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Muyart de Vouglans, Pierre-François (1713-1791).

Lettre de l'auteur des "Loix criminelles", au sujet des nouveaux plans de réforme proposés en cette matière. 1780.

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B~~ 1 1
~t/TjEC/A
~ÔIX CRIMINELLES,
~Z~t~MMOMt~MM~
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~ft~q/~ cette
~<!f~. ?4;j

t)' T <, comme ~pu~rêtea~Môt~


JT~X~
Cëu~ eturetpea dn ~uxtom~ vou$
n~ave~puvoir fans doute qu'avec et(MH~
nemeot, que dans un Gouvernement
poÏK~ que le nôtre, il fe tepanae dep~L
qu~H)uetems diverfes Brochure~ don
ies~hc<oot!nemeet~coMronne<MM
A
( ))-
c!es AcadémiCt,, où fous prétexte de
vouloir réformer notre Légiûation fur
les matieres Criminelles, on ne cher-
che rien moins qu'a la bouleverfer entiè-
rement, en s'efforçant de faire regarder
les Codes qui la conacnnent, coniioae
un amas monstrueux de produaions go-
thiques qui fe reffent dit-on, dc~ bar-
barie des premiers fiecles.
,V6us avez toujours pente comme
moi, MotiHeur, que pour qu'il y ait lieu
a une Reforme de Loix & fur-tout de
Loix Criminelles qui font toutes de Droit
ôc ne font proprement que le
po(tt:f,
réfultat de l'expérience, il faut fuppofer
necenairemcn~deux~chofes d'une paK
a f~t voir
que cett~ morneexpérience
de 4*
que~p~i&h publication ces LtOiX
e~j~Y~m quelques abus quelques
auxquels il e&.1
~v~cns dangereux
de remédier & d~l~-c,
~tant
comme c'eft moins par des ra~ne-;
~e
(~
jmensque par des exemples que peuvent
<e conftater ces abu~; ce n'c& auffi que
fur les réclamations des Magiûrats ~C
autres Personnes~chargéesde l'exécution
décès mêmes Loix comme étant plus
à portée de découvrir ces abus Bcd'ea
indiquer les remèdes, que devroit s'o-
-pérer la Réforme qui feroit à fai,re enpa"
reil cas. Combienn'a donc pas dû aug-
menter votre iurpri~, Mondeur, torique
à la
paffant du titre de. ces Brochures
<p.talitéde leurs Auteurs, 6e à celle des
motifs particuliers par lefquels ils pré-
tendent autoriser leur réclamation, voua
avez remarqué qu'il ne fe trouvoit ici
aucune de ces deux conditions euen-
tielles dont je viens de parler 3

D'abord, quanc à la qualité des


teurs vous feriez-vous jamais attendu~
Monfieur, qu'au lieu de ces Magiftrats J
de ces Jurifconfultes confoiT~mésqui de"
A a
( 4)
vro!ënt.naturellement concourir à la re-
forme de ces Loix comme ils l'ont fait
leur formation*, vous ne trouveriez
~parmiceux qui (c préfentent aujourd'hui
pour réclamer cette réforme~que de Hm-
ples tpéculateurs que des Philofophes
car c'cA principalement fous cette qua~
litë qu'ils s'annoncent dans ces Brochu-
res quoique quelques-uns d'eux prenr
nent autï!celle d'~ycc~ fans ofer toute-
fois s'en prévaloir pour prétendre avoif
joint la pratique l'étude, qui font égaL-
ïement néceuaires dans cette matière
pour eh bien iauir l'efprit). Mais quoi
donc? vous ferez-vous ëcrië fans doute-:
quoi, des Philofophes font aujourd'hui
les feuls Repré~entahs de la Nation
qui ofent attaquer notre LégiHation

