition exemplaire, tels que ceux exceptésci-devant par
AU DROIT CRIMINEL,~~r.~7. C~ 79
les Auteurs, & pour lefquelsl'Ordonnanceveut que le Procès
foit fait au Cadavre ou à la mémoiredu Défunt. 2". En le dé-
chargeantde la peine de mort, nousle déchargeonsen même
tems de celle de la Confifcation, qui en eft une fuite, fuivant
cette maxime de notre Droit François qui conflfque le Corps, ~M<)~M~,
co/t/~M~F~/M. 3°. Il n'y a lieu au RecouvrementdesDépens ~&4.
fur les Biensde cet Accufé que dans deux cas. L'un, c'efUorfL
qu'ils ont été prononcéspar un Jugement en dernierreffort, &
non point par une Sentence dont il y ait Appel,parce cet
que
Appel éteint la Sentence, en même temsque lesDépensqu'elle
a prononcés, fuivantcette autre maxime qu'en matière crimi.
nelle appellattoextinguitjudicatum.L'autrecasoù lesDépens
peu.
vent être recouvrés, c'eft lorfqu'il y a une Partie civile car fi
le Jugement étoit rendufur la Pourfuitede la Partie
publique
feulement,celle-cine peut en prétendreaucun, par la raifonque
le Roi ou les Seigneursqu'elle repréfënte, font tenus de rendre ~/R~N~
la Juftice fans frais à leurs Sujets. Il faut cependant tMr<. t. tit. ~Of
excepter
certainesProvinces, commela Franche-Comté, où il eft d'un JMax. 7.
u<ageimmémorial,confirmépar uneLettre de M.le Chancelier
BoucHERÀT,que l'Accusecondamnéà quelquepeine, eft aufR
condamnéaux Dépens, quand mêmeil n y auroit point de Par-
tie civile, & que le Procureurdu Roi ou du Seigneurferoitfeule
Partie au Procès.
IL

Exception tirée de la Nature du Crime.


Cette Exception a lieu dansdeux cas; ou lorsqu'iln'y a point
de véritable Crime, c'eu:-à-direqu'il n'y a eu nibol ni Fauted&
la part de celui qui l'a commis ou bien, lorfque ce Crime @A
léger de fa nature, qu'il ne peut fairela matièred'une Procédure
criminelle.
Nous avons donné des exemplesdu premier cas, en parlant
des Crimes commispar cas fortuit, ou dans la nécentté.d'une
détente nous avons obfervéen mêmetems que/quoi'
légitime
qu aux termes des Loix, ces fortes de Crimesne foient point
puniffables, ni âijets à la Pourfuiteextraordinaire; cependant
lor~qu'its'agit d'Homicide& autres de cette efpece, contreIeC'
quels les Ordonnancesont prononcé la peine de mort, on ne
hiHepas dansnotre ufagede pourfuivreextraordinairementceux
go INSTITUTES
ont eule malheur d'y tomber, &; mêmede prononcer contre
qui
eux la peine portée par les Ordonnances tellement qu'ils ne
peuvent en être déchargésque par la grace Spécialedu Prince,
s'en eft refervé le pouvoir de la maniere que nous le verrons
qui
ci-après.
Nousvoulonsdonc parlerprincipalementici de l'Exceptionti.
rée du fecondcas c'eA-à-dire,lorfquele crimeeft Siéger par lui-
mêmequ'il ne peut donner lieu à aucunepeine, maisfeulement
à quelquecondamnationpécuniaire. De ce nombrefont de nm"
verbales 8c autres délits femblables, qui ne pouvant
ples Injures
donnerlieu qu'à des dommages& intérêts, ne doiventêtre pour-
fuivisque par la voie civile cela eA recommandéexpreffément
aux Juges par différentesOrdonnances& Arrêts de Règlement.
P/M~-f<r~t/ L'Ordonnancede i ~39leur en fait une injonctionexpreffedans
de c~r. de l'Or-
t/C/M.de 1670. toutesles matieres depetiteimportance,ce font festermes. Par un
t.~9* Arrêt de Reglementdu Parlement de Befançondu 4 Septembre
ï 698,qu'on voit inférédansle Recueil desEdits & Déclarations
tome t. de ce en ce Parlement, Défenfes expreffes font faites aux
enregiArés
!S~'
dé fon Renbrt de procéder criminellement dans toutes les
Juges
matieres qui peuventêtretraitéesc:M~f, à peine de dépens,
,'intérêts des Parties, & d'être puni comme Co/:cK~.
dommages la~~M
& Cela quandmême ilsen<ÏK/'0~ été requispar
fonnatres,
civile. L%
Cependant; quelquefageque ~bitcette précautionpour empê<
cher lesvéxationsodes abus qu'entraînenéceuairementla tacilité
d'admettre la Procédure extraordinairedans lesCrimesde cette
il faut convenir qu'elle ne s'obferve pas exactementdans
efpece,
notre ufage & que rien n'eAplus communque de voir dans les
cas même dont nousvenons de parler, qu'on commencepar la
Plainte &l'Information,fousprétexted'auurerpar-làpluspromp-
tement la preuvedu Délit, qu'on ne le feroit par la voie civile;
le civilifela Procédure, & renvoie lesParties
après quoi, Juge
à l'Audience.Mais après tout, l'avantage peut réfulter de
cettePratique n'intéreSantuniquementque 1Accusateur,doit-il
fur celui de l'Accuser &: peut-il Servir de titre fuffi-
l'emporter
fant pour faire fubirà ce dernier l'appareil humiliantd'une voie
odieufe telle que celle de l'Accusationqui annoncedes peines
ne mérite point, & qu'on fçait même qu'ilne pourra jamais
qu'il
fubir par l'événementde la Procédure? Les exemplesfrappans
dont retentiffenttous les jours nosTribunaux, font allez fentir
la
AU DR.OIT CRIMINEL. 8ï
C~r.
Ïa neccŒtëde profcrirepar un bon Reglementune maximeauuï
dangereufe& aufHcontraireà l'esprit des Loix &:des Ordon-
nances.
§. III.
Exceptiontiréed'unepremiere ~cc~Mo/: ~'<ï déjafubi~cea/?<
Nous avons dit qu'un Accufé qui-avoit fubi une premiere
Accusation, ne pbuvoit plusen fubirune fecondepour le même
crime Qui de c/M/?H~c<? in accufationem ~<~3'Me/?, ab.alio L.Quide crimine;
~~6/' eodemcriminedeferrinonDO~. g.ce~.A~cm/af.
La fageffede cetteMaximefondéefur ces deux raifonsparti- j!<:Mj$. </<~<c~ t.
;<

culières fune, de ne point compromettretrop fouventla vie L. Hisdetamen, §t


d'un Citoyen l'autre, d'empêcherque par l'événementde ces «& ~M~.
~<M&. ~<&
différentesAccufations,la peine ne vienne enfin à furpafferle )MM.caup. 6'<f<-
crime, l'a fait adopter SucceSEvement & par la difpofitiondu hul.
Droit canonique& par la Jurifprudencedu Royaume c'e& ~C~.ip.~
de-là qu'eft venue la regle /zc/! in ~/M. ~/Mj l;M<t/?.~t
Cap. M«'<j;
AmS~ il fuffit le
que Crime, qui fait l'objet de la nouvelleAc- de ~c«/o<.
cufation, foit precifémentle même que celui dont on a été ac-
cufé précédemment( n'importe que ce foit par le mêmeAccu-
fateur ou par un autre que celuiqui l'avoit dé~ré pour la pre-
mière fois) pour que cette nouvelle Accufationne puiffeplus
être écoutée fed ~o.cK~<m eodeman ?6 ab alio accH/Do~ ~/<'m~<!t
videndum6/?. t~.
D'où il fuit, que quelquenouvellepreuvequi furviennecontre
cet Accufé il nepeutplus être pourfuivipour le mêmeCrime,
~bitqu'il en ait été déchargé, foit qu'il ait fubiunepremierecon-
damnationà cet effet.
Cependant, commed'un autre côté il importepour le biende
la ?umce &:de la Société, que le Crime ne demeurepoint im-
puni, on a cru devoir apporterà cette Maximecertainesrécrie-
tions qui l'empêchentde dégénéreren des abusencoreplus dan-
gereux que les inconvéniensmêmes qu'elle tend à éviter.
Une PREMIERE EXCEPTION tirée de la Loi Si cui, $.
<&~ccM/ c'e~ lorfquele nouvel AccufateurpourfuituneIn-
jure qui lui eAfaite ou à fes Proches, & qu'il juftinen'avoireu
aucune connoiiïancede la premiere Accufation Si is quiHM/!e
~c~M/- extitit fuum ~o~/M~KM~ ~ccMM~~~o/'<~ ac-:
CM/fMo/M/a c~ alio {~?~<
L
INSTITU TE &
Il eit vrai que la Loi ajoûte qu'on ne doit recevoircettenou-*
/M/.Clar, v~IleAccufationque pour grandeCaufe, ex MK/a;c'eSt-
/7MF/M
<7' à-dire, commel'expliquentles Auteurs, quil faut quil s'agir
d'Injures extrêmementatroces..
Une AUTREEXCEPTION,fuivantl'Auteurde la Glofefurla
même Loi Si cui, c'eft lorSquele fecondAccufateurprouveque
Je premiera coHudé avecrAccuïë~cM~jp~~c/'K~p~~o-
lis ~CCM/~M/M~
Une TROISIEME EXCEPTION fondéefurla Lo~ au~.
<&P/-<Bys/ïMf. c'eit lorsqu'ileft prouvéque le Jugementd'absolu-
tion a été Surprispar le dol & la fraude de FAccuSë,& fur de'
fauffesPièces c'cStreSpeced'un Arrêt du Parlement de Tou-
Catel. 9. loufe rapporté par Catelan.
~.t. Une QUATRIEME EXCEPTION tiréede la Loi, ~a~<&c~/KM~
au Code <&~CM/a~.c'eft lorfqu'unmêmefait a produit dinérens
Crimes rAccuSationde l'un n'empêchepoint celle de l'autre
pourvu toutefois que ces deux Accufationsfoient faites par des
perfonnesdiSïérentes;~M~M ex 6o<nyae?(?p~/ï/M<ï cy~MaMa/~
C&~M/6* K7!0C~~TM M dCeK/aMO/:6/n~<e/'K <&~M~J~ <H~
/!<M!Drohibetur a~alio ~7T.
Une CINQUIEME EXCEPTION,c'ëStlorfque.le SecondAccu-~
fateur rapporte desPreuvesdiSïérentes~ ôc plus fortes que le pre-
mier, &: qu'il s'agit d'ailleursd'un Crime extrêmement grave~
Ord. AYRAUTqui remarquecette Exception, rapporte à ce fulet un
~'f./tf.
exemplemémorabledansla perfonned'unGentilhommeBreton~.
qui, après a voir.été abfousde Fratricide fut repris quelques.
années après, &exécuté pour le mêmeCrime, fur la déclaration:
de fon DomeStique& furles preuves évidentesque celui-cien
adminiftrapour lors: il eft vraique cet Auteurobferve en même:
tems que ce fut le Parlement& non le premierJuge qui pro-
nonça fur cette nouvelleAccufation.
lui, C& /<'<;< Sur quoiJuLESCLARE,qui atteSteauSH la mêmeException,,
MM<c. obferve qu'il faut distinguerentre l'Absolutionqui a été Sbndée-
iur le défaut-d'eg du Crime & celle qui n a été occanon-
née que par le défautde preuve; il conclutavec PoNTANUSy.
fut la Coûtume de Blois, que c'eAdans.ce derniercas feulement
qu'il y a lieu d'admettrela nouvelle Accufation & il cite à ce
fujet le chapitre ~.F<K'm~ EXTRAde C/M~
Une SIXIEMEEXCEPTIONfondée Surla Jurifprudencedes,
Arrêts, G'ej3:qu'il ne fuffitpas que la fecondeAccuSatioafoit
AU DROIT CRIMINEL~r./77. C/r.' 83
forméepour le même Crime, maisil faut encore qu'elle Soitdi.
rigëe contre la même perfonne ainfi par exemple un Parti-
culieraccuféd'un Meurtrepour lequel un autre auroit déja été
jugé & condamné, ne pourroit pas oppofer la Maximenon~f
in ~n pour fe faire renvoyer de la nouvelleAccufationinten-
tée contrelui c'eStfur ce.fondementquepar Arrêtdu Parlement
d'Aix, rapportépar Boniface, l'Accufationde Meurtrefut reçue ~Mt~MMtl.
contre levéritableMeurtrier, nonobstantla condamnationà mortF part. i. <
avoit été exécutée contre un autre Particulier J
t. fA. ) 8.
qui qu'on avoit
fauffementaccufé du même Meurtre.
Une SEPTIEME EXCEPTION,c'eStqu'il ne fuffitpas que le
Jugement quieStintervenufur la premiereAccufationfoit SIm-
plement provifoire&"d'7/?/-H&'o/!maisil faut qu'il contiennela
condamnationoul'absolutiondéfinitive de l'AccuSë,pour que ce-
lui-ci puîné reclamerla Maxime, nonbisin idem c'efi ainfiqu'H
a été jugé par un Arrêt du Parlementde TouIouSë,rapportépar
Catelandansl'endroit cité.
Enfin une HUITIEME EXCEPTION,c'eft que l'Accufé, qui a
été pourfuivià la Requête de la Partie publique, & qui a même
fubila peine.portéepar fou Jugement, peut être pourfuivide
nouveaupar la Partiecivilepour fes dommages& intérêts, fans
qu'il puiffefe prévaloirde la Maxime, non&Min idem; c'@St ce
qui a été jugé en faveurdes Créanciersde l'Accufépar un autre
Arrêt
< du mêmeParlementde Touloufe rapportét ipar Catelan,a
<y
ibidem.
§. IV.
Exceptiontiréedela ~c/y~
Suivantla diSpoSition du Droit, toutesfortesde Crimes peu-
vent être effacéspar le laps d'un certain tems qu'on appelle
Prefcription.
Cette diSpoSItion eStfondéeSurdeux motifs égalementfavo-
rables, qui l'ont fait adopterpar notre Jurifprudence l'un, tirée
de la CharitéChrétienne,qui fait préfumerle pardon de l'injure
par le Silencequ'a gardé celui qui avoit intérêt de s'en venger;
l'autre, fondéfur les principesde l'Humanité même,qui faittoâ-
jourspancher en faveurde l'Accufé, & ne permet pas qu'on le
puniffede nouveaupour un Crime qu'il a déjà SumSamment ex-
pié par les frayeurs continuellesdont il a été agité pendant un
&4 INSTITUTES
tems con~dérable. A quoi l'on peut ajouter l'espèce d'~o~S~
où fë trouveroit cet Accufé de fe procurer, après un fi long tems,
les Témoins &les Preuves néceilaires pour fa ju~incation.
Cependant, comme il y a de certains Crimes, fi atroces deleur
nature que leur impunité ne pourroit manquer d'entraîner des
conséquences extrêmement dangereufes, Se que l'on n'eA préui'-
mé avoir ceffé de les que par l'ignorance ou l'impoC-
pour~ivre,
6bilité ou.l'on étoit d en acquérir fa Preuve on a cru devoir les
excepter de cette règle générale..
Ce&Crimes Sontceux de LEZË-MAJESTÉ AUPREMIERCHEf,
<& Se le DUEL
lorsqu'il a.été Suivide Plainte il y en a encore plu-
l'Edit des Duels la le
du mois<6~< Heurs autres, tels que le Parricide, ~~c/MM/z ~< ~!M~
'679' & r~o/?~/M~ que les Loix Romaines déclarent n'être Sujets~
J?~0<&<!Kfur aucune mais ces Loix ne
louet, lett. C. Prefcription 7!u&j7/'<B/c/'yMOKe/~)~
/?M.~7..a.&
doivent s'entendre fuivant nos meilleurs Interprètes comme
.CujAS &;GODEFROY,que des Prescriptionsquiibnt au-deHbus
de celle de vingt années, MK~ar/M~ T~fre~~a~; c'eA la
remarque qui fut faite par le célèbre Avocat Général Guillaume-
François Jo!y de Fleury, lors. del'Arrêt du 11 Mai. ~711,. rap~.
porté au VI. Tome du journal des Audiences..
Ainn, à l'exception,des crimes de Leze-MajerEé& de Due!
T~o~. AZtf. il eit certain, parmi nous,.que toutes fortes de Crimes peuvent
en fes Regl. duDr..
/tf. ch.
s'éteindre par la Prefcription.
jFr<M{:. 4.
t&.Y~9. Mais que! TemseA néce~aire pour accomplir cette Prescrip-
tion ? Depuis quand doit-elle ~ë compter? Et quels en font les
e~nets?Tels font les trois~ObjëtsImportansqui nous re&ent à dis-
cuter &r cette matière..
J9~ 7~/KJ~ee~a~ JPÛM/KK<&!~M/! en JK<!KC/~
C/T/MM6/
Ce TEMSe~ dinérent fui vautles différensCrimes il y a des
Prescriptions de ~<a~/oK/y feulement, il y en a d'une an/z~
il y en a enfinde CM~~ & même de années.
Z. !<&. CO~.<~ Nous ne parlerons point ici de la Prescription de deux années-,
'1)0/0. établie par le Droit Romain. en matiere <~J9c/, &: pour la'.Pc-
.E.M~.K<MM
ter/MM«m~MJ. de l'In~ance criminelle nous avons aHujetti le Dol~.
/-6/'3p~o~
Mornac,.fur
la Loi dernieredu
lor~u'ileA pourïuivtcriminetlement 8c qu'il mérite peine a~lic-
tive ou infamante, a la Prefcription ordinairedes autres Crimes,.
code, de /?e/~
&; à celle de dix années lorsqu'il eit pourfuivi civilement par 13.
~Oi&de la jR~/c~p/
AU DROIT CRIMINEL.~4 J!r. ~r.
A l'égard de l'iNSTANCE CRIMINELLE, e'eAunPrin"
€!pe contant parmi nous, qu'elle n'eA point fujette à la Peremp-
tion comme l'Inflance civile. Ce Principe eft fondé fur l'Ordon-
nance de Rouffillon & il eft attelé par M. l'Avocat général ~EfOAT.v~
~</?. de Droit,
Joli de Fleury dans fon Plaidoyer, lors de l'Arrêt du 11 Mai verbo~rem/xma.
1711, que nous avons cité ci-devant. Iln'y a, fuivant la remar- FoAT/f. tomeI.
r

que de Bretonnier d'après Boniface que le Parlement de Pro-


~f.M.t;
~om<<)',t.o.
vence qui n'admet aucune distinctionà cet égard. M. i~r

La PREMIEREESPECEde Prescription uSitéeparmi nous, eft PRESCRIPTION de


celle de quarantejours, qui a lieu fingulierement en matière de quarante Jour!<
BLESSURESelle elt fondée fur ce Principe établi en Médecine,
que tout homme bleffé d'un coupmortel, eft cenSene pouvoi!*
vivre au-delà de quarante j,ours. Mais cette Prefcription, fui-
vant les Auteurs, ne décharge l'AccuSëque de la peine de Mort
attachée à l'Homicide, & non point des autres peines pécuniai- homicid.
~/M/.C/§,
res qui peuvent réfulter de la BIeSïurequ'il a faite, non tenetur Rt~ in <X)<f~"
(~ ccc!/o,fed M/MM/Mvulnerato, dit JuLES CLARE.Cet Auteur 6~).
cas l'Accufé être con- Mornac in L. tt-
ajoute, que même dans ce dernier peut ° <7.. ~K</t
damné à des peines amictives Suivantles circonftances du fait,
du lieu, des perfonnes & de la manière dont cesBIeuures ont
été faites.
Au reAe, il y a deux cas, fuivant ce même Auteur, où cette
Prefcription ne peut décharger l'Accufé de la peine d'Homicide.
L'un,. c'eA lorsqu'il y a eu continuité de Maladie depuis les qua-
rante jours écoulés fans qu'on pût imputer aucune faute la
perfbnnebIeHée, & que la mort eft furvenue quelque tems après
ce délai. L'autre, loriqu'il eA prouvé, par le Rapport juridique
des Médecins, que la Mort n'a été occauonnée que par les bleC-
fures.
Ces deux Exceptions ont été adoptées par notre îuri~pru-
dence, fuivant laquelle, c'eA par le rapport de&Médecins &
Chirurgiens qu'on doit principalement ~ëdécider en pareil cas.,
parce qu'il peut arriver que le Blelîe ne meureque plu~eurs mois
après, quoiqu'il n'ait ce&éde languir depuis ce tems-Ià & qu'il
ne foit jamais relevé de fbn lit. C'eA fur ce. fondement que par
un célèbre Arrêt du mois de Janvier 1631, rapporté au premier
Tome du Journal des Audiences, la. Coura adjugé, fur les Con.
clunons de M. l'Avocat général Talon, des Réparations civiles
à uneVeuve dont le Mari bleHë étoit décédé après les quarante
3<~ IN S TI T UT ES
jours, nonoMant cet axiomede Médecine dont on voulut &
prévaloir alors ~~Mû/K~y~'n~M/MM naturammorbimutare
/0~~ /&M <?<:M/M/!Mnon utiquefit reus OCC~O/!M.
Ainu iln'eApas douteux, en partant de cesExceptions, que
fi incontinentaprès la bleffure, i'Accufëavoit été pourfuivipar
la voie extraordinaire & que le Procès criminel après avoir
~té civiliféfur le Vu des charges, avoit été terminé avant les
quarante jours par une Simple Condamnation à des peinespécu-
niaires pour raifon de la bteuure, & que cependantleBleffé fût
mort avant ou après ces mêmesquarantejours écoulés, on ne
puiffe en ce cas reprendrela voie extraordinaire, &le pourfuivre
comme coupabled'Homicide, parla raifonque la premierecon-
damnationn'avoit pour objet que la bleffure& non l'homicide
qui s'en eft enfuivi, & qui eft un crime différent; que d'ailleurs,
aux termes de l'Ordonnance, la Civilifatioiz d'unProcès n'empê-
che point qu'on ne puuïë reprendrela voie extraordinaire,même
après la Sentencedéfinitive.

~RSSCRIPTÎON La SECONDE ESPECE de Prefcription eft celle d'une a~


d'uce Année. a lieu en matiere d'INJURES ce qui s'entendfeulementdes
qui
verbales ou par écrit, & nonde la Réelle, qui, fuivant
Injures
les Auteurs, ne peut fe prefcrireque par le laps de vingtannées.
Cette di~érence, qui eit marquéepar l'Arrêt de Réglement du
1 666, eA &)ndé Sur ce que l'action pour les Injures ver-
ï 3 Mars
bales avoit été introduiteoriginairementpar le Préteur,dont les
fondions ne duroient que l'espaced'une année; au lieu que les
Injures réellesétant mifcsau nombredes véritablesCrimesdont
î'acûon venoit de la Loi, ne pouvoient ~e prefcrireque par un
même espacede tems que ceux-ci mais la -raifonparticulière
fait adopter parmi nous, fe tire de ce que les Injures ver-
qui fa
bales ou par écrit étant plus legeresde leur nature que lesRéel-
les, ellesfontauffi cernées fe remettre avec plus de racilité, 8c
n'avoir befoinpour cela que du con&nterReuttacite de celui qui
les a reçues, & qui n'en a point demandé la Réparation dans
l'année.
Mais pour qu'on puiffepréfumerce Confentementtacite de
la part de celui qui a reçû l'Injure, il faut néceSairementqu'il
j~G~~z.~i~ ait qu'il en a eu connoulance enforte que ce n'eA que
y preuve
e~/<ff. 10!.
CM- du jour feulement qu'il a pû probablementêtre informéde cette
~C~~V,
<roy.M. 7. M~.7. Injure que commenceà courir cette Prefcription.
d'8.
~U DROIT CRIMINEL. ~r.7~. C~
LaTRoisiEMEEspECEde PrefcriptioneStcellede CMyPRBSCRIPTÎOH-
années.Cette Prefcription a lieu principalementdans trois cas. dednqAnn~s,
1°. En fait d'ADULTEREcelle-cia pris fon origine dansla diS-
poSitiondu Droit Romain. Elleeft fondée commele remarque
M. l'AvocatGénéral Guillaume-FrançoisJoly de Fleury dans-
fon Plaidoyer, lors de l'Arrêt du n Mâi-i~n~ que nous avons,
cité ci-devant, fur ces deux motifs particuliers fçavoir, d'une
part la .~o/!M/MMo/!~M~ du Mari que ce crime concerne'
uniquement & de l'autrele jR~ de la Femme marquépar
une meilleureconduite.
2,°. Cette Prefciptionde cinq aw!~ a encore lieu en faveur.
desHéritiers d'un AccuSë, à la mémoireduquel on ne peut p}u~
faire le Procès après l'expirationde cinq années, fuivantle in-
timent desAuteurs fonde fur les Titres du Code & du DigeSte
.2v<?~/?<:M ~/K/!c?<?w/M/)<?/?
yMM~KM~N ~ M~a~r. Il faut cepen-
dant excepter les crimes de Leze-MajeSté,& autres pour lëS~-
quels l'Ordonnanceveut qu'on faffele Procès à la mémoiredu
Défunt.
3". Enfin cette Prefcription a ~té introduitecontrel'AceuSë
contumax qui ne fe représente point dans les cinq années, à
compter du jour de l'exécutiondu Jugementqui a été renducon-
tre lui.. ..i l
L'effet de cette dernièrePrefcriptionne conS~epas, comme
celuides précédentes, à SaireeeSïerl'AccuSation,puiSqu'ëlleSup~
pofë au contraire cette AccufationSumSammeni ittS~ruité mais
feulementà aSïurerl'effetdes Condamnationspurement pécu-
niaires qui ont été prononcéescontre l'AccuSëcontumax, tout
comme Sielles avoient été prononcées contradictoirement.par
Arrêt. L'on dit purement pécuniaires- parce que cette Prescription-
n'empêchepoint d'ailleurs, que l'Accuféne puiSIeSerepréSentet'
après ces cinq années, & même en quelque tems que ce Sbit~
pour SejuSHnerde FAccuSation,& fe faire renvoyer abSouspap
tin nouveau Jugement. Il peut même, après ces cinq annéesy
faire ceflèrl'effetde ces Condamnationspécuniairespar rapport
aux Meubles& Immeublesqui ont été confifquésfur lui en ob-
tenant des Lettres'pour ~'J9/-<M~commenous le verrons
ci-a
ci-après~ (
MAisSfi cet Ac.cuSevehoità décéder SansVetrerepré'Senté-
dans les cinq années:-non feulementlesCondamnationspécu-
niaires pourroient s'exécuterfur S~SuceeSon mais il Seroicd@'
ÏNSTITU TE S
plus réputé mortMy~/MM~ du jour même de Fexécutiondu Juge"
ment.de Contumace,il ce Jugement prononçoit la Condamna-
tion à mortou auxGaleres, &:Banniffementperpétuel de ma-
nière qu'il n'auroit pû dès-lorsvalablementdi~poierde fes Biens,
ni recueillir les Succédionsqui feroientouvertes à fon profit.
Amït toute la différencequi fe trouve entre l'Accusecontumax
qui décède pendant les cinq années & celui qui décède après
ce tems, c'eAqu'au premier casfa Veuve & ~ësParens feroient
teçûs à purgerla mémoire, conformémentà l'article premierdu.
Titre XXVII. de l'Ordonnance,au lieu qu'ilsne le pourroient au
derniercas, quepar une Graceextraordinairedu Prince, & après
avoir obtenu des Lettres pour ~r Droit.
.Suivantla Coûtume de Bretagne(art. ccxxviij.) Factiondu
Crime eA éteinte par cinq ans, tant pour l'intérêt public que
civil, s'il M'y<<~<H~ ~'7/o/~<!Mp/~ ~KyK~cas ~~yaura
dix ans,

fMMM'PTIoN La QUATRIEME ESPECE de Prefcription e~ celle de


dedixAm~es. j~a:&~ qui -alieu dan$le crime de SIMONIE ;.maiscela ne
'TotHW~&K. doit s'entendre,Suivantles Auteurs, que relativementà l'acUoti
:$.~rr.;9.
.que produit ce Crime contre le Simoniaque; c'eit-à-dire, que
f <pM,/«'.}.<«-
t~. le PoSëiÏeurdu Bénéficeacquispar Simoniene peut plus après
F<<<6. .dixannéesêtre troublé dans fa poueuion, maisnon point quant
'M.t6.
de MMH. auCrimeen lui-même, lequelne peut fe prefcrirepar aucun laps
C<"H~
~<e/?. tt. de tems que ce jbit, tant que dure la poffeffiondu Simoniaque
la raifbn que cette poHeuion e~ cenfée perpétuer fon crime,
par
~ainujugée parArrêt duParlementde Paris, du i Février ï 6~
rapporté au premierTome du Journal des Audiences.

Ï'AES'CMPTIO~ La CINQUIEME ESPECEde Prefcription, qui eA la plus gé<


de
nérale, parce qu'ellecomprend tousles Crimes qui ne Sont point
.vingt Années.
exceptésdans le Droit, eAcelle de v~ a/!n~~ celle-ci, qui eA
établie par la tatneu&Loi Querela au Cod. ad L. Co~
de a été trouvée fi fage, qu'elle a été adoptée également
']~.Cap. fM<r< ,& par les ConflitutionsCanoniques& par la Jurisprudencedu
,6, MM de
& elle eft tellement favorable, qu'ellea lieu contre
Royaume
'Le Prt~ tM<.4. les Mineurs, contre lesAbfenscommeles Prefens, & qu'elle ne
courir en tems de trouble.
~.4. laiHepas que de
Nous avons vu, d'après les Interpretesdu Droit, que cette
embraSoit tousles Crimes que le Droit
Prefcription généralement
Romain
AU DROIT CRIMINEL./~r. 777.C~. 89
Romain avoit déclaré imprescriptibles,tels que le PARRICIDE
& la SUPPOSITION DE PART,même ceux qui font de leur na-
ture occultes,tel quele FAu x maiscelane doit s'entendre, en
ce derniercas, que par rapport à la Peineque mérite le Fauffaire,
& lorfqu'ils'agit d'un Fauxprincipal; maisnon point en matiere
de Faux incident,qui dure autantque l'Actionmêmepar laquelle
on poursuitle Rejetde la Piece tau~ë, & qui ne fe proposantque
par manière d'exception, ne commence à te prescrireque du jour
même que la Piece a été produite, fuivant cette Maxime, ~B
funt temporalia ad agendum, funt perpetuaad excipiendumainfi fon
peut être admis à propofer en tout tems la fauHeté d'un Acte,e
quoiquel'Auteur de cette rau0etén'en doive plus être puni après
les vingt années, à l'exempledu crime d'Adultere, qui, quoi-
qu'étant prescrit dans les cinq années par rapport à l'Action cri-
minellecontre la Femme, peut néanmoinslui être oppoféentout
tems par forme d'Exception, pour l'empêcherde recueillirles
avantagesqui lui ont été faits par fon Mari.
Enfin la cinquieme Efpecede PrefcriptioneA celle de trente<t- ]PRESCRIPTION
lieu eu une Sentencede de
nées, qui a lorsqu'ily condamnation trente Années.
par contumace, & que cette Sentencea été exécutée, foit par
jC~M ou autrement, c'eA-à-direpar un Tableauattaché dansla
Place publique lorsqu'ils'agit de condamnationsaux Galeres, à
l'Amendehonorable, au Banniffemerit perpétuel, à la Flétriffu-
re, & au Fouet, & par une (impie à domicileou à
la portede l'Auditoirelorfqu'ils'agitde condamnationspurement
infamantesou pécuniaires.
Cette Prefcriptioneft fondée Singulièrement,comme le re-
tnarquentnos Auteurs, fur ce que l'exécutionde cette Sentence
perpétue l'Action, & qu'on ne peut rien imputerà l'Accusateur
a fait exécuterla Sentenceautantqu'il dépendoitde lui; auffi
qui nous danstoute fa tome
sobSërve-t-eI!epaemi rigueur.DeSpeiSIes rap- Dcfp.

porte un Arrêt du 2 Avril 1616, par lequel unAccuféqui avoit


lit. t.

été condamnépar Contumace, & enfuiteexécuté par Effigie,


ayant été arrêté & emprifonnévingt-huit années après la daté
de fa Sentence, fut débouté de fa Requête tendante à ce que le
Crimerut déclaréprefcrit, fur le fondementque lestrente années
n'étoient pas entièrementaccomplies.
Bruneauattefle cette Maxime commeindubitableau Palais, ~T~MC~,
de manière,>dit-il, que fi aprèsdix-neufannéesde la date du Ju- i
~"t-C"
w~
Ar
M
60 INSTITUTES
de mort rendu par Contumace on le faifôitexéeuterpaf
gement
cela de trenteannéesla Prescriptiondu Cri*
Effigie, prolongeroitans
me, qui au lieu de vingt qui au-roientfuffifanscette exécu~.
tion ne pourroit être prefcritqu'après quarante-neuf années.
Ce n'eStdonc, fuivantces Auteurs, que depuisla date de cette
exécutionque la Prescriptionde trente annéesdoit fe compter.
Il y a encore un autre exemplede la Prefcriptionde trentean-
nées, qui a lieu Singulièrementen matiere de VoL pour la reSti-
tution des chofesdérobées. VEDEL, fur Catellan, rapporte un
~lM'< Arrêt du Parlementde Touloufe du 13 Août !6~i., qui a diSHn-
cette Prefcription de celle du Crime même, conformément
gué
à la Loi M~M j <& Dolo.malo, & à la Loi de Calomn;
Mais cette Jurifprudencen'eStpoint fuiviedans-ce Parlement,.
où l'on juge que l'Action, pour révendiquerla chofedérobée
étant une fuite du Crime, fe preScritpar vingt annéescommele
Crime même ainfijugé par Arrêtdu 11Février 1.604~.rapporté-
par Louet, lett. C, Sbmm.47.
Mais depuisquel tems fe doivent compter les autres PreScrip-
i tions lorsqu'iln'y a pas eu de Sentence exécutée? C'eA la Se-
conde Queftion que nousnous Sommesproposésd'examinerich.

Du TEMS oy ~o/r COMMENCER LA~c~~Frfo~v


MatiereCriminelle.

a fôrt partagé les Auteurs les unsont~prétendu;


Cette QuerUon
la ne devoit le compter que du jour que le Cri-
que Prefcription
me avoit été découvert, à dienofMM'd'autresdu jour de la Plain-
te d'autresdu du dernier Ade deProcédure fait contrerAc.
jour
cuSé d'autres enfindu jour feulementde la Significationde ce-
dernierAde à la perfonnede l'Accufémai& enfinla faveur de
l'Accu~ a prévalu.~& les derniersArrêts ont juge que la Pres-
à courir du jour même quele Crime avo~
cription commencoit du.6 1~
/OC.
~.N<W!MK< été commis. Bruneau rapporte un Arrêt Juillet tyo~:qui
?<. ainfijugé, in terminis,fur les Conclufionsde M. l'Avocat Gé-
néral OrnerJolyde Fleury, enforte, dit-il., que cette Prescrip-
tion ne peut être interrompueque par l'exécutionde la Sentence
~< t-enduepar Contumace. Lange dans fa PratiqueCivile & Cri-
minelle, rapporte .unautre Arrêt de la Cour, du 20 Décembre
i<~ qui a jugé que la Prescriptionde vingt années n'étoit pas
mêmeinterrompuepar une Sentencede condamnationà la Quef-
AU DROIT CRIMINEL.P~y.T~. C~ 9'
<!on, quoMuel'Accufé, avant l'exécutionde cette Sentence, eût
brifé les Prifons & fe fût évadé.
Cependant, cefentimentparait combattuparp!uS!eursgraves
Auteurs, tels entr'autres, que Boerius, Dargentré, TaiSand,
BaSIet& Brodeau, qui ont prétenduque la PreScriptionde vingt
années pouvoit s'interrompre, non-Seulementpar une condam-
nation exécutée par Effigie mais encore par un SimpleDecret
réel exécuté par l'Emprifonnementde FAccuSë de maniereque
depuis cet Emprifonnementil venoit à s'évaderdes Prifons
ou à être élargi à Caution, cet Accuféne pourroit fe prévaloir
de la Prescriptionqu'aprèsl'expirationdesvingt années,à comp-
ter, nondu jour de l'exécutionde ce mêmeDécret, maisdu jour
de la derniereProcédure qui auroit été faite en conséquence,&:
fignifiéeau domicile de cet Accusedepuisfon évaSion.Ce der-
nier fentiment, qui eft fondé tant fur ce quel'Accufén'eStplus
cenfé dès le moment de cette Signification,ignorer les pour-
fuites qui fe font contre lui, & par conféquenteft en état de fe
défendre,que furce qu'on ne peut rien imputerà l'Accusateurqui
a fait tout ce qui étoit en fon pouvoir, paroît auffiavoirfixéle
dernier état de notre Jurisprudence,& fervide motifau célebre
Arrêt rendu en 1711, Surles Conclufionsde M.l'Avocat Géné- Journal des
ral Guillaume-FrançoisJoly de Fleury, lors duquel ce grand ~«A tom.6. &f.
!.<A.t4.
Magi~rat fitvoir que cetteMaxime devoit s'appliquerégalement
à un Décret exécuté par contumace & que fi d'une part elle
étoit contraire à la difpofitiondu Droit Civil, fuivant lequel
l'InStancecriminellefe périmoitpar deuxannées,.&:conSëquem.
ment tout ce qui tendoità l'instructiondu Procès, tel qu'un Z?<
cret, de l'autre ellefe trouvoitconformeà l'OrdonnancedeRouf.
Ction, fuivant laquelle la Péremptionn'a lieu en Matiere Cri-
minelle.
Au reSte, quand on dit que la Prefcriptiondoit fe compter du
jour que le Crime a été commis, l'on entend parler des Crimes
qui fe commettentpar unfeut ac?~ tels que l'Homicide& le Sa-
crilege, 6'c.mais non point de ceux qui font de nature à être
réitérés par <&<M ac?~, commel'Adultere l'InceSte, le Stu- V. C~.
pre, le Vol, la FauffeMonnoie, l'Ufure, & autres Semblables~<t. Raviot, tome
à l'égard de ceux-ci, ce n'eStque du jour feulement d u dernier
~«e/6,
ac)-€que la Prefcriptiondoit commencer; c'eStla diStinCtionju..
dicieuSequefait JvLES CLARE maisSuivantcet Auteuril faut
Mij
61 INSTITUTES
dans l'un & l'autre cas, que les vingt années foient
également,
complettes de momentoad momentum.
VEDEL fur Catellan, Liv. VII. ch. i. e~irne au
Cependant,
contraireque la Prefcriptionen Matiere Criminelleeft tellement
favorable, qu'elleeHcenféecomplettele jour même queles vingt
annéesfe trouvent accomplies, à la dinérencedes Prefcriptions
de dettes civiles, quiexigent que le dernierjour foit entièrement
achevé & ce dernierfentimentme paro!t le plus raifonnable&
le mieux fondé à caufe de la faveurde l'Innocence& de l'hor-
reur des Peines.

J9~ jE.F.F~r~ DE ~cjïjr~r/o~ en Matiere


C/MM/M/&.

Apres avoir ainfi marqué les différentesefpecesde Preferip'


tion, & lesCas quipeuvent en interrompre le cours,
particuliers
il ne reAe plus qu'à-dëterminerquels en font les Effets fur quoi
il ~ëpréfente deux QueAionsimportantes l'M~ de fçavoirfi
ces Prefcriptions la Réparation civile fe trouve éteinte en
par
même teins que la. Peinedu Crime; 1'<!M~,de fçavoirfi cesPref-
ont un effet rétroactif qui puiffe M~ les Difpofitions
criptions
auroient éré faites au profit de l'Accute dans le tems inter-
qui
médiaire.

Sur la PREMIERE QUESTION, nousremarqueronsavec


BRETONNiERenSës Queflionsde Droit, que les Parlemens
différemment à ce fujet il y en a qui diitinguent entre la
jugent
Peine du Crime & la Réparation Civile & n'admettent pour
celles-ci que la Prefcriptionde trente années, furle fondement
cette Prescription eA requise pour la libération d'une Dette
que
Civile & cette Jurifprudence conforme à la Difpofition du
Droit Romain, eftcelle des Parlemensde Grenoble, de Dijon
&: de Franche-Comté.
D'AUTRES ne mettent aucune différenceentre la Peine& la
Civile par rapport à la Prescription & veulent
Réparation
que celle de vingt années puiffe fuffirepour décharger égale-
ment de l'une & de l'autre, par la raifonque l'Action en répa-
ration eA une fuite du Crime, qu'on ne peut obtenir cette Ré-
paration de l'Accu~ fans le convaincredefon Crime qu'on ne
AU DROIT CRIMINEL. 777. C~.
peut le convaincre, fansfe mettredansla néceSEtéde le punir;
& qu'en un mot la Prefcriptionde vingt années fait préfumer
l'innocenceen matiere Criminelle commecelle de trente ans
fait préfumerla bonnefoien matiereCivile.Cette Jurifprudence
comme la plus favorableà l'AccuSé j eft auffila plus Suivie;ceft
entre autres celles des Parlemensde Paris, de Touloufe& de
Bordeaux; on trouve dans M.le Prêtre un Arrêt de la Cour du CM/My.
22 Janvier i6oo, lorsduquelM. le PremierPrésidentavertit les <8.
Avocatsde ne plus douter de la certitudede cette Maxime, qui
a été depuis connrméepar pluSieursArrêts & notammentpar
celui rendu le 6 Juillet 1703 fur les Conclufionsde M. l'Avocat
Général Omer Joly de Fleury, rapporté par Bruneau qui fe P. Bruneau 7/
trouva préfentà l'Audience. des Cnef~ /). <t~o<

D'après ces Arrêts, il faut regardercommeune Jurifprudence


conflantedansce Parlement,quela Prescriptionde vingtannées,
lorsqu'iln'y a pas eu de Sentencerendue par Contumace& exé-
cutée, &celle de trente années, lorSqu'ily a eu une Exécution
par F~'f ou autrement, operent indistinctementla Décharge
de l'Accufé, foit'par rapport à la peine corporelle, Soitpar rap-
port à la peine pécuniaire.
Cependants'il y avoit eu une TranSacUon fur le Crime par
laquelle l'AccuSëfe feroit obligé de payer unecertainefomme,
cet Accufépourroit être contraintau payementde cette fomme,
non-feulementaprès les vingtannées, mais même jufqu'à qua-
rante années, en vertu de l'action hypotécâirequi réfulteroitde
cecontrat, c'eftla Remarquede BrodeaufurLouet. Il eStvrai, ~&M.C.
ajoute cet Auteur, que ce neferoit point alorspardevantle Juge t7.
Criminel maispardevantle Juge Civil, que l'AccuSépourroit
être pourfuivipour l'exécuiondecet engagement;lequelne for-
meroit plusqu'une ActionpurementCivile l'Actionpénale fe
trouvantd'ailleurséteinte par le lapsde vingt années.

Sur la SECONDEQUESTION,il paroît qu'après avoir été long-


tems balancée par la faveur de l'Accufë elle a été enfin déci-
dée contre lui par lesderniers Arrêts; c'eA-à-dirc, que l'on a jugé
que l'effetde la Prefcription de vingt & trente années fe bornoit
uniquement à la décharge de fon Crime quant à la peine &aux
dommages & intérêts qui en pourroient résulter, mais qu'elle
ne pouvoit fervir de titre à cet Accufé Contumax pour recou-
.vrer les fucce~Eonsqui feroient échues à fon profit pendant le
ÏNSTITUTES
cours de cette Prescription il y en a deux entr'autresrapportée
)~&l.e~t. dans la nouvelle Pratique Civile, Criminelle, le premierrendu
~<&.<&t74.t. le t Septembre1737 furiesConclufionsde M. l'AvocatGénéral
q ui a déclaré non-recevable un Particuliercondamné
DagueSïeau, demandoit
par Contumace, & enfuite exécuté par Effigie, qui
trente annéesd'être reçu à purger fa Contumace, & à pro-
après
fes de nullitécontre les informationsqu'il préten"
pofer moyens
doit n'avoir point été ignées par le Juge, l'autre au rapport de
M. Severt, par lequelce mêmeparticuliera été déclaréincapable
de recueillir la SucceSRon de &sPere & Mere qui s'étoit ou.
verte dans l'intervalle. r
Me BoucHER D'ARGisdansfes AnnotationsiurBretonnier,
un Arrêt de la Grand'Chambre de ce Parlement du
rapporte déclarer le Con-
4 Mars 1738 qui portéa la rigueur juSqu'à
avoit prefcritla peine prononcée contre lui,
damnéà mort, qui
ouvertesdansfa famille, même depuis
tncapabledesSucceSHoM
la Prefcriptionacquife. r.
L'on voit par-là qu'il y a cette différenceentre la Prefcription
&:l'AMblutionde l'Accuse, que celle-ciopereun effetrétroaaïf
la de cet Accufé au lieu que la Prefcription ne
pour décharge
&rt qu'à le mettre à l'abride toutes recherches maisn'eit pas,
C~«M. /tf. t. comme la premiere, une preuve de fon innocence.
~.68.
§. V.
Exçeptiontiréedela Mort de~cci~?.
Suivantle DROITROMAIN le Crimefe trouvoit abfolument
éteint par la Mort du Coupable, foitquant à la peine foit quant
à la réparationCivile, c~ dans quel tems que cette mort fût ar-
la condamnM.ion prononcée contre lui pen-
rivée, .mêmedepuis Loi au Cod.
dant l'appel c'eff entr'autres la Diction dela 3
~HM.
Z.lO. Sipendent.appel. on
PM. Il y avoit cependant de certainscrimes pour lefquels pou-
l'Auteur fa mort pour faire prononcer la
voit pourfuivre après
d~.Ses B iens, eût eu aucune pourSune
confifcation quoiqu'il n'y
commencée de Sonvivant, tels queles Crimesde Leze-MajeSté,
d'Adultere de Faux & d'Homicide de
d'HéréSie, de Péculat,
foi-même: il y avoit de plus, certainscas où1 onpouvoit pour-
Cuivrela réparationCivilecontre fesHéritiers fçavoir lorfquele
été commencé du vivant de cet AccuSë ou iori-
Procès avoit
AU DROIT CRIMINEL.~~r.7. C~/r. 9;
'0
que ceux-ci avoient proSté de fon Crime, ne a/~c~g <&.
MM/M/c'e~tla raifon qu'en donne la Loi unique Cod. de De-
~e/M/?. Enfinla Loi ~~a~M~, eo ~K<?~/M~Mea~,
va encore plus loin; elle veut que dansle casmêmeoù l'Héritier
fe trouveroitavoir consuméle profit qu'ilauroit tiré de la Suc-
ce~on du Coupable, il puiffeêtre égalementpourfuivià ce ïujet
& mêmel'Héritierde cet Héritier.
Dans ceROYAUME~ noustenonspour Maximecontante, qu'à
l'exception des cas pour lefquelsl'Ordonnanceveut qu'on raïïp
le Procès au Cadavre ou à la mémoiredu Défunt; fçavoir en
fait de Crime de Leze.MajeAéDivine ou Humaine, de Duel,
d'Homicidede foi même de Rébellionà JuAke avec force
ouverte, dansla rencontrede laquellele Coupableavoit été tué y
le Crime eAéteint par la mort du Coupable, qua~t à la Peine
qu'il auroitdu fubir maisil ne l'eit pointquant à la réparatioït
du tort que ce Crime a pu caufer laquelle peut d'ailleursfe
pourfuivrefurfes bienscontre fes Héritiers & ceux-cine peu-
vent fe~u~raire à ces pourfuites qu'en purgeantla mémoiredu
Déruatde la maniereportée par le tit. XXIÏ.de l'Ordonnance.

La SEULEQUESTIONqui a divifé nos Auteursfur ce point y


a été de ravoir, fi pour obtenir cette Réparation, il étoit ne-
ceffaire.que le Crime eût été pourfuivi avant la mort du Cou-
pable.
Il y a des Auteurs, qui prétendent qu'elle ne peut fe demander ~M~Ta/C
aux Héritiers que lorfque l'Accufation a été commencée du w.§. ult. </e~m~
vivant de l'Auteur du Crime & que celui-ci s'eA défendu par 6*«/n~.<!&
ta raifon difent-ils que c'eA par la Z~~coK~~Ms feulement
que fe forme le Contrat judiciel entre l'Aceufateur & l'Accufe,
Boniface rapporte un Arrêt du Parlement d'Aix du 16 Janvier ~/OM<t.~M.~
16~3 qui î'a ainfi ).ugédans une demande en dommages~ in- &f.t.«<.l.<
térér~ formée contre les Héritiers d'un Accuse pour une.bleuure
que celui-ci avoit faite. C'efi auffila di~ontion de rarticlë clxxx.
de la Coûtume de Bretagne, qui porte que « l'action pour In"
jure ne paHe point à Inéritier ni contre l'Héritier à moins
qu'eile n'ait commencé d'être intentée du vivant de l'Agréa
leur 8f de l'O~enfë ».
Il y en a d'autres, qui prétendent quepour pouvoir demander
cette Réparation, il faut non ~eu'iementqu'il y ait eu une eon'-
'M~ation en caufe, maMmemeuae condamnationpronoacéedM
9~ INSTITUTES
vivant de l'auteur, furle fondementque jufques-lâl'Héritiere~
cenfé tout ignorer, & conféquemmentdans une impouibilité
abfoluede fedéfendre c'eft le fentimentde Mornacd'aprèsDu-
moulin. .) o n
ENFINil y a des Auteurs, tels que Jules Clare & Catellan;
dans le cas même où la condamnation auroit
qui prétendentque
eté prononcée contre l'auteur du Crime, fesHéritiers ne font
tenus de la Réparationqu'autantqu'il feroitprouvé que ceCrime
les Biens du Délinquant, ou qu'il a caufé un pré-
a augmenté comme en fait
judice réel dans les Biens de la Partie offenfée,
d'Incendie, &c. & non point lorfqu'ila été commisuniquement
par vengeance. < j
Mais aucune de ces opinions n'a été fuivie par les derniers
Arrêts rapportéspar Brodeau Sd'on s'eft conforméfur ce point
f: pn~MS fur à l'équité canonique qui veut que l'Héritier qui a profité des
'Cott«~/<«.A.
yoMM.tS.
Biens du Coupable, foit tenu de décharger la confciencede ce
en commettant le Crime, eft cenfé avoir con-
cap.fin. de dernier; lequel
?<)«&. ~M~. in tracté pour la Réparation de l'Intérêt civil, dont fa mort ne le
!C;M<<y<. non de fesautres dettes. C'eft auffile
déchargepoint, plus que
fentimentde Coquillefur laCoûtume de Nivernois & ce fenti-
)~ Coquil.fur la ment a été adopté par MM. les CommifTaires,lors du Procès-
Co~f. verbal de Conférencefur l'Ordonnancede 1670, titre XXVII.
~8. article premier. r i
Ainfi on ne diftinguepoint, fuivant notre Jurifprudenceac-
le Tems où la mort du Coupable eft arrivée fi ceft
tuelle,
avant ou aprèsfa condamnation.On ne difHnguepoint non plus
fi fesHéritiersont profité ou non du fruit de ton crime, &quel
été le Motif l'a à le commettre cesHéri-
a particulierqui porté
tiers font égalementtenus, dans tous ces cas, de réparer le pré-
a caufé ce crime; & ilsne peuvent, commeon
judice qu'il par la mé-
l'a dit, s'exempter de cette Réparation qu'en purgeant
Il faut deux cas ou la Par-
moire duDéfunt. cependantexcepter
da civile ne feroit plus recevable à pourfuivrecette Réparation
contre les Héritiers. c'eft lorfqu'il y a eu une afîe6iation
L'
de fa à ne du vivant de 1 auteur
marquée part point pourfuivre
defaire dépérir lesPreuvesqui auroient
duCrime.dans.Iedenein innocence. L~
à fes Héritiers établir fon
pu être acquîtes pour
ne mente point. de
'tre, c'eft lorfqu'ils'agit de Crime léger, qui
telle l'Injure verbale, &c. alors le filence
peine amiaive, que
Se la Partie civile-.pendant
,.pen la .vie du Coupable .faitpréfumer
qu'elle
DU DROIT CRIMINEL.PARr. 77/. Chap.7r. 97
a voulu lui faireremifede cette Réparationcivile quelle
qu'elle de l'Arrêt du Parlement d Aix, Z.~CKM~I~.
avoit droit d'exiger. CeA refpece §, ax~ M/ar.~
& de l'article clxxx. de la Coutume de
rapporté par Boniface, Z..). F: de C~-
nous avons cité il faut donc, pour pouvoir être lomn.
Bretagneque dans ce dernier cas ou la
admisà poursuivre les Héritiers que
du arrivée peu de tems après le Crime côm-
mort Coupablefoit
ou laPerfonne qui a reçu l'Injure ait manirë~ de quel<
mis que
maniere n'entendoit point faire la remifede cetteRé-
que qu'elle
civile; ou enfin que les dommages& intérêtsqu'a occa-
paration
Hoonéle Crimefoient de leur nature nxes& permanens,comme
en matière de Vol, de Péculat, Coacuuion, Ufure, In- ~y«/. Clar.
il arrive ;t.n.i;.
cendie, Faux, Abigeat. Coquil.queft.y<

en doit conter cette Réparation civile, & de


Mais Quoi
doit s'en faire la Pourfuite contre les Héritiers f
quelle Manière d'examiner ici avec la même
<e& ce que nous nous propofons
nous l'avons faite, par rapport à la Folie, qui eft
€xaaitude que
une mort fiaive de l'Accuse.
1° P.o u R déterminer en Quoi doit conMterla Réparation
faut les diSérens tems où la Mort du Coupa-
civile il diltinguer
ble eAarrivée, fi c'eAavant ou après fa condamnation.de i Ac-
cette mort eft arrivée avantla condamnation
Lorfque dans les
cufé, ià Réparation civile connAe uniquement ~<
récent de fon crime, & dans lefquels font
~J. qui &
&:les~<~ de la Perfonnebleffée,
compris les~ ont été rendues contre
les Sentences alimentaire qui
-cetAccufé. condamna-
eA décédé le Jugement de
~M~Accu~é après
dans ce cas, outre les dommages &
tion ces Héritiers les Dé-
Crime, l'on peut encore pourfuivre contre
criminelle, comme nous l'avons ob-
de la Procédure qui-, maisil
fervé plus haut, ne fônt du.s qu'en vertu d'un Jugement.
fut en dernierreHbrt, & fi
faudroitpour cela que ce Jugement ou bien
c'eft une Sentence qu'il,n'y en ait point eu d'Appel,
cette Sentence eût été confirméepar Arrêt, P~cequu~
que de cette Sentence 1 anéantit ab-
ment l'Appel ou la Dévolution
f. 6. <&
folumen«t,fuivant la Maxime extinguitjudicatum in cri. ~Mt/!Ot.<K/~
nonobstant l a condam-
de manièreque l'Accufépeut, Z. :<~7~ Tur-
ou civile cetteSentence,
nation à mort naturelle prononcée recevoir toutes pil.
par
~r~er verbalementpendant cet Appel N
N
~8 INSTITUTES
fortes de libéralités, foit par Testament foit par Donation en.
tfë-vi&; & que s'il vient à décéder pendant cet intervalle, il
&&cenfé mort M~ Tous les Auteurs s'accordentfur ce
poihf.
Cependant,quoiqu'ily auroit eu un Arrêtconnrmatifde cette
Sentence, ou autre Jugementen dernierreiÏbrt, & que cesAr-
rêts ou Jugemens auroient été rendus contradidoirement avec
l'Accuse, cela n'empêcheroitpas que les Héritiers ne' puiffent
y formeroppofi-tion s'ilsavoient recouvré des Preuves de l'in-
nocence de l'Accu~ depuisfa mort, & s'ilsétoient en état de
purger fa mémoire ce qui auroit lieu à plus forte raison,
l'Arrêt ou Jugementavoit été rendu & mêmeexécuté par Con-
tumace, &: ules cinq annéesaccordéespar l'Ordonnance pour
purger cette Contumace, n'étoient pas encore écouléeslors de
la mortde l'Accufé.
Mais la QueiHon feroit deravoir 6 l'Accuféétant mort de..
puis FArrêt ou Jugement coniradicroirequi l'auroit condamné
à une peinede mort naturelleou civile, il n'y auroit pas lieu de
pourfuivre contre ~esJEteritiers la Ce/c/! &1'~M<<&M~~
le Roique l'Accuië auroit encouruen pareil cas.
Quant à la CONFISCATION, pour qu'ellepuulë avoir lieu y
ce n'eApas auez, commenousl'avonsobfervéci-devantd'après
Ragueau, ind. les Auteurs, qu'il y ait eu une Condamnationprononcée, mais
verbo ~Mconfif- tl faut que cette Condamnationait été exécutéefur la Perfonne
~M. de l'Accu~. AinHil ne paroît pas qu'on puiffe l'exiger dans le
J~tty)!. liv,
/<f. q.
4.
~1. cas où l'Accuféviendroità-décéder avant l'exécutiondu Juge-
ment qui emporte la Confifcation,à moinsque, comme remar-
lui. C~. que JuLESCLARE,cette confifcationne procèdede la Loi, &
}M< ne s'encourede plein droit par l'ade mêmedu Crime. Maiscom-
me la raifoa particuliere qui a fait exclure la confifcationdans
ce cas, eft fondéefur ce 'qu'elleprive lesHéritiersnaturelsde la
totalité des Biensd'un Condamné, ce qu'on ne peut pas dire de
l'AMENDEenvers le Roi, qui ne prive fes Héritiers que d'une
très-médiocrepartie de ~esBiens; il s'enfuit que l'on feroit en
droit de pourfuivrecette Amendeen vertu du feulJugement en
dernier re~brt, quandmêmele Condamnéieroit venu à décéder
avant ïoti exécution.
La feule-dimcultéqui pourroit~ërencontrerà cet égard, ce
&roitde ravoir dans le cas où lesBiensdu Condamnéne &n~
toicttt pas pour &tis~aireà cetteAmendeen même temsqu'aux
DU DROIT CRIMINEL.~~y. m C~F-. 99
intérêts civils, lequel des deux devroit être préféré, ou de la
Partie civile, ou du Fermier duDomaine.Cette queSHon,après
avoir été long-tems agitée& balancée par la diverse des Loix
& desfentimensdesAuteurs, a été enfindécidée folemnellement
en faveur de la Partie civile par une Déclarationdu 13 Juillet
ï~o~,Suivant laquelle l'Amende envers le Roi n'a d'hypothè-
que que du jour feulementde la Condamnationde FAccuSë.
t°. IL RESTEprésentement à examinerde quelleManiere
doit fe pourfuivre cette Réparation civile, fi c'eft par la Voie
civile, ou par la Voie extraordinaire.
Il eft certain, en général, que la peine du Crime étant abSb-
lumentéteinte par la mort du Coupable, & ne pouvantdonner
lieu à aucuneCondamnationperfonnellecontre fesHéritiers, la
PourSuitene peut plus s'en faire par la voie extraordinaire,dont
l'objetparticulier eft la punition du Crime, mais feulementpar
la voie civile, en ce qu il n'y a plusque des dommagesoc inté".
rets à prononcer contre la Succeffion ainfi, en quelque.tems
que meurecet Accufé, foit avant,'Soitaprès fa Condamnation
il faut nécessairement,pour parvenirà cette Réparation, recou-
rir à la Procédurecivile, & conféquemmentabandonnertoutes
les Procédurescriminellesqui ont été faitesjusqu'alors..
Mais que deviennentces Procédurescriminelles? Sont-elles
absolumentnulles? ou peuvent-ellesencorefervirpour l'Instruc-
tion du Procès civil r
Il faut encore distinguerà cet égard les diSîérenstems où la
mort du Coupable eft arrivée.
SI L'AccusÉ vient à décéder pendantl'InSirucHon,& avant
le Jugement de Récollement& de Confrontation, alors le Pro-
cès criminelfera convertien Procès ordinaire, fuivantla forme
marquéedans le TitreXX. de l'Ordonnancede 1~70; &:lesIn-
formationsqui auroientété faites ferontconvertiesen Enquêtes
avec lesHéritiersdé cetAccufé, ne s'agiSIantplus que desRé-
parationspécuniairesenversla Partie civile, laquellepar confé-
quent ne pourroit être admiSeà faire de nouvellesEnquêtes de
la part, dans le cas où elle n'auroit pas eu le temsde faire enten-
dre tous Ses Témoinsavant.la mort de l'AccuSë.
MAISfi cet Accufévenoit à décéderdepuis la Confrontation
commencée,le JugementdeRécollement& Confrontationtom-
beroientabfolumentpar cette mort, l'un &l'autre de ces Juge-
mens n'ayant été rendus que pour parvenir à la convidiop du
Nij
too INSTITUTES
Crime, dont la peine a ceffé par le décès de celui qui'en éto~
l'auteur d'ailleurs commentferoit-il poffiblede confronterles
Témoins aux Héritiers du Défunt pour desFaits qui lui étoient
& pour lesquels ceux-ci ne font point acculesr Ainfi
perfonnels,
ne s'agitant plus dès-lors que des dommages& intérêts à leur
ils ne pourroient auffi être pourfuivis, quant à cet objet
égard,
que par la.voie ordinaire, occela nonob~antla di~-
particulier,
de l'article iv. duTitte XX. de cette Ordonnance, fui-
poHtion
vant lequel, lorsquela Confrontationa commencé d'être exé-
cutée, on ne peut plus recevoir lesParties enProcès ordinaire,
cet article ne concernant& ne pouvant s'entendreque du~cas-où
l'Accufé eft vivant, parce qu'alors il faut néceHairementou le
condamner à unepeine, ou l'abibudre au lieu que dans le cas
iln'eA plusipoitiblede prononcer aucune peine. Il en
particulier
e&de mêmedans.le cas de la Contumace d'unAccuse, dont la
mort feroitconitatée avant le Jugement de Condamnation la
été éteinte par cette mort, on nepour-
peinequ'il méritoitayant
roit plu&rendre aucunJugement contre lui, & il ne reiteroit
plus que la voie civile contre fesHéritiers. les.
Si L'AccusÉ venoit à décéder après, Confrontations,
pour lors les Juges pourroient faire deux chofes ou rendreleur
régleroient les dommages & intérêts de
Jugement par laquelils
la Partie civile fans prononcer aucune peine ou bien, admet-
tre lesHéritiers de l'Accufé à faire preuve des Faits juftificatifs
pofës par cet Accufédansles Interrogatoires.&Confrontations
& l'Enquête pourroit alors fe faire à la feule Requête de ces
Héritiers, ans le concours.dela Partiepubliquedont leMInutere
feroit absolumentceHedès le momentqu'il n'y auroit plus lieu
de prononceraucune peine. Par ce moyen, ir ne ~eroitpas né"
ceuaire de fe fervir de laVoie de purger la mémoiredu Défunt,
marquéepar leTitre XXVH. de cette Ordonnance, cette voie
ne devantavoir lieu au ~ënsde.ce Titre,, qu'aprèsune Condam.
nation exécutée.
Si l'AecusÉ n'étoit décédé qu'après la Sentence, il fautdiSL
tinguer ou cette Sentencel'auroit condamné, ou bien elle au~-
toit prononcé fon ab&Iution dans le premiercas, les Héritiers
auroient deux partis à prendre ou de'~efoumettreà payer les
dommages& intérêtsauxquelsce Défunt auroitété condamné,
ou d'appellerde cette Sentence, &. fe mettre par-la en état de
purger la Mémoiredu Déruat conformémentà l'articlepremier
AU DROIT CRIMINEL,~r. ~7. C~ tbt
XXVII. Mais fi cesHéritiers refloient dans le filence,
~uTitre
la Partie Civile feroit endroit de fan côté, ou de pourfuivrel'e-
de la Sentence, ou d'en appeller elle-même au cas
xécution
cette Sentence n'eût pas prononcé des dommages& intérêts'
que
afiezforts, afin de les faire régler par la Cour Supérieure ou
enfin attendre que cette Sentence foit pa~ëe en force de chofe
des délais portés en l'article xij.. du Ti-
tugéc, paf l'expiradon
tre XXVII. de l'Ordonnancede i 667.
MAi~fi au'contrairela Sentenceavoit prononcél'Abfblution'
de FAccufë, & qu~ilvînt à décéderpendantl'Appelqu'en auroitr
la Partie Civile, alors la pourfultede celle-cidevroif-
infertetté
abfblumèntceHërpac cette mort & ce feroit le casde dire en
&veur de ëet Accuféreconnuinnocentpar la Sentence,que
y~M~ habetur.Cependant si!)r avoit une condam-
yM~MMpro
nation prononcéepar.cetteSentencecontrela PartieCivilecom-
me calomniatrice & que les Héritiers de l'Accu~ vouluuenf
s'en prévaloir contr'elle alors comme il s'agiroit de la défënfe
de ~on honneur & de fes biens, qui eA du Droit Naturel & des.
Gens il eft certain que la Maxime que l'on vient de citer ne
Partie civile de raireréparerpar rappel
pourroit empê'chercette
le tort que cette Sentencepourroit lui avoir caufé iLfaudroïc
cette Maxime pût avoir lieu, qu'il n'en réiult~
donc pour que
aucun préjudice a un tiers ou que les Héritiers de l'Accuféle
fuSentdéh~s volontairementdu prônt de cette Sentence.~
S i ENF r N,le décèsde l'Accusearrivoitaprèsl'Arrêt conhr-
matif de cette Sentence ou autre Jugement en dernier t'eabrt, la'
Partie civile pourroit à plus forte raifbn en pourluivrelexé~
cution contre les Héritiers, tant par rapport aux dommages&
aux dépens; néanmoins il refterœt en-
intérêts, q~e par rapport
eore à ces Héritiers, commenous l'avonsdit, la voied Oppo-
fitionà cet Arrêt ou Jugement en dernierreHort, dansle casoù
ceux-ci auroientrecouvré des preuvesde l'innocencedu Défunt
de purger fa mémoire & cette voie eA 6 favorable
capables avoir non-feulement d ansle cas oui Arrêt
quelle pourroit lieu,,
auroit été exécuté par Contumace, pourvu que ce foit dans les
maisencoredans le caso~cet Arrêtauronétéex~
cinq'années; dont l'innocence auroit été re-
cute fur la perfonne.du Défunt
enforte dans ce dernier cas
connueaprès cette exécution; que
Fon pourroit obtenir la refUtution.desdépens-interêKcivils~
Bïêmede la conn&ation,.
ï~ IN~ TITU TES
De tout ce que nousvenons d'observer, il résultelesPrincipes
iuivans 1°. que d~Mtous les Crimes, à la réservede ceux ex-
ceptés par l'Ordonnance, la Mort de l'Accufééteintabfolument
la Peine, mais non là Réparation civile i".que danscette Ré-
paration-civilela Confiscationn'eStjamaiscomprime, moinsque
la Condamnationn'ait été exécutéeSurla perSbnne.de, FAccuSë,
hors lescasoù cotte ConnScaiion s'encourtde pleindroit parl'acte
même duCrime 3°. que lesDépens, non plusque l'Amendeen-
vers le Roi, ne fontpoint pareillementcomprisdans cette Répa-
ration, à moinsmiel'un & l'autre n'ayent été prononcéspar un
Jugement en dernier report, ou paSe en force de choSejugée
qu'en casd'inSuSSance desBiens duCoupable pour.Satisfaire
en mêmetems, & aux Intérêts civils & à l'Amende enversle
Roi, l'Intérêt civil doit être préféré que la Réparationci-
vile ne peut jamais'être poursuivieque par la Voie civile en
quelqueternsque la Mortdu CoupableSoitarrivée 6". que néan-
moinsil y a desProcédurescriminellesfaites avant-cette Mort,J
qui peuvent SubnAer 7°. ~c qu'en~npour s'exempterde cette
Réparation, lesHéritiers ne font pas toujourstenus de Se.Sërvip
de la Voie de purger la Mémoire du Défunt qui eA marquée par
l'Ordonnance
a vv T
$*
ExceptionK~ 'Gracedu Prince.
Nous venonsde vo~irles diSerentesmanièresd'éteindre l'Ac-
cuSattonqui pfocedent de la Lôi~nous allonsvoir préSentemenc
celles quiprocèdentde la Grâcedu Prince.
De tous-lesDroits qui appartiennent aux Souverains, il n'en
eft pointfans contreditde plus naieur queceluide pouvoir faire
des Grâces parce que c'e~ celui qui leur aSïurele plus Solide-
mentle c~ur~e~eurs Sujets, & qui les fait reHembier davantage
à 'cette MajsËéDivine~dontils Sontl'imagefurla terre.
Rien par conséquenth'étoit plusdignede la bontéde nosRois,
que la RéSërvequ'ils fe fontfaitede ce pouvoir, en mêmetems
qu'ils onteo-nné'auxMagistratsle Soinde rendre la juSHceà leurs
SujêtS~c'à-dirë~ue le pouvoir de ceux-ci eft uniquement
burné~poUf&ivfe~leCrime,en prononcerlespeines, & les faire
exécuter; Maisces-PourSuites,ces Condamnations &:cette Exé-
cution ce~t d'avei~lieuau~-tot qu'il plaîtauPrince d'interpo-
fer fon autorité~ & de déclarerle Crime&:l'AccuSationéteinte
AU DROIT CRïMINE~ F~r.m C~r. ï03
r. Or, de combiende Manieres~efait cette Dé'c!aratioH,& dans
a-t-elle lieu c'eAce que nous nous propofonsd'exa-
que!Caj
miner ?1, après avoir compare fur ce point le Droit Romain
avec le nôtre.

Suivant!e DroitRomain, ce.tteDécI~rati.onétoit connuefous


le nom d'~ouTiON,. &:~Bfaifoitde ptu~ieursmantere~, y L. I. J. 6'«&.
en avoit de Générales de Part! euHères. cod.deSentent.
~a GÉNÉRALE,étoit celle qui en~coitentièrementl.eCnme
& peine & -remettoitl'Accusedans fon premierétat, foit.
<[uantà fon honneur,~'it quant à j~s b~ns c'e~ ceUedont il
eft parlé dans la Loi premiereau Codedegénerali~o/!H~
La PARTKiUt.iER~,n'e~coitIe~CMmequequant M'apejEne,
& laiffoitfubuAerd'ailleursla note d'infamieavec la perte d~s
biens, ou la perte desbiensfeulement c'eAcelledon.tifeAparl~
dans la Loi 3. du Code au mêmeTitre.

NousneconnouïbnspoiatlesAbolition~générales
parminousy
quelqu'étsnduequ.ele Priace.donneaux Grâces qu'il accorde,
ellesne vont jamaisjusqu'àeffacerentièrementla note d'in&mip
qui eA attachée au Crime $c nous avonsretenu fur ce point b
Maximeétablie par la Loi 3. duLCodeque nousvenonsde citc~
jP/i/ïc~ ~KCJ <A'~ noM~ enforteque la Réhabilitationaccor-
-déepar les Lettres de Grâces, ne pfpdt.tit~Utce
~h~e en j~yeuf
de celui'.qMi!es~btient~qu'une~ctio~ppurpoup~ivrecelu} q~i
voudroitfuireprocherfon crime, à moinsque cesLettresn'aye~t
été obtenuesavant qu'ily ait eu un Jugementde~onda~nNation
prononcéeen dernierrenbrt.
De ptus, ces Gracesne s'accordentpoint genéra~n~t ppuf
toutes fortesdeCrimes, commechez les Romains; i.lyade~-
tainsCrimesque nos Rois ont exceptéspar leurs Ordonnancer
tels quel'AHamnatprémédité, le Crime de ceuxqui font,[pués
pour tuer ou excéderquelqu'un, quoiquel'eSet ne s'enfbit point
enfuivi, le Duel, le Rapt par violence, la Rébellion à Ju~icc
par force ouverte, dont il eApar~edans l'art, iv. duTit. XV?~
de l'Ordonnance à quoi l'on peut ajouterà plus torte Mi~oales
crimesde Leze-MajieAé divine&: humaine,la Sodomie,le Pap-
ricide, & l'Empoisonnement.DaM'tous ces cass'il y avoit e;n
~es Lettres ~urpr.uesà SaMaje&é,Elle peonst aKsCom-sSup~-
.'IN S T I~TUT E S
fieuresde lui en faireleursRemontrancesy &:auxlugasMterïeur~
de les adreSïerà M. le Chancelier.
TtH~M/d ËNPïN,pour ce qui concerneles~?M~ il eStcertainque celui
~<!< liv. J.
~7< qui obtient Lettres de Graces n'eStjamaisdifpenféde réparer les
torts qu'a occasionnéfon Crime & de rembourferà la Partie
civile Sesdommages intérêt~ le Prince n'étant jamaiscenfé,
par les Graces qu~l accorde, vouloir préjudicierà un tiers,,Sui-
vant cette belle Maxime Princeps/~c/yM! eoy!c~ y!ca
P7~/M/?KM/OM/'C CM~aMvelle, neealienacommoda /tB~ cûmad
-co/M/MK/M/M utilitatemfitgenitus;c'eStpour cela que les Lettresd6
'Grâces portent toujours cette iclaufe,moyennantPartie e!
lisfaite.
Ce n'eStdonc feulementque par rapport aux ConnScations&
Amendes qui commenousl'avonsobSërvé,Sontacceffoiresà
j6s~(,~«/. la Peine remifepar ces Lettres, que l'AccuSëdemeuredéchar-
encore faut-il excepter par rapport à la Confifcation deux

cas; lorSqueles Biensconfifquésont été aliénésaprèsles cinq
années de Contumace; 1°. lorfquela ConfifcationeSt acquiSëau
profit du SeigneurHaut JuSUcier,dans l'un & l'autre cas la ref.
titution de laConfifcationn'a lieu quelorSqu'ily ena une claufe
cxpreSïeportée par les Lettres c'eStla remarquede Theveneau,
?M.,X7~. ~/T/?~ a~pc~ e/ï~

Une SECONDE Division établie par les Loix Romaines, &


<p!enous avons adoptée dans nos ufages~ c'eH celle de l'~o&ï
~KM~Kc& de l'~o/MoK privée.
XBOtITIONS La PREMIERE, dont il eA fait mention dans la Loi. au
PUBLIQUES. Code de c~. eA celle qui fe ~aifbit à l'occadon de quel-
Z. 11. <<7M<.
~p~D.
que Fête fbIemneUe ou de quelque événement remarquable ut
~<
eau<bit ~ne réjouinancepublique, comme le C~M ~M~
la ~vat/ïcg d'un Prince, &'c.
L'ufage de celle-ci paroît extrêmement ancien, à en juger par
ce qui fe pratiquoit à l'occafion de la Pâque chez les Juifs. Elle
eft connue parmi nous dans les cinq cas lui vans 1°. le SACRE
DU ROI OUDELA REINE, 2. leur ENTRÉE DANS LES
VILLES DE LEURROYAUME, 3~. l'ENTRÉE DE L'EvESQUE
D'ORLÉANS, 4°. la FI E RT E DE ROUEN, enfin l'AM-
~riSTlE ou Pardon général que le Roi accorde par un Traité ou
~n Edit particulier à tout un Peuple ou à des Soldats déierteur~
par
AU DROIT CRIMINEL. r. //?: C~. to~
par lequel il déclare qu'il oubliele paHe, &: promet qu'ils ne
feront plus recherchéspour l'avenirà ce Sujet.
Il y a cela de remarquable,par rapport à cette dernière ef-
peced'Abolitionpublique qu'ellene demandeaucuneautre tbr-
malité que la Publicationde ledit ou.duTraité qui la contient
& fonEnregistrementau Parlement. Au lieu queles précéden-
tes, qui s'expédientpar des Brevets particuliers,ne produifent
d'effetqu'autant qu'elles font accompagnéesde la formalitéde
l'Entérinementqui fe fait de la maniereque nous le verrons ct-
après. Il y a d'ailleursdes formalitésparticulieresà celles qui
concernentl'ENTR;ÉE de l'Evéque d'Orléans, & la FIERTEde
Rouen, dont on fera bien-aifede trouver ici le détail.
Le PR I VI LEGE.de l'Evéque d'Orléans doit fon origine à PRIVILEGEde
S. Agnan, premierEvêque de cette Ville, à qui il a été accordé t'Entréede t'Evâ-
par nos Rois. Il confifleà pouvoir lors de fa premiereEntrée que d'Orléans
dans la Ville Epifcopale, délivrer des Prifonniers& les aSran~
chir de la peineque méritentleurs crimes ce qui fe fait par des
Brevetsqu'il leur fait expédier. Mais,avant l'expéditionde ces
Brevets, il faut que ces Criminelsfoientécroués furle RegiAre
des Prifonsd'Orléans que le Crimefoit examinedans le Con-
feil que,l'Evéque établit pour juger s'il eA de la naturede ceux
qui font rémimblespar les Ordonnances. Il faut en outre que
celui qui a obtenu le Brevet, fë pourvoye dansles fix mois du
tour de la date par-deversle Roi, pour obtenir desLettresde
RémuEon, autrement, le temspaffé, il en demeuredéchu.
Ces Lettres de Rémimon s'entérinentde la même maniere
que celles dont il fera parlé ci-après;~ elles font adreflées,
commecellesobtenuesà l'occasiondu SACREdu Roi ou de &ti
ENTRÉEdans lesVillesde fon Royaume,, au Grand-Prévôtde
fon Hôtel, au Greffe duquel les Procès criminelsfont portés,9
afin de voirfi l'Expofé des Lettreseft conformeaux
charges &
informations.

Le PRIVILEGEappelle communémentde la jF~~ confifle PRtVII.Ef!Bde


en ce que le Chapitre de Notre-Damede Rouen eAen poiïe~on bfw~deRouet).
de délivrertous les ans, le jour de l'A~enuon, un Criminel, en
lui faifantlever la Châne de S. RoMAiN,l'un desEvéquesde
cette Ville, à la fuite d'une Proce~ion folemnellequi fe fait le
~eme jour, où am~ele Parlement la Chambredes Comptes>
0
ïo6 ÏNST!TUTES
la Cour des Aydes, le Bailliage, l'Hôtel de Ville, & les autres
Corps & Communautés de la Ville.
Compagnies,
Pour cet effet, le Chapitre de Rouen, capitulairementaffem.
examine le Nom & la Qualité des Premiers qui & pré-
blé,
& choifit ceux qu'il en croit dignes après quoi il l'en-
fentent,
voie au Parlement aSemblé~n Robes rouges le même jour de
l'A~cenuon lequel juge quelquefoisque le cas n'eâ pas remiui-
le
ble; &lorsqu'il juge~a~, le rifonnier eA renvoyé au
même inftant pour fervir à la Cérémoniedont on vient de par-
ler. Il n'y a aucunTitre qui con~ate l'origine de ce Privilège.
La Tradition communeporte qu'il a été accordé par le Roi Da-
à S. Ouen, Archevêque de Rouen, fucceffeur d e S. Ro-
gobert s'eA du
main, en conndération d'un fait miraculeux qui paffé
vivant de ce dernier, & qu'on raconte de cette maniere. Un
mon~rueux le Peuple nomme Gargouille, faifantde
Dragon que
aux environsde la Ville de Rouen, de manière
grands ravages en étoitArche-
qu'aucun habitant n'oibitMr S. ROMAIN, qui
la réfolution, pour le &lutde fonPeuple,
vêque, prit généreufe
d'aller avec un Criminel qu'il tira des Prions au-devant du
rendant hommage à la vertu de ce Prélat, le
Montre, lequel
laiffaenchaîner& conduire en triomphe dans la Ville.
M EZE RAY, dans fon HUtoirede France fur l'année ~07 >'
ob&rve quecelui quele Chapitre avoit nommé cette année-là,.
fut obligé de prendre des Lettres d'Abolition au Grand-Sceau
cetteGrace ~ûtcenfée venir du Pouvoir du Prince, &
pour que
fût regardée dansl'Ordre judiciaire comme reHetdelaConce~
flô des Souverains.
Ce qui fait voir, que ces Privilégesne font que de fimples.
n'ont lieu qu'autant qu'il plaît au Souverain de
Tolérances, qui
donner a tteinte au.mvoit-onqu'Us ont reçu de tems
n'y point
à autre qudques modincations, lorsqu'ons'e~ apperçû quil en
réfultoit desabus. Tel a été entr'autresl'objet de la Déclaration
d'Henri IV. de l'année ~7, qui a excepté des cas~ les
Crimesde Lèze-Maje~é, Héréne, Fauffe-Monnoie Violement
des'Filles, AManinat de guët-à-pens, 8ec'ëAcette Déclaration.
encore aujourd'huide Règle endette matière~
qui'fert

~BOUTIONS S Les'ABOLITIONS privées font ainfiappellees, parce qu'elles


PRIVEES.
S'expédientfur la Requête des Particuliers.
Dans le Droit Romainces fortesd'Abolitionsne s'accordoient
AU DROIT CRIMINEL ~~r.777. C~r. ï07

feulement, comme parmi nous, fur la:Requête de l'Accufë


pas
ou de fesHéritiers, maisprincipalementfur la Demandede l'Ac.
cufateurlui-même, quiétoit obligé de prendrecette précaution,
avoir intenté ton Accufation il atandonnoit tes
lorfqu'après
Pourfuitespendantun certain tems,, afinde ne point encourir la L.ad~H~nM~M~
Turpil.
peine du Senatufconfulte 7 M~<M. ~r<
7~~
A régard de l'Accusé,.il y avoit deux Efpecesd'Abolitions/<)/.}.cA.I~.
au de Cicéron; l'une appellée PURc y~ o,. ~.C«:<
privées, rapport demandoit à être du Crime Invent.
par laquelle le Délinquant maisfans. aucunpurgé mauvaisdeHein,
qu'il conrëubit avoir commis,
& feulementpar imprudence,cas tbrtuit, ou par la nécemté
d'une légitimedé&n~. Cette voie pouvoitétE9 empbyéë .par-
devant toutes fortesde Juges. T~
L'autre appellée 2?~c~'7'70~ par laquellele Délinquant
s'avouoitentierementcoupabledu Crime,& en.demandoitrpar-
don. Celle-cine pouvoit fe pourfuivreque devant le. Sénatfeu-
lement, qui pouvoitu-ferde mDférieojfde & lui ~air~g,race,;
Nous avons retenu l'une oc l'autre de ces Voi~.dan~nptice-
mais fous des noms. d iSérens & avec ces deu~ d}Ain9:ians
ufage,
remarquables.La PREMIERE,; que toutes les Lettres de; Gr~ce~
de quelle efpeçequ'ellesfbient, doivent être émanéesdu Souve~
rain, qui, commenous l'avonsdit, s'eAréservécePouvoip~é".
cial, en confiantaux Magifiratsle foin,derendre la Ju~içe
Sujets.
La SECONDE,c'eAque fousle nom de LETTRESDE.(~ACE;
nous ne comprenonspas feulement celles qui &nt:aeço!!déësà
rAeeuïë dans le coursde l'MrucHon de fon Procès,pout-pré-
venir lesCondamnationsdont-il e&menacé,: maisencore.celles
qu'il obtient après le Jugem<MM de, CondamnationpouF:empê-.
cher l'exécutiondesPeinesqui font ptononcees-.eontre lui.
AiNsr., l'on di&inguepacminous deuxfortes d'Abohtions
les unes qui s'obtiennent avant lejugemeht, telles.quë
privées
les Lettres-d'ABODiTiON, deREMisstON'& de'PARDON-.
Les autres qui fuiventordinairementle.JugEment,telles que
les Lettres pour ESTERA DRCMT, eelles;deKApp~ pE B~NG
ou de GAi.ERE6r,d~COMMUTATION. D~P'&ÏN~.~de R.EHA-
RILITATLON de RÉVÎStONDETROC.ÉS. ~.r
les AboMons de eeMe dernière Efpece ibtet~dttie'
Q.'uoique
rentesparileurbb~t-, nous croyonsdevoirlesra~mbter ici-, a~ep
les précédentes,parce qu'elles ont des formalités 1 1 leur
r- qm, 1 tout.
Ô.)
io8 INSTITUTES
~w.t6.A communes, & qu'ellesfetrouvent comprifesfousle mêmeTitre
f0/ 1~70. de l'Ordonnance.
Il faut diflinguertroischofesdansces différentesLettres, leur
Forme, les Cas particuliersoù elles peuvent avoir lieu & enfin
la Procédurenece~airepour en apurer l'effet; c'eAce que nous
allons tâcher de faire remarquerdans l'explicationfbmmaireque
nous allons donner des.unes oc des autres d'après les Ordon-
nances.
Des Lettres.de Gracequi s'obtiennent<ïf<ïM
&J~MM~
de Co/<ÏM7!(!MCn.
LETTRES ï". LesLETTRES D'ABOLITION Sontcellesque S. M. accorde
D'ABOLITION. à desParticuliersprévenusde Crimesqui méritentla mort fuivant
la difpofitiondes LoixSe des Ordonnancesdu Royaume elles
font ainfi appellées, parce que le Roi éteint & abolitle Crime
par fa pleine Puiffance& Autorité Royale de maniereque le
Coupable qui eA qualifié d'Z~M dans ces Lettres n'en
puuïe plus être recherché.
Ces Lettres ne s'accordent querarement& pour de grandes
considérations elles ne s'expédientque dans la Grande Chan-
cellerie, & qu'aprèsavoir pris la précautionde s'auûrer par le-
vu des charges & des informationsdont on fait venir les expé-
ditions, fi les faits exposesfontconformesà.la vérité l'on exige-
même quelquefoisde l'Impétrantla preuve qu'il a fatisfaità la
Partie civile par Transactionou autrement.
Ces LettresfontadreSIëesauxParlemens, fi les Impétransfont
Déclarat, du Gentilshommes, & ils doivent pour cet effet exprimerleurs qua-
~jH:')' t~o). lités & s'ilsfontRoturiers,aux Bailliages& SénéchauSïëes dans
le reffortdefquelsle Crimea été commis ou à la plusprochaine
en cas de SuSpicion de celle-ci.
Pour parvenir à leur entérinement, les Impétransfont tenus
de fe rendre dans la PriSbndu Juge auquel ellesfont adreSIées
lesremettre auGreffeavec le Procès, lesfairefignifierà laPartie
civile pour fournirfesRéponfesêc Moyensd'oppoSition,lescom-
muniqueraux Gensdu Roi, lesreprésenterà l'Audienceavec la
Copie del'Etrbueyjoihte, ayant la tête nuë, à genoux,affirmer
que ce fonteux qui lesont chenues, qu'ilsentendents'en fervir,
Se qu'ellescontiennentvéfïtë après quoi ils doiventSubirdeux
Interrogatoires, l'un dansla PriSbnpar le Rapporteur .l'autre fur
la Selette dans la Chambre du Confeilimmédiatementavant le-
AU DROIT CRIMINEL. T~r. 7/7. C~r. 109
doit prononcer l'Entérinement. Par ce Jugement
Jugement qui
le Juge peut condamnerl'Impétrant à une Aumône applicable
au pain des Prifonniers ou à une certaine fomme pour faire
Dieu l'âme du Défunt c'eftla Dispositionde la Dé-
prier pour
claration du 2.1Janvier 168; mais il ne peut le condamnerà
une Amende.
les LETTRES
2°. Les LETTRES DE RÉMISSION font de deux fortes; de
unes, qui s'expédienten laGrande Chancellerie& qu'onappelle REMISSION.
cela Z<'w<f de~~H~~ du GrandSceau,ou Scelléesen Com-
pour
mandement, parce qu'ellesdoivent être Scelléespar Sa MajeSté, 9
& contre-fignéespar un Secrétaired'Etat; celles-cis'obtiennent
ordinairementpour les Homicidescommisdans la chaleurd'une
&: fans préméditation. Quoique ces Lettress'obtiennent
querelle il a des casoù
plus aifément que cellesd'Abolition y cependant
ellesne s'accordentque très-difficilemènt;Savoir, lorfquel'Ho-
micidea été commisavec certainesArmesdéfendues,tellesqu'un
Couteau,un<C<ï~ un Poignard, jPz/?o~de poche,ouautresinS~
trumensmeurtriersdont l'atteinte eft preSqu'inévitabIe,& qui à
caufe de la trahifonqu'ils renferment, emportent avec eux une
efpece deguet-à-pens.
L'AdreSÎede ces Lettres, ainfique leur Entérinement,doit fe
fairede la même maniereque celuides Lettresd'Abolition elles
font comme celles-ci Scelléesde cire verte, & il n'y a d'autres
différencesentr'elles Sinonque dans les Lettres d'Abolitionle
Roi fe fertordinairementdes termesde PleinePH~MM6' ~MM-
& de ceux Nous a~o~ & qu'ellesSontfeulement
rMoy~
datées du mois & de l'année de leur Impétration au lieu que
dans les Lettres de RémiSHon, il eft dit feulement que c'eSt par
Nous &
remettons, qu'elles doivent être datées
Gracefpéciale
du jour même de l'Impétration, & préfentéesdans les trois mois
à compter de ce jour. AuSul'effetde ces dernières, qui ne font
accordéesque fousla conditionexpreffeque les faitsexpoféspar
fe trouvent conformes à la vérité, dépend principa-
l'Impétrant
lement de l'Entérinementqui en eStfait par le Juge, que'leRoi
laiffele maîtrede les admettre ou de les rejetter & c'eStpour
celaqu'ellesfontappelléespar lesAuteursLETTRES DEJusTicE; <«. 7~<yMM)~ 9
t~. de /'7n/?/
au lieu que l'effetdes premieresdépendmoinsde l'Entérinement<&<W/),
de la volonté du Roi, déclare qu'il pardonne le
que expreffe qui
Cas de quelle manierequ'il foit arrivé, & c'eStpourcela qu'elles
tïO INSTITUTES
font appelléesproprementLETTRESDEGRACE.&quelles
être obtenues mêmeaprèsle Jugementde condamnation.
peuvent ou ~H~
Si les Lettres de Réminionfë trouvoient Obreptices
fi l'Accufé, pour y parvenir, avoit avancé des
f~, c'eA-à.dire dont
faits faux dans fa ou en avoit fupprimé de vrais
Supplique, il
la connoiffance auroit été un obAade à leur concemon, eftdé.
bouté de faDemande en entérinement, & jugé de mêmeque s'il
n'avoit point de Lettres.
fi
Mais l'exporte trouvoit conforme aux charges, ou fi les
circonftancesn'étoientpas tellementdifférentesqu'elleschangent
la qualitéde l'action, lesJuges, même ceux desCours Supeneu.
fe de procéder àl'Entérinement deces
ne
res, pourroient difpenfer
leur eft enjoint expreffément p ar la Déclarationdu
Lettres; cela d~
22 Novembre 1683, quand même, ~/?- le mot
ne s'y trouveroit pas employé cette Déclaration leur permet
dans ce dernier' cas, après qu'elles auront procedé à
feulement
de faire des Remontrances à Sa MajeAe & aux
rEntérinement,
Juses inférieursde's'adrefferà M. le Chancelier, conformément faire
à 1 articlepremier du Titre XVI. de l'Ordonnance, pour y
les confidérationsconvenables. A A
il eit
Il y a plus, par une autre Déclarationdu ïo Août 1686,
aux dans le cas où l'expofë des Lettres de Re-
ordonné Juges,
minion icelléesau Grand Sceau ne fe trouveroit pas conforme
& d'en furfeoir le Jugement & l'En-
aux charges informations,
ce reçu de nouveaux ordres de Sa
térinementjusqu'à qu'ilsayent
fur les informations qui feront envoyées à M. le Chan-
Maië~é
celier par les ProcureursGénéraux des Cours ou Procureursdu
Roi desJuflicesinférieures.
Mais toutes ces précautionsfont devenuesinutilesau moyen
celle actuellement M. leGarde des Sceaux, de faire
de que prend
avant ces Lettres, des. Copies des charges
venir, que d'expédier
& informations, fur le vû defquellesSa.Majefté fe détermineà
les admettre ou à les rejetter.

L'AUTREESPECE de Lettresde RémijtHon,& qui eft.propre-


celle dont il eft dans l'article ij. du Titre XVI. de
ment parlé
l'Ordonnance s'expédientdans les petites Chancelleriesdans près
les Parlemensou autresCours Supérieures, & ellesont lieu
cas feulement d e r~o/n:c~ involontaire, & de celui com.
les deux
mis d'unejujle <~ onvoit par la Déclaration
~'c~
AU DROIT CRIMINEL. y. C~. 7~. 111
du 22 Novembre ï ~83 en quoi conStSie la différencede cesLet-
tres d'avec les premieres; mais elle eStmarquée principalement
par la Déclarationdu 21 Mai 1723. Aux termes de cette Loi, il
eft fait défenfesd'expédieraucunesLettresde Rëmimondansles
petites Chancelleries, fi ce n'eSt
pour /i'M:c~jpM/x/MM< M~o-
lontaires6*<!7'V~par MJ~O~K~CMdanslecas où ceuxquilesau.
rontCO?K~Maurontétécontraintspar la /e ~'M/M légitime<
pour M/7 évident
d ela vie, fansqu'ilyait euau-
/ë/ë, 6*
cM/!e~M/ ~<Ky~oeca/M/ 8cce à peinedenullitédes
Lettresqui feroientobtenuespour tout autre cas que ceuxci-def-
fus ennn, pour mieuxaffûrerl'exécutionde cette Loi, il eAen.
joint aux Gardes-fcelsdesChancelleries à peine d'interdiction,.
d'envoyerdansle premiermoisde chaquequartierde l'année, un
Etat desLettres de~/K~M expédiéesle quartierprécédent.
Ainfi, s'il y avoir preuve, ou mêmedu doute, qu'on ait pu
fauverfavie, autrementqu'en attentantà cellede fonAgrefleur~
foit par la fuite, foit en le defarmant;ou bien, fi la faute& l'im-
prudence qui a occasionnél'Homicideinvolontaireétoitabsolu-
ment.groffiere& inexcufable,comme6 endettant quelquechofe
dans la ruë onn'a pas avertilesPatfans,n on s*exerçoità tirerune
Armedans unlieu qui n'étoit pointdeStinéà cet exercice, ouhors
le tems accoutumé fans crier ni avertir, il faudroitrecourir à V. Menoch,de
des Lettres du Grand Sceau dont nous avons parlé ci-devant. ~<<t/
Comme les cas particuliersdans lefquelsces fortesde RémiS~.
fionspeuventavoir lieu aux termesdesDéclarationsqu'onvient
de citer, fuppofent toujoursqu'il y a eu quelque faute ouim-
prudence de la part de celui qui y eSttombé l'on pourroiten
conclure que lorSqu'iln'y a eu ni faute ni imprudenceon pour-
roit fe difpenferderecourir à ces Lettres cependantl'ufageeSt
contraireen ce Royaume, où toutes lesvoiesde fait font abSb-
lumentdépendues,enSbrteque faute de cesLettresles premiers
Juges ne pourroient fe difpenferde condamner à la peine de
l'Homicide il eft vrai{queles CoursSupérieuresqui ont le droit bo ~e~< ver*
G~~cjs~ «<<.
de réformerces Sentences, ne manqueroientpas d'adoucircette 7.t~ y

peine, & même de folliciterelles-mêmesl'obtentionde la Grace


auprès du Roi, dans le cas où l'Accuféferoit dans l'impuiSÏance
d'en avancer les frais.
Au reSte, quoiqu'auxtermesde l'Ordonnance& des Décla-
rationsdont on vient de parler il paroiSIëque les Lettres.de
RémiSIionn'ont lieu qu'en fait .d'Homicide~il eAcertainqu'elle
ma INSTITUTES
ne lamënt pas d'être également employées pour d'autres cas,
.dont la peine peut aller jusqu'à la mort, notamment pour le cri-
me de Rapt & autres, contre lefquels la peine de mort e~:pro-
noncée par les Ordonnances mais elles ne peuvent avoir lieu
des Crimes où il n'échet peine <:o/~o/ fuivant la remar-
pour
/'<!M.t~l. de que d'IMBERT€H fon Enchyridion.
r0/'<&n/<&9.
Les LETTRES DE PARDON, dont il eft parlé dans l'ar-
LETTRES 3°.
PB PARDOK. ticle iij. du même Titre XVI. de l'Ordonnance, font celles qui
s'accordent pour les Crimes qui ne méritent pas la peine de morr,
& qui néanmoins ne peuvent être excufés l'on peut en donner
Ceux fefont trouvés dans la compagnie de ce-
pour exemple qui
lui qui a commis l'Homicide fans s'être mis en devoir de l'em-
pouvoient le faire. ~o~ ce que nous avons dit
pêcher lorfqu'ils
ci-devant en parlant des Crimes commis in o~'Mc~c.
Ces Lettres peuvent être accordées aux petites Chancelleries,
ainfi paroît réfulter de la difpofition de l'Ordonnance, qui,
qu'il
dans 1 énumérationqu'elle fait des Lettres de Grace qui doivent
être fcellées en la Grande Chancellerie, ne fait aucune mention
de celles de Pardon cependant fufage eft de les lever au Grand
fur-tout dans les trois Cas fuivans; i". lorsqu'ily en a eu
Sceau,
d'obtenues par l'auteur du Crime 2°. lorfque le Silencea été ab-
folumeni inexcufable tel que celui d'un Pere d'un Maître, ou
autres Supérieurs, qui par leur autorité auroient pû contenir leurs
Enfans, Domefliques, ou inférieurs; 3°. ou bien lorsqu'il paroît
qu'on a anecté de fe montrer, pour encourager l'auteur du Crime
& donner de la terreur à l'ennemi.
Ces Lettres doivent, comme celles deRémimon, être datées
non feulement du mois & de l'année mais encore du jour de leur
Obtention;, elles doivent être dans trois mois, & en-
préfentées
térinées de la même maniere.
Des ZeW~ de Grace qui s'obtiennentaprès le /Kg'6/MMt
de Condamnation.
LETTRES ï°. Les LETTRES POUR ESTER A DROIT Sont celles que
fOUR ESTER S. M. accorde aux Condamnés par contumace, lorfqu'après les
4.D&OIT. leur contumace,
cinq années ils veulent fe repréfenter pour purger
& fe faire décharger par ce moyen, tant de la peine prononcée
contre eux que de la Confifcation qu'ils ont encourue, ce qui
s'entend pour les Pays où la confifcationa lieu, car, comme nous
l'avons
AU DROIT CRIMINEL.~7-7. C~r. i~
l'avons obfervé, il y a plufieursProvinces dans ce Royaume où
ce droit odieux n'efi point connu.
Ces Lettres s'obtiennent en Grande-Chancellerie, elles s'en-
térinent par le Juge qui a rendule Jugement de Condamnatton~
pour cet effçt, le Procès doit être porté en fon GreSe.. Ellet
doivent, comme les autres ,.iair&mentionde da.qualitë.'do'i~o~
pétrant, c~s'il eft Gentilhomme, être pre&ntées danstrois mois
du jour de l'Obtention.

1°. LesLETT&ES DE RAPPEL.DE BAN.:OU&E CÀUËKE5 LETTRES


font aunides.Lettres du GfàNdïScëaa~:pa~efaae~~esS. M.~rapL. DE RAPPEL
DE BAN
pelle desG~l@resou d.nBanmSetnëntpe!rpetae:f:ou~tems~M~x ou
qui ont été condamnes à ces&ftes de peines, 8~les renvoie!éa DE GALERES,
la poffeffionde leursBiens non cdhrKques,,~àla charge de ~ti~
faire auxcondamnations portëëspac;le Jugement~ qui;doit-ett~e
att&ché.&Ms le contre-fcel decesLett!'és;àpeH]e'-de'j)uUtté.~Ces
Let~es.s'e~~rinent par les Juges~~ns~examiner~eHe~fbnttett-
fbrmes aux charges; & quant.a&'&t'~hts~'eHes'~bnc~ette~~uX
mêmes formalités que les précédentes.
r.:¡'1
3°. Les LETTRESDE CoMtMUTATI~Nc DE PEINE, <b~t LETTRES
le Roi commue ou la. DE COMMUTA-
celles paf.lp~quellps change pethequia:~ TION
pt'oHo~eée.~on.treNnCohdamné~ënfune'pIus-dothpe'itMat~ë DEPBtNE.
le Jugementq.UA porte ce:tte.Condamnation,&!t'auïE:aMache.'fb~&
le contre-fcel de.ces Lettres?, ~à.peine de: nullité. Il.y'a: cela
particulier,à ces.Lettres, qu'elles n'otent pointla Hôted'mrami~
àmçmsqu'iLn'yenait.uneclauie.expceue.
i.. f: f.1 ,1.
4°, Les Ls~T~ESDE REHAB~iTATiONfont accordées paf Lr'TTRE!!
Roi pourr-é~blif.le Condamnéen ~bmhonneur &en ~s biens, DEHEHABtI.t-
& le relever-dela note d'infamie.qu'ila.éncoufuaiparla Condam- TATION.

nation. Ces Lettres fuppofenttoûjours que le Condamné a fatis-


faità la peine, &-a payé les intérêts civils. Elles s'obtiennent éga-
lement, & pour les perfonnes vivantes & pour celles qui font
décédées & elles s'entérinent ~ahsexaminer ellesfont confor-
mes aux charges, & fans qu'il fpit befoin que l'Impétrant foit en
Prifon.

Les LETTRESDE REVISIONfont accordées par le Roi, ~.ETTR~S


pour faire revoir & juger de nouveau un Procès criminel,1foit à DEHEV!SIO!ï.
p
1-NSTI TUTES
caufe des vices de nullité dont il peut-être inrecie dans la forme,9
foit à caufe de l'injuflice évidente qu'il renferma au fond. Elles
&nt en Matière Criminelle, ce que font pour le Civil, les Lettres
en forme de.~M~MM~~avec cette différence feulement, que
~àhs ces dernières,les Arrêts ne font point rétractés, s'il n'y a des
.ouvertures dans-da-Fo/T~ au lieu qu'en entérinant les Lettres de
~evifion, on peut révoquer par le même Arrêt les Condamna-
tions fur les Moyens du Fond..
Ces Lettres n'ont lieu que contre des Jugemens rendus en der-
mer report. Elles doivent être adrefTéesaux Cours mêmes où le
J~océs a éi&jugé..L'Arrêt du Confeil & l'Avis dû-Maîtredes Re-
fur elles font obtenues, doivent être attachés fous
vêtes, lefquels
le contre-fcel de ces Lettres. Ceuxqui y fuccombent font con-
outre les dépens, à l'amende de 300 liv. envers le Roi,
damnés
& de no liv. envers la Partie. Enfin elles peuvent non-fëule-
.mentfe'demander pour des;AcGufésde leur vivant, maisencore
leur mojt, .comme il eft arrivé dans FaSaire de l'Anglade
.3prés
f apportée .dan&Caufes Célèbres.
IL RESTEa obferver en général, par rapport aux Lettres de-
là dernière efpece qu'elles ont cela de commun avec celles de
RëmifHon.&.de.Pard.on, qu'elles doivent être préfentéesdans les
trois mois du jour de leur impétràtion, & qu'elles s'entérinent de
la. mêmemanière:, maiselles.ont cela de particulier, ~qu'elles
dpivent :être entérinées'par le Juge fans examiner fi elles font
conformes aux charges; 2°. qu'elles n'empêchent pas que les Ju-
de condamnation ne lubfifient, quant aux Dépens & aux
gemens
Intérêts civils, & même quant aux Amendes &Confifcations à
ait une réferve expreSë qu'enfin il n'eu:
ïnoms qu'il-n'y~n 3~
Entérinement, que l'Accufé fe mette
pas néceSatre pour leur
sn. Prifon, du moins l'OKlonnance n'en parle point.
AU DROIT CRIMINEL. r. 7~ nf. r

PART1E QUATR1EME.

Des Juges en A~ c~~c/

T I T R E
PR~Ë~.I.ER.

Ous avons dit que l'Effetde la Loi n'étoit pas


de Commander ou de Défendre, mais encore de Punir
-L ceux qui ne faifoient pas;.ce'qu'ellecommandoi,t o.u qm
faifoient ce qu'elle défëndoit mais inutilement auroit'&lle pro--
concé des Peines, fi elle n'avoit en~memetems allure leur exécu-
tion, en prépofant quelqu'un pour les infliger dansles cas qu'elte,
auroit marqués & pour les augmenter ou diminuer fuivant.les
circonfiances qu'elle n'auroit pas prévues, autrement il feroit ar-
rivé néceffairement,que chaqueParticulier offenféfe feroitcru ei~
droit de fe faire juAice lui-même, 8~ de tirer vengeance des;in-t
jures qu'il prétendroit avoir reçues. De.Ià le Trouble & le Def~
ordre dans la Société de-là l'Oppremon des rbibles par les plu~
forts de-là, en un mot, l'Impunité des Crimes.
II a donc fallu indifpenfablement,qu'il y eût un OfficierPublic
chargé de la manutention des regles que la Loi avoit établies
pour parvenir à la preuve ~à la punition des Crimes or cet
Omcier Public à qui elle a communiqué ce pouvoir, eft ce que;
nous appellons JUGE; c'e~tlui qui eft le Minière de.la Loi, &
qui lui donne l'action, en même tems qu'elle lui donnel'autorité
néceflairepour la faire exécuter, /K(~f ~c~j, ce Pou-
voir, cette Autorité qu'il exerce, eft ce qu'on appelle JURIS-
DIGTION.
C'eA dans la perfonne du Prince feul que réfide proprement
ce Pouvoir & cette Autorité fur tous les Sujets de fon Royau-
me c'efl-lui que la Loi a chargé fpécialement du foin de leur
rendre juflice, & par la Loi nous n'entendons pas parler feule-
ment de la Loi humaine, mais de la Loi divine dont ils tiennent
principalement leur Droit ~M~o/M~Deus ~c~~y~c/o~K~M .1P.M/. ~.P«~
J./
/MMM,M~CM~c~m <S'yM/?~M~ Jl~om.c.ij.y.
Le Roi eft donc fans contredit le feul véritable Juge de fon
Royaume mais comme l'étendue de fes Etats, & la multitude
pi)
r~ INSTITUTES
des, a5a!res qui en font inséparables, ne lui permettent pas de
toujours rendre la Jun:icepar lui-même à fes Sujets, il eu: obligé
de fe repofer de ce foin.fur des Officiers, à qui il communique le
néceHaire pour faireexécuter les Loix enforte que ceux-
pouvoir
ci rendent la Juftice fous fon nom & qu'après avoir emprunté
de lui leur Autorité comme de leur fource, ils font obligés de la
lui rapporter comme à leur centre à l'exemple des Fleuves &:
]~. B~H« des des Ruiffeaux qui étant Ibrtis-de-IaMer y retournent après difL
I)r.«/?~e, férens trajets.
~7!. t.6'/H~.

TELLEà donc été Foriginë des différensTribunaux du Royau-


me mais commela multitude de ces Tribunaux qu'occafionnoit
néce~irement'cëlle des Crimes, auroit entramé inévitablemenc
un autre IncohvéMentqui n'eût' pas été moins dangereux que le
fi oh leuravoit c&nttéà'tous une égalité de pouvoir;
premier
en ce que cette égalité auroit fait naître perpétuellement des Con.
en retardant l'Inihuction, auroient entramé l'impunité
flits, qui,
des Crimes par le dépérHIementdes preuves; il a fallu, pour ob-
vier a cet inconvénient & faciliter à l'Accuie les moyens de fe
fu~mer, partager diiîeremment l'Autorité qui leur a été conriée~
~it en 'étàbli~ant divers Degrés de Juridiction, foit en bornant
l'exercice de cette Juridiction à là connoiGance de certains Cas~
c'eA la fixation de ces Degrés & de ces Cas parti-
particuliers
culiers qui forme ce qu'on appelle COMPETENCE.
Ainri deux chofes àconudérer dans'le Juge, la JURISDICTION
& la COMPETENCE.
La JuKiSDi.cTïON e~ ce qui lui donne ce Pouvoir, cette Au-
torité publique, de faire rendre à chacun ce qui lui appartient
& de reprimer les Crimes.
La COMPÉTENCE ed le Droit qu'il a de connoître de certaines
Affaires, de certains Crimes, par préférence &: à l'exclulionde
ïbut autre.' j r!:eu
C'eA cette yùrifdicrion& cette Compétence qui ont donné
à la divifton des Juges en Civils, Criminels,ordinaires& e~~o~-
/M~ &:de ceuxci en Juges 7~~ <~?~ Nous
traiterons ~cefHvementdu Pouvoir des uns & des autres, après
nous àurons donné une notion générale desDevoirs qui leur
que
font communs en cc:te mariere.
Parmi ces Devoirs, il y en a qui concernent fimplement la J~-
d'aurres la d'autres l'Inftruffion d'au"
iiMicHor~ Coinpétence,
AU DROIT CRIMINEL 7~ y. 7~ 7~. 117
très enfin les Jugemens nous auronslieu de traiter fous lesTitres
fuivans, de ceux qui concernent l'Infiruction & le Jugement;
nous nous bornerons quant à préfent à déterminer ceux qui font
attachés à la Juridiction & à la Compétence, & qu'il eft d'au-
tant moins permis d'ignorer en cette Matiere, qu'il n'y a pointa
comme l'on fçait, de plus grand défaut dans un Juge, que le
défautde pouvoir.
Suivant les Auteurs, trois choses font nécefîairespour pouvoir
juger en Matiere criminelle 1°. une Autorité publiquepour faire
exécuter fes Jugemens ~°. le Pouvoir de connoître de la Ma-
tiere qui fait l'objet de la Contention ~°. enfin il faut que le
Juge ne foit point fufpecrà l'Accuse in Judicetria ~yM~My! K C/
COM/?a/MZ habeatjudicandi, ut~< hanc Mea CtM/ade qua Lis (?/?~M?.t.
ut /?0/yK~<?MJ C~qui CO/2M7!~M/
C'efi l'examen de ces trois Conditions eHentieHes,qui ferala
matiere des trois Chapitres fuivans, dans Ie/?~w/- defquelsnous
traiterons de l'Origine de la Juridiction & des Droits qui en dé-
pendent dans le/fco~ de la Compétence & des Moyens par-
ticuliersfur lefquels elle peut être fondée, enfin dansle M~/M~
des Caufes qui peuvent faire ceffer la Compétence, telles que la
Récufation, l'Evocation, le Réglement de Juges, & la Prife à
partie.

CHAPITRE PREMIER.
De la jM~~OTt Criminelle & des Droits
qui en dépendent.
T E s Romains duHnguoient trois degrés d~ Pouvoir dans le-
Juge..
Le PREMIER qu'ils appelloient merumimperium,ou DROIT z. </<</?,
DE GLAIVE,en vertu duquel le Jugepouvoit condamner mort.
Celui-ci, dans les premiers tems, avoit été réfervë au ïeut Peup!e
& il étoit une fuite du Pouvoir de faire des Loix, de
Romain Z.T.Ccn/?~
créer des Magifrrats, de faire la Paix & la Guerre, & autres ~y~'
femblables qui font attachés à la Souveraineté, de maniere que
les Magi~rais n'en pouvoient ufer que lorfqu'il leur avoir ét~
ïiS INSTITUTES S
une Çommimonnarticuliere mais dans la fu!te,
attribué,par
c'efi.à'dire fous le regne des Empereurs ce Droit de Gi.Atv&
fut attaché à la Dignité des Premiers Magiftrats, tels que le Préfet
Z.r.deC~K-.du Prétoire pour la Ville, & le Proconful pour les Provinces.
,P~ H~. Le SECONDDEGRÉde pouvoir, qu'ils appelloient mixtumim-
que le Commandement & la JurifdicHon s'y trou-
p~M/M, parce
de voient mêlés enfemble conçoit fmguliërement dans un Droit
X. r.4.
C~e/.<'MM< de Po ïj i c E tel que de donner des Difpenfes contre le droit
~/«/ commun,. d'accorder des Reflitutions en entier, & en un mot,
de connoître de toutes fortes d'Affaires hors de pouvoir ufer du
Droit de G L'Av E c'efi celui qui étoit attaché à la Qualité de
& qui étoit exercé ardinairement par le Preteur.
SimpleMagistrat,
Z.6. Ënrtn, !e T R o i s l EME D EG RÉ qu'ils appellqient~V~'<?,
~M<'m~~<& étoit celui de la ~o~ /M~!&o/ C'eA à ce dernier qu'étoit
borné le Pouvoir de ceux qui avoieni été commis par les Ma-
adminiArer laJuAice fous leur nom, 8c qu'on ap<
gi~rats -pour
des cela Judices Z~H, ou autrement Juges Pédanés,
Zoy/«<M j pelloit pour
~«jpt. ~a. 9. qu'ilsjugeoient ordinairement étant deboutfur leurs pieds,
parce
n'avoient de Tribunal. Le pouvoir de ces derniers
~qu'ils point
corififloit uniquement à faire exécuter leurs Jugemens à
Juges
la difïérence dé celui des MagiArats .qui joignoient encore à ce
Z.K&0~< Droit celui de nommer des Juges, & de faire exercer la JufUce
'tfMfMM!)M~ <~ fous leur nom.
~<
Il n'y avoit donc que les feuls Magifrrats a qui la Jurifdiaion
fût &:qui par cette raifon funent en droit de la déléguer
propre,
à autres. Ils pouvoient la déléguer en tout ou en partie &
d
même comprendre dans cette Délégation le Droit de GLAIVE,
n'en jouifïbient eux-mêmes, comme nous l'avons dit,
quoiqu'ils
ne
qu'en vertu d'une CommuKonparticuliere mais ils pouvoient
fe dépouiller de l'Omce auquel la Jurifclictionétoit attachée.
Z. M-~<t Il y a plus celui qui avoit la Juridiction déléguée,pouvoit
comme celui qui l'avoit~ nommer un Juge pour 1exercer
fous fon nom & ce Droit de/M~ qui s'efi pratiqué fur-
tout du tems des Empereurs, a été adopté par le Droit canoni-
comme il paroit par le Titre des Décrétales de C~c.
que,
P otefl. 7~.
DANSNOTp.EUSAGE,depuis qu'il a plû à nos Souverains
de communiqueraux Magi~fats cette portion de leur autorité,
& de ne te féietYer quecelle de
qu'pn appe~JyR.iSDiçTiON,,
AU DROIT CRIMINEL, ~.sr.7~ C~ n~
faire des Graces qui leur concilie l'amour & les bénédictions de
leurs Sujets, ce Droit de GLAIVEa dès-lors été regardé comme
faifant partie de la Juridiction ordinaire de maniere qu'il n'y a
été expre~ément interdit par les
que les Juges à qui ce Droit a
Ordonnances, qui ne peuvent en ufer parmi nous, & que c'eA
feulement par les Degrés de Juridiction que les Juges ordinaires
font di~ingués entr'eux.
2°. Nous ne connoiffonspoint pareillement dans nos Juges y
ce pouvoir de déléguerà d'autres leur Juridiction. Il faut, pouf
exercer la'Justice dans-ce Royaume, être revêtu d'une
pouvoir
Autorité publique-que le Roi feul peut donner par des Provif ons
en Titre d'Ornée, ou par d'ésCommiïHohs'particulières. Nous
n'entendons pas néanmoins exclureici le pouvoir qu'ont les Evo-
& les Seigneurs Hauts-Justiciers en vertu des Conceffions
ques
dé nos Rois, de commettre e'n leur place. desJuges
particulieres
rendre la JuAice. Nous exceptons encore le'cas où il ne
pour
~e trouveroit pas dans un Tribunal un nombre &)nlïantdéjuges
pour jugef en Matière criminelle; l'Ordonnance permet alors
aux Juges d'appeller les plus anciens des Avocats fuivant l'Ordre On/CM. <&
duTableau. Mais il y a cela de remarquable en ce dernier cas, 1670. M.2{~
fa & ~(.t;r
le
que Juge ne ceSe point d'exercer Juridiction qu'il n'y
a même que lui M qui ait le~Droi.t.deprononcer le Jugement
celui dés autres étant borné' nmplement à donner leur avis.
Au lieu que chez les Romains, il n'y avoir qu'un feul Juge-
prépofé à chaque Tribunal, & que ce Juge connoinoit égale-
ment des Matières civiles & criminelles, on a di~ingué parmi
nous deux forcesde Juges l'un pour le Civif, connufous le nom
de LtEUTENANT GÉNÉRAL dans les Bailliages-,~ûrre pour le
Criminel, qu'on appelle LIEUTENANT CRiMiNEl, & ceux-ci
ne pouvant encore iumre pour l'AdminiAration de la JuAice,"9>
bu pouvant être empêchés pour caufe de maladie', abfence o~
on a crû devoir à tous ces cas, en leur affo-
fufpicion njpplëer
ciant des Omciers pour les aMer ou les remplacer dans leur$
fonctions & ces Officiers font ce que-nous appelions, dans les
'Parlemens &Préndiaux, CONSEILLERS & dans les Bailliages
& autres Tribunaux inférieurs, LIEUTENANSPARTICULIERS
& ASSESSEURSquia ~f~ J~c~. Il paroît par les Titres
du Code & du Digère'~ 6- O~c. que ces
d'Officiers n'étoient point inconnus chez les Romains, cetoit ia=
&nQiott particulière des Jurifconfultes mais cette ~n~ion'~
i~p I.NSTITUTES
avec la même étenduede pouvoir, que celle des
s'exereoltpas
AueUeursparmi nous elle ne leur permettoit que d'amfierle
non en Ion. a bsence à moins qu'ilsn'y fu~.
Juge., point de 6éger le les
~dt .autorité fpéci.alement p ar Prince,'ou par premiers
encore ne pouvoient-ils le faire en ce dernier cas
MagiArats
pour procéder a, l'Inn:rucHon &:rendre des Jugemensinter-
que
focutoires il n'y avoit que le MagiAratfeul qui pût prononcer
le Jugement déhnitif. Au lieu que nos Affefféursne dépendant
point du choix.desJuges, & tenant leur pouvoir immédiatement
du Prince.,p.ar1esProviuonsde leursOffices peuventtaire tou~:
ce que fait'leJuge, &:le remplacerdans toutes fes foocUonsen
cas d'abfënoe,'ou autre légmme empêchementde ~-part il$
peuvent comme lui appeller des Avocats pour les amUer dans
leursJugemens en cas d'inmmfàncedes Juges.
~i6n, pour mettre le Jugeen état d'exercer lajuri~ic~
~9~'cj;irninelIeparminous,il~ut.pluHeurschofes.
premier l ieu, qu'il y a~ un Omcier chargé du foin de~'in*.
~n
~ormefde tous lesexcès qui peuvent troublerTa tranquillitépu-
les réprimer. Cet Omcier eAce que nous
blique)a6nqu'il puiffe
~CM/ ~O~cë ou ~/c~~an$ les JuAicesSeigneu-
appelions
fMes, ~c:~M/M~ danslesJu~ices Royales, Bailliages&:
&:PRO.cuRpUR.s C~ÉRA~ dans. les Par"
Siéges:Piéfidiaux;
lemens. autresCoursSupérieures il eAappelle ~o/MOMK/'dan~
les tri!wt~ux Ecclé~ques. Npus avons donné ci-devant une
idée généraledes Fondions de cet Officier public; nous aurons
îiëu de les détailler,plus particulièrementci-après, entraitant
de l'Intrusion dont il eft le principalMobile.
Il rau~ en~ep~ qu'il y ait un Endroit deftiné ~péciale-
tnen.tpour rexerciçe.de,fatJuri~icHon, & que ce lieu fbit pu-
blic, ann, queles Jugemensqui s'y rendent, ayent le çara~ere
d'autenticitéhéceHairepour pouvoirles mettre à l'exécution ce
<&
Oft/OXM. lieu e~ce qu'on appelle AUDITOIRE.Par un Arrêt de Règle-
t;;6,t< mentdie laÇour, du tc-Jum i7n il eft enjointau Lieutenant-
deBlois, aux Interrogatqires & à
Crim~el lorfqu'il procédera
lés Inlifuctions qu'il écherafaire en la Ville de Blois, de
tpuMS
lç.s f4iMdans le lieu où & nent la Juridiction du Bailliagede
Blois, &ns.ppuvoirà l'avenirfaireaucun Interrogatoire ou autre
Inûruc):ipn.enMatièrecriminelleDANSSAMAISON,« ~auftou-
Mtbisen cas de MALADtEde Témoins ou des Accufésétan~
perjfonnel ou d'aŒgne pour être oui,p
.enPeqret ~'ajournement cea
AU DROIT CRIMINEL.7~?'.7~ C~.7. 1~1-

de pouvoir par ledit Juge fe transporter au lieu où ils ~bntma-


ladespour faire ladite Iniiruction, & fansrien innover à l'égard
des Accufés Prifonniers en cas qu'il foit d'ufage de procéder
» aux Incrustions contre eux en la CHAMBREDE LAGEOLEdes
Prubns Royales de Blois & fans préjudice aufiien cas de Ha-'
délit, d'interroger les Accufesdans LELIEUoù ils auront
srant
Mété arrêtés ou autre l~euconvenable; comme pareillement dans
le cas d'ExolNE à l'égard de ceux qui font en Décret de Prife
» de corps d'y pourvoir, ainfi qu'il appartiendra par raifon M.
Cet Arrêt a été rendu fur les Conclufions de M. le Procureur Gé-
néral Guillaume-François Joly de Fleury.
Il faut en troifiemelieu, qu'il y ait dans cet Auditoire un Trï-
bunal fur lequel les Jugemens Soient rendus ainfi nous ne con-
noiffons point ces Juges Pedanés dont il eft parlé dans le Droit
Romain.
Il faut en quatriemelieu, qu'il y ait des Officiers fubalternes
ces
chargés de rédiger ou de mettre à exécution ces Jugemens
Officiers ou Minières de la JuAice font ce que nous appellons
j~M~~t Sergens, Archers. Nous aurons lieu de mar-
Greffiers,
dans la fuite en quoi consent leurs fonctions.
quer
Il faut en cinquiemelieu, que pour apurer l'exécution de ces
il y ait une Prifon c'eA-à-dire un Lieu propre à
Jugemens,
contenir les Coupables ou Ceux qui fe font rendus fufpecis à_Is
JuAice.. n
Enfin, il faut en~M~ lieu, que ces Prifons & cesPnion-
niers foient confiés à la garde de certainesperfonnes qui enfoient
envers le Ces font les Geoliers6s
comptables Juge. perfonnes
Guichetiers, dont nous aurons lieu de marquer pareillement les
fondions, en traitant cette Partie de FInArucUonqui concerne
la .Policedes Prifbns.

CHAPI T RE II.

De la Compétence en Matiere Criminelle.

~\UoiQUE tous les Juges ayent unejun~ia-ion'qui leur eft


cette Junfdt~ion n'a pas toujours la même eten-
propre,
due de pouvoir; & c'eA de la Diverfité de ce pouvoir que reiuite
la Compétence ou l'Incompétence des Juges, n
Q
ïNSTITUTES
Nous ne ferons qu'expo&rici les Principesgénérauxqm con~
cernentla Compétence en Matière criminelle,.nous aurons lieu'
d'en faire l'apphcaiion aux diHérentesEspècesde J.urifdieUons
dpnt noustraiterons~ucceHivement ci-après.
Pour qu'un Juge Ibit Comptant en Matière crimiaelle, il
&ut trois,choses.
En ~H'< qu'il ait une Jurifdicïion, c'e~.à.dire,. qu'iL
~ut qu'il foit muai de Provinon en titre d'Once ou d'une Com-
ïniïHonparticulierequi lui attribuele droit de juger. ï)'o~il uiit~
que les qui n'ont point cette autorité publique~ &:qui
ne tiennent leur droit quedu consentementdes Parties, ne
peu.
.vent.être Juges en cette Matière.
Il faut en~co/ lieu, qu'il ait le droit de juger des Matières
criminelles.Ain~ les~Cc~~ lesMoy~ &:J?<M-7M/&'M'
à qui l'Ordonnancea refufé ce pouvoir, ne peuvent eonnohre
en aucun cas.deces Matières.L'on croit cependantdevoir obïer-
~y~ <M</m)/M ver, à l'ëgard des Moyens c ~Bas-Ju~iciers, que Suivantl'usage
M- Tit, Il.
't~~t. .qui~ëpratique dans~'ëtendt~ de lajuri~dic~oadu Châtelet,
quel'on trou.ve~tte~epar.un.Actede~vc~/7~ de M. le Lieute-
nant-Civille Camus, d~2.9A~ril1702, Ie~oy~-7a/eM/-
dans les vingt-quatre beuresin~brme~,décréter, & faire llnf' peu<~
tfucHonjuïqu'à Sentencedé~Ritive,après,quoi il doit taire transe
Ïërer l'Accu~c~&nProcès aux Prifonsdu Haut-Ju~icier r mais;
après les vingt-quatreheures, il ne peut plus en prendre connoi~
j&.nce,n~ra'ire aucuneInûruSion. Pour ce qui concernele F~-
~M/M/ il. pe~t~HletReRt.informer&:arrêter lesDélinqua~sy,
~aMil doit les renvoyeravec l'informationau Ha~t-Ju~ieiecïans
pouvoir les décrètes
Il y a des Jugesqui Ne
peuvent connoître qu'incidemmentde'
ces Matières.De ce nombrefont i". Ies.Z.Mj-6'<zM~
des BsIHiages,à qui lesEdits de Création &:d'Attributiondes
~KK/sa<ïM~.C/MM~ ontre~ërvéle pouvoif de connoîtrede toutes
îes Matièrescriminellesincidentes &ù&'c!e~ auxProcès ci-
~f~e< vils, ~ans.Iadéci6on~&: connoiHancede&{uelles ils ne pourroient
JM~eM/n~ décider les Caa&s civile~ comme~t les j~K~f <&Z~
T~MOMj~ commeau<B,de connoîtredes Excès & Irrévérences
ComŒM en ~ur pré&nce~~an~leurs. &ncHons, &:de la Rébel-
Hon'faite à. ~exécution de leurs J'ùgemens 2. les .7~~
~o~, qui peuventconnoîtredes Crimescommisan.&it des.
Eaux & Ferêt~} 3~ les ~&'o~ 6' desG< 7~~
AU DROIT CRIMINEL. r. C~. i
la cbnnoinance desDélits concis à l'occanon des
~M~ &qui
Droitsdu Roi eft attribuée. 4°. Enfin, les Jugésde/aCc/t:~
& autresJuges Extraordinaires, dont nousparleronsci-après,qui
connoiuehtde&Délitscommispar leursOmciers,dansleursibtic-
tions.
Il faut en troifieme lieu que la Matièredont il s'agit, foit du
nombrede celles dont le Juge a le droit de connoîtreenMatière
criminelle.
Le Droit de connoîtreenMatierecriminellepeutvenirde trois
iburcesdifférentes ou du LIEUdans lequelle Crimea été com~
ou de la NAT R E du Crime, ou de la Q. UAUt É de
mis,
l'Accufé.
i". C'ESTPARLE LIEUDUDÉLITque fe règle prmcipale-
ment la Compétenceen MatièrecHminelle & cela, tant à caufe Z. T. CC~.N~
la nécemté de & de la consolation particuliere de a
Seuator.
de l'exemple
ceux qui ont fouffertdu Crime, quepourla plus granderaeilité
des Preuves. Il y a cependant des Cas où lé Juge du Domicile
de l'Accusepeut eonnoîtrede cesMatières, comme lorsqu'ilà
le du lieu du Délit, &: que celui-ci ne revendique
prévenu Juge
Accufé. Il y en a d'autres, ou îe Juge de la~a~~peut
point
auffis'en retenir la connoiffance,comme lorfqu'ils'agit de Cri-
mes commispar des Vagabonds& C~/M~~ a~K. Enfin, il y a
encore une exceptionen faveurdu Jugedu principalAccu~~ui
L. ~t</H, M~,
le devient aum de&s Complices, j!~<ïM/-eo/!MK~H<ï'e~~B. de Jadic.
2". Quant à la NATUREdu Crime, il y en a dont la connoii-
fancee Spécialementre&rvéè de certainsJuges tels que les'
Cas appellés~ qui ne peuvent être Jugésquepar desJu-
les M ~/M/K~M, que par les Jù-
gesRoyaux Délits purement
les Délits Miliraires, q ue par le Gonfei! de Guerre,
ges d'Eglife le
ou par le Prévôt de l'Armée les Délits Maritimes, que par
Confeilde Guerre de la Marine, 'ou par lesO~ciers de l'Ami-
les Délits commis au Forêts ou à l'occa~on des
rauté fait des
~o~ duRoi dont la connoinanceèft re~rvéë aux Juges des
Eaux & Forêts & des Elections, dont nous avons parle ci-de-
vant.
La des Accuses fërt àuni déterminer la Com<
3°. QUALITÉ ne être
pétence desJuges. AinfilesEcc~ESiAStiQUES peuvent
dans aucun cas lesPrévôts des Maréchaux non plus
jugés par Ceux-ci ne
queles NOBLESETOFFICIERS DEJuDiCATURE.
être les Prévôts & Châtelains
peuvent pareillement jugés par
Q'i
~4 1 N S T 1 T U TE S
Royaux. Les OFFiciEps DU PARLEMENT ne peuvent êtfe
jugés criminellementque parle Parlement, touteslesChambres
auemblées. Les Ducs ETPAIRSne peuvent auffiêtre jugés en
Matière criminelle que par le Parlement de Paris, toutes les
Chambresaffemblées.LesSEiGNEUpsne peuvent plaider en
Matiere Gfiminelledevant lesJuges de leur Seigneurie. Les Ju-
GE&INTERIEURS ne peuvent faire leProcès à d'autresJuges de
la même Qualité, quia par in paremnon~c~ imperium.Il faut
cependant excepter le Cas où le Parlementles auroit commisà
cet effet.
II y a auSHdes Accufésprivilégiéspour certains Tribunaux
maisqui ne peuvent jouir de ce privilège, que lorfqu'ilsdeman-
dent leur renvoi devant cesmêmesTribunaux; tels que lesOF-
FICIERSDE LACHAMBRE DESCOMPTES, qui ont le droit d'ê-
tre jugés en premiereInfiancepar la Grand-Chambredu Parle-
ment les OFFICIERSDE LACouR. DES AYDES,qui préten-
dent auffiavoir le même Privilége en vertu d'un Edit de 15;i y
enregistré au Parlement le 16 Mai de la même année~ les Ec-
CLÉsiASTiQUESqui ont le droit d'être jugés fur l'Appel en la:
Grand-Chambredu Parlementpour lesCas privilégiés;lesGEN-
TILSHOMMES & OFFICIERSDE JUDICATURE,qui ont pareil-
lement le droit d'être jugés Surl'Appel en la Grand-Chambredu
Parlement.
Il y aenfin desAccufésqui font privilégiés, tant par leur Qua-
ZMque par la Naturedu Crime, tels que les Omciers de Maré-
chauffée, qui Sontde la Compétencede la Cbnnétablie/'CK/-Z?j'
délitsco/M/M~ dans leurs~p/o/ & généralementtous autres
Omciers de. Judicature qui pour de pareilsdélits, SontjuSUcia-
hies de leurs Juges Supérieurs.

LorSqu'ilne fe rencontreaucunedes troisConditionsque nous


venons de remarquer, le Juge ceffe d'être compétent, & il eft
alors tenu de renvoyer les Partiesà leurs propresJuges.
Suivant l'article premierdu Titre premierde l'Ordonnancede
1670, ce Renvoi doit être fait par le Juge lorfqu'ilen eft requis,
à.peine de nullitédes Procéduresfaitesdepuisla réquisition.Ce-
pendant, il faut distinguerà cet égard entre l'Incompétencequi
vient du Privilégede l'AccuSe,& celle qui vientdu dePou.
voirdu Juge, commelorSqu'iln'eStni le Juge.dulieudu délit, ni
celui du domicileou de la capture de l'Accufé, ou qu'il s'agit de
AU DH.OITCRIMINEL.~7~ C~y; r~
cas royaux. Au premier cas, le renvoi doit être demande Mlimine
& c'eft celui dont il eit parlé dans les articles n. & i'j. du
Titre premier de l'Ordonnance, fuivant lesquelsl'Accusateur ne
demander le.renvoi après qu'il a rendu Plainte & l'Ac-
peut plus
cu~ après qu'il a oüi la lecture de la dépontiôn d'un Témoih lors-
de la confrontation. Mais au ~ëcond~as., où l'acquiescementdes
Parties ne peut rendre le Juge'.compétent, non-ieulement l'In-
peut être oppose en tout état de Caufe mais les
compétence
ne doivent pas même attendre à faire le renvoi qu'ils en
Juses
foient requis par les Parties &: ce conformément à l'article'j) deL. A~-MO,<'0<?t
leur défend Jurifd. on))!.
du Titre X. de l'Ordonnance de 16.~7, qui de rete'~
nir des Caufes dont la connoi~ançene leur appartient pas.
Il eft vrai qu'en MatièreCriminelle, ce.t article ne s'obferve~
avec la même rigueur, à caufe de FInterêt public qui de-
point
mande qu'on s'aitûre promptement de la preuvedu Crime. Et]fî,
d'une part, il y a des Arrêts, tel que celui de Saumurrapporté
dans les Loix Criminelles, qui ont cajfledes Procédures faites par
des Juges abfolument incompétens dont on.n'avoit pas requis le
renvoi; il y eri a d'autres aum, qui fe font contentés de réformer
fans-caffer les Procédures mais cela paroît devoir ~<t)'M< }K<~
les Jugemens
encore moins fouffrirde dïmculte depuis la Déclaration du mois z6;t~
de Février 1731, fuivant.laquelle tous Juges du lieu du dëlit.~
quoique d'ailleurs incompétens, font autorités informer ,de<
créter, & même interroger les Accufës,avant quede faire: le ren-
voi aux Juges qui en doivent cohnoître.
Le R E Nv o i peut être fait de plufieurs manières ou par le..
Juge, defon propre mouvement,lorsqu'ilfe reconnoît abfolument
incompétent; ou fur la réquifitionde /~ceM/squi ~ë prétendDri~
ou fur celledu Procureur du.Roi, lorsqu'il sagtt.d.e Cas
vilégié
royaux dont le Juge de Seigneurvoudroit connoître ou Arcelle
des ~oeM~M~des qui revendiquent leurs Justiciables,
pour les Cas ordinaires; ou enfinfur celle des Promoteursdes C~
~CM&M,qui revendiquent les Clercs pour les délits Eccléliafti-
ques ou Communs. Au re~e il .y a cela de remarquable par rap-
port à ces Officiers publics, qu'ils peuventdemanderce Renvoi
en tout état de Caufe & que les Privilèges particuliers dont
nous avons parlé ci-devant, n~ontpoint lieu, lorfqU'iIs.ibntjtefles Ordonn.
~Et'c<'<!<. mois
Parties.. J'~o& 1669. au
Nous venons de voir les Conditions néceuaires pour former <«. </MCommitt~
la Compétence voyons présentement les Caufes particulières mus;
~ui peuvent la ~ireceuef,
ï"~ ÏNSTITUTES

CH APITRE 1 II.

D~ C~~ P~CtCM~T-M~M~MCC~r Compétence;


&M~e~R~M/2:fM~~OMM07t.~6g'7~eMC~ejMge~
S'P~~P~Heen~ïKe~Cr~ï/ze~
I~T 0 s ne parlerons ici que des Moyens particuliers fur
être fondées ces différentes Caufesdu
jf\ leSqueIs peuvent
R~voi, relativementà la Matière que nous traitons.A l'égard
des Formalités & des Procédures qui doivent être~employées
comme elles font les mêmes qu'en Matiere
pour y parvenir,
Civile, nous nous contenteronsde renvoyer fur ce point aux
Ordonnancesqui ont été rendues à ce fujet.
$. L
~6 la Récufationen Matiere C~/MM~
Nous diftinguonsla Récusationde l'Incompétence, en ce que
fa Récufationne concerneque la perfonnedu Juge, & ne tend
fon Tribunal, qui .peut le faireremplacerpar
point à dépouiller
d'autresnon SuSpects,au lieu que l'incompétencetend à dépouil-
ler tout-a-la-tbis& le Juge & fon Tribunal.
La Récusationeft fondée Sur quatre Caufes différentes qui
font marquées fous le Titre XXV. de l'Ordonnancede 1667;.
la Parenté ou Alliance, 1°. la Reconnoiffance des
ravoir, la Haine,
à recevoir, la Prévention ou
bienfaitsreçus, ou
l'tntérêt du dans la même An'àire.
4~. perSonnel Juge
'ï". Quant la PA&ENTÉ ou ALLIANCEle Juge peut être
~ecuSeen Matière Criminelîes'il eft Pareh't'de rAccu~feur ou
de l'AccuSë Sçavoir,en ligne direae aScendanteou defcendante
&: en collatérale ~K'~M ~~Me < M-
./K/%M~ /'M~m, ligne
&:il doit s'abstenir, en quelque degré que ce puiffe
c~f.;
~tre, s'il portele nom &les armes de la famillede 1 AccuSateur
ou de l'AccuSë, & fi cette Parenté lui eft -connueon }uStinéepar
les Parties-, & cela, porte l'amele premierdumêmeTitre, non-
<~ toutes les Parties, même des Partie-spubli-
pM< CO~K/TM/ï~ la Récu-
11 a Suivant l 'article il), du même Titre,
ques. y plus
fation-nelaiSIëroitpasque d'avoir lieu quoique le Juge feroit
AU DROIT CRIMINEL.~~r.7~C~ ~7
Parent ou Allié commundes Parties. L'articleiv. ajoute qu'elle
auroit lieu pareillement, quoiquel'Alliancecommuneprovien-
droit feulementdu chef des Femmes,. pourvû que dans ce der"
nier cas la Femme d'ou l'Allianceproviendroitfut encore vi-
vante, ou du moins qu'elle eût laiffédes enfanst maisfi elle Se
trouvoit décédée fans avoir laiSïe d'enfans,il n'y auroit alors y
fuivant le même article, quele Beau.pcre le Gendre, &Ies'
Beaux-frèresqui pourroientêtre reçûtes
A l'égard de la fecondeCaufe de Récusationfondée fur
la RECONNOlMANCH des bienfaitsreçus ouà recevoir,celle-ci
a lieu y Suivantles articlesix. & x. du mêmeTitre del'Ordon-
nancey lorsquele Juge on Se&Enfans~SonPere~ fesFrères, On-
cles & Neveux, ou SesAlliésen pareilsdegrés, ont obtenuquel-
que Bénéficedes PrélatsCollateursScPatronseecIéSIaSHqaes OM
laïcs intéreffésen FASïairedont il s'agit,H/-yM/MûM~ eA.it
dit, ~&.f Co//aMo~ou Jvc/MMcKc~ <:yM~étévolontaires
$' non
~c~. Pareillement, fi le Juge e& Protecteur, Syndicde quel"
qu'Ordre.&nommedansces Qualités s'il eStAbbé, Chanoine~
Prieur, Bénéficier,ou du Corps d'un Chapitre, Collège, Com-
munauté Tuteur honoraire onéraire, SubrogéTuteur ouCu-
rateur, Héritier ptéSbmptifouDonataire y Maîtreou Dome~-
que de l'une desParties.
3~. Quant à la troisièmeCaufe de RécusationfondéeSur ht
HAtNE ou la PKÉYENTio~,elle a lieu dans les cas StHvans;
t". lorfquele Juge a Sollicitéou donné conSeil,ou connuaapai'
ravant du DiSTérenddont il s'agit comme Juge lorfqu'ila
recommandéou ouvert fon avishors la viSite& le Jugementdu
Procès; lorfqu'ila menacé verbalementou par écrit depuis
t'InStanceou dans les fix moisqui ont précédé la RécuSàtioa'
propoSëe 4°. s'il y a inimitié capitale. Maistous ces Moyens
de Récusationne font reçus, Suivantl'articlevj. dN.mêmeTitre.
que lorfqu'ilsfont fondésfur des preuvespar écrit,
4". La quatriemeCaufede Récusationtirée de liNT~BLE~T'
PERSONNEL du Juge, eft marquéepar les articlesv. & vi}<du
mêmeTitre de l'Ordonnance,dont le premierporte, quele Juge
pourraêtre récuSes'ilaunDifférendfurpareillequeSHonque celte
dont il s'agit entre.les Parties le fecond, que le Juge fera pa-
reillementrécuSables'il a un Procès eirSonnom-dansune Cham-
bre dans laquellel'une desPartieseSt Juge.Il eS~à-proposd'ob"
ferver à ce Sujet, que commeil arnvoit fouventque des-Pîa~
M:8 1 N S T 1 T U T E S
deurs, pour fe ménagerdes Moyensde Récufation, fe faifoient
céder des créances feintesou véritables(ur leurs Juges ou af-
~ëctoientde formercontr'euxde mauvaifesdemandes,c'eApour
remédier à cet abus, que par une Déclarationdu 17 Mai 170~
Sa Ma~eAéà fait défenfesà tousParticuliersde fe fairecéder au-
cuns droits litigieux contre les Juges pardevantqui ils font en
Pfocès, ni de Mrmercontr'euxaucunesdemandes; & elle dé-
clare nullestoutes ces ceffions& demandesqui ferontfaitesde-
puis le Procès intenté, avec amendeplus ou moinsforte fuivant
les différensTribunaux.

.'Ennn, commepar une derniere Dispositionde l'Ordonnance


II eAdit qu'ellen'entend point exclurelesautresMoyensde droit
&: de~ par lefquelsun Juge peut être récufé; il paroîtqu'on
peut ajouter aux Exemples que nous venons de citer, tous les
Faits de ConcuiHon,Prévarication, Connivence, & autrespra-
bauës & odieufesoù un Juge peut tomber, & dont il eSt
tiques
~.&M. parlé'dans le Droit fous ces mots génériques, perfraudem per
~P<eyM./M.~ g'M~7!!e~M~a~
C!~ /M~
'L'on peut auffiy rapporter ceux tirés des dépositionsdesOr-
donnancesd'Orléans.&de 16~7, confirméespar la Déclaration
de 1706, qui font défenfesaux Jugesde fe fairefaire des C~o/M fions
6' Tran~o~ Droits /eM~, &c.
En6ni, parmi cesautres moyensde D/ & deFait dontveut
l'Ordo'n'nance,F onpeut encore comprendre les divans,
parler
.qui~bnttirés dela Jurifprudencedes' Arrêts.
P. Maynard; 1°. Lorfque le Juge eA Parrain de l'Enfant de l'une des Par-
B)y.i.<;A.89. 'ties, ou que celle-ci a tenu un de fes Enfansfur lesFonts de
Baptême,
F. Mayn. ibid.
e~.79.Afo'
1°. Lorsque,depuis le Procès, commencé,le Juge a mangé
~.3.
avec la Partie Sedans fa Maifon.
a une amitié étroite entre le Juge &:la Partie.
Y. Mayn. t~Mt 3°. Lorsqu'ily
~'9!'
Mayn. <M<
<'A.So.
4". Lorsqu'ilsfontdansl'habitudede jouer enfembledansdes
Maisonsparticulieres.
Annot. ~M-. Lorfque le Juge eALocatairede l'unedesParties.
bort, liv. i. ch. 18.
<°.
C< 9. 6~. Lorïquële Juge eUEmphitéotede l'une desParties.
~.7.
7~'
AU DROIT CRIMINEL.~~r. C~. w. i~
7°. Lorfque le Jugea postulé en qualité d'Avocat ou de Pro. ~0<<H-'
cureur dans la même Caufe qui eft foumife à fa décuion. berl, loc. cit.
L. Pr~or,
8°. Enfin, lorsqu'ila été entendu comme Témoin dans la mê- /«/-</< OMH. jud.
me affaire. Le Caao/i ~'<<MM*
MMi. qu.

Au RESTE, il faut remarquer en général, d'après les Auteurs, ~C'f.9.


que le Juge peut être recule par des Moyens plus légers que le ~.6. r. Glof. M cap.
la
témoin par raifon, <~M- qu'on ne peut manquer de Ju- C<tHM;<:m<M/'<t
ges, mais qu'on manque fouvent de Témoins. de 0~.
Il faut encoreobferver,qu'il ne fuffitpas d'alléguer cesMoyens,
& même d'en offrir la Preuve testimoniale mais il faut qu'ils
Soient)U~inés/~ écrit, autrement l'on s'en rapporte à l'amrma- art 6. </M
titre
& la Partie ne cette 1~. de l'Ordonn.
tion du Juge qui rapporte point Preuve, de 1667-
ou qui propofe des Moyens de récufation inadmi~bles, doit être
condamnée à une amende plus ou moinsforte fuivantles dinérens
Tribunaux elle eA de 100 liv.'dans une Cour Souveraine de
100 liv. aux Requêtes du Palais; de ~o liv. dans les Préudiaux,
Bailliages, & Sénéehauuees; de 3 liv. aux Châtellenies, Pré-
vôtés, Vicomtés Elections, Greniers-à-Sel, & Juftices des
Seigneursqui reHortiSënt immédiatement aux Cours Souverai-
nes & de i~ liv. aux autres Juftices des Seigneurs.
EN MATIERECIVILE, tout Juge qui fçait des caufesvalables
de Récusation en fa perfonne e~ tenu fans attendre qu'elles
foient propofées, d'en taire fa déclaration; & cette déclaration
doit être communiquéeaux Parties, & portée enfuite en la Cham-
bre du Confeil pour y être Aatué. Mais cela ne s'obferve point
avec la même rigueur en Matiere Criminelle, où l'Ordonnance
veut que l'InAructionfoit faite diligemment, & que l'on procede
aux Jugemens /:o/!o~/?<M touteAppellationcomme~7~ Mcc~pg-
tent6' ~CM/c~enforte que u les Accufésréfutent de répondre fous
prétexte de ces Appellations, le Procès doit leur être fait comme
à des Muets volontairesjusqu'à Sentence définitive, laquelle néan-
moinsle Juge ne peut rendre, qu'aprèsqu'il a été Aatuéfur la Ré-
cufation. Il eft vrai que cet article fuppoie que le Juge n'a aucune
connoulancecertaine des caufesde Récusation fur lesquellesl'Ap-
pellation eA fondée; car n ces caufes lui étoient çon.nues, il Se
rendroit, par cette continuation de Procédure refponfable des
dommages & intérêts de rAppellant, & Sujetà la PRi~B A
?AR T ï s, dont nous parlerons d~as un;moment.
R
:30 ÏNSTITUTES
L'on a agité la Quellion de fçavoir fi la Récufationpouvoit
être admifecontre les Procureurs du Roi il y a des Auteurs,
tels Boerius & l'MOMMM/n~ qui prétendent que cela
Boerius,<&M/. que
;8.6-8. ne peut fouffrirdifficultélorsqu'ily a preuve d'inimitiécapitale,
Z'~nact. d'/m-
& ce peut être également propofé de la part de la
~t,/if.<:A.!g. que Moyen
Partie civile & de l'Accuse mais à l'égard des autres Moyens
f.68}.
tirés de la Parenté, Alliance, & de l'Amitiéou Liaifonparticu-
liere, il n'y a, fuivantces Auteurs, que la Partie civile qui foit
recevable à les propofer, & non l'Accufé par la raifon
le Procureur du Roi eA Partie neeeuaire au Procès cri-
que
Minel. §. IL
De /OC~M/! en MatiereC/~M6~
L'EVOCATION differede la Récufation, en ce qu'ellene tend
feulement, comme celle-ci, à dépouiller le Juge, maisfon
pas
Tribunal mêmede la connoiffancede l'affairedontil s'agit.
Si en les Evocationsfont regardéescommeodieuses
général,troublent Fordre des Juridictions, il femblequ'on
parce quelles ott elles
le dire a plus forte raifon en Matiere criminelle,
pourroit en le Juge du lieu
empêchent la facilité de l'Induction, privant
du délit, de la connoiSancequi devroit naturellementlui en ap-
C'ea~ur ce fondement que par les anciennes Ordon-
partenir. en
nances, & notamment par celle de Françoispremier 1529
article viij..ellesont été expreSementprohibéesen ces fortes de
Matières. f~
la néceHité ou prévenir les abus tré-
CependaM-, d'empêcher
les des lieux faifoient& pouvoient faire de leur
cuens que Juges au préjudice
vexer ou favorifer l'une des Parties
pouvoir, pour
de l'autre, les a fait admettre favorablementen certains cas qui
font marquespar les dernieresOrdonnances, &: iingulieMCieot
par celle du motsd'Août ~37~
Aux termes de cette nouvelle Loi, l'Evocation, en Matiere
criminelle, doit être rbndée fur l'une ou l'autre de cesdeuxcau-
d'une la PARENTÉ ou FALLiANC~ & de l'autre, le
fes; pa~,
FAtTP&OPRE'duJuge.
<~uantà la PAn ENT E & Ai.MA NCE, aprèsavoir marqué
les art. 1~ii~. 8cv. les'cas particuliers où il eA permis d'évo"
par as-
chef des Païens ou Alliés en ligne directe
quer; ravoir, du
cendante çu dépendante même collatérale,.telle qu'Onde y
AU DROIT CRIMINEL. T. 7~. C~. 13y
Grand-Oncle, Neveu, Petit-Neveuen quelquedégréqueM~o~~
& à l'égard des autres Parens & Alliés de la ligne collatérale
f/'o~/Ke degré c'eA-à'direles i~us de Ger-
inclufivement,
lU~cru'aa
main compris: aprèsavoir enfuitefixé pour chaquedifférensTri-
bunaux le nombre des Parens & AIHés, aux degrés ci-deHus
marqués, du chefdefquelsl'on peut évoquer; cette Ordonnance-
détermine précifément les cas où l'Evocation ne peut être ac-
cordée.
Elle veut 1°. que l'on ne puiffeévoquer du chefdes Parenso~
Alliéscommunsdes Parties, à moinsque celuiqui demandel'E-
vocationne fe trouve d'un degré plus éloignédu Juge, que celui)
contre lequel elle eA obtenue.
i~. On ne peut évoquerpareillementduchef des Alliés, lorf.
que le Mariagequi a produit l'Alliancene ~ubfi~eplus, & qu'il
n'en re~e point d'Enfans.
3~.On ne peut évoquer non plus, duchefdes Parens& Alliés
des ProcureursGénéraux, lorfqueceux-cifont Accufateurs.
4°. Ni du chef de ceux qui ne font pas Parties au Procès, mais
y ont feulementintérêt.
Ni du chef des Parensou Alliésdes Complicesou Cernon-
nairesdes Intérêtscivils.
6°. Ni du chef des Parens& Alliésdes Syndics, Tuteurs, Cu-
rateurs ou autresAdminiAraieurs.
7°. Ennn l'on ne peut évoquer fur les Parentés& Alliances
des Corps ou Communautés,à moins que dans ce derniercasit
ne s'agiffede demandes& contentions qui concernent leur in-
térêt perfonnel, & non celuides perfonnesqui font fousleur di~
rection, Corps ou Communautés.
Pour ce qui concernele FAl T P ROP RE la même Ordon-
nance expliquepar l'articleIxvin. ce qu'ondoit entendrepar Fait
propre; & elle veut que les OSciers des Cours parmi lesquels
elle comprendles Avocats & ProcureursGénéraux, ne puiîlent
être reputés avoir fait leur Fait propre d'un Procès qui y fera
pendant, s'il n'y a preuve de ces trois circonûances 1°. qu'ils
ont follicitélesJuges de leur Compagnieen perfonne qu'ils
ont conujtté 3°. qu'ilsont fourni auxfraisdu Procès elle exige
que cette Preuve foit par écrit, & qu'elle foit rapportéeveut
par la
de
Partie lorsdu Jugementde l'InAanceen Evocation elle
contre ondemande l'Evocation fe trouve
plus, quefi celui, lequel n _·_
Rij
ÎNSTITUTES
Juge dans la Chambreoù eO:pendant le Procès, il foit du nom*
bre de ceux qui y ont féance6*voixdélibérative.
Ily a cette din~érence entre l'Evocationrbndéefurla PARENTÉ
& celle rbndéefur le FAITPROPRE,que commecette dernière
Cau~ë, qui tend à deshonorerun Magistrat, eAla plusodieufe,
FOrdonnanceveut que celuiqui la propofe,foit tenude configner
une fommede i ~olivres, & de payer, en cas qu'il vienneà y
fuccomber, l'Amendede 4~0 livres, dans laquellefe trouvent
comprîtesles fommescon~gnées; au lieu que dans le cas de l'E-
vocation pour caufede Parenté, il ne fe fait aucun confing, &
celui qui y fuccombeou qui vient à s'en dénier n'eAcondamné
qu'à une Amendede 300liv.
Au relie, l'Evocationa celade particulier, qu'ellene peut être
demandée que desCours& Tribunaux qui foienten dernierréf.
fort; elle ne peut l'être par conféquentdes Préudiaux, que dans
le casoù cesTribunauxjugent en dernier reffort; & mêmedans
ce dernier cas il n'eApas befoinde recourir à des Lettres d'Evo-
cation il fuffitde préfenterune fimpléRequête, <aufl'Appelau
Parlementdu reHbrt &fi laDemandefe trouvebien rondée, le
Renvoi de la Conteflationfe fait au plus prochainPféndial, fui-
vant la di~pondonde l'art. Ixxviij.decette Ordonnance.L'art,xc.
porte, que dans les cas où les Préfidiaux ne peuvent juger en
dernier reubrt, s'il fe trouve de&Parentésou d autres Causesde
fufpicionfuffifantes c'eA au Parlement à faire le Renvoi parde-
vant telle Juridiction qu'il jugera à-propos. Enfin par l'art. v~
du Titre XXVI. de l'Ordonnancede ï 670, le Parlementefl en-
core autorue à évoquerà lui les Procès criminelspendanspar-
devant les Juges de fon reubre, lorfquela MatièreeA légere &
qu'elle ne paroît pas mériter une plus ample InârucMonr mais
pour cela il faut trois chofes fçavoir i que les Charges
Informationsayent été vues& examinées,. qu'il y ait eu des
Conclufionsde M. le ProcureurGénéral; 3°. que le Procès évo*
qué~bit jugé &rle champ à l'Audiencet
Nous croyons devoir obferver ici, que par l'article premier
du Titre XXXVI. de l'Ordonnancedu mois de Mars 1684, en-
regiAréeau Parlementde Befançonle 2o Avril fuivant, le Roi
a confirméles Sujetsdu Comté~e Bourgognedans le Privilège
qu'ils ont de ne pouvoir être traduits, mêmefousprétexte d'E-
,vocationgénérale & de Lettres de Co/7! hors le reHbrt
:AU DROIT CRIMINEL.~r. 7~ C~.7/7.
du Parlementde cette Province.Cet articlea été renouvelléen
dernierlieu par l'articlexciij. de l'Ordonnancedes Evocations,
du mois d'Août 1737, lequel a été ajoûté dans le Duplicatade
cette Ordonnancequi a été adrefféau Parlementde Besancon,
où elle a été enregistréele 14 Juillet 1738.
§. IIL
Du Réglementde Juges en MatiereC/MM~.
Le Réglementde Juges en Matiere Criminelle,a lieudansle
cas du C o NFLI Tde deuxJuridictions égalesen pouvoir, qui
ont informé & décrété pour raifonde mêmefait contre les mê-
mesParties. C'eAla Difpofitionde l'Ordonnancedumoisd'Août
ï737, au Titre des Réglemens de Juges en MatiereCriminelle.

Ou le Conflits'élèveentre deux Cours~~My~ ou bien en-


tre deux Juridictions inférieures,indépendantesl'une de l'autre,
& non/o/MJ en la mêmeCour ou'enfinentredeuxJuriP
dirions M/~M/ indépendantesl'unede l'autre & /M~M~
en la mêmeCour.
Auxdeux premiersCas, c'eAau Confeilqu'ilfautjfëpourvoir;
l'on y levé des Lettresou Arrêtsde Réglementde Juges, quipor-
tent que l'Intrusion feracontinuéeen-laJuridictionqui eit côm.
mifepar les Lettresou Arrêts, jufqu'auJugementdéfinitifexclu-
sivement.,en attendant que le Réglementde Juges foit terminé.
Maispour pouvoir être admisà levercesLettresou Arrêts, il faut
plufieurschofesfuivant l'Ordonnance 1°. que l'Accufécontre
il a un Décret de prife de corps AtMAant, fe foit rendu
lequel y
Prifonnier 2.°.qu'il en rapporte l'Ecroue en bonne forme at-
telée par le Juge, ~sninée à la Partie ou à fon Procureur, &
même à la Partie publique; 3". que cette Ecroue &it attachée
fousle contre-~celdesLettresou de la Commiffionexpédiéefur
l'Arrêtde Réglementde Juges 4°. en~ml'Ordonnanceexigeque
leschofesfoiententieres, c'eA-à-direque ce mêmeAccufén ait
un Déclinatoire, dontil ait été débouté par l'une
pas déjàpropofé
des Cours ou Juridictions elle excepte feulementle cas où il
auroit été informé& décrété pour le même fait par une autre
Cour ou Juridiction d'un autre reffort.
Au troifiemeCas, c'eft-à-direquand lesConflitss'éleventen'
tre deux JurildicttonsreHortiHantes aumêmeParlementouautres
ï14 INSTITUTES
c'eA à ces Cours de les 1
Cours Supérieures, qu'il appartient jugera
fuivant l'Ordonnancedu mois d'Apût 1669, au Titre des Régle-
mens de Juges en Matiere criminelle, article v. Il n'y a que les
Conflitsqui s'élevent entre les Lieutenans Criminels & les Pré-
vôts de Maréchaux,qui doiventêtre renvoyésau Grand-Confeilt
fuivantla difpofitionde l'article vj. du Titre 111.de l'Ordonnance
de 1737.
Enfin, fuivant l'article vij. du mêmeTitre de cette derniere
Ordonnance, les mêmesformalitésdoivent être obfervéespour
les Réglemensde Juges qui Se formeronten Matiere criminel-
comme ceux qui feront obtenus en Matiere civile; ils
le, pour
doivent être inftruits& ~ugésde même au Confeil du Roi &
ceux qui y fuccombent doivent être condamnésaux mêmes
Amendesque ceux qui fuccombentdans les Demandes en Evo-
cation.
§. IV.
Dela Prife à Partie.
SUIVANTla dispositiondu Droit, le Jugepouvoitêtre pris
partie toutes les fois qu'il avoit maljugé, par par~Mr,
ou même par ~M-~ c'eA ce qui paroit par le Titre du Di-
de variis 6'<M/M~M C~MM7! 6'M~ litem
CESTE,
dicatur, & par celui du CoDE, <~jPœ/M Judicisqui
~aM~c~e
~a&~t&My~) &c.
M<fM.Kf.6. SUIVANTles anciennesOrdonnancesdu Royaume, la Prife à
'Ï.~<9. Partie ne pouvoit avoirlieucontre lesJuges quelorfqu'ilsavoient
Fraude ou C~cH~o~ ou lorsqu'ily avoit de leur
jugé par Dol,
Erreur évidente en Fait ou en Droit. C'eAla difpofitiondes
part
Ordonnancesde François I. en Décembre 1~40, art. ij. & de
Henri III. en ï 86..
fuivant lesOrdonnances de 1(~7 & 1670, il paroit
MAis,
cette voie extraordinaire ne doit régulièrement être em-
que contre-
dans les Cas fuivans 1°. LorSque le Jugera
ployée que
venu manifeftementaux Ordonnancesdu Royaume;c'eStla diS-
de l'article viij. du Titre I. de l'Ordonnance de 1667.
portion
2°. Lorfqu'ilretient desCaufesdont la connoiffancene lui appar-
tient pas c'eStla difpofitionde l'art. j. du Tit.VI. de la même
Ordonnance. 3°. LorSqu'ildénie le Renvoi qui lui eft demandé
les Perfonnes privilégiées devant le Juge de leur Privilege
par
c'eSt la difpofitionde l'art, viij. duTit.-VIII.de la mêmeOrdon.
AU DROITCRIMINEL. ?-. c~. 777. f 3y
1
.-Mtice.4". Lorfqu'ilfait déni de Juftice, c'efc-à.direqu'il réfute
de juger le Procèsqu'il a entreles mainsaprès les deuxSomma-
tions qui lui ont été faitespar la Farde c'eft la difpofitionde
l'art, iv. duTit. XXV. de la mêmeOrdonnance. ~°.Enfin, lorf~.
qu'il commet quelque nullitédans l'Inftruetionde la Procédure'
criminelle c'eft la difpofitionde l'art. xxiv. du Tirre X V. de
l'Ordonnancede 1670.
AnciennementlesProcureursétoientdansl'ufaged'inférerdans
les Lettres de Relief d'Appel qu'ils obtenoienten Chancellerie
]aClaufed'IntimationdePrife à Partie contre lesJuges, confor-
mémentaux Ordonnancesde i ~o & ï~86,que nousavons ci-
tées. Mais par deuxArrêtsde Reglementde la Cour des 4 Mai
ï6c)3& Juin 1699 fur les Concluions de M.l'AvocatGéné-
ral DAGUESSEAU il leur a été fait détentesexprefles, ainfi
toute autre Perfonne, de prendreà Partie aucunJuge, ni de le qu'à
faireintimer fur l'Appel de leur Jugement, fans en avoir
aupa-
ravant obtenu la PermifHonexpreffepar Arrêt, à peine de nut-
lité de Procédure & de telles Amendesqu'il conviendra.
Le dernierde cesArrêts ajoûte que tous ceux qui croiront
devoir prendredes Juges à Partie, feront tenus d'expliquerfim-
plement& avecla modérationconvenable,lesFaits& lesMoyens
qu'ils trouveront néceflairesà laDéciftonde leur Caufe fans fe
fervir de termes injurieuxà l'honneur& à la dignitédes
Juges,
à peine de punition exemplaire.
Lorfque la Prifeà Partie eft déclaréebonne; le Juge eft con-
damné aux dommages & intérêts de la Partie & il doit être
remplacé par un autre pour la continuationde la Procédure, à
moinsque les Partiesne confententrefpeeHvementà ce qu'il de-
meure Juge.
Au RESTE, toutes ces DifpofMonsne s'appliquentpropre-
Ment, comme l'on voit, qu'à desJuges inférieurs;à l'égard de
ceux des Cours Supérieures, les Partiesn'ont d'autrevoie que
de porter leursPlaintesverbalesaux Chefsdes o~
Compagnies~
à M.le Chancellie~
t~ INSTITUTES

r/r~RjE C 0 ~VD.
Des y~G'2E~ 07:Z)7~V~m~~ en Matiere
Cr~z~/y~.

T~T Ous entendons par JUGESORDINAIRES,ceux qui ont


une Juridiction propre, & qui peuvent connoîtreen gé-
néralde toutesfortesde Matieres, dont la connoiffanceneleur eft
pas interdite expreffémentpar les Ordonnances.
Sous la premiereRace de nos Rois, il y avoit desTribunaux
Etat. Chacunde cesTribunaux avoit des
particulierspour chaque
Loix & des Ufagesqui leur étoient propres. Ils ne dépendoient
les unsdes autres, maisreffortiffoient tous immédiatement
point
au Roi. Les Militairesétoient jugés par les Gens de Guerre les
Nobles par des Gentilshommes le Peuple desVilles capitales
des Ducs; celui des autresVilles par des Comtes, & enfin
par
celui des Bourgs & Villages par desCenteniers.
MAIS, quoiqu'indépendans lesunsdes autres, cesTribunaux
n'avoient pas le mêmedegré d'Autorité.Il n'y avoit que lesDucs
& lesComtes qui pouvoientuferduDroit de G7<H~ encore ces
derniersne pouvoient-ils le faire qu'en de certaines circonAan-
& avec beaucoup de circonspection. Pour em-
ces, les premiers
les Abus les uns& les autres pouvoient faire de leur
pêcher que
Pouvoir, leRoi avoit foind'envoyer de tems en temsdes Com-
choiuubit ordinairement parmi les Evêques, les
imHaires, qu'il
Ducs & les Comtes. Les tondions de ces Commiffaires qui
étoient appellésM~? Dominici,étoient de vifiter lesProvinces,
entendre les Plaintes des Peuples & d'en faire leur rapport au
Souverain.
MAis l'expérienceayant fait voir, que cette précautionn'étoïc
encore &fR&nte ou remédier à tous les dei-
point pour prévenir
ordres qu'entraînoitnéceffairementl'éloignementde la Cour,
ces Commiffairesambulanson s'eft vu obligé d'en ~ubfHtuerde
de le nombre des Tribunaux, & de for-
Sédentaires, multiplier
mer dans chacun de cesTribunaux différensdegrésde Jurifdic-
tion au moyen defquels le Pouvoir, dont les premiersJuges
n'étoientd'abordcomptablesqu'au Roi feul, fe trouvoit tempère
par
AU DROITCRIMINEL,
j~ 7~ C~p.f. ï~
par celuides JugesSupérieursqui pouvoient férbrmerleurJuge-
ment, & lesempêcherd'exercer impunémentcette autorité ty-
ranniquedont ils ufbientenverslesSujetsdu Roi. Dé-là l'origine
desJugesy~/K/TM. desJuges M/?/-MM/&desJugesfupér.ieurs.
Par JugesyM~M~ ordinaires,nous entendonsparler desju-
GES DESSEIGNEURS & des PRÉVÔTSROYAUX par Juges
M/~KW~des BAILLIS& SÉNÉCHAUX; 8cpar Jugesy~p.~cK~
des PARLEMENS.
On appelle auiïi les premiers, Juges à la charge~M?~~ les
feconds,Juges ~~o~ parce quel'Appel des premiersrepartit
devant eux & enfinles derniers, Juges.en dernier parce
que leur Jugementn'e&point fu~cepttbied'Appel. .arce
Nous allonstâcher de déterminerdanslestrois Chapitres,fui-
vans, lesFonSions particulieresqui peuvent CQncerne.r les uns
& les autres..en cette Matière.

CHAPITRE PREMIER.
Du Juges de Seigneurs, &de~z/rCpTMp~TZcee~~zpKr~
Criminelle.

A N s remonter à l'origine de la Jurifdiction Seigneuriale;


qu'on regarde communément comme une fuite de la Con-
ceffionfaite parJHuGUESCAPET, des Seigneuries en toute Pro-
priété, il fuffirad'obferver que la PofIëfRonoù font les Seigneurs
de l'exercer, a été reconnue & confirmée folemnellementpar la
Déclaration du Février 1~6, donnée en interprétation du
fameux Edit de Crémieux; & qu'on n'a cefïë dès-lors de regar-
der cette Jurlfc}ictioncomme Patrimoniale & Ordinaire c'eft à
ce Titre que lui a été attribué le Droit de Confifcation en Matiere
criminelle.
CETTEJurifHicHon,dans les premiers tems, étoit admini~rée
par les Seigneurs eux mêmes mais comme l'exercice a~idm
qu'elle demandoit, ne pouvoit fë concilier avec les Fonctions mi-
litaires auxquelles ces Seigneurs étoient principalement dévoués,
ils ont été obligés de confier cet exercice à des Officiers parti-
culiers qu'ils commettoient à cet effet & dont ils fe rendoient
confequemment refponfables. L'art. xxvij. de l'Edit de RouHillon
de t 63 leur impofe une Obligation expreffeà cefujet, en même
s
ÏNSTITUTES
tems qu'il leur laiue le pouvoir de révoquer ces Juges à leur yo~
lonté..
Les Seigneursne s'en ~bnt pas tenus-là ils ne fe font pas
vus autorifés à confier à desTiers l'exercicede leur JuriC.
plutôt ou ilsétoient la
dicûon, dans la ~au~e opinion que Seigneurie
:aller fans JuAice, ils onteu foin -à chaque démem-
ne, pouvoit
brement'qu'ib faifoientde leurs Seigneuries,d'ajouter à la por.
tion démembréeune portion de cette Jurifdiétion dont ils ~eré-
~rvoient ta conudérable & c'eA de-là qu'eA venue cette
~C~M.A plus
CA<tM.)t Divi6onde~M~M~?!M/?~.
t.? 8. La HAUTE-JUSTICE fut d'abord le partageordinairedesDucs
& Comtes la~MoYENNE,celui des Vicomtes, Viguiers, Pré.
vôts ~Châtelains desVilles qui étoient ordinairementles Lieu-
tenansidesDucs& Comtes; & enfinla BASSE,celui desMaires,
Prévôts & Châtelainsdes Villages. Mais depuis ce tems.là~
P. J!oy~. LQYSEAU, les chofes ont bien changé; &
commeremarque
~~tt~tIO. ëlles'~nt venuesà tel point, que lesVaoauxde cesSeigneursfe
fônt crûs eux-mêmes en .~it d'ériger des Juritdicttons, & d'en
former dé troisespècesà l'exemplede leursSeigneursSuzerains,
de manièrequ'à chaque ConceÊonqu'ils faifoientdes JuAices
Hsavoient foind'en exprimer le Degré. Ainfi, lorfqu'ilsconcé-
doient la Haute, comme celle-cicomprenoit toutes les autres
ils déclaroiehtqu'ils concédoientla Haute, Moyenne & Baue~
II eAvrai que, comme cesVaHauxn'avoientpas unpouvotrauut
étendu que leurs Seigneurs dominans,les degrés de JurUdietton.
avoient au~i une autoritébien inférieure.
qu'ils établirent,
Quoi qu'il en foit, ce.n'eA qu'aux Hauts-Juiliciers~ulement
refervê le Droit de 6! c'eA-a-dire, de pouvoirpro-
mi'a été
noncer des peinesamicMves~u~qu'àceUede mort, &c'eA pour
de ee Droit qu'il leur e~ permis d'avoir desjFcM~&f~<
marque
~/<H~ n'ont & ne peuvent }a.
T)~~<M~!)<&ttD/~ LesMoyens&Bas-Judiciers
<<<~< maisavoir ce Droit, commenous l'avonsobservéd après1artt-
clé xx. duTitreI. de rôrdonnance de 1670.Tout le pouvoir de
eeux~cien Matièrecriminelle, e~ bornéaux peinespécuniaires
telles,que !esAmendes~& encore le plusauvent ces Amendes
&nt-elîesSxéesà unecertainefommequ'ilsne peuventexcéder..
)~ fcy~. ~Mt Suiventla Coutumede Paris, l'Amendeen Matierecriminelle
~~o.6t ne peutallerau-delàde 6'o~ pour le Moyen-JuAicier, Ôc~~
jB~c~. ~D<t, Ilea vrai a desCoutumes qui
~~i~t 1. -6 &/ï. pour le Bas-JuAicier. qu'ily
loin le Droit des Moyens-luAiciers j[u~qu'à leu~
<Mtpotté~ plus
AU DROITCRIMINEL.
A~y. 7~ C~. ~)~
permettre dé prononcer des peinesaSRieHves ï dece~bmbrjeSbnt
les Coutumes de Flandres& de Picardie qui leur donnentle
Droit de connoîtredesRixes ou il y a eu du iang répandu& du
vol lorfqu'il n'eSt point capital pareillementcelles d'Anjou,
Touraine, & du Maine qui lui attribuentla connoiffancedp
l'homicidefanspréméditation, oc du Simplelarcin~oc quipour
cet effetautorisentle Moyen'JuSticierà avoir desFourchespad"
bulaires & une Prifon avec un Procureurd'office.
Mais ce qu'il y a de certain c'eStque lespeinesamicHvesque
le M~Sc~ peut prononcef même dans cesCoutumes,
ne peuvent aller juSqu'àcelle de mon; parce qu'encoreune fois
il n~ pas leDroit de C~n~, quieAréservéau feul Haut-JuAicie~
ni con~ëquemmentcelui de la Conn~cationdes Biens, qui en eA
une ~uite.
Maiscomme l'attribution des Droitsde Glaive8c de Co~c<t-
~M/: qui donnentaux SeigneursHauts-JuAiciersle Droit d'avoir
des ProcureurFiscaux/ne leur a été faite qu'en vertu des Con.
ceffionsparticulieresde nos Rois, commeétant des DroitsjR~-
%M& ils ne peuvent auffien jouir qu'en rempMant exacte-
ment lesdevoirs & les conditionsfouslefquelsil a plu à nosSou-
verains de faire cette conceffion; ces devoirs &: ces conditions
font marquéspar lesOrdonnances& les Arrêtsde Règlement,
& ils consent
ï". En ce qu'ilsfont tenus de reconnoîtreleur dépendancede Ct~«<Aen
la Souveraineté du Roi par la Foi & l'Hommagequ'ilsluiprêtent, < QM~.P.~t
t.*
& par les fervicesde leurs perfonnespour l'arnere.banc.
~°. En ce que les Jugesde ces Seigneurs,ne peuventconno~-
tre de toutes fortesde Crimes, ni de toutesSortesde Perforines.
ï°. Il y a de certains CRIMESdont laconnoiSÏançeeStSpéciale-
ment réfervéeaux JugesRoyaux& aux PrevôtsdesMaréchaux,
tels que ceux qui formentles Cas Royaux8c Prevôtaux dont
nous parleronsci-après, i~. Quant aux PERSONNESil s'étoit
d'abord élevé unegrandecontestationentre les Seigneurs,& les
Baillis& Sénéchaux, à l'occafionde l'Edit de Cremieux ceux;.
ci prétendoient que la diSpoSItion de l'article v. de cet Edit qui
excluoit les Prevôts Royaux du Droit de connoîtredes Caufes
des NOBLES,devoits'appliquerà plus forte raifonauxJugesdes
Seigneursqui étoient inférieursauxPrevôts: maisfurlareprésen-
tation faitede la.part des Seigneurs,que leursSeigneuriesétoient
patrimoniales,& qu'ils en jouiSIbienià titre <M< au lieu que
Sij
~46 INSTITUTES
celle des Prevôts Royaux étolt l'effet d'une conceilion purement
ils font parvenus à fe faire maintenir dans ce Droit par
gratuite
une Déclaration particulière qui fut donnée en interprétation de
ce mêmeEditle 2.4 Février 1436, &: qui a depuis été.confirmée
l'art. x. du Titre I. de l'Ordonnance de 1670 de manière
par
que leur Juridiction s'étend aujourd'hui fur toutes les perfonnes
dont peuvent connaître les Baillis & Sénéchaux qu'elle ne
eeSIëque par rapport à celles dont les Prévôtsdes Maréchaux &
les Jugés Militaires peuvent connoître à l'exclusion de tout autre
comme Z~M~ &c. & encore dans ces derniers Cas, ils
Juge,
informer, décréter, & interroger les Accufés avant que
peuvent
d'en faire le renvoi, comme nous le verrons ci-après.
t°. En ce que leur Juridiction eft Subordonnéeà celle des Ju).
ges Royaux qui peuvent non-seulement Ies~M/- lorfqu'ils
d'informer dans les vingt-quatre heures des Délits qui
négligent
font commis dans l'étendue de leurs Seigneuries mais encore
formerleurs Jugemensfur r~Ep~ qui en eu: interjette c'eA ce qui
lesa fait appeller~~yM~H6/ ou Juges a la charge~p~e/.
-H raur néanmoinsexcepter deux Cas, où l'Appel de leurs Juge-
mens fe porte. directement au Parlement l'un concerne les JuS~
tices des Duchés & Pairies qui ont le privilége de reffoitir immé*
diatement au Parlement en toutes Caufes toit civiles, foit cri-
minelles l'autre, c'eft lorfque leurs Jugemens prononcent des
'i~M.i6.<&0/- peines àm:icHvesou infamantes,
& qu'ils ont été rendus après
~M~I~yOt une procédure inSiruitepar recollement & confrontation.
artsr.
4°. En ce que les Seigneurs ne peuvent en Matiere criminelle
donner Plainte ni être pourfuivispar-devant leurs propres Juges,
mais devant le Juge Supérieur.
En ce qu'ils font refponfahles de la prévarication de leurs
Juges dans leurs rongions c'eft la difpofition de l'Ordonnance
deRouSiillon que nous avons citée, & de l'art. j. du Réglement
des grands jours de Clermont du 10 Décembre 1664 qui leur
enjoint de nommer pour leurs Juges & Procureurs des Perfonnes
de probité & de capacité & d'avoir foin qu'ils fe comportent
bien dans leurs Charges, à peine d'amende arbitraire pour la pre-
miere &is, &ren cas de récidive de demeurer civilement ref-
ponSabfesdes fautes de ces Officiers.
6°. En ce que le Juge qu'ils nomment doit être Gradué. I! y
a. une Déclaration du 26 Février 680, qui l'a ainfiordonné pour
les JufticesSeigneurialesqui font tenues en Pairie, & dont l'Appel
'AU DROIT CRIMINEL. 7~ y. 7~
C~ ï4ï
feSbrtit nuement aux Cours de Parlement en Matiere civile mais
BRUNEAU,qui rapporte cette Déclaration, observe en même <~M~MM~
tems que l'on n'eA point dans cet u~asedans l'étendue du Reiïbr~ CnM~ y' 4~9'
du Parlement de Paris, &qu'on y oMërve feulement.d.'appeller
le Jugement des Gradués d'un autre Siège, lorsqu'il n'y ent
pour
a pas dans celui où l'on juge le Crime.
7°. Outre l'Obligation d'avoir un Juge pour admini~rer la
Juftice, les Seigneurs font encore tenus de nommer les Officiers
néceûaires pour former une Jurifdiélion tels que Procureur Fif*
cal, Greffier, Huiflier ou Sergent, &ils font également respon-
fables des fautes que ceux-ci peuvent commettre dans les fonc-
tions de leurs Charges, fuivant le Règlement que nous venons
de citer. Us ne peuvent, aux termes de ce Règlement, nommer ~to~c. t66~
donner leurs Fermes à ces <<f<.i~.
pour Officiers leurs Fermiers ni OS-
ciers.
8°. Ils doivent pareillement avoir un Auditoire & un Tribunal
les Jugemens, .quoiqu'anciennement ils étoient
pour prononcer
en ufage de juger fous l'Orme, ou de fe fervir d'un Tribunal
d'Z~y~. L'Auditoire doit être public & ne peut être dansles ~< cAf~. )0,
/8o.6-/My.
Châteaux, Maifons fortes, afin que.lesJuges foient, ainli que les
Parties, en pleine liberté & vus de chacun, pour le bon exem-
Dans cet Auditoire il doit y avoir un Z~ pour le Dé-
ple.
pôt des Minutes du Greffe, tant desProcès Civils que Criminels, 8. </K~
à peine de privation de JuAice en cas de contravention ou né- ~f~/t7HM~.
gligence.
9". Ils doivent avoir unePri&n & un Geolier. Cette Prifon Ordon. <0/
doit être au rez-de-chauffée, en bon &ujS&nt état; &ils font /M/U) ar<.
tenus de fournir le Pain &:la Paille, aux Prifonniers accusés de de /'0~/M. <:«~/<M.i~.
de
Crime, fous peine de privation de leur Justice. Comme toutes !67o,6-7.
ces Obligations intéreffent les Sujets du Roi; pour empêcherqu'ils </M~<~f~/m;f/M.
ne fouffrentde la négligence ou de la vexation des Seigneurs, ~.F~f~
les Juges Royaux font autorités à tenir la main à ce que les Or- ~t/i8.
donnances & Réglemens fur ce point foient exécutés.
10°. Ils font tenus de faire les frais des Procès criminels qui
s'inftruifent pour les Crimes commis dans l'étendue de leurs Sei- /'0r~y! tA'
a de Partie civile ou que celte ci t6~0.M.(.~ff.('.
gneuries, lorfqu'il n'y point
n'eft pas en état d'avancer ces frais; c'eft pour cela que leurs Pro-
cureurs qui fuccombent dans les Accufations ne font condamnés
à aucuns dépens comme auffi ils n'en peuvent obtenir aucuns
eux-mêmescontre les Accufés qu'ils font condamner. Cette Obl~
î4~ INSTITUTES
eft fondée principalement fur lé profit que les Seigneurs
~o~M~ ibid. gation
tirer des Procès criminels par les Amendes & Confifca-
peuvent
tions qui doivent leur en revenir. Mais comme tous les Crimes
ne font pas de nature à entraînerla Confifcation qui n'a lieu qua
dans les Condamnationsqui emportent Mort naturelleou civile
d'ailleurs il y a plusieurs Provinces dansle Royaume où la
que
Cohnfcationn'a jamaislieu, ou feulementen de certainscas, il
arrivoit dé-là que les Seigneursqui fe voyoient réduitsà la feule
des Amendes, qui font ordinairement modiques, né.
efpérance de faire pour-
le fouvent pour éviter les frais,
gligeoient plus
suivre par leurs Officiersla punition des Crimes, fur- tout lorf-
étoient commis par des perfonnes infolvables. C'eft contre
qu'ils
de pareils abus, que s'étoient d'abord élevées les Ordonnances
de Moulins, d'Orléans & deChâteaubriant, en prononçantcon-
T~ Oft/tMK.de
A/OH/M, a rt. }o. tre les Hauts-Jufticiers, qui négligeoient de punir les Crimes, la
<fOf/M/!J,art. 10. Privation de leurs Juftices & c'eAdans la vue de les prévenir,
de CAt!<Mi~/7';M<j
les dernieres Ordonnances & Réglemens on a donnéd'une
<6j. quepar
aux Baillis & Sénéchaux, le Droit de Prévention fur les
part, en mêmetems
des
Juges Seigneurs qui négligent de pourfuivre,
a rendu ces derniers refponfables des frais qui fe font pour
qu')n
cette ïnftrucHon & de l'autre, qu'on a fixé par des Réglemens
les différentes efpeces de frais que les Juges ne peu-
particuliers
vent employerdans les Exécutoiresqu'ilsdélivrentcontre la Par-
tie civile ou contre les Fermiersou Receveursdu Domainedu
Roi ou des Seigneurs.Nous aurons lieu de rappeller ces Régle-
mens en traitant des Peinéspécuniaires;nous remarqueronsaufH
en mêmetemslescas particuliersoù lesSeigneursne peuventpré.
tendre la Confifcation, mêmedans les Pays où elle a lieu.
11°. Enfinnous avons dit que les SeigneursHauts~-Jufticiers
avoir des Fourches patibulaires pour l'exécution de
pouvoient
leur Juftice criminelle cependantils ne peuvent en fairedreffer
de nouvelles, ni faire relever, après l'an & jour, cellesqui font
abattues qu'enfuitede la permifHondu Roi portée par des Let-
tres qui doivent être entérinées le
par Juge Royal. C'eft une Ma~.
xime de notre Droit François, attelée par Bacqueten fonTraité
des Droits de Juflice chap. ix. n. 10. & i i. où il en rend cette
raifon; que c'eft tant pourla conféquence, quepourempêcher les
du
les
êtrefaitespar Seigneurs fur les Droits
/M: ~OK~OM/M
Roi & ~M/?/c~ appartenantesà Sa Af<
AU DROIT CRIMINEL.~J!7'.7~

C H API T R. E 1 I.
6' deleur Cb~~MCe e
D~ Juges Royaux7iT/~irMM~
~~c~Cr~Me~e.
I~T Ous diflinguonsdeux fortes de Juges Royaux Inférieurs; 3
les PREVÔTS R OYAUX, &: les BAILLIS & SÉNÉCHAUX.
j_~
On appelle les uns &: les autres Juges~aM~ Ordinaires,tant
leurJuridiction eft fondée fur desProviens ou Com-
parce que
minionsparticulieres qui font émanéesdirectementdu Roi, à
la différencede celle des Juges des Seigneurs que parce qu'ils
connoiflentde toutes les Affairesqui ne font point formellement
les Ordonnances, à la différencedes JugesRoyaux
exceptéespar
Extraordinaires, dont la Juridiction eft bornée aux feulesMa-
tieres qui font marquéespar rEdit de leur Création ou d'Attri-
bution.
Mais commeces Juges Royaux différentaum entr'euxpar 1 e~
tendue de leur Pouvoir, c'eftce qui nous donne lieude traiterici
Céparémentde leur Compétence.
§. I.
Z~P/o~.Rcy~A'.
Les PRÉVÔTSROYAUX qui en de certainesProvincesfont
connusfousle nom de CHATELAINSVIGUIERS,VICOMTES,
font proprementceux que nousappellonsJugesOrdinaires,parce
de tous lesCas ordinaires,c'eft-à-dire qui nefont ni
qu'ilsjugent
ni Ils ont cela de commun avec lesJugesSei-
royaux prevôtaux.
leurs Sentences reffortitordinairement
gneuriaux,que l'Appelde
aux Bailliages& Sénéchaufïëes ce qui les fait appeller Juges.
Royaux ./7!/?/MM~, ou Juges Ordinaires à la charge~0~
MAISdeux chofesles diRinguentprincipalementdes Jugesdes;
Seigneurs l'une, qu'ils ne peuvent connoître, comme ceux-ci~
desCrimescommispar lesGentilshommes& Officiersde JufUcey
l'autre, qu'ils ne font point fujets comm'euxà la Prévention de
la part des Baillis& Sénéchaux. Il eft vrai que par l'articlevi~
du Titre I. de l'Ordonnance, lesBaillisfont autorités, en cas de
de la des Prévôts Royaux, de connoître des.
négligence part
Crimescommisdansl'étenduede leurJuridiction) maisc'eft alors
1 1
~4 ÏN S T 1 T U T E S
moins à titre de Prévention,que par forme de D~m
établit entr'eux une efpece de concurrence; &d'ailleurs ce neit
de trois jours feulement, à compter depuis le
qu'après l'espace connoître en ce dernier
Cfime commis que les Baillispeuvent,
tandis celui de vingt-quatre heures leurfuffit pour pou.
cas que
voir connoitre, au préjudicedes Juges Seigneuriaux.de Mont-
IL Y A des Coûtumes telles que celles de Tours &
Prévôts ont la Prévention en Matiere cri-
didier, où les Royaux
minellehurles Juges Seigneuriauxde leur reffort.
A certains cas où ils peuvent prévenir les Prévôts
IL Y même
s'agit des Crimes commis par
des Maréchaux';ravoir, lorsqu'il
& Gens fans aveu, Mendians valides condamnés
les Vagabonds &
à Peine corporelle Banniuement, ou Amende honorable
ces Crimesne font d'ailleursde leur nature ,mRoyaux
lorsque
ni PMvôtaux c'eft la Diïpoution de Fart, x. de ~.Déclaration
n'ayent pas le Droit de
~~e, quoiquelesPrevôts'Royaux de leur cela n em-
connoître desCas &
royaux prevotaux nature,
ne aux termes de la Déclarationque
pêche pas qu'ils puiuent,
nous venons de citer, informer, décréter & même interroger
ces
lesAccufésde Cas royaux&prevotaux, à la charge d avertir
l es Baillis &:Prévôts desMaréchaux. Ils n'avoient
inceffamment
fuivant l'Ordonnance de 1670, que dans le feulCas
ce pouvoir,
du flagrant-délit. < '~M~
LesTPREvÔT Es ROYALES ont été principalement établies
dans les lieux où il n'y avoit point
pour former le premierDegré le nombre de
de
de Bailliageni JuAiceSeigneuriale. Cependant,
s'étant conudérablement m ultiplié dansles lieux
ceslur~iaions
mêmes où il avoit Bailliages &SenechauGees
y des ,Siégesde
& l'expériënce'aya'nt&itvoir quecette augmentationde Degrés
de Juridiction dans un mêmelieu étoitplusonéreuseque profi-
table au Public, le Roi, par unEdit dumoisd'Avril ï74~a~
lesPrévôtés Royales établies dans~sVil-
à.-proposde fupprimer & de les.reumr à ces.Baillia-
ijoùil y a des Sièges de Bailliage,
a ux Ordonnances d'Orléans & de Rouffillon.
conformément
comme les Prévôts Royaux ont le Droit de connoi-
"Aure~e., aux
Cas n'ont été réfervés ~écialement
tre de tous les qui pas
une idée
Baillifs& Sénéchaux, on ne croit pouvoir donner plus
de.leur déterminant précifément celle
exa~e Compétence, qu'en
~ecesdernierSt TT
~ii.
AU DROIT CRIMINEL. -P~r. 7~ C~A ï4$

§. II.
Des J?a~ 6* ~aM~.

mots de BAILLIS & SÉNÉCHAUX font anonymes. I! y à


Les ).
foutions à celles ~.R-~MK)
des Auteurs'qui ont comparé leurs qu'avoient verbo
de la ville chez les Romains; d'autres les ont animiies CR~M~.
les Préfets avoit
aux Gouverneurs de Province, & ont prétendu qu'il n'y en
dans les Provinces de ce Royaume du tems d'Hen-
point d'autres c eicient vraifembla- de
ceux-ci F~.
H I & de S. Louis ajoutent, que a
abrug. 'n.
la
blement ces Nobles que nos Rois de premierela race envoyoïent C~C~<
les Provinces maintenir la Paix & Police qu'on 1 ~CM
<Mm<
dans pour y <
aux cA.46.a.n.
étoient & envoyés
les appelloit BAILLIS,parce qu'ils
& SÉNÉCHAUX, qu'ils étoient ordinairement
Provinces; parce
choifis parmi les vieux Chevaliers, de fon-
Auteurs avec plus r. CoquillefurId
Il y a enfin d'autres qui prétendent COM<. ~N<~M.
Territoire ni
dement, que le mot Bailliagene fignifie pas mais un Droit J 6.
p.
comme les Auteurs l'avoient penfé,
ce, premiers Caspri..
d'exercer Juridiaion en cas d'~ pour
le mot de Bail, en ancien Langage François, fignifie
vilégié;que de leur Mitution a été
le
Proteclion, parce que principal objet
fecours de ceux étoient opprimés par les Seigneurs
de venir au qui
les des fur les Droits
voifins, & d'empêcher entreprifes Seigneurs
Royaux. notam-
il paroît par les anciennes Ordonnances,
ENEFFET fonc- V. art. 40. ~<
ment par celles d'Orléans & de Blois, que leurs premieres f0~n. d'Or-
à vifiter les Provinces, au moins fix fois année, /MM,6'87.
tions convoient Force
des tenir la main à ce quela ~M/<~<'M.
pour ouir les Plaintes Sujets, Sentencesfoient
demeureau Roi, &: que les Arrêts, Jugemens,
exécutés compofer les Querelles, garder les Sujetsd oppreuion,
les Affemblées illicites, <
difiiper les fonaïons parti-
ces mêmes Loix, que
Il paroît auffi, par feulement à 1 admi-
culieresdes Sénéchauxn'étoient pas bornées
mais s'étendoient encore furle Mi-
niftrationde la Juftice, qu'elles
vieille dans l'art. m. xc.
litaire, fuivant cette Rubrique rapportée
France, le Chop. /0~.t~<
des Loix de Jérufalem Item quandle §.~6.n.tt.
foit pourla Bataille en-
tient fonlieu, nous avons dit ci-devant
forte qu'on peut dire à leur ce
égard que
fuffire à cette foncrion, ils fe font
des Seigneurs, que ne pouvant
& de faire.exercer celle qui
vus dans la néceh~ de la partager, Ir
T
1
1 N S T IT U T E S
concerne la Juftice par des Officiersparticuliers, que nous con.
coulons aujourd'huifous le nom de LIEUTENANS GÉNÉRAUX,
LIEUTENANS CRIMINELS & LIEUTENANS PARTICULIERS
mais avec cette différencenéanmoins, qu'ils n'ont pasconfërvé,
comme les Seigneurs, le Droit de nommer & de revoquer ces
Officiers qui tiennent leur Provifion immédiatementdu Roi
n'ont pas même confervé aucune autorité fur ceux-ci, qui
qu'ils
ont uneJuriMicHonpropre; qu'en un mot, il ne leur refte plus de
de leurancienne Supériorité, que leTitre de <?/-<M<~ Fa:
veftige
Sénéchaux,avec le Droit de faire intituler de leur nom, lesJu-
que rendent leurs Lieutenans.
gemens
Nous ne parleronsici, que de céluide cesOfficiersqu'on nom-
me LIEUTENANT CRIMINEL,parce que fesfonctionsfont par-
ticulierement defHnéesà la connoiffancedes Crimes, & qu'il ne
connoître en aucune maniere des Matieres civiles.
peut
Les LIEUTENANS CRIMINELS ont été érigésen titre d'Office
en chaqueBailliage, par lesEditsde François!, enJanvier i 2 2,
& d'Henri II. en Mai ï 4. Il Ya eu auffien Mai i 5z une npu.
velle Création ,par Henri II, de ces Officierspour tous les Sié-
Préfidiaux. ont été créés pour connoître de tous
ges Les~/MM/v
Crimes dont les Appellationsreffortiffentau Parlement lesder-
MK' pour connoîtredesCas prevôtaux par préventionauxPré-
vôts des Maréchaux, & les juger commeceux-cien dernierref-
en obfervant les formalités dont il fera parlé ci-après il y
fort,
a même de certainscas où ils font préférésaux Prévôts des Ma-
réchaux, quand même ces derniersauroient prévenu ces Cas
font marquéspar les art. xvij. & xx. de la Déclarationde 1731,
nousaurons lieu de rappeller ci-après, en traitant de la 7~
que
J~O/OM~.
l'Ordonnance Criminelle, dans Fart. xj. du Tit. I. fe
Lorfque
fërt de ces,mots, NOSBAILLIS & SÉNÉ CHAUX&JUGESS
c'eâ des Lieutenans Criminels dont elle entend
'PRÉsiDiAUX)
elle les appelle aufR quelquefois Nos JuGES, pour
parler a été de con-
fignifierque l'objet particulier de leur InAitution
noître desCrimesqui regardentla Perfonnedu Roi, fa Dignité,
& fon C~e~ & c'eft ce qui a fait appeller ces fortesde Crimes
des CasRoyaux. Nousavons fait ci-devant l'énumerationde ces
en traitant la Z~~M ~K~ nous ajoûterons feu-
Cas,
lement ici que ce qui fait le Cas Royal, n'eft pas tant l'énor-
mité du Crime en lui-même, que la conféquencequ'il peut avoir
DU DROIT CRIMINEL.T~r. 7~ Chap. '47
à l'Etat & à l'Ordre public. Ainn, toutes les fois que
par rapport
Je Crimetend à bleffer la Maje~é du Souverain ou l'Intérêt gé-
néral de la Société, il devient dès-lors de la Compétence des
Baillis & Sénéchaux, à l'exclufion des Prévôts Royaux & des
des Seigneurs, qui peuvent feulement comme nous l'a-
Juges
vons dit, informer, décréter, & interroger les Accules, à la
charge du Renvoi.
Les Baillis & Sénéchaux peuvent auffi connoître de tous les
Cas ordinaires, tant par-P~~o?! fur les Juges des Seigneurs qui
n'ont pas informé & décrété dans les 24 heures que par for-
me de Dévolution, en cas de négligence de la part des Prévôts
trois jours ils peuvent
Royaux d'informer & decréter dans les
même connoître par la Voie de l'~p~ des Sentences rendues
par l'un & l'autre de ces Juges en Matiere criminelle, lorfqu~elles
ne prononcent que des condamnations pécuniaires, & qu'il ne
s'agit pas de Crimes méritant peine aflliétive.
encore connoître des Cas Prevôtaux, à l'excluuon
Ils peuvent
des Préildiaux, lorfque le Crime a été commisdans d'autres Bail-
ceux où le Siège Préudial eft établi c'eft la difpofition
liages que
de l'art. viij. de la Déclaration de 1731. Il eft vrai que dans ce
cas ils n'en peuvent connoître qu'à la charge de l'Appel au Par-
lement, fuivant la Déclarationdu 29 Mai 1702.
La Déclaration de 1731 va encore plus loin; elle veut que lor~ ï/<

les autres ordinaires, tels que les Prévôts Royaux &


que Juges
des ont informé & décrété avant le Prévôt des
Juges Seigneurs,
Maréchaux, ou le même jour, contre un Accusé qui fe trouve
en même tems un Cas ordinaire & pour un Cas
pourfuivi pour
prevôtal la connoiffance de l'une & l'autre de ces Accufations
foit dévolue aux Baillis & Sénéchaux, préférablement aux Pré-
vôts des Maréchaux & à l'exclufion des Juges Ordinaires.
CE N'ESTPASTOUT lorfque dans un Procès criminel il~ie
trouve différensAccufés dont les uns font pourfuivispour les Cas
ordinaires, les autres font chargés d'un Crime prevôtal, la même
Déclaration veut que la connoulance des deux Accufations ap- ~K)<
aux Baillis& Sénéchaux, à l'excluuon des Prévôts des
partienne de
Maréchaux, quand même celui-ci auroit prévenu. Il en eft
même dans le Cas, où parmi les Accufés, il s'entrouve qui ne font
Jufticiables du Prévôt des Maréchaux & font privtfégtes.
point au ~9:
ENFIN, fuivant la même Déclaration, le BaIHi eA préféré
Prevôt des Maréchaux, quand même l'Accufationdu Cas ordi-
m::
Tu
t~ INSTITUTES
naireferoit Survenuepostérieurementà celle du Cas prevôtal
qu'il ait décrété avant le Prévôt, ou le mêmejour, &
pourvû
que le Cas prevôtal & ordinaireait été commisdansle reffortde
fon Bailliage.
L'ONvoiT par-là, combienla JuridictiondesBaillis&:Séné-
chaux eft favorable, & en mêmetems combienellea d'étendue.
L'on pourroit encore ajoûter ici plufieursautres Prérogatives
qui la distinguent, tellesque le Droit de connoîtrede l'M-
mentde toutes lesLettres deGrace qui font expédiéesau Grand-
Sceau, à l'exceptionfeulementde celles qui font obtenuespar
les Gentilshommesdont l'adreffedoit être faite aux Parlemens
comme auffi le Droit de connoître généralementde MM~
Caufescriminellesdont la connoiflancen'e~tpas réiërvéeen pre-
miere in~ance au Parlement.
DE Tous lesBailliages& Sénéchaù~éesdu Royaume,iln'ene~
point dont la Juridiction foit plusdiAinguéepar fes Priviléges,
que celle du CHASTBLET DE PARIS.LOrdonnance criminelle
contient plufieursExceptions remarquablesen ~afaveur, que
nousauronslieude rappeller, entraitant lesdifférentesPartiesde
rinArudion nousobferveronsfeulementà ce fujet, qu'ily a cer-
tains Omciersattachésà cette Jurudiction, qu'on appelleComt-
MISSAIRES, lefquelsfont distribuésen chaqueQuartier de la Vil-
le, & dont lesprincipalesfondions font d'informerM. le Lieu-
tenant Criminelou M. le Lieutenant Généralde Police & M. le
Procureur du Roi du Châtelet, des Crimes & Délits qui Secom-
mettent dans leursQuartiersauSH-tôtqu'ilsen ont connoiSîance;
d'en recevoir les Plaintes faire lesInformationsenfuitede l'Or-
donnance du Juge qui les commet drefferdes Procès-verbaux
desPerfonnestuées ou bleilées, & de faire exécuterles Régle-
mensde Police pour la Sûreté& netteté de la Ville de Paris.
I L YA ENCORE dans cette Capitale une autre JurISHIdion
Royale créée à l'inStardes précédentes; c'efl celle du BAIL-
LIAGEDU PALAIS,qui s'exercepar un Lieutenant Général,
& s'étend fur tousles Cas, tant Royaux qu'autres, qui fe com-
mettent dansl'Enceintedu Palais, à laréfervefeulementde ceux
dont le Parlementjuge à propos de connoîtreen premiereInS*
tance.
DANSLHNOMBRE
des OfficiersquifontattachésauxPaiî-
AU DROIT CRIMINEL F~r.7~ A
C~1 .1'
11 i
14~
& connoître des Matieres
Sénéchauuees, qui peuvent
Hases & encore les Lieutenans Particuliers &
criminelles, font compris
les Lieutenans Criminels de Robe-courte,
AffeffeursCriminels,
& les Vice-Baillis & Vice-Sénéchaux.
PARTICULIERS font des Oniciers établis'
Les LiEUTENANS en l'abfence des Lieutenans
dans chaque Bailliage pour prêter
des Lieutenans Criminels & juger toutes les Ma-
Généraux & Ils ont été créés par l'Edit
ceux-ci connoitre.
tieres dont peuvent les ASSESSEURS CRIMINELS.
111 en Juin 86, ainfi que
~nfi d'amer à tous les Jugemens
autres ont le Droit
Les uns &les & de les remplacer dans
les Lieutenans Criminels,
que rendent
leurs ibncHons.
CRIMINELS DE ROBE-COURTE,dont Il
Les LIEUTENANS été
du Tit. I. de l'Ordonnance, avoient
eft parlé dans l'art. xij. non ornent.
créés par l'Edit de Novembre 1~4 avec pouvoir
les Sentences & Commuons des Lieutenans Crimi-
d'exécuter encore d~Mer avec
être mais
nels par qui ils dévoient reçus,
du Siège, au Ju-
eux & les Lieutenans Particuliers & Confeillers
des Cas Prevôtaux, même informer contre
gement des Accufés & en un mot de faire dans les Bailliages
eux, les emprifonner, des Maréchaux dans les Pro-
les mêmes foncHonsque les Prévôts
du Mais par lEdit de Mars
vinces & Gouvernemens Royaume.
ils ont tous été fupprimés, à rexcepnonieulementda
~o, du Châtelet de Paris. Ce- ~M. Il y a en~
Lieutenant Criminel de Robe-courte core unLieute-,
eft
lui-ci, en qualité d-O~ier du Châtele~ Prévôts
recûauPar ement, nant de Robe-
des Maréchaux, courte a Orléans~
& non à la Connétablie, comme les
il avoit le Droit de qui a été confer-
Suivant la Déclaration du Septembre de vé par un Arrêt
de tout ce qui concernoitIeFa~ la du Confeildu 9,
connoître généralement
l'Arrêt de de la Cour, du ..Février Jutnï7~<
Police. Mais par Réglement hO"
fuivant, fur l'Ôppo~ion à l'Enreg~rementde au cetteDéclaration,
Prévôt desMar.
la Police a été réfervée auPrévôt de Paris, &
& on lui a feulement attribue Droit d'in..
chands ~c~M.
& malverfations des de Foin, Bois &
former des abus
des Débardeurs, Déchargeurs, Chairetiers, & au.
autres denrées &
de Police,
tres Contrevenans aux Ordonnances ScRegIemens
de les confluer Prifonniers &c.
il eu entre
Depuis ce tems-la, y a plufieurs Réglemensraits
du Châtelet & le Lieutenant Criminel de
le Lieutenant Criminel
notamment rEdit du Mois de Janvier 169.1, pas
Robe-courte,
t~o INSTITUTES
lequel ce dernier eft autonié à connoîtreen dernierreuort, con-
curremment6'payp/Mo/ avec le LieutenantCriminel( qui a
néanmoinsla préférencelorsqu'ildecrete le mêmejour), desCas
prevôtaux mentionnésdansl'art. xij. duTitre I. de l'Ordonnance
de 1670, en faifantjuger préalablementfa Compétence, fuivant
la forme 'prescritepar cette Ordonnance & par les Arrêts du
Confeil des ig Juillet & 7 Septembre1~78. Suivant le même
Edit, il peut aufficonnottre, par Concurrence & Prévention,avec
le LieutenantCriminel, mais à la charge de l'Appelfeulement,
des MeurtresouAttentats à laVie desMaîtréscommispar leurs
Domefliques, des Crimesde Viol& Enlèvement, contre toutes
fortesde Perfonnes excepté contre lesEccléna~iques. Il a de
plus, le Droit de connoître, à la charge de l'~yc/, & à F~~c~-
~o/! du Lieutenant Criminel, desRébellions commifes à l'exécu-
tion de fes Jugemens,& desCrimes commispar les OmciersSc
Archers de fa Compagnie, même par fon Greffier en faifant
les fonctionsde leursCharges, & non autrement. Enfin il lui
eft faitDéfenfesde prendre connoiffancedes Cas & Crimes qui
doivent être jugés à la charge de l'Appel, autresque ceux mar-
qués ci-devant, àpeine de nullité des Procédures, 6edes dépens,
dommages & intérêtsdes Parties.
Les VICE-BAILLIS& ViCE-SÉNÉCHAUX, dont il eft parlé
~ans le même art. xij. de l'Ordonnance, font des Officiers qui
étoient attachés aux Bailliages&SénéchauHees,pour y exercer
les mêmestondions que lesPrévôtsdesMaréchaux, dont ils ne
différoientqu'en ce que leur JurifUictionfe trouvoit bornée par
le Reffortmêmedu Bailliageou de la Sénéchaunëe, au lieu que
celleduPrévôt s'étendoitfurtoutela ProvinceouGouvernement.
Ils étoient appellésVICE-BAILLIS, ViCE-SÉNÉCHAUX, parce
qu'ils exerçoient cette portion d'autorité qu'avoient ancienne-
ment les Baillis & Sénéchauxrelativement à l'Intendancedes
Armes, & qu'ilsétoient entretenusauprèsd'eux & à leursfrais,
commel'étoientd'abordlesPrévôts à l'égarddes Maréchauxde
France. Ils devoient aux termes de l'art. j. de l'Edit du mois
d'Août i!< être reçus, comme les Prévôts, au Siège de la
Connétablie à Paris. Maisenfinils ont été comprisdansla Sup-
reflion faite parl'Edit de Mars 7.10, qui a exceptéfeulement
le PRÉVÔTGÉNÉRALDE LA CoNNÉTABlE &MaréchauHee
de France le PRÉVÔTDE L'ISLEDE FRANCE le LiEUTE-
DU DROIT CRIMINEL. j:y. C~. 77: i t
NANTDE ROBE-COURTE AUCHATELET de Paris, le
CHEVALIERDU GUET& le PRÉVÔTDESMONNOIES,tous
réndensà Paris. C'eA à la place des autres Officiersfupprimés
été créés par le même Edit, des PREVÔTSGÉNERAUX
qu'ont
danschaqueGénéralitédu Royaumeavec desZMKK/M/M. Ce font
Ceux-ci dont nous parlerons en traitant de la JurifdicHonPrc-
vôtale à l'égard des Prevôts de la Connétablie nous aurons
lieu d'en parler, én traitant de la JurudicHonMili-
également
taire, commeauffidesPrévôts qui ont été établisfingulierement
pour la Marine.

CHAPITRE III.
DesParlemens, 6" de leur Compétence
M~~M€7'g
Criminelle.
T~ ÂRMiles Juges Royaux ordinaires, le PARLEMENT tient P. G<o~t
fans contreditle premierrang lesAuteursl'appellentle vrai <:<l9. ZM6~J
<<K.P.
J9<~0/X!<H~ le
del'Autonté du Roi, jP~MK/'<& ~/&C6 le
Vengeurdes Crimes & c'eft en cette qualitéqu'onpeut direde
ce Tribunal, ce que la Loi dit du Préfet du Prétoire, qu'on doit ï. I. ff'.deO,~C~
regarder fes Jugemens comme s'ilsétoient émanésdu Princemê- P~P~.
me, qui le fuppofeauffidiAinguédesautresJuges par fa Ëdélité,
fa ~ageHe,& feslumieres qu~l reAd'ailleurspar l'élévation de
fonrang c'eft auffipar cette raifon que fes Jugemensfont inti-
tulésdu nom du Souverainmême qu'il décideen dernierref-
fort; qu'il a le droit exclufifde faire des Réglemens, & de ne
pouvoirêtre pris à Partie.
Nous ne rappelleronspoint les autres avantages qui duHn.'
guent ce Tribunal en Matiere civile. Nousl'envisageonsici rela.
tivementà fa Compétence en Matiere criminelle & nousob-
fervonsd'abordà cet égardque le Parlementeft compoféde plu'
fieursChambres parmi lefquellesil y en a une fingulierement
devinéeà juger lesMatierescriminelles on l'appelleTouRNEL'
LE, non pas tant, comme l'ont prétendu certains Auteurs, à
caufede la petite Tour où Setient celledu Parlement'de Pans
dont les autresParlemensont empruntéle nom maisprincipale"
ment parce que les Juges de toutes les Chambresy vont &cceC'
~vementjuger tour.à-tour.
ÏNSTÎTUTES
Ce~dans cetteChambreque fetient laChambredes Vacations,
les mêmes en Matiere criminelle, aux termesde
oui a Priviléges
d'Août feulement d e la connoif.
?Edit du mois i669,àl'exception desPro.
fance du Crime de des
RAPT, Appels comme d Asus, &
f aitsaux Gentilshommes, l orfque ceux-ci d emandent
cès criminels
à être laGrand-Chambre; elle eft même autorifée par
renvoyésà
la Déclarationdu 4 Septembre167~ à.recevoir toutes Appel-
& toutes Plaintes de Crime de Rapt, &
lationscommed'abus,
en tous les Arrêts de défendes, & autres
à rendre conféquence
jugera à-propos, fans néanmoinsquel-
Arrêtsprovisoiresquelle
le puiffeles juger définitivement. jde oPré.
La Tournelle duParlementde Pariseft compofée cinq
dont dix font de Grand-Chambre, 6c
fidens,de vingt Confeillers, des
les dix autres font choifis dans chaque Chambre Enquêtesi
cette différenceentre ceux-ci &les premiers,qu'ilschangent
ilya fortent de la Tournelle, ils Sont
tous les trois mois & lorfqu'ils
trois au Greffe les Procès criminels
obligésde remettredans jours
lieu les Confeillers de Grand<
été
dont ilsavoient chargés au que
Chambre ne changentqu'à chaque femeftre, & qu'ils peuvent,
les Procès criminels de la-
en triant de la Tourneîle garder de
fuivant la difpofition de 1 article cxl.
grement du Président,
FOrdonnancede Blois.
dans les autres Parlemens, qu'il
Il y a desUfases.particuliers
feroit trop long de rapporter ici mais ce quidj&ngue principa- a
lement celuide Paris de tous les autres ~'eAl l 'avantage qu'il
deconnoître du Domaine du Roi & de la Régale
Non-seulement DU
mais encore de compter parmi fes Membres les PRINCES
ETPAIRS du &: de pouvoir les ju-
§ANG les Ducs Royaume,
ger en Matière criminelle.. des Parlemens, ayant e
été
L'OBJET principalde l'établuTement
lesBaillis & Sénéchaux, &
~répdmerles Abusque au ~~Juge des
inférieurs,faifoientanciennement de leur autorité, préjudice
~jetS du Roi, le pouvoir decesTribunaux fupérieursn'eft donc
de des Sen-
connoître la voie 1 Appel
pas feulementborné à par
mais encore de fairerentrer ceux-
t~ces de ces premiersJuges, à s'en écarter,
toutesles fois qu'ils viennent
Cid~s leur devoir foit en décidant les Con-
~it~leM donnant des Réglemens enfinen les Pro-
fits qui.peuveni s'éleverentr'eux, foit évoquant
eux, pour les juger à l'Audience.
<:èspendanspar-devant
MAISm~eh~mment deces D~ts de iupenonte, queiemen: 1o.n:"
le Par-
DROIT CRIMINEL.
P~?' i~
tement peut exercerenverslesJugesde fonjR~~f, il a encorece-
lui de pouvoir connoîtreen premiereIn~ance, à leur exclufion
de certainsCas où le Bien public & l'intérêt des Parties paroît
le demander.
CES CASfont i". toutes les fois qu'il y a une Caufe urgente;
& telle que l'autoritédes premiers Juges ne peut apporter un re-
mede affezprompt ni fuffifant c'eAla difpofitiondel'Ordonnan-
ce de t~3 art. xcvij.
2". En fait de Crime de LEZE-MAJESTE au premierChef.La
Grand-Chambredu Parlementde Paris eft en poffeffionde con-
noître de ces fortes de Crimes; commeil paroît par les Arrêts
renduscontreJean Chatel & Ravaillac & endernierlieu contre
le nommé Robert-FrancoisDamiens.
En fait deDuEL, lor&u'ila été commisdansl'enceinteou
les environsdesVillesoù lesParlemenstiennentleur Séance, ou
bien lorsqu'ileft commisentrePerfonnesde grandequalité& im-
co/-M/!cg c'eft la difpofitionde l'Edit du moisd'Août 1679 art.
xxij. & xxx. confirméepar la Déclarationdu mois de Décem-
bre de la mêmeannée.
De l'Entérinementdes Lettresde GraceobtenuesauGrand
Sceau, tant pour les GENTILSHOMMES quepour lesOrpiciERS
ROYAUX c'eH:la difpofitionde l'art. jx. de l'Edit d'Amboife,
renouvellée par l'art. cxcjx. de l'Ordonnancede Blois, & par
~art, xij. du Titre XVI. de l'Ordonnancede 1~70.

Ce n'eit pas tout les Parlemens ont encore des Droits parti-
culiers, relativement aux PREVOTSDESMARÉCHAUX.ï°. Ils
connoiffent de l'Infraction de Ban lorfque la Peine du Banniffe-
ment a été prononcée par leur Arrêt, en confirmant ou infirmant
les Sentences des premiers Juges, & cela quand même l'exécu-
tion en auroit été renvoyée à ceux-ci c'efl la difpofition de far-
ticle ij. de la Déclarationdu mois de Février 17~. 2°. Lorfqu'un
même Accufé fe trouve pourfuivi pour un Cas ordinaire, parde-
vant les Juges Royaux ou des Seigneurs & pour un Cas Prevô-
tal de fa nature pardevaht les Prévôts des Maréchaux & que
le Crime, dont le Prévôt aura connu, n'a pas été commisdans.
le Reffort des Bailliages où le Cas ordinaire eft arrivé c'eït au
Parlement d'y pourvoir par un Arrêt de Renvoi des deux Accu.
étions pardevant tel Juge Royal de fon Reffort qu'il jugera à-
propos c'en: la difpofition de l'art. xvij. de la même Déclara-
v
ÏNSTITUTE$
TES'
tien. 3 0 ..Enfin,lorfquedansle Cas de cette double Accusation
l'ImtrueHonde l'une fe trouve pendantedansune Cour de Parle-
ment, celle de l'autreAccufationdoit y être portée pareillement
en tout état de Caufe fuivant la difpofitionde l'article xviij. de
~a mêmeLoi.
Nous avons vu ci-devant, en parlant des Evocations, les
Droits particuliersqu'avoit le Parlement à l'égard des PR Ési-
D AU x en ce que d'une part il connoît par Appel des Evo-
cations qui font demandéesde ces Tribunaux dans les Cas où
.iCeux-cijugent en dernier reffort & qu'il peut renvoyer parde-
vant le plusprochainPréSidiaI, s'il trouve l'Evocationbien fon-
dée, &: de l'autre, que dans le Cas où les Préfidiauxne peuvent
juger en dernierreffort, s'il Setrouve desParensouautresCauses
de SuSpicionSuSHSantes, le Parlement peut renvoyer pardevant
telle JuriSdicUonqu'il le juge à-propos..
Enfinle Parlementa encore desDroits Particuliersfur lesJu*
CESD'EGLISE.Ces Droits confiflent 1°. en ce qu'il peut con-
ttoître par la voie de l'Appel comme d'abusdes Procès criminels
faitsaux EccléHa~iques nous verrons ci-après, en traitant de
la Juridiction EccIé.(iaAiqueles Cas particuliersoù ces fortes
d'Appelspeuvent avoir lieu. 2.°.En ce qu'il peut connoître par
la mêmevoie, de la Publicationdes Monitoiresdécernéspar les
Omeiaux. ~°. En ce qu'il peut obliger les Evêques de donner
des Vicariats pour l'InHrudion& Jugement des Procès criminels
faits aux Ecclénartiques, lorfqu'ils'agit d'éviter la recouffedes
Accufés, ou pour quelqu'autre Caufe importante à l'Ordre ou
au Bien public, à l'effetde quoi les Prélatsfont tenusde choinr
.telsConfeillers, ClercsdefditesCours, qu'ils jugent à-propos.
4". Qu'il peutobligerles Evêquesde nommerdes Officiauxpour
la Partie de leur Diocèse, qui fe trouve dansle Reffortdu Par-
lement. ~°. Enfinqu'ilpeut commettreun Juge Royallorfqu'il
s'agit d'Inftruirele Procès criminel aux Ecolé~ia~iquespour le
Cas Privilégié & même renvoyer en d'autres Sièges le Juge-
ment de cesProcès.

Nous AVONSdit que la Chambre de la TOURNELLE étoit


~péciatementdevinée pour juger les Matierèscriminellesqui &nt
eu Reffortdu Parlement, maiselle n'a pas ce Droit excluuve-
AU DROIT CRIMINEL,~r. C~ ï~
t~ent aux autres Chambres il y a de certainesMatieresqui ne
être jugées quepar le Parlementen général c'eft-à-dire
peuvent d'autres la GRAND-
toutes lesCHAMBRES ASSEMBLÉES que par
CHAMBRE & la TouRNELLEauëmbIées; d'autresparla GRAND-
CHAMBRE feulement.Il y en a enfinqui font particulièresaux
Chambresdes ENQUESTES.
LESCASqui fontde la CompétenceduPARLEMENT en géné-
ral, font, comme nous l'avonsdit, le Droit de juger les Procès
criminelsdes Membresde leur Corps & celuiqu a en particu-
lier le Parlement de Paris, de juger les Princesdu Sang & les
Ducs & Pairs du Royaume.
LESCASqui font attribuésnommémentà la GpAND.CHAM-
BRE& TOURNELLE auemblées, font, 1°. le Droit de juger en
lesProcès criminelsfaits aux Préfidens, Maî-
premièreInfiance & Procureurs
tres Ordinaires, C orrecteurs, Auditeurs, Avocats,
Générauxde la Chambredes Comptes ce qui s'entend, comme
nousl'avonsdit, lorfqueceux-ci demandentleur Renvoi. ~.De
auffi tant en première In&anceque fur l'Appel, lorfque
juger
lesAccufésle requierent les Procèscriminelsqui font inflruits
contre les Tréforiers de France PréudensPréhdiaux Lieute-
nans Généraux, LieutenansCriminelsou Particuliers, lesAvo'
cats& Procureursdu Roi des Bailliages, Sénéchauffées & Siè-
reffortiffans nuement aux Cours de Parlement
ges Royaux
commeaufficeux inflruitscontre les Prévôts Royaux, & Juges
ordinairesqui ont féance& voix délibérativedansles Bailliages
& Sénéchauflees c'eft la de la Déclaration du 16
difpofition
Mars 1676 regiftréeen la Cour le Avril de la même an-
née. 30. De juger pareillementtous lesProcès criminelsquifont.
à la Requête de M. le ProcureurGénéral, ~rfqud
pourfuivis la Grand-
eftimeà-propos de demander qu'ils foient juges à
Chambre c'eftencore la difpofitionde la mêmeDéclarationfaits que
nousvenonsdeciter. 4°. Enfin, de juger desProcèscriminels
aux Gentilshommes& aux Eccléfiaftiques,maisfur l'Appelfeu-
& ceux-ci demandent à y être renvoyés, ce qu'ils
lement, lorfque entamées en la
doivent faire avant que les opinions ayent été
la de l'Ordonnance de 1670, TitreI.
Tournelle c'eft difpofition
articlexxj.
IL y ADEUXCASqui concernentfuiguHerementIaCompc-
Yu
INSTITUTES
tence de la GRAND-CHAMBRE l'un, c'eAceluide la M~ des
Livres défendusouimpriméstansPermiuion ceCasluieAattribué
nommémentpar la Déclaration du 12 Mai 1717, regiftréele 7
Juin fuivant, 8c cela quandmême porte cette Loi, la Sentence
dont eft Appel porteroit Condamnationà peine aiHictive & elle
autorifede plus M. le Procureur-Généralà requérir l'apport des
Procédurescommencéespar le premierJuge l'autre c'eAcelui
de connoître fur l'Appel des Jugemensrenduspar le Lieutenant-
Général de Police contre des~S~ ~~Mc~M6* de mauvaifevie,
quand mêmeces Jugemensauroientété rendusfur des Decrets,
& qu'ilsporteroient Condamnationà une Maifonde Force c'eft
la difpofitionde la Déclarationdu 26 Juillet 1713 regiu:réeen
la Cour le 9 Août fuivant.

Emm lesCasparticuliers,quifontdela Compétencedes Cham-


bres desENQUESTES, font les Matieresde petit criminelqui font
portées pardevant elles, foit en premiere~/?<M lorfqueles Ma-
tieres font incidentesaux Procès pendansen ces Chambres, foit
fur r~p~des Sentencesqui ne prononcentpoint depeinesafflic-
tives ce qui s'entend lorfque cet Appel cK interjetté feulement
par l'Accufëou par la Partie civile, car s'il eA interjetté par la
Partie publique, le Procèsdoit alors fë porter à la Tournelle il
en eft de même îorïqu'enprocédant au Jugement de l'Appel in-
terjetté par la Partie civile il fe trouve une voix qui tende à
peine aSicUve, commenousle verronsci-aprèsfousle Titredes
Jugemens.
ApRjssavoir traité desDroitséminensquiforment la Comp~
tence des Parlemensen Matierecriminelle, nous croyons.devoir
dire un motde ceux concernantlesOfficiersdecesillustresCorps,
qui font fîngulierementprépofésà veillerà l'exécutiondes Régle-
mens de ces Cours, en mêmetems qu'à la manutentiondesLoix
& desOrdonnancesdu Royaume, l'onveut parlerdesAvocATS
& PROCUREURS GÉNÉRAUXde ces Parlemens.
Quoique leursrbncHons~ëmMentfe rapporter au mêmeobjef~
il y a cependantdes Droits particuliersattachésà chacunede ces
Places, dont on fera bien ai~ëde trouver ici le détail ie voici
tel qu'il eft tire des Edits & Arrêts des Régfemensqui font rap-
M~MfM portés dans le Recueil imprimé par ordre de M. le Chancelier
t)t.<~(f!~ÏM«M/.en 1.687, mais
principalementd'un Arrêt du Confeild'Etat, du
:AUDROIT CRIMINEL.7~?-. 7~ C~.7/ i~
1684, portant Réglement entre lesAvocats& Procu-
SioAvril
reursGénéraux du Parlementde Guienne.
ï! réfultede tous ces Réglemens,
Que la Plume appartiententièrementà Mt le Procureur
Général.
2°. Que les Expédiensen Procèspar écrit fontfignésde M. le
ProcureurGénéral feul.
3°. Qu'à MM. les Avocats Généraux appartient la Parole
dans lesCauies criminellesqui ~ejugent à l'Audience.
4°. Que M. le ProcureurGénéralpeut feul donnerdes Con-
éludonsfur Requête, ou fur les Affairesrequérant célérité~&:
les donner en fon Hôtel comme au Parquet.
qu'il peut
Qu'à lui feul appartient la Parole, quand il s'agitd'Ant-
res publiques, ou concernantl'EnregifirementdesEdits, Décla"
rations, ou touchant les Intérêts de S. M. fauf lorfquelesAffaires
de cette qualité feront ou devront être portées à l'Audience, la
Parolealors appartient à MM. les AvocatsGénéraux..
6". Qu'il eAtenu de donnerCommunicationà MM. les Avo-
catsGénérauxde toutes les Affairesqui concernentle Servicedtt
Roi, à la réferve de celles dont l'AdreHe lui eft faite en parti-.
culier.
7°. Qu'il doit être feul nommédanslesCommuïionsordinai-
res & extraordinaires,où il eften ufaged'y comprendre& nom.
mer lesGens du Roi; & il eft de fon choix d'y vaquer ou.d'y-
commettrel'un de fes Sub~ituts.
8~. Qu'il a auprèsde lui plu~eursSubstituts-auxquels il fait1$
dillributiondesProcèsdansla formeprescriteparl'enregistrement:
de l'Edit de leur Création cet Edit, qui eA de l'amiée~86~
donneà ceux-ci plufieursbeauxDroits, qui les ditUnguentdes'
SubAitutsdes autres Sièges, notamment celui de la NobleHëy
commeauxautres Membresdu Parlement.
Enfin,y M. le Procureur Général doit avoir feulle Livre
9°.
ou Regiftre des Dénenciations.
On peut ajoûter ici, un Privilége qui eft particulier à M. I<?
ProcureurGénéral du Parlementde Paris, c eft que pendant 1~
vacance de la Prévôté de Paris,. les Sentencesdu Chapeletde-
Paris s'intitulentfousfon.nom..
.IN S T 1 TUTE S

r/yj~j? r~o/~ /~M~.


jD~ Juges jË'~f/o/ <§' de leur Cc/
en Matiere Criminelle.
T~T Ou comprenons fous le nom de JuGES ExtRÀORDi-
~~) NAIR.ES tous ceux qui n'ont pas une JurISHictMn primi.
tive, ou dont laJuriSdictiona étédémembréede cellesdes.Juges
ordinaires on les appelle auSRde ce nom, parcequ'ils ne peu-
vent juger quelesPerfonnes& lesMatieresdont la connoiffance
leur eStfpécialementattribuée par lesEditsde leurCréation, ou
par des CommiSuonsparticulières.
PARMIcesJuges, il y en a qui font fingulierementdeSMnés à
eonnoitredes'Matièrescriminelles,tels que les Prévôts des Ma-
réchaux lesJuges Militaires, & les Juges EccléSiaStiques.
Il y en a d'autresqui n'en connoiSIentqu'incidemmentaux ma-
tieresqui font l'objetparticulierdeleur établiffement;de ce nom-
bre font 1°. lesJuges de l'Election& Grenier à Sel, Juges des
Traites, MaîtresdesPorts & leursLieutenans pour les Délits,
FàuS~tés,& Rébellionscommifesà l'occasiondesDroitsdu Roi,
dont l'Appel reffortità la Cour des Aides le Prévôt de l'Hô.
tel des Monnoies, pour lesDélits commisau fait des Monnoiest
dont l'Appel va à la Cour des Monnoies 3°. lesJuges des Mai.
trifés des Eaux & Forêts & Tables de Marbre, pour lesDélits
commisà l'occasiondes Eaux & Forêts dont l'Appel reffortit
au Parlement 4°. les PréSidiauxpour lesDélits commispar les
OfficiersdesEaux & Forêts les Juges de l'Amirautépour les
Crimes Maritimes, dont l'Appel reSIbrtitau Parlement 6°. le
GrandPrévôt de l'Hôtel, qui juge conjointementavec le Grand
€onSeiloudesMaîtresdes Requêtesà fon choix, lesDélits com-
mis dans les MaifonsRoyales & à la fuite de la Cour 7°. les
LieutenansGénérauxde Police, pour lesCrimesde Maquerelage
& ProStitutionpublique,& autrescontraventionsauxOrdonnan-
ces & Réglemensde Police, à la charge d'Appel au Parlement
8~. lesJugesde la Confervationde Lyon, pour.lesDélitsconcer-
nant le Négoce, dont l'Appelfe porte auParlement 9" lesJuges
Conservateursdes Privilégesde l'Université,dont l'Appelva pa-
reillementau Parlement. 10°. Les Juges de la Connétabliepour
AU DROIT CRIMINEL. ~~7K 7~7; r~
les Délits commis par les Officiersde la MaréchauHëeàla charge
d'Appel au Parlement. 11°.Les Prévôts desMarchands, pour les
Délits commis par les Marchands & leurs Commis au fait de la
Marchandife & par les Officiers de Police en l'exercice de leurs
Charges; comme auffipour les Rixes& Querelles entre les Bate-
liers & autres Gens d'Eau fur les Ports de la Ville de Paris, à la
charge d'Appel au Parlement.
Enfin, il y a des Juges extraordinaires, qui ne font uniquement
établis que pour juger en dernier reffort de certainesaffaires cri-
minelles, tels que les Commiffairesnommés par le Roi. On peut
mettre de ce nombre, les CommiffairesGénéraux du Confeil qui
font établis à Valence, pour instruire & juger fouverainement&
en dernier reffort les Procès criminels des Contrebandiers, Em-
ploiés infideles & ceux des Faux-fauniers & Complices dans
lesProvinces de Dauphiné, Provence, Languedoc, Lyonnois~.
Bourgogne, Auvergne, Rouergue, & Quercy.
11y a cela de remarquable par rapport aux Juges de cette der-
niere efpece, qu'ils n'ont point de pouvoir jusqu'à ce qu'ils ayent
reçu & accepté leurs Commmions, qu'ils ne peuvent les exécuter
jufqu'à ce qu'ils en ayent fait apparoir aux Juges des lieux mais Bodn, ~<
lorfqu'ilslesont une fois le
notice, Juge du lieu ne en
peut empê- J~M~f.cA.2..
cher l'exécution, ni les aiïujettir à la preftation de ferment, non G«}~. quefl.186.
l'information de vie & mœurs. De ils ne Loyf. /<y.<).
plusqu'à plus, peuvent q~<-M.
tubdéleguer, que lorfque le Droit leur en eft donné par la Corn-
miiEon, & encore ne peuvent-ils le faire que pour l'Induction y
& non pour la Décision de la Caufe. JF< in MtX
Nous ne croyons pas devoir entrer dans un plus grand détail ?. M. <&~t.

furla Compétence de ces Tribunaux extraordinaires, qui fe trouve }t.


fixéepar les termes de leursCommmions, ou par lesEditsde leurs
Attributions nous nous arrêterons feulement à traiter ici des Prin-
cipesparticuliers qui concernent lesJurifdicHonsPrevôtales Mi-
litaires, & EccléfiaSUques,qui ont des regles & des formalités
qui leur font propres, tant pour la Compétence que pour l'In~
truchon..
'Ï<J~ ÎNSTITUTE S

CHAPITRE PREMIER.
De la jHr~K%~ desPrev~Mdes ~<x/'ccA<ïM~
V A Compétence de cette Juridiction méritoit bien d'être
t traitée ici Séparément,puifqu'ellea fait l'objet d'un Titre
particulier de l'Ordonnancede 1670. Pour le faire avec autant
d'ordre & d'exactitude, que l'importancede la matiereparoît le
demander, nouscommenceronspar examinerquelleeft l'origine
de cette Juridiction & des Officiersqui la compofent; & nous
traiterons enfuite des Droits & des Formalitésparticulieresqui
la dutinguentdes autresJuridictions.
Les PRÉVÔTSDESMARÉCHAUX tirent leur origine de ces
Officiers, qui étoient prépoféschezlesRomainspour purgerles
'cheminspublics,des'Voleursqui les infëAoient,& à qui par cette
Z. ~0~/HM, §. raifonl'on avoitdonnéle nom de Za~o/!c~M/
n&.ff. deJudie.
Comme cesfonctionsétoient de natureà demanderbeaucoup
Q;/tMdamnatos d'activité& de diligence, & qu'elles ne pouvoient fe concilier
j~im ~MnM~Mf- avec l'appareil des formalités ordinaires, il a tallu, pour en fa-
~Min<<'r</?.t~.
</<<
ciliter l'exercice, y joindreune Jurifdiétion & donneren même
tems à cette Juridiction le degré de pouvoir & le nombredes
Officiersnéceuairespour apurer promptement l'exécutiondes
Jugemensqui en étoientémanés; dé-là le PrivilégeSingulierqui
lui a été attribué de pouvoir juger tout-à-la-fois eh première
Inftance & en dernier reubrt. Ce Privilége leur a d'abord été
donné par lesEdits de FrançoisI. de 1514 &:ï ~34 & enfuite
con~rmépar l'Ordonnancede 1~70.
Mais, commed'unautrecôté ce Privilégefaifoitperdre à l'Ac<
cutë l'avantagede l'Appel qui pouvoit lui faciliterles moyens
d'acquérir des Preuves& de parvenirà fa JuAincation, ces mê-
mes Loixont cru devoir apporter les précautionsles plus exac-
tes pour prévenirlesAbusqui en pouvoientrésulter, foiten affo-
ciant à ce Prévôt différensJuges pour l'afMer dans fes Juge-
mens, foit en déterminantde la maniere la plus précife les Cas
particuliersfur lefquelsfa Juridiction pouvoit s'étendre, foiten-
~n en l'a~traignantà de certainesFormalitésdont l'omiffionfait
dégénérerleurJugementà la charged'Appel tel a été entr'autres
l'objetparticulier dela derniereDéclarationde ~731,qui a réuni
dans
AU DROIT CRIMINEL~~r.~ ~.7; i~
dans une feule Loi les Dispositionsdes précédentes, en même
tems qu'elle y a apporté des Modificationsconsidérables,que
nous remarqueronsci-après.
Les Tribunaux dans lefquels fe rendent leurs Jugemensfont
les PréSidiaux,dansl'étenduedeSquelsla Capturea été faite, ou
le Crime a été commis. LesOfficiersdont ils doivent être affif-
tés Sont, outre les Confeillersde ces Sièges, l'ASïëSïeurde Ma-
réchauffée8ele Lieutenantde Robe-Courte. Il eH_parIédes uns
& des autres, & de leurstondions fousle mêmeTitre de l'Or-'
donnancequi concerne les Prévôts des Maréchaux.
Suivantce Titre, lesPrévôts desMaréchauxpeuventêtre con-
sidérésfousdeux RapportsdiSîérens oucommeOfFiciERS MI-
LiTAiRES,ou comme JuGES.
En qualité d'OFFiciERSMILITAiRES,les fonctionsdes Pré-
vôts des Maréchauxconsent à veiller à la Sûretédes chemins,
commeilsfaifoientchez les Romains à mettreen exécutionles <&M<. <M. 6-
l. <&/'0/
Décrets& Mandemensde Juflice lorsqu'ilsen font requispar <& </<1670.
les Juges à arrêter les Criminelspris en flagrantdélit, ou à la ~<iM.t.~<
clameurpublique comme auffi les Mendiansvalides, Vaga- /?<C~. <&!7;!<t
bonds, & Gens fans aveu & pour cet effet on leur a donné
des C~K-~ J~c/cK~'e & ArchersSousleur commande-
ment.
CommeJuGES les Prévôts des Maréchauxont le Droit de
juger & de punir les Crimesqu'on appelle ~/ëypMMAr, en obSer-
vantles formalitésprefcritespar l'Ordonnance.
Nousavonsfait ci-devantl'énumérationde ces différensCas,'>@
telsqu'ils étoient marqués par l'article xij. du Titre I. de l'Or-
donnancede 1670. Nous allonslesrappellerici fuivantles chan-
gemensqu'y a apporté la Déclarationde 1731, qui a fixéleder-
nierétat de la Jurifprudencefur ce point, & ne permet pasqu'on 0'.
puiffey en ajoûter d'autres.
Cette Déclaration diftinguedeux fortesde Cas dont les Pré-
vôts peuvent connoître les uns qu'elle appellePrevôtauxpar la
QUALITÉDEL'ACCUSÉles autres Prevôtauxpar la NATURE
Du CniME;c~iIyacettediSerenceentr'eux,que les Prévôtspeu- ~6.
vent connoîtredes premiersen tout tems & en quelques lieux
qu'ils ayentété commis, mêmedans les Villesde feur résidence;
au lieuqu'ilsne peuventconnoîtredesderniers,que lorsqu'ilsont
été commisailleursque dans lesVillesde leurrésidence.
LesCas ~yo~~ par la QUALITEdesAccufés,font v
tous Cri- ~I.t. ~3.
x
ÏNSTITUTES
mes commis ï". par les Vagabonds & Gens fans aveu ( fous
ce nomfontcompris, fuivantla Déclaration, non-feulementceux
qui n'ont ni ProreSHon, ni Métier ni Domicile certain, ni Bien
pour SuMSier, &: qui d'ailleursne peuvent être avoués ni certi-
fiés de bonnevie & mœurs par personnedigne de foi maisen-
core lesMendiansvalidesqui font pareillementfansaveu) 2.
ceux qui ont été condamnésà Peine corporelle Banniue-
par
ment, Amendehonorable la Déclaration ajoûte que les Pré-
vôts ne peuvent connoîtrede l'Infractionde Ban que lorsqu'ils
ont prononcé-seux-mêmesla Peine du Banniuement 3°. par les
Gens de Guerre, lorfque les Crimes font commisdans les lieux
d'Etape, d'Auemblée ou de Séjour pendant leur marche &
non point dansleur GarniSbn ~°. Enfinpar les Déserteurs, leurs
Fauteurs & Subornateurs.,quand mêmeces.derniersne feroient
point Gens de Guerre.
Les Cas T~~H~ par la NATUREdu Crime, font 1°. le Vol
fur les grandscheminsde la campagne & nonceux faitsdansles
rues & Fauxbourgsdes Villes 2°. le Volfait avec eSra~tion
lorSqu'ileft accompagnéde port d'armes& violence publique
ou lorfque reSîracHonSetrouve avoir été faite dans les murs de
clôture ou toits des maiSbns.,portes &:fenêtres.extérieures, S:
ce, quand même il n'y auroit eu ni port d'armesni violencepu-
blique 3°. le Sacrilége lorfqu'ileft accompagnéde port d ar-
mes& violencepublique~°. la Sédition Emotion populaire,
Attroupement, ASIembléeilliciteavec port d'armes la Le-
vée de Gens de Guerre fanscommiflionémanéedu Roi 6°. la
Fabricationou Expositionde.fauffeMonnoie.

