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S. GOD OU NOV ,·· ·· ~,.{~ .

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I
Sergueî Godounov, docteur es
sclences mathematiques, est
le d irecteur du Centre de cal -
cul de la Sectlon Slberienne
de !'Academie des Sclences
de l'U.R.S.S.
ison activitâ sclentiflque em -
urasse la theorie des equations
hyperbollques quasi lineai-
res, la ·resolutlon num6rique
des equations de la physique
mathematique, la , dynam ique
des processu-s a deroulement
rapide en mecanique ,des mi·
I ieux continue I
On lui doit un grarid nombre
tl e publications dont parm i Ies
plus i nteressantes: «Met~ode
aux dl fferences flnles pour
calcu Ier Ies solutions d iscon-
tlnues des equatlons de la
dynamlque des gaz,> , ilSchema
aux d lfferences pour Ies pro-
blemes non statlonnalres bidi-
menslonnels de la dynamlque
des gaz et calcul de l'ec le-
ment autour d' un corps avec une
onde de choc detachee,>, «Ther-
modynam lque des gaz et equa-
tions aux derivees partlellils»,
«Etude de la vlscosite des me-
taux lors de chocs aux grandes
v itesses•> , etc.
Sergueî Oodounov a apporte
une contribution aessentlelle a
l'elaboratlon des equatlons de la
physlque mathematlque qu i ont
une grande lmportance dans leJ
appl 1cat1ons.
C. K. ro,n;YHOB

-YPABHEI-IHH
MATEMATHqECKOH ©H3MKH

H3;D;ATEHhCTBO..«HAYHA »
MOCKBA
EQUATIONS
DE LA PHYSIQUE
MATHEMATIQUE
par
S. GODOUNOV

EDITIONS MIR • MOSCOU


CDU 517.944=40

Traduit du russe
par 8DOUARD GLOUKHIAN

Ha g,pau,lfysc-noJt aaw1'e

0223-258
r 041(01)--73
© Traduction franfaise Editions (11ir-1973
AVANT-PROPOS

Ce livre a ete ecrit d'apres Ies materiaux de conferences que j'ai


faites durant trois ans a l 'intention des etudiants en mecanique de
l'Universite de Moscou, et que je fais pour la troisieme fois a l'Uni­
versite de Novossibirsk. Le choix des _questions sur l'exemple des­
quelles sont etudiees Ies positions de problemes en theorie des equa­
tions aux derivees partielles a ete conditionne par le fait que je me
suis beaucoup occupe des applications des equations a la mecanique
des milieux continus et de l'elaboration de methodes numeriques
pour resoudre ces equations. II me semble que l'orientation du cours
qui en est resultee sera utile aux etudiants qui se specialisent dans
Ies domaines indiques.
Certaines sections du cours sont inspirees par des travaux relati­
vement recents. Ainsi, l'expose de la theorie des problemes meles
pour les systemes hyperboliques dans le plan est base sur un travail
de I. Guelfand et K. Babenko sur la forme generale de I'integrale
d'energie. La theorie de la methode de Fourier est exposee sous l'im­
pression des travaux de K. Brouchlinski, L. Diki et Keiz sur la
stabilite d'ecoulements hydrodynamiques.
Un paragraphe est consacre aux problemes mal poses et suit un
travail de M. Lavrentiev. Lors de sa preparation j'ai profite de
consultations de A. Tikhonov. En 1952, j'ai assiste a l'elaboration par
I. Guelfand et O. Lokoutsievski de la methode du double parcours
pour resoudre les equations aux differences. Le paragraphe consacre a
cette methode reproduit la demonstration proposee par Mme V. Ogh­
niev dans un recent travail. Le livre se termine par l'expose d'un
travail de Douglas et Rackford sur la resolution de l'equation aux
differences de Laplace.
J e me suis efforce de choisir des materiaux devenus aujourd'hui
classiques pour Ies specialistes, bien que peut-âtre on ne les rencon­
tre pas encore trop souvent dans les manuels et monographies acces­
sibles a une sphere large de mecaniciens et de physiciens.
Les materiaux du premier chapitre (preliminaire) constituent en
fait un aper�u acheve de l'objet, susceptible, il me semble, d'etre
6 AVANT-PROPOS

pose a la base d'un cours abrege d'equations de la physique mathe­


m9tique pour Ies grandes ecoles techniques ou pedagogiques. Il sera
utile sans doute de completer un tel cours par Ies materiaux du der­
nier chapitre, lequel est consacre aux methodes aux differences de
resolution d'equations aux derivees partielles.
Je suis infiniment reconnaissant a la chaire d'equations diffe­
rentielles de l'Universite de Moscou et a son chef I. Petrovski de l'in­
vitation a faire ce cours et de la liberte accordee dans le choix du
programme.
A. Iline, qui a relu le manuscrit, m'a apporte une aide inesti­
mable en ce qui concerne la composition du texte a partir des notes
de conferences. Grâce a son intervention, non seulement le plan du
cour.s a subi un certain changement rationnel, mais encore l'expose a
ete notablement ameliora. 11 a notamment remplace plusieurs demons­
trations par des demonstrations plus simples et plus intuitives.
Je dois aussi remercier Mme T. Godounov qui n'a pas menage
sa peine pour preparer le manuscrit et le texte definitif.
S. Godounov
CHAPITRE PREMIER

PRELIMINAIRES

§ 1. Potentiel newtonien
Quelques remarques preliminaires sur le caractere des equations etudiees
dans ce cours. Remarques historiques sur les travaux de Laplace qui l'ont con­
duita l'cquation du potentiel de gravitation. Potentiel de distribution continue
de masses (ou de charges). Le potentiel est continu et continument derivable.
Le potentiel verifie l'equation de Poisson. 11 decroît a l'infini.
Le cours d'equations aux derivees partielles differe essentielle­
ment du cours d'equations differentielles du fait qu'il n'embrasse
pas, tant s'en faut, toutes Ies equations qui peuvent s'ecrire en utili-
a a a as
sant Ies symboles ax , ây , ât , •••, ax â2 t , etc. Nous nous bornerons
a quelques exe:mples concrets peu nombreux d'equations et de syste­
mes:
.!!!!:_ + âu iJ2 u â2 u âu iJ2u a2u
at ax
= O ' i)x2 + ây 2 = O ' 8t = iJx 2 + iJy2 '
iJu 1 âp -
�-�=O
iJx iJy ' Tt-1-- ToTx- O '

!:
{ {
:; + = 0 , di+ p0c; :: =0.
Nous generaliserons parfois quelque peu ces exemples.
En regle generale, Ies exemples ici traites sont poses dans Ies
problemes de la physique mathematique, le plus souvent en meca­
nique des milieux continus. Ceci justifie l'appellation <<Equations
de la physique mathematique>>.
On aurait tort de penser que Ies exemples etudies sont fortuits
au point de vue de la theorie mathematique. L'etude des equations
de la physique mathematique a conduit a une classification des
positions des problemes, en vertu de laquelle Ies equations et syste­
mes envisages sont des representants typiques des classes Ies plus
importantes. Des equations qui, de prime abord, presentent entre
elles une difference mineure, correspondent a des problemes tres
differents. Il en est ainsi, par exemple, des equations
fJ2u fJ2u
iJx2 + ây 2 = O et
8 PR�Lil\lINAIRES [CH. 1

d'ecritures semblables, mais aux proprietes essentiellement diffe­


rentes.
Dans cette premiere partie du cours nous considerons des exemples
de quelques problemes importants dont Ies solutions peuvent s'ecrire
sous forme explicite. Ce faisant, nous apprendrons a nous orienter
dans Ies questions etudiees, et nous preparerons l'appareil necessaire
pour construire la theorie.
La premiere des equations envisagees est I'equation de Laplace

et I'equation de Poisson un peu plus generale


82u
iJ2u
ax2 +
i)2u
ay2 + iJz2 = j (x, y, z).

Je me propose de raconter comment l'equation de Laplace a fait


son apparition en physique mathematique, apparition due a l'evo­
lution non triviale des idees en sciences naturelles. Un tournant subi
dans Ies idees de Laplace a entraîne, semble-t-il, certaines conside­
rations majeures, qui ont eu pour consequence Ies equations de
Maxwell du champ electromagnetique et, actuellement, Ies equa:-
tions des champs lies aux particules elementaires.
On sait que Kepler, analysant Ies observations de Tycho Brahe
faites sur le mouvement des planetes, a deduit Ies trois lois suivantes:
1. Chaque planete decrit une ellipse dont le Soleil occupe un des
foyers.
2. Le rayon vecteur mene du Soleil a la planete balaie des aires
egales dans des laps de temps egaux.
3. Les carres des periodes de revolution de deux planetes sont
proportionnels aux cubes des grands axes de leurs orbites.
Bien qu'elles soient elegantes, ces lois sont assez compliquees.
:Par la suite, Newton leur a trouve une forme plus simple, mais non
moins etonnante, dite loi de gravitation universelle:
«Deux corps quelconques subissent une force d'attraction propor­
tionnelle a leurs masses et inversement proportionnelle au carre de
la distance entre ces corps.>>
Les lois de Kepler, la loi de Newton et le lien entre ces lois sont
etudies en detail dans le cours de mecanique. Aussi me bornerai-je
a un rappel succinct.
On s'etonne, en effet, que deux corps separes par des distances
considerables puissent agir l'un sur l'autre. Cette action a distance
rend perplexe, et Ies tentatives pour l'expliquer ont, semble-t-il,
conduit Laplace a l'interpretation suivante.
La presence d'un corps attractif quelconque engendre dans tout
l'espace un certain champ, dont l'intensite u en un point (x, y, z)
§ 1,) POTENTIEL NEWTONIEN 9

est calculee par la formule


U='\'::--;==:::;:;;:: ===::::;::: ==-,
V (x-xo)2+(y-Yo)2+=(z-zo) 2
y etant une constante, x 0 , y0, z 0 Ies coordonnees du corps attractif.
1l1 sa - masse. Pour calculer Ies composantes Fx, Fy, F z de la force
d'attraction agissant sur un corps de masse unite place au point de
coordonnees x, y, z, on doit poser
ou ou ou
Fx = ax• Fu = ay, Fz =az ·
On sait que la fonction u est appelee potentiel du champ de
vecteurs {F x, F y, F z },
Si l'on a plusieurs corps attractifs (le corps de masse Mi est pla­
ce au point (x i, Yir z i )), on peut calculer la force par des formules­
semblables si l'on prend pour potentiel
u=y� Mi
t Y(x-x1) 2+(Y-Y i)11+(z- z1)2 •
Laplace propose d 'utiliser dans l 'etude de la gravitation non,
pas la fonction u elle-mâme, mais l'equation aux derivees partielles
qu'elle verifie. On peut deduire comme suit cette equation.
Dans un premier temps, prenons un seul terme dans la formule
pour la fonction u,
Mt
U; =î' ,I
V (x-x;)2+(y-yt)2+(z-zi)2
'

et calculons ses derivees. Pour simplifier l'ecriture, designons la


distance entre Ies deux points (x, y, z) et (xi, yi, z 1 ) par r =
= V (x - x1) 2 + (y- y1) 2 + (z - Zt) 2, et notons que
or x-x,
-:--:==============
V (x -xi) + (y 1 2+(z- Zi)2
2 -y )
- x-x,
r
or y-y, or = z-z;
Ty =-r- ai -r- ·
11 vient ainsi pour Ies derivees
y l r3 ' i)ouyi = -yJv/•I y-y
O U t = - M- x-x; ,
OX r3
z -z1
ai)uz-=
i -y Mi�•

Derivons encore une fois


a2u1 (x-x;1 2 ]
8x2 =yM1 [--1r3-+3 r5 ,
o2ui
i)yZ =yM 1 [-..!....+3
r3
(y-y;) 2
ro J
i:Jz2 =yMi [-..!...+3
O�U i
r3
(2 -Zi)2
r5 J
1.0 PRgLIMINAIRES [CH. 1

Il vient en ajoutant Ies trois derivees partielles


iJ2ui
âx2
+ iJZu;
iJy2
+ â2ui O
i)z2 - •
-

De la et du fait que u = � Ui, on deduit aussitot l'egalite


i
iP·u + a2.u
-+-
a2u
âx2
ây2
--o
i)z2. - '
qui est l'equation de Laplace. De cette fa�on, Laplace renonce a la
formule explicite pour Ies forces agissant a distance et la remplace
par l'equation aux derivees partielles du champ u. On peut con­
siderer que l'equation aux derivees partielles decrit l'interaction
d'elements voisins du champ u. De sorte que l'introduction de
-ce champ remplace le probleme de I'action a distance entre corps
reels par le probleme de l'interaction a <<petite distance>> entre re-
gions voisines de l'espace, lequel est rempli par le champ hypotheti-
que u. On doit a Laplace d'avoir introduit Ies equations du champ
du potentiel u, equations valables partout sauf aux points ou sont
concentrees Ies masses attractives elles-memes. (Aux points x = xi,
JJ = Yit z = z i Ies formules ecrites plus haut ne permettent pas le
-calcul des derivees.)
Par la suite, nous aurons affaire non pas au potentiel de masses
ponctuelles, mais au champ de gravitation du a une masse distribuee
dans un volume. Arretons-nous a une telle distribution volumique de
masses, de densite p = p (a, b, c) au point x = a, y = b, z = c.
Soit p (a, b, c) = O pour tous Ies points exterieurs a une certaine
boule, c'est-a-dire pour a2 + b2 + c2 > R 2• Decoupons cette boule
-en volumes elementaires de cotes �a, Ab, Ac, en chacun desquels
-est concentree la masse
p (a, b, c) Aa Ab Ac.
Le potentiel de la force de gravitation, du a cette masse, a au point
{x, y, z) la valeur
p (a, b, c) Aa AbAc
y•--::,===:::::::=.;====:;::;:;:=====;;:-,
V(x-a)2+(y-b)2+ (z-c2)
Le potentiel total u tenant compte de tous Ies volumes elementaires
-est egal a
� p (a, b, c) Aa!l.bAc
Y· L.J V(x-a)2 +(y-b) 2+(z-c)2 ·
a, b, c
En passant formellement a la limite en resserrant indefiniment le
decoupage de la boule a2 + b2 + c2 � R2, on obtient une represen­
tation integrale du potentiel
fff P (a, b, c) da db de
U=
J JJ
a2+b2+c2�R2
l/(x-a)2+(y-b)2 +(z-c)2 ,
§ 11 POTENTIEL NEWTONIEN 11

qu'on appelle potentiel de volume ou potentiel de Newton. Dorenavant,


nous omettrons la constante y.
On demontre sans difficultes, mais non sans travail, que si
p (a, b, c) a des derivees premieres continues, le potentiel u (x, y, z)
verifie l'equation de Poisson
(1)

En dehors des masses attractives, c'est-a-dire la ou p = O, cette


.equation coi:ncide avec celle de Laplace.
La demonstration de l'egalite (1) sera donnee plus bas, mais
notons des a present que, dans Ies problemes lies a la loi de gravi-
tation universelle, la densite p (a, b, c) ne prend pas de valeurs nega-
tives. Toutefois, on sait qu'il existe encore un domaine de la phy-
sique ou la force d'interaction est decrite, comme dans la theorie
de la gravitation, par la loi
F m1m2
= Y----,;r-·
Ce domaine constitue l'electrostatique, et mi, m2 sont Ies charges
de deux points materiels. En electrostatique, on designe habituelle-
ment Ies charges par e1, e2 , et non par m1, m 2 • Le râle de la constante
y est tenu par e-1 , e etant la constante dielectrique.
En electrostatique on attribue un signe aux charges: Ies charges
de memes signes se repoussent, celles de signes contraires s'attirent.
A la loi d 'interaction electrostatique - loi de Coulomb - est lie
un potentiel electrostatique, qui differe du potentiel de gravitation
par le seul fait que p (a, b, c) peut prendre des valeurs aussi bien nega-
tives que positives (ici p n'est plus la densite de masse, c'est la den-
site de charge).
Le champ electrostatique a pour composantes Ex= - !: ,
Ey au ,
= --a Ez = au •
p ar consequen
-- , t , on peu t recop1er
. l' equa-
,
Y 0z
tion (1) sous la forme d'egalite
aEx + oEy + oEz = 4np
ax ây az 8 '

laquelle porte en electrostatique le nom de theoreme de Gauss.


Nous allons donner la demonstration correcte de la legitimite de l'equation
de Poisson (1). 11 est plus commode d'ecrire l'expression du potentiel u (x, y, z)
sous la forme
u (x, y, z) = ll l p (a, b, c) da db de,
JJJ V(x-a)2+(y-b)2+(z-c)2
l 'integration etant etendue A_ l' esiace tout entier. (On aura en vue que
p (a, b, c) = O si a 2 + +
b'l c2 ~ R .) Apres chailgement des variables d'inte-
12 PRELIMINAIRES [CH. 1

gration: a - x = t b - y = T), c- z = t, on obtient la representation sui-


vante du potentiel
u (x, y, .z)= JJJ p (x+s, z+b) a·
vs2+'1'J2+b2
Y+ri,
s
tJri db.

Dans un premier temps, seuls sont envisages Ies x, y, z contenus dans la


partie !inie de l'espace x2 :t y2 + z2 ~ R 2• Etant donne que p (x + y + !h s,
z + t) = O pour (x + 6) 2 + (y + '1')) 2 + (z + t) 2 ~ R 2 , on peut limiter le
domai_ne d'integration a la boule D {62 + T)2 + ~2 ~ (R + R)2 = 4R 2 = L2}
et ecrire
u (x, y, z)= j Jj p (x+~, Y+'l'J, z+b) d; df) d?;. (2)
n Vs2+fl2+62
(L'integrale (2) est impropre, etant donne que la fonction sous le signe d'inte-
gration presante une singularite ă !'origine des coordonnees. Cette integrale
converge uniformement par rapport aux parametres x, y, z, car la fonction sous
le signe d'integration admet la majorante integrable p*/Vs2 + T) 2 + b2 , p* =
= max Ip I, En effet,
L
rrr p*dsd.TJd{; =4n • r r2dr =4n * .!!:..... )
JDJ J y 62+,,2+ 62 P JO r P 2

Les integrales obtenues par derivation formelle de !'integrale (2) par rapport.
aux parametres x, y eţ z sont aussi uniformement convergentes; donc, en
vertu d 'une regle connue :
a
ou
--
j j j 7ix [p (x+s, Y+fl, z+6)1
- - - - : = : = = = - - d t dT) d1"-
ox - D Vs2+112+?;2 b b-

i)
af [p (x+s, Y+T), z+?;)]
=
JJJ
D
__..;;_-=--;;===:::;::::::::::;---
Vs2+ri2+?;2
dt dn d1".
b ., b

Appliquons a la derniere integrale la formule d'integration par parties„


en remarquant que
a
af [p (x+s, Y+11, z+{;)]
Vs2+ri2+?;2
+ s•p(.x+s,Y+11,z+6)
<s2+••i2 +62>3/2 ,
et _en notant la nullite de la fonction p (x + s, y + ri, z + b) sur la sphere
; 2 + 11 2 + b2 = L • 11 vient finalement
2

~=
iJx
JJr Jr s·P (x+ 6, Y+Tl, z+{;)
(s2 + 112 + 62) 3 /2
d; dl] d{;. (3)
D

L'integration par parties est legitime, etant donne que !'integrale (3) converge.
Qui plus est, cette integrale converge uniformement par rapport aux parametres
x, y, z, etant donne que la fonction sous le signe d'integration possede la majo-
§ 1J POTENTIEL NEWTONIEN 13

rante integrable max I p 1/(s2 + '1') + ~


2 2). En effet,
L
\ \_ l p* ds dl) db 4np* \ r2 :r = 4np*L •
.! ·' J
D
s2 + 1)2 + 62 JO r-

Les derivees de la fonction sous le signe d'integration par rapport a x, p ou z


ont aussi une majorante integrable. Ceci etant, on peut obtenir Ies derivees
secondes de u en derivant le second membre de l'e~alite (3) sous le signe d'inte-
gration.
Ainsi,
azu _
axz -
rl r s
J t J <s2+1J2+ 62//2
Px (x+s, Y+TJ, z+b) d; dfl db=

= 515 (S'+1J2~b2)°i• :S [p(z+G, Y+tJ, •+b>I ~dtJdb


et de meme
\ \ l
= J1J (s2+1J2+62)3/2
i)Zu f) f) t
iJy2 &r)[p(x+s, Y+ll, z+rna~dfl~,

::~ = 515 (G'+tJ2~b2>''• :b [p(zH, Y+'I, •H>JdSdtJdt;.


Ajoutant membre a membre Ies egalites obtenues, on,,peut acrire
iJ2u a2u a2u
iJx2 + iJy2 + i)z2 =
_5Jj _______
-
(s :~ +11 :r,.;......__..;:;;......_---,,-,,.._
+b : 6 ) [p (x+s, _ Y+ri, z+t)]
_ _ _ dsdrid~. (4)
D
csz+ 11 2+~2> 3 '2
l'our calculer I 'integrale du second membre ii est commode de l 'ecrire sous la
L
forme suivante J{ j j ... dSr} dr, Sr etant une sphere de rayon r de centre
O Sr
a !'origine des coordonnees, dSr !'element d'aire de cette sphere. Notons
ensuite que la derivee par rapport au rayon :~ est egale au produit scalaire

du gradient de p, c'est-a-dire du vecteur { :~ , ;~ , :~ } et du vecteur


unite du rayon, c'est-a-dire du vecteur {sir, rilr, ~/r} (r=Vs2+112+t2).
Par consequent,
14 PR~LIMINAIRES [CH. t

Etant donne que l'element d'aire dSr = r2 dQ, dQ etant !'element d'airc de la
sphere unite Q, ou !'element d'angle solide, on a
a2u a2u a2u
ax2 ay2 + +
i)z2 =
L
= 5 {55 op (x+sor, yat110r, z+,or) dQ} dr=
o !l
L
= J5{5 op (x_+sor, yatrior, z+,or) dr} dQ=
g o

= JJ[p (x+soL, Y+rtoL, z+,0 L)-p (x+soO, Y+rtoO, z+~oO)] dQ=


g

=- j 5p (x, y, z) dQ= -4np (x, y, z).


g
L'egalite (f) est demontree pour n'importe quelle boule x2 + y2 + z 2 ~ R 2 t
et donc pour n'importe quels x, y, z.
Pour conclure ce paragraphe, demontrons que le potentiel newto-
nian tend vers zero lorsque (x2 y2 + +
z2) -+ oo. Plus exactement,
nous demontrerons l'egalite
lim
x4y2+z2➔oo
-V x2 +y2 +z2 u(x, y, Z)= r r r p(a,
JJJ
b, c)dadbdc.

Ecrivons le poten tiel newtonien sous la forme

u(Q) = = j j j „f)~i) dV, D{r(P, O)<R},


D

Q etant un point de coordonnees x, y, z, P un point de coordonnees


a, b, c, dV = da db de, r (P, Q) est la distance entre Ies points P
et Q. Soit O !'origine des coordonnees, et r (O, Q) = V x2 y2 z2 • + +
Alors,
r (O, Q) u (Q) =
D 1
555P (P)
r(O, Q)-r (P, Q)
dV

r(O, Q)
Comme
Jr(O, Q)-r(P, Q) J<r(O, P)<R,
on a
r (O, Q) u ( Q) = 55j p (P) dV + O ( ,. (O~ Q) ) .
D

lim r (O, Q) u (Q) = ) j ) p (P) dV. ·


Q ➔ oo D
§ 2] PROBLBME DE DIRICHLET POUR L'~QUATION DE LAPLACE 15

Resumons. Nous avons demontre que, la densite etant continu-


ment derivable et non nulle seulement dans une certaine sphere, le
potentiel newtonien est solution de l'equation de Poisson, et cette
solution s'annule a l'infini.
Nous demontrerons au paragraphe suivant que le potentiel est
univoquement determine par ces conditions. A ce point de vue, la
proposition de Laplace de remplacer l'etude d'integrales par celle
d'une equation aux derivees partielles, verifiee par ces integrales, est
logiquement justifiee.
Verifiant l'equation de Poisson, nous avons suppose la densite
p (a, b, c) continument derivable en tous Ies points de l'espace. En
realite, seule importe la regularite locale de la densite au voisinage
du point ou l'on verifie l'ob~ervation de l'equation de Poisson.
P r o b I e m e. Supposons que la densite p (a, b, c) soit nulle en dehors
d'une certaine boule et qu'elle ait des derivees premieres continues au voisinage
du point (a 0 , b0 , c0). Alors, au voisinage de ce point, le potentiel newtonien de
densite p satisfait a l'equation de Poisson (1). 11 en resuite notamment que le
potentiel newtonien d'un corf,s fini de densite constante p0 satisfait, a l'interieur
de ce corps, a' l' equation
, . fJ z1, f)2u f)2u 4 d h d
ox 2 + fJyZ +7z2 = - rrp 0 , et en o ors u corps
a l'equation de Laplace.
§ 2. Probleme de Dirichlet pour l'cquation
de Laplace dans le cercle
Principe du maximum pour Ies fonctions harmoniques et theoreme d'unicite
pour le potentiel newtonien decroissant a l'infini. Notion de potentiel logarith-
mique dans le plan. Fonctions analytiques et harmoniques de deux variables.
Quelques solutions particulieres de l'equation de Laplace et deduction beuristi-
que de la formule de Poisson qui determine une fonction barmonique dans un
cercle d'apres ses valeurs aux limites. Differentes ecritures de cette formule et
quelques proprietes du noyau. Demonstration de la formule de Poisson donnant
la solution de l'equation de Laplace. Position du probleme de Dirichlet. Theore-
me d'unicite de la solution du probleme de Dirichlet. L'existence de la solution
decoule de la demonstration de la formule de Poisson. ·
Nous allons demontrer une importante propriete des solutions
d e 1,,equat·10n d e L ap 1ace a2u
ax2.
a2u
+
ay 2
a2u
+ O d'
az2. = , 1tes
f onctwns
.
harmoniques.
Theoreme du maximum et du minimum
(p r i n c i p e d u m a x i m u m). Une fonction harmonique
u (x, y, z) continue dans un domaine borne ferme G = G Ur et posse-
dant a l' interieur de ce domaine des derivees premieres et secondes ne
peut prendre a l' interieur de ce domaine des valeurs plus grandes que
le maximum de ses valeurs sur la frontiere r et plus petites que le mini-
mum de ses valeurs sur r.
Designons par m le maximum des valeurs de u (x, y, z) sur r
et supposons que la valeur maximum de u soit egale a u (x0 , y 0 , z0 ) =·
16 PR~LIMIN AIRES [CH. 1

= M > m. (Le point (x0 , y 0 , z0 ) est suppose pris a l'interieur de G.)


Formons la fonction auxiliaire
v=u(x, Y, z)+ M2 -;_t [(x-xo) 2 +(Y-Yo) 2 -l-(z-Zo) 2 ],
d etant le diametre de G. De l'inegalite
(x - x0 ) 2 + (y - y0 ) 2 + (z - z0) 2 ~ d2
on deduit que, sur r,
v (x, y, z) < m + M-m
2
d u- =
2
...12 M+m
2
< M.
Dans le meme temps,
v (xo, Yo, zo) = u (xo, Yo, zo) = M.
11 en resulte que le maximum de v (x, y, z) a l'interieur de G n'est
pas inferieur a M, donc il est superieur au maximum de v sur r.
Ce maximum est atteint, c 'est evident, en un certain point interieur
(x, y, z) de G.
On sait qu'en un point de maximum
~-~-±!_-o.
ax - fJy - i)z - '
fJ2v
iJx2
~o
~ t

et donc

Or,
â 2v fJ2v a2v a2u a2u a2u M - m { a2 a2 a2 }
{}x2 + (}y2 + f}z2 - (}:,;2 t iJy2 + f}z2 + 2d2 fJx2 + fJy2 + X (}z2

M-m
[ (x - x0) + (y - y 0 ) + (z - zo) ] = O + 2d2 [2 + 2 + 2] > O.
2 2 2
X

La contradiction obtenue montre que l'hypothese M > m est


absurde. Ainsi, nous avons demontre que, dans G,
u (x, y, z) ~ max u Ir•
Pour demontrer l'inegalite qui limite u (x, y, z) inferieurement
u (x, y, z) ~ min u Ir
il suffit d'appliquer le resultat obtenu a la fonction -u (x, y, z),
qui est, evidemment, elle aussi harmonique.
Le theoreme du maximum et du minimum est demontre. Par la
suite, nous aurons souvent a utiliser ce theoreme pour Ies solutions
bidimensionnelles de l'equation de Laplace:
fJ2u (x, y) , fJ2u (x, y) _ O
f}x2 T iJy2 - •

Ces solutions sont appelees fonctions harmoniques.


§ 2] PROB~ME DE DIRICHLET POUR L'EQUATION DE LAPLACE 17

La demonstration du principe du maximum dans le plan est


tout a fait analogue a celle donnee plus haut.
Montrons a present que le potentiel newtonien est l'unique solu-
tion de l'equation de Poisson
f)Zu f)2u i)2u
iJx2 + iJy2 + iJz2 = -4np (x, y, z)
s'annulant a l'infini.
En effet, si u 1 (x, y, z) et u 2 (x, y, z) sont deux solutions de cette
equation qui s'annulent lorsque x2 + y2 + z2 -+ oo, leur differen-
ce s'annule aussi et verifie l'equation homogene qu'est l'equation de
Laplace:
iJ'l.u i)2u i)2u
-+-+--o
âx2 i)y2 i)z2 - •

11 suffit a present d 'appliquer le principe du maximum a la fonction


u dans la boule de rayon R de centre a l'origine. 11 vient
lu(xo, Yo, z0)1~ max lu(x, y, z)I
x2+u2+z2=R2
pour tout point (x 0 , y0 , z0 ) pris dans la boule. Fixant le point (x0 , y 0 ,
z0) et faisant tendre R vers l'infini, nous sommes conduits a l'ega-
lite u (xo, Yo, Zo) .:._ o.
Dans notre cours nous nous bornerons a etudier l'equation de
La place dans le cas bidimensionnel. Les fonctions harmoniques de
deux variables independantes se rencontrent en theorie des fonctions
d'une variable complexe. On sait qu'une fonction analytique
u + iv de x + iy verifie Ies equations de Cauchy-Riemann
~
âx
- ~ây= 0 ' ~+~=0
ây fJx •
Ces equations entraînent
f)2u
âx2
+ i)2u
ây2
i) ( au
âx âx
av )
iJy
+ âyiJ ( âu
ây
_L

fJv )
âx
Q
'
i)Zv + i)2v = i) ( âu + âx
iJv ) _ iJ ( ou _ iJv } =O
iJx2 i)y2 ax ây ây âx ây •
La legitimite de ces calculs est due a ce que u + iv est, on le sait,
une fonction infiniment derivable de x + iy; partant, on demontre
sans peine, a l'aide des equations de Cauchy-Riemann, l'existence
et la continuite des derivees secondes de u, V.
Notamment,
+
ln (x iy) = ln Vx 2 + y2 + i Arctg ~
etant une fonction analytique pour x 2 +y 2 > O, Ies fonctions
In V x 2
+y 2
= - ln v_z2+y2
1
_ _ ' Arctg .JL
X

sont harmoniques.
2-01038
l8 PR:f:LIMINAIRES [CH. 1

La premiere d'entre elles joue, dans le plan, un role analogue


a 1/V(x-x0) 2 +(y-y0) 2 +(z-z0 ) 2 dans l'espace. A savoir, la
fonction u (x, y) = r r p (a, b) ln -V
1
da db, dite potentiel
JJ (.x-a)2+(y-b)2
logartthmique, verifie l'equation
iJ2u
ax2 + iJ2u
iJy2 = -2np (x, y),

si p (a, b) est une fonction reguliere non nulle seulement dans un


domaine fini.
Nous ne ferons pas la demonstration. Indiquons seulement qu'elle
est analogue a la variante tridimensionnelle de l'etude du potentiel
newtonien. 11 est vrai que le potentiel logarithmique, distribue
dans un domaine a deux dimensions fini, ne tend pas vers zero lors-
1
que x2 + y 2 -+- oo, puisque alors ln -V croît. Mais
(x-a)2+(y-b)2
cette difference est sans importance pour la demonstration du fait
formule.
1
P rob 1 em e. Montrer que la fonction ln -V
peut etre
(x-a)2+(y-b)2
deduite de la solution de l 'equation de Laplace a trois dimensions
1/V(.x-a)2+(y-b)2+(z-c)2 a l'aide du procede suivant:
+L
1n 1
--.======= .
11m ( 1
-
j~ de
ln 2L) •
Y(.x-a)2+(y-b)2 L➔oo 2 Y(x-a)2+(y-b)2-Hz-c)2
-L
L' expression entre parenthesos dans le second membre est le potentiel d 'une
distribution unidimensionnelle de charges le long d'un segment de l'axe des z
de longueur 2L. Le potentiel d 'un champ de forces etant determine ă un terme
constant additif pres, il est loisible de le prendre arbitrairemont. En deduisant
la grande constante ln 2L avant le passage a la limito, on obtient pour cette
limite une valeur finie.
La seconde de ces fonctions, Arctg J!...,
X
va nous servir maintenant a
la resolution du probleme suivant: reconstituer une fonction harmo-
nique dans le cercle x2 +
y 2 ~ R 2 d'apres ses valeurs sur la fron-
tiere du cercle.
Il est clair que la fonction
cp(x, y)=Arctg y-~2 -Arctg !I-Yi
X-;1;2 X-X1

est aussi harmonique. C'est l'angle sous lequel on voit du point


(x, y) le segment reunissant (x1, y 1) a (x 2 , y 2). On a vu en geometrie
elementaire que cp (x, y) est constante le long des circonferences pas-
sant par Ies extremites de ce segment. De telles circonferences sont
des lignes de niveau de cp (x, y). Elles sont representees sur la fig. 1.
§ 2] PROBLEME DE DIRICHLET POUR L'EQUATION DE LAPLACE 19

Posons a presentX1 = R cos 81, Y1 = R sin 81, X2 = R cos 02,


Y2 = R sin ou O ~ 0 1 < 0 2 ~ 2n, et voyons comment se com-
02,
porte la fonction harmonique
y - R sin 82 A y- R sin 8
<p (x, y, O1, O2) = Arctg R rctg X - R COS 811
X- COS 82

dans le cercle D {x2 +


y 2 ~ R 2 } et sur sa frontiere. Choisissons Ies
branches de Arctg de telle faţon que dans le cercle <p (x, y, 01 , 0 2)
y B----

.1,'

:c,,Yt
o
Fig. 1 Fig. 2

soit egale a l'angle entre Ies rayons PA et PB, P etant le point (x, y),
A Ie point (R cos 81, R sin 0 1) et B Ie point (R cos 0 2 , R sin 0 2). En
particulier, au centre du cercle
cp (O, O, 01, 0 ) = Arctg - R R sin 82 }
-
Arctg ( -R
R
sin 81 )
= 02 - 01°
2 ( - cos 02 - cos 0 1
Deplaţons maintenant le point (x, y) dans le cercle. On voit sur la
fig. 2 comment se deforme l'angle <p (x, y, 01 , 0 2 ) lorsque le point
82 8t
P (x, y) se deplace. Sur l'arc AC' B îl vaut , sur l'arc ACB cet
2
angle vaut n + 82 -;- 8.!. Considerons la fonction

w(x, y, 01, 02)= ! [cp(x, y, 0 1, 02) -


02
-;
81
] =

= -n1 (A retg ----=--~


y-Rsin0
x-R cos 0
2
-022 ) 1
--
n
(Are t g !1-Rsin81
--=------,'"'"""
x-R cos 8
01}
2
2 1

qui est, de toute evidence, aussi fonction harmonique de x, y.


(L'addition d'une constante et la multiplication par un nombre
constant n'affectent pas l'harmonicite.) Tout ceci dit, il est clair
que sur l'arc ACB la fonction w (x, y, 0tt 0 2) = 1, et sur AC'B on
a w (x, y, 01, 02) = O.
2*
PRtLJl\UNAIRES [cH. 1
20

A l'aide de la fonction w (x, y, 81, 0 2), il n'est pas difficile d'ima-


giner une formule permettant de reconstituer la fonction harmoni-
que d'apres ses valeurs sur la circonference x2 +
y 2 = R 2 • Nous don-
nerons d'abord une demonstration non rigoureuse, puis nous legi-
timerons.
Decoupons toute la circonference par des points Xi= R cos ei,
Yi = R sin 0t en arcs suffisamment petits, et prenons sur chacun
d'eux un point x. 1 = R cos 0. 1; Y. 1 = R sin 0_ 1 (0' < 0_ 1 <
i+2 i+2 i+2 i+2 i+2
< 0,+1) · Soit sur la circonference une fonction continue f (0). 11
est clair que
f (ei+½) w(x, y, oi, oi+t)

prend sur l'arc (0 1, 61+1) la valeur f (0· 1 ), et sur son complemen-


i+2
taire, la valeur O.
La somme

~f (ei+½) w (x, y, e,, 8t+1) =


i

_ ""1 (
- ~ f 0i+½}
[..!..n (Aretg x-Rcos0i+t
y-RsinBi+i 81;1 )-
t

1 ( A re t g _Yy- R sin ei
--;i- ___H._c_o_s..,,.0-t ~)]
est une fonction harmonique dans le cercle, constante par morceaux
1)
sur la frontiere. Sur l'arc (0h 0H elle prend la valeur / (0.
1+2 .
1)
L'harmonicite de la somme finie dans le cercle resulte de la limfa-
rite de la fonction de Laplace. Aux points x = R cos St, y =
= R sin ei cette fonction est, certes, discontinue.
Passons formellement a la limite par un decoupage infiniment
dense de la circonference, a savoir, envisageons la fonction

u (x, y) = -1t1 Jf (0) d [Arctg y-R sin 0


2n:

X-
R
COS 0
o

11 est permis de s'attendre a ce qu'elle soit harmonique dans le


cercle x 2 +
y 2 ~ R 2 , et qu'elle prenne aux points de sa frontiere
x = R cos co, y = R sin co les valeurs / (co). Ce fait sera justifie
par la suite; en attendant, en transformant cette formule, nous la
mettrons sous une forme plus elegante.
§ 21 PROBLtME DE DIRICHLET POUH L'~QUATION DE LAPLACE 2·J

On a
d [Aret y-Rsin0 0]-
g x-Rcos0 2 -
= -R cos 0 (x-R cos 0)-R sin 0 (y-R sin 0) dS- d0 =
(y-R sin 0)2+ (x-R cos 8)2 2
= 2 [R2-xR cos 0-yR sin0]-(x +y )-R +2yR sin0+2xR cos 0 dS =
2 2 2
2 [(y-R sin 8)2+ (x-R cos 8)2]
_ R2-(x2+y2) df)
2 [R2-2R (x cos 0+ y sin 8) +x2+ y2] ·
Notons ici que, lors du calcul de la differentielle, peu importe quel-
les branches de Arctg ont ete choisies, etant donne que les valeurs
de Arctg z sur differentes branches different d'une constante.
Nous avons montre comment on peut imaginer la formule
2tt
u (x
'Y
) = __!_
2n J
r f (0) R2-2R (xcos0+ysm8)+x2+y2
R2-x2-_y2 d0
'
o
dite formule de Poisson.
Ecrivons-la encore sous deux autres formes. Primo, posant x =
= p cos ro, y = p sin oo et notant que
x cos 0 +
y sin 0 = p (cos 0 cos ro +
sin 0 sin oo) = p cos (0 - oo),
on obtient
2n
. 1 f R2-p2
u (p cos oo, p srn oo) = 2n J / (0) R2-2Rp cos (0- ro) +P2 dO.
o
Secundo, on peut decomposer le noyau de notre integrale en ele-
ments simples
R2-x2-y2 Reia Re-ia
1+ ·a +-_,.,·a=----
R 2 -2R (xcos e+ysin0)+x 2 +Y 2 = - Re1 -(x+iy) Re- -(x-iy)
1

et ecrire

u(x, y)= - 2
n
1 Jf (0)d0+2Re- Jf(0)
2tt
1
2n
2n .

. Reia d0 .
Re,,.0 -(x+iy)
=
O O
2n 2n .
= _.;!,_ f f (O) de+ 2 Re__!_ r I (0~ Re,,.0 d0. (1)
2n J 2n J Reia_peiro
o o
l\fontrons encore que le noyau
R2-p2
R 2 -2Rp cos (0-ro)+p2 >O (2)
pour p,<.R, et que son integrale
2n
__!_
2n
5R2-2RpR2-p2
cos (8-ro)+p2
d0-1
- · (3)
o
22 PR~LIMINAIRES [CH. 1

La premiere assertion est evidente, si l'on note que


0
R 2 -2Rp cos (e-co) + p2 = (R-p) 2 + 4Rp sin2 -;-ro .
On demontre la seconde comme suit:
2n 21e
_1_ f n2- p2 de= __1_ f d0 +.!.Re_!_ ~ dz
2n J R2-2Rp (0-w)+pz 2n J n i 'j' z--(x+iy) •
o o
Dans cette egalite, !'integrale
~ dz
'j' z-(x+ iy)
est prise sur un contour ferme, en l'occurrence sur la circonference
de rayon R de centre a l' origine, le point x + iy est pris dans le
cercle. Des lors,
~
'j' Z- Xt+ ) 2ni,
iy
de sorte que
211:
1 f R -p 2 2 1 1 .
2n J R 2 -2Rpcos (8-ro)+p2 dO = - 1 + nRe y•2m = -1 +2 = 1.
o
La formule de Poisson et Ies proprietes de son noyau qui viennent
d'etre demontrees sont appelees a jouer un role important lors de
l'etude des solutions de l'equation de Laplace.
Nous allons demontrer rigoureusement la formule de Poisson.
Verifions que
21e
u (x
'Y
) = _1_
2n
r R2 - x2 -_y2
J R 2-2R(xcos0+ysm8)+x2+y2
f (0) de
o
est harmonique pour x2 + y 2 < R 2 • En effet, la fonction sous le
signe d 'integration est continue et, qui plus est, c 'est une fonction
analytique des variables x et y si x 2 + y 2 < R 2 • Par consequent, la
fonction u (x, y) est continue dans le cercle, et on peut formellement
deriver l'integrale.
Il vient en utilisant la representation (1)
211: 1·a
iJ'l·u a2u 1 f [ ( a2 â2 ) Re
ax2 + ay2 = n
J f (0) ax2 + ay2 Re Reia -(x + iy) d0 = O,
o
]

etant donne que la partie reelle de la fonction analytique


Rei 8 /[Rei 8 - (x + iy)] est une fonction harmonique dans le cercle.
Demontrons a present que, f (0) etant une fonction continue,
la fonction u (x, y) est continue jusqu'a la frontiere du cercle et
~ 2] PRO.BL:ll:ME DE DIRICHLET POUR L'f:QUATION DE LAPLACE 23

prend sur la frontiere Ies valeurs f (8):


u (R cos 0, R sin 0) =f (0).
Pour demontrer cette proposition, ecrivons la difference u (x, y) -
- j (a) = u (Q) - f (a) sous la forme suivante:
2:t
1 r R2-p2
u(Q)-f (a)= 2n J RZ-lRpcos (8-w)+p2 f (8) dO-
o
2n
- f
1
(a) •2n-
j R2-2Rpcos
R2.-pz
(0-ro)+p 2 d0--
-
o
2n
1 r R2-p2
= 2n J R 2 -2Rpcos (8-w)+p2 [f (S)-f (a)] d0 =
o
1 f R2-p2
= 2rc J Jt~-2Rp co8 (0-w)+pz [/ (S)-f (a)] d8 +
10-a 1<6
t r R2-p2
+ 2n J R 2 -2Rp cos (0-ro)+p2 lf (8)-f(a)] d0 = 11 + f 2,
1.0-al~6
Nous nous sommes servis ici de la relation (3) et des notations x =
= p cos ro, y = p sin ro pour les coordonnees de Q.
Evaluons separement chacune des integrales I 1 et / 2 • La fonc-
tion j (8) etant continue, quel que soit e > O, on peut prendre
cS (e) > O tel que If (8) - f (a) I < ; pour I 0 - a I < 6. En vertu
des relations (2) et (3), on obtient pour la premiere des integrales
l'evaluation: I1 1 I< ; . Fixons le 6 > O choisi et evaluons !'inte-
grale 1 2 • La fonction f (0) etant bornee ( If (8) I < M), on a

I i 2 I--::::
~ n2- p2 M
n
r do
J R2-U1pcos(0-ro)+p2 '
I 0-a. 1~0
Designons par Q0 le point de coordonnees R cos a, R sin a, et par
P le point de coordonnees R cos 8, R sin 0 pour Ies 0 tels que
I 8 - a I ~ cS. La distance entre les points Q0 et P est superieure a
la constante positive l = 2R sin ~ (cf. fig. 3). Etant donne que le
denominateur de l'expression sous le signe d'integration est egal
a r2 (Q 0 , P) - au carre de la distance entre Ies points Q0 et P - ,
pour tous Ies points Q dont la distance a Q0 est inferieure a l/2 on a
r 2 (P, Q) > (l/2) 2 , si bien que pour ces points
r dA 2n 8n
J R2-2Up cos (0-co)+p2 < -l (
)2 = 12·
10-a.1~6 2
24 PR~LIMIN AIRES [CH. 1

Pour de tels points


R2-p2 Srt .,,, 16RM
112 I<-n-M•-y-r-~-z-2-(R-p).

Cornme R - p n'excede pas la distance entre Q et Q0 , pour Ies points


Q du cercle dont la distance
2
a Q0 est inferieure a 61 (e) =
8
= · { l
mm l } , Z
ou =
" 2R · <'>(e) , on a Ies d eux mega
. ' l'1 t,es
2 , 2 • i6RM sm 2
I /1 I< e/2, I /2 I< e/2. Par consequent, pour ces points I u (Q) -
- /(a) I< e.
Ainsi, la fonction u (x, y) sera continue au point x = R cos a,
y = R sin a si on la determine en ce point par la valeur f (a). La
continuite de u (x, y) dans le cercle a ete demontree auparavant.

Fig. 3

Par la, nous avons montre qu'on peut construire dans un cercle
une fonction harmonique continue jusqu'a meme la frontiere et
prenant sur la frontiere des valeurs continues donnees. Le probleme
de la reconstitution d' une f onction harmonique continue d' apres ses
valeurs sur la frontiere d'un domaine borne est appele probleme de
Dirichlet.
Demontrons l'unicite de la solution d'un tel probleme. Suppo-
sons qu'on ait deux solutions u 1 (x, y), u 2 (x, y). Alors, leur diffe-
rence sera aussi continue et harmonique et elle s' annulera sur la
frontiere. D'apres Ie principe du maximum
O=minu~u(x, y)~maxu=O.
r r
Par consequent, U (x, y) = U1 - U2 == o. L'unicite est demontree.
Si le domaine est arbitraire, le probleme de Dirichlet peut ne pas
avoir de solution. Nous reviendrons Ionguement par la suite sur
§ 3] ~QUATION DE LA CHALEUR 25

l'etude des conditions dans lesquelles le probleme de Dirichlet est


resoluble. En attendant, nous examinerons au paragraphe suivant
une certaine classe de problemes de physique mathematique, laquel-
le classe contient, par exemple, Ies processus de propagation de la
chaleur. On aura apporte ainsi un exemple de probleme physique
qui se ramene au probleme de Dirichlet.

§ 3. Equation de Ia chaleur
Deduction de l'equation de la chaleur. Probleme de Dirichlet en tant que
probleme de la determination de la distribution stationnairc de la temperature
d'apres la temperature de la frontiere du domaine. Position des prob1emes pour
l'equation de la chaleur a une dimension. Principe du maximum pour cetto
equation. Theoremes d'unicite des problemes 1 et 2 pour l'equation de la chaleur
dans differentes hypothescs relatives a la solution et a la fonction initiale.
Nous allons esquisser la deduction de l'equation de la chaleur a
partir de considerations physiques. Le milieu dans lequel nous consi-
dererons Ies processus de transmission de la chaleur doit etre carac-
terise par l'equation d'etat calorifique E = E (T), par la densite
p = p (x, y, z) et par le coefficient de conductivite thermique K =
= K (x, y, z). Ici T est la temperature, E (T) !'energie interne du
corps par unite de masse, si cette masse est portee a la temperature
T. On peut envisager un milieu dont Ies proprietes thermiques varient
d'un point de l'espace a l'autre. Dans ce cas, l'equation d'etat
a la forme plus generale E = E (x, y, z, T). La quantite de chaleur
contenue dans un volume infini tesimal
x 0 - 2 <x<x0 + 2
~X ~X
,
~y Ay
Yo- 2 <Y<Yo-l- 2 ,
~.z ~.z
z0 - 2 <z<zo+ 2
est a l'instant t
P (xo, Yo, zo) E (xo, Yo, Zo, T (t)) Ax Ay Az.
La variation de cette quantite de chaleur au cours du temps At est
p (xo, Yo, zo) âE (xo, !t .zo, T) M Ax Ay Az.
Cette variation est due uniquement uu fait que de la chaleur entre
ou sort par la frontiere du volume distingue, si l'on suppose qu'il
n'y ait pas degagement ou absorption d'energie.
La quantite de chaleur traversant !'element d'aire AS dans le
temps Atest
26 PRELIMINATRES [CH. 1

Ici K est le coefficient de thermoconductivite au point ou est mene


l'element d'aire infinitesimal, :~ est la derivee de la temperature
suivant la normale a !'element d'aire. La chaleur s'ecoule du domai-
ne des temperatures elevees vers le domaine des temperatures moin-
dres.
La formule donnee pour le flux de chaleur consti tue la loi de
thermoconduction de Newton dans un corps isotrope. Cette loi est
la synthese d'un grand nombre de faits experimentaux.
Ecrivons Ies quantites de chaleur traversant Ies aires
x = x0 ± /).x/2,
Y = Yo ± !).y/2,
z = z0 + /).z/2,
delimitant le volume envisage.
La quantite de chaleur tra versant l' aire x = x 0 + /).x/2 est
T, K ( Xo + -8x , Yo, zo ) -aT " uy
ut " uz,
"
2 8X x=xo+âx/2
!l=Yo
z=zo
celle traversant l'aire x = x0 -/).x/2 etant
. - -8x
- K ( Xo ,
aT
Yo, z0 ) -iJ /).t
"
!).y uz.
2 x x=xo-âx/2
Y=l/o
z=zo
La quantite de chaleur totale qui entre dans notre volume a tra-
vers ces deux aires est

[
/( ( Xo + tx , Yo, Zo) :~ x=xo+âx/2 -
11=110
Z=ZO

-K (x0-
8
x , y0 , z 0} iJaT ] /).t !).y /).z ~
2 x x=xo-âx/2
1/=Yo

[! (K
Z=ZO

~ vX
~T
vX
) X=XO
] /).x M !).y /).z.
y=110
Z=Zo

De meme, la quantite de chaleur qui, dans le temps /).t, penetre dans


notre volume a travers les aires y = y 0 ± !).y/2, z = z0 ± /).z/2,
vaut respectivement
[Da aar ) ]
Y
(K
/).x !).y /).z M,
Y x=xo
1/=Yo
z=zo

[ ~UZ ( J( iJaT }] /).:x !).y !).z M


Z X=XO
Y=Yo
z=zo
§ 3) EQUATION DE LA CHALEUH 27

Faisant la somme de tous les afflux de chaleur et egalant leur


somme a la variation d'energie interne, on obtient
- ) +-
[ -i)xa ( Kar
i)x
a ( Kar- ) +-
ay {)y
a ( Kar- }]
az {)z x=xo
AxAyAzAt=
11=110
Z=Zo

= p (xo, y o, zo) aE (xo, i}t


Yo, zo, T) Ax ily AzAt •

Di visan t les deux membres de cette egali te par Ax ily ilz ilt et
notant que le point (x 0 , y 0 , z0 } peut etre pris arbitrairement (si bien
qu'on peut supprimer l'indice zero}, nous sommes conduits a la
forme definitive de l'equation de la chaleur
x
p ( ' y'
z) âE(x, y,
at
z, T)
ax (K !!..._)
=.!!_
ax +!...
ay (K E._)
i}y
+3- (K !I_').
{)z i)z

Les hypotheses relatives aux fonctions figurant dans cette equation


sont:
aE
p>O, ar>O, K>O.
Ces hypotheses generalisent des faits experimentaux.
On ecrit parfois l'equation de la chaleur sous la forme
c!I..
ât
= !-
iJx
(K !!..._)
âx ay +~
+ iJy~ (K aT) iJz
(K !!..._)
âz '

en designant par C (x, y, z, T) l'expression p ~:. La quantite C


s'appelle, pour des raisons tres comprehensibles, chaleur specifique
(de l'unite de volume).
Si la chaleur specifique C et le coefficient de thermoconduction K
ne dependent pas de T, x, y, z, c'est-a-dire si ce sont des constantes,
l'equation peut se recopier sous la forme:
ar a2 r
+ afJy2r + a2r)
2
K (
ai=c i)x2 i)z2 "

Le coefficient ~ est ce qu' on appelle la diffusivite.


11 est interessant d'envisager le cas ou la distribution de la tem-
,
perature · · ( ar
est stat10nnaire at = O)
. On voi. t que s1. K = const a I
distribution stationnaire de la temperature est decrite par la solu-
tion T (x, y, z) de l'equation de Laplace:
a2r a21 a2r
âx2 + {)y2 + i)z2 = O.
Le probleme de Dirichlet pour cette equation consiste a trouver la
distribution de la temperature dans un corps, connaissant Ies valeurs
de T sur la frontiere. ·
28 PRELll\HNAIRES [CH. 1

Si le domaine est un cylindre de revolution tres haut de genera-


trices paralleles a I' axe des z, et si le long de chacune de ces genera-
trices frontieres la temperature est constante, on peut considerer
que la distribution de la temperature au voisinage de la section
horizontale moyenne du cylindre ne depend presque pas de z et peut
etre decrite par la solution T = T (x, y) de l'equation de Laplace
+
a2T a2T
-a
X2 7
dy
= O. Conna1ssant
. 1a temperature
, sur 1es generatrices
, , . du
cylindre, T (R cos 0, R sin 0), on peut, d'apres la formule de Pois-
son, determiner T (x, y) dans le cylindre, c'est-a-dire dans un cercle
du plan des variables x, y.
Si le domaine est une couche mince entre deux plans voisins sur
lesquels la temperature est maintenue constante (chaque plan a sa
temperature), la distribution (stationnaire) T (x) des temperatures
entre Ies plans X = X1, X = X2 verifie l'equation
d2 T
dx2 =0.
La solution generale de cette equation differentielle s' ecrit
T = b1x + b2.
Les constantes b1 , b2 doivent etre determinees par Ies conditions aux
limites - par Ies temperatures sur Ies plans limites. Ceci fait, il
vient

Etudiant l'equation de la chaleur non stationnaire, nous nous


bornerons par la suite au cas unidimensionnel et nous supposerons
Ies coefficients K, C constants
ar K a2T
ift=c 8x2.

On peut changer l'echelle de l'axe des x de fa~on a avoir J(/C = 1.


Etudiant l'equation
au a2 u
ai= âx2 '
nous designerons habituellement la temperature inconnue par la
leltre u.
Pour l'equation de la chaleur la plus simple, nous nous bornerons
a l'examen des deux problemes suivants:
P r o b 1 e m e 1. On demande de trouver une solution /inie
u (x, t) continue dans le domaine t ~ O, verifiant l' equation de la
chaleur pour t > O et egale a une f onction donnee continue et bornee
q> (x) pour t = O. (Ce probleme est lie a la propagation de la chaleur
dans un milieu illimite.)
§ 3] BQUATION DE LA CHALEUR 29

R e mar q u e. Au lieu d'exiger des fonctions <p (x) et u (x, t)


qu'elles soient bornees, on peut leur imposer d'autres conditions
moins restrictives. Nous reviendrons sur ce point.
P r o h l e m e 2. Trouver dans le domaine rectangulaire A ~
~ x < B, O ~ t < T une solution continue jusqu' â meme la fron-
tiere de l' equation

cette solution verif iant les conditions aux limites suivantes:


u (x, O) = cp (x), A ~ x ~ B,
u (A ' t) = 'PA (t)'
u (B, t) = 'PB (t).
(Ce probleme est lie a la propagation de la chaleur dans un domaine
borne.)
Nous supposons les fonctions <p (x), t~A (t), 'Vs (t) continues et
donc bornees sur les segments fermes A ~ x ~ B, O~ t ~ T.
On suppose aussi remplie la << condition de concordance >> cp (A) =
= 'PA (O), cp (B) = 'PB (O). Faute de quoi, la fonction continue
u (x, t) ne pourrait etre construite.
Par << solution continue jusqu' a meme la frontiere >> nous enten-
dons ici ce qui suit. La fonction u (x, t) est continue pour A ~ x ~ B,
O ~ t ~ T, elle a en chaque point << interieur >> (A < x < B,
O < t ~ T) des derivees premieres et secondes verifiant 1 egalite
8;; = ::~. L'observation de cette egalite aux points de la frontiere
et meme la derivabilite de u (x, t) aux points frontieres (x = A,
O~ t ~ T), (A~ x ~ B, t = O), (x = B, O~ t ~ T) ne sont
pas supposees.
Nous commencerons l'etude des problemes 1 et 2 par la deduction
du theoreme d'unicite hase sur un principe du maximum rappelant
le principe du maximum pour l'equation de Laplace.
Principe du maximum p ou r l'e q u a t ion
d e 1 a c h a 1 e u r. Toute solution de l' equation de la chaleur dans
le rectangle A < x < B, O< t ~ T continue jusqu' â meme la fron-
tiere prend ses plus grandes et ses plus petites valeurs sur le cote infe-
rieur ou sur les c6tes lateraux de sa frontiere. Sur la fig. 4 ces fron-
tieres sont tracees en trait double.
Designons par M le maximum de u (x, t) sur tout notre rectangle,
par m la plus grande valeur de u (x, t) sur la frontiere double, et
supposons .M > m. Soit (x 0 , t 0 ) le point de notre rectangle (interieur
ou se trouvant sur sa frontiere superieure) pour lequel u (x 0 , t 0 ) = Jlll.
Considerons la fonction auxiliaire
v (x, t) = u (x, t) +2 ~=~) 2 (x-x 0 ) 2 •
30 PR8LIMINAIRES [CH. 1

Sur la frontiere << double >> v (x, t) verifie l'inegalite


M-m ( A M-m
v (x, t ) ~u (x, t ) + 2 (B-A) 2 B- )2 ~m+-
2 -<M.
Par ailleurs, v (x 0 , t 0 ) = u (x 0 , t 0 ) = M, c'est-a-dire que la plus
grande valeur de v (x, t) n' est pas inferieure a
M. v (x, t) prend
sa plus grande valeur en un certain point (x1 , t 1). Etant donne
t
T

--l!::===::::::i::========:.L{-
A B :c
Fig. 4

que v (x1, t 1) ~ M, et que sur la frontiere << double >> v (x, t) < M,
le point (x 1, t 1) ne peut se trouYer sur la frontiere << double >>.
Si (x1 , t 1) est un point interieur de maximum, en ce point v 1 = O,
Vx = O, Vxx ~ O, et donc Vt - Vxx ~ O. Mais si (x 1 , t 1) se trouve
sur la frontiere superieure du rectangle, Vt ~ Vx = o, Vx:i: ~ o, o
et de nouveau Vt - Dxx ~ O. Ainsi, nous avons montre que si llf =
= max zt (x, t) > m, il existe un poin t (xi, t1) en lequel v 1 - v.,x ~
~ O. Or, utilisant le fait que :: = ::~ , v (x, t) = u (x, t) +
M - m (x -
+ 2(B-A)2 x 0 )2 , on peut ca 1cu l er sans perne
. L't - Vxx:

il-1-m. <0
Vt-Vxx = (B-A) 2 •

La contradiction obtenuo prouve que l'inegalite Jlf > m est


impossible. Par la, l'inegalite u (x, t) ~ max u (x, t) sur la fron-
tiere << double >> est demontree. Le principe du maximum est nai.
La fonction - u (x, t) verifiant aussi l'equation de la chaleur,
on peut, en lui appliquant le principe du maximum, demontrer
de meme le
P r i n c i p e d u m i n i m u m. zt (x, t) prend sa plus petite
valeur sur la frontiere << double >>.
R e mar q u e. Nous supposons dans la demonstration u (x, t)
deux fois derivable en tous Ies points interieurs du rectangle et sur
sa frontiere superieure. 11 suffit de supposer l'existenco des derivees
~econdes aux points interieurs, et la continuite de u (x, t) jusqu'a
meme Ies frontieres. En effet, du principe du maximum
u (x, t) lo!St~T- e~ m
§ 3] ~QUATION DE LA CHALEUR 31

H resuite, en vertu de la continuite de u (x, t), que


u (x, T) ~ m.
Unissant le principe du maximum au principe du minimum, on
obtient l'inegalite pour I u (x, t) I:
I u (x, t) I ~ max I u (x, t) I sur la frontiere << double >>.
Demontrons le theoreme cl'unicite de la solution du probleme 2.
Soient u 1 (x, t), u 2 (x, t) deux solutions de ce probleme. Alors,
u (x, t) = u 1 (x, t) - u 2 (x, t) sera une fonction continue telle que
u (A, t) = O pour O~ t ~ T,
z1, (x, O) = O pour A ~ x ~ B,
u (B, t) = O pour O~ t ~ T.
A l'interieur du rectangle A < x < B, O< t < T la fonction
u (x, t) verifie, de toute evidence, l' equation de la chaleur
ou _ a2 u = ( au1 _ â
2u1) _ ( OU2 _ fflu2) _ Q
at iJx2 ât i)x2 at i)x2 - •

On deduit du principe du maximum:


max Iu (x, t) I~
A!:::X!:::B
O!:::t!:::T
~max { max I u (x, O) I, max I u (A, t), max I u (B, t) I} =0.
A~x!:::,!l O~t~T O~t~T

11 est clair que u (x, t) == O pour A ~ x ~ B, O~ t ~ T, c'est-a-


dire que, dans ce rectangle, u 1 (x, t) == u 2 (x, t). L'unicite de la
solution du probleme 2 est demontree.
La demonstration de l'unicite de la solution du probleme 1 est
un peu plus compliquee. Rappelons la position de ce probleme.
P ro b I e m e 1. Trouver une fonction u (x, t) continue et bornee
dans le demi-plan t ~ O, -oo < x < +oo, satisfaisant pour t > O
02
a. . l',equa t·.ion au
at = axiu , _e t pour t = O a' l a con d·t· . ·t·ta le u (x, O) =
i ion mi
= q, (x). I ci <p (x) est une f onction de x arbitraire bornee continue.
Le fait que la fonction soit bornee sera suppose donne sous forme d' ine-
galites
I u (x, t) I < M, I q, (x) I < M.
Demontrons le theoreme cl'unicite pour le probleme 1. Eiwisa-
geons une certaine solution particulicre v (x, t) de l'equation = !~
82
= <Îxv2 , d e'f"1n1e
. par I a f ormuIe

v (x, t) = f; (x + 2t).
2 2
32 PR~LIMIN AIRES [CH. 1

En clerivant directement on verifie que l'equation est satisfaite:


âv M a2v
ai= 4 p = iJx2 •

Il est clair que cette solution satisfait aux inegalites :


21U 2
v (x, O) = L 2 x >O,

'2M
V(+ L, t) = L2 (L2+ 2t)>2M.

Si le probleme 1 a deux solutions u 1 (x, t) et u 2 (x, t), leur diffe-


rence u = u 1 - u 2 est solution de l' equation
iJu iJ2u
Tt= ox2 '

cette solution satisfait pour t ~ O aux inegalites I u (x, t) I ~ 2M,


et elle s'annule pour t = O: u (x, O) = O. II resuite du principe du
maximum que, etant donne que sur la frontiere inferieure (t = O)
et sur les frontieres laterales (x = ±L) du rectangle O~ t ~ T
(T arbitraire), -L ~ x ~ L la difference v (x, t) - u (x, t) ~ O,
cette inegalite sera conservee a l'interieur du rectangle aussi. (La
difference v - u verifie egalement l'equation de la chaleur.) Ainsi,
pour -L ~ X ~ L, nous avons demontre l'inegalite
u (x, t) < ~~ (x + 2t). 2

Notant que la fonction u


(x, t) = -u (x, t) satisfait a l'equation
et a l'inegalite ii~ 2M, on trouve exactement de la meme maniere
- u (x, t) < ~~ (x 2 + 2t).

Si l'on reunit Ies deux inegalites deduites, on voit que


I u (x, t) I<~~ (x2 + 2t).
Fixant le point (x, t) (t > O) et choisissant differents L, on voit
que l'inegalite doit etre verifiee pour tous les L suffisamment grands,
et comme on peut faire tendre L vers l'infini, on deduit que
I u (x, t) I = o,
u 1 - u 2 = O pour t > O.
Le theoreme d'unicite de la solution du probleme 1 est demontre.
Nous allons a present affaiblir les restrictions imposees aux fonc-
tions u (x, t), <p (x) et demontrer que l'unicite subsiste dans ces
conditions moins restrictives.
§ 3] ~QUATION . DE LA CHALEUR 33

En visageons deux solutions u 1 (x, t) et u 2 (x, t) de l' equation


de la chaleur, definies dans le demi-plan t > O, continues jusqu' a
t = O, satisfaisant aux conditions
u 1 (x, O) = cp (x), u 2 (x, O) = cp (x)
et aux inegalites
Iui (x, t) l~M (t) e'llxl,
ju2 (x, t)j~M(t)ealxl,
M (t) etant une fonction continue monotone de t. Elle peut croître
arbitrairement vite en mome temps que t~
. Nous allons demontrer que u1 (x, t) === u 2 (x, t). Prenons un
segment temporal arbitraire fini O~ t ~ T et etablissons la coinci-
dence u 1 (x, t) == u 2 (x, t) . .p~ur Ies t de ce segment. L'arbitraire
de T entraîne 1 unici te de la '.solution dans tout le demi-plan supe-
rieur.
Ainsi, soit O ~ t ~ T. Alors,
fu.(x, t)-u2 (~, t)l~lut(x, t)l+ju2 .(x, t)l~2M_(t)ealxl~M•ea/xl.
Nous avons designe ici par M*
_ 2maxM(t)=2M(T).
O~t~T - .

Comme d'habitude, nous concluons que la fonction u = u 1 - u 2


, , • 1 , au i}2 u
• · ~ ~
ver1he 1 equat10n ot -:- ax2 = O, la cond_1t1on u (x, O) = O, et,
el' apres ce qu' 0D a d~montre, _enc(?re ţ'inegalite
ju(x, t)l~M•eaix1· (O~t~T).
On demontrera que de ces conditions resulte l'.egalite
u (x, _t)_ ==== O pour O~ t ~ T.
La demonstration sera presque la meme que dans l 'hypothese que
a cela pres qu' on prendra une autre solµtion
u (x, t) est bornee,
majorante. ·
Posons
V (x, t) = M* (eaL + e-aL) e2ax+e-2ax
2aL e·4a2t.
e
, ·, • · , · . , . av i)2v
On venf1e facilement l'egabte ar= ax2 _. En effet;
-
V (X, t) -
M* (eaL+ e -aL)
2aL
-
- e
2ax+4a2t + M* (eaL+
2aL
e -aL) -2ax+4a2t _
e -
e e
= be2ax+4a2t + be- 2ax+4a2,
3-01038
34 PRJ!!LIMINAIRES [CH. t

si bien qu'il suffit de s'assurer que Ies fonctions e±2ax+4a2 t sont


des solutions. Ceci s'obtient facilement en derivant:
_!__ e±2ax+4a2t = 4a2e±2ax+4a2t = _!!__ e±2ax+4a2t
~ ~ .
Pour t=O
v (x, O)> O= u (x, O),
pour O<.t<.T
2aL+ -2aL
V(± L, t) ~M* (eaL+ e-aL) e 2a~
e
> M*eaL.
Par hypothese, u (±L, t) ~ M*eaL.
Du principe du maximum on deduit a present sans peine que,
pour o::::;;;; t:::;;;; T, -L:::;;;; X~ L, on a l'inegalite
u (:i:, t) ~ M* (eaL + e-aL) 8
2ax+e-2ax
2aL e4a2t.
e
On demontre exactement de la meme maniere l 'inegalite
e2aX+e-2ax
-u(x,t)<.M*(eaL+e-aL) 2aL e4a2t.
e
Par consequent,
I u(x, t) l<.M* (eaL+e-aL) e2ax+e-2ax
2aL e4a2t.
e
Fixons (x, t) et faisons tendre le parametre L vers l'infini. Le
second membre de l'inegalite tend alors vers zero. Par consequent,
Iu (x, t) I =::;;;; O, u (x, t) = O.
Le theoreme d'unicite est demontre.
En fait, on peut encore plus affaiblir l'inegalite
I u (x, t) I< M (t) ea Ix I.
On peut admettre une croissance encore plus rapide de u (x, t) alors
que x croit. Or, il existe des solutions de I' equation de la chaleur a
croissance suffisamment rapide quand x croît, verifiant pour t = O
des donnees initiales nulles. Malheureusement, nous ne pouvons pas
nous permettre d'envisager dans notre cours Ies exemples correspon-
dants.
Nous allons etendre a present le theoreme d'unicite aux solutions
a donnees initiales cp (x) discontinues. Pour la simplicite, nous envi~
sagerons le cas ou cp (x) n' a qu'un seul point de discontinui te de
cp (x), en l'occurrence le point x = O. Alors, on ne pourra pas conside-
rer non plus la solution comme etant continue au point x = O,
t = O. En tous Ies autres points sa continuite sera supposee. Si
§ 3] :eQUATION DE LA CHALEUR 35

l'on a deux solutions u 1 (x, t), u 2 (x, t) telles que pour x =fo O on ait
ui (x, O) = cp (x), leur difference u (x, t) = u1 (x, t) - u 2 (x, t)
sera une fonction continue partout, sauf peut etre au point x = O,
t = O. Pour x =fo O, on a u (x, O) = O. Nous demontrerons que si
u (x, t) est bornee au voisinage de ce point et si elle ne croît pas
trop vite lorsque I x I -+ oo, alors u (x, t) = O. De faţon plus pre-
cise:
Supposons que la solution u (x, t) de l' equation ~-fJ2u_oi)t ox 2 -
satisfasse, pour O~t~T, d l'inegalite
I u (x, t) I< M*e 0 lxl,
qu' elle soit continue pour tous les x et tous les t ~ O, sau/ peut etre
au point x = O, t = O. Soit u (x, O) = O si x =fo O. Dans ces hypotheses
u (x, t) == O pour O~ t ~ T.
D e m o n str a t i o n. Considerons la fonction
x2

V
' -aL) e2ax +e-2ax 4a2t
(x, t) -- M* (eaL ,-e 2 aL e
+ 2M* -===
e - 4 <t+e) y-
e.
e Vt+e
Elle est constituee par deux termes, dont nous avons deja rencontre
le premier:
e2ax+e-2ax
M* (eaL+e-aL)---,,;.~- e4a2t
e2aL ·

Ce terme verifie l' equation de la chaleur. 11 est facile de s' assurer


que, pour tout e > O, le second terme verifie aussi cette equation.
t
P, t=T
Pa

-l -- -- l --

Q fl'
P.1 I½ e P7
Pz :c

Fig. 5

Nous ne ferons pas Ies calculs demontrant ce qui vient d'etre dit.
Considerons le domaine P1P 2P 3 • • • Ps represente sur la fig. 5.·
Partout sur la frontiere << double >> (elle est representee en trait
double) v (x, t). > O. Ceci est evident. Sur [P1, P 2 ],_ [P 7 , P 8 ]
v (±L, t) > M*. Nous avo1fs deja verifie que le premier terme
3•
36 PR~LIMINAIRES [CH. 1

satisfait a une telle inegalite. Le second terme ne peut que renforcer


cette inegalite.
. Montrons que sur P 3 P 4P 5 P 6 on a egalement v (x, t) > M*.
II suffit de s' assurer que- sur ce contour le second terme est superieur
a M*. ·
II est evident que pour e ~ t ~ O, Ix I< 2e on ales inegalites:
-Ve > Ve =-1-
V'i"+e -Ve+e -Vi '
x2 (2e)2
e- 4 et+e), e- 4 co+e> = e-e > ~
2
(la derniere est vraie pour .e suffisamment petit),

- e·- 4(t+e) 1 1
2M* Ve:---
-Vt+e.
>2M*•--- •--- =
-V2 -V2
M*.

Ainsi, on ~ p_ărtout.sur P1P~P 3 P,P;P 6 P1Ps


v (x, t) ? u (x, t),.
w (x, t) = v (x, t) - u (x, t) > O.
L a d1"ff'erence w veri' 'f'10 ega aw - 02âxw2 = O,
,. 1emen t l''equa t·10n ât
şi b.ien que..le principe du µiaximum est vrai .J?.0Ur elle. Il resuite d_e
ce principe.·.que partout dans le contour ferme P1P2P 3 P,PsPaP 1P 8 P 1
cm a egalemeni w (x, t) = v (x, t) - u (x, t) > O. Pour le· demon-
trer, il suffit de decouper le domaine delimita par ce contour par les
segments [t = 8, -L ~ X ~ -2e], [t = 8, 28 ~ X ~ L] en trois
rectangles QP 2P 3 P,; PsPaP1Q'; P1QQ'Ps, ainsi qu'on l'a montre
sur la fig. 5, et d'utiliser successivement pour chacun d'eux le prin-
cipe du maximum.
Ainsi, on a pour -L ~ x ~ L, e ~ t ~ T l'inegalite
e2ax+e-2ax
u (x, t) < M* (eaL + e-aL) 2aL e4a2t +
e
x2
I ,r- e - 4(t+e)
+ 2M* v B Yt"+e
t+e = v (x, t).
On obtient par un raisonnement analogue
_,.u (x, t) < v (x, t)
et par consequent
, x2
e2ax + e-2ax ,r- e - 4(t+e)
I u (x, t)_I <.· _M* (e0 ~+. e-:-aL) --=---::--e~a
e2aL
2
t +..2M* v e -..----=-.
-Vt+e
§4) :eQUATION DE·LA CHALEUR (SUITE) 37
Fixant le point·(x, t) et faisant tendre L vers l'infini et t vers zer.o,
nous sommes cond ui ts a l' assertion ·
I u (x, t)_I ~ o,
u (x, t) = O. ·
Ceci acheve la demonstration.
On pourrait demontrer, sans mettre.en oouvre de nouvelles idees,
un theoreme d'unicite analogue lors.que la solution u (x, t). a, pour
t = O, non pas un seul point de discontinuite, niais un nombre arbi-
traire fini de points de discontinuite. Qui plus est, on peut supposer
que les points de discontinuite sont en nombre infini, mais la distan-
ce entre deux points de discontinuite voisins doit etre bornee ţnfe­
rieurement.
Probleme. Demontrer que la soluţion bornee de l'equation de la chaleur
au a2u .
Tt - axz = O, continue partout dans le rectangle A <. x <. B, O<. t <, T,
sauf peut âtre en des points anguleux (x = A, t = O}, (x = B ,.. t = O}, est
univoquement determinee par Ies conditions initiales et a'ux limites u (x, O) =
= cp (x}, u (A, t} = 'l'A (t}, u (B, t) = 'l'B (t}. Ici on ne suppose plus Ies condi-
tions initiales et aux limites en « concordance » aux angles.
Sur ce, nous terminons la demonstration des theoremes d'unicite,
pour passer au paragraphe suivant au theoreme d' existence de 1~
solution. ·· ·
§ 4. Equation de la chaleur (suite)
Formule de Poisson pour l'equation de la chaleur et sa j~stification. Reso~
lution a l'aide de !'integrale de Poisson du probleme le plus simple pour l'equa-
tion de la chaleur sur un segment fini. Qeduction non rigoureuse heuristiq-µe de la
form~le integr_ale _{lour la Sf!lµtio~ de l'equation de 1~ ~h_aleur. Exemyl~s. de
solut1ons particuheres des equat1ons de la chaleur hneaire et non hneaire.
Nous allons montrer que la solution du probleme· 1 du § 3 est
donnee par la formule
+oo (x-;)2
u(x, t)= -Vi_ ~
2 1t -.c
cp-V(~ e
t
u dt .. (1}
.
-oo
Si l'on justifie cette formule, on aura demontre le theoreme d'existen-
ce. Nous n'expliquerons pas foi ·comiiient on imagine cette formule
(dite integrale de Poisson pour l' equation de la chaleur). L'explication
en sera donnee plus tard. Nous nous proposons ici de faîre une etude
minutieuse de la formule de Poisson sans nous interesser a la maniere
dont elle a ete obtenue.
Ainsi, nous commenţons l'etude de la fonction u (x, t).
P ro pri e te 1. Si I cp (~) I < Mea I 6 I, l' integrale (1) converge,
et la f onction u (x, t) verifie l' inegalite - 1.

I u (x, t) I< 2Mea tealxl.


2
38 PRtLIMINAIRES [CH. 1

La demonstration decoule de la chaîne suivante d'inegalites et


d' egalites:

Ju (x, t)
1
I~ 2 Vi J Vi
+r Meal;I
e
- <x-s)2
u d~ ~
-oo

1 +)oo Mealxl+al;-xJ - (x-l)2


~ 2 v- 1t
-oo
-v-t e 4t ds =

=.!!!._2
2
-
atxl

-V1t
J
+oo aJ;-xf
e 2Vî
2 l/Î - ( ls-XI ) 2
e 2"Vf d(;-x) -
11
2 t
_
-oo

La pro priete 1 est ainsi demon tree.