N~uLMm n~Hr~e </?MnHm~MO~Me


~oh~ <omodo ~MO e/?. L. )$.
coH~<!<Mn! de
w
Reg& Jur.
)
Criminelle qui s'ingérent à nous don-:
ner des plans de reforme par lefquels
ils prétendent foumettre aux fubtilités
de la DialedHque le fort de tout ce que
l'homme a de plus précieux, de fa yiej8c
de fon honneur? f C'eft,il faut l'avouera
une nouveauté, un de ces phénomène?
dont nos Hiftoires ne nous fburnuÏenc
aucun exemple. A t- on jamais vu,en~
enet,rie~ de pareil dans les tems du plu~
beau regne de la Philofbphie chez les
Grecs & chez les Romains? LcsSocrate~
les Platon, les ArIAotequi ont toujours
pané pour les plus grands Philofophes de
leur Hecle ont ils jamais été mis an
nombre des LégiHateurs de leur pays r
Nous voyons bien à la vérité quelques
préceptes hafardésfur cette matiere dans
la République de Platon; mais qui ne
fait que cet ouvrage, qui n'étoit fondé
que fur la fimple théorie, n'a pas plutôt
paru qu'il A été relégué dans la c1affe
Ai
t )1
Bes ouvrages de pure imagination: par
'la raifon toute fimple que la Philofophie
n'a pour objet que de nous repréfenter
leshommes tels qu'ils devroient être; au
lieu qù~ l'objet principal de la LégiHa-
tion eft de nous les montrer tels qu'ils
font en effet.
Mais fans aller plus loin que l'on
consulte l'HiAoire de notre Nation l'on
défie d'y trouver aucun exemple d'une
tentative pareille à celle de nos Philo-
ont
fophes a~uels. Sous les règnes qui
été les plus norinans, parce qu'ils ont
produit les meilleures Loix, tels que
ceux des Charlemagne, des S. Louis, &
des Louis-le-Grand, a t on jamais vu
appeller des Philofophes dans les anem-
blées,foit publiques, foit particulieres,
qui fe font tenues pour la formation des
Loix ? En trouve-t-on aucun dans la
lifte de ces graves Perfonnages qui ont
préfidé à la réda~Upndes Capitutaires
(7)
des Pragmatiques-Sanglons, des Or~
donnances faites aux Etats généraux
d'Orléans de Moulins & de Blois, &E
en dernier lieu de la fameuse Ordon-
nance Criminellede i ~70~qui a toujours
été regardée parmi nous ( &: même
parmi les Nations voinnes qui l'ont prife
pour modele) commecontenant te&Ré-
glemens les plus jfa~csfur cette matière? f
Et cependant,il fautconvenir qu'H y avoit
dans tes tems-la des Philofophes qui ne
Je cédoient sûrement point en do~rine,
ni en patriotifme à ceux de nos jours. Par
quel privilege ou plutôt en vertu de
quelle infufion particuliere ces derniers
prétendroient-ils l'emporter fur les pre-
miers en fait de fcience léginative &:
entrer dans une carrière que leurs Maî-
tres n'ont jamaisofé tenter ? Qucdiroient
les Defcartes les Mallebranche les
Pascal, &c. s'ils voyaient ce que nous
Soyons aujourd'hui?ou plutôt Que d~"
A~
( 8~1
troïentles Lifet (<ï), les Bourdin (~)/!ex
Ayraut (c), & tant d'autres profonds Ma-
giftrats qui fe font occupés avec tant de
foin à nous développer l'esprit de ces
Loix qu'ils ne poffédoient fi bien
que
parce qu'ils les avoient pratiquées eux-
même< s'ils voyoient tourner ainfi en
'dérifion le fruit de leur veilles? Que doit
penser aujourd'hui M. Joufle, de voir
mettre au rebut les bons Commentaires
qu'il nous a donné fur ces mêmes Loix
& qu'on le traduife ainfi
pour en ren-
dre compte, au tribunal de nos Philoso-
phes modernes? Et enfin de quel œil nos
premiers Magiftrats peuvent, ils voir
qu'on entreprenne auul ouvertement fur

( ) M. Lifet, premier Préfident du Pade-


mentde Paris.
(b) M. Bourdin Procureur Général <m
tnëme Parlement.
(c) M. Ayrauc, LieutenMt-Crimmel
d'Aa<!
gCM.
't 9)i
Ïeura~fondions jufqu'à vouloir &Iredé-
pendre en quelque forte la fancUon de
nos Loix de l'attache des ACADEMIES?