Nous avons.dit qui! y avoit cette différenceentre les Cas Pré.


vôtaux par la Qualitédes Perfonnes.accuSées, & ceux qui font
Prevôtaux par la Naturedu Crime, que les Prévôts ne peuvent
eonnoîtredes derniers,quelorfqu'ilsont été commishors laVille
de leur réfidence au lieu qu'ils peuvent connoîtredes premiers
en tout tems& en quelquelieu qu'ils ayent été commis cepen-
dant il y a certainesPerfonnesprivilégiéesqui ne peuventêtre fu-
jettes pour aucunCasni pour quel Crime que ce foit à la JuriS~-
diQ:IonPrevôtale.De ce nombre font 1°.lesEcdénaSiiques 2.
y~. t4. les Gentilshommes,pourvu tout.efôis ajoûte la Déclaration
qu'ilsne-SeSoientpas rendusindignesde ce privilégeparquelque
Condamnationqu'ils auroientfubidePeinecorporelle BanniBe-'
AU DROIT CRIMINEL,7~ T. 7~ C~r. 1~
ou Amende honorable 3". lesSecrétaires du Roi 4". les
ment
de Judicature, qui font dunombre de ceux dontlesPro-
Officiers
cès criminelsont accoutuméd'être jugés la Grand-Chambre
du Parlement.
LesPrévôtsfonttellementexclusde la connoiffancede cesibr"
tes de Perfonnes que s'il s'en trouve une danslenombrede plu-
fieursAccufésdu même Crime ils font tenus de les tous ren-
aux ordinaires & cela, porte la Déclaration, quand <M.
voyer Juges
mêmela Compétenceauroit été jugée en leurfaveur.
Suivantl'Ordonnance,ilsdoiventfairece renvoidanslesvingt- 0/'A/io.<&
être de l'avisdes Préfidiaux t67o' M. <<.
quatreheures ~ans obligés prendre '4'
la Déclarationde 1731 ajoute que ce délaide vingt-quatre heu- r. D~/<<
res ne doit fe compterque depuis le premierInterrogatoireque )'7}I.<<.
les Prévôts doivent faire fubirà l'Accusedans les vingt-quatre
heuresde la Capture.
AuS, fuivant cette derniere Loi, quoique les Eccléfiafliques, ~li'J~
lesGentilshommes,& autres Perfonnesprivilégiées, dontnous
venonsde parler, ne puiffentpas être jugés par les Prévôts des
Maréchaux ceux-ci peuvent néanmoins informer contre eux~
mêmeles décréter& arrêter, à la charge de renvoyerlesProce~.
dures & l'Accusé au & Sénéchauuéedans r étendue dei-
Bailliage
le Crime aura été commis pour y être jugés à la charge
quels
de l'Appel.
LesPrévôts peuvent aufli, fuivantla même Déclaration, ren. art. 8. <M<
voyer ces Accufés privilégiés aux Sièges PRÉsiDiAUX .lorfou'il
de Crime commis dansle Bailliage où le Siège Préfidial eit
s'agit les com-
établi; mais ces derniers Tribunaux ne peuvent juger,
&
me lesBaillis Sénéchaux,qu'à charge la de l'Appel, à la dif- ~<!M.7t

férencedes Cas Prevôtaux de leur nature dont ces PréMiaux


connoître en dernier reffort comme les Prévôtsdes Ma- ~(~
peuvent ont de-
réchaux, & même préférablementà ceux-ci lorfqu'ils
crété avanteuxou le mêmejour. EnfinlesPréfidiauxfontencore
autorisesde connoître mais à la charge de l'Appel feùlement,
de deux Accufationsqui feroientportéesdevant eux dansle mê-
meProcèscriminelcontre différensAccufés dont lesunsferoient
un Cas ordinaire &: lesautrespour le Cas
pourfuivispour leur &
tal, ou bien dont lesuns feroient privilégiés par qualité
les autresne le feroientpas c'eA la difpofitionde 1articlexx.
de la mêmeDéclaration.
Nousavonsvu, en traitant dela Compétencedes Parlement
XiJ
INSTITUTES
les Cas particuliers dont ils con-noiffoientà l'exclusiondes Pre~
vôts des Maréchaux notamment de l'~ae?M/! Ban, lorS-
que laPeine du Bannitfementavoitété prononcéepar leur Arrêt.
Nous avons vû auffi en parlantdes Baillis& Sénéchaux, les
avantagesque la Déclaration de 1731 donne à ceux-ci fur les
Prévôts des Maréchaux en ce qu'elle leur permetnon.feulement
de connoitre des Cas prevôtaux par leur nature, lorsqu'ilsfont
commis danslesVilles de leur réudence, & des Cas prevôtaux
par la ~Ma~ des AccuSës~. lorfque ceux-cifont EccléuaSHques
Gentilshommes,.& autres exceptés ci-devant; maisencore en
ce qu'elle leur accorde la préférence dans le cas d*unedouble
Accufation pourle Cas prevôtal. &pour le Cas ordinaire, lorS-
que cesBaillis& Sénéchaux, ou mêmelesautresJuges ordinai-
ï-esqui leur font Subordanné&,ont in&rméou.décrété avant les
Prévôts des Maréchaux, ou le même jour~
Les Prévôtsont auSEde leur côté des avantagesparticuliers~
qui leur font attribuéspar cette même Loi.
1°. Il y a un Cas prevôtal par la Qualité des.Accufés dont
ils peuvent connoîtreà rexduSion non-Seulementdes Baillis &
Sénéchaux, maisencoredes PréStdiaux& de tous autresJuges
~7)L c'eft celui concernant les Z~~M~ ~M~ leursj~M6M/~ce.
~'K~o/KaMa~~ quand même ce$derniersneSerQjLent.pas Gensde:
Guerre.
~<I..< 2.°..Suivantl'Ordonnancede 670 ils ne pouvoient connoftre
jt.t~.M.t. d'autresCas que desCas prevôtaux & ils ne pouvoienten con-
noitre que pour les juger en dernier reffort.Mais la Déclaration.
{îc 1731 y a apporté ces deux modificationsremarquables la
premiere,qu'il y a de certainescirconûancesoùles Prevôts peu-
~.<t8t vent connoîtredes Casordinairespour.les juger prevôtalement,.
comme lorSquerAccuSëde Casprevôtal.fetrouveen mêmetems.
accuSede Cas ordinairemais il faut r'ouf cela quil n'y ait en
ni Plainteni Informationfaite par le Jugeordinaire, ou bien que
nnStrucHonpour le Cas ordinairene Setrouve pas pendantedans
les Cours de Parlement & fur-tout que le.Cas ordinairefoit ar-
rivé dans le Départementdu Prévôt, autrement.,il eSidit par le.
Déclaration que Sa MajeStéfe referve d'y pourvoir fur l'avis.
qui en Seradonné à M<le Chancelierà-la diligencedes Procu-
reurs du Roi. La~eco/M~qu'il,y a un Cas royal dont les Prévôts
peuventconnoîtreconcurremmentaveclesBaillis& Sénéchaux;
<Ëkparotévendon maisqu'ils ne peuvent,auffijuger cotam'eux.
'AU DRGIT CRIMINEL ~r.7~ ~.2-. i6;
la charge de l'Appel, c'eAcelui du DuEL ce pouvoirleur
été attribué pa/l'an. xix. de l'Edit de ~79.LaDéca-
avoit déjà
de en confirmant l a difpofition de cet Edit, ajoute
ration 1731, ou déiim-
foit interlocutoires
que les Jugemens à
préparatoires,
ce ne étre'rendusqu'au
tifsqui interviendront ~ujet, pourront
de au moins, & qu'il ferafait deux Minutes
nombre cinq Juges
de ces Jugemens. la ~~r
connoiffance
Enfin, à l'égard des Cas prevôtauxdont
< les rendent à
eHréservée aux Prévôts, pour que Jugemens qu'ils
foient en dernier reQbrt, il faut qu ilsfoientaccompagnés
ce Met comme
des formalitésqui font prescritespar les Ordonnances,
leur donner ce caractère; maisau lieu que ces
feulescapablesde
étoient nuls fuivantl'Ordonnance, par le défautde
Jugemens en t,
ces formalités, ils ne font que dégénérer &nplesJugemens,.
de fuivant la Déclaration de 1731..
à la charge FAppel, au com- P'. Ordonn. 0~
formalitésconfiflent, 1°. à déclarer à lAccufe
Ces C
<<<t67°'
doit
mencementdu premierInterrogatoire, quil <!T/.1
& faire mentionde cette déclarationdanslinterro. Déclarat. de.

déclaration & cette mention,font tellement né- 1.7; <


gatoire. Cette lesPrévôts desMaréchaux
ceiTaires,que faute d'y avoir Satisfait,
Criminel auront procédé à
ou le Lieutenant qui 1 Interrogatoirede la
condamnés aux dommages & intérêts
font non-tëulement ilsfonten-
la nullité de la Procédure, mais encore
Partie, outre
tierement dépouillésde la connoiffancede ce Procès ,qu~s-. & Sé-
la de l'Appel, par lesBaillis
lors doit être~gé, à charge
néchaux dans lereHbrt le Crime a été commis
defquels le reilbr~
leur au Préftdial, dans P'.<tM)1~. <?'
20. A faire.juger C~M~
a été faite, ou leCrimecommis le P~votdoit /'0/0/)M. ibid..
duqueUacapture & informations à h Cham-
pour cet effet faire les
porter charges
& faire conduire l'Accuse pour être oui en pré. ~.J$. ~.i-
Bredu Confeil y
fencede tous lesJuges. Le Jugementde Compétence doit être pro-
à il doit en être fait mention dans-
noncé fur le champ l'Accu~
eft le Gremer, & qui doit être-
te Procès-verbalqui dreiTépar
~ihon mention de fôn refus. Il doit auS être-
6sné par l'Accuse, a
fait mention dans le même Procès-verbal du motifqui donné ~e'C~<
le tout à peine. dé.
lieu au Jugement, & ~cc~
nullité..
foient aunombre de fept au moins,non- O-iA/MM~M~
raut queles Juges
~1 encore ~<S.
feulementpourlesJugemensdecompétence & ~mais
cours-d~
MK~Mc~ font rendu~dans,ie.
pour les Jugemens. qui
ï~ INSTITUTES
l'Instruction & ils doivent tous Signerla Minute de ces Juge.
mens, à peine d'interdiction, de oo livres d'amendeenvers le
Roi & des dommages6e intérêtsdes Parties.
~°. Il faut que dans les JugemensdénnitiSs, qui font rendus
'~urdes Accufationsinftruitesconjointement contre les mêmes
perSbnnespour les Cas ordinaires& pour les Cas prevôtaux les
Prévôts ou Juges Préfidiauxqui ont prévenu marquent diftinc-
tement lesCas dont l'Accufé eft décfaré atteint & convaincu,
au moyen de quoi.cesJugemensSerontexécutésen dernier reS-
fort, fi l'AccuSëeft déclaréatteint & convaincudu Cas prevô-
tal Sinonils ne feront rendusqu'à la charge de fAppel dont il
:doitêtre fait mentionexpreffe c'eStla difpofitionde l'art. xix.
de la Déclaration de 1731 qui prononce la peine de nullité
même d'interdictioncontre les Juges qui contreviennent.à cet
article.
~°. Il faut enfin, que les Jugemensprevôtaux, foit déS~nitIrs,'
Soitceux de compétence, Soientintitulésdu nom du Prévôt ou
de fon Lieutenant c'eft la difpofition.particuliere de la Décla-
ration du 2.8Mars 1720, art. iv.

Nous venons de voir les formalités qui concernentles Juge-


mens.prevôtaux, il nousrefte à parler de cellesque doivent ob-
ferver les Prévôts pour parvenir à Fun & à l'autre de ces Ju-
gemens.
PARMI,ces dernières les unes concernent la Capture des
Accufés d'< concernent le Cas où les Prévôts Sont jugés
incompétens; d'<!Mr~~celui où l'AccuSëpropofe des Moyens
de Récufationcontr'eux. Ily en a enfin qui doivent être obser-
vés par le Prévôt, lorfque la Compétencea été jugée en fa fa-
veur & en procédant au Jugement définitif.
O~MM. <& Lesformalitésqui concernentla Capture, conciflenten ce que
t6/o. M.~.< les Prevôtsdoivent faire inventaire de ce qu'ils trouvent fur la
6.7.{!<9.!o6'
tj. PerfonnedesAccufés,& le remettredans troisjoursau Greffedu
lieu de la Capture qu'ilsne peuvent rien retenir des hardes, ni
s'en rendre adjudicataires qu'ils doivent conduireaum-tôt les
Prifonniersdans les Prifonsdu lieu, fans pouvoirles retenir en
Chartre privée qu'ilsdoivent leur laifièrCopie du Procès-ver-
bal & de l'Ecroue qu'ilsfonttenus d'informeren personne, fans
pouvoir donner cette commission à leurs Archers, qui peuvent
feulementécrouer les Prifonniersqu'ilsont arrêtés, enfuitedes
AU DROIT CRIMINEL.P~-r. 7~. C~. 7. ~7

desPrévôts des Maréchaux qu'ils peuvent le faire fans


decrets de la Capture qu'ils
que ce foitau moment
t'ASMëur, pourvu nous avons
auSH interroger l'Accufé dans la forme que
doivent
ci-devant, après quoi ilsdoivents'adreSIerauPréfidial
remarquée
du lieu de la Capture, pour faire juger leur Compétence.
Les formalitésque les Prévôts desMaréchauxdoivent garder;
le Cas oùl'Accusé eft jugé n'être pas de leur Competence,
dans
consent uniquement à le renvoyer, comme nousl'avons dit,
au Juge du lieudu délit, & celadanslesvingt-quatreheures qui
commencentà courir du premier Interrogatoire paffélequel
il ne fairece renvoi que de Favisdu PréSidiaI. tM. T~. <&
tems, peut plus lit. Il.
aux formalitésqui doivent s'observer dansle Cas ou y'o/f'M.
Quant de Récusation </fi67o.
l'Accufévoudroit propofer des Moyens contre. ~<~<.i6.<
le Prévôt, il fautdiftinguerfi c'eft avant ou après le Jugement
de Compétence fi c'eft auparavant ces Moyens doiventêtre
au PréSidial a u rapport de l'ASTeSIëur en la MaréchauSIèe
lusés au choix de fi c'eSt
6fd'un Confeiller du Siège l'Accufé après.
le Jugementde Compétence, ces Moyensferontjugésau Siégea
oùleTrocès devra être Jugé, c'eft-à-direau PréSidial,fi le Pré-'
eft
vôt jugé compétent, ou bien au Siège du lieu du délit, fi le
Prévôt eSFdéclaréincompétent; & dans ce dernier Cas, il eft-
tenude fairetransférerl'Accufédansles deuxjoursaux Prifonsdu
du lieu du délit, fans que le Prévôt ni les Parties civiles
Juge l'a déclaréIncompé-
fe contre le Jugement qui
puiSIent pourvoir
tent ce Jugement doit être exécuté aux termesde la Déclara- <:)'<.l6* ~Mtf.

fauf à Ses Sa MajeSié qui s'eStr éfervée dy


tion, porter plaintesà
comme elletrouvera convenir.
pourvoir eft en faveurdu
Enfin, dans le Cas où la Compétence jugée
1°. à inftrui- O/y! <?
Prevôt, les formalitésqu'il doit obServer c onSiStent
!67o.n.j<-
re le Procès avec fon ASTeSïeur ou un Confeiller du Siège 2" .<).6'7.
à faireprocéderau dernierInterrogatoirede l'AccuSeen préfence
detous les Juges: 3°. à Se faire afliflerlors du Jugement défi-
du même nombre de Juges quepour le Jugement deCorn.
nitif Pré-
à faire drefferdeux Minutes de ce Jugement
potence 4°. où le Procès eft
vôtal, dont l'une doit refter au Greffe du Siège
l'autre doit refter au Greffe de la MaréchauSTée dans
jugé,
le Casoù la queSHonpréalableeft ordonnéepar ce Jugement ,!t
doit y aSHSier avec le ConfeillerRapporteur'&;un autre ConSeil.
1er 6°. enfinil doit taxer en préfencedu Rapporteur les dépens.
adjugéspar le Jugement:Preyôcal~
16S INSTITUTES

CHAPITRE II,
~~M~e.
De la J~/T/S~OTX
T~TOusconnoiiïbns dansce Royaume, cinq efpecesde Jurif
i~ dirions Militaires dont nousne ferons que donnerici des
Notions générales.
La, premiere&la plus ordinaire, eft celle qui s'exercepar le
CONSEILDE GUERRE,dans les Places& Garnifons;la fecon-
de, en tems de Guerre, par le PRÉVÔTDE LACONNÉTABLIE
& autres Prévôts, fervans à la fuitedes Camps & Armées la
troifieme, s'exercefur merpar les OFFICIERSDE MARINE;
la quatrieme, eft celle qui s exercepar MM. les MARÉCHAUX
DE FRANCE ~.Gouverneurs ou LieutenansGénérauxdes Pro-
vincesfur le pointd'honneur, & différendsentreGentilshommes
&:autres qui font la pro&mondes Armes la cinquieme enfin$
eft celle qui eft propre aux TpoupE's SuissESfervansenFrance.
Toutes cesJuriSictionsfont distinguées &par la Forme dans
laquelle elles s'exercent, & par lesCas particuliersqui font l'ob-
jet de leur compétence maiselles ne le font point quant aux
Procédures qui s'y observentpour l'inAructiondes Procès cri*
tilinels ces Procéduresfont les mêmes que celles marquéespar
l'Ordonnance de 1~70, à la réferve feulementde la Juridiction
Militaire Suiffe, qui a des ufages particuliers à cet égard.

$. I.
De la ~&e?~<?/!du. Confeilde Guerre.
Cette JuriiËidion, qui eft aum ancienneque l'établiu'ementde
la Difcipline dans les Troupes de ce Royaume s'exerce dans
la forme& pour les cas fuivans, qui font marquéspar les Or-
donnancesdu Juillet i6<~ ~2 Août 1666 & premierJuillet
17~.
LASëmbIéepour le Confeil de Guerre doit fe fairechez le
Gouverneur, LieutenantdeRoi ou Commandantde la Placeoù
fe trouvera la Compagniedu Soldat prévenu de Crime. Tous
les Officiersde quelqueCorps qu'ils foient, peuvent auiiter à ce
Confeil de Guerre, auquel le Gouverneur ou le Commandant
ont
:AUDROITCRIMINEL~y.7~ C~ Ï<~
droit de & lorsqu'il ne fe trouve pas dans les Pla-
~nt prénder:
ces où fe tiennent les Confeils de Guerre un nombre njm~ant
d'Officiers, qui ne peut être moindre de ~ëpt s'agiuant d'un
en dernier reffort; l'on devra y fuppléer, en convo-
Jugement
les Officiers & même au befoin les Sergens ou Maré-
quant dansles Places les voi-
chaux-de-Logis, qui font en garnison plus
fines ceux-ci ne peuvent <edifpenfer de fe rendre fur la requi-
ntion qui leur en eft faite par les Gouverneursou Commandans
& au cas qu'il ne fe trouve pas, pour inftruire le Procès à un Fan-
taffin, affez d'Officiers d'Infanterie l'Ordonnance permet d'y
par ceux de Cavalerie &: pareillement lorsqu'il s'agit
fuppléer
d'inAruirele Procès d'un Cavalier, de recourir aux Officiersd'In-
fanterie & dans l'un & l'autre cas, les Officiers qui font d'un
différent ont le Droit de prendre leur féance à gauche de
Corps
celui qui prëndera au Confeil de Guerre, & d'y opiner les pre-
miers les autres Officiers prennent leur rang & feance au Con-
ieil de Guerre fuivant l'ancienneté de leur Corps fans que les
Officiersde la Garnifon puiffent les en empêcher; à l'exception
feulementdu Capitaine de la Garnifon qui ~etrouvera commander
dans la Place & qui doit en cette qualité avoir la préféance,
quoiqu'ilfoit d'un Corps moins ancien.
L'ASSEMBLÉE ainfi faite, les Majors des Places, &;à leur dé-
fautceux des Régimens prennent des conduUons fur lefquelles
fe rendent les Jugemens militaires.
Il y a un Réglement particulier, pour le Confeil de Guerre qui
concerne le Régiment des Gardes Francoifës, fuivant lequel les
Commandansni les Omciers des Places ne peuvent y a~Mer ni
faireaucune ibncHon le Major ou Aide-Major de ce Régiment
eft feulement tenu, lorfqu'il y a quelque Soldat à juger dans le
Confeilde Guerre, d'avertir le Gouverneur ou Commandant de
la Place, pour pouvoir affemblerle Confeil de Guerre qui fe tient
dans la Prifon ou chez le Commandant du Régiment, & après
le eft rendu, d'en aller rendre compte au Comman-
que Jugement
dant de la Place, & lui demander la permiuion de prendre les ar-
mes pour l'exécution de ce Jugement. Ce Réglement qui eft du
8 Décembré 1691, fe trouve rapporté dans le Code Militaire,
Titre XXX. zt

A l'égard des Cas particuliers qui forment la Compétence de


v d'cxac-;
ce Tribunal, nous allonsles détailler ici avec d'autant plus
ï
I N S T 1 T U T E S

titude, que cette yurl~dlciion eft du nombredes lun~icHons ex'


traordinairesqui ne peuvent s'étendre au-delà des Personnes
des Matierespour lefquellesellesfont établies. Mais auparavant
nous croyonsdevoirdire un mot de ce qui fe pratiquoit chezles.
Romains à cet égard.
~.9.<&M~ Il paroît fuivantle Droit, que l'ot étoit dans l'ufagede ren~
<&CH/M.6't~A~.
recr. voyer un Soldatqui avoit commisun délit, pardevant celuiqui
Z.</e/-< le commandoit; c'étoit ordinairementle Lieutenantde la Milice
~<M/ Romaine appelléAf<?~ fuivantla noticede l'Empire cepen-
dant ce renvoi ne fe faifoitpas généralementpour toutes fortes
de Crimes Fon di~inguoitentre ces Crimes ceux qui étoient
propres aux Soldats, & ceux qui leur étoient communsavec
toute autre Perfonne;on appelloitDélitspropresceux que le Sol.
dat commettoit commeSoldat & à l'occasionde fes fbncrions,.
~K~Hz~ut milesa< la Loi en donnepourexemple la lâ-
cheté ou la de~bbéiSance,.M~y~M~c~M (W!~MeM~de.
On les appelloitauffide ce nom, parcequ'ilsne pouvoienr
être punis que par de certaines peines, qui. étoientparticulieres
aux Soldats, tellesque cellesd'être renvoyésignominieu&ment
ou de décheoirde fon rang, ou privésdes emploismilitaires,.&
Z. }..P</«W- autres dont il e~ parlé dansla Loi.
~~)~m~
&
On appelloitDélits communs,ceux qui ne tomboientpa~dans~
Fordrede la Milice, & quipouvoientêtre punispar des Loix pu-
bliques & ordinaires, ~s à jure <?<?/M/MM~<5'KMcM~~MM~-
cabantur. Dansle nombrede ceux-ci, la Loi mettoit crime de
la Défertion parce qu'ildégradoMentiérementle Soldat, & le
rendoit indignede fon privilége.
Nous diAinguons, comme les Romains les délits qui ~bnt
propres aux Soldats, de ceux qui leur font communsavec toute
autre peribnne mais nous avonsdes Principesparticuliers, foit
par rapport la CompétencedesJuges qui en doiventconnoître
~bitpar rapport la Qualité desdélitsquien doivent fairel'objet.
Ce&Principesfont commenousl'avonsdit, fondésfurdes Ré-
gIemeH& particuliers, qui ont été établispour la Difcipline& la
Police des Troupes dans ce Royaume.
Suivantces Réglemens, qu'on trouve recueillisdans le Code
Militaire il paroît qu'on peut réduire les Délits des Gens de
Guerre à cinq efpecesdifférentes les uns, qu'ils commettent
contre la ndélité qu'ilsont juré d'obferverdansle Servicedu Roi;
tes.autres,, coMte les 0/ C~c~qui leur font prépofë&s
AU DROIT CRIMINEL,~x T. 7~ C~. ï~!
il v en a, qui font commis de Soldat à Soldat; d'autres, commis
des ~o~M envers des Paniculiers; il y en a enfin, qui font
par
commis par les Officierseux-mêmes.
Délits contrele Servicedu Roi.

Ces Delits font marqués principalement par l'Ordonnance Mï.


litaire du premier Juillet 17~ & ils consistentdans les fuivans.
1°. Lorfqu'on fait quelqu'entrepriSëou confpiration contre le
Service du Prince ou contre la Sûretédes Villes, Places & Pays de
fa domination; ou bien qu'en ayant connoiffance on n'en avertit
v
pas les Officiers fupérieurs.
~°. Lorfqu'en tems de Guerre on entretient correfpondance
avec l'Ennemi fans la permiffion du Général, fi c'eStà l'Armée
ou du Commandant, fi c'eStdans une Place aSHé~ée.
fans
3°. Lorfqu'on fort d'une Place ou Fort aSHégé permiSHon,
s'écarte des limitesdu Camp, & qu'étant Sortil'on veut y
qu'on
rentrer par efcalade ou autrement que par les portes & chemins
ordinaires.
l'on tient ou l'on convoque des ASiëmbIees SuS-
4°. Lorfque
avec armes oS&nSives, dans une Place aSHégée, contre
pectes,
le gré du Gouverneur.
excite quelque Sédition, révolte ou mutinerie,
Loriqu'on
en appellant à fon fecours ceux de fa Nation ou de fon Régiment.
6°. Lorfqu'on ne dénonce point l'ESpionqu'on fçait avoir été
envoyé par l'Ennemi.
dans un Combat ou Aifaut l'on tient des difcours
7°. Lorfque
de fes Camarades, & de leur faire prendre
capables décourager
la fuite ou bien lorsqu'on débite de fauSIës& dangereuses nou-
velles dans un Camp ou dans une Ville aSHégée qu'on fait du
bruit pendant la nuit, & autres chofes capables de caufer 1 al-
larme.
8°. Lorfqu'on donne ou fait connoître l'Ordre à 1 Ennemi,ou
à d'autres qu'à ceux à qui il doit être donné.
le PoSte où l'on a été mis en Sentinelle,
9°. Lorfqu'on quitte
fans avoir été relevé par l'Officier fi c'eSt un Cavalier ou par
un Sergent, Caporal ou Anfpeffade, fi c'eSl:un Fantaffin.
10°. Lor(quétant dans le Camp ou en Garnifon Ion ne fuit
fon dans une de Bataille, ou autre
pas Drapeau Alarme, Champ
de ou bien laiSIc prendre le Drapeau à
expédition Guerre, qu'on
Yu
1 N S T 1 T U T E S

l'EnnemifansgrandenéceSEté ouqu'on laiffeSauverdes PrISb~


cier&dont on étoit chargé.
ii". LorSqu'ons'enyvre le jour de fa Garde.
12.°. Lorfqu'étanten Sentinelleoneft trouvé endormi.

Enfin commepar une dernièrediSpoSition,la mêmeOrdon-


nance confirmeles Ordonnancesantérieuresrendues contre les
Deferteurs, leurs Suborneurs, & Séducteurs, il nousreSieà dé"
terminer, d'aprèscespremieresLoix, ce que l'on doit entendre
fous les nomsde Deferteurs Suborneurs, & Séducreurs.
Quant aux DESERTEURS, Ilparoît, fuivantces Loix, &:no.
tamment l'Ordonnaneedu i Juillet 1.716, que l'on doit être ré-
puté tel, i~. lorsqu'onquitte la Compagniedans laquelle on eft
engagé, pour entrer dans une autre ou pour fe retirer dans les
Provinces du Royaume, fansun Congé expédiédans.lesformes
prefcritespar Sa MajeAé, c'eft-à-direqui foit écrit dansle blanc
des Cartouches imprimées qui font envoyées aux Majors ou
Aides-Majors,ScelléesduCachet du Régiment ~°. lorsqu'oneSt
trouvé fansce Congé à deuxlieuesdu Quartier de la Compagnie
dont l'on eSi, fi elle eft dans le Royaume, ou à unedemi-lieue
feulement fi elle eft en.Garnifondans une Place frontiere 3°.
lorfqu'oneft trouvé fansce Congé à deux lieuesdu Camp, s'il fe
tient dans le Royaume,. ou à un quart de lieue feulements'il Se
tient furlesFrontieres,allant ducôté des Terresdes Etatsvoifins.:
4°. lorfqu'unSoldat, après avoir été reformé eft rencontréfur
les FrontieresSortantdes Terres de l'obéiSIancede.Sa MajeSté,
pour pafferdans les Pays étrangers lorSqu'onne s'eStpas
rendu dans fa Garnifon, quinze jours après l'expiration de Soi!
Congé <>°.lorSqu'onquitte fa Compagnieà l'expirationdu ter-
me de l'Enrôlement, fans avoir obtenu un Congé du Capitaine
dans la formeci-devant oreScrite Seau refus de ce dernier, le
confentementde l'InspecteurGénérallorsde la Revue 7~. lorf-
l'Ordonn..du qu'on quitteSonRégimentSbus~prétexte d'aller en Parti, fansen
~o Z~ecem~.t~to. avoir un ordrepar écrit, Signédu Colonel ou du Commandant
8°. lorSqu'onne fuit pas fon Drapeau ou fon Etendarddans une
~,<:rhc.& Alarme ou Champ de Bataille, ou autre Expéditionde Guerre.
1
~'0~o'')"t La Peine prononcéedans touscescas, eStcellede Mort mais
~~t?~.
il faut observeren même tems, que cette Peinene regarde pro-
prementque'lesfimples.Soldats,tels quelesCavaliers, Dragons,
& FantaSIins y, &non point les.Gendarmes Gardes-du-Corpsj
AU DROIT CRIMINEL.7~ y. 7~: Chap.rr. e¥
& Chevaux-Légers de la Maifon du Roi il eStvrai que l'Ordon-
nance du 9 Novembre i<~6 ne met fur ce point aucune diflilic-
tion entr'eux mais cette Ordonnance, comme le remarque l'Au-
teur du Code Militaire, n'eStpoint observée, & il n'y a plus d'au-
tre peine contre ces derniers, en cas de défection que celle d'une
année de prifon, & d'être chaffé de la Compagnie.
A l'égard des FAUTEURS,SUBORNEURS 8c SÉDUCTEURS de
ia DeSërtion,il paroîtque ces mêmes Ordonnances comprennent
Sousce nom, 1°. tous ceux qui font convaincus d'avoir débauché
les Soldats pour leur faire abandonner le Service ou pour les faire
paSIërd'une Compagnie dans une autre l'Ordonnance de 1716
veut que ceux-ci foient punis comme les Déserteurs.
Ceux qui retirent par violence le Soldat deferteur des main&
de ceux qui le conduisent, l'Ordonnance du mois d'Avril 1680,
pour lesArméesJVay~ ~~aK~ ~ï/!e, prononce contre
eux lapein.e de mort.
3°. Tous Sujetsdu Ro! qui rerufentde donner main-forte à ceux
qui conduisentles Deferteurs, ils doivent être punis exemplaire-
ment, Suivantla même Ordonnance de 1689.
40. Les Habitans des Villes &:Villages qui ravorISëntle paSIag~
des Déserteurs, la même Ordonnance les condamne à ~o livress
d'amende pour chaque Soldat, dont elle veut que les Echevins
Soientfolidairement refponfables & même par corps.
~°. Enfin les Prévôts 5? autres Officiersde Robe-Courte, qui
ayant reconnu un Deferteur ne l'auront pas arrêté ou qui l'au~
ront relâché après l'avoir arrêté la même Ordonnance veut que
le Procès leur foit fait & parfait fuivant la rigueur des Ordonnan-
ces, & que leurs biens foient confifquésau profit de Sa Majefté
qui en donnera le tiers au. Dénonciateur.
Il y a encore plufieursautres Délits contre le Service du Roi y
dont il eft fait mentiondans des Loixparticulieres,telles que celles
Tenduescontre lesPa~o/a/M ou faux Soldats; contre les Partifans
ou ceux qui forment des Partis SanspermiSHon contre les Soldats
transfuges; oeemin celles concernant la Difcipline que les Trou-
pes doivent garder, foit dansles Marches d'Armée, foit dans les
Camps, foit pour les Marches& Bagages toutes ces Loix font
conSirméespar l'Ordonnance du mois de Juillet 1727 & elles.
font rapportées fous les Titres XII. XIII. XIV. XVIII. XIX. &L
XXIII. du Code Militaire, que l'on peut confulter à ce fuiet.
ï74 IN S T 1 T U T E S
Délits desSoldatsenversles 0~~
LesDélits que les Soldatspeuvent commettreenvers les OS.
ciers, fe trouvent marqués'par les fix premiers articlesde l'Or-
donnance du premierJuillet t~i~, & ils consent
i". Dans leur DESOBÉISSANCE enversles Omciersdes Ré.
gimens & Compagniesdontils font en tout ce qui leur eft or-
donné pour le Servicede Sa Majesté foit dans les Arméesou
en Route, ou dans les Quartiers & Garnifons.
1°. Dans leurDÉSOBÉISSANCE enversles Omciersdes autres
'Compagniesou Régimens,quiferventdansleurQuartier ou dans
leur Garnifon.
3°. Dansleur DESOBÉISSANCE enverslesMaréchauxde Logis
& Sergensde leur Compagnie, en chofesconcernantle Service
du Roi.
~°. Dansles MENACES &:VoiESdefait qui feroientemployées
par les Soldatsenvers les Officiersde leurs Régimens & autres
Troupes de leur Quartier bu Garnifon foit en les frappantde
quelque maniereque ce puiffe être foit en mettant l'épée à la
'maincontr'eux foit en portant la mainfur la garde de leur épée,
ou faifantquelquemouvementpour mettre leur fufilen joue.
Tous lesDélits ci-deffus,font punisindutinciementde lapeine
de Mort.
~°.Dans les MENACES &VOIESdefaitdont uferoientlesSol-
dats enverslesMaréchauxde Logisou Sergens,tant deleur Com-
pagnie que des autres Troupes de leur Quartier, & même en-
vers le Caporal ou Brigadier.Mais il faut diftinguerà cet égard
les différenstems où ces Voies de fait auroient été commifes;
fi c'eâ pendant le fervice actuelou hors le fervice au premier
Cas la peine n'eStpas moindreque celle de Mort pour le Soldat
qui frappe le Maréchal des Logisoule Sergentavec qui il eft de
garde ou de ferviceaduel, & celledesGaleresperpétuelleslors-
qu'il frappe le Brigadierou le Caporal aufecond Cas, la peine
du Soldat qui frappe ou met l'épée à la main contre le Sergent
ou le Maréchaldes Logis, n'eft que des Galeres perpétuelles
&:il n'y en a aucunede prononcée.,pour ce qui concernele Ca-
poral ou le Brigadier.
6°. Dansle REFUSque feroientdeuxSoldatsqui fe battroient,
d'obéir fur le champ à l'Officierde leur Régiment ou d'autres
Troupes deleur Garnifon qui leurcrieroientde feSéparer, rOr'
AU DROIT CRIMINEL.7~ y. C~. ~y<
donnance veut, article xv. que s'ils peuvent depuis ce tems-Ià un
feul coup, ils foient paffés par les armes.
7°. Dans les CONSPIRATIONS que feroient les Soldats contre
les Généraux & Commandans des Places, la même Ordonnance
veut, art. xxj. qu'ils foient rompus vifs elle prononce auffi la
peine de mort contre ceux qui ayant connoiffancede ces Conf-
pirations, n'en auroient pas averti leurs Capitaines ou JMeAre~
de Camp.
8°. Enfin dans les INSULTES&: VOIES de fait que commet-
troient les Soldats envers les CommiHairesdes Guerres dans leurs
fonctions, foit en les frappant, ïbit en fe mettant en poAure de
les frapper, ils doivent être punis de la Potence, fuivantl'article
xxviij. de la même Ordonnance.
JP~'M Soldat à Soldàt.
Les Délits qui fe commettent de Soldat à Soldat font marquer
parles articles xii). xv. xxv. xxvij.xxvii}. & xlij. de l'Ordonnan-
ce Militaire du premier juillet 1727 & ils conMent:
1°. Dans les Querelles & Combats particuliers qu'ils font en-
tr'eux il y a fousle Titre XXIII. du Code Militaireune Ordon-
nance particuliere rendue à ce fujet le Janvier 1677.
2.°.Dans les Tromperies qu'ils ~ëfont au Jeu l'on trouve fous.
le mêmeTitre du Code Militaire, une Ordonnance du .1 Janvier-
i6pï, concernant les Jeux dérendus.
3°. Dans la Vente ou Achat de Poudre ou de Plomb, Outilsq
Habillemens, Armes, Chevaux l'on voit encore fous le même
Titre plufieurs Réglemens faits à cefujet, l'un entr'aurres du t
Mars 1704, un autre du 6 Décembre 1710 & un troineme.du:
28 Février 1716.
4°. Dans le Vol des Armes Linges Habits ou Equipages..
On peut voir au furplus l'Ordonnance du ï8 Septembre t7~
contre ceux qui ont volé des pieces d'Artillerie.
Délits des Soldats enversles ~P~CMZ:'g/
Les Délits qui fe commettent par les Soldats envers îesHaBi~
tans desLieux où ils pailent ou font en Garni&n, font marqués par.
les articles xxij. xxvj. xxx. xxxix. xlj. xli). de la même Ordon-
nance du premierJuillet 1727 & ils confient 1°~dans les Vols 91
Pilleries & Violences que lesSoldatscommettent envers les Vi-
vandiers ou Ma~chand~.venans dans:les Villes oudans les.Camps~
<7<! INSTITUTES
ou enversleursHôtes lorfqu'ilsfont en Route ou en GarmSon,'
ou bien dans les Eglifes foit du Royaume, foit du Pays Enne-
mi: 1°. dans les Entrepris qu'ils font contre les Perfonnes
Châteaux & autresLieux auxquels
Villes, Bourgs, Villages,
Sa MajeAéa accordé une Sauve-garde 3°. dans les Infultes
font aux Echevins, & Magiftrats des lieux où ils
qu'ils Maires,
~bnte~ Garnifbn 4°. dans les Violences & Voies de fait qu'ils
commettentenverslesPrévôts, Archers, & autresPrépoféscar
les Juges ordinaires, pour empêcher qu'ils n'arrêtent les Soldats
ou les ôter de leursmains enfin danslesRa.
Prifonniers, pour
caufent aux Seigneurs & Propriétairesdes
vagesparticuliersqu'ils
lieux ou paHent, en dégradantles'Forêts, chanant, péchant,
tirant furles Poulets, Pigeons, Lapins & autres Animauxdo.
me~iques. la Difciplinedes
au lesOrdonnances concernans
Voyez furplus
dansleurs Marches ou dans les Garnirons, qui font rap-
Troupes
fous les Titres XII. XIII. & XIV. du Code Militaire.
ports
Délits des OfficiersdesTroupes.
LesDÉLITSqui & commettent par les O~ciers des Troupes
à ceux-ci 1°. manquent à lafidélité
peuvent fe réduire lorsqu'ils
l eurs & fe retirant
au
qu'ils doivent Roi, en abandonnant Légions,
Jucôté de l'Ennemi: l'Ordonnance de François I. en 1634veut
comme coupables du Crimede Leze-MajeUe.
qu'ils foientpunis
.Voyez les articles 1-iij.ljv. < doivent
i en.
Lorfqu'ilsmanquent à la fubordination quils
leursO&ciers & refufent de leur obéir pour ce qui
vers Supérieurs,
concernele Service ils doivent être punisarbitrairementfuivant
l'Ordonnanced'HenriII. du 16 Juillet i i, art.
dans leurs Compagnies desDefe~eurs
3°. Lorsqu'ilsreçoivent dece nom
d'autresRégimens, ou des PASSE-VOLANS ( on appelle
tous fauxSoldats.,tels que Valetsd'Omciers& autresqui fe met-
lors des Revues, ou bien de
tent dans les rangs des Compagnies le
Soldats d'une Compagnie à l'autre dans
véritables qui panent
decesmêmes là des PaHë-volans, fuivant
tems Revues~) peine
les Réglemensrapportés fousle Titre XVIII. du Code Militaire,
'€? d'avoirle ne~coupé & celledesOfficiers, dansla Compagnie
font trouvés ces Pane-volans, d'être caues.
defquels laifferun Ml-
4°. Lorfqu'ils entrent en accommodement p our
dans un autre ou qu'ils ne de-
.dat DefërteurdeleurCompagnie
noncem
AU DROIT CRIMINEL.P~r. 177
poncentpas lesDeferteursde leur Compagnieau Secrétaired'E-
tat de la Guerre, ou fi aprèsqu'ilsfontarrêtes, ils ne requièrent
pas le Commandant de la Place d'affemblerle Confeilde Guerre
pour les juger. /<~ les Ordonnancesci'deHusconcernantles
Deferteurs.
5°' Lorfqu'ilsenrôlent par force., ou qu'ilsenrôlentdes gens'
mariésdansleurGarnifon. ~o~~ les mêmesOrdonnances.
<$°.Lorfqu'ils vendent les Armesde leurs Soldats.~oyc. I'0r<
donnancedu 6 Décembre 1710.
7°. Lorsqu'ilsinfultentles Commiffairesdes Guerresdansleurs
fonétions.~oy~ l'Ordonnancede 1717, art. xxxvij.
8°. Lorfqu'ilsfrappentou inSuItentles Magiftratsou Omciers.
Municipaux.~oy~ la même Ordonnance, art. xi.
~°. Lorfqu'ilsjouent à des Jeux défendus. Fo~ l'Ordonnan-
ce du i Janvier 16~1 concernantces fortesde Jeux.
10°. LorSqu'ilsfe marientfans le confentementde l'Inspecteur
Généraldu Départementoù ilsfont. j~oy~ l'Ordonnancedu pré*
mierFévrier 168~.
i". Enfintoutes les foisqu'ilsfavorisentou tolèrentlesexcès
commispar les Troupesqu'ils commandent foit en Marche,
foiten Garnifon. ~cy~ les Ordonnancesci-devant citées, con-
cernantla Discipline`cdes Troupes dansleurs Marchesou Garni-
fon.

TOUTESles différentesefpecesdes Délits que nous venonsde


détailler, foit qu'ilsayent été commis par des Officiersou par
des Soldats font de la Compétencedu Confeilde Guerre à
l'exceptionnéanmoinsde ceuxcommisdansles Marches, lieux
d'Etapes, d'Affemblée, & féjour pendant leur Marche & des
Crimescommispar les Deferteursd'Armée, dont la connoiSIan-'
ce appartient, commenous l'avons vu, aux Prévôts des Maré-
chaux.
Il fautencore'enexcepter lesDélitscommispar desSoldatsou
Omciersenversdes Habitans,Maires, & Echevins,lefquelsfont
de la Compétencedes Juges ordinaires cette Compétenceleur
a été attribuéepar plusieursOrdonnances, notammentpar celle
du 4 Novembre 16~1, en cestermesremarquables «LesJuges ~M.Af~
» ordinairesdesLieuxoù les TroupesSonten GarniSbn,connoî-~.2.8.
» tront des Crimes& Délits commisdans lefditsLieux par les
? Gensde Guerre p de quelquenature qu'ilsSoient auxquels
i les
r7
2.
ï78
INSTITUTES
Habitansdes Lieux, ou autresSujetsde Sa Majefte.~aurontm.
» térêt nonobftanttous Privilègescontraires néanmoinsils ne
» pourront procéder à l'ïnfhucHon& aux Jugemensdes Procès
de tout Crime de Soldat a;Habitant,fans y appeller le Prévôt
» desBandesou du régiment en cas qu'il y en an, Scotuln'y
en auroit pas, ie'Major ou Aide-Major, .ôe. autres OiRciers
commandantle Corps desTroupes dont feral'Accule
~<M..t; L'Ordonnance 1.3 du Mai i66~, ajoûte, que lorfque les Sol.
dats auront été emprises par Ordonnancedes Juges des lieux,
les Officiersne.pourrontles. retirer, ni faireretirerdesPriionsoù
ils auront été mis. ~busprétextequ'ils doivent connoîtrede leurs
mais requifition aux Juges, de
Crimes qu'ils devronten taire la de refus
l'autorité desquels ils auront été empfi&nnés, & en cas
de leur remettre les Soldats, fe pourvoir vers Sa Ma-
de ceux-ci
}eAé. .t < avoir con.
K art. ~0. Ennn, l'Ordonnancedu premierJuillet 1727,après Cas où les Of-
des
firmé les difpofitions précédentes.,prévoit le
des Voies de fait ou des.lmultes envers les
Hcierscommettroient
ou O&cier~ municipaux & elle permet ces der-
Magiftrats au Secrétaire
niersd'adreuer leurs Plaintes;&: Procès-verbaux
de la fur le compte qui en fera rendu à Sa
d'Etat Guerre, pour,
Majefté y être par Elle~oM~Mainfiqu'il appartiendra.
§. IL
oude la Connérablie.
73~ /M/&M ~M.P/
Nous ne pouvonsmieuxmarquerlaforme& l'étenduede cette
de Juridiction Militaire, qu'en rappellant ici les
fecondeefpece
termes mêmede l'Ordonnanced'Henri 111.du mois de Décem-
bre i<84, rapportée fous le Titre XXIX. du Code Militaire:
& ledit Colonel f aire prendre con-
« Es Camps Armées, pourra Délits commis,
fes
noiûance, par Prévôts, de tous lesCrimes &
les Soldats& Goujats des Compagnies de Gens
par Capitaines,
de Pied &Garnifon Armée & Campagne jufquà Sentence
de mortIncluuvem~nt, ~elon les formes & ~atuts gardés entre
nos Gens de Guerre ravoir après en avoir fait rapport au
Colonel-Généralde France & en-ton abfenceau Mettre de
l'avis & d'iceux Capitaines qui fe
Camp, & pris l'opinion
trouveront èfdites Troupes & Armées, ou de la plus grande
M&:fainepartie d'iceux lefquelsfigneront avec lefditsPrévôts.
AU DROIT~CRlMML.r. ~.7/
les Jugemensqui interviendront. Jttgerohtauili lëfdit~
Prévôtstous Cas dépendansdefOrdôhhancé, Régléfnent, DiC.
Mciplinequi eâ 8c fera ci-aprèsihAituéepar Nous ou les Colo-
nel-Générauxde France~urIefditsGehsde Pied, lesJu~emens
Nousvalidons e~ autorisonstans'qu'ilseh puisent être
desquels
recherchés, ~c. <
SUIVANT cette Ordonnance, dont là difpontiona été renpu-
velléepar p!u6eursRéglemëhspoAénëûrs, hotammentpar l'ar-
ticlevij. de l'Edit deRouffillon & par lesarticlescccxxxvii}.&:
cccxxxix.derOfdonnancede 1619, on peut direen général, que
lesPrévôtsde l'Armée ou de la ConnétaMie fontdes Officiers
par lesGénéraux d'Armée pour la recherche des Délits
prépofés fë débandenthors du Camp & à
commettent les Soldats qui
que
la fuitede l'Armée, en rodant 8c pillant le.Pays, &our con-
noître des contraventionsfaites aux Réglemens duCo'n~eilde
Guerre, mêmedans les Camps & Armées enforte qu'ils ont en
temsde Guerre, & dansles Camps& Armées, la mêmeétendue
de pouvoirpar rapport aux Délits militaires, que lé Confeildé
Guerreen a dansles Places& Garnironsen temsde Paix, ou dans
tesPlacesamégéesen tems de Guerre.
Ils connoinentauni, concuremmentavec les PrévoisdesMa-
réchaux desDeferteursd'Armée avec cette différencequepbur
lesjuger, ils doivent prendre l'avis des Officiersdu Conseilde
Guerre au lieu que le Prévôt des Maréchaux doit s'adre~ëf aU
Préfidialdans le reffortduquella Capture a été faite.
Ils font encore diitinguésdes Prévôtsdes Maréchaux en cè
ceux-ci font établis par le Roi, & attachés à desProvinces
que
ou Généralitésparticulieres.
§. III.
De la ./M/7/C?M/! A~7~~ Marine.

Une troifiemeespècede JurifHicHon Militaire,eAcelle quis'e-


xerce fur Mer, ou à l'occasiondes fonctionsde la Marine; celle-
ci a des formalitésparticulièresqui font marquéespar l'Ordon-
nancede la Marinedu mois d'Août 1681 mais principalement
celledu Avril concernant les Armées Navales &
par i 1689
Arcenauxde la Marine.
Suivantces Ordonnances,le Confeilde Guerredoit être com-
poféde l'a~ ;ice-Amiral, LieutenansGénéraux /y!M/ 1
ZIj
<8o fNS TITU TE S
Chefs ~E*/c~<' C~M~ de Af~/M,, 6*autres 0~?<j; qui ne
peuvent être en momdre nombre que fept; & lorfqu'il n'y a pas
afiez de Capitaines deVaifïeau dans le Bord pour compofer ce
nombre, l'on doit appeller les CapitainesdesGaliotesà mortiergc
de .fy~ legeres, & à leur défaut, les ZKKM/M/M de ~~aM~
~u~MM F/-M/OM, & F/M.f de ~~M pourvû que ces
Officiers ayent vingt-deux anspaflés.
Ces Officiers ne peuvent s'affembler qu'avec la permi~on éx-
reffe du Commandant, à qui la Plainte doit être adreuee. Le
Major, ou en fon abfence 1,Aide-Mai-or fait les fondions de
Procureur du Roi, & donne les Concluions interlocutoires, ou
définitives: mais après qu'il a donné~ës Conclufions il n'a plus
voix délibërative ni rang au Confeil de Guerre c'eA le Prévôt
ou fon Lieutenant, qui.e~ chargé de l'Inâruction, laquelle doit
~ërairëparinibrmaiion, Interrogatoire Récollement & Con.
&ontation, comme les autres Procédures criminelles c'eft auffi
ce dernier qui doit faire le Rapport du Procès au Confeilde Guer~
je, où il n'a pareillement voix délibërative.
Parmi les Cas,dont cette .furifcticrionpeut connoître il y en a
qui concernentfingulierement le ~~K6 du Roi, &'la Z~c~/Mg
Z~&M~/d'autres la ~o~Mt~M/'ë~ ~K/~aM~ d'autres enfin
qui concernent en général les Gens & les .F~M/M Mer.
A l'égard des premiers concernans le SERVICEDU Roi, l'Or-
donnance de i68c) en distingue de trois fortes; i". la 7/ ou
Zac~~ des Officiers qui commandent le Vaiffeau la
tion des Soldats & Matelots 3°. les defait commifes par
les Omeiers, Marimers, Matelots, & Soldats, foit entr'eux, foit
contre les Omciers Majors, foit même contre les Habitans des
lieux où ils font envoyés. Nous croyons inutilede rappeller ici les
difpofitions de cette Ordonnance fur tous ces points, parce qu'el-
les font abfolument relatives à celles des autres Ordonnances Mi-
litaires que nous avons citées ci-devant, & que toute la diRérence
ne-tombe que fur la Qualité des peines, qui font particulièresaux
Marms. Ces peines font celles de la Cale, de courrela Bouline;
du Cabeflan, & d'être mis à la Boucleou aux Fers la première
~conufte.à attacher le Patient à une corde & le jetter dans la
Mer du haut. de la Verguedu grand Mât, ce qui fe fait une ou
pluneurs fois, fuivant la qualité du Crime la féconde à faire
paHer le Patient, uneou plufieurs fois, d'un bout du Pont à rau-
tre, devant l'équipage rangé des deux côtés qui le frappe de
7~ y. 7~: C~
AU DROIT CRIMINEL. ï§t!
cordes la troisième, à mettre le Patient fur une barre du Ca<
beftan avec deux bouletsde canon aux pieds, pendant une on
plufieursheures enfinla quatrième a tenir le Prisonnierfous
la clef.

LesDélits qui concernent la POLICEINTÉRIEURE du Va!~


feau, font marquéspar la mêmeOrdonnancefousle Titre de la
Police ~~M~~ & ils consent dansles fuivans 1°.Irré~
vérencesen matiere de Religion; ~°. Yvrognerie; 3°. Sortiedu
Vaineau fans permifBon y Abandonde la manœuvrequi a
été commandée; Vente ou Perte desArmesau Jeu ou autre-
ment 6°. Vol & Recellementdes Hardes, Argent, & autres
chofes 7~. Ufage duTabac en tumée hors le tems marqué 8".
Ventede Vin, Eau-de-vie, &' Tabac fanspermifHon 9°. Port
de feu allumédans les endroitsvenins de ta Souteaux Poudres,
ou Apport dans le Vaiffeaudu foin paille, &: autres matieres
combuflibles fans un ordre exprèsdu Capitaine.-
Suivantle mêmeTitre de cette Ordonnance, la connoiffance
detous cesDélits appartient auxCapitaines.qui commandentles
Vaiffeauxfousl'autoritédu Général ou CommandantlesArmées
navalesou Efcadres, à l'exceptionnéanmoinsde ceux qui font
denature à mériter la peine de Mort naturelleou civile à l'é-
de ceux-ci, l'Ordonnance veut qu'ils ne puinent être jugés
gard
le Confeilde Guerre, fi ce n'e~ dans le Casde rébellion
quepar
ouféditionen préfencedes Ennemis, oudans quelqu'autredan-
cas elle permet aux Capitaines d'en con-
gerprejfïaat.,auxquels
noitre, à la charge de ne pouvoir juger les Coupables, qu'après
avoiraiïembléles OfficiersduVaifïeau& pris leur avis.

Enfin, lesDélits qui concernenten général les Gens & Bâti-


metasde Mer, font l'objet particulierde l'Ordonnancede la Ma-
rine, du mois d'Août 1681 regiitréc en la Cour le 8 Janvier
1681.
Nous en remarquonsde fix fortes, qui font proprementceu~
que nous appelionsD~M maritimes ravoir, 1°. les Délits qui
fe commettentà l'occafion-desronctionsdela Marine; ~°. ceux
qui & commettent à l'occafiondu naufrage bris, & échoue-
mentdesVaineaux; 3°. ceux qui fe commettentà l'occanondes
Contratsmaritimes& Prifesfur Mer; 4°. ceux qui fe commet-
tent contrela Police des Ports, Rades, Côtes, & Rivagesde la
.!f
:8: 1 N S T 1 T U T E S

Mef ceux quiSe commettent à l'occafionde la coupe du


Varech 6°. ceux qui &commettent à l'occafiondes Parcs &:
Pêcheries 7°. ennn, ceux qui fe commettentà l'occafionde la
Pêche des Harengs& des Moluës.
Commeces fortesde Délits n'intéreSIentpas moins le Public,
& fur-tout les Pays maritimes, queles perfonnesqui composent
les Vaiffeaux nous croyons devoir les rappellerfommairement
ici, avec les peinesque l'Ordonnancey a attachées.
Mais avant que d'entrer dans ce détail, nousobferveronsen
général quela connoiffancede tous ces Délits, lorfqu'ilsne font
commis en tems de Guerre &; fur des Vaiffeaux du Roi,
point
appartient fingulierement à cette JuriSdidion maritime, qui s'e-
xerce furterre fouslenomde l'Amiral, & qu'on appelle~aM~.
Cette JuriScucHon, établie& confirméefucceffivementpar les
Ordonnancesde 1~80, 1643, ï 681, & en dernier lieu par la
Déclaration du mois de Janvier 1694, a le Droit de connaître
de tous les Cas qui peuvent arriver tant fur Mer
généralement
la conSirudion }uSqu'à la deStrudion du VaiSIëau, q ue fur
depuis
les Ports, Havres, Rivages, & fur les Quais, mêmeentre Par-
ticuliers &perfonnesprivées, fansqu'ilspuiffenty être troublés
par les Juges ordinaires. de
Outre cette JuriSdiction,il y a encore celledes PRÉVÔTS
la Marine, établiepar Edit du moisd'Avril 1704, pourquelques
Villes maritimes, commeCa~M, Dunkerque,.F/ Port-Louis,
le Havre, Toulon,Marfeille,& F<!vo/ avec le pouvoirde con.
noître de tous lesCas prevôtauxdansle reffortqui leur a été at-
tribué.
Délits CM~commettent /'ÛCt:<o/!des~07!<?~dela Marine.
Ces Délits concernentproprementles perfonnesqui fontp~re-
pofées à la conduiteduVaiSÏeau, tels que le Capitaine, Maître
ou Patron, le Pilote, & les Matelots.
ï °. Quant au CAPITAINE,MAÎTREou PATRONduVatSteau,
les Délits particuliersoù il peut tomber contre les fondions de
Ordonnancede fa Charge, Sont, 1°.lorfqu'illivre le Vaiffeauaux Ennemis, ou
AtM<tr/<f..t.
qu'il le fait malicieufement perir, il doitêtre puni de Mort (voy.
<M.I.
art. ~~jtfty.) 2.°. lorSqu'ilfait SauSIë route, qu'il commetlarcin,
en fouffredansfon Bord, ou donnelieufrauduleufement à la con-
6ScationdesMarchandifes il doit être puni corporellement(f~
art. A-~y.) 3°. lorsqu'ilabandonnele Bâtimenten quelquedan~
AU DROIT CRIMINEL. PAR y. C~. 7~ jS~3
gerque ce foit, fansl'avisdes principauxOmciers & Matelots,
il doit au~ être puni corporellement(voy.art. xxvj.) 4°.lorfque
dansun danger, il n'a pas fauvéavec lui, l'argent& les effetsles
prétieux du Chargement, il doit en répondre en fon nom
plus
Vivant la même Ordonnance (~0/~7 m~eart. ) lors-
divertit, recele ou vend les victuaillesdu VaiHëau:,il doit
qu'il
auïHêtre puni corporellement,à moinsque de l'avisdesOfficiers
il n'ait venduce qu'il avoitde trop aux Naviresqu'on trouveroit
en plaineMer, &:qui croient dansune néccfutéprenante(~o~.
art. & ~) 6°. lorfqu'ilentre dans les Havresétran-
fans y être obligé par la tempête ou les Pyrates il doit ~tre
gers
exemplairement ( voy. art. ~y.) 7°. loriqu'iln'achevé pas
puni
le Voyage pour lequelil s'eAembarqué, il e(t tenudesdomma-
& intérêts des Propriétaires &: Marchands & peut même.
ges
êtrepourfuiviextraordinairements'ily échoit (wy. art. xxvij.)
8". ennn,lorsqu'ilnéglige d'informer inftruireles Procès, &
les.mainsdes O~ciers
remettreentre les,mains l'Amirautédu lieu de la
Officiersde fAmirauté
du Vaiueau, dans le Royaume, ceux qui ferontpréve-
décharge
nusde Meurtres, Aûaninats, Blasphèmes,& autresCrimesca-
commis en Mer (voy. art. ).
pitaux
LesD ÉL1 Ts concernantles P i Lo TEs, font ï <\lorS~ue par ~<mAyrfO;//f. 1.
ou
ignorance négligence ils ont Saitpérir un Bâtiment, ils font </0/M/iC<)
M.
condamnésen 100 livres d'amende oc privéspour toûjours du
Pilotage, & de plus tenusdes dommages& intérêtsdes Parties
&fic'eStpar malice, il y a peine dd Mort portée contr'eux(wy.
art.yy.) 2.°.lorfqu'ilsfe présententpour conduirelesVaiHeaux
à l'entrée& fortiedes Ports & Rivières, fansavoir été reçusPi.
lotesLamaneurs( c'eSt-à-direPilotes réfidansdans un Port dont ~.Z~f;y.~
ilsconnoISleotles entrées & iffues), ils doivent être punis cor-
porellement( -~oy~art. ) 3°. lorSqu'étantPilotesLamaneurs,
ilsont fait échouer un Bâtiment; fi c'eft par ignorance, ils font
condamnésau Foüet, & privés pour jamais du Pilotage fi c'eS~
par malice, ilsfont punis du dernier fupplice ô: leur corps at-
tachéà un Mât planté près le lieu du Naufrage ( voy.art. ~)~

Les DÉLITS concernantles MATELOTSfont 1°. torSqu'ils~/)/ m;V)!)'Or-


~f. 1. «f.
quittentleMaîtrefanscongé& permiffion fic'eftavant le Voya-
ge commencé ils peuvent être contraintspar corps à rendre ce
qu'Usentreçu, & (ërvirSansloyer ni récompenseautantde tems
t8~ ÎNSTITUTES
qu'ils s'y étoient obliges; fi c'eStaprès le Voyagecommencéeils
doivent être punis corporellement( voy.art. ) x°. lorsqu'ils
quittent, fans le congé des Maîtres, le Bord du Vaiffeaudepuis
qu'il a été chargé ils'font condamnésà cent folsd'amende, &
en cas de récidive ils doivent être puniscorporellement ( wy~
<t/r.y. ) 3°. lorsqu'ilsfont couler les Breuvages, perdre le Pain,
font faire eau au Navire, excitentféditionpour romprele Voya-
ge, frappentle Maître lesarmesà la main, ilsfont punisde Mort
(voy. art. ) 4°. lorsqu'ilsfont trouvés dormansen garde ou
faiSantle quart, ils doiventêtre misauxferspendantquinzaine;
& celui qui les trouvera danscet état, & qui n'en donnera pas
avis au Maître, doit payer cent folsd'amende ( voy.art. ~y.)
~°. lorfqu'ilsabandonnentle Maître& la défenfeduVaiSleaudans
le Combat, ilsdoiventêtre punis corporellement(voy. a~)
< lorfqu'ilsentrentau Servicedes PuiSIancesEtrangeresfansla
permiffiondu Roi, ils doivent être punisexemplairement( voy.
art. Ar.) 7°. enfin lorfqu'ilsdeSbbéiSïënt,fe mutinent, s'eny.
vrent, maltraitentleurs Camarades, ils peuvent être punisde la
Cale, de la Boucle,& autresfemblablespeinespar le Maître du
Vaiffeau, de l'avisdes Pilotes & Contre-maîtres. /~y. art. xxij.
7. Z~. Il.
jP~M du
/'C<:M/!cA! Bris, & Echouemensdes
T~T
~'(M~ë<!K~.
L'Ordonnanceen donneles exemplesfuivansfousle Titre IX~
du Liv. IV. 1°.lorsqu'onattenteà la vie & aux biensde ceuxqui
font Naufrage, il y a peinede mort (~oy<~art. ) ~°. lorfqu'oft
receledes effetsprovenantduBrisou NaufragedesVaifleauxou du
cru de la Mer, oumêmede ceux qui auront été jettésdanslaMer
pour l'allégementdu Vaiuëau; ceux qui en feront convaincus,
& qui n'aurontpas faitleurdéclarationauxOfficiersde l'Amirau-
té, dansledétroitde laquelleilsaurontabordé, ferontpunisde la
peineordinairedesRecelleurs,fçavoirde la reflitutiondu quadru-
ple, & de punitioncorporelle( voy.a/ï. v. &~'A'.) 3°.lorsqu'on
</&ppM'/&des corps noyés, & qu'onles cH/o~ dansle fable, même
punition corporellepour ceux qui en ferontconvaincus, & qui
n'auront pasfait leur déclarationcommeci-devant (~cy~a~c~
.v~ ) 4~. toute c/z~e faite pour procurer l'Echouement
des Vaiffeaux foit par lesSeigneursdes Fiefsvoifinsde la Mer,
qui fous prétexte de Droitde VARECK ) ou autre Droit ~y~
les
AU DROIT CRIMINEL. 7~7'.7~: 0~.77. i8~5
Pilotes de faire échouer les Navires aux côtes qui joignent
les
leurs terres pour en profiter, foit par ceux qui allument la nuit
des feux trompeurs fur les Greves de la Mer, & dans les lieux
attirer & faire périr lesVaifïeaux dans tous ces
périlleux, pour y
il
Cas y a peine de mort, & de plus le corps de ceux qui allu-
des feux doit être attaché après l'Exécution à un
ment trompeurs
feux ( voy~ art. xliv,
Mât planté aux lieux où ils auront fait les
enfin l'Ordonnance fait défenfes fouspeine de la vie,
~.)
à tous Soldats & Cavaliers de courir au Naufrage ( ~oy~ article
au furplus l'Ordonnance de François 1. de 1~4~i
).
concernant l'Amirauté.
Délits a ~CC~CT!desPrifes fur M~~ 6' ContratsMaritimes.
Ces Délits font rapportés fous le Titre IX. du Liv. III. de l'Or-
donnance de la Marine & ils confifient 1°. dans tout Armement
deVaifïeau-de Guerre fans Commiffion de l'Amiral, ou toute
l'on prend des Rois & Etats Etrangers pour ar~
Co/MM~ que
mer des Vaiileaux de Guerre fans la permiffiondu Roi l'Ordon-
nance veut que les Coupables foient traités comme Pirates (~~
6' ~°. dans toute faite par les Capitaines
< H/.)
de Vaiffeauxarmés en Guerre contre les Sujets amis ou alliés du
auront amenés leurs Voiles & repréfenté leur C~M-
Roi, qui
ou Police il leur eft défendu de les arrêter
partie de-Chargement.,
& de prendre ni fouffrir être pris aucune chofe fous peine de la
vie ( voy. art. vj. 6' dans le CoK/<~<~ à fonddes Vaif-
) 3°.
& la defcente des Prifbnniers en des Mes & côtes éloignées
~aux Ma-
céler la Prife cela eft défendu aux Chefs, Soldats,
pour dans l'ouver-
telots, fous peine de la vie (wy~ ) 4°.
turedes Cofires &Rallots, Tonneaux, Armoires des Vaiffeaux
dans le des Marchandifes qui font dedans, avant
pris, & ~an/p~
en cela
la Prife ait été ou en ait été ordonné Juftice,
que jugée qu'il
eftdéfendu à peinede reftitution du quadruple & de punition cor-
même eft aufH portée contre ceux qui achetentou
porelle peine
recellentces Marchandifesavant ce tems-là (F. a~. xx.) 6 en-
fin dans l'Adjudicationde ces Marchandifes, & autres effets pro-
venans des Prifes qui feroit faite directement ou indireBement
au profit desOfficiersde l'Amirauté cela leur efi défendu à peine
de confifcation, quinze livres d'amende, &d'interdialon de leur
.Charge ( wv<~a~. ,y~ ).
Aa
tM INSTITUTES
Délits contrela Policedes Ports Rades C~ ~ïya~
~/<ïMe/.
.Ces Délits, dont il eAparlé dans les Titres I. & VIII. du Liv.
IV. de l'Ordonnance de la Marine, confiftent1°.dansle Fol des
cordages & ullenfilesdesVailfeauxétant danslesPorts la peine
eft la nétrinure d'unferchaudportant la figured'uneAncre, & le
Banniffementperpétuel du lieu où aura été commisle Délit; &
mêmedu dernier fupplice s'ilen réfultela perte du Bâtimentou
la mort d'un homme (voy~ art. ~y/. ) dans l'achatde
ces uftenfiles lorfqu'ilsfont vendus par des Matelots cela eft
dérenduà peined'être puni corporellement(~oy.art, ) 3°.
dans la ventedes étoupesde vieux cordagesde Vaiffeauxfans la
du Maître ou des Propriétaires du Navire cela eft
permUEon
au~i défendufousles mêmespeines de punitioncorporelle(fo~-
art. ~y~.) dans la levéedes Droits qui ne feront inscrits
dans une Pancarteapprouvée par les Officiersde FAmirauté, &
amchée dans l'endroit le plus apparent du Port; cela eA défen-
du à peine de concuffion(voy. art. ) ~°. dans le trouble&
quelque perfonne que ce foit à l'en.
empêchementapporté par
trée libredesVaiBëauxdes Sujets & Alliés du Roi danslesRa-
des de l'étendue de fa domination cela eH défenduà peinede
punition corporelle ( voy.art. j. ).
Délits à l'occafiondela c~c Varech.
!~Of~O/M.<&< Ces Délits font marquéspar l'articleiv. duTitre X. de l'Ordon~
Af<M<'<~f. 4. fait défenfesà tous Seigneurs, Fiefs voifinsde la Mer y
nance, qui
ï°. de s'approprier aucune portion des Rochers où croit le Va-
rech (TempecherIesVaiiïeauxde l'enlever dansle tems que
la coupe en eAouverte 3°. d'exiger aucune chofepour leur en
accorderla liberté 4°. d'en donnerla permuHonà autres, le tout
à peine de concumon.
On appelle Varechl'herbe qui croît en Mer fur les Rochers.
On FappeIIeautrement, Gouefmon,furlesCôtes de Bretagne&
du Pays d'Aunis.
La Coutume de Normandie article dxcvj, comprendaufii,
fous le mot toutes chofesque l'eaujette à terre par tour-
mente & fortunede Mer, ou qui arriventfi près de terre, qu'un
hommeà cheval y puiffetoucheravecfa lance. Les Seigneursde
cette Province qui ont des Fiefs voifinsde la Mer) prétendent
AU DROIT CRIMINEL ~~?'.7~ C~.7/. ï~r
que leseffetsqui font ainfiportés fur ton rivage leur appartiea.
nent & c'eft ce qu'ils appellent Droit de C'eft de ce
Droit dont l'Ordonnanceveut parler dansl'articlexliv. du Titre
desNaufrages Bris, <S- Echouemens, lorsqu'ellefaitdéfenfesà tous
Seigneursvoiuns de la Mer, fouspeinede vie de forcerlesPi-
lotesde faireéchouerlesNaviresaux côtes quijoignentleurster-
res pour en profiter, fousprétexte du Droit de Varech.
2?~ l'occafiondes~ycj 6* ~ec~M.
CesDélits, dont il eft fait mentionfousleTit. III. du Liv. V.
de l'Ordonnance, confiflentï°.dans les w~~ & empéchemens
quepeuvent fairetousGénéraux, Officiers, & SoldatsdesMes, Ltf.M.~
Forts, Villes, & Châteaux qui fontfur le borddela Mer, à ceux
qui pèchent dansle voifinagede leurs Places il leureft détenu
d'exigerargent ni poiffonpour la leur permettre, à peine con-
tre les Officiersde la perte de leurs emplois; &contre lesSol.
dats, de punitioncorporelle( voy.art. x. ) 1°.dans ia&~MH'o/ï
des pieuxpour tendre les guideauxfur le paffagedes Vaiffeaux,
ou à deux cents brafïësprès, il eft enjoint, par l'articlexiij. de
ce Titre, aux Procureursdu Roi de chaqueSiège de lesfairear-
racherauxfraisdes Propriétaires, à peine d'interdictionde leurs
Charges & s'ilsfont replantésaux mêmeslieux d'où ils auront
été arrachésen exécution de ce mêmearticlede l'Ordonnance,
elleveut par l'articlefuivant, que lesDélinquansfoientcondam-
nés au fouet.
Délits<il'occafiondela ~C~ du ~ï~~ A~~&f.
Il eft parlé de ces Délits dans les Titres V. & VI. du Liv. V.
de l'Ordonnance ilsfecommettenti °. parles Pêcheursqui mon-
trentdesfeux fansnécenité,& autrementquedansle tems& dans
la maniereprefcritepar l'Ordonnance cela leur eft défendu&
peine depunition corporelle ( foy.art. Tit. P. ) ~°. par les
Maîtres de Naviresqui faifantla pêche des Moluësfur le Banc
de Terre- Neuve où dansla Baye de Canada font
vot!e pen-
dant la nuit; ceux- ci font tenus de payer le dommageQu'ils
pourroientcaufer, au cas qu'ilsabordentquelquesVaiSëadx, &:
de plus, de t ~ooliv. d'amende, & même de
punitioncorporel.
le, s'it-arrivetnoftd'hemmedansl'abordage ° (ycy~y. ?Y-?
~~7.),

Aaij
<M iNSTITUTES
§.IV.
De la ~C?~ Militaire de MM. Maréchaux .~MC<?:

Une quatrieme espèce de Juridiction Militaire, eft celle de


.MM. les Maréchauxde France, ou Gouverneurs& Lieutenans
Généraux des Provinces fur le fait du Point d'honneur,& des
entre (F~o/K/K~, &: autres qui font la~-o/~o/! des
Querelles
~y'/KM.
CETTEJuridiction, qui a été connrméepar rarticle v. del'E-
dit de 1679 portant Réglementgénéralcontre lesDuEM, con-
6Ae dans le Droit de juger &: décider par Jugement fouverain
tous din'érends concernant le Point d'honneur & Réparation
d'offenfe, foit qu'ilsarriventdans la Cour ou dans quelqu'autre
lieu des Provinces.
CE MESMË Ei~iT en attribuant ce Droir exclue à MM. les
Maréchauxde France-&aux Gouverneurs& LieutenansGéné-
raux .des Provinces leur donneen même temsle pouvoir de
commetreen chaqueBailliage& Sénéchauaée un ou pluGeurs
GeMitshommesd'âge, qualité, & capacitérequifepourrecevoir
.les.avisdesdi:Kérends qui Surviennententre les Gentilshommes
Gens de Guerre:): &les renvoyer aux Maréchauxde France, on.
aux Gouverneurs & LieutenansGénéraux des Provinces lorf*
qu'ilsy ~'pntpré~ëns.
CE MESME ED.ITdonne encore pouvoir à celui ou ceux des
Gentilshommesqui ferontcommis,de fairevenir pardevanteux,
en l'aMencedes Gouverneurs& Lieutenans-Générauxdes Pro-
vinces'}Spnr accorder les di~érends, ou renvoyer aux Mare-
~ux ,-GpMVerneurs, &: LieutenansGénéraux au cas qu'on
ne veuille .pa~&fb~metre.aleur Jugement, & mêmede fairea~
~gner, cot~ituer prunier & 'annoterles biens de ceux qui
xefuferontde paro!tre, & fairetousautresAcresnéceSaires.pottf
Voies de fait à l'eSet de quoi il eA enjoint aux
empêcher'les
des:Maréchaux, Exempts &;Archers, d'exécuterleurs
]Pr.ev6.!S
de leur Charge,. & de privation de
prdres:)-à peinede fufpenuoh
~eufs.G~ages.
'< En~n), comme parmi les diSerends qui arrivent entre les Gen-
il y en a plu~eursà roccaiiQ:ndes Chaffes, Droits
jtiIshom~meiS,,
honorittques, & autresPrééminences desFiefs & Seigneuriesqui
~<M.7'
fe trouvent mêléesavec le Point ~p/K/' le même Edit leur
DU DROIT CRIMINEL;T~r.~ C~.
de fommairement avec les Arbi-
attribue au~ le pouvoir juger
à convenirentr'elles, le fond
les Parties
tres dont ils engageront la de l'Appel
mais feulement charge
de femblablesdifférends, fe trouvera lezée par la
l'une des Parties
au Parlement, lorfque
Sentence arbitrale.
ces différens qui leur avoient été
C'ESTen vertu de pouvoirs
fait deuxRéglemens
des Edits précédons, q u'il a été
attribuéspar de l'undu 21 Août
MM. les Maréchaux France
par
particuliers du Août ont été confirmés en dernier
~rautre 1679. qui les
du 11 Avril 17~ où font marquées
lieu parune Déclaration & d'honneur, qui doiventêtre
Ss Satisfactions Réparations les
les différens d'offenfe. N ous allons
ordonnéesfuivant degrés
un mot de la Procé-
un avoir dit
rapporterdans moment, après parvenir.
dure qui doit être observée, pour y entre lesGentils..
fera furvenu quelques Prends
LORSQU'IL font d Af-
& autres profeffion
hommes, Gens de Guerre, qui
~~bit par des Rapports& ~<bit
foit
par
mentdePL~ ou Paroles données par Démenti Coupte
de nature qu'ils foient tous
SI, ou autres 0~~ quelque
font tenus d'enaver-
à ces offenfes,
ceuxqui aurontété préfens Lieutenans Gêné.
de
tir lesMaréchaux France, Gouverneurs,
ou en leur abfence le Gentilhommepar eux
aux~~ovmces, ~ommeComplices
à d'être réputés & pourfuivis
commis, peine France, du
decesoffenfes le Réglement des Maréchaux de
fix moisde Prifoncontreceux
Août ~79 prononcela peinede
n'en ont point donnéavis.
qui en ayan'iconnoifTance, aux Officiersde Juflice ordinai-
ILESTpareillementenjoint ~n~
en auront connoiffance
res, Prévis des Maréchauxqui leurs Procès-verbaux
formerde ces différends d'envoyer être eux
InformationsauxMaréchaux de France, pour par pro-
cédéfuivantla rigueur des Réglemens. & autresJuges
Aussi-TÔT que les Maréchaux de France
font ~~rmésdecesdia-érendsis doivent
duPoint d'honneur,
ces de tout ~4<r
aux termes de Réglemens, empêcher ~~P~
lesParties fortent des c~& ordinaires po~
que ils doivent envoyerfaire desdé-
cellesde pour cet effet
Parties de ferien demander par des
fenfesexpreffes aux ils en;.
de la.defobéluance de leurpart
fait; & slls appréhendent & Maréchaux
verrontdes Archers& Gardes de la Connetabhe
~90 ÏNSTITUTES
fée pour Setenir près de leursPerfonnes aux fraisdesFardes,
jusqu'à ce qu'ellesfefoient renduespardevanteux.
SI LESFARTtESrefufent, fansaucunecaufelégitime, decom.
paroître pardevant les Juges du Point d'honneurfur l'Affignation
qui leura été donnéeà leur Perfonneou à leur Domicile, elles
pourront y être contraintes après un certain tems qui leur fera
marqué, fait par Garnifonqui ferapoféedansleur Maifon,foitpar
de leursPerfonnes; & en cas ds Contumace,
l'Emprisonnement
par l~nnotationde leursBiens Sienfinaprèsqu'onleurauradon-
né une Garde, ellestrouventle moyende s'endégager, de quel.
que manièrequece foit, l'EditdesDuelsveut que non-feulement
~9. le Procès leur foit fait pour Gardeenfreinte àla Requête du Pro-
cureur du Roi de la Connétablie Selonla forme prefcrite par
les Ordonnances, &. que le Coupable foit décrété fur le fimple
Procès-verbaldes Gardes, fans d autre information maisenco-
re qu'elles ne puisent être reçues à accommoderfur le Point
~'A<?/MCK/' qu'aprèsqu'elles fe feront renduesen Prifon.
Si AUCONTRAIRE, l'Accusecomparoîtfur 1'Auignaiion,&
qu'après l'avoir entendu, les Juges du Point d'honneurtrouvent
qu'il s'agite d'une injure atroce & qui a été faite avec avan-
tage, ~bitde deHeinprémédité, ou de gaieté de coeur; le même
Edit veut que la Partie offenféeen reçoive une Réparation fi
avantageufe qu'elle ait fujet d'en demeurercontente & il con-
Hrmeà cet effetle pouvoir attribué par les Rois prédéceHeursà
]K < MM. les Maréchauxde France de juger & décider par Juge-
ment Souveraintous les différendsconcernantle Point d'honneur
& Réparation d'offenfe.

Il ne refte donc plusqu'à déterminer les Peinesque ce Tribu-


nal eAen ufagede prononcer conformémentaux Réglemens
dont il eft parlé danscet Edit.
On doit d'abord considérer, aux termesde ces Réglemens,
les Motifs& les Circonftancesdans lefquellesont été faitesces
OSïenSes,c'e~-a-dire fi c'eStdans la chaleurdes démêlés;fans
aucun fujet; fi elles n'ont point été repouSïëespar quelque Re-
partie ou Revanche plusatroce; fi c'eStau fujet de quelqueIn-
térêt civil, ou de quelque Procès déja intenté devant les Juges
ordinaires, ou au fujet d'une Parole violée ou enfinfiFOSTenSe
a été faitede de~eta prémédité de gaieté de coeur & avec
avantage.
DU DROIT CRIMINEL.~~r. /~1 C~ i9ï
10. A l'égard des Offenfesfaites yd~y~/M~ & qui n'ont point
~M/-gpo~ il faut diflinguer fuivantces Régtemens fi ces
Offenlesconfiflentfeulementen~/n~Minjurieufes,commede~,
lâche traître, & autresfemblables la Peineeftde deuxmoisde
Prifon & après ce tems l'On'enfantdoit faire déclarationà
l'Onenië que mal-à-propos&impertinemment il l'a offenfé
des paroles outrageâmes, qu'il reconnoitêtre fauHes,& lui
par
en demande pardon fi c'eA un ~7K<a, ou menacede eoMpde
~on la Peine eft de quatre mois de Prifon après quoi r0~-
fenfantdoit demanderpardonà FO~ente c'eâ un coupdemain
ou/oK~~ la Peine eA d'un an de Prifon lorfque le coup de
main a été précédé d'un démenti & de deux ans, s'il n'a point
été précédéd'un démenti & de plus, après quel'Oiïenfant eft
fortide Prifon il doit fe foûmettreà recevoir pareils coups de
mainde l'OSen~é & déclarer de parole & par éctit, qu'il l'a
frappébrutalement, & le Suppliede lui pardonner & oublier
cette Offenfe enfins'il s'agit de coupsdebâton & autrespareils
outrages donnés dans la chaleurdes démêlés celui qui aura frap.
pé doit tenir deux ans la Prifon en cas que ces coupsayent été
donnésaprès un ~buNetou un coup de main &: quatre ans, s'il
n'a été frappéauparavant de plus, aprèsqu'il feraforti dePri-
fon, il doit demanderpardon à l'0n!en<éen préfëncede tel
nombred'amis de cet Offenféqu'il plaira aux Juges du Point
d'honneur ce qui fe fera de mêmeque dansles autres Répara"
tionsci-deffus.

A l'égard des Offenfesqui feferont au~ ~M~M7/


civil, ou de quelqueProcèspendantdans un Tribunalordinai-
re, les Réglemensde MM. les Maréchauxportent qu'outre les
Punitionsci-deHusfpécifiéesen chaqueefpeced'Offenfe lesJu-
gesduPointd'honneurpourrontencoreordonnerle Banniffement,
pour autant de tems qu'ilsjugeront à-propos, des lieuxoù l'Ot-
fenfantfait fa réfidence & de plus, s'il eft prouvéou'une des
Partiesfe foit mi& en pouenion d'un bien contenu eîle ne fera
reçueà faireaucun accommodement,qu'aprèsqu'elleauraremis
les chofesdans le même état.

3°. Par aux Offenfes pour Parolesviolées les mêmes


rapport
Réglemensprescriventplufieurschofes 1°. ils veulentd'abord
qu'onne puiffeà l'avenir fe plaindre qu'une Parole a été violée
INSTITUTES
fi ellen'aété donnée par écrit, ou en présenced'un ou plufieurs
Gentilshommes que ceux qui fe trouveront dans le cas de
fe plaindrede la Paroleviolée, demandentauSH-tôtJuSticeaux
Juges du Pointd'honneur,fautede quoi ilsferontréputésAggref.
jfeursde tous les Démêlés qui pourroientarriver en conféquence
de la Parole violée 3°.que ceuxqui aurontété témoinsde la Pa-
role violée, & n'en aurontpas donnéavis, ferontreSponSables de
touslesDefordresquien pourrontarriver 4°. enfinque ceux qui
feront convaincusd'avoir manqué de Parole feront tenus de
faire les Réparations & Satisfactionsqui feront ordonnéesfui-
vant l'importancede la Caufe,

4~. Pour ce qui concerneles Offenfesqui ont été faitesde def.


~M~/Tz~ degaietéde c<eK/& avec avantage le dernierde
cesRéglemensporte, que fi par le rapport de ceux qui ont été
préSëns,par notoriétéou autre preuve, ilparoît qu'uneinjurede
coups de bâton de canne, ou autre de pareille nature, ait été
faite de deffeinprémédité, par SurpriSe
ou avec avantage celui
qui aura frappé feul, & par devant devra tenir Prifon quinze
ans & celui qui aura frappépar-derriere quoiquefeulou avec
avantage, Soiten fe raiSant-
accompagner, ou autrement tien-
dra PriSonpendant vingt annéesentieresdans une Ville Cita-
delle, Fortereffeéloignée au moins de trente lieuesdu lieu où
FOnenSëfait fademeureordinaire, avec défenfede Sefauverde
Prifon à peine de la vie & à l'Offenféd'approcherdu lieude la
Prifonde dix lieues, à peine de deSbbéiSIance.

Enfinla Déclarationde Février 17~ après avoir confirmé


Yart. 8. .les Réglemensci-deSIusdans tous les points, ajoute qu'attendu
que lesPeinesquiy font portéesn'a voientpas jusqu'alorsété fuf-
hSantespour arrêter le cours de femblablesDefordres les Juges
du Pointd'honneurpourroientprononcerdansla fuitetellesPeines
qu'ils aviferoient fuivant l'exigence des Cas au-delà de celles
portées par les Réglemens elle ordonne en outre, que celui
qui aura frappé un autre en quelle circonftanceque ce foit, foit
puni de la DégradationdesArmes& deNobIeSiëperfonnelle,&:
de quinzeansde Prifon aprèslequeltemsil ne pourraSortirqu'en
vertu des ordresdu Roi, quiferontexpédiésfur l'avis des Maré-
chaux de France,

~.v<
:AU DROIT CRIMINEL. y. C~. z/
§. V. ;f
T&f~Ï Militaire des Troupes~M~ ~0~ <!«
~C6 Roi.

UNE cinquieme efpece de Jurifdic~iopMilitaire qui s'exerce


en .ce Royaume eft celle des TROupE$.SuïssES, qui font am
Servicede Sa Majefté. Les Jugemensqu~en font émanés ~'ren-
dent au nom &fous l'autorité du Colonel, Lieutenant Colonel',
&.des Capitaines, entre les mainsde qui les Cantons ont dépote
le pouvoir de juger fouverainement de la Vie &:de la Mort de
ceux de cette Nation qui fervent dans ces
Troupes.
Ce pouvoir efHe même que cetuLcte toutés'les autres Jùrifoic-
tions Militaires oc s'étend fur les mêmes Cas. que <:euxport~
dans nos Ordonnances Militaires, qui fervent'de Règle dans Ie~
Cas non prévus par les Loix & les Ufages de cette Nation l'on
trouve ces Cas rapportés dans un Formulaire de ferment qui eH
à la fuitedu Code criminelde l'Empereur Charles V. vulgairement
appelle la CAROLINE d'où font tirés la plupart des Règles &
desUfages qui s'obfervent dans cette Jurikti~ion, dont l'exerci-
cefe fait, par rapport à l'Infiruction Se auxJugemens, de la mê-
me maniere que .6 c'étoit dans le feio de la Nation mêpie,

te Confeil de Guère fë tient au jour indiqué par le Colonel


tout le Corps s'aflëmble fous les yeux du Public & forme un
Bataillon.quarré, dans le centre duquel fë trouvent tous ceux qui11
doivent compofer ce Tribunal~ c'efi-a-dire tous ceux qui orit
grade d'Officiers dans le Régiment. 1.1y a outre cela un Grand
7~, dont la chargeeft de diriger toutes les Fonctions& Senten-
ces de ce Tribunal, ocun C~~K~ député du Tribunal pour veil-
ler à ce que les Loix & les Ufages foient obfervésdans fln&ruc-
tion, & qui efi chargé de lui en rendre compte.
Hy a encore d'autres Officiers qui font fubordonnés au Grand
Juge, & qui fe tiennent debout derriere lui, la tête découverte
fçavoir i~. le GrandSautier, qui fait les fonctions de Procureur
Général ~°. le ~du Grand Sautier ..qui fait en fa place
toutes les Requifitions néceflaires 3°. l'~voe~ du C'u~ qui
eft chargé de le défendre contre les Accufations & les Pieces d~
conviction qu'on lui oppofe.; cet Avocateft choM parmi les Or-
nciers du Régiment 4°. enfin le do.nt la Jonction eft dg
Bb
t9-4
~4 INSTITUTES
lire la Procédure écrire la Sentenceque lui dicte le Grand Ju-
en faire la lecture en présencedu Tribunal Supérieur, qui
ge,
eMë Maîtrede laré&~merou de la connrmer, mais qui ne ~au.
foit en augmenterla peine. Lorfquela Sentencede mortefi con-
6rm~e, le Grand Juge pour marquer qu'après cette décifionil
de recours pour le Criminelcondamne, romptle Bâton
n'y a plus
de la Ju~ice ou'ila devant lui &l'exécutions'enfuit immédia.
temeht en préfëncedû Confeilde Guerre.

Il y a aufli plufieursformalitésremarquables,dansl'InftrucHon
doit ce Jugement. C'eAleColonelfëul qui a droit de
qui précéder
recevoir la Dénonciationd'un Crime commispar un Soldat du
ce n'eR qu'enfuité de fes ordresque le Grand Juge
Régiment
à l'Information qui doit être intituléedu nomde ce
peut procéder
Colonel le Grand Juge doit nommer deux ou trois Officiers
l'anifter à cette Information outre lesOfficiersde laCom-
pour nés detoutesles
dont efUë Soldât, qui-font Commiflaires
bagnie
Adirés criminelles qui concernentlà Compagnie. Cette Infor.
mation fe fait tant en.pre~ncede, ces Commiuaires que du
a amené le Criminel, & des Sergens lefquels, ainfi
Prévôt qui cette Juri-
que le Gremér, en vertu du ferment qu'ils prêtent en
font tenus de garder un fecret inviolable fur les Procé*
diétion,
ce qu'elles foient rendues publiques le
durescriminelles-,jusqu'à
du Con(eilde Guerre. Ces Informations, ainfi que tous les
jour
.autresActes de la Procédurecriminelle,doiventêtre rédigéesen
Allemande. L ôrfque les Témoins fetrouvent d'une autre
Langue
JuriMidion que de celle du Régiment, le Grand Juge doit, à
de nullité de leursDéportions, requérirle Juge dulieud'où
peine
ils font,.pourqu'il les Me affignerde comparoîtredevant lui,
'&; dépoter par ferment pour la vérité. L'Information le Recol-
Confrontation fe font au refle de lamême maniere que
'lement,là de
nosOrdonnances. Il en eft auS de même
-celle-prefcritepar à
à la réferve qu'on ne fait point prêter ferment
l'Interrogatoire,
l'Accufé, conformément a ux Loix Impériales qui font fondées
fur cette raifon que ce feroitl'expoferévidemmentau Parjure,
comme.étant présumé vouloir nier le fait dont on l'accufe. On
M condamneauui à la Torture,qu'à défaut, ou de preuvespour
.la conviction, ou de.la.confefuonde l'Accufé & fur des indr
ces violens tels qu'ils font marquéspar les mêmes Loix Impé-
riales. On n'a aucun égard à la confeffionque fait l'Accufepen".
'AU DROIT-CRIMINEL. r. 7~ Chap.//A 19~
dant la Torture, fi elle n'a été enfuitepar lui ratifiéevolontaire-
ment c'eA pourquoi on l'écrit fur une feuilleféparée du corps
des Informations.

Enfin toutes lesProcéduresdoivent être exactementdatées


& ugnéespar tous les Commiuaires &:après qu'ellesfont ain~
dreuées, le Grand Juge qui en eft le dépofitaire, doit les com-
muniquerau Colonel ou à celui qui commandeen fa place, le-
quel fur l'examen en fait, ordonne, s'ille juge à propos,.il
qu'il
FAuemMéedes Capitaines, pour décider à làplur~ité des voix
file Procès eA fum~mmentinu:ruit,& fi le Défit eAaffez.gravè,
que le Criminelfoitmis au Confeilde Guerre, c'eu-à-dire
pour
s'ileu:dunombrede ceuxqui méritentla Mort. Lorsqu'on l'a jugé
tel, le Colonel indiqueun jour pour la'ienuedu Confeilde Guer'
re qui rend fon Jugement dans la forme que nous venons de
marquer ci-devant.

CH A PI T RE II I.
Des Juges j & de leur Compétence en Matiere
Criminelle..

T~T Ous plaçonscette JurISdicHon au nombredes JuriSdicHons


extraordinaires, parce qu'elle n'eStfondéeque fur les Con-
cefflonsparticulieres,que nosRois ont jugé à proposd'en faire,
à cette premièrePortionde leursEtats, par desmotifsde piété &
de respectpour la Sainteté du Ministèredont elleeStrevêtue.
Ainfi, l'Eglisea deuxfortesde Juridictions qu'ilfaut bien dip.
l'une émanée de Jelus-ChriA même, dont
tinguer Spirituelle,
le pouvoir s'exerce fur les Ames & à laquellepar conféquent
tous les hommesindirectement font fujets; l'autre Temporelle,
qui n'eft fondée que fur la graceSpécialedes Souverains, parce
que l'Eglifëétant dans l'Etat, c'eAau Prince qui en eft le chef,
& qui ne connoit aucune fupériorité pour le Temporel, que
celle qu'il tient immédiatementde Dieu-même, à la conferver
& la protéger en même tems qu'il a le Droit d'astreindreles
Membresqui la composent, commefes autresSujets, à l'obSer-
vationdesLoix qu'il établit pour la Police de fon Royaume, &:
de punir ceux d'entr'eux, qui viennentà les violer.t..
Bb ij
1 N S f.I TUTES
C<M.Cum ad
M~xM~oy!<<, Ces Maximes, qui font puises d'ansles Conflitutionscanon:.
Can. Nos <!f/~fM ques même, pourroientêtre appuyées, au befoin par les exem.
96. pies de S. Paul & de S. Athanafe, dont le premiera appellé à*.
Çé~r,&l'autre à Conflantin. r
Cen'e~:donc,encore une tbis, qu'à de Corrceuionpar-
ticulière que nos Rois, à l'exempledes EmpereursChrétiens,
ont bien voulu fe relâcher en faveurde l'Eglise de cette Jurif-
dicHontemporelledont elle jouit: maiscommecette Jurifdi&ion
n'e~tqu'une Exceptionau Droit commun, elle doit être renfer.
mé'edans de juiles bornes; & ce fontces bornesque nous allons
tâcher de détenninerrelativementaux Matières criminelles, en
donnant une notion Sommaire,t". de cette Juri~HicHon< & des
0:mciers qui là composent, 2. des Perfonnes~urléfquelleselle
peut s'exercer, 3°. desCas particuliersdont elle peut connoître;
4°. des Procéduresqui doivent s'y obferver, ~°.desPeinesqu'el.
le a droit d'infliger, enfin, de la Manierede fe pourvoircon-
tre les Jugemensqui en font émanés.
Nous traiteronstous ces din:ërenspoints, rivant les Maximes.
le plus généralementreçues. La précuion que nous prefcrit )e
Titre de cet Ouvrage nous oblige de renvoyer à la troifieme
Partie du SecondVolume,l'examendes modificationsparticuliè-
res que notreJurisprudencey a apportées.

7~6/ï 7K/S:0/! 76/mo0/'6& de/~E~ <$' C~C~f'


~K! C0/~0/ë/
Par là JuRrsmcTiON TEMPORELLE de l'EgU~ë,nousn'en-
tendonspoint parler de cette Juri~i~Uon~<?/MfH~ qui. s'exerce
par les Ëveques en personne, ou par leurs'VicairesGénéraux',
& qui connîte principalementdansla Difpenfationdes pouvoirs
qui dépendent de la Dignité épifcopale tels que la Conce~Ion
des Bënénces& des Diipentes,l'EtabliM'ement des Minières, la
Confectiondes Statuts les Jugemensen Matiere de Doctrine,
FImpo~tiondes Pénitences, l'Approbationdes Confëueurs, ~c.
on ne peut douter que celle-cine ~bit.propreà l'Eglise, comme
étant une fuite néeeHairede cette lurifdictionSpirituelle dont
nousavons parlé ci-devant, maisnous voulonsparler feulement
de cette JurifdicHonCo/!M/j'< qui a pour objet les Matières
civiles ou criminelles, &:qui eHexercéepar les O~iciaux..
AU DROIT CMMML. ~~f. C~.w.
CETTE Juridiction eA compofée de quatre degrés; le pre-
mier, eA celui de l'~vMM; le fécond, de l'Kc ou Métro-
M~M~ le troifieme du~/M~ le quatrieme du Pape mais
lorfque l'Appel fe porte au S. Siège (ce qui n'a lieu que quand
les trois premieres Sentences ne fe trouvent pas. conformes ou
lorsqu'il n'y a pas d'Appel comme d'Abus, comme nous le ver-
rons ci-après) cet Appeldoit être jugé pardesCommiSaires-ou de ~p?;. ~hA
le eA tenu de nommer $. Si
C<t&/&~
Juges délègues, que Pape dansce Royau- ft'c.
me, conformément à la Pragmatique Sanction & au Concordat. ~.Co/«o~.<&
Il y a plusieursArchevêques dans ce Royaume, quiprennent ~o/. .§~.
~<~w.
la Qualité de PRIMAT. L'Archevêque de Rouen prendcelle de
.P/MMi: </gAo/TKa/e celui de Bourges, de ~/Ka~ ~~cM'M~g
celui de Sens, de -P/M~M desGauies6' 6'6/Ka~M~ceux de Lyon
& de Vienne prennent aumla Qualité deP/M~~ Gaules:mais
celui eA en po~emon d'exercer la Jun~iction Primatiale fur ~f~K~
qui
les Métropolitains de Sens, de Tours', de Paris, & les EvoquesfM/'y.i. <A~. ;r
J~f!t6.
leurs Suffragans, qui &titdtr report du Parlement de Pàris~ c'eA
l'Archevêque de Lyon.
Nous avons dit que la Juridiction eccIMarhque contentieux
s'exerçoit par des Omciaux. Nous en connoin~onsdetrois fortes
dans ce Royaume l'OScial Ordinaire le Forain & le Privi-
legié.
L'OFFiciAL ORDINAIRE, efi celui qui exercera Juridiction
d'ansles ViHesArchiépifcopales & Epifcopales du Royaume.
L'OppiciAt FORAIN, eft celui quiexerce ïa JuriSiciion hors
la Ville où fe tient le Siège épifcopal, yK<?~~ extra.Civitatem C/fm. ï.
Ma~Mcparte Z?MC<s/M a~M~. On appelle au~Rde ce nom, ceux «~6~
que les Primats, Archevêques, & Evoques ~bnt tenus d'établir
dans le reSbrt des Parlemens dont ils relevent, en exécution de
l'art. xxxj. de l'Edit de t~c~.
Enfin, 1'OpFiciAL PRiviLEGi'E:, effcelui qui eA établi par
les Chapitres des Eglifes Cath'édrales & Collégiales qui K)nt
exemptes de la JurifdicHon des Evêques, tels que ceux de l'E-
glife Cathédrale & de la Sainte-Chapelle de Paris.-
DE Tous ces-Omciaux, c'eA l'Ordinaire qui a le Pouvoir le
plus étendu; c'e~delui, comme feul véritable Jugeen Matière
civile & criminelle, que les Ordonnances entendent parler ~bus
le nom de Nos ~7-c~g~M~6' Evêques; c'eA danscette Qualité,.
qu'il eft feul délégué pour la Fulmination des Bulles& Refcrits de
Rome, & qu'il a le Droit de décerner des Monitoir~
INSTITUTES
H a cela de communavec le Vicaire Général, qu'il eft de~!<
tuable à volonté, & que fon Pouvoir ceSë par la mort ou par la
translationdu Prélat qui l'a commis; maisi! eneA distinguépar
plufieursendroitsremarquables 1°.il a une Juridiction qui lui
eft & qu'ilpeut exerceren préfencede l'Evêquemême
propre
j~. il n'eit point tant l'OfficiaIde rEvêque, que celuidu Diocèfe
même; & c'eA fous cette derniereQualité, que les Refcrits de
Rome lui font adreHes, v. g. 0~cM&~M~/?.K~M/?, &c.
~~<~t69~ 3°. l'Evêque eft tenu de nommerun Omeial,& il n'enpeut nom.
4M.;i. mer qu'un feu!, horsle casoùfon Diocèfefe trouve enclavédans
le rehbrt de différensParlemens 4°. en cas d'abfencede l'OiR.
cial, l'Evêque ne peut luien fubflituerun autre, maisfeulement
'F.MMOMM, commettre un ~ce-ë~ lequel doit au furplus avoir les mê-
!E~M de f«'! 6' mes doit être Prêtre & Li.
Qualités que l'Omcial; fçavoir,. qu'il
i~M. Cler.
&& ~<a~ centié, ou Docteur en Théologie ouDroit Canon, & non étran.
~.I;< ger il peut être pris à Partie en casde calomnieévidente,
<&Jl6 Janvier 6
2Z Mai 1680. Bclorsqu'il n'y a aucune Partie civile capable de répondre des
y. Edit de 169~. dépens, dommages, & intérêts 6°. enfin, ce qui diAingueprin-
cipalementrOmcial du Vicaire-Général,c'eit qu'il doit avoirun
Lieu public & certainpour exercer fa Juridiction que dans ce
lieu il doit, commeles autresJ-uges,avoirunTribunalpour ren.
dre fesJugemens, & que ce Tribunal, quis'appelleOFFiciAU-
TE doit être compoféde plufieursOmciers.
Ces OFFICIERSfont, 1°. le PROMOTEUR, qui faitlesmêmes
~fonctionsquele Procureur du Roi, & doit, comme lui, avoir
un Regiftre pour recevoirlesDénonciations il peut auul, com-
m~/M< me rOniciat, être pris à Partie en cas de calomnie apparente,
&:lorsqu'il n'y a aucunePartie capable de répondre des dépens,
dommages, & intérêts maisni l'un ni l'autre ne font tenusde
défendre à l'Intimation qu'après que les Cours l'ont ainfi or-
donnéen connoiflancede Cau1e.Ce Promoteurdoitêtre nommé
par l'Evêque qui lui donne un. ~6-.P/'o/Ko~ en cas de be-
foin.
Un GREFFIERou SCRIBE,qui rédige les Sentences.
3°. Des APPARITEURS ou HUISSIERS dont les fonctions
font femblablesà cellesdes Huiffiersordinaires, quipeuvent être
employéségalement dans ce Tribunal.
4°. Il y a auffides PROCUREURS immatriculésaux Siègesdes
Omcialités, mais dontles fonctionsne fontpas uniquementbor*
pées ce Tribunal.
AU DROIT CRIMINEL.7~ T. 7~ C~y. t~
Enfin, comme la PRISONeft une véritablePeine
< réputée
dansles Tribunaux eccléfMiques 1 Officialeft autoriféd'en
avoir une, ainiï que des GÉOLIERS,pour la garde & le foindes
Prisonniers.
§. II.
Des Perfonnesfur /g/~M/~ la 7H/~e?M/ï~ce/~t:/?~~
MK~j~A'ë/'e~r.
Le PRi v i LÉGEde l'Eglife, dansce Royaume, ne conMe
dans laJuridiction qu'elleexercefurfesMembres,
pas feulement
maisencore dans l'avantage particulierqu'ont cesMembres, dé
demander leur Renvoipardevant les Jugesqui exercent
pouvoir
cette JurifdicHon,lorsqu'ilsfont traduitspardevantles Juges Sé-
culiers & c'eft ce Droit qu'ontles EcclénaAiques,d'être jugés
leurs propres Juges, que l'on appellecommunémentPRivi-
par
LÉGECLÉRICAL.
Mais pour empêcher les abus que les Juges d'Eglife 8e les
eux-mêmes, pourroient fairede ce Privilège, il
EcclëGamques
étoitnéceHairede déterminerlesPerfonnesqui avoientdroit d'en
&les Cas particuliersoù ce Privilége devoit ceffer &
jouir,
c'eAà quoi nos Rois ont pourvufagementpar différentesLoix,
que nous allonsrappellerci-après.
Suivantl'art. xxj. de l'Ordonnance 'deRouiTillon,il
deRoumIIon,iIparo!t
aroitque
que
d'abord été accordé Qu'auxfeuls ËccIéGa&i-
ce Privilègen'avoit
étoient dans lesOrdres facrés, tels quelesPrêtres, Dia-
quesqui
cres,& ~oM~MC/l'art. lx. de l'OrdonnancedeMoulinsajoûte
ou Clercsa~~7Kg/ ~e~ 6'~a7!~ aux Offices,~'?! &
tiennent dans cette difpofitiona été renou.
Fe/<-M qu'ils
velIéed'une maniereencore plus précité, par l'art. xxxviij. de
l'Edit de 169~ qui comprendparmi ceux qui doivent jouir.de
ce Privilége non-feulementtous Prêtres, Diacres, & Soûdia-
maisencore tousClercs vivant e~'M~M~ réfidens & &r<
cres)
vant aux Officesou au Miniflere& Bénéficesqu'ils tiennent en
l'Eglife. ï
du
Ainfi aux termes de cet Edit, pour être jufliciable Juge
il faut, en premier lieu, être Clerc par con~quentie
d'Eglife desProcès
ne
Juge d'Eglife peut connoître, en aucune maniere,
criminelsqui concernentles Laïcs, fur lesquelsil n'a aucuneJu.
rifUiction pour tout ce qui n'eApas purementSpirituel.
Il faut en fecondlieu, fuivantcet Edit, vivrec/<
~00 INSTITUT ES
& ~e/y~ OfficesOMau <M:M~6
d'o~iil fuitque les Religieuxqui, par leur état, réunirent toutes
ces conditions, doiventjouir, comme les Clercs Séculiers,du
Privilége d'êtrejugés par les Evoquesou leursOfficiaux;8c mê-
me par-leursSupérieursréguliers, lorfqu'ilsfont exemptsdela Ju-
rifHiciionépifcopale il fautfeulementobserver, l'égard de ces
derniers, qu'aux termesde la Déclaration du 9 Mars 1696, les
Archevêques ou Evêques qui font informés.de quelquesdefbr-
dres.dansaucundesMonaf~eresexemptsde leur Juridiction doi.
vent avertir paternellementles Supérieursréguliersd'y pourvoir
dansles fix mois &:mêmedans un moindretems, en cas quele
Scandalefoitfi grand & le malfi preffant, qu'ily ait un befoinin-
dHpen&hled'y apporterun remède plus prompt :&aute parles
Supérieursréguliersd'y mett;reordre dans le tems, les Prélats
font autorifésd'y pourvoireux-mêmes, ainfi qu'ilsl'ë~imeront
néee~Iairc, Suivantles Règles & Inflituts de chacunde ces M.o-
ïiaûeres.
:LASEULE .dimcultéqui pouvoit don.creflerfurce point, étoit
de ravoir fi les Religieufesqui, par leur état, n'ont & ne peu-
~nt avoirles di~rens caractèresqu'exige l'Edit de 169 peu-
vent jouir du Privilégeclérical mais cette Queftion avoit déja
été décidéeen leurfaveurpar l'article viij. de l'Edit de1606, qui
.comprend, parmi les Perfonnes qui doivent jouir de ce Privilé-
ge toutes celles généralement qui ont fait des vœux dansun
Ordte religieux & c'eAfur.cefondementqu'ellesy ont été con-
6r.méesdepuis, par un célèbreArr~êtdup Septembre169~, rap-
porté au Journaldes Audiences..
DE CEqu'aux termesde l'Edit de 169 il n'y a queles Clercs,
vivanscléricalement, qui puiffentjouir du Priviléged'être jugéspar
le Juge d'EgIi~ il.~t encore qu'un Clerc qui ne porte pas
l'habit de ton é.tat, qui fe marie, qui s'adonneau trafic ou négo-
ce qui fuit la profenlondes armes., ou.qui exerce quelqueme-
tiex vil & mercenaire, ne doit point jouir de ce Privilège.Enec~
'~C<M.a. tivement l'on trouvedanslesCanons& lesConciles,une infinité
'y~MM~
,<M/?. C/cr. dpdifpo.fitionsqui l'ont décidéainfi, furle fondementque, M~
hum<? in
~:C~C& ~C~<M~ De/-JKOJ~?~ .~CC/~MyCiM~~M
,fMyi/g. in 6°.
Concil. de T/ ~?!~a~.
!.7. 6. Mais cette exclu~onne doit proprement avoir lieu, fuivant
~fMMM,C~ les Auteurs, qu'en Matieresciviles afind'empêcherles fraudes
fr;m.M.t.m~ ainfileur c.om-
que les Clercs, qui déguife.roie.n.t état. pourroient
mettre
AU DROIT CRIMINEL ~y. C~ iot
mettre envers leursCréanciers & non point en Matiere critni- Loix K~
ce eft attachéà la & ~<. i. C~. t9<
nelle parce que Privilége Perfonne, qu'iî M~c.
la fuit partout.
Suivantla difpoMon desCanons, ce Privilége étant accordé r. Cap. Si
~xrR~ <&;
au Corps entier du Clergé, ne peut recevoir d'atteinte par le ~M<~
Fora compet,
fait de fes Membres de maniereque ceux-cine peuvent y re-
noncer.Maisfuivantnotre Jurisprudence,l'on confidereprincipa-
lementla qualité des Délits, dont les Ecclé~aHiquesfont accu-
ses il y a des Cas où ils ne peuvent être traduitsdevantle Juge
Laïc, & où celui-ci doit les renvoyer, mêmed'Office devant
leurpropreJuge. Il y en a d'autres.,où le Juge Laïcn'e~ tenu de
les renvoyer, que lorfqu'ilsle requierent, ou qu'ils fontreven-
diquéspar le Promoteur il y en a, que le Juge Laïc peut juger
feul nonoMant le Renvoidemandé il y en a ennn, dontil doit
connoître, conjointementavec le Juge d'Eglife. Ce font tous
cesdifférensCas, que nous allonstâcher de déterminerfousle
paragraphefuivant.
§. III.
Des Casparticuliersdontle Juge a DroitdeM~
DANS la divifionque nous avonsfaite des Crimes, nous en
avonsremarquéde trois fortes, qui peuvent être commispar les
Gensd'Eglife lesDélitspurementAc/e~/S~~ les DélitsCom-
/M~& lesDélits Privilégiés.
Nous avons dit que lesDélits ~cc~t/?~MM.ëtoientainfi ap-
pe!Iés,parce qu'ilsne pouvoientêtre commisque par les Ecc!é-
fiafliques & qu'ilsconcernoientuniquementleursrbnctions les
DélitsC<wz/MK/parce qu'ilspouvoient être commispar les Ec-
cléuafUques commepar les Laïcs enfin, lesDélits Privilégiés,
parcequ'ilstroubloientl'ordre de la Sociétécivile, & qu'à caufe
deleur griéveté ils méritoientdes peinesplus fortes que celles
que l'Eglife peut inniger.
Nos Auteursfë font fort récriéscontre cette dernierequalin-
cation, qui paroît réfifteraux Maximesdu Royaume fuivant
lefquellesla Juridiction Ecclénaftiquen'étant fondéeelle-même
que fur un Privilégefpécial, l'on devroitregarder, difent-ils
lesCas dont cette Junfdlciionpeut connoître commefeulsCas
privilégiés & ceuxdont la connoIHanceeft réfervéeaux Juges
Royaux, commeDélits communs.
Cq
~ox' ÎNSTI TUTES
Quoiqu'il en foit c'e~ par la di~inQionde ces différensDé.;
lits, que s'établitnaturellementla Compétencedu Juge.d'Eglise.
En e~ët, quant aux Délits purement~'c<ë/M/?~K~~ qui con-
sent danslescontraventionsoù lesClercs peuvent tombercon.
tre.lesregles& lesdevoirs, que les.Canons, lesDécretsdesSou-
verainsPontifes, & lesStatutseccéléuaftiquesont attachésà leur
Caradere commeces Délits ne peuvent être commis que par
des perfonnesrevêtues de ce Caractère, & ne peuvent être punis
que par les peinesportées par les Loix mêmesqu'ils ont violées
(ce qui s'entendlorfquecesLoixfontd'ailleursrevêtuesde toutes
les formalitésquipeuvent leur donnervigueuren ce Royaume),
Loix fM~ c'eAauxJuges d'Eglife, commefeulsMinièresde ces Loix, qu'il
~<.i.c~9.
appartient de les venger & de punir les Réfractaires.Ainnles Ju-
<?M.<.t<6'~I.
ges Laïcs ne peuvent fe difpenferde renvoyer, même d'office,
les Clercs qui feraienttraduits,devanteux pour cesfortesde Dé-
lits, fur lesquelsnos Ordonnancesn'ont prononcé aucunepeine;
y. /MM~<f. ils ne peuvent même, fuivant AvRAUT,fe ferviralorsdu terme
~).j&/a. de renvoyer,qui femble fuppoferqu'ils pourroients'en retenirla
eonnoiuanc.e maisde celuide /M~ou ~/a~~ qui~uppo~e que
la Perjfonneneleur appartientaucunement;furquoicetAuteurat-
telie avoirvu corrigerpluueursSentences, par Arrêtsde la Cour.
A l'égarddes Délits Co/~M'a~quoiqueceux-ciforment, corn'
me les premiers. des contraventionsparticulieresaux Loix de
f Eglise,8cqu'ilsfoientégalementfujetsà des Peinescanoniques,.
ily a néanmoins .cette différence, qu'intéren~nten mêmetems.
l'Ordre politiquedel'Etat, en ce que lesLaïcspeuvent y tomber
comme les Clercs, il y a auiRdes peines prononcéescontr'eux.
par les Loix du Royaume &:c'eApour cela que les Juges Laïcs
font autorifésd'en connoïtre,.lorsquelesjug~esd'Eglisenégligent
d'en ordonnerla punition, ou que les Ecclénanfiquesne deman-
dent point eux-mêmesleur Renvoi, ou qu'ennnils ne ~bntpoint
~m~M.ty. ). revendiqués,par le Promoteur c'e~tce qui les a fait appellerpar
eA.9..CAMMjMM. nos
Auteurs, mixtifori; de ce nombre fontentr'autresle Volfim-
z.J;.
~M~C. ple, l'Adultère,le Concubinagepublic, l'Uture& le Parjure, 6'c.
M/a.
Enfin, quant aux Cas jP~M7~ comme ceux-ci troublent
~&i.ycM. 8.6'
directement l'Ordre public & qu'ils demandent une punition
exemplaire.,il étoit néceSaire, pour contenirlesEccléhan:iques
terreur d'un châtiment plus rigoureux que celui que le Juge
parla
d.'Eglifepouvait leur in~iger, de foûmettreà l'autoritédu Juge
Laïc, tous ceux qui pourroient tomber,en de femblables,excés~
AU DROIT CRIMINEL. y. 7~ C~.
Parmi ces Cas privilégies, il y en a que le Juge Laïc peut juger
feul, fansle concours du Juge d'Eglifë, tels que les Délits com-
mis au fait des Monnoies fuivant la difpofition d'un Edit d'Hen-
ri II. dei~49, confirmé par un Arrêt du Confeil, du ~o Février
1.67~, rapporté dans le Recueil des Loix Criminelles. ~/M~
D'autres, que le Juge Laïc doit inftruire conjointement avec et ~«'
te Juge d'Eglifë, de la manière que nous le verrons
ci-après de
ce nombre font les Crimes de Zë~-Af~~g <g- aK/o~
chef,le ~<~7~ la Magie, le Rapt, mêmefans violence,le Larcin
qualifiéavecport ~a/n~ <5' violence,r~O~'C~ l'(!~ 1'7/
cendre,l'0~0/MMM~ l'~om~'f~' de foi.même;l'lnceflefpzriruel
ou Commerce charnelavecK/!6Religieufeou a~cya ~/M'zM, la So-
domie,le Faux, & généralement tous les Crimes que les Eccié-
itaïtiquespeuvent commettre contre la-T~'ce ou à l'occafion des
O~c~ ou ~oM purement/<M'c.y qu'ils exerceroient.
L'on voit par-là, que quoique tous les Cas royaux foient com-
pris dans le nombre des Cas privilégiés, néanmoins tous les Cas
privilégiésne font pas toûjours royaux; parce que pour former
ce dernier, il n'eft pas néceHaireque le Crime réunie des cir-
con~ancesqualifiées, qui le rendent directement contraire à l'Or-
dre public; mais il fuffit qu'il foit de nature à donner lieu à une
peine plus forte que celle que le Juge d'Eglife peut infliger.
II eAdonc à-propos, pour pouvoirs'en former une idée exacte,
de fçavoir quelles font les Peines que le
Juge d'Eglife peut ou ne
peut pas inniger;.c'eit ce que nous allons examiner dans un mo-
ment, après que nous aurons dit un mot de la Procédure parti-
culiere qui doit s'obferver dans leur Inftruétion.

§. IV.
~oe~e/M~c~& aK~~ Afa~ë Criminelle.
TOUTESLESFOISque le Juge d'Eglife, par la Plainte qui lui.i
<A adreffée ou même dans le cours de l'Intrusion criminelle
contre un Ecclé~a~ique, vient à découvrir que le Délit peut don-
ner lieu, foit par fa nature, fait par fës circonftance.s, à lacondam-
nation à quelque Peine plus forte que celle qu'il lui eft permis de
prononcer fuivant la difpofition des Canons & des Ordonnances,
doit en informer fur le champ le Procureur du Roi de la Jurif.
diction royale. L'Edit du mois de Février 1678 lui en fait une in- f~/A-. du
jondion expreffe, à peine de tous dépens, dommages, 6c inté. mcMf~/K.7,j6f)j,
C c ij
INSTITUTES
rets & c'eApar cette raifon, que les OrdonnancesFa~ra!gnent
r. /<!7?<C/.
de d'ailleurs dans les Décrets qu'il rend, la Caufe parti-
IP&<m~. t68i. à exprimer
culiere quiy a donné lieu.
MAIS commeil y a des cas où. le Délit commun peut fë
trouverjoint au privilégié;qu'ily en a'd'autres, où lesDélitspeu-
vent avoir été commisen même tems& par un Ecclénaftique
par un Laïc la difficultéa été de fçavoir de quelle manierede-
voit s'en faire l'In~rudioti fi l'on devoit commencerpar celle
du Cas privilégié, commele plus confidérable ou bien fi cette
InArue~iondevoit fefaire con},ointement par l'un& l'autreJuge,
chacun pour les Cas qui les.concernoient.
Anciennement l'on étoit dans1'ufagede commencerpar l'infL
tt'u0:ionduCas privilégié & ce n'étoit qu'après le Jugement,
que les Juges Royaux étoient tenusde fairele Renvoiaux Offi-
ciaux pour le Délit commun à la charge néanmoins, que les
Eccléha~iquesqui avoient été condamnés tiendroient Prifon
pour fatisracHondela peine du Cas privilégié, dont les Officiaux
é.toientrefponfablesen cas d'élargiflement mais cette forme,
qui avpitété autoriséepar l'Ordonnancede Moulins&' par l'E-
~.M«&M/<M~ dit d'Âmboiïëen 1~7~, a été changée par l'Edit de Melun en
<?.. ~t.
t 80, & parles Déclarationsde 1678 & 16§4 enforteque Fin~
truc~on~s'eâfaite dès-lors conjointemententre le Juge d'Eglife
~Cle Juge Royal au Siège de la Juridiction ecclénaftique.
Aux termes.deces dernières Loix, qui ont été con~rméespar
Fart. xxxvii~.de FEditde i<~ il faut diflinguerdeux Cas, ce-
lui où leProcès criminela été commencéparle Juge Royal pour
le Délit privilégié, & celuioù l'Officiala commencéd'induire
pour le Délit commun.-
Au PREMIERCAS, fi l'Accutëtraduit devant le Juge Royal
demandele renvoi pardevantl'OfficiaI, ou eu:révendiquépar le
Promoteur, lesProcureursdu Roi des Siègesen doiventdonner
avis à l'OfficiaI, pour qu'il fe tranfportefurles lieux, s'ille juge
à-propos Seencasde refusde celui-ci, FAccu~ doit être trans-
féré dans lesPrifonsde l'OmciaIitédans le délai de huitaine, à
compterdepuisla déclarationde l'OmciaI qu'il entend induire
le Procèsdansl'Officialité; &:dansle mêmedélai, le JugeRoyal
qui a commencéd'inftruire doit auffife tranfporterenl'Officia-
lité pour acheverrinArudion, aprèsquoi le Procès pour le Délit
commun ayant été inftruit& jugé en l'Officialité, l'Accufédoit
être transférédans les Prifonsdu Juge Royal;,pour y être jugé
pour le Cas privilégie.
AU DROIT CRIMINEL.~~y. C~A
DANS LE SECOND CAS, c'eSt-à-dIre fi le Procès a été
commencé par l'OmciaI, pour le Délit commun; le même ordre
fera obServéde là part de ce Juge, qui fera tenu d'avertir le Juge
Royal, dans le reSÏbrt duquel le Casprivilégié aura été commis,
& celui-ci devra fe rendre au Siège de l'OSRciaIitédans huitaine y
après fommation à lui faite à la Requête du Promoteur, faute de
quoi le Procès eStinftruit par le Juge Royal, dans le reffort du-
quel eft Situé le Siège de l'OmciaIité ou par tels autres que le
Parlement juge à-propos de commettre; mais tant qu'il n'y a
point de Juge Royal pour FaSuSterdans l'InStruRion l'OmciaL
ne peut procéder au Jugement.
Lorfque le Procès criminel pour le Cas privilégié s'inftruit
au Parlement, l'Evéque eft tenu comme nous l'avons observé
d'après l'Edit de 16~, de donner à l'un des Confeillers Clercs du.
Parlement fon Vicariat, pour faire le Procès conjointement avec
celui des Confeillers-Laïcsqui Sera commis.
Nous porterions plus loin nos. obfervationsfur ce point, St
nous ne nous réservions d'en faire l'objet particulier de la troi-
fiemePartie du II. Volume, que nous avons annoncé nous nous
contenterons d'indiquer ici, les formalitésgénérales qui concer-
nent cette Instruction conjointe; les voici telles qu'elles font mar-
quées par la Déclaration du 4 Février 1711., regiSiréeen la Cour
le 3 MarsSuivant.
Le Juge d'EgIiSëdoit avoir la parole; c'eStà lui de prendre le
fermentdes Accufés & des Témoins..de rédiger, en préSencedu
Juge Royal, les Informations, Interrogatoires, Recollemens &
Confrontations. Le Juge Royal a feulement le Droitde requérir
le Juged'EgIiSëd'interpeller les AccuSésfur tels faits qu'il jugera
néceSIaires, foit lors.de l'Interrogatoire, foit lors de la Confron-
tation ces Interpellations & les Réponfes des Accufés doivent
être t-ranfcritespar les Greffiers, tant des Juges d'Eglife que des~
Juges Royaux, dans les Cayers des Interrogatoires & des Con.
frontations. En cas de refus de la part de l'Official de faire les In-
terpellations requifes par le Juge Royal, celui-ci peut les faire
directement aux Accufés; & les Interpellations ainfi que les Ré-
ponfes, doivent être pareillement transcrites par les Gremers des.
Juges Royaux, dans les Cayersdes Interrogatoires, Confronta-
tions, & autres actes de la Procédure.
L'Instruction ain<iachevée ces deux Juges procedent chacun
Séparément, au Jugement définitif, Suivantla forme prefcrite pas
les Edits que nous avons ci-devant cités~
~og INSTITUTES
$.v.
Des Peines quele Juge ~6~M ou ne peut pas infliger.

Parmi les Peines qui peuvent être prononcées contre les Ecclé<
~aStiques l"on en diftingue de trois Sortes, qui répondent aux
trois différentes espèces de Délits qu'ils peuvent commettre.
Il y en a que le Juge d'Eglife peut prononcer à l'exclusion du
Laie d'autres, qu'il peut prononcer concuremment avec
Juge
le Juge Laie il y en a enfin qu'il ne peut prononcer dans au-
cun Cas.
Nous ne ferons que donner ici une notion fommaire de toutes
ces Peines, par rapport à leur nature & à leurs effets nousau-
rons lieu en traitant des différentes efpeces de Crimes, de re.
les Cas particuliers auxquels elles font attachées.
jmarquer

Peines ~M Juge < fion de tout


peut prononcer à l'exclu MM
4M~ Juge.

Ces Peines, font celles quifont purement fpirituelles,en ce qu'el.


les privent des Sacremens & des ronchons Eccléna~iques, telles
l'E~<?/KMH/M'o~~ l'2M/ lay~p~Ia Dépojition, la Dé-
que
a des Auteurs qui ajoutent l'a'p/M~M/ au Bras
gradation il y
ce foit. moins u ne peine, qu'une formalité à la-
/ëCH/M/ quoique
le étoit obligé d'avoir recours toutes les fois
quelle Juge d'Eglise
le Clerc s'étoit montré incorrigible par différentesrécidives,
que
ou que le Crime dont il étoit convaincu méritoit par fon atro-
cité des Peines plus fortes que celles que l'Eglife peut pronon-
formalité devenue inutile parmi nous, de-
cer quieAd'aHIeurs
l'établiHëment de l'Instruction conjointe entre le Juge d'E-
puis
glife & le Juge Laie dans le Cas Privilégié.
Il y a encore plufieurs autres Peines fpirituelles qui font mar-
les Canons & dont nous ne parlerons point ici foit
quées par
ont ceffé entierement d'être en ufage comme les
parce qu'elles
Pénitencespubliques,foit parce qu'eues dépendentprincipalement
de la JuriSdtdion volontaire de l'Evéque comme le 7<~ la
Retraite dans les Séminaires les ./<'e'!C~KM.f dePrieres & Humilia-
tions extérieures, Soit enfin parce qu'elles ne procedent pas tou-
du ou font une fuite des précédentes, com-
jours Crime, qu'elles
dé-
me 17/7'~t!~ s'encourt tant par ceux qui ont des
qui
AU DROIT CRIMINEL. ~~T'.7~C~ lo~
fauts naturels, tels que les Bâtards, les Bigames, &c. que par
ceux qui violent lesCenfures de l'Eglife.

L'ExeoMMUNiCATiONs'encourt de deux manieres, Suivant


les Canons, ou par le fait feul, telle que celle qui eStprononcée
de certains Crimes, comme de battre un Prêtre, &c. celle-
pour
ci s'appelle par les Canonises /<ye/2~ parce qu'elle eâ M~. A'('<?~H.
le Droit; l'autre qu'ils ~m, Axr~~t/t le
appeHent~'g/?<Bye/z~~<B,yf/!<.<<'W)mf/j..
prononcée par
n'a lieu qu'après qu'elle a été prononcée par le Juge d'Eglife & ~t.t,
a été précédée de rnonitions, comme dansle CasduMoni- '"6°.C~.
qu'elle
loire celle-ci doit être employée avec modération, & pour de&
fujets très- graves afin que le glaive de la CenSurene tombe.
point dans le mépris c'eit la difpofition du Canon ~VK//M A;
J. renouvellé par le Concile de Trente. Il faut d'ailleurs ~CM<r~.
o~.
que ceux contre qui elle e~ prononcée, Soientconvaincuspar les /M. «~.t.
DépoUtions de Témoins irréprochables. ~.c.Ca/ M
Cette Peine a lieu contre les Laïcs de même que contre les «OKC/7<, 6 v
Clers. Quant aux e~et~qu'elle produit, elle eA diAinguéeparles
Canoni&esen Ma/ & NH'/MK/'6. La première retranche abfblu-
mentdu Corps de l'Eglise ocde la Communion des Fideles c'en:
celle dont nous venons de parler. L'Excommunication mineure:
prive feulement du droit de recevoir les Sacremens, & de pou-
voir être pourvu de Béné~ces, c'en:celle qui s'encourt parla com'-
munication avec un Excommunié d'Excommunication ~M/M/y~,
aprèsqu'il a été dénoncé. Suivant les Canons le Clerc quiraif
les rondions de fon Ordre, au préjudice de cette derniere Ex- ~C<y;.y;<
communication, n'encourt point l'icrégularité quoiqu'il pèche .Ex:rn~ Mcomm.
(.&<

grievement mais s'il continue d'avoir commerce avec l'Excom-


munié d'Excommunication majeure après qu'il a été averti de
s'enabfienir, il encourt lui-même l'Excommunication majeure,
fuivantla disposition du ch. ()~M duhiisEXTRA~/6/~ excom..

L'INTERDITeft une Peine ou Censure canonique qui prive.


de certains biens fpirituels comme de l'administrationou de la.
perception des Sacremens, & de la SépultureecdéSiaStique;-e!!e
a cela de commun avec l'Excommunication qu'elle peut tom-
ber fur les Laïcs commefur les EccIéSiaStiques ornaiselleen differe
en ce point, qu'elle ne prive pas entièrement, commecelle-ci, du.
droit d'administrerou de recevoir les Sacremens, mais feulement
en certains lieux en. certains lems & avec certaines cérémo~
INSTITUTES
nies c'eSt pour cela que les Canonises en distinguent de trois
fortes, /~M/M/, par lequel il eft défendu aux Clercs de
faire certaines fonctions de leur ordre ou de leurs B énonces, &:
aux Laïcs de faire quelques actes extérieurs de Religion l'Interdit
local, par lequel il eft défendu de faire certaines fonctions Spiri-
tuelles dans une Eglife dans une Ville, ou dans un autre heu
& enfin 1'7/K mixte, ainfi appellé parce qu'il tombe tout à-
la-fois, & Surla perfonne & fur le lieu, comme celui prononcé
contre une Eglife & contre ceux qui la deffervent.
L'Interdit perfonnel ne s'étend point d'une perfonne à uneautre;
?~.My.Si fentent. ainfi celui contre le Clergé d'une Ville ne comprend
~ATA~ deVf/M. prononcé
M'CM;<M. point le Peuple; & celui du Peuple ne comprend point le Clergé.
Les Interdits locaux ont été regardés comme d'un ufa-
toujours
ge très-dangereux, parce qu ils tendent à envelopper les Inno.
cens avec les Coupables c'eStcontr'eux principalement que s'eft
élevée la Pragmatique-Sanélion, fous le Titre de Interdic7isM~
~x/'MM/' /!<?n~o/!M</M. Ils ne peuvent jamais @creprononcés contre
une Province, & encore moins contre un Royaume entier; & à
l'égard des autres, l'Auteur de la Glofe fur la Pragmatique con-
feille fagement de commencer par l'Interdit perfonnel contre les
Coupables, avant que d'en venir au réel.
c.y. Si civitas, Suivant la difpofition du ch. Si civitas, aux Décrétales l'Inter-
~fT'M. dit de la Ville comprend celui des Fauxbourgs,celuid'uneEglife
t'Afcm/H.
comprend les Chapelles & les Cimetieres contigus à l'EgInë.
C~&M~
Suivant le ch. ~M< l'Interdit local n'empêche point d'admi-
M&< nistrer le Sacrement de Pénitence dans les lieux interdits, pourvû
que ce ne foit pas, à ceux qui y ont donné lieu on peut aufli
nonobstant cet Interdit, dire la MeSë à voix baffe, & célébrer le
Service Divin, les Portes fermées, & fans fonnerles Cloches on
peut même chanter l'Office folemnellement, fonner les Cloches,
& ouvrir les Portes de l'Eglife aux Fêtes principales de l'année,
en-excluant les Excommuniés & ceux contre lesquels l'Interdit a
été prononcé.

LA SuspENSEeSttemporelle ou perpétuelle la premiere peut


tomber, tantôt fur l'exercice de l'Ordre, tantôt fur la jouiffance
des Bénéfices c'eSt pourquoi il faut bien prendre garde à la ma-
niere dont elle eSt prononcée elle eSt levée de plein droit par le
laps du tems marqué, fans qu'il foit befoin de Sentence maisjuf-
ques-Ià elle ne enfreinte, & l'EcdénaStique qui céie-
peut être
breroit
j~UDROIT CRIMINEL. y. 7~ w; 'to~
ou les fruitsdu Bénéfice au préjudice de cette ~c~w~
breroit, perce vroit <A'yM{.6'c/Mf//f~
Sufpenfë, encourroit l'Irrégularité. `' 6°.
tH
La Sufpenfeperpétuelle comprend ordinairement, & l'exercice
& la des Bénénces, dont on dirait feu-
de l'Ordre, jouiffance
une portion pour la fubMance de l'EcdénaAi-
lement modique
celle- ci ne doit fe prononcer que pour de grands
que fufpens
Crimes..
Cette Peine differe, comme l'on voit, des précédentes, en ce
ne tomber que fur des Clercs, & qu'elle ne prive point
qu'elle peut
du droit de recevoir les Sacremens.
les ?' c~. 4.
LA D ÉP o s T i o t<eA définie par CanonMes, jM/~M ° /M~.
de
la
a/M~ MM~~c wKo~ elle differe par conféquent de Sufpenfe ~.M~t.<Q<
en deux Points l'un qu'elle eH:perpétuelle de fa nature, telle-
ment que pour ne la faire durer qu'un certain tems il faut qu'il
en ait une déclaration expreffe dans le Jugement qui la pronon-
y eft
ce au lieu que la Sufpenfen'eA perpétuelle, que lorsqu'elle
ainfiprononcée; l'autre, qu'elle frappe nëcenairement fur l'exer-
cice de l'Ordre, au lieu que la Suipenfë peut être bornée à la
umple exclunon des fruits du Bénénce. du nombre
D'ailleurs, elle n'eA point comme les précédentes,
desCenfures de l'Eglise mais c'eA une véritable Peine, qui ne
avoir lieu a été prononcée par un Jugement;
peut que forfqu'elle
&:ce Jugement doit être précédé de Monitions, fuivant la dH~
pofition du chap. C~c!, ~r~~ C~'c. excomm.

LA DÉGRADATIONeA une Peine plus forte que la Sufpenfe


&ta Déposition, en ce qu'elle ne prive pas feulement lEcde-
de l'exercice de l'Ordre, mais qu'elle le prive en quelque
fiaflique
forte de l'Ordre même, dont le caractère eft inefîaçable auîE
ne doit-elle être employée fuivant les Canons, que pour les
Crimes les plus atroces & elle exige plufieurs formalités, qui
tendenttoutes à défaireen détail les mêmes marques qu'on avoit
lors de l'Ordination du Prêtre qu'on veut dégrader
employées
Ces formalités font marquées par les Canons & les Conciles P. cap. 7?<~<MM
nous croyons inutile de les rappeller ici, parce qu'elles ne font Mo,M6". Concil.de 7'r.
en nous, & nous regardons les Ecclefiafti-
plus ufage parmi que ye~ i).o/-M<
condamnés Crimes atroces, comme ium~inment de- c~4<
ques pour
gradés par le Crime même.
.1
D4
aïo ÎNSTÏTUTES
Peinesquele Juge ~SP~0/!0/!C~ concurremment
avecle Juge Laïc.
Ces Peines, font celles qui tiennenten quelque manieredu
temporel, comme la Privation des BénéHces, la Privationde
Sépulture~l'Aumône, la Réparation d'honneur, & la Prifon.
LA PRIVATIONDESBÉNÉFICES s'encourtde deux manierez
commel'Excommunication ou ~/o/~7(~ comme étant la fuite
d'un Crime atroce, qui, fuivant les Canons, fait vaquer le Bé-
nénce de plein droit, tels que l' la Simonie,c~c. ou bien
en vertu de la Sentencedu Juge, par formede punitionpour un
Crime auquel les Canons ne l'avoient point attachée expreffé.
ment mais elle en differeen ces deux Points l'un qu'ellene
peut être prononcéeque contre lesEcclé~a~iques l'autre, qu'el-
le peut être prononcée par tous Juges, foit Eccléfiaftiques foit
Séculiers dans les Cas qui font marquéspar les Canons.
LA PRIVATIONDESÉPULTURE a lieu fuivantles Canons,
dans les fix Cas tuivans.
~Q«<e/&«M~ 'J i °. Contre ceux qui ont été condamnésà Mort par JuAice~
~.eM.i.
Z~. i.j?: de Contre ceux qui fe font donnéeux-mêmesla Mort.
C<!t/<<M/.punit.
y. MM..P/<MM<~ 3'. Contre ceux qui ont été tués en Duel.
MM~l~j'.
Cap. j6'~MmmM/!t- 4°. Contre
lesExcommuniésdénoncés qui meurentfansavoM:
camus, §. Creden- demandé l'abjfblution~
MJ'&~erf<.
~~<&<&i6o6. Contre les
<r<io. Hérétiques.
cap. C&/a ? 6°. Contre lesUfurierspublicsqui meurentdansce Crime.
)K~?0~ (MM
C~&r.c~. QH«s- L'AUMÔNE ayant toujours pour objet la Caufe pie, telle que
~MtM!~
<
~M le Pain des Pauvres.de l'Hôpital ou des Pri&nniers, peut, par
cette raifon, être prononcéepar le Juge d'Eglife,,commepar le
Juge Laïc. Nous auronslieu, en traitantdes Peinespécuniaires,
de remarquerles Principesparticuliersquipeuvent la concerner.
LA RÉPARATION D'HONNEUR fe fait de trois manières, ou
par écrit, ou à l'Audience,ou bien publiquementdevant la porte
d'uneEglife. On n'a jamaisconféré au Juge d'Eglife, le Droit de
prononcer les deux premieres; mais la difficultéa été de fçavoir
s'il pouyoitprononcerla troifieme,quenousappellonsautrement
AU DROIT ~~r.
CRIMINEL, 7~. C~. :ni
< )'t i Fevrtt, /<f. 7.
Il y a des Auteurs qui prétendent qu'il peut cA.<t.
~< n'e~ du nombre des Pei-
ordonner. par la raifon qu'elle point C&yM<f/<My.
rendent celui qui la prononce, & privent des ~/«.<A.~
nes qui irrégulier feu-
celui contre elleeA prononcée; ils ajoutent
effetscivils qui dans
ne ordonner qu'elle fe faffe ailleurs que
lement, qu'il peut
eft le lieu où le Roi lui permet d'exercer faJuf-
'O~R, qui
& le feul Territoire qu'il ait en fa poMon maisce fen-
tice, des Loix 73'nfOH~,
timent, qui a été adopté par l'Auteur EccléiMiques,
a mis part. i. cAty. t.
réMer à la naturede cette Peine, que l'Ordonnance /n<M;.6,
paroît & confluent ne peut
au nombre des PeinesamicHves, qui par
des Cas privilégiés, & parlesJugesRoyaux.
s'ordonnerquepour
PRISON non-seulement être ordonnée par le Juge
LA peut
comme le Juge Laïc mais avec cette différence,
d'EsliSë par
eft unevéritable Peine dans le Droit canonique, ~<f/'«,/ff.7<
qu'elle réputée ~.4..
eSt même la plus forte, lorfqu'elle eft perpétuelle, que C~(~'M~t~cr.
qu'elle dans lesTribunaux laïcs, elle ~c/«. /;f..t. cA. }.
l'EsliSëpuiffeimpofer; au lieu que
comme une Peine, qu'un lieu de Sûretépour Carcernon ~po~
eSt moinsregardée
de la longueur de cette détention /Mmye</df~cM/?a-
la détention l'Accufé, quoique ~MM</?MfMMt.
fervir à faire diminuer les autres &
Peines, que L. 6.M~.t&fo'<
puiffe beaucoup autres Fei.
mêmeelle puiffe en devenir une véritable, lorfque ces
nesfontcommuéesen use Prifonperpétuelle,
Il y a encore cela de remaquable que la Prifon perpétuelle, Loyfel, 7~.
MMt.Af.ë.M.tto
dans les Tribunaux laïcs, emporte m~.t;. o la
eA
lorfqu'elle prononcée
lieu le Juge d Eglifë, elle
Mort civile; au qu'étant prononcéepar dé-
note d'infamie & ne rend point le Clerc
n'emporteaucune d'en d'autres c eit
fes
chude Bénéfices, incapable ni acquérir
la difpofitiondu chapitre C/~c~ .E~T'~ .P~M.
Des Peinesquele Juge nepeutprononcer.
n'a ni nSc ni terri- in ~r~t-
Commel'Eglifeabhorrele fang & qu'elle
c~).
~c..Ëxr~ '&
fes ne prononcer, font par /?~/or. MCM~.
toire, les Peinesque Juges peuvent du ou à la
toutes celles qui tendent à leSMon fang M/Z;fi'~A'<'M-<
conféquent abfo- de~'c'M. C<y./r-
mutilationdes membres, ou bien dont l'exécutionregardeterri- rt' 7~ J< c~
lumentle temporel, & demandeune certaine étendue de /K(/.or~.
font la Peine de mort, lesGaleres le Ban-
icire de ce nombre
la Torture, le Fouet, la Flétriffureavec un fer chaud,
niSTement,
la Confifcation & l'Amende.
obfervations à fairepour ce qui con.
Il y a cependantquelques
CMnelaTorture, le Fouet, le PanniSIement,&IAmende. n~i;; Ddij
~ï2 INSTITUTES
1~. Quant à la TORTURE on avoit d'abord agité ces deux
Quêtions parmi les Doreurs l'M/M,de fçavoir fi les Ecdé6a~i<
ques pouvoient être Sujetsà cette Peine l'autre, fi l'OScialpou-
voit les y condamner.
SURLAPREMIERE,on oppofoit d'une part, la Dignité ecclé-
~aAique & de l'autre, la nécenité des Fonctionsattachées à ce'
.MiniAere qui ~e trouvoient empêchéespar la fracture des mem-
bres, & autres impreflionsfâcheufes qui en revoient fur la per-
sonne desClercs. Maisces raifonsn'ont pas empêché qu'ils n'ayent
été déclarés fujets comme les autres à la Torture fur le fonde-
ment qu'elle n'eA point tant une Peine, qu'un moyen pour tirer le
vérité de la bouche des Accufés c'e~t auHila di~pontiondu cha
pitre Gravis EXTRA de Z~~po/~<?,où le Pape Alexandre III. veut
que l'on contraigne par cette voie l'Ecclé~aAique, à avouer 1e'
dépôt qui lui avoit été confié pour le bien de l'Eglise.
L'AUTRE Question qui fembloit devoir faire plus de dim-
culté, a pareillement été décidée par plufieurs Arrêts de la Cour-
en faveur de l'Official, qu'ils autorifent expreffément à ordonner
la Torture, pourvu toutefois qu'elle foit modérée, & qu'il ne
s'enfuive aucune mutilation de membres. Cette Jurisprudence eft
Tburnet, /<«. atteAée par Tournet, Fevret, & d'après eux par Bornier &l'Au-
ï, cA.7;. ~/7-«, teur des Loix Eccléj'ia~iques mais comme les Arrêts (ur lefquels
<<e/M,A'f.8.
c~t/ J[. D'He- fe fondent ces Auteurs, ont été rendus avant l'Ordonnance de
~mMf<part. I. ch.
tj!m~.().
1670, qui met la Q.uert:ionau nombre des Peines atnictives &
Bornier, fur qui veut qu'elle ne puiffe être ordonnée que pour des Crimes mé-
/'f<r<.i. M~ t~. de ritans Peine de mort; je pancherois volontiers à croire-avecl'Au-
l'Ordonn. de 1670.
~4.cA.8.
teur des nouvellesNotes fur Fevret, que l'on jugeroit aujourd'hui
a. t. ~&<&i7)6. tout différemment, fi le cas fe pré~entoit.
1°. A l'égard du BANNISSEMENT, quoique l'Official ne puliTe
cap. Cumnon, prononcer cette Peine, qui njppo~eune étendue de territoire que
iJË~rjR~ ~/M~.
l'Eglife n'a point, il y a cependant un Cas particulier où ce Juge
peut l'employer fuivant les Auteurs c'en:lorfqu'il fe trouve quel'
Arrêt du i r. que Prêtre étranger dans le Diocèfe, qui eft;Soupçonnéde quel-
'Juillet 16}I. Mff.
'ttHt.Mm.W~. ques Crimes fcandaleux, il peur ordonner qu'il fe retirera dam
~M~M~ ~bnDiocèfe fous Peine des Cenfures canoniques.
V. Loix <~ 3°. Par rapport à la Peine du FoUET, comme elle eAordinai-
~MfM. rement fuivie de l'en'unon de fang on avoit d'abord douté fi les
pouvoient y condamner les Clercs; mais ils y ont
Juges d'Eglife
été autorifés expreffément par les Canons non pas, à la vérité,
d'un? manière publique &ignominieufëpar la main du Bourreaus
AU DROIT CRIMINEL. y. 7~ C~ 2r
telle qu'elle s'ordonne dans les Tribunaux féculiers mais dansla
Prifbn, & les mains du Concierge à la façon de la discipli- C~. z;:
par ~;<. ~.f~a'KM..
ne que fe donnent eux-mêmes les Religieux ou de la correction
dont ufent les peres envers lesenfans cependant nous remarquons can. C~Km-'
avec l'Auteur des Loix Eccléfiaftiques, que celle ci n'eft guère M/0/)M MK/. t
ufitée que la premiere dans ce Royaume, ou du moins qu'elle
plus
eft plus ordinaire dans les Monafteres que dans les OfRci.aIités, i
où l'on regarde un pareil châtiment comme peu décent, fur-tout
contre des Clercs qui font déja avancés en âge.
Pour ce qui concerne l'A MENDE tous les Auteurs font
d'accord que le Juge d'Eglife ne peut la prononcer au profit du
Roi, encore moins lorfqu'elle eft purement pécuniaire mais
comme le motif particulier fur lequel eft fondée cette prohibi-
?~ M/ 7;'ff<~
tionqui leur eft-faite par les Canonsmêmes, eft d'empêcherqu'on~~r~~
ne puiflë taxer l'Eglifë d'avarice elle doit eeflër abfbl~ment, </c~'<M~

lorfqueles condamnations pécuniaires font prononcées au profit:


de l'Hôpital, ou qu'elles fe trouvent appliquéespar le Jugement
à la réparation'd'une Eglifë~ ou à quelqu'autre oeuvre pie à plus ~0/~ fff~ C~.
forte raifon, lorfqu'elles ont pour objet des dommages & intérêts t~.m~.j.~
au profit d'une Partie lézée, parce qu'elles font alors une fuite de
Factionperfonnelle, pour laquelle les Clercs font jufHciablesdes
Jugesd'Eelife~
VL
S. vr.
De la maniere fe pourvoircontreles /MM~ ~'e<M/?~
Après avoir déterminé les Peines & les Cas particuliers qui
peuvent faire la Matiere des.JugemenseccléfiafUques, il ne refte
plus, pour donner une idée complette de cette Jurifdi~ion, qu'à
dire un mot de la maniere de fë pourvoir contre tes Jugemens.
IL v A deux Voies de fe pourvoir contre les Jugemens ecclé-
SafUques l'une ordinaire, qui eft l'Appel fimple, & fe porte de-
vant les Supérieurs Eccléfiafriques l'autre 6~ao~Ma!6,. qui eA
l'Appel comme d'abus &: fe porte devant les Cours de Parle-
ment..
L'A PFELSrMPLE cefle d'avoir lieu, lorfqu'il y a trois Sen-
tences conformes, enforte que fi après avoir épuifé les trois de-
grés de Jurifdidions de l'Evêque, du Métropolitain &du Primat
il ne fe trouve pas trois Sentences conformes il faut avoir re-
cours au Pape, qui, comme nous l'avons dit, eft tenu de nom-
mer des Commifiairesdans le Royaume pour juger l'Appel,. Ss.
2!4 INSTITUTES
Si aprèsle Jugementde ces Commiffaires,ce nombre n'eStpoint
encore rempli l'on pourra appellerde ce Jugement, & obtenir
du Saint-Siègede nouveauxCommiSIaires, jufqu'à ce qu'il y ait
trois Sentences conformes.
L'Appel en tous ces Cas a un effetSu<penStf; il faut cependant
excepter, lorfqu'ils'agit de Jugemensrendusen matierede cor-
rection de Moeurs&:de Difcipline, lefquels doivent être exé-
Mp. /fT~ cutés par ProviSion, Suivantla difpofitiondu ChapitreT/T-
~XT~~
~M~.ori/M.
0~. bili, confirméepar le Concile deTrente.
~.co~y~ QuoiQUE, fuivantla difpofitiondes Canons qui font reçus
~<~f/OfM. parminous, il nefoitpluspermisd'appeller,aprèstrois Sentences
e~.to.
~.Co/teo~.W.A conformes il reSrecependantencore à FEccIéSiaStique, contre
f)<~& t~yc/ lequel elles ont été rendues, deux reffources pour Se pourvoir
contre leurs difpofitions l'une, c'eStcelle de la Requêtecivile,
qui peut s'employerdansce cas, comme danstous lesJugemens
rendus en dernier reffort; l'autre, c'eStr~t~6/ comme~~M.
L'APPELCOMMED'Asus eft la feule voie par laquelle les
Juges Laïcspeuventconnoîtredes JugemensEccIéSiaStiques, aux
termes de l'Edit de ï6~ Voici l'idée générale que nous en
donne l'art. 79. des Libertésde leglife Gallicane « Appellations
comme d'Abus, que nos Peres ont dit être quand il y a En.
trepriSëde JuriSctictionou attentat contre lesSS.Décrets &
Canons reçus dansce Royaume, Droits, Franchifes,Libertés
8c Privilégesde FEgIiSeGallicane, Concordats, Edits & Or-
donnancesdu Roi, Arrêts de fon Parlement, Brefcontre ce
Mqui eStnon feulement de Droit commun, divin ou naturel,
» mais auSIides Prérogatives de ce Royaume & de l'Eglife
d'icelui
Cet Appel a été Introduit, non feulementpour maintenir la
Juridiction Royale &ordinaire contre les Entreprisesdes Juges
EccIéSiaStiques, quand il y en a mais encore pour conferver
aux JugesÉccléSiaSHques, ce qui eft de leur connoiSïance& Pri-
vilège &:ç'eStpour cela, fuivant la Remarquede M.le Premier
Présidentde Lamoignon, lors du Procès-verbal de Conférence
fur l'Ordonnancede 1~70, qu'il y a un grand nombred'Evêques
& d'EccléSiaftiques qui fontdu Corps du Parlement.
~/M~r<, Prat. ANCIENNEMENT, il n'y avoit, au Rapportd'Imbert, que le
C<f. Crint. ~t't t.
.i<n,t8.
Parlement de Paris qui pût connoître de ces fortes d'Appels,
mais aujourd'huitous les Parlemensen connoiffentégalement,
& ils y fontautorifésformellementpar uneDéclarationdu 8 J<ui-
AU DROIT CRIMINEL. 2: y. 7~: C~. re-
yier 1719) renduepour le Parlementde Flandres.L'on voit mê-
~nedansle Préambulede cette Déclaration, que l'appel comme
d'Abus étoit déja pratiqué en Artois & dans le Comté de Bour-
long'tems avant la réunion de ces Provinces à la Cou-
gogne~
ronne.
Suivant la Définition que nousvenonsde donnerde TAppeî
commed'Abus, il paroît qu'il y a uneinfinitéde Cas où il peut
être employé. Nousn'en parleronsici que relativementaux Ma-
tierescriminelles, & nous remarqueronsqu'il a lieu principale-
ment dans les trois Cas fuivans.1°. En fait de Compétence, lorf-
que les Jugesd'EgIiSeveulent connoîtredes Perfonnes& des
Matieresqui ne Sontpoint de leurReport. 2.°. Enrait d'T~Me-
tion, lorfqu'ilsviennentà s'écarter.de la rbrme quieSipreScrit'c*
par les Ordonnances, à laquelle ils fontaffujettiscommeles au-
tres Juges.3°. Enfin, par rapport auxJugemens,lorfqu'ilscon-
treviennentà la difpofitiondes SS.Canons & Decrets reçus dans
le Royaume & aux Libertésde l'EgIiSeGallicane, en pronon-
çant des Peines temporelles, ou plus fortesque cellesqu'ils ont
droitd'imposer,
L'Appel commed'Abus, dans tous ces cas, fe porte à la Tour-
Milecriminelle & il a ce Privilégeparticulier, qu'étant Sonde
furl'Intérêt public, il n'eA fujet ni à la Péremption, ni à la Dé-
fertion, & qu'il ne fe couvre par aucun tems, ni même par la
Transactiondes Parties; à moins qu'elle ne ~ûtfaitedu eonSen-
tementduMinière public, qui eAla principalepartie danscette
affaire.
Au RESTE en autorifantces Sortesd'Appels, nos Ordon-
nancesy ont attaché pluSieursRestrictionsremarquables,qu'on
peut regarder comme autant de Priviléges introduits en raveut
desJugemensEcctèSiaSMques.
i Q. Son effetn'eSipoint SuSpenSif, maisfeulementdévolutif~:
lorsqu'ils'agit de la correction des Moeurs de la Discipliner
eccléfiaflique & des Ordonnancesfaites par lesEvêques dans
le cours de leurViSite.C'eSila difpofitionde l'articlexxxvj. de
I'Ed:tde 16~ qui.a conSirméfur.ce point l'art. 1. de l'Ordon-
nancedeFrancoisLeni~<~
~°. Lorfque ces Appelsfont interjettesdes Decrets décernés
par lesOfficiaux, les Parlemensne peuvent faire défenSesd'exé-
cuter les Décrets, ni élargir les Prifonniers, que Surle Vu des
& informations. C'eSt la difpofitionde l'art. lx. de rOc*
charges
~g ÎNSTITUTE§
1 tde lEdit de
donnance deBlois, renouvelléepar Fart. x!, i6p~,
cette di~ofition aura Heu, même pour les Décrets
qui ajoure que
d'ajournementperfonnel.. Sentence
ces font interjettés d'une d'Ex~
39. Lorfque Appels
communication & que le Parlement, fur !eVû des charges &
informations, juge qu'il y a lieu d'abfoudre l'Ecclehaltique
Cautele, il doit le renvoyer à fon Evoque, ou à un autre furle
du
refus Prélat, pour recevoir l'Abfolution & de plus, par cette
devient feulement capable a
Absolution, rEcclëfta~ique d~
C'eO: la
droit, & non d'aucunefonctioneccléûa&ique. difpofition
de l'art. x!j. de l'Edit de 16~
l'Appel comme d'Abus le trouve mal fon-
4". Enfin lorsque déclarer
lesCours doivent, aux termes du même Edit, qu'il
de Suivant
a & condamner les Appellans à l'Amende.
n'y abus,
l'art. viii. de l'Ordonnancede K;39, ceux qui fuccombentdans
les Appels commed'Abus, doivent, outre l'Amendeordinaire,
être condamnésà une Amendeextraordinaireenvers le Roi, fi
parl'art, xxxvij. de l'Edit de 16~,
/aM<y~mais
cette Amende eit fixée à la fbmmede foixante-quinzelivres, fans
qu'elle puiffe être modérée. <. r j'
Si au contraire, l'Appel commed'Abusfe trouve bien fonde,
lesCours doivent, fuivantle mêmearticle de cet Edit, renvoyer
dont l'Official aura rendu leJugement pour
pardevant rEvéque,
ea nomme un autre ou bien au SupérieurEccléfiaKique,
qu'il
le Jugement efi émané de l'Evêque lui-même ou s'il y a des
raifpnsd'une Sufpicion~f&fantecontre lui.

IL RESTEà observer, par rapport aux JugemensEccIeS~a~


ont le de pouvoir être exécutés Sans/~M~
ques,qu'ils Privilége
Laïcs font tenus de prêter main-forte
des Juges ;&: queceux-ci
Exécution, lorfqu'ils en fontrequis, fansqu'ilspuiffent
pourcette furvieridroient à ce tu-
prendre cônnoiSance des Oppofitions qui
C'€Ala de l'art. xxiv. de l'Edit de Melun, renou-
~et. difpofition doit s enten.
D~fMy, Velléepar l'art.xliv. de l'Editde 169~ mais celane
l'art. de l'Edit
Auteurs, s 'agit de Jugemens rendus
dre,.Mvânt nés que lorSqu'il dA-
<&'6(,)~.
fur des Matieres ou de l'Exécution de Décrets
Loix ffe/e~ Spirituelles,
tM/'<.I.C~<0< de Prife de Corps.
~t~~ joufMmentpeffbnnelou

V
PARTIE
AU DROIT CRIMINEL: J~r.~

PARTIE CINQUIEME.
De /'7/~?/o/ï enMatiere Criminelle.
E toutesles partiesduProcèsCriminel,il n'en e~: pomt,
fanscontredit, de plusimportantequel'iNSTRUCTioN,
dont l'objet particuliere&de préparer,rechercher, or.. ~~MM,C/~
donner, &:<'o~o/<~tout ce qui eft néceSairepour parvenirà la ~M. 7«<M.t.jn.
4' :<
condamnationou à l'ab&lutionde l'Accufé c'e&pourcela que
les Auteursl'appellent l'a/7M du ~'yoc~ oc qu'ils lui donnentla
fur le Jugement même en ce que, difent-ils,celui-ci
préférence
eftenquelquefaçonarbitraire, & dépenddela volontédu Juge;
aulieu que l'Induction en:de nécemté& de la Loi & que corn"
meon ne doit point interpréteren malles actionsd'autrui, on ne
peutfe difpenfer, quelquenotoire que foit le Crime, d'entendre
ou mettreen demeurel'Accuse, dont la'Dé~enfëeft de DroitNa-
turel.En un mot, le Juge doit y faireune attentiond'autantplus
ferieu& qu'il ne peut la négliger fanscompromettretout-à-Ia-
fois, & rj7!pM~'c, en ce que l'InAructionmal faite peutoc-
cauonnerl'impunité des Crimes par le dépériHementdes Preu-
ves 8efon intérêtparticulier,en ce qu'il eA tenu de refairecette
Mruction à fes propres frais fuivant la difpofitionde nos Or<
donnances.
C'eAdonc pour prévenir, autantqu'il peut dépendrede nous
desinconvéniensauHtdangereux,que nousallonstâcherde don-
nerune idée auui exacte que jtbmmaire des différentesParties
qui doivent comp.ofercette Instruction} nousdifons~c/K/K~~
parceque nousne feronsque d'en rapporterici les Principesgé-
néraux, fuivantle Plan que nousnousfommespropofé dans cet
Ouvrage; nous refervant d'en traiter avec plus d'étenduedans le
II. Volume, que nous avons annoncéfous le Titre d'iNSTRUS-
Tio~ CRIMINELLE, fuivantles Ordonnancesdu Royaume.
PARMIles différentesParties qui doivent compojferrinuruc-
tioncriminelle, il y en a qui luifont< & qui entrentné-
ceffairementdans tous lesProcès criminels,tellesque la Plainte,
r.o/77MMP/~le Decret, l'7/<?g'dM~~ le ~7! a /<!C/
tïS ÏNSTITUTE~
<~MM) le ~<~<M~ la Confrontation, les Co/K~/M
~.pKMc,8cIe/M~
IL Y ENA D'AUTRES~ qui, quoiquefiëntiellesauProcësCn.
mln&l-)n'o~t.'Uednéanmoinsq~eacertains cas extraordinaires,
tellesqueles Procéduresparticulièresaux P/o~ desA~aM~
cellesfaites~ Matièrede ~e~ <S'Me~ & de ~cM.
2?<:?~y~ celles faites contre l'~c~ conm/Ka.
Mo~c6 Se contre les Co~.
c~ô'ntreles contre les ~M~ ~OM~,
~~< centre le C~~ ou là M~o~ D~~ les P/'oc~.
M/ ~AP~O~ M~C~ OU C'MJT~ les ~M.
~c~~ ~oy~. lé MoM~ l'F~Mc~ ~GCK/ef, les~~oc~~
~<:M-~a~<~ To/fK~ & lesFa~
7~ les/K~~
./H/~a~
D'ACTkES enfin qui font purement incidentesaux Procès
Se ne font censés en raire partie, telles que te~
<rimiMls, point
r~~s/M~f ZeK/ G'MMla ~oc~
~M~M~ 7~, ce
~~c~M~ P~ce ~P~ les ~M~ ~M/:
~C~Mo~cn~ vont fairela
CE SONT toutes ces ~inerentesFormalités, qui
Matiere de ce Titre à l'exception néanmoins des Procédures
concernant lesPrévois des Maréchaux, l'Entérinement des Let-
trés de Grâce, la Récusationdes Juges, & le Procès fait aux In-
nous lieu de traiter fous les Titres pré-
~n~s .dont avons'déjà de
c'ëA dans laDi&u~n nousferons de chacune
ééden& &: que
dans
ces tli~rèntës parties, fuivant rôKtre qu'elles doivent tenir
la Procédure, que nousauronslieu de remarquerles hat&ns par-
ticulièresqu'ellesoMentr'elles, &en mêmetems ce qu diespeu-
vent avoir de communou de dinërent par rapport à la Junipru.
dènce Romaine & Canonique. Nous croyons cependant devoir
nous avons faites dans
o~ervet d'avance quele&recherchesque
ces deux prémices-Sources,n'ont pu nousfournir de grandsie-
cours fur cet oMet particulier.
DROit RoMAtN, les Liv. XLVU.& XLVin.
ï°. Al'égarddu les feuls
du Digère, & le Liv. ïx. du Code qui font presque
il foit de la maniere dont les Romains inftrmibient les
où parlé
Procès Criminels, ne nousdonnent que desnotions tres_!égeres
à ce futët, & font entrevoirque c'étoit la partiede leur Junipru- Ja
dence la plus négligée. LoYSEAU en attribue principalement
€au&aux Auteu'rsde ce Droit, qui ne & font pas, dit.il,
Au DROIT CRIM.INEL.y. K d!9
~Zo~M~
~~r~Z~ j;at«f.<A.!e'
~Mr~MM~MûM~. la JURISPRUDENCE CANONIQUE,
Pour ce qui concerne
la Forme eft tirée elle-même desPrin.
outreque qu'elle prefcrit,
du Droit Romain, nous croyonsledétail oùnous pourrions
cloes d'autant inutile, l'on fçaitd ailleursque
entrer à ce fujet plus que
même après nous avoir tranMs les Pnn9ï-
cette Jurisprudence, to~-
nous avons retenus Qu'ici de ce Droit, a été eni)n
es que
elle-même fous le joug des Formalités qui ont
céede plier Ordonn.X(
établiespar nos Ordonnances. ~i667.<'<
CE N ESTdonc que dans lesOrdonnancesdu Royaume ,q~ <!f~I.
nouspouvons pui&rles véritablesPrincipes qui doivent r~glef
c/&, mais parmi ces Ordonnances, c~te qm
r/~M&oK de fur cette
doit principalement nousServir règle Matière, de e~
l'Ordonnancede 1670, qui contientuneféibrmationgénérale
toutesles précédentes.Nous ne pouvonsdonc mieuxlaiaire ,qu9
de cuivre dans la diaribution de ce Titre, 1 ordre & m~od~
oui nous ont été tracés.par cette Loi, d'autant plus reMab~,
a été comme l'on ~ait, par le concours des plus
qu'elle faite
la Franceavoit alors.
erandsMagiAratsque cette Ordonnance, il a parufousle Regn~
Il eft vrdque depuis
a~ueldeuxnouvellesLoix furcesMatieres,qui nefontpas mom$
recommandables par la &ge& de leursdiMt<ons, quoiquelles
la même étendue on veut parler ~r-toutde 1<~
n'ayent pas la
donnance concernant le ~a/
Ec~M~M~ mais comme lesMatieresqui~nHQ~.
de cette derniere Loi, font elles-mêmes p artie des diMHons
iet
de rOrdonnance de 1670, dont elle n'a fait que ~placer
TitresVIII. & IX. fansnous écarterde l'ordre qui nous e~tra~ les
nousnous contenterons de remarquet
par cette premiereLoi, a apport cette d<~i~e.~
changemens & modincations qu'y
& nousgarderonsà cet égard la mêm?mé!ho~guc.nQU&a~M
SuiviecMevant, par rapport à la Déclarationde ~t ~otie~
nant la TR~~M/î ~~M~
iNSTiTUTES

-1 CHAPITRE PREMIER.
1 D~~P&HMK.
p'.<<&0/ 'T'~PLAINTEeAle premier ac!:ede l'Instructioncriminelle;
'A.
i~t.6~. 'jt_ elle eA en cette Matière, ce qu'eftl'Exploiten Matierecf.
vile, ou ce qu'étoit le Libelledansle Droit Romain elle differe
cependant de celui-cien deux pointsprincipaux l'M~ qu'ellene
ttoit point être ngninéeà taPartie contre laquelleelleeA rendue,à
l'a~/x~ qu'elle ne doit point contenir de Concluions. Ces Con-
cluions ne peuvent fë prendre, commenousle verrons, qu'à la
fin de l'In~ruetion, &:Darune Requêteparticuliere qu'on ap-
pelle J?~~e~ CpMc~oMcn~y. Cellesde la Plaintene peuvent
tendre à autre chofe, qu'à demanderauJuge, qu'il lui plaifëd'en
donner ac~eau Plaignant, $c lui permettrede faireinformerdes
&its qu'elle contient, circonrrances& dépendances, pour l'in"
formation &ite, être ordonné ce qu'il appartiendra.
On peut de~nirla PL AI NT E en général, unAde fecret pa?
tequel on dé~re un Crime à la JuAice, pour qu'eUes'en aHurela
preuve, &:qu'elle en ordonnela puniti.ott.
Cette DéIaMonfe fait de deuxmanières ou <c&/MM~ lors-
qu'elle ea taite à h Requête de'la PartiepubHqde, ou de la Par-
tie privéequi a rcSentrdu préjudicedu Crime ouM~<&/M~~
I~rfqHecette Partie privée voulant poursuivrete Crime ~ans~ë
~aireconnoître i~ contentede le dénoncer au Procureurdu Roi
ou des Seigneurs, qui pour&iteh fon nom& fait tous les.6'aisdu
proeèscrimineU
Lot~qu'ëlleeA&iteà ia Requêtede la ~N/ï~Hë feulement,
eMe's'appëîle proprement Ac c u s Aïï o N parce qu'il n'y a,
~baime ho~slàv'ûns'dit, de véritablesAccufateursparmi nous,
~qùeles Procureursdu Roi &des Seigneurs,lorsqu'elleeA(aiteà
ta Requête de la .P~!<<~ elleconfervele nomde PLAINTE
€n6n, lorsqu'ellee~ faitepar la Partie privée, &-qu'elle fe pour-
&it fousle nom duProcureurdit Roi, oa rappelle DENONCiA-
TtON; c'e~au~l fousces troisQualincations, qu'on.la voit dis-
tinguée par le Titre IIL.de l'Ordonnancede 1670..

J~Ac~ju~TiON formepatun.RequIfitoiseque donne!s:


AU DROIT CRIMINEL.P~r. C~. in i
Partiepublique, oh elle demande qu'ilfoit informé du Délit dont
elle a connoiHanceelle ne s'y fert point du terme de ~~p&M~
parle au nom duRoi. Auific'eA aux frais de S. M.
parce qu'elle à fes ou à ceux des doi-
qui doit laJuAice Sujets Seigneurs qui
vent profiter des Amendes& Confifcations,que fe fait cette
pourfuite & commeIonMinière eH forcé ellene peut être
tenue à aucunedommages& intérêtsenvers l'Accuserenvoyé
abfous',fi ce n'eA, commenous l'avons dit, dansle cas d'une
calomnieou d'unevéxation évidente.
La P L.Aï NT E proprementdite, fe fait de trois manieres
!°. Par une Requêteque préfenteau Jugela Partie~ou fonFondé
de Procuration Spéciale.Cette premiere espèce de Plainte qui
e~ la plus ordinaire, n'a de date fuivantl'Ordonnance que du P. I. <~<.}.
feulement que la Requête eA répondue par le Juge, ou en
jour
fonabfencepar le plus ancienPraticien.
2~. Par un Procès-verbalque dreite le Greffieren présencedu
Juge & de la Partie ou de fonFondé de Procuration ~pédale.
Anciennementce Procès-verbalpouvoit être aum dreffépar les.
Huiffiers,Sergens Archers&Notaires maiscela leur eft dé-
fendupar l'Ordonnancede 1670, à peine de nullité.Pour la va- ~<W.Zt
lidité decette &condeefpecede Plainte il fautdeuxchoses~ui-.
vantl'Ordonnance i~. que tous lesFeuillets.foient f~nés par
le Juge & par la Partie ou fon Fondé de ProcurationSpéciale
1°. qu'il &it fait mention de cette ~gnature ou du refus de la
Partie, tant fur la Minute que fur laGroHë duProcès-verbal.
Enfin une autre espèce de Plainte qui fe fait.auCipar
3°.
~c~r~ eAcelle qui eft rédigée par lesCommiffairesdu.
CMteIetde Parisiur l'ExpofëduPlaignant.CettederniereForma
eAautoriféeexpreHémentpar l'art, iij. du mêmeTitre de l'Or-
en même tems plufieurs chofes de cesCom~
donnance,qui exige
i". & Ment rigner par la Partie ou ion.
miSaires; qu'ilslignent
~ndé de ProcurationSpéciale,tous lesfeuilletsde la Plainte, &L
en faffent m ention expreffe ou.de.leucr efus.de figner, tant
qu'ils
dansla Minuteque fur la Grofle ~.°.qu'ilsremettenriesPlaintes.
qu'ilsont ainfi reçues, au Greffedans les vingt-quatre heures;.
faire
bas des. de ces Plaintes, ils taHent
3°. qu'au Expéditions
mentionpar le Greffierde cette remue, & du temsoù ellea été.
~aite, fi c'eAavant ou aprèsmidi.
Il faut de plus pour avoir permiffiond'informeriu<:cetts-
IN STITUTES 1 1n

à M. le Lieutenant Crimineldu CM.


Plainte, préfenterRequête le même Commère
telet qui commet par fon Ordonnance
& celui-ci rend en conséquence une autr~
la
qui a reçu Plainte;
les Témoins pardevant lui.
Ordonnance pour faire affigner dont
faite de l'une des trois manieres on
C'en par la Plainte, la Compé.
vient de parler, que la Partie eft cenfëe reconnoitre
de maniere ne plus demander le Rea.
<M.i.M.t.t~ tence du Juge, qu'elle peut
encore foit Juge du lieu du Déh
fO/M.~d~o. un
voi devant autre qu'il
la la Partie devient refponfable des
C'eA aum par Plainte, que
renvoyé abCous en même tems
dommages ~inté.rêts.de l'Accufé
le Droit de pouvoir ~?~,P~
qu'elle acquiert & intérêts, en cas de
~7.«t.}. couvrementde&s~dépens, dommages,
condamnationde l'Accufë. contracte n.)~
c'eit la Plainte que l'Accusateur 1 obhga.
Enfin par dont il ne cire
tion d'avancer les frais du Procès criminel, peut
cas d'une infolvabilité notoire. Il faut cepen-
dnpen~ que dansle de
entre celui <e tiènt aux termes
dan~Sguer à cet égard, qui
PLAIGNANT & celui
hPl~ne~que l'on appellenmplement
l'on appelle PARTIE CIVILE.
qui Pou Plainte, que mfo.
les frais vis-à-vis d unAccufe
Sme la crainted'avancer offenfées de ren.
le fbuvent lesParties
vable, pouvoitretenir plus avoient rendue, ce
fuite à celle
d?ePlai~, ou de donner qu'ils
c'en remédier à cet
des
qui ocçaiionnoitl'impunité Crimes, pour
a fait trois chofes en faveur du
inconvénient, que l'Ordonnance ni con<
elle veut qu'il ne foit réputé P~e civile,
~«~. ~n~ les la déclaration pré.
féquemment tenu d'avancer frais, que par
la Plaintemême, foit par un A~e fub-
qu'il en fait, toit par en
à ce la liberté de prendre
féquent ? elle laifle Plaignant
de Partie civile 3 .elle lui permet
tout état de Caufe, la qualité s'en defifler
de pouvoir même après avoir pris cette quahté,
lesvingt-quatreheures, par unAde quil
pas que l'Accufé ne puiffe
vrai que ce defiftementn'empêche & ne fert
& intérêts contre lui qu'il
pourfuivre fes dommagesdesfraisfaits la lignification de
qu? l'exempter feulement depuis
cet Acte.
C 1 AT 1 o N fe fait fur les Règles du Procureur
~6. LA D é No N
doit la faire s~H~
du Roi, qui Lignerpar le Dénonciateur
la faire écrire en fa préfence par le Gr~er du
écrire, rinon afin dansle cas
doit fairemention de ce Dénonciateur, que
ge, qui
AU DROfr CRIMINEL ~r. C~.7/.1 l'
contre elle e~ faite vienne à être renvoyé abious,
oh celui qui & intérêts fur l'indication qm
les dommages
il puiffepourfuivrele Procureurdu Roi, lequel ne peut alorsfe
lui enferafaite par fans fe rendre lui-même
XS de nommer le Dénonciateur,
de ces dommages & intérêts.
rentable fous la même avoir la
lePMcureur du Roi doit aum, peine,
recevoir Dénonciateurs, que des Gens bien
de ne pour ceux-ci ne le trouvent Parens
précaution
Smés & folvables à momsque & leur
de celui dont ils pourfuivent l'Injure que pau-
proches mette hors d'état de la Voie de la Plainte,
vreté ne les prendre
à avancer les trais du Procès criminel.Il y a
qui les expoferoit l'avons obfervé, cette différence entre es
même, comme nous
de cette derniere efoece, &les premiers, ouils
Dénonciateurs obtenir desdom.
cas de condamnation de l'Accufé,
peuvent en & qu'en cas d'absolution, ilsne font tenusd'en
mages & intérêts;
au lieu que les premiersn'en peuventefpérer dans
~ucun au contraire en lorfque leur Accu- ~7't.
~ucuncas, mais doivent payer
fationeu: .évidemment calomnieufe.

CHAPITRE II.
Des Proc~r~ desJuges; 0' desR~o/
deM~C~M & Chirurgiens.
le de la Plainte tend-oit ~.f;f.
T~T 0 u s avons dit que premier objet comme les Dé- fO~ca. t<'7°'
parmi
J~ à aHùrer la preuve du Délit mais, traces
lits il y en a qui laiffentaprès eux quelques permanentes,
& autre.
le Vol avec e~Bion,
telsque l'Homicide, l'Incendie,
premier
~~Aut~s appellent exaBement toutes les
Sev~ du Juge doit donc être de vérifier.
la du Crime fuivant la
traces qui peuvent conduire à preuve ceA
Maxime de re M~ cequoit
commentle Juge doit-il
Or,
appelle
Verincation r c~ce qui nous e~ marqué par
Procéder~
les Tit. IV. & V. de l'Ordonnance de 1670. d.
du Délit être con~
Su~nt ces Titres ce corps peut fur les.
fait le Juge
deux manières/ou par le~ que
ou des Médecins & Chirurgiens.
lieux par le~~o~
ÏNSTITUTES
s. I.
Du P/w~ Juge.
~t~.
Le PpocEs-vERBALdu Juge, a lieugénéralementdanstous
lesCas qui font fufceptiblesde Vérification maisunguliérement
dans ceux où le Juge peut prendre connoIHancepar lui-même
de l'état des chofes, fans le fecours des Experts, quoiqu'il lui
foit libre de s'en faire animer, s'il le juge à propos.
j~ Ce Procès-verbal doit, Suivantl'Ordonnance, être drefïefur
le champ &fansdéplacer.Il doit contenirune mentionexpreile
du jour & de l'heureà laquelleil eA dreflë duLieuoùle Délit a
été commis de l'Etat où a été trouvé leBlefleou le Corpsmort;
s'il s'agit de blen~reou d'homicide enfin généralementde tout
ce qui peut fervirà la décharge ou à la convictionde l'Accufé.
Après qu'il eA dreue, le Juge doit ordonneraubasde.cePro.
ces-verbal, qu'il fera mis au Greffe dansles 24 heures enfem.
JE< "?.
jble lesArmes, Meubles, Hardes, qui peuvent fervir à la preu*
ve, & qui font dès-lorscenfésfaire partie duProcèscriminel.
Il y a des Cas où ces Procès-verbauxfont abfolumentinuti.
les comme lorfque le Crime eA abfolumentnotoire, ou lorf.
qu'il eA 6 léger de fa nature, qu'il ne peut donner lieu à une
Instructionextraordinaire.C'eAaunidansla vue d'empêcherque
les Juges n'abufentde la libertéindéfinieque l'Ordonnancepa-
roît leurlaiuër à cet égard, pour vexer des Parties par desfrais
de tranfport que l'éloignementdes lieux pourroit rendre fort
conndérables,que lajurifprudencea cru devoirreilreindrecette
liberté à cesdeuxCas feulement lun, lor&u'ils'agit de Crimes
méritant peinesan~ctives ou infamantes, oc dansla pourfuite
defquelsle ProcureurduRoi fetrouve joint à la Partie plaignan-
te 1~ lorjfqu'ilsen font requis expreffémentpar la Partie
~m~ée du Procureur, C'eA entr'autresla Difpofitiond'unArrêt
de Réglementdu Parlementde Besancon,du 4 Septembre1698,
inféré dansle Recueil des Edits Se Péclarations enregistrésdans
ce Parlement.
§.11.
Des ~<~c/'M de Médecins
fi Chirurgiens.

i~.M.M«/. Ces RAPPORTSont ~ngulierementlieu, lorsqu'ils'agit de


Bleffures
CRIMINEL, ~~r. C~. ii~
AU DROIT
& le Crime eft de nature à ne
Bleues ou d'Homicide, que
être centrale que par les Regles de l'Art.
pouvoir être ordonnés ou d'Omce par le/~ou &laRe<
Ils peuvent ou en-
Roi, ou celle de la~~
été du Procureurdu
à la Requête des Parens de celui qui a été tué.
de BLESSURES le Rapport doit faire mention
Lorsqu'ils'agit -de leur Profondeur,Longueur,
la
de Qualité de ces BlefTures,
l'Endroit du où elles font faites, fi elles font
Largeur,de Corps
ou non, de la Qualité des Armes & Mrumensavec
mortelles
elles ont été faites, fi elles font onenfivesou défends,
lefquels s'il fera obligé de garder le
~TeBIefTé en demeurera eftropié,
ou la chambre., quelle forte deRemede lui fera propre, quel
lit fa
il doit & enfin dans quel tems on peut efpérer
Régime garder,
Guérifon.
de la Vifite d'un CORPSMORT,le Rapport
~Ïo'rSu'il~'aEit de fa Stature, du
doit faire mention du Lieu où il a été trouvé
de de ou environ, de la Situation où d étoit,
Port l'Habit, l'Age
du où eA la BieHure, du Nombre des coups
de l'Endroit corps
a de Mrument dont on s'eft fervi, & en6nsil y
qu'il reçûs,
a apparencequ'il eAdécédé de tels ou tels coups. les ~.ft~.ï<
CesRapports, après avoir été dreffés, datés Signés par
o u doivent ~tre remis entre les mainsdu
Médecins Chirurgiens,
& eux afErmés véritables; après quoi ils font joints
Juge, par
au Procès. des i
Il y a à Paris & dans plufieurs autres Villes du Royaume K<3'

commis duPremier Médecin du Roi. L'Ordonnance


Chirurgiens à tous les
veutqu'il affifte au moins un de ces Chirurgiens Rap-
feront ordonnés en JufUce, à peine de nullité.
portsqui été faits exactement, ou
ces
Lorfque Rapports n'ont point
des Médecins ou choifis par les
qu'ilsfontfaits par Chirurgiens
il d'Office ordonner ~~<.f
Parties, & qui font au
fufpecrs Juge, peut
une nouvelleVifite par d'autresMédecins&Chirurgiens.
Pour la validité de ce nouveauRapport, l'Ordonnanceexige
chofes ï°. Que les Médecins &Chirurgiens prêtent
plufieurs foit un Acte
Sermententre les mains du Juge, &: qu'il expédié
de cette Affirmation dreflent en conféquence leur
Quils au
fur le remettent
Rapport, & le.fignent champ 3". Qu'i~ le
fe fait entre les
Greffe pour être joint au Procès. Cette Remife
fans foit befoin le en dreffe
mainsdu Greffier, qu'il que Juge
tf
INSTITUTES
Procès-verbal, celalui e~ même défenduexpriment, à pe!n~
de cent livresd'Amende.
ENFIN, comme il peut arriver que laVifite ordonnéepar le.
Juge d'Office ou fur la Requête de l'Accufateur ait été faite
par des Médecins &Chirurgiens qui ïëfoient fufpe~sà l'Accufëj,
celui-ci peut demanderla Permimonde faire taire une Contre.
vi6te à fesfrais par d'autres Chirurgiens ce qu'il obtient aifé-
ment fur fa Requête, pourvûqu'elle foit préfe.ntéepeu de jours
après la premiere Vi&e~

CHAPITRE 1 II.
De ~~O~MHO/Z..
~<.& ~'0/ 4 PRES. s'être aSïùrédu corps du Délit, I! eSt'dube~oîrd'u~
<&)/f/<t~O. bon Juge de s'empreSïërà en découvrirl'Auteur. La voie'
la plus ordinairepour y parvenir,. c'eft l'INFORMATIONFon-
dit la plus ordinaire,parce qu'ily en a d'autres, quipeuvent être
employées également, telles que cellesdu MONITOIRE& de:
la PREUVELITTÉRALE,dont il fera parlé dansla fuite..
L'INFORMATION eft de toute la Procédure criminelle, l'A8e
te plus eSIëntiel,& qui demandele plus de Formalités.Elle eA
connuedans le Droit fous le nom d'K~Mc. Mais au lieu que
chez les Romains, elle fe faifoit publiquement& à l'Audience)
fon principalcaractèreparmi nous, c'eft d'être unePièce fëcrete
& inconnueégalementà l'Accufateur& à l'Accuse;il n'y a que
la Partie publique qui ayant Serment en Juflice peut & doit
même en prendre communicationafin de pouvoir donner Ses.
Conclufions..
Cet ufage, qui s'e~ introduitmême avant l'Ordonnancede
'M. *«.i~Q comme le remarqueCharondasfurle Code HENRY, eft
3..
tbndé fur la~nécemté d'accélérerla Procédure criminelle afin
de ne point laiHerdansla vexation l'Innocent, & d'empêcherle
dépériHementdesPreuvespar la fuitedu Coupablequi en auroit.
connoiffance mais principalementde prévenir:les Abusque les.
Accufateurs& les-Accufés pourroient faire eux-mêmes de la
communicationde cette Procédure, pour corromprelesTémoins
& les faire varier dans.le Recollement & il s'obferve en effet
aM.c tant de rigueur parmi nous.~que dans.le cas.où.le Procès.
AU DROIT CMMINEL..P~r. C~.w. M7
civil eft converti en Procès criminel, l'Enquête'ne peut être
en Information, par la raifonfeule qu'il eft de la na-
convertie
ture de l'Enquête d'être communiquée.
On peut donc définir riNFORMATiONune Pièce fecrete du
criminel, contenant les Dépofitions desTémoins qui font
Procès
adminiAréespar la Partie plaignante, & que le Juge fait rédiger
en fa préfence par fon Greffier, fuivant la forme prefcrite par
~'Ordonnance. ,,Tr
Aind quatre fortes de Perfonnes.,doivent concourirà l'Infor-
mation 1°. la Partiepublique ou privée à la Requête.de qui
.elleeA faite ~°. le Témoin qui dépote 3°. le Juge qui reçoit
4". le Greffierquila rédige. Toutes cesPerfonnes
la Dépofition
ont desdevoirs particuliersà remplir, Suivantl'Ordonnance.

1°. Quant à la PARTIE,les devoirs &formalités particulieres.


la concernent, consent. t°. en ce qu'après avoir obtenu fur ~<I<<«.<~
qui
fa Plainte, l'Ordonnance du Juge qui lui permet d'informer, elle
<!oitfaire affigner les Témoins qu'elle veut faire entendre, dans
les délais de l'Ordonnance & au cas que ces Témoins foient
-domiciliéshors du reHbrt de la Jurifdicriondu Juge qui a reçu la
elle doit obtenir une CommifHon 7~~w<' pour les faire
Plainte,
entendre par le Juge .de leur domicile, .ou pour que celui-ci per-
mette aux Témoins de venir dépofer hors de leur refibrt, 2.°.elle
ne peut auifter, ni à l'Information, ni à la Prédation du ferment
de ces Témoins 3°. elle'doit payer leur falaire, fuivant la taxe
fansqu'elle pui~ë ~M.~
cuien fëfafaitepar-leJugeaubasde s'il l'Exploit,
donner aucune chofë autémoin, n'eft ainfi ordonné; 4°.'ea-
l'Information a été faite fur fa Plainte, elle peut
fin, après que
encore faire informerpar Addition/au cas qu'elle vienne à de-
couvrir.de nouveaux Témoins mais il faut pour cela de nou-
velles Conclufions du Procureur du Roi, c~ une nouvelle Or.
donnance du Juge.

A l'égard des TÉMOINS les devoirs&brma!Ités quiles


concernent, consent 1°. à comparo!trefur les A~ignadonsqut
leur font données finon ils peuvent y être contraintspar Amen- F.t~.3,
'& même de leurs perfonnes ceft-à-
de, par Emprisonnement
dire que u ces Témoins font défaut fur la~ AïEgnanon,
on leur en fait donner une fecondeen vertu de l'Ordonnancedu
les condamne à l'Amende de dix livres, pour laquelle
Juge, qui VC.
-Ffij
INSTFTUTES~
ils peuvent être'~ai~sfaute de payement & s'ilsfont encore dé-
faut furcette Réa0ignation,lejuge ordonneraqu'ils feront con.
traintspar corpss'ilsfont Laïcs & s'ilsfontEecîé~iaAiques,par
la faifiedeleurM~o/'6/~& enfins'ils font Réguliers,.outfe la fai-
~edu.temporei.du Couvent les Supérieursqui ne les feront
compacoîtt'e &roHtencore punisde lay~e/~pM &M~~M7e-
ges 2°. lorsqueles Témoins,comparoiâent ils doivent repré-
<~<.4. ienter leurs Exploitsd'aÛignation,excepté dansle Cas du Fla.
~a~- ~e& 3°. ils doivent prêtéefermentde dire la ~éri.té
j~IÏ. ~gaer leur Dépofition-aprèsque la ledure leur en a été faite, Se
qu'ils ont déclaré qu'ils y perM&ent approuver les ratures
< tl. 6~ ~gner les.renvoisqui s.y trouveront.
Nous ne parlons ici que de la:forme extérieure des Dépo-
fitions en ce qui concerne t'Mruction ou la maniere d'enten-
dre les Témoins;,à régacddes Qualitésqu'ils doivent avoic, ce
des Conditions.néce8airespour, la validité des Déportions en
elles-mêmes nous nousré&rvonsde lesdevelopper fousle titM
ûnvant où ncas parleronsde:la PREUVETESTIMONIALE.

3~. Al'égard du-Jue"E Lesdevoirs& formalitésqui le eon.


cernent, con~i~entprincipalement, i °.en ce qu'il ne doit in~r-
y. mer, que lorfqu'ilen eft requis par les Parties; il y a cependant
des.CajSoù il peut le faire d'omce tels que ceux du .~g/f!
ou.d'une ~<M/ ou' lop~qu'ils'agit de Crimes commispar
des ~<o/~ Gensfans <:f6K & per&nnes./!OM~/M~~ diffa.
mées on bien.d'empêcherla eo/z/o/ncMM'M d'un Crime projette
ou commencé ou enûn de venir au fecoursd'un~?~ opprimé
par un plus /)M~ dont il n'oferoitfe plaindre & autresCas
femblables.qui requièrent une ~K~ célérité tout'cela ne doit
s'entendfe néanmoins,qu'en-tait de Crimesa~wMj de leur nature,
&:relativementà des Parties privées maisnon, point à l'égard
de la Partie publique car commecelle-cieAchargée principa-
lement du foin,de la Vindictepublique le Juge ne peut régulie-
tement procéderà rtn~brmatMnqu'enfuitede &n Requifitoire.
En c&qu'il doit procéder à l'Inîbrmatio~enP~MM, &
non pas par le minière de&HuiSeMou Sergens, comme .il pou-
voit le jfaireavant FOrdonnancede BLOïS 6 cependantle Té-
moinfëtrouvoitdomiciliéhorsde ~bnReffort, il peut commettre
le Juge de domicile pour l'entendre, en lui adreuant desLettres.
.R~o~M &celui-ci eA~onlupérieur,,ou une.fimpleComn!i~
~on~ s'~ ~1 fon marieur..
AU DROÏT CRIMINEL.~r. C~ 111. i~
doit punir par Amende & parEmprifonnementmême,
Qu'il
ïes~Témoins Laïcs qui re&tfëntde comparoître & par faifiedu
& même par fufpenûon de Priviléges, ceux qui font
Temporel,
EccléfiafUques ou Religieux. ,<
ne Informer ni entendre desTémoMS h orsde ibtt
4°.Qu'il peut
Reflort à moinsqu'il n'y foit autorifépar uneCommiuionparti.
culieredu Parlement qui lui permette cet Empruntde territoiM
fe fait par Arrêt fur Requête).
( cequi ou Commis au
doit être auifté d'un Grèves Gren~,
<°. Qu'il
& en cas d-'abfeiice-, maladie, & autres légitimesempêchemens
de ceux-ci, il peut commettrefbn Clerc ou autres Perfonnes.
écrire,les Ln&rmations fait dedansou.dehorsde fon
pour qu'il s'il eA Commiuaife;
même, fuivant 1 Ordonnance,
Siège,il peut
dela Coût, employer à ce minière telle Perfonnequ'il vau. <M.7.'
dra, en lui faifantprêter jfermen~
6°. En6n,qu'~ doit obferverexactementtoutes les formalités
rOrdoManee lui prefcrit la validitédes Dépendons; ~.<M.K,
que pour & fecretement.;
~avoif, i.Ldoitentendre lesTémoins fëparément
kur ~icerepté~Mer lesExploitsd'a~ignation.,en faire mention; ~4.
kur faireprêter ferment, en faire auS mention leur demander~«~<. d
teurnom~.furnom,âge qualité, demeure, s'ils fontServiteurs
ouDome&iques, Parensou Alliés des Parties,, & en queldegré;.
fairementiondu tout dans l'Information.~faire rédiger leur.Dé-
tant, à charge qu'à décharge- a-voicf oin qu~iln 'y ait au. ~<to<.
poution
cuninterligna, de faire approuver les.raturesou renvois ~gner
letout avec le Témoin & le G-refner;faire écrire fa.Dépohtion
en fairefaire la lecture au.Témoin lui faire dé-
enfapréfenee
clarers'il y peruAe, enfaire mention, la lui.faireugner, & fi. le
Témoinne faitou ne peutfigner, enfairementionpareillement
& cotter lui-même c ette DëpouMon à chaque page, la'fait;~
~gner
taxer lesfrais & falairesdes,Témoins.
CgMrparIeGre&sr;.ennn
quile requierent.- H
Parmice grand nombre de formalités il y en a-quidoivent:'
êtreobfervécsà peinedenullitédesDépofitions&desdommages.
&intérèts-envets les-Parties., ielIes.quel'audition-feGrete.& ré-
parée des. Témoins~, Ialea:uce& HgnaturedeleurDépoution.~
.teur Déclarationqu'ilsy perdent, la mention de cette. lectuf~
de cette Déclaration,ia~mention du nom,.furnom.,âge, quâ*
lités & demeuredes Témoins, la rédactionà charge& déchaf.
ge, le défautd'interligne l'approbation&.la fignaturepar ra~
-0 IN S T î T U T E
port aux ratures & renvois. A l'égard des autres formalités~
îeuromifHon n'emporte point la nullité des Dépoutiohs, aux ter~
mesderOrdqnnance~ mais elk rend feulement le Juge refponfa.
blé des dommages & intérêts.
I~orfqueces Dépofitions fbnt déclarées 'nulles par défaut des
~~<.t-t. formantes, l'Ordonnance permet de les réitérer s'il eft ainfior.
donné par le Juge, &:dans ce cas on pourra contraindre les Té.
moins à venir dépofer de nouveau, par les mêmes voies, &:fous
les peines portées ci.deuus.

~°. Ennn, pour ce qui concerne le GREFFIER,les devoirs&:


formalités qui lui-font particulières, con~~ënt à rédiger les Dépo.
étions effpréfënce du Juge 8c fous fa dictée en faire lecture aux
~<M. g.
~<t. Témoins, les leur faire figner &: au cas qu'ils ne fâchent ou ne
~y.n.. puiuent figner, en faire mention, s'ils déclarent qu'ils y perfiftent
en faiTeaùni mëhtioh,lëdr&ifeappfouv~rles 'ratures &'fjgnerles
~i~. -renvois'ainfi que~parle'JUge; ne p'ointcbmhtuhiquer'à perfore
l'Infbrmàtioh &-autresPièces fecretesdu'Procês~h'e-pointfedéfai-
6r des Minutes, Hce n'eA t°. entre les mainsduProcurêur du Roi,
pour qu'il puifle donner fes conclufions, à la charge, par celui-ci,
de les'remettre da'ns'troisjours au plus tard & à cet effetde mar.
'querfur'IeRegiftre l'heure à laquelle les Informationslui ontété
.16. 'remifes': ~°. en'celles du'Rapporteur ,po'ur s'en fervirdansla vi-
'6te du Procès à là cHarge, par ce dernier, de les remettfe'vingc-
~quàtre heûres~aprèsle.Jugement ~°. à l'égard de ceux qui au-
tonfété commis par les'dniciers des Cours pour faire les fonc-
tions de 'GrefRers, ils font tenus de remettre leurs Minutes au
GreNe dës~ours,'trois jours après la Procédure achevée, elle
s'ëft faite au~Iieu'dè'Ia JurifHiction ou dans les dix lieues, &fifi
-c'e~da'hsUn'iieu plus éloigné ledél-ài fera-augmenté d~unjout
~pàr ~haquc'dfx lieues.
F.i8<
Enfin tous Gremers généralement font tenus, fuivaht FOrdon-
'hance, d'avoir un Regittre de toutes les Procédures criminelles,
'qui fbit relié, çhinre, &: paraphé par ordre'de date; d'enen-
vo~érUn'Extrait tous les f~xmois'au Grefïe des Bailliages'& Sé-
~<!M.t9.' 'n'échaufïées, s'i'ls fbnt'GrëSersde-Prévôtés royales ou de JufH'
~cesfëigneuriales;'&: tous'les-an'sau Procureur Général du Parle-
ment s'ils font Gremersde Bailliage ck Sénéchauflée du Ref-
fort.
AU DROIT pRIMINEï., ~~r.C~r. ~1

CHAPITRE IV.
J~M~~M~:
~w.7'
de
T~T Ous avons dit qu'indépendamment l'Information,.H y donn, de t<'70'
avoit encore un autre Moyen d'acquérirla Preuveteflimo.
j~ le MoNiTOiRE. a lieu
-.aie & ce Moyenc'eSt qui principale-
dans trois Cas i". lorfqu'on ne connpic point lesTémo'Ins.
ment 20. lor.Squ.'H
fur le Crime dont on fe plaint
quipeuvent dépoter
nefetrouve pas dans les Informations,une preuve,SumSa.nte pou.p
l'Auteur duCrime 3°. enSm lorSque les Témoins qui.
connoître
avoir eonnoISIance fontretenuspar lacrainte des Ac-
en peuvent
cu& ou de leurs Amis. rle nr
L'onvoit par-là, que Unibrmation n'exclut point Momtotre,.
p ulilëy avoir un Monitoire fansqu'ily ait eud'Informa-,~<
quoiqu'il
tionprécédente fansmême qu'il y ait aucuncommencement.de
ni refus de dépofer de la part des Témoins il y.a cepen-;
preuve
dantcette différenceentre l'un &:l'autre de ces.Aaes,.que comn
melesDéposions faitesenfuitedu Monitoire, ne font pplnt:pré-
cédées,ainfique cellesde l'Information,de la preflationde ier~
ment;ellesne peuvent auffi-former de Preuvesjuridiques,qu'au"
tantqu'ellesfontrépétéespar le Juge, dans la formeordinairede
l'Information,.enforteque jusqu'aumoment de cette répétition~,
lesDéportionsne &n.tregardéesque commede umplesMémol-i
& les augmenter ou retrancher l esfaits,
tes que Témoinspeuvent
quiy (ontcontenus.
Le MONITOIREpeut être dénm une voie de Droit par Ia<-
quelle en vertu de Lettres monitorialesobtenuesde l'Q~elal
enfuitede.la permifliondu Juge,11Ïe fait une ~Mo~par l.e Çure;
oule Vicaireau Prône,des EglifesParol~les~ tousles Fidèles-
trois Dimanches consécutifs, avec Injonction à ceux o~
pendant
à cellesqui ont connoiffancedu fait & de fes circonstances' dg:
venirà révélation& à les.indiquer,fous Peined'Excpmmunica--
îlon. Il eA ainfi appellé à Mon~o/Mparce que, Suivantles Ca-
toute Semence d 'Excommunication doit être précédée d~'
nons,
monitions..
Il y a donc6x Sortesde Perfonnesà conSidererdansle Mon~
L°..la Partie le Juge qui accorde la pes.
îoire quiledemaade
IN S TI T UT ES
i~
MiSHonde l'obtenir; 3". l'OSncialqui le décerne; 4°. le Curé qui
le publie; ~°. les Témoins qui doivent venir en révélation; 6".
enhn la PerSonnecontre laquelleil eStobtenu, ou qui a intérêt
d'en empêcherla publication.
TOUTESces Perfonnesont des obligationsparticulieresà rem.
plir, que nous allonsremarquerSucceSHvement d'aprèsles difpo.
6tions de l'Ordonnance.

ï~. Quant à la PERSONNE qui demandele Monitoire, elle


doit âvoir un intérêt réel & certain à la découverte du Crime
2. elle doit profefferla Religion Chrétienne parce qu'elle ne
des'iecours d e enméconnoît
lorsqu'elle
l'EgIiSe, d 'ail-.
peutprofiter
leurs l'autorité 3". elle ne peut désignerla Perfonnecontre la-
~iy. quelle elle le demande, autrementque fous le nomde Quidam;
elle ne peut pas mêmela défignerpar fon habit, ni par & taille,
ni par les traits de fon vifage mais feulementmarquerle jour,
le neu &:l'heureoù le Crime a été commis, les armes& lesinP.
trume.nsdont on s'eft fervi pour le commettre & généralement
toutes lesautrescirconAancesqui peuventfervirà faireconnoître
aux Témoinsle Sujetpour lequelils viennent à Révélation 4".
elle ne peut avoir communicationdes Révélations, maisfeule-
~'<r<n ment du nom & du domiciledes Témoins il n'y a, fuivantl'Or-
les Procureurs du Roi & des Seigneurs, & les
donnance, que
Promoteurs des OfficialitésquipuiSIëntavoir communicationde
ces Révélations ;°. enfin lorsqueles Révélationsfont faites,
elle doit présenterfa Requête au Juge pour faire répéter lesTé-
moins, afin de rendre leurs Dépositionsplus certaines.

2. A l'égarddu JUGEqui en accorde la permiulon i °. il ne


doit le faire-quelorfqu'ils'agit de Faits graves& de Scandalepu-
aux termes de l'Edit de i mais dans tous ces Cas, il peut
blic
accordercette permi~îonen tout tems, au Civilcommeau Cri-
ï~ind & ce pouvoir n'e~: pas ieulement attribué aux Juges
mais encore à ceux des Seigneurs 2.°.lorfque cette
Royaux
permiffioneft une fois accordée, l'Official ne peut s'empêcher
le le contraindre à décerner le Monitoire,
~i. d'y déférer, Juge peut
d'abord par la faiae de fon temporel, & enfuitepar la confifca.
tion de ce temporelau pront des.Hôpitaux en cas que l'Omcial
dans fon refus 3".il peut auui punir, par les mêmesvoies
per6Ae de
de
de ï~e' & cor~ucation, lesCurés des ParouÏes qui refufent
pubfier
AU DROIT CRIMINEL. R: t~-
le Monitoire, &:de plusnommef~m~unjautre~r~re
publier doit Aatuerfur )lcs.oppp6.tMHS
les publier 4°.tl qut ion~
pour des Monitoires, c'ca-à.dirc en débou-
formées à b publication
les fileurs oppofitions Cetrouvent mal fondées, Se
ter Oppofans
ordonnerqu'il fera paGeoutreà la publication.& fi au contraire
eft légitime, faire déien&s de paCeroutre °. il doit,
l'oppontion Partie obtenu
~urMRequête qui lui eft pré~enté~ p arla quia M~
nitoire, ordonnerque les Témoinsouis en Révélationferont a~
Hgnésdevant lui pour être répétés, ce qui fe fait par un Procès-.
verbal, & avec les mêmes formalités que pour l'Information
doit aux frais concernant les Révélations. ~.<M!.t~
<)°.enfin il pourvoir
L'OFFICIAL, c'eSt à lui.feul qu'appartient le pou-
Quant
voir de décernerle Monitôite privadvemenfàl'Evoquemême,t
ce pouvoirétant l'eS&tde la JuriSdiciionconfentieuSe que l'Evê-
eft tenu de faireexercer par SonOmcial, maisil nelui eStpas
que laïc a de le
libre de le refufer le
lorsque Juge permis demander,
il peuty être contraint par les voies de ÏaiSie& dé confiscation,~
dontnousavons parlé ci-devant. H ne peut nonplus, à peine'de-
nullitédu Monitoire& de tout ce qui ferafait en conséquence
rienchanger aux faits fur lefquelsta permiSon du Jugeeit o-h-
font dans le Jugement qui porte cetteper.
tenue,8rqui rappelles
il a feulement l e Droit de demander une rétribution pour
miffion
Monitoire accorde & cette rétribution ne peut i
chaque qu'il
fuivantl'Ordonnance, excéder trente &Is, & même une moin-
drefomme ïuivantl'ufage des/lieux /a peine de reitituMn du
quadruple.
Pour ce qui concernele CuRÉ fon devoir eft 1°.défaire
la publicationduMonitoireà la premièrerequ~tion quilui en di
faite, ~bustes nous avons remarqu.éescirdevant de. ~ë-~
peinesque
recevoirles Révélationspar lui-mêmeou par fonVicaire ~de
les figner& faire Stgnerau Révélant 4°. de les envoyer.cache-
téesau GreffedelaJuriSdiaionoù le Procès eA pendant, &d a- ~.<M.t~ 1
vancerles fraisde cet envoi, dont il fe fera rembourser en vertu
d'unExécutoirequi lui fera délivré par le Juge il pourra;auffi
en mêmetems exiger une rétributionpour la.peine.d'avoirreçu
cesRévélations maiscette rétributionne peut, Suivant1 Ordon-F.
nance, excéderdix fols, ce elle doit mêmeêtre au-deSibustout dan%
leslieux où il €&d'ufagede donnerunemoindreSomme,le.
à peinede feSUtutiondu quadruple..
Cg
ÎNSTITUTES

-Pa~Mppof~auxTËMoiNSqui. doivent veniraKévéîatMW;;


èe ~oMgénéralementtousceux qui ont connoiSancedu&itpouc
lequel lë'MonitoireeAobtenu,. &:i!s. ne peuvent s'en difpenfer
~an!6ncôur~là peitied'Excommunication il y a cependantcer.
~tnes Perdues qui fontexceptées ~avoic, t°. celuicontre!e"
qu~l leMônitoifee~pnïbtié 1°. &sconfits, tels que les Avo.
~.ats, Coti~e~uBS.Médiatëufs fes Parensou AUiésju~u'au.
qtfatrieme degré, tnctu6vetnent.Hocsces.Perfbanes, il n'en eft
qui puiBent s'exempter de venir déclarer ce qu'ellesga-
point
vent du&it dont U s'agit pas même Ie&Eccléâa~ques &:les
impubères.
Ënnh.par rapportà ~Acc.'us- contre lequel fe Momto~
ïe eAobtenu, ou toute autre Perfonnequicroit avoirintérêt d'en
entpechet!la publication il y a deuxmanierezde fe pourvoir
i'K/ e&celle de rC~o~MM qui fe formepardevantle Juge tné-
~e.qui a permisl'obtention du. Monitoire}l'aMf/ c'e~:cellede
t' eo/H~ qui &.porte pardevant.les Cours de Parle-
ment.
~a PREMIERE fe ~it par un-~mpleActe, ou-rOppo&ntdoit
ëliredomiciledans le Heudela Juridiction de ce mêmeJuge, à
peinede nullitéde fonOpposition, cet Actedoit êtreLignine,tant
pubuele Momtoire, qu'à la PartietnêmequiTaobtenu~
~<M.8.
à celui-qui
~elle-ei peut de&ncôté ~aiteamgnerl'Opposanten main-levée~ l'
~ans commi~on.ni mandement,pour comparoirà certainjou:
~c heure, maisil fautque ce ~bitdanslestrois.jours pour le plus
~t~.9.
tard. L'Oppofant doit venir plaider au jour de l'Anignation, &
le Jugementqui interviendradoit être exécuté ~nonob~ant Ap-
même comme d'~M. HeAdé~nd~ aux Cours~ & à
pellation,
tous autres Juges, d'accorderdes défenfesou furféancescontrece
fice n'e~ après avoir vu; les Informations, le MoM-'
Jugement,
tôire, & les.C~ncittftonsduMiniftérepublic ~rOrdonnancedé*
clare nullestoute&.celles qui croient obtenuesautrement, & elle
les fbient exécutés fans qu'il foit befoind'ea
teut que Jugemens
demander la main-levée elleveutde plus,que tant lesPartiesqui
les auront demandées~que les Procureurs qui auront occupé
fur leur Requête, ~ient condamnés,chacunen cent livresd'a~
mëhdë~
A~ SE~Nï~ CM, c~-à-dire lorsquel'Opposant<epot]rvo!t
la. voie d'ABrEi.COMME D''AB.us pardevant les Cours de
par
DU DROIT CRIMINEL.:P~RW. C~. /r<
il doit notifier cet Appel à celui quipublie le ~oni- ~<M.s<
Parlement,
toire, & à la Partie qui l'a obtenu maisau lieu du délaidetfois
feulement que l'Ordonnance lui accorde dans le premier
jours les délaisordi-
Cas elle lui de
permet garder dans ce dernier,
nairesdes Appels commed'abus; au re~eles Moyensd'abus-fur
doit être fondé cet Appel do&vent.~tmer.pNn~ipale-
lesquels
ment de l'omuEondesformalitésque t~ous~venons de~féthacqt!~
ci-devant.

C H A PITR E V< 1
De n~a~o~ MMcc~~t ~~M~o~~ce~M~c~-
f!/r~ ~K~re Cyïm~e 3
.Faï~c pyMMMp~
~~EXM~H.C,

T~T0 tJ. s avensdit que Ctitoe & proùvdit pas feuteatMt


J~ par des Témoins, mais encore par desPièces !Qr connue avec
cesPièces il y en a quipar leur autenticitéemportent
parmi
etiesune jbi entière d'autres qui notant que ~usûgnatures
ne faire ~bi-enjnôice qu'autant qu'elles ~t
privées, peuvent
reconnuespar celui qui les à faites, ~uqu'eHes&nt vénnéesavec
ïui enJugeïncnt; M~it de r~dre-deptacer, àMite~es.tbr-
malitesnteeSaifes-pourlavalidité~e la PreuveteAimohm~,cel-
les qui &nt requis pou'r~oncer'a îa .Preuvelittépale'ies ~quaittés
la rendre Juridique c'eAau~H ce qu'a &it l'Ordon-
qui peuvent ~c~.
mfcrce de ~670~ ~dansteTitre'VHI. d e.Ja~c<?MM~ac&~
'6' ~/t~~ :~MeM'N/-R~ qui iMt~mmediaie~ent-ceàx
<V~M/!<S'~K'M~MC'
L'OR'D~'KrNÂN-cE'a pittsfait coMmeil y a 'des'C~ ou ~ces
Pièces peuvent hon-élément Servirà prouver ~CBHTie.,mais
encoreà le former'eUes-memes par :leFauxqu'eSes'ren&rment,
deMacer'des ~resipaar parvenip à
&:qu'il tétoit important règles
la découveMede ce'Faux c'e~ dans cette .vuequ'à ia &ite du
Titre de la ~~M/!o~M l'Ordonnancea placé celai'du .Fa~
~MC~6'a~jRftK~:MC~
Nousnous propofonsde iuivre le même ordre dans ce Lha-
pitre, en observant néanmoinsque commedepuis~'Ordonnance
de 1670, iteâ intervenuune Ordonaanceparticutiereen Juillet
Gg ij
î N S T 1 T UT E S
'737) qalaapportéplusieurs chafîgemensà cette premièreLo~
&:qui a fixé famanièredont on devoit procéderfur ces troisdi~
~ërensobjet? c'eSiprincipalementdans cette nouvelle Ordon.
~ancequenousallons, pui&rlesprincipesgénérauxdont nousSe-
'n'ons uSagedaMles: troisParagraphesqui vont partager ce Cha-
pitre, nousréservant de les diScuteravec plus d'étenduedansle
MCONd: Volumeque nousavons annonce.
§. L
J~C/<ï~6<'C/0~5/!C~ ~C/MK/IM e/! ~(!K~C/1:/HM~<
Cette ReconnûiSïatïce s lieu, Idrfquedan?un Procès criminel
ïa Partiepubliqueou privée, oumêmeun Témoin~a. produitdes
Billets, Lettres, ou.ARés écrits& Lignésde-ta mainde l'Accu.
~eONde fes Complices ou mêmed~utres Per~nnes, pourv~
qu'il y foit fait mentionde l'Aceu~e~
Elle a lieu auïRgénéralementpour toutesfortesde Papiersqui
ontété trouvésd'ansle domicilede l'Accu~, ou îarlui, & qui
peuventServirà 'conviction..
Pour parvenirà cette Reconnoin'anee FOrdonnanceprêtent
plufieursformalitésqui concernent 1°.le tems oul'on peut pro-
céder à cette Reconnoiffance la manierede procéder à la
représentationdes Pièces à l'Accusé3~.la manierede procéder
à la vérincationde ces Pieces, 6.nCas de dénégationde la part
de l'Accufë 4°.la qualitédesPiecesde comparaison qui. doivent
êtreemployéesà cette vérincation ceux par qui ces Pieces
de comparaifonpeuvent être fournies la manièrede procé-
derà- leur représentationà FAccuSér 7~.la manièrede.procéder
ràIeurvéMncatios après,qu'elles font admises 8°. la qualité&
les rendions des Experts à ce fujet < les Cas où l'on en doit
nommerde nouveaHX to°. la qualité & les ibnetionsdes Té-
moinsqui peuvent auSEêtre employéesà ce Su~et 11°;la ma-
niere de procéderdans le Cas oa les Piecesde compafaiSbnont
été rejettées, & où it enfera fournide nouvellesqui auront été
admises.:-t2;°.eh6n'le JugementdéSjMtifquiintervientfur toutes
ces. Procédures~
Ce font tous ces différensobjets que nous aMoM'paicourir Sb.c-
cemvement, d'aprèsles diSpo~tions qui Sontrapportées,tant fous
ce Titre de la nouvelleOrdonnanceque'fousceuxdu ~<<
~y~ &: du FdM~Mc~~ auxquels, elle renvoie à ceSujet..
AU DROIT CRIMINEL./~r. C~. r. <237
où l'on cette Reconnoniance, dé-
Le TEMS peut procéder à
de celui où la Piece a été produite fi c'eft au commence-
pend l'on doit lors de l'Interrogatoire H ~i.<&0/
'eut du Procès, y procéder
l'on dans &W!.<&t7;7.
le &/<fCO/M, tit.
c'eAdepuis l'Interrogatoirefeulement, y procede
de l'Induction par un Procès-verbat q ui doit être dreHé à F.ttrt.i.
cours &: ce Pro.
cet effet de la manière que nous le verrons ci-après
ainfi la Piece, demeurer joint au Procès.
ces-verbaldoit, que
de la Piece fe fait ainfi le Juge fait
La REPRÉSENTATION
arment à l'Accule il l'interpelle de déclarers'il a écrit
prêter
ou fignéla Pièce en queAion ou biens il la reconnoit véritable9
cas ait été écrite & 6gnée de.la main d'un autre. Sur
au qu'elle
l'Accuse convient ou difconvient de la vé-
cetteInterpellation,
s'il déclare a écrit ou figné la Piece ou qu'il
rité des faits qu'il
véritable & (ignée d'une autre main,
la reconnoît quoiqu'écrite
le la & la lui fait parapher, s.il~ait oupeut
alors Juge paraphe
finon il en doit fairemention c~ par-Ià cette Pièce
la parapher,
une foi & entiere de manière qu'il n eAplus be-
acquiert pleine la Pro-
~bin d'aucune vérincation, & elle doit demeurer )omte à
cédurecriminelle. A ou de j x
Si au contrairerAccuie refufede la reconnoitre, répon- <!H.4~ ~«&

dreà l'Interpellationqui lui eAfaite alors le Juge doit par le


mêmeProcès-verbal, ordonner la vérificationde cette Piece,
demeurera à la Procédure criminelle il
qui pareillementjointe
doit ordonner de même cette vérincation.,dans le cas où lAc-
cufé&roit coniumax,.encore que la Piece nauroit pu lui être'
représentée.
Cette VÉRIFICATION fé fait par Pieces de comparaifonfur
kDëpoution des Experts ou des Témoins.
LesPIECESDE COMPARAISON doivent être autentiquespar ~<8.~«~
aux A~es devant <&/J/!KM/
les
elles-rnêmes,teLlesque rignaturesappofées
Notairesou autresPet~bnnespubliques ou cellesqui font appo-
féesaux Aélesjudiciairesfaitsenia préïenceduJu~eoudu Gret-
fier, ou enfin c~Uesécrites & Ignées par Mccuté ~<!<-(.t;<:<ffe
lui-même, Or</o/tn<</)c~ lit. M
commefaifantfonctionde Perfonnepublique. ~Mc~nc
L'on peut cependantadmettre encore pour Piece de~compa- ~.<)~:4.
raifonles écritures& ngnatures privées quiauroient été recon-
vérifiéesavec que ce foit du
Huespar l'Accutë, ou Iw; pourvu
~S ÏNSTïTU TE S
jT. ~8. < consentement, tant de la Farde publique, que de la Partie dv!<
<!M~art. t6~
&<«.<&«'0/ le, &;non autrement.
Ennnle Juge peut auiu, la Requête de CesmêmesParties,
CM-mêmed'OBice, admettrepour Piecesde oomparailbnle co~s
m~Hf'!f~- ~c~K/? qu'il ordonnera de faire à l'Accusefous la dictée des
c/<t6. & fait parapherpar cet AecuieSe par
Experts, api-èsqu'il l'aura
~<!r<
</t. Faux ces Expert, & qu'il l'aura paraphe lui-même avec les Parties
principal. publiques& civiles.
~<!f<t.. ~M. Les Pièces de compàraiÏbnàutëntiquës do~Mtêtre fournies
par là PARTIEpuëiLiQUEbu cïVïLE,ïi èlle's &M€h
jR:MA;principal leurpoSef-
<A/'0~0/!M/!M
ï7!7. Ëon &:6ellesn'y font pas, elles doiventêtre-remuesau Greffe
~.<<<. 5. &6. tous ceux en font les DÉPOSITAIRES e~ faute par ceux.
par qui
ci de l'esremettredansledëlai qui leur &raMarqué, ils pourront
être contraints s'ilsfbht Dëpontairespublics, & par
y par corps,
faifiede leur temporel S ce ~bntd'esËcc~~a(tiques ennn par
toutes Voies dues Se rai~onnàMés,Ë ce Ïbht~ 'n~apîesDepo.
Ëtaires.~ais pour l'ÂccusÉ il 'ne ~eut)àmis ~trê âdnus à en
'~urnir de cette ë~c'e Ë ce h'è'Adu côn~nfëïn-e-ntdes Parties
& Ôc l'InûrucHonachevée fur le vu du
subliques civiles, après
Procès.
y:<r(.<& Lorsde la PRESENTATION qui eA faite de ces Mêces, Hen
'~</<!Reconn. 6'
:7.6'47. du
<<r<. doit être dre'ueProcès-verbalau Grene énpré'~encédela Partie
tit. du Fauxprine. de la Partie civile s'il y en a, ou de fon Fondéde
publique
Procurationfpéciale, commeau'm en préfëace de l'Accuïë, qui
art. tit.
~t /tt Reconn.
<r<.9. ibid. fera pour cet effetamené par ordre du Juge s'il e~t danslès Pa-
& fera tenu de convenir ou disconvenir de ces Pieces furle
'(bns,
fans qu'il lui toit donné pour cela délaini cbnîetl.
champ,
S'ilen convient, le Juge leslui fera parapher s'il ~âitou peut
~M le faire finonil en feramentiondans le Procès-verballe Juge
les parapheraau'mlui-même, & les fera parapher par la Partie
&:même la Partie civile s'il y en a, &; h ellepeut
publique, par à
les
ou veut parapher 6nôh mention '~era faite de fon refus,
peine de hulufé. ou ,)' refufed M
s'il
Si au contrairel'Accu'feconteAeces Pièces',
le en doit faire mention dans le même Procès-
convenir Juge
verbal pour y être pourvu fur les Conclunonsde la Partie pubU-
& enfuite de Délibération du Confeil.
que, fuivant
Ennh R rAccuÏe eft contumace il faut diAi~er
AU DROIT CRIMINEL. P-4..n r, F. C~. r.
l'Ordonnance, le Cas où la contumace a été inAruitecontrelui,.
& celui où elle ne l'a pas encore été. Lorsquela Contumace a
été inAruite, le Juge peut paSer outre au Procès.-verbal.,
auil foit befoin de fairedonnerà l'AccuseaucuneSommationni
Signification préalablepour y comparoître..
Mais <ilaContumace n'eApas iaAruiteà fon égard, l'Ordon-
nanceveut qu'il lui &it donné une Sommationpar un Aéle figni-
fié dans la forme & aux lieux prefcrits par l'Edit de Décembre
t~8o~ de comparoître dans un certain délai, qui fera de trois.
s'il eft dans le lieu de la Juri~icUon, & de huitaine, s'it
tours,
eft dans les dix lieues en cas de plus grandediAance ce délait
feraaugmenté d'un ~our ou tout au plus de deux jours par dix
lieues s'il ne comparoît pa&dans ce délai, il-ferapaué outre a~
Procès-verbat, & les Pieces qui feront reçues feront paraphées
le & par les Parties publiques & civiles.
par Juge
C'eSià la fin de ce Procès-verbal, que le Juge doit, fur les:
Concluionsdu Minifterepublie régler s'il y a heu d'admettre
ou rejetter ces Pièces à moinsqu'il ne juge à proposd'en référée
avec les autres Officiersdu Siège, qui y pourvoirontpar Déli<
bérationde ConSëil, après.que le Procès-verbal aura été com-
muniquéaux Parties publiques& civiles.
Encas. de l'ÂDMissiONdes Pieces de comparaison, le Jug&
nommerades EXPERTS pour procéder à leur Verincation.Ces.
ferontchoifis parmi lesMaîtres Ecrivains Jurés, ou
Experts, qui
desPraticiensExperts aux lieuxott il n'y ena pas doivent être <!)-<.
~yu~
ils
Bommésd'bnice. Après avoir prêté ferment, procéderontà </o<M.~ct67o.<«.
la VérirLcation,fans pouvoir en être empêchéspar les Requêtes de <!T</c/e
/!cfMa.
10. ~&
de récusationque préfentera contr'eux l'Accufé lequel pourra ~'0~p< </e~}.y~
feulementles reprocher dans la même forme & dans le même m~e~.
temsque. les autres Témoins. Ils feront entendusféparement,
commelesautresTémoins.En procédantà leurAudition, il fera
remisà chacund'eux lesPiecesfuivantespour lesexaminerSans.
déplacer fçavoir, i la.Piece~qu'ils'agirade vériSier 2°.le Ju<.
gementqui en ordonnela VériSication 3°. les Piecesde compa"
raiSbn le Procès,verbaldepréfentationde ces Pièces, en"
&i le Jugementqui les a reçues..
En casde diverSttedans leurs opinions, ou-de doute Surla-. ~<?.<;0'K
maniere dont ils s'expliqueront,.le Juge pourra nommer de jF<!M.W!C~<
N.QUVEA.ux.ExBERTS.Sur la Réquisitionde la Partie publique~
'x~o INSTITUTES
ou même d'Office maisil ne pourra le faire depuisle Regle;
ment à l'Extraordinaire, qu'aprèsque l'Intrusion fera achevée
V' art. ibid. & en jugeant le Procès avec les autres Juges. Le Juge pourra
auffi, dans le même tems, ordonner qu'il toit entendude nou.
veauxExperts fur la Requêtede l'Accule.

des Experts, la Vérincation peut encore fe


Indépendamment
faire par TÉMOINS.L'Ordonnance veut qu'on puiSïëentendre,
V" tif. de comme tels, ceux qui auroientvu écrire ou figner les Ecritures
/<)!~Me/M. ou auroient conno;SIance, de quelque autremaniere,
privées, qui
des Faits qui peuvent fervir à en établir la vérité.
En procédant à l'audition de ces Témoins', le Juge doit leur
& leur faire parapher les Ecritures & Signaturespri.
représenterles Pieces de conviction dont ils ont connoiSIance &
y. <i;M. vees &
fi ces pieces ne font au Greffe lors de l'Information, la re-
pas
doit leur en être faite, lors du Recollementou de la
présentation avec le finon
Confrontation. Ils doivent auffiles parapher Juge,
mention fera faite de leur refus fi ces Témoins .administrent
eux-mêmesquelquesPieces lorsde leurDépofition,Recollement
elles doivent y demeurer jointes après avoir
pu Confrontation,
été paraphées & 6 cesPieces fervent à conviétion, elles doi-
veni être représentéesà ceux desTémoins qui en ont connoif.
& entendus, recollés, ou confrontés depuis la Re.
~ance, qui Sont
~iSë de ces Pièces ces derniersdoivent auSHles parapher.

Dans le Cas ou lesPiecesde comparaifonauront été rejettées,


y. art. 9. les Parties publiques ou civiles font tenuesd'en rapporter d AU-
TRESdans le délai qui leur fera prefcrit, faute de quoi les Juges
ordonner fera outre à l'InstructionSeau Ju-
pourront qu'il paS~
Ces pièces doivent être de la même qualité quecettes
gement. dreffé Procès-verbal de leur
marquéesci-devant; & il doit être
auquel l'Accufé ne peut aSMer. L'Ordonnanceper-
préfentation, mais ce neit
met auffi à l'AccuSé d'en indiquer de nouvelles,
La que le
que fous plufieursrestrictionsremarquables. premiere,
Y. t8J~. ne peut avoir égard à la Requête qu'il préfenteà cet effet
JuM & Délibération de Confeil fur
qu'après finStruBionachevée, parfi cette
le Vu du Procès. La feconde, que Requête eft admife,
M.
V, <<. ~.C. le Jugementqui l'admet, doit lui être prononcé dansvingt-quaire
/.)! ~'M- heures au plûtard avec interpellationd'indiquer ces nouvelles tr~
ou dans tel délai lui L
Sera.'hxe. a
Pièces fur le champ, qui
fieme,2
AU DROIT CRIMINELA~r. K Chap.r. ~t
ne pourra préfenter dans la fuite d'autresPièces, que V.~<t< 47.
ïleme, qu'il
jettes qu'il aura indiquées.La quatrième, que les Partiespubli..
& civiles conteSier ces nouvelles Pièces. La cin-
ques pourront
uieme, que le Procès-verbal de Présentation de ces nouvelles
pièces fera tait à la Requête de laPartie publique, & en préfence V.<~
de l'Accufe, qui feratenu de paraphercellesqui feront reçues.t
finonmentionde fon refus. Enfinla fixieme qu'il fera procédé
à ce Procès-verbal, dans l'abSencede l'Accufé, après
également à !a Requêtede ta Partiepublique.
aura été dûement appellé
ou'il
Ces nouvellesPiècesétant admîtes, le Juge, après les avoir
fait parapher, procéderaà la Requêtede la Partiepubliqueà une V.
nouvelleauditiondesmêmesExperts qui ontété déja entendus,à
moinsqu'il ne foitordonnéqu'il en feraentendude nouveaux, ce
ne fe faire qu'après l'Instruction achevée, & par Délibé- V~M~~
qui peut
rationduConfeilfur le Vudu Procès & dans ce dernierCas, ils
feronttoûjoursnommésd'Officepar le Juge. Ces Expertsferont
entendusfurce qui peut réfulterde cesnouvellesPieces, qui leur
Serontremifesà cet effet, avec les anciennesPièces de Compa*
raifon,lesProcès-verbauxde Préfentation& lesjugemensde Ré'
de ces Pièces. Il eSt libre au Juge de ne faire qu'unefeule
ception
& mêmeInformationpar Experts dans le cas où il y auroit de
nouvellesPièces de Comparaifonproduitesde la part de la Par-
tie publique ou civile, à l'occafionde cellesqui auroientété in-
diquéespar l'AccuSé..
Si l'AccuSédemande, qu'il Soitentendude nouveauxExperts V.~<.f4'
Surlesunes & fur les autres, le Juge ne pourra l'ordonnerqu'a-
l'Instruction achevée, & par Délibération du Confeilfur le
près
Vu duProcès. Maisil pourraordonnerd'Officequ'il foitentendu
de nouveauxTémoinsqui auront vu écrire & fignerces nouvel-
les Pièces ou qui auront connoiffance en quelqueautre ma-
niere, de la vérité des Faits qui peuvent lesconcerner.
C'eStfur leVu des Dépositionsfaites par ces Experts ou par V.<<
cesTémoins foit dansla première, foit dans la nouvelleInfor-
mation, que le Juge décernera tel Décret ou Ordonnance qu'il
à ou même qu'il ordonnera fans Décret que les
jugera propos, feront
Experts 8~ les Témoins entendus dans ces Informations
recollés& confrontés. Le Récollement& la Confrontationdes V.}7.<'
fe feront de la même manière que ceux des autresTé-
Experts,
moins avec cettedifférencefeulement,qu'i!n'eStpas befoinde
les interpeller, lors de la confrontation,de déclarerSi c eStde
Hh
24~ INSTITUTES.
FAccuSepréfènt qu'ils ont entendu parler dans leur DépositionSe
Recollement, à moins qu'ils n'ayent dépofé de faits per-fonneb
l'Accufé,
v.
Les Pièces de Comparaifon tant anciennes que nouvelles, ne
être représentées à l'Accufé que lors de la Confronta.
peuvent
tion; &: les unes & les autres doivent alors être par lui para.
V.~4!' phées, finon mention de fon Refus.. En cas d'omiffion de cette
& du Paraphe, tant par cet Accufé que par les
Représentation
Témoins, il doit y être Suppléepar une nouvelle Controntatio~
à peine de nullité du Jugement qui interviendroit Sansavoir ré.
paré cette omiSHon.