P ro p r i e t e 2. Pour t > O la fonction u (x, t) est indefini-
ment derivable, et ses derivees peuvent etre calculees a l' aide de l' inte-
grale convergente ci-apres :

i)m+nu (x, t)
f)xm i)tn

Nous supposons a nouveau I (J) I< Mealsl. m


Demonstrat ion. On s'assure sans peine que
om+n [ IJ) m e- (X~ ;>2 ] =
{)zm iJt n. - 1/t
(x-~)2
= «p (s) [ ~ polynome de (x- s) ] e--u- =
..!.J puissance de t
rinle
(x-~)2
= «p (s) p (s, x, t) e - - u -
Prenons un certain intervalle de temps arbitraire O < t 0 ~ t ~ t 1
ot un segment -x 0 ~ x ~ x 0 de l' axe des x.
Pour Ies points (x, t) du domaine t 0 < t -< t., -x0 ~ x ~ Xo
on peut evaluer comme suit l'expression de P (s, x, t):
Ip (s, x, t) I~ const I sIp< const elsl.
EQUATION DE LA CHALEUR (SUITE) 39

(Nous avons designe par p la plus haute puissance de (x - ~) figu-


rant dans l'expression de P (s, x, t).) Par consequent, on peut acrire
Iq> {s) p (s, x, t) I< N (xo, to, t1) e<a+ 1m1.
11 resulte de cette inegalite que !'integrale

2 Vn
1 +Joo
cp (t)
'= -
am+n
-atn
axm -
rVt 1
e
(x- a)2
4t
"''= =
] ,n:
-co
co (X-~)2
= 2 ~i J q> (s) P (s, X, t) e--u- ds
-co
converge uniformement pour -x 0 ~ x ~ +xo, t 0 ~ t ~ t 1.
D' apres un theoreme connu d' analyse relativement a la deriva-
tion d'integrales impropres par rapport a un parametre, on en deduit
la legitimi te de l' egali te
+co
vn Jcp (s)
~-~
am+nu (x, t) _ _ 1_
axm atn -
am+n
oxm atn
[-1-
Vi e
--,-,-] ~-
2
-co

En vertu de l'arbitraire de x 0 , t 0 , t1, cette egalite est vraie cin tous


les points interieurs du demi-plan superieur t > O. La propriete 2
est demontree.
Proprie te 3. La fonction u (x, t) veri/ie pour t > O l' equa-
• au iJ 2 u
tion Tt- iJx?. =0.
Demonstra tion. En vertu de la propriete 2,
ou
ât -
i)2u
fJx2 - 2
1
Vii J
+r <p (s)
[( fJ
i)t -
fJ2
iJxZ )
1
Vi' e
- (x-;)2 .
u _] ds.
-oo

11 ne .reste plus qu'a verifier par derivation directe l'egalite


a a2 1 - <x-G>2
( at ----)--e u
oxz Vi -O
- ·
Cette verification acheve la demonstration de la propriete 3.
La fonction cp (s) verifiant l'inegalite I <p (s) I< Meal~I sera
supposee continue par morceaux. Nous allons demontrer maintenant
la propriete sui vante.
P ro pri e t e 4. Si <p (s) est continue au point Xo, la fonction
u (x, t) est continue au point (x 0 , O), et
lim u (x, t) = cp (x0).
f➔ O
X➔Xo
40 · PRtLIMrNAIRES [cH.' f

Pour la demo.µtrer, faisons··dans !'integrale de Poisson le chan-


gement de variable suivant : ~ Alors, u (x, t) = --. ~- x
2
- V .:

t
-t V n
+oo . -
X Je-t
-oo
2
<p (x + 261/t) dt. C~tte integrale converge· uuiformemenţ
par rapport a x et t pour Ies valeurs bornees de ces variables.
En effet, pour Ix I< R, O~ t ~ t1, la fonction sous Ie signe d 'inte.-
gration a la majorante integra:ble Me-t 2 +aR+2a lÎttltl. . '
Puis, sur tout segment borne I bI ~ N Ia fonction sous le signe
d'integration te~d, lorsque x-+ x 0 , t-+ O, vers e-t2 <p (x 0 ) unifor-
mement par rapport a ~- Cette propriete resuite de la continuite
de q> (x) au point x 0 •
En vertu· d'un theoreme connu sur le passage a Ja limite sous une
integrale impropre, on .en deduit que ·
+oo
Hm u (x, t) = -V1_ l e-t 2 cp (xo) db = cp (xo).
X➔Xo 1C J
t➔ O -oo

Resuinons. Nous avons montre que la fonction definio par


I' egali te

est, pour t > O, une solution un nombre arbitraire de fois derivable


de l'equation 4e la chaleur si <p(~) est une fonction coţ1tinue par
morceaux verifiant l'inegalite . . . .
I <J).(s) I<.Meam.
Cette solution s'evalue comme suit:
Iu (x, t) I< 2Mea t~lxl. 2

Et, enfin, lim u (x, t) = <p(x 0).si .le point x 0 se trouve dans un cer-
X➔ xo
t➔ O
tain segment de continuit~ de <p (x). La ·formule de u (x, t) donne,
. c'est evident, la ·solution du probleme 1. Le theoreme de continuite
. est ainsi demontre.
· Notons encore une propriete utile de !'integrale (1).
P r o p r i e t e 5. . Supposons que <prn) veri/ie l' inegalite
I <p (s) I< ~IJ!Jeam et, en outre, ·que <p (s) == O pour A < s < B.
A lors, aux points de l' intervalle A < x < B, t = O la f onction
u (x, t) est nulle en meme temps que toutes ses derivees par rapport
a X et t.
§ ~) f!QUATION DE LA CHALEUR (SUITE) 411

La de1:nonstration de l& propriete 5 se deduit.assez facilement de la


forme explicite de !'integrale de Poisson, si hien que nous l'omet-
trons. · · · ··
Montrons a present .~omment a l'aide de !'integrale de Poisson
on peut resoudre _dans _quelq.ues cas simples -le probleme 2. A cet
effet, considerons une foncţion impaire. cp m:
cp m
= -cp <-s>-
nans ce cas, on peut recopier comme suit la· formule pour u (x, t) .:
1 (x-~)2 .1 .O . (x+f;l)2
v-nt 5cp (s) e--u- ds- v-nt
oo
u (x, t) = l cp ( Isl) e - - 4 t - d;.:
2
o
2 J
-oo
D'ou u (O, t) = O,' u (x, t) = -u (-x, t).
Par .exemple, on peut prendre pour cp (s) la fonction sign -~;
s
discontinue pour = O. Pour t > O la solution correspondante est

t=O

~ig. 6

continue. Le graphique u (x, ti) de cette solution est represcnt~


pour phisieurs instants consecutifs t 0 = O, t 1 > O, t 2 > t1, t 3 > t~
sur la fig. 6.
II est clair que si cp (s) est antisymetrique non pas par rapport.
s
au point 6 = O, mais par rapport a = A, alors la solution u (x, t)
sera elle aussi antisymetrique par rapport a = A. En d' autres s
termes, si
cp (A + +
s) cp {A - s) = O,
on a
u (A + +
X, t) u (A - x, t) = o.
Supposons a present q, mdonnee seulement sur le segment A < < s
< B. Prolongeons-la sur toute la droite comme suit:
+
cp (s) = -cp [2B - s ·2n (B - A)],
42 PR~LIMINAIRES [CH. 1

si A + (2n + 1) (B - A) < s< B +


(2n +
1) (B - A),
<p (s) = cp [s - 2n (B - A)],
si A + 2n (B - A) < < B s +
2n (B - A).
La droite tout entiere se divise alors en segments contigus egaux
de longueur respective B - A, et cp {s) est antisymetrique par
rapport a chacune des extremites de ces segments. Notamment,
<p (A + +s) cp (A - s) = O, cp (B s) + +
cp (B - s) = O. La
solution u (x, t) construite d' apres la fonction ainsi prolongee
<p (s) a l' aide de l' integrale de Poisson est, pour t > O, une fonction
continue s' annulant pour x = A et x = B
u (A, t) = O, u (B, t) = O.
Si la fonction initiale cp (s) s'annule pour s = A et s = B, u (x, t)
.est continue partout pour t ~ O.
On voit que la fonction u (x, t) ainsi construite resout dans le
domaine A ~ x ~ B, t ~ O le probleme 2 avec les conditions ini-
t.iales u (x, O) = cp (x) et Ies conditions aux limites u (A, t) =
= 'IJA (t) = o, u (B, t) = 'IJB (t) = o.
Si cp (A) = <p (B) = O, Ies donnees aux limites et initiales con-
ceordent etil existe une solution continue dont l'unicite a ete demon-
tree. La demonstration de l'unicite de la solution lorsque les
donnees initiales ne sont pas accordees a ete proposee au § 3 en
probleme. Nous ne nous occuperons pas de la demonstration de
l'existence de la solution du probleme 2 pour des fonctions 'PA (t),
,j, B (t) continues arbitraires. Bornons-nous a indiquer que dans ce
cas aussi la solution peut âtre ecrite au moyen d'une formule expli-
cite avec des integrales.
Exercice 1. Montrer que si cp(A+s)+cp(A-s) b onau(A,t)=b.
2
E X er C i Ce 2. Posant cp (s) = 2 [ 6 t 1
] (le signe [ ] se lit <centiar de>)),

demontrer que la solution correspondante de l 'equation ~: - !:~=O


+oo
u (x, t) = 1
,1-
J
2 V nt -oo
lcp (s) e -- ds
(x-~)2

.
4
t.

:satisfait aux donnees initiales u (:c, O) = O et aux conditions aux limites


.u (O, t) = O, u (1, t) = 1.

Maintenant, comme nous I' avons promis, donnons la deduction


heuristique de la formule utilisee - de !'integrale de Poisson.
Dans cette deduction, etant donne que nous nous servirons de
,considerations physiques, il sera commode d'envisager une equation
avec des coefficients C (chaleur specifique) et K (conductivite
thermique) differents de l'unite, ces coefficients etant supposes
'E:QUATJON DE LA CHALEUR (SUITE) 43

-constan ts :
acu
at
=~
âx
(K !!!:...)
âx

Pour des u (x, t) suffisamment regulieres, cette egalite equi-
vaut a l'observation, sur tout contour ferme regulier par morceaux,
de l'identite integrale
ţ Cudx+K :: dt=O
qui exprime la loi de conservation de la quantite de chaleur. Si l'on
:se rappelle la deduction, donnee au § 3, de l'equation de la chaleur,
on remarque facilement qu'elle consistait precisement a etablir
la loi de conservation de la chaleur pour un parallelepipede elemen-
taire. A un certain moment, il sera commode d'utiliser l'identite
integrale acrite.
Soit a present u (x, t) une certaine solution de l' equation de la
-chaleur. Choisissant Ies constantes a > O, Â. > O, faisons le chan-
gement de variables
x = az (z = xi a), t = ')..s (s = t/Â.),
,en posant
u (x, t) = u (az, Â.S) = v (z, s).
Voyons quelle est l' equation verifiee par v (z, s). A cet effet,
cealculons Ies derivees
av au âx âu
Tz = ax Tz = a ax ,
â2 v
---a,2 a2_
_ u
âz2 - âx2 '
.!!!__'I~
âs -11, ât •

A l'aide de ces egalites, îl resuite de l'equation


acu = ~ {K !:!:...)
Ot ox ax
que
acv =~_!__
âs a2 âz
(K !:!_}.
âz
Supposant que Ies parametres Â. et a sont lies par l' egali te Â. = a 2 ,
on voit que si u (x, t) est solution de notre equation, il en est de
meme de u (ax, Â.t). De la linearite de l'equation on peut deduire
que la fonction
yu ( ax, Â.t) (Â = a 2 )
est elle aussi solution quel que soit y constant.
44 PRtLIMINAIRES [CH. 1

Nous n'envisagerons que des solutions pour lesquelles: pour tout


t > O !'integrale
+oo
J Cu(;, t) dx = Q (t)
-oo
converge; Q (t) est la quantite totale de chaleur a !'instant t pour
-oo < x < +oo. Avec la solution u (x, t), nous envisagerons
encore la solution w (x, t) = -yu (Yfx, Ât) et calculerons la quan-
tite de chaleur totale pour cette solution a !'instant t
+oo +oo
J Cw (x, t) dx = -ooj Cyu (VIx, Ât) dx =
-oo
+oo · . +oo
= yr -ooJ (VIx, (VIx) -Vi -ooj
Cu Ât) d = Cu (z, Ât) dz = -y;;: Q (Ât)~

Si l' on pose 1' = -Vi, on aura


+co
J Cw (x, t) dx = Q (Ât).
-oo
Nous aurons a envisager par la suite une solution telle que la quan-
tite de chaleur totale ne varie pas au cours du· temps, c'est-a-dire
que Q (t) = Q = const. 11 resulte de nos raisonnements que si pour
la solution u (x, t) la quantite de .chaleur totale est egale a Q, pour
w (x, t) =
m@me.
-vru <YXx,Ât) la quantite totale de chaleur sera la
.
Nous avons construit un groupe de ·transformations a un para-
metre {de parametre Â) conservant l'en~emble des solutions de l'equa-
tion de la chaleur avec la mâme quantite constante de chaleur Q.
11 est interessant de se representer comment se transforment Ies
donnees initiales de telles solutions . .Soit u (x, O) = <p (x). Alors
w (x, O) = yrcp cVIx). Sur la fig. 7 sont representees les fonctions
u (x, O), w (x, O) pour le cas .ou  > 1. Pour deduire w (x, O) de
u (x, O), ii faut contracter le graphique dans le rapport de Yf sui-
vant Ies x et le dilater dans le rapport de -VI suivant cp.
Sur ce, nous terminons le travail preparatoire et nous passons
a la deduction proprement dit'e. Considerons le domaine -oo < x <
.< oo, t ~ O, et effor~ons-nous de trouver dans ce domaine la solu-
tion de l' equation
acu=..!_ (K.2!!:...)
ât âx âx '
correspondant pour t = O a certaines donnees initiales particulieres.
On ne saurait se representer ces donnees initiales comme etant prises
§ 4] EQUATION DE LA CHALEUR (SUITE) 45

sous forme de fonction ordinaire u (x, O) = cp (x). Pour Ies decrire


on doit mettre en reuvre la notion de << fonction generalisee >> (termi-
nologie de Guelfand et Chilov) ou << distribution >> (terminologie
de Laurent Schwartz). Nous.ne nous arreterons pas sur cette notion,
nous bornant a une description non rigoureuse mais·imagee.
Imaginons qu'a l'instant t = O dans le plan x=O (de l'espace
x, y, z) se soit degagee une certaine quantite de chaleur. A savoir,

w(x,O)

Fig. 7

supposons que Q calories se soient degagees sur l'unite d'aire de ce


plan. 11 resuite clairement de considerations physiques que la solu-
tion correspondant a un tel degagement initial instantane de chaleu~
est a n'importe quel instant t la distribution de ces Q. calories:
+co .
J Cu(x, t)dx=Q.
-oo

Pour t = O toute la chaleur est concentree en x = O, c'est-a-dire


que lim u (x, t) = O si x -:f:= O. 11 est clair que max u (x, t) doit
t➔ O %
tendre vers oo lorsque t---+- O, et pour les t petits ce maximum doit
forcement etre atteint quelque part dans le voisinage de x = O.
Supposons qu' on ait pu. trouver une certaine solution u (x, t)
du probleme ainsi pose. Chqisissons un certain parametre Â. > O
et considerons encore la solution w (x, t) = Viu (VXi, M). On sait
que, pour tout t > O,
+oo

. J.Cw (x, t) d~ ~ Q. .
-oo . .

En outre, il est clair que pour x :::fo O


Hm w (x, t) =
t➔ O
vr lim u (VIx, Â.t) = o.
t➔ O
46 PR:eLIMINAIRES [CH. t

La solution w (x, t) verifie de la sorte toutes Ies conditions imposees


a u (x, t). Par consequent, ou bien on peut construire pour notre
probleme de degagement instantane de chaleur une infinite de solu-
tions w (x, t) =
dent.
vru (Vîx, 'J..,t), ou bien toutes ces solutions coinci-
Adoptons l'hypothese de l'unicite de la solution du probleme
pose. Il resuite de cette hypothese l'egalite w (x, t) = u (x, t), et.
donc la relation fonctionnelle suivante que
t doit verifier la solution
u (x, t) = 1ITÂ u ( y-Âx, 'J..t).
Fixons un certain point (x, t) et prenons  =
= 1/t. 11 vient
u (x, t) = ;, u ( -vr , 1) =
o :c
= ;t g ( -Vt )·
Pour trouver la fonction g (s), il suffit de
Fig. 8 substituer cette expression dans l'equation
de la chaleur. On obtient alors pour g (s)
une equation differentielle du second ordre. Nous emprunterons une
voie differente, utilisant l' astuce de L. Sedov, et nous obtiendrons pour
g (s) une equation du premier ordre seulement. Cette astuce a ete
proposee par L. Sedov non pas pour I' equation de la chaleur, mais
pour resoudre un probleme de dynamique des gaz.
11 resuite de l'egalite u (x, t) = ;, g( -Vt ) que !'integrale
b -Vt ~2

j Cu (x, t) dx = C j g (s) d;
s1 Vi i,

ne depend pas de t. En d' autres termes, la quantite de chaleur con-


tenue · entre · deux paraboles quelconques x = 61 Vt, x = 62 Vt
(fig. 8) ne depend pas du temps. La loi de conservation de l' energie
(de la chaleur) s' ecrit
„ au
~ Cudx+K ax dt=O.

(L'integrale est prise sur un contour ferme quelconque.) Nous avons


deja note que cette egali te equivaut a I' equation de la chaleur.
§ 4) li:QUATION DE LA CHALEUR (SUITE) 47

Appliquons cette identite integrale au contour A1A2B 2B1A1


represente sur la fig. 8. Comme
A2 B2
j Cudx= j Cudx,
As Bt
on a
Bt Bs
j Cudx+K :: dt= j Cudx+K :: dt.
At A2

L'intervalle de temps (t17 t 2 ) etant arbitraire, on doit avoir, quel


que soit t, l' egali te
dx
Cu(x, t ) -dt ou
+K~ ,,-=Cu(x, t)-dt
uX X=st V t
I
-t-K oul
dx ,
8-X X=s2 ,~·
V t

Exprimant a present u (x, t) au moyen de g (x!Vi}, on doit avoir


la relation
C ( x ) 161 1 K 1 1 , ( x ) ]
[
-Vi g -Vt L 2 Vi" + -Vt Vt g -V"i x=s1 vr =
C ( 1 1 1 g'( -y-
= [ -y-
t
g -y-
x
t
)
62 2
-y-t
+K -y-t
y-t
X
t
)]
X=s2V't_.
Par consequen t
C + Stg (61) + Kg' (st)= C ~! s2g (62) + Kg' (62).
Nous avons mon tre que C • ! ~g (s) +Kg' m ne depen d pas de t et.
donc que
c-fsg(s)+Kg'm=M.

(L'expression +[! Csg (s) + Kg' rn)] est la vitesse avec laquelle la
chaleur traverse a l'instant t la parabole x = Vt du fait de la s
thermoconduction et du fait que dans son deplacement le point de-
la parabole << embrasse >> quand le temps croît de nouveaux secteurs
de l'axe des x ou la chaleur est distribuee.)
Il est naturel de supposer que pour t > O et pour x = O u (x, t) =
= {e g ( -Vt) est finie et que :: lx=O ! g' (O) =0 (ceci simplement~
t>O
=-

par raison de symetrie). En d'autres termes, g (O) est fini, g'(O) = O.


11 est clair qu'on doit alors avoir M = O. De sorte qu'on„ a
obtenu pour g (s) l' equation lineaire
Kg' m+ ! Csg(s)=O
48 PReLIMINAIRES [CH. 1

qui s'integre aussitot en separant Ies variables:


dg C
g=- u< s~,
C ~.,
g (s) =Ae -"""îK -.
On obtient pour u (x, t) la formule
A _ _E,_ x2
u (x, t) = -Vt e 4.t( t •

Nous determinerons la constante A de la condition que la quantite


de chaleur totale est donnee :

D'ou A= Q/(2 V KCn), et donc


Cx2
u (x t) = Q e - t.1a .
' 21/KCnt
On peut se convaincre en derivant que la fonction u (x, t) donnee
par cette formule verifie l' equation de la chaleur, et son etude quali-
ta ti ve montTe que pour t-+ O- u (x, t)-+ O pour tout x =fa O fixe.
+00
Par ailleurs, J u (x, t) dx ne depend pasdet et est egale a â.Ainsi
-oo
-donc, on peut considerer que la solution construite satisfait aux
con di tions posees.
11 est clair que la somme de solutions
C(x-xi)2
~ Q~e 4Kt
. 21/KCnt
i

~st aussi une solution, laquelle correspond au degagement, A !'ins-


tant t = O, d'energies Qi aux points x = Xt-
Si lt l'instant t = O nous est donnee la distribution initiale de la
tempera ture u (x, O) = cp (x), on peut l' approcher par W1 degage-
ment d'energies Cep (xi) 8xi aux points xi (8xi est l'intervalle d'une
division suffisamment dense de l'axe des x, contenant le point x;)
La solution correspondante sera approchee par la somme
C(x-x;)2
""1 CJJ (x;) ~xi· e 4Kt
u(x, t) ~ C ~
2
VKC:it
§ 4] ~QUATION DE LA CHALEUR (SUITE) 49

Si, a present, on passe formellement a la limite pour Axi-+ O,


on obtient la formule integrale
+00 C(x-ţ)2
u (x t) = C
'
r <p ~ e
J 2 YKCnt
4Kt dt
1:i,
-oo

dont on a prouve plus haut la legitimite, a cela pres que, pour la


simplicite, on y avait pose K = C = 1.
Pour conclure, considerons une classe interessante de solutions
de l'equation de la chaleur. Ce sont des solutions du type onde
progressive de forme stationnaire se propageant a une vitesse cons-
t ante: u = f (x - wt). Substituant cette formule dans l'equation

at ax (K !.!!:...)
c!!!:...=~ ax
on obtient pour / rn) une equation differentielle:
-Cw( = (Kl')'.
Cette equation lineaire a coefficients constants s'integre sans diffi-
cultes:
-~s
f(s)=A+Be K '

-~(x-wt)
u(x, t) =A+Be K •

Le graphique de cette solution a un instant fixe a la forme representee


sur la fig. 9. La constante A represente la temperature du milieu
lL

A--------------

o .X

Fig. 9

<<a l'infini >>, c'est-a-dire la ou la chaleur n'est pas encore arrivee.


Par de telles solutions est decrit, par exemple, l'echauffement d'une
substance ou avec la vitesse w se propage vers la droite une onde
de detonation, ou la reaction garde la temperature constante.
f (x-wt) lx-wt=O = Uo
(x = wt est l'equation du mouvement de I' onde de detonation).
Nous designerons la temperature a l'infini par U00• Ayant determine
les constantes A, B, on obtient la formule suivante pour la tempe-
4-o 1oas
50 PR~LIMINAIRES [CH. I

rature dans la zone d'echauffement:


_.E!!!._(X-tDt)
U (x, t) = Uoo + (uo-Uoo) e K .
Cette formule montre que l'epaisseur de la zone d'echauffement est
d'autant plus petite que la vitesse w est plus grande. Cela s'entend:
la chaleur n' a pas le temps de se pro pager loin de la so urce de chaleur
pendant le laps de temps ou elle est rattrapee par la source (onde
de detonation).
11 est interessant de noter que la deduction de solutions de la
forme u = f (x - wt) peut etre reduite a des quadratures meme dans
le cas de l' equation de la chaleur non lineaire
a~t> = :X [ K (u) :: ] •
On obtient alors pour f l' equation differentielle
-w [E (f)l' = [K (!) /']',
qu' on peut integrer une premiere fois:
wE (/) +K (f) /' = A = const.
L'equation du premier ordre obtenu s'integre comme suit:
ds= K(f)df (s=x-wt).
A-wE (/)
Examinons a titre d'exemple l'equation de la forme suirnnte:
~: = :z (um :: ) , m > 1. (2)
A des equations de cette espece se ramenent Ies equations de la
filtration d'un fluide dans des milieux poreux (m = 1) et Ies equa-
tions de thermoconduction radiante dans Ies milieux chauffes a la
temperatura des etoiles, c'est-a-dire a des temperatures de l'ordre
de plusieurs dizaines de millions de degres.
Posons la constante A egale a zero. Il vient .
fm
d;= -wrdf,
r = -mw (s-so),
f (s) = yi° -mws (on a pose 60 = O),
u(x, t) = ';/"mw(wt-x).
Le graphique de cette solution pour un certain t fixe et pour des x
tels que wt - x > O est represente sur la fig. 10. Ainsi donc, la
fonction
-{ 7;/ mw(wt-x) pour x-wt<O,
U1 (x, t ) - O pour x-wt>O
§ 4] tQUATION DE LA CHALEUR (SUITE) 51

est reguliere et verifie notre equation partout sauf la droite x = wt.


Sur cette droite u 1 (x, t) n' a meme pas de derivees premieres (pour
m = 1 Ies derivees a droite et a gauche existent, mais elles sont
differentes).
Nous avons deja dit que pour decrire correctement un processus
physique !'important n'est pas tant l'observation de l'equation
differentielle de la chaleur que l' observation de la relation
~ Cu dx + K ~: dt = O sur tout contour regulier par morceaux.
Pour notre equation cette egalite a la forme
~ u dx + u m :: dt = O. (3)

Lors de la deduction de l'equation de la chaleur c'est precisement


d'une telle relation qu'on est parti, etant donne qu'elle exprime
la loi de conservation de l'energie. 11 n'est pas difficile de verifier
u

o :C=Wt. :C

Fig. 10

que, pour Ies fonctions regulieres, l'observation de la relation (3)


pour tout contour regulier par morceaux et la legitimi te de l' equa-
tion (2) sont equivalentes (ceci resuite de la formule de Green
appliquee a l'integrale (3)). Toutefois, pour Ies fonctions qui presen-
tent des discontinuites quelque part, ou dont Ies derivees presentent
des discontinuites, îl est plus naturel de prendre pour definition de
la solution l'egalite (3). De telles fonctions sont appelees solutions
generalisees de l'equation (2); nous nous arreterons plus en detail sur
cette importante notion et sur sa position mathematique rigoureuse
plus tard sur !'exemple des equations hyperboliques.
En attendant, nous verifierons l'observation de l'egalite (3)
pour la fonction u 1 (x, t). Nous nous bornerons au contour P 1P 2P 3P„
represente sur la fig. H. La verification de l'egalite sur tout autre
contour regulier par morceaux se fait de la meme maniere avec quel-·
ques complications techniques mineures.
Nous remplacerons !'integrale sur le contour P 1P 2P 3P 4P 1 par
la somme de trois integrales: sur le contour P1ABP 4P1, sur le con-
tour ACDBA et sur le contour CP 2P 3DC. L'integrale sur le premier
contour est, d'apres la formule integrale de Green, egale a l'inte-
4•
PRgLIMINAIRES [CH. I

grale double
.\ J [-
P1ABP,1
0
:et + 8~ ( ur ~:1 } Jdx dt.
L'integrale est prise dans le parallelogramme P 1ABP„ et elle est
nulle, etant donne que U1 (x, t) verifie l'equation (3). On verifie

Fig. 11

de meme la nullite de !'integrale sur le troisieme contour (dans notre


cas concret, ceci est encore plus simple: u 1 (x, t) == O pour x > wt).
On ne saurait appliquer la formule de Green a !'integrale sur le
contour ACDBA, etant donne qu' a l'interieur de ce contour sur la
droite x = wt Ies derivees de la solution ·sont discontinues. Calcu-
lons cette integrale directement, plus exactement, evaluons-la
pour e -+ O: ·

Jf Ut dX -I- ulm au1


i)x
dt -- O'
CD

etant donne que u 1 =O au voisinage ele CD;


IJ AC
U1 dx + uf ~:· dt +
DB
J U1 dx + ur ~:t I~ dt
1 1
<I J u1dx l+I Ju dx 1<2(mwfmeme -;:ci" o,
1
AC DB
et enfin
A ~ . ~ ,

j
r ui dx +
IJ ur :u1 dt I ~
vx Jr I Ut ddxt I
:.:=wt-e •·
dt + Jr 1· ur âau.1 I
x x=wt-e
dt =
B t1 ,. h
t2 ..!_ . t2 . ..!.. 1 ..!,__ 1
. j (mwe)m wdt+) mwe(mw)m mem dt=
· t1 h -
. ..!.. ....!...+1 . ..!..
= 2m m W m (ti - t 1) e m -+ O pour e -+ O.
§ 5] tQUATIONS HYPERBOLIQUES 53

Ainsi, l'integrale sur le contour ACDBA, et donc l'integrale qui


lui est egale sur le contour P 1P 2P 3P 4P1, tend vers zero lorsque
e--+ O. Etant donne que la derniere integrale ne depend pas de e,
l'egalite (3) est demontree.
Pour montrer les ecueils qui se peuvent rencontrer en presence
de solutions non regulieres, envisageons la fonction

~(x, t)= { xm~i pour x>O,


· O pour x<O,
d'aspect tres semblable a la fonction envisagee u1 (x, t). 11 est
facilo de voir qu'elle verifie egalement l'equation (2) partout
sauf l' axe des x = O. Neanmoins, la fonction u2
n' est plus une solution generalisee de cette equa- t
tion - elle ne verifie pas la relation (3). Pour .D .....------. C
s'en assurer, prenons le contour ABCDA re-
presen te en fig. 12.
L'integrale sur AD est nulle. 11 est facile de
voir que Ies integrales sur AB et CD tendent vers
zero lorsque e--+ O, mais
C ~

Ju dx + u;:a
2
2
~: dt = ) uŢ 2
~: dt = A O B :c
B t1

1 - 1--1 t -t Fig. 12
= (t2 - t 1)
__!!_
em+t - - em+ 1 = - 2- 1
m+1 m+1
+O pour
8--+ o.
Physiquement, la solution envisagee u 2 (x, t) decrit la distribution
des temperatures lorsqu'on·a au point x = O une source negative de
chaleur de debit constant.
Sur ce, nous terminons notre aper~u des faits fondamentaux
lies a l' equation de la chaleur.

§ 5. Equations hyperholiques
Exemples simples d'equations aux derivees partielles hyperboliques:
~~ + :: = O, equations pour Ies ondes sonores et electromagnetiques. Probleme
de Cauchy pour ces equations et sa resolution a l'aide des caracteristiques. Equa-
tion hyperbolique du second ordre. Formule de d'Alembert. Integrale d'energie
pour Ies ondes sonores. Demonstration de l'unicite de la solution en utilisant
!'integrale d'energie. Integrale d'energie pour Ies equations de Maxwell unidi-
mensionnelles. Schema de la deduction des equations de Maxwell.
Dans Ies paragraphes precedents nous avons pris contact avec
quelques exemples types de problemes, que la physique mathemati-
que pose en termes d'equations aux derivees partielles. Nous conti-
nuons ici a envisager des exemples de ce genre.
54 PR~LIMINAIRES [CH. t

Arretons-nous d'abord sur l'equation aux derivees partielles


la plus simple, a savoir
!.!!:...+~=O
at ox ·
Pour obtenir la formule de sa solution generale, faisons la cons-
truction suivante connue dans le cours d' equations differentielles.
Menons dans le plan (x, t) des droites le long desquelles ~: =
= 1 (fig. 13). L'equation de chacune d'entre elles peut s'ecrire sous
la forme x - t = const, la constante ayant une valeur particuliere
t

Fig. 13

pour chacune deces droites. Les valeurs deces constantes enumerent


en qm~lque sorte ces droites. Nous dirons que la constante c dans
1' equation x - t = c est le << numero >> de la droite de notre famille
donnee par cette equation.
Considerons une fonction quelconque u (x, t) et calculons sa
~-erivee ~~ le long de notre droite. La fonction u (x, t). sera evidem-
ment supposee derivable. Au lieu du terme << derivahle >>, nous em-
ploierons le terme << reguliere >>. Plus exactement, le terme << regu-
liere >> signifie que la fonction consideree a autant de derivees, et
meme de derivees continues, qu'il en faut pour la legitimite des
calculs ou des raisonnements que nous aurons a faire. Nous aurons
constamment a nous servir de ce terme par la suite. Ainsi, nous cal-
culerons la derivee :; le long d'une droite :; = 1:
au = au
at at
..!-
I
au ax = au
az at at
+ auax •
La formule de cette derivee montre que I' equation :; + :: = O
signifie la constance de u (x, t) Ie long de chacune des droites ~~ = 1.
Bien entendu, cette constante peut âtre differente sur differentes
droites. De sorte que la valeur de u (x, t) au point (x, t) ne depend
que du<< numero >> de la droite sur laquelle se trouve le point, c'est-a-
§ 5) ~QUATIONS HYPERBOLIQUES 55

dire que u (x, t) = f (x - t). (La valeur x - t est le << numero >>
de la droite.) 11 est clair que pour que la fonction u (x, t) ait des
derivees :~, :: il faut que la fonction / (s) soit derivable. Alors

!: = -f' (x-t),
:: = /' (x-t).
11 en resulte que toute fonction reguliere / donne une solution de
l'equation
!!!:_+!!!:...=o
iJt iJx •

Nous dirons que la formule u = f (x - t) donne la solution gene-


rale de cette equation.
Nous pouvons a present en venir a l'examen des problemes qu'il
est raisonnable de poser pour cette equation. Nous · entendons par
t

o
Fig. 14

probleme l'ensemble des conditions supplementaires qui doivent


etre donnees pour distinguer une solution concrete quelconque.
Considerons de nouveau une bande de droites X - t = const du
plan (x, t). Sur la fig. 14 nous avons dessine en outre une courbe '\'
coupant en un seul point chacune des droites x - t = const. Suppo-
s
sons y donnee sous forme parametrique x = (s), t = 't' (s) et soit
donnee le long de cette courbe une fonction cp = cp (s).
II est clair qu' on peut definir sur Ies droites de notre bande la
fonction u = u (x, t) verifiant l' equation :~ + :; = O de telle
sorte qu' aux points de y elle prenne Ies valeurs donnees cp =
= cp (s): u I, = cp. En effet, la solution doit avoir la forme
u = I (x - t).
La forme de la fonction / peut otre determinee comme suit. Trouvons
pour chaque valeur de x - t la quantite s a partir de l'equation
s
x - t = (s) - 't (s). Cet s correspond au point d'intersection de
56 PRELI MINAIRES [CH. J

la droite x - t = const avec î', et, par hypothese, il est unique.


Apres quoi on pose / (x - t) = <p (s). On peuţ montrer que si ~ (s),
-r (s), <p (s) sont des fonctions regulieres (6' (s) - -r' (s) =I= O), la
fonction / (x - t) que nous avons construite est aussi reguliere,
et elle donne par consequent la solution de l'equation etudiee.
E x e r c i c e. 11 resuite de l'inegalite ~' (s) - -c' (s) :f= O que chacune
des droites x - t = const coupe la courbe en un point au plus. Faites la
demonstration.

Nous ne ferons pas maintenant la demonstration rigoureuse du


theoreme d'existence. Nous demontrerons ce theoreme par la suite
par un procede tout autre, moins intuitif il est vrai, mais gui admet
des generalisations aux consequences tres importantes.
Les considerations intuitives apportees ici sont necessaires pour
aborder au plus vite et simplement I' enonce prealable des faits
fondamentaux de la theorie d'une classe importante d' equations ele
la physique mathematique. Revenons a notre probleme. On peut
prendre pour courbe î' un segment de l'axe des x ou de l'axe des t,
ainsi qu'il est indique sur Ies fig. 15 et 16. On peut meme prendre
(fig. 17) pour courbe î' des segments contigus des axes des x et des t.
11 est vrai qu' il faudra alors veiller a ce que Ies elements de la fonc-
tion cp (s), donnes sur Ies segments AO et OB, definissent la fonc-
tion f (x - t), derivable sur la droite x = t passant par le point O.
Q u est ion. Pour qu'il en soit ainsi, quelles doivent âtrc Ies conditions
verifiees par Ies elements de cp (s) sur Ies segments AO et OB?

Mais on ne saurait utiliser pour la position du probleme des seg-


ments des axes des x et des t comme ceux de la fig. 18, puisqu' on a ici
des droites x - t = const qui rencontrent le segment AO ainsi que
le segment OB. Le long de chacune des droites x - t = const la
valeur de u (x, t) est constante, si hien qu'on ne saurait donner
arbitrairement Ies valeurs de <p sur OA. Elles sont univoquement
determinees une fois cp donnee sur BO.
Arretons-nous a present sur la question de l'unicite de la solu-
tion. Supposons qu' on se donne Ies valeurs de <p (s) sur le segment
AB de l'axe.des x. La solution est determinee, et elle l'est univoque-
ment, dans la bande formee par Ies droites x - t = const coupant
le segment AB. Si l'on prolonge regulierement <p (s) sur un segment
plus grand ab (fig. 19), on peut alors construire la solution dans
une bande plus large, dont on a indique Ies frontieres en pointille.
Le prolongement de <p (s) pouvant se faire d'un grand nombre de
manieres, la solution dans la bande elargie n'est pas univoquement
determinee par la donnee de <p (s) sur AB.
La bande formee par Ies droites x - t = const coupant le seg-
ment AB est le domaine d'unicite.
§ 51 EQUATIONS HYPERBOLIQUES 57

:c
o
Fig. 15 Fig. lG

:c B o :c

Fig. 17 Fig. 18

t
t

a A B b

Fig. 19 Fig. 20
58 PRELIMINAIRES [CH. 1

Envisageons encore le cas ou y est un segment AB de l'une des


droites x - t = const, par exemple de la droite x - t = O (fig. 20).
Alors, il est clair qu' on ne saurait donner cp (s) arbitrairement, puis-
que u Iv = cp (s), et que, par ailleurs, le long du segment y la derivee
0
a~ = O, ce qui entraîne que la fonction q> (s) doit etre choisie cons-
tante. Autrement, le probleme

~+~=0
ât âx '
{ u Iv= cp (s)
n' aura pas de solution. Mais si l' on a pris cp (s) = q, 0 = const, le
probleme a la solution u = f (x - t), Ia fonction f (~) n' etant sou-
mise qu' a la condition f (O) = q, 0 , et etant arbitraire a cela pres.
Le domaine d'unicite dans ce cas se reduit en quelque sorte a la
droite x - t = O.
0n voit que le choix des courbes y sur lesquelles il est raisonnable
.de donner Ies conditions complementaires ne saurait etre arbitraire.
On doit tenir compte de la disposition de y par rapport aux droites
:c - t = const. Ces droites sont appelees caracteristiques de I' equa-
. au
t10n iJt + ou
ox = O. N ous ne d onnons pas ICI. . a" I'.Import an t e no t·10n
de caracteristique une definition generale quelconque, chose qui
:Sera faite au paragraphe suivant. La description qualitative donnee
nous suffira maintenant.
Par la suite, nous prendrons, en regle generale, pour courbe y
un segment de I' axe des x et nous chercherons la solution de l' equa-
tion :: + !: = O dans la bande caracteristique qui s' appuie sur
,ce segment exclusivement pour Ies t ~ O. 11 est alors naturel d' appe-
ler la condition supplementaire u I.., = q> (s) condition initiale ou
,donnees initiales.
· que tout ce qm· a e't'e d't
II est cl air 1 pour I''equa t·10n âu
at +
au
ax = O
, 't,e presque mo t a" mo t pour I',equa t"10n âu
peu t e"'t re repe at+ âx = o.
a au
Sa solution generale s'ecrit sous la forme u = f (x - at), ce qui
montre que le role des droites x --- t = const est tenu ici par Ies
-droites x - at = const, que nous appellerons caracteristiques de
! , equa
, +
t·10n âu
ât
âu
a ax = O.
Examinons a present !'exemple plus complique qu'est le systeme
aâ~1 + a1 ~:1 = O,

{ au2 + au2 -o
8 t llz-a;--'
§ 5] EQUATIONS HYPERBOLIQUES 59

ceonstitue par deux equations independantes. La solution de la pre-


miere des equations du systeme s'ecrit u 1 = f (x - a 1t). Celle de la
:seconde est u 2 = g (x - a 2 t). Prenons pour notre systeme Ies donnees
.initiales sur le segment AB de l'axe des x (c'est-a-dire pour t=0).
Comme auparavant, nous designerons le segment AB par y:
U1 Iv = <p (x),
U2 Iv = ,P (x).
Nous avons represente sur la fig. 21 dans le plan (x, t) Ies demi-
.handes (t ~ O) sur lesquelles Ies valeurs de u 1 (x, t) et u 2 (x, t)
peuvent etre determinees. Pour plus de clarte, nous avons choisi des
:signes differents pour les coefficients a„ a 2 (a 1 > O, a 2 < O).
11 est clair qu'on ne saurait parler de la solution du systeme
que dans le triangle ABC, qui est l'intersection (au sens de la theorie

o A B :c
Fig. 21
des ensembles) des deux bandes caracteristiques qui s'appuient sur
AB; la solution n' est univoqu_ement determinee que dans ce triangle.
11 est naturel d' appeler ·Ies droites x - a 1t = const, x - a 2 t =
= const caracteristiques du systeme envisage, et le triangle ABC
.delimi te par ces caracteristiques, triangle caracteristique.
L'exemple de systeme qui vient d'otre examine peut sembler
malheureux. Aussi allons-nous montrer comment on peut ramener
.au cas qui vient d'etre etudie le systeme suivant, de prime abord
plus complique:
~+-1
at ~=0
p0 ax '
(1)
{ {Jp
m+PoCoifx =0.
,·au

Ce systeme decrit la propagation d' ondes sonores planes (de peti-


tes perturbations) dans un milieu au repos. Ici u est la vitesse du
milieu perturba, p la pression dans ce milieu. Les constantes p 0 , c0
sont liees aux proprietes du milieu au repos: Po est la densite, Co
est une constante caracterisant la compressibilite. Les equations (1)
s' appellent encore equations de l' acoustique. On peut trouver leur
------
60 PR~LIMINAIRES [CH. r

deduction dans Ies cours de physique ou de mecanique des milieux


continus. Nous allons montrer que le systeme decrivant la propaga-
tion des ondes sonores peut etre ramene par une transformation
elementaire et en changeant la notation des variables au cas simple
deja envisage.
A cet effet, multiplions la seconde equation par 1/p 0c 0 • Ajoutons
l' egali te obtenue
a-·_P_
_ ....,.Po_co_ , c au _ O
i)t Î o -ax--
a ]a premiere equation

11 vient finalement

iJ ( u + p:co } + iJ ( u + P;o )
at Co ax = Q.
Si au lieu d'ajouter les egalites on les retranche l'une de l'autre,
on obtient l' equation analogue :

a(u--PPoco
) iJ (u--P }
at Co
Poco
ax = O.
II suffit a present de poser
u+-P-=U1, u--p-=U2,
Poco Poco
pour arriver au systeme du type deja etudie
iJu1 + ou1 -O
~ Co a;- - ,
au2 -Co iJu2 =Q
at ax •
On sait que la solution generale d'un tel systeme est
u 1 = f (x - c0 t), u 2 = g (x + c 0 t).

Exprimant u„ u 2 au moyen de u, p, il vient


u + _P_ = f (x-cot), u--P-=g(x-f--c0t)
Poco Poco
ou finalement:
f (x-c 0t)+g (x+c 0 t) I (x-cot)-g (x+cot)
U= 2 ' P = PoCo 2 •
§ 5] ~QUATIONS HYPERBOLIQUES 61

Ces formules donnent la representation de la solution generale


des equations de la propagation du son.
Supposons connue la distribution de la pression p et de la vites-
se u a !'instant initial t = O dans un certain intervalle x 1 < x < x 2 •
Nous avons deja vu que la distribution initiale determine univoque-
ment.la solution dans le triangle caracteristique, gui s' appuie par sa
base sur l'intervalle (x1 , x 2). Ce triangle est determine par l'ine-
galite t > 0, X - Cot> X1, Xo +Cot< X2.
Les quantites u + ..L sont les invariants de Riemann (le mathe-
Poco
maticien allemand Riemann Ies a introduits dans un cas analogue
mais plus complique). La formule
u+-P-=f(x-c0t)
Poco
montre que la distribution de cet invariant de Riemann se deplace
sans se cleformer vers la droite avec la vitesse c0 • Ceci permet d' appe-
ler la quantite c 0 vitesse de propagation des perturbations des ondes
sonores ou, plus simplement, vitesse du son.
De meme, la formule
u--P-=g(x+c0t)
Poco
montre que la distribution de cet autre invariant de Riemann se
deplace sans se deformer a gauche encore avec la vitesse du son. c0 •
Prenons les fonctions /, g de telle sorte que la solution donnee
par les formules deduites plus haut verifie Ies donnees initiales:
u (x, O) = u lt=O = q> (x),
p (x, O) = p It=o = 'I' (x)
prises sur le segment x 1 ~ x ~ x 2 • 11 suffit evidemment de poser:
(x) = I (x) +g (x)
<p . 2
,~ (x) = f (x)-g (x)
' roco 2 '
d'ou
f (z) = q> (z) + ,i, (z) , g (z) = q> (z)- ,i, (z) ,
Poco Poco
u +-P- = q> (x-cot) + ,,, (x-cot) '
Poco Poco
u--P-= cp (x+cot)- ,j,(x+cot).
{' Poco Poco
A present, il n'est pas difficile d'obtenir les formules
+
u _ (I) (x-cot) +<J> (x+c 0t) ,i, (x-c0 t)-,j, (x+c 0t)
- 2 2~~ '
__ ,j,(x-cot)+,i, (x+c 0t) , q>(x-cot)-q> (x+c 0t)
P- 2 -t- PoCo 2 ,
62 PR~LIMINAIRES [CH. 11

gui donnent la solution du probleme de Cauchy pour les equations de


l'acoustigue. Le prob 1 e m e de Cauc h y pour le systeme
(1) est ainsi pose : trouver la solution du systeme (1) d' apres les donnees-
initiales u lt=o = cp (x). p lt=o = 'lj) (x). Les raisonnements faits
plus haut permettent de legitimer l'existence et l'unicite de la
solution du probleme de Cauchy dans le triangle caracteristigue.
Souvent, au lieu du systeme d' equations du premier ordre
~+-1_!.!!...=o
at Po ax '
{ ae+PoCoaz=O
ap au 9

on considere l'eguation du second ordre pour la pression p


a2p 2 iJ2p
at2 -Co iJ:c2 = Q,
qui s'obtient en derivant par rapport a x la premiere equation du
systeme, la seconde par rapport a t, puis en eliminant entre elles
02
, · , m1x
1a der1vee · t e 7ix7ii.
u Cette equat10n
, · d u secon d or dre s ' appe 11e equa-
,
tion des petites vibrations d' une corde, etant donne que l' equation
decrivant les vibrations d'une corde tendue a cette forme. C'est
precisement en relation avec l' etude des vibrations des cordes que
cette equation est apparue pour la premiere fois dans les recherches
mathematiques.
On peut recopier cette equation sous la forme suivante:

(! -co :X ) ( ! + ~o :x) p = O.
Designant par q l'expression !f + on est conduit au
c0 : : , systeme
du premier ordre gui eguivaut a cette eguation:
:: + Co :~ = q,
{ âq
Tt-c 0 ai"=O.
âq

La seconde des equations du systeme a pour solution generale


q = G (x +
c0 t} = 2c 0g' (x + cot).
(Par la suite nous sera commode la seconde notation d'une fonction
arbitraire reguliere· G d' apres la derivee d' une certaine autre fonc-
tion g.) L'equation pour p
ap
ae+co ap ,(
âx = 2Cog X Cot
+ )
§ 5) :eQUATIONS HYPERBOLIQ UES 63

peut etre recopiee maintenant comme suit:


a[p-g (x+ c0t)] + a[p-g (x+cot)] _
iJt Co ax - 0'
ce qui permet d' ecrire sa solution generale
p - g (x + c0 t) = f (x - c0 t),
p (x, t) = f (x - c0 t) + g (x + c0 t).
La derniere formule a ete vraisemblablement deduite pour la pre-
miere fois par d' Alembert (1747).
En 1748, Euler a exprime /, g d' apres Ies valeurs des fonctions
p (x, t), Pt (x, t) pour t = O:
p (x, O) = cp (x), Pt (x, O) = 'lj, (x). (2)
Ceci l'a conduit a la formule
x+cot
P(x, t) = cp (x+cot)ţcp (x-cot) + 2!0 J $ (s) ds,
x-cot
qu'on appelle aussi souvent formule de d'Alembert, bien que celui-ci
la considerât comme illegitime. Mais la denomination est restee
et nous la conserverons.
Cette formule donne la solution du probleme de Cauchy pour
l'equation °;~ - c:!: = O. Pour cette equation du second ordre le
probleme de Cauchy se pose ainsi: trouver la solution verifiant les
donnees initiales (2). Pour trouver la formule de la solution du pro-
bleme de Cauchy, on doit determiner Ies fonctions /, g dans la repre-
sentation de la solution generale
p (x, t) = f (x - c0 t) + g (x + c0 t)
a partir des conditions
f (x) + g (x) = p (x, O) = q> {x),
-col' (x) + c0g' (x) = Pt (x, O) = 'lj, {x).
Derivant la premiere egalite, on est conduit au systeme d' equations
pour Ies derivees /', g', qui se resout ainsi:
f' (x) = 12 cp' {x) - _21
• Co
'I> (x)'
g' (x) ·= ! cp' (x) + ! 'lj, (x).
2 0
In tegrons ces egali tes
X

f (x) = ! cp (x)- ! j $ (s) ds+a,


2 0
xo
X

g (x) = ! cp (x) + ! j $ (srds+b.


2 0
xo
PR~LIMINAIRES [CH. 1

lei x 0 est un point arbitraire du domaine de definition des donnees


initiales, a et b sont des constantes d'integration. Mais ces constantes
ne sont pas independantes. De l'egalite f (x) g (x) = cp (x) on +
deduit que b = -a. Ainsi,
p (x, t) = f (x-cot) + g (x+c 0t) =
x-cot
_ [ q> (x-c 0 t)
- 2 !
2 0
)
xo
,p (s) ds +a]+
x+cot
+ [ cp (x+cot)
2
+~ r
2co J
,p (s) d~-a] =
xo '

= cp (x+c0 t)ţcp (x-c 0 t) + !


2 0
x+cot
) , , (s)
1
ds.
x-cot
La formule de la solution du probleme de Cauchy est demontree.
Nous avons deja montre que pour le systeme (1) l'existence et
l'unicite de la solution du probleme de Cauchy pouvent etre etablies
lors de la deduction des formules explicites de la solution.
Or, pour demontrer le theoreme d'unicite, on a recours d'ordinai-
re a des considerations liees a la loi de conservat ion de l' energie.
Montrons comment on fait la demonstration qui s'appuie sur ces
-considerations.
Multiplions la premiere des equations du systeme
~+J_op=O
ât p0 {)x '
{ op 2 âu
7it + PoC0 7ix = O

par p0 u, la seconde par ~ . Ajoutant Ies resultats, on est conduit


roco
a l' identite
8 [ u2
Po ( 2+
p2
2pâc5
) J âpu
at +ax=O.
II resuite de cette identite que, le long de tout contour regulier
par morceaux ferme,

~- + 2;:câ) dx + pu dt = O.
2
( Po ~

Cette egalite integrale porte le nom de Zoi de conservation de l'ener-


gie pour Ies solutions regulieres des equations de propagation du son.
Pour expliquer d'ou vient Pappellation « loi de conservation de
l'energie >>, nous appliquerons notre identite integrale au contour
§· 5] l!iQUATIONS HYPERBOLIQUES 65

rectangulaire ABCDA de la fig. 22. On obtient l'egalite

j (Po z; + 2::ci) dx= J (Po ~ + 2::c~) dx + j pudt - j pudt.


C B D C
2 2

D A A B

B
Dans cette egalite Jp
A
0 ~ dx represente l'energie cinetique du gaz
B
2
contenu dans X1 <X< X2 a l 'instant initial to ; r 2PPoco
J 2dx est
A
l'energie potentielle de compression de ce gaz. L'integrale
D
J (p 0 ~ + 2::cg) dx est l'energie totale a l'instant t 1• La difference
C
D C
Jpu dt - Jpu dt est le travail effectue sur le gaz dans le temps
A B
(to, t1).
Apres ces explications, on comprend pourquoi notre identite
integrale est app9-lee loi de conservation de !'energie (ou integrale

t
t2
.o C

t,
~] I
I
I
Io
I

I
I

o .:C1 .'C,i ,Z'

Fig. 22

d' energie) . .Montrons a present comment la loi de conservation de


!'energie peut servir a demontrer le theoreme d'unicite.
Nous prendrons Ies donnees ini tiales u It=o = cp (x), p It=o = 1p(x)
sur le segment AB (x1 ~ x ~ x 2 ) de l'axe des x pour t = O. Nous
demontrerons l'unicite de la solution (cf. fig. 23) dans le triangle
caracteristique ABC limite a gauche et a droite par Ies caracteristi-
ques AC (x - c0 t = x1) et BC (x + c0 t = x 2). Coupons ce triangle
par le segment PQ de la droite t = t1, puis appliquons au contour
ABQP la forme integrale de la loi de conservation de I' ener-
5-01038
66 PRELIMINAIRES [CH. 1

gie:
Q B

J (ro if + 2:02ci} dx=) (Po l;2 + 2::c~) dx-


P A
p
2
- J[ (Po ~ + 2::ca ) dx - pu dt] +
A
Q

+) [ (ro ~ + 2::cg) dx-pudtJ.


2

Examinons plus en detail !'integrale


p

A
1[(ro ~ + ::cg) dx-pudt J.
2

Cette integrale etant prise le long d'une caracteristique x - c0 t =


= const, on a dx = c 0dt, si bien qu'on peut l'ecrire encore comme
suit:
p p

J[(Po ; 2
+ 2::cg ) Co dt - pu dt] = p~co j (u- P:Co } dt ~ O.
2

A A
Nous avons demontre que l'inLegrale est non negative sur le segment

t C

Fig. 23

de caracteristique AP. De meme, utilisant le long de BQ l'egalite


dx = -coât, on peut SC convaincre que
Q

J[_( p0 - u2
2
+~ p2 ) dx-pudt ] = - -
... poco
p c
...
0 0
9-
J(u + -
o
p )
Poco
2
dt<.O.
B B
§ 5] EQUATIONS HYPERBOLIQUES 67

11 resuite des inegalites demontrees et de l'identite integrale


de la loi de conservat.ion de l' energie:
Q B

Jr (Po ~2... + •)...poco


p2 2 ) dx < r (Po
J ~2

+ 2p2 2 )
PoCo
dx.
p A

Si pour t=O on a p =0, u=O, alors

J(Po ~• + i::cd
Q

dx~O,

si bien que les quantites u, p sont elles aussi nulles sur PQ. Par
la, nous avons demontre que des donnees initiales nulles sur la base
du triangle caracteristique entraînent necessairement u = O, p = O
partout dans le triangle. Des lors, il est facile de demontrer le theo-
reme d'unicite proprement dit.
Si u 1 , p 1 , ainsi que u 2 , p 2 sont des solutions de notre systeme
lineaire qui verifient sur le segment AB aux memes donnees initia-
les, leur difference u 1 - u 2 , Pi - p 2 est aussi solution de ce meme
systeme avec des donnees initiales nulles. En vertu de ce qu' on a
demontre plus haut, U1 - U2 == o, Pt - P2 := Q partout dans le
triangle caracteristique. Le theoreme d'unicite est demontre.
Sur ce, nous terminons notre etude preliminaire des equations
de la propagation des ondes sonores et nous passons a un autre
exemple, en l'occurrence aux equations de Maxwell pour Ies ondes
electromagnetiques planes. Nous apporterons a la fin de ce paragra-
phe Ies considerations qui ont conduita la deduction deces equations,
et en attendant, ecrivons ce systeme:
µ âH11 fJEz
c;;iit=ax· (3)
fl iJHz iJEy
"ec;at=-a;-, (4)
e âEu âHz
c;;iit= -ifx, (5)
e oEz DHr,
c;iit=ax· (6)

Ici H y, Hz sont Ies composantes du champ magnetique, E y, E z


celles du champ electrique. Les coefficients constants µ, e sont
la permeabilite magnetique et la constante dielectrique. Les com-
posantes Ex, H x sont absentes des equations decrivant la propaga-
tion des ondes planes progressant le long de l' axe des x. On dit alors
que le champ electromagnetique est transversal.
5*
68 PRtLIMINAIRES [CH. 1

Considerons d' abord la premiere et la derniere de ces equations.


Multiplions (3) par cofVµ, (6) par Co/Ve:
a ()/µ H y) co a ()/e E z) _ O
iJt yµe âx - '
iJ (VeEz) _co_ â ()/µ II,,) ·-O
ât V µe âx - •
Ajoutons et retranchons ces equations :
a()/µH 11 +VeEz) co â()/µHy+VeEz) -O
iJt yµe fJx - '

a(-VµHy-VeEz) +-co_ a()/µHy-VBEz) ·-0


ot -V µe âx - .
On deduit de meme de (4) et (5):
a ()/µHz- -VeE,,) co â (VµHz--VeE,,) ·-0
ât V µe âx - '

a(l/µH~t l/s Ey) + ;~. 0(Vii H~; Y.E11) o.


On voit qu'ici encore en multipliant les equations de Maxwell par
des coefficients adequats, puis en Ies ajoutant ou les retranchant,
nous avons pu decomposer le systeme en quatre equations du premier
ordre independantes, dont chacune est de la forme
~±~~=0
ât lfµe iJx
si bien qu'elle decrit la propagation d'une onde a droite ou a gauche
(suivant le signe ±) avec la vitesse -Vco . Cette vitesse, qui est
µe
celle des ondes electromagnetiques, est appelee vitesse de la lumiere
dans le milieu et notee c.
La « forme canonique » obtenue pour les equations de Maxwell
permet de dessiner dans le plan (x, t) le triangle caracteristique dans
lequel la solution est determinee de faţon unique si l' on connaît
le segment de l'axe t = O sur lequel sont donnees Ies valeurs initia-
les du champ electrique et du champ magnetique. Nous ne nous arre-
terons pas la-dessus plus en detail.
Envisageons a present une onde de champ electromagnetique
progressant a droite avec la vitesse c = -Vco . Sa propagation est
µe
decrite par Ies equations
a(yµ1:Hy-VeEz) ._ a(yµH 11 --VeEz) -O
ât -f C iJx - '
a(yµHz+VeEy) ..l- a(-VµHz+YeE 11 ) -O
iJt I C âx - •
§ 5] ]!}QUA'fIONS HYPERBOLIQUES 69

Pour ne pas avoir a envisager les ondes progressant vers la gauche


il suffira de poser
VµHy+ VeEz=O, -V;:i°Hz-VeEy=O.
Alors les deux equations canoniques restantes seront identiquement
verifiees.
La solution generale du probleme ainsi pose est donnee par
Ies formules :
VµHy-VBEz=f (x-ct), -ViiHu+ -VeEz=O.
1/µHz+ 1/sEy= g(x-ct), VÎÎllz- VeEu=O.
D'ou l'on peut deduire la representation des quatre composantes
du champ
1 1
Hy=
2
-V _ f (x-ct), Eu= V _
it 2 8
g(x-ct),
1 1
Hz= -V_g(x-ct), Ez=- -v-f(x-ct).
2 µ 2 8

Ces formules montrent que les vecteurs E et H sont toujours orthogo-


naux, leur produit scalaire etant nul: E ylf u E zH z = O. Le rap- +
port des longueurs de ces vecteurs
V E~·+E~ ;µ
vni+ni =J; e
est constănt. Supposons a presant que f et g decrivent une onde perio-
dique harmonique
I (~) = a cos ~'
b sin ;.
g (;) =
Considerons le comportement des vecteurs H, E en un point
fixe de l'espace, par exemple pour x = O
Hy= 2
-Va_ cosct,
µ
Hz=
2
-Vb _ sin ct,
µ
Ey= - 2
-Vb _ sin·ct,
e
Ez = - ,ar.: cos ct.
2 y e
Si l'on dessine la position des vecteurs dans le plan en reportant
Ily, Ey sur l'axe des y, Hz, Ez sur l'axe des z, il n'est pas difficile
de remarquer que les extremites des vecteurs decrivent des ellipses
avec le meme rapport des demi-axes .!!..a
. Le grand axe de l'ellipse
.
decrite par le vecteur H est dirige suivant le petit axe de l'ellipse
decrite parle vecteur E. Cette image justific l' appellation de<< champ
electromagnetique elliptiquement polarise >> ou de << lumiere ellipti-
70 PRELil\UNAIRES [CH. 1

quement polarisee >>. Si b = O, Ies ellipses degencrent en deux seg-


ments perpendiculaires (polarisation lineaire).
P rob Ie m e. Deduire la loi de conservation de !'energie
t
'j' [ µ lli +H~ +e E~,+E!] dx+co (Ezlly-Eyllz) dt
2 2
pour Ies solutions des equations de Maxwell. Formulez et demontrcz le theoreme
d'unicite pour ces equations.
Nous allons decrire maint.enant succinctement la fa~on dont
les equations de Maxwell ont ete deduites. Nous avons montre au
paragraphe premier comment de la loi de Coulomb s'obtient l'equa-
tion
iJ2u - a2u i)2u = -4rt _e_
iJx2 ~ iJy2 i)z2 e +
pour le potentiel electrostatique u du a une distribution ele charges
de densite p dans un milieu de constante dielectrique e. Le champ
electrique E (Ex, Ey, E z) s' exprime el' apres le potentiel par Ies
formules
ou Du ou
E:x:= -fix, Ey= -ay, Ez= -Tz,
dont il resuite que ses composantes verifient Ies equations
iJEx iJEy +
âEz = 43'1 _p_
i)x iJy + i)z B '

oEz fJEy _ O oEx _ âEz _ O fJEy _ iJEx =O


iJy - -;J'z - ' i)z iJx - ' âx iJy •

Nous allons montrer a present comment la loi de l'interaction


de courants electriques conduit aux equations de la magnetostatique.
Imaginons dans l'espace deux conducteurs fermes de resistance
nulle, parcourus par deux courants constants d'intensites respectives
J1, J 2 • La generalisation de faits experimentaux concernant l'inter-
action de conducteurs reels a conduit Ies physiciens a une loi qui
s' enonce le plus simplement dans ce cas abstrait. Cette loi est celle
de Biot et Savart.
Soient <ls 1 , cls 2 les elements de ces conducteurs, le vecteur R1 2
etant mene de <ls 1 vers ds 2 • Alors, la force avec laquelle le premier
cond ucteur agit sur le second est
J.i'12 = 2(
Co
t, 2
12 3
l [ds2 X (d.~1 X R12)],
ici c~ est une certaine constante. Pour obtenir la force d'interacLion
totale des deux conducteurs, il faut integrer I/'12 en faisant decrire
a <ls 1 et tls 2 les deux conducteurs tout entiers.
11 y a lieu de noter que les forces 1!'12 et Ji'21 de 1' action du premier
conducteur sur le second et du second sur le premier n' obeissent
§ 5] 13:QUATIONS HYPERBOLIQUES 71

pas a la loi d' egalite de l' action et de la reaction. Supposons, par exem-
ple, <1s 1 parallele a B1 2 et <ls 2 perpendiculaire a R 21 = -B1 2 , Dans
ce cas, <ls 1 X R 12 = O, et donc 11112 = O, alors que <1s 2 ><. ~ 1 =fo O
et F 21 =fo O. Mais cette violation de la troisieme loi de Newton n'est
qu'apparente et elle est liee a la consideration de la force cl'interac-
tion, artificiellement' introduite, entre elements de conducteurs,
et non entre les conducleurs tont entiers fermes. En effet, soient
d~1) ,111-~t)
<ls1 = ( dSi , R12=
(11a -sa
112-~2 .
,d~s.
Un calcul direct montre que
1
IR 12 .3 <Zs2 X (<ls1 X .R12) =
I

= ___d...;;.~_td_îJ___1_+_d...;;.s2;._d_T1.;....2_+_d__~_dîJ..;...a_~ (
[(l'] 1- s1) 2 + (riz- s2} 2 + (113-~a) 2i3 12
~: =t )
1la-~3
+

Le premier terme du second membre de celte egalile change designe


lorsqu'on remplace le premier element de couranl par le second,
c'est-a-clire qu'il obeit a la troisieme loi de Newton. Fixant d(~~ )le
1
second terme ~t, S2, ~3, ds1, d~2, d~a, on l'integrc sur (lS2 = d112 '
d,ia
c'est-a-dire sur le contour total du second conducteur. Il vient

,h (rt1-s1) dl'J1+(tl2-s2) drt2+(ria-sa) dria


'j' [(l']1-s1) 2 +(ri2-s2) 2 +(11a-s3) 2)312
(!i 1

2
) =
,dSs

= - { .f, d
'j' V <111 - ~1) 2
1
+ <112 - s2> 2 +
}
<ria- sa) 2 (
d~
d~2
1
) = (O)
O •
, d~ O
Cette egalite montre precisement que la violation de la troisieme
loi de Newton est apparente. Il est interessant de noter que la loi
de Biot et Savart n' est pas le premier enonce chronologique de la
loi d'interaction de courants. Cette loi a ele enoncee pour la pre-
miere fois par Ampere sous une autre forme, qui ne contredisait
pas la loi de Newton. Neanmoins, la forme de Biot et Savart de la
72 PR~LIMINAIRES [CH. 1

loi d'interaction s'est revelee plus commode et c'est elle qui a sur-
vecu.
La loi de Biot et Savart, une fois introduite la notation
H _ J t d.it X R12
12 - co I .R12 1s '
peu t s' ecrire comme suit :
P12=_!_(J2dS2X H12).
Co
Par analogie avec la loi de Coulomb, on appelle H 12 le champ
magnetique crea au point ou est situa l' element ăs 2 par I' element
de courant J1 <ls 1•
II est commode de considerer que le courant qui cree le champ
magnetique n'est pas concentra sur Ies conducteurs, mais qu'il
est distribue dans l'espace avec une certaine densite j (x, y, z).
Cela signifie que dans !'element de volume da db de est concentra
I' element de courant
j (a, b, e) da db de.
Le champ H cree au point (x, y, z) par cet element de courant est
H = .!_ j (a, b, c) X R da db de
co I Rl 3

R~~ { :=: ')


\x-e
ou en coordonnees
Hx=..!_ -jz(a, b, c)(y-b)+jy(a, b, c) ?-c) d,adbdc,
co [(x-a)2+(y-b)2+(z-c)2] /2
H Y = _!_ - jx (a, b, c) (z-c) + jz (a, b, c) ~x-a) da db de,
c0 [(x-a)2+(y-b)2+(z-c)2] /2
_ ..!_ - jy (a, b, c) (x-a)+ jx (a, b, c) (y-b) d db d
H z- a c.
co [(x-a)2+(y-b)2+(z-c) 2]312
Pour tenir compte de la contribution de tous Ies elements de courant,
on doit integrer Ies composantos du champ dans tous Ies elements
de volume:
H X=..!. r r r -jz (a, b, c) (y-b)+Ju (a, b, c) (z-c) da db de.
co JJJ [(x-a)2+(y-b)2+(z-c)2] 3/2 ·

H =_!_ r f f -jx (a, b, c) (z-c)+jz(a, b, c) (x-a) dadbde.


Y co JJJ [(.1:-a)2+(y-b)2+(z-c)2J312 ·
ff z = _!_ f f f - j" (a, b, c) (x-a)+ jx (a, b, c) (y- b) da db de.
co J J J [(x-a)2-r(y-b)2+(z-c)2J:J/2
§ 5) EQUATIONS HYPERBOLIQUES 73

Enonţant la loi de Biot et Savart, nous avons note que Ies courants
doivent etre fermes. Pour Ies courants distribues, cette condition
est remplacee par la condition div j = O, ou en coordonnees:
ajx
ax
+ ~jy
oy
+ âiz = o.
{)z

La representation integrale de H d' apres la densite de courant j


(la divergence de j est supposee nulle) implique la generalisation
de tous Ies faits experimentaux qui se trouvent a la base des equa-
tions de la magnetostatique. De meme que la representation integrale
du potentiel electrostatique est utilisee pour la deduction des equa-
tions de l'electrostatique, la representation integrale de H que
nous venons d'ecrire est la base a partir de laquelle on deduit Ies
equations differentielles.
Pour deduire ces equations, il est commode d' avoir recours a l' as-
tuce suivante. On determine d' apres la distribution donnee des cou-
rants j (j est suppose suffisamment regulier et nul en dehors d'une
certaine sphere) le potentiel vecteur de composantes
\\\ ix(a, b, c)dadbdc
Ax= J J J -=v:-:=(x=-==a)=:=2=+=(=y=-=b=.)2;:::+=(z=c:::;:);--2 '

Ây = JJ) V jy (a, b, c) da dbdc


~=======;:======;::;::;:======;::;- '
+
(x- a)2 (y-b)2 (z- c)2 +
Âz = \J J,-::,=V
.._
iz (a, b, c) da db de
======:;:::======:;::::~ •
(x-a)2+(y-b)2+(z-c)2
De la theorie gui nous est connue du potentiel newtonien (cf. § 1)
on deduit que
a2Ax a2Ax â2 Ax li •
cJx2 +ay2+""Tz2= - mJx,
a2A 11 + a2A 11 + a2A 11 = _ n.
a:r:2 {)y2 f)z2 4 ] y, (7)
o2Az
OX2
+ oây2Az + â Az _ _ 4rr,j
2 2
f)z2 - Z•

En derivant formellement Ies integrales qui representent .A, on


peut obtenir Ies formules suivantes:
H = _!_ ( _ âAy _L OÂz )
x c0 âz ,- ây '

H
Y
= _!_
c
(_ aAz
ax
+ âAx
âz
)
'
(8)
0

H = _!_ ( _ oAx + oA 11 ) •
z co oy ax

La legitimite de cette derivation s'etablit de meme qu'au § 1 on


a demontre Ies regles de calcul des derivees premieres du potentiel
PR~LIMINAIRJi!S [CH. 1
74

newtonien. 11 resulte des egalites (8) que


âllx . olly -\-- âHz =0
iJx -t- oy oz •

Ainsi s' obtien t une des equations verifiees par le champ magnetique.
DeriYant la premiere des equations (7) par rapport ax, la seconde
par rapport a y, la troisieme par rapport a z et ajoutant, on obtient
en se servant de l'egalite div j =O:

(
02
i:Jx2
a2
+ {)y2 iJ2 )
+ oz2 ( âAx . âAy
{);r, -ţ- oy
+ aAz
OZ
) = O.

On etablit ainsi que


âAx + oAy + âAz
ax au az
est une fonction harmonique dans l'espace tout entier. En utilisant
les formules integrales pour Ies derivees
0 8 0
~Y, ~z on peut etablir

que cos derivees tendent ,,ers zero lorsque x 2 y2 z2 -+ oo,


:t , + +
donc leur somme aussi. Nous avons deja montre qu'une fonction
harmonique definie dans l'espace tout entier et decroissant a l'infini
est identiquement nulle
âAx
ax
+ oA 11
ây
+ âAz
âz
--= O
- .

Ces remarques preliminaires faites, nous pouvons passer a la deduc-


tion des autres equations de la rnagnetostatique:

rotH=~j.
Co

Cette equation vectorielle condense trois equations scalaires. Nous


nous bornerons a verifier la legitimite de l'une d'entre elles

Les autres so verifient de la merne fa<;on. Rempla<;ant IT y, Hz par


leurs expressions d'apres Ies composantes de A, il vient
·- âH 11 + âl-J z= _ 1 r i)zâ ( - Mz + â~x ) _ a ( - âAx + oAy ) J_
i)z iJy co l. ax i)z f)y ây ax

_ 1 [ _ ( â Ax
c0 .
2
ây 2
+ aiJz2Ax ) + iJx_a
2
( â~z
iJz
+ iJAfJy 11 ) ] _

_ 1 [-(D 2Ax+02 Ax+o2 Ax) ...L o (oAx+âA 11 +oAz)J- 4n ..


c0 fJx2 iJy2 oz2 • o:c ax ây i)z c0 h: ·
§ 5] ~QUA'rIONS HYPERBOLIQUES 75

Nous pouvons mainlenant faire le bilan el ecrire la liste totale des


equations du champ electromagnetique stationnaire
{)Ex , âEu + iJEz = 4np
{)x -i-- oy i)z e '
DEz _ aE 11 -O iJEx _ âEz -O âEy _ DEx -=-O
fJy {)z ' oz iJx ' cJx {)y '
fJHz Dll 11 4n . ilHx iJllz fa . aH11 iJllx 4n .
iJy {)z - c h, i}z iJx - c ]y, fJx iJy - c Iz,
0 0 0
iJllx
iJx
+ {)lfy
iJy
+ oHz
i)z
=O

Notons encore que le courant _j figurant an second membre de


trois equations est suppose ici verifier la condition
âjx
ox
+ <Îjy
iJy
+ iJjz
{}z
=O

Nous allons nous arrcter un instant sur la deduction des equa-
tions pour le champ eleclromagnetique non stationnaire. La base
experimentale de ces equations a ete la loi d 'induction de Faraday,
deduite par ce savant en 183'1. Faraday a remarque que lorsqu'un
champ magnetique varie un courant electrique apparaît dans
un conducteur place dans ce champ. En d'autres termes, lorsqu'un
champ magnetique varie, !'integrale suivant un contour ferme le
long duquel est place le conducteur
~ Ex dx+Eydy + Exdz =I= O,
et elle est d' autant plus grande que la vitesse de variation du champ
magnelique est plus grande. L'egalite
~ Exdx+Eydy+Ezdz=0
pour un champ stationnaire est une consequence des equations
âEz _ âEy =O iJEx _ oEz =O DEy _ âEx =O.
~ ~ ' h & ' & ~
Des lors, il est naturel, dans un champ non slationnaire, de remplacer
Ies zeros des seconds membres par des termes proportionnels a
âllx âlly âHz
~ ' Tt"" ' '-7it .
La forme differentielle exacte de la loi de Faraday est la suivante:
âEz {)Ey µ iJilx _ O +
fJy - ifz" Co ""7ft - '
fJEx _
OZ
âEz
OX
+~ âlly =0
Co ot '
âEy _ iJEx +~ âllz = 0
iJ:c {)y co {)t •
76 PRELIMINAIRES [cu. 1

(La constante µ est la permeabilite magnetique du milieu). Cet


enonce est du a Maxwell. 11 semble a present qu'on ait deduit le
systeme complet d'equations decrivant un champ electromagnetique
non stationnaire. Le voici:
aEx
{)x
+ aEy
iJy
+
oEz =~
dz e p,
DEz _ fJEy
{Jy az
iJHx = 0
c0 i)t '
+~
DEx oEz J... ~t oll 11 O iJEy oEx + µ aHz -O
7iz-ax • c;at= , ax -
ay c; i f t - ,
iJHx
iJx
+ oHy
oy
+ iJHDz z =O
'
âHz
ay-az=~ Jx,
fJHy lin •

fJH x fJII z 4n . âHy oHx 4n .


~ -a;- = Co Jy, -OX
- - - -fJy
=-JCo
z•

Or, ecrivant ce systeme d'equations, Maxwell a remarque qu'il


recelait un important defaut. Le fait est que la condition imposee
au courant
aix
ax
iJh,
ay OZ
+
âiz =O
'
+
naturelle dans le cas stationnaire, ne saurait etre adoptee dans le
cas non stationnaire. Dans ce dernier cas, il est naturel, semble-t-il,
de lier la vitesse de variation des charges dans le temps et la diver-
gence du courant par I' egali te
~
i)t .
+ iJix
ax + fJjy
ay
+ fJj z = O i)z •

Mais cela est impossible, etant donne que Ies trois dernieres equa-
tions du systeme entraînent l'egalite
iJix
fJx
+ iJjy
fJy
+ âjz
oz
= O.
(Pour le verifier, il faut deriver la premiere de ces trois dernieres
equations par rapport a x, la seconde par rapport a y, la troisieme
par rapport a z et ajouter Ies resultats.)
Pour remedier a cet etat de choses, :Maxwell a suggere d'introdui-
re aux seconds membres des trois dernieres equations des termes
nouveaux:
fJHz _ iJlly = ..:!__ ( 4 n. + 8 âEx)
iJy OZ CO ]X i)t '

iJHx _ iJHz =_!_ ( 4n. ._ E âEy)


f)z ax co Jy i ot '
iJlly _
ax
iJHx
ây
=_!_ ( 4 . -L
Co '!t]z I E
iJEz)
iJt •
dF
Ces nouveaux termes e <1/ sont appeles courants de deplacement.
§ 6] CARACTtRISTIQUES 77

Ainsi a ete etabli, en 1865, le systeme d' equations de Maxwell.


On doit aussi a Maxwell d'avoir identifie la lumiere a des ondes
electromagnetiques. On con1toit que Ies hypotheses arbitraires
introcluites par Maxwell dans ses equations aient ete re~ues avec
beaucoup de reserve par Ies physiciens de I' epoque. Les equations de
:Maxwell ont definitivement trouve droit de cite en physique 15 ans
apres leur publication. Une verification experimentale minutieuse
a balaye toutes les objections des refractaires.
En conclusion, recopions le systeme complet d' equations de Max-
well sous forme vectorielle :
. 4:rt µ fJH
d1vE=-p rotE= - - - -
e ' c0fJt '
div.H=O, rotH·= : (4nj+e fJ:).
0

Nous avons envisage plus haut le cas particulier des equations


d 'ondes planes dans un milieu sans charges et courants (p == O,
j = O). Dans ce cas Ex= O, H x = O, et toutes Ies autres composantes
ne dependent que de x et de t.