MA ï s écoutons nos prétendus Réfor-


mateurs & Suivons-lesdans le détail des
M?~ particuliersqui ferventde prétexte
à leur nouveau fyAême ( je dis~M,
parce que ce fy~éme n'eft, comme vous
l'allez voir, Monfieur, que la fuite d'un
autre encore plus dangereux &c vous
vous convaincrez bientôt que la Hngu<
larité de ces tnoti& affortit parfaitement
à celle des qualités fur lefquelles ils pré-
tendent fonder leur miffion.
Vous favez, Monfieur, que dans l'o-
rigine la Loi n'a été faite que pour le
crime tellement que fans le crime il
n'y auroit jamais eudeLbt. Vous favez

JL<g~Mrw hac <~ M~Mre, 'yMre~ i


~<nn«fere,~tM<rc.L. 7. if. dcLegtb.
~)
~fH, que les Loix Criminelles ayant nn-
guliérement en vue de maintenir l'ordre
public,pourle bien général de la fociété,
leur objet principal dans l'impoucion des
peines, n'eft point tant de corriger le
coupable, que de détourner, par la ter-
reur de (on fupplice, les autres de fuivre
fon exemple femblable à ces membres
~<i~<M qu'il faut abfolument retran-
cher pour fauverle refte du corps.
C'eft d'après ces principes qu'il faut
néceuairemenc conclure que le véritable
~prit de la LégiHauon Criminelle doit
tendre à la rigueur, plutôt qu'à la clé-
mence, & fur-tout dans un Gouverne-
ment Monarchique tel que celui-ci,où le
Prince a confié l'exécution de fesLoix à
des Magistrats, &:s'en:réfervé à lui feul
Ïc droit de fairedes graces. C'en:auffipar
cette raifon, que nous voyons que nos
dernières Loix font toujours plus rigou-
~eutesque ies anciennes teUemencq~'H
(1 )1
<
y a des crimes qui n'éto!ent punis ori-
ginairement que par des ,peines pécu-
niaires, & qui le font aujourd'hui par des
peines amiaives & même capitales
parce que l'événement a fait voir (comme
il eft dit dans le préambule de ces der-
nieres Loix ) que l'infuffifancedes pei-
nes portées par les premieres n'avoit fait
jufqu'alors que favorifer le progrès des
crimes qu'elles fe proposent de déra-
ciner. C'eft encore par l~emc raifon
que nous voyons cette rigueur des peines
s'être accrue fucceuivement a mefureque
notre Nation eft devenue plus policée~

« A cette CAUSE voyant que c'e& una


<nchofe
qui puUule&mutttptie chaque jour
a6n de d<ÂMërplus~ande peur & terreur
ceux qui s'en voudront rnMer. C'e& a!n&
que s'expHqueentr'autfet le Roi FfMCoisIdan<
le préambule de fon Ordonnance de t~' 1;
contre les Not~e$ & les T~ia! ~maM~
( )
& l'autorité de nos Loix plus anermîc
tellement que l'on peut dire avec anu-
rance que,s'il <etrouve dans l'hiûoire de
notre Légination quelqu'exemple de
relâchement en cette matiere ce n'a
jamais été que fous les regnes les plus
foibles & les plus orageux. Nous pour~
rions citer à ce fujet les Edits de Pacifi-
cation & autres (emblablesLoix de Ct~
Con/?<ï/ïcM qu'on fait n'avoir fait que
pallier les défordres au lieu de les dé-
truire.

Cela pofé quand il feroit vrai


comme le fuppofent nos Philofophes,que
depuis la publication de nos dernières
Loix, il fe feroit gliffé quelques abus
dans l'administration de notre Juttice
Criminelle, ces abus n'auroient pu venir
que de l'une ou l'autre de ces deux
fources ou de y~/M.o~ de ces mémet
Loix~ 6c dans ce cas il n'y auroit autre
< ''3))
chofe &!re au~ard'bu! ~ue ~e
remettre car vigueur par une. noa~eHe
LoS jqo! porteroic des in}on~<w dee
peme~ pàmeuUères contre ceux jqujL.n~
gligeroient deies fatre exétut< oubie~
de ~M/M~/a7ï~:d)M peines qui auroient
ecé portées; par ces dernières Lohc~
alors il &udroit nëcenaircment leareÏof~
mer pour en~Mg~ïfer la rigueur~ommc
le ieul vrai moyen de contemf les cou-
pables car de ne les réformer que pour
en adoucir 'les peines, ce feroit comme
nous l'avons dit~ dénaturer absolument
tioere LégiHation Criminelle; puMqu'uo
fur-tout dans un
pareil adouciuement (
fiècle aufii corcompu que le notre) fer-
viroit moins de frein que d'encourage-
ment au crime l'expérience de tous lea
tems ayant fait voir qu'on ne pouvoir
arrêter le progrès de ce mal~oMagieux
eue par les remèdes les plus violent
~( )}