V. art. 19. de 4~. Ennn,c'eSi dans cet état qu'interviendra le JUGEMENT


Reconn. DÉFINITIF.L'Ordonnance veut que fi ce Jugement prononce la
V.~<. M. </MSuppreHion, ou la Lacération, ou la Radiation en tout ou en par.
~M~~rMC. tie, ou même la Réfbrmation ou le RétabliSîement des Pieces,
il doit être furfis à fon exécution fur tous ces Chefs ~uSqu'àce
ait été par les Cours fur le Vû du Procès &cel3,
qu'il y pourvu
même, ajoûte-t-elle, il n'y en auroit eu aucun Appel, &
quand
l'AccuSë auroit acquieSce, ou bien que le Jugement feroit
que y
de nature à pouvoir être exécuté fans avoir été connrmé parAr<
rêt; elle permet même, dans le cas de l'AcquieScementde l'Ac-
V, art, 60. ibid. cuSe, de le mettre en liberté s'il n'y
a point d'ailleurs d'Appel
à Minimâ interjetté par le MiniSterepublic.
V.<. 6t. La même Surféance eft ordonnée par rapport aux Jugemens
rendus par contumace tant que les Accufésne fe représenteront
nonobstant l'expiration
pas, ou ne feront point arrêtes; & cela,
des cinq années. Elle doit avoir lieu auffi par rapport à l'exécu-
tion des Arrêts rendus par contumace qui contiendront quel-
des ci-deffus, fi ce n'eft que dans la fuiteles
V.6. qu'une dispositions
Cours ne l'ordonnent autrement, Suivantl'exigence des cas.
L'Ordonnance veut encore, par le même Jugement qui
V~6}.. que
contiendra la condamnation ou 1 abfolutionde l'AccuSe~ il foit
itatué fur la Remife des Pièces, foit à la Partie civile, foit aux
Témoins, foit à l'AccuSe, foit aux Dépositaires publics. Mais à
du tems, auquel cette RemiSe doit être faite, elle diftin-
l'égard où il
entre le Cas où il a
y Appel de ce Jugement, & celui
gue ou fi
en a point; elle veut que s'il y a Appel du Jugement,
n'y
le Procès. eSide nature à être porté dans les Cours, fans qu'il y
'V.<6~.6'<
ait d'Appel, la Remife des Pièces ne puiffe être faite qu'après
AU DROIT CRIMINEL. ~7-. C~
aura été pourvu par les Cours, &; après 1 Arrêtdéfinitif V"M.<~
~u'il y cetteRemife. Mais s'il a ou
eut aura ordonné n'y point d'Appel,
le Procès n'eA pas de nature à être porté fansAppel dansles
Cours, alors la Remifen'en peut être faite que fixmoisaprèsle
l'a ordonné, à peine contre lesGreffiers qui les
Jugementqui
délivrerontavant ce tems-la,d'interdiction,d'amende, domma- V.~<.6S.~6~
& intérêtsdes Parties & mêmed'être procédéextraordinai-
ges
rementcontr'eux. Elle leur fait encore défenfesfousles mêmes
de donner aucunesCopies ni ExpéditionsdesPiècesfer-
peines,
vant à conviction, fi ce n'efi en vertu d'un Jugementrendufur
lesConcluions duMinifterepublic.
§.11.
Du Faux ~C~<

On appelle FAU XP R i NCi PAL, parce qu'il fait la Matière


d'uneAccufationprincipale& directe, pour le diftinguerduFaux
incident,qui ne fe pourfùitqu'a l'occasiond'une Affairecivile.
Cette Accufationpeut avoir lieu toutes les fois qu'onvient à
découvrirl'existenced'une Piece faune, dont l'on veut ou l'on
Cefervir contré nous & cela, quand mêmecette Piece au- V. <<.t. </<Ct
peut vis-à-vis de t~
titrede 0/~0/M<
&
roit d'ailleursété vérifiée jugée véritable nous, Il
~'7}7.
d'une Pourfuite de
pourvuque ce foit à d'autres fins, que celle
Fauxprincipalou incident. r..
Elle s'intente contre tous ceux qu'on prétend avoir fabriqué
ou faitfabriquercette Piece maisplus ordinairementcontre les
Greffiers, & autres perSonnes p ubliques & elle peut
Notaires,
être pourfuiviepar tous ceux qui ont intérêt à la SuppreSHon de
cettePiece ou par leurFondédeProcurationSpécialepaSe de-
vantNotaires.
Cette Pourfuitecommence, comme cellede tous les autres
la Plainte, Dénonciation&;AccuSation; &iIn'eSt
Crimes, par
befoin de Faux,Consignation d'Amende, Som-
plus d'Infcription
mation &; autresProcédurespréliminairesqui font marquées
l'Ordonnance de 1670. Toutes ces Formalités n'ont été con- V.M.t.&
par
fervéespar la nouvelleOrdonnance, que dans la Pourfuitedu
Fauxincident, dont nousparleronsci-après. Cette derniereLoi
autre chofede la de celui qui veut intenter celle du
n'exige part
Faux principal, finon qu'à fa Requête de Plainte Soitjomte la ~<.).
n nn
Hhij
IN S TI TU TE S
Pièce prétendueNantie~îelle eft en fa ponemon & fi elle n'y
ejftpas, elleveut que l Ordonnance du Juge qui permettrad'in-
former fur cette Plainte porte in~on~tionà ceux qui en font les
pépotitaire& de rapporter au Gte& dans un certain délai,
être contraints ravoir, par Corps fi ce font des Dé-
peine d'y
rofitaireepublics par Saifiedu Temporel, ce font des Eccié-
Sadiques & par toutesVoies,dûes.& rai&nnables, fi ce ~bntde
~mptesDepo&aires~Mais}u~qu'àce que cette Pièce ait été re.
V. 4~. y; mite au Gre~e, l'on ne peut procéder à rintormatioa, à moins
le
que Jugement, portant Permi~on d'informer, ne l'ordonne
ainu, ou que cette Piece n'aitété fbuAraiteou perdue, ou enfin
ne foit entre les mainsde l'Accufé même auxquelsCas.
qu'eiie
y Ordonnancelaiffeà la prudence<~sJugesde flatuer, ainAqu'ils.
jugeront à propos, fuivantl'exigencedes cas.
L'Ordonnanceveut auffi 'que par le même Jugement qui
permettra d'informer, & qui ordonnera la remifede la Piece au
Greffe il foit en outre ordonnéqu'il feradre~eProcés-verbaide
.'P. 4~
l'état de cette Piece:,c'e~-à-dire des raturer, Surcharges,inter-
lignes., additions, endroitsvuidesou des mots.obmis.,& autres,
circon~anées.dumêmegenre qui peuvents'y trouver.Ce Procès-
verbal, qui ferafait en préfen'cede la Partie publique& civile
s'tly ena, doit auS.~airementionde la date, du nombredes pa.
ges.ou juillets,, du nombredésalignésde chaquefeuilletou page-
'V.M. ~M..
dé GeftePièce quidemeureraauGreffeaprès avoirété paraphée
par le Juge & par les Partiesprésentes..
La preuve, du Faux peut & &ire de quatre manières. dont1e-
Juge&ra memionpa~rle mêmeJugementqui permetd'iniorme:~
ou par un autre po~érieur; ~avotr, i~. par Titres, par Té-
s'oins, 3°. par Experts, 4°. par Comparaifond'Ecritutes l'Or-
donnan.cerattaché à. chacunede ces.PreuvesdiSerentesforma-
lités, que nous allons rappelleren peu de mots comme étant-
.b.plûpartrelativesà.cellesque nousavonsremarquéesci-devants
i.° PÂ.R.Titn.ES, c'ëâ.à-dire par des Pieces qui-peuvent
de l'Accufé ces Pieces feront fournies pa~
~rvir à la ce'M'&'o7!
~Partie publique ou civile s'il y en a;, il en fera dre~e Procès-
~bal en leur présence, & elles demeureront déposes au Gr€~e-
~Otn~e les Pieces prétendues faunes, afin.d'être représentéesai
~ccu~c lors de l'Interrogatoire & de la Confrontation.,
~urnies par les.Témoins.lor.s da
~.tfe~
~s; P~.e.espeuvent;auj!;EL
'AU DROIT"CRIMINEL.P~r. C~. v. ~4~
& 1
elles demeurent comtes, afin.
d e
leursDéportions, auxquelles
leurêtre repréfentéeslorsde leur Recollement& Confrontation, V'4~'
ainïi qu'à l'Accusé ce dernier peut a.um.en reppéfente<- pour V''M.4'.~4~'
lors de fon Interrogatoire ou.de.~ Co.nrr.cn.tattOH., au~.
décharge
ces Pièces demeurerontpareillementjointes~, le Juge,,
Quelles avoir fait doit les représenter faire par
lui parapher,
aprèsles
rapherpar les Témoinsqui en ont connoiffance & mêmepaB-
Accote s'il y en~aplu~tts. qui ibieMtrecollés& cou"
etiaque
contésles uns aux autres.
2.0.PARTÉMOINS ~Ordonnance vept qu'on puiileentendre, V.t't<
commeTémoins ceux qu'ont eônhoi~meede va fabrication,.
& en iauHet.édes ~eces ou'desFaits
altération généralde'1s
fervir à en établirla preuve 6: elle-permeta cet e&
qu peuvent en tout état de Caufë.
fet, de recourir à la voie du Monitoire
en à l'Audition de ces Témoins, doitleur V.'!ff.zy6'16~
Le Juge, procédant
les Pie.ces prétendues rau~es, & les leu.rfaire para-
représenter de convicHon à ceuxde
il doit aum repreie'nterles Pièces
MJer
cesTémoinsquiles ont iburmes, ou qui en ont connoulance & V.4W.X7*'
fi les unes &~es autresne ?. trouvoientpas~dépofëesau Greffe
lorsde l'Information il pourra les-leurreprésenter& raire para- V.8.
lors du Recollement ou de la Confrontation il pourramê- V.~t.~8.6'~
pher faireparapher,
me, lorsde ces derniers Ades~lcur représenter &
s'ilsl'ë~imentà propos, les'Piecesde comparaifon,ou quelques-
unesd'elles en cas d'omiiEdnde la repré&ntatt0,ti&du paraphe
des Piècesprétendues fauSes, &-decelles deconvictionlors de
il doit une nouvelle Confron~ V.tM;
la Confrontation y &ppléerpar
tation commenous l'avons dit ci-devant.
3~. PAR ExEE-RTS t les 'Expertsdoivent être nommés d '.omce V.~t.8..
le même ordonnera l'Information., ils.doivent
par Jugement qui
êtreentendus~parement&-par.formede Déposition.;ils'nepeui- 'V.<M.'i<
vent être reçûtes, mais &ulement.reproehés'cômm€. les autres
le en cas de diveruté dans leurs Dépor-
Témoins Juge peut,
ou de doute fur la maniere dont ils & font expliqués, es V."t. ;<
tions,
nommerde nouveauxfur la Requête de la Partiepubliqueou ci-
vile & même d'omce; pourvu que ce &it avant le Règlement
à l'Extraordinaire il.peut même comme nous.l'avons dit, eh;
nommerde nouveauxfur la Requêtede rAccu<e mais~ene~:
qu'aprèsi'InArucrionachevée~&:enfunedeDélibéf~ioadu~o~
~furleVûduPtoc~
M ÏNSTITUTES
y.<M. t~<i En procédant à l'AudMonde ces Experts le Juge doit len~
faire remettre lesPiecesfuivantespour tesexaminerSéparément
& fansdéplacer-,fçavoir, 1°. la Piece prétendue rauSië;2°. la
Plainte; 3°. l'Ordonnanceportant permiSHon d'informer; ~.Ie
Procès-verbaldePrésentationdela Pièce, °. les Piecesde Corn.
paraiSbn 6°. le Jugement qui les a reçues. Il doit auffileur re.
préfenter lesPieces prétenduesrauHes& cellesde Comparaifon
V. art. 7. lors deleurRecollement& Confrontation.Cette Confrontation
fe fait de la même maniereque celle des autres Témoins, à la
réServefeulement,qu'il n'eStoasbefoind'interpellerces Experts,
de déclarerHc'eftde l'AccuSépréfentdont ilsentendent parler,
à moinsqu'ils n'ayent dépofé des faits qui lui foient perfonnels;
en un mot, l'on doit obServerà leurégard,les mêmesformalités
que celles uSitéesen Matière 2!~c/!7!c~cc ~~c/ dont
nous avons parlé ci-devant.

4°. PARPiECESDECOMPARAISON cesPiecesdoivent être


V.~a.t;
de la mêmequalité que celles dont.nousavons parlé fousle para-
&!}. graphe précédent c'eA-à-dire autentiques par elles-mêmes,
commeSignaturesappoféesaux Ades des Notaires& autres per-
fonnespubliques ou aux Actes judiciairesfaitsen préfencedu
Juge ou du Greffier ou bien écrites & Signéespar l'AccuSë,
.commeraiSantloncUonde perfonnepublique. On peut auffiad-
mettre celles quecet Accufé.aurareconnues, ou qui aurontété
,vériSiéesavec lui, pourvu que. ce foit du confentementde la
~Partiepublique& civile; commeauSH Co~ ~~c~K/ieque cet
AccuSeaura écrit par ordre du Juge fousla dictée des Experts,«,
& en préfencedesParties publiques& civiles. Enfin par unar-
ticle particulier,l'OrdonnancelaiSïëà la prudencedu Juge, lorS~
d
-l'àccuSation u Faux ne tombera que fur un endroit de la
~ue
V.<!f<<M Pièce qu'on prétendra être faux & raISiné d'ordonner que le
Surplusde cette. Piecefervira de Piece de Comparaifon.
L'Ordonnanceveut au Surplus,que l'on procede à la vérin-
1 cation duFaux par Piecesde Comparaison,de la mêmemaniere
que nousl'avonsvu ci-devant, par rapport à la reconnoiSIance
-desEcritures S~avoir, que cesPieces doivent être fourniespar
V.~tt.'6,
~'7. ja Partie publique ou civile, &:fi ellesne font pas en leur pof-
ieSHoii,par ceux qui en font les Dépositaires qu'ellesdoivent
demeurerau.Greffe qu'il en doit être drefféProcès-verbal en
de la Partie publique & civile. Il y a feulement cette
prépuce
AU DROIT CRIMINEL.PART. C~. r. ~47
différence en Matiere de Faux, que l'Accufé ne; peut affifler au V.8.
Procès-verbal de Présentation des Pieces de Comparaifon corn*
tne en fait de fimple ReconnoiSïance & que ces Pieces ne peu-
vent lui être repréfentéesque lors de la Confrontation. Au reSte,t .V- art. ~e
à la fin du Procès-verbal, comme dans celui fait en Matiere de
ReconnoISïance, le Juge doit régler d'office ou après en~avoir
délibéré avec les Officiers du Siège, ce qu'il appartiendra pouf
l'admiSuonou le rejet de ces Pieces; que fi elles font admiSes,t
ellesdoivent être remifes avec la Piece prétendue fauSïë après
auront été paraphées tant par le Juge que par les Parties
qu'elles
& civiles, aux Experts, pour les examiner Séparément
publiques
& fans déplacer & c'eft fur leurs Dépofitions & celles desTé!.
moins, que le Juge rendra tel Décret contre l'Accufé ou autres V.}0,
appartiendra & en cas de Réglement à l'Extraordinaire
qu'il
cesPieces feront repréfentées aux Experts lors de leur Recolle-
ment, & tant à eux qu'à l'Accufé lors de la Confrontation, de
la maniere dont nous l'avons remarqué ci-devant.
Que fi au contraire, les Pieces de Comparaifon font rejettées,
le Juge pourra ordonner d'eues fi e'e& avant le Réglement à V.<<.ia<
l'Extraordinaire, & enfuite de Délibération de Confeil feulement,
fi c'eStdepuis le Réglement, qu'il en fera fourni d'autres par les
Parties publiques & civiles, ce que celles-ci pourront faire en
tout état de Caufe, pourvu que ce foit dans le délai qui leur fera V.f
Il auffi, lorfque l'AccuSe demandera qu'il en foit
marqué. pourra
fournide nouvelles aux Experts, avoir égard à fa Requête, mais V, <<- 46. <)y.
ce n'eSique fous les conditions que nous avons remarquées ci- t9. 6- ;o.
devant, & notamment, que fa Requête ne pourra être admiSe
qu'après l'Instruction achevée & de l'avis des autres Juges fur
le vu du Procès que le Jugement qui admettra cette Requête~
lui fera prononcé dans les vingt-quatre heu~s, qu'il fera tenu
d'indiquerfur le champ ces nouvelfes Pieces, ou dans un certain
délaiqui lui fera marqué par le Juge qu'il ne pourra dans la fuite
en présenter d'autres que les Parties publiques & civiles pour-
ront conteSterces nouvelles Pieces fi elles ne font pas de la qua"
lité requife & fi l'on n'a pas obfervé les formalités preScritespar
l'Ordonnance, en ce qui concerne leur apport & leur remife au
Greffe qui devront être faits à la Requête de la Partie publique.
C'eft enfuite de la réception de ces nouvelles Pieces, dont it
fera dreffé Procès-verbal à la Requête de la Partie publique &
en préiençe de l'AccuSe qui les paraphera ou même en ion ab~
~8 INSTITUTES
aura été dûement appellé que le Juge ordoti;
fence après qu'il
v.
nera une nouvelle Information qu'il decernera de nouveaux
Decrets, ou même qu'il pourra ordonner, fans Decret, que les
mêmesExperts, ou de nouveauxqui feront entendusdans cette
Information feront recollés & confrontés, ou enfin y ftatuer
autrement Vivant l'exigencedes Cas.
L'on ne rappellera point ici les autres formalitésqui concer-
nent le Jugementdéfinitif rendu fur cette Matière, parce que ces
formalités-fontprécifémentles mêmesque cellesque nous avons
fut la ~co/Mo~-Mce des~c/<f, &
rapportées précédemment
n'a fait que renpuvellerà cet égard les mêmes
cue~rOrdonnance à la furféanee de l'exécution de ce
dMpofmons,fbit par rapport la ou la radiation, en
Jugement, lorfqu'il ordonnera fupprefïion
tout ou' en partie, même la réfbrmationou le rétabluïëmentdes
aurontété déclarées faunes, foit par rapport à la re.
Pièces'qui
ïai& des Pieces foit enfin par rapport aux Défenfesfaitesaux
Greffiersà ce-fujet.
$. 111.
Du Faux Incident.

V. t.~«
La pourfuite du Faux incident a .heu fuivant l'Ordonnance,
dans le cours d'un Procès Fahe des Parties ayantfignifié,
<<re. lorfque lau.
communiqué, ou produit quelque Piece que ce pulHe être,
cette Piece eft fauffe ou falfifiée.
tre Partie prétend que
V.<< Ellea aumlieu, commecelle duFaux principal, quandmême
Piece faune auroit été vérifiée & jugée véritable
la prétendue
avec le Demandeuren faux dans une autre affaire & à d'autres
~ns que celle d'une pourfuitede Faux principal ou incident.
y.<t.n. Cette pourfuiren'empêche pas celle du Faux principal, qui 1
MiNiSTERE_puBLic ,iansqu_i
peut être faiteen tout temspar le
du Faux incident, &
&it furfisà l'InAruction ou au Jugement
-de plus lesTranfacHonsqui pourroientêtre faites fur la pourfuite être
dece Faux incident, ne peuvent, fuivant l'Ordonnance
été à
exécutéesni homologuéesqu'aprèsavoir communiquées
cette Partie publique, qui peut faire à ce fujet tellesrequifitions
V.~<
qu'elle jugera à-propos. elle t~~)-;
nonobftantta
Quant à la PARTIE PRIVÉE peut aufu
du Faux incident former l'accufationen Faux princi-
pourfuite la
V. 19.6-M. mais dans un feul Cas feulement, fçavoir lorfque
'pal, inièrie
inicrifë
AU DROIT CRIMINEL.PART. Chap. 14~
~Sct-Itede Faux a été rejettée du Procès ce qui peut arriver de
deux manières ou par le fait de cette Partie ou par le raitdn
en faux, lorfqu'ils n'ont pas Satisfait l'un ou l'autre aux
Défendeur
formalitésque leur prefcrivoit l'Ordonnance & dont nous par-
lerons ci-après. Mais il yacettediSFérence entre l'un & l'autre de
ces Cas, que lorsque la Piece a été rejettée par le fait du Dé-
fendeur en faux le Demandeur peut prendre la voie du Faux
du Faux incident, Sansque
principaldans le cours de l'InStrudion
l'Instructionni le Jugement de la Contestation à laquellel'InScrip-
tion de Faux étoit incidente en foient retardés à moinsque le Ju-
n'en ordonne autrement au lieu que lorSquele rejet de la Piece
ge
a été occafionné par le fait du Demandeur, celui-ci ne peut être
à former FAccuSaiion principale, qu'après le Jugement du
reçu
Procès.
Au reSie, deux chofes à obferver par rapport à cette nouvelle
Accufationprincipale l'une que le rejet de la Piece qui peut y
donner lieu, ne peut être ordonné que fur les Conclusionsde la
Partiepublique; l'autre qu'elle ne peut être portée, foit de la part
de la Partie publique, foit de la part de la Partie privée, ailleurs
dans la JuriSdiction même qui eft faifie de la pourfuite du
que
Faux incident, & qu'elle doit être jugée par ceux des Juges de
cette JuriSdic~ion,à qui la connoiSIancedes Matierescriminelles ~.f!~t:.
eft attribuée.
PARMIles dISTérentes formalitésque l'Ordonnance prefcritpour
l'InSrructiondu Faux Incident il y en a qui lui font communes
avec le Faux principal, d'autres qui lui font particulières.
Celles qui font particulieresau Faux incident, concernent l'lnf-
tfuciionqui précède le Jugement ou Ordonnance portant permiC-
Siond'Informer fur ce Faux, & elles conSiStént
i". Dans la CONSIGNATION de l'Amende cette Amende eSt
de cent livres, dans les Cours, Requêtes de l'Hôtel, & du Palais;
de foixante livres, dans les Bailliages, & autres Sièges reSIbrtiS-
fansnuement aux Cours; & de vingt livres, dans les autres Sié-
La doit .être d'une fomme de trois cents livres
ges. consignation
dans les Cours & même plus forte fi elles l'ordonnent ainfi
la fin de permISHon de s'inscrire en raux eSt
lorfque Requête à
donnée dans les fix femaines antérieures au tems.auquel ellesfi-
ou SemeStres. w
niffent leurs féances
~°. Dans la RsQUESTEàS~nde permimon de s'z~~ e~~
cette doit être par le Demandeur en iaux,
par Requête, qui Signée
Ili
~0- INSTITUTES
ou par fôn Fondé de Procuration.fpécialepaffée devant Notai-
KS., laq.uelleferaattachée à cette Requête, ainfique la Quittan.
ce de consignationde l'Amende il conclura en même tems, à
ee que le Défendeurfoit tenu.dedéclarer. s'il entend fe fervirdes
Pieces qui y font indiquées..
~St, L'ORDONNANCE du luge fur cette Requête, portant
3.°. Dans
fera faite au Greffe par le Demandeur, & qu'à
sue l'Inscription
cet effet il fera tenu de fommer.dans.trois jours au plus tard le
Détendeur, de déclarer s'il veut fe fervir de la Piece maintenue
Me, paffélequel t.ems~ il &radéchu de faDemande en Infcrip.
tion de faux.
Dansla SOMMATION qui ferafaire en conféquence au Dé-
~9< 4.°.
fendeurdans le domicilede ~bnProcureur par cet Aéle auquel
fera jointe copie dela Quittance d'Amende, du Pouvoir Spécial,
s'il y en a-, de la Requête du Demandeur&:de l'Ordonnancedu
.<t~0t ce Défendeur ~era interpellé de raire Déclaration dans
Juge
le délai qui Idi fera.marqué paffé lequel tems s'il nefait pas
~Ht. cette Déclaration le.Demandeurpourra fe pourvoir à l'Audien-
ce pour ~Ire-ordonnec.que cette Piece fera'rejettée du Procès,
~.<M.t. &ufà en tirer tellesinductionsqu'il jugera à-prbDos,pour fonder
fes dommages& intérêts & même pour-fairedéclarerle Déren.
deur..déchu,du Bénéficecontentieux s'il s'agit de Matiere béné-
aciatc.
Dans la DÉCE.ARATi.oN du.Dérendeur, fur cette fomma-
tion cette Déclaration doit être faire par un A6ie ngné de lui,
ou de fon Fondé de Procuration Spécialepanée devant Notai-
~t elle ne veut pas fe iervir de la Piece le De-
res pocte, qu'il
mandeur fe pourvoira alors,à rAudiencepour faireflatuerfur le
~t~

de cette Pièce de la.manière dont nous l'avons dit ci- de-


rejet
<!rh.t~- vant mais cefejet ne pourra être ordonné dans aucun Cas, que
&r les Concluions du.Minifiere public a peinede nul!ké_
6°. Dans la,REMISE,qui doit êire raite au Greffede la Piece
de fauxde la du Défendeur, lorsqu'il, a déclaré qu M
arguée part
entendoit s'en fervir cette Remife doit être faite dans lesvingt-
heures, a de la fignification de faDécla-
quatre compterdu jour don-
8c heures après cette Remifé il doit
ration vingt-quatre
ner copie au.DeniandeuB,. dans.le domicilede fon.Procureur de
l'Acte deMis au Greffe & faute lui de la remettre ou de
par
de Mis. a u. Greffe. d 'ans le tems qu'on vient de
~.ire~niSer l'Acre
Demandeur pourrafe pourvok à l'Audience pour
marquerale
AU DROIT CRIMINEL..P~y. C~.r. ~Y

faire Aatuer fur le rejet de cette Piece ou demander la permif-


~on de la remettre lui mêmeau Greffe à fes frais, pour le recou-
vrement désuets il lui fera délivré Exécutoire.
7°. Dans L'ACTED'INSCRIPTIONDE FAUXquefait au-GreSë
P. i.Ti

le Demandeur en perfonne, ou ton Fondé de Procuration fbécia~


le, pauee devant Notaires cette tnfcription doit être formée
dans les vingt-quatre heures après la remifede la Piece au Gref-
fe u c'e~ lui qui l'y a dépote & dans le même efpacede tems,
à compter de la SigniELcation de l'Acte de Mis au Greffe (i elle
a été dépofée de la part du Défendeur & faute par le De-
y
mandeur de former fon Infcription dans ce tems le Défendeur
fe pourvoir à l'Audience pour faire ordonner que fanss'ar-
pourra
rêter à la Requête du Demandeur il fera paffé outre au Juge-
ment du Procès.
8°. Dans la REMISE DE LAMfNUTE~ecette Piece au Greffe,
fi le Demandeur le requiert ainfi &fi cette Minute peut être ~16~
cette Remife doit être faite par le Défendeur, ou fur
rapportée
fespourfuites& diligences, par ceux qui en font lesDépositaires,
iefquelspourront y être contraints par les même voies & dansles
mêmesdélais que ceux marqués pour le Faux principal; & faute
de la remettre ou faire remettre dans le délai qui lui fera mar-
qué, & qui courra du jour de la fignification du Jugement qui
en ordonnera l'apport, le Demandeurpourra fe pourvoiraà l'Au- ~J~7<

dience pour demander le rejet de la Pièce fi mieux il n'aime


demanderqu'il lui foit permis de faire apporter cette Minute à fes
frais dont il lui fera délivré Exécutoire,
9°. Dans le PROCÈS-VERBAL qui fera drefle, tant de la Pièce ~t}.&~

prétendue fauSë que de la Minute, ce qui fe peut faire par un


feul & même Ade~ fi le Juge l'ordonne ainfi ce Procès-verbal
doit être fait trois jours après la fignification, qui fera faite dans
le domicile des Procureurs des Parties, de la remue de l'une &
l'autrede ces Pièces; & l'on y doit obferver d'ailleurs les mêmes ~.<!r<.t~
~i?:
formalités que celles marquées pour le Faux principal.
10°. Dans les MOYENSDE FAUX, que doit mettre au Greffe r; arc. ny~
le Demandeur, dans les trois jours après que le Procès verbal
aura été dreUe faute par lui de les remettre dans ce délai qui
~e courra que du jour du dernier Procès-verbal, s'ily en a deux,
l'Ordonnance permet au Défendeur de fe pourvoir à l'Audience
pour faire ordonner, s'il y eeA~, que le Demandeur demeurera
déchu de fon Inscription de Faux elle permet aufu au Deman-
Hij
IN S TI T UT ES
~ë mettre en état de fournir ces Moyens, de prendre
deur, pour
communication, en tout état de caufe des Pieces arguées de
faux par lesmains du Greffier ou du Rapporteur,~ cela (ansdépla.
y. <s~ cer Se fansretardation; & enfin elle défend de donner, en aucun
ni communication des Moyens de Faux au Défen-
Cas copie
deur. Nous verrons ci-après fous le Titre de la Preuve, en quoi
conftfter ces Moyens de Faux.
peuvent
K <M, 19. 11°. Dans le JUGEMENTqui admet ou rejette ces Moyens en
tout ou en partie, &:en ordonnela jonction à l'Incident de Faux,
ou au Procès principal l'Ordonnance veut que ce Jugement ne
être rendu fur les Conclufions du Minifiere public;
~.<<.H. puiffe que
tous les Moyens de Faux qu'il or-
j~0~ qu'il marque exprefïement
donne qu'il en fera informé, tant par Titres, que par Témoins,
comme auffi par Experts & par comparaifon d'écritures qu'il ne
être informé fur d'autres Moyens que ceux marqués par le
puiffe
ce elle permet néanmoins aux Experts de
difpoGtifde Jugement
faire telles observations dépendantes de leur Art, qu'ils juge-
ront à-propos fur les Pièces prétendues fauffes.
C'eft à ce Jugement, que commencent les formalités qui font
communesau Fa.ux principal & au Faux incident &: qui con-
/< 31- cernent les Pièces, deConviction les Témoins,les. Experts,les
~.)6.;8.;9.4t. Pièces de Comparaifon les Procès-verbaux de préfentation de
~t"M'4<t7.
ces Pieces., Celles qui doivent être repréfëntées à l'Accufé ou
lui-même, les Jugemens interlocuroires &
qu'il peut repréfenter Greffiers
dénnitifs., comme auffi lesDéfenfes faites aux pamp.
à la Remife & aux Expéditions des Pieces qui ont été dé-
port
au Greffe. Nous ne croyons devoir rien répéter à cet
pofées des redites
ésard pour ne point tomber en ennuyeufes que
dif-
l'Ordonnance a voulu éviter elle-même, en renvoyant aux
du Titre nous nous contenterons feulement
pofitions précédent
de remarquer ici quelquesdifFérenceslegeres qui fe rencontrent
dans rune & 'l'autre de ces InArudions.
concerne le Procès-verbal de des
34.. La PREMIERE préfentation
Pieces de Comparaifbn. Dans l'Infiruction. du Faux incident,
l'Accute ou le Défendeur doit êtse préfent à ce Procès-verbal
convenir ou contefler ces Pieces, & les parapher au lieu
pour ces Pieces ne doivent
dans l'Mruaion du Faux principal,
que
lui être repréfentées que lors de la Confrontation.
différence concerne les Pieces doivent être
La SECONDR qui
~<t~t. en à.leur Audition, parmi ces
Eemifssaux Experts, procédant
AU DROIT CRIMINEL.A~r. r. C~. r.
a ne font untées dans l'
Pièces il y en plusieursqui point
la remife eft mdif-
& dont néanmoins
tion du Faux principal
dans celle du Faux incident telles que la Requête à
penfable de s'infcrire en Faux t'Ordonnanceiur cette
fin de permiffion
l'Acte d'Infcription en Faux, les Moyens de Faux, &
Requête,
le Jugement qui les a admis.
TROISIEME dliférence, concerne la Remifequi doit être
La
en font les Dépoh"
faite des Pieces aux Parties ou à ceux qui
en Matiere de Faux incident, les Juges ont la liberté-, art. 4!*
taires:
a eu de à l'extraordinaire de
lorfqu'iln'y point Réglement
la remife ou le renvoi des Pièces ~e Faux & autres qui
tuer~ur
été au Greffe; ce qu'ils ne peuvent faire dansle Faux
ont dépofées
le dénnitif de condamnation on
principal que par Jugement ils ne peuvent
d'absolution il eA vrai que dans le premier Cas
Minifterepu-
Aatueruir cette remife que fur les Conclufionsdu
leur ne être exécuté a.u préjudice
blic & que Jugement peut
de l'Appel qui en feroit Interjette. orï. 4~
Enfin la QUATRIEMEdifférenceconcerne l'Amendeà laquelle
doit être condamné celui qui Succombe dans le Faux incident,
& intérêts qui font dûs feulement
outre les dépens, dommages,
l'Accu{ateur en Faux qui vient à fuccomber cette
par principal,
en les hommes confignées avant lint-
Amende y comprenant
eft de trois cents livres, dansles Cours, & aux
cription de Faux, cent livres, aux lièges ref~
de l'Hôtel & du Palais;. de
Requêtes aux autres
~brnaant nuement aux Cours & de fix cents livres,
Sièges, tle r\ j
Demandeur
Cette Amende n'a pas lieu feulement, contre <!M.~Ot.

la du Faux, mais encore contre ce-


Guifuccombedans pourfuite
dans le cours de rinAruaion s'e~tdeuAé volontaire*
lui qui,
mentde l'Infcription qu'il a formée au Greffe.
défi-
Elle a.lieu pareillement dans le Cas, où par le Jugement
les Parties.fbnt mifes hors de Cour, faute par le Demandeur ~m~«~{' Fa
nitif, & d a.
d'avoir rapporté des~ Moyens & des Preuve~umfantes,
voir fatisfait aux formalités qui lui font prefcrites. Enfinelle ne
laide pas que d'être due, dans tous les Ca~dont obvient de par-
ler, quand même le Jugement n'en prononceroit pas exprelie-
ment-lacondamnation., & que le Demandeur o~roit de pour~
fuivre le Faux comme Faux principal.
n'a rivant l'Ordonnance iori~ ~1.~
Mais cette Amende pas lieu,
la. Pièce de Faux. aura été déclarée ~uHë euMui~ou
que argués
~4 INSTITUTES
~enpartie; ou lorsqu'elle aura été rejettée du Procès ou
la Demande à fin de s'infcrire en Faux, n'aura pas été lof~
admife,
ou fuivie d'Infcription formée au Greffe & même dans ces der.
.niers Cas, les fbmmes conngnées doivent être re~ituées au De.
mandeur, quoique le Jugement n'en ordonneroit pas expreffé.
ment la restitution.
Au refte le Jugement qui prononce la condamnation ou la
reftitution de cette Amende, ne peut être fendu que fur les Con.
clunons du Miniftere public.

CHAP ITRE V L
Des D~re~.
7~. TO.deE Décret eft la premiere Ordonnance que rend le Juge fur
fO~M.~e ~670~
<?~l.. N j le vû des Informations & des Conclufions du Procureur du
Roi ou des Seigneurs.
L'Ordonnance en distingue de trois fortes le Décret d'ASgn~
pour être oui le Décret d Ajournement personnel, & le Décret
<dePrife-de-corps.
LE DECRETD'ASSIGNÉPOURESTREoui, eA une Ordon-
nance du Juge, portant que l'Accufé fera affignépour être oüi
fur les faits réfultansdes Charges & Informations.
Ce Décret n'a lieu ordinairement, que pour des Matieres le-
geres & qui ne peuvent donner lieu qu'à des Condamnations
pécuniaires ou pour des Crimes graves dont il n'y a aucune
preuve acquife par l'Information ou enfin contre des Accufés
d'un rang distingué qui fe trouvent prévenus de Crimes qui peu-
vent avoir trait à quelque peine.
Si l'Accutë ne comparoît pas fur ce Décret dans le délai qui
eft marquer & qui eA le même qui s'obferve en Matiere civile,
ce Décret fera converti en celui d'Ajournement perfonnel, par
un Jugement particulier que le Juge rendra à cet effet.
LE DECRET D'AJOURNEMENT PERSONNEL,e~t uneOrdon-
nance portant que l'Accufé fera Ajourné, pour comparoir en per-
sonnepardevantle Juge, & être interrogé fur les faits réfuttansdes
Charges & Informations, & autres fur lesquels la Partie publi-
que requerra qu'il foit entendu.
Suivant l'Ordonnance, ce Décret eft distinguéprincipalement
DROIT CRIMINEL ~~r. 7~
AU C~. 2~

de celui d'Auignépour être oüi, en ce qu'il a l'effet d'emporter art. 10, g-11<

interdiction, lorfqu'il eA décerné contre un Juge ou Officier de


Juftice aunt faut-il, pour le décerner, des causesplus graves qu&
pour le premier il ne doit être employé régulièrement, que pour
des Crimes qui peuvent donner lieu à quelque peine amidive
ou contre des Perfonnes distinguéesqui feroient dans le cas d'être
décrétées réellement, fans la considération particulière que mé-
rite leur rang ou dignité.
Il peut être auffi décerné, toutes les fois que les Charges &r
Informationsparodient trop fortes pour ne prononcer qu'un Af.
pour être oüi &:ne le paroiifent pas a~ez pour faire dé-
Ëgné
cernerun Decret de Pri~e-de-corps.
Enfin ce Décret peut encore être décerné' aux termes de
l'Ordonnance, fur les Procès-verbaux des Juges Royaux au
autresJuges intérieurs, en cas d'infultedans leurs tondions com- r.6..
me auffifur les Procès-verbaux des Sergens& HuiSers, en cas
de rébellion àJuAice.
l'Acculé ne comparoît pas fur ce Decret, dans le dé-
Lorfque
laimarque l'Ordonnance veut qu'il foit.converti en Décret de-
Prife-de-corps mais il y a cette din'érence entre l'Accufé qui a
été décrété originairement de Prife de corps & celui qui ne
l'e~tqu'en vertu de cette converfion que ce dernier ne peut <M. 7~
être arrêté Ppi&nnier, lorsqu'il a comparu & qu'il a été interro-
fi cen'eAdans deux Cas feulement.; l'un c'eA lorsqu'il eA
gé,
&rvenucontre lui de nouvelles Charges, tant par les Aveux qui
luifônt échappés lors de fon Interrogatoire que par la Dépon-
tion desnouveaux Témoins qui auroient été entendus dansune'
Additiond'information raK~, c'eA lorfque par des raifons par-
ticulières les.Cours Supérieuresdélibèrent fecretement, que 1 Ac~
euféfera arrêté en comparoiHant.
LeDECAETDE PRiSE-DE-coRPS, ou autrement le DECRET.
RÉEl., eA une Ordonnance du Juge portant que l'Accusé ~era~
pris au corps, & conduit dans les Priions pour y être oüi & in-
fur les faits réMtans des Charges & Informations.
terrogé
Suivant l'Ordonnant ce Décret ne peut être rendu contre
un Accufé qui a un domicile certain que lorsqu'il paro!t par les.
& Informations que le Crime e~ de nature à donner
Charges
lieu à quelque peine a~licHve ou infamante.. Mais ce n'eA pas ~t~.
toûjours fur les préuves récitantes des Informations, que ce De-
Metpeut être cendu il y a plufieurs.Cas.où.le Juge peut deere~-
~g INSTITUTS S
~8. ter fans Informations précédentes ravoir, 1°. fur la feule noto.
de Crime de Duel 2°. fur la Plainte des
riété lorfqu'il s'agit les Vagabonds
Procureurs du Roi, pour les Crimes commis par
~<r<.9' & Gens fans aveu~: 3°. fur la Plainte des Maîtres pour Délits
leurs fur la Capture de 1 Accuf~
commis par Domefliques 4°.
en Flagrant-délit, ou à la Clameur publique 50. contre des Per.
non fur l'indication en fera faite, & fousles
~~<8. fonnes connues qui
de l'habit de la Perfonne & autres fufiifantes 6°.
defignations Cours fu.
fur les Procès-verbaux des Préfidens & Confeillers des
~<
M~< art. périeures 7°. fur les Procès-verbaux des Juges inférieurs, il faut
pour
les Infultesà eux faites leurs Séances mais pour
pendant leurs Affiflans,
cela que ces Procès-verbaux ayent été répétés par
les Officiers avec eux, & à qui il a
c~ft-à-dire par qui fiégent
fait ïnfultes 8°. enfin fur les Procès-verbaux des
ét~ pareilles
en cas de rébellion à Juflice ce qui ne
HuifBe~ou Sergens
fuivant l'article v). de ce Titre de
doit avoir lieu néanmoins,
ces Huiffiers ou Sergens ainfique
l'Ordonnance, qu'après que le
dont ils étoient atEftés, auront été répétés par
les Records
:-elle feulement, le même article,1esMaitnfes
J~e excepte par de decréter de
des Eaux & Forêts qu'elle connrme dans l'ufage
les Pyocès-verbaux faits par les Sergens Gardes,
Prifë.de-corps de de
.& ~f ces Maîtrifes fans qu'il foit befoin répétition
Records. de &
déterminé les différentes efpeces Decret
~ès'avoir il ne refte plus quà
les .Casparticuliers où ils peuvent avoir lieu
formalités doivent accompagner ou fuivre
rappeller ici les qui
l'Ordonnance,
~~<.t). leur exécution. Cesformalitésconfiftent.fuivant
à la de le Décret doit être
10. en ce que c~M, Requête qui
faire ex~
lexe.
domicile dans le lieu où doit fe
cuté, eft tenu d'élire EIe6tion at'
cette puiffe
cution, fans néanmoins, efl-il dit que elle fe tait.
tribuer aucuneJurifdiaion aux Juges du lieu où
~tl. Cette exécution ne peut être retardée par aucune appeua
de ou récufé mais feulement
tion même Juge incompétant ou dans
obtenus les. Accufés,
par des Saufs-conduitsqu'auroient
te cas de l'~Më, dont il fera parlé ci-~près. de
II n'eft.pas befoin, pour procéder à cette exécution
~me/M<<
ni Pareatis; elle ne peut même être ernpe.
demander permifEon
Ordonn. '& chéeparIes~M~~ou~c~. demandermain-fbrM ~~nnurpour
t66. Les & Huiffiers peuvent t
~ei!).'<<. 4°. Sergens Lieu-
a~ref l'exécution de ces Décrets, tant aux Gouverneurs,
~t~~t!' ~an~tns
tenans
AU DROIT CRIMINEL. A~y. C~. i~
'tenansGénérauxdes Provinces, Villes, Baillis& Sénéchaux~
paires, Echevins, qu'aux Prévôtsdes Maréchaux, leursLien-
tenans, & Archers; & il eu:enjointaces derniersde leur prêter
main-forte, à peine de radiationde leursGages en cas de refus,
dont il doit être drefféProcès-verbalpar lesJuges on Huiffiers,
pourêtre envoyé auxProcureursGénérauxde leurReport.
~°. Il eft détenduà tous Juges mêmeà ceuxdes Omcia'Iités
d'ordonnerque l'Acculéfera amenéfans Scandale.
6°. Les Accufésqui ont été arrêtés doivent être conduits ~~t~
dans les Prifonspubuquesdu lieu, & non dansdes Maifonspar-
ticulières ce n'eA pendant le tems de leur.conduite ou ea
casde péril & d'enlèvement, dontlesHuluiersdoiventfairemen-
tion dans leur Procès-verbalde Capture.
7°. Enfinl'Accuséqui a été conduit dans les Prij~tTSou qui
s'y eA renduvolontairementpour fatisfaireau Décret ne peut
plus être élargi que de l'autorité du Juge, quand même les
Partiespubliques& civilesy confentiroient.De plus l'EIargi~ë-
mentne peut être fait que fur le Vu des Charges, Informations
Interrogatoire, Conclurionsdu Procureurdu Roi, & qu'en-
fuitedes Réponfesde la Partie civile ou de Sommationelle
faitede répondre. L'Ordonnance a porté encore la précaution <!M.tC~
plusloin ann d'empêcherque lesJuges ne laiffentlanguir tro.p
long-tems les Accusésdans les Prifons, elle enjoint aux Pro"
cureursdu Roi d'envoyer tous les fix mois aux ProcureursGé-
néraux de leur Reubft, un Etat ~gné par les LieutenansCri-
minelsSe par eux, des Ecroues & Recommandationsfaitespen-
dantlesCixmoisprécédens, qui n'aurontpoint été fuiviesde Ju-
gemens .dénnitifs cet Etat doit contenir la date des Décrets
Ecroues,Recommandations le Nom, Surnom Qualité, De-
meuredes Accufés le Titre de l'Accusation,Sel'Etat de la pro-
cédure; &il doit être délivré gratuitementpar les Greffiers,
Géolie.rs,& porté fans frais par les Ménagers. Enfin par une
derniere difoo~iiion, l'Ordonnance veut qu'après le Jugement ~~<.t4t
définitif, l'Accufénepuilïe être élargi, ce Jugementporte con-
damnationà peineamicHve ou fi ayant prononcé absolution
My en a Appel de la part de la Partie publique &: cela quand
mêmela Partieciviley confentiroit & que les Amendes Au,'
Mônes,& Réparationsauroientété conngnéespar l'Accufé.
t N S T r T U T E S

CHAPI
T RE VI I.
D~ J~CM/MCM~OMM dé ~CCK/?.
y&. n. <& T 'EXECUTION. d'un Décret peut être empêchée de deux
~'0~<<C«~
manières ou une Abfence vo~~ de la part de l'Ac-
1~~
JLt par
cufé quiprend la fuite ou fetient caché ce qu'on,appelle~o/
)?MC6ou.par une Abfenceforcéequi e&causéepar un légitime
tel que celui de la Maladie ou de Blejfîures &
empêchement,
c'e& celle-ci qui donne lieuà l'ExolNE, dont il eA parlé fous!e-
XI.. de 1 Ordonnance elle a lieu pour toutesfortesde De.
Titre
au lieu la première n'a proprement lieu qu'en Matiere
erets, que
de Décret de Prife de corps, commenous le verrons ci-après.
7! 3M Le mot ~oMf, rivant les Auteurs, eAdérivédu vieuxLan-
fon </M.Oy.
qui fignifie Excufe, ou comme dit Cujas.,du mot
royaux. gage François, non~g ~o/MK~ <~?/7?!<il eft dé.
V. Cujas,fur la ~J~M/ë, c'e~-à-dire
.tot~<&<M/ fini par l'Ordonnance un Acte contenant Procuration ~péciale-
~f.& Notaire enfuitedu Rapportd'un MédecindeFaculté
~<!<-<ï.. <S-.L,. pa~ëe devant
joint, par laquelle l'Accu~ déclare qu'il ne.
approuvée, qui y eft au Décret cau~e
en JuAice, &: fatisfaire pour
peut comparoître
de Maladieou de Bières.
chofes doivent concounr à la validité de tE-
Ainfi, plufieurs
xoirie ï°. il-tautqu'il y ait un Rapport de Médecinsqui foitde
Faculté approuvée. Ce Rapport doit fairementionde la Qualité
des accidens de la Maladie ou de Ia.Bienure, qui-empêchent
l'Accufëde~tisfaire au Décret;. & il doit être affirmépardevant-
du lieu,, qui dreuera un Proces'.verbal démette alHrma~
teluse
tion, pour être joint à la Procurationde l'Accu~.
II faut que cette Procurationfoit Spéciale& pafféedevaN~
&
Notaire, qu'il y foit faitmention expreffe du nomde laVUle~
P ar-oinë,Rue..Maifbn ou.l'Accufeeit détenu.
Bourg,ouViUage,,
Malade.. t
faut la Cau~ donne Heu-à l'~cM~- foit ia
~11 que qui
Maladie ou des Bleffures & que cette Maladie ou BIeuure&it
l'Accuse, n e. mettre en cheminfans danger de.
telle, que puîné
&vie.. j rA
delAC-
4°. Enfin rOrdonnance ne parle fousce Titre, que
&nië.feulement;,d'oeil fuit que.ce D~oitne~ point accorde.~
'AU DROIT CRIMINEL, ~~r. C~. 2~
Partie civile, quoiqu'ellele trouveroitdansle même casde Ma-
ladie ou de Blefiure.
La PROCÉDURE,pour parvenir à la réception de l'Exoine;
fe fait ainu lePorteur de la Procurationdoitla préfenterau Juge ~.n
inn:ruitle Procès criminel le Juge en ordonnela Commu-
qui
nicationau Procureur du Roi &,à la Partie civile, s'il y en a
le Porteurde la Procurationfaitdonneren conféquenceune Som-
ïnation à cette Partie civile de fe trouver à l'Audienceoù l'E-
xclue fera présenté la Caufe étant portée à l'Audience, les
caufesde l'Exoine paroiffentlégitimes, le Juge ordonneraqu'il
en ferainformérespectivementpar lesPartiesdansun brefdélaii
de la part duProcureur duRoi & de laPartie civile, de
ravoir,
la fauflëtédes Caufesfur lefquelleseA fondél'Exoine, & de la
de l'Accufé, de la vérité de cesmêmes Caufes après le délai
part
expiré le Juge fera Droit fur ce qui fe trouvera produit de la
part d'une des Parties, qui aurafait fignifierà l'autrefon Ade de
Produit & fi le Demandeurde FExoinene produit pas dans le
tems fon Enquête, il en fera débouté par le même Jugement; fi
.au contraire l'Exoine eA jugé valable le Juge donnera à l'Ac-
cuféun délai convenablepour comparoître; maiss'ilne compa-
ro!tpas avant l'expirationde ce délai, il ne lui en fera point ac-
cordéd'autre, & fonProcèspourra lui être fait par Contumace,
après qu'il aura été décrété de prife de Corps.
Cependant, s'il s'agulbit d'unCrime grave, ou d'acquérirdes
Preuvescontre d'autres Accusés, le Juge pourroitfe tranfporter
d'officefur les lieux ou à la Requête des Parties publiquesou
civiles, & faire fubirInterrogatoireà l'Accufé &fi ce dernier
étoit Maladehorsde fon Reflort il pourroit donnerCommimon
Rogatoireau Juge dansleReiïbrt duquelfetrouveroitcet Accufé.

CHA PI T R E VI II.
Des Sentencesde P~'O~OM.
O R s QUE la Partie a rendu Plainte a été bleiÏee & ~.T;<. T4.~
? qui
JLj qu'elle n'eA pas en état de pourvoir aux Alimens & aux
ro/M.~iSy~t

Médicamens qui lui font néceffaires elle préfente fa Requête au


Juge pour obtenir une certaine fommeà cet effet contre r~ccu~
& c'eA ce qu'on appelle PROVISION. tT 1
K.kij
INSTITUTES
Le Jugement qui l'ordonne doit être rendu fur le Vu de
1 Plainte de l'Information, du Décret, & du Rapport des Me"
t~ decins & Chirurgiens, fans qu'il foit néceSIairequ'il y ait des
Conclusionsdu Procureur du Roi, parce que ce Jugementne
fait point partie de la Procédure criminelle, & c'ëu: pourcela
qu'il eAqualifiédu nom de SENTENCE.
Comme cette Sentencea pour objet de pourvoir auxAIImens
& Médicamensde la Partie bIeSIee &:Qu'elledoit conféquem-
ment être fondée fur desbefoinspreffans, de-là ce grand nombre
de Privilègesque l'Ordonnancey a attachés..
.< Le PREMIER. PRIVILÈGE,conSISteen ce que ces Sentences
doivent être exécutéesfur le champ fans qu'elles puiffentêtre
furfifes.,ai jointes au.Procès par le Juge qui les a rendues les
Cours Supérieures,nepeuvent même, Suivantl'Ordonnance, ac-
~4~.8.. corderdes défenfesou furféancesfur l'Appel de ces Sentences1,
qu'après avoir vu les Charges, Informations,&.le Rapport des
Médecins & Chirurgiens, & après que le tout a été communi-
qué à M. le Procureur Général, dont iLdoit être lait mention
expreffedansl'Arrêt maisce Privilège ceffedevoir lieu lo.rfque
les Provifionsexcédent les fommesque l'Ordonnance a fixées
~7! par rapport aux diu~rens.Tribunaux fçavoir celle de 100IIv.
lorsqueles Sentencesfont renduespar les Baillis& Sénéchaux;
celle de 110livres, lorfqu'ellesfont.rendues paE d'autres Juges
.royaux; enfincelle de.i oo.livres lorsqu'ellesfont renduespar,
les J'ugesdes Seigneurs.
Un SECONDPRIVILÈGE;,confHteen ce que les jfbmniesad-
K- jugéespour Provifion, ne peuvent être fainespour quelquecaufe
& prétexte que ce foit même pour frais.de JuAice, &-qu'il ne
&St pas.de les conugner au. Greffeou ailleurs l'Ordonnance
déclare nulles ces fortes de Consignations, prononce la peine
~'Interdiction contre les Gremersou les Commisqui les ontre-
mues Seelle veut que ces Conngnations, ainfi que ces Saines
ne puiffèntempêcherque les Parties condamnées,ne foient.con--
traintes au.payement..
~6. Un TROISIÉMEPRIVILÈGE, connue en ce que cette Sen-
tence petit être exécutée non-feulement par la faifiedesbiens
de.la Partie condamnée, maisencore par l'emprisonnementde
Personne; enfbrte que fi, elleSetrouvoit déjà prISbnnierelors
de la Sentence. 6c.quelle vmt à obtenir.fon élargiSIement après
avoir purgé Son,Décretelle pourroit.encore être retenuePr~-
'AU DROIT CRIMINEL,~r. ~.r//r. 2<?Ï
en vertu de cette même Sentence, avec cette déférence
fonniere dernierCaslui donnerdes Ali<
faudroit dansce
néanmoins, qu'il été fait en exécu-
non point fi l'emprifonnement avoit
mens ce feroitalorsaccorder Pro~
tion de cette Sentence, parce que
contre Provifion, ce qui ne fe peut.
vifion
Un QUATRIEME PRIVILÉGE,c eAque la Partiecondamnée
Caution de celui à qui elle fait le payement de la P. /~w
ne peut exiger
même il feroit d'ailleurs invivable &: qu'elle
Provinon, quand dansaucun de maniere
ne peut même répéter ce payement cas,
ne les femmes qu'ellea' payées, dansles
qu'elle peut comprendre
& intérêts qu'elle pourroit obtenir par l'événement
dommages elle feroit condamnée envers ~M,<§,
du Procès, ni dans ceux auxquels des /'fOf~'M~
la Personneà qui elle a fait ce payement. t.8.<S'~8.
Un Cl-NQUiEME PRIVILÈGE, confifle en ce que cesSenten-
de Provifion de même que lesIncidens auxquels ellespeu- *1
ces
donnerlieu, doivent <e juger gratuitement; & que le Juge
vent
aucun émolument à cet effet, nimêmeles Cours f.S..
nepeut prendre
aucunes épices, pouf les Arrêts de défenfes qu'elles
Supérieures
donnentà ce fu)ef. Aj
à tous ces Privilèges, l'Ordonnance a cru devoir ajou-
Enfin,
deux Rejetions remarquables pour prévenir les abus qui en
ter
réciter l'une, par laquelle elle veut que la Provifion ~~4
pourroient des Parties & elledéfend
ne foitaccordéequ'à l'une feulement
auxJuges d'en accorderà toutesles deux, à peinedeSu~pen6on.
deleursCharges, & de tous dépens, dommages & intérêts-;
elle leur défend d'accorder à la mêmePartie
1' par laquelle
uneSecondeProviuon, à moinsqu'ellene foit jugée neceuaire,
& qu'ily ait au moinsunintervallede i jours,entrela premier
& la ieconde..

CHAPITRE 1 X..

D~ P/~M Gy~~ Ge~ Geo~M


&' GM!C~eM~.
PRES avoir parlé des Decrets & dé leurExécution, nen T~t;. a'<
fO/'t/M. dc 16.70,.
d arrêter
A A n'étoit plusdignede la iageiledu LegiHateur,queAccuie-x.
tems fes l
~uf.ces. ieuxténébreux où un
quelque regards
~2 ÏNSTI TUT1ES
le malheurde fetrouverdétenuen vertude cesDecrets & d'eta.
pêcher par debons Réglemens, que la PRISON,qui eStdeStinée
pour la gardedes Hommes, ne dégénérât en un véritableSuppU,
ce Soitpar le mauvaisétat où ellefe trouveroit foit par les ve<
xations auxquelleselle les expoferoitde la part de ceuxqui font
.prépoSésà leur garde tel a été auffil'objet particulier du Tir.
XIII. de l'Ordonnance, dont les diSpoSitionsont été renouvellées
&: augmentéesdans la fuite par plufieursArrêts de Réglement,
~c notammentpar ceux des 18Juin & i~ Septembre1717, faits
pour les Prifonsde la Ville de Paris & des Provincesdu Reffort
de ce Parlement, qu'on peut regarder commeautantde modèles
€n cette Matiere,
L'on voit par la réuniondetoutescesLoix, lesdifférentesobli.
.gationsqui concernentà ce Sujet, non-feulement les Greffiers
.desGéoles Géoliers, & Guichetiers, maisencoreles Seigneurs
Hauts Jufliciers les Juges, lesProcureursdu Roi les Huiffiers,
Sergens & Archers.
'K~<&< t°. Quant aux SEIGNEURS HAUTSJUSTICIERS,ils doivent
!).0/'</M/ Soignerà ce que leursPrifonsfoient fûres, & non contraires la
~.<!f/<
'du /<a:M< de
..SantédesPrisonniers & pour cet effet, qu'elles foient au rez.
~«m~t7:7. dè-chauifée Sinonelles doivent être construites& rétabliesà
t. ~M. leursfraisà la diligence des Procureurs du Roi. Ils doivent de
pluspourvoir ces Prifonsde Geoliers & Convergesqui fachent
la ~M~.
ç.jtVey.lyl~. par
M~. of~ft~~?.
'hre & écrire.Ils doivent fournirdes alimensauxPrifonnierspour
art, !.6. Crime. Enfinils ne peuvent excéderla Redevance annuellequi
.Serataxée par lesJuges pour les Baux-à-fermede leurs Prifons,
f<}9.
ni les affermerà d'autres, le tout à peine de privation de leur
Droit de JuStice.
~.t!<-< 2°. A l'égarddes JuGES, leur devoirparticulier,confifleà faire
obferverlesRéglemenspar les Greffiers Geoliers & Guiche-
~7< tiers à informerdes Exaélions& Contraventionspar eux com-
mises à les punir fur la Preuve qui leur en fera administrée, &
qui eft cenféecomplette'enpareil cas, par les Dépofitionsde fix
j~ t0< 6'tl. ils
Témoins quoiqu dépofent des faits à taxer les
Singuliers
les Droits des Greffierspour les Extraits des EmpriSbnnemens,
Recommandation Décharges, & Elargiffemens pour les Vi-
vres, Denrées, Gîte, & Geolage dont il doit être fait un Ta-
~~<.l~ n bleau ou Tarif qui fera pofé au lieu le plus apparentde la Pn-
fon à taxer auffice que doivent payer les Créancierspour la
nourriturede leursDébiteurs, & faute par ceux ci de hure ce
AU DROIT CRIMINEL. ~~r. C~ i<~
deux Sommations qui leur feront faitesà diffé- F.
payementaprèsordonner
cependantla
duDébiteurtrois joursaprès Décl, du 10 /<)'.
rensiours, l'Elargiuement
ces Sommations n'ordonner l'Elargifiement des 1680. art. f.
la dernière de art. <&ce
avoir vû les Informations,
Prisonnierspour Crime, qu'après Fin- tit. 6*art. H. <~
les Conclufions du Minifterepublic & les Ré- «(.tO.
terroe-atoire
ou Sommationsde répondrefaitesà la Partie civile aHiC. K~
nonces Ferme des Prifons s'ils font Juges.
ter aux Bauxà feigneuriales
& en taxer la Redevance. Enfinils ont le Droit dé
Royaux, ce la Policedes Pri-
connaîtregénéralement de tout qui concerne
de à la Réception des Greffiers& Geoliers Se
fons, procéder
de cotter &parapher leursRegiftres.
Pour ce concerne lesPROCUREURS Du Roi ils font
2". qui
de vifiter une fois chaque femaine les Prifons pour en~
obligés
tendreles Plaintes des Prifonniers d'avoir attention qu'il leur
foitfourniduPainde bonnequalité &:s'il s'en trouve parmi eux
demalades,les fairevifiter par.desMédecins& Chirurgiens, & ~lS.~ I.
transférer dans les chambres, s'il en ëA befoin; ilsdoivent ~C~. ~<.
même t7'7.
les
encore aux termes des Réglemens, fairerepré&nter tous RegIP
le~
tresaux Greffiers& Geoliers & envoyer à la Cour,
troismois, des Mémoiresexaâs. desDroits qui ont été perçus
parlesGreffiersdesGeoles. ils ~C~
A l'égard des HUISSIERS., SERGENS,ET ARCHERS., donnance.
M peuventêtre Greffiersde Geoles, Geoliers niGuichetiers. Ils
doiventdrefferProcès-verbaldes Papiers, Hardes, & Meubles
dont celui qu'ils arrêtent Prifonnierfe trouve faifi ilsdoivent
fairefigner ce Procès-verbal de deux Témoins dont ils feront.
a~~és. Ils doivent remettreau GreffecellesdesHardesquipeu-
ventfervir à la preuve du Procès, & laifferle refle à l'Accuse..
Ilsdoiventdonnereux-mêmesen mainspropres,àl'Accuféâme' ~.<a't; If).
né entreles deux Guichets, en présencedes Greffiers& Geô- ~M«'H<A~MB<; ~<t7,<7.
forme des Ecroues &:Re-
liers, des. copieslifibles& en bonne
commandationsqui feront faites de fa Perinne. L'on appelle
ECROTJE un Acrequi fait foi de l'Emprisonnementde l'Accufë
& par lequell'HuiffierouArcherfë décharge, fur le Regiflredu=
Greffierde la Geole, de la Pei-fbnnede celuiqu'il a arrêté Pri-
sonnier pour la validitéde cet Ade, il y doit être fait mention'
des Arrêts, Jugemens,.& autres Ades en vertu defauelsil eft P. ~f. t~
1du. Surnom., & du Prifbnnief de celui de ~'0<M/
fait Nom, QuaKtés
la Partiequi-afait faire l'Emprisonnement,du Domicilepar elle-
~u au lieu.ou.la Pn&n~.Gtuée ennnil.ne peut.ê.u-efait.qu.un&
ÏNSTITUTES
~eulëEcfoue, quoiqu'ily ait plufieurscaufesd'Empnïbnnement:
Ch appelleRECOMMANDATION un Ac~epar lequel on donne
connoulanceaux Geoliers ou aux Convergesd'une autre caufe
d'Emprifonnement que celle pourlaquelle il a été originaire.
ment &it cet Acte doit contenirles mêmesmentions que l'E.
~roue, à peinede nullité il.doit auffiêtre fignifié & copie laif.
fée au Prifonnieren parlant à fa perfonne, de quoi l'Huimerdoit
faire mentiondansfon Procès-verbal, à peine de nullité. Enfin
par les articlesxxiij. & xxiv. du Règlementdu premierSeptem.
bre 1717, il eAfait défenfesauxHuiuiersde rien exiger de ceux
qu'ils arrêtent fous quel prétexte que ce foit ni pareillement
de cettxqu'ils transirentd unePrison à l'autre, à moinsque ces
derniers ne foient détenus pour dettes, & qu'ils ne demandent
eux-mêmesleur traiiflation cette tranHationdoit auffife faire,
'~< lorfqueles Prifonniersont été misdansdes Prifonsempruntées,
&elle doit fe faire inceuamment, fuivantl'Ordonnance.
~°. Quant aux GREFFIERSDESGEOLES,il y a des Devoirs
qui leur font particuliers d'autresqui leur fontcommunsavecles
Geoliers.
Les Devoirsqui leur font particuliers, consent principale-
~.<!f<.t< ment en ce qu'ils ne peuvent être établis que pour des Prifons
Royales &non Seigneuriales qu'ils doivent prononcer lesJu.
ge.mensde condamnationou d'abfolution Se d'élargiuëment
~l~t aux Accufés le mêmejour qu'ilsont été rendus lesmettrehors
des Priions, & l'écrire fur le RegIArede la Geole lorfqu'iln'y
a point d'Appel de la part de la Partie publiquedans les vingt-
quatre heures, & que les fommesadjugéespour Amende, Au-
mône, & Intêrêts civils, ont été confignéesentre leursmains,
& qu'ennn l'Accufé n'eft pas détenu Prisonnier pour d'autres
caufës.
Les Devoirs qui leur fontcommunsavec les Geoliers conH~-
art. 6~ tent en ce qu'ilsdoivent avoir deux Regiftres cottés & paraphés
par le Jugedanstous lesfeuillets l'un, pour lesEcroues,Recom-
mandations, Elargiuëmens, & Décharges, dont lesfeuilletsfe-
F:<7. ront jféparésen deuxcolonnes; l'autre, pour mettre, par fbrme
d'Inventaire, les Papiers, Hardes, & Meublesfervansà la preu-
ve du Procès dont le Prisonnieraura été trouvé faifi qu'ilsdo~
vent faire figner cet Inventairepar l'Accuse ~inonmentionde
r.s. Ion refus qu'ils ne peuvent lamer aucun blanc dansleurs Re-
ni délivrer des Ecroues qu'~ ceux qui feroient actueUe-
f-<M.$t guh'es, ~o
ment
AU DROITCRIMINEL~<~ --=-C~~
tnent Prifonniers ni faire des Ecroues.on DéchargesSur~uHle$
volantes, cahiers ni autrement que fur leurs Régimes: qu'ils
rien prendre des Prisonniers. fous prétexte de ~M. v.~
ne peuvent V.<t~
venue ai les maltraiter& excéder à ceSu~et qu'ils ne peuvent du .R~MMÏ <~
recevoird'autresDroits que ceuxqui 'leur Sonttaxéspar le Juge ~a't.:7i7. v.<
pour les Extraits des EmpriSbnnemens,).Recommandations;,oc.
délivreront qu'ils ne ni re-<
Déchargesqu'ils peuventprendre
cevoiraucunsDroits de Consignation~, encore quils leur fuSënt
volontairementoSerts qu'ils doiventporter au Procureur du
Roi ou des Seigneurs,dans les vingt-quatreheuresau plustard,
la Copiedes Ecrouesoc Recommandation&qui feront taiteSjpoue
Crimes -en&i qu'ils ne peuvent empêcher.-l'ElargiQement. dt~
PrisonnierSousprétexte de fraisde nourriture, &.autresdépen-;
Cesà eux dues.
6~. Quant aux GEOMER.S, indépendammentd~s Devotrsqut
leurfontcommunsavecles.Gre&ersen ce qui concernelaforme
de leursRégimes S~a qualité des Droitsqui.leur fomtattribués,
il y en a plusieursautresqui les regardentpersonnellement,ra-
voir, qu'ils doivent exercer en.perk)nne~&: non-'par aucun com- V. art.

mis qu'ilsdoivent donner à leurs Guichetiers 8c autresPer.


fonnesqu'ils-préposentà la garde des Prifons, des Gages rai- V.<}<
ÏbnnaMesque ces Guichetiersdoivent, ainfique les Geoliers v.<
écrire: qu'ilsne. peuvent permettre à qui que ce V.<?<
ravoirlire .oc
foitla communicationavec les Prifonnierspour Crimes avant
l'Interrogatoire, & mêmeaprès, s'il efl amStordonnépar le Ju-
ne peuvent la permettre en aucun tems aux Prifouniers
qu'ils
détenusau Cachot, ni fouSrirqu'il leur foit donnéaucune Let- V.7.
tre:niBillets qu'ils'doiventvifiterceux-ci au moinsune ~bis.par
& donneravis.au Procureur du Roi de ceux qui font ma- V.~<
~our,
mettre les Prifonniers au Cachot .ni les V.<t8.6'!9.
lades-: qu'Usn~peuvent
en tirer, non plus queleur mettre lesfersauxpieds., que del'au<-
torité du Juge feulement qu'ils ne peuvent prendreni recevoir
aucunsDroits ou Salairesde ces Prifbnniers, encore,qu'ils leurs
~u8entvolontairementoSerts qu'Usne doiventpoint laifïerva- V.t9.
guer les Prifonniers,ni fauffrirque les Hommes.oclesFemmes V.10.
habitentdans la mêmeChambre qu'ils ne peuvent recevoirdes V.<H.
Prifonniersaucuneavance.pourleurNourriture Gîte oc Geo-
doivent donner Quittance de tout ce qui leurfera
lage qu'ils
payé qu'ils doivent fournir aux Prisonnierspour Crime le V.j;.
oc1~Paille bien Suivant l es
Pain, l'Eau conditionnés, «111 Rég~.
LI
ÏNSTITUTES
mens, do~t ils.itèrent rembourferpar les Seigneursou par les
Fermiers, Receveurs, ou Engagées du Domaine qu'ils,nepeu.
v. iventfournirde- la Viande aux Prifbnniersauxjoursqui font dé-
fpenduspar t'Egliie ni SbuS-irqu'on leur en apporte de dehors,.
fice ~eA dansle cas de maladie& par ordonnancedu Médecin
lesPrisonniers.qui.ne font point
ï i
Msne~ventauretbjempêeher
V. i~ au Cachot, de fairevenir de dehorsles Vivres &:autres Provi<
6ons donf~Is'ont befoin t!s ont &ulëm6ntle Droit de les vi.
<
<
~tjef~
encore d'autres Devoirs particuliers,qut leur font pref.
Hy a
< les Artêt& de Reglemens, tels qtie ceux concernantles
crits par
V. <!r<.ï.t.?t9. devoirs dela Religionparrapport à la Me&Ss aux Prieres; l'o~
<
~to..j)!«-jR~i~ 1&rvaeandesFêtésSeDimanchës~le tems del'ouverturedesCham.
~17~
1bres des Prisonniers; la qualité des Pef&nnes~ qui peuvent être
admi&s.à
Ï entrer dansces Châmbi-es,la diAributiondes Aum6..
tnes qui feront.faites auxPrisonniers;.en&il'attentionquedoivent
ï~voMces Geôliers, de donner avis.au ProcureurduRoi ou des.
<
de tous les defbrdres, &:notamment des Juremens&
Seigneurs
< <tes.Exactions~ Violencesqui & commettroiententre les Pri~
&nniers..

CHAPITR Ë X.
De ~M~~to~.

V.7~r~ L'INTERROGATOIRE, pris dansfa Hgnincadbngénérale, e~


<&M/h&:67~< un A6te fait à la découverte de la.
JL~ judiciaire pour parvenir
Vérité, par la Déclaration de celui contre qui on veut la faire
fervir, & dans ce ~ns.ila lieudan&la.Proeéducecivile~comme
dans la criminelle.
Mais 1'Interrogatoir.e pris dans.le ~ensdont nou~entendons
parler ici, e6:un Ac~ede la Procédure criminellepar tequelle
Juge après avoir fait prêter ferment à. l'Accuiédes qui comparoit:
fur le Décret, l'interroge fur les ~its réfultans 'Charges&:
Informations.C'eft celui dont il eAparlédansles Titresdu Code
ou du Diee&eOM~'c/M~M& queles Jurisconsultesappellent
Qu'il e A, à l'égardde l'Accuië,. ce qu dt
V, i!K~f.H. ~~M~R~ parce
Aj~ M. t. </< l'Inrormafionà l'égard des Témoins. r.
ttrro~. Mi/Mf.
& /two~. < .Nousn'en parlerons point ici~ relativementà l'eRetquli peu.
AU DROIT CRIMINEL P~r. K C~. x. ~7..
produiredans le Procès criminel, c'eStce q~Cnou&aurons,lie~.
fous le Titre rivant, en traitant ctela Preuve quipeut
S'examiner nousborneronsquant
de la Confëulon de l'Accu~ nous
réfulter
à marquer les formalitésqui doivent l'accompagner
à créant ces formalitésfontdifférentesde celles fe trouvent:
&'comme qui
établiesdansle Droit Romain, fuivant lequell'Interrogatoire
à l'Audience, fur l'Interpellaiionde l'Aççu-
faifoitpubliquement
fateur.Nous ne pouvons chercher ailleursles véritablesprinci-
les concernent, que dans les Ordonnancesdu Royau-
pes qui dans le Titre XIV. de l'Ordonnancede.
&
me, fingulierement
ou ces formalités fe trouventexactementdétaillées,
~70
Suivantce Titre il paroît que l'Interrogatoire en Matière
n'a feulement été introduit p.arm.inous, pour fa.
criminelle, pas
ciliterla découverte du Crime mais encore pour favoriferl<t
défenfede l'Accusé en lui donnant un Moyen de faire valoir
lesraifonsqui peuvent fervirà le ju~er Moyen d'au.tantplus
lui,que jusqu'alors toute la Procédure criminelle.
précieux pour
s'eainduite à fbnm~û.. j ~A
Maispar la même raison, que l'objet particulier 1 Accufë,do
dansl'Interrogatoire eft de fe juMer & de pallier~bpCrime,
le Juge doit auffide fon côté, apporterdans.cet Ac~enne atten-
tion particulière, pour démêlerla vérité à-traversles nuagesoit
le Coupablechercheà l'envelopper.
Ainfipour y bien procéder, le Juge doit donc après avoir
demandélesfecoursd'en-Haut s'attacherà bien connaîtrela na-
ture du Crime fur lequel il doit interroger, le caractère& tes
ob&rver fa contenance fes fesva-
mœursde l'Accuse ~e~tes,
à dévoilerla
riations, & autres circon~ances qui peuvent fervir
~tuaiionde fon efprit lui fairedes demandesclaires& non cap~
ne fur des faitsrelatifsau Crimequi tait
tieufes l'interrogerque
ic Titre de l'Accusation enfin ne point chercherà lui extorquer
desaveuxpar l'espérancede l'impunité.
Tels fontlesDevoirs générauxqui lui font marqueségalement
toutes lesLoix. Venons preSentement aux Devoirs particu-
par
liers que l'Ordonnancelui preScrit, pour la validité de la Pro-
cédure. 1 -L ).T
consent en heu, a procéder à Hn- V. art. le
CESDEVOIRS premier
inceffamment & au plus tard dans les vingt-q~
terrogatoire
heuresaprès l'Emprisonnementde l'Accufé & lorfquele Juge
dans les heures Accule peut
négliged'y procéder vingt-quatre L1 ü
Liij
M~ ÏN~TITUTES
présenterRequête au plus ancien des Officiersdu mêmeSiège
pour demanderà être interroge.
2/\ A ne procéderà cet Interrogatoire, que dans le Lieuott (e-
tient la JuSUee c'eSt-à-diredans la Chambredu Confeil ou de
V, la-Geole il faut cependantexcepterle casde la maladie, ou au.
tre~égitime empêchement de FAccufë & celui dur~agrant-délit;
au premiercas, le Juge eft obligé de ? tranfporterauprèsde lui
recevoir fes Réponfës Se au.fëcond, l'Ordonnancelui per.
pour lieu fera
V.~H.~ met de faire l'Interrogatoirje dans le premier qui trouvé
commode.
de.
V.4~ 3°. A n'y procéderqu'en Perfonne & non par.ie mimStere
~n GrefHër,lequel ne peut interroger en aucuncas à-peinede
nullité: cependanten cas d'abfence, récusation,ou autre légiti-
me empêchementdu Juge il y peut être procédé par le plus-
ancien Omcier du Siège.
v. A
4". prendre le ferment de l'Aceufë &- comme c eit ce 1er.
ment qui donne là force à fes Réponfes le Juge en doit faire
mentiondansl'Intecrogatoire~.à peine de nullité.
V.~f' A faire rinterrogatoire. en Langue Françoise &:~1rAceu~
<
fë ~entendpas. cette Langue nommer un Interprète pour lui
les qui l'uiferont faits & au Juge le?
expliquer Interrogatoires
de l'Accufë; faire Ggner le tout à cet Interprète aintt
Réponfes
l'Accufe, finon. f aire mention de &n refus.
qu'à
6°. A.intercoger.l'Accusefeul, &:s'ily en a plusieurs,les m"
fans fouKrif qu'ils foient aiMés de perfotf
terroger Séparément )
lé l'Ordonnance ne permetpas mêmel'àP
V.6.. Séance d'un
ne autre que Grever
V.8~ Confëil, ce n'èfï après l'Interrogatoire, & dans
les Càs fuivans.;ravoir, cour Crimes de Péculat, Co/!CM~
Co/n~oK~c~ en
.i?dyï~<?~~M<& & au-
~<ïMccoM.<& Fà/M6~ y~~M/! P~~
tres Crimes où il s~àgiroitdel'état dës~c/j. Dans tous ces
Cas le Juge peut permettre aux Accufes, la Matière le re-
de conférer avecleurs Confeils ouleurs Commis, il peut-
quiert, ne fônt
aum, toutesles fois qu'il s'agit de Crimes qui pas capi-~
aux Accufés de conférer, après leur Interro-
taux permettre
gatoire avec qui bon leur femblera. lesHar~
A
7~: représenter à l'Accufë, lors de rinterrogatoire,
&:Pièces fervir à la preuve de foi?
des Meubles qui peuvent
del~
Crime; lui faire parapher les Pièces,. Sinonfaire mention
caufe de fon refus; faireau~Ementionde la RéponSëde cet Ac"
t

AU DROIT CRIMINEL.~T. ~<


eft tenu de faire furle champ, relativement à ces Pie-
~ufé qu'il fi
fans qu'il puiue lui en être donné autre communication
ces, de lui V.~<
ce n'eu: dans les Cas ci-deffus où l'Ordonnance permet
donner un Confeil & après l'Interrogatoire achevé..
go. A ne faire aucune rature ni interligne dans l'InterrogatO!-
& au cas que l'Accusé veuille faire quelque changement dans
ys.
e n faire mention à la fuite de cet Interrogatoire.
fes Réponfes
A interroger l'Accufë, tant fur les faits portés par l'Infor- V. -w.
q°. adminiftrés les Parties
tnation, qu'autres qui lui feront par publi-
& civiles, auxquelles l'Ordonnance permet de donner des.
nues
Mémoiresa cet effet.
io". A demander à l'Accuse s'il veut~~ Droit par les Char. V.Ot
&: Informations, c'eft-à-dire s'en rapporter à la Déposition
ges
desTémoins, & au cas qu'il y consente, & que la Partie civile
de fon côté, confente à prendre Droit par l'Interrogatoire, dont
la communication ne peut lui être réfutée dans aucun cas, non V.8.
la Partie qui el!e doit être faite inceffam- V.7<
plus qu'a publique à
le leur fi le Crime n'eA point capital, de
ment Juge permettra,
donnerleurs Requêtesrespectives dans un certain délai, après le-
il au du Procès, encore que les
quel pourra procéder Jugement fournies..
ni les réponfes n'auroient point été
Requêtes
n. A faire lecture de l'Interrogatoire à l'Accufé à la fin de v.
le lui faire figner, cotter, &: parapher en toutes
chaquefeance,
fespages après que le Juge l'a ngné..
n°. A réitérer les.Interrogatoires, la Matiere le requiert, V. art. i~.
& néanmoins à les rédiger chaque fois dansles cahiers réparés
ees InMrfogatoires doivent être répétés, fur-tout à chaque nou-
TellesPlaintes ou Informations qui fë font contre l'Accufë.
des Prifonniers.pour
rt°. Ennn à ne rien prendre ni recevoir
faut à.fe faiM payer, de.leurDroit par la Par-*
leur Interrogatoire;
tie civile, s'il y en a.
II y a encore plusieursautres Interrogatoires, dont il eft parier
tant fous ce Titre de l'Ordonnance que fous les fuivans ra-
voir, i". les Commiuaires du Châtelet peuvent faire, V~~t~
ceux~que aux 1
fubir la premiere fois, aux Accufés en
plis Flagrant-délit,
font accufés leurs Maîtres &: à ceux con-
Domeftiques-qui par
tre lefquelsil y a un Décret d'Ajournement perfonnel feulement::
2°. celuiqui fe fait dans.le-temsde la Confrontation, lorfque IAc-
cuférequiert le lesïémoinsfur certaines circonP.
Juge d'interroger
Mnc~ds Is'ursDe'pofitions, qui peuvent juftinM fon mnQcent-
170 INSTITUTES
ce3". ceux que l'on fait fubir à l'Accufé lors de la Torture
fait fubir à des Curateurs ou Syndics, lorfqueles
4".ceux qu'on
Accufésne Sontpas en état de répondrepar eux-mêmes, tels que
les Sourds & Muets de naiffance les Communautés, les Morts
aux Cadavresdefquelson fait le Procès ~°. enfin, les Interro.
fait fubir, tant à l'Accufé qu'aux Curateurs, Syn.
gatoiresqu'on a vant le définitif.
dics & Interprètes, immédiatement Jugement
Ces derniersInterrogatoiresdifferentprincipalementdesautres
en trois chofes ï°. en ce qu'ils doivent fe faire en nréSëncede
tous lesJuges qui animentau Jugement, au lieu que les premiers
fe font feulementpar le Juge qui fait l'Instruction 2.°.en ce que
ces derniers Interrogatoires, doit être fur la
l'AccuSe pendant derrièrele
V..M.~ Sellette & les Curateurs, Syndics, & Interprètes
les Conclufions du Minière public tendentà
Barreau lorfque
au lieu dansles premiers l'AccuSe doit être
peine aNictive que
feulementdebout, tête nuë en préfencedu Juge qui l'interroge.
Il faut cependantobferverà cet égard,-que quoique les Conclu.
6ons du Minifterepublic ne tendent point à peine amictive,
l'Accuféne doit pasmoinsfubirce dernierInterrogatoire, toutes
les foisque le Procès a été d'ailleursréglé à l'Extraotdinaire,&
ihAruitpar recollement& confrontation la vérité il ne doit
en ce dernier Cas, le fubir fur la Sellette, maisfeulement
point,
derrière le Barreau fuivant la Déclaration du 13 Avril 1703
une autre fe trouve entre ces derniers Inter.
3°. dinérence, qui
& ceux raits immédiatement après le Décret ceit
rosatoires,
font des Pièces fecrettes du Procès criminel, au lieuqueles
qu~ls la Partie comme
être communiqués à civile,
premierspeuvent
nous l'avons vû ci-devant.
Il y a encore cela de remarquable,par rapport aux interroga-
fur la Sellette & derrière le Barreau qu'ils doivent avoir
toires
fuivant l'Ordonnance, non-feulement e n premièreInitance,
lieu,
V.t maisencorefur l'Appel, lorfquele Jugementporte condamnation le
à de la de M.
peine aiRictive,ou qu'il y a Appel MM! cesActes
part
beau-
Procureur Général. Et de plus, comme peuvent
fervir à la Défenfe de l'Accufé, l'Ordonnatice veut, que
V.<M.MJ coup foient
ont été fubis en première Inflance ils envoyés
lorfqu'ils
dans lesCours avec les autres Piècesdu Procès. la
A l'égard des Interrogatoiresqui fe font dans le tems de
& de la comme auSH ceux qui fe font
Confrontation Torture
contre les Sourds oc Muets, les L<otn-
dans les Procès criminels
AU DROIT CRIMINEL, ~~y. C~. xr. :7'
munautés, le Cadavre ou la Mémoiredu Défunt; commeils exi-
des formalitésparticulieres,& qu'ilsfont la Matierededi~îë-
gent
rensTitres de l'Ordonnance,nousnous refervonsd'en parler ie*
fuivantl'ordre qui nouseAtracé par cette Loi.
parement,

CHAPITRE XI.
Des Reco~M~ 6* CoM/ro~MKo/M.

/~UoiQUE ces deux Ades foient dînèrent par leur forme) V.7'/<.)~0/
doivent être rédiges dans des Cayers réparés 1
~e/)/</cj67o~
&: qu'ils
l'Ordonnance les a néanmoins réunis fous le même Titre, parce
fe prononcent par le même Jugement, & qu'ily a plufieurs
qu'ils
di~porttionsqui les concernent également..
C'eft auffi à l'exemple de cette Loi, que nous croyons devoir
les raffembler dans ce Chapitre & les placer immédiatement
l'Interrogatoire fur le Vu duquel le Jugement qui les or-
~près
donne eft ordinairement prononce.

Le RECOLLEMENT,n'eA autre cho& que la Répétition que


le Juge fait au Témoin de fa Dépo~tion, pour ravoir s'il y per-
Sfte, & s'il n'a rien à y augmenter ou diminuer il en eA parlé
dans la Loi 19. Co~ de 7~/?~. Il a lieu principalement dansdeux
Cas; ou lorsque la Déposition a été reçue par un Curé à la fuite
d'un Monitoire, comme nous l'avons vu ci-devant, ou bien lorj~
dernier
que le Procès a été réglé à l'Extraordinaire & c'eA ce
quief): connu proprement fous le nom de RECOLLEMENT,.
fautre fous celui de RÉPÉTITION.
Le RÈGLEMENTà 1.'Extraordinaire en vertu duquel ~ëfait
le Recollement, ~ëprononce par un Jugement particulier fur le
Vû des Charges, Informations, & fur l'Interrogatoire de l'Ac-
cufé il peut avoir lieu en trois Cas; 1°. lorfque le Crime eft de
aature à mériter Peine amicrive ou infamante & .que la Dépo- V. r.
fitiondu Témoinfait charge confidérablecontre l'Accuse .1°.lorf-
les que le Crime quoique léger de fa
qu'il paroît par Charges,
nature, ~ëtrouve accompagné de certaines circonfiances exfrë-
-mementaggravantes 3°. enfin, toutes les fois que l'Accufation.
eft pourfuivie à la Requête du Miniflere public feulement.
le d'ordonner le Règlement à l'Ex.trao$'.
Lorfque Juge néglige
i~i INSTITUTES
V. dinaire dans tous ces Cas, l'Ordonnance veut qu'il y foit Supplée
ies autres Juges lors de la Vifite du Procès.
par
1/EFFET ordinaire du Recollement, eft d'auùrer la preuve
récite de la Dépofition du Témoin oüi dans l'Information,
qui
<'eft par cette raisonqu'il eft permis aux Témoins, lors du Re-
V.~<. ou diminuer à leurs Déportions & que de.
collement, d'ajouter
ce Recollement ils ne peuvent les rétracter~, ni même les
puis
V.t!. dans des circoriflances efïendelles, fans s'expofer à être
changer
punis comme Fauffaires. la r~,
II fuit de-là qu'on ne devroit avoir aucun égard a Dépo~
fition d'un Témoin qui n'auroit pas été recollé; c'eft auffi ce que
V.4-! l'Ordonnance donne à entendre en ne difpenfant pas même de
cette formalité, les Témoinsqui auroient été oüis-pardevant un
des Conseillers de la Cour, comme ils l'étoient avant cette Loi,
.V.<10< il a un Cas, fuivant cette même Loi, où la Dé.
Cependant y
du Témoin non recollé .peut fervir ravoir lo~
pofition
tend à la Décharge de l'Accufë.
qu'elle
Il y a même des Cas où le Recollement feul ne fumt pas pour
former une Preuve juridique, & qu'il faut encorepour cela qu'il
y. ~<s~ foit fuivi de la Confrontation c'eft toutes les rois que par leju.
il eft dit les Témoins feront ~eo/~ & confrontés;
gement que la
l'Ordonnance excepte feulement le Témoin décédé pendant
Contumace de l'Accufë, &: depuis fon Recollement.
Heft vrai que dans ce dernier Cas, elle veut qu'il y foit fupplee
fait de la Dépofition de ce
par une Confrontation -littérale, qui fë Cette Lon.
à
témoin l'Accufë. comme nous le verrons ci.apres.
frontation littérale a pareillement lieu dans le Cas où le Témoin
bien
eft mort civilement pendant la Contumace de l'Aecute, ou
ce Témoin eu de paroître par l'effet de quel.
lorfque empêché
Caufë arrivée pendant cette même Contumace,
que majeure d'un
tel-lequ'une Abfence néceSaire, occauonnée par 1 exécution
condamnation aux Galères ou au BanniM'
Jugement qui porte
ment à terns.. ,<
il la Confrontation littérale n'aa
Cependant faut remarquer que
lieu dans ces deux derniers Cas, que lorfque les Témoins abfens
ont été recollés avant leur abfence ou mort
ou morts civilement,
les Cas où elle eft elle ie
civile & que dans employée, produit
dont il fera parlé ci-
c~me effet que la Confrontation verbale,
tellement l'Accufé ne peut en éluder la force que par
après, que
des Reproches qui foient juftinées par Ecrit par Pièces. Au AI1
DU DROIT CRIMINEL.T~y. C~. 17J
comme il arriver les Témoins re~
AureAe peut que parmi
ait foient inconnus à l'Accufé & qui
M~és il Ven plufieursqui a
rien faue Charge contre lui l'Ordonnance
~e déponent qui _&:
à la du fur ce point,
cru devoir s'en rapporter prudence Juge
les Té-
dans les ordonnent que
c'e<tpour cela que Jugemens qui
be- V.~f.
elle d'ajoûter la Claufe, c~
moins feront recollés permet
~CO~O/ r. l Rè-
vertu du
Nous avons dit que le Recollement & faifoiten
à l'extraordinaire il ne peut même y être procédé, ri-
glement n'ait été ordonné par un Jugement, V<}.
vant l'Ordonnance, qu'il
il a des Cas où il peut avoir lieu avant qu'il foit
Cependant y fur la des Par-
ordonné par un Jugement, & fimple Requête
ou civiles fçavoir ~°. dans le Cas du Duel,
ties publiques
l'article de l'Edit des Duels~u mois d Août 1679
fuivam xxvj.
:<' A l'égard des Témoins âgés, malades, valétudinaires .prêts V. Mc'a< j
enfin dans tous les Cas d ~/r-
à fairevoyage 3°. généralement
Mais toutes ces exceptions ne doivent avoir lieu,
1'InAruaion Cefait vis-à. vis
fuivantl'Ordonnance, que lorfque
Accuse & non point contre im Accufé contumax
d'un préfent ne
dans ce dernier Cas la répétition du Témoin
elle veut que ainfi
lieu de Confrontation, qu'après quil auraete
puiffe tenir
adonné par le Jugement de défaut & contumace.
le Recollement a cela de particulier qu'il ne peut V.6.
Au reAe
encore ait été fait pendant la Contumace de
êtreréitéré qu'il ou
le Procès ait été induit en différens tems
l'Accusé ou que le
mêmequ'il y ait Accufés il faut feulement excepter
plufieurs Procédure à eau.
Casouïe Juge feroit obligé de recommencer la
fe de quelque nullité. o~~t.
concernent le Recolle.
TELSfont les Principes généraux qui
ment. Voyons préfentement quelle en eft la Procédure. la Par-
ENSUITEdu Jugement qui regle à l'extraordinaire la
dans un délai compétant fuivant
tie civile doit faire affigner
la
di~ancedes Lie~x & la qualité des Perfonnes & de Matiere v.~i.
ont été oüis dans les Informations, & autres qui
lesTémoins qui
oüis de nouveau & ceux-ci font tenus de compa-
peuvent être le premier V.t<
roîtrefur cette à d'Amende pour
Affignation. peine de contumace h la
en Cas
défaut, & de contrainte par corps 1 Acculé
Partie civile néglige de faire donner cette Anignation
une Requête fur laquelleil
peut l'y faire obliger, en préfeniant au Re-
~btie~ une Sentence qui ordonnera qu'il fera p~cede
Mm
I\,f
INSTITUTES

collement & à la Confrontation, à la diligencedu Procureurdu


Roi, & aux fraisde laPartie civile, dont il luiferadélivré Exécu.
V."M.~ o toire. Les Témoinsétant comparus, le Juge les recolleraféparé.
ment de cette manière il leurferaprêter ferment; il leurfera!ec.
ture de leursDéportions, aprèsquoi il les interpellerade decJa.
rer s'ilsveulenty ajoûter ou diminuer s'ilsdéclarentqu'il y per.
Ment, il en fera mention & pareillementil doit écrirece qu'ils
voudront ajoûter ou diminuer & après en avoir fait leciure, il
leur ferafigner& parapherle Recollementdanstoutesfespages,
il le ignora lui-mêmeavec eux & enfin s'il fe trouve quelques
Témoins qui ne veuillentou pui1fentfigner il ferafait mention
de leursrefus.
Le Recollement desTémoins étant fait ain~, dans un cahier
féparé des autres Procédures le Juge fait venir l'Accufëpour
procéder à la Confrontation qu'ilfait rédigerauffidans un autre
cahier féparé.

LA CONFRONTATION, appellee en certainslieux ~cM~M~'M


ou ~CM/TS/MM~ eft un Acrepar lequelle Juge préfente à l'Accute
les Témoins, pour que ceux-cilui foûtiennenten ~c ce qu'ils
ont dit contre lui dans leur Dépofition &:Recollement, qu'ils
voyent fi c'eftle mêmedont ils ont entendu parler & pourque
~'Accufëde fon côté déclarece qu'il peut avoir à dire contreces
Témoinsou contrelesfaits-contenusdans leursDépofitions,dont
on luifait lecture..
Elle eft ce qu'on appelle en Droit, .PK&&m~/~?M~ &
e'eft par elle que fe forme fuivant les Auteurs la conteflation
en caufe ce qui l'a toûjours fait regarder commeun Adeeffen-
tiel de la Procédurecriminelle.
V. ~/M!<f, (M. AYRAUTdit qu'elle a été pratiquéedanstouslestems, foità
jM~f.f. Rome ou ailleurs fon voit en effet par un Edit de LouisXII.
V. cap. Qualiter
<MHt/o,§.f/<«
de l'an 14~ que l'ufage en efr fort ancienparmi nous & l'on
igitur.. EXTRAde ne peut applaudir au fentimentde Jules Clares, qui prétendla
~fM~'
V. 7u/. Clar. M.
faire regarder commeun remèdeextraordinaire en ce que, dit-
t~ il, elle a moinspour objet la défenfe que la convictionde l'Ac*
cufé il faut convenirau contraire,.avec nos AuteursFrançois
que la Confrontationefi le moyen le plus fimple & le plus
pour tirer la vérité pour ou contre l'Accufë, à qui l'on a toûjours,
fournir alorsfes reproches, de Droit fur les
permis de prendre
des Témoins de les faire le Juge fut
Repolies, mteMogerpar
AU DROIT CRIMINEL,~r. C~ i~
les circonstancesde leurs Dépontions qui peuvent fervir à jufti.
fier fon innocencf de manière qu'on ne peut douter que l'omit
~on de cet Ade ne doive entraîner néceflairement la nullité du
Procès criminel.
Cependant, cette Maxime n'e~ point fans exception, s'il y &
des Cas où la Confrontation ed abfolument indifpenfable com-
me lorfque les Témoins ont déclaré par leurs Déportions qu'ils
ne connoiSbient point l'Accufé de nom mais (eulementde vue
à fes habits, ou bien lorfque leurs Dépositions fait charge con-
fidérablecontre cet Accufé, & qu'il s'agit de Crime qui eA de
nature à mériter peine amicrive ou enfin lorfque le même Juge-
ment qui ordonne le Recollement, ordonne aum la Confronta-
tion il eS certain qu'il y en a auffi plufieurs autres où cette Con-
frontationpeut devenir inutile, comme lorfque la Dépofition ne
charge point, ou que cette Déposition qui raiibit charge lors
de l'Information a été rétractée lors du Recollement, ou enfin
lorsquele Témoin déclare expreffément au Juge qu'il ne connaît
pointl'Accufé il y en a même où il y auroit du danger d'em-
ployer cette Voie comme lorfqu'il s'agiroit d'oppofer un Té-
moin foible vis-à-vis d'un Accusé puinant tels qu'un Efclave
vis- à-vis de fon Maître un Enfant vis-à-vis de ~bnPère un
Sujecvis-à-vis de fon Seigneur & autres Cas Semblablesoù la
crainte& le respect que la présence des Accusesdoit infpirer na-
turellement aux Témoins pourroit les porter à chanceler &
mêmeà reiracrer entierement leurs Dépoutions c'e~t par toutes
cesraifons, (ansdoute, que l'Ordonnance a cru devoir, comme
nousl'avons dit, s'en rapporter à cet égard à la prudence des
Juges, à qui elle permet non-feulement d'inférerdans leur Juge-
ment la Clause befoing/?co/~o/M~ mais encore d'ordonner
lorsde la vifite du Procès la Confrontation qu'ils jugeront né-
ceffaire, & qui n'aura point été ordonnée par le Juge prépose à
Hntirucfion.
La Confrontation ne <e fait pas <eulement de l'Accufë aux V.t'
Témoins, mais encore de l'Accufé à d'autres Accufés; & celle-
ci que les Criminalifles diftinguent par le nom d'~o/!M~o/ eft
aiTujettieaux mêmes formalités par l'Ordonnance. Mais on ne
peut confronter lesTémoins aux Témoins, ce feroit ôter à l'Ac-
cufé le moyen de fe jun:iner, en empêchant les contradictionsott
Ceux-cipourroient tomber dans leurs Dépendons, étant enten-
dus feparément l'exemple de ces Vieillards Impofleurs dont il
Mmij~
M'V ï N S T 1 T U T Ë S
eA parlé dans la Sainte Ecriture, rait a~ez &ntir la nécedté de
cette dernière précaution.
Parmi les Formalités,qui concernent la Confrontation, il yen
a qui lui font communes avec le Recollement, d'autres qui lui
font particulières.
LES FORMALITÉSqui lui font communes avec le Recolle-
ment font 1°. qu'elle doit être faite dans un cahier féparé des
autres Procédures 1°. que les Témoins y doivent être entendus
doit être précédée du ferment & de la
Séparément: 3". qu'elle
leciure de laDépo&ion du Témoin 4°. qu'elle doit être para-
& dans toutes les pages qu'elle ne peut avoir
phée ugnée
lieu que lorsqu'il s'agit de Crime méritant peine aSIiettve, & que
la Dépontion du Témoin fait charge l'on a même observé que
dans ce dernier Cas, le Juge pouvoit l'ordonner après l'IhAruc-
tion achevée,.&: lors de. la visite du Procès.
LEsFoRMALiTÉsqui lui font particulieresconMent, i~.ence'
Recollement
qu'elle ne peut être:faite q.u'àla fuitedu qu'elle
T~i~ doit être faite dans un cahier réparé de celui du Recollement ~°.
le tems de cette :Controntation I'Accu<édoit être
que pendant
en Prifon s'il a été décrété originairement de Prife-de-corps &
V. <~i 1~ doit être faitmentiondansia Procédure; l'Ordonnance ex-
qu'il en
cepte j[eulemen~leCas, oiile&Cours.l'ordoNneroientautrement
ne jugeant les Appellations 4°. qu'avant la lecture de la DépoC-
T.~< tion du Témoin, le Juge doit interpeller, l'Accusé & le Témoin
de déclarep s'ils ~connoiaent qu'il ne doit d'abord,faire
ledure à l'Accusé que des premiers artic!es.de la Dépofition~ui
V~6. concernent le nom, l'âge & la qualité du. Témoin &:entité
defournir fur le champ les Reproches.qu'il p eut avoir
l'interpeller
contre le Témoin en-l'avertiCant qu'il.n'y~~era plus reçu après
auraentendu-lecture de ~6°. qu'il doit-être fait
'1.6.
qu'il la Dép-oution
tant de de-cerAvertiHement~ dans
tneMion, l'interpellation que
la rédaBion de cet Acte 7°. que fi l'Accufé fournit des Repro-
le doit le-Témoin de déclarer ce~ qu'il aà
ches, Juge interpellée
fur la vérité de ces 8. qu'il doit au~i faire
répandre Reproches
mention ,'tant des Reproches que l'Accusé aura tournis, que des
V.i~. du Témoin,a cet IfAceufé déclare ne
Réponfes égard 9". que 6
vouloir fournir de Reproches, le Juge tera pareillement mention
Y.iS.
de cette déclaration io". après que l'Accufé aura fourni les Re-
ou déclaré n'en veut fournir, le Juge lui iera'
proches, qu'il point
ledure de la Dépo&iQn.&Ldu.Recollementdu. Témoin,e~.il 1
AU DROIT CRIMINEL..P~r. Chap.y/. 277'
enfuitede déclarer fi ces Déportions contiennentvé- v.i~;
terpellera
il en mêmetems le Témoinde déclarerfi c'en:
rite interpellera
de l'Accufédontil a entendu parler dans fes Dépendons 1t~ V' M~"<<&-
fera mention, tant des Réponds de FAceuSë,que de celles
ou'il le fil'Ac-
du Témoin à cet égard' 12°.qu'il interpellera Témoin,
cuféle requiert, de reconnoîtreles contrariétés& autrescirconf-
tancesde fa Déposition, quipeuventêtre favorableà cet Accufér
feraauffimention de ces Remarques, Interpellations
H°. qu'il
des ReconnoiSIances & Réponds qui ferontfaitespar le Té-
moinà ce &jet 4°. qu'en~naprès que l'Accu~aura entendula
Ie6~urede la Dépontion il ne pourra plus être reçu à fournir V. art.
des Reproches contre le Témoin à moins que ces Reproches
ne Ment ja~inés par Pièces.
Nous verrons au relie en traitant de ta Preuve fg/K/Mo~
le, en quoi peuvent confifterce&Reproches nous observerons
feulementen panant,. que parmilesReprochesvalablesen cette
Matiere l'Ordonnanceadmet fous ce même Titre, celui que
l'Accuféfourniroitcontre un Témoin qui depuis l'Information V. <<M. H~-
auroitdonné des Déclarations par écrit contrairesà fa Dépon-
tion non-Ïëulementelle veut que ces Déclarationsfoientrejet-
téesdu Procès comme nulles, mais quele Témoinqui les aura-
& laPartie qui lesaura produites, foientcondamnés cha-
faites,
cunen 400 liv.d'amende, & mêmeà plusgTa.nde peines'ily a lieu.

CHAP f T RE XI I.
Des D~MPy < CbTZfM~C~
Je la Procédurer fë tait contre- V.T~
T~T Ou s venons de parler qui /'O~Mn.<i6yo~
nous allons voir
1~ I'Aceufépréfent- qui a fatisfait au Décret;
celle concernant l'Accufé <f,.qui s'eft misen'
présentement
reRjsd'exécuter-le Décret, ou qui aprè~Fav~r exécutera pri&i
la fuite. m 7.
Cette Procédure, dortt I! eft parleibusIesTitres~~M!M~' V.~C~f.9~.
du n.a comme nous'I'avons M.6'/<
reis, du Code & Digère, lieu, dit,. ~8.M.!y.. ·
que dans le cas;du.Décret réel; & elle peut étre'employée,
vant l'Ordonnance dans les Cas divans.°. contre ~'Accute'
n'a être arrêté en vertu du Décret 2°. contre l'Accuie
qui pu
é~ s'eft évadé des Pri&ns.: 3°. contra.
Tui~pre~avoir arrêté,
i7S ÎNS TITUTES
l'Accuse qui a brifé les Priions 4°. contre l'Accufé, qui ayant
été élargi à Caution après fon Interrogatoire, ne fe repréfente
pas pour fubiria Confrontation 5 enMn, contre l'Accuse, qui
ayant pour Prifon la Suite du Confeil, ou du Grand Confeil., ou
bien le Lieu de la Juridiction où s'inflruit fon Procès, ou même les
Chemins de celle où il auroit été renvoyé, ne ~ereprésente pas
au tems marqué par le Jugement.
Nous aurons lieu de parler de'toutes ces différentes Inilruc-
tions dans les trois Paragraphes fuivans, où nous traiterons des
Procédures particulieres qui fe font contre les Accufés qui ne fa-
tisfont point au Decret, ou qui, après y avoir fansrait, viennent
à s'évader, ou enfin qui viennent à fe repréfenter après le Juge"
ment dé Contumace. Ceft en parcourant tous ces différensOb'
jets, que nous aurons lieu dedire un mot des Procéduresqui con-
cernent les Lettres de Réhabilitcuion& celles d'?e/- à <~o~.
§. I.
/?~ ~OC~/X~ CM/~/~CCM/?qui nefatisfait point <!M
D~e/

y. ~.17.1' LE PREMIERAde de Procédure, qui fe fait contre l'Accu~


qui n'a pû être arrêté en vertu duDecret, eA la PERQUISITION
DE SA PERSONNE.
Cette Perquintion .doit être comratée par un P R o C És
VERBAL qui fë fait en préfence des Voifins s'ils veulent y
V. i. affifier finon, mention fera faite de leur Refus; & elle doit
être faite & la Copie du Procès-verbal laiffée au domicile de
v.p. l'Accufé ou au heu de fa réfidence, s'il en a une dans le lieu où
s'induit le Procès & lorfque l'Accufé n'a ni domicile ni réft-
dence au lieu de la" Juridiction, il fu~it, fuivant l'Ordonnancet
d'afficher la copie du Décret à la Porte de l'Auditoire ma's depuis
ce tems-là il eâ intervenu une Déclaration au mois de Décem-
bre :68o, enregiMféeen la Cour le 10 Janvier i 681, qui a ap-
porté quelque changement à cet égard. Suivant cette derniere
Loi il faut distinguer trois Cas, par rapport à la Perquifition de
l'Accufë contumax & à la Significationqui doit lui être rairedu
Procès verbal t°. Lorsqu'il a rende dans l'étendue de lajurif-
~idion où le Crime a été commis; 1°. lorfque cet Accusé n'a
réfidé dans l'étendue de cette Juritdiction 3°. enfin, lorf-
point la
cet Accufé n'a aucun domicile connu. Au Premier Cas,
Gué
én-evalablement faite, & la Copie du Pfocès-
Pefquifmon peut
AU DROIT CRIMINEL. /~?'. F: C~ ~77
dans la Maifon où l'Accufé réudoit lors de fon Cri-
verballaiffée
Soit befoin de la faire en fon domicile ordinaire,
me Sans qu'il
néanmoinsque cette Perquisitionait été faite dans les
pourvu du le Crime a été commis. Au SecondCas,
trois mois jour que
l'Accuse n'a point réfidé dans retendue de la Juridiction, il

~mt d'afficher la Copie du Décret à la Porte de l'Audifoife
à la dnpontionde l'Ordonnance, fans qu'il foit
conformément
de faireaucune Perquifition au lieu oùdemeuroitl'Ac-
néceuaire
avant eût commis le Crime; mais il faut encore pour
cufé qu'il
la ait été faite danslestroismois du }ouf
cela que Perquifition faite au
!e Crime a été commis, autrement elle doit être
que
domicileordinaire de l'AccuSë. Ennn, dans le Troifieme Cas,
l'Accufé n'a point de domicile connu, il
c'e~i-à-dire, lorsque
fuffitd 'afficher la Copie du Décret à la Porte de l'Auditoireen
tems la ait été faite, foit avant, foitdepuis
quel que Perquisition
k: troismois échus, à compter du jour du Crime commis.

LE SECONDAde de Procédure, qui Serait à la fuiteduPro-


cès-verbalde Perquifition c'eû la SAISIE&;ANNOTATION des
Biensde l'AccuSë, tant Meublesqu'Immeubles.Cette SaisieSe
fait avec les mêmesformalitésque celle marquéepar l'Ordon- V.4i
nancecivilefousleTitre desSequefl.6' CoM~ Elle doit, com- v.
mecelle-ci, être accompagnéede 1'étabMementd'nnGardien,
à la réferve néanmoinsque ce G-ardienne peut être pris parna v.~<

lesParens ou DomeStiquesdes Fermiers& Receveurs des Do.


mainesde S. M. ou des Seigneurs.
Il y a encore un autre ÀRe de Procédure, qui Sepeut faire
dansle mêmetems que la Saifie c'eft l~M qui
a lieu dans l'AccuSationdes Crimes capitaux, & lorSquon croit
trouverdans la Maifon de t'AccuSe quelque effet qui puiHcScr~
vir à la convictionde fon Crime. On obtient pour cet effetune
Ordonnancedu Juge, en vertu de laquelle le Juge ou le Corn-
miSIaire fe transportedans la MaiSbn,& dreSIefon Proces-verbat
de Scellés, fait dès-lorsPartie du Procès en.
d'Appofition qui
minel.

UNTROISIEME ABe de Procédure, qui e~ marquepar Or~


D'ASSIGNATION Cet V. ~< 7'-
donnance, c'e~ i'ExpLOiT ~M~.
aux termesde kDéciatatioh d$ t6So,. être ûgnl~
Exploitdoit,
2. IN S T ITUTE S
-de la mêmemanière que le Procès-verbal de PerqmMon, dont
Heft parlé ci-deflus. Elle ajoute feulement qu'outre le Délai de
il fera encore donné celui d'un jour pour chaque dix
Quinzaine,
lieues de diftance qui fe trouvera du domicile de l'Accufë ju<-
lieu de la JurHUicHon où il fera aiHgne. Au refte il faut
.qu'au dans ceux des autres Ex-
obferver, .que dans'ce Délai, comme
ks 1'Auignation eft donnée, non plus que
y.s< ploits, jours auxquels
ceux où le Délai échu, ny font jamais compris.
LEQUATRIEME Ade de Procédure,eu l'ExPLOiTd'A~gna.
ï:on Cri public, qui fe donne après l'expirationdes Délaisde
celui de quinzaine le Délai de ce fecondExploit n'eA que de
~uitame. Par Cri public, l'on entend celui qui fe fait à fon de
tant fur lesPlaces publiques & principauxCarrefours
Trompette
de !a Ville ~u'à laPorte delaj.uri~iciion,& mêmedevantle do.
y. 9<

micile .ou lieu de réMence de l'Accufé, s'il en a une & s'il n'en
a point, le Procès-verbal doit être aSché à la Porte de i Audi-
A
toire. Paris, cette Aliénation fe donne par un Juré-Crieur
.ordinairedu Roi, aiRttéde fonTrompette ou Tambour, & de
deux Records.
LE CINQUIEMEAcrede Procédure, qui a lieu après Fexpi.
y.t. ration des Délais de ces deux Exploits, c'ed la REMISEquien
doit être faite, ainfi que des autres Pièces de la Procédure, au
des Gensdu Roi, pour qu'ils donnentleursConclufions
Parquet
préparatoiresà cet égard.
LE SIXIEMEA~e, C'eitle JUGEMENT PRÉPARATOIRE que
rend fur ces Conclufions il ordonne que les
y. le Juge par lequel
Témoins ferontrecollésen leursDéportions, & que le Recolle-
ment~<M<<: Confrontation.
LE SEPTIEME ea: le RECOLLEMENT, qui fait par un Procès:
.&:de la même mamcre que celui dont nous avons parlé
y. !<< verbal,
ci-devant.
HUITIEME eft la NOUVELLE R EMISE, qui doit être faite
LE
des Gensdu Roi, qu'ils donnent leurs
y. du Procès..auParquet pour
Conclufions~~MM~-f.
LE NEUVIEME eft le JUGEMENT DEFINITIF, qui intervient
fur
AU DROIT CRIMINEL./~r. C~ l~Ï
fur ces Conclufions.Par ce Jugement, le Juge doit déclarer la V.f~
Contumacebien in&ruite, s'il la trouve telle; & pour le profit,
contre l'Accusedes Condamnationscorporellesou
prononcer
telles que SonCrime peut mériter & lorsque ces
pécuniaires tendent à
Condamnations peinesamictives.,il doitdéclarer, par
le mêmeJugement, lamanièredont cesCondamnationsdoivent
être exécutées ravoir, fi la Condamnationtend à Mort natu-
retle, il ordonneraqu'elle foitexécutée par Effigie, c'eSr-à-dire,
un Tableau qui fera attaché à la Potence ou à l'Echanaut
par
dreHefurlaPlace publique & qui représenteraleGenre deMort
l'Accufé doit ibunrir & s'il s'agit d'uneCondamnation aux V.~<«<
que
Galères,Banniffemen-t perpétuel, Amandehonorable,FIétriuure
& auFouet) il doit ordonner, aulieu d'Effigie que leJugement
feraécrit fur un Tableau, qui Serapareillementattaché à unPo-
teaudansla Place publique. Maisà l'égardde toutesautresCon-
damnationsque cellesci-deffus,l'Ordonnanceveut qu'il ne foit 'V,M~M< 4~.1~.
ordonnéni Tableau, ni Effigie, & que l'Exécution ne s'en rauë
autrementque par la SimpleSignificationdu Jugementou Copie
laifféeau domicile de l'AccuSé, s'il en a un, ou a&chéà la
Portede l'Auditoir-e,s'il n'en a point.

Enfinle DIXIEME& dermef Acre, c'eAle PROC~s-vERBAL


DEL'EXÉCUTION qui fc fait, des Jugemensde Contumace, V.<M.'7<
donton vient de parler. Ce Procès-verbaldoit être dreffépar le
Greffierau bas du Jugement qui contient la condamnation &
il eft tellement elïëntiel que ce n'eâ que depuis fa date feule-
mentque fe compte le tems des cinq années, qui fontaccordées
à l'Accu~ pour fe repréfenter& faire cefïerl'effetdesCondam-
nationspécuniaires,Amendes, &:€onnfcationsqui ont été pro-
noncéescontre lui.
C'.eftaunidujourde ce mêmeProcès-verbal,quel'Ordonnance
réputemort civilementcelui qui a été condamnépar Contuma-
ce à Mort, ou aux Galères & Banniffementperpétuel, &: qui v.
feradécédéaprès lescinq années, ~anss'être représentéou avoir
été constituéPrifonnier de manièrequ'il ne refte plus, comme
nousl'avons dit, aux Parensde ce condamné d'autre reSburce
que de recourirà des Lettresde RÉHABILITATION, dont l'effet
fe réduit uniquementà purger la mémoire du défunt, maisne
peut empêcherl'exécution des Condamnationspécuniairesqui
ont été prononcéescontre lui, & que l'Ordonnance veut être V.~r!S.
Nn
a.8i INSTITUTES
dès-lors réputéescontradictoires,& valoir commeCellesavoient
été prononcéespar Arrêt.
8.J
De la Procédure La Procédure, pour parvenirà l'Entérinementde cesLettres,
fur les Lettres de eA l'Ôrdonnanc&, fous:le Titre XXVII. des Procé.
marquéepar
~(~~OMM. /K~o:6~M/! défunt. Nous en avonsdéja
~M/7a
dit un mot en parlant desLETTRESDEGRACE nous ajoûterons
feulementà cet égard, que la Veuve, les Enfans, & autresPa.
Mnsdu condamnéqui ont obtenucesLettres, doivent avant que
de les préfënter& de faire-aucuneprocédure commencerpar
les fraisdeJuftice, & conngner rAmende quefi le
V. !M~. acquitter ilsveulent & pourvoir,.
17. /'0/'< de
Jugement de Contumace, contre lequel
1670.
a é~érendu par un Juge inférieur, ils doivent en interjetterAp-
s'il a été rendu des Cours iupérieures, ilsdoivent iepour'
V.~< a'. pel par
voir pardevantles Cours mêmesqui l'on rendu, y faire atligner
V.~<3: les Procureurs du Roi & Parties civiles, pour voir procéderà
l'Entérinement de ces Lettres, dont ils donneront en mêmetems
l'Ordonnance de produire dans le coursde
copie leur.permet
V":M.6.. telles Pieces jugeront à-propos, dont ils.
l'Induction qu'ils
devront pareillementdonner copie àla Partie civile, qui defon
& leur opposer d'autres Pieces dont
V. 7., côté, pourra répondre feront les
elle donnera auffi cooie le tout dans les délais qui
les Affaires civiles, à moins qu'ils
mêmesque ceuxprétérits pour tant fur cesProduc.
ne foient le Enfin c'eA
i prorogés,par ~uge.
tions refpeaives, que fur les Charges Informations, & autres
Pièces fur lefquellesla.Condamnationpar Contumace eft inter-
fera rendue la Sentence d'Entérinement de ce.sLet<
venue, que
tres de Réhabilitation.
11.
~M P/ CO~ /~CC~ s'être
af0! <~ COM/?!Me ~MM/- ~(!
L'EVASIONde l'Accu~ fefait de plufieursmaniefes, quidon'
Nentlieu à.autant.de Procéduresdiaérentes ou elle t~c
&it Rébellionà JuAice, ~it par le Bris de Mon,
Mo~, par à eau*
eu. elle ~efait/s~ Mo/M~, comme lorsque l'Accu~ élargi
fon ne ~ë point fur la iomma<
tion après Interrogatoire, représente i~n.
ou bien détenu dans les
Non.qui lui en eAfaite lorfqu'étant
il s'e~ évadé la isute os
ibns ou dans.une Chambremalade, par
autres commis.
aégHgencede~Hui&ers, Geoliers,ArcheM
AU DROIT CRIMINEL. r. C~. ~y. ~)
ou enfin lorSqu'ayant été élargi à caution, ou ayant
}. &garde
la fuite du Confeildu Roi ouduGrand-ConSeil,
nnurPriSbn lesChe.
Lieu de la JuriSUic~on o ù le Procès s'inflruit, ou
'u le
de celle où il a été renvoyé, il ne & repréfentepoint dans,
,nins
le temsqui lui eA preicrit~
1°. Dans le Cas de l'Evauon faite par violence,l'Ordonnance casProcédurettt de l'Evanon
rinStrudion s'en faffe par Contumace 9: cette Mruc-
veutque faite par violen-
fe faire féparément, ou en même tems que celle pout ce & rebellionà
tien peut
Crime a fait le titre originaire de l'Accusation c'eA-à-dn-e Juftice.
le qui
cette Evafion eSifaite depuis l'Interrogatoire il n'eStpas V. j.~
quefi ni à cri public, parce
befoin de faire ajourner l'AccuSé, proclamer
nu'il eSt cenfé avoir purgé fon Decret par l'Interrogatoire qu'il a
enforte que la Partie civile peut continuerles Pourfùites,
fubi
en faifant oiilr de nouveaux Témoins & demandant qu'ils&ien<:
tecoDés ~urquoi elle obtiendraun Jugementpréparatoire, qui,p
fur le Vu du Procès-verbal de cette Evafion, ordonnera que les
fait
Témoinsqu'il aura affigner feront ouis, que ceux qui font été,
ferontrecollés & que le Recollementvaudra Confrontation
le tout aprèsque la Procédureaura été communiquéeà la Partie
publique. veut être Procédureparti-
Quant à l'Intrusion particulière, que l'Ordonnance
de voici de maniere culierc en casde
faitepour le Crime du Bris Prison, quelle Bris de Pn<bn,
on y procede ordinairement, quoique l'Ordonnance n'en parle
le Geolier rend fa Plainte du Bris de Prifon fur cette
point
Plaintele Juge ~e tranfportedans la Prifon, examinela maniere V'<
dontie Prifonniereft forti en dreffefon Procès-verbal,auquel
il appelledes Maçons& Serruriers, à qui il fait prêterSerment
il procèdeenSuiteà l'InformationSurlesConclusionsdela Partie
les font ordinairement l esautres Prifon-
publique Témoins, qui avoit
niers, font administrés le Geolier ou le Concierge qui
par
la gardedu Prifonnierévadé, & ils font affignésdans les délais
de l'Ordonnance.Surcette Information& furlesConclufionsde
la Partiepublique, le Juge decrete; après quoile Procès.s'inStruic
par Contumacede la maniereque nousavonsmarqué ci-devant,
c'e~-à-direpar la Perquisition, les Anignaiionsà quinzaine& à
& le Recollement des Témoins, qui vaudra Con-
huitaine, par
frontation.
de Procure en :a!
~°. Dans le Cas de l'EvaS~onfaite fans violence d e la part d'Ev~Sont~ite
l'AccuSédétenu dans les Prifonsou dansune MaiSbn, .·
la Proce- fans violence.
.sT
Nn!j
~4 INSTITUTES
dure fe fait de la même maniereque celle de FEva~oafaite de*
l'Interrogatoire, c'eA-à-direqu'on continuel'In~ructionpar
puis
Contumace, ~ansqu'il toit befoind'Afournementni Proclamation
à cri public avec cette~Merence feulement, que le Juge doit
à l'Informationfur le fait particulierde l'Evafion, pouc
procéder
s~aHûrerû elle n'a point été faite par la faute & la négligence,du
Geôlier & autres Commis à la garde des Prifons qui peuvent
dans ce Cas êtrepourfuiviscriminellement,décrétés.& ~uges 9" par
le même Jugement que l'Accuféprincipal.

Proe&ïurecon- Dans !e Casde l'Evafion de l'Accufe élargià: cautionde.


3°.
tre l'Accu~élar- puis fon Interrogatoire, &:qui ne fe représentepoint pour fubir
gi, qui ne fe re- la nnftruMon s'en fait de la même manierequ~
préfentepointlors Confrontation,
de la Confronta- celle ci-devant, c~eft-a-direque le Juge-peut ordonner que le
«on., Recollementvaudra Confrontation, fansqu'il foitbefoinde faire
aucun Ajournementni Proclamation à cri public~.

Pfoeëdarecon- 4< Ennh,dans te Cas-de


FEva~onde l'Accufé qui a pouc
tret'Accn<ë~ui Piifo,nla fuite du Confëild'u Roi', ou du Grand-Confeil', ou le
ayant pourpriton lieu de la Jurifdictionoù s'initruitle Procès, ou bienles chemins
la fuite du Con-
feil ne fe repré-de celle où il aura été renvoyé l'Ordonnanceveut. que cetAc~
~.Mepointiorsdu cufëtoit afHgnépar une feule Proclamation à la porte de l'Au.
Jugement. de Proclamation amché au même
V./<K.iq< ditoire &: Procès-verbal
endroit, &: qu'il foit procédé fansd'autresformalitésaureftede
EIn~rucHon&: au Jugement du Pcocè:s..
§. IIP
~7<M P/~Ce<&~cpncernant. r~CC~ C<t~K/7! ~M~MMf <i~
~r~M~.
La REPRESENTATION de r~ccu~ a deux Effets,.qu'il ~aut
bien dijfUnsuetrl'un concerne les~P/'oe~M~ l'autre concerne
~S~?M/

ï~. Quant auxPnocÉbuRES-, l'éffetde cette Repréientattpa


eAtel, fuivant l'Ordonnance, qu'en quel tems qu'elle fe ~~e,
les de l'Exécution du Jugement de Con-
mêmeaprès cinq années
elle anéantit abfolument toutes lesProcédures & Juge-
tumace, ne-
mensqui: ont été renduscontre lui, de-manière qu'il n'eApas
eeSaire.d'enfairept-ononcerla;nullité pacun.nouy.eau Jugement
AU DROIT CRIMINEL.T~y. C~ g
ni d'interjetterAppel de la Sentencede Contumace mais l'on
doit recommencerune autre Procédure, qui eft la. mêmeque
celle faite contre les Accuféspréfens.
CETTE nouvelle Procédureconufte principalementdans la
Confrontationde l'Accuféavec les Témoins,nonobstantqu'il ait
été dit que le Recollementde ceux-civaudroitCo/?'o/!MM'c/Ce*
commeil pourroitarriverqueparmilesTémoinsqui ont
pendant,
été ouisdans l'Information il y en auroit quelqu'unde décedé
ou mort civilementdepuis la Contumacede l'Accufe d'autres
ne pourroient plus être confrontés, foit par rapportà une lon-
qui
gue abfence foit à caufe d'uneCondamnationaux Galeresou
BanniHementà tems ou pour quelqu'autreempêchementlégi-
time, rOrdonnance, qui a prévûfagementtous ces Cas, diAin-
entre ces Témoins, ceux à qui ces empêchemensfont ~r-
gue
venusavant le Recollement &:ceux à qui ils ne font furvenus
le Recollement quant aux premiers elle veut que
que depuis
leurDépositionfoit rejettée & que les Juges n'y ayent aucun Vt~.tt~

à Fexception feulement d e celles.quitendent âla.dédiafge


égard,
del'Accuië.
A l'égatd des Témoins qui font morts, ou-quiont été empê-
chésdepuisle Recollement, elleveut qu'il ~biffaituneConrron..
tationlittéralede leursDéportions à L'Accufë,à qui ellelaiffeen V.<!K.l, 6'I;. i

mêmetems la facultéde fournirdes reproches, commedans la


Conn-ontation verbale; avec cette dinerencefeulement,que les
reprochesqu'il fourniraen ce dernierCas, doivent être j_ufHnés
par des Pièces, commenousl'avons obferveci-devants
Maisil n~eneït pas de même,par rapport auxeffetsque la
tepréfentationde l'Accusepeut produirefur fesBiENS elle n'a,
pas la force de lui en-procurer l'entier recouvrement ce recou-
vrement~efait avec plus ou moins d'étenduefuivant le tems,
où s'eftfaitla représentation.Aimi lorfquecette reprélëntation
en:faitedans l'annéede Fexécutio~duJugement, l'Ordonnance
veut que fur la Requête qu'il présentera,.àlaquelleferaattachée v. ~i~.
fonEcroue il lui foit accordé Main-levéedes meubles.& im.
meublesqui lui ontété faiGs.,avec la ren:itutiondu prix des meu-
blesqui auront été vendus, & des revenusdes immeublesqui
aurontété perçus, fur lesquels néanmoins feront déduitslesfrais
de Contumace que l'AccuféeAtenu de payer, commeauffila.
&mme qu'il eu: tenu de confignerpour l'Amendeà laquelleil a.
~té condamnépar le Jugement de Contumace..
1N S T 1T U T E S
C'eft aum pour d'autant mieux aSïùrercette reftitution que
V. t9' l'Ordonnance fait desdéfenSesexpress aux Juges, Greffiers
chez eux ni
Y.7' Huiffiers, ou autresOfficiers de faire tranfporter
aucuns deniers, meubles, hardes ou fruitsap.
au
même Greffe,
aux Accufés contumax, tant ceux condamnés, que
partenans contre il auroit eu de Decret comme
ceux mêmes lefquels n'y
de s'en rendre fous leurs nomsou fous noms
auffi Adjudicataires
fous que ce fait, à peine d'interdic-
interpoles, quelqueprétexte
tion & du double de la valeur. ne r -r
fefaifoit
fi au contraire la de l'Accuse
Que repréfentation fruitsdes
il auroit plus lieu à lareaitutiondes
qu'après n'y de 1art.
c'eA ce de
immeubles qui oaro!t réciter laddpo~on
de ce Titre, où Sa Maje~é déclarequ'Elle
xxx< annéesdeCon-
C~~M' lui
!lui apfartiendront pendantlés cinq
~~M~ Il y a plus,
M~~ë, yz~c~ /~M dans 1 année,
non-feulement l'Accufé qui ne fe repréfente point
la restitution des fruits de fes immeubles; mais
ne peut prétendre de
dans les cinq années de 1 exécution
s'il ne fe repréfentepoint comme nous
la Sentencede Contumace, il ne peut pas même,
fa après ce tems-là, iet.
l'avonsdit, empêcherpar comparution & Confif.
Condamnations Amendes
fetdes autres pécuniaires,
lui par cette Senten-
cations qui auroient été prononcées contre
Condamnations doivent alors. fuivant Ordonnance,
V.8. ce ces comme fi elles avoient été
être réputéescontradiaoires, & valoir
ordonnées par Arrêt, o
Il eft vrai que comme cé n~quavec regret, &uniquement à
le s eSt déterminé
en haine de la Contumace, que Légiflateur l'Accufé de
cette rigueur, il n'a pas voulu pnver abfolument
C'eft à la fuite d uneUd-
toute reffourceà cet égard. pourquoi,
M. ajoute deux
Xion~igoureure, ReS~ions ellerema~
fe re Serve
Mes en faveur de cet Accufé l'une, par laquelle
lafaculté de lui accorderdesLettres pour fe purger
V. art. expreSTément eSt-ildit n'aurontd'au-
&Iefquelles néanmoins,
dans leCas où le qui interviendrait en confé-
tre effet Jugement Lonh~
ou point de
quence, porteroitAbfolution, n'emporteroit
~tion.quedeleurprocurerlaReSHtutiondesMeubIes&Immeu
eux le Jugementde Con-
bles qui auroient été connfqués fur par
Intérêts civils & des
tuma!:e, maisnon point celledesAmendes,
fruitsdesImmeubles~ j la-
narla'
L'autreReStriaion, qui eft une fuite de la précédente, par
AU DROIT CRIMINEL, ~~r. C~ ~87
S. M. défend aux Receveurs du Domaine, Donataires, V.<M.~
quelle
ou aux Seigneurs~ qui la Confifcationappartient, de fe mettre
en poSIeSuon des Biensdu -Condamnepar Contumace après
l'expirationdes cinq années; fi ce n'eft qu'aprèsqu'ils y auront
été envoyésen poSeSuonpar le Juge, & en conséquenceduPro'-
cès-verbalque ce dernierdrefferade la qualitéSe valeurdesMeu-
bles& de l'état desImmeubles,à peine contre lesDonatairesSe v.<
lesSeigneursd'être déchus de leur droit, qui fera adjugé aux
Pauvresdu lieu, & contre les Receveurs du Domainede i ooo.
livresd'Amende, dont moitié applicable au profit duRoi y Se
l'autremoitié auxPauvres du lieu.
Nous avons eulieu., en traitant des.Lettresde Grace, de re- furDeles la Procédure
Lettres
marquerla formedans laquelledévoientêtre expédiées des Let- pour ejler<:~'w.'
trespour ESTERA DROIT, il nousrefle à Sire un mot de la~
Procédure& des Conditions néceSIairespour parvenir à leur
Entérinement.Les voici telles qu'ellesSontmarquéesfousleTi"
tre XVI.de l'Ordonnance. 1°. L'Accufédoit fe mettre en état
danslesPrifons lorsde la Présentationde cesLettres & y de-
meurerpendant tout le tems de l'Instructionjusqu'auJugement
définitif. Il doit refondre lesDépens de la Contumace.3°. 16.V.</e/'0*~o/art. f~N~

Confignerles Amendes& les Sommesqui auront été adjugées 1670.-


auxParties le Roi décharge quelquefoisde cette Consignationdu (
V, art- If). l6.
< 17. <
eStinsérée dans cesLettres..4°. IL
paruneClaufedérogatoire qui
doitles présenter dans.trois mois du jour de l'Obtention, fans'` V. art. t6' <~
efpérancede pouvoir après ce tems en obtenir de nouvelles, ni
M.i6~

d'êtrerelevé du lapsde tems cefte Présentationfefait par une


à font jointes ces Lettres &. l'Ecroue de l'Ac-
Requête, laquelle
cufé. ~°. Sur cette Requête, & furlesConclusionsdu Procureur- V. 'i t~-
duRoi, à qui cesLettres & le Procès doit être communiqué il V. <)/-<. 10.
intervientSentenceou Arrêt (.Sic'eft à uneCour fupérieureque-
cesLettresfont adreuëes).qui en ordonnel'entérinement, & en
l'AccuSé fera oüi& interrogé Surles îaits.réSul-
conséquenceque
tansdes Charges & Informations, pour l'Interrogatoire fait Se
au Procureur du Roi, être ordonné ce que de raifon..
communiqué
< Enfin c'eStfur cet Interrogatoire& Surles Conclufons du
Procureurdu Roi, qu'intervientunfecondJugementqui ordonne
le Recollement& la Confrontationdes Témoins à FAccufe &:
c'eStdès-lorsque l'Instructionfe continuejusqu'auJugementde-
Ênitif, de la manièreque nous le verrons ci-après..
INSTITUTES

CHAPITRE XIII.
contre les Muets
De n/~rM<%MMparticuliere ~M~~c
&' ~oMr~. & contre ceux qui r~Kf ~o~re.
deux fortes de Procédures à cet
V. 7~.t8. de T 'ORDONNANCE distingue
/'0~f' t670. concernant l'Accusé qui ne peut répondre
L égard; 1'
eA Muet, ou parce qu'il eft tellementSourd qu'il
ou parcequ~il
ne. peut entendrele Juge., ou enfin par quil e~tout.a-Ia.fo~ ré-
Sourd & Muet 1' concernant l'Accuîë qui pouvant
& l'Ordonnance appelle Muetvolon.
pondre, ne le fait pas, que
tatre. d'officeun
elle veut que le Juge nomme
AUPREMIERCAS,
tache lire & écrire qu'il lui faffeprêter ferment
V.~<f.6't. Cu~eur qui mentionde
de bien &fidelement défendre rAccufé qu'il faffe
ainfi de ramancede ce
.V.<6. cette preAationde ferment que
dans Cu~
le di~
de la Procédure, ce n eA
teur dans tous les ABes être rendu con.
ne doit que
pofitif duJugement déEnitit, lequel
tre f'Accuféfeulement. ecri.
Sourd & Muet, fçait
Cependant fi cet Accufé, quoique & avec fon Curateur, tou.
V.<M-<.4' re. il pourra mettre par écrit, figner
les aura à former contre
tes &éponfes, dire Reproches qu'il ne écrire ni (1;
il ne ou veut
V.< les Témoins fiau contraire fçait m~u
en fa préfence après s'être
gner~ Curateur répondra ou autrement il fournirades
cément avec lui par Hgnes,
Reproches contre lestémoîns, à la ~ferasénéralement
réferve feulement qu'il ne
comme celui-ci, de fubir le dernier nterro~.
V. art. f< fera point tenu, tendantes à a~
o~ur la Sellette, en cas de Concluons peine
le étant debout iet8
imive, maisieulementderriere Barreau
nue, en présencede tous les Juges.
"Au SH~D CAS, c'eA.a-direfi l'Accufépouvant répondra donne
ne veut pas qu'il lui foit
V. art. ?' ne le fait pas, l'Ordonnance
mais lui toit fait fur le champ trois Interpella-
Curateur, qu'il devra uidé~
tions de répondre, à chacune defquelles le Juge
V art. 8. lui fera fait çom-
de fon Procès
~r, que faute par lui répondre, ne fera à répondre
me'à un Muetvolontaire & qu'il plus reçu
fa Pendant fon refus de repond e
fur ce qui ferafait en préfence. l'Ordonnance
AU DROIT CRIMINEL. ~r. 180
l'Ordonnance permet toutefois au Juge de lui donner tel autre
délaiqu'il jugera convenable, pourvû qu'il n'excede pas le ~ems
de vingt-quatre heures. Mais fi après ces Interpellations &' ce'
délai,l'AccuféperMe encore dans le refusde répondre,ou~apré~
avoircommence de répondre, il ceue de vouloirle raire.,eHeveut
que le Juge continue 1 instructionde fon Procès fansqu'il ibit,ëe- V"M<9'
foin de l'ordonner à la charge néanmoins qu'il fera tenu d'infe'
rer dans chaque article des Interrogatoires & autres Procédures,
quiferont faites en la présencede cet Accufé la mention expre~.
(ë qu'il yoM/M répondre. Au moyen de cette précaution que
l'Ordonnance exige, à peine de nullité des Ades o~'cette .men-
tion n'aura pas, éte faite & de dépens dommages & Intérêts!.
dela Partie contre le Juge qui y aura manqué tout ce qui aura.
été fait contre l'Accufé fera valable enfbrte que s'il vouloit ré-
pondredans la fuite, ce qui fera~aitjusqu'à fes Réponses ~ubMe-
ra, même la Confrontation des Témoins contre lefquelsil n'aura
fourni de Reproches & il ne fera plus reçu à en. fournir d'au-
tres, à moins que ces Reproches ne Soientju~i~és par Pieces.

CHAPITRE XIV.
De la Procédure en fait ~e Q~zoK 6" Torture.
T~T Ou s ne parlons ici de la Torture que relativement à !a V.7'<.19.< &
/'07'</«/4/iCC}</<
i~j Procédure, c'eit-à-dire au Jugement qui l'ordonne & au !6~0.
Procès-verbalqui doit l'accompagner ;.nous nous réservonsde
traiterci-après fous le Titre de la PREUVEVERBALE,des Cau-
fesparticulieres qui peuvent y donner lieu du degré de Preuve
qui peut en réfuter & enfin de la Qualité des Perfonnes qui
nepeuvent y être appliquées.
L'ORDONNANCE diftingue deux fortesde Tortures, auxquel-
les elle a attaché des Formantes particulieres; l'une, elHa QueC-
tio)i~oT/o~ l'autre, la ueftion définitive.

LAQUESTION ~OM/<' eft ainf! appellée, parce quelle


a pour objet de parvenir à l'entiere convtchon de l'Accuse par
l'aveude ion Crime dont les Preuves ne font pas d'ailleurs (uf-.
Nantes pour opérer fa condamnation elle s'ordonne par un Ju-
gement particulier avec les Formalités iuivanies i". ce Juge-
Oo
2QO INSTÏTUTES
v.~<- ment doit être dreHe & ngné aufR-tôtqu'il e&fendu fi ce
eA en dernier reubrt, le Rapporteur du Procès doit
Mement yaGiAé de l'u~
en conséquence 8c~ tranJDOrtef
des autresJuges. dans la Chambre de la Que~ion pour le faire
a~Accafe: le Jugement e~ à la charge del'Ap.
~ro~cer l'exécution ce quti ait été cou.
Y. pel~il &ut eo ~(pendre ju~qu
S~ne pafrAfrêï des Cours, ~bitqu'il y ait ADpelo~nonde la
4~ avant que d'appliquer lAccuié à la Quef.
partctel'Acer un Meoief Interrogatotreaprèslui
Y. ~on, on doit luï~ire &b;r
arment; &cet doit être lignépar
avoirfait prête!? Interrogatoire
mention~tt être faitede ion Befus: pendant
l'A'ce~~HOQ
M ë& donnée en préieneedes Cotnmt8aMes,
OuËÏtton~ q~
eeax-@t!~veM lui faire &bitua (econdInterrogatoire & dans
dreSeotà ce ~et,~ doiventfatrëmea.
Procès.vërbat qu~s Déné.
V.<!ft. tien derétat la
d~ Que~ion, des Ré~qa&s, Con~n~,
rAccute ~r chaque article de linter.
sations, & ~riations con&Ne ~n Crintë ~10f.
~aMMe 6'. dàN&te C asottl'Acco~
Coa~i~res.de a~d~rer les rigueurs defit
~<M<~i< doanaMcëpermet aux
au~, s~ vient à vatier, de recom.
Oue~~elle leu~ permet maIs,dès foisl' Ac~ufé
~nc~pEemië~ ~u~e a été
Y..<tff..Bt.. ôté de la Que~oh eHe ne veut pasqu'il puine y être apphque
de nouveau pour le mêmeiait 7~ l'Ordonnancene permerpas
v. non plus~ordoeneT que l'Acëu~ fera &ukmeM pféfentélori. a
&
Que~'ion S.ce a'eO'aux Juges des Cours~rteu~ dont nous pa~ron~ct.
Gu'il s'agit de Peines privilégies
ennn elte veut, q ~e rAccuïë a été ôté de
après qu'après,
T.M*- on lui faSe~bir un Moiueme I nterrogatoire, tant iuf
OueAion. lui demés on
&Déc~ations précédentes, que &r les Faits~ar MnoC
cet u&né men-
eonrëSes &que Intertogatoire ibit parlui
tion die&nrerus..
Nous.avons,dit quere&t ordinaîfede ce Jugement étoit de la
absous rAccu~équi n'avoit rien avoué dans
Sire BenvoyeB
comme il M-river q~t y e&tdau.
Torture cependanc pourroit
~eursau.Procès des.Preuves.eon6détablM, & teUes-qu el es (u~
soient pour le fairecondamnerà quelquePeine & qml ne tau-~ à
le faire condamner
droit p!u~que l'aveu de cet Accu~ pour même
Mort, l'Ordonnancea permi~auxJugesd'arfêter ~Jorsda les
nonobâant la coadamnation à la QueiHon,
jugement, que
Preuves <uMAeroienten leur entier, pour faire condamnerau~ i Ae_
iubifoit la fans Hen avouef à toute
eu~ qm Que&ton
AU DROIT CRIMINEL./~r. Chap. ~t
ceUe~eMort elle ateo~e deprononcer ~eUe..
P~ne que permet
Xns IeCa$ onil ~urviendfonde nouv~~s P~uves dep~!a
qui a doRné ~U cette d~n~M~C &)n<!
OueAlon. C'e~ entre la a~e J.
les CriminaHaes Que&ton r~~
8: la Que~on~ /~n'e ~Mv~, d~atapHSwa~e
en MaitantdesPEINES. <
parler
LA O~ESHONqu'on appelé ~~a poufob~ V'
mentd~decouvnr ~es Coipp~sde i'AccM~t qw «'Ot~e as-
leursccayaincudu Crime; a~ ~es'ofdonReque ~~S
mêmeîuse~ent qui porte t~ond~atM~ Mortco~Me 1 Acr
eu~. L'Of~oManceveut q~~ par le~t de~ Torture ,0~
re~e de la mê~e ~na~e que la précédente i Ac-
s'exécuteau
cufévieMa réveterqueIquesCo~pHcesqui puia~t être arrhes
il foit procédé fur le champàleHr Capture, &:Même.~eurCon.
irontaXon.parle Prévôt ~s ~arechaux, le Ca~e&_Prevôtat,
ait !ait quii fera tenu
~ns attendMdu'ii juger compétence,
néanmoinsde taire }uge<-auM-totaprè<.

C HA P IT R E X V.

la Pro~Mre de Converfion de Procès Ccy~


De en-fait
en 0'WH~ ô' MM~-c: Pro<?~ ordinaires.

arriver dans îe courSd'un Procès intenté V. T'K.10.


OMME il peut que A f(MMn<MM
la Voie civile il furviennedes Preuves capablesde <<<t670t
par
doMeHieuà une poursuiteextraordinaire, detnêmeaum peut
arriver que dans T'InûrucHond'un Procès critumet, ion nac<
des Preuves <uiE&ites p our donner heu à la continua-
quierepas
tionde la Procédureextrao~inaire ce font.ces deux Cas que
fous le Titre lefquels elle a
l'Ordonnancea prévu XX.&pour
établideux fortesde Procédures.

LA PREMIERE,qu'elle appelle ~c~


dans l'L~uchon d'un Procès in-
Procèscriminel,a lieu, lorfque la
tenté par la Voie civile les Juges viennentà recon~Hre que
MatièreeA a~ex grave pou.rdonner t.eu à quelque P~
leur a~ d ordonner
ttve ouinfacnante l'Ordonnance permer t'nn
Coi)
z 1 NS T 1 T UT E S
art. i. ce Procès fera pourfuivi extraordinairement, c'eft-à-dire avec
que
toutes'les'Formalités usitées dans la Procédure criminelle, telles
~M~~ l'7~/7n<!H<?/ le .Z~e/M elle leur permet même
que la
de commencer par le Décret, lorsque la Preuve fe trouve confi.
& d'Ordonner enfuite la continuation de la Procédure
V.< dérâble
extraordinaire.

L'autre Procédure, que l'Ordonnance appelle RECEPTION EN


PROCE's ORDINAIRE,a lieu dans le cas où, la Voie extraordi-
d'abord été prife., il paroîtfur le v&des Informations,t
naire ayant
& même du Recollement, que l'affaire n'eft pas
Interrogatoires
v. de nature à donnerlieu à quelque peine amicUve ou infamante
alors le Juge doit ordonner mêmed'Omce, & fansqu'il foit be.
~bin des Conclufionsdu MiniAere public, que les Parties feront
en Procès ordinaire qu'à cet effet les informations feront
reçues
converties en Enquête, & qu'il fera permis a l'Accuté d'entre
cle fa-part'dans la forme: Ôcles délais prefcrits par l'Ordonnance
ordonne
Civile; mais il faut fuivant l'Ordonnance que le Juge
cette réception avant la confrontation des Témoins, parce que
~c'ëA~ngutterement par cet Acie que le Procès eft cehfé con-
tracter nature de C/K/M/, de manière qu'après cette Con.
frontation, il doit être prononcé définitivement fur l'AbIblutiu))
v. ou la Condamnationde l'Accuse.
nous difons, cette réception en Procès ordinaire
Quand que
lieu de Délits de leur nature, &
doit-avoir lorfqu'il s'agit légers
donner lieuà aucune Peine anIicUveni infamante,t
qui ne peuvent
nous ne voulons parler que des Inductions qui fe font à la Re-
de la Partie Civile; mais s'il n'y a au Procès d'autres Par-
quête
des que le Procureur du Roi ou celui des Seigneurs, la récep-
tion en Procès ordinaire ne peut jamais avoir lieu & l'Initruc-
du
-tion doit être continuée, comme nous l'avons. dit, en vertu
Règlement à l'extraordinaire.
Au refle comme c'eA par la Qualité de la preuve que leJuge
doit principalement fe déterminera convertir le Procès Cnmtnei
ou.le Procès Ordina're en Procès Crimi-
en Procès Ordinaire
fi avoir 'ordonné l'une ou l'autre de ces ConveriionS, t
'nel après à'a
'il vient à découvrir de nouvelles Preuves, qui fervent ou
la conviction de rien ne de
décharge ou à l'Accufe, l'empêche
abandonnées;
voies qu'il avoit d'abord
reprendre les premières i~
6'e~-à.dire, de reprendre la Civile lorsqu'il paroit par
AU DROIT CRIMINEL.P~r. Chap.~r/. ~93
Interrogatoires & Récollemens~quele Procès
Informations
avoit convertien criminelpeut être fuivid'une Condamna-
qu'il aSictive ou infamante, & de repren*
à
tion peine pareillement
la Voie~~o~ lorfqu'aprèsavoir civiliféle Procès,
dre
vient a découvrir des 'Charges considérables contre l'Accuse
il
il a cette différenceentre l'un& l'autre de ces cas, qu'au
Mais y
la reprifede la voie civile ne peut avoir lieuqu'avant la
premier,
Confrontation,au lieuque dans le dernier,la voieextraordinaire V.~<t
être en tout tems, & toutes lesfoisque la M:
peut reprife
~?~

CHAPITRE XVI.
contre les Commu-
De n~M~oMp~cM~ ~M~j~M
MU~ BOM~~ ~~M~ Cb~
<~CoM~~M.

s le nom de CoMMUNAUTE's, &nt comprifesnon-feu. V. 77<.i!. <&


f~ Ou dr
/'O~M/!f!<!<'<
& mais encore
kment celles des Villes, Bourgs Villages, ~670.
celles des Religieux, Chapitres, Sociétésde Prêtres attachés à
une ParoifUe, & même des Confrairiesde Dévotion.
Sous le nom de CORPS, l'on entend parler des Cours Supe.
des Universités, des Régimens de Cavalene ou d Infan-
rieures
tene. j
Enim fous le nom de COMPAGNIES,l'on veut parler des
Tribunaux inférieurs, de i'O~ des Avocats au
Officiers des
Avocats au Conseil du Roi,de la CcM-
Parlement, du Collégedes
munautédes Procureurs, Huiffiers & des des Mar-
chands & Artisans.
la Procédure doit être contre ces for-
En marquant qui gardée
tes d'Accufés, l'Ordonnancefait en même tems mention des Cas
y donner lieu des Peines qui peuvent
particuliersqui peuvent
être prononcées dans tous ces cas.

elle veut r°. le Décret qui eft


I. Quant à la PROCEDURE, que
fur le vû de la Plainte & de
prononcé contre les Communautés
dans la du Syndic ou
l'Information leur foit ~nifiée perfonne
la MeffeParoiffiale, &
Echevin.un jour de Dimanche~ Mue de
M4 ÏNSTITUTES
enfuite attachaà la Porte de l'Eglife 2". que par le mêmeDe-
V. < cret il leur foit enjoint de nommerun Syndic ou Député pour
& répondre en leur nom aux Concluions qui feront
comparoître
contre elles )°. que faute par elles denommerce Syndic
prifes
ou Député, le Juge nommed'officeun Curateur 4". que toutes
V.?'}* les Procédures foient faites contre ce Curateur, Syndic ou Dé~.
puté de la mêmemanière que contre de véritables Accuses, en
observantnéanmoinsde ta part du Juge, de faire mentionde ce
Curateur, Syndicou Député dans tous lesactes de la Procédure,
à la réfervefeulementdu Jugement dénnitif, dans le Difpofitif
duquel il doit être fait mentionnommémentde la Communauté
contre laquelle il eft porté..
Il. Les C Aparticuliers qui peuvent donnerlieu à cette M.
V.<rf.t' truction, fontfuivantl'Ordonnance, les Rébellions,~~c~ ou
autres Crimesque ces Communautéspourroientavoir commis.
Mais pour.qu'onpuiuë procéder valablementcontre lesCom-
munautés dans tous ces cas, il faut quele Crimeait été commis
Commune Z ~< de manière qu'on ne puiM'educemer
par
le véritableAuteurdu Crime car c'eft contre celui-ci quand
il ëAconnu qu'on doit diriger principalementfes pourfuites,
fauf revenir enfuite contre la Communauté fi, pendant ou
l'InAruc~ion on vient à découvrir qu'il n'a agi que par tes
après
ordres & dans un tumulteexcité :par celle-ci. Parla mêmerai-
dansle cours du Procès intenté originairement con.
fon, lorfque
la
tre Communauté, on vient à découvrir le principal Auteur du
V.}. & Crime Se fes Complices, l'Ordonnanceveut que le Procès foit
fait à ceux-ciindépendammentde celui fait aux Communautés;
avec cette réfervefeulement,ques'ilsfontcondamnésà despeines
Pécuniaires ilsne ferontpoint..tenus decellesauxquelleslaCom-
munauté aura été condamnéeen fon nom, ne pouvant être con-
damnésdeuxfois pour le même Crime..
V. < 4' 111.Les P Ei NEs que l'Ordonnance permet aux Jugesde
contre les Communautés confiflent en celles ci,t
prononcer
i°. Amendeenversle Roi i". Réparation civile, dommages~
intérêtsenversla Partie; 3°. Privationde leursPrivilèges 4_ Ou
enfin quelqu'autrePunition qui marque publiquementla Pe~e
ont encourue par leurs Crimes, telles que la Démolit~
qu'elles
oc leurs Murs, Lieux ou EdificesdiAingués.
AU DROIT CRIMINEL.~j:y.~ C~r~.
a
19y

CHAPITRE XVÏI.
~
parriculiere
De fT~yM~OTï Mï~ïc contre
le Cï~re
ou.ta Mémoiredu D~MM
auezextraordinaire V.7'i:.<&
faffele Procès à lr<M<Ma<MM
TL paroît d'abord qu'on <~<
Accuse, ne peut plus ni comparo!tre ni fe détendre 1tëyo~
t un qui cescon.
n'eA même de Punition. Ce font
&oui plus fufceptible
avoient les Romains à établir pour Maxi.
fidérationsqui porté
la Mort abfolument le Crime comme nous
tne que éteignoit
l'avonsremarquéci-devant: maiscomme l'objetparticulier qui
i ntroduire les Accufationsparmi nous, tend à contenir parla
a fait à tomber
terreur des Chàtimens, ceux qui pourroient Ce porter
mêmes s'ils n'avoient rien à appréhender foit
dansles Crimes,
fait leur famille; nous avons cru qui! n'y avoit
poureux, pour
l'Accufé même fa mort par des
pas moins de à
juftice punir après
n étrinantes, qu'à le rétablir dans fon honneury
Condamnations in.
avoir été flétri condamnation, fon
lor~qu'apres par quelque
à être reconnue: c'eft pour cela que nousavons
nocencevenoit
admisdeuxfortesde Poursuitesaprèsla mort de 1 Accusé.L K/
dontnous avonsparlé ci devant fousle §. premierdu Chap.xi~
a de la Mémoire du Uétunt
de~n/MM, pour objet purger
a été flétrie des Condamnations. injuftes celle-ci
lorfqu'eUe par lorf.
nepeutêtre admisequ'en-vertu de Lettres de ~~M~,
e&décidé les. de l'exécunon du Ju-
quel'Aceufé après années ou
gement d e Contumace. L'autre quife faitcontre leCadavre
laMémoiredu Défunt afin de laiQerà laPo~ériteuneNote per-
e&celle dont nous nous propoions de
pétuellede fon Crime,
traiterdans ce Chapitre. < T.~ vvn
Cette derniereProcédurequie~ marqaéepar le Tit. XXILde
lieu anciennement pour toutes fortes de Lr~
rOrdonnanceavoit
étoient deleur nature atroces mais ellea été fagement
mes, qui le de
reAraintepar cette Loi à certainsCrimes, qui par danger
leurseomequences,femblentdemanderune Punitionplus exem.
les autres ces Crimes font 10. l,EZ~ V'~t.t<
plaire que tous ceux de
MAJESTÉ Humaine, le DUEL 3~. IHOMMIDË.
la REBELLION. A Ju&TLCE C~
DE SOI-MESME,4°.
f~e lorsdelaquellele Défunta été
INSTITUTES
AINSIlorsqu'il Cerencontre l'un ou l'autre de ces cas, il y a
lieu d'in~ruire le Procès contre l'Accufé Détunt & ce Procès
eft fait ou à fon Cadavre que l'on fait exhumer à cet effet s'il
a été enterré; ou bien fa Mémoire, fi fon Cadavre n'exige plus
ou s'il ne peut être trouve. L'Ordonnance ne met aucune divine-
à h P/'oc~~qui doit fe faire dans l'un & l'autre
tion par rapport
de ces Cas mais feulement quant à la Peine, qui comme l'on
le Cadavreeit exilant, e~td'être tramé fur la C~,
fçait, lorsque
& d'être privé de la Sépulture en terre lainte, avec la connfca-
tion de les biens dans les Pays où elle a lieu..
A l'égard de la PROCEDURE,elle a cela de particulier, que
l'Accuse n'étant point en état de le détendre par lui-même, le
doit lui nommer d'Office un Curateur qui fçache lire &
V. Juge
V.m:'a;tj'<.). écrire. Ce Curateur doit être choifi parmi les Parens du Défunt
à tous autres, à caufe de l'intérêt particulier qu'ds
prérërablement
ont à la côn<er-vationde l'honneur & des biens du Défunt & ce
dans le cas où il ne'~e trouve point de Parent capabie,
n'en: que
ou qu'il ne s'en offre aucun pour pouduivre, que. lé Juge peut
V. nommer un. Etranger. Ce Curateur étant nommé doit prêter
Serment entre les mains du Juge, qui doit l'interroger de la même
manière que l'auroit pu être l'Accuse vivant. Le relie de laPro.
cédure doit fe faire à fon égard, comme celle qui te fait à l'égard
du Curateur donne auxSourds & Muets c'elt-à-dire, qu'il doit
V.~f.4. être rait mention de lui dans tous les Ades de la Procédure, à
la réferve du Jugement définitif, qui doit être prononcé nommé-
ment contre l'Accuté ou fa Mémoire, dans le Cas où il fe trouve
convaincu du Crime.dont il eft prévenu. Ce Curateur doit de
de ce & s'il ne le fait pas, il
plus interjetter Appel Jugement
être contraint de la famille de l'Accuté &
v. peut y par quelqu'un
fur la Sommation qui lui en fera faite, les Cours pourront nom-
mer un autre Curateur, & choifir le Parent même qui aura fait
Nommer, ou tels autres qu'elles jugeront à propos. Elles pour-
ront même remplacer ce Curateur d'Omce, s'il y a preuve d in-
habilité ou négligence de fa part dans les Pourrîtes qui auront
été faites en premiere Instance.
Nous croyons devoir obferver ici, que depuis l'Ordonnance
il di intervenu une Déclaration du Roi du 5 Septembre 17'~ e
le Octobre fuivant qui a introduit des Formalités
regiArée don-
particulieres pour ailurer la Preuve des Crimes qui peuvent
ner heu à la Procédure dont nous venons de parler.
Cette
AU DROIT CRIMINEL..P~y. C~
Loi renferme quatre Difpofitions remarquables. Par la
Cette
elle enjoint aux Propriétaires ou Locataires, Auber-.
premiere,
Meuniers,Bateliers & généralementà tous ceux qui ohé
gines
connoiuancedes Cadavres de Perfonnesque l'on ibupconneM
n'êtrepas mortes de Mort naturelle, d'en donner avis auHi-tôt;
fi c'eA dansla Ville&Fauxbourgsde Paris, au Commif-
ravoir,
iàiredu Quartier & fi c'eft dans les lieux circonvoifins,aux
en doivent connoître. Par la Seconde,elle enjoint aux
Jugesqui deïe tranC.
Juges & Commiffaires, après qu'ils leront avertis,
fur les lieux dreffer Procès-verbal d e Tétae
porterdiligemment
du Corps, lui appliquerle Scel fur le front; le-faireviuter par
en leur préfence, informer, entendre fur le champ-
Chirurgiens de la
ceuxqui feront en état de dépoter de la Caufe Mort, du
des Vie & Mœurs du Défunt, & généralement de tout c&
Lieu,
contribuer à la connoiffancedu Fait ~ivant.Ia.farme v
quipourra
au Titre XXIL de l'Ordonnancede 670. Par la 7~K
prefcrite
elle fait dé~h~ës à toutesPerfonnesde faire inhumerles
feme; Officiers été laVi~te
Cadavres, a vant que les ayent avertis, que
en ait été faite, & l'Inhumationordonnée, à peine d'Amende
contreles Contrevenans, mêmedePunition corporelle, comme
Fauteurs'&Complicesd'Homicide, s'il y échoit. Enfin, par la
elle fait défenfes aux Juges, à peine d'Interdiction~
Quatrieme,
deretarder l'Inhumation des Cadavres après l'exécutionde ce
eft ci-deuus ordonné, ~busprétexte de vacationspar eux
qui
prgtpndues.

CHAPITRE XVIII.
Civiles.'
Des Requêtes~M~HOTZ & C'OMC/M/?OM~
T E Recollement & la Confrontation étant faits, le Procès eft
JL cenfé entiéreme.ntinftruit, de maniere que le Juge n'a plus
au définitif, que des Conclu- n<. i;. <&
befoin, pour procéder Jugement /'0~onn<Mf/<
fionsdu Procureur du Roi. Cependant, comme ce Jugement doit 1670.
néceflairement contenir la Condamnation ou l'Abfblutionde
l'Accufë, & qu'il eft ju~e, dans le premier Cas, d'accorder des
à la Partie civile, au tort que ce
Réparations proportionnées
Crime lui a caufé; & dans le fecond,d'accorder pareillement à
l'Accufé qui eH reconnu innocent, la Réparation du tort que
P npp
M~ Ï NS T 1 T UT E S
lui a caufél'Aceu~Kon,foitdansfon honneur,foit dansCesbiens~
rOrdonnanee a crû devoir leur ménager à l'un & à l'autre des.
Te~bjurces pour pouvoir parvenir à cette Répara-
v..<y<.?.. particulières,
?0~, en kutfpëfmettant d'en former la Demande par des Re.
8e d'y joindre telles Piècesque bon leur fem.
quêtesréactives
Hera<
La~Requêtedonnéepar k Partie civile, s'appelleREQUEM-E
pE CONCLUSION~ CLVH~s., parce qu'elle tend à la Réparation
~dpmmages:&: intérêts civils & que cette Partie, comme.
nous l'~vôos dit, ne peut condure à aucunePeine. Cette Re<
les Faits -dela.Plainte, en ~uAiner la vérité,
auétc doit~rappellec
tant par tes ônfes de. t'Aceu~ dans &n Interrogatoire, dont
elle peut pr~nd~e communication, que par d'autresPièces julu'
j&cativesqu'elle peut avoir entre les mains.
donnée de la part de l'Accu~, s'appelle RE.
Là Requête
~jESTË ~"ATTÉNUATION, parce qu'elle a~ûngulierement pour
d'établir la tauneté ou du moins.de diminuerla griéveté
eMet
desFai~ q~'on.lui impute,par d'autresFaits qu'il,oppose, ou par
des reproches & moyensde nullité qu'il aura.remarquésdansla
Procédure.
L'une& l'autre de ces Requêtes fë donnent ou en mêmete!M
eu fépacéme~t, ou m~mepeuvent fe donnerl'une fans l'autre,
ne Partie duProcès criminel aum l'0r<
parce qu'elles to~'pointt
donnance veut expreKéïnent,que faute par lesParties de don-
ner cesRequêtes, le Jugement duProcès n'en puiuë être retar-
foit ~r. & elle leur dé-
dé, fôit en.premièreInstance,
V.m~M~M* rAppel.;
V.I.t. &ndmêmetoute autre efpeced'Ecritures,tels qu'Appointemens.
à OM7- droit, &:c~.qui.étoient uutés.avant l'Ordonnance.

CHAPITRE XIX.
J~MCOKC~M/MTM
J~t~6~ d
ProCWCK~ u Roi-
&' desSeigneurs.,
avons dit-que la Partie civilene pouvoit conclure
V. 'Ht. :.4. T~TOus; le Mi-
~'Or~onMM<~< J~; la Peine, & que ce droit regardoitSingulièrement
c'eA cela unTitre l'Or-.
t.~0.. oiAerepublic pour que par particulier,
4onnM~ a.etaMUanéce~ de.ces ConcIuûons.El~ les appela
AU DROIT CÏUMINEL.~?.
pour lesdi~inguerde cel~ que.Ia<mêm.e PacMep~
2~M~
doit donner dans le cours de l'MruSion,. attn p)-ép&-
Miaue
rer au Jugement définitif, 8: qui pour cela &nt appëUées~~
Nous avons remarquéci-devant, .lesdttt~-
.D~aM~
rens Cas où ces premieresConcluions étoient n€ceuaires,&
droit donnentaux Procureurs du Roi, d'a-
le particulier qu'elles
voir danstous ces Cas, la communicationdesPiècesfecrettes(?
laProcédure.M4is commed'un autre côté, la Qualité d'Accu&'
teurs qu'ont ces O&ciers publics, pourroit faire craindre qu'ils
n'abufent d e ce même droit, pour retarder à leur gré le Jugement
<IuProcès~& quelquefoismême pour captiver les fuffragesdes
l'Ordonnance a cru devoir prévenir ces abus parlesFor-
Juges, a fous le Titre
mautés particulieresauxquelles elle les affuj-ettis
XXIV.
Ces Formalitésconsent, en ce qu'ils doivent, ~uiR-tôt
le Recollement & la ConironMtionachevée, prendre le
.après Concluuons déû-
Procès en Communication pour donner leurs v"M.~
nitives. 2. En ce doivent donner ces ConcMons incef-
qu'ils
cette Communication. 3°. En.ce qu'ils ne peu"
famment, après
vent affiner à laViftie, ni au Jugement du Ptoces. 4°. Qu'ils V. art. ~t
doiventdonner leurs Concluions par écrit l'OrdonnaNce e~
feulement l e Procureur du Roi <du CMtelet, qu'elle con-
cepte
firmedans l'ufage on il €il de donner fes Concluhojisde M~
voixdans lesa~res de petite importance, requièrent cé-
lérité. !°. QuecesConcluuonsdoivent être cach~Mes, :C€ ~ui
n'eApoint HécdMMpourles Conc~u~onspcép~atoires.6 .En..
cesConcluftons ne doivent point .coMeair les raRons v.
fin, que
particulieresfur le~Hes ellesfont tbndées.

CHAPITRE XX.
Des Faits ~M~M~ ~M~.
réservéles FAITS JUSTIFICATIFS de 1 Accu& r.7'i8.~
A.T 0 u s avons en /'0/~M'~ '~7~'
i~) pour te dernier Chapitre de ce Titre, parce que c.~
effet le dernier Acte de Procédure qui ië ~aitdans linfh-u~on
na même lieu la Vifite du F.ro..
Criminelle,&:qu'il qu'aprèsque
ces eft déia commencée. t ne doit le
COMMEle Juge en mftrui~ant u n Procès Criminel
° P
P pn ijn
~00 INSTITUTES
propofer d'autr6*But q ue de découvrirla vérité, il ne doit con.
iequemmentnégligeraucundesmoyensquipeuventleconduireà
ce But. Ainn lorfqu'aprèsla vifite dece Procès, & que l'Accuse
a fubi fon dernierinterrogatoirefur la Sellette, il vient à recon-
noître que la Preuve de cette vérité n'eft pas funifammentac-
quife, &: qu'il lui refie encore des doutes fur le Jugementqu'il
doit porter; alors, ou cesdoutesfont combattuspar despréfbmp.
tiens violentes qui s'élèventcontre l'Accufé de manière à
faire regarder plûtôt commeCoupablequ'Innocent, & qu'ilne
manqueplus que fa propre confcuionpour le convaincre c'eft
le cas où il peut ordonnerla Torture, commenous l'avonsdit ci.
devant ou bien ces doutes fonttels qu'ils font pencher la B~
lance en faveurde l'Accufé comme lorfquepar fon interroga.
toire & fa confrontation,il articulecertainsfaits, ou fournitcer-
tains reproches contre les Témoins, dontla Preuveune fois ac<
quife pourroitfervir à juflifierentièrementfon innocence; alors
le Juge doit, fu-rla Requête qui lui eft préfentéepar l'Accuse,
ou même d'office,choiur parmi ces Faitsou ces Reproches ceux
qui lui paroulent les plus relevans pour en faire la matière d'une
Enquête qu'il.ordonnerapar un Jugement particulier & c'eft
ce qu'on.appellea~mËM/K/~ee~KjyM/?z~'c< L'Ordon-
nance a prefcrit fous le Titre xxviij. différentesformalitésà ce
fujet, dont les unes concernent le T~ où cette Enquête doit
être ordonnée, d'autresla (hM&6des Faits qui en doivent être
l'objet, d'autres le ~~M~ qui doit l'ordonner d'autresenfin
la Maniere de procéder à l'Exécution: de ce Jugement.
ï; Quant au TEMS, la Preuve des.Faitsjuffifi'catifsne peut
être ordonnée ni aucuns Témoins entendus pour y parvenir
qu'après laViute du Procès; ce que l'Ordonnancea établi, non-
v.?. i. ieulëmentpour empêcher que Hnftruction du Procès n'en foit.
retardée mais encore que la Preuve que le Juge ordonneroit
avant la VifiteduProcès ne devint ~/?/MM~' par l'Evénement,
au moyen de ce qu'iipourroitfetrouver dansle Procès, unePreu-
ve fumfantepour auurer la Condamnation ou l'Abfolutionde
fAccute..
2.°.. Parrapportà la QuALrrÉ desFaitsjustificatifs.:ces Faits
doivent être tirés principalementou de la naturedu Crime que
FAccufe.prétend n'avoir point,commis, ni p commettrecomme
étant abfent ou qu'il convientavoir commis, mais fansaucun
BMu.vais dë.Bem~,& par.cas fortuit feulement ou dans la nécefd.
AU
ja DROIT
v
7~~
CRIMINEL. Chap.xx. ~oî
ou bien'des~ des Témoins
d'une iufteDéfenfe: 1 Accuféfoutient
ont été entendus dans les Informations,&que
être reprochables~ & les Confrontations
~'M~~me'c'eA par les Interrogatoires
dû néceffairement fur l'un & 1 autre de
a s'expliquer
~~l'Accufé c'eft cela l'Ordonance a voulu en même
ces points pour que
l'Accule ne fût à faire preuves d'autres Faits, que
~mscfue reçu
aurachoi6 du nombre de ceux articulés dans
de ceux que le Juge V. 'M.

les Interrogatoires & Confrontations. cette doit faire


Le JUGEMENT qui doit admettre Preuve,
Faits en font l'objet, comme auffi de V.
mentiondes juflificatifsqui
l'Accufé fera tenu de configner au Greffe pour V. art. 7~
la fommeque comme étant
de cette Preuve, dont il eft tenu,
fourniraux frais fi cet Accuféne-
ordonnéeuniquement en fa faveur; cependant
de faire ces frais, comme il ne feroit pas n~e de
toit pas en état 1 Ordon-
fans Défenfe le défaut de cette Preuve
le laitier par feront avances
d'ordonner ces frais
nance permet au Juge que
la Partie civile, s'il a, ou par les Receveurs Engagées
par y en
& les de même que dans les autres
du Domaine Seigneurs être
criminelle ;.au refte ces frais doivent
Ades de l'Intiruction
le fur un Etat qui lui en fera donne
taxésmodérement par Juge,
par le Procureur du Roi. concerne l'ExECUTiON de j T
ce Juge-
4°. En6n,, pour ce qui
de la maniere fuivante i il doit: v.
ment, l'on doit y procéder eft rendu_ & au
être prononcé à'1'Accufé auui-tôt après qu.l
les heures: i". lors de cette Pronon-
plustard dans vingt-quatre
doit être de nommer fur le champ
ciation, l'Accufé interpellé
s'il, fait refuse les
lesTémoins qu'il prétend faire entendre; &
il ne fera reçu à le faire dans la fuite 3 ap~s
nommer, plus à en nommer.
nommés une fois, il ne fera plus reçu
qu'illesaura à la du Pro-
d'autres 4°. ces Témoins feront amgnés Requête
des le Juge les entendra d'offi- V: 6..
cureurdu Roi ou Seigneurs
ee, c'eft-à-dirc fans attendre les;délais ordinaires, qui font l'En- pref-
critspour les Enquêtes en Matiere civile pendant que
doit être en Prifon afin qu'il ne puiSe V.<M.
quête fe fait, l'Accufë
eft achevée, elle
fubornerles Témoins 7~. après que 1.'Enquête
tant au Procureur du Roi pour donner V.
doit être communiquée,
fes Conclunons, qu'à la Partie civile s'il y en a & cei!e-ci V.).)'
contredire 1 Enquête par une
pourra fur cette Communication,
INSTITUTES
qu'elle donnera à cet effet & qu'elle fera hgnmerl
Requête
.l'Accuseavec lesPieces qu'elle voudra y ajouter, dont elle don.
riera Copie l'Accufépourra auffide fon côté, répondrepar une
autre Requête, & y joindrede nouvellesPieces, dont il donnera
C opie mais ils ne pourront ni l'un ni l'autre pren.
pareillement.
dre aucun Règlement, ni faire une plus ample Instructionà ce
8°. enfin, tant cette Enquête, que ces Requêtes & Pie.
V..M. 8. ~ujet
ces feront jointes au Procès pour y avoir égardlors du Juge.
paentdéfinitif.
AU DROIT CRIMINEL PART. ~7: 30)

PARTIE SIXIEME.

De la Preuve en Matiere Criminelle.


de cette PARTIE f~ /< f/<t
-S~OUR~aire connoître toute l'importance CfA, M. ;<). t~f
du Procèscriminel, il fuffirad'obferverqu'elleeft l'objet ~o/'«/'cy~.
JL particulier de fon InAruciion, en même tems qu'elle doit .<f.H.~
doit décider du fortde l'Accufe. ~M. ~.0'<
fervirde règle au Jugementqui &
La PREUVE,en général, peut être dénnieun Moyen ou un ~~M~~~fr'M/M,
dont on fe fert pour parvenir à la découvertede la
Argument, f ont contraires en Faits. Aimi, toutes
Vérité,lorfque les Parties.
fois chofe devient douteufe, ou par la Dénégation des
les qu'une
ou la Contrariété des Faits dont elles cherchentà
Parties, par
il faut néce~airement en venir à la Preuve.
fobfcurcir
MAIS telle eft la miferede la conditiondes Hommes, que
leurslumièresétant bornées à des objets purementextérieurs
eux-mêmes le plus fouventoHu~qués par les nuagesque
font certain & démontré aux
ce
leurspâmonsy répandent, quiparoît
eA entièrement ou équivoque aux yeux des autres.-
uns, ~ufpect
IIadoncfallu,.pourremédierautantqu'il étoitpoffible,auxécarta
où ce contrafle de fenfations ne manqueroitpas de-
continuels,
ceux doivent décider de la Vie, de l'Honneur, & des.
jetter qui
Biensd'un Citoyen, leur prefcrirede certainesRègles qu on a
à la connoiffance d es faits.
crules plus propres pour parvenir
contestésentre lesParties. De-là cesdifférensgenresde Preuves
que laLoi introduit, & qu'elle veut que lesjuges prennent pour
a/~M &' o~.v~.Z. /a'M~A
bafede leurs Jugemens, /K~ ~M~'M~~K/K
~robata. Sil'on remonte
OR, quels font ces différens genres dePreuves?
il
auxtems les plus reculés, paroit quejde toutes les Preuves, la.
ancienne eit celle réfulte de la Déposition des Témoins r
plus qui
c'étoit auS la plus naturelle & la meilleurepour ces premiers,
où la bonne foi& la regnoient avec plus d éclat..
tems, fimplicité en /?m<M'M.<~<
LesHiAoiresfacrées& profanes nous apprennentque lu~ge
les !9.ii.
étoit extrêmementfréquent, non-feulementparmi Hébreux,-
maisencoredans les autresNationsde la Terre, S~tcut chez QH!t~7.
les Romains qui appelloient cette Prenve //M~e~~ parce, D«:
3~4 INSTITUTES
ne demandoit point d'art ni d'efforts de façonnement. i
qu'elle
quia arte caret.
MA i s les abus que l'on en a fait dans la fuite à mefureque
la corruption s'eft introduite dans les Mœurs, fe font multipiies
~.O~nn.A
à tel point, que les Législateurs, après avoir été obligés d'en
'~M~J)~t' abolir pretqu'entierement l'ufage en Matiere civile, ne l'ont cou.
fervé dans les Matieres criminelles, que parce que les Crimes con.
Ment dans des Faits, qui le plus fouvent ne peuvent fe prouver
d'une autre maniere; l'on dit /yoKM/~ parce qu'il y a de
certains Cas où cette Preuve devient non-feulement inutile, mais
eSt même absolument impoSHble & ce font ces Cas qui
qu'elle
ont donné lieu à l'établiSIëmentdes autres genres de Preuve, dont
nous nous propofons de traiter fous ce Titre.
Nous ne nous arrêterons,point à fuivre ici les Divisons qu'en
ont donné les Auteurs, parce que la plupart des Preuves dont
ils font mention ou ne font plus uSitées, ou n'ont plus le même
degré d'autorité parmi nous.
Les PREUVESqui ne font plus uSitées parminous, font celles
connues anciennement fous les noms de Purgation vulgaire& de
Purgation canonique & qui étoient Spécialementemployées lorf.
qu'il n'y en avoit point d'autres, pour convaincre l'AccuSëdu Cri-
me dont il étoit d'ailleurs violemment Soupçonné.
La PuRGATtON VULGAIRE que la barbarie des premiers
Siècles avoit introduite Se que la SuperStitionavoit accréditée
/!c~~?. /«'. 7. juSqu'au point d.ela faire appeller JUGEMENTDE DiEU, Sëfai.
f<7~ (!<}. foit de pluSieursmanieres, tantôt par l'épreuve de l'~aMfroide,
tantôt par ceHe*del'Eau bouillante,tantôt par celle du Feu, tantôt
celle du Fer ardent, quelquefois par le Combat en c~a~ clos,
par
d'autres fois par la Croix, & enfin par la Cruentation,c'eft-à-dire,
du
lorfque le Sang découloit de la plaie du Mort en préfence
Meurtrier. M<ns comme toutes ces Epreuves ne tendoient qu'à
tenter Dieu, & à compromettre le reSpec~du aux chofes les plus
faintes de la Religion, elles ont été réprouvées hautement, tant
de nos
cap. AfonMO- par les Constitutions canoniquesque par les Ordonnances
H,f/fMm,<ic.8. Rois a la réServenéanmoins de celle du Combaten champclos,y
~f.'M f/< .fM'B.
s'eSt nous, & à laquelle ont Suc*
M/ qui perpétuée long-temsparmi
~,C~/<.AC~- cédé ces Combats Singuliersqu'on appelle Z~M/j contre lefquels
~tt!i<jMtItf' nos Rois ont été obligés de févir par les Loix les plus rigou".
t0;.
reufes.
aind appelle, parce queue
La PURGATIONCANONIQUE
étoit
AU DROIT CRIMINEL.T~r. ~7. W
& elle c~v. ~M<t.<i)
autorifée par les Canons, fe faifoit par Serment, l
étoit ouun Prêtre étoit di&mé M~tt/M~t~t
avoit lieu toutes les fois qu'un Evêque
pour quelque Crime, quoiqu'iln'y€ÛtniPreu-
publiquement contre lui, il ne lauToitcas, à caufe de la
~sniAccu&teurs
attachée à fon Caractère, d'être obligé de fe purger,
Snteté aucune tache à fa
afin ne reûât rëpu<
rivant les Canons, qu'il
& fur tout
tation; il venoit pour cet e&t dans l'Egli&, juroit
avoit de faint, qu'il étoit innocent; il amenoit
ce qu'il y plus
lui d'autres Perfonnes qui faifoient le mêmeSerment, oc
avec n'ofoit le Ser-
C~ lorfqu'il prêter
qui s'appelloient le nombre.Mifant au
vent, ou qu'il ne trouvoit pas deCompur. 2~<~<&.f/M<y.
il étoit réputé convaincu.
gateurs,
A L'ÉGARD des Preuves dont l'autoritén'eA plusla même
nous en de trois fortes d'après, nosan-
parminous, remarquons
duBruit Mm.
`
~F~&M~
ciensCnminaIiAes;-cell€Stiréesdel'EYidenceduFait,
commun, &de la Fuite ~~M~~c?~ ~<
La première, tirée de l'EviDENCEDuFAlT.fumfbit.aux 7.<~MM/<
fM. §. ~<H)~ de
du aueoir la Condamnation. Maiscommeil ~& ~.t.
termes Droit, pour duPu- <-
Crime notoire aux yeux in M<C~- ''</?«'
peutfefairequ'un quipa~epour
ne doit ~()KM«/.D«?A
blic, ne le foit pas en effet, cela pas empêcherparmi l6o.
afinde ne point s'ex-
J
nous,que Jugele n'en ordonne la Preuve.,
la Procédure, ou à une Pn~e à Partie, fi ~<< M
pofërà voir annuller avoit ~en- J
fa Préface fur /«'
la chofëvenoit à fe trouver autrementqu'elle paru J/~MM,
forteque tout l'effetque pourroit alorsproduirecette notoriété,
ce feroitd'autoriserle Juge à faire arrêter l'Accuféfans une In-
& même fans une Plainte précédente encorefaut-il
formation, dont 1 ini-
fuivant Theveneau qu'il s'agiue d'un Crime atroce,
8e celui qui eA furpns en le com-
truaion requierrecélérité, que T'~eff/t.'A
mettant, n'ait ni domicile ni biens, afin, dit-il, l'honneurdes quepar trop du
licence i l ne profaner Cnm. art. t. 6'
grande foitpermisaux drt.l~.M'
/a~7~. i la< même
e autorité ~<:m~:<'<<
La Seconde~fpecede Preuve, qui n'a plus les Auteurs
<!r<.<t.
c'eft celle tirée du BRUIT COMMUN
parminous, ();<M< D<:<
!a regardentcomme une efpece de Preuve testimoniale c~~ ~!3.
multitudinis teffimonium. Mais comme expé-
vulgi quoddam
riencea faitvoir que c'eAfouventmoinsl'équité& la vérité que
la paillon& l'intérêt qui présidentau jugementde la populace,
on a crû plus convenabled'affujettircette Preuve aux mêmes
ReMions que cellesque nous avons remarquéesOn par rapport
Qq
ÏNS TI T UT ES
t à ta précédente, c'eSt-à-dire,que cette forte de Preuve ne peut
tout au plus Servirqu'à faire décerner un Decret fans une Infor-
mation ou une Plainte précédente quoiqu'il y ait des Auteurs
f. ~eon/~i~. respectables.,tels qu'Al.EXANDRE ôcDEGlUS, qui prétendent
F«.('<'f~!0. s'il s'agiSbit d unCrime dont la Preuve Sëroit difficile, la
que
communeRenommée, jointe à quelquesadminicules pourroit
jEu~ire pour la Condamnation.
Une troisième E&ecede Preuve, qui n'a plu<la même auto.
!tté -parminous, eti celletirée de la FuiTE de l'Accuse, la Loi
f.T. Ë'CoA compare le Fugitif au Condamné Sic qui M~~ <?/? damnata
J~f./tr~ Ce qui doit s'entendre principalement, fuivant les
<'o/MPs/t!
Auteurs., dé la Fuite qui a précédé l'AccuSation,parcequ'alors.
elle eA cenfée l'Effet du Remords que le Crime a caufé. Mais
cous ne'mettonsaucunedistinctionà cet égard,. Soitque la Fuite
ait précédé, ou.,qu'elleait fuivi l'Accufation nous ne la regar-
dons jamais commeformantune entiere'convictiondu Crime,
la raifon qu'elle peut être fondée fur desMotifs particuliers,
par
faire fervir de reu'burce aux plus innocens telle
qui peuventla deve'
la crainte les
d'éprouver rigueurs d'une Prifbn;, ou de
que
air la vicHmedu crédit de fes ennemis, ou de la corruptiondes.
~noc~ Témoins. Elle ne peut donc former tout au plus qu'un nmple
~'f<oatp<. 89. n.7.
indice, ne mbu~e qu'autant que dure la Fuite, en&rte que
~M/' qui
I.M. dans.quelque tems que l'Accufévienne à fe repréfenter après
«)r.~ft<<My< cette Fuite laJ.uAicelui tend les.bras, & veut que toutes les.
~t/<!Z. Q~
§. t< Procédures, qui ont été faites jusqu'alors contrelui,. demeurent
~/?~;HfM)
~Ef&7<~< abfolument anéanties, comme nous.l'avons.obServéci-devant
d'après l'Ordonnance.
traiter de la Preuve-en Matiere criminelle, d'une
AINSI,.pour
maniere plus conformeà nos.Mœurs & à nosUSages, nousob-
avérons d'abord, que cette Preuve doit avoir deux objetsprm'
l'un, de co/?~ du Délit l'autre, de cc/~M~
ëipaux coy~
~ccM~, d'enêtre~M~~ C'eStà. ces deux Objets eSïëntieIsque
doit s'attacher, que& doivent tous lesdiifé-
le Juge Se rapporter d&
rens Genres de Preuve mettre en. état
qu'il emploie,,pourSe
un Jugement certain dans cetteMatière.
porter
Suivantce Principe, la premiere& la principale Preuve,qui
<bit donc fixer fon attention, c'eStcelle qui Setire du c.on-PS,
A des Preuves tendent à.
DU DÉLIT. l'égard qui Singulièrement
la convictionde L'Accuïe.elles.font diSfér.enies~, Suivantles..L!~
AU DROIT CRIMINEL,~r. r/.
tantôt elles fe tirent de la Déposition. des Témoinj:
conAances
l'ont v& & entendu, c'e&ce qu'on appelle PREUVETES«
qui tantôt elles fetirent des Pieces ou re~
TiMO-NiALE aùtentiques
connuespar l'Accusé, & c'eft ce qu'on appelle PREUVE INS-
TRUMENTALE ou bien ellesfetirent de la Conreuïon même de
cet Accufé, & c'eA ce qu'on appelle PREUVE VOCALEou
enfin elles réiultent des Indices & Préfomptionsqui s'élèvent
contrelui, & c'eH ce qu'on appelle PREUVEC.ONJ Ec
TU RALE.
Telles font lesdi~érentesEfpecesde Preuves.,qui fontautori-
féesparminous, & que l'Ordonnanceadmet expreuémentdans
l'art.v. du Tit. XXV. lorsqu'elledit, que « les Procès poufron.t
être m0!t'uiM&: jugés, encore qu'il n'y ait point d'Inrbrmation.
Sid'ailleursil y a Preuve fuffifniaepar LesInterrogatoireso~
Pièces autentiques reconnues par l'Accujfe, & autresPré..
Mpar ». Ce font au~ celles
x (bmptions & CirconAances du Procès
Matiere de la diviftonde ce Titre en cinq Cha-
quivon.tfaire'la né-
nous nous de rappeller les Conditions
pitres ,oa propofons
ceuairesque les Loix & Ordonnancesexigent, pour en aHùi-ef
la validité. r
LORSQUE toutes lesConditionsmarquéespar la Loi,fe trou-
vent remplies, alors la Preuve eft cenie.eparfaite & juridique;
& c'e~ celle-ci qui eh abfolumentnéceûaire pour opérer la
à une Peine Mais de Z.jï/h C.
Condamnation capitale. lorfque quelqu'une Probal.
cesCoûtions vient à manquer.,la Preuve e&alorscenfée im-
parfaite& in~um~ntepour opérer cetteCondamnation capitale
une moin-
puine d'ailleurs fervirà en faire prononcer
quoiqu'elle
dre, iuivant les circonftancesque nous remarqueronsci-après.
D'où il fuit, qu'unePreuve peut être parfaitede deuxmanieres
ou ~o/MM/M,lorfqu'elleeA telle, qu'ellepeut Amcegénérale-
mentdanstous les Cas où elle peut être employée; ou /<'&-
vement,lorsqu'ellene peut fuffireque dans certainsCas. AinSi,
une Preuve peut être parfaite pour opérer la Dé-
par exemple,
d'un Accufé, & qui ne le feroit pas néanmoinspour opé-
charge
rerfaCondamnation une autre peut fu&repour donner lieu à
unDécret qui ne~umi-oit pas pour donner lieu à laTorture, une
autre pourroitêtre (umfantepour la Torture qui ne le feroitpas
la Condamnation à Mort enfin, il y a desPreu-
pour opérer
ves quipourroientfuffirepour la convictionde certainsCrimes~
Qq ~J
~o8 INSTITUT ES
qui de leur nature font <?<;M~~ ne fu~roientpas pour d'autre~
qui laitfentdestraces aprèseux. Ce font tous ces différensCas,
que nous aurons foinde distinguerdansles Chapitresfuivans.

CHAPITRE PREMIER.
De'la Preuve tirée du corpsdu Délit.
T A Peinen'étant ordonnée que pour le Crime y&-ne pou-
JLj vant avoir d'application qu'autant que l'existencede ce
Crime eft certaine, een'eStdonc que furlaPreuve de cette exif.
f. Z~tW, 1; tence que le Juge peut aSIëoir-fonJugement~ubiènimlex~M'~
~<M', rationec~<B /-M <&~fp/ïM re co~ Le premier
~c/
devoir du Juge 8ele plus indispensableencette Matiere, eStdonc
de s'aérer du corps du Délit qui lui eft déféré.
Mais que doit-on entendre par Cc~ du 23~ & de quelle
manieredoit s'en faire la Preuve? c ce&ce que l'on fë propofe
d'examiner dansce Chapitre.,
Pour cela, il fautrappellerla dIAIncHon que nousavonsfaite
fous le Titre précédent, entre les Crimes qui laiuent destraces
après eux, & que lesAuteursappellent~~e?<MH~,cette rai&N
ceux qui'n~n laiSentpoint, qui font appellé&par
~&'e?a~[~M/
A l'égard des premiers dont nous avons donné pour exem-
ple l'HoMICrDË~fINCENDIE le VOLAVECEFFRACTION~
&c. comme les traces que laiSëntces Délits, consent princi-
dans le Cadavre, dansla Maifon incendiée & dansles
palement
Portes 6' Serruresbrifées la Preuve du corps de Délit ne peut
donc & faire régulierementdanstous ces Cas, que par la repcé-
&ntationde ce Cadavre, ou par l'inspectiondes Lieuxincendies
& des chofesfur lefquellesa été commifel'em'action & cette
repré&ntation'ou mipect:iondoit être conAatée elle--même
tant par des Procès-verbauxdes Juges, que par des Rapportsde
Médecins, Chirurgiens,& autresExperts, commenousl'avons.
vu ci-devant d'aprèslesTitres.IV.& V. de l'Ordonnance.
y qu'ellene peut être ~p-
Cette Preuve eft tellementejflentielle
pleée ni par la.dépositiondesTémoins nipar de nmplesindices m~
& contectu-res~ quelquesfortesqu'ellesfoient d'ailleurs'~pas
AU DROIT CRIMINEL. ~r. ~7. ~.A 309
la que quand même céder-
~gùar confëmondel'Accufe,embrte
les recherches youdroit faire du corps
nier, pourempêcher qu'on
viendroit à déclarer la Perfonne qu'il a tuée lui
du Délit, que
& l'avoir tuée il l'a jettée dans la Mer
étoit inconnue, qu'après mériter aucun
la Riviere cette Déclaration ne pourroit
ou dans & abfousde
ni empêcher le Juge de le renvoyerquitte
~sard du la de donner caution de fe
l'Accusation ou moi~s charge
c'eft le intiment des plus fameux Criminaliftes,
feoréfenter Clares & confeillentnéan-
entr'autres de Jules Farinacius, qui C/,<r, ~7.

aux de ne renvoyer cet Accufé qu'après avoirfaitdes <! ~M.<n~K<~


moins Juges
exaâes dans les lieux qu'il a indiqués. ~M.
nerquintions fuivantces Auteurs, certainsCas où la Z~e/<t-
II y a même, faire une
rationde l'Accufé pourroit fuffire pour prononcer con-
damnationcorporelle contre~lui fçavoir i ii celui qu'il dé-
avoir tué & dans la Mer ou dans une Riviere,
dareroit jetté
Perfonne connue dans le lieu, & que malgré toutesles
étoitunè
auroit faites, on n'en auroit point eu de nou~.
perquintionsqu'on
vellesdepuis le tems o~ lAAccuféconviendroit1. avoirtue 2..
,fic'écoitd'ailleursun bruit commun dans ce même lieu, que 1~
,Perfonneen quc~on auroit.été tuée fi l'Accufëetoit lui-
un homme dinamé 4°' s'il avoit fa demeure voi.Gne cTe
même
la Mer ou de la Riviere oo.il prétend avoir jetté le Cadavre..
faifi de e9ets auroient appartenu à
< s'~fë trouvoit quelques qui
la Perfonneen queftion 6°. fil'on~voit trouvédu fangrépandu.
dansl'endroit où il diroitavoir commisl'homicide,. ii peut même'
.dansce dernierCas, fuivantJulesClares être fujet à-unecon-
.damnationcapitale, parce que ce fang formeroitalorsuneefpeGe<P:/M~C/
de corpsde D~ T~
II y a encoredes Cas, fuivantcesmêmesAuteurs, oula P'reu-
ve par Témoinspeut être jointe aux Procès.verbauxde~sJuges Se
.auxrapports des Médecins& Chirurgiens &ces Cas ie ren-
contrenttoutes les fois n'eu autre-
qu'il pas pofublede conftater
mentle corps du.Délit commefi par exemple, le Cadavrequi
feroitrepréfentéfetrouvoit tellementdéfigurépour avoir été in-
huméoureflé dans 1.'eaupendant quelque tems quil neteroit-
ou bien ri ce Cadavre étoit cTune
pluspoffiblede le reconnoitre
Perfonned'ailleursinconnue'auxJuges & aux.Médecins&Chi-
ton ce-
rurgiens. &.qu'on Ienorat..fbnnom en pays 1 U~gedans
dernierCas à d'expofer le Cadavre un Heupublic ,.commer
.onfaità Pari&àJa du.Chatelet,pour que lesPauans.fbieM.
Morgue
~o INSTITUTES
de le voir &de te reconnohre ou enfin s il s agiubit
à' portée
Mi tiré contM comme le corpsdu De'
d'un coup de quelqu'un
a lors dans la maniere dont le fuûl auroitété char<
lit conn&eroit à
6 c'étoit avec un? balle ou autre chofe propre blefferdan-
Se il a été tiré on ne pourroit
~eu~ement celui contre lequel
à le compter autrement, queoar desTé-
avenir iapepounon
auroient vu le Fu~, & par la du lieu ot,
moinsqui charger v~te
auroit voir s'il n y feroit reûe aucunetra.
te coup dû portet pour
ce du.plomb.
des Délits ne talent après euxaucune trace;
A L'EGARD qui
&.autres de cette efpece qui font
tels oue 'r~ 1~~
fbus le ne.
connusdans le.DMit no~~ ~x-ci
des
tant point comme lespfecNers Ïu~ts à hn~alon yeux,
y /a/. Clar. la Preuve du peut s'acquenr autremeMquepat
des indices & &
j!.& la con~on-del'Accu~ pinte à contes;
être
ces indices8c conjeaures peuventeux-m~mes prouvés in~
ou par des
iféremmenf, ou des Procès vëtbaux d~~ ~uges,
par la Dépo&iondM
tapports~s Médecins, Chiru~ien$,ou par
des Ecrits', rivant 1 ex~e~ee des Cas.
~Soins, ou mê~epar du du Délit dans ces derniers
Â~re~e~ par la Preuve corps
comme dans les premiers l'on n'entend pas feulementparler
Ca~ mais ce Délit aété
le
de la Preuve que Délit a été commis que
commisavec une mauvaHeintentionde ~P~
/.i.c.' -l'Auteur, & Cas
~&M.«)S< la Loi. Ainu, par exemple ,;dansle
~/a~Ûte dans un Puits ou dans o~une
une R<
P~nne feroit trouvée noyée
ou morte dans une Prifon ou précipitée dans la Ruedu
viere, du Délit con~
haut d'une Mai&n quoique corps le paroiaë
on ne le
la.repré~tadondu Cadavre, peut pas ~nmoins
par
tel, ni en faite la manere d'une
~~e~comme 1~
moelle., qu'autantqu'il&trouveroit~'ailleursacco~ de
qui feroient juger
quelques Srcon~ces, défunt cherche à ~ë ,ou
Volontaire de la part du qui a détruit L
la violence d'un tiers autrement 1~ m
P: C~ 6' quelle a été càulee par
Farin.A)<.t'<. on doit Appeler dans le douteque
né S'ant point fe préfumer,
mortel arrivée parpur accident,
cette le .fran~
ne
C'eApour cela' que ~donnanceveut que Juge ~tra~
ton Procès-verbal, lorfqu'il
'po~~leslie~outd~er n'ordonne la vintequedes Mede.
en eu:requis, & qu'il pareillement
AU DROIT ~
CRIMINEL, .xy. ~7. C~ ~n ~ç
que furla réquisition des Parties, ce qui s'en-
Chirurgiens d'once une
de la viSite car il en ordonner
tend première peut la même raiSbn
l 'Ordonnance. C eftpar qu'elle art. t. tit..
~conde Suivant il foit fait mention de </<<"0/'<<'a/
dans le Procès.verbal Juge du
exige, que il l'a trouve & généralementde
du Cadavre, du lieu où
Fêtât à la
ce Servir à la décharge ou convtc~Mn'deTAc-
'tout qui peut raire
cufé. C'eA encore dans la même vûe qu'elle .lui enjoint de
au Greffe les Armes., Meubles, & Hardes, qui feront
remettre
fur le Cadavre pour faire partie du Procès criminel. C~A
trouvés
une fuite du même motif, que par la dernièreDéclaration
enfinpar
i~n dont nous avons parlé plus haut, il eft
ju Septembre
fait une expreSïe aux PropriétaiMs, ÂubergiSies. Lo-
InioncUon
catairesdes MaiSbns,& ~.tousautres, de donner avis auxYuges
ou aux Commissairesdu Q.uaftier, des Cadavres des Perfonnes
l'on n'être pas mortes de mort naturelle avec
que foupçonnera la.
~éSenSes de les faire inhumer avant que d'en donneravis, que
viSiteen ait été faite, Sel'inhumationordonnéep'arles Juges, à
& même.de Punition corporelle, comme Fau<
peined'Amende, d'Homicide.
'~urse~ Complices

CHA PITRE 1 1.

De~P~MveT~M07M<
Ou cette Preuve dans le premier rang de celles <!t:
T~T s plaçons
1~ qui tendent à convaincre l'Auteurdu Crime parce que, j~rc/M.
1
~<f.M'.10.
commenous Favon~obfervé, c'en:celle dont l'uiage eft le plus Cod.de 7èJlib.
ancien& le plus fréquenten Matiere criminelle la plupart des
Crimesne pouvant e prouver d'une autre manière.
La Preuve teftimonialepeut être conndéreefous trois points
de vue différens ou par rapport à la Qualitédes Témoinsqui
ou rapport à leurs Z~po/SM/M en elles-mêmes,.
dépofent par
ouenfinpar rapport à la A~ de les.entendre. Nous avons
vu fous le Titre de 1'7/?/M les formalitésqui concernentla.
Manierede les entendre; il nous reAeà traiter de cellesqui con-
cernentla Qualité desTémoins 8ede leursDéportions, ou pt&-
tôt il s'aeit préfentementd'examinerles Moyens particuliersqui:
peuvent empêcherd'entendreces Témoins, ou d'avoir égardas
leurs.Déportions après qu'ilsont été entendus.
3~ ÏNSTÏTU TE S.
§.L
P/6MM~/MO/!M&CO~r /-< M ~M~
~'j7'~0!~f.
Tous ceux.Ia être Témoins, qui n'en font point en~
.C.t.§.<& peuvent
?~. .péchés par la Loi.
Un Témoin peut, fuivantla Loi, être reprochépour difFeren.
Caufes. Ces Caufes font, ou 1'~&M présumée en faveur
tes
de l'Accusé, ou la C~MM& I<t~~ qu'il lui doit, ou
contre lui, ou la ou de
MpM< qu'iLa Fo~~ 1~
avoir aume.
oufbn~ ou 17~qu'il peut
meProcès Criminel, ou le au
C~~ ~~ob'ge
ou enfin fa ~My~ & autres circomtances femblables,
Secret, allons
au danger de la Corruption. Nous
qui peuvent l'exposer toutes afin dy appiiquet
feprendre mccemvemeat ces Caufes,
les Exceptionsque les Loix &:les Auteurs y ont apportees.
i". A cau<e DE L'AFFECTION PRÉSUMÉE, on ne doit en-
Z. P~fM/M, 6.
C< de 7~. le PERE dans la Caufe de fon Fils, ni le
tendre pour Témoin,
L. 7e/H~ 10.~
de fon cela quand même 1 un8e 1autte
FiLS dans celle Père, c~
~<7'
les Auteurs exceptent Hu.
y con~entiroient; néanmoinsles cas
~~M.</<y~.
de Crime de Leze-Maje~é Divine &
~t"'7C'' vans 1°. lorsqu'il s'agit
~~rA en fait de Crime atroge, être prouvé
Pro~. CMC/M~
Humaine quinepe~t comme
autrement 3°. enfin lorfqu'il y a Parité d'ASeaicn
"3.
dans la Caufe d'un dé ~ës Fils contre fon
fi le Pere eA entendu
reile cesfortes de ne pourroient fuivant
autre ms au Déportions
Auteurs donner lieu à la condamnation, mais ieule.
ces mêmes
ment a la Capture d.el'Âccufé. ).
L'AYEUL& autres ASGpNDANS, ne peuventauiH, à cau~de
être entendus dans la Caufe deieurs Uei-
l'AsFeBionpréfumée,
en directe, en que ce
cendans, ligne quelque degré
Une MEREne peut être Témoindans la Caufede fon Enfant
~atard..
Z.7~t.<& Un FREREne peut fervirde Témoin contre ton Frère ex~'
y~ dans lescas iuivans; 1°. en fait de Crime de Leze-Ma~ e
M~. Con/a/ cepté
~Kt~COfj ). aM.p. Pivine & Humaine lorfqu'ils'agit de depo~rpour un~Fre~
~:nn. /ec. </<.
contre un autre Frère, à caufede la Parité d'Avion 3
a.toS. de rev~ Io~
les
qu'il s'agit de ju&iner&n Frere à 4°.vie lor~u'i
de
s'agit
leur Pere commun, ¡,
Embûc&s que fon Frère tend la
en: entendu du consentement de
ennn, lorsqu'il ~~r~ Les
AU DROIT CRIMINEL ?'. C~
Les PARENSCOLLATÉRAUX ne peuvent être obligésde dé- z-M~f
Suivait la du Droit r~.
noter juSqu'au Septième d egré, DiSpoSttion
maisSuivantnos Ordonnances,ils peuventêtre entenduscomme
Témoins,lorfqu'ilsfontau-delàdu quatrièmedegré en Matière
civile, & au-delàdu cinquièmeen Matierecriminelle.Ilspeuvent
auffiêtre entendusquoiqued'undegré plusproche, danslesCas
fuivansqui font remarquéspar les Auteurs .1°. lorfqu'ilsfont
Parenscommunsde l'Accufateur& de l'Accufé lorSqu'H
de Crimes occultes qui ne peuvent fe autrement;i
s'agit prouver
lorsqu'ils'agitde prouver l'innocencede 1Accufé lorfque
leurDépoSitioneft contrele Parent; <°.lorsqu'ilscomparoiSIënt
yolontatrement 6°. enfin, lorfqu'ilsnont pointdéclaréleurqua-
litéfurl'Interpellationquileur en a.été faite par le Juge, contbr-'
tnémentà l'Ordonnance.
Les ALLIÉSne peuvent être Témoins dansla Caufe de leurs
Alliés l'on comprendfous ce nom tant ceux qui font à l'My?~
desPere S: Encans, comme BEAU-PERE, BELLE-MERE, ~.4.
GENDRE &:BELLE-FILLE, que lesautresCollatéraux,juSqu'aux
degrésprohibéspar l'Ordonnance qui lesaflimileSurce point
auxParens il faut feulementexcepter le Cas où il ne Seroit
pointreStéd'enfansdu Mariage qui a produit l'Alliance. ~O~M~~
Les PARRAINS& MARRAINES ne peuvent être Témoins ~OM<. <&17~t
dansla Caufede leursFiLLEULS& FILLEULES, non plus que «/
danscelledesPere & Mere de cesderniers,avec qui ilsont cen-
trale uneAllianceSpirituelle,6*vîceversd.
LesMARI& FEMMEne peuvent être admisen témoignage Z, ~<MM, l?
l'uncontre l'autre & cela avec d'autant plus de raiSbn qu'ils ~Co~.de r~.
fonteux-mêmesla fource des Parentés & Alliances & que
leurASfecUon eft fondée fur un lien facré & indissoluble es f-t/'M. S<

Auteursexceptent cependantles Crimes gravesqui ne peuvent t~t.6'/M<f,


fe :prouverd'une autre maniere.
LeDONATAIRE nepeutauffi, à caufedel'ASîecHonpréSumée,
êtreentendu comme Témoin, dans'la Caufede SonDonateur.
Le TUTEURne peut l'être dans cellede fonMineur.
L'ÂMi INTIME danscelle de SonAmi, avec qui il boit &: Z. 3.7~.
<Mngejournellement.
Le BÉNÉFICIER,dans cellede SonCollateur, pourvu néan- ~<:r<Q.M.l~
~~Or~M~M~
moinsque la Collation ait été volontaire& nonSbrcée.
!66~
La .CoNC-UBiNE ne peut être entenduedans la Caufe de ce-
lui avec qui elle eSt en mauvais commerce au reSretout cela
on
Rrr

INSTITUTES
ne doit s'entendrequ'avec les Exceptions marquéesci-devanty
notamment qu'on ne doit admettre ni avoir égard aux Dépor-
~c/ tions des Peribnnesdont on vient de parler, que iodque~eCrime
t4.§~. être autrement, ou que ces Dépoiitionsfe trou.
~.7wM<<Ct.t'<. ne peut prouvé
vent concordantesavec ceHe&d'auttesTémotns.non. reprochables.

Co<A
'Z. ~<~<M~ A cau~ed€ là CRAINTE& de la RÉFÉRENCE,ron n'ad.
<~7'</?~. mettoit point chez les Romainsle témoignage de l'E scLAV E
~« <&Jt~f
on ce ~e pratique encore aujourd'hui à le.
.t68ï.
contre Maître, qui
de nos Enclaves de l'AmériqueFraneoue..
gard & DOMESTIQUES
Pour ce qui concerne nos SERVITEURS
dans ce Royaume, il eft certain en général, qu'ils ne peuvent
entendus dans la Caufe de leurs Maîtres, pendant le tems
être
font à leur fervice & qu'ilsdemeurentavec eux.ce~ce
qu'ils
mi réfulteclairementde la Difpoution de 1articlev. du T~
de i'OfdonnatKe, qui veut que le Juge interpellele Témoind&
avant d'être entendu en dépoution, sil eft ~ervt.
déclarer, que
teur Dom~~ique de Funedes Pitiés.. Il faut excepter eepe~
dent cettainsCas, ou ceux-ci font reçus. commeTémoins néce~
d~unDélit occulte commis
6~es par exemple, lorsqu'ils~agit atroce
de nuit dans l'intérieur. dela maiibn ,ou d'un Crime qui
TE.~y~T~
~\K!M~< la. mais i l faut cela, que_le Do.
iatereËe l'Etat & Religion pour
~M.
~It d'ailleurs de bonnes.Vie & Moeurs. Suivant
L. ~<MM) Cee.. me~ique prouvé le
&Z'<~t. la Di$odtion de.l'Article clv. de la Coutume de Bretagne
forti dechez.&nMâitre, nepeut être entendu
Serviteurquoique l'étre
à la de &n.Maître, mais il peut
en témôisnage Requête
de contre lui, pourvu qu'il ne foit point
Mu'il ~as~ dépofer
&ft?mal de chez&nMaître, oc qu'il n'y aitpointde preuve que
c'eit par qu'il a dépofé contre lui. tous
Sousle Nomde DoMESTiquE, on entend généralement
aux l'Accufé ou de rAccu~eur, &con-
ceux qui font Gagesde
leursintendans, Agens d'Affaires.&Commenfaux
féquemment
tels qu'Aumôniers-,Gouverneurs8: Précepteurs.
Afs/a~ At C'eA a~B à caufede la Crainte & Révérence.que le VASSAI.. la
î7. des T'~eMM ne doit étre en dans
o~ JusTictABM point reçu témoignage
Caufe de ~bnSeigneur, le MINEURdans celle de &n 1~ ior~
6'
~.AfMoe.A.~)'-
~'<f.c~'t87<3.. le.DÉBITEURdanscelle de fon Créancier, ce qui s entendce~
MMM,6.~
eue la Dette eft eonSdérable & en unmot le FOIBLE dans
tous
~eT'
à redouter le fi ce n e~ dans
J:.j.~M.§. du PutHant dont il a Crédit
Z. ~'o~ 7'</?M,
jE~r~
Cas que nous venons d'exceptet ci-devant
DROIT CRIMINEL. A~r. ~.7f.
AU f~/ &1~t~<'
A caufede FiNiMiTiR,un Témoinpeut être valablement ~7~<

mais il faut pour celales conditionsrivantes 1°. que


~oroché, mais dôit-on entendre par Inimitié ~O~OM~<~
Ummifié foit capitale que
c'eft ce qui eft laifTéà l'arbitragedu luge, fuivantles cc'if</e,M<M~!f<
capitale? celui en la Cau~ pu du :Mj&<.
Auteurs:z que qui l'oppofe prouve ~.7M<.C/<!r.§.'
en quelques eHetsextérieurs, telles que des ~M<t~.t~. M~
moinsqu'il indique
& des Incites verbales ou par écrit 3°. que ces Me- ~m~w~
Menaces le coursdu Procès cri-
ou ces Incultes ayent été faites dans
naces d~
n'ayent été fuivies
minel,ou peu auparavant 4°. qu'elles point
été &!?
mais il faut. que cette Réconcihationait
Réconciliation;
un tems non fu~pecr, &: long-tems avant la Péponuon,
dans
Témoin., quipré- j~~tM~M~
cars'ilyavoiteudel'A&àationdelapartdu un Procès contre 1 Ac- i./<f.4.
vovantdevoir être entendudans criminel
cuS fon Ennemi, auroit donnéquelquedémomtrauonextérieur
de Réconciliation à fon égard afin d'empêcher çelui-cide le
il nedevroit pour celaêtre admisentemoignage
reprocher point le Témoin
commeau contraire, ~'Acculé prévoyant que ~roi!
de contre lui, an'e~oi~ de lui chercher querelle
requis dépofer fous prétexte
de propos-délibéré, afin dele pouvoir reprocher
de ce Témoin ne laiSeroit pas que d ê.
d'in'mitié la Dépoution ~M. in Z. t.
tre bonne < enfin, faut que il l'inimitié foit réciproque entre
§.A
l'Accusé &le Témoin.. y</?~.
Au reûe il y a cela de remarquable,par rapport cetteeipeç.e</M ~~<M<f;17.
?<'<HOMM.
en tout tems & contre tou-
de Reproche, qu'il peutêtre oppose ~M~t
tesfortesd'Ac<:uMons, même e.n'celle de Crime de Leze-Ma- M.}.n.i6.
!e~é du & être ~.J~/?«/'t~<'&
L'ENNEMI du Père eu: cenfé l'ennemi Fils peut
valablementreproché par ce dernier.
Un TÉMOINqui a autrefoisdépoféen Manere criminelleconï Z.Pfo~~7'~?<-J; r</?~.
tre un Accufé, eft réputé fon'Ennemi, peut& être lui
par repro-
ché commetel. C;<m
PAREILLEMENT, 6 le Témoin a Procès avec celu~ contre qw cep.
fM<M« ) M' de
il dépofe. PM~. M/
les
LesINFIDELES, Juifs, les Mahométans, & les Hérétiques
contre un CHRETIEN à
ne peuvent être admisen témoignage
caufede l'Inimitiéprémmée, fur-tout u. FAcetnateur quiles pro- /<!rM. <
duit fe trouve de mêmeReligionqu'eux. ~M.j;6.n.~)t.
LeTÉMOINqui <eprésentepour dépofer, ~as être ~ourné~i ~C. CMt

la doit être comme jfuibect dinimi.tié. t~~6f!.t6t


produitpar Partie, rejette
Rrij
~i% IN STITUTES
~.7'~M'M, ).§.
<&r~.
4°' A caufedu DÉFAUTD'AGE,on ne reçoit point le témoî.
~M. gnage des IMPUBEREScependant on ne laine pas que de les
~8. entendre enMatiere criminelle,fauf au Juged'y avoir tel égard
~C'~<, que de raifon /? non ut probent,faltemM~~ro/~j; ad veritatemM.
~<t.t~8. dagandam,dit~ulesClare;,ce qui doit avoir lieu principalement
lorfqueleur Depôntion e~ en faveurde l'Accufé, ou qu'ilsap-
~mon. 1.0. prochent de la Puberté maisfur-tout lorfqu'ils'agit de Crimes
Z.Mt~/MOS.10.
~</<r~.
atroces, qui ne peuvent fe prouver autrement.
Les MINEURS,qui ont atteint l'âge de quatorzeans & au.
deSus, peuvent être admisà dépofer en Matière criminelle, à la
différencedes Matieresciviles, pour lesquellesil raut,unepleine
~~«fM~~A
Majorité; il e~ivrai que le témoignagedes Mineursen ce pre-
~6. mier Cas, ne peut former une Preuve fumantepour aHeoirune
Condamnationà Peine capitale, maisfeulementde fimplesindi-
ces qui peuvent donnerlieu à la Capture ou tout au plus à la
Torture il y a mêmedes Auteurs qui prétendent que leurté-
moignage ne doit pas être admisindiNërejtnment pour toutesfor.
tes de Crimes, maisfeulementen fait de CrimedeLeze-Ma~é
Divine & Humaine, pu lorsqu'ils'agit de Crimes occultes;&:de
plusils veulent que dans ces derniersCas, lesMineursayent été
requis par le luge de fon propre mouvement.
~~WM.%M.;8. Suivant cesmêmes Auteurs le M AJE u R peut être reçu à
B.t.
~M/M~/<!7-<, dépoter des faitsqu'il a vus lorsqu'iléloit en Puberté..
~K.~
A caufe.du DÉFAUTDE RAISON,ron n'admetpoint CM
Z. 7'e/?.7</H,~<&témoignageles FuRiEUX, les INSENSÉSles INTERDITS pouf
M;~
~na. <
cau~ede prodigalité, les PerfonnesYVRES ce-qui s'entend
""}; lorfquel'yvre1feeAcomplette, & qu'elle a duré pendant tout le
~M!/?M~<&. tems de la DépoStion il y a des Auteursqui
des T'emCM~ excluentgénérale-
ment tous Témoins qui&at yvrognes d'habitude 6c rrequentenc
Go/H<.j',f< les Cabarets il.y en.a d'autres plus modernes,
~f/a/. tom. ).c. journellement
c~ qui prétendentque l'yvro.gnerien'ë~:plus regardée aujourd'hui
<A,y: comme un reproche valable.

A caufede 1TNFAMIE, on ne reçoit pomt en témoignage,'


i.r~. T°.ceux q.ui ont été repris ou condamnésen Ju~ice à Peiner
Z~ t6.~ tel- le Fouet,.le Blâme, &C. à plusforte
M ~~M M<(/tM- ~c?~ ou M/a/7M7M< que
</7'0~ raifôn ceux qui ont encouru la mortcivile.parune condamnation
a~x Galeres.& BanniHementperpétuel, ou par le dér~utde're"
prélënta.doa.dansles cinq~annéesdu jour de î'exécutiondu Juge.-
AU DROIT"CRIMINEL.A~r. ~7: C~. 31~
de Contumace ceux qui font Excommuniés ce qui cap. ~/M~)
~aeM retranche tout-à.. <x<.de r~.
s'entend d'une Excommunication majeure qui
& de la perception des Sacremens, & de la Communion
la-fois eftétabliepar le Droit ca-
des Fidèles mais cette incapacité, qui
n'eSi point reçue dans le Royaume Bruneauprétend, ~MaMM, 0~
nonique, <;fMt. lit- tHtM.
le reproche d'Excommunicationn'éStpoint 17.

d'après Faber que '4'

nous en quelque Crime que ce foit même d'Hère.'


admisparmi
Simonie, 8: de Leze.MajeSté 3°. ceuxquifont accufésd'un
6e
Crime~~ce, & qui emportepar lui-mêmel'inramie maisil faut
cela y en ait preuvepar écrit,y &le Jugene doit'point ~~<~)0)!, &'ff~
pour qu'il M.y:t.
l'Accuféferoitau Té<.
avoirégard aux reprochesgénérauxque F< <f'm.T.
devoir coiamis de certains Crimes & même qu'il en Se"~c.6.w.ç.<t6.
moin
accNSë ces fàits devroient être regardés & punis comme ~t.t~
roit
fuivant l'Ordonnance. Il en eft de même 6 l'on ~~Or~M~M~
colomnieux, t6&7.
dans les reproches que lesTémoins ont été Emprison-
avançoit ou de ces.
nés Décrétés, Condamnés, repris JuSHce lorfque
ne feroient point ]uHinés avant le Jugement du Pro-
reproches
cèspar des Ecrones, Décrets, Condamnations ou autresAc"
tes c'eft cela que l'Ordonnance veut que les Procureur? ~ff/iMM, <;?.
pour de 6. de /)/?mA
ne puiuenten fournirde femblables s'ilsnefont Fondés Pro~ ~o<'J.t M'm.
curationSpécialepar écrit 4°. les F~~n~n légumes ne peu- ~<(.6.~HM~'M

ventêtre entendus commeTémoins, caufe de ta Noted tnta- M<.l;<Or<A))M.


~<:667.
faut néanmoinsex- i~f~<
miequela Loia attachéeà leuraaiSïance font il.
iSTus de MaiSbnsiMuC.
Suivant l es Auteurs, ceu~xqui ~o«6oo.<rf.
cepter, le ~f~M. qu. ;<.
de leurs mœurs, ont Sçûréparer y;. ~ie. 6'/Kif..
très ou qui par la régularité
vice'deleur naiSIance,ou enfinlorfquele Crime eStde naturel
ne pouvoirfe prouver autrement, que par laDépo&ion de ces
fortesde Perfonnes 5Q.la Maquerelle publique eSiLdédaréëiti* /$. r~
de comme étant infâme de Droit cepen- ~r~
capable témoignage
dants'il s'agiSloitd'un.Crime commisdansun heuoù-elle'taittbn.
mauvaiscommerce comme elle èSccenféeen avoir;plus de
autre elle pourroit être entendue à ce fu-
connoiuancequ'un
c'eSt entr autres le fentiment de Fannacius- qui obferve à ~o~M~
jet
cette occasion,' que ce fut par une MaquereMe~ Mmmée7M/~
la de Catiliaa ~.découverte.
que conSpiratioti -')'
7°. A caufede l'iNTÉREST PERSONNE;,unTéRM~n~peut 'j!to.7'f~ C~mf.)<
être entendulorSqu'ila.unPROCES.Semblableà celuide l'Accu- /Mt!C.<Mf.~<'
<

Sateurqui le produit. /f<f/fC,.


Par la mêmeraiSbn FAcc-usÉ.ne peut être entendu en ~<
ÏNSTITUTES
T.. <~NMMm~n. contre fon Co accufé il faut excepter les Déclara.
moignage
Cod. de r</M. tions quil peut fairecontre fes Complices, lors de la QueAio~
~MA.~r~.
dénnitive, ou par fon Teflament de mort.
§.$<~<'0,COM.7.
cap. CumMo- H faut encore.excepter rivant les Auteurs certainsCas o{t
n~yMm,M«-.w. ~es Complices peuvent. fervir de Témoins, & taire preuveles
18.
A~MOeA. de uns contre les autres,{..comme en fait de Crimede Z~Mt:
'<f.c~t;6. ~(ïc/ï~ Cû/M/-<:Ho/ï, iauSeM?y! ~MM/~
P<tpM,&f.H.
ou bien lorsqu'ils'agit de prouver la çorruptiondes Te.
~.ï}.
moins.
UnASSO~ïÉne peut être entenducommeTempin)contrefon
A~cijé~ ~.généralement tous ceux que l'événementde la con-
manière il faut excepter
teAatiM:pe)HtintéreHeren quelque
néanmoinsles Chanoines, qui, Suivant,la diAontion du Droit
r. Can. ~<~
canonique, peuvent être Témoins dans les Anairestemporelles
~M.1. MM/:
de leurs Chapitres. A 'r.'
Le P&QX~NETE ou Courtier ne peut être Témoin
Z. M<n<7< t en Matierjecriminelledans l'Adiré ~,ù il a été employé ce qui
de r~. en fait,de-Simonie ou,de Cow~ mais
s'entend CnguUerement
non point en fait d'~M/-e, à caùfede la dimculté de la preuve
de ce dernierCrime. ,«
CELUIqui déposeavoir payé des intérêts ufurairesà l'Accu-
de foi à caufe du profit qui doit lui en re.
jË,n'eA pas digne
i l n'en.~roit de même, u,cette Déposition étpit faite
v~nit?.; pas
~MM~. <& su pmnt; d'un Tiers, v
'.4rbitr. cas1~. Un COMPAGNON de Voyage ne peut être Témoin dansune
L. Quoriiam!< faite. à (on lorfqu'il s'en: trouvé mêlé dans la
6. Cod. ad L. injure Compagnon,
ta,
& y a d'ailleurs quelque preuve de fon feuenti-
7;</<Mp~M<. querelle, qu'il
Farin, <
1 meni particulier.
~M.6o.

8". A cau& DUDEVOIR DE SA CHARGE,quioblige au fe'


~~yMM<3.
contraindre un AvocAT un. PROCUREUR, ni
<tr/.i./oys.t. cret ,'on ne peut
~c~
un de venir en dans la Cau e
q~y: même SomctTEUB. témoignage
<o/H<M~) de leurs:Cliens, à plus &rte.rai&nun CONFESSEUR danscelle
~xr~~ de Teflib.
&P.éniienM mais toute autre Per&nnequi &roif aflignée
/6. de o:
~.PM/no/.M/s.i.
pour venir dépoter, ~9;ponrr.oit.& di~n~er de comparottre
~~7;. ce
de dire qu'ellefçait contre l'Accu~, même e lle fe feroit
cependant An- quand
/:<</0!M~!o~tt* d'ailleursengagée à garder le:j[eGret.
rfwn/H~'Ct
Enfin à caufe DU DANGER DE LA CORRUPTION, on peut
o°.
~prêcher le Témoin q.m~PAuvRE&lN~iG.ENT,c'eApourceia
DROIT CRIMINEL, ~~r. ~7. C~ 3~
AU
Loi recommande expre~ément au Juge de s!intbrmer,avant
d'entendre le Témoin, de fon état & conditionpour ravoir Z. ?</?~M
Sue Pauvre ou Riche: ExplorandaimprimisconditioCH/M~M, /).
s'ileft a~~<M. C'eA
r~.
ut /MC/ C<!M/~ ~M~~C~
/~MP~~ ~6M~, à de notreDroit ~M.i~.
au~ice qui a donné lieu cette Regle François
MM ys~.f en gT-w~ K~ ~<Zc~
P~w~M lit. <&~Preuves,
Il faut donc pouf que ee reproche ait lieu i~oue'l~ ~ttt
c'eft-à-dire que le Témoinfbit Mandiantr;y. F~e/j. tom. i:
~uvreté foit grande foit tel JKf, 6. lit. p. et.
foitnoroire le Pauvre devenu
1° il rau-tde plusqu'il que
car s'ileft prouvé être de ~< <;<M
~MocA. de
par fa faute & fa mauvaifeconduite g6.
& n'être devenu Pauvre que par accident il n. 7. &/<<)'f.
bonnesmceurs G/o/:MZ.
être entendu comme les autres Témoins 3°. enfin le te- N<MM~~<~
peut eeue encore,lorfquela Dépo6tion& trouve-.
de Pauvreté
broche des autres. ou de
Maform~à celle T émoins lorfqu'ils'agit prou~
ver l'innocencede l'Accuse..
Le Témoin qui eft prouvé avoir reçu de l'argentpour venir 7.Catell. &<
déposer, peut être valablement reproché.
Suivant le Droit 1& FEMME ne peut être admiië à,
canonique~ M~. Afa&MOt,.
Matièrecriminelle, fi-cen'eAdans.les trois Cas ~M. cap. Forits,
dépo&ren de z°.. la vé- 10. </e~y%<!t/~
vans' 1°.en fait de Crime Leze-MajeAé lorfque
rité nepeut fe prouver autrement 3°. loriquele Juge l'entend Z. ex ea 18. de
d'oSce. Mais fuivant la diction du Droit romain que nous r~.
avonsadoptée fur ce point, le témoignagedes Femmeseft reçu M.~C.17.. Papon,.Iiv,
dans.tous les AciesdeJu~ice ileft vrai quenMa-
généralement
tiere criminelle elles ne font point regardéescommeT~~
ce qui a fait direà BRUNEAU que laDé-
cMK! ~M~M~w. ne fuffire la.con- F/Mn. C~/v.
poGtion de deux Femmes pourroit pour opérer
damnation mortà & en taudcoit au moinstrois.. 0't/K.~<</M/K/or-'
qu'il mat.m<)~p..

§. IL
Dela Preuve?6/?~M~ CO/M~~par ~a~ 4 D~O/SM/!
en e/& même..
Pour ta validité d'une Dépoûtion il faut-trois chofes
foit & concluante ~°. qu'elle foit concordante:
qu'elle précife
avec celledes autres Témoins, 3'. ennn qu'elleIbit Sincère.
Pourqu'une Dépositionfoit PRÉelSEETCoNG-LUANTE, il f. T~M~ t~
Cod. de V~;Y..&.
fautque le Témom dépose cathégoriquement:d'un fait quifoit: la G/c/Mt~
relatifautitre de l'Accufation, & dont il ait pleine connoulan~~M.
ce ceft-à-dire qu'il a YM'Accufëcommettrele.Crime~ôcqu~
~o IN-S Tï T UT ES
Z. t. i.T' le reconnoitpour être le même, lors de la Confrontation, ainfi
cap. Pr<c<e)'Mj le Crime a été commis. Par
~~r~~ Ft/ quecelui envers qui conséquente
~Moe~. Dépontion duTémoin qui n'a connoiffancedu fait que par OM-
<r. /«;/«;. cas ou qui vacille,ne peut mériteraucun égard; ce qui ne doit
47!-
dire,
Jules C& s'entendrenéanmoins,fuivantlesAuteurs, qu'avecles modifica.
~t. tions fuivantes.
f~M. }.
7. ~M. 6 9. 1°..Al'égard des Témoins par 0 U1;-DI RE, ces Auteursen
duUnguentde trois fortes les uns qu'ilsappellent?/?<? <M
proprio.;tels que ceux qui diroientavoir oüi le bruit des coups,
les menacesde l'Accufé & les crisd'un mourant la Dépoudot!
THMOIKS PAR d'un Témoin de cette efpece ne prouve, Suivantces Auteurs
GUI DIRE.
qu'autant qu'elle fe trouve jointe à d'autres circonflances com-
me;ftleTémoin ajoute, qu'il s'eAtransportétoutde fuite auprès
du mourant, qu'il l'a reconnu ainfi que l'Accufé autrement,
comme-favoix de l'homme, ainfi que les cris:, font Sujetsà des
variationsfuivant les différensâges ou lesdifférentescircon~an.
ces de la maladieou de la fanté & qu'il peut fe trouver d'ail.
leurs desMalfaiteursaffezméchanspour contrefaireleur voix.
elle ne peut fervirpour donner'lieu à une Peine capitale mais
feulementà la Torture.
Ce n'eApas cependantqu'il n'y ait de certainsCrimesdontla
Preuve ne peut s'acquérirautrement que par le fens de Fouie,
Rtr~. commele BIafphéme,les Injuresverbales & autres.femblables.
.L'AUTRE espècede Témoins par oui-DiRE que les Auteurs
~rM. ibid. appellentf~M<M-/M/M accufati eft de ceux qui difent avoiren-
tendu faire,à l'Accufél'aveude fon Crime il eAcertain quede
pareillesDépofitionsne peuvent fairePreuve pour la Condam-
nation, puifque, comme nous l'allonsvoir dansun moment,la
Con~euionde l'Accuféne peut formerelle-même aucunePreu-
ve à cet effet maiselle peut feulement, fuivant ces Auteurs,
donnerlieu à la Torture.
LATR,ôisrËMEespèce de Témoinspar OUI DIRE,e~ de
ceux que les Auteursappellent~<M ~M~Malieno parce que
leur témoignagen'eAfondé quefur ce qu'ils ont oüi dire à d'au'
tre.s u e'eA à l'Accufateur leur Dépondon ne forme aucune
M~. Licet ex forte de Preuve. ne. plus crédatur<-<y~~M<i/n originali mais fi
QM,!(/);.<.t<< c'eit à d'autres Perfonnes, leur DépoStion ne peut mériter aucun
~MO~. égard, que lorfqu'ellesfont accompagnées des conditions njivan"
~Mw~M~~ tes t°. qu'ils nomment les Perfonnes à qui ils l'ont entendu dire:
n.t}.
que ces Perfonnes Soienten grand nombre, Se qu'elles ayent
tenu
AU DROIT CRIMINEL.T~r. ~7. ~.7/; 3~
n n P
uniforme 3°. que ces Perfonnes ne purent
tenu un langage font
eties-mêmes être entendues en témoignage parce quelles
ou réudentes dans les Pays étrangers q.. que ces
ou mortes,
foient dignes de foi, & nullementreprochables
Perfonnes de concou-
enfin ces Témoins font encore reçus, lorfqu'il s'agit
rir à la JufUficationde l'Accufé. leurs De- T~MOYMt
~°.Quant aux Témoins qui VACILLENT quoique VACILLANT'
ne fervir en Matiere criminelle, & qu'elles ne
pofitions puisent un il a de certains Cas
formentpas même indice y cependant
ces peuvent mériter quelque égard, commelorf~
où Déportions Jul. C/~
la Défenfede l'Acculé, ou de Crimes d'une Preu. ~.j;).t.I.
qu'il s'agit de
vedifficile. ~/< M~.
Un Témoin eA dit V Ac i L fa
L E R, lorfque Dépoution n'èft
t~.
concluante; ne peut en rendre raifon; qu elle eAfaite L. Solam, Cod.
point qu'il
fur des chofes différentes de celles qui font l'objet de la Plainte de y~.
§. A~M//< ~M~M
ouqu'ellee~:conçue en termes qui ne font point affirmatifs tels M <!M<~e/!<. </cy~/<A
ceux-ci Je crois ne me ~o/~c. T~~ J?P</e.
que bien & autres femblables. c/
faire Si je /K'6/ïyoMM6~ rende raifon de ~). f<e-
Ce n'eApas affezque le Témoin ce qu'il dit, «/'M.
il faut encore la raifon qu'il rend foit convenable &:
mais que
à la idem 6/?/!M//<M rationem reddere, & 'red- ~~«M.~f&
conforme vérité, quia CMmM;<)Mj
dere~/M nonbonamnequecongruam ainfi quand le Témoin dé. n.¡ ~<y</?~.
la raifon renddoit être tiréedufens de la~vûe le MeM< confil.
pofede qu'il
la raifon rend doit être tirée du t8i.a.)./<
quandil dépote a~'M, qu'il Gl. ad Leg.
fensde Fouie mais s'il ne rend d'autre raifon de fa Dépohtion, y</?Mm, Cod.
la même comme s'il difbit ~~M~arM r~.
que Dépoution cela ne
F<!y«! M Z.
ouparceque cela 6/?a~, prouveroit p omt. i. Cod. de ye~.
Tg /c~, la J
maisHau contraireil difoit parce~M~f, A/a/c~. foa~
raifonen feroit bonne. <;&~t}6<).

