BORDEAUXPROJETURBAIN

Réaménagement de la Victoire
Imaginée pour symboliser la centralité de la
place de la Victoire, la colonne du sculpteur
tchèque Ivan Theimer, installée en juin lors de
Vinexpo, mettra la touche finale à une méta-
morphose unanimement saluée.
Cette œuvre en marbre rouge des Pyrénées
rend hommage à la vigne et au vin qui fait la
réputation de Bordeaux dans le monde entier.

Une colonne en n’a pas été sans poser de problèmes à

point final
l’artiste et aux ingénieurs de la Ville et de
la Communauté Urbaine de Bordeaux
chargés de son installation au centre de la
place, au-dessus du parking souterrain
Victoire. Une cheville géante en acier, la

d’exclamation
séchant avec le soleil. Le soleil, la pluie, la
météo, participent de la culture de la vigne.
Ils modifieront aussi notre appréhension de
l’œuvre dont la forme hélicoïdale symbolise
justement, plus que le tire-bouchon, la vigne
s’élevant comme une liane vers le soleil ».
Le montage de cette colonne en juin,
avant son inauguration lors de Vinexpo,
ne passera pas inaperçu. Elle est formée
de six blocs de marbre qui, initialement,
transpercera sur toute sa hauteur pour la
fixer au sol et chaque bloc sera fixé aux
autres par deux ou quatre chevilles sup-
plémentaires. Il n’y a donc rien à craindre :
cette colonne est faite pour durer. « Elle
s’inscrira dans la tradition classique qui
pesaient chacun entre 22 et 25 tonnes. fait la splendeur de Bordeaux. »
Sculptés et assemblés deux par deux dans
son atelier de Pietrasanta (Italie), ces blocs
formeront au final une colonne de 16 m de
haut visible de très loin, notamment du
haut de la rue Sainte-Catherine, au travers
du vide de la Porte de Bourgogne. Son
poids total dépassera les 50 tonnes, ce qui

VIN : LE SIGNAL MANQUANT

Bordeaux possède depuis
déjà longtemps son quartier
du vin, ses salons mondiaux
du vin (Vinitech les années
paires et Vinexpo les années
impaires) et a ressuscité ces
dernières années, avec le
succès que l’on sait sa Fête
du vin. Il ne lui manquait
plus qu’un monument pour
glorifier le divin breuvage
que le monde entier nous
envie. Ce sera donc chose
faite dans quelques
semaines avec l’installation,
place de la Victoire, de la
colonne d’Ivan Theimer.
Ce journal entier ne suffirait
pas à présenter toutes les
références mythologiques,
religieuses et locales gravées
dans le bronze par l’artiste
sur les quatre faces (dont
deux portes imaginaires)
du piédestal de la colonne.
Ici la reprise d’une affiche
publicitaire des années
1900, là un masque de
Bacchus ou le navire de
Dionysos dont le mât
supporte la vigne s’élevant
vers le soleil. Pour mener
à bien son projet, Theimer
s’est plongé dans une
iconographie très riche
dont il nous propose une
large sélection.
Au sol, deux tortues en
bronze imaginées par
Theimer multiplieront
également les références à
la culture du vin : noms des
appellations bordelaises
sur les carapaces, grappes
de raisins dans la bouche
sous l’œil de Dionysos…
À l’autre extrémité de
l’œuvre, à quelque 16 m
du sol, le chapiteau
comportera lui aussi des
masques de Bacchus.
Assurément, la colonne
d’Ivan Theimer se lira
comme on boit du
Bordeaux : lentement, avec
émotion et délectation.