C~dt cependant, ( auriez-vou< CrUjj


MoMieùr, ces Brochures ne vous l'a-*
voient appria) c'eA ce mêmeadouciCe-
ment des peines, c'eft l'humanité,ceft en
un mot la tolérance qui fait la bafe dn
ïyMme de nos nouveaux Réformateurs;
c'eMa le refrein ordinaire du jargon
philosophique de nos jours c'e& le cri
de guerre fous lequel ils viennent tout
te rallier ôc ce qui ne vous aura pas
paru moins fingulier fans doute c'eft
qu'en même tems qu'ils voudroient faire
pencher ainfi la balance du côté de la
douceur, ils ofenr reprocher à notre Lé-
gislation de ne point garder une pro-
portion exacte entre le crime &c fa
peine.
Mais d'abord qu'il nous foit permis
de demander à ces MM. les Philofophes
ce qu'ils veulent nous dire, par cette
proportion exacte qu'ils font fonner fi
haut ?. L'encendent-ilsdans le &ns de 1~
( If )
Loi Romaine~, qui vewt q~e 3aM
le
limpotidon des peines, Juge n'a~eûé
ni ngueur ni démence, mais -qu'il iée
applique fuivant l'exigence UerCM,
MJ~ c'e~dire~en
les crime~
puniCant de peines légères
ce de peines rigoureu~M tes ctl-.
leger~y
volontiere
mes graves? L'on conviendra
avec eux de la tageue de cette n~ax!mc
mais il faut auCi qu'ils con~
générale
viennent en m6me tems de deux autres
en cette
principes également certains
matière oc qui ie trouvent auni confacré~
Romain Hun qud
par le même Droit
nous avons déjà indiqué plus haut~ c'eA
due les peines ayant été établies prih-

P~r/ptc~n~MHt e/? Judicanti ne ~H~ aut


~tMtaut rem~Mt con/?tfMafMr~Mam~MM/a
Bo/c<t,y<~ pefpcn/ojudicio prout ~M~MerM
~fMe~um e/?. L. 11. dëP~nM.
<.<rpo/?Hf<!f
~f.j~ Je cite ici avec d~utlint plus de con-
6<Lnce~sLotxRomMnes que,quoiqu'eUes n'&yen~
< Ï
<~emeat pour l'exemple*;
c'eft par
con~quent moins par les
impreŒoM
qu'elles peuvent faire fur la
perfonne du
coupable que par celle, quelles
font
fur l'efprit dupeuple qui en e& le
temo~
que 1 on,doitjuger de leur
plu. ou moins
~rigueur, & conféquemment 3'aauref
fi elles ont une
proportion exaûe avec
le crime pour
lequel elles font innées.
Un autre principe non moins
conftant,
ccAquele même crime ne
doit paa
toujours être puni de la même manière
l'on veut dire
que, comme il v a de
certains crimes qui,
quoique légers de
teur nature, peuvent néanmoins
devenir

pas une autorite coa~ive parmi nous elles


font au moins y
regardées comme raifon écrite;
& qp'en cette qualité elles ne
peuvent être de-
Avouées par nos
Philofophesqui font conter
toute leur fclence dans le
fimple raubnnemenc.
6-
~n-M~
~n~M.. L. Capitalium, & de
P<Mis.
extrêmement
e~Kremement gravespar les cuconnancet
dont ils font accompagnés~ a cauic du
danger des conféquencesqui en peuvent
réfulter pour l'ordre public~ foit par
Ïa qualitédesperfonnesqui les commet
tent, ou envers qui ils fontcommis(a)
foit par les récidives du coupable
foit par la multiplicité des crimes du
même genre commis par dinerent'M
perfonnes(~), foitennn parle tems, ou
par le lieu où ces crimesont été con~
mis (e) c'eft alors moinspar la~nature~
de cescrimesque par leurscircpnCançe~

(~ In MM/H<JFP«~Mn<m MMtMMC6*
~Mm~M<ï!tMt< Pacna:y!Mtf~nMn~
~~<~r
L. ex Incendio.
(t) Cr~cHM~Mt ~<H~Mp<cn<e«'~peMMttM'
J~~fM ~<f/an~ ~a~MM&M e.Kn!pMop<M<~
L. t <?.§.!o. Cf.de P<BnM.
(c) Te~pM~<f</cern<t/Mr<M<Mt<n!Mn!noc~
iMrno. LacM~~cMut idem /M~Mnï ~ef~rt-
<c~Mn!~f.L. aut &~t 6. §. & de PocnM~.
B
( )
la
~it ~~°" ~a<
~punit.
C .it auB!p,, une
d.