Nous avons dit M~cc~&M, que pour la validité d'une De. TÉMOINS
SINGULIERS.
lesautres:
portion il falloit qu'elle fût CONCORDANTE avec
la Loiexige pour former une Preuve complette les Dépofitions 7:. M<
conformesde deuxTémoins qui foient c~: ~c~~M~ majores 7</M.
ainfiles Témoins/M~ en Matierecriminelle, ne prouvent /M/'<j;'My. 9.
l'on Témoin ce- Cc«'W.
point vox unius, voxnullius appelle
ne ~M~Z~K~-
lui qui dépofe d'un fait particulier dont les autres parlent ft/y~, 6' cap.
niens, extr. de 7'<
point. r ne tib.
on dit la DépoMon d'un Témoin ringulier
Quand que à la Con.
prouvepoint, cela ne doit s'entendre que relativement
c~ Ss s
3~ IN S T T U T ES
damnation à Peine capitale car cette Déppntion lorfqu'elle
frappe directementAr le Crime & que le Témoin eu:d'aiUeurs
<H~'exceptione major, forme une ïëmi- Preuvequi peut donner
lieu à quelque Peine extraordinaire & même à la Torture
lorfqu'elleeAjointe à quelque adminicule comme nous le ver.
rons ci-après.
Il y a mêmedes Cas, où cesfortes de Déportions, lorsqu'elles
~baten certain nombre, peuvent formerune Preuve complette.
Nous en allonsdonnerdes exemples, après que nous auronsdiC
f~M. ~M.*<< tingué avec les Auteurs, trois fortesde dans les
~M. C~.
Singularités
Témoins les unes qu'ils appellent aa~/H'CH/a~y~,parce qu'el-
?'<
les femblentfe prêter un mutuel fecours & qu'ellestendentau
même Objet celles-ciétant réunies, forment, fuivanteux, une
femi-Preuve les autres qu'ilsappellentobflativesparce qu'elles
femblentfe contrarieroc fe détruire réciproquement; celles-ci
ne peuvent jamaismériteraucun égard enfin celles de la troi-
Hemeefpecequ'ilsappellent~M/~ca~~j parce que les.Té.
moins parlent dans leurs.Dépofitions de pluueurs Ades du m~-
meCrime, qui ont été faitsen différenstems cette dernierea lieu
dans les Crimes qui fe commettent par Ades réitérés tels que
K:~ C< l'Inceûe, l'Adultere le BIafphême la Sodomie le Pécutat,
~.6<M. la Concunion, l'Usure, & le Vol. C'ejftprincipalementdansces
~<'M&M< derniersCas que les Dépendons des TémoinsSinguliers peuvent
M. t. former une Preuve fuffifantepour donner lieuà la Condamna-
tion, lorfqu'ilsfe trouventen certainnombre ce nombreeftn-
t?~. 7. du xé par nos Ordonnancesà celuide fixen Matiered'Excès,Vio-
</</'<~<-t/o/M.
<&i670. lences, & Exactionscommifespar les Geoliers& Guichetiers
enverslesPrifonniers & à celuide dix, par la Jurisprudence des
Arrêts en fait de Preuvesd'Ufure.
~M/ ~M.6~. Il y a des Auteurs qui prétendent que les Témoins nnguliers
<.l:
peuventàuuifuffirepour prouver des Menaces.Il y en a d'autres
qui Soutiennent qu'ils peuvent même former une Preuve entiere
~C~<,
en fait d'Homicide ravoir, lorsque leurs Dépendons font tel-
les, qu'ellesont une connexiténécei!aireentr'elles, & qu'elles
embraient le commencement,le progrès, & la finde l'Actequi
~~MC~f, a fait le Crime ubiagitur deprobatione ~c?~ cc/z~M~w 7~
~n.6j.p. ~M~ro~ deprincipio aliusdefine, MKC 76/?Me</?/~K/arëj',~vo-
~M.AinSt, par exemple, KMTémoindira avoir vu l'AccuSeSor-
tir de fa Maifon portant une Arme vers l'endroitoù leMeurtre
a.été fait; unautre dira l'avoir vû entrer dans cet endroit avec
AU DROIT CRIMINEL F~ C~y.
uneArme;un troifieme dira avoirentenduau mêmelieule cn'd'~n
mourant, & le bruitdes coups un quatrieme dira avoir vu l'Ac-
cuféSortiren fuyant, étant pâle & ému; un cinquieme auravu un
infant au avant, dans le même endroit, celui qui a été tué,e
Seul & 1 AccuSé s'approcherde lui, le menaçantaveccette mê-
me Arme, dont il eft prouvéqu'il a été b!e8emortellement.
Maiss'ileftcertainen général,queles DéportionsdesTémoins
qui roulent fur des Faits SinguliersSe di-Sérens entr'eux, ne peu-
vent formeraucunePreuve à plus forte raifon, lorsqu'ilSetrou-
ve une contrariété abfoluedans ces mêmesFaits ou dans les
Dépendons de ces Témoins.
Il y a trois fortesde Contrariétés.en cette Matière,qu'il faut T~MOÏNf
bien distinguer; la~K, eSt celle des Déportions des Té- CONTRAIRES.
moinsentr elles, commelorsqu'unTémoindéposeavoirvu faire
ou entendudire une chofeen préfenced'un autre, & quecelui-
ci foutientabfolumentle contrairedansSaDépoSitionla feconde,
eft celle qui fe trouve entre lesDépontions d'unmêmeTémoin,
qui a dit dansle Recollementou à la Confrontation le contraire ~tT.tt.
` l'Ordonnance de
de
de ce qu'il a dit dans l'Information,ou qui depuisces Ades aura 1670.
donnédesDéclarationscontrairespar écrit la;troifieme, eAcelle
qui fe trouve dans les Faits contenus dans la même Dépon-
tion.
1°. QUANTà la Contrariétéentre les~Dépontions desdifférens
Témoins,que lesAuteursappellent PREUVEOBSTATRICE ,'&n
effetordinaireeA d'empêcherqu'on ajoute foini.àl'uneni à l'au-
tre, 7e/?Munuscontradicens alterineutricredi~M ce qui ne doit (?Mm<Mf«.con-
s'entendrenéanmoinsque lorfquecesDépoMonsfont abfolument i/K.6.a.~t.
~.FmnMM,0~
inconciliables, & que cesTémoins paroi1fentégalementdignes <<m.<M.!7. max.
de foi; ou bien lorsque cette contrariététombe fur les circons- n.
tances effentielles,c'e~-à-dire, lorfqueces Témoinsne s'accor-
dentni furle temsniSurle lieu, comme il eSt arrivé auxTémoins Bald. in cap.
deSuzANNE:&:de plus, fi le Témoin qui 'tombe dans cette CMN!caufam, )7.
Marfcard. eo/t-
contrariété fe trouve contredit par un grand nombre d'autres, <«/: i;7~.
ou même par un Seulqui foit plus digne de foi que lui, il eft C~< refol.
comme Suivant l es M<H.Cf)~~0}.
réputé Fauffaire ,'&:peut tel mêmes A uteurs,
être empriSbnné& mêmemisà la torture mais fi au contraire
cette contrariété ne tombe que fur des circonstancespurement
accidentelles& éloignées, telles que le Surnom la Patrie la de ~~M.~K.C~.
` 7< 8.
Parenté ou fur les termes dont on s'eStfervi en commettantle ~t!)!0<. </</«/,
comme en fait de & autres femblables; ou C/f!y«.t;. a. t~'
Crime Blafphême
S s ij
~24 INSTITUTES
bien fi l'un des Témoinsa une plus grande autorité que l'autre;
Z. O~tM. !.I. ou enfins'il
dépofe des chofesplus vraifemblables cette contra.
§.r~.
V. J!c~, riété n'empêchepas que le Juge ne puiffeajouter foi à cetteder.
.E~r~P/c~. niere Dépositionpréférablementaux autres.
2.°.QUANTà fa Contrariétéquife trouvedans lesDépoSitions
du mêmeTémoindansdiSérensActes de la Procédure tels que
l'Information& le Recollement, ou dans deux Procèsdifférens,
on ne doit avoir égard à aucune de cesDéportions à caufe du
Parjure où le Témoin ëStnéceuairementtombé de plus ce Té-
V.H.T];. moin eSt puniuable Suivantl'Ordonnance, d'uneAmendede400).
</<Or</0/!M/!M~ & même d'une
plus grande Peine s'il y échet. Les Auteurs ex.
t670.
.V./H/MC~ ceptent néanmoinslestrois Cas fuivans 1°. lorsquele Témoin
~3-. dans l'une de fes Dépendons, s'eStfervi de certains termesqui
V. ~<M/t. n'étoient pas abfolumentaffirmatifs commes'ilavoit dit, je crois:
lorfque l'un des Actes.ou Jugemensdans lesquelsce même
Témoin a dépofé, a été déclaré nul, alors il faut, fuivantces
mêmes Auteurs, s'en tenir à la Dépohtion faite dans l'Acteou
dans le Jugementqui eft rejftévalable. Maiscette Exceptionn'e~:
point admifedans notre ufage nous regardonsl'une & l'autre
de ces Dépendons égalementnulles & de pluslorfquela con-
trariététombe fur des circoniianceseSentielIes, elle expofele
V. ~'M. < Témoinà la rigueurdes Peinesportéesparl'Ordonnance °. lorC.
V. A/MO~. de
'<jr. t~. ~<t8. qu'il s'agit d'un fait embrouillé, ou qui s'eApafïedans un tems
h éloigné qu'il puiffefaire préfumernaturellementl'oublide la
part du Témoin.
~°. Enfin, quant à la Contrariété qui fe trouve danslesFaits
contenusen une même Dépoution) il y a des Auteurs qui pré-
tendentqu'elle rendcette Dépositionabfolumentnulleen fonen-
tier, à caufe de la mauvaifefoi préfuméede ce Témoin & du
V. ~/M. MK/: Parjure ou il eft tombé Quipeccatin unopeccatM toto.Cepen-
.to.6't7.~<;M~ dantle pl-usgrand
plus grandnombre~es
nombredes Auteursefl
eSt d'avis
d'avis, que cette con-
con·
<M~ 10 t ~<«~ 1~
~«. !).0~ trariété n'empêche p as qu'on ne puiSïë ajouter ~biau reSte de
Déposition & ce Sentimenta été adopté par nos Praticiensj..
qui en conséquenceont établi pour maxime qu'en Marierec~-
KMë~~la Co/ÛM~'OK~Myëdivifer.
TEMOINS Nous avons dit en cinquièmelieu, que la Depo~tion devoit
COR.ROJJBUS. être SiNCERE par conféquenttoute Dépofttion fbggeree ou
&une doit être rejettée.
t°. UNE Depoûtion €&ditej~g~ non-~euLemeatlor~ue
:AUDROIT P
CRIMINEL. ART. ~7. 7/.
Chap.
Témoin a reçu de l'Argent pour dépofër mais encore lorf-
le
enfuite de promeffes qui lui ont été faites outre
qu'il dépose ne danstousces Cas; ceTémoin
quefa Déposition prouve point
encore, fuivant les Auteurs être mis à la Torture pour
peut a dit & au cas vienne à percer dans fa
ravoir s'il faux qu'il
il ne doit pas laifferqued'êtrecondamnéà quelqaes
Déposition, maisil ne pour-
Peinesextraordinairesà caufede la Corruption;
être à aucunePeine ni Pourfuite s'il paroiHbit d'ail-
roit fujet
a reçu lui a été donné pour autre caufë
leursque l'Argentqu'il
fa Dépofitîon, commepour la Dépenfede fon voyage
quepour de fes ce aifément
ou en considération peines qui fë préfume
la fbmme ne fetrouve pas excemve, & qu'on ne prouve
lorfque
a été donnée en vertu d'une conventionprécédente.
pasqu'elle FAUSSE toutes les fois FAUX
UNE Déposition eft réputée que Ttttoms.
le Témoin a déclaré affirmativement une chofe contre fa propre
connoifïance ainficelui qui dit la vérité, fansle favoir, n'eA pas
moinsréputé Fauuaireque celuiqui dit la véritécroyantdirele V. Caball, rf/M.
faux, quoiqu'ilne foit point auffipuniffable. faitle tnm.C.UJLS.
Le FAUXpeut tomber fur lesDéclarationsque Témoin, V.f"67t
ou par rapport à fa comme s'ilnie qu'il eAParent ou
Qualité
le foit eHedivement, s'il prendle Nom d'un au-
Allié. quoiqu'il
tre & s'arroge une qualité qu'il n'a point ou par rapport aux
C~~MC~ du Procès, qu'il altere ou qu'ilfupprimemais pour
foit dans l'un & l'autre de ces Casà la rigueurdesPei-
qu'il fujet
nesportéespar les Loix il faut commenous l'avonsdit, queies~ V. ~!fM. ~'<X
Circomhncesfur lefquellestombe ce faux, fe trouvent V.C/
les& non pas amplementac~M au Procès. V. ~~M. C0n/~
L'on entend par C~co~nc~ toutes cellesqui font. 88. D<ct«.f,cf/L
deNature à influer néceflairemeat f ur la Condamnation ou fur t0!

l'Abfolutionde l'Accufë.Les Auteursnousen donnentles exem- V. Afi'/M<~M~.<&'


fuivans i°. le Témoin foûtient avoir reconnu lAc-
ples lorfque Arbitr. cas 197"
cuféà la faveur de la Lune tandis qu'il feroit prouvé par.le };.
n'en faifoit point dans ce tems-là i lorfque
Calendrier qu'il
le Témoin qui ne fait ni lire ni écrire foûtientnéanmoinsavoir-
lû ouvu un Teftament ou autre Contrat, qu'ildésignepar &n'
Nom ~°. le Témoin qui feroit fourd, diroit avoir entendu:4
avoir été préfent à l'Action & diroit ce-
lorsqu'ildépoferoit
n'a rien vu ~°. lorsqu'il nierait avoir été présent,.
pendantqu'il
&:feroit convaincudu contrairepar d'autres.Témoins 6°.enfin,
fi ce Témoin 19 coniredi&itfur le fait du Crime fans en. go~
INSTITUTES
voir donner aucune raifon. Dans tous ces Cas, non-feulement
Z.QM~ 16. les Dépofitionsne prouvent rien, maisencore les Témoinspeu.
~r~.J?<!fM~.<MZ. vent être punis commeFaunaires.
V.
J'Qf~. Au re~e, un Témoin qui nie ce qui peut tourner à fa propre
infamie, ne peut être regardé ni puni comme Faux Témoin à
moinsque l'infamiene foit notoire &:n'ait été l'effetde que)oue
Condamnationpublique;autrementc'efile casde direde ce té.
V. 7~ C~. §. moin, comme de l'Accuse qui nie fon Crime, que le Parjure
JP<~MnMM.
qu'ils commettent eft du nombre de cesCrimes qui ~a~~o/Mt
t V. jSf«M~
}0;. jP~M/M H&O/'ë/M.

CHAPITRE III.
De la Preuve ~T-MM~M~eou littérale en Matiere
Criminelle.
V.7M/.C/.?M.!4. N a tort agité la Queflion de ravoir 6 les Crimespou.
TT '0 voient fe Ecrit. Il y a des Auteurs, tels que
V. ~fM. ~M.S.). prouver par
JuL. CLARE& FARINACE, qui ont prétenduque régulierement
les Crimes ne pouvoientfe prouver que par Témoins, par la
raifon que le témoignagedes Ac~espar écrit étoit muet, qu'il
fe faifoit desPerfonnesab&ntes lefquellesne pouvoient fatif-
faire aux Demandesqu'on voudroit leur taire outre qu'il étoit
libre d'inférerdans ces Actes tout ce que l'on vouloit au lieu
le Témoin rendoit raifon de ce qu'il difoit, & re-
que parloit,
pondoit à tout ce qu'on lui demandoit.
Mais ce Sentiment, qu'ils appuient fur din'érentesLoix, no.
/§.}. tammentfur la Loi 7~/M §. ~m Z~ ~~<M~, où rEtn~e~
déclare non a~ a été
y~ reur Adrien fe 76/?~M ~/Ko~!M~M
combattu & refuté avecfuccés d'autres Juruconfultes plus mo.
par
tels CuJAS & MATHEUS, qui ont fait voir quepar
dernes, que
V.m. le mot 7~/MM:Memployé dans cette Loi, l'Empereurn'a vou-
/8.M.
f~. lu parler quedes Dépofitionsdes Témoins rédigéespar écritt
& non point des ABes ou In~rumensqui contiennentla preuve
du Crime ce qu'ils établirent par d'autres Loix quibien-loin
d'exclure la Preuve qui ré~te des Ades, femblent au con-
à celle des en ce ceux-ci font
traire la préférer Témoins, que fur
fujets à fe laiffercorrompre & ils fe fondent principalement
la Loi Te/KK~j~c~MM/~auCoDE~7e/?~
DU DROIT CRIMINEL. y. ~7. Chap. 317
Maispour réfoudrecette QuefUond'une maniereplus con.
formeà nos ufages il faut diftinguer.
Il y a des CAS, où laPreuve teflimonialeexclut entierement
la Preuvelittérale, commelorfqu'ils'agitde Crimesqui ne peu-
vent être prouvés autrementque par Témoins, tels que l'Injure
verbale, le Blafphême, l'Adultère le Rapt, la Fabrication
de la fauffeMonnoie.Ce fontde cesCas dont ont vouluparler,,
fansdoute, les Loixcitées par JuLESCLARE&:FARINACE.
II y en a D'AUTRES,où la Preuve littéraleexclut à fon tour
la teftimoniale,comme en fait de Crimes qui ne peuvent être
autrement par écrit, parce qu'ils consent principa-
prouvés que la Co~<MM la Cc/M<
lementdansla Penfée,tels quel'
rationenversle Prince l'K~, la ~o~7MM/! 7~/KOM~~ou bien,
parcequ'ilsne peuvent tomber que furles Ecrits même, comme
kj~HA-& les Libellesdiffamatoires. Ce font cesCas qui fontmar-
quéspar Loi ubijF~ xxij. au Cod. adL. Corn. de & parla
Loiire au Code < quiporte que co/!M:/c/H7Kf~-
~MK/M HOMye/~m/M teflimonium no/K/ &enfin par la Loi
derniere du mêmeTitre, quiaprès avoir établila nécefHtede la
Preuved'une Accufationpar de bonsTémoins, /MH/M/~idoneis
cette alternative vel M/?/-ae?<t~/?~HKM ~eK-
~/?~M, ajoûte
mentis. C'eft auffide ces mêmesCas, dontveut parler fansdoute
l'Ordonnancede 1670, dans l'art. v. du Titre XXV. qui porte
.quelesProcèsCriminelspourrontêtre inftruits,encorequ'il n'y
aitpoint d'Information fi d'ailleursil y a PreuveyM~~ par
Piecesauthentiques ou /-6eo/K~par /~cc~. C'eft encorede ces
mêmesCas dont il eft parlé dansles art. xx. du Tit. XV. & art.
du Tit. XVII. de la même Ordonnance, par le premierdeC
xxij.
elle à l'Accufé de propofer des reproches en tout
quels permet
étatde Caufe, s'ils font juftinés parEcri*t;&par le fecond elle
défendaux Juges d'avoiraucun égardaux reprochesfaits contre
IesTémoinsdécedésou mortsci vilementpendantlaContumace,
s'ilsne font juflinéspar Pieces. A quoi l'on peut ajouter la Di~
pofitionde l'art. ij. duTit. XXIII.de l'Ordonnancede 667, qui
réputecalomnieuxles reproches tendansà flétrir les Témoins,
s'ils nefont jufUfiésavant le Jugement par des Decrets Con-
damnationsou autres~c?~.
ENFINil y a des Cas, où la Preuve littérale peut concourir
avecla Preuve teflimoniale & qu'ellesont une force égale
~s Cas ( dontil eft parlé dans la Loi i au Code dejfde
~S INSTITUTES
où l'EmpereurConflantindécide exoreSIëment que, in M~M<~
& <;<M~ M/MO~MM~ tam fides ~MM/'K/K quam
Depofi.
tiones7~M) ont principalementlieu dans les A/c/~MM/M de
faux, ou lorfqu'ils'agit de la ~e<o/! par comparaisond'E-
criture, dont nous avonsparlé fousle Titre de 17/2/?~<So/On
peut encorey en ajouterplusieursautresqui Sontmentionnésdans
trois différensArticles de l'Ordonnancede 1~70 fçavoir, 1°,
dans FART.ij. du Tit. IV. oùelleveut que le Juge, aprèsavoir
fait mettre les Scellésfur les Effetsde l'AccuSëcontumax, dreffe
un Procès-verbal des Pieces qu'il trouverafous le Scellé qu'il
les nombre, cote, &parapheen préSencede l'AccuSë& de la
Partie publique & qu'il remette ce Procès-verbal au GreSIe~
pour faireenSuitepartiedes Piècesdu Procès dansl'ART.ix.
du Tit. II. où elle enjoint aux Prévôts de faire l'Inventaire, en
arrétànt les Accufés des Papiersdont ils fe trouvent SaiSis3".
enfin dans FART.x. du Tit. XIV. où elle veut que les Pièces,
fervantà la Preuve, Soientreprésentéesà l'AccuSëlors de SonIn-
terrogatoire, & par luiparaphées, ainfi que par le Juge Sinon
qu'il Soitfait mentionde Sonrefus.
Il réSulteclairementde toutes cesDiSpoSitions,que la Preuve
littérale doit être regardéecommeune Preuve juridiqueen Ma.
tiere criminelle il ne reSte donc plus qu'à en déterminerles
effetsrelativementà ces Matières, &c'eSt ce que nousnouspro'
pofons de faire fous les deux Paragraphesfuivans en exami.
nant d'unepart les Conditions.qui font néceSïairespour la for-
mer <S* de/'eM/~ les Caufesparticulièresquipeuvent la.détruire.

I.
Co/!<&M/M
/M<f ~OM/0/ la Preuve T~M~/C'~
flrumentale
ou ~(!
LaPREUVEINSTRUMENTALE OULITTÉRALE,eA cellequi
féfultedes Pieces produitesdans un Procès criminel.
Sousle nomdePiECESfont compris tant les EcritsjM~M
que les Ecrits p/-n~.
L'ONappelle e Ecritspublics ceux qui font ~bufcnts,non-feule-
ment par les Parties contractantes, mais encore par les Person-
nes publiques, qui par le caractère de leur Charge rendent
ces cxits certainsSe autentiques.L'on appelle aujtUdece nom
les
AU DROIT CRIMINEL. A~r. ~7. C~ 3~
font en Juu:ice ce qui les a fait divifer en
les Aéles qui pafîés
~ra/M~CM~ n loti ).
,M~ le nom en Matiere criminelle
Sous d'ABesy~cM~~
des Procès, verbaux des Juges, &:
entendparler principalement
des Médecins & Chirurgiens, & autres Gens ex-
desRapports
ont ferment en Ju~ice les Actes publics ~CM~
pertsqui Notaires.
font ceux qui font paffés par les des
ce font des Originaux ou P. cap. ~<~M-
LESECRITSPUBLICS,lorsque ram, ~xr~~ de
collationnées avec les Parties mêmes, font foi en Justi- fide /):/?n<m.
Copies il foit befoin Ïbient ~«;'<. ~«~~
les faire valoir qu'ils
ce, fans que pour y
font de ce font fide /<?fMm<n<.
reconnusni vérinés, ~non lorfqu'ils argués faux < le même
qui font connus dans le Droit fousle nom M. du Cot~ 6'
ceux-ci proprement /i.<M. de
d'7/?~Me/M. MM<.6'
étoient fouf.
A Rome, les ABes étoient cenfés publics lorfqu'ils
de trois Témoins mais ils ne faifoient foi entière qu'a-
crits
avoient été reconnus par ces Témoins en présencedu
prèsqu'ils
& dépofés dans les RegiAres publics ~ce qu'on appelloit
jfuge,
~M7-aD~ae7t:. l'on appelle amfi, ceux qui iont
Quant aux ECRITS.PRIVES,
faitspar toutes Perfonnes qui n'ont point la qualité d'Officiers
ou étant Officiers n'agiffent point fouscette
publics, qui publics,
le Droit ils.faifoient foi ieulement I.Mj,t6.
qualité. Suivant Romain
non en fa faveur ~o?M.
contrecelui qui les avoit &ui[crits mais point Z.~cr/H/Mfj
d'un ce n'e~ lorfqu'ils fe trouvoient atte~. Co~. QM<~o/? in
au préjudice Tiers ,<i
& même celliers fe M~'
tés partrois Témoins par cinq lorfque L.Comparationes,
trouvoit une Perfonne ruftique & illittérée, & que la fomme y M/me/x. i.Co<jM<

portée excédoit un écu d'or. ~.7;


ENFRANCE,-dansles premiers tems de la Monarchie, l'igno- caut. §. oppofilio.
ranceétoit ~i grande, que peu de Perfonnes fcavoient écrire, &
on fort peu d'Actes; & nous remarquons
conféquemment pauolt vers ~i.S.
avec l'Auteur dû-Traité de la Diplomatique ~que
même
l'onzièmenecle on ie contentoit d'apposer fon fceau ou cachet
furles AEtes au lieu de les figner & le Notaire ne faifoit qu'é-
noncerle nom des Témoins qui y avoient été prétens. Mais de-
de l'Ecriture eit devenu plus commun & que
puisque l'ufase ce:-
lesParties ont bien voulu ie contenter des Ecritures privées,
ies-ciont dès-lors été regardées comme de véritables Preuves,
ceux mêmes elles
lorfqu'ellesont été reconnues par auxquelles
étoient attribuées ou lorfqu'en cas de dénégation de leur part
elles ont été vérifiées par Experts & comparaison dLcntures,
Ttt
ÎNS TITUTES
Se même fur ta Dépoutiondes Témoins qui les ont vu écrire&:
'jHgner p ar l'Accufé.
Cette Vérificationa lieu commenousl'avonsvu, dans trois
Cas diSerens: le~~y eH celui du FAUXPRINCIPALdont
l'avion s'inteute, tant contre la Piece prétenduefauue, quecon.
tre celui qui s'en Sert, & qu'on oréiendl'avoir fabriquéeou fait
~abriquër~le~co~eSt celuidu FAUX.MCIDENT, qui concerne
tme Piècedont l'écriture ou la fignatureeit arguée de faux, fans
que celui qui a déclaré vouloir s'en fervirfoit particulierement
~ceuS~.d'en être l'Auteur le MM/&/7M eft celuide la demandeen
P.ECONNOISSANCE d'une écriture, qui renfermequelquesFaits
Criminels,ou.quifert a prouver qu'une Perfonnea part dansune
Actioncriminelle.
Pour que la Preuve littérale Soit complette, en Matiere cri-
ïninelle, ce n'eStpas affez que la Piece faffefoi entiere c'ell-
~dire qu'elle ~bitautentiquepar elle. même & non arguéede
~aux ou bienqu'ellefoit reconnuepar l'Accuse, c'en:uneEcn-
ture~ mais il fautencore que cette Piece foit précife~urfe
du Crime, c'eA-à-direque s'il s'agit deFaits d'Injure, de De.
bauçhes, de Subornation, ou Confpiration il fautque cesFaits
foient contenusexpreu~ëment dans la Piece même dont on veut
exciper contre l'Accufe enforte que fi l'on s'en fert feulement
entirer des InducHons c ontre lui, elle ccue dès-lors d'être
pour
comme Preuve littérale & rentre dans la Claffe des
Mgardée
fimplesPreuves conjecturales dont nous parleronsci-après.
Nous avons dit que l'Ecriture privée, pour faire foi entière
devoit être reconnuepar l'Accusé par con~quent Fon ne peut
comme une Preuve complette, celle qui réfulte de laVe-
regarder
ti~cation par Expertsfur comparaifond'Ecritures.En effet, outre
ces t oujours d'une maniere vague & in-
que Experts s'expliquent
certaine par ces mots, nouseroyons nous6/~o/M. perfonne
leur Art eft, par lui-même, fujet à une innnitéd'er'
n'ignoreque
reurs, d'autantque laSituationmal-aiféed'unhommeen écrivant
ou ~tgnant, une Maladie, l'Yvreue une Plumemal taillée, du.
tnauvais Papier, 6c autresCirconstancesfemblables, peuvent
en la formation des lettres. A quoi l'on peut
changer partie
a des FauHaires 6 habiles à contrefaire la ngna-
ajouter qu'il y
ture des autres, que ceux mêmesdont on a contrefaitl'Ecriture
trouvent il aurôit donc les Cas, où lesEx-
s'y trompés n'y que
& ou.la reflemblance des Ecr~
perts parleroient~~M~M/M
AU DROIT CRIMINEL 7~~
~eroit t ellement palpable, que les moi.n's<cMt'S-voyaHsH~
.gs
s'y méprendre, & que d'ailleursleur DépoMô!!
pourroientfbûtenue de celledesTémoins auraient vu écrire
trouveroit qui
les Pieces par l'Accule qu'elle pourroit former une
figner
Preuvecomplettecontre lui.
Au RESTE,pour que les ExpertsSoienteux-mêmesdtgfiesde
il faut ayent de bonnes mœurs, le ravoir, & i'eXp~
foi qu'ils
néce~aire s'acquitter de cet emploi; c'dt pour ce~
rience pour
Qu'ity a dans les Villes principales du Royaume des ~<
font ordinairement pris parmf les Maîtres Ecrivainsf
~qui ennommerd'au-
mais cela n'empêche pas que le Juge ne puiSe
choifit parmi lesGremerS) leursCommis,N~
tresd'omce, qu'il
HuiSers, &: autres ce &nt auïRces derhiersque l'oâeïa<
taires
ordinairement dansles lieux oa il n'y a pô'intd'Experts.
ploie
§. IL
Des C<:K/~qui/?6MMM< détruirela PreuveZt~
avoir marqué lesConditionsnéceilaires pourrbrmefla
Après en donner une idéeexa.~
Preuvelittérale, il ne refte plus, pou~
les Caufes peuvent la taire
qu'à déterminer particulieres qui
ceffer.
Ces Caufes, font lesMOYENSDEFAUXou deNuLLiTÉ.quï
être oppofes aux Acies auten-tiques-ou p rivés ittf ?1-
peuvent
on prétend fonder cette Pteuve.
quels
d'une confifte ordinairement en tout. ce
La FAUSSETÉ Pièce,
imitation naturelle ou artificielle de cette ~iec~
qui eft fait par cette Piece même foit
avec une autre ou par l'altération de
ouMar.
dansle Corps, foit dans la Pâte, fbif dans lesSsnatures,
font faites lieu toit ennn dan~ Papiet.
quesqui pour en tenir
ïhêmefur lequel elle eft éGfite.
!< On appelle IMITATION NATUREUE,ea cette Matierede
celle qui (ë fait à l'œil, c'e~à-direen imitant avcë la Plume,
les me~
mêmequ'un Ecolier qui apprend à écrire en observant
hies pofitions, mouvement, degré de vîtefTe, &c.
ARTIFICIELLE, celle qui ne Cefait
~.On appelle iMiTAtioN malt
la comme la naturelle
pas feulement à l'ceil & de main la
encore par FArt des e<M! celle ci eft plusT..
facile que
Tt ij
IN&TITUTES
première, parce qu'il y a; de certaines-règles pour y parvenir
que ~ort peud'Experts ignorent,
r ..3°<.L'Ai<TÉRATlo.N d'une Piece fe fait de plufieurs manières
!.°,pac l.Kg/~ de quelque Chiffre,Lettre,Mot, Ligne, Pa e
entière plus ou moins par le Renforcement& le ~gM~
p~/M'duPapict', dont la force & l'épaiSÎeurauroient été aSbiblies
&: diminuées,par l'enlèvement de l'Ecriture qui y étoit originai-
tement~af!n-/d.'yenSubStitue[ une autre 3°. parl'on des
feuilles, de Pa-pier ou Parchemin 4°. par ~&~o/! ou Co~~
de plufieurs;Morceaux de Papiec pour en compofer une feule
Piece.: par la ~oM/~cKo/!& C~MM~ de Feuillets d'un
Quplu~eurs Cayers ou.RegiAres 6°. par Déguifement d'Ecri.
turef: par Ia\yM~o/?~p/!de Pièces nouvellement faites, qu'on
veup,~ire.'paiEer~pouranciennes, 8°. par les Antidates ou P~.
datesde ces Pieces 9°. par les Blancs-Seings 10°. enfin par le
jP~M <&conformitéde l'Expédition avec la Minute.
On peut voir au ujrplus) dans les Auteurs qui ont traité de
cette Matière' & notamment dans .R~MM<M& &:de les
di~Erens Moyensqu'ils indiquent, pour reeonno!tre toutes les
~a'uSetésdont les Ecrits font fufceptiblés nous nous contente-
Bonsd'en. donnerici une notion générale aHn de prémunir nos
Ledeurs. contre de pareilles furprifes.

-oanta'ux MOYENS DE NULLITÉ, Ils fe tirent non-feulement


du défaut des tbrmalités que les Loix exigent pour la perfection
des Contrats que ces Pieces contiennent,. mais principalement
des vices extérieurs que présentent ces même~Pièces,. telles que
leS~M/'C~a/gMRatures Lacérations, Interlignes, ~C/!J En-
(~'M'~yM' 0/K~o/! de mots & autres femblables dont il
~fC&'yo~~ eSt parlé dans le Droit fous ces mots, CtMe~M'o M~c ra-
yAsm, 2- j~ de `
T~.
~o~MMoy~a.
LorSque ces Nullités tombent fur un endroit eSIëntiel de
la Piece elles empêchent qu'on puiSïe y ajoûter aucune
~<x./t</f~
Mtr. </<'jMe.?rM-
foi; mais fi ellesne frappent que fur une partie purement accef-
m<<. SbiM"~& Sanslaquelle,on pourroit dire que l'engagement n'eût
Boer.
pas été moins,contracté elles n'ont point l'eSîetde faire rejetter
~tt.&~ r entièrement !a Pièce, à-moins,qu'il ne paroiffe d'ailleurs que ces
Ratures, Lacérations, Interlignes Additions ou OmiSnonsy
ayent. été faites avec l'intention de commettre un Faux, dont
CRIMINEL. T~r. ~7. C~r. 3~
AU DROIT
nous l'avons dit ,eA d'infedertotallementlesPièces
f'enet comme ~M~ & ~.c<M.
où il trouve nam ~/o parte fàyum, /M/M
faut feulementexcepter, fuivantles Auteurs, tD.~H.f. Z.~M~.C~.
/K~M~r,
la Piece 11
eftdivine en plufieursArticlesou Chapitres, qui ~J?~< /?n~m.
{orfaue diAin6ts& féparés alors la fauffetéqui fë ~OM,M~
font par eux mêmes
ne puiffe ajoûter foi à n. <'<.<).n.n.
trouvedans l'un n'empêche pas qu'on ne K<f /'er MK~/e
l'autre. 1 n- f;WMr.
ParmilesNullités, qui peuventferencontrerdans une Piece, 7! fttp. M<&) de
/anj in 6°.
résulte de faContrariétéabfo-
l'onpeut encore compter celle qui les Ju- L. ~n/)/MM, t~.
avec une autre Piece; mais il faut pour cela, fuivant
lue
ces deux Pieces foient produites par l'Accufa- Co~</<<m.
rifconfultes que
car fi elles ont été produites par l'une & l'autre desParties,. ~<
teur formeauthenti-
alors dans le concours, celles qui font dans une
font aux Ecritures privées. L'on excepte néan- f. Ce~ </«tM~,
que préférées fetrouventfouf- t~.j~ ~Pyo/-<t<.
le
moins,dans Droit, les Ecritures privées qui
diihnchons Zt~C~/K~t
critesde troisTémoinsdignes de foi. Mais toutesces Co~. Çn~O/M~M
nous & il fautdire de cette contra- <H~
nefontpoint reçues parmi
comme de celle fe trouve entre les Dépofitions desTe.
riété, qui
moinsen Matiere criminelle,fçavoir, qu'ellesont égalementl ef-
fetd'empêcher que le Juge ne puiffeaueoirfur l uneni fur i au-
tre, une Condamnationà Peine capitale.

C PI A FIT R E IV.
De la Preuve Vocale, ou de la Co/z/e~o/ï~c ~ccM/?.
T Es Auteurs dIRInguentdeux fortes de Confeffionsen Matière Coa/ ~)'<
JLj criminelle l'une, w/o/!M~, l'autre forcée. La première fë ~/<)'.7.</tr
tant en dehors la féconde n'a.lieu qu'en Code, < }$. de
fait, Jugement qu'en
Comme elles ont l'une &:l'autre des Principes parti- Co/
Jugement.
culiers, nous croyons devoir les discuter Séparément après.
nous aurons ici quelques Principes généraux fur
que expofé
cette Matiere.
L'on n'a jamais douté, que la Confeffion ne fût une ventab!e'
Preuve, & une Preuve tellement forte, que la Loi n'hénte point.
de la comparer à celle qui refulte de la chofe jugée, co~ Z.t.
mais il faut cela qu'elle réunule pluneurs condi-
~'MM~ pour
tions euentielles, parmi lefquelles il y en'aa de générales & qu~
aux Matieres civiles comme aux Matières.
s'appliquent également
334 IN STITUTES
criminelles d'autres, qui font particulieresaux Matieres cnm!.
nelles.
Les CONDITIONS. qui font néceHairespour la validité de cette
Preuve, tant en Matière civile qu'en Matiere criminelle, confif.
.E.<-<~?. tent, ï°.en ce que la Conteïuon doit être faite librement, & non
~<,7.4.
extorquée par la crainte ni par l'appâs de quelque récompense
Z.i.~ACcn~ 2°. qu'elle doit être faite en connoiffance de Caufe, & non
par
Loi.
G/M/-MW erreur; 3°. qu'elle ne doit point être révoquée avant le Jugement;
~.f<!n/K.8t. r. 4°. qu'elle doit être claire oc ~pécinque dans fes circonSances
/~M~ qu'elle doit être vraifemblable, & fondée fur quelque Caufe
AfMOC~. de 6°. ne doit être d'aucune re~ric-
~~r.f'<t6<). pojSbIe qu'elle accompagnée
j~. jR: Mn/f/. tion tende à la détruire 7°. enfin, qu elle foit fondée fur un
qui
]Fait réel & certain, ce qui s'appelle en Matiere criminelle Copps
~.8.CP/ DE DÉLIT non C/~M'/MO~O CC/J' condemnari rei /M~M~
~M<8 a/Z Myg/'M/n natura MCë/ÏK/K/M.
A 1 égarddes CONDITIONSqui font particulieres à la Confef*
fion en Matière criminelle, nous remarquerons, avec les Auteurs,
quatre Différences principales, qui la'difUnguent de-cellefaite en
Matiere civile.
La PREMIERE, c'efi que la Confeuion, qui ne peut fe divifer
en Matiere civile, peut l'être en Matiere criminelle, c'eft-à-dire
que l'on peut en adopter une partie & rejetter l'autre ce qui ne
V. Faber, in §. doit s'entendre néanmoins, Suivantles Auteurs,
que de la Con-
7/<M/?m;M,7)!/?~. feffion
~~& qui eft faite avec fa Caufe, & qu'ils appellent Co/
V./K/.C/.M.~ ~M<j~c<!M. Jules Clare nous en donne pour exemple un Accufë
~7.
V. ~MM~ décif.
d'Homicide qui avoue le Crime, maisqui en même tems fbûtient
qu'il l'a fait par la nécedté d'une défenfe légitime dans ce Cas
V.<!pMj/i~, le doit rédiger par écrit toute la Confefnon, avec la Caufe
<«.8.t. Juge
que 1Accufé dit l'avoir porte.à tuer; &fi ce dernier s'onre à prou-
ver cette Caufe, il doit y être admis enforte que ce n'eft, dit cet
Auteur, que par le re~usou le défaut de Preuves de fa part, que
le Juge peut s'en tenir à la premiere partie de fa ConfefHon.
V. ~MO/. La SECONDE différence, c'eff qu'en Matiere criminelle la
Z.Co<fCo/
ConfefHon peut être faite valablement par un Mineur, fans qu'il
V./M/.C/j-o. foit befoin de l'affifianceni de l'autorifation de fonCurateur com-
V.Fo< me en Matiere civile, la minorité peut feulement fervir à faire
63.
diminuer la peine.
La TROISIEME, c'eft qu'au lieu qu'en Matiere civile la Con-
~emon n'oblige, qu'autant qu'elle eft acceptée par la Partie &:
qu'elle eft faite en Jugement en Matiere criminelle l'acceptation
AU DROIT CRIMINEL.PART. ~7. C~.7~ 33S
de la Partie n'e&point nécedaire, il fuffitqu'elle foit prouvée par
deux Témoins.
Enfin la QUATRIEMEdifférence conufte, en ce qu'on peut
civilement, pour un Fait dont on s'avoue l'auteur, quoi-
s'obliger
ne le foit point; pourvu que ce Fait foitd'ailleurs contant.
qu'on
Ainft Suivant la Loi, celui qui déclare avoir tué un Enclave deZ.~M,
fans l'avoir fait, n'eH pas moins tenu de la Peine pécuniairepor- Cc/t/e~M,

tée par la LoiAQUiLiE, que s'il l'avoitefïecUvementtué, lorsqu'il


efi prouvé d'ailleurs que ce même Efclave a été tué Si is c/y/M
le Aquilia agitur C07!~KJ 6 /?y6/TM?MOCC~~e A'C~non occide-
d~O
rit, ~SM6~ CCC~y~ homo, ex CC/Z~Otenetur.
Maisil n'en eA pas de même en Matière criminelle ou il s'agit
de la confervation de la Vie & de l'Honneur, qui
principalement
font des biens perfonnels dont nous ne hommespas les maîtres y
comme peutil arriver que les Conférions que l'Accuséfait contre V. /~M/«j /f.
telles la Force, <jt.).yom.
}ui foient retïetdesimpreSions précédentes, que
les ~cM~~ la Maladie, Z?~7Mc~ D~po~ Propofition
de mourir; elles ne peuvent fufEre,pourfaire prononcerfa Con-
damnation à peine capitale, Suivantla maxime nemoeK~Kr~
rire yo&J il faudroit donc pour cela que cette Confeffionlût
de quelques indices preuans, & fur-tout que le Corps.
appuyée
de délit fût confiant, comme nous le verrons ci-après,
§. I.
Z~ Co/ yo&nM~ f~cc~~t~ ~o/-jj~
Cette Contenion extrajudiciairefe. fait de deux Manières Ott
~P/'6/M6~~ OUtacitement.
1°. Elle fe fait ~M~ par la Déclaration verbale que?
l'Acer fait de fon Crime en présence de fôn Accufateur o~
telle autre perfonne que ce foit, même devant un Juge incom-
ou n'eA point féant dans fon Tribunal, ou devant
pétent, qui
un Arbitre, ou pardevant un Notaire. Quoiquén général une
Déclaration de cette Espèce ne puiffe former aucune Preuve ca-
pable de donner lieu à quelque Condamnation contre l'Accu~.
il y a néanmoins des Cas où elle peut former un indice ~umfanc
donner lieu à la Torture commefi l'Accufé a dit de lui-
pour
& fans être forcé qu'il a commis le Crime, s'il avoit,
même, y
menacé d'ailleurs de le commettre avact qu'il ait été commis~
33~ INSTITUTES
& fi la cho.fea fuivi de près fes menaces, & enfinfi cet Accufé
eft tel qu'on le puiffe foupçonner aifément du Crime c'eft la
difpofition de l'art. xxxij. de la Caroline. Il faut d'ailleurs, Ai'
vaut les Auteurs, le concours de ces trois circonflances, pour
V. Afenoch.PM' telle Confeffion extrajudiciaire puiffe donner lieu à la
/u~. M'.t.8(). qu'une
V.7~C/ torture fçavoir, ï*\ qu'elle n'ait point été révoquée, ou du
?"3-. moins qu'elle ne l'ait été que long-tems après qu'elle a été faite;
2.°. qu'elle foit prouvée par deux témoins, o/n/Mexceptione~a.
~o/ ~3°.que cette Confeffion ait été faite férieufement, & non
parmoquerie,plaifanterie ou bravade. C'eft pourcela, ajoutent-
ils, qu'il efi à propos de distinguer fi elle a été faite avant ou après
V. Farin. de reo l'Accusation intentée fi elle a été faite librement & de
fang-
fC/{~ ~K. !i~<
~roid, ou bien par crainte colere perfuafion & furprife de la
part de l'Accufateur.
2°. A l'égard de la Confenion.extrajudiciaife tacite l'on
peut en donner pour exemple celle qui réfulte de la .M de
l'Accutë~ ou de la 7/-<M!/o<&o/z qu'il fait fur le Crime, ou enfindes
~6~ ~o/7K'/?~ejqui font trouvés chez lui. Comme on ne peut
pas dire que l'Accufé ait eu une intention formelle de s'avouer
Criminel par tous ces faits, qui peuvent même être fondés fur
des motifs légitimes il paroît que la Preuve qui en réfulte doit
être moins confidérée que celle que produit la Confefuon extra-
judiciaire F.xw<~ aufE avons-nous remarqué par rapport à la
FuiTE, qu'elle ne formoit qu'un indice léger, quand même elle
auroit précédé l'Accusation.
Il enfaut dire de même de la TRANSACTION lorfqu'elleeSt
V. M'wf~. de faite vis-à-vis de Partie civile feulement, &-que l'Accufë ne pa-
~r.'?M:<9t. roît point lui-même au Contrat, mais quelqu'autre fousfon Nom.
Mais fi elle eft faite avec la Partie publique & pour quelque
Crime atroce, elle forme alors fuivanr les Auteurs, un indice
j[uni(antpour donner lieu à la Torture.
Enfin, pour ce qui concerne la Confefuon tirée des J o u R-
~Aux & PAPIERS DOMESTIQUES qui ne font point reconnus
par l'Aecutë, quoique d'ailleurs ils feroient vérifiés par Experts,
nous avons dit qu'ils ne pouvoient former une Preuve"capable
de donner lieu à une Peine capitale ce qui doit s'entendre fur-
tout de ces fortes de Papiers qui font deftinés à demeurer fecrets,
tels que ceux qui contiendroient la Confefuon d'un Pénitent: !a
production de ces Pieces eA défendue expreuement par le Droit
canon:que
AU DROIT CRIMINEL. ~y. ~7. C~r. 33~
canonique; & c'en:fur ce principe qu'a été rendu le rameax Ar- z.~ «<~
rêt du 16 Juillet i 6y6, rapporté par Bruneauen fes.Obfervations
~<.).<
fur les Matieres criminelles, Part. I. Tit. XVI. Max. xv. M«.i7<<s.«e<M<
11y a cependant un Cas, où il paroît que de amples Papiers
domestiquespourroient fervir à former une Preuve complette,
reconnus par l'Accufë comme fi par exemple y
quoique non
en fait de Meurtre ou ffaffinat l'on rapportoit quelque Pro.
meffepar écrit que l'Accufé auroit faitau Meurtrier, pour tuer un
autre, &fi en même tems l'on rapportoit un Livre de Raifon du
Meurtrier, dans lequel il feroit. fait mention.de la mêmefômme
& de la Délivrance qui en auroit été faite dans le tems marqué;
& fi enfin, tant la Prômeffe que le Livre de Raifon, fe trouvoient
vérifiésjuridiquement avec lui, par comparaifon d'Ecritures.
§. 11.
De la Co/X~oa volontairede /~CCM/~faite M ~MMf.
La CONFESSION judiciaire ierait de deux manières, comme
rExtrajudIciaire, ou EXPRESSÉMENT, telle que celle qui ïë fait
par l'Accute lors des différens Interrogatoires qu'il fubit, foit
en vertu des Décrets d'<c/wM/' être oui, d'oK/Me/MM~per-
/o/c/~ ou de P/Y/6-<co~, foit lors defa Confrontationavecles
Témoins foit lors du dernier Interrogatoire qu'il fubit fur la
Selletteou derriere le .F~m'ftMavant le Jugement de fon Procès;
ou TACITEMENT,comme celle qui réfulté de la Co/!MM(!cc de
l'Accu~, qui ne comparoît point fur le Decret ou du
q.u'ilfait de répondre lors de l'Interrogatoire.
Nous ne nous arrêterons point à cellesde la derniere efpëce, qui
ne peuvent jamais former une Preuve contre l'Accufe, du moins
quant'à celle tirée de fa CONTUMACE qui, comme nous l'avons
dit, peut avoir été occafionnée par quelques motifs légitimes
& dont l'ejSet ce8e entierement, aum-tôt qu'il fe met e.n devoir
de fe repré&nter.
A l'égard de celle qui ~e tire du REFUS de répondre lors de
l'Interrogatoire, quoiqu'elleformeune Preuveen Matierecivile,
aux termesde l'Ordonnance de 1667, elle ne peut tout-au-plus, F~M.K.
en Matiere, criminelleformer qu'un fimple indice contre l'Accu-
fé, lorsqu'il ne paroît d'ailleurs aucune ranbnquipui~ejuni~er '&Or</oM.Mft<~
~.<<tO.M.~S.
fon filence; en forte, que s'il veut répondre après les Interpella- ® 1!670.
dons & le délai qui lui aura été accordé par le Juge, il pourra
Vv
TNSTITUTES S~^
y être reçu & l'effet qu'aura produit fon refus, fe réduirafeu-
tement à laifrerfubfifterles Procéduresqui auront été faitesjuf-
tes Réponfes, & à l'empêcher de fournir des Reproches.
qu'à
contre les témoins autres que ceux qui feront jufUnëspar.
Pieces.
IL n'y a doncquelaConfefKonjudiciaireEXPRES.SE qui doive
fixer ici principalementnotre attention..
CoMME. la Défenfeeft de Droit naturel, & que c'eft fur ce
principe qu'on ne peut obliger en Matiere civile, de produireun.
titre contre foi-même; il paroît qu'àplusforte raifon, onne peut
obliger un Accufé. d e révéler par fapropre bouche des Faits qui
rendent à le couvrir d'infamie, & qui l'expofënfà la perte de fa
vie, ou de.fes membres, dont il n'eft pas leMaître. Efîe.ctive-
ment c'eft fur ce principe, ,fi conforme aux Loix de l'humanité~
que s'eft établi la Maxime, ~Vë/nc<!K~M/ volens, aM~c.
p/'MMturpltuidinem allegans.Néanmoinscommed'unautre côté,.
il importe pour.le bien de la JufUce& de l'Ordre publicque la
Vérité foit connue &:qu'il y a de certainsCrimes commis en
&cret, dont on ne peut avoir une entiere connoiflanceque par
laRévélationde celui qui eneft l'Auteur; il a fallu, par une fuite'
aéceflairedu Pouvoir que la Loi a conné auxJuges de rendreta
~uftice& de maintenir l'Ordre public dans la Société, qu'elle.
lui donnât en même temsle pouvoird'obliger celui qui vient à:
troubler cet'Ordre de rendre hommageà la Vérité, qui ene~
le fondementcertain..0r le moyen qu'ellelui permetd'employer
à cet effet- c'eft celuide l'iNTERR.OGA'Tom.E. Mais commel'in-
térêt propre que l'Accufépeut avoir à déguifercetteVérité, a
fouvent plus de pouvoir fur fon efprit que la Loi même dont
l'empire ne peut s'étendrejufqu'à la connoiffancedeschofësin*
térieures; il afallupour le détacherde cet intérêt, fë fervir d'une
Voie fupérieureà toutes les Loixhumaines, en le retenant par
la craintedes Jugemens.deCelui qui voit tout & qui eft l'Au-
Z. /~M/~ 9.. teur de toutes vérités; cette voie eft celle du SERMENT. Ainfi
~r~ c'ëAde'ce Sermentqui confifteà prendre Dieu à Témoin de la
vérité qu'on va déclarer., que fetire principalementla force de
la Preuvequiréfultede cet Interrogatoire; c'eft lui, qui fait que
les Aveuxde. l'Accufépeuvent fervirà faCondamnationcomme
à fa Décharge c'efi auffi-,furce fondementque l'Ordonnance
a placé ces fortes de Contenionsdans la Claffedes Preuvesqui-
peuvent fendr.Ua.Dë.ciuon du.Pr.ocescriminel!orfqu'e!led:t
AU DROIT CRIMINEL.~y. ~7. C~ '33~
ces ~oe~f~(W/'o/~ <~ injlruits 6'~M~f, encore ait
que
~7~a/My! fi ~'a~~yy a Preuve y~M par les
n(M/~ ·
/~r~oc~ro7~F~~&c.
II eft ~rai, que comme il peut arriver que le defir de confer..
ver fa vie l'emporte fur les Loix de l'Evangile ou que cette
ConfeHionfbitfaite par crainte ou quelqu'autre motif particulier
de reffentimentou de defefpoir; il faut convenir que cette Preu-
ve n'a pas parmi nous la même force que les précédentes c'eA.
à-dire qu'elle ne peut de fa nature operer la Condamnation à
une Peine capitale, & qu'il faut pour cela le concours de plufieurs
Conditions, que nous allons rapporter ici d'après les Auteurs.
PREMIEREMENT,cette Confeffiondoit être accompagnée de
quelquesIndices preffans, ou de la Déposition d'un bon Témoin
mais principalement de l'exigence du corps du Délit, parce que,
commenous l'avons dit, l'Accufëne peut faire par fa Confemon
y ait un Crime oùil n'y en a point: il y a des Auteurs, tels ~.ZM<</<.C.
qu'il
que Louet & d'Argentré qui prétendent que la Confemon de /om.~7.'f/~M~ /i<r la Co/~m< de
au
l'Accuféjointe corps duDélit peut fuffire pourle faire condam- Bretag. art. t71.
nerà la Mort mais je ferois plus volontiers de l'avis de Jules lui. Clar. §.
Clare &: de Peleus qui veulent encore d'autres Indices & qui Z~~A~. Peleus,
n'exceptent feulement que le Crime de Leze-Maje~é. yc<<f.8.~<.i}<
2.°.Il faut que cette Confeuion foit faite dans le même Procès
criminel, & qu'elle tombe fur le même Crime, quifait le Titre
de l'Accufation car fi elle a été faite par l'Accufé dansuneautre
Circonftance comme dans le tems qu'ildépofoit comme Témom
dansun autre Procès criminel, qui n'étoit nullement connexe &
acceHbireà celui dont il s'agit elle ne peut tout au plus fui<
vant les Auteurs, donner lieu qu'à la Torture ou à une Peine ex- A
Probat. CM< ) 8 >
traordinaire. ~.jPafM.~«.8t.
3~. Il faut que la Procédure dans laquelle eit faite cette Con- K.l7:<oMn/~
foit d'ailleurs l'Interro- 6'<'0/
feuion, ne point vicieufe, parce que V. Cap. i. ext,
gatoire qui la contient faifant partie des Pièces du Procès tom- </cexc~'<.
be avec le Procès même fitblato toto M/Mr ~M/n ~/?~ à
plus forte raifon lorfque cette nullité tombe fur l'Interrogatoire
même, c'eft-à-dire, lorsque le Juge n'y a point obfervé les for-
malités dont nous avons parlé fous le Titre de l'InfirucHon.
4°. Que cette Confenion ait été faite par l'Accufé enfuite de
l'Interrogatoire du Juge, & non auparavant.
Que la Réponfë de l'Accu~qui contient cetre Confeffion
foit ~thégorique & précife fur le fait pour lequel il efUnterro-
Yv ij
~o INSTITUTES
gé, c'eft pour cela que le filencede celuiqui réfutede répondre
n'eft point cenfé emporterla Confeffionde ton Crime, d autant
plus qu'il peut avoir, commenous l'avons dit, d'autresCaufes
tellesque la Crainte ou l'incompétencedu Juge.
6°. Il fautencore que l'Accuté perfifredans cette ConfëfHon
cap.
& qu'il ne la révoque point avant le Jugement, commeayant
~XT/t~ Con- été faite par erreur fur quoi il faut diftingueravec les Auteurs,
~G/Z.t.
entre la Révocation qui a été faite fur le champ & en présence
de Coa/~t. du Juge, & celle qui a été faite hors de la préfence du Juge:
/«/. c~. dans le cas de lapremieM, il n'eApas befoinque l'Aceuféjuiti-
SS
de ~M
~RtrM.
fie de la Caufede fbtt Erreur; mais dans le ca~dela-derniere,
«'~ 6' CM~ ~t il faut que la caufe de cette Erreur foit juAi~ée & cette caufe
St.
qui eAordinairement.fondéefur la Surprifë, la-Crainte ou le dé<.
faut d'Intelligence peut être jufUEéenon-feulementpar l'Ac'
cufélui-même maisencoreparfes Père & Mere &:tes Parem,>
~~H.M~.J~. malgré lui; & elle peut s'établir par deamples Conj'ec)'ures &?
Co< de ~o~
Préemptions qui', comme onl'a dit, font regardéescommede
véritables.Preuves, lot~qu'ellestendent à' fa Décharge.
7°. Enfin., il:faut que cette Confe~on réuniffelesautres.Ça'
tacteres dont nousavons parlé au commencementde ce Cha.
pitre, & fur-toutqu'il ne paroiffe en- aucunemaniere qu'été
ait,été fuggerée elle eft cenfée telle lorfqu'elleeft faite par
i~~rM. aK. 81. crainte ou dans l'efpérancede l'impunitépromifepar le Juge;,
a-8).a.88. ou que fans aucun Indiceprécédent, le Juge interroge l'AceuS
/H/C&!f.
jfur.refpece &les.cir.conftances'particulières du Crime.,
Ï-t-

§. 11L.
Co/7! ~C~ de /~eCK/ out~ celle
~(HM /<! Torturé.
/< /<).. ~8. L'on ne peut disconvenirque s'ilyaa des raifonspourfairere-
~:M.i3.t/e~M<~ jetter l'ufagede la Torture, il y en a aumde plus fortespour en
~eC<f..9.
j.uAinerla néceHitedans.decertainescirconstances-.
Les RAISONS qui paroiflëntdevoirl'exclure, fe tiren~princi"
palementde ce quela Torturetendantà tourmenter& à mutiler
I& corps, eft une véritable Peine & qu'ilya.une forte d'injus-
tice & d'inhumanité,de punirunhommeavantqu'il foit entière-
tiement.c.onyaincu du Crime qued'un autre côté cette Peine~
devientle plus fouvent inutile, en ce que, fi l'Accute eff visou-
E€ux,il la.fouffrira~ansrien avouer & au contraiM,~Ieit
la tourmentpourra ou%bh''
~&complexion&ibJ[e, rigueur.dece
AU DROIT CRIMINEL. ~7. C~F. 34!
de s'avouerAuteurd'unCrimequ'iln'a point commis,oul'ex-
ger à fuccomberfousle de ce tourment, s'il perfifieà ne
bo&r poids
avouer, commeon en a vu de nosjoursun.tri~e exemple
point Perfonnede le BRUN.
dansla
MAisles RAISONSqui femblentau contrairedevoir'l'autori..
font fondées furce qu'étant Souvent impofible d'acquérir une
fer,
entiere convictiondu Crime foit par les Dépo~tiotMdes Té*
moins,foit par lesPieces, foit par lesIndicesqui concourentra-
rementensemblepour formercette Preuveplusclairequele jour~
faut pour condamner il H'y aurait pas moinsd'injuAiceà
qu'il eA d'ailleurs de
renvoyer abfbus celui qui n~ed Crime, qu'ily
en.auroità condamnerceluiqui a'e~pas entièrementconvaincu
outreque le bien de l'humanitédemandeque lesCrimesne.de-
meurentpomt~impunis c'e~tpourcela que faute d'autresmoyens
à cette entiere conviction on s'e&vûobligé de
pour parvenir
tourmenterle corps de l'Accufé parce que l'Expériencenous
Vérité fort fouvent du fëin même des Pâmons
apprendquela
troublent l'Am telles que la Douleur, la. Colère &: la
qui
Crainte auiRvoit-on que Fumage de la Torture eit fort ancien,
& qu'ellen'a~pas feulementété employée chez les Romains&:
chezles Greï:s, maisencore chez les Hébreux commeil paroit
auLivre des NOMBRES,oùMoïfe ordonne, que pour convain. A'~iT:. //<e~
cre une femme d'Adultère..on lui.donnedes tions ameresqui <3.6\w*.
excitentdes tiraHIemens.
TELLESfont auffiles Confidërations particulièresqui en ont
faitperpétuer l'ufage jluqu'à nous ;'ileft vrai qu'en même tems
.11 f 1-
ont'attaché des
que nos Ordonnances l'ont autorité,, elles y
Conditions particulieres qui font afïez fentir avec combien de
un Juge doit fe porter à employer cette voie, qui
circonspection
eft également périlleuse & pour l'âme.& pour le~rps de ceim'
qui a le malheur de l'éprouver.
Nous avons dit ,bus.Ie Titre précédent-, que. l'ufage de la
Es'Ti o Navoit été introduit parmi nous à deux fins prince
Qu
l'une parvenir- à, rentière conv-icKon de. l'Accu<e~
pj!es pour
r<:M~ pour avoir la Révélation de fes Complices celle-ci qu:'
de la définitive,ne peut jamais la raife regar-
~l'objet Que~ion
der commeune véritable Preuve, en ce qu'eMen'a lieu., qu'âpre:
l'Accufé eft convaincu & s'ordonne par le Ju<.
que déjà qu'eUe
m ~me contient fa Condamnation auΠn'a-t-elle d'au-
gem'éNt qui
le Te~ament de Mort, que de faire arrêter, oe~
be e!Rt ..comme
34: INSTITUTES
lui contre qui elle eft faite fuivant la Difpofition de l'article iv:
du Tit. XIX. de l'Ordonnance. Il n'y a donc que la première
concernant la Queflion provifoire, qui puiffe être piacée régu-
lierement dans l'ordre des Preuves c'eft auffi celle qui a fait
l'objet principal, tant des Difpofitions de l'Ordonnance dans ce
même Titre XIX. que de celles des Loix Romaines & de la ju.
rifp rudencedes Arrêts.
Parmi ces Difpofmons, nous en remarquons de quatre fortes:
les unes tendent à déterminer les CAS particuliers où la Torture
peut être ordonnée les autres la FORMEdans laquelle le Juge
doit y procéder ;-d' IaQ.UALlTÉdes Perfonnesqui peuvent
y être appliquées d'autres enfin la PREUVEqui en peut réfut-
ter il y en a autu, qui concernent la Manière d'appliquer cette
Peine, dont nous aurons lieu de parler ci-après en traitant de
l'Ordre des PEINES.

1°. Les CAS PARTICULIERS ou la Torture peut avoir lieu


font marques par l'art, j. du Tit. XIX. de l'Ordonnance que nous
venons de,citer.Cet article porte que .~7y a K/ïMM? c<M/f
contre/~ûCM/6 €M!6 qui /K~/7M peine de Mort & ~K~~ C0/~
M/!f les Juges pourrontordonner~M'~V~aappliquéà la ~~0/
au cas que la Preuve /!6~M/yM~~M~.
Ainu, en partant de cette Difpofition avant que d'ordonner
la Torture le Juge doit donc examiner quatre choies 1°. fi le
corps du Délit eA contant 2.°.fi le Crime eft de nature à mé-
riter la Peine de mort c'é~-à-dire s'il eft du nombre de ceux
contre lefquels les Loix 8~ les Ordonnances ont prononcé cette-
Peine 3°. s'il y a une Preuve confidérable contre l'Accufé.
Quels font les Indices particuliers qui doivent concourir à former
Z.i8.$.j~<- cette Preuvi~co/z/a~' c'eft ce que nous aurons lieu d'exa-
QMc/?;'e/<. miner ci-après en traitant de la Preuve conjecturale 4°. enfin,
s'il n'y a point d'autres voies pour convaincre entièrement l'Ac-
cufé; c'eit pour cela qu'elle ne doit être employée comme nous
l'avons vû qu'après l'entière Inflruétion du Procès.

Quant à la Fo RME de procéder, elle conMe comme


nous l'avons vu fousle Titre de l'?/-K&o7ï, dans les précautions
que le Juge doit garderavant, lors, & après la Torture ravoir,à
1°. avantla Torture il ne peut l'ordonner que. conformément
s'observedans le lieu le qui l'ordon~ doit
l'ufage qui Jugement
AU DROIT CRIMINEL.PART. ~7. Chap.7r. 343
~treconfirmé par Arrêt, & il doit attendre pour le faire exé-
cuter, que l'Accufé ait été huit ôu dix heures fàns manger 2°.
la Torture il doit interroger l'Accufé fans qu'il foit né-
ceffairequ'il lui faffe prêter un nouveau Serment examiner fës 7M/.Clar.
obferver fes geu:es fa contenance fes cris, & les 6~. 7~/7n. 8.
Réponses ~.F~<<;f.n.

contradictions il peuttomber fairemention du tout dans fon. m~tp.f/j-~o~;
Procès-verbal de Torture modérer la rigueur de ce tourment (w<.
que l'Accufé avoue, même le rendre s'il furvient à
pendant
rAccufë quelqu'infirmité comme une Descente, ou s'il tombe
en défaillance ne Fy laiHërqu'un certain tems, qui ne doit pas
êtreplus long d'une heure, ou d'une heure & un quart 30. en-
fin < 7p~M/-<' il doit faire fignerles Réponses à l'Accuse
&:lorsqu'ila été ôté de la QueAion Il ne peut l'y faire remet
tre une Secondefois. pourle même Crime.

3°. A Fégard des PERSONNESqui ne peuvent être appliquées


à la Torture il paroît fuivant le Droit, qu'il y en avoit qui
éfoientexemptes à caufe de leur Z~gTM'~&: de l'importancede L. ~i7//M, ~.f.
&K~o~, tels-que lesEcclé~a~iques, les Nobles, les Mi- </fQ.Z?e-
~'M~rco, (,'f;

litaires, les Magistrats & leurs Defcendans jusqu'au deuxième ~t/rypnc.f.W.


degré les autres à caufe de la ~o~~g de leur âge ou de leur j'M..?&?,. ~.t.§.)!

complexion comme les Femmes, lés jeunes Gens, les VieH-


lards, les Infirmes; on pouvoit feulement préfenter ceux-ci à la
Que~ion afin de les infimider. Mais toutes ces Exemptions
n'ontplus lieu parmi nous, qui avons pour maxime que le Cri-
medégrade celui qui le commet, de maniere qu'il le rend inca-
pablede jouir d'aucuns Priviléges c'e~:fur ce fondement que, ~MM~
Arrêts dans Joannes il a été dépen- M.M.)~.
parplufieurs rapportés Galli, /0~. G~.
duaux Avocats de citer des Loix pour prouver que les Nobles ?M.
& tesDocteurs étoient exempts de la Torture ce qui ne doit
~'entendrenéanmoins qu'avec les exceptions fuivantes; ravoir
i". que quoique toutes fortes. d'Accufés puiflent être mis à !a
Torturedans les Cas marqués par l'Ordonnance elle permet t. < n~,
0/!& ;/< tf'/0t
néanmoins par un article particulier aux Cours n.)périeures
d'ordonnerque rAceufe fera'préienté à la Q.ueAion &hs y être
3pp!iqué ~°. que les Femmes qui fe trouvent enceintes, lors'
Jugement de Torture, ne peuvent y être appliquées qu'aprés-
~ettes font accouchées les Auteurs veulent même qu'on arten.: /M/C/
de quarante jours depuis l'accouchement 3°. que la Torture ne 5-), <
.pouyan~avoir.lieu que pour des Crimes qui méritent la mort
344 INSTITUTES
les Impubèresqui ne peuvent jamaisêtre fujets à une Condam-
nation de cette efpece ne peuvent conféquemmentêtre fujetsà.
la Torture 4°. que l'objetparticulierde la Torture étant de tirer
la vérité de celui à qui on lafait fubir, on ne peut par conféquent
appliquerles Sourds & les Muets qui ne font pas en état de
y des 7/ë/&f, à
répondre il en faut dire de mêmedes /f~ &:
des Aveugles, point de diniculté qu'ilsne puiffenty être
l'égard
mis, lorsqu'ils'agit des Faits qu'ils ont pû voir avant leur.aveu.
ou qu~ils ont ouis dire depuisqu'ils font aveugles <;°.
glement,
enfin quant aux jeunesPerfonnes aux Vieillards, & aux Mr.
le
mes, Juge doit avoir égard à leurétat pour modérer la rigueur
des tourmens & empêcher qu'ils ne fuccombentfous le poids
de la Torture.
Au SURPLUS nous obfervonsles mêmes précautionsqui font
lesLoix Romaines, pour parvenir plus aisément à
indiquéespar
la confeSEondu Crime fçavoir quelorfqu'ilfetrouve plufieurs
Perfonnes condamnéesen mêmetems à la QueSiion, l'on a foin
[~t.8.~<&~M<
de commencerpar les ~bibles,afind'intimider les plus forts &:
conféquemment d 'y mettre les Femmesavant les Hommes, le
Fils avant le.Pere, &c.

Enfinquant à la PREUVEqui peut résulterdela ConreSot)


faite en la Torture, lorfque toutes lesconditions qu'on vientde
fe trouvent remplies la Conre~ion de l'Accufé forme
marquer
une Preuve lum(ante foit pour opérer fa Condamnation, s'il
convientavoir commisle Crime, fait pour opérer fa Décharge,
entiere s'il perftAeà foûtenirqu'il ne l'a point commis quand
<
on dit Déchargeentiere,on ne veut pas feulementparler de celle
de la Torture à laquelle l'Accuséne peut plus être remisune
fecondefois, maisencore de toute autre Condamnation même
~.Z~M~PMt.
auroit pu être prononcée contre lui, s'il n'avoit
cr;N.f.I.M.7' pécuniaire qui de*
T~i-fM./«'.
pas .étécondamné à la Torture enforte que c'eAle Juge qui
M. 8.4.
dès-lors des & intérêts envers les
/M~ 9.~ de vient refponfable dommages
~U~/M~. Parties civiles au Cas qu'il foit prouve qu'il ait indiscrètement
FOMM, < ordonné la Torture tandis qu'il y avoit lieu de condamnerde<
!6;t~
ou du moins auroit pu recourir à une autre
~rM.~<0. finitivement qu'il
non-Seulement l'AccuSé ne peut dès-lors être pourSuivi
preuve mais
la
de part de la Partiecivile des
pour dommages & intérêts,
~M/!M~~M.
Mf!.f.~7. il peut lui-même répéter des dommages& intérêts contrecette
Partie
AU DROIT CRIMINEL.~j:y. Chap.r. 34;
partie civile, s'il y a Preuve de Calomnieou de Subornationde
Témoinsde fa part..
Au reAe, pour que l'Accusequi n'a rien avoué dans la Tor-
ture foit déchargéde toute Condamnation, il faut,commenous
l'avonsdit, quele Jugementne contienneaucunesréservespar-
ticulieresà ce fujet, c'eâ-à-dire que les Juges n'ayent'point ar-
rêté, comme ils peuvent le faire, aux termes de l'article ij. du
Titre XIX. que nonobftantla Condamnationà la QueAion, les
PreuvesfubMteroienten leur entier, parce que dans ce dernier
Cas, que nous appellons~Kg/?!o/! avec dePreuves, lesJu-
ges font autorifésà condamnerl'Accufé,.qui n'arien avouédans
la Torture à toutes fortesde Peinespécuniairesou amicrives ~<M<r.
& qu'ils peuvent même le condamnerà la Peinede mort, s'il de ~cc;</«.
furvenoitde nouvellesPreuves depuisla Question c'eApour- P. Menoch.de
il faut desPreuves donner lieu à P/<6/!<m~.~M.97.
quoi plus'rbrtespour cette efpe-
ce de Queftion, qu'à celles/M de T~K~ parcequ'elle
expofel'Accu~ à une double Peine.

CH APITRE V.
De la Preuve Co~e<%M/e ou par Indices.
ET TE Preuve, dont II e&parlé aux DECRÉT.ALES~bus
le Titre de ~y~cHM~M~j a lieu ordinairementà défaut e«r. M7. ~~rrc,
de ~<c/K/
de la littérale ou de la teflimoniale, quoiqu'elle puiffe auffi, com-
me nous l'avons vû, fe rencontrer avec celle-ci, & fervir à en
augmenter la force & l'autorité..
Sansnous arrêter ici à la di~inction que mettent certains Au*
leursentre ce qu'on appellepréfomptions co/z/6<3K/M fur-
~MM/ a~mMKM/Mnous comprendrons tout cela Mus le nom
générique d'iNDiCES, comme étant le plus unté en Matiere cri-,
minelle, du moins pour ce qui concerne les Preuves contre l'Ac-
cusé ( celui de /v~w~M n'étant ordinairement employé que.
pour cequi regarde fa détende): nousdistingueronsfeulement ces
Indices, relativemenfà la Preuve qui peut en réfulter en trois
Claffes diSérentes Indices urgens ou Mc~ Indices~o-
chains, Indices 6/o~
Les INDICESMANIFESTES font ceux dont l'évidenceeft te)!e
que la Loi ne permet pas de douter de la vérité des Faits qu'ils
Xx
34~ INSTITUTES
indiquent, & qu'elle rejette abfolument toute Preuve contrai-
re on les appelle autrement parce qu'ilsfont des
conséquencesnéce~airesd'un Fait contant on,peut les compa.
ter à ceuxque les Juri~con&ltesappellenteh Matièrecivile, c/-<B.
~M'<?/Mn.f 6*< ce &nt ceux-cidont il eft parlé dansla
«M~?la t9. Loi derniereau Code <~< J~o~r. fous ces mots, Indiciis. M.
t'o. de y<tf <<&. ~H~MrM, 6'~HMp/~o~ & que l'Ordonnancea misau nom-<
~</)eor</ee/
~'M<r~{, ~<M<&
bre des Preuves, par cestermesdont elle fe ïert à la fin de l'arti-
~'f<B/?<m~. cle v. du Titre XXV. que nous avons,cités, aM~p~o~
6' c~co~CM du Procès; on peut en donnerpour exemple, lorC.
qu'entait de Meurtre deux Témoins irréprochablesdéponent
avoir vû l'Accuféqui avoit à la main répée nue & ensanglantée
fortir du lieu ou, quelquetems après, le corps du Défunt a été
trouvé bIeHcd'un coupd~épée.
Les INDICESPROCHAINS font ceux qui font fondés fur de
certains ~gnes que la Loi regarde comme véritables, tant
l'Accuféne les détruit point par une Preuve contraire ceA que
AfMM./?. 1.
pour cela qu'ils font appellés~r~~K~ej juris de ce nombre
~r<E/Mm~.}?. }o. font ceux tant de la d'Ecritures
~f. qui résultent comparaifon par
Experts, que des Preuveslittérales& teflimonialesimparfaites,
dont nousavons parlé ci devant. Les Indicesde cette feconde
efpece, ne peuvent jamais opérerpar eux-mêmesla Condamna-
tion capitalede l'Aécufé maisils peuvent feulementdonnerlieu
à la Torture ou faire prononcerquelquesPeinesa~Rictives,in.
famantesou pécuniaires ou bien (ervirà la déchargeabfoluede
l'Accu~ l'onen peut donnerpour exemplesceux qui fervirent
de motifau fameuxJugement de Salomon.
Les INDICESÉLOIGNÉSfont ceux qui ne frappent que fur
des CirconAancesgénérales qui n'ont point un rapport immé-
diatau fait du Délit, & qui ne confiftantproprementque dans
l'opinion des Hommes, ibnt appellés par cette raifonp/K-
~n'o/:<M Hominis commeles circonflancesqui y donnentlieupeu-
vent varier a l'innni, il n'eft paspo~iblèd'endonnerune idéebien
précife, ni de fixerdesreglesabfolumentcertainesà ce iujet nous
obferveronsfeulement, en général, que commeces fortesd'In-
dices peuvent avoir d'autresCaufesque le Crime, ils ne peu-
vent donnerlieu par eux mêmesà aucune efpecede Condam-
sation, encore moinsà la Torture à moinsqu'ils ne ~etrou-
vent réunis avec quelques femi Preuves ou Indices prochains
(ce qui les a tait appellerautrement, adminicules)ou bien qu'ils
AU DROIT CRIMINEL,~~r. Chap.r. 347

Setrouvent eux-mêmes en grand nombre, Suivantla Maxime


/M~Ï HO/û/K?!f,MK/CO/C?<! juvant.Il faut de plus, que ~fMC~.P~
~<C à la différence des ~.89.
cesIndicesfoientprouvéspar deuxTémoins, ~.<!r/. ~). de la
Indicesprochains, pour lefquels'un feulTémoin peut fuffire. Carol.
lui, C~.
L'Ordonnancen'ayantpoint déterminé, dansl'article que nous tt.
venonsde citer, la Qualité des Préfomptions§c Circonstances
ouelle veut faire Servirde Preuves danslesProcès criminels,
fembles'en être rapportée la prudencedesJuges fur ce point.
Tel eft auffil'espritdes LoixRomaines, commeil paroîtpar ces P. C/<s-.oa.
termesdu §. 2..de la LoiIII..au S. de T~~r~. ~M~argumentaad to.&64.
/MO~MM /)/'0~(/~ CM~ /M~eMa~t ~0 certomodo<</Ï
quem l'on trouvedanscés'
co~. Cependant comme, d'un autre côté,
mêmesLoix plufieursDéciMonsrem~muablesqui ont détermi-
né l'effet que pouvoient p.rod.Hiye les Indices, foit lorfqu'ilsfe
trouventréunis à d'autres, foit lorfqu'ilsfont pris Séparément
nousne croyons pouvoir mieux faire pour prévenir les Abus
dangereux que pourroit entramer la prévention ou l'ignorance
duJuge dans une Matiereaum importante, que defaciliterl'ap<
plicationde ces Loix à nos uSages, par des exemples familiers
nous avons puifés dans les Auteurs les plus celebresen ce
que
ces Auteurs Sont en.tr'autresZa~y ) Matheus Farina-
genre
c~~ M<ca/~M Menoch,M~ maisde toutes lesautorités;,
cellequi nous a paru la plus reSpectable& la plus précifefur
toutesces Matieres, c'eStla fameufeCAROLINE,dont les fages
femblent réunirtout ce qu'onpeut dire de plus juSte
difpofitions
& de plus méthodiqueà ce fujet. CeSt auSH,conformémentà
cetteLoi, que nous allonsdiviferces exemplesen deux ClaS-
Sës.Dans-laprehziere nous faSIernblerons les Indices généraux
quipeuvents'appliquer à toutes fortes de Crimes dans la~co/
de, nous diflingueronsles Indicesqui font particuliersà certains
Crimes.
§. L
Des Indicesgénérauxdes Crimes.
CESIndicesfe tirent ou de la Perfonnede l'AccuSe, ou de la
a donné lieu à fon Crime ou du Lieu; ou du Tems
Ca~ qui
oùil l'a commis, ou enfin des Circonffances qui ont précédé,
accompagna & fuivi ce Crime.
Parmic~ Indices, il y en a qui font prochains & d'autres
Nous allons donner des exemples desuns & des autres,
éloignés. v..
Xx ij
348 INSTITUTES
6f diAinguefen mêmetemsles effetsqu'ilspeuvent produiredans
le Procès criminel.
Indicesprochains.
P. Ordonnancede Les INDICESPROCHAINS font, t". la DÉPOSITION d'un
S. Louis, en Dé-. Témoinunique, pourvu qu'ilfbitd'ailleursirreprochable & qu~
C<et~
/m~/?, /<f. ). déppfë du fait même du Crime car fi fa Dépofitiontombe feu.
rh lement fur quelquescirconstancesde ce Crime, elle ne forme
Carol. art.
alors qu'unIndice éloigné.Au refle il faut remarquerqu'ellene
peut, même-dansle premier Cas, donnerlieu à la Torture, à
moins qu'elle ne foit accompagnée de quelque adminiculeou
r. JM~~ Prat.
M.}6. Indice soigné, tel que la màuvaiferéputationde l'Accufë, &c.
2°. La Dépoution dès EXPERTS fur comparaifond'Ecritu.
res eft auffiregardée commeun Indice prochain & fuffifant
pour donner lieu à la Torture.
le tit. :7. de
3°. La Qualité de l'AccusATEURpeut aum fervir d'Indice
~'<?/0/!n.<~1670.
~6.6-8. -prochain contre l'Accute; ainfi, par exemple la Déclaration
que feroit un Membrede Cour Supérieure, un Juge royal, un
Huiffier même pour des infultes faitesdans leurs Fonctions,
un Maître pour les Délits commis envers lui par fes Domefli.
ques, pourroit fuffire,non-feulementpeur fairedecréterl'Accu-
? comme nous l'avonsdit ci-devant, mais encore pour le faire
meM!'e~à la Torture, s'il y avoit d'ailleursquelquesadminicules.
~°. La Qualité de l'Accusi, s'ileAVagabond& nonDomi-
~/M&!<'<<.8..
cilié) peut formerunIndice ~um~ant pour le faire decrêter, mais
non pour le fairemettreà la Torture à. moinsqu'elle nefût jointe
à quelques femi-Preuves.
la Carol. art.
~°. LesEFFETStrouvés dans le lieu du Délita qui font recon-
~9'
nus appartenir à l'Accutë formentun Indice'prochaincapable
de le faire mettre à la Torture.
6°. Les MENACESqu'a fait l'AccuféformentauffiunIndice
~M. in Leg.
prochain, fi le Crime a fuivide près ces Menaces & s'il paroît
Aft.M'n,j~~Mo~
MtMJMM/<. d'ailleursqu'il eAdansl'habitudede les exécuter.
~<</</<! y. La DÉCLARATION que fait t'Accusede fesCOMPLICES,
C'<cS<!f.
eAconvaincudu Crime comme celle faite lors de
après qu'il
la Queflion dénnitive, ou par un Teflamentde mort, eft regar-
dée comme un Indice prochain capable de faire arrêterceux
Z. Co~. contre qui elle eA faite maisnon point de les fair~nettre à !a
Q;/<t/?.
Torture., à n'y ait d'ailleurs quelque adminfcule mais
~i;.6'~t. moinsqu'i)
~C< au contrairecette Déclaration e~:J~itevolontairement,avant
AU DROIT CRIMINEL, ~~r. ~7. C~.r. 349

conviction de l'Accufé elle ne forme alors qu'un Indice


la ~.M&.§.M-
non MM/M minus (ï&M~r~ C'eA
éloigné, qui M!/M~! /~M/'CM «m,6.~<~FM.
la raifon qu'en rend la Loi. <0/M'<M<e~/K.
8°. La Déclaration que reroit le MANDATAIREcontre fon
MANDANT feroit un Indice prochain capable de le faire arrê- ~.AfM0~.7;j[.
mettre à ~89.
ter mais non point de le faire à
la Torture, moinsqu'il
ait d'autres adminicules.
c'y
Le LiEU où a été trouvé l'Accu~,peut être regardé com- ~~<&!
o". C<a/.
me un Indice eft
prochain, lorfqu'il iuipeo:, retiré & favorable
pourcommettre le Crime.
10°. L'INIMITIÉCAPITALE de FAccu~eenvers celuiqui a été /~cWC <?<
ou offenfé en fon Honneur ou fes Biens eft mite au nom-
tué
bre des'Indicesprochains, capables de donner'lieu à la Torture, 7m/<fT. L. r. Co~t~M
mft/<
qu'il y ait d'autres adminicules comme Bruit public, &*
pourvu t. §. Q;<tt/?.

autresfemblables. de Q«~!<M;
11°. La TRANSACTION ou Convention faite à prix d'areent C~<?/. ~.<:r<j'<t

furle Crime, eft un Indice prochain pour la'Torture, lorsqu'elle A~MCf~./M.


eit faite par l'Accufé en Perfonne & avec la Partie publique. M.n.8.
n°. L'EVASIONde l'Accufé avec l'Auteur du Crime, le rai.
tantpréfumerfon Complice, forme aum un Indice prochain pour
le faire arrêter, & même pour la Torture.
La RECOUSSE du Prifonnier faite parrAccufë qui l'arra-
H". A~M~. &«~
che par violence des mains de la JuAice ou l'empêche d'être ~.10.
arrêté, eft un Indice prochain pour la Torture, lorfqu'elle a été
fuivied'une fuite commune, & qu'il n'y a point d'aillem-sde.Iiat-
fonétroite de Parenté.
fecret de Lettres entre l'Accufé & rAu- A/f~OtA.?;&
i~°. Le COMMERCE ~.tt;.
teurduCrime, eAauul un Indice prochain pour la Torture, lors- ~~M,
eA à adminicules, comme eft
l.or6ju'tl prouvé n.t.
qu'il joint quelques
l'Accuté avoit connoiffance du Crime, & qu'il ne l'a point
que
révélé il peut même former une Preuve tumfante en fait de
Crimede Ze~'M~~ pour donner lieu à une peine capitale.
Les CONFERENCES f ecrettes de l'Accufé avec l'Auteur A/MOC~. &'<&
i n.I!
duCrime, commefi on l'a vu lui à
parler ForetHe, & 6 le Crime
s'efienfuiviau~-tôt, forment encore un Indice prochain pourla
Torture pourvu qu'il y ait d'ailleurs quelques adminicules.
16°. Les CLAMEURS du Peuple forment un Indice prochain~ ¡ ~fmcc~.~;<
~.nç.
qui fuffitpour donner lieu à la Capture. ~~rM.~M.
17°. L'ACHAT & a vu faire à l'Accufëdes MMo~.
préparation qu'on !~0. 6'I].1.
MArumenspropres à commettre le Crime, qui. a fuivi peu de
~o INSTITU TE S
tems après, formeun Indice prochain capablede donner lieuà
la Torture, pourvu qu'il y ait d'ailleursquelquesadminicules.
F<W.Aft~ go. ï8°. LesVARIATIONS de t'Acc~nëdansfësRéponfes,lors
~J~!M<.J' des
Interrogatoires, ce qui s'entend lorfqu'ellestombent fur descir.
/<f.cA.tO.
confiancesenentiell-.s.
C«f0/. art.
;t. 19°.LaCpNEESSIONEXTRAJUDICIAIRE que ~UtI'Accute
/M/. C~ d'avoir commisle Crime, forme, fuivantles Auteurs, un
Indice
!f. de donner lieu à la Torture; ce qui s'entend
Y. Foc/ decif.0. prochain capable 1
~]~.
comme nous l'avons dit, lorfqu'elle a été faite ~ërieufement
qu'elle n'a point été révoquée fur te champ,qu'elle eA prouvée
par deux bonsTémoins, & que d'ailleursle corps du Délit eft
conflant.
Y. ~rM. gu. Si. Il en eAde même d$ la Con~Hion judiciaire faite incidem.
~mZ.i.
Cod. de Co/ ment dans un autre Procès criminel, comme celle faite
parde.
vant un Juge incompétent, quoiqu'ily ait des Auteursqui
tendent qu'ilne peut réfulterde celle;.ciqu'un indiceéloigné,pré.
&
que l'Accusepeut la rétracter, fans être tenu de juflifierdela
caufede fon erreur.
ZM~M<
P~ ~p. 7</?M, Les INDICESÉLOIGNÉS ou Adminicules,font i~.leBpuiT
~XTjR~ <&.P~t.
PUBLIC il peur néanmoinsdonner lieu à la Torture, lorfqu'il
&mM,
'M.< &trouve joint 'à d'autresAdminicules Menoch. exige lestrois
'7~. fuivans i~. l'Accusefoit d'unevile condition 2°. Qu'il
A~/M<A. que
$«.8y<
ait'été diffamepour un autre Crime du mêmegenre 3Q.que
cette diffamationfoit fondée fur le témoignagede gens dignes
de foi, & non ennemisde t'Accuse.
Z. !JtFo/W La FuiTE~ce qui s'entendprincipalement, commenous
«)r.~M;~M/«.. l'avons de celle
~~rf.<! dit~ qui précédérAccufation.
C<tf0/. 3°. La VACILLATION & l'inconstancedu difcoursdel'Accuse,
le tremblementde favoix le trouble deïbn efprit, (a taciturnité,
A~C~. ~M. tout cela ne forme de impies Indices étoignés, parce qu'ils
~!<</?.p.7e.6'
que
/M<f. ]peuvent être l'effetde la timiditénaturellede l'Accuféqui ïë voit
~f<0/. in L. 1traduit par-devant un un Crime atroce. ~oy<~au fur-
</<A~Mor<jic.§. t
Juge pour
plus
~1 ce que nousavons dit ci-devant par rapport à l'Accufëqui
A'KnMMm,j~</<
QM~ trefufoitde répondre.
` 4~. Le TEMS COMMODE commettrele Crime.
Z. ~!mc/?,
pour
L'iNTÉRESTqu'avoit l'Accu~ de commettrele Crime,
Z./«/.?<
~~CM~/M ~0(~/?.
~.<:rMf.$'i6. 6~ L'HABITUDE ou eft rAccu~ëde commettredes Crimesdu
</</i<Cdye/.
mêmegenre,
11
AU DROIT CRIMINEL.P~r. ~7. Chap.r. 3~
LIAISONS de l'Accuse avec les Personnes q ui ont com- r. encore& X~.
“<' Les <M?*
un Crime femblable à celuidont Ue(t prévenu.
mis extraordinaire de 1 Accutë à faire K Farin. lib. i.
8° L'EMPRESSEMENT pro-
d'intérêt. ~K.
du fans ait
céderà la recherche Crime, faire
qu'il y
à l'Accufë
~<!r<.i.<~</f<
Les EFFORTS qu'on a vu pour corrompre Carol.

lesTémoins. lui a vu ~y sat-


!0". Des MENÉES S ECRETES q u'on faire pour
rorerdes Complices. de l'Auteur du Cri-
~Le RECELEMENT qu'a fait l'Accufé r. Af<Me~.ibid.
n. io8.
fon Allié.
me, qui n'eft ni fon Parent ni Maifonde dulieu ou le Carol.
art. </<la
ï t°. La PROXIMITÉ de la 1 Accuse,
Y. MMCC~.ibid.
Crimea été commis. l' reilledLire oLi
ou Farin. qu. t.
de l'Accu~ d'avoir l'oreilledure e AfMt'cA.ibid
!L'AFPMTATION la mémoire
d'avoirperduFe~rit ou lor~u'on l'interroge. /)~.

La MAUVAISE P HYSIONOMIE de lAccuië, ou levilain V. Farin. ibid.


i~. ~M.
nomqu'il porte. AfMOcA.ibid.
MAUVAISE R ENOMMÉE de l'Accu~comme s'il paffe j~.<!r<<)
j <°.La
être d'uncaractèreméchant,.avare audacieux, enclin au Carol.
pour Crimes du même ou autrespour
Crime, s'il a commis des genre,
il a obtenu des Lettres de Grace du Prince; ou biens'il.
lefquels
a été repris de Ju~ice.

Tels font les Indicesgénérauxoui peuvent s appliqueratou.


tesfortesde Crimes il ne reite plus présentementqu'à juflifier
cetteapplicationpar des exemplesparticuliers.
§.11.
Des Indicesparticuliersà C~MM~ Crimes.

PARMIles Crimes il y en a qui font de nature à mériterla


c'eit dans ceux-ci q ue les In-
Peinede Mort, & fingulierement
dicespeuvent donnerlieu à la Torture il y en a daK~ qui
d onner lieu à des Peines corporelles ou inta-
peuventfeulement les Indices ne
mantes, & c'en:relativement à ces derniers que
peuventopérer d'autres effets que de faire prononcerquelques
Condamnationspécuniaires nous ne parleronsici que des pré.
& dansle nombre de ceux ci nous ne nous arrêterons
miers,
qu'àceux & reconnoître par des Indicesparticuliers,
quipeuvent
telsquele Meurtreou AIIaumat,l'Empoisonnement,1 Incendie.
la Magie ou Malénce, la tauHeMonnoye, l'Adultère ou le
Stupre, leVol ou Larcin.
l LN STITUTES
~MO~t. i/\ En mit de MEURTRE.ou ASSASSINAT les Indices parti.
~0! 89.
V. Farin. lib. ï.. culiërs l'ont, 1°. lorsqu'un Témoin irréprochable a vu quelqu'un
w.M.3! ayant à la mainl'épée nue & ensanglantée, Sortirdu lieu où o~
~<!M.17.~9. a trouvé une Perfonne bleffée ~°.lorfque la bleffure paroît avoir
la Carol.
été faite avec la même Arme ou l'InArument que celui qu'on a
vu porter à l'Accufé 3°. lorsqu'un bu plufieurs Témoins ont en.
tendu crier celui qui a été tué & <ë_pmindredans lé tems qu'on
lui a porté le coup 4~. fi l'on a trouvé quelques gouttes de
fang
fur ton-habit: ~°. l'Accufé étoit pâle, & avoit l'air ému& em-
Barraué dans fes Réponfes 6°. fi oti a trouvé fur lui les Har.
des.& Effets de celui qui a été tué 7°. ou bien s'il les a donnés
ou vendu 8°. fi l'Accufé a connue avoir tué pour la détente
de fa vie 9°. fi la Perfbnns. qui a été tuée a déclaré en mou.
rantque c'eIU'Accufé quiTa tué !0°. s'il eft prouvé que l'Ac.
culé a été raggreneùr i i'°. contre fa coutume il a été trou.
vé avec des Armes dans le lieu où le Meurtre eA arrivé 1°. s'il
avoit reçu précédemment quelque affront ou quelques blefures
de celui qui a été tué 13°. on l'a vû en embufcade devantla
Maison du mort, ou dat!Sle lieu où le Meurtre eft arrivé.
Tous ces Indices pris <éparément, peuvent fuffirepourdon-
n'er'M'eu à.la Torture"lôrfqu'i)sïont'accompagnés de quefques
autres adminicules ou Indices éloignés telles que l'Inimitiéca-
pitale, l'Inconflance, la Variation, & la Contradiction dansles
Difcours, la Fuite, la Mauvaife Phynonomie, 'la MauvaifeRe-
nommée, la-Clameur du,Peuple.
MMOC~. ibid. 2.°.En fait d'EMpdiSON'NEMËNT, lés Indices particuliersfont,
~M.8ç./t.'i;.6' !°. l'Accufé eft convaincu avoir acheté du Poifon ou d'en
/f/!f.
art. ;<& la avoir eu entre les mains de quelqu'autre maniere 2°..fi on le lui
C<e/Mf. a vu préparer 3°. s'il a eu quelque di~érend avec la Perfonne
qui a.été Empoilonnée 4°..s'il devoit retirer quelque Profitde
fa Mort, comme étant &n Héritier préjfbmptif, ~il étoit d'ail-
>
leurs'noté & malfamé.
Tous ces Indices peuvent donner.lieu à la Torture, à moins
que l'Accufé ne prouve que le Poifon étoit deviné à d'autres
uiages,ouqu'il n'y ait pas de Preuves certaines que c'eA lui qu'on
a vu préparer ou acheter le Poifon.
~<t.< 'En~itd'iNCENDiE, les Indices particuliers font, i". H)
C~e/f.
peu de téms avant l'Incendie on a vu entre les mains de l'Ac-
cufé des Ouvrages de Feu d'Artince extraordinaires & tels
c~u'ona coûtume de s'eh lërvir pour les Incendies fecrettes 2°.
on
DU DROIT CRIMINEL. T. F7. Chap. r. ~3
des Torches & autres Matieres combufh-
on lui a vu préparer
ne la deAination à d autres
h~s dontl'Accut'é puiffe prouver
s'il y a eu des Menaces précédentes, faites verbale~.
.c. enfin a Preuve l'Incendie n'a apu
ment ou par écrit 4°. s'ily que
accidentellement par l'eét du Tonnerre ou par l'impru-
arriver
dencedes Gens de la Maifon.
Tous ces Indices peuvent donner lieu à la Torture.
A° Eh fait de MALÉFICEou SORTILÉGE,les Indices partt'
fuivant les Auteurs qui ont écrit fur cette Matiere
culiersfont, In~rumens ~O~M /if.
des Livres ou ont
ï° fi on a trouvé chez l'Accuse qui A.i.
à la Magie, comme ~d/?~, M~~ ~~<ïM~ 7~~ F,7~M, tr. de
rapport 0~, C/o~,CAB- ~,d
~oa/Jma/eJ.co/;<
~< Ecorcesd'arbres,
ou t~. ~M;
C6/-C/M ,'·
à-peu-près, ~M- Z. ~). /M~f.
veux, Plumes entrelacées~J~ au Chevetdu Z~ <
Charbons Paquet de Chifons trouvé 'M~ W!~ 7*
dans une de Malef.
mettre chofe Ltable
Enfans ~°. on l'a vu quelque
foit fi on a trouvé
& que le Bétail peu de tems après pén 3°. Caroline.
contenant un M<'fait avec. le 4°. fi on a vû faire
unEcrit
des Mouvemens extraordinaires &: autres Actes qui
à l'Accufé
la force humaine: ~i on l'a entendu invo-
paroiffentfurpaffer des Sons fur les Animaux = 6 on
quer le Démon, & jettant
des insularités remarquables dans les Aftesde
luia vu pratiquer
fi on a vu de demeure à ceux qui vivoient
Religion 7°. changer
aum-tôi a été arrête. 80. fi
en liaifon avec l'Accufé, après, qu'il
offert à lui la Magie
l'Accufé s'eA quelqu'un, pour apprendre
menacé d'un Malheur, &it arrive en effet i~siL
s'il a qui
le nom du Diabte dans la bouche & s'il a
a continuellement
d'autrui.
coutumed'appeller de ce nom fes Enfans ou ceux
fuivant lesAuteurs, donner lieu à la
Tous ces Indices peuvent,
mais nous en traitant de ce Crime, avec quelle
Torture; verrons
le doit-fe dans une Matiere auffi
circonfpeBion Juge comporter
& la crédulité des Peuples pourroit
délicate que trop grande
~iredésénérerendesSuRerâitionsdangereuies. y. Mafcard, vol.
<°. En fait DE FAUSSEMoNNOlE, les Indices qui peuvent ~.A/~O~.CM~.
donnerlieu à la Torture, consent principalement dans les trois to6.9'
trouve chez l'Accufé les Inflrumens propres à
fuivans t°. l'on
la fabrication de la Monnoie fi l'on trouve chez lui de la
faulïeMonnoie 3°. enfin, fi l'Accufë fe trouve d'ailleursfuipect
dans fa Conduite c~ dans fes Moeurs.
6°. En fait d'ADULTEREou de STUPRE, les Indices particu- ~Xr/ )~. cap. ZtWW,
</</~<t
liers font, fi i'Aecufe a été trouvé feul à feul avecja Perfonne
Yx
3~4 INSTITUTES
~~M~t. dansun lieu fecret;fi on lesa vus couchésenfembleou dansune
P. Mafcard, ib. certainePoAure, qui tende à la confommationdu Crime fi on
<M<98t.6'fO/. les a trouvés l'un ou l'autre nuden chemifë fi on a vu entrerou
t.CM~.}~.
Sortirde nuit l'Accusede la Maifon de la Femme ou Fille avec
laquelleil e~:Soupçonnéd'avoir eu Commerce fi celle-cieAde.
venueenceintedepuisce tems-Iàfi la femmemariéea reçu des
Hommes chez elle, pendant l'abfencede fon Mari, &:àdes heu.
tes indues fi elle paiïe d'aineurspourCoquette dans le Heu;
l'Accufén'a pas laine que de la fréquentermalgré les Dé&nfes
du Magistrat, & nonobAaatles Plaintes renduespar le Mari;
6 ona trouvé fur l'Acculeouujr la Femmedes Lettresou Billets
qui annoneoientle mauvaisCommerce; fion leur a entendute-
nir enfemble,de certainsdiscoursrelatifsà l'Actiondu Crime.
Z. ~t~M~~ }. 7°. Enfin en Matière de VoL ou L~R CI N les Indices
Co~.<~<f«MM. eft trouvé faifides effetsqui ont été
<<8. & particuliers &nt ~l'Accufe
la CtM'oA volés s'il les a vendus,donnés, ou en a difpoféen quelqu'autre
~A~/<o<& ïBanierem~peefe, fansvoulotrdéclarerde qui il lesa achetés, &:
Praf. ;T. il les 'fi le tems
~M/MC/~<, quel titre po~ede~ depuis qu'a été tait le Vo!,
~M.at. ~t. cftt Fav&fréquenterjournellementles Cabaretsdes lieuxvotons
F~0/. in L.
&raire une dépente au-delà de ce que fes facultés pouvoient
~M~.
porter, s'il ne travaille point de fon Métier, & ne peut prouver
par quelle autre voie il s'e~tenrichi fi l'oti trouve ujr l'Accufë
&iau<3es CIe&ou autres-tnUrumëns~fpects ~1on &trouvé une
~çhelte adoSëecontrele mur ou lesfenêtrespar où le Voleur
a pa:0~&6 cette. Echelleappartient à l'Aucune,6 on a vul'Ac-
cufé ~briaatdela Maifonoit s'eftfait-unVol ,.porta-ntun Paquet
fous,fonManteauou Habit, qu'il s'eibrçoit'dë cacher, s'il atran-
~ge avec la Pe~bnne volée, ou s'eA porté Caution de celuipar
(pNcette Perinne prétend avoir-été volée, l'Accu~ n'a pas
gardé & fait tcrmerles Portes.de là Maifonoù le Vol a été fait;
s-ilyaPreuvequ'iIenaM-pronté~ enfin, ~it'Accufee~d'ailleurs
d'une conduiteteûë qu'on le puiffe~upconner capable-de VoL

Tous cesIndicespeuvent Servirà la convictionde l'Accu~9


ïorfqMtIy&~ntaccompagnésde quelquesadTHiMCuJe~ &' fur-tout
de l'eva&on~b~e de ~'CompHGes
es~ a-prèsfa
auui'-tôtaprès
auf4-tôt & Captum'
CaptuM..
AU DROIT CRIMINEL.~~r. 3;!

PARTIE SEPTIEME.

en jM<m~ C/ `
Des .T~/MC~

TOus voici enfin arrivés au Terme auquel abomnient


toutes les autres du Procès Criminel, & qui en
parties
fait FObjet particulier.
{L Y A en Matière criminelle comme en Matiere civiler
de les /~e/, les autres
deuxfortes Jugemens uns jùjets à
der~üer 1~(~'ort. font rendus-
Les JUGEMENS fujets à l'Appel, font ceux qui
les inférieurs & fubalternes, tels que les Juges royaux
par Juges ils SENTENCES
& ceux des Seigneurs rappelles autrement
OUJUGEMENSEN PREMIEREINSTANCE. r. t~les
Les J UGE ME N en dernier Report font de deuxfortes
font rendus des inférieurs, en vertu de 1 attribution
uns, par Juges Cri-
leur a été donnée, connoître de certains
particulierequi pour
tels ceux rendus les Prévôts des
mesen dernier ReiTort que par
en Matiere de Casprevôtaux Se
Maréchaux & les Préudiaux
le Confeil de Guerre dans les Cas milita
ceux rendus par le.
Les autres, font émanés des Tribunaux Supérieurs tels que
les Cours de Parlement, Chambres des Comp.
Confeil du Roi, &:
Cour des Monnoies
tes, Cours des Aides, Grand-Confeil
Confeilsfupérieurs; ceux-ci font proprement appellés ARRESTS,.
des comervent le nom de Ju.
pour les di&nguer précédens, qui
GEMENS.
de font dingues dans
Ce font ces trois efpeces Jugemens, qui
leTit. XXV. de l'Ordonnance, fous -tesnoms de SENTENCES,
JUGEMENS,& ARRETS. Pre-
Nous avons vu ci-devant, en traitant des JunSdaïons
les formalités qui doivent ac-
v6tates & Militaires, particules
rendue dans ces différensTribunaux. il
compagner les Jugemens de celles concernent les
à
ne nous refte plus parler ici, que qui
connus fous le nom de~-M~
Jugemensordinaires, Titres fuivans, dans
& c'efi ce qui va faire la Matiere des deux
nous de de la Forme
le~~ deiquels nous propofons traiter
V.r 1t
Yy ij
INSTITUTES w
de procéderaux Jugemensen premierelnftance,ou Sentencesen
Matiere criminelle; & dans ie~<?/ de la Forme de procéder
fur l'Appelde ces Jugemens, dansles Cours Supérieures.

7: y R jE ~JR M 7~
'Des Jugemens en premiere 7/z/?~j pu Sentences
en Matiere Criminelle.

'0 N en Matiere criminelle, trois fortesde Sen.


TT di~ingue,
JLttence~
Les unes, appelléesPREPARATOIRES, qui regardent~gu.
lierementrinAruaion, dont elles ~bnfpartie; teMesqueCelles
la PefmiuMn d'informer, le Decret, le Réglementà l'ex'
portant D'INSTRUC.
traordinaïre on les appelleautrement SENTENCES
TION..
Les autres, ap~pellees INTERLOCUTOIRES, qui fe rendentin-
cidemmentà nnAmaion & dans des Cas particuliers,tellesque
les Sentencesde Provifion Celles qui,. fur des Informationsref.
des Parties, déclarent laquelle des deux demeureraAc.
pecUves
curateurou Accufé Celles de Converfiondu Procès criminelen.
Procès ordinaire Celles qui admettentf Accuseà ~esFaitsjufli-
Ëeati6 Celles. qui ordonnent qu'il fera appliqué à la Torture.
.Ennn~es Sentencesdelà trouieme efpece 6)ntappeMéesDÉ-
TINITIVE&~ parce qu'etles terminent rin~ruction du Procèscri.
minel, & qu'elles nelaiHëntplusrien auxJugesà prononcer.
Nous avons v&~busle Titre de M~M<So~ les Formalités
doivent accompagner les Sentences préparatoi-
particulièresqui
res & interlocutoires nous nous botneronsdonc uniquementà
tappellepici lesCara~eres effeii-tiels qui diAinguentla Sentetice
~é~nitive.
AU DROIT CRIMINEL.P~r. ~77. C~.7. 3~7
1

CHAPITRE PREMIER.
en ~fMre.O- j;
D~ ~cewM ~~MTM
vient de celui de SENTI& parce, que. 1e-
T E mot ~~M,
en h rendant déclare Ion intiment fur l'Adiré qui,
j Juge Or comme
Mumnë à fa décision, ~f~~r~
en état de déclarer ce ïëmiment, & de porter un
le Juge neH
certain fur uneAffaire, qu'aprèsqu'elle citennerement.
Jugement
ce n~ auHiproprement qu'au Jugement définitif, que
truite eA en effet 1 ex-,
le mot paroît devoir s'appliquer.felte
païmi Nous, l e.
PreNonque ru~an'étantprincipalement .contrée
connues fous le nom d'Ordonnances
Stres Sentences que
ou de ~K~M~/M. ou con~Mt
Les SENTENCES d etinitives~ntrendues
Nous ne .parlerons ici que des premières, nous,
ou par concernent les der-
avonseu Heu de remarquer les.Formalites qui
nieresen traitant des DEFAUTS&CaNTUMACE~. foit revêtue de
Pour la validité d'une Sentence, il raut Qu'elle
les Loix & les Ordonnances y ont atta-
toutesles formaUtésque
chées <~ ~MMM ~~M/
J~~ mais
~o~ H jamats.laccompli~ement
a de~es ~lemnités fut indifpenfable ~s contred.t o~
cette Sentence eft rendue
que en~atier~cnmmelle ~uifqu,~
te~ que
doitdécider des biens les plus précieux de laSoaete, multi-
laVie & l'Honneur d'un &oyen de.Ià ces Obligations
les aux Juges qui doivent y
pliées, que Légiûateurs.~mpo&nt

~rm~ces il y .en: a qu'il doit rempur


Obligations, d ~n im~a.
tement ~~au'Jugemeni, y~
Nous aDonsles di~
d'autresenfin auai-tôt
euter léparement fous les trois Paragraphes Iuivans<

D~ OMg-<t~M7~ ~aM <& ~~yoa-


à
Ces OBLIGATION consent ~procéder c~ge~
!ui eA expre~emeM
plus~ qu'il lui panible cela-
3~\ INSTITUTES
V. <tM.r. ~t. recommandé par l'Ordonnance, qui veut qu'il y procède préfe.
<«. n.<&0r</o/). rablement à toutes autres Affaires & même nonoMant toutes
<&t670.
Appeiladons comme de Juge Mco/n~&M/M & ~cM/g.
2°. A examiner s'tl n.'ya point de.nullitédans la Procédure &:
lorique cette nullifé'tombe fur quelques parties e~entieJles, telle
que i/c/T~fïMo/t, elle doit être réparée aux frais de ce Juge, (ui.
vant la difpoStion de l'art, xxiv.duTitreXV. de l'Ordonnance,
qui porte que « s'il eA ordonné que les Témoins feront oiiis une
Secondeibis, ou le Procès tait de nouveau à caufede quelques
nullités dans la Procédure, le Juge qui l'aura commise fera con.
M damnéd'en taire les trais, & payer les vacations de celui qui
My procédera~ Se encore de tous les dommages & intérêts des
~Parties f~'
A examiner les Reproches qui ont été ~aits par l'Accu~
contre les Témoins &: fi ces Reproches font trouvés valables,
fans les lire.
rejetter les Déportions des Témoins reprochés,
A faire'mbir à l'Accu~'Ie dernier Interrogatoire fçavoir,
~jrlaJ~MM, lorsque les Concluions dit-MimAere publie ten-
dent'& Peine amicHvë'; ou feulement derrière le ~<MM lorf.
qu'elles n'y tendent pas le tout conformément à là Déclaration
du 11 Février 1681.
!°. EnjSnà examiner le fond du Procès c'e~-à-dire à contt.
dérer d'une part, fi le Crime a été véritablement commis &:
de l'autre, l'Accu~ en~e~ene~vemeht~l'Auteur & cet Exa-
V.<M.< men doit & faire Suivant'.l'Ordonnancei, tant fur les Informa.
tions qu'e~r'les Interrogatoires Pièces autentiques ou recon.
nues par l'Accuse & hurles autres Précomptions & Circon~an.
ces du Procès.
Soivant le Droit romain lot~que malgré toutes ces Rechef"
ches le Juge.éprouvoit encore quelqu'embarras dans la Manière
dont iFdevoit porter fa DécMon il étoit tenu d'aller faire lut-
mêmele Rapport du Procès au Prince bu autres Magiftrats njpé-
iieurs, & prendre leur avis fur le Jugement qu'il devoit rendre.
Cette Route, qui lui étoitmarquéepar lesTitres du Code & du Di-
<& ~e/aN'on~Mj~ en effet fi tàge & fi
gefte <~ ~p6/~M/M~ paroit
nos Ordonnances ne contiennent rien de
régulière que quoique
ne~croit trop la-recommander aux
précis à. Tce~et on pouvoir
de écarts où. & la fauue ap-
Juges, a6n prévenirles l'ignorance, de
les dans une Matiere
plication' des Principes, pourroient relier,
cette importance. C'e~au~i par de femblablesmotifs fans dou-
AU DROIT CRIMINEL. y. ~77. C~ 3-~
fumage de ces Rapportsou Relationss'eA encore conter-;
que l'arti-
nos jours dans l'ÂLLEMAGNE, comme il paroît par
ve'de
cle ccxix. de la Caroline, qui veut que les premiers Juges pren-~
ravis des Magiu:rats..iupérieut's pour fixer leur perplexité
nent
les criminelsqu'ils pnt.a rendre 8~ que, ces Ma-
dans Jugemens
recourent eux-mêmes. en pareil cas, aux ~nive~tés les
giftrats aux & autres Pe.rtbn~
Villes, Communautés,
plusprochaines,
nésverfées dans les Loix. Il eA vrai, que nous en voyons'encore
vediges parmi nous, dans les précautions que prennent
Quelques font diffi-
les
ordinairement Juges, lorfqu'ils. arrêtés par quelques.
cuirés, de s'adreMeraux Cours fupérie.ures.s'ils ~ontSubalternes;
ou à M. le Chancelier comme Chef.de.la JuAice, fi ce tont de%
Magiftrats~upéneurs,
§. IL
Des 0~<!KO/M du Jugé en rendant fon.Jugement.
Ces Obligationsfont de deux fortes ily en a qui regardent '7-V.4.~
de O~t~/M~'
du ou les
principalementle FOND Jugement, a~p/M~~ M~~K- V. ~~r. de G~.
resque le Juge. doit avoir en le rendant les autres concernent }.?~6.e..t. §.~
de ce Jugement. tWO.
amplementla FORME extérieure
LesOBLIGATIONSqui concernent les di(pontionsintérieures
duJuge .lui font prefcrites également par' les Loix divines ~hu?
avoirla V. S. <&
maines,&: elles consent principalement,' i. Câpa-:
C;'M.J'?<:<,Ct6t
cité& la Science néceHaire pour bien juger, ~o~w'<cM
c /? calamitas innocentas. P ar la C~cH~ nous voulons
p/<K/7MM
auui de compétent cet âge eA celui de vingt-
parler l'âge
cinqans.' C. )t'
2". A ne point & la~ prévenir ni corrompre par les SoiltCl-
& autres Voies odicufes, dont il e~
tations, Préfens, Argent,
parlédans le Droit ces mots ~r ~M~ vel M~c~M~ r. ~M~<&
Crimes de Concu-ïHon ~~c.
vel.fordes. Nous verrons, en traitant des
c~de Calomnie, les Peines qu'il encourt en pareil Cas.. Voyez
au~p/M ce que nous avons dit ci-devant, en parlant des Caufes
de Récusation & de Prife à Partie.
A &n fur lesPreuves'qui lui font admt<
3°. régler Jugement
ni~rées, c~non fur ce qui eft de fa connoiu'aneeparticuliere,.Vi-
vant la Maxime que nous avons déja citée: 7~~ d~/M~ca~ des V. 7: <<.
~/C'? y
~CM~MW o~~M 6' /~aM.. )y ¡ tt~
4". Afe conformer aux Loix, & aux Ocdonnatices dans Lap-~
~o ÏNSTITÛTES
doit faire des Peines & lorfque ces Peines ne font
plication qu'il
expreffément par aucunes Loix, il doit les augmen.
point portées
ter ou diminuer Suivantles circonn:ances, de manière quela
.X.It,~<i~<M. Peine foit toujoursproportionnée auDélit. Nous verronsci-après,
en.traitant de l'Exécution desjugemens, les Cas particuliers qui
donner lieu à l'augmentation ou à la diminution des
peuvent
Peines.
A dans le doute en faveur de l'Absolution, plut6t
<°. pancher
de la Condamnation de l'Accufe, fuivant cette belle Mdxi-
que
Z.APa'n~. me de l'Empereur Tf a j an ~M~'M/K/-e/cMM~o.
l'efpnt de l'Ordon.
~M~ce/M~<c. Tel'e~ aumrendus en cette
V. art. n. du
veut oue les Jugemens, Ma-
nancé~lorsqu'elle
<«. à l'avis le plus doux, & que le Jugement
tière panent toûjours
le plus révère ne puiffe l'emporter, à moins qu'il ne prévate de
deux Voix, dans les Procès qui fe jugent en dernier refibrt, &
d'une Voix <Iansceux qui ~ejugent à la charge de l'Appel.
Ehnn, pour que le Juge~biï'plus~n~Mt de rendre fonlu-
V. <<K.9. l'Ordonnance veut qu'il foit à jeun'& qu'il ne puiffe
sement,
de /-<< toutes les fois'queues Conclufions du Mi-
procéder
niAere public tendent à la Mort, & qu'il s'agit de Crime méri-
tant la Peine de Mort naturelle ou civile ou 13.anniffement à
elle a cru feulement devoir ajouter une exception en &'
tems
veur des Usages qui s'ob&rvent à cet égard dans lesCours
à caufe du d'affaires dont elles font <ur<
rieures, grand nombre
chargées.
Les OBLIGATIONSdu Juge en ce qui concerne la forme
extérieure des Jugemens, font celles qui tendent à les rendre
en auQrerl'exécudoil elles confiflent à remplirles
juridiques'&:
ibrmalités Suivantes. <
La PREMIERE, c'e~ le doit être rendu dans le
que Jugement
lieu où s'exerce la JuAice c'eA la difpofition de l'article x. du
Z.
CumTitre XXV. de l'Ordonnance, conforme à celle du Droit, qui
jcntent.
C. ~/MM/!<. 6'
veut aum que le Juge en le rendant, foit anis dans ~bnTribunal.
tn~f/oc. A'<
La DEUXIEME, c'eA le doit être aMé d'autres
8~.§./«/<. que Juge
rendre -fbn c'eft pour ceta commele
Juges pour Jugement
au & conjoint le paf-
V. ~yMKt, CM. remarque AYRAUTqu'il y parle pluriel, c/
ces ~w/M 6' ordonné &
)M~}* te-avec le prêtent par mots, <
/fM.t9. à la différence des autres Officiers de Juflice tels que
donnons
Greffiers, Hui~ers, &c. qui ne parlent qu'au ïmgulier, Di3
AU DROIT CRIMINEL.PART. ~77. C~.T. ~1

De plus, il raat que les Juges, dont il e~t aïMé,Soient ennom-


fum&nt pour rendre ce Jugement. Par Fart. x. qu'on vient
bre
citer, l'Ordonnance veut qu'au Jugement des Procès qui font
.de
à la charge de lAppel par les Juges royaux ou ceux des
jugés il y ait au moinstroisJuges qui foient Officiersdu Sié-
Seigneurs,
s'il y en a ou du moins qui foient Gradués & par l'arti-
pe
~e'rivant, elle exige qu'il y en ait au moins /~f pour les Juge"
tnensen dernier renbrt, & qu'à défaut d'Omciers pour caufe
d'absence& de récu&tion il foit pris pareillement des Gradués.
Par un Arrêt du Confeil du 3 Juin 1679, il ?été réglé qu'on ne
compter que pour une, les Voixde Parensou Alliésau
pourroit Pere & Fils, Frère, Oncle Neveu,
premier degré fçavoir
Beau-Père Gendre, ~Beau-Frère, lorfqu'elles fe trouvent con-
formes.
La TROISIEME que le Jugement doit. être rendu le jour, &
la
non nuit, toute Auemblée nodurne étant dérendue comme Can. Con/M<~)i
t~. ~<r. de 0~
ce ne doit être férié, c'eft.
iufpedede fraude & de édition jour dtfeg.
à-direni Dimanche ni Fête. ~.Om~«,7.
Co~cnH,M<,
La QUATRIEME,que Jugement le doit être couché par écrit,i
M& <!0~«.
& en Langue vulgaire, afin que tout le monde puiffe le fçavoir&
l'entendre; c'eft fa difpofition des Ordonnances de CharlesVIII.
en r~~o, article x. & de Louis XIL en i article xlvij. & de
FrançoisL en i 39,article ii).
La CINQUIEME que ce Jugement doit être conçu en termes Z. j?a. Co~. le
clairs, & non ni c'eA-à-dire qu'il doit Saluer /<n«nf. ~M~y!/M
vagues génériques, ccrM}M/!M.
& fur tous les différens Chefs de
précuëment tpéciHquement
i'AccufatMn<
La SIXIEME, qu'il doit faire mention expreue du Crime qui V./m~PMf.
/<f.fA.t9.
fait le titre de la Plainte, afin que l'Accusé & le Public puiuent V. Ayraut, l.
ce a fait le (u}et de fa Condamnation & des Pour- ~<l.n~ ·
ravoir qui
suitesqui ont été faites contre lui..
La SEPTIEME,qu'il doit contenir le ~MdesPieces de la Procé-
dure, pour qu'on puiuë connoMrefi cette Procédure eft enregle,
& fi le Jugement n'a point été furpris ce ~Mdoit, ainu que le
Di~pontit, être rédtgé par le Greffier fous la didée du Rappor-
teur. Par Arrêt des Grands Jours de Poitiers du t Janvier 1689,e
article xxvii). il eft défendu aux Juges de figner des Sentences
dont le Vu eft en blanc.
La HUITIEME,qu'il doit contenir l'Abfolution ou la Condam- Z.).Co~.A~-
tire fon nom lent. 6*M<f~CC.
nation de l'Accule, &:c'eA de-là proprement qu'il
7.
Zze
3<~ îNSTITUTES.
de /M~M/M~~ L'article iv. du Titre XX.*de FOrdbnnance
en faitune Loi expreSIëauxJuges en ordonnant qu'aprés la Con-
frontation des Témoins l'Accuîë ne pourra plus être reçu en Pro.
cès ordinaire, maisqu'z//e/'a~ono/!c~MM~e/7:<yM/'yo/! ~o~.
tion ûM/&Condamnation.Cependant comme il peut arriver que
l'Instruction ne produirepas une Preuve fuffifantepour que le Juge
puiSïey aSIëoirun Jugement certain de maniere qu'il n'y auroit
pas moins d'injuStice à renvoyer l'AccuSé entierement abfbus
qu'à prononcer une Peine contre lui, alors il peut prendre trois
diSîërensTempératMensque l'usage introduits, & que l'Ordon-
nance ne defapprouve point,, parce qu'ils n'empêchent pas quele
Jugementne puiffeêtre regardécomme dénnitif: le premier, c'eit
Ië~M~<?~M/' 6'~p~de l'accusation; le Second,le ~b~~ CoK~- le
a-oiSteme,le Plus amplementinformé ce dernier,paro!t le plusCûr
'&:le plus régulier de tous., comme le plus conforme à l'eSpritde
l'Ordonnance & il doit avoir lieu fuivant-la remarque de M.
Talon,.Iors du Procès verbal de Conférence, toutes les fois qu'il
n'y pas aûez de Preuves pour condamner, 6s qu'il y-en a a~ez
pour ne pas abSoudre il eft appelle en Droi~M~ il differe
~~if<M'GoM/en ce que celui-ci contient proprement l'Abfb-
Ihiion de fInS~ance au lieu que dans le Cas du plus amplement
Nï/oy~, s'il furvient de nouvelles Preuves du Crime, la Procé-
dure reprend alors fa.premiere vigueur enforte qu'on peut dire
qu'il;paTticipeTOM-'à-Ia-ibis.ë~ dujugement interlocutoire, &du
Jugement dennitii\
ït y a deux Sbrtes'de <6/ M/c/77~ l'un M/M.r,com.
me d'une ou pluueurs années l'autreM~ & que les Prati-
ciens appellent M/~yKc.
Le PLUS.AMPLEMENT INFORMÉA TEMS, a lieu ordinaire-
ment:pour des Crimesqui ne font point absolument atroces, ou
dont les Indicesfont Iegers;il a lieu auSRdanstous les Casoù il
n'y a-3'âutrePartie queMProcureurdu.Roiou celui des Seigneurs,
&qu~il y auroit lieu de mettre hors de Cour.s'il y avoit une Par-
tie civile. Il y a même un Cas particulier où.Ie Juge ne peut s'em.
pêcher de l'ordonner c'eSr celui marqué par la Déclaration du
Btois de Février 17x3 contre les prévenus de Duel par noioné-
te,,qu'elle veut ne pouvoir être renvoyés'abSbusqu'après un plus
amplement. informé.d'une, année pendantJaquelle ils font tenu~
~&g!U'derPtiSbn<
t.f.&EL.US.AMÏ'LEM&E tNROAMÉ'.tNDÉFINr.n'eStau.Contraif6'
AU DROIT CRIMINEL.P~r. ~77. C~. 7.Il- 363
1
dans les Crimes graves, qui mtereuent t urdre
prononcé que
&: dont les indices font conMérabIes; ce qui fait que
bublic comme dit Av-
MccuLedemeuretoujours M~/M~e~M~ nouvelles
le Miniftere public peut, s'il furvient de
RAUT & que mot i! ne
les pourfuites contre lui; qu'en un
Preuves, reprendre à la
peut acquérir une entière décharge, quant Peine, qu'après
du tems néceiïaire pour opérer la Pretcription du
fexpiration raifbn eA mis dans le nombre des
Crime c'ed par cette qu'il
comme nous le verrons ci-après. L'on peut dire en effet,
pemes
eft la peine, non du Crime mais des Préfomptions & des
au'it demandent un~
Indicesviolens qui-n'ont point été-purges ,&: qui
~[is&crionparticulière.
La NEUVIEM-E Formalité conuAe en ce que h le Jugement
une Condamnation la Peine en doit être nécefTairement
porte maxime de notre Droit François que 1rit.V.
fuivant cette
exprimée, de f/~JPtMM~J
tolites~M~ ~~< ~c~~o~ La nôce~té l'expreuion de regl.}'
Peine eft tbndée fur l'intérêt public 'quir
cette principalement
des afin de contenir par la crainte'
demande exemples de rigueur,
femblable châtiment ceux qui pourroient tomber en pareils
d'un
unius metus /7!R~o~/n~ cependant il faut dif- Z.t. C~</<j.
Cas p~/M difertement lul. f<y«i<n<<.
dont la eft
tinguerentre les Crimes peine prononcée
les Ordonnances, & ceux dont la peine ne & trouve portée
par ce n'eit proprement qu â~
aucune disposition de ces Loix;
par
gardde ces derniers, que la mention de la peine -eit néceUaire'
dansles Jugemens, & it fuffitdans les premiers de prononcer en
la peine portée par les Ordonnances.
général
La DIXIEME concerne la manière dont ces Peines doivent
être prononcées par les dinFérensJuges, c'eft -à -dire que fi ces
font fubalternes ils doivent le fervir de cette prônoncia..
Juges tels
tion Nous déclarons/CCM/~ a~M~ atteint 6' COH~<!MCM
nous leCO/MMO/ tellePèiné, &c.
C/Y/KM, pour réparationdequoi
au lieu que les Cours fupérieures (ë contentent feulement de dire
en général, pourles Cas /M/ du Procès, nous condamnons,&c.
Sousle nom de PEINES, nous ne voulons pas feulement parler
des Peines corporelles ou infamantes mais encore des Peines
telles la Confifcation Amendes, & Répara-
pécuniaires, que
tions civiles, <5'e. w j n A ~M~M~~
Enfin la ONZIEMEFormalité concerne les dépens du Procès Co<A<&/M~c.
fur lefquelsle Jugement doit néceuairementfiatuer, foit par une L. 4. Cod. de
~'m6' 6-jC;f;f'm
de interlocutoires ou M~.
ûmple ~M, loriqu'il s'agit Jugemens
Zz ij
364
1 IN STITUTE?
ou par une Co~s/z/Ma ou Condamnation
préparatoires, absolu?
lorsqu'ils'agitd'un Jugementdénnitif; il fautcependantexcepter
les Procès où le Roi eit feul Partie. C'eft une règle de notre
V.F~M«,~ Droit François que le Roi ne reçoit ni.ne paye aucunsdépens
~cf,cA.
7.t7.6'/M;
il en eAde même à regard des SeigneursHaucs-Ju~iciers,pour
V. P<~M,<!f<. tesProcès criminelsqui s'iaAruKentà leur Requête en première
}.<;f.l8.M.l. Instance maisceux-ci peuvent en obten r ou y être condamnés,
en Caufe.d'appel:, rivant le témoignagedes Auteurs~
§. I I L
Des 0~a~p/M 7~ après~M?/<! /*M<& Jugement.
Ces Obligationsconsent dans !&Signature& dans la Pro.
a'onci~tioti.quidoit être faitede ce Jugement à l'Accuse.
1°. Quant à LA SIGNATURE, elle doit être faite par tousles;
Juges qui y ont a~Mé~à peine d'interdicHon& dommages-inté..
têtsdes Parles & de ~ooliv. d'Amendecontre ceux des Juges.
<&une ~gneront pas c'e&la. D~fpoûtion.defArt. xiv. du Titre
XXV. de l'OrdonnnancaMl y a cependant une exception,dans
le même Article, en faveurdes Cours.Supérieures,qu'ellecon-
firme dans l'usage dene faire figner leurs Arrêtsque par le Rap-
porteur & le PcéfSdent..
T.&&C<~<, Aprèsque ces Jugement font ~gnés,. il n'eAplus au pouvoir
~o<M<M<n r</fM<Sdu. Juge de les rétractée, quand même l-'Accu~é rapporteroiten
nM~o~.
V. ftt~/ft Zf< &rayeurde nouvellesPieces qu'il auroit recouvrées'depuisc&
&0!/JM. dernier n'a plus, pour fe pourvoir contre ce Jugement, que les,
voies de Droit, dont ILfera parléci-après.Cependant, n depuis
la.Signature& avant la Prononciationde.ce Jugement à l'Accu-
se le Juge venoit à reconnoitrel'ETreurvifible fur laquelleil
V. My: crim.M. Ceferoit fondé;,il
pourroit,.SuivantBR.UNEAU, le réformeraprès
y avoir tait formeroppofitionpar un,Appel converti, pourvu.
~MM..t.M~.

que ce foit avant la Prononciation.,AI'égard:desjugemensen:


dernier:ËeHbrt,le même Auteur prétend- que 6 après le Juge-
ment rendu, on venoità découvrirl'innocencede l'Accusecon-
damné, les Juges qui ont jugé doivent informerle Roi ou M.le
Chaucellierde leur Erreur,.& de tout ce qui feri à pMuverl'tn-
noncèncede l'Accuse.
Mais~s'il fe trouvoit feulementquelquesDifpondon~obfcures-
dans ces en dernier reubrt, l'on peut en.
ou, ambigues Jugemens
demanderl'interjM.étation aux Juges mêmesquiles onttendus~
AU DROIT CRIMINEL. r. ~77. Chap. 3<$~
ne ~e difpenfer d'avoir égard à cette demande,
ceux-ci peuvent eit V. Art. !09. <&
qu'elle ne cache point une /~o/w/~OMd'erreur qui /'0/'t~/M. A !?9*~
pourvu
défendueexpreSementpar les Ordonnances. 6*i.M.
de l'Ordonn. <~
du nous avons
Quant à la PRONONCIATION Jugement, t6oy.
dit que c'eA par ce dernier Ac~eque fe confommele Pouvoir
du Juge.
l'ancienDroit Romain, tous lesJugemensdévoient fe
Suivant
de vive voix mais depuis la Loi Caffia, qui intro-
prononcer des l'on des Tab)es.
dui<itl a liberté Mrages pratiqua l'ufage
d'airain il y en en avoit trois, l'une d'o/M~M l'autrede Con-
damnation,& la trot~eme d'M~
SuivantlesanciennesOrdonnancesdu Royaume, cette Pro-
nonciation devoit fe faire publiquement par le Jugs Mant dans.
fonTribunal,.ou par le,Greffieren& préfenceà à peinedenul-
& de & intérêts contre le Juge c'eft entr'autres
lité, dommages
la Ditpo~tionde.1 Ordonnancede FrançoisL en Octobre i
eh. XH. aTt. xi}.& d'Henri II!. à Pâtis, en Juillet t.
Maisfuivantl'ufageactuel~laPrononciationdes Jugemenscri-
minels, qui tendentà - Peine aSiâive, ne fe fait point publique-
ment.Ces Jugemensfe rendentà huis-closy dansla.Chambredu
Confeil. ils doivent néanmoins être prononcés de vive-voixà
l'Acer, pourfçavoir s'il veutea appeller mais cen'eApointpar
leJuse,c'eApar le Greffierque fe rait cette Prononciation,&cela.
dansdeuxtems différens l'M, dans la Chambreoù il;a.étéren~
en du & du Rapporteur ~M/-g, dans le lieu!
du, préfence Juge
del'Exécution-,de la maniereque noas.le veM-ons ci-apres.

TITRE FC O~VjD.
D<? 7~ Af~<' C/M~

Ous venons de voir dans les Chapitresprécédons, l es di~


*\T former un
fërens concourir à Juge-
i\ Moyens qui peuvent
mentcrimm~ nousallonsvoir pTefentemenrceux dont on peue
& Servirpour le faire rétbrmer.. j
Le MOYENle plus ordinaire& !e p!usrega!iereA,ce!utde.'
le a été renduen premiere Initance..
FAppEL lorfque Jugement
Nousdiihns. ~«A ~M/-) parce qu'ily en d'aune à la.ver~e.
3<~ IN ST1TUTES
mais qui n'ont lieu qu'en certains Cas extraordinaires que nous
avons remarqués fous les Titres précédens telle que la 7~c.a-
~'[Mou la ~2M~M/! de t'Accuse en fait de Jugement rendu
par Contumace. A l'égard des Voies de nullité qui font autori.
V. //K~M,P~. fées par les Loix Romaines en cette Matiere perfonne n'ignore
/t~ qu'elles n'ont point lieu parmi nous, non plus que les Exceptions
particulières, dont il eft parlé fous le Titre du Digefie, ~<B~.
M/yM~ appellationérC/CM~7!
L'APPEL en gênerai eft une Voie de Droit établie pour ga.
yc/M. rantir contre l'impéritie ou l'iniquité des premiers Juges. Maisfi
jamais cette voie fut favorable, l'on peut dire que c'en:fur-tout en
Matière criminelle comme étant fondée fur le Droit naturel,
en ce fert à la détente de la Vie de l'Honneur & des
qu'elle
Biens d un Accuse, & c'eft dans ce fens qu'on peut dénnir l'Ap-
FEL, une reffource ouverte à l'Innocent pour faire réformer par
déjuge fupérieur, les Condamnations injures qui ont été pronon-
cées contre lui par le Juge inférieur; aufHvoit-on que les Loix
ont attaché des Privilèges particuliers à ces fortes d'Appels, qui
les diAinguent de ceux interjettés en Matière civile.
Z.l.$.CMm<!W- Le PREMIERde ces Priviléges conHAe,ence qu'en Matiere cri-
~MM<~<&~W. minelle, l'Appel éteint entierement le Jugé Appellatio~M~
JM~MM/M;'demanière que le Condamne qui vient à déceder
pendant cet Appel, eft cenfé mort MM~/?a~, & que tous les
Actes qu'il afaits jusqu'alors font réputés valides.
Un SECONDPrivilége connue, en ce que toutes fortes d'Ac-
cufés de quelque qualité qu'ils fbient& pour quelque Crime qu'ils
ayent été condamnés,font reçus à appeller du Jugement rendu
par le premierJuge en quoi nous ne fuivonspoint la Difpontion
du Droit romain, qui ne permettoit pas d'admettre l'Appel des
L. O~rc.tM) Accufés pour certains Crimes, dont la Punition requéroit célé-
Cc~. ~fwm ap-
rité tels que les Voleurs infignes, les Séditieux & ceux qui
~J<.Ma/'M~
étoient convaincus d'avoir commis une Violence publique; nous
feulement les militaires, ou-ceux rendus en
exceptons Jugemens
Matiere des Cas Prevôtaux, dont nous avons parlé ci-devant.
Un TROISIEMEPrivilége confiée, en ce que non-feulement
V.6.M.i6. il efi permis d'appeller de tous Jugemensrendus en Matiere cri-
V. <<M.
7. tic. 19' ne font en dernier refïbrt mais qu'il y a
minelle, ~orfqu'ils pas
même certains Jugemens, dont l'Appel a néceuairement lieu,
& doit être porté de plein droit devant les Cours fupérieures,e
même l'Accufé auroit à ce De ce
quand acquiescé Jugement.
AU DROIT CRIMINEL. PART. ~77: 7~. II. 3~
nombre font les Jugemens qui portent Condamnation à Peine
corporelle ou à la Torture.
Un QUATRIEMEPrivilége confifle en ce que lorsqu'il y a
Accufés du même Crime, l'Appel d'un Seulfert à tous
plusieurs
les autres, qui ont été condamnés par le même Jugement c'eSt
eequiréSulie de la difpofition des Art. vij. &viij. duT.XXVI. de
l'Ordonnance de t670,qui veut que lorfqu'ily a plusieurs AccuSës
d'un même Crime ils Soientenvoyés dans les Cours encore
n'y en ait qu'un qui ait été jugé, ou que l'un ait été con"
qu'il
damné & l'autre abfous.
Un CINQUIEMEPrivilége, fe tire de laDifpofition des Loix Z.r.~i.Cc<
romaines,fuivant lefquelles,fi celui qui a été condamné pour dir- Si M<tM~ M/'&
Z.M/'M)~
férensCrimes, appelle feulement pour quelques-uns,l'Appel doit </f~/)f.
être alors reçu pour le tout, & fufpendre l'exécution du Juge- !n/!0f. M/Mj Ni-
hil <
ment, même par rapport à ceux dont on n'a point appellé pour- MM~O/~
vû que ceux dont on a appellé, foient les plus graves.
Un SIXIEMEPrivilége qui eft auffifondé fur la DiSpoSition Z. 6. </t' ~'<&!<t.
des Loix romaines, cornue en ce que dans le Cas où l'Accufé
négligeroit d'interjetter Appel, ou renonceroit à le faire ;fes
Parenspourroient être admisàl'interjetter pour lui ce Privilége
eA fondé tant fur la faveur de l'Accule, que fur l'intérêt par-
qui
uculier qu'ont fes Parens à la confervation de fonHonneur & de-
fesBiens, a été adopté par nos Ordonnances,& notamment par
les Art. ij. &iv. du Tit. XXII. de l'Ordonnance de !670; fui.
vant lesquelsles Parens peuvent obliger le Curateur d'interjetter
de la Sentence rendue contre le Cadavre ou 1~ Mémoire
Appel
du Dérunt & faute par ce Curateur d'interjetter cet Appel, il$
font admis à l'interjetter eux-mêmes.
Un SEPTIEMEPrivilége de l'Appel en Matiere criminellecon-
<!lie,en ce qu'il ne tombe point en Désertion ce qui s'entend;
îbdque le Minuiere public eft Partie principale.
En effet, quoique l'Appel, fuivant la dénnition que nous en
avonsdonnée, paroiffe avoir été principalement introduit en. fa-
veurde l'Accufé, il y a cependantdes Cas où les Pâmes publiques
& même les Parties civiles font également reçues à en appeller
~eli ce qui réûjlte de la dispositionde l'Art. xj. du Tit. XXVI. de
l'Ordonnance, qui porte, que « S la Sentence, dont eft Appel;,
~n'ordonne point de Peine a~icHve, Banniffementou Amende'
& ait les c~
» honorable qu'il n'y en Appelpar ~û<'M~H~<o~
~/M&yMM~
~/?~ ~a~M~MTH'
3<?8 INSTITUTES
le Procèsfera envoyéau Greffedes Cours». Nous aurons lieu.de
remarquer ci-après les Cas particuliers où ces Appels peuvent
avoir lieu de la part de la Partie publique.
Ennn,un HUITIEME Privilégede l'Appel en Matiere criminelle
con~iAe,en ce qu'il doit être porté directement dans les Cours
fans que l'Accufé foit obligé aeuuyer les différens degrés de Ju:
fildiction. Ce Privilége a lieu néce~airement, fuivant l'Ordonnan.
ce, en fait d'Accufation pour Crime qui mérite Peine amicrive.
M.:.6.A l'égard des autres elle laiffela liberté à l'Accufé, lorfque les
y. <;y?.i.
Seniencesontété rendues pardes PrevôtsRoyaux ou par des Juges
de Seigneurs, d'en interjetter Appel, ou pardevant les Cours, ou
pardevant les Baillifs& Sénéchaux;mais il y a cela de remarquable
par rapport à ces derniers, que lorfqu'ils prononcent fur ces Ap.
pels, ils ne peuvent dire, comme les Cours (upérieures, qu'ilsmet"
tent l'M/! au néant, ou l'Appellation& ce dont f/? Appelau
néant; mais qu'ils doivent dire qu'il a été bienou Ma//M~ an BENE
~jM~iE c eft ce qui leur €& enjoint expr€Sem€nt par le Ré'
glement du ïo Juillet i66y.
L'AppEL étant, comme nous l'avons dit, le pa!Iage de laJu.
ri~iiction d'un Juge intérieur à celle d'un Juge lupérieur, il s'en'
fuit que le Jugement rendu par le Souverain, qui ne reconnoit
point de Supérieur, & conféquemment ceux rendus fousfonnom
par les Cours (upéneures, ne font point Cufceptiblesde cette voie;
c'eft pour cela que ces Jugeme~s font qualités du nom d'~T~
parce qu'ils arrêtent entierement le cours des Procès. Cependant,
comme il peut arriver, que ces Arrêts ne foient pas eux-mêmes
exempts d'irrégularité ou d'inju~ice, la bonté dé nos Souverains
se leur a pas permis de priver leurs Sujets de toutes reiïburces
contre les Condamnations prononcées par ces Arrêts les reffour-
ces qu'elle leur a laiSees à cet égard, font de cinq fortes &
s'employent, fuivant tes différens Cas où fe trouvent les Coti'
damnés fçavoir, i'\ la REQUESTEcivn.E dont les Lettres
s'entérinent dans le mêmeTnbuna!, quoique pardevant d'autres
Juges que ceux qtti ont rendu l'ARREST les Formalités qui les
concernent font marquées fous le Titre des .~Me'~ çiviles de
l'Ordonnance de 1667 2°. la V o ï E de /)K/ la Mémoiredu
Défunt, qui a lieu aum pardevant les mêmes Gours qui ont ren'
du l'Arrêt, & qui ne peut être admife qu'en vertu de Lettres de
Chancellerte, iQriqu.'ellee& prife après l'Expiration des cinq an.
nées
AU DROIT CRIMINEL.P~r. ~7/. C~. 3~
de Contumace 3°. les LETTRES D ABOLITION Qont
~s les ~M.~f<</)<
l'entérinement doit auffi fe faire par lesmêmes Cours 4°. /7/.<A.
DE RAPPEL deBanou deCommutation de Peines, qui
LETTRES
de même par lesJuges qui ont prononcé la Peine
s'entérinent
les LETTRES DE RÉVISIONdu Procès; ces Lettres, dont
<°. font enMatierecriminelle ce
nous avons parlé ci-devant, qu'e~:
laCaffationen Matiere civile il y a néanmoinscette différence
Matiere de Caution, lesArrêtsnefont point ré-
entr'elles,qu'en
s'il a des ouverturesdans la Forme au lieu qu'en en-
tfadés, n'y
térinantles Lettres deRévifion, on peut révoquerpar le même
les Condamnations fur les Moyens du Fond. 6°. Enfin, il
Arrêt,
r<~eencorela Voiede l'OpPOSiTioN,qui alieu~ngulierement
en faveurde ceux qui fe trouvent lé~ëspar lesDépositionsd'un
Arrêt,dans lequel ilsn'ont point été Parties, ou dûementappel-
Celle-ci fe comme la Requête civile, pardevant les
lés. pourfuit
même ont rendu l'Arrêt maisil neA pas befoinde
Juges qui fim-
recourir à des Lettres de Chancellerie, elle s'admet fur une
fuivant la Difpofition de l'art. ij. du Tit. XXXV.
pleRequête,
del'Ordonnancede ~~7.. i
Tels font le~ Principesgénéraux, qui concernent1 Appelen
Matiere.criminelle/Ils'agit préfentementdediStinguerceuxqui
fontparticuliersà .chacunedesdifférentesSentences,foit Prépa-
foit Interlocutoires, foit Définitives, qui peuvent inter-
ratoires,
veniren cette Matière c'eft l'objet destroisChapitresfuivans.

CHAPITRE PREMIER.
De l'AppeldesSentences
Préparatoires.
Ous avons compris fous le nom de~~e~ préparatoires,
toutes celles tendent à l'Induction, comme les 0~-
i\ qui
DONNANCES PERMISSION ~s~, DECRETS&'
portant
le RÈGLEMENT l'Extraordinaire.
DANSla Règle générale, il paroît d'abord qu'on ne devroit
être reçû à appeller que des feulesSentences déhnitives, par la
raifonque celles-ci ne peuvent être réparées autrement que par
laVoie de l'Appel, &qu'elles peuvent au contraire réparer tou-
tes celles qui ne font rendues que par Provifion. Mais comme
d'unautre côte, parmi les Sentences provifoires, a, telles
ilAYenA
a
Aaa
~o INSTÎTUTES
que le Décret & le Règlement à l'Extraordinaire, dont l'effet
~trit en quelque forte ceux.contrequi elles font rendues, foit
le/'ct~ de l'ïnterdicHon dont elles les chargent, Soitpar la
par
des Préemptions qu'elles élèventcontre eux il fautcon.
~c6
venir qu'il n'y auroit pas moinsde dureté & d'indice à lespri.
ver de la reÛburcede l'Appel, dans l'un & dans l'autre de ces
Cas, qu'il y auroit d'àMurdiféà regardertoûjours ces Sortesde
Sentences commel'ometd'une impartialitéinaltérablede la part
du J'use qui tes a rendues.L'on n'adonc pas crû devoir rejetter
ïés Réclamationsde 1 Accufécontre lesSentencesrenduesdans
le cours de l'Instruction, non plusque contre lesSentencesdén..
m'Mves.AuSBvoit-on, par les art. )' & ij. du Tir. XXVI. de
l'Ordonnance, qu'elle admet expreuementl'Appel de ces Sen-
tences préparatoires ou plutôt qu'elle n'a fait que confirmer
V. ~f~P~- l'uSagede ces fortesd'Appels,.qui s'eSrpratiqué, mêmedés.les
/f7/;M<,§.<«.
premiers tems parmi nous.
~t!~}. II eft vrai aum, que commeles Accusespouvoient<efairede
ces fortesd'Appels, une Reffourcédangereufepour & procurer
l'impunité par le DépériHement des Preuves, il étoit également
de la Sageffedu Légiflateurde prévenircet abus en mettantun
tuAe 'rrem à la témérité desPlaideurs 6e à la racilité des Juges
qui pourroient les favorifer; &: c'e& à quoil'Ordonnanceafa-
gënient pourvu par les art. i~ iij. &:iv. du même Titre, en or-
donnant, d'unepart que ces Appels f eroientportés à l'Audience
des Gours-, & ne pourroient faire la Matiere d'un Procès par
Ecrit & de l'autre, que cesAppelsn'auroientpoint l'effetd'em-
pêcher ou retarderl'exécutionde ces Sentence&,ni le Jugement
dénnitif du Procès.
L'Ordonnancea porté fonattentionencore plusloin. Comme
il pourroit y avoir de la vexation de la part du premierJuge
dans ces Sentences préparatoires, & que le Crime qui en fait
l'objet ne féroit pas de nature à pouvoir donner'lieuà aucune
ni parconséquent mériter une plusample induction c'eA
peine,
pour obvier à ce nouvel inconvénient, qu'après avoir ordonné
par l'art. ii~ du mêmeTitre, qu'aucuneAppellationne pourroit
~<w. !.<'< M. empêcherni
retarderl'exécutionde cesSentences, l'Ordonnance
~6 <~</'Cf</M/).de a)oûce ces deux Exceptionsremarquablesdansles deux articles
16;o.. divans l'une, par laquelle elle permet aux Cours pardevant
ces feront portées d'accorder des Sur-
lefquelles Appellations
~a~ces ouDéfen&sde continuerl'jnuit'ucUonduProcès l'a~
AU DROIT CRIMINEL.T~r. ~77. C~.T. ~t
elle leur donne le Pouvoir d'Evoquer le Fond de~
par laquelle
dans lefquels font intervenues ces mêmes Sentences.
procès
ENFIN, pour empêcher l'abus, que les Cours pourroient faire
de ce double Pouvoir l'Ordonnance les a aAreint,
elles-mêmes
ces mêmes articles, à de certaines formalités, dont l'omiC-
par
hon opere la nullité tant des Défenfes & Surféancesque desEvo-
cationsdont on vient de parler.

1°. Quant aux DÉFENSES& SURSÉANCES l'Ordonnance


trois chofes pour leur validité 1°. qu'elles foient accor-
exige
dées(ur le Vu des charges & informations, &: ~r les Conclufions
des Procureurs Généraux; i°. qu'il foit fait mention expreffe du
ûde ces charges & de ces Conclufionsdans l'Arrêt qui contient
ces Défends &: Surféances 3°. que les Détentes & Surféances
ne foient accordées en Matiere d'appel de Décrets que lorfqu'il
de Décrets de de corps; c'eA-a-dire que dans les au-
s'agit prife
tres Décrets/même ceux d'Ajournement personnel, les Cours
ont la liberté d'accorder des Défenfes & Surféancesfans voir les
& informations & fans les Conclufions des Procureurs
charges
Généraux mais cette derniere Difpofition ne doit s'entendre
les modifications a apporté la Déclaration du mois
qu'avec qu'y
de Décembre i 68t qui porte expreffément que les Cours&e
donner des Arrêts de Défenfes ou Surféancesfur les Dé-
pourront
crets d'ajournement personnel, qu'en la même forme que celle
les Décrets de de dans les trois Cas lui-
portée pour prife corps
vans 1°. lorsque ces Décrets auront été
d'ajournement personnel
un
décernéscontre Accufé, dont les co-Accufés pour les mêmes
Crimes auroient été decrétés de Prife de corps ~°. lorfque ces
Decretsauront été décernés par les Juges royaux ou des Seigneurs
ou contre les Officiers de Juftice pourM~~t-
pour .M~
ces Décrets auront été rendus par les Juges d'E-
3°.1orfque fart. xl. de
a été confirmé à leur égard par
slifë ce qui depuis
FEdit de t6o< qui porte que les Cours~~o~rM~ défenfes
même decernés
d'exécuterles Decrets C~a/
le avoir vules P~C~M~ 6' ~0~<!fM~
par Juge
/e/jKg//M ils auront été rendus. j,
à avoir des
Au re~e pour que les Parties puuïent parvenir
Défenfes& Surféancesdans tous ces Cas, la même Déclaration des
du Vu des Charges
exige deux chofes indépendamment mention decesDe-
Conclufions du Miniftere pubUc 8~ de la
Aa<
~i INSTITUTES
fenfes ou Surféancesdans les Arrêts l'une, que la Copie du De"
cret perfonnelfoit attachée à la Requête par laquelle on demande
ces Détentes 1'<!M/ qu'il foit fait mention dans ces Décrets du
Titre d'Accufation, & ce à peine d'interdiction contre les Juges
inférieurs qui auront manque de l'exprimer.

~°. Pour ce qui concerne les EVOCATIONSs du Principal,


FOrdonnance veut, que non-feulement elles ne puiffent avoir
lieu, comme les Détentes & Surféances, qu'après l'examen des
Charges & Informations, & qu'il en foit fait mention expreffe
dans és Arrêts, mais elle y a ajouté encore deux autres condi-
tions, qui ne font pas moins.euentielles que les précédentes, &
qu'elle exige également à peine de nullité; l'une, que les Cours
ce pourront ordonner ces Evocations, qu'après qu'elles auront
reconnu par l'examen des Charges qu'il ne s'agit que de Matieres
& ce qui ne méritent pas une plus ample Induction l'au.
tre, qu'en évoquant elles feront tenues de fur le champet
V~M~MC~ce qui fe fàit alors fur les Conclufions de l'un de MM.
les Avocats Généraux à qui le Procès dbit être remis à cet e&
fet fuivant la difpofitionde l'art, x. du même Tit. XXVI.
Ces Difpofitions, qui font portées par l'art, v. du même Titre,.
J'tedoivent encore s'entendre comme les précédentes- qu'avec
certaines modifications qu'il eA à-propos de remarquer ici.
ï°. L'Ordonnance ne parle dans cet article que des CouRS,
d'où l'on peut conclure que ce n'eA qu'à ellesfeules qu'appartient
le droit d'évoquer en cette Matiere exclufivement aux BaiHis.
& Sénéchaux; cependant il paroît par l'article xxiij-.de'l'Edit de
Cremieu, que ce Droit avoit été pareillement attribué à cesder-
mers~ fans aucune difUnctiondes Matieres civiles & criminelles
H eft vrai que d'un autre côté l'on voit par la Déclaration du
mois de Juin t?~ qui a été rendue en eonféquence de cet Edit,
que ce même Droit leur a été entierement été, puisqu'elleleur
défend de retenir ni évoquer à eux la Caufe principale, en cas.
d'Appel des Sentences interlocutoires & qu'elle leur enjoint de
renvoyer les Parties pardevant les mêmesPrévôts & Châtelains,e
s'il fe trouve que ceux-ci ayent bien jugé, ou pardevant d'autres,.
s'ils avoient'mal'jugé ce qui a~té confirmédepuispar l'art. xviij.
de l'Ordonnance de Rouffillon &' par l'art, cxlviij. de celle de
B.lois & c'eft fans doute conformément à ces dernieres Loix,
~ael.'Qr.donnance.femble.les avoir exclus de ce Droit en. Matiez
AU DROIT CRIMINEL. ~r. C~.T.
en ne faifant mention que des Cours fupérieures
~mmelle Matiere où ils y ont été
n'en eft pas de même en civile,
") de leur per-
l'Ordonnance 1667, qui
maintenusexpreSément par & Procès pendans aux Siè-
les Caufes, Inftances
met d'évoquer les définitivement en. lAu-
ges inférieurs, à la charge de juger
& fur le champ, par un feul & même Jugement.
dience
Nous avons dit que l'Evocation du Principal ne pouvoit
les Cours Matiere il y a cependant
être faite par qu'en
ce Droit, quoiqu'ils ag~
des Cas où ces Cours ont également
abfolument & importante cesCas font corn.
deMatiere grave
toutes les fois qu'il y a grande & urgente
me nous l'avons dit, Puit-Tance d un<
que la trop.grande
Caufe telle, par exemple, leur eft encore attu-
fur les Lieux. Ce Droit particulier
Accufé le com.
bué par l'Ordonnance de 149~ lorfque premier Juge a
mis quelque Nullité dans la Procédure. être faite pae
t° Nous avons dit que l'Evocation ne pouvoit
la cette difpofition,
les Cours qu'à charge tend àaccélé.
la en ce qu'elle
donton nepe~ trop louer ~geHe,
MrucUondes Procès & éviter des frais ruineux auxParties q
fer en a une entre
n'eflcependant point encore fans Exception il_y
de laDédarationdun Mars 1673., enre.
autres, tirée de Fart.ix. Rôles
même ~quil~rafaitdes
eiaréc le 14 du mois, qui porte
Tournelle criminelle, lefquels finis toutes les Causes,àr
» pour la
des comme d'abus & des Requêtes civile..
.exceptioa. Appels Il eft vrai
dfm~eront.appointées parunRéglementgénéra~~&
Appellations de
que cet article ajoute qu'à l'égarées
<etrouveront ain~i appointées, lorfque les Aa-aires
Le~~ qui le principat
& ne mériteront pas d'être induites,
feront legeres
en être évoqué pour y faire Droit définitivement ,comme
pourra Informations auront été communi-
~'Audience après que les
Général, & l'InAruaion raite ,.iuiva~
~à~Procu~ur.
1Ordonnance.
il n'èil dans lesd~érens articles de l'Ordon-
Comme parlé
e&
Nanceque nous venons de citer, que de l'Appel qui inte~tté' de Sen.-
ce n'eUr feulement Matiere
par les Accufés, & que fait mention dequ'en
tences définitives, qu'il eft 1 Appemter)etté par
il/embte qu on
les Parties publiques ou par les Parties civiles re~
en pourr.oi~conclure, que celles-ci ne feroient pas également
cependant cela ne
eues à appeller des Jugemens préparatoires
&u&e point de d~cuîté dans~ Pratique,. d~moms.quant.à
3.74 INSTITUTES
PARTIEPUBLIQUE, qui étant chargéedufoinde la Vindictepu.
eit fondée conféquemment à reclamercontre tous lesJu.
blique,
pourroient favorifer l'impunité des Crimes, tel que
gemens qui
celui qui contiendroit un Decret trop léger. A l'égard de la
PARTIECIVILE,comme c'eAl'Intérêt quitait la meiuredes ac.
tions, l'on peut dire, que par la même raifonqu'elle eften droit
d'accufer elle a auffile droit d'empêcher, par la voiede l'Appel
& par celledes Défenfes& Surféances l'exécution d'une Sen.
tence qui pourroit lui caufer un préjudice irréparable en dé~
nitive, telle que celle qui prononceroit un fimpleDécret d'a~.
être oüi contre un Accufé fufped, dont la détention
~ignépour
feule fairetoute la curetédes Condamnations qu'elleob.
pourroit
tiendroit contre lui.
Au reH:e,pour ce qui concernel'iNSTRUCTiON de ces fortes
elle fe tait ainA après que les Informations & le Pro-
d'Appels
cès criminelont été apportésau Greffede la Cour M. le Pro.
cureur Général lesdiftribue à l'un de fes SubAituis,qui va s'en
au Greffe. Le Procureur de l'AppeIlant fa
do~nne Requête
charger
avoir des Concluions cependant ce tems M. le Préd.
pour
dent les difiribue à l'un de Meuieurs, qui aprèsqu'ily a eudes
Concluions données, prend lesInformationsau Greffe dontil
fe charge fur le Regiftre & furfonRapport intervient Arrêtqui
joint lesdéfenfesà l'Appel & renvoie devant le premierJuge e
faire le Procès en état de Prife de Corps ou fait défenfes
pour
d'exécuter ce Decret & d'attenter à la Perfonne & aux Biens
de l'Accufé à la chargepar lui defe représenterà toutesAulgna.
tions en état d'AjournementPersonnel ou enfin, la Courprend
le parti d'ordonner l'Evocation du principal, fi la Matieres'y
trouve difpofée.

CHAPITRE II.
De l'AppeldesSentencesinterlocutoiresen Matiere
Cr~ï/ze~e.
T~TOus s avonscompris fous le nom de SENTENCES INTER-
lesSentencesde Provifions,Cellesqui, fur
J,~ LOCUTOIRES,
desInformationsre~peSIves,déclarentlaquelledes deux Parties
demeureral'Accufateur& l'Aceufë Cellesqui ordonnentla con.
AU DROIT CRIMINEL 7'~r. ~77. C~ 37)
Procès criminels enProcès civils; Cellesquicondam-
vernondes l'Accuseaies Faitsjuf.
à la Torture & Celtes qui admettent
~nt l'Accuse
à l'on peut ajoûter Celles qui déboutent
~ncatifs quoi
du Renvoipar lui demandé.
S'IL ESTPERMIScommenousvenonsdele votFdansieLha-
d'appeller des Sentencespréparatoires quoi-*
bitre précèdent de l'InAruction &
Ment partie néceHaire criminelle
Qu'elles en dénnitive à forte raifon
foient toujoursréparables plus
ou'elles doit-elle être ouverte les Sentences INTEM.OCU-
cette Voie pour
de leur nature, font purement incidentesà l'Instruc-
TOtRES qui,
& dont l'efet ne peut, le plus fouvent être réparé paf
tion, 1 Ordonnance auton~
le Jugement défLnitif. A uS voit-on que
de ces dernieres, mais qu'elle donneà cet
non~ulement l'Appel
Appel plus de force qu'à celui dès-Sentences préparatoires, puiP.
a l'effet d'en l'exécinion fans quil foit beibM
qu'il rendre
d'Arrêtd~Dé&n~s ou de Surfeances. m~rlocu-
il faut di~nguer parmi cesSentences
Cependant, n'eA & neAuas..
Miresil y en.a dont l'Appel jamais ~en.nf,
de défenfes & furféances de ce nombrefbnf
mêmefufceptible
de /-<'CK/~ lefquels ne peo-
lesAppelscomme Juge incompétent fi
l'Ordonnance ni retarder, en aucune
vent, .rivant empêcher
fi 1 Accu~,qui au-
manière, l'Inaruaion du Procès enforte que
été débouté de Ion Renvoi, refufoit de répondre fous pré- V.t~f.1.
roit
le doit continuer de lui faire fon Pro-
textede cet Appel, Juge
cèscomme à un Muet volontaire il eft vrai qu'en memetems,
cette continuation d~ruc- ~<~
l'Ordonnancene permet pas, que v.<}.
à ~bn Appel, en ajoûtant que les Procé-
tionpuiSepréjudicier
faites cet nepourroient lui être.
duresqui feroient depuis Appel,
fins de non-recevoir, c~-a-dire que le Juge
oppofées comme
faire droit fur de la même mamere
d'Appeldoit l'Incompétence,
été faites.
ces Procédures n'avoient point
que~f dont et.
11V a d'acres Sentences interlocutoires, lAppeilrai
l'exécution qu'en certains Cas amfi les Sen-
fetd'en fufpendre
font exécutoires nonob~am 1 Appel, lori-
tencesde Provifion V<< 7.
une-certaine fomme fçavoir, celle de 200
qu'elles n'excèdent
lesBaillis &: Sénéchaux celle de 110 hv.
Bv.étant rendues par lorf.
;&ennn çelle.de .100 liv.
étantrenduesparles Jngesroyaux;
font rendues par les Juges des.-Seigneurs~vraïqu~
qu'elles donner des Défenfes
Ls ce dernier Cas les Cours peuvent
n'eA &M les mêmesconditions,, &
&SNrféatices.mais ce 'lue
37<? INSTITUTES
avec les mêmesformalitésque cellesprefcritesà l'égarddesSen.
tences préparatoires, & de plus l'Ordonnanceexige, en ce der.
nier Cas, que les Défenfesne puiffentêtre accordéesque fur le
Vu des Rapports des Médecins& Chirurgiens.
A l'égard des autresSentencesinterlocutoires, telles quecel-
les qui, fur des Informationsrespectives, déclarent laquelledes
deux Parties plaignantes demeureral'Accusateurou l'Accufé
cellesqui ordonnentla coriverfiondes Procès criminelsen Pro-
cès ordinaires, cellesqui admettentl'Accuseà fes Faitsjuftinca-
tifs, & eh~n cellesqui ordonnentla QueAion/<<!M~ il eft
certain que leurs Appelsont l'eSetiu~penfif,& qu'il n'y a entr'-
fur ce point 6non que l'Appel des Sen-
elles d'autre din~érence
tencesde Provifion & de cellesquifontrenduesfurdes Informa.
tions respectives,ne fe jugent jamaisqu'à l'AudiencefurlesCoti.
clufiônsde MM. lesAvocatsGénéraux au lieu que l'Appeldes
Sentencesqui admettent les Faits juAincati~s ou ordonnentla
Question, ne Ïe jugent qu'en la Chambredu Confeil, commeles
Procès par Ecrit, par la raifonque celles-cine fontrenduesqu'a-
près le Réglement à l'extraordinaire qui a le même effet, en
Matière criminelle, que l'appointementen Droit, en Matiereci.
vile c'eApourquoi, dans cesderniersCas, il faut des Conclu-
fionsde M. le ProcureurGénéral, ïl ya d'ailleurscelade particu-
lier, par rapport à l'Appeldu Jugement de Torture, qu'ileAde
Droit, & commetel, ne peut être couvert par l'acquiescement
~lême que rAecufé donneroità ce Jugement.

CHAPÏ T ~E III.
D? ~~pe~ des ~K~cc~ ~~KïVM J~Kere Criminelle.'
'E s T proprement, comme nous l'avons dit, pour ces for-
tes de Sentences que Mppel a été introduit, parce qu'el<
les doivent contenir rAb&lution ou la Condamnation de l'Ac'
<:u~ë & qu'elles ne peuvent point être rétractées par le Juge
même qui les a rendues c'eA auffià l'Appel de ces dernieresSen-
tences, que-doivent s'appliquer fingulierement tous les Principes
que nous avons remarqués au commencement de ce Titre.
EN mêmetems que nous avonsdit que les Sentences, pour être
dennitiv~s, devoient contenir l'Absolution ou la Condamnation
des
AU DROIT CRIMINEL.A~r. ~77. ~.w. 377
des Accufés nous avons obfervé qu'i( y avôit diS~rentesMa-T
nieresde condamner& d'absoudre qu'enfait d'ABSOLUTiON
tantôt les Sentencesprononçoientcette Absolutionpure &fim-
ple, tantôt elles Secontentoientd'un fimpleRenvoide/~c<:M/a-.
w/ oc quelquerbismême ~/z'<& CoM/ qu~en'raitdeCoN-
DAMNATION eHesprononcoi~nttantôtdes Peines< o~
!Ka~M, tantôt des Peinës/~c~M~.f, ou' ennnqu'ellësn"6r-
donnoientqu'un plus a/M~yM<f.
C'eStpar toutescesdifférentesdifpofitions,qu'onpeutjuger de
h (~MZ~duTribunalou l'Appelde cesSentence§_doit étreportét
dela~doht il doitêtre inStruit ,&:ënnndeT~< qu'ilpeut
produire.Nousauronslieu de laire toutes ces DiSUncHdnS dans
les deuxParagraphesfuivans;où noustraiterons, M~
de l'Appel des Sentencesqui'porteht condamnationà Peinesar-
Sli~tivesou infamantes ë/:j~co/M, ~e celui des Sentencesqui
ne prononcentque des Condamnationspécuniaires..
$. L1.
1.' e 1

De /ë/~ ~MC~ ~MCO/M/M ~<


Cû/!<Z~M<MM/Ï
<KS:y~ ou M/<M/M~.
Lor(que la Sentence porte une Condamnation qui tend à Pei-
ne amictive, l'Appel en doit être porté néeeuairement dans tes
Cours Supérieures 8c cela, quand même la Sentence aurqit été
rendue par des Juges de Seigneurs fans que les Baillis, dont ces
Juges reubrtifîent d'ailleurs, puisent, en aucune manière s'en
attribuer !a connoiu'ancc c'eA la difpofition de l'article j. du
Titre XXVI. de l'Ordonnance, qui comprend généralementtou-
tes fortesde Sentences de yM/yMc~Ma~~M~~yo/M?:il y a.&u!e-
ment une exception en faveur du Baii!i du Duché de Bar tbddee
furdesancienstrairés faitsentre nos Rois les Ducs deLprraine.
Mais que doit-on entendrepar PEINESAFFHCTIVES,'dontH
eft parlé dans cet articte r Hparoît, fuivanil'article vj. du même
Titre, que l'Ordonnance a hxé le nombre de ces Peines à celles
des Gc/cy~ du .Ff!/M~/n< à perpétuité & de l'~Mg/M~~p'!o-
~/e~ maistl faut remarquer, avec les Commentateurs, que r0r-
donnance n'a voulu parler, dans ce dernierarticle, que des Peines
aSidives, dont l'Appel va deZ~fdans les Cours, quandmême
il ne fëroit pas interjette de la part de l'Accufé & qu'à l'égard
des autres Peines a~Uves., dont elle ne parle point dansce mê-
Bbb
1 IN S TI T U T E S
.7§
mearticle,, tels que le.FaN~/HM~ le ~M~, Ie C~c~~
oumêrpe celles qui Sont Simplementinfamantes, telle que le~/a.
de celles-ci ne Soit point de Z)/-o~ comme
quoique l'Appel
les précédens, & ne puiffe avoir lieu que lorsqu'il eStinterjetté par
l'AceuS~qeia n'em~che pa,squ'inné doive être porté également
aux~purs'Supériettres., à~xcîuSio~es Bailliages &; Scnéchau~
~ës. telle é~ laiuri~rudençe de ce Parlement,: comme il paroit
pari'art: xxxvii}. de 1 Arrêtée Règlement du ~.Septembre 16~.
Dans le nombre des Condamnations dont l'Appel doit être
dans LesCours, nous ne cpmprenons point la fimple ~m~~
porté
t)arce qu'elle. n'eA réput~e~ititatnante, &iv&M'l'Ordonnance~
ont été conj&rmées
~u'apr~s que lesSentences'qM la prononceBi,
par {Arrçt. mais,nous y avons compris:~i~K~ ~p~ë~ !o/
nou& l'ayons ob(erve,pendant le tems qui
parée que~comme
g'ASxë par ces.fortes de Jhjgemen~ le Procès conserve fa nature
de'Procès cnmineî, de manière qu'il peut être fuivi de la Con'
damnation à quelques Peines ~a~-f, dans le Cas où il njrvien-
droit de nouvelles Preuves cohi~l'Accufë ce qui a lieu fur-tout
à l'ésard du INFORMÉMt/ qui e~ mis au
nombredes Peines, comme'hoùs le verrons ci-après.
QUANT à la Maniete dont ces Appels s'instruisent dans les
Cours, elle conuSiedans les &rmalitésSuivantes. L'AccuSë doit
V. < avec Son Procès dans les
~uSR-totaprè~cet Appel; ~tre.envoyé
CQurs ;;if~d~a.ux'5.remer& d'envoyer l'un: &: l'autre fepa-
& d~~oo.liv. d'Amende.. Que s'il
te~~apein&d'tnterd~
V.~<7..& qu'il n'y eh ait qu'un qui ait eeé );ugé&:
va, pl~e'u'rs A.eeuSes,Se
condamnée que les autres ayent été abSbus,oun'ayent pasenco*
reété jugés ;ceux-cinelai0eront pasq~ d'être égalementenvoyes~
dansle~sCours avec FAccuSé~qui a été j.-ugé condamné. Les
~5'. de- la conduite de ces AeeuSé~;&de -leur Procès doivent
V.<?. :6. <S'i;r.. être
:I~ Partie civile s'il y en a:, ou par les Rece-
M. avancés par
du romaine du Roi ou des Seigneurs, contrc-
V. ~<. i~. lit. veurs ~EngagiStes~ de
16.
~eSqueI~iî fera délivré par les Cours un Exécutoire au pront
ceux qui Serontcette conduite. L'AeeuSé Son Procès étant
des PriSons, le <5re6ieFde la Geole ou le Geo*
arrivés;ajax.Geôles
~tenu&-d;e.~em~tre- i~ceSïamment le Procès aHxGreSner&.
li~ re"
V. <tf?.Ç~~tX. c~ qui pténde, de cette
d~Co~r~ ceux.ei.d:'avernrla Jl!ge
~aËaq.u~~la.d.iûrib~ion de ce Procès; c'eSt-à-dire,.
YtO~.tO. un Ce Rapporteurnomme, le Procès.
qu'il somme Rapporceuf.
doit être communiqué enSui'te à M. le Procureur Général, pour
j'onner fait fur le Rapport de l'un de
Conclusions ce qu'il
AU DROIT CRIMINEL.~j!?-?7. ~79
res SuMHtusà qui II en fait la difiribution. G~es ConcIuMhs?
donnent de la même manière que les Concluions définitives en
infiance; c'eft-à-dife, qu'elles doivent êtfe par écrit '&:
premiere
cachetees, &-ne peuvent contenir les raifons fur lefquelles elles
fontfondées. L'Ordonnance en parlant de MsC~nCl.ufidns~ ajoute
cesmots s~ écheoit, pour donner à entëndre~u'iiy s dës'eas
oti M. le Procureur Général peut &-difpenfër.'d~prendré'~d~s
Conclufions; fçavoir lorsqu'il y en a eu de pr~ en 'p'remiëre
instance & qu'il ne juge pas propos d'en prendre de plus fbr-
tes fur l'Appel. Enfin ces Cpnjclufi'otM étant données ~le.Pro-
cèsrapporté dans la Chambre de ktTournelle, on faitvenir les
Accusés, à qui l'on fait fubir un nouvel Interrogatoire fur la pel-
lette ou derriere le Barreau; 8~ é'~É en;fa!'të dece~I'ntërrog~- V.'M.
toirc, qui eAle fe'ulABe de Ptecédure'q'ui &Me'dans les Çour$
où l'on ne prend d'ailleurs ni ~~&- il ne fe fait aucune ~MK.
w~M/ qu'intervient Arrêt ou .P/M/-<M<K/if ordonne que l'Ao
qjni
cufé fera préalablement appliqué à la O~ueAibn-dansJes'Càsptt
il n'y aùroit pas été condamné parole premier Juge ou ~~H~
la Cour connrmeràburérbrmeta le Jugement, dont e~:
par lequel Condamna-
Appela en tout ou en partie; ou bien ajoutera aux
tions qui y font portées celle de la Question définitivepour.avoir
révélation des Complices, ce qui s'entend toujours dansle casoù
cette Question n'auroit .pas été prononcée par le Premier Juge.!1
Nous'avons vu au commencement de ce Titre, les Formalités
font à ces Arrêts & les diAinguent des Sentences~;
qui particulières
elles roulent fingulierement fur ces trois points, 1°. la M!7!M/f:
d'eles prononcer, 2°. le Nombredes Juges qui doivent y amAer,
3°. la Forme de leurs ~gnatures.
1°. Quant à la MANIEREde prononcer les Arrêts, nousavons
dit que les Cours n'étoient point tenuesd'en expliquerles motifs,
mais qu'elles fe contentementde dire en généraI~M~-les cas 7'~
tans <&!P/-oc<~ nous condamnons,&c. au lieu que les premiers Ju-
font tenus ees motifs en difant ~Vo~ déclarons
ges d'exprimer
dûementa~~M~ 6' convaincudetel Crime, &c.
2°. A l'égard du NOMBREdes Juges qui eft néceHairepour for
mer un Arrêt, il ne peut fuivant l'Ordonnance être moindre que
celui dey~ encore faut-il que ces Juges ayent voix délibéranve,
c'eft-à-dire ans accomplis quoique fui-
( qu'ils ayent vingt-cinq
vant l'ufage du Parlement de Paris, l'on compte toujoursla voix
duRaoDorteur. auand même il n'auroit pas cet âge) au lieu qu&
Bbbi)
~o ÏN&TIT~T E.~
celui de troisïumt, pourles: Sentences,;méme cellesqui condam<
nent à des Peines amictives il faut excepter néanmoinscelles
Mnduespour ,1eCrime de Duel, où il en faut cinq, fuivant l'art.
xxviij[.de la Déclaratipo~du~Février 17~~
,3°. EHnn,qu~.nt~la SIGNATURE ,~1 ujmt, fuivantl'Ordoti.
nancp),queles jarrets, forent fignés du Président&:du Rappoc-
.teur,;au ~eu'que les S.en~çnces doiventêtre ignées de tousles
Juges qui y ont aul~é..
S. 1 it
§. 1.
~Z?~~~)~ yë7!<~ prononcentquedes Co/!(~:?MM~fC/M
t. ~~CK/<H/'CJ..

N€m's comprenons&us-cet Apper non-seulement ce!m


interjette: par l'Àccutë~ mais encore celui qu'interjeneroitb
Partie civile dans le cas où les Condamnationspécuniaires
ne (ë trouveroiencpas fu~&ntes ou que la Sentencecontien-
.droit FentiereÂbïbiutionde rAccu~ parce que ces AppelsCe
"MgÏentpar les. mêmes Principes,.'Sequ'ils.fbntégalement di~iti.
gués.,desprecédens ~bit.parrapport a»ux 41etsq~iIs.produ~Ient
.~oitpar rapport au 7~/M/où.iIs doivent être portés,- foitenfin,
rapport à la MM~dont doit s'en faire nn&ruc~oa.
.par
i". Quant à l'EEFETde cet Appel, nous avonsdit qu'il fu~
l'exécution des Sentences locfque les. Condamnations
'pendoit
excédoient une certainefbmme~yoir,
qu'elles, pronongoient e nvers
T~iM.~ ?<<)!. "cellQde.~o.!iy-enverS)la Partie de xoliv. d'Amende
.lesSeigneurs. lorsqu'ellesfontrenduesdans-IesJuAicesSeigneu- le
celles de~o.liv.. envers la. Partie & de liv. envers
riales
'RoÏ, lorsqu'ellesfontrenduesdansJurifdictionsRoyales quine
~eubrtiHëntnûementauxCours; & enfincellesde icoUv. envers
laPartie& ~o.îiv.enversle Roi, lofqu'eHesfontrenduesdansles.
& autres Sieges-reilortifla~s nûementaux Cours~
Bailliages r
Par coniequenc,dnnsle cas ou.la Condamnation portée par
ces Sentencesn'excéderait point les fommesdont on vient de
ces Sentences devroientêtre exécutées nonoMant l'Ap-
parler; même ar-
en feroitinterjette,. c'eA auffi laDi~poution du
V~'<~6. pel qui
'ticle.de ~Ordonnance, qui veut même que dansce derniercas,
Texécutionn'en pui~eêtre empêchéeni retardéepar.des
Y. & 8~ déclarenulles. d e pleindroit & fansdu'il
ou~M/~<!?!C~, qu'elle
foit befoin d'en demander la main levée elle ajoute néan,.
moinsdeux chofesremarquablesen faveurdes.Appellans IK~
ne être exécutéesqu'en donnant: LAU"
Y.C, qae ce&.Sentences peuvent
AU DROIT CRIMINEL. P~r. ~7/. C~ 3~
1
les a obtenues l'autre que les
de la part de celui qui
l'Accufé en exécution de ces Sentences,
Amendes que payeroit à fon dansle cas où elles V.7'
infamantes égard que
~t~pt'tées Arrêt.
'droient à être confirmées par
au TRIBUNAL où cet Appel doit être porté t
?- Par rapport néce~e
avons aufu ob&rvé qu'il n'étoit point .com.me
nous des Peines ~&~
dansl'Appel des Sentences qui prononcent
dans les Cours fupérieures e. que 1 Or-
que cet Appel foit porté
au choix de rAccufe de le porter devant 'ces
~nn?nce~n-oit & Sénéchaux Nousajoûterons
C~ ou devant les Baillifs
cet eft porté dans les Cours, ce~
feulement que lorfque Appel
& non laTouRNELLE qui en~ -V. art. i. <?
la Chambredes ENQUESTES z.
t6.
alorsprendre connoifince. FORMALITÉSde i-~
Enfin, pour ce qui concerne lesfont les mêmes celles
elles que
truction~ce~ fortes d'Appels ci~ls
s'obfervent fur l'Appel des Procès c'dt-a~re que
qui en Chancellerie dans les
cet Appel fe releve par Lettres prifes de 1667 fous
l'Ordonnance
S~del !s que ceux portés par doit œn&tuer Pro-
Se des Préfentations que t'AopeUant
de
cureur, prendre un AppointementClercscomme aux Confeillers.
tributions'en fait aux Confeillers
eft tenu de configner l'Amende: que fIat
Laïcs: que l'Appellant à fournir (~
~aions'en fait en vertu d'Appointement
donne communicationdes Informations
S~~&c qu'on y
confidéréesque comme des Enquêtes = q~
~neZ~~lors d'être de la Cour ~qu ik
les Accufésne font plusobligés aux pieds
avant ce ugement~ r
ne doivent pas Sn nouvel interrogatoire
le d'être jugés en la Grand'-
ont Privilége
que les Accufésqui ne en- jouir fur l'Appel
Chambre en Matiere criminelle,' peuvent.ne être ru.-
de ces fortes de Sentencesque ces Appels. peuvent
de l'Edit de 1669 qu'en un mot
en Vacation aux termes
gés toutes les Regles prefcrites par
on y doit fuivre généralement
l'Ordonnance civile. de ceux
~L~ésquid~inguentcesfortesd'A~ des.
~~sr
~~n à Peine afll.i~ive con-
doit être fait le Greffier, du.
cernent la Remue ou l'Envoi qui par
font interv.enues.. 10. A l'é 9arci
Procès fur lequel ces Sentences 1Ap..
à Peine affiiél:ive,dant
des Sentencesportant Condamnation le Greffier doit faire cette Re-
pel va de Droit dans les Cours
E~E~ après St~
3~i INSTITUTES
fans qu'il' foit bëfbin de lui faire aucune Réquifitionpréalable
à cet effet au lieu que dans le cas de l'Appel des Sentences
qui ne prononcent que des Condamnations pécuniaires, il n'e~
tenu à fairecet Envoi ou Remifiequ'aprèsle Commandement
V.ii.t~.
qui )ùienefi fait & dansun certain délai que l'Ordonnancea
6xé à trois jours, à compter depuis ce Commandement, fi le
Gre.merdemeuredans le lieu de l'établiflëmentdes Cours; & à
huitaine, s'il demeure dans la diftancede dix lieues enfin, s'il
demeuredans une plus grande diftance elle veut que le délai
foit augmenté d'un }our par chaque dix lieues, le tout à peine
contre TeGreffier, qui refufede Satisfaire dans les délaisci-deilus
tnarqués, d'interdiction& de 5 ooliv. d'Amende.
&°, Pour ce qui concerne l'Appel des Sentences renduesen
Matière civile le Greffierpeut remettre les Pièces du Procès
aux Parties mêmes, au lieu qu'en Matièred'Appel de Sentences
qui prononcent des Condamnationspurementpécuniaires, ces
Greffiersfont tenus de les .remettreou envoyer directementpar r
les Ménageries publiques au Greffe ou Bailliageoù fe porte
l'Appel de ces Sentences, & ils nedoivent envoyer que des
Grofïës & non des Minutesdes Pièces fecrettesdu Procès par
la raifbn, fans doute, que ce Procès, quoique civilifé, peut re-
prendre fa premièrenature de Procès criminel, dansle casoù le
Miniftere public jugeroit à propos d'interjetterAppel à minima.
En effet, toutesles foisque dansle cours de l'Appel interjetté
par l'Accuféou par la Partie civile d'une Sentencequi ne pro-
nonce que desCondamnationspécuniaires, il plaît à M. le Pro-
cureur Généra!,furla communicationqu'ilprenddu Procès, d'in.
terjetter Appelà minima,ou bien lorfquecet Appel eft interjetté
par le Procureurdu Roiou desSeigneurs,à quilesSentencesdoi-
vent être pareillementcommuniquées,quand elles portent une
Condamnationmoinsfevere queleursConclufions alorsce Pro-
cès feportedirectementà la Tournelle où il s'inftruitde la même
manièreque celuidesSentencesqui prononcentdes Peinesa~-
V.t). <n~ enforte que fi l'Accuféa été élargi depuisla Prononciation
16. de la Sentence, il efi tenu de fe rendre en état lors du Jugement
dujProcèsdansles Cours,afind'êtreinterrogéderrièrele~ar/M~,
ce qui feraordonnéfurla Sommationde M. le ProcureurGéné-
tal, à laquellefil'Accuféne fatisfaitpoint, il ferafait perquifuion
de fa Perfonne & furle Procès-verbalde perquifiiion, ou furle
Certificat du Geolierqu'il ne s'eftpas repréfënté, on ne laiffera
pasque de procéder au Jugement.
AU DROIT CRIMINEL.T~r. ~7/7. Chap.r. 383

PARTI E HUI T ÏEME.


De /X'0/! desJugemensenMatiere C~M~
TITRE PREMIER.
i~ TOus venons de parler desJugemensCriminelsen ce qui
}~~{ concerneles.Fo/ïcSo/M du7M~ nousallonsprésentement
.L les conStdererpar rapport aux Effetsqu'ils prbduiiënt
contre~~r~. A j~
le
Nous avons dit que Jugement, pour être définitif devoit
contenirl'Absolutionou la Condamnationde FAccute il s'agit
remplirrob~etque nous nous hommes propofé dans
donc, pour
cettedernièrePartie, de détermineren quoi conMe l'Exécution
des~ugemensdans l'un 8~ l'autre de ces Cas.

P REMIER. 1
CHAPITRE
desjMg-e/K~~
Det Exécution M/o~H(~
quicontiennent
~~CCM~.
T ORSQUE le Jugement contient l'Ablution, fon Exécution
en deux choses d'M/M/M~ l'E&AR-
JL conMe principalement
de
GISSEMENT t'Ace~ s'it eft de l'autre, le RE-
prifonnier;
COUVREMENT des dépens, donnnages, &intérêts qui lui font
adjugéscontre fon Aceu&teur.
1°. Quantal'ELAR G ISSEMENT, il doitêtrefait lejoar même
oudansles 24 heures de la Prononciation du Jugement; eeit la
de Fart. du Tit. XXV. qui veut « quetesjugemen~
ttifpo&ion xxj.
» Soientexécutés. le même jour qu'ils ont été prononcés, & de
l'art. xxix. du Tit. XHI. qui ordonne aux Gre~ers de pronom
cer aux Accufés les Arrêts, Sentences, & Jugemens d'abfolu-
» tion ou d'étafgiSement le même jour qu'ils auront été rendus~
Il& s'il n'y a point d'Appel par les Procureurs du Roioudesber
» gneurs dans les.~he.ures'mettreIe~Accu~s hors des Priions~
384 INSTITUTES
M .l'écrire
.furle Regiftrede la.Geole, &:y fairementiondu Juge"
ment qui contientl'abfolution
V. rn~Ht<!M.
19 Cet élargiflementdoit pareillementavoir lieu, encoreque le
Mt.l}~
Jugement prononceroit des Condamnationspécuniairescontre
ï'Accufe, pourvuqu'il consigneentre lesmainsdu Grenierdela
Geole les femmesadjugées pour Amende, Aumône, ou Rép~.
rations civiles.
SuivantunArrêtde Réglementde la Cour, du 9 Juillet!7i6,
rapporté au 6* Tome du Journal des Audiences, le Greffiere~
tenu en prononçantla Sentenceà Ï'Accufe, de recevoirfadé-
clarations'il en éft Appellant ou s'il y acquiefce & la lui faire
ligner, s'il fçaitécrire, au basde la Prononciation,fmonlui faire
<M:/<6/'~M~7 Më~Cf!~ écrire/J~ de ceinterpellé.

1°. Pour ce qui concernele RECOUVREMENT des dommage;


&Intérêts, quoiqu'ilfbit.une fuiteordinaire de l'Abfolutionde
l'Accufé il'y a cependantcertainsCas où il ceffed'avoirlieu,
ou du moinsqu'ilefi fujet à pjufieursrefiricrionsremarquables.
D'abord, quant aux DÉPENS,il faut diftinguertroisfortesde
Jugemëns y ceux rendusfur la Pourfuitedu ProcureurduRoi
feulement i' ceux rendusfur la Pourfuitedes Procureursdes
Seigneurs 3°. enfinceuxrendusfur la Pourfuitede la Partieci-
vile. AupremierCas, il n'y a aucunsdépensà efpérerpour l'Ac*
cufe quoiquerenvoyéabfous fuivantla maximede notre Droit
François, que nous avons rapportée,ci-devant aufecondCas,
il ne peut pareillementen répéter, comme nous l'avons dit, fi
ce n'eft lorfque les Procureursdes Seigneursy font condamnés
fur l'Appel. Ce n'efi donc qu'au dernierCas que ces Dépens,
tant ceux faitsen premiereInfrance, que ceuxfaits fur l'Appel,
peuvent être répétéscontre laPartiecivilequi fuccombe,fuivant
Z.t}.§.6.Cc< îa maxime ~'<?~ ~:<?p/in ~6~/M Caufarumad integramearum
deJudic.
/'6/K/K'~yM debetcondemnari.Cette maximeeft confacréeparrar-
ticle j. du Tit. des Dépensde l'Ordonnancede 1667, à laquelle
l'Ordonnancecriminellerenvoie expreffémentpar l'art. xx. du
Tit. XXV. qui porte que ce qui a été ordonnépar les Dépensen
Matierecivile,doit êtreexécutéenMatierecriminelle.
A l'égard des DOMMAGES & INTÉRESTS de l'Accute, nous
avons dit qu'ilslui font dûs, lorfqu'ilslui font adjugéscontreton
~Accufateurce qui fefaitde deux manieres ou par le Jugement
même d'Abfblution& enfunede la Requêtequ'il aurapréfentée
3
AU DROIT CRIMINEL.A~y. ~7/.
à cet effet; ou bien par un Jugementpoitérieur, ~ur!ademande
que l'Accuféen aura formée depuis ce
particulière Jugement
contrela Partie civile ou contrefon Dénonciateur, qu il fe fera
fait nommerpar le Procureurdu Roi.
MaiscetteDemanden'eft pas toujoursécoutée; & nousavons
vu dans la &condePARTIE,en traitant des devoirsde l'
qu'il y avoit plufieursCas où l'Absolutionde l'Accu~
fateur,
n'étoit pas un titre ~umfant'pour autoriserà former cette De-
mande, & encoremoinspour en auurer le fuccès ce que nous
allonstâcher de rendre encore plus fenfible en diflinguantici
deuxfortesd'Abfolutionsd'après lesAuteurs:l'unecc~'M, qui
déchargeen même tems l'Accufédu Crime & de l'Accusation
ou de 1 InAance,de manièrequ'il ne peut plus être pourfuivià
ce fujet, fuivantla maxime non~MM ~/M~ & c'efl celle que
nousappellons ABSOLUTION PURE& SIMPLE.:l'autre~<<
faite, qui décharge feulementl'Accufé de l'InAance mais non
duCrimepour lequelil peut être pourfuividerechef, en casqu'il
furviennede nouvellesPreuves; c'efi celle queproduitun fimple
RENVOI de l'Accu~tion~ un HoRS DE Coup, ou un PLUS
AMPLEMENT INFORMÉ.
C'eft dansle ~ul Cas de fAbfolutionpure & fimple, quel'Ac-
cufepeut prétendre des dommages- intérêts pour le préjudice
qu'ilreffenti d'uneinjure Accusation maiscommeune Accu"
iation pour être injure n'eit pas toujours téméraireni calom'
nieufë, &:que ce n'eA proprementque dansle Cas oùelleeAte.
méraireSe calomnieufe qu'elle peut, fuivant l'Ordonnance
donnerlieu à des dommages-intérêts, & mêmeà uneplus gran.
de peine il eft certainquelorfqu'ileAprouvéd'ailleursquerAc-
cufateura été porté par quelqu'autremotifà la formér, telle qù'u.
ne jufteDouleur ou uneErreur excusable,$cc.il y a lieu de dé-
cedernier de cette demande en dommages intérêts, 8c
charger
de mettreles Parties horsde Cour ce fujet.
Mais<idansleCas mêmed'uneAbfolutionparfaite,qui~uppo.
fe uneentiereinnocencede la part de l'Accufë, celui-cin'efl pas
toûjoursen droit de demanderdes dommages-intérêts on peut
dire, à plus forte raifon, qu'il ne peut jamaisen prétendredans
le Cas d'unRenvoid'Accuiation d'unhorsdeCour ou d'unplus
laiffentfoupçonner l'Accufé du Cnme
a/g~M~ informédequi
qu on lui impute manierequ'il n'eft cenféavoir échappéà la
Peine, que par le défautde Preuvesfuffifantespour le conyam<
cre. C ce
1NSTITUTES
Lorsque l'Accuse renvoyé Abfous par Arrêt j[etrouve dans le
Cas de prétendre des dommages-intérêts, il peut comprendre
dans ~a.Demande la Re~itution de toutes les ïommesqu'il aura
été obligé d'avancer dans le cours de l'h-utrucHondu Procès cri-.
mine! & même depuis l'Appel du premier Jugement, telle, en.
tr'autrés que l'Amende qu'il a été obligé de payer par Provi.
6on dans le Cas marqué'par l'article vj. du Titre XXV. comme
auul celle qu'il a été obligé de conngner, lorfqu'il s'efl repréfen.
té pour purger fa Contumace, conformément à l'article xxvj. du
Titre XVII. dont nous avons parlé ci-devant. Il peut même répé-
ter les dommages-intérêts qu'il a foufferts, faute de recouvrement
de ces Amendes après qu'il en pourfuivi le.rembourfement
contre les Receveurs du Domaine. En un mot, fous le nom de
<M/7M~-M~M font compris non-feulement les pertes réel)e&
que l'Accufé aura faites, mais encore le profit certain dont il aura
si MM/St~M~ été privé par l'effet d'une injure Accufation ~Ho~/Mc/'a/T~M.
r~mMM/K& il peut conféquemment reclamer la refli.
~t;
M~~H~ ~o~o~M <t~e/?
tution des Fruits, tant ceux qui ont été perçus que ceux qu'on
V. /«. /<f. de percevoir ,~Mc?~perceptos<5'~c~~M~o~ à la vé-
<«.t7.§.t. a négligé
~t7!S. rité cette reAitution, pour avoir lieu parmi nous doit être or-
~7~' 'donnée parle Jugement, & elle n'efl point, comme dans le Droit
Romain, une ibttënéceiïaire de celle du principal.
Tels:6)nt les.effetsparticuliers que produite en faveurde l'Ac.
<ufë., le Jugement qui contient fon Ab&Iution. Voyons présen-
tement ceux que peut produire le Jugement qui contient facon-
damnation- & qui fait le principal objet de cette derniere-
-partie..

-1~ CHAPITRE II.


~M jMg'e~C/M~M~prOTM~C~ des Cb~~M-
J9ë ~.E~eCMHOK
M~ïOT~OMfye /~ccM/?.

OM:MB FExëcution de ce Jugement doit être dt~rente,


fuivant les di~érentes espècesde Peines qu'il prononce, &:
'que l'application de ces Peines doit eUe-même& régler, rivant
les di~érentes espèces de Crimes pour lesquels elles ont été éta-
traiter cette avec toute l'exa~
-Mt.es~.c'e~poHr demiej-epartie
AU DROIT CRIMINEL,~sy. /7.
L'importance & l'étendue de la matièreparoïtdemander:~
tudeque
nous croyons devoir la diviseren deux parties dansl&J~
que
nousexamineronsl'Exécutiondes Jugemens, par rapport
différentes P eines dans la feconde, qui fera l'objet d'un TRAI-
aux de
nous avons annoncé, nous tâcherons dé-
TÉparticulier, que
de ces Peines aux différentes efpeces de
terminerl'application de
mais avant que d'entrer dans ce détail, il eflà propos
Crimes
direun mot des Formalitésgénéralesqui doiventprécéderl'Exé.
de ces dont le privilége eft tel rivant l'Cr<
cution Jugemens
cette Exécution peut fe faire, pour ce qui con-
donnance, que
la Peine, en tous lieux, fansPermiffion ni ~M.
cerne
La PREMIEREformalité condUedans la .P/-C/M/KMM/! de ces
cette Prononciation doitferaire, commenousl'avons
Jugemens deux tems d' dans,la
dit par le Greffier dans diaéreas
Chambredu Confeil en préfence du Juge & du Rapporteuri-
l'Accuséétant à genoux au lieu mêmedu Supplice la
Greffierdoit, lors de ces Prononciations, recevoir lesDéclara-
tionsde l'Accufé conformémentà l'Arrêt de Réglement cite
ci-devant.

La Ss c ON DE, qui efi marquée par l'article xxj. du Titre


de confifte en ce que ces Jugemens doi-
XXV. l'Ordonnance
exécutés le même ont été prononces en-
vent être jour qu'ils
forte que s'il y a Appel ou que l'Exécution en ait été renvoyer
furles lieux, ce Jugement doit être tenu fecret à l'Accufé jufqu~
ce qu'il ait été confirmé par Arrêt, ou que l'Accusé foit arrivé fur
les lieux de l'Exécution ce qui ne doit s'entendre néanmoins
les fuivantes. La/TM~, tirée de l'art. xxnj.
qu'avec exceptions
du même Titre, regarde les Femmesenceintes dont le Supplice
doitêtre retardé jusqu'aprèsleur accouchement, & même qu'elles
cette eA conforme à la Loi
foient revenues en fanté; difpofition
mais comme il pourroit arriver
P~~ j. <!M~
dans la vûe d'éloigner l'Exécution de leur Juge~
quecelles-ci, de iauiie&
ane8:eroient une feinte groffeffe ou feroient
ment,
déclarations fur ce point l'Ordonnance y a pourvu fagement
ce. même article en ordonnant que les Femmes qui paroî-
par des
trotent ou déclareroient être' enceintes foient vifitées par
M~~ feroient nommées d'office & qui feroient leur Kap.
qui au Titre de~
l'Ordonnance civile
port à la forme prefcrite par 1-
Ceci}
~8 IN S T! T U T E S
EXPERTS.La~'<w<& exceptiona été établieen faveurdesCours
Supérieures,qui peuvent, par des raifonsparticulieres différer
t'Ëxécutiondu Jugement enforteque l'obligationde I&~aire exé-
cuter ie jour même de leur prononciation, ne concernepropre-
ment que les Juges in<ërieurs c'eA l'obfervation qui tut faite
par M.Puffort lors du Procès verbalde Conférence. Enn~nune
troifieme exceptioa~qui eu:tirée de la Loi VI. auCode de.F~'M
& qui a été connrméepar l'art, iv. de l'Ordonnancede HenriIL
en i, c'en:que l'Exécutionne peut fé faire les jours de D~
manches& Fêtes.Il y a cependantdes Cas prefïansqui obligent
de pafferfur cette Regle, tels que Ceuxdont il eA parlé dansla
Loi IX. du mêmeTitre du.Code, w ~~K/~c~/MM/'H/M~o~M.
CP~O/W~t

La TROISIEME formalité',qui concernel'Exécutiondu Juge'.


Cienr, con~e en ce que cette Exécution doit être faite furles
Lieux mêmesoù le Crime a été commis..« Si les Arrêts rendus
~mr FAppeld'une Sentenceportent Condamnationà Peineaf-
« nicUve, les Condamnésferont renvoyés fur les Z~M~~ c'eftia
di~o&ion.de.l'article xvj,. du.Ti-tre XXVI. de l'Ordonnance.
Cette difpofition,conformeà cellede la Loi XXVML§. i auS..
~o!~M, e~r fondée,commenous l'avonsdit plus haut, tant fur
la Nécemté de l'exemple M/M M/M'~ /M~~~o~! MK~p-
rum que furune efpecede iatisfactionqui eft due à ceux qui ont
fouffertdu Crime, ïbit dans leur Perfonne &it dans cellede
leurs Proches, M/o/<!H'KM parentumoec~
C'eA auni.pour auurerl'enet de cette difpofitibn,quel'Ordon.
nance ajoute par le même article que les Condamnésferont
conduitsfous bonne(S'c~a~, aux frais de ceux qui en feront
tenus e'eA-à-direde la Partie civile, ou à fon défaut, des Re-
ceveursdu Domaineou des Seigneurs.
CEPEND ANT,comme i 1 pourroityavoirdu-périt'dàns'le tranP
port du Condamné-,quiIferoit une Perfonnede marque& pui~
fante Û!rles.Lieux ou. qui auroit été favorifé par lës~premiers
Juges., de manierequ'il feroit plus ~ur& plus avantageuxpour
L'exemple que le Jugementlut exécuté dans la Ville même ou
les Courstiennent leurs iëances, que fur les Lieux où lé Crime au'
Jtoit été commis l'Ordonnance a cru devoir laiHeren même tems
à ces Cours la liberté de déroger à h' difpo~tion de cet articte,.
par cette exception qu'elle y ajoute- ,.j~<fM~/Mc/ Q~~
~W nos CpM/'J/~< CO~<t~J~(!K'CK~M.
AU DROIT CRIMINEL. ~r. Chap. 38~
Une QUATRIEME formalité, qui eft marquée par l'art. xxiv.
Tit. XXV. de l'Ordonnance connue dans l'Adminntration
du veut
desrecoursfpirituelsau Condamnéà mort l'Ordonnance
cet effet, le Sacrement d e Confënion lui ibit offert & qu'il
ou'à
a&~é d'un Ecclé~a~ique ~ufqu'au lieudu Supplice.
foit
Suivantle Droit canonique on peut lui administrerl'Eucha- MH!) V. CtM.<~Xt~-
C.H. NM.
riflie pourvu que ce ne le
~bit pas jour mêmede l'Exécutiondu
V. C~
Jugement. ~.99.

La CINQUIEME formalitéconcernelesDéclarationsquepour-
toit fairele Condamnéà mort au fujet defes Complices, & les
lui'arfiver jusqu'au lieu du Supplice;&:
Accidensqui pourroient
eUeconnue en ce que le Juge (ou le Rapporteur s'il s'agitde
l'Exécutiond'un Arrêt de la Cour) doit fe tranfporterà cet effet:
dans un lieu voifin de celui du Supplice & drener&n Pro-
cèsverbal, tant des Déclarations de 1 Accufë, qu'il lui feraugner,
des Accidens qui lui feront ujrvenus, commela mc/M
que
avantl'Exécution ce autres &mblables..

INDÉPENDAMMENT de ces rbrmalitê ~< qui concer-


nentprincipalementl'Exécutiondes Jugemens dè Condamnation
à mort, il y en a encore de particulièresqui concernentl'Exé-~
eutiondes Jugemensportant Condamnation-àAmendehonora."
MeouauBanniuement.
iP. A l'égard'du Jugementqui condamneà 1 AMENDE HO-
NORABLE, FOrdonnance veut que u après la prononciation V.<M.Wi.t~.
celui-ci rerufë-d'obéir,le-Juge
quienaété&it~au-Condamné,
luifaûetrois Injonctionsdi~érentes, aprè~lesquellesil pourrale
condamnerà uneplus grandePeine.
i". Par rapport au Jugement, qui condamnent ~aaBANNISSE-
MENT outre la prononciation qui doit en être faite au Con-
damnépar le Grever, ce dernier eAtenudelui-'taireencorelëc~-
turede la Déclarationdu 30 Mai 1681 c'eAla difpoHtion.d'Utt
Atrêtde Réglementde la Cour du'M Mai ï 68~.
390 IN S T 1 T U T E S

r/ r~ J? co ~v\D.
j~ P<?~ en ~~7~ <~ C~ peut

'EST ici le point le plus important & en même tems le


<~ plus délicat de tout.le Procès criminel.
Les Peines étant établies, comme nous l'avons dit, à deuxfins
Co~a~ & l'empêcher. de re.
principales l'une, pourjpM~&
le Crime; l'autre, pour l'exemple afin de contenir
tomber dan$
la des Ch~imsns ceux qui pourroient y tomber corn.
par teneur
melui le Juge ne doit jamais perdre de vue l'un & l'autre de
ces objets dans les-Jugemens qu'il prononce en cette Matiere.
LAPE;NE peutdônc~êifC dénnie en.géhéral: la Vengeance ou
SatisfaSion publique &:.p&~iculiere que la Loi &it tirer par fe~
Minières, de l'Auteur du Crime.
Suivant cette d~nitioa;, il y a cinq choies à eonhderer par
la Peine i". le CRIME qui y donne lieu 2.°. la Loi
rapport à
3". le JUGEqui la prononce 4°. l'AccuSE quii
qui l'ordonne demande
iaujbit, enfin le PUBLIC ou-le PARTicuLin~ qui
(adsiacHon.

Nous ditbns, en premierlieu, qu'il faut un Crime pour qu'il


ait la d'où il fuit la Peine ne peut être l'effet
y lieu à Peine; que
de la pure Convention des Parties, encore moins être appliquée
à une Perfonne pour une autre.
Ain~inous réprouvons" comme contraife aux bonnes mœurs
que contracteroit un Fidejtuleur, qui répondroit
rengagement la raifon,
corps pour. corps d'e la Pe~nne.d'un Ctiminel par
n'eu: le Maître de fes membres & c'eA dé-là oueit
que perfonne
venue cette Maxime de notre Droit François Que tous Délits
V. ~<- a de Garant.
Crimeil n point
Ct)K~f.6.M<.t. font perfonnels qu'en
Mj.f. 8. Par lala même raifon, nous
mêmeraifbn, nousC~'me
ayons .rejette<!cette Maxime barbare
cetteC<t!f.
Z.M/<P<e- tirée des anciennes Loix Romaines, qui autorifoit la converfion
MM.
civiles en des Peines le dé-
des Dettes purement corporelles par
faut de payement du Débiteur.
C'e& encore fur ce fondement, que s'eA établie parmi nous
AU DROIT CRIMINEL. 7~T.777. 7~.77 39ï'
l'on ne pourfuivre un .Héritier pour la
cette Maxime, que peut
du Crime que le Défunt a commis.
peine
Ennn c'eA par une fuite du même principe, que nous avons.
aboli la Peine du TALLipN..

Nous avons dit g~co~&M, que la Peine eA ordpnnée-par


la Loi, & c'eft ce qui la diftingue de celle. qui éSt appelléeen,
Droit, dépend entièrement de l'arbitrage du Juge
qui
Peine Soitrégulière, il faut qu'elle A!)r.$.M/t~
par conséquent pour qu'une dc ye~
la & il ne
foit du nombre de celles qui, Sont établies par Loi.
d'y en SubSUtuer 'd'autres à Son gré. Z. ~M<~<MMt/M).
dépend pas du Juge
~~<.P<MM.

Nous avons dit rroifiemelieu, qu'elle devolt être prononcée


à cette autre Maxime
par le Juge; & c'eft ce qui à donné lieu
de notre Droit François que toutes~MM ~M~Z)ec/a/-<M.
l'on dire d'M/M~ la Peine dépend de l'au- '< t
Ainfi, peut queSi
torité de la Loi, de 1'<:K~.elle dépend auJS dé ceit~ du Juge,.
en fait & qu'elle a chargé delà raire exécu-
qui l'application
ter l'on peut même ajouter qu'elle dépend principalement du
en ce la Loi eft obligée de s'en rapporter à lui pour
Juge, que
la Question de Fait, dans les Cas mêmesqu'elle a prévus, plus arbitrio~M<~MW
forte raifon dans ceux qu'elle n'a pu prévoir à caufede fa va? M.f)Z.t.§. <M<.S<'<M-

riété innniedes circonstances c'eStà ce fujet que.Ia SameuSë Loi «~~C. T~


lui recommanded'appliquer les Peines Suivant v.
P~cM/M dé
e ~fP<B/i~
des Cas, fans aSMer ni trop de douceur ni trop
l'exigence aut
Sévérité ~~c~n e/?/M~'c<MM ne quid <!K~duritis /-e/n~.
MM/a depofcit, n~CMMaK~~M~<!K< cle-
CO~M<2~~CK<
'~MM gloria ~/)~~ /H~MOprôut yM~Kg
~0/?M&M~C~MM~?,~ ..i.f-.tr
Suivant les Maximes du Droit Canonique il doit Saireles fonc*
tionsd'un Pere, & ne point oublier en faifant la guerre aux Cri..
les ibibleSïes eft fujette l'humanité en un mot,.
mes, auxquelles
être plus occupé à détruire & prévenir le mal par la punition du<
fatisfaire en le puniffant le reSîentimentparti-
Coupable qu'à
culier, que peut lui inSpirerl'atro'ci'téde fon Crime.
C'eft conformément à ces ragesprincipes, que doit s'entendre-
la Maxime, que/M Peinesfont arbitrairesen ce Royaume.;c'eft-à-
a le de les ou. diminuer Sui-
dire, que le Juge pouvoir augmenter
vant les circonstances..
Mais quelles font les Circonstancesqui doivent pnncipalemen&-
IN STITUTES
déterminer le Juge à augmenter ou à diminuerles Peines? C'eA
ce que nous croyons devoir examiner ici, d'après les Regles gé.
oerales qui nous font indiquées par les Loix & par les Auteurs.

~CP/?a/!C<Mquipeuveritfervir à faire augmenterla Peine.


Ces CirconstancesSontlesmêmes,que cellesqui ferventà aug.
tnenter la noirceurdu Crime, &:elles fontfondéesfur lesmêmes
Caufes.
Ces CAUSES,que nousavons remarquéesdans la premiere
Partie de cet Ouvrage~. Sentirent,ï°. des MOTIFS qui ontfait agir
~t,. ~s. §. «?<. l'AccuSe comme le Dol, la TràhiSbn l'Avarice, la Haine, le
de /'iC/M~.Zt 17. des Loix.
Co~. <0~.M<. Mépris
i". Dela Qualité de l'AccusÉ commes'ileft d'ailleursMal.
famé, ou a été reprisde JuStice fi c'eSt unVagabond fi c'eSt
UnePerfonneNoble ou un Militaire, qui a commisune A~ion
I., QtM~ baffe;fi c'e& un .Homme p ublic, qui a abuféde fesrbnaions.
o' e nvers le Crime eft commis; com<
Po'M.
3°. De îa PERSONNE qui
me fi c'e~ un Souverain une Perfonneilluftre, un Magnat,
Z.i8.§.8.~
<j!e~/t<~ un Père, un Maître ou Supérieur, une Perfonnefoible&:hors
d'état de fe défendre.
Du LiEf où le Crimea été commis; comme b ceit dans
4°.
dansle Palais du Prince, l'Auditoirede la YuAice la
l'Ë2!i& lieu de
lé grand Chemin, le Cabaret, Débauche,
Z, P~. <<< Place publique,
M MC' ou en fa propre Maifb.n.
la M~iERE dont le Crime a été commis comme fi
<°. De
e'eA en attaquant & avec avantage;fi c'eAavec armes, & fices
armes font détendues; fi c'eA avec em-action ou ignominie ican.
daleu&. j )<
6~.Du TEMS comme fi c'étoit pendant la nuit, pendantla
célébration du Servicedivin pendant la tenue de l'Audience.
De l'HABiTUDE comme c'eft une récidive de la partde
7°. nombre
i'Accuté, ou fi le même Crime efi commis par un grand
de Perfonnes.A quoi l'on peut ajouter les autres Circonstances
de la & de l'Evenement, que nousavons remar-
tirées Quantité
dans le Chapitre UL de la premierePartie.
quées
w diminuerla Peine.
Z. ~~M~ ~Ï:0~/?<CM yMt~KVMf~
~t.J~ <&P<tnM. de
V.< ï". La longueJ~ d'une Accufation, ou de la Détention
tit, ~P~BM~
~<
j['Accu~dans la Pri&n.
DROIT CRIMINEL 7~ r. ~/77. 2~. 77. 3~
AU
~Uït-cout. loî~que mo~fen. eAnaturel. ça tandé' v.~<r.&~
La Co/e
douleur, tel que celui quï-go~oM un-Mari à tuer ,ii68.
furune ju~c V. /H/. C~<
femme qu'il furprendroit en Adultère..
fa }M.60t7).8.
V. Jul. C/. ibid.
~o. La jFa~K/'ouDémencefurvenueaprès le Délit commis. /t.7.
telle VI/<m~n~ 17~
La Crainte,pourvu qu'elle foit raifonnable & que JM~o~, </<~~i/
les' Canoniaes appe~e~t ~M~ Mt&yH M c<M/?a~~M /K~M/ 6*
celle que ?Y/ de ~<c«tf
y~/y!. <
K/MM/: );.H.T.
L. 0/s/M ~M«m,
&
ea extrême, qu'elle n'e& point ha- <
§. p<r yMMm) de
<< L'T~, lorsqu'elle
Pft~M. A~.M<:A.
ni
bituelle préméditée. f~;i6.
V. 7' tM.
6". La de l'Amour. MM/:4. Menoch,
<&<r.c<K.
n'a pas.encore ac- Z.~M~t~m) .;7'
7". L'ce qui s'entend lorsqu'on de minor. /«/. C~.
la pleine Puberté. }M-60. a.1.
quis L. 108. </<reg.
8~ L'Extréme coquine ~
doit. entendre que~pou~des;Mr. G/o/< cette
enfait de Loi. Jules C/<M'<
t
Délitslegerse, & non erimesatroeesq~ iuppoient
qu. 60. n. s.
dansles vieilles gens une habitudeinvétérée.
V. la m~me~Ot
«-<M~.
o". L'c~' v. Tiraq.loc. cit.

to~. L'T~ou rinexpeitencedansib~Médef. 'L. ult. Cod. de


n°. La~K~: Teflib.
V. Tiraq. ibid.
ï~.Le~ M«~9.
~.K/f.~ <~M-
ït". La Commifération. tepMMr.
V. M~< Loi
ï~. L'~c?M/! tirée de la Confanguinité. <:t.<~M~.
J!$.~<,C.
de l'Accuse.
,j <°.La C<?/~c/! volontaire Z. /M/. ~M/.
~.).§.Co~-
de l'Accufépeut faire modérer
16~ La Dignité ou la /)< de ~«M'
de Crimesordinaires, & non point en V./M/MC/
ia Peine, lorfqu'ils'agit ~<. 60. n i4- ~y'
faitde Crimesatroces qui par leurs motifsodieux dégradent fel, regl. 19'
celuiqui les commet, & ne le rend, s'il e~-Noble, que plus ~<.t94.
~M~~F~~
condamnable. L. Si /<ffn'o'')C.
ex ~M~.Mt~ in-
Les Servicesf endusà la Patrie. ~tm. <~og. C~.
17°. ai<.6o.7.
utile à
18°. Les Talenséminensqui peuvent rendre l'Accufé L.
Panis.
la Société. C/6o.n.i6.
INSTITUTES
L'M<* Pauvreté, ce qui s'entend feulementen fait de
ï~.
à la vie.
Vol de chofesnéceHaire&
Z..M<wsm
~o". L'0~M aux Ordres du Maître ou Supérieur.
<~M. A his
/!0<.M/dm.
~M<e
v.y~c~ 2i". La bonneRéputationde l'Accuféavant le Crime.
~M.;S.1;.
Si quis, §, i. M". Le défaut<&Co/û~/Ha<~ du Crime., cc~/MRM~~
j~M.
puniuntur~MSM non~6/~C?<
2~°. La Réciprocité d'injures; c'e~-a-dire, lorsquele Crimea
été commispour repouuer une injure reçue Paria Z?~& mu.
K~ co/7H?~<M/!ë M/M/ maiscette compensationn'a lieuqu'en
fait de Délits légers& qui fontdu même genre noHpoint locf-
de Crimesatroces; quoique la vérité ces derniers,
qu'il s'agit
lorsqu'ilsIbntcommispour la jP~ tout .moinspuninables~
que lorsqu'ilsfontcommisen attaquant.
2~. Ennn, r~/MM~ ~gK~~cdu Cnme a quelquefoisfervi
en faire modérer la Peine comme par exemple un Ça.
pour
qui auroit remporté une Victoire complette fur l'Ennemi
pitaine il
auroit attaqué, malgré la défenfe de fon Général faut
qu'il
convenircependant,que la rigueurdes règles denotreDifcipline
Militaire s'oppo&abK)lumentà une paretllemodération~
?
Nous avons dit en dernierlieu, que laPeineavoit pour.objet
<!efatisfaireà la Réparationdu.tort fait par le Crime tant auPu-
blic qu'au Particulier & c~e~fousce dernierRaDport, que nous
l'allons confidérerdans les Chapitresfuivans, d'après les Di~i-
Ëons diSërentesqu'ellea reçue dans le Droit Romain& dansle
nôtre.
Nous:avons dit, en traitant de la Juridiction Ecclé~a~M,:
tout ce que le Droit Canoniqueavoit de particulierà cet égards

CHAPITRE PREMIER.
D~ Peines, fuivant le Droit. ROM~M~
TES. Romatins divifoient d'abord les Peines en Perfonnelles.
JL & Réelles;ils appelloientP~/M~-f, celles qui6-appoiem
j~r la Pe~nM &:A~~ celles qui &appoient iuf les Biens.
DU DROIT CRIMINEL.~Ar. ~777.
étoient
PERSONNELLES mbdivifees, fuivant eux, en C~
Les
p~M~&nonC~M/M. tendoient à la Mort, Z.i8.<<-
Les CAPITALESétoienttoutes cellesqui n
/)M.
à la de la Liberté & des ~iis de Cité.
ou perte celles du Z.tt.S.~MMJ
Les Peines tendoientâ la Mon, étoient
capitales qui .fJ~P<MM.
lesFOURCHES
GLAIVE,l'EXPOSITIONaux Bêtes, le FEU-viF,
le CRUCI F I E M E NT. Ce dernier Supplice, qui étoit deiti-
&
les Enclaves & pour les Etrangers, s'exé-
né principalement pour
de manieres mais la Forme dans laquellefut faite
cutoit plufieurs
CROIX DU SAUVEUR DU MoNDE, a celle d'être en ufage
la
les Défenfes qui en furent faites par l'Empereur
depuis expreffes
enforte dès-lors, bien loin d'avoir été regar-
CONSTANTIN que
dée comme un fujet d'ignominie, elle eA devenue 1 objetparti-
du Culte &: de la Vénération des Fideles tellement que
culier
mêmes fe font toujours fait gloire de la porter
les Empereurs
au-deilus de leur Diadême.
Nous ne parlons point ici d'une infinité d'autres Supplices, que
des avoit inventée pour perfécuter les Chré-
la barbarie Tyrans
dont a ceHe avec le Paganifme, qui leur avoit
tiens, & l'ufage
donné naiffance.
caufbient feulement la perte de V.le<«'
Les PEINES CAPITALES,qui de interd. /'f/ 6
la Liberté & des droits de Cité étoient la CONDAMNATION </<yc/?.
& l'INTERDICTION DU FEU & DE L~AU~ cette
AUXMINES
Peine les Romains avoient empruntée des Grecs,
derniere que
étoitcomparée au dernier Supplice,en ce qu'on regardoit-comme
la Privation des Elémens auffi néceffaires à
uneefpece de Mort,
le Feu & l'Eau, & le Condamné ne pouvoit
la Vie, que .que
ce il étoit déja abo.
trouver an)e chez qui que foit paroît qu elle
avoit
lie dès les derniers tems de l'Empire Romain, & qu'on y
celle de la DÉPORTATION qui étoit une
fub~ituéà fa place
dans Mes ~scelle-ci n'avoit
Rélégation perpétuelle quelques
auffi 1'inierdiaion du Feu & de Eau,
point un effet étendu que
de la Liberté ni des autres facultés
en ce qu'elle ne privoit point
du droit des Gens, comme de pouvoir difpofer
qui dépendoient feulement
& fairetoutes fortes de Contrats, mais qu'elle privoit
été intro-
desdroitsde Cité; c'eft-à-dire de tous ceux qui avoient
duits par le Droit civil, comme les Droits attachés à la puiffance ~.t~</<M.
terd. 6' relegat.
ceux concernans les Teftamens, <5'c. deport. L. t. CcA
paternelle la Con- de A<er< /y/K<!
La Déportation avoit aum un effet moins étendu, que
en ce celle-ci donnât ouverture à la
damnation aux Mines, que n.J..1
Dddij
ï N S T 1 T U T E S
30~
SuMUtution,de même que la Mort naturelle au lieu que
Déportation laifioitla SuMitUtionen fu~ens &:la rai&it dé-
pendre duPrédécesde l'Héritierfub~ituëou de l'Héritiergrevé
en forte que fi l'iHéritiergrévé iurvivoit au ifubûitué,la Subfti~
tution devenoit caduque & les Biensjfub~ituésacquis irrévo.
cabiententau fiïc.
Il y avbtt auSdesPeines ea.patalesqui ne pnvoierMpoint !e
CondamnedesDroits de Cité de manierequ'il pouvoit confer-
ver pendant qu'elles duroient, la Puiffancepaternelle, §f Muif
de tous leshonneurs qui lui étoient détërésparles concitoyens,
à moins que cela nefut porté autrementpar le Jugementquiles
prononçoit. De ce nombreétoit le -fimpleExïi. ou ~e~a~o~
qui conîi~oitdansla Défenfed'habiteren certainslieux pendant
un .certain tems ou à perpétuité; ou bien la fimpleiNTERDic-
TiON~qui conuAoitdansla Décernede faire certaines cho&Sy p
comme de continuer les fonctionsde l'Emploi qu'on.exercoit~
Cette derniere étoit pareillementà /<MM ou ~6~~6&, & elle
etoit ordinairementprononcéepar le Prince au lieu que la Ré-
légation ne l'étoit que par les Juges particuliers &:la Déporta-
tion par le Sénat.
Les PEINES NONCAPITALES, dansleDroit Romain,.étoient
cellesqui n'aNectoient quel'honneur, & empdrtoientl'infamieou.
la pertedes Dignités, avecincapacité d'en acquérird'autres, &
dc_pouvoiFeAeren Jugement.Celles-d étoient prononcéespar
ta Loi dans tous les di~erensCas que nousavons eu lieu de re<
marquer, en parlant de ceux qui ne pouvoientaceM/chez les
Romains ellesétoient auffila fuiteordinairede la Rélégationà.
tems Se-desPeines réelles.
Sousle nomde PEINESRÉELLES, les Romains'comprenoient
la Confifcationou autrementla .P/'o/c/M:'o/!des'Biensde l'Accuse
au proht duFifcou de fesCréanciers.Usen di~inguoientde deux
fortes l'une principale,.
qui étoit prononéepar formede Peine,.
& ne pouvoitl'étre que par les premiersMagiArats,tels que le
Sénat, le Préfet du Prétoire, fon Lieutenant & le Préfet de la-
Ville maisnon point parIes'GôuvemeursdesProvinces. Celle-
ci comprenoitt'univerfalitédes Biens.
~r.
~M.«:r.M
L'autre Co~MMû/~ qu'ils appeI!oient'Mc~ pouvoitêtre'
jM/t.. ec~ prononcée par toutes fortes de Juges celle-ci ne comprenoic
qu'une Partie des Biens. 6c elie étoit la fuiteordinairede toutes
condamnationsà Monnaim'eIIeou civile..
AU DROIT CRIMINEL. ~R<r. ~7~. C~' ~97
Dj-oic 'cesfortes de Convocations t ournoient
DA~ rangea Droit nou..
MnuMles~esuM~ .au pro~t duT'1'fc. M ais
. par'le
~u ~~at~d adjuge une moitié des Biens aux Ënfans ~ju
onles.a
à défaut
Condamné.,.enfuitela toj~ité, :& ae&En6ns,,
aux Paronsdu Condamné}u~au trduieme.degr~~e~
adjugés
ce n'efl qu'à défautde ceux-ci qu'ilsétoientdévolus.au-Filc.
derniere qui eft tifécde la fameuÏëAUTHEN-
Cette Diipo&ion,
~o/za Z~~M~/M, ceuoit néanmomsd'avoir Heu et! L. ta. Cod. dé
TioUE de bonis~e/C~<. &
tro~ C~ 1°. en fait de Crime Lèze.MajeAé, pour lequel ~~H.
de l'Accufe étoient dévolus irrévocablement au File
lesBiens étoient
au profit des Créanders ck î'Aecu~, qui préférés,
feulementà fes Enfa~ & autres Parens, maisencoreau
non F~,
desHén.
horsle Cas du Crime de Lèze.Maje~ dontenlaLonhication faveur ne
la Femme condamnée à mort.~
tiersde tels ceux deUze-
.ouvoit avoir lieu qu'en de certains Cas, que
du Parricide, d~el a Violence publique, de 1'Empoiibn.
MaieAé,
jtement,&: de l'Homicide. ,< introdui-
L. Q«~«< )
bon. </<M!M<*
Il y avoit au~ d'autres Peines réelles ou pécuniaires
le Droit comme -du Double, du Triple,.du
tes par civil, ~<
celles-ci étoient une urne.desABionspénales, telles,que
p& dont nous avonsparle dansla
telles concernant les M'
premierePartie de cet Ouvrage.

CHAPIT R E II.
Des Peines fuivant ~0~ M/
la fuivant nos Maximes, ne cent être que
Omme PEINE,
de la Condamnation, & que la Condamnation~
Feifet la
fur l'une ou l'autre de ces trois choies,
peut tomber que
FF~~ les Biens nous ne connoiffonspar conféquentque-
troisfortes de Peines, lesPeines ecyo/~ les Peines.~M7!-
~~& les Peinespécuniaires..
C'eA à ces trois Claffes, en effet., que l'on peut rapporter ces;
touteslèsPeinesqui font en ufageparmi nous mais quoique
différens, & qujeUes puisent &b~
Peinesayent~esOb~s
les unes des autres, elles ~réuma'entneanmoM~
féparément l'effet du Crimequi
plus fou vent dans leur application, foit par
les produit, foit par celui duJu~emeni qui les prononce en~
w INSTITUTES
~8
forte qu'il y en &, qui font tout*à-îa-fois corporelles, infamantes;
d'autres, qui, quoique corporelles, ne font point
pécuniaires
infamantes d'autres qui font en même tems infamantes & pécu.
hiaires d'autres enfin, qui font pécuniaires fans être infamantes.
Ce font ces Cas particuliers que nous aurons foin de difringuer
dans FEnumération que nous allons faire desdifférentes PeinesJo
fous les trois Paragraphes fuivans.
$. I.
Des .PeM&y
corporelles.
Nous appellons de ce nom, toutes celles quitendent à détruire
le Corps, ou à l'.affliger de quelque manière, foit par la muti.
lation de fes .membres, foit par l'état violent où elles le rédui.
font on les appelle aufuuar cette raifon Peinesa~'f?~, quoi.
cette dernière Qualification foit employée plus ordinaire.
que
ment a déftgner celles qui tendent feulement à priver l'Homme
..defa liberté.
Ces PpiNES fuivant l'ordre dans lequel elles font marquées
xiv. du Tit. XXV. de l'Ordonnance .font, ï°. la Mort
parTart.
?MfM/-<:&, 2.°. la Q~'oTï avecréfervedePreuves enleurentier,3°.les
4°. le~MM~M~K~~ la ~~M
<M/
~M, 6°. les <7<&y à tems 7°. le Fouet, 8°.
réferve
l'?!M<~ ~?MO/-< 9°. le F<Ï/M~ à tems.
l'Ordonnance ne faflemention que de celles-ci, il y
Quoique
en a pluheurs autres qui font réputées également Peines corpo-
felles dans notre ufage, & qui par cette raifon ne peuventêtre
exécutées qu'après qu'elles ont été confirmées par Arrêt fur l'Ap-
au Parlement. De ce nombre font celles d'<' Marquéde la
pel d'être y~
y~ d'être Pendu fousles
d'avoirle o~ coupée, le
fur la Claie, Poing cozipé,la Langue percée
Carcanou Pilori, la Réclufiondans une Maifonde Foree, la Prifon
perpétuelle, &~?MetyoM~ la CM/?o~.
Nous allons donner une Notion générale de toutes ces dîne-
rentes Peines, fuivant l'ordre que nous venons de marquer, en
obf~rvant en même tems les Cas particuliers où elles ont lieu,>
& les Effets qui en peuvent réfulter~relativement à l'Honneur &
aux Biens du Condamné.
Il y a plufieursautres Peines corporelles dont nous ne parlons
foit ont ceffé d'être en ufage telles que
point ici; parce qu'elles
AU DROIT CRIMINEL,T~r. ~7: C~y. 3~
telles d'être /<~dans laMer ou dansM/M~, d'avoirlesy~H~ elles
crevés le les oreilles, ou les piedsc oupés foit parce qu
fe point danslesTribunaux ordinaires, tellesque
ne prononcent la
cellesdepa~/Mr les Armes ou par les Baguettes,rF/?/<
la &
Boucle, autres qui font particulieres aux Militaires ou
Cale,
Marins, dont nous avons eu lieu de parler, en traitant de
aux
cesfortesde Juridictions nousobferverons&ulement,à l'égard
de la Peine du ou des Oreillescoupées, que la premiere a
encorelieu, comme nous l'avons vû, contre les Faux-foldats ou
& la feconde contre les Efclavesd'Amérique,fui-
.P~M,
vantla Difpofitionde l'Edicde 168
i". CONDAMNATION Mo~ Ha~ c*efila première & PEÏNBSCOR-
l'Ordonnance PORELLES qui
la plus grande de toutes les Peines y ajoute le i&ntmentionnées
mwtM~M~& pour la distinguer de la Mort civile, dont nous-dans l'ordon-
mnce.
parleronsci.aprés. A fous
tantôt r rle
Cette Peine e(t connue dans le Droit Romain,
fbus~ celui de ~Me oc Z.H/t. H.
nom de ~M c~M~y tantôt e~M~~ P«/Uf,
auS fous le nom d~ ~M. Elle a etéintro-"
quelquefois afin qml ne faHëplus
duite, tant pour exterminer le Méchant,-
demal que pour détourner les autres de mal faire ,.par la terreuc
de fon châtiment.
Il y a deux eho&s.àremarquer par rapport à cette peine x
le
FMg, qu'il ne fuSt pas qu'elle k)it prononcéedans Jugement
maisil raut encore qu'il y foit ~ûté~K~
enforte h la Prononciation du Jugement, qui.
~M~ que après
contient cette Condamnation, l'Accuse venoit à s'échapper de
la Prifon ou du lieu du.Supplice, & qu'il fut repris oumême A
avoir ~bi l'Exécution de ce Jugement, il arnvoit quiL
après
donnâtencore'des ngnes deVie, on ne laiueroit pas de Im faire-,
&um-irle même Supplke, fans autre&.6)rmahtes.L<!M~aue-
cettePeine emporte la Confifcationdes Biens, fuivant cette Ma-
ximede notre Droit François, qui co~Me Cc~~co~M
ne s'entend. néanmoins que pour. les Pays ou. I&.
~M~ ce qui
Connfcation:a lie~
Il y a cinq fortes de Condamnations à-mortnatureHe, qut
font udtées parmi nous. La. e~. celle d'être ECARTELE,.
eil celle du FEU viF, la ~~M eft celle de KoUE~
la~~e la de
ceUe
la ~ë celle de la P 0 TEN c E, & la eMgM<~ ia.
Tt.&TETRANCHÉE.~
INS-TPT~TE'~
d'etre-EcAR/TELé ou H/-<~ ~M<M/-cC~MK~sîex~cu~
La'Peine
en attachant des Chevaux chaque'Bta~& Jambe du-Pâtient,
an les cha~ant de divans;, die s'exécute-a~
quatre'côtés Ce Supplice. d'un
~OR. lib. r. ~r Mer, par le Trait de~Meurs Gaffes.
t. ~.EA~C.epifl. rbïtaniien, par dinepensPaHsges d~
1~. VIRGILE, ufgse
commeit.paro~
Hn'â~ieu ordmaiMmeatque
~f';</f,<8. p&~sSr-desHntoriensRoîaa~M.
o~D. y~. <fans.lis Crimes de Z~ ou..At~ntats
contre la Peribtmefacréë~H'Souveram,quoiqu-ii yatt-d~E~
notre Hi~oire, q~ e~auût empl&yë pour punir les
nies dans Princes du ~an~, ent~utfes
~ttejKats' faits a Péroné des
ceux de & de dont
Frère ~p~er 111.avcit
d'Henri & : le attenta.
dernierà
la.Per~ne du.Duc d'Anpu,
celle' dû-DM de-Gui~.
du Paiement de Pans,- qui ontcte.ren.
II paroïtparles Arrêts
dus en paTeïl-Cas,6: notammentceux.rendus contre~~
& en dernier lieu contre le nomme-
S ~c< elt'ordinairementaccompagnede
çois que ce~ppHœ
pMeurs a~tresteine~ q~en ~gmentent~ R~e~P~~
Mon~
& e&t y enavoif de trop Hgou~u~po~pun~dM
exécrables & dangereux~ Ces
aux Pe~ ~nt~Amende &:
~noraMe, le-Tenaillement Mamelles, B~Cui&s
Gras.de Jambes où ron jette du Plomb fondu d~l'Huileboud.
de~a Poix-Renhe-br~nte, de la Cire &du Sou&e~ndus
ehïemble; les Membres,après l'Exécution, mis~u_Feu, poury
les Cendres jettées au vent leRa&ment~
con&mes.
MSfbnoû.demeuro~lëCondamné;IàSuppre~on~~bnNom,
~ecDéfenfesifesParensdeleporter;Banni~entde~Pe~
du avecDe~es dy
à
&Mere perpétuité hors Royaume,
de la Potence, fans autre forme enfin,
Mer,à peine deP~ces,
S Con&~io~de. B~s au ~ondes la.Conn~.
même dans les Pays.où
Seigneurs&'dMCré~eiers.,
cation n'a pas lieu. fur des
~~Perne'~ F~u viF~~xécute point parmi; nous,
Cuivre comme-cMez'Iës R omains~ mais en attachant.
Tables de à un Poteau
~Condamné, revêtu d'une Chemi& de Soufre
fur une Place o~ après que ton Corps cacon
drene publique elle efl or
tes vent:
&mé par.lesnammes, onl'Amende jette cendres~au
honorable. Cette Peine a heu
SnSrement précédéede
l~rimefde Magie, ~c~.
pour mie,
AU DROIT CRIMINEL. 7~ y. ~777. C~7/. 40'
mie, F~M~ 7/!e~&au premier degré, Incendie, ~o!/o/
ment.
Peine de la RouE nous eft venue d'Allemagne elle s'exé-
cute fur un Echaffaut dreffé en Place publique, où après avoir
attaché le Condamné à deux morceaux de bois taillés en Sautoir
ou en forme de Croix de S. André, l'Exécuteur de la Haute Jus-
tice lui décharge plufieurs coups de Barre de fer fur les Bras,
Cuiffes& Jambes; après quoi il le met fur une Roue, la face
tournée vers le Ciel, pour y expirer. Mais afin d'empêcher que
la rigueurextrême de ce Supplice, ainfi que de celui duFeu vif,

n'expofe le Salut du Condamné par le defefpoir elle pourroit
le jetter, les Juges des Cours fupérieures ont attention le plus
fouventd'ordonner par un Retentum, qu'ils mettent au bas de
l'Arrêt, que le Condamné fera étranglé dans le tems de l'Exé"
cution.
Au re~e, cette Peine n'a lieu que pour des Crimes extrême-
ment atroces, tels que l'a~, le Meurtred'un Maître par fon
~f., !e ~c/~ C'c~M'/z, le Parricide,le ~o/, les Femmes
ne font point condamnées à cette Peine, par des raifons de dé-
cence & d'honnêteté publique.
La Peine de la PoTENCEou de la Corde s'exécute d'une ma-
nieretrop connue pour qu'il foit nécenaire de la rappeller ici
nousobserveronsfeulement qu'elle ne s'applique qu'à de fimples
& eft ordinairement employée dans les Cas du
Roturiers qu'elle
du Recélement d e de la ~~0/2 de
fimple C/-o~
Part, de la fuppoftionde Perfonnes de la jM Moy:~6, du
du de la F~M/'ot/M~ du Faux, du
Rapt ~6
du Zï~T!, ou réitéré, du Do-
PM~ /0~CM/M~
du Recélement de Vol, du Plagiat de F~~ ~c~
~~g
~~<-D<?~~ ~iT!~ ~MK 6' ~'MO/M/Z ~OK/a~
La Peine de la TESTETRANCHÉE a pris fon origine chez les
& elle a été établie pour les Perfonnes No-
Grecs, ipéciatement
bles, afinde leur fauver l'infamie attachée à celle de la Potence;
ain(ion peut dire en général qu'elle a Iie6 à l'égard de ceux-ci
dans les mêmes Cas qui font condamner à la Potence les Rotu-
& c'eA dé-là venue cette regle de notre Droit fran-
riers'; qu'est lit ~M<Jj
çois, rapportée dans Loyfel qu'en Critnequi méritela Mort, le 7:t~S.
6'c~. Ce qui ne doit néanmoins
~7t:M/g/-a,DM~,
s'entendre que lorsqu'ils'agit d'un Crime qui n'eit pas deshono-
tant par lui-même~quoique d'ailleurs inexcufable car s'il eft de
E e e
-~Q~ INSTITUTES
fa nature infamant à cau~ëde fa noirceur & de la baffeffe
qu'ir
renferme, le Noble ne devroit point être diftingué du Roturier
fuivant cette autre rezle qu'on voit à la fuite de la précédente
~z~ M~OM CM ~Vo~j~OMCO/zysMC~ d'un vdain C~ ) /CM D~~
ep/TM~ ~:7aM~

2~. QUESTIONavecn~w Preuves 6?!fMr, c'effla fe.


eonde efpece de Peine corporelle Suivant l'Ordonnance nous
avons dit que cette Quedion ne s'ordonnoit que lorfqu'ily avoit
despreuves con&lérablescontre l'Accuïë~qu'ilne manquoitplus
que fa Confemon pour le faire condamner au dernier Supplice
&l que ces Preuves étoietit d'ailleurs-fuSiïantes pour le faire con-
damner à toute autre Peine cette Que&ion eA ou ordinaireou
&M/'(!C/~<H/
La premiere eA moins rude que la derniere qui fe fait parle
Mdoubtement de celle-ci c'e~t-à-direque fi la Q'ueftion eAdon-
Néeà l'Eau ou.aux Brodequins, comme elle fe pratique dans le
ReHort de ce Parlement, l'on.double le nombre des Pots d'eau
eu celui des Coins..
La Queflion ordinaire, s'emploie communément à l'égard des
Perfonnes foibles tels que les jeunes Gens, les Vieillardsou In-
firmes mais.le plus couvent on ordonne l'une & l'autre en m~-
me tems.
Commeces Quêtions ~ë donnent différemment.dans lesdif-
~rens Parlemens L'on croit devoir rappeller. ici. celles qui font
les plus.usitées.
Au Parlement de PARIS la j~ueftion fe donne, comme nous
venons de le dire, de deux manieres à l'Eau & aux Brodequins;
celle à.l'Eau fe donneaind on faitboire de l'eau-auPatient avec
une Corne, mife par le bout dans la Bouche, après qu'il a été
attaché fur le Dos par les Bras.&les Jambes à des Bancs ou Trai-
Maux, enforte'que fon Corps ne ~eSupporteque par les Cordes
qui le tiennent attaché en cet état la QueAion ordinaire e~ de
quatre Pots d'eau & ~extraordinaire de huit à neuf.
Celle des Brodequinsfe donne en ferrantles Jambes du Patient
~ar des Ais.ou.Planches attachées avec des Cordes ..entre les-
quelles OH..metdes Coins on en. metfix. pourla Queftion ordi-
naire & neuf pour la Question extraordinaire ce on frappe a
coups de Marteau ou Maillet fur les Coins celle-ci fe pratiqua
grincipalementau Gjand-Conieil.,
AU DROIT CRIMINEL. T~r. ~77. C~ 403
Au Parlement de RouEN on la donne en ferrant le Pouce ou
ou une Jambe du Patient avec des Machines de
autresDoigts,
Fer appelées ~a~, quelquefois on ferre les deux Pouces pour
l'extraordinaire. r. e
Au Parlement de BRETAGNE on approche le Patient ams 6C
fur une Chaife devant un Feu les Pieds nuds levés con-
attaché
tre, & on l'approche par degrés.
Au Parlement de BESANÇONla Question fe donnede deux
panières déférentes l'o/~f!~ eft une efpece d'Eftrapade le
Patient ayant les Bras liés avec des Cordes derriere le Dos, e~
élevé en l'air par une autre Corde attachée aux Brasliés, & for-
d'une Poulie mife au-denus d'une grande Machine de Bois;
tant
cette Corde eft tirée par un Tour: pour la Quedion ~Mo/
on attache auxOrteils de chaque Pied du Patient un gros
naire,
de Fer ou de Pierre qui, lorfqu'on l'élevé demeure iui-
Poids
à fes & mieux luifaire Sentir de la Douleur, on
pendu Pieds pour
dinérentes fecouffes d'un Bâton, dont on frappe fur la.
lui donne
Corde. j < j
PBUT ces Exemples, de la rigueur de ce
ON juger, par tous
de les Loix, comme l'Ordonnance met-
genre Supplice, que
tent immédiatement après celui de la Mort & qui la caufent
mêmequelquefois, lorsqu'il dure un certain tems, & que le Corps
ne trouve d'ailleurs bien difpofé il y en a un
du Patient pas
dans les Caufes célèbres, dans la
exemplemémorable rapporté faire
Perfonnede le Brun. C'eA par cette raifon qu'on ne peut
fubirce Supplice à des Perfonnes qui ont des Defcentes, & que
ne doit fuivant les Auteurs, que d'une heure ou F.Z<<MM~
fa durée être
uneheure & quart au plus. Nous avons obfervé d'ailleursque la MM. m<f/tco-
<~M</?.
!.</<.6.
ne être donnée huit ou dix heures le
après ~.4.
QueAion pouvoit que
repas.
Au re~e, il y a cela de remarquable par rapport à cette Peine,
été introduite, moins pour punir le Coupable, que-pour
qu'ayant elle-même
des Preuves contre lui, elle n'emporte par
acquérir
aucuneNote d'infamie encore moins~a Confifcation des Biens
de celuiqui l'a foufferte; de maniere que s'il venoit'à mourir avant Pro~wM
le Jugement dénnitif, il feroit cenfé mort M~ fans qu'il ~<'t)y)/<ar/'0~
fut befoinde faire réhabiliter fa Mémoire; mais auffifesHéritiers ~Mn.~etô~o.
n'auroient de leur côté, aucuns dommages-intérêts à prétendre
contre fes Accusateurs quand même ils parviendroient juitiher
fon innocence; ainfi jugé dans l'affaire de 1'
Hf f )t
Eeetj
~04 IN S T T UT ES

3°. GALERESperpétuelles cette Peine qui efl la troiuemedan:


l'ordre des Peines corporelles fuivant l'Ordonnance e~ ccm-
par nos Auteurs à celle de la Condamnation Aux M[-
parée,
NESdu Droit Romain, c~ produit comme elle la Mort'civile &
la Confifcation des Biens; elle ne peut être régulièrement pro.
noncée que par un Juge royal, parce qu'il n'y a que le Roi qui
MW.r. &'f.1. ait desGaleres en ce Royaume. Henrys rapporte un Arrêt du Par.
<A.)t. lement de Paris en forme de Réglement qui fait défenfe aux
Juges des Seigneurs de prononcer cette efpece de Condamna.
tion l'on trouve cependant dansle Dictionnaire des Arrêts plu-
fieurs Décidons contraires, qui font autoriséespar Fufage.
Cette Peine ne peut être prononcée contre les Femmesà caufe
de la foibleffedu fexe mais l'on y a fubfUtué celle d'être renfer-
mées dans l'Hôpital Général, comme il paroît par la Déclaration
du 10 Avril 1688 ou bien celle du Banniflementperpétuel l'on
a'y condamne point non plus les ~(~ les Ma~Mincura-
bles, les jF/?/ d'un Bras ou d'une Jambe, ou CM~a/~ Se
généralement tous Ceux qui ne font pas en état de ramer.
Par une Déclaration du 4 Septembre 1677, il emporté queles
Condamnés aux Galeres qui après leur Jugement mutileront
leurs membres, feront punis de Mort.
Cette Peine eft toûjours jointe à celle de la FléoriSureou Mar-
que avec un Fer chaud avec ces trois Lettres GAL. pour, encas.
<Mrécidivedela part du Condamné,enC~Ke qui méritePeine
M être punide Mort; c'eft la difpofition de l'article v. de la Dé<
claration du 4 Mars 1714. Elle a lieu généralement pour tous les
Crimes qui font moinsgraves que Ceux qui donnent lieu à laToF-
ture, quoiqu'on la prononce auffivolontiers dans les Cas où l'Ac-
€ufe n a rien avoué dans la Queflion avec réferve de Preuvese~
leur entier les Crimes pour lefquels elle s'in~ige le plus ordi-
aairement font, 1' la Co/!CK//?<?/ la ~~c'cH des ~c~j, 9
la ~<ïK~~ D~c/&M/ r~g~, le TroubleaM~c6 Divin
&autres Crimes commis par F~&w~ Gensfans aveu; & elle
a lieu auŒ aux termes de la Déclaration du 31 Mai 168i re-
gi~rée le 17 Juin fuivant, contre des Condamnés au Banniffe-
menc, par Jugemens Prevôtaux, qui ne gardent pas leur Ban
cette Déclaration laiue à la vérité, aux Juges la liberté d'arbt-
trer cette Peine à rems ou à perpétuité. Enfin cette P~ine e~ en-
core prononcée par la Déclaration du 4 Mars 172.4 pour les
récidives des Vols amples par Gens déjà flétris.
DROIT CRIMINEL. T~r. ~7/ ~7. rr. 40~
AU .1.. Il-
cette Peine qui fuit immédiate-
~° BANNISSEMENT ~M~<
des Galeres perpétuels ett comparée par nos Au-
mentcelle
à celle de la /~o/M~ du Droit Romain elle produit
teurs la ConnS-
mêmes effets la Mort civile &
auffi les fçavoir
des Biens & elle ne donne point ouverture à la SubStitu-
cation
en elle differe des Galeres perpétuelles.
tion, quoi Tudef-
mot de BANNISSEMENT vient de Ban ancien mot
Le
fignifie une ~oc/a/M~ publique parce qu'ancienne-
que qui l'exil de celui étoit con-
ment on faiSbit Scavoirpubliquement qui
comme il Se à Rome à l'égard de la Déporta-
damné, pratiquoit ~/< M~X.
Cette Peine a lieu fuivantnos Auteurs-,
tion&:des Profcriptions. IH).fC/
le Cas eft de nature à mériter Mort naturelle, mais que
lorfque & formentSëu-
lesPreuves ne font pas exactement concluantes,
de fortes Présomptions telles qu'elles fuffiroientpour faire
aux Galeres fi le Juge n'étoit retenu par
condamner perpétuelles,
considérations tirées de l'âge, de 1 mnrmite, ou
des particulieres Ion prononce
de la condition de l'Accufé. C'eSt la Peine que
contre les Femmes, au lieu de celle des Galeres
ordinairement
perpétuelles. <
Il y a plufieurs fortes de BanniSIemensperpetuels les uns (ont
feulementd'une Ville d'autres, du ~<M Bailliage; d'au-
du d'un Parlement; d'autres enfin hors duRoyaume
tres, ce der-
il n'y a que les Cours Supérieuresqui peuvent prononcer
& c'eft auffi le feul la Confifcation desBiens ~om/<r..
nier qui produise <
il ne peut être prononcé contre les Femmes, fuivant les dernières c~t~

Déclarations& Arrêts, mais il doit être converti ou dans laDe~


tendonperpétuelle dans une Maifon de Force, ou dans un BanntS-
Sèmentperpétuel hors du Reffort du Parlement, qui produit abr~
à leur celui hors du Royaume au reSte~
lemême effet, égard, que
cette Peine efl ordinairement accompagnée de celle du ~ouet.
Nous avons dit plus haut, que par un Arrêt de Réglement da~
Mars il étoit enjoint aux Juges du.Reffort
la Cour du i 16~
leâure de la Déclaration du mois de Mai !682 aux
de faire faire
Condamnés au BanniSIement, en même tems qu'on leur pronon-
ceroit leur Jugement.
~Mv~ nous avons parle Sb~
<" QUESTION fans
le Titre der/MM. de cette efpece de Peine que l'Ordonnan.
du Banninement & nous avons re.
ce place à la fuite perpétuel,
la rendoit moins quecelle de
marqué que ce qui rigoureufe
40~ INSTITUTES
~M~e' avecréfervedePreuves c'eft qu'elle opéroit l'entière de-
de l'Accuse qui n'avoit rien avoué dans ce Tourment,
charge
auffi ne s'ordonne-t-elle que lorfque les Preuves du Crime (ont
moins considérablesque celles qui peuvent donner lieu à la pre-
miere.