§ 6. Caracteristiques
Definition des caracteristiques pour un systeme general d'equations du
premier ordre a deux variables independantes. Relations sur Ies caracteristiques.
Caracteristiques complexes des equations de Cauchy-Riemann. Definition des
caracteristiques dans le cas d 'un plus grand nombre de variables independantes.
Definition d'un systeme t-hyperbolique du premier ordre. Systemes t-hyperbo-
liques du premier ordre symetriques. Exemple des equations des ondes sonores.
Invariance de la notion de caracteristiques par rapport aux transformations
non degenerees des fonctions inconnues et par rapport au remplacement des
e9uations par des combinaisons lineaires equivalentes. C6ne des normales carac-
teristiques. Definition des caracteristiques pour une equation du second ordre.
Position du probleme de Cauchy pour une telle equation. Exemples. Definition
du systeme elliptique et de l'equation clliptique.
Les exemples traites au paragraphe precedent nous ont conduits
a la notion de caracteristiques, bien que cette notion n' ait pas ete
definie.
Dans ce paragraphe, consacre aux caracteristiques, nous expo-
serons Ies considerations qui ont conduit a cette notion dans trois
cas types. La notion de caracteristiques pour les equations et syste-
mes de forme plus generale ne differe en fait en rien des exemples
envisages dans la suite.
Suivant les exemples, nous donnerons une forme analytique
differente aux raisonnements conduisant a la definition des caracte-
ristiques, pour faciliter au lecteur l'utilisation des diverses sourccs
qu'il aura a utiliser par la suite.
78 PR-gLil\lINA IRES [CH. 1

Nous commell(;ons la description des caracteristiques par le cas


d'un systeme lineaire arbitraire â deux variables independantes
x el- I.
Supposons que le systeme etudie ait la forme
âu1 , A (
A 11 (x, t ) ~ ) âu2
-ţ- 12 x, t ~ +B 11
(x, t) ax°'
âu1
1

i +
A 21 (X, t ) at"°+
âu1
B12 (x, t) a;: = li (x, t),
A 22 (X, t ) at+
âu2 B 21 (X, t ) ax+
âu1

l + B22 (x, t) :t = /2 (x,


Nous ecrirons parfois ce systeme sous forme matricielle
t).

au au
Aat+Bifi"=f, (1)
en posant

Utilisant l'ecriture matricielle, on peut, evidemment, ne pas


se limiter au cas de deux equations a deux fonctions inconnues.
Les vecteurs u, f peuvent ctre a n dimensions. Alors Ies matrices
doivent avoir n X n dimensions.
Supposons connu que le systeme envisage a une solution reguliere
dans un certain domaine G. Prenons un point (x 0 , t 0) dans ce domai-
ne et menons par ce point une courbe y. Nous designerons le Yecteur
deplacement infinitesimal suivant cette courbe a partir du point
(x 0 , t0 ) par (dx, dt). Supposons que, pour une raison ou pour une
autre, l'on connaisse Ies valeurs de u le long de la courbe y et que
l' on veuille, d' a pres ces valeurs et Ies equations du systeme, recons-
tituer u dans le voisinage de y.
Le probleme gui consiste a trouver la solution du systeme dans
le voisinage de y d' apres les valeurs de cette solution sur la courbe
est appele probleme de Cauchy pour le systeme. Nous allons meme
considerer le probleme plus restreint consistant a trouver seulemen t
Ies derivees du vecteur fonction u = (u 1 , u 2) suivant la normale
a y au point (x 0 , t 0) de cette courbe.
Notons que, Ies quantites u 1 et u 2 etant connues le long de la
courbe, et donc aussi leurs derivees le long 'de la courbe, la connais-
sance des derivees normales nous permet de calculer Ies derivees
§ 6] CAHAG'l'f.:RISTIQUES 79

dans n'importe quelle direclion, et notanunent toutes Ies clerivees


aut au1 au2 au2
at' ax' ift'--;;;-
aux points ele la courbe. Reciproquement, la connaissance de ccs
quatre derivees permet de calculer Ies derivees dans n'importe quello
clirection, notamment suivant la normale.
Des lors, nous nous poserons le probleme suivant: connaissant
le Iong de la courbe y le vccteur fonction u, trouver aux points de
, . , au i)u
ce t te cour be l os d er1vees iJt , 8x ·
Nous calculerons ces derivees au point (x 0 , t 0 ) en n'utilisant
de notre connaissance de u que la valeur de la differentielle du cor-
respondan t au deplacement dx, dt le long de la courbe. Ecrivons du,
a I' aide des deri vees partielles de u:
d d au1 d
t 7it+
au1
Xa;-= Ut,

{ dt
=
au 2
i)t
+=
dx au 2 = du2.
ax =
Dans ces egalites nous avons souligne Ies differentielles connues
determinant le deplacement le long de y.
Reunissant ces deux egalites et Ies deux equations initiales du
systome, nous sommes conduits ă. quatre equations lineaires avec
. ..
Ies quatre mconnues 8u 1 ou 1 âu 2 au 2 •
Tt, ax,, Tt, ai' .
A 8u 2 B âu2 f
au 1
A 11 ai"""+ 12 T + B u ax+
âu1
12 ax= 1,

A I
A 21 au,
fit -t 22
au2
ift + B au1ax +
21
B
22
âu2
ax = 2,

dt
0
;/ + dx °:; 1
= du1,
dt au2 +d X
âu2
âx = dU2.
at
au au s'ecrivent
Sous forme ma tricielle Ies equations pour Tt, 7fx
comme suit:
A.!!!!:..-LB~=f
i)t I ax '
au au (2)
{ dtE Tt + dxE 7j;" = du.
N ous avons designe par E la matrice unite. Les deri vees cherchees
peuvent etre tirees de ces equations si

det li d:E ::E 11 'F O.


80 PRtLIMINAIRES [CH. 1

Pour le systeme du second ordre


Au A12 Bu B12
A21 A22 B21 B22
dt O dx O
O dt O dx
Les lignes (donnees par les differentielles du deplacement dx, dt)
le long desquelles

sont appelees Ies caracteristiques du systeme

A:: +B :: =/.
Soit maintenant 1' une caracteristique. Bien que le determinant
soit nul, le systeme (2) a une solution, puisqu' on suppose qu' ii
existe dans G une solution du systeme (1) prenant sur 1' Ies valeurs
donnees sur cette courbe. C' est dire que le rang de la matrice elargie

est egal au rang de la matrice degeneree

. . t d .
d es coe ff1c10n s es mconn ues
au au •
at , ox
Par consequent, le long des caracteristiques le vecteur du ne
saurait etre arbitraire. Il doit verifier la relation

Cette relation est precisement la relation sur la caracteristique.


Pour illustrer la notion de caracteristiques et celle de relations
sur Ies caracteristiques, nous allons reprendre notre exemple du
systeme decrivant Ies ondes sonores

~+~~=0
{)t Po {)x '

{ at+PoCo
op au 2
a:x=O.
§ 6] CARACT~RISTIQ UES 81

Voici sa forme matricielle :

(~ ~) :e G)+ C!: 6·) :X ( ; ) = (~) ·

Le systeme d' equations (2) s' ecrit dans cet exemple sous la forme~

o o 1 ' au•
1
Po
I
1-
ât
o
âp
o 1 PoC~ o Tt o
dt o dx o au du
"""ax
O dt o dx âp dp
ax
Equation des caracteristiques

1 o o -Po1
o 1 PoC~ o = dx 2
- c~ dt 2 = (dx-c 0 dt) (dx + co dt) = O.
dt o dx o
O dt o dx
De sorte que nous avons obtenu pour caracteristiques Ies lignes
donnees par Ies equations
dx = ±c0dt,
c' est-a-dire Ies droites
x =F c0 t = const.
Ce sont precisement les lignes que nous avons convenu d' appeler
caracteristiques au paragraphe precedent.
Venons-en a la deduction des relations sur Ies caracteristiques
pour le systeme considere. Nous voulons que le rang de la matrice

( it ~ ;:
O dt O
i::)
dx dp
soit egal (le long d'une caracteristique) au rang de la matrice formee
avec ses quatre premieres colonnes. Le determinant de cette der-
niere est nul. Des lors, le determinant de la matrice formee avec
quatre colonnes quelconques doit etre nul. Par exemple, doit etre
6-01038
82 PRELIMINAIRES [CH. 1

nul le determinant
1 O O O
O 1 PoC~ O O
dt O dx du = '
O dt O dp
qui s'obtient de la matrice elargie en biffant sa quatrieme colonne
(l' avant-derniere). Developpons ce determinant:
1 O O O
O 1 PoC~ O
=dxdp+ p0c~ dudt = O.
dt O dx du
O dt O dp

On sait que le long des caracteristiques !:


=c0 est observee la rela-
tion c0 dt dp + p0 c~ du dt = O ou, ce qui revient au meme,
d (u + P:Co) = O. Le long des caracteristiques ~: = -c 0 on obtient
de meme la relation d ( u -L) = O. Nous avons montre que pour le
Poco
systeme d'equations de la propagation des ondes sonores notre defi-
nition generale des caracteristiques et des relations sur elles conduit
aux faits etablis au paragraphe precedent.
Considerons encore le systeme d'equations de Cauchy-Riemann
!JL_!:!..._ o
âx ây - '
{ !!!:..+.!:!....-o
ây ax - •

Son ecriture matricielle est

(~ ~) ! (;) + (~ -~) :y (:) = (~)-


Developpons le determinant caracteristique de ce systeme
1 O O -1
O 1 1 O
=dx1 +dy 2 •
dx O dy O
O dx O dy
On voit que le systeme de Cauchy-Riemann n'a pas de caracteris-
tiques reelles (elles sont determinees par Ies egalites dy = ±i dx).
Les systemes qui ont toutes leurs caracteristiques reelles, moyen-
nan t certaines restrictions supplementaires, sont dits hyperboliques.
Etudiant la position du probleme de Cauchy pour Ies systemes hyper-
§ 6] CARACTl!.RISTIQUES 83

boliques, nous supposerons d'ordinaire-: .que Ies donnees initiales


sont prises sur un segment de !'axe des x (pour t = O). On prend
pour telles Ies valeurs initiales de toutes Ies fonctions inconnues.
Ce faisant, nous supposerons que !'axe des: x n'est pas une caracte-
ristique, c'est-a-dire que, quelles que soient Ies valeurs initiales
u (x, O), on peut, d 'apres le systeme, determiner Ies derivees par
rapport a t. Le systeme s'ecrivant
A!!:...+B
ât
au
âx
=f
'
c 'est dire que sur le segment de definition des donnees initiales
det li A li -=I= O. Alors le systeme peut etre recopie comme suit:
!:!:..+A-
at
1B~=A- 1J
âx
ou, si l'on pose A- B = C, A- 1= g,
1 1

.!!!:...+c!!!:_=
at ax g
En regie generale, nous supposerons d'emblee le systeme donne
sous cette forme. L 'equation des caracteristiques pour un systeme
ecrit sous cette forme se simplifie. En effet, pour un systeme d'or-
dre n

detJII d~E a~i li= dtn det : dxC E


dt
=
O C-.!!:=...E
=dtn det
E
:~
Tt E
=(-1tLdtndetlf c- C:, EII·
Aussi Ies caracteristiques sont-elles Ies lignes satisfaisant aux equa-
tions
dx
di:=, k;(x, t)~
oii Ies pentes des caractAristiques k 1 sont calculees en tant que raci-
nes caracteristiques de la matrice C:
det li C - kEU.
Si toutes les racines de cette equation sont reelfes et si elles ne sont
pas multiples en aucun point du domaine envisage, nous appellerons
ce systeme hyperbolique dans ce domaine, , ·
Nous verrons par la suite que certains systemes (pas tonsf) avec
des racines caracteristiques k multiples relev.ent aussi de la classe
des systemes hyperboliques, vu la communaute des proprietes.
84 PRELIMINAIRES [CH. 1

Encore une remarque. Notre definition des caracteristiques


s'etend textuellement aux systemes de la forme
du du
A (x, t, u ) -dt+B (x, t, u) 7x::; f (x, t, u).

"Les systemes de ce genre, dont les coefficients dependent de la solu-


-t~o~ ~mais non des derivees de la ,s?l~tion), sont dits systemes quasi
hnea1res. Dans ce cas, les caracter1st1ques dependent de la solution
. envisagee. Une ligne, qui est une caracteristique pour une solution
n'est pas une caracteristique pour une autre solution. On peut appor:
ter pour exemple de tel systeme quasi lineaire Ies equations du
mouyement d'un gaz barotrope, connues en mecanique des milieux
..pontmus:
!!:.. I 1 u!.!!... I ' p' (p) ~-O
at ax p âx - '
{ ap ap au
ar+ua:x+P a;-=0,
p = p {p) etant l'equation d'etat.
Probleme. Montrez que pour ce systeme les equations des caracter
ristiques et les relations sur elles s'ecrivent sous la forme:
dx
7t=u+
, 1-
V p' (p), {dt=U-
dx , 1-
V p' (p)'

{ du= dp dp
-....,.,....=--, du -~ =.
p -V p'(p) P V p' (p)
Passons a present au cas ou le nombre de variables independantes
est superieur a deux. Nous ferons la description de la notion de
caracteristiques dans le cas type ou l'on a trois variables (x, y, t).
Dans cette description nous ne nous interesserons qu'a l'equation
des caracteristiques, et nous n 'ecrirons pas Ies relations sur elles.
{La description que nous allons donner du cas de trois variables
embrasse le cas deja etudie de deux variables.)
Ainsi donc, envisageons un systeme de n equations a n fonctions
inconnues. Nous l'ecrirons sous forme vectorielle
au
A Tt +B ax
au C ay=-f
au + (x, y, t, u).
Supposons qu'il nous soit connu que ce systeme a une solution regu-
liere dans un domaine G de l'espace (x, y, t). Supposons que l'on
connaisse cette solution sur une surface S situee dans G, et que nous
voulions profiter de cette connaissance pour determiner la solution
en dehors de S, ne serait-ce que dans un certain voisinage de cette
surface, c'est-ă.-dire que nous voulions resoudre le probleme de
Cauchy pour le systeme envisage. Nous allons restreindre encore
plus le probleme pose. Bornons-nous a trouver Ies derivees des
inconnues suivant. la normale a S en un point (x0 , y 0 , z0) de cette
§ 6] CARACT~RISTIQUES 85

surface. (11 suffira pour cela de trouver Ies derivees dans une
direction quelconque non tangente a la surface.)
Soit l'equation de la surface S acrite sous la forme
cp (x, y, t) = O, ou grad cp :fo O.
Considerons, outre cp = cp (x, y, t), encore deux fonctions quelcon-
ques a. = a. (x, y, t), ~ = ~ (x, y, t) soumises seulement a la
condition
Q)x Q)y Q)t
ax ay a, =/=O
~X ~y ~t
dans un certain voisinage du point (x 0 , y 0 , t 0 ) de S. Le systeme
de fonctions
cp = cp (x, y, t),
a. = a. (x, y, t),
~ = ~ (x, y, t)

peut âtre considere comme un nouveau systeme de coordonnees.


Si Z = Z (x, y, t) = Z [x (cp, a, ~), y (cp, a., ~), t (cp, a., ~)] =
= Z (cp, a, ~), alors Za., Z~ sont Ies derivees dans Ies directions
tangentes a S, et Z<P est la derivee dans une certaine direction non
tangente a S.
Ecrivons notre systeme en nouvelles coordonnees

(~A+~B+~
at ax ay c) ~+
oq, (!:!:..A+~B+!!!:...c)
ot ax {)y ~+
aa.

+ (~A+~
at ay C) !!!:...=f.
ax B+~ â~

(J e recommande instamment de faire, parallelement a la deduction


matricielle, Ies calculs au moyen des composantes sur !'exemple du
systeme du second ou du troisieme ordre.)
Pour que ce systeme soit resoluble par rapport a !;
quels que
soient :: , :; , /, îl faut que

det li~at A+~ax B +!!P...c


ay . li :;6 o.
Cette condition n'interesse que la surface S {cp (x, y, t) = O}
et n' est liee d' aucune maniere au choix des fonctions auxiliaires
de coordonnees a, ~- Le vecteur ( ~~, ~! , ~!)
etant colineaire avec
la normale ('t, t 11) a S, la derniere condition equivaut a
det 11 -rA + ~~ + 11G 11 :;i= O.
86 PRf:LIMINAIRES [CH. t

Definit ion. Le.~ surfn.ces S {cp (x, y, t)--= O} sur lesquelles


det I ~r li
A+ :: B + :: C = o ou, ce qui revient au meme,
s,
det ITA+ ~B + riC li = (:), ou ('t', ri) est la normale a S, sont appe-
lees caracteristiques du systeme

Examinons un exemple illustrant cette definition. Le systeme


deerivant dans le cas bidimensionnel la propagation des ondes sono-
res s'ecrit:

( iJp ou iJv }
Tt + PoCo \ ax+ Ty = o,
2 (

! Tt
iJu + p;ax-
1 iJp -O
,
lI ~+-1 !f!___ 0
iJt Po iJy - •

Voici sa forme"' matricielle :

o o
+ o o
( _!_ o
Po

La matrice fi ~~ A+ !: B + :: C li s'ecrit ici comme suit:


( a~ Tt PoCo fix PoCo ay
1 iJcp
2 acp

iJcp
•a~)
o .
r;;-ax Tt
1 âcp âcp
p;-ay o Tt
Son determinant est

det ,,~
ât A-L~
I O:&
B...!-.!!P....cjj=-~
I ây ât {(~)·
. ât
2
-c2o [ (~)
âx
2
-1. ( ~ }
I oy
2
J}.
§ 6] CARACT:ERISTIQ UES 87

En egalant le determinant a zero, on obtient les equations des


caracteristiques :
Ocp
ai=O,
acp
ai=+co
V (a;-
acp ) 2 , (
-r Ty
acp ) 2
'

iJcp -. / ( d<p ) 2 iJcp ) 2


. at =- Co y Tz + (
iJy •
D ef i n ~ t i o n. Un systeme de n equations du premier ordre

A~
Ot I
1
B.!!!!:_+c!!=_=f
âx iJy

est dit t-hy perbolique si son equation caracteristique

+ ~B + 11G li = O
det li -rA
a, quels que soient ~' 11 reels rn + 11 =I= O), n racines reelles et distinc-
2 2

tes ,;. Si A, B, C dependent de x, y, t, cette condition doit etre


remplie en chaque point (x, y, t) du domaine considere.
11 est tres difficile pour les systemes concrets de verifier la condi-
tion d'hyperbolicite. Toutefois, il existe une classe importante de
systemes ou cette verification est fortement simplifiee.
Considerons le systeme

de matrices A, B, C symetriques. De plus, supposons la matrice A


def inie posi ti ve.
De toute evidence, la matrice 5ff = sB + 11C est elle aussi
symetrique quels que soient s,
11· On sait que deux matrices syme-
triques quelconques A, .~, dont l'une (dans notre cas A) est definie
positive, peuvent âtre reduites a la forme diagonale par une meme
transformation non degeneree reelle T (qui plus est, la matrice A
peut etre reduite alors a la matrice unite):

(b, o 1 o
b2 1
T*.CBT= T*AT=

\
\O o 1
88 PRJ;!LIMINAIRES [CH. 1

Considerons maintenant l'equation


det ll'tA+W +11C li= detll 'tA+.~ li=
= [det li T li r 2 det 11 'tT*AT+ T*Să'T li=
o

= [det li T li i-2 det =0.

o
Quels que soient ~' 11 reels, elle a exactement n racines reelles
en 't. 11 est vrai qu'on ne sait rien sur leur multiplicite. Malgre
cela, Ies systemes de la forme

A ~+Bou
ot dx
+c !.::_=I
ây

de matrices. A, B, C symetriques, A etant definie positive, posse-


dent toutes Ies proprietes fondamentales des systemes hyperboliques.
Nous etudierons minutieusement une partie de ces proprietes par
la suite.
Def i nit i o n. Un systeme d'equations

est dit symetrique t-kyperbolique (d 'apres Friedricks) si les matrices


A, B, C sont symetriques, A etant en outre de/inie positive. (Tous
Ies elements des matrices A, B, C et Ies composantes du second
membre sont su pposes, comme d 'ordinaire, etre des fonctions
suffisamment regulieres de x, y, t).
E x e m p 1 e. Les equations de la propagation des ondes sono-
res, deja envisagees, peuvent s'ecrire comme suit:
(_1_ .!.l!... !!!:... !!!:..=o
Poc;t iJt + â;r, + ây '

I âu
Pom+ax=O,
âp

l âv op
Po"at+ay=O.
En comparaison avec !'exemple precedent, nous avons divise la
premiere equation par p0 c~, et multiplie Ies deux suivantes par p0 •
§ 6] CARACTJ;'.:RISTIQUES 891

(t
Sous forme matricielle le systeme considere devient:
0
~ ) a ( P) (°1 O) a( P)
o P~ ai~-+~~~ ax +:(~~~î~(!)=(~)--
1 0 O/ V 0
11 resulte de cette ecriture que les matrices

A=
p:go o o)
Po O , B =
(o 1o)
1 OO , C = O OO
(o o1)
( O O Po O OO 1 OO
satisfont a toutes les conditions de la definition qui vient jd'âtre·
donnee, si bien que Ies equations de la propagation du son sous la
forme actuellement utilisee constituent un systeme -symetrique·
t-hyperbolique.
Les systemes symetriques t-hyperboliques permettent, comme·
nous le verrons au chapitre suivant, de construire certaines relations·.
importantes verifiees par leurs solutions. Ces relations, qui gene-
ralisent la loi de conservation de !'energie pour Ies solutions des-
equations de l'acoustique ou des equations de Maxwell, portent le·
nom d 'integrales d' energie.
En fait, toute la theorie des systemes symetriques hyperboliques.
est basee sur ces identites.
Pour le systeme
au iJu C au
A(x, y, t, u) 7n+B(x, y, t, u) a:x+ (x, y, t, u)Ty =I (:c, y, t, u)
(ici A, B, C sont des matrices, u est un vecteur fonction a n dimen-
sions), nous avons defini Ies caracteristiques comme des surfaces S
telles que la normale (-r, ~' ri) a S verifie l'egalite
det li -rA ~B + +
riCII = O.
Notons que cette definition distingue des surfaces invariables dans:
une transformation lineaire non degeneree quelconque de l'ensemble·
des fonctions cherchees et dans le remplacement des equations ini-
tiales par des combinaisons lineaires arbitraires de ces equations.
A savoir, nous poserons u = Tv (T = T (x, y, t) est une matrice,
non degeneree). Alors Ies fonctions v satisferont au systeme
AT .!!!...+B1'.!!!...+cT
ât ax
.!!l...=t-(A
ây
~+B
ât
~+c
âx
âT)
ây
V.
~o PRELIMINAIRES [CH. 1

Le remplacement des equations du systeme par leurs combinaisons


lineaires equivaut a la multiplication de ce systeme a gauche par
la matrice non degeneree Q.
Alors Ies equations deviennent

QAT av
at +QBT!!!_+QCT.!:!...=Qf-Q
âx ây
(A ~+B~+c~)
at ax fJy
v.

Si Q etait degeneree, ces equations ne seraient pas equivalentes aux


-equations initiales.
Ecrivons l'equation des caracteristiques pour le systeme ainsi
transforme :
detll -r:QAT + sQBT + flQCTII = O.
En vertu du theoreme sur le determinant du produit de matrices,
a
·Oil

,det 11-r:QAT + sQBT + flQCT li= detll Q (-r:A + sB + 11C) TII =


= detJI QII detll-r:A + sB + flCII detll TII•
Etant donne que det li QII -:::fa O, detll TII -:::fa O, l'equation
detll -r:A +
sB flCII = O + (3)
.equivaut a l'equation
det li -rQAT + sQBT + flQCTII = O.
L' affirmation que la notion de caracteristiques est invariante
par rapport aux transformations lineaires non degenerees de l'ensem-
ble des fonctions cherchees et par rapport au remplacement des
,equations par des combinaisons lineaires arbitraires equivalentes
,est demontree.
L 'ensemble des vecteurs (-r:, s,
fl) satisfaisant a (3) est de toute
evidence un cone, etant donne que, en meme temps que chaque
vecteur (,;, s, 'tl), cette egalite est verifiee par tous les vecteurs
eolineaires (k-r:, ks, kfl). Le cone determine par une telle equation
-est dit câne des normales aux caracteristiques ou câne des normales
caracteristiques tout court. Si les matrices des coefficients A, B, C
dependent des coordonnees X, y' t, le cone des normales caracte-
ristiques
+
detll ,;A (x, y, t) sB (x, y, t) +
flC (x, y, t) 11 = O
,est different suivant le point (x, y, z) de l'espace.
Nous donnerons encore la definition des caracteristiques dans
le cas d 'une seule equation du second ordre
a2u a2u
A ât2 + 28 ât ax + C fJ2u
âx2 = I (x, t, u, Ux, Ut)-
§ 6] CARACTERISTIQ UES nt
Nous nous bornerons au cas de deux variables independantes x, t.
Dans le cas d 'un plus grand nombre de variables Ies caracteristiques
se definissent exactement de la mâme maniere.
Passons a un nouveau systeme de coordonnees :
D (cp, a.)
<p = <p (x, t), a= a (x, t), D (x, t) =fo O.

L'equation devient dans ce nouveau systeme de coordonnees:

[A (!!P..)2 +2B (~) (~)-1-c (~)2·1 {)2u I


ât ât âx âx _ â<p2 T

+ 2 [A acp aa.
ât at
+B acp aa.
ât ax
+B âcp aa.
ax at
+ C acp aa.]
âx âx
a2u
â<p âa,
+.
+ [ A ( ~~ ) + 2B ( ~~ ) ( !~ )+ C ( !~ ) j ::~ +
2 2

iJ2cp 02q, â2cp ] ou [ i)2a, ifla.


+ [ A at2 + 2Batlfx+C ax2 acp+ _A ai2 + 2B âtâx ·r
2
+ C âxâ a,] âa,
au
= f (x, t, u,
2
I
U(l)(J)x T Uaax, Ucp<pt + Uaat ).
Supposons a present que sur une certaine courbe <p = <p 0 =
= const soient donnees la fonction u et toutes ses derivees premieres
en fonction de a. Le fait que la fonction u et sa derivee soient !~
connues est essentiel pour nous. En derivant celles-ci par rapport
a a (c'est-a-dire le long de la courbe), on trouve sur cette courbe
âu {)2u a2u
aci ' aa.2 ' â<p aa. •
A present, a l'aide de Jtequation, pourvu que

+ 2B ( ~~ ) ( ~: ) + C ( ~: )
2 2
A ( ~; ) =I= O,
fJZu
on peut trouver acp2 • Les courbes cp (x, t) = const (grad cp =I= O) sur
lesquelles
+ 2B ( ~~ )
2 2
A ( ~; ) ( ~: ) + C ( :: ) = O, (4)
sont dites caracteristiques de l' equation
[J2u [J2u o2u
A at2 + 2B at ax +c ax2 =f.
Les caracteristiques jouent pour une seule equation un role aussi
important que pour Ies systemes.
Ainsi que pour Ies systemes consideres plus haut, lors de la
determination des caracteristiques de l'equation du second ordre
on pourra remplacer l'egalite (4) par la relation qui lui est equi-
92 PRELil\UNAIRES [CH. 1

valente
A 't2 + 2B'tS + Cs 2
= O,
(-r, 6) etant la normale a la courbe etudiee.
Si la courbe cp (x, t) = cp 0 est une caracteristique, la solution u
satisfait sur cette courbe a l'egalite
21 A oq, aa.
l at at
+B aq, oa.
at ax
+B aq, aa. . C aq, aa. ] a ( au ) +
ax at -t- ax ax aa. acp
+ Ir A (~)2
at
+2B ~~+ C ( ~a. )2]
at ax · ax
a2u
aa.2
+
.+ [ A a2q,
at2
a2q, a2q,
+ 2B~+C ax2 7icp+ A at2 + 2B at ax+
J au [ a2a. a2a.

+ C il1•a.1 au
axz fu= f(x, t, 11,, Uq>(J)x + UaCXx; Ucp(J)t + UaCXt).
Cette egalite pourra etre consideree comme une relation entre u et
!; le long de la caracteristique.
Le probleme de Cauchy pour l' equation du second ordre se pose
ainsi. On se donne sur une certaine ligne cp = const Ies valeurs de
u et !; ,et on cherche a determiner la solution dans un voisinage
de cette ligne. Si cp = const est une caracteristique, le probleme de
Cauchy ne peut etre pose sur elle. Ayant donne u sur la courbe, on
peut determiner uq, a partir de la relation sur la caracteristique.
La liberte dans le choix des donnees initiales est reduite. II est vrai
qu'il suffit parfois de donner u sur la caracteristique pour determiner
la solution, mais alors il n'est plus natural d'appeler probleme
de Cauchy une telle position du probleme.
1 1.
E x e m p e s. Les caracteristiques de l' equation ~:~ - ::~=O
sont determinees par l'egalite

( acp
ât
)2_ ( acp ) 2 _
ax
( acp _ acp ) ( acp
ât ax ât
+ arp
ax
)_ 0.

La solution generale de l'equation !; + :: = O s'ecrit cp =


= t), la solution generale annulant l'autre facteur 8~ -
<p (x -
0
~!
etant cp = cp (x + t). Les egalites cp (x - t) = const ou <p (x + t) =
= const determinent deux familles de droites x ± t = const, qui
sont precisement les caracteristiques de l'equation envisagee.
02 02
2. Pour l'equation de Laplace 8X ~ + ay~ = O l'equation des
caracteristiques ( ~~ }2 + ( ~! }2 = O n'a pas de solutions reelles.
2
axu2 = au
3 . L ''equa t·10n de 1a ch a1eur a at conduit
· a" l''equat1on
· des
§ 6) CARACT~RISTIQUES 93

caracteristiques (:;}2 = O. La solution generale de cette equation


est cp = q> (t), et Ies caracteristiques cp (t) = const (t = const) sont
des droites paralleles a l' axe des x. Le probleme consistant a deter-
miner la temperature pour t > O d'apres Ies valeurs initiales u (x, O)
est un probleme avec des donnees sur une caracteristique. Voila
pourquoi on se donne pour condition initiale une seule fonction,
bien que l'equation de la chaleur soit du second ordre. Le probleme
initial pour l'equation de la chaleur n'est pas un probleme de Cauchy,
encore qu'on lui attribue souvent ce nom dans les ouvrages.
Les equations aux derivees partielles se classent naturellement
d'apres Ies proprietes de l'equation caracteristique. C'est ainsi
qu'a ete introduite la notion de systemes hyperboliques, que nous
avons deja definis. Donnons encore la definition des systemes ou
equations elliptiques.
Le systeme
A ~+B
ox .!!!:...+c~=f
oy i)z
est dit elliptique si son equation caracteristique
det li ~ + 11B + ~C li = O
n'a pas de solutions reelles (5, 11, ~) telles que 52 + 11 + ~ >
2 2
O.
Pour definir l'ellipticite d'une seule equation
iJ2u i)2u iJ2u
A Fx2 + 2B ax oy + C ay2 = f'
il faut considerer son equation caracteristique
A5 2 + 2B511 + c11 2 = o
et exiger qu'elle n'ait pas de solutions reelles (s, 11) telles que 52 +
+ 11Le>s·ysteme
2
o.
d'equations de Cauchy-Riemann

J~ax - ~au= 0 '


l ~+~=O
ay ax
fournit un exemple de systeme elliptique, et l 'equation de Laplace
i)2u iJ2u
{}x2+ oy2 =0,
un exemple d 'equation elliptique.
2
L ''equat10n
· de 1a ch a1eur au
ot - aoxu2 = O a pour equat10n
' · d es carac-
teristiques s 2
= O, qui se decompose en deux equations coinciden-
tes. Elle se rapporte a la classe des equations paraboliques, inter-
94 PR:8LIMINAIRES [CH. t

mediaire entre la classe elliptique et la classe hyperbolique. Nous


ne donnerons pas la definition des equations paraboliques, nous
bornant a noter que cette definition implique non seulement Ies
coefficients des derivees d'ordres superieurs, mais aussi certains
autres coefficients.

§ 7. Methode de Fourier
Schema de la methode de Fourier pour l'equation de Laplace et sa legiti-
mation. Methode de Fourier pour le systeme hyperbolique des equations de
l'acoustique. Representation des solutions par une somme d'ondes stationnaires.
RcScit emprunte au chapitre d'introduction de l'ouvrage de Riemann consacre
a l'histoire de la methode de Fourier. Orthogonalite des vecteurs fonctions
propres et calcul des coefficients de Fourier.
Dans ce paragraphe nous nous proposons de decrire l'idee de
la methode de Fourier. Cette methode tres repandue de resolution
d'equations aux derivees partielles n'est malheureusement pas
universelle. II ne s'applique qu'aux equations lineaires d'un type
particulier, qui permet de construire pour ces equations une reserve
suffisamment riche de solutions particulieres·. Apres quoi, on utilise
Ies combinaisons lineaires de ces solutions particulieres pour appro-
cher plus ou moins une solution quelconque.
Cons1'd,erons, par exempI e, I''equat10n
.
82
de L ap I ace axu2
82
+
ayu2 = O
dans le cercle x 2 + y 2 ~ R 2 • II nous sera commode de passer en
coordonnees polaires r, <p (x = r cos cp, y = r sin <p), ou cette equa-
tion s'ecrit
! :r (r !: )+ } 2 ;;: = O,
puis de chercher ses solutions particulieres sous la forme
u (r, cp) = A (r) B (<p).
Substituant cette formule dans l'equation, il vient
.!..[rA'(r)]' B(cp)+ A~) B"(cp)=O
r r
et puis
r [rA' (r)]' _ _ B" (cp) _ Â
A (r) - B (cp) - •

Etant donne que dans cette egalite  doit dependre, d'une part,
seulement de r et, d'autre part, seulement de cp, on deduit qu'il ne
depend ni de l'un, ni de l'autre, c'est-a-dire que  doit etre cons-
tant. L'equation
B" (cp)
- B (cp) = Â
§ .7] 1\I~THODE DE FOURIER 95

ou
B" + 'J,.,B (<p) = O
a pour solution generale
B (cp) = c1 sin (Yfcp) + c2 cos (Yîcp).
11 est evident que B (cp) doit etre une fonction reguliere periodique
de periode 2n de <p. 11 faut et il suffit pour cela que soit un nom- VI
bre entier n, c'est-a-dire que  = n 2 • (Montrez-le.)
L'equation .
r [rA' (r)l' - n 2 A (r) = O
pour le facteur A (r) est l'equation d'Euler. Sa solution generale
{pour n =I= O) est
A (r) = c 3r11 c4r-11 • +
Ainsi, ii vient pour Ies solutions de l'equation de Laplace
n (r, cp) = A (r) B (cp) = (c 3rn + c r-n) (c
4 1 sin ncp +c 2 cos ncp).
Les solutions particulieres
u = r±n cos ncp, u = r±n sin n<p
s 'obtiennent en particularisant Ies constantes
(ca= c2 = 1, c1 = c4 = O), (ca= c1 = 1, c2 =.c4 = O),
(c4 = c2 = 1, c1 = ca = O), (c4 = c1 = 1, c2 = ca = O).
Les solutions r-n cos ncp, r-n sin ncp presentent une singularite
pour r = O, si bien que nous chercherons a nous en passer. Ajoutons
encore au choix des solutions particulieres rn cos ncp, rn sin ncp la
solution particuliere u = 1, qui est une solution bornee correspondant
a n = O. (En la cherchant sous la forme u (r, cp) = A (r) cos (O •cp) =
= A (r), on remarque que la solution bornee de l'equation
r [rA' (r)]' = O
ne s'obtient de la solution generale A (r) = c3 c4 ln r que pour +
= O.)
C-1
La combinaison lineaire des solutions particulieres construites
,\'
ao ~ rn .
u (r, q,) = 2 + 2..1 Rn (an cos n<p + bn sm ncp)
n=i

est aussi evidemment solution de l'equation de Laplace.


II est interessant de noter que si l'on considere que Ies constantes
a0 , a1, a2, =a 3,
b1, b2, ba, •••
'96 PRELIMINAIRES [CH. 1

:sont bornees, la combinaison lineaire de !'infinite de termes


00

-est aussi, pour r< R, solution de l'equation de Laplace. On peut


recopier cette serie sous la forme :
00

_
.u (r, <p) -
~
2
-!- "1 R
.c.J e
rn (cos ncp + i sin
Rn
n(J)) (an -ibn) _
-
n=t
00

-~-L ~ R (x+iy)n ( .b )
- 2 I ..c.J e Rn lln - l, n •
n=1

La serie
00

~o+ ~ an;:bn (x+ iyt= w(x+iy) = w (z)


n=l

est une serie de Taylor de rayon de convergence non inferieur a R.


11 en resuite que dans le cercle de convergence la fonction w (z)
,est analytique, u = Re w est harmonique.
Si l'on suppose la convergence uniforme de la serie
00

u (r, <p) = ~o+ ~ ; (an cos n<p + bn sin ncp) (1)


n=i

jusqu'a mâme la frontiere du cercle r = R, on aura pour Ies valeurs


.aux limites u (R, <p) = / {<p) la representation par la serie de Fourier
00

f (cp) = ~o +] (an cos ncp + bn sin ncp). (2)


n=1

On sait que Ies coefficients de Fourier ak, bk sont donnes par Ies
formules
2n
ak=_!_
n
J/(cp)coskcpdcp, k=O, 1, 2, ... , n, . .. ,
o
2n
bk= ! ) /(cp)sinkcpdcp,
o
k::=1, 2, ... , n, ...

Pour assurer la convergence uniforme des series (1) et (2) {de la


premiere dans le cercle ferme r~ R), il suffit de supposer la conti-
nuite des derivees secondes de f (q,). En integrant par parties, on
§ 7] MgTHODE DE FOURIER 97

peut s 'assurer qu' alors


2:t
ak. = - n~2 Jf" (cp) cos kcp dcp,
o
2n
bk = - n:~ 2 Jf" (<p) sin kcp dcp,
o
st st
I ak I~ c~~ , I bh I~ c~~ •

Ces inegalites assurent la convergence.


Ainsi donc, pour toute fonction suffisamment reguliere / (cp)
donnee sur la frontiere du cercle o:s;;;;·r:s;;;; R, la construction sui-
vante de la solution du probleme de Dirichlet est legitime:
1°. On calcule Ies coefficients de Fourier de f (cp) d'apres Ies
formules
2:t
a1i=..!..
n J
r /(cp)coskcpdcp, k=O, 1, 2, ... , n, ... ,
o
2:t
b1t=_!_
;c Jr /(cp)sink<pdcp,
()
k=1, 2, ... , n, ...

2°. On utilise ces coefficients pour former la << combinaison


lineaire >>
oe

00 00

=~o+ ~
n=1
;: rncosncp+ ~
n=i
!: rnsin ncp
des solutions particulieres de l'equation de Laplace. Nous avons
demontre que la fonction construite u (r, <p) est, dans le cercle
r:s;;;; R, solution du probleme de Dirichlet pour l'equation de Lapia-
ce avec Ies valeurs anx limites /(q>), si /(cp) est une fonction suffisam-
ment reguliere.
Nous allons montrer maintenant que le procede decrit vaut pour
n'importe quelle fonction /(q>) continue, non forcement derivable.
II existe des exemples montrant que la serie de Fourier d 'une fonc-
tion continue pent ne pas converger uniformement vers cette fonc-
tion. Malgre cela, nous montrerons que la serie obtenue par notre
procede pour la solution du probleme de Dirichlet converge vers
cet.te solution uniformement dans tout ecrele r < Ro < R de rayon
Ro inferieur a B. An § 2, la solution du probleme de Dirichlet dans
i-01038
98 PR~LIMINAIRES [CH. 1

un cercle pour une fonction continue quelconque / (q,) a ete construite


a l'aide de la formule de Poisson. Utilisons la formule complexe
de cette solution
u (r cos cp, r sin cp) =
2:rt 2n .
= __
·>
1
-n
j / (a)d a +, ...!._
·>-n
j,. / (a)• Re1a. da
.
Reia. - re 1(f)
,
o o
2:rt . 2n:

Jr / (a) da +
_!__ ) / (a) Re-ia. da 1
+ -·~
•Jff
o
R e-ia -re -ilJl - 2n
o
2:t . 2n .
1 ) / (a) Re da
+Re- ..
1
°' Re-1 \ [
-T+ 1 Re a.
·a.
1

·,p
]
f(a)da=Rew
n Ria. -- re1'P n " ... Re1 -re1
o o
et developpons l'expression sous le signe d'integration en serie
de Taylor des puissances de ; :
00

-++ 1
. ]/(a)=.;.-/(a)+ ~ (..!._)nein(cp-a)J(a) .
[ .., 1 r
-Re
i ((f)-a) 2 .""-J R
n=1

On peut integrer terme a terme cette serie et regrouper Ies termes:


2n: •
w(x, y)=w(rcoscp, rsin(l))=_!_
n
f
Jo
[-{-+ Re .:eia
„ -re
·cp ]t(a)da=
1 1

2:rt 00 2n:

= ~~ .f f (a) da+
o
! j (cos ncp cos na+
~
n=l
(; (
O
00 2:t
+ sin mp sin na)/ (a)da+ i ~ ( ; )" ! J (sin ncp cos na-
n=1 O
00

- sin na cos mp) / (a) da= ;o+ ~ an ;,/bn rn (cos cp + i sin cpyn =
n=t
00

=a;+ ~ lln;~bn (x+iy)".


n=1
Par a 11 et bn nous avons designe Ies in tegrales
2:rt
an=! Jf(a)cosnada,o
n=O, 1, 2, ... '
2n:
b 11 =..!..
n Jo\ /(a)sinnctda, n=1, 2, ... ,

Iesquelles coîncident avec les coefficients de Fourier.


§ 7] MlilTHODE DE FOURIER 99

Par la, nous avons demontre que, pour toute fonction continue
f {cp), la formule de la solution du probleme de Dirichlet
00

u (x, y) =Re { ~ +~ an~ibn (x+ iyt}


n=i
n'est rien d'autre qu'une autre ecriture de la formule de Poisson.
Par consequent, la formule (1) est vraie et la methode de Fourier
est legitimee. En separant la partie imaginaire de la serie
00

w=u+iv= ~ +]
n=1
on trouve
00

v(x, y)= ~ ;: (-bncosncp+ansinn<p).


n=i
Nous avons etabli la regie de Fourier pour construire une fonction
harmonique dans un cercle u (x, y) d'apres ses valeurs aux limites
continues. Qui plus est, nous avons donne la serie pour construire
la fonction harmonique v (x, y) conjuguee de u (x, y) par Ies rela-
tions de Cauchy-Riemann

:: = !; f

au av
{ ay=-ax•
II resuite de ces relations que la fonction v (x, y) est univoque-
ment determinee par la donnee de u (x, y) a. une constante arbitraire-
pres (vx, Vy sont univoquement determinees). Par la, nous avons-
demontre qu 'une fonction w analytique dans le cercle I x iy I< R +
peut âtre reconstituee univoquement d'apres Ies valeurs aux limites-
continues de sa partie reelle a une constante imaginaire arbitraire-
pres iC. II est important pour la suite de noter que si la serie nume-
oo

rique ~ ( I an J + J bn I) converge, alors w, en tant que somme d 'une


n=i
serie uniformement convergente de fonctions continues, sera conti-
nue dans le cercle ferme I x
oo
+
iy I ~ R. Pour assurer la conver-
gence de la serie ~ ( I an I+ I bn I), ii suffit de supposer la fonction
n=1
f (cp) douee de derivees secondes continues.
Notons que le raisonnement que nous avons fait donne une demons-
tration correcte du fait que toute fonction / (cp) suffisamment
reguliere (ayant des derivees secondes continues) periodique de
periode 2n peut etre representee par une serie de Fourier (2) qui
7*
100 PR~LIMINAIRES [CJH. 1

converge uniformement vers elle, les coefficients de la serie veri-


fiant Ies inegalites
Iak I < co;.t , I bk I < co;t ·
11 est facile de voir que cette demonstration, basee sur la theorie
de l'integrale de Poisson, ne s'appuie pas en fait aucunement sur
Ies donnees relatives aux series de Fourier, que nous avons utilisees
en premiere analyse des considerations suggestives.
11 est clair que si la fonction / {z) a des derivees secondes conti-
nues et si elle est periodique et de periode 2l, on peut l'ecrire au
moyen de la serie suivante uniformement convergente~
00 00

a0
f (z) = 2 + knz ""
~ akcos-z-+""'
"" A.
,-,k • knz
sm-z-·
k= 1 k=i

En effet, ce cas se ramene au precedent si l'on pose


21' nz
z=
l
n
cp, cp = 2f z =-,-.
La forme de la serie de Fourier donnee ici pour / {z) sera utilisee plus
bas dans ce paragraphe.
Pour autre exemple de la methode de Fourier, nous considere-
rons le probleme des vibrations acoustiques d'une couche de gaz
d' epaisseur l (O~ x ~ l) entre deux plans immobiles. A cet effet,
nous chercherons pour le systeme d'equations de l'acoustique
~+..!.~=O
iJt Po ax ,
op
{ 7n+PoC07rx=0
âu 2

des solutions satisfaisant aux conditions aux limites a u = O pour


x = O, x = l. Commen~ons par chercher des solutions particulieres
de la forme
u= T (t) U {x),
p = T (t) P (x).
11 resuite des equations de l'acoustique que, si de telles solutions
existent, alors T, P, U sont liees par Ies egalites
T' (t) 1 P' (x)
T~(t) = - Po U (x) = Â. = const,
T' (t) 2 U' (x) 1
T(t) = - PoC 0 p (x) = = const
11,

(Â est, d 'une part, fonction de t seul et, d 'autre part, de x seul,


si bien qu'il ne depend en fait ni de l'un, ni de l'autre). D'ou T (t) =
= const •eM, de sorte qu'on doit considerer des solutions particu-
§ 7] M~THODE DE FOURIER 101

lieres de la forme:
u=eMU (x),
p = eAtp (x).
Il est evident que pour U (x) doivent etre satisfaites Ies conditions
aux limites U (O) = U (l) = O. En substituant Ies solutions de la
forme indiquee dans le systeme initial, on obtient pour U et P Ies
equations differentielles
"J..U+-1 dP =O
Po dx '

"J..P+p0c! !~ =0.
La solution generale de ces equations a la forme
1,.:,c 'J..x
U = Aeea+ Be - co
Axl 'J..x
p =- PoCoAeca+ PoCoBe - co
Nous determinerons Ies constantes A, B a. partir des conditions
aux limites U (O) = U (l) = O. Ces conditions conduisent au syste-
me homogene d'equations lineaires
A+ B = O,
Al Al
Aeco +Be-co =0,
dont la solution n 'est non nulle que si
1 1
- 1:!. 1:!_ Âl
D(1'.) = u '-l =e co -eco = -2 sh-=0,
e co e co ~

c'est-a-dire si Â= ik7co (k est entier). Les constantes A, B pour


de tels  sont determinees a un facteur arbitraire pres. On peut
poser A = 1/2, B = -1/2. Alors,
. Im . Im
t-X -t-X
e l -e l . . k1t
U= i - - - ,,_t_ _ _ = i Sln -l- X,
2

kn
=- PoCo cos -l- x.
102 PR~LIMINAIRES [CH. 1

Les valeurs du parametre  pour lesquelles le probleme


"-U+-f ~~ =0,
Po u.

ÂP+p0 c~ ~ =0,
U (O)= U (l) = O
a une solution non triviale sont dites valeurs propres, et Ies solu-
tions correspondantes U (x), P (x) forment le vecteur fonction propre.
Nous avons etabli que Ies valeurs propres et Ies fonctions propres
sont donnees par Ies formules
 • k1teo
k=l-l-,

Uh =
. . k1t p k1t
l Slll -l- x, k = -PoCo cos -l- X,

et nous avons ainsi montre qu 'il y a une infinite de solutions par-


ticulieres
Uk=e'>.ktU,i(x), Pk=e'>.ktph (x).
11 est clair que toute comhinaison lineaire finie
U= ~akuh, p= ~ ah.ph,
k k
soit

verifie egalemen t le systeme


~+J-.~=0
at p0 âx '
âp 2 âu
Tt+PoCo az=0
et Ies conditions aux limites u (O, t) = u (l, t) = O.
Pour le systeme
âu
Tt
+ p;az-
1 op -o
,
op 2 âu
ai+PoCoifx=0,
u (O, t) = u (l, t) = O
on resout d'ordinaire le probleme avec Ies donnees initiales
u (x, O) = <p (x), p (x, O) = 'lj, (x).
§ 7] l\lETHODE DE FOURIER -103

Nous allons approcher le vecteur fonction {<p {x), 'lj, (x)} par des
combinaisons lineaires finies
·cp (x)) (U,i(x))
( 'lj, (x) ~ ~ ah Pk (x) ·

Il est naturel d 'esperer que la solution


- "'1 ). t
U (X, t) = LJ ahe k Uh (x),
p(x, t) = ~ ahe).ktph (x)
approche la solution cherchee u (x, t), p (x, t).
Nous allons a present nous contenter d'enonces pas tres rigou-
reux, qui sont necessaires pour comprendre l'exemple. La theorie
exacte sera construite un peu plus loin.
Arretons-nous encore sur la circonstance suivante. Considerant
un systeme reel avec des conditions aux limites reelles, nous avons
construit pour lui des solutions particulieres complexes:
. lmco
. i -- t • knx . knc • krr . knc • k1t
uh ~ ie 1
sm - l- = i cos - l -0 t sm -l- x - sm -z-0 t sm -l- :r,
• hnco t
i-- k
P1t = -pocoe I
cos Ţx=
knc Im knc kn )
=- p0c0 ( cos -z-0 t cos - 1 x I 1 •
z. sm - l-0 t cos -l- x .

I1 est clair que la combinaison lineaire

_ ( Uk 1
--;~-k )Uk ţ U_k ) ( Uk

ha,.. P•) = ~ a11 P• ţP-• +~ia, P•-;/-"


(

est aussi combinaison lineaire des solutions particulieres reelles


Uk + u_k • knco t . k:t
2 = -sm-l- sm-l-x,
{
Pk ~ P-h =- PoCo cos k~co t cos k; x,

ut,.-u_k t . kn
2i = cos -knco
l- sm -l- x,
{ Pk-P-k . knco kn
2
i - - p0c0 sm - l- t cos -l- x.
lnversement, toute combinaison de ces solutions particulieres reelles
est une combinaison des solutions complexes (uk, Pk). L'utilisation
des solutions complexes est commode pour simplifier Ies calculs.
104 PRELIMINAIRES [CH. 1

Les solutions de la forme


. knco t . kn )
u) - sin - l- sm -l- x
( =a _j_
P ( ~~ b I

-p0c0 cos - 1- t cos - 1- x ·

, knc - kn )
0 •
COS - l- t Slll -
1
X

+b ( . k:rr.c kn =
-poco Slll -z-0 t cos -l- X
cos /mco (t + T) sin.!!!!.. x )
~---' l l
-V
-
a2 ...i-I b2 \ • b~~+tj
k'TT

- p0c0 srn l cos -l- x
decrivent Ies vibrations propres de la couche de gaz comprise eutre
Ies plans immobiles x = O, x = l, ce qu'on appelle encore parfois
des ondes stationnaires. Les graphiques de la distribution de la vitesse
l/,

o I :c
I
I
I
I
I
p I
I
it
o a:

Fig. 24

et de la pression dans une telle onde a un certain instant sont repre-


sentes sur la fig. 24. L'appellation << ondes stationnaires >> souligne
le fait que, pour de telles vibrations, Ies points ou l'amplitude de la
vitesse u (ou de la pression p) est nulle (namds) ou extremum (ventres)
sont fixes. Notons qu'aux << namds >> de la vitesse l'amplitude de la
pression est maximum. II faut encore indiquer que Ies vibrations
de la pression sont dephasees relativement a celles de u.
N ous allons maintenant legitimer la methode de Fourier pour le
systeme d'equations de l'acoustique. A savoir, nous allons montrer
que la solution de ce systeme avec Ies conditions u (O, t) = u. (l, t) =
~ O et pour certaines restrictions complementaires concernant Ies
§ 7) M:eTHODE DE FOURIER 105

fonctions initiales u (x, O) et p (x, O) est representee par une somme-


infinie de solutions particulieres du systeme, qui decrivent des
ondes stationnaires. La solution generale des equations de l'acous-
tique a la forme etablie au § 5:
f (x-cot)+ g (x+cot)
U= 2 '
rt (x-cot)-g (x+cot)
P == PoCo .: 2 ,
Ies fonctions f, g etant determinees d'apres Ies valeurs initiales
u I t=o = cp (x) ; p I t=o = ,p {x) par Ies formules
f(z) = cp (z) + '~Poco(z) , g (z) = cp (z)- \j> (z) •
Poco
Ces formules ne determinent f (z), g (z} que pour O < z < l, ce qui
permet de construire la solution dans le triangle caracteristique
x - c0 t ~ O, x + c0 t ~ l.
Pour construire la solution partout dans la bande O ~ x ~ l
et pour assurer la verification des conditions aux limites u = O
pour x = O, l, nous aurons recours a l'astuce du prolongement des
donnees initiales sur tout l'axe des x. Nous nous sommes deja servis
d'un procede semblable lors de la resolution d'un probleme d'equa-
tion de la chaleur.
Determinant f {z), g (z) pour O ~ z ~ l, nous Ies prolongerons pour·
tous Ies z de telle sorte que
I {z) = -g (-z), f (l - z) = -g (l z). +
On s'assure sans peine que si f {O) +
g (O) = O, f (l) g (l) = O, +
un tel prolongement est possible et il est unique. En effet, si l'on
connaît f (z), g (z) pour O~ z ~ l, alors Ies formules
I (-z) = -g (z), -f (z) = g (-z)
permettent de determiner ces fonctions pour - l < z < O. L'egalite·
f (O} +
g {O) = O assure la coincidence des valeurs pour z = O avant
et apres le prolongement.
A present, nous allons prolonger f (z), g (z) sur toute la droite-
en fonctions periodiques de periode 2l :
f (z + 2Z) = f (z),
g (z+ 2l) = g (z).
La possibilite d 'un tel prolongement continu est assuree par Ies:
egalites f (l) = f (-l}, g (Z) = g (-l}, qui se deduisent de la condi-
tion f (l) + g (l} = O et de la construction f (-l) = -g (l),
g (-l) = -f (l). Nous supposerons que Ies fonctions / (z), g (z)
prolongees sur tout I 'axe des z sont continues et qu 'elles ont des
derivees premieres et secondes continues.
106 PR~LII\UNAIRES [CH. 1

P ro b le m e. Verifier que pour cela Ies donnees initiales u I t=o = <p,


/J I t=O =
ljJ doivent avoir des derivecs premieres et secondes continues pour
O <. x <. l, satisfaisant aux relations suivantes:
<f (0) = O, qi (l) = O, cp" (O) = cp" (l) = O, ljJ' (O) = 'IJ' (l) = O.

A present, il n'est pas difficile de voir que Ies formules


f (x-cot) + g (x+c0 t)
U= 2 '
f (x-c 0t)-g (x+c 0 t)
P =roco l

donnent la solution des equations de l 'acoustique pour tom; Ies


.x, t et, notamment, pour tous Ies x, t de la bande O~ x~ l. Des
egalites
f (-cot) + g {cot) = O,
f (l - cot) + g (l + co.t) =O
resulte l'observation des conditions aux limites
u (O, t) = O, u (l, t) = O.
On sait que toute fonction periodique suffisamment reguliere peut
-etre developpee en serie de Fourier uniformement convergente :
,_ 00 00

f (z) = 2ao + LJ
""' ....
ah
kn
cos -l- z+
""-
LJ ~h sin kn
-l- z,
k=1 k=1
00 00

~
g (z) =2ao
+ LJ ""' kn . krr.
ak cos - l z+ ~ ~h sm - l z.
k=1 k=1

(Nous avons deja note que la demonstration de ce fait decoule, en


particulier, des considerations du debut de ce paragraphe.) La c01uli-
tion / (z) = - g (-z) impose aux coefficients Ies liens
ak = -ak, ~k = ~k,
en vertu desquels
00 00

I (z) = -r- ao "" k1t


L.J ah cos-y-z + LI
~ A
ph
• k:r
sm-l-z,
k= 1 k= 1
00 00

g ()
z = 2a 0 ~
+~ ah cos -l- z +
k;c ""A. kn
~ ph sm -l- z.
k=1 h=i

Les coefficients ak, ~h verifient Ies inegali tes I ak I< const/k 2


] ~lî I< const/k2 , qui resultent de la continui te des derivees secon-
~ 7] MJ:;THODE DE FOURIER 107

des f", g ". Pour la solution


I (x - cot) + g (x + cot)
U= 2 '
f (x-c 0t)-g (x+c 0t)
P= PoCo 2
nous sommes conduits a la representation

! [cos k; (x+c t)-cos k; (x-c t)] +


00

u == ~ ak 0 0
h=1
00

+ ~ ! [sin k; (x+c t)+sin k; (x-c t)],


~k 0 0
k=1
oe

p= -Poco ~ Poco [ cos -l-


kn ( x+c t) 1 cos-l-
krr. ( x-c t) ] +
2 -ao- ~ a h --
2 0 I 0
k=1
00

~ Poco [ -
----:r- . -l- . c t) , , sm
kn ( x + . -l-
kn ( x - c t ) ]
+ ~ ph
R
sm 0 0
k=1
(la permutation des termes effectuee lors de la deduction de cette
representation est legitime en vertu de la convergence uniforme et
absolue des series, qui resuite des inegalites
Iak I< const
k2 '
I Aph I < const )
k2 •
Par la, nous avons obtenu la representation de la solution d'apres
la combinaison des vecteurs fonctions

( ;:) = (~) '


;;h) 1
( cos kt (x+c0t)- cos k; (x-c0t) )
( Ph
"' = T -
[
p0c0 cos - 1- (x
kn
+ c t) + cos -l-
0
krr 7=
(x- c0 t) _,

cos knco
l
(t +-l-}
2c sin}!!!:_
l
x
0
)'
- ( - p0c sm
. knc 0 (
-l- t
1 l ) krr.
cos-l- x
'
0 1
2c0

(, 1- x + c0t + sm -l- x - c0 t
~ ) . -kn(
sm ) . krt( ) )

(
;: = i p0co [ - sin kt (x + c t) + sin kt (x -
0 cot)] =
cos k~co t sin k; x )
=( -p0c0 sm
. -z-t
knc 0 kn
cos-l- x
'

pont ehacune est une onde stationnaire.


fOS PR:f:Lll\lINAIRES [CH. I

Nous avons ainsi demontre que toute solution du systeme d'equa-


tions de l' acoustique, qui correspond a des donnees initiales suffisam-
ment regulieres u (x, O) = q> {x), p (x, O) = ,p {x) telles que
cp {O) = cp" (O) = ,p' {O) = cp (l) = cp" {l) = li'' {l) = O
(ce sont les conditions d'accord des donnees initiales avec les condi-
tions aux limites u (O, t) = u (l, t) = O), peut etre developpee
en serie uniformement convergente de solutions particulieres -
cl'ondes stationnaires. La legitimation de la methode de Fourier pom·
le probleme envisage est terminee.
A present, un peu d'historique. La methode appelee methode
de Fourier a fait son apparition au XVIII~ siecle lors de l'etude de
l'equation decrivant les vibrations d'une corde. Cette equation
est exactement la meme que celle qui s'obtient si l'on elimine du
systeme
+
{)u l op -O
Tt Podx-'
+
f)p ou -o
Tt PoCo Tx- 2

une des fonctions inconnues {par exemple p). Ainsi nous sommes
conduits a l'equation
fJ2u ... iJ2u
i)t'l. -Co i)x2 =0. (3)
Dans notre probleme u (x, t) satisfait aux conditions aux limites
u (O, t) = u (l, t) = O. Ces conditions sont aussi verifiees par
l'elongation d'une corde fixee a ses extremites. (Au § 5 nous avons
obtenu une equation du type (3) en eliminant non pas p, mais u.)
Etudiant l'equation des vibrations d'une corde, cl'Alembert,
en 1747, a montre que sa solution generale avait la forme
u (x, t) = f (x - c0 t) g (x c0 t). + +
En 1748, Euler a exprime/, g d'apres l'elongation initiale de la
corde u 0 (x) et d'apres sa vitesse initiale u 1 (x), ayant cleduit la for-
mule
x+cot
u (x, t) = Uo (x+cot) ~ uo (x-cot) +-21 r U1 (s) ds,
._ Co J
x-cot

qu'on appelle d'ordinaire aujourd'hui formule de d'Alembert. Euler


a remarque que, d'apres le sens du probleme, les donnees initiales
u 0 (x), u1 (x) peuvent etre prises sous la forme de deux courbes quel-
conques.
D' Alembert, en 1750, s'est hâte de critiquer cette interpretation
elargie de son idee, car il pensait que u (x, t) doit etre forcement
une fonction analytique de x, t.
pl MtTHODE DE FOURIER 109

En ·1753, Daniel Bernoulli, par des considerations tout autres,


a deduit que les solutions les plus generales de l'equation de la
corde vibrante devaient etre de la forme
""' . kn knco
u= .""-I aksm-l-xcos--y-(t-t1i),
'll

c'est-â-dire des combinaisons lineaires d'ondes stationnaires. Euler


n'etait pas d'accord sur ce point. 11 doutait de la possibilite de
representer une fonction arbitraire par une serie trigonometrique.
En 1759, Lagrange, qui n'etudiait plus les vibrations d'une corde,
mais qui l'approchait par un fil charge de perles et passait ensuite
a la limite, a confirme, d'une part, les resultats d'Euler et, d'autre
part, cles resultats voisins de ceux de Bernoulli. Toujours est-il
que les nombreux passages a la limite, qui ne pouvaient pas etre
realises tant soit peu rigoureusement a l'epoque, ont permis a d'Alem-
bert de n'etre pas d'accord avec l'interpretation donnee par Lagran-
ge a la question.
Ce n'est qu'en 1807 que Fourier a enonce le theoreme sur la
representation d'une fonction absolument arbitraire par une serie
trigonometrique. Pour etrange que cela soit, Lagrange a resolument
proteste contre cela, bien que ses formules coincidassent presque
avec Ies formules des coefficients de la serie trigonometrique de
Fourier.
La demonstration du theoreme de Fourier a ete donnee en 1829
par Dirichlet, qui a impose â la fonction representee des conditions
assez rigides, qui portent son nom.
En 1853, Riemann, etudiant les conditions dans lesquelles
une fonction est representee par une serie trigonometrique, a ete
conduit, en particulier, a sa definition bien connue de !'integrale.
Le chapitre d 'introduction de son ouvrage contient un expose pas-
sionnant de l'histoire de cette question, expose que j'ai repris ici.
Je recommande vivement la lecture de ce chapitre.
Pour conclure ce paragraphe, nous nous arreterons encore sur une
question importante. Pour pouvoir utiliser la methode de Fourier
pour resoudre des problemes concrets, il faut indiquer la regle de
determination des coefficients ah (des coefficients de Fourier) dans
le developpement des donnees initiales du probleme. Nous allons
decrire maintenant une telle regle, qui se rapporte a l'exemple de
systeme etudie
~+-1
at
~=0
Po iJx '
Op OU o
7it1P0Co ax= •
I 2

Sur les solutions de ce systeme avec Ies conditions aux limites


u (0, t) = u (l, t) = O est observee la loi de conservation de l'ener-
110 PRfLil\lINAIRES [CH. 1

gie:
~ [ r p0 u2 (x, t) + p:ci p2 (x, t) ]-
dt J 2 dx -0.
o

Elle resuite directement de l 'identite de I 'integrale d 'energie ( § 5).


11 se trouve que cette loi a pour consequence l'orthogonalite des
vecteurs fonctions propres par rapport a un produit scalaire lie a la
forme quadratique de !'integrale d 'energie. Il suffit seulement de
noter que, nos fonctions propres etant complexes, il faudra precise~
ces enonces, remplacer la forme quadratique de !'integrale d'energie
par une forme hermitique. L'expose correct de ces faits relevant de
la theorie des problemes conservatifs, lies aux processus ou l'energie
totale est conservee, fera l'objet du chapitre IV. Pour l'instantt
nous nous bornerons a indiquer la formule
l

) [ ţo u 1 (x) u2 (x) + 2p:c 2 Pi (x) P2 (x)] dx


o o

pour le produit scalaire (hermitien) des vecteurs fonctions de compo-


santes (u 1 (x}, p 1 (x}), (u 2 (x), p 2 (x)) et nous noterons que Ies di vers
vecteurs fonctions
U h = i. sm
. kn
-l- x,
P kn
1l. = - p0c0 cos -l- x

sont effectivement orthogonaux dans ce produit scalaire.


En effet, le procluit scalaire de fonctions propres de numeros m, n
est donne par la formule
l
mtx + 1
J\ rLTism-l-
Po . • mnx ( .) •
- l sm-l-
( m1tX )
2 p0c5 -p0c0 cos-l- X
o
l
mtx } ] d p0 mnx . n1tX
x ( -pocoCOS-l- X=2 J [ Slil-z-Slil-z-+
• \

o
Pol •
+
mnx
cos --cos--
mr:x] dx = -?- ,
-O s1 m=n,
{
l l , s1. m~n.
-.t..

Ainsi que nous l'avons demontre, la solution de notre probleme


correspondant aux donnees initiales
u (x, O) = <p (x}, p (x, O) = 1j, (x)
avec Ies fonctions <p (x), 1j, (x) deux fois continument derivables
satisfaisant aux conditions d' accord
rp (O) = <p (l) = <p" (O) = <p" (l) = O, 1j,' (O) = lj,' (l) = O
§ 71 l\IETHODE DE FOURIER H1

peut etre representee par la serie uniformement convergente

u (x,
( p (x, t)
t))-= ~ ak/·kt ( UkPh (x)(x)) =ao ( -poco
k
O ) +

oo • lmco l. Slll
. -knx
l- )
""1
~ ~
[
1-t
a~ l
(
+
i k=1 -poco cos k~

- i krcco t 1 - -knx
l• Slll
• l- ) ]
l
,a-he
!
k •
(-PoCo cos ';"

Notamment, est uniformement convergente la serie qui represente


Ies donnees initiales :

<p)
( li' =
(up (x, O)) (
(x, O) = ao -
O )
PoCo +
oo ism-l-
. . knx ) ( - i. sm-l-
. knx ) ]
+~ ll1t. k + ll-k k •
k =1
[ (
- p0c0 cos ~ - p0c0 cos ~ .

L'orthogonalite des foncLions propres nous fournit un outil tres


pratique pour calculer Ies coefficients a;i dans le developpement du
vecteur foncLion iniLial. Pour montrer comment on procede, nous
en visagerons l' integrale
l

Jr [ P2° <p (x) Un (x) +~


o
... poco ,p (x) Pn (x)] dx =

l
~
I
r [ Po U-hU
ll-k J 2 nT
, 2poc8
-1 p J'J 1 d }
-h n_l X
anPol
=-2-·
o
La convergence uniforme de la serie qui represente le vecteur fonc-
tion rp, ,~ entraîne la Jegitimite de notre integration membre a
membre.
112 PReLIMINAIRES [CH. 1

Ainsi, nous sommes conduits aux formules suivantes pour Ies


coefficients de Fourier dans notre probleme
l
2
an=
~
l
Jor [ P2o cp (x) Un (x) +~1"
-~~
(x) Pn (x)] dx=

l l
i r ( ) . n:rcxd 1 r () mu:d
= -T J cp x sm-l- x- col J '\f, x. cos-l- x.
o o
Sur ce, nous terminons notre premier aper~u des idees liees a la
methode de Fourier.
Au chap. IV, nous etudierons dans le detail la theorie de cette
rnethode dans le cas des systemes hyperboliques a deux variables
independantes. Alors, nous nous appuierons essentiellement sur le
theoreme d' existence des solutions du chapitre II et sur la technique
dP la transformation de Laplace.

§ 8. Correction
Lien entre les racines de l'equation caracteristique et Ies proprietes des
ondes courtes. Exemple d'Hadamard. Notion de problemes poses correctement
et incorrectement. Probleme incorrect pour l'equation de la chaleur. Remarques
sur l'objet du cours d'equations de la physique mathematique.
La classification des equations aux deri vees partielles, dccrite
au § 6 (equations elliptiques, hyperboliques et paraboliques),
«Hait liee a la structure des caracteristiques, et cela n' est pas le
fait du hasard.
Le fait est que Ies proprietes de l' equation caracteristique sont
intimement lieos avec les parlicularites qualitatives du comporte-
ment des solutions. J e vais essayer de faire la lumiere sur ce point
par des considerations non rigoureuses. Au reste, ces considerations,
frequemment utilisees par Ies specialistes en sciences appliquees,
se transforment en demonstration avec un peu d'effort. Neanmoins,
nons ne ferons pas de telles tentatives.
Envisageons, par exemple, I' equation
a2u a2u a2u au au
A (x, t) ati + 2B (x, t) axat + C (x, t) ax2 + D ax+ E Tt = F (x, t)
en un voisinagc du point (x 0 , t 0 ) choisi de telle fa~on que Ies coeffi-
cients A, B. C, ... puissent etre consideres, avec un degre de pre-
cision raisonnable, comme constants dans ce voisinage. Essayons
dP trouver pour notre equation des solutions de la forme u =
+
= U [p (sx -rt)]. Ici ;, -r sont des constantes choisies une fois
pour toutes, et p un parametre. Si l'on prend p grand, la formule
proposee decrira des ondes tres courtes. Substituant cette formule
§ 81 CORRECTION 113

dans l'equation, il vient


(A-c 2 + 2B~-c + C~2 ) U" = O ( +) .
Faisant croître p, on voit que la fonction U [p (sx +
-rt)] verifie
de plus en plus exactement l'equation, pourvu que Ies constantes
~' -r verifient la condition A i- 2 +
2Bsi- + Cs 2 = O, c'est-a-dire si
le vecteur (s, -c) est dirige suivant la normale a la caracteristique.
On pourra prendre pour u = U [p rnx
+ i-t)] n'im1:orte quelle
fonction constante le long des droites sx +
i-t = const. Ces droites,
dans notre voisinage, peuvent ctre considerees comme coîncidant
avec Ies caracteristiques. .
II est tres utile de prendre pour U(s) l'harmonique eis. II lui
correspond des solutions approchees de la forme u = eiP <~x+.o.
La partie reelle de ces solutions approchees est constituee par
des ondes progressives sinusoîdales, si -r sont reels. s,
Si l'on prend une equation aux caracteristiques non reelles, par
exemple, l'equation de Laplace ~:~ + ::~
= O (s 2 -r2 = O), la +
situation change. Parmi Ies solutions de la forme eiP (;x+•t> =
= eiPsx±pţt (qui sont ici des solutions exactes, mais non approchees),
îl en est dont l' amplitude croît tres vite avec t. Cette croissance est
s
d'autant plus rapide que est plus grand - que la longueur d'onde
est plus petite. II en est absolument de meme des equations a coeffi-
cients variables, etant donne que, << au point de vue des ondes cour-
tes >>, la variabili te des coefficients est inessentielle. C' est precise-
ment pour cette raison qu' on commence l' etude des equations aux
cleriYees partielles par un modele a coefficients constant,g. Pour ce
modele, îl est commode de trouver, en premier lieu, des ondes courtes
progressives, de voir si ces ondes croissent et comment elles crois-
sent, et seulement apres de construire la theorie rigoureuse.
A titre d'exemple, examinons Ies equations de l'acoustique
~+-1
at Po
~p
iJ.r
=0,
{ .!.E..
iJt
_J_
,
2
PoCo
(Jll
iJ:r: -
- Q

et effor~ons-nous de lui trouver des solutions de la forme


u = Uei(ax+i.t), p = PeHax+i.t>.

Substituant Ies formules de u, p dans Ies equations et simplifiant


par ei (ax+At>, on trourn que Â/a doit &tre valeur propre ele la matrice

( o
Poc~
;oo),
8-0 l038
114 PRJ;lLIMINAIRF.S [CH. l

et que Ies coefficients U, P doivent former un vecteur propre de


cette matrice. On obtient ~ = + c0 • Prenons le signe superieur:
 = c0a. Alors c0U +....!.. P
Po
= O. La solution s'ecrit

u= _ _!__ eia(x+cot) p = Peia(x+cot).


Paco '
On peut obtenir Ies solutions reelles en separant la partie imaginaire
ou la partie reelle. Ecrivons cette derniere:
p
u= ---cos [a (x+c 0t)],
Paco
p = P cos [a (x + c0t)].
Les formules deduites montrent que Ies ondes sonores harmoni-
ques, parmi lesquelles les ondes courtes aussi, se deplacent sans
changer d' amplitude au cours du temps.
Venons-en au systeme elliptique (equations de Cauchy-Riemann)
et voyons quel est le caractere des solutions construites d'apres
ces regles. Nous aurons de nouveau des solutions exactes, etant
donne que Ies equations de Cauchy-Riemann sont a coefficients
constants. Nous chercherons Ies solutions du systeme
âu âv
ae=rx,
{ ov ou
Tt=-ax
sous la forme
u = U eHU+cxx), v = V eHU+ax>.
Substituant cette forme dans le systeme, on obtient
Â2 +a2 =0, V =2:..u.
(X

Prenons a= n, Â. =- in. Alors


Un = Unent-inx, Vn = - iUnent-inx.
Separant la partie reelle, on trouve Ies solutions
Un= Unent cos nx,

Vn = U nent sin nx.

Nous fixerons la constante Un par la formule Un= e- V'n.


L'exemple de suite de solutions
Un= e- Ynent cos nx,

Vn = e- Ynent sin nx
§ 8) CORRECTION H5

a ete construit en son temps (1904) par Hadamard: qui a ete conduit
par son etude a des conclusions tres importantes. · .
Le fait est que la solution (un, Vn} satisfait pour t = O aux don-
nees initiales suivantes:
Un (x, O)= Q)n (x) = e- Vn cos nx,
Vn (x, O)= ,Pn (x) = e- vii sin nx.
Lorsque n -+ oo ces donnees initiales s' annulent. Qui plus est,
leurs derivees cp~> (x}, ,pJk> (x} d'ordres k = 1, 2, ... , p s'annu-
lent lorsque n-+ oo. (Ici p est un nombre naturel arbitraire fixe.)
En effet,
cp~> (x) = ± nhe- vn_cos nx } ,
si k est pair,
,p~> (x) = + nhe-Vn sin nx
cp~> (x) = + nhe-Vn sin nx }
si k est im pair.
,p~> (x) = ± nke- -Vii cos nx '
Par ailleurs, Ies quantites un (x, t), Vn (a:, t) sont illimitees quel
que soit t.
On voit que, quelle que soit la norme choisie pour evaluer la
grandeur des donnees initiales, on ne saurait affirmer que si la
norme est petite il en est de meme de la solution (la solution est
ici evaluee d'apres le maximum de son module). Nous prendrons
ici pour normes admissibles pour les donnees initiales celles qui
ont la forme suivante:
li <p (x) IIP = max sup I cp<k> (x) I,
O~k~p X

li "I' (x) Jip= max sup j ,p<k> (x) 1-


0~h~P x
Hadamard a propose d' appeler incorrects les problemes de ce genre„
Un probleme est correct s' il est resoluble quelles que soient les donnees
initiales (ou aux limites) appartenant a une certaine classe, s' il a ztne
so.lution unique et si cette solution depend continument des donnees
initiales.
Le probleme est incorrect s' il est resoluble non pour des donnees
initiales quelconques, ou bien si sa solution n' est pas unique, ou bien
si l' on ne peut choisir des normes pour les solutions et des normes pour
les donnees initiales susceptibles d' assurer la dependance continue de
la solution par rapport aux conditions du probleme.
11 est suppose dans ce dernier enonce qu'on ne peut choisir des
normes appartenant a une certaine classe delimitee d' avance mais
suffisamment large. En regle generale, on envisage pour telle classe
la classe des normes incluant l' evaluation de la fonction et de ses
derivees jusqu'a un certain ordre fixe compris.
s•
116 PR~LIMlN AlRES [CH. 1

L'exemple d'Hadamard prouve que le probleme de Cauchy pour


Ies equations de Cauchy-Riemann est incorrect.
Le probleme de Dirichlet pour l'equation de Laplace dans le
cercle ou Ies problemes 1 et 2 pour l' equation de la chaleur sont
corrects. Nous avons demontre que ces problemes sont resolubles,
et nous avons aussi demontre Ies theoremes d'unicite corrcspondants.
La dependance continue des solutions par rapport aux conditions
aux limites ou aux conditions initiales resulte des principes de maxi-
mum correspondants. (Verifiez-le.)
Nous allons maintenant apporter encore un exemple de probleme
incorrect. Envisageons la solution de l' equation de la chaleur
au 82u
fit= 8x2

dans le domaine t < O, O ~ x ~ n et cherchons a determiner cette


solution d'apres les valeurs qu'cllc prend a !'instant t =O:
u (x, O) = cp (x).
Pour x = O, x = n on suppose verifiees les conditions aux limites
u (O, t) = u (n, t) = O.
Ce probleme est celui de la determination de I' evolution thermi-
que d~ un corps chauffe d' apres son etat a un instant donne. On etablit
facilement que ce probleme est mal pose en envisageant la suite de
solutions
Un (x, t) = e- Vne-n 2 t sin nx,

non bornee quel que soit t < O et verifiant Ies conditions


Un (x, O)= 'i'n (x) = e- Vn sin nx,
exactement comme dans !'exemple d'Hadamard. Hadamard a enonce
un postulat d' apres lequel tous Ies processus de physique mathema-
tique pouvant etre decrits rationnellement par des equations diffe-
rentielles sont lies a des problemes bien poses.
Nous avons parfois a resoudre des problcmes incorrects lorsque
nous voulons obtenir la description d'un certain processus non pas
d'apres Ies conditions qui lui donnent naissance, mais d'apres cer-
taines de ses consequences obtenues par des mesures. Par exemple,
il en est ainsi lorsqu'on peut trouver la distribution des temperatu-
res dans un corps pour t = -T O < O, connaissant I' etat thermique
pour t = O.
Depuis Hadamard, Ies problemes etudies en theorie des equa-
tions de la physique mathematique sont en general corrects. N ous
aussi nous suivrons cette voie.
I. Petrovski a distingue une classe d' equations pour lesquelles
le probleme de Cauchy est correct, et a appele hyperboliques Ies
equations de cette classe. Pour Ies equations elliptiques, plus pre-
§ 8] CORRECTION 117

cisement pour une certaine sous-classe naturelle de ces equations,


un probleme correct typique est le probleme de Dirichlet. Dans notre
cours nous etudierons des exemples typiques d' equations hyperbo-
liques et le probleme de Cauchy pour ces equations. Nous n'envisa-
gerons qu'un exemple d'equation elliptique, l'equation de Laplace.
A titre d'exemples de problemes pour Ies equations paraboliques
ayant des caracteristiques multiples, nous avons deja considere
plusieurs problemes pour l' equation de la chaleur.
La notion de probleme correct que nous avons introduite ne con-
vient qu' aux equations decrivant Ies processus contenant un nombre
infini de degres de liberte. Nous allons essayer d'expliquer cette
assertion par des exemples.
Commern;ons par le systeme fini suivant d'equations differen-
tielles:

dyN
dt = N ·YN•
Sa solution Yk = Yn 0 ekt dans tout intervaJle temporel fini O ~ t ~ T
depend continument des donnees initiales Y1 0 , Y2 0 , • • • , YNo· En
effet, si l'on note
li YII = max ( I Yt I, I Y2 I, • • ., I Y NI),
ii vient
li Y (t) ll<eNT li Y (O) li·
Cette inegalite montre precisement la dependance continue des solu-
tions par rapport aux donnees initiales (du fait de la linearite du
systcme et de la finitude de N, qui entraîne, en retour, que eNt
est borne).
11 en va autrement du cas du systeme d'ordre infini
Tdy1 = i .y t,
dy2
cft= 2 ·Y2,

Parmi les solutions de ce systeme il en est gui croissent arbitraire-


ment vite (Yn croit comme eu'), si bien qu'on ne saurait avoir de
dependance continue par rapport aux donnees initiales dans aucun
intervalle de temps O~ t ~ T, si petit que soit T.
118 PR:ELIMIN.AIRES [CH. 1

Toutefois, il y aura stabilite si 1' on pose li y li = supli Yh li et


li
si l' on prend pour definition de la norme des donnees initiales
li YollT = sup ( I Yko jehT). En effet, on a l'inegalite li YII ~ li YollT
11.
(pour O~ t ~ T). La question de savoir si ce systeme infini d'equa-
tions differentielles est correct a ete ramenee a celle de savoir si
Ies normes ici introduites sont considerees par nous comme admissi-
bles.
Arretons-nous sur 1 analogie entre l'exemple d'Hadamard et les
exem ples d' ~quations differen tielles qui viennen t d' etre examinees.
On pourrait montrer correctement, chose que nous ne ferons
pas maintenant, que chaque solution des equations de Cauchy-
Riemann periodique par rapport a x avec la periode 2n et partout
def inie dans une bande t 1 ~ t ~ t 2 peut s' ecrire dans cette bande
sous la forme
+oo +oo
u= ~ Yn (t) cosnx- ~ Zn (t) sinnx,
n=-m 7\=-m
oo +oo
v = ~ Yn (t) sin nx+ ~ Zn (t) cosnx.
n=-oo n=-oo
Dans cette representation les series peuvent âtre derivees terme
a terme et chacun des termes
Un (x, t) = Yn (t) cos nx (un = -Zn sin nx),
Vn (x, t) = Yn (t) sin nx (un = Zn cos nx)
est lui-meme solution du systeme de Cauchy-Riemann. Nous omet-
trons la demonstration deces faits. Nous nous bornerons a l'examen
de solutions pour lesquelles tous les Zn (t) = O. Substituant
Un (x, t) = Yn (t) cos nx,

Vn (x, t) = Yn (t) sin nx


dans Ies equations de Cauchy-Riemann
âun âvn OVn OUn
Tt= â:c ' 7e= - â:c '
on obtient pour Ies Yn (t) Ies equations differentielles
d%tn =llYn (n= •. . , -3, -2, -1, O, 1, 2, 3, ... )
de solutions
Yn = const ,ent.
Ce systeme d' equations differentielles est precisement du type
envisage dans !'exemple precedent. Les solutions particulieres
§ 8] CORRECTION 119

utilisees dans !'exemple d'Hadamard ont la forme


Un= e- Vn ent cos nx,
Vn = e- Yneflt sin nx.
11 leur correspond la solution suivante des equations differentielles
• • • Y-s = O, Y-2 = O, Y-1 = O, Yo = O, . · ·, Yn-1 = O,
Yn = e- Ynent' Yn+1 = O, .••
Il nous semble que cette analogie entre equations aux derivees par-
tielles ·et systemes infinis d' equations differentielles peut etre utile
lorsqu' on pense au con tenu attribue a la notion de << correction ».
Sur ce, nous terminons notre aperţu general du sujet pour pas-
ser au chapitre suivant a l' etude des equations hyperboliques, qui
constituent l'une des classes Ies plus importantes des equations de la
physique mathematique.
CHAPITRE II

EQUATIONS HYPERBOLIQUES

§ 9. Integrale d 'energie
Reduction a la forme canonique au voisinage d'un point d'un systeme
hyperbolique a deux variables independantes. Invariants de Riemann. Ces
invariants ne sont pas univoquement determines. La· forme canoniquc est un
cas particulier d'un systeme symetrique au sens de Friedrichs. Identite de l'« in-
tegrale d'energie >> pour Ies solutions regulieres des systemes t-hyperboliques
symetriques. Exemple: la loi de conservation de !'energie pour Ies equations
de l'acoustique. Lemme relatif a une inegalite integrale.
Le systeme de n equations

~: +c :: +Du=/
pour n fonctions inconnues u = (u 1 , u 2 , • • • , un) de matrices C =
= li Cui li = li c,k (x, t)JI, D = li duill = li dni (x, t)II est dit hyper-
bolique si toutes les racines de l' equation caracteristique det 11 C - kE 11 =
= O (E est la matrice unite') sont reelles et distinctes.
Nous nous proposons de montrer comment on peut reduire ce
systeme a une certaine forme canonique particuliere. Considerons
le vecteur propre z de la matrice C, correspondant a la yaleur pro-
pre k 1 • Il verifie le systeme d' equations
(C - k 1E) z = O.
Soient les elements c1k (x, t) de C des fonctions regulieres des
coordonnees et k1 une racine simple de I' equation caracteristique.
Le vecteur propre z (x, t) est alors determine a un facteur arbitraire
pres, fonction de x et de t. Montrons qu'il est loisible de supposer
que le vecteur z (x, t) a des composantes regulieres.
Commen~ons par etudier la regularite de la racine k 1 (x, t) du
polynome caracteristique
detll C - kEII = (-1t [kn + P1(X, t)kn- +p (x, t)kn- +...
1
2
2

• • • + Pn (x, t)] = P (k, X, t).