I.P~ ~Pasà propos


ae ~Mnn.n.r p~cMëment la
peine du

°'veff.td
RS~ la
des arconihmcM
dont ce cn~
a
~p~
~.n~ -tcr h rigueur dans
ces c,in,es &
trouveroient
~~decer~nc~u.~
rendroient ~.ce.
,~n,~
~deB~hen,&deR~f~
~on~,u-~en.en~n~;

:D~
a
Novembre
~J:=' 1730,
hp )
Léginateur jugé à propos de modérer
rigueur de certaines peines que les Tri-
bùnaux font en ufage de prononcer pour
de certains crïmes lorsqueces peines lui
paroiiïent trop fortes; comme nous en
avons un exemple remarquable dans la
Déclaration de '730* qui abolit l'usage
où étoit le Parlement de Bretagne de
prononcer la peine de mort contre les
jeunes gens qui rcfufbient d'épouser les
filles dont ils avoient abusé. Maisqu'il
y ait des Loix par lefquels le Prince~
après avoir déterminé une peine quel-
conque, ait laiffé aux Juges la faculté
d'en modérer la rigueur & pareillement
qu'il y en ait quelqu'une par laquelle
il ait changé les Loix précédentes uni-
quement pour en modérer les peines:
c'eft encore une fois, ce dont l'hiitoire

Voyez le préambule de la même Dé-


claration de 17~0.
B 2
(~0 )
de notre Légifladon ne nous fournie
~cun exemple. Vainement précendroït-
on. argumenter ici de la diÏpofition de
rOrdonnance des~ Eaux& Forêts
quii
'défend de prononcer déformais, poM.
iai~de délits de Chaffe, la peine de
moi~ qui avoic d'abord été portée par
l'Ordonnance de ï<yoï ,JyMOM~ (ajoute
cette, dernière Loi) ~M~ ait d'autre
<M 77!~ mérittr c~fc/
,Qui ne fent qu'une pareille difpoHtion
~ui eA fondée avec raifon fur ce qu'il
ne peut jamais fe trouver dans aucun
cas, une proportion exa~e entre la peine
de mort ~c ces fortes de délits con-
fé rément de tous
fidèrés feparément
Cdérés t6us les autres~
au~es
eft une Exception particulière à la Règle
générale que nous venons d'établir, 6c
qui ne fert qu'à la confirmer pour Je
furplus.

Voyez l'arc, t. du Titre des Ch~s de


i'Otdoanance de i<
( )
Ce n'eApas au rené (&c noua M
conviendronségalementavec nos FM-
tHansde l'humanité) qu'il n'y ~aitdeâ
cas où l'on ne doivepencherabiblumeot
du côté de la douceur l'on veut parler
fingulièrementde celuioù il s'agitde'la
détente des Accusés; parce que l'inno-
cencedevantnaturellement(e préfumer~
les régies de la Ju~ice d'accord<ur ce
point aveccellesde l'humanité veulent
que, lorsqu'ily a égalité de voix poec
Bccontre ces mêmesaccufés~l'on pt~-
fere toujours l'avis qui leur -eftle plus
favorable &c que dans le doute l'on
fe déterminepour leur décharge.Je fuis
moi-même tellement éloigné de com<
battre une pareillemaxime, qu'il n'a pas
tenu à moi de lui donner le plus d'ex-
tènfion pouible, commevous avez pu
le voir, Monueur~parlé petit Mémoire
inféréà la fuitede macolletKondesLoix
CfunmeUee où cw devoirhafardet;
à
(- );
~ns oier me flatter du Succès) mes
<~ervaiions particulières fur de certains
points de notre in~ru~ion Criminelle
qui me paroiffent un peu trop rigoureux
pour les accufés.
C'eft auffi la faveur de ces mêmes
accufés, qui a fervi fans doute de motif
à la nouvelle Loi par laquelle notre
augufte Monarque vient d'abolir l'usage
'de la ~Ko/ï ~~p<ï/'jfo/g Loi
qui au
furplus ( quoiqu'en veuillent dire nos
Tolérans) bien loin de porter aucune
atteinte anx principes que nous venons
d'établir n'a fait que les confirmer
de la manière la plus précise; en ce
qu'elle a moinseu pour objet de modérer
la rigueur des peines, que celle de FinC.
trueUon tellement qu'elle laine <ubMer
la Q~~o/ï ~M/e qui ne regarde
que les accufés condamnés pour crimes.
AuHI voit-on que, pour empêcher que
la fupprefHon de la ~QucHionprépara
( ~3 )
toire ordonnée par cette Loi ne pul~
tirer a conC~quence le Prince a iout
d'y ajouter ces trois modincations qu~
ne laitïent aucune re~burce a nos pré~
tendus Réfbrmaceurs. La première, par
laquelle il déclare ne s'être détermina
a cette ûippreulon que diaprés
~MCM/Ï~ & /~p~7MCC des ~MM~
jMo~~M. La Seconde, qu'il, y a étc