6~ GALERESà tems cette Peine eA toûjours accompagnée,


comme celle des Galeres perpétuelles, d'une FlétruTureou Mar-
que avec un Fer chaud qui porte ces trois Lettres C L. confor-
mément à l'article v.~e la Déclaration du mois de Mars i~;
mais elle n'emporte point, comme la premiere, la Mort civile
ni la Confifcation des Biens, quoiqu'elle foit également in&-
mante; Scelle fe prononce ordinairement:dans les Crimes qui,
de leur nature ne méritent point la Peine de Mort, mais qui, à
caufedes Conséquencesdangereusesqu'ils peuvent entraîner dans
le Public, demandent néanmoins qu'on donne un exemple de ce
nombre ~bnt, entr'autres l'EnlévementdesBornes la /'o/~mM
ou Bigamie les ~O~/N~Mcontrela Foi publique la Contrebande.
Elle a lieu aum pourl'Infraclion de Ban, lorfque le Juge trouve
à propos d'en modérer la Peine, con&rmément à la Déclaration
du 3 Mars 682., que nous avons citée ci-devant; il y a même
des Cas où cette Peine fë trouve directement prononcée par les
Ordonnances du Royaume l'on peut en donner pour exemple
les Mandians & Vagabonds, qui, dans le Cas d'une Seconderé-
cidive, doivent être condamnés aux Galeres pour cinq ans, fui.
vant l'article iij. de la Déclaration du 18 Juillet 1724.
Au re~€, le Tems ordinaire, pour la durée de cette Peine, efl
de trois, cinq, ou neuf années.
Il fut queAion lors du Procès-verbal de Conférence de ra-
voir fi après le tems fini le Condamné aux Galeres rentreroit
dans tous fes Droits. M. le Chancelier fut d'avis que cela étoit
contre l'honnêteté publique il propofa néanmoins qu'il falloit
faire mention de l'incapacité dans l'article mais le Rédacteur re-
marque que cette Propofition ne fut point jfuivie, comme étant,e
dit-il, une <~o/~de Droit.
ANCIENNEMENT, lorfqu'on avoit une Demande à former
contre un Condamné aux Galeres à tems, on étoit dans l'ufage de
commencer par un Procès-verbal de Perquifition & de lui faire
créer un Curateur mais cet ufage a été abrogé par l'article vuj.
du Titre II. de l'Ordonnance de 1667, qui permet d'agir contre
AU DROIT CRIMINEL. 7~ y. ~777. C~.7/. 407

comme contre les Abfens ordinair.es, en les afEgnant à leur


lui
dernier domicile.

FouET cette Peiner que l'Ordonnance place à la fuite de


celle des Galeres à tems s'inflige publiquement dans les Carre-
de la Ville par l'Exécuteur de la Haute-Juflice, qui, à cha-
fours
cunde ces endroits, frappe de Verges le CondamnéfurfesEpau-
lesmifes à nud elle eft ordinairement fuivie d'une FIétriSurequi
fe faitfur droite avec un Fer chaud où eA marquéela pre-
l'Epaule
miereLettre du Crime pour lequel il eAcondamne, telle que celle
de pour le&Voleurs cette Flétriffure & fait au devantde la
Portedu Palais ou:de l'Auditoire.
Nous avons dit que la Peine du.Fouet étoit ordinairementjoin-
te à celle du BanniHëment perpétuel, &: quelquefois auffi aa
Banninëmentà tems il faut, pour qu'il y ait lieu à cette Peine
les CirconAances du Crime foient moins aggravantes que
que
celles des Galeres à tems; mais il faut, comme dans celles-
pour à demander une Punition publi-
ci, que le Crime foit de nature
& les Crimes où on l'employé plus ordinaire-
que exemplaire
mentfont l' les Z~M diffamatoires le~M~ ~o/oH
les C~ar/'M~ y ~a/MM Laboureurs la Fraude
Za/tM
Voituriers aux Pins & D~ les ~0~ COM-
commife par des
mispar Cabaretiers,ou par ceux qui tuent desPigeons, ou qui COM-.
pMt ou arrachent des ~f.
CETTEPeine eft mifeau nombre des Peines <<?~M par 1f.- z. <
ditdeNovembre i 4 & elle eA aum du nombre des Peinesin- M.I;.
fuivant une de nos Regles du Droit François rappor.
~mM/M
tée dans Zc~'
la dans l'ordre Z.i~.jf~
8°. AMENDE-HONOKABLE c'eft cinquieme 7i'egK/M~.
desPeines corporelles marquées par l'Ordonnance elle fe fait
au Roi & à. la JuAiee par le Condamné nud en chemifë la
du devant la /m/ 7~
Torche à la main &. fous la conduite Bourreau,
ne ~f.2.1~
Porte de l'Egliie principale du. Lieu-, ou de l'Auditoire elle
être ordonnée, âtivant.Imbert, que pour des Crimes commis
peut
contre l'Autorité & Honneur de Dieu du Roi, du Public ou
d'une Partie privée elle fe prononce ordinairement.à la fuirede
des Crimes qualité!, tels;
quelque Condamnationcapitale, pour
que ceux de Z~ ~~c~ ~c~.
~.P~M~MOMM~ e
4o8 INSTITUTES
~C/MK/~M, P éculat, Calomnieévidented'un Crime
Z~<!6/M/7M<
atroce; elle fe prononce auffi quelquefois, comme Peine princi.
&: dans tous ces Cas, elle eft accompagée d'une groile
pale,
Amende pécuniaire. Cette Peine eft infamante, &elle peut être
convertie, comme nous l'avons dit en une Peine plus forte,
le Condamné refufé d'exécuter le Jugement.
lorfque
:Uy a encore une autre espèce d'Amende-honorable, que les
Criminalités appellent, ~yn~-Ao/M~~y~ & qui fe faiten
la Chambre du Confeil par le Condamné, étant nue tête & à
celle-ci n'eft poit réputée infamante parce qu'elle ne
enoux
fait point publiquement, &qu'elle eft faite à la Partie, & non
au Roi & à la Juftice cependantil y a dans BRUNEAUun Arrêt
l'avoir telle, en l'ordonnant fur l'Appel c ~Kms
Brun. part. qui paroît jogé
M. le Procureur Général, d'une Sentence du Châ.
~Mm.M.). interjette par
telet qui condamnoit le nommé Lavor au Baniffement de neuf
abus de Confiance par lui pratiqué en qualité
années pour
d'Affaires; cet Arrêt eft du ~9 Mars 1708.
d'Agent
BANNISSEMENT A TEMS cette Peine eil la dernierede
o°.
celles que l'Ordonnance met au nombre des Peines corporelles,
ne foit rappellée parmi les Peines afmctives,
quoiqu'elle point
dont l'Ordonnance veut que l'Appel foit porté au Parle.
ïneni. i < r 'j'n.'
Ce Banniffement ne peut s'ordonner que hors la JunfdiMion
du
du Juge, qui prononce la Condamnation &-non point hors
perpétuel. Nous avonsdit, que
Royaume,commeleBanniffement
cette Peine étoit ordinairement accompagnée de celle du Fouet;
elle s'inflige auffi, pourles mêmes Cas & emporte également
infamie fur quoi il s'eft élevé une Queftion parmi les Docteurs,
fi l'infamie le Banniuement à tems,
pour fçavoir, que produifoit
ne devoit pas cefler après le tems expiré ceux qui le préten-
fe fondoient fur Loix du Titre du CODE
doient ainfi plufieurs
his qui in exiliumdati, vel ah ordine/;MM'yM/zr mais le ient~
le fondement la Tache une fois
ment contraire a prévalu, fur que
à l'honneur dure c'eft ainfi que le décide,
imprimée toujours
j~C~<.ti< entr'autres COQUILLE en fes Queflions où il cite à ce fujet
la Loi ad Tempus §. de Z~gcK/'My! font
Au refie nous ne parlons ici que des Bannifiemens qui
en &-non de ceux qui émanent directe'
prononcés Jugement
inent de la volonté du Prince, qu'onappelle proprement 6
gatton
AU DROIT CRIMINEL.P~r. 1 1 409
Lettres de cachet, lefquelles étant ordonnées.
ou M, par Sa Ma-
qui ne font connues qu
raifonsparticulieres
pourdes Note d mramie~
p oint
'n. n'-pmoortent nous avons dit ci.devant par ra~or.
Voyezau furplus ce que leur Ban, commeauffipar rapportà.
à Ceuxqui ne gardent pas être faite aux Condamnésde la De.
tL~~ préa~ble qui doit
du mois de Mai 1682.
ebradon
cette Peinefuit ordinai- PStN~S COR-
FLEURDE LYSfur l'Epaule dans PORELLES qui

celle du Fouet, quoiqu'elle foit fouventemployée ne fontpointmen*.


rement ~ngu- tionndesdans
le Casdes Galeres& duBaMiHementàtems~lleaeté l'Ofdonna.aee.
reconnoitre cet~
lierementintroduite afin qu~ l'autrepuiS-e
deces & qu'on
celui auroit fubi Fun ou Supplices,
que qui cas de récidive.IMBERT en~
févérement en
~~plus que le principalobjet
Pratique civile &: criminelle, remarque,
cette Peine, a été Je tenir heu de celle ~«'
de& contre ceux <A.n<
desOreillescoupées,qui fe prononçoitordinairement dit 11,10
quiétoient convaincusde Larcins falfifiés parce que
avoit uneou
avoit faitcohnoitre, qu'un homme qui
l'expérience trouver à fervir étoit
ne
deuxOreilles coupées, pouvant plus
dans les Bois & de fe mettre à voler.
contraintde fe retirer

pENDUSOUS.ES AiSSELLES.CCttePeinesn~~
dinairementaux Impubères, qui ont participé à de grandsCri-
mes,qui demandentunePunitionexemplaireanfiâives &
du nombre des Peines
ou'eUene foit miamantes~
elle~ême 6 violente, qu'elle peut P~
il en a unc~ jeune
faitdurerplus d'une heure, y exempledans le
Frèrede Cartouche, qui eA mort dans ce
SupP~~au~
àla cette
Connfcation,
produit-elleles mêmese~par rapport
quecelle de la Potence.
TRAÎNÉ SUR LA CLAIE, cette Peine s'Migeordmai.
11° de quelqu'un
~:n't~leJadavred-unCriminel~
desCrimesmentionnésdans l'art. )-n~ Humaine., D uel,
de Divine &
nance fçavoir ceux Leje-Mc~eflé à Jujîiceà force ouverteelors
EJ~ & Rebellion
& Coupable a été fM6.. r)pct.
/<!OMe/~ aux termes
term de la Uecia.
Et!e s'innige auffi contre des pf
miondu 14 Mai 172.4. cff
4!0 INSTITUTE ?.
Cette Peine s'exécuteainfi on traîne le Cadavre fur une C!a!e
la face contre terre, par les Rues & Carrefours du Lieu où k
Jugement de la Condamnation a été rendu après quoi on le
à une Potence, & il eit traîné à la Voirie; lorfque le Ca.
pend
davre n'a pû être conservé l'on fait une Figure de Paille fur
laquelle la Peine s'exécute de même que contre le Cadavre, ou
bien l'on rend un Jugement qui condamne fa Mémoire, confor.
mément à l'art, iij. du Tit. XXII. de l'Ordonnance.

13°. PoiNG coupÉ cette Peine, qui e~ au~i inramante, a


Ëeu ordinairement dans les Crimes de ~<!c/ de ~~c~~ ou
de ~!M.xco/MMM par des Perfonnespubliques; elle s'exécute à la
fuite de l'Amendé-hoHorable &: immédiatement avant le der.
Nier Supplice..

j~°. La LAN6UE/w'c~ouco~<'r cesPemesont lieu contre~


S. ~Vc~ Z~ëM, de la ~6~ ou des~MM;
mais ce n'eA,. aux termes de la-Dédaration du 30 Juillet 166~,
qu'après plufreurs récidives, &: après avoir été précédée de celle
de la Fente des lèvres âipérieure & Inférieure, comme nous le
verrons en traitant de ce Crime. Suivant cette même Loi, ces
Peines peuvent être augmentées à l'arbitrage du Juge, féloni'é*
normité des Blasphèmes c'eA pour cela qu on y joint ordinaire-
ment là-peine de~ Galères perpétuelles ou à tems~.

r~. PiLORrou CARCAN cette Peine s'ordonne quelquefois


toute, jfeule, comme dans le Cas des Afo/o/&~ dèsZT/c/ën<-M <-om-
;M~ My ~p~M~. ou par des Z)o?7!?MM~envers leur Maître,,
oupa/ A~~M~~ ou enfin pour de~f/~p/M~<?&:mais le plus
ibuven~elle e~: jointe à celle des Galeres ou-Banni~ement, com-
me enrait de F<OMM~M~~K/ë~ Ay~Mg/-< jPo/M~ ou
F~-a/nM~&: autres Crimes de cette efpece, qui demandent une
punition exemplaire l'ufage eA, dans l'application de cette Pei-
ne, d'attacher un Ecriteau devant & derriere le Coupable, où
@Hmarqué le Titre du Crime en générale
ï~. RECLUSION<& K~\Ma~o/-c<? cette Peine, dont
il' ert' parlédans les Déclarations des i~ Avril 1687, Mars & i
Juillet 1.~4 a été établie,.comme nous l'ayons dit, contre les
Femmes pour tenir lieu de celles desGalères ou du Banniuement
hors du elles ne peuvent êu'e
gerpétuel Royaume auxquelles
&UDROIT C MMÏNEL. r. ~7/7. 4 t
Il femble que par cetteraiion elle devroit proctuire
condamnées. à foit
mêmes effets foit par rapport l'Infamie, par rapport
les comme d'un autre cote
des
i)a Confifcation Biens cependant
fetrouve aux termes de la Déclaration du
cettePeine comprife
le LieutenantGé-
dans le nombre de cellesque
1.6Juillett7i 3 Recollement ni Confronta-
Police peut prononcer fans
néralede conclure n'a ni l'un
& à l'Audience il y a lieud'en qu'elle
tion, feulement à tems,
de ces effets,lorfqu'elle eft prononcée
nil'autre tenir lieudesGalères
&hors lesCas où elle eft prononcée, pour
ou du Banniuementperpétuel.
PRISON PERPÉTUELLE. Quand nousavonsdit, quedans
ï7° comme une
lesTribunaux laïcs la Prifon n'étoit point regardée
entendu de celle qui eft ordonnée
Peine,nous n'avons parler que
un certain tems, & qui neH employéeuniquementque pour
pour de rAccufé Procès:
~rer de la perfonne jufqu'au Jugementdu
& eft prononcée par for-
maislorfqu'elleeft perpétuelle, qu'elle elle eit s J~.Co~t
alors
mede Condamnation dans un Jugement dénmtif,
une la
véritable Peine corporelle, qui emporte C<w<.de A' 6'/Mf/'<<. t.~</<
regardée comme
Confifcation des Biens. Il eu:vrai que cette Peine
Mortcivile& la
& guere con-
n'e~point untée dans nos Tribunaux, q~len~de la Commuta-
nous dans un feul Cas, c'e& celui
nueparmi que Lettres
Mort ou des Galeres, quife fait par es
tionde la Peinede
encore ne s'exécute-t-elle point dans les Prifons
duPrince &:
mais dans des Maifons de Force.
ordinaires, être perpé-
Il y a cependant encore un Cas, où la Prifon,fans
comme une véritable Peine, ceit lorf-
tuelle,peut être regardée réelle commife
iatisfacHon d 'une injure
qu'elleeAordonnéepour de conformément aux
parun Gentilhomme ou Officier Juflice
du dont nous avons parlé en traitant
Edits& Déclarations Roi, Ala vérité
dela Juridiction de MM. les Maréchaux de France.
celle-cin'emportepoint d'infamie, comme la Prifon perpétuelle,
le Condamné de la Société.
quiretranchepour toujours
cette Peine ne note point d in-
i~. FouET C~~
celle du Fouet, dont nous avons parlé ci-devant,5,
famiecomme du
par les mains
parce qu'elle ne fe donne point publiquement
du il en
Geolier ou
Bourreau, mais par celles du Que&onnaire
eft parlé dans l'Edit de Juin 1601 portant Réglementpourd'une les
ufitée envers les Perfonnes
elle eft principalement Fff ü Fffi)
4i~ INSTITUTES
conditiondin:!nguée,ou enverstesImpubères,lorsqu'ilsont coa).
mis quelqu'undes Crimes, qui donnentlieu à la-Peinedu Foupi
§.11.
Des jP~MM !2/<Md/
L'Homme étant né pour ta.Société, doit en recueillirtousles
avantages,lorfqu'ilen remplit lesDevoirs; commeau.contraire
il'mérited'en être privé, lorfqu'il vient à s'écarterde ces Devoirs
& à violer par fon Crime, l'Ordre qui y eft établi.
De tous les avantagesde la Société le plus prétieux fans.
contredit, eAl'HoNNEUR,qui en eft commel'ame & le prin-
cipe. Mais plus cet avantageeAprétieux, plus l'on doit apporter
de circonspectionIo-rfqu'ils'agit d'en dépouiller un Citoyen. I[
étoit donc néceffairede déterminerles Cas particuliersoù lapri.
vation de cet Honneur, que nous appellonsautrementl'7/am~
pouvoit avoir lieu; & c'e~ ce que nousallons tâcherde faireici,.
d'après les Loix &:lesAutoritésles pluscon~ante~
Nous avons.vu, en parlant de ceux qui ne pouvoientaccufer,
que-les-LoixRomainesditlinguoient deuxfortesd'Infamies l'une
de DROIT, l'autrede FAIT, que l'effet deIa~c étoitde
détruireendefementl'Honneur, <S~ celuide Ia~eo/ d'y por-
ter feulementquelque atteinte par la diminutionde l'ëftimedes
Honnêtes-gens~Nous avonsconservécesDi~nctions dansnotre
ufage, mais nous en avons fait une application diiîérente ce
K'eit poiacafÏëz, pour que l'Infamiefoit encourueparmi nous,
que Ion ait commis les Crimes auxquelsles Loix l'ont attachée,
mais il faut encore qu'il y ait une Condamnationà de certaines
Peines queles Loix ont attachéesa cesmêmesCrimes, ou bien
quel'Intamie~Qitexpreffémentprononcéepar les Ordonnances
du Royaume.
Les PEiNSSauxquellesl'infamieer!:attachée, font ou Co~.
/f/XM,telles quecellesdont nous-venonsde parler, à l'exception
néanmoinsde cellede la TêteM/zc~ de la Torture,de la Dé
t<MMo/!en-Maifon. deForce lorsqu'ellen'eft pas per-pétuelie,&
du.~9M~Kj /<ï CK/?c~/ ou bienellesfont fimplementInfamames,
& ce font ces.dernières, dont il nous reAeà parlerici.
L'INFAMIE a fes degrés, &:produit di~érensen-ets,ainfi que
&sPeinesqui y donnent lieu; ilyena.dontTeSeteAnétenûc,
qu'il,emporte tout'a--la.-fois la.privation,de l'Honneur& des.
AU DROIT CRIMINEL. ~77. C~. 7T. 4~3
.'< aoc la
< Co/Ma/n/M~/ï
t
c'e~ celle que produit la M?~ MM&
~ens
~M~ feulement la de
Il y en a d'autres, dont l'efFet emporte perte
& non celle des Biens, telles que celles que produi-
t'Honneur le !?-
fent la P~ FA~, plus
& l'~<~ enversle ~o~ ,,rrHon-
M~ ni de i
entierement
Il y en a ennn, qui ne privent point
font l'AuMÔNE, l'ÂDMONiTiON,
neur ni des Biens, telles que l'ÂBSTENTION C~M~
HNTERDÏCTION ~M/!O~C~~C,
RÉPARATION ~O~ les D E F E N S ES de ~6C!
lieux, la Celles de cette derniere eipece.
& la PRIVATION ~P~
font proprement celles que nous appelions/Droit & à.
à la diAincHon établie par le Romain
conformément
de celles de la premiere oc de la feconde efpece, nous.
l'esard nom de PEIN.ES M~
allonsles douter féparément~us le
~D~~
jPëM~ !Ma/ <~7?~07r.

civiLE eA le retranchement abfblu de la So--


r" La MORT
lesd~its font attachés laqualité de Citoyen..
eieté'ocdetous qui
de fa nature extrémement_grave, ne peut etr&
.Cette Peine étant
reffet d'une Condamnation à Peine captale,.tel..
oue quelque celle aux Ga-
les que la Condamnation à mort par Contumace;
BannifTement du Royaume ;& cela
lères ou-au p erpétuelhors du Con-
exécutées fur la Perfonne
fo que ces Peines ayent-été Contumace:.
toit qu'elles n'ayent été exécutées que par
~é, encourue que.
ce dernier cas la M~tt
~v ai qu'en fan. s'être dans.
vient décéder repréfente
brqu~mondamné du de l'exécution du Jugement
e cinq années, à compter jour
la de l'Ar-t. xxi-x. du Titre
de Contumace fuivant Difpofitioa
c~à-dir~ aux termes de cet arn-
de~S &
Contumace à Mort ou aux Galère
G~ q~Ie Condamné par banni.a.perpétuité du Royaume,.
auroit été
Mrp~l es, ou qui les années,.fans s être re-
ë ~endroit à déceder.après cinq
été confUtué Prifbnnier mort ci-
MéEn~ ou avoir réputé
de l'exécution.de la Sentence de Contumace
~~t'du ~r de
par l'art~vij.
II y a cependant une Exception portée Contumace lEd~
ppun
de~iv~. lequel lesCondamnés par
& de toutes fuc~
ce Cr~e font déclarés Incapables indignes
écheoir. depuis.Ia Condamnat~
~qJi P~ent.leur.
4~4 INSTITUTES
core qu'ils foient dans les cinq années, & qu'ilsfefilent enfuite
reflituer contre la Contumace.
Nous avonsdit que la Mort civile étoit auffiencourue par la
Condamnationà une Prifon perpétuelle dans une Maifon de
force parce qu'elle retranchoitabfolumentle Condamné de la
Société civile, &qu'elle eft employée ordinairementpour tenir
lieu d'une Peine capitale.
La MoRT e~T?n'eii pas feulementproduite par la Condam.
nation à des Peinescapitales, telles que cellesdont nous venons
<!eparler elle l'eft encorede plein droit, par de certainsCri-
mes capitaux, tels que ceuxde Z~-Afc/e/?c, le Duel, dont nous
venonsde parler, la ~o~ du Royaume fans /<n~o/! du ~o~
le Parricide bienentendunéanmoins, que dans tous ces cas, la
Mort civilene produit fes efféts, qu'aprèsla Condamnation
qui
intervient fur la Preuve juridique de ces Crimes c'eA-à-dire
que cette Condamnationfait alors remonterces effetsau jour
même que le Crime a été commis.
L'EËet de la Mort civile dans tous ces cas, eit de priver le
Condamné de toutes les facultésde la Vie civile c'e~-à-dire,
de cellesqui font établiespar la Difpofitiondu Droit civil tels
que les Droitsde ~c<-<~û/ Donation, Subflitution<S'T~a~M~;
mais elle ne prive point de celles du Droit des Gens, commela
faculté de pa~er les Contrats de Vente,d'Achat, de Louage&
d'~c~a~ à plus forte raifon de ceux qui font fondés fur le
Droit naturel, & fur les principes de la Religion; tels
que les
Droits attachés à la ~M~Mcsp~/7!~ fur les Enfans, & celui
du Mariageà l'égard duquel elle ne peut produire d'autre effet
que la fimpleféparationde Biens.
~°. DEGRADATION~ ~Vo~ c'eu:une autre efpece de
Mort civile, qui s'applique ~ngutierement aux PersonnesNobles
convaincues d'avoir fait quelques Actions baffes& de
indignes
leur état; cette Peine dont il eA parlé dans l'Art.
xxiij. de l'Edit
des Duels de 1679 & dans l'Art. viij. de la Déclaration du i o Fé.
vrier ~i 713 ne differede la Mort civile
proprement dite, qu'en
ce qu'elle n'emporte point, comme celle-ci, la Confifcation des
Biens elle eu: ordinairement employée dans les cas
qui ménte-
roient une Peine corporelle, s'ils étoient commis
par des Ro-
z<
M. des Peines,
turiers, fuivant cette Regle du Droit François rapportée par
MM.}~ Loyfel où le ~7<!M Vie ou membresde fon Corps,e
AU DROIT CRIMINEL. 7~ y. ~y/7.C~.7y. 41;S
le ~Vo~/ep~~ /fo/MeM/-en /on/ë en Cour: cette Peine elt or-
du Rafement des Maifons & Châ-
dinairement accompagnée
& de la des Bois de haute futaye, ~u~qu'àune cer-
teaux, coupe
taine hauteur.

CONDAMNATION dé la Me/Ko~ cette Peine alleu dans


4°.
tous les Crimes, pour lefquels l'Ordonnance veut que le Procès
foit fait à la Mémoire du Défunt mais principalement contre les
Criminels de Leze-MajeAé, dont on veut abolir la Mémoire &;
IauTerà la PoAëritë des marques flétriffantes de leur Crime ce
fe fait en déclarant leurs Defcendans Roturiers, s'ilsfont No-.
qui de leurs la démoli-
bles; en ordonnant le brifement Armoiries,
tion de leurs Maifons, la coupe de leurs Bois, la fuppreflionde
leursNoms on en oeut voir un exemple fameux dans le Procès
faità la Mémoire du'Maréchal d'~c~, qui elt rapporté par Bou-
en fa Juftice criminelle cette Peine emporte, comme
CHEL,
nous l'avons dit, la Confifcation des Biens..

Le BLASME, cette Peine eAmi~ëau nombre des infaman-


4°.
tes par l'art. xxxvii). du Réglement de la Cour du 3 Septembre ~<
./CK/7M/
Af
<C/n.
& des qui la prononcent doit par cette
1667 l'Appel Jugemens
rai&n'etre porté directement dans les Cours Supérieures elle
fe prononce ordinairement dans les Crimes, qui ne font ni auez
mériter une Peine corporelle, niaSez légers pour ne
graves pour
donner lieu qu'à une Peine purement pécuniaire.

Le PLUS AMPLEMENT INFORMÉM~ ne devant être-


<°. a des Preu-
ordonné, comme nous l'avons dit, que lorsqu'il y
contre l'Accufé. Il paraît qu'on ne peut s em-
vesconsidérables
de le mettre au nombre desPeines infamantes il faut ce-
pêcher a été pro-
pendantdiftinguer entre le plus ~/< informé, qui
noncé à la Requête de la Partie publique feulement & celur
fur la Pourfuite de la Partie civile. Comme
qui a été prononcé
le premierfe prononce ordinairement dans tous les Cas, ouify
d'ordonner la converfion du Procès criminel en Pro--
auroit lieu
cès ordinaire vis-à-vis de la Partie civile, il ne peurfaire aucune
du Condamné mais il n'en eft pas d~
imprefEonfur l'honneur ~cufatio~
même du~, n'a lieu que dans le Cas d'une
qui
fondée fur un Crime dont l'Accute eAvioIemmenc.
~rave capital,
ibupcpnné~.
INSTI T U TES
6". L'AMENDE enversle Roi eft encoremife au nombre des
Peinesinfamantes maisil faut pour celale concoursde troiscir.
constancesqu'il ne faut point divifer lit~/nM/'ë, qu'ellefoit pro-
noncée en Matiere criminelle la~ccn~ qu'elleprocede d'un
Délit in&mant car fi elle n'eA prononcée que pour des Délits
tels des Contraventions enMatiere d'Eaux&: Forêts,
légers, que
des Gabelles, des Fermesdu Roi, il n'en peut réfulteraucune
infamie la enfin que le Jugement qui la prononceait
été confirmépar Arrêt, ou qu'il foit en dernier reubrt c'eAla
de l'article vij. du Titre XXV. de l'Ordonnancede
difpofition
1670, quiporte quel'7!ë7!~ay~~tï/- ~ov! n'emportera point
confirmée par Arrêt. Cette difpofition eft fi
~MM ,/?~ n~ Auteurs
a lieu de s'étonner que des modernes
préci&, qu'il y d'infamie que lorf.
ayent prétendu que l'Amende n'emportoit
fe trouvoit jointe à une autre Peine qui feroit de foiin-
qu'elle
famante. Ce fentimentparoîtré~er formellementaux termesde
&: à même où fontles Cours, d'ajouter dans leurs
la Loi, l'u)fage
Arrêts, toutes lesfois quelles veulent empêcher que l'Amende
ne produitecet effet fanstoutefois~e emporteinfamie.
Peines ~H~M~/MM~ZT/ù!?~~ ~'B ~/r.
i~. L'AuMÔNEeAdittinguéedel'Amende, tant en Matiereci-
Matière criminelle. E lle l'eAen Matiere civile en ce
vile, qu'en
infamie & que l'Amende ne l'emporte point,
qu'elle emporte
elle l'eft en Matieree~/nM~, non-feulementparce qu'ellen'eit
infamante de Droitcomme la premiere maisparcequ'elle
jamais l'Amende ie
aux oeuvres pies au lieu que
s'appliquetoujours dansla
toujours envers le Roi ou envers le Seigneur,
prononce
Justice duquel fe fait l'InAru~ioncriminelle,pourles indemnifer
des fraisqu'ils font obligésde faire pour cette MrucUon,
Par uneDéclarationdu 2.i Mars1671, il eft défenduauxCours
& autresJuges de faire application des Amendesà des Répara-
tions, PaindesPrifonniers,Néceuitésdu Palais,ou fousautrepré.
texte que ce foit. Cette Loi permet feulementde condamnerles
Accufésà quelque Aumôneappliquableen œuvres pies & elle
veut enmêmetemsque cette Aumône faffepartie de la Répara-
tion. Cette difpofitiona été confirméepar une autre Déclaration
:i
du Janvier 168~, qui ajoute que les Aumônes auxquelles les
Accufésferontcondamnés,ne pourrontêtre appliquéesà d'autres
ufasesqu'auPain des Prifonniers, ou au profit desHôtek-Dteu,
Hôpitaux
AU DROITCRIMINEL.
~y. ~7.
Hôpitaux Générauxdes Lieux Religieux &ReligieufesMen-
dians, & autresPitoyables,à Peine de defbbéiuance & de plus,
eue fait défenfesaux Cours& autresJuges qui jugent en der"
nier Reubrt, de prononcer aucune Condamnationd'Aumônes
pouremployeren œuvres pieufes fi ce n'eftdans le Cas où il a
été commisSacrilége,& où la Condamnation,pour œuvrespies
ferapartie de la Réparation.
Ceft d'après cesmêmesLoix, que s'eftétablie parmi nous la.
Maxime que l'Aumône & l'Amendene peuvent être pronon"
céespar le même Jugement.
2.°.L'ADMONITION eft du nombredesPeines qui ne produi.
fentque l'infamiedefàit ou la diminutionde l'eftlmedesHon-
nêtesGens elle connfte dans une efpece de Reprimandeou
Exhortationque fait le Juge à l'Accusédans la Chambredu Con-
feil, par laquelleil l'avertit de ne plus retomber en pareilCas
à Peined'encourirune Condamnationplus confidérable.

3°. L'INTERDICTION d'un O~K~'c eft une Peinede l'a-


busou dela négligence qu'il a commifedans fes fonctions elle
eAquelquefoisprononcéepar les Ordonnances, fouslenomde
.y~<M/M/!~'O~M.Nous ne parleronsici, que de cellequi fefait
pourun certaintems commede trois ou fix mois, & non de la
perpétuelle qui eft une fuite de la Condamnationà Peine cor-
porelleou infamante, qui rendle Condamné incapable de pof-
féderaucunesCharges, & d'être admis en témoignage.
~.L'ABSTENTION de cf/?<MLieux eit une Peine qui fe pro-
nonceordinairementdans les Cas de /f Injuresou Menaces
faitesentre les Officiersou Gens de Robe, dont onveut préve-
nirles effets & par cette raifon elle ne produit, comme les
précédentes, que la fimpleInfamiedefait.
La REPARATION D'HONNEUR a lieu pareillementen Ma'
tiered'injures elle fe fait de trois manières, ou à r~K~e/?M,ou
à la Chambredu Confeil ou par un Ecrit que l'on met au Greffe
les unes& les autres n'emportentpoint Infamiede Z~o~ com-
me l'Amendehonorable, parce que celle-cifë fait, commenous
l'avonsdit, au Roi & à la Justice au lieu que ces dernièresfe
font feulementà la Partie oSenfée.
6". Les DÉFENSES
~6 /'ef~ OU uferdetelles
l-
Voies &C;
G gg
INSTITUTES
ne (oient point proprement infamantes, il faut con-
quoiqu'elles
venir qu'elles emportent néanmoins une Note, qui les fait furpaf.
fer les Peines purement pécuniaires c'eA pourquoi elles fufnfent
donner lieu à l'obtention des Arrêts de Défenfes contre les
pour
Sentences qui les prononcent.
~o. Enfin la PRIVAT!ONdes jP/?M%<M en: une Peine qui s'ap-
ordinairement à des Communautés accufëes de quelques
plique
.Crimes, fuivant l'art. iv. du Tit. XXI. de l'Ordonnance. On y
aufE nous Favons remarqué fur ce Titre,
j.oint quelquefois~omme
d'autres Punitions qui marquent publiquement la Peine qu'elles
ont encourue par le Crime telle que la. Démolitiondes Murs, on
autres Edifices difHnguës.
§. IV.
Des Peines pécuniaires.
Nous avons dit, que le Crime produifoit deux fortes d'Obli-
gations de la part de celui qui le commettoit l'une, par laquelle
S fbûmeitoit Perfonne à la rigueur des Châtimens pour la ré-
du fcandale que fon Crime avoit caufé dans le Public;
paration
l'autre, par laquelle il engageoit fesBiens à la réparation du tort
que fbh Crime avoit caufé & c~eftde cette derniere, dont nous
entendons parler ici, fous le nom de Peinespécuniaires.
Les PEINES ~MMM~font de deux fortes les unes fontinfa.
mantes, & les autres n'emportent aucune note d'infamie.
Les premieres embrafîent, ou runiverfàlité des Biens du Con-
damné,.telle que la Co/z/z/c~'o/~oufeulement une partie, telle que
r~e/M~ en Matiere criminelle, & l~M/no/Men Matiere civile.
Celles qui ne font point infamantes, confident dans r~/Mc~
en Matiere criminelle ou dans de amples Réparations civiles,
jF~aM, <S' Dépens du Procès criminel. Nous
JPomM~j-T~~gM,
avons parlé ci-devant de l'Amende & de l'Aumône il nous refte
à décliner ici quelques principes par rapport aux autres Peines
dont nous venons de à l'exception des 7?~-
pécuniaires, parler,
zwMnéanmoins, qui, commenous t'avons dit, doivent fe régler,
en Matiere criminelle comme en Matiere civile fuivant la dif-
de l'art. xx. du Titre XXV. de l'Ordonnance de 1670.
pofition
1°. CONFISCATION':cette Peine étoit déja connue comme
nous l'avons vu, dans l'ancien Droit Romain elle eft fondée
fuivant les Auteurs fur ce que le Condamné devient par fon Cri-
DROIT CRIMINEL. 7~ T. ~77. 7~. 4~
AU C~.

Efclave de la Peine & qu'un Efclave ne pouvant faire au-


tne
cune difpofition de derniere volonté, les Biens d'un Homme con.
damnédoivent conféquemmentappartenir auFifc comme vacans.
Pour Se former une jufle idée de cette Peine & de l'applica.
doit avoir nous, il y a trois choSës à conSidé.
tion qu'elle parmi
i °. les Caufes y donner lieu, 2°. lesEffets qu'elle
rer, qui peuvent
enfin les particulieres quipeuvent la faire
produit, 30. Exceptions
ceffer.

i< Quant aux CAUSESde la Confifcation, nous ne connoi~


cette Confifcation principale dont il eSt dans le
fonspoint parlé
Droit Romain toutes les Confifcations fônt réputées <:cc~M
nous, c'eA-à-dire qu'elles font la fuite de certainsCrimes
parmi la Confifcation eft attachée
eu de certaines Peines auxquelles par
nos Ordonnances. L~ la ~on-
Les CRIMESauxquels nos Ordonnances ont attaché
font les mêmes ceux qui produifent la MoRT ci-
fifcation, que
viLE, dont nous avons parlé ci-devant. font ou
Les PEINES avec elles la Confifcation
qui emportent
ou infamantes. Les corporelles font, 1°. Celles deMort,
corporelles les Biens i
fuivantla Maxime qui confifque Corps le co~
Galeres le
Celles dont la durée eft perpétuelle telles que les
Banninement à perpétuité, la Prifon perpétuelle, & généralement
avec elles la Mort civile il faut
toutes les Peines qui emportent
du Banninement perpétuel, il n'y
feulement observer qu'à l'égard
la Confifcation des
a que celui hors du Royaume qui emporte
celui hors du Reffort du Parlement, lorfqu'il eft
Biens ou bien
prononcé contre des Femmes. efl attachée la cr
Confifcation,
Les Peines infamantesauxquelles
Mémoiredu D~~ la Con-
font i". la Condamnation de la
des Peines
Contumace à quelques-unes corporelles,
~p~ ne la Mort civile &
dont on vientde parler; mais celle-ci produit
la Confifcation des Biens, que dans le Cas où
coniéquemment dans les années du de j~A.
l'Accufé ne s'eft point représenté cinq jour t7.0/M/!<
du
l'Exécution de fon Jugement à l'exception néanmoins Duel, ~1670.
comme nous l'avons dit, donne ouverture à la Conhfcation,t
qui,
même avant les cinq années expirées.

Par rapport auxEFFETSque produit la Con~âttofl par-


leurs
mi nous, ils confiftentà dépouillerles Condamnésde tous
Ggg~
~o INSTITUTES
Biensau profitdu Roi ou des Seigneursdans la Juridiction de&
quels fe trouventlesBiens connues en quoi elle differede la
Conn~cationacceffoire du Droit Romain, quine comprenoitqu'u.
ne partie desBiens.
Mais quandon dit deMM&~Biens celane doit s'entendreque
de ceux qui doivent refler au Condamné, après le payementde
tous fes Créanciers, n'étant pasju~teque ceux ci fouffrentd'un
Crime auquelilsn'ont eu aucunepart auffiont-ils été autorités
par pluneursArrêts, à retenirPrifonniersles Condamnésau Ban.
ïuuëment perpétuel, }ufqu'àce que les Réparations civilesleur
ayent été payées. Il faut cependantexcepter les quatre Cas fui-
vans, où la Confifcationa lieu, mêmeau préjudicedes Créan-
7~. ciers, i~. en fait de Crimede Z~-Af~~ a.upremierChef, où
Bf. 6. M. t. MtMf. le Roi
prend tousles Biensdu Condamnefans aucune chargede
At.
Dettes, ni SuMitUtion,ni Fidéicommis;cefl uneRegle de notre
Droit François, attelée par Loyfel lorsqu'unOfficeeAcon.
JS~qué pour le Crime /'C'~< cette exceptionqui efl fondée
fur notre lurifprudence a fervi principalementde motif à deux
~T~M~~M Arrêtsdu Confeil d'Etat des x~ Décembre ï<~ & 27 Juillet
~N~.<.t.y.)~
<A.6;. 6'MM. ï<$8o, qui ont jugé que l'Office ainfi conîiïquéque le Roi ren.
~y.7.6. doit à la Veuveou aux Entans, ne demeuroitpointfujet auxDet-
tes, & étoit réputé acquêt en leurs Perfonnes3°. en fait.de
Fye~Ma fur-
~K~M<' coiMM~ au ~cMMdes Lettres de Chancellerie, ou., fui..
f~8~«
Co&. de ~~M, vant les Loixdu Royaume, la Confifcationappartient à M.le
a..t~. Chancelier 4.°.enfin en Cas de J~/a/Ma,où.IeSeigneurréunitle
Le Af~<
M. 8. ch. Fief de fon Vanal, & doit en jouir franc& quittede touteschar-
ges c'eAencore une Regle de notre Droit François, atte&éepar
.<t.
lit. /B<M;.
07.. Loyfel.
~~8~ Dans.le nombredes CREANCIERS &nt. comprisles Héritiers
J~&~Cp/M/M~H/t'.f OU~K~~M~ la Femme& fes Enfanspourfon
Douaire, & autres BiensDotaux airuique pour fa Part dans
les Meubles& Acquêtsde fon Mari pareillementle pour
fa Part dans lesMeubles& Acquêts .lorsque la Co~nïcatione~
prononcée contrefa Femme tout cela efffondéfurdes Maximes
A~~f.t~. de notre Droit.François, qui font rapportéespar Loy&l ~busle
~6.6-~7..
~C/ Titre des Peines..
.{H.78.
3". Enfin pour ce qui concerneles EXCEPTIONS qui peuvent
~àir.eccucr la Conn~cation,il faut.remarquerque.lorsquelesOr-
donnancesprononcentcettePeine,,elle<coûtenttoûjourslaclaufe
AU DROIT CRIMINEL. ~~7-. ~777. C/77. ~t
1 .4
a lieu, pour donner à entendre qu'il y a certainsEndroits
if't~
dansle Royaume où cette Peine n'eft point reçue.
En enet il y a plufieursProvincesoù la Confifcationn'a point
lieu de ce nombrefont, 1°. tousles Pays qui font régis par le
DroitEcrit de certainsPaysCoutumiers,. tels que la3~M~
le Berry, l' < le ~~e) i'~<g-M, le Poitou,la Marche,la
Normandie,la Touraine le Maine, & le FoK~/MOM c'eft-à-dire
que dans tous ces Lieux les Biens'du Condamnéà quelques
Peinesqui emportentla Mort civile, panentdansla Perfonnede
leursHéritiersnaturels, commes'ilsétoient véritablementdécé-
dés. Ce qui ne doit s'entendrenéanmoinsqu'avec les modifica-
tionsfuivantes.
ï°. Il y a certainsCrimesqui emportentla.Connfcation~me-
medansles Lieux où elle n'eft:pas reçue ces Crimesfont ceux
deZ~-M<ï/~ Divine6' Humaine l'M, la Co/(ï~
Tabac, Toilespeintes,& autresMï~a~~Dro~~ lorf-
qu'ellefe fë fait
tait par
para~c~~ë~
attro~pemenrau nombrede cinq au moinsavec
crnc~,
portd'Armes on peuty ajouter le Z~< quoiquil y ait plufieurs.
Arrêtsrapportés par l'AnnotateurD'HENRYS-, qui ont décidé
quece Crime n'emportoit point Confifcationdans les Lieux où.
laConnfcatioan'ëtoit point reçue; maiscette Déciuonne doit
s'entendreque conformémentà la difpofitionde l'articlexiij. de
l'Editd'Août 16!~ y qui porte quefi ce Crime &trouvecom-
misdansles-Provincesoula Confifcationn'à point.lieu il doit-
êtrepris fur lesBiensdu Criminel. au lieu de la Confifcation
uneAmendeau profit des<Hôpitaux dont la valeur ne pourra.
êtremoindreque de la moitiédesBiens..
~°. Quoiqu'en général la Confifcationne foit point admise
dansles Pays de Droit Ecrit, il y a cependantdesParIemeasqun
fërégifïëntpar ce Droit,. tel que celuide T o ULOu s E, où Iy
Confifcationeft reçue, aveccette ReAridionfeulement,que fur-
lesBiensconn~qués on en prélevé le tiersen faveur-de.la,Veu-
ve & des Ehrans, qui e~iexemptde toutes charges~
3°. Al'égard des Coûtumesparticulières, où nous venonsde
'direque la Confifcationn'avoit pas lieu. il y en a qui l'ont re-
çue, quant auxMeubles,telle quela Coutumede PoiTOU celle-
ci admet même, quant aux Immeubles,dans le Cas des Crimes.
de Z~M!/6/?g-Z7~M6 (&Humaine.II y en a d'autres qui l'ont
reçuequant aux ~c~M~, tant Meublesqu'Immeubles,,&n'ex*
.eeptentqueles~p~~ feulementtelle que la Coutumedu PEE."
INSTITUTES
CHE.D'aubes qui la rejettent indistinctementdanstous lesCas
hors le Crime de Z~< au premierChef, telle que la Co&'
tume de BERRY.II y en a enfin qui exceptent, outre le Crime
de Leze-MajeAé, celui der~ telle que l'ÂNJou.
A l'égarddes autresCoûtumesoù la Confifcationn'a lieudans
aucun Cas, nousayons dit qu'on adjugeoitordinairementauRoi
ou aux SeigneursHauts-JuAiciers, une Amendeplus forte, par
forme de 23e<7M~MM/

I~TÉRESTS civiLS, c'eft unePeine pécuniairequi n'em-


porté point d'Iniamie nous 1'appeHonsautrement ~~MM'c/:
M~
Cette Peine fe prononce, ou ec~MM/MM~ avec d'autresPe~
aes, ou bien~arë/MM~par formede Condamnationprincipale
celle-ci a ordinairementlieu danslesCas fuivans,que nousavons
remarquésdans le cours de cet Ouvrage.
t°. Contre l'~ccM/~lorsqu'ils'agit de Délits legers, &qui
n'intéreuent pas l'ordre public ou bien lorsqu'ils'agit de Cri-
mes capitaux, maisqui ont été commisfansDol & fansPréme-
iditationde la part de cet Accufé comme ceux commispar1m-
péritie & Imprudence, dont nous avoas parlé dans la premiere
Partie de cet Ouvrage.
~°. Contre les CaMM/M 6' jF~~K~f de l'Accu)fe,
raceufé, lorsque
lorrque
ceux-ci fe font chargés de le faire repréfenter après fbn'EIar-
gmement..
3°. Contre les Héritiersde FAccutë lorfquecelui-cief~mort
avant le Jugementde Condamnation, & qu'ils ont profité defes
Biens.
4~. Contre l'~ccM/~MK/- lui-même, lorfque l'Accufé eft ren-
v.oyé abfbus, &:quel'AccusationeA jugée calomnieuîe&mal
fondée.
Contre lesProcureursduRoi ou desSeigneurs,en casde
Vexation & de Calomnieévidente de leur part ou bien lors-
qu'ils ont fait informerfansDénonciateur, & que lesAcculesont
€té renvoyés abfbus.
6°.. Contre les <?/ 6' ~K~~f lorsqu'ilscontreviennent
aux Injonctions& Dérënfësquileur fontfaitespar l'Ordonnance,
dans les différensCas que nous avons remarquésfousle Titre de
~7~He?MM.
7~. Enfin, contre Ie~ lorfqu'ila commisquelqueNullité
1 'AU DROIT CRIMINEL.PART.~777.C/ 423
dansl'Instructiondu Procès criminel; & généralement dans tous
les Cas qui peuvent donner lieu à la Prife à Partie.

Au RESTE, il y a plufieurs chosesà.' remarquer par rapport


aux INTÉRESTS. CIVILS, & qu'on peut regarder comme autant
de Priviléges qui les distinguent de ce que nous appellons DoM-
MAGES& INTÉRESTSen Matiere civile.
Un premier PRIVILÉGE, c'eStque les Dommages & Intérêts
ne donnent lieu à la Contrainte par Corps, fuivant l'Ordon- M~M. </<
nance, que lorfqu'ils excedent une certaine fomme, qui eft de <<. t6~7.M.)~.

zoolivres.; & après un certain tems, qui efl de quatre mois, à


du Jour de la Signification du Jugement. Au lieu que
compter
les Intérêts civils emportent la Contrainte par Corps de plein
& fans avoir égard à la Quantité de la fomme à laquelle
droit,
ilspeuvent monter.
Un fecond PRIVILÉGEdes Int€rêts.clvi!s, ceft que celui qui Co&t. F~MMftlr la
Norm.
être reçu au Bénéfice de Cefiion.
y eStcondamné, ne peut <tft..t0.
Un troifieme PRIVILEGE, c'eSique pour le Payement de ces de<<M.19.</t< <!<.
nonobs- I). fOft~M.
Intérêtscivils on peut retenir le Condamné en Prifon, de ~670.
tantque par le même Jugement ce dernier ait été condamné au r. ~CC/y~to<t. t<
cent.!cA. t7.
Banniffement. ~.you/'Ktt/f/M
Un quatrieme PRIVILÈGE, c'eSique les Intérêts civils,ne peu~ ~K<<OM.}<
vent être SaiSispar les Créanciers dé celui au profit de qui ils ont eA.t~.
~<</n< /Mr
été adjugés. /<<COM<.</<A'0~
Un cinquieme PRIVILÈGE, c'eStque la Veuveà-qui ils Sont ~.t~
les conferver Sansaucune diminution, quand même ~.fMMM/ej
adjugés, peut à la ~~M,
elle paSIeroità de fecondes Noces, ou qu'elle renonceroit Maynard, t. t<
Communauté & qu'elle peut endifpofer à fon gré, parce qu'elle /<f. c~.77~
titre d'Indemnité. Par la C~<M~t
ne les a point à titre de Gain mais à ch. 48.
mêmeraifon celui qui prend la Réparation civile, ne fait point
itâe d'Héritier..
Un SixièmePRIVILÈGE, c'eSt que le Condamne aux Intérêts n&. P. Mornacin JC,
Cod. de /Mre~
civilsne peut les compenfer avec d'autres dettes.. f</«r/<
un PRiv!LÉGE, que nous avons eu lieu de /3;'&'o/ des
Enfin, feptieme
c'eSt que les Intérêts civils font pré- ~A.A~r;&,
remarquer précédemment, 1
~.S666.
~ërésà l'Amende envers le Roi, qui n'eft due que du Jour de la ~UMrM/M
Prononciation du Jugement. Au lieu que l'Hypotheque pour les ~(om. ;/t.)I.<7."<.(/MtO
Intérêts civils .remonte au Jour même que le Délit a été commis, Mf!rjn66o,
fuivant la DiSpoSItiondes Loix & la Jurifprudence des Arrêts..
Ce qui eft fondé, comme le remarque BRUNEAU,tant fur 1 ~c-
4i4 ÎNS T! TU TE S
L. Ex 7/~<Mo- tacite de FAccu~ la
quiefcement oue Loi avoir confentï
~< de ~CM. prëfum~
fat. Z. poflcontrac. à la Réparation du Délit dans 1 infantqu il l'a commis, que fur
MMj de Do/M- la ~~f de remédier.auxfraudes par lefquellesun Criminel
tionibus.
Bruneau, Tr. pourroitpréjudicier à fon Accufateur.
~C/'«M~ Il faut cependantdistinguerà cet égard, entre les C/7MM ~p~
C/ ordinaires,<S*
lesDélits extrêmement legers;1}n'ya
que les Premiersqui opèrentpar le fait feul Fincapacitéde dif,
pofer, & emportentconféquemmentl'hypothèquedu jour même
qu'ils font commis de ce nombre font les Crimes de Z~-A~.
~/?~, Péculat, Meurtre .~a~/M~, Simonie
~o/MM, &c. Ceux-cifont même vaquerles Bénéficesde ple~
droit, comme il a été jugé par plufieursArrêts rapportés
~j~MM~t J
BRUNEAU par
d'après BARDET,le PRESTRE,IaKoCHEFLAVIN ·
& l'incapacitéqu'ilsproduifent ne s'étend pas feulementaux
Aliénationsà 7~ ~M'f, mais encore à cellesà Titreonéreux
que &roitle Coupabledepuisle Crime, hors les cas néanmoiM
où il s'agiroitd'acquitterdes Obligationsnéceffaires&
forcées
que la Partie civile ou le Fifc feroient obligés d'acquitter eux~
/m~/?.,/<)'.4. mêmes c'eAla remarqueque fait furla Loi
~.JÉ. Denis GoDEFROY,
JPO/? Co/M/'<!<?M/M deDonationib.
A l'égard des Crimeso~M~ & non qualifiés ce
du jour feulementque l'Accufationa été intentée, que commen.n'e~que
ce l'hypothèque des intérêts civils, & l'incapacitéde à
difpofer
titre onéreux ( carpour lesAliénationsà titre gratuit, ellesfont
toujours lujettes révocation, même depuis le Crime commis,
commeétant Suspectes de fraude) c'eÏt cette distinctionquipa.
roit avoir fervide fondementà la Maxime de notre Droit Fran-
P'MûHMM~ çois att~ée par LnoMMEAUqui porte que l'hypotheque de là
0~~ ~o8,
Condamnation pourC< Délit, retrogradeau jour quele DélitC
été commisou ~ACCUSATION INTENTÉE.
ENFIN, pour ce qui concerneles Délitslegers,tels que ceux
qui feroient arrivéspar accident non prévu & par cas fortuit,
1 hypothèquedes intérêts civils ne commenceà courir que du
jour feulementde la Condamnation;c'eft le fentimentde Bpu-
N E Au~ qui fe fonde fur les autorités que nous venonsde rap-
porter, & principalementfurl'Article liij. de l'Ordonnancede
Moulins.
Nous avons d'aiHeursobfervéd'aprèsBRETONNiERen~ea
'Quêtions de Droit, qu'ily a plufieursParlemensdansle Royau<
~ie, notammentceuxde Franche-Comté de Grenoble & de
Dijon,P'
AU DROIT CRIMINEL. 7~ T. ~777. C~
Dijon, qui jugeoient que la Réparation civile ne fe pre~cnvoit
au lieu de 20 qui fumfent pour la pre~crip"
que par 30 années,
tion de la Peine du Crime.

~°. DOMMAGES ET lNTÉRESTs,nous n'en parlonsi'cf qu'en-


tant qu'Us(ont prononcés par un Jugementcriminel ilsOMcel de
commun avec ce que nous appelions jK~Mr~/z w~ qu'ils
produi&nt également la contrainte par corps, fans avoir égard
à la Commeà quoi ils peuvent monter mais ils en fbn.t di~in-
guésd'ailleurs, par pltifieurs endroits remarquables.
1°. En ce qu'ils peuvent s'adjuger égalementau profit de I'A6<-
culé,comme de l'Accusateur au lieu que la Réparationcivile ne
avoir lieu que contre l'Accusé. ~y< ce que nous avons
peut
dit ci devanten traitant de l'exécution.des Jugemens d'o-
lution.
1°. En ce que les Dommages & Intérêts ne font point déter-
minés par te jugement de~Condamnation & que leur liqui-
dationne fe fait qu'après le Jugement,& fur la Pourfuite-quis'en
faiten exécution d'icelui au lieu que la Réparation civile, tai-
fant partie de la Peine qui doit toujours être certaine, doit con-
féquemmentêtre fixée par le Jugement qui la prononce.
En ce que les Dommages &: Intérêts ne concernent pro-
prementque le préjudicecaufédans les Biens, au lieu que la Ré-
paration civile tend principalement à réparer le tort faità la Per-
fonneou à fon Honneur.

4°. FRAISdu Procèscriminel,nous avonseu lieu de parler de ces


fraisen traitait de l'Intrusion nous avons obfervé que l'Accuse
n'étoit point tenu de les avancer, à la réferve fëuiement de ceux
concernansla Preuvede~~a!K/?~c< mais que ce Devoir
regardoit principalement la Partie civile & à défaut de Partie
civile ou fi celte-ci ~c trouvoit tnifbivable les Receveurs &:
EngagiAesdu Domaine du Roi, & même les Seigneurs, dans la
Juitice defquels s'inftruifbieniles Procès criminels.
Nous avons dit que l'Obligation de fournir ces Frais, tant de
la part du Roi que des Seigneurs, étoit une fuite de celle de ren-
dre la JuAice à leurs Sujets, &du profit qu'ils avoient droit d'en
espérer par les Amendes & Confitcations. Il ne nous refte donc
plus qu'à rapporter ici les Di~po~tions particulières des Régle-
mens qui ont été faits, pour empêcher que les Juges n'abuiënt
Hhh
INSTITUTÈS
du pouvoir qu'ils ont de régler ces Frais, dans les Exécuteurs
qu'ils décernent à ce fujet. On trouve ces Réglemens, dans les
art. xvj. xvij. & xviij. du Tit. XXV. de l'Ordonnance de 1670,
mais principalement dans la Déclaration du i Juillet 1687 & les
Arrêts du Conseil, qui ïbftt intervenus en conféquence.
Ces Arrêts font des 26 Octobre & Novembre t68~ Mai
ï68~ 2.3 Octobre ~4 y &:n Août 1710.
Suivant ces Réglemens il paroît que SaMaje~é s'e~ propoCé
trois Objets principaux, L°. de fixer la Qualité desFrais qui peu"
<M. <~
vent être compris dans ces Exécutoires ces Frais font ceux de
/'o~cnn~c<. .M?K/m~ & de ~K~ des Juges & Officiers qui fë tranipor-
~.A'C~M/t/M ten.thors de leur réndence, à l'effet des In~ruc~ionscriminelles.,
~a'. <0in.4. o.
~)t8.
& autres. qui font néceHaires à cette InArucHonSe à Fexécutioa
desJugemen&.Mais il e~ dépenduau-xJuges d'y comprendre leurs
.Z?/-<MM & Vacations, ni les Salaires des 6'ë/ i~. de déter'
tniner la Qualité des Crimes pour l'in~ruction defquels ces Exe.
cutoires peuvent être délivrés fur le Domaine. Ces Crimes font
.les A~M/'y~, les ~c~ Incendies Vols de 6'e~ë~ &
autres de cette nature, où il échet de prononcer Peine aSictive
.& infamante; 3°. enfin d'anurer l'exécution de ces mêmes Re-
glemens, en ordonnant que les Exécutoires feroient viies par les
Ïntendans & CommiSaires départis & qu'en cas de contraven.
tion par les Juges, ils foient condamnés à l'Amende de i ~oIiv.
les Juges. Supérieurs, qui font autorisés à délivrer eux-même!
par
ces Exécutoires~
II y a aum deux Réglemens faits en dernier lieu F~, par Arrêt
da Conseil du i~ Novembre 1733 l'autre, par la Déclaration
du 4 Janvier 1734 au fujet du recouvrement à faire des Frais
q.uiont été avancés fur le Domaine contre les.Parties civiles, les
des.
Engagées. les Seigneurs Hauts-JuAiciers, ou fur les biens
Condamnés.
4~7

T R A L T E

DES DIFFERENTES ESPECES

DE CRIMES,
ET DEE LE URS PEINES,
Suivant les Principes du Droit Civil, Canonique, fi
de /M/-z/ Royaume.

avoir donné une Notion générale des Cri-


PRES
& des Peines font attachées, nous ne
mes, qui y
mieux terminer cet Ouvrage que
croyons pouvoir
le Décait exact des différentesEfpecesde Cnmes
tpar t' ~e~~uT~) –r t~Qftt
auxquels ces Peines peuvent s'appliquer.
ne contribuera pas peu à faciliter
d'autant plus effentiel qu'il
de toutes les autres Parties du Procès criminel, en
l-ïnteDigence des fenfibles, les
nousdonnant lieu de développer, par Exemples
Principes que nous y avons indiqués.
dans la Première Partie de cet Ouvrage, où
Nous avons vû
en le Droit Romain avoit
il eH traité du CRIME général, que
en Matiere de Crimes qu'il les avoit
établi plufieurs Divifions
d'abord duHngué en Crimes P~c.& en CrimesPrivés qu'il
avoit entité &divifé les Crimes publics en Ordinaires,parce que
étoit ordonnée une Loi particuliere; & en
leur Punition par
Peinè nétoit déterminée par aucunes Loix
dont la
& étoit laiffée à l'Arbitrage du Juge.~
précifes,
MAISl'Expérience ayant fan voir les Inconvéniensdangereux
néce~irement d'une Règle générale en
qui devoient relier H h h ii
J~hh ij
4~ TRAITE' DES CRIMES, 9
c~tte Matière, en-M-que parmi les Crimes appelles ~Me~ &:
(~ 'il s'en trou'voit le plus couvent, que leurs circonf.
tances rendoient aîlë~ légers pour ne pouvoir donner lieu aux
Peines capitales que les Loix y avoient attachées; tandis qu'au
contraire parmi ceux appelles J?~/M~'7M~<M ou il s'en
trouvoit dont les cireonAance&étoient tellement quaMées, qu'ei-
Ig~-pouvoieni donner lieu à des'Peines capitales. Il étoit réferve
à la fage~e.,de nos. Rois, d'apporter les tempéramens convena-
bles à la rigueur d'une Règle, qui raidit ainfi dëpendre,,la Puni-
tion desCrimes de leurs Dénominations plutôt que de leurs Qua-
lités 8~leujs ,Cir,con~n!ces &ce'qu'avoient déjà tenté plu.
~eurs'~iS les Prêteurs parleurs Edits, 8: les derniers Empereurs
romains par leprs Çon~itutions, ils l'ont heureusementexécute
par leurs Ordpm~nces tantôt, en prononçant des Peines dans
les Cas que lesLoix Romaines avoient laiCës à l'arbitrage du
Juge; tanfôt, en n'en prononçant aucunes, &'s'en rapportant à
la pruSence~du~uge, dans les cas mêmes ou lesLoix en avoient
prononce-de~paMiculieres.
"C~'d'après dé ~fages Maximes, puises dans les Regles de
l'Humanité 8~de4'Equitë naturelle-; qu'au lieu de ujivre l'ordre
des Divisons établies par le Droit Romain en cette Matière, nous
nous attacherons,, dans l'Enumération que nous allons raire des
d~éreos.Cnmes, ailes ranger fous autant deCIafïes différentes,
qu'iH y a de ferons .Genres auxquels,ils peuvent fe rapporter.
Qr.par!n:i:I~diSefens Genres.de Crimes, nous en remarquons
huit~pfïncipa~ ) dont on peu't dire que tous les autres ne font
qu'étant d'Efpeces ou de.Qualifications particulières; ravoir,
ï~ LcCrimedeLEZE-MAjESTÉDiviNE, qui comprend
l':Athei.&).e~:rApo&afie,l'HéréUe, le Schisme, le Blafphême
le Parjure, la Magie & Sortilége le Sacrilége Profanation des
Eg!i(ës~ie ~Trouble'au Service Divin, Hnobfervation des Fêtes
& Bimanche.s',::Vio!'ation des: Sepuichres, Outrages faits à des
Prêtres, Enlevement de Religieufes Recélement des Corps
n!orts des BénéHciers, Simonie & Confidence.
:.i~ Le Crime de LEZE-MAJESTÉHUMAINE qui comprend
îeNS AttËhtats'~Mts~à)a Peribnne du Rot, de les Encans, à
13Cc~roane.ou: à 'fesMiniAres RebeHionaux Mandemenséma-
nés de S. M.les A~emNéesillicites avecport d'armes, Séditions~
Emotions ~opû!aires. Fabrication ou Altération de Monnoie
Ealu6cation d'u Sceau.royal, Amas d'Armes Fabrication de
ET DE LEURS PEINES.
poudre, Démolition de Murs & Fortifications, ou ConStruction
fans permiSHonde S. M. Infractions de Ban & Sauf~condutt,
Rébellion à JuStice, Chartre privée, Brisde Prifon, Péculat, 6c
ConcuSHon.
Le Crime de LuxuRE, qui comprend l'Adultère la
30.
ou Bigamie, le Stupre, le Maquerelage, le Concubi-
poiisamie
nage, le Viol, le Rapt, l'Incefle, la Sodomie, laBeSHalité.
L'HOMICIDE qui comprend le Meurtre l'ASÏaSInMt,
l'Incendie, le Duel, le Parricide, Fratricide,
i'EmpoiSbnnement,
l'Infanticideou SuppreSHonde Part, Suicide.
LeVoL, qui comprend, Ceux faits fur le Grand-chemin,
!°.
lesVols domeûiques Ceux faits avec eSra6Hon., les Vols d'E-
life ou dans lesMaifons Royales, les Volsde Fruits de Jardin
Arbres,de Charrues,Harnois deLaboureurs; Ceux faits
déjeunes
des Cabaretiers Voituriers, Meffagers; le Plagiat, l'Abi-
par le Monopole &
geat, l'U~re la Banqueroute frauduleufe,
leRecélemeRt.
6°. Le FAUX qui comprend la Supposition de Perfonne
de Part, le Stellionat, la Calomnie, Faux Témoi-
Suppofition
Subornation de Témoins, Falfificationde Papiers publics
gnage,
ouprivés, Falfificationde Denrées &MarchandisesVente à faux
Poids& fauSIeMefure Simulation dans les Contrats.
7°. L'INJURE, qui comprend les Injures Verbales, les Réelles,
ocelles par Ecrit ou autrement, Libelles diffamatoires.
8°.Enfin les DÉLITS CONTRELAPoncE, qui comprennent'.
Ceuxcommis dans les Bois, Ceux commisau fujet de laChaSIë,
aufujet de la Pêche, la Contrebande; Ceux concernant lesJeux
défendus, les Délits en fait d'Imprimerie, & enfin Ceux commis
parles Mendians & Vagabonds.
Il y a encore d'autres Cernes, qui font particuliers auxEcdé-
aux Gens'de Guerre, on Gens de Mer, dont nous
SiaSHques'c~
avonseu lieu de parler précédemment, en traitant des /M/c-
~'o~qui en doivent connoître.

MAis en nous écartant ainfide l'Ordre établi par les Loix Ro-
maines,dans la DiviSiondes Crimes, nous n'avons pas entendu
pourcela rejetter abfolument les Règles &les Principes qui nous
Snnttracés par ces mêmes Loix, pour juger de la Qualité des
Crimes, &rpour déterminer lesCas particuliersoù l'on doit aug-
menterou diminuerla rigueur de.leur Punition. Comme ces Prin-
430 TRAITE' DES CRIMES,
cipes~bntfondésfur une Equité naturelle, qui les a fait adopter
dans tous les Pays, & lesa fait Servirde bafe aux Dispositionsde
nosOrdonnancesmêmes; bien loin de les regardercommeétran-
gers parmi nous, nous nous ferons un devoir de les rappeller
exactementfurchacun desdifférensCrimes, que nous allonsdif-
cuter. Nous avons crudevoir aum, par la même raifon y join-
dre les Décidonsdes Loix canoniques afinde ne rien lai~erà
defirer, pour l'éclairciuementd'une Matiereauffidélicatequ'elle
eft importante.

r y j? j~ j?.
Du CrimedeZ~Afa/~D~/z~.
T~T Ou s comprenonsfousce nom, tout ce qui tend à bleffer
j_~ la Saintetéde notre Religion.
P ARMI les Crimes de cette efpece il y en a qui attaquent
DiEU~nM~ par le mépris & l'abus fcandaleuxque l'onfait
de fa Religion, deSesSacremens, & de fes Myfteres ce font
ceux-ci quon appelle CRIMESDE LEZE-MAJESTÉ DiviNE
premierChef.
Il y en a d'autres qui attaquent DiEU M~Sg/n~, dans!a
Perfonne de~ ~s~~ de~ ~?~ & des chofeseo/~c~ à
CK/M~&:que par cette raifon nous appelionsCRIMES DE E
LEZE~MAJESTÉ DIVINEaK~CO~ Chef.

CHAPITRE PREMIER.
Des Crimesde L~e-DzvMS au premierC~
ce nombrefont FAthéiûne, l'ApoiMe, !'Héré~e, le
T~ E Sor-
le le Parjure, la Magie & le
JL~ Schiime, Blafphême,
ti'lése,
°
rjyE/~M~
ne reconnoître de DiEU ni de
CE CRIME conMe à point
ainSl'on ceux o&nt met
PROVIDENCE appelle ATHÉES, qui
ET DE LEURS PEINES. 7~.7. ~.j-. 4~1
t'Exi~ence d'un Etre Suprême, & ne profeifent aucune Religion
vraie ou iau~e. On les appelle auffi.MATERIALISTES parce
attribuent tout à la Matiere ou SPINOSISTESparce que
qu'ils
c'e~ qui a réduit le premier en Syfieme, cette horrible
opinion, dont la véritable fource eAdans la dépravation du coeur
~'C~ ~M<~ M CO/MO non eflDeus.
Nous ne trouvons, ni dans l'ancien Droit, ni dansle nouveau y
aucune Difpofition particuliere fur la punition de ce Crime, par-
ce que ce n'eu:que de nos joars feulement qu'a commencé cette
damnable Sede, & qu'elle a aSedé de répandre fes Chymeres
fousune forme Dogmatique. Si les exemples de rigueur que
fes progrès parouïent demander, ne font pas plus jréquens dans
ce Royaume c'e& fans doute parce qu'elle e~ ibndée ïur des
Erreurs fi groffieres & fi abordes, qu'il y a lieu d'espérer qu'elle
j[edétruira d'elle-même & que les Ecrits bolides& triomphans.,
nos Théologiens ne ceffent de lui oppofer, feront plus em;-
que
cacespour la defarmer, que la violence des flammesqu'un des nos
Parlemens a fait éprouver à l'un de leurs principaux Chefs.
~p 0 S T ~~7
Ce CRIME connue dans la désertion ou a&andbnnementde la
vraie Religion ainfi. l'on appelle APOSTATStou&ceux qui quit-
tent la Religion Chrétienne pour embraser ou r~/<:Mg, ou le
Malzomécifme, ou le yM</a~M,ou toutes autres Secres condam~
nées par l'Eglise c'en: dans ce fens que l'on peut dire que tous
les Hérétiques font des ~po/?<:My quoique tous les Apofiats ne
foient pas ûmplement Hérétiques.
L'on appelle auffi APOS.TATS, les Religieux qui quittent, fans
l'Ordre dans lequel ils ont fait Prorenion:
Difpenfelégitime
commecette dernière efpece d'Apo~ane, quoique fondée le plus
fouventfur les mêmes principes d'irreligion que la première, ne
trouble point auffi directement l'ordre Public, elle n'eft ordinai.-
rement fujette qu'à des Peines canoniques, dont l'application e~:
féfervée au Supérieur de l'Ordre d'où. le Religieux a déferré.
Ces Peines font la Prifon avec le Jeûne au Pain & à l'Eau, juP ~~rj!~ c~. ~e~&
fe foit & ex- </<
~o~
ce le
qu'a que Religieux ApoAat converti, qu'ilait tt,M«~
pie fon Crime par une uncere Pénitence.
Mais à l'égard de la premiere efpece d'Apo~ane, qui renferme
une Perfidie & une Rébellion fcandaleufe les Loix ont cru de.-
voir en afréter la contagion, par des Peines publiques & i~ma~
43~t TRAITE' DES CRIMES,
tes. La Loi III. au Code de ~po/?a<M,veut que les Apoftats foient
abfolument retranchés de la Société qu'ils foient regardés com.
me imcapables de difpofer ni recevoir par TeStament, & d'être
admis en témoignage la Loi XI. du même Titre va plus loin;
elle veut qu'ils (oient privés de la faculté de faire aucune forte
de Contrat, (bit de Donation de Vente ou d'Achat, &c.
ENFIN, par les autres Loix, tant civiles que canoniques, il.pa.
roît qu'ils font affujettis aux mêmes Peines que les Hérétiques,
dont il fera parlé ci-après, & fur-tout de l'&~c/z abfolue de
tous les Priviléges qui ont été introduits en faveur de la Religiop.
F.
Ce CRIME conSiStedansl'Erreur où tombe un Catholique, &:
qu'il Soutientavec opiniâtreté contre quelque Dogme de la Re.
ligion ainfi l'Hérétique ne differe de l'ApoSiat qu'en ce que
celui-ci combat généralement tous les Dogmes de la Religion.
Ce n'eSt donc pas affez pour être réputé Hérétique, de tom.
ber dans l'erreur mais il faut encore la Souteniropiniâtrement
après qu'elle a été condamnée par l'Eglife, qui a Seulele droitde
déclarer Hérétique & tant qu elle ne le fait point on ne peut
qualifier une Perfonne de ce nom ces Qualifications deviennent
alors de véritables Injures, qui pouvant donner lieu à des trou-
bles & des féditions, doivent être réprimées féverement parl'au.
torité féculiere.
Dans les premiers tems de l'établiuement de la Religion Chre.
tienne ce Crime étoit du nombre de ceux dont la connoiffance
étoit purement réfervée à la Juridiction eccténa~ique, ainfiqu'H
~C<!f.<t<~0- paroît par les DÉCRÉTALES,fous le titre ~gj~B~CM~mais l'expé-
/Mf/MM, 6* C<!p. rience
ayant bien-tôt fait connoitre que ce Crime, fruit ordinaire
0;<'a/nMM/M/HM~ 1
extr. de~~«. de l'ambition ou de la débauche, étoit toujours accompagnéde
fcandale & d'auemblées illicites, aufficontraires au repos & au
bien de l'Etat, qu'au refped dû à la Religion les Princes Chré-
tiens n'ont pas tardé d'interpofer leur autorité pour extirper de
leur Etat ces nouveautés dangereuSes, & en arrêter le cours par
Z. Manichros, des Punitions exemplaires. En erFet fi l'on remonte aux Loix
§. $'~rM!MM, Cod.
Romaines, l'on voit que FHéréSie y eft mife au nombre des Cri-
de Haret. 6' Ma-
n;< mes publics. Si l'on confulte les Ordonnances de nos Rois, on
Ordonnances remarque que les Coupablesde ce Crime y font qualifiés de
C~-
d'Henry Il. t~ minelsde Zc~ M!ë/?g, Séditieux, Perturbateursdu reposyK~C~
~f~~<'M.t;!9.
& qu'ennn ce Crime a été placé dans le nombre des Cas ~<
CA~f/M/J~.1~6. Aintt
ET DE LEURSPEINES.Tit. 43~
Ainn,~uivantlesMaximesdu Royaume,commecellesdu Droit
Romain, il paroît que l'autoritéde l'Eglife fur .cetteMatiere
e~ bornée uniquementau Droit de juger & de condamnerla
podrine qui contientl'Héréue, & de prononcerdes Peinesfpi.
rituellescontre ceux qui la proteSentou qui la répandent, telle ~<). ~A"<M.
quela privation de toutes les marquesde Communionavec fes /MWMM.f}« <
Enfans,foit pendant leur vie, foit après leur mort & de dus, ~C<y.~M'<
fi c'eftun Eccléna~ique, la Dégradation& la perte de fes Béné-,Mm~.
fices.Mais pour ce qui concerneles Peinestemporellesque peu-
ventmériter les Hérétiques, comme ces Peinestendentà l'en'u-
~londu fang, que l'Eglisea en horreur elle fe contentedes'en ~C~o.
rapporterlà-deSusà Fautoritédes Princes temporels à qui elle /fo<&m,~'<&
recommandeen mêmetems d'employerces Peines, plûtôt com-
meun avertiffementfalutaire afin de les faire revenir de leur
égarement, que commeune punitionde leur Crime .Z)fyo~f
OMM/M CC/?'~M/a~M CM/M/MM habitaratio ~/?~KCpotensadmo.
yi~MMz errore~/c~~ quam~ye~g ~M/MM!. Ce font les
termesdu Canon non invenuur, Cau~ 13. quseA.4.
A l'égard des Peines que les Loix Romaines pronpnçoient
contreles Hérétiques, elles confifloient tantôt dans le dernier
Supplice, tantôt dans la Rélégation perpétuelledans les Ifles
& lorsquel'Hérétique étoit mort dans fon erreur, l'on condam-
noit~a Mémoire commedans.leCrime de Leze-Majeité. Ces
Peinesne regardoient pas feulementceux qui répandoientou
fomentoientles HéréHes, maisencore ceux qui fe les laiSbient
persuader.On trouve dansle Titre duCode de~<e~ 6' Manich.
pluueursLoix des EmpereursConAantin Théodore, Valenti- Z.8.T!.<S'
nien, Marcien, & JuAinien,qui contiennentdes difpontionspar- 6'H.Manich.
Cod. ~f~tE~f.
ticulieresà ce fujet. la L. Si
DANSNOTREUsAGE, fansnous arrêter à rappeller ici cette ~KM ~<f<)M.
~u!cd'Editsqui ont été rendusdanslespremierstemsdesHéréues Cc~.
deLuther & de Calvin, nousnouscontenteronsde parcouriren Off/OM.<&~0/!A!-
les de ceux rendus Révoca- /!Mt/M.
peu de mots Difpofitions depuisla
tionde l'Edit de Nantes fçavoir lesDéclarationsdes ~oJuin
l6<~ n Mars !67~ l'Edit de Juin t68o la Déclarationdu
moisde Novembredela même année; cellesdes 1; Juin 1682,
Juillet& 6 Août 168~,7 Mars&~ Odobre!68< n Oc-
tobre [687, du moisde Mars 16~3,13 Septembrej6~ 8 Mars
t~i~, 14 Mai17~4.
Suivantces Loix il paroît qu'il y a des Peinesparticulieres
lii
434 TRAITE' DES CRIMES,
De< du 10) prononcéescontrelesdinérentesPerfonnesquipeuventintroduire
.JMM I<~ !)
AfaM J<)7()) &
ou ravoriïerl'Héréue dansle Royaume ravoir
/Ë<~<dt ~M i °. Contre ~M/gM duRoi qui embraient ces fortesd'erreurs
*68~ ou quiles reprennentaprèsles avoir abjurées; ils fontcondamner
à l'Amende-honorableou Banniilementperpétuel, Seà la Con-
nïcation de leursBiens.
P'D«:~Af~ 2. Contre MM~& ~y~M/M~qui reçoivent ou ibunrent
~9~ dansleursTemplesles Sujets duRoi, tant Catholiquesque ceux
qui auroientabjuré leur Religion, ilsfont condamnésà la même
Peine que deHu~-
3~. Contre ~vc~KA- ~'c'M/?Mqui fe retirent danslesPays
étrangers, ou qui font arrêtés ~brransdu Royaume fans permit.
~on ils ~bnt condamnésravoir, les HommesauxGaleresper-
pétuelles, 8e les Femmes à être renterméesdans tels Lieuxqui
'De'<7. feront ordonnés par les Juges, &: tous leurs Biens connfqués, 1
Af~~ t686,~r} mêmedans les Pays où la Connfcationn'a pas lieu.
~(e/ 16~9.
~°. Contre CgK~yK:aK~Hf~o~ directementou indirede-'
ment l'~y~o/ï des.A~K~MM? Co/ ils doivent être punisde
Mort..
~< du t~ °. ContreCeux~M~M~f pour faire des Exercicesd'une
~<s t~
Religion autre que la Catholique ils font condamnés ~avoir~
les Hommes aux Galeres perpétuelles, &: s'ils font trouvésen
armes, au dernier Supplice, les Femmes,à être raféesrenfer-
mées pour toujours, &:en outre à la Confifcationde leursBiens.
K!~MeDM/ 6°. Contre Mz'/z~~ qui convoquent ces Aûeiablées, ou
< 2..
y auront prêché ils &)ntcondamnésà la Peine de Mort.
~~j!S</?K~& '7'°.Contre Ceuxqui ~M/'o/!f</o/!M~ jR~f! à ces Auemblées,
~.9~ ou prêté du~eoM~: ils &.ntcondamnés ravoir les Hommes
aux Galeresperpétuelles, &: lesFemmesà être rayées& enfer-
mées pour toujours, avec la confifcationde leursBiens.
& ~OM,.t 8°. Contre Ceux~H~M~c~&M~J~<!c&M /e~ de recevoir
<M.9.
lesderniersSacremens, & qui étantretournésdansl'Erreurqu'ils
K ~M&r. f& 19 avoient abjurée y déclarent publiquementqu'ils veulent mourir
C~~ jgSë. dans la Religion prétenduererbrmée ils ibnt condamnés, s'it~
recouvrentla ianté &:s'ils perMent dans leur Déclaration an
BànniËementà perpétuité, avec convocationdes Biens; & s'ils
meurent,. le Procès doit être lait à leurCadavre ou à leur Mé-
moire de la maniereportée par le Tit..XXII. de l'Ordonnance
~e 1670..
§°~ Contre e<~ a~/a ~~M/!~M ~M~,qui exhorter
ET DE LEURS PEINES. 7~.7. Chap.
r. S
~cfetementles Maladesà retourner& perfévererdansleursan- ~&W.I~
ciennesErreurs ils font condamnés ravoir, leshommesaux
Galeres,& lesfemmesà être ren~mées à temsou à perpétuité,
fuivantla prudencedes Juges.
10°.Contre~ Médecins ou à leur défaut, les Chirurgiens<S* < ?..
~o~~ qui étantappellésauprèsdes Religionnaires,nedon-
cent pas avis au Curé, f~rfqu'ilsjugent lamaladiedangereufe&
qu'ilsvoyent que les Curés n'ont pas été appellésd'ailleurs, ils
fontcondamnésà une Amende, &en cas derécidiveà être in-
terditsde leurs fonctions.
n°. Contreles Parens, Serviteurs,& autresqui étantprèsdes m~!<<M.
Malades auront refufél'entréeaux Curés, Vicairesou Prêtres
pareuxenvoyés.,ilsfont condamnés aux mêmesPeinesquecelles
ci'defîus.
12°. Contreles Sujetsdu Roi, qui ne font pas baptiferleurs < art. }).
Enfansà l'EglifëParoiuiale du lieu, dansles ~4 heures; & con-
tre les Sages-Femmes qui n'en avertirent pas les Curés, mêmes
Peinesque ci-deffus.
ï~. Pareilles Peines font prononcéescontre ceux qui en- ~M.4~<
voyentleursE12fanshorsdu Royaume, fansla permiffionngnée 6.6-7.
d'unSecrétaired'Etat, ou qui négligentde les envoyer au Ca-
téchifme& aux Instructions& Offices commeauflicontreceux
quifont chargésde l'Educationdes En&ns.
i~°. Contre ceux qui confententque leursEnfans ou ceux ~«~.<~<,I~t
dontils font Tuteursou Curateurs, & marienten Pays Etrangers
fansune permi~ionexpre~ë6gneed'unSécretaired'Etat: ilsfont
condamnés fçavoir, les hommesaux Galeres à perpétuité &
lesfemmesau Banniflementà perpétuité avec la confifcation
desBiens.
i<;°.Contreles Sujets du Roi Nouveauxco/!M/<M, qui ïe ma- !}.
rientfansobferverlesfolemnitésprescritespar lesLoix du Royau-
me ilsdoivent être punis, outrela nullitédeleur mariage, d'une
Punitionexemplaire.
Indépendammentde ces Peinesparticulieres,il y ena encore
de généralesprononcées par cesmêmesLoix contre lesHéréti- ~H.t;.
I~tW.
ques,telles que L'EXCLUSION ABSOLUE detoutes C~M/)K~ Dc.
~K~,desLicences<&MH~.f les ~T/HV~?~du ~OyaM/Më des yKM t(Si) i~
Pro-
Z~ /?;<-< 6' 6 ~C~t
de
f~ffi'OnsMédecins,C~:f~M/M~
~M~~M~CM~, Chiràrgieiis,~M!M~,
4 ft~és duRgyaume
~M'K/K~,des
~'<M 6' Imprimeurs;/'lN-CAP ACIT É deC0/< /7M/'M~ avec 168!.
desCa~P~M!~ /'lLLÉGITIMITÉ des~M ~)~~M/ ces
liiij
4~ TRAITE' DES CRIMES,
M<M~'<M~ 6/M la PRIVATION desë~f /'<ïMM/XÏMy/ p~
la libère qui e~ accordée auxEnfansde ceux qui Mnt retirésett
Pays étrangerspour caufede Religion de pouvoir fe marierfans
leur consentement; pourvu qu'à leur défaut, its prennentravis~
DiM~. leursde Tuteurs &:Curateurs créés ad ~oe &:de leursParens,.
JVb''M~. ;68o. Alliés&:Amis.
D~ t<t.
JM<!<iy~<Mt. ~c~f~
t~.
CE MOT) qui ~gni~een général.D~/M~ &Séparation,s'en-
tend ici de la divërMtéd'Opinionsentre lesPerfonnesdela même
Religion. Comme il entraîne ordinairementdes fuitesauffi?-
cheùlesdans un Etat que l'HérëHemême quoiqu'ilne caufepas.
un auffigrand Scandale,il y a lieu de pourfuivreceux qui le fo-
mentent, commedes ~fK~a~M/ du repospublic,6c prononcer
contr'euxdes Peinesplus ou moins révères, fuivant les circonf.
tances & le degré d'obitination, qu'ils font paroitre c'eft pour
cela que lesSchifmatiquesne font point diAinguésdans le Droit,
des Hérétiquesmêmes, &:qu'ilsfont a~ujettisaux mêmesPeines.
Il y a auni des Peinesparticulières,prononcéescontr'euxpar.
le Droit canonique mais nous croyons inutilede les rapporter
?"; C-M.~&<~C. ici, parce qu'ellesdont été prononcéesqu'à 1'occauondesSchif-
~K.6'C< mes cauféspar les Anti-Papes~
~< ~~Hr~Ctl).<
F Z ~\y ~\H'~ ~f~.
C'E?Tun Crime énormequi le commetcontre la Divinitépar
tes Parolesinjurieufesà Sa MajeUë à bonté & à ju~ice,.
comme en lui attribuant ce qui ne peut lui convenir, ou en lui
refl1fantce qui lui appartient il fe commet auui par Fc?~.
Les Canoniftesen di~inguentde trois fortes le Premier,par
on directement & immédiatement D IEU comme
lequel attaque àfx
DiEU en lui attribuant d es chofes contrairesàfa &
ptiiffance
ou en lui étant des Attributs qui font propres & enen-
ïnajeAé
tiels à fa Divinité; comme fi.l'on difbit, que Dieu eAinjure
qu'il n'eApas tout-puinant, ou bien.en attaquant lesprincipaux
Mystères de la Religion..
Le Second,eA celuiparlequel-on attaquePïEU directement&
médiaMment)en jurant en vain & fansnéceSté par ton Nomi-
fa la Mort & PaïRon de N o TR E SE
par PuiSance, par
CN.EUR you par fes Sacremens & c'eAproprementce que nous.
appellons/~MM?! dont il, feraparlé ci-après.
ET DE LEURS. PEINES. 7~. Chap.f. 43~
Le ~-<?~~ enfin connue danstoutes Parolesinjuneuiespro.
contre l'honneur de la Sainte Vierge & des Sainte
ferées
DANSl'ancienneLoi les Coupablesde ce Crime étoient la- ~z<~<
pidéspubliquement. j
Suivantle Droit Canonique,celui qui en eit convaincudoit
eA Clerc, de la Privation de fes Bénénees, ou de
être puni s'il
& s'il eA Séculier, de l'Excommunication.
la Pépo&ion
SUIVANT le Droit Romain, il paroît que les Blasphémateurs
étoientpunisdemort r c'eA entr'autresla Diction dela ~eK/ë ~h~Ke"-
nM~j nofe/ 77..r
AuTENtiQUE,MMc~~K/M/zf~ou l'EmpereurJuAinieaaprès <<M~~M. cap.
avoirexpose fous les malheurs&: les ~eaux, que ce déte&able;Igitur, &.fM<&
Crime attire ordinairement &rles Royaumes, veut que cette pOSM*

foit fans rém~on contre ceux qui font convaincue


Peine infligée
de ce Crime.. n
à de cet Empereur, nos Rois dont nett.
E NF i N, rexemple
oubliépour déraciner extierement c e Crime Qu'ils ont toujours
comme la Source desCalamitéspubliques.;
regardépareillement,
L'ontrouve dans THEVENEAU plufieursOrdonnancesqu'ilsont M.i~T'~fM.~f.~ I.
renduesà ce fujet notamment celle deSaint Louis qui veut que ~o~Co~.
ks BlafphémateursduNom de'Dieu §c de faSainteMère Soient GMMOM, g.
d'un fer ily en a d'autres de Philippe VL de Il entr'autres
marqués rouge de /'<!M.S.0'
CharlesVIL de Louis XI L de Henri II. de Charles1 X. </ena.de ~OM/ f~
HenriHI. de LouisXIII. Maiscommeparmi les Peines que /'0~. 6'f)ff.(~<'
ces Loixprononcent y il ena plufieurs qm ne font plus en u&- AF/Mf.
/'0)-
ou du moins ne le fontqu'enpartie, nousnous arrêterons auffi
ge, qui les
~!o~t&iy.
à ici celles qui font prononcées par
aniquement rapporter
dernieresLoix qui ont été rendues fur cette Matière, nousvou-
lonsparler des Déc~radonsdes7 Septembre16;.i &:30 Juilleu
1666.
Aux termes de ces Loix lesPeines font augmentee~uivant
ks degrés d'énormité, ou d'habitudeoù l'on eitde tomber dans.
ce Crime.Ainfilorfqu'ilsfont tels,.qu'ilsappartiennentau genre
comme ceux à la Bonté & à la Gran-
dM~g, qui dérogent
deur de Dieu & à fes Attributs ils doivent être punis de plus.
Peines celles qui font établies pour les Blaiphêmes.
grandes que dans des ter-
c'eA-à.dire, de ceux qui ne consent que
mesimpies& Juremens échappésdans la Colère ou dans le
ceux-ci &roient d'ailleurs réitères.
premiermouvement quoique
& commis par habitude..
A l'é~rddes Blasphèmesdela premiere-efpece~qui ~on~tM&
TRAITE' DES CRIMES,
dans des exécrationsréfléchies la Peine n'eApoint déterminée
par ces Loix qui la laiHentà l'arbitrage du Juge & lui per-
mettentde la porter jufqu'à celle de Mort, fuivant les circonf-
A~M)/f. i~. tances.Auffivoit-on
lit. 1 J. 11.1.. plufieursArrêtsde différensParlemens,qui
~at)<. <?- ont prononcécette dernièrePeine, pour des Blasphèmes exécra.
~~&f. bles prononcés contre Dieu N. S. J. C. & fa Sainte Mère
tantôt en condamnantles Blafphémateursau feu vif, tantôt en
les condamnantà la Potence, & leurscorps réduitsen cendres
il y en a un entr'autresde ce Parlementdu 12. Mai 1681 rap-
porté dans le Dictionnairedes Arrêts, quiprononce outrela
Peine d'avoirla Languepercée d'unfer chaud, celledes Galeres
perpétuelles &:de l'Amende-honorabledevant !a principale
Porte de l'Eglifede Paris, la Corde au col la Torche ardente
au poing, avec un Ecriteaudevant & derrierre contenantces
Mots .oZ~p~/?M~M~~cra~.Il y a auffides Arrêts, qui ontor-
donné que le Procèsferoitfait à la Mémoiredes Blasphémateurs
après leur Mort. A régard des Ecrits qui contiennent ces Blaf.
phêmes, on les fait brûlerpar la main du Bourreau.

Quant aux Blafphêmesde la derniere efpece., qui fe commet'


tent par de fimples Juremens, & dans un premier mouvement,
les Peines doivent en être augmentées Suivantle nombre desré.
cidives & c'eft pour s'aSurer de ce nombre que les Loix que
nous venons de citer, veulent qu'il foit fait un Regiftre particu-
lier de ceux qui auront été pris & condamnés pour ce Crimei
Ainfi pourune premierefois, cesLoix condamnent le BIaSphé-
mateur à une Amende pécuniaire qui doit être plus ou moins
confidérable, fuivant la qualité du Blafphême &les facultésdu
BIaSphémateur, & qui doit s'appliquer pour lesdeux tiers l'Hô*
pital, ou à l'EgliSedu Lieu, & l'autre tiers au Dénonciateur.
Si le BIaSphémaieurretombe dans le même Crime, une~cM-
de, ~oz/zg/Ke ou quatriemefois l'Amende doit être du double,
du triple & du quadruple & pour la cinquiemefois, il doit
~tre mis au Carcan aux jours de Fêtes & Dimanches ou autres,e
depuis huit heures du matin jufqu'à une heure après midi, & de
plus condamné à une groffe Amende, faute du payement de la-
quelle il doit tenir Prifon pendant un mois au pain & à l'eau, ou
plus long-tems ainfique les Juges le trouveront à propos pour
la~~Mg fois, il fera mis au Pilori, & on lui coupera la Levre
Supérieureavec un fer chaud pour la~K~ fois, il fera mis
ET DE LEURS PEINES. 7~ C~.r. 4~
au Pilori, & on lui coupera la Levre inférieure
pareillement
enfin, pour la huitiemefois, on lui coupera la Langue.
P~~7~R~.
Nous plaçons ce Crime à la fuite du Blafphéme parce
qu'il l'accompagne ordinairement & qu'il eft puni par les mé<
mes Loix.
PARJURE, fe dit en général de celui qui jure contre fa propre
fcience& connoiffance. BALDE fur la Loi derniere au Code r. ~Vof.
de~6/M~n<&, le définitun Menfbnge confirmé par un Serment n;.
c'eft aufli la Définition qu'en donne Saint Thomas. S. y~M~
Il y en a de deux fortes; l'un, qui fe fait en JufHce, & l'autre qu. 98.
extrajudiciairement le premier quoiqu'extrêmement grave,
commeétant injurieux tout-à-Ia-fbis, à Dieu, aux Juges, & à la
Partie', n'eA cependant point punipar les Loix humaines, com- ch. ad <t;/t&
me le dernier, en ce qu'il eft fait dans la vue d'en retirer quelque <M/H<<r.</f<r/m.
profit, comme devant emporter la décifionde fa Caufe; au lieu~ FocnM decif.
que dans celui qui fë fait hors Jugement on jure communé- §,}o~«/.C/~fe,
mentfans intérêt, & que le Parjure n'a d'autres vues que de man- p<r;MW~
querà la foi qu'il a vouée à Dieu, en abufant de fon Nom qu'il
nousa laiffé pour appuyer les Vérités.
Nous aurons lieu de parler des Peines qui concernent les uns
& les autres en traitant du Crime de FAUX nous ne parlons
icidu Parjure, qu'entant qu'il fe trouve joint au Blafphême &
autresimpiétés. Nous venons de voir par les Ordonnances, que
nousavons citées ci-devant, les Peines qui font prononcées con-
tre ce Crime en ce dernier cas. Suivantles Capitulaires de CHAR-
LEMAGNE, la Peinedu Parjure étoit d'avoir la main coupée: l'on
trouvedans le Style du Parlement, Partie II. plufieursArrêts qui
ont condamné les Coupables de ce Crime à l'Amende honora-
ble & au Banniflement il y en a un entr'autres contre,un Cha- 7o/<M/
~fKf/t.C~. 1~
noine de FEglifë Collégiale d'Origny~
C F.
CE TERME, qui dans fon Origine ~gninoit 1' /«
eft devenu dans la fuite tellement odieux par l'abus qu'on
en a voulu faire pour pénétrer dans l'avenir & jetter le trouble
parmi les hommes, qu'on ne peut aujourd'huile prononcer qu'à-*
vec horreur on la diftingue néanmoinsencore dans le vulgaire
en Magie blanche qui ne confifte qu'en des fecrets purement nai-
TRAITE' DES CRIMES,
440
en noire, qui eft celle dont nous voulons par.
turels & Magie
ler ici.
MAGIE eft connue tantôt fous le nom de tan.
Cette
fous celui de Maléfice, q uoiqu'on lesdiflingue le plus commu.
tôt
en ce la le fait enfuite d'un Pacte fait avec
nément, que Magie
des PreAiges qui étonnent les hom.
le Démon, pour opérer
étant au-detfus des forces naturelles, au lieu que
mes, comme de nuire
le Sortilége & le Maléfice ont principalement pour objet
foit en leur Redonne, foit en leurs BeHiaux, Plan<
aux hommes,
autres Fruits de la terre c'eA auffi proprement dans ce
tes &
eft Crime que
dernier ~ëns, qu'elle regardée comme
nous d'en traiter ici.
nous propofons dans une Matiere
Sans vouloir entreprendre de rien décider,
l'eit celle-ci, & qui eft proprement du report de
auffi délicate que
Chrétienne; nous nous contenterons d exposer ici
la Théologie
concernent fingulierement les Peines attachée!
les principes, qui
aux Crimes de Magie & de Sortilége. en ~onteonvain.
La Loi Divine condamne à la Mort ceux qui
on le voit dans les Chap. XX. du Levitique, &
f<f«. cap. eus, comme
~.6.6. XVIII. du Deutéronome.
D etiter. c. 28.
,~D<M<<< contre eux l'Excommunica.
Le DROIT C~~ prononce
~.K).H.6'I~-
Cenfures de il.n'y a pas même jufqu'aux
le Can. Ad- don les autres L'Eglife
~0!!<<f~ MM~l6. ne fe foient élevées contre ces fortes de
7 . C<!n. Si Loix du Paganiime, qui Ennemis du B~n pu<
CM. les condamnés comme
~Htf, MM~~6. Gens & ne ayent
Loi des XII. Tables contient
de la Société. La
qu. f. blic & du repos &fi dans la fuite on a per.
~Co~<
une précife à cet égard
~/e/Af~M: Difpofition ce ne fut uniquement
mis l'ulàge des chez les Romains,
Augures Batailles encore voit-
le fort des Armes & des
que pour fçavoir les Auemblées fecretes, r-
où fe for.
on que cet Uiase qui favoritbit l-Etat& lavie des Concitoyens,
moientles Confpirations contre
a été aboli du tems même des Empereurs ~y~'S~~fortes d Me~
mention d'un Edit de TIBERE quiprofcnvitces Corn.
le Leg.
blées & il. paroîten effet par ~W~
la Peina
tems de cet que
de qui fut fait du Empereur,
les
de mort fut prononcée contre ceux qui duconvoqueront.
les lumieres Chn~i~~
Mais depuis qu'éclairés par
furent convaincus
Empereurs Romains à la de Dieu à qui
blées n'étoient pas moins injurieutès Majefté
de connohre les tems & les ev~~
feul il appartient
préjudi,ciable~
ET DE LEURS PEINES. 7~7: ~p. ~f
au bien de l'Etat ils s'empreflërent d'en arrêter le
préjudiciablesPeines les
courspar les plus rigoureufes.
Ces Peines qui font rapportées fousle Titre du Code de Ma- z.tt;.<&<&
<& de étoient tantôt aux «'Mrc.
Me~ Mathematicis, l'expoSition Bêtes
tantôt celle du Feu vif, tantôt celle du Crucifiemenr, quelque-
fois celle d'être mis dans un vafe plein de pointes, d'autres fois
d'être décapite ennn, la moindre de toutes, étoit celle de la
Déportation.
De toutes ces différentes Peines, la feule que nous ayons re-
tenue dans notre USage, c'eSt celle du Feu VIF; on en trouve
exemples rapportés dans nos Auteurs, tant anciensque
plufieurs
modernes mais fuivant ces Auteurs, cette Peine ne doit pas
s'appliquerindistinctementdans tous les Cas on doit distinguer
entre les Sortilèges fimples qui ne fe trouvent aggraves par au-
cunes Circonflances extraordinaires, & partent ordinairement
d'un Cerveau dérangé & les Malénces qui ont caufé la mort,
oudespertes confidérables à desParticuliers; ce font ces derniers
queregarde principalement la Peine dont nous venonsde parler,
&qui ont fait l'objet particulier des Condamnations portées par
les Arrêts.
Nous croyons cependant devoir remarquer, par rapport à ces
Arrêts, que comme dans prefque toutes les Accusations qui s'é-
leventà ce fujet, il s'y trouve une complication d'autres Crimes,
telsque le Sacrilége BIaSphême Viol, & autres de cette ef-
pece on ne peut tirer aucune conféquence bien certaine des
Décinonsqu'ils renferment en eSîet, celui du Parlement d~
quia condamné le Prêtre Gaufredy n'a eu Sil'on en croit au
fit en ce teins-là, le Chef de cette Compagnie à M.
rapportqu'en
le Chancelier, d'autre motif que r/c~M/commis par ce'
Prêtre avec Madelaine de la 7~, fa Pénitente.
Ainfi, l'on ne [auroit trop recommander aux Juges d'ufer d'une
extrêmecirconspectionà cet égard, & de confidérer que fi, d'une
part, rien h'eSt plus certain que l'exiStencede la Magie après les
incontestables que nous en rendent lesLivres Saints,
témoignages
rienauSR,d'un autre côté, ne paroît plus équivoque ni plus in-
les exemples dont la plûpart des Auteurs Sefervent.
certain que
pour prouver qu'elle s'~ perpétuée juSqu'ànos jours.
Nous avons vu fous le Titre de la Preuve quels font les
Indices particuliers que les Auteurs enfeignent pour parvenir à
la convictionde la Magie l'on peut voir auffi à ce Sujetle Traité
1~1~ï~*
Rkk
'44~ TRAITE' DES CRIMES;
de la Police du ~eur Lamarre,Commiuaireau Châtelet &;un
a
autre Ouvrage qui paru en ~737, fous le titre de 7~
~j, O~o/z~, 6' Maléfices où l'Au.
de la réalité l'origine le progrès, 8c
teur entreprend prouver
les enets de la Magie, & cite din~érensArrêts des Parlemens
de Touloufe de Rennes, de Dijon, & de Rouen il y
d'Aix
a auffiplufieursArrêts de ce Parlement, rapportes par Bodin&:
&- dans la nouvelle Hiftoire critique
Chenu, qui font rappelles
des P~M~K~ par le R. P. le Brun, de l'Oratoire.
Au reAe, les Peinesportées par les Loix, & les Arrêtsdont
de
nousvenons parler, ne doivent s'appliquer qu'à ceux qui(ont
reconnus pour vrais & qui joignent à la Superf-
Magiciens
& le Sacrilége mais non point à ceux qui
tition l'Impiété
feulement de l'être & anecient de paffer pour tels,
feignent d'Alma.
comme ces prétendusD<~ Faifeursae P/c/?~,
Bonne -Fortune, dont il eit parlé dansles
nahcs, 6'~K~
Ordonnances d'Orléans & de Blois ceux-ci doivent feulement,
<<. l6.~
termes de ces Loix être punis de Peines corporelles &
/'O~M.O~M~ aux
6*of<6.~ L'Edit d'Août 168~ ajoute cependant cellede
«& de Blois. exemplaires. & le Sacn<
Mort, lorfqu'ilsjoignent à la SuperAition 1 Impiété
léee,~s prétexte de d'opérationsMagiques.
Nous aurons lieu ci-après fousle Titre du VOL 9
rappeller
Peines les dernieres Ordonnances ont pro-
les particulieresque &
contre ces fortes de ~~o~ appellés Fc~~
noncées
fous de Mandier & de dire la Bonne'
Egyptiens, qui prétexte
Fortune, commettentdifférensVols dansles Campagnes.

CHAPITRE II.

Des Cr~M Le~-T~e Divine~co~ Chef.


fous ce nom le Sacrilége le Trouble
T~T Ou s comprenons
L~ au ServiceDivin, l'Inobservationdes Fêtes& Dimanches,morts
la Violation des Sépulchres, le Recellement des Corps
des Bénénders, les Outrages faits à des
d'une Religieufe la Simonie& la ConMence, rUfurpation
Biens d'Egliie.
ET DE LEURS PEINES. ~.7. Chap. 443
~~C~7Z~G F.
dans générale, s'entend detpu.
CE CRIME,pris fa fignification
Profanations de chofes Sacrées ou dévouées à Dieu ainfiil
tes
tous Attentats faits 1°. aux ~c~ de 1 Eglife,foit
comprend lesHoitie~ foit
en renversantpar mépris & dérifion confacrées
tes Vaiffeaux facrés comme Calices, Ciboires, à
en appliquant
des ukases vils & foit en faifant fervir les Saintes
prophanes, 2 envers les
Ecritures à des SuperAitions & des Sortiléges
comme on brifë le Crucifix, ou les Statues
chofes Saintes quand leurs
de la Sainte 8c des Saints ou quand on deshonore
Vierge en les jettant au feu,
ou leurs Reliques,
Images, qu'on profane
ou lesfoulantaux pieds 3°. enverslesEglifesenlesbrûlant, les
les de leursornemens les prophanantpar
ruinant, dépouillant dans leurs
des indécences, tuant frappant, bléffant quelqu'un
troublant le &rvicequi s'y célèbre en n'obfervant
enceintes, en re-
& en violant les Sepulcnres,
point lesFêtes Dimanches, Mi
cellant les Corps morts des EccIéMques 4". envers~
& autres Perfonnesqui lui font fingulierementdévouées,
maltraitant d es Prêtres, & abufant des Re-
commeen battant &
enfin envers les Biens qui lui font confacrés par
ligieufes <°. l'on acquérir ou
la Simonie &la Confidence que employe pour
des Bénéfices en font dépendans ou enfin par
fe défaire qui
lesinjures usurpationsque l'on en fait. 1 nous
Mais ce Crime pris dans un fens plus étroit, tel que
voulonsen parlerici, s'entendprincipalementdes profanations des Sa-
à des Hoities & Va&s facrés,
qui fe commettent l'égard & des Nous
cremens, desImages&Reliques des Saints Eglifes.
.les des unes & des autres, il ne reAe
venonsde donner exemples
les Peines que les Loix y ont
plusqu'à y appliquer particulieres
attachées.
à laProfanation des HOSTIES SedesVASES SACRÉS,
~Outnt de tous nos Myl-
ce
comme Crime qui attaque le plus grand
néceflairement dans-celuiqui le commet, Hnhde-
teres <uppo(e à une moindre Peine que
lité ou l'Héréne il ne peut être fujet
ces Crimes cette Peine doit doncêtre
cellesprononcéescontre
celledu Feu avec l'Amende-honorable, & le Poing coupé; doit être&
fi lesCoupablesfontmortsavantl'Accufation,leProcès
fait à leur Mémoire comme Criminels de Leze-Maieflé Divine,
Kkk ii
Kkk ij
444 TRAITE' DES CRIMES,
!P<~<M< t~. il y en a plufieursexemplesrapportés dans les Décidonseatho-
<2y.!0. ~rf. ). 6*
~t. G~ <~< liques de Filleau. ~o/~ <!K~l'art. xxvj. de l'OrdonnanceMili.
}6t.&Fo~M~ taire, du i Juillet 17~7, qui fera rapporté ci-après.
tIC.6'1~. &°.Quant à la Profanationdes SACREMENS, l'on veut parler
ici, non feulementde ceux qui contrefontles SaintsMystères
& qui profanentou polluentlesFonts Baptifmaux mais princi.
paiement des Conteneurs qui abufent du Tribunal de la Péni-
tence pour feduireleurs Pénitentes la Peinede ceux-cine doit
pas être moindreque celledu Feu, lorsquela Séductioneft bien
prouvée c'eft l'efpece de l'Arrêt du Parlementd'Aix contrele
Prêtre Gaufredy;quelquefoisl'on fe contente de condamnerles
Prêtres à la Potence & enfuiteleursCorps à être brûlés.
3°. Pour ce qui concernela Profanationdes ÏMAGES& RE-
LIQUESDESSAINTS,les Peinesde ce Crime font différentes,
fuivant les degrésd'impiétéqui les accompagnent.Par l'Ordon.
nance de CharlesIX. du 14 Février t~i, art. j. il eft défendu
fous peine de Mort, d'abattre & démolirles Croix & Images,
& de faire-autresAc~esde fcandale& feditionimpies.
~Bf.t. L'on trouve dans PAPONplufieursArrêts rendus à ce fujet,
B. 6'yf«f.
l'MMentr'autres, qui condamnele nommé François.Z~~ con-
vaincu d'avoir donné malignementtrois coups de Dague à un
Crucifixen papier, à avoir la Main coupée&: laTête tranchée
un <zM/'6, qui condamnefeulementà être Battu de Verges un
Particulier pour avoir étant yvre & dans une Danfe ayant
l'épée à la main fuivant la coûtume coupé la moitiédu Vifage
& des Cheveux de N. S. J. C. repréfënté dans une Image &
enfin un r/-o~/7M,qui condamneun Particulierà être pendu,
& fon Corps brûlédans l'Eglife pour avoir mis en piècesun
Crucifix, & rompu les Brasà deux ou trois Statues de Saints
dans une Eglifë, nonobftantqu'il fût prouvé qu'il étoit alors
aliéné d'efprit.
4°. Enfin, par rapport à la Profanationdes EGLISES,elle &
fait, tant par l'Incendie & la Démolitiondes Eglifes que par
le Vol & le Pillagedes Ornemensqui y font renfermés;c'eft la
feule efpece de Sacrilègedont il foit parié dans lesLoixRomai-
nes :yK/M (!M~/7!Sacrilegi,~H:~K~C(!C~CO/H~/a/'M/M dit la Loi 9
ff. ad Z~. 7K/.Peculatus.
le CfM~ La Peine de ce Sacrilegeeft cellede Mort, fuivantla même
~c.v/f~<?cr//f~.
Loi SacrilegiM ~~6~)K/7!rK~' cependantpar lesLoix fuivantes
~<z~
~K/. 7''c<;Mf'f~M.du même Titre, il paroît qu'ellepeut être augmentéeou dinu-
ET DE LEURS PEINES. 7~.7. C~7. 44~
la
nuée fuivant les circonftances, c'eSt-à-direfuivant Qualité des
le Tems, l'Age le Sexe, la Quantité de la chofe
perfonnes
volée c'efl auffi la remarque que fait BoERius dans fa Décifion
où après avoir distingué trois différentes manieres de com-
«~
mettre le Sacrilége ravoir, lorfqu'on enlevé une chofe facrée
d'unLieu Saint, ou une choSefacrée d'un Lieu qui n'eStpas Saint,
ouune chofe qui n'eft pas Sacréed'un Lieu faint; il obServequ'il
a jusqu'à fept fortes de Peines établies contre les Sacriléges;
y
trois capitales, telles que la Mort, la Condamnation
fçavoir
auxMines, ou le BanniS!ementperpétuel & quatre non capi-
tales, comme la Rélégation ou Banniffementà tems, l'Inramie,
laPrivation de la Dignité, l'Interdiction de l'Office dont on eSt
revêtu.
Suivant le Droit Canonique, outre la Pénitence au pain &; à r. CanoPeeunid;
eft encore tenu de reftituer le Mf< t/M.
l'eau, le Voleur d'Eglife quadruple.
Il paroit que notre Jurifprudence a Suivi, dans l'imposition des
Peines contre ces fortes de Sacriléges, les Regles établies par le
Droit Romain, c'eft-à-dire qu'elle proportionne ces Peines aux
différensdegrés d'atrocité de ces Délits ainfi lorfque le Vol eSt
faitdes chofés facrées, telles quele Soleil du S. Sacrement, le S. Ci-
boire, & le Calice, la Peine ordinaire eft celle du Feu, fur-tout fi
ce Vol a été fait en brifant ou îbrcant le Tabernacle. Par l'art.
de l'Ordonnance du premier Juillet 17x7, concernant les
xxv].
Délits militaires, il eA dit « que quiconque aura pillé, volé, ou
» dérobé, en tems de Paix ou pendant la Guerre, foit dans le
» Royaume ou en Pays ennemi, Calices, Ciboires, ou autres
» Biensd'EgliSë, fera pendu & étranglé; & fi par les circon~an-
s ces du Vol il fe trouvoit y avoir eu Profanation des chofes fa-
crées, il fera condamné au Feu ».
L'on a auffi queinuerbis égard à la ()~ede celui qui le fait,
commeii paroît par un Arrêt du Parlement de Bordeaux, du 12
Main 28, rapporté par P~M:, qui condamnedeux Enfans, pour r. /'<< /<y.z~
à Battus tit. PwiM.
avoirvolé, le Jeudi-Saint, un Calice & fa Patene, être
de verges deux Samedis de fuite par les Carrefours de la Ville,
d'aSMerles deux Dimanches Suivansà la Grand-MeSIeà genoux,
en Chemine, la Corde au col, & Torche ardente à la main, &
là demander pardon à haute voix, lors de l'Elévation de la fainte
& être bannis de la SénéchauSIée, tenus en outre de re-
Hoflie,
fairele Calice en augmentant d'un marc.
Enfin l'on confidere encore la Modicitéde la chofe volée &
TRAITE' DES CRIMES,
la manieredont le Vol a été fait ainfi ,oar exemple fi le Vol
ne con~~oit feulement qu'en quelques Ornemens Lampes, &:
chofes consacrées au Service Divin, la Peine pourroit
autres
être diminuée mais elle ne peut être moindre que de la Mort,
s'il y a eu em-adion dans ce dernier Cas, le Corps du Coupa-
ble doit être brûlé, après avoir fubi un autre genre.de Mort, telle
CA~y.n. de la Roue la Potence on peut voir à ce fujet DAMOUDHER.
que le rend alors un Cas
~r< fa
dans Pratique cr~M~ cette enradion
Mais fi au contraire le Vol SeSait fans eSMion & ne
royal. comme quelques
conSiSteque dans des chofes de peu de valeur,
ou fervant aux Autels, la Peine ne doit pas
Linges Nappes moindre que
la ne puiffe être
aller iuSqu'à Mort, quoiqu'elle
des Galeres à ou à tems pour les Hommes, &
celle perpétuité
la FlétriSIure d'une en forme de la Lettre &
celle de marque
ou à tems dans une Maifon de For.
de la Réclunon pour toûjours
des Femmes c'c~ la difpofition expreue de la Dé-
ce à-l'égard-
claration du 4 Mars 17x4. article premier.
ou qu'il eft
Ce n'eA donc que lorfque le Voleft confidérable,
fait avec enraBion que la Peine de Mort peut avoir lieu ,&
de ces Cas dont veut parler cette mêmeDé-
c'eft principalement
à la fin de l'article que nous venons de citer, lorfqu'elle
claration,
ces mots le Peine de Mort ~<MM
ajoûte tout fanspréjudice dela
l'exigencedes Cas,
T R 0 Z/FZ au Service73~M.
une de qui forme un Cas
CEST encore efpece Sacrilége
doit être ou moins féverement fuivant
royal, & qui puni plus
de Déclarations, &
les circonftances. y Il a une foule d'Edits
rendus à ce on croit inutile de les
d'Arrêts de Réglemens fujet les
n'eli à ce foit de
rappeller ici parce qu'il permis qui que du
une derniere Déclaration
ignorer ayant été renouvellés par voit affichée danstou-
Monarque glorieufement régnant, qu'on s
de la des Rois
tes nos Eglifes. Toutes ces Loix dignes piété
Sou-
avec attention nos
Très-Chrétiens, font affez voir quelle
de pro-
fe font d'empêcher ces fortes
verains toujours empreiTés
les Peines qu'ils veulent être pronon-
fanations, par exemplaires
cées contre ceux les commettent, & par les injonctions par-
qui
ticulieres qu'ils font aux Juges d'y tenir la main.
le Trouble causent ces irrévérences
Aure~e, pour que que ex~
& donner lieu à des Peines
forme un Cas royal puiffe
7~.7.~.77. ~7
PEINES.
ETDELEURS
il faut qu'il foit fait publiquement& avec fcandale, & tel,
plaires, le Service Divin, comme
en un mot, qu'il oblige d'interrompre
OKles Sermons;:mais
la célébration de la Sainte .M~e, le ~o~,
ne conçoit feulement qu'a faire du bruit & à fe promener
s'il
ce ne
dans les Eglifes durant la célébration du Service Divin
alors Cas ordinaire qui, fuivant l'article
feroit qu'un fimple
xxxix. de l'Ordonnance de Blois, feroit puniffablede la Prifon..
/)v 0 F ~0 des Fêtes & Dimanches.
C'EST une efpece de Sacrilége moins criminel, à la vérité,
les qu'il fe commet hors de l'EglISë, mais
que précédens, d'être parce
nui ne laiffe pas que également Scandaleux aux yeux de la
Les Ordonnances d'Orléans & de Blois défendent de Orl.<M.
Religion. & i~. 6* Blois
tenir desFoires & Marchés les jours de Dimanches Fêtes an-
art. 38.
de Jeux ni de Farces
nuelles de faire aucunes représentations
les heures du Service Divin avec injonction aux Juges
pendant
de punir les Contrevenans de Prifon même de Peines corpo-
relles.
Ordonnances ont été renouvellées par les Déclarations
Ces
du ~Décembre 1698, du 16 Mai 1701, & 18 Février 1710,
défendent à tous Ouvriers & autres Perfonnes de travailler
qui
lesjours de Dimanches & Fêtes, à Peine d'être procédé contre
eux, fuivant la rigueur des Ordonnances.
C'eft conformément aux fages diSpoSItions de ces Loix, qu'ont
été rendus deux Arrêts de Réglement de la Cour l'un, du pre-
mierOctobre i ~88 qui défend de tenir Cabaret ouvert lesDi-
manches& Fêtes aux heures du Service Divin à Peine d'A-
la fois & de Prifon pour la Seconde, tant
mendepour premiere
contre les Cabaretiers, que contre ceux qui les auront fréquen-
& renouvelle au les défenfes portées par les Ordon-
tés, Surplus
& de Blois l'autre, du ~8 Avril 1673, qui or-
nancesd'Orléans
les Foires & Marchés tomberont aux joursde Di-
donneque qui
manches& Fêtes, feront remises au lendemain; taxe l'Amende
contre les Cabaretiers qui reçoivent le monde pendant le Service
à 10 oliv.pour la premierefois, & à plus grande en cas de réci-
contre les Farceurs & Bateleurs à 20 liv. & de plu<
dive celle
à la Prifon; enjoint aux Juges d'y tenir la main.
TRAITE' DES CRIMES.
~7 0 Z 7Y 0 Sépulchres.
CE CRIMEeft regardé comme une efpecede Sacrilége, tant
les Loix civiles, que les Loix canoniques.
par par
Il fe commet principalementde ces quatre manieres en
les
enlevant Corps morts ou les offemens 1°.en fbuiHani dans
les Tombeauxpour dépouillerles Morts de leur Suaire, Croix
ont été laiffés fur eux; 3°. en mutilant & abattant
& Imagesqui
les Statuesqui(ont fur leurs Monumens ou emportant les Pierres
4°. enfin en empêchant la Sepuicure
~lesMarbresquiyfbnt;
d'un Défunt, fousprétexte de Créance.
L'on peut auffirapporter à ce Crime celui qui Cecommetpar
l'Enterrement d'un Hérétique, dans le Cimetière des Catholi-
ques.
Comme ces Crimes font plus ou moinsgraves par leurscir-
font auffi par des Peines différentes.
conAances ..ils punis oMles
t° A ceux enlevent l es Corps morts U~
l'égard de qui du der.
leur Peine fuivant le Droit Romain celle
mens étoit,
z.o~,§.~
une Perfonne de condition vile &la Dépor.
6-~m~ nier Supplicepour
Z. ;'$' ou la Condamnation aux Mines pour une Perfonnedun
/ti/:e/'M/H. tation
MHpe~«M
<&~)B/e.M'c~. rang distingué. avec tant d'horreur tems
J~.tï.< Mais fi.ce Crime étoit regardé des~e
même du Paganiime, fur le fondementqu'il n'y avoit pas moins
Barbarie de tirer les Morts de leurs Tombeaux, que de pn<
de
leurs Maubns combien ne doit-il pas letre
ver les Vivans de
de la Chrétienne qui met aux
davantage aux yeux Religion
la de la en
nombredes Peines les plus féveres privation Sépulture
c'eA auffi cette kcence, qui com-
Terre.Sainte pour reprimer
à s'introduire dans les premiers temsde étabIdTementdu
mençoit fut défendu Con-
les
Chr&animie dans Gaules, qu'il par plufieurs
celui de tenu fous le regne de
MoM<<< fur la ciles,
& entr'autrespar Mayence,
Zot I. du Cod. de de transférer, fous quelque prétexte que ce fût,
Charlemagne même les des
~R~. 6*y!My<. les
Corps un
mortsd'un lieu à autre pas Reliques
./<M< eût une du Sou-
Saints à moinsqu'il n'y en oermimonexpreHë
verainPontife, ou de l'Evéque ou du Prince. desCorps
La Peine ordinaire parmi nous, lorfque l'Enlévement
vûe de les vendre des Expériences d'A-
morts fe fait dans.la pour ou
c eA celle du Pilon,
natomie, & d'en retirer quelque profit, & fi c'eu:dans la vue
du Fouet, ou des Galeresperpétuelles
la mémoire duDéfunt & l'honneurdesFamilles, cette
d'outrager Peine
ET DE LEURS PEINES. 7~ 44~
Peine peut être plus conudérable & de plus, l'esHéritiers peu-
vent fe joindre au Miniftere public, pour en poursuivre la répa-
j-ation.
2°. Quant à ceux quifouillentdansles Tombeauxpourdépou!
1erles Morts de leur Suaire des Croix & des Images qu'on
avoit laiffés fur eux leur Peine étoit, fuivantle Droit Romain, jC.7'<B<0~t.§t
du dernier fi les Perfonnes étoient trouvées avec <c<f/fM, de
celle Supplice, J.M/~0 viol.
desArmes; &: de la Condamnation aux Mines, ou de la Réléga-
tion perpétuelle, pour ceux qui étoient trouvés fans Armes.
Suivant le Canon XLVI. du Concile de Tolede tenu en ~3 CfC~'Mf'y?~~
tome
ouvrir les Tombeaux afin ~orf~~M
les Clercs qui ont affez d'impiété pour tdes Conciles.
d'y fouiller & d'emporter ce qu'il y a de plus précieux font re-
du
gardés comme Sacriléges doivent être chaues Clergé & mis
en pénitence pendant trois ans, & de plus, être livrés à la rigueur
des Peines portées par les Loix civiles.
BOUTILLIERdansfa Somme~M~/e, parle de ce Crime com-
me d'un Vol exécrable qui étoit commun de fon tems & il
ajoute, qu'il y a lieu de punir ceux qui y tombent, d'une Peine
capitale. DURET dans ion Traité des Peines dit qu'on peut f!7tCN~ J
Duret verbo
les de ce Crime, comme Voleurs & Sa-
pourfuivre Coupables
criléges & qu'ils doivent être punis du dernier Supplice, s'ils
font d'une condition vile; & bannis à perpétuité, s'ils fontd'une
condition noble & relevée.
3~. La Peine ceux qui mutilent abattentles Tombeaux en de Z.&C~,
` y<~M/C. t'M~
m~i~M~les Marbres,les Plombsou les Statues; c'eA fi dans la vue
d'outrager la Mémoire du Défunt, doit être corporelle ou infa-
mante fuivant la qualité du fait, & fuivant les circonftancesqui
ont accompagné cette infulte comme fi elle eft faite avec ar-
mesou fans armes; ou même quelquefois d'une fimple Amende
&: de la Condamnation aux frais de la recon~ru6tion du Tom-
beau mais elle doit être plus conndérable à l'infulte l'on y
joint des vues d'intérêt. Au re~te dans tous ces Cas, les Héri-
tiers du Défunt, & à leur défaut les Procureurs du Roi, à caufe
du fcandale public font autorifés à pourfuivre criminellementles
Coupables.
4°. La Peine de ceux qui fous prétexte de c/-<M/M6 empêchentCo~. Z. Cumft, §;
la Sépulturede leur Débiteur, étoit dans le Droit, d'une Amende viol. s
~C,

de ~o livres d'or, & elle devoit être convertie en corporelle


par le défaut de payement de cette Amende, &-de plus, tous les
ensasemens qu'ils avoient fait contracter aux Héritiers du Dé-
Lii
~0 TRAITE' DES CRIMES;
funt, pour consentir à l'enlèvement du corps étoient déclares
nuls.
Cap. facris <°. Enfin à régard de ceux qui enterrentdes~e~j
t~<M f/<~u/C. C/M~ des Ca~o/f contre la Détente expreffe des Ca-
~<.)0.
M~< de 1606. nons ils font condamnés parl'Edit de t6o6, confirmé par un
rendu /!y les Re- Arrêt des Grands-Jours de Poitiers du 16 Septembre 1634 à
)no/!< du C/e/ye,J déterrer les Corps,. & à 1000 liv~d'amende applicable aux Egli-
~t'.<i/'<M.
fes des lieux.
~C~Z~.M~JVT' Corps morts d'es~c~.
Suivant la.Difpofition duDroit canonique, il y a Peine d'Ex-
communication contre ceux qui recèlent les Corps morts.
Suivant l'Ordonnance de i ~9, confirmée par celle de Blois,.
&: en dernier lieu par la Déclaration du 9 Février 16~7, regiftrée
au Grand-Confeil le 30 Mars 1667. la Peine de ce Crime dl:
la Confifcation du Corps & des Biens contre les Laïcs qui le
commettent & la Privation à l'égard des Ecologiques, de tous
Droits & Po~emons, qu'ils pourroient prétendre fur les Bénénce&
vacans, avec groffe Amende à l'Arbitrage du Juge. La Déclara-
tion ajoute, que pour parvenir à la Preuve de ce Recélement~ r
le premier Juge fera tenu fur la Réquisition des Evêques & autres
Coilateurs, de fe transporter avec eux en la maifon du Bénéfi-
cier, pour fe faire repréfenter le Malade ou Son Corps, dont il
dreSïeraProcès-verbal; & qu'en cas de refus'de la part des Pa-
ïens ou Domefliques les Evéques & Collateurs pourront pour-
voir aux Bénéfices comme vacans.
0 ~77jR C des Prêtres..

CE Crimee~mis au nombre des Sacrilèges, comme étantune


Profanation des Ordres Sacrés, dont ce Prêtre eft revêtu. Il faut
à fa Peine les circonstances dans lefquel-
distinguer, par rapport
les il a été fait:, la qualité de l'injure, &les motifs qui y ont don-
T)élieu. Ainfi par exemple, fi ce Crime a été commis dans le
tems que le Prêtre faifoit fes Fonctions comme fi l'on a attenté
à fa Vie pendant qu'il célébroit la fainte MeSIe la Peine doit
être celle du Feu. Les Canons prononcent la Peine de l'Excom-
munication contre ceux qui par mauvais deffeins frappent ou
font frapper avec violence un Clerc ou Religieux oul'enfer-
ment dans une Prifon; c'efi:entr'autres la Difpofition du fameux
K' C~ ~j,
Canon ~(M~M fuivant lequel cette Exco~-
~7"?" Z~o/o;
ET DE LEURS PEINES. T~.7. ~t
tnunication s'encourt par le Seulfait, & l'on ne peut en obtenir
l'Ablution que du faint Siège; fi ce n'eSià l'article de la Mort,
où tout Prêtre peut en abfoudre ou bien quand le Crime n'eSt
public alors fuivant le Concile de Trente l'Evéque peut
pas
en abfouidretoutes fortes de Perfonnes.
Mais, comme c'eft proprement la volonté qui fait le Crime,
fi les mauvais traitemens de Sontpointfaits dans ta vue d'infulter,
mais dans quelqu'autre bonne vue tels que ceux faits par un
Pere, qui voudroit corriger fon Enfant un Abbé fon Religieux,
un Maître fon DiScipIe dans tous ces cas, il n'y a point lieu à
l'Excommunication ces exceptions font marquées par le Chap.
cùmvoluntate §. qui ~7' <MyMM/ 2~0/M/nM/H'C.
E NL E ~E M E N T d'une Religieufe.
C'ESTencore une efpece de Sacrilége, qui eft Sujetcommele
précèdent à la Peine de l'Excommunication outre celle que les ~7<~A!~
Loix & les Ordonnances ont attachées au Crime de Rapt.
La même Peine d'Excommunication a lieu Suivant les Loix
canoniques contre les Laïcs qui abufentd'une Religieufe elles
ajoutent la Dégradation contre les EccIéSiaSriques qui tombent L. Si ~MMCo~.
y 6'K~M<.</e
dans ce Crime. /&/i~
Suivant les Loix civiles, lesuns & les autres doivent être punis
de Mort, comme nousle verrons en parlant des Crimesde Luxure.
7 Af 0 F.
C'ESTune efpece de Sacrilége, qui confiftedansune Conven- Decr. <A'
~f«,
tion illicite par laquelle l'on donne ou l'on reçoit une récom- MM~I. 6.
penSetemporelle pour quelque chofe de faint ou de Spirituel.
Ainfi c'eSiSimonie que de donner ou recevoir de l'argent pour
obtenir lesOrdres ou un Bénéfice. Ce Crime tire fon nom, com-
me tout le monde le fçait, de Simon le Magicien, qui vouloit P. Can. Petrusi
t'
acheter des Apôtres le Don de faire des Miracles. MM/
élevée danstous lestems contre ces fortes de Cri- V. C<M.~M~y*
L'EgliSës'eSt
mes, qu'elle met au nombre des Hérésies. ~MK/~I.~M.I<
Les Canonifies en distinguentde trois fortes Fune MENTALE,(/<~</no/!M.
qui demeure dans les termes de la feule volonté fans Se mani-
SeSterau-dehors, telle que celle que commettent ceux qui ren-
dent fervice à un Prélat ou qui employent des Recommanda-
tions auprès de lui, dans la vue d'obtenir des Ordres ou un Bé-
néSice l'autre CONVENTIONNELLE, qui fe fait par un Pacte ex~
Lllij
TRAITE' DES CRIMES,
«-
mais qui eft demeuré fansexécution une troiheme, qu'ih
près,
RÉELLE 6c qui eH fondée fur une convenrion qui a
appellent
eu fon eSet celle-ci qui eft la plus criminelle le fait ou ~c.
tement, en achetant ou vendant les Sacremens & les Bénénces,
ou M~-<K?MMn~ en donnant un Bénéfice à une Perfonne pour !c
à un tiers, ou pour lui enremettre le&rruits cette dernière
garder
eriappellée autrement CONFIDENCE.
à la Simonie mentale comme elle ne regarde que le
Quant
~o/'M~gH/'y c'eA aux Théologiens qu'il appartient de déiermi.
Becles Peines qui lui font propres. Il n'en eA pas de même de la
Conventionnelle & de la Réelle comme celles-ci fe manifeftent
des Acres extérieurs, elles rendent aum'ceux qui en font con-
par
vaincus, Sujetsà des Peines publiques; mais ces Peines doivent
être moindres dans l'a première, qui n'a pas eu fon entière exé-
cution. & qui eA re~ée dans les termes d'un ,fimpleprojet, que
dans la dernière qui a été Suiviede la confommation de l'Acte
auffi celle-ci fait-elle vacquer le Bénéfice de plein droit, tandis
dans l'autre la Vacance des Bénéfices n'a lieu qu'après
que
par un Jugement: ce n'eA pas cependant,
qu'elle eA prononcée
Tr. ~M~ dit Duperray, que dans la première, il ne foit aum befoinde
6*M~. ~M~m~ recourir à un Jugement, pour conflater l'évidence du Crime.
~'f.m~. de la ~M/z des BénéMces, les Canons
Indépendamment
encore la Peine de r~co~ma~M~, tant contre
prononcent
celui qui a obtenu le Bénéfice par cette voye que contre tous
ceux qui y ont participé directement ou indirectement de plus,
ils déclarent le Simoniaque infame, & comme tel incapablede
d'autres Bénénces, le condamnent à
pouvoir jamais pofïéder
restitution, detous les fruits qu'il en a perçus; 8c fi ce font les Or-
dres qu'il a obtenus par cette voye,ils le déclarent fufpensde plein
y. c&y. CHs de. droit des rendions de ces Ordres: enfin
ils veulent qu'il ne pulHe
i~f extravag. obtenir., que du faint Siège, excepté à l'article de la mort, i'A~
Mfrf/n~n.deSimon. de de poi-
folution, tant de l'Excommunication ,.que l'iacapacité
~Rf~e/)/'<M'.
Ft'< de Simon, ~ëderdes Bénénces.
~Rt~/t. Les Difpornlonsde ces Canons ont été reçues en ce Royaumey
comme il paroît par. les Ordonnances de laint Louis en mS,
Or~Mn.~celle de Blois, & l'Edit de LouisXHL en Janvier 16x~, qui por-
des tant aux de ici'
~fA'CM.6~ tent injonctions express, Evêques procéder
Edit de ~c/«y: j
la de ceux trouveront coupables de
<!r. )7. Edit A gneufement à punition qui ~€
<t/ t.
!.61.0.~ ce Crime conformément à la Difpofition des taints Canons,.x
de la Vacance des Bénénces. de plein dron,;>
!io:t&mment.çeUe
ET DE LEURS PEI NES. 7~.7. ~.7/ 4~'
Baillis & Sénéchaux de procéder par les mêmes Peines
Qu'aux tomberoient eux-mêmes dans ce Crime
les
contre Evêques qui
auroient comme auffide procéder contre les
ou y participé
fe trouveroient coupables & participans du même
Laïcs, qui
Crime par l'Amende ou autres Peines arbitraires.
faire ceffer le prétexte du défaut de Preuves litté-
Enfin pour
ralesqu'on avoit alors imaginé, pour éluder ces Peines, ces me"
Loix la Preuve teAimoniaIe pourroit fuffire
tnes ajoutent, que
en pareil cas & même qu'à cet e~'et, il pourroit être décerné
Monitoire cependant, DupERR A Y prétend que la Jurifpru- ci 27N/W7./f~
dence eft contraire à cette démise &:
Di<po6tion, qu'il faut né- M/.C~m<X. tt<:

ceilairementqu'il y ait un commencement de Preuves par écrit,


conformémentà l'Ordonnance de Moulins & à celle de 1667
la raison, dit-il, que l'on fe contentoit de la Preuve teâi-
par
moniale, ce feroit un appât à ceux qui feroient mal-intention-
nés de faire des fubornations il rapporte à ce fujet un Arrêt
l'a ainfi fur fa Plaidoirie, en date du premier Février
qui jugé
feulement le cas où la Simonie fe pourfuivroit
i<~< il excepte
extraordinairement;mais c'eft,dit-il, ce qui arrive très-rarement t'
& même point du tout, dans les Tribunaux iécutieTS lefquels
ne prononcent fur ce Crime qu'incidemment & lorfqu'il eft op.
pofé par formed'Exception.
Il y a cela de particulier, par rapport ace Crime, qu'il ne ïe
aucun laps de tems & que la bonne foi de celui qui
prescritpar
a été pourvu d'un Bénéfice par cette voye, ~an~le ravoir, ne
le fauver de la du Bénéfice & de la reflitution des
peut privation
fur le fondement queles Bénéfices étant de Droit public
fruits,
il feroit de mauvais exemple de tolérer une pofMon qui n'a
aucun Titre canonique: c'erUa Remarque que fait DupERRAY
au même endroit, où il cite un Arrêt rapporté dans le Journaldu;
Palais, qui l'a ainfi jugé.
C0~~7~VC~

IL paroît qu~ondevroit mettre quelque différence quant à la:


entre la Simonie, dite qui fe fait par un.
Peine proprement
avec le & la Confidencequi &-
du
échange Spirituel Temporel,
fait feulement du Spirituel avec le Spirituel comme lorfque le
BénéMcierjouit d'un Bénénce fousle nom d'un autre, cependanc
celle-ci ue ~bit au~ crimineUe que la premiere 1 oo:
quoique pas
~4 TRAITE' DES CRIMES;
mevolt pas que les Canons ni les Ordonnances ayent fait aucn.
ne diâinction à cet égard.
~~P~r/O~M~E~.
Suivant le Droit canonique, ceux qui s'emparent violemment
M;).1. <M des Biens d'Eglife, doivent être privés desBénéficesqu'ils pon-
de ~<M/ 6* outre la reilitution de ce qu'ils.ont pris.
~M~. dent, s'ils font Clercs,
cap. adverfus Suivant les anciennes Ordonnances du Royaume, il y a Peine
j<.«;~</</mMM/M<.de Confifcation de
Corps & de Biens contre ceux qui usurpent
~M~ &: autres
ff~/0- par force ou autrement les.P~M~ /M/?K- Cenfives,
d'un Bénéfice. M~ la rigueur de ces Peines, àla.
&);/< M I!?!.} dépendances
<<~7. Ordonn. avoient donnéjlieu les Troubles dont le Royaumeétoit
de F/OM, art. ~7. quelle notre & convertie
.Edit de Afc/M/! j alors agité, a été tempérée par Jurifprudence
<trt.;o.t.t. en des Amendes,8: autres Condamnations purement pécuniaires.
~3;<

TITRE ~~co~z).
Du Crime de Z~-Mz/

Rois étant les Images de la Divinité fur Terre, on ne


Tf Es
jLj peut attenter à leurs Perfonnes ni à leur Autorité fans
bleffer la Majefté de cet Etre Suprême qu'ils représentent &
c'eStdans ce fens qu'on peut regarder ces fortes d'Attentats com-
me autant de Sacriléges, proximumfacrilegio~?~ quod Majeffatis
dicitur. L. i. & ad Leg. Af~/6/?.
MAIS indépendamment de cette Confidération, puifée dans
2?M«royt.17. l'Ordre l'on trouve dans l'Ordre une infinité de
moral, politique
~.tl.~Vo~. ~.Ot. Perfonne n'ignore
P~M,9.
rai&ns également puitfantes pour l'appuyer.
~M,6. en effet, que c'eft de la confervation de la Perfonne, & du reipe~t
H.P~K/<. l'harmonie &
6* dû aux Souverains, que dépendent principalement
} o. <</7'A<mM<. à atteinte
~cmM/'f<!K~: Cû- la tranquillité des Etats ainfi tout ce qui tend porter
~<~m~. à l'une ou à l'autre doit être réprimé avec la derniere rigueur,
eA.TO.
néceffairement le trouble dans la Société dont
'~XT~. de comme jettant
ces Princes font les Chefs.
C'EST auffi fur ce Principe inconteftable que font fondées
les Loix ont dans tous les
ces précautions falutaires que prifes
tems pour prévenir des entreprifes auSHdangereuses; dé-là cette
foule d'Exceptions remarquables qu'elles ont établies à ce Sujet.
ET DE LEURS PEINES. 7~.77. 4~
ces
PARMI Exceptions, que nous avons eu lieu de remarquer leslit. </MCoA
~M~4<
dansle cours de cet Ouvrage, les unes concernent I'~ccK/~p/ /n~
la d'autres r-?/-t/<?M/~ d'autres la ~<-K~
d'autres Compétence,
d'autresenfin la Peine de ce Crime.
t°. En Matiere d'AccusATiON nous avons dit que toutes
de Perfonnes étoient admîtes à accufer de ce Crime, mê-
fortes
me les Infames; & ceux qui étoient d'ailleursdéclarés incapables
dans le Droit, tel le Fils à l'égard du Pere &c.
d'accufer que
non-feulement ceux-ci étoient admis, mais qu'ils étoient
que avoient de ce
même tenus de le faire lorfqu'ils connoiffance
à d'être comme Complice. Nous avons vu
Crime, peine punis
toutes fortes de Perfonnes pouvaient être accuSees ~~MM~&Ï~
d'ailleurs, que 4~om. H*
de ce Crime, même les Intentés.
2.°. En Matiere deCoMPÉTENCEy nous avons dit que ce
Crime rbrmoit un Cas Royal, & que la connoiffance en appar-
aux Cours des Parlemens.
tenoit fingulierement
En Matiere d'INSTRUCTION nous avons dit qu'elle n e- ~<'m~)~~<d5
-:°.
toit point fujette aux Formalités & aux Délais ordinaires que
l'on pouvoit arrêter un Criminel fansPlainte ni Information pré-
cédentes, & fur de Amplesfoupçons. .,r
fait de nous avons dit que la Conrenion oiî
4°. En P~jMa&~s
Criminelpouvoit fuS~u'on admettoitle témoignage de toutes
fortesde Perfonnes même des Parens 8c Alliés, & autres Té-
moinsqui feroient d'ailleurs reprochables, à la réserve néanmoins
feroient ennemis irréconciliables de l'Accu-
deceux qui prouvés
fé qu'on pouvoit contraindre même par la Torture toutes,
fortesde Perfonnes de quelque âge & condition qu'elles Mient,.
de dépofer tout ce fur ces fortes de Cri-
qu'elles peuvent fçavoir fer-
de
mes enfin, que fimples indices & conjectures pouvoient ~<m<
vir de Preuves en cette Matiere.
Pour ce concerne la P.UNiTl ON de ce Crime, nous ?</<?!
<°. qui Rémiinon ne
avons dit qu'il n'étoit fufceptible d'aucune qu'il
la mort du mais qu on faifoit le
s'éteignoit point par Coupable,
Procèsà fon cadavre ou à fa mémoire que la Peine s étendoit
fes & Enfans la fimple Volonté mam-
)u&u'à Pere Mere que
fe~ée par quelques acres extérieurs rendoit pum~b de peine
de Mort qu'il ne fe prefcrivoit par aucun tems qu'il operot ta.
Mort civile, du jour même qu'il avoit été commis; qu'il empor-
toit la Connfçation, même dans les Pays où elle n'avo.t pas lieu,,
& que cette Confifcation appanenoit aux Princes à i,exciuiio&)
TRAITE' DES CRIMES,
des Seigneurs, dans la Juridiction desquels le Crime avoit été
commis, & même des Créanciers de î'Accufe. Enfin nous avons
remarqué qu'il étoit Sujet aux Peines corporelles les plus ngou.
relifes.
comme ce Crime peut fé commettre de plusieurs ma.
Mais
nieres qui font plus ou moins injurieufes aux Souverains &:
le rendent par conféquent ~u;et à différentes Peines pour faire
une jufte application de ces Peines, nous croyons devoir distin-
ici les véritables caractères de ce Crime, fuivant les Prin.
guer
cipes du Droit Romain & du N6tre.

CHAPITRE PREMIER.
i"
D~ ~~r~fM e~cCMdu Crime de Le~e-Mz/~c~
~Mr~F~J-~M~ DroK RcM~M.

48. du T Es ROMAINSdiftinguoient d'abord deux fortes de Crimes


les uns dans le
y<4.6'9.
t/HCo~ M. 8. ad
i_j de LEZE-MAJESTÉ qui convoient
/«/. A~e/?< les autres dans les Paroles M/M/MK/<~ 6'

t~Les Crimes de J.EZE-MAJESTE qui convoient dansle


.Z.& étoient diviiés en quatre Claffes dinérenies les premiers,
'ad Ta~ M< Fait,
étoient les atroces, & dont les Coupables étoient appel.
Z.j;.Co~.fo~. qui plus la
M. lés PERDUELLES étoient ceux qui attaquoient directement
comme attentoit à fa Vie ou à
Perfonne du Souverain; lorsqu'on
les Armes contre ou en ~vorifant ou-
fa ~reté en portant lui,
l'invafion des Ennemis dans l'Etat, ou en réfutantd'o-
vertement
béir à'~es ordres, ou enfin en dëtournani les autres de l'obéiffan-
Ï.Jt~M, ce qu'ils lui devoient.
< /M/.M< Ceux de la~c~- Clane dont les Coupables étoient appel-
6.§.f- & les
MM/'M de re les PRODiTORES~ convoient dans la Trahifon Brigues
m<<. 'fëcrettes qu'ils fa&ieht avec les Ennemis de l'Etat, en les exci-
P<!K/M~ ~0. à leur en retirant d'eux des Cra-
tant à déclarer la Guerre Prince,
~(Mf.~9.
en révélant les fecrets du Minière en
tifkations'~ Pensons,
de défendre les Places dont la garde leur étoit conhee,
négligeant avec eux fes
en empêcl~nt de'huire aux Ennemis, & de prendre
faifant
fûretés par aes Otages, ou autrement ou enfin en leur
de c~~
ienir fecrettement des Armes, des Chevaux, l'Argent,
tres
Et CE LEURS PEINES. 7~.77.Chap.
r.' 4~7
fecours les mettre en état de former & confommer leurs
très pour
entrepriiës.
Ceux de la M~Mg Claffe dont les Coupables étoient appel. J!. t. <' i. Co~.
!és SEDITIOSI confiftoient dans les Emeutes & Séditions qu'ils de M<MC/
excitoient contre le Prince ou le Gouvernement mais on n'ap-
de ce nom ceux ne faifoient que joindre leurs ac-
pelloit pas qui
clamations à celles des Auteurs de la Sédition ou qui h'exci-
toient la Sédition que par haine ou par envie contre quelques
Particuliers ceux-ci étoient feulement déclarés coupables du
Crime de Violencepublique.
Enfin ceux de la quatriemeGlaHe qui attaquoient (mguhere- Z.6.7.
ment la Dignité du Prince confifloient dans les Traitemens in- ~y«/ a
l'on faifoit à fes Statues en les mutilant; ou à fon
jurieux que
en altérant la Monnoie qui étoit frappée à fon Coin; ou
/Ma~,
enfin à fon Autorité en s'arrogeant des Droits de Souveraineté
dans ~bnEtat, comme faifant battre Monnoie portant des Or-
nemens qui font fpécialement deitinés à la Royauté tels que le
FM~/M & la en faifant Chartre privée, en faifant met.
Pourpre
tre fes Infcriptions dansles Ouvrages publics, au lieu de celles du
en violant les & en enlevant par force ceux qui
Prince Afyles,
étoient enfin en attentant à la Vie de ceux à qui le
s'y rérugiés,
Prince avoit confié une partie du foin de fon Gouvernement.

Les Crimes de LEZE-MAJESTÉ, qui convoient unique


ment dans les Paroles & les Co~w~ n'étoient point réputés fi
ni auffi Sévèrement que les premiers; il
atroces punis avoit
même des Cas où ils devenir excusables & c eft à ce
pouvoient
ie Jurifconfulte Marcellus fur la Loi ~/M<~ dit que 'Z. §.
fujet que ad. Z. /;< Af~
l'ondevoit confidérer la Qualité de la Perfonne qui tient ces mau- /~<Mt
vais Difcours, fi elle étoit dans fon bon fens & h auparavant
de les elle avoit fait ou tenté quelque chofe qui puiuë
que tenir,
fairejuger qu'elle les eût tenus de propos délibéré.
Les Empereurs Théodofë, Arcadius, & Honorius ont même
décharger entierement de Peine ceux
pouffél'indulgence jusqu'à
tomberoient dans cette derniere efpece de Crime ,à moins,
qui
difentces bons Princes, dans la Loi unique du Codef quis 7~
que la nécemté de l'exemple nobhgeât à
peratori
en tirer fatisfadion & même dans ce dernier Cas, ils~déclarent
entendent s'en réferver la connoiuance à eux-mêmes pour
qu'ils
les remettre ou punir, fuivant qu'ils le jugeroient'11.6_-
à-propos; par.
Mmm
~!S TRAITE' DES CRIMES!,
.ce que fi c'eA, ajoutent-ils, par légèreté &:imprudencequece
Crime été commis, le Coupable eft digne de mépris fi c'e~
envie & à deffeinde calomnier, il eil encoreplusdigne
par pure
de pitié, enfinfi c'e~tpar reffentimentd'une injure qu'il prétend
avoir reçue, il méritequelque indulgencefi illud ex~~MM~o-
.C~ <-0/M?!g~/M ~MM~ miferattone ~g7!~KM ~c~
C/? qui maledixit /'g~Ï~M/!<
.injuriâJM~MPa~
Cette Loi quidevroit être gravée dansle Coeurde touslesPrin-
.ces, paroît en effet d'autantplus fage dans fes difpo6tions, que
l'on a remarquéeque l~Envie& i'Animo~téétoientle plus Peuvent
te véritable principedes Accufationsqui ~eformoientà ce fujet
.e'e~ pour cela qu'il eitqualiHépar lesAuteurs, invidiofum C~'mM
.M!;ë/?~M,& que l'on n'en admettoitl'Accufation,que loriqu'il'
.avoit quelqu'undescaractèresque la Loi avoit marqués.

Quant à îa PEINE de ce Crime elle étoit différente fuivant


JE.PfM.
/.<~K~HMj Cod. les degrés de noirceur qu'il renfermoity &
fuivant les di~érens
j~Z.m< de la Domination Romaine.. Dans l'ANCMNDROLT elle
âses 6- Feu ou la.
'.conçoit iëulementdans l'M~'e?~
Mais dans le DROIT NouvEAU elle a été éten-
J9&po~Kw:.
due jusqu'audernier Supplice qui~étoit ordinairementceluidu:
Feu, ou de la Potence, ou de r2~p/~Ko/! aux Bêtes; cependant
cette Peine étoit modéréelorfquece Crime étoit borné à la fim-
Sédîtien 8c l'on fe contentoit de condamner la Déporta-
pie
tion au à la Réiégationdans une Ifle il y avoit encore celade
lesPeres étoient ~enveloppés dan~IaCondam-
.remarquable que
nation de leurs Enrans & ceux-ci dans celle de leurs Pères,
comme dit l'Orateur Romain, de rendre les Peres~plus fi-
'f!<xr.<p</?;M't. ,afin,
~~n<<. .déles enversla République, par la craintequ'ils auroientd'expo-
''f.&M~eM encourroient
fer leurs enfans à partager avec eux les Peinesqu'ils
.en la trahiffant, & en mêmetems pour contenir les Enfanseux-
CM~O~O/CM.

de leurs Pères dont ils


mêmes, & les effrayer par l'exemple
.oear~ent avoir hérité de la fureur& des vice~
ET DE LEURS PEINES. 7~.77. 4~

CHAPITRE II.
Du Crimede Le~-M:;e/?~, &'de fa P~yM~S 1
les Loix du Royaume.
LIEUdes Divisons établies par le Droit Romain, dont
A U
avons d'ailleurs retenu la p!ûpart des principesfur
A nous différentes de
cette Matiere nous rangeons toutes les efpeces
Crimesde LeM-MajeAéHumaine fousdeux Claffesprincipa-
les les uns font appeUésCrimesde LUE-MAJESTÉ ~~M~
les autres, Crimes de LEZE-.MAJESTÉ au fecondChef.
Chef;
§. I.
Des Crimesde Z~e A~ au premierChef.

Nous comprenonsfous ce nom tout Attentat & Entreprue


faitedire~ement contre la Perionne du Roi, ou de fes Enfans,
ou contrefa Couronne. ~z
Ainfifont réputés Criminelsde Leze.MajeAeau premierC~
1°. Tous du Roi, de quelqu'état & condi-
6' contre la Per-
ou
tionsqu'ils foient qui Entreprennent Contrent
ou Autorité de Sa de fes Enfans, &
fonne, Majefté Ma~é
defbnEtat, & vont en Armes contre fes Commandemens;
qui I. en Août
la
c'eft difpofition de l'Ordonnance de François
1539' de telles ne
~7~ ceux qui ayant am~é à Conspirations,
ou révéler, & ne dénoncent la Trahifon
lesviennent envoyent
faiteen livrant lesVilles & Places à lEnnemi c eitia
quiferoit
desOrdonnances de Louis XI. en Décembre 1477.
difpofition
de LouisXII. en Décembre 1497 de François I. en Juillet
m~.art.xxxi.&xxxvi}.
Tousceuxqui entrenten A~ociation, Intelligence .Ligue
offenfiveou dérën~vecontre la Perfonne Autorité &-MajeIte
du Roi, foit entr'eux ou avec autres Potentats, Républiques
& CommunautésEtrangeres, ou leurs Ambaffadeurs,~bit dedans
direâcment ou indirectement, par eux
ou dehorsle Royaume,
verbalement ou par écrit ceitia
ou par PerfonnesInterpolées,
di~ion des Edits de CharlesIX. de ~6~J~mm Mmm
~70,~
11
ij
460 TRAITE' DES CRI AIES,
l'Ordonnance de Blois, art. xcxiv. de cellesde i 80, 1~88,&:
''del'EditdeNanteseni~S.
~°. Tousceux, qui font quelques Levées ou EnrôlemensdeGens
de Guerre, ~ansPerminion Congé ou Licencedu Roi portée
Lettres-Patentes de,Sa Majefte; c'eA la difpofitiondes mê-
par
mes Edits ci-deSus, confirméspar celui d'Henri III. en Juillet
Ordonnances de Louis XIIL en 161~ &:
~7! par les
,t6~9i
Tousceuxqui courent le Royaume pour folliciterlesSujets
<°.
d'entrer dans des Ligues.Anhélations, & Enrôl.emens,fbltver.
-balement, foit par écrit c'eft la difpontion del'Edit d'HenriIIL
-à SaintGermain-en-Laye du Il i Novembre i ~.83.

C'eA à ces cinqefpecesde Crimesde Leze-Majeftéau premier


Chef, commeles plus atroces, que s'appliquentfingulierement
les Exceptions que nous avons remarquéesau commencement
de ce Chapitre ils font auffifujets à des Peines plus rigoureu.
.&sque tous les.autres.
LESOrdonnancesque nousvenons de citer, ne déterminent
le Genre de Peine que doivent fubir les Cou-
point précifëment en général,
pables de ces Crimes; élles prononcent feulement,
Ja ConnfcationduCorps & des Biens mais l'Ufage a toûjours
~té.de diftinguer, à cet égard entre les Crimesqui attaquent
directementla.Perfbnne'du Roi., & ceux qui n'attaquentquefa
& fa Couronner les~-<MM~ font fujets à de plusgran-
Dignité
des Peines,que les derniers.Ces Peinesque nous avons rappor-
tées précédemment d'après les Arrêtsrendus contre ces trois
~cM..Les Ar- Montrés du Genre-humain, C~M/, ~~T-'a! 6' Damiens, e
t~Mfontdes 19
de neuf & s'exécutent dans l'ordre fuivant i l'A-
Décembre!!94; font fortes,
~7 Mai1610)ë: mënde-honorable:1°. le Poin~-coupé le Tenaillementaux
~6Marst~7. Ir CuiHes, & Gr&s- de Jambe, fur lefquelson
vient de paroitre MammellesBras,
tin~'foc~-w/ du Plomb fondu, de l'Huile bouillante, de la.Poix-Refine
tette enfemble le Démem.
impriméduPro. brûlante, de.la Cire & Souire fondus 4"'
cès ~it ce der-
met. bremcntduCorps du Criminel par le trait de quatre chevaux,
des fi c'e fur Mer les Membres ra-
ou par celui Galeres
tnaHes, tettés au,Feu pour être confumés,.ëc lesCendres jettees.
au Vent < la Connfcation de tous les Biens 7°. la Démoli- avec
tion & le Rafement de la Maifon où étoit né FAnamn,
défenfesd'y faireà l'aveniraucunBâtiment.-8°. le BannifTemenc
perpétuité d~Pere ~Mere.~u Criminel~avecdéf~sde~
ET DE LEURS PEINES. 7~.77. C~ 4<~
dans le Royaume à Peine d'être Pendus &_Etran.
maisrevenir défenfes à fes Frères,
fans autre forme de Procès 9°. enfin
Ss & autres Parens, de porter jamais fon nom.
Seeurs Oncles,
aux autres Crimes qui attaqueroientla Couronne,t
QUANT les Ordonnances Mi-
leurs Peines, d'après
nousavons marqué exaâement les différentes manierès
1 taires, où font rapportées
ils être commis. Les Peinesles plusordinairesen
dont peuvent les No-
ce derniercas, font celles d'être décapités pour gens
& la Potence ou la Roue pour les gens de vile condition
bles, fera misen
l'on ordonne auffi quelquefois que'le corps Quartier /'<!)MOt.
<<M~
FExécutionà Mort du Coupable, fi ~Coupable liv. }.fA.
après on faitle Pi-océs.~ M~~
trouve décédé avantl'Exécution,
ces il a lieu à la C~ de tous les Biens
& danstous cas, y le Ra-
de Sa Maje~é feulement on y joint quelquefois
au profit de haute la
des Maifons Châteaux, Bois futaye~
~L des la Dégradation de NobleSe,
du Nom & Armoiries,
~Te ~< des Enfanshors du Royaume.
§. 1 I.

Des Crimesde Zs~-Af~ fecondChef.


au fecond chef, nous entendons
Par Crimesde Leze-Maje~é & Autorité du
tousceux qui attaquent ~a MaieAé
dans la Perfonnede fes Offciersou dans la C~~
P~NCE
ainfi font compris fousce nom
oM,
L'ATTENTAT~ perfonnedes
0~
dans la Loi auCODh eit
ce Crime dont il e~ parle <2~~
la Con~cation~s Biens De L. f~~M.t,
~~L Mort 8~ de t<0f/. ad Leg. /M/.
qui ~&~? m~c/
L~ (~ 6. .)
a~
~rM~, ~M ~o
M~MJ de Sa ou
La RÉBELLION aux
l'Ordonnance
~eCr~,que ~7'~<4<
Cas Royaux fe commet principalement M.~6'9.
traitemens les Magnats, C~c~ Mu~
excede de m~Y~
TRAITE' DES CRIMES,
l''l1o' Ades
1
fiersou Sergens, faifant, exerçant & exécutant de JufHce
& il eA puni de la Mort, fans efpéranced'aucunegrace, Suivant
la Difpofitiondes art. xxxiv. de l'Ordonnance de Moulins, &
art. clxxxx.de l'Ordonnance de Blois, renouvelléspar l'art. iv.
du Titre XVI. de l'Ordonnancede i ~70 & de plus, s'ilarrive
le
que Coupable foittué en faifant la Rébellion à force ouverte,
ie Procès doit être fait à fon Cadavre ou à fa Mémoire, Suivant
l'art. premierdu Titre XXII. de cette derniere Ordonnance.
IL y a encore une autre efpecede RÉBELLION a /M/?~, pour
laquelle la mêmeOrdonnance ne permet pas également qu'on
accorde des Lettres de Grace; c'eft celle dont il eft parlé dans
Fart. iv. du Tit. XVI. & que commettent ceux qui fe &KMfou
pour retirer des mains de la YuAice les Prifonniers
~~ag-a~f
pour Crimes.
MAISil y a des RÉBELLIONS s Juflice, qui ne font point pu.
nies auffi fevérementquecellesdont on vient de parler; ravoir,
1°. Celle que commettroit celui qui refuferoitd'ouvrir les
Portes aux CommiffairesExécuteursd'un Jugement, & fetien.
droit Fort dansfaMaifonou Châteaupour leur refiler laPeine
de celui-ci, fuivant l'art. ij. de l'Edit de CHARLESIX. à ~m-
en Janvier i ~72, doit être feulement Corporelle ouPécu.
boife
naire fuivant l'exigencedes Cas, outre la Démolition de la
Maifon ou Château & la Confifcationdes Fiefs& Juflices.
i~. Celui qui s'empareroit par violence des Fruits & Reve<
nus des Biens faifispar l'autorité de Juflice; il ne doit pareille.
mentêtre puni que d'unePeine corporelleou pécuniaire, à l'ar.
du fuivant la Difpoution de l'art. v. du même Edit
bitrage Juge,
il eft vrai que cet article ajoute la Peine de la Cou-
d'Amboife;
fifcationdes Biensfaifis, maiscette Peine ne s'exécuteplus.
30. Celui qui donneroit Retraiteà ceux que la Jufticepour~i~
auxtermesdel'art, clxxxxii).de l'Ordonnancede Blois, ildevoit
être puni de la mêmePeine que méritoient les Accufes mais
cette Difpofitionn'eApoint (uivie à la rigueur, &.la Peine eft
modérée fuivantles circonftancesdu Crime & le motifqui y
a donné lieu; commefi c'eAparl'effet de l'Ane~iionfondéefur
la Parenté, ou de la Commisération.
Celui auroit favorifé l'Eva~onde l'Accufé des mains
4'. qui
de la Juflice ou des Prifons.Suivantl'Edit de FrançoisI. enOc-
tobre art. xv. il devoit être puni auffifëvérement,que
s'il avoit rompu les Prifons & ôté les Prifonniersdes mainsd~
ET DE LEURS PEINES. ~.77. C~.77. 4~3
mais Suivant notre Jurifprudence actuelle, l'on diflin-
la JuSHce
FEvaSion a été favorifée par une Perfonne à la Garde
cue lorsque
le Prifonnier avoit été confiée tel que le Geolier, 6'M~- L. Carceris,
duquel fuivant rani. de Ct</?o~.
6*ex-
~ou Sentinelle la Peine eA alors des Galeres /r<or.
cle xix. du Tit. XIII. de l'Ordonnance de 1670 mais à l'égard L. Militis, tl.

de toute autre Perfonne cette Peine doit être modérée fuivant


les circonilances que nous venons de remarquer ci-deHu~.

Le BRISDE PRISON ce Crime qui renfermeuneefpece


de Rébellionà JuAice étoit puni fuivantles Loix dela même Z.7/i;. 6' M-
Peineque méritoit celui pour lequel le Prifonnier étoit détenu,.A<w/
C~

Maisnous n'avons fuivi fur ce point, ni la Difpofitiondu Droit


Romain ni le Sentiment des Auteurs, qui ont prétenduque FMn«~~<
l'Evafionemportoit la Preuve du Crime nous ne tenons point H;. Jules C/<!<'<j.
vient à des Pri- Mj!<t.n.
pour convaincu le Prifonnier qui s'échapper
fons de quelque maniere que ce foit mais on fe contente de
luifairefon Procès par Contumace, & on le condamnefuivant
la Preuve qui & trouve dans les Charges & Informations, en-
forteque s'il n'y a aucunesPreuvesdu Crime contre lui Ya
lieude le déchargerentierement, à caufede l'injuAicede faDé-
à moins toutefois qu'il n'ait commis des violences ou
tention
autresCrimesen s'évadant. Maisfiau contraire il y a quelques L. M~) e?'
Preuvesdu Crime qui a donné lieu à cette Détention l'on <
augmenter la Peine, à raifbndu Brisée Prifon, pour lequet
peut
l'Ordonnanceveut, qu'on iti~ruifefon Procèsfëparémentde ce-
luide la Contumace. < Arrêtsde
Ce Crime eft mis au.no.mbrcdesCas royaux parles
Z~ & de M~ mais il faut pour cela que lesPrifons
foientroyales.

La SÉDïTioN ET ce Crime qui e~


4". EMOTION ~K/t:~
du nombre des Cas royaux, iuivant t Ordonnance e~ puni or- z.
dinairementde la Potence conformément à l'article j. de 1E~ §. ~f~or~
Po'<ft
dit de Charles IX. en Juillet 1~1.
Par l'article ij. de cet Edit, il efl fait défenfes fous la même
Peine de la Potence, aux Prédicateurs d'ufer en leurs Sermons,.
ou ailleurs de Paroles fcandaleufes ou tendantes à exciter le
à Emotion mais des Lettres-Patentes d'Henri IV.
Peuple par
en Septembre !<9< cette Peine a été modérée à celle d avoir
la Langue percée, & au Banniaement perpétuel hors duKoya~-
TRAITE DES CRIMES;
me. Au refle, nous remarquons avec l'Annotateur d Imbert, &
autres graves Auteurs qu'il cite tels que DAMHOUDER,
BOYER, & MENOCH qu'en général la Peine de ce Crime eA
arbitraire, & doit dépendre de la Qualité des Perfonnes &des
Circonflances du Crime.

<°. La PUBLICATIONdes Libellesdiffamatoirescontrela Per.


du Roi 6'/M Gouvernement nous ne parlons ici que de ces
/o/6
Ecrits furtifs & c~y: dont les Auteurs ne veulent pointêtre
connus, &: non point de ceux qui fe répandent ouvertement en
forme de MANIFESTEpar ceux qui courent le Royaume pour
Solliciter les Peuples à Emotion, dont nous avons parlé ci-de.
vant. Les Auteurs mettent ce Crime dans le nombre des Cas
& en réputent Coupables, non-feulementceux qui corn.
royaux
qui impriment ces fortes de Libelles & Placards contre
posent &
l'honneur du Roi mais encore ceux qui les répandent oules ex.
en Vente quoique ces derniers ne foient pas punis auffi
Y. les MM pofent
'CA~/M~.M~ féverement que les premiers, dont la Peine ne peut être moindre
t~t.B~
M~<.i!77' que celle de Mort, fuivantles Ordonnances.
~0~on. C'eA conformément à ces Loix que par un Arrêtde la Cour,-
'MM~.f,f~< dans les Notes HjriMBERT un Gentilhomme de la Re-
~A~<M6- rapporté
Prétendue-Réformée, nommé Pierre Dugué, pour avoir
&<)!. ligion
des Livres contre le Roi & fon Etat, fut condamnéà
/}. compofé
cA.tt. la Potence', & fon Corps brûlé avec fes Livres & fes Biens
conn~qués. Cet Arrêt eft du premier Décembre i ~84.
Enfin c'en: la néee~té de remédier aux Abus dangereux qu'a-
voit entramé jufqu'ici l'inexécution de ft fages Réglemens qui
donné principalement lieu à la Déclaration du Roi, qui vient
de paroître au mois d'Avril dernier, &: dont nous aurons lieude
fous le Titre desDÉLITS contrela Po~c.
parler plus amplement
6°. Les ASSEMBLÉES ~'c~ par l'Ordonnance de Blois
article cdxxvii). il eft fait défenfesaux Gentilshommes& à tous
autres, de faire des AHembléesillicites, fous quelque prétexte
que ce foit, à Peine d'être punis comme Criminelsde Z~Aï~
M/?< & Perturbateursdu repospublicdu Royaume.. eft
Par l'article, cxcxij. de la même Ordonnance il enjoint
ces Affemblées illicites qui fe
aux ~7~'<~ d'empêcher
tiennent dans l'étendue de leursJustices, à Peine de Confifcation
au du Roi. Pareilles font auffi
defdites Ju~ices profit Injonctions faites
ET DE LEURS PEINES. 7~. 77. 4~
faitesà leursOfficiers; à Peine en Cas de.~o~~M~ ou.de ¡i
de la privationde leursOffices.Cette diction,
~M/z,
conformeà celle de l'article xxx. de l'Ordonnancede Moulins,
renouvellée parla Déclaration de Louis XIU. du ~7 M~t
a été
t~to; & c'ett conformément A ces Loix quece Crime a été
misdansle nombre des Cas royaux. w
Pour qu'une Atlemblée foit cenfée illiciie &: puitle .donner
lieuà une Peine capitale, il faut principalementquatre chofes
t". qu'elle foit faite avec Armes i~. qu'elle foit compoféede Z. in Mf<.3.J~
ou &itfaite dansle deueiAde~ ..t!~ Z. /M/.de J
dixPerfonnes plus 3°. qu'elle
enfin foitfuiviede.Violenr /)M~
~l'Autorité publique 4". qu'elle '(,)i«<'a'/M)'
ce hors ces Cas, elle ne peut donnerlieu qu'à des PeinessRUc-Jy; dePi
tivesou infamantes, fuivant:lescitcon~ances.. '~MO)./'<yMf,

P o R T D'A R ME S fans~M~ ce Crime, connu


7°. Le
dansle Droit fous le nom dej~ publique,fuppo~ëtoûjoursun
ddieinforméde mal faire car s'il eft prouvé dailleursqu'on ne:
des Armes, que pour la détentede &vic~.oo
porteuniquement
n'eApoint fujet à la Peine portée par la Loi.
L'on comprenddonc ici fousle nom d' tous.Inftru-y
mens &: avec lesquels on peut nuire comme ~M/Kf~ Thevén. 4,
tit. 7< art. i.
il a des Auteurs qui mettent l'~M
P~/ëM ~M&f, Epées y maiscelanedoit s'entendreque.
aunombredes Armes
relativementà ceux qui ont droitde la porter, tels que les No-'
Mes, Gens de Guerre:, & Voyageurs-, dont il. fera p3rl:éci-
& non point de ceux à qui elle eft défenduepar état.
après,
Par fes Novelles !7. & 8~. l'EmpereurJufHniendéfenditIe~
Armesà tous autres qu'aux Gens de Guerre.
Suivant lesanciennesOrdonnancesdu Royaume, le poïtid'Ar"
mesn'étoit permisqu'auxOmciersde Sa MajeAé,aux.Gen~.No-,
bles, & aux Gens de Guerre, & il étoit dérenduà tous autres,
dequellequalité & conditionqu'ilsMent, à peine de Coh6&<t- At7~<fm. ~<
donde corps & de biens.
Par l'art. xxx. de l'Ordonnancede Moulins, détentesexpre.i.
fesfontfaitesaux SeigneursHautsJu~iciërs, de'fbuarirle Port,
d'Armesen leursJuAices, à peinede.privationde learsJuiticeSt
ParlaDéclarationdu 2.7Mai 161o, il eft fait détentesà toutes
de pren-
Perfonn'es,dequellequalité8cconditionqu'elle.sploient,
dre les Armesfansun Ordre exprèsde Sa MajeUè, ou des Gou-.
verneurs& LieutenansGénérauxdes Provinces, à peine d être,
Nnn
4<~ TRAITE' DES CRYMES~
comme Criminels
d eZ~ & P~~K~
punis
public. Déclarationde ï <~o,détentesfont faitesà toutesfortes
Par la
de Perfonnes, excepté les Gentils-Hommes, 0~c~M!o/:
~o~ 6' autres O~c~
font commandés pour l'exécutiond Ordresd'icelle, de
lorfqu'ils &:
porcer des Afû~M~, C~ ~~n,
autres Armesà feu. La mêmeDéclarationdéfendencore1 uiage
de&~TM~ ë- de poche, à peine d'A-
F~o/M~~
mende & Confiscation,tant contre les Contrevenansque contre
les Armuriers elle enjoint de plus, aux Maîtres, Précepteurs,
6~ Cabaretiers, de tenir la main pour empêcher, ou déclarerles
Contraventionsqui feront faitesà cet égard, par ceux qu'ilsLp.
ou ont fous leurs Charges, à Peine d'être refponfa-
gent, qu'ils
BJtesde'Ieurs'faits.
Par l'article v. de l'Ordonnance des EAUX ET FoRESTS de
aux Sujets de la Qualité requife par lesEdits
-ï66Q, il eft permis
&: Ordonnancesci-deffius pauant.par les grands cheminsdes
de des Pifblets, & autres Armes non
Forêts & Bois, porter
la confervation de leurs Perfonnes.
prohibées pour Décembre il eft
Enfin par la Déclaration du 4 ~679, permis
à ceux font Voyage, de porter une 6m.
feulement qui quelque
à la charge de la quitter lodqu'~ feront arrivésdans
pie Epée, ils iront.
es Lieux où <.t ..)
ces Loix ne font pas.executees rigueur,oud~
à la
II pardtaue ce que 1 onpunit
tnoinsau'elles ne le font principalement qu'en
les Crimes fe font avec Armes, que ceux qui
X/~MMMM,C. t~ius
féverement qui
auffi voit-on le Port-d'Armes neft mis.
2.. JM~.de M. fe font fansArmes que
trouve joint àlAi~
au nombredes Cas royaux, que lorfquiLfë
~mbl~eillicite au Attroupement.
S".L'AMASD'ARMES ~/?M~K A~~
Lieutenans-Généraux des Provinces ceux
eu des Gouverneurs,
oui en font convaincus, doivent être punis comme Coupables Mai
de la Déclaration du
jdëLeze-Majefté'; c'efUadifpontion art. clxxij,
conHrmée par rOrdonnance de ï7~
,x6ï0~
a L~ J..
comme c'eAle Sceau
LaFALSiPicATiON ~~cMK~~ on ne
l'autorité aux Lettres-Patentes du Souverain,
adonne fans tomber dans le C~
Mérer, l'imiter, ou le contrefaire
geut
ET DE LEURS PEINES. 7~7. 4~
cte de Leze-MajeSté & fans encourirla Peine de mort & la'
Confifcationdes Biensau profit du Roi privativementà tout
autre cette Peine, portéepar la Loi A~/o~/H, ati Code <M~Z~.
Co/ a été renouvelléepar la Déclarationdu moisde
Mars1680, qui porte « que tous ceuxqui aurontralStnélesLet-
? tresde GrandeChancellerie, & de cellesqui fontétabliesprés
Mles Cours de Parlement, imité, contrefait, appliqué ou Sup~J
noSéles grands & petits Sceaux, foit qu'ils foient Omcierss
MMinières, ou CommisdefditesChancelleries, ou non, feront
t; punisde Mort
10". La FABRICATION de ~~M", Poudrea ~0/!ya~fg/-
du Roi; ce Crime formeun Cas royal, qui eft puni
tres-Patentes
de Mort fuivantles Ordonnances, notammentcelle de Charles
}X.en i 7~,art. j. & celledeLouisXIII. en i< art. clxxiv.

n < La DÉSERTION d'Arméeav~~M hors ~~K/M~ ce


CrimeeA puni de la Mort & de la Confifcationdes Biens & &
leCoupablene peut être arrêté, il eft déclarémort civilement,
fesBiensconnues, & fes Enfansincapablesde toutes Succef-"
fions& Dignités. C'eAentr'autresla difpofitionde l'Ordonnance
deFrançoisI. en Juillet i 4, qui veut de plus, « qu'il foit mis r. 7'~<'m.
» parFigureen quatreQuartiers, dont chacunfera misauxlieux M, ~.t

s les plus infignesde là où fera la Légion, afin que lesautresy;


puiSëntprendre exemple

Ï 1°. La CONSTRUCTION M~6* ~O/J ~<M


C~K<y!<7/! ~KRoi; par l'Edit d'HenriIII. en i ~799"
& parla Déclarationde LouisXIII. en Mai 162o, renouvellée
&rce point par l'art. clxxvj. de l'Ordonnancede i<~ il e~
défendude faireFortificationsou Défends fansCommandement
& Ordre exprès de Sa Majefté, ou des Gouverneurs& Lieute-
nansGénérauxdes Provinces, & pour le feulServicedeSa Ma-
~é, à peine d'être puni commeC/t/K~g/~g Z~g.M! & Per.
turbateurdurepospublic,outre la Démolition& le Rafementda
cesFortifications &: ellesont été faitespar desVilles&:Bourgs,
à peine de la privationde leurs Priviléges.

des MursyM~Më~~ ~M~


13°.LaDÉMOLITION
~<M~c~ A~ par la Déclaration du 2.~
l~IT
Nnn )j
~8
"T-
TRAITE' DES CRIMES,
il eft ordonné expreffément à ceuxqui auront fait ces
i6io,
Mai fous lesmêmespeines
Démolitions, de les rétablir à leurs frais,
ci-deffus de ils font condamnés aux dommages-
que celles plus,
en ont fouffert, & à la privation de
intérêts des Particuliers qui
fice font des Seigneurs qui ont fait laDémohtion.
Ieurs~ les Arrêts
eA mis au nombre des Cas royaux, par
Ce Crime
Montdidier & de Sens.
d&Réglemensde
CONVOCATION Etats généraux fi particuliers
fans
t~ La de I.
'la Roi; fuivant l'Edit François en Septembre.
Peine de ce Crime eA la de tous Titres, Di:
3 < Ta privation
&: & l'incapacité d'en pouvoir ramaispof.
gSs, Seigneuries
Sder d'autres.

1~. L'ENROLLEMENT~Ror~ Peine de ce Crime,fuivant les Or-


C' M.Ia
jamais parvenir a aucun
~omiMces, eA &c~de pouvoir
dans le Royaume.
Etat, Degré, & Charges Penaud un PnnceEtran.
il en e~demême de celui qui reçoit
fans la du Roi.
ger,. permiffion

ï6". Le MARIAGE dés 6' Officiers~e~


P~~ du Roi la Peine
'CouronneavecdesEtrangers.,fans la
de leurs Etats Titres, Dign.tes & Seigneuriesr
eft la Privation
en c'eft ce
8~ l'incapacité de pouvoir jamais pofféder d'autres
des Notables à Saint Germain-en-
qui Stre&ludanst'Aaëmblée
Laye en 1~3'.
misau
L'iNFRACTi.oN~ceCnmequieA
des Cas x.de FEditde Cremieu ,eo
nombre Royaux parl'art.
la.Potence cette Regle
~dandennem.nt~ ~vant du Droit
~ancols/att~ée par LoiSEL
'~M.< .7~~
?'.6.9. ~~c.~< C~ Peine a été & a
dernière Jurifprudence, cette tempérée
parla
l'arbitrage du Juge, qui la prononce corporeUe de oupecunai~
CoQUiLE fur.la
le" circon~ces c~ la remarque
~ant
~but. de Nivern. art.xv.'ch. i".

~La FABMCATION ALTÉRATION& EXPOSITI.ON~


deux fortes de Crimes à ce iujet, i~~p
il commet
ET DE LEURS PEINES. 7~. 77. 4~
c'eft lorsqu'on s'arroge le Droit de faire battre Monnoie à fon
Coin t'aM~, lorfqu'on contrefait celle du Prince qu'on en al-
tere le Métail ou le Poids & qu'on la répand dans le Pub!ic v
l'un & l'autre de ces Crimes ibrmentégalement des Cas Royaux
foient punis diversement.
quoiqu'ils
Le PREMIERde ces Crimes, qui attaque directement la Sou-
veraineté du Roi doit être puni de la Peine du Crime de Leze- r.
au Chef, qui eft toujours cellede Mort avec la c/i. n.
Majefté premier
Confifcationdes Biens.
Celui de la SECONDEefpece qui attaque nngulierement!~
Chofe publique quoiqu'il attaque auffila MajeSé du Prince,
dont l'Image eft empreinte furla Monnoie qu'on altere e~ plus
ou moins puniuable, Suivantles circonstances.Il faut diflinguer,
à cet égard~i°. ceux qui fabriquent ou aident à fabriquerla Mon-
noie 2°. ceux qui altèrent, chargent, ou en diminuentle poidsy
ceux ou diltribuent Sciemment les Efpeces con-
3°. qui expofent
trefaitesou altérées; ceux qui fe trouvent Sainsd'Efpeces décriées
& hors de cours; ~°. Ceux qui trafiquent les Efpeces étrangè-
res dans le Royaume 6°. enfin, ceux qui négocient l'Argent du
à haut prix que celui porté dans les Edits, & qui
Royaume plus
font cette efpece de trafic qu'on appelle ~7/c/!<M-~
1°. La PEINE de ceux quij9~ ou co~ Af~/zo~, z. I. X. dit
étoit fuivant le Droit, celle du Feu avec la Confifcation des </r' M2.<{.<&CcA, ¡
/WonfM.
Biens; dans cette Confifcation étoit comprimela Maisonoù.leCri- M<«<'t L. 9. C~. ?'
me avoit été commis, lorfque le Maître en avoit eu connoifîance
l'on punitfoit auffi des mêmes Peines, celui qui pouvant empê-
cher ce Crime, ne l'avoit pas fait. Suivant l'ancien ufage de ce
attelé l'Annotateur d'Imbert d'après MASUERi
Royaume, par
& BOERIUS,la Peine de Faux-Monnoyeurétoit d'être Suffoqué&
bouillien eau & huile mais dans notre u~ageactuel connrmé par
l'Edit de Février 1726, regurré en la Cour des MoNNOlES la
Peine ordinaire de ce Crime eft celle de la Potence.
Cette PEINEa lieu pareillement aux termes du même Edit,
contre Ceux qui aidentà fabriquerla Monnoie tels que les ~M- 16. 6'i/-

/K~, ~o~ Graveurs& autres, qui auront fabriqué & gra-


vé fans permiflion par écrit des Omciers des Monnoies,. les Uf-
& autres Pieces fervant à la fabrication des.
tenciles, Poinçons
Efpeces. les y,.
~o~
Enfin, cette. Loi affujettit encore à la même Peine ~t.S.
& <!MW~ auront ~o~ Sciemment 1~
.j ~s~ qui
TRAITE' DES CRIMES,
Machines& Outils fervansà cette fabrication fans en donner
avis aux Procureurs Générauxou aux Commiffairesdépartisdes
Provinces.
f.M~M/~M) 2L°.La PEINEde ceux qui a&M ~'ë~~ foit en /'o~
K Ca<-y!e/.co& <S*bordant, étoit fuivant le Droit:, celled'être livrés aux
</<
Fg~, fi c'étoit une Perfonne libre, & celle des Fourches,fi c'é-~
/C~.<&~
Af'<Mt~. toit un Enclave. Suivant les Ordonnancesdu Royaume connr<
77t<:f<H. Rf. de il a auffi Peine de eft
~.t0.<«'< mées par l'Edit 17~, y Mort, qui
~.a«.I. ordinairementcelle de la Potence.
~& La PEINEde ceux,qui~o/< ou qui co~oMMf~cM~/KM:
M~<~f. à /~o/~M cesEfpecescc/ eu:encore fuivantle m~
me Edit, cellede la Potence; elle comprend nommémentles
y. art. i< Receveurs6*Payeursqui~KM~/cM/MMf'Mces Efpecesde lau~iQ
ou de fauxooids. La même Peine de Mon eA auffipro-
fabrique
noncée par l'Edit d'HenriII. en Janvier i ~49,art. iv. contreles
desMonnoies qui délivrent d es ~ëCM qui ne font pas de
M~M. ~M Officiers <S'~P~~ les Cordons
it<M<P. M~ bonne rotondité C~ M~
6' Lettres~/o~M~ 6~~ enfin, par l'art. cxlxix.de 1 Ordon-
nance d'Orleans, il eft faitdé~ënfësaux O~/M & autresd'~<
d'or ou d'argent, à peine d'être
~M~ c~/z~r~MK~~pëcg
comme faux Monnoyeurs l'art. xlij. de l'Edit de 1716 fait
punis aucune Efpece,
défenfes aux Orfévres de
pareillement Galeres
les à leurs Ouvrages, à peine des per.
pour employer
pétuelles. ,?
A
4°. l'égard des ESPECES DÉCRIÉES & quin'ont pointde
le même Edit de 17~6 veut, que fi elles font trouvées par-
y. cours,
mi les Effets des Partiesfaifiesou des Perfonnesdécédées, elles
demeurentconn~quéesau profit de S. M. & qu'à cet e~et ilen
art. foit donné avis aux Procureurs Généraux des Cours des Mon-
y. ï<
à d'interdiBion contre les Juges qui y contrevien-
noies, peine
dront, & de payer la valeur des Efpeces, & en outre une Amen~
ne être moindre du quadruple dont la moitié
de., qui pourra
y.6. fera au prontdu Dénonciateur; & dansle cas où ces E~pecesde~
criées ie trouveroiententre les mains des jP~ même
& de ceux-ci tenus de répondre da
V. ~<. S. peine de Confifcation plus
leur valeur aux Propriétairesou Créanciers. il-
t y. Le même Edit auffila Confifcation contre les
t< prononce de
reurs de Lettres-de-Change,payables Efpeces en décriées &
l'Amende dudouble la fois, & pour la leçon-
plus pour premiere encore
de, le BanniHement de troisans en6n, elle prononce
ET DE LEURS PEINES. 2~ C~.7A
même Peine de Convocation & d'Amende contre ceux qui
tranfportent ou envoyent les Efpecesdécriéeshors des Villes du V. <CT.
!~<
Royaume, où il y a Mo~/M~ & de plus la Peine des
Galeres contre les Conduéteurs des Voitures publiques, qui fe V.tft
chargeront fciemmentde ces Efpeces~c/T~, fans qu'il en ait été
faitmention fur les Regiftres des Carroffes Ménageries & fur
les Lettres de Voiture.
~°. Quant aux MoNNOiESETRANGERES leur Expofition a v.
été défenduepar les Edits d'Henri IIL en i ~6 & ï ~7 à peine
de Confiscation) 6e 100IIv. d'Amende, tant contre ceux qui les
expofent & reçoivent, que contre ceux qui en feront trouvés
~hinsfansêtre cifaillées& ~o/TT~, & même de Châtimentexem-
p)aire mais FEdIt de 1716 prononce à cet égard les mêmes Pei-
nes que contre les Efpecesdécriées;fçavoir, que faute de les por-
ter à l'Hôtel des Monnoies, elles feront (aiues & conruquéesau
profit de Sa MajeAé, faufle recours des Propriétaires ou Créan-
ciers contre les Dépoïnaires pour le prix de ces mêmes Ef.
peces.
6°. Ennn, pour ce qui concerne leBiLLONAGE~ le même V.<<.gt iz(
Editde 1726 dépend non-feulementaux du Roi, mais en- i 19.
core aux Etrangers, de vendre & acheter, marchander ou offrir
lesEfpeces ou Matieres d'or & d'argent à plus haut prix que ce-
lui porté par les Edits précédens, à peine pour la premiere fois
du Carcan, de Conn~cationdefdites Efpeces & Matières & de
~ooo liv. d'Amende, applicables moitié au profit de S. M.l'au-
tre moitié au Dénonciateur; & en cas de récidive, des Galeres
perpétuelles enfin par une derniere difpofition il eft dit que
celui des F/7/o/!gM/ou ~~ccM~K/y, qui aura déclaré fes Com-
plicesaux Procureurs Généraux des Cours des Monnoies ou à
leursSubftituts des Provinces, 8c même aux Juges des lieux y
avantque d'avoir été compris dans une Induction criminelle,y
feranon-Seulementexempt de Peine, mais encore recevra la part
des Confifcations & Amendes, qui doit appatenir au Dénon-
ciateur.

Ï9°. Le TRANSPORTd'Or OKd'Argent monnoyéou non Mf?~-


noyéhors du Royaume fans Lettres. Patentes du Roi ce Crime
qui forme un Cas royal, fuivant l'Arrêt de Mvntdidier, concer-
ne non-feu!ementles Sujets du Roiqui font pafferde l'Argent dans
les Pays étrangers pour toutes autres causesque cellesdu Tra&c
TRAITE' DES CRIMES,
47~
&;Commerce de Marchandas, mais encore les Etrangers qui
fur-achetent des Efpeces ou Matieres d'Or ou d'Argent dans le
deuein de les faire fortir du Royaume fans Perminion par écrit
Suivant les Edits de Louis XII. en 1460 de Fran.
de Sa Maie&é.
I. d'Henri II. en i 48, de Charles IX. en i 66 &:
cois en 40,
la Peine ordinaire de c~ Crime, étoit la Confifcation des
i<7i mais par les Déclarations
Efpeces avec une Amende a rbitraire;
renouveMeesen
d~8 Novembre 1693 & 24 OBobre 1711,
lieu l'article ix. de l'Edit de Février 17~6 il eft fait
dernier par
à Peine de la Vie, à tous Etrangers qui fe trouvent
défentes, pré.
dans le Royaume, de-tran~porter hors icelui fous quelque
texte que ce foit ou de fur-acheter ces Efpeces ou Matieres dans
de les faire Sortir hors du Royaume, fans Permiihonde
le deffein
& à Peine de 6000 liv. dAmen.
Sa Maje~é par écrit; de plus,
de la Confifcation des Efpeces & même des Marchandifes
de cette der~
& Equipages avec lesquels elles feront tranfportées
feulement aux Etrangers d'emporter la quantité
niere Loipermet
feront néceuaires leur lubu~ance, & cellede
d'Efpeces qui pour
leurs Valets & Equipages.
ce Crime e~ misau nombre de ceux
I./M~M~T; ? o~.La CHARTRE~T.
le Droit Romain, & comme tel, il devoit
Cod. de car- de Leze-MajeAé par
«f.M/M~. du dernier mais cela ne s'obferve point avec
f. 1. CoA de
être puni Supplice Ti-
nous avons vu que l'article x. du
~'P~Cp. <!«i/. tant de rigueur parmi nous;
de l'Ordonnance de 1670 ne prononcoit d'autres Peines
tre II.
des Maréchaux font Chartreprivée, que la
contre les Prévôts qui
de leurs O~Hces.
privation
le tit. Code, i! Le PÉcuLAT ce Crime auffiappellé
de CrirnineP<CM- s'entend en général du Vol des Denierspublics, maisplus
/a<M,&M.
d e ceux immédiatement au Roi,
~~Z.Ff-
ordinairement qui appartiennent le
CH/~M. & qui concernentles Finances & c'eA dans ce fens quenous
dans les Crimes de Leze-Maje~ié au iëcond~het.
comprenons
Hn'ea:point de Crime, fur lequelil ait été renduun plusgrand n en
nombre de Loix. & d'Ordonnances que celui-ci, parce qu'il
fe foit dans tous les tems, OL
e&point qui davantagemultiplié
la caufe de cette vient fans doute de la facilité qun
multiplicité en fai-
& d'en éluder la
y a de commettrece crime, font le comme
punition, re~
autant de
fant fervir lesRapinesqui en fruit,
fourcesefficacespour s enaITûrerl'impunité. Cependant il faut
convenu:
ET DE LEURS PEINES. T~A~T. 47~
n'en eft point de plus préjudiciable à l'Etat, dont
convenirqu'il
fait, comme l'on ait, la principale force ce quindé"
l'Argent ïrauduteufes occafionne dans
des
senîamment Banqueroutes qu'il
le Public, il mérite une Punition d'autant plus rigoureufecom- qu'il
une inûgne de la part de ceux qui le
renferme ingratitude
mettent, par l'abusénormequ'ilsofent fairede la confiancedont
il a plu au Roi de les honorer.
Suivantle Droit Romain, le Péculatétoit mis au nombre des Z.PM«A«M:
Crimes publics, dont la peine ordinaire étoit FinterdicUon d e ~~z.y~.P<-
<;«/<!«Mt
l'Eau & du Feu à laquellea fuccédéla Déportation. Dans la
fuite cette peine a varié tantôt elle a été bornéefeulementau
de l'Argent volé, tantôt elle a été portée jufou'au
Quadruple
Banniuement,& à la CondamnationauxMines, fuivantla Qua- L. /K<~<:M,ï~
lité des personnes, & même jufqu'à celle de Mort, commeil Cod. de C~Mi~
les Loix i & 2 duCodeThéod. de Crim.Pecul.Il eft P<M/.
paroitpar l NI EN dans lesInftit.deP~
vrai, comme le remarque J us T
ces dernieres Loix n'avoient étéfaitesque contreles Ma-
que
ou Gouverneurs de Provinces& Receveursquiavoient
giftrats
~ufirait lesDenierspublicspendantleurAdminifiration, ou qui
favorifoientles Souitractionsfaîtespar d'autres enforte que les
de la de l'Exil & du Quadruplequi avoient
peines Déportation,
été prononcéespar les précédentes, n'ont pas laiHéque de fub.
Mer comme auparavant, à l'égard des autres Particuliersqui
tomboientdans ce Crime. Enfin par la Novellei o5de L E ON
le Philofophe la peine capitale a été entierementabrogée, &
l'on y a fub~ituécelle de l'Infamie& la refUtutionduDouble;
&cette dernierepeine devoit, fuivantcette Novelle, s'appliquer
à toutesfortesde personnes, fans aucuneduHnciionde Rangni
deQualité. n
A cesLoix ont fuccédéune foule d'Ordonnancesde nosRoi~
on en remarque une de FrançoisI. en i 32,qui
parmilefquelles
condamneà la Corde ceux qui détournent, enlevent&conver<
tIQentà leur profit les Deniersroyaux mais cette Loi n'eft pas
la premierequi avoit prononcécette peine les exemplesd'En-
fous Louis LE HunN, & de C~~
guerranddeMarigny ~c~~
fousCHARLES VII. prouvent que cette peine étoit déja em-
contre lesCoupables de cecrime,
ployéelong.temsauparavant,
Auffivoit-on plufieursOrdonnancesantérieuresà cellede Fran.
I. font dans le de lEdit de Mars
cois qui rappellées préambule
Qoo
TRAITE' DES CRIMES;

~ï6, Etabliffement d'une Chambrede Juflice pour


portant
techerche de ces fortes de Crimes.
qu'il en foit, il paroît par cette derniere Loi qui a ngna!é
Quoi
les premiers inftans du glorieux Regne fous lequel nous vivons,
Sa Majefté n'a point entendu déroger à ces premieresOrdon.
que
nances, en ce qu'elle donne pouvoir aux Juges qui devoient
compofer cette Chambre, de prononcer les Peines capitales,
aHnctives&:pécuniaires qu'il appartiendroit, contre toutes fortes
de perfonnes, de quelque qualité & condition qu'elles fuffent, qui
fe trouveroient coupables de ce crime.
Par la Déclaration du 18 Septembre de la même année 171~>-
les Peines capitales & amictives que l'Edit de Mars avoit permis
un
d'infliger, ont été converties en pécuniaires. Enfin, par Edit
de l'année fuivante 1717, la Chambre de Juflice a été entierement
fupprimée, &il a été accordé une Amniftiegénérale a tous ceux
te trouvoient dans les cas portés par les Edits précédens.
qui
Tout ce qu'on peut conclure de ces différentesLoix, c'eft que
la peine de ce crime eti arbitraire & dépend des circonflances.
Celles qu'a prononcé la derniere Chambre de Juflice, étoient
tantôt l'Amende honorable, tantôt le Pilori ou le Banninementà
tems, & quelquefois aum les Galeres à tems ou perpétuelles.
Il y a ceia de particulier à ce crime qu'il ne s'éteint point parla
& fe contre les HéritiefS, conformément à la
Mort, qu'il pourfuit
JS.;'M~<Mult. du Droit que les condamnations & restitutionspour
difpofition
~~Z./«/. ce crime peuvent être répétées fur les Donations & Conflitutions
y<~
dotales faites par les coupables depuis qu'ils font entrés enChar-
c'eft entr'autres la difpofitionde l'att. cccc. de l'Ordonnance
ge,
de 162.9 c~ qu'enfin trois Témoinsfinguliers dépotant de Faits
de même nature, valent autant qu'un Témoinentier,. c'eAencore
la difpofition de la même Ordonnance.
Au R ESTE, nous ne fuivons point les di~pontions du Droit
à la met entre le Péculat &
Romain, par rapport Z)z/?M~ qu'il
cette efpece de crime dont il e~ parlé fous le Titre de la Loi Ju-
~M. LIE de Refidûis & qui concerne principalement les Officiers
J'M/.~tM/~MJ de 7/-e/c/ Payeurs ~<?c~
comptables, tels- queles Receveurs, Ca)fie.
/Mt'g.6'<
font & les Deniers de leur
j!~Ut qui Banqueroute emportent de
Ceux-ci font &
regardés punis parmi nous comme coupables
ce crime s'entende ordinairement des -f'~
Pécula: quoique plus
;MM<:t'<~c'eu:ce qui paroît par l'Edit de Mars 716, qui a eon"
ET DE LEURS PEINES. 7?<.7. C~ 47;'
< i. t t)~ 1 --J-t~ T
fur ce Point la disposition de l'Ordonnance de François L
~rmé de i~ T'Aw:.~'f' 4<
comme
en Mars ~4~, qui veut que l'on puniffe coupables `
M.6.<!f<.t.
Pécutaf les Comptables qui Se/<K/~ 6*retirert du Royaume, fans
avoir renduCp~PM(5'&M<<t/' eux dû de l'adminiflration
leurs Ce n'eft pas néanmoins qu'il n'y ait eu des Loix
de C~
rendues en différens tems contre ces derniers no.
particulieresDéclarations du
tamment les 5 Mai1690, & 3 Juin 1701, dont
la premiereprononce la peine de Mort contre tous Commis de
& particulieres, Cai1liers & autres ayant
Recettes générales
des Deniers des Fermes du Roi, qui auroient diverti
maniement
concurrence de 3000 liv. & au-deuus & la dernierepro-
jufqu'à
nonce généralement la même peine contre tous ceux qui étant
au maniement de ces Deniers, les employent leur u&se
prépofés
& les détournent de leurs Caiffes, fansdi~inaion des
particulier,
fommes.
Nous ne parlerons point non plus de cet autre Crime, qui fait
des Tit. du Code & du Digère de Z~7~~t
l'objet particulier
& qui conçoit dans les Brigues illicites que l'on em<
aux Dignités. PAPON dans fon Notaire,
ployoit pour parvenir même Titre celui de Simo-
fait mention de ce Crime fous le que
il a enedivement la des caractères mais il a
M'~ dont plûpart
cefféd'avoir lieu parmi nous, ainfi que fa Peine, depuis l'intro'
duBion de la 'Vénalité des Charges.
Levéedes Deniersfur les Sujets 47:
n° La CONCUSSION~ M.6'/«'8.
du Code &du ff.
Roi; ce Crime, dont il efl parlé ~buslesTitres tit. n. de L. /«/.
adLeo-./H/. /MM, concernoit fingulierementles Magti- ~«Mn~MM.
dans le Vol Z./«/ec~.
trats & Gouverneurs des Provinces, & il conçoit M.
faifoient de des Particuliers qu'ils mettoient à con-
qu'ils l'Argent
en il dilféroit du Péculat, qui eit le Vol des De-
tribution, quoi
& L'on trouve fous les Titres du Droit que
niers royaux publics.
nousvenons de citer, & fous celui du ff. de C~c~ plufieurs
de ce Crime mais comme ces Exemples, qui font re-
exemples
latifsà la Conftitution de l'Empire Romain, n'ont guere d'appli-
cation à nos ufages nous nous bornerons à quelques Obferva-
tions eénérales à cet égard. i immenfe
LA GRANDEPolitique des Romains, que 1 étendue
fi étoit d'entretenir les
de leur Domination rendoit néceffaire
en Province dans une
Gouverneurs qu'ils envoyoient chaque
étroite dépendance des Ordres de la République d empêchée
Ooo ij ii-
TRAITE' D ES CRIMES;
qu'ils n'abufaffent d e leur pouvoir, pour vexer les PeuplesCon<
& les porter à la Révolte c'eAdans cette v&equ'ils avoient
quis,
foin de les changeraprès un certain tems, qui étoit tout au plus
de troisannées, & qu'ilsles.auujettiubientà plusieursconditions
rigoureufes.
~Mf. T.~ Ces conditionsconu~oiententr'autres, d'ansles Défenfesex.
</MCode <!M. ou de faire
m~< tit. & preffes qui leur étoient faites d'époufer épouferpar
M;M) ut C/na<t. leurs Enfans, même par leurs Dome~iques, aucunes-Filles ori-
/&<&:tf,, de ces Provinces; de faireaucun Commerceni Négoce,
ginaires
ni de prêter à intérêt pendant la durée de leur-Gouvernement
de faire aucunesacquittions de Biens,.tant meublesqu'immeu-
bles, dans ces Provinces, foit à titre onéreux, foit-ààtitrededo.
ration, foit directementà leur profit-particulier, ~it indirecte.
ment dans la perfonnede leurs Enfans & en~ind~exigerparla
voie delà contrainte,aucunes'Taxes-.ou Droits qui ne feroientpas
légitimement dûs.
TLesP'EîNES contre ceux qurvenoient à'violer-ces. deMn~,
étoient, outre ta nullité des Mariages ck des Actes particuliers
~aitsà leur profit celles d'être dégradesde leurs Dignités, dé~
clarés ihcapaBIesd'en pouvoir jamais pouëder d'autres, d'être
tenus de restituer ce qui!?avoient-pris, avec des dommages-in-
térêts enversceux qu'ilsavoientvexés à l'effet de quoiilspou-
voient être pourfuivis-pardevantles Gouverneursqui'les rem-
pendantle coursde leurs~oncHons. De plus,.
placoient ,.& même
ils étoient oblig.é'sde répondre du-fartde leursCommis & Gens
de leur fuite. e Crime ne s'éteignoirpoint par leur Mort; mais
on pouvoitpourfuivreleursHéritiers, tant pour la reftitutionde
là choie volée, que pourles autresPeinesqu'àuroitdû &unrir
On leursCommis &Officiers deleur dé
fuite,
Coupable. oMigeoit
reAerd'ansla Provincetrois annéesaprèsla Dépoffeffionde leurs
Maîtres, anndë leur fairerendrecompte & tirertfeux leséclair-
~inemensnéceu'airesfur ce qui s'étoit paffépendantlà duréedé
leur Gouvernement.Enfin, les Gouverneursétoientobligesde
re~er eux-mêmesdans la Provincecinquantejoursaprèsla cei-
fation de leurs Charges, pour y recevoir,des éloges ou des ré-
primandesde leur.conduite.
LASAGESSE de ces Loix, l'esavoit'd'abordfait adopterdans
ee Royaume, commeil paro!fpar une Ordonnancede S. Louis
en rn6, qui défend~aux Magiftratsde recevoir des Dons <x
foit leurs Femmes leurs Enfans & pareU?
~ré&ns., par eux,
ET DE LEURS PEINES. 7~. Il 477
lementd'acquérir, tant par eux que par d'autres, aucunesTerres
es Lieuxdont ils avoientla Justice, fansen avoir obtenu la per-
mi~iondu Roi, & ce à peinede la Conn~cationdes Terres ac-
quifes, & de la reflitutiondes Dons & Préfens par eux reçus.
Marsla formedo Gouvernementayant changédepuis ce tems.
là, & les Offices qui étoient alors par Commimon& révoca-
blesaprès un certaintems, commeilsl'étoientchezlesRomainse
étant devenushéréditaires& perpétuelsau moyende la-Véna-
lité qui s'y eAintroduite, on a cru y commele remarqueTheve" P. 7'A'CM.Rf. !y
neau, qu'il y auroit de l'injusticed'interdireà ceux qui en font tit. 10. art.
pourvûs, I&facultéde pouvoir rien acquérirdansleurPays en-
forteque tout ce que nousavonsretenu de la JurifprudenceRo-
maineà cet égard, c'efi la Prohibitionaux Jugesde fe rendreAd-
judicatairesdes Biens qui fe discutentdans leur Siège comme
auffid'accepterdirectementou indirectementaucuntranfportou
ceffiondesDroits litigieux, à peine de punitionexemplaire c'e&
la difpofitionde l'Ordonnanced'Orléans, art. xliij, & Ijv.
A regard de la Prohibitionderecevoirdes Dons ~Sortpar eux
ou par leurs Commisdont il eA fait mentiondans la première
partie de l'Ordonnancede S. Louis il paroît qu'ellea continué
d'être en vigueur & qu'elle a été renouveMéefucceïHvemenc
par plu~eursOrdonnances qui ont même étenduces dé&nfM
auxautres Omciers .Minièresfubalternesde laJuAiee tels
que Greffiers, Huiliers Geoliers& Guichetiers,.commenous'
l'avonsvu d'après le Tit. XHLdel'Ordonnancede 1~70.
Maisce n'e~'pas tant de cette derniere espècede Conçûmes.
quenousentendonsparler ici, que de cellecommisepar desPer""
fonnesconAituéesen Dignité, tellesque les principaux Omciers"
de Ju~ice, des Finances, ou de la Guerre,.qui abu~ent.del'au- Z. 7~. r.
toritéque leursPlaces leurdonnentfur-lesSujetsdu Roi, pour !«/. ~<M,
les mettre à contributionpar des Impôts& Levées-de Deniers
qu'ilsfont fur eux, Mt en'ex~eant ce qui ne !ëu~eSpoint dû.,
foiten prenantde plus grandsDroits queceuxqui leur'appartien*
ment.Ce ïbnt proprement ceux-ci' que l'on peut appellerC/
minelsdeZe~-M: parce'quitsentreorentientehcela.furl'au'-
toritéSouveraine c'e~aum.eontr'eux~_ que nos'Ordotinahcesne
& font pas contentéesde prononcerlès Peinesinfamantes&'pé.
cuniairesprononcéespar le Droit Romain, maisencorecelle de
Mort avec la Coniifcaîionde~Biens!c'e~'ent~àutresla di~o~
TRAITE' DES CRIMES;
478
Q¡/V
lion de l'art. cxxx. de l'Ordonnance d'Orléans, renouvellée par
les art. cclxxv. & cdxxx. de celle Blois.
des Concuffions commîtes par les Juges
Juges, & autres
A l'égard
Subalternes dont nous venons de parler, elles ibnt moins
Officiers
fous le nom de Co~ que tous celui d'~c?~M,
connues
~/o/M/ ou Abusde Confiance, dont nous aurons
Prévarications,
dans la en traitant des Crimes de VoL & de
lieu de parler fuite,
FAU X.

r/ rjRj? TROISIEME.
Des Crimes de <~ de leurs Peines.'
fous ce nom, l'Adultere, la Poligamie
T~T Ôus comprenons
1~ ou Bigamie le Stupre, la Fornicatton,leMaquerel~e &la
le le rincer, la Sodomie,
k Concubinage, Viol, Rapt,
Be~ialité. ces j.~
différens
Nous ne feronsque parcourir rapidement tous
afin lamodeAiedenos Leaeurs; &nous
Crimes, d'épargner s'il e~ poffible
n'entrons dans ce détail, que pour,en infpirer
d'horreur la des que les Loix humaines y
plus par rigueur peines
ont attachées, & dont l'exécution n'eA malheureusementque
trop rare dans la pratique.

CHAPITRE PREMIER.
De ~~ere.

T 'ADULTEREdt un crimepar lequel un Homme s'approche


la Femme ou une Femme fouffreles approches
L de d'autrui, c'elt la
contre les Loix du Mariage;
$'. N<"M~p d'un autre que de fon Mari,
t~4'. Dé~nition ou'en donneS. Thomas. dans les t.-
le
TROUBLEque ce crime caufe Mariages, par
dansles Générations qui en
Jlange & la confufionqu'il répand des enor~
l'ont fait
toûjours regarder comme plus
proviennent de ainfi par les plam.
mêmedans la Loi Nature, qdil paroît
ET DE LEURS PEINES. 77/.7/ C~p.7r 479
fit Pharaon à Abraham, de lui avoir caché que Sara étoit
tes que a été r. Afex. ~/M.
avec les
fa Femme. Auffinous remarquons Auteurs qu'il 1t~.<t.(A.I.
dans tous les tems & danstoutes les Nations.
puni
DANSles premiers tems, on n'appelloit du nom d'ÂDULTERE
le Crime qui ~ëcommettoit entre un Homme ou uneFemme
que Homme ou Femme mariée, ~<7! <$'
mariée avec un autre
~/t~ ~CMtM/ quia ille adalteram ~C a/M~M~ eû~
la fuite on a attribué principalement ce Crime à la Femme
dans
donnoit des Enfans étrangers à fon Mari
mariée, parce qu'elle Z.. /y M<r.M~
a~MM
&:qu'elle rendoit fa progéniture ~u~pede proprie M g.
committiturpropterpartum ex a/~o e~c~~K~ compofitone- ~~i&/<.
~pM
mrne. L. P~/< 7.
fuivant les Loix du Code, qui ont été adoptées par le
Mais, Co~. z. y«~
il ~umt, pour tomber dans ce Crime que l'un 1(f/e~~
Droit canonique, ~K/~M~ w/
de ceux le commettent, foit marié,
ou l'autre qui
ad alterius?~fM/M c'eA la définition qu'en donne le Ju-
o~~ Canon Nemo C~ 3z.
nfcon~ulieAlciat, conformément au
qtrce~l.,¢. l'Adultère donc fe commettre
ces
~~u'i~ANT principes, peut
de trois manieres 1°. entre un Homme & une Femme, marié mariés,.
&:
Adultere double ~°. entre un Homme
ce qui s'appelle Fem-
ea: libre entre un Homme libre & une
une Femme qui 3°.
me mariée. rivant la
On fçait que la Peine ordinaire de ce Crime étoit,
étoit la de ?~~0<M~.tt<
Loi de MOYSE celle d'être lapidé qui plus grande
les
/?<N«r, M~). i~
a enfuite été à celle du glaive par
ce tems.là elle portée Zef~.c.y.2.6*
S. ~<</), < 8.
Constitutions des Empereurs facrilegos nuptiarum~~o Z.Qudm)'J).C',
mais enfin elle a été modérée par l'Autentique << lui. de ~ff/f.
puniri condamne feule_ les Nov. i .)~
Jul. Adulter. q~
fed A~ au Code ad Legem dans un Monafiere fo/[a.&ii~
ment la Femme Adultere à être enfermée deux
col. 8.
& à être de fa dot, dont les
après avoir été tondue, au
privée
de fes Enfans, fi elle en
tiersdevoient être appliqués profit
avoit.~ l'autre tiers au MonaAere; au & fiellenavoitpomtdEn.
être profit des Parens & les
fans, un tiers devoit appliqué
devoit même du tour,
deuxautres au MonaAere qui profiter
fe trouvât de Parens fauf néanmoins lexe-
en cas qu'il ne point
faveur du Mari le Con-
cution~s conventions ~ipuléesen par
Peine ceubit d'avoir lieu lorique le Mari
trat de mariage cette
fa Femme dans les deux années de-
fe prefentoitpour reprendre fecu.
elle .~oit en habit
puis fa réclufion pendant lequel tems,
480 TRAITE' DES CRIMES,
lier mais après ce tems il n'y étoit plusreçu & la Femmede-;
voit preadrel'habit dans le Mpna~ere, & y refter pendant tout
le tems de la Vie de fonMari.
P<!<H<tt. DANSl'ancien Droit, il étoit permis au Pere de tuer fa Fille
~«/.<<' en Adultere, pourvu qu'il tuât du mêmecoup ce.
qu'il furprenoit le Mari
lui trouvoit en flagrant délit avec elle pouvoitauN
~V~ M«~t qu'il
~.<~<<. tuer impunémentce dernier, maisil ne pouvoit tuer fa Femme,
Af<t/-<M~t4.
& faifoit il étoit feulement exempt de la Peine de
<?<&</<, lorsqu'ille
mort portée par la Loi CoRNEUE ~'cca/H-f,en confidération
de fa ju~e douleur mais il étoit d'ailleurspuni de quelquePeine
'Z. r. §. '«M di- a~icUve cette Peineétoit ou l'Exil perpétuel, s'il etoif
de con.
~M) ad L. CoM< dition vile ou le Banniuementà tems s'il étoit Noble ou con~.
.M<
titué en Dignité. n
L'un ne voit aucunesLoixdans le Droit Romain, qui pronon.
cent des Peinescontre le Mari convaincud'Adultere du moins
il e~ certainqu'il nétoit pas permisà fa Femme de l'en accufer,
'Z,t< C~<~t.
la rajfon, fansdoute, que fon commerceavec la Femmed'un
~M<. par
autre ne portoit pas autant de préjudiceà la tienne qu'il en ref-
&ntoit du mauvaiscommercede celle-ci en ce qu'elle lui don.
noit des Enfansétrangers, qui faifoienttort aux~ens propres;
tout ce qu'elle pouvoit faire dans ce Cas, c'étoit d'opposerce
Crime comme un moyen pour obtenir la féparationd'avecfon
Mari. Cependantil y avoit d'ailleursune Peine extraordinaire,
'dans ce Droit, contre ceux qui cherchoientà cor.
prononcée <!&.
rompre lesFemmesd'autrui & qu'on appelloit /~MM~
/MrM~nuptiarum&MaM'/M07!M/-KM M~(!M/ dont il eu:parlé
dans la Loi I. au ff. deextraord.Crimin.
Suivant le DROITCANONIQUEle Clerc convaincud'Adul-
eH de la des Bénéfices qu'il pouede, & de
tere, puni privation
l'Excommunication.On peut voir à ce fujet le Canon~~c.~
ricus Diitin. 81, &:le Concilede Trente Seil. ~/M.
/~<!f/ cap. t n
Suivantnotre JURISPRUDENCE, il paroit qu'il y a des Peines
tant contre les Hommes, que contre les Femmes
prononcées,
Duret, ?'< des
Adultères..
Peines, verbo LA Peine ordinairecontre les HOMMES qui font convaincus
.<<f.Ot~.7'M~. ce
de Crime, eA, fuivant ~Mr~ 6- Papon de faire Amende.
~tt., en corde au coi te-
M.19. ~<.t. honorable tête &pieds nuds chemife la
K à
~;<~ Zd/!M< nant entre les mains une torche allumée de certain poids,
/m~, /<f, ).
heure à dire déclarer à haute voix,
~.tt, certainjour genoux, que.
ET D.E LEURS PEINES 7~./7.C~<r. 4~
témérairement malicieusement ,~audacien.
~,e follement s'en repent, en demandepar~
~enr il a commis Adultère qu'il
au & à la J.iHce 6. de plus on le.condamne
d Dieu, Roi,
du Royaume à la con~cationde fes
au Banniffement perpétuel à tenir Pn~on juiqu au
Biens, ou à l'Amende envers le Roi, &
& aux dépens du Procès. A
payement, fuivant ces Auteurs,
Cette Peine peut même être augmentée,
celle de Mort, lorique ce Crime e& accompagné
aller jufqu'à rendent comme s'il
circonstances qui le qualifié
de certaines faMaltreue au me.
un Valet avec Papou,
avoitété commis par a
un Arrêt du Parlement .dedans, qui
meendroit rapporte
un Valetde Cabaret à être pendu pour. avoir commis
condamné fa Maîtreffe
fût prouve que
Sucere avec fa Maitreffe quoiqu'il immodeHemenr.
donné occafion en fe découvrant
~en avoit abuferoit de & Pn-
être de mêm~ d'un Geolier qui
en devroit la Femme de fon
auroit commerce avec
fotiniere,d'un Sujet qui avec une
tout autre Homme de
Seigneur, & de mais il faut convenir à la
Femmed'une condition di~inguée foient
&falutaires que
h n~de notre fiecle, que quelque juftes defordres auui
ces Peines arrêter le cours des dange-
toutes pour les convertit
elles ne s'exécutent prefque jamais, & qu'on
r à ou autres
dans un Banniu-ement tems
le plusfouvent fimple
Condamnation de dommages-mte-
Peinesarbitraires, avec une
du Mari de la Femme dont on a abufé. L'on trouve,
rêtsau profit Arrêt du
Tome du Journal des Audiences, un prê-
c~q icme contenté de en pa-
mierSeptembre 170. qui s'eft prononcer,
reilcas, la Peine du Banniffementà tems. en-
convaincue d'Adultere on diflingue
Quant à la FEMME & celle eA d'une condi-
trecelle qui eA d'une condition vile, qui
la eft 'une condition re-
tion relbvée la Peine de Femme qui
la même que celle portée par l'autentique
levée, e~'peu-prés Femme.
(ce qui fait que nous appelions .les
la Réclusion dans un Mona~ere de
qui fubiffent cette Peine) a droit des
durant lefquelles le Mari
Filles pendantannées~ fait dans cet intervalle, cette Fem_
la répondre, & s'il ne le pas
medt tondue & enfermée pour toujours dans l~MonaAe~
de ~a dot, eH adjugée à fes Emans,
de plus, elle eA privée qui fa
à la de payer
fi elleen a ~nonau profit de fon Mari, charge
la dot a,.
Pen~~ans ~Mon~ere au Châtelet on adjuge
P n r~
ppp
4~ TRAITE' DES CRIMES,
mais en usufruitfeulement quand il a des Enrans elfe
Mari à jbn
eft même de fon douaire lorsqu'elle furvit Mari.
privée
La Peine de la Femme d'une conditionvile eft d'être fufli.
les mains de l'Exécuteur la ration de cette différence
Eee par
vient de ce qu'une Femme de cette forte n'ayant ordinairement
ou Biens non. plus que fon Mari, il n'y auroit
que peu point de dans un Monastère.
nourrir & entretenir
pas dequoila comme nous l'avons dit dansles cinq
Z. <3M~C«t- Ce Crime fe prescrit
<?) )!)J~ <!<<Z.années, & nousavons fuivi fur ce point
la difpofitiondes Loix
JM/. de ~&. Nousavon&aum fuivi la difpofition de ces Loix, en
Z.<u~f)y)t;. Romaines.
au Mari de tranfiger fur ce Crime
!M.§.7;<& ce qu'elles nepermetteht pas
§~~ accufer tombélui-même,.ou qu'il s eArecon.
mAn lor~u'ilyeA
QN~«M~ 4<
avec &Femme qu'il a eu con.noiffance de 1 Aduttere,
cilié depuis
V.<MCoA ou enfin s'eA une fois dén~é de L'Accu~tionpour le me.
lorsqu'il même fait d'Adultere.. M ais
ad f. /M/. de
me Crime ce qui s'entend pour le
~M&.n.~)..
écartés de la de ce Droit en ce
de C~/KMC~ r nous nou~fommes difpofition
j'0. Cod ad L. aux Parens de la Femme, &: mêmeà~
qa'il-permetMit proches
~«/~
adéÏautde ceux.ci, de pourfuivre. lAccuiationdA.
ÉiraMers, le Mari feul a.itce droit, &
'f. L. 7~. a
duttere il n'y parmi nous que qm
ne fe perfonne n'a droit de s'en plamdre, t
~8.~1. tant qu'il plaint point, en.
~<M&.
fes fi ce n'eA lorfque l'Accufation a été
Z.QMmfMt )o. pas
même Héritiers, maniere
tamée de fa part. ou.bien comme nous l'avons dit, par
d'écarter la Demande formée contre
V.~<F'7')'. d~c~orfqu'il s'agit
'jM~MC~I/ty. z. eu~ de la pour la répétition de &s avantages.
<A.<& t.~Z.
partdekFemme,
t.n.6. matrimoniaux. <r-
auffi,
V~Zou~&«..D.. 1.1v a cep'end~ un Cas où la Partie publiquepeut pour.
ce
~.4:i.
cuivrece Crime, c'eA, comme nous l'avons observé, lorfque
V7~
Vandale le Mari en.eft le Com-
<Attt.<t.t~. Crime caufe un public, que
donné Ueu à cette Regle du DroitFrançois,
V. M.~MC/M!. plice c~ce qui a d'Adultere,
attelé par Loyfel,
~M enfoit le Maquereau &,
S~ nous avons dit fous le Titredela Preuve,
~y~ aufurplusce que à ce étant de
des.Indicesqui font.particuliers Crime, lequel
Mtute occulte, & codant en digéronsActesréitérés, peut
des Témoins~K/~ou par desTemoms
piouver par
sds que les DomeAiquey~
ET DE LEURS PEINES. 7~7/ 4?3

CHAPITRE II.

De~Po~
de l'Adultère nous plaçons la PouGAMiE,
t L A SUI TE
c'eft une d'Adultère qui fe commet par
parce que efpece ou
ou Femmes en même tems,
"Mn~me qui a deux plufieurs en uneautre.
fa légitime Epoufe époufe
qui pendantla vie de
auffi une Femme qui a en mêmetems
L~~lle Poligame
deuxou plufieursMaris. de eft fouventcon_
~i~e~oS le terme
& ils ne paroiffent différer entre,
fonduaveccelui de Bigamie Maris ou Fem-
eux qu'ence quela Poligamiefuppofe plufreurs
la ne s'entend que de
mesen mêmetems, au lieu que Bigamie
deuxfeulement. eA fuivi nous l'on V.&<
le Droit canonique,qui parmi gam. non ordin.
fous le nom de qnc ceux qui BJ
EZTRA.
ne connoît proprement,
deux Femmesen legitimeManage ou
~en~cceulvement ceux-ci ne font point regardés comme
qui époufentuneVeuve
de & ils font feulement déclarés incapables
coupables Crime non obtien-
de Prêtrife à moins qu'ils
d'êtrepromusà FOrdre
nentla Difpenfeen Cour de Rome.
comme un véritable ~S~s~.p~
Crime
ici, on fa t.oûjoursregardée
parler a été élevé à la dignitéde Sacrement&
le
depuisque Mariage un
renferme outre l'Aduiltere, Faux; V. AfMOcX.&
d'autant p lusénorme qu'il 1 un K ~Mr, /M< caf.
5~.=~ les Auteurs, fujet à la Peine de
le
ce qui rend, fuivant ~0.a.!0}'
l'autrede ces Crimes.
tel que Rebuffefur Je Concordat, Concord.v.<
lit. de
~f~dSTuteurs, faire le Procèsà publ. concub.§. 6:
qui prétendentqu'ondoit de la fait du Sacreinent M/HM.
à unHérétique caufe profanation qu'il
a aucune Peine déterminée
cependantil faut convenir qu'il n'y
fur ce ~nt=~ ~m,tS.~<<
parles LoixRomaines de ad L. lui. de
& néanmoins recom~dult. L. A~m;'nfM,
néral d'y attacher la note d'infamie
manderaux Juges de ne point le laiffer impuni quamrem i. €e<<,d, M<
6:.<M«t/!tï'<.
petens;M~ inultam nonpatietur
C'e& donc principalementdans notre
Peines ordinaires de ce Cnine, il parent quelle a
chercherles Ponn
ppp ii
'TRAITE' DES CRIMES,
FAuteuc des Observations Sur Henns ta
V..HM~MM. j f(~"vané.u:!r:'cë point:
t./<f. cA<y.6. divine en trois ClaSes, l'c~ la A~s, & la 7Vo~~<
~M.98. 1~ la Peine écoit l'infamie con.
Suivant Jurisprudence,
à la Loi I. & Suivant la
formément
c'étoit celle de Mort, Mornac, fur la Loi qu'on vient
~My~g, Août 1619 qui a condamné
un Arrêt du 13
de c~ter,rapporte
En6n rivant la Jurisprudence,
V. ~M~) u'h'Bisamë'à~ Potence. au Ban.
Hommes, aux Ûaleres, & les Femmes
&}.9' ron'cbndamneles
& Fon ordonne de qu'ils feront attachés au Car-
moment plus,
les Hommes avec des Quenouilles, & les Fem.
can.; fcavoir,
mes avec des Chapeaux, ~jdes j'
dansle Sixième Tome du Journal Audiences,
V. 7.<'A.6~ L'on trouve, du 11Septembre 1717, par
4eu~Arrètsde laTournetIe 1' condamnée à faire Amende-ho.
une-F'emmeBigame a été
~1 la corde au col, ayant deux chapeaux
~able', nue en chemiSe,
au-devant de la porte de laïn-
de paille fur la tête principale
nitéde Lavai, déclaMntque témérairement,indifcreteme~,& & Bi-
les Crimes
~me mal~lïee7e'lte-a;cb~ Arrêt ~Adultère
du .4 Septembre
~mS, Aanniep~rdnqan. convaincue de pareil Cri-
?7ï't'qMa-con~àmne'u~e F.ëmme en chemife
S'faire'Amend'honorabfë nue ayam deux
ine,
~apeaux'de pailië'/avececriteau portant cesPierre-Ie.Mouth~
mots,
Bannie e~fuile pour cinq ansd~S.
Peine la plus ordinaire Suivantles der'
& geNevers. Mais-la trois de marche,
~'nè du Carcan pendant jours
§MsArr.ëts",eA attachees P,l1X Bras des flammes qu'ils
~&antd~denou~
& avec écritean pour les Femmesqui
~e Femmes vivantes,
Mari. 8~ en outre aux Galères ou BanniSTement
St plusieurs:
à tèms,SuïvaM les circonstances.
Peine, corporelles & infamantes, que
Indépendamment-des les ou il y
contre
tes Arrêts ohi'.prpnoncées font prononcées
S-mcor~.pécunia~, qui contreux~
desFemmes en dernier lieu lorfquil
S~t qu'~ont époufées & n~t eu e~
aucune
celles-ci ont ëté de bonne-foi
So~é que & retFet de cette bonne.foi
~onnoi~nce :du premie!-Mariage ne au pré.
S S ~e quoique le fécond Mariage pui~-SubUAer
la des Canons nr conte'
,fuivant disposition
'v.< cë~ la féconde Femme une dans la Ccm~.
?' -mmen~donne~ part
'~H~' 1'efTet d'un Manage légitime.
ne peut être que ne~
S~qu ne laiffent d'être réputés le.
Ss En~ qui en Sut pas
LEURS PEINES. 7~.777. C~.7/. 4~
ET
.c, 1 DE
,7-i L
fuccéder ab à leurs V. ~~«,
shimes de maniée qu'ils peuventParens collatéraux de l'un &: ~f.cA.8.
à leurs
Kres & Mères, & même de la au-
Et de l'indemniser part qu'elle
l'autre Chef. plus, pour
dû avoir en la Communauté, on lui adjuge des dommages-
,oit au Code
le tout conformément à la Loi~~o~ 3.
intérêts
matrim. & à la Loi qui CONTRA4. de nupt.
fuivant cette dernière Loi, que la bonne.~01 oit
Mais il faut, dire de cette Femme
clairement prouvée, enforte qu'on puiffe
ait été trompée erroreacerrimo ~a~o infimulatove,
qu'elle
~C~~<SM~/M~'CO/ ces modifications remarquables,que doit
C'eR fans doute avec V. ~e< M')!.J!
en date du 14 Mai ~647,
s'entendrel'Arrêt rapporté par Soefve, du décès de fon Mari,
eM<e~o.
Femme qui, fur le bruit
qui jugé qu'une l'an du répéter fesdeniers
?étoit remariée après deuil pouvoit
fans être tenue de vérifier le décèsde (on
dotaux~ conventions,
premierMari.

CHAPITRE III.