Ses coefficients p 1 (x, t), P2 (x, t), ... , Pn (x, t), etant des poly-
nomes des elements cili. (x, t), wnt reguliers. Prenons un certain
§ 9) INTEGRALE D'ENERGIE 121

point (x 0 , t 0). La racine k 1 est simple, si bien que


aP (k1, x 0 , t 0 ) -t-
Ok -,- 0 .

En vertu du theoreme sur Ies fonctions implicites, il existe un voisi-


nage du point (x 0 , t 0) ou est univoquement determinee la fonction
continue k = k1 (x, t) satisfaisant aux conditions
P (k, x, t) = O,
k (x 0 , t 0 ) = k 1 (x 0 , t 0 ).

Cette fonction a le meme degre de regularite que Ies coefficients


Pi (x, t), c'est-a-dire la regularite des elements de la matrice C.
En particulier, Ies derivees !! ,::
se calculent d' apres les formules
âk Px (k, z, t) âk Pt (k, x, t)
âx =- Pk (k, x, t) ' ai= - Pk (k, x, t) .

On peut ecrire de faţon analogue les formules pour Ies derivees d' ordres
superieurs.
Le point (x 0 , t0 ) pouvant etre pris arbitrairement, et k 1 desi-
gnant n'importe quelle racine de l'equation caracteristique, nous.
avons demontre le
Le mm e. Si, dans un certain domaine G du plan x, t, tous les
elements de C sont des fonctions regulieres des coordonnees, et si toutes·
ses racines caracteristiques sont simples dans ce domaine, ces racines
sont des fonctions regulieres de x, t.
A present, nous nous proposons de construire un vecteur propre·
regulier z de la matrice C - kE. Nous ferons sa construction dans
un certain voisinage d'un point arbitraire (x 0 , t 0).
Au poin t (x 0 , t 0) le rang de la matrice C - kE est egal a n - 1.
Par consequent, il existe un mineur de cette matrice, obtcnu en
biffant une ligne (la r-ieme) et une colonne (la q-ieme), tel que son
determinant est non nul au point (x 0 , t 0). Par raison de continuite, ce·
determinant est non nul dans un voisinage de ce point. Ce voisinage·
seul sera considere. Pour determiner le vecteur Z = (z1, Z2, . . . , Zn),.
posons Zq = 1 et envisageons toutes Ies equations du systeme·
(C - kE) z = O, excepte la r-icme. Si le vecteur z verifie ces n - 1
equations, il verifie aussi la r-ieme, qui depend lineairement d'elles.
Pour Ies n - 1 inconnues z1 , z 2 , • • • , Zq-t, Zq+t, ••• , Zn on
a un systeme de n - 1 equations de determinant non nul. Ce systeme·
peut etre resolu au moyen des formules de Cramer. Ces formules
montrent aussitât que toutes Ies composantes z1 (x, t), z2 (x, t), •.. ,.
• • • , Zq-t (x, t), Zq (x, t) = 1, Zq+t (x, t), ... , =-n (x, t)
122 tQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

seront dans ce voisinage des fonctions regulieres de x, t. 11 est clair


que si on multi plie tous les zi (x, t) par une seule et meme fonction
reguliere p (x, t) =I= O, on obtient de nouveau un vecteur propre
regulier. Notamment, par ce procede on peut faire de sorte que les
composantes z, (x, t) du vecteur propre soient normalisees par la
n
condition ~ zl (x, t) = 1. Le vecteur propre ainsi normalise est uni-
i=t
voquement determine au signe pres. Mais ce signe nous empeche de
nous servir du theoreme de Bolzano-Weierstrass pour choisir un
recouvrement fini de voisinages du sous-domaine ferme arbitraire et,
raccordant en leurs intersections les signes des zi (x, t), construire
un vecteur propre fonction reguliere dans tout un sous-domaine
ferme. Une telle construction peut se faire effectivement dans le
cas d'un domaine simplement connexe. Dans un domaine double-
ment connexe elle peut etre impossible.
Nous n'insisterons pas sur ce point et nous nous bornerons a cons-
truire un vecteur propre regulier seulement dans un certain voisinage
de (x 0 , t 0). Construisant de tels voisinages pour tous les vecteurs
propres, puis prenant leurs intersections, on peut affirmer qu'il
existe un voisinage de (x 0 , t 0) ou les elements de la matrice
Zu Z12 • • • Ztn )

z= Z~t . ~22. • • • z_2n


1
(
Z111 Zn2 • • • Znn

sont des fonctions regulieres de x, t. Nous avons forme les colonnes


de cette matrice avec les vecteurs propres, de sorte que

C( _:~: .) =kp( ::: .) .


Znp Znp

En d'autres termes, on a l'identite


k2Z12 • • • knZtn)
k2Z22 • • • knZ2n =
.........
k2Z2n knZnn
Z11
Z1n') (k1 k O )
= Z12 Z2n =ZK.
(
.. 2.
..
Znt Zn2 • • • Znn O kn
§ 9] INT:eGRALE D':eNERGIE 123

La matrice Z, qui est constituee par des vecteurs propres lineaire-


ment independants correspondant a des valeurs propres differentes,
est non degeneree. Aussi peut-on ecrire
z-1cz = K.
Cette egalite signifie qu'une telle transformation avec la matrice Z
reduit Ca la forme diagonale K. Ce fait est connu en algebre lineaire.
Nous avons fait sa deduction en detail pour montrer qu'il etait
possible de prendre Z reguliere pour le moins dans un certain voi-
sinage.
Nous allons montrer maintenant que si dans un certain domaine
îl existe une matrice reguliere Z telle que z-1 cz = K, dans ce
domaine le systeme hyperbolique
au
ât
+c~+Du=f
âx
peut etre reduit a une certaine forme canonique.
Faisant la substitution u = Zv, ecrivons notre systeme comme
suit:
:i (Zv) + C a~ (Zv) + D (Zv) =I.
Derivons:
Z :; + CZ ;; + ( DZ + :t Z +C 0: Z) v = f
et multiplions Ie systeme a gauche par z- 1
;; +z- 1cz !; +z- 1
( nz + %e z + c :x z) v = z- 11.
Utilisant l'identite z-1cz = K et introduisant Ies notations
z- 1 (nz + :t z+c i)~ z) =M, z- 11=g,
on est conduit a un systeme de la forme suivante, dite canonique:
âv av
ae+K ax+Mv= g.
Voici un exemple de systeme du second ordre sous forme
canonique
at+
Ov1 k 1 (X, t) az+
âv1
mu (x, t) Vt + m12 (x, t) Vz = gt (x, t),

+ k2 (x, t) ax+ m.,u (x, t) Vt + mzz (x, t) Vz = C2 (x, t).


âv 2 fJv2
c)t

Les composantes vi (x, t) du vectcur fonction v (x, t) cherche,


le systeme etant pris sous forme canonique, sont dites Ies invariants
de Riemann. La matrice Z qui met le systeme sous la forme canoni-
124 gQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

que etant non univoquement determinee, il en est de meme des


invariants de Riemann, qui sont non univoquement determines.
Par la suite il sera commode de mettre a profit cette non-univocite.
On dit parfois que le systeme ~~ + C + Du = f est hyperboli-!~
que s'il existe une matrice reguliere Z reduisant ce systeme a la forme
canonique decrite ci-dessus. Alors, il n' est pas du tout necessaire
d'exiger la simplicite des racines caracteristiques. Cette simplicite
nous etait necessaire pour construire la matrice Z (x, t) reguliere.
Si la forme canonique a ete obtenue, la construction de la theorie
ulterieure n'exige aucunement la simplicite.
E x. e m p 1 e. Le systeme d' equations de Maxwell
.J::.. oHy oEz e fJHy DHz
co at -- ox ' c0 iJt - fJx '

µ f)Jl z DEy B fJEz âll Y


c0 iJt - ax ' c0 at - {)x

a des racines caracteristiques doubles, mais cela n' empeche pas de le


reduire a la forme canonique (cf. § 5 chap. I)
a(Vµ H y + v'e E z) - __:2_ a(yµ H" + Ve E z) = o
at 1/~tB ax ,
â (-Vµ Hz- Ve E11) Co <Î (l/µ Hz-VB Eu)
at yµe
-----
ax- - =.O ,
a(Vµ Ily-Ve Ez) +~a (l/µ Hy- Ve Ez) = o,
at v~LB iJx

a(-Vii Hz+ Ve Ey) Co a(Vii Hz+ -Ve Eu) -o


-------+-----------.
at yµe ax
Les paragraphes suivants seront consacres a l'etude minutieuse
d'une classe importante de systemes hyperboliques, savoir les syste-
mes symetriques t-hyperboliques (au sens de Friedrichs). Rappelons
la definition qu' on en a donnee au § 6 chap. I pour le cas de trois
variables independantes x, y, t. Le systeme d'equations
~ ~ ~
A( x, y, t) ae+B(x, y, t)az+C(x, y, t)ay=f(x, y, t, u)

est dit symetrique t-hyperbolique si Ies matrices A, B, C sont syme-


triques et si la matrice A est definie positive.
On voit que dans le cas de deux variables independantes un
systeme hyperbolique reduit a la forme canonique
E !!!_
i)t
+K _!!!....J_Mv
OX I
=f
§ 9] INTEGRALE D'ENERGIE 125

est symetrique t-hyperbolique, etant donne que la matrice diago-


nale K est symetrique et que la matrice unite E est definie positive.
Dans le cas ou l'on a plus de deux variables independantes, un
systeme arbitraire strictement hyperbolique (a racines caracteristi-
ques simples) ne peut, en generale, etre reduit a la forme syme-
trique au sens de Friedrichs.
Nous allons etablir maintenant pour Ies systemes symetriques
t-hyperboliques une identite tres importante dite integrale d' energie.
Elle est appelee a jouer un role fondamental dans la construction
de la theorie tout enticre des systemes symetriques.
Hornons-nous a des systemes lineaires de la forme
au au au Q
A Tt+B ax +c ily-\- u=f,
o~ 159
A=A(x, y, t), B=B(x, y, t), C=C(x, y, t),
Q = Q (x, y, t), f = f (x, Y, t),
et
A = A*, B = B*, C = C*.
La matrice Q n' est pas supposee symetrique. Multiplions le systeme
scalairement par 2u
2 ( A ': :
1
, u) -\- 2 ( B :: , u) -f- 2 ( C :; , u) -\- 2 (Qu, u) == 2 (/, u).

Transformons Ies clifferents termes ele l' egali te obtenue (en utili-
sant le fait que A = A*, B = B*, C = C*):

2 ( A ~:
1
, u) = ( A ~': , u) + (A :~ , u) = ( A ~; , u) +
+ ( ~~ , A *u) ~~ (A ~; , u) + ( ~~ , Au) = ( A :~ , u) +
+ (Au, ~; ) == ( :t [Au] , u) -- ( [ ! A] u, u) +
+ (Au, ~;) = l:t (Au, u)- ( [ :t A] u, u).
De meme
Du u )
2 ( B 7ix, a (Bu, u)- ( [ ax
=7ii a B ] u, u ) ,
iJ
2 (C i!u
ây , u) = 7iii (Cu, u)- ( [ 7iy
{)
C ] u, u), .
En outre
2 (Qu, u) = (Qu, u) + (u, Q*u) = ([Q + Q*J u, u).
Une fois toutes ces transformations faites, on peut ecrire
8
-:-(A,,,
(1t
u)+-:-(Bu,
uX
u)+-
8Y
(Cu, u)=(Du, u)-\-2(/, u).
126 :8QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Ici
D= :t A+ :.x IB+ ~ C-(Q-t-Q*)=D(x, y, t).
Cette derniere egali te montre quelle doit etre la regulari te de A, B,
C, Q pour que D possede telle regularite determinee.
Considerons un domaine quelconque G interieur au domaine
d'existence de la solution u, ce domaine etant delimita par une
surface S reguliere par morceaux. Integrons notre identite dans le
domaine G
) j j [ :t (Au, u) + :X (Bu, u)+ ~ (Cu, u)] dxdydt=
G

= Jf J[(Du, u) + 2 (/, u)] dx dy dt.


ă
L'integrale du premier membre, en tant qu'integrale d'une diver-
gence, peut etre transformee en integrale de surface d' apres le theo-
reme de Gauss-0s trogradsky. Nous designerons par ('t, s,
11) la
normale uni te exterieure de S. On a
JJ['t (Au, u) +s(Bu, u) + 11 (Cu, u)] ds =
s
= JJJ [(Du, u)+2 (/, u)J dxdy dt.
G

L'identite integrale
JJ S
(['tA+sB+11C]u, u)ds= J_\ j [(Du, u)+2(1, u)Jdxdydt
G
est dite integrale d' energie du systeme symetrique.
Si l'on prend pour exemple le systeme d'equations decrivant
les propagations d'ondes sonores (cf. § 6) de matrices

A=(Pi•B :. ~),
o 1 o) o o 1)
(o o o
B= 1 O O , C= O O O
(1 O O
O O Po
(la matrice Q et le vccteur f sont nuls), on obtient l'identite

j j ['t(:o:a+Pou +pov )+s2pu+112pv] ds=O,


2 2

s
qui exprime (apres division par 2) la loi de conservation de l' energie
pour Ies ondes sonores. Dans le cas de deux variables x, t nous nous
§ 9~ INTEGRALE D'ENERGIE 127

sommes deja servis d'une telle loi au § 5 lors de la demonstration


du theoreme d'unicite.
L' integrale d' energie ded uite servira au paragra phe sui v an t
pour demontrer l'unicite de la solution du probleme de Cauchy dans
le cas d'un systeme hyperbolique arbitraire. En attendant, nous
terminerons ce paragraphe en demontrant un lemme auxiliaire qui
nous servira a maintes reprises par la suite.
L e m m e r e 1 a t i f a u n e i n e g a 1 i t e i n t e g r a 1 e.
Soit pour O~ t ~ T une fonction I (t) ~ O continue et derivable.
Si cette fonction I(t) verif ie, quels que soient O ~ t 1 ~ t 2 ~ T,
l' inegalite
t2 t2
/(t 2)~/(t1)+M JI(t)dt+N j Vl(t}dt (M>O, N>O),
'1 t1
alors
M t N M t
VI(t)~Vl(O)e 2 +M(e2 -1). (1)

Demonstrat ion. Par hypothese, on a pour t 1 < t 2 l'inegalite


t2
S (MI +N l/l)dt
I {l2)-l (t1) <. t1 . = MI (t*)-f- N V I (t*).
t2- t1 t2-t1
Nous nous sommes servis ici du theoreme de la moyenne, qui nous
a permis de choisir t* (t1 ~ t* ~ t 2). En reduisant lt1, t 2 ] au point
interieur t de l'intervalle et en utilisant la derivabilite de I (t)
on obtient
dl
di<.MJ (t)+N I (t). -v- (2)

Si, pour la valeur t choisie, Î (t) = O, l'observation de l'inega-


lite (1) au point t est evidente. Soit a present I(t) > O. Designons
par t 1 ou bien la plus grande des valeurs de t pour lesquelles I(t) = O
et t < t, ou bien (si /(t) > O pour tous Ies t < t) le point t = O.
Sur l'intervalle (t1, t) la fonction I(t) est positive. Divisons les
deux membres de l'inegalite (2) par 2 -VT{t). On a
d yl(ij ./
dt
M
~ 2
-VI (t) -r .!!...2 '
I

d~~ 1 YI(t)~:.
-~t
Multiplions les deux membres de la derniere inegalite pflr e 2 :

a[ e- -~ t V I (tJ N - ~t
dt <-2 e •
128 f:QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Integrons cette inegalite de t 1 at


e -2 t V I (t)- e-T t1 V I (t1)< Z[e -T '• -e -T' J.
M-- M M MA

Par consequent
+ Z,
M M
-VI (t)< YI (t 1) e2
A A

(t-ti> (e2 (t-ts) -1J.


Comme î' - t 1 ~ t, et que /(t 1) est soit egale a /(O), soit nulle,
l'inegalite integrale (1) est demontree.

§ 10. Theoreme d'unicite et cvaluations des solutions


cles systemes hyperboliques
Utilisation de !'integrale d'energie pour evaluer Ies solutions des sy5temes
hyperboliques symetriques. Les evaluations sont faites dans un domaine du
-demi-espace t > O delimite superieurement par la surface d'une << ca]otte >> dont
on sait que sur elle l'integrale d'energie est non negative. La verification de cette
condition n'est pas explicitec ici. Theorcme d'unicite pour Ies domaincs envisa-
,ges. Deduction d'evaluations pour Ies derivees par application de la technique
etudiee aux: systemes elargis comprenant Ies equations pour Ies derivees qu'on
se propose d'evalucr. Methode particuliere d'elargisscment en incluant seulemcnt
Ies equations pour Ies derivees par rapport a t.

Nous abordons l'etude du theoreme d'unicite et du theoreme


de dependance continue des solutions par rapport aux donnees
initiales pour Ies systemes hyperboliques symetriques. Chemin
faisant, nous obtiendrons certaines evaluations importantes pour
Ies solutions et pour leurs derivees. Tous ces theoremes et evalua-
tions se deduisent de l' etude des integrales d' energie a l' aide de
l'inegalite integrale demontree a la fin du paragraphe precedent.
La demonstration faite ici suppose la non-negativite de certaines
integrales de surface. Comme nous ne nous occuperons pas ici de
~es integrales, toutes nos deductions auront un caractere convention-
nel. Les conditions de non-negativite de ces integrales seront etu-
diees aux paragraphes suivants. Leur etude est liee a des idees
majeures.
Etudiant le systeme hyperbolique symetrique
A~+B!!!..+c!!!:...+
i)t âx iJy
Qu=f '
nous avons etabli au paragraphe precedent pour ses solutions regulie-
rcs une identite integrale, qui a ete denommee << integrale d'energie >>:
_\) ([-rA + ~B +11CJ u, u) ds = JJj [(Du, u) + 2 (/, u)] dt dx dy.
S G

Dans cette identite la surface S delimite un domaine G dans l'espace


(t, x, y), le vecteur ('t, ~' 11) est la normale unite exterieure de
§ 10] TH~OREMJ.t: D'UNICITE 129

cette surface. La matrice D est definie par l' egalite


D= :t A+ :X B+ ~ C-(Q+Q*).
Soit un domaine delimite par une surface gui se decompose en
deux parties. La premiere de ces parties est un morceau fini du
plan t = O, la seconde est en guel- t
gue sorte une << calotte >> gui s' ap-
puie sur la frontiere de la premie-
re et gui est si tuee dans le de- ţ ~---~__,.,...-..,.,.,.,.,.,.,
mi-espace t > O. Cette calotte est 2
representee sur la fig. 25.
Nous supposerons que par-
tout sur la surface de la calotte t,
la forme quadratique ([ 't'Â +
+ sB + 11C] u, u) est non negati-
ve. Nous n'expliciterons pas ici
Ies conditions dans lesquelles
cette hypothese est verifiee. Me- O :c
nons Ies sections t = t 1 , t = Fig. 25
-= t 2 (t 2 > t 1) et considerons le do-
maine G delimita par ces sections et par la surface de la calotte.
Sur la section t = t 2 la normale exterieure (i:, 6, 11) a pour coor-
donnees (1, O, O), et sur la section t = t 1 ses coordonnees sont (-1,
O, O). Omettant dans l'identite de !'integrale d'energie !'integrale
non negative sur la surface laterale et rempla~ant !'integrale triple
dans le domaine G par une integrale repetee, on obtient l'inegalite

JJ(Au, u)dxdy<. JJ(Au, u)dxdy+


t=t2 t=tt
t2

+ ) { ) J [I (Du, u) I + 2 I (/, u) I ] dx dy} dt.


t1 t=const

Ici toutes Ies in tegrales sur Ies sections t = t 2 , t = t 1 , t = const sont


prises exclusivement sur l'intersection de G par le plan correspondant.
Designons par /(t) !'integrale

f~ (Au, u) dx dy.
·' .
t=const

Utilisons Ies inegalites:


- M (Au, u) <. (Du, u) < M (Au, u),
jj I (Du, u) jdxdy~M jj (Au, u)dxdy=Ml(t),
t=const !=const
9-01038
130 l!lQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

=const
JJ -Vu, f)V(u, u)dxdy<
.\) 21(1, u)ldxdy<2
t=eonst

<2V JJ (/, f)dxdyv p• JJ (Au, u) dxdy.,,;.

~Nv JJ
t =const t=eonst

(Au, u)dxdy=NVI(t).
t=const
II vient en utilisant ces inegalit6s
t2 t2

I (t 2)-<J (t 1) +M) I (t) dt +N JVI (t) dt.


t1 t1

Appliquons a present le lemme relatif a l'inegalite integrale, demon-


tre a la fin du paragraphe precedent:
M
M -2 t
V I (t) <VI ( O) e2 t +N e M-
1
.

La constante 1v/ evalua ici Ies coefficients du systeme et leurs deri-


vees, et N Ies seconds membres f.
11 resuite de l'inegalite demontree que si u = O pour t = O et
si f (x, t) = O, alors I (t) = O, et donc partout dans la calotte u = O.
Cette assertion constitue precisement le theoreme d 'unici te. 11 est
vrai que nous n'avons pas encore justifie la condition majeure de
positivite de !'integrale de surface sur la calotte, si bien que nous
n'avons pas etabli quelles sont Ies calottes pour lesquelles ce theo-
reme est vrai.
Notons que (u, u) ~ const (Au, u), et definissant la norme li u li
du vecteur fonction u (t) = u (x, y, t) sur la section t = const par
l'egalite
Jlu(t)ll=V ) ) (u, u)dxdy,
t=const
rious ecrirons l'evaluation deduite sous la forme suivante:
+
li u (t) li~ const li u (O) li const max III (t) 11- t
Nous supposons ici que t varie sur le segment fini O ~ t ~ T, grâce
~-t
M e 2 -1
a quoi nous evaluons e2 t,~ superieurement au moyen de cer-
tai nes constantes.
Les raisonnements precedents sont independants, aux notations
pres, du nombre de variables d 'espace (ici nous avons deux coordon-
§110] TH:eOR~ME D'UNICIT~ 131

nees spatiales x, y). Exactement de la meme maniere on pourrait


etudier le cas de trois variables d 'espace x, y, z ou celui d 'une seule
variable x.
Arretons-nous succinctement sur ce dernier cas. On se reportera
alors a la fig. 26. La <<calotte>> est alors non pas une surface, mPis
une courbe, et au lieu d 'integrales doubles sur les sections t = const
nous aurons a considerer des integrales simples. La norme li u (t) li
est ici definie comrne suit:
I
J/
x2(t)

Uu(tlll= J [~ Uf (X, t)] d X.


~1(t) i

Bien entendu, on peut se representer le cas de la << calotte >> de la


fig. 27. Les sections d 'une telle calotte par les droites t = const

t
t

t2
t,
o ,'C
o ,X.

Fig. 26 Fig. 27

peuvent rtre constituees par plusieurs segments disjoints. On pour-


rait donner sans peine des formulations correctes valables pour de
tels cas.
Nous allons voir maintenant comment le procede dtforit plus
haut peut servir a la deduction d 'evaluations non pas des solutions
elles-memes, mais de leurs deri vees. Considerons parallelement au
systeme initial

A !!!:..+B!!!:_+c!!!:...+Qu=f
ot {)x oy
encore trois egalites qui s'en deduisent par derivation par rapport a
t, x, y. Avec le systeme initial, ces egalites forment un systeme elar-
gi gui contient quatre fois plus d 'equations et d 'inconnues que le
9•
132 :8QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH, 2

systeme ini tial :


A~+B~+C au +Qu=f
iJt âx iJy '

A :it +B:'+c a; + (Q+A,)


0 0
Ut +B,u:x:+C,uy-t-Q,u=!,,

A a:ex+B a;;+c a;;+Axu,+(Bx+Q) ux+Cxuy-t-Qxu=fx,


âuy iJuy âuy ~ -· ·
A ae+ Bai+ Cai+ ÂyUt + ByUi + (Cy + Q) Uy + Qyu = I y•

On peut encore recopier ce systeme sous la forme suivante a l'aide


de matrices partitionnees:

Cette forme montre que le systeme elargi est lui aussi symetri-
que. Ceci permet de lui appliquer le raisonnement suivi plus haut.
-Ce raisonnement fournit Ies evaluations de& derivees de u (x, y, t)
d'apres leurs valeurs initiales pour t = O et d'apres Ies seconds mem-
bres et leurs derivees f t, f x, fu· Les constantes dans ces evaluations
dependent des matrices du systeme elargi. Pour Ies trouver, il faut
exiger une plus grande regularite des coefficients du systeme ini-
tial et de ses seconds membres que lors de l'evaluation du vecteur
fonction u (x, y, t) lui-meme.
Les valeurs initiales des derivees Ux, Uy peuvent etre obtenues
,en derivant Ies donnees initiales, et Ies valeurs initiales de la deri-
vee Ut se calculent d'apres Ies valeurs initiales de u, Ux, Uy a l'aide
du systeme fondamental d'equations
Au 1 = -Bux - Cuy - Qu +
f,
Ut = A-l (/ - Bux - Cuy - Qu).
§• 10) THEOIU!lME D'UNICITE 133

Si l'on doit evaluer non seulement Ies derivees premieres, mais aussi
Ies derivees secondes ou d'ordres superieurs, de la meme fa~on, en
derivant, on elargit le systeme de telle sorte qu'il contienne apres
cela en tant que fonctions inconnues Ies derivees de tous Ies ordres a
evaluer.
11 est clair que plus l'ordre des derivees evaluees est eleve, plus
grande doit etre la regularite des coefficients des equations initiales,
celle des seconds membres et des donnees initiales.
E x e r c i c e. Deduire le systeme elargi au moyen duquel on peut evaluer
Ies derivees secondes des solutions.
Dans certains cas, procedant aux evaluations, il est parfois corn-
mode d 'elargir le ~ysteme en lui associant Ies equations non de tou-
tes Ies derivees, mais celles correspondant a une partie de ces deri-
vees. Alors, Ies autres derivees peuvent etre evaluees a l'aide des
equations elles-memes. Nous allons montrer comment on opere sur
!'exemple d'un systeme a deux variables independantes x, t. On
elargira le systeme en lui associant des equations pour les derivees
par rapport a t.
Supposons que le systeme hyperbolique symetrique etudie a
coefficients reguliers ait ete acrit sous la forme
du au
Aar+B ax +Qu=f.
Nous supposerons la matrice B non degeneree (det 11 B 11 -=fo. O). Des
loi:s, on peut exprimer :: au moyen de ::, u, f et des coefficients du
systeme:

Ceci etant, si l'on a pu evaluer u, Ut, a l'aide de l'egalite acrite on


pourra aussi aisement evaluer u.'C•
Derivant le systeme donne par rapport a t et associant le resul-
tat au systeme initial, on obtient l'elargissement suivant:
au . ou
ATt--t-Bax+Qu=f,
0
A 8~t+B 8:;t +Qtu+(A,+Q) Ut+BtUx=ft.
L 'elargissement sous la forme acrite est encore incommode, etant
donne que parmi Ies termes d 'ordre inferieur figure le terme souligne
BtUx non exprime au moyen des fonctions cherchees u, Ut du syste-
me elargi. Mais, comme l'on vient de noter, on peut exprimer u~
au moyen de u, Ut, Apres quoi, on obtient la forme suivante d'elar-
134 :8QUATIONS HYPERBOLIQUES

gissement:
âu ou
A ar-+B ax+Qu=f,
8
A 0~t+B 0::+(Q,-BtB-1Q) u+(Q+A,-B,B-1A) Ut=ft-B,B-1/.

Sous forme matricielle le systeme elargi est le suivant :

(t ~) :t (:,) + (i ~)-! (:,) +


-i- (Q,-~,B-lQ Q+A,~B1B-lA) (:J = (ft_;,Jrlj)'
Lorsque Ies coefficients sont suffisamment reguliers, en conti-
nuant a deriver, on peut obtenir Ies equations verifiees par le vecteur
u, ui, Utt• On devra alors se servir du fait que Utx = ~:t
s'exprime
d'apres u, Ut, utt au moyen d'une equation obtenue lors du processus
d'elargissement deja decrit. De la meme maniere s'ohtiennent aussi
Ies equations pour Uttt, Utttt et meme pour Ies derivees par rapport
a t d 'ordre su perieur.
E x e r ci ce. Ecrire les matrices pour l'elargissement fait suivant le
schema qui vient d'âtre decrit lorsqu'on veut evaluer les derivees jusqu'au second
ordre inclus.

§ 11. Condition de non-negativite de la forme quadratique


liee a l'integrale d'energie
Cone des vecteurs lies aux formes guadratiques definies non negatives de
l'integrale d'energie. Sa convexite. Methode pour calculer la frontiere de ce
+
cone. L inegaUte -c H (;, T)) ~ O et la definition de H (;, T)). Homogeneite et
+
l'egalite qui en decoule ;H6 riH'l = H. Exemples: systeme hyperbolique
a deux variables independantes x, t sous forme canonique et equations de la
theorie de l'elasticite. Remarque relatif au cas oii les coefficients sont variables.
Etudiant au paragraphe precedent Ies integrales d'energie, force
a ete d 'envisager des surfaces S sur lesquelles
) ) (['tA-J-;B+riCJu, u)ds~O;
s
s,
1c1 -i-, ri sont Ies composantes de la normale a S; A, B, C sont des
matrices symetriques, A etant definie positive. Nous allons a pre-
sent prendre un point fixe (x 0 , t 0 , y 0) de l 'espace et considerer pour
Ies matrices A, B, C decrivant Ies coefficients d'un certain systeme
en ce point l'ensembie de tous Ies vecteurs ('t, s,
11) pour lesquels la
matrice i:A +
sB + 11C est definie non negative.
§ U] CONDITION DE NON•NtGATIVIT~ DE LA FORl\lE QUADRATIQUE 135

s
Primo, notons que le vecteur -r = 1, = O, 1'l = O correspond,
par hypothese, a la forme definie positive -rA + + sB T]C. Notons
de meme que, avec chaque vecteur (-r, s, 1']) correspondant a une
forme definie positive (non negative), n'importe quel vecteur T=
= µ-r, f = µs, ii° = 111'1, pour µ > O, donne egalement une matrice
definie positive (non negative) TA + ÎB + rjC = µ(-rA + sB+1'JC).
Cette assertion peut etre formulee comme suit:
Les vecteurs correspondant a des formes quadratiques de/inies posi-
tives (non negatiz:es) forment un cone.
Montrons que le cone de vecteurs (-r, s, 1'1) correspondant a des
formes definies positives est convexe. En effet, soit
-r1 (Au, u) + +
61 (Bu, u) 1'] 1 (Cu, u) ~ Xt (u, u),
-r 2 (Au, u) + +
62 (Bu, u) 1']2 (Cu, u) ~ X2 (u, u).
Tout vecteur (-r, t 1'1) situe sur le segment reunissant Ies extremites
des vecteurs (-r1, St, 1'] 1), (-r2, S2, 1'12) peut s'ecrire sous la forme
't = (1 - a) T1 + aT2, 6 = (1 - a) St + as2,
+
1'l = (1 - a) 1'11 a1']2,
ou O ~ a ~ 1. II en resuite que
-r (Au, u) + 6 (Bu, u) + 1'] (Cu, u) ~ ((1 - a) x 1 + ax 2] (u, u) >
~ min [x1, x 2 ] (u, u).
Cette inegalite exprime que Ies formes sont definies positives.
Ainsi, on voit que, en meme temps que deux vecteurs correspon-
dant a des formes definies positives, tous Ies vecteurs qui en sont
des combinaisons lineaires avec des coefficients positifs correspon-
dent aussi a de telles formes. Par consequent, le cone de vecteurs
(-r, s, 1'1) correspondant a des formes definies positives est convexe et
contient le vecteur (1, O, O) perpendiculaire aux plans t = const.
Ce cone ne coîncide pas avec l'espace tont entier, puisqu'au vecteur
(-1, O, O) correspond une forme definie negative.
Considerons Ies vecteurs si tues sur la frontiere d 'un cone de
formes definies positives. La forme quadratique -r (Au, u) +
s
+ (Bu, u) + 1'J (Cu, u) etant continue par rapport au vecteur
(-r, s, 1'1), cette forme sera definie non negative sur la frontiere du
cone:
+s
-r (Au, u) +
(Bu, u) 1'] (Cu, u) ~ O.
Par ailleurs, pour le vecteur (-r 0 , So, 1'Jo) situa sur la frontiere du
cone cette forme ne saurait etre definie positive, puisque alors on
a urai t l 'inegali te
+
't'o (Au, u) +
~o (Bu, u) î]o (Cu, u) > x > O,
si
(u, u) = 1,
136 :eQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

et cette inegalite serait observee, en vertu de la continuite de la


forme quadratique, pour tous Ies vecteurs (-r, s, 11) voisins de (-r 0 ,
~o, 11 0 ). Ceci contredit le fait que (-r0 , so, 11 0 ) est un vecteur frontiere.
11 est connu en algebre que la forme quadratique d'une matrice
symetrique -r (Au, u) +s (Bu, u) + 11 (Cu, u) est definie positive
si, et seulement si, toutes ses valeurs propres sont positives, et que
cette forme est definie non negative si, et seulement si, toutes ses
valeurs propres sont non negatives. Des Iors, la non-negativite d'une
forme quadratique non definie positive entraîne la nullite de I'une
des racines caracteristiques de sa matrice. On voit donc que pour
Ies vecteurs {'t, s, 11) situes sur la frontiere du cone de formes defi-
nies posi ti ves
det li 't'Â + sB + 11C li = o.
Le cone des vecteurs satisfaisant a cette derniere egalite est ce
que nous avons appeie au § 6 le cone des normales caracteristiques.
11 divise tout l'espace en plusieurs parties. Considerons la partie
qui contient le vecteur (1, O, O).
Nous avons montre que cette partie
de l'espace coi'.ncide avec Ies vec-
teurs (-r, s, 11) pour lesqueis la forme
est definie pobi ti ve. Cette partie
est convexe.
Soit un demi-pian qui passe
par I' axe des 't' et par un vecteur
s,
"R+i1 fixe (O, 11). De nos raisonnements
resulte la regie suivante deter-
minant dans ce demi-plan un << co-
ne >> convexe - un angle - conte-
nant Ies vecteurs (-r, s, 11) lies aux
formes positives. 11 faut considerer
Fig. 28 tous Ies rayons qui sont des so-
lutions de I'equation det li -rA +
+ sB + 11C li = O, et choisir parmi Ies angles en lesquels ces rayons
divisent le demi-plan celui qui contient le vecteur (1, O, O). Tour-
nant ensuite le demi-plan autour de l'axe des -r, on peut, en prenant
la reunion des angles distingues, obtenir le cone tout entier qui cor-
respond aux formes definies non negatives. Dans le demi-pian arbi-
trairement choisi l' ansamble des vecteurs correspondant aux formes
definies non negatives remplit l'angle entre le demi-axe superieur
des 't et une droite dont on peut acrire l'equation sous la forme sui-
vante:
't + h Vs2 + 112 = o
(fig. 28). L'interieur de cet angle est determine par l'inegalite
,;+ h -Vs2 +112 ~o.
§ 11] CONDITION DE NON-NlGATIVI'If: DE LA FORME QUADRATIQUE 137

11 est clair qu 'en general le coefficient angulaire h sera different


d'un demi-plan a l'autre de ce genre. Aussi doit-on considerer que
h- h ( 6 11
)
- Vs2 +'rl2 ' Vs2 +ri 2 •

Pou.r cet ensemble de vecteurs lies a la definition non negative de la


forme 'tA + sB + 11C notre i:qegalite s'ecrit sous la forme:
i~ + -V t.2- + ri 2 h ( Vs26+11 2 ' iVs21'+TJ
J ) ~O
· 2 ~ •
On u tilise d' ordinaire pou r l' expression Vs + 1') 2 h ( s!V s2 + 1') 2 '
2

TJI-V s2 + 1') 2 ) la notation H (s, tJ). 11 est clair qu'on a pour a> O
l'egalite
H (as, ct1')) = aH (s, TJ),
qui exprime que H est une fonction homogene du premier degre.
Si H est une fonction derivable, on a d'apres le theoreme d'Eu1er
pour Ies fonctions homogenes
sHF;. + 11nfl = n.
Le cone des vecteurs (-r, s, 11) correspondant aux formes non nega-
tives est donne par l'inegalite
-r + H (s, 11) ~ O.
On peut encore trouver comme suit la fonction H (s, 11). On doit,
pour tout couple fixe rn,
ri), trouver la plus grande racine 't* de l'e-
quation det li 'tA + sB + 1')C li = O et poser H (t 11) = -'t*.
Nous allons maintenant illustrer la construction decrite par deux
exemples.
Le premier exemple sera considere pour le cas de deux variables
x, t seulement, pour bien souligner que Ies raisonnements sont inde-
pendants du nombre de variables d 'espace. 11 est clair que dans ce cas
H = H (6), mais il se peut qu'alors H (-s) =I= -H (s).
Considerons le systeme hyperbolique sous forme canonique :
au au
75t+K 0x+Qu= f,

J( = C'k· ...o ·).


·O kn
Ici A= E (matrice unite), B =-= K,
-r+k1s O)
det 11 'tA + sB 11 = det li -r E -+ ~K 11 = det -r + k2s. . =
(
O .'t +kns

= ('t -I- k1~)(-r + k2s) ••• (-r + kns).


138 gQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

L'equation det li -r:E + sK 11 = O determine le cone des normales


caracteristiques: n droites -r: + kis = O qui divisent le plan (-r, s)
en plusieurs angles. L'angle contenant le vecteur ,; = 1, s= O est
delimita par Ies rayons -r + kvs = O correspondant au plus grand
et au plus petit des coefficients kp (fig. 29). La fonction H (~) se
determine ici comme suit :
H (s) = max (-ski).
i
A titre de second exemple nous considererons Jes equations bidi.
mensionnelles de la tlţeorie de l 'elasticite
!.!!:_ _ aau + aa12
Po ar - âx ay '
!::_ - 80'21 + 8<122
Po at - ax ây '

a::1 = (K + µ) i; '
; µ) :: + ( K - :
ao22=(K-~
~ 3µ )!.'!_+(K+.!
~ 3µ )!!!..
~'
= µ (!!!.+~)
80'12
{}tOZ cJy

Dans ce systeme d 'equations Po est la densite du milieu, u, V sont Ies
composantes du vecteur vitesse de deplacement, Ies C1th sont les

Fig. 29
composantes du tenseur des contraintes. Les coefficients positifs
constants K et µ sont ce qu'on appelle module de compression uni-
forme et module de glissement. La deduction des equations de la theo-
rie de l'elasticite est faite dans les cours de mecanique des milieux
continus.
Le systeme ecrit n'est pas mis sous forme symetrique et il est
incommode pour le but poursuivi. Divisons la derniere equation
par µ, et rempla~ons Ies troisieme et quatrieme equations par cer-
taines combinaisons lineaires de ces equations.
§ 11] CONDITION DE NON-NeGATIVITf DE LA FORl\IE QUADRATIQUE 139

Ceci fait, les equations des ondos elastiques s'ecrivent sous la


forme definitive sui vante :
au acru 00'12 - o iJv 00'21 00'22 - o
Po at - ax - ay - ' Po at - ax oy - '
3K+4µ 3K-2µ ]
a [ 4µ (3K + µ)·cr 11 +
4µ (3K µ) cr22 __ au =
i)t ax 0 '
0[
3K-2µ 3K+4µ ]
4µ(3K+µ) cr 11 +4µ(3K+µ)cr 22 fJv
at . ay= O,
1 00'12 âv
µat_Tx_ay_ au_o .
On a maintenant un systeme symetrique de la forme
A~
ât I
I B~-t-C~=O.
i)x iJy
On peut s'en convaincre aisement en posant u1 = u, u2 = v, ua = au,
U4 = cr 22 , U5 = 0'12 et en ecrivant Ies matrices A, B, C :

Po o o o o
o Po o o o
3K-2µ
o o 4µ3K+4µ(3K+µ) ·- 4µ (3K + ~t)
o
A=
o o 4~t3K-2µ
(3K +µ)
3K+4µ
4µ (3K+µ)
o
1
(O o o o µ'
o -1 o
() oo
-~) tC=( ! oO oO -1o O -1)
B=(-l -1
o oo o '
o oo o
oo o -1
oo o o .
-1 O O O
oo o o
L'equation det 11 'tA + ~B + 11C li= O s'ecrit pour ce systeme
'tPo O -~ O -TJ
O '"'Po O -TJ -s
3K+4µ 3K-2µ
-~ o 't 4µ (3K +µ) -'t
4µ (3K+µ)
o
=0.
3K--2µ 3K+4µ
o -1') - , : 1
•Jt. nK +µ)
't
4µ(3K+µ)
o
-1') -s o o Ţ

-~t
140 !QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Notant que
3K+4µ 3K-2µ 1 't
,; 4µ (3K+µ) +-r 4it (3K+µ) =2µ'
et introduisant Ies notations
3K+4µ 3K-2µ
ro = Po't'' a = ,; 4µ (3K + µ) ' b = -r 4µ (3K + µ) '
nous recopierons cette equation sous la forme plus compacte
Ct) o -s
o -11
o O) o -11 -s
-s O a -b O =0,
O -11 -b a O
-11 -s o O 2(a-t-b)
puis nous developperons le determinant:
[a (s 2 + 11 2) - ro (a2 - b2)] [s 2 + 11 2 - 2ro (a + b)] = O. (1)
L 'expression du determinant peut etre obtenue par un calcul direct
(assez fastidieux). Le calcul se simplifie considerablement si l'on
note que le systeme d 'equations est invariant par rotation, si bien
qu'il est naturel de s'attendre a ce que le determinant depende de
faţon simple des variables s
et 11: ii ne depend que de 2 + 112. s
Posant dans le determinant 11 = O et le developpant suivant Ies
deuxieme et quatrieme lignes, on obtient l'egalite
O) -s o
[-s2+2ro(a+b)J -s a -b -
O -b a
= [-s
2+2ro (a+b)l [ro (a 2-b2)-a~2) =0.
Remplaţant a s
presant 2 par 2 s+
11 2 , nous sommes conduits a
l'egalite (1).
On peut a present reprendre Ies notations initiales et acrire

K+_!_µ
3 ]
det 11-rA+ sB +11C li= 4µ2 ( P8 1 ,; ,;2-
x+ 3 µ) [ Po
(s2 -t-11 2) X

x ["'2_L <s2+ 112> =o.


Po
7-
Cette equation definit le plan -r = O et deux c6nes
4
K+g~l
- - - (62
Po
+ 112) = o,
,;2_-E:... rn2+112)=0.
Po
§ 12] :mQUATION D'HAMILTON-JACOBI 141

Ces cones et le plan -r = O sont representes sur ht fig. 30. La nnppe


interne du c6ne contenant le vecteur -r = 1, s = O, TJ = O est la
nappe superieure
x+i..µ
't2- 3 (s2+TJ2) =o.
Po
C'est dire que Ies matrices -rA + ~ + TJC seront definies non nega-
tives si

/ /
K+-µ,
4
-r-
J Po
3 -Vs2+TJ2 ~o.
La fonction H (s, ri) ici doit etre definie par l 'egalite

H(S, 'IJ)= -Y I x+i...µ


Po3 Vs·+'l··
Nous pensons que ces exemples ont suffisamment illustre la struc-
ture et le mode de determinat.ion de l'ensemble des vecteurs corres-
pondant aux matrices definies non negatives -rA sB riC. + +
Pour conclure faisons encore une remarque. Jm,qu'a present nous
.avons etudie la forme -r (Au, u) +
+s (Bu, u) + ri (Cu, u) en un
point fixe (x 0 , y 0 , t 0). Si Ies matri-
ces des coefficients A, B, C sont
variables, c'est-a-dire si elles de-
pendent du point (x, y, t), alors le
c6ne des vecteurs (-r, s, ri) lie::, aux
formes definies non negatives
differe d'un point a l'autre. Aus-
si devrons-nous acrire son equation
sous .la forme
-r + H (s, TJ, x, y, t) ~ O.
Fig. 30
La fonction H est ici encore ho-
mogene du premier degre par rap-
port aux variables s,
TJ, de sorte que, si elle est derivable, sHţ +
+ îJHJJ = H. Cette egalite nous servira par la suite.

§ 12. Equation d'Hamilton-Jacobi


Inegali te ct equation d' Hamilton-J acobi. Description schematique de la
methode d'integration de cette equation. Bicaracteristiques et equations cano-
niques d'Hamilton pour leur construction. Cone des normales caracteristiques
pour Ies equations de l'acoustique et pour l'equation d'Hamilton-Jacobi pour
,ce systeme. Description des domaines d'unicite du systeme. C6ne des caracte-
142 l!QtJA'flCNS HYPERBC LIQUES [CH, 2

ristiques et eone des normales earaeteristiques. Exemple: equations de l'aeous-


tique.

Dans ce paragra phe, nous ferons le bilan dans I' etude de la


question du domaine d'unicite pour Ies solutions des systemes hyper-
boliques symetriques.
Soit un domaine limite inferieurement par le plan t = O, et su-
perieurement par une << calotte >> cp (x, y, t) = O (grad cp -=fo O). Sup-
posons cp < O dans le domaine et cp > O enl:dehors. Ainsi donc, nous
considerons un domaine defini par Ies inegalites cp < O, t > O. Ce
domaine est suppose fini. La normale exterieure a la << calotte >>
cp = O est dirigee suivant le vecteur gradient (cpt, cpx, cpy). Si {'t, 6, 11)
est la normale unite exterieure, alors
k,: = cpi, ks = cpx, k11 = cpy, k > O.
Si l'on veut que la forme 't (Au, u) + 6 (Bu, u) + 1') (Cu, u)
soit. definie non negative, il faut, on le sait, exiger que
,: + H (t 11, x, y, t) ~ O.
Multiplions le premier membre de l'inegaliLe par k positif et
servons-nous de l'homogeneite (au premier degre) de H:
k-r: +H (ks, k-r, x, y, t) ~ O.
En d 'autres termes, l'equation de la surface cp (x, y, t) = O doit etr~
donnee par la fonction cp verifiant l'inegalite
cpt + H (cpx, cpy, x, y, t) ~ O.
Cette inegali te est dite inegali te d 'Hamilton-J acobi. Parmi toutes
Ies surfaces verifiant cette inegalite, un role particulier revient aux
surfaces pour lesquelles la fonction cp verifie I' egali te cpt +
+ H (cpx, cpy, x, y, t) = O, qui porte le nom d'equation d'Hamilton-
Jacobi. Notons encore une fois que si l'on calcule sur une surface
cp = const liee a cette equation I 'integrale
j) [(-tA+sll+11C)u, u] ds,
cette integrale sera non negative.r.
Notons encore le fait que, lors de la deduction des evaluations des
derivees, nous avons elargi le systeme etudie a un systeme pour
lequel Ies matrices des coefficients des derivees prenaient la forme
parti tionnee
§ 12] 1:.Ql"ATION D'H.AMJLTON·JACOBI. 143

Il est evident que Ies conditions de definition non negative de la


matrice elargie

co:incident avec Ies conditions de definition non negative de la ma-


trice -rA + 5B + 11C.
Nous avons deja defini la notion de caracteristique en tant que
surface sur laquelle la normale (-r, 6, 11) verifie· l'equation
det 11-rA + sB + 11C 11 = O. L'egalite -r + H = O ne donne qu'une
partie des solutions de cette equation. L' egalite det li 'tA + sB +
+ 11C li = O definit un cone, le cone des normales caracteristiques.
L'equation d'Hamilton-Jacobi distingue une nappe seulement de ce
cone, a savoir la nappe contenant le demi-axe positif des -r.
Les methodes cl'integration de l'equation d'Hamilton-J acobi
sont etudiees dans Ies cours de mecanique rationnelle. Nous allons
nous arreter tres succinctement sur le mode de deduction de la solu-
tion (dont on suppose l'existence et la regularite, ainsi que la regu-
larite de H), afin d'utiliser ce mode lors de l'etude d'un exemple
important.
En meme temps que l'equation cpt + H (cpx, cpy, x, y, t) = O,
considerons Ies egalites qui s'en deduisent en la derivant par rap-
port a X et y:
â<px +H ocpx +H âcpy +H =0
ât q,x {)z q>Y oz x '

oq,y I Bcpx H â<py


iftTHq,xay+ q,yay+Hy=O.
, , t B<px âcpy . l .
Not an t a presen que - 0-y = -.- ,
OZ
recop1ons- es comme smt :

Brpx +H Bq,x +H acpx +H = O'


fJt q>x âz q>Y ây x

o<py â<py â<py


at+Hq,x ax +Hq>yay+Hu=O.
On peut ecrire l'equation initiale elle-meme
acp
7ff + H (cpx, cpy, X, Y, t) = O,

en utilisant l'identite H(cpx, cpy, x, y, t)=cpxHq>x-'rcpyHcp (horno-


geneite de H par rapport a cpx, cp11 au premier degre), corri'me suit :
±I!..+H
ât ~+H
fPx âz (J)y
~=O
ây •
144 :8QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Le systeme
~+H
at 'Px ~+H
ax ~-0'
cpy ay -

B<px
8t
+H (J)X
B<px
8X
+H 'Py
Bcpx -1- H
8y ' X
= O'
8<py âq>y âcpy
Tt+H'P:x~. ax+Il'Pu ay+ Hy=O
s'integre facilement par la methode des caracteristiques, etudiee
dans le cours d'equations differentielles.
Posons q1 = x, q2 = y, cpx = Pt, cpy = P2 et recopions le syste-
me encore une fois :
aq,
ar+ H Pt (P1, P2, q1, q2, t ) âq1
aq,
+ H Pz (P1, P2, q1, q2,
ncp - O
t) âqz - ,

H
ap 1
at + +H âp1
âp1
Pt Bq 1
H
âq + qi = '
P2
O
2

apz + H âpz + H flp2 + Hq2 ,:- O


8t P1 Bq1 P2 flqz •
Considerons Ies caracteristiques de ce systeme
dq 1 H dq2 -Il
dt= P1t dt - P2·

Le long de ces caracteristiques


dpt
dt
= fJp1
at
+H âp1 ·+H <Jp1 =
P1 aq 1 P2 aq 2
-li
q1'
dp',! --
cit- -
H
q2•
En outre, toujours _le long des caracteristiques,
dcp _ aq, H âq> -L H acp _ O
Tt-ar+ P1aq1 1
P2oq2 - •

De la sorte, si l'on sait que dans un certain voisinage du plan


t = O (ou plus exactement au voisinage d 'un certain domaine de ce
plan) existe la solution cp (x, y, t) de l'equation d'Hamilton-J acobi
iJq>
Tt + H ( 7fi'
fJq>
, âcp
ay , x, y, t ) = o,
prenant pour t = O Ies valeurs initiales cp (x, y, O) = cp 0 (x, y), on
peut construire cette solution comme suit.
On mime par chaque point (x, y) de notre domaine du plan t = O
la caracteristique determinee par Ies donnees initiales
qto = x lt=O, qzo = Y lt=O,
âq>o âq>o
Pto = âx, P20 = ay
et Ies equations
§ 121 -eQUATION D'HAMILTON-JACOBI 145

(equations canoniques d 'Hamilton). Les trajectoires de ces equations


X = qi = qt (t, q10, q20) ; Y = q2 = q2 (t, qto, q20)
remplissent un certain voisinage de notre domaine, donne pour
t = O. Le long de chacune de ces trajectoires <p = <p (q10 , q20 ) =
= <po (q10 , q20) ne depend pas de t. A partir des equations x =
= q1 (t, q10, q2 0), y = q 2 (t, q10 , q 20 ) d'apres les quantites x, y, t
donnees, on peut determiner q10 , q20 , et donc aussi Ies valeurs de <p.
Suivant le schema d·ecrit, la demonstration de l'existence de la
solution n'est pas tres compliquee, encore qu'elle soit ardue. Une

o
Fig. 31 Fig. 32

demonstration rigoureuse en est donnee, meme pour un cas plus gene-


ral, dans le livre de I. Petrovski << Cours de theorie des equations
differentielles>>. Nous nous bornerons au schema indique et nous
passerons a de~ exemples.
Notons seulement que Ies caracteristiques de l'equation <p1 =
= H (cp~, <py, x, y, t) = O, decrivant a son tour la surface caracte-
ristique d 'un certain systeme, sont dites bicaracteristigues.
Ecrivons l'equation d'Hamilton-Jacobi pour le systeme syme-
trique decrivant la propagation des ondes sonores dans un milieu en
mouvement
âu iJu âp
Poift+PoU ax+ax=O,
âv âv iJp
Po 7ft + PoU o:c + ay = O,
1 op u op ou ov
7it+ Pocjax+ax+a,j= o.
PoC6
Ici u +U et v sont Ies composantes de la vitesse (u ~ U, v ~ U), p
est la perturbation de la pression. Si l'on pose t' = t, x' = x - Ut,
y' = y (c'est-a-dire si l'on passe a des coordonnees en mouvement
avec la vitesse U), ce systeme se reduit au systeme d'equations de
t 0-01038
146 15QUATIONS HYPERBOLIQUES lcH. 2

l'acoustique, systeme qui nous est connu:


au ap
Po at7+ ax'= O,
av ap
Po at7+ oy' = O,
1 âp au âv
p0 c~ F' + iJx' + ây' = O.
L'equation det li 'tA + sB + 11C li = O pour les equations du son
dans un milieu en mouvement·s'ecrit
Po('t+Us) O
O Po (-r + Us) =0.
11
Le developpement du determinant donne l'egalite
P~ (-r + Us) [(-r + Us) 2 -c~ (s2 + rJ 2 )] = O.
Co

Le cone des normales caracteristiques pour ce systeme se decompose


en le plan
-r + = O Us
et le cone du second degre
(-r + Us) 2 - c~ (s 2 + 11 2) = O.
De la sorte, le cone des normales caracteristiques divise l'espace
tout entier des -r, s,
rJ en quatre parties:
I. T + Us > Co V6 + f} 2 2
'

II. Co Vs 2
-l-rJ 2
>'t+Us>O,
11I. O>-r+Us>-coV~2+rJ2,
IV. -Co Vs 2
+rJ 2 >'t+Us.
Le vecteur 't = 1, s
= O, rJ = O appartient de toute evidence au
domaine J: {-r + Us s
> Co V 2 + rJ 2 }. C'est precisement dans ce
domaine que sont situes Ies vecteurs (t, rJ) correspondant aux for- s,
mes energetiques definies positives. .
Si IU I< c0 , on a pour Ies vecteurs de ce domaine
't > Co Vs2 +rJ 2 -Us > (co-I u I) ISI~o.
Tout ce domaine se trouve alors dans le demi-espace t > O. Mais si
IU I> Co, le domaine 't > co-Vs2 + 11 2 - coupe alors le demi- Us
§ 12) ~QUATION D'HAMILTON-JACOBI 147

espace -r < O. Sa disposition est montree dans ce cas sur la- fig. 31
(U > O).
L'equation d'Hamilton-Jacobi correspondant a notre systeme
a la forme
fPt + U<px-Co V q>i + cpt = O,

(H rn, fJ) = U~-Co -V~2 + 1]2).


Dans un gaz au repos (U = O), elle se simplifie
cp, + H (cpx, cpy) = cp,-co V q>i + cpt-= O.
Construisons d 'abord Ies caracteristiques pour ce cas le plus
simple (H, (s, s
11) = -CoV 2 + 112). Supposons que l'inegalite
cp 0 (x, y) < O definisse dans le plan x, y un certain domaine, celui
represente sur la fig. 32. La courbe cp 0 (x, y) = O est sa frontiere.
Cherchons a construire une fonction cp = cp (x, y, t) telle que
cp (x, y, O) = cp 0 (x, y), et qu 'elle verifie l'equation d 'Hamilton-
J acobi
cp1-Co -V Q)i: + q>i = 0.
La seule question qui nous interesse maintenant, c'est de voir
comment varie au cours du temps la frontiere du domaine cp < O,
c'est-a-dire comment se meut la courbe cp (x, y, t) = O lorsque t
varie. Prenons un point quelconque (x 0 , y 0 ) sur la courbe cp 0 = O
et definissons sur elle
q10 = Xo, q20 = Yo, Pto = (f)o X., P20 = q>o y •
11 est evident que le vecteur (p 10 , p 20 ) est dirige sui vant la normale
exterieure a la courbe cp 0 = O. Ecrivons Ies equations de la bicaracte.
ristique passant par le point (x 0 , y 0) (H = -c0V p: + p;),
dx = clq1 =Hp = -co Pt dp1= -Hq =0
dt dt 1 V P12 + P22 ' dt 1 '

= dq2 = H = _ c H O
dy
dt dt P2 O V P1P2+ P2
:t 2
1
dpz
cft = - q2 = '
Ces equations montrent que le long de la bicaracteristique p1, p 2

ment ( ~;, :n
sont constants, et donc est aussi constant le vecteur vitesse du mou ve-
le long de la bicaracteristique. Ce vecteur est dirige
suivant la meme droite que (p 1, p 2), mais en sens inverse, et son
module est
J/ (!; ) + ( !; } = Co,
2 2

Ainsi, lorsqu'on se meut suivant une bicaracteristique, on s'en-


fonce dans le domaine cp 0 < O suivant la normale a sa frontiere avec
10*
148 :8QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

la vitesse constante c0 • Rappelons que le long d 'une bicaracteristique


cp (x, y, t) = const = O.
La fig. 33 montre ou se deplace la frontiere cp (x, y, t) = O dans le
petit temps t.
Rappelons-nom, a present le theoreme d 'unicite que nous avons
etudie. En vertu de ce theoreme, Ies donnees initiales connues a
l'instant t = O dans le domaine cp (x, y, t) < O determinent univo-
quement la solution pour t > O dans le domaine cp (x, y, t) < O.
y

o ,Z'

Fig. 33

Pourquoi Ies dimensions du domaine decroissent-elles sur notre


figure lorsque t croît? Si l'on se rappelle que la vitesse du mouve-
ment de la frontiere de ce domaine porte le nom de << vitesse du son >>,
on peut donner a ce fait l'interpretation intuitive. non rigoureuse
mais juste. Que l'on connaisse les donnees initiales dans le domaine
cp (x, y, O) < O ne signifie pas encore qu'elles n'existent pas pour
cp (x, y, O) > O. Tout simplement, elles nous y sont inconnues.
L'influence de ces donnees initiales se propage avec la vitesse du
son c0 • A chaque instant t la courbe cp (x, y, t) = O separe le domaine
ou est arrivee l'influence des donnees initiales qui nous sont incon-
nues du domaine non atteint par l 'influence de ces donnees initia-
les. Aussi rien d'etonnant a ce que la frontiere cp (x, y, t) = O se
meuve vers l'interieur du domaine cp < O avec la vitesse c0 • Qui
plus est, utilisant cette interpretation intuitive, il n'est pas diffi-
cile de comprendre comment varie au cours du temps t le domaine.
d '\micite dans Ies cas oii la frontiere du domaine initial cp 0 (x, y) =
= O presente des angles.
L'equation d'Hamilton-Jacobi
cpi-Co V cp:+cpi=o
a, par exemple, les solutions suivantes, qui sont des fonctions li-
neaires de x, y, t :
cp = c0 t + ax + ~y + y (a,2 + ~2 = 1).
§ 12) :mQUATION D'HAMILTON-JACOBI 149

Notamment, telles sont Ies solutions


cp1 = cp 1 (x, y, t) = c0 t - x - 3,
cp2 = Q>2 (x, y, t) = c0 t+ x,
Q>a = cp3 (x, y, t) = c t + y,
0

cp, = cp, (x, y, t) = c0 t - y - L


La fonction reguliere par morceaux
cp (x, y, t) = min (cp1, cp2, cp3, cp,) =
= min lc0 t - x - 3, c0 t + x, c0 t + y, c0 t - y - 1l
est, dans chaque domaine de regularite, solution de l'equation
cpt = ,./
Co V cpx2 + cpy, 2

C'est pourquoi si dans ces domaines de regularite l'on dirige le vec-


teur unite {-r, ~' 11) suivant la normale exterieure a la frontiere du
domaine cp < O, il vient
Î J(-r (Au, u) + s(Bu, u) + 11 (Cu, u)] ds~O.
<p=O

(Cette integrale peut etre decomposee en la somme d'integrales pri-


ses sur les domaines de regularite de la surface cp = O.)
Le domaine cp < O, t > O est le domaine d'unicite des equations
de l'acoustique. Examinons-le depus pres. L'inegalite cp {x, y, O) <
y
-3 o
{C

_________ _,
...._ .....

Fig. 34

< O distingue dans le plan t = O Ie rectangle -3 < x < O, - 1 <


< y < O represente sur la fig. 34. Lorsque t. croît, la frontiere cp = O
se deplace vers l'interieur du rectangle initial. La vitesse normale de
ce deplacement vaut c0 • On voit sur la figure comment avec le temps
1
le domaine cp < O diminue. Lorsque t = 2· Ies frontieres horizonta-
co
les sont venues en coîncidence, et des cet instant le domaine cesse
d'exister.
Si l'on represente ce domaine dans l'espace x, y, t, il a l'aspect
d'un remblai (fig. 35). Les conditions initiales donnees sur la base
150 :eQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

de ce remblai determinent une solution unique partout dans le rem-


blai. Les surfaces laterales du remblai, qui delimitent le domaine
d'unicite, sont Ies caracteristiques des equations de l'acoustique.
Toutes Ies caracteristiques ne conviennent pas a la delimitation du
t
li

Fig. 35

domaine d'unicite - il faut que leurs normales appartiennent a la


frontiere du cone des forrnes definies positives. L'equation d'Hamil-
ton-J acobi distingue precisement de telles caracteristiques.
Voici encore un important exemple de domaine d'unicite pour
ce meme systeme. Supposons a present que le domaine ou sont don-
nees Ies conditions initiales soit le cercle V x2 +
y 2 ~ R. Conside-
rons la fonction
cp (x, y, t) = Vx 2 -t y 2 +c0 t-R.
Elle satisfait a l'equation
CVt - Co V (pi + cp~ = O
et aux donnees initiales
cp (x, y, O)= V x 2 + y -R
2

(cp (x, y, O)< O dans le cercle). C'est


pourquoi la surface

Fig. 36 V x + y·~ +cot-R = O


2

est la frontiere du domaine d'unicite (fig. 36). Cette frontiere est une
surface conique de sommet au point x = O, y = O, t = !!.. Pour
Co
t > !! cette surface -Vx 2
+ +
2
y c0 t - R = O cesse d 'exister. Sur
la fr:ntiere d'existence elle a un point singulier - le sommet du
cone.
11 est clair que l'image geometrique ne change pas si le centre du
cercle se trouve non pas a l'origine des coordonnees, mais en un
point quelconque (x0 , y 0 ). Ceci perm~t de dire que la so!uti~~ ~ un
instant t = t 0 au point (x 0 , y0 ) ne depend que des donnees m1tiales
a I 'instant t = O dans le domaine G si le cone caracteristique
§ 12) EQUATION D'HAMILTON-JACOBI f5f

(x - x0 ) 2 + (y - y 0 ) 2 - c! (t - t 0 ) 2 = O (plus exactement sa nappe


pour t< t 0 ) s'appuie pour t = O sur un cercle tout entier contenu
dans le domaine G (fig. 37).

:c
Fig. 37

Le clomaine d'unicite total est la reunion de tels cones (caracte-


ristiques) qui s'appuient par la base sur le domaine G.
P rob I e m e. Decrivez la structure du domaine d'unicite pour le cas ou
les conditions initiales pour le mâme systeme sont donnees dans le domaine
represente sur la fig. 38. Aux som-
(0 t) mets du polygone sont mises entre
y parentheses Ies coordonnees (x, y)
de ces sommets.
Nous avons defini une sur-
face caracteristique comme une
(O.O) surface dont la normale ('r, ~,
(C 11) est situee sur le cone des
normales caracteristiques
det li --cA + sB + 11C li = O.
Supposons que le vecteur
(-r, t 11) decrive un tel cone.
(J;-1) Faisons correspondre a chacun
Fig. 38 de ces vecteurs un plan nor-
mal:
't (t - to) + ~ (x - xo) + 11 (y - Yo) = O.
Lorsque (-r, ~' 11) decrit le cone des normales caracteristiques, ces
plans enveloppent un autre cone. 11 est clair que si une surface posse-
de une normale situee sur le cone des normales caracteristiques, elle
est elle-meme tangente a l'un des plans
't' (t - to) + ~ (x - Xo) + 11":(y - Yo) = .O
et au cone enveloppe par ces plans. Ce dernier est appele cone des
caracteristiques.
Illustrons la notion de cone de caracteristiques sur l'exemple des
equations du son dans un gaz en mouvement. Le cone des normales
152 l!:QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

caracteristiques pour ces equations est donne, on le sait, par l'ega-


lite
(,; +
Us) [(,; +
Us) 2 - c~ (s 2 't'J 2)] = O. +
s
Les plans -c (t - t 0 ) + (x - x 0 ) + t] (y - y 0 ) = O, orthogonaux
aux vecteurs (,;, s,
11) Hes par l'egalite -r + Us = O, passent par la
droite X - Ut = Xo - Uto, y = Yo, ce que montre l'identite
't' (t - to) +s(x - Xo) +
11 (y - Yo) = - Us (t - to) +
s
+ (x - Xo) 11 (y - Yo) = +
= s
[x - Ut - (xo - Uto)1 + 11 (y - Yo) = O.
Cette droite est precisement le << cone >> qui s'obtient comme enve-
loppe des plans dont la normale est situee dans le plan -r + Us = O.
Si Ies vecteurs (-r, s,
11) engendrent le cone (,; + Us) 2 -
- c~ {s + fJ ) = O, Ies plans qui leurs sont normaux enveloppent
2 2

le cone
cp (x, y, t) = c~ (t - t0 ) 2 - [(x - Ut) -
- (xo - Uto)1 2 - (y - Yo) 2 = O.
11 est facile de s'en convaincre en verifiant par un calcul direct que
la fonction cp (x, y, t) satisfait a l'equation
+
(<pt Ucpx) 2 -c! (cp~ + cp~) = O.
De sorte que pour Ies equations de la propagation du son le cone
des normales caracteristiques est constitue par le plan
-c + Us = O
et le cone
(-r + Us)2 - c~ (s2 + 't'J2) = O,
alors que le cone des caracteristiques se decompose en la droite
X - Ut = Xo - Uto, y = Yo et le cone
c! (t - to) 2
- [(x - Ut) - (xo - Uto)1 2 - (y - Yo) 2 = O.
La disposition du cone des caracteristiques de sommet a !'origine
des coordonnees x 0 = O, y 0 = O, t 0 = O est representee sur la fig. 39
dans le cas subsonique ( IU I< c0 }, et sur la fig. 40 dans le cas super-
sonique ( IU I> c0). Le cone des caracteristiques pour Ies equations
considerees (plus exactement, l'une de ses nappes) est toujours situe
dans le demi-espace superieur et ne contient l'axe des t que dans le
cas subsonique. (Comparez le croquis du cone des caracteristiques
avec celui du ccme des normales caracteristiques, examine au debut
de ce paragraphe: fig. 31, cas supersonique.)
En conclusion, nous donnerons le domaine d 'unicite pour Ies
equations du son dans un gaz en mouvement, lorsque Ies conditions
§ 121 8QUATION D 1HAMILTON-JACOBI 153

initiales sont donnees pour <p (x, y) = V x 2 +


y 2 - R < O, c'est-a-
dire dans le cercle de rayon R et de centre a l' origine des coordon-

t :c-Ut=O
{ y=U
:c-llt=D
{ y=D

o :c
Fig. 39 Fig. 40

nees. La solution de l'equation d'Hamilton-Jacobi


+
cp, Ucpx-Co V <pi+ cp~ = O
avec la condition initiale
cp(x, y, O)=Vx2 +y2 -R
est donnee par la formule
cp(x, y, t)= V(x-Ut) 2 +y2 -f-c0t-R.
La surface
V(x-Ut) + y
2 2
+c0 t-R = O,
t

,r,
Fig. 41 Fig. 42

qui delimite le domaine d'unicite jrequis represente une nappe du


cone caracteristique de sommet au point
R UR
t0 =-, x 0 =Ut0 =-, y0 =0.
co co
La disposition du domaine d'unicite dans l'espace x, y, test repre-
sentee sur Ies fig. 41 (cas subsonique) et 42 (cas supersonique).
154 ~QUATIONS HY.PERBOLIQUES [CH~ 2

§ 13. Position du probleme mixte pour


le systeme hyperbolique
Etude (sur un exemple) de la position des conditions aux limites pour un sys-
teme hypcrbolique. Nombre de conditions que l'on doit so donner sur telle ou
tel1e frontiere pour que le probleme ait une solution unique. Conditions de con-
cordance des donnees initiales et des conditions aux limites (sur un exemple).
Conditions aux limites dissipatives. Un systeme hyperbolique peut âtre reduit
ă la forme canonique de telle fa~on que Ies conditions aux limites deviennent
dissipatives.
Dans Ies prochains paragraphes nous etudierons Ies methodes qui
donnent Ies evaluations des solutions et le theoreme d 'unici te pour
Ies systemes hyperboliques dans le cas ou le probleme etudie n'est
pas un probleme de Cauchy. Nous montrerons que, outre Ies condi-
tions initiales, il y a lieu parfois de se donner encore certaines con-
ditions aux limites.
P ar exemp1e, reso' l vant l''equat10n
. du.
dt +
dx = O pour x > 0, on
du

peut se donner Ies valeurs de u non seulement pour t = O, mais aussi

o l
Fig. 43

-sur un certain segment de l'axe des t (x = O). Alors la solution u =


= f (x - t) est determinee en tous les points du plan x, t par les-
quels passent les caracteristiques qui coupent le domaine ou sont
donnees Ies conditions initiales et Ies conditions aux limites. S'il
y a lieu de chercher la solution seulement pour x > O, t > O, alors
-son domaine de definition a la forme representee sur la fig. 43. Nous
avons deja rencontre cet exemple au § 5. Les donnees initiales re-
gulieres
u (x, O) = cp (x), O<.x<. L,
u (O, t) = tp (t), O~ t<. T
doivent, bien entendu, verifier la condition de concordance cp (O} -
= tp (O), afin que la solution u (x, t) soit continue sur la caracte-
. .
r1st1que x - t = O. Comme on a du du d l',
dt = - dx en vertu e equat1on,
.
pour la continuite des derivees au point (O, O) il faut exiger l'egali-
te ,p' (O) = -cp' (0).
1 13) POSITION DU PROBLEME MIXTE 155

Si l'on sait que u (x, t) est deux fois continument derivable,


'(J)(x), ,t, (t) verifient encore l'egalite cp" (O) - ,p" (O) = O. En effet,
,Ies egalites suivantes sont verifiees pour Ies solutions
0 ( au au ) a2u I i)2u
at ai+ax = at2 1 axat= O,
a ( au + au ) _ a u
2
a2u _ O +
& at 7fi' -- ax at i)x2 - •

La difference des premiers membres de ces egalites est


a2u a2u
at2 - ax2 = O.
Cette egalite consideree au point X = o, t =
o se transforme pre-
.cisement en la condition formulee cp" (O) - ,i," (O) = O.
Prob 1 e m e. Deduire Ies conditions de concordance au point x = O,
.t = O des derivees troisiemes et quatriemes des conditions initiales et aux limi-
tes. Rappelons que l'on etudie Ies solutions de l'equation ut + ux = O pour
icsquelles u (x, O)=cp (x), u (O, t)='), (t). ·

Plus grande nous voulons la regularite de la solution, plus rigides


,doivent âtre Ies conditions de concordance imposees aux conditions
initiales et aux limites. Nous aurons affaire aux conditions de con-
cordance au cours de la demonstration du theoreme d 'existence. Mais
nous n'en parlerons pas en general lorsque nous etudierons le theo-
reme d'unicite. 11 suffira de supposer que tel ou tel probleme a une
.solution suffisamment reguliere, et peu importe pour l'instant
moyennant quelle concordance cette regularite est obtenue.
Pour comprendre quelles sont Ies conditions aux limites qui
doivent etre posees pour tels systemes hyperboliques, envisageons
,l'exemple suivant.
Soit a etudier dans le domaine O~ x~ L, t ;;;:: O Ies solutions
du systeme
au1+au1=0
at ax '
au 2 . au 2 =O
at + 2 ax '
au 3 _ iJu 3 =O
ât ax '
OU4 =0
at ·
Ce systeme possede deux familles de caracteristiques de pente
positive
156 :8QUATIONS HYPERBOLIQUE [CH. 2

une famille de pente negative

{ ~:=-1,
du 3 =0
et une famille verticale
: =0,
{
du 4 =0.
Pour determiner la fonction u4 il suffit de se borner aux donnees
initiales
u 4 (x, O) = cp 4 (x),
puisque u4 est constante le long des caracteristiques vertfoales. Ces
earacteristiques sont representees sur la fig. 44. Les valeurs de u,
Coroctefisttques

t d:c
/
I
dt =t

o l
Fig. 44 Fig. 45

doivent etre donnees pour t = O sur le segment [O, 11 et sur l'axe des
t pour t > O. Sur la fig. 45 ou sont representees Ies caracteristiques
!: = 1 (le long desquelles u 1 est constante), il est clair que Ies don-
nees ini tiales
u 1 (x, O) = cp 1 (x), O~x~ L,
U1 (O, t) = 'P1 (t), Q ~ t,
determinent la solution partout dans le domaine envisage.
De meme, pour determiner u 2 (x, t) il suffit de se donner
u 2 (x, O) = q>2 (x), u2 (O, t) = ,P2 (t).
La fonction u 3 (x, t) est determinee d'apres ses valeurs sur la base
(t = O, O·~ x ~ L) et sur la frontiere de droite (x = L, t ~ O) du
domaine. Cela est evident sur la figure (fig. 46), ou l'on a represente
Ies droites sur lesquelles u 3 est constante (Ies caracteristiques ~ =
§ 13] POSITION DU PROBL:eME MIXTE 157

= -1). On pose
U3 (x, O) = cp3 (x) (O.~ x~ L), u 3 (L, t) = '1' 3 (t) (t ~ O).
Ainsi, on voit que la solution du systeme dans le domaine choisi
est completement determinee par Ies conditions initiales et aux limi-
tes suivantes.
Conditions initiales
u1 (x, O) = cp1 (x), u 2 (x, O) = <p2 (x),
pour t = O, O ~ x~ L.
ua (x, O) = cp 3 (x), U4 (x, O) = cp4 (x).
Conditions aux limites sur la frontiere de gauche
U1 (0, t) = '1'1 (t),
pour x = O, t ~ O.
(O, t) = '\P2 (t)
U2
Conditions aux limites sur la frontiere de droite
u 3 (L, t) = 'lj, 3 (t) pour x = L, t ~ O.
Nous avons ete obliges de donner differents nombres de condi-
tions sur Ies diverses frontieres. On doit se donner sur la frontiere
de gauche autant de conditions que notre systeme a de caracteristi-
ques de pente positive :. A mesure que t croit, ces caracteristiques
s'eloignent de la frontiere de gauche, emportant de la Ies valeurs
des invariants de Riemann correspondants. Nous dirons que pour la

t d:c =-t
dt

o l te
Fig. 46

frontiere de gauche Ies caracteristiques de pente positive > O !:


sont << partantes >>, et que celles de pente negative sont << incidentes >>.
Pour la frQntiere de droite, les caracteristiques avec !:
> O sont
dites << incidentes », et celles avec :: < O, << partantes >>.
Dans l'exemple examine, nous avons ete obliges de poser sur cha-
que frontiere autant de conditions aux limites qu' on a sur cette
l!:QUATIONS HYPERBOLIQUE3 [CH. ~
158

frontiere de familles de caracteristiques qui en << partent >>. Ces con-


ditions aux limites peuvent etre de forme plus compliquee. Soit„
par exemple
Ut = a13U3 +a14U4 + 1P1 (t), 1sur la frontiere
.' de gauche,
Uz = a2aUs + a24U4 + 'V2 (t ) J

u3 = P 31 zt1 + Ps2U2 + P 4U4 + '\j, 3 3 (t) sur la frontiere de droite„


En se donnant ces conditions aux limites et en indiquant les condi-
tions initiales pour t = O : u1 (x, O) = cp 1 (x), u 2 (x, O) = rp 2 (x),.
t
Ţi-.-.,.....................,..................,.........................

o l :c
Fig. 47

= <p 3 (x), u 4 (x, O) = rp 4 {x), prenons T de t.elle fa~on que-


u 3 (x, O)
pendant le temps T aucune des caracteristiques n' ait le temps de-
couper notre bande O ~ x ~ L, d' une frontiere a I' autre. Il suffit que-

T max I!: j< ~


(!:est la pente des caracteristiques) · Dans le systeme d' equations
I,
de notre exemple max j :; qui est la pente maximum des caracte-
ristiques, vaut 2. Aussi peut-on prendre

T=~=! max
-h-
L

Tt
Pour O ~ t ~ T Ies valeurs de u 3 sur la frontiere gauche sont
exclusivement determinees par Ies conditions initiales, sans qu' Ollt
ait a utiliser des conditions aux limites quelles qu'elles soient. On
le voit clairement si l' on se reporte a la fig. 47, ou sont representees
Ies caracteristiques !:
= -1 le long desquelles u 3 est constante.
Pour determiner u4 partout dans le domaine envisage, y compris
la frontiero de gauche, ainsi que nous l'avons deja dit, Ies donnees=
initiales suffisent. On voit que pour O ~ t ~ T et x = O on peut
trouver u 3 (O, t), u 4 (O, t), et puis calculer leurs combinaisons
a13U3 + a14u4 + 1P1 (t), a 2 aua + a24U4 + 1P2 (t). ·
§ 13] POSITION DU PROBL'j;:ME MIXTE 159

Ces combinaisons, en vertu des conditions aux limites, sont egaies


â Ut (O, t), U2 (0, t).
De meme sur la frontiere de droite pour O~ t ~ T Ies donnees
initiales suffisent a determiner Ies valeurs de u 1 , u 2 , Iesquelles valeurs
sont << apportees >> a cette frontiere par Ies caracteristiques de pentes
:: = 1, : = 2. Les donnees initiales determinent aussi la vaieur
aux limites de u 4 • D'apres la formule
U3 = ~31U1 + ~32U2 + ~34U4 + 'lp4 (t)
ceci permet de caiculer u 3 •
Ayant determine sur la frontiere de gauche u1, u 2 et sur celle de
droite U3, nous avons ramene le probleme au cas deja etudie et nous
sommes a present en etat de determiner u 1 (x, t), u 2 (x, t), u 3 (x 1 t),
u 4 (x, t) partout dans le rectangle O~ t ~ T, O~ x ~ L. Puis,
prenant pour donnees initiales Ies valeurs pour t = T, on trouve
exactement de la meme fa~on la solution pour T ~ t ~ 2T.
En progressant par de tels intervalles temporels, on trouve suc-
cessivement Ies fonctions cherchees pour 2T ~ t ~ 3T, 3T ~ t ~
~ 4T, etc., c'est-a-dire pour tous Ies t > O.
Pour un systeme hyperbolique arbitraire, îl se trouve que le
nombre requis de conditions aux limites et leur forme se deterrni-
nent exactement de la meme maniere que dans l'exemple traite.
On doit laisser sur chaque frontiere autant de conditions qu'il part
de familles de caracteristiques de cette frontiere. Ces conditions
doivent etre telles qu'elles puissent etre resolues par rapport aux
<< invariants de Riemann >> correspondant aux caracteristiques par-
tantes.
Nous nous bornerons par la suite a l'etude des systemes qui n'ont
pas de caracteristiques verticales. Et meme nous supposerons que,
dans Ies domaines envisages, I:: I
(la valeur absolue de la vitesse
caracteristique) est inferieurement bornee par une constante positivr.
Supposons le systeme hyperbolique d' equations donne sous forme
canonique
n
-+
OUi
iJt ,,·-+ ~ m- 1u 1 =f·
7
l
OUi
i)x I l
(i = 1, 2, ... , n 0),
l=i

(i=n0 +1, ... , n),

k;>O
dans la bande O~ x ~ L pour O~ t ~ T.
160 gQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Considerons pour ce systeme les conditions aux limites suivantes


n
ui = ~ a;jUj pour x =O (i = 1, 2, ... , n 0),
;=no+l
no
u;= ~ ~iiUJ pour x=l (i=n 0 +1, ... , n).
;=t
Pour la simplicite, nous nous bornerons a des conditions aux limites
homogenes, dont les coefficients aiJ, ~ii sont des fonctions reg~lie-
res de t. Les donnees initiales pour le probleme decrit sont prises
sous la forme
ui (x, O) = cpi (x).