t "Nous ne pouvons nous remuée auxré-'


flexions oc à l'expérience des premiers Ma-
a*givrais. Nousne pensons donc pas devoir
a' din~rer de faire cetïer un pareil uiage, K
d'annoncer en même tems a nos Peuples que,
a' H par un effet de notre clémence naturelle,
at nous nous relâchons en cette occafion de
wl'anci~enne~vérké des Loix nous n'enteii-
a* dons pas toutefois reâr~mdre leur autorité
«par rapport aux autres voies qu'elles preC-
afcrivent pour conftaterles délits & les crimes,
Se pour punit ceux qui en feront duement,
s convaincusa*.
Bt j
( )
porte'par un ;w<~f de fa c~~<
~M/ ( Clémenceque Sa .MajeAéa
tn effet porté plus loin a.cet
égard
que ne l'ont jamais fait les Empereurs
Romains dans les premiers temsoù cette
~QueAion étoit princialement re&rvée
pour les Enclaves puisqu'ilsont toujoura
eu foin d'excepter
nommement,parmiles
personnes libres, les accufes de crimes
de Lèze-Maje&e 6c d'autres crimes les
plus atroces ~). La troifième ennn
qu'il n'entend point reAraindre en cela
rautorité des Loix~pour les autres difpo-
Citions qui concernent la ~rcMy< la
punition des crimes.
Cependant,malgrë desdifpofitionsauffi
claires; malgré des principes auHi con~-

Ma/e/?~MjtantummodareM6* Ct«en~M<&
<K~M <!M<mo~MfM
funt tCM/eMj <.)*ordine MM-
Me~aM mantat tam cr<MM<tcon~ L, t~,1
CoD. de QuacRiomb,
e
( )
tans que ceux que nous venons d'établi
auriez-voua pu imaginer MonHeur,
que nos Philofophes ne veulent point
encore s'en tenir-là & que ~ti on les
en croit, ce n'eu pas feulement fur de
fimples accuses, mais fur les coupables
même co/ïy~/ïc~ de c~/n~ que doit
porter l'indulgence dont ils parlent ce
encore de quels crimes? De ces crimes
d'autant plus puniuables qu'ils ne font
devenus que plus fréquens par l'inexe4
cution des Loix qui les concernent~
tels que les Suicides, les Duels, les In-~
&nticMes, les Vols domeitiques &c.
Ce n'e& pas tout il y a même de cer-
tains crimes plus graves encore, pour
le<qw1sils ne fe contentent pas de de-
mand:r une fimplémodération de peines ¡
mais ls vont même jufqu'ainnnuerqu'H
<audr(~t absolument retrancher celles
portéM contr'eux par nos Loix; parce
qu'ils ne font jpo~ ~M-<& du te~b!t
( )
'de h JuAice humaine, &: qu'ils "ont
Djteu feul pour vengeur. L'on conçoit
bien qu'ils veulent parler du Bhuphéme,
de l'AthéiCne & autres de cette efpèce
qui tendent à favorifer cet efprit de 7~-
rance qu'on s'efforce d'introduire dansla.
Jurifprudence, comme dans la Religion~
C'eft ainfiJ comme vous
voyez
MonHeur qu'au lieu de s'occupef.
du foin de
protéger l'innocence; de
veiller à la sûreté des honnêtes gens i
de cette portion la plus facrée de la So-
ciété que nos Loix ont principalement
en vue nos Philofophes modernes, ou-~
blians entièrement les vrais intérêts de.
l'humanité femblentne vouloir réferver
leur commiférationque pour les membres
de cette même fociété qui en font les
moins dignes, puifqu'ilsne font que la dés'
honorer, ôc qu'ils en font lesde&ruûeurs.'

Qui m~~re~, ~nM~MM.