DM6fMpr€.
confondent ce Crime avec celui de la
TL y a des Auteurs qui enjeux différences re-
quoiqu'il y ait plufieurs
1~
marquables. s'entend de toutes copulations illi-
"'Le~P en général,
faites entre Perfonnes libres
cites, la défloration d'uneVier-
fingulierementemployé,une pour Cignifier Z.W~t~
Veuve qui vit honnêtement & que
ge, ou ~S~avec au lieu §.t.jK ,y~
En féduit fous !'efpérancedu Mariage le
que
verrons ~FoRMCA-
dans un mo.
de Adult.
comme nous
T~N s'entend proprement, avec une Perfonne débauchée ou
ment, du mauvais commerce fort Auffi ce dernier
dont la conduite eit d'ailleurs irréguliere.
à des Peines ni a des Formalités auffi ri-
~n~ fujet
celui dont nous voulons parler ici.
goureufes, que Peine du Stupre étoit plus ou V.7~
Bih~ le commet- y~. §.
fùivant la qualité des Perfonnes qui L. );ri;c~ Cc~. f/f
moins févere le
ainfi l'orfqlie mM/K; p<tt/<
celles envers il étoit commis
toielit r &de qui
envers fa Maitreffe la
par un Efelave ~rc~f~i~
5-
4~ TRArTE' DES CRIMES,
Mn~ Co~. Peine étoit celle du Feu par un Tuteur envers fa
Pupille celle
M- de fes Biens au profit dela Pupille
~au M/B<M~ de FExil & de la Confifcation néto~t point encore
~~M< Perfonne envers une Fille qui
par Mute.autre le BannuTement les Nobles, & la Con-
nubile, la Peine étoit pour
les Perfonnes de vile extraction en-
Z. Si ~HM)}8' damnation
aux Mines pour
étoit à d'autres, tels que le Viol, 1 In.
§. qui Kon~MM)) S~ue <? Crime joint
de la Peine de ces derniers Crimes.
~'<MM. le
c~-e àc. on pun~oit
Hors ces Cas particuliers la Peine ordinaire étoit de ce Crime
la Loi JuLiE la Conn~
V.?'<-§-~M telle qu'elle e~ portée par du s'il étoit d'unenaif.
/f. M'<.f/C~ cation de la moi'ié des Biens Coupable
s'il étoit d'une condition vile, la Fumigation
fance honnête &
avec 1e BanniÍfement.
celui qui a féduit une Vierge
Suivant le Droit CANONIQUE, Père de la
V-C.
doter, & même de l'épouferlorfque
~tSel~ il doit être battu de ver.
&'JM~. confent; s'il refufe de l'épouser,
V. C~ ~ffM'~ Fille y enfuite dans un Monallere poury faire
excommunié, & mis
ges de tems qu'il plaira aux Juges d'arbitrer.
<
pénitence autant on avoit d'abord porté la
Suivant notre JURISPRUDENCE dure alternative, ou d'é-
du Stuprateur la
nsue~ jufqu'à exiger il en a un exemple fa-
ou de fubir Mort la y
~~FUle C.~c~, au fujet
Seux rapporté dans le premierTome l'on en
des
voit autres
auffi plufieurs
de la nommée René Corbeau; fuivant il paroît
le Dic`lionnaire des Arrêts, lefquels
que cette alter-
avoit certains Parlemens qui exigeoient
qu'il y avant le d'autres qui voulaient
native fût propofée Jugement
la Condamnation. Mais enfin,
qu'elle ne Hît propoféequ'apres
voir les Filles fe prévaloient le plus
fait que un
l'expérience ayant de cette fe procurer
fouvent de la rigueur Jurifprudence pour le
la Peine de Mort que devoit fubir
Maririche & a converti
en celle des Dommages-
d'époufer
Stuprateur en fontcas de ou refus
moins forts fuivant les Biens, Qualité,
Inter~ts qui plus telles la bonne
les Circonfiances du fait, que
de la le ou moins de complai-
ou mauvaife conduite Fille plus dans
du Jeune-homme
fance des Parens à tolérer la fréquentation
leur Maifon. de ce Crime d~
Il y a cependant des Cas où la Peine peut
doit être des Galères ou du Ban-
nir capitale ou tout au moins
avec Confonde Biens, commet
niffement perpétuel, entre la. Fille
de Condition
qu'il fe trouve une grande inégalité
ET DE LEURS PEINES.Tit. C~. ~7. 4~7

& le Séducteur & qu'au Stupre fe joint encore l'Abus de


adulte
tel celui commis par un Valet qui abuferoit de la
connance, que
fon un M~ Chanterou Z)~ qui abu.
Fille de Maître, par
de fa Pupille
feroit de fon Ecoliere, par un 7K~qùi abuferoit
abuferoit de fa Prisonnière enfin par toute autre
par un Geolierqui d'une Fille non Nubile; c'eit ce qui réïutte
Perfonne qui abuferoit
de la Diction de la nouvelle Déclaration du 22 Novembre
au Parlement de Rennes. qui étoit dans l'usage
:7t0, enregiitrée fur la feule Plaintede la Fille
de condamner au dernier Supplice
qui avoit été féduite, & fur la Preuve d une fimple fréquentation.
de cette Déclaration porte « que les Perfonnes ma-
L'artic iii.
ou mineuTe~, qui n'étant point dans les circonftancesde
jeures d'un Commerce illicite,feront
Rapt feront feulement coupables
à telles qu'il appartiendra felon l'exigence
condamnés peines
con-
» des Cas, fans néanmoins que les Juges puiflent prononcer
la Peine de Mort, 6 ce n'eAdans le Cas que par 1~-
tr'elles
6; l'indignité du le
e~ circonflances qualité Coupable,
mériter le dernierSupplice,. ce qui e&laiSe à 1 hon-
Crime parût
neur & à la confcience des Juges, &c,

avons la Peine ordinaire de ce Crime, étoit


Nous dit, que
Mais quelle Preuve eA néceffaire
celle des Dommages-Intérêts.
à cette Condamnation En quoi peuvent con-
pour donner lieu comment doivent-ils être règles~ia
ter ces dommages-intérêts~
font les trois importantes que nous croyons de-
Telles Quêtions
ferencontrent ~équemment dans
voir examiner ici, parce qu'elles
la Pratique.
Auteurs qui ont pré- f~. fa~ <~
Sur QuE3TiON,iIyades
lapremiere fuffire f~. 1<.
def.
de la Fille pouvoit pour
tendu, que la feule Délation avec ferment dans hn~
étoit faite
prouver le Stupre, lorfqu'elle feulement le Cas où la
tant de rAccouchement ils exceptoient
en accufoit, fe trouvoit mariée, afin d'empê-
Perfonne qu,'elle
telle Uéclaration ne portât le trouble.dans.
cher, difent-ils, qu'une l'ancienne
un Mariage bien uni. Telle étoitauul Jurisprudence.
mais Il les derniers Arrêts, qu on n
de ce Parement paroît par
le même ces fortes de Dégrafions, quoi~e
plus égard à ne
dansle tems même de l'Accouchement, qu'elles pas;
Provifion a celles les font H
même pour faire adjuger une qui
Su un Jugement dé6°itif rendu enfulie d'une In~mation ju~
vk mceurs de la Fille qui a été abu&e,,q~u~
dique~ tant fur la
TRAITE' DES CRIMES,
,88 Il rt'
familiarités, & autres aétes qui ervent ordi.
fur les habitudes c eit ain~ que
à ces fortes de Crimes
nairement de préliminaire
fois en la Chambre desVacations.Il y a
e~ujuger plufieurs des Audiences. un
trouve dans le 6e tome du Journal
Sus, l'on a jugé non-feulement l'Accu-
Arrêt du Avril 1-712. qui que
Mue de la Filie ne lu~oit pci.t
fation fur ~tion contre lAccufe mais
une Condamnation
pour faire-prononcer fuivant les circon~nces obte-
ce dernier pouvoit même
que l'Accufatrice.
nir des Dommages-Intérêts contre à quoi peu.
conMe f~voir
Sur la féconde QUESTIONqui dûs à la Fille qui
font
vent fe réduire les~ommages.Intérêts qui la dernière
été féduite il paro!t, fuivant Junipru.
prouve avoir ceux font convaincue
ordinaire contre qui
dence, que la Peine conMe non-feulement à être
d'être les Auteursde la grogne, encore de doter la
nourrir & doter les Enfans, mais
chargés de néanmoins la condition desFil.
Snneféduite l'on diflingue
ceirune Servante on fe con-
les c~ par exemple ~mpie
au lieu de dot, les frais de fes C~ou~
tente de lui payer,
à ce fujet plusieurs Arrêts rapportés par. BAS.
fines. Onpeut voir & dans le VI. Tome du Journal des Au.
SET, TomeI. Liv. VI.
diences.
fur la troilieme qui eft de fçavoir comment
Enfin QUESTION la Qua-
fi c'eft fuivant
doivent fe régler les dommages-intérêts
du ou de la Fille féduite: les Auteurs
lité & les Biens Stuprateur &les facul-
être fuivant la qualité
aiment qu'ils doivent réglés
égard à la condition dela Fille;
tés du Stuprateur prisnéanmoins conMerab e
foit
de manière que la dot qui lui fera payée plus
lui auroitdonnée; c'eft entr'autres,le feu-
que celle quele Pere
g~tde~uteur des Additions fur Jules Clare S. ,SlUprum..

C H A PI T R E 1 V.

De For/MC~-MT!.

avons dit, que ~caraBere particulier qui


pus d~n~
une de
r~ ta FORNICATION du c'eA qu eU~uppofoit
de la de la FUleou de la Veuve avec qui
bauche précédente part
elle étoit commit. /<r.n eom"
de feduction,
Au~ le Formateur n'étant point coupable co~me
ET DE LEURSPEINES.Tit.777:Chap. '4~
~g le Stupre ne doit pas être puni avec la même rigueur que
ce dernier; il n'y a même, fuivant la remarque de Rebu:ffe &de
la Peyrere, aucune Loi, foit dans le Droit Romain, foit dans le
Royaume, qui prononce des Peines contre le Fornicateur mais
il n'en eSt pas de même à l'égard de la Fille ou Veuve avec qui
ce Crime eSt commis c'eSt contre elle Singulièrementque font
les Peines prononcées par nos Ordonnances.
portées
Il y a eu plufieurs Loix rendues en différenstems, contre les
Fillesou Femmes, dont la conduite ScandaleuSe tend à Introduire
1~licence & la corruption danslesMœurs mais commeces Loix
ne concernent pas feulement cellesqui fe proftituent, mais encore
cesfortes de Femmes qui font métier de corrompre la Jeuneffe
&:que nous connoiffoiisfous le nom de Maquerelles nous nous
réfervonsà rappeller ci-après leurs diSpoSitions, en traitant du
Crime qui les concerne nous ne ferons que rapporter ici celles
regardent Singulièrement les Filles proStituées & que nous
qui
trouvons réunies dans une dernière Loi, d'autant plus remarqua-
ble, qu'en même tems qu'elle indique les Peines dont ces fortes
de Crimes doivent être punis, elle prefcrit encore la manièredont
on doit procéder à leur recherche & instruction c'eStla Décla-
ration du 26 Juillet 1713 regiStrée en la Cour le 9 Août Sui-
vant.
Il paro!t, Suivantcette Loi, qui a été faite principalement pour
la Ville de Paris, que la PEINE ordinaire de la Fornication ou
Proflitutionpublique, confiftedansla Condamnation à desAmen-
desou Aumônes, avec injonction de vuider les Lieux, ou même
la Ville, Sinon les Meubles jettes fur le Carreau, & connSqués
au pro~t des Pauvres de l'Hôpital Général cette Peine peut
mêmealler jufqu'à la Récluuon dansune Maifon de Force, mais
il ne paro!t pas qu'elle puiffe être portée jufqu'au BanniSïement,t
& autres Peines amicilves, puifque cette Loine permet pasqu'on
à l'instruction de ce Crime par la Voie extraor-
puiSIeprocéder
dinairedu Recollement & de la Confrontation, qui feroit néceS<
fairepour l'application de ces fortes de Peines.
En effet, pour ce qui concerne l'iNSTRUCTiONde ce Crime,'
cette même Déclaration veut qu'elle fe faSIepar le Lieutenant-
Généralde Police, fur le Procès-verbal des CpmmiSIairësqui lui
en Serontle rapport que ce Procès-verbal foit fait fur la décla-
rationdes VoiSms, & Signépar eux & en cas de dénégation de
tl part de ces VoiSins,desfaits çontenusdansle Procès-verbal, ou
Qqq
~o TRAITE' DES CRIME
de fufpicionde ceux-ci, ou pour autresconfédérationselleper.
met à ce Juge d'ordonner, qu'il ferainformédes faits contenus.
dans ce Procès~verbal,même de décréter les Accufés tant fur
ce Procès-verbal,. que furles Informationsfaitesen confequen'
ce fans néanmoins, ë/?- que le Décret qui interviendra
être fuivi du Réglement à l'extraordinaire mais elle veut
puiffe fur les Con-
que l'affairefoit portée à rAudM;nce,pot!F y être jugée
éludonsde l'Avocat du Roi: qui fera le fécit des Informations
eu du.Procès-verbal. Cette Déclarationajoute, qu'il pourrace-
en être délibéré fur le Regifbc, ft le Lieutenant-Gêné.
pendant
Mlde Police !e'jugeà-propos fur les Conclufionspar écrit du
jProcM-eur du Roi; que le Jugement qu'il rendra fera toûjoursà
la charge de l'Appefa.uParlement & que cet Appelferaporté
à la. Gt-and-Chambre',nonobilantqu'il y ait eu Décretfur lePro-
cès-verbal ou Information & que la Sentenceauroit prononcé
la Condamnationà une Maifonde Force..

CH-A P IT R E V.
Du 0)MCK~
E Ca-iME, dans &.6gnineation naturelle n'eft:autre
~.fh~<&)w& pris
J~ cho& commis, h abituellement avec une Per-
~j. qu'un Stupre
fonne libre, &non mariée il diiïece de la~~o~M~a,. en ce que
eelle-cicA une habitudecriminelleavec diSerentes Personnes;.
& en ce ,.dan& ces derniersCn-
&: de la Bigamie que
criminellefe trouve jointe à la profanation du
mes y l'habitude
Sacrements r.. de
Le Concubinagen'étoit point défendu dans là Loi Nature,
commeil paroîtpar l'exempled'ABRAHAM, qui entretint com-
merceavec fa Servante,.du,confentementde SarafonEpou-
mais. 1"établiffement de
~ë, afinde fe procurer une lignée, depuis
Loide Grace tout commercecharnelavec autre qu'uneEpou-
jE9légitime, eft devenuabfolumentillicite & prohibé. les:
Il y a diSérentesPeines les Canons., contre
prononcéespar.
Clercs qui tombentdansce Crime nousnousarrêteronsfingulie.
ce d'une Ma-
Mmentaux di~po&ions.de Droit, parce qu'il s'agit
itere qui tient plus-à.la Religion qu'à l'Ordre politique, ~que
danslesLoix.E.omaines.~ lQit.dana.
aeus ne trouvons.d'aUleutsy &it
ET DE 7~.
LEURS.PEINES. III. C~. P. 49t
aucunes Peines contre ces fortés
cellesdu Royaume, prononcées léta-
de commerces, quoique ayentceué d'être depuis
permisla Loi
bliffementdu Chriftianifme,comme il paroit pardéfend unique
du Codede Concubinis, où l'Empereur Constantin exprei.
le aux Perfonnes mariées en ces termes
fément Concubinage
JY~H &C~MM~~M/ CO/M matrimonio,CC/!CH~(!
/g ~<!pC/ 1 < rt 4 C
&
Les Peines prononcées par les Canons, contre les Prêtres
Clercs refufent de renvoyer les Concubines après qu'il
les qui c~<r
a été faittrois monitions font celles de l'Excommunication, <A!<M
<& C<-
leur NM<!M
la de leurs Bénéfices; & ilsencourent de plus A<~ew. &MM-
outre privation
s'ils viennent à célébrer après qu'ils font tombés &
l'irrégularité, C~. }M<~
dans ce Crime. MM)
Sanâion & le Concordat fousle Tt.
Suivant
laPragmatique
c~ les Clercs qui retiennent chez eux
tre depublicis été avertis leur Supérieur
des Femmes (ufpectes, après avoir par
de les congédier, font punis, pour la premièrefois,
EccléuaAique trois mois,
d la des fruits de leurs Bénéfices pendant
privation Concubine avoir été averti
& s'ils ne congédient point la après
entièrement de leurs Bénéfices, & même d éclarés
ils font privés s'ils retournent à leur
mc-'pablesd'en pon-éderjavoir amais d'autres,
c onduite obtenu une premièreDifpenfe. P. C<M~/<de
ma~vai~ë après Concile de
Toutes ces Peines ont été renouvellees par le T'fMM,y~~4'
& en termes encore plus forts, lorfquil ordonne que ~<~fM. t'
TRENTE, leurs Concubines
fi les Clercs concubinaires ne renvoyentpas
ils Soient de l'Excommunication. &
après troismonitions, punis
ils perfiflentdansce Crimependant
u nonobitant la cenfure
que extraordinairement & punispar
une année, ils foient pourfuivis
lesOrdinairesdes Lieux, fuivantla qualitédu Cnme.~eutd~ d'obéir aux
libres ou mariées qui refufent
plus que les Femmes leur commerce criminel
monitions & continuentpubliquement
avec les Clercs, foient chafféesde la Ville ou du Diocèfe &
cet effet les Ordinaires des Lieuxempruntent, s il eft befoin
qu'à
le fecoursdu Bras féculier.
L'ontrouveen effet, dans la Conférence du Droit François 9
un Arrêt du Parlementde Bordeauxdu 11 Fevnen~ P~~
malfa-
accufé de tenir auprès de luiune Femme
quel un Prêtre,
mée, fut condamnéen 100 liv. d'Amendepourle fcandale&cas & le
pour
privi ésié & à tenir Prifonjufqu'à plein payement;
fon Eccle~ique de.
cas commun, renvoyé pardevant Juge <tnft~) i
Qq<IU
4 TRAITE' DES CRIMES; >
fenfesfurent faitesà la Femme de le fréquenter, à Peine du Fouet
& autres plus grandes Peines, s'il y échet.
Quant aux -LAÏCS le Concubinage leur eft pareillement dé-
fendu par le Droit canonique. Nous ne pouvons mieux faire ïen-
tir l'horreur que l'Eglife a toûjours eu pour ce Crime, qu'en rap.
pellant ici ces belles paroles de S. Augu~in, qui font rapportées
C<M.<M/<&<,» dans le Canon & qui font tirées de fa 4~. Homdie. « Je
~.H. vous dis qu'il n'eA permis à l'hommevivant de forniquer; foyez
<c~. c7<-
7'KM~A;t~t(h- contens de vos Femmes fi vous êtes fourds Dieu entend mes
~<W, Mparoles fi vous les méprifez que les Anges les écoutent il
» ne vous e~t permis d'avoir Concubines, que vous pouvezavec
le tems laiffer pour vous marier à autres plus griévement ie-
» rez-vous condamnés vous prenez Concubines avec votre
Femme
C<7/ ~CO~K< ~O~M non /y~CM?!f ~M K~W~
<yfyojyM/C/?M~ aK~M/ /? vos CO/?!M/ CO/
eubinasyO~M haberenon licet fa f non habetisuxores, tamennon
&C~vos habereCC/!<:K~ajquas ~0/&adimittatis 6' ducatis uxo.
Tes tanto magis damnatio vobis6/ volueritishabereuxores
Concubinas.
C'eft, conformément à ces fages Maximes, qu'il faut di~in-
?'f. guer, fuivant Papon, entre les Laïcs concubins ceux qui étant
iM.9. ~<. 9. libres & non mariés, entretiennent desFemmes & en abufent fous
couleur du Mariage & ceux qui étant mariés, entretiennentdes
Femmes fousles yeux & au mépris de leur légitime Epoufe au
premier cas, ils doivent, pour fe décharger envers Dieu & en-
vers les Hommes, épouser leurs Concubines, ou du moins leur
procurer un établiffement par Mariage avec un autre dans le
fecond cas, ils doivent être punis pour leur mauvaife vie & de
plus, leurs Femmes font en droit de fe féparer d'avec eux &
faire divinon des Biens.
A l'égard de la Concubine, la feule Peine que la Jurispruden-
ce a étabMecontre elle hors le cas où elle continue de 6-équen-
ter, malgré les défenfes qui lui ont été faites par le Juge Séculier,
comme on l'a vu dans l'espèce de l'Arrêt du Parlement de Bor-
deaux, efi, comme l'on fçait, de recevoir des libé-
?~ .M<?yM~t
la l'incapacité
A~eA~.j~. ralités de part du Concubin ce qu elle pouvoitfaire, fuivant
Louet, /~<.Z). la Loi V. &XXXI. au ff. deZ3o/!c:Ho/ elle peut feulement re-
/m. Ricard,
~<.t.~<).
cevoir des alimens foit dans le Pays de Droit Ecrit ~bit dans
~c~m. 8. le Pays Coûtumier.
ET DE LEURS PEINES. 7~. 7/ C~. r.
493
Par l'article vj. de la Déclaration de Louis XIII. du 16 No-
les Enfans font nés des Femmes que les Peres
vembre 1639, qui
entretenues & qu'ils époufent lorfqu'ils font à i'extremifë
ont
la font déclarés incapables d'aucunes Succédions auffi
de vie,
l'ar-
bien que leur PoAéritë. La même peine eft prononcée par
ticle précèdent, contre les Enfans des Mariages qui font fecrets
& tenus cachés pendant la vie des Conjoints.

CHAPITRE VI.
Du ~Meye~
Crime e~ d'autant énorme & dangereux, qu'il (ert ~/fM.~r<C'o</<'
E plus
à fomenter tous les autres vices de Luxure auffivoit-on ~c~c.
6'/<H;7'.
&cm.

les même Payens, fe font occupés dans tous ~'oy. 14.


que LégiHateurs, en attachant de /mo/M~.
lestems, du foin d'extirper un Vice ~i contagieux, y
la Note d'infamie. j jdefordres
j
là nécemté d'empêcher de plus grands
Cependant,
d'en tolerer le cours, on a cru devoir attaquer ce
ayant obligé
fruit ordinaire de la cupidité, jufques dans fa racine, M)
Crime,
destributs conUdérabIes, à ceux que n'avoit pû contenir
impofant
la crainte du deshonneur qu'on y avoit attache.
jufqu'alors
Suétone rapporte que l'Empereur CAL1 GUL A obligea les
de fon tems, à lui porter une partie du gain qu'elleg
Maquerelles
avoient amaffé; l'Empereur ALEXANDRESEVEREleur impofa
auffides tributs, dont l'emploi éfoit deviné aux Edifices publics.
ADRIENabolit honteux ou ronétoi_ de ~<M;
L'Empereur l'ufage
vendre des Servantes à ces fortes de Maquerelles. Ce fut i t.m<
tenta le premier, au rapport de'
pereur CONSTANTIN,qui de Proftitutions
de ces fortes de commerces I~A ~M.<
LaBance, profcrire
mais il des efforts ~i dignes du premier tA.i.3,
publiques paroit que
ne furent Secondés que foiblement par fe$
Empereur Chrétien de CONSTANCE
SuccenTeurs car l'on voit dép que fousle Regne
fon Fils, les Payens, par dérifion pour le C-hriftianifme affec-
toient devendre leurs Servantes qui profeffoienrcette Rcirgion,
à cesMaquerelles, pour les proftituer publiquement & c'eft ce ~ec)'f!<
trouve M~.l8.
quidonna lieu à la Loi de cet Empereur, qu'on rapportée C~. 7'.ifcA
dansle Code Théodonen par laquelle permet il à tous hccté-< t«. de /tnc.'<
&: même à tous Chrétiens, de pouvoir racheter ees lib, 1,
tiques
494 TRAITE' DES CRIMES,
Fillesmoyennant une certainefbmmcd'argent. On voit
pauvres
auffi dans le même Code uneLoi pof~érieure,quipermitgéné.
ralement à toutes fortesde perfonnesde retirer ces pauvresFilles
où on les trouveroit, fansrien payer.
partout où l'on étoit
L'Empereur THÉODOSE abolit. l'ufage de con.
damner les Femmesqui avoient été furprifesen Adultere, à être
livrées aux Bordels.pourêtre pro~ituées publiquement.THÉO.
DOSELE JEUNEfit plus il entreprit d'abolir entierementtous
les Bordels & les tributs qu'on en retiroit, & il fit défenfesd'en
ouvrir aucun dans la Ville de Confiantinople, à peine du Fouet
& de la Déportatioil. Mais après la mort de cet Empereur, les
chofesétant retournéesdansleur premier état, malgréla precau'
<~ ZoMM< ;6. tion qu'avoit prife l'EmpereurÂNASTASE,de fairebrûlertous
~M~. M ~< lesLivres& lesRegifiresfur lefquelslesTributs fe percevoient,
c'eft à l'EmpereurJUSTINIEN que fut réfervéela gloire d'y por.
ter le dernier coup, en dégageant, commeil fit par fesNovelles
i i Se < ï, ceux qui s'étoientliés par Sermenta cette Proflitution
toute leur vie; & en raient bâtir un Monaf.
publique pendant
ffOM~, 10. tere pour leur fervir de retraite, & y faire pénitencede leurdé.
Jujlin.
réglement.
C'en: à l'exemple de ces EmpereursChrétiens, que nosRois
ont employé en différenstems leur Autorité pour faire ceffer
les Proftitutionspubliques. On voit un Capitulairede CHARLE-
MAGNErapporté dans F~, par lequel ce Prince religieux
la du Banniffement c ontre les Femmes de mau.
prononce peine
vaife vie il défend expreHémentà qui que ce foit de leurdon'
à ce font des Hommes d'être contraints
ner retraite peine fi la
de porter la Femme débauchée fur leurs épaules jufques fur
& en cas de refus, d'être Migés & fi ce
du
Place Marché,
donnent retraite à cesProftituées, elles de-
font des Femmesqui
voient être puniesde la peine du Fouet. en-
Par une Ordonnancede S. Louis de l'année 1~4
aux d'expulfer'&: faire expulfer les Maquerelles pu-
joint Juges fe met-
du & en cas
bliques de tousles lieux Royaume qu'elles de
tent en refusd'obéir après avoir été averties de fe retirer, de
faifir leurs Biens, & même de les dépouiller publiquementde
leurshabits. La mêmeOrdonnanceprononce la Confifcation à
la Maifon contre le Propriétaire qui l'auroit louée ~CM~~
ces fortes de perfonnes. tous
L'ordonnanced'Orléans, article cj. défend expreflement
ET DE LEURS PEINES.7~.777. Chap. 49~

Lieux de débauche qu'elle appelle Bordeaux, & elle


les publics
veut que ceux qui les tiennent foient punis extraordinairement
fans ~?/nM/<Mo/! ni connivence à Peine de la pri-
parles Juges
vationde leursOffices.Ces Peinesont été renouvelées enn.tite
l'article Ivi). de l'Ordonnance de Moulins 8c par l'article
par défenfes à tous Propriétaires de
Ixxj. de celle de Blois, avec
louerleursMaïfonsà autresqu'à Gens bienfamés ni fouffrirau-
cuns Bordelsfecrets ni publics à Peine de 60 liv. Parifisd'A-
ïnendepour la premièrefois de t Mliv. pour la Seconde &:
la troi~eme, de la Confifcation de leursMaifons.
pour
Au reAela Peineextraordinairedont il eft parlé danscesLoix,
doits'entendre, commele remarqueTHEVENEAU, d'aprèsJules r. y~M.
tit. !9. <
~y.

Clare, d'une Peine arbitraire fuivant les circonAances & :cbn-


6dérationsdes Perfonnes la plusordinaire, fuivantcet Auteur,
c'eftcelle d'être Fouettée, Mitrée, ëe Bannie,pour les Femmes;
&:celle des Galeres pour les Hommes, même celle de Mort)-
s'ils'agiSbitdela corruptionde Femmeou de Filled'honneur.
C'e~ auffide ces dernièresPeines, fansdoute, qu'entendpar-
ter la Déclaration du 2.6Juillet ïy! 3 lorsqu'elleordonneque le
Procèsfera fait à tous les Accufésde Maquerelagedanstoute la
de l'InArucHon c riminelle & que l'Appel des Jugemens;
rigueur la TournelleduPar-
interviendrontà ce fujet, foit porté en
qui
ement, à la différencede ceux faits en cas de Débauchepubli,
& Vie &andaleu.ie, q u'elleveutfeulement être }ugésà l'Au-
que
<!ience,& portéspar Appel à laGrand-Chambredu Parlement,
même la Sentence contiendroit la Condamnation à une
quand
Maifonde Force.
C'eA encore de là que vient la di~incHonremarquableque-
cettemêmeLoi met entre ces\deuxCrimesparrapport à la Com-
en attribuant au feul Lieutenant de Policela connoif-
pétence,
fance-duCrimede Proflitutionpublique, tandisqu'enfait de Cri-
me de Maquerelage elle veut que le LieutenantCrimineldu.
Châteleten connoiffeconcurremmentavec lui.. Les termes de'
cetteLoi font remarquables « Encas-deMaquerelage& de Prof-
»titutionpublique, &-autres Cas-où il échéra-Peinesamicrives
~&inramantes,le LIEUTENANT GÉNÉRALDE Poucn fera.
Mtenud'inftruirele Procès aux Accuféspar RECOLLEMENT ou
~CONFRONTATION Vivant nos.0rdonnances.&:les.Arrêts&r
en ~eraporté en<
Réglemens.de nos Cbur&~ auquelCas. L'Appel, de Peines,
~la.Chambrede la TourneIIey,à quelques~rtes qp~
49<~ TRAITE' DES CRIMES,
» les Accufés ou Accufées ayent été condamnes le tout, fans
Mpréjudice de la Juridiction du LIEUTENANTCRIMINELdu
Chârelet, qu'il pourra exercer en cas de Maquerelage coN.
CURREMMENT avec le Lieutenant Général de Police, auquel
Mnéanmoins la préférence appartiendra lorsqu'il aura in~rmé
M&' décrété avant le Lieutenant Criminel, ou le même jour ».
Il paroît auffi que fuivant notre derniere Jurifprudence l'on
diftingue quant à la Peine, entre les Filles qui fe livrent de bon
gré à la Proftitution & les Perfonnes qui s'employent à les fé.
cuire &: les corrompre au premier Cas, les Peines les plus or-
dinaires font comme nous l'avons dit celles de la Maifon de
Force ou du Bann~Iement mais au dernier Cas, comme le plus
criminel/on condamne, outre le Banniffement la Maquerelleà
être promenée fur un Ane par les Carrefours de la Ville, le vi-
dage tourné vers la queue, avec un chapeau de paille fur la tête,
~c des écrifeaux devant & derrière portant ces mots, MAQUE-
RELLEPUBLIQUE & enfuite à être Fouettée Marquée &
Bannnie pour un tems nous en avons vu un exemple récenten
o, dans la Perfonne de Jeanne Moyon Veuve Lefur con-
damnée par un Arrêt du 7 Juillet de la même année, confirmatif
d'une Sentence du Châtelet.
On peut rapporter à ce Crime les T~ccg/MM qui fe commettent
dans les Représentations des Pieces de Théâtre; il y a uneDécia*
ration de Louis XMI. du 4 Avril 1641 qui enjoint aux Jugesde
tenir la main chacun dans leur di~rict, à l'exécution des dé&n-
~psy portées & d'interdire aux Comédiens, qui y contrevien-
dront, le Théâtre & même de procéder contr'eux par telles
Voies qu'ils aviseront bon être, félon la qualité de l'action; ~ans
néanmoins, ajoute cette Loi, qu'ils puiflent ordonner plusgran.
de. Peine que l'Amende ou le BanniHëment.

CHAPITRE VII.

Du
y.~M.~M~ E CRIME fe commet lorsqu'un Homme ufë de force &
~'M~wo. violence fur la Perfonne d'une Fille Femme, ou Veuve
la connoître charnetlement malgré la relance forte &:
pour
toûjours égale que celle-ci ~ait pour s'en empêcher.
Ain~~
ET DE LEURS PEINES.7~. < 497
Ainn, en partant de cette dénnition il faut plufieurs choies
pour commettre ce Crime.
i~. II faut que la violence foit employée contre la Perfonne
même, & non pas feulement contre les obstacles qui peuvent
empêcher de parvenir jusqu'à,elle, comme rem-actiond'une por-
te c~c. c'e~ pour cela que les Auteurs l'appellent un Crimeper- ~~M/</f<
<M/ t/. n. i,
fonnel. 6'i.
1°. Il peut être commis contre toutes fortes de Perfonnes du
&xe, Fille, Femme, ou Veuve mais il eft puni avec plus ou Z.()M<C'M<~j~
moinsde rigueur, fuivant la Qualité des unes& desautres ainfi, <!f/Z.~M/.de y<
par exemple, lor~qu~ileft commisenvers une Vierge, la Peine ne
peut jamais être moindre que celle de Mort &: cette Peine
doit même aller jufqu'à celle de la Roue, ~icette Vierge n'étoit
point encore /!K~7ë.Chorier, en fa Jurisprudencefur Guypape, ~t70.'
rapporte un Arrêt du Parlement de Grenoble qui a condamné
à cette Peine un Particulier, pour avoir violé une Fille âgée feu- /0<y!. ~0'
lement de quatre ans huit mois. Lorfque ce Crime eA commis in §. ~m /M/.
avec une ~y~ comme il & trouve alors joint à l'Incefle, il 8.<.
/St/.
«'f~
doit être puni de la Peine de ce Crime, qui eft celle du Feu il
en eAde même lorfque le Crime a été commis envers une Re- P<!p./«'. n,
ligieufe~~c/ Si c'eft envers une Femmemariée il y a lieu pa- M. 8.
reillementà la Peine de Mort, même dans le cas où la Femme
ferait de mauvaife vie il y a cependant des Auteurs qui exigent
pour cela le concoursde trois circonflances fçavoir, i~. que le PMt..D<M!A)K<
Violait été fait dans la Maifon du Mari/Se non dansun Lieude CM~.C.Qtt
11,
débauche ~°. que le Mari n'ait aucune part à la Proflitution de
faFemme 3°. qu'il foit prouvé, que celui qui a Violé n'avoit au-
cune connoiuance que la Femme fût mariée. Lorsque le Viol eft
joint à 1' co~a/!ce, comme celui commispar un <?co/M/
envers fa Prifonniere par un Tuteur envers fa Pupile par un
M~</?/'(Zf envers fa Cliente & généralementpar tous ceux à qui.
la Loi auroit donné une autorité fur la Perfonne qu'ils ont vio-
lée dans tous ces Cas, il y a lieu indistinctementà la Peine de
Mort, s'il eu: prouvé que le Crime a été confommé & à celle
des Galeres ou du Banniflëment perpétuel s'il n'y a eu que de
~mptesenbrts. Enfin lorfquele Viol eft commisenvers une Fille
proflituée,il faut dKUnguer c'eft dansun Lieu de débauche, ou ~.D~/n~M<
au il auroit lieu à aucune fui- ;'MCt
ailleurs premier Cas, n'y Peine
vant les Auteurs au fécond on pourroit prononcer quelque
D
Rrr r
TRAITE' DES CRIMES,
< <~ <
f. une. Cod. <& Peine infamante y &même la Peine de Mort naturelle ou civile,
ff)~<M~~MM) telle que le BanniSement ou les Galères perpétuelles, H cette
6- Bald. fur MKt
avoit abfolument changé de conduite avant le Viol.
Fille
Pour former le Viol il faut encore comme nous l'avons
-;°.
~It qu'il y ait eu une'réfiflànce forte & toûjours égale de la
la Përibnne violée car,'s'il e~ prouvé qu'il n'y a eu
pà~de n'eA point le Cas-du Viol, ni con-
des ESïbfts, ce
que premiers
de la Peine attachée à ce Crime.Il y a des Auteurs,
j~'Fi)~. ~e<~ Ïequemment Femme qui devient
.~7.~?" teb que BoËRiUS-, qùi prétendent qu'une
tl'eSt avoir été violée, fur le fondement
'GroHe- point préSumée
le concours eft neceuaire pour la Génération. Au
que refpëciif
fuivant'ce même Autem-, la déclaration d'une Femme qui
~e
'dit avoir été violée. ne fuffit pas pour prouver ce Crime, fi etb
d'autres indices,. ..comme lorfqu,'elle a fait de
Tl'eAaccompagnée
& a des Voinns à fon fecours, ou
grands cris~ qu'elle appellé.
ea- reAé trace de la Violence fur la Peribnne,
ibr~qu'il quelque
eômme des contudon~ ou MeSuresfaites avec Armes oMves
mais~ elle s'eAtue à l'Inaant,. & qu'elle ait tardé quelque tems
fon Accufation, elle n'y eA plus recevable cette Ac-
Tr. /)!et. <? à intenter
~/M C/srej §. cufation eS même réputée calomnieu~ Secomme telle,. peut
&i!~</0~ donner lieNà des dommmages & intérêts au profit de lAccufe.
BRUN EAU rapporte à'ce fujet un Exemple mémorable, qui
combien cette €& dangereufe & équivo'
'&h auezientir preuve
~combien, le doit fe tenir en garde contre ces fortes.
oue-, Juge
'Un dit-il, condamné un Parucuher
d'Accusations Juge ayant,
accufoit. deVio!, à lui donner unecertaine fomme
cu'Me Femme il. donna en même tems à
rbrme de dommages intérêts &
d'enlever à cette Femme l'argent qu'il
ëe Particulier la permifRon faire,
venoit de lui donner ce que le Jeune-homme n'ayant pu
à caufe de la rentrance vigoureufe que lui oppofacette~emme,le
à cette dernière de reflituer la fomme fur
te Juge ordonna
"iondëment qu'elle auroit pu encore mieux dé~endtefon corps que
'ioa. argent,, u. elle l'eut voulu..
ET DE LEURS PEINES.7~.7/ Chap.r/ 49~

CHAPITRE VIII.
DuRapt.
eft l'Enlèvement d'une Fille, /<Mt.<&<~
E en
R Ap T général L. /M/. def PM~
de la Maifon de fon Pere de fon Mari, ou de L. unie. Cet.
ou ~M~,
ou de celle de fon Tuteur ou Curateur, ou raptu rirginum.
tienne propre,
de tout autre endroit où elle faifoit fa demeure ordinaire,
même
la vue de la corrompre ou de l'épouser.
dans enleve ~.7!~MW)!
Ce Crime fe commet auffi envers une Religieufe qu on de F~. Clef.
ou envers un Mineur ou Fils que
de fon Couvent, ou
la de fes Pere & Mère Tuteur,
fon foulait à puiffance
leur faire contracter Manageàlm~u &~ns
Curateur; pour
de ces derniers. Cette derniere Efpece de Rapt eft
confentement
par nos Ordonnances.
marquée ûnsutierement fortes de RAPTS l'un, ~efait
fait
l'on dingue deux qui
& la Perfonne ravie, ce~Ie Rapt propre-
par violence malgré
dont il eft dans la Loi JuL.~ vipublica l'autre,
ment dit parlé
fait fans aucune réfiftance de la part de la Perfonne ravie,
qui fe ou autrement, oa
qui a lieu lorfq uepar artifice &promea-es les fait confentirà leur
féduit des Fils ou Filles mineurs, qu'on
Enlèvement c'eft celui que nous appellons ~ou fe fait
deblandice on l'appelle aum raptus in Parentes parce qu'il
contre le gré des Parens. le
celui qui e~ appellé dans Droit
"ëe~~di~S des cho-
en ce ce dernier fe commet par l'Enlevement
pine que violence II differe
Vol joint a &
fes, ~iS~ la ~duchon t
du en ce que dans ce dernier Crime,
ou foit fortie de la Mai-
fans que la Fille .Veuve, Religieufe
Crime de Rapt fuppofe neceu-airementq~
fon au lieu que-le être condui edan
la Perfonneravie a été tirée d'une Maifon pour
il differe du Viol, en ce que celui-ci ie tait
un autre lieu. Enfin,
& dans la feule vûe ~ferdelaPer~
toûjours par violence, fe faire du confentement même de
ne au lieu que le Rapt peut
la Perfonneravie, &. dansla feule vûede l'époufer.
de ce Crime il paroît ~to~
Quant aux peines celle Loi
férentes fuivant le Droit Romain; portee par la
du à la.
de l'eau & feu,
de au ff. étoit 1'Interdiaion R r rii
Rrr rij
~oo TR.AITE' DES CRIMEE,
a fuccédé la Déportation. Ces Peines ont été changées
quelle
dans la fuite, à meïure que ces fortes de Crimes (e
augmentées
font multipliés. On trouve dans le Code ÏHÉODOSiEN, fous !e
titre ~~M ~/gx/ 6' Viduar. plufieurs ConAitutions données
~uccemvementpar les Empereurs Constantin, Confiance, Majo-
rien., & Jovien ce font toutes ees Loix que JuAinien a raffem-
blées & fondues pour ainfi.dire dansla.ram.eu&Loi unique
au Code de Rapt.. ~~M.
Par cette Loi, qui eA de Faunée ~2.?, cet Empefeur renou-
veUe les Peines portées par lesprécédëntes, en ordonnant t°. que
tous.!es Ravilfreursdes Viergesou Femmes mariées feroient, ainfl:
leurs du dernier Supplice & de la Conn~-
-que Complices,. punis
,çatiop des Biens,. lorfq.ue les Perfonnes ravies étoient de condi.
~ion.iib.re & cette Peine devoit même être celle du Feu, contre
les Raviffeurs qui étoient de condition ~ërviië 2°. que-le confen-
tement de la Perfonne ravie, ni même celui qde tes Père & Mère
.~uroient donné dep.uis.fonEnlèvement, ne pourroient exempter
Te RaviSëur de cette Peine 3°.. que les Père & Mère qui au-
ï-oiënt gardé le 61ence lors de l'Enlèvement~ ou après ou qui &
'JsroieM..accommodésà p.rix d'argent avec le RaviHëuc, feroient
'eux-mêmes punis de la peine de la.Déportation 4". qu'il feroit
aux Per.e,. Mere,. Tuteurs,, Curateurs, Frères & Sœurs,.
permis
Maîtres & Paf.ensde la Perfonne ravie,. de tuer le Raviffeur &
~s Complices qu'ils furpreiidroieiit.dans l'a~e même de l'Ente-
vement, ou. dansleur, fuite °. que !ë Ravifîëur ne.pourroit s'ai.
der de la'Prescription ni. de la Voie de l'Appel, pour réclamer
contre-la Condamnation prononcée contre lui 6°. enfin que
le. Raviffeur!ne pourroitjamais époufer la Per&nne ravie,.quand
.même. elle ou.fesParens. y conJfëntir.oient.
A cette Loi ~.Jujftinienenajouta une autre environ cinq années
après par rapportau Rapt. des Religieuses & des Diacone~es, il
C~ & par laquelle
..e'ë~.la. Loi.M/~ Biens du.
~nna, la Peine: du dernier Supplice les
qu'outre
'Ravi~eur,croient Gon~fquésau pront du Monau-ere des Reii..
ou de l'Eg~fë dans laquelle la Perfonne ravie éMit Dia~
jjneufës.
coneffe &: il permettoit auni aux Père &: autres.Parens ,.ainti
Curateurs des Personnes ravies, de tuer le Ra-
~M'àux-Tuteurs & Pems
en fldgrant délit, Ennn, la même
~ineur. qu'jls .mrprenoient
'de Mort a encoEeété renouveuée depuis par ta.Novelie 23. du
N~~e Empereur tant. contre.le RaviIIeur que-contre ies-Canï-
ET DE LEURS PEINES. 7~. 7/7. r~. ~/7r. ~or

nitces & il ajoute que cette peine doit avoir lieu foit que la ~.c~~
ait confènti ou non à l'Enlevement, fauf que dans le ~MM.
Religieuse
cas où elle a confenti, elle doit elle-même être punie Sévèrement
les Supérieures du MonaAere où elle eft renvoyée~
par
Mais comme dans la fuite, il s'étoit élevé des doutes pour ra-
voir au profit de qui devoit tourner la Confiscationdes Biens y
feroit dans les autres Rapts fi c'étoit au profit de
qui prononcée
ravie, qui auroit confenti au Mariage, ou au prork
la perfonne
de fes Parens ou du Fifc; JuAinien, interprétant fa ConfUrution
les Novelles t43 & ï ~o, décida que cette Confifcation ap~
par
au Fifc, &: non à la perfbnne ravie, ni à fes pareils
partiendroit n'avoir pas veillé fumiain"
s'en étoient rendus, indignes., pour
qui
ment à la garde de leurs Enfans.

Par les anciennes ConrEitutionsde l'EGLisE, outre la peine de Co~y. de


au Raviffeur celle de ne n'Mm.i.f.
rExcommunication on impofoit pou- CO/~1.§< I.-
voir jamais époufer la perfonne ravie, même de fon confente-
ment mais par le Droit nouveau l'on a permis le Mariage, lors-
la Fille avoit confenti à fon Enlevement per~e à con.
que qui
fentirau Mariage, depuis qu'elle a été remifeen liberté & en lieu
de fureté. Cette difpofition du chapitre Accedens& du chapitre
CM/K MM/(~~r~ ~~o~Kj~ a été renouvellée par le Con- ~A
cile de Trente, qui, en même tems qu'il autorité ces fortes de /?</o~/a.//M~M..
antn d'eiïacer par-là en quelque forte la tache & l'in- M~.6.
Mariages
du Crime, veut que, tant le Raviffeur que ceux qui lui ont
jure'
aidé à commettre ce Crime Soient déclarés excommuniés de
droit, & incapables de toutes Dignités, & s'il eu: Clerc ~r./W<'f
plein Clercs/f~M~
de fon BénéHce qu'en un mot, foit qu'il époufe
au'd fbit dépote /e C<?/ de ~M/
ounon la perfonne ravie, il doit être également condamné de la C<)~}<).M.
doter dans tous ces cas,. à l'arbitrage du Juge..

Suivant les Loix du ROYAUME nous avons dit qu'il fallait


deux fortes de RAPTS; l'un fait par violence, &:l'autre
f~inguer donner une-
par feduMonou blandice. Nous ne croyons pouvoir
idee plus exade de l'un & de l'autre, ainfi que des peines quiy
font attachées, qu'en rappellant les dépositions des Ordonnances'
qui ont été rendues iuccefHvementà ce fujet,.
Parmi ces Ordonnances nous en remarquons quatre princ!-
oùil de ce Crime, l'Ordonnance de-Blois~ia D<~
pales en-.parlë
~ot TRAITE'DES CRIMES,
claration de LouisXIIL en t~ l'Ordonnancede 1~70, & la
Déclarationdu Roi de 1730.
!°. L'ORDONNANCE DE BLOIS,art. xln. comprenddansle
crime de Rapt, non-seulementceluiqui fe faitdes personnesdu
Sexe, maisencore celuides Enfansmineurs, qui fontattiréspar
BLANDICES à épouferfansle gré & confentementde leursPere
& Mère elle prononce la peine de Mort contre les Raviffeurs
de cette derniereefpece, fans efpérance,eSt-iIdit, de r~~c/z
de pardon,& nO/M~/Mtoutconfentement queles MM<'K/~OK/7-0~
avoir donnéa uditRapt.: enfin, elle veut quel'on
alléguerparaprès
extraordinairement contre tousceux qui aurontparticipé
procede
au Rapt, en prêtant confeil& aide de quelque maniereque ce
foit.
1°.LADÉCLARATION de LouisXIII. du 16Novembrei~
contient deux fortes de Difpofitions dont les unes concernent
la Peine des Raviffeurs les autres regardentprincipalementles
Perfonnesravies, & leursEnfans& Parens, en casde Mariage
avec le Raviffeur.
Par les premieresZ~o~~ elle fait injonctionexpreffeaux
de Mort & de la Confifcation des Biens, non(eu<
~<t, Juges punir de
lement les Raviffeursde Fils, Filles ou Veuves, mais encore
leurs Complices, fans quecettePeine, efi-il dit, /??~ êtremo-
Elle enjoint pareillementaux ProcureursGénéraux ouà
leurs Stibilitnts de faire toutes PourfuitesnéceSIaires contreles
uns & les autres, quand mêmeil n'y auroit Plaintede Partiesci-
viles; elle veut que cette Peine demeure encourue nonoMant de
les Confentemensqui pourroient intervenir postérieurement
la part des Pere & Mere, Tuteurs & Curateurs. Elle faitdéfen-
fes à tous les Sujets, de quelle qualité & conditionqu'ilsfoient,
de donnerfaveur ni retraite aux Coupables, ni retenir la Per-
fonne enlevée, à peine d'être comme Complices, & de
punis d'être
Solidairement desRéparationsadjugées, &même
répondre
leursOffices & Gouvernemens s'ilsen ont.
privés~de
Par les autresDifpofitions,la MESME Loi déclare lesFiUes,
Mineures avoirété ravies, con-
v Veuves, de ans, qui après notam-
K~.}.
traceront Mariage contrela Teneur d esOrdonnances, &
ment contre lesDéfendesportées par l'art. xi. de l'Ordonnance
les & déchues
de Blois, touchant Mariagesclandestins privées ~c.
en naîtront, de toutes
par le feulfait, ainfi queles Enfansqui
ET DE LEURS PEINES.7~.777.C~. ~7/. ~03
tant directes que collatérales; comme auffi, de tous les
ceffions
droits & avantages qui pourroient leur être acquis par Mariage,
de Coûtume & mêmes Droits de Légiti-
TeAament, Di~poution
elle veut être acquis Irrévocablementau Fifc pour
me lefquels
en Œuvres pies. Elle ordonne que lesFils de famil-
être employés feront
excéderont l'âge de 3 o ans, & les Filles celui de i
le qui
de Ecrit le confentement de leurs Père& Mere,
tenus requérir par
d'Exhérédation, conformément à l'Edit de 1~6. Elle
à peine
déclare les Mariages faits avec les Ravitfeurs pendant que la
Perfonneravie eft en leur poffeflion,non valablement contractés,
être confirmés par leTems, ni par le Consen-
fansqu'ils puiffent
& s'ilsfont faits
tement des Père & Mère, Tuteurs & Curateurs~
la ravie a-été remife en liberté ou qu'étant
après que perfonne un nouveau Contentement le Ma-
Majeure, elle ait donné pour
elle déclare les Enfans qui naîtront de ce Mariage, m<
riage, Succeffion directe
de & de toute
dignes & incapables Légitime à ce a été ordonné contre les,
c~ collatérale, conformément qui
ravies Elle déclare auHi lesParens qui
Perfonnes par~/TM~ amu que
ont aMé, donné confeil & favorifé lefdits Mariages,
de fuccéder directement oumdirede<
!eursHéritiers, incapables
aux ravies, Veuves, Fils ou Filles. Enfin, elle
ment personnes
à toutes même Princes, Seigneurs, de
fait Défenfes perfonnes
Lettres de Réhabilitation ceux qui font décla-
folliciter des pour
de toutes Succeffions, aux Secrétaires d'Etat de
rés incapables
& au Chancelier de les Sceller & dans les ~<~
ti~ner ces Lettres,
où ou autrement, on en.
C~ ajoûte cette Loi, par importunité
les P. C~M<M<
auroit impétré quelques-unex, elle veut que peines contenues Décl. J du H Nov.
dans cette Déclaration, n'ayent pas moins lieu nonobitant de 168;, rapport. et-
telles Dérogations ou Difpenfes. f/eM/:f/w.<
de nous avons vu, ~/n/?«.
-;° A l'égard de l'ORDONNANCE mettoit t670,
le Crime de
en parlant des Lettres de Grace, qu'elle Rapt
de ceux ne font pas fufceptibles de ces fortes.
dansle nombre qui
de Lettres nous avons obfervé en même tems qu elle n'enten-
des faits Violence,. & non de ceux
doit parler que Rapts par
par Séduction, j
du c
Enfin, la dernière DÉCLARATION Septembre
<° par les Ordonnances,
le Roi, après avoir connrmé toutes
ïpio notammenc
Edits~ Déclarations des Rois fes PrédéceSeur~.
de Blois & la Déclaration du 2(3
fart. xIH. de l'Ordonnance
ceux qm
membreI6~9 qui prononce la peine de Mo~ contre
$04 TRAITE' DES CRIMES,
ont féduit des Fils, Filles ou Veuves, pour parvenir au
à l'indu & fans le confentement des Pere & Mere Tuteurs Mariage
Curateurs ordonne de plus, afin de faire ceHer Fufage où l'on
)étoitau Parlement de Bretagne & autres Provinces,
d'exempter
de la peine de Mon ceux qui.confentoient d'époufer la perfonne
ravie que cette peine aura également Heudans ce cas, fans
puiffe être ordonnéque les Raviffeurs Subirontcette peine
qu'il
sils n'aiment mieux époufer la perfonne ravie, & cela, ajoute
cette Déclaration, quand même la Perfonne ravie, fes Pere &
Mere, Tuteurs & Curateurs, requerroient expreuement le Ma-
riage.
IL RÉSULTEde la réunionde toutes ces Loix, i que la Peine
de Mort & de la Confifcationdes Biens, qui avoit d'abord été
portée contre ceux qui ont commis le Rapt envers les Filles,
Femmes, Veuves, & Religieufes a également'lieu contre ceux
qui ont ïuborné les Mineurs & Fils de Famille au -deffous de
vingt-cinq ans, fous prétexte de Mariage avec cette différence
feulement, que dans le Cas du Rapt de réduction cette Peine
n'eft point irrémnuble, comme dans le Rapt commis par violen-
ce 2.°.que cette Peine ne laiHë pas que d'avoir lieu, nonobstant
l'offre que le Raviffeur feroit d'épouser, & le nouveau contente-
ment que donneroit la Perfonne ravie au Mariage depuis faMa-
écrite, ainfi que fes Parens 3°. que cette Peine a lieu aufficon-
tre les Complices du Rapt parmi lefquels font compris ceux
qui leur donnent retraite 4°. que les Mariages faits avec lesPer.
bonnes ravies, pendant qu'elles font au pouvoir du RavIUeur,
font déclarés non valablement contractés, & ceux qui l'ont con-
traSé, ainfi que les Enfans qui en naiuent, incapables de tous
droits & avantages qui pourront leur être acquis parTeAament,
Mariage Coutume &:même par Légitime ~°. que la Per-
fonne ravie qui, après qu'elle eft remife en liberté, & devenue
Majeure donne un nouveau confentementau Mariage, eil pa-
reillement déclarée indigne & incapable, ainfi que les Enfansqui
naîtront de ce Mariage, de toute fuccenion directe & collatéra-
le, quoique le Mariage foit d'ailleurs valablement contracté 6".
que les Parens qui ont favorifé ces Mariages font pareitlement
ïncapables,ainfi que leurs Héritiers de tuccéder directementou
indirectement aux Perfonnes ravies 7°. enfin que toutes les in.
capacités
ET DE LEURSPEINES ~.7~. 6~r~
capacités, dont on vient de parler, doivent avoir lieu & ne
peuventêtre levéespar aucunesLettresde Réhabilitation.
Au RESTE quelquefages& précifesque Soienttoutesces
Loix il faut convenirqu'ellesne s'exécutentpas dans toute leur
rigueur, relativementau Rapt dey~&'p/! oc que dans l'appli-
cationde la Peine pour ce dernierCrime, l'ona principalement
aux circonftances, telles que celles qui résultentde riné"
égard
Mtité de fortune d'âge, ou de condition de maniereque ces
Loixnefont plus exactementfuiviesfur ce Point que pour ce qui
concernelesintérêtscivils, & lesformalitésqu'ellesexigentpour
lavalidité des Mariages.
Nousobferveronsencore,par rapportauRAPTdes~<M/~
dontil n'eu point parlé dans ces Ordonnances, qu'ily a unAr-
rêt de Réglement du 9 Juillet 1668, qui fait défenfesà toutes
Perfonnesde contracter Mariageavec des Perfonnesqui ontfait
desvoeux & ont obtenu des Réécritspour les faire déclarer
puis qu'auparavant lefdits Refcrits n'ayent été entérinés à
Peinede la Vie contre l'un & l'autre desContradans.

CHAPITRE IX:
De n~c~.
T Es Auteurs dillinguent trois fortes d'iNCËSTËS les uns
B qui fe- commettentcontre le Droit Naturel; les autres, cou.
tre le Droit des Gens; d'autres enfin qui font commis feulement
contre lé Droit Civil & Canonique.
Ils appellent INCESTEScontrele Droit Naturel, ceux qui ipnt
commisentre les Peres & les Enfans ou autres Afcendans avec
leursDefcendans, jusqu'à l'infini; parce que ces fortes de Crimes
font horreur à la Nature, & qu'il en réfulte le trouble & la con.
fufiondans le fang & dans l'ordre des Familles.
Ils appellent Tvc~T-~ contrele Droit des Gens ceux qui ie
commettent entre les Perfonnes qui & tiennent lieu de Pere &
d'En&ns, tels que le Beau-Pere & la Belle-Fille, la Belle-Mère
& le Gendre'; ou bien ceux avec lefquels le Mariage eft défen-
du, par le Droit des Gens comme contraire à l'honnéteté pu-
& aux bonnes mœurs, tels que les Frères &les Soeurs.
blique 9S& à
~o% TRAITE' DES CRIMES,
Ennn ils appellent T~c-B~T'~contrele Droit Civil& Canon!.
CMCceux commisentre des Perfonnesqui font Parensou ADiés
jusqu'àun certain degré, qui ne leur permet pas, aux termesdu
Droit civil.& canonique, de pouvoir ~emarier fans Di~en(ë
commel'Oncle & laNiéce, la Tante & le Neveu, le grandOn'
ele &la petite Niéce, la grande Tante & le petit Neveu, Cou.
fin & Coufine, Beau-Frere& Belle-Sœur, &c.
L'ondit que ces derniersCrimesfontcommisfeulementcontre
le Droit civil & canonique parce que ce n'eA commel'on
~ait, que depuis que le Mariagea été élevé à la dignité de Sa-
crement que lesloix civiles ont commencé de défendreles
Can. !7. du Mariages jusqu'àun certain degré ce degré a été fixéau qua-
fMC.Z.~cZ~M~ trieme
par le Droitcanonique, auquel on a cru devoir s'en rap-
<M«MtI}§.
porter fur cette Matiere parce qu'il s'agit de l'effetdu Mariage
comme Sacrement.
II y a ençore une quatriemeefpeced'Inceite, fuivantle Droit
~0/)~ de canonique c'eAcelui qui fe commetentre desPerfonnesquiont
Trente, /<~ contracté une Alliance fpirituellepar le Baptêmeou la Connr.
e'f. t.
mation, commecelledesParrains& Marrainesavec leursFilleuls
&Filleules, des Comperesavec leursComeres.
Une autre espèced'Inceftefpirituel, dontil eft auffiparlédans
ce mêmeDroit ~'c'en:celuife commetentre un ConreHeur&:
fa Pénitente ou avec des Personnesqui ont fait vœu folemnel
de Chafleté commele Prêtre qui fe marie, ou la Religieufequi
j(elaiffeabufer.
EnfinunejRxiemeefpeced'Incefle, donti! errait mentiondans
le Droit canonique, c'eAcelui que commetun Hommequi con-
çoit charnellementla Mere& la Fille, & même lesdeuxSœurs,
C~M. guis ou uneFemme qui auroit commerceen mêmetems, avec le Pere
cum M<MM, C<!X/~ &:
1. c~.y? le Fils, ou avec lesdeuxFreres; on l'appelleINCESTE dansce
~MHcum duobus, Droit, parce que
ces fortesde conjonctions quoiqu'illicites,
C<M.~/4<M!<~ forment des Alliances.
MM/:)!

Quant aux PEINESprononcéespar lesLoixcontre lesInces-


tes, elles font diSérentes, fuivantles degrésd'énormitéqu'ilsren-
ferment.
Les Ince~escommis contre le Droit Naturel &des Gens ont
toujours été punis de la Peinede Mort; c'eftce quiparoîtpar le
Chapitre XX. du Lévitique la Loi des douze Tables contient
au:fSunedifpofitionexpre~ à ce fujet en ces termes ~c~KM
ET DE LEURSPEINES.7~, m <o~
nM~My~~Mo~/KMya/!c/M/!M~ la Loi première au Code
Theod. de /c~/?. nupt. prononce la Peine du ~M, & la ConUC. ~~z.~
cationdes Biens, tant contre les Femmes, que contre les Hom- < <&cnMm) }8.
mesqui tombent dans un Crime fi horrible & il n'y a Suivant ~«/
cette Loi, que la feule erreur de Fait ou bien l'illégitimité du
Mariage, d'où proviendroit la Parenté & l'Alliance, qui pui~nt
fairemodérer cette Peine.
1°. A l'égard de l'T~c~T~ commiscontrele.Droitcivil, il étoit
auffifujet, fuivant ces mêmes Loix, à une Peine capitale; avec
cettedifférencefeulement, que cette Peine fe remettoit plus raci-
lement que celle des Incefles commis contre le Droit Naturel &
desGens, & qu'elle pouvoit être diminuée fuivant les circonf*;
tancesde l'âge, du fexe ou de l'ignorance même du Droit.
3°. Il n'y a que les Incefles ïbirituels tels que ceux commis'
par les ContëHeursavec leurs Pénitentes ou par des Prêtres qui
marient, ou par ceux qui féduifentdes Religiéufes qui, à cau-
fe desSacriléges qu'ils renferment, ne peuvent jamais être excu-
fésdans aucuns Cas, ilsont toûjours été fujets à la Peine de Mort
la Loi au Code de ~p~/cc~M6' Clericis la prononce indivisé-
mentcontre les Séducteursdes Religieufes.

DANSNOTREUsAGEnous dittinguons, quant à la Peine t


quatrefortes d'Incefles t°. ceux commis en ligne directe entre
lesAfcendans& les Defcendans, en quelque degré qu'ils foient
1°.ceux commisen ligne collatérale entre lesFrères & les Sœurs,
les Oncles & les Nièces, les Tantes & les Neveux, & autres qui
fontdans un degré de Parenté, pour lequel il faut Difpenfe pour
le Mariage 3°. ceux commisentre des Perfonnes qui violent les
AlliancesSpirituellesqu'elles ont contractées, comme le Confer.
leur qui abufe de fa Pénitente, le Prêtre qui te marie, le Reli-
gieux ou la Religieufe qui fe laiffent corrompre 4°. enfin ceux
quife commettent par le commerce charnel qu'une même Per-
fonnea avec la Mere & la Fille, le Pere & le Fils, ou avec les
deuxSœurs. Nous ne parlons point ici de cette efp ece d'Incefle
qui te commet entre les Parrains & Marraines, Filleuls& Filleu-
les, Comperes & Comeres, parce que nous ne voyons pas qu'il
y ait aucune Peine publique prononcée contr'eux. P. p. /?. tt:
LAPEINEordinaire des Incettes, commis en ligne~<&, ett M.o~Af)*
celle du Feu conformément aux Loix Romaines on trouve C~t.M.
/fM. ~<. !?<
dans Papon la Rocheflavin & Raviot plufieurs Arrêts qui f; ~7~.
Sss ij
TRAÏTE' E)ËS CRIMES,
l'ont ainfi jugé & cette Peine a lieu contre les Femmes com~
me contre.les Hommes, parce qu'elles violent le Droit Naturel
&: qu'il s'agit d'empêchemens dirimans, qui rendent le Mariage
nul, enforte qu'elles ne peuvent être excusées que par la feule
ignorance de tait.
LA PEINEde rince~e commis en collatérale,eft plusou
moins rigoureuse, fuivant que le degré de Parenté eft plus pro-
che, ou plus éloigné c'eA au premier degré, commeentre le
F*r~ 6* la ~M/la Peine ne peut être moindre que celle de la.
~ort,, Suivant les Auteurs que nous venons de citer par la rai-
fon que ceux qui le commettent, ne peuvent )fëmarier, même
avec Difpenfe & qu'ils pèchent contre le Droit des Gens nous
diflinguons feulement, comme dans le Droit lorsque l'Ince~e
eft commis entre une Sœur & un Frere illégitime ta Peine doit
alors être modérée, & ne paroît devoir aller au.-delàdu Fouet &
du Banniuem-ent nous distinguons auS. l'Alliance,de la Parenté;
ain~ le Crime commis entre un Beau-Frere & une Belle-Sœur
a'eA point puni auffi féverement, que celui d'un Frere avecfa
$œur, par la raifon qu'il n'eil pas contraire au Droit des Gens, &
qu'il étoit même permis, comme l'on fçait dans l'ancienne Loi.
d'époufer la Veuve de fon Frère il y a même des Auteurs, tels.
que Jules Clare qui prétendent qu'il n'y a point d'Incefle véri-
table en fait d'Alliance ou d'AfRnité & qu'il faut,. pour le com-
mettre, que les deux Perfonnes foient Parentes par. le droitdu
fang; il y en a d'autres qui prétendent qu'il ne fe commet qu'en-
K Z<s'k tre les Alliés au premier degré tels que Beau-Pere& Belle-Fille
1~ Belle-Mere & Gendre, &r le fondement que ce neft que contre
ceux-ci que la Loi de Moyfe prononce la Peine de Mort.. Enfinfi
c'eA au fecond troifieme & quatrième degré, comme danstous
ces Ca&on peut fe marier avec Difpenfe le Crime n'efl jamais
puni de la Mort, mais feulement de quelques Peines aiHiRives,
infamantes, ou même pécuniaires fuivant la-proximité ou l'é-
loigncment du degré d&Parenté la Peine doit être augmentée,.
lorfque celui qui l'a commis fe trouvoit marié, parce qu'il joint.
l'Adultère à ce Crime elle doit auffi être diminuée par la confi-
dération des Perfonnes de l'âge, du fexe ou de l'ignoranceoù
~fMM~, de l'on étoit fur l'a proximité du degré de Parentés
<tr~i< ~M~.lib. h
to6. Farin. LAPEINE,des InceAes~pz'/MMe/f efi celle du Feu, parce quef:
~t~9. 8. comme on l'a dit, ils font joints,au Sacrilège les Arrêts ont ce-
t°. au. Con~ileur abufe de fa
pendant di~ingué par rapport qui
ET DE LEURS PEINES.7~. 777.Chap.x. ~09
Pénitente le cas où il feroit prouvé qu'il n'étoit pas fon Conter
feur ordinaire, & que la féduétionn'auroit point été faitedans le
tems de la Confeffion ils fe font contentésde prononcer dans ce
dernier cas des Peines amidives & infamantes on peut voir à
ce ~')ët le Dictionnaire des Arrêts, verboCojv~jE~ INCES-
y!z/jï'~ 1°. à l'égard de celui qui abufe d'une Religieufe, la Rei.
ne ordinaire eA celle de la Potence ou de la Tête tranchée fui-
vant la condition des perfonnes qui le commettent on trouve
dans la RoCHEFLAViNdes Arrêts qui font ainfi jugé.
A l'égard du Prêtre qui ~ëmarie, comme il viole par-là l'Ordre
il étoit lié, il paroît qu'il doit être puni de la peine du Sa-
auquel
crilége.
Enfin, quant à l'Inceu:e commis par un Homme qui connoît la
Mere & la Fille, ou une Femme qui connoît le Pere & le Fils, la
devroit être capitale ou tout au moins amidive &fi
peine
c'eA avec les deux Sœurs ou la Tante ou la Nièce elle doit
être du Bannitfement à tem& ou autres peines extraordinaires.

CHAPITRE X,
De la Sodomie.
E CRIME qui tire fon nom de cette Ville a&ominaMey
dont il eft fait mention dans l'Hutoire Sacrée fe commet
un Homme avec un Homme, ou par une Femme avec une
par
Femme.
Il fe commet auffi par un Homme avec une Femme, lorfqu'ils. les ~i)' 7~.
ae ~ëfervent pas de la voie ordinaire pour la génération. 6* !~I. de his
Homme fur ce les &<.< M/MM
Enfin il fe commet par un foi-même que
Canoniiles appellent Mo/M, & les Latins /K(z/?Ro/'<
La peine d'un Hgrand Crime ne peut être moindre que celle de.
Mort. La vengeance terrible que la JufUceDivine a tirée de ces.
Villes impies ou ce Crime étoit familier iait a~Iezvoir qu'on!
ne peut le punirpar des Supplices trop rigoureux & fur-tout forf-
eft commis entre deux perfonnes du même Sexe cette peine
qu'il
eft portée expreffément par le Chapitre XX. du Lévitique, en ces~
termes Qui ~o/'m~ cùmi~cï/cM/p co~M ~/7!Mgo H~c <yg/-<!M~
morte ??M/-M~ ~M corumfuper eos la mem~
~j
~10 TRAITE' DES CRIMES,
peine eu:prononcéepar l'AuTENTiQUE~~o/H/ï'M~ con.
tre ceux qui tombentdans ce Crime détectable.
La Loi cùmw j~. au Code veut que ceux qui tom-
bent dansce Crime foientpunispar le Feuvif. Cette peine
a été adoptéepar notre Jurisprudence s'appliqueégalementaux qui
Femmescommeaux Hommes, aux Mineurs comme aux Ma-
Menoch, de jeurs
il y a cependant des Auteurs tel que M~oc~ qui
pré-
~<.C<t~. tend qu'à l'égard des Mineurs il y a lieu d'ordonnerun
ce de Mort moinsrigoureuxque celui du Feu & mêmeSuppli. qu'on
peut le convertiren peinesamidives, lorfque le Mineureft dans
un âge tendre, & au-deffousde quatorze ans.
Mais n ce Crime mérite une punition fi révère lorsqu'ile<t
commispar des Laïcs, à plus forte raifon lorfqu'ileA commis
par des ËccléfiaAiques& des Religieux, qui doivent l'exemple
de la ChaAeté, dont ils ont fait un vœu particulier auffivoit.
on des Arrêts qui, en même tems qu'ils ont déchargé de l'Ac-
cufationdes Curés qu'on pourfuivoitpour ce Crime lesont ex-
clusnéanmoins, furde fimplesïbupçons, de toutes fonctionsou
.DMpW.<f emplois tendansà l'éducationdela Jeuneue*:Duperray en rap.
moy. C~ 8.
P.6. porte unde cette efpecedu i oDécembre 1687.
Au reu-e quelque rigoureufesque foient les dérën~es& les
peines qu'on a attachées à ce Crime, contre lequel on a vû s'ar.
mer égalementla Ju~ice duCiel & de la Terre, il faut convenir,
à la honte de notre fiecle qu'il n'a pas laiu'é que de fe perpé-
tuer jusqu'ànosjours nousen avonsvû des exemplesrécensdans
la perfonne des sommésBruneaule Noir & Jean Diot qui,
par Arrêt du Juin 17~0, ont été Brûlés en Place de Grève il
eA vrai que fi les exemplesde leur punition ne font pas auffirré-
quens que l'eft ce Crime, on peut dire que c'ett moinspar l'effet
de la négligencedes Juges, que par l'effet des précautionsfe-
crettes qu'ont coutumede prendre ceux qui y tombent, pouren
déroberla connoiuanceauPublic.

Par rapport à la derniereespècede ce Crime qui fe commet


fur ~bi-même la peine de ceux quiy tombent, lorfqu'ilsfontdé-
couverts (ce qui eft: extrêmementrare) eu-celle des Galères
ou du Banniuement, fuivant les circon~ancesde fcandalequ'ils
ont caufé. La même peine doit auni être portée contreceux qui
apprennent à la Jeune~Ieà fe polluer &:de,plus, l'expofition
ET DE LEURS PEINES.7~. 777.Chap.j~. iï
au Carcan avec un Ecriteau portant ces mots Co/KK/' de la
/!M/

CHAPITRE XI.
De la Bc/?M~.
T~T 0 u s plaçonsce Crime dans le dernierordre de ceux de
JL~j Luxure, parce qu'il eAle plus atrocede tous, & que c'eft
le dernier excès auquel l'Homme puiuejjjelivrer.
Les termesfe refufentà la dénnitiond'un Crime,qui fait hor-
reur à la Nature & qui dégrade l'humanité fon nom annonce
que c'eftl'accouplementd'un Hommeou d'uneFemmeavec une
Bête.
Sans nousarrêter à en remarquerici lesodieux caractères, 8e
en rapporter des exemples pour lefquelson pourra confulter
différensAuteurs, tels que Papon, Bouchel, la Rocheflavin & ~y~p. & n.
M.y.jScMtA.
Boniface nousnouscontenteronsd'obferverque lesLoix Divi- bl. lit. verbo
ferboFjE~T'
BESTE.
nes & Humainess'accordentégalementà prononcerla Peinedu ~fcAf)? &f. 3. /<
Feu non-feulementcontre la Perfonnequi a commisce Crime, 6.M.l.Ff/!t/.)Cf,
maisencorecontre l'Animalmêmequi a fervid'indûment à fa dé- torn.
bauche, qui cumjumento6'CÛ~ coierit,mortemoriaturpecus~M<
quecp/!g7' efl, c'eA ainfi que s'expliquele fouverainLégiûa-
teurdansle Chapitre XX. du Lévitique quiap~co/'a
contaminata indignam/M/cK memonam;c eft la raifonqu'en
rendle Canon Mulier4. Cauf. i < quse~.r.

7vr~j5' p~r~ 7~M~


De l'Homicide en général, <~~y~~ ~<?/z~~
efpeces.
<
T 1S mot HoMiciDE s'appliqueégalement, 8c au Crime, &
~c/M~M. <
i~ à celui le
qui commet il tire fon nom à e~ z.tf:
ff~. /< J~
Sousle nom d'j~o/K/Mg, font comprifesles Perfonnesde l'un & des H tables, ~?,
de l'autreSexe. ~7. c. 6. les tAt
Code &j~~
Pour faire juger de toute l'énormitéde ce Crime il Mra C~M. ~M.
1 TRAITE' DES CRIMES,
en qu'il offenfetout-à-la-fbis, & le C/'<M~
d'observer, généra!,
dont il détruit le principal Ouvrage & le ~0~
de l'Univers,
rain qu'il prive d'un Sujet, & la Sociétécivileà qui il ôte un Ci-
& les F<7/~ dont il empêche la propagation & détruit
toyen,
les espérances; mais principalement la Perfonneenvers qui il eft
du plus grand de tous les biens temporels,
commis, qu'il prive
eft la en même tems qu'il expofe fon Salutéternel, par
qui Vie,
une mort précipitée. C'eSt par toutes ces raifons, que ce Crime
eft également condamné par les Loix divines & humaines au-
non occides qui autem occideritreus
y. ~< ~?M~M ~MM antiquis
r
c.}.
~/K~'C!0 j
dans toutes n
MAIS comme dans cette matiere, ainfi que celles
intéreSIent la Juftice & la Religion, ce n'eStpoint tant le fait
qui
la volonté qui rend criminel & puniSIabIe pour pouvoir ju-
que d'entrer
ger de la Peine que l'Homicide mérite il eft néceffaire
dans le détail des circonstances qui peuvent l'accompagner, &:
d'en diftinguer les différentes efpeces.
Il paroït, Suivantles Principes que nous avons établis en trai-
tant du Crime en général, que l'on peut distinguer l'Homicide en
trois claffes différentes, le ~c~ le cafuel, & le volontaire.

M i c i DE NÉCESSAIRE e ft celui qu'on commet en fe


L'H o
défendant contre un injuSieAggre&ur & parce qu'on veSt
Nous
forcé par la néceSuté de conferver fa vie ou fon honneur.
des cette d'Homicide & des
j« Dr.r.
7H/K<. avons donné exemples de efpece
c~mp'<<<A.i. conditions qui étoient requiSespour le faire réputer
9. ~~Kit~ obfervé en même tems comme il ne tormon
nous avons que
il ne auffi donner lieu à
point de Crime par lui-même, pouvoit
aucunes Peines, quoique, fuivant la Conftitution du Royaume,
Z.t.<
ne fe d'e recourir à des
Co~. ad L. Corn. celui qui le commettoit pouvoit difpenfer Let-
~CM/. du en obtenir la remiffion ces
Lettres de Grace Prince, pour
comme nous l'avons dit, dans les petites Chan-
~<<f<.l.<&M<. tres s'accordent, 22
t6. de l'Ordonn. aux termes des Déclarations du
celleries près les Parlemens,
~'t67<.
Novembre 1683, & 2i Mai 17~. -rfont.~rfor-
Il y a cependant certains Homicides nec~w, qui
autorifés le Droit-des-Gens, tels que ceux qui
mellement par Cou-
de fur la des
s'exécutent par l'autorité laJuStice, perfonne
la oe-
fe dans la Guerre, pour
pables & ceux qui commettent
fenfe de fon Prince. tle r~ ~'<-Rn
ito
Il y avoit auffi certains Homicides tolérés dans Droit
maine,
ET DE LEURS PEINES. 7~.7~:
taam mais qui ne le font plus parmi nous, tels que ceux que
commettoient les Maîtres envers leurs Efclaves, les Peres envers letit. des/?~.
deAit~;<i/M/!<
leurs Enfans, 6'c. /M
yc/<<M./H/
L'HoMiciDE CASUEL,eA celui qu'on commet par accident
& fans qu'on ait intention de le commettre on l'appelle aufH,
par cette raifon Homicideinvolontaire.Quoi qu'on puiffe dire de
celui-ci comme de l'Homicide néceffaire, qu'il ne forme pas pro-
prement un Crime, en ce que ce n'eft point un ade de libre vo-
lonté, il efi cependant quelquefois accompagné de certainescir-
conftances qui le rendent puniffable; & ce (ont ces circonfrances
que nous avons remarquées fous le nom de FAUTES,& qui font 7/ <KX~
le
qu'on peut diâinguer en c~Me/ 8c non criminel. cn/n.i.c'
7, ~?~f.
Le non criminel, eft celui qui n'a pu être prévu) & dans lequel L. ~'M«fj t. ate
on ne peut même reprocher la faute la plus légère à celui qui le `de Cot/. ad L. Coin.
Sicar, M~<<
commet, comme lorsqu'on tirant un Lievre dans un Buiffon, l'on
tue un Homme qui e~t caché derriere, ou lorfqu'en s'exerçant à
tirer de l'Arquebuse, on tue un Homme qui vient à palier mais
il faut, comme nous l'avons obfervé, pour être exempt de Peine
dans l'un &: l'autre de ces cas, que celui qui a tué fe foit exercé
à un ade licite, & dans le tems & le lieu accoutumé, ainfi un
Prêtre, à qui la Chaffe eft défendue par les Canons, ne feroit
pas excusable en pareil cas il en eAde même de tout autre Chaf~
feur, qui auroit été alors pris de vin, tellement que fa raifon en
auroitété offufquée. En un mot, l'on peut dire en général, que
la Peine de. l'Homicidene doit ce~er entièrement, que lorsqu'il
eâ arrivé moirs par la faute de celui qui l'a commis, que par
cellede la Perfonne qui a été tuée c'eft proprement de ceux de
cette efpece dont veut parler la Loi, lorsqu'elledit ~M<B ~M~ L. ;<Z~t
c~ aliquoaccidere~o~MM~, Jura nonco/?~MM/z~ Bardet en rap- Bard. <om.
porte un.exemple remarquable dans la perfonne d'un Soldat, qui l, ~'y.t.tA.ll~t

ayant eu le malheur de tuer un Artisan d'un coup de PtHolet,


dans une émeute qui s'étoit élevée au fujet d'une Exécution à
laquelle il avoit été obligé d'afMer, fut renvoyé abfous, & me-
nie déchargé des dommages-intérêts.
On peut encore mettre au nombre des Homicides cafuelsqui
ne font point criminels, ceux qui font commis par les Z~/M, L. 7/5/)~ iz. &
font de difcernerle L
~e(/f, i.~
par les 7/?/ Furieux, qui incapables Bien ad
a, Co~e/.
& le Mal; ce qui ne doit s'entendre néanmoins qu'avec les Mo- fin.
di~cationsque nous avons rapportées en parlant de ceux qui ne
Tu t
~4 TRAITE' DES CRIMES,
11, n nr '1 '1 T"t,.

peuvent être accufés fçavoir, !°. à l'égard des ~K/a~, qu'il


faut qu'ils foient au-deSïousde l'âge de Raifon car s'ils ont été
de connoître la noirceur du Crime, comme s'ils étoient
capables
dans un âge de dix ans & au-deSIus, ils peuvent être punis du
Fouet fous la CuStode, ou même pendus fous les aiffelles, com-
me nous l'avons remarqué ci-devant 2°. à l'égard des Furieux
& pour les exempter abfolument de Peine, il raut
comme nous l'avons dit, qu'il y ait Preuve contante que la Fo-
lie ou la Fureur a précédé l'action &: que le Crime ne foit pas
d'ailleurs de nature à mériter une Punition exemplaire, tel que
celui de Z~a/occ.
L'Homicide cafuel, qui eft réputé Criminel, eft celui qui a pu
être prévu, & qui a été commis par imprudence, négligence ou
~<D/ impéritie. Nous en avons cité pour exemple, i ceux qui jettent
t.ïm./OMf~~ par la fenêtre des vafes ou des pierres dans un tems où il peut Se
rencontrer des Paffans dans la Rue 2.°.ceux qui lainent tomber
des branches d'Arbres ou des Tuiles d'un couvert, fans avertir
les PaSans, & mettre les Signes accoutumés 3°. ceuxqui s'exer.
cent à tirer de l'Arquebufë hors du Lieu deAiné à cet Exercice;
4". les Médecins, Chirurgiens ou Sages-femmes, qui donnenc
des Remedes dont ils ne connoi~ent pas la propriété ceux
qui s'expofent à monter & conduire desAnimaux fougueux, qu'ils
n'ont pas la force ni l'adreHede contenir, ou qu'ils n'ont pas eu
foin de renfermer 6°. l'on peut ajouter à tous ces Exemples
celui d'une Mere ou Nourrice, qui couchent avec elles des En-
fans qu'on trouve étouffés dans leur Lit.
Dans tous ces Cas, l'Homicide, quoiqu'involontaire, eft néan-
moins puni par les Loix, parce qu'il a pu être prévu, & qu'ila
été la fuite d'une faute antécédente il eft vrai que, comme d'un
autre côté, cet Homicide eft arrivé contre l'intention de celuiqui
l'a commis, la Punition n'en doit point être auffirigoureufeque
'Z.7~ celle des autres Homicides. Elle étoit bornée dans le Droit à de
<!</jE.M(7.
~.jp~. amples Peines pécuniaires. Mais, fuivant notre Jurifprudence,
M.!i. atteStée par Papon & par Duret, ces fortes d'Homicides peuvent
Duret verbo
~<9~/Ci'Z)jE.
donner lieu à des Peines aSBidives, quoique le Cas ne fe rencon-
<:<~Bruneau, tre prefque jamais, au moyen de la Précaution que l'on prend
ftt. de /omz- de recourir à des Lettres de Réminion dans les Petites-Chancel-
<fi S<M;.8. 6' 9.
s leries prés des Parlemens, fuivant qu'il eScporté par la Décla~
ration du ai Mai 172~ que nous avons ci-devant citée. Ce qui
conforme à la Conflitution d'Adrien rapportée dans le
ET DE LEURS PEINES. 7~7~.
J~~M ~M/M, de la Loi premiere au ff. ad Leg. Cornel.de
~c~M, où cet Empereur décide, ~KM ~M hominemoccidit
/!0/!OCC~no~e<m~~a~/c/M~o~.

L'HOMICIDE VOLONTAIREfe commet de deux manieres


ou avec Préméditation ou fansPréméditation.
1°. L'Homicide volontaire fans Préméditation, eA autrement
HOMICIDE SIMPLE. L'on comprend fous ce nom ceux
appellé
font commis dans un premier mouvement, comme dans la
qui
chaleur d'une Rixe, ou dans laPafuon de la Colere, de l'Yvreffe ~o/K<.<<M.Dy.
ou même dans le Sommeil. Nous avons donné <nm.~M?,c.!<
& de l'Amour,
des Exemples des uns & des autres, en traitant du Crime en géné-
ral Se de ceux qui peuvent en être accufés. Nous ne ferons que
ici les différentes Peines auxquelles ils peuvent donner
rapporter
lieu.
En général, la Peine de ces fortes d'Homicides eft celle du
dernier Supplice, qui eft la Potence pour les Roturiers, & la
Tête tranchée pour les Nobles. Mais il eft rare de voir que ces
Peines foient exécutées, par la facilité qu'il y a d'obtenir des
Lettres de Grace du Prince dans tous ces Cas &:fur-tout lorf-
ces Homicides font commis par l'effet d'une jufte douleur,
que
telle que celle d'un Mari qui tue fa femme qu'il a furprife en L.MMM~ ~MM, $.
S.
l'honneur de fa Fille ou
Adultère, d'un Pere qui venge par C.&M.
l'effet d'une Yvreflë extrême ou par celui d'une Pamon excef~ adL. CM<M, Cod.
Cornel.de
la
five qui trouble raifon; ou enfin lorfque cet Homicide a été leg.
Sicar.
fait avec des armes purement défenfives; car s'il avoit été fait ~§.
avec des armes o&nfives, comme Fufils, Piftolets, Epées, Ha- ad leg. &'o/< de
Sicar.
ches, Pieux &autres femblables, laGrace ne s'obtiendroit point
avec la même facilité. Il en feroit de même fi l'on avoit D-appé,
des armes dérënnves, fur certainesparties du corps,
quoiqu'avec
où les coups font mortels, ou bien fi c'étoit quelquetems après
la rixe & fi l'action qui a donné lieu à l'Homicide n'etoit
elle-même licite Genus armorum, ~M~cK~/M~
point par
daret operamrei ~M i'7/M'. Telles font les trois circonf-
les A~'nc~. de
tances principales que l'on doit confidérer fuivant Auteurs,
~ft/Mm~. lib.
fi un Homicide a été volontaire ou non. ~<t/.<)o.
pour juger -S'
Non feulement celui qui commet r~o~c~y~~ eftfujet cap. 7. 8.
ont aidé à le ~~M~A~
à la peine de Mort, mais encore tous ceux qui cMe.
commettre Nihil MM/-6/? occidatquis, an caufamMp/Mf. Z.~7~
Il faut cependant excepter, lorfque l'Homicide eft arrivé dans la a~CoM<f~'
~M/
Tttij'
<~ TRAITE' DES CRIMES';
chaleur d'une Querelle de plusieurs perfonnes, fans qu'on pf,t:
celui qui a porté le coup, on ne devroit pas
ravoir précisément à
7M/MClare, dans ce Cas, fuivantJules Clare, les condamner tous la Mort
§. /n;Hm. mais feulement à quelques Peines extraordinaires. Mais fi au
~r~f)/.<Z. étoit connu il devroit feul
contraire le Meurtrier ou t'Agreneur
QM<!«Aonf) §. fi
~/«/-M ad lcg. être condamné à la Mort, fuivant le même Auteur & les au-
~M/. tres à une moindre Peine. Enfin, fi celui qui a été tué, avoit
d'un mortel & dangereux, fans que l'on puiile
reçu plus coup
Si ;n~~ 17. reconnoître lequel de ces coups lui a c:auféla mort tous ceux
ad /< Ce/7M/.
qui l'auroient frappé, feroient réputés coupables d'Homicide :t
& comme tels, ils devroient être punK de Mort.
~<M~

PARMIles Homicides 6mples qurfbnt fujets àlaPeine de


l'on encore mettre celui qui étant volontaire dans
Mort peut
fon principe, ne l'a point été dans fon exécution comme par
un Particulier qui, dans une Rixe, voulant tuer une
exemple
certaine Perfonne, a tué un Tiers qui s'ëtoit mis au-devant, pour
ou détourner le coup, ou qui a tué une autre Perfb~
empêcher
ne que celle qu'il croyoit. tuer cependant cela dépend descir-
?~ 1. constances un Arrêt, qui s'eA conrenté de cou.
Papon rapporte
damner au Fouet pendant deux jours pour un Crime femblable.
<~}~<<. <&

2°. L'Homicide volontaire fait avec/M~, eAautrement


HoMiCtDE QUALtFlé parce qu'il efl accompagne de
appellé
certaines circo-nHancesqui en augm&atentl'énoi.'mité & luiont
fait donner desdénominations parolières nous en avons déjà
donne un exemple tous le nom de-Srime de. LEZE-MAJESTE,
il nous re~e à aéterminer égakmeMt fes autres efpeces parmi
nous en onze/principales qui vont faire
ïefquelles remarquons
la Matiere des Chapitres fuivans fçavoir le Meurtrede ~-J-
l~zc~g, le le Par-
pens, l'M~ 1~2/MMMf,
la ~~o/! &
~c~ l'H< ou ~o~Mr~~
de P< /I~ jF/-< & l€ ~M'C~<.
~0/M

CHAPITKE~REMIER.
D~ ~Kycre ~e GMef-ps~~

E CRIMEeft aitindéfinipar PHILIPPEDEBEAUMANOIR..


d'où ioM
en foiiLivre des Loix & Coutumes de fontems,
des Maximes de notre Droit François. ~EUR-
tirées~ plûpart
ET DE LEURS PEINES.?~.7F. C~.7. ~7
TRË/? efl-ce quand<ïKCM f~gonfait tuer autrui etZ <i à ~e/
Soleil couchant ~K/~(!M Soleil levant. nul A~M/?/~
fée PKM
~~ya~ Trahifon.
C'eft donc la 7/ qùi forme le principal caractère de ce
Crime & cette Trahifon fe mamfeAeordinairement par les cir'
constances qui l'accompagnent ou le précèdent.
Les CIRCON'STANCES qui l'accompagnent fe tirent, ou de la
Armes qui font offenfives comme Protêts, Arque-
OM/~des
bufes, & autres Armes dépendues dont nous avons parlé plus
haut ou du Tems commefi c'eA pendant la Nuit, depuis le So-
leil couchant jusqu'au levant, ou autre Heure ~ufpecte ou do
Lieu comme 6 le Meurtrier a été vû en embufcade furun Che-
min où celui qui a été tué avoit coûtume de paffer; ou bien dela
OM/ ~M comme 6 elles ont été faites par-derriere ou
à la Tête, ou fur les Reins, ou en différensendroits du Corps; oa
bien l'Habillement comme fi l'habit que portoit le Meurtrier n'é-
toit pas le même avoit coûtume de porter, & s'il étoit tra-
qu'il
vefti, ou s'il portoit un Mafque.
Les Circomhnces font, I'~H/ où l'on a Z. ~(~,7. CoA
qui prêcedent ~/eg. Co~e/. <~
vû le Meurtrier auprès de la Maifon de celui qui a été tué la ~M~.
qu'on lui a vu faire avec d'autres quelque
F~M~
tems auparavant la Ventequ'il a faite de fesEffets avant le Meur.
les Menaces lui auroit entendu fairecontre la Perfonne
tre qu'on
a été les auroient eu enfemble le Pro-
qui tuée Querelles qu'ils
considérable devoit ltn revenir de la Mort de celui qui a
fit qui
été tué & enfin la Mz~a~ Renomméede celui qui eft accufe da
Meurtre. ~oye~ au furplus ce que nous avons dit ci-devant, fous
le Titre de la PREUVE où nous avons rapporté les Indices par- c~m. ~)~
~~<. 6. c. t*
ticuliers à ce Crime. jdu -r. i o j< §.
Comme cette efpece d'Homicide eft le pur effet Dol ~de
la Malice & qu'il ne peut être excui'éen aucune manière, c elt
contrelui que fe font élevées principalement toutes les Loix &:
irrémi~iblement la PeinedeMort fi ~M~
qu'ellesprononcent
M~/?/M~ e~-il dit dans leT.EXESACRÉ, occ~M ~w/.cA. ~r.

6' S/M/ ~0 6~~ ëM/M ut MO/M M<?/~K7'. 1~.


~K~ /M/-~t!~ ~.C~.i.
Le DROIT CANONIQUE a tellement ce Crime en horreur, a .i;t:
le comme le Damhouder qu'il air jugé ~i!m/i. /f,
que c'eft feul remarque
Na- <:nm.M~7,
de cette Maxime du Droit
digne de Mort, fur le fondement C~
/ac~ ~~M, ~J~' c~?;w.
turel,
on qu'il a éHK: les Peines lespbs févercs contre les Eccidiafh-
'<~
TRAITE' DES CR.IMES;
<8 ~), y
font convaincus de ce ~nme qu n ne le contente pas
~C.M ques qui
~omw<&<~ ~i' de prononcer contr'eux l'irrégularité &: l'incapacité de poueder
& d'être promûs aux Ordres mais qu'il leur im~
des Bénéfices
des Pénitences extrêmement rigoureufes, qui éioientpro<
pofoit de la Perfonne avoit été tuée ain6,
nortionnées à la qualité qui
u c'étoit un Evêque, la Pénitence étoit de quinze
par exemple, un Prêtre, de dou.
années avec jeûne au pain &:à l'eau fi c'étoit
un de dix années, pendant trois desquelles le Meur.
ze; Diacre,
devoit au & à l'eau ~ic'étoit un fimple Clerc
trier jeûner pain
ou Laie, de fept années, avec jeûne au pain &à l'eau pendant
de 1 entréede
trois années. De plus, le Meurtrier étoit exclus
Can. Si ~"M j & ne s'approcher de la Communion pendant
l'Fslue pouvoit à l'article de la
ff)&<<!M)-M-
1tout le tems que duroit fa Pénitence H ce n'eâ
~0. d'irré-
Le Concile de Trente a prononcé les mêmes Peines
~y~t4.~ Mort'.
C. 7. & d'excluuon abfolue de l'état Eccléhaftique ce Con.
~f~H. sularité.
veut même ces Peines ne laiffent pas que d'avoir lieu,
cile que
Crime feroit caché & ne feroit point prouvé par les
quoique ce
<

reeles de l'Ordre judiciaire. montré moins févere contre ces


Le DROIT ROMAIN ne s'eA pas
fortes d'Homicides il paroît par la Loi CoRNEL. que
aux
étoit condamné à 1 Exposition
celui qui en étoit Coupable,
& à la s il étoit con~i.
Bêtes, s'il étoit Roturier, Déportation
fuivantla
tué en Dignité cette Peine étoit auffi augmentée
de la Perfonne qui avoit été tuée ;ainu Ior~ueIeMeur<
qualité la Perfonne de fon Maître, il
tre avoit été fait par un Efclave fur
avoit Peine du Feu ce qui s'exécutoit avec une telle rigueur,
y où le Meurtre avoit été corn.
tous les Efclaves d'une Maifon
que 1 Auteur du Meur-
~.pMK&
Corn. de ~;Mf. mis, étoient auujettis
à la même Peine, lorfque
D'ailleurs on ouninblt fui-
6'Z.Co~. tre n'étoit point connu. également,
~AM~F"' celui avoit tenté de commettre ce Crime
vant ce Droit qui la
confommé & celui qui
comme celui qui l'avoit entierement
fait ou avoit donné lieu, comme ce uiq~
'L. D;fM Adria- voit commettre y
fur le fondement de cette Maxime, ~~c~
/!KJ)I<j..<!f~JLt l'avoit commis,
Cor.
de Sicar.
yo/MM~~M/HOK<M- r't du
DANS NOTREUsAGE nous avons adopté les dictions
Droit Romain, en ce que nous ne regardons P~
me coupables de ce Crime ceux qui 1 ontcommis, mais encore
ceux qui ont tenté de le commettre ?~
cidere~<~ nonpotuerit, ut homicida
<5. dou eft tirée
la difpofition d'un Capitulaire de Charlemagne
ET DE LEURSPEINES.7~.7~. C~.7. ~13
notre Droit dans LoYSEL r.Zf)/6.
cette regle de François, rapportée M.!.r~
QU'MM~M~M,6~~M~/?OM/-&
Il efi vrai que MoRNAC qui rapporte ce Capitulaire fur la ~0!'MC,/H §. ~f/~
Cornel. de en même /Cg.
Loi VU. au Code ad Leg. remarque
& CM< ~/Mrt/~
n'eA fuivi aujourd'hui dans toute fa rigueur, i~.r/~)'t' 4-
tems, qu'il point M. I?. des
être Meurtrier qu'il y ait quelque Ade
qu'il faut, pour réputé t!
l'intention formelle où l'on étoit de com-
prochain, qui marque
ce Crime l'on entend par p~c~M, v. g. s'il y a
mettre
de donnés, ou fi le Fuhl a été tire & a fait
eu quelques coups
fauxfeu. < i. j r\
avons fuivi la difpofition du Droit, en ce
Nous pareillement
les du Meurtre font fujets parmi nous, à la mê-
que Complices du & les Complices,
me Peine que les Auteurs Crime parmi
non-feulement ceux qui aident à le commet-
nous comprenons
les Meurtriers, mais encore ceux qui
tre, & qui accompagnent la dupohtion
leur donnent retraite après le Crime commis c'eA
des Ordonnances d'Henri II. en Juillet i ~7 de Char~
expreffe &:d'Henri III. à Blois arti-
les IX. à Moulins article xxvj.
cle cxciu. Tt e,
fe trouve entre notre Droit Se
AINSI toute la différence qui
Romain à ce Crime, regarde feulementfa
le Droit par rapport
fuivant nos Ordonnances, e~ toujours celle
Peine. Cette Peine,
fans aucune duHnction de la Qualité du
du dernier Supplice,
ainfi le Noble eft à cet égard de même que le
Meurtrier; puni avons
fuivant cette du Droit François que nous
Roturier, regle
où le A~W convaincu d'un vilain cas,
Citée toutesfois
le ce dernier eft celui de la Roue an
puni comme Vilain; fupplice
au Homicide. Cette
lieu de la Potence, qui eA attachée fimple
eA l'Ordonnance de François 1, en Jan-
Peine qui portée par même
vier i ~34 & l'art. ij. de l'Edit de Juillet en i ~7.
par le Meurtre eA
en celle du Feu vif, lorfque
quelquefb!sconvertie
comme celui d'un Prêtre ou d'un Religieux.
joint au Sacrilège, la Peine de ce Crime ne
Il y a encore cela de particulier, que
même les Lettres du Prince; c'eftla difpo-
peut'être remife, par
renouvellée
Silon de l'art. clxxxxiv. de l'Ordonnance de Blois,
du Tit. XVI. de l'Ordonnance de t670, qui défend
par l'art. iv. à ces au cas
aux Juges d'avoir aucun égard Lettres, que quel-
été iurpriies par importunité ou autrement.
ques unes ayent
TRAITE' DES CRIMES,
<10

CHAPITRE II.

De r~~Mf.

ce Crime a tiré ton nom d'un Prince des Ar.


F~N ~cait que
ou AûafHns, appellé le ~7~ qui
façades dans un Château où etc.
demeuroit entre Damas & Antioche,
dont il fe fervoit pour aHa~ner les Rois &
-voit des Jeunes-gens
les Princes fes ennemis. r f
ce Crime fe trouve le plus fouvent confondu dans
Quoique Meurtre de Guet-à-pens, parce
nos Ordonnances avec celui du
& l'autre avec avantage & en trahifon, il y a
qu'ils fe font l'un entreux cesdit-
néanmoins plufieurs différences remarquabtes
font 77~ conliitent, i en
f.T'Aft'M./t' férences qui remarquées par commet-
celui le commet ou le fait
M.l~.A'f.I.
ce que dans le Meurtre, qui
au
met la main lui-même ou il y cH présent lieu que
tre, y ne veut paroitre en l~e,
dans 1~ celui qui le commet
l'Auteur, mais le fait faire par un ners~nx
ni en être-connu
fous le Crime d~~
d'argent ou quelques promenés
ceux qui tuent mais encore
ne commet pas feulement par Pnfonnier.
excédent, ou~~des
par ceux qui outragent,au lieu le M~ne fe commet p~
la
des mains de Ju~ce que
ceux ôtent la vie 3°. pour comn.~re
prement que par qui fans
il ne faut que la feule machination ou attentat,
f~~?, ni du répan-
befoin qu'il y ait des coups donnés fang
qufl-L
mais feulement que cet Attentat foit marqué par qu~e fomme
ou la réception de quelque
écrit ou convention pa.
ou autres ades de cette efpece qui précedentle Cri-
d'argent, en embufcade fur fon p~
me comme d'avoir attendu quelqu'un
le M~ il faut comme nous l'avons
fage au lieu que pour & immédiat du Crime ce
dit qu'il y ait queiqu'aBe prochain
les Auteurs appellent ~<?~
que
Toutes ces ditTérencesfont fondées.pnnapalementfurtadii
de l'artic. clxxxxlii. de l'Ordonnance de Blois qui eft
potion = Pour !e ~g~
conçue en cestermes
ou autrement tuer,
Il ceux qui pour prix d'argent
exceder aucuns, ou recourut des P~onn-rscrini
outrager, ceux les auront 10~
nels des mains de Juflice enfemble qui )~ou
ï
ET DÉ LEURSPEINES.7~.7~r__ yiï1
t ~L:
ieute machinationou
Mou induits pour ce faire, nous voulons la
Attentat être puni de Mort à tous, encore que l'effet ne s'en <oit
dont nous n'entendons donner aucune grace ni rémi(-
enfuivi,
& où aùcune feroit octroyée, défendons
don par importunité
Mà nos Juges d'y avoir égard, encore qu'elle fût fignée de notre
main & contreugnée par un de nos Secrétaires d'Etat Cette
a été renouvellée par l'aft. iv.du Tit. XVI. de i 0~.
difpofition
donnance de 1670.
Cette Ordonnance ne. s'explique, point dans cet article, Mr.le
de mort dont elle veut que foient punis les AGantns,quot-
genre la Peme
l'article précédent, elle prononce expreuement
que par doù il faut
de la Roue contre les Meurtriers de Guet.à-pens
conclure, rivant THEVENEAU,.qu'elle a voulu laiSer cette
Peine à l'arbitrage du Juge, felon les<:ircon~ances,du,fait& des
Perfonnes parce qu'en effet il ne ~rpit.pas ju~e,,<:pmme d~
DupET en ion Commentaire fur le.même aruCle, d~pupir.au~
févérement celui qui s'en: feulement mis en devoir daccomDitr
fa o-
fa Délibération, que celui qui auroit entièrement eiiectuq
lonté. Auffi il y a des Auteurs, tels queFarIpacius~ i.Apnot.a-
teur de Jules Clare qui penfent que s'il paroît parjes arconi.. Jules C/~f;
§. -~T~ntMm.
tances, que les AHamns n'en vouloient pomtd~tement à~ Farin. ~<;?.t
vie de celui qu'ils ont tué, comme s'ils ne s'étoient ieryis que de ~$.i7~.
bâtons ou cannes, & non d'innrumens percans, tranchans, ou
ce ne ~ëroit alors le cas de leur faire fubir la
affommans point
ordinaire de Crime, y.~uroit lieu de~la con
Peine ce mais qu'il
ou en un mortmo~ns rigoureux., ou en dautre~
vertir, genre de
Peinesamidives fuivant la Qualité desFeribnn~; c~t au~,ce
dernier tempéramenr, comme fondé.~H- l'équité naturelle~.qut
paroît avoir été adopté par notre Jurifprudence.
Au reAe, il paroît que nos Loix n'ont ritn oublié pour aHu!-er
la punition d'un Crime auni dangereux. On trouve dansée Code
HENRY plufieurs Ordonnances, qui permettent at;K;mmu- ~.W< /if.i..
nautésde faire fonner le Toc~r les Ana~ins 7'A<fM.
.aux~s~
Bourgs de faire fermer leurs Portes pour empêcher qi~Isne~font /;t-M.t~.f!f. 1.~4.
même de courre fur eux, loriquits
vadent Il leur en: enjoint
des Ma-
& armés. & de prêter main-forte aux Prévôts,
réchaux & de les déclarer aux Oeiciers royaux es plu~o-
chainsdes lieux ou ils auront, été trouvés. Enhn, HIeure~e-
retirer chez eux font ~tice
.fendu de les ].orfqu'ils pour~uivis-en
d'être la même Peine que les Loupâmes.
peine punis de Vvv
TRAITE' DES CRIMES;
<ii

r CHAPI T P E III.

De r-EMpoï/~eM~.
les Meurtres de Guet-à-pens, il n'en e~ point de
T"~ E tous
énorme ni de plus dangereux que celui-ci, tant à
plus de 1 espèced im.
Se ~a noire trani<bn qu'il renferme, étant le que
de s'en garantir, comme plus fouvent
bdHibilitêdu'il y à ou des Gens qui ont notre connance
préparé par nosProches, les par
autres Crimes font ordinairement
Mus intime. D'ailleurs,
ou qui ne dure que peu de tems;
r~et d'une volonté patTagere, en &
renfermë'une fureur qui paiïe
~réu que ~lu~ci années entières, i~ <Mit!er
fait-voir avec patience, pendant de~
Si l'Homme & le conduifentin.
S m'~tellesgouttes-quidetru~nt
tombeau. Auul il n'e~ point de Crime contre
MHement au des précautions
cru devoir prendre
lequel tesLéginateurs ayent
Le Droit civil, le Droit canonique &nos0r-
~muMpli~. une foule de diipo~ions eg.e~
S~nces contiennent a;ce fujet
ïnent't~Eës&:nsoureufe3. ce Cnme ce.ui
~Lë~Ldix A~réputent plus grand que
la Loi premiere au Code de
commis par le Glaive, ~?. dit
vM~o auffi
Malef &-Mathem. ~omMëM~~M~ ~~yn ~~o,
feulement la Peine de mort contre ceux
Sks ne prononcent pas ceux 1 ont fabr~
mais encore contre qui
mdon&nt le .Poifon,
l'ont'vendùert public.
mé~~ciuqui prononce contre-les qui
"Le~iT S' Eccle~ques &
de tomber dans ce Crime, la Dégradation
ont eu le malheur Trai de
~Abindonnement au bras féculier. Duperray ,en~n
les dînons de
~< ~rapporte ceu~d A.RLES& d AviG~,
~7~:it*f-t~ entr'autresde
~ëUTS'C6nci~,
tO~es ces Pe~~ non.feu.ement contre ~A~
~~oncent les Complices de ce Crime & qui
t'
S" ~-encore contre
fe fervir de toute la pour en de-
l'on doit prudence
S&n?que les font d'une grande con-
~Sl~uteuTS que Préemptions de
cette matière 6. enfin qu'il ne doit être permis
SS~ëh ordre
~nM du-PoHbh, Hce .n'eA par
de toutes ces Loix, que par es
~S ïu'r~lë 'rondement de .follet O~on-
168.,
notamment par l'Edit
ET DE LEURSPEINES. 7~. C~. f/r;
deMort eft indiftinaement t contre L-eux
la peine prononcée la Mort
convaincus de s'être fervi de Poifon foit que
qui font Ceux font r.<f.M<
s'en foit enfuivie ou non ~°. contre qui convaincus ff<.M/«!68t.
d'avoir compofé ou diftribué du Poifon pour empoitbnner 3
V.
contre Ceux font convaincus d'avoir attenté à la Vie de quel- t'
qui
& Poifon, enforte qu'il n'ait pas tenu à eux
qu'un parVénéhce
le Crime ait été consommé 4". contre les Fauteurs& Com-
que
de ce Crime. Ce mêmeEdit répute Fauteurs & Complices-
plices a été travaillé à faire du Pou.
ceux qui ayant conn,oiffance qu'il
ou en a été demandé ou donné ne le dénoncent pas
fon qu'il leurs SuMuuts, 8&
a ux Procureurs Généraux ou à
Mce'uamment
au Officier public & pour d'autant
en leur absence premier
mieux engager ceux-ci à faire ces Dénonciations, cet Edit ajoûte m~!<<r<4
les Denonciateurs ne feront tenus à aucune Peine, pas même
que où les Perfonnes, dan~
aux Intérêts civils, dans le Cas comprifes
Dénonciations viendroient dans la fuite à être déchargées
leurs
auront déclaré & articulé des
de leurs Accufations lorfqu'ils véritables
des Indices confidérables qui feront trouvés
Faits ou
à leurs Dénonciations, & il déroge pour cet effet
& conformes
à l'art. Ixxiij. de l'Ordonnance d'Orléans.
le progrès de ces fortes de Crimes
ENFIN, pour empêcher même Edit
de en jour plus fr.équens;,ce
qui devenoient jour
contient plusieursDifpofitions remarquables, qui prefcnyentles.
néceuaires doivent être gardées à cet effet. Ces.
Précautions qui e~
tendent à déterminer les Efpeces de Poifon qu'il
Précautions
d'avoir & de vendre la Qualité des P~Pa-
permis & enfin les Formalités par-
vent vendre ou acheter ces Poifons
observer Ceux les vendent, les em-
ticulières que doivent qui
ou les gardent chez eux.
employent d'avoir & de vendre, font r.
fo Les POISONSqu'il eft permis
ceux qui entrent en plufieursCompofitions nécea-a.re~ccmime défendu
& le ~11 eft
M~c, le ~1'0~
foit naturels foit contes
d'en avoir d'autres, fcit4ples, même aux
dePerfbnnes, à de la Vie &
a toutes fortes peine
& à peine de Punition exem-
Médecins, Apoticaires Chirurgiens, fuivant cet
défendus font compris,
plaire. Parmi ces Poifons caufer une Mort P'-ec-pnee, V.6.
Èdit, non feulement ceux qui peuvent
la fanté, caufent des
mais auffi ceux qui en altérant peu-à-peu
Maladies. font les 'v.
~Le's PERSONNES qui à il efr permis d'en vendre,
Vvv .1 ij1
T ~AITjr DE S C RIMES,
*eulsMarchands Epiciers-Droguifles qui demeurentdanslesVilles.
à qui il eA permis d'en acheter, font lesA~~cz~
( < -CEUX
~feoMM~ C~N~M.f, Or/w; Teinturiers,Maréchaux & au-
tres Perfonnes~M~ qui par leursProvenionsfont obligées
d'en employer.
Les Précautions qui doivent être gardées par rapport à
ces fortes de;Poifons connAent, 1°. en ce que les Marchands
doivent leslivrer eux-mêmes, faireécrire à ceux à qui ils en ont
vendu, ou. écrire eux-mêmespour eux, lorfqu'ils ne ~auront
pasécrire, ~urunRcgiAreparticulierqu'ils tiendrontà ceteSet,t
Ïeu~ Noms,Qualités oc Demeure,cela Quantité qu'ils auront
V.7~ prife de cesMinéraux i". lorsqu'ilfe préfentedes Chirurgiens&
MaréchauxdesVillages,qui font inconnusaux Marchands,ceux<
ci ne leur en doivent délivrer que fur des Certificatsen bonne
forme, contenant.leurs Noms, Demeures& Proférons, Hgnes.
ou d'un Notaire & de deux Témoins, ou
du Juge'des&:Lieux,,
V.~t. du'-G&é~, des principauxHabitans 3". ceux qui vendent
ou achètent ces Mmérau'x, doivent les tenir en des lieux~rs,.t
dont ils gardent la Clef eux-mêmes, & écrire fur un Regiflre
la Qualité des Remedes où ils auront employélefdits.
particulier &!a
Minéraux/le. Nom de ceux pour qui ils auront éte-raits,
auront employée, 8s d'arrêter à la finde chaque
Quantité'qu'ib
année &r cesRegi~rps,ce qui leur en reftera, le tout à peine de
tûoo liv. d'Amendepour la premierefois, & de plusgrandes'il
ceux ont droit de vendre ou d'employer ces.
y échet 4°. qui
Minéraux, tels que les Médecins,Apoticaires,Epiciers-Drogue
tes, Oriévres, teinturiers, Maréchaux, ne peuvent les diâri.
buer en fubfianceà quelque.perfonneque ce pui~ë être, & fous
prétexte que ce ~bit, à peine de Punition corporelle;
quelque
T'<9<- & ils ~bnttenus de composereux-mêmes, ou faire compoferen
leur préfencepar leurs Garçons, les Remedes où il doit entrer
néceflairementde ces Minéraux, qu'ils pourront donneren~tte-
à ceuxqui les demanderont~pour s'en fervir aux u&gesordmat-
res'; e~ défendu par le même Edit, à peine de Punition:
il
toutes perfonnes autres que les Médecins approu-
exemp~ire, à de ~/n~
y~~ & dans le lieu de leur réudence, aux ~<?/~M~
d'avoir chez eux des Lar~ra-toires k)us.
& Maîtres~o~ca~
ce foit fans.en avoirobtenu laPermdliont
(foelqueprétexte que en confé-
L
des. ettres du Grand-Sceau, qui feront présentées
par 6. il eft dé-
rence aux Juges Royaux gc Officiersde Police
ET DE LEURSPEINES.7~.7~ ~7/.
fendu pareillement, fousla même peine de Punition exemplaire,
auxZ~M/f, Vendeursd'Eau-de-vie, de faire d'autres Diftit- V.<M.tt<
lations que celles de leursEaux-de-vie & de l'Esprit deVin, fauf
à être choisi parmi eux le nombre qui fera néceffaire pour la
Confection des Eaux-fortes .auxquelles ces derniers ne pourront
néanmoins travailler qu'en vertu des Lettres de S. M. & après
avoir fait leurs déclarafions 7< enfin, Dérenfes générales font
faites à tous autres qu'aux Médecins & Apoticaires d'employer V. <<. ïe~
aucun Infecie vénéneux, commeSerpens, Crapeaux, Viperes, &
autres femblables, fous prétexte de s'en fervir à des Médicamens,
ou à faire des Expériences, ou autre prétexte que ce foit s'ils
n'en ont la PermiïHon expreffe & par écrit.
CET E Di T ne déterminant point le genre de mort que dot-
vent fubir ceux qui font convaincus de ce Crime, Semblelaiffer
aux Juges la liberté de l'infliger fuivant les circonstances
par-la
du Crime, & la qualité des Perfonnes; ainfi lorsqu'il fe trouve
joint à l'Impiété & au Sacrilége ou qu'il eft employé fous pré-
texte de Magie c'eû le cas d'ihniger la peine du Sacrilége ou
de la Magie, qui eft celle du ~M vif. S'il eA commis dans la
d'un ~oMM~M, c'eA la peine du Crime de Ieze*Maje~é
perfonne
au premier chef, dont nous avons parlé ci-devant. Si c'eA dans"
la perfonne d'un Prêtre, c'efi encore le cas de la peine du Sacri-*
on trouve dans la Rocheflavin un Arrêt qui condamna'
léee
un Chanoine de Laval à être brûlé vif, pour avoir verte du poi-
fon dans le Calice du Doyen, quoique celui-ci n'en fût pas mort.
Si c'eA dans la perfonne d'un .Ma~ que ce Crime a été com-
mis par fon Valet, c'eA le cas de la Roue. Il y a un Arrêt du 14
Mars t6~3, rapporté dans les Caufes célèbres, qui condamne à
cette peine le nommé la C~K~, Laquais de M, Con-
feilleren la Cour pour avoir empoifonné fon Maître. S'il e~
commis par une ~Mg fur la perfonne de (on mari, c'e~t le cas-
de la Potence, ou de la Tête tranchée, fi la per&nneeft d'une-
condition di~inguée il y en a deux exemples fameux rapportés.
danslesCaufës célèbres on ajoute auSquelquefois 7 que le corps
fera brûlé après Fexécution, comme il paroit par les.Arrêts rap-
portés dans les-Notes fur Imbert. Enfin,.fi c'eit dans la personne <c/~<f.
d'un ~e Mere, ou autres afcendans il y a lieu à~la peine du. n. t8.
Parricide dont iL~ra.parlé Ct-apres. r
Au reAe il parole que fuivant la derniere .rurifprudencc, 1~
peine ordinaire de ce Crime efc celle du Feu il y a un Arrêt d~
TRAITE' DES CRIMES, 1
Mars a condamné à ce fupplice la nommée c~a:
3 t7312 qui
Pic, préalablement appliquée à la que&ion ordinaire & extraor-
dinaire.

L'on peut mettre dans laClaffedes Empoifonneursles Cc~;


f<w.ydeFontaines~M~MM~dont il eft parlé dans laLoi premiere
au ff. de'extraordin.~M. Ceux-ci font d'autant pluspuniffables,
l'effetde leur Crime fe trouve plus étendu. On ne peutfe
(~ue
fanshorreurle complot déte~abte dont furent accufés
Abr. i'MO/. rappeller
~~e~r~, < en rannëe 1311 fous le régne de Phitippe-Ie~Long les Z~M
qui étoient alors en grand nombre dans Paris, d'empoifonner
.touslesPuits & Fontainesde cette Ville, en y jettant leursor-<
dures ou des fachetsde Poifon.

CHAPITRE IV.
Du Parricide.
~/c;A<J~A Ous CE NOM étoient compris chez les Romains toutes
& Pomp. <~Par- ') fortes d'homicides; c'eA pour cela que, dans la Loides XII.
ricid.
Tables, les MagiArats qui étoient prépo~s à la poursuite des
'L. A~c<< Crimes capitaux, font appellés QuefloresParricidii; c'ejftauffipar
2..§.~).<:OM- cette raifon que dans tous les Jugemensrendus pour Crimes ca-
gtm/N''M. on fe fervoit de cette claufe, Parricida Mais dans la
~.Ct~y..t0.~< pitaux,
Z~ fuite ce nom ne fut plus employé qu'à défigner ceux qui avoient
tué leurs Père, Mère, leurs Enrans, Mari ou Femme, ou autres.
leur étoient & alliés, jusqu'au degré de!
perfonnes qui proches
Z.i.j~AZ~. Cou~n'germain & de leurs enfans. Enfin, par les Constitutions
Pomp. de Parricid. de Conflantin & de Juilinien la fignification de ce nom a été
J'M~cKa~Mm, re~trainte à ceux tuent leurs Pere Mere, Ayeuis~
).6-Z..C~M~ uniquement qui
ter, 4. ~< ou leurs enfans.
~M~M,C~. DANS notre nous du nom de
de /)M~M<~<M<~ ufagc, n'appelions proprement
fe/ /~M occide- Parricides que les Enfans qui tuent leurs Pere & Mere & autres
re/!t. afcendans & comme les Rois font les Peres des Peuples, nous
auffi Parricides ceux qui ofent attenter à leurs per-
appellons
sonnes..
la
ANCIENNEMENT,c'elt-a-dire dans les premiers tems de
Romaine~ il n'y avoit aucune Loi particulière qui
République
prononça):des peines contre cette derniere eïpecede.r~
ET DE LEURS PEINES.7~.7~: ~r. ~7
le remarquent les Historiens, il ne tomboit f/uM~. c~r,
carce que-, comme ~etrouvât afiez dénaturé in ~em. t9.
en penfée qu'il jamais quelqu'un
point
tuer ceux de qui ils ont reçu le jour. Le premier qui fut'
pour
acca~ de ce Crime fut un certain L. 0/?M.f, environ 600 ans
la fondation de Rome cet exemple & d'autres qui &ivi~
depuis
rent donnèrent lieu à l'établulement d'une Peine & cette Peine
qui a été depuis confirmée par la Loi Pompeia~7K~f, con-
çoit à être fouetté avec des verges ensanglantées, emuite en- Z.~M~. j~~
Po~). de ~r-
dans un fac de cuir avec un chien, un cocq, une vi- w~
veloppé
un &: être jetté dans la mer, ou dans une rivière L. !;n)M, Cff/.
pere, 6nge, de his qui~)'M/~
ou bien on faifoit dévorer le Criminel par les bêtes, n la mer ou~c~ Me/'oj oc<<<
le neuve étoit trop éloigné, & cela afin que, comme remarque, rK~f.
celui-là fût de tous les été- §. r.
JUSTINIENdans les Inflitutes, privé eCfî~Mf/< 6. <
même dès fon vivant, qui avoit ofë ôter la vie à celut
mens, y«<~
dont il l'avoit reçue.
L'on trouve encore, fous les même Titres du Droit, pluneurs J~.i~T.6.7.8,
par rapport à ce Crime ~avoic, 1°.
dl~pontionsremarquables <S' t0.~
ne fe prefcrire par aucun tems que les.com- Pom~. f~r«~-
qu'il pouvoit
non Parens devoient fubir la même Peine que
plice&, quoique
les Auteurs du Crime r 3°. que ceux qui avoient feulement ten-
té de le commettre n'étoient pas moins punis que ceux qui l'a-
voient entièrement conibmmé 4°. que u celui qui étoit poursui-
ce Crime, venoit à mourir pendant ces pourfuites ~e~
vi pour
Biens étoient dévolus au ~c~

DANS ce Royaume, Ja Peine ordinaire de ceux qui ont tué


leurs Père 8~ Mère, ou autres Afcendans eA celle de la Roue
de l'Amende-honorable avec le Poing coupé.~11y en a;
précédée
plu~eurs Arrêts rapportés par Joannes C~ ~p~ ce Crime Papon.
ne'
11y a d'ailleurs cela de remarquable, que quoique
foit point imprefcriptible parmi nous, comme chez les Romains~
Néanmoinsla prefcription n'a point l'enet d'ôter la Peine de.'
les.Parricides du jour du Crime commis; ~F~/O~.T~
l'indignitéqu'encourent
tant par rapport à.la fucceffionde ceux qu'ils ont tués,que de tous Ny. t. fAfy. ~9. &'
même ils font de la faculté de difpofer de leurs. 6;.M~<)~6'K<-
autres, & privés ~&f.t.<}.
Biens demaniere qu'ils ~bnt een(ésdés~-Iorsdans les 6. ~;<7.
propres Arrêts ~/7. verbo
~eM de la Mort civile :-ain6 jugé par plufieurs rapportée ~70~ 7o~r/
dans Bardet le Bref Brillon, & dans le fixieine tome du Jour- des ~Hf~./;f, 6,
des Audienee& U s mêmeété jugé par. un Arrêt du 7 Aou~ 4''7'-
~g TRAITE' DES CRIMES, l'
/<~7, i6o4, rapporté par Louet que l'indignitéde iuccédef paSbit
7:<w~
/~MM.~O. jufqu'auxEnfansdu Parricide..

A L'EGARDdu Meurtre d'une Femme par fon Mari, ou du


Mari par fa Femme, nousne fuivonspoint la difpofitiondu Droit
Romain, qui mettoit ce Crime au nombredes PARRICIDES. Il y
à des Auteurs, tels que Jean Faber en fes Inflitutes Bodin Se
autres cités parBRUNEAUqui prétendentque ce Crime eftplus
énorme que celui de tuer fes Pere& Mere & fe fondentpour
cela fur différenspauages du Nouveau Testament.C'eft d'après
cesAuteursque BRUNEAU établitpour Maxime, que la Femme
i~ J?n/n. part. i.
.t~.IO.J. ou le Mari qui tombentdans ce Crime, doiventêtre condamnés
à être brûlés vifs ayant devant les yeux la Chemife fanglante
lors de l'action le Marioula Femme qui a été tuée. Mais
qu'avoit
il paroît par lesdernier Arrêts qui ont été rendusà ce fujet, que
le genre du Supplice dépend principalementdes circonflances
ont ce Crime & que l'on distinguefur tout
qui accompagné
ceux qui tuent deleur propresmains,de ceux qui fe ferventdela
main d'autruipour commettre ce Crime nous en avons vu un
récent dans la Femme Lefcombat qui, pour avoirfàit
exemple
tuer fon Mari par le nommé Mongenot,a été condamnéeà laPô'
tence, & le Meurtrierà la Roue.

C H A P 1 T R E V.
De l'Infanticide.
Z. ~c<M~am, Ous venons de voir d'après les Loix rapportéesdansle
fousle nom de PARRICIDE é toit
}. ~t/e/Po~. i~ Chapitre précédent, que
~~rw«&
non-feulement l eCrime des Enfans qui tuoient leurPere
compris, tuoient leurs
& Mère, mais encore celui des Pere & Mere qui
Enfans cependantil faut convenir qu'ony a toûjoursmisquel-
foitdans leDroit Romain foit dans notre Juni<
que différence,
prudence. étoit
DANS l'ancien Droit Romain la puinance paternelle de
comme nous l'avons dit les Peres avoient droit
telle, que
Vie & de Mort fur leursEnfans cependantce Droit n'étoitpoint le
ne l'exercer que dans
arbitraire il paroît qu'ils pouvoient cas
ET DE LEURS PEINES.?~7~: Chap.r:
il A
cas de l'extrême pauvreté qui les mettoit hors d'état de les nour-
rir, c'e~-à-dire qu'il avoienf alorsle choix de les tuer ou de les
vendre, ou de les engager, ou enfinde les expofer; ce fut l'Em'
pereur Conflantin qui s'éleva le premier contre un abus fi odieux,
&:entreprit de le faire cefferpar l'établiHementd'une Maifon pu-
blique qui fervît d'afyle à ceux qui feroient dans la difette &
l'indigence c'eft ce qui paroît par les Loix i. & 2. au Code de
~/7!M~. CK<B/~MK.y inopes.
MAISle nombre des Pauvres s'étant multiplié à tel point, que
cette Retraite ne pouvoit leur fumre ce même Empereur fut
obligé de permettre, par une autre Conftitution, aux Peres de
vendre leurs Enfans, à la charge néanmoins qu'ils ne pourroient
les reprendre qu'en remboursant le ou en donnant caution
prix,
de le rendre. Mais enfin la néceHitede ce remboursement & du
cautionnement ayant rendu ces fortes de rachats extrêmement
rares& difficiles la piété du Grand Théodofe le porta à ne point
permettre que les Enfans puiffent en fouffrir; & il ordonna par
une nouvelle Conflitution, que malgré le déraul de rembourfe-
ment, ceux-ci ne laifferoient pas que d'acquérir leur première
liberté à quoi JuSHniena ajoûté qu'ils demeureroient même ). C~.
affranchisde la puiffance paternelle. f/Mf. f~

Il y avoit auffi anciennement un Abus encore plus horrible,


qui fe pratiquoit parmi les Payens, comme le remarque TER-
TULLIENen fon Apologétique c'é.loit celui d'immoler des En-
fansen Sacrifice. Cette Coutume barbare s'étoit introduite prin-
cipalement en Afriquejusqu'au tems du Proconfulat de TiBERE,
qui fit mettre en Croix les Prêtres qui les immoloient fur les mê-
mes Arbres aux pieds defquels s'étoient faits les Sacrifices en-
forte que fi dès-lors il eft reAé quelquesvertiges de pareilles Im-
molations, les Exemples ne s'en font paués qu'en fecret. L'on a
accufë fur-tout les Juifs de ce Crime déte~abte & l'on voit par
la Loi./Kd~o.fn. au Code ~j~BM, que les Empereurs HoNO-
RIUS& THÉODOSEordonnent la Recherche & la Punition de
certainsJuifs, qui en haine de la Religion Chrétienne, fufpen-
doient les Enfansen Croix, Seles y foüettoientj ufqu'à la Mort.
L'on peut auffi rapporter à ce Crime, celui connu ancienne-
ment fous le nom d'E NCi s, qm' efl le Meurtre d'une Femme
enceinte ou de fon Fruit quand il eft dansfonVentre. Il eA parlé'
de ce Crime dans le Chap. xxv. des Etabii~emens de S. Louis
~r
Xxx
TRAITE' DES CRIMES;
~6
de l'année 270, & dans les art. xliv. & lj. des Coutumes d'An-
& du Maine, qui le mettent dans la Ctaue des Grands Cas
jou
dont les Haut-Justiciers peuvent connoître.

DANSnotre Ufage aduel, l'Infanticide e~t connu principale-


ment fous trois Qualifications din'érentes, qui fe tirent des dilTé-
rentes manieres de le commettre ou il eft commis envers des
Enfans qui ne font pas encore nés, & dont on empêche la Nai~.
&il elt Avortement volontaire; ou il fe commet
fance, appellé
envers des Enfans nouveau-nés, que l'on opprime ou que Ion
à la merci du Public, & il eA appelle ~?p/z depart
expofe
ou ~o/?~ d'Enfans ou enfin il fe commet en-versdes En-
fans que l'on a élevés, & que l'on tue dans la chaleur de la Co-
lere, ou à deflein prémédité, & c'eit l'Infanticideproprement dit.
Mais comme ce dernier rentre dans la Cla~e des Homicidesfim-
circonflances qui l'accompagnent,
ples ou qualifiés, fuivant les
il eft auul puni des mêmes Peines que ceux-ci. Il ne nous reAe
donc plus qu'à dire un mot des deux premiers, qui fe reglentpar
des Principes & par des Loix particulières.
§.1.
De l'Avortementvolontaire.
Ce Crime eA d'autant plus condamnable, qu'il peut & com<
Mettre avec plus de Sécurité,à caufede l'incertitude & de ladi-
vergé des Termes de l'Accouchement.Il fe commet ordinaire-
ment par desFilles, qui ayant eu le malheurde fe laifferdébau-
cher, prennent certainsBreuvages bu Médicamens pour détruire
~7m~f,S)'.).'
tA.H, leur Fruit. II fe commetauffiquelquefoispar desFemmesmariées,
dans des vues d'intérêt ou de vengeance contre leursMaris.
L'on a agité parmiles Criminalités, la Que~ion de fçavoirfi
rAvortement volontaire étoit un véritableHomicide, & devoit
être puni de la peine de ce Crime il y en a qui ont prétendu
ne le comme tel conformément à la
qu'on pouvoit regardèr
Z.M'M'~ Doctrine des Stoïciens,qui veulentqu'onne foit réputé du nom-
qui ~Or(;0/M. bre des hommes,que par la naiffance d'autres, qui ont prétendu
j~<a!K;j. un véritable Homicide lorfque le Fo'~ fe trouvoit
~n~~ 70. quec'étoit de la Naniance,
Polit. cap. 16. animé, tant le
parce qu'en privant de l'avantage
lui ôter le de tous les biens, fur le fonde-
c'étoit plusgrand que de
ment de cette maximede Droit qui veut que lor~quil s agit
ET DE LEURSPEINES. 7~ Chap. ~tt
l'avantage de celui qui eft dans le ventre, il foit réputé du nom-
bre des vivans, cum igitur de commodoejus qui in ventre e/?~pro 7N/. 9. §.yf
< ad exhib.
nato ~<Z~ ~MM,
L. C«'<ro, )9.
Enfin il y en a qui font allés plus loin & ont Soutenu que .t <~~/)M.
m.éme le .~<MM ne fe trouveroit pas encore animé lors de
quand
l'Avortement, celle qui fe le procureroit, ne laiffoitpas que d'être Y. D'Expilly <«
J
regardée comme coupable d'Homicide. Ce dernier fentiment, y<j~
ch. 4
Bouchel. verbo
comme le plus conforme aux Principes de la Religion, a été prin- ~~o~r/r.
cipalement adopté par les Canons & par les SS. Peres; & c'eft
ce qui a fait dire à S. Augustin, que toute Femme qui fait enforte Can. C6n/?<-
autant d'enfans le /M~10.Mt;t.
ne
qu'elle puiue engendrer qu'elle pourroit fe ~M.
rend par là coupable d'autant d'Homicides de même que la /c/n. J t~. 7'<'r<«/.
c. 9<
Femme qui cherche à <ebleffer la
après conception, ferend cou- ~)o/o~. 9.
~<. p.
pable d'autant d'Homicides, qu'il fe trouve d'Enfans péris par un fM.e.~9.
feul & même Avortement.
Cependant il faut convenir que, fuivant les reglés de laJuAice
humaine, la Peine des Femmes ou des Filles qui ~eprocureroient
l'Avortement avant que le fruit eût pris vie, devroit être moin-
dre que de celles dont il feroit prouvé que le fruit étoit animé lors
de leur Avortement & qu'il n'y auroit lieu en ce premier cas,
qu'à une Peine extraordinaire, c~ mortem.
Au RESTE fi ces Crimes, quoique trés-fréquens, ne font
c'eAà caufe
point pourfuivis & punis publiquement parmi nous,
de la dimculté, ou plutôt de l'espèce d'impoSibilité qu'il y a d'en
convaincre les Coupables, laGrofMë des Femmespouvantn'ê-
tre qu'apparente, & provenir de différensaccidens auffibien que
de la Nature,
§.11.
De /< ou ~~c~/M~~ de C'rû~
Ce Crime fe commet par des Filles ou Femmes qui & défont
de leurs Enfans auni-tôc qu'ils font nés, foit en les fuffoquant,
foit en les jettant dans des Puits, Rivieres Cloaques, & autres
endroits pour en dérober la connoiffance au Public. Il en eft fait
mention dans la Loi pénultième au Code ad Z~g'.Co/M/. ~~M-
n'M où l'Empereur VALENTiNlENle vieux déclare les Coupa-
bles de ce Crime fujets à la Peine capitale, comme s'ils l'avoient
commisdans la Perfonne d'un Homme parfait.
C'efl conformément à cette Loi, que nos Rois ont cru devoir
contenir par la terreur du dernier Supplice les Mèresafiez de",
AXX1J
TRAITE' DES CRIMES;
.< < n < /ir'
naturées pour ~ëlivrer à de pareils excès, & les avenir par di~.
~ërensEdits à certainesFormalités, dont l'omi~on~uSt pour opé-
rer la conviction de leur Crime.
Parmi ces Edits, le plus remarquable, eft celui d'Henri II. à
Paris en Février t ~6, dont on croit devoir rapporter ici les ter-
mes « ordonnons que toute Femme qui <etrouvera avoir ce.
couvert & occulté tant fa Gro~ëne que fon Enfante.

avoir pris fufnfans
ment, fans avoir déclaré l'un ou l'autre &
de la Vie ou Mort de fon Enfant, lors de l'iuue de
témoignages
Mfon Ventre & après fe trouve l'Enfant privé du Baptême &
de Sépulture publique & accoutumée, ~bittelle Femme tenue
» réputée avoir homicidé fon Enfant, & pour réparation punie
» de Mort & du dernier Supplice & de telles rigueurs que le
Cas le méritera ».
Pou:éneurement à cet Edit, il en a été rendu un autre par
Henri III. eni~68, par lequel, afin d'empêcher que les Filles &
Femmes qui recelleroieni leur Groffeffe ne puflent à l'avenir pré.
tendre caufe dignorance de la Peine qu'elles encourroient en pa-
reil Cas, il eft fait injonction expreffe aux Curés de publier au
Prône des MeffesParoiffiales de trois mois en trois mois l'Edit
d'Henri II. & aux Procureurs du Roi & des Seigneurs,d'y tenirla
main. <- t
LA MESMEinjonction a été renouvellée en dernier lieu, parla
Déclaration du Février 1707 regiArée en la Cour le x Mars
de la même année cette Loi ajoûte, que les Curés feront tenus
aux Procureurs du Roi des Bailliages & Sénéchauf-
d'envoyer
un Certificat d'eux de la publication qu'ils auront
fées, figné
faite de l'Edit d'Henri II. à peine, en cas de refus d'y être con-
traints par faifie de leur Temporel.
ENFIN par de nouveaux Arrêts de Réglemens de la Cour, il
a été enjoint aux Juges mêmes, de tenir la main à ce que les Cu-
rés faffentcette publication de trois mois en trois mois & de
enverront à la Cour les Procès qu'ils auront
joindre lorsqu'ils
au fujet des recellemens de Groffeffe un C~g'~
jugés la-
d'eux, contenant la dernière publication qui aura été faite de
dite Ordonnance. Ces Arrêts qu'on trouve rapportés au fixieme
6~du Journ. des ont les en-
/oKr/t.~M~M- Tome Audiences, porté précautions
~tMCM,Mm.6. core plus loin.Pour auùrer d'autant mieuxla preuve de ce Crime,
<tf.i.<'A.7.
ils ont tant aux du Reffort qu'aux SuMtitutsdu
<;A.;)!6'~o. enjoint, Juges
Procureur Roidu de faire viHter les Femmes ou Filles acculées
ET DE LEURS PEINES.77/./F: Chap.v. ~33
les Enfans
d'avoir défait leurs Enfans même de faire exhumer
~1le cas y M/~ & les faire vifiter par des Chirurgiens Jurés qu'ils
d'office, par le rapport qu'ils drefferont &
nommeront lesquels,
affirmerontvéritable devant ces mêmes Juges devront déclarer
Enfans ~o~ à & s'ils avoient des ongles & des c~'
~iles ~/7~
~M~.

AU RESTE, comme aux termes de l'Edit d'Henri 11. qui fait la


Mort
Loi principale en cette Matiere, il paroît que la Peine de
doit avoir lieu dans le Cas où la Fille ou Femme convain-
ne que
d'avoir été Enceinte fans avoir fait fa déclaration ne pour-
cue
constater l'Enfant a été Baptise qu'il efi Mort d'une
foit que il
Mort naturelle & qu'elle l'a fait inhumer en Terre Sainte
uelle pouvoit parvenir à prouver tous
s'enfuitnéceffairement,que
ces faits, elle ne feroit point Sujette à cette Peine quotouelle
n'auroit pas fait d'ailleurs fa déclaration à plus forte raifon fi
à fon Enfant exifle encore, ousil
elle parvenoit prouver que
le des Chirurgiens,que 1 Enfantn'étoit point
paroiffoit par rapport n'avoit encore & des
à
venu terme comme s'il pas des ongles
conformément à l'Arrêt de Réglement que nous ve-
cheveux, Arrêt
c'eft auffi ce réciter d'un dernier
nons de citer qui paroit
de la Cour du i Juillet 1716 rapporte au même
de Règlement
des Audiences, a jugé quefi, nonoMant la
Tome du Journal qui
réfulteroit des vifites ou rapports en faveur de la Per~
preuve qui la Partie &
!bnne accufée de recellement de Groffeffe, publique
de continuer leurs pourfuites ilsfe
le Juge ne laiffoient pas que
rendroient par-là coupables de vexation & comme tels, pouf*
à & tenus de dommages & intérêts.
roient être pris partie
§. III.
/E'0/OM des Enfans /!ûKf~M-H~.

avons oMervé chez les Romams OM r. ie M. Code


Nous qu'anciennement
des Enfans, lorsqu'on n'étoit pas en de//)~ t~p<~&.
étoit dans rufage d'expofer
e~ ces Enfans, qui devenoient par-là les
état de les nourrir, que
de ceux avoient la charité de les retirer chez eux,
Efclaves qui
ont été dans la fuite affranchis non-feulement de cet Efclavage
maisencore de l'autorité paternelle.
du Droit il paroit que la r. C~M
SUIVANTla difpofition canonique .Ex/r.f/e/0/nf. 6'
Conftitution de Ju~mien qui avoit introduit ce double avantage /,<gM;(/, *yf/~
<~ TRAITE' DES CRIMES,
en faveur des Enfans expoSës n'a été fuivie que par rapport à
rAnranchiSÏement du pouvoir paternel & non de l'Efclavage
SubSiStoit toujours au profit de celui qui les avoit nourris &
qui
élevés, avec cette condition néanmoins qu'il falloit pour cela le
confentement exprès du Père tel étoit aum l'ancien ufage de ce
fuivant la remarque de Cujas, qui Sefonde fur un ex.
Royaume,
trait des Archives de TEgInede S. Martin de TouRS, portant
çes mots Nos Dei /M~/7CK~~~M manead 0/?M~M ~CC/g/!<B
CO/!V6H~/KM~ ibi !a/!M~M~M~ fW/!MM~
obfervanda
triduum an diceret ~~M~~K~, nullo M<
6' yM~~yMM~
vento Caio 7!M~n~ K~eum M~~MM~O~M~~ legis
Û/~Më/T! ~fM~Œ pro quo pretium accepimusfolidorumdecem.
MAIS dans notre u~ageactuel, l'on diftingue deux fortes d'Ex.
d'Enfans l'une faite en des lieux écartés par les Filles
portions
& Femmes aum-tôt après leur délivrance, dans la vue de faire pé.
rir leurs Enfans en les laiffant dévorer par les Bêtes celles qui
tombent dans ce cas, doivent être punies comme de véritables
homicides, fuivant la rigueur de la Loi & des Ordonnances du
Royaume.
autre Expofition eu: celle qui fe fait en des lieux fréquentesy
dans l'espérance que quelqu'un trouvant ces Enfans fur leur che-
min, les fera porter aux Hôpitaux devinés pour leur fervir d'à-
celle-ci, comme moins criminelle ne paroît pas devoir
fyle
être fujette à :la Peine de Mort, mais feulement à quelques Pei-
nes amicUves comme du Fouet ôc BanniHement l'on donne
même. fort peu d'exemples de ces fortes de punitions foit afin
d'éviter un plus grand mal que ne manqueroient pas d'occanon.
ner des recherches plus rigoureufes foit au moyen de l'établie
fement des Hôpitaux deStinés à ce fujet & de l'obligation par-
.StMHti ticuliere où font les Seigneurs Hauts-JuSUciersde nourrir les En.
'a'e/H~.cA. fans qui font expofés dans l'étendue de leur Seigneurie.
Coy ~7,;tW!H.
7r.~f;<
Les dernieres Peines qu'on vient de marquer ne regardent pas
cA. feulement les Auteurs de ces Crimes, mais encore les Compli-
ces, c'eSt-à-dIreceux qui favorisent fciemment la consommation
de ces Crimes, & qui Se chargent de les mettre à exécution.
ET DE LEURSPEINES.?~K ~.r/.

CHAPITRE VI.
Du Fratricide.
T '0 N entend par ce Crime l'Homicide commis dans la Per-'
JLj ~onned'un Frere ou d'une Soeur. Il ne paroît pas que les
Loix ni les Ordonnances ayent prononcé aucunesPeines particu"
lierescontre ce Crime qu'elles veulent par conféquent être fu.
aux mêmes Peines que celles qu'elles ont prononcées con-
jet
tre les autres Homicides en général.
La feule diAin8:ionque notre Jurifprudence paroît avoir éta-
blie à cet égard concerne l'effetde ce Crime par rapport à la
fucceffionde celui qui a été tué c'eft-à-dire qu'au lieu que cette
fucceffionétoit anciennement dévolue au fifc à l'excluhon non-
feulementdu Meurtrier & de fes Enfans maisencore des Parens
les plus proches du Dérunt, les derniers Arrêts ont jugé qu'elle
devoit appartenir aux Parens prérérablement au Fi~c, & aux Set-
HautsJu~iciers l'on peut voir ces Arrêts dan~Papon,
gneurs en voit
Anne Robert, & Brillon l'on
Maynard, Carondas
mêmeun rapporté par Mornac, furla Loi premiere au Code K~
un ayant connoinance du
cales, par lequel Frere, qui deueinnque
TonFrere avoit formé contre la Vie de leur Frere commun, en
avoit pas averti ce dernier, fu.t condamné comme Complice y
d'abord à la QueiHon, & enfuite, quoiqu'il n'eût rien avoué, à u~
Banniuementde cinq ans, après lequel s'étant présenté pour re.
cueillirla fucceffion de fon Frere tué il en fut déclaré indigne
~mM nota dit l'ArretiAe.
aoM~g

CHAPITRE VII.
Du Suicide ou de rHoTN~C de ~0~
fe former une jufte idée de ce Crime il faut confi- ~/M~.t/U~
T) Oun. ont donne & du Cod. bis
~.dérer les Caufes& les Motifs particuliersqui y ~M;~?~mo/cm c~
lieu. ).~'f<<f/tt,
L'on difUnguoitparmi les Romainsplufieursfortesde Suici-
des 1°. celuicommisparle fimpledégoût de la Vie à la iniM:
v TRAITE' DES CRIMES;
t .).a racheux --t. comm!s
celui
d'une perte, ou de quelqu'événement
l'effetde la Folie, ou de 1'att'oibliaement de l'Espritcaufépar
par fon commettoità la fuite d un
quelque Maladie 3". celui que
foit l'enet. du remords, foit par la crainte du
autre Crime, par
dont on étoit menacé: 4°. enfin celui quel on avoit
châtiment
de commettre, 8c qu'on auroit commiseffe ivement fi
euayé
l'on n'en av'oitété empêché.
1° Les Suicidesdela premièreefpece, dont on voit plufieurs
dans l'Histoire Romaine étoient.regardésparmi eux
exemples
commedes traits de Philosophie& d'héroïmie, plusdignesd'é.
de blâme auni n'étoient-ils Sujets à aucunesPeiner
loges que même leur Suivant les Loix
les Héritiers pouvoient Succéder,
Sbusîe Titre du ff. de~o/!M eorum mortemc<M/
fapporïées
y~i!
ILenétoit de mêmedeceux quiavoientvoulufe défairedans
le M/M~ Fo~, ou de la Fureur caufée par une Maladie 8:
rbndée Hir-ce que ces Ïbrtes de Peribnnes ne
Cettediction,
ce & font affez punies par le mal.
gavent qu'elles font, qu'elles
heur de leur état, a été adoptée par le Droit canonique corn.
C-M. Si ~MM me il paroît par le Canon quis
M/«M M< au Suicide commis à la fuite d'unautre Crime,fi
t° QUANT lieu à une Con.
7! t.
ce Grime étoit & tel qu'il pût donner
capital, les Biens
damnation au dernier Supplice ou à la Déportation
donné la Mortétoient- continués mais il
de celui ouis'étoit
de deux choies l'une, ou que le Crime eut été
Môit pour cela
ou le. Criminel eût été furpris dans
pourfuivien Jugement, que aut M~
'Z.QMtr< FaBion même du Crime, ~o~M ~M,
~on. M)',qui
MC/t. CO/t~M. B/M/?,?/<MM~SM/-K~CÛ~ été c~~
à duSuicide
4". ENFIN, l'égard qui n'avoit point
été celui l'avoit tenté étoit
parce qu'on en avoit empêché qui
du dernier la raifon comme dit la Loi, qu'il
puni Supplice, par
m~M~< avoit portélui-mêmeÏbnJugement, ~<M~
etoit craindre celui ne s'épargnoit point lui-même
§.6. qu'il à que qui
point les autres, qui
n'épargnât fortesde Perfonnes étoient com-
~c~~ auui ces regardées
me infamespendant leur vie & l'on ne permettoit pas même
t.Z~<M<'tt~!T. leur mort de l'honneur de la Sépulture.
qu'ils joüiffent après
§. t!Ca/f)~t,j~<&
t~{H{~M<.<a/<m.
à la réfërve de ceux <e ~at.
DANSnos Mœurs, qui portent dans
tenter à leur.propreVie, par l'effetd'une altérationfenfible les
ET DE LEURSPEINES.~.7~ C~ ~f
les facultésde l'efprit, cauféepar la maladieou autre accident,
nous regardonstous lesautresSuicidescommede véritablesCri-
mes, non-feulement d u côté de la Religion, en ce qu'ils entraî-
nent en mêmetems la perte de Famé& du corps, mais encore
rélativementà l'Ordre Politique, fuivant.lequeltout Citoyen de-
vient par fa naiCancecomptablede fes jours à fon Prince, à fa
Patrie, & à fesParens il a donc rallu, pour détournerlesHom-
mes d'uneaction auffiexécrable& aum inhumaineque celled'ê-
tre l'auteurde ia propre de~rucHon établirde certainesPeines
lalient leur Po~érité des traces nétriuantM de
qui paffer jusqu'à
l'opprobredont ils fe fontcouverts.
PARMI ces Peines, il y en a qui frappentfur la Perfonne
d'autresfur l'Honneur, & d'autresenfin.fur les Biens.
Celles de la premiereefpececonsent principalementdans la
Privation de la SEPULTURE ce qui s'obferve encore aujourd'hui Can. P/<tCf~
été enterré dansle `
MH/:1). t..
avec tant de rigueur, que fi le Cadavre avoit
Cimetiere l'exhumationen feroit ordonnée commeil y en a
exemples rapportés dans Maynard & dansla Rochefla-
plufieurs
vin les Parlemensy en ont ajouté une autre, qui efi cellede
condamnerle Cadavre à être traîné furune C~ conduità la
enfuite par lesPiés cet ufage efi attelé par Loy-
Voirie, pendu
dans une de fes Regles du Droit François, en ces termes
SEL,
le Corpsdu a
~/?~<!Me /~C~ comme C O/aMCM <& CP/ ~6.M.t<
rf~.tiit
~<:M/:g. n t
2.~La PEINEquiaSede principalementl'M~ c ett laCon-
damnationde la MÉMOIREcette Peine, dontnousavonsparlé
~busle Titre de l'INSTRUCTION a lieu lorfquele Cadavren'eA
foit parce qu'on n'a pu le trouver, foit
point représenté, tbrmalites
parce
efl con~rné nousavons remarqué les qui
qu'il déjà
fe pratiquenten cette occafion, d'après le Titre XXII. de l'Or-
donnance.
EnfinlaPEINE concerne les Biens,c'en:, comme nous
3°. qui
l'avons dit, la CONFISCATION/M~ y~ m~ c mortpar
Biens, c'eft encore une de nos Regles du
defefpoir,co/
Droit Françoisattelée par Loyfël cependantMornac furla Loi Loyf. ibidi
~M ~c?o au H'.obferve que fuivant la nouvelle
premiérede
établie par les Arrêts de la Cour, la Confifcation
Jurisprudence
n'a pas lieu contre lesHomicides de foi-même c'e&auni la re- < ~M<.
vient de Rob. r~. /K.~c.
marquede l'Annotateurde Loyfel à l'endroit qu'on cap. i. 6' C~on<
citer. Rcp. 9. c. i;'
Yyy
DES
TRAITE' CRIME S;
J < < T~ 7

Il y a une nouvelleDéclarationdu Roi, du Septembre17:1;


au fujet des Cadavres qui font trouvés dans les Rues & Faux-
de Paris & lieux circonvoifins principalement ceux qui
bourgs
font près des Rivieres. Cette Loi, dont nous avonsparlé fousle
Titre de 17/2/?/~c?M/ marque les précautionsnéceffairespour s'a~
~urerla preuve de ces Crimes maiscette preuve qui fe fait or-
dinairementpar le Rapport des Chirurgiens& par l'Information
des vie & mceursde celuidont on a trouvé le Cadavre, doit être
avec une extrême circonspection de la part du Juge, pour
pefée
ne point trop favoriferla paffion& l'intérêtde ceux qui s'enren-
dent les Dénonciateurs & principalementlorfquela pourfuite
en eft faite à la Requête de ceux à qui la confifcationen doit ap-
un Crime eft atroce & contraire à la Nature, moins
partenir plus
il doit fe préfumer; ainfidans le doute on doit réputer le Suicide
comme l'effetd'un pur accident c'eft pour cela que~l'Ordon-
nance exige', comme nous l'avons vu la formalité d'un Cura-
teur pour la Détend du Défunt. C'eft auffifur ce fondementfans
~f. les différens Arrêts qui ont été rendusà cefu-
y: 2?M. <~M doute, que parmi
verbo /~OA[/CT- il en a qui fe font contentés d'ordonner la Priva-
jet, y plufieurs
JM~
tion de la Sépulturedans les cas des Suicidescommispar ennui
de la-Vie, ou par l'impatienced'une vive douleur, fanspronon-
cer la Confifcationdes Biens.

Au RESTE nousne parlonspoint de ceux qui ont été furpris


'dansle tems ott ils vouloient fe défaire, & qui en ont été empê-
ne trouve dans nos Ordonnances ni dans nos
chés parce qu'on la
Arrêts aucun de
exemple punition contre ces derniers, par
raifon fans doute, que ces tentatives ne font ordinairementque
reflet d'une douleurmomentanée,. ou d'une maladieà laquelle
en peut remédier.
IL Y Acependantdes Peinesparticulièresprononcéesparnos
ceux fë mutilentou fe font muntertes
Ordonnances, contre qui
membresaprès avoir été condamnésaux Galeres cette Peine-
fuivant la Déclaration du 4 1677.>
e& celle de mort, Septembre
ET DE LEURS PEINES.7~. C~.

CHA PITRE VIII.


De ~7Kce/e.

T~T Ous avons compris ce Crime dans la claffedesHOMICIDES


faits que fon objet principal eft
J~ avec~m~M~ parce
nuire aux Perfonnes dont on veut te venger, quoiqu'il arrive
de
très-auvent qu'il fert également de reuburce aux Voleurs~ qui
cherchent à profiter du trouble & de la confufion qu'entraînent
plus furement à faireleur coup;
<:esfortesd'accidens,pour parvenir
eit fous le mêmeTitre du Droit que
auffi voit-on qu'il compris
Homicides Corneliade Sicariis &' Veneficis tenetur z.r.
les autres Lege Corn. de
hominem occiderit, c~ dolo malo M~~KM ~&M
qui c'eA le mauvais ddiem, dolo
Comme aux termes de cette Loi,
fait le caractère de ce Crime, l'on peut corn.
malo, qui principal
fous le nom d'Incendiaires, non-feulement ceux qui met-
prendre mais encore ceux
tent le feu à la Maifon ou à l'Héritage d'autrui;
tentent de le commettre, ce qui s'entend lorfqu'ils fontvenus
qui s'ils ont été
aux ades les plus prochains de ce Crime, comme
à la & s'ils n'ont été empêches d'e- D~M~K~)'
furpris ayant la mèche main, cap. ro;
xécuter entièrement leur deuein, que par les précautions que 1 on < Math. tit.
éteindre le feu ou le prévenir. Les Auteurs ~8.</Hj~M.
a prifes pour pour c/).6.'
la même
font d'avis que ceux-ci doivent être punis avec rigueur
consommé le Crime, & qu'il n'y a
que s'ils avoient entièrement
la de ceux qui s'en font~enus
Eeude modérer Peine, qu'à l'égard
à de fimples menaces, quoique ceux- ci Soient d'ailleurs égale-
ment réputés Incendiairesfuivant ces mêmes Auteurs.
font auffi Incendiaires, & doivent
Par la même raifon réputés
être punis comme coupables de ce Crime, ceux qui ne croyant
en ont brûlé par 1 effet de lim-
brûler qu'une maifbn, plufieurs
pétuofité du vent. le nombre des T .<
~cendiai-
la Loi comprend encore dans Z,()~M<M~
Enfin, de ad 1,9
ceux font mettre le feu, & qui aident ou conseillent f~tfM.
res, qui
le mettre. i ~a
de la
Ce Crime n'étant pas moins contraire au Bien général
l'intérêt des Particuliers, a toûjours été pourfuivi
Société, qu'à Tables,
6. puni avec la derniere rigueur. Par la Loi des douze &
étoit condamné à lié fouetté
rincendiaire d'une Maifon être
v «t)
Yyy
TRAITE' DES CRIMES,
~4o
mis au feu. La Loi Qui <?~ 9. au ff. de incendio,ruina6*/M~~
la même Peine contre celui qui par malice & de pro-
prononce
délibéré, auroit mis le feu à la Moiubn qui étoit à côté de
pos
la Maifon d'autrui. Enfin la Loi CAPITALIUMj~. §. !2. au fF.
~M~ distingue entre l'Incendie caufé par reffentiment ou par
à une la Ville, & celui caufé par les mêmes
intérêt, Maifonde
motifs à uneM~ Champs.Au premier Cas, elle veut que
l'Incendiaire foit brûlé vif & au fecond que le Supplice de la
Mort foit moins rigoureux T/M~M/'H ce ~bnt les termes de
cette Loi, e~g~H~M~ o~ inimicitias~<B M~ M-
C6/M<M~~ 0~77&'M~ <y~~M~ ~M'~M/W!M/~ M/~
C~fM aut F77.f<4M<KO levias.
C~. Si ~MM SUIVANT la difpofition du Droit Canonique, ceux qui par
j6'M/< 17. haine ou mauvaife entreprife mettent le feu aux
C<ty;./~7Mm~. vengeance
Maifons des Particuliers, ou l'y ont fait mettre &prêté
~S.
& confeil,
font tenus de payer les dommages caufés par le feu; jusqu'à
ce payement, ils font déclarés excommuniés, & privés de la
De ils font tenus de faire, pour Pénitence, le
Sépulture. plus,
de Jerufalem, & livrés au befoin à la Ju~iceféculiere.
Voyage
SUIVANTnotre Jurifprudence la Peine la plus ordinaire e~
celle du Feu pour les Incendiaires d' & ceux des Villes&:
gros Bourgs; celle des Galeres à perpétuité ou à~ tems pour les
Incendiaires de Campagne il faut néanmoins excepter parmi ces
ceux mettent le feu de deuein prémédité dansles
derniers, qui
Forêts & Bruiéres, tant du Roi que des-Particuiiers, il y a peine
F. O~M/M de Mort prononcée contr'eux par l'Ordonnance des Eaux &:Fo.
.~M;t;6'Fon~ rets de 16~, & par la Déclaration du 13 Novembre 1714.
Suivant ces mêmes Loix, il y a encore peine du Fouet pour
-17..

la premiere fois; & celle des Galères pour la Seconde, contre


ceux qui allument ou font du feu à une di~ance moindre d'un
lieue débites & de ils font condamnés à
quart de Forêts; plus
des Amendes& à des Dommages &: Intérêts.
comme il a aucune Peine déterminée par les
AU RESTE, n'y
nous
Ordonnances relativement aux autres Efpeces d'Incendie, du
avons crû devoir nous. conformer fur ce point à la d.ifpofition
Droit Romain & notamment à celle de la Loi C< qui
ces dont elle & fert, donne
par mots F/~K~e. ~o
à entendre que la Peine en peut être augmentée au diminuée,
iuivant la Nature &!a:
fuivant les circonftances, c'ett-à-dire,
de l'Incendie, le Motif qui y a donné lieu la Qualité
Quantité
de la cko~ incendiée &:celle des Incendiaires.
ET DE LEURS PEINES. 7f: C~. ~77. ~i
à la NATURE de ce Crime, celui qui l'a
AinSi par rapport
entièrement, doit être puni plus Sévèrement quece~
confommé
a tenté feulement de le commettre ce dernier doit 1 être
lui qui
celui n'a fait que de fimples menaces, ou
auSHdavantage que qui
chez qui on a trouvé feulement des préparatifs, commeTorche,
Feu d'Artifice, & autres matieres combuflibles.
Par rapport à la Qu A NTi TÉ de 1 Incendie, lorfquelle eSt
févere que
confidérable il y a lieu de prononcer une Peine plus
n'a caufé que fort peu de ravage.
lorfqu'elle
des MoTl FS celui qui a commis un Incendie par
A l'égard
inimitié~: reffentiment doit être puni plus rigoureufement que
l'a commis par des vûe d'intérêts.
celui qui uniquement
à la de l'Incendiaire, ceux qui font d une
Quant QUALITÉ
doivent être punis moins rigoureusementque
condition noble,
font d'une condition vile, à qui ces fortes de Crimes.
ceux qui
font plus familiers.
à la QUALITÉ de la chofe brûlée 6 c'eft
Enfin, par rapport la Peine doit
un Lieu facré, comme. une EgIiSe ou Chapelle,
fi c'eSipouruneAf~
être plus forte que pour un Z~
Ville, que pour une Maifonde Campagne; fi c'eft pour
M~ ~~<c~. fi c eStd un..
un p~~c, que pour une Maifon
Lieu fur-tout
que pour un %? demeure des.
lui-meme deSUne à la
que ce Lieu n'étoit point par & les
Hommes, tels que les Forêts Moiffons.
lieu à la Va..
toutes ces circonstances qui ont donné
Ce font
en cette matiere. BOUCHEL, en fa Biblio. ~M'
riétédes Arrêts rendus FoMc/i< verbo
un Arrêt de la Cour du 1:4
theque du Droit François, rapporte C/,V/r~7!~77'
un nommé Treillaton fut condamné à être verbe /y-
Mai i o, par lequel l'Univerfité de Pans. cB~Tjr~/K~
Etudes de pour
pendu devant la Porte des ne le furent 1 Amende.
y avoir mis feu,le & fes Complices qu'à

comme nous venons de le dire,.


Le Crimed'Incendie SuppoSant, ne'
de la de celui qui le commet on
un mauvais deffein part
ni comme Coupables de ce Crime
peut donc regarder punir leur faute. & negh-
ceux qui cauSent l'Incendie uniquement par
faut les Loix, entre H.n-
gence. Cependant il diStinguer,.fuivant
une Saute
cendiearrivé par une faute groMere,.& celui.arnve par
legere. AupremierCas, il y a lieu de pourfuivre criminellement
conformément à la ~~yc~M
Incend. rK.vf..
même de prononcer une Peine aHlicUve,
ruina qui porte &M~~
Loi pénultième, au ~<~
TRAITE' DES CRIMES,
/"<-) y
incendium fortuito cafu Jàclum fit, veniaindiget,nifi tam lata
que/?
~M~/M~ M /K~M/ aut ~o/o~~c~/Ka. Mais au~co~~ on ne
que civilement pour des dommages-intérêts en
peut poursuivre
vertu de l'avion, de la Loi ~< c'e~ ce qui résulte entre
autres de ces termes qu'on voit à la fin de la Loi C~.p/r~/y.M j
jFû/MMa MCC~/M/~CM/M MM~~O~M~~r~M eorum~K~~KO~
M'CMM~/K/!0/H/)C~7~ ~6/ee/!M/ 6* à 7~
orta fuerunt,
vindicantur.
DANSnotre ufage, on ne pourfuit jamais que civilement dans
l'un &:l'autre de ces Cas il efi vrai que cela ne fe fait qu'avec
une certaine rigueur il paroît par les derniers Arrêts que les Lo-
cataires des Maifonsont été déclarés refponfables, non-feulement
des incendies arrivés par leur faute mais encore par celle de
leurs DomeStiques, ou autres qu'ils introduifent dans leurs Mai-
fons on les a feulement déchargés de ceux commispar le fait des
Soldats qui y logent, fur le fondement que ces derniers font des
Hôtes qu'on a malgré foi & que le Propriétaire n'a pu ignorer
que celui à qui il louoit étoit de qualité à ne point être exempt
de ces fortes de Logemens maisil faut pour cela que les Soldats
dans la même Maifon que le Locataire car fi le Locatai.
logent
re avoit aSîectéde les loger ailleurs pour s'exempter de l'embar-
ras & du péril, il ne laifferoit pas que d'en être tenu comme tout
autre.

L'on pourroit faire ici la Que~ion de ravoir celui qui voyant


le feu dans une Maifon peu éloignée de la fienne, démolit celle
de fon Voi~n pour empêcher la communication du feu eAtenu
D«n-f, Tr. des des dommages
& intérêts envers ce dernier. DURET, qui pro-
~fMt'j.verbo cette décide d'après plufieurs autres Jurijfcon-
pofe queflion
~uites, que la faveur du motif, qui étoit de veiller à fa propre~-
Fo~' rjEf~<

reté doit exempter ce particulier des dommages & intérêts, d'au-


tant plus que cette action tend à la njreté publique, en ce qu'elle
la ruine totale d'une Ville. il y a dans
peut empêcher Cependant
la Coûtume de Bretagne un article qui oblige ceux dont les Mai-
fons ont été fauvées par l'abattement des Maifonsprochaines, au
abattues =
dédommagement de ceux dont les Maifons ont été
c'eA l'article dcxlv. du Titre XXV.
ET DE LEURS PEINES. 7~. 7' C~. 7~. ~43

CHAPITRE IX.
Du Duel.

E CRIME, appelle par les Latins Monomachia eïi ua


de ceux qui ont le plus fixé l'attention de nos Souverains,.
& qui ont donné lieu à un plus grand nombre d'Ordonnances.
Comme ces Loix font connues de tout le monde, nous ne fe-
rons qu'en indiquer ici les principales difpofitions, pour faire ju-
des caractères qui font particuliers à ce Crime & les pré-
ger
cautions de toute efpece qui ont été employées pour en empê-
cher le progrès. Mais auparavant nous croyons devoir dire un
mot de fon origine & détruire en même tems le faux préjugé
de ceux qui s'aveuglent jufqu'au point de le regarder comme une
affaire d'honneur.
Nous ne rappellerons point ici ces tems déplorables du Faga-
où l'on fe faifoit un plaifir cruel de ces Spedacles arro<e<.
nifme,
du fang Humain, & contre lesquels CONSTANTIN s'eAélevé
avec un zelefi digne d'un premier Empereur Chrétien par la
Loi unique au Code de C/~MM/7~ ~p<M~ ~M~. Nous ne-
non de ces Combats inventés pour l'amufe-
parlerons point plus
ment & l'exercice des jeunes Gensqui fëdedinoient aux Armes,
tels que les /o~ 6' les Tournois dont il eA parlé avec tant d'é-
dans le Droit Romain, & étoient fort en ufage dans ~.QfM~n'M'~
loge qui
ce Royaume avant la fatale cataHrophe d'Henri II. Mais nous §.~?~.<.J.MCO.<A.
< ~t/.
voulons parler de ce Combat yF~/M/- fait entre deux, ou un plus
nombre de Personnes, fous prétexte de venger leur honr
grand
neurou leurs querelles particulières.
Cet u~e, fruit honteux de la barbarie & de la groiherete des
~ecles s'étoit introduit dans ce Royaume long- tems
premiers
avant S. Louis, qui avoit d'abord entrepris de le proscrire en- ~.7. 77'<'M.&')'.
comme-des ~c/M~M Diable c'cA ain~i
tierement,
ce Saint Roi les qualifie dans fes Ordonnances mais enhn,.
que
la ceflation de ces Combats avoit fait place à un
voyant que
antre abus encore plus dangereux qui étoit celui des ~~Mj-
ce bon Prince fut obligé &; après lui Philippe-
~c-M/M
k-Bel fon Petit-Fils, de permettre les Combats finguliersen cer-
~ins cas, & avec certaines formalités que l'on trouve rappoc*
!44 TRAITE' DES CRIMES,
tées dans le Style du Parlement & dans les Inftituts coûtumiers
de Loyfel.
LESCASoù ces Combats furent d'abord permis, étoient pnn<
cipalement, lorfqu'ii s'agiffoit de fe purger de l'accusation d'un
Crime atroce, & qui ne pouvoit être jufUné d'une autre manie-
re ou bien lorsqu'il s'agifibit de venger l'injure faite à fa Fem-
me, ou à fa Fille qu'on avoit enlevée.
Bouchelen fon Quant à la FORMEdu Combat, il devoit être fait avec Ar-
~/7. /.<iM mes égales on ne pouvoit combattre avant vingt un ans, ni
cr«MM.W.J).
après foixante, fi l'on ne vouloit on devoit donner des gages
de Bataille celui qui étoit provoqué étoit tenu de confefler ou
nier le fait dès le jour même qu'il recevoit le Cartel il avoit le
choix des Armes.& de la forme du Combat; s'il ne fe préfentoit
pas pour combattre au jour afHgné, il perdoit les Armes, &:étoit
tenu pour vaincu & fi s'étant prétënté il n'étoit pas vaincu avant
le Soleil couché celui qui l'avoit appelle en Duel perdoit fa eau.
fe à moins qu'il n'eût protefté avant le Combat que s'il n'avoit
pas l'avantage dans le jour, il pourrait recommencer le lende-
Chopinfur la main. D'E x P L LY dans fon Plaidoyer XXX. rapporte plu-
CcMf.~t'~W) fieurs exemples de ces fortes de Combats, faits en préfence des
/:f.M.7.
Princes.
MAIS, quelque faveur que l'on fe foit efforcé de donner àun
pareil ufage, que la nécefEté des tems avoit fait introduire, com<
me il attaquoit directement les principes de la Religion Chré-
tienne, qui ne permet pas de tenter Dieu dans les choies qu'il
veut être cachées, &: dont il fe réferve le Jugement à lui-même;
les Canons & les Conciles auxquels on doit principalement s'en
rapporter fur cette matière qui efi de pure confcience n'ont cef-
te de s'élever dans tous les tems contre ces fortes de Combats,
qu'ils difent n'avoir été autorifés d'aucunes Loix c'eft ainfi que
Can. Afo/tOM.s'en .explique, entr'autres, le fameux Canon Mo/c~H, qui
~t.j'. a été .conhrmédans la fuite par les Confiitutions des Papes Ju-
les II. &: 'Grégoire XIII. mais principalement par le CONCILE
de Trente, dans le Chap. XIX. de la Seff. 2~. ~6/0~. ou il
déclare Excommuniés, Infâmes 8c Puniflables, commeHomici-
aux termesdes Saints Canons, tant ceux qui font ces fortes
de Combats, que ceux qui leur prêtent les mains, & qu'on ap-
pelle Parrains; comme auffi ceux qui ont occafionné le Duel
par leur Confeil, ou autrement, de quelque maniere que cefbtt,
ou qui s'y font trouvéspréfens &: à l'égard de ceux qui auront
et~
ETADE tEURS PEINES. 7~
t 't 1
t
ordonne
9't
$té tués dans ces Combats, ce même Concile. qu'ils
foient privés de la Sépulture EccIénaStique & cela ajoûte-t-il,
nonobstant quelque Privilège ou Coutume que ce foit, fût-elle
même immémoriate.
PÉNÉTR&sde la SageSîede ces Maximes, e~'de la neceulte de
ces defordres qui ne faifoient qu'augmenter de plus en
réprimer
dans les derniers tems nos Rois ont cru devoir armer toute
plus
leur autorité pour contenir par desPeines Sévèresceux à qui l'im-
avoit rendu jusqu'alors ce Crime familier tel a été l'ob-
punité & Déclarations qu'on a vu paroître
jet de cette foule d'Edits
iucceSHvementfous les .derniers règnes notamment fous ceux ~jMt~/M~
d'Henri IV. Louis XIII. Louis XIV. & qui ont été renouvellés 1609.?~/<t/ <~
en dernier lieu par la Déclaration du mois de Février 1713. Mo- /?//« i6tt, de
du Roi Janvier 6' Mars
nument éternel de la Piété &Bonté paternelle glorieufe- i6T),~0&~
ment regnant. t6i~~</«~M<
PARMI ces différentesLoix, il y en a quatre fur-tout, qui pa- deJuin 16~ Déclarat.
raf. !6~'t< Edit
foiuent devoir fixer le plus notre attention parce qu'elles </</BM!6~ de
femblent les difpofitions des précédentes, en même tems qu'elles de Mai i6~,7?~.
fameux Edit des Duels Mars :6~6 )
leur donnent plus d'étendue fçavoir le Edit de ~~yn~
du mois d'Août 1(~9, & lesDéclarations rendues en conféquen. !6;t, Dfc/<ir.<~
ce les i4Décembre de la même année 1679, 18 Odobre 17! t, Af~t6;),<'M< t6ù8, ~~< <~<
& enfin celle du mois de Février 17~3 dont nous venons de t679) DM~r. d,
~<c<m~<M
parler. deux ob- /ntm<dnaA, ~'0<
R patoït que les di~pontionsde ces Loix roulent fur <f'~f<t7ttt~
1' de ces fortes de Combats, & ff~'7~
jets.principaux prévenir
ne fe commettent l'autre de pourfuivre &:
d'empêcher qu'ils
les Rérra6hires, font tombés dans ce Crime.
punir après qu'ils
Nous avons eu lieu de rappeller les difpofitions qui tendent à ;.6.9.t<< ~<H-I.t.)..t.
ce'Crime, en traitant de la Juridiction de MM.. les Ma- 6.
prévenir
réchaux de France don't elles font l'objet particulier U nous
refte à parler ici, des diSpondonsparticulières qui tendent à !a
& à la de ce Crime après qu'il eft commis.
pouriuite punition
Nous en-remarquons de trois fortes; les unes, qui concernent la
doivent connoitre du Duel; les autres,
<ce des Juges qui
!7/K&o/! qui doit Sefairecontre les Accufés de ce Crime enfin
les dernieresregardent les P~M particulières qui font attachées
à ce Crime.
i". Pour ce qui concerne la CoMPÉTENCE., ces Lotxcontien. D<c~ s
il eSt-dit DcCMt~)6T)M
nent ouaireDiSpoStiionsremarquables. Par la premiere, de l'E.
<)/S~/M<M/t
c'e& aux Prevots des Maréchaux & Lieutenans-Crimitiels dit des~Bt~.
que
Zzz
~4<! TRAITE' DES CRIMES,
de Robe-courte, concurremmentavec les Lieutenans-Criminels
des Bailliages& SénéchauSIées, que la connoiSIancede ce Crime
appartient; demanierenéanmoinsquelorsquecesderniersfe trou-
veront avoirinformé & decrété dansles trois premiersjours, ils
pourront faireleProcèspréfërablementauxLieutenans-Criminels
de Robe-courte, s'iln'en eft autrementordonnépar lesCours de
Parlementfur le vu des Informationsfaitesde part & d'autre.
Par laj'econde,que les Parlemensont droit de conno!treen
premiere InStance,desDuels qui arriventdans l'enceinteou aux
environsdes Villesoù ils tiennentleurs Séances, 8c mêmeplus
loin lorfque les Perfonnesfont de telle qualité & importance
qu'ils croyent devoir interpoferleur autorité.
Par la ~-c~~ que lesPrévôtsdesMaréchaux, lorsqu'ilscon'
noiSïentde ce Crime, ne peuvent le juger prevôtalement& en
l'Edit de :67$ dernierreSIbrt,maisfeulementà la çharged'Appelau Parlement,
<<Ç. ainfi que nous l'avons obServéd'aprèsla Déc'aration de 17~
Y. Déclarat. de
~«' !7)t. art.
Nous avonsvu d'ailleurs,que fuivantcette derniereDéclaration~
27.8. les Jugemens, tant préparatoires, interlocutoiresque définitifs,.
qui interviennentdans les Procès faitsfur ce Crime, ne peuvent
être rendus qu'au nombrede cinqJuges au-moins, & qu'il doit
être fait deuxMinutesde ces Jugemens, conformémentà l'art.
xxv. du Tit. M.de l'Ordonnancede 670.
Par la quatrieme,que quand le titre de l'Accufationeu: pour
crime de Duel,il ne peut être forméaucunRéglementde Junice~
nonobstanttout prétexte de Prévention,ASTajfEnat,ou autrement;
& le Procès ne peut être pourfuivique pardevant les Juges du
crime de Duel

2.<\ Quant à l'iNSTRUCTiON, ces mêmesLoix contiennent


encore plusieursdifpofitionsremarquables.1°. Danstous lesDe-
crets, CommiHions,& Actes préparatoiresqui font faitspour
crime de Duel, le Procureur du Roi ou autre AccuSateurà la
~P<M. du
Requête de qui ils font donnés doivent être qualifiésDeman-
~3~)~.i6~. deurs & ~ec~/a~M/'jen crimede Duel, afin qu'on ne puiflè igno-
jE~ j679.
rer que l'Instructioneft faité pour ce Crime 1°. les Officiaux
~M. font tenus de décerner des MonitoiresSut la fimple requintion
des ProcureursGénérauxou de leurs SubStituts,pour obligerde
venir à révélation,de ce qu'onSçauratouchantce Crime ~°. les
ProcureursGénéraux ou leursSubStitutsfont tenusde faireleurs
m~ <t/'M)< requifitions fur l'avis qu'ils auront des Combats, .contre ceux
ET DE LEURS PEINES. 7~. 7~ C~o. 7~.
qui par notoriété en feront émîmes coupables 40. fur la feule
notoriété & fans qu'il foit befbin d'informations préalables,
ceux-ci pourront être décrétés, ou feront tenus d'obéir aux or- P. ibid.
dres qui leur feront faits par les Cours, de fe rendre dans les Pri-
fons pour fe juflifier ~°. que s'ils ne comparoiffent pas, ou ne
peuvent être arrêtés en vertu du Décret ou des Ordres qui feront
figninés à leur domicile tous leurs Biens feront faifis & il doit
être procédé contr'eux fuivantla forme prefcrite par le Tit. XXIII. f~M~f. ~M)~
de l'Ordonnance de 1670, fans que les Procureurs Généraux ou Décembre t6;
~<.t4.
leurs Subftitutsfoient obligés d'informer & faire preuve de la no-
toriété 6°. pendant l'Inftruétion du Procès qualifié pour Duel,
les Biens de celui qui aura été tué & de celui qui fera a~cufëd'a-
voir tué feront regis par les Adminiftrateurs des Hôpitaux, 8c
les revenus employés aux fraisde pourfuites 7°. que le Parent
du mort pourra fe préfenter dans les trois mois, pour fe rendre
Partie contre celui qui aura tué, & fi celui ci eft convaincu,
condamné, & exécuté, la confifcation de fes Biens fera remife
au Parent du mort, le plus proche devant être préféré au plus
éloigné & les frais de Juftice prélevés.

3°. A Fégard des PEINESattachées à ce Crime, il y en a qui


regardent les Accufés contumax, d'autres qui font prononcées
contre les Accufés pré~ëns.
!°. A l'égard des Co~M/M~ l'Edit de K~ veut qu'ils foient <?. 1). <&
/(/;<~<t67g<
condamnés conformément aux Edits antérieurs, à ia Peine de
mort, leur Maifon rafée, leurs Bois de Haute-futaye coupés juf-
qu'à une certaine hauteur; qu'ils foient déclarés infames dégra-
dés de Nobleue & incapables de tenir aucune Charge, tous
leurs Biens connfqués, & cela fans attendre l'expiration des cinq
années de Contumace. Cet Edit veut en outre, qu'ils foient décla- ~<. 17.
rés indignes de toutes lesSucceffiolisqui pourroient écheoir à leur
profit pendant le même tems; que la Justice de leurs Terres foit
exercée au nom du Roi, &les fruitsattribués aux Hôpitaux, fans
efpérance de reAitution, & ce à compter du jour de la Condam..
nation par Contumace, nonob~ant qu'ils fe feroient ensuite ref-
tituer contre la Contumace. Il fait défenfesaux Cours de les re- ~t;t
les fi ~?M.
cevoir en leur juilification même pendant cinq années,
ce n'efi enfuite de la perminion de Sa Majeité porh'.e par des
Lettres; & après qu'ils auront payé les Amendes auxquelles ils
Zzzij
TRAITE' DES CMMES;
auront été condamnés, en quoi ce même Edit déroge à la di~
pétition de Fart. xvii}. du Tit. VII. de t'Ordonnance de ~70,

Quant aux Peines portées contre les Accufës/y/ eibs


font différentes fuivant les différentesPerfonnes qui peuvent être
accufés de ce Crime parmi ces Perfonnes, l'Edit diAingue
i~. ceux qui fe feront présentés an Combat ou-ils n'auront été
ni tués ni blenës 2.°.ceux qui s'étant présentés au Combat au-
ront été tués 3°. ceux qui auront tué dans le Combat ceux
qui fe feront fervis de Second, de Tiers ou autre nombre, dans
leurs querelles Ceux qui auront fervi de Second ou de
Tiers <~°. Les Roturiers qui auront provoqué tes Gentils-
hommes en Duel, & & feront battus aveceux 7°. les Gentils-
hommes qui fe feront battus avec des Roturiers 8°. ceux qui au-
ront fait l'Appel fans qu'il'ait été fuivi de Combat 9°. ceux qui
pour éluder t'enet des Ordonnances fe feront allés battre hors du
Royaume ou-fur les Frontières t0~ceux qui après avoir reçu.
cSënfës dont ils n'ont point dbané avis aux ~?é'chaux de
France, fe Fencontrent& fe battent avec armes égales.; 11~.les.
Laquais, Domeftiques, qui ont porté fciemmentles Billets d'Ap-
pel, ou qui cond'UHentau lieu du Combat 11~.Ceux qui font
Spec~teuM des Duel~ t en~n~ ceux qui leur donnent retraite
dans leur Hôtel ou Malfbn..
La PEI'NE<&MR~~~y~K p7' <f C'om~af~~eo~ ~M~
V. <I~ n'ayent ~a~f Hr~t~u', efteelle de Mort, & la Confifcationdes
-Biensdans les Pays ou' elle a lieu, & dans ceux ou-elle n'a pas
lieu, d'une Amende dont la valeur ne pourra être moindre que
de la moitié d'es Biens du Criminel. Suivant la' D'ifpofïtion de
l'art. x-n~.de l'EcKtdes Duels, une portion de ces Biens connf-
qués, pouvoit être appliquée par le Juge àu profit de la Femme
& desËnfans du Condamné, pour fefvi? à leur nourriruBe& en-
tretien mais cette reffource leur a été ôtée par la Déclaration
du 2~ Oerobre tyi'i', qui veut que tous ces Biens foientappli-
quée aux Hôpitaux.);ravoir un tiers à l'Hôtel-Dieu -de Paris
un autre tiers à l'Hôpital Général, of un tiers.à l'Hôpital de la
Ville o~. eft fitue le Parlement; &'cela-,eft-il dit, an~ que ceux
qui ne pourront être affêtés par les Peines qui les regardent
~)ientdu moras'fenfibIesà'ceHesdes Perfonnes qui teuf font auffi
l@sverront de toute emérance de trou-
proches, lorfqu'ils privés
-ver dans l'indulgence & la; eommiieradon. de leurs-Juges, une
reffource dans leur difgrace.
ET DE LEURS PEINES. 7~. 7~ ~'9
La PEINEde ceux qui s'M ~M~ au Combat, ont ~fa~,
eft la Condamnation de leur Mémoire, comme Criminels de V. ~.i}.
Leze-Ma~eftéDivine & Humaine la Privation de la Sépulture,
& la Confifcation de leurs Biens.
La PEINEde celui qui aura tué un osf~ en Duel, e~ ceMede V. <r~ rf~
Mort avec la Confiscationdes Biens, ou Amende de la valeur de
la moitié des Biens dans les Pays où la Confifeationn'a pas lieu
de plus, rEdit des Duels veut que fa Maifon foit rafëe, fesBots
de Haute-futaye coupés jusqu'à une certaine hauteur, rivant les
ordres qui en feront donnés, & qu'il foit déclaré infame & dé-
gradé de NoblejSe.
La PEINEde ceux qui~M~yM <co~ Me/y,ou autre v< < 1 ~f
Kc/cx/'&H/f ~e/~f~ eitoareillement celle de Mort, quand
même il n'y auroit aucun bleue ni tué dans le Combat, & d'e
plus la Convocation de leurs Biens, la Dégradation de Noblene~
.î'Incapacitéde poHederaucune Charge, leurs Armes noircies SE
brifées pabliquement par le Bourreau, défendesà leurs Héfitieys
de prendre tes mêmes Armes tous peine de les faire noircir &
brifer également. Se d'être en-ou.Mecondamnés à l'Amende de
deux années de leurs revenus-,
La PEINEde ceux qui <K~<Mf~M <&y~w~ ou ~ë~ e~c. ëA V. «~ t~f
h même, fuivant FEdit, que celle de ceux qui les employeront.
La PErNEdes .~<?fN/ï~ aK/'c~ay~ 6'6/M~oM/Kcj
au Combat, ~ye~c/ ~MfM~ aveceux, eft celle de la Potence &:
de la' Conâfcanon de tous les Biens, fur lesquelsles Juges pour-'
ront ordonnes teUe récompen~ qu'ils- jugerontraiTbnnableau:
Dénonciateur.
La PEINEdu 6'M~o/MM6 ~M~ & aveclé /?<?~7M/eifMa V. M&ffdM. J~
mêmeque celle proMoneéeconrre ceux qui &fervent de fecond.
La PEINEd'e ceux qui o~/?f/t?~ /p~ qu'il ait c/'e~'M V.<yti !0. 6*ta..
Combat, OU~Û~Mf&J'~H/a~<Z//0/!0< P~<:K/M
~?7:7'~c~ .M /M/M~'M/r ~KM eft la Prifon de deux années,
avec l'Amende de la moitié au moin? de leurs revenus, Su~e~
6on & Privation de !eurs-Charges-pendant-trois ans & en cas
de récidive, de fix ans de Ptifon avec Amende de ux-années de
leurs revenus.
Pareille PEINEque celle ci-de~s contre celui qui, <7~(!W! V..M.

C~(~/& C'SB </07!?!<[yë/ (ZC~/M qui aura ë~/)W~~ et


fa place & fi c'eS un Ch<gfou Commandant auquel on donne
~Appe! la Prifon.fera.de quatre ans,- ainfi.que la Sufpenïion & V.<M.
TRAITE' DES CRIMES,
,.<o
Ili' 1
la Privation de'sCharges; ïi ç'eit un inférieur qui appelle fon (u.
la Peine eit auffila Prifon de quatre ans, avec l'Amende
pérMur,
d'un an aa-moins de fon revenu.
Même Peine eA encore prononcée contre les Chefs ou Supé.
rieurs qui auront.reçu l'Appel.
Toutes les P.eines ci-deHus, dçivent être prononcées par les
Maréchaux de'France aux .termes des Réglemens qu'on voit à
ladite de l'Edii.
V. art. i S.
La PEINEde ceux qui ~<M~ battre hors du Royaumeoufurles
Frontieres, eft la même que celle du Duel arrivé dans l'intérieur
du Royaume. /r
v.s. La P~lNE de ceux qui, <!jp/'<~ avoir ~c~ o~g~~ dont ils n'ont
avis aux Maréchauxde France, rencontrent&fe
POM? </0/e
~f-c armes eit encore la même,.que celle.prononcée
ci.devant contre le Duel..
La PEINEdes ~gc~eM/y Duels, eft la Privation pour tou.
Y.7'
des & Pensons qu'ils pondent, avec
jours Charges, Dignités,
la Confifcation du quart de leurs Biens, ou Amende de la valeur
du quart, dans les Paysoù la Confifcation.n'a pas lieu.
V. < Ht La PEINE de ceux qui leur ~e~ /ëMt~ dans leursMaifons,
n'efi point déterminée par l'pdit S. M. fe réferve de l'ordonner
fur l'Avis des Maréchaux de- France, enfuite du Procès-verbal
fera dreffé & Prévôts des Maréchaux aux Se-
qui envoyé par les
crétaires-d'Etat chacun dans leur Département.
V.<7. La PEINEdesZ~MM quicn~o~/e~M/MM~ F~~ ~p~
auront conduitau ~M Co~ eA celle du Fouet & de la Fleur-
la & des Galeres perpétuelles en cas
de-lys pour premiere fois,
de récidive. i ~j. cSa n,r
les dernieres discutions de cet Edit, Majeite
.V.6. ENFIN par au-
déclare en foi 6' Roi, qu'elle n'exemptera à l'avenir
ce
cunes Perfonnes pour quelque caufe & considération que foit,
v. de la rigueur de cet Edit, & qu'il n'y aura aucune prefcription
même de M à années, fi ce n e~tdans les cas
de ce Crime, 30
auroit eu mi Exécution ni Condamnation ni Plainte
il
où n'y
en Juftice.

Toutes ces DKpontions ont été connrméës en dernierlieu par


du mois de Février donnée par le Roi g.~
la Déclaration 17~3,
iéant dans fbn Lit-deJuftice: S. M. a ieute-
rieuiement régnant,
afin de faire
ment cru devoir y ajouter lesDifpofitionsfuivantes,
ET RE LEURS PEINES. 7~.7~ 7~. «t
ceffer les fauffesInterprétations qu'on s'étoit enbrcé de donner à
l'Edit de 1~79.
Par la premiere,elle ordonne que ceux qui, fans avoir donné' V. ~<.
avis de leurs Querelles, viennent au Combat, foient punis de
Mort, fur la feule Preuve de la Querelle.
Par la/ccoy~ qu'en cas d'avis donné, celui qui aura attaqué V. < i
dans une Rencontre, fera puni de Mort, pourvuqu'il y ait Preuve
que l'Attaqué fè foit tenu dans les bornes d'une légitimedéfenfe.
Par la ~o~/e/Mg~ S. M. enjoint aux Maréchaux de France de V. art. 8<
prononcer, fuivant l'exigence des Cas, telles Peines qu'ils avise-
ront au-delà de celles portées par leurs Réglemens.
Par la yM<M/'K~que les Prévenus du Crime de Duel par No- V. art. 6.
toriété ne pourront être renvoyés abfous qu'après un Plus-ample-
ment-inrbrmé d'une année, pendant lequel ils garderont Prifon.
Par la cinquieme,S. M. enjoint aux Officiers de Justice ordi- V. ~<. ?~
naire, & même aux Prévôts & Lieutenans de Robe-courte, d'in-
former des Querelles & Voie de Fait dont ils auront connoif-
fance, & d'envoyer leurs Procès-verbaux aux'Maréchaux, pour
être procédé contre les Coupables, fuivantla rigueur de l'Edit.
Au RESTE, cette Déclaration ne déterminant point, non
plus que l'Edit qu'elle confirme, le Genre de Mort que doivent
fubirles Condamnés pour ce Crime Semblefuppofer que la ri-
gueur de cette Peine doit être augmentée ou diminuéefuivant les
circonflances; c'eA-à-dire, que fi un Gentilhomme, dont la Peine
ordinairedans ce Cas eft d'avoir la Tête tranchée, vient à com-
mettre quelque baffeffedans cette action, ou quelque trahison
indigne de & naiflance il peut être condamné aux Supplices
devinés"pour les plus vils Roturiers, qui font ceux de laPoience
ou de la Roue.

r r c/~v~M~.
.D~ ~o/, <~ ~y~ <zf~
'~10 u s avons vu ~daasla première Partie-'decë'f'Ôuvrag~
.{.~ queisfont lesPrincipespart;cn!iers du Droit-J~btnainpa~
rappoft'à ce Crime, qu'il mettoit au nombre des.Z3f'~~j.
Nousn'en parleronsici que relativementà nos Ufagc~particH-'
tiers.
TRAITE' DES CRIMES,
Le VOL peut être dénni l'Enlèvement clandeffin & rrsudu.
leux de la cho~ed'autrui, pour en faire fon profit particulier,
contre le confentement de celui auquel la propriété ou l'usage en
~M~ c/? co/a~ ~K~/MM rc: ~/M/:<s~c~ /a-
rj.§. appartient
Am~~f«Wt .CK/Z~'gratid, vel etiam M/M~ ~0/ quod /j
/M~
Nous difons en premier lieu, que le Vol eft un F~wMM~'
le Vol ne fe fait régulierement que d'une chofe mo-
parce que
biltaire qui peut fe tranfporter d'un lieu en un autre, ~K/M ab
A des Immeubles, quoique ceux qui s'en em.
auferendo. l'égard
foient réputés également Voleurs parmi nous,
parent inmAement
rAe~e par lequel fe fait ce Dépouillement, s'appelle proprement
USURPATION ) qui p~ut être pourfuivie criminellement, lorf.
e~i à la Violence mais qui le plus fouvent ne donne
qu'elle jointe
ILeu qu'à une a~ion civile, qu'on appelle Réintégrande, dont il
eA parlé dai~ l'article ij. du Titre XVHL de l'Ordonnance de
~.667,
avons dit, en fecond lieu, que le Vol eft un Enleve.
Nous
ment e~/M~M~ pour le dutinguer de la Rapine qui fe commet
& violence.. Nous avons parlé de celle-ci fous
publiquement par
le nom de publique, en traitant des Crimes de Lèze-Mijefté
au Second c~ief. Nous avons auffi parlé dans la premiere Partie
)~ ~<. w Dr. des InAitutes, de la didinction des Vols & ~c/~Mn!-
~M,<
miy.antle Drpit Romain, c~des Peines qui y étoient at.
tachées,

Nous avons dit en ~t/M?nclieu, que le Vol étoit un Enle-


c'efi la mauvaife foi qui fait le
yement~ parce que
r. Crime /~M~ dit la Loi, ~c?M furandi non cc/M~~
fT/K~Mf. Amui'on h'eit point coupable de ce Crime, loriquon prend
erreur la chofe d'autrui, croyant que c'en: la fienne propre;
par on ne connoit le
f~'W, bu lorsqu'on s'approprie une chofe dont pas
comme que nous
véritable M~re, un Trésor, une Bête égarée
en termes de Coûtume. On peut feulement
appelions
darMces deniers Cas ~re contraint à laReAitution c~ auxUom-
ne aux différentes torma.
ïnaee~-Inte~M~ lor~qu'~n fatisfait pas
à cet égard.
lités que lesLoix ~les Coûtumes ont établies
r.J~- De ce qu'il faut u,n deneinformé de mal faire pour commettre
eft incapable de décerner
/t.Mf,I.§" un Vol, il 5'emuit qu'un Impubere qui le
~H~m~.
ET DE LEURS PEINES.7~. r.
le mal, ne peut être puni commeVoleur cependants'il appro-
che de la Puberté, il ne doit point être exempt de Peine.
Pareillement, lorsqu'onprendpar néceuïte & uniquement
pour s'empêcherde mourirde faim, on ne tombe point dans le
Crimedu Vol & quoiqu'onpuISIëêtre pourfuivipar la voie ex-
traordinaire, pour raiSonde la voie de Fait, on ne peut néan-
moins être condamnéqu'à des Peines pécuniaires.
Il en faut dire de mêmede celui qui prendroit la chofe d'au-
trui en compenfationde celle qu'on lui retient ce n'eft encore
alors qu'uneSimplevoie de Fait, qui à la vérité pourroitdonner
lieu à favoie extraordinaire,commeétantdéfenduepar lesLoix
du Royaume, à caufe des troubles& des defordresqui peuvent Z.7.
en réciter dans la Société, maisdont la Condamnationne peut /M/. de f<~<M<.
fe résoudrequ'en de fimples dommages-intérêts,avec défenSes~Ce~.<
de récidiver.
Nous avons dit, en yMf/M/~lieu, que le VolSefaISbitde la
chofe~'a~M~ parce que fi nous y avons quelquedroit, ce n'eSt
pointproprementun Vol maisil faut pour cela, fuivantlesAu-
teurs, que le droit foit actuel & certain car s'il n'eStqu'en eS-
pérance, commeceluid'un Fils qui prendroit quelque chofe à
Ion Père, dont il eStl'Héritier préSbmptif;ou bien fi ce droit
n'étoit point encore liquidé, commeceluide la Femme, qui re-
céleroitles Effetsde la Communauté ou de l'Héritier qui s'em-
pareroit des Biensd'une SucceSHon, au préjudicede fon Cohéri-
tier dans tous ces Cas, c'eft un véritable Vol qui n'oblige pas
moins à la Restitution que les autres. Il eStvrai, commenous
l'avons obServé, qu'à caufe de certainsMotifs de bienSëance&
d'honnêteté publique, lesLoix n'ont pas voulu que ces derniers
fuSïentfujets à des PourSuites& à des Peines auSHrigoureufes
les
que premiers; elles accordent feulement contr'euxdes Actions L. ~M 6.~

purementciviles; fçavoir, contre le Fils ~K~ furfon Pécule ty.j~</<K/'<M.


L. e~ §.
ou fa Légitime, contre la Veuvefur fa part de Communauté,& a expil. A«f<f&.
L.i.&t.C~.
s'il n'y a point de Communauté, fur fa Dot, ou fur les avantagesrer. amot.
à elle faits par fon Mari & de plus ce Recelé Sertà la rendre
commune &; à la priver de la part qu'elle pouvoit avoir dans Z<?M«,/<M.R.
FeSïetqu'elle a recélé;enfin contre l'YfKT-, en le rendant éga. /MHm.
J I.
lementSujetau payementdesDettes de laSucceSHon,nonobstant ~/<'mM:<«.
la Renonciationqu'il en auroit faite dans la fuite. Au reSte,tout H. fom. 1~.
cela nedoit s'entendrequ'avec ces troisModificationsremarqua-
bles qu'y a apportéesnotre Jurifprudence.
AAaa
«4 TRAITE' DES CRIMES;
La PREMIERE,c'eft que l'Avion en Recelé&:Divertiuement
contre la Veuve &:les Héritiers,ne fe prefcritque par l'espacede
années, comme les autresCrimes.C'eft ce qui a été jugé
vingt au Journal des Au.
par un Arrêt du 2o Mai 1~2, rapporté
diences.
La SECONDE,c'eft qu'il y a des Cas où la Veuve Se les Hé.
ritierspeuvent être pourfuivispar la Voie extraordinaire com-
me lesautresVoleursétrangers ravoir, 1°. lorfquele Recélé
ou la Spoliationde l'hoirieont été faitsaprèsla Renonciationfaite
de leur part à la Communautéou à la qualité d'Héritier parce
ils font réputés l'un & l'autre proprementétrangers 2°.
qu'alors faite avant cette Renonciation
lorfque la Déprédation qu'ils ont
eft confidérable.L'on trouve au VIe. Tome du Journal des Au-
dience un Arrêt du 1 Décembre 171 qui l'a ainfi jugé fur les
Conclufionsde feu M. le Procureur Général Guillaume-Fran.
de Fleury, où ce Magiftrat établit pour Maxime
çois Joly grand
dans le Cas d'une Déprédation énorme, la Veuve encouroit
que
& étoit fujette à des Peines infamantes.
l'indignité,
Emin une TROISIÈMEmodification, c'eA que, quoiquedans
la règle générale on ne puiflepourfuivredirectement ce Crime
~K' contre le Fils de Famille, la Veuve, ou les Héritiers, on ne laiffe
~<. §.
~m A 0~. ~M<e de le pourfuivre. contre leurs Complices & ceux qui
ex ~M. n~. L. pas que
de ont aidé à le confommer non feulementces derniersdoivent
Si quis
~r«j. être pourfuivisfolidairement,& par les mêmesVoies que ceux
ils ont recélé mais s'il eft prouvé que non contens
pour qui
de recélerpour le profit du Filsde Famine de la Veuve, oudes
Héritiers, ces mêmes Complices ont encore fouftrait des effets
leur l'on peut dire qu'ils commettentalors
pour profit particulier,
un véritableVol qui les aGujettit, commetousautres étrangers, e
auxPeines contre ce Crime Bruneau prétend qu'ilsdoi-
~~M.~M.I. portées
rit. ~6. "M~- 6. vent être condamnésà des Peinesamictives, c~a mortem.
L'on appelle Corner, aux termesdu Droit, ceux qui con-
/?~. §. "'«/ tribuentau Vol par leur confeil ou par leur aide
en favorifant
~'MH ci ~c/7"J. l'entrée du Voleur dansune Maifon & l'ouverture des Armoi-
V. L. Si
ou en faifant tomber de l'Argent à terre pour donner lieu
~!)re,§.~jP res,
~r/M. au Voleur de le prendre ou en fe mettant devant la Perfonne
donner au Voleur la facilitéde faire fon coup ou
volée, pour au
enfin en faifant fortir le Troupeau de l'Etable, pour donner
Voleur l'occafionde l'enlever. r
Nous avons dit en cinquieme lieu, que le Vol étoit fait dans
ET DE LEURSPEINES.7~.
la vûe /& profitparticulier;car, s'il n'étoit fait unique-
ment que dansla vue d'infulter& de nuireà celui qu'on dépouille
de fes Biens, ce feroit alors moinsun Vol qu'une injure réelle,
ou plutôt un de cesdélitsprivésappellésdamnum qui font fujets L. Qui M 6(.
à la Peine de laLoi Aquilie, dont nous avons parlé dans la pre- <&Furtis.
miere Partie.
Nous avonsdit, en~M<MM Heu, que le Vol fe faifoit contre
leconfentement deceluienvérsqui il fe commettoit parconféqùent
file Débiteur confentoitque le Créancier fe fervîtdu Gage qu'il
.luiavoit remis pour Sûretéde fa Dette fi le Déposant voyoit
tranquillement,& fansfe plaindre, le Dépoutaire fe fervirde la
chofe dépofée file Créancier fouffroitégalementque fon Dé.
biteur employâtles Deniersqu'il luia prêtesà d'autresufagesque
celui pour lequelavoit été fait le Prêt dans tous ces Cas, il n'y
auroit pas lieu à l'accusationde Vol.
Maisil n'enferoitpasde même,fi ces emploisavoientété faits
a l'indu de ceux-ci on ne peut douter que ce ne furentalorsde
véritablesVols, tant a caufede la fraude qu'ils renfermeroient, Z.g-Z.79.
quedupréjudice réel qu'ilsporteroientà autrui néanmoins il peutjJ </c Furt.
arriver que lescirconftancesfoienttelles, qu'il n'y ait pas lieu à de~9.0~. ~d! ex
la procédureextraordinaire, & qu'il n'y ait pas même de Vol ~/<'& H~.
comme fi par exemple, on employoitla chofeprêtée ou dépo-
séeà decertainsusagesqui ne peuventlui cauferaucuntort ni al-
tération, ou fi l'on s'en étoit fervi dans une extrême néceHité
l'on doit préfumerdans tous ces Cas que fi le Maître en avoit
eu connoiffance,il ne s'y feroit point oppofé, & qu'entout cas,
s'il l'avoitfait, fon refusn'auroit pas été raifonnable car c'eft
uneMaximecontante en cette Matiere que quand on dit qu'il
fautle confentementdu Propriétaire, l'onne veutparlerque d'un
confentementqui foit jufte & raifonnable, dominus fit rationabi-
literMM/M~.
Enfin, nousavons dit, en dernierlieu, que le Vol fe faifoitau
préjudicede celui la /?~/7~ ou/<o~~M la chofeappar-
tenoit ce n'efi donc pas toûjours le Propriétairede la chofevo-
lée qui a le droit de fe plaindredu Vol il y a desCas oùle Pof-
feffeureft fondé à le poursuivreen fon nom, à caufede l'intérêt '?0 7/)/Oblig. §. ~r~

particulierqu'il a à ce que le Vol n'ait pas été fait ainfi par é </«';&~<~<
exemple, le Débiteur qui fbuftraitle Gage des mainsdu Créan- f~<M~. Z.. §.
L. tg. <
le
cier, commetun véritableVol pareillement A Propriétairequi
A .11.
AAaa ij
S56 TRAITE' DES CRIMES;
z,.t~.S.t.< s'empareroitclandestinementd'unechofelouéeavant le terniedu
louage l'Héritier qui dépouilleroitl'Ufu&uitieravant fa Mort
dans tous ces Cas, il n'efi pas douteuxque tant le Créancierque
le Locataire & l'Ufu&uitier, ne luHëntfondés à ~eplaindre de
pareillesentreprises, comme d'autant de Vols qui leur auroient
ëté&its.

Après avoir établi les Conditionsqui font néceflairespourfor-


cer le Vol, il ne reAe plus qu'à déterminer les Peines que les
Loix ont attachéesà ce Crime.
CHEZles Romains, la Peine ordinairedu Vol, quelquecon'
adorable qu'il fût, n'étoit que pécuniaire, fur le fondementque
la Peine devoit fe mefurer fur la qualité du Délit, & qu'il n'y
avoit aucune proportionentre la Vie & les Biens mais il'en eH
autrement parmi nous, comme chez toutes les autres Nations
policées, l'expérienceayant fait connoitreque ces fortesde Pei.
nes n'étoient point fumantes pour contenirles Voleurs, ni pour
remédier aux defordresque ce Crime entraînedans la Société,
tant par la ruinedesParticuliersà qui ilsfontfaits,& conféquem-
ment celle de leurs Créanciersqu'on prive de leur fureté que
par les fbupcons& les jugemens téméraires qu'ils font naître,
d'ou procedent les haines& les divifions; joint à ce que cesde-
fordresfont le plus fouventcommispar des miférables, que leur
infolvabilitémet horsd'état d'en pouvoir efpérerla réparation
on a cru devoir ajouter aux Peines pécuniairesdes Peinesaf~
fictives, corporelles, & même capitales, fuivant les circonf<
,tances.
Ce fonttoutes ces différentescirconilancesqui ont donnélieu
à la divifiondu Vol en~c~ & qualifié.

LE VOLSIMPLEeft celui qui ne Méfieuniquementque l'in-


térêt des Particuliers nous venonsd'en donner pluneursexem-
ples dans ceux faits par les Fils de Famille à leur Pere par la
Veuve auxHéritiersde fon Mari, par ces derniersà la Veuveou
à leurs Cohéritiers, par le Créancier qui abufedu Gage de fon
Débiteur, par le Dépositairequi fe fert du Dépôt qui lui a été
confié, &enfin par le Propriétairequi veut fruftrerle Locataire
ou l'Ufufruitieravant le tems convenu. Nous avons obfervé ea
mêmetems queues fortesde Vols ne pouvoient être pourfuivis
que civilement ne donner lieu qu'à des
y parcequ'ils pouvoient
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7
Condamnationspécuniaires,tellesque là Reflitutionde la chofe
volée, avec des dommages-intérêts & cela fur le fondement
que les Perfonnesqui les commettoient, avoientquelqueappa-
rence de droit fur la chofevolée.
Mais il n'en eApas de mêmelorfqueceVol fimplea.été com-
mispar des Etrangers,qui feroientd'ailleursd'uneconditionvile;
ceux-cin'eh doivent pas être quittes pour la SimpleReAitUtion /<?~M6~:
avec dommages& intérêts, maisils doivent,en outre, être con- </<~w.
damnésà quelquesPeinesamicHves,tellesque le Banni~ement,
le Fouet avecla FlétriHured'une marque en formede Lettre V.
conformément&la Déclarationdu4. Mars172~, regifiréele 3 ï
Mars de la même année, qui porte que « ceux ou celles qui,
n'ayantpoint été repris de Juitice te trouveront, pour la pre-
» mierefois, convaincusd'autresVols que ceux commisdansles
» Eglifes ou Vols Domefliques ne pourront être condamnés
»à moindrePeine que celle du Fouet, & d'être Flétrid'unemar*
» que en formede LettreV. fans préjudice de~M~M~.f Pei.
s'il y écheoit ». 4
C'eft aum par cette raifonque l'Inu'ruciioti,dans ce dernier
Cas, doit &fairedans toute la rigueurde la Procédureextraor-
dinaire, comme il a été jugé formellementpar un Arrêt de la
Cour, prononcé à la féance au Châtelet le t~ Mai 1717 par
lequel il en: enjoint au LieutenantCrimineldu Châteletde gar-
der & obferverles Ordonnances Arrêts, & Réglemensde la
Cour, &:conformémentà iceux, de ne plus rendre de Jugement
définitifcontredesAccufésde Vol, que préalablementils n'ayent
inftruitle Procès par Recollement& Confrontation & encon-
féquencede fe faireaffiflerdu nombredesJuges néceûairespour
le JugementdefditsProcès cet Arrêt eft rapportéau VI*.Tome
du Journal des Audiences.

LESVoLS QUALiFiEsfbnt ceux qui intére~entprincipa-


lement l'Ordre public & qui font accompagnésde certaines
circonstancesaggravantes, qui demandent qu'ils foient-punis
exemplairement.
Ces Circon~ancesfetirent ou de la MANIEREdont le Vol a r. .C.M~(Mtt/.«
rer.Cf/h M~
été rait, commes'il eft commisavec EnTaction,;ayecArmes, prax.
Ft!0.Kr<o,n.
ou avec Déguiiement ou bien par Adreffe& Filouterie ou ;7.
de la Q UAMTÉ de ceux qui le commettent, comme ~t ce
fontdes Domestiques, des Vagabonds, Gensfansaveu, Gens
8 TRAITE' DES CRIMES,
~8
d'Anait-es, Omciers ou Minières de la JuAice, Soldats, Caba.
retiers, Maîtres de Coche ou de Navire ou Meffagerie
Voituriers Serruriers & autres Dépo~taires Publics ou de
la QUALITÉde la chofe volée, comme fi le Vol eA fait d'une
chofe Sacrée, d@sDeniers royaux des Deniers publics, des
Per&nneslibres, des BeAiaux des Pigeons Volailles, Poi(.
fons G~Mefs,des Arbresdes Forêts ou Vergers, ou des Fruits
des Jardins, des Charrues, Harnois de Laboureurs, des Bornes,
& Limites, ou bien de la QUANTITÉde la chofe volée, comme
fi le Vol eft confidérable & emporte une Déprédation entiere
de la fortune des Particuliers ou de l'HABITUDE,commes'ila
été réitère plufieurs~is, s'il e~ commispar un grand nombrede
Perfonnes ou du LIEU,commefi c'e~tà l'Egliië, dansles Mai.
~bnsroyales, au Palais ou Auditoirede la Justice,dans les Spec-
tacles publics, fur les grands Chemins ou du TEMS comme
s'il eit fait pendant la Nuit dans un tems d'Incendie de Nau.
& de Ruiné ou de Famine ou enfinde la SupETÉdu
frage,
Commerce, commeen fait d'Ufure & de Banqueroutefraudu-
ieu~, Monopole, &:Recélemenf.
Nous allons parler iuccemvementde toutes ces différenteses-
de & de leurs Peines, dansle mêmeordre que nous
peces Vols,,
venons.deles indiquer.

CHAPITRE R PREMIER.

Dey ~b~ ~t/neye dont ~~o~cj~~j


<7M~j~ par la
&' de ~M~Pe~M.

E ce nombre font lesVo!s commis, avec~c/~


JL~ ~.avec~~j, 3°. avecD~-K~g/ 4°. avecFilouterie.
~0 Z a~c ~!<
comme nous l'avons vu, du nombre des Cas
Ce iCrime eu,
Prevôtaux mais il faut pourcela, aux termes de la Déclaration
id~i~t ,~uMit accompagne de port d'Armes &: de Violence
bien yËn'raaion ait été faite dans le Mur de
,puMque;ou que
les Toits de Mations, Portes, Fenêtres extérieu-
Clôtura dMS de ces
rs m'ais~rfqu~l ne fe trouve accompstgné d'aucunes
d'armes, ni VM-
~e~ance~c'eA-à-dire, lorfqu'il n'y a n~pprt
ET DE LEURS PEINES.7~. C~p. ~9
ou lorfque l'Efïradion a été faite dans l'intérieuf
lence publique,
des Maifons, ce Cri'me devient alors de la feule Compétence du
C'eft pour conAater toutes ces circonftances, qu'il
Juge Royal.
doit être dreflë un Procès-verbal auquel font appellés des Ou-
vriers ou Artifans, qui peuvent juger de la nature de l'Efïraction.
Le Vol avec enracHon peut donc, aux termes de cettë~éda~
ration, être commis ou avec Armes ou fans Armes, ou~
/MM/- d'une Maifon, comme en démoliflant les Murs de cloture,
lesToits, forçant les Portes, canant les Vitres des fenêtres .pouf
entrer; ou bien dansl'M~/MH~ comme en crochetant ou for-
y
çant les Portes des Armoires & emportant ce qui s y trouver
dans tous ces Cas il eft toujours puni d'une peine capitale,1t
caufe de la violence dont il eft accompagné c'eA de ce Vol,i <<~ /<< du
dont il eu: parlé dans la Loi, qui alienas <s~, au ff.de M/ & de <yra~ 6*
du dernier Supplice. Suivant l'Ordonnance de Fran. fAy</<~r.
qu'elle punit
I. du mois de Janvier i ~34, la Peine ordinaire de ce Vol e~
çois
celle de la Roue « Tous ceux porte cette Loi, qui feront dûe-
? ment atteints & convaincus par Juftice d'avoir par infidiatiQtï
M & aggreffion confpiré machiné pillé & détrouHe de nuit
Mdedans les Villes, & qui entreront au-dedans des Maifons
Micelles crocheteront & forceront, prendront & emporteront
» les fubftances & richeffes prétieufes, ou la plus grande partie
d'icelles qu'ils trouveront èfdites Maifons feront punis en là
maniere qui fuit; c'efi à ravoir, les Bras leur feront brifés &
Mrompus en deux endroits, tant haut que bas avec. les Reins,
» Jambes, & Cuiffes, & mis fur une Roue haute plantée & éle-
le contre le Ciel, où ils demeureront vivans pour
vée Vifage
taire tant & fi longuement e~'il à Notre-
y pénitence plaira
les laitier, & morts jufqu'àce qui! foit ordonné
Seigneur y
MparJuf~ce~ ..T .,?
Il y a cependant des Cas oh cette. P<'inepeutêtre'converti
en celle de la Potence fçavoir, lorfque:la violence h'a~pas ét:ë
comme fi être entré dans la Maifon fans brifer
entiere après
ni forcer les Portes, on a feulement ~des em-acHëhsaux.Pcftes
d'une Chambre ou Cabinet, ou à un.Gom?e Armoireoû'Btt~et
ou bien fU'effracTionn'a pas été.r'éei~nmë lorfque~ Portes
& Armoires ont été crochëtées!~&"ouvert€sà~F<Hde'aë'taufIë$
ou enfin lorfque le Vol & l'Enraction n'ont pas.étéco~-
Clefs;
fidérables, & qu'ils n'embrafIent~pointtoutes'f~cM<S'
tels que ceux
~c~~ ou~<6~~
~o TRAITE' DES CRIMES,
dont il e~ parlé dans l'Ordonnance de François 1. deï <
que
nous venons de citer. En eNet, l'on trouve dans le Recueil des
Loix Criminelles deux Arrêts de la Cour des i~& .nMars !7n
qui ont condamné feulement à la Potence différens Particuliers
convaincus de Vol avec enracHon, îauSes CIe& fous prétexte
de loueEjdesAppartemensdans des MaifonsRoyales. L'on pour-
roit an~, condamnerà la même Peine, le Volfait avec escalade.
~OZ ~uf a~e ~y/M~,
x.t..M~< Ce Vol fe commet, ou envers la Perfonne pré&nte, qu'on
Jurib. ~M, veut intimiderenlui demandantla Bourfe ou pendant fon ab.
sence lorfque le Voleur eAtrouvé dansuneChambrefaifid'Ar-
mes meurtrières, telles que Fusils, Piolets, Epées au premier
Cas, la Peine ne peut être moindre que de la Potence, lorsque
le Vol eft commisdans l'intérieur d'une Maifon & que de la
Roue, lorsqu'ileft fait dans une Rue, ou fur un Grand-Chemin,
& cela quand mêmele Voln'auroitpas été entièrementconfom.
mé & que le Voleuren auroit été empêché par des Perfonnes
qui feroient furvenuesou autrement.
Au fecondCas, commel'on peut préfumerque leVoleurpor-
toit des Armespour fa propre dé&n~e,n'en ayant fait aucunufa-
ge, lorsqu'iln'y a point d'autrescirconstancesqui rendent ceVol
qualmé, ou bien lorsqueles Armesne font point du nombrede
celles qui ifbntdé&ndues, telles que Piftoletsde poche & Poi-
gnards il paroitqu'on pourroit fe contenterde prononcercontre
lui de amples Peines corporelles, telles que les Galeres & le
Banniiïëment.

~'OZ~faMMD~M~.
C'eft contre ces fortesde Vols, qui étoient devenustrés-&é<
quejtis.dansle Royaume,que fe font élevésles Ordonnancesde
Françoisï. ea ï ~39 & celle de Blois.
Par là premiere il e~ fait détendesà toutesPerfonnes.,de quel-
que quaittéqu'ellesSoient d'aller par les Villes Cités, Forêts,e
Bois, Bourgs~ Chemins, arméesde Harnois Secretsou appa-
rens, feulesou en compagnie,mafquée& ou déguises, &HSquel.
que caufeque ce ioit, fur-Peine de Confifcationde Corps8c de
Biens, ~ns aucune exceptionde Perfonne.Mêmesdéfenfesfont
&!tes, fous à ceux les ou les lo-
pareillesPeines, qui reçoivent
gent
ET DE LEURSPEINES.7~. ~t
dans leurs Maifons ou qui ne les déclarent pas à la Judice
gent
auul-tôt qu'ils en ont connoiffance.
L'article cxcviij. de l'ordonnance de Blois porte « quand au-
cunes Voleries Meurtres, & Auaninats auront été commis
dans les Chemins par Personnes marquées voulons qu'il leur
» foit couru fus par autorité de Juftice & avec les Officiers d'i-
celle, en toutes voies d'habileté & à fon de tocnn & qu'é-
tant appréhendées elles foient punies par les Juges des Lieux
» fans dimmulation M.
THEVENEAU,qui rapporte ces Ordonnances, rend cette rai-
fon de la d~érence des Peines qu'elles ont établies entre desVo-
leurs mafqués, & ceux qui ne le font pas; c'efi, dit-il, que les
Personnes mafquées fuyant toute lumière & juflification la
Loi les tient pour convaincus, & c'efi pour cela qu'elle permet
de courre deffuscomme contre les Voleurs de nuit au lieu que
ceux qui ne le font pas, peuvent trouver lieu à leur )un:incation,
en prouvant qu'ils ont été meurtris en leur corps dérendant, ou
ont pris leur Bien où ils'1'onttrouvé c'eft pourquoi, ajoute
qu'ils
cet Auteur, la Loi permet feulement de pourfuivre ceux-ci en
Jugement, & veut qu'ils foient pris pour être oiiis, & non pas-
qu~n courre de~us par voie d'ho~ilité.
En effet comme ces fortes de Déguifemens ne <efont jamais
j[ansquelque mauvais deffein, &mr-tout lorfqu'ils font faits avec
Armes, & par des Gens de Guerre, il eft certain qu'on ne pou-
voit les contenir par des Peines trop rigoureufes c'eft: auni ce.
a le feu Roi LouisXIV. d'heureufe mémoire à don-
qui engagé
nerune Déclaration le 11 Juillet 169~, enreglirrée le i Septem-
bre fuivant par laquelle Sa MajeAé a entrepris de remédier à
un abus, qui s'étoit alors gliué dans cette Capitale de la part
desSoldats des Gardes-Françoifes qui, dans l'espérance de ne
connus tels au moyen de ces trave~ilemens,
point être pour
fedonnoient la hardieffede commettre de mauvaifesavions avec
& de cacher facilement leurs Crimes. Elle ordon.
impunité, plus
cet effet les Soldats qui feront trouvés de nuit ou de
ne, à que
dans les Rues, Places publiques, Eglifes ou Maifons par-
jour
travers ou vêtus d'autres Habits que ceux du Régi-
ticulieres,
ment, ayant l'Epée au côté, ou autres Armes prohibées, quoi-
ne faifant de defordres foient arrêtés & conduits dans
que point
les Prifons du Châtelet pour y être jugés en dernier reubr~&:
fansAppel fur le Procès-verbal de l'Officier qui les aura arrêtes 1
BBbb
<Si TRAITE* DE S CRIMES,
& fur les Concluions du Procureur du Roi fans autre Sbrme
de Procès & être condamnés aux Galères, fans que les Juges
modérer la Peine, mais feulement l'arbitrer à tems ou à
puiffent
perpétuité. <
Cette Déclaration a été exécutée daps toute fa rigueur dans les
différens Cas qui fe Sont présentés, comme il paroît par plufieurs
Arrêts de la Cour qui Sontrapportés au StxiemeTome du Jour-
aal des Audiences.
J~~Z aMC <~ Filouterie.
Nous voulons parler des Vols faits par ces Faifeursde Tours
de Bourfes, appellés en Droit ~ycK~H, ou bien par
Ï~7.M- Coupeurs
.tr/Mf~.Crimin.
ces fortes de Gens appellés Z?~c7~' qui s'introduisent fubtile-
I. §~<~7<
M~M,.J~ t/<:~r<!C. ment dans les Maifons & Boutiques dans la vue d'y voler fous
M~, du Jeu ou d'achat de Marchandises Z~<'<?d'H
prétexte y~
< c<xnacM/<M ~y~M7~ furandi animo. Ces fortes de Vols,
à caufe de l~Abusde confiance qui y efi )oint, & de la di~culté
a de s'en font punis de Peines plus rigoureufes.
qu'il y garantir
les Vols ordinaires. Suivant le Droit Romain leurs Peines.
que
étoient celles de la Condamnation aux Métaux, ou de la FuSH-
ou de la Rélégation à tems. Dans notre USage, comm&
gation,
S n'y a aucune Peine prononcée contr'eux par les Ordonnances,
leur punitiort eft par conféquent laiSïëeà l'arbitrage du Juge.
La Peine la phs ordinaire fuivant notre Jurifprudence, eft.
celle du BanniSlëmentà tems ou. autres infamantes outre la
reftitution du Vol, on prononce auSHquelquefois la Peine cor-
.D<!m~O!K~ porelle, lorfq ue le Faux fé trouve joint au Larcin, comme lorS-
f~ n6. </<f fe fert de faux Dez ou des. Cartes préparées, & qu'il s'a-
<t~i. 6. qu'on
git de pertes considérables~

CH A FIT R E II.

Des Vols qualifiésp~r Qualité des Për/c~n~


qui les comme~~c.
T comprend fous ce noms, 1°. les Vo!s .Z?o~
ON-
j~ ceux &itspardes Vagabonds& Gensfans aveu 3°. p~
6
~MJ 4°. par Gens ~7~, par des.~M~
des C~~M~ 7°. par des ./Ms~M Ccc~ de /V~~?
par
ET DE LEURSPEINES.Tit. < ~?
des Voituriers., 10°. par des ~<
S~. par des -M~~ 9°. pat
~y~.
~OZ~ Domefliques.
L'on entend par Vols Domefliques, ceux faits par des Pertb~.
nés qui font à nos Gages, &: qui font nourris à nos Dépens.
La Peine ordinaire de ce Crime, eft celle de la Potence elle
l'Ordonnance de S. Louis en 1170 en ces ter-
marquée par
mes hous quand ~7<?/7!~~yo/! ~M/- ~/?~yOKPain & à
~7 car cë/? maniere de f/t/ûM cette Peine
fon ~a~
a été renouvellée en dernier lieu par la Déclaration de 1714
dont nous avons parlé ci-devant ces Loix ne diftinguent point
fi le Vol eft conddéraMe, ou feulement de chotes de peu de va-
enforte c'e~t fur la Trahifon qu'on peut dire
leur que uniquement
fondé le motif d'une fi Salutaire, d'où dépend la
qu'eit rigueur
cureté de la Perfonne & des Biens de la plupart des Citoyens.
Cependant Hle Vol étoit extrêmement modique, &qu'il parut
de voler
les circonfiances le étoit le Maître
par que Dome~ique
une &mme plus conMérabIe, il paroît que cette Peine pourroii
être modérée & convertie dans une SimplePeine amictive..
Bruneau dit Paris l'on eft dans l'usage de condamner au y/MM.t.M.iji!
qu'à des M<M;.
Fouet & à &
la Fleur-de-Lys, quelquefois aux Galeres, pour
le Voleur eft jeune, & que le Vol eit
Vols domefliques, lorfque
modique & fans eifraction.
~0 L S faits par Vagabonds& Gens fans ~M.
& aveu, aux termes des Dé~
On appelle Vagabonds C~M
& ceux ni Profeffion ni
claraiionsde t70i 1731, qui n'ayant
ni Domicile certain ni Biens pour fubfifter ne peu-
Métier, Vies &
vent être avoués ni faire certifier de leurs Bonnes
Perfonnes dignes de foi.
Mœurs, par
Comme ces fortes de Gens ne fubmient ordinairement que par
font dans tous les endroits ou ils pai-
les Vols & Pilleries qu'ils
comme Voleurs &ceit dans
fent, on les a toujours réputés
cette qualité qu'il a été rendu contr'eux une foule d'Ordonnan-
tous Cabaretiers de les recevoir en leurs
ces, qui font détentes à
Maifons plus d'une nuit, fous Peine de Galères, & leur enjoint,
fous pareille Peine de venir les révéler en Juthce.ce~entr au-
tres la difpofitionde l'article cij. de l'Ordonnance d'Orléans &
même vûe
de l'art, ccclx. de celle de Blois c'efi encore dansla
~an hh
BBbbij
<64. TRAITE' DES CRIMES,
que, t parune Déclaration du 18 Décembre 660 il eft en}o!nt
tous Vagabonds Gens fans aveu de fe retirer de Paris dans
trois jours, à Peine de Fouet & de Punition corporelle avec dé-
tentes à qui que ce foit, de leur donner retraite, à Peine de ré-
pondre, en leur nom, des Délits qu'ils pourroient commettre
& d'être compliqués dans leurs Crimes.
Par une autre Déclaration du 26 Janvier 1687, regifirée le
14 Février Suivant, les Vagabonds & Mendians font condam-
nés fçavoir les Hommes aux Galeres perpétuelles les Fem-
mes au Fouet, à la Marque, & au Bannifïementperpétuel les
mêmes Peines ont été renouveltées contr'eux par les Déclarations
du nMarsi7!c~ Juillet 17.22. Enfin, par une dernière Dé-
claration du !8 Juillet 1724, il a été enjoint aux Mendians &
Gens fans aveu de fë retirer dans leurs Pays à peine d'être ar-
rêtés & conduits à l'Hôpital Général pour la premiere fois oc
des Galères, en cas de récidive. On peut voir au furplus ce que
nous avons dit ci-devant au fujet de ces fortes de Vagabonds,
qu'on appelle Bohémiens& Egyptiens, contre lesquels ont été
tendues la plupart de ces mêmes Loix, d'après lesquelleson peut
regarder les Vols qui font commis par ces fortes de Gens, com-
me qualités & puniffables du dernier Supplice, à moins qu'ilsne
puiflent être excuféspar la nécefiïté ou par la modicité de la chofe
volée.
Cette Peine doit avoir lieu à plus forte raifon lorfque les
Vols font faits par ces Vagabonds, qui font le Métier de men-
dier leur Pain quoiqu'ils foient en état de gagner leur Vie &
qui, pour s'appliquer les Charités deftinées à de véritables Pau-
vres, déguifënt leurs Noms, Surnoms, le Lieu de leurNaiuance,
~uppofentde faux Certificats ou de faux Congés contrefont les
EAropiés, feignent des.Maladiesqu'ils n'ont pas. La Déclaration
du 18 Juillet 1724, veut que lorfque ceux ci font attroupés au
nombre de quatre & font trouvés armés de Fufils Pi&olets,
Epées, Bâtons ou autres Armes, ou lorfqu'ils font trouvés Flé-
tris de la Fleur-de-Lys ou de la Lettre ou d'autres Marques
infamantes, ou ennn lorfqu'ils demandent l'Aumône avec info-
lence, ils foient condamnés, quoiqu'arrêtés Mendians pour la
premiere fois fçavoir les Hommes valides aux Galeres au
moins pour cinq années ceux qui font invalides ou les Fem-
mes, au Fouet dans l'intérieur de l'Hôpital, & à être détenus à
~Hôpital Général à tems ou à perpétuité fuivant l'exigence des
ET DE LEURSPEINES.Tit. C~. 77.
Cas cette Déclaration laiffe même à la prudence des Juges de
plus grandes Peines s'il y échet.
prdnoncerde
Au reAe comme cette Déclaration contient plufieursRégle-
mens de Police au fujet des Mendians nous nous réfervons à.
difcuter plus amplement tès difpofitions en traitant des Délits
qui peuvent fe commettre en cette Matiere.
particuliers
0 L S faits par Gens ~a~.
Sous le nom de Gensc~a~ nous comprenons les Inten-
dans de MaHbn, Receveurs, & autres Adminiftrateursdes Biens
font à nos Gages, mais qui ne demeurent point avec nous.
qui
Les Vols que font ceux ci ne doivent point par cette raifon
être punis auS féverement que les Vols Domestiques maisauffi
comme ils entraînent avec eux un Abus de confiance & des Pré-
varications dans leurs Fonctions ils doivent fans contredit,
être fujets à des Punitions plus féveres que les autres Vols ordi-
naires. AufE voit-on en plufieursArrêts qui ont févi contre ces
fortes de Perfonnes non-feulement lorfqu'elles ont commis <
/s&me/z~les Vols, mais encore M~c?g/K~f par des Ades & Con-
trats frauduleux qu'ils ont furpris.à la foibleffeou à l'inexpérien-
ce de ceux dont ils font les Affaires. II y en a un entr'autres du
Avril par BRUNEAU fous le Titre Lar-
10 1708 rapporté
CM qui a condamné le.nommé Jean Lavor pour avoir extor-
qu'il étoit Intendant d'une grande Maifon plu-
qué pendant
heurs Rentes, Contrats, Acres, Obligations, & Tranfports à
une Amende honorable feche & à un Banniuement de neuf
années de la Ville, Prévôté & Vicomté de Paris par ce même
les Ades & Contrats faits au profit de Lavor & fous
Arrêt,
Noms interpofés font déclarés nuls & de nul effet &: Lavor
efi condamné à 3000 liv. de réparations civiles, & aux domma-
ges-intérêts & dépens du Procès.
0 L Sfaits par Gexs de /K/?~.
Nous ne parlons point ici de ces Vols faits par les principaux
Officiers de la Juftice, & dont nous avons traité ci-devant fous
lé nom de Co/!CM~?o/mais de ceux commis par des Officiersfu-
balternes, que leurs Fondipns rendent comptables à la Juftice,
ms que les Procureurs, Greffiers, Huiliers, Geoliers, & Guiche-
dans ces mêmes F & qu'ils
oncrions~,
tiers, lorfqu'ilsprévariquent
ne fe contentent point des droits qui leur font attribués par les.
TRAITE' DES CRIMES,
-c<~ x* t
Comme ces fortes de Contraventions, que 1 Urdon-'
Résiemens.
nance appelle ~ac?w~, font toujours préjudiciablesaux Par.
tes dont les intérêts leur font confiés, on peut les regarder com.
me de véritablesVois, & même des Vols qualifiés, à caufe de
l'Abus de confiancequi s'y trouvejoint; c'eStpour cela qu'ilsfont
que s'ils étoient commis par d'autres
punis plusrigoureusement
Personnes.Les Peinesqui font prononcéescontr'euxpar nos Or.
donnancesfont comoîen-ouslevons vu fous le Titre de l'InS-
tpucHoh,tantôt celle de l'InterdicHonavec Amende, tantôt de
la Privation d'Once tantôt de la Prifon tantôt de la ReSiitu'
tion du quadruple~tantôt de Punitionscorporellesou innfaman-
tes. Il faut voir, pat rapport à ces dernières, les Ordonnances
d'Orléans, de Moulins, & de Blois, dont nousavons rapporté
!es diïpdudoas cri.-traitantdu Crime de ~o/MM~M.
~'OZ~CC~~M/)<O~ïM.
Nous avonseu lieu de parler de cesfortesde Vols, en traitant
de la ./M~&~ Militaire;ils font punis plus féverementque les
.tutreà, parce qu'ils tirent à une plus grande-conséquencepour
la tranquillitépublique & la vigueur de la difcipline dont dé-
pend la confervationde l'Etat.
SuivantlesOrdonnances& les ReglemensMilitaires, l'on re-
marque quatre Sortesde Vols qui fe font par les Soldats. ~'y~
font ceux qu'ils commettent à l'égard des
Les~/KMW
dïers ou .Marchandsvenant dans les Villesou dans les Camps,
prennent par force & Sans payement les denrées,t
lorsqu'ilsleur
foit dans les Marchésdes Villes, dans les Boutiques, dans les
foit dans les Routes; ceux-ci doivent être punis de
CaSernes,
mort, aux termes de l'article xxij. de l'Ordonnance Militaire
de 1717.
LesVols de la~co/M~eSpece.Sbnt ceux que commettentles
Soldatslorfqu'ilss'emparentdes M;M~M 6' Uflenfiles desMaifons
foit en Rout~ où en GarniSbn il y a même Peine
~f logés,
de mort prononcée contr'euxpar l'articlexxiv. de la mêmeOr-
donnance.
La troifiemeefpecede Vols dont il eSifait mentiondans 1artt-
cle xxvij. de la même Ordonnance efi de ceux que commet'
tent lesSoldatsenversleursCamarades& autresSoldats,en quel"
lieu ce foit fi c'eStdes~~ ilsdoivent être pendus;
que que
ouF~ou~aM~~ C~m~
6c'eSHu~M~ouF<
ET DE LEURS PEINES. 7~. K Chap.77. ~?
ils font condamnés à la Mort ou aux Galères perpétuelles, fui-
vant les circonftances.
La quatriemeefpece de Vols dont il eft parlé dans l'article de
rOrdonnance Militaire du 18 Septembre 17! eft de ceux~qua
commettent les Soldats qui volent des jP~cM <S'Munitions
M/ la Peine en ce Casn'eft pas moindre que celle de MoM<

~OZ~ co/n?MM~ Cabaretiers.