On peut montrer que le probleme ainsi pose a une solution, et


cette solution est unique, si l'on impose au systeme et aux donnees
initiales certaines restrictions de regularite. Qui plus est, on peut
montrer que la solution d'un tel probleme depend continument des
conditions initiales, des coefficients et des seconds membres du
systeme, des coefficients des conditions aux limites.
La demonstration des faits enumeres prouve par ailleurs que le
probleme est bien pose. Quant aux raisonnements faits sur un exemple
type, ils ne sauraient etre interpretes que comme des conside-
rations suggesti ves permettant de bien poser le probleme.
Nous ferons d' abord la demonstration du theoreme d'unicite.
Le theoreme de la dependance continue des solutions par rapport au
donnees du probleme et le theoreme d'existence seront examines
plus tard. Lors de leur demonstration, nous restreindrons encore la
classe des problemes envisages pour faciliter la deduction.
Lors de l'etude du theoreme d'unicite on n' aura pas recours a des
restrictions supplementaires quelles qu'elles soient. · Demontrant le
theoreme d'unicite, nous obtiendrons de meme certaines evaluations
de la solution et de ses derivees.
Avant d'aborder la demonstration (elle sera faite au prochain
paragraphe), nous nous servirons de l'arbitraire dans la reduction du
systeme a la forme canonique. Nous avons deja indique l'existence
d'un tel arbitraire. Multiplions chacune des equations du systeme
au- au• """
af- + lli a; + 4'J l
mizUz = /L

par un facteur positif regulier quelconque µ = µ 1 (x, t) > O. Le re-


sultat de cette multiplication peut s'ecrire sous la forme:
aµ, k aµi
oµtui ± k aµiui 7ft ± i ax · """ µ,
,Jt i ax µi µ;ul+ ."'-J
l
14 milµzuz = µdi•
§ 13] POSITION DU PROBL:E:ME MIXTE 161

Designant µ,ui par vi, on obtient pour ces nouvelles fonctions


inconnues encore une fois un systeme canonique d'equations hyper-
boliques
OVi
fF ± k;
OVi
ax + .c.i
"" - -
m1ivt=f;.
l

Les racines caracteristiques lci(x, t) de ce systeme sont Ies memes que


pour le systeme initial, mais Ies coefficients et Ies seconds mem- mu
bres Î; sont differents. Les conditions aux limites
n
U l· -- "\'
#/'
,., · ·U J•
VlllJ (;C, -- 1 2
' ' ••• ,
no) l)OUr - O'
x ·-
i=no+1
no
u1 = ~ ~;JUi (i = n 0 + 1, ... , n) pour x = L
i=1
deviennent pour Ies inconnues vi,.:..-= µlui:
n
v; = ~ :~ rJ.;JVi (i ~ 1, :.?, .•• , u 0 ) pour x ----· u,
1
i=no+i
no
vi=~ ~~iJVJ (i=n0 -j-1, ... , n) pour x=L.
i=t µJ

Il est remarquable que Ies µi figurant aux numerateurs correspon-


dent aux numeros lies aux caracteristiques << partantes >>, et que Ies
µ1 aux denominateurs ont les memes indices j que Ies caracteristi-
ques << incidentes >>. On peut choisir les fonctions µi (x, t) de telle
fa~on que tous Ies elements de matrices des conditions aux limites
pour v1 , v2 , • • • , Vn soient en valeur absolue plus petits qu'un nom-
bre arbitraire fixe donne. Bien entendu, reduisant ces elements, nous
changerons et, en regle generale, nous augmenterons fi et leurs mu,
derivees.
Nous allons donner maintenant une definition importante, dont
le sens sera degage au paragraphe suivant quand on fera la demons-
tration du theoreme d'unicite.
Les conditions aux limites donnees sur l' une des frontieres sont dites
dissipatives si, aux points de cette frontiere, on a pour tout vecteur
fonction (u 1 , u 2 , • • • , un) satisfaisant aux conditions aux limites,
l' inegalite
~ k,ul ~ k,uf -< O.
sur Jes i
+ sur Ies i
incidents partants

(Ecrivant << sur Ies i incidents >>, nous-avons en vue que la sommation
porte sur tous Ies i pour lesquels la caracteristique correspondante
11-01638
162 :eQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2:

est incidente. Meme remargue en ce gui concerne l'ahreviation << sur


Ies i partants >>.)
Nous allons nous servir de la liberte dans le choix des facteurs
normalisants µi (x, t) pour rendre Ies conditions aux limi tes dissi-
pati ves.
Envisageons, par exemple, la frontiere de gauche avec Ies con-
ditions aux limites
n
µ·
V·-
l - . ~ _i
µj
ct··V·
lJ J
(i = 1, 2, ... , n 0 )
J=no+l
et substituons ces Vi, v2 , ••• , Vn 0 dans l 'expression
n n0
- ~ ktVf + ~ kiVf =- ~ k,vr + ~ kiVf =
sur les i sur les i i=i
inclt:lcnts partants
n no n
~
i=no+i
k;Vf + ~ kt( ~
i=i i=no+i
~~i- ctoVi
1
f.
A l'issue de celte substitution, la premiere somme est devenue une
forme definie negative de V110+1, V110+2, , , , , vil, et la seconde une
certaine autre forme de ces variables. Choisissant Ies ~ti, on peut
rendre tous Ies coefficients de cette seconde forme suffisamment
petits, et donc la somme totale definie negative. Pour ces µi Ies con-
ditions aux limites pour v1 , v2 , • • • , v 11 seront dissipatives.
Qui plus est, Ies conditions aux limites seront strictement dissi-
patives. Nous appellerons ainsi Ies conditions pour lesguelles on a
l'inegalite suivante, guel que soit le vecteur fonction verifiant Ies
conditions aux limites:
~
sur Ies i
kiuf + sur ZiIes i kiuÎ-< -k 0 }J
sur Ies i
ur, k0 >0.
incldents partants incidents

Choisissant Ies µi separement sur la frontiere gauche et sur la


frontiere droite de far,on a satisfaire aux conditions de dissipation,
on peut ensuite construire partout dans le rectangle des fonctions
regulieres µi (x, t) telles que sur les frontieres elles coincident avec
celles gui y ont ete choisies.
Considerant dans la suite le systeme

i = 1, 2, ... , n 0 ,

i = n0 -!- 1 , . . . . r, .
§ 14] ·rHl!!ORll:1\m D'UNICITt DE LA SOLUTION DU PROBLEME MIXTE 163

avec Ies conditions aux limites


n
Ut = ~ a,iui (i = 1, 2, ... , n0) pour x = O,
i=no+i
no
ui= ~ ~iiui (i=n 0 +1, .. . , n) pour x=L,
i=i
ii nous sera toujours permis de supposer ce probleme dissipatif, voir
strictement dissipatif.
La demonstration du theoreme d'unicite pour les systemes dissi-
patifs est donnee au paragraphe suivant.

§ 14. Theoreme d 'unici te de la solution


du probleme mixte
Position du probleme mixte avec des conditions aux limites dissipatives.
Evaluation de la solution ct theoremc d'unicite. Elargissement du systeme
d'equations ct des conditions aux limites du probleme. Deduction des evaluations
des derivees. Aper~u des evaluations des solutions pour Ies systemcs hyperboli-
ques symetriques. Conditions de concordanco des donnees initiales et des condi-
tions aux limitcs. Depcndancc continuo des solutions par rapport aux conditions
du probleme. Notions de problemes reversibles. Exemples d'etude de positions
de conditions aux limites pour Ies systemes hyperboliques.

Passons directement a la demonstration du theoreme d'unicite


et a la deduction des evaluations pour la solution du probleme mixte
dissipatif.
Nous envisageons pour O :::;;; x :::;;; L, t ~ O Ies solutions du systeme
n
Du;
iJt
__i_k,
1 ,
clu;
iJx
+ ..::::.i
"'1 . -/·
mt1U1 - " i = 1, 2, ... , n0 ,
l=t

i = n 0 --t-1, ... , n,

avec les conditions aux limites


n
U l-~
- "'\l
~
"'··Ll·
V-tJ )I i = 1, 2, ... , n 0 pour x = O,
i=no+t

U; =
,,
110

L.J ~ijUj, i = n0 + 1, ... , n pour x = L.


i=1
Les conditions initiales pour ce probleme sont donnees sous la forme
u; (x, O) = q.i; (x), O :::;;; x :::;;; L, (i = 1, 2, ... , n).
11*
164 :8UQATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Le probleme ainsi pose est dit mixte, etant donne qu'il exige que
Ies solutions verifient non seulement des conditions initiales, mais
aussi des eonditions. aux limites. Supposons observees sur Ies deux
frontieres Ies eonditions de dissipation. A savoir, supposons que,
quelles que soient Ies fonctions ui (x, t) verifiant Ies conditions aux
liinites, I' on ait sur chacune des frontieres Ies inegalites

~
sur Ies i
kiuf + sur ~Ies i kiul ~O
tncidents partants

Notre.,.systeme est donne sous forme de systeme hyperbolique syme-


trique
âu au
E 7n+K iJz +mu=f

avec les matrices suivantes


o

E=C·-.) K=

O -kn

m = li mui 11-
Nous avons montre que les solutions de ce systeme satisfont a l'iden-
tite suivante portant le nom d'integrale d'energie

j) [ :t (u, u) + :x (Kutu)] dxdt = ţ (u, u) dx+ (Ku, u) dt =

= )) [(Du, u) + 2 (I, u)] dx dt.


Les elements de la matrice D peuvent etre calcules d' apres les ele-
ments de la matrice m = li mili li et d' apres les derivees des ele-
ments de K, c'est-a-dire d'apres Ies derivees de k 1 (x, t).
Considerons le contour rectangulaire du plan x, t, delimite a
droite et a gauche par des segments de droites verticales x = O,
x = L, et superieurement et inferieurement par des segments de
droites horizontales· t = t„ t = t 2 • Un tel contour est represente
sur la fig. 48.
§ U] THtOR~ME D'UNICIT~ DE LA SOLUTION DU PROBLli:ME MIXTE 165

Considerant sur ce contour (A 1A 2A 3A 4) l'integrale"d'energie nous


sommes conduits a l'inegalite • '
Aa n A4

j (~ ur) dx-< j [ - ~ kiuf + ~ kiuf] dt +


A4 i=l A1 sur Ies i sur Ies i
lncidents partarits
Aa A2 n
+ j [- ~ kiuf + ~ kiuf] dt+ j (~ ur) dx+
A2 sur lcs:i sur Ies i A1 i=i
lncldents partants
~ L h /L
+M J[I ~ ur(x, t) dx] dt+N f [V dr~ uf (x, t) dx] dt.
f1 0 fs
Nous avons ecrit ici une inegalite au lien d'une egalite, etant
donne que nous n'avons pas ecrit en detail !'integrale douhle dans

t
ţ?
A,; AJ

t, A; A2

o l ,'C

Fig. 48

le rectangle. Cette integrale double a ete renforcee. Les constantes


]'vi et N evaluent superieurement respectivement la matrice D et le
vecteur / des seconds membres. Un raisonnement analogue a ete fait
un peu plus en detail au § 10 lors de l' evaluation des integrales
d'energie.
En vertu de la dissipativite, nous ne faisons que renforcer l'ine-
galite en rejetant Ies integrales sur Ies frontieres de gauche et de
droite. Designant pour abreger par J(t) !'integrale
„ li

I (t) = ) ~ uf(x, t) dx,


O i=1

on obtient pour elle l'inegalite deja connue


t,a
I (t2)-< I (t 1) +) [MI (t) + N -V I (t)l dt,
li
-166 EQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

ou la constante N evalue superieurement Ies seconds membres


( Iii I).
En vertu du lemme sur l'inegalite integrale, on deduit de cette
evaluation la restriction suivante sur la croissance des solutions:
M ~t
2
1
V I (t)<YI (O) e2 t +Ne M- •

Le theoreme d'unicite resuite de cette inegalite. En effet, si l'on


avait deux solutions du probleme avec Ies memes seconds membres
fi (x, t) et a vec Ies memes donnees ini tiales ui (x, O) = cp i (x), la
difference de ces solutions verifierait le systeme homogene (li = O)
et des donnees initiales nulles. Envisageant le systeme homogene
avec des donnees initiales nulles, nous devons considerer que N = O,
I (0) = O. D'ou I (t) = O. L'unicite n'exige rien de plus. En realite,
nous avons obtenu un peu plus que la demonstration de l'unicite:
nous avons obtenu l' evaluation des solutions au sens de la norme
suivante

11 u 11 = max
T~t;;:,O
VJ]
O i=i
uî(x, t) dx.

Designons par li u 0 llo la norme du vecteur fonction initial

li 11ollo = li u(x, O) llo= Vr] o i=i


ui(x, O) dx.

Fixant un certain T, on peut ecrire comme suit l'evaluation obtenue


11 u li ~ const [ li uo IIo + 11 / 111.
Si l'on veut evaluer non seulement la solution, mais aussi ses
derivees, on peut, ainsi qu' on I' a deja note, elargir le systeme envi-
sage en lui associant des equations pour Ies derivees. Ces equations
s'obtiennent par derivation des equations initiales et par un certain
groupement des termes.
Lorsqu'on traite le probleme mixte, il est commode d'avoir
recours a un procede d' elargissement particulier, lequel a aussi ete
examine. Dans ce procede l'elargissement se fait en associant seule-
ment Ies derivees par rapport a t. Toutes Ies autres derivees s' expriment
d'apres Ies derivees partielles par rapport a ta. l'aide des equations
initiales ou d'equations qui s'en deduisent encore en derivant par
rapport a t.
Nous avons note que pour proceder a un tel elargissement parti-
culier il suffisait que la matrice B du systeme
A~-1-B
ât
~+Qu=f
âx
fut non degeneree.
.S 14] 1'HEOR.El\1E D'UNICIT~ DE LA SOLUTION DU PROBLf:ME MIXTE 167

Dans le cas ici envisage du systeme canonique


âu âu
E Tt + K âx + mu = f
-cette condition est remplie, etant donne que le role de la matrice B
est ici tenu par la matrice diagonale K, dont Ies elements diagonaux
ki sont non nuls.
Deduisons a present les conditions aux limites pour le systeme
elargi. Nous ne considererons alors que la frontiere gauche et nous
n'elargirons le systemc qu'au compte des derivees premieres.
Les conditions aux limites du systeme initial ont la forme
n
Ui (O, t) =-~ ~ au (t) UJ (O, t), i = 1, 2, ... , n0 •
i=no+1
En Ies derivant par ra pport at et posant
I d
aii=tltaii,
-ecrivons-les sous la forme suivante:
n
ui (O, t) = ~ O.ij (t) Uj (O, t), i = 1, 2, ••• , n 0 ,
i=no+t
n n
Uit (O, t) = 1 O.ij (t) Ujt (O, t) + i=no+i
i=110+1
~ CXij (t) Uj (O, t).

Le systeme elargi a la forme

(i 1) :t (t~t} + (ii} ! (:t} +tcrmes d'ordre nul~O.


Ce systeme elargi a pour invariants de Riemann ui, uu, et en vertu
de la structuro partitionnee de la matrice, la fonction ui et sa deri-
vee uit correspondent simultanement a une caracteristique incidente
-OU a une caracteristique partant de la frontiere. En effet, Ies equa-
tions correspondantes sont de la forme
+ ki -.
(ÎU·
_t_i
d
i)u·
dx
-' + tcrmcs d 'ordrc nul= O,

Ţi+ ki iJ~ + termes d 'ordre nul= O.


OU 'tiJU ·t

Les conditions aux limites deduites en derivant Ies conditions


aux limites initiales se trouvent etre resolues par rapport aux inva-
riants de Riemann lies aux caracteristiques partantes du systeme
elargi. D'ou la possibilite de ramener le systeme elargi a la forme
dissipative, et donc la possibilito d'obtenir des evaluations de ses
solutions. Ces evaluations donnent des evaluations pour Ies derivees
du systeme initial.
168 tQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

II est interessant et important de noter que dans le cas ou Ies


coefficients a;i des conditions aux limites ne dependent pas de t,
alors pour le systeme elargi ils se decomposent en deux groupes
independan ts :
n
Ui = ~ a,iui, i = 1, 2, ... , n0,
.f=no+1
n
uu = ~ a.1jUjt, i = 1, 2, ... , n 0 •
5=no+1
Les matrices li aii li dans ces deux groupes sont Ies memes. Si l' on
se rappelle encore qu' aux invariants uit uit correspondent des vites-
ses caracteristiques identiques k;, il devient alors clair que le fait
que le systeme initial soit dissipatif entraîne cette propriete pour le
systeme elargi.
])ans le cas des aiJ constants il suffit de reduire a la forme dissi-
pative le systeme initial seul. Par la suite, seuls seront, en regle
generale, etudies Ies problemes mixtes pour lesquels Ies matrices
a;1, ~tJ des conditions aux limites sont constantes.
On peut a present jeter un coup d'ceil en arriere et faire le resume
des evaluations obtenues pour Ies solutions.
Toutes ces evaluations ont ete obtenues pour Ies syslemes hyper-
boliques symetriques. S'il fallait evaluer Ies derivees, on elargissait
le systeme initial en lui associant des equations pour ces derivees.
De telles equations s'obtiennent en derivant le systeme initial. Pour
que Ies derivations puissent se faire, il faut que Ies solutions eva-
luees, Ies coefficients du systeme et ses seconds membres soient suffi-
samrnent reguliers. Nous avons indique des procedes d'elargissement
par lesquels Ies systemes elargis sont a nouveau hyperboliques syme-
triques.
Toutes Ies evaluations furent basees sur l' application de l'iden-
tite de l'integrale d' energie, qui a pour le systeme
A .!.!!:..+B
ât
!.!!:_+c!!!:..+Qu=f
ax oy .
la forme
1Î (['tA + ţB + 11CJ
S
u, u) ds = J11 [(Du, u) + 2 (/, u)J dx dy dt.
G

Ici Gest un domaine, S sa frontiere, (-r, ~' ri) la normale unite exte-
rieure.
La matrice symetrique D est determinee d' apres Ies matrices du
systeme initial par la formule
D= :t A+ :X B+ ~ C-(Q+Q*).
§ 14] THt!ORe~E D'UNICIT~ DE LA SOLUTION DU PROBU:ME MIXTE 1691

Faisant Ies evaluations, on prend la surface S sous forme de do-


maines plans situes dans Ies plans t = t1, t = t 2 , et d'une << fron-
tiere laterale >> qui raccorde ces domaines. En tant que frontiere-
laterale, on prend souvent la partie de la << calotte >> comprise entre,
Ies plans t = t1, t = t 2 , la normale (-r, ţ, 11) a laquelle verifie l'ine-
galite
,; + H (s, 11, x, y, t) ~ O.

Ici II (~, 11, x, y, t) est la fonction d' Hamilton-J acobi, construi te·
d' apres Ies matrices A, B, C du systeme etudie a I' aide du procede·
decri t en detail.
Un cas important est encore celui ou sur la << frontiere laterale >>·
l'inegalite d'Hamilton-Jacobi n'est pas observee, mais ou l'on sait
en revanche que sur cette frontiere sont remplies des conditions aux
Jimites dissipatives. Ce cas n'a ete etudie que pour deux variables;
independantes x, t pour un systeme hyperbolique sous forme cano-
nique.
Etudiant Ies solutions du probleme mixte, cas ou Ies solutions.
verifient, outre Ies conditions initiales, certaines conditions aux limi-
tes, on doit imposer aux donnees initiales, outre Ies conditions de·
regularite, des conditions de concordance des donnees initiales avec·
Ies conditions aux limites.
En effet, si l'on sait que la solution du probleme est continue,.
Ies donnees initiales doivent, c'est evident, verifier Ies conditions-
aux limites.
Si 1 on etudie le systeme elargi (pour evaluer Ies derivees) et qu'on
suppose que ce systeme elargi ait une solution continue, cela signi-
fie que Ies donnees initiales de ce systeme verifient ses conditions
aux limites. En visageons, par exemple, le systeme
au au
ATt +Bax+ ... = O,
âUt
A at+ B âUt
âx + ••• = o•
Ses donnees initiales sont u (x, O), Ut (x, O). Celles-ci se calculent
d'apres u (x, O) et ux (x, O) a l'aide du premier groupe d'equations
(Aut + + ...
Bu:-.· = O). Les conditions de concordance consistent
a exiger que Ies donnees initiales ainsi construites verifient Ies con-
ditions aux limites du systeme elargi, sur la deduction desquelles
nous nous sommes longuement arretes plus haut.
Nous allons voir rapidement a present comment notre technique
permet d' obtenir le theoreme de dependance continue des solutions
par rapport aux donnees initiales, aux seconds membres et aux coef-
ficients des equations dans le cas des systemes hyperboliques syme-
triques.
170 EQUATIONS HYPimBOLIQUES [CH. 2

Nous evaluerons la difference des solutions de deux systemes


âu 1 ou1
A 1at+B1az+ C ou1 Q
1"""ag+ 1u1=h,
OU2 , B OU2 , C
A 2iJt -ţ- 2"""7fx T 2
OU2
iJy +. Q2U2 = I2
dans le domaine limite inferieurement par le plan t = O, superieure-
ment par une << calotte >> satisfaisant aux inegalites de Hamilton-
.T acobi deduites a l' aide de l'un et de l' autre de ces systemes.
Definissons la norme li v li d'un certain vecteur fonction v com-
me suit:
11 v11 = max l ; r I (~ vr) dx dy.
t I t={onst

L'integrale double ici est prise dans la part.ie interne de la section


t = const situee dans la << calotte >>. Supposons bornees, pour Ies
solutions des deux systemes, Ies normes

li ui li, li
0
a~i JI, JJ ~:i 11·
11 suffit pour cela de supposer que Ies coefficients et Ies donnees ini-
tiales des deux systemes sont suffisamment reguliers, mais nous
passerons sur la demonstration de ce fait.
Considerons la difference des equations de nos systemes. Cette
difference peut etre recopiee sous la forme de l'equation suivante
pour la difference des solutions u 1 - u 2 :
A
1
a(u 1ot- u2) + B 1 a (u1{}x- u 2) +C 1
a(u1-
i)y
u2) + Q (u _
1 1
u )=
2

0
=/1-/2-(A1-A2) âuat2 -(B1-B2) au 2 2
ax -(C1-C2 ) oy" -
-(Q1-Q2) Uz.

Si les normes li A1 - A2 li, li B1 - B2 li, li Ci - C2 li, li Q, - 02 li,


li / 1 - / 2 li sont petites, il en est de meme (suivant notre norme li ID
de toute la somme ecrite au second membre de cette egali te.
Considerau t cette equation vectorielle comme un systeme pour
u 1 - u 2 etsupposant petite la difference des donnees initiales, c'est-a-
dire la difference li u10 - u 2 o llo, on peut deduire de la l' evalua-
tion de la petitesse de li u 1 - u 2 11- On aura demontre par la meme
que si Ies donnees initiales, les coefficien ts ~t les seconds membres
sont suffisamment reguliers, alors la solution depend continilment
de tous ces parametres du probleme.
On demontre exactement de la meme maniere la dependance con-
tinue des solutions du probleme mixte par rapport a toutes ses quan-
:§ 14] THmOREME D'UNIC1Tm DE LA SOLUTION DU PROBL:il:ME MIXTE 171

tites determinantes. Seulement, il faudra alors supposer que


u 1 (x, t), u 2 (x, t) verifient Ies memes conditions aux limites. En
fait, la demonstration peut se faire aussi lorsque Ies conditions aux
limites sont voisines, mais nous passerons sur Ies modifications de
technique exigees par une telle demonstration.
Si l'on avait demontre Ies theoremes d'existence pour tous Ies
problemes examines (probleme de Cauchy dans le domaine si tue
.sous la <<calotte >> et probleme mixte pour t > O, O~ x ~ L), de
l'unicite des solutions demontree et de leur dependance continue
par rapport aux conditions du probleme resulterait qu'ils sont bien
poses. Nous ferons par la suite la demonstration du theoreme d'exis-
tence pour le cas de deux variables independantes (x, t).
Arretons-nous a present sur la notion tres simple mais fort im-
portante pour la suite, qu'est la notion de probleme mixte rever-
.sible. Les problemes reversibles jouent un role fondamental dans
la theorie de la methode de Fourier, qui sera etudiee au chapitre IV.
Resolvant le systeme

i = 1, 2, ... , n0 ,

n
~
i = n0 + 1, ... , n,
i)u• ou·
--;;f-- ki 0; + ~ milul = li,
l=i

k; > O (O<x<: L)
.avec Ies conditions aux limites
n
Ui = ~ auui pour x = O (i = 1, 2, ... , n0),
i=no+l
no
ui-= ~ ~iiUJ pour x = L (i = n 0 -1- 1, ... , n)
i=i
,et Ies donnees initiales
ui (x, O) = cpi (x)
on peut avoir ă. chercher la solution non pour t ~ O, mais pour t ~
~ O. Dans le cas d'une telle << inversion >> du temps, caracteristi-
ques dirigees vers la frontiere et caracteristiques qui partent de cette
frontiere changent de roles. Le nombre de conditions aux limites doit
etre ă. present egal au nombre de caracteristiques << incidentes >> au
sens primitif. Le probleme ne peut etre simultanement resolu du
cote des t < O et du câte des t > O que si le nombre des caracteristi-
ques de pente positive est egal au nombre des caracleristiques de
pente negative (c'est-ă.-dire si n = 2n 0 ) et si Ies conditions
aux limites peuvent etre resolues aussi bien par rapport aux inva-
172 :eQUATIONS HYPERBOLIQUES

riants de Riemann lies a la pente positive des caracteristiques


(u 1 , u 2 , • • • , un 0 ) que par rapport aux invariants correspondant aux
caracteristiques a pente negative (zino + 1, lino+ 2, • .• , U2no). Les
conditions aux limites peuvent alors s' ecrire:
no 2no
~ YtJUJ = ~ Cl..iJUJ (i = 1, 2, •.. , n0)
;=1 i=no+1
a l'une des extremites (det li 'Vii li =I= O, det li aiJ li =I= O), et on a une
condition analogue avec d' autres matrices 'Vii, aiJ a l' autre extre-
mi te du segment.
Nous appellerons reversibles Ies problemes resolubles quel que
soit le sens du temps.
Pour conclure ce paragraphe, nous allons voir sur quelques exem-
ples simples comment on etudie a l'aide des caracteristiques la
position de problemes mixtes pour Ies systemes hyperboliques.
Soit a etudier, pour t ~ o, O~ x ~ 1, le systeme
~+5~+16~=0
at ax âx '
~+
ât
au
[):,;
+5~=0
ax •
Voyons quel doit etre le nombre de conditions aux limites qu'on
doit se donner pour ce systeme pour x = O et x = 1. Calculons Ies
pentes des caracteristiques pour ce systeme, en tant que racines de
I' equation caracteristique
5-k 16 2 I
1
1 S-k =(5-k) -16=0; k1 =9, k2 =1.
Les pentes des deux caracteristiques du systeme considere sont posi-
tives. Par consequent, pour x = O on doit se donner deux conditions
aux limites. Pour x = 1 on n' a pas a se donner des conditions aux
limites.
Considerons a present le systeme
~+3~+16~=0
at ax ax '
~+au+3±!_=0.
at ax . iJx

Ses vitesses caracteristiques sont determinees en tant que racines de


l'equation

Pour x = O ainsi que pour x = 1 ce systeme exige la donnee d'une


seule condition aux limites.
.§ 15) .1!:VALUATION DES SOLUTIONS D'lilQUATIONS AUX DIFF.1!:RENCES f73

Peut-on se donner ces conditions aux limites sous la forme:


u = O pour x = O, u = O pour x = 1 ? Pour repondre a cette ques-
tion il faut reduire le systeme a la forme canonique. Dans !'exemple
-etudie il suffit d' ajouter a la premiere equation (ou d' en retrancher)
la seconde multipliee par 4. On obtient alors Ies equations
a (u+4v) + 7 a(u+4v) = O
at ax '
a (u-4v) a (u-4v)
at ax O.
.La condition aux limites u = O peut s'ecrire sous forme de l'egalite
.u + 4v = -(u - 4v), qui est resoluble aussi bien par rapport a
l'invariant correspondant a la pente positive des caracteristiques
-que par rapport a l'autre invariant.
Aussi la condition u = O peut-elle etre donnee aussi bien sur la
frontiere gauche que sur la frontiere droite. Ces conditions corres-
pondent au probleme reversible.
Mais on ne saurait se donner la condition aux limites u 4v = +
= O sur la frontiere droite, etant donne que u + 4v est !'invariant
de Riemann correspondant a la caracteristique dirigee vers cette
:frontiere

§ 15. Evaluation des solutions d 'equations


aux differences pour le probleme mixte
Schema aux differences de la solution du probleme mixte pour le systeme
hyperbolique. Evaluation des solutions des equations aux differences dans le
-cas de conditions aux limites dissipatives. Les donnees initiales doivent verifier
les conditions aux limites.
Nous decrirons dans ce paragraphe le schema aux differences le
plus simple a l'aide duquel on peut resoudre approximativement
le probleme aux limites dissipatif pour Ies equations hyperboliques.
Nous ne demontrerons pas que Ies solutions approchees sont voisines
.des solutions exactes. Encore que nous le voulions, nous ne le pour-
rions pas, puisque nous ne connaissons pas encore le fait de l' existen-
ce de la solution des equations differentielles. Le theoreme d' existen-
ce sera demontre par la suite. Le schema aux differences que nous
allons etudier maintenant est appele a jouer un role important dans
la demonstration de ce theoreme. Les evaluations des solutions
d' equations aux differences, analogues aux evaluations des integra-
Ies d'energie, seront essentiellement utilisees dans la demonstration
du theoreme. L'attention principale lors de l' etude du schema aux
differences sera precisement concentree sur la deduction de ces eva-
luations.
174 :eQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2:

Le systeme, que nous etudierons dans le rectangle O~ x ~ L,.


O ~ t ~ T, est de la forme

i = 1, 2, ... , n0 ,

i=n0 +1, .. ., n.
Les coefficients ki (x, t) > O, mu (x, t) et Ies seconds membres
li (x, t) sont supposes bornes et suffisamment reguliers. Dans un
premier temps, nous n'aurons pas besoin des conditions aux limites.
Nous construirons le reseau aux differences en divisant le segment
O ~ x ~ L en un certain nombre de parties egales. La longueur h
de chacune d'elles est ce qu'on appelle le pas du reseau suivant les x.
Nous designerons par -r le pas par rapport au temps. Le reseau sera
constitue par des points x = ph, t = q,: avec p, q entiers non nega-
tifs. Le numero p ne doit pas etre trop grand pour que tous les points
appartiennent aux x ~ L. Dans chaque couche temporelle (t =
= qi:) le point le plus a gauche (p = O) a pour coordonnee x = O, et
le point le plus a droite, x = L. La couche temporelle q = O est
constituec par des points situes sur la base t = O de notre rectangle.
Nous supposons connues Ies valeurs des coefficients ki, mu et des.
seconds membres li en tous les points du reseau aux differences choi-
si.
A pres avoir construit la solution approchee du systeme sur un
rescau pour certains ,: , h, nous ferons tendre vers zero les pas du re-
seau. L'important pour nous c'est de trouver pour les soiutions aux
differences approchees des evaluations qui, pour tous Ies pas suffi-
samment petits -r, h, soient independantes de ces pas.
Les valeurs des ui (i = 1, 2, ... ,) en tous les points de la couche
initiale (q = O, t = O) sont supposees donnees. Le schema que nous
allons construire permettra, d' apres ces donnees initiaies (a l' aide
de conditions aux limites qui n'ont meme pasete encore formulees),
·de calculer les vaieurs approchees des fonctions cherchees dans la
premiere couche temporelle q = 1 (t = -r). Puis, considerant la
couche t·= -r comme couche initiale, nous calculerons d'apres ce
meme schema aux differences Ies valeurs de u; dans la couche q = 2.
Prenant a present pour couche initiale q = 2, on calcule la couche
q = 3, etc.
Pour decrire le schema, il suffira de toute evidence qu'on demon-
tre comment se calculent Ies quantites dans la couche t = (q + 1) ,:~
connaissant Ies quantites dans la couche t = q-r. Tant que nous
n'aurons affaire qu'a deux couches (t = q-r, t = (q +1) -r), Ies
quantites dans la couche inferieure (t = q,:) seront notees ll;' ki,
§ 15] :l!!VALUATJON DES SOLUTIONS D'~QUATlONS AUX DIFF~RENCES 175

mil, fi, en indiquant en sus la coordonnee x = ph ou le numero


correspondant p. Les quantites relatives a la couche superieure
(t = (q + 1) i:) seront coiffees d'un chapeau zîi (x, (q + 1) -r). Pour
abreger l'ecriture lors de la description du schema, il nous sera corn-
mode de designer par si la combinaison du second membre fi et des
termes m;,u l de la i-eme equation:
si = f;- ~ miluz.
l

11 est evident que


,,..,-· cons t
si:? •--::::- [/2i + L.J
~ u121.
l

Si Ies quantites u; sont connues en tous Ies points du reseau de la


couche t = q,:, Ies s1 seront connus en ces memes points.
Apres avoir introduit celte notation, Ies equations differentielles
considerees deYicrrnent:

Le schema aux differences pour Ies equations ou ki est precede du


signe plus se construit differemment du cas du signe moins. Nous
decrirons le schema pour l' equation

!!!!._+k.!!!!...=s
<li iJ.r '

puis separemen t pour I 'equation


!!.:!:..._kiJu.=S
,n a.1:
et nous cleduirons pour Ies solutions de ces schemas Ies evaluations
requises. Les evaluations pour le systeme apparaissent en reunissant
Ies evaluations des solutions des diverses equations. Decrivant le
schema pour une seule equation, nous omettrons !'indice i affectant
Ies fonctions inconnues u 1, los coefficients k 1 et Ies seconds membres
s;, Cette simplification allege Ies calculs. Designons Ies valeurs des
fonctions de reseau u (x}, iî (x) qui se rapportent aux couches t =
= q-r, t = (q + 1) ,: au point x = ph par u<P>, u<P>. Pour calculer
u<P> nous proposons le schema aux differences
r;<P>-u<P> k , u<P>-u<P-11 P
- - - - -t- <1 > - - - - - - s< ,
't' i h - '

qui remplace approximativement l'equation differentielle


~+k
at ax = s.
!!!!:_
176 tQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

La valeur inconnue de zî<P> dans ce schema est determinee par la


formule
,:ktP) ) ,:kCP)
u<P>= 1--h-
A (

u<v>+-h-u<P-1) +Ts<P).

Nous supposerons toujours que les pas i-, h verifient la condition


:k < 1. Connaissant toutes les valeurs de u< 0>, u< 1>, ... , u<Lfh>
dans la couche inferieure, on peu t determiner zî(t >, u< 2>, . . •, u<Llh>.
La valeur de zî(O) au point le plus a gaucho de la couche superieure
n'est pas alors determinee. Pour determiner par la suite cette valeur,
•on devra avoir recours aux conditions aux limites.
Avant de passer aux evaluations, demontrons le lemme suivant.
Le mm e. Soit w = (1 - a) y + az i-s, O~ a~ 1, et soit +
ta - ~ I < A-r. A lors
w2 ~ (1 - a) y2 + ~z2 + (1 + A) 't' (w2 + z2 + s2).
La demonstration resuite de la chaîne suivante d'egalites
et d 'inegalites evidentes:
w 2 = [(1-a) y +az] 2 + 2-rs [(1-a) y +az] + ('tS) 2 <
-< [(1-a) y+az) 2 + 2-rs [(1-a) y +az] +2 (-rs) 2 =
= [(1- a) y + az ]2 + 2-rsw < [(1-a) y + az] 2 + -r (s2 + w2) =
= (1-a) y 2 + az 2 - a (1-a) (y- z) 2 + -r (s2 + w2)-<
< (1-a) y2 + az2 + -r (s2 + w2 ) =
= (1-a) y 2 + ~z 2 + (a-~) z2 + -r (s2 + w2 )-<
~(1-a) y2 +~z 2 +-r (1 +A) (w2 +z2 +s2).
Avant d'appliquer ce lemme a notre equation aux. differences,
notons que
,:k<P> _
I,,
,:k<P-1>
h
= 't k<P> - k<P-1)
h
= 't ~
ax
I
X=x*
f

(p-1) h < x• < ph,


si bien que
,:~P> _ ,:k•:-1> = O (-r).
L'evaluation O (-r) est uniforme par rapport a tous Ies pas suffi-
samment petits -r, h. Posant u<P> = w, u<P> = y, u<v- 1>= z,
a= ,:k<P> R = i:k<P-1>
h ' t' h
~ 15) l!:VALUATION DES SOLUTIONS D'J;'JQUATIONS AUX DIFFtRENCES 177

et appliquant le lemme, nous sommes conduits a l 'inegalite


[u(P)j2 < [ 1- ,:~:P> ] [u(P)J2 + ,:/c<:-1> [u(P-1)]2 +
+ COilSt 't {(u(P}] 2 + [uCP-0] 2 + [s(P)] 2}.
L
Ecrivant de telles inegalites pour p = 1, 2, ... , 7i., nous en ferons
la somme. II vient

X X

+-r const (' ~ u2 + ~ u2 + ~ s2 ) .


X X X

Dans cette inegali te le signe de sommation prime a gauche, '~,


signifie que la sommation est faite sur Ies p de 1 a L/h {le terme cor-
respondant a la valeur le plus a gauche de l'indice, p = O, est omis).
Le signe non prime ~ indique la sommation sur tous Ies p de O a
L!h.
Nous affectons Ies sommes '~, ~ du signe x afin de souligner que
= :,c
la sommation porte sur Ies va1eurs de telle ou telle quantite, liees
aux differentes coordonnees x des points du reseau. Nous avons egale-
ment designe Ies valeurs de u< 0 >, /c< 0 >, u<Lfh>, kf..L/h) au point le plus
a gauche et au point le plus a droite du reseau par ltgauche, kgauche,
lldroite, kdroitc· Nous pensons avoir ainsi mieux explicite Ies rai-
sonnements ulterieurs.
Pour l' equation
au
- - k -ax
=s
au
ât

nous proposons d 'ecrire le schema aux differences comme suit:


rÎ<P>-u<P> k<P> u<P+l>- u<P>
,: h

On obtient alors pour deduire u<P> la formule


... (
u<P> = 1--h- u<P>
-rk<P> )
+- h- u<P+ >+ -rs<P>,
,:k<P> 1

qui permet de calculer u en tous Ies points, hormis le point le plus


a droite correspondant a !'indice p = L/h. Supposant de nouveau
Ies pas -r, h lies par l'inegalite -rk/h < 1 et refaisant exactement le
raisonnement du cas du schema pour l'equation avec le signe +
12-01038
178 EQUATIONS HYPERBOLIQUES leu. 2

devant k, on deduit l'inegalite


I „ I 't
~ U
2
<~ U
2
+ u [-kgaucbeUiauche + kdroitcUâroite] +
X X

+i: const ( ~f u -+- ~ u + ~ s


2 2 2
).
X X X

Le signe de sommation prime a droite ~' indique qu'il y a sommation


X
sur tous les points x = ph, sauf le point le plus a droite (p = Llh,
X= L).
Revenons a present au systeme

(i=1,2, ... ,n0 ),

n
OUi
ât
OUi
---k;--=Si=li-
iJx
i muuz (i=n 0 +1, ... , n).
l=1

Rappelons que le premier groupe de ces equations (i = 1, 2,


. , aux carac t'er1s
... , n 0 ) est 110 . t'1ques a' pen t e post·t·1ve dt
dx = ,ci
1
> 0t
et le second groupe (i = n 0 +
1, ... , n) aux caracteristiques a
pente negative:: = -ki. Ceci nous permettra par la suite d'utiliser
pour la sommation sur i de 1 an 0 la notation condensee ~. Nous

avons place sous le signe de sommation une fleche dirigee vers la


n
droite. De meme, nous remplacerons . ~ par la notation plus
i=no+t
parlante ~. Le signe ~ designe la sommation sur i de 1 an 0 et la
- X,➔
sommation sur tous les points aux differences de la couche t = q-r:
ou t = (q +
1) ,;. Le signe ~, rappelle la sommation suri de n 0
x,-
1 +
a n et la sommation sur tous les points de la couche, sauf le point le
plus a droite. La notation ~ indiquera la sommation sur tous les
x,i
points et sur tous les i de 1 a n. La fleche sous le signe de sommation
est toujours dirigee dans le sens oii, lorsque t croit, se deplacent les
caracteristiques des invariants de Riemann ui figurant dans la somme.
Ecrivons pour chacune des equations du systeme le schema aux
differences decrit. Soient les pas 't', h verifiant l'inegalite ~ max ki <
< 1, et sommons sur i les inegalites pour Ies sommes des carres des
fonctions de reseau. Nous avons deja vu dans le detail la deduction
§ 15] tVALUATION DES SOLUTIONS D 1 :8QUATIONS AUX DIFF~RENCF.S 179

de ces inegalites. II vient en sommant


I
ur+ ~ uî< ~ui+ ~ ui+
' A ~,A ,

c~
x. ➔ x, +- x. ➔ x, +-

_J_
1 2-
h
~ kiU{
[- ~ +~
~ kiur] droite +.:.
h k.J
~ k;Uf lj gauche +
kiui- ~
-+ +- -+ +-

+const-r ('] ur + ]' ur + ~ sr +] ur) ~-


x, -+ X, +- X, i X, i
Nous avons affecte ici des indices << droite >> et << gauche >> trois cro-
chets dans lesquels Ies quantites concernent le point le plus a droi-
te (x = L) et le point le plus a gauche (x = O) du reseau. L'inega-
lite
sî < const (n + ~ uf )
l
nous debarrasse de la notation si, intermediaire dans nos raisonne-
ments. Mettant ce point a profit, nous ecrirons par la suite l'inega•
lite pour Ies sommes des carres sous la forme suivante:

"'1 k-u~ -1- ~ k·u;]


+.:.h [- L.J z
-
~ z ' droite
1 +.:.h c~ ~
-
1,-u~-
' 1
"'1 k-u;]
~ z 1 gauche
+
+-

+ C0IlSt Ţ ( 2} UÎ + ~ Uî + ~ Uî + ] Ir ) • (1)
I I

X, ➔ X, +- X, i X, i
Les constructions que nous avons donnees permettent de definir le~
quantites ui en tous Ies points du reseau aux differences de la couche
+
t = (q 1) -r, sauf Ies u 1 aux points limites correspondant aux carac-
teristiques partant de la frontiero. Pour determiner ces inconnu~
nous devrons utiliser Ies conditions aux limites.
Les conditions aux limites
ui = h auui (i = 1, 2, ... , n 0) (sur Ja frontiere de gauche),

lli = ~ ~iiui (i = n 0 + 1, n 0 + 2, ... , n) (sur la frontiere de droite)


-+

seront supposees dissipatives. Nous acheYerons de determiner a


l'aide de ces conditions aux limites Ies ui qui nous manquent aux
points limites:
(i = 1, 2, ... , n0) (x = O),

Ui= ~~uu1 (i=n0 +1, n 0 +2, ... , n) (x=L).


-+

12*
180 l!:QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

En vertu de la condition de dissipation (cf. § 13), nous aurons Ies


inegalites suivantes
l- ~ kiUf + ~ k,ur 1droite < o,
➔ -

[~ ktu'f- ~ k;ullgauche<O.
➔ -

Passant successivement de t = O a t = -r:, puis a t = 2-r:, t = 3-r:,


etc., on voit que Ies conditions aux limites, et donc aussi Ies condi-
tions de dissipation, seront observees dans toutes Ies couches t =
= q-r: (q = 1, 2, ... ), sauf la couche initiale (q = 0).
N ous exigerons que les donnees initiales pour t = O verif ient les
conditions aux limites.
_Si cette exigence est satisfaite, Ies conditions de dissipation se-
ront verifiees pour la fonction de reseau dans toutes Ies couches
t = q-r: (q = O, 1, 2, . . .).
Aussi nous ne faisons que renforcer l'inegalite (1) qui lie Ies
sommes des carres des Ut dans deux couches temporelles successives
si l'on rejette au second membre Ies termes non positifs
-r
h [-" '
.L.I ktUÎ + .L.I
"'1 ktuî]
droitc
,
➔ +-

➔ +-

Nous utiliserons encore Ies conditions de dissipation pour comparer


la somme primee et la somme non primee
~ Ul,
1 1

~ u1+ ~ Ut,
x. ➔ x, +- x, i
prises dans une meme couche temporelle. Il est evident que
'~ui+ ~'u'f~~uf,
X, ➔ X,- X,i
puisque ici la somme de gauche contient moins de termes que celle
de droite. Par ailleurs, en vertu de la condition de dissipation,
[~ kiullgauchc-[~ ktUf]gauche<O,
➔ +-

kt ] [ ~ 2]
[ ~ 2]gauche ,_, , , [ i~:,xt
Ui ~
_mm ki
.
...... gauche
,_, , , K [ ~' 2J
7, Ui .:::::::,. Ui •
➔ 1. 1 X, t +- X, +-
On, verifie de meme que
ur ].
-
[~ uîldroitc<K ['~
x, ➔
§ 15] :evALUATION DES SOLUTIONS D'~QUATIONS AUX DIFF:eRENCES 18{

D'ou
~ ui = [~ ut]droite+ [h uf ]gauche+ ( ~, ui + '~ ui)<
X, i +- ➔ X, +. X, ➔

< (1 + K) ( ~' Uf + '~ ur}.


X,+- X, ➔

Ainsi, nous avons demontre que dans toute couche temporelle


'~ ui + ~' ui < ~ ui ~ (1 + K) ('~ uf + ~'un.
X, ➔ X, +- X, i X, ➔ X, +-

La seconde moitie de cette inegalite nous permet de nous debarrasser


au second membre de l'evaluation (1) pour la somme primee des
u~ de la somme non primea ~ u! en augmentant quelque peu la cons-
x,i
tante. Nous designerons cette constante renforcee par la lettre M
et nous recopierons l 'inegalite pour Ies sommes de carres comme suit:
+ X,+- + .LJ +
1
' " ' .. 2
.LJ Ui .LJ Ui <
~ , "2 '"'
.LJ Ui2 "'
Ui2
X, ➔ X, ➔ :ic,+-

+M-d('~ ~f+ ~'ur)+('~ui+ ~'ui)+~fi]..


X, ➔ :ic,+- :ic, ➔ x,+- x,i
Posons
.LJ 'Uj2+ "''
('"' 4'J Ui2) t=qi:= u<q> , max ~fl=F
X, ➔ X,+- O~t~Tx, i

et supposons Mi:< 1. Alors


+
u<Q+l) < U<Q) .i1f,: [U(Q+l) + u<q) + FJ,

(1-Mi:) [u<Q+l>+ :J<(1+M-r) [u<Q>+ :J,


u<Q> + .!...2-...::::~ ( 1+ M-r )
1-M't'
q [u(O) + F]
2 '
t+M")q
( 1-M-r 1
u<q>
~
~u<o> ( t+M-t)q+F
1-M-r 2
-

Utilisons a present le fait que
[~ uî1t=qi:<(1+K)U 1q>, U10><[~ui]t=O·
x,i x,i
Ceci nous permet de deduire l'evaluation
~ uf]
[~ t=q,:
~(1+K) ( i+M-r
1-MT
)t/i:[~
~
u~] t=O +
x,i x,i

(
1 + .NI,; ) t/,: -1
+ (1 + K) 1-MT
2 max
O~t~T
["'"'
~

/f ] .
x, i
182 ~QUATIONS HYPERBOLIQUES [CI-I. 2

11 est commode de multiplier les deux membres de cette inegalite


par h et, utilisant le fait que la quantite (
2
!~!:)
t/-c est bornee pour
les -r suffisamment petits (elle tend vers e Mt lorsque -r-+ O, et nous
a.vons t ~ T), on peut mettre le resultat sous la forme definitive:
max (h ~ ur}-< Q [(h ~ ur}t=O + max (h ~ n)].
O~t~T x, i x, i O~t~T x, i

Notons que si Ies donnees initiales ui (x, O) et Ies seconds membres


/; (x, t) sont des fonctions continues, Ies sommes
(h li ul}t=O, (h~n)
x,i x,i

lendent lorsque h--+ O vers Ies integrales


L L

j [ ~ ur (x, O)] dx, J[~ /Hx, t)] dx


o i o i

si bien qu'elles sont bornees. La constante Q depend des coefficients


des equations et de leurs derivees.
Nous avons demontre que si Ies donnees initiales pour t = O veri-
fient Ies conditions aux limites, la solution des equations aux diffe-
rences, construites en tant qu 'equations approchees pour le proble-
me hyperbolique dissipatif avec des coefficients et des seconds mem-
hres suffisamment reguliers, verifiera, lorsque le pas est suffisamment
petit, l'inegalite:
max (h ~
O~t!:'::T x, i
ur )-< const.
TelJe est l'inegalite que nous voulions deduire.

§ 16. Compacitc des solutions des equations aux diffcrences


Suite do la deduction des evaluations des solutions des equations aux diffe-
rences. Evaluation de rapports aux differences. Inegalites integrales assurant
l'egale continuite des fonctions dans un rectangle. Theoreme d'Arzela sur la
compacite. e-entropie.
Nous avons deduit au paragraphe precedent, lors de l'etude des
solutions approchees des equations hyperboliques, une certaine eva-
luation ele ces solutions, que nous avons promis d'utiliser par la
suite lors de la demonstration du theoreme d'existence. Nous de-
vrons appliquer dans cette demonstration Ies evaluations non seule-
ment des carres des fonctions de reseau elles-memes, mais encore des
· ' 1·1tes
mega ' ana Iogues pour 1eurs rapports aux d'ff'
1 erences (!).ui
Tx' !).ui
Tt,
::::, etc.) jusqu'a un ordre suffisamment eleve. L'idee de la deduc-
§ 16] COMPACITt DES SOLUTIONS DES tQUATIONS AUX DIFFf!RENCES 183

tion de ces evaluations est exactement la meme que celle utilisee


dans le procede deja decrit pour obtenir Ies evaluations des derivees
des solutions d'un systeme hyperbolique. Nous avons obtenu ces
evaluations au § 14. A cet effet, nous avons elargi le systeme initial
en lui associant des equations contenant en tant qu'inconnues Ies
derivees a evaluer. Ces nouvelles equations se deduisent par deri-
vation des equations initiales.
Lorsqu'on envisage Ies solutions des equations aux differences, un
procede analogue nous permet d'elargir le sy5teme aux differences
en lui associant de nouvelles equations. A ces nouvelles equations
, 'f•ieront 1es rapports aux d'ff,
veri Au A2u
1 erences At , AtZ.
Par un tel elargissement du systeme, on peut a nou veau ramener
l'evaluaLion des rapports aux differences au procede deja indiqne
pour evaluer les solutions elles-memes. Ainsi, si l'on pose
~ I_
ll.t x, t -
u (x, t+-r)-u (x, t)
't '
~, _u(x+h, t)--u(x, t)
!ix x, t - h, '
l'equation aux differences
u(x, t+-r~-u(x, t) k(x, t) u(x+h, ~-u(x, t)+m(x, t)u(x, t)=f(x, t)

peut s'ecrire sous la forme suivante ne differant presque pas de la


forme differentielle
Au Au
M-k(x, t)Ax+mu=f.
Ecrivant de telles equations aux points (x, t 't) et (x, t), puis les+
retranchant l'une de l'autre et divisa1_1t par 't, on est amene a l'ega-
lite
:, (!~ )-k (x, t + 't) L\~ ( !~ )- !~ ~: +
ll.u !lm M
+m(x, t+'t) ri+Ttu=Tt·
Cel.te egalite est exactement la meme que l'egalite differentielle
.!!.!!J._k
ât
(X, t ) iJut
i)x
-~
{}t Ux
..L
I m
( )
X, t Ut + ami}t U -
_ .!J_
i}t •

A cela pres qu'on a du prendre les coefficients k (x, t 't), +


m (x, t + 't) dans l'equation << derivee >> plus haut que dans l'equa-
tion initiale de 't. 11 est clair qu'au moyen de telles << derivees >> on
procede a l'elargissement du systeme d'equations aux differences
exactement de la meme maniere que pour un systeme d 'equations
differentielles. On elargit de la meme fa~on Ies conditions aux li-
mites.
184 :8QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Lorsque Ies pas sont suffisamment petits, Ies coefficients des


systemes elargis differentiel et aux differences et Ies coefficients des
conditions aux limites gui leur correspondent sont voisins. Cela
signifie que si le sy::iteme differentiel devient strictement dissipatif
lorsqu 'on passe aux nouvelles inconnues

pour transformer en systeme dissipatif le systeme aux differences


il suffira egalement de poser (pour -r, h suffisamment petits)
ÂUi
Wi='ViM•

Evaluant la somme des carres des nouvelles inconnues, on deduit,


comme dans le cas differentiel, que la regularite des coefficients et
des seconds membres entraîne, sous la condition que Ies donnees
initiales s'accordent suffisamment bien et qu'elles soient suffisam-
ment regulieres, l'evaluation
"'1 ( ÂUi ) 2
h kl Af +h kl~ ( -x;-
ÂUi ) 2
~const.
x, i x,i

Si l 'on associe encore au systeme aux differences elargi Ies equa-


2
.
t 1ons pour 1es rapports aux d'ff' 1 'leves
1 erences puse ' AAt u 1 , JlSui
AtS , on peut
2
deduire de la regularite suffisante des coefficients, des seconds mem-
bres et des donnees iili tiales (s011& la con di tion de concordance) des
evaluations analogues pour Ies rapports aux differences d'ordre plus
eleve.
Demontrant le theoreme d'existence, IlOU!) nous servirons d'eva-
luations telles que:

max Ax ~
O~t~T x,i
ur ~ const,
o?l;!;T ~ [ { Au· ) 2 (
Ax kl A:/ + Au• )
Atz
2] ~const,
-..;: -..;: x, i

Le pas h a ete designe ci-dessus par J),.x.


Avant de passer a la deduction des theoremes d'existence, îl
nous faudra etudier plusieurs proprietes pour nous importantes de
fonctions satisfaisant a des inegalites integrales.
§ 16) COMPACIT~ DES SOLUTIONS DES ~QUATIONS AUX. DIFFll:RENCES 185

L e m m e 1. Soit une f onction v (x) continue, continument deri-


vable par morceaux sur le segment [O, L] et verifiant les inegalites
L
Jv 2
(x) dx~A,
o
L

Jv;; (x) dx~B.


o
Alors cette fonction veri/ie les inegalites
Iv (x) I< (AJL/12 + (BL)½, (1)
lv(x) 1<2 (AB)¼+(A/L)112 • (2)
Pour le montrer, divisons le segment (0, L] en N parties egales
et considerons un point arbitraire x 0 du segment (0, L]. Ce point
appartient a l'un des segments construits, [x1, x 2], de longueur L/N.
x2 L
Comme Jv (x) dx< Jv (x) dx<A,
2 2
on a sur le segment [x„ x2 J
Xi 0

un point x 3 tel que Iv (x3 ) I<"( LfN . (L'affirmation contraire


conduita une contradiction avec l'inegalite integrale qui vient d'etre
ecrite.) A present point n'est difficile d'evaluer v (x) au point x0
L
arbitrairement choisi, compte tenu de l'evaluation pour ) v;; (x) dx
o
et du fait que la distance entre x 0 et x 3 est non superieure a LJN:
Xo
Iv (x0)-v (x 3) j = IJ
xa
Vx (x) dx I<

On deduit de la que

I v (xo) I< V N t +VB ! • (3)

Dans cette evaluation N est un nombre naturel arbitraire. Comme la


difference des racines carrees de deux entiers naturels consecutifs
est inferieure a !'unite
186 :eQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

on peut prendre N tel que


L 112 (B/A) 114 < VN < L 112 (BJA)1/ 4 f. . +
Ces inegalites et l'evaluation (3), compte tenu de l'arbitraire du
point x 0 , nous conduisent a l'evaluation (2). Si l'on pose dans l'ine-
galite (3) N = 1, on obtient l'evaluation (1). Le lemme est demontre.
Le mm e 2. Soit une fonction u (x, t) continue, continument de-
rivable par morceaux dans le rectangle O~ x ~ L, O~ t ~ T et
.verifiant les inegalites
L L

max
O~t~T U
Ju. 2
(x, t) dx<A, max
O:s;t~T
J(ui +un lt=constdx<B.
U

Alors cette fonction veri/ie les inegalites


Iu (x, t) I< (A/L)¼ + (BL}2 12,
I u (x, t) I< 2 (AB) 114 + (AJL) 112, (4)
lu(x1, t 1)-u(x2 , t 2)1<4B jt1 -tJ
+B lx 1 -x2 J1'
112 12 112
(5) 2

.quels que soient le.c; deux points (xi, t 1} et (x 2 , t 2} du rectangle envisage


tels que lt 1 - t2 I < L.
Les deux premieres inegalites resultent aussitot du lemme prece-
.clent,. Pour demontrer la derniere, considerons deux instants arbi-
traires O ~ t 1 ~ t 2 ~ T (t 2 - t 1 < L). On a evidemment
t2
IJ
i u (x, t 2)- u (x, t1) I = ut(x, t) dt I~
-, ; : . r
t1

,1
ui(x, t) dt ...
r I J' 1-dx= (t.-t,)'
t1
1
' l/ J' ft
rii (x, t) dl.

.Posons v (x) = u. (x, t2)-u (x, t 1). Alors,


L 12 L

Jv (x)dx<:(t - t Jj u}dxdt<(t - t
2
2 1) 2 1)
2
B.
0 t1 0
En outre,
L T,
) v;;dx<2
O
J{[ux(x, t
O
1)]
2
+[ux(x, t 2)] 2 }dx<2B.

:Si l'on applique a v (x) l'inegalite (2) du lemme precedent (le râle
-0e la constante B est tenu ici par 2B, et le role de la constante A
,par la quantite (t 2 - t 1) 2B), on obtient
B112
I ri (x) 1<2-211''B 112 (t2-t1) 112 + L1~2 (t2-t1) <4B
112
(t2-t1)¼,
~ 1.6J COMPACITt DES SOLUTIONS DES gQUATIONS AUX DIFFgRENCES 187

etant donne que t 2 - t1 < L. De sorte que


lu(x, t2 )-u(x, t 1)1<4B112 lt2 -tJ 12 •
Si l' on note par ailleurs que
I u (x1, t)-u (x2, t) I=

=I
Xi
j' Ux (x, t) dx J<-VI x,-x. I vr 1

0
ui,dx<B¼ Ix,-x. r•,
()n obtient la derniere des inegalites dans l'affirmation du lemme 2.
Ces evaluations simples mais importantes jouent un role majeur
dans notre demonstration de l'existence des solutions des equations
hyperboliques, ce qui explique l'attention particuliere qui leur a
ete accordee.
Si l'on a toute une famille de fonctions {u} verifiant Ies inega-
lites integrales ecrites, Ies inegalites (4) et (5) ont lieu pour n'im-
porte quelle fonction de cette famille. L'inegalite (4) affirme que
la familie {u} est uniformement bornee. En vertu de l'inegalite (5),
cette famille sera egalement continue *).
Le t h e o r e m e d 'A r z e 1 a sti pule : ţoute f amille de f onctions
{u} uni/ormement bornee et egalement continue dans un rectangle
O ~ x ~ L, O ~ t ~ T est compacte au sens de la convergence uni-
jorme.
En d 'autres termes: on peut tirer de toute suite infinie de fonc-
tions appartenant a une telle famille une sous-suite uniformement
convergente.
C o n s e q u e n c e du theoreme d' Arzela et des egalites dedui-
tes : U ne f amille de f onctions {u (x, t)} donnees dans le rectangle O ~
~ x ~ L, O ~ t ~ T, verif iant dans ce rectangle les inegalites
1, L
max
O~t~T O
Ju 2
dx<. A, max
O~t~T O
J(ui +ui) dx<B
est compacte au sens de la convergence uniforme.
Nous allons donner la demonstration du theoreme d'Arzelă.
Nous nous bornerons au seul cas ou l'egale continuite est donnee
par l 'inegalite
lu(x1, t1)-u(x2, t2)l<aVlx1-x2l +~Vlt1-t2I • (6)
Soit en outre
lu (x, t) I < M. (7)

*) Une familie {u (x, t)} est dite egalement continue s'il existe pour tout
.e > O un 6 > O tel qne l 'inegalite I 6x I + I M I < 6 entraînc pour chaquc
fonction u (x, t) de la famille l'inegalite I L\u I < e.
188 .EQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Nous demontrerons que Ies fonctions verifiant Ies inegalites (6) et


(7) avec a, ~' NI arbitraires mais fixes forment un ensemble com-
pact, c'est-a-dire que de toute suite infinie de telles fonctions on
peut tirer une sous-suite qui converge uniformement vers une fonc-
tion continue. 11 suffira pour cela de demontrer qu'on peut tirer
de toute suite infinie de telles fonctions {u 1 (x, t), ... , Un (x, t), ... }
une sous-suite {uk,, uh,, uka, •.. } de telle sorle que, pour tout p
entier, on ait l'inegalite
1
IUnr (x, t)-ll1t 8 (x, t) I< 2P
pour r, s ~ p. En effet, la suite {u1tn (x, t)} verifie le critere de
Cauchy de convergence uniforme, si bien qu'elle converge unifor-
mement vers une fonction continue ii (x, t).
Passant a la limite r -+ oo dans l'inegalite (6) acrite pour la
fonction U1t r , nous deduisons que la fonction limite ii (x, t) verifie
la meme inegalite:
lu(x1, t1)-u(x2, t2)l~a-V1x1-X2I +~Ylt1-t:d.
A present, nous ramenerons la question de la possibilite du choix
d 'une sous-suite infinie {uk,, ukll, ... , uhn' ... } a une autre
question, que nous resoudrons sans trop de difficultes. A savoir, nous
montrerons que la possibilite du choix d 'une telle sous-suite resuite
du fait que, pour tout 8 > O il existe un nombre fini 2H<e> de fonc-
tions cp 1 (x, t), q, 2 (x, t), ... , q,2H(e) (x, t) telles que, pour toute
fonction u (x, t) de notre ensemble, on peut trouver une de ces cpll
dont la distance a u (x, t) est au plus egale a e :
lu (x, t) - cp h (x, t) I~ 8.

On dit que Ies fonctions cp1, cp 2 , • • • , q,2H(e> forment un e-reseau


fini. Le nombre H (8), qui caracterise le nombre minimum de fonc-
tions formant le reseau 8, est appele 1'8-entropie de l'ensemble de
fonctions {u (x, t)}.
Prenons 8 1 = 1/22 • On trouve parmi Ies fonctions du reseau 8 1
au moins une fonction dont le voisinage e1 contient une sous-suite
infinie {uk 1 , uh,, ... } de la suite {u1, u 2, ... }. Nous designerons
par cp cette fonction du reseau 8 1• Quelles que soient ukz, ukm de cet-
te sous-suite, elles verifient l'inegalite
1 1
luht-uhml~luk1 -cpl+lcp-u1tml-<= 22 + 22-1 =2·
1
Posons " ''
a present 82 = . dl . {
23 et tirons e a sous-sm te uk,, uk,, . . •
}
une sous-suite infinie {uii, uz 2 , • • • } de fonctions situees dans le
voisinage e 2 de l 'une des fonctions du reseau 8 2 ele telle sorte que
§ 16] COMPACITE DES SOLUTIONS DES EQUATIONS AUX DIFFERENCES 189

l 1 =I=, k1• Pour Ies fonctions de cette sous-suite


1
IUzn-Ulm I< 2e2= 22 •
Continuant ainsi, on voit que la suite formee par Ies premieres fonc-
tions {u1i„ uz 1, • • • } de nos sous-suites verifie le critere de Cauchy.
t
, _ _ _ _ _ _+--_ _ __

- &~ l :c

Fig. 49

Ainsi donc, nous avons ramene la question de la compacite de


notre ensemble de fonctions a la question de la finitude de son e-en-
tropie.
Evaluons superieurement l' e-entropie de l'ensemble de fonctions
,u. (x, t) donnees dans le rectangle O~ x ~ L, O~ t ~ T et veri-
fiant Ies inegalites
Iu (x1, t1)-u (x2, t2) I <a VI x1 -x2 I+~ VI t1 -t2 I, (6)
lu (x, t) I < M. (7)
A cet effet, partageons le rectangle eu petits rectangles de cotes
L s2
!:ix = [ 36:? ]+1 < 36a.2 '
T e2
6-t = [ 36~2T ] ~ 36~2 •
~ +1
Nous appellerons nreuds Ies sommets deces petits rectangles (fig. 49).
Considerons les fonctions definies seulement aux nreuds, prenant
,en ces nreuds des valeurs egales a l'un des nombres
_([3: ]+ i) : , _ [ 3~ ]:,... ,_:, 3:/ ] : ,
O, : , ... , [

([ 3:1] + 1) ;
-et variant d 'un nreud a un nreud voisin au plus de e/3. On peut inter-
poler lineairement chacune de ces fonctions sur toutes les aretes
horizontales entre Ies nreuds, puis, par interpolation lineaire sur t,
definir partout dans Ies bandes entre les rangees horizontales voisi-
nes d'aretes, c'est-a-dire partout dans le rectangle O ~ x ~ L,
o~t~T.
190 :E':QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Il est facile de verifier que pour chaque point (x, t) de ce rectangle


on peut trouver un namd qui en est eloigne au plus de Ax/2 suivant
Ies x et de At/2 suivant Iest, la valeur de notre fonction en ce nooud
differant de la valeur au point (x, t) de e/3 au plus. J'affirme qu'on
peut construire un e-reseau seulement au moyen de cet ensemble de
fonctions.
Prenons une fonction quelconque u (x, t) verifiant Ies inegalites
(6) et (7), et considerons ses valeurs aux noouds. Trouvons en cha-
que nooud le nombre le plus proche de u (x, t) de la forme pe/3 a vec p
entier. 11 est evident que
- ([3:J ]+ 1) ~ p < [ 3:/ ]+ 1.
Etant donne que Ies valeurs de u (x, t) en deux noouds voisins diffe-
rent au plus de e/3 :

JAul<a-VAx+~VM<a-,/3::2+~-,f 3:;2=;,
Ies nombres p aux noouds voisins varient au plus de 1, c'est-a-dire
que la condition que nous avons posee est remplie. En prolongeant
t
T o o +1 o -1 o
o -1 +1 +J -1 o -1
-I o -1 o -1 o o
+/ +1 o o o -1 -1
-r-1 o o +1 -r-1 -1 +1
-1 +1 +7 -1 o -1 +J
o /, ,'l,'

Fig. 50

comme nous l'avons decrit dans le rectangle tout entier cette fonc-
tion definie seulement aux noouds, on obtient une certaine fonction
cp (x, t).
Soit (x0 , t 0 ) le nooud le plus proche sui vant Ies x et 5ui vant les t
du point (x, t). Alors
I u (x, t)-cp (x, t) I< I u (x, t)-u (x 0 , to) I+ I u (xo, fo)-q, (xo, to) I+
+ I q> (x0 , t0) - cp (x, t) I< I u (x, t)- u (xo, to) I+ : + ; <:
~a 2+~ vrri
., , -,1-xx 'e e e e
T•o+a<oy2+6y2;-"'if+a<e.
E E I

Nous avons montre que nos fonctions q, (x, t), definies par la
donnee des valeurs discretes seulement aux namds, forment effec-
tivement un e-reseau. Reste a evaluer le nombre de ces fonctions.
§ 16) COMPACITE DES SOLUTIONS DES :tQUATIONS AUX DIFFJl!RENCES 191

Pour cela nous procederons comme suit. Ecrivons sur Ies aretes de
la rangee verticale a !'extreme gauche et sur toutes Ies aretes hori-
zontales Ies nombres ±1, O a raison d 'un seul sur chaque arete, comme
nous l'avons indique sur la fig. 50. On fera correspondre de tels jeux
a chacune de nos fonctions determinees aux nreuds. Nous ecrirons
+1 sur une arete si la fonction croît sur cette arete, -1 si elle de-
croît, O si elle ne varie pas. 11 est clair qu'a chaque fonction nodale
correspond un tel jeu de nombres sur Ies aretes, et cette fonction est
entierement determinee par la valeur a l'angle en bas a gauche et
par ce jeu.
Certes, on peut avoir des jeux a l'aide desquels sont determinees
des fonctions qui varient le long des aretes verticales de plus de e,
c'est-a-dire que le nombre de fonctions nodales determinees par de
tels jeux et de telles valeurs a l'angle en bas a gauche est superieur
au nombre de fonctions nodales admissibles, si bien qu'en calcu-
lant leur nombre nous evaluons superieurement le nombre de fonc-
tions admissibles.
Le nombre d 'aretes affectees de chiffres est

~+fx ([e+1)<([e+1) Ci~ +1)=


= ([36:2L] + 2) ([36!2f] + 2 ) < 722 a !?T
2

pour Ies e suffisamment petits.


Le nombre de differents jeux de nornbres sur Ies aretes n 'est pas
superieur a
2a2lT
722.~
3 e4

Le nombre de differentes valeurs qui peuvent etre prises a l'angle


inferieur de gauche est
2 ([ 3:1 ] + 1 ) + 1 < 12~i\/ •
De la sorte, le nombre de differentes fonctions nodales est infe-
rieur a
2 2
2 a. 13 LT
12.M 3 72 ·--4-
__ e •
8

Nous avons deja note que le nombre de fonctions de l' E-reseau, egal
a 2H<e>, n'est pas superieur au nombre de fonctions nodales. D'oii
H (e) < co:st .
8

Ainsi donc, nous avons non seulement demontre que le nombre


de fonctions de l'e-reseau est fini, mais encore nous avons evalue Ieur
nombre.
192 ~QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

La notion d' e-entropie, introdui te par A. Kolmogorov, joue un râle impor-


tant en mathematiques modernes. Pour comprendre son sens, supposons qu'on
-veuille indiquor a e pres une fonction concrete quelconque u (x, t). A cet effet,
il suffit evidemment d'indiquer le numero de la fonction la plus proche de
l 'e-reseau.
Si l'on numerota ces fonctions au moyen des nombres du systeme de calcul
:binaire, la longueur de ces numeros sera precisement Il (e). Par conscquent, si
l' on veut envoycr un telegramme indiquant une certaine fonction concrete, ce
-telegramme devra contenir H (e) signes.
La notion d'e-entropie n'interviendra plus dans ce cours, mais nous l'avons
,q~and . meme examinee vu son importance majeure, moyennant une petite
-d1gress10n.
P rob le m e. Montrez qu'un enscmble infini de fonctions {u (x, t)}
telles que
l u (x, t) I < M,
I u (x1, t1)- u. (x2, t 2) I < N ( I x1 - x2 IY + I t1 - t 2 IV) (1'> O),
.admet dans un domaine borne un e-rcseau fini, etant donc compact au sens de la
-convergence uniforme. Evaluez son e-entropie.

§ 17. Theoreme d'existence de la solution du probleme mixte


La demonstration du theoreme d'existence de la solution d'un systeme
hypcrbolique commence par la description du prolongement a tout le rectangle
-des fonctions de reseau. Evaluations de cos prolongements ou << interpolations >>
-en tant que consequences des evaluations des fonctions de reseau. Verification
-des conclitions initiales et aux limites pour les fonctions limites. Demonstration
-de la derivabilite des fonctions limites. Formulation du probleme, passage a la
limite dans Ies equations aux differences. Theoreme d'existence. Inegalites
,deduites chemin faisant pour Ies solutions et pour leurs derivees. Quelques
remarques pour le theoremo d'existence et d'unicite du probleme mixte pour le
systeme hyperbolique :
1) renoncement a la dissipation des conditions aux limites,
2) cas ou Ies coefficients sont independants du temps,
3) theoreme d'existenco de la solution du probleme de Cauchy dans le
tl"iangle caracteristique.
Le but poursuivi par ce paragraphe est de demontrer le theoreme
-d'existence de la solution du probleme mixte pour un systeme hyper-
bolique d'equations a deux variables independantes. L'idee fonda-
mentale de cette demonstration est de deduire des solutions appro-
chees aux differences et des evaluations pour ces solutions. Ces eva-
luations assurent la compacite des solutions approchees. Apres quoi,
on verifie sans peine que Ies limites des suites convergentes de solu-
tions approchees sont des solutions exactes.
Les evaluations pour Ies solutions approchees et le theoreme
.de compacite ont deja ete etudies. Le theoreme d'existence s'obtient
comme une simple reunion de ces faits deja connus. Une difficulte,
non fondamentale il est vrai, est que Ies theoremes de compacite ont
·ete etudies pour des fonctions definies en tous les points d 'un rec-
tangle, alors que Ies solutions approchees sont construites seule-
·ment sur un reseau discret. Pour resoudre cette difference, nous com-
mencerons la demonstration du theoreme d'existence en etudiant
§ 17] TH~OR8ME D'EXISTENCE DE LA SOLUTION DU PROBL:8ME MIXTE 193

l'interpolation des fonctions de reseau. Une telle interpolation per-


mettra de prolonger Ies fonctions de reseau a tous Ies points du rec-
tangle et de leur appliquer ensuite le theoreme de compacite.
Considerons Io rectangle O~ x ~ L, O~ t ~ T sur lequel est
construit le reseau aux differences de pas -r (suivant le temps) et h
(suivant l'espace). Nous supposerons que la base [O, L] et la hauteur
[O, T] contiennent un nombre entier de pas (h ou -r respectivement).
En chaque point du reseau aux differences est definie la valeur de
la fonction de reseau. La vaieur de cette fonction au point de coor-
donnees t = i,:, X = kh sera notee uik• Definissons la fonction con-
u
tinue (x, t) dans chaque rectangle i-r ~ t ~ (i + 1) -r, kh ~ x ~
~ (k + 1) h par la formule:

U(~, t) = Uik ( + 1- !) (k + 1- : ) +
i

+ Ut, k+t ( i + 1 - : ) ( : -k) + Ui+t, k ( : - i) (k + 1- : ) +


+ Ui+t, k+i ( ~ i) ( : - k) .
-

Lâ fonction u' (x,t) est lineaire par morceaux suivant Ies x pour cha-
que t fixe, et lineaire par morceaux suivant Ies t pour chaque x.
Supposons que la fonction de reseau verifie Ies inegalites
maxh ~ uîk~A,
i k

maxh ~ (u1+1,k-uu,)2 ~B
. ~ 't' ---:::: h
1 k

m~x h ~ ( ui, k+!- uu,) 2 ~ B2.