1
( ~7)
C~eAainfi en un mot, que fous pré-~
texte de vouloir nous éclairer, &enous
tirer de la barbarie &: de l'ignorance
des premiersHècles, ces nouveaux Doc-
teurs ne cherchent qu'à nous y replonger
plus que jamais, par le mépris & les
préjuges odieux qu'ils s'efforcent d'inf-
pirer contre les Loix, & contre ceux
qui font chargés de les faire exécuter
ou qui s'occupent du foin de les faire
connoître

JE m'arrête ici, Monuenr, perfuadé


que le danger de toutes ces conféquencea
dont le détail pafferoit les bornes d'une
Lettre n'aura point échappé à votre
fagacité & à vos lumières. Mais après
tout, cette foule d'exemples, que vou?
avez fous les yeux, des funeftes effets
qu'ont déja produit le mépris & l'ine-
xécution des Loix ces maximes repu-
blicames;ou plutôt cet etj~i: d'anarchie
i
( )
& d'infubordination qui fait gdmir G
fort depuis quelque tems les Pères,
Mères, Maîtres, & généralement tous
les Supérieurs; en un mot tout ce dé-
'luge de maux qui en font la fuite, ce
dont vient de nous tracer un tableau
auffi pathétique qu'enrayant l'éloquent
Magiftrat fur le Requifitoire duquel a
été rendu FAn-et mémorable qui a Hétn
un des ouvragesles plus monArueuxen ce
genre*: tout cela vous en aura fansdoute
plus apprMque je ne pourrois vous en
dire dans cet écrit. Vous n'ignorez pas

V. lArrêc du Parlement du i~ Mai


dernier, qui, fur le Requifitoire de M. l'Avo-
cat Général Seguier, condamne un Imprimé en
i ovol. M-8", ayant pour titre H~o<re Philofo-
J~h~Me&' Fc~f~Me &'c. par GUILLAUME-
THOMASRAiNAi., à Geneve en 1780, à être
Ïacére& btûie par rExécuteur de la ~ïaute Jus-
tice, & qui décrète en conséquence de prife
de corps l'Auteur~
<

)
<MleuM que j'ai déjà eu~occ~ondc
m'expliquer plus amplement à ce &jet
~ansun petit Ouvrageque j'aidonnéil y
a quelquesannées, & que vous rctrou~
yerea; a la fuite de ma colleaton de<
ItOpECriminellea, fousle titre de .K<i-
~M~M~ 7y~ desdélits& ~MMj
de ce fameuxTraite qui a été comme
te ngnalde,cette guerre ouverte qu'on
&it aujourd'huià nos Loix Traité dont
j'ofe néanmoinsme flatterd'avoircom-
battu les fauffesmaximesavec tant de
Succès, parce que je n'ai parte que
d'après les Loix, ou plutôt d'âpre les
&gesmotifsqui ont préudéà leur dt~poC*
pon~; que~non-feulement ma Rémtatioa
n'a enuyé jusqu'ici aucune réplique
maisque j'ai même eu la fatisfaaionde
voir que dans la Préfacede la dernière
Edition qui a été faite de ce Traité
en 1773 l'éditeur n'a pu s'empêcher
de renc~rehommageà la folidité do
( 30)
mea principes, par l'aveu qu'i! y fait
que les erreurs que ~e reproche a l'au-
teur de ce Traité ne viennent vraifem-
blement que de l'ignorance où ii etoit,
en fa qualité d'Etranger, des maximew
de notre Jurifprudence Françoife
La modeflie &l'ingénuité de cet aveu,
auroitdû, ce femble, fervir de leçon au
jeune Avocat qui, dans un article du
Mercure de France du mois de Décem-
y.N'.~o.
bre dernier a entrepris de venger ce
Traité par une Critique des plus amères
qu'il y fait de ma CoUe~ion desLbix
Criminelles, malgré les témoignagesles
plus 'natteurs que venaient d'en rendre
les autres Journaux, & en particulier
cetu~ des Savans du mois de Novembre
précédent.
On ne peut que louer, cc/cnf /cj MnnM,
fie zéle & le motif du Cn~que FrM~ois
b nous ~Ifons ~uîcmcht que notre Auteur
nantît parlé des'Loixq J'en généra! fah~ac-
)
~Ïi me fumra, Monneur, pour vous
faire juger de toute la valeur de cette
Critique, Cefielle méritoit une Réponfe
itencuie de ma part,de vous obferver que
ce n'eu qu'après avoir qualité nos Loix
Criminelles, en général, de~/K~ ufa-
f~ qui avoient varié 6' ~OMV<MM~ varier
encore de maniere qu'un OMy/'j~~f
mauvais
/M/' cr.yLoix ne ~oK~o~être que
6' devenir ï/ïc~yn//z~f inutile, que ce
nouvel Antagonifte fe déchaîne avec la
plus grande fureur contre ma Colle6Hoa
qu'il traite de/<' compilation fans
~/ïc~ Z~ya/M
tM~O~ ~O~MCf~Mr ait pas
épargné dit-il, les C~~f/ /M~~o/ï~