La Confiance qu'on eA obligé d'avoir en ces fortes de Perron-
nes publiques, & qui les rend en quelque forte les Maîtresde la
Vie & des Biens de ceux qu'ils logent, fait a8ez fentir la nécet-
6té qu'il y a de les punir rigoureufement lorfqu'ils viennent à en
abuier cMMH~c~ c/?~dit la Loi ,y~' ~K~M~ & f.r.§.r.
co/n~'K~. Auui foit le Vol nnut. M«p~
CM/?~ eorum quelque léger que
commettent la Peine n'en doit jamais être moindre que
qu'ils
celle du Fouet & du Fa~~KM~ fur-tout lorfqu'il s'agit de Vols
faits par les Cabaretiers de la Campagne où la Police ne s'exerce
avec la même exactitude que dans les Villes. Cette Peine
point
même devenir Capitale, s'il y avoit preuve de l'habitude,oùr
peut
le Cabaretier étoit de voler, & fi le Vol étoit comidérable ou
bien s'il y avoit preuve qu'il s'entendoit avec d'autres Voleurs qui
chez lui c'eft cette derniere circonstance qui a prin-
logeoient
donné lieu aux discutions des anciennesOrdonnan-.
cipalement
ces rappellées ci-devant, par lesquelles,il eA fait détends aux
Taverniers de recevoir & loger chez eux aucunes Per&nnesma~-
& d'être punis comme ~3MMK~ <S' Co/
quées désuifees, à peine des injonctions qui leuc-
plices. Tel a auffi été l'objet particulier
ont été faites par l'Ordonnance d'Henri II, en i ~8, renouvelles
de Police pour la Ville de Paris, de don.
par plufieurs Résiemens
ner des ~les noms & qualités desPerfonnes qu'ils logene
chez eux.. ')
IL Y A PLUS les Loix Romaines, que nous avons adoptées
comme étant fondées fur des moti&d'équité & d'in~
fur ce point, cette ont porte
ïéfêt public qui nous font communsen matière,
rendre les Hôteliers refponfabies de tous les Vols-
la nEueur~qu'à
commettoient chez eux, quand mêmeil feroit prouvé q.u d Z.P~7.
oui
auroit eu aucun dol de leur part, & qu'ils auroient été com- /t~HM.!;<i~
n'y
mis par leurs. Domeftiques ou autres Perfonnes qui logeroient ~MfM) Z.i.§.yt't.
ù'
<chezeux, fur ce fondement que co~ ~p~c~ ~M~~ ~~C~y,
M/-M~ w~~ ?~ ~f?~
Caupona CK/
<<?8 TRAITE' t)E S CRIMES,
Il eft vrai que la Regle établie par cette Loi, n'eft point te!<
lement générale qu'elle ne foit Sujette à quelqu'Exception nous
en trouvons trois remarquables, dont les deux premieres font ti-
rées du même Titre du Droit ~M~. caup.~?a~
La PREMIERE, c'eft lorfque l'Hôtellerie a été volée & pillée
par l'effet d'une forcemajeureque l'Hôtelier n'a pu prévoir ni em.
pêcher, fi M Caupona ~M/M<t/<?/'cc/ comme fi leVol avoit
'Z.JE<tMl.§.
~/MM<.M~ été fait par des Perfonnes du dehors avec Armes & EfîracHon,
Z.7.~6.§.~ & pendant la nuit. Il y a plufieurs Arrêts qui ont déchargé les
«/?~<0<W. Hôteliers fur le fondementde cette exception ces Arrêts font
V. Bard. loin. i. rapportés par Bardet,
le Prêtre, Soefve, Papon Maynard
~f.8.n.~< Boniface, & Grovel.
f~<<'<i'
18.
La SECONDEexception c'eA lorsqu'il eA prouvé que l'Hô<
<-A.6. telier n'a point reçu entre les mains les effets qui ont été volés,
tit. 6. n. -). Af~n. &
que ceux à qui ils ont été volés fe font chargés eux-mêmes
liv. !8. c&<p.8~.
de leur garde, malgré les offres & l'avertiu'ement de l'Hôtelier
FM~<Gnff/.
~ci/. -t9. n'en répondroit pas: ~M~M MfM/zM/e ~gc?o-
qu'il
I.~«7.§.
nMM~ <MyK/zM/7z~(S/?arM/'M7K mais il faut
Kfmeo~.M. /~<M/M<!J/6/r<ï/M
en ce cas, pour décharger entierement l'Hôtelier, que les Voya-
geurs ayent déclaré de leur côté qu'ils fe chargeoient eux-mêmes
de tous les évenemens, 6*confenjerint~ec?e' ~<E<&c?M/
Enfin, une TROISIEMEException que notre Jurisprudencea
Grivel. <&'< introduite en faveur des Hôteliers
c'eK lorsqu'il paroît qu'il n'y
~Ç.~MO~Cf'~7. a eu auçune faute ni négligence de leur part comme s'ils
ont
~<.t:.6'l~. donné les Clefs, ou s'ils ont été volés eux-mêmes. Mais pour
cela, il faut fur-tout l'Hôtelier jouiffe d'une réputation en-
que
1tiere c'e~-à-dire, que c'eA par fa bonne ou mauvaife réputation
l'on fe détermine dans les Jugemens qui fe
que principalement
rendent à ce fujet. Tel eft entr'autres l'ufàge de ce Parlement,
tant auCivil qu'au Criminel, comme l'attefte MORNACd'après
~<. MASUER 07lJèrvatUln 6 /? ex MM/M ~M<B de ~K/K/~Û~yK/-rM a&C
Mafuer.
des dépens,n. in M<I/O~C/-MMa~M <:M~Û~O~(&M~yo&6~0~~ Caupo-
Afe/<!<Mr/'t~.t.' nis. C'e~t encore la
remarque que fait GRIVEL fur un Arrêt du
~<!?(. caup.flab.
Parlement deFranche.Comté, rendu dans la même efpece, ~?-'
ter ~C Curia CO/Z/~M~~CauponemûM/yz/?~ opinioneC~
Cette e~ fondée fuivant C o Q u 1 L LE, fur la
Coquillefur la Jurisprudence
M~.AA'tf.C.tg. différencequ'il faut mettre entre nos Hôteliers & ceux dont il eft
<r<. fervir
dans les Loix Romaines, qui le plus ibuvent faifoient
parlé
!§. 1. leurs Maifons de retraite à la débauche c~/Mne nunc a~/?M<M~
au lieu, dit cet Auteur, que ces fortes d'a-
~K/K/~o~M~~ bus
ET DE LEURSPEINES.7~. C~p./7;
bus font extrêmement rares chez les Hôteliers de nos jours, au
moyen des fages précautions qui ont été prifes par les Ordonnan-
ces & Réglemens de Police.
PARMIles Réglemens qui font intervenus,en dernier lieu &c~
fujet, on remarque fur-tout l'Edit de Mars 16~, qui veut qu'ont
ne puiffeadmettre la Profeffiond'Aubergifle,que ceux dont la pro-
bité efi connue, & qu'après qu'ils auront pris des Lettres de Per-
mituon, & qu'ils fe feront faitsrecevoir par les Juges ordinaires.
Il y a encore des Réglemens particuliers de Police, qui con-
cernent fmgulierement ceux qui.logentenC~a/M~H~ & fur"
tout dans cette Ville de Paris où ilsfont en grand nombre, à caufe
de la multitude d'Etrangers qui y abordent de toutes parts. Ceux-
ci prétendent être déchargés des Volsqui fe font dans ces Cham-
bres, lorsqu'ils en ont remis les Clefs. Mais comme ils ont ordi-
nairement des doubles Clefs, on n'a pas toûjours égard à cette
exception & il a été jugé par plufieursArrêts, notamment par
un de laTournelIe de ce Parlement, du n Décembre 16~ ~«M.t.&'y.?.
rapporté au Journal des Audiences, qu'ils étoient refponfables <A.
des Hardes & Argent qui avoient.été apportés en leursChambres
garnies, nonobûant la remife qu'ils avoient faite de la Clef à la
Peffbnne volée~

Au RESTE c'efr à l'Hôtelier rappotter la preuve de toutes


ces Exceptions. On ne fe contente plus, comme l'on faifoit autre-
fois, de fà feule afErmation, lorfqu'il étoit d'ailleurs bien famé; P. A/ /{)~
mais on l'oblige de fe juftifier, foit par des Procès-verbaux qu'il CM<C.
aura foin de faire dreffer par les. Jugesdes Lieux, foit par les In-
formations qui feront faites fur fa Plainte. Le Voyageur n'a de
fon côté autre chofe à prouver, finon que fesEffets ou Marchan.
dites ont été apportés à l'Auberge, fuivant la Maxime générale
~o &c. que nous avons établie ci-devant ;'& cette Preuve
€ft fi favorable, que l'Ordonnance lui donne à cet égard les mê-
mes Priviléges que pour les autres Dépôts nee~ fçavoir, ~M.l<t
~u'il peut jufUfier ce Fait par T&~o~~ fans qu il foit befoin de de l'Ordonn. de
commencement de Preuve par écrit, quand même la chofe vo- !667.
lée excéderoit la fbmme de 100 livres.
~"0 Z S faits par desMaîtresde C' 6' A~
Ceux-ci étant, comme les Hôteliers, des Dépofitaires publics;
~orfqu'ilsfont convaincus d'avoir volé les effets qui leur ont été
CCcc
~70 TRAITE' DES CRIMES;
congés, ilsdevroientconféquemmentfubirla mêmePeine, quo!.
que le plus ordinairementon fe contente de les condamnerau
Fouet, outre la Reftitutiondes effetsvolés.
Maiss'il étoit prouvéque le Vol eût été fait par ceuxqu'ilsem.
ployent à leur Service, fans qu'ilsy ayent eu aucunepart, ilsfe.
roient feulementtenusà la Restitutionde la choie volée ou
'Z.7.§-4~
il auroit même lieu de les per-
<M<«.M'f. &/«?. due y décharger entierement su y
avoit preuve que le Vol ou la Perte font arrivés par l'effetd'une
force majeurequ'ilsn'ont pu prévoirni empêcher: ainfi, par Ar.
fêt de la Cour du 14 Septembre171 rapporté au fixiemeTo-
sie du Journal des Audiences, il a été juge en faveurdu Maître
du Coche d'Auxerre qu'un Meffagern'étoit point tenu d'un
,Vol fait en fonBureaunuitammentoc avec eSïraciion.
Par l'Edit dei~76, rapporté dans le CODEVOITURIN les
Cochers & MeSIagersfont déclarésrefponfablesde tous Larcins
& Vols, excepté ceux qui font iaitsen/~M~oM/-&:SurIesg7-<M<&
Chemins ils font par conféquentrefponfablesde ceux qui Se-
roient faits dans les Aubergesoù ils logent à ceux qu'ils con-
Mornac ad Z. duifent dans leursVoitures Mo R.NAc, fur la Loi ~~KM
<t~m<MM 10. rapporte un Arrêt qui a condamnéle MeSîagerdePoitiersà ren-
)M~MBP</< dre la valeur de la chofedérobée à celui qui étoit venuavecluip
& avoit misleschofesapportées dansl'Hôtellerieoù ellesfurent
dérobées il eStvrai que,parle mêmeArrêt, l'Hôte fut condam'
né à indemniferle MeSIager.
Il y a encorecela de remarquable par rapport aux Maîtres
des Coches & Meffageries que commeilsfont tenus fuivant
le même Edit de t ~76, & autres rapportésdansle Code T~M-
y-M~ d'avoirdes Regiftresfidelesdes choSësdont ilsfont chargés;
ils ne font auffirefp onfablesque des effetsmentionnésdans ces
Registres.II y a pluSieursArrêts rendusen leur faveuren pareil
Cas, un entr autresrapportépar Dufrefne du Janvieri ~27,
au profit du Cocher de' la Ville de Rheims que l'on vouloit
rendre reiponSablede quelqueargent prétendu misen fa Valife
par deux Marchands & dont il n'étoit point chargé par le Re-
r. 0~/eff. cn'm,
giSire BRUNEAUfous le Titre du Larcin rapporte un autre
~.M.M.j. Arrêt du Confeil privé de l'année i<~p6 qui décharge fur ce
~-417.
fondement, le MaîtreduCoche dela garantiedu Vol faitpar Son
Cocher dans une Hôtellerie d'ESIbnè.
CEPENDANT, fi leRegiflreSetrouvoit défectueux,& qu'ilfût
prouvé d'ailleursque Ies.;eSïets volés ou perdus avoient été con-
ET DE LEURSPEINES.7~. Y. ~.T7. ~7r
~és aux MaîtresdesCoches & Ménageries, ceux-ci ne laiflë-
roient pas que d'en être tenus, foit que le Vol eût été fait par
leursDomestiques, ou même par des Etrangers tout l'adoucif-
fementque la dernièreJurifprudencea apportée en leur faveur,t
commeil paroît par les Arrêtsrecueillisdansle Code ~o~M, t
a été de ne point s'en rapporter à cet égard commeon faifoit
auparavant, à la feule affirmationdes Perfonnesvolées, mais
d'obligercelles-cià juftinerpar des Preuvesjuridiquesde la qua-
lité& valeurdeseffetsqui fe trouvoientdanslesMalles& Ballots
volés & à défautde cette Preuve, qui fe fait ordinairementpar
des~M/M lorsqu'ils'agitde Marchandi&s on eft dansl'ufage
de reftraindrela valeurà une certaine ïbmme qui eit ordinaire-*
mentde o livres, SuivantlesArrêtsdu Conseilde 1687,1704
!7i~,&i74<
Il n'y a donc proprement que le Cas de la forcemajeure,tel
que celuidu Vol fait avec enraction ou en plein jour & fur
les grandsChemins, quipuifïë mettre ces Maîtresde Coches à
couvert de toutes recherchesà ce fujet ilsne peuvent par con-
féquentreclamerlesautresExceptionsqui ont été établiesen ta*
veur des Hôteliers, quoiqu'ilsfe trouvent comprisfousle même
Titre duDroit. La raifonde cette différence,c'e~t, commele re-
marque A c c u Rs E furla Loi dernieredu mêmeTitre Caup.
Naut. ~M~M/. parce que lesMaîtresdeCoches& deNaviresfont,
dit il, Maîtresde choifirceux qu'ilsembarquentdansleursCo*
ches & Navires, & que ces derniers une fois embarqués ne
font plus les Maîtres de fe choifirune autre Voiture, commeils
peuventle faireen fait d'Hôtellerie.
Z) ~0 Z S faits par des /~K/M/y.
On veut parler principalementde ces Voituriersqui piquent
les Futaillespour boire le Vin qu'ils conduifenten la Ville de
Paris, ou ailleurs P Ap o N rapporte un Arrêt rendu en i ~o, &i}.M. S~

qui a condamnéau Fouet & à l'Amende-honorabledes Char-


retiers qui, après avoir bu & piqué des Tonneauxde Vin qu'ils
amendent à un Préndent des Requêtes du Palais, les avoient
remplisd'eau.
On fe contente auS quelquefoisde prononcer la Peine du
Carcan, lorfque la Défraudationn'eft pas conndérable il y en
a un exemplerécent dans un Arrêt du 14 Août 171 rapporté
CCccij
TRAÏTE' DES CRIMES;
au 6e Tome du Journal des Audiences, par lequel la Cour ë!t
confirmantuneSentencedu Lieutenant Généralde Police, qui
prononçoit cette Peine, ordonne l'exécutiondes Arrêts & Ré.
glemensde Police concernantles Charretiers& Voituriersde
Vin & conformémentà iceux, fait défenfesà tous Charretiers
de piquerlesVins qu'ilsvoiturerontpour les Marchandsde cette
Villede Paris, fur les peines portées par les Régtemens même
permet de faire emprifonnerles Contrevenans, faifir& arrêter
leurs Chevaux, &:les mettre en Fourriere.
Il y a encore d'autresDépofitairespublics, auxquelspeuvent
s'appliquerles peinesdont nous venons de parler, tels que les
jMeuniers, Fourniers, Tailleurs &:c.
0 L S faits par des Serruriers.

Ces Vols font mis au nombredes ~M/ à caufedes consé-


quences dangereufesqu'ilsentraînentdansla Société, par l'abus
que peuvent faire ces fortes d'Ouvriers de leur Art, en faifant
ou prêtant de fauues Clefs pour s'introduiredans les Maifons.
Ainu, fait que ce Vol ait été fait pour leur profit particulier,
fait qu'il ait été fait pour le profit d'autresPerfonnesqui les em-
ployent, il doit toujours être pum du dernier Supplice parce
qu'au Vol eft j:ointle Crimede Faux.
L'on diflinguefeulement, en fait de Complicité,fi les Serru-
ners ont afMé auVol en perfonne, ou s'ilsont feulementremis
des faunesClefsà desTiers qui s'en font fervisen leur abfence~ g
dans ce dernierCas, ils ne doivent pas être punis de la Potence
comme dans le premier, mais feulementde quelquesPeinesaf-
Ëictives, à moinstoutefois que ceux à qui ils ont remis ces
NantiesClefs ne fuffentdes Z3p/K~/?MK~ parce qu'ils n'ont pu
ignorer l'ufageque ceux-cien vouloientfaire. On trouve dans
M, Le Prêtre, Cent. 2. un Arrêt qui a condamnéà la Potence
un Serrurierpour avoir fait une îauflëClef à un Valet qui vola
fon Maître,
ET DE LEURSPEINES.7~ Chap. !73

CHAPITRE1 III.
D~ ~o~ ~M&~?~p~~ H~cwede /<z.c~o/~volée.
TM 0 u s avonsdonné pour exemples de ces fortes de Vols,'
~~j i °. ceux des chofes Sacrées ~° desDeniers Royaux ou Pu-
blics 3°. des Perfonnes libres 4°. des Beftiaux des Pigeons
6". des Poiffons; 7°. du Gibier; 8°. des Arbres des Forêts & Jar-
dins c)°.des Fruits & Légumes i o°.des Charrues & Harnoisde,
Laboureurs; n °. desBornes& Limites; & autres femblablesfaits
contre la foi publique.
Nous avons eu lieu de parler des ~o~ Deniers ~oy~A'6* Pu-
blics, en traitant des Crimes de PÉcuLAT & de CONCUSSION.
F'OZ~e~
Nous avons parlé de ce Crime fous lé Nom de ~c/?7~ &:
nous avons obier vé qu'il. fe commettoit de trois manieres; on
lorfqu'on voloit une chofe facrée dans un lieu facré ou loriqu'ott
voloit quelque chofe de facré dans un lieu profane ou enfin,
lorfqu'on voloit une chofe profane dans un lieu iacré.
A l'égard des Peines, elles font différentesfuivant les degrés.
d'ënormité du Crime. Ainfi par exemple celui qui aura volé
le ~o/~7 ou le Ciboiredans lequel fera le S. Sacrement, doit être- ~t~.I"
puni du~M vif caufe de la Profanation jointe au Vol. Celui qui
C~.M.t.i.M,

aura volé des ~My~c/-<M,fans qu'il s'y trouve rien de facré on


des ~~M<?~&:Calicesdans un lieu qui foit confacré ou non ildoit
être puni de la Potence après avoir fait Amende-Honorable8e
avoireu le Poing coupé,& fon corpsdoit être jette aureu. Mais,
s'il n'avoit volé que des 0/M~M d'Egliie, c<ceux qui croient
deAinés au Service Divin il ne fëroit fujet qu'à la Peine de
la Potence. Enfin fi le Vol ne confifloit que dans des chofesde-
peu d'importance comme de la Cire .des C~~f~ des ~p~
ily auroit feulement lieu à des Peines corporelles,telles
que les Galeres pourles hommes, ladétention dansune Maifon
de Force pour les femmes, avec la flëtrifîu.red'une marque en
forme de la lettre V. le tout conformément à la Difpofition de
l'article premier de la Déclaration du 4 Mars t'7~4.
Mais, fi le Vol étoit conftdérable, &: qu'il fûtfait avec.etTrae~
TRAITE' DES CRIMES,
!!74'
tion il y auroit lieu à la Peine de Mort c'efi encore ce qui ré-
futte de ces termes, qu'on voit à la 6n du même article de cette
Déclaration; le ;out anspréjudicedela Peine de Mort, s'ily échef,
Cas.
fuivant l'exigencedes
D U ~0 L des Perfonnes Z~
On l'appelle autrement PLAGIAT,quoiqu'on entende plus or-
dinairement fous ce nom, le Vol que font ceux qui s'approprient
les Livres ou les Ecrits des autres. LeCrime dont il s'agit, ed ce.
lui dont il eft parlé dans la Loi -Fa~MHK~ P/~M/w, & qui <e
commettoit par ceux qui enlevoient de jeunes gens libres & les
vendoient pour Efclaves ce Crime, fuivant la Loi dernière au
C o DE fous ce même Titre, étoit puni de la même Peine que
l'Homicide fur le fondement que ceux qui le commettoient, fai-
foient ibunrir aux Peres & Mères la même douleur qu'ils auroient
eue de la mort de leurs Enfans.
Nous en distinguons de quatre efp ecesparmi nous. 1°. Celui
commet, en enlevant un Chrétien pour le vendre à un
qui fe
Turc ou un Algérien. 2.°. Celui qui & com-
Inndele, tel qu'un
met par des Juifs, qui volent des Enfans Chrétiens pour les faire
mourir en haine du Chriftianifme. 3°. Celui qui fe commet par
des Gueux ou Mendians comme Bohémiens & autres, qui pour
mieux exciter la charité & la companion des PaHans, s'appro-
les Enfans d'autrui qu'ils enlevent par les chemins, les dé-
prient
& leur mutilent les Membres. 4". Celui qui fe commet
6gurent re-
les Capitaines de Galères & leurs Lieutenans. lorfqu'ils
par
tiennent des Galériens après le tems expiré, ou après que ceux-ci
ont obtenu des Lettres de Rappel.
Au p~~y Cas, la peine ne doit être moindre que celle de la
Potence. II y a unArrêt de la Cour du 19 Mai 14~3, qui a pro.
noncé cette peine contre Jacques Ca'K/-deBourges, Argentier de
CHARLESVM.accufé de vendre & livrer des Enfans aux Sarra-
~ns. Cette peine eft conforme à celle prononcée par les Livres
Saints hominem, &vendiderit e um, convic7us7!o.<-<c
r..E~. ~y~M.
~.t6. morte /MO~~K/
il a lieu à la du Feu. B R u NE AU
Au fecond Cas, y peine
un Arrêt du Parlement de Metz, qui a condamné à cène
P. Bruneau, Obf. rapporte avoit
~nm. part. i. tit. peine un Juif, pour avoir volé un Enfant Chrétien qu'il
dans
t9.4;t. fait mourir cruellement. C'efi de ce Crime dont il eft parlé
ïa Loi /K~M. que nous avons citée en parlant de l'c~.
ET DE LEURS PEINES. 7~. V. Chap.
Au M~g~MCas, il y a lieu à la peine des Galeres, lorfque
l'Enfant volé n'a point été mutilé par les Gueux & Mendians
mais fi le Vol eA accompagné de Mutilation, la peine ne doit y. Ff;MMM,
pas être moindre que celle de Mort.
ENFIN, la peine contre les Capitaines ou Lieutenans des Ga-
leres, qui retiennent les Galériens après le tems expiré, ou après
qu'ils ont obtenu des Lettres de Rappel; c'efi celle de la Priva-
tion de leur Etat~ aux termes de l'article ce. de l'Ordonnance
de Blois.
D U r0 L des j~?MM-.
Ce Vol efi connu dans le Droit fous le nom d'AsiGEAT il
vient du mot Latin ~j?7C~ qui fignifie <M~6' tranfporter6' </« ~f.de<&Co<&
d'unlieu à K~autre, maisil ne s'entend proprement que lorfque M~ f!M
l'enlèvement fe fait d'un.Troupeau entier, ou d'une grande quan-
tité de Betliaux qui peuplent une Etable, tels que Chevaux,
j~<xK/ ~ae~ Chevres& Moutons c'eft pour cela que ceux
qui commettent ce Crime, font appellés dans le Droit Latrones,
pour les distinguerdes autres qui font appellés feulement
CE CRIMEeft mis dans le Droit au nombre des Crimes ex-
traordinaires, dont la Peine dépend principalement des circons-
tances. Ainfi l'on diflinguoit fi ce Vol étoit conMérabIe, s'il étoit
fait avec Armes s'il étoit fait en plaine Campagne, ou dans l'E-
table fi l'on étoit dans l'habitude de le commettre fi l'on avoit
droit, litigieux fur les BeAiaux s'ils étoient
quelque quoique
égarés, & avoient été trouvés dans des lieux fort écartés de la
demeure de leur Maître.
Toutes ces circonflances, qui font marquées par les Loix rap-
portées fous le Titre du ~F.de Abigeis, font encore conndérées
parmi nous fuivant le témoignage de De<peifles c'eft-à-dire ~Z' ?7:
laiflée. `
f!8.1~
que la Peine de ce Crime eâ, comme chez les Romains,
à l'arbitrage du Juge. Ainfi lorfque le Vol eft fait dans l'Etable;e@ ~~m~o.
il doit être puni plus ~verement que lorïqu'11efi fait dans le cM~. 11}. de <
Bois ou dans le Troupeau dans le premierCas la Peine peut ~M~ s
aller jusqu'auxGalères perpétuelles &: quelquefois même, dans
le/~cM~) lorfque le Vol eft conildérable. Si le Vol eA fait pen-
dant que le Bétail eft en pâturage, il eA plus puniffableque dans
le Cas où le Bétail auroit été trouvé errant la Peine, au~/M~
Cas, peut être des Galeres à tems & auj~w~, du Fouet & du
BanniMment à tems. Pareillement lorfque le Vol eft fait d'une
TRAITE* DES CRIMES,
grande quantité de Be&iaux la Peine doit être plus forte que s'il
ne s'agiffoit que d'un Cheval, Bœuf, Vache ou de quelques
Moutons ou Pourceaux au ~M~- Cas elle peut aller juC.
qu'aux Galeres perpétuelles mais au fecond elle ne peut être
.portée au-delà du Fouet & du Banniffementà tems. Enfin il y
a des Cas où la Peine peut devenir capitale comme lorfque le
Vol a été accompagné d'Em'action &:d'A~emblées illicitesavec
port d'Armes.
~OZ Pigeons.
7;K/- Ce Vol, fuivant certains Auteurs, eA compris fous le Crime
<M<M;/<f.l.<t'
§.
d'~g'<Mt quoique ce dernier ne doive s'entendre proprement
~~AoM.a. que d~Vol des Bêtes à quatre pieds. La Peine, au furplus, en eft
cap. 1 !}. <~~t- également arbitraire elle connue ordinairement dans une Amen.
fMM. de envers le Roi ou le Seigneur elle peut même aller jusqu'au
G<i8,
Fouet & au Banniffement lorfque le Vol eït tait avec Enrac-
tion dans les-Lieux qui fervent de retraite à ces Animaux &:
qu'il eA d'ailleurs considérable la Peine de ceux qui tuent des
Pigeons avec Armes à &u ou autrement, efl du Fouet ou du
Carcan s'il y en avoit un grand nombre & feulement d'une
Amende s'il n'~ en avoit qu'une petite quantité.
Il en e~ de même du Vol des Poules, & autres Volailles, dans
une BaHe-Cour.
~OZ~
H peut fe commettre deux fortes de Vols à cet égard le pre.
m~eA le Vol des Poiffons qui font dans un Etang, Réfervoir,
& Foffésd'une Ville ou Château le fecondeA celui des Poiubns
que l'on pêche en eau courante & non fermée fans en avoir le
Droit ni la PermuEon de celui dont la Riviere dépend.
Au premierCas, c'efi un véritable Vol dont la Peine ordi*
naire, fuivantnotre Juriîprudence eft celle des Galères, &peut
ïnême devenir capitale, lorfque le Vol eA accompagné d'Enrac-
tion ou d'Auëmblées illicites avec por~d'Armes.
Aufecond Cas, l'on punit différemment fuivant les circonf-
tances, c'eft-à-dire fuivant la Qualité des Perfonnes le Tems e
la Maniere dont la Péché a été faite nous aurons lieu de difHn-
guer ci-après tous ces différensCas, & de marquer les Peines qui
y font attachées en traitant des Délits qui ~e commettent au
fujet delaP~che.
~0~:
ET DE LEURSPEINES.Tit.P. C~. ~77
~OZ-y de Gibier & Bêtes fauves.
Dans les premiers tems où la Chaffe étoit permife à tout le P. </f/~
Monde le Gibier & les Bêtes fauvages appartenoient au pré"«-é ~;tm~/<f.i.f~.i.
§.ti..6'tj).
mier occ~c~ qui pouvoit s'en emparer impunément mais de-
puis que nos Souverains ont jugé à propos de reSiraindre cette
faculté par leurs Ordonnances il n'y a que ceux à qui elle a été
fpécialement réservée par ces mêmes Loix qui puisent en uSër
librement, fans encourir les Peines qui y font portées.
Aux termesde ces Loix, que l'on trouve recueillies au Code des
C~M, font réputés Voleurs, & doivent être punis commetels
r\ Ceux qui volent dans les Garennes du Roi, des Hauts-
Jufliciers & autres, fuivant la difpofition de l'Ordonnance
d'Henri IV. du mois de Juin 1~01 COQUILLE, furl'article xvj.
du Chap. xvij. de la Coutume de Nivernois, qui renouvelle la
difpofition de cette Ordonnance compare ce Volà celuides Pi-
geons dans le Colombier, parce que, dit-il, les uns & les autres
font partie de notre patrimoine.
Ceux qui ouvrent & ruinent les trous qui font dans les
Garennes du Roi ou dans celles des Particuliers où le Gibier fe
retire c'eft la Difpofition de l'Ordonnance des Eaux & Forêts,
Tit. des CAtZ/~g~ a/f.C.
3°. Ceux qui prennent dans les Forêts du Roi, Garennes &
BuiiTbns,des Airesou Nidsd'Oifeaux, des Œu~sde Cailles, Per-
drix & Faifans la peine eâ de 100 liv. pour la premiere fois,
du double pour la Seconde, du Fouet & Banniffement à fix lieues
de la Forêt pour la troisième.
Nous verrons au refle, en traitant des Délits contre lesRégle-
mens des Droits de ChaSIe, les différentes Efpeces de Chaffes
qui font défendues, ainfi que les peines portées contre ceux qui
contreviennent à ces Réglemens.
L'on avoit d'abord douté, fi c'étoit commettre un Vol, que
de s'approprier des Bêtes fauvagesqui font apprivoifées. Mais
enfin la plûpart desJurifconfultes fe font réunis à Soutenirl'affir- 7~. <
§.
mative, pourvu que ces Animaux confervent l'habitude d'aller ~HM~Mf.
& de retourner dans la Maifon, doneeanimumrevertendi~<M/ Ai L. <<C~<
de ~r. f~omM.
L'on avoit encore agité parmi les Docteurs, la Queflion
fçavoir Si l'on pouvoit commettre un Vol à des~~J,
l'égard mais
parce que ces InSë8:esfont de leur nature réputes Sauvages
J~efentiment qui a prévalu, & qui a été adopté par JuShnien
'1"11.
1 11
Dddd
~s TRAITE* DES CRIMEE
y. y/t/H& dans fësInAitutes, eft qu'on ne pouvoit les prendre, lorfqu'elîes
§.t~ étoient dans la Ruche, &nscommettreun Vol,. & même qu'on
ne pouvoit empêcher lorsqu'ellesétoient envolées de les fui-
'vre à vue,. fur le Territoire d'auttui fans s'expofer à être pour.
~nivi& condamneà des peinespécuniaires ~<:yK~ ~K/Tzc~o~
ex aA'eC~~06W/(~/7'~ K/y~ MM~~M/' ~K~, <CC MM~
~C?M~M<? C/? nec~~<&f ~ëCMM 6/M~ 6/?.
Au refte, il faut principalementconfulterfuc tous.ces point&
les Coutumesdes Lieux..
FOZ~

/<<«. <&<~<<~ L'on veut parler non feulementduVol des Arbres qu'on en-
~on//n/!iM;mM/!t-
levé, & dont on iak une Coupe illicite, maisencore de ceux
Mm~t.7.
qu'on endommage &qu'on dégrade.
~<M~ Dans.le premierCas., la.peine ordinaireeË celle des Galeres.
t~M.i~ pendant trois ansou du Fouet.comme celledesautresVolsfaits
contre la foi publique,. &:cette peine doit avoir lieu- fur-tout
~Kry:. ~</'<<- ft-leVol a été faitla nuit, ou fi laCoupe a été faitedansles tems
/a<'j~<on!~l.M/o/. prohibés pour le travait, ou. bien s'il y a eu une ESraction au'
Murde clôture desjardins~ou quelquesauteescircon~ancesqut
marquentun deffein.prémédite. Nou&ne-fuivonspoint par con.
féquent la'EK~pontion du Droit Romain, qui mettoit ce.Crime'
au nombre'des Délitsprivés., commeil paroît par le Titre.du Di-
gère ~~or~M/MT~ <a/M~, 8c qui ne le puniubic que par la:
peine de Ia:Loi ~~7~7~ qui étoit celle du doublede la.chofe
voiée.
Au~cc~Cas, c'efc-à-diEe,Jor~qu'Hn'y a eu ni Coupe niEn-
Kvement,& que' Fo~s'eâ.feulementcontentéd'endommager&
de dégradet:les=Arbres,,fbit dans.les Forêts, fait dans lesJar-
dins la peine.des Galères peut alors.être convertieen celle du.
Fouet ou du.BanniHënîentou mêmed'une fimpleAmendeavec
dommages-intérêM, 6' la Dégradation e~ faite dans~les Arbres
qui appartiennentà des Particuliers-,il n'y a' que cellefaite dans.
!~sForêts du Roi qui dbit toôpurs. être punie d'unePeine cor-
r. art, ~M..<& porelle, Suivantla-Dirpondon. de ~Ordonnancedes Eaux& Fo-
1a Police6<f0/)/ rêts. Nous auronslieu de remarquerau fLM'pIus, en traitant des
~<.t~0/
Détits;contre la Policedes Bois, tes autresDupontionsquecette'
Ordonnance contient à cet égard.
L'on peut rapporter à ce Vol celui du F<9M-(ï-M/ë/' d'ansles.
Chantiers, ou celui des jeunes Seps.ou des. Z~~Mdans une
ET DE LEURSPEINES. ~o. 777.
La Peine ordinaire.de ces Vols.eftc elle desGaleres pour
Vigne.
trois ans, commedes autresVols faits contre la foi publique..
Au RESTE,l'on doit considérerdans l'applicationdes Peines
à tous ces din'érensCas la ()a< duVol, le 7<WM ouil a été
fait, IaMz~/6 dont il a été commis, & les autrescirconstances.
qui peuvent fervir à en marquerlaPréméditation.
° 0 L S <~Fruits dans lesJardins.
Suivant lesArrêts des Reglemensde la Cour, la Peine de M
Vol eStcelle des Galeres pour trois ans, ou du Fouet avecBan-
ni1fement,lorfqu'ilfecommetdanslesJardins& Maraisde cette
foit que cesJardins ouMarais foient closou non. Mais
Capitale,
dans les Provinceson n'en ufe point avec la même rigueur, on
fe contente de condamner à une Amende ou à 'uneAumône,,
lorsque leVol n'eSt point accompagné d'autres circonfiances qui
le rendent qualifié, c'eSi-à-dire, qu'il n'eil point confidérable,,
n'a point été fait pendant la /w~ & qu'il ne fe trouve pas
qu'il
accompagnéde Port d'~r/M~ & d'2~c?M/! ou d'Efcalade.
L'on doit aum principalementconfulterla QualitédesPerfon-
nes qui commettent ce Vol car fi par exemple il a été fait
un Soldat contre la Défenfede fon Général, il n'y a pas une
par
moindrePeine que celle du dernierSupplice, fuivantles Regle-
mens de la militaire. ·
Difcipline
Il faut encore confidérerfilesPerfodnesfontdansl'K~ de
faire ces fortes de Vols. Suivantles anciennesOrdonnancesde M.iSt<M.!t}~
Franche-Comté, ceux qui ont volé des Fruits dans des Jardins
ou Vergers clos &fermés même les Grangers, Serviteurs,Vi-
MeSHers, & autres, font punuiables de la Peine du
gnerons,
Fouet pour la premierefois, & pour la feconde de la Potence.
L'article fuivant excepte néanmoinsles trois Cas fuivans !°.
leVoleur ne ferait point diffamé par aucunautreLarcin
lorfque dérobé Sub-
auroit quelque apparence a pour
lorfqu'ily qu'il
venir à fanéceSEté& à fon indigence; 3 lorfquela chofedéro-
bée fe trouve de petite valeur.Danstous ces cay, il eft laiSïeau
des Juges de prononcer telle autre Condamnation qu'ils
pouvoir
jugeront convenables.
EnMn,il faut fur-toutconSidérerle Motifqui y a donnélieu;
fi ce Vola été fait dans la vue d'en tirer du profitou
c'eSt-à-dire,
ou bien feulement ceuxfaits
~'inSulter, par gourmandise, comme
T> T1 _1 .1
PDdd ij
~o TRAITE' DES CRIMES,
bar des Ecoliers,dont la punitiondoit être réservéeà leurs Peres
&: Meres.
Au RESTE, c'e~ÏFufagedu Lieu o&ces fortesde Vols font
faits, qu'il faut fingulierementconfulteren cettematière..
~0 Z. des C~a/M~ 6' .Ha~ûM Laboureurs..
Ce Vol eApuni de la mêmePeine que les autresVols contre
la foi publique ravoir, desGalerespour trois ans,.& du Fouet
ou du Banmffement.Ïl y a pluûëursCoutumesqui prononcent
P~ Ff/t!~ W. des Peines corporellesen pareil cas. BoNiFACE rapporte un
~)./<f<t. Arrêt du Parlementde Provence du 27 Mai-1667,. qui a juge
t.<J.. le Larcin d'Ih~rumens de Z~o~ eA qualifié&:public, &
que
être pourfuivi comme tel à la Requête du Minière
qu'il peut
fans intervention de la Partie civile.
public,
Il en faut dire de mêmedu Vol des. Cg~dansles champs, &
de celuides.7c~, Linge, ~7, Se autres chofesqu'on laiffepour.
'blanchir ou fécher; ou des Z~ &: autres effetsqui font dans
des Bateauxprèsdes'Pons. La Peine la plus ordinairey.danstous.
ces Cas~eA'celle des Galerespour trois ans.
~'OZ ouE/M/ desFc/ 6' Z~~
~.&<&<J~~ Sous le nom de BORNES l'on veut parler des Pierres ~w,
jKMMnc
M<M~ ~7' Pieux., & autres Marques qui ~bnt employées pour féparer les.
Territoires, Juridictions,. Champs ,,PEes~ Vignes & Forets~
les unes des autres.. n
L'an ne parle point ici, de cet enlèvement accidentel de Bor-
caufe-par leur ancienneté ou par le'Laboura-
nes qui peut être
ou. l'ébranlement & récroulemenr des Terres, &
ge, bien.par
qui donne lieu à cette action civile, appelles en Broit~/KM/M~- fait
mais ds cet enlévement h-audu!ëuxde Bornes,
s'M~MM
dans la vûed'àggrandir fon Héritage, Territoire, ou Juri~i~ion
ou de fé procurer une déciiSonfavorable & qui ble~lanttout-à-
la-fois l'intérêt & particulier, en ce qu'il entraîne nécenai-
< public
fement le Troublè & la Divinon, & quelquefoismême les Meur-
tres, mérite d'être réprimé par des Punitions exemplaires.
Les de ce Ccime.&nt maudits par la Sainte-Ecri-
DM~on. t~/ Coupables
~.i~6.~7. ture, & par les Canons.
~C<t/a/
~.t en eA parle dans lé Droit ~ous le Titre du ff. ~~MC
ou il eft misrdans le' nombre des Crimes extraordinaires
M«/.I2.M.l. <MMM
ET DE LEURS PEINES. 7~. C~. ~8!
la Peine doit fe fuivant la condition des fenonnes.,
dont régler
& les circonitances du Crime. Vols contre
La Peine la plus ufitée parmi nous eA celle des
les Galeres à tems ou le Fouet avec
la foi publique fçavoir
outre les dommages-intérêts envers le Proprié-
le Banniflement,
a fouffert. Cette Peine être agmentée lorfque ts
taire qui en peut
efi de la Violence publique avec port d'Ar-
Crime accompagné
elle être auffi modérée & convertie en une iimp!e
mes peut abat ou arra.
Amende en certains. Cas, comme locfqu'on qu'on
& les Pieds c~ dans les Forêts on appelle ain~
che déplace
Arbres font choies & marqués par autorité de Jufii-
les gros qui
les Bornes des Ventes & des. Coupesde Bois-
ce, pour indiquer
tant taillis, que de Haute-Fucaye..
l'article iv. de l'Ordonnance des Eaux & Forêts au
Suivant
Titre des 6- Amendes il y a une Amende de 100 l'v.pow
& de 200 liv. Pied cornier arraché Se
Pied cornierabattu. pour
déplacée

CHAPITRE 1 V.

Des ~~y par la.Quantité.


dans cette Claffe 1°. les Z~e~ ou
T 0 N comprend
J~ considérables ceux qui font réitérée
~CV~oM VOL eo~
être conMérabIe de trois manières, ou parla
Un Vol peut la Perfonne à
ou la
par Qualité de
Quantité de la chofe volée Perfonnes qmlecom.
qui iLea fait, ou.enfin panla.M~~ des
mettent. conude-
la QUANTITE'~ chofe le Vol devient
~'Par
au lieu de voler une Bête à quatre pieds on-
rabte~ comme fi
le entier, ou fi au lieu de ne prendre que quel-
vole Troupeau ennere.
d'une Succemon, on en fait la Déprédation
que Effets dontil eft. fous les Titres duff. de
ce font ces fortes de Vols parlé
C~~ ~7.~ qui P~oi~nt avoir
termes de l'article uj. de la
derniers
fait l'objet particulier des la. Peine du Fouet.:
Dd~o~\7~,o~~ avoir prononcé
T R A 1 TE' D;ES C:R1 ME S,'
&- de la~FIétriSïure pour de fimplesVok Sa MajeSiéajoute;
fans préjudiced'uneplusgrandePeine s'il y échet fuivant
gencedesCas. Cette Peine peut donc aller juSqu'auBanniifement
ou aux Galeresperpétuelles, lorfqu'ils'agit d'un Vol extrême-
ment considérable & fait avec des circonftancesqui en mar-
quent la préméditation.
Il faut cependantexcepterle Casd'une Déprédationtotale de
SucceSHon faite par une Veuve ou par desHéritiersprésomptifs,
pour laquelleil n'y a lieu, commenous l'avonsvu, de prononcer
que des Peines pécuniaires ou tout au plus in&mantes.
1°. Par la QUALITÉSla Perfonneà ~~7e/?~~ le Vol peut
'encore devenir confidérable comme par exemple, le Vol qui
feroit faità un'pauvre Artisan de fon Métier ou de fes Outils,
qui feroienttoute fa reSIburcepour SubnSter,ne feroitpasmoins
puniffable, que s'ilavoit été fait en plus grande quantité, vis-à.
.visd'une autre Perfonneplus riche & plus commode.
3°. Par la QUANTITÉ Perfonnesqui &commettent,le Vol
ï. ~<J~t~ 16. peut devenir considérable ~Mo~ /M/M~KM, dit la Loi, multis
M/!<Mj~Mm. perfonisg'/u~a~ exemplo~ K~~f, mais pour qu'il y ait lieu
~6~M'
d'augmenterla Peineen ce cas, il faut fuivantles Auteurs, que
la même efpecede Vol ait été commiSepar différentesPerSbn-
nes dansle mêmetems&dansla mêmecontrée.
0 L S T~
L'expérienceayant fait connoitre qu'on ne parvientaux plus
grands Crimesque par degrés, & qu'ils ne prennent ordinaire-
ment leurfourceque dansle peu de Sévéritéqu'onapporte à pu-
nir les moindres on s'eStvu obligé d'augmenter les Peinesà
proportion de l'habitudequ'on a de tomberdansle Crime. Tel a
été entr'autresl'objet particulierde laDédarationdc 1734, que
nous venonsde citer où aprèsavoir ordonné la Peine du Fouet
avec la netriSlured'une lettreV. pour un premier Vol, Sa Ma-
jeS~éajoute que ceux ou celles, qui aprèsavoir été condamnés
pour Vols ou flétrispour quelque autre Crime que ce foit fe-
y. ~.4:
roient convaincusde y~c~vcenCrime de Vol, ne pourrontêtre
condamnésà moindrePeine, que, Sçavoirles hommesauxGa-
leres à tems ou à perpétuité oc les femmesà être de nouveau
flétriesd'un doubleW. fi c'eStpour récidive de Vol, ou d'un
&aple V. fi la première F~trulure a été.encourue pour autre
ET DE LE~RSPEINES.7& CX~: ~S~
Crime, & enfermées à tems, ou pour leur vie dans des Mai~bn~
de force le MM~a/M~y'e/M~'cc, en-il dit, dela Peine de Mort, ~~V
y ~M, fuivant l'exigencedes cas.
Il y a plus, pour mieux apurer la preuve des Récidives &
confequemment l'augmentation degPeines qui doivent être pro-
noncées en pareil cas Sa Maje~é veut encore par une Di~po"
fition particulierede la même Loi, que ceux qui feront condam-
aés aux Galeres à tems ou perpétuité pour quelque Crime que ce V.~f.~
pui~e être foient flétris, avant que d'y être conduits, des trois
Lettres G A L,~ cela eft-il dit pour en cas derécidiveen C~/n~
qui méritePeines ~'c?!v~ 6~~M/:M Mort ce qu'elle veut
même avoir lieu, encore que les Accufés auroient obtenu de Sa
Maje&é des Lettres de Rappel de Ban ou de Galeres ou de Com- V.j
mutation de Peines pour précédens Vols &autres Crimes.
Il réfulte des termes de cette Loi trois chofes remarquables:
ï". qu'il ne ~unit pas qu'il y ait récidive de Vol, pour donner
lieu à l'augmention des Peines qu'elle prononce, maisil faut en-
core que le Voleur ait été condamné & repris de Ju&Ice pour
ce même Vol enforte que fi l'Accuseavoit commis,notoirement
d'autres. Vols, qui mériteraient Peine am~ive & qu'il n'eût
euuyé aucune condamnation à ce fujet on ne pourroit lui faire
fubir la Peine qui eft portée par cette Loi en cas de récidive:x
x°. qu'il n'eA pas toujours nécenaire pour qu'il y ait lieu à;
cette augmentation de Peine, que le Crime pour lequel le Vo-
leur a été condamné & repris de JutHce, foit un Vol, mais qu'iI
~unttque ce foit tout autre Crime- qui mérite Peine amictive r
3°. que celui qui après avoir été condamné aux Galeres poup
Vol vient à retomber dans ce Crime doit fubir la Peine de
Mort; par confe'quentcomme la Condamnation aux Galeres doit
avoir lieu, fuivant la même Déclaration, dans le cas d'une pre-
miere récidive dans ce Crime, on en. peut tirer cette conclu-
&ongénérale, quela Peine de Mort doit avoir lieu en cette ma-
tière toutes les fois que le Voleur eA tombé dans une-féconde
téeidive c'e~ auni ce qui paroît résulter de la réunion des dif-
férentesAutorités que nous allons citer.
i°.Par l'art. viij. de la Coutume de Nivernois, Chap.-L il e~'
dit, « fi aucun commet nmplelarcin non excédant Soixante~bis,,
» pour la premiere fois, il fera puni felon la discrétion & arbi-
? Magedu Juge pour. la.feconde &is~ jusqu'à, la. mutilationdes
'~4 TRAITE' DES CRIMES, f'
membres inclufivement & pour la troifieme fois il fera CM.
~e à Mo/ ce qui s'entend quand à chacune defdites fois,
» il a été appréhendé & atteint par Juftice
~°. L'article v. de la Coutume de Bourgogne Chap. I.des 7~.
ces, « porte fi aucun commet'fimple larcin qui n'excede 10 liv.
» tournois, pour lafve/K~fbis.il fera puni corporellement Selon
» l'exigence & la qualité du cas,& l'arbitrage du Juge, &: j'M-
c~ & commet autre larcin, il en perdrala vie.
Aux termes de l'art. clxij de la CAROLINE celui qui a
3".
volé pour la troifiemefois, & dont les Vols ont été bien & due.
ment vérifiés, eft tenu pour Voleur .c/ & n'étant pas moins
il eA condamné à la
coupable que celui qui a ufé de violence,
Mort. Cette Loi ne diftingue point u les trois Vols réunis for-
ment un objet con~dérable la punition qu'elle ordonne ayant
moins pour objet, comme le remarque fon Commentateur, la
valeur de la chofe volée, que le degré de malice & l'incorrigi-
bilité du Voleur, dont il importe à la République de fe défaire.
Elle ne diftingue point non plus, ~icesVols réiterés ont été com-
mis dans le même Pays ou dans la même Juridiction, ou fi
le Voleur a déjà fubi une punition pour des Vols precédens
mais elle exige feulement que cesVols ayent été faits en diSe-
rens tems & dans un certain intervalle les uns des autres. Ainfi
le'Voleur auroit volé pendant une même nuit
par exemple, qui
en trois maifons différentes ne feroit point cenfé avoir fait trois
Vols différens maisun même Vol & Aélion continue.
la
<?~. GRIVEL, en fes Décifions du Parlement de Dole, examine
de un Voleur, commet trois fois
&<* QueAion ravoir, ~i qui juf~u'à
le Vol, doit êtreouni du dernier Supplice & apres avoir rap-
l'avis de diSérens Auteurs, il conclut pou? l'TMWf.fur
porté à de de-
le fondement qu'un Voleur ainfi accoutumé petits Vols,
bien-tôt fameux Voleur & que c'eA par un troi-
vient, dit-il, il
sième Acte répété, que fe forme ordinairement une coutume
fon fentiment de ceux de MENOCH DAMHOUDER
appuie de la du Parlement
GOMES, & principalement Jurifprudence
de Dole. Il eA vrai qu'en même tems, cet Auteur obferve queti
eénéral, ce Parlement ne fe porte à cette févérité, que lorfque
le Vol eft confidérable ou que les Accufésont déja été pour-
convaincus d'autres fans considérer h ces Vols
suivis & Vols
ont été commis hors de Ion reSort ou s'ils ont déjà
antérieurs été
ptP
ET DÉ LEURSPEINES.?. C~ jr. ~8~
été e~acés par la Punition ou~paria'Grae-ë du Prince ,'mais
feulement l'habitude du Vol, & le mépris ~u'cn a &it la pu-
nition précédente.

C II A PITRE V.
Des Vols ~H~ par. le Lieu.
'ON veut parler de ceux qui fe commettent ï". dans Ie$
f
J_j Eglises, ~° dans lesMaifons royales, 3°. dans les Auditoires
de la Justice, 4°. dans les Spectaclespublics, dans les Grande
Chemins..
Chemins. Í
~'OZ~~M<

Nous avons déja parlé des Vols faits dans les Eglifes, en traw
tant du Crime de S ACRI L É GE nous ne ferons que râpa
ici la de la Déclaration du mois de Mars
porter difpofition
les concerne « Ceux & celles (.porte l'article
ï7~4, qui
» premier de cette Déclaration ) qui fë trouveront à l'avenir
» convaincus de Vols & Larcins faits dans les Eglifes, enfem-
~bte leurs Complices & Suppôts ne pourront être punis de
» moindre Peine que, fçavoir les Hommes., de celle des Galeres
à tems ou à perpétuité, & les Femmes, d'être flétriesd'unemar.
» que en forme de la lettre V. & enfermées à tems ou pour leut
vie dans la Maifon de Force le tout fans préjudice de la Peine
~-de Mort, s'il y échet, fuivant l'exigence des Cas ».
~0 L S faits Maifons Royales.
a eu Edits & Déclarations du Roi qui pronoH-.
I! y plufieurs
cent la Peine de Mort contre ceux qui font convaincus de ce Cri
encore n'auroient jamais été repris ni punis, & fans
me, qu'ils avoir
avoir égard à la valeur & eAImation de ce qu'ils pourroient
notamment les Déclarations de Novembre t ~o, dejan-
volés,
vier 1677, & de Décembre 168~ cette derniere étend la Peine
de Mort à ceux volent dans les Cours, avant-Cours des Cuit.
qui
fines & Ecuries. Mais il paroît que la rigueur de ces Loixne doit.
qu'aux Vols des Effets appartenans au
s'appliquer proprement
Prince,&- non pointdeceux appartenans àdes Particuliersqui ce derm~
fe
dans les Maifons & que dans
treuveroient royales 1:'1:
EEee
THAÏTE' DES CRIMES,
Ca~ l'p~deyroitprincipalementavoir égard la valeur& a l'e~
ration de la chofeyo~e.
~OZ~~at~ dans l'Auditoire de la Juflice.
Les Juges, &fur-tout ceux des Cours fupérieures,repréfen-
tant la Perfbnne~duSouverqinqui;leur a confie~efoinde rendre
la Justiceà fes Sujets on peut dire des Vols qui font faitsdans
les Lieux où il&tiennent leur ~ance~ comme<~ceux faitsdans
le Palaisdu Prince, qu'ilsfont autantd'Attentatscommiscontre
le refpect.du Sa Majefté, & qu'ils.doiventcpn~quemmentêtre
P:.DM'.<~t.~?.
~pM à ta même< Peine.L'on:voieen e~et pl~Heurs. Arrêtsdiedif-
~rerbo/e~
ieMnsPapleme.ns,rapportés par Brillon, d'aprèsPapou, Jovet~
la Rocheflavin & Bouchel, qui ont prononcé en pareil Cas,
la PeinedeMort avec Amesd~h.onorable~, quoiquelesVolsîuf-
fent d'ailleurstrès-légers à la vérité, il y en a d'autresrappor-
tés par les marnes.Auteurs, nptaŒ~ent par Papon & Bou-
ehel', qui fe.f ontcoaten.tésde,coadamn~r au Fouet & à cinqans
de Galles-; d~M~~au Fo~ett~u~meotpaEtous:les Carre~urs
du Bailliagedu.Palais.,avecla.Marqued~bFleur-de-Lys fur les
deux Epaulas Amende~honorable B-Mni~mentperpétue!
d'autresennn.qui n'o&tprononcé qu,e la~Peine d~ Fouet & du
Banniflementpour dix ans du ReiSortdo Parlement.
Cette d-iver~téde.~uri~Bud,en<;e; fait voir que dans ces fortes
de Vols comme dan&tous;les.autres l'on doit conSdérerles
di'0'érentescirconftances.doMils. fontaccompagnés.Ces.circonf.
tancesfe tirent ou de la Qualité du Tribunal s'ileft fupérieurou
inférieur ou. du T~M pendant lequelle Vol a été fait, fi c'eft
~DM.n-. ou l'Audience, ou de la Qualité de la Preuve. En-
terbo ~oz.
pendant après
fin l'on confidere encore fi le Vol eft par lui-mêmecû/M~
Fo~f~ Bi-
Mo~. Dr. Fr. car.s'il ne conuftoitqu'en chofede peu de valeur qoand même
verbo Co~.M~.s il!auroit été fait
pendantl'Audience c< que la Preuve en feroit
~P~a~
d'ailleurscomplette il paBOtt.-qu'il ne devroit être puni quedu-
Fouet ou des.Galères.,fur-tout depuis,la Déclarationde 172.4~
ne que cette derniere Peine contreles Vols légers
qui prononce du 8 Mars
fe font, d ansles Eglifes. Au~ par Arrêt de la Cour
qui des
t.66o, le-nommé Pierre .A&~ pour avoir co~upé Boutons,
p'Audience-de la Grand-Chambretenant:, fut condamnéà faire
Amende-honorabl& à.êMe Fouettée Marqué c~ Bannipoup
neuf ans ce qu'ily a de remarquable c'eft:quele Procèsfutmi-
tfuit~r 1&champ,l'Audience,tenante en pMfe.ncede tous ceux
ET DE LEURSPEINES.?~. C(~ P. ~87
BRUNEÂUattelé que la pUnitio-nIab!usordi.~ r' J?w«. ~t, t.
au~aSiftbient. eh c'eû celle du Fouet t«.i}./<t~.4<
naire qu'il a ~û prononcer pareil Cas
de la Feur-de-Lys~ & du Bannifïëment.
dans lés ~c?ac~ ~N~'CJ.
~OZ~M
fe repre-
L'on veut parler ici de ces Spectacles ~Y~f qui
la & fous l'autorité du Roi, on ne peut
fentent avec permifEon
commettre des Vols, fansbleffer le respect dû
par conféquent y comme cet Attentat ne fe fait pas
à cette autorité à la vérité,
directement dans les précédens il ne paroît pas qu'il
auffi que
lieu à des Peines auffi rigoureufes. Ainfi à moins
puiue donner ou ait été réitère il paroit
foit conndérable qu'il
que ce Vol ne
le Banniffeinent à tems, le Blâme, ou la Pri~H quelquefois
que
même une fimple Amende pourroit lumre. fe faifoient
On peut rapporter ces fortes de Vols à ceux-qui
chez les Romains, dont il eft parlé fousle
dans les Bains publics
Ft~ halneariis & qui doivent être punis dun<t
Titre de ~M~:
Peine extraordinaire.
~OZ~~M~~C/C~/MM.f.
tous les il n'en eA point qui demandentùnè
De Vols qualinés,
ceux commis fur les grands Che-
punition plus exemplaire, que de & de pim
mins, parce qu'il n'en eft point plus dangereux
veut l'on voyager en
contraires à l'ordre public, qui que pUlHe
~M c~ Z.T. ~e w~
fureté M:& metu 6' ~~K&p~ dejec.pu6/.
~A aufRpar cette ~y °~PP;
ceux commettent ces fortes de Vo s/< i
le Droit, qui
d'une Peine contre a Maxime gène.
& qu'ils font punis capitale
les Vols qu'à des Peines~
n~de ce Droit, qui n'afTuiettifToit
cette la Loi C~M~J~ §.
cuniaires Peineeftprononcéepar
/<o/cj,aufF. t ont
à cette Loi, que nos Ordonnances
-'Teft conformément à une Peine
cru devoir aitujettir ces fortes de Voleurs plus ngou.
les cette Peine eft celle de la Roue, fuivant
reufe que tous autres; dont voie
de I. à Paris en Janvier ~34,
l'Ordonnance François
«Ceux feront duement atteints & convaincus
les termes qui
.d' v~, par infidiation ~aggréaionconfpiré& Venans ès machina
Villes Villa-
de nuit les Atîans &
piHé& détrouuë fe mettant ce faire en
de notre pour
ges, & Lieux Royaume,
& aux entrées
embuches pour les guetter épier
EEee
EEeei) 1)
~8 TRAITE' DES CRIMES,
? dites'Villes, les détroufler & piller, feront punis en !a mamere
qui fuit c'eA à fç~voiT, les Bras leur feront brifés& rompus ea
Mdeux endroits, tant haut que bas, avec les Reins, Jambes, &
CuiHes, &.mis fur une Roue, haute plantée & élevée le
MVifage contre le Ciel, où ils demeureront vivans pour y faire
Pénitence, tant & ~longuement qu'il plaira à Notre Seigneur
~de les y laiSer 8c Morts jufqu'à ce qu'il fait. ordonné par.
~Juttice~.
Cette Ordonnance a continué d'être en vigueur )ufqu'à pré-
tent, par rapport à la Peine qu'elle prononce on y a feulement
ajouté la tbrmalué particuliere de l'o/~fM~ des Ca</< fur les
gra~ds'Chemins; pour l'exemple. Il faut cependant convenir qu'i~
y à d.~ certaines ~irconf~ancesqui peuvent fervir à faire modérer
cette Peine & engagerles Juges des Cours fupérieures à ordon-
ner par un ~M/2~ que le Voleur de grands Chemins fera étran-
glé après avoir été Rompu vif ou .mêmeà le condamner feu-
&mene-àla~Potenee~comme fi. -par.exemple, le Vol éroit-ex-
trêmement modique, s'il avoit été fait à un fimple Particulier,,t
& s'il n'étoit d'ailleurs accompagné de Port d'Armesni d'Attrou-
-= a.
pement.
Soivant l'a mêmeOrdonnancede j~Mccz~7. il paroît que ceux
qui volent dansles Rues des Villes, font compris égalementfous
~!ipm.'deVo~ears;d~'grandsChemins ~&e'e~: fur ce fondement,
fans doute ) que.l'Ofdomi~.nce.dei1670 avoit attribué la connoif-
iance desun~.&des astres aux Prévôts des Maréchaux~Mais
CMtedifpofition a été'changée par la nouvelle Déclaration du
~noisdeFévr-ier 17~ qui exclut les Prévôts des Maréchaux de
P. <<r<. </</<<
la connoiHancedes Volsfaits, dans les Rues des Villes & Faux-
~?~f.~< .F<'MW Houfgsi,. lefqeelleseHe.aeveut point être comprîtes, à cet égard
17)"' ~us.~nom'de.'jg?~M~e~M~. Au refte le changement qu'aa
apporté cette derniere Loi, ne tombe comme fon voit par ces
:tnots:dcer~3.,rquefurla feule Compétence & non point
fur la:Peine de Crime' qui a toujours fuMAé conformément à,
la. difp~fition de; l'Ordonnancede François
-ET DE LEURSPEINES.7~. P. Chap.r~. Ï~

CHAPITRE VI;
w
Des Vols qualifiéspar le Te~M.
ce nombre (ont, i~ les Vols Nodurnes 2. ceux fans
E
dans un tems d'Incendie, de Ruine ou de Naufrage
J
ceux faits en tems de Famine..
~OZ.~JVCC?M/
à caufe de la trahifon qu'ils renferment, & de la
Ces Vols,
a de s'en doivent être punis plus féve-
dimculté qu'il y garantir,
ceux commis le jour; cefi pour cela qu'il e~
rement que pendant eft
nous l'avons dit, de tuer le Voleur de nuit. Il
permis, comme le Titre de Furibus ~au Di-
fortes deVols fous
parlé de ces & c eAiur ce
à une Peine extraordinaire,
eefte. qui les affujettit s'eit établie nous cette Regle
fondement fans doute, que parmi
attelée queles Amendes demêlées. ~Z<y/H,&<~
du Droit François, par Loyfel, t. f< t
<;<,
commisde nuit, font doubles. A uS il paroit, fuivant
ou F~~
actuelle, la Peine ordinaire de ce Crime
notre Jurifprudence que
le Volfoit considérable, v
eft celle de la Potence pour peu que
fur-tout s'il a été fait avec Armes & fauffes Clefs.
néceHite d.e ces fortes de Vols, q~i devenoient de
La prévenir
dans cette Capitale a donné lieu à.
jour en jour plus fréquens 11Février ~61-9
~eux Arrêts de Réglemens de la Cour 1'~ du à ce
du 7 Septembre 1725 par a été pourvu
1'~
doit être obfervé les Officiers & Archers du.Guet pour,
qui par les
les Perfonnes feront trouvées, dans
arrêter & examiner qui
la commettant désordres le
Rues pendant nuit, quelques
leur de conduire fur le champ
entr'autres, enjoint expreuëment
la Maifon du Commiffaire ceux qui feront charges de Vols
dans le Corn.
de à la Geole ou chez
eu autres Crimes graves déposer
trouver
Effets fervant à conviBion dont ik&ront
miffaire les
d'en faire mention dans leurs Procès-verbaux qu'ils por-
~aifis- matin fuivr~
teront au Greffe du Châtelet dans.le lendemain qui
la Capture.
~-0 Z faits dans un tems Ruine de
de ces trois de Vols fous le Titre duDige~
Il parlé efpeces
TRAITE* DES CRIMES,
de Incendio Ruina, JV<t:g-M !a Peine fuivant ce Dro!t, étoit
celle du quadruple & par côhïéquent plus rigoureufe que celle
'des autres Vols qui, CommeMouslavons.dit, étoit feulement du
double /? quidempublice MM/-6/? /M'~7e~ ex hujufmodica/~Ky
c'efi laraifon qu'en rend le Préteur furle paragraphe premier de la
Loi premiere de ce Titre. A quoi l'on peut ajoûter que ces fortes
de Crimes font d'autant plus puniffables qu'ils ne bleffent pas
feulement les Regles de la Juftice & de la Religion, mais encore
celles de l'Humanité même & c'eft pour cela que fuivant la
Loi, ceux qui favorifent ces fortes de Vols, ne font pas moins
réputés Coupables que ceux qui les commettent, ~c~M~Mnon
~KJ O~/M~MM~f ~{M~!Ngg7'~0/
Nous diftinguons cependant, dans nos Moeurs, les circonflan.
tes qui ont accompagné ces Vols 1°. en fait d'Tnc~~ fi le
Vol a été commis dans la Maifon même, pendant qu'elle brûloit,
le Voleur doit être puni plus rigoureufement que s'il l'avoit com-
mis dans la Rue, ou après que la Maifon auroit été brûlée pa-
reillement fi le Voleur a fait ~o/ï pour entrer dans la Mai-
fbh, il doit être puni plus féverement que s'il y étoit entré fans
Efîfâaion au premier Cas, la Peine eft de là Roue &: au fe-
Cond, dé là Potence ou au moins des Galeres pour peu que
le Vol foit conSdérâble & cela afin de le difUnguer des Vols
amples, dont la moindre Peine eft, comme nous l'avons vu, aux
fermes de là Déclaration de ï 7~4, celle du Fouet & de la Flé-
frifïure.
~°. A l'égard des Vols faits pendant le .A~M/ l'on peut
voir ce que nous avons dit plus haut, en traitant de la Jurifdic-
tion de là .M~ë, où nous avons rapporté la manière dont fe
doit faire la diftribution des chofes qui font retrouvées dans la
Mer après le Naufrage.
3~. Quant aux Vois faits par ceux qui s'approprient des Effets
qu'on leur a connés dans un tems de Irpa~, quoiqu'ils ne foient
pas moins Criminels que les premiers, ils ne font pas cependant
punis avec la même rigueur ce feroit le Cas de leur raire fubir
la Peine du Quadrupleordonnée par le Droit Romain mais l'on
n'en voit point d'autre prononcée contr'eux par nos Ordonnan-
O~fM. <&ces, fi ce n'eft qu'on peut les convaincre du Vol par la Preuve
t66~. tit. to. tefUmoniale, qui n'a pas lieu dans les autres Dépôts, lorfqu'ils
<M. }.
excedent la fbmme de 100 liv. c'eft pour cela que l'Ordonnance
les dingue de ceux-ct fous le nom de Dépôts
ET PE LEURS PEINES. ?~. C~. F/:
~0 L S faits dansunM/MJ ~'<7!MC.
Nous ne parleronspoint ici de ces Vols faits dans une néce~.
~néexuém~ CEdans la feulevue de foulagerfes be~i~s pref-
fans n,cntsavons vu que ceux-ci ne renfermantpomt le carac-
tese e~ntie)! d~Vot qui doit ~e fait <tM/72oj~y~~ne pou-"Extr. ~c~
voient coc~quent~entt'doRMfiteu,à aucunePeine quoique ee- G/
</<f«M.

lui qui les comraeitoitne laijSbitpas~M d'être fu)eta la pourfuite


extraordinaire,.& tetxuà l.aRe~itHtionlot~u'il feroiten étM de
le rajire.
Mais nous entendonsparler de cesVols qui, fous ptétext.e
d'tadisence, ~nt commisavec pt'usde licence,. & paientles.
bofnes d~ta, n~e~té & du besoin ceux qui les commettentdoi-
vent être pum&avecla même rigueucque les Mendiansvalides
qui tombentdans ce Cas; la Peine pe~niêm&alle~ jusqu'àcelle
de ~!ort lorsque le Vol a été J~it ce~-xqui étoientdans,un.b.e.'
~M.n~trême, coailaneen.ten~sde Siège QUde Guerre.

CHAP ITRE VI L

P~ ~0~ ~M~ C0~7MCOKt~ïrM? ~~6~


du Com7Ke?'ce.
en avons diûingué de quatrefortes 1°. l'U~ufe,
T~T 0 u s
la frauduleuse,.3". le Monopole, 4". le Re-
i~ Banqueroute
célement.
Le mot UsuRE vient H/M elle a Iteu, en gênerai, tou- ~/<<& lit
tes les fois qu'on exige plus qu'on a donne K/~ ~K~Mc a~ ufur.
6*~M&
~<C~/<f.~
t M.}t.
C~MM~CMa/K~H/
Les Juri&onÏuItesla dé~ni~nt un gain au-delà du pT~cipaI,
ils en di~inguent de trois,fortes. la première
~M M~
par laquelle on le dédommage du
qu'ils appellent co/M~
tort qu'on a reçu, ou du proni dont on a été privé.
num c~ la <econdequils appellent/?~~
n'eu point-tant fondée la peMc de
M~ ou conventionnellequi ~r
celui qui la demande, que fur la punition de la neghgence ou du
ce quila
retard de celui qui ne paye point, ou ne fait point
la troisième, conMe
promis. Enfin qu'ils appellent
da~. u~ (~.n que l~a fettM d Hne:cottage, qua~
prineipalemetit
tRAITE'DESCRIMES,
C.M. ~~<- tité d'argent ou autre chofë qu'on a prêtée c eïi celle-ci qu'on
MyerM~cauf. i~' déhnir proprement Lucrum ultrà fortem.
peut
<3'
L'USUREcompenfatoire n'a rien de vicieux & de repréhennble,
fuivant les Loix & les Canons; parce que l'on n'eA pas obligé,
hors le Cas d'une nécemté abfolue, de faire le profit d'un autre
à fon préjudice; & que l'indemnité qu'on retire du iërvice qu'on
rend, n'a rien d'incompatible avec la Charité chrénenne, qui Ce
trouveroit au contraire bleliéc de la part de celui qui auroit pro-
fité de ce iervice, s'il fouffroit qu'il fût nuifible à celui qui le lui
a rendu.
C'eA fur ce fondement qu'un Vendeurde Fonds qui n'a point
été payé du prix de fon Héritage, eft autorité à répéter l'Intérêt
de ce prix,en compenfation des fruits que l'Acheteur en a perçûs.
Par la même raifon, le Mari peut demander l'Intérêt des De"
niers dotaux de fa Femme, qui n'ont point été payés dans le tems
fixé par le Contrat de Mariage, ou dès le jour de la Bénédiction
lorfqu'il n'y a point de terme convenu parce que ces
nuptiale,
Deniers devoient fournit aux frais néceHairesdu Ménage, qu'il a
été obligé de fe procurer d'ailleurs.
Enfin l'on en doit dire de même des Intérêts de la Légitime,
ou d'une portion ~M!<~ d'une Soulte departage, du Reliquat
d'un compte dû par un Tuteur, lesquels font dûs de plein droit
du jour de l'ouverture de la Succeffion on de la Ceffation de la
Tutelle & fans qu'il y en ait une convention particuliere c'eA
pour cela que cette efpece d'Unie eA appellée autrementlégale.
à conventionnelle,q uoiqu'elle ne
Quant 1'Usun.E~Mn~o~ou
foit pas auffi régul'ere que la précédente il y a des Cas où elle
eft autori<ée même fuivant le Droit Canonique on en peut
citer par exemple, i°.enfaitd'M~~<?/< où le Preneur eft privé
de fon droit, lorsqu'il laiûe paffer deux ans fans payer le Canon
~°. en matière de Compromis, où celui qui re-
emphytéotique
fufe de l'exécuter dans le tems convenu, eft obligé de payer une
certaine &mme en matière de Teflament,dont l'HéririereA
tenu de remplir les conditions, ou de iubir la peine qui lui eft im-
posée.
II n'y a donc que FUsuRE lucratoire, dont la caufe principale
ne
eAdans le prêt, qui peut jamais s'excufer & qui forme un
véritable
ET DE LEURSPEINES.Tit. ~3
Crime comme étant reprouvépar toutes lesLoix Divines & D<M<fMt
Humaines:non~M~~ tuoad ufurampecunia1n,nee/yM-<`~ t). ~9.
nec quamlibet aliam rem; c'cil la détende expreffe que fait le
ges,
SouverainLégiûateurdans la Loi ancienne, & qu'il a réiterée
d'une maniereencore plusprécifedans la Loi nouvelle, par ce ~c.~
commandementabfolu qu'il nous fait mutuumdate, nihil inde'
&g/'(!KM~
Les Canons& lesConcilesfe font égalementélevésdanstous
les tems contre ces fortesde profits illicites ils prononcentla
des Bénéfices contre les Clercs, & l'Excommunica-
Sufpen~on
tioncontre les Laïcsqui ont le malheurd'y tomber on peut voir
entr'autresla-denus le ch. ~~a extra deUfuris, & le Canon.
2t~/c< diA. 47. lesLoixduCode
Quant au Droit Civil, quoiqu'il paroiue par
& du Digefle, qui font rapportéesfous lesTitres deUfuris,que
cette derniereefpeced'Usureétoit permifecommelesautreschez
les Romains, ce n'étoit néanmoinsqu'avec la conditionexpreffe
ne excéder un certain Taux dont on étoit con-
qu'elle pouvoit
venu & lorsqu'onvenoit à l'excéder, on étoit déclaréintame,
& l'on étoit puni de la peine du Quadruple, plus forte par con-
celle attachée aux Vols ordinaires, qui n'étoit que
féquent que
du Double.
Ce qui donnalieu principalementà cette dernierePeine, ce
fut l'Ufure CM~~ dont iî eA parlé fous ces mêmesTitres, &
revenoit à 12. pour cent par chaque mois. Cette Ufure qui ~<M~<~
qui a été tirée c ufur.
de
fe pratiquoitmêmeavant la Loi desXII. Tables, d'ou
la peine du Quadrupledont on vientde parler, s'éfoitperpétuée
tems deJuSTtNiEN, m algré lesdétends réitéréesdesEm-
jufqu'au
l'avoient précédé. On voit par laLoi Fo~~3.duCod.
pereursqui
tous ce Titre, que cet Empereury lait mentionde l'Usurelucra-
toire, qu'il divnë en triente, ~&, ~M/:CK~~ce qui
a faitdire à certainsInterpretes, que ce Princeavoit autorifégé-
néralementtoutes fortesd'Usures.Maiscommel'on voit d'un au-
tre côté par la Loi Interclaras,que ce mêmeEmpereura approu- §.J~. /a«/'cA<r~,
~M/C~'M~
les
vé ~e eonnrméen tousleurspoints discutions des quatre Con- Co~. de /«m. Tria.
ciles oecuméniques,qui ont condamnéformellementces fortes
il eA raifonnable de conclure avec d'autres Au-
d'Ufures plus
cet en comme il a fait fur la Loi
teurs, que Empereur indiquant,
le taux & la manieredont cesUfuresdevoientêtre deman.
FFff f
!94 TRAITE' DES CRIMES,
dées n'a point entendu les autoriser, mais feulement en toIér€F
i'ufage, afin d'éviter un plus grand mal, & de faciliter des em-
prunts aux pauvres Gens c'efi auffi le motif particulier qu'en
donne l'Empereur LÉON dans fa Novelle 8~.
Quoi qu'il en foit la pureté des Maximes Chrétiennes, dont
nos Rois ont toûjours fait une profeffion finguliere, ne leur a
point permis d'avoir la même condescendancefur ce point ils
ont cru devoir s'attacher Scrupuleusementaux Maximes du Droit
Canonique fur une matière de cette qualité qui concerne prin-
cipalement le for M~MM~& c'eft conformément à ces Maximes-
que s'eft étabn I'ufage contant parmi nous, qu'il n'y a que trois
voies licites.pour pouvoir tirer l'intérêt de fon Argent, qui par
hu-méme eA Aérile & incapable d'en produire.-
La PREMIERE, qui a été autorifée comme fon f~ait, par
les célébres Constitutions des'Papes Martin V. & Calixte III. eft
1 Contrat de CONSTITUTIONDE RENTE,. dont la validité dé-
le
~~<t. ]pend de quatre
conditions eSentieIIes~.1°. de l'aliénation perpé-
~t.f(/M.e. a 1tuelle desdeniers de celui au profit de qui la Rente eft conitituée,,
de maniere qu'il ne peut les demander pendant que la Rente lui
eA payée x°. delà faculté perpétuelle de la part de celui qui l'a
constituée, de pouvoir la racheter toutes &: quantes fois qu'il le
voudra 3°. de la conformité du Taux avec celui prescrit par les
Ordonnances; 4°. ennn de fa création à prix d'Argent, & non
en Marchandifës, ni en arrérages d'autres Rentes.
La SECONDEVoiE qui eft autorifëe parmi nous pour retirer
l'intérêt de fbnArgent,eft.-cellequi vientejf/Mo/'c6' c~cM/K~'c~
celle-ci a lieu lorique le Débiteur manquant de payer au terme
convenul'Argent quilui a été prêté, le Créancier <epourvoit en
Juftice pour demander ce payement avec les intérêts elle a été
fagement introduite pour empêcher que le Débiteur ne profitât
de fa mauvaife foi, & que le Créancier ne perdît le qu'il
pront
auroit pû faire, s'il avoit été payédans le tems: mais l:une de ces
conditions ne doit jamais aller fans l'autre c'e~-â dire que le
isul. retarddu Débiteur ne fuffitpoint parminous,.comme dans le
Droit Romain, fuivant lequel clamabatpro homine m~ts il
&ut pour affujettir ce Débiteur au payement de ces intérêts,
.qu'il foit confUtuéen demeure par des-Poursuitesjudiciaires~ tel-
les qu'un Exploit d'affignation; & d'ailleurs qu'il y foit condamné
Mr unjueement. ~~<'? l'article Ix..del'Ordonnance d'Oriéan&t
ET DE LEURS PEINES.7~. r. Chap.~7~.
Enfin la TROISIEMEVoiE permife dans notre Ufage pour re- ~r. P. A<j9r.
été J </f7~. </< t~.
tirer l'intérêt de ton Argent c'eft celle qui a ftipuléepour Af.tA.t.tt
autre caufe que pour le Prêt, & qui eft fondée fur des Attes a < o~.}.

titre onéreux comme des Tranfactions pour intérêts civils, des


Ventes de droits incorporels ou de chofes mobiliaires en gros.
Il y en avoit encore une QUATRIEMEintroduite en faveur
.desPupilles & des Mineurs, dont lesDeniers pouvoient être don-
nés à intérêt par de fimples Obligations pendant le cours de la
Tutelle fur le fondement qu'ils ne pouvoient, pendant ce tems.
en leur nom ni fë pourvoir en Juftice pour demander
ià agir
<:esintérêts l'on trouve en effet dans BRODEAU,fur LouET,
Arrêts qui l'ont ainfi jugé. Mais enfin l'opinion contraire
plusieurs
a prévalu & par un dernier Arrêt du 7 Mai 1714) rapporté an
VF. Tome du Journal des Audiences Chap. xxij. Liv. IV. il a
été juge fur les onclufions de M. l'Avocat Général Chauvelin,
les Deniers ne pouvoient porter intérêts, tandis
que pupillaires
font entre les mains de toute autre Perfonne que le Tuteur.;
qu'ils
& que les intérêts qu'ils auroientreçus devoient être imputés fur
le principal.
Aurefte quoiqu'il foit certain en général qu on ne peut
tirer desintérêts d'un Argentprêté par fimple Obligation il y~a
néanmoins certains Pays dansle Royaume où cet ufageeft tolère,
les uns, tels que la ~r~, à caufe de leur fituation qui leur rend
tout autre moyen de taire profiter leur Argent comme impofH-
tels la à caufe de la proximité de la
ble d'autres que F/~M~, m<
Mer qui rend le Commerce de leur Argent en quelque forte
mais pour qu'on puiffe fe prévaloir d'un ufageauffi
difpenfable fbieni de la
il faut néceuairemeni que les deux Parties
fingulier, font au-
même Province où ces Obligations à intérêt autorifées
trement ce feroit le cas de dire, c~~ e~ c<~<~c?Mj.
doit donc comme une Maxime confiante par-
L'ON regarder,
<ninous que hors les différens Cas que l'on vient d'excepter,
autre maniere de tirer l'intérêt de fon Argent, eft abfolu-
toute
Peines qui
ment illicite & ufuraire & comme telle, fujette aux
les Loix & les Ordonnances, contre le Crime
font prononcées par
d'Ufure. j'r
dit-
ici toutes les
L'on ne finiroit point fi l'on vouloit rapporter
fous ce Monftre de cupidité fe repro-
férentes formes lefquelles l'on ne fera
duit chaque jour pour abufer de la crédulité du Public
M*
T""I
r. r r
FFft'i)
TRAITE'-DES CRIMES;
qu'indiquerici cellesqui font les plus communes,afinde promu"
nir la JeuneHecontre les pièges dangereuxque l'on ne ceSe de
tendre à fafacilité& à fon inexpérience.Au refle, nous ne par-
lons ici que des Ufuresqui fe pratiquent enversles Particuliers,
& non de cellesqui s'exercentpar rapport aux Deniers royaux,
.dont nousavons parlé fousle nom de PÉCULAT.
La premiere & la plus ordinairede toutes les Ufures proM.
bées eft celledont nousavons parlé ci.devantfousle nomd'
lucratoire & qui fe tire principalementdu prêt, foit en Ar-
gent, toit entouteautre chofequi peut être apprétiée cette Utu.
re eft plus ou moins criminelle, Suivantque l'intérêt eft plus ou
moinscontidérable.
Une féconde d'Ujfurequi eAla pire de toutes, & qui ed
etpece
la plus cachée, c eft le Prêt à perte deFinance dont il eft parlé
r.o~ dansles anciennesOrdonnances celle-ci te fait par la revente
!M/U,<M.t~t. &
celledeF/CM art. de la mêmé Marchandifeà Perfonnesfuppofées c'eAla dénni-
Mt. .tion qu'on en trouve dans l'articlecxlj. de l'Ordonnanced'Or.
7'~<f~t. léans THEVENEAU,qui rapporte cette Ordonnance obferve
tit, ~1. art.
que la perte de Finance peut avoir lieu dans la Campagne; & il
en donnepour exemple, lorfquel'onvend du Bétail, des Grains,
&autres chofesà un prix exceffif & qu'on le fait racheter à vil
prix, par foi ou par autres Perfonnes, à caufe de la néceuitéoù
fe trouve celui qui a acheté à un prix 6 haut, de trouver de
l'Argent.
On peut encore rapporter à cette Ufure celle par laquelleon
pronte de la misèredes pauvresGens de la Campagne foit en
leur avançantde l'Argentpour avoir leursDenréesa un prix fort
bas au temsde la Mpi3bnou des Vendanges, ou en leur vendant
à crédit du Bled à un prix au-deffusdu commun, au tems qu'ils
ont con&mmé celui qu'ils avoient ou. bien en leur vendant
chèrementdes Bœu~s,CHevaux, & enfuite les rachetantd'eux
par Perfonnes ~uppo~ëes & à vil prix, pour leur donner de l'Ar.
comptant;c'e~tceque les Cafuiftes appellentle Contrat Mo-
gent
HATRA.En voici un exemple, auffinaïf que fën~ble, que nous
donneDuret furl'article cci}..de l'Ordonnancede Blois « Vous
trouverez, dit-il, tel Hommequi aura pour cent Ecusde VaH-
telle d'Argent cent Ecus de Bled & cent Ecus de Vin fi
vous luidemandezde l'Argentà emprunter, il n'en aura point
mais du Bled& du Vin à votre commandement & plutôt que
vous voudriez te.déferade faVaiSelIed'Argentpour vousgra"
ET DE LEURSPEINES.7~. Chap. ~97
Mt!eufër que 6 répliquezces chofes'pourêtre de dimciledéfaite,
il vous enfeignerafon Courtier qui en donnera la moitié du
la Denrée vaut, ou de ce qu'elle vous aura coûté
prix que font vendues trois
» quelquefois ces Denrées dans une femaine
M&:quatrefois, avec extrême profit pour le MaîtreUfurier &
le Vin du Valets n,
Une troifiemeefpece d'Ufure prohibée c efUeP~ fur Ga-
ces confiftent en Meubles ou en Immenbles à 1e-
ges Gages
du Prêt fait fur des Meubles les Auteurs l'ammilent
gard quite
au Prêt d'Argent à Ufure, en ce qu'il prive le Débiteurdu pro-
fit qu'il pourroit faire de fes Meublesen les vendant, ou autre-
ment.
au Prêt fe fait fur des Immeubles il y en a de deux
Quant qui
fortes fun connudansle Droit fousle nom d'A NTI CHREs E,
lieu on de fous condition que l'on
qui a quand prête l'Argent L. t;. Co~. de
de ou de la Maifonde celui qui a prêté,1 tant&
jouira l'Héritage maniere K/Mr.
fi longuementqu'ilferaDétempteurde l'Argentprêté de Z.I!.§.t.jp
l'on en lieu de l'intérêt de cet de ~Mr.
que les fruitsque retirera,tiendront
le Droit civil, ~K/-Me~M/M
Argent ce Prêt eft approuvé par
~M~/M. mais il e&reprouvépar le Droit canonique
fruéluum a en de fon
qui veut que le Créancier qui pris Gage 1 Héritage
dont il a les fruits, en reftnue le fond dés que
Débiteur, perçu
les fruitsqu'il a recueillisfumfent( endéduifanttouteslesdépen'- ~Mon;<</n,jB«r.~ C~M~M.

~s) pour acquitter le fort principal. ~r.


L'autreefpecede Prêt fë faitparle CONTRATPIGNORATIF~
comme lorfqu'unVendeur ftipule que jufqu'à l'entier payement
de la il des fruitsdu fonds qu'il a vendu ce
du prix vente, jouira
Contrat eft pareillementapprouvé par les Loix Romaines, mais 14. Z.~<M~M/!<;
Cc<<.de M/
il n'en:autorité par notre Jurifprudence, ainfique le précédent
les Casfuivans i~. s'agit de 1 engagement des
que dans lorfqu'il
de ou du Roi lorfque l'Acquéreur entre en
Biens l'Eglife en
de & confent que le Vendeur
poffeffionactuelle l'Héritage, le Vendeur ne loue à d au-
perçoive les fruits 3°. lorfque point
lui eft mais qu'il en jouit par fes mains
tres le fondsqui engagé, des
du fonds font certains, comme MM.t<
4<\lortque les fruits engagé
les intérêts /;y.<}.«<}.<<
de Maifons & qu'ils n'excèdentpoint légiti- ~M~-MM.
loyers ti au contraire le Vendeur demeure
mesdu prix de la vente. Mais /;f.8.~<t.<i'

tel Champ un Pré & qu'il en cA.~.C~


de
faifi l'Héritage aliéné, qu'un
font incertains de leur nature comme il M. ~f/"w<t
recueilleles frmts qui
les intérêts du prix de la vente s'ac- CM~}.<9.
arrive prefque toujoursque
~8 TRAITE' DES CRIMES,
.cumulent toutes tes années par l'impuifiance ou eft le Vendeurde
les payer, de manière qu'il te trouve en même tems dépouillé de
fa Terre & furchargé d'arrérages qui abSbrbenttout le reSiede
~bn Bien l'on juge avec raifon ces fortes de Contrats ufuraires,
& l'on ordonne l'imputation de l'excédent des intérêts perçus, fur
le fort principal, C'eft contre ces efpeces de conventions que s'eSt
~levé Empereur JuSHnienpar fes Novelles 32., 33, & 34 qui
contiennent les difpofitions les plus fages à ce Sujet.
Enfin une quatrieme eSpece d'USure prohibée eil celle qui
du Contrat d'ANATOCiSME, p ar lequel on ftipule les in.
procede
térêts des intérêts, ou bien l'on convertit des Arrérages en fort
contre.la défenfe expreffe des Loix.
principal,
Par la Loi XXVIII. au Code de Ufuris l'Empereur JusTi-
Ml EN ordonne que lorfque les intérêts de plufieurs années accu-
mulés viendroient à égaler le fort principal, ils ceSIeroientde
courir absolument.La difpofition de cette Loi a été fuivie par nos
Ordonnances &: notamment par celle de PHlUPPE-LE-BEL
en 1311 qui défend expreffément aux Créanciers qui font re-
nouveller des Obligations, de faire accumuler Fintérêt avec le
SousPeine de Confifcation de Corps & de Biens. Par
principal,
fart. j. du Titre III. de l'Ordonnance du Commerce de 1676, il
eSt détendu aux Négocians Marchands Se à tous autres, de
comprendre l'intérêt avec le principal dans les Lettres ou Billets
de change ou aucuns autres Ades. Enfin par l'article fuivant, il
efl défendu pareillement de prendre l'intérêt de l'intérêt, Sous
quelque prétexte que ce foir.
C'eSten conformité de ces Loix que notre Jurifprudence répute
comme uSurairela Convention par laquelle on voudroit compen-
fer les intérêrs reçus avec les fruits de la Terre qui a été acquife
des Deniers prêtés, & qu'elle veut que ceux qui ont été payés
volontairement foient imputés fur le fort principal; il y en a plu-
~fM«6'o~. SieursArrêts rapportés dans Louet Brodeau le Prêtre) & au
/<«.8.6-9.
2. Journal des Audiences.
j!.cpr<'(re,CM<
Ainfi il faut que ce ne foit
des pour que l'AnatocifmeSoit permis,
CI'. 1.7' journ. eA.~7./<'«fn.~M
une
_~H~2.9. avec le même Débiteur qui doit la Rente mais avec
point
autre Perfonne, que fe faffe la Stipulationde l'intérêt desintérêts.
<0~. 6.

Il y a cependant une exception particuliere fur ce point en fa-


veur des Mineurs, qui peuvent exiger l'intérêt des intérêts des
Deniers de la Tutelle qui font reSiésentre les mains de leur Tu-
teur parce que ces intérêts font cenfés former un principal à leur
ET DE LEURS PEINES. 7~. C~. ~7. ~99
ces intérêts commencent à courir du jour de l'expiration
égard Tuteur faire des
des trois mois qui font accordés au pour l'emploi
Deniers pupillaires. Il en eA de même des Deniers de l'Eglife.
qui font reAés ~ansemploi entre les mains d'un Bénéncier ou de L. i;. C< di
fesHéritiers y l'Egtifeayant le même privilége que les Mineurs. lacr. Do/ Ecclef.
/;c. 4.'
Les Arrêts ont de plus étendu ce privilége àla Caution qui a payé <-A.;t.C~
les intérêts à la décharge du principal Débiteur. t.4.&<

Pour ce qui concerne la Punition de ce Crime, il paroît que


de toutes les efpeces de Contrats ufuraires dont nous venons dé-
il a que les deux premiers ravoir, le ~Mt
parler, n'y
à ufure & le Prêt à perte de Finance qui ayent fixé principale-
ment l'attention de nos Rois. & qui ont fait l'objet particulier-
des Peines qu'ils ont prononcées par leurs Ordonnances. Sans re~
monter à celles de Philippe-le-Bel en ï 31 & 1313, Louis XII.
en mo, Charles IX. en i ~7,. nous nous contenterons de rap-
ici les difpofitions des articles ccij. & ccclxij. de l'Ordon"-
peller
nance de Blois, qui renouvelle fur ce point toutes cellesdes Loix.
« Faifons défenfes ( porte le premier de ces arti-
précédentes ou prêter
à toutes Perfonnes d'exercer aucune Ufùre
? clés )
MDeniers à profit ~intérêt, ou baillerMarchandifes à perte de Fi"-
? nance, par eux ou par autres, encore que ce fût fousprétexte'
» de Commerce public & ce ~urPeine, pour la première rois
d'Amende-honorabIe Banniuement, & Condamnation à de'
» groffes Amendes,. dont le quart fera adjugé au Dénonciateur
M&: pour la féconde, de la Confifcationdu Corps & des Biens;.
Mce que femblablement voulons être obfervé contre les Proxe.
Médiateurs, Entremetteurs de tel Trafic & Contrats'
}~6~
illicites & réprouvés, fmonau Cas qu'ils vinuent à Révélation,.
Cas ils feront exempts de ladite Peine.
auquel
L'article ccelxij. ajoûte « Enjoignons à tous Juges de garder
H& faire garder étroitement l'Ordonnance faite fur la Revente'
MSe Marchandifesqu'on appelle Perte de Finance & non-feule-
l'action à tel Vendeur & Suppofeur du Prêt, mais-
ment dénier
contr'eux & contre les Cour-
aufu procéder rigoureufement
» tiers & Racheteurs qui fc trouveront fciemment être parties
» pans de tel Trafic & Marchandifesilllcites,par A~Connfca-
Mdon de Biens, Amende-honorable, & autres Peinescorporel.
Mles,fuivantlesCircon~nces~: r. -if
que foit la rigueur de ces:Difbofmons.U ta~
Quelque fage
<~00 TRAITE' DES CRIMES,
convenir qu'ellesne font pas toujours fuiviesexactementdansla
Pratique, à caufede la difficultéde parvenir à la Preuveentiere
d'un Crime tel que celui-ci, quis'enveloppefous tant de formes
différentes on voit dans Brillon verboUsuRE, plufieursAr-
rêts qui ont prononcé tantôt l'Amende-honorable,tantôt de fim.
pies. Amendes pécuniaires, & tantôt l'une & l'autre en même
tems. A la vérité, des Peinesauui legeresne doiventavoir lieu,t
fuivant ces Arrêtiftes, que lorfque les Usuresfont peu conudéra-
bles, ou que l'Usuriereft condamnépourla premierefois car s'il
y avoit continuité d'Ades d'Usure, ou une Récidive après Con-
damnationà Peines infamantespour le même Crime ou bienfi
les intérêtsavoient été portés à un excès conndérable comme
de <o, 60 ou 100 pour 100 alors ce feroit le Cas de joindre
à rAmende-honorable& aux groffesAmendespécuniairesle Ban-
niffementou les Galeresperpétuelles, & même la Confifcation
du Corps, contbrmémentàTOrdonnancedeBLOis. Cette dif-
tinccionfe trouveauHimarquée dansles Ordonnancesde Philip-
pe-le-Bel, qui, après avoir prononcé la Confifcationde Corps
& de Bienspour les U~res à intérêt excemf, laiffeaux Juges la
fixation de la Peine de celles qui font moinsconsidérables.

Au reAe, il y a plufieurschofes remarquablespar rapportà


ce Crime fçavoir, 1°. quant à la Co~~Mc~, en ce qu'ileu:mis
au nombredes Cas royaux.
2.°. Parrapport à I'Z~/?/-Me?M/ en ce que l'Accufe eft obligé
P'. P~.&t< d'avancerles fraisde fon Procès Papon rapporte un Arrêt qui
tit. 7. n. !7* l'a ainfijugé.
3°. A l'égard de la Preuve,en ce que l'Accu~ eAtenu d'exhi-
ber fes Livres, contrela Maxime, nemoteneturedereeo~/Mfe.
D'ailleursceCrime peut fe prouver par desTémoins ~nguHers )3
il enfaut dixfuivantla plûpart des Auteurs, d'autresen veulent
maisil le nombre de 6x, qui feroientnon dé-
vingt paroit que
biteurs de l'Accufé pourroit fuffirepour là convictionde ce
Crime, l'Ufurierne devant pas être regardé commenous l'a-
vons dit, d'un œil plusfavorableque lesGeoliers& Guichetiers,
dont les vexationspeuvent être prouvéespar un pareil nombre,
r.c~<,§. fuivant l'Ordonnance.
«/!<
Enfin, relativement à la Peine, en ce ce Crime ne fe
~.C~.Q«MM que
<m/!MMt~<<< lesUsuriers manifestes n e peuvent difpofer de
prêtent point; que de
<f/Mr.6'M~.<fMM leursBiens
qu'en donnant Caution; qu'ilsdoivent être privés
mjn</t/?o,~«/. la
Tit.
ET DE LEURS PEINES.1-1 CA~.r/ 6ot
de la s'ils meurent fans
la Communion& SépultureeccléuafUque
fait de ce Crime, & fans avoir re~itué lorfqu'ils
avoir pénitence
en ont le pouvoir.
BANQUER 0 frauduleufe.
l'on entend l'a-
Sous le nom de BANQUEROUTE, en gênerai
fait un Débiteur de tous fes Biens à fesCréanciers,
bandon que
de fon infolvabilité feinte ou véritable.
à caufe desBan.
Dans Forisinc, ce mot ne s'entendoit proprement que
fraudoient les Créanciers mais
quiersou Négocianspublicsqui à tous Particuliers,foit Mar-
~uiourd'huiinappliqué égalementReceveurs, Dépofitairespu-
chands, Négocians, Tréîoriers, faute de volonté
Débiteurs ou Comptables, qui
blics, & autres leurs &s'enfuient,
ou de pouvoir, manquentà acquitter dettes,
aux de leurs Créanciers.
pour échapper pourfuites & de celles ne
frauduleufes qui
~~v a donc des Banqueroutes le Crime dont nous
le font pas; ce font les~ qui forment
ici à des qui n'arriventpoint par
voulonsparler l'égard on
malheur ou accident, &qu
la faute ou débauche, mais par
elles ne peuvent donnerlieu à au-
appelle proprement les de nos Ordonnances, &
cunesPeines fuivant difpofitions
de celle de 1629 art. cxliv.
notamment laDéclarationdu mois 0/~M'du
Commerce, &
~uS' fraudu. Il
moM~tAfdMtûy;.
peut pourfuivre comme Banque~ art. 10. &-t'. du
d'Aou~Fon leurseffets, fuppofentdes Créan- ;«. t.
s'~à~ n'eft dû -aux véritables 2°. les
ciers, & déclarent plus qu'il
& lors de leur Faillite v
Marchands,Négocians, Banquiers, qui & paraphés
leurs Regiftres & Journaux fignés
ne repréfententpas Ordonnance; 3 enfin, tous ceux
en la formeprefcritepar cette dans l'Etat de leursDettes ou au-- ~DA/
généralementqui employent & Emulées ~fn/!7~y'
trement, des Créancesfeintes qui font revivre celles
Ventes,
ou
qui étoient acquittées, qui fuppofent des Tranfports
en fraude de leursCréanciers..
~ct~ Tit. XI. del'Ordonnance
Maiscomme,fuivant l'art. j. du même
n'eft cenfée ouverte que du jour
du Commerce,la Banqueroute c'eil:
Débiteur s'eft retiré, fon peut dire que principale-
que le frauduleufe
fe confommé la Banqueroute
ment par la fuite que de fa Perfonne à fes
fait alors un Vol
&que le Débiteur, qui auxPourruitesextraordinairescomme
Créanciers devientfujet l'articlefuivant, l'Or.
Coupablede ce Crime. Il eft vrai que par
,i,lG 1ua uw
(î~a~ r
GGgg
602 TRAITE' DES CRIMES; 50
donnance paroît laitier à ce Débiteur, quoiqueFugitif, une re~.
fource pour échapperaux Pourfuitesde tesCréanciers,au moyen
de l'obligationqu'elle lui impofe, de leur donner un Etat, cer-
tifié de lui, de tout ce qu'il poifede& de tout ce qu'il doit &
s'ileft Marchand, de représenter lesLivres & Regiftres.
de plus,
cotés & paraphés de la maniere portée ci-devant. D'où l'on
conclure que cette Fuite n opere alors d'autre Droit en
pourroit
faveurdes Créanciers,que celuide faire mettreles Scellésfur fes
Effets mobiliers,aux termesde l'articlepremierque nousvenons
de citer; & d'empêcher que ceDébiteur n'en puiffedifpoferva-
lablementpar Transports, Cernons, Ventes & Donations c'eur
aufu ce qui réfulte de la Difpofitionde l'art. iy, du mêmeTitre,
tous Tranfports, C ~<7/ Ventes<& Donations des:
quidéclarenuls.
Biens meublesou immeubles,~M~M<~ Créanciers..
Mais commecette derniereDifpofitionétoit trop générale, &
les Débiteurs ne ceffoientd'en abuser, ainfi que de celle quia
que
déclaroit la Banquerouteouvertefeulementdu pur de IcurFuite~
jufqu'à ce tems.Iàtoutes fortes de Fraudes au pré<
ppur pratiquer
)udice de leurs Créanciers, foit en s'arrangeant avec quelqu'un.
d'eux, foit en contractantde nouvellesDettes, il a fallunéeef.
fairementy fuppléer par une Loi plus précnë & c'eft à quoi
a fagementpourvu la Déclaration du moisde Novembre1702y.
en déclarantnuls toutesCeffions& Tranfportsfaits fur lesBiens
des Marchandsqui font Faillite, s'ils ne font faits dix jours au:
moinsavant la Faillite, & en ordonnantque les Ades qu'ilspaf-
feront pardevantNotairesau profit de quelqu'unde leursCréan-
ciers, enfemble les Sentences qui ferontrendues contr'eux, n'ac-
aucune hypothèque ni préférence furles Créanciers
querreront
fi cesA6:es & Obligations ne fbntpaues, &:les.
hypothécaires,
Sentencesrenduespareillementdix jours avant laFaillite publi"
quement connue.
Quoique cette Déclarationne paroifîeconcernerque lesMar-
chands & Négocians, la Jurifp rudenceen a étendu laDIfpoudon
aux Tranfports en cas de Faillite par les Gens BoR-
NIERrapporte unArrêtde la Cour des Aidesqui l'a ainfijugé.
Suivant la mêmeJurifprudence,c'eft encoreun Principe cer-
tain, que quoique le Débiteurqui en:en Faillitene puiue aliéner
fes Biens, ni raire aucun Ade qui tende à diminuerfon Patri-
moine, il peut néanmoinsl'augmenter, en acceptant lesDona-
tions ou lesSucee-Sionsqui lui font déféréespar Teftament &:
ET DE LEURSPEINES.-Tit. < <?o)
s'il ne le fait pas, fesCréanciersfont autorifésà le faire pour lui
à la différencedece qui fe pratiquoitdans le Droit Romain, ri-
vant lequel le Débiteur refufer d'acquérir malgré les
pouvoit
fans ceux-ci exercer Ses Droits, 1 Achon
Créanciers, que puiffent
Pauliennequi révoquoitles Aliénationsfaitesen fraudedes Créan-
lieu contre lesDébiteurs qui diminuoient leur
ciers, n'ayant que d ac-
& non contre ceux qui refufoientu ne occafion
Patrimoine, non ad
quérir P~M ad (&MMMM~<!MMO~MM ~(. ~J~
6* du Codede his
evs qui id aguntut /<7C~O~MK/ ~M<<in ~Mf/. <:f«&
Il y a encore plufieursautres Difpofitions égalementiages, /<t~«/!<.
l'Ordonnance du Commerce a tâché de prévenir
par lefquelles les Créanciers refientir
ou de remédier auxPertes que peuvent
de ce Crime. Mais comme tout cela ne forme que des objets
Civils ne font point de notre Plan, nous croyons
purement qui
devoir renvoyer nosLecteursà laLoi même, & nous arrêter-u
à ici les qui concernent laPun~
quement rappeller Difpofitions
tion de ce Crime.

L'Ordonnance diAingue, quant a la Peine, entre ceux qui


la frauduleufe & ceux qui l'aident ou
commettent Banqueroute
la favorifent.1°.Quant auxBANQUEROUTIERS FRAUDULEUX,
ils doivent, aux termes de l'art, xij. du même T it. XI. être punis
Cette avoit été prononcée par lEdit
deM~. Peine, qui déja
mois de Mai <~ que celle
d'HENRiIV. du 1604. plusngoureu&
le Droit Romain, qui étoittantotde la FuIUgation .t. Q~/<< 4.
prononcéepar l'Interdiction Cod. de Decurio-
avec des Vergesplombées, tantôt de perpétuelle n~Nf.
dans on avoit commis la Fraude, & quelque- L. ~M/W lï*
de l'Office lequel Elle Cod. de fufceptor.
fois feulementde la Saine & Vente des Biens duCoupable.
celle d Or. y. Ordon.dOr-
eft même plus forte que portée parlesOrdonnances
Blois fe contentoient d'ordonner une Punition /~<!M)~.I~t.
léans & de qui Puni- <rf//<~F/<'M,~<
extraordinaire& exemplaire,foit par Amende honorable 10;.

tion corporelle, Carcan & Pilori, ou autrement, à 1 arbitrage


Il eA vrai dire que ce qui avoit principale-
du Juge. qu'on peut ces
ment donné lieu à la Modération des Peines portées par pre-
mieres Loix c'étoit la difficultéqu'il y avoit alors d'acquérir attendu
une Preuve complette de la Banqueroute frauduleufe,
n'étoient point tenus d'avoir des
que lesMarchands& Négocians contiennent leurs
&
Livres& des Regiftresngnés paraphés qui
& cette dimculté a ceffé entié-
Dettes actives & panives, que derniere
de qu'a fait la
ornent au moyen l'injonctionexpreffe GGrrrr i1
GGgg~j
TRAITE' DES CRIMES;
Ordonnance aux Marchands& Négociansd'avoir ces fortesde
Livres & RegiAres, de maniere que le feul défaut de Repré-
&ntation de ces Piècesfuffitaujourd'huipour opérer leur con.
viction.
Quoi qu'il en foit, la mêmePeine de Mort a été renouvelle
depuispar la Déclarationdu Août 171~, que nousavons citée.
Cette Loi ajoute feulement que les Créanciers,pour pouvoir
être admis à pourfuivreextraordinairementleur Débiteur pour
ce Crime, feronttenusd'affirmerdevant lesJuges ordinaires&
autresJuges qui en doivent connoître, que leurs Créances font
véritables, ce qu'ils compofentle quart du total. Par ces mots
autresTi~j qui en ~Mt~/M connoître,cette Déclaration veut
parler des JUGESCONSULS,à qui la connoiSïancede tous les
Procès concernantlesFaillites&les Banqueroutesavoit été at-
tribuée par uneDéclaration précédente du 10 Juin 171~, mais
ils n'en connoiHentplus aujourd'hui. Suivant la Déclaration du
13 Septembret7~, ce Crimeeft entierementde la compétence
des Ju es ordinaires, à l'exceptionde deuxCas Seulement l'un
lorSquil eft commispar desComptables, la connoiH'ance en ap-
partient alors à la Chambre des Comptes l'autre, lorSqu'ileft
commis par ceux qui ont le Maniementdes Fermes du Roi, il
devient dans ce dernierCas de la Compétencedes Electionsen
premiereInflance, ocpar appel en la Cour des Aides.
2°. A l'égard des FAUTEURS &:PRESTE-NoMsdes Banque-
routiers frauduleux, l'art. xiij. du même Titre XI. de l'Ordon.
nance porte, que ceux qui aurontaidé &SavoriSëla Banqueroute
frauduleufe, foit en divertiffantles Effets, ou en acceptant des
Tranfports Ventes ou Donations Simuléesqu'ils fçauront être
en fraudedesCréanciers,foit en fe déclarantCréanciersnel'étant
pas, ou pour plus grandefommeque celle qui leur eft due, Se-
ront condamnésà i~ooo liv. & au double de ce qu'ils auront
diverti ou trop demandé.
Mais lesPeinespécuniairesprononcéespar cette Loi, n'ayant
pas encore été capablesde contenir ceux qui favorifoientainfi
4es Banqueroutes par une Déclarationdu 11 Janvier 17! re-
giS~réele 6Février fuivant S. M. a jugé à propos dy ajouter
fa Peine des Galeres à perpétuité ou à tems, Suivant1 exigence
des Cas. Elle a encore renouvellecette Peine en dernierlieu par
la Déclarationdu Août 17~ que nous avons citée ci-devant.
Mais, quelque jufles & falutaires que paroiffenttoutes ces
ET DE LEURSPEINES.7~. Chap.r77. <~
arrêter le cours d'unCrime aufficontagieux, il faut
peines, pour dans laPra-
en eft extrêmement rare
convenir que l'application
les Banqueroutes ne Soient pas moinsfréquentes
tique, quoique
étoient dans le tems que font intervenuesles Loix que
ou'elles
nous venons de rapporter; & qu'on fe contente le plus Peuvent, aux
le Cas vient à fe préfenter, de juger conformément
lorfque
des Ordonnances d'Orléans & de Blois, en ne pro-
difpofitions les
nonçant que des Peines corporelles ocamiaives, telles que
le Banniffement, l'Amende honorable& le Carcan,
Galeres,
fuivantles circonstances.
Il y a un célèbreArrêt du 26Janvier 170~, qui condamnele
CaISHer, pour avoir fait une Banque-
nommé F~ at-
route frauduleufe, aux Galeres perpétuelles, préalablement
trois de Marché. La même Con-
taché au Pilori pendant jours
du
avoit été prononcée par un Arrêt précédent
damnation déja de
contre le nommé François Mercitr, Marchand
3 o Mai 1673,
cette VilledeParis. eft
de
Il y a cela remarquable dans ce premier Arrêt, qui poS-
de mois à l'Ordonnance du Commerce, que
térieur quelques
cette Ordonnance les Peines établiescontrelesFau.
quoique par foient moindres celle desBanquerou-
teurs des Banqueroutes que
il a néanmoins condamné le nommé
tiers frauduleux, ~2~-d'avoir
Procureurau Châtelet, atteint & convaincu
D~, de la & Recéle-
été Fauteur, Confeil & Adhérant Banqueroute
Effets dudit Mercier, aux mêmes Peines que celui-ci
ment des
à faire Amendehonorable, être attaché au Pilori pen-
fçavoir, demeurer deux heures chaquejour,
danttrois jours de Marché, y
enfuite conduit aux Galeres pour y Servir comme Forçat pen-
& a vec le-
& à folidairement
dant l'efpacede neuf années, payer aux
dit Mercierles fommesportées par cet Arrêt, qui permet
faire cet effet après leur re-
Créanciersde les emprisonnerpour duPalais.
Cet Arrêt eA rapporté au Journal
tour des Galeres. foient condam-
Mais pour que les Fauteurs des Banqueroutes
Peines les Banqueroutiers il faut, comme
nés aux mêmes que
de cet Arrêt, que non feulement ils ayent confulté,
dans l'efpece
leurs Noms aux Tranfports frauduleux,mais encore qu'ils
prêté ou reçu les fommes
les Effets SouS~raits, qu'ils ayent
ayent recelé car un homme qui
Si, par exemple
portées par les Tranfports à fa & commifération pour
feroit ami d'un Négociant, priere par
à un fous fonNom d'une cer-
lui, fe prétoit accepter Tranfport
6o<~ TRAITE' DES CRIMES,
taine fomme, & que par l'Informationqui feroit faite à la Re.
quête des Créanciers, de l'Evafionde leurDébiteur& des Effets
qu'il auroit détournés, il y avoit preuve que le Transport fût
filauduleux& Simulé,fans qu'on trouve chez ce Particulier, qui
a fait le Tranfp6rt, aucun des Effetsdivertis::il qu'il feroit
paroît
trop dur de lui faire fouffrirla même Peine qu aux Banquerou-
tiers frauduleux; & que n'ayant accepté le Transport que pour
faire plaifirà fon ami, & non pour en profiterlui-même, on ne
peut le regarder commevéritableComplice de fon Crime; ainfî
ils nedevroientêtre condamnésqu'à une Peine pécuniaire, telle
qu'elle eft portée par l'art. xiij. du Titre XI. de l'Ordonnance.
C'eA le fentimentde Savary, Chap. desj~Z&~ ou cet Auteur
a traité cette Matiereavec autant d'étendue que de folidité.
Co~<. }t. H re~ieà obferver d'après ce même Auteur, & de Coquille
fur la Coûtume de Nivernois, qu'indépendammentdes Peines
corporelles &:pécuniairesauxquellesfont fujets les Banquerou-
routiers frauduleux,ils fontencore privésdu bénéficede C~o~
& de l'Obtention desLettresde Répis. C'eA auui la difpofition
de l'art. ij. duTit. IX. de l'Ordonnancedu Commerce.
MONOPOLE.
T~C~ L'on entend fous ce nom toutes entreprifes& interceptions
!<&<HOMM/tf.4. 6'auduleuSes
pratiquéespar une ou plufieursperfonnes pour ra-
~&M.
/< /«/. de an- maSIër, à l'exclusionde toute autre, une efpecede Marchandifes,
/!M< /< ~8. & la revendreplus cherement.
Ainfil'on peut réputercoupablesde ce Crime, non feulement
tous ceux qui s'attribuentle droit de vendre feulsune certaine
Marchandifepour en tirer un plus grand profit, maisauffitous
Marchandsqui font des complots & anbciationsfecrettespour
ne vendre que dansuncertain tems, ou donnerà leursMarchan-
difesun certain prix qui ne puiuë être diminué. On le met au
nombredesVois, parce que tout cela ne fe fait qu'aupréjudice
& dommage du Public.
II paroît, fuivantles Notions générales, que nousvenons de
donner du A~?/!<~<?~ qu'on peut comprendrefous ce nom tou-
tes Pratiques ou Conventionsqui tendent à gêner la liberté du
Commerceou à la détruire par conféquentIon tombe dansce
Crime toutesles fois qu'onprocure des Impôts fur lesMarchan-
difes, qu'on les altère, qu'on fait un Regrat deffus, & qu'en un
mot on chercheà empêcherl'abondance,quela néceiHtéde ven-
dre peut procurer au Public.
ET DE LEURS PEINES.Tit. r. C~. r/ 607
Mais de toutes les Marchandifes f ur lefquelles peut fecommet-
ce il n'en eft qui le rende plus condamnable
tre Crime point
celles dont eft néceSTaire à la Vie, telles que le Bled,
que l'ufage de
& l'M~ C'eSr auSïi principalement au fujet
la ~M'/To~
celles-ciqu'ont été renduesles Loix& lesOrdonnancesqui pro-
noncent les Peinescontre ce Crime tel a été entr'autresl'Objet
de la fameuSë LoiJubemusauCode Moilopolis,par
particulier défend de commettrele Crime de
laquelle l'Empereur ZENON
à des Habillemens, des Pombns, ou de quel-
Monopole l'égard néceffaire a la à de
de chofe que ce foit Vie peine
que espèce d'être bannis à Jul. de <t/(M.
Confifcationde Biens, & perpétuité.
fur cette Loi, attefte l'avoir vû obferverde fon
BARTHOLE
à
tems l'ésard desOuvriers & Artifans. MoRNAC ajoûte, qu'elle
eStHfage qu'on ne l'abolira jamais, quoiqu'ony ait, dit-il, ap-
modifications dans la Pratique il cite à ce ~et
porté plufieurs du 10Juin le 30 du même
de
un Edit François I. 1~9, régime
il eft fait défenfes de commettreau fait des.
mois; par lequel Conventicule ou
Vivres & Marchandifes aucun Monopolè
ni autrement contrevenir en tout & leur dépendance
Fraude, & &à
» à ce qui appartient à Gens de bien loyaux fideles
le vrai état des Marchandifes v eut & requiert
ce que
comme cet Edit ne aucunes Peines & que
Mais prononçoit
lesOrdonnances antérieures, notammentcelle duRoi Jean
par ceux commettroient 1~
en n~ il étoit feulement dit, que qui
feroient ce même Prince
Monopole, punis rigoureufementfon Ordonnancede
1. ) a crû devoir fuppléer par
( François y de la même année i ~9 ,ou!
Villers-cotterets, du mois d Août
Biens dans leCas des
il prononcela C~
& Art~ns.&avec ASÏëmb~
Ouvriers
Monopolescommispar des Ordonnances poûe.
La mêmePeine a été renouvellée par
rieures contre ceux qui tranfportent, fans permiffionexpreSTe,
doute fur le fonde-
& c'eSt fans
des Grainshors du Royaume de la Dé.
font dans le préambule
ment de cesLoix qui rappellées
les faits
claration du 13 Décembre 1698 que Monopoles par
avec attroupementjufqu'au nombre de Sixou p!us~
confpiration des par lesArrêta deSen.
ont été misau nombre CasRoyaux
d'Angerseni556&i6ii. Déclaration du mois d'Août ~9
~n?pa~~e~i~re
de certains Particuliers,qui, fans.
renduel'occasion de l'avidité
leur s'ingéroient de~
être Marchandsde Bled par proton
608 TRAITE' DES CRIMES,
faire le commerce & s'affocioientavec d'autres pour en faire
des amascachés,qui, en produifantlarareté & chertédes Grains,
leur donnoient lieu de les revendre à beaucoup plus haut prix
ne les avoient achetés, & mêmequi achetoient cesBleds
qu'ils
en verd fur le pied & avant la récolte, il eft faitdéfenfesexpref.
ï°. à toutes Perfonnes de quelque qualité & condition~qu'el-
fes,
les foient de faire à l'avenir le commerce des Bleds, qu'après
en avoir demandé & obtenu la T~n~ des Officiers de JuSHcc
ferment, & fait enregiftrer leursnomsau Greffe
ordinaires,prêté dont un tiers
des Juftices, à peine de Confifcation des Grains
fera délivré au Dénonciateur de 5 ooliv. d'Amende, & d'être
déclarésincapablesde fairele Trafic& Marchandifede Grains
elle excepte feulementde ces formalitésles Négociansdu Royau-
voudront faire vendre des Grains des Pays
me, & autres qui y
i~. aux Marchands de Grains de faire aucuneSociété
étrangers Confifcation de
avec d'autres Marchands de Grains, à peine de
Grains comme deffus, & d'être déclarés incapables d'en faire
ces
à l'avenir le Commerce; & au cas que ceux-civeuillentcontrac-
avec d'autres Perfonnes que des Marchands, elle
ter des Sociétés
leur enjoint d'en paffer par écrit, & de le faire enregistrer
fous lesmêmes que ci-deffus 3 aux Marchands
au Greffe peines en
autres d'enharrer & acheter les Bleds & autresGrains
& à tous
fur le & avant la récolte, à peine de nullitédes ventes
verd pied four-
des Deniers qu'ils auroient
qui en feroient faites, de perte d'être de la faculté de faire
nis d'avancepour les achats, privés
en Grains, de 3000 liv. d'Amende, qui ne pour-
le Commerce
ront être remifesni modérées, & même de Punition corporelle
s'il y échéoit.
dans le Recueil des anciennes Ordonnances de
On trouve fortes
Edits & Réglemens contre ces
Franche-Comté, plufieurs font
Z. 6. de M<<<. de Gens, appellés Dardenarii dans le Droit Romain qui
foit les tirer hors du Pays, foit pour les
t/-< criminib. des amasde Bled, pour
à des Particuliers. Ces Ordonnances prononcent la Peine
vendre
des liv. d'Amende, & même plus
de la Confifcation Bleds, ~oo tiers
dont tiers au Roi, tiers au Délateur,
grande s'il y échet, des lieux. Elles Sous les
à l'Hôpital le plus proche enjoignent,
à ceux chez les amas auront été faits, d'en
mêmesPeines, qui
Officiers de JuSHce des lieux dans 24 heures decta.
avertir les fauf ceux
-rent en outre tous Contrats & Arremens de Bled nuls,
qui
ET DE LEURS PEINES.7~. C~. <~ô~
feront faits par les Commiffaires de Sa Majeité pour fon
qui
Service.

Il y a auffi des Peines particulieres pour les Monopoles qui


font faits en matiere de Vente de Bois. Par l'art. xxii). du Titre
de l'Abêtie Bailliage Martelage &:Vente de Bois, de l'Or-
donnance des Eaux & Forêts, ileA dit que les Marchands ad-
des Bois qui fe trouveroient convaincus de Mono.
judicataires
ou Complot concerté entr'eux par parole ou par écrit, de
pole
ne point enchérir les Bois les uns fur les autres, feront condam-
outre la Confiscation des Venter, à une Amende arbitraire,
nés,
ne être au-defibus de i oooliv. & bannis des Forêts.
qui pourra

CHA PITRE VIIf.


Des Vols qualifiéspar le Recélement.
Loi de Vol la pire de MM~~ parce
T A appelle cette espèce
à favorifer l'impunité, en dérobant à la Justice
qu'elle tend
la connoinance du Crime & de fon Auteur L. P~/tKM !t
f«'tpM<.
~C~MM/-KM~/Më~MÛ~~&/?.
Le RECÉLEMENTfe fait, ou des Personnes, ou des chofes
nous avons donné des exemples de celui concernant les /~o/M~
les Ordonnances rendues contre ceux qui donnent
en rapportant
Retraite à des Perfonnes mafquées & déguifées, à des Vagabonds
Gens fans aveu ou tiennent des lieux de Débauche pour
& qui
la ou fouffrent qu'on en tienne dans leurs
corrompre Jeuneffe, qui
Maifons.
avons auffi fous le Titre des Crimes de Z~.m-
Nous parlé,
de cette de Vol qui fe fait par le Recélement
Divine, efpece
des Corps morts des Bénénciers.
Nous avons enfin parlé, en traitant tant desCrimes de Z~-M~
d'une autre de Recélement qui~ fait des
au fecond Chef, espèce
ont été condamnées Crimes, 6c qu on dérobe
Perfonnes qui pour
aux pourfuites de la JuAice. Il ne nous relie donc plus qu'à par-
des Singulièrement au
ler du Recélement Chofes, qui appartient
Crime de Vol dont il s'agit dans ce Titre. les
Ceux qui le commettent ne font pas moins puniffables que
les entretiennent dans habitude de
Voleurs mêmes, puifqu'ils i-THhh
HHh h
6io TRAITE' DES CRIME.S,
~.C~MfMM, voler, ~MM~M a/M/ pour fe fervir des termes d'un fameux
f~f.w'tu. Criminalifte ce qui ne doit s'entendrenéanmoins fuivant les
~M/.C/§. Auteurs, que lorSquecesRecéleursont une certaineconnoiHance
furtum, n. 16. la chofe a été volée, autrement. i!s ne font tenus qu'à la ref.
L. Incivilemi. que
fo~. de ~MMM. titutionde cette chofe;
& même6 ellea été par eux achetée, &
y ait preuve évidente de leur bonne roi, ils peuvent aux
qu'il
L. M<&r6.~ termes des Loix, obliger la Perfonnevolée à leur rendrele prix
<&captiv. &pofl
qu'ils en ont donné.
/;<M/0<<, t. I. fe manifefte fur-tout lorsqu'ona pris toutesles
<'Mf..t.fA.$6.
Cette bonne-foi
nécenaires pour s'apurer fi le Vendeurétoit Proprié-
précautions
taire 'légitime,commeeh allant ou envoyant s'informerdans les
Lieux & auprèsdesPerfonnesdont on a dit que la chofe prove-
noit ou bien lorfqu'on a achetéd'une Perfonne connue, & qu'on
naturellement foupçonner d'un Vol ou lorfque l'A-
ne pouvoit
K Cf~M~ chat a été fait en Marché ou Foire publique ou bien que les
Cc&. de Nivern. Marchands, dont on a acheté, font commercede Marchandifes
fA.n.«/<.i6.
de fefpece de la chofe v.olée.
Mais ellene doit point fe préfumerlorfqu'onacheté d'un Paf-
Z.Mft&O! fant inconnu, & qu'on Semet en refus d'indiquerfonVendeur à
Ce~. </<~«/
forte raifon lorsque ce Vendeur eft un Demeflique: la Loi
plus
J?o~qui au Code </g/M~, veut que ceux qui acheteni~/n.
mentde ces derniers Soientnon feulementpourfuivispour la.
7s/M Clare,
Restitution mais qu'ils foient punis de la Peine du Vol. Enfin
lib. S. $. jF«/<«~~
l'on doit auiH beaucoup considérer la bonne ou mauvaiferépu-
~'4-
tation dont jouit celui chez qui on trouve la chofevolée.
Le feul tempéramentqu'a apporté notre Jurifprudencedans
la punitiondes Recéleurs c'eStqu'en Matierede Vols faits avec
Enradion ou fur les grandsChemins & autresSemblables au
lied de les condamnerà la Roue comme les Auteursdu Vot~
on fe contenteordinairementde les condamnerà la Potence &
même à une fimple Peine corporelle lorSqueies Re-
quelquefois
céleursfe trouvent proches Parens du Voleur, tels que Pere p
'f.t.Co~
Mère, Frères, Sceurs non enim par eorum ejl ~M/ 6' eo/'H/M
t~w. i. ibid.
quinihiladfe pertinentes latrones/-ce~'M~.

I! eA parlé dansla Loi HL au ff de~a~Hy. de la manieredont


on doit fairela recherche de la chofevolée dans la Maifond'au-
trui. Dansnotre Ufage elle ~efait par le Juge fur le Vu desChar-
& Informations à Paris, elle~efairoitanciennement d'OS~e
ges
par les Commiffairesdu Châtelet maispar Arrêt de Règlement
ET DE LEURSPEINES. ~7. <~

~e la Cour du 9 Juillet 171~, il leura été défendud'allerdans


les Maifonsdes particuliers, fansen être requisou être Porteurs
d'une Ordonnancedu Juge qui le leurpermette.

TITRE ~/x/~M~.
Du Crime de Faux, <&de fes différentesefpeces.
T Es Jurifconfultesappellent de ce nom tout A&efraudu-
tend à obscurcir la vérité & à tromper un autre
L leux qui ~M/-M~
~C?~ dolofusanimoCO/M/~M~ey~M/M decipiendum
adhibitus. <ry
L'on dit, en~/n~ lieu, un ACTE, cet ASe fe com-
met de troismanieres fuivantles Auteurs, ou par Ecrit, ouparliv. <'
~A/M~r~
ou le Fait fcriptis, ~c ~&. Il ~ëcommet par §.m.
Paroles par dé- L..h/MMM«"
en faux ou en Subornant les Témoins pour
PAROLES, dépotant ~ëcommet 1 Cc~
les de dire la vérité il 16.
G
poferfaux ou~pour empêcher de
en les Ecrits, ou les altérant, 'ou bienen
par ECRIT, fabriquant il fe commet enfin le
fe fervant de ceux qui font fabriqués par
en vendant à faux Poids & Mefure ou bien en vendant
FAIT,
une chofe qui ne nous appartientpas & que nous avons déja
vendue à un autre.
L'on dit, en fecondlieu un Acie frauduleux
fans mauvais deffein & fans intention de
car s'il efi commis
ce n'eA Faux matérie qu'une fim-
nuire à Perfonne, plus qu'un ubi~<
ple erreur defait qui n'~ ~ujett&à.aucune Peine
dit Balde fur la Loi~c~ ~o~
dolus, celui qui
Cod. CMA~. ainfi par exemple
une Piece <ans le fçavoir .neA point ré-
employeroit falunée,
de ce Crime mais il faut pour cela qu'il prouve Z.DM-M ;T.j~
puté coupable foiten defignant la Perfonne le Co~c/.
qu'il n'en a euaucuneconnoiffance F~; Z.rcM
cette foit en déclarant, après cette fauffeté Cod. ad Cof/t.
dont il tient Piece
n'entend s'en fervir car autrement dans L. ~<
reconnue, qu'il point de ce fauxpar Co~ /~& 8.
le doute, il ferapréfumé fAuteur ou le Complice
de cette c'eA à ce fujet que MENOCH ~oeA<&
t'usée qu'il fera Piece;
fauffe un )!«.~9.
entre celui qui fe fert d'une Piece fabriquée par
diflin gué ce dernier ne
autre, & celuiqui s'en fert après l'avoir fabriquée;
cet fe en renonçant même à s'en
peut, fuivant Auteur, difculper lors de
~vir, parce que le Crime étoit, dit il, déjaH confommé Hhh ii
HHhhij
<~& TRAITE' DES CRIMES;
en a fait au lieu que ce n'e~: que par l'ufage que le
l'ufage qu'il
en fait depuis qu'il a coniloiffancedu faux, qu'il eAcen.
premier
fé confommer le Crime; de manière qu'il peut tôûjours avant le
être admis à s'en defifier il faut cependant excep.
Jugement la Déclaration que fait
ter, en Matiere ~<CM~ ou malgré
n'entend <e fervir de la Piece faune il ne
l'Ec'clénarUque, qu'il
laiffe pas que d'être prive du Bénénce aux termes de l'art. viij.
du Titre IX. de l'Ordonnance de 1670..
L'on dit, en troifiemelieu, qu'il eft fait dans la vue de corrom.
la vérité, a/M'~o co/v~M?!~ veritatis; ce qui fe fait de deux
pré
mani-eres, ou en expofant une chofe fauffe ou en déguifancune
véritable c'eA-à-dire que.le Faux ne fe commet pas feulement
en difant ou faifant quelque chofe contre la vérité mais encore
Z. /?'WMMfOr. en faifant quelque chofe pour empêcher que
la vérité ne fbit con-
16.f. de leg. Corn. nue, comme en diuimulant les engagemens dont un Héritage e~
de Falf. Cum
eMttfj..Cfi!<t~ a~eeté.
< Co/7!.<&f!~ L'on dit, en quatriemelieu, qu'il eft fait dans la vûe de trom.
un autre, ad alterum ce qui s'entend. lorfque
per decipiendum
cette tromperie eft faite au préjudice de ce dernier; car s~iln'en
aucun réel, celui qui commet le Faux n'e~pomt
reçoit préjudice
aux mêmes Peines ~il'effet s'en étoit enfuivi. c'eft la
fujet que
de Zossius, fur le Tit. du ff de leg. Co~~f. <
remarque
ce Cas à celui d'une bleffure qui n'auroit pas
/M qui compare
'été fuivie de la mort. JuLES CLAREprétend même qu'il n'dt
/M/MClart 1
§. ~«m, Alex. ~ujet à aucune Peine ~~K/ /:6/M~<:a~
<<)/? J~t.~OeM.
M/A 10). I.
Le Faux eA mis dans le nombre des Crimes publics du Droit
Romain, & ceux qui y tomboient étoient punis de la Peinede la
Loi CORNEL. qui étoit taDéporta~tionou BanniHement
avec la Confifcation des Biens pour les Perfonnes li-
r.7~4. perpéruel
</<.<).§. item lex bres, & le dernier Supplice pour les Efclaves. L'on comprenoit
Cornel.Z. 1. §.~
encore dans la même Peine les Complices de faux c'eft-à-dire
~t//M. Cornel.
de ~7: ceux qui le faifoientcommettre par un autre ou qui aidoientà
/<C'9.
de leg. Cornelia
le commettre.
Cette Loi avoit d'abord été établie contre ceux qui falfifioient
</<f~;
& lesTe~amens, ou qui étant chargés de les écnre~
~?«.f.4. fupprimoient
h<.t8.§.«<M&.< marquoi-entun Legs pour eux à l'indu du Teflateur c'ell pour-
Cornel. aufn mais (a difpofition a été
L. Qt;< «/?<tmm-quoi on l'appelloit ~M, la
étendue dans la fuite à toutes les efpeces de faux telles que
~M,
Ct/7t(/. </< le Faux la Subornation des.Témoins t
Calomnie témoignage,.
ET DE LEURS PEINES.Tit. ~7. C~. ~i~
& Falfification des Acies publics, celles des Poids
la SupprefHon
& Mefures publiques le SteMionat,la faufle Monnoie, la fup-
de Part, celles des Perfonnes, le changement d6 Nom,
pofition des fous les Titres
& autres femblables dont on trouve exemples
de cette Loi, dans le Code & le Digère.
Ce font toutes ces différentesefpeces de FAUXqui vont faire
la Matière de ce Titre mais pour les difcuter avec ordre Se
d'une maniere conforme à nos Ufages nous. croyons devoir.
plus
les tous rapporter à cinq Clafles di~érentes, qui formeront la
Division de ce Titre en cinq Chapitres.
le Faux commis dansles PERSONNES,
Lapremiere comprendra
de Perfonnes changemens de Noms & de
comme fuppofition
Part.
Qualités, fuppofition de dans les ECRITS, foit
les Faux commis
La/Mû~ comprendra Récrits de Rome,
& comme les Brefs &
publics autentiques les Arrêts de la les Ac-
les Lettres & Refcrits. du Prince, Cour,
des Greffiers Notaires, & autres qui ont
tes paifés par Juges,
foi en JuAice., foit privéscomme les fimples Cédules, & autres
font émanés de fimples Particuliers.
Papiers domeftiques qui dans les PAROLES
La f~~M comprendra le Faux commis y
Faux Subornation de Témoins, & Ca.
comme témoignage
lomnie.
o s Es
La quatriemecomprendra le Faux commis dans les C H
de comme fauffe Monnoie Vente à faux
qui font Commerce & Faux-
& falfification de Denrées Marchandifes,
poids Mefure,
~na~ le Faux commis dans les CoN.
comprendra enfin
~La~~<' les Contrats, & le Mei-
VENTIONS comme la Simulation dans
lionat.

CHAPITRE PREMIER.

Du Faux commisdans les Pcr/on~M<


T~T 0 u s en avonsdi~ingué d<;t roisespèces,i*. la
de Nom~ ~!yo~
de-
des Personnes 2". !e changement
J,\ tion
QuaUt~Ia~ppoMoMdePart..
w TRAITE' DES CRIMES,
Suppofitionde Perfonnes.
CE CRIMECecommet principalementde trois maniéres i".
en fe donnantpour Filsd'un autre Pere que le rien, afinde s'ap<
proprier lesBiens d'une Famille étrangere i*\ en voulant paf-
fer pour Mari d'une autre Femme que la fienne afinde s'arro-
Droitsattachés à cette qualité 3~. en préfentant desPer-
ger les
bonnespour d'autresà des Notaires Greffiers & autres Om-
ciers publics, dans la vûe de fe constituerdes Créances, ou fe
libérer de fes Dettes.
AinfilesMotifs ordinairesquiengagentà tomberdans ce Cri-
me, font, commel'on voit, ou la Cupidité, ou la Débauche;
dans le premierCas l'on joint leLarcinau Faux 8e dans le der-
nier, l'on y ajoute la profanationdu Sacrement; celui-cieft par
conféquenile plus puninaMe.
La Peine du premiereftarbitraire, & peut être capitale afflic.
tive, ou infamante, felon l'exigence desCas & la qualitédesCri-
mes maiscelle du dernierne peut être moindreque la capitale
nous en avons deux exemplesfameuxdanslefauxMartinGuerre,
& le faux Caille dont les Procès font rapportés dans lesCaufes
Jf<p. tt. célèbres. Lepremier,nommé~/7!OM<&! Thil, fut condamnépar
?.9. Arrêt du Parlementde Toulouse, du n. Septembrei~ 60, à être
Pendu aprèsavoir fait Amende-honorable,fon Corpsenfuitebr&-
fes Biens, attendu la' bonne foi ou avoit été fa Femme fu-

rent adjugésà une Fille qu'il avoit eu d'elle. Le dernieréchappaà
la punition des Loix humainespar une Mort anticipée dans fa
Prifon.

Il y a encoreune autre efpecede SUPPOSITION DEPERSON-


NES,dont il eA parlé dansl'Edit de Mars t6~7, concernantles
formalitésqui doivent être obfervées dans les Mariages c'eft
celle commifepar ceux qui fe difent fauflëmentêtre les Peres,
& Curateurs des Mineurs pour parvenir à
Meres Tuteurs
l'obtention des Permiflionsde célébrer Mariage des Difpenfes
de Bans, & des Mains-levéesdes Oppofitionsformées à la cé-
lébrationdes Mariages cet Edit veut que le Procèsleurfbit fait,9
& qu'ils foient condamnés fçavoir lesHommesàfaire Amende-
honorable, & aux Galerespour le tems que les Jugeseftimeront
8cau Banniffement s'ils ne font pas capablesde fubirla
lutte,
Peinedes Galères Se les J~/M~ à fairepareillementAmende-
ET DE LEURSPEINES.Tit. ~7. C~
~t T~ '/Y* _A. t~t-
honorable, & au Banniffement,qui ne pourra être moindrede
neuf ans.
Changement ou Déguifement de ~Vû/MJ de Qualités.
Ce Crime eA ordinairementune fuitedu précèdent il en eft
parlé dans la Loi XIII. au ff. de Leg. Co~~v~. <M, qui veut
qu'il foit puni de la Peine du faux la Loi XXVII.du mêmeTi-
tre, §. dernier, en donnepourexempleceluiqui, pourvoyager
fûrement, fe fait paner pour Soldat à l'aide de faux Certi-
plus
ficats & de faux Engagemens.
Nous en avons auli donnédes exemples relativement nos
en parlant des fauxSoldats ouT~-yc~ & desSol.
Ufages
dats des 6'<</&f-~<Mc~ qui fe iravemnent.en habit Bour-
pour s'introduire dans les Compagnies & danslesJeux.
geois
L'on peut encore rapporterà ce fujet la difpofitionde l'article
vj. de la Déclarationdu 18Juillet 1724, régi~rëele 2.6, au &-
des Médians qui fe difentfauffement S oldats,.qui ~bntPor-
jet
teurs de Congés qui ne font point véritables, & qui après avoir
été arrêtés& conduitsà l'HôpitalGénéral, auront déguiseleurs-
Noms, Surnoms, & le Lieu de leur naiSance ou qui contre-
font les EAropiés ou feignentdes Maladiesqu'ils.n'ont pas la
Peine de ceux-ci, fuivant cette Déclaration e~ celle des Ga-
lères pour cinq ans au moins, quant aux Hommesva&~ 8e
des Femmes & Hommes invalides c'eA celle du Fouet
l'égard
dans l'intérieurde l'Hôpital, & la Détention à l'Hôpital Géné-
à tems ou fuivant l'exigence des Cas cette
ral ) perpétuelle
Loi laiuë mêmeà la prudencedesJuges de prononcerplus gran-
de Peine, s'il y échet.
L'on peut y joindre auffila difpofitionde l'articlepremierde
JaDéclarationdu moisde Juin 17~2, renduecontre les Fauxfau-
la Peine des Galèrespour cinq anscontre les.
n~ qui prononce lesFem-
Hommes, & celle duBanniffement pour cinq ans contre
en Fauxfaunage, ilsfuppofent detaux Noms,
mes, lor~qu'étantpris
ou déclarentde faux Domiciles.
Enfinl'on peut ajoûter aux difpotitionsde ces Loix eelle der
l'article xxxviij. de l'Ordonnancedes Eaux & Forêts, au Titre
Je la Police &Confervation des Bois qui condamneles Vaga-
bonds & Gensinutiles,qui changentde Nom pour n'être pasre-
à la même Peine des Gaines s'ils peuvent y Servir
connus,
6i6 TRAITE' DES CRIMES;
iSnonen telles autres Peines corporelles & exemplaires qui feront'
arbitrées par tes Officiers des Forêts.
Suivant PÉRÉsius fur la Loi unique de Code de Mutarione
le
nominis ceiui qui prend dans un contrat un autre Nom que
afin de éluder dans la fuite fes engagemens, en di-
fien pouvoir
n'eff celui dont il eft parlé dans le Contrat efi pu-
fant qu'il point
niffablede la Peine du faux.

Au refte, nous ne.voulons parler ici que des changemens ou


de Nom fe font en fraude &:dans la vue de nuire
fuppofitions qui
des ou d'en tirer Profit car fi ce n'eft unique-
à Tiers, quelque
ment que pour fatisfairefa vanité, comme un Roturier qui s arro-
la Noble il n'y a lieu de prononcer aucunes
gerok qualité.de à de hm-
Peines ce s'entend néanmoins, lorfqu'on s'en tient
qui des
Déclarations verbales; car fi l'on y joint l'UsuRPATiON
pies
Titres ou des'Armoiries c'eft alors un Crime puni 'blé aux
de 1 Or-
termes des Ordonnances du Royaume. Par l'article~,
donnance d'Orléans, il eft dit « que ceux qui ufurperont fauSë.
» ment, ou contre vérité, le Nom & le Titre deNobleHe, pren.
» dront ou porteront Armoirie timbrée, feront Muictes d Amen.
» des arbitraires-, & au payement d'icelles contraints par tou.
tes Voies, &:c. ~y~ au furplus les Déclarations des 8 Février
ï Mars 1666, & ~o Janvier t668, qui ont été rendues
t66i
au fujet des Recherches de la Nobleflë.
Il y a plus, la Peine pourroit même devenir capitale, -ri ti pour
pour
fatisfairefa vanité, l'on s'attribuoitfauHementdes marques d'hon.
neur Militaire, comme la Croix de Chevalier,parce que ce Faux
alors un Crime de Leze.Maje~é au fecond Chef.
emporteroit
Mais fi l'on n'avoit changé ton Nom ou fa Qualité que pour
de
éviter un Danger imminent, comme fit ABRAHAMvis-à-vis
ou fi l'on avoit quitté fon Nom qui a été flétri
PHARAON
celui d'une Perfonne de bonne réputation on ne
pour prendre alors de la Loi
fe rend coupable d'aucun Crime & c'eA l'efpece
du CODE de M~o/M nominis, qui permet à toute fer-
unique
fonne libre de changer fon Nom ou Surnom, lorfqu'il n'en réfulte
aucun préjudice à autrui: mutare itaque noM~~ co~M~A~
M
aliqua fraude ~o/'K~ ~~cKM~M ~<~y~M/~4
MM!/M<!C~M~0<C~~K~P~ A
ce eH.il permis, lorfqu'il nen
A plus forte raifon, changement
~t
fait
ET DE LEURSPEINES.T~.F7. <~7 r:
Faitque dans la vue de fatisfaireà quelque obligation particulie"
re, comme pour fe conformer à la volonté du Teflateur qui n'a
donné fa fuccefion qu'à ce prix.

.$KMÛ/MW! de Part ou ~M/a/!f.


Nous venons de donner des exemples du faux, que l'on corn"
met en fa propre Perfonne en voici un du~K~ que l'on commet
dans la Perfonne des autres.
Ce Crime fe commet de quatre manières, fuivantlesAuteurs desPeines, Duret, Tr.
verbo
1°. par une Veuve qui après avoir feint d'être Enceinte fait ~t/fFO~~rj[Ojf<
au tems de l'Accouchement un Enfantqu'elle dit prove-
paroître
nu des ceuvres de fon défunt Mari, pour fruftrer fes Héritiers lé-
i <\par une Femme qui, ayant été véritablement Groffe,
gitimes
a accouché, mais qui n'ayant mâle ou femelle, felon qu'elle le
avec un autre, & prend celui qui revient mieux
defiroit, échange
à fon gré 3". par des Peres & Meres qui n'ayant point d'En- 1
fans, en fuppofent un étranger qu'ils difent être iffu de leur Maria.
afin de frufirer des Héritiers fubftitués ou par quelqu'autre
ge,
motif: 4°. enfin par des Etrangers qui fuppofent à des Peres &
Mères un Enfant, au lieu de celui qu ils avoieht, fous le prétexte
de la reSembtance.
Toutes ces efpeces de Suppofitions tendant à faire réputer lé.
les Enfans ne le font bleffent tout. à-la-fois &
eitimes qui pas,
l'Ordre public, & celui des Familles qu'eltes dépouillent de leur
Patrimoine publiceMM~~<ïM~ non u ici, ut ordinum dignitas Z.§.t;<&
le Vol au t/)~MMab ff~y.
ainfi comme elles joignent
~~7~y< très.
Faux, on ne douter qu'elles ne méritent une punition
peut
rigoureufe. /?/"
Suivantla Loi première~. i3,aufi.~Z~. Co~
de ce Crime étoit celle de l'Exil perpétuel avec la Con-
la Peine
fifcation.des Biens la Loi premiere du Code au même Titre,
en ce prononce la Peine capitale.
paroît aller plus loin, qu'elle
L'on trouve encore, fous le même Titre du Droit, plufieurs
autres difpofitionsremarquables par rapport à ce Cnme fçavoir,
j°. que quoique la Peine en fût prononcée par une Loi publique, Cornel. f/e~
néanmoins être que par les Parens & au-
il ne pouvoit pourfuivi
tres Perfonnes qui y avoient intérêt 1°. que lorfquil y avoit du L. Si M;
doute qu'un Enfant étoit fuppofé il n'étoir pas befoin d'attendre t/< §:
Carbon.
la Loi
fa puberté pour lui contefler fon état, parce que préfumoit !~&
avoit un à le défendre, pour evi-
sue faMere qui inférêt perfonnel T
HU
<~ TRAITE' DES CRIMES,
la Peine de fon Crime ne néghgeroit rien pour fouteniren
ter
tems l'intérêt du Fils qu'elle s'étoit fuppofé 3~.que lac.
même
de ce Crime étoit perpétuelle, & ne pouvoir prefcrire
cufation ne ceiToit
.de tems que ce fût 4". ennnau eUe
~.QMt/M!t9. par quelqueefpace des autres la Mort de celui qui
JK de /eg. Cornel. comme celles Crimes par
bas,
ravoit commis.
DANSNOTREUSAGE,la Peine de ce Crime s'inflige fuivant
l'on a fur-tout à la des Perfon.
les circonfiances; égard <
nes &à celle des moyensquel'on a employés pour y parveniri
& cescircon~nces font quelquefoistelles, quelles peuventdon. fameux dans
il a un exemple
ner lieu à la Peine capitale y en le-
FArrêtrendu en la Caufe de la Dame de Saint-Géran par
Marie femme Beaulieu fut condamnée
quel la nommée P~~M
fauffement l a Mere de 1 En.
à être pendue, pour s'être prétendu
tant dont il s'asi~oit alors. j
de
Peine e~ auS prononcée contre les Complices
La même
ce Crime,& principalementcontre les Sages-Femmes, qui~ubi-
Enfans affurent qu'ils font véritables;
~.P~M~M.t. Suent étrangers & de citer
le même Arrêt, qu'on vient
~MiM<.<K.4' c'eft ce qui a été jugé par avoit con-
contre là nommée Z~ Gaillard Sage-Femme, qui
ttibué à la fuppofitionde Part.
de toutes les Difpofitions duDroit Romain, foit
Au RESTE,
à ce Crime, foit par rapport à la
par rapport l'imptljcriptibilité de du
de l'ABion après la Mort Coupable foit enfinpar
d'en accufer nous n'avons adopté que la
rapport à la capacité nous n'admettons indi~maernent
dernière, c'eA-à-dire,que point
Perfonnes à la de ce Crime, mais feu-
toutes fortes'de pourfuite
& mort les Parens qui y ont intérêt
lementle Mari, après fa il a été
SOEFVErapporte un Arrêt du 18 Juin i~S, par lequel
~~f)~)MM. re-
c<n<.i. eA. 8ç. de la de Part n'étoit point
.B~<, «' ;usé que l'Accufation des fuppofition
Héritiers de la femme, le mari étant
cevable en la bouche
&)".7.<A.}t.
encore conformément à ce principe que par un
vivant. C'eA
Février au VI Tome du
dernier Arrêt du 14 t7i3 rapporté la
ila été ne pouvoit accufer
Journal<lesAudiences jugé qu'on un Ex-
d'un enfant, quand elle rapportoit
femmede fuppofition
en bonne forme, figné du Pere; & que la Preu-
tStBaptiAaire
ve au contraire n'étoit pas adminible.
ET DE LEURSPE~ES, ~~7. ~.7/.

CHAPITRE II.
Du Faux commisdans les ~<%e~.
cette efpece de FAUX dont l'inu:ruction a fait l'objet
/EsT
du Tit. IX. de l'Ordonnance de i6;7,p & d;e
particulier
celle de 1737, dont nous avons rapporté les Difpofitions dans
la IV. Partie des iNSTiiTUTES.
Nous avons vu auffi fousle Titre de.la PREuyE.les diS'ér.entes
manieres de commettre ce Faux, &-les-e,ffetsqu'il produit rela"
tivement aux Actes qui-en font inrectés. Il,ne nous reijte'donci
en ici les différens exemples avec les Peines
plus qu'à T'apporter
les Loix &les Ordonnances y ont attachées. Nous allons
que
commencer par ceux qui fe font dans les Ecrits~cj, t.els que
les Brefs& Re&rits de Rome, les Lettres & le Sceau du Prince~J
les Arrêts des Cours, & autres Ades judiciaires, les Re.gi~res
des Curés les Contrats paues par les .Notaires, & autres .Qm-
ciers publics & nous finirons par ceux qui fe commettent dans
les Ecrits privés tels que Billets, Quittances, Certificats Let-
tres miffives & Teriamens olographes.
FA UX commisdans les Brefs 6' jR~~ ~CMC.
raIMe les Lettres f. Cap. ad Fat-
Suivant le Droit Canonique le Clerc qui C<rio/'Mm,~x<<&
eft excommunié de plein droit, privé de tous fes :nmM<jF~.
Apofloliques, la
-& enfuite livré au bras féculier pour être puni de
Béné~ces,
même Peine les Laïcs ont ral6Mé les Récrits du Prince.
que qui
dans fon Traité de 1'~ 6- capacitédesBénéfices, dit ~.DM~t'.l.
DupERRAY,
la des Bénénces, le Fauffaire doit être encore ~.<t.m<t~.t~
qu'outre privation c'efi une efpece de
puni du dernier Supplice; parce que, dit-il,
de
Crime Leze-MajeAé à caufe de la conféquence. II fonde fon
intiment fur la de l'Edit d'Henry II. du mois de Juin
Difpofition
dont voici les termes « Tous ayant commis faunetesau fait
i ~<o,
des Bénénces foit enbaillant Collations Impétrations Pro.
Mrumens, tems d'Etudes, Lettres
curations, RéquiHtions,
» de degrés, Mandat, Nominations & autres Lettres, Actes Se
Inilrumens judiciaires ou extrajudicaires en Cour de Rome,
» ou ·des autres Collations, ou Préfentations )foit èsi<Regifires
IIliij ij
~20 TRAITE' DES CRIMES,
» des NotairesApostoliquesouautres RegiAresdes Banquiers-on
» autres Perfonnespubliques, de quelquequalitéqu'ellesfoient;
s'ils font CLERCS, foient déclarés déchûsdu droit poilellbire
MprétenduauxditsBénéficespar eux faits contentieux, &:punis
de telles Peinesque lesJuges verrontpour le cas privilégié, &
à leurs Prélats & Juges ordinaires pour procéder
renvoyés
contr'euxtant par déclarationd'inhabilitéperpétuellede poiie-
ri der Bénéficeen ce Royaume, qu'autres Peinesfuivantla qua-
lité du fait; & quant aux Gens LAÏCS fera procédé contr eux
» felon la rigueur de nos Ordonnances. i
Cet Edit a été confirmé à la Peine d~ de Be-
quant
l'art. du Tit. IX. de l'Ordonnance de 1670,
nénces, par viii.
déclare le Pourvu déchu du droit pofTeHbire qu'il pourroit
qui
~voirauBénéfice,s'il avoit fait, ou fait faire,ou connula fauuete.
A l'égarddes autresPeinesque doivent fubirtant lesClercsque
tes Laïcs. lorsqu'ils font pour ce Crime pardevant les
pourfuivis
Auteurs entrela fauf-
luses ordinaires;ilrautdiainguerfuivantles
~té qui efi commifedans le Titre même du Béné6ce,& celle qui
eA commit dansqueIqu'ABe-indépendant du Titre: fi ceitdans
le Titre, ils font à la même Peine que celle portée contre
~jets
-ceux qui commettent quelque &uHetédans les Actes publics,
dont nous parlerons ci-après. ~ci .j' .j
Mais.fi la tauueté ne tombe que fur quelqu Aete indépendant
du Titre il y a lieu de condamner feulementà des Peines pé-
les Clercs les ont faites /oc~. Galli rapporte un
cuniàires qui
Arrêt dela Cour, qui l'a ainfijugé contre l'Abbé de Bourgueih
q~.t8&
voir au re~e dans le Chapitre Licet ~7~ cri.
L'on peut
de combien de manieres on peut falunerles Lettres
minefàlfi
Apostoliques..
~Jï' commisdansles LettresouSceau<&Prince.
Ce Crime eA, comme nous l'avons vu, du nombre desCr~
de
mes Léze-Majefté au fecond Chef, & comme tel, il eA pus
niffablede Mort & de la Convocationdes Biens.
Par Z~~j-~ Prince, nousentendonscellesqui ~bntobtenues
foiten laGrande.fbiten la PetiteChancellerieprèslesParlement
être ra)nnees de manières ravoir ert
elles peuvent plusieurs
ou en les Sceaux
imitant, contrefaifant appliquant ou fuppofant
-réfultede la de l'Edit du mois de Mars
c'eâce qui Di<po~ion
ET DE LEURS PEINES.7~. ~7. C~. 7y. <~n'
« tous ceux qui auront raltiné les Lettres
't68o qui porte que
de Grande Chancellerie & celles qui ibnt établies près des
MCours de Parlemens, imité centrerait, ou luppoié les Grands
» & Petits Sceaux, foit qu'ils foientOfficiers, Minières ou Com-
Mmis de nofdites Chancelleries ou non feront punis de mort.
Il y a deux chofes remarquablesdans cette Ditpofition: la/v<"
indistinctement la Peine de Mort contre
miere, qu'elle prononce
toutes fortes de Perfonnes, foit qu'ils foient Officiersou non; au
lieu que dans les autres Faux commis dans les Ecrits publics, elle
comme nous le verrons ci.après, ceux qui font Om.
diltineue,
ciers de ceux qui ne le font pas c'e~à-dire que dans ces der-
niers cas elle confidere plus la Perfonne qui commet le Faux, que
il eH commis au lieu que dans l'efpece du Faux
celle envers qui
elle confidere la Perfonne du Prince
dontil s'agit, principalement
le Faux eft commis. Lafeconde,. c'eft que dans les au-
envers qui
Ad~s le Faux ne fe commet que par l'altération qui
tres publics,
contenu des Acies mêmes; au lieu que dans celui
fe fait dans le
il il fe commet la feule altération des Sceaux qui
dont s'asit, par
aux Lettres du Prince fur le fondement fans doute,
font attachés
c'eft le Sceau leur donne toute l'autorité. Nous avons dit
que qui au Sceau &
la Confifcation pour rauHëté commife
ailleurs, que
Lettres de Chancellerie, appartient à M. le Chancelier.
aux

le Droit Romain, on comme Fauuaires ceux


Suivant puniubit
les Ordonnances & Edits ani-
qui arrachoient ou fupprimoient malo Z..No<&
ehés qui p~e~M dolo eo/M~M~M~c~- ~f/ff. Cornel.de
la Peine de ceux qui enlevent ou lacerent
fur: mais parmi nous, P~
du a été amenée, e~celedu Banniffé- fmbert,
//)/?;'<.
l'Ordonnance Juge qui ';y. 4.
même le fouvent.elle eft modérée à une 6mple
Ment, & plus ~~«, Tr.
~PM'/tM, verbo.
Amende péconiairc. ~r~
UX commis Secréiaires~M~
Commandemens de Sa Majeflé.
eA auffi de Mort lorfqu'il ea: commis daM,
Ce Crime puni
concernent les fondions des Charges defdits Se-
les chofes qui
la de la Déclaration du
crétaires c'efi difpontion expreffe
Août 1~9.
UX commisdanslès COK/M/
de Mort a lieu dans ce Cas comme dans 1~
même peine
z
~T.t TRAITE' DES CRIMES,
ces Cours repréfentent en cette partie l'au.
'pfécédetTS parce que de THEVENEAU,
11. 7'AeyM. -t. torité facrée du Souverain; c'eft la remarque
à ce fujet
f/t7. fur l'Edit de François I. en Mai ï i &: il rapporte
de l'an i le nommé Maréchal, Procureur
un Arrêt 66 par lequel
fut condamné à être pendu pour avoir falfifiéun Ar-
de la Cour,
rêt de la Cour. r
A 'l'égard desJugemens émanés des Juges inférieurs; comme
ne font intitulés du nom du Souverain, il paroit
ceux-ci point
leur falfification ne pourroit donner lieu à des peines au~
que dans des Arrêts, quoiqu'elle me.
celle commife
rigoureufes que comme celle commife
riieroit d'ailleurs une punition exemplaire,
dans lesAâes publics judiciaires dont il fera parlé ci-après.
~X' commisdans les Finances6-P~~ royaux.
Ce Crime eA auiïi puni de Mort, fuivant l'art. v. de l'Ordon-
à Château-Briant, en Juin 1~1, dont
nance de -FRANÇOIS 1.
les termes « Ordonnons tous nos Financiers, de quel-
voici que
& condition foient, qui ~etrouveront avoir
oue qualité qu'ils
ralfiné Acquits, Quittances, Comptes &: Rôles de montre,
& ». THEVENEAU, qui rapporte cet
7'~fM. &:<' « foient pendus étranglés
Péculat
rend cette Fauiïetc, il y a
~MM. -article, en rauon, qu'outre la
puniJ~bledeMort. j i. t
la n'
Dé-
La même Peine a été renouvellée en dernier lieu, par
du mois de Mai 17~0, reguirée le 10 Juin de la même
claration
contre tous Ceux imitent, contrefont, falfifient, alte-
année, qui
rent & changent, en quelque manière que ce foit, tous Papiers
notamment les Ordonnances tirées fur le Tréfor royal,
royaux,
les Etats ou Extraits de D~M~ les Refcriptions,~e~
du Tréfor les Regiftres, Quittances ou
ou autres émanés royal,
du Tréfbrier des Revenus Cafuels, Tréforiers gène.
Expéditions
raûx de l'Extraordinairé des Guerres, Receveurs des Configna-
ou des Commiffaires aux Saifies préposes à la Re-
tions Epices, d'E-
Receveurs, Tréfbners des Pays
cette des Fermes, Finances,
& tous autres font par CommiHion ou autrement
tat. qui chargés
du Maniement ou Fonds qui entrent
de la Recette Payement des
dans les CaiHësroyales ou publiques. aux ter~
Dans tous ces Cas, la Peine de Mort'doit avoir lieu,
mes de cette Déclaration, fans queles
6' ou moinsde
ni avoir égardà la ~c~M' ~7c~ aH~
altérationsou
~e~
ET DE LEURS PEINES.7~. F7. <
&:cela, quand même les Coupables (!M~M/<KaM <;M
saufer;
ou punis ~OM/'ye/7!< Cas.
repris
FA commisdans ~~C?~
Nousavons diltinguédeux fortesd'Ages publics, lesuns qui
~bntJudiciaires,lesautresExtrajudiciaires.
i~ Quant aux Faux qui concernentles Actesjudiciaires,nous
voulonsparler de Ceux que commettentdansleursfondions les
Police, Finance, detoutes les
Juges, Greffiers,Miniflresde des Ô'M<
&
Cours .c~, mêmeCeux 0~ Juflicedes
commeauŒ.Ceux qui fontemployésdansla Chancellerie,
Chambre des Comptes,Bureauxdes FM~c~, Hôtelsde Ville, les
~e~ & généralementtoutesPerfonnesfaifantfonctionspu-
Commiffion ou Subdélégation, même leurs
bliquespar Office,
Clercs ou Commis. nT fui-
le
Suivant l'Edit du mois de Mars 1680, régime 14 Mai
toutes ces falfifications f ont puniffables de Mort, telle que
vant,
les Juges l'arbitreront, fuivant l'exigencedes Cas.
2.° A l'éeard des Faux concernantles Ades publics~~M-
en de trois fortes fçavoir .1".Ceux
diciaires, nous distinguons falrifient
les Curés &Vicaires de Paroiffes qui
que commettent & de lesNo-
des Regiftresde Mariage, Baptême Sépulture
comme
d es Actes foit entre,vifs,
taires, qui falfifient publics,
comme les Tefla-
Ventes Donations, foit à caufe de Mort,
les Perfonnes falfifient les
mens & Codiciles; 3°. privées, qui
Papiers publics.
aux CuRÉs & ViCAiRES qui falfifientles
1°. Par rapport ils nedoivent
&
Mariages, Sépultures
Régimes de Baptêmes ceux falfifient les Pa.
févërement qui
pas être punis moins des inconvéniens que
caufe dangereuxqui peuvent
~royaux àfalfifications l'état des Citoyens. Cependant
Se?deces p our
les derniers Arrêts qui ont été rendusà ce fujet
il paroît par à la Peine de Mort,
te détermine rarement prononcer
que l'on on la convertit en celle des Galeres, par
le
que plus fouvent
fans doute y a d'acquérir la complette
la difficulté qu'il preuve ou moins
avoir eu des motifs plus
de ces fauSetés, qui peuvent
condamnables.
comme ces Officiers ~t D~.
A l'égard des NOTAIRES,
~4 TRAITE* DES
1 CRIMES, 1
de la foi la fureté des Citoyens demande qua
polaires publique, foient punies
les fauSetés qu'ils commettent dans leurs fondions,
& avec d'autant plus de rigueur,
d'une maniere exemplaire,
a ce Crime un Abus de connanceoualine.
qu'ils joignent de I. en il ed dit « que tous
Par l'Ordonnonce François i
atteints & convaincus d'avoir fait & paffé faux
ceux qui feront
feront exécutés à Mort telle que les Juges l'arbitre.
Contrats, a été
» ront, fuivant des Cas La même Difpofition
l'exigence relativement aux
renou~ellée d'une maniere encore plus précife
l'Edit de Mars 1680, qui veut, que toutes Per(bn<
Notaires, par de faux,
feront convaincues
nés faifant~& publiques, qui fuivant
foient punies Mort,de telle que les Juges l'arbitreront,
fexigence des Cas. Déclaration du Décembre
derniere
Il y a plus par une Sa MajeAé ajoûtant aux
17~4, reg~rée~e Janvier fuivant,
n'avoient prononce que de fimples
Déclamationsprécédentes, qui
la contravention que commettoient les
Amendes pour premiere
les
Notaires en faifant mention du Contrôle fur Expéditions qu'ils
les Minutes n'euuent pas éie contrôlées,
délivroient, quoique autres fa-
Gremers, & ayant
veut que les Notaires, Tabellions, feront convaincus de
çulté de pauer des Ades, Contrats, qui
cette fauâ mention du Contrôle, foient pourfuivis extraordinai-
la fois, &qu'ils puinent être con.
rement, même pour premiere contre les
damnés aux Peines prononcées par les Ordonnances
,Fauffair.es,
a une efpece de Faux moins pumflable, que
Il y cependant
commettent les Notaires fçavoir, lorfque par condefcendance
contraerent, ils fe prêtent à déguifer les Con-
pour les Parties qui évidemment contraires à la ve~
trats, ou à y inférer des clauses
homme eft lor~u il eA
nté comme en déclarant qu'un présent
a en préfence du Notaire,
abfent, ou qu'il payé argent comptant
a eu de numération réelle.
lorfqu'il n'y point fouvent favorifer les
Ce Crime, qui ~ecommet plus le pour
eft connu fous le nom
Banqueroutes frauduleufes proprement
il être ou moins fuivant les
de SIMULATION peut plus grave,
donnent & fuivant la quantité des foin-
circonflanc.es qui y lieu,
mes ou le de préjudice qui peut en réfulter, quoiqu'il ne
degré
foit jamais puni auui févérement que celui du Faux quiLa le com-
Peine
& le changement des Ades mêmes.
me~par ralté.ration du Plame
1a plus ordinaire en ce Cas, e~ celle de l'Admomuon,
,ou
ET DE LEURSPEINES.7~. Vi. C~. 77. <
ou du Banninement contre le Notaire, & celle des dommages-
intérêts contre les Parties, quiont eu part à cette fimulation, dont
les Notaires font encore eux-mêmes folidairement refponfables ~.C~MMtr.
& en outre la nullité des Actes, rivant la Maxime ~<s/M~M Cod.de T'M/A
~/z/ëc?~ habentur. Cependant fi la fimulation fe trou-
gerunturpro
voit jointe à la fuppofition de Perfonnes & au vol, comme fi
l'on SuppoSbifun faux Créancier, ou un faux Débiteur, ce feroit L. Si creditort
Ct~. Ay. CoM.
le Cas d'ordonner la Peine ordinaire du Faux. au-furplus de L.
ce que nous avons dit ci-devant par rapport aux Vols commis ~f«~M.
par les Gens d'affaires.
t°. Enfin lorsque la FauSIëtéa été commife par de fimplesPar-
il faut fi c'eSt dans des Papiers royaux & pu-
ticuliers, distinguer
ou dans des ordinaires; au premier Cas ils doivent
blics, Papiers
être punis du dernier Supplice conformément à la Déclaration ~}.

de Mai tyxo, que nous avons citée, & cela fans avoir égard à
la modicité des fommes ni au plus ou moins de dommage que
lefdites FaIS~ncations,Altérations, ou Changemens pourroient
mais au dernier cas, la Peine eft laiuée à l'arbitrage du
caufer
comme il la derniere difpofition de l'Edit de Mars
Juge, paroît par
de ceux qui n'étant Officiers &
t68o, qui porte « qu'à l'égard
aucunes Fonctions ni Minière public, ou Emplois
qui n'ayant
de la qualité de'ceux marqués ci-devant, ou qui étant Om-
ciers auroient commis ces Fauffetés hors la ibn~ion de leurs
ou les Juges pourront les con-
Omces, Corn mimons, Emplois,
damner telle Peine qu'ilsjugeront à propos, même de Mort,
» felon l'exigence des Cas
VX commisdans les ~C?~/)~M.
être comme on vient de le voir, aux
Ce Crime peut commis,
de l'Edit de non-feulement par de fimples Particu-
termes 1680,
des Omciers hors la fonction de
liers, mais encore par publics
le leur
leurs Offices, comme lorsqu'ils Signent un autre nom que
ou Lettres C~MM. au-
au bas d'un Billet Quittance,
dans la vue de ceux avec qui ils ont
tres ~c?<M~~ tromper
de les fruArer de leurs Biens ou Créances; ou bien lorf-
affaire, &
alterent ces Actes en retranchant ou augmentant
qu'ils privés,
leur contenu afin que la vérité ne foit connue. C émette efpece
dont la fait du Titre de 1 Or.
de Faux, pourfuite l'objet particulier
KKkk
6a6 TRAITE' DES CRIMES;
donnance concernant la ~eo/Mo~a/zc~des ~j/M~/iM Ecritures
privées en .Ma/w~C/M~.
Z..M/'K/nM/e- Suivant la diSpoSitiondu Droit, ceux qui tombent dans cette
rf/M, PftK/M.f derniere efpece de Faux, font punis comme les autres Fauffaires
6''A/fg'.Co~ la Peine de l'Exil de la Confifcation des B~ens mais, fui-
~~y:
de &
vant l'Edit de Mars 1680, cette Peine, comme on vient de l'ob-
ferver, 'eStlaiSIeeà l'arbitrage du Juge, qui peut prononcer celle
de Mort Suivantl'exigence des Cas. II paroît que la Peine la plus
ordinaire, Suivantnotre Jurifprudence eft celle des Galeres ou
du BanniSïemenr.
~MM.7' L'on trouve dans le Journal des Audiences, un Arrêt du 15 S
<A.;)t. Juin ï6pi, qui condamne au BanniSIementde 9 ans, un Fils de
famille âgé de 26 ans, pour avoir fuppofé un faux Confentement
de fon Pere.
GRIVEL, Décif. zoz. obferve qu'il y a lieu d'augmenter la
Peine, ou fuivant la Conditiondes Perfonnes, comme fait la Loi
CORNELIE, qui diftingue M~y/M~ ~yH~~ ou fuivant les
Récidives.Il ajoute, que pour un fimple Faux l'on punit du Fouet
& de la Main coupée la Perfonne vile, & feulement d'une Peine
pécuniaire la Perfonne de condition honnête, & qui eft d'ailleurs
bien ramée.

L'on peut rapporter à cette derniere efpece de Faux, celui que


commettent ceux qui fuppriment desTeStamens lorfque ce font
des Etrangers, ils font fujets à la Peine ordinaire du Faux, fui-
vant la Loi 2. ff. deLeg. Cornel.dejFa~ & la Loi Cumqui f~. au
Code, même Titre. Mais fi ce font des Héritiers préSbmptifsou
des Légataires, ils font privés, eux & leurs Héritiers, de tous
les droits qu'ils pouvoient avoir à la Succeffionde celui dont ils
ont fupprimé le TeStament. C'eSfainfi que le décide entr'autres
la Loi Leg. Cornel.de A l'égard du Fils de famille
qui a fuppriméle Tefiament de fon Pere, en lé brûlant ou le dé-
chirant, & qui a poffedé en conféquence fa SucceSuonab inteflar,
jufqu'à Sa mort, elle veut que non-feulement cette Succeffionlui
foit ôtée comme indigne, maismêmeà fesHéritiers après fa mort
~?~KM Patris fui 7e/?<M~<K/Ma~/(' 6*~M<M~g/?<!fMJ
pro ~<S/S~y6~ë~/M, <ë ita ~6/7!fuum obierit, ~K/?~M~~tota
~<B/'ë~<2~paterna ~<s~~ <?/Kjeripietur. On peut voir encore par
rapport aux Légataires, la Loi au Code de Z~<<
ET DE LEURS PEINES.7~. ~7: Chap.77. ~7
Quant à la SUPPRESSION d'autresPièces que desTeframens,
la Peine doit être augmentée fuivant la Quafiré des Perfonnes,
comme fi ce font des ~~c/~<p~M; ou fuivant les circonf-
tances, commefi ce font des Pieces 6~ &fi la Suppref-
fion a été accompagnée d'~&'o/! conndérabte, ou d'autres wo-
lences, qui la font rentrer dans la CtaHedes Vols quaii~és.

CHAPITRE III.
Faux CO/K7HM
dans les Paroles.
T~T Ou s en remarquons de trois fortes i". le Faux-Temoi-
j,~[ gnage, ~°. la Subornation de Témoins, 3°. la Calomnie.
~~r-?'EM076'MC~.
Ce Crime eft plus ou moins grave, fuivant les circonflances
dans lesquelles il en: commis la Qualité des Perfonnes qui le
commettent, & les Motifs qui y ont donné lieu.
Il faut d'abord distinguer, s'il a été commis en Jugement, com-
me dans une Information Enquête ou Interrogatoire ou bien
feulement dans quelques Acres extrajudiciaires. Aupremier Cas,
comme le Faux fe trouve joint au Parjure & que pour fe fervir
des expreffions du Droit Canonique, celui qui le commet offenfe C~)./&M/~
tout-à-la-fois Dieu, le Juge, & la Partie contre laquelle il dé- t.] Extr. de M<H.
fans une F~.
poSë, il mérite contredit plus grande Peine, que lorsqu'il
n'a point été précédé du Serment.
Cependant il faut encore diAinguer a cet égard entre les Faux-
Témoignages qui font rendus en qualité de Parties, & ceux ren-
dus en qualité de Témoins.Au premier Cas, qui en: proprement
celui du PARJURE,ils ne font point au~i puni0ables, à caufe de
l'intérêt perfbnnel qu'ont les Parties de fupprimer la Vérité.. fa-
chant que c'en: de leur Serment que doit dépendre la décinon
de leur Caufe; & fur-tout en Matiere criminelle, où il ne s'agit
pas feulement de la confervation de fes Biens, mais encore de
ceilc de faVie ou de fon Honneur; au lieu que u c'eA par le
Témoin que le Faux a été commis, comme lorfqu'il a rétracté
fa Dépofition, ou qu'il l'a changée en des circonftances euen-
tielles après le récollement il ne peut être excufé en aucune
manière, &: conféquemment le FauHaire doit fubir toute la ri-
KKkk y y t-
ij
~8 TRAITE' DES CRIMES;
gueur desPeinesattachéesà ce Crime c'eft aum principalement
contre ceux-ci que font prononcées celles portées par lesLoix
& les Ordonnances.A l'égard des Premiers,nousavons dit, en
traitantdesCrimesde LEZE-MAIESTÉ, qu'ils étoient du nombre
de ceux qui habentZ~K/nultorem.
'.E. P<M<!).~<~ Suivant le Droit Romain la Peinedes Faux-Témoinsétoit la
7'&7. mêmeque celle des autresFauHaires.
C<<y!.QHMj§. Suivant les ConstitutionsCanoniques,le Clerc qui a dépofé
<<<M/M.<). fauxen Matierecriminelle,eft puni, outre la Peinedu Faux, de
l'incapacitéd'être promu auxOrdresfacrés& de la privation des
Bénénces..
Par l'Ordonnance de FrançoisI. en i ~31, il eu:dit que ceux
qui feront convaincusd'avoirprêté Faux.Témoignageen Juflice,
ibit enMatiere civile ou criminelle, feront exécutés à mort.
Quoique cette Ordonnance ne distinguepoint entre les Ma-
tieres civiles& criminelles; quant à la Peine de ce Crime il
paroït.cependant qu'on devroit mettre quelque différencepar
rapport à ces dernieres à caufe des conféquencesplus dange-
reufes qui peuvent en résulter aum voit-on que dans notreJu-
~r~'M,
<& 6.
riïprudenceactuelle,l'on s'eftrelâchéde la rigueurde cette Peine
~<. en Matiere civile, & que ce n'eft qu'enMatiere criminelleque
Guypape, les Arrêtsprononcentla Peine.deMort portée par cette Ordon-
~M.
nance.
La modérationde la Peine en Matiere civile paroît fondée,
tant fur la.difpofitionde l'Edit de 1680, qui a laiHëà l'arbitrage
du Juge de prononcer unePeine moindreque celle de la Mort
contre tous ceux qui commettent le Faux hors d'une fonction
publique, que fur celle de l'Edit du moisdeMars 16~7, concer-
nantles Formalitésqui doivent être obfervéesdansles Mariages,
qui veut que le Procès foit fait aux Témoins qui auront ifciem-
ment certifiédes faits qui fe trouverontfaux à l'égard de l'âge,
qualité & domicilede ceux qui contractent, foit pardevant les
Archevêques& Evêques, Diocéfains foit pardevant les Curés
ou Prêtres, lors de la CélébrationdesMariages & qu'ils foient
condamnés, fçavoirlesHommesà faireAmendehonorable 8c
aux Galeres pour le tems que lesJugesl'eflimerontjufte & au
Banniffement,s'ilsne font pas capablesde fubirlaPeine desGa-
leres & les Femmesà faire pareillementAmendehonorable, &
au Bannulement,qui ne pourra être moindrede neufannées.
Ces mêmesDifpofitionspeuvent encore fervir de Regle pour
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7. 111. 629
des Peines qui doivent être prononcées contre ceux
l'application
qui dépotent fauffementdans les Ades extrajudiciaires.
c~ o ~v~ T I ONde Témoins.
Nous mettons ce Crime dans le nombre des Faux qui fe com-
mettent par Paroles, parce qu'il eft l'effet ordinairedes Promenés
& Conventions verbales, & qu'il ne s'exécute 'prefque jamais
Ecrit, à caufe du danger d'être découvert. C'eA auffila diffi-
par
culté qu'il y a de parvenir à la Preuve de ce Crime, par les pré-
cautions extrêmes qu'ont coutume de prendre ceux qui y tom-
bent, qui a fait admettre en cette Matiere la Déposition desTé-
moins mêmes qui ont été fubornés & que, comme nousl'avons
obfervé d'ailleurs en traitant de la Preuve ~M&, le Juge
fur la de deux de ces Témoins, décréter &
peut Dépofition
même condamner à laTorture le Suborneur. Il eA vrai que~i ce
dernier n'avouoit rien à la Torture, & fi les Témoins avoient
il y auroit
dépofé fingulierementfur chaque fait de Subornation
lieu de renvoyer abfous cet Accufé. Mais ~iau contraire ces dé-
fe trouvoient conformes fur un même fait, l'Accufé,
pofitions
rien avoué à la Torture, pourroit être condamné
quoique n'ayant
à quelques Peines extraordinaires, ou du moins à quelquesAmen-
des pécuniaires. C'eft le fentiment des Auteurs les plus accrédi- ~0/lt,
tés en cette matiere ce qui ne doit s'entendre néanmoins que M.n.t).
dans le cas où les Juges, avant que de mettre l'Accufé à la Ques-
tion, auroient arrêté, conformément à l'art. ij. du Tit. XIX.de
l'Ordonnance, que nonobstant la condamnation à la Queflion
les Preuves fubMeroient en leur entier.
Pour ce qui concerne la PEINE de la Subornation, il paroît,
fuivant le Droit Romain, que tant les Suborneurs que les Té-
moms~ubornés, devoient être également punis de la Peine or-
dinaire du Faux.
Suivant nos Ordonnances, & notamment celle de l'année i ~31, Z.<r/MT.§.t, »'
des uns & des autres de Cwnc/.
l'on voit auui, que la Peine ordinaire
eft celle de Mort cependant, comme les Suborneurs fe rendent
d'un double Crime, & par le Faux qu'ils commet- C~n.~i~f)
coupables ils devroient Mt<<
tent, & par celui qu'ils font commettre aux autres,
être punis d'un genre de Supplice plus rigoureux que ceux qu'ils
ont fubornés <ur-tout lorfque cette Subornation a été faite en
Matiere criminelle, & dans la vue de faire périr un innocent
lieu de la Peine de la Potence que les Témoins
e'e~-à-dire, qu'au
<~o TRAITE' DES CRIMES,
fubornés doivent Subir, il y auroit lieu de prononcer celle de la
Roue contre les Suborneurs de ces Témoins.
Suivant la diSpoSitiôndu Droit Canonique, le Suborneur eft
puni de l'Excommunication & celui qui Selaiffe fuborner, dé-
claré incapable d'être admis en Témoignage, & noté d'Infamie.

Il eu; encore parlé dans le Droit d'une autre espèce de Subor-


nation qui fe commet à l'égard des Juges, fuivant la Loi §. i.
au ST.de Leg. Co/:Ar~z. c~M~ celle-ci étoit fujette à la Peine
du Faux comme celle qui fe pratiquoit à l'égard des Témoins.
Maisil n~y a parmi nous aucune Peine portée expreSïëment
par
nos Ordonnances, de manière qu'elle dépend entièrement de 1ar-
bitrage du Juge, qui peut l'augmenter ou la diminuer fuivant
les circonflances.
C Z 0 M jV 7F.
L'on diflinglioit dans le Droit trois fortes de CALOMNIEs.
le <&.dn Code La premiereeft celle que commeitoit le Juge qui fe làiffoit cor-
t~ Pt):M Judicis en recevant de l'Argent pour condamner ou absoudre
~<m<t/<<~t.
rompre
l'Accufé ou même pour différer fon Jugement la Peine en
f. r. cas de Condamnation injure étoit celle de Mort, ou tout au
'tM/ moins de la Déportation avec la Confifcationdes Biens & en
Z. eum t.J~ cas d'Abfolution c'étoit la Reu:ituiion du quadrupledans l'année,
de Calomniat. & du~/7~& après l'année. Il y avoit aulHla Peine de Mort dans
Si ab fe 8. ?<
le cas d'Argent reçu pour différer fon Jugement.
Y. le ~(. t/M~ <& La~e<?/ efpece de CALOMNIE,dont if eAparlé dans le Droit,
P/f<!ftM<;On<)9 eft celle que commettoient les Avocats & Procureurs révé-
~'f.47. L. r. ibid.
qui
.E. !§. t.j~~ loient le fecret de leurs Parties & qui recevoient de l'Argent
/<y.CoMe/.</e.f<t~ des Parties adverfes la Loi les regardoit comme Fauflaires, &
les condamnoit comme tels à un Exil perpétuel avec la Confif-
cation de tous leurs Biens; elle les puniffoitauui de la même Pei-
ne, lorsqu'ils tranfigeoient avec leurs Parties pour participer au
gain du Procès mais lorfqu'ils prenoient feulement de l'Argent
pour pourfuivre un Procès qu'ils Sçavoientd'ailleurs injure ôc ca-
îomnieux ils étoient tenus de la Peine du quadrupledans l'an
& du fimple après l'année.
)~ les Code La /<7~ne efpece de CALOMNIE, dont il eStencore parlé
6- de C~<- dans le
Droit, eu: celle que commettent ceux qui intentent de
s/<<Mr~w.
fauffesAccuSations la Loi veut qu'ils foient fujets à la Peine du
TALLION~c'eSt.à-dire à ia mêmePeine qu'auroient fubi lesAc-
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7: Chap.777. ~i r
CuSess'ils avoient été convaincus mais cette Peine n'avoit lieu
que lorfqu'il s'agiffoit d'une Accusation de Crime c<~pM< & pu-
blic car s'il ne s'agiSibitque d'un Délit privé comme d'injure il
n'y avoit lieu qu'à la Déportation ou à la Rélégation avec perte
de Biens & Dignités. Enfin fi après avoir accufé calomnieufe-
ment, l'on avoit pris de l'Argent pour fe déporter de fou Accu-
sation avant le Jugement, l'on étoit tenu de la Peine de la Loi
Rhemia qui étoit la Reflitution du quadrupledans l'an & du
fimpleaprès l'année.
DANSNOTRE UsAGE nous distinguonstrois fortesde Calom-
nies l'une qui fe commet par Paroles; l'autre par Ecrit; & la
troifiemepar le Fait.
Nous aurons lieu de parler ci-après de celle qui fe commet par
Ecrit fous le nom de LIBELLESDIFFAMATOIRESnous avons
parlé de celle qui Secommet par le Fait en traitant de la CON-
CUSSION& des VoLS faits par Gensde luflice; nous obferverons
feulement, à régard des JUGES, qu'il n'y a d'autres Peines pro-
noncées contre eux par nos dernieres Ordonnances en Cas de
Corruption fmon qu'ils deviennent par-là fujets à la Récusation
&à la Prife à partie & à l'égard desAvoCATS&: PROCU-
REURSqui prévariquent dansleurs fonétions, qu'ils peuvent être
pourfuivis & punis tant par l'T/w/&o/z., que par les autres
Peines portées contre les Témoins corrompus fuivant la qualité
& importance des Affairesdans lefquelles ils ont prévariqué.
Ainfi la feule efpece de CALOMNIEdont nous nous propofons
de traiter ici, eft celle qui Secommet verbalement nous diStin-
à cet celle qui fe commet en Jugement par des Dé-
guons égard
clarations faites en préfence du Juge, de celle qui fe fait hors Ju.
des DiSFamations publiques ces dernieresn e font or-
gement par
dinairement punies que par des Amendes & Réparations d'hon-
neur faites publiquement à l'Audience ou par ~c/M avec des
Se intérêts mais pour Ies/v<< comme elles ten-
dommages
dent à compromettre la Vie, l'Honneur, & les Biens de la Per-
fonne calomniée, elles doivent être punies de Peines plus fortes
au lieu de la Peine du Tallion qui étoit en ufage chez les Ro-
nous avons SubAitué des Peines extraordinaires, c'efl-
mains, y
à-dire que ces Peines doivent être proportionnées à la qualité de
& à celle de la Perfonne à qui elle eft faite.
l'injure eft atroce~
le Crime donc on accuSe fauGement
AinSi lorfque
6.11 TRAITE' DES CRIMES,
aller jusqu'au Banniuement perpétuel avec Amenda
la Peine peut du Parle-
honorable il en a un exemple notable.dans l'Arrêt
y
ment de Paris du 31 Janvier 171 rapporté au nxiemeïome du
Journal des Audiences, qui a condamné à cette Peine un ancien
Greffier Criminel du Châtelet de Paris, pour avoir fauffement&
calomnieutement accufé la Demoifelle Richard Fille Majeure,
d'un Vol avec Enradion.
On pourroit auui prononcer la même Peine ii la Calomnie
tendoit à la D~M~M d'un Mariage bien famé qui eft mife
au nombre des Cas royaux par l'Arrêt de L AVAL du 16 Mars
1573..
Cette Peine devroit même être augmentée & portée jufqu'à
celle de fi l'on avoit employé des Voies odieufes pour ac-
Mort,
créditer la Calomnie & en anurer le Succès, comme en effayant
de corrompre des Témoins elle peut auffi être modérée fuivant
comme lorfque la Calomnie eA faite pour en
les circonstances,
une & maniere d'exception ou lorfque FAc-
repouffer autre, par
fondée indices apparens comme lorf.
cuiàtion paroît fur quelques
eA contre des Perfonnes mal ramées mais dans tous
qu'elle dirigée outre la Peine doit
ces Cas le Calomniateur ne peut éviter, qu'il
fubir pour fa Calomnie, la Condamnation aux dommages intérêts
de l'Accufé fuivant la diction de l'article vlj. du Titre III.
de l'Ordonnance de 1670.

CHAPITRE 1 V.

Faux commisdans les CAo/e~<t dansle Commerce"


T~T 0 u s en difUnguonsde fept fortes, qui peuvent fe corn.
i~ mettre, 1°. fur la Monnoie ~°.fur les Ouvragesd'Orfé-
vrerie, 3°. fur les Poids & Mefures 4°. fur les Marchandifes,
furles Denrées, 6°. furle Sel, 7°. fur le Tabac.
Nous avonseu lieu de parler du FAUXcommisfur la Monnoie,
en traitant des Crimes de Leze-Maje~é au fecond chef, dont il
fait partie.
FA Z7JÏ'commisdansles Ouvrages~'0~
Il eA parlé de ce Crime dans les Déclarationsdu 4 Janvier
& Avril 1739 regi~rées en la Cour des Monnoies.
x~4
( 19 Par
ET DE LEURS PEÎNES.7~. ~7. <~
de ces Loix il eft que tous ceux qui fe
Par la premiere porté
trouveront convaincus d'avoir calqué contre-tiré ou autrement
des Villes du Royaume dans lefquelles il
contrefaitles PoiNçoNS de S. M. comme
a ou les PciNçONS des Fermiers
y Jurande con-
auffi ceux qui s'en ferviront pour une faufïeMarque, feront
damnés à faire Amende-honorable, & feront punis de Mort com-
me pour Crime de FAUX. A n j
Par la Déclaration du 19 Avril 1739 la même Peine de Mort
& d'Amende-honorable eft prononcée contre ceux qui abuferont
en quelque manière que ce foit des A~M de contre-marque
des Villes où il y a Jurande, &-qui les enteront, fouderont, <<?M-
teront ou appliquerontfur des Ouvrages d'Or ou d'Argent, qui
été effayés & marqués dans les Bureaux
n'auront point portés,
des Maifons communes. j
DÉCLARATIONS déterminent au Surplus à qui doit appar-
Ces
la connoiffance des Faux qui fe commettent en cette Ma-
tenir
Vivant les différens cas qui peuvent préfenter; ainfi,
tiere, de laMaurife
a falfification du Poinçon du Bureau
t° lorsqu'ily du
en même tems de celui du Fermier des Droits
des Orfévres, que
le Procès-verbal de fauffeté a été dreffé par les Com-
Roi, & que en premiere
mis du Fermier, la connomance en doit appartenir
des Elections & à la Cour des
inâance aux Officiers par Appel
la. falfification eft commife feulement dans
Aydes 20. lorfque & la Saifie a été faite
le Poinçon du Bureau des Orfevres, que
Gardes de l'Orfèvrerie, ou les Cmciers des
nar les Maîtres & par
la connoiffance de la fauffeté doit appartenir à la
Monnoies de 1 abusque
enfin s'il feulement
Cour des Monnoies; 3°. s'agit
du vrai en fur des Ouvrages qui
l'on a fait Poinçon, l'appliquant la
ni dans le Bureau des Orfévres,
n'ont point été portés effayés à la Cour
connoifTance de ce Faux doit appartenir pareillement
être & juge fur les Procès-ver-
.des Monnoies, pour y pourfuivi &
les Maitres~ Gardes des Orfévres
ba ix qui feront dreffés par
auront fait la Vifire chez les Orfévres, &
au resprépofès, qui
à cet effet à leur Greffe dans les .4 heures après.
qui feront portés
icfUitesSaifies.
F~ commisdans les 7~0~<S' Mefures.
Ce Crime fe commet ordinairement par les ~y~ & Mef~
autres qui fe fervent de faux Poids
langers, Meuniers, &
MSOuAunes.pour tromper le Publicou augmenterleurs LLU
T.LI rrofits.
<~4 TRAITE' DES CRIMES,
On peut juger de l'énormité de ce Crime par ces termesde
'~fcf~ig.~ ]DEUTÉRONOME Po/ & ~0/ ~C/z/KM 6' Menfura<ï~0/7!:<
;6. ~?M«/'M. y7!C~7e6/?~K~7?~
fA.t!6.
L. ~o~ ;i.~ Suivantle Droit Romain ce Crime étoit puni de la Réléga-
de CoM< 1tion dans une Ifle, outre la Peine du double enverscelui qui
javoit été trompé.
Mais parmi nous, la Peine ordinaire en la Confifcationdes
~P~/t,~f.<] Marchandifes,
] avec une Amendepour la premierefois, & le Ban.
M.<!M.y.<< ]niflementpour la feconde;cependant cette Peine pourroit aller
~0<:A~f<<f. fi la falfificationfe faifoit par pure malice, ou s'il y
~«.<M.l. << Jplus loin,
avoit
< récidive dela part de celui qui en eft convaincu auxter-
mes
!< de l'Art. cxiij. de la Caroline, il doit dans ces derniers cas
être banni du Pays, aprèsavoirété Migé ou fubid'autresPeines
<
< fuivant des cas; il peut même être fujet
corporelles, l'exigence
à la Peine capitale, fi elle étoit/H~ avecdanger.
<
Mais hors cescasparticuliers, il n'y a lieu qu'àdesPeinespar.
être par les Juges de Police~
ticulieres, qui peuvent
< prononcées
i& l'inuruciions'en fait ordinairementpar un Procès-verbal qui
eA dreffépar le Juge en y appellant des Experts.
<

'r.<t«./M/«& Ces Peinespeuvent auS s'appliqueraux Arpenteurs, qui ne


~if.ii.M.6.?' mefurent.pas ju~e, ou aux ~j- qui n'e~imentpas
mm~/r~
<~M~;MW. les effetsfuivant leur valeur.
JJ,

FA commisdans M~
Suivant l'Edit de Charles IX. en Octobre 1~74 tous ceux
font convaincus d'avoir fainné & contrefait les Marques de
qui
S. M. qui font mifesès bouts des Pieces d'Or & d'Argentou de
doivent être punis comme fauxMonnoyeurs.Cependant
7'AtfMMM Soye
?.9- les Auteursfont d'avisque ces fortes de Crimesdoivent être pu-
~<OMf/. c. nisfeulementde la même Peine que ceuxde la Vente àfauxPoids
~n.t.6'
& Mcfures.
F.~ ~.Y ans les Denréés..
CO~K~d~?!~
UX commis 2~M~M.
L'on veut parler principalementdes Faux que commettenty
t°. les ~rc/ Vin &: Cabaretiers, en altérant leursVins,
3.°. les FoK~j-, en mettant dansleur Paincertainsingrédiens
la (anté être altérée; 3°. les Bouchers, en débitant des
dont peut
Viandesd'une qualité nuiuble. L'on trouve dans le Journal du
Palais plusieursArrêts qui ont prononcé des Peines plus <?
ET DE LEURS PEINES.7~. ~7. C~r.It. <~
il
Moins rigoureufes, fuivant les circonflances paroît qu'en gé-
ces Peines font les mêmes que celles ufitées à l'égard des
néral
Vendeursa~K.~o~&M~f, dont nous avons parlé ci-dev.

UX COM7M~yK/' le Sel ou Faux-faunage.


L'on entend par ce Crime le Commerce frauduleux que l'on
fait dans la Venteou Diftribution du Sel; ainfi l'on appelle Fa~- P. <:)-<.).~<?/
donn. desG~M
ceux vendent & débitent du faux Sel l'on réoute du moisde Mai
fauniers, qui
auffi comme coupables de ce Crime, aux termes de la Déclara- t68e.M. 1: !7.
tion du 23 Mars 1688 .regiAréeenIa Cour des Aydesle 10 Avril
les trouvés à la campagne faifisde/a~~
fuivant, particuliers
nonobftant qu'ils déclareroient l'avoir acheté pour leur ufage.
Ce Crime étant l'effet ordinaire de l'oisiveté &: du libertinage,
le nombre des Vagabonds &- gens fans aveu
produit &multiplie aux
in&Aent le Royaume & parviennent par degré plus
qui
excès: c'eA aum dans la vue d'arrêter le cours de ces dé-
grands
ordres qu'ont été rendues une fouled'Ordonnances, notamment
.celle de François I. en ~17, la Déclaration du 17 Février
celle du Février 1667 l'Ordonnance des Aydes &
1663,
Gabelles du mois de Marsi68o,IaDédarationdui3 Marsi688,
celle du Juillet & enfin la Déclaration du mois de Juin
< 1704
en la Cour des Aydes le 14 Juillet fuivant.
ï7tt, regiArée
~LA PEINEde la Confifcation des effets qui avoit été pronon-
cée par les premieres Loix n'ayant pas été capable de conte-
nir les Faux-fauniers l'Ordonnance des AYDES ET GABELLES
a voulu qu'elle fût augmentée fuivant les <:Irconfiances cette
Ordonnance diAingue pour cet effet parmi les Faux-faumers
font avec armes; elle veut qu'ils foient v.
t°. Ceux q'ui attroupés
aux Galeres ans & en ~oo liv. d'Amende, &
condamnés pour 9
cas de récidive à la Potence mais par la Déclaration du cinq
en
Juillet i704,regiArée le 28 en la Cour des Aydes la peine de
mort eA prononcée pour la premiere fois, contre les Faux-jau-
au nombre de cinq & au-deHus lorfqu'ils font
niers attroupés
de Epées Bâtons ferrés ou autres
armés Fufils Bayonnettes,
offenfives & contre les Faux-fauniers armés qui font en
Armes
de celle des Galeres pour 3 ans 8c
moindre nombre que cinq,
de liv. la fois & de la Mort
de l'Amende 300 pour premiere
en cas de récidive, rr
Les Faux-fauniers fans armes avec Chevaux Harnois
ou ils feront condamnés pour la premiere
Charrettes Bateaux, r r ti 1
LLlli~
~6 TRAITE' DES CRIMES,
fois en 300 liv. d'Amende & en cas de récidiveaux Galères
neufans & en 400 liv. d'Amende.
pour
3°. LesFaux-sauniersà porte-col fans armes ils ferontcon-
damnéspour la~/K~ foisen 100liv. d'Amende, & encas de
récidiveaux Galerespour fix ans.
V. 4°. Les femmes& fillesqui font le Faux-faunage,ellesferont
de rAmende de 100liv. pour la premierefois du fouet
punies & pour la M~/Mg du
pour Ia/6cc/!f~ avec 300 liv. d'Amende
BanniSIement perpétuel, outre leFouet & les 300 liv. d'Amende.
Les Complices desFaux-Sauniers ilsdoivent être condam-
V.4. <°.
nés aux mêmesAmendesque cellesportées contre les Faux-fau-.
dont ilsferont tenus folidairement & pareillement lesPere.
y.~f.6. niers,
& Meredoivent répondrecivilementdecellesprononcéescontre
leurs Enfansmineurs par la Déclarationdu 2.3Mars 1688 re-
en la Cour des Aydes le 2.8 du même mois les Maris
gIStrée
font auffitenusfolidairement& par corps des peinespécuniaires
contre leurs femmes, convaincuesde Faux-faunage.
prononcées
6°. Les Commis, Capitaines, Gardes, Officiersdes Gabel-
Officiers des Greniers à Sel & Dépôts, qui font le Faux-
les, des
font de mort; & s'ils ne font que Complices
Saunage.ils punis avec
y.&!i. Faux-fauniers, de la confifcation feulement d eleurs Offices,
d'en tenir d'autres du Roi.
incapacité
Enfin les Nobles,qui font le Fauxfaunage ge ou qui donnent
retraite aux Faux-fauniers; ils font déclarésdéchûs de tousles
de la NobleSIe, pour eux & leur poStérité outre le
y.<tft. 13. avantages
Rafement de leurs Maifons, qui auront fervi de retraite aux
Faux-fauniers
L'Ordonnancea porté la précautionplus loin commeil pou*
voit arriverqueceluicontrelequella PeinedesGaleresferoitpro-
4

fe trouveroit de fervirde Forçat, & que celui


noncée, incapable
qui feroitcondamnéà l'Amende, ne la payeroit point prompte-
oune feroit en état de la payer, elle a pourvu par deux
ment, point
à l'un & l'autrede cescas. Par la premiere.,
Difpofitionsparticulieres
y. ~.7.
elle convertitla Peinedes Galerespourfixans en celleduFouet
&:de la FIetriSïure& celledesGalerespour9 ansencelleduFouet
& de la FIetriSïureavec le Banniffement perpétuelhors du Royau.
y. art. 8. me. Et par la-feconde, elleveut que fautede payement,ou de con-
de l'Amende dans le mois, du jour de la prononciation
fignation
de la Sentence cette Amende, fi elle eSide 2.00liv,, foit con-
vertie en la du'Fouet, la Déclaration deMars 1688 veut
peine
ET DE LEURSPEINES.Tit.F7. Chap.7p. ~37
celle de la Marque G. qui leur fera appliquée
cu'on y ajoute
avec un fer chaudfur l'Epaule. Si l'AmendeeSt de 300 liv. elle
doit être convertieen celledes Galerespour ans à l'égarddes
Hommes & pour les Femmesou Filles au Banni~ementpour
ans du Reffort du Grenier où les Coupables auroient fait
cinq
le Faux-faunage de celuide leur Domicile & de celui de la
Ville de Paris. Enfin fi lesCondamnésfont EccléSiaSHques, elle
veut qu'ils puiffentêtre contraints par corps au payement des V.<M.

Amendes, & par la Saisiede leur temporel.


Ce n'eA pas tout comme depuis cette Ordonnance II s'e~:
trouvé plufieurs Vagabonds, qui dans la vue d'éluder les Peines
s'avifoient d'emprunter ou fuppofer de faux noms,
y portées,
ou de faire le Faux-saunage par le minuiere de leurs Enfans,
élevoient & exerçoient dans ce Commerce au-deffous de
qu'ils de c'eA pour rémedier à ce double inconvénient,
14 ans
Fâgeété rendue la Déclaration du 12 Juin 17~ par laquelle il V. art. !<
qu~
a été ordonné, d'KM/?<ï~,que tous Faux-Sauniersde l'un & l'au-
tre fexe qui étant pris en Faux faunage fuppofent de faux
noms ou déclarent de faux domiciles par les Interrogatoires qu'ils
Subirontdevant les Juges des Gabelles & autres, foient condam-
les Hommes aux Galeres pour ans, & les Femmes
nés fçavoir
ans de Banniffement. C ette Déclaration ajoute que la preuve V.
à
de la'fuppofition de nom & de domicile, fera jugée fur le Cer-
tificat du Curé, Syndic, & de deux des principaux desHabitans
de la Paroiue dans laquelle ils auront déclaré être domiciliés par
l'Arrêt d'enregistrement à la Cour des Aydes il eft dit que ces
le plus prochazn J ugeroyal des Lieux.
Certificatsferontlégalifés p ar
D'une autre part, cette Loi dIAIngueentre les Contrevenans,
auroient atteint de 14 ans, & ceux qui n'autoient
ceux qui rage
encore atteint cet âge à l'égard des premiers, elle veut qu'ils
pas les l'Ordon- V. ~<. 3<
!blent~uiets comme Majeurs,aux Peines portées par t
des Gabelles, & à celles portées en la préfente Déclara-
nance
en cas Qu'ils foient convaincus de fuppofition de nom .&:
tion a cette modih-
de domicile :'l'Arrêt d'enregiflrement y apporté
à la Courde modérer les Peinesportéespar
cation fauf néanmoins
des c~ <S' cMo/?<c~ dufait. Par V. art. <î.
cet a/c~M~cg
aux Contrevenans qui n'auroient pas atteint l'àge de
rapport foient feulementcondamnésaux
la même Loi veut qu'ils.
14 ans de des Gabel-
le Titre xviij. l'Ordonnance
Amendes portées par
<~ TRAITE' DES CRIMES,
les, ~eîonl'exigencedes cas, & que pour le Payement de ce%
Amendes, les Pères Meres demeurent civilement relponia-
bles, & comme tels contraignablespar corps.
FA UX co/MmMyM/Tabac.
Par l'article xv. de la Déclarationdu ï7 Ocrobre 1710, Heft
dit que ceux qui auront contrefait ou fauffementappofë les
Marques& Cachets, tant du Fermier des Droits du Roi que
des Fabriquansde Tabac dont l'empreinte aura été mife aux
Greffesdes Lieux, ferontcondamnéspour la premierefoisà l'A-
mende-honorableaux Portes de la principaleEglife, & aux Ga-
lères pourcinq ans; & en Cas de récidive, aux Galeresà per-
pétuité.
~oy~ au furplusce qui fera dit de cette efpecede Contreban-
de fousle Titre desDélits concernans la Police.

CHAPITRE V.
Du Faux commisdans les Conventions.
T~T 0 u s en avons diflingué de deux fortes, la Simulationdans
~~{ tes Contrats, & le Stellionat nous avons eu lieu de par-
ter de ta SIMULATION en traitant des différentes efpeces de Faux
qui fë commettent dans les Ades publics paués devant les No-
taires, qui en font ordinairement les Complices.
~T~zz/OjV~r.
Le nom de ce Crime eu:tiré d'un certain Lézard appelle Stel-
lio, remarquable par fon extrême fineffe & par la variété de fes
couleurs parce que ceux qui le commettent, employent toutes
fortes de détours & de fubtilités pour cacher leur fraude.
C'eft auffi par cette raison, que dans le Droit Romain l'on ap-
pelle de ce nom toutes les efpeces de fraudes & tromperies aux-
quelles la Loi n'avoit point donné de defignation particuliere
'Z..M&XMW), /?e~O/MM/M autem<3~C!~0~his qui doloquiafecerunt, fciendumefl.
~tM<!<M. Parmi les différentesMatieres de commettre ce Crime, on en
remarque fix des plus ufitées, dont on trouve des exemples dans
les Loix Romaines, &:notamment dans la Loi III. au n. de C~
~M~~&'C/M~.
ET DE LEURSPEINES.Tit. ~7. Chap.r. ~39
Le premier exemple eStde celui qui Vend ou Engage la même Z.t/MO~
j~ de leg. Co~t/.
chofe à deux Perfonnes en même tems. </f~:
Le deuxieme, eStde celui qui Engage ou donne en payement à L. Improbumt.
fes Créanciers une chofe qui ne lui appartient pas, & qu'il fçait Cod. de crimine
Stellionalus.
ne pas lui appartenir.
Le troifieme, eft de celui qui fouftrait ou altere des Effets qui ~§.
étoient obligés à d'autres. .ï«/t)M<M.f.
Le quatrieme, eft de çelui qui collude avec un autre, au pré- ~.memeZ.
judice d'un Tiers. «e/o~~M.
Le cinquieme eSt de celui qui donne une Marchandife pour m<œ<
une autre, ou qui en SubStitueune autre à celle qu'il a vendue ou
échangée.
Enfin le fixieme, eStde celui qui amrme une chofe fauflèdans ~.1.~
un Ade.
L'on voit par tous ces exemples que, fuivant le Droit Ro-
main, ce Crime ne fe commettoit pas feulement dans les Conven-
tions, mais encore par le fait même, & fansqu'il fûtbefoin d'une
déclaration expreffe de la part de celui qui le commettoit. Mais
il n'en eft pas de même parmi nous, nous ne réputons propre-
mentflellionataire que celui qui fait une déclaration frauduleufe P. j9~</MM
Sienun ZOM« lett. ~t
dans un Contrat, foit en vendant comme Héritage qui fomm. 18.
appartient à autrui ou qui eft SubStitue,foit en déclarant comme
franc & quitte de toutes charges, un fondsqui Setrouve déjà hy-
pothéqué à d'autres. Ce Crime peut fe commettre par conféquent
non feulement dans les Ventes & Obligations, mais encore dans'
les Rentes constituées.
Mais la principale différence qui Setrouve entre notre Droit
.&:le Droit Romain par rapport à ce Crime regarde fa puni-
tion. Suivant le Droit Romain, ce Crime étoit puni d'une Peine
extraordinaire & cette Peine pouvoit aller lorSquele Stellio-
nat fe trouvoit joint au Parjure jufqu'à la Condamnation aux
Mines à l'égard d'une Perfonne de vile naiffance & à la Réléga-
tion ou Interdiction d'Emploi pour les Perfonnes conSiituéesen
Dignité.
PARMI Nous, il y a fort peu d'exemples que ce Crime foit
& par la Voie extraordinaire quoiqu'il y ait des
puni pourfuivi
Arrêts, un entr'autres rapporté par Du FAIL qui ont pronon- t/i6~.r~<
cé l'Amende .honorable avec le Banniffement mais il faut pour
cela que le Stellionat foit accompagné de circonstances de frart-
de extrêmement graves. Les Peines les plus ordinaires contre les
g~o TRAITE' DES CRIMES,'
StelHonatairesfont de trois fortes, & elles consent, ï~. en ce
être pourfuivis pour le Rembourfement des chofes
qu'ils peuvent
eux vendues, ou au rachat de la Rente, fuivant l'Ordonnan.
par
ce de Paris en Janvier 1619 articles cxlix. & clvj. 2.°. qu'ils
être contraints par Corps, fuivant l'article iv. du Titre
peuvent y
XXXIV. de l'Ordonnance de 1667, même les Septuagénaires,
ne être d'ailleurs contraints par cette Voiepour
quoiqu'ils puiffent
des Dettes puremenr civiles 3°. enfin qu'ils ne font point reçus
de Cefflon. A la vérité toutes ces Peines ne Sepro-
au Bénéfice
noncent que par la Voie civile, auffin'en efl-il fait mention que
l'Ordonnance civile, ne contient même aucune réserve
dans qui
à ce comme elle fait ordinairement dans tous
particulière fujet,
être de la Voie criminelle tels
les Cas qui peuvent fufceptibles
ceux mentionnés dans l'article ij. du Titre XVI!C<
que
Réintégrandes & dans l'article vij. du Titre XXViL
~M~ 6-
de l'Exécution J~/T!
Suivant l'ancienne Jurisprudence, les Femmes étoient fujettes
P eines les Hommes, lorfqu'en s'obligeant avec
aux, mêmes que
leurs Maris, elles déclaroient leurs Biens francs & quittes, quoi.
ne le fuSTent mais cette Jurifprudence a changé de.
qu'ils pas
le mois de Juillet t68o, a affranchi les Femmes de 1 em-
puis qui
en Cas, en les déclarant feulement fujette3
priSbnnement pareil elles fe font
folidairement au payement des Dettes pour lefquelles
avec leurs Saine & Vente de leursBiens ac.
obligées Maris, par
quels ou conquêts. Femmes r
fontref-
Il y a cependant trois Cas particuliers où les
tées fujettes à la contrainte par Corps comme les Hommes Sça-
i°. le Stellionat procède de leur fait feulement;i
voir, lorfque
c'eStla diSpoSition de l'article viij. du Titre XXXIV. de l'Ordon-
font Marchandes publiques, ce
nance de ï667 lorfqu'elles
font un Commerce féparé de ce-
qui doit s'entendre lorsqu'elles
lui de leurs Mans, ~o/~ auffile même article de 1 Ordonnance,
cccxxxv. de la Coutume de Paris 3°. lorfqu'elles font
& l'article
de Biens d'avec leurs Maris, ou que par leurs Contrats
féparées
de Mariage elles fe font réServél'administration de leurs Biens,
fe ordinairement dans les Pays de Droit
comme cela pratique
Ecrit. dans
la Peine de ce Crime ceffe parmi nous, comme
Au refle
en deux Cas: 1' c'eSt lorfqu'avant la Con<
TK.t.C~ le Droit Romain,
teS~on en caufe rAccuie offre de dédommager fon Débiteur
ET DE LEURSPEINES. C~. r. 6~!
lieu dans le Vol ou la Rapine l'< c'eu:lorf. Z. t~/Tt.dam~
M qui n'a pas tit.
lui-même de la
que celui qui s'en plaint fe trouve Complice
car il faut la Perfonne à qui ie fait la Vente ou l'En-
fraude que
ne la choie étoit déja vendue ou en-
gagement, fçache point que des dom-
foit en droit de répéter
gagée à un autre, pour qu'elle
mages & intérêts.

TITRE SEPTIEME.

De /Y/Z/ différentes efpeces.


le mot I NJ URE pris dans fa fignification générale,
TT% An eft fait
comme nous l'avons dit tout ce qui
i" l'on entend ce elle corn.
le
contre Droit, quidquidnonjure fit & dans fens
dont nous venons de parler mais en la
prend tous les Crimes
dans le fens étroit, telle que nous nous propofonsden
prenant les Délits n ont point de
traiter ici, elle comprend feulement qui
dans le Droit, & qui consent en de fimples
noms particuliers
outrages de faits ou de paroles. j'ï-
trois fortes d'Injures
Dans le'Droit Romain on idiflinguoit
la Perfonne d'autres la Dignité, d'autres Z./N/M''Mr.§.t~
le-sunes qui attaquoient de ~n/MHM~
~M ad dignitatem aut
la Réputation cc~j
famiam pertinet. le Coups, la Loi comprenoit ~OM & me'm<
Injures qui attaquoient foit en le v<;<. Ht
toutes Voies de fait dont on ufoit envers quelquun 17.
le lui faifantfaire quelque chofe malgré lui,
pouffant frappant, c~-
ou l'empêchant d'agir comme il veut pulfando,
dendo. ~<Z.t~.
la la Loi compirenoit
Dans celles qui attaquoient DIGNITÉ den~
6* t9. t~. 6'<!M
fait à avilir ou à tourner en Code L. <).de
toutes Voies de quitendoit <<a<L. de
comme p;/c.
la Dignité de celui envers qui on la commettoit, lor~quon f < oMt/M,
à une Dame fa Suivante, qu'on coupoit fes Vêtemens, A'of.n}.
ente voit des Habits
an-edoit de porter
qu'on gâtoit fes Ornemens,desqu'on Souverains & portoit fur
qu'on
~i n'étoient devinés qu'à ou de
le Théatre des Habits de Religieux Religieufes.
ROUTAT o~ la Loi ~)/&.
Enfin dans les Injures qui attaquoient la follicitoit des <«.§.
celles qui fe commettoient lorfqu'on
comprenoit & deshonnêtesen le~
qu'on fe fervoit de termeslaies
Vierses,
~&'T- MMmm
MMmm
TRAITE' DES CRIMES,
préfence qu'on fe répandoit en des malédictionscontre queC.
qu'un, qu'on faifoitdes huées & clameursextraordinairescontre
des Perfonnes de bonnes mœurs qu'on compofoitou répan-
doit des Libellesdiffamatoires des Vers des Affiches& Pla-
cards contr'elles, qu'ongravoit quelqu'Infcriptionfur les Monu-
mens publicscontre fa mémoire qu'on mettoit en pieces fa Sta-
tue, qu'on ne luifaifoitpas des Obfequesconvenables, & qu'on
~mpêchoit fa Sépulture.
Après avoir marquépar tous ces exemplesles différentesma-
nieres de commettre l'injure, la Loi ajoute plufieursautres Dil-
pofitionsconcernant les différentesActionsque produisent ces
efpeces de Délits; la Maniere de les pouduivre en Jugement;
lesPerfonnesqui avoient droit de le faire & enfinlesPeinesqui
y étoient attachées.
'P. la L. des u. Suivant la Loi des douze Tables, l'Injure, de quelqueefpece
/<:<<:A.
&'<K.2.t/t.j..f/< qu'ellefût, ne produifoitqu'une Action privée purementpénale
~*<t/!i!
Tallionis. cette Loi y avoit attaché trois fortesde Peines qu'elledifhnguoit
en.trois Chapitres différens dans le premier qui concernoit
l'7/M~&gs~, elle prononçoit une Amende pécuniaire dans le
fecond, qui concernoitles~z~~ ~MM/ elle prononçoit une
Peine plus forte Suivantla qualitéde la Perfonneble~ée, & cette
Peine pouvoit même aller jusqu'audernier Supplice fi c'étoit
une Perfonne illuflre ennn dansle troifieme quiregardoitla~M-
tilationou~'<:c?«/-g membreselleordonnoitla peine du Talion.
Maisla variété des circonAancesqui accompagnentordinai-
rementles Injures ayant rendul'exécutionde cette Loi trop dif-
6cile dansla pratique, on s'eAvû obligé de fub~ituerà l'Action
y. 7~ lib. 7. pénale, qu'elleétabliSbit, deux autresActions, fuivantlesquelles
M. 4. $. 10.
on pouvoit.pourfuivre civilementou criminellement l'Injure &:
il n y avoit aucune peinedéterminéeà cet égard maiscespeines
étoient lai~€S à l'arbitrage du J~ge, qui pouvoitles augmenter
ou les diminuer, Suivantles circonstancesdu tems du lieu de
la qualitédes Perfonnes, & de la nature de l'Injure. La première
de ces Actions, par laquelle on pourfuivoitl'Injurequ on avoit
(X.§.M
reçue, s'appelloit ac?M Legis Co/TM/M~ la féconde, par laquelle
~M<:n<Hr) de
/n/Mr. on étoit admisà pourfuivrel'Injurequ'on avoit reçue dans la per-
Z. fonne de fa Femme de fesEnfans & de ceux que l'on avoit en
<M~§. ). fa puiuance, s'appelloit <!<&'<?Pr~o/ï'a ~/?2û/
.)MM.6'Z.~CMr
y.~M.. Au reAe il y avoit plufieurschofesremarquablespar rapport,
Z. ~n/M~M~!}.
~<<<a/Nn'M.
a ces Actions ravoir., i". qu'ellesne pa1foientpoint aux Hé<
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7/. <
ritiers de celui qui avoit reçu l'Injure, à moinsque celui ci ne
ne leseût entaméesd.efon vivant 2,°.que néanmoinsles Héri- Z. t. §. t~. 6-
tiers étoient admisà pourfuivrel'Injure faite au Cadavre ou à la Z.~<~2.<<
Mémoire, & mêmeà la Sépulturede celui auquel ils avoient
ne être intentées la Femme z. ç; §.
fuccedé )°. qu'elles pouvoient par j~
pour l'Injure faite à fon Mari, quoique celui-ci pouvoit pour-
fuivre la réparationde celle faiteà fa Femme 4~. qu'ellespou-
voient être intentées, non-feulement contre ceux qui avoient L. ~<i/o/m! !tt
fait l'Injure, mais encore contre ceux qui l'avoient fait faire.;
< qu'ellesne pouvoient être intentéescontre les Impubèresni L. /~HrMr. J).
les Infenfés ni contre ceux qui n'auroientfaitqu'exécuterles or- §. MtMj~
dres du Juge; 6°. qu'elles ceffoientd'avoir lieu, toutes les fois
qu'il y avoit preuve ou de quelqueacte de reconciliation,oude A~n7o/«M
la Satisfactionqu'on en avoit reçue dans l'inStantmême de l'In- ~M.§. t. //MM~«m

jure, ou de celle qu'on en avoit tiré foi-même, ou lorfquecette Z.~<7.§.


Injure avoit été faiteen badinant& fansmauvaisdeffein,ou lorf-~?«n«6.<~<
L. /}.<
qu'on avoit laiffépafferune année fans faire aucunepourfuite Z. ~<y!0/! Codi
ou bien lorfqu'onavoit tran~gé fur cellesqu'on avoit faites. ~7/Mf.
TELSfont les Principesgénérauxqui nousfont marquésdans
le Droit Romain, par rapport à cette efpecede Délits voyons
préfentementquelsfont les changemens& les modificationsque
notre Jurifprudence-ya apportés.

DANS NOTREUSAGE quoique nous ne connoiSHonsni les


Avions P~/M~ ni les Prétoriennes,ni celles de la Zo~Co/
établies dans le Droit Romain, & que nous admettions mdiStinc-
tement, comme nous l'avons vu, à la Pourfuite de l'Injure tous 7/K/. Dr.
ceux qui l'ont reçue ou ~&/K6~dans leurs perfonnes, ouindi'- tWN.t.t.
7~& dans celles de leurs Proches, nous n'avons pas laifféque
d'ailleurs les Principes de ce Droit rapport aux
d'adopter par
différentes manieres de pourfuivre &: de punir lInjure c'e~-à-
dire que nous la poursuivons tantôt civilement tantôt criminelle-
ment, Suivantles circonftances qui rendent l'Injure atroce ou le-
& c'eA de ces mêmes circonstances que nous faifons
gere que
la ou la modération des Peines qui y font at-
dépendre rigueur
enforte ce n'eA auxManières de la
tachées que que par rapport
confifle la différence qui fe trouve
commettre, que principale
entre ce Droit & le nôtre.
En effet, comme nos mœurs font diSierentesfur ce point de
celles des Romains de maniere que telle Injure » ne qui paroiHbit
MMm m ij
~44 TRAITE' DES CRIMES
aux yeux de ce Peuple, nous paroît le plus Souventlégère
grave
ou indifférente comme au contraire ils dédaignoientbien des
chofesauxquellesnous avons attaché un point d'honneurfingu.
lier, nous ne croyons point devoir nous en tenir aux exemples
font propofés dans ce Droit & au lieu de la dIAincHon qui
qui
y eA faiteentre les Injures faites au Corps, à la Dignité, & à la
nous allonstâcher d'en donner une Explicationplus
Réputation,
con&rmeà nosUfages, en les divifanten trois claffesdifférentes,
feront la matiere de ce Titre ravoir, en Injures verbales
j
qui
Inj.uresréelles,Injurespar écrit.

CHAPITRE PREMIER.
De l'Injure Ter~c.

'X.~S. T 'INJURE VERBALEe~ appellée autrement Convieedans fe


'7n~ & de /M/-<~M dans notre Uïage les JuriP
Droit, 0~
eonfultes l'appellent A~~M A'
Suivant le Droit, il ~aliott deux chofes pour former ce-qu'on
C~!M'c<~ d'unepart,' qu'il y eût un deHein formel d'in-
appelloit ~on ne reputoit point tel
iurier, M/M/-M~ animo, en&fte que
Z.N~ fût d'ailleurs
Cod. faite dans la colere quelque grave qu'elle
7a/My. l'Injure
M~~ &: de FaM~, qoe le fait qu'on reprocher fût faux& calommeux,.
de manière q~il- fuffifoitpour être exempt de PourMtes, de rap"
la de la vérité de ce fait.
porter preuve
Mais parmi nous, on ne dMhnguepomttiltnjuj-e a été l'effet
d'an mouvement<&colereou de la/M, c'e& principale-
ment par la qualité des termes dont on s'eft fervi que
î'on juge de la grieveté ou de la legereté de l'Injure. Si ces ter-
mes font injurieux de teur nature, on préfume toûjours qu'ils ont
été proférés à deffeind'infulter, & c'eft à celui qui les a proférés
de prouver le contraire ~:a~<s/MM~Kj ~a~~ ~M/~
6' y~ Hy a cependant, comme
turpe Z~
le remarque Perdus fur le Titre du Code /M/?M, de certai-
nes circonstances qui peuvent f<m-ejuger qu'il n'y a point eu de
mauvais de~Seinde la part de celui qu~les a procrées, & où l'on
~econtenter de fon a~irmation, comme fi eUesont été pro-
eut
crées dansune Partie de ptai~r, &-entre des Amis qui n'avoient
aucun de s'en vouloir. Maisfi au contraire les pa<
~'aiHeurs fujet
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7/. C~. <?4~
font indifférentes par elles-mêmes, & qu'elles ne
~-ole~pfoférées
foient injurieufes que par le ton & le ~e/?ede mépris & de mo-
dont elles font accompagnées, c'eA alors à celui qui s'en
querie
oriente à faire la preuve du mauvais deffein '& cette
prétend
fuivant ce même Auteur, fe fait ordinairement par des Z.~n.9~6~
preuve <y<M<t
conjeétures.
De ce que, pour former l'Injure, il faut un deffein formel
-d'inciter, il s'enfuit queles Furieux, Intentes & les Impubères,
ne font de rénexion, ne peuvent être poursuivis Z.}.
qui pas capables /<Kr.
en nous avons la
pour ces fortes de Délits quoi adopté. difpo- P. au Dr.
cnm. part, 3. c.~ 4
~tion des Loix Romaines.
toutes les fois la nécenité de la §. 1.
Il s'enfuit encore, que que
Défenfe oblige à oppofer certains Cc/:v~, comme lorfquepour
écarter la Dépofition d'un Témoin, on foûrient qu'il eit ~z/amg
ou excommunié,où lorfque des Héritiers oppofent à uneVeuve
le Crime d' par forme d'Exception contre la Demande en
des Avantages à elle faits par fon Mari, & enfin lor(-
Payement
dans une Plaidoirie l'Avocat fe fert de certains termes inju-
que
rieux qui entrent naturellement dans la Défenfe de fa Caufe.Dans L. C~
tous ces Cas, l'on n'eft pas cenfë coupable d'Injures, ni fujet à ~0/?&/<M</0.
Augeard,
la Pourfuite pour ce Crime. Mm. }.
Mais H la Coleren'excufe point l'Injure parmi nous, encore
moins la des Faits qui en font l'objet. En effet, nous tenons
maxime conflante dans ce Royaume maxime fondée tant
pour
fur la Sainteté de la Religionque nous profeffons, que fur les loix
de l'Humanité même qu'il n'efi permis à perfonne de révéler
fans néceuité les défauts d'autrui, & qu'on n'efi point reçu à les
mêmes les Reproches feroient d'ailleurs véri-
prouver, quand
tables.
L'on dit~/M /!<?~, parce qu'il y a de certains Cnmes que.
le bien de la Religion, de l'Etat & du Public demande qu'ils
foient découverts ë: punis, &: dont la Preuve peut être adinifé
Suivantles Auteurs; comme en fait d' Tra~/z, Mal con-
~/a~M~ 6'M~ Il y en a auffi d'autres y
tagieux,
dont la Preuve peut être également admue à caufe de l'intérêf
des Particuliers qui en ont fouffert, comme en ~it de ~o~)
&-c. Il en a même qu'on eft obligé de venir déclarer
/M~, y
auui-tôt qu'on en a connoiuance, à peine d'être réputés Fauteurs.
&- Complices, comme en fait de Crimes,de ~-Ma/~ de
Duel & de ~p!/oa..
TRAITE' DES CRIMES,
L'INJURE VERBALE eSUamoindre de toutes lesInjures,
parce qu'elle eft ordinairementl'effet d'un premiermouvement,
&qu'elle ne laiffeaucune trace après elle, comme la RéelleSe
celle par ~ey~. c'eA pour cela qu'elle fe remet beaucoup plus
facilementque les autres; qu'il ne faut qu'une annéepour la pres-
crire & que ne pouvant donnerlieu qu'à des Condamnations
purementCiviles, elle n'eApas fufceptiblede laVoie extraordi-
<!M Dr. naire, mais doit être jugée, comme
nous l'avons dit, fur une
tfM).~< 3.C.<t. fimpleAmgnation à l'Audience.
§.t. La Peine ordinairede l'InjureverhaleeA uneRéparationd'hon-
neur qui fe fait par unAc~edépoféau Greffe, où l'on fait déclarer
à l'Injuriantqu~ltient l'Injurié pour Hommed'honneur,exempt
des Reprochesqu'il lui a faits, &qu'il s'en dédit & de plus, la
Condamnation à des dommages& intérêts, que l'on fixe ordi-
nairement à i ooliv. & aux Dépens.Quelquefoisl'on condamne
auffi à aumôner3-liv. au Pain des Prisonniers.
Maisnousn'entendonsparler ici que des Injures verbales~/M-
c'eA-à-dire, qui ne font accompagnées d'aucunes circon~.
ples;
.tancesqui puiffenten faire augmenterla Punition. Ces circonf-
tances fe tirent ou de la NATUR-Edu Fait que l'on reproche,
comme fi ce font des Crimes & Forfaits atroces, des Vices ou
Maladies'honteufes & qui rejailliffentcontre l'honneur d'une
~<ro<:</M4. Famille; ou de la QUALITÉde l'Injurié, commefi c'eû un Prêtre,
Co<< Injur. un Juge, un Pere un Maître, ou autres Supérieurs ou de la
Pf<e<oft. §. QUALITÉde l'7/MrM/~& de flnjurié en même tems, comme
~eefm,J~eo<<.w. fi c'en: un Homme de la lie du Peuple vis-à-vis d'un Honnête-
Z.7.§. un Roturier vis-
~Mt~am }. 6' L. homme, un Payfan vis-à-vis de fon Seigneur,
Si ~HM) à-vis d'un Gentilhomme ou du LIEU comme fi c'sA à l'
la célébration du Service Divin, àl'~&MC<~ dans une
pendant
Place ou .<PM~~
r. Dans tous ces Cas, il y a lieu de pourfuivre l'Injure par la
Z.M/Nr.
~H~M/'t<, Voie extraordinaire, parce qu'elle méritedes Peinesplus fortes
tom. ch.
de fimples Condamnations pécuniaires. Ces Peines font, tan-
~49. que
tôt une Réparationpublique à l'~M~~cg,en préfenced'un cer-
tain nombrede Perfonnesque choifitl'Injurié. Quelquefoiscette
Réparation fe fait en demandantPardon à genoux & l'on y
laPermnRon d'afficher,qui eA très-mortinante pour lesPer-
}oint
sonnesd'un certain état. D'autres foisl'on condamneà uneRé-
à la C~/K~ Co~7, qu'on appelle au-
paration particulière
trement ~/M~e~o/c~, ou à une ~~cg pour un certain
ET DE LEURS PEINES, r~. ~77. C~
tems. L'on ajoûtedans tousces Cas des Z~f <~~x<&w,fous
de Punition corporelle. On voit ptu~eurs Exemples des
peine
unes & des autresde ces Condamnationsdansle Journal desAu-
diences & dans le Dictionnairedes Arrêts. Il y en a mêmequi
ont porté la Peine jusqu'auBlâme& Banniffement,lorsqu'àl'In-
fe trouve le Trouble public fait au Service Divin, ou
jure joint
le Crime de Lèze-MajeAéau fecondChef, par l'outrageque Foo
fait au Juge féant dans fonTribunal.
B R u NEAU prétend qu'unEnfant, pour desInjures verbales Part. i. M. te,
contre fesPere &: Mere.doit être condamnéà faire m<M;.).
proférées
Amendehonorable en chemife, tête & pieds nuds la Corde au
col & la Torche à la main, & à être fouetté & Migé, ou aux
Galeres.
ces Injures font fondées furdes Faits évidemmentfaux
Lorfque
& calomnieux, ellesdoiventêtre puniesde la Peinede.laCALOM-
NIE, dont nous avons parlé ci-devant.
Suivantla difpofitiondu Droit Canonique, le Clerc qui com- P. C&wMt

met cette.efpeced'Injure, eu tenu de demanderPardon; Scs'il ~M< ~6.

refuSede le faire, il doit être dépoféde fesBénéfices, & même


dégradé s'il eA dans lesOrdres. & cesMena-
fi les Injures font faites avec M'/M<'<M, que
Qne
ces tendent à quelques excèsatroces, comme de tuer ou d'em-
ou mettrele feu à une.Maifon celuiqui les fait doit,
poubnner,
fuivantles Auteurs, être regardé commePerturbateurdu /<M.
Me, & ce feroit le Cas de 1e condamner à donner caution &
de tenir Prifon jufque-Ià oc à fautede pouvoirla donner, pro-
noncer contre lui la Peine duBanniHement hors du Pays. Maisla
Voie la plus u~téedans ce Cas, c'eAde recourir aux Jugespour
un Mandement d'n~ ~~Mw-~e que l'on fi-
avoir
à la Partie menaçante & dont l'effet eA tel que 6 ce
snine
dernier venoit à exécuter fes Menaces il feroit puni beaucoup
Sévèrement, & mêmequefi la Perfonne menacée venoit à
plus
mourir ou à être blefféedans l'intervalle il en feroit préfumé
l'Auteur.

Au RESTE,quoiqu'ongénéralles Peinesdel'Injure Soientpu-


rementarbitrairesparmi nous, & dépendentdes circonflances
il y en a cependantqui font portées par des Loix particulieres,
dont iln'e~ pas permisauxJugesdes'écarter;.l'on veut.parlerdes
par un Gentilhomme contre un autre Gentil-
Injuresproférées
?4? TRAITE' DES C RÎMES,'
homme ou par un Homme de Robe contre un Gentilhomme?
& autres, qui ont fait l'objet particulier de l'Edit du mois de Dé.
ccmbre 1704, enregistré en la Cour le 3 du même mois, & de
la Déclaration du 11 Avril 17~3 enregistrée le 4 Mai fuivant.
Nous ne rappellerons ici que.lesdifpofitions de ces Loix qui font
relatives aux Inj uresverbales, nous aurons lieu de rapporter dans
le Chapitre fuivant, celles qui concernent les Injures réelles.

1°. Quant a l'EoiT de Décembre 1704, qui a été rendu Sm.


Officiers de Robe qui outragent les Gen-
Eulierementcontre les
tilshommes ou autres, il contient trois DiSpoSinonsremarqua-
~<. ·
bles à ce Sujet par lap~Kwc il eft dit que celui des Officiersde
E.

Robe qui aura profére fans fujet des Paroles injurieufes contre
comme Sot, Lâche Traître ou autres femblables ou
quelqu'un, à tenir Prifon durant deux
être condamné
plussrave~, pourra il fera-tenu de déclarer à
mois; & en fera forti
qu'après qu'il il l'a offenfé
l'Officier que mal-à-propos & impertinemment par
reconaoît tauSIes, & lui en
des Paroles outrageantes, qu'il les
demande pardon.
Par une fecondedifpofition cet Edit veut que celui qui aura
y. art. i.
donné un démentiSoit puni de quatre mois de Prifon & de plus
fera il foit tenu de demander pardon à 1 Om-
qu'après qu'il forti.,
cier avec les Paroles les plus capables de le Satisfaire.
y. Enfin par une derniere diSpoSition il permet aux Juges d*pr<
donner dans tous ces Cas que les Satisfactionsfe feront en préfen.
d'un Gref-
ce de telles Perfonnes & Serontexécutées en préfence
ouautre eftimeront à-propos de nommer
6er, O~ncier qu'ils
& de commettre, dont il SeradreSTéProcès-verbal..

A l'égard de la DÉCLARATIONde 1723 qui concerne


les entre les Gentilshommes Gens de
Singulièrement Injures
autres droit de porter les Armes pour le Ser-
Guerre 8e ayant
il. eft.dit que dans :les Offenfes
vice.du Roi (article premier )
Sans Paroles injurieufes comme celles de Sot,
faites fujet par
Traître, & autres femblables; fi elles n'ont paseterepouS-
Lâche, tel.
atroces, celui qui aura proféré de
fées par des reparties plus
fera condamné à fix mois de Prifon & à en deman-
les Injures,
avant entrer à l'oSFenfé, en la forme marquée par
der pardon d'y
de MM. les Maréchaux de France de
l'article vij. du Réglement
l'année-1 mal.~propos & impemnemmentit
~3 S~avoir,p que l'a3
ET DE LEURS PEINES.7~. ~77: C~. 7. ~49
l'a offenfépar des Parolesoutrageantes, qu'il reconnoîtêtre fauf.
fés & lui en demandepardon.
L'articleij. de la mêmeDéclaration porte que fi l'Offenféa ré-
pliqué par des Injurespareillesou plus~o/'M~,il feracondamnéà
trois moisde Prifon, fansqu'il luifoit demandépardon par l'Ag-
qui n'en fera pas moinscondamné à fix moisde Prifon.
greffeur,
Cette Loi détermine, par l'art, il). la Punition de ceux qui'
donnent desDémentis, ou qui font desMenacespar Paroles ou
GeAes elleveut qu'ils foient condamnésà deuxans de Prifon
& que l'AggrefIëur, avant d'y entrer, foit tenu de demander
pardon à l'Oaenfe.
Enfin, par l'article iv. elle prévolt le Cas où les Démentis
ou Menaces auroient été repoufléspar Coups de Mains ou dé
Bâtons elleveut que celui qui aura donnéle Démenti, ou fait
les Menaces, foit condamné, commeAggreHëur, deuxansde
Prifon; & celui qui aura frappé, foit punipar les Peinesportées
par l'Edit du moisde Février précédent qui font la Dégrada- !71}.<;M<:<~<M<
~~<&<A'.F<!<VM'
tion des Armes& de Noblejfïepersonnelle,oc quinzeans dePri- /Mf«<t!M. X.
fon, d'oh le Condamnéne pourra fortir qu'en vertu des ordres
de Sa Maje~é expédiés fur l'Avis de MM. les Maréchauxde
France.

Il y a donc, commel'on voit cette différenceentre les In-


ures proféréespar les Gens de Robe & cellesproférées entre
les Gentilshommes qu'aupremierCas il n'y a lieu à aucune
Peine, lorfquecelui qui a été injurié a repouffél'Injurepar une
femblable ou une plus forte au lieu quedansle dernier,la Peine
ne laiHëpasque d'avoirégalementlieucontrel'Aggreffeur,quand
même l'Injureauroit été repouuëepar une Semblable,ou par une
plus forte.
Ilfaut voir au furplus ce que nous avons dit dansla féconde
lnflit. du Dr.
Partie des INSTITUTESoù nous avons rapporté les différentes<t<M.~<!f<<}<
manieresdont ces fortesd'Injurespouvoient fe poursuivre&:s'é- §.6'
teindreparmi nous. tA.4.§.4.