1 k

Nous montrerons qu'on a alors pour l'interpolation de u(x, t) Ies


evalua tions analogues
L
max
t
jo u (x, t) dx<A,
2

L
max Jr Ut
"'2
(x, t) dx~ B1,
t o
L
max)o Ui(x, t)dx~B
t
2•

Nous ferons d 'abord la demonstration pour la premiere inegalite.


Pour t = i,: et pour kh ~ x ~ (k + 1) h on a pour (x, i-r) la u
18-01038
194 :eQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

formule
u(x, i-r) = Uik (k+ 1-:) +ui, R+i ( : -k).
Calculons !'integrale
(k+t)h (k+t)h
j u 2 (x, i-r) dx = j [ Uik ( k+ 1 - : ) + Ui. h+i{ : - k) J2 dx.
M hh

Faisons le changement de variables : - k = s


(k+t)h 1
J u (x, i't)dx=h J[u,h(1-s)+u,,h+tS] ds=
kh
2

O
2

h 2 2
=3 (uik +uu,u1. k+1 +ui, h+t)<

--:: : 3 Uik
~h (
Ui, k + 1 =
2
2
+ uih2 + ui,2 k+ 1 +

2 }
2 2
h uik + ui, k+ 1
2
Demontrant cette inegalite et sommant sur tous Ies k, il vient
l

Ju 2
(x, i-r) dx< h] ufk•
O k

Soit a presant i-r < t < (i + 1)-r. La fonction u(x, t) est lineaire par
rapport a t dans cet intervalle:
.... ( t - i,: ) ..... t - i,: -
u(x, t)= 1--,:- u(x, ii:)+--r-u(x, (i+1)i:),
- ( t-i,:) . .
u2 (x, t) < 1--,:- u 2 (x, i-r) +-,:-
t-i,: - 2
u (x, (i-1-1) ,;).
II est evident qu'on peut ecrire pour i,: < t < (i + 1)-r, c'est-a-dire
t-i,:
pour 0<--<1,
't

l f 5iî• (x, ii:) dx


Ju (x, t) dx<max
2
~ <maxh ~ ufk•
o J U (X, (i + 1) 't dx
2 i k
o
L'inegalite
l
max ) u2 (x, t) dx~ A
t o
est demon tree.
§ 17] THl!!OREME D'EXISTENCE DE LA SOLUTION DU PROBLEME MIXTE 195

Occupons nous a present de !'integrale


l

5ui (x, t) dx.


o
Dans l'intervalle i,; < t < (i + 1) ,; la derivee -;;t est independante
de t et lineaire par morceaux suivant les x. A savoir, pour kh <
< x < (k + 1) h
Ut (x, t) = ( k + 1- Z } Ui+i, ~-ui. k + (: -k} Ui+i. h+~-ui, k+t .

(h+t)h
L'evaluation de !'integrale j uf (x, t) dx se fait exactement de la
kh
(k+t)h
meme maniere que celle deja faite pour J
hh
u (x,
2
ii;) dx:
(h+i)h
j ul(x, t) dx =

~r
hh

1[
1
=h Ui+1.~-Uik <1 -~)+ Ui+i.k+~-Ui,k+t ~~
u

Faisant la somme de ces inegalites sur k, îl vient:


i
Jui (x, t) dx<h ~ ( Ui+i, \-Ui, k) 2~
O h

<m~xh] (
t h
Nous avons demontre par la que
l

max
t
J;f(x, t)dx~B
o
1•

Notons a present que pour t = ii;, la derivee ux (x, i't) est constante
dans l'intervalle kh < x < (k + 1) h:

D'ou
l
Ju~ (x, i't) dx= h ~ ( Ui, h+!-Uih ) 2.
u k
t96 EQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Dans l'intervalle temporal ii·< t < (i +1) -r la derivee ;;x est li-
neaire suivant t:
-
Ux (x, t) = (1 - -t-t,:)
t-
.. Ux (x, i-r) +-,;-
t-i,: -
Ux (x, (i + 1)-r).
D'ou
l l

) Ui(x, t)dx<.(1- t~i,:}


u
Jo ~;;(x, i-r)dx+
l l
+ t~ i-r j u~ (x, (i +1) -r) dx<. m~ Ju!: (x, i1:) dx<.
o i o
<. maxh }J { Ui, h+1h-ut, k ) 2.
i k

La derniere des trois inegali tes anoncees


l
max
t
JuHx, t) dx<.B2
ll
est demontree.
Supposons que l'on ait non pas une fonction de reseau uik, mais
toute une famille (infinie) de telles fonctions. Supposons que cha-
que fonction de cette famille verifie les inegalites
maxh ~ ~h<.A,
i h
maxh ""1 (
. ~
ui+t, k-u,, k
't
}2 ~Bh
~
i h

m~xh ~ ( u;, h+~-uik } 2 <.B2.


i h

u
Alors, Ie prolongement (x, t) a tout Ie rectangle de chacune des
fonctions de notre familie verifiera Ies inegali tes
l
max
O~t::;;T
j u (x, t) dx<.A,
2

0
l

max
O~t~T O
I(u}+u~)dx<.B1+B2=B.
Comme on l'a montre au paragraphe precedent, Ies fonctions {u}
forment une famille bornee et egalement continue.· D'apres le theo-
reme d'Arzela, cette famille est compacte par ra.pport a la convergen-
ce uniforme.
§ 17) THJliOREME D'EXISTENCE DE LA SOLUTION DU PROBLEME MIXTE 197

On sait que lorsque Ies differences temporelles t 1 - t 2 sont suffi-


samment petites,
Iiî(x2, t2)-iî(x1, t1) l~l'B-VI x2-xd +4 l'BVI t2-t1',
lu(x, t)l~v 1+2VAB.
Fixant Xt, t1, X2, t2 et choisissant la suite de fonctions {u) unifor-
mement convergente vers la limite u (x, t), on obtient evidemment
pour cette fonction limite Ies memes inegalites avec Ies memes cons-
tantes
Iu (x2, t2)-u (x1, t1) l~VBV I~-x1 I +4 VBV I t2-t1 I,
lu(x, t)l~i/ f +2VA.B.
Supposons maintenant que chacune des fonctions de reseau Uik pren-
ne pour t = O des valeurs egales aux valeurs d 'une certaine fonc-
tion continue fixe cp (x) :
uok = cp {kh).
Alors, la fonction correspondante interpolee u(x, t) verifie de toute
evidence Ies inegalites
lu(x, 0)-u(kh)l=lu(x, 0)-cp(kh)l~VBVlx-khl,
lu(x, 0)-cp(x)l~-VBVlx-khl+lcp(x)-cp(kh) ,.
Si l' on prend k = [ : ] de telle sorte que la distance entre Ies points x
et kh soit plus petite que h, et qu'on considere ensuite la suite con-
vergente de fonctions {u} interpolees suivant Ies fonctions de reseau
correspondant aux pas de plus en plus petits, on obtient pour la
fonction limite l'egalite u (x, O) = cp (x). Par consequent, la fonc-
tion limite u (x, t) prend pour t = O Ies valeurs initiales cp {x).
On peut etablir de fa~on analogue que si Ies familles de fonctions
de reseau {uHl}, {uţf}, {uif:} etaient pour k = O (c'est-a-dire pour
x = O) liees par des relations de la forme
u\i = a12 ( i't) u\t> + a,a (i-r) u\t>
avec des fonctions continues a 12 {t), a 13 (t), Ies fonctions limites
u< 1 >, u< 2>, u< 3 > doivent forcement verifier la condition a la limite
u< 1 > (O, t) = a 12 (t) u< 2 > (O, t) +a13 (t) u< 3 > (O, t).
Bien entendu, on suppose realisees pour chaque fonction de reseau
u\J;> Ies memes evaluations assurant la compacite que celles suppo-
sees realisees pour Utk tout au long de ce paragrapbe.
198 EQUATIONS HYPERBOI:,IQUES [CH. 2

Le nombre de fonctions liees par une telle condition aux limites


peut etre evidemment quelconque. 11 est naturel aussi que la fron-
tiere de gauche ne differe en rien de la frontiere de droite.
Si une f amille de fonctions de reseau veri/ie des donnees initiales
continues et des conditions aux limites avec des coej/icients continus,
et si ces f onctions obeissent aux inegalites plus haut indiquees assurant
leur compacite, les limites de suites convergentes de telles f onctions (prea-
labl ement interpolees) verifient egalement les memes conditions ini-
tiales et aux limites.
Soient a present donnees deux familles de fonctions de reseau
{u,k} et {vik} liees par les relations
Ui, k+t-Uik
Vtk= h

et satisfaisant aux inegalites


maxh ~ ufk,<A, maxh ~ vl1t-<A,
i k i k

maxh "'1 ( u1+1, h.-uik) 2 ~B max h~


"'1 ( vi+1, k - Vik )
2
~ B t,
~
. ~ 't' - h . ,:
i k i k

maxh
.
"'1 ( u1, k+1-u1k
~ h
)2 ~B~ 2,
m~ h] ( v1, k+~ -vui ) 2 <. B2 •
i k i k

Les familles de fonctions interpolees {u'}, {;} sont alors compactes.


Prenant une sous-suite convergente de fonctions {u}, puis tirant
de celle-ci une sous-suite telle que les correspondantes convergent v
aussi, on construit Ies fonctions u (x, t) et v (x, t) limites de ces sous-
suites. Nous allons demontrer que
( t) - au (x, t)
V X, - ax
et etablir simultanement l'existence de la derivee au second membre
de cette egalite.
D'evidence, on a les chaînes suivantes d'egalites (x2 > X1):
u(x 2, t)- u(x1, t) = u([ :;: ] h, [ 7J-c) - u([ ~ ]k, [ 7J-c) +
h=[~]-1
+ o (Vi+ Vii) = 'Yi lLf, k+1- Uik h+ o (VŢ + Vii) =
- h
k=[ ~: l
k.a[x;)-1
~ Vtkh+O (Vi+ Vli);
k=[ ~t]
§ ~ 7] TH~OR:BME D'EXISTENCE DE LA SOLUTION DU PROBL:BME MIXTE 199

k=[ ~ ]-1 h=[ : 2 ]-1 (k+ 1)h


~ Vuih= ~ J v(x, i't)dx+O(lx2-x1IYh)=
h=[ ~ ] h=[ ~ ] hh

X2

= Jv(x, i-r) dx+ O ( Ix -xij 1/h) + O (lfh) =


2
Xt

x2

= Jv(x, t) dx+O(lx2-X1IVh)+O(Vh)+
Xt

+o< I x2-x1 I VI t-i-r I);


x2

U(x2, t)-u (x1, t) = JV(x, t) dx + 0 (Vii+ V=t).


Xt

Passant a la limite en faisant h, ,: -+0, on obtient pour les fonctions


limites u (x, t), v (x, t) :
X2

u (x2 , t)-u (x1, t) = ) v (x, t) dx.


Xi

11 est clair que cette egalite peut etre derivee par rapport a la borne
superieure. Ce faisant, on obtient precisement la demonstration de
notre assertion :
_ au (x, t)
V (X, t) - ax .
R e mar q u e. Les rapports aux differences a droite et a gauche
Vik = Uih - Ui, h-1
h

tendent, lorsque h, 't -+ O, vers la meme limite ~:, pourvu que Ies
vu, tendent vers cette limite (les conditions imposees aux rapports
aux differences dans la demonstration precedente sont supposees
remplies ici aussi).
La demonstration resulte de l'egalite pour Ies fonctions inter-
polees:
v(x, t)-i(x, t)=v(x, t)-v(x-h, t)=O(Vh).
Supposons en outre encore que Ies rapports
200 ~QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

satisfont aux inegalites


maxh ~ wlk-<.A,
i k

m~xh ~ ( w1+1, ~-wui ) 2 -<.B1,


k

m~xh ~ ( w;,k+~-wik }2·<Bz.


i h

On peut alors prendre des sous-suites de fonctions de reseau simulta-


nement convergentes {uik}, {vik}, {wtk} et affirmer qu'on a pour
. .
1eurs 11m1tes du du L',
v = dx, w = dt •
. , w = du
ega 11te d, d 1
dt se emontre e a

meme maniere qu'on a justifie l'egalite V=::.


Nous ne repeterons
pas ce raisonnement.
Nous avons maintenant fini l'etude des fonctions de reseau et de
leurs limites, etude ardue mais en fait tres elementaire. Nous allons
passer au theoreme d 'existence lui-meme des solutions pour Ies
systemes hyperboliques.
Nous etudierons dans le rectangle O ~ x < l, O ~ t ~ T Ie
systeme d 'equations

'at+
OUi k i (x, t ) ~+ LJ muuz=ftUUi ""' (i= 1, 2, •.. , no),
l

~
âut
~ - k ; (x, t) ax+
au,
LJ milul =fi (l=n0 +1, ... , n)
l

de conditions aux limites


n
Ui = ~ a;jUJ (i = 1, 2, ... , n 0) pour x= O,
i=no+1
no
Ut = ~ ~lJUJ (i= n0 + 1, •.. , n) pour x= l,
;=1
supposees dissipatives. Les donnees initiales u 1 (x, O) = cp 1 (x) sont
supposees suffisamment regulieres et accordees avec Ies conditions
aux limites, en meme temps que leurs derivees jusqu'a un ordre
suffisant. On suppose egalement que Ies coefficients des conditions
aux limites a,i (t), PiJ (t) sont suffisamment reguliers.
Nous avons construit pour le probleme decrit un schema aux
differences qui l'approche formellement, et nous avons obtenu pour
§ 17] TH:eo~ME D'EXISTENCE DE LA SOLUTION DU PROBLEME MIXTE 201

Ies soiutions des equations aux differences Ies evaiuations:


max Ax ~ ul~ const,
o:s;t~T x, i

max Ax] [ (
0:S:t:S:T X, i
!:i} 2
+ ( ~i} 2 J~const,
max Ax] [
0:S:t~T
c1
;;; )
2
+ ( !:~~ ) + ( ~t~i )
2 2
J~const.

11 resulte de ces evaluations, comme nous avons montre, la com-


pacite
{ Ui, Au; }
} {~ { Aui }
, ~ •

(11 serait plus exact de parler de la compacite non pas de ces


fonctions de reseau elles-memes, mais de leurs prolongements
interpolatoires iii, V;, wi). En outre, nous avons montre que si
Aut -+- W ; 1 a1ors ces f onc t·1ons I"1m1'tes son t
Aui -+- V t, Al
Ut -+- U i, ~

liees par Ies egalites


V _ lJUi
i- lJx '
Pour les fonctions de reseau, par construction etaient remplies Ies
equations aux differences (aux points du reseau)
Au· Au· "'1
At' ± ki Ax'+~ muuz=h
l

11 est vrai que Ies differences ~:' etaient prises a droite dans cer-
taines equations, a gauche dans d'autres. Ceci n'affecte pas nos de-
ductions, puisque nous avons deja explique que l'interpolation des
differences a droite et a gauche differe de O (1/h), et que lorsque
h -+- O ces differences tendent vers Ies memes limites.
Etant donne que Ies interpolations des fonctions de reseau u"
Ax , A/' (nous Ies noterons respectivement Ut, v 1, Wt) au point (x, t)
Aut Au· - - -

different des valeurs au point nodal le plus proche du reseau de


O (1/h + -Vi) au plus, et qu'aux points du reseau sont verifiees les
equations aux differences, on peut affirmer que
Wt ± ktVi + ~l muuz-ft = O (1) pour h, -r-+- o.
Des lors doivent etre verifiees pour la limite de la suite conver-
gente Ies egali tes
202 EQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

ou, ce qui revient au meme,


aui aci
ift±k,ax+ ""
~muUi=--=h
l
Les etudes faites au debut de ce paragraphe montrent que ces fonc-
tions limites verifient Ies donnees initiales et Ies conditions aux
limites.
Enonţons une fois de plus le theoreme demontre et toutes Ies
con di tions alors im posees.
I. Le domaine ou la solution est construite est le rectangle
o ~ X ~ L, o ~ t ~ T.
I I. S ysteme d' equations :
(i = 1, 2, ... , n 0),
I

(i=n0 +1, ... , n),

ki (x, t) > O.
Les coefficients et les seconds membres sont supposes suffisamment regu-
liers.
I I I. Conditions aux limites a la frontiere de gauche
n
Ui = ~ a11u1 (i = 1, 2, ... , n0),
j=no+1
a la frontiere de droite
no
Ui = ~
j=1
~iJUj (i = n0 + 1, •.. , n).
Ici aiJ (t), ~ii (t) sont des fonctions suffisamment regulieres du temps.
Les conditions aux limites sont supposees dissipatives. Cela signijie
que toute f onction verifiant les conditions aux limites verifie egalement
les inegalites
no n
- ~ kiui + ~ k,uf <.O-sur la frontiere de droite,
i=t i=no+1
n no
- ~ k,uf + ~ ktuf <.O-sur la frontiere de gauche.
i=no+1 i=t
IV. Les donnees initiales ui (x, O) = <pi (x) sont supposees suffi-
samment regulieres et accordees avec les conditions aux limites en meme
temps que le urs derivees d' ordre suffisamment eleve.
V. 111oyennant les hypotheses I - IV, il existe une solution unique
du probleme pose dans le rectangle O ~ x ~ L, O ~ t ~ T (l'unicite
a ete demontree au § 14).
§ 171 THEORSME D'EXISTENCE DE LA SOLUTION DU PROBLS:M:E MIXTE 203

Nous avons obtenu pour cette solution des evaluations avec des
constantes s'exprimant au moyen des dimensions du rectangle, des
coefficients des equations et des conditions aux limites, au moyen des
donnees ini tiales et des deri vees d 'ordre suffisamment eleve de ces
fonctions.
Voici ces evaluations :
I ui l<const, I I~const, I I<const,
Ţ
ou· ~
au•

I
8 1
u
8X
I - I
x1, h
8
8ui
x x2, t2
J<const('Vlt1-t2l+Vlx1-x2l),

I I - I
aauti
Xt, t1
âauti
X2, t2
l<const(Vlt1-t2l+VJx1-x2I),
Faisons quelques remarques en ce qui concerne le theoreme demon-
tre et son enonce.
R e m a r q u e 1. Dans l'enonce du point III, on peut renoncer
a l'exigence de dissipation des conditions aux limites. Dans le cas
oii. Ies conditions aux limites ont la meme forme qu'au point III,
une transformation des inconnues ui (x, t) permet de realiser les
conditions de dissipation. Cette transformation entraîne seulement
un certain changement des constantes dans Ies evaluations defini-
tives. Si les coefficients des conditions aux limites et des equations
ne dependent pas du temps t, la transformation des fonctions incon-
nues peut etre aussi rendue independante du temps.
R e m a r q u e 2. Si un systeme a coefficients et aux conditions
aux limites independants de t, ayant ses seconds membres nuls,
f t = O, est donne dans le domaine O ~ t < oo, O ~ x ~ L, la solu-
tion du probleme pose existe pour tous les t > O et satisfait a des
evaluations de la forme
lut(x, t)l<CeKt, j a~i l<CeI<t, ,~,<CeKt,

I I - I l<D
Oi)Ui
X Xt, h
Oi)Ui
X X2, t2
(t1, t2) (VI t2-t1 I+ VI X2-X1 I),
âautt I - ââuti I 1~ D (t1, t2) (VI t2-t1 I+ VI X2-X1 I).
I Xt, t1 X2, t2

La dependance exponentielle des constantes par rapport au temps


resuite de l'evaluation de la croissance des « integrales d'energie >>
aux differences, evaluation obtenue a la fin du § 15. (La constante
M dans cette evaluation ne depend pas de la hauteur du rectangle
suivant Ies t, Ies coefficients ayant ete supposes independants de t.)
L'assertion faite dans cette remarque nous servira plus tard au
chap. IV lors de la construction de la theorie de la methode de Fou-
rier et de la transformation de Laplace.
R e mar q u e 3. Nous avons demontre l'unicite de la solution
du probleme de Cauchy pour un systeme hyperbolique. Ce probleme
204 :eQUATIONS HYPERBOLIQUES [CIL 2

n'exige que des donnees il)itiales. 11 n'a pas besoin de conditions aux
limites. La solution est univoquement determinee dans le triangle
caracteristique s'appuyant sur le segment de !'axe des x ou sont
donnees Ies conditions initiales. Ce triangle est decoupe par la carac-
teristique !: = kt (x, t), avec le plus grand ki, passant par la fron-
tiere de gauche du segment, et par la caracteristique !:= k, (x, t),
avec le plus petit ki (x, t), passant par sa frontiere de droite. Les coef-
ficients ki (x, t) du systeme
OUi
fit+ 0x+
k i (x, t ) OUi ""
"-1 muiUk=/,
h
ne sont pas supposes ici strictemeut positifs ou negatifs. 11s peuvent
meme changer de signe.
Nous allons voir maintenant comment on peut deduire de notre
theoreme d 'existence pour le probleme aux limites le theoreme
d'existence de la solution du probleme de Cauchy dans le triangle
caracteristique. Primo, nous montrerons qu'on peut se borner au
cas des pentes strictement positives des caracteristiques ki (x, t).
En effet, la transformation des variables independantes
x' = x - at, t' = t
ramene le systeme a la forme
~
OUi
at'+(a+kt) oz'
OUi
+ "-1 miliUk=ft.
k
11 est clair qu 'en prenant a positif suffisamment grand on aura une
pente positive pour Ies caracteristiques
dz'
cit'= a+ ki.
Considerons un systeme de pente positive des caracteristiques dans
un certain rectangle suffisamment grand contenant le triangle carac-
teristique (fig. 51). Si le systeme n'est pas defini partout dans ce
rectangle, nous le definissons en prolongeant Ies coefficients et Ies
seconds membres de fa~on arbitraire mais suffisamment reguliere.
Nous prolongeons egalement Ies donnees initiales sur toute la base de
ce rectangle. Etant donne que le systeme a ete suppose a k, positifs,
ses conditions aux limites doivent etre donnees seulement sur la
frontiere de gauche. Prenons-les a nouveau arbitraires suffisamment
regulieres et accordees avec Ies donnees initiales. (On peut se donner
pour conditions aux limites Ies valeurs de toutes Ies fonctions incon-
nues ui sur la frontiere de gauche.)
En vertu du theorcme demontre, la solution de ce probleme elar-
gi existe. Notamment, elle existera aussi dans le triangle caracte-
ristique. En vertu du theoreme d 'unici te, la solution dans ce trian-
gle ne depend pas de notre arbitraire dans le prolongement des
§ 181 JsQUATION DES ONDES. FORMULE DE KIRCHHOFF 205

equations, des conditions initiales et aux limites.


Dans notre demonstrntion, nous n'avons pas formule rigoureuse-
ment Ies hypotbeses eoncernant Ies coefficients et Ies donnees ini-
tiales (desquelles hypotheses resulterait la possibilite de leur prolon-
gement regulier) et nous n'avons pas donne la description exacte
t
1.-----------....

o l :c
Fig. 51

d'un tel prolongement. Nous ne nous arreterons pas sur ces subtili-
tes. Par ces remarques nous terminons notre examen du theoreme
d 'existence.
Dans le cas de deux variables independantes que nous avons trai-
te, il existe des procedes plus elementaires pour demontrer le theo-
reme d'existence que le procede que nous avons choisi. Notre choix de
la methode des integrales d.'energie et des conditions de compacite
Ies plus simples a ete conditionne par le fait que l'idee de cette
methode peut etre transposee pour Ies systemes hyperboliques syme-
triques au cas d 'un plus grand nombre de variables spatiales. Les
conditions de compacite des fonctions Ies plus commodes, et done
Ies plus utilisees, portent le nom de << theoreme d 'injection >>
de S. Sobolev.

§ 18. Equation des ondes. Formule de Kirchhoff


Probleme de Cauchy et theoreme d'unicite pour l'equation des ondes.
Formule pour la solution du probleme de Cauchy dans le cas d'une seule variable
spatiale. Deduction de la formule de Kirchhoff pour la solution dans le cas de
trois variables spatiales. Demonstration de cette formule. Methode de la des-
cente et deduction de la formule de Poisson pour la solution de l'equation des
ondes a deux dimensions. Resuma des formules pour Ies espaces a une, deux et
trois dimensions. Lacune dans le domaine de dependance dans le cas tridimen-
sionnel. Fronts avant et arriere brus~ues dus ă une perturbation dans un domaine
borne. Autre situation dans Ies cas dune et de deux dimensions. Diffusion d'on-
des. Onde sonore a symetrie spherique. Regularite necessaire des donnees initia-
les. Potentiels retardes.
Nous n'etudierons pas dans notre cours Ies theoremes d'existence
generaux des equatio;ns hyperboliques a deux ou a trois variables
spatiales. Nous nous bornerons a construire Ies formules explicites
pour la solution d 'une equation hyperbolique du second ordre a
206 :EQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

coefficients constants. A cette equation, dite ordinairement equa-


tion des ondes, se ramenent maints problemes physiques. L'equation
des ondes s'ecrit dans le cas d'une, deux ou trois variables spatia-
Ies comme suit:

a2<D 2 ( a2<D a2<D )


~=Co 8x2 + 8y2 '

a2<D ( a2<D 2
arr=c02 ax2 + aay2<D +7ii,2""
a2<D }

Nous commencerons l'etude de l'equation des ondes par le theoreme
d 'unicite, dont la demonstration et la formulation seront donnees
seulement pour le cas de deux variables spatiales x, y.
La repetition de cette demonstration en modifiant de fa~on con-
venable l'enonce pour une ou trois variables spatiales peut servir
d 'exercice utile et simple.
Le probleme de Cauchy pour l' equalion des ondes se pose
comme suit. Dans un certain domaine D du plan t = O on prend
Ies donnees initiales sous la forme
<D lt=O = <Do (x, y),
<Dt I t=O = <D1 (x, y).
Nous voulons savoir quel est le domaine de l'espace x, y, t ou. ces
donnees determinent une solution unique. L'equation de la surface
caracteristique cp (x, y, t) = const pour l'equation des ondes
cpî-c: (cpi+cpi) =0
a exactement la meme forme que l'equation des caracteristiques
pour le systeme decrivant la propagation du son. Ceci etant, nous
pouvons nous attendre avec raison a ce que la frontiere du domaine
d'unicite soit pour l'equation des ondes la meme que pour ce syste-
me. Nous allons etayer ce qui vient d'etre dit par une demonstra-
tion. Nous decrirons le domaine d 'unici te comme l'ensemble de
tous Ies points (x 0 , y 0 , t 0), t 0 ~ O, pour lesquels le cone caract~-
ristique
(x - x 0 ) 2 + (y - y 0 ) 2 - c! (t - to) 2 = O
cou pe le plan t = O sui vant la circonference
(x - Xo) 2 + (y - Yo) 2 = c~t~,
tout entiere contenue, avec le cercle qu 'elle delimite
(x - x0 ) 2 + (y - y0) 2 ~ c:t~,
§ -18] f:QUATION DES ONDES. FORMULE DE KIRCHHOFF 207

dans le domaine D. 11 suffira de verifier que si, pour t = O, on a


dans le cercle
(x - Xo) 2 +
(y - Yo) 2 ~ c~t~
Cl> 0 (x, y) = O, Cl> 1 (x, y) = O, alors cD == O dans le cone
(x - Xo) 2 +
(y - Yo) 2 ~ c! (t - to) 2,
O~ t ~ t 0 ,
ayant ce cercle pour base. Pour le demontrer, posons
811> a11> 811>
ai=P, iJx =-u, ay=-v.
11 est evident que ces fonctions p, u, v verifient Ies equations
!!!_+~=O
8t ax '
~+~=0
i)t 8y '

1+c
at o
(~+~}
ax
2
ay =0 '
lesquelles coincident avec les equations de la propagation du son
(p 0 = 1). La condition <I> I t=o = O entraîne
u lt=o = - aa11>
X
It=O = O; v lt=o = -
8
011> /
Y t=O
= o.
Quant a la condition cDt I t=o = O, elle se transcrit p I t=o = O.
Nous pouvons a present utiliser le theoreme d'unicite pour le
systeme d'equations de l'acoustique et affirmer qu'on a partout dans
le cone u = V = p = O ou, ce qui revient au meme, cDx = cDy =
= <Pt = O, c'est-a-dire que {}) = const. Etant donne que <ll = O
pour t = O, on a CI>== O partout dans ce cone. La demonstration du
theoreme d 'unici te pour l' equa tion des ondes est terminee.
Avant de passer a la deduction des formules pour la solution de
l'equation des ondes dans l'espace a trois dimensions, nous allons
considerer un probleme aux limites particulier pour l'equation des
ondes a une dimension.
Soit <D (x, t) une fonction deux fois continfiment derivable pour
x ~ O, t ~ O, verifiant dans ce quadrant l'equation
a211> 2 a211>
~=Co iJx2 '
Ies conditions initiales
(}) (x, O) = cp (x),
<Pt (x, O) = "P (x)
et la condition a la limite CI> (O, t) = O. Nous allons essayer de trou-
ver une formule explicite pour CI> (x, t). A cet effet, nous allons
208 ~QUATIONS HYPERBOLIQUES LCH. 2

prolonger la fonction <I> (x, t) dans le domaine x < O, t ~ O de fa-


Qon impaire :
<I> (-x, t) = -<l> (x, t).
La fonction ainsi construite est de toute evidence, en vertu de la

en vertu de l'equation !:~


condition a la limite, continue avec ses derivees premieres. Comme
(O, t) = !i a;t~
(O, t) == O, la fonction
<I> (x, t) est deux fois continument derivable pour t ~ O.
Des lors, on sait que ( § 5) la solution du probleme de Cauchy
est donnee par la. formule de d 'Alembert
x+cot
<D (x, t) = q, (z-c 0t)+q, (x+c0t) +-1-
2 2co
r 1J> mds.
J
x-cot
Ici cp et '$ sont les fonctions obtenues en prolongeant de faţon im-
paire sur tout I' axe des x Ies fonctions cp (x) et ,i, (x) donnees sur le
demi-axe positif.
Nous envisagerons par la suite Ies valeurs de la solution pour
O~ x < c0 t. Recopions la formule dans ce cas en notant que
cp (x - c0 t} = -cp (c 0 t - x),
x+co t cot-x cot+x cot+x
J .,i, cs) ds = J ,i, ~) d~ + J iJ> <s> ds = J "' <s> ds.
x-cot x-cot cot-x c0 t-x
On obtient finalement la formule
cot+x
<D(x, t)=q>(x+cot)-;q>(cot-x)+ 2!0 J '$(s)ds, (1)
c0 t-x
qui nous servira bientot.
Venons-e na la deduction de la formule pour la solution de l'equa-
tion des ondes dans le cas a trois dimensions
82(1) 2 ( 82(1) 82(1) 82(1) )
~=Co 8x2 + 8y2 + 7[li:""
de condi tions ini tiales
<I> (x, y, z, O) = <1> 0 {x, y, z),
<l>t (x, y, z, O) = <1> 1 (x, y, z).
Nous supposerons la solution suffisamment reguliere et nous es-
sayerons de trouver une formule exprimant au moyen des donnees
initiales la moyenne de la fonction <I> sur une sphere de rayon r de
centre au point (x 0 , Yo, zo)
a> (r, t) = ~r 2 j J<D (x, y, z, t) dsr.
Sr
§ 18] f:QUATION DES ONDES. FORMULE DE KIRCHHOFF 209

Ici. Sr est ladite sphere, le point (x0 , y 0 , z0) etant fixe jusqu'a la
deduction complete de la formule.
Si l'on passe de l'integration sur la sphere de rayon r a l'inte-
gration sur la sphere unite S 1, on peut ecrire une autre expression
pour <l> (r, t)

©(r, t)= 4~ j J<D(x +cxr, Yo+~r, z +yr, t)dw.


0 0
S1

Ici dco = r\dsr est !'element d'aire de la sphere unite ou l'angle


solide sous lequcl du point (x 0 , y 0 , z0 ) est vu !'element d'aire ds;
a, ~~ î' sont Ies coordonnees d'un point sur la sphere unite.
Introduisant Ies coordonnees spheriques
a = sin 0 cos cp, O ~ 0 ~ n,
~ = sin 0 sin cp, O ~ cp ~ 2n,
y = cos 0,
et notant que !'element d'aire dw = sin 0 dcp d0, on obtient encore
une forme d 'ecri ture de <P (r, t):
2:i; 1t

<D (r, t) = 4
~ JJ<D (x + r sin 6 cos cp, y + r sin 0 sin cp,
0 0
o o
z0 + r cos 0, t) sin 0 dcp d0.

Nous aurons dans la suite a nous servir de ces trois formes d 'ecri-
tnre pour <l> (r, t).
Nous deduirons la formule representant <l> (r, t) d 'apres Ies don-
nees initiales <l> (x, y, z, O) = <Po (x, y, z), (!>t (x, y, z, O) =
= <D 1 (x, y, z), en ecrivant l'equation differentielle verifiee par
cp (r, t). Bien entendu, cette equation est aussi une equation aux
derivees partielles, mais nous arriverons a ramener sa resolution a
l'ntilisation de la variante deduite de la formule de d'Alembert.
Integrons l'equation des ondes
i}2<J) 2 ( q2<J) i}2<J) i}2<J) )
ai2=Co ox2 + 8y2 +~
pour <I> (x, y, z, t) dans la boule Dr [(x - x 0) 2 (y - y 0 ) 2 + +
+ (z - z0) ~ r ). Ecrivons !'integrale du premier membre de
2 2

l'equation sous forme d'integrale double sur la sphere Sp de rayon


p, dsp = p2 dp dro et d'integrale simple sur le rayon p, et appliquons
11.-010.~8
210 :€QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

au second membre la formule de Gauss-Ostrogradsky

J (5 J~:~ p•doo) dp=c! JJ(a: H : +y : ) ds,=


O Sp Sr

=c! Jj [ :r <I>(xo+ar, Yo+~r, zo+î'r, t)]r do>=


a2+132+v2=1
2

=c!r2 JJ <I>r(x0 +ar, Yo+~r, z0 +yr, t\dw~


a2+132+y2=1
=c;r2 :r )J <D(x0 +ar, Yo+~r, z0 -j-yr, t)dw=
a2+132+v2=1
aiii (r, t)
= c~r2 • 4n --a-,.-
Notons ancore que
r

J(JJ ~:~ p dw) dp =


O Sp
2

r
= Jp :e: ) J
o
2
[
a2+132+v2=1
© (x 0 + ap, Yo + ~p, zo + î'P, t) dw] dp c=

r 4 at2(p, t)
T

= Jp • n
2
-
{J2(1)
dp.
o
Derivant par rapport ar Ies deux membres de l'egalite
r - -
Jl p2.4 n a2Cll(p, t) d ·- 2 2.4 â<D(r, t)
ât 2 p - Cor lt âr ,
o .

nous sommes conduits, apres simplification par 4nr2 , a l'equation


cJ2CJ) i}
~=""Ţa,:-
( ca aci5 )
r~ar.
.,

Cette equation decrit, entre autres, la propagation d 'ondes a syme-


trie spherique. En effet, si © (x, y, z, t) depend seulement de r =
+ +
= V (x - x 0 ) 2 (y - y 0 ) 2 (z - z0) 2 et de t, alors elle coîncide
avec sa moyenne spherique.
L'equation pour <1> peut etre ramenee par la substitution simple
Cil = <1>/r a la forme standard de l'equation des ondes a une dinrnn-
sion. En effet,
§ 18 J gQUATI0N DES 0NDES. FORMULE DE IORCHH0FF 211

d'ou
a2«D 2
a2iii
~=co âr2 •

La fonction <I> (r, t) definie pour r ~ O verifie pour r = O Ia condi-


tion a la limite
<D (O, t) = Q.cp (O, t) = O.
11 est facile aussi d'ecrire Ies donnees initiales pour d> (r, t):
<D (r, O)= r<I> (r, O)= 4
!r j) <D (x, y, z, O) dsr =
Sr

= !r j j <D (x, y, z) ds,.


4 0
Sr
et de meme
©1 (r, O)= 4~r ) <D1 (x, y, z) ds,..
Sr

De sorte que nous sommes conduits au probleme deja etudie pour


l'equation des ondes a une dimension sur la demi-droite r;;;:: O, et
nous pouvons ecrire la formule pour sa solution. II est vrai qu 'il
faudrait encore verifier que <D (r, t) est deux fois contim1ment deri-
vable partout dans le quadrant ferme, y compris r = O. Ceci n'est
pas difficile a faire, mais ce n 'est pas indispensa ble. On devra de
toute faţon verifier la formule deduite pour demont'rer le theoreme
d'existence de la solution du probleme de Cauchy. Nous montrerons
plus loin que la fonction <ll definie par la formule deduite ici veri-
fie l 'equation des ondes et Ies conditions initiales.
Ainsi donc, pour Ies r < c0 t, on a en vertu de la formule (1)

ffi (r, t) = cp(r+c0 t)~<p (c 0 t-r)


M
++ J -~
c0 t+r
l' "' (s) dt
c0 t-r
ou
cp(~)=CD(~, O)= 4
6
! J)s~ (1)0 (x,.y, z)dSr., ·
....

'\j, m= (l)t g, O)= 4!s Is.J<I>1 (x, y, z) dSÎ.


6

11 ne resta plus a present qu'a noter que


-
<D (xo, Yo, zo, t) = <I> . m(r, I) aci>
(O, t) =hm_...;.._= -0- (O, t),
, r➔ O r r
14*
212 ~QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH, 2

et a calculer cette derivee :


0
! (O, t) = q,' (c0 t) + :0 ip (c0t).
Substi tuan t aux fonctions q> et ip le urs expressions d' a pres Ies donnees
initiales, on est conduit a
la formule definitive pour la solution
<l> (x, y, z, t) du probleme de Cauchy:

Jr Jr +
1
<D (xo, Yo, Zo, t) = - 1d [4-. Cl>o (x, y, z) dsr]
cr _ 1tr r=cot
Sr(xo, Yo, zo)

+[·-4
t
_ nrco Jr J\ Cl>1(X, y, z)ds,J
. r=cot =
Sr(xo, Yo, zo)

= 4:c 0
[ :i L!t J Scof(xo, llo, zo)
Cl>o ds) + c!t j
Scot(xo, Yo, zo)
<l>1 ds J.
Cette formule porte le nom de formule de Kirchhoff. Nous avons indi-
que explicitement ici Ies coordonnees x 0 , y 0 , z0 du centre de la sphe-
re Sr.
Etant donne que (x 0 , y 0 , z0) est un point arbitraire parmi les
points pour lesquels la sphere Scot est tout entiere (avec la boule
qu'elle delimite) contenue dans le domaine ou sont donnees Ies
conditions initiales, nous avons precisement obtenu la formule qui
represente la solution partout dans le domaine ou le theoreme d'uni-
cite peut etre demontre. 11 est vrai que dans notre deduction nous
avons suppose l'existence du probleme pose.
Nous allons verifier maintenant que la formule deduite donne
effectivement la solution de l' equation, et que cette solution veri-
fie bien les conditions initiales posees. On aura demontre par la
l' existence de la solution et acheve de justifier la formule.
Demontrons d' abord le lemme suivant.
Soit U. (x, y, z) une fonction deux fois co-r?,tinâment derivable.
A lors la f onction
V (t) = 4n~gt
8 cot(xo,
J U (x, y, z) ds
Yo, zo)
jouit des proprietes suivantes:
V (O)= O, !~ j,=o = U = U (O, O, O),0 ~~ l,=o = O.
Rappelons que
j U (x, y, z) ds =
8 cot(xo, Yo, zo)
2,i: ,t

= ) JU (x +cot sin 0 cos q>, y +c t sin 0 sin <p, z +


0 0 0 0
o o
+ Cot cos 0) c!t2 sin edO dcp •
2
§ 18] :eQUATION DES ONDES. FORMULE DE KIRCHHOFF 213

Pour le demontrer, ecrivons le developpement de Taylor de


V (x, y, z):
(x-xo)2
V=Uo+Uox(x-xo)+Uoy(Y-Yo)+Uoz(z-zo)+Uoxx 2 + •••
•••+ Uouz (Y-Yo) (z-zo) +o [(x-x + (y-y + (z-zo) 0)
2
0)
2 2
].

Integrant ce developpement sur la sphere Scot (x 0 , y 0 , z0) et notant


que Ies integrales des termes lineaires sont nulles, il vient:

J
8 cot(xo, Yo, zo)

V(t)= 4n~at J U(x, y, z)ds=Uot+Bt 3 +o(t 3 ).


Scot(xo, 1/o, zo)

De cette formule resultent toutes nos assertions.


Appliquant a la formule representant la solution

<D (xo, Yo, Zo, t) = 4 :co [ ;,~ ( c:t J <Do ds) +


8 cot(xo, Yo, zo)

+ c:t J
8 c t(xo, Yo, z )
<D1 ds]
0 0
le resultat du lemme, on voit que
<D (xo, Yo, Zo, O)= <Do (xo, Yo, zo),
d
Tt © (xo, Yo, zo, t) lt=O = <D1 (xo, Yo, zo)•
Ces formules demontrent que Ies donnees initiales sont realisees.
Nous avons utilise jusqu'a present une formule ecrite de telle
faţon qu'elle donnait la valeur de la solution en un point fixe a
di vers instants t. Pour qu' elle puisse s' appliquer a differents points,
il faut remplacer la derivee !
au second membre par pour souli- !
gner que la derivation par rapport au temps est faite en un point fixe
de l'espace. Des lors, nous ecrirons la formule de la solution sous
la forme sui van te :

<D(x, y, z, t)= 4 :co [ ! ( c:t J <J)0 ds)+


Scot(xo, Yo, zo)

+ c:t J (D1 ds].


Scot(xo, Yo, zo)

Avant de demontrer que <D (x, y, z, t) verifie l'equation, notons que


si u (x, y, z, t) est une fonction suffisamment reguliere et que
iJ2u fJ2u iJ2u
iJt2 -co
2 (
iJx2 + iJy2 + iJ2u
iJz2
)
= O,
214 ~QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. ~

on a aussi

i) [ i)2u iJ2u i)2u i)2u } ]


= Tt 7iii""- Co
2 (
iJx2 + iJy2 + i)z2 = O•
Grâce a cela, ii suffira de montrer que !'integrale de la forme
u(x,y,z,t)=c:t J U(;,11,~)ds
Bcot(xo, Yo' zo)

est solution de l'equation des ondes. Ecrivons cette egalite plus


en detail:
2n te

u(x, y, z, t) = c!t J JU (x+c t sin 0 cos cp, y +c t sin 0 sin cp, z +


o o
0 0

-\- c0 t cos 0) c~t 2 sin 0 d0 dcp =


2n n
= c0t Jo Jo U (x + c t sin 0 cos cp,
0 y + c t sin 0 sin cp,
0

z + Cot cose, sin 0 d0 dcp


et derivons-la.
Commen~ons par calculer :; :
2n n
:: =f +c0t ! JJU (x+c0t sin 0 cos cp, y +c0t sin 0 sin :p, z +
o o
2n te

+cot cos 0) sin 0 d0 dcp = : + Cot•Co J Jrus sin 0 cos cp +


o o
+ u11 sin esin cp + ub cos 01 sin 0 d0 dcp = T +
+ +J J
2.-c 1t

o o
[U6 sin 0 cos cp + U1l sin 0 sin cp + Ur.,, cos 0] c!t 2 sin 0 d8 dcp.

Notons a present que c!t 2 sin 0 d0 d(p est !'element d'aire de la


sphere de rayon c0 t. Notons encore que Ies arguments des derivees
Uş_, u'l, Ur.,, sont situes sur cette sphere (ces arguments sont X +
+ c0 t sin 8 cos cp, y + c0 t sin 0 sin cp, z + c0 t cos 0). Dans le meme
temps, sin 8 cos cp, sin 8 sin q>, cos 8 sont Ies composantes du vecteur
unite de la normale exterieure a cette sphere.
§ 16) 2QUAT10N DES ONDES. FORMULE DE KIRCHHOFF 215

Ces remarques nous permettent d'ecrire le resultat sous les for-


mes suivantes:

(!'integrale n ete designee par /). Derivons a nouveau:


iJ2u 1 [,11, u 1 al I
otz =- t ot - tz +T Tt-"72-
1 ( u
- t t + It ) u
tz
I
tz + 1t iJ/ 1 ol
ot - t ae ·
Comme

I = JJj
(~-x)2-l-(ri- u)2+(~-z)2~c t2
[U~~ + U + Utd ds dri ~ =
11 T)
6
c 0t 2n n
= ) [j ) (Us~ + U riTl + Utt) sin 0 dO dcpr2 j dr,
o o o
on a

~; ·-= Co j j (U ss + U + U td ds · 1111
8 cot(x, Y, z)

(En effet, la derivee par rapport a t de !'integrale dans la boule de


rayon variable est egale au produit de !'integrale sur la sphere par
la derivec du rayon par rapport a t.) Ainsi, nous avons etabli que
(2)

Par ailleurs, cn derivant directement la formule


U- (Xi y, Z, t) =
2n n
=~ r r U(x+c0tsin0coscp, y+c0tsin0sincp,
Co J J
o o
z + c0 t cos 0) c~t 2 sin 0 d0 dcp
on est conduit a l'egalite
Uxx+Uuu+Uzz= c:t )) (U;t+UTlTJ+Utt)ds. (3)
Sc 0t(x, y, z}
2-16 :mQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Rapprochant ·(2) de (3), on voit que


Utt = c! (Uxx + Uyy + Uzz},
ce qu'il fallait precisement demontrer. Par la, la formule de Kirch-
hoff

<D {x, y, z, ;co [ ! ( c!t


t) = 4 J cD0 ds} +
Scot(x, y, z)

+ c:t j
8 cot(x, y, z)
<D1 ds]

est justifiee. Pour obtenir les formules analogues pour l' equation
bidimensionnelle
a2<1> 2 { a2<1> a2<1> }
~=Co ox2 + i)y2 '

notons que, de toute evidence, celle-ci est verifiee par la solution


independan te de z de l' equation a trois dimensions
a2<1> 2 ( a2<1>
aj2=Co ox2 + a2<1> a2<1> )
i)y2 +~ •

Pour obtenir de telles solutions, îl suffit d'envisager Ies donnees


initiales independantes de z. Alors, Ies integrales sur la surface de
la sphere (s - x) 2 + (y - 11) 2 + (z - ~) 2 = cgt2 peuvent s' acrire
comme des integrales dans le cercle
(s - x)2 (11 - y)2 ~ c~t2. +
Nous allons montrer comment on procede. Supposons que U =
- U (x, y) ne depende pas de z. Alors,
2n: n
JJu
o o
(x + cot sin ecos <p, y+ Cot sine sin cp) c~t 2sine d0 dcp =
2,in/2
= j JU (x + c t sin 0 cos cp,
0 y + c0t sin 0 sin <p) c~t2 sin 8 d0 d<p +
o o
2n n
+ J JU (x +c t sin 0 cos (p,
O :t/2
0 y +c0t sin 0 sin fP) c~t 2sin 8 d0 d<p =

2n :t/2
=2 J JU(x+c tsin0cos<p, 0 y+c0tsin0sin<p)c~t 2 sin0d0dq>.
to o
Notre separation de !'integrale en deux parties egales a le sens sui-
vant. Toute droite parallele a l'axe des z coupe la sphere Scot (x, y, z)
en deux points situes respectivement sur Ies demi-spheres superieure
§ 18) l!:QUATION DES ONDES. FORMULE DE KIRCHHOFF 217

et inferieure. Notre partition de !'integrale signifie justement sa


division en parties correspondant a ces demi-spheres. Posons p =
= c0 t sin 0, dp = c0 t cos 0 d0. Notons encore que, pour O=:::;;;; 0 =:::;;;; n/2~
cos 0 = V 1- sin 2 0 =-,/ 1 - ~: 2 = c~t V c~t 2 -p2 •
On peut a present acrire
2:t :t
Jo Jo U (x + c t sin 0 cos cp, y + c t sin 0 sin cp) c~t sin 0 d0 dcp =
0 0
2

2:t :r./2
r r
=2 J J U(x+pcoscp, y+psmcp)
. cot sin 8cot cos 8
coso d0dcp=
o o
2n c0 t
= 2 \ \ U (x + p cos cp, y + p sin cp) _Vcot:de±E_ =
Jo oJ c0t2-p2

=2 t
Co
Jj
2nc 0 t

-v·--
U(.x+pcos<p, y+psincp)p d d
c2t2-p2 p cp„
o o o

Substituant les valeurs ainsi transformees de !'integrale sur la sur-


face de la sphere dans la formule de Kirchhoff, il vient:
2:r. cot
<D (:c
' Y'
t) = _1_
•Jnc O
[..!__
fJt
( Jr J\ ct> 0 (.x+ p cos cp, y
-V 2t2
+ p sin cp) d d )
P p cp
+
.., • O O Co -p2

Cette formule, qui donne la solution de l' equation des ondes dans le-
cas bidimensionnel, est dite formule de Poisson. On n'a pas a justi-
fier cette formule en verifiant qu'elle satisfait a l'equation et aux.
donnees initiales, vu qu' elle resulte de la formule de Kirchhoff deja
demontree.
Nous allons tirer maintenant des conclusions qualitatives des
formules obtenues pour la solution de l' equation des ondes dans tous
Ies trois cas, et montrer comment ces formules s' appliquent a la
resolution des equations des ondes sonores.
Ecrivons a titre de documentation le resume des formules.
1. Formule de d' Alembert (espace a une dimension)
x+cot
Cl>(x, t) = <Do (x+cot)t<Do (x-cot) + 2!0 J Cl>1 m~-
X-cot
:218 15QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

2. Formule de Poisson (espace a deux dimensions)

-- (x 1
' Y,
t)=-1-[.!_
2nc0 . iJt
(J J{"
2ncot
<Do(x+pcostp, y+psintp)
yc2t2-p2
d d )
p P cp
+
o o o
2n c0 t
+f f <Ddx+ p cos tp, Y+ p sin tp) p dp dcp].
Jo Jo -Vc2t2-p2
o

3. Formule de Kirchhoff (espace a trois dimensions)


2n n
<D (x, y, z, t) = ~cJ-fe- ( c:t JJ© 0 (x+c 0t sin 0 cos cp, y +
o o
2n :t
+ Cot sine sin cp, z + Cot cos 0) c~t2 sine dO dcp) + c!t Jo Jo <D1 (x +
+ Cot sine cos cp, y + Cot sin 8 sin cp, z + Cot cos 0) c~t2 sine de dcp].
Dans Ies formules apportees <Do designe la valeur initiale (a
l'instant t = O) de <I>, <D 1 la valeur initiale de la derivee <Dt,
Un fait majeur resuite aussitot de ces formules. Dans Ies cas a
une et a deux dimensions la solution en un point s'exprime d'apres
1es donnees initiales sur toute la base du triangle (ou du cone) carac-
teristique, alors que dans le cas a trois dimensions la valeur de la
.solution ne s' exprime que d' apres Ies donnees initiales sur la fron-
tiere du domaine de dependance (Ies integrales sont prises seulement
sur la surface de la sphere de rayon c0 t et de centre au point (x, y, z),
-et non dans toute la boule delimitee par cette sphere). On dit qu'on
a une lacune dans le cas a trois dimensions. On doit a I. Petrovski des
travaux delicats consacres a I' etude des equations hyperboliques
-consideres au point de vue des lacunes dans Ies domaines de depen-
•dance.
La presence d' une lacune dans le domaine de dependance pour
l'equation des ondes a trois dimensions conduit a l'existence de
fronts avant et arriere brusques pour la perturbation decrite par
-cette equation, lorsque la perturbation initiale (pour t = O) etait
localisee dans une region fin ie de l' espace. Dans le cas a deux dimen-
·sions seul le front avant est brusque. Le fait est que le probleme a
deux dimensions peut etre considere comme un probleme a trois
dimensions, pour lequel la perturbation initiale est donnee dans un
domaine cylindrique long parallele a l' axe des z. Par exemple, les
equations a deux dimensions decrivent la propagation et l'interac-
tion des ondes dues a I' explosion simultanee de charges disposees
parallelement (a une certaine distance des charges, de telles ondes
peuvent etre assimilees a des ondes sonores). Peut servir d'exemple
§ 18] EQUATION DES ONDES. FORMULE DE KIRCHHOFF 219

de probleme ă trois dimensions le probleme de la propagation et de


l'interaetion des ondes formees par l' explosion de plusieurs eharges
ponetuelles. Si l' on a une seule charge, l'introduction de coordonnees
· spheriques ramene l'equation du processus au cas unidimensionnel,
alors que la solution ne depend que de r et de t. Nous envisagerons
bient6t un tel cas pour Ies equations d' ondes sonores, mais pour
!'instant nous montrerons comment resoudre le probleme de Cauchy
pour ces equations dans le cas general.
Le systeme d'equations de l'acoustique s'ecrit:
!!!:_ _._ _1_ ~ = o
at I Po ax '
~J__1_!!!._ =0
ot i Po ay '
iJw _,1_ _1_ !!!._ _ O
iJt i Po oz - '
iJW ) _ o
iJp ..L
Tt I
2 (
PoCo 7fx
OU
+ 7iy
iJV I
-r-"Ţz"" - •

Si l'on elimine de ces equations Ies vitesses, on obtient pour la


pression p I' equation des ondes
i)2p ?. ( i)2p i)2p iJ2p )
7fi2" = Co i):,;2 + iJy2 + i)z2 •

Supposons connue pour t = O la distribution


p (x, y, z, O) = p 0 (x, y, z);
u 0 (x, y, z), v0 (x, y, z), w 0 (x, y, z).
Calculons Pt=O a l' aide de la derniere des equations de notro
systeme:
iJUo iJv0 ow0 )
Pt It=O = -PoCo
2 {
ax+ay+iiz .
On peut a present appliquer la formule de Kirchhoff et trouver
p (x, y, z, t) partout dans le domaine defini par le theoreme d'uni-
cite. Apres quoi, la distribution des vitesses peut etre determinee
en integrant sur t (les coordonnees x, y, z etant fixees) Ies derivees de
la pression :

U (X, y, Z, t) = U (X, y, Z, O) - -
1 J
t
iJp (x, y, z, -r)
i):,;
d
T,
Po
0
t
v (x, y, z, t) = v (x, y, z, 0)--
1
Po
Jop (x, y, z, -r) d
ây T,
0
t
up (x, y, z, -r) d
w (x, y, z, t) = w (x, y, z, O)-_!_ f âz T.
Po J
220 . EQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2:

Nous avons montre que la formule de Kirchhoff permet de construire


la solution du probleme de Cauchy pour les equations de la propa-
gation des ondes sonores. Dans le cas de la symetrie spherique la pres-
sion p doit etro consideree comme fonction du seul rayon r = ·
+ +
= V x2 y2 z2 , et le vecteur vitesse comme etant dirige suivant.
le rayon vecteur:
X
U=Urr,

V=UrJ!....,
r
z
W=Ur r"
Les equations pour p, Ur s'ecrivent:
<Îllr ţ- 1 8p _ Q
ift- Toar- ,
!.L+
8t
Poca
r2
_!!._ (2 )
i)r r Ur
= 0.
Nous nous bornerons a apporter cos equations sans Ies deduire du
systeme tridimeusionnel precedemment ecrit. Nous omettrons par
la suite l'indice r qui affecte la composante radiale Ur de la vitesse
et ecrirons notre systeme comme suit:
~+-1_!!!._=0
ât p0 âr '
_!J!_ + Poc8 {) (r 2
u) _ O
ât r2 âr - •

Derivant la seconde de ces equations par rapport a t et substituant


dans le resultat l' expression de ~; tiree de la premiere, nous sommes
conduits a l'equation des ondes pour la pression
a2p
iJt2
_5_ _!!_
r2 i)r
(r2 _!!!_)=O
flr '

dont la solution generale a la forme


p= /(r-cot)+g(r+c 0t).
r
La fonction j correspond a une onde qui diverge du centre, et a
une oude qui converge vers ce centre.
g:
Comme nous 1' avons deja indique, il resulte de la formule de
Kirchhoff que si la perturbation initiale n' etait donnee que dans un
domaine fini r < h, alors la zone ou p est non nulle *) aura un front
*) Nous designons par p la difference entre la pression perturbee et la
pression â l'etat de repos.
-§ 18) ~QUATION DES ONDES. FORMULE DE KIRCHHOFF

.arriere aussi bien qu'un front avant, et dans notre cas elle est corn-
prise dans le voisinage h du << cone >> r - c0 t = O, c'est-a-dire dans
le domaine -h < r - c0t < h. Aussi est-ii naturel de supposer
.que, pour Ies t suffisamment grands (en fait pour t > hlc 0 ), la solu-
tion sera decrite par la formule
I (r-cot)
p=--r--

la fonction / (r - c0 t) n' etant non nulle que pour -h < r - c0 t < h.


P rob 1 e m e. Demontrez cette proposition corrcctement en determinant
J, g des conditions initiales (p (r, O) = Po (r), Pt (r, O) = p 1 (r)):
/(r)+g(r)=rp0 (r), }
- cof' (r) + cog' (r) = rp1 (r)
et de la condition de regularite de la solution au centre (pour r = O).

L'equation !: + : 0
!~=O montre que dans Ies zones r - c0 t >
> h, r - c0 t < -h, ou la pression est constante, la vitesse u est
independante du temps, si bien qu' elle peut s' ecrire sous la forme
u (r). 11. resuite de la deuxieme equation du systeme sonore

op PoCij i) (r2u) ~P:


-+-•----0
ât r2 âr ~

que dans ces zones r 2 u = const = m (m est constante). D'apres le


sens physique, p0r 2 u est la quantite de gaz s' ecoulant dans l'unite
de temps a travers la section r = const. Le flux etant nul a travers
la section r = O (on n'a ni source de gaz ni puits au centre), m =
= r2 u = O dans le domaine t > h!c 0 , r - c0 t < -h. En ce qui
concerne le domaine r - Cot> h, l'egalite u = o resuite du theo-
reme d'unicite. En effet, a partir de la zone t = O, r < h la pertur-
bation n'a pas le temps de se propager jusqu'aux points de ce do-
maine, et partout en dehors de cette zone nous avions pris pour don-
nees initiales p = O, u = O, auxquelles correspond la solution nulle.
En vertu du theoreme d'unicite, on n'a pas d'autres solutions.

f (r-cot)
p= r ,

on a
1 op f' (r- cot) I (r-cot)
Po ar= Por Por2
222 EQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

d 'ou eu integrant sur t l'egalite


t
~~ -1- ; 0 :~=O, il vient
u (r, t) = \ ,_ f' (r-co-r) +I (r-c -r)] dr:= f (r-- c0t)
0
J
r-h
L Por Por2 Pocor

r-cof

- p)0
r2 J /(s) ds-
11

Integrant, nous avons pris en consideration que pour r-cof, = k


U = O, P = f (r- cot)= O.
r
Nous savons encore que u = O, p = O pour r-c0t = -h. D'ou

0 - O - -1-
- Pocor Pocor2
-h
J J(t)dt
'= ~,
h
h

c'est-a-dire quo J/(s)ds=O.


-h

On voit que / (~) et, par consequent, la pression p doivent obli-


gatoirement prcndre des valeurs positives et negatives. Nous avons

ts;")
I

Fig. 52

montre qu'une onde spherique de compression doit forcement etre


accompagnee par une onde de depression. Supposons que.le graphique
de f rn) ait la forme representee sur la fig. 52. Nous avons montre
que les aires des demi-ondes superieure ot inferieure sont egales; Pour
ce qui est du graphique de la pression p = 1 (r-cot) (pour un certain
r
t fixe) la demi-onde avant doit avoir une aire moindre que la demi-
onde arriere (etant donne que pou~ la demi-onde arriere ..!. est plus
r
grand).
Mentionnons encore le fait evident, decoulant de la formule
t) _ I (r-cot)
p (r, -- r '
§ 18) :8QUATION DES ONDES. FORMULE DE KIRCHHOFF 223

que l'amplitude de l'onde de compression decroît en raison inverse


de la distance par elle parcourue.
La formule p (r, t) = g(r+cot) decrivant l'onde convergente veri-
r
fiant l'equation des ondes permet de construire l'exemple suivant
ayant une grande importance theorique. Posons
o, si r < 1-cot,
{
g (r +cot)= (r + c0 t-1) , si r > 1-c0 t.
512

1
La solution correspondante reguliere pour t <-- devient,
co
a l'ins-
1
tant t=-,
Co
p ( r, _1 ) r5/2
=--=r3/2= (x2+Y2+z2)s1,,
c0 r
c'est-a-dire une fonction sans derivees secondes <Dxx, <1> 1111 , <Dzz au
point x = O, y = O, z = O.
On s' assure sans peine en etudiant la formule de Kirchhoff que
pour que la solution soit deux fois continument derivable il su/fit
que la fonction initiale (]) 0 soit trois fois continument derivable, et que
<D 1 soit deux fois continument derivable. Dans notre exemple (]) 0 n' a
que deux derivees continues, et <D 1 une seule.
L'etude de formules analogues pour l'espace a n dimensions a
etabli qu'il suffit d'exiger des donnees initiales pour l'equation
0 2(1) 02(1)
{)t 2 =Co
2 (
-{)
X1
2
a2<D
+-a2
X2
+ •••+~ a2(1) )
uXn

la continuite de toutes Ies derivees jusqu'a l'ordre [;] 2. (Pour +


le cas n = 1 nous avons deja note que le nomhrc de derivees conti-
nues dans Ies donnees initiales doit ctre egal a 2.) Des exemples ana-
logues a !'exemple envisage montrent que ces conditions ne peuvent
ctre affaiblies.
Une remarque esL encoro a faire sur la terminologie etablie. On
appelle d' ordinaire potentiels retardes Ies expressions de la forme
2n n
c:t I I <Do (x + cot sin 0 cos cp, y + c t sin 0 sin:q,, z +
0
o o
+ c t cos 0) c!t
0
2 sin 0 d0 dcp = L\
J.
<Do (x +ar, Y+ ~r, z + -vr) ds.
r
r=cot
La justifica tion d' une telle a ppellation est qu' une telle integrale
coincide avec le potentiel newtonien de charges distribuees sur une
sphere de rayon r avec la densite superficielle (.1) 0 (§ 1). Pour deter-
miner la solution a l'instant t 0 , Ies << potentiels >> doivent etre calcu-
224 EQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH 2

Ies d'apres Ies valeurs de la solution et de sa derivee par rapport a


t, a !'instant initial t = O sur la sphere de rayon c0 t 0 • C'est a cause
de ce retard temporel de la << densite de charge >> utilisee que le
<< potentiel >> est appele retarde.
Ici le potentiel retarde est du a des distributions superficielles
de << charges >>. Dans la litterature ce terme est plus frequemment
utilise pour l'integrale de volume
u(x,y,z,t)=

--
'1 I I j• f (~, 11, ~' t-1/(x-ţ)2+(t~-Tl)2+(z-ţ)2)
0
d~d11d~,
4nco • V(x-;)2+(Y-ll)2+(z--~)2
(X- s)2+(1l-T))2+
+<z-ţ)2~c t2
6
qui donne la solution de l'equation des ondes inhomogene
â2u 2 ( i)2u [)2u [)2u )
at2 -co ax2 + ayz + âz2 = f (x, y, z, t).

§ 19. Solutions generalisees


Solution generalisee pour Ies equations de l'acoustique. Lien de la defini-
tion de la solution generalisee avec les lois de conservation. Notion de solution
generalisee pour l'equation hyperbolique la plus simple :: = O. Solution + ::
generalisee en tant que limite de solutions regulieres. DefinitiondeS. Sobolev.
Equivalence de cette definition et de la definition classique pour les solutions
regulieres. Definition plus precise. Theoreme d'unicite. Theoreme d'existence.
Pour conclure notre aperţu des faits fondamentaux de la theorie
des equations hyperboliques, nous nous arreterons succinctement sur
la notion tres importante de << solution generalisee >>. Le present
paragraphe est consacre a ce fait.
Dans un premier temps,' nous en visagerons le systeme d' equa-
tions decrivant la propagation des ondes sonores:
âpou
ât
+ !.!!._
âx
=O
'
p .
~+ aaxPou=O•
iJ-:;:
ât
L'iclentite

iip u
<p ( i)t
0 + !.!!..)
OZ
+'1' ( aL
dt ax
)
c;f + iJp u +
0

a<p aw }
+PoU ( Tt+ ax +P ( c31 at+ax
aw aq> }
=
- a ( PoU(J) + 1[ w) I I a (pq>+PoUlJ>)
- at az
§ 19] SOL UTIONS G:8N:8RALISiES 225

conduit a la notion de solution generalisee. Supposant Ies fonctions


cp, 'lj, regulieres et a support borne (c'est-a-dire non nulles seulement
dans un certain domaine borne du plan x, t) nous aurons sur Ies
solutions du systeme initial:

Jf Jf [ PoU ( Tt
iicp
+Tx
iilj, )
+ p ( ci1 Tt
iilj,
+ Tx
acp ) ]
dx dt +
t~O

+f (PoU(j) + ~ ,i,) dx= O.


t=O
Avec S. Sobolev, on appelle solution generalisee des p et u telles que
l' identite ci-dessus est verifiee quelles que soient _les fonctions cp, ,p regu-
lieres et a support borne.
11 faut encore specifier dans cette definition quelle doit etre la
classe a laquelle appartiennent Ies fonctions p, u (mesurables, de
carres integrables, etc.), mais nous ne nous arreterons pas la-dessus.
Nous allons tâcher de donner a l'identite integrale sur laquelle
repose notre definition de la solution generalisee une interpreta-
tion imagee.
Nous supposerons ,p = O, et nous considererons l'identite

) ) [PoU ~; + p !! ]dx dt + j Î p ucp dx = O.


0
t~O t=O

Envisageons une fonction particuliere cp (x, t) construite comme


suit. Soit cp (x, t) = 1 dans un certain contour ferme regulier y du
t

o .:c

Fig. 53

plan x, t, et cp (x, t) = O en dehors d'un autre contour y' contenant


y (fig. 53). Nous supposerons que Ies contours y et y' delimitent une
bande fermee ou cp (x, t) decroît regulierement de 1 a O. Si I' on suppo-
se cette bande tres etroite, !'integrale double dans le demi-plan
superieur (qui se reduit, de toute evidence, a !'integrale dans la
partie superieure, hachuree, de la bande y, y') peut etre approxi-
mativement calculee au moyen de la consideration simple qui suit.
15-01038
226 ~QUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

Dans la bande etroite on peut supposer que le gradient de <p (x, t)


est dirige suivant la normale a y et que p0u, p sont presque constan-
tes le long du segment de normale decoupe par y, y'.

~,7

Q .:&

Fig. 54

L'integration dans la bande peut se faire (fig. 54) en integrant


suivant la normale a y (differentielle dn) et le long de y (differen-
tielle ds):
V' V'

J(f)oU ~T + p !! }dn = J(poun, + pnx) !! dn ~


V V
V'
~ (pount + pnx) J:: dn = (PoUnt + pnx) ( -1) = - ps, + PollSx
V

(nt, nx sont Ies composantes de la normale unite a y, et s1, sx~les


composantes de la tangente unite a y);

J [I{Po
sulvant vv
:r + P :: ) dn] ds ~ J
sulvant_ v
(PoUSx- ps,) ds =

J
sulvantv
Poudx-pdt.

Ceci etant, l'egalite

j j [PoU :r + P ~:] dxdt+ JPoucpdx=O


t~O t=O

peut s' ecrire a peu pres sous la forme d' egali te integrale
.ţ ·pou dx-p dt = O
le long de la partie superieure (t > O) du contour y et du segment
AB de l' axe des x· refermant cette partie.
§ 19) SOLUTIONS GgNgRALIS8ES 227

L'egalite
ţ p0u dx- p dt = O
constitue la loi de conservation de la quantite de mouvement
() p0u dx est la quantite de mouvement, 1
p dt l'impulsion de la
force) .
On adopte parfois precisement pour definition de la solution
generalisee l'observation des lois integrales de conservation sous
forme de telles integrales de contour
~ p0 udx-pdt=0,
~ -~ dx-p0udt=0.
La seconde d'entre elles represente la loi de conservation de la
masse, etant donne que p est en fait l'ecart Bp de la pression par
rapport a l'etat de repos, et qu'on a l'egalite Bp = c~6p. On peut a
nouveau la deduire de l'egalite
j j [ PoU ( ~c: + ~:) + p ( ;3 ~~ + :: )] dx dt +
t~O

--1- ) (pouq> + ~ ,J,) dx=O, (1)


t=O
si l' on prend cp = O, et si 'lj, coincide a vec la fonction q> choisie lors
de la deduction de la loi de conservation de la quantite de mouve-
ment.
La forme des lois de conservation
j p u dx- p dt = O,
0

1~ 4
Co
dx- Pou dt = O

n'est pas tres commode pour construire la theorie mathematique. Le fait est que
Ies integrales da,ns ces egalites sont prises sur des contours de mesure bidimen-
sionnelle nulle. Or, la variation d'une fonction de l'espace L 2 sur un ensemble
de mesure nulle ne change pas cette fonction en tant qu'element de L 2• Si bien
que pour Ies fonctions de L2 (dans le plan) la valeur des integrales sur un contour
n'est pas, en toute rigueur, determinee.
L'identite integrale (1) proposee par S. Sobolev contient Ies lois de conser-
vation sous une forme plus commode pour une manipulation mathematique plus
rigoureuse, etant donne que Ies fonctions inconnues y sont integrees dans un
domaine a deux dimensions. (L 'integrale J{
t=O
p0 ucp+ ~,P)
o
dx ne contient

que Ies valeurs de u, p donnees en tant que conditions initinles.)


15*
228 EQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

D'ordinaire, Ies equations de la mecanique des milieux continus


sont deduites sous forme de lois de conservation integrales (il est
vrai, en general sous forme d'integrales de contour), et seulement
apres on en deduit Ies lois differentielles. Ceci peut s'interpreter
comme suit: la notion de solution generalisee est une notion premie-
re, celle de solution reguliere, dite encore classique, etant une notion
secondaire.
Notons encore que pour Ies equations non lineaires de la dynami-
que des gaz Ies solutions discontinues - ondes de choc - peuvent

---+-----~--r
fi, t;, 13, ...
Fig. 55

vraisemblablement etre. interpretees comme des solutions generali-


sees. Mais il est a noter que la construction d'une theorie mathema-
tique correspondante n'est pas achevee a ce jour.
Sur l'exemple de l'equation hyperbolique la plus simple ~~ +
+ :: = O nous allons maintenant montrer le sens riche de la
notion de solution generalisee en demontrant Ies theoremes d' exis-
tence et d'unicite.
On sait que la solution generale de cette equation s' acrit:
u = t (x - t)
avec une fonction assez arbitraire / (s). On exige d'elle un minimum
de regulari te, a savoir qu' elle soit derivable, car pour verifier que
cette fonction donne la solution on doit substituer ses derivees dans
Ies equations.
Par ailleurs, cette formule montre que si l' on envisage une suite
de solutions regulieres de la forme
Un = fn (x - t)

avec des fonctions fn (s) ayant pour graphiques ceux representes sur
la fig. 55, on note le fait que ces solutions convergent vers u =
= f (x - t) de fonction / non forcement partout derivable. La fonc-
tion limite de la suite /1, / 2 , f 3 , • • • , indiquee sur la fig. 55, a ete
representee sur la fig. 56. Au point s = so la fonction / (s) n' a pas
de derivee. On peut evidemment construire des exemples plus corn-
§ 19) SOLUTIONS GEN8RALISEES 229

pliques ou la derivabilite est violee en plus d'un point. On peut meme


construire un exemple de suite de solutions ayant une fonction limi-
te discontinue. (Bien entendu, le passage a la limite ne s' opere pas

o
Fig. 56

alors au sens de la convergence uniforme.) Un tel exemple est repre-


sente sur la fig. 57. Les exemples apportes montrent qu'il est rai-

-, b
sonnahle de completer l'ensemhle des solutions avec des f regulieres
lj(ţ}
t($
\
f-i{ţ)
f,(ţ}
f"(~)
--- I ....:

. . . -----:',.....
'I --
[ L-/
,... _ --
--
o
Fig. 57

par l'ensemble de fonctions u = f (x - t) avec des / qui peuvent


etre deduites dans un sens determine des f regulieres par passage a
la limite.
11 est naturel de faire un tel passage a la limite au sens de la
con vergence en norme de la forme

llull=-,/m:x) u 2 (x, t)dx.

La raison pour le choix d' une telle norme est donnee par Ies conside-
ra tions suivantes liees aux evaluations des solutions au moyen de
!'integrale d' energie. Considerons pour l' equation
~+~=O
ât âx

la bande caracteristique decoupee dans le demi-plan x, t (t > O) par


Ies caracteristiques x - t = const passant par le segment [O, 1] de
230 iQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH, 2

l' axe des x. Nous nous donnerons Ies conditions initiales sur ce seg-
ment.
La droite t = const coupe cette bande suivant le segment t ~
~ x ~ t +1 (fig. 58). L'integrale d' energie pour cette equation a la
forme
~ u2 dx-u 2 dt=O.

Lorsqu'on integre le long des caracteristiques on a Ju 2


(dx - dt) =
= O, de sorte que
t+l 1 1

Su
t
2
(x, t) dx = Su
o
2
(x, O) dx = Jo u~ (x) dx,
c' est-a-dire que l'integrale de u 2 sur toute section t = const de la
bande caracteristique est la mâme quel que soit t. Ceci etant, si
l'on prend la suite de solutions Un (x, t) de l'equation
Bun+ Bun =O
at ax
avec Ies conditions initiales
Un (x, O) = Uno (x),
on obtient alors, en vertu de la linearite de l'equation,
*1 1
max
t
J [un (x, t)-um (x, t)]
t
2
dx = S [Uno (x)-Umo (x)]
o
2
dx,

li Un-Um 11 = V T max
t t
[Un (x, t)-Um (x, t)J"dx=

= Vj o
[Uno (x)-Umo (x)J' dx.

Si la suite {uno} converge en moyenne sur le segment [O, 1), la suite


de solutions convergera au sens de la norme introduite. Cette asser-
tion justifie la definition suivante de la solution generalisee.
Une fonction u (x, t) est dite solution generalisee s' il existe une
suite Ut, U2, . • . , Un, • . . de solutions regulieres de la meme equation
Bun+ Bun =O
at ax
telles que
li Un - u li-+ O lorsque n-+ oo.
§ 19] SOLUTIONS GltN~RALIS~ES 231

En d' autres termes, nous dirons que u (x, t) est une solution gene-
ralisee si on peut l'approcher avec n'importe quelle precision par
des solutions regulieres.
La notion de solution generalisee decrite a ceci d'incommode
qu' elle est difficile a verifier. En effet, pour verifier que u (x, t) est

t
T

o
Fig. 58

solution generalisee, on doit construire une suite infinie de fonctions


regulieres u (x, t) approchant u (x, t), et on doit s'efforcer de choisir
Ies un (x, t) de telle fa~on qu' elles soient des solutions exactes de
notre equation. Ceci est evidemment difficile a faire, surtout s'il ne
s ' ag1·t pas d e l',equation
. . 1e au
simp ât âu+
ax = O env1sagee
. , ICI
.. pour
modele.
S. Sobolev a donne une autre definition des solutions generali-
sees, universellement adoptee actuellement. L'idee fondamentale
de cette definition consiste a remplacer Ies equations differentielles
directement par des lois de conservation integrales, a partir des-
quelles se deduisent habituellement Ies equations de la physique
mathematique. Nous prendrons pour modele l'equation !~ + ::
= O,
et tâcherons de comprendre l'essence des choses sur cet exemple.
Nous avons deja envisage des exemples simples doues de sens phy-
sique au debut de ce paragraphe.
Notons pour commencer que, pour toute fonction cp (x; t) et tout
domaine G,
f j (~: + :; ) cp (x, t) dx dt = O
G

SI· u (x, t) est so1ut·10n regu 10re de l' equa


' l'"' ' t·Ion {)u
ât +
âu = O.
ax Pour
ce qui suit, il sera commode de supposer que le domaine G a sa fron-
tiere continue par morceaux.
Supposons que u (x, t) ait dans un certain domaine G des deri-
vees premieres continues et que l'on ait pour toute fonction cp (x, t)
232 EQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

suffisamment reguliere,. par exemple deux fois derivable, l'egalite

Jj (:~ + :: ) cp (x, t)
G
dx dt = O.

Alors (on le demontrera), partout dans G


!!:..+âu=O
ât âx •

Supposons le contraire. Soit !~ + ::


:,i6: O en un certain point
interieur (x0 , t0) de G. Pour fixer Ies idees, supposons que

(~+~)
ât iJx x=xo
=c>>O.
t=lo

La continuite des derivees Ut, Ux entraîne Pexistence d'un 8 tel


au > 6 -.
2
que, lorsque (x-x0) 2 + (t-to) ~e, on a
i)u
2 ae+ax
Definissons a presant cp (x, t) par la formule
(x-x0) 2 +(t- t 0) 2 ]P
cp (x, t) = { [1 8
, pour (x-x0) 2 + (t- t ~e, 0)
2

o, pour (x-x 0 } 2 + (t-t > e. 0)


2

En choisissant p suffisamment grand, on peut faire de telle sorte


que <p soit autant de fois continument derivable qu' on le voudra.
(Pour p = 3, <p (x, t) a deux derivees continues.)
11 est evident que pour une telle fonction cp (x, t)
Ye
IJ(~~ + :: )
G
cp (x' t) dx dt > ) (1- :
O
2
r ~. 2nr dr> o.