ception de tems ni de lieu, comme il le die


Mlui-même, l'on auroit pu fe difpenfer de lui
Mfuppofecdes vues & des principesqui ne font
« ni dam fbn coBir ni dans fes écries, & de
Mprendre parti pour la JMr~rM~cnccFrançoife
alors".
M<7H~fteconKo~tfpro~~e~p~
( 3~)
& f~AM.& comme <'o<M<<
a<Mf ~M ce ~M~ f/-oay<
~M~ les a~M C~«nMc/Zf~,
~b/ïfM
~M~M ajouce-t-il, que ~<M'
fTjV~EJVJ7jMZ77'~ ~e ~CM~O~
la <M07ï ~MC~donne <
WM ~MrM 6' ~r
~Ft7R DE JtfO~ Z~JLJTJ ~~c/- la T~e-
/~o/ï co/ï~<: 7~~ 6' les Z~crfMj.
Vous avez ~u fans doute, Monneur~
que plufieurs Citoyens zèles, qui n'ont pu
tenir contre une Critique au~nmathon-
néce ôc aufn inattendue de la part d'un
Coopérateur du M'c~ Ga/a~f fMt tout
au plus pour l'annonce des ouvrages de
ce genre, ont bien voulu fe charger d'y
répondre par trois dinerens Ecrits qui
ont paru fuccefEvement dans les Jour-
naux &ccomme ils ont reproché en-

V. les~r~ ~e ProvinceN°. 4, qua.


trieme temlleHebdomadaire. V. le Journal
tr'autres
<~)
tr'autres a notre Conteur l'~ïccgmto qu~Ï
à jugé à propos de garder dans l'article
qui contient cette Critique ,11 Vient en*
fin de chercher a fauver ce ridicule en~
prenant le parti de <e déclarer ouverte-
ment l'Auteur de ce même article dans
Un autre du même Journal du mois de
Mai dernier où H prétend en même V.N*.
tems jualHer fa Critique par l'expoMtion
qu'il y fait d'un nouveauPlan de réforme
fous le titre modèle de ~M<~
j~~ Cr/iM~

MAIS Ii ce JurUconfulie JournaÏMe


prétend en déclinant ainn ïbn nom &
tes qualités, me forcer a entrer en lice
avec lui ,11 <e trompe fort. Quelque
natté que je fois ûC l'honneur de fa riva"
llté, 11 voudra bien permettre que je

jEnc~cï<y~.du moMd'Avril deauet. V.


JcMrMf~MMt/MM',N*.j[~.
.c
')

t~).
o~abtienne .,de lui réppndre. Car que
répondre apr~s tout à unCntique qui
'porte l'ignorance jusqu'au point oc de
cqn~ndr&unëCollcdHon avec unTraité,
en me reprochant un défaut de <&/cM~o~
dans
'J. mon Ouvrage o~de dHHnguûrdeux
~hofes absolumentSynonyme! en difan~
)
.f t. be o~
que cet ouvrage e~ divite en &~to/M
Ce en Far~M'A~ D'ailleurs quelle
Rcponïe plus.wi~oneu~e ppurrois-je lui
oppo~er~quecelle qu'il vien~de me four-
nir lui-même par la qualité dp l'puvragc
qu'il prétend faire fervir de contre-bat-
terie au mien? Je ne puis trop,, Mon-
teur vous exhorter à en prendre lec-
ture car je ne .crois,pas qu'il y ait rien
de plus propre à ~créditer les nouveaux
iyûémea, &: à faire Sentirl'impoCibilitë
~e leur exécution, que ces idées gigan-
tefques ces entortillemens métaphyH-
quès qui forment le tilfu de cette fingu-
liere produ6Hon tant il eft vr&ique les
( 3! )
talens de leiprit, de 1 imagination~ les
fentimens du coeur font des guides peu
tûrs & même dangereux en cette ma-
tiere quand ils ne font pas aidés des
lumieres de l'étude-ôc~e l'expérience.
Je ûns~

~yd~e~ Ccc.
MUYART DE VOUGLANS.

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