I~Nnti
TRAITE' DES CRIMES,
<~0

CHAPITRE II.
Des-Injures réellesou Voies~j~M.
T 'INDURE RÉELLEeft appellée en Droit c()n!umeliail en eft
fous le Titre de la Loi 7c~. de~~M~M 6'
auffi parlé
vata. Nous avons parlé de la Violence publique fous le nom
d'AssEMBLE-E iniciTE & PORT D'ARMES nous ne parlerons
ici que de la Violenceprivéequi fe fait d'Homme à Homme.
Nous entendonsfousce nom toutes Voies de fait dont on ufe
envers non-feulement en le battant maltraitant, le
'Z.§. quelqu'un, d'user de fa chofelibre.
mais encore en l'empêchant
<t<< pouHant, de fa en le menaçantou
~C~M' en le injuflement liberté,
C07~. A~t~M. ment, privant
ou de la ou de quel-
des ou avec un bâton main
~.6' par geAes, dérision en exci.
Z.COM. qui marque une infultante
cu'autre manière à le ou à lui nuire de
A~7n/Nr.
Z. tant fon Chien ou autre Animal mordre,
M~'«M<m & Maifonavec vio-
maniere ce foit enentrant dans
quelque que
ou d'en fortir en faifant dubruit ou cAa~~
lence, l'obligeant
devant fa porte, ou y jettant des ordures, &c.
Cette efpeced'Injure, commenousl'avonsdit, eit plus gtav<
la verbale, qu'elle renferme un plus grand degré dema.
que parce auffivoit on
Ece oc qu'elle produit des effets plus dangereux
donne ordinairement lieu à la Procédure extraordinaire,
qu'elle
&equ'elle eAfujette à de plus grandesPeines.
Cette Injure a encore cela de particulier, quelle ne fe prei-
crit point paruneannée commela verbale mais que fon action
-dure autant celle des autres Délits publics & qu'ellene peut
~J~f. l'A que celui la com-
y<~t. &«Mpw. être excufée même par 1' où tomberoit qui
<&
mettroit en frappant.unePerfonnepour une autre; & cela, tant
à caufede la mauvaifeintentionqui regnedansfon principe, que
?. 6. dela Maxime contante dans ce Royaume, que toutesVoies de
Z~~
1.1< fait font dépendues.
L'on a dit que cette Injure ~epourfuivoitle plus tbuventparla
Voie extraordinaire cette Voie eH autorifée formellementpar
l'article ij. du Titre XVIII. de l'Ordonnancede 1667 qui per<
met à celuiqui a été dépoffédé,par Violeace ou Voie de fait, de
demanderla~extraordinairement, par Action crimi-
& fans revenir à la Voie civile, à moiM
selle, cela, qu'il puiue
ET DE LEURS PEINES.Tit. ~7/. C~ <~
eue celle-ci ne lui ait été réfervée en prononçant fur l'extraor.
dinaire.
Les Peinesles plus ordinaires,en pareil Cas, font la Répara-
tion faitepubliquementà l'Audience, étant deboutou à genouxi
avec Amende, Dépens, Dommages-Intérêts maistoriqueFin.
jure fetrouve accompagnéede certainescircomtancesqui la ren-
dent qualinée onpeut y joindre l'Aumône, la Prifon l'Absten-
tion du Lieu de la demeure, ou à une certainediflancede la Per-
fonne offenfée, le Blâme ou Banniffementà tems l'Amende-
honorable, le Fouet, & mêmele Banniffement,ou Galeresper.
pétuelles. <
la T
Loi j
Ces dernieresPeines, qui font autoriféespar derniere,
au ff. de 7/y'M~, n'ont lieuquepour les Injures& excèsqui font
& ont caufé la ruptureouiracture de quelques mem-
violens, qui
ou font la fuiteévidente de la haine& de la
bres, lorsqu'elles pré-
ou bien fontfaitesentre des Perfonnes d uné
méditation qu'elles
conditionfort inégale, commefi un Filsmaltraitoition Pere un
fon un Valet fon Maître ou enfinloriquelles
Sujet Seigneur,
font faitesd'unefaçonIgnominieu~,&qui bleue la pudeur.
CESPEINESdevroient avoir lieu, à plus forte raifon fi ces
Voies de fait étoient accompagnéesde Port d'Armes, d'Effrac-
tion de Portes, & autresCirconfiancesfemblablesqui la feroient
en ou en ~< il y a même dans
dégénérer ~o~c~H~M
ces derniersCas la Peine de Mort, commenous1 avonsvu ci-
devant ou bien 6 l'incite étoit commifepar un Laïc enversun
Paroiffien envers fon Curé; ce feroit alorsun Cri-
Prêtre par un
me de Leze.MsjeitéDivine au fecondChef, dont la Peine peut
& même outre l'Excommunication ou
être amiâive, capitale,
commife un Soldat envers fon Omcier, ou
enfin fi elle étoit par
Partieenvers fon ce feroitalors des Crimes de Leze-
par une Juge;
les au Dr.
rendroient Coupables f. /~t<.
MajeAéHumaineau fecondChef, qui nous avons fnm.~rt.M.}.
de Mort, aux termes des Ordonnances que ~.i.§.r
dignes j~Ct-t/fMnt~t
ci-devant citées. ~~<NM"/M/M.

a encore une réelle connue fous le nom de FELON-


Il y injure
eft celle commife par un Vaual envers fon Seigneur.;
NiE qui avec
la Peine ordinaire de celle-ci, eu la perte du Fief, répara-
mais elle être de Peines aitlic-
tion d'honneur; peut accompagnée
telles le l'Amende-honorable, les Gale- DM. ~/fAf,
tives, que Banniffement, verbo ~zo~
de
res &: même capitales, fuivant la griéveté T\)l'Injure 11MK
NNjinij
6<2 TRAITE' DES CRIMES, t
Le LiEU oùles voies de fait font commifes peut encore fer-
vir à les rendre puniSIabIes de peinescapitales, tels que1~e,
Z.8.
//)/?' le Palais du Prince ou l'~K~'M~ë /K/?~.
L'ENDROIT DU Con.ps où elles font faites peut auSEen
L. ~~frtf
faire augmenterla Peine ainfi les Playes qui font faitesau vi-
y.
Sont confidérables que celles faites au bras ou à la
de Injur. dage plus
maisl'on veut parler fur-tout de celles qui feroientfaites
jambe à le rendreim.
au Membre qui conflitue l'Homme, &tendroient
même lieu d'ordonner en ce dernier cas la
punlant; il y auroit
de Mort, conformément à la Loi CoRNELîE, ~'M/
6'6. ad peine
& cela quoique le Patient y auroit consenti ce dernier devroit
Z.
I.Cor/ie/M'
l. §. mêmeà caufede fon confentementêtre puniauSifévérementque
le premier.
Au reile comme l'applicationde ces Peines dépend princi-
des circonstances qui peuvent varier a l'inrtni au lieu
palement
de nous arrêter à rapporter ici les différensArrêtsqui ont été ren-
dus danstous lesCas que nousvenonsd'indiquer, nousnecroyons
donner une Règle plus S~reen ces Matieres qu'en rap-
pouvoir de Décembre & de
ici les Dispositions de l'Edit 1704
pellant
la Déclaration du 11 Avril 1723 qui concernent les injures
réelles commisespar les Gentilshommes,les Officiersde Robe
& par les Parties qui ont des Procès.
i~. A l'égarddes GENTILSHOMMES que la Déclaration de
y.~
a eu en vue; la Peine de celui quia frappé
1~3 principalement même celle
dans quelques circonstances que ce Soit, eStla que
l'art. de l'Edit du, mois de Février précédent con.
portée par viij.
cernant lesDuels; Sçavoir, la Dégradationdes Armes& de No-
wauuw ¡:

blefïe péronnelle &: ans de Prifon après lequel tems, ileA


le Condamné n'en pourra fortir quen vertu des Or-
dit, que
dres de Sa Majesté, expédiés fur l'avis de MM. les Maréchaux
de France.
2.°. Quant aux OFFICIERS DE RoBE, qui font l'objet par-
de l'Edit de il faut fuivant cet Edit dHUnguer les
ticulier .704
les circonftances dans les voies de fait ont été
cas & lesquelles
û c'eit un foufflet & coup de main,
par eux commises fçavoir,
de main a été ou non d'un démenti ri
& fi ce coup précédé
de & fi ce a été précédé d'un foufflet
ceA un coup bâton, coup
enfin fi ce de bâton a été donné pardevant & avec
ou non coup
avantage, ou s'il a été donné par-derrière.
ET DE LEURS PEINES. ~77. C~p. <~3
La PEINEde celuiui < d'un'coupdemainou autresfem. V. )'!
blables, eA de la Prifonde deuxannées,~i le fouffletoule coup
de main n'a point été précédé d'un démenu & d'une année feu-
lement, s'il y a eu un démenti donné mais dans l'un & l'au-
tre cas, l'OSenSantdoit Sefoumettre à recevoir des coups Sem-
blables de l'OSïenSé & lui demander pardon.
La PEINE de M/M!< a~p/ COK~~~OH ~M (!M V.
ou coupde /n<!M,e St de 2. années de PriSbn, & de 4
HM~
s' /z'<!p~ ~~a~~ <t:<ïv<< de plus, il doit après qu'il
en fera forti, demander pardon à l'Onenfe en présencede telles
à de dont il fera
perfonnes que le Juge eâimera propos nommer,
dreilé Procès-verbal.
La PEINE de c<MJM!<t~H/<S'pa/'<~y< coMM ~a- V. «M.7Ï
ton, Cannes
La deautres
C<y:~ &> <:M~~~&/nMj de
anJlrumens ~~a/'< nature, de de~in
pareille/M~ (~Mp~/Ke-
prémé»
de
M/Kn?~ ou avec <ïM/!M~~eAla Prifon i années; &:
s'il a frappé par derrière, quoique Seulou avec avantage, en Se
faisant accompagner ou autrement, la Prifon fera de 2.0années
& Setiendra dans des lieux éloignés de 30 lieues de celui où l'Oi-
&nSefera fa demeure ordinaire.

Enfin pour ce qui concerne les & Voies de fait V. 6~


3°. Outrages
commis par une PARTIEenversl'autre à 1occafiond'un Pro-
cès intenté & pourfuividevant les Juges ordinaires, le même
EDIT veut qu'outreles Peinesci-deSusfpécifiées la Partie qui
aura commisces Voiesde fait, foit de plus condamnéeau Ban-
niffement, ou à s'aMenir pendant le tems que lesJuges eflime-
ront-à-propos, deslieux où elle fait fa réfidenceordinaire.

CHAPITRE III.
DM 77Z/MrM~écrit ou Libellesdifamatoires.
le nom de LIBELLES, nous n'entendons pas feulement
Ous
des Ecrits qui font publiés & arches, contenant les
parler
de Crimes, ou autres chofes contre l'honneur & la ré-
reproches foit en Vers, Z./<fMt~.§.
mais encore toutes Pieces ~lyriques,
putation,
~bit en Profe Gravure, Peinture, ou autres manieres qui peu- l~.j~ </<)~.
vent diffamer. M. 4./?;<.§t.. /<f.
CETTE INJURE, qui laiffe après elle des traces permanentes,
<~4 TRAITE' DES CRIMES,
fe autant de,fois que l'Ecrit qui la contient paHe
&:qui reproduit
en différentesmains, eft fanscontredit plus graveque la verba.
le elle eA auffi pourfuivie & punie d'une manière plus rigou-
reuse~tant dans le Droit Romain que dans le nôtre.
à la PEINE il paroît fuivant les Loix du DIGESTE
Z./M:C<M7!< Quant le ou
§.~}MM«)<f ceux ou
qui compofoienr répandoient dans Public,
que
//</?/
Z.l8.§.t.~M< même qui favorifoientla compofitionou publicationde cesfbr-
tiflam.fac. tes de Libelles étoient déclarésinfames & comme tels inca-
z.n.r~ de'faire des TeAamens & d'être admis en Témoignage
tibus. pables
mais par la Loi Si quis, au CODE~~o/M- libellis,cette peine
a été portée jufqu'à celle de Mort, & elle a lieu non-feulement
ont écrit ou ces Libelles, &: qui les ont
contre ceux qui compofé
ou
fait écrire publier, mais encore contre ceux qui pouvant en
la ne l'ont pas fait. Cette Loi ne diitmgue
empêcher publication, lesLibelles font
point, au re~e, fi les faits qui font imputés par
vrais ou taux 'elle veut que la même Peine ait lieu dans l'un &
l'autre Cas, fur le fondementque celuiqui publiedes faits vrais,
moins condamnable celui qui les fuppoie, pour ne
n'eA pas que
comme il l'auroit de la voie légitime de
s'être pas fervi pu
l'Accusationou de la Dénonciation.
Mais dans ce Royaume, où lavoie de 1 Accusation n elt,pomt
ouverte à tout le mondé, commeelle l'étoit chez les Romains,
on a resardé la Peineportée par la Loi Si commetropn-
Jules C&tftj d'avis que cette Peine ne doit
<mureufe. JuLEsCLAREeA
$.& n. 2. avoir lieu dans aucunCas, & qu'elledoit être bornée à celledu
d'une Amende ou tout au plus à celle duBan-
Fouet, pécuniaire, a de
ni&ment & des Galeres cependant il faut convenir qu'il y
certains Cas où la Peine peut être augmentée, & devenir capi-
tale aux termes des Ordonnances. < n j'
Suivant les Capitulairesde CHAR.LEMAGNE la Peine ordi-
naire de ce Crime étoit l'Exil, comme le remarque MoRNAC
fur la mêmeLoi unique du Code de~20~ M~.
Par l'Edit deCHARLES IX. à Saint-Germain-en-Laye,enJan-
il eftdit art. tous Imprimeurs, Semeurs
vier i <6i, ( xvii). ), que
de Placards&: Libelles diffamatoires, doivent être
& Vendeurs du
la du Fouet & pour la féconde,
punis, pour premierefois,
dernier Supplice. A 't
Par l'art. x. de l'Edit du même Prince, à Paris le 16 Avril
tous Z~ Livres, Placards, & diffamatoires,
I <7Ï &il eft de
à de
font défendus peine punition corporelle; enjoint
ET DE LEURS PEINES. 7~. VII. Chap.rrr.
procéder extraordinairement, tant contre les Auteurs, Compo-
steurs Imprimeurs, que contre ceux qui les publieront à la dif-
famation d'autrui.
Par l'art. lxxvij.-de l'Ordonnance de Mou UNS, les mêmes
défenSësfont renouvellées contre ceux qui écrivent, impriment
& exposent en vente des Livres, Libellesou Ecrits diffamatoires,
contre l'honneur & naiffancedes Personnes, fous quelque pré-
texte ou occafion que ce foit & injonctions font faites.à tous
Sujets qui ont tels Livres & Ecrits, de les brûler danstrois mois,
fous les peines portées par les Edits précédens.
Enfin, par l'Ordonnance de Louis XIII. a Paris, en Janvier
ï6i6, tous ceux & celles qui & trouveront avoir attaché ou Së-
me des Placards 8c Libelles diffamatoires, font condamnés à la
Potence.
La variété de ces difpofitions, a fait regarder la Peine de ces
fortes de Délits comme arbitraire dans notre Jurifprudence. Du- Tf D;/w, r~. <~
verba /Ar-
RET attefle que FuSagede fon tems, éfoit de condamner les Se- Peines,
7!
meurs de Placards, tantôt à certaines fommes de deniers envers
l'injurié, avec Amende-honorable, tantôt d'ordonner, Selon les
circonstances, que le Libelle injurieux feroit lacéré en préSencede
l'Auteur. Le même ufage eAauni atteSiépar PAPONen fes Arrêts. ~P~<~ /<y.S.
Cependant IMBERT après avoir rapporté les disposions des aM.H.

/M~M, liv.
Ordonnances que nous venons de citer, eStimeque la Peine or- </).n,
dinaire de ce Crime eStcelle du Fouet pour la première fois &
du dernier Supplice pour la Seconde, conformément à l'Edit de
Charles IX. en i ~i, il ajoute que la Peine capitale doit même
avoir lieu pour la première fois, lorSquecesLibelles diffamatoires
font faits contre la Perfonne de Sa Majesté ce qu'il prouve par
deux Arrêts que nous avons rapportés, en tfâitant des Crime&de
Leze-MajeSté au fecond Chef.
En effet, cette Peine vient d'être prononcée, ou plutôt renou-
vellée en ce dernier Cas, par la Déclaration du mois d'Avril de
la présente année, dont nous aurons lieu de rappeller les diSpo-
~itionsci-après, en traitant des Délits M~K d'Imprimerie,qui y
ont principalement donné lieu.
~<$ TRAITE' DES CRIMES ,4

TITRE HUITIEME.
Des Délits contre la Police, <~de leurs Peines.
T~ï 0 u-s appellonsde ce nom tout Ade qui, étant de foi
ne devient illicite, que parce qu'il renfermeune
i~t permis,
contravention aux Ordonnances&: Réglemensde Police.
Nous ne parleronsici que des contraventionsfaitesauxLoix
du ont été rendues fur le faitde la Po-
générales Royaume, qui
oc non de celles faites aux Réglemens particuliers, qui ne
fice
concernent que de certainsLieux, Corps, Calléges & Com-
encore moins à ceux portés par des Statuts locaux,
munautés
ou qui font émanésde la feule.autoritédes Officiersprépofésà
la manutention-dela Police. Outre que le détail de ces Régle-
mensnous mènerait trop loin à caufe de leur variété immenfe,
nous croyons ce détail d'autant plus inutile, que ces Loix parti-
culièresne peuvent être ignoréesde ceux qu'ellesintéreilëntfpé-
& leur Infraction ne peut jamais donner lieu qu'à
cialement, que
de (impiesCondamnationspécuniaires,qui ne font point de notre
Plan. Nous nouscontenterons donc de renvoyer, à ce fujet, aux
différensRecueils qui en ont été faits (notamment à celui du S
de LAMARREconcernantcette Ville de Paris), pour nous bor-
ner uniquementà rappeller ici les discutions des Loix, dont la
connoilfance eft néceuaire à tous les Sujets du Roi, & qu'on ne
enfraindre fans s'expofer à des Peines rigoureufes.
peut
Parmi ces Loix, nous en remarquonsde cinq efpeces, dont la
dncumonva faire tabatière des huit Chapitres qui compoferont
ce Titre t°. cellesrenduesaufujet de laConfervationdesForêts,
de la Chauë& de laPèche 2. cellesrenduesau fujetde la Con-
trebande 3°. cellesconcernant lesJeux publics 4°. celles con-
cernant l'Imprimerie 50.enfincellesconcernantlesMendians&
Il a encore des particuliers faitscontre
Vagabonds. y Réglemens
le Luxe, dont nousne parlonspoint ici, parce qu'ilsne font point
exécutés.
Au re~e, dans l'Analyseque nous allons faire de ces Loix
nous nous attacheronsà en rapporterexactementlesdifpofitions,
fansentreprendred'y Suppléerpar desCommentairesparticuliers,
forment un Droit positif, dont il n'eA pas permisde
parce qu'elles
s'écarter..CHAPITRE
ET DE LEURS PEINES.7~. ~7/ Chap. ~7

CHAPITRE PREMIER.
Des Délits co/tcer/M~cles Bois. 1
a eu différentes Ordonnances rendues fur le fait de la'
Tf L y
Police & Confervation des Bois, où font rappellées toutes
les efpeces de Délits qui peuvent fe commettre à cet égard, ainfi
les Peines qui y font attachées mais de toutes ces Loix,
que
celle à laquelle nous croyons devoir principalement nous arrêter,
rappelle les difpofitions des précédentes, 8e qu'elle
parce qu'elle
les confirme en tous les points auxquels elle n'a pas dérogé ex-
c'eft l'Ordonnance des Eaux & Forêts de 1année
preffément,
en la Cour le 13 Août de la même année.
i66p regiftrée
Parmi !es différensTitres que contient cette Loi, nous en re-
des Dé-
marquons cinq entr'autres, où il eft parlé fingulierement
lits commis dans les Bois; fçavoir, ceux concernant 1°. la Police
é' Confervation. des Forêts, Rivieres; 2°. l'~e~ Fa~
Martelage <5'Vente <M; 3°. les ë'M~MM'oM
vage,
des ~<M~ Glandées; 4". les Droits de Pâturage6' de .P(!/M~
< en~n Ies.K<?M~6' C~H/M~c~
Pour éviter la confufion des objets, nous croyons devoir dis-
fous autant de Paragraphes les Délits qui font relatifs à
tinguer
ces différensTitres.
§. I.
DesDélits ~M~ commettentcontre/<ï~0&6<S' Cc/6/-y<t~
desForêts.

L'on trouve fous le Titre de l'Ordonnance qui concerne la


POLICE DESBois plufieurs Défenfes tant générales que
donnent lieu conféquemment deux fortes de
particulières, qui font
de la de ceux qui y contreviennent. Les uns, qui
Délits, part
Généraux, & peuvent être commis par toutes fortes de Perfon-
les autres, font Particuliers, & ne peuvent concerner
nes qui
les Perfonnes font expreflément par cette Loi.
que qui défignées

Les DÉLITS GÉNÉRAUXen cette Matiere font


t°. Lorfqu'on arrache des Plans de Chêne, C~ 5- autres
OOoo
TRAITE' DES CRIMES,
dansles Forêtsdu Roi Sans Permimon de S. M. & Attache
F~
du Grand-Maître.Cela eft défendupar l'art. xj~à peine de Pu-
nition exemplaire& de oo liv d'Amende.
3~° Lorfqu'onp~n~ duBois à cent perchesdes Forêtsdu Roi
de S. M. Cela eA défendu par l'art. vj. à
fansPermiSHon. expreHë
de oo liv. d'Amende, & de ConfifcationdesBois qui fe-
peine
ront arrachés &-coupés, rfruitsjdes A
& autres Arbres,
Lorsqu'onabatla ~M~, Feine, ou autrement.
qu~on < les ou fous
emporte prétexte d'ufage
eft à peine de ioo Iiv. d Amende.
Cela dé~ndupar l'aft. xxvi).
enleve dans ~~M 6- aux reinsdes~o/
Lorsqu'on à cent
qu'on fait de la Chaux per-
~/6, T~M~ oM~
ches de diAanee, fansPermilHonexpreuë de S, M. Cela e~ dé-
fendu par l'art. xij. à peine de ~ooliv. d'Amende, & de Confif.
cation des Chevaux &Harnois.
fait Châteaux &'Maifons dans
<°. Lorsqu'on conflruire ~o~M. Cela eA défendu
< a~ par
l'art, xvii). à peine de Convocationdu Fonds & des Bâtimens,
& de l'Amende ne
ci.de~s, qui pourra être remife ni modérée.
6°. Lorsqu'onfait desCendresdanslesForêts de S.M. ou dans
des & desCommunautés. C ela eA défendu
celles Ecclé~iques
l'art. xix. à co.ntre les Usufruitiers & Officiers qui le
par peine ven-
d'Amende arbitraire, de Confifcation desBois
Mriront,
& Outils, privation de Charges, à moinsqu'il
dus. Ouvrages
eût Permimon LettresPatentesde S. M. vérifiéesfur
n'y en par
l'Avis des Grands.Maitres.
leve desAtteliers de Cendres & qu'on en fait fa-
7". Lorfqu'on
ailleurs dans les Ventes, ou qu'on en fait tranfporter
çonner que
dans desTonneaux qui n'ont point été marquésdu Marteaumar-
cela eft défendu l'art, xxj. fous peine d'Amende ar-
chand par
bitraire.
Les DÉLITSPARTICULIERS en cette matiere concernentSm.
Ceux leur Etat ont desFondions relatives
gulierement qui par
aux Forêts, tels que lesMarchandsde Bois, les Bucherons, les
à Garde, lesOfficiers des Forêts de S. M.
Ufagers les Sergens
Ceux qui habitent des Maifons.dansles Forêts, lesOuvriers &:
Attifansqui travaillenten Bois, enfinlesVagabonds& Gens in-
utiles qui veulent bâtir des Maifonsdansles Forêts.
i". Les DÉLITSqui concernentles MARCHANDS ADJUDI-
ET DE LEURSPEINES 7~.~77. A
CATAIRESDESBois font i". Lorfqu'ils pelent les Boisde leur
Vente tandis qu'ils font encore debout &' fur pied. Cela leur
eA défendu par Fart. xxviij. à peine de <;ooliv. 8~ de Confifca-
tion des Bois. 1°. Lorfqu'ilstiennnent Atteliers & Loges, & font
ouvrir Bois ailleurs que dans les Ventes. Cela eft défendu par
l'art, xxix. à peine de 100 liv. ~'Amende & de Confifcation.
donnent des Bois, dont ils font Adjudicataires aux Bû-
LoEfqu'ils
cherons 6cautres Ouvriers pour leurs claires. Celaeft défendu par
l'art. xxvj. à peine de répondre de tous lesDélits qui fe commet-
tent dans les Forêts de S. M. pendant lesUfances & jusqu'auRe-
collement des Ventes.
1°. Les DÉLITS qui concernent Ie.sBucHER.ONSfont, lor~.
qu'ils emportent, en (brtant de leurs Atteliers duBois ~cté
rendu, ou d'autre nature. Cela leur eft défendu par Fart. XXY).à
& de Punition
peine de ~o liv. d'Amende pour la premierefois,
en cas de récidive.
3". Les DÉLITS qui concernent les USAGERSfont, loriquns
vont de nuit dans les Forêts de S. M. hors les Routes & Grands-
avec Haches, Scies, Coignëes. Cela leur eA
Chemins, Serpes,
défendu par l'art. xxxiv. à peine d'être emprisonnés & condam-
la fois, à cinq liv. d'Amende, & vingt liv.
nés, pour premiere
d'Amende pour la féconde & pour la troifieme, d'être bannis de
la Forêf.
Les DÉ LITSqui concernent les Ouvriers & qui
travaillent en Bois, tels que les Cercliers, Vanniers, Tourneurs,
~o~ & autres de pareille condition font, lorfqu'ils tiennent
Atteliers dans la diftance de demi-lieue des Forêts du Roi. Cela
leur eA défendu par l'art, xxii). à peine de Confifcation de leurs
Marchandifes & de oo liv. d'Amende.
Les DÉLITS concernent Ceuxqui An~~ Maifons
5°' qui
dans /M les Rives Sont, lorfqu'ils font com-
6'~
merce & tiennent Atteliers de Bois, & qu'ils en font un plus
amas ce eft néceuaire pour leur chauffage. Cela
grand que qui & d'A-
leur eft défendu l'art. xxx. à peine de Confifcation
par
mende arbitraire, & de Démolition de leurs Maifons.
6". Les DÉLITS qui concernent les Sergens<i C~ o' autres
Forêts du Roi font, lorfqu'ils tiennent Tavernes &
O~c~
exercent quelque Métier où l'on employé du Bois. Cela leur eft
l'art. de refHtution, de ~oliv. d A-
défendu par x.x.xiij..à.peine A
00A oo ij
66o TRAITE' DES CRIMES,
outre la Confifcation des Bois qui fe trouveront en leurs
mende,
Maifons.
les DELITS qui concernent les ~~o~ 6' Gens
7" Ennn,
inutilesfont, lorfqu'ils bâtiu-entdes Maifons fur perches dans la
distancede deuxlieues desForêts du Roi. Cela leur eStdéfendu
l'art. fous de Punition corporelle; àl'effet de quoi
par xvij.. peine
ITeStenjoint par le mêmearticle auxProcureurs~auSR.tôt
Perfonne eft déclarée inutile, de lui faire faireGommas
qu'une
dement & à fa Famille, par un ABe qui fera publié aufaitDé- Prône,
de s'éloignerde deux lieues des Forêts. De plus il dt
toutes de les retirer, après la Publication, d ans.
fenfesà Perfonnes
de cette à de 300liv. d'Amende &
rétendue dutance, peine
de demeurerResponsablesde toutes les Amendesqui ieront~
contre les Inutiles. Par Fart. xxxvi~. il eA encore faitDe-
gées dans leurs
fenfes aux Gardes-Marteaux ou d'employer
Procès-verbauxCeux qui auront éte déclarésInutiles &Vaga-
de leur précédent, à peine d'être
bonds, en commence rapport
des Sommes
eux-mêmes condamnés & contraints Payement'
d ont ils fe trouveront chargés. Enfin ,ileStordonné
&: Amendes
l'art, defaire un Etat exact dans chaque Maîtrife, con-
par xxxvj.
tenant le Nom & Descriptionde tous lesInutiles& Vagabonds
cet Etat au Greffe des autresMaîtrifes: voifines de
& d'envoyer
s'il fe trouve dans la fuite que pour n être pas re-
maniereque aux
ils
connus ayent changé de Noms, ils feront condamnés
s'ils fervir Sinon en telles autres Peines cor-
Galeres y peuvent
Seront, a rbitrées, p ar les Officiers. d es
porelles & exemplairesqui
forêts.
~.ii.
Des .P~M commettent <!M~M/Mf~MM M<
jSa/ ~M ~OM.
de FOrdonnance concerne r~!M, M~-
Sous le Titre qui.
& Vente désBois l'on remarque tcois fortesde
telage, Balivage
Délits qui peuvent fe commettre à cet égard.
Le PREMIERcon~e dans les~ccM~cc~~ quetonties.
Marchandspour empêcherpar Voiesindirectes les Enchères fur
du Roi. L'art. xxii]. de ce Titre veut que Ceuxqui Se-
les Bois
de cette de Monopole, foient condamnes
ront convaincus efpece
à une Amende ne
arbitraire, qui pourra être moindrede ï oookv,
ET DE LEURS PEINES.7~. ~77/. Chap.7. <~Ï:
de plus, bannis des Forêts, outre la Confifcation des Ventes.
Le S E c o ND confiée à retenirdans ces Ventes d'autres Bois
ceux en L'art. xlvii). veut que les Mar-
que qui proviennent.
chands adjudicataires qui en feront convaincus, Soient punis
comme s'ils avoient volé les Bois ainfi retirés contre la Prohi-
bition qui leur en eA faite.
Enfin, le TROISIEME ~ecommet par les Marchandsou autres
font travailler nuitamment ou les joursde Fêtesdans
Perfonnes qui
les Ventes en Coupe ou qui prennent ou enlevent des Bois,
L'art. xliij. les condamne dans tous ces Cas à l'Amende de :o$
livres.
§. III.
Des J9~ commettentaM~~ ~M~'MKO~
des ~<< Glandées.

Dans le Titre de l'Ordonnance quiregarde les <5'


<& Glandées ileit parlé d'un Délit où torn~
~<!7! 6'
bent ceux qui n'étant point employésdans l'Etat qui a été arrête'
ou mettent leursPorcs en Glandées dans
au Confeil, envoyent
les Forêts du Roi fans qu'ils en ayent pouvoir du Marchand
L'article iv. de ce Titre veut qu'ils (oientpunisde
adjudicataire. dont moitié au du
100 liv. d'Amende & de Confifcation, profit
au du Marchand & de plus, il déclare leâ
Roi l'autre profit la Garde
de.ceux qu'ils commettentà
Propriétairesrefponfables
de leursPorcs.
§. 1 V*
Des Délits ~M!~commettent aufujet desDroits de Pâturage
6' de jP<ag~.
le Titre de l'Ordonnance qui concerne les Droits de -P<~
Dans
de il eft parlé de fix efpeces de Délits.
M~ 6' Panage
PREMIERE de Délits, eAde ceux que commettent
Une eSpece
des Beffiaux d'une même ParoiSe ou Hameaut
les Propriétaires au Pâtu-
dans les Forêts, lorfqu'ils envoyent
qui a Droit d'ufage été d'une même
les Beftiaux, avant qu'ils ayent marqués
rage doit être mife au Greffe & qu'ils.
Marque dont l'empreinte
en un même lieu. Cela leureft-
ayent été aiïembléschaque de
jour
ce à Peine de Confifcation des;
défendupar l'article vj. Titre,
BeHiaux~oc d'Amendearbitraire.
d~ TRAITE' DES CRIMES,
Une SECONDE espèce de Délits~eft de ceux que commettent
l~s P~~ Gardes lorfqu'ilsconduisentlesBestiauxpar une
autre Route ou Chemin que celui qui fera defigné par les Offi-
ciersde la Maîtrise, commele plus commode& le mieuxdéfen-
du. Cela leur e~ prohibé par l'article vj. à Peine de Punition
exemplaire.
Une TROISIÈMEefpecede Délits eft de ceux que commet-
tent les Habitansqui menentleursBcAiauxà Garde féparée ou
lesenvoyent en la Forêt par leursFemmes& Enfans ou Domef.
Cela leureft dépendu par l'articleviij. à Peinede 100 liv.
tMue~.
d'Amendepour la premierefois de ConnScationpourla Sëcon-
& la troifieme de Privation de tout uSage.
de, pour
Pareillesdéfenfesfont auffifaites, par le même article, aux
~cc~~K~ Gentilshommes Se autres Perfonnes
Seigneurs, & cela, nonobu:antles
qui jouiffent du Droit comme Habitans
Droits de Troupeau à part & toutes Coutumes & Pou'euions
contraires.
Une QUATRIEME efpece de Délits, en: de ceux que commet.
tent les~ap- lorfqu'ils prêtent leursNoms & Maifonsaux
Marchands & Habitans des Villes & Paroiues voifinespour re-
tirer leursBefliaux. Cela leur eA défendu par l'article x. à Peine
de <o liv. d'Amendepour la premiere fois & de Privation de
tous Ufages en Cas de récidive outre la Confifcationdes Bef.
tiaux.
Une CINQUIEME de Délits, eft de ceux que commet-
efpece
tent les Particuliersqui envoyent leurs Be~iauxen Pâturage fous
desBaux & des Officiers Receveurs, ou Fer-
prétexte Congés
mier du Domaine même des Engagées ou Ufufruitiers.Cela
leur eft détendu par l'article xj. à Peine de Confifcationdes
Bestiauxtrouvés en Pâturage, & de 100 liv. d'Amende.
Enfinune SixiEMEefpecede Délits eAde ceux que commet-
tent lesHabitansdesP< & toutés Perfonnesayant
Droit de Pacagedans lesForêts du Roi, ou en cellesdes Ecclé-
Communautés, & Particuliers lorfqu'ilsy ménent
Mques
ou envoyent Bêtesà Laine, Chevres,Brebis, Moutons ou mê-
me lorsqu'ilsles menentou envoyent ès fondsdes Bruyeres Pla-
& aux Rives des Bois & Forêts. Cela leur
ces voifines Vergers
eft défendu l'article xij. à Peine de Confifcation des Bef-
par les Pro.
tiaux, & de 3 liv. d'Amende pour chacuneBête~contre
& contre les Gardes, de l'Amende de 14
priétaires Bergers &
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7/A Chap.r. 66)
!iv. pour la premierefois, dont lesPropriétairesdes BeAiauxSe
Peresde Familledemeurerontcivilementrefponfables;&en Cas
de récidive d'être Fu~igés6e Bannisdu ReHbrtde la Maîtrife.

§. V.
Des 73~ <~{~ CO/M/K~M/!< «M~My~ ~CMMJ 6' C~
~Py<!K~.
Suivantle Titre de l'Ordonnance qui concerneles .~<M~<~
C~e/KM~ /'<?ycM~il paroît que les Délits qui peuventle commet-
tre à ce iujet ibnt, toutes les fois que ion rc/M~M, ~~pecAela-
<;c/-6ou M/~ les Poteaux, Croix, Inscriptions ou autresMar-
ques plantees dans les Angles, Bois ou Coins des Placescroi-
sées, ~vM~, 6~/ïfM~j, qui fe rencontrentaux grandesRou-
tes ocCheminsroyaux desForêtsdu Roi ou des Particuliers,&:
qui indiquentle lieu où chacun des Cheminsconduit.Tout cela
eA dérendupar l'articlevj. de ce Titre, à Peine de 300 liv. d'A-
mende, 8cde Punitionexemplaire.

CHAPITRE II.
Des Délits au ~t/ec de la C~<ï~.
T~T 0 Us avons déja parlé, fous le Titre du VoL, de quelques
J[\ Délits qui peuvent fe commettre fur le fait de la CHASSE
nous ne parlerons ici que de ceux concernant la Police qui a été
établie par les Ordonnances pour la confervation des Droits de
Chaffe.
On fçait combien les Souverainsfont jaloux de-ce Droit, dont
le noble Exercice fait leur principal amufement; ce grand nom-
bre de Loix & de RégJemeas qui ont été faits à ce fujet, les
Peines féveres & multipliées contre ceux qui ofent les enfrein-
dre, font affez voir qu'ils ont toûjours regardé la propriété de ce
Droit comme un des Apanages les plus précieux de leur Souve.
raineté & que Ceux mêmes à qui ils ont permis d'en ufer, n'en
étant que de nmples Ufufruitiers font comptables del'Abus qu'ils
en ibnt, & ne font pas moins punifïables, lorfqu'ils viennent à
s'écarter des Bornes qui leur font prefcrites par ces Réglemens,
(jLieceux mêmes à qui l'Exercice de ce Droit eft abfolumentin-
t?rdit.
TRAITE' DES CRIMES,
<~4
,Or parmi ces Rég)emens,quil feroit trop DES longderapportenci,
nous
raSëmblés dans le CODE CHASSES
& qu'on trouve méritent une attention particuliere tant
en remarquons trois, qui tes objets qui
réunie dans leurs. Difpofitions, tous
parcequ'ils des Edits que parcequ'ils nous
avoient fait la Matiere précédens
le Souverain,comme la derniereRegleque l'on
font propofés par des Edits de
nous voulons parler
doit fuivre en cette Matiere
de l'Ordonnancedes EAUX
1601 & i6o7, mais principalement dans
Ï'exécutionde ces mêmes Edits,
~ORESTS~ qui ordonne
les Cas auxquels elle n'y a point déroge expreHëment.
Avant que d'entrer dans l'examen des Difpofitions particuhe.
res de ces Loix nous obferverons d'abord, qu'il réfulte de leur
fervir de Regle
doivent
réunion deux Maximes générales qui cette Matiere.
des Peines ufitées en
dans l'application aller
ces Peines ne peuvent
La PREMIERE c'eA que jamais
la Con.
d~~up~ice~ de quelque Qualité que~oit
,u~ à moins ait daun-esCn-
de
travention fur le fait Chaffe qu'il n'~ la
mériter cette Peine c'eft Difpofition
mes mêlés qui puiffent des Eaux &
du Titre H. de l'Ordonnance
~rene de~'article ij. fur ce l'article xiv. de
Forêts, qui déroge expreS-ément point à
l'Edit de 1601. cesLoixdoi.
La SECONDE, c'eA que les Peines portées par
ou diminuer fuivant ~Qualité des Perfonnes
vent augmenter fait.
& les Circonstances du
le nombre des Récidives, 6 elles font
il faut confiderer
S quant aux Perfonne, eft abfolument &
du nombre de celles à qui la Chaffe prohibée,
vile & il n'y a que celles-ci
fi elles fontde Condition abjecte
à des Peines amictives,fuivant la
qui puiffent être condamnéesde l'Edit dei6o!.
de l'article xxiv. .Ame.
Difpofition il faut fuivant ces
29. A l'égard des ~c~, diltinguer.
entre celles font arrivées fans avoir été punies pré-
mes Loix qui
§. celles où l'on ed tombé après la P~~o~~
5~nt, lieu à l'augmen-
donner
ces dernières principalement qui peuvent
tation de la Peine. Circonf.
~Ennnpar"rapport aux C~ces
du des Armes, de la Manière
ta~esfSées Lieu, du Tems,
& de tous
de Sa~ de la Qualité des Animaux généralement 1 Exer-
troubler ou empêcher
~s Abus & Obitacles qui peuvent
cice de ce Droit.
nous allons développer
~dimens0bjets,que dans,
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7/7. C~.
dans les Paragraphes fuivans d'aptes les Difpofitions textuelles
des Ordonnances.
§. I.
Des Perfonnesqui ne peuventC~<7'.
De ce nombre font les Marchands ~~a~~ Bourgeois &:
autres ~M/M des Villes Bourgs ParoijBes & Hameaux,
Payfans & Roturiers de quelque état & condition qu'ils foient
non ~o~ Fiefs, Seigneuries, & ~OKM-/H/?~.Cela leureâ
.dépenduexpMfIëment par l'article xxvii). du Titre CAa~
à Peine de too liv. d'Amende pour la ~/K~e ~bis, du double
pour la feconde,& pour Ia~-M/&/M~ d'être attachéstrois heures au
Carcan du Lieu de leur -réfidenceà jour de Marché & Bannis
pour trois années du Reffort de la Maîtrifë fans que pour quel-
que caufe que ce foit, les Juges puisent remettre ni modérer.cette
Peine, à peine d'Interdiction.
II n'y a donc fuivant cette Ordonnance que les feuls Sei-
gneurs Hauts Jufliciers Seigneurs de Fie& Gentilshommes,
Nobles, & autres qui font fondés en Titre ou Permiffion géné-
fak fur le fait de Chaffe qui puiffent ufer de ce Droit; ce qui
ne doit s'entendre néanmoins, qu'avecles modifications dont il
fera parlé ci-après,
S. i J.'
§.11.
Des Lieux défenduspourla C~
Par l'article xx. de ce Titre de l'Ordonnance il eA défendu
à toutes Perfonnes, même aux Seigneurs Hauts Jufliciers, Sei-
de Gentilshommes ~Vc~/& autres, qui font rbh..
gneurs
dés en Titre ou PermiCion générale, fur le fait de la Chaule de
chaffer à l'Arquebufë ou avec Chiens <~ l'étenduedes Capi-
MM~'w M!~ royales s'ils n'en ont des Permimons par-
ticulieres.
Par l'article xij. il leur eAauffi défendu de châtier à bruit dans
les Forêts du Roi, ~M~<?/M Garennes <5'.P/aMM s'ils n'enont
Titre ou Permi~on expreffe, à peine de DefbbéiHance &:de
ï liv. d'Amende.
Par l'article xxvj. il eft défendu aux SeigneursHauts-Jutliciers
le du Fief qui fe trouve dans l'étendue
d'empêcher Propriétaire
~e leurs Seigneuries, de chaffer dansl'étendue &il ne
pppp
TRAITE' DES C RIMES,
leur eA permis d'y chaffer eux-mêmes, autrement qu'en Personne,
& non par Domeitiques, & autres Perfonnes de leur part.
Par l'article xxvij. ileAdit, qu'en Cas de Démembrement &
Divifion de la Haute-Juâice entre plufieurs il n'y a que celui à
la principale Portion, qui ait Droit de Chaffe
qui appartiendra dans l'étendue & fi les
à l'exclufion des autres, de fa /M/?~6, que
Portions font il n'y a que celle qui procedera du partage
égales,
de l'aîné qui puiffe jouir de cette prérogative.
Enfin par les articles xiv. & xvij. il e~ défendu, tant aux Sei-
Hauts-Juu:iciers, qu'aux Gentilshommes & Nobles, de
gneurs
,chafferà force de Chiens & Oiseaux dans leurs ~'c/ 9,
& Plaines à moins qu'elles ne foient éloi-
~M/To~, Garennes
d'une lieuedes Plaifirs du Roi; & de trois lieues fi c'eft aux
gnées
Chevreuils & Bêtes noires comme auffi de tirer en volant, fi
ce n'eft à. ~OMlieuesde diflancedes Plaifirs du Roi.
§. IIL
Des Temsprohibéspour la C~
L'Ordonnance distingue, à cet égard, trois fortes de Chapes
les celle dans les Terres enfemencées & celle
celles dans ~ois,
dans les Vignes. 1°. Le tems où il e~tdéfendu de chaffer dans les
c'eiUa~v~ Suivant l'article iv. de ce Titre, ceux qui font
Bois,
trouvés de nuit dans les Forêts du Roi, Bois & Buiffons en dé-
& même dans les Bois des Particuliers, avec Armes à
pendans,
être de 100 liv. d'Amende, & de Punition cor-
Jeu ..doivent punis
porelle, s'il y échet. tt eit
elle A
~°. Quant à la ChaSe dans les Terres ememeneees
défendue depuisquele j?~ efl en tuyau jufqu'à la ~~co/M,
Enfin le tems où il eA défendu de chaffer dans les Vignes
Ç~A depuis~M/ J~~M/~M't: la Dépouille.
Tous ceux qui contreviennent à ces défenfes font punis par
du même de la Privation du Droit de Cha~
Farticle xvii;. Titre
d'une Amende oo liv. & de tous Dépens, Dommages &:
~e, de
Intérêts envers les Propriétaires ou Ulurroitiers.
S' 1t Y
V
Des ~7M.f <6~ pour la Chaffe.
Le& Armesqw font dépendues font de trois fortes i~. celles
ET DE LEURSPEINES. ~7. Chap. <~7
à feu briféesparla C/-0/~OK/?<t/-Canon 2". les C< ou F~-
tons C/KM/M3Q.les.~'Z/M~ &' les ~~M~K/6~ ou 2?OM~.
A l'égard des Armesde la premiere & de la feconde efpece
elles font dépendues, par l'article")~.de ce Titre, à peine, contre
ceux qui en font trouvés faifis de 100 liv. d'Amende, & de la
Confifcation pour la premiere fois & de Punition corporelle
pour la féconde & contre les Ouvriers qui les ont fabriquées
ou façonnées de Punition corporelle pour la première fois.
Quant aux ~~o~ 6*.~yM~M/M ~OM<, le Port en eA pareil-
lement défendu, par les articles vj. & vij. de ce Titre tant de
nuit que de jour, aux Gardes des Plaines &: Sergens à Garde
dans les Forêts du Roi ou dans les Plaines à moins qu'ils ne
foient revêtus des Cafaques & Livréees du Roi & qu'ils ne
foient dans les Fonctions de leurs Charges ou à la fuitede leur
Capitaine ou Lieutenant, à peine de o liv. d'Amende & de
DeAitHtion de leurs Charges.

§.V.
de C~<
ZT/?/'M~ë/!J ~e~
Les Inflruinens de Cha~e qui font défendus font les Lacs, .??- y. Or~oM. <&f
f~~ Tonnelles Traîneaux Bricolesdecorde6' de fil d'archal, ~x6'~o/'eM,
1<K.des C~o~.
~c~pa/!j' Co/y, Hailliers defil oudefoie. Suivant-
l'article xij. de ce Titre, il y a peine contre ceux qui les em-
ployent, du Fouet pour la premierefois & de 3 0 liv. d'MM~?,
& pour la féconde d'être ~M/?~, Flétris <&~<MMpour cinq
ans hors de l'étendue de la Maîtrife.
§. VL
Des Efpecesde C~a~
Les Efpeces de Chaffe qui font défendues font de deux fortes Of~n/
eft l'articleiv. de ce }E<M~6'jforeM)
1°. celle<M elle défendue par Titre à II';t. des CA~.
peine de oo liv. d'Amende & de Punition corporelle s'il y
échet, fans difHnQdonfi c'eft dans les Bois des Particuliers 2.°.
la Chaffe aMChien couchantou ~raco/za~ celle ci eft défen-
due par, l'article v}. à toutes fortes de Perfonnes même aux
Seigneurs Haucs-Jufticiers, Gentilshommes & Nobles & en
tous Lieux fçavoir, à peine contre les Particuliers de ~o liv.
d'Amende pour la premiere fois, du double pour la féconde, &:
Jt. p p 1J
~68 TRAITE' DÉS CRIMES,
du triple pour la troifieme outre le Banniffementà perpétuité
hors l'étenduede la Maîtrise & contre les Seigneurs,G'M~~o/M.
mes, ou Nobles, à peine de Defbbéiuance & d'encourirl'in-
dignationde Sa MajeAé, .&:de i ;oo liv. d'Amende.
§. VII.
Des efpeces~~aMAr dontla C~~ 6/?défendue-
Ordonn. Les efpeces d'Animauxdont la Chaffe eft défendue font les
Eaux & Forêtss Biches, ~ao~ Sangliers & Chevreuils fuivant les art,
«<. des Chaffis. Cerfs,
xiv. & xv. de ce Titre il n'eA permisà qui que ce' foit de les
tuer, mêmeaux Seigneurs, Gentilshommes,dansleurspropres
Forêts, lorfqu'elles&nt éloignéesd'une diftancemoindre que
de trois lieues des Plaifirsdu Roi'; ceux-ci peuvent feulement
tirer de l'Arquebufefur toutes fortes d'Oiseauxde paffage& de
Gibier, à une lieue des Plaifirs du Roi, tant fur leurs Terres,
Etangs, Marais& Rivieres de Sa Majefté. de
Ord. <&!60I. Suivantl'Ordonnance'de1601 la Peine ceuxqui ontehaf.
?'<. 1 s. fé aux Cerfs, Biches, Faons, eAde 8], Ecus un tiers d'Amen-
de de ceux qui ont chaffé aux Sangliers & Chevreuils, de 41
Ecus tiers; &-s'ilsn'ont pas dequoi payer ces Amendes, ilsdoi.
vent être battus de Verges fousla Cuflode jusqu'à eFuuon de
fang..
Ces Peinesdoiventaum être augmentéesa proportiondn nom-
bredesRécidives; ainfipourune~M~~ récidive,lesDélinquans
'V.<}; doivent,fuivant la même Ordonnance, être battus de Verges au-
tour des Forêts, Bois & Buiffons Garennes& autres lieuxoù
ils auront délinqué & bannisà i lieuesà l'entour pour une
y. J~. t~. récidive ils doivent être envoyés aux Galeres, ou bat-
feconde
tus de Verges8c bannisa perpétuité du Royaume avec Con-
fifcationdes Biens & enfinpour une w~yK<récidive, ils doi-
vent, à cautcde l'iniracHonde Banqui y eft jointe être con-
damnés au dernier Supplice.
La même Ordonnanceva encoreplusloin, elle prévoit le cas
ou ceux qui ont chaQëà diverfesreprîtes aux Cerfs, Biches &
Faons,n'aurontpoint été punis & elle veut quepour la première
ilsfbient condamnés à 66 Ecusd'Amende & que faute de
fois,
de cette fomme, ils foient battus de Verges aux en-
y.<Kt. payement
virons des Forêts & autres lieux oùils auront déiinqué, & ban-
nis à trois lieuesà l'entour, outre la Confifcationdes Venaubns,
ET DE LEURS PEINES.7~. ~777.C~.
Chiens,Filets, Bâtons, Engins; & en cas de récidive qu'ils
foient punis de la même Peine, que celle portée ci-devantcon- v.<
tre ceux qui ont contrevenupour la troifiemefois.
Il y a encore dansla même Ordonnance, des Peines portées
contre ceux qui n'ayantpoint droit de Chaffe ont châtié aux
menuesBêtes & Gibiers ils font condamnésà fix Ecus deux v.
tiers d'Amendepour la premièrefois, fautedu payement de la-
doivent fubirun mois de Prifon au Pain & à l'Eau;S~
quelleils à défautde Payement,
pour la Seconde, du double de l'Amende
battus de Verges fousla Cuftode misau Carcantrois heures à
& heures du Marché & pour la troifiemefois, outre les
jour
Amendesci-deffus'battus de Verges au-tour des Garennes, &
au-tourdu lieu où ils aurontdélinqué,& bannisà t lieuesà l'en-
& en cas de plufieurs récidives, fansavoir été ils
tour
feront punis de treize écus un tiersd'Amende & à défautde la V.s< J
ils feront battus de fousla CuAode, mis au Car-
payer, Verges
can commedeffus outre la Confifcationdes Venaifons Gibier,1.
Bâtons, Engins enfin H après ladite
Chiens, Oifeaux, Filets, ceux qui
Punition ils récidivent encore, ils feront punis comme
ont contrevenupour la troifiemefois.
A ces Peinesprononcéescontretoutesfortes de perfonnesen
la même Ordonnance en ajoute encore de particulières
général, auront contrevenu aux Dé-
contre les OfficiersdesChaffes qui
fentesci -defïus, ou aurontufé de négligenceou connivenceà
elle veut la fois, ils
l'égard desinfracieurs; que pour premiere V.ii~
des mêmes Peines & Amendes que cellesportées ci-
foientpunis
de de leurs Offices
devanf, & pour la~~<. fois, lafufpenfion la fois.
enfin de la entiere pour troifieme
pour un an privation
$. VIII.
Des Troubles6*Empêchemens au droitde C~

Les Troubles & Obflacles qu'on peut apporter à l'Exercice P. Ordonn. des
Chaffe envers ceux en ont le droit, font de cinq ibr- Eaux 6*Forêts
de la qui tit. CA~<.
tes, fuivant l'Ordonnance. en avoir le droit en
1°. Lorfqu'on établit des Garennes fans
titres & tuantes. Cela eu:défendu par art.
vertudes pofeffions
du même Titre de l'Ordonnance des Eaux & Forêts, à pei-
xix.
ne de 5 ooliv. d'Amende, & en outre la Garenne ruinée & dé-
truiteà leursdépens.
TRAITE' DES CRIMES,
i". Lorfqu'on commet des Rébellions& Yiolencesenvers les
Officiers des Châties dans leurs rendions, & pour fe maintenir
dans le droit de Chaffe que l'on a ufurpé. Cela eft défendu
par !es articles xxix. & xxx. du mêmeTitre, à peine de 3000 liv.
d'Amende pour la~/M~ fois, &en cas de récidive, d'être pri-
ve de tous droits de Chaffe fur les Terres riveraines, & même
d'être condamné à une Punition plus fevere dans le cas où la
violence feroit qualifiée. Que-fi cette violence avoit été com-
inife de la part des Prêtres Moines & Religieux qui n'au-
roient pas fatisfaire à l'Amende ci-deuus l'Ordonnan-
dequoi
ce leur fait defenfes pour la premierefois de demeurer plus près
de quatre lieues des Forêts, Bois Plaines & BuiHbns & en
cas de Récidive elle veut qu'ils foient éloignés de 10 lieues,
& qu'il foit procédé contre eux par faifie de leur temporel &
par toutes autres voies raifonnables conformément à la Décla*
ration de François I. du mois de Mars 15
3°. Lorsqu'on conAruitdes Parcs 6' Clôturesd'Héritage en Ma-
çonnerie, dans rétendue des Plaifirs des Maifons royales ~ïans
permiffion expreffe de S. M. Cela eA défendu par l'art. xxiv. du
même Titre.
4°. Lorfque l'on pratique des Trous, CcM/ ou autres A~.
ges dans les Murs, pour donner entrée au Gibier. Cela eit dé-
fendu par l'art. xxj. du même Titre à tous ceux qui ont des
Parcs, Jardins, Vergers & autres Héritages clos de murs 'dans
l'étendue des Capitaineries des Maifonsroyales à peinede oo I.
d'Amende l'Ordonnance excepte feulement par l'article fuivant
les Trous ou Arches qui fervent au cours des ruiffeaux les
Chantepleurs ~M~ & autres Ouverturesnécenaires à l'écou-
lement des Eaux.
Lorfqu'on fait la récoltedes ~o~ avant la Saint Jean-Bap-
tifle; cela eft défendu par l'art. xxiij. du même Titre, à tous ceux
qui ont des 6* Bourgognesfans clôturesdans /M~
des C(!~M<!t/:g/royales à peine de Confifcation d'Amende
Mbitratre.
ET DE LEURSPEINES.Tit. F777.C~r.

CHAPITRE III.
Des Délits au fujet de la P~f.
T~T Q u s avons parlé des Fols qui pouvaient & commettre au
j.~t fujet de la Pêche il nous reSteà parler ici des Délits qui
fe font contre la Police établie à cet égard par l'Ordonnance de:
Eaux & Forêts.
Cette PoneE s'étend non-feulement fur les Pêches qui fe font
dans les Fleuves & Rivieres mais encore fur celles qui fe font
en plaine Mer; nous avons eu lieu de parler de celles-ci, en trai-
tant de la Juridiction de la MARINE il ne nous reSteplus qu'à
dire un mot de celle qui concerne la Pêche dans les Fleuves &
Rivieres, & des Délits qui peuvent Se.commettre à cet égard.
C'eSt un principe contant en cette matiere, & qui eft établi
l'art. Ixxx~. du Titre de la Police & confervation des Eaux
par
& Forêts, que le Roi eft Propriétaire de tous les Fleuves & Ri-
vières qui portent Bateaux de leur" fonds, & qu'ils font partie
du Domaine de la Couronne .~nobSiant tous Titres, PoSIe~-
6ohs, Coûtumes, que pourroient avoir les particuliers enforte
que ceux-ci peuvent feulement, lorsqu'ilsont tirres & poHeHion~
valables, y avoir droit de Pêche Moulins,Bacs & autres usages.
tels que droits de Péages Travers, 6'c.
C'en: en vertu de ce Droit primitif & régalien, que SaMaj~é-
a cru devoir par une Loi particuliere prendre toutes les précau-
tions néceffairespour empêcher les entreprifes de ceux qui vou-
droient s'arroger les Droits dont il s'agit, fans en avoir titre ou
ou fans en avoir une permiSEon expreffe de Sa Ma-
poue~on
& en même tems pour prévenir les abus qu'en pourroient
je~é
faire ceux qui font maintenus dans la jouiffance de ces Droits.
Ces précautions ont fait l'objet particulier de quatre diSîérens.
Titres de l'Ordonnance des Eaux &: Forêts, dont le~~M/- con-
cerne la Pêche le /~co/ la Police & confervation des Eaux
& Rivieres; le troifieme les droits de Péage de Travers & au-
tres & enfinle y~Më~, regarde les droits de Pêcherie appar"
tenans aux Communautés & Habitans.
Après avoir ordonné par une premiere difpofition générale.que-
la conoiSIancedes Délits qui fe commettent fur le fait de la Pé-
~i TRAITE' DES CRIMES,
aux Officiers des Maîtrifes, à l'exclunondes
che, appartiendra
ordinaires cette Ordonnance flatueenfuitefur fept dine-
Juges
rens objets que nous allons parcourir jfucceuivementdans ce
elle détermine i". quelles font les Perfonnesqui
Chapitre
ont droit de Pêcher, & cellesqui ne peuvent uferde ce droit;
2°.le Temsoù ceux qui ont ce droit, ne peuvent en ufer 3°. les
dont on ne peur fe fervir pour la Pêche 4°. lesMa-
7/?/-M~~ eft
nieresde Pêcher qui font dérendues les qu'on
.M~M
tenu de rejetter dans l'eau après lesavoir pris; 6 la Policequi
doit s'obferver, par rapport à la confervationdes Rivieres navi<
en~n les~M'~ qui y font établis.
gables, 7".
§.1.
Des ~0/ qui ont droit dePêche.
Ordonn. des L'Ordonnancecontient cinq Discutions remarquables cet
;E«KA:~~O~M,
S~t. égard. M~~ la ré-
la
Par PREMIERE, elle fait défenfes Perfonnes,à
~erve &ulenient de celles qui ont droitde P~er de la maniere
dont on l'a dit ci-devant, ou des M~-f Pêcheurs qui font reçus
des
ès Siëees Maîtrifespar lesMaîtres particuliers ou leursLieu-
de furFleuves & Rivieres navigables, à peine
tenans, pêcher Filets &
de ~o liv. d'Amende & de Conmcaeion du Poiubn
InArumeM de Pêche, la fois de 100 liv.
autres pour premiere
d'Amendepour la féconde, outre pareille Confifcation & me-
me de Punition plus févere s'il y échet.
Par la SECONDEqui regarde les ~cc/
Gentilshommes 8: Communuutés qui ont droit de Pêcher dans
elle leur fait expreffe d'ob&rver &- faire
les Rivieres; injonction
obferverpar leurs Domeftiques & Pêcheurs auxquelsils ont
ce le
~n'eripé droit, Réglement fait par l'Ordonnance fur la Pê-
à de de leur droit comme aufHde donner
che, peine privation noms fur-
Péclaration aux Procureurs du Roi des Maîtrises, des
demeuresde~ Pêcheurs auxquels ils ont fait Bail de leur
noms
cette Déclaration doit être regiArée au Greffe de la
Pêche
oH les Pêcheurs feront tenus de prêter ferment.
Maiirife elle
la
Par TROISIEME qui concerne les MaîtresPêcheurs
au moins de ~o ans; qu'ils éluenttous les
veut qu'ilsayent l'âge
un Maître de Communauté qui aura l'œil fur eux, & aver-
ans ce
tira les Q~çier: des MaHri&s des abus qu'il.s commettront,
riii»
que
ET DE LEURSPEINES.7~. ~777. C~. /z.
que ceux-ci feront tenusde faire fansfrais & fans exaction à
peine de Punitionexemplaire& d'Amende arbitraire.
Par la QUATRIEME elle veut qu'il y ait auflien chaque
Maîtrife, des Sergenspour la confervationdes Eaux& Pèches
dont les fonctionsfbient, î°. d'être journellementfur lesRivie-
res & Fleuves, pour veillerfur les Pécheursà ce qu'ilsne con-
t-reviennentaux Ordonnances; 1°. de faifirlesEngins, en casde
contravention 3°. d'envoyer leursProcès-verbauxau Greffede
la Maîtfue 4°. d'ajHIgnerles Délinquansau premierjour, pour
y répondre enfinde faire la collede des Amendesau profit
du Roi.
Enfin par la C ï NQu i EME qui concerne les ~a~M-f des
Communautés elle veut que ceux d'entr'eux qui ont droit de
Pêcherie, Soienttenus de donnerce Droit par Adjudication &
que les Ajudicatairesne puiffentêtre qu'au nombre de deux en
chaque Paroiffe; & elle défendà tous autres, qu'à ces Adjudi-
cataires, de pêcher en aucune forte, mêmela Ligne à la main
ou au Panier, es Eaux, Rivieres, Etangs, Foffes Marais&
Pêcheriescommunes,nonobftanttoutesCoutumes& Potlenions
contraires, à peine de 30 liv. d'Amende& un mois de Prifon <
pour la premiere rois, & de 100 liv. d'Amende, avec Bannilfe- ~t~t8.
ment de la Paroifïeen casde récidive. «<. der j?Mf.
t? TT
$'
Des Temsc/'oA~ pour la Pêche.
Les tems prohibéspour la Pêche font
i". Lesjours dejf~M 6' Z?!/Ma/!c~.f,
fouspeinede 40 liv. d'A- O~OM.~M
mende & il eft enjoint pour cet effet par l'articlexiv. aux Pê- ~f<CM,
cheurs d'apporter tous lesSamedis& veillesde Fêtes, inconti- tit </t~ye<A<.
nent aprèsle Soleilcouché, au Logisdu Maître de Communauté,
tous lesEngins & Harnois, lefquelsne leur ferontrendusque le
lendemaindu Dimanche, ou après Soleil couché à peine de
<o liv. d'Amende, & d'interdictionde la Pêche pour un an.
1°. La Nuit, depuis le coucher du Soleil jufqu'à fon lever;
l'art. V.prononcela mêmepeineen ce Cas, que celle ci-deflus,
&il excepte feulementla Pêcheauxarchesdes Ponts, auxMou-
lins, aux Gordsoù fërendentdesDideaux, laquellepeut fefaire
tant de nuit que de jour, hors lesDimanches&:Fêtes, & autres
tems défendus.
QQqq
674 TRAITE' DES CRIMES,
Le T~M ravoir, aux Rivieres où la Truite
fur tous les autres PoifTons~, depuis le premier Février juf-
abonde
la mi-Mars; & aux autres, depuis le premier Avril )ufqu au
qu'à
Juin à peine pour la premièreibis de. zo liv. d Amen-
crémier & du double de l'Amende & de deux
de ou'd'un mois de Frifon;
Prifon la feconde & du Carcan, Fouet, & Ban-
mois de pour
du Reffort de la Maîtrise pendant cinq années~ c'efl la,
niffement
de L'article fuivant excepte la Pèchedes.
difpofition l'article v). de continuer en
Saumons Alofes, & Lamproies, qu'il permet
la maniere accoutumée.
il eA défendu Fart. vil), pendant le tems de la
Au refie, par
de mettre Bires ou JV~ d'ofier à bout des Dideaux
Fraye de Confifcation du Harnois pour
à peine de ~o liv. d'Amende &
de Privation de la- Pêche pendant un an pour
k premiere fois,
l'on mettre des. Chauffées.ou Sacs;
ta féconde; peut feulement y
du moule de lignes en quatre.
y..<M.9"
1~' I.

Engins ~M/- Pêche.


1?~. 7M/?/-M~H~
qui font prohibes, font ceux appel-
Les Ih&rumens Engins
t~. O~M.
Furet, C~ -& Sabre donc
1 aux 6'fo)'<M, lés (?~, Tramail
~<<& ~&A<~ de ce Titre deLOrdonnance. Par
il eArait sientiondansl'art, x. aux Maîtres Pê-
le même a~'eâ encore fait défendes expreffes
d'aucuns autres & Harnois qui font
fe
cheurs de fervir Engins
les anciennes Ordonnances fur le fait de la Pêche,.
nrohibes par la fois, & de Pu,
à peine de ioo liv. d'Amende pour premiere
nition corporelle pour la.féconde.
ce même attiele l'Ordonnance défend en général q,
Enfin par
fous de pareilles peines tous autres Mrumens qui pourfoient
comme aulli daller
être invent~.au.depeuplementdesRivieres,
au Barandage & mettre des Bacs aux Rivieres.
autres Harnois ou Engins qui ne font pas défen-
A l'esarddes
les Pêcheurs s'en fervir 1 Ordonnance
dus pourque puiffent
les faifent du Coin de la Mai*
veut par l'art. xii). qu'ils marquer
des Armes.
en fur lequel, fera grave 1'EcufTon
~rife Lue plomb, deGonhica.
& autour le Nom de la MaHrife, à peine
du Roi
de 10 liv. d'Amende & elle ordonne à cet ~et,parle
~n& des
même article qu'il fera fait Regifire danschaqueMaitnfe
été ensemble du jour & du nom du
Harnois qui auront marqués,
ET DE LEURSPEINES.7~. C~ <~7~
Pécheur qui les aurafait marquer, fans que pour ce les OtHcIers
puiffent prendre aucun Salaire. nr <
De plus, elle enjoint par l'art. xxv. aux Officiersdes Maîtrifes,
trouveront des & Harnois dérendus, de les faire brûler
qui Engins
à l'iuue de l'Audience devant leur Auditoire .& condamner les
Pécheurs fur lesquelsils auront été SaiSisaux peines ci-doitus
fans pouvoir les modérer, à peine de SuSpenSionde leur Charge
pour un an.
Enfin par l'art. xv. du même Titre, l'Ordonnance tait déten-
fes à tous. Mariniers, Contre-Maîtres, Gouverneurs, &: autres
de Riviere conduifant leurs A~ Bateaux, Fë/o-
Compagnons à
M~M~ Flettes ou ~v~ d'avoir aucuns Engins pê-
gnes, anciennes
foit de ceux permis ou défendus, tant par les
cher,
Ordonnances que par les précédentes, à peine de 100 liv. d'A-
mende & de Confifcation des Engins.
§. IV.
Des manieresde pêcherqui font défendues.
de font défendues l'Ordonnance b Ordonn. der
Les manieres pêcher qui par ~(~ 6'~ortM,
celles avec de la Chaux, ~VM~Vomiques,Coquede Le- M.aP~e.
font,
Mommie, &: autres Drogues ou ~p~~ à peine de Puni- V. art. 14'
M/
tion corporelle.
i". Celles de ~OM~ avec Bouilles ou Ra.bots tant lur les V. art. i

Chevrins, Racines, Saules, Ofiers Terriers Arches, qu'en


autres lieux il y a peine de ~o liv. d'Amende & d'être bannis
des Rivières pour trois ans. nj.:
De mettre avec~M 'y amorces v ives, cela eit dé- V.m~aft.ii.
3°. Z:~
fendu fous les mêmes Peines. n A
Chaînesou Clairons dans les Batelets même V. ibid.
4°. De porter
Peine que deSus.
D'aller à la Fare, c'eft-à-dire de faire une Pêche publique
& Solemnelle même Peine que denus.
6°. De pêcher dans les Nouesavec Filets, & dy~M~ pourr V.~M.
le Poiffon & le Frai qui a pû y être porté par le débor-
prendre
dement des Rivieres même Peine que denus.
Enfin d'aller (ur les Mares, Etangs, Fo~ lorfqu'ils feront t
7°. &
en
glacés pour rompre glace y la & faire deux trous, y porter r V. art. i?t

F~o/M, & autres feux. Cela eA défendu à peine


Flambeaux,
d'être punis comme de Vol. .01"
OQq~
TR.ArTE' DES CRIMES,
§.v.
Des /'O~S/ ~M~7'
~?<M~ ç degardér.
Ûh/(M)t.~<t Les Poiffons-queles Pécheursdoivent rejetter aprèsqu'ilsles
~MA; ~O~M,. ont pris, ~bntles 7/&~ C<ï/~<M, F~aM~ ~y~M & Af~/ïM~
.<f~~ &
qui ont moin&de6 pouces entre L'ceil
& la queue,. les Tanches,
Perches, & Gardinsqui en aurontmoinsde à peine,de i oo11v.
d'Amende,. ce Conn~eation, contre les Pécheurs & Marchands.
enaurontvendus& achetés c'eS la difpofition del'arc. xij. du
qui
mêmeTitre de l'Ordonnance. Le mêmearticlepermet aux Maî-
tres~ Lieutenans. & Procureursdu Roi, de viMeclesRivieres.,
Bannitons Boutiques, Etuis-de Pécheurs & s'ilsy trouvent du-
PoiSbn qui ne foit pas de la longueur & échantillon ci-deHus;
ilsdoivent dreHëc Procès-vecbal d e la qualité & quati-
prescrit,
]tité qu'ils auront trouvée afEgnecles.Pêcheurs pour répondre
du Délit,, le tout fanstrais..
VL
/<:jP~'CC
<~C~/V< ~a~ Rivières..
~'<0. <?<!<. L'Ordonnance contient~busCjeTitr.e,.tMlsdifpo~dons remaf-
~-A!.Po/. 6'C'cy:-
quable& à. ce fu~et..
/< <&o~,
j&~K~6' /!f. Par la première,.elledéfènddetirer de la Terre, du Sable, &
/0~<M.~«!«. autresMatériauxa fixtoifesprès de&BLtyieres-aavigables à peines
<eM..
de icaliv. d'amende..
.V. <~t' 4~ Barla &conde', de Sife des Moulins, Batardèaux Ecluiës.
Gords, Pertuits,.Murs, Plans d'Arbres, Amas de. Pierres, de
Terre ~Fafcmes,ni-autres~Edinces ou empêchemensnuifiMesau'
cours de l'Eau dans les Fleuves & Rivière~ navigables &de
aucune ordure, immondice ou le&amaHer iup les Quais
jetter
& Rivages, à peine contre les ConMvenans d'Amendearbitrai-
re &de-plus tenus delà Démotition desMoulina, Ecluses., Van-
nes, Gords, & autres Edificesqu'ils auront fait bâtir fans avoir
~4}f obtenuPerminionde S. M.~nonElle veut.que cette Démolition
~bitraiteàleurs~ais.. r..
Enfinpar la troi~cme,.ellede~nd de détournerFEau des Ri-
& ~oKables,o ud'en anbiblir ou altérer le cours.
y.t- viër.es.navigables contre les Contre--
Tranchées, FoSes & Carreaux à peine
par
venans.d'être puniscommeUsurpateurs,,& les chofesréparées.
~.lejjrsdépens.
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7/ C~. ~7. <$77
§. VII.
Des Droits de.P~~f 6*autresquiy<~/yo~/M/ lesFleuves
ë' jR:v~
L'Ordonnancefait Dé&n~ës,par l'art. v!j. du Titre desDroits V. 0~0/M.
à Perfonnesde lever ces s'ilsne font ~<;6'forA'tA.
<~P~a~, toutes Droits, des Dr. ~<PM~<
légitimementétablis par Titre & PoueŒonavant cent années,y ï'r<<tw.t,&t.
& s'ils ne font inférés dansunePancarte qui fera mife& atta-
chée furdes Poteaux à t'entrée des Ponts Pacages & Pertuis,
où les Droits font prétendus, nonobftanttout ufage contraire.
Elle défendauffi, par le mêmearticle, à Ceux qui jouinëntde
ces Droits, de les excéder, à peinede Punitionexemplairecon-
tre les Contrevenans, mêmede Reflitution du Quadruple en-
vers les Marchands, outre l'Amendearbieraireenvers le Roi.
Au reAe, l'on peut voir à ce fujet les art. cxxxviij<de l'Ordonr
nanced'Orléans & clxxxij. de cellede Blois.

CH A PI E
T R I V.

De fa Contrebande &* ~e~ D~M<M)'M~ coM~ffT~


~ce~/et.
~N appelle Co/a/y, Ceux qui débitentou pestent
en Fraudedes Marchandises prohibéesparles Ordonnan-
ces (~Royaume, tels quele Tabac, le Sel,Toites peintes, &c.
Nous avons déjà-parié, fousle Titre du~:KA-,de cette efpece
de Contrebandiersqu'on appeUe~:M.~MHM~.&:qu~tbnt lOb-
tCt particulierduTitre xvij. de l'OrdonnancedesAides8c Ga-
DeHes.Nous avons auS parlé enmêmetemsdu Fauxqui fë com-
mettoit dans !es Marques& Cachets,du Fermierdes Droits de
S. M. & des Fabriquans-deTabac, dont il épiaitmentiondans
l'art. xv. deIaDédaration du ~Octobre i~xo.H~nousre~e à
parlerpréfentement-de Ceuxqui débitent6mplemenr,.ouportent
en fraudele Tabac&autresMarchandi(es qui ne ~bntakaréesN~
contrefaites,.maisdont.le commeree eA'feulementprohibépar
les Ordonnances.
De tomes les Loixqui ont été renduesa. ce fujet;,celle â.Ia-
67$ TRAITE' DES CRIMES, A.-
1
nous devoir principalement nous arrêter, parce
quelle croyons nous fur cette matiere ceft la
que c'eft la derniere que ayons
Déclaration du zo Août 1719. dontlesunescon<
Cette Loi renferme deux fortes de dtfpofitions,
les Contrebandiers; les autres, leursF~H/-j& Complices.
cernent
CONTREBANDIERS, la Déclaration diftingue entre
Quant aux fans Armes ou avec Armes & Attroupe-
eux Ceux qui font faifis
fe révoltent contre les Commis, forcent lesPof.
ment Ceux qui
de Carde enfin Ceux qui font la Contrebande,
tes Corps
avoir été employés dans les Fermes.
acres font convaincus d'avoir porté des
i<' La Peine de ceux qui
y. art. I. en Contrebande
Toiles peintes & autres Marchandifes p rohibées
au nombre de cinq au moins,
ou en Fraude par Attroupement
eu: cellede Mort avec Confifcationde Biens,
avec port d'Armes, ou la Confifcationn'a lieu.
même dans les Lieux pas
de ceux font trouvés fans Armes, & en moM-
y.m~ i" La Peine qui &
celle des Galeres pour cinq ans
dre nombre que eft chacun.
àe 100 liv. payable folidairement p ar
une Amende
La Peine de ceux qui fe révoltent contre les Commis,
y. 30. de Garde établis dans lesVilles
forcent les Poties & les Corps
& gardéspar lesGardesdes Fermes,
~laCampasne, qui font alors
même les Coupables n'auroient
S~Ie~St quand été trouvés en
& auroient
fur eux aucunesMarchandifes, qu'ils
moindrenombre que cinq. dans les
de ceuxqui après avoir été employés
y.3~ de Commis & de Gardes, font arrêtés avec
Fermes en Qualité eft celle des
duTSa~ autres Marchandifes' de Contrebande,
& de d'Amende, q uoiqu'ils ne
Galeres pour cinq ans, ~oliv.
feroientni attroupés ni armés.. ou débitant du
? LrPei.ne de ceux qui fonttrouvés portant
y. art. 6. de Contrebande à Paris ou
faux Tabac, ou autres Marchandifes
eA celle de trois ans de Galeres, quant
a~e SuxduRoyaume, liv. d'Amende
la fois, & de ~o
aux Hommes pour première & 1000 livres
S en cas deltécidive, les'Galeres perpétuels
d'Amende & l'égard des Femmes,celleduFouet,de <oo
la Fleur-
d'Amende
trois ans, avec hv,
de-lys& du Banniffement &
pour
en cas de Récidive, Banniffement per-
pourla premiere fois toute leur
liv. d'Amende, ou enfermées pendant
~tuel~ooo
ET DE LEURS PEINES.7~. ~7/ C~. /r. ~79
Vie dans l'Hôpital ou Maifon de Force, le plus près du lieu où
la Condamnation aura été prononcée.

A l'égard des FAUTEURS 6' Co/CM de la Contrebande la


Déclaration comprend fous ce Nom
1°. Ceux qui recellentles Effetsde la Contrebande, en retirant
dans leursMaifonslesPorteurs & Voituriers de Tabac en fraude,
oa qui fouffrent que les Tabacs foient entreposés chez eux. La
V. ?<)< ~f.
peine de ceux-ci eA la même que celle portée contre les Contre-
bandiers fans Armes.
Les Cabaretiers,Fermiers &autresGensdela Campagne,qui V. art. 7.
donnent retraiteaux Contrebandiers, ou retirent leurs Marchandi-
fes. La Peine de ceux-ci eft l'Amende de 1000 pour la première
fois; le Banniffement, en cas de Récidive. Ils peuvent même être
pourfuivis & punis, comme Complices, des Peines portées ci-
devant, lorfqu'ils n'avertiffent pas dans les 24 heures le Juge le
plus prochain, ou les Officiers de la MaréchauSIeede fe tranf..
porter dans leurs Maifons, à l'effet d'y dreffer Procès-verbal de
la Violence qui leur fèroit faite par les Contrebandiers comme
auffi lorsqu'ils n'avertiffent pas dans le même délai de 24 heures
les Brigades des Fermes du Roi qui Sontles plus proches de leur
demeure, à l'effet de courre fur les Contrebandiers.
3°. Les Commis& ~p/oye.)- qui favorifèntle paffage des Con- v.i:
trebandiers, ou qui font convaincus d'être d'intelligence avec
eux, la Peine de ceux-ci eft celle de Mort.
4°. Les Commisqui ne dreffent pas fur le champ leur Procès- V.
verbal de la Rébellion faite contre eux de la part des Contre-
bandiers, & n'en donnent pas avis dans les 24 heures aux Juges
en doivent connoître la Peine de ceux-ci eft d'être déclarés
qui
incapables de tous Emplois, même de Punition corporelle s'il y
echet.
<°. Les Juges qui, après qu'ils auront eu avis des Rébellions, V.~)..
n'Informeront pas dans les 24 heures, à la Requête des Fermiers
ou des Procureurs du Roi, la Peine eSt de 300 liv. d'Amende,
avec Interdiction.
6°. Enfin les Syndics & les Habitans des Bourgs & ~j V.~8.
voyant paffer des Particuliers attroupés avec port d'Armes
qui
&: avec des Ballots fur leurs chevaux, ne fonneront pas le Toc-
fin ceux.ci doivent être punis de Sooliv. d'Amende~ qui fera
prononcée folidairement contre les Communautés.
;~8o TRAITE' DES CRIMES,

CHAPITRE V.
Des Délits concernantlesJeux publics.
T Es Désordresmultipliésqu'entraînela pafEondu Jeu, dont
I le moindre eft la ruine des Familles, font auëz Sentirla
nécenité &la fagefïedesDéfënfespoftéespar lesRéglemensqui
ont été faits a ce fujet.
Sans rappellef ici lesDifpoutionsparticulieresqui le trouvent
tant dans le Droit Romain que dans les anciennes
répandues,
Ordonnancesdu Royaume, nous nous contenteronsde remar-
en ces Loix portent fur trois objets princi-
quer gênera!, que
le regarde les Efpeces deJeux qui font défendus;
paux /~M<~ le
lesAcadémies publiques qui fe tiennent à ce fujet;
lej~e<M<~
les Se lesPertes qui fe font a l'occaft.on de
~o!/M~, Engagemens
ces Jeux.
/jE ~7'J~ ~M! ~<&J.
Ce font généralementtous Jeux de ~-<~ & dont l'efïet ne
aucunement d e l'indu~rie des Hommes, tels que lesJeux
dépend
dont l'ufage oc la fabrique ont été fpécialementprohi-
de 2~,
bés par une Ordonnance de S~Louis en 1~4. On comprend
auHifousce nom, tous lesJeux qui fontla fcurce la plusordinaire
de la débauche& de la ruinede la Jeunefïë, tels que leZa~~
n~ lesJeux de ~o~ de F~M & de ~<M/ le Z~M/ &
la Z~M, dont il eft parlé dans les Arrêtsde Réglemensde la
Y. Journaldes Cour, &:notamment dans celui du 3 Avril :7t7, rapporté
au
~4M<<.&y.7.<.4!' Tome VI. du Journal des Audiences.
Suivantce dernierArrêt, où fontrapportésles Réglemensan'
teneurs ceux quijouent à ces fortesde Jeux, doivent être punis
d'une Amende de tooo liv. pourla premiere fois, /M/, eft-il
~M~ .P<M/ <S'même ~&OM
dit, M~r ê'~ en cas
M~ ~<' 6'F<tM~OM~<&M, g '~MC~a/e/T!~
~~Ct~tW.
Au refte, lesPeines qui font portées par cesArrêts, concer.
nent principalementlesJoueursqui font trouvés dans des Aca-
démiesdeJeux, maisencoreplus particulièrementceux qui tien.
nen<
ET DE LEURSPEINES.Tit.~777.Chap. <~8ï
t
nent ces fortes d'Académies, que nos Ordonnances appellent
~M~y.y.
~C~D~M/~ de Jeux; Peine de Ceux qui les tiennent.
Par l'Edit d'Henri III. à BIo:s, en Mars 1~77, il eft « fait
Détentes expreffes aux Hôtelliers Cabaretiers & Taverniers,
Mde tenir ou permettre qu'on tienne en leurs Maitbns, Berlans
» de Jeux de Dez, Cartes & autres débauchemenspour la Jeu-
Mnèfle &c. 1
Par l'Edit de LouisXIII. en Mai 1~1, regIUréen Parlement
Pareilles « Défenfes font faites à toutes fortes de Perfonnes, de
Qualité & Condition qu'elles foient, même aux Pro-
quelque
Locataires des Maifons où fë tiennent lefdits Ber-
pnéiaires,
à d'Amende arbitraire, & d'autre punition s'it y
lans, peine
échet même d'être refponfables en leur propre & privé nom,
Mde la perte des Deniers qui y fera faite ».
La même Loi « enjoint aux Juges de fë tranfporter aux Mai-
tons où ils feront avertis que fe tiennent lefdits Berlans de fe
Mfaifir des Joueurs qui s'y trouveront, leur faire leur Procès,
ainfi qu'aux Propriétaires & Locataires qui les recevront com-
me à des Infracieurs des Ordonnances & ayant encouru la ri-
d'icelle; fe faifir pareillement de l'Argent des Joueurs,
gueur
& & autres chofes expofëes aux Jeux, dont
Bagues Joyaux
ils feront la difh-ibutionaux Pauvres des Hôtels-Dieu ».
Par l'Ordonnance du même Prince, en i< les mêmes Dé-
fenfes ont été renouvellées d'une maniere encore plus rigoureufe,
en ce qu'elle veut que tous ceux généralement qui recevront en
leurs Maifonsles Afïëmbléespour le Jeu, qu'on appelle ~c~-
miesou ~<!H~, & qui fë proftitueront à un fi ~/7H'c~M.y~
cice, ce font les termes, foient déclarés !z/a/n~ M~/?f!~ 6'M- l'Ordon. ~.tt~.fj~
de tenir jamais Offices Royaux, & qu'ils foient bannis </<16~9*
e~/M
des Villes où ils feront convaincus d'avoir contre-
pour jamais
venu à ces Détentes que les Maifons foient connfquées fur le
s'il eft que cet Exercice y ait été fait fix
Propriétaire prouvé
mois durant, fauf le Recours de ce dernier contre les Locataires
& qu'enfin, à l'égard des Joueurs qui fë trouveront convaincus
d'avoir été trois fois auxdites Académies, ils foient pareillement
déclarés M/a/KM& ~M/?~f, comme denus, &c.
Il y a eu depuis ce tems-Ià unEdit du moisde Décembre 16<
en la ordonne l'exécution des Loix `précé.
feo-i~ré Cour, qui
RRrr
682 TRAITE' DES CRIMES;
dentes contre ceux qui tiennent Académie, Berlan, Jeux de ha-
fard, & autresJeux défendus.
Mais il paroî.tque ces Loix ne font point fuiviesà la rigueur,.
& que par lesderniers Arrêts qui ont été rendusà ce fujet, no-
tammentpar celui du 30 Avril 1717 que nous avons cité l'on
s'eft contenté de condamnerceux qui tiennent des Académies
3e Jeux de hafardà de amples Amendespécuniairesde 3000 liv.
pour la premiere fois &: à une peine corporelle telleque le
Fouet &: le Carcan avec injonctionde vuider la Ville & les
Fauxbourgsde Paris, en cas de récidive.
Les mêmesArrêts font défenfesaux Propriétaires, de louer
pour tenir Académiede Jeux, après en avoir été avertispar les
Commiffairesdu Châtelet, à peine de perte des Loyers, & d'a-
voir leurs Maifons,ferméespendant un an comme auffid'être
folidairementrefponfablesdes Amendesci-dellus & ils ordon-
nent que les Condamnationspourront être prononcées par le
LieutenantGénéral de Policefur laDépondon uniformede deux
Témoinsdignes de foi, ou fur les Procès-verbaux de deux des
Commiffairesau Châtelet, portant qu'ils ont furprisdansle Jeu
ceux qui tiennent lefdites Académies ou qui jouent chez les
autres.
Des 7~M.f<S*Engagemens~K~~P/Z!à /*OCCa/K' du 7~
Les mêmes Loix qui prononcent des Peines contre les Acadé"
mies des Jeux & les joueurs, onfcru devoir auffi pourvoir à la
Puretédes Familles & des Créanciers, par des Dispositionsparti-
culieres.
Par l'art. I. de l'Ordonnance de MOULINS,les Mineurs, & mê-
me leurs Pere & Mere, Tuteurs, Curateurs, &proches Parens,
ibnt autorités de répéter les Deniers & Biens qu'ils auront perdus
en tous Jeux de hafard.
Parl'Edit de 1~77, que nous avons cité ci-devant, il eA dé-
fendu aux Hôteliers, Taverniers, de faire aucun crédit aux En-
fans Mineurs à l'occasion des Jeux fous peine de perdition de
leurs Dettes, & fans qu'il leur foit.permis ni loifibled'en faire au-
cunes pourfuitescontr'eux; cet Edit déclare nulles les Promettes,
Cédules, ou Obligations qui pourroient avoir été faites à cette
occafion avec défenfesaux Juges d'y avoir égard.
y.<}8. L'Ordonnance de 162~ va plus loin, elle déclare toutes Dettes
contractées pour le Jeu nulles, fans difhnguer elles ont été~ai-
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7/7: Chap. ~83
tes par les Mineursou Majeurs. Elle décharge de toutes Obliga-
tions civiles & naturelles,, par rapport aux promeffesqui ont été
faites à ce Sujet, quelque déguises qu'elles foient. Elle veut de
plus, que s'il eft prouvé que ces Promeffesviennent du Jeu, ce-
lui qui en Serale Porteur, ainSique le premier Créancier ou Cef-
fionnaire foient condamnés, envers les Pauvres, en pareille
fomme que fera celle contractée auxdites Promenés. Elle défend
à toutes Perfonnes de prêter Argent, Pierreries ou autres Meu-
bles pour jouer, & de répondre pour ceux qui jouent, à peine
de la perte de leurs Dettes & de nullité des Obligations, & mê-
me de Confifcation de Corps & de Biens, comme Séducteurs&
Corrupteurs de la Jeuneffe. Elle veut que ceux qui jouent fur V.-M.t}~

Gages perdent ceux qu'ils auront expoSës &: que ces Gages
foient conS~Squés au profit des Pauvres, un tiers reSërvé au Dé-
nonciateur. Elle prononce la même peine contre ceux qui auront
les Se elle veut qu'outre la privation de ces Ga-
gagné Gages
ges, ces derniers foient encore condamnés en pareille Sommeque
celle pour laquelle ils auroient gagné lefdits Gages, applicable
comme deffus. Elle permet, conSormémentà la Di~poution de
l'article I. de l'Ordonnance de MOULINS aux Pere & Mere V.t~o.

Ayeuls, Ayeules, & Tuteurs, de répéter toutes les fommes que


les Fils de famille & lesMineurs auroient perdues, avec dépens,
mais elle déroge à cette Ordonnance en
dommages-intérêts
ce qu'elle admet la Preuve par Témoins, nonobstant que les fom-
mes excéderoient celle de i ooliv. Enfin la même Ordonnance
déclare nullestoutes les aliénations d'immeubles qui feroient prou-
vées être procédées du Jeu elle veut que nonobftant la perte & V.'<<<
délivrance de ces immeubles, quoique déguifée fousle nom de
Vente, Echange, ou autrement, &:nonobstant tous Decrets qui
en feroient faits, les hypotheques demeurent entieres aux Fem-
mes pour leurs Conventions matrimoniales, & aux Créanciers
leurs Dettes 1~ tout fans déroger, eft il dit, aux Peines
pour
l'Edit de Mai i6n contre les Berlans & Jeux de
portées par
haSar<L

RRff
684 TRAITE' DES CRIMES,

CHAPITRE VI.
Des Dc~~ fait ~7~r~He/
1 l'on ne disconvenir que l'Imprimerie a procuré de
C' peut
l'accroiuement des Sciences, ilfauc
grands avantages pour a attiré de & dangereux
convenir en même tems quelle grands
dans les Etats & Républiques où elle a été trop li-
inconvéniens
c'eû l'idée nous en donne le Roi Louis
brement permit que
dans le Préambule de fon Ordonnance à Paris en Janvier.
XIII
où il ob<erve c'eft par le moyen de cet Art, que
t6i<$, que Maximes.
& Semées beaucoup de mauvaifes & fauffes
font gliffées
& contre Dieu,. la Religion les bonnes.
de DoBrine d'Impiété,
Mceurs, & le Bien public.. eciorre.
C'efi auni pour remédier à ces inconvénient qu'on a vu
en difFérenstems plufieursOrdonnances.,Edits, & Déclarations~.
on, a aureint fous de rigoureufes Pei-
par lefquels les Imprimeurs
aucuns Ouvrages qu'après en avoir obtenu le
nes, à n'imprimer des
du & qu'ils auront été examinés par
Privilége Roi-, qu'après
DoBeurs en.Théologie, n c'e~ un Livre concernant la Religion..
fi n'ayant eu tout l'effet qu'on en
Mais de fages Réglemens point
attendre au moyen des précautions frauduleu~ que.
pouvoit le. nom.dautrui,. de dé-
les Imprimeurs de contrefaire
prenoient
le nomde l'Auteur, & le lieu dans lequel lesLivres avoient.
guifer
été imprimés, & même de les faire imprimer en des Pays~tran..
il a. faire ceuër. ces .derniers Abus., établir par
eers fallu pour
de nouvelles Loix des Peines encore plus rigoureufes que celles,
portées par les précédentes.
P-~ 7.~ C0/ les Imprimeurs~H! Nom d'autrui..

l'Edit d'Henri II. à Château-Briant, du 27.Juin i ar-


Par
ix. les le Nom d'autrui font punis..
ticle Imprimeurs qui fuppofent
Faunaires.de la Connfcation de Corps & de Biens & il
comme
à tous les en ont connoiffance & en ont;
eit enjoint Sujets qui
les de les inceûamment en Ju~ice con~
entre mains, apporter
me Livres lufpects, à peine de Punition arbitraire..
ET DE LEURSPEINES.7~. ~7/7. C~. r~. 68
P F 7.A~.E contreles 7~M~M~ qui ~M~ leursNoms
& /?eMC!M.

Par l'Edit de Charles IX. à Paris en Septembre ~72 art. x.


il eA défendu aux Imprimeurs de deguifer leurs Noms, & le Lieu
où les Livres ~bnt imprimés à peine de Confifcationdes Livres
avec Amende arbitraire. Cette Peine a été augmentée par les
Loix postérieures, telle que l'Ordonnance de Moul-ins & celle Moulins,
0/~<M/ <~
art. 78~
de Louis XIII. en Janvier 1616, qui'enjoignent expreITément aux
de mettre & inférer leurs Noms & le Lieu de leur de-
Imprimeurs
ainfi celui de l'Auteur, & la Permimon d'imprimer
meure que
la de ces Loix à peine de perditionde Biens
fçavoir premiere
& de Punition corporelle & la dernière ibus peine de la Po-
tence.
P~/A~~ contreceux ~K~~ Pays étrangers,
Par l'article x. de l'Edit de Charles IX. en Septembre i ~72,
il eu dépendu de faire Livres dans les Pays étran-
imprimer des
à de Confifcation de ces Livres & de l'Amende-
gers, peine
arbitraire contre les Imprimeurs, Libraires, & Marchands du
Royaume qui y contreviendront.
P E INE S ~M'ya~
Il y a une ibule de Loix rendues fur cette Matière maiscellé
à laquelle nous croyons devoir principalement nous arrêter, par-
€e qu'eHe contient remarquables, tant pour
plufieursDépositions
la Punition, que pour la Compétence & rinAructIon de ces for-
tes de Délits, e'eit la Déclaration du 12.Mai ly~.
i °. Quant à la PEINE, cette Déclaration,.après avoir rappelle
les Ordonnances, Edits ,.& Déclarations précédentes, dont elle
ordonne l'exécution, notamment des articles lxx. & lxxviij. de.
en forme de
l'Ordonnance de Moulins des Lettres-Patentes
Déclaration du 8 Avril ~71. de l'Edit du mois d~Août~686
du mois.d'Ociobre !70i, des Arrêts de Re'
des Lettres-Patentes
du Parlement de Paris des lyJ.anvier 164~ 3 Décem-
glemens Août n.
bre J70<, 4 Janvier 1706, 171! ~Févner~
Avril & Mai 1716 elle fait défenfes à tous.
Février J7! 4
Z~ & à tous autres,. de quelque.
Imprimeurs, Colporteurs,
Soient, Vendre, & Débiter
état & condition qu'ils d'Imprimer,
Di~ibuer aucuns Livres Livrets Libelles. Feuilles Yolan.
TRAITE' DES CRIMES,
of autres qu'M yc~M ~A- M
tes, Ouvrages ~/Yy~~
Majesté ou de ~7! des Omciers
Da/Mc~'f~obtenus de Sa
de Police dans les Cas où il eft permis à ceux-ci d'en accorder,
fuivant les Lettres-Patentes du 2. Odobre 1701 tout à peine,
eft-il dit, contrelesLIBRAIRESou IMPRIMEURS (/M~c?z'o/:
un Mm.f ou de Privation de /M<K/' MM/OH~f~ 6' tant
pour
contre ceux-cique contre~COLPORTEURS DISTRIBUTEURS
& autres, de Confifcation des Exemplaires, 100 liv. d'Amende
pour chaque contravention dont la moitié au Dénonciateur,
& l'autre moitié aux Hôpitaux des lieux ou autres Hôpitaux les
s'il n'y en a point dans le lieu.
plus proches,
Cette Déclaration exempte feulement des Formalités cl-de~.
~MM~ fus 1°. les Edits, Z~c~M/M Lettres-Patentes de Sa ~?g
,~S<<.tom.6. 7< ~°. les Arrêts des Cours qui feront imprimés dans leur Reîlort oc
t&4~ leurs ordres, en la manière ordinaire 3°. les Mémoires Pla-
par
cets, ~6~g~c?M~, ou autres Ecritures fervans aux Juge-
mens des Procès pendans tant au Confeil du Roi que devant
les Cours des Parlemens, & autres Juges, pour Fimpremon de~.
il fuffira qu'ils foient fignés d'un Avocat ou Procureur; en
quels
la manière accoutumée.
2.°. Quant à la CONNOISSANCE de ces fortes de Délits, elle
eA attribuée, par la même Déclaration, aux Officiers de Police
en la Grand-Chambre des Parlemens &cela, eft.
par Appel Condam-
il dit, quand mêmela Sentence~e/?~p~~o~~
nation à Peines ~'c?~j. La même Loi ajoute~ que les Procu-
reurs Généraux pourront même requérir lorfqu'ils le jugeront à-
eu à l'importance de la Matière l'Apport au
propos, égard
Greffe du Parlement, des Procédures commencées par le premier
du Reffort pour y être continuées en la GRAND-CHAM-
Juge
BRE, qui fera cependant défends de répandre & difiribuer lef-
dits Libelles.
Enfin à l'égard de FiNSTRUCTiON pour ces fortes de Dé-
~°.
lits, la même Loi contient deux Difpofitions remarquables par
elle veut que lorfqu'il s'agira de prononcer la peine
la premiere
du CARCAN cette Induction foit faite aux Accufés~Aëcp/-
/~ë/ 6' Confrontation, tant par les Cours, que par les autres Ju-
par la feconde elle permet d'entendre comme Témoin:,
ges
ceux qui auront fait le Procès-verbal de faifie, ou qui y auront
afMé à l'effet de quoi, elle veut qu'ils foient répétés fur lefdit
Procès-verbal par forme de Dépoution.
ET DE LEURSPEINES.7~. YIII. C~.
a l Il
Mais comme, malgré les Sagesprécautions qu'avoient appor-
tées toutes ces Loix à réprimer des Abus d'une conséquence auSH
dangereufe pour le bien de la Religion & la tranquillité publi-
que, on avoit trouvé le Secretd'en éluder l'exécution à'ta fa-
veur des Imprimeries privées & clandestinesqui fe
ou pratiquoient
dans des Maifons particulières dans des Communautés Sa
MajeSté a cru devoir en.arrêter le progrès par une nouvelle Dé-
claration du 16 Avril dernier, où après avoir renouvellé la Peine
de MORT portée par les précédentes, contre tous ceux qui.au-
f oienteu part à la Compofition à l'Impremon, & àIaDiStribu"
tion des Ecrits tendansà attaquer la ~~M/ e/7!oHVM' les
~~M donner a~MM<i /MM/Mg~ Sa T~ ) <&<t/OM~ /'<?/
dre 6* tranquillitéde/M~~ & celle des GALERES,contre ceux
qui auroient eu part à la Compofition à l'Impremon & à
DIStributiond'autres Ecrits que ceuxe~<~K~ fans avoiro~/ë/
Formalitésprefcrites parles 0/-</oH?MHc~.Sa MajeAé ordonne l'e-
xécution des Ordonnances, Edits, & Déclarations rendus fur le
fait de l'Imprimerie & de la Librairie & en conféquence fait
déSënSesà tout Particulier de quelle qualité & condition qu'il
foit; & à toutes Communautés, MaiSbnsEccléSiaStiques ou Laï-
ques, Séculièresou Régulières, de fouffriren leurs Maifons, dans
les Villes ou dans les'Campagnes des Imprimeries privées &:
clandeflines foit avec PreSIës Rouleaux ou autrement à
Peine de 6000 liv. d'Amende & du double, en Cas de récidi-
ve, tant contre les Propriétairesou principaux Locatairesde ce&
MaiSbns qui n'auront pas dénoncé ces Imprimeries à la JuStice~
que contre les Communautés, qui feront en outre déclarées dé-
chues des Priviléges à elles accordés par S. M. & par les Rois'
fes PrédéceSIeurs.

CHAPITRE V II..
Des Délits commispar les T~~M/M &' Vagabonds.
T~T Ou s avons eu lieu de parler plufieurs jMs, dansle cours
j[~ de ce Traité, des Détits commis par ces fortesde Person-
nes tantôt fous les noms de .Fo~e~M/M<$'~~pM/ <5' Z?~j-
de ~o~g/û/ïK~ tantôt fous ceux de ~~M/ tantôt fous ceux
de J~M~ nous avons rapporté en dême tems les Loix qw
68~ TRAITE' DES CRIMES,
ont été rendues contr'eux fousces différentesdénominations nous
ne parlerons ici que de celtes qui concernent principalement la
police qui doit être obiervée à leur égard afin de prévenir tous
les désordres dont ces fortes de Gens font capables.
Parmi ces Loix nous en remarquons trois principales ra-
voir, la Déclaration du 18 Juillet 172.4 regi~rée en Parlement
le 26 du même mois; celle du 11 Septembre de la même année,
le 27 du même mois & enfin celle du i Août 1738
regirh-ée
regiArée le <, Décembrefuivant.
Il paroît par ces différentesLoix que le Prince s'eft propofé
principaux, dont le premier tend à déterminer ceux
fept Objets
l'on comme Vagabonds; lefecond, à pourvoir
que doit regarder
à la ~ubMance des pauvres Gens, ann.de les empêcher de men<
dier le </o~~ à punir ceux des Mendians qui ne profiteront
des refiburces qui leur font offertes par les Déclarations, ou
pas
feront arrêtés plulieurs fois le ~~Me, à affûrerle moyen
qui
de reconnoître ceux qui auront été arrêtés une premiere fois le
c~K~, à prévenir & reprimer les excès auxquels pourroient
~c livrer les Mendians le à empêcher les Rebellions
être faites au fujet de leur Capture & Conduite
qui pourroient
enfin le~M~j, à déterminer la Compétence des Juges qui en
doivent connbître.
Ce font tous ces différens Objets que nous allons discuter ~ë'
avec toutes les Modifications qui y font jointes.
parément
ceux qu'on peut appeller VAGABONDS.
OM~
Nous avons vu, qu'aux termes de la Déclaration de 1701, on
de ce nom ceux qui n'ayant ni Profeuion, ni Métier,
appelloit
ni Domicile certain, ni Biens pour tubnAer., ne pouvoient être
avoués, ni faire certifier de leur bonne Vie & Mœurs par Per-
fonnes dignes de loi la Déclaration du mois de Juillet 1714
article xij. les Habitans du Pays de Nor-
excepte néanmoins, &
/7M/ f!oM/z' .g7~, Dauphiné, Fo~~o~e, autres,
même des Pays étrangers, qui ont accoutumé de venir, foit pour
faire la Récolte des Foins ou des Moiffons ou pour travailler,
ou faire Commerce dans les Villes & autres Lieux du Royaume;
& elle défend expreffémeiltd'apporter aucun trouble ou obAacle`
à leur pauage à moins qu'ils ne foienttrouvés mendians, contre
les dé~nfes portées par cette même Loi.
Suivant la Déclaration du mois d'Août 1738 regifiree le $.
Décembre
ET DE LEURSPEINES. F/7/. Chap.r/ ~89
Décembre fuivant, l'on doit encore regarder comme Vagabonds
ceux des Sujets du Roi qui vont en Pélerinage à ~aMt./ac~/c.f,
jVM/-e.Z?<!M6 de Lorette & autres Lieux horsdu Royaume, fans
une Permimon expreffe de S. M. fignée par l'un des Secrétaires
& fur de l'Evêque Diocëfain. La même
d'Etat l'approbation
Déclaration fait des injonctions expreHes aux Magistrats, Pré-
vôts des Maréchaux, Exemprs, Maires, Syndics des Villes, de
les arrêter fur les Frontieres &:elle veut qu'ils foientcondamnés
les des Lieux en Infiance & par Appel aux
par Juges premiere
Cours des Pariemens fçavoir les Hommes à la Peine des Ga-
îeres à perpétuité, & les Femmes à telle Peine amidive qui fera
eftimée convenable par les Juges.
MO YE NS pourempêcherles pauvres Gensde mendier.
La Déclaration de Juillet 1714 diftingue à ce fujet les Pau-
vres qui font valides, & en état de'gagnerleur Vie par leur tra- V.n

vail & ceux qui font invalides foit parce qu'ils font E~ropiés,
foit a caufede leur grand Age elle met auffi de ce nombre les
& Femmes qui mendient faute de
Enfans Nourrices, grofles
de fubMer elle enjoint à ceux qui font valides, de pren-
moyens
dre un Emploi pour fubfifierde leur travail, foit en fe mettant
en Condition pour fervir, foit en travaillant à la Culture des
ou autres ou Métiers dont ils peuvent être
Terres, Ouvrages
Elle fait afin de leur ôter tous prétextes d'excu-
capables. plus;
ser leur iainéanti<e&: leur mendicité, fur ce qu'ils n'ont pû trou-
ver de travail pour gagner leur Vie elle leur permet de s en- V.<M.t.

aux au moyen de cet Engagement, feront


gager Hôpitaux, qui,
tenus de fournir leur fubMance & entretien & elle ajoute, que'
dans la fuite un fubMer, les Direc-
s'ils trouvent Emploi pour
leur
teurs pourront, en connoiffance de Caufe leur accorder
comme auS entrer, s'ils le veulent, dans les Trou-
Congé, pour
du Roi mais elle leur défend expreuement de quitter le Ser'
pes aller fervir ou
vice des fans Congé, ou pour ailleurs,
Hôpitaux & de mendicité,
leur premier état de rainéannfe
pour reprendre & condamnés en
à peine d'être pourfuivis extraordinairement,
cinq années de Galeres.
A l'égard des Mendiansinvalides, tels que les Vieillards, les
les Enfans les Nourrices, & les Femmes grofTes,
Efiropiés dans un délai de
cette même Loi leur enjoint de fe préfenter
de leur
quinzaine dansles Hôpitaux les plus prochains c e demeure,
&~ssa.¡
6~ TRAITE' DES CRIMES,
où ils feront reçusgénéralement&: employésau profit desHôpi-
taux, & à desOuvragespropordonné&aleur âge & à leur force.
PEINE desMendiansquicontreviennent à la Déclarationdu Roi,
LesMendians& Mendiantesqui ne profiterontpasdansle tems.
prêtent~ des reffourcesque leur présentela Déclaration doivent
être arrêtés, tant ceux qui ferontvalidesque ceux qui feront in-
v. Y
3: valides &: conduits dans les Hôpitaux généraux les plus pro-
ches des lieux ou ils auront été arrêtés, & les Mendiansinvali-
des, tels que les Vieillards& ~/?/M~ y feront nourris pendant
leur vie &: les Enfansy feront nourrisjufqu'a.ce quus ayent
atteint l'âge fuffifantpour gagner leur vie les Femmes~<~ Se
les A~M/K~, pendant le tems qui fera jugé convenablepar les
Directeurs & AdminiArateursdes Hôprtaux & qui ne pourra
être mo'ndre que de deuxmois.
Que fi cesMendiansfont arrêtés une~co~ fois ils doivent,,
s'ilsfont invalides être retenusdans les Hôpitaux pendant leur
vie pour y être nourris & s'ilsfont valides condamnésà être'
renMrmésdans lefditsHôpitauxpendantle tems& efpacede trois.
mois~u-moins& marquésavantleur élargiHementd'une Marqu'e
en forme de la Lettre M. au bra~, & ce dans l'intérieur de la
Malfbnou de l'Hôpital, fansnéanmoins, ajoute la Déclaration~
que cette Marque emporteinfamie.
Enfindans.leCas où lesuns& lesautre-sferoientarrêtés pour
une ~o~/K/M foisen quelquelieu quece puiffeêtre cette Décla-
mationordonne que lesA?~~ validesferontcondamnéesà.être
enferméesdans les Hôpitauxgénéraux pendant le rems qui fera
~mgéconvenable, & quine pourra être moindrequede années9
& mêmeà perpétuité, s'il y échéoit, & les ~M!~ validesaux
Galèrespourcinq annéesau moins &:à.l'égarddesHommes&
des Femmesinvalides,elleveut qu'ilsfbientretenusdanslesHôpi-
tauxpour êtrenourris& alimentéspendantleur vie, & employée
au profit de l'Hôpitalaux ouvrages dont ilsferontcapables.
ïl y a cependantuneExceptionportéedansl'art.iv. de cette mé-
ïneDédaration, en faveurde ceuxdes Mendiansqui voudrontfe
y~ retirer dans le lieu deleur naiffance&domicile; elleleurpermet
de prendredans quinzaineun Congé ou Pa~eportà l'Hôpital gé-
néralle plusprochain du lieu où 1~ feront, qui fera mentionde
leur nom~furnom~.âge~.naifïance &domicile, de leursfignale-
mens; des principauxlieux de leur Route;, commeauffi de celui
ET DE LEURSPEINES.7~. ~77/. C~. r/ <?9f.
où ils voudront fe retirer, & où ils feront tenus de fe rendre dans
.le délai qui leur fera marqué par le Rapport lequel fera vite par
les Officiers Municipaux des lieux où ils pafferont au moyen
ils ne pourront être arrêtés pendant ce délai pourvû
dëquoi,
ne foient en plus grand nombre que celui de
qu'ils pas attroupés
quatre, non compris les Encans.
.M'OFE~ pour reconnoîtreles Mendians qui ont été arrêtés
unepremierefois.
La Déclaration de ï 714veut que pour cet en'et, il foit établi
à l'Hôpital général de'Paris, un Bureau général de Correfpon-
dance avec tous les autres Hôpitaux du Royaume, où l'on tien-
dra Registre exact de tous les Mendians qui y feront arrêtés
contenant leurs noms, fuirnoms,âge & pays, & autres circons-
tances qu'ils auront déclaré par leurs Interrogatoires avec les
de leurs personnes elle veut en même
principaux rignalemens de leur côté
rems, que les des Provincestiennent au~l
Hôpitaux
un pareil Regiftre des Mendiansamenés en leurs Maifons, dont
ils enverront une copie toutes les Semaines au Bureau général
de Paris; fur laquelle copie on formera au Bureau de Paris ua
de tous les Mendians arrêtés dans toute l'éten-
Regin;re général
due du Royaume dans lequel on portera au nom de chaque
Mendiant les Notes & Obfervations réfultantes de leurs Interro-
ainfi les autres découvertes qu'on aura faites à leur
atoires que
dans les des autres Hôpitaux elle veut
fujet, copies Registres des
encore qu'on y tienne un Registre alphabétique du nombre de
les Mendians & l'on ~ulë imprimer chaque Semaine la
tous que
de ce aura été le cours de la femaine fur
copie qui porté pendant
& fur le Régime alphabétique & qu'il en
leReslAre général
foit envoyé un Imprimé à chacun des Hôpitaux du Royaume
ensemble à tous les Officiers de Police & de MaréchauiTée.
Toutes ces précautions ont été également établies, aux termes
Men-
de la même Loi, pour reconnoître plus facilement ceux des
il auroit d'ailleurs des Plaintes, & autres
dians contre lefquels y
mériteroient d'être & pourroient donner
faits, qui approfondis
lieu à des Châtimens plus révères.
PEINES des Excès auxquelspeuventfe livrerles Mendians.
Les Excès dont il eA parlé dans l'article vj. de la Déclaration
de ï7~4, font 1°. lorfquils demandent l'Aumône c;
avec mfblence,
b~SSIJ
6a!. TRAITE' DES CRIMES;
2~. Lorsqu'ils Se difent fauffement Soldats & qu'ils font Por-
teurs de Congés, qui ne font pas véritables; ~°. lorfqu'ilsdégui-
fent dansle temsqu'ils font arrêtés leurs noms, Surnoms,& le lieu
de leur naiSTance 4°. lorsqu'ilscontrefont les EStropiés, ou qu'il &
enfinlors qu'ils s'attrou-
feignent desmaladies qu'ils n'ont pas °.
au nombre de quatre non compris les En~ns, foit dans les
pent
Villes oudans les Campagnes,& qu'ils font trouvés armésde Fufils,
~c. de Pi~oleis, Epëes Bâtons terrés ou autres Armes dans tous
ces cas laDéclarationveut qu'ils foient condamnés, quoiqu'arrê-
tés Mendianspour la premiere fois ravoir, les Hommesvalides
aux Galeres au moins pour cinq années, & les Femmes& Hom-
mesinvalides, au Fouet dans l'intérieur de l'Hôpital, & à une dé.
tention à l'Hôpital général à tems ou à perpétuité Suivantl'exi-
des Ca&, & même à plus grande Peine fi le Juge le trou-
gence
ve à propos. Les mêmes Peines font aum prononcées par fe mê-
me article contre ceux des Méndians qui fe trouveroient nétris.
d'une FIeur-de-Lys ou de la Lettre o.u autres Marques infa-
mantes, quoiqu'arrêtés. Mendians pour la premiere ibts.
<! Capture&de la Conduite-
~.F~Z~/O~j~~ /'ûcc~pn
desMg/M~~
Ces Délits.ont fâit l'objet particulier de la Déclaration du ï 2.
172.4 contient à ce fujet trois Discutions re-.
Septembre. qui
marquables par la ~e/n~, elle fait détentes,expreflës à toutes
fortes de Perfonnes de quelque qualité & conditMn qu'elles.
Soient de troubler les Officiers qui font préposés à cet effet
dans les fonctions de leurs Commi&ons à peine d'être pourfui-
~r.. vies extraordinairement & d'être punies félon la rigueur des.
Ordonnances par la feconde elle ordonne que le Procès leur
alitait tant fur les Procès-verbaux des. Officiers qu'ils ont
troublés & infultés y & autres, dans léguais ils.feront répétés.
par forme. de dépo&ions. fur les Interrogatoires des Accufés
y.. < t. que H.!rles Recolemens & Confrontations de ces mêmes Offi-
ciers & Archers, & des Témoins qui auront été entendus dans.
les Informations enfin par la ~c~/Ks elle enjoint aux Bri-
gadiers & Sous-Brigadiers de ces.Archers de faire leur rapport
en forme du trouble qui leur a été apporté dans l'exécution de
leurs fonctions fur un Registre qui fera dépote à cet effet au
Greffe dela Police, après qu'il aura été cotte & paraphé dans ton-
tes les pages par le Juge de Police..
ET DE LEURS PEINES.7~. F7/7. Chap.r/ 69;

JUGES doivent connoîtredes Mendians.


qui
La Compétence des Juges qui doivent connoître des Men-
fe trouve les articles vij. vit), ix. x. & xj. de
dians, marquée par
la Déclaration du 18 Juillet 1714 enregiitrée le 26 du même
mois. Suivant ces articles, la Connoi~ance des Mendians eft at-
tribuée principalement aux LiEUTENANSGÉNÉRAUXDE Po-
avec de en dernier re<ïbrt& fans appel, &
LICE, pouvoi'r juger
de fe faire am~er pour cet effet des autres Officiers des Siéges V. art. 7?
PréMiaux & Bailliages du lieu de leur établiflementau nombre
de fept conformément aux Déclarations des 16 Avril 168)
10 Février 1699 Janvier i700&: ~7 Août 1701.
La même Connoiflance & lemême Pouvoir font auih attribués
aux PRÉvosTS DESMARÉCHAUX,pourvu que ceux-ci ayent
arrêté avant les Lieutenans Généraux de Police Néanmoins la
Déclaration ajoute deux Exceptions remarquables à cet égard; V. art. g.
au fujet des Mendians qui feront arrêtés dans les Cours1,
l'une
Sales & GaleriesduPalais de~arM, dont elle réserve la Connoif-
~ance au Lieutenant Général du Bailliage du Palais, pour juger V. art.
en dernier reflort en la forme ci-detus prefcrite, & avec le nom- 9~

bre de fept Juges au moins.


accufésd'au-
L'autre au fujet des Mendians qui fe trouveroient
tres Crimes qui ne feroient pas de la compétfnce des Lieutenans
Généraux de Police Prévôts des Maréchaux Se Lieutenant Gé-
néral du Baillage du Palais; elle veut que ces Juges en laiffent la
connoiffance à ceux qui en doivent connoître, fuivantles Ordon- V.<
à la néanmoins, eit-il dit, par les Juges qui en
nances charge
de contre les Accufés qui auroient
connoîtront, prononcer
contrevenu à la Déclaration; les ~M~~o/ <5'/Ne/~
T T~
la
Il y a encore une troiheme Exception établie par Déclara-
tion du mois de Février 173 à l'égard des Mendians valides,
& Gens fans aveu l'article premier de cette
qui font Vagabonds
Déclaration enjoint aux Prévôts des Maréchaux de les arrêter, dit f:
Déclarations J
~17}t.<!7'~t<.
centraux, fuivant les Edits & qui
pour procéder
pat été donnés ~ir le fait de la M~'c~.
F/JV.
~94

TABLE ALPH ABETI QUE


DES MATIERES
Contenues~/M 7/?~a~ 6' ~C/M Traité des Crimes.
A
~.S~~o~r au Bras par le défaut d'intérêt. 49. Ou à
~T. fécutier n'eA plus ufité, & caufe de la prohibition de la Loi.
206 Ou parce qu'ils fe font pri-
pourquoi, y~
.~<~ s'il peut accufer pour fon Re- vés eux mêmesde ce droit.
ligieux, p. 41 ~<:M/M'<M:en quoi elle differe de
Abigeat, ( Crime d' ) ce que c'eft; la Plainte & de la Dénonciation.
fa Peine. 12.0
~7.!
.5
'Abolition,de combien d'efpeces Ati- ~<:<:M/?~fes Priviléges. 67. Forma-
vant le Droit Romain, 10~ 6- lités qui le concernent. 69. Qui
/M~. Lettres d'Abolition fuivant font ceux qui peuvent être accu-
nos Ufages. 107. !0§. fés. 70. Qui font ceux qui ne peu-
~o~ Défaut & Contuma- vent être accufés. 73. Exceptions
ce. Exoine. tirées de la Qualité de l'Accufé.
~o/M;o/: (Sentence d'), comment 7~. Ou de laquatité du Crime de
s'exécute. 383. Absolution par- t'Accufé. 79. Ou d'une premiere
faite & imparfaite leur effet. Accusation. 81. Ou de la Pref-
38~. Abfolution <!MM~ fon ef. cription. ~oy~ Prescription. Ou
fet. ~166 de la Mort de l'Accufé. Mort.
Ou de la Grace du Prince. ~o~
~?~MM d'un certain lieu, Peine,
fon effet. 4'7 Lettres deGrace. Quand l'Accu-
Abus ( Appel comme d' ), Cas où fé peut-il demander <bnRenvoi.
il peut avoir lieu en Matiere cri- 124. Aux frais de qui fe fait la
minelle, ~bn eftèt. 114 6'yM<f. Tranflation de l'Accufé. 378
Quel Juge en peut connoître. ~&, quelle preuve en réfulte.
1~4 Preuve littérale. Aftes faux.
Académiesde Jeux défendues. 681r Faux.
.~cM7TM!~M ou Accariation, ce que ~&o~ populaire abrogée, & pour-
c'eu'. 274 quoi. 16.38. Action pénale abro-
~cM/~M~r,fes devoirs, 33. Quand gée de même. 16. 2.9. Action de
eft tenu à des dommages & inté- la Loi Aquilia, en quoi conun'e.
rêts. 36. Qui font ceux qui peu- 18. Action noxale, Cas oit elle
vent accufer. 36. Qui font ceux a lieu parmi nous. 2.9. Action ad
qui ne peuvent accufer. 48. Qui exhibendum quand a lieu. ~6.
font ceux qui ne peuvent accufer Aftion M/'«M<K9~~M ce que
DES MATIERES. <~
c'eu. Ibid. Aûlon Paulienne, fon a lieu. 104
effet, ~o/<~ Banqueroute. ,<MM<'< Contrat ufuraire, Cas
~M'OM d'Information quand a oit il cène de l'être. ~8
lieu, comment doit fe faire. 2.17 ~oM~'o/ Saifie & Annotation
.<~oM/7~M</M ~oy<~Ajournement. des Biensde l'Accule Contumax.
~/n</M'fM/e,cequec'e~. 346 ~-f~ Saifie.
.~7!/H/?«. ~oye( AmniAie. ~~«cArc/e,ce que c'en:, s'il eA dé-
~~Mo/!MM, Peine, ton effet. 417 fendu. ~7
~~M/ Crime, fa Peine. 478. 6' ~o~<?<, Crime de Léze-Maje~é
fuiv. Si les Héritiers du mari en divine au premier chef, fa Peine.
peuvent accuser, ~iz 43!
~~M' quel degré eu: nécenaire .w~<'M'es Fondions. 1~8
pour donner lieu à la Récufation. Appel, fesPrivitéges,~bn effet. ~6<.
117. Quel degré eu néceuaire 6'/M~. Appel des Semencespré-
pour l'évocation. 130. Q/ en paratoires pourquoi introduit i
Matière d'Inceue. ~06. ~o8 tes formalités particulieres. 36~.
ce que c'eû. 17~ fuiv. Appel des Sentences in-
~~o~M~o~,
quel âge eft néceuaire pour terlocutoires, ton effet, comment
pouvoir accufer, & être accusé. s'instruit. 374. (S'y. Appel des
~o/~ Enfant. Impubère. Sentences denmitives qui pro-
~o~y/M/TKM,à quinzaine ou à cri noncent des Peines afHidives, où
doit fe porter. ~7. Appel des
public. ~oy~ Aulgnation.Decret
Sentences deffinitives qui ne
d'ajournement perfonnel, V. De-
cret. prononcent que des Condamna-
tions pécuniaires oit doit être
~/<~ Fait juuincatif. 300
~Me~, qui doit les fournir aux porté. 380. Appelscommede Ju-
Prifonniers pour Crimes 161. ge incompétent & de déni de
leurs Priviléges, ~oy. Provifion. renvoi s'ils peuvent empêcher
Amas d'Armes fans permiffion du l'in~ruSion. 37~. Appel comme
Roi, Crime de Léze-Majeftéau d'Abus. ~c~ Abus.Appel
fecond chef, fa Peine, 2.66.Amas nima, Cas où il peut avoir lieu,
de bled, efpece de Monopole foneffet. 382
fa Peine. 608 Approbationdu Crime, à quoi elle
~M~M (Crime d') ce que c'étoit oblige. 17
fuivant le Droit romain. 47~ ,Arbitre,s'il peut connoître des Ma-
~MM~<envers le Roi, ce qu'il faut tieres criminelles. 112.
la rendre infamante. 416. Arbres Peine de ceux qui les vo-
pour
SI elle doit être payée préféra- lent ou dégradent. ~o/<~ VoL.
blement aux Intérêts civils. 413. Archers, leurs Fonctions, s'ils peu-
Amende-honorable, Peine cor- vent informer. 166. de qui font
porelle, comment fe fait, casoit ju~iciables.
elle a lieu Peine de ceux qui re- Armes offenfives & détenSves, ce
fufent de la faire. 407. Amende- que c'en'. 46< Amas d'Armes.
honorable feche, ce que c'eft; fi ~oy~ Amas. Port d'Armes, ~oy~
c'en: une Peine infamante. 408 Port. Volfait avec Armes. ~<~
~M~< ce q~ c'eft) Cas où elle Vol.
TABLE ALPHABETIQUE
Auditoire de la Jufdce fi tout Juge
Armoiries, Peine de ceux qui pren-
nent les Armoiries d'autrui. 6:66 doit en avoir un. 110. Quels font
les Actes de la Procédure crimi-
Arrêts en quoi différent des Sen-
tences. ~79. Voies de fe pourvoir nelle, qui ne peuvent fe faire ail-
leurs qu'en l'Auditoire. Ibid.
contre les Arrêts. }68. Arrêt de
détentes & furfeances. Défen- ~Mo/ quand elle eft infamante.
fes. Surfeances. 416. En quoi differe de l'Amende.
Immunités n'ont plus lieu 7~. A quoi doit elle être em-
~M, Ibid.
en France. ~~6 ployée.
Crime, étymologie de ce Aveu. ~oy~ ConferHon.
;M<,
nom, en quoi differe du Meurtre Avocat qui prévarique dans fes
de guet-à-pans fa Peine. <;10.<S' Fondions, comment puni par les
7~ Loix romaines. 6~0. S'il lui eft
'~w~/A ~/<e<«, Crime de Léze-Ma- permis de fe fervir de termes inju-
fa Peine, ce rieux dans fes Plaidoyers. 64-
jeué au fecond chef,
ce qu'il faut pour qu'il forme un ~OMM Généraux du Parlement,
Cas royal. 664 leurs Fondions en Matiere crimi-
nelle. ~7
;MM, pourquoi ainfi appellés
Avortement volontaire, Crime, de
ce qu'ils étoient dans le Droit
leurs Fonctions parmi combien de Manieres il fe com-
romain
nous. u6. Affeffeurs de Maré- met, fa Peine. ~°
chauffée, leurs Fonaions. 161.6' ~y~M ( Cour des ), fa compétence
7~ en Matiere crimmelle. 1~8. Privi-
Cour
à quinzaine. 2.77. Aut- léges des Officiers de cette
~<ïMo/ & à ion de en Matière criminelle. n4
gnation à cri public
comment fe fait, 2.80
trompe, B.
~~pour être oui. ~o~ Décret
~ne, crime de Leze Majelte
~e& mots quel-
de ces éty-
divine au premier chef, 31 i D~
~MM~ta-la Perfonne de S. M. Cri- j0
~lIILLIFSmologie de ces mots, quel-
me de Léze-Majené humaine, au les étoient anciennement leurs
Peine. 4~9. 460. Fondions, i~. Cas dont ils peu-
premier chef, fa vent connoître à l'excluuon des
Attentat à la Perfonne des Minu-
autres Juges. i~. 147. Cas dont
tres, Crime de Léze Majeué au
fecond chef. 461. Crimes oit le ils peuvent connoître préfërable-
ment aux Prévôts des Maréchaux.
feul Attentat eft puni de mort.
~~Auamnat. ~y~î.éze-Ma. 1~.7. Cas ou ils peuvent prévenir
les autres Juges ordinaires. Ibid.
;eité. Cas ou ils peuvent inftruire con-
ce que
~MMo/! (Requête d'), le
c'eft, & quand peut-elle être pré- jointement avec Juge d'Eglife.
ientée. 297 ~o)~ Cas privilégiés.
Palais fa Jurifdiaion.
'OM~~M~, en fait de Contreban- ~ydu
148
de, rend plus ptiniffable. 678 Bains pu-
~~Hôtellier. publics, Voleurs de
Ro-
Vol fait pendant lAu- blics, commentpunis chez les
~~MM, !°7
mains.
{ii~nce. ~cy~ Vol, F(M,
DE S MATIERE S. 697
;nfraet!on de Ban, fa Peine. jB<gMM~ce que c'eA fuivant le
404. Dans quel Cas les feules Droit canonique. 483
Cours de Parlement en peuvent Billonage ce que c'eA, fa Peine.
connoître. i~ 3 47ï
'2?<M~< perpétuel, Peine cor- Blâme, Peine infamante Cas oit
porelle, comparéeà la Déporta- elle a lieu. 41 $
tion du Droit romain Crimes Blandice, ~'o~<'(Rapt.
pour lefquels il a lieu, fes effets. ~/<&~<, Crime de Léze-Majefté!
40~. Baniuement perpétuel hors divine, fa Peine. 4~6
du Royaume n'a.plus lieu à l'é- Bled, Amas de Bled, Tranfport de
gard des femmes. Ibid. Banniue- Bled. ~oy~ Monopole.
ment à tems Peine aSictive, ~M~, Procès verbal en cas de
Cas où il peut avoir lieu, fes ef- Bleuure, comment fe fait. i~. Si
fets. 408. Levure doit être faite la Prefcription de 40 jours a tou-
de la Déclaration du Roi à ceux jours lieu en fait de Btenure. 8~1
qui font condamnésau BannuTe- Bohémiens& Egyptiens, ~o~ Va-
ment. 389 gabonds.
'Banqueroute,origine de ce mot, de Bois, Délits concernans les Bois.
combien d'efpeces Peine de ce 6;7. Délits contre la police Se
Crime. 601. Banqueroutiersfrau- confervation des Forêts. ~7.
-duleux qui font réputés tels fui- fuiv. Délits concernant l'affiette
vant les Ordonnances. 7~. Fau- martelage, balivage & vente des
teurs & Complices des Banque- Bois. 660. Délits concernans les
routiers frauduleux., leur Peine. ventes oc adjudications des pana*
604 gesScgIandéesdansIesBois. 661.
'Bar, Privilége du Baillif de ce Du- Délits au fujet des droits de pâ-
ché..377 turage & de panage dans lesBois.
Barreau Interrogatoire derrière le Ibid. Délits au fujet des routes ~e
Barreau. ~y~ Interrogatoire. chemins royauxdansles Bois.~63
.F< s'il peut accufer. 41. S'il Bordels, défendus. 49!
peut être Témoin. 317. Si leur Bornes, ( Vol de Bornes) ~oy. Vol.
Père ou Mere peuvent fe plaindre Boucle mettre à. la Boucle, Peine
de l'injure qui leur eft faite. 49 u6tée dans la Marine. 180
J?e/~M, Privation de Bénénces. Brefs( de Cour de Rome) Peine de
.Privation. Saifie du temporel des ceux qui les talunent. ~o/<~Faux.
Bénéfices.~oy~Salue. Brevet, Lettres de grace qui s'ac-
J?~~<;t<r,récellement du corps mort cordent par Brevet. 10~
d'un Bénéficier. Récelle- Bris de Prifon, Crime de Léze-Ma-
ment. jene au fecond chef, fa Peine.
463
LB</?M~( Vol des) Abigeat,
C.
Dommage caufé par les Beftiaux.
~oy~ Dommage.
'~e/?M/<~,.Cnme, fa Peine. i
<;11 /~f j? ~R ~T7 ~R.y. ~.Hôtelier.
Bienvenue, Défenfe de rien exiger C~AcMdes Prifons, les Geo-
des Prifonniers pour la Bienve- liers ne peuvent pas y mettre les
nue. S Prifonniers ni les en tirer qu'avec
TTtt
698 TABLE ALPHABETIQUE
!a permiuion du Juge, ni fouffrir ce. 13. Cas Royaux, dont 10f~
la communication de ceux qui y donnance ne parle point. 7&W.
font détenus. Canonique Peines canoniques.
C~~ Procès au Cadavre en Peines.
quels Cas & comment doit-il être Caution fi elle peut avoir lieu en
.~tit. 2.9 Déclaration du Roi au Matiere de Peine. 90. Si elle
fujet des Cadavres qui font trou- peut avoir lieu en fait de Provi-
vés dans les rues de Paris. 2.96 fion. 161. Si on peut obliger l'E-
C< Peine particuliere aux Ma. tranger qui rend Plainte de la
rins. 180 donner, ~o~ Etranger.
P<oM/!MfeM~,leur Peine fuivant le Certificat de Médecins & Chirur-
Droit Romain, fuivant notre giens, s'il eft nécetfaire dans l'E-
Jurisprudence. 3~ xoine. 2.;8
C<ï/o/n~ de combiende fortes ûu. Cenfures,~o~ Peines Canoniques.
.vant Ïe Dfbit Romain. 630. Ac" C~?o/!de Biens, ~oy~ Faillite. Ce~
cufation calomnieuse, quand eit fion de droits, en Matiere d'accu-
réputée telle. 36 fation, comment fe fait, & quel
eft fon effet. 60
C~~H/M, Peine des Capitaines des
Galeres, qui retiennent les Con- Chambredes Comptes, Privilége des
damnés après le tems expiré. Officiersdela Chambre des Com-
,Capitaines des Troupes, ~oy~ ptes en Matiere criminelle. ï~4.
Omciers de Guerre. Capitaines Chambre de Juj~Ice, Edit portant
de Vaiffeau de quels Délits peu. fon étaMIifIement. Edit de ûip-
vent connoître. 181. Délits qu'ils preCIon. 474. Chambre de la
Tournelle. Tournelle. Cham.
peuvent commettre comment
18~ bre des Enquêtes, ~o~ Enquê-
punis.
C~~H ou Pilori Peine amiaive, tes. Chambre des Vacations.
en quel Cas a lieu. 410 Vacations.
CjMfortuit ce que c'eH; quand Chambregarnie fi ceux qui logent
en Chambre garrie font refpon"
exempte du Crime & de la Pei-
ne. 11z fables des Vo!squi s'y font. ~6~
ordinaire ce que c'eO 8e quels Chancelierde. France Cas où la
Juges en peuvent connoître. 2.4 Confifcation lui appartient. 410
Cas Prévôtaux, jfuivantl'Ordon' C~MM//</M,Grande & Petite Chan-.
nance de ï670. 24. Cas Prévô- cellerie, Lettres qui s'y obtien-
taux, fuivant la Déclaration de nent. ~yf~ Lettres de grace.
Février 17~. :6i. Cas Prévô- C/M/M~M<de nom, efpece de faux
taux, dont les Pré&diaax & les fa Peine. 61~. Changement de
Baillifs- Se Sénéchaux peuvent qualité, ~aPeine. 7~.
connoître. ~oy~ BailIISs ~y~ Clzarges, Information, les Dé-
Préfidiaux. Cas Privilégiés ce pofitions doivent être à charge
que c'e~. 2.1. Quels Juges en doi- & à décharge. 119
vent connoître. 103. Comment Chartreprivée, Crime de Léze-Ma.
doit-on procéder à leur Inihuc- je~é au fecond chef, fa Peine.
tion. 7~. <S'M~.Cas Royaux, 472
dont il e~ parlé dans l'Ordonnan- C~~e, Délits concernans la Cha~.
-D-ES MATIERES. 699
font ceux ne Comédiens, indécences par eux com-
€63. Qui qui peu- comment
vent chauer. 66 Lieux défen- mifes fur le Théâtre
dus pour la Chaffe. 7~. Tems punies. 49~
la Chaffe. 666. Ar- Commisà la Recette des Deniers
proMbé pour détour-
mes défenduespour la Chan'e. Ib. royaux, qui les volent &
Inurumens de Chaffe dérendus. nent, s'ils commettent Pecuht.
de Chaues font .47~
667. Efpeces qui
défendues. Ibid. Efpeces d'Ani- ~M/M Apoitoliques, en quel
maux dont la Chaue eu défen- cas le Pape eft tenu d'en nommer
due. 668. 'l'roubles & empêche- enFrance. !'6y. CommiS'airesdu.
mens au droit de Chaue. 669 Roi; leurs Fondions, i ~9.Com-
Châtelains,Jugesroyaux. 43 miuaires du Châtelet s'ils peu-
celui a châtré vent recevoir des Plaintes. 2.2.1.
C/Mfre,Peine de qui
un Homme,.oc de celui qui s'eft Cas ou ils peuvent interroger les
laiffé châtrer. z Accufés. ~6e). Ne peuvent faire la
6~ volées dans
CA~m~.Vol de Grands-Chemins. recherche des chofes
les Rues & les Maifons fans permiffion du Ju-
Vol. Si Faubourgs
des Villes font réputés Grands- ee.
Chemins. ~o~ Rues. CoMM~oM rogatoire, quand a-t-ëllc
Médecins & lieu. ~8g
Chirurgien.Rapport de
Commun Délit commun, ce que
Chirurgiens. ~oy<~Rapport. en doivent
Cité Droits de Cité en quoi ils c'eit. 2. Quels Juges
fuivant le Droit Ro- connoître. M~
confifloient de faire le
main. Peines le faifoient Com~MM~, maniere
qui
Procès aux Communautés. 2.
perdre. 395 leur être in-
en Peines peuvent
Clerc,Privitége des Clercs; quoi qui
il comité, & quand ils en font fligéesfuivant l'Ordonnance. 2.94
Commutation, Lettres de Commuta-
privés. iM'S'y~.
tion de Peine, quandellesontlieu.
C/~Peined'etretraméfurta Claie, 113
comment s'exécute, & quand a- de Cours
Compagnie, fe ditdes Corps
t-elle lieu. 409
s'ils s'aecufer. fupérieurcs. ~9!
Co-<:<-< peuvent Pièces de comparai-
!7 Com~~M~,
Maîtres de Coche & de Met. fon. Pièces.
Coche, fi elle a lieu en Ma-
fagerie. ~oy~Ma!tre. Compenfation,
Cocherqui ne fçait conduire ni rete- tiere d'Injures. 5g
s'il eft tenu des Compétence, ce qu'il faut pour la for.
nir fes Chevaux, Matiere criminelle. 112..
mer en
dommagesqu'ils caufcnt. 9
Caufes la font ce~er. 12.6.Ju-
Co-~w;, s'il peut pourfuivre cri- qui
a de Compétence des Pre-
minellement l'Héritier qui fpo- gement
lié la Succeffion. ~6. 3 vôts deMaréchaux.~.Jugement.
de Li- de combien de manieres
Colportrurs& Diftributeurs CoM~&<M)
vres imprimés fans permimon on peut l'être..14
leur Peine. 686. Quid deceux qui Co~~m~. ~oy~TranfacHon.
des Libelles diffama- Comptables, OfHciers Comptables
répandent s'ils commet-
toires, ~H qui préyafiqucnt
T T 11 ij
700 TABLE ALPHABETIQUE
tt~tt'y-T. 1'.
teut Péculat. dela 4~4 Connétablie, fa JunfHl~Io~
Comptes(Chambre des). Cham- 178
bre. Co~<~ de Guerre, fa JurIMIûion.
~e/M/!o;Mdénnitives du Procureur ~oy~Jurifdi&ion Militaire. Con-
du Roi ou des Seigneurs; quand feildeGuerre de la Marine.
& comment doivent fe donner Jun~iRion dela Marine. Confeil
199 de Guerre des Officiersdes Gar-
~e&/?o~ "r.1 civiles. ~oy~ R Requéte. des-Françoi&s. ~<~<~Gardes-
Concubinage,Crime, fa Peine. 490 Françoi(es. Confeil de Guerre des
6'yM~. Troupes Suiffesfervans en Fran-
ce. ~ty~SuiSe. Confeil, Cas oit
Conculion Crime de Leze-Majeué
au tecond Chef; fa Peine. 47 l'on peut donner un Confeil à
l'Accufé. 168
Co/~Hr qui abufe de fa Pénitente,
fa Peine. 508 Confeillerle Crime, ce que c'e~. 16
Co/o/! en Matiere criminelle, en Confeillersdes Parlemens, leursPri-
quoi differede la civile. Con-
33.4. viléges en Matiere criminelle.
M~ion de l'Aceufé faite hors Ju- Confeillers des Bailliages,
Confe~Ionde l'Ac- leurs fonOlons. t!~
gement. 3
cufé faite en Jugement.337. Con. Co/<~«/nc~ t diSerentesmanieres
jMon de rAccufé faite en laTor- de le donner au Crime. 14. Dir-
ture. 340. ComëHIonfaite par le férence fur ce point entre les Ma-
Te~ament de Mort. ~o~Dëda- tieres criminelles& les Matieres
ration. Conteuion d'un Pénitent, civiles.
R elle peut fervir de Preuve con- C~M contre le Roi, ceux qui
tre lui. 336 en ont connoiHancedoivent ve-
CoM/MMM,Crime de Leze-Majeué nir la révéler à peine d'être punis
Divine au fecond Chef; fa Peine. comme Complices. 18
453 Co/<w de Murs ou deForteref-
Co-oB, ce que c'eu. 418. Les fesfans perminion du Roi; Crime
caufes qui peuvent y donner lieu. de Leze-Ma~eUeau fecond Chef,
~.19. Les effets qu'elle produit à fa Peine. 4.6~
l'égard des Créanciers. Ibid. Ex- Confuls, luges-Con&ls, s'ils peu-.
ceptions à cet égard, tant dans les vent connoître des Matieres cri-
Pays deDroit Ecrit, que dans les minelles, m. Neconnoiuent plus
Pays Coûtumiers. 411 6'~f. des Banqueroutes frauduleufes.
Conflit. Foy~ Réglement de Juges. 604
<7M//w!<<MM/ ce que c'eA; quand Contrebande,Délits en fait de Con-
a-t-elle lieu. 2.74.Sic'eft unepar- trebande. 6y~
tie carentielledu Procès'criminel. Contrebandiers leur Peine. 6y8,
Ibid. Commentle Juge doit y pro- Fauteurs de Contrebande leur
céder. 7~. Confrontation littéra- Peine. 67~
le,quandfepeut taire.2.71. Con- Co~e~ Cas où elle peut avois
frontationdes Accufésiesunsaux lieu. 11~
autres. ~c~ Anrontation. Contumace.~oye~Défaut & Contu-
Co~fM~ de quoi elle connoît en mace.
Matière criminel. !~8. Preyôt C<MM~<w des Procès cïumaels, e&
DES MATIER E S. yoï
~vHs~ & de ceux-ci en crimi- voyer leurs Révélations. Ibid.
nels quand a lieu, &:comment Quels font fes Droits pour la Pu-
doit-on y procéder. 19 ï blication. Ibid. Curé qui falfifie
'Co~MCM. ~o~! Injure verbale. les Regiftres de Baptême, Maria-
Co~yoM~oMdes Etats Généraux. ge, & Sépulture, ia Peine.
~oy~ Etats. CM/?o~,Fouet fous la Cuitode.
Corpsde Délit, ce que c'en:, com- Fouet.
ment il doit être constaté, quelle D.
Preuve en peut réfulter. 113.
308 f
TT~ publique, quel
Corruptionde Témoins. ~y~ Su- Juge en doit connoitre. 49 <~
bornation. Z?t:'c/<<o7!que doivent faire les
Corruptionde Juge, fa Peine. Filles enceintes < Cas quel-
CoK/M/ne,ce qu'on entend fous ce les peuvent en être diipenfées.
nom. 4 ~3. Déclaration faite par l'Ac-
CûMMme,ou Habitude aggrave le cuse dansun Teftament de Mort,
Crime. quelle Preuve en peut rénilter~
Crainte quand elle peut excufer le ~48. Si l'on doit ajoûter foi à, la
Crime. 393 déclaration d'une Fille qui fe dit
Créanciers, Cas oit la Confifcation groie des oeuvres d'un Particu-
a lieu a leur préjudice. 410. For- lier. 487~
malités qu'ils doivent obferver 2?M/ ~esdiiïërentesefpeces. t~.
Décret d'auigné pour être oui,
pour pouvoir être admis à pour-
fuivre la Banqueroute frauduleu- ce que c'eu, & quand peut avoir
fe. ~°4 lieu. Ibid. Decret d'ajourne-
ment perfonnel, ce que c'eA~
public, ou fon de Trompe.
& les effets qu'il produit. Ibid.
Anignation.
Crime, ce qu'il faut pour le former. Décret réel ou de Pri~ede Corps,
&.<S' Caufes qui le font cef- Cas oh il peut avoir lieu & com-
fer. $. Différentes manieres de le ment il doit être exécuté. Ibid.
commettre. 13. Ses qualités & Comment le Décret doit être H-
différences. t8. Sesdiviuonsiul. gniné à l'Accuse contumax. 178.
vant le Droit Romain & le nôtre. Appel desDecrets réels, s'il peut
il. 'S'y~ Crimes publics & pri- empêcher l'fnftrucMon & com-
vés. 16. Crimes manifeftes &:oc- ment. 371. Quid de l'Appel des
cultes. 30. Crimes ordinaires S: Décrets d'Ajournement perfon-
extraordinaires. Ibid. Crimes ca- nel. Ibid. Juges d'Eglife font te-
nus d'exprimer la caufe des Dé-
pitaux & non capitaux. nom- 3
crets qu'ils rendent. 104
Curateur, Cas où il doit être
mé en Matiere crim'inelle. ~o~ Defaut & Contumace manieres
Communauté. Muet &Sourd. d'inuruire le Procès contre l'Ac-
Cadavre, Mémoire du Défunt. cufé contumax. 177. Procédu'
,Curéqui refufe de publier le Moni- res contre l'Accusé qui ne com-
toire, comment doit être puni. paroît point fur le Décret. 178~
2. Comment il doit procéder à Procédure contre L'Accuse qui
l'audition des Révélans en- s'évade après s'être repréient~
T~i T A 6~ E A P H A B E T 1 Q~UE
t8~. Procédure contre l'Acctue commisj)âi- les Mend!ans & Va~
eontumax qui ~vientà fe repréien- gabonds. ~y~ Mendians & Va-
ter. ~4 gabonds.
Z?~M~, comment doit-on purger Demence. ~oy~ Folie.
ia Mémoire du Défunt. 2. Démolitionde Murs & FortereGes
de'l'Accufé, tes Privilèges: fans Permiulon du Roi Crime
67. <S- Nécelïité d'une june deLeze-MajeÛé au fecond Chef;
défenfe excufe -leCrime condi- fa Peine. 467
tions requîtes à cet effet. 9. Déni de Juflice., s'il' donne lieu à la
fuiv. Déf'enfes, Arrêt de Défen- Prifë à Partie. 13~. Quid du Déni
fes, Formalités néceffaires à cet de Renvoi. 134. Si l'Appel du
effet. 371. Si les Cours peuvent Déni de Renvoi peut fufpendre
-en accorder contre des Sentences l'InAruRion. v 37.~
de.Proviuon. T.6oZ)e~ levée de Deniers fur leâ
Déflorationd'une Vierge. Stu- Sujets du Roi fans.fa Permi~Ron.
pre. Concuflion. Vol de Deniers
J!?J~~M/ Peine canonique. !0f). royaux Se publics. Péculat.
Dégradation de NobleTTe Peine Z)J/!o~cMf</<en quoi dMere de !a
dans quel Cas a lieu. 414. 461. Partie civile. ~e).Cas ou il eu: te-.
nu des dommages &intérêts. 2.1~.
Degré de Parenté ou d'AfEntté. Cas ou il peut en obtenir contre
Parente,AHinitë. l'Accufe.47. Quand doit être
jP~Mf 'de Nom. ~o/<~ Chan- nommé par le Procureur du Roi.
gement. Déguifement d'Habits, 2.2.3
'~éctaration contre les Soldats Dénonciation, forme dans laqueHe
-'aux Gardés-Françoifes quiïont e'iledolt~être faite, m
'tropvësdëguifesdans lesRues de Denrées, faux commisdansles Den-
'Paris. 6t. Vol av'ec'B'éguiïe- rées fâ Peine. '63~
ment. ~f~~Vot. .D~'f/M) fe règlent en Matière cri-
;P~'M, eh quoi different du Cri- minelle comme en Matiere ci-
me. 6. Délits privés de com- vile. 418. Si les Procureurs du
bien de fortes. ~.Délits Ëc- Roi peuvent y être condamnés.
ctéHâH:iques. Ecctéuamques. yc). S'ils peuvent en obtenir; ex.
Délit commun. ~oy~ Commun. ception en Franche-Comté. 7~.
Délit Privitëgié. 'Cas'PrIvilé- Quand les Procureurs des Sei-
gié. Délits Militaires. Militai. gneurs peuvent y être condam-
res. Délits Maritimes, en quoi ils nés. 364
confiflent. Marine. Délits con- Déportation Peine chez les Ro-
tre la Police. Police. Délits mains, à quoi comparée parmi
au ui)et'dës Bois. Y. Bois. Délits nous. 39~-4°!
de Cha~e. ChafTe.Délits'de 23~po/~<d'e'(peces décriées, à
Pêche. lf Pêche. Délits de Con- quoi tenus. 470. Dépoutaire, s'U
trebande. Contrebande. Dé- peut accufer pour le Vol qui lui
lits en fait d'Imprimerie. Im- eft fait du Dépôt. 4p. Sile Créan-
primerie. Délits au ~ujetdes Jeux cier qui fe fert du Dépôt commet
publics. Jenx' 'p'uëli.cs.'D~éUts imW. ');
DES /.M.-AT:I..E. R.E S/ yo;
%)~o/~<M!j!.Peine .canonique~ ce ~n6,Engagées du Domainetenus
que c'eA. 100. Depontion deTé- de faire ies frais duProcès crimi-
moins Conditions pourla rendre nel à défaut de la Partie civile.
valide. ~o/~ Information. ~oy~ 4~!
Preuve teilimoniale. Si elle peut .DoMe/~Mj, quelles PerjEoqnesfont
être retraSee. 171. Si elle peut, comprit 'fous ce nom.,3 t4. S'il
valoir, quoiquele Témoin n'ait peut aecufer fbn.Maître< ~< $'il
été recolle hi confronté. S; peufêtre Tçmoin dans !a Calife
après la levure de la Dépofition de fbn Maître. 314. S'it peut être
d'un Témoin l'Accufe peut de- Decrété fur la Plainte defon Maî-
mander fon Renvoi. 12.y tre. ~6. S'il peut être interrogé
Z)~/Y<K~qui ~ontréputés tels, ~1- par les Commiffaires du Châte-
~vant les Ordonnances. 172.. De let. 169. Domestique qui a eu
qui' fontjuA!ciabIes 6~1 ~c) commerce .;aye{n Maïtreiïef.;
,D~MM d-armée ,avec fortie hors comment'pum. ~81.§6.'487*,
du Royaume ërjime de Leze- Domefhqqequi.empoifônne fotr
Dome~iqu&qulempoifonne~ott
Maje~é au fecond Chef; fa Pei- Maître.; i~ Peine. ~i~.DomeAI-
ne. 467 quequi a;Yolefoa,Maitre<oy~
'.D~j~MrMM, comment doit être.îai- Vol'p'oimsaKme!j'',):.);
te en CasdeMonitoire. 2.~2..De- .D~M~f:, fi une Perinne doN~Ici-
~gnation d'une Perfbnne incon- He peut. être décrétée'ePrife d~.
nue comment doit être. faite en ;.C:orps.
Matière de Décret rée!. 2.~6 Z)o/7MM~fait par des EfcfaYe.sp~
'~3</&?</MM<, Peine qu'encpuroient par. des Animaux, puni par la
chez les Pomains.ceux qui & de" Loi~M/M. 2.8. Comment puni
MpientderAiecufation. 6~. ~e- parmi nous. a.c). Dans. quels ~as
Mement pur §ciimple, quand-~ îes-Maîtres.en font re,fponfables.
comment peut fe faire parm~; ;70. Dommages & Intérêt en
nous ~e<;quel. eneftTefEst.7~. quoi digèrent de la Réparation
'Devins Difeurs de bonne-tbrtune, civile. 4.1~
comment punis par les Ordon- Donation faite par l'Accu~ depuisi
nances. 441 .le Ccime commis 6 aUeeA-y~-
'Dévolution en quor diffère de la labié. ~:).
Prévention en Matiere criminel- jpo<de la Eemmeconvaincre d'A-
le.. 144 dultère à qui doit-elle.apparte-
.D~MM~M dé Mariage bien famé, nir. 481. Privilège de la Dot en
fi c'eft un Cas royal.. 13 Matiere de Confifcation. 420'
.Z?/M~<t!. ~y~ Libelle. Droit criminel, que doit-on enten-
Z)</7M/!e~, fi l'on peut rendre unju- dre fous ce nom. i Droit civil,
gementle jour du Dimanche.3 61. Droit canonique, ce que c'e~.
Sil'onpeut pêcherce jour-là.67 Qu'eft-ce que prendre Dro.iî,p.ar
Inobservationdes Dimanches & les Charges.. i<$9
Fctes. ~oy~ Inobservation. J?MM& Pairs, par qui.doivent être
Dol fait le Crime quelles en font .jugés en Matiere criminelle. 1~2.
les caufes ordinaires. 6. 7 Duel Crime fon origine. 543.
~Miï~ Recçveurs du Dpmai- Comment fe pratiquoit ancienne-
704 TABLE ALPHABETIQUE
ment. ~4. Ce quit a de particu- .E~ deux fortes de JufI~dtcHoM
lier par rapport à la Compétence dont elle jouit. i a <.Vol fait dans
<8cal'Mh-uaion. Com- l'Eglise, ~y~ Vol.
ment puni par les Ordonnances. 2~<M~<M</M des Accufés quand &
comment peut être fait. 1~7.383
<47. Peine des Accufés contu-
max. 7~. Peine des Accuféspré- ~/f&'o/ Juges d'Election, de quels
fens. ~8. Peine de ceux qui en Crimes connoluent. i<;8
ont été Complices.7~< 6' ~/Mo~7!populaire, Crime de Leze-
Si ce Crime eft Irrémiaible. ~o. Maje~é au fecond Chef, fa Pel-
S'il eft imprefcriptible. 7~. ne. 46;
~p!/oa/:<m<M Crime. il. St
E. ceux ne le dénoncent pas en
oui
~bntréputés Complices. ~13. Sa
TT' oc Forêts Juges des .Peine.
JLL Eaux & Forêts de quels Cri- Enfans Fils peuvent être Accuses.
mes connoiuent. i;8. Peine de 74. S'ils peuvent être Témoins.
ceux qui troublent le cours des 316. Homicide d'Enfant. In-
Eaux desFleuves &RivMres.676 fanticide. Enfans fuppofés.
Eaux fortes, à qui il eft permis Suppofition de Part; Enfans Sup-
d'en composer. primés. SuppreiSon de Part.
~M~~ Peine, en quel Cas elle a Enfans exposes. Expofition de
lieu. 400 Part. Enfans naturels. ~.Bâtard.
,Ece~H~ leur Privilège, ~y~ ~j~t/?~ du Domaine. ~y<~ Do-.
Clerc. Délits EccléuafUques maine.
que! Jugie on doit connoître. i~. Enlévementde Religieufes Crime
&oi. Maniere d'In~ruire leur Pro- deLeze-Maje~é Divine au fe-
cès dans le Cas Privilégié. ~o/~ cond Chef; fa Peine. 4~1r
Cas Privilégié. Peine que le Juge Ennemi ne peut être Juge. 117. Ne
d'Eglife peut prononcer contre peut être Témoin, même en Cri-
eux. M6 me de Leze-Majeflé. 31y
~cn'M publics Ecrits privés ce Enquête, fi elle peut être conver-
tie en Information. 117. Enquête
que c'eA. M. Maniere depro-
céder à la Reconnoinance des de Faits jujftincatifs.'301. Enquê-
Ecritures privées. ~oy~ Recon- te'de la vérité de l'Exoine. H9.
noiuance. Faux dans les Ecrits. Chambres des Enquêtes Cas
~oye~Faux. dont elles peuvent connoître en
J?<:roM<, ce que c'eu. 163 Matiere criminelle.
exécution par Effigie com- ~y~mM~ de Gens de Guerre fans
~< du Crime de Le-
mentj!e fait. &8ir permiHton Roi,
~'<:S<'H, Vol avec Eitraûlon. r. ze-Ma)efté au premier Chef; fa
Vol. Sacrilège avec Effraction. Peine. 460. Enrôlement au Ser-
Sacrilège. EnracHonde Murs vice d'un Prince Etranger fans
de clôture Toits des Maifons Congé de S. M. Crime de Leze-
Portes, & Fenêtres extérieures, MajeKéau fecond Chef; fa Pei-
(i elle forme un Cas pré votai. ne. 4~
ï~ F/M~ede la Reine dans une Ville
du
DES MATIERES. 70?
du Royaume quel eft (on Privi- io7. Si elle peut Servirde repro"
lége. 104. Entrée de M. l'Evêque che contre un Témoin. y
317
d'Orléans ;fbnPrivi[ége. 10~ ~fM/e. ~o~Exoine.
JFr/r fi elle excufele Crime, 13
3 Exécution des Jugemens, de com<
Efclavageabolien France;exception bien de maniereselle fe fait. 383.
dans l'Amérique Françoife. i~. Exécution des Jugemens d'Ab-
~/e/<M s'ils peuvent accufer. folution. Ibid. Exécution des Ju-
48. ~6. S'ils peuvent être ouïs en gemens de Condamnation. 386.
témoignage. ~14. Si les Maîtres Exécution de Jugement par dé-
font tenus du dommagecaufé par raut. ~oy~Emgle.
leurs Enclaves. 70. Enclavesqui Exempts. Monafteres exempt de la
tuoient leurs Maîtres, comment Junfdi&iop de l'Eveque Cas ott
punis chez les Romais. 8 l'Evêque en peut connoître.
~/?e/-à droit, Lettres pour euer à Evêque.
droit, quand ellesont lieu, com- ~7. Banniffement.
me elles s'enterrinent. 111. 187 Exoine; ce que c'eû, Cas oh il peut
"?/ Peine Militaire. 3~ avoir lieu, comment il doit être
J~<:Mgénéraux, Convocation des présenté & vérifié. 8
i<;8
Etats généraux fans permiffion Experts, Cas ou l'on doit y avoir
de S. M. Crime de Leze-Maje~ë recours. 2. De quelle maniere
au fecond Chef; & Peine. 468 ils doivent procéder à la vérifi-
~f<M~wqui rend Plainte contre un cation des Ecritures privées. Ib.
Regnicole, s'il eft tenu de don- Comment l'on doit procéder à
.ner la caution judicatum Jolvi. leur audition.Ib. De quellequa-
.36 lité doivent-ilsêtre. Ibid. Quelle
JEt~M peut être contraint de nom- preuve peut résulter de leur Dé-
mer un Officialdans le Relfort du pofition. 330
Parlement. 1~7. Quand-eft tenu Expoliariond'Hoirie. Spoliation.
de donner ~bnVicariat à l'un des ~o/&M/! d'Enfansou de Part, Cri-
ConfeillersClercs du Parlement. me, ~a Peine.<33.Expofitionaux
~<yf{ Vicariat. En quoi confifte Bêtes, Peine fuivant le Droit Ro-
fa JuriMiSion. JuriMiûion Ec- main. 39~
cléuafUque.Cas ou il peut l'exer- F.
cer fur les Monafteres exempts.
100 y~/ z r en quoi differede
Evocation, Cas où elle peut avoir JL la Banqueroute. 601
lieu en Matiere criminelle. 130. ~~juHincatits ce que c'eA. i(~.
Evocation du principal quelles Quand la Preuve en doit être or-
conditions font requises à cet eP- donnée. ~oo. Forme du Jugement
fet. 371 qui l'ordonne. 301. Maniere de
J!x<:&'<M. ~cye~Concunion. l'exécuter. Ibid. Aux frais de qui
Excès ou mauvais traitemens faits en doit être faite l'Enquête.
parles Enfansà l'égard des Pere .F~M~M'y< leur Peine. ~oy~ Faux.
& Mere. Si la Partie publique ~t~~e de Pieces divers moyens
peut en acculer, ~o de la reconnoître. 3i. Effetqu'el-
~co/KM~c~o~ Peine canonique, le produit. T- 333.3:
y vvv
70~ TABLE ALPHABETIQUE
~M~M/M~, ou faux dans le Sel. elle être accufée. <;o.Si,elle peut
Fattx. être Témoin en Matiere crimi-
~RM ce que c'e~ de combien nelle. ~ip. Si elle peut être con-
d'efpeces. 7.6' trainte par corps en fait de Stel-
~M~ Crime, ce que c'e~ la Pei- lionnat 640-Nepeuvent être con-
ne. 6n. SesdiKérentes espèces. damnées à la Roue, ni aux Ga-
6:3. Faux commis dans les Per- leres, ni au BannifTementperpé-
fonnes. ~oy~Suppoûtionde Per- tuel hors du Royaume. ~oy~
.fonnes.~o/~ Changement ~oy. Roue. Galeres. BanniÛ'e-
Suppofition de Part. Faux dans ment. Peine des Femmes qui
tes Ecritspublics. 613..Faux dans tuent leurs Maris. ~2.~
les Brefs oc Refcrits de Cour de F~cA~ Peine d'être marquéd'~tt
Rome. 6it). Faux dans les Let- Fer chaud Cas où elle a lieu.
tres & Sceau du Prince. 610. .407
Faux dans le Seing des Secrétai- Féries, jours fériés. ~oy. Dimanche.
res d'Etat. 611. Faux dans les ~oy~ Fête.
Affêts de Cours Supérieures. 7~. Fête 6 l'on peut rendre un luge"
Faux dans les Finances & Pa- ment les jours de Fête. ~6:. Si
piers royaux.611.Faux dans les l'on peut exécuter un Jugement
ARes judiciaires. 61;. Faux daa~ ces }ours.-là. ~88:
les Regiftres de Baptême, Maria- F~M',Peine du feu, comment s'exé-
ge & Sépulture. Ibid.Dans les Ac- cute, en quels Cas a lieu. ~oa
tes de Notaires. Ibid. Faux com- ~«o/7!M, le Banni~Tement per-
mis par des Particuliers dans les pétuet donne ouverture au Fidei-
ARes publics. 6l< Faux dans des commis. 40 <
Aûes privés. Faux dans les jFMM'-CoM/n<~K/'e, leur Privirége en
TeAamens. Teflamens. Faux cas de Confifcation. 410
dansles Paroles. 617.Faux témoi. ~</<J~& ~<~e.(Caution.
gnage, fa Peine. Fauxdansles Fierte, en quoi connue ce Privilé-
ehofes du Commerce. 632. Faux ge, fon origine, to~
dans les Ouvrages d'Ortëvrerie. Fils. de Famille, s'ils peuvent accu-
Ibid. Faux dans la Monnaye. fer. ~f. s'ils peuvent, être
Monnoye. Faux Poids &Mefure,. Témoins dans la Caufe de leur
Vente à faux Poids &: Mefure. Père & Mère. n. Si les Peres
6~. Faux dans les Denrées. 6~4. font responsablesde leurs Délits.
Faux dans les Marchandifes.Ibid. 70. S'ils commettent un Vol, lorf-
Faux dans le Sel ou Faux-~una- qu'ils prennent quelque chofe à.
ge. 6~. Fauxdansle Tabac. <f~§. leurs Pere & Mere. ~3. S'iis peu-
Faux dans les.Conventions. 6j 8.. vent être pourfuivis extraordinai-.
Faux principal comment s'ins- rementàcefujet. Ibid. Quidde-
truit. 243. Faux incident ma~ leurs Complices. Comment
ï)Iere dont fe fait la pourfuite. punis pour les mauvais traite-
248. mens faits à leur Pere. 6~1. En-
jp<Mo/M'<! ce que c'eft, fa Peine. 6 i levement d'ua Fils de famille. V.
,Femme,fi elle peut accufer fon mari Rapt.
d'Adultère. 480. Par qui en peut Fille ravie. ~cy~Rapt. Fille qui re<
DES MATIERES. 70~
celle fa Groffeffe. Suppref .Fraude,~o~Do!. Fraudecommife
fion de Part. Fille qui fe procure dans les Vins. ~oy~ Voituriers.
l'Avortement. ~oy. Avortement. Fraude dans le Tabac.~y. Con.
Filou, Filouterie Vol fait avec Fi- trebande.
louterie. ~<~ Vol. Fratricide, Crime, fa Peine. S
.H~dMew~,quiprévariquent. Pé- Frere, Cas où il peut accuser fon
cuiat. Frere. ~6. Comment puni, s'il
~~c. ~oy~Connfcation. ne le fait pas. S'il peut être
J~a~. Procureur Fifcal. ~~Pro- Témoin contre lui. 11. Conjon'
cureur. &ion illicite du Frere avec la
~7<M Délit, s'il peut donner lieu Sœur. ~<~ Incefte.
au Décret fans information pré- Fuite ne peut être
regardée corn.
cédente. i<;6. Si le Juge peut in- me une Preuve mais feulement
former d~OfHceen pareitCas. 118. fervir d'Indice contre l'Accu~.
Témoins, quapd font difpenfes 306.3
de repréfenter leurs Exploits. 7~. jF'M~ ~/e~ Infenfé.
Fleur-de-Lys, Marque à la Fleur-de-
en Cas a lieu.* G.
Lys, Peine, quel
4°9 G fi le DebIteHrqui fbu~
Fleuve, ~< Pêche. ~J~ trait le Gage des mains du
Foi publique Vols faits contre la Créancier commet un Vol. «t.
Foi. publique, leurs Peines, ~o Si le Créancier qui ~efert du Ga-
Fol. Intense. ge, commet un Vol. 7~.
Folie, comment fe prouve. ~6 C~ fi les Juges de Seigneurs
Forfait, ~o~~ Crime. peuventycondamner.~o~. Quid,
Force majeure ce que c'eA. i. des Juges d'Eglife. m. Galeres
Force publique, Cas royal. perpétuelles, Peine corporelle t
Forêts, Délits concernans les Forêts. les effets, Cas où il y a lieu d'y
/~oy~ Bois. Vols des Arbres des condamner. 404. Galères à tems,
Forêts. ~o/~ Vol. Eaux & Fo- Peine corporelle Cas où elle
rêts. ~y<~ Eaux. peut avoir lieu. 406 Peine des
Fornication, Crime, en quoi differe Condamnésaux Galeres, qui mu-
du Stupre, fa Peine. 488 tilent leurs Membres. Mutila-
Fort Fo/-Kr~j. Conuru~ion de tion. Capitaines des Galeres qui
Forts fans perM)Cton- du Roi. retiennent les Condamnés après
~qy~ Con~ruction. Démolition le tems expiré comment punis.
de Forts (ans permiffion du Roi. Capitaine v. Plagiat. Les Fem-
~q~ Démolition. mes ne peuvent être condam-
Fouet, Peine ce que c'eft, dans nées aux Gahres. 404
quel Cas a lieu. ~07. Fouet fous Gardes-Frànçoifes, Soldatsaux Gar-
la Cuftode, Peine. ~ti des-Francoifes, qui (ont trouvés
~bK/'c~M.~oy~ Potence. déguifés dans les rues de Paris,
Frais des Procès criminels, qui doit comment punis. ~61. Privilége
les Hvancer. j6. Comment doi- des Oniciers desGardes-FrançoI.
vent fe fégter. Cas où l'Ac- fes par rapport au Confeil de
eufé eit tenu de les avancer. n6 Guerre. !6o
VVyvij
7o8 TABLE ALPHABETIQUE
Gardiens, doivent être établis par Greffiers, leurs fondions dans f~
le Procès-verb?! de Saifie& An- Plainte.12.1. Leurs fondions dans
notation des Biens de t'Accuse les Informations. 2.~0.Sont tenus
Si les Parens ou Domefti- d'avoir des Reg'ures. Ibid. Ce
177.
des Fermiers ou Receveurs qu'Us doivent faire pouf l'envoi
ques des Procès criminels au Tribunal
du Domaine ou des Seigneurs
l'être. fupérieur. 181. Greffiersde Geô-
peuvent
Gens de Guerre, de qui font Ju~i- le, leurs devoirs à l'égard des
ciables. Juri~iRion militaire. Prifonniers. DISérens Regiftres
Crimes ils peuvent com- qu'ils doivent avoir, & leur for-
Quels
mettre. Délit militaire. me. 2.64. Quelles Perfonnes ne
Gens fans aveu. Vagabonds. peuvent l'être. 263
Gentilshommes leur Privilége en <?~<~?e, recellement de Groffeffe.
Matiere criminelle,t i4.Siles Pré- ~o/e~ Supprenion de Part. Si l'on
en connoi- doit ajouter foi à la déclaration.
-vots royaux peuvent
tre. 141. Ou doivent être adref- d'une Fille, qui fe dit Groue.
fées les Lettres de grace qu'ils ob- Déclaration. Exécution de Juge-
tiennent. !')?3 ment de condamnation à mort,
festonnions, 2.6;. Doit 6 elle doit être retardée jusqu'a-
;Geolier
avoir deux Reg.iûres comme les près l'accouchement dela Femme
Gremers. 164. Leur Peine en cas grouë. 387. Comment la Grof-
d'exa~ion.7~. Commentfeprou- ieue doit-elle être cenâatée en
vent ces exactions. Ibid. Géolier ce cas.pM.
laiSe les Prifonniers, CM~ayeM. ~o~~ Meurtre.
qui vaguer
fa Peine. 16 Géolier qui abufe Guichetiers, qualités qu'ils doivent
de fa Prifonniere, comment pu- avoir. 16~ Si les Huiniers& Ar-
ni. 4~' 497 chers peuvent l'être. 2.63.
'C'/< Droit de Glaive ce que Geoliers.
c'e~.i 18. A qui il appartient. i H,
CMfe, Lettres de Grace. Lettres.
Cas oit ils peuvent juger 7JF~ Inimitié.
6'M~
en Matiere criminelle. ~61. Si les jfÏ ~r~ d'une Perfonne tuée
de doivent être ou bleuee~ fi les Prévôts, Ar-
Juges Seigneurs
Gradués. 140 chers ouHuiuïers doivent en fai-
CM~'CA<n~-<des Parlemens, Cas re mention dans leurs Procès-ver-
particuliers dont elle connoît en baux. 166. Doivent être portées
Matiere criminelle. 'j au Greffe. Ibid. & 2.2.4.Doivent
C'M<Co/ compétetic&cri- être repréfentées à l'Accufé lors
minelle. Connoît des Con- de fon Interrogatoire. ~6~
flits entre les Lieutenans Crimi- ~:MM-7~MM, en quoi confiflent
neisc~les Prp votsdesMaréchaux. leurs .furifdicMons.~oye~Juftice
i34 feigneuriate, leurs devoirs à l'é-
~<nr~~<vc!~de l'Hôtel, fa compé- gard des Prifons. 2.61. S'ils peu-
tence en Matiere criminelle. i ~o vent être jugés en Matiere crimi-
des ~cyf~ nelle par leurs Juges. 140. Doi-
C'< Evoques,
.Vicaires-Généraux. vent ~echarger des Enfans expa*
DES MATIERE S.
~s dans l'étendue de leur Haute- 77M~f ou Sergens, leurs devoirs
Juflice & pourquoi. ~4 lorsqu'ils arrêtent quelqu'un Pri-
Crime de Leze-Maje~é Di- fonnier. ~6~. Ne peuvent faire
~y
vine au premier Chef, fa Peine. Chartre privée. 2.~7.Ne peuvent
4~ 6'y?<tv. être Greffiersde Geoles ni Geô-
~«M, ce qu'il faut pour être liers, ni Guichetiers. 16-3. Peine
réputé te).7~. Peine de ceux qui de ceux qui les outragent dans
introduifentou favorisent desHé- leurs rongions. 461. Si' les Pro-
réfies dans le Royatune. 434. cès-verbanx qu'ils dre<Tentde la
y?M)'. Rébellion fumfent pour fa-irede-
~r««M, s'Hs peuvent pourfuivre creter. r~ 5
l'Injure faite au Défunt. ~2..Cas t.
ott ils fbttt tenus de le faire.
Dans le concourelequel doit être TF~~) quels <bnt.IesJeux dé:
préféré. S'Hspeuvent être ad- </ fendus. 680. Peine de ceux qu!
mis à purger la Mémoire du Dé- jouent ou tiennentdes Académies,
funt. 8z. Héritiers de l'Accufé de Jeux. 681. Peine des Proprié-
peuvent-ils être pourfuivis après~ taires des Maifonsoù fe tiennent
~amort. ~4 ~y?~. Héritiers du les Jeux. 68~. Pertes & Engage-
Mari, peuvent-ils oppofer le Cri- mens qui fe font par'les Minet!r&
med'Adultère à la Veuve. ~oy~ & Fils de famille à roecauon du
Adultere. S'ils peuvent être pour- Jeu-. 7~
suivis extraordinairement pour Ignorance,Cas oit elle excusele Cri-
des rec&Hésfaits dans la Succef- me. 12z
fion. ~oy<~Co-heritiers. Impéritie, à quoi elle oblige. 8. Sert
~o~~M, de quel jour court l'fu- à faire diminuer la Peide. ~9;
potheque en faveur de la Partiè Imprimerie,Délits concernans l'Im-
civile fur les Biens de FAccH~e. primerie'. 684. Quels Juges en
4~? connoiffent. 686
.HiM'/M,ïpoltatlen d'Hoirie, ~o~ jfM~Mm<«M, Peine de ceux qui fup-~
Spoliation. pofentlenomd'autrui. 68~. Peine
Homicide,ce que c'eg énormité de de ceux qui dégniient leurs noms
ce Crime. ~i. Ses différenteses- & demeures. 68~. Peine d~eenx
pèces. <; n. Homicide néceuaire. qm Imprimentfansperminion.
Ibid. Homicide camel. i'3. Ho- Peine de ceux qui ibnt imprimer
micide volontaire. ~i< Homici- dansles Pays étrangers, ~o~~Li-
dennipte, <aPeine. Homi- braire. Peine de ceux qui impri-
cide quatiné, de combien d'eipe- ment des Libelles diffamatoires,
ces. ~16 ~o/~ Libelles
~fM/. Maifonde Foree. 7/~fM~/M-~) Délits par imprudence,
~OMde Cour, en quoi di~re du ce que c'eft.. 8
plus amplement informé. 36~ .<M. ~o/~ Enfans. Peine de
jyo/<Z?~K, 6 lesAmendespeuvent ceux qui violent les Filles impu-
leur être appliquées. 416 bères. 497
~o~M, leursPeines lorfqu'ils vo- Incendiaires, qui font réputés tels.
lent. Vels, ~9
yio TABLE ALPHABETIQUE
~cM~'f, Crime, faPeine.Ib. Quid 6-aeMonde Sauve-garde ou Sa~
l'Incendie eft arrivé par conduit, Crime de Leze-Majefté
lorsque au fecond Chef, fa Peine. 46$
négligence. ~4!- Volfait en tems
d'Incendie. ~c~Vot. 7/Mm< /~y~ Ennemi.
ce que c'cA, fes différentes
~ce/?e. Crime, de combien d'efpe- /«~,
ces fuivant le Droit & fuivant nos efpeces fuivant le Droit Romain.
USages.~o~ 6'~f. Leur Peine 641. Quels font nos ufages à cet
en ligne directe. ~07. Leur Peine égard. 64~. Injure verbale, ce
en ligne collatérale. ;o8. Diffé- que c'eû, fa Peine. 644. Dans
rence entre l'ASRnité& la Con- quel tems fe prefcrit. 646. Editce
sanguinité fur ce point. Ibid. In- Déclaration concernant l'Injure
cefle fpirituel ce que c'eSi, fa verbale entre Gentilshommeso~
Peine. ~07. ~o8 Gens de Robe. 648. Injure réelle,
7/!e~ Faux incident. Faux. ce que c'eû. 6~0. Quel temsfaut-
Incompétence, quelles en font les cau- il pour la prefcrire. Ibid. Injures
fes. 14. Que doit faire le Juge réelles commises entre Gentils-
en ce cas. Ibid. Différence fur ce hommes, leur Peine. 6~. Injure
réelle entre Gens de Robe, leur
point entre les Matieres criminel-
les &: les Matieres civiles. nf. Peine. Ibid. Injure réelle commife
SuS- entre Plaideurs, leur Peine. 6~3.
Appel d'incompétence s'il
pend l'InStrualon. 37~. Que
doit Injure par écrit. /~y~ Libelle
faire le Prévôt des Maréchaux diffamatoire..
après qu'il a été déclaré incom- Inobfervationdes Dimanches & Fê-
pétent. 167 tes, Crime de Leze-MajeAéDi-
/<:M, de combien d'eSpeceS.34~. vine au iecond Chef, fa Peine.
Indices prochains Indices éloi- 447
gnés.~46. Indices généraux. 347. Infcription de Faux, comment elle
Indices particuliers à certains Cri- ~efait. ~oy<~Faux incident.
mes. 3~i s'il peut être accufé. 74.
7/7/<!M<:a/e Peine infamante. ~cy~ Comment doit-on procéder con-
Peine. tre lui. 2~ 6'~v. Ne peut être
J~/MM~de combien de fortes, leurs Témoin. 3i<!
effets. ~2..Si les Infamespeuvent 7/?~&'M, fon.importance dans le
accufer.Ibid. S'ils peuvent icrvir Procès Criminel. 117. Sesdifle-
de Témoins. 6
316 rentes parties. Inftru&ioncon*
/o/7H<:Ko/z,ce que c'eSt, comment jointe entre le Juge d'Eglife & le
l'on doit y procéder. n6. Obli- Juge Royal, comment le fait.
gation du Juge à cet égard. 228. 10~ 's'y~.
Obligation de celui à la Requête /M~&'o/ de l'Eau c~ du Feu, ce
de qui elle eft faite. 117. Obliga- que c'étoit chezles Romains.30~.
tion duTémoin. Ibid. Obligation Interdiûion d'un Officier, fi c eft
du Grenier. 130. Addition d'In- Peine infamante. 417. Si elle e~
formation, quand & comment fe produite par le Décret d'ajourne-
fait. ~cy~ Addition. ment perfonnel. 2.~
7/?/M~M/:de Ban fa Peine. 404. Interdit, Peine canonique, ce que
Quel Juge en connoît. i;3. In- ,'eft. ~07,
DES MAT 1 ERES. 7it
T~~c!vl!s, ce que c'efh ~11. Cas minettes. Confhfs. Juges-Con-
et; ils peuvent etre adjugés.~i~. servateurs des Priviléges de l'U-
S'ils font préférables à l'Amende niveruté. !~8. Juges d'EteeHon.
envers le Roi. En quoi diffe- Eleftion. Juges des Eaux &
rent des Dommages & Intérêts. Forêts. Eaux & Forêts.
41~. S'ilsfont fujetsà la prefcrip- Jugement en premiere Instance, Jn-
tion de 20 années. pi. Intérêt des gement en dernier Reffort ce
intérêts, Cas oit ils peuvent être que c'en. 3~. Jugement prépa-
exigés. ~o/<~Anatocifme. ratoire, ce que c~. ~6. Effet
7~< font défendues dans les de leur Appel. Appel. Juge-
Informations. 11~ ment interlocutoire. ~6. ESet de
7~~6'fMM~, Jugement interlocu- leur Appel. Y. Appel. Jugement
toire. ~o/~ Jugement. dénnitif. Sentence. Jugement
Interprete, Cas oit il en faut donner de Compétence comment doit-
à l'Accufé. 268 on y procéder. Jugement
Interrogatoire,comment leJuge doit Prevôta!, conditions nécenaires
y procéder. 266. De combiende pour le former. Ibid. Jugement
fortes. i6c). Interrogatoire lors par Contumace, ce qu'il doit con-
de la Torture. Torture. Inter- tenir. 180. Jugement de Torture t
rogatoire fur la Sellette quand s'il peut être exécuté fans l'Ap-
fe fait. 170. Interrogatoire aux pe!. 190. Jugement de Plus am-~
Muets & Sourds commentfe plement informé. Plus ample-
fait. iyo. 186. Interrogatoire der- ment informé. Jugemens Ecclé-
riere le Barreau quand a Heu. ïiafHqnes, leurs PnvUéges. n~.
2.70 Manieres de fe pourvoir con-
~e, leur Origine, !eurDivIfIon en tre, 3.
Matiere criminelle. ~y~f. .~fMf~. ~'c~~ Blasphème.
Qu'entend-on par Juges ordinai- 7&&'o/ ce qu'il faut pour J~
res. 3 6. Juges de Seigneurs, leur former Droits qui en dépen-
Compétence en Matiere crimi- dent. iiy. Juridiction prevôta-
nelle. 1~7. tS'yM<Juges royaux le. ~oy~ Prévôt des Maréchaux~
Inférieurs leur Compétence en Cas dont elle peut connoître.
Matiere criminelle. ~oy~ Bai Cas prevôtaux. Jurifdiûlon Mi-
lifs. Prévôts. Qu'entend-on Ir-aire de combien d'e~eces~
par Juges d'Appel & par Juges à ï68. Jurifc[iNIon du ConleU de
!a charged'Appel. 1~7. Juges fu- Guerre, forme dans laquelle elle
périeurs ordinaires. ~oye~Parle- s'exerce. 7~. '5' Cas parti-
ment. Quels font les Juges ex- culiers dont elle connoît. 160. c'*
traordinaires en Matiere crjml- /M~. JurifdINIon du Prévôt de
nelle. 1~8. Juges Compétens en l'Armée ou de la Connétabtie.
Matiere criminelle. Compé- Prevôt. Jurifdi6Mon de la Mari-
tence. Juges incompétens. In- ne. ~o/~ Marine. JuriMiSion de
compétence. Juges d'EgHCc. MM. les Maréchaux de France.
Jurifdiftion Eccléfiaflique.~.OfL Maréchaux. JunfdISIon de5
ficial. Juges-Confuls, s'ils peu- Troupes Suiffes fervans en Fran-
vent connoître des Matieres cri- ce. r. SuIfTes.Juriitti~Ion Eecle*
~12. TABLE ALPHABETIQUE
OS. de Peine. Commutation. Let~
italique, fon origine Per- tre EAer à droit. Etier it
la
ciers qui cômpolent. tc)6. pour
fonnes fur lefquelleselle peut s'e- droit.
Cas dont Levrefendue Peine en quel Cas
xercer. 199. particuliers
a lieu. 4~o
elle peut connoître. 2.01. Procé- Crimes de Leze- Ma-
dures qui doivent s'y obferver. Z.~<- M<
a droit d'in. jeué Divine de combien d'ef.
2.03.Peines qu'elle Crimes de Leze-Ma-
l'exclufion du Laïc. 430.
fliger à Juge
d'in-
peces.
Humaine. 4~4. Ses différen-
2.06. Peinesqu'elle a droit jeué
avec le tes efpeces fuivant le Droit Ro.
fligerconeuremment Juge
main. Ses Suivant
Laïc. 110. Peines ne
qu'elle peut 4~6. efpeces,
2.nI les Loix du Royaume. 4<;9. Cri-
jamais prononcer. Baf- mes de Leze-Maje~éHumaine au
Haute, Moyenne, &
7~ font Chef fa Peine. Ibid. &
fe leur origine. 138. Quels premier
Hauts- Crimes de Leze.-Maieiléau
les Droits d.es Seigneurs
JufUciers en Matiere criminelle. fecond Chef. 46t.6'
Si les Libelle diffamatoire ce qu'on en-
~cy<~ Hauts-JuAiciers. tend fous ce Peine de
Bas-Juuiclers ont le nom. <~3.
Moyens & ce Crime, fuivant le Droit Ro-
Droit de connoître des Matieres
main. Comment puni, fui-
criminelles. 13~ 6<;4.
vant la Jurisprudence du Royau-
~~M~. Faits juAincatiis. ~y~
me. Ibid. Publication de Libelles
Fait.
L. diffamatoires contre la Perfonne
du Roi & fon Gouvernement
n'eti- Crime de Leze-Majeité au fecond
Accufé qui
TT ~JVe~B, la Fran- Chef; fa Peine. 464
jL~ tend point Langue ceux font
donner un In- Libraires Peine de qui
çoife, 6 on doit lui dans les Pays étran-
De- imprimer
terprète. ~<-7 Interprète. <~
les Attes gers.
puis quand Jugemens rédi- Lieutenant Général, s'il peut con.
de Procédure doivent être des Matieres
noître incidemment
gés en Langue FrançoKe. 361. Pei- criminelles. ni. Lieutenant Cri-
Langue coupée ou percée
lieu. minel, Juge ordinaire des Matie-
ne, en quel Cas a 410
res criminelles. !46. Lieutenant
Z~rcMou Vol conudérable. ~ol.
fi elles Particulier fes fonaions. 149.
de
Lettres Grâce, éteignent de Robe-
Crime. 101. 6' Lieutenant Criminel
entièrement le Ibid. Lieu-
Courte, fes fonctions.
fuiv. Lettres d'Abfolution. ~oy~ tenant Général de Police Cas
Absolution. Lettres de Rémif-
de dont il connoît en
6on. ~y~ Réminion. Lettres particuliers
Pardon. Pardon. Lettres de Matiere criminelle. i~
ainfi. Locataires s'ils font tenus en Cas
JuAice ce qu'on appelle
Lettres de Réhabilitation. d'Incendie. 54%
109.
P. Réhabilitation. Lettres de Ré- Loix du Royaume qu'entend-on4
~f. Réviuon. Lettres de fous ce nom.
viuon. de Cri-
ou de Galères. JL~t:Mr< diS'érentes espèces
Rappel de Ban 4?S
Lettres de Commutation mes de Luxure.
Rappel. M.
DES MATIERES. 7~
fes dans les Marchandifes, leur
M. Peine. 6~4. Marchandifesperdues
en Naufrage. Naufrage.
Crime de Leze-Ma- Af<!re~< ~oy~ Prévôts des
Tt~~c~,
~fJL je~é Divine au premier Chef, Maréchaux,
fa Peine. 4~9. 6'y~. Indices par- Maréchauxde France, en quoi con-
ticuliers à ce Crime. 3 3 Meleurjurifdiaïon. :88. <S'~y.
s'il eft tenu de rendre Mari s'il peut feul accuferfa Fem-
M~~< me d'Adultère, S'il peut être
plainte del'infulte qui lui eu:faite ~i.
dans fes fondions. 4~ accufé par fa Femme. 480. Peine
accordée au Contumax de ceux qui pronituent leur Fem-
~<~<
(e dans l'année. me. Ibid. S'ils peuvent tuer leur
qui repréfente
~8~ Femme qu'ils furprennent en A-
Incendie. dultere. Ibid.Peine des Maris qui
incendiée. ~<t
des Maifons où fe tuent leur Femme. ~8
Propriétaires entre le Raviffeur & la
tiennent des Bordels, à quoi te- Mariage
de ceux Perfonne Ravie, s'il eft valables
nus. 494. Quid dans
Académies de ~03. Mariages des Princes
qui v tiennent des
Jfeux. Maifon -R~ ) Ré- les Pays étrangers fansla permif-
dans une Maifon de For- fion du Roi, Crime de Leze-Ma-
clufion fa Peine.
ce. ~cy~Réduûon. ie~ë au fecond Chef;
468
Af~y~ s'ils peuvent être accuses cufés
de la Marine.
6 Marine, Jun~ia!on
par leurs DomeiHques. <;
De quoi elle eA compofée.
~&M de Coche en quels Cas 170.
des Vols ~e De quels ~Délits elle con-
font refponfables qui lui font pro.
commettent dans leurs Voitures. noît. 188. Peines qui
different des Ibid. Délits commis à 1 oc.
Vols. En quoi pres.
cafion des fontlions de la Mari-
Hôtelliers. dans le
!7.ï ne. 181. Délits commis
Malades, Prifonniers malades doi- Echoue.
vent être vifités & transférés. Cas du Naufrage, Bris,&
ment des Vaiffeaux de la Marine.
~3
doit-elle être 184. Délits commis au fujet des
Af~~e, comment maritimes & Prifes fur
1~8 Contrats
)uninéeen&itd'Exoine. Mer. 185. Délits commis contre
J~a/~e. Yoye{Magie. la Police établie les Ports
Mandant, s'il eA tenu du fait de fon pour
de la Mer. 186. Dé"
Mandataire. 1i & Rivages
aux Mande- lits à l'occafion de la coupe du
Mandement, Rébellion Délits à l'occafion
de Sa ou Vareich. Ibid.
mens émanés MajeAé Dé-
des Cours fupérieures. Ré- des Parcs &Pêcheries. 187.
lits à l'occauon de li Pêche des
bellion.
fa Peine. 49 Harengs & Molues.
Af~<n:/< Crime, Mariniers Délits qui les concer-
quel Juge en connoît. 49
Marchands de Bois Délits qu'ils nent.
à ce Marque avec un Fer chaud Peine.
peuvent commettre fujet.
Bois. ~o~ Fouet.
commi- Perfonnes mafquées c~dé-
~c/M/ falfifications M~~
A A XX
7t4 TABLE ALPHABETIQUE
y<
f <tA-
il eft Com.
aux Mw~M faifis fur rAccuie contu<
guifées enjoint
munautés de courre fus. i. Vol max,-quand doivent lui être ren-
fait par des Perfonnes marquées. dus. 18~. Meubleset Effetstrou-
vés fur l'Accufé lors de la Cap-
~cy~ Vol.
Matelots Délits qui les concer- ture, où doivent-ils être portés.
nent. ~3 t2.4. Doit en être dreSe Procès-
'J~M~ vo~~ Sage-Femme.. verbal. Ibid. Quand doivent être
repréfentés à l'Accuse. 168
M<M~, Rapports des Médecins,
Meurtrede Guet-à-pens, Crime, fa
quand ont lieu & comment.doi- Indices parti.
vent être faits. 114. Doivent être Peine. ~16. 6'
de Faculté approuvée. 1~8. Me* culiers à ce Crime, ~i. En quoi
decins font tenusd'avertir les Cu- differe de rAuauinat. <;10
rés en cas de Maladies dangereu- Militaires Délits Militaires de
fes des Hérétiques qu'ils voyent. combien de fortes. t6~. Délits
Hérétiques ne peuvent être contre le Service du Roi. 171.
4~. Délits des Soldats envers leurs
Medecins en ce Royaume. 7~.
'Mémoire,Procès fait la Mémoire Officiers. t74. Délits de Soldat
du Défunt. Défunt. Mémoi- à Soldat. 17~. Délits des Soldats
res que lesParties civiles peuvent envers les Bourgeois. Ibid. Délits
donner au Juge pour fervir à l'In- des OrRciers des Troupes. 176.
terrogatoire de l'Accusé. ~69 Quels Juges en doivent connoî-
JMeMCM,fi elles prouvent contre tre. '77
rAccuté. 348. Que doit faire ce. Mineurs s'ils peuvent acculer ou
lui contre qui elles font faites. être accufés fans l'a~Manee de
647 leur Tuteur ou Curateur. 4!. 70.
Mendians Délits qui les concer- Peine des Femmes & Filles qui
nent 687. Mendiansvalides, com- les féduifent. Rapt de réduc-
ment punis. 689. Mendiansinva- tion. ~96. Pertes & Engage-
lides, ce qu'on entend fous ce mens qu'ils contraient à l'ocea-
nom. 2~. Moyen d'empêcher les non du Jeu, font-ils valables.
pauvres Gens de mendier. Jeu. Peuvent-ils exiger l'intérêt
reconnoître lorf- des intérêts des fommes reflées
Moyen de les entre les mains de leurs Tuteurs.
qu'ils ont été arrêtés une premie-
re fois. 6c)i. Quel Juge en doit Tuteurs.
connoître. 6<)3 Mines Condamnation aux Mines
Mer, Délits commis fur Mer. ce que c'étoit dans le Droit Ro-
Marine. main, à quoi comparée parmi
Mere, fi elle peut accufer pour l'in- nous..39~' 404
jure faite à fon Enfant Bâtard. .MMM/?< public à quoi il oblige.
Bâtard. Mere qui fe procure l'a- Y. Procureur du Roi.
vortement. P. Avortement. Minijlresde la Religion Prétendue-
Af~~r, s'il e~ refponfable du Vol Réformée, comment punis lorf-
des Effets qui lui font confiés. qu'ils font trouvés Prêchant &
Maître de Coche. fomentantrer.reur dans le Royau-
~f</M/-<!j Vente à faux poids & me- me. 434
fure. ~oy<( Faux. ~<K<e, ou doivent refler les Mi-
DES MATIERE S. 7~
1 t
nutes des Procédures criminelles. Morgue, ce que c'eA. ~oo.
381. Combien faut-il de Minutes Mort fi le Crime eu: éteint par îa.
pour les Jugemens prevôtaux. mort de l'Accuse. Condam-
ï67. Quid en Cas de Duel. 16~ nation à mortnaturelle, de com-
Moine foy<~Religieux. bien d'efpeces. ~.Jugemensde
3fo~< exempt de la Junfaiction mort doivent porter la claufe juf.
de l'Evêque. Evêque. qu'à ce que mort s'enfulve. 7~.
Monitoire ce que c'eA quand il a Mort civile ce que c'eA les
lieu. 2.31.<S*ywy. Quels (ont à cet caufes qui la produisent, fes ef-
fets. 88. ~i~. En quoi elle
égard les devoirs de la Partie qui
le demande. 131. Quels <bntceux differedel'infamie. Mort civi-
du Juge qui en accorde la Permif- le caufée par L'éminiondes vœux
fion. De rOmcialqui le décer. en Religion en quoi differe de
ne. 133. Du Curé ou Vicaire qui celle caufée par le Crime Ibid.
le publie. Ibid. Du Témoin qui Muets & Sourds maniere de leur
en a connoiffance. 134. De ceux faire le Procès. :.88. Muetvolon*
qu'on peut obliger de venir à Ré- taire, ce quec'eït, commentdoit-
vélation. Ibid. Et enfin de celui on procéder contre lui. 7~.
qui veut s'opposer à fa publica- Murs con~rucHon ou démolition
tion. des Murs des Villes ou Forteref-
~o/o~ fabrication altération, fes. Conduction. Démo-
expofition de Monnoie Crime lition. Em-aûion de Murs de clô-.
de Leze-Maje~é au fecond Chef; ture ou Toît des Maifons Por-
fa Peine. 468. Peine de ceux qui tes, & Fenêtres extérieures, fi
contrefont la Monnoie. 469. Pei- elle forme un Cas prevôtal.
ne de ceux qui aident à la fabri- Em-action.
quer. Ibid. Peine de ceux qui
al- ~~<!Mo/! Peine des condamnés
terent les Efpeces. 470. Peine de aux Galeres qui mutilent leurs
ceux qui ~pofent ou contribuent Membres. 4.04. Peine des Men-
fciemment à l'expoûtion de la dians qui enlèvent des Enfans &
Monnoie de fautTefabrique ou de les mutilent pour exciter la pi-
faux poids. Ibid. Peine de ceux tié. ~oy~ Plagiat.
qui font trouvés faifis de vieille N.
Monnoie ou Efpeces décriées.
Ibid. Peine de ceux qui expofent Vol rait en Cas
T\T~~ G J?,
des Monnoies étrangeres. 471. de Naufrage, fa Peine.
Peine des Billonneurs de Mon- Marine. Vol.
noie. ~.BIllonnage. Peine de ceux ~MM, Délits pamégligence. 8
qui trantportent l'Or ou l'Argent Nobles leur Privilège en Matiere
criminelle. ~o/<~ Gentilhomme.
monnoyé hors du Royaume.
Tranfport. Peines qui leur font particulie-
res. 40*I
Monopole, Crime ~a Peine. 606. elle fert à faire diminuer
Monopole par confpiration & yoM~,
avec attroupement Cas royal. ou augmenter la Peine.39~. 393.
607. Monopole en vente de Bois, Dégradation de Nobleffe. ~oy~
comment puni. 609 Dégradation.
4'-
XXxx
ij
716 TABLE ALPHABETIQUE Mo-
Nom, changement de Nom. O~~Ma à la publication d'un
nitoire, comment doit on y pro-
Changement. céder. ~oy~ Monitoire. a.34
Mexception à cette
7~
Maxime.
I Or, Tranfport d'Or & Argent hors
Faux commis dans les Ac- du Royaume. Tranfport. Faux
~o~ commis dans les Marques d'Or
tes des Notaires. Faux.
Preu- & d'Argent, fa Peine. Faux.
Notoriétépublique, fi c'eft une
Ordonnanceportant permitHond'in.
ve fuffifante. en Matiere crimi-
nelle. former. ~o~ Jugement prépa-
A~n<-M qui couchent avec elles ratoire.
des Encansqu'on trouve étouffés Oreilles coupées, Peine, en quel
Cas a lieu.
dans leur lit, font réputées cou- des
,.?99
Crime
5 Outrage fait à Prêtres,
pables d'Homicide. de Leze-Ma~ë divine au fecond
Nourrituredes Prifonniers, qui oit 1.!
la fournir. AIimens. chef, fa Peine. 4!<~
JVM/ fi les Voies de nullité ont P.
lieu en fait de Jugement. 366.
Nullité dans la Procédure crimi-
nelle, aux frais de qui doit- cite T)~ f A Ducs 6c Pairs, de qui
~17. Nullité des en- J[ font JnjfUciaMesen Matière
être réparée. criminelle.
à l'occafion
gagemens contrâmes Pardon, Lettres de Pardon, en quel
des Jeux. ~.Jeu.
Cas ont lieu, oti doivent-elles
0. être levées. 11~
f 6 r\r o y que contraSe Parent, s'il peut pourfuivre l'injure
de fon Parent. 41. S'il peut être
l'Accufé en commettant le
Crime. 3?. Obligation AIpuIee admis à purger fa mémoire. 28~
S'il peut appeler en cas de négli-
avec intérêts~ elle e&toujours
ufuraire. S gence du Curateur. M6. S'il peut
d'Office. ~y~ Pn. être témoin contrele Parent.31 j.
0<&t.privation S'il peut fe rendre ~bnAccu&teur.
vation. Sufpenfiond'Oj!Rce~<~ 5?
IntefdiRion.
Ufaut pourpou-
degréé'l~
Parenté, quell'd'
O~cM~ Juge d'Eglife, de combien voir être recufé. 116. Quid eti
de fortes. ~7. Official Forain
ce que c'ëtL Omeial Pnyi- Matiered'évocation. 3o. Q~en
Omeial Matiere d'Ince~e. ~oy~Ince~e.
légie, ce quec'eft. Crime de Léze-Maje~e di-
Ordinaire, fes droits & préroga- Pajure,
tives. 7~. En quoi différedu Vi- vine au premier ehe~ &Peine.
caire Général..Yc~. Aquoi eu te- 439
nu en casde Momtoire.~ 3. Corn- f<<mM<, fes prérogatives, & fa
en Matiere crimi-
ment doit-il procéder dans le-Cas compétence
r. Cas privilégié. Cas nelle. i. Cas dont il peutcon-
privilégié. noître en premiere inflance. i d,
dont il peut connoître. Jurif-
diaion Eccléua~ique.Peines qu'il Cas dont il peut connoître toutes.
les Ecclé- les Chambres aiTemblées.Ibid..
peut prononcer contre Cas dontconnoîtlaGrand'Cham-
ËajMques.~.EecléuaHiques~
DES MATIERES. 7i7
bre & la Tournelle auemblées. nés corporelles, de combien de
CasdontconnoïtIaGrand'Cham- fortes, lamaniere dont elless'exé.
brefeuIement.~o/Grand'Cham- cutent & leurs effets. 398. 6'
bre. Cas attribués principalement /K<y,Peines infamantes, en quoi
à la Chambre de laTournelle. elles contient. 411. Peines qui
Tournelle. Cas dont peuvent con. emportent l'infamiede droit. 4)3.
noître les Chambres des Enquê- Peines qui emportent feulement
tes. ~y<~ Enquêtes. Cas dont l'infamie de fait. 416. Peines pé-
connoît la Chambre des Vaca- cuniaires, de combiend'espèces,
tions. Vacations. 418. Peines particulieres aux Tri.
bunaux militaires. 399. Peines
Parrains s'ils peuvent être Té-
moins dans la Caufe de leur Fil- particulieres à la Marine. Ibid. 6'
t~O
leul ou Filleule w< verfa. 313.
S'ils peuvent être reculs comme Pere, s'il peut accufer fon fils. <6.
118. Si le commerce du S'il peut être témoin contre ton
Juges. fils. 311. S'il eSt refponfable du
Parrain avec fa Filleule eA un
InceAe. !o6 dommage caufé par fon fils. 70.
ESt puni pour Crime de fon fils
Parricide, Crime, ta Peine, 16
enfait deLéze-MajeSté.4~. 460
Part tuppreSion de Part. Sup-
Suppofition de Part. PendufouslesAi~Iles, Peine, Cas
preffion, où elle a lieu. 40~
de Part.
Suppofition. Expofition
Expofition. Pêche, Délits commis au fujet dela
Partie civile, en quoi elle differe du Pêche. 671. Perfonnes qui ont
feuls droit de Pêche. 671. Tems
Plaignant St du Dénonciateur. Inf
36. no. A quoi elle eft tenue.3 3. prohibés pour la Pêche. 973.
trumens prohibés pour la Pêche.
Quand fe peut dëMer. 65
'Partie publique Procureur du 674. Manieres de pêcher défen.
Roi. dues. 67~. PoiSons qui doivent
OKfaux Soldats, leurs être rejettes dansl'eau aprèsqu'ils
j~voAMM, font péchés. 676.
Peines. i7~
Piecesfervans à convituon, quand
.P<!K~, Pauvreté; fi la Pauvreté eft doivent être représentées à l'Ac.
un moyen de reproche valable
contre un Témoin. 318 cufé & où doivent-elles reHer.
.P~M, droits de Péage qui Délits
fe per- 137.144. Piecesde comparaifon,
de quelle qualité doivent-elles.
çoivent fur les Rivières, être. 137. Par qui doivent-elles
qui fe commettent à ce fujet. 677 au être tburn)es.i38.Comment doit-
f~M/< Crime de Léze-Majeu:e
i~ chef, fa Peine. ~71. Particu- on procéder à leur repréfenta-
tion. Ibid.
larités concernant ce Crime. 474
Peine ce que c'e~t. 390.
Cas oit Pilori ~oy~ Carcan..
elles doivent être augmentées ou Pilote Délits qu'ils peuvent com-
diminuées.391. Enque~ensfont mettre. 183. Pilote, Lamaneur,
en France.31. ce que c'e&. Ibid.
réputées arbitraires
d'informer. P. Ordon.
Peines uûtées chez les Romains. P~M~
Peines canoniques. 206. Pei- nance. Permimon d'obtenir Mo-
394.
nes fuivant nos Ufages.397. Pei- nitoire quand & par qui dott-
7rS TABLE ALPHABETIQUE 1
Moni. Ses effetspar rapport à la Femme
elle être accordée.
toire. qui eft de bonne foi. 484
Procès-verbal de Per- Port d'Armes fans permiflion, Cri-
porquifition, Procès- me de Léze-Majeité au fecond
quifition de l'Accufé.
verbal. chef, fa Peine. 46~. Ce qu'il faut
Plagiat, Crime ce que c eit, de pour qu'il forme un Cas Royal.
combien de fortes leur Peine. Qui (ont ceux qui ont droit
de Port d'Armes. ~<
574
en tems peut le .Pc/<: Mer, Délits concernans les
Plaignant quel
rendre Partie civile. 65. 2.io. Ports de Mer. ~oy<~Marine.
Potence, Peine en quel Cas a lieu.
Plaignans re~eâits. ~oy~Récri- 401
mination,
Plainte ce que c'en:, de combien Poudre Fabrication de Poudre 8e
de manieres peut fe faire. 2.2.0. Salpêtre fans permiSionduRoi,
En quoi differe de l'Accufation Crime de Léze-Majeué au. fé-
& de la Dénonciation. 7~. cond chef, fa Peine. 467
Plus ~e/M< Jugement, Prefcription du Crime fur quoi
de combien de fortes-, ion effet. fondée. 8~. Crimes qui n'y font
361. Plus amplement informé
in- point Sujets.S~.Prefcriptions éta-
défini, Peine infamante. 4!f. blies parle Droit romain, qui ne
Cas a font plus ufitéesparmi nous.
Poingcoupé, Peine, en quel
lieu. 4!~ Prefcription de 40 jours, en quel
)' Cas a lieu. 8 Pretcription d'une
fo~o~, efpeces de Poifon, qu'il eft
permis d'avoir &de vendre. année, quand elle a lieu. 86. Pref-
Qui font ceux à qui il eft permis cription de cinq années. 87. Pref-
d'en vendre & d'en acheter. Ibid. cription de 10 années. 88. Pref-
& <;2.4.Précautions qu'ils doi- cription de M années. Ibid. PreC.
vent garder à cet effet. Ib. Efpe- cription de ~cannées. 89. Depuis
ces d'Infectes vénimeux qu'il quel tems la Prefcription doit-elle
n'eu: permis d'avoir fans une per- compter. 90. Quels en font les
miuion particuliere. ~3. effetspar rapport aux réparations
Police Délits contre la Police, ce civiles. 9~
que c'eft, de combien d'efpeces. Préfomption, ~oy<~Indices.
à perte de Finances, ce que
6~6. Lieutenant Général de Po-
lice. Lieutenant. Police & c'eft. ~96. Prêt fur gages, s'il eft
confervation des Eaux & Rivie- licite. !97.
fes. 676. Police des-Prifons, Or- Prêtre qui fe marie, fa Peine. ~09.
donnance & Réglemens à ce fu- Outrage fait à un Prêtre, Crime
de Léze-Maje~édivine au fecond
jet. 2.61. Quels (ont à cet égard
les devoirs des Seigneurs Hauts- chef, fa Peine. 4~0
Ju~iciers. 2.62. Des Juges. Ibid. ~r~M~o/! ce que c'eft, en quoi
Des Procureurs du Roi. 163. Des diflere de la dévolution. 14~
Greffiers. 2.6~. Des Huimers. P/-<~o<Royal fa compétence en
Matiere criminelle. 143. Prévôt
2.63. Des Géoliers & Guiche-
tiers
tiers. de l'Armée ou de la Connétablie,
fa compétence en Matiere crimi-
fo/~mtf! Crime fa Peine. 483.
DES MATÏERES. 7~
nelle, 178. Prévôt des Maré- étrangers fans la PermI~Sondu
chaux, ce que c'était chez les Roi. Mariage.
Romains. 160. Ses ibnûions, 7'~ à partie, dans quel Cas elle a
comme Officier militaire. 161. lieu. i~
Ses fondions, comme Juge. 7~. Prifon, fi c'eft une Peine. &tï. Pri-
Cas dont il peut connoître en der- fon perpétuelle, fi elle emporte
nier reffort. Cas Prevôtaux. Mort civile, ~.ti. Cas oit elle a
Cas Prevôtaux dont il ne peut lieu. Bris de Priions. ~<y~ Bris.
connoître, qu'à la charge de l'Ap- Prifon privée. Chartre privée.
pet. 16~. Cas Prevôtaux dont il Police des Prifons. Police.
peut connoître à l'exclufion des Prifonniersdoiventêtre vifités.~63.
Préûdiaux. 164. Cas dont il con-. 2.6~.Par qui doivent être nour-
noît concurremment avec les Pré- ris. 16~. Peine du Geolier qui
fidiaux & les Bail!ifs & Séné- abufe de fa Prifonniere. Geo-
chaux. 7~< Cas ordinaire dont lier. Elargiffement des Prifbn-
II peutconnoître.7~. Formalités niers.
Elargiilement.
Privation de Bénences Peine, com-
qu'il doit obferver dans fes Juge-
mens. i6<Prévôtde l'Hôtel, Cas ment s'encourt. 2 o. Privation de
dont il connoît. 1~8 Sépulture Cas ou elle a lieu.
preuve fa nécemté dans les Matiè- 7~.
res criminelles. 30~, Preuves qui Privilégesdes Accusés, quels font.
ne font plus en ufage parmi nous. ils. 6~. Privilège clérical, ce que
30~. Preuves qui n'ont plus la c'ell, Cas oit il ce.ffe.ic)c).Privi-
même autorité parmi nous. lége de~l'entrèe de la Reine dans
Preuve néceuaire pour la Con- une Ville du Royaume. En-
damnation à Mort. 307. Preuve trée. de l'entrée de l'E-
Privilège
tirée du Corps du Délit. 308. vêque d'Orleans. Entrée. Pri-
Preuve teflimoniale, fon ancien- vilége de la Fierté de Rouen.
neté. 304. Preuve tenimoniale Fierté.
confidérée par rapport à la qua- P/'<M/< AccufésPrivilégiés. 2~
lité du Témoin.311. Preuve tefli- Cas Privilégiés. Cas.
r '.iale conudérée par rapport Procès criminel, de quelles parties
à la Dépofition en elle même. doit être compote, i. Conver-
fion du Procès criminel en civil.
g! 9. Preuve littérale ou Instru-
mentale. 316. Conditions néce~ /~y~ Converfion. InArucMondu
faires pour la former. 328. Cau- Procès criminel. Induction.
fes qui la détruiient. 331. Preuve Jugement du Procès criminel
vocale ou ConteHion de l'Accu- comment le Juge doit y procéder.
fé. ~oy~ConfeHion.Preuve con- Jugement. Procès verbal de
)eeturale ou par Indices. Plainte, commentfe fait. in*
Indices. Procès-verbal du Juge pour conf-
~</K<:<,Quels font les Archevê- tater le corps du Délit ce qu'il
doit contenir. 2. Procès-ver-
ques de France qui prétendent la
bal du Juge, s'il peut donner lieu
Qualité de Primat des Gaules.
i97 au Décret. Quid du Procès-ver.
Prince qui fe marie dans les Pays bal d'un Huiliier en Cas de Ré*
7~ TABLE ALPHABETIQUE
7~. Procès-verbal de peuvent payer & obtenir des dé-
bellion.
d'un Accufé. 2.63. Pro- pens. 3~4
Capture en Religion produit la
cès-verbal de l'état des Pièces P/-o/~(M
fautes. Pro- Mort civile. Mort civile.
prétendues 244.
de ou Tor- P~om~< ou Contravention faite
cès-verbal Queaion fert
de pour tuer un Homme, quand
ture. 190. Procès-verbal per-
de l'Accufé contumax. de Preuve d'AHadnat. 337
quifition
Procès-verbal de faifie & Promoteur, fes fonctions. 198
276. Prononciation du Jugement de Con-
annotation des Biens de l'Accufé
Procès-verbal de damnation à Mort, quand doit
contumax. 2.77. Si elle eft nécef-
l'exécution du Jugement de con- être faite. 36~.
~t faire pour le Jugement d'abMu.
tumace..
fion.. 383
Procuration pour rendre Plainte, fi F.Fornicatiôn.
elle doit être dédale, m. Quid Pyo/?~M publique.
Provifion( Sentence de), quand elle
de celle pour former l'Inscription de
decelle peut avoir lieu. 1~9. Privilège
de Faux. 14~. Quid pour
rExoine de l'Accuse. la Sentence qui l'ordonne. 160.
présenter Si les deux Parties peuvent en ob-
~8
fes fonc- tenir. 2.6t. Si le Juge en peut ac-
P~<My Général du Roi ~<
Peut corder une Seconde.
tions & prérogatives. 1~7. Peine du
en tout publication de MoaItoifC
interjetter Appel <!/7:</MM<! Curé refufe de la faire. ~y~
état de Caufe l'effet de cet Ap- qui
NéceiSté de les Monitoire.
pel. ~oy~ Appel. de ce que c e).t,
Concluions pour les Arrêts PMr~M~ vulgaire
du n'a plus lieu parmi nous. 304.
défen&s & pour l'évocation comment
Purgation canonique,
principal. 371. 37~' P~nége iefaubit anciennement. Ibid.
de M. le Procureur
particulier
Général du Parlement de Paris. Q.
fes tbnc-
t ~7.Procureur du Roi, Accusa- changement de
tions. 38. Seul véritable ~rt:,
teur. Ibid. Son MiniHere eA for- (~/ Qualité.. ~y~ Changement.
Cas oit il eA tenu de dom- Qualité des Perfbnnesfert à faire
te. 40. la Peine.
Ibid. Ne ou diminuer
mages & intérêts. peut augmenter
19.39~
obtenir de dépens ni en
jamais te- ou Torture pourquoi a
eA
payer aucun. ~3. Quand OM</?<M
nu de nomjmerle Dénoftciateur. été établie. -;4o. Cas où elle peut
Son être ordonnée 3 42. Quelle elUa
30. S'ilpeutêtre recule. 130.
devoir a l'égard des Prifonniers. Procédure à ce. fujet. 189. 34~'
doit donner ~es Con- Perfonnes qui en étoient exemp-
2.63.Quand Vivant le Droit Romain.
clufions. ~i~Conclufion. Doit tes,
des Pièces Perfonnes à qui elle ne peut
avoir communication 343. Ibid. Ne
être donnée parmi nous.
~crettes de la Procédure,~ pour- le
des Sei- être donnée qu'après que
quoi. 116. Procureurs peut
l'ordonne a été con-
gneurs, s'ils peuvent revendiquer Jugement qui
<irmé 190. Combien de
leurs jufliciables, i~. Quelles par Arrêt.
avoir. S'ils tems doit durer. 403. Queition
qualités doivent t40.
provifoire
DES MATIERE 7~ r
ou ce Chef; fa Peine. 461. Rébellion à
provisoire préparatoire,
c'eft. QueAion définiti- ~uAice, de combien de manieres
que ~9.
ve ou préalable, ce que c'e~t.19r. ~ecommet, faPeine. 461
avec réserve de Preu- Recéléfait par la Veuve Cas oit il
Queftion
ves fans réferve de Preuves > peut être poufuivi extraordinai-
rement comme Vol. ~f.
ce que c'en-. Que~ion avec
réferve de Preuve* en fon entier QM~ des.Complices. ~4. Rece-
Peine corporelle. 402. Queftion lé fait par des.Héritiers. Spo-
fansréferve de Preuve, Peine cor- liation.
ordinaire RM<7<MM< de la Perfonne de l'Ac-
porelle. 40<. Queilion
& extraordinaire comment ie cufé fa Peine. 461. Recétement
donnent dans les différensParle- du corps Mort d'un Bénéficier,
4-0!' Crime de Leze-Maje~e Divine au
mens.
nom l'on doit donner fecond Chef, fa Peine. 4~0. Recé-
Quidam, que
celui contre lequel on décerne lement de Groffeffe. Suppref-
Monitoire. ~3~- fion dePart. VolparRecelement,
R. fa Peine. 609
Lettres d'e Rappel Receveurdu Domaine tenu.d'avan.
TO du Procès criminel à
Ban. n~. Lettres. de Rap. cer les frais
J't~e
de Galeres. défaut de la Partie civile & des
pe! Domaine.
de Médecins Se Chirur- Seigneurs.
Rapport dans une Maifon de For-
doit être fait en .RA:/M%M
giens-,comment Cas a lieu.
CasdeBleuureoudeMort. n~ ce, Peine, en quel
doit avoir communica- 410. Tjent lieu aux Femmes des
~<~arMMr Galeres & du Banniffementhors
tion des Pieces fecrettes de la
doit les fen- du Royaume. 404'_49!')
Procédure quand S'il eft
dre. i~o- Doit aulHer à:la Tor- ~.Mo/~Me~, c e quec'eA. 171.
ture. toujours nëceMaIre.~72.. 6-My.
Crime de combien de for- Cas oit il peut être fait fans être
A~~ ta. erdonné 17~ S'il
tes. 499. Rapt de violence par Jugement.
fuivant le Droit Romain.. peut être réitère. 7~. Comment
Peine, doit 7~«/.
Ibid. Sa Peine, fuivant nos Or- le Juge y procéder.
d'un Prifonnier
donnances. ~Ot. S'il e~ fufcepti- Recommandation
ble de Lettres de.Rémiaiou.o3. ce-que c'eA. ~64
être la Par- ~MOK/!o~ce des-Ecritures. & Si-
S'il peut pourfuivi par
tie publique. <,o..Rapt de Séduc- gnatures en Matière criminelle,
tionouEIandice,commentfecom- comment Noit-on y procBder.
& doit être pourfuivi. 7~. 2.~6. <5'
met, fi elle a lieu, que
& <ot. Ses eKêts.parrapport au 7!e~M~<:Ma ce Cas.. ~7
entre la Per- doit faire le Juge en
Mariage centrale ce que cc'eA
ce' en en en quor
quoi
fonne ravie & le Raviffetir. ~-oï. .Rt~<M.,
Récufation:
fi elle différe de l'Evocation. 116.
.R~MMdans une ditpoution, elle doit être
la rend nulle. ~o Moyens ûirlefquels
émanés fondée fuivant l'Ordonnance. 7~.
~to/! aux Mandemens
Roi ou des Cours Moyens d'évocation autres que
du fupérieures, dans l'Ordon-
Crime de Leze-Maje~ë.au~eeo.nd ceux mentionnés
YYyy
7~ TABLE ALPHABETIQUE 1- 1
en
nance. t28., Que doit.faire leJu-Cas le Renvoi quel Juge doit
recufé en Matiere criminelle, l'ordonner. i Si !es Procédures
ge faites depuis le Renvoi requis,
)~9
font nulles. ti~. Quand doit il
Reintégrande, peut être pourfuivie z être demandé par l'Accusateur.
par la voye'extraordinaire. ~i Ib. Quand ne peut il plus être de-
que doivent avoir les GrefL
~<< mandépar l'Accufé.Ib. Peut être
fiers & les Geoliers leur 6)rme.
de Baptême, Ma- demandé en tout tems par la Par-
164. Réglées tie publique. Ibid. Renvoi dans
Sépulture Peine des
riage Se une dépoution s'ils la rendent
Curés qui les falfifient.
nulle. ~9
Curés..
Reglement à l'extraordinaire, s'il a Réparationcivile. ~y<~Intérêts ci-
le mêmeeffet que l'Appointement vils. Réparation d'honneur, com-
en Matiere civile. ~76. Regle- ment fe fait. 417
ment de Juges en Matière crimi- ~~K~oa de Témoins venus à ré-
nelle, Cas ou il a lieu. 130 vélation, comment fe fait. 1333
Réhabilitation(Lettresde) leur for- Repreyentationde l'Accufé Contu-
me, comment elles s'enthérinent. max, foneffet. P. Défaut. Re-
lo!. présentation de Piecesde convic-
Reine, Privilége de ton Entrée dans tion, ou de comparaifon à l'Ac-
une ville du Royaume.Entrée. cufé. ~< Pieces.
Relégation.y<Banni<3ement. Reprochesdes Témoins, quels font-
Procès criminelsqui ne peu- ils. ~0~7 Témoins. En quel Cas
vent être jugésde relevée, excep- doivent ils être faits par écrit.
tion en faveur des Cours. 3 6o 177
.Re/f qui refLuentde venir en que FAccute peut donner
dans le Procès criminel. ~<y<~
dépo&tion~ comment peuvent y Atténuation. Requête de la Partie
être contraints. n8. Effet de la
Mort civile qu'ils encourent par civile après le Procès inftruit.
rémifBon de leurs Vœux. ~o~ Conclufions civiles. Requête ci-
Mort civile. Religieux exempts. vile, quand elle a lieu contre les
Arrêts. 3~8
yoy~ MonaAere.
Religionnaires.i~o/~ Hérétiques. .R~M, Crime de ~~M, ce que
2:<M~o/ Lettres de Rémimon, de c'eA utivant le Droit romain. 474
combien de fortes dans quels .R<«M des Témoins fur un Mo-
Cas elles ont lieu 109. n o nitoire. VoyezMonitoire.
Lettres de Réviuoh, Cas
Renommée mauvaite renommée de ~~o~,
l'Accufé eft un indice éloigné où elles ont lieu. 368
contre lui. 3<;ï. Sic'eil un moyen Rivieres, Police pour la conferva-
de reproche contre le Témoin. tion des Eaux, des Rivieres.
yoy~ infamie. Bonne renommée Eaux.
~ert à faire diminuer la Peine. Roue Peine de la Roue., ce que
c'eit, Cas où elle a lieu. 401F
394 Rues des Villes, fi elles font répu-
ente con~ituée, conditions nécef-
faires pour empêcher qu'elle ne tées Grands-Chemins, en matie-
re de Cas Prevôtaux. 6n
foit uuiraire. ~4
DES MATIER ES. 7~3
s. Sénéchal origine de ce mot, leurs
anciennes ionûlons, celles qu'ils
Crime de Léze- ont aujourd'hui. fo~ Baillifs.
~) Majefté divine au fecondchef, Sentenceen Matiere criminelle, de
de combien de manieres fe com- combien de fortes. 3~6. Senten-
met. 443. Différentes efpeces de ce préparatoire, ce que e'eit.
des Comment on doit procéder tuf
Sacrilèges. Ibid. Profanation
Houles &:Vafes facrés, fa Peine. leur Appel,~o~ Appel. Senten-
7~.Profanation desSacremens,fa ce interlocutoire ce que c'eA.
Peine. 444. Profanation des Egli- Ibid. Comment l'on doit procé-
der fur leur Appel. yo~ Appel.
fes, fa Peine. I b.Sacrilégecommis
avec eSi-actIon,Cas royal. :.3
3 Sentence deninitive, ce quec'eft.
Sages-Femmes doivent être appellées 3~7. Quels font les devoirs du
pour vifiter les Femmes
condam. Juge avant que de la rendre. 7~.
nées à Mort qui fe difent encein. Quels font les devoirs du Juge en
tes. 3 §7. Sages-Femmes qui fe la rendant. 3~9. Quels font les de-
de Part, 1-
voirs du Juge après qu'il l'a reri-
prêtent à la Suppofition
comment punies 618 du. 364. Comment doit-on pro-
& Annotation des biens de céder fur leur Appel yo)~ Appel.
~~e Sentence de provision.yo)~P.ro-
fAccufe Coutumax, cotnment;~
fait. 2.77.Saifie du temporel des vifion.Sentence de conversion de
Procès criminel. Converfion.
Bénéfices, Cas où ellealieu. 118.
~i 2 Séparation, fi l'Adultère du mari eft
~/(!~ des Témoins doit être taxé un moyen de réparation. 480
Sépulchre, violation de Sépulchres~
par le Juge. "9
~~<-o/~MM,Infraaiondeiauf-con- ~oy~ Violation.
duit. ~oy~ Intra~ion. ~M/Mrc, privation de Sépulture,
Cas ou elle a lieu, ~10
J<:MMroyal, falfification du Sceau
royal, CrimedeLéze-MajeAéau Sergent.y< Hui~ner.
fecond chef, fa Peine. 466 Serment,pourquoidoit étrcpTêtépar
de Scellé fur les l'Accuse. 338. Quand doit être
Scellé, appofition
Biens de l'Accule Contumax, prêté par les Médecins& Chirur-
quand a lieu. ~77 giens. n. Quand doit être prêté
Schifme,Crime de Léze-Majeité
di- par les Experts. 2.36, Faux fer-
vine au premier chef, fa Peine. ment. yoy~ Parjure.
fait ou prêté de
4366 y~W~nt
R. l P.
SecrétairedduRoI~IeurPnvuegeen faaûës Cle& comment punis~
Matière criminelle. 163 !.7~
.S~M & émotion populaire, Cri- J~c~ Divin trouble au Service
me de Léze-Majefté au fecond Divin. y< Trouble..
chef, fa Peine. 463. Prédicateurs Serviteur, yqy~ Dome~ique.
oC
féditieu'x, leur Peine. 7~. Signature des Jugemens, quand
fcyez Haut- commentdoit eHeêtre faites 364
7X!B<-7M/?MM/ en
Juûicier. Signatures privées, comment
doit être faite la vérification.
Sellette Interrogatoire fur la Sel-
lette. yo~ Interrogatoire.. Reecnnoi~ance.
YYyy ij
7~4 TABLE ALPHABÉTIQUE
de Léze-MajeAé di- elle connue. 1~3. Commentelle
~MM/Hf!,Crime
vine au fecond chef, de combien s'exerce. 194~
de manières ~ëcommet fa Pei- Supérieursde Couvons, comment
ne, ,4!* peuvent être contraints à en-
Simulation, Crime da~s les Actes, voyer les Religieux pour dépo-
-ceque c'eft. <~4 fer. 118
Syndic que doivent nommer les J~yo/o7: de Perfonnes, Crime de
Communautés dans les Procès Faux, fa Peine. 614. Suppo&tioa
criminels, leurs tbn&Ions. de Part ou d'Enfant, Crime de
Sodomie,Crime fa Peine. ~09 Faux, fa Peine. 617
Soldats, Délits qu'ils peuvent com- .y~~o/! de Part, Crime, fa Pei-
mettre. fo~ Délits, fqy~ Mili- ne. ~31. Suppremon de Tefta-
taire< Soldats'Deferteurs. yoy~ ment & autres Pièces fa Peine.
Deferteur. Faux Soldats. yo~ 616
PaSevoIans. Vols faits par des .y~ Peine canonique, ce que
Soldats, voy~ VoL c'eA. ~08
~~< Sortilege,M!/<~Magie. .y~~o~d'Omces. Interdirions
~oMf<& & Muets, s'ils peuvent être T.
accufés 7&. comment leur fait-
oh leur Procès. ~S~ ~T~~BtB de Marbre. ~<y~ Eaux
~e&e/M, Vols faits dans les Spec- & Forêts.
tacles. yoy~Vol. Indécencescom- Tallion, Peine, chez les Romains.
mifes dans les Speflacles, com- 4.Abrogéeparmi nous, c~pour-
ment punies 4~ quoi. 36. 3pïi
Spoliationd'Hoirie, commentpunie Taxe des ~ataœesdes Témoins.
lorsqu'elle eft commife par la Salaire. Taxe des Dépens. ~oy~
Veuve ou par les Héritier. ~3. Dépens.
Quid, lorfqu'elle eA&itepar des Témoins, leur devoir dans l'Infor-
Etrangers. ~4 mation.2.17.Leur devoir dans le
~M~ Crime, de combien de Monitoire. 134. Témoins repro-
manieres fe commet, fa Peine. chables, quels font-ils. 3:1. Té-
638 moins reprochables à caufe de
l'A-Sëûionprimée. A caufe
Stupre Crime, en quoi dinere de
la Fornication, fa Peine. 48 ') de la crainte & révérence. 314.
Subornationde Témoins, espèce de A caufe del'inimitié. 3 A caufe
Faux, fa Peine. du défaut d'âge ou de raison. 316.
JM~/K~Mde M. le Procureur Gené- A caufe de l'infamie. 7~. A caufe
ral, leurs Fonctions & Préroga- de l'Intérêt perjfbnnel. 317. A
tives. i !7 caufe du devoir de fa Charge qui
<yMM<Mho/ï; fi le Banni~ementper- l'oblige au fecret. 3 8. A caufe du
pétuel donne ouverture à la Subf- danger de la corruption. Ibid.Té-
titution. 403 moin oculaire ou <&vifu. 319.
.y~/ëM, ConteC!o!iSuggérée, ce Témoin auriculaire ou de,auditu.:
que c'eit. 340 310. Témoin qui vacille. 311.
~K~Mfervans en France Juridic- Témoins unguliers.7~ Témoin
tion des Troupes Suiffes en quoi contraire. 313. Faux-Témoins.
DES MAT IE RE S. 7~1
31~. Témoin!fubornés. Subor- par des Vagabonds. Vol. Si lé
nation. Témoins décèdesavant le Juge peut informer d'officecon-
Recollement,s'ils prouvent. ~71. tr'eux. 2.18.S'ils peuvent être dé-
7</?<M~ ~aluné ou fupprimé. 7~. crétés réellement fans Informa-
Faux. Suppreiuon. TeAament tion précédente. 1~6.De qui font
~Mort, quelle preuve en réiul- ju~iciables. t6t
te. 348 ~~aM. ~oy~ Marine. Capitaine
Tête tranchée, Peine, quand a lieu. de VaiHeau. Capitaine. Délits
401ï
40 concernant la Police intérieure
7ombeau.P. Sépulchre. du VauTeau, quels font-ils. 18î
To/'M/'e. QueUion. ~/<~ qui abufe de fa MaîtreSe.
Tournelle,Chambredela Tournelle, DomefUque.
d'où tire fon nom. i i. Cas par- Palides, Mendiansvalides. ~.Men-
ticuliers dont elle connoît. 1~1. dians.
~'yM! ~qui outrage ton Seigneur.
TM/~So~ fur Crime, fon effet.62,. Félonie.
Cas ou elle ne peut avoir lieu. 63 ~MMà faux Poids Mefures.
Tranflationde l'Accu~, aux frais de Faux.
qui fe fait. ~4 ~~MMo~ dePièces. ~.ReconnoIC..
Zy<o~ d'Or & Argent monnoyé fanc€. Faux.
ou non monnoyé hors du Royau- ~<w< qui a recellé. Recellé. Si
me, Crime de Leze-Majeflé au elle eft préférée aux Parens de
fecond chef, la Peine. 471.Tran~. fon Mari dans la pourfuite de la
part de Grainshors du Royaume. Mort de ce dernier.-43. Si elle eft
Monopole. tenue à cette Poursuite. 4' Si elle
Trompe Amgnadon à fon détrom- peut être accufée d'Adultere par
pe. ~oy~ Aulgnadon. les Héritiers de fon Mari. ';7
T/'oM~au Service.Divin., Crime de ~M~< qui refufe de publier Moni-
I.eze-Ma)e~é Divine au fecond toire, comment puni. 13~. Peine
chef, fa Peine. 446. Ce qu'il faut de ceux qui falfifientles RegiAres
pour qu'il forme un Cas royal. de la Paroiffe. Regiftres.
447 ~<:<f-<?~/M/'< en quoi differe
y~<'K/-qui abufe de fa Pupille, com- de l'oaicial. ~8
ment puni. 487. 497. Doit pour- ~:<M<, Lettres de Vicariat, que
suivre l'Injure faite à ton Pupille. FEvêque efttenu de donner à 1 un
41. S'il doit. les intérêts des de- des Con~Iers-Clercs du Parle-
niers pupillaires reAés entre fes ment. t
mains. <)< ~8.S'il peut être Té- ~<:<<!< ~'M-.y~K~ leurs
moin dans la Caufe du Mineur. fonctions. 1~1. VIce-gérent, ce
3i3 que c'eA. 1~8. Vice-Promoteur.
V. 7~.
~Ï//M, comment on leur fait leur
T/~c~TJ-o~, Chambre des Va- Procès. Communauté.
cations, fa compétence en Ma- Voituriers qui piquettent les
tiere criminelle. z
1~2. Vins. Y. Voituriers.
~~oMf&, Gens (ansaveu, qui font ~'o/, Crime en quoi dl~ëre du
réputés tels. 16~ 688. Vol fait Rapt, fa Peine. 49<~
7~ T A B L Ë À L P H À B E 11 q U E
~ô/~o/ï de Sepulchres, Crime de Forêts fa Peine. ~78. Vol de
'Leze-Ma)eiM Divine au Second Fruits SeLégumes, fa Peine. <f7~
chef, Peine. 448 Vols de Charrue & Harnois de La-,
'~o/M<;<< Force publique. boureurs, fa Peine. ~80. Vol de-
des Médecins & Chirurgiens. Bornes, fa Peine. Vol de Bois
~?M dans les Chantiers. ~78. Vol de
Procès-verbal. Vifite de Sage-
Femmes. Y. Sage-Femmes. LingeauBlanchifîage. ~80. Vol.
~My~ qui transportent les Outils d'Echallas dans les Vignes fa'
la fabrication de la Fauffe- Peine. <;7§. Vol confidérable ou
pour
monnoye, comment punis. 469. Larcin, fa Peine. <f8i. Vol réité-
Voituners qui piquettent~ des ré, fa Peine. <8i. Vol fait dans
leur Peine. ~Vol. l'Eglue, fa Peme. 444. Vol
Vins,
c'eu: fuivani le Droit fait d~nsles Maifons royales, fa
~o~, ce que
Romain. ~7. Comment confidéré Peine. Ibid. Vol fait dans l'Audi-
nous. t. 6- Vol um. toire de la JufHce, fa Peine. ';86.,
parmi
Vol fait dans les Spectacles pu-
pie, ce que c'eû, fa Peine, <;<,6.
Vol qualiné, ce que e'eA, fes dif. bIIes,faPeine.~87.Vol de Grands-,
férentes efoeces. ~.7. Indicés qui Chemins, fa Peine. 7~. Vol noc-
fervent à le prouver. ~4. Vol turne, fa Peine. ~89. Vol fait en,°
avec earaaipn,~a Peine. ~8. Vol tems d'Incendie, de Ruine,.& de
fait avec'Armes, fa Peine. ~60. Naufrage, fa Peine. Ibid. Vol fait
Vol fait avec Déguisement, fa entemsdeFamine'.faPeine. ~i.
Peine. ~61. Vol fait avec adreffe Vol fait par recellement. Re-
& niouterie. <,6i. Vol DomeAi- ''ceHenrent.
fa Peine. fait par ~<yM~< ne font permife? eK
que, ~63. Vol
8: fansaveu. France. 6~0. Voyes de nullité
'Vagabonds Gei~
Volfait par Gens d'anaires, fa n'ont plus lieu contre des Sentea-
Peine. ~6~. Vol fait par Gens de ces. ~.Nullités.
JufHce, fa Peine. Ibid. Vols faits ~/?~, Crim~, de eombiende forte?
~ 66. Vol fait par Suivant le Droit. En queis
par desSoldats. <t)i.
des Hôtelliers, fa Peine. ~6~. Vol cas elle eft autorifee parmi nous.
fait par Maîtresde C~che8e MeC- <;o4. Différentes manieres dont
Peine. y66, Volfait_ elle fe commet. ~6. Sa Peine fui-
~iagene, Par-
parVoituriers, fa Peine. ~71. Vol vant les Ordonnances. ~p.
fait par Serruriers. 572. Vol de ticulantés qui concernent ce Cri-
cho~facrées. ~7~. Vol des De- me. 600
niers royaux & publics. Pëcu- ~Myy<w de Biens d'Egîife, Crime
Ïat. ConcuCion. VoIdesPer- de Leze-Majef~é Divine au fecond
fonnes libres. Ptagmt. Vo! des chef, fa Peine. 4~4. Ufurpation
BeAiaux. Abigeat. Vol de Pi- 'des Titres de NobIefTe& Armoi-
fa Peine. ~76. Vol de Gi- ries, efpece de Faux, fa Peines.
geons
hier & Bêtes fauves fa Peine. 616. Ufurpation de Marques
Vol de Poisons, fa Peine. d'honneur militaire.
~77.
&
<76. Vol d'Arbres de Jardins

De l'Imprimerie de LE BRETON,ïmpnme~r Ordinaire du R.0h.,5


~PF7:0~~r/OJv.

T'Ai lu, par Ordre de Monseigneur te Chancelier, un Manufcrit qui


J a pour titre /~?<M~ Droit Criminel,avec un Traité particulier
Crimes; & je n'y ai rien trouvé qui doive en empêcher l'ImpreHtOn.A
Paris, ce-feizeFévrier mil fept cens einquante-iept.
COQUELEYDE CHAUSSEPIERRE.

jP~7~7L~C~ Z~7 ~07.

PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DE FRANCE ET DE


LOUIS,
t NAVARRE A nos amez & féaux Confeillers les Gens tenant nos
Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel,
Grand-Comeil, Prévôt de Paris, BaUlifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans
Notre bien
Civils, & autres nos JufHciersqu'il appartiendra S ALUT.
amé le SieurMuYARTDEVOUGLANS, Avocat au Parlement, Nous a fait
expofer qu'il defireroit faire imprimer & donner au Public un Ouvrage des
a
qui pour titre <!«Droit Criminel, avec un Traitéparticulier
/K~M
Crimes.,s'il nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilège pour ce
néceffaires. A CES CAUSES,voulant favorablement traiter 1 Expofant
Nous lui avons permis & permettons par ces Préfentes, de faire imprimer
ledit Ouvrage autant de fois que bon lui femblera, & de le faire vendre
Se débiter par tout notre Royaume, pendant le tems de douze années
comécutives, à compter du jour de la date des Préfentes Faisons défen~
fes à tous Imprimeurs, Libraires, & autres Perfonnes de quelque qualité
& condition qu'elles foient, d'en introduire d'Impreiuon étrangère dans
aucun lieu de noue obéiffance; comme auffi d'imprimer, ou faire impri-
vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire tedit Ouvrage, ni d'en
mer,
faire aucun Extrait fous quelque prétexte que ce puiffe être, fans la per-
tnluion exprefle & par écrit dudit Expofant ou de ceux qui auront droit
de lui, à peine de confifcationdes Exemplairescontrefaits, de 3000 liv.
d'amendecontre chacun des Contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers
à l'Hôtel-Dieu de Paris, & l'autre tiers audit Expofant ou à celui qui aura
droit de lui, & de tous dépens, dommages & intérêts, à la charge que
ces Préfentes feront enregiih-éestout au long fur le Regiftre de la Com.
munauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois moisde la date
d'icelles que l'impreffion dudit Ouvrage fera faite dans notre Royaume
& non ailleurs, en b~n Papier & beaux Caractères conformément à la
feuille imprimée attachée pour modele fous le contre-fcel des Préfentes;
fe conformera en tout aux Réglemens de la Librairie, &
que l'Impétrant
notamment à celui du 10 Avril 17~ qu'avant de l'expofer en vente, le
Manufcrit qui aura fervi de copie à l'impreffiondudit Ouvrage fera remis
dans le même état ou l'Approbation y aura été donnée, ès mains de notre
~ës-cner & féal Chevalier ChanceHerde France fe Sieur de Lamoignon~
en fera enfuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothèque
qu'il
un dans celle de notre ChâKau-du Louvre, & un dans celle de
publique
notredit très-cher & féal Chevalier Chancelier de France le Sieur, deLa-
le tout à peine de nullité des Préfentes du contenu desquelles
BlOisnon, de faire ledit Se fes ayans
vous mandons c< enjoignons jouir Expofant
caufe pleinement &: paiMblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun
des Pr:é~entes.,qui fera
trouble-ou empêchement Voulons que la copie
tout au au commencement ou à la nn dudit Ouvrage, foit
imprimée long.
l'un de
tenue pour duement ugninée~&: qu'aux copies collationnées par
à l'O.
ttos amez te~uxConfeillers-Secrétaires, foi foit ajoutée comme
Commandons au premier notre Huiler ou Sergent fur ce requis;
riginal.
de faire pour l'exécution d'icelles tous aRes requis &neceiiaiKS, fans
demander autre permimon 8c nonobftant Clameur de Haro, Charte
Normande, & Lettres à ce contraires; CAR TEL ESTNOTRETLAisiR.
Donné à Verfailles le deuxième jour du mois d'Avril, l'an de grâce m~
le
fept cent cinquante-fept, & de notre Regne quarante-deuxième.
Par le Roi en fon
Conseil. Si~nd, LE BE G UiE.
~~LEBEGU'E.
JH' dé la ChambreRoyale des ~MtrM 7/
.RcF~/Hr
meursde Paris, 2~. /~6'0/. /7. C<W/C/M< <!M A~M~ <~3~' qui':
fait difenf es, art. 4. <Ïtoutes Perfonnesde quelque~M/~MW/Myo~ aucuns. <'M-
tres que les Libraires & Imprimeurs,de vendre,débiter,6~< <Ae/-
JE~M pour-les vendreen leurs y!0/ qu'ils s'èn ~M< les Auteurs ou <!K-
trement, <S' chargede fôurnir~<! Chambre/<M
l'art. /0~. ~~M ~~M</M. Paris le Juin,
<!A<:eH~ par
<.X~
t,7S~
P. G.
G, LE
L,¡ MERCÏEB;~
MERCIElt, ~ SynJi4.,
n~

Vous aimerez peut-être aussi