Nous avons ete amenes a une contradiction.


_Ainsi, l' assertion
j ) (~~ + :: ) cp (x, t) dx dt = 0
G

pour toute fonction <p suffisamment reguliere et l'assertion


~+
iJt
âu =O
âx
pour une fonction continilment derivable u (x, t) sont equivalentes.
A present, utilisant l'identite

( !.!!:_.
ât
+ ~) ( t) + (~
âx cp x, iJt
+ ±t)
âx u= âcpu
iJt
+ iJcpu
ax '
§ 19] SOLUTIONS GENERALISEES 233-

.
nous a ff irmons ' 1·t'
que l' ega at + au
1 e au ox = O es t eqmva
' . 1en t e, pour une-
fonction u continument derivable, a l'egalite

) Ju ( ~~ + ~: ) dx dt = ~ cpu dx-cpu dt (2),


G sur la tron Uilre de G

pour n'importe quelle cp suffisamment reguliere. 11 resuite de la


demonstration que nous avons faite que tous les cp peuvent etre·
considerees comme nulles sur toute la frontiere (ou sur une partie de-
la frontiere) de G si l'on veut s'assurer que l'egalite ~: + :: = O
est observee seulement a l'interieur de G. Alors la partie correspon-
dante de l'integrale de contour disparaît.
Pour les u regulieres les egalites (2) equivalent a la definition de-
la solution. Pour verifier qu' elles sont satisfaites, on n' a pas cepen-
dant a deriver u (x, t). Ceci nous a permis d' appeler Ies fonctions
verifiant Ies egalites (2) solutions generalisees de l' equation
~+
ât
au
ax =O •
Avant de donner une definition rigoureuse, nous allons decrire-
la structura de G dans le cas qui nous interesse. Ce domaine est la
moitie superieure (t ~ O) de la bande O< x - t < 1 delimitee-
par les caracteristiques x - t = O, x - t = 1 de l'equation !~ +
!:
+ = O. Ces caracteristiques frontieres passent par les extremites-
x = O, x = 1 du segment O~ x ~ 1 de l'axe des x, sur lequel on
prend Ies donnees initiales. Les fonctions cp (x, t), suffisamment regu-
lieres dans la bande (jusqu'a meme la frontiere), seront supposees,
nulles sur les caracteristiques frontieres et, en outre, pour tous Ies t
suffisamment grands dans la bande.
Soit cp (x, t) == O pour t ~ T (T peut etre different pour chaque-
cp (x, t)). Prenons G sous forme du parallelogramme O~ x - t ~ 1„
O ~ t ~ T (cf. fig. 58). Sur son contour cp (x, t) n' est non nulle que-
sur la base t = O, O ~ x ~ 1. Aussi doit-on avoir pour Ies solutions
generalisees I' egali te

i Iu ( :r + :: ) dx dt + Jcp (x, O) u (x,


1

O) dx = o.
o

Dans !'integrale double l'integration est faite dans toute la demi-


bande, ce qui ne suscite aucune difficulte, etant donne que cp = O
pour t > T.
234 gQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

D e f i n i t i o n d e s s o 1 u t i o n s g e n e r a 1 i s e e s.
Une fonction u (x, t) *) de deux variables ayant une norme bornee
.. I t+1
11 u li= V max
t
Ju
t
2
(x, t) dx,

est appelee solution generale de l' equation ~~ = O dans la demi- + :;


bande O~ x - t ~ 1, t ~ O, avec les donnees initiales u (x, O) =
= u 0 (x), si l' on a pour toute fonction <p appartenant a la classe decrite
plus haut l' egalite
1

)l
O~x-t~i
u (
8
! + :: } dx dt + J<p (x, O) u O
0 (x) dx = O.
t;;::=o
Montrons que de cette definition resulte l'unicite de la solution gene-
ralisee. Pour cela, il suffit evidemment de s' assurer que l' egali te
u 0 (x) = O entraîne I' egali te u (x, t) = O. Prenons un T arbitraire
et montrons que u (x, t) = O pour O~ t ~ T presque partout.
Supposons le contraire. La borne li u li etant finie, il en est de
meme de !'integrale
)r
O~x-t~i
u2 (x, t) dx dt,
T;i:::t~O

c'est-a-dire que u (x, t) appartient a l'espace des fonctions de carre


integrable dans le parallelogramme O~ x - t ~ 1, T ~ t ~ O.
Chacune de ces fonctions peut âtre approchee d'aussi pres qu'on le
voudra en moyenne quadratique par des polynomes Un (x, t) :
jJ [Un (x, t)- u (x, t)] 2 dx dt -+ O pour n-+ oo.
O~x-t~i
T;i:::t;i:::O

Construisons a present dans notre parallelogramme Ies fonctions


(x, t) en tant que solutions des equations
(J)n
8
:'; +a:;= (x-t) 2
(1-x+t)2 (T-t) 2 Un (x, t),
verifiant pour t = T a la condition cpn = O. On peut s' assurer di-
rectement par derivation que de telles solutions sont donnees par la
formule
T
cpn (x, t) = - ) (x-t) 2 (1-x + t) 2 (T-,;) 2 Un (x-t +i-, i-) di-
t

et qu' elles sont continument derivables.


*) La fonction u (z, t) est supposee mesurable.
§ 19) SOLUTIONS o:mN:mRALrs:mEs 235

Cette derniere propriete n' est pas violee si on Ies prolonge par
l'egalite CVn (x, t) = O pour t > T. On voit aussi que <pn = O pour
x - t = O et pour x - t = 1. 11 resuite de la definition des solu-
tions generalisees que

fI
O~x-t~t
u (
0
ţ+
0
l:t} dxdt=O,
t~O
c'est-a-dire que
1) (x-t} 2 (1-x+t} 2 (T-t} 2 un(x, t)u(x, t)dxdt=O.
O~x-t~i .
T~t~O
Passant dans cette egalite a la limite n~ oo, nous sommes con-
duits a la relation

O~x-t~t
(x-t) 2 (1-x+t) 2 (T-t) 2 u 2 (x, t)dxdt=O,
T~t~O
qui demontre le theoreme d'unicite.
Demontrons a present le theoreme d'existence. Supposons que
1
pour u0 (x) !'integrale J u! {x) dx soit finie. Nous allons montrer
o
que u (x, t) = l' equation
u 0 {x - t) est solution generalisee de
:; + :: = O avec Ies donnees initiales u 0 {x) pour t = O, O~
~ x ~ 1, c'est-a-dire que, pour toute fonction <p (x, t) verifiant
toutes Ies restrictions imposees a de telles fonctions, on a l' egalite
1

)f
0~x-t~i
Uo (x-t) ( !; + !! )dxdt+ j O
<p (.x, O) u0 (.x) dx = O.

Pour le demontrer, rappelons-nous que toute fonction de carre


integrable sur [O, 1] peut etre approchee d'aussi pres qu'on le voudra
(en moyenne) par un polynome. Soit Un (x) un polynome tel que
1
j [un (x)-u 0 (.x)] 2 dx < ~ .
o
11 est evident que un (x-t) est une solution reguliere de
l'equation °;:
+ 0:xn = O, si bien qu'elle verifie l'identite
1
j1 Un (x-t) ( ~~ + :: ) d.x dt + 1<p (.x, 0) Un (.x) dx = 0
O~x-t~t O
t~O
236 :mQUATIONS HYPERBOLIQUES [CH. 2

quelle que soit <p admissible. Nous nous servirons par la suite du
fait que, pour chaque <p, il existe T tel que <p (x, t) = O pour t ~ T,
et que par consequen t

jj
O~x-t~ 1
Un (x-t) ( :r + :: ) dx dt
O
1
+ j cp (x, 0) Un (x) dx = O.
T~t;?;:0

Utilisons a present le fait que


1 1

1) IJo cp (x, O) Un (x) dx-)o cp (x, O) u (x) dx 0 J ~

...:y f / 1

cp'(x, O)d.x·Y
/

f
1

(un-u 0 ) 2 d.x<.
r-1=-------

...:.Jn Y r
o
cp 2 (x, O) dx,

2) I j)
O:s;x-t~i
Un(x-t) ( ~r + :: ) dxdt-
T;?;:t;?;:O

- JJ O~x-t=s;t
Uo (x-t) ( :r + :: ) I~ dx dt
T~t~O

et etablissons l' egalite

IJ
O~x-t~t
Uo(x-t) ( ~~ + :: ) dxdt+ r
1

o
uo(x)rp(x, 0)dx=0,
t;?;:O

qui demontre que u = u 0 (x - t) est solution generalisee.


Le theoreme d' existence de la solution generalisee du probleme
de Cauchy pour l' equation !; + ::
= O est demontre.
P r o b 1 e m e. Demontrez que la solution generalisee depend de fa~on
continue de la fonction initiale u 0 (x).
CHAPITRE III

EQUATIONS DE LAPLACE

§ 20. Proprietes des fonctions harmoniques


Invariance de l'equation de Laplace et de !'integrale de Dirichlet dans Ies
transformations conformes du plan. Nouvelle deduction de la formule de Poisson
pour la solution du probleme de Dirichlet dans le cercle, laquelle deduction
utilise cette invariance. Deux theoremes sur la moyenne arithmetique pour Ies
fonctions harmoniques. Consequence: evaluation d'une fonction harmonique
au centre d'un cercle au moyen de !'integrale de son carre. La convergence en
moyenne d'une suite de fonctions harmoniques entraîne la convergenceuniforme
dans un certain sous-espace. La solution du probleme de Dirichlet dans un cercle
est indefiniment derivable en tous Ies points interieurs. Evaluation de ses deri-
vees au centre du' cercle. Theoreme de Harnack sur la convergence uniforme
ct sur l'harmonicite de la limite. Convergence des derivees aux points interieurs.
lnegalite de Harnack pour Ies fonctions h·atmoniques non negatives. Theoreme
de Liouville. Principe du maximum renforce. Theoreme de la majorante dis-
continue. Singularites levables.
Dans ce paragraphe, nous commencerons l'etude poussee des
solutions de 1' equation ·elliptique la plus simple qu' est l' equation
de Laplace ::~ + ::~
= O. Nous l' avons deja rencontree au debut
de ce cours.
Arretons-nous d'abord sur l'invariance de l'equation de Laplaee
par rapport a certaines transformations du plan des variables inde-
pendantes x, y. Ces transformations sont des transformations con-
formes arbitraires non degenerees
X = X(~, 11),
y = y (~, 11).
La eondition de conformi te s' ecrit (on le sait de la theorie des fonc-
tions d'une variable complexe) sous la forme des equations de
Cauchy-Riemann
{)x oy
ar= âîJ'
ax oy
8t}= -ar·
238 '.eQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

La transformation etant non degeneree, on a


âx ox

ar ari
ay oy
=1= o.
~ âtJ
11 nous sera commode d'utiliser non pas Ies conditions de Cauchy-
Riemann elles-mâmes, mais Ies trois groupes d' egalites qui en de-
coulent facilement:

âx ay ax iJy
II. ar~+ Tri ari= O,
iJ2x {)2z 02y a2y
III. a;2 + a112 = O, as2 + ari2 = O.
Quelle que soit la fonction suffisamment reguliere u:(x, y), on peut
deduire pour elle Ies egalites suivantes:
au au ax au ay
ar= ar+T,jaf'
ax
au au ox au ay
81) = ax ari + Tg" Trj '
( :; ) 2 + ( :~ )2 = ( :: ) 2 [ ( : ; ) 2 + ( !; )2] -f-
+ 2 âu ou [ ax ay + az ây ] + ( au) 2[ ( ay ) 2+ { ây } 2] =
âx ay - as âs âTj ari ây âs ari
âx âz

= [ ( au )2+ (.!!:.) 2] ar aij" ,.


az ây ây ây
ar &ri"
a2u i)2u ( {}:c ) 2 a2u ax ây a2u ( ây ) 2 au a2x au a2y
as2 - ax2 85 + 2 a:cay 8; as+ ay2 as + ax âs2 + ây âs2 '
a2u a2u ( ax) 2 2 a2u ax ay a2u ( ay ) 2 au {)2:i; au a2y
ari2 - ax2 art + ax ay a11 a11 + ay2 oTJ + az a11 + ay a11 „
2 2

ax ax
a2u a2u ( a2u a2u ) ar aif
as2 + aT)2 = az2 + ây2 ay ây '
af âl)

a2u fJ2u
La derniere d'entre elles montre que Ies assertions a62 + atJ 2 =O
iJ2u a2u
et ax 2 + ay 2 = O sont equivalentes.
§ 20] PROPRitT:es DES FONCTIONS HARMONIQUES 239

Integrons l'egalite

dans un certain domaine y du plan s, 11 :


ax a:c
j j [ ( ~; ) + ( :~ )2 Jds d11 = JJ[(:: ) + ( :; ) J :: ::
2 2 2
ds,d11.
v v o~~
Si par la transformation X= X (s, 11)' y = y (6, 11) le domaine î' se-
transforme en un domaine g, on sait qu.'alors
ax ax
JJ[ ( ;; )2 + ( :; )
2
J :; :~ ds d11 = H[(;; ) + (;; ) J
2 2
dx dy.
V ~ 01J g

Nous avons demontre l'egalite

+ ( :; ) Jdx dy
2 2 2 2
) ) [ ( :; ) + ( :~ ) ] ds d11 = ~) [ ( :; )
V g

qui prouve l'invariance de !'integrale JJ[(!:)2 + {!;)2J


dxdy
par rapport aux transformations conformes. Cette integrale est dite
integrale de Dirichlet. Elle est appelee a jouer un role important dans
la theorie du probleme de Dirichlet. Soulignons que la fonction
u (x, y) participant a l' egalite demontree n' est pas forcement har-
monique.
Montrons a present comment l'invariance de l'equation de La-
place par rapport aux transformations conformes peut servir a
la deduction heuristique de la formule de Poisson deja connue. Rap-
pelons que cette formule, qui a ete deduite et justifiee au debut de
ce cours, donne la solution du probleme de Dirichlet pour le cercle
dans le cas ou Ies conditions aux limites sont donnees continues.
On appelle probleme de Dirichlet le probleme de la recherche d'une
f onction harmonique dans un domaine d' apres ses valeurs sur la f ron-
tiere de ce domaine.
Soit donnee sur la frontiere d'un cercle de rayon R de centre a
!'origine, c'est-a-dire aux points x = R cos 0, y = R sin 0, une
fonction continue F (0). La solution du probleme de Dirichlet dans
le cercle avec la condition aux limites
u (R cos 0, R sin 0) = F (0)
sera notee u (x, y). On sait que cette solution existe et qu' elle est
unique. Designons par u 0 la valeur u (O, O) qu'elle prend au centre
:240 ~QUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

du cercle. Nous supposerons maintenant la fonction u (x, y) suffi-


:samment reguliere dans le cercle. Nous justifierons par la suite ce
fait a partir de la formule de Poisson.
Les solutions de l'equation de Laplace sont encore des solutions
:si l'on soumet Ies variables independantes a une transformation
-conforme arbitraire ou, en particulier, a une transformation ortho-
gonale. Par consequent,
u (x, y, a) = u (x cos a - y sin a, x sin a + y cos a)
:sera aussi une fonction harmonique dans le cercle, prenant sur sa
frontiere Ies valeurs F (0 +
a). De toute evidence, la valeur au
centre ne change pas dans une rotation:
u (O, O, a) = u0 •
Construisons a present la fonction
2n
utx, y) = 2~ j u (x, y, a) da.
o
En vertu de la regularite supposee de u (x, y), !'integrale peut etre
derivee par rapport aux parametres x, y. De sorte que
_ _ 2n 2n
i)2u i)2u 1 r[ i)2u, iJ 2 u ] 1 r
iJx2 + iJy 2 -
o
2n J iJx2
o
+
da- 2n J Oda.,= O. iJy2

La fonction ; est donc aussi harmonique. Ses valeurs aux limites


2n 2n
u(Rcos0, Rsin0)= in oj F(S+a)da= 2~ j F(a)da
o
ne dependent pas de 0, c'est-a-dire qu'elles sont constantes. Une
-constante est solution de l'equation de Laplace avec des valeurs aux
limites constantes. En vertu de l'unicite, on n 'a pas d 'autres solu-
2n
tions prenant sur la circonference exterieure la valeur 2~ ) F (a) da.
o
.De sorte que
2n 2n
u(x, y) = 2
~ ) F (a) da, u(O, O) = 2~ ) F (a) da ;
o o
par ailleurs,
2n 2n
u(O, 0)=2n Jr u(O, O, a)da=2n
- 1 1 r
J uoda=uo.
O O
§ 20] PHOPRIE'l'8S DES FONCTIONS HARMONIQUES 241

Ainsi donc, nous avons etabli que la solution reguliere u (x, y) pre-
nant sur la circonference les valeurs F (0) doit otre calculee au cen-
tre au moyen de la formule
2n 2n

u (O, O)= 2~ j F (a) da= 2~ j F (8) d0.


o o
A present, on peut passer au calcul de la valeur de la solution en
n'importe quel point du cercle.
Soit donnee sur la circonference x = R cos ro, y = R sin ro
une fonction continue f (ro). Nous voulons utiliser / (ro) comme
valeurs aux limites du probleme de Dirichlet. Nous allons calculer
maintenant la solution u (x, y) au point x = p, y = O, R > p ~ O.
Posant z = x +
iy, ~ = s+
iî], faisons en outre la transformation
homographique conforme
- 2 z-p
~-R R2-pz,

transformant le point z = p en ~ = O, l' axe reel en lui-meme, la


circonference Iz I = R en elle-meme.
Les deux premieres propositions sont evidentes, et la derniere
resuite de l'egalite

IR2 Reiro _ p 1-1 R


R 2 -pRe'ro -
1-1 Re-iro
_R_ei_ro-----'-p
R-piro -
_R_e_iro_-
___
Re-iro_p
P_, -._
=IRI le- 16)11 R~~-p f =R-1·1=R.
Re iro_p
Le point z = Reiro se transforme dans la representation envisagee
en ~=Reia, les angles 8, ro etant lies par l'egalite
'(!)

R ei8-R2
- Re.,, -p. ,
R2-pReiro
·ro
Ret -p
ei8-
- R-peiro..

Derivant cette egalite, on trouve


. 1·o dO = ze
z.e . 1.ro n2-p2
. ;i
uro.
(R-pe1ro)2

Substituant a ei8 son expression en fonction de ro, il vient:


R-piro . R2-p2 (R2-p2) dro
d0 = Reioo_p
. e1ro (R-pe100)2
. dro = R2-2Rpcosc,>+P2 •

La fonction harmonique u (x, y) devient par cette transforma-


tion la fonction harmonique v (s, 1')) = u [x (s, 11), y (s, 1'))] avec
16-01038
242 EQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

la valeur au centre v (O, O) = u (p, O) et les valeurs aux limites


v (R cos 0, R sin 0) = F (8) = f [ro (0)].
On sait que
2n 2n

u
1 r
(p, O)= v (O, O)= 21t J F (0) d0 = 2n J /(ro) doo dw.
1 r de
u u
d0
Remplaţant Tro par l'expression obtenue pour elle, nous sommes
conduits a l 'egalite
2n
1 f R2-p2
u (p, O) =2i"" J f (w) R2-2pR cos oo+p2 dro.
o

Pour calculer a present la valeur u (p cos a, p sin a) en un point


arbitraire interieur de notre cercle O ~ p ~ R, O ~ a ~ 2n, il
suffit, par une rotation de l'angle a dans le sens des aiguilles d'une
horloge, d'amener le vecteur (p cos a, p sin a) en cofocidance avec
l'axe reel. La fonction f (ro) devient alors f (ro + a). Ces considera-
tions nous conduisent a la formule de Poisson deja connue
2n:
. 1 f R2-p2
u(pcosa, psma)=rn J /tro+a) R2-2Rpcosoo+p2 dro=
o
2n:
f 1 R2-p2
=2n J /(cp) R 2 -2Rpcos(cp-a.)+p 2 dcp.
u

Nous savons que cette formule donne la solution du probleme


de Dirichlet dans le cercle, f (cp) etant une fonction continue quel-
conque. Nous en avons donne une nouvelle deduction a titre exclusif
d'illustration. Rappelons encore la variante suivante de transcrip-
tion de la formule de Poisson, qui nous sera parfois utile:
2n 2n .
u x = __1_ f d _1_ f / (<p) Re"'P dq,
( ' y) 21t J / (cp) cp +
o
21t J RiCJ>-(x+iy)
o
+

Nous allons etablir maintenant plusienrs proprietes importantes


des fonctions harmoniques.
Deux formes du theoreme de la moyenne
a r i t h m e t i q u e.
§ 201 PROPRIJ;!T:eS DES FONCTIONS HARMONIQUES 243

Si la fonction u (x, y) est continue dans le cercle K {(x - x 0) 2 +


+ (y - y0 ) 2 ~ R 2 } et harmonique dans ce cercle, on a:
2n:
1° u(x0 , y0)= 2
~ Ju(x +Rcoscp, Yo+Rsincp)dcp,
0
o
SS u (x, y) dx dy SS u (x, y) dx dy
K
20 u (xo, Yo) = K SS dx dy - _ _ _n:_R....,..2--
K
Pour demontrer la premiere proposition, il suffit de recopier
la formule de Poisson pour le cercle de centre au point (x0 , y 0):
u(x0 +pcosa, y0 +psina)=
2n:

=rn- Jf u(x0 +Rcoscp, Yo+Rsmcp)


1 . R2-p2
R 2+ 2Rpcos(q>-a)+p2 dcp
o
et de poser p = O. Nous nous sommes deja servis recemment de
_cette forme du theoreme de la moyenne arithmetique lors de la deduc-
tion de la formule de Poisson en partant de l'invariance conforme
de l' equa tion de La place.
La seconde forme du theoreme de la moyenne arithmetique se
deduit facilement de la premiere. En effet, quel que soit r (O~ r ~ R),
21t
=
u (x0 + r cos cp, y 0 + r sin cp) dcp.
u (x0 , y 0) 2
~ )
Ol
Multiplions Ies deux membres de cette egali te par r dr et integrons
de O a R:
R 2n R

u(x0 , Yo)

Jrdr= J j u(x +rcoscp, y +rsincp)rdrdcp.
o
2~
o o
0 0

D'ou
SS u(x, y)dxdy
u (xo, Yo) = _K_--=R=2_ __
2 •2n:
Cons eq u e n ce 1. Dans les memes hypotheses

I u (xo, Yo) I~ 1/~R Vj JK


u 2 (x, y) dxdy.

La demonstration resulte de la seconde forme du theoreme qui


vient d'etre demontre:.
I u (xo, Yo) I= n:~ 2 Ij j
K
u (x, y) dxdy I< n:~ 2 j) Iu (x, y) Idx dy
K
16•
~QUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

et de l'inegalite de Cauchy-Bouniakovsky:

JJ
K
J u(x, y) I dx dy~, f
VK
JJ u• (x, y)dxdyVSJ 12 dxdy=
K

=VnR• VJJ K
u'(x, y)dxdy.

Nous designerons par G6 l'ensemble des points d'un domaine G dont


la distance a la frontiere est superieure a 6 > O. .
C o n s 6 q u e n c e 2. U ne suite de f onctions harmoniques
{un (x, y)} continues dans ii, convergeant en moyenne dans G, converge
uni/ ormement dans chaque sous-domaine interieur G6 •
Cette proposition resuite de ce que

max I Un (x, y)-Um (x, y) I~


~x, y)e:G 6
, /--
v nt5
"1 /
V J)
rr (un-Um} 2 dx dy t

etant donne que tout cercle de rayon l) de centre dans G6 appartient


completement a G (la difference Un - Um est aussi harmonique).
Une fonction harmonique dans un cercle peut etre derivee autant
de fois qu'on le voudra si elle est continue et bornee dans tout le
cercle. Pour le demontrer, notons que
an [ Ricp ] n I Reicp in-m
axmayn-m Reiqi_(x+iy) = [Re1<P-(x+iy}f+l

et que I Reicp_(x+iy) l>R-V x2 +y2 • Cette derniere inegalite


devient evidente si l'on envisage dans le plan complexe un triangle
+
de sommcts: ReifP, x iy et l'origine des coordonnees.
D'ou

De meme
i)n
I âxmayn-m
Re-iq,
Re-icp_(x-iy)
I~ nlR
(R-Vx2+y2)n+1.

L'existence, la finitude et la continuite de toutes ces derivees rendent


legitime la derivation formelle dans le cercle x2 y2 ~ r 2 < R 2 +
de la formule de Poisson
2:rt 2,i; . .
u X
( ' y)
= __1_
2n
r d _1_ r '(cp) RetfP dcp
J f (cp) cp, 211: J RifP- (x+iy) +
I

o o
2:rt .
+-1- r / (cp~ Re-icp dcp
211: J Re-icp_(x-iy)
o
§ 20] PROPRI:mT:mS DES FONCTIONS HARMONIQUES 245

par rapport aux parametres x, y un nombre arbitraire fini de fois.


[La continuite des derivees n-iemes resuite de la finitude des
(n +
1)-iemes derivees.l On obtient pour Ies derivees l'evaluation
(n >O):

I anu (x, y)
axm ayn-m ~
I~ (R- -V 2n I RM
a;!Lf- y2t+1 •

Nous avons designe par M mflx·I f (cp) I = max I u (R cos cp, k sin cp) I.
Au centre du cercle, c'est-a-dire pour x = y = O,
I
I[
anu (x, y) ] ~ 2n I M
i)xm ayn-m X=O ~ Rn •
Y=O

11 est clair qu'une telle evaluation peut aussi s'ecrire pour un cercle
de centre en un point arbitraire:

I[ t;~x~!~] _ I< R\ maxju{x +Rcos{f), Yo+Rsincp)J.


2 1
0
X Y • X-XO q>
Y=Yo

P r e m i e r t h e o r e m e d e H a r n a c k. U ne suite de
fonctions harmoniques continues dans G, uniformement convergente
sur la frontiere r de G, est aussi uniformement convergente dans G, et
sa limite est une jonction harmonique. Pour tout sous-domaine interieur
la convergence est uniforme non seulement pour les f onctions elles-memes,
mais aussi pour leurs derivees de n'importe quel ordre fixe.
La convergence uniforme de la suite { U1t (x, y)} dans G resuite
de sa convergence uniforme sur la frontiere. On le verifie en appli-
quant le principe du maximum aux fonctions harmoniques
u,h (x, y) - Uz (x, y).
Demontrons a present la convergence uniforme des derivees d 'un
ordre quelconque fixe
i}nuk(x, y)
iJxmayn-m

dans Ge,. Ayant construit autour d'un point arbitrairc {x0 , y 0 )


un cercle de rayon «S tout entier contenu dans G, appliquons a la
fonction harmonique uk (x, y) - u 1 (x, y) I 'evalua tion

I[ t::~';: ] I<:
2
.
aon
x Y x=xo u
:} max
(x-xo)2+
IUk (x, y)-u1 (x, Y) I<
Y=Yo +<Y-Yo)2=62
2n I
~ Tn- max I Uh (x, y)-ui(x, y) j.
r
De l'arbitraire du point (x 0 , y 0 ) E Ge, on deduit que, partout dans G6 ,

l
an(uk-ul)I
axm ayn-m
2n!
~~ m;x I Uh (x, y)-ul(x, y) I•
246 :eQUATIONS DE LAI"LACE [CH. 3

Cette inegalite demontre precisement la convergence uniforme des


derivees dans Gr,. Il en resuite, d'apres un theoreme d'analyse bien
connu, que Ies deri vees

existent dans tout le domaine G. Passant a la limite k-+ oo dans.


l'equation °;;
2h
0
+
; ;2h = O, on deduit que la fonction limite u (x, y)
est harmonique dans G. Le theoreme de Harnack est demontre.
C o n s e q u e n c e. Une suite de fonctions uh (x, y) harmoni-
ques dans un domaine Get continues dans sa fermeture G, convergeant
en moyenne dans ce domaine, converge dans tout sous-domaine Ge,
uniformement avec ses derivees de tout ordre fixe. Cette suite a pour
limite une fonction harmonique u (x, y), et les suites des derivees ont
pour limites les derivees correspondantes de u.
Cette proposition resuite du theoreme de Harnack et .de la seconde
consequence du theoreme de la moyenne arithmetique.
Nous allons deduire de la formule de Poisson !'elegante inegalite
de Harnack pour Ies fonctions harmoniques non negatives.
I n e g a 1 i t e d e H a r n a c k. Soit u (x, y) ~ O une f onction
harmonique (et continue jusqu'a la frontiere) dans le cercle (x - x 0 ) 2 +
+ (y - y 0 ) 2 ~ R 2 • Alors elle veri/ie l'inegalite (O~ p < R)
R-p . R+p
R+p u(xo, Yo)<zi(x0 +-pcosa, y 0 +psma)< R-p u(x0 , y 0 ).

Pour le demontrer, servons-nous de l'inegalite


R-p R2-p2 R2-p2 R2-p2 R+p
R+p = (R+p)2 < R2+p2-2Rpcosoo < (R-p)2 = R-p

et de la formule de Poisson
u(x0 +pcosa, y0 +psina)=
2n;

=
1 r
J u(x0 +Rcoscp,
R2-p2
Yo+Rsincp) RZ+p'2-ZRpcos(cp-a) dcp.
2n
o

Utilisant encore la non-negativite de u (x 0 + R cos <p, y0 +.


+ R sin cp) = f (<p), on obtient
2,i;
R-p 1 f
R+p • 2n J / (cp) dcp<: u (x0 + p cos a, y0 + p sin a)-<.
o
2n
'R+p 1 f
<.R-p 2n J/ (cp) dcp.
• o
§ 20) PROPRitT.15S DES FONCTIONS HARMONIQUES 247

En vertu du theoreme de la moyenne arithmetique,


2n
in j / (cp) dq> = u (xo, Yo).
o
L'inegalite de Harnack est demontree.
Nous allons demontrer maintenant un theoreme remarquable
sur les fonctions harmoniques definies en tous Ies points du plan
(x, y).
T h e o r e m e d e L i o u v i I I e. U ne f onction u (x, y) har-
monique dans tout le plan ne peut etre bornee superieurement ou infe-
rieurement si elle ne se reduit pas a une constante.
Demonstrat i o n. Si u (x, y) est bornee superieurement,
-u (x, y) est bornee inferieurement. Ceci etant, il suffit d'envisager
le cas d'une fonction harmonique u (x, y) partout superieure a un cer-
tain nombre M. Qui plus est, on peut prendre M = O. En effet,
u (x, y) - M ~ O, et la difference u - M est harmonique. Ainsi,
supposant qu'il existe une fonction u (x, y) non negative harmonique
dans tout le plan, nous demontrerons que cette fonction est constante.
Servons-nous de l'inegalite de Harnack (O< p < R):
R-p . R+p
R+p u(O, O)~u(pcosa, psma)~ R-p u(O, O).

Si u (x, y) est harmonique dans tout le plan (u ~ O), fixant p > O·


arbitraire et faisant croître R indefiniment, on obtient
u (O, O) ~ u (p cos a, p sin a) ~ u (O, O),
u (p cos a, p sin a) == u (O, O).
Le theoreme de Liouville est demontre.
R e n f o r c e m e n t d u p r i n c i p e d u m a x i m u m.
Si une fonction harmonique u (x, y) dans G prend sa plus grande ou sa
plus petite valeur en un point interieur (x 0 , y 0 ), on a u (x, y) =
= const.
Demonstrat i o n. 11 suffit d'envisager le cas u (x, y) ~
~ u (x 0 , y 0 ) = O. Tous Ies autres cas se ramenent a ce cas comme
dans le theoreme precedent. Soit un cercle de rayon R de centre
au point {x0 , y 0 ) tout entier contenu dans G. Pour tout point inte-
rieur (x, y) de ce cercle (x - x 0 ) 2+ (y - y 0 )2 = p2 < R 2, on a en
vertu de l 'inegalite de Harnack
R-p R+p
O= R+p u (x0 , y0)~u (x, y)<. R-p u (xo, Yo) = O.
Ainsi, u (x, y) = O dans le cercle. Soit a present (x*, y*), un autre
point interieur quelconque de G. J oignons ce point au point (x 0 , y0 )
par une ligne brisee tout entiere contenue dans G. Supposons que
chaque point de cette ligne soit distant de la frontiere de plus de
248 :SQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

5 > O. Prenons R < 6 et construisons sur la ligne brisee une suite


finie de points (xo, Yo), (x1, Y1), ... , (xn, Yn) (xn = x*, Yn = y*)
+
telle que (xk - xk_1)2 (Yk - Yk- 1) 2 ~ R 2/4. Si l'on construit
un cercle de centre en (xk, Yk) de rayon R, le point (xh+1, Y1i+ 1)
sera un point interieur de ce cercle. Si l'on a pu etablir que
u (xk, Yk) = O pour la fonction harmonique non negative u (.'t, y),
on aura d'apres ce qui vient d'etre demontre u (xk+i, YH1) = O.
Par consequent, il resulte de u (x0 , y 0) = O que u (x*, y*) = O.
Le principe du maximum renforce est demontre.
T h e o r e m e d e I a m a j o r a n t e d i s c o n t i n u e.
Considerons un domaine borne G de frontiere r et indiquons dans G =
+
= G r un nombre fini de points (x1, Y1), (x2, Y2), •.. , (x N, y N).
Certains de ces points peuvent se trouver dans G, d' autres sur sa frontiere
r. Soient u (x, y), v (x, y) deux fonctions continues et harmoniques
dans G +r, sau/, peut-etre, aux points (xi, Yi)- En ces points u (x, y),
v (x, y) peuvent etre discontinues ou n'etre pas definies. Mais nous sup-
posons qu'elles sont finies:
I u (x, y) I ~ M, I v (x, y) I ~ M
dans G + r [sau/, bien entendu, aux points (xi, Yi)].
Si u (x, y) Ir ~ v (x, y) Ir en tous les points de la frontiere, sau/,
peut-etre, aux points (xi, Yt) situes sur la frontiere, on aura aussi
partout dans G + r u (x, y) ~ v (x, y). [A nouveau a l'exception
J)eut-etre des points (xi, Yi) interieurs.]
Pour le demontrer, considerons la fonction
~ 2M d
wii (x, y) = u(::c, y)-v (::c, y)- ~ - d - ln V .
. ln- (x-xi) 2 +(Y-Yi) 2
t cS

Ici d est le diametre de G, de sorte que


d
ln -=-;::==::::;:::===:::::;- ~o,
V(x-xi) 2 +(y- Yi) 2
ou 5 > O est un petit nombre fixe.
Considerons le domaine Gii deduit de G en lui enlevant des pet its
cercles de rayon 6 de centres en tous Ies points (xi, Yi)- La frontiere
de Gii est formee par des morceaux de la frontiere r de Get des arcs
de circonferences limitant ces cercles. Il est evident que dans Gii
et sur sa frontiere la fonction wii (x, y) est continue, harmonique
et non positive. La derniere assertion resuite du principe du maximum
et de l' inegali te
~ 2M d •
wii(x, y)=u(x, y)-v(x, y)-kJ--d ln-=---,===:::;:::::::==:::::;::;;--<O,~
2 2
i ln- V(x-x;) +(Y-Yt) •
i>
verifiee sur la frontiere de Gr,.
§ 21] PRINCIPE VARIATIONNEL DE DIRICHLET 240

Fixant le point (x, y) et faisant tendre dans l'inegalite w6 (x, y)~


~Ole parametre cS vers zero, on s'assure que u (x, y) - v (x, y) ~ O.
Le theoreme de la majorante discontinue est demontre.
On peut deduire de ce theoreme le theoreme d'unicite de la
solution du probleme de Dirichlet dans un domaine borne a fonction
aux limites continue par morceaux, ayant un nombre fini de points
de discontinuite.
Une autre consequence du theoreme de la majorante discontinue
est le
T h e o r e m e d e l a s i n g u 1 a r i t e 1 e v a b l e. Soit
u (x, y) une fonction harmonique bornee au voisinage d'un point
(x 0 , y 0 ), sauf peut-etre en ce point lui-meme. On peut alors determiner
la valeur u (x 0 , y 0 ) de telle sorte que u (x, y) soit harmonique dans tout
le voisinage considere de (x 0 , y 0 ), ce point compris.
D e m o n s t r a t i o n. Supposons le cercle (x - x0 ) 2 +
+ (y - y 0 ) 2 ~ R 2 tout entier contenu dans ce voisinage. Soii.
u* (x, y) une fonction harmonique partout dans le cercle, prenant
sur le cercle (x - x 0) 2 + (y - y0) 2 = R 2 Ies memes valeurs que
u (x, y). La fonct10n u* peut etre construite a l'aide de !'integrale de
Poisson. 11 est clair que si I u (x, y) I ~ M, on a aussi I u* (x, y) I~
~ Jl,f. Aussi peut-on appliquer le lemme sur la majorante disconti-
nue et, utilisant ce lemme, affirmer que
u* (x, y) ~ u (x, y) ~ u* (x, y)
partout sauf au point (x 0 , y0). Par consequent, u (x, y) =
= u* (x, y). Ceci permet d'affirmer qu'en posant u (x 0 , y 0) =
= u* (x 0 , y 0 ) on transforme u (x, y) en fonction continue et harmo-
nique dans tout le voisinage.
Sur ce, nous terminons notre aper~u des propriet.es fondamenta-
les des fonctions harmoniques dans des domaines de forme generale,
pour reprendre au paragraphe suivant l'etude des fonctions harmoni-
ques dans un cercle.
§ 21. Principe variationnel ele Dirichlet
Formule pour calculer !'integrale de Dirichlct d'unc fonction harmoniquo
dans un ecrele d'apres Ies coefficionts de Fourier des valeurs aux limites. Exemple
de fonction harmonique continue dans un eerclo et ayant une integrale de Di-
richlet infinie. Inegalite pour les integrales de Dirichlet de dcux fonctions pre-
nant sur la frontiere d'un cercle les memcs valeurs, l'une de ces fonetions etant
harmonique. Exemple d'Hadamard d'une fonction continue sur la frontiero
d'un cercle et ne pouvant etre prolongee a l'interieur avee une integrale do
Dirichlet finic. Methodc variationnelle de resolution du probleme de Dirichlot.
Quelques remarques historiques. Exemple de probleme variationnel irresolublc.
Unicite de la fonction extremale. Principe de Diriehlet pour Io ecrele et pour Ies
domaines Ies plus simples qui s'en deduisent par des transformations eonformes.
Nous nous proposons de demontrer dans Ies paragraphes qui
suivent qu'on peut resoudre le probleme de Dirichlet pour l'equa-
tion de Laplace dans des domaines appartenant a une classe tres
250 ~QUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

large. La demonstration est basee sur ]a methode variationnelle


et met en ceuvre plusieurs proprietes importantes autant qu'interes-
santes de !'integrale de Dirichlet.
Nous allons etudier !'integrale de Dirichlet pour Ies fonctions
harmoniques dans un cercle et demontrer la propriete extremale
de cette integrale.
Pour la simplicite, considerons un cercle de rayon R de centre
a l'origine et rappelons qu'on appelle integrale de Dirichlet l'expres-
sion
2:n: r

Dr(u)= jJ
x2+112~r2
(ui:+ui)dxdy= JJ(ui+ :
O O
2 u~} pdpda,

x=pcosa, y=psina.
Si u (x, y) est harmonique dans un cercle de rayon R, dans un cercle
de rayon r < R Ies derivees ux et uy sont continues. Par consequent,
Dr (u) est l'integrale d'une fonction continue. Mais pour r = R
cette integrale peut etre impropre. Alors, par DR (u) on entend
lim Dr (u).
r➔ R-
Comme nous l'avons montre dans Ies preliminaires (§ 2), une
fonction u (x, y) continue dans le cercle x2 +
y2 ~ R 2 et harmoni-
que dans ce cercle peut etre representee par une serie de la forme

u (p cos a, p sin a) = ~o
00

+ ~ (;
n=1
r( an cos na+ bn sin na),

ies coefficients an et bn etant Ies coefficients de Fourier de la fonc-


t.ion aux limites / (cp) = u (R cos cp, R sin cp):
2:n:
an=; J/(cp)cosncpdcp,
o
n=O, 1, 2, •.. ,

2:n:
bn = ; ) f (cp) sin ncp dcp, n = 1, 2, •.•
o
Nous allons nous servir de la serie ecri te pour calculer I 'inte-
grale de Dirichlet. Il est evident qu'on peut deriver terme a terme
la serie u (p cos a, p sin a) par rapport a p et a dans un cercle
O< p ~ r, etant donne que Ies series formellement derivees
00
~ npn-1 .
Up = ~ ~ (an cos na+ bn sm na),
n=1
00

Ua.= ~ (; )"n(-ansinna+bncosna)
n=f
21] PRINCIPE VARIATIONNEL DE DIRICHLET 251

convergent uniformement dans ce cercle. Par consequent,


00

f}u ""' npn-1


1p= ."'-.J 7-fil(ancosna+bnsinna),
n=1
00
au ~ pn
aa. = kl n Rn (-an sin na+ bn cos na).
n=1

Ceci permet de calculer !'integrale de Dirichlet D, (u) sous forme


explicite.
· Commenţons par calculer

Les expressions sous Ies signes d 'integration se representent par


les series doubles

p;:::
00

(!; )2P= ~
m,n=1
mn
1
X

X (an cos na+ bn sin na) (am cos ma+ bm sin ma),
pm+n-1
mn Rm+n X

X (-an sin na+ bn cos na) (-am sin ma,+ bm cos ma).
Notons a present que
2n
j (an cos na+ bn sin na) (am cos ma+ bm sin ma) da=
o
( O, si m =fon,

2n
=l (a~+b~) n, si m = n =fo O,

) (-an sin na+ bn cos na) ( -am sin ma+ bm cos ma) da=
o
f O, si m =fo n,
= l (a~+b~)n, si m = n=fo O.
Ceci permet de conclure que
2n 2n
r(
J ap
{)u ) 2 r ( au )
p da= J 7ki
2 1
P da = n ~
oo

n 2 (a~+ b:i)
p2n-1
n2 n •
o o . 11=1
252 ~QUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

D'ou

= 2n ~
~
n 2
(
2 f
an + b;) J
p2n-1
R2n dp = n
00

2,1 n (a~+ b~) ( ,.


7f
) :an
.
n=i O n=i

II resulte de la definition de !'integrale DR (u) que


00

DR(u)=IimDr(u)=n ~ n(a~+b~1). (1)


r➔R n=1

Si la serie du dernier membre diverge, cela Rignifie que


DR (u) = oo.
Hadamarcl a construit un exemple de fonction continue f (cp) telle
que la solution du probleme de Dirichlet dans le cercle O< p ~ R
2 02
âxu2 - 1- âyu2 = O avec l a con d·t·
pou.r l ,,,equa t·ion de L ap l ace a i ion aux l.uni·te~
u (R cos (p, R sin cp) = j {cp) a une integrale de Dirichlet în/inie. La
fonction el 'Hadamarcl est donnee par la serie uniformement conver-
gente:
00

_ ""' sin (n I cp)


f ((p) - ~ n2 •
n=i
(La somme d'une scrie uniformement convergente de fonctions con-
tinues est continue.) La solution u (x, y) du probleme de Dirichlet
avec Ies valeurs aux limites / (cp) a pour integrale de Dirichlet:
00
~ ni
DR(u)=n LJ n4=00.
n=1
Cet exemple nous servira par la suite lors de l'etude d'une methode
variationnelle tres importante et interessante pour resoudre le
probleme de Dirichle t. Maintenant, nous demontrerons a l' a ide de
la serie (1) le theorome suivant remarquable.
T h e o r c m e. Soit g (p, cp) une fonction quelconque continue
dans le cercle O ~ p ~ R, reguliere par morceaux et ·ayant une inte-
grale de Dirichlet /inie
2n R
Dn (g) = JJ(gi + ;
o o
2 glP) pdpdcp.

Sur la frontiere du cercle g (p, <p) prend les valeurs aux limites
/ {cp) = g (R, cp).
' 21] PRINCIPE V ARIATIONNEL DE DIRICHLET 253

Construisons une f onction harmonique u (p, a) avec les memes


valeurs aux Umites u (R, cp) = / (cp). Nous allons demontrer que l'inte-
grale de Dirichlet est /inie et non superieure a DR (g):
DR (u) ~ DR (g).
On peut faire correspondre a la fonction PUX limites f (cp) =
= g (R, cp) la serie de Fourier qui converge en moyenne vers cette
fonction
00

g (R, cp) = ;o+~ (an cos ncp + bn sin n<p).


n=1

La solution u (p, cp) du probleme de Dirichlet est alors representee


par la serie

u (p, cp) = ~ +~ (t
00

n=1
r (an cos ncp + b11 sin ncp).

L 'integrale de Dirichlet de cette solution est


00

DR {zi)= n ~ n (a~+ b~).


n=1
Pour demontrer I 'inegali te
DR (u) ~ DR (g),
il suffit, c'est evident, de s'assurer que, pour tous Ies N,
N
n ~ n(ai +b;)~DR (g),
n=1
c'est-a-dire que

ou N
UN= 1+ ~ ( ~ f (an cosncp+bn sinncp).
n=1

Dans notre demonstration nous utiliserons le fait que uN a des


derivees se~ondes continues. (En fait, u N est un polynome en x, y
et a des derivees de n'importe quel ordre.)
La demonstration est constituee par deux lemmes.
Le mm e 1. On a l'egalite
2n
) [g (R, cp)-uN (R, cp)] [ auNa~· <p) L=R d<p = O.
o
D e m o ns t r a t i o n. 14 11 est clair que g (R, cp) - u N (R, cp)
est une fonction continue ayant une serie de Fourier convergeant
254 :EiQUATIONS DE LAPLACE [CH. 8

en moyenne vers elle :


00

g(R, cp)-uN(R, cp)= ~ (ancosncp+bnsinn<p).


n=N+t
Les coefficients de Fourier correspondant aux valeurs de I 'indice
de 1 a N inclusivement sont nuls pour cette fonction. Ces coeffi-
cients sont determines par Ies integrales :
2n:
Ao = J
o
[g (R, cp)-uN (R, cp)] dcp = O,

2n:
An= J[g {R, cp)-uN (R, <p)] cos n<p dcp = O,
o
n= 1, 2, ... , N.
2,t
Bn = J
o
[g (R, cp)-uN (R, cp)J sin nrp dcp = O.

Toute combinaison lineaire de A 0 , A1, ... , AN, B., ... , BN


sera egalement nulle. Notamment,
N
~ n(Anan+Bnbn}=O.
n=i

Cette egalite peut s'ecrire comme suit:


2n N
1
O
[g (R, cp)-uN (R, cp)] [ ~ n (an cos nq> + bn sin nq>)] dcp = O.
n=1
Reste a present a noter que
N
] n (an cos nq> + bn sin ncp) =
n=1

:p [~ (; r (ancosncp+bnsinncp)]p=R=R [OUNa~' q>)]p=R·


N

=R
11=1

La demonstration du premier lemme est terminee.


Le m m e 2. Soient G un domaine fini a frontiere r reguliere
par morceaux, \f, 2 (x, y) une f onction ayant dans le domaine ferme
G des derivees secondes continues, \f, 1 (x, y) une fonction ayant des
derivees premieres continues par morceaux. Alors
rr (8$1 â,"2 +
JJ ax ax
â$1
oy
8$2) dxdy-1- \\
iJy
11h ·(
J J 'Yi
a2'1'2
axi
+ e2\),2)
ay2
dxdy=
.
G G

=) 'Pt : 2
ds
r
§ 211 PRINCIPE VARIATIONNEL DE DIRICHLET 255

(ds est la differentielle de l' arc r, a:


la derivee suivant la normale
exterieure). .
Demonstrat ion. Nous demontrerons ce lemme dans un
domaine ou ,j, 1 (x, y) est continument derivable jusqu'a la frontiere.
Dans le cas de la regulari te par morceaux, on peut diviser le domaine G
en une somme finie de domaines G17 G2 , • • • , Gk, pour chacun
desquels cette proposition est verifiee. Demontrant l'identite qui
nous interesse pour G1, G2 , • • • , Gk, puis ajoutant ces domaines,
on obtient l'identite pour G. Alors, Ies integrales sur Ies tron<tons des
frontieres de G1, ... , Gk interieurs a G se reduisent, etant donne
que pour deux sous-domaines voisins Ies normales exterieures, et
~!
donc aussi Ies deri vees 2 , ne different que par le signe ; les fonc-
tions ,j,1, elles, qui figurent dans Ies integrales frontieres, sont con-
tinues. Dans le sous-domaine Gi, ou ,j,1, ,j, 2 ont respectivement des
derivees premieres et secondes continues, on a l'identite
otJ>1 inp2
ax âz
+ otJ>1
ây
&tj,2
ây
+ ,1,rt ( a~2
8z2
+ 0ây2
2
'1>2 ) =

a ('P1 aw2
=a;- ax ) +ay
a ('Pt ay
aw2 ) .
Integrons cette egalite dans Gi:
â\j)2 ) dx dy + r r •h
JJr (
Gi
chj,1 8"'2
OX â:X
+~
Oy OY JJ
Gt
't'i
( a2tl>2
âz2
...L
I
82$2 )
oy2
dx dy =

= jJ[::x (,j, 1 ~~2 ) + ~ (,j,1


8
:
2
) ] dx dy = j ,j, ~! ds.
1
2

Gi ri

Nous nous sommes servis du theoreme de Gauss-Ostrogradsky pour


transformer I 'integrale double en integrale de contour. Le lemme 2
est demontre.
C o ns e q u e n C e.
rr [
JJ
i)~N
iJx
â(g-uN)
âx
+ OUN
ây
â(g-uN)
ây
j dxdY =0.
x2+112~R2

En effet, posant uN = ,j, 2 , g - uN = ,j, 1 , et appliquant le lemme


precedent au domaine x2 + y 2 ~ R 2 , il vient
r r i)uN
JJ ax
r
a (g- UN) ·t âuN iJ (g- UN) ] dx d
L.QX ây ây y
+
x2+y2~R2

+ JJ
x2+y2~R2
(g-uN) [ ;;:
0
+ 0;;:] dxdy =

x2+y2=R2
j (g-uN) a:: ds=R
P=R
j (g-uN/;; dqJ=0.
256 tQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

II est a noter ici que uN est une fonction harmonique:


iJ2ltN + i)2uN =Q
i)x2 oy2 •

A present l'identite
j î [(!; )2+ ( !! )2] dx dy =
f)~R

= JJ[ ( f + ( }2 Jdx dy +
0
;;
0
;;
P!::R

r
+ J.\ {[ iJ(g~uN) + [iJ(g;uN)r} dxdy+
p~R

T
, 2 f r r UUN
J J I. Dx
D (g-uN)
ax
+ OUN
ay
a (g-uN)] dx d
ây y'
p~R

au second membre de laquelle la derniere integrale est nulle, et


l'avant-derniere non negative, permet aussitot de conclure que
DR (g) ~ DR (u N)•
Ainsi que nous l'avons remarque, on deduit de la l'inegalite
DR (u) ~ DR (g).
Nous avons demontre que si pour certairtes valeurs aux limites
f (cp) il existe un prolongement g (p, cp) dans le cercle continu et regulier
par morceaux, ayant une integrale de Dirichlet /inie, alors la fonction
harmonique u (p, cp) correspondant aux memes valeurs aux limites
aura aussi une integrale de Dirichlet /inie, non superieure a DR (g).
On deduit de la notamment que la fonction aux limites d 'Hada-
mard
00

/ (cp) = ~ sin~~! cp)


n=i

n a pas de prolongement g (p, cp) a l'interieur du cercle O~ p ~


1

~ R [g (R, cp) = / (cp)l avec une integrale de Dirichlet DR (g)


finie. La propriete extremale des fonctions harmoniques demontree
ici est appelee principe variationnel de Dirichlet. Nous avons demon-
tre ce principe dans le cas ou Ies fonctions harmoniques sont conside-
rees dans un cercle. En realite, un principe analogue est vrai pour
une classe tres large de domaines. Nous decrirons cette classe par la
suite; en attendant nous nous arreterons sur une description plus
developpee de l'idee de la methode variationnelle.
Considerons un domaine borne quelconque du plan, sur la fron-
tiere duquel domaine est donnee une fonction continue / (s). Pre-
nons dans ce domaine des fonctions regulieres u (x, y) ayant des
21] PRINCIPE VARIATIONNEL DE DIRICHLET 257

valeurs aux limites /(s), et pour chacune d 'elles calculons !'inte-


grale de Dirichlet

D (u) = JJ[(:: f + ( :; )
G
2
] dx dy.

La methode variationnelle est basee sur l'affirmation que D(u)


prend sa valeur minimum sur une fonction harmonique solution du
probleme de Dirichlet.
11 est clair que D(u) ~ O, si bien que Ies valeurs de cette fonction-
nelle ont une borne inferieure. Supposons cette borne inferieure
atteinte pour la fonction reguliere u (x, y). 11 est bien connu en
calcul des variations que la fonction u (x, y) verifie alors l 'equation
d'Eu]er:
:x I(u! + ui) u:c1 + 0: [Ui: + z4)uu1 = O
ou, ce qui est la meme chose,
2 [ âux
âx
+ âuy
ây
] = O
'
Uxx + Uyy = O
l'equation de Laplace.
L'idee d'appliquer cette methode variationnelle a l'equation de
Laplace a ete emise par Gauss. Dirichlet a expose cette methode
dans ses conferences, frequentees par Riemann. Riemann a deve-
loppe cette theorie et, sous l'appellation de principe de Dirichlet,
il l'a posee a la base de sa theorie geometrique des fonctions d'une
variable complexe.
Ce travail a produit une impression considerable sur Ies mathe-
maticiens de l'epoque. Mais 18 ans plus tard Weierstrass a demontre
que Ies affirmations posees a la base de la theorie variationnelle
n'etaient pas convaincantes. Le fait est qu'il ne resultait pas des
raisonnements de Riemann l'existence d'une fonction u (x, y)
sur laquelle D (u) atteint sa borne inferieure. Riemann n'a pas pu
trouver une reponse a la critique de Weierstrass. C'est seulement
32 ans plus tard que Hilbert a reussi a donner une demonstration
correcte du principe de Dirichlet.
L 'idee des methodes variationnelles ayant des applications tres
importantes et nombreuses, nous ne pouvons la tourner.
Nous commencerons par expliciter la critique de Weierstrass.
Nous examinerons un exemple de probleme variationnel pour lequel
il n' existe pas de fonction minimisant la fonctionnelle D(u).
Soit u = Osur la frontiere du cercle x 2 +
y 2 = 1. Exigeons encore
que u (O, O) = 1. Considerons toutes Ies fonctions regulieres par
morceaux u (x, y) possibles, satisfaisant aux reC1trictions formulees,
et pour chacune d'elles calculons !'integrale de Dirichlet D(u). Cher-
1i-01038
258 tQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

chons a evaluer la borne inferieure D(u). A cet effet, introduisons Ies


coordonnees polaires x = r cos cp, y = rsin cp et definissons Ies

,· \
fonctions Ue, (r, cp) (O < 6 < 1) par l'egalite

uo (r, cp) = l---f-ln?


1_
ln-

(«S<r).
Calculons Dr (uo):

Jo Jo [(a;, }2 + ~ ( ~u: (J
2n 1
0
Dr(uo)= rdrdcp=

=--
21t jr, (d-ln- -~ )2 r dr- - -21t- Jf __!_2r r dr=~.
1
1 dr '} 1 .11. ln -
In2 ao2 1n-Ţu 2 B

11 est clair que D(u6 )-►o0 quand 6--►oO. D'evidence,


Ur, (x, y) lx2+y2=1 = O, Uo (O, O)= 1,
c'est-a-dire que les U{j (x, y) sont admissibles dans notre probleme.
Par ailleurs, nous avons montre que D(ur,) -►o O quand 6 -►.o.
11 est donc clair que
inf D (u) ~ inf D (uo) = O.
La fonctionnelle D (u) etant non negative, on a
inf D (u) = O.
Toutefois, cette borne inferieure n 'est atteinte pour aucune fonction
admissible. En effet, si
D (u) = Î ) [ (:: )2 + ( :: )2] dx dy = O,
x2+112~1

alors u = const, mais une constante ne saurai t prendre des valeurs


differentes au centre du cercle et sur la circonference.
Le meme exemple de suite de fonctions {u6 } 6 = ½, ~' ... , !,...
peut jouer encore un autre role. 11 constitue un exemple interessant
de suite de fonctions qui prennent sur la frontiere du cercle des
valeurs nulles et qui ont une integrale de Dirichlet gui tend vers zero.
11 est remarquable que ces fonctions elles-memes ne tendent pas
uniformement vers zero, bien que la fonction u (x, y) = O soit ici
extremale. On voit que meme si la fonction extremale existe, la suite
minimisante peut ne pas converger vers elle.
§ 21] PRINCIPE VARIATIONNEL DE DIRICHLET 259

11 y a encore une difficulte dans la resolution variationnelle


du probleme de Dirichlet. Nous avons construit plus haut un exemple
de fonction continue sur la frontiere du cercle et ne pouvant etre
prolongee dans le cercle avec une integrale de Dirichlet finie (exem-
ple d'Hadamard).
11 est clair que le probleme de Dirichlet ne saurait etre resolu
au moyen du principe variationnel pour la fonction aux limites
d'Haclamard. Aussi impose-t-on a la fonction aux limites f (Q) la
r e s t r i c t i o n sui vante : il existe dans le domaine G une f onction
g (x, y) continue jusqu'a meme la frontiere, reguliere ou reguliere par
morceaux, ayant une integrale de Dirichlet DG(g) /inie, prenant sur
la frontiere de G les vale urs f (Q).
Seules ces f (Q), qui peuvent etre prolongees dans G avec une
integrale de Dirichlet finie, seront envisagees par la suite. La demons-
tration de la resolubilite du probleme de Dirichlet ne sera faite
que pour ces fonctions, et encore pas pour tous Ies domaines. Ainsi,
le domaine constitue par le cercle unite prive de son centre n 'est
pas admissible. L'exemple envisage des fonctions u6 (x, y) nous
amene a cette deduction que le prolongement avec une integrale
de Dirichlet minimum n'existe pas pour n'importe quelle fonction
aux limites continue admissible. La fonction
1 si x=O, y=O,
I (x, y) Jr= { O si x2 + y2 = 1
peut etre consideree comme etant continue sur la frontiere. Nous
avons vu qu'elle admet un prolongement continu dans le domaine
avec une integrale de Dirichlet arbitrairement petite. Or, une fonc-
tion continue ayant une integrale de Dirichlet nulle se reduit neces-·
sairement a une constante et ne peut prendre nos valeurs aux limites.
Supposons que, pour un certain domaine et pour une certaine,
fonction aux limites f (s), on ait pu construire un prolongement.
u (x, y) de f (s) (u Ir = /) dans G tel que De (u) soit finie et egale
a la borne inferieure inf D O (z) des integrales de Dirichlet des fonc-
tions z (x, y) verifiant la condition aux limites
zlr = f
[nous avons designe par D 0 (z) !'integrale de Dirichlet de z (x, y)
dans G]. Nous allons montrer qu'un tel prolongement regulier extremal
u (x, y) est unique.
Soit
D 0 (u) = Da (v) = d = inf Da (z),
ulr = vlr = /.
Demontrons l' egali te
Do ( -u+v- ) ( ) + 1 Da(v)- i Da(u-v).
= 21 Dau
2 2 4
17•
260 gQUATIONS DE LAPLACE CH. 3

A cet effet, il suffit de soumettre l'expression sous le signe d'inte-


gration aux transformations elomentaires suivantes:

= r
JaJ{ ! [(:: + ( :; f J+ ! [(:: + ( ;; f J- r
- ! [ r- ! [
a(ua~v) ]2} dxdy=a(~~v)

= 21 Da (u)+ 21 Da (v)- 4t Da (u-v).


11 resulte de l'egalite demontree et de l'inegalite
Da ( uţv) >d ( uţv Ir=!)
1 [1 1
.que d<. 2 d+ 2 d- 4 Da (u-v). D'oit

Da(u-v)= ~ r [(ux-Vx) 2 +(uy-Vy) 2Jdxdy~O.


•aJ
De la sorte, u - v = const. Sur la frontiere u - v = O. L'egalite
.u - v == O partout dans Gest demontree.
L'application de ce theoreme d'unicite de la fonction extremale
â un cercle acheve pour ce domaine la demonstration du principe
-de Dirichlet.
Nous allons enoncer a nouveau ce principe dans ce cas.
Si f (cp) est une fonction continue admettant au moins un prolonge-
:ment continu regulier par morceaux g (p, cp) [g (p, cp) = / (cp)]
,dans le cercle O ~ p ~ R avec une integrale de Dirichlet /inie Da (g),
il existe parmi ces prolongements un prolongement regulier unique
u (p, cp) tel que D G (u) = d, d etant la borne inferieure des integrales
de Dirichlet de ces prolongements. Le prolongement u (p, cp) est une
f onetion harmonique dans le cercle resolvant le probleme de Dirichlet
u (R, cp) = / (cp).
Nous avons montre au paragraphe precedent que l'equation de
Laplace et !'integrale de Dirichlet sont invariantes par rapport aux
transformations conformes reversibles
X = X (~, 11), ~ = ~ (X, y),

Y = Y rn, 11), 11 = 11 (x, y)


des variables independantes. 11 en resuite que si un domaine ferme
quelconque G + r admet une representation continue conforme
§ 21] PRINCIPE VARIATIONNEL DE DIRICHLET 261

sur un cercle, on est assure que le probleme de Dirichlet avec des


valeurs aux limites continues est resoluble pour le domaine.
Notamment, le probleme de Dirichlet peut etre rasolu pour Ies
domaines represen;.es sur la fig. 59, c'est-a-dire pour le secteur circu-
laire et pour Ies lunules delimitees par deux arcs de circonferences.

Fig. 59

On a en theorie des fonctions d 'une variable complexe des formules


simples pour la representation de ces domaines sur le cercle unite.
Le principe de Dirichlet joue pour tous ces domaines. En effet,
soient r la frontiere de G, u Ir = /. Montrons que
DG (u) ~ Da (g),
g etant une fonction quelconque reguliere par morceaux, definie
dans G et prenant les memes valeurs aux limites ~que u (x, y)
(g Ir = '/). Supposons que Ies egalites
X = X (s, 11),

Y = Y <s, 11>
definissent une representation conforme du cercle K {s2 + 11 2 ~ 1}
sur G. Alors u [x (s, 11), y rn, 11)1 est une fonction harmonique de s,
11, u l,2+ 112 =1 = f [x (s, 11), y (s, 11)1. 11 est evident que la fonc-
tion '\' (s, 11) = g [x (s, 11), y (s, 11)] prend sur la circonference
+
s2 112 = 1 les memes valeurs aux limites que u [x (s, 11), y (s, 11)).
En vertu de l'invariance de !'integrale de Dirichlet,
Da (u) = DK {u [x (s, 11), Y {s, 11)1},
DG (g) = DK {g [x (s, 11), Y (s, 11)] },
et en vertu du principe de Dirichlet pour le cercle,
Dx {g [x (s, 11), Y {s, 11))} ~ DK {u [x (6, 11), Y (s, 11)) }.
De ce fait, Da (g) ~ Da (u).
Notre demonstration de l'unicite de la fonction extremale vaut
pour des domaines quelconques, en particulier pour Ies domaines
ici en visages.
Sur ce, nous terminons la demonstration du principe de Dirichlet
et de la resolubilite du probleme de Dirichlet pour tous Ies domaines
pouvant etre representes sur le cercle continument (avec la fron-
tiere) au moyen de transformations elementaires conformes. Notam-
262 Jl:QUATIONS DE LAPLACE CH. 3

ment, le principe de Dirichlet et la resolubilite du probleme de


Dirichlet ont ete demontres pour le secteur et Ies lunules represen-
tes sur la fig. 59.
Nous etudierons au paragraphe suivant la methode alternee
de Schwarz, qui nous permettra d'etendre le theoreme de resolu-
bilite du probleme de Dirichlet et d' application du principe de
Dirichlet a des polygones quelconques.
Utilisant un theoreme en vertu duquel tout domaine simplement
connexe a frontiere rectifiable contenant au moins deux points
admet une representation continue conforme sur un cercle, moyen-
nant quelques precisions apportees aux enonces, on demontre sans
peine la resolubilite du probleme de Dirichlet et le principe de
Dirichlet. Toutefois, nous n'utiliserons pas ce theoreme des repre-
sentations conformes, etant donne que sa demonstration dans un
enonce rigoureux susceptible de nous satisfaire n'est pas simple du
tout.

§ 22. Methode de Schwarz


Methode alternee de Schwarz de la demonstration de l'existence de la
solution du probleme de Dirichlet pour des domaines composes. Criterium de
Schwarz. Enonce du theoreme et sa demonstration. Utilisation de la methoda
de Schwarz pour la demonstration du principe de Dirichlet. Exemple de deduc-
tion du theoreme d' existcnce de la solution du probleme de Dirichlet et du prin-
cipe de Dirichlet dans un polygone non simplement connexe. Verification du
criterium de Schwarz a l'aide de la« condition de lunule>> geometrique. Schema
de la demonstration du principe do Dirichlet et de la resolubilite du probleme
de Dirichlet pour des domaines polygonaux quelconques.
Nous allons considerer dans ce paragraphe la methode alternee
de Schwarz qui resout le probleme de Dirichlet pour l' equation de
Laplace dans des domaines composes. Supposons que le domaine G
se decompose en trois parties G1 , G2 , G3 , comme cela est indique
sur la fig. 60. Designons la reunion des domaines G1 et G2 , avec leur
frontiere commune ~' par G1, 2• Posons de meme G2 , 3 = G2 U Ga U 1',
U designant le signe de reunion. La frontiere du domaine G1. 2 est
constituee par Ies arcs a, y et cr. Supposons que pour Ies domaines
partiels G1, 2 et G2 , 3 le probleme de Dirichlet soit resoluble pour des
valeurs aux limites continues quelconques. Nous nous proposons
d'enoncer la condition qui doit etre imposee aux domaines G1 , G2 , G3
pour que le probleme de Dirichlet soit resoluble pour le domaine G
tout entier, sachant qu'il est resoluble pour Ies domaines partiels
G1,2 et G2,a• Nous enoncerons d'abord ce criterium sous la forme
qui nous sera utile pour demontrer le theoreme d' existence, mais
qui ne fournit pas, de prime abord, un procede efficace permettant
de verifier si ce criterium est rempli pour des domaines geometrique~
ment donnes. Nous indiquerons par la suite des conditions geometri-·
ques simples suffisantes pour l'observation de ce criterium.
METHODE DE SCHWARZ 263

Criteriu m de S c h w arz. Nous dirons qu'un systeme


de domaines G1, G2 , G3 d' arcs frontieres a, ~' '\', 13, a verif ie le criterium
de S chwarz si les deux conditions suivantes sont remplies :
I -
1. ·Toute f onction harmonique dans G1 , 2 , continue dans G1 , 2 , nulle
sur a U a et n' excedant pas en valeur absolue 1 sur y n' excede pas en
module partout sur l' arc ~ un certain 0 < 1.
2. Toute fonction harmonique dans G2 , 3 , continue dans G2 , 3 , nulle
sur l3 U a et n' excedant pas en valeur absolue 1 sur ~ n' excede pas en
module partout sur l' arc '\' 0 < 1.
11 est suppose dans ce criterium que la constante 0 peut etre
choisie une fois pour toutes pour le systeme donne de domaines
G1 , G2 , G3 , et donc qu'elle ne depend pas de la fonction harmonique

Fig. 60

continue envisagee. (Rappelons que la barre sur un ensemble indique


la fermeture de cet ensemble.)
Nous dirons que le domaine G1 , 2 (G 2 , 3) verifie la condition de
resolubilite si, quelle que soit la fonction aux limites continue sur
a U '\' U cr (6 U ~ U a), il existe une solution continue correspon-
dante du probleme de Dirichlet dans G-1 , 2 (ă;, 3). De meme, le domai-
ne G = G1 , 2 U G2 , 3 verifie la condition de resolubilite si, pour toute
fonction aux limites continue sur a U 6 U CJ, il existe une solution
-continue correspondante du probleme de Dirichlet dans G.
T he ore m e. Si un systeme de domaines G1, G2 , G3 veri/ie le
criterium de Schwarz et si pour les domaines G1 , 2 , G2 , 3 la condition
de resolubilite est remplie, cette condition est aussi remplie pour le domai-
ne compose G = G1,2 U G2,s•
D e monstra t ion. Soit donnee sur a U l3 U cr une fonc-
tion aux limites continue/ (s). Soit g (x, y) une fonction quelconque
continue dans G egale a/ (s) sur la frontiere a U 6 U cr. Nous allons
decrire une methode ·d-'itera'tion qui, a partir de l'approximation
initiale g (x, y), nous conduit a la solution du probleme de Dirichlet.
264 tQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

Posons uo (x, y) = g (x, y) et definissons v0 (x, y) comme suit :


u 0 (x, y) dans G1 Uo Uc3;
a Ia solution du probleme de Dirichlet dans
Vo (x, y) = G2 , 3 avec Ies conditions aux limites
Vo la U o=/ (s) = Uo (x, y) la U 0'
VoIP= Uo (x, Y) IP•
Puis, Ies approximations successives Un (x, y), Vn (x, y) seront
construi tes comme suit :
(x, Y) dans Ga Ua U cr ;
Vn-1
a la
solution du probleme de Dirichlet dans
Un (x, y) = f
G1, 2 avec Ies conditions aux limites
la a= la a'
Un
l U f (s) = Vn-1 (x, Y) U
Un Iv= Vn-1 (x, Y) Iv,

lf
Un (x, y) dansG _1_U_o_U_y_;
a la solution du probleme de Dirichlet dans
Vn (x, y) = G2, s avec Ies conditions aux limites
Vn la U O=/ (s) = Un (x, y) la U 0'
Vn 113 = Un (x, Y) 113·
11 est evident que, par construction, chacune des fonctions
Un (x, y), Vn (x, y) est continue dans G et qu' elle prend sur la fron-
tiere Ies valeurs / (s). Nous allons montrer que la suite
Uo, Vo, Ut, Vt, U2, ••• , Vh-1, u,u vk, Uk+h • • •
converge uniformement. 11 en resultera que sa limite est une fonction
continue prenant sur a U 6 U cr Ies valeurs donnees f (s).
11 est facile de demontrer que cette limite est une fonction harmo-
nique dans G. En effet, prenons dans G un point interieur quelconque
(x 0 , y 0). Ce point sera un point interieur au moins pour l'un des
domaines G1 , 2 , G2 , 3 • Envisageons, pour fixer les idees, le cas (x 0 , y 0) E
E G1, 2 , La suite u 0 (x, y), u 1 (x, y), ... , Un (x, y}, ... de fonctions
harmoniques dans G1, 2 converge aussi uniformement dans G1, 2 vers
la meme limite en tant que sous-suite d'une suite convergente. En
vertu du premier theoreme de Harnaclc, sa limite est une fonction
harmonique dans G1, 2 -
Si (x 0 , y 0) E G2 , 3 , on distinguerait de meme une sous-suite
v0 , v1 , v 2 , • • • et on etablirait l'harmonicite de sa limite.
On voit que pour prouver la condition de resolubilite du probleme
de Dirichlet dans G il suffit de montrer que la suite
Uo, Vo, U1, Vt, U2, V2, • • •
est uniformement convergente.
§ 22] MtTHODE DE SCHWARZ 265

Passant a cette etude de la convergence, notons que


(Vn-t - dans Gs U<J Uex ;
Vn-2

_ _ a une fonction harmonique dans G1, 2


(n= ;,n3, tn~ 1
.--:-) egale a O sur_a Ua et a
IVn-1 - Vn-2 SUr 1' ;

Un -Un-1 dans G1 U<J U6;


a une fonction harmonique dans G2, 3
Vn-Vn-1 =
(n = 1, 2, 3, ... ) egale a O sur cS Ua et a
Un - Un-t sur ~-
Posons
an= max IUn (x, y)- Un-1 (x, y) J,
(X, Y)EP
bn = max IVn (x, y)-Vn-1 (x, y) I•
(x, 11)EV
Le criterium de Schwarz etant verifie, nous sommes conduits ăt
affirmer que

D'oii
an~ 02an-1 ~ 92cn-2>a2,
bn ~ 82n-sa2 (n > 2).
De toute evidence, du principe du maximum pour la solution du
probleme de Dirichlet resultent Ies inegalites suivantes:
IUn (x, y)-un_i(x, y) I<. bn-t ~ const 82n,
IVn (x, y) -Vn-1 (x, y) I~ an~ const 02n ;
(x, y) EiJ., n = 2, 3, 4,
La convergence uniforme des suites

Vo, Vt, V2,

est evidente. Notons a present que, a partir de n = 1, Ies fonctions


Vn - Un sont, c' est evident, harmoniques et continues dans chacun
des domaines G1, G-2 ~ G3 et nulles sur la frontiere exterieure-
a U B U a. Par ailleurs, il resuite de la definition que Vn - un = O
dans G1 et sur Jf. Sur I' arc y la fonction Un coincide par construction
avec Vn-1· Ceci etant, Vn - Un est egale sur y 8. Vn - Vn-1· D'apres
266 EQUATIONS DE LAPLACE [CH.

le principe du maximum,
I Vn (x, y) - Un (x, y) I ~ m~x I Vn - Un I = ~ax I Vn - Pn-t I=
y V
= bn ~ const 02 n.
·Ceci montre aussitot que la suite composee

-converge aussi uniformement. La demonstration du theoreme est


.achevee.
Le principe de Schwarz permet d'etendre a des domaines composes
non seulement la resolubilite du probleme de Dirichlet avec des
valeurs aux limites continues, mais encore l'observation du principe
·de Dirichlet.
Soit une fonction continue et reguliere par morceaux g (x, y)
.ayant une integrale de Dirichlet finie Da (g) = D a 1 (g) D a 2 (g) + +
+ D 03 (g). Supposons de meme que le principe de Dirichlet soit
verifie pour chacun des domaines G1, 2 , G2, 3 •
L'observation -de ce principe signifie que, pour toute fonction
:v (x, y) reguliere par morceaux dans G1, 2 et pour une fonction
.u (x, y) harmonique dans ce domaine et coincidant avec v sur la
frontiere ~ U cr U 6, on a l'inegalite
Da 1, 2 (u} < Da 1, 2 (v).
Notamment, pour la suite de fonctions un, vn participant a la
demonstration du theoreme precedent,
Do 1 , 2 (un}< Da1 , 2 (vn-1), n = 1, 2, 3, ...
N otons encore que Un = dans G3 , si bien que
Vn -t

Da 3 (un)< Da 3 (vn-1)•
Eu egard a cesdeux dernieres affirmations, il vient:
Da(un) ~ D dvn-t), n = 1, 2, 3, ...
·ne meme, supposant le principe de Dirichlet realise pour G2 , 3 ,
-0n etablit sans peine l'inegalite
Da(vn) ~ Da(un), n = O, 1, 2, 3, ...
Comme u 0 (x, y) = g, nous noug sommes assures que l'integrale
de Dirichlet de n'importe laquelle des fonctions de la suite

n'est pas superieure a D0 (g). Nous savons que cette suite converge
uniformement vers une fonction u (x, y) harmonique dans G, qui
.coincide avec g (x, y) sur la frontiere de ce domaine. Demontrons
que Da(u) ~ Da(g).
§ 22] M~THODE DE SCHWARZ 267

Il suffit d'etablir l'inegalite


DH 1 u H 2 u Ha (u) = DH 1 (u) + DH 2 {u) + DH 3 (u) < Da (g)
pour des sous-domaines interieurs quelconques H 1 des domaines
Gi(H 1 c G1, H 2 c G2 , H 3 c G3) et d'utiliser ensuite l'egalite
Da (zi)= sup DH 1 u H 2 u H 3 (u) •
Dans chacun des sous-domaines Hi la suite

est une suite de fonctions harmoniques qui convergent uniformement


avec leurs derivees premieres. {Souvenez-vous du theoreme de

:C=-Z o X=.1/4
Fig. 61

Harnack et du theoreme de convergence des derivees pour Ies suites


harmoniques uniformement convergentes.) C'est pourquoi
DH1 U I-l2 U Ha (u) = lim Dn1 U H2 U Ha (un,\
n➔ oo

Par ailleurs,
268 gQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

Sur ce, nous terminons la demonstration de l'inegalite


Da (u) ~ Da (g).
En vertu du theoreme d'unicite de la solution du probleme de Diri-
chlet, la fonction u (x, y) est determinee univoquement d' apres Ies
valeurs aux limites g (x, y) laU6Ua• Son existence resulte du theo-
reme demontre relatif a la resolubilite du probleme de Dirichlet
dans G = G1 U G2 U G3 • La fonction coincidant avec g (x, y) sur
la frontiere a U 6 U a et ayant son integrale de Dirichlet egale
a D G (u) est unique. Ceci a ete demontre au paragraphe precedent.
Les faits qu'on vient d'enumerer expriment le contenu du prin-
cipe de Dirichlet pour le domaine compose G. Ainsi donc, nous avons
montre que le criterium de Schwarz pour G1 , G2 , G3 , la resolubilite
du probleme de Dirichlet pour G1. 2 , G2 , 3 et l'observation du principe
de Dirichlet pour G1. 2 , G2 , 3 entraînent la resolubilite du probleme
de Dirichlet et l'observation du principe de Dirichlet pour le domai-
ne compose G = G1. 2 U G2 , 3 • Avant d'utiliser ces faits, faisons
quelques remarques sur la demonstration qui vient d' âtre faite.
Dans cette demonstration, il etait absolument inessentiel que les
domaines fussent simplement connexes, et que chacun des arcs
a, ~' y, 6, a de la frontiere fut connexe. Chacun deces arcs peut etre
constitue de plusieurs arcs differents, comme, par exemple, sur
la fig. 61. Sur cette figure, le polygone biconnexe G1 U G2 U G3 a ete
decoupe par deux droites paralleles ~ (x = O) et y (x = 1/2) en
plusieurs parties. Nous avons considere que les parties G~u et G~2 >
constituent le domain~ G1• Les parties G~u, G~>, G~3 > constituent
G2 *). Les frontieres a, 6 sont constituees chacune par trois lignes
brisees a„ a 2 , a 3 ; 6„ 62 , 6 3 • La frontiere a est decomposee en six
parties differentes. Sur chacune des frontieres rectilignes ~' y doi-
vent âtre consideres trois segments; on a represente sur la fig. 62
les domaines G1 , G2 , G8 disposes de telle fa~on que l' arc a est absent.
Nous allons montrer que les domaines representes sur la fig. 61
verifient le criterium de Schwarz.
Considerons la fonction harmonique ! (x + 2) non negative dans
G1 U G2 et egale a 1 sur y (x = 1/2). La non-negativite de cette
fonction resuite de ce que notre figure est tout entiere situee dans
la bande -2 ~ x ~ 2, comme le montre la figure.
11 est evident que pour toute fonction harmonique continue
non superieure a 1 sur y et egale a zero sur a U a on deduit du prin-
cipe du maximum l'inegalite
2
u(x, y)<. 5 r,x+2).
*) On entend d'ordinaire par domaine un ensemble ouvert connexe, de
sorte que, en toute rigueur, G1 et G2 ne sont pas des domaines. Neanmoins, dans
cet exemple, il nous sera commode de nous ecarter quelque peu des definitions
en usage et d'appeler G1 et G2 des domaines.
§ 22] MgTHODE DE SCHWARZ 269

Si l'on sait que u (x, y) n'est pas inferieure a -1 sur y et qu'elle


est nulle sur a U cr, on peut ecrire de fa~on analogue:
2
u (x, y)~- 5 (x+2).

Ceci montre clairement que si I u I ~ 1 sur y et si u = O sur


a U cr, on a alors pour x = O, c' est-a-di re sur ~, l' inegali te I u I ~
~ { (x + 2) = ; . On demontre exactement de la meme maniere
a l' aide de la fonction harmonique 1 - x/2 positive dans G1 U G2
et egale a 1 sur~ (x = O) que toute fonction harmonique non superieu-
re a 1 en module sur ~ et nulle sur cS U cr verifie sur y (x = 1/2)

Fig. 62

l'inegalite I u 1 ~ 3/4. On voit que dans le cas envisage le criterium


de Schwarz est verifie si l'on prend pour 0
O= ! == max ( ! , i ).
Si l'on avait demontre que le probleme de Dirichlet etait resolu-
ble et que le principe de Dirichlet etait vrai pour Ies domaines sim-
plement connexes G!u U G~u U G~3 > U ~1 U ~a; Gl2> U G~2> U ~2;
Ga LJ GJU LJ G~> LJ G~3> LJ 1'1 LJ 1'2 LJ 'l's, on aurait ete en droit
d'etendre ces affirmations au domaine non simplement connexe
G1 U G2 U G3 • 11 est clair que le raisonnement apporte ici est general.
Nous ne nous y arreterons pas plus en detail, et quand nous aurons
montre par la suite l'observation du principe de Dirichlet pour Ies
polygones simplement connexes, nous ne specifierons pas chaque
fois quand nous nous servirons de ce principe que Ies polygones
possedent cette propriete. L'extension des faits demontres aux
polygones multiplement connexes s'opere suivant le schema examine
sur cet exemple par decoupage en parties simplement connexes.
270 EQUA'rIONS DE LAPLACE [CH. 3

Nous allons a present decrire et demontrer une condition geometri-


1ue tres simple et commode qui entraîne l' observation du criterium de
Schwarz.
Supposons qu' on puisse distinguer dans un domaine G2 un sous-
domaine Gt delimita par deux arcs de circonferences gui se coupent
A

tf

Fig. 63

en des points A, B situes sur la frontiere de G2 de telle sorte que


Ies arcs ~' y se trouvent de part et d' autre de la lunule AB.
Nous avons represente sur la fig. 63 plusieurs variantes admissi-
bles de disposition de la lunule G~2> dans G2 • Les arcs de circonfe-
rences delimitant la lunule sont supposes distincts. Nous avons
represente sur la fig. 64 un domaine ne pouvant recevoir une lunule,
etant donne que Ies arcs ~ et 1' sont tangents aux points P, Q. Si le
domaine G2 peut recevoir de la maniere indiquee ci-dessus une lunule,
le criterium de Schwarz est veri/ie. C'est ce que nous allons demon-
trer maintenant.
Supposons connu qu'une fonction harmonique continue u (x, y)
soit nulle sur a U a et qu'elle n'excede pas en module 1 sur 1'· Alorst
en vertu du principe du maximum, elle n'excede pas en module 1
§ 22] METHODE DE SCHWARZ 271

sur l' arc de circonference delimitant la lunule a droite (cf. fig. 63).
Si l'on arrive a montrer que la valeur absolue de cette fonction n'est
pas superieure a un certain 0 (0 < 1) sur l'arc de gauche delimitant
la lunule, on deduira alors sans peine du principe du maximum qu'une

o
a

Fig. 64

telle inegalite est aussi verifiee sur~- II suffit de construire une fonc-
tion harmonique w (x, y) egale a 1 sur l'arc de droite et non nega-
tive sur le restant de la frontiere du domaine G1 U G~u U G~2> pour
deduire du principe du maximum l'inegalite
I u (x, y) I ~ w (x, y), (x, y) E G1-
Si I' on a alors w ~ e sur I' arc de gauche delimitant la lunule,
l' affirmation requise sera demontree. Nous construirons la fonction
harmonique - la majorante w (x, y) - de telle fa4ton qu' elle soit
uniforme dans le plan coupe suivant I' arc delimitant notre lunule
a droite, egale a 1 sur cet arc a gauche de la coupure et nulle a sa
droite. On reussit a construire cette fonction qui sera constante le
long de chacun des arcs de telle ou telle circonference passant par
Ies points A, B. II suffit pour cela d'utiliser l'harmonicite de la fonc-
tion
w(x, y) = a (Arctg Y-YA Arctg Y-Yn ) +b
X-XA x-:cn
et de prendre Ies constantes a, b et Ies branches de l'arc tangente de
faţon a verifier Ies conditions posees. Nous nous sommes deja servis
de l'harmonicite de cette fonction dans le chapitre des preliminaires
lors de la deduction de la formule de Poisson qui resout le probleme
de Dirichlet dans le cercle. Sur la frontiere gauche de la lunule notre
fonction w prend, c'est evident, une certaine valeur positive 0
inferieure a 1.
11 est vrai qu' on ne saurait utiliser la fonction w (x, y) en tan t
que majorante en partant du principe du maximum sous sa forme
la plus simple, car cette fonction est discontinue aux points A, B
situes sur la frontiere G. Neanmoins, elle est bornee, ce qui permet
d'utiliser le lemme relatif a la majorante discontinue (§ 20). Sur
ce, nous terminons Ies raisonnements montrant que l'egalite u (x, y)=
272 ~QUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

= o sur a U cr et l'inegalite I u I ~ 1 sur y entraînent l'inegalite


I u I ~ 0 sur p. La verification de la premiere moitie du criterium
de Schwarz est terminee. La seconde moitie se verifie exactement de
la meme maniere.
Nous allons montrer maintenant comment l'utilisation du crite-
rium de la lunule permet de s'assurer aisement de la resolubilite
du probleme de Dirichlet et de l'observation du principe de Dirichlet
pour n'importe quel polygone. Comme nous l'avons deja dit, nous
nous bornerons aux polygones simplement connexes.
Envisageons un polygone qui puisse etre divise par un segment
de droite AB, tout entier contenu dans le polygone, en deux par-
ties APB et BQA (fig. 65) pour chacune desquelles la legitimite de

Fig. 65

l' assertion a demontrer a deja ete etablie. Pour etre laconiques,


nous symboliserons par D l' assertion que le probleme de Dirichlet
est resoluble et que le principe de Dirichlet est realise.
Entourons le segment AB par une lunule tout entiere contenue
dans le polygone. Ainsi que nous l' avons montre au paragraphe
precedent, l'assertion D est vraie pour la lunule ArBs. Notre crite-
rium geometrique permet de verifier aisement que l'assertion D est
vraie pour le domaine APBsA constitue par le polygone APB com-
plete par la partie hachuree de la lunule.
De la legitimite de D pour APBsA et pour BQA, point n'est
plus difficile, a nouveau moyennant la condition de lunule, de
deduire la legitimi te de D pour APBQA.
Tout polygone simplement connexe peut etre decoupe par des
segments de droites en triangles de telle fa<;on que chaque section
augmente le nombre de domaines separes. Des lors, il suffit de veri-
fier que l' assertion D est vraie pour les triangles, voire pour les
triangles rectangles (chacun des triangles peut etre decoupe en deux
triangles rectangles par l'une de ses hauteurs). Nous avons montre
sur la fig. 66 comment un triangle rectangle ABC est decoupe en
23] D~MONSTRATION DU PRINCIPE DE DIRICHLET 273

trois parties G1, G2 , G3 par des arcs de circonferences AE, AF passant


par le point A, de centres aux sommets des angles aigus C et B.
La condition de lunule est evidemment remplie ici. Aussi suffira-
t-il de pouvoir verifier la legitimite de D seulement pour Ies secteurs
circulaires CAE, BAF. Nous avons demontre a la fin du paragraphe
precedent que le probleme de Dirichlet etait resoluble et que le

Fig. 66

principe de Dirichlet etait vrai pour n'importe quels secteurs. Sur


ce, nous terminons la description du schema de la demonstration
du fait que, etant donne une fonction continue quelconque sur la
frontiere d'un polygone quelconque ayant un nombre fini de cotes,
on peut construire dans ce polygone une fonction harmonique conti-
nue jusqu'a la frontiere et coîncidant sur cette frontiere avec la
fonction donnee. Si ce prolongement harmonique de la fonction
limite dans le polygone a une integrale de Dirichlet infinie, il n'exis-
te pas de prolongement quel qu'il soit de cette fonction limite avec
une integrale de Dirichlet finie. Si, par contre, !'integrale de Diri-
chlet du prolongement harmonique est finie, pour tout autre prolon-
gement cette integrale est stricteme~t superieure ou infinie.
Nous nous servirons des faits demontres au paragraphe suivant
lors de l'etude du principe de Dirichlet dans le cas d'une classe de
domaines tres large.

§ 23. Demonstration du principe de Dirichlet


Restrictions imposees au domaine et aux fonctions. Lemme relatif au com-
.portement des fonctions admissibles au voisinage de la frontiere et (lemme 2)
evaluation de !'integrale du carre d'une fonction s'annulant sur la frontiere
d'apres son integrale de Dirichlet.
Construction d'une suite particuliere minimisante et etude de ses prop-
rietes. Passage a la limite legitimant le principe de Dirichlet.

Dans ce paragraphe, nous nous proposons de legitimer le .principe


de Dirichlet pour une classe tres large de domaines plans G et de
demontrer le theoreme d' existence de la solution du probleme ele
Dirichlet dans un domaine G pour l' equation de La place.
18-01038
274 EQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

Sur la frontiere r de G Ies valeurs aux limites u Ir = / (s) seront


supposees telles qu'elles puissent etre prolongees par quelque pro-
cede dans G avec une integrale de Dirichlet finie. Bien entendu,
c'est la une restriction majeure pas du tout obligatoire pour que le
probleme de Dirichlet soit resoluble. Nous serons forces d'imposer
cette restriction parce que nous avons choisi pour methode de resolu-
tion le principe variationnel, lequel permet de travailler seulement
avec des fonctions a integrale de Dirichlet finie.
N ous commencerons par decrire Ies exigences imposees au domai-
ne G et a toutes Ies fonctions u (x, y) (uh (x, y)) qui participeront
a tous Ies theoremes et lemmes de ce paragraphe.
P r o p o s i t i o n s.
1°. Chacune des fonctions envisagees u (x, y) est reguliere par mor-
ceaux, elle possede dans G une integrale de Dirichlet
Da (u) = J) (u;;+ u!) dx dy
G

f inie et prend sur la frontiere de ce domaine les valeurs u Ir = f (s).


(Pour toutes Ies fonctions u (x, y) Ia fonction aux limites / (s) est

Fig. 67

la meme). La notation f (s) est ici purement symbolique. Il n'est


pas suppose qu'un seul et unique parametre s puisse etre pris sur
la frontiere, car nous admettrons, en particulier, des domaines du
type represente sur la fig. 67. Pour ces clomaines Ies arcs aa', bb'
sont aussi rapportes a la frontiere. Relativement a la frontiere
du domaine G et a la fonction aux limites f (s) il sera suppose ce
qui suit. ·
2°. Il existe un certain h 0 > O tel que, pour tout point Q sur la
frontiere toute circonjerence de centre en Q de rayon h < h 0 coupe la
trontiere. ·
§23) DlnMONSTRATION DU PRINCIPE DE DIRICHLET 275

3°. La fonction f (s) est continue sur la frontiere fermee. De ce


fait, elle est uniformement continue, c' est-a-dire qu' il existe une f onc-
tion positive a (h) (lim a (h) = O) telle que I f (Q) - f (Q') I < a (h)
h➔ O
des que la distance entre les points limites Q et Q' est inferieure a h.
Nous designerons par Gh l'ensemble des points interieurs dont
la distance a la frontiere de G n' est pas superieure ah, et par DGh(u)
!'integrale de Dirichlet de u (x, y) dans ce domaine.
Le mm e 1. Soit Q un point quelconque de la frontiere de G.
On a alors pour h < h 0
n! JJ
2 [u(x, y)-f(Q)] 2 dxdy-<8nDah(u)+2a2 (h),
gh
th etant la partie du cercle de rayon h de centre au point Q se trouvant
dans le domaine G.
Demon strat ion. Considerons un point quelco,nque du
domaine Qh, de coordonnees polaires r et cp (l'origin( est en Q)

Fig. 68

(fig. 68). Comme h < h 0 , la circonference de rayon r ~ h coupe la


frontiere. Soient r, cp 1 Ies coordonnees du point d'intersection avec r
le plus proche du point choisi (r, cp). Alors,
(J)

u (r, cp)-u(r, cp 1)1= J j u$(r, 'f,)d'f'j-<


eţs

.,; : VJ
'P1
u;i,(r, 1j,)d,p,Vlcp,-cpl.,;;:-V2,q/ J
u~(r, cpldcp.
L'integrale sur l'angle cp sans indication explicite des bornes d'inte-
gration est ici et par la suite !'integrale sur toutes Ies valeurs de cp
pour lesquelles (r, cp) E Qh. Etant donne que le point (r, cp 1) est
situe sur la frontiere et que sa distance a Q n' est pas plus grande
que h, on a
I u (r, (J)1) - / (Q) I ~ a (h).
18*
276 :elQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

Par consequent,
Iu (r, cp) - f (Q) I~ -V 2:rt - ( Ju; (r, cp) dcp + a (h),
d'ou l'on deduit
[u (r, cp)- / (Q)J 2 ~4:rt Ju~ (r, cp) dcp + 2CG (h).2

Integrant cette inegalite sur q>, il vient


J[u(r, cp)-/(Q)] 2
dcp<8:rt 2 j u~(r, q>)dq>+4:rta 2 (h).
Si l'on multiplie les deux membres de l'inegalite par r et qu'on
integre de O a h, on obtient dans le premier membre une integrale
sur Qh que nous allons evaluer:
h

JJ[u-f(Q)]
gh
2
dxdy = J(J[u(r, cp)-/(Q)] dcp) rdr<.
O
2

..:;:sn• J(J u~ (r, cp)dcp) rdr+ 4m1.• (h) • ~ ,;;:


h

~8:rt 2 j (J;: u~dcp) rdr+2nh 20


a 2 (h)~
o
h

~8n 2h2 JJ{u;+ 7


; u;) dcprdr+2nh a 2 2
(h)=
o
= nh2 [8nDgh (u) + 2CG2 (h)].
Nous avons designe ici par Dgh (u) l'integrale de Dirichlet de u
dans le domaine Qh, qui n'excede pas, de toute evidence, Dah (u).
Le lemme 1 est demon tre.
Le mm e 2. Supposons que le domaine G puisse etre encadre
par un carre de cote L. A lors, pour toute f onction w (x, y) continue
reguliere par morceaux s' annulant sur la frontiere de G, on a l' inegalite

j j w dxdy~ ~ 55(wi + wi) dxdy.


2
2

G G
Avant d'aborder la demonstration, faisons la remarque suivante.
Si l'on prolonge la fonction w (x, y.), definie dans Get nulle sur la
frontiere, par des valeurs nulles en dehors de G dans tout le carre
contenant G, dans ce carre K
1) K·
JJw dx dy,
w
2
dx dy =
G
2

j J(Wi + wţ) dx dy = ) j (w;: + wi) dx dy.


I{ G
§ 23] DEMONSTRATION DU PRINCIPE DE DIRICHLET 277

Sans nuire a la generalite, on peut supposer le carre donne par les


inegalites
o ~X~ L,
O ~y ~ L.
Ainsi, pour Ies fonctions determinees dans ce carre et nulles sur la
frontiere, il suffira de montrer que
L L L L
Jo Jo w dx dy -<. ~ Jo )o (Wi: + wi) dx dy.
2
2

Cette assertion resulte de la chaîne evidente d' egalites et d'inega-


lites:
X

w (x, y) = J Wx (s, y) ds,


o

jw(x, y) I< JI
o
Wx(6, y) Ids< VJ v' Î o
1 ds·
o
widx<

..,,;:y:q/ !lwawi) dx,


o
L
w2 (x, y)-<.x J(w;:+ wi) dx,
o
L L L L L
J) w 2
(x, y)dxdy-<.) xdx•)) (w!+wi)dxdy=
o o o o o
L L
2
=~ •) ) (wi+wi) dx dy.
o o
Nous avons integre d' abord dans ces calculs sur une seule droite
y = const, puis nous avons integre aussi sur y. La demonstration
du lemme 2 est achevee.
Ces lemmes preliminaires etablis, nous en venons a la legitima-
tion du principe de Dirichlet. Nous opererons en trois etapes.
I. Construction d'une suite particuliere minimisante.
II. Etude des proprietes de cette suite.
III. Passage a la limite et etude des proprietes de la limite.
Venons-en a I' etude de la premiere etape. Considerons I' ensemble
ml {u (x, y)} de toutes Ies fonctions u (x, y) verifiant la proposition 1°:
Ies u (x, y) sont regulieres par morceaux, u Ir = / et l'integrale
de Dirichlet Da(u) est finie. Cet ensemble n'est pas vide, etant
278 :mQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

donne qu'on suppose l'existence d'au moins une fonction g(x, y)


verifiant Ies exigences imposees a u (x, y) E IDL La non-negativite
de Da(u) entraîne l'existence d'une borne inferieure d ~ O pour
Ies Da(u):
d = inf D 0 (u).
u e IDl
11 resuite de la definition de la borne inferieure qu' on peut prendre
dans m u u
une suite Ut, 2 , 3 , • • • telle que d = lim Da (u;). Nous
n ➔ oo

appellerons minimisante une telle suite. On peut evidemment sup-


poser que cette suite a ete choisie et numerotee de telle fa~on que
d ~ D G (un) ~ d + 1/n.
Nous voulons demontrer l'existence de la limite u (x, y) =
= lim Un et nous assurer que D 0 (u) = d. Toutefois, la realisa-
n ➔ oo _
tion de ce programme presente cette difficulte que lim un doit etre
n➔ oo

comprise ici non pas dans le sens de la convergence uniforme (avec


Ies derivees), mais dans le sens de la convergence en norme d'un
espace particulier W!, que nous n' avons pas etudie et dont _nous ne
savons pas manipuler les elements. (Rappelez-vous l'exemple de
suite minimisante etudie au § 21, qui n'est pas une suite convergente
au sens de la convergence uniforme.) Neanmoins, la demonstration
peut se faire sans mettre en ceuvre de nouveaux faits d' analyse
fonctionnelle. Pour cela, il suffira d'envisager non pas des suites
minimisantes arbitraires, mais seulement certaines suites particu-
lieres. Nous allons construire ces suites.
Le mm e geometri q u e. Pour tout h > O suffisamment
petit, il existe un polygone M n ayant un nombre fini de cotes, tel que
ce polygone est tout entier contenu dans G et qu' il contient tous les
points de G dont la distance a la frontiere n' est pas inferieure a.! n
.(h < .!.. < 2h). Qui plus est, avec chaque point de ce genre, il contient
n
le cercle de rayon 213n de centre en ce point.
Demonstrat ion. Considerons dans notre domaine borne G
l'ensemble ferme des points dont la distance a la frontiere n'est pas
inferieure a 1/3n. En vertu du theoreme de Bolzano-Weierstrass, du
recouvrement de cet ensemble par des voisinages circulaires ouverts
de rayon 1/6n de centres aux points de l'ensemble on peut tirer
un recouvrement fini. Decrivons autour de chaque voisinage de ce
recouvrement un carre. Tous les points interieurs et frontieres de ce
carre sont au plus a la distance V2i6n < 113n de son centre, si bien
qu'ils se trouvent dans G. L'ensemble des points dont chacun se
trouve dans au moins un de ces carres ou sur sa frontiere forme un
polygone ayant un nombre fini de cotes, contenant tous Ies points
de G dont la distance a la frontiere n'est pas inferieure a 1/3n. L'exs-
§ 23] D:t°:l\IONSTRATION DU PRINCIPE DE DIRICHLET 279

tence d' un polygone doue des proprietes enumerees dans l' enonce
du lemme geometrique est demontree.
C o n s t r u c t i o n. Soit par definition un (x, y) une fonction
coîncidant avec Un (x, y) en dehors du polygone Mn, Dans Mn nous
definirons u 11 (x, y) comme une fonction harmonique coincidant
avec Un (x, y) aux points de la frontiere du polygone M 11 • L'existence
d'une telle fonction resulte de la resolubilite du probleme de Diri-
chlet, demontree au § 22, pour Ies polygones, la fonction aux limites
etant continue arbitraire. Il resulte du principe de Dirichlet pour
Ies polygones, principe que nous avons egalement etabli, que
DMn (~n) ~DMn (un),
1 ..,.
d+-~Da(un)~Da
n (un)-
11 est evident que Un verifie Ies conditions aux limites, qu'elle
a une integrale de Dirichlet finie, si bien que, etant fonction de ID1,
elle verifie l'inegalite
DG(un) ~ d.
Il resulte de toute evidence de
d+_!_>Da(un)~d
n
l'egalite lim Da(u 11 ) = d, qui signifie que la suite construite u 17
n-+-00
u 2 , u 3 , • • • est aussi minimisante. Nous aurons precisement affaire
a cette suite minimisante dans la suite. Il importera que tous les
termes de cette suite soient harmoniques a partir d'un n suffisamment
ţfrand, au voisinage de tout point interieur de G.
Nous abordons la seconde etape, ou l'on etudiera les proprietes
de la suite construite u1, u 2 , u 3 , • • •
P r o p r i e t e ·1. Les egalites suivantes
Da (uk-uz) ~2 (1/k + 1/l),
) ) (uk-u1) 2 dxdy~L 2 (1/k+1!l)
G
sont vraies, L etant le câte du carre dans lequel le domaine G peut iHre
inscrit.
D e m o n s t r a t i o n. Demontrant au § 21 l'unicite de la
fonction extremale du principe de Dirichlet, nous avons obt.enu
chemin faisant l' egali te
Da (uţv} =!Da (u) +!Da (v)- ! Da (u-v)
que nous allons utiliser maintenant sous la forme suivante:
Da (uh ; uz) = ! Da (uk) + ! Da (u1)- ! Da (uk-uz).
280 :8QUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

La fonction u,i t Ul est egale af sur la frontiel'e de G, de sorte

qu'elle appartient a im. Ceci etant, Da (u1i ţ ul} "":;rd.


L' inegali te
1
9 Da (uk)
w
+-21 Da (u1)-,.1 Do (u1i-uz) '";;:::,d
4

entraîne

La premiere des inegalites qui nous sont necessaires est demontree.


La seconde decoule du lemme 2, etant donne que u1i - u 1 = O sur
la frontiere r de G. -
Pro pri e te 2. Pour tout e > O, on trouve h > O et N tels
que, pour la bande frontiere Gh constituee par les points dont la distance
a la frontiere r de G n' est pas superieure a h, l' inegalite
Dah (un)< e
est vraie pour tous les n > N.
D e m o n s t r a t i o n. On deduit de I' assertion bien connue
pour tout domaine G
1 (u+v) 1 1 1
4 Da(u+v)=Da - 2 - = 2 Da(u)+ 2 Da(v)- 4 Da(u-v)~
~ 1Da (u) + ! Da(v),
en y remplaţant G par Gh et l'appliquant aux fonctions u = uN,
V= Un-UN, que
Dah (un)~2Dah (uN)+2Dah (un-uN)-
D'apres la propriete 1

d'ou

Dah (un)~ 2Dch (uN) !


+4 ( + 1ţ) < 2Dah (ux) + !
pour n>N. Etant donne que, pour tout N fixe, limDah (uN) =0,
h➔ O
prenant d'abord N> 16/e puis h tel que Dah (u .\"") < e/4, nous
sommes conduits a l'inegalite definitive Deh (un)< 8.
P r o p r i e t e 3.
Pour tout e > O, il existe h 1 > O tel que, pour tout point interieur
P dont la distance au point frontiere le plus proche Q est h < h 1 , on a
§ 23) D~MONSTRATION DU PRINCIPE DE DIRICHLET 2811

l'. inegalite,
I Un (P) -./ (Q) I < B
pour tous les n a partir d' un numero N ne dependant
que de e et h.
Demonstrat ion. Soit K un cercle de rayon h/2 de cen-
tre en P. II est evident que ce cercle est contenu dans le cercle de
centre en Q et de rayon 2h (fig. 69). De ce fait, en vertu du lemme 1„

Fig. 69

lorsque 2h < h 0 , la valeur moyenne de lun (x, y) - f (Q)] 2 dans:


ce cercle

n
(2)
\ • JJ(un (x, y)-f (Q)l dx dy~ c (De,,. (un) +a• (2h)],
K
2
0

co etant une constante absolue, DG2h (un) !'integrale de Dirichlet.


de Un sur l 'ensemble G2h et a, (h) le module de continuite de la.
_fonction aux Iimites f (s) (cf. proposition 3°).
D'apres la propriete 2, on peut prendre h 1 > O et N 1 tels que,.
pour n > N 1 , on a c0 Da2h (un)< F,2/2 (et donc c0 Da2h (un)< e,2/2:
1
pour tous Ies h < h1 , n > N 1). Nous supposerons h1 < h0 t2 si petit
que c0a 2 (2h) < e2 /2 pour tous Ies h < h 1 • De cette fa«;on, pour·
n>Ni, h<h1
2 n! j J[
Un (X, y ) - / (Q) J2 dx dy < e •
K
2
( 1)

Par ailleurs, pour Ies numeros superieurs a 2/h, Ies lln sont, par·
construction, harmoniques dans le cercle K, etant donne que tous-
les points de ce cercle sont distants de r de h/2 au moins.
En vertu de la consequence 1 du theoreme de la moyenne (§ 20),.
le carre lun (P) - f (Q)] 2 au centre du cercle K de la fonction harmo-
nique un (x, y) - f (Q) dans le cercle K n'est pas superieur a la
moyenne du carre de cette fonction dans le cercle K. On deduit de,
la et de l'inegalite (1)
jun(P)-f(Q)l<e pour n>max(N1, 2/h).
La propriete 3 est demontree.
282 EQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

Nous pou,·ons a present passer a l'etape troisieme finale, qui est la


realisation du passage â la limite.
L 'inegali te
JJ(u1t-u 1)
2
dx dy <L2 (i!k+ 1/l)
G

entraîne la convergence en moyenne de la suite u1, u 2 , u 8 , • • •


Dans le sous-domaine deduit de G en excluant la bande limite Gh,
tous Ies elements Un de notre suite sont, pour n > 1/h, des fonctions
harmoniques. Ceci etant, · dans le domaine II h deduit de G en lui
enlevant une bande frontiere deux fois plus large G2h, la convergence
de cette sui te {uk} sera uniforme a vec celle des deri vees premieres
.fJ:Xh, 0;:, et elle aura pour limite une fonction harmonique u (x, y).
, . , auh âuh
L es d er1 t au au A . t
vees âx, iJy con vergen a1ors vers ax, iJy. uss1 a- -on
DHh (u) = lim DHh (uk) < lim DG (uk) = d.
h-.oo h-+oo
·Comme h est arbitraire, la fonction u (x, y) est definie et harmonique
partout dans Get on a pour elle l'inegalite
Da (u) = sup DHh (u) < d.
h
Considerons a present un point arbitraire Q0 sur la frontiere r
-de G et montrons que la fonction construite u (x, y) est continue
.au point Q0 • Pour cela, fixons e > O arbitraire et prenons h 1 > O
tel que, d 'apres la propriete 3, pour tout point interieur P dont la
.distance a la frontiere est h < h 11 l'on ait I un (P) - f (Q) I < e/2
pom· tous les n au-dela d 'un certain numero dependant de e et h.
Le point Q ici est un des points frontieres Ies plus proches de P.
Si la clistance de P â Q0 est inferieure a h, ii en est a plus forte
raison de meme de sa distance a la frontiere. Par consequent,
I Un (P) - f (Q) I < e/2. Passant ici a la limite n -+ oo, on obtient
I u (P) - f (Q) I ~ e/2. La distance entre Ies points Q0 et Q n'etant
pas superieure a 2h, on a I f (Q) - f (Q 0) I ~ a (2h), et donc
lu(P)-f(Qo)I<; +maxa(2h).
h~h1
.Recluisant s'il le faut h 1 de telle sorte que a (2h) < e/2 pour h ~
~ hi, ii vient pour tous Ies points P E G dont la distance a Q0 est
inferieure a h 1
I u (P) - I (Qo) I < e.
Nous avons montre l'existence dans G d'une fonction harmonique
.u (x, y) prenant sur la frontiere des valeurs donnees et ayant une
integrale de Dirichlet D G (u) ~ d. Par ailleurs, par definition
Da (u) ~ d. L'egalite Da (u.) = d est demontree.
§ 24] PROBL:E:ME D'HJLBERT POUR LF.S tQUATIOl'iS 283

Nous avons ainsi demontre que le probleme de Dirichlet est


resoluble pour le domaine Get pour la fonction aux limites admissible
f (s) et etabli le principe de Dirichlet.
A savoir, nous avons demontre que sile domaine verifie la condi-
tion 2°, il existe alors une fonction reguliere u (x, y) E ml pour
laquelle Da = d = inf Da(v). Cette fonction u (x, y) est unique
vEID?
et coincide a vec la solution du probleme de Dirichlet.

§ 24. Probleme d'Hilbert pour Ies equations


de Cauchy-Riemann dans un cercle
Position du probleme et exemples. Indice de la condition aux limites.
Normalisation (regularisation) de la condition aux limites dans le probleme
d'Hilbert. Theoreme d'existence de la solution dans le cas ou !'indice de la
condition aux limites est non negatif. Etude de la non-unicite lorsque l'indice
des conditions aux limites est positif ou nul. Unicite et conditions de resolubilite
lorsque l'indice est negatif. Probleme avec une derivee oblique et sa reduction
au probleme d'Hilbert. Probleme de Neumann. Indice du probleme et indice
des conditions aux limites. Notion d'indice poµr un systeme d'equations al-
gebriques lineaires.
Nous avons etudie suffisamment en detail le probleme de Diri-
chlet pour l'equation de Laplace en tant qu'exemple de probleme
modele qui releve des equations du type elliptique. Nous allons
envisager aujourd 'hui le probleme un peu plus complique qu 'est
le probleme d 'Hilbert pour Ies equations de Cauchy-Riemann.
Etudiant le probleme d 'Hilbert, nous nous bornerons au domaine
simplement connexe le plus simple qu 'est le cercle. Les faits majeurs
que nous allons etablir pour ce probleme peuvent etre aussi obtenus
pour tont domaine simplement connexe a frontiere suffisamment
reguliere. Qui plus est, ils peuvent etre deduits des theoremes demon-
tres pour le cercle a l'aide d'une transformation conforme. Mais nous
ne pourrons pas nous arreter dans ce cours a une telle transposition,
ne disposant pas des theoremes subtils sur Ies proprietes aux limites
des transformations conformes, indispensables pour cette transpo-
sition.
Le probleme d' H ilbert dans le cercle unite x 2 + y2 ~ 1 se pose
ainsi. On demande de trouver la solution u (x, y), v (x, y) continue
jusqu'a meme la frontiere r (x 2 + y 2 = 1) des equations de Cauchy-
Riemann
Ux - Vy = 0,
+ = 0,
Uy Vx
qui veri/ie sur la frontiere la condition aux limites
a (s) u + b (s) v = f (s).
Les coefficients a (s), b (s) sont supposes etre des fonctions suffisam-
ment regulieres de la longueur de I' arc s de la circonference uni te ;
la fonction / (s) est aussi suffisamment reguliere, a2 (s) +
b 2 (s) > O.
284 EQUATIONS DE LAPLACE [CH. S:

Nous commencerons l'etude du probleme d'Hilbert par deux


exem ples types.
E x e m p 1 e 1. Soit a (s) = 1, b (s) = O, u Ir = f (s). Nous
avons obtenu ici le probleme de Dirichlet pour la fonction harmo-
nique u (x, y). Sa conjuguee harmonique v (x, y) = c + v0 (x, y)
est determinee a une constante arbitraire pres. Nous avons demontre
au § 2 que v (x, y) est continue jusqu 'a la frontiere si f (s) est suffi-
samment reguliere.
E x e m p 1 e 2. Soit a (s) = x (s), b (s) = -y (s) (x 2 + y2 = 1)t
(xu - yv) Ir = f (s).
Supposons que nous ayions pu trouver une solution u (x, y) +
+ iv (x, y) de ce probleme, analytique dans le cercle unite et con-
tinue jusqu'a la frontiere. On sait que ţ (u + iv) (dx + i dy) =
f +
= (u dx - v dy) + i ~ (u dy v dx) = O le long de tout con-
tour ferme decrit dans le cercle. La partie imaginaire de cette inte-
grale don ne l' egali te .
~ udy+vdx=O.
En vertu de la continuite de u (x, y), v (x, y), on peut deformer le
contour sans changer le resultat et le transformer en la circonference
unite. Sur cette circonference dy = x ds, dx = -y ds. D'ou
2:rt
f (ux-vy) ds = j f (s) ds.
o

Le probleme d'Hilbert etant resoluble dans cet exemple, l'integrale


du second membre est nulle. Le probleme est donc resoluble non
pour n'importe quels seconds membres f (s).
Les exemples simples apportes montrent que le caractere du
probleme depend essentiellement des coefficients a (s), b (s) de la
condition aux limites. Nous verrons par la suite que la resolubilite
ou la non-resolubilite du probleme d'Hilbert, ainsi que Ies conditions
d'unicite, dependent d'un certain entier N pouvant etre determine
d'apres la forme des fonctions a (s), b (s). Ce nombre est l'indice de
la condition aux limites.
Supposons que s, la longueur de l'arc de la circonference unite,
varie de O a 2n lorsqu'on decrit la circonference dans le sens inverse
des aiguilles d'une horloge. Alors, le vecteur de coordonnees a (s),
b (s) decrit une courbc dans le plan (a, b). Le nombre de tours que
decrit cette courbe autour de l' origine des coordonnees est precisement
ce qu'on appelle l'indice. De telles courbes avec differents indices
sont representees sur Ies fig. 70-74. La fleche indique le sens
~ 24] PROBL:tME D'HILBERT POUR LES EQUATIONS 285

N=t N=-1

a a

Fig. 70 Fig. 71

lJ
oN=O
·o a
Fig. 72

a
a

Fig. 73 Fig. 74
2-86 EQUATIONS DE LAPLACE [CII. 3"

de description de la courbe, s croissant. Dans Ies exemples envisages


1 et 2, Ies valeurs ele !'indice etaient respectivement egales a ()
et a - L
T he ore m e. Le probleme d'llilbert pour N ~ O a toujours:
une solution non unique. Cette solution depend de 2N + 1 constantes.
Pour N < O, si le probleme d'llilbert est resoluble, la solution est
unique. Pour la resolubilite, il f aut et il su/fit que le second membre·
f (s) soit orthogonal a n'importe quelle fonction d'un certain systeme-
lineaire de f onctions, ce systeme ayant un nombre fini de dimensions.
La dimension de ce systeme est 2 I N, I - 1 = - (2N + 1).
Dans !'exemple etudie (exemple 2) de probleme a indice N = -1,
le second membre f (s) doi t etre orthogonal seulement a un espace
a une dimension. Cet espace est constitue par des constantes. On deduit.
2n
precisement de la la condition Jf (s) ·1 ds = O. 11 resulte du theoreme·
o
formule que pour toute fonction suffisamment reguliere f (s) satis-
faisant a cette egali te le probleme d 'Hilbert de cet exemple est
univoquement resoluble.
La demonstration de ce theoreme sera donnee un peu plus tard,
et nous ferons maintenant plusieurs constructions preliminaires
utiles.
Notons tout cl'abord encore une fois que le probleme d'Hilbert
est equivalent au probleme de la determination d 'une fonction analy-
tique dans le cercle et continue jusqu'a la frontiere w = u (x, y) +
+ iv (x, y), verifiant la condition aux limites
a (s) u +b (s) v = f (s).
Dans le cas particulier ou b == O dans !'exemple 1, nous avons
montre que pour une telle condition aux limites (u Ir = ~~;~ = / 1(s)}
le probleme s'etuclie facilement. Nous montrerons plus bas que dans
le cas general aussi le probleme peut etre en fait ramene a I 'exemple
particulier envisage.
Pour cela, supposons el 'abord un instant que a (s) et b (s) soient
Ies valeurs aux limites des parties reelle et imaginaire d'une fonction
analytique dans le cercle, non nulle dans ce cercle
c (x + iy) = a (x, y) + ib (x, y).
Alors la fonction analytique dans le cercle
~=u+iv= au+bv
c a+ ib a2+b2
+i av-bu
a2+b2
U+iV

a pour partie reelle U = aa~1!:, dont la valeur sur la frontiere


est connue: e11e est ega' 1e a~ a (s)+b ~
/ (s) (s). Comme nous l' a,-ons
2 2
rappele dans !'exemple 1 (la demonstration detaillee a ete exposee
§ 2,1 PROBLÎ::ME D'HILBERT POUR LES f:QUATIONS 287

au § 2), Ies fonctions ham1oniques U (x, y) et V (x, y) sont recons-


tituees d'apres Ies valeurs de U sur la frontiere, V etant determinee
a une constante additive pres. Par la meme se trouve determinee
w (x +
iy) = c (x +iy) [U (x, y) +
iV (x, y)]. Bien entendu, notre
hypothese que a (s), b (s) sont Ies valeurs aux limites des parties
reelle et imaginaire d 'une fonction analytique dans le cercle n 'est
pas en general remplie. Toutefoib, il est clair que la condition aux
limites
a (s) u +
b (s) v = f (s)
est equivalente a n'importe quelle condition de la forme
p (s) a (s) u + p (s) b (s) v = p (s) f (s),
quelle que soit la fonction strictement positive p (s).
Les notations
a (s) = p (s) a (s), ~ (s) = p (s) b (s)
permettent de la recopier sous la forme
a (s) u + ~ (s) v = p (s) f (s).
11 est clair que l'indice du couple (a (s), ~ (s)) est exactement
egal a l'indice du couple initial, et nous essayerons de prendre le
facteur p (s) de sorte que a (s) et ~ (s) soient Ies valeurs aux limi tes
des parties reelle et imaginaire d 'une fonction analytique dans le
cercle a (x, y) + i~ (x, y). Voyons si l'on peut prendre le facteur
de telle sorte que a + i~ n'ait pas ele zeros dans le cercle. Nous
chercherons d 'em blee cette fonction sous la forme a (x, y) +
+ i~ (x, y) = eP(x,y)+iq(x,y), ou p +
iq est une fonction analyti-
que dans le cercle unite. (II est facile ele voir que la representation
sous cette for_me de la fonction a +
i~ equivaut a l'exigence que
cette fonction n'ait pas de zeros, mais nous n'avons pas besoin de
nous arreter sur cette equivalence.) II vient de l'egalite des modules
dans la representation de la fonction a i~ +
eP<x, v> Ir= p (s) -V a2 (s) +b 2 (s). (1)
par consequen t'
eiq(x, y) Ir= a (s) + ib (s) • (2)
-V a2 (s) + b2 (s)
Le probleme consiste clonc a trouver des fonctions p (s), p (x, y)
et q (x, y) satisfaisant aux relations (1), (2). Nous chercherons
d 'abord q (x, y), puis p (x, y) en tant que sa conjuguee. Et enfin,
p (s) sera determinee par l'egalite (1). Essayons donc de trouver
q (x, y). II resuite de la definition de l'indice N du couple (a (s), b(s))
que lorsque le point decrit la circonference unite dans le sens inverse
des aiguilles d 'une horloge, apr~s un tour complet le vecteur
288 :e.QUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

a(s) + ib(s) decrit la circonference N fois. Par consequent,


V a2(s) + b2(s)
,q (x, y) Ir (qui est simplement !'argument dudit vecteur) s'accroît
de 2nN. Par la, lorsque N =I= O la fonction q (x, y) n'est pas uniforme
meme sur la frontiere du cercle, et notre construetion de la fonction
-a (x, y)+ ip (x, y) n'est pas legitime.
Pour construire la fonction a (x, y) + iP (x, y), force sera de
renoncer a l'exigence que cette fonction n'ait pas de zeros ni de
poles dans le cercle. Notons que la fonction analytique (x + iy)N
a son argument qui croît aussi de 2nN lorsque x + iy decrit la
circonference unite. Par consequent, lorsque s varie de O a 2n,
l'argument de la fonction
+
a (s) ib (s) 1 I +
a (s) ib (s) 1
Va2(s)+b2(s) • (x+iy)N x2+y2=t = Va2+b2 cosNs+isinNs
reprend sa valeur initiale. Par consequent, cet argument est univo-
quement determine. Prenant ces valeurs de !'argument pour valeurs
aux limites de q (x, y), nous construirons dans le cercle la fonction
analytique p (x, y) + iq (x, y). La construction de la fonction
analytique d'apres Ies valeurs aux limites de sa partie imaginaire
est entierement analogue a la reconstitution de la fonction analytique
d 'a pres Ies valeurs aux limi tes de sa partie reelle, puisque
-i(p + iq) = q - ip. Nous fixerons la constante arbitraire de la
partie reelle p par un procede quelconque bien determine. Ainsi
donc, nous avons construit une fonction analytique dans le cercle
eP<x,u> + iq(x,u>, qui sera notee cx 0 (x, y) + iPo (x, y). A la frontiere
du cercle
(ao (x, y) + i~o (x, y) Ir= eP(X, y)+iq(x. li) Ir=
= eP(x ' Y) Ir •=--,::::;:::::::::;:::::::::::;::;;=:;:
a (s)+ib (s)
Va2 (s)+b (s) 2
1
- -...........-
(x+iy)N
Ir ·
Par consequent, la fonction
a (x, y) + i~ (x, y) = [cx 0 (x, y) + i~ 0 (x, y)] (x + iy)N
est egale sur la frontiere du cercle a eP<x, Y) Ir· a (s)+ib (s) • Le fac-
Va2(s)+b2(s)
eP(x, y) Ir
teur p (s) = / est dit facteur de regularisation.
1 a2 (s) +b2 (s)
Si a(s) et b(s) sont suffisamment regulieres, la fonction
a 0 (x, y) + ip 0 (x, y) est une fonction deux fois continument deri-
vable jusqu'a la frontiere. (L'examen du procede de construction
indique au § 2 pour Ies fonctions p (x, y) + iq (x, y) mont.re qu 'il
suffi t pour cela que Ies fonctions a (s) et b (s) soient quatre fois
continftment derivables.)
Nous commenţons la demonstration du theoreme enonce plus
haut.
§ 24] PROBLt:ME D'HILBERT POUR LES JllQUATIONS 289

Soit N ~ O. Alors, la fonction analytique construiţe a (x, y) +


+ i~ (x, y) a dans le cercle un seul zero d 'ordre N a l' origine des
coordonnees. Construisons une fonction analytique dans le cercle
et continue jusqu'a la frontiere U (x, y) + iV (x, y) d'apres les
valeurs aux limi tes de sa partie reelle :
. p (s) / (s)
U (cos s, sms)= a.2 (s)+~ 2 (s)•
Alors la fonction u (x, y) +
iv (x, y) = (a + i~) (U iV) est +
la fonction cherchee. En effet, elle est, par construction, analytique
dans le cercle et continue jusqu'a la frontiere. Par ailleurs, elle
verifie la condition aux limites. En effet,

a.2+p2 r
I
a.u+Pv =Re u(x, y)+iv(x, y)
a.(x,y)+iP(x,y) r
=U(x )I I
,y r
p(s)/(s)
a.2(s)+P2(s)

Par consequent, au + ~v Ir = p(s) f(s). L'existence de la solution


pour N ~ O est etablie.
Etudions a present la question de son unici te (plus exacternent,
du degre de non-unicite). Il est clair que la solution du probleme
d'Hilbert (ainsi que la solution de tout probleme lineaire) est deter-
minee a une solution arbitraire pres du probleme homogene. Ainsi,
soit u (x, y) + iv (x, y) la solution du probleme homogene :
(au+ bv) Ir = O, et donc (au+ ~v) Ir = O. Aussi la fonction
U _J_ iV = u+iv = a.u + Pv + i a.v-Pu
I a, + ip a,2 + p2 a,2 + p2
a-t-elle sa partie reelle U qui s'annule sur la frontiere du cercle.
Comme u (x, y) + iv (x, y) est reguliere dans le cercle et que
a (x, y) + i~ (x, y) a un zero d'ordre N a. l'origine des coordonnees,
la fonction U (x, y) + iV (x, y), a a !'origine un pole d'ordre non
su perieur a N.
Nous allons trouver maintenant la forme generale de la fonction
analytique U + iV ayant a l'origine un pole d'ordre non superieur
a N et tel que U (x, y) = O sur la circonference x2 y2 = 1. Sup- +
posons que U + iV ait au centre du cercle un pole de partie prin-
cipale
h.=-1
~ (Sn + iîJh.) (x + iyt.
h=-N

II n'est pas difficile de verifier que le polynome


h=-1
~ (Sk - iî)1i) (x + iy)-k
h=-N

a sa partie reelle qui prend sur la frontiere Ies memes valeurs que
la partie reelle de la partie principale. Aussi la fonction
h=-1
Cl> ~ [(Sk + iTJk) (x + iyt-(~k -
+ i'I' = k=-N iî)rt) (x + iyr 111
19-61038
290 EQUATIONS DE LAPLACE [CH. :l

a-t-elle sa p~rtie reelle qui s'annule sur la frontiere, et la meme par-


tie principale que U +
iV. Par consequent,
(U + iV) - (cD + i'I')
est bornee, et la partie reelle de la difference prend sur la frontiere
des valeurs nulles. D'ou U - cD = O, V - 'I' = C* = const.
Ainsi,
h= -1
U + iV = iC* + k=-l\'
~ [(~k + iT)1t) (x + iy)" -(~1i-i1'1k) (x + iytkl.

Par ailleurs, Ies constantes ~k, lJk peuvent etre choisies arbitraires.
La fonction U +
iV est alors analytique, sa partie reelle est nulle
sur. la circonference et elle a un pole d 'ordre non su perieur a N au
centre. Cette solution depend de 2N + 1 constantes
6-1, 6-2, • • •, ~-N,

lJ-t, lJ-2, • • •, 1'1-N, C* •


Nous avons montre que pour N ~ O la solution du probleme de
Hilhert a pour arbitraire 2N + 1 solutions lineairement indepen-
dantes du probleme homogene. (Pourquoi sont-elles lineairement
independantes ?)
Envisageons a present le cas N < O. Soit u (x, y) iv (x, y) +
la solution du probleme d'Hilbert. La fonction a (x, y) i~ (x, y) +
construite ci-dessus ayant un pole d'ordre I NI a !'origine, la fonc-
tion
U (x ) 1 iV (x ) = u (x, y) +tv (x, y)
'Y T 'Y a(x, y)+i~(x, y)

a a I' origine un zero d 'ordre non inferieur a I N I• Les valeurs aux


limites de la partie reelle U (x, y) sont egales a ::!:: Jr=
(s) I (s)(s). S01en
= a 2P(s)+~ · t an. et bn Ies coeff1c10n
· . t s d e F our1er
. d e ce tt e
2
fonction. Nous avons montre auparavant, au § 7, que Ies coeffi-
cients de la serie de Taylor de la fonction
U + iV = 00 0
. + oo z + oo z + ....
1 2
2
(z = x + iy)
sont determines uni voquement par Ies formules
ao + i·c '
©0=2
©n = an - ibn. (n > O) (3)
a une constante pres C. Les I NI premiers coefficients etant nuls,
c'est dire que tous Ies coefficients de la serie de Taylor de U +
iV
(et donc la fonction elle-meme) sont univoquement determines
d'apres la condition aux limites. Par consequent, u +iv =
§ 2U PROBL:E:.ME D'HILBERT POUR LES :eQUATJONS 291

= (U + iV}(a + ip) est univoquemen( determinee. Ainsi, nous


avons demontre que, pour N < O, le probleme n'a pas plus d'une
solution, et s'il est resoluble, on a
ao = a1 = a2 =. • • = alNl-1 = b1 = b2 = ••. =b1Nt-1 = O.
Par ailleurs, si ces conditions sont remplies, la fonction construite
U + iV a a !'origine un zero d'ordre non inferieur a I NI (la cons-
tante C dans (3) a ete prise egale a O). Alors u +iv= (a+ ip) X
x (U + iV) est analytique dans le cercle et, par construction,
U satisfait aux conditions aux limites.
Ecri vant Ies expressions explici tes des coefficients de Fourier,
on obtient les conditions necessaires et suffisantes de resolubilite
du probleme d'Hilbert:
2n
J
o
p(s)[J(~;>+b'2(~)] cosnsds=O (n=O, 1, 2, ... , INl-1),
bt
\ I (s) .
J p (s)[a2 (s)+b2 (s)) sm ns ds = O (n=1, 2, ... , INJ-1).
o
Posant
(k= 1, 2, ... , INl-1),
s _ { p (s) [a!i(:):b2 (s)]
q,,i() - cos (ks-1 NI s)
p (s) [a2 (s) +b2 (s)) (k=INI, IN1+1, ... , 21Nl-1),
et recopiant ces egalites sous la forme
2n
Jf(s):cp,i(s)ds=O, k=1, 2, ... , 2JNl-1,
o
on peut dire que pour que le probleme d 'Hilbert soit resoluble pour
N < O, îl faut etil suffit que le second membre/ {s) soit orthogonal
a l 'espace a 2 I N I - 1 dimensions des fonctions qui sont des com-
binaisons lineaires de q, 1 , q, 2 , • • • , (1)21 Nl-1 • ( Question : pourquoi
Ies fonctions cp sont lineairement independantes entre elles ?) Le
theoreme est entierement demontre.
Pour conclure, nous allons examiner un probleme pour l'equa-
tion de La place, intimement lie au probleme d 'Hilbert.
p r o b I e m e a V e C d e.r i V e e o b I i q u e. Trouver la
so lut ion q> (x, y) de l' equation de Laplace ~:~ + !~?
= O, continue
;usqu' ii la frontiere en meme temps que les derivees premieres et verifiant
la condition aux limites :: Ir = f (s). Ici !~
designe la derivee dans
une certaine direction v. Si l'on · designe Ies. cosinus directeurs de
19•
292 l!:QUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

cette direction par a(s), -b (s), la condition aux limites se recopie


comme suit:
a (s) !; - b (s) :: = f(s).
Posons u = cpx, v = -cpy. 11 est evident que uy = -vx. En outre,
-Ux - Vy . (cpx)x - (-cpy)y = (J)xx +
<J)yy = O. On voit que
.u (x, y), v (x, y) sont liees par les conditions de Cauchy-Riemann.
La fonction u + iv est analytique. La condition aux limites acpx -
- bcpy = f se recopie pour cette fonction analytique comme suit:
au+ bv = f.
De cette faţon, a toute solution du probleme avec derivee oblique
'Correspond une solution du probleme d 'Hilbert donnee par Ies for-
mules u = <J>x, v = -<py• Inversement, d'apres la solution du
probleme d'Hilbert, on peut determiner univoquement, a une cons-
tante additive arbitraire pres, la solution cp du probleme a derivee
oblique.
Ainsi donc, nous avons demontre ce qui suit dans le cas du cercle
unite: si l'indice de la condition aux limites N ~ O, en vertu du
theoreme demontre, le probleme d 'Hilbert, et donc aussi le probleme
a derivee oblique, est toujours resoluble. Alors la fonction cp admet
pour arbitraire 2N + 2 solutions lineairement independantes du
probleme homogene (une constante arbitraire apparaît quand on
passe de u, va. cp).
Mais si N < O, pour que le probleme soit resoluble, il faut et il
suffit que soient observees 21 NI - 1 solutions, et la solution cp
est determinee a une constante arbitraire pres.
A titre d 'exemple, on peut envisager le probleme de Neumann,
cas particulier du probleme a deri vee oblique ou la direction v est
celle de la normale. On a alors pour le cercle a (s) = cos s, b (s) =
.:. . . . - sin s, et donc l'indice vaut -1. Ainsi qu'il resulte du theoreme
(et de l'exemple 2 examine auparavant), la condition de resolubilite
2n
s'ecrit sous la forme J/ (s) ds = O. La solution du probleme de Neu-
o
mann est determinee a une constante additive arbitraire pres.
Sur ce, nous avons termine l 'etude du probleme d 'Hilbert. Nous
ne ferons plus qu'une remarque terminologique.
Actuellement, on convient d 'appeler indice d 'un probleme aux
limites la di~ference entre le nombre de solutions du probleme homo-
gene et le nombre de conditions d'orthogonalite verifiees par le
second membre lorsque le probleme est resoluble. Dans le probleme
d'Hilbert cette difference vaut 2N + 1 (elle vaut 2N + 2 dans
le probleme a derivee oblique), que le nombre N soit positif ou
negatif. C'est precisement pour cette raison que nous avons appele N
§ 25] PROBL~MES INCORRECTS 293

indice de la condition aux limites, pour ne pas le confondre avec


l 'indice 2N + 1 du probleme.
E x e r c i c e. Montrez que pour que le systeme
K
~ aikXk=fi, i=i, 2...• , I, (4)
k=1
soit resoluble, îl faut et îl suffit que les fonctions fi soient orthogonales
i=l
( ~ zili =0) a toute solution du systeme homogene conjugue
i=1
I
~ aihzi=O, k=i, 2, ... , K. (5)
i=i
La difference de deux solutions quelconques du systeme (4) satisfait aux equa-
tions homogenes
K
~ auiY11.=0. (6)
k=1

La difference des dimensions des espaces des solutions des systemes (6), (5) est
appelee indice du systeme (4). Demontrez que cet indice vaut K -I.

§ 25. Problemes incorrects


Examen de la possibi1ite de resoudre des problemes incorrects sur !'exemple
du probleme de Cauchy pour Ies solutions JJeriodiques de l'equation de Laplace.
Developpement de ces solutions en series de Fourier. Fonctions logarithmique-
ment convexes et obtention au moyen de ces fonctions d'inegalites pour Ies
fonctions harmoniques. Correction conventionnelle dans la classo des solutions
bornees. Regularisation des approximations pour Ies donnees initiales et recher-
che de la solution bornee par une constante connue pour un probleme incorrect.
Pour conclure notre aperţu de la theorie des fonctions elliptiques
au moyen de problemes typiques simples, nous allons nous arrâter
encore sur l'etude d 'un probleme << incorrect >>. En depit du postulat
d 'Hadamard selon lequel les processus physiques reels sont decrits,
en general, par des problemes corrects, il existe un grand nombre
de questions scientifiques qui se ramenent a des problemes incorrects.
D'ordinaire ces questions sont liees a la tentative de reconstituer le
cours d 'un processus quelconque, decrit par un probleme correct,
d'apres les resultats de mesures devant determiner la solution uni-
voquement, mais le procede mis en amvre est incorrect. Ainsi, par
exemple, le potentiel du champ de gravitation peut etre obtenu,
d'apres une distribution donnee des masses, en resolvant un certain
probleme correct pour l'equation de Poisson. Or, si l'on cherche
a determiner ce champ d'apres Ies resultats de mesures faites, par
exemple, a la surface de la Terre, nous sommes conduits a un pro-
bleme de Cauchy incorrect traite dans l'exemple d'Hadamard.
Neanmoins, on resout souvent le probleme de la reconstitution du
294 ~QUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

champ de gravitation d'apres Ies donnees de Cauchy, par exemple


a des fins d'exploration gravimetrique.
Ce paragraphe sera consacre a la resolution du probleme de Cauchy
pour l'equation de Laplace. 11 serait plus exact de dire que nous
resolvons un probleme aux limites mixte, etant donne que u (x, y)
sera supposee periodique en x de periode 2n. Qui plus est, nous nous
bornerons a l 'hypothese que u (x, y) = - u (-x, y). Su pposons
que la solution soit definie et continue en meme temps que les deri-
vees premieres dans la bande O~ y ~ 1. Pour la simplicite, nous
supposerons encore que u (x, O) = O et nous poserons
au~' y)_, = q> (x).
y y=O

Supposant qu'une telle solution existe, ecrivons son developpement


en serie de Fourier par rapport a la variable x. En vertu des condi-
tions imposees (on a exige que la fonction soit impaire et reguliere),
cette serie a la forme
00

u (x, y) = ~ bn (y) sin nx


n=i
et converge pour tout y (O ~ y ~ 1) uniformement par rapport a x.
Pour calculer les coefficients de Fourier bn(Y), notons que
2n
bn(Y) = .!..
,t „
f u (x, y) sin nx dx. Puis multiplions terme a terme
o
l'equation de Laplace
iJ2u iJ2u
iJx2 + iJy2 =O
par sin nx et integrons l' egalite obtenue de O a 2n :
2n 2n
02
r 02u(.x,
Jo u(x, y)
{)x2
sin nxdx+
o
J ây2
y) sinnxdx=Oo

Cette egalite est legitime pour Ies points interieurs de la bande


O < y < 1. Pour ces points la fonction harmonique u (x, y) est,
on le sait, indefiniment derivable. De ce fait, dans la seconde inte-
grale on peut intervertir Ies operations d'integration et de deriva-
tion. Quant a la premiere integrale, nous la transformerons en
integrant deux fois par parties et nous nous servirons de la periodi-
cite de u (x, y). On obtient en fin de compte la relation
2n 2n
- n2
o
Jr u (x, y) sin nx dx + ;2y 2 ~ u (x, y) sin nx dx = O,
~
o
ou, ce qui revient au meme,
d2
-n2bn (y) + dy 2 bn (y) = O.
§ 25] PROBL:il!MES INCORRECTS 295

La solution generale de cette equation a la forme suivante:


bn(Y) = An sh ny + Cn eh ny.
II resuite de la representation integrale des fonctions bn(Y) qu 'elles
sont continues pour O ~ y ~ 1. Par consequent, ii vient finalement
de la condition u (x, O) = O (et donc de bn(O) = O),
bn(Y) = An sh ny.
Ainsi, nous avons deduit que la fonction u (x, y) verifiant nos hypo-
theses admet la representation
00

u (x, y) = ~ An shny sin nx. (1)


n=1
00

Notamment, u (x, 1) = ~ An sh n sin nx, ce gui entraîne


n=1
2tt
. 1 r
IAnshn I= n J u (x, 1) sin nx dx~ 2 max I u (x, 1) I= K.
li

·K
Par consequent, I An I~ sh n •
11 resuite de cette evaluation que la serie (1) peut etre derivee
terme a terme autant de fois qu'on le voudra pour O~ y < 1. Notam-
ment,
00

fJau I
y y=O
= cp {x) = ,-'J
""
ta=i
nAn sin nx,

,c'est-a-dire que An = lln


n
, Ies an etant Ies coefficients de Fourie1

de cp (x).
Nous avons par la meme obtenu (sous Ies hypotheses imposees
plus haut) la solution du probleme de Cauchy pour l'equation de
Laplace avec Ies conditions:
u (x, O) = O,
00

fJu I
f) y y=O c:::i cp (x) = ~
"" an sin nx.
n=t

Nous avons montre que sila solution existe dans la bande O ~ y ~ 1,


alors
00

u (x, Y) = ~ a: shny sin nx (2)


n=1
296 :eQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

et
n
I an I < const sh n • (3)

Et inversement, si Ies coefficients de Fourier an verifient l 'inegalite


(3), la serie (2) fournit la solution du probleme de Cauchy. En effet 1

il est facile de verifier que chaque terme de la serie est une fonction
harmonique et, en vertu de l 'inegalite (3), la serie peut etre derivee
autant de fois qu'on le voudra pour I y I< 1. Par consequent, la
fonction u (x, y) est aussi harmonique et verifie Ies conditions ini-
tiales.
L'exemple d'Hadamard montre que le probleme de la reconsti-
tution de u (x, y) d'apres u (x, O), auiJ(x,y)J n'est pas correct.
Y Y=O
Toutefois, si I' on sait que la solution existe et qu 'elle verifie certai-
nes inegalites, il peut etre approximativement resolu, meme si l'on
se sert de donnees initiales non tout a fait exactes.
Nous allons faire le recit du probleme de la reconstitution de
00

u (x, y) = ~ a: sh ny-sin nx
n=i

d 'apres Ies valeurs approchees


00

q> (x) = ~ an sin nx.


n=1
Notre recit sera base sur un article de M. Lavrentiev publie en 1956
dans << lzvestia Akad. Naouk >>. Le probleme qu'on va resoudre est
incorrect. Toutefois, si l'on suppose que l'on ait a reconstituer une
solution dont on sait que
n
Ju 2
(x, y)dx<M2 pour tous Ies 0-<y-<1,
o
l'incorrection disparaît en vertu du theoreme suivant.
T he ore m e. Si u (x, y) est une fonction harmonique continue
pour O ~ y ~ 1, qui verifie nos conditions de periodicite et de regula-
rite: u (x, O) = O,
n n
Jo u 2
( x, 1) dx-< M 2
, Jo cp 2
( x) dx-< m 2

(cp(x)=uy(x, O)),
on a alors
1t

Ju (x, y) dx-<y m
2 2 2 <1-Y)Af2Y.

o
~ 25) PROBU:MES INCORRECTS 297

Nous appellerons la fonction regµliere positive f (t) > O logarith-


miquement convexe si :; ln / (t) > O. En vertu de l'egalite
d2 d ( 1 df ) /"/- /' 2
dt2 ln/ (t)=Tt fdt = 12 >O,
pour qu'il y ait convexite logarithmique, il faut et il suffit que
soient observees Ies inegalites f > O, f"f - j'2 ~ O, ce qui equi-
vaut en retour a la non-negativite de la forme
t"s 2 + 21'sri + 1ri2 ~ o
s, ri etant quelconques.
Le m:m e 1. La somme de fonctions logarithmiquement convexes
est logarithmiquement convexe.
La d e m o n s t r a t i o n de ce lemme resuite de l 'inegalite
(/1+ /2)" 62 + +
2 (/1 /2)' sri (/1 +
/2) ri 2 ~ O, +
verifiee quels que soient 6, ri, pourvu qu'on ait pour ces ri Ies s,
inegalites
1;s + 21~s11 + 1111
2 2
>O,
1;s 2
+21~sri+ !2"12>0,
qui signifient que /1, / 2 sont logarithmiquement convexes. II est
evident que le fait etabli est vrai pour un nombre fini quelconque
de termes.
sh 2 al
Le m m e 2. La f onction f (t) = t 2 esi logarithmiquement
convexe pour tout a.
En effet,
J2 2 sh2at-a2t2
dt2-Inf(t)=t2• sh2at >,O.
N 2

Le mm e 3. / N (y) = ~ an ;!;/Y est une fonction logarithmi-


h=1
quement convexe. La demonstration resulte des lemmes 1, 2.
La convexite logarithmique entraîne Ies inegalites
ln Ir,; (y)<y ln ll;'l (1) + (1-y) ln IN (O), O<y< 1,
I N (y) < [I N (1)]Y [/N (0)]1-Y.
II est evident que si l' on pose
N
u,.v(x,y}= ~ ';:' shnysinnx,
n=1
N
cpN (x) = ~ an sin nx,
n=1
298 :eQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

on a alors
:rt

IN (y) = ,~ 2 JU}{ (x, y) dx,


u
:n:
/N(1)= ! Ju1v(x, 1)dx,
u
N n
I N~(O) = ~
n=t
a:i = ! J<ph (x) dx.
u
Ceci permet de recopier l'inegalite demontree comme suiU

:2 )
o
n
uk (x, y) dx~ [
n
Jo uk(x, 1) dxY[)o cpk (x) dx
n
r- 11

Dans nos hypotheses u N (x, y), cp N (x) convergent uniformement


( I y I ~ 1) vers u (x, y) et cp (x) respectivement. 11 resulte de cette
convergence uniforme que

o
n
ju 2
(x, y) dx~ y
o
j[ Ju
2

o
n
2
(x, 1) dx r [J n
cp 2 (x) dx r-u.
La demonstration du theoreme est achevee.
Soit a present {u<k> (x, y)} une suite de fonctions harmoniques
00
a(k)
u<k> (x, y) = i ~ sh ny sin nx,
n=1

bornees par une meme constante pour I y I ~ 1. On a alors pour


n 'importe laquelle de ces fonctions
n
J
o
[u<k> (x, 1)) 2 dx~ M 2 ,

u<k> (x, O) = O, ou<h> (z, y)


~
vy y=O
I _
-cpeh, ( x.
)

Soit u (x, y) une certai ne f onction harmonique de meme forme :


00

U=
~
n
-".J an Sh ny•SIIlllX,
.
n=1

u (x, O)= O, au (z,


dy y) I
11=0
= cp (x),
n
Su 2
(x, 1) dx~Ms
o
·§ 25] PROB~MES INCORRECTS 299

.et su p posons connu que


n
r [cp<"> (x)-cp tx)J 2 dx= el ~ o.
j k-+oo
o
.Alors u<">(x, y) converge vers u (x, y) uni/ormement en meme temps
-que toutes ses derivees jusqu' a un ordre fixe quelconque dans n' importe
-quelle bande I y I~ Y < 1.
Demonstrat ion. Primo, notons que
n
J
•O
[u<"> (x, 1)-u (x, 1)]2 dx<

2n 2n n
-< J
o
[u<"> (x, 1)12 dx +2 J Jo u<k> (x, 1) u (x, 1) dx I+ Jo u (x, 1) dx<
2

~M2 +2VM2 VM 2 +M2 =4M2 •


Puis, en vertu du theoreme precedent (en remplaQant M 2 par 4M2 ),
n
) [u<h> (x, y)-u (x, y)] 2 dx<y 2 (2M) 2Ye:(1-u) <y 2-4M2•ef(1-Y>.
o
lntegrons cette inegalite sur y de -Y a Y*):
Y n .
Jr Jr [u<"> (x, y)-u (x, y)]2 dxdy<-
2Y 3
-• 4M2e:(1-Y>.
·
3
-Y O

On voit que Ies u<k> (x, y) convergent en moyenne vers u (x, y)


-dans le rectangle O ~ x ~ n;, I y I < Y. La fonction u (x, y) etant
periodique en x et impaire, on a convergence en moyenne pour toute
partie finie de la bande I y I< Y. On sait que pour les fonctions
harmoniques la convergence en moyenne entraîne la convergence
uniforme dans tout sous-domaine interieur. Cette convergence -est
uniforme non seulement pour les u<">(x, y) elles-mâmes, mais aussi
pour leurs derivees de n'importe quel ordre fixe.
L 'ensemble des solutions bornees de notre probleme depend
-continument des donnees initiales. On dit qu 'iJ y a ici correction
-conventionnelle, c 'est-a-dire de enâănce continue · toutes Ies
f@et10ns cons1 erees sont bornee§..:J 'est precisement cette correc-
tion conventionnelle qm nous permet d' aborder le probleme pose.
Nous allons nous arrâter a present au calcul approche de u (x, y)
d'apres les valeurs approchees 'i'N(x) de cp (x). Sans nuire a la
generalite, on peut supposer que 'PN(x) est un polynome trigono-
*) 11 est evident que, bien ~e nous ne nous soyions pas arrâtes sur ce
point, u (z, y) = -u (z, -y_); u<k> (z, y) = -u<k> (z, -y).
300 l!lQUATIONS DE LAPLACE [CH. 3

metrique
N
'PN(x) = ~ a~V> sin nx.
n=t
Soit
n N oo

J['PN(x)-cp(x)] 2
dx= ~ ~ (aW>-an)2 +;] a~-<BN-
o ~1 ~1
En outre, supposons que

Les fonctions harmoniques construites d'apres Ies vaieurs initiales


u (x, O) et d'apres Ies vaieurs 1PN(x) pour Ies valeurs initiaies des
deri vees par ra pport a y
..,. ~ iN "ă(N)
uN (x, y) = ~ _n_shny•sin nx,
~ tn
n=1

ne doivent pas etre forcement uniformement hornees pour I y I ~ 1 ,


de sorte qu'elles peuvent ne pas former une suite convergente .
. Nous commencerons par << reguiariser >> Ies valeurs approcheec,
,p N(x) pour Ies donnees initiales. Posons
N
tj;N (x) = ~ ăţ{O sin nx,
n=1

Ies âW> etant choisis tels qu'ils verifient l'inegalite


N (<N)]2
~ ~ i.__sh 2 n~M
2 ~ n2 ---::::
2

n=1

et qu'ils minimisent, sous cette condition, l'expression


N

; ~ Mt'>-aW>) 2 •
n=1

L'existence de tels ahN> ne suscite pas de doute, puisqu'il s'agit du


minimum d 'une fonction continue de N variables dans un domaine
fini de l'espace a N dimensions.
Si nous avions pose aW> = an (n = 1, 2, ... , N), l'inegalite
N -(N)
~ ] [a;212 sh2 n<M2
n=i
~§ 2-5] PROBL:BMES INCORRECTS 30i

.aurait ete observee et, en outre, nous aurions eu


N N
2n ~ - n~
4'J [aW>-aW>]2=2 4'J [aţ;l>-an]2~eN
n=i n=i

,(mais en fait on ne saurait proceder ainsi, etant donne que Ies an


:sont inconnus). 11 en resulte que pour Ies at> minimisant l'expres-
N
.sion ; Li [aW> - aW>J2, ce minimum n'est pas superieur a eN,
n=1
puisqu' on a dans le domaine admissible un point ou la valeur de l 'ex-
pression a minimiser n 'est pas superieure a e N· Nous savons deja
maintenant que
N
a) 2n 4'J
" [a~>-af>]2<
- eN,
n=O
N
b) ; LI [aW>-an] 2
~ eN,
n=O
00

n ·,, :! . /
C) 2"'"' an~BN.
N+i

On deduit des inegalites a), b) a l'aide de l'inegalite elementaire


(b - a) 2 ~ 2 (b 2 a 2 ) que +
N
~ ~ IahN>-an] 2 ~4eN.
n=O

Reunissons le resultat obtenu a c):

;t

) ['$N (x)-<p (x)] 2 dx < 5eN.


o

En outre, par. construction,


1

Juî,(x, 1)dx~M 2

li
302 ~QUATIONS DE LAPLACE [CH. ~

Nous avons pose ici


- . N ă<N>
uN (x, y) = ~ ~shny•sinnx,
n=i

~
1-
J
O
uk (x, 1) dx = 2
n
-'"'
n=1
----r sh n.
(a(N))2
2

D'apres ce que nous avons demontre auparavant, Ies fonctions harmo-


u
niques N(x, y) convergeront pour I y I < 1 vers u (x, y) si N -+ oo,
8N -+0.
Pour conclure, nous allons decrire succinctement comment on
peut trouver Ies aW>. Nous allons voir pour commencer lequel dec:;
deux cas
N (N)
I) ~ ~ [an 12 sh2 n ~M2
2 LJ n2 ---=::: '
n=i
N (N)2
II) ~ ~ ~n2s h2 n>M2
2 LJ
n=1
est verifo~.
Dans le cas I) il suffit de poser
-(N)
an = a<N)
n ·
II vien t alors
N

2n ~
""' [a~N>-aW>J2=0,
-
n=1
et cette expression ne saurait prendre de valeurs moindres.
Dans le cas I I), il est clair que le minimum de
N
; ~ [a~N)_a~N)j2
n=1
est atteint lorsque Ies af) se trouvent sur la surface de l'ellipsoîde
aN dimensions
n ~ [a(N)]2
2 ~ ----rsh2 n=M2 •
n=i
Pour determiner l'extremum lie, servons-nous du multiplicateur
ele Lagrange "AN et, ayant forme l'expression

n=1
N

~ { [aW>-aw>1 2 + ÂN s~: n [aW>1 2 } ,


§ 25) PROBL~MES INCORRECTS 303 •
annulons sa derivee par rapport a aW>:
2 [a~N>-a~N>+')..,N S~:naw>] =0.
D'ou
- a(N)
a(N)- n
n - 1 + Â • sh2 n •
.N n2

Le parametre ÂN doit etre trouve en tant que solution de l'equation


N -(N) 2
~ ~ ~n2s h2 n=M2 •
2 ~
n=1

11 est clair qu'il existe une solution positive et une seule, etant donne
que le premier membre est une fonction monotone decroissante de
N

ÂN et qu'il varie de 2 LJ
31 ""
T
[a(N)]2
sh2 n > M 2 a zero lorsque ÂN
n=i
varie de zero a plus l'infini.
Le minimum cherche est atteint pour la racine positive.
Ceci resuite du fait que Ies seconds rnembres des egalites
N N 2
~ [-(N)_ (N)] 2 _ ~ ÂN [ (N)] 2 sh
4
n
~ an an - ~ ( sh2 n) 2 an n4 '
n=i n=i 1+'J..'N--;i2

N -(N) N (N)
~ [ ann212 sh2 n = M2 = ~ 1 • ~ sh2 n
sh2 n) 2 n2
312 312
~ ~ (
n=1 n=1 1 + ÂN n2
decroissent si l'on change designe lorsque ÂN est negatif.
Nous avons montre qu'on peut en principe resoudre un probleme
incorrect., sachant que la solution qui nous interesse existe effective-
ment et appartient a un certain ensemble de solutions pour lequel
la << correction conventionnelle >> est verifiee.
Nous ne ferons pas l'expose du processus de resolution de proble-
mes incorrects. Indiquons seulement que, d'ordinaire, ce processus
consiste a remplacer le probleme initial par un probleme voisin
correct. La solution de ce probleme voisin (regularise) differe ordi-
nairement peu de la solution cherchee appartenant a une certaine-
classe de << correction conventionnelle ».
• CHAPITRE IV

TRANSFORMATION DE LAPLACE
ET METHODE DE FOURIER POUR
...<J,'-~im~.~ES SYSTEMES HYPERBOLIQUES
-~
{;L1J\ltiWI':· -

§ 26. Systeme d'equations differentielles


Etude des formules pour la resolution des systemes d'equations differentiel-
les a coefficients constants a l'aide de considerations qui serviront pour legiti-
mer la methode de Fouricr. Integrale de Duhamel et transformation de Laplace.
Caracteristique amplitudc-frequence. Formulation du theoreme d'inversion
de la transformation de Laplace et son application a la representation de la
solution sous la forme d 'une somme d' exponentiellcs.
Nous abordons l'etude de la theorie de la methode de Fourier sur
un exemple de son application aux problemes mixtes pour les syste-
mes hyperboliques a deux variables independantes x, t. Cette methode
est la transposition a un cas plus complique du procede bien connu
d'Euler; d'integration des equations differentielles. Le procede
d'Euler consiste a trouver pour le systeme !; -
Au = O des solu-
tions particu:lieres u = litvi et a construire une solution arbitraire-
a l'aide deces solutions particulieres. Nous omettrons ici les modifi-
cations connues de ce procede qui surviennent lorsque l'equation
caracteristique det li A - 'AE li = O a des racines multiples.
Nous avons deja pris connaissance de la methode de Fourier pour
Ies equations aux derivees partielles dans les preliminaires de ce
livre (chap. I, § 7). Nous y avons examine a titre d'exemples le
probleme de Dirichlet pour l'equation de Laplace et le systeme
hyperbolique le plus simple que constituent Ies equations de l'acous-
tique. Nous allons construire dans ce chapitre la theorie de la
methode de Fourier pour Ies systemes hyperboliques a deux variables
independantes x, t. Le cas de deux equations sera examine en detail.
Dans le cas des systemes d 'ordres plus eleves le schema de la theorie
est le meme, mais Ies resultats peuvent quelque peu differer. Le
fait est que ce n'est pas toujours, tant s'en faut, qu'une solution
quelconque peut etre representee par la somme de solutions particu-
lieres du type ondes stationnaires. Nous n'etudierons dans ce cha-
pitre qu'un seul exemple de non-completude du systeme d'ondes
stationnaires, alors qu'on n'a pas de fonctions propres, mais je
pense que la theorie exposee permettra de voir clairement s'il y a
ou non completude.
§ 26] SYSTEME D'~QUATIONS DIFF~RENTIELLES 305

Nous allons construire la theorie de la methode de Fourier en


nous basant sur la technique de la transformation de Laplace.
Pour la clarte des conclusions, nous decrirons d'abord l'idee de la
theorie pour Ies equations differentielles.
Avant de donner la definition formelle, nous allons examiner
Ies considerations qui degagent le sens de la procedure au moyen
de laquelle la transformation de Laplace est definie.
Soit w (t) la solution du systeme
dw
dT-Aw=f (t)
a matrice A independante du temps t, verifiant Ies condiLions ini-
tiales nulles w (O) = O. Avec ce systeme. nous envisagerons concur-
remment la famille de solutions u (t, t 0), dependant du parametre
t 0 , du systeme homogene
du
--Au=O
dt '
u lt=O = f (to)-
J'affirme que
t
w (t) = j u (t-t 0, t0) dt 0 •
o
En effet,
I t
:: = u (O, t) + ) du (t~:o, to) dto = f (t) + j Au (t-to, to) dto =
o o
t
=f(t)+A Ju(t-t 0, t0 )dt0 =f(t)+Aw(t).
o
L ',equat10n
· dt ' ·r·iee.
dw - A w = f (t ) est veri , L' observat1on
. pour w
de la condition initiale w (O) = O est evidente.
La formule
t

w(t)=) u(t-t0 , t0 )dt0 ,


o
qui represente la solution du probleme inhomogene d'apres Ies
solutions du probleme homogene est dite integrale de Duhamel.
. Envisageons a present le cas ou le second membre a la forme par-
ticuliere f (t) = e'-t<p (cp est un vecteur constant). La solution
u (t, t 0 ) du probleme homogene
du
-;u--Au=O,
U lt=O = f (lo) = e"-' 0 rp
20-01038
306 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M:mTHODE DE FOURIER [CH. 4

depend de t 0 do fa~on explicite simple:


u (t, t0) = e"-'ou (t, O).
Nous utiliserons ce fait par la suite, omettant dans u (t, O) le
second argument (nul) et ecrivant la solution w du probleme inho-
mogene
dw ,_
--Aw=e 1cp
dt '
wli=o=O
au moyen de la formule
I t
w(t)= Ju(t-t
o
0 )ei.1odt 0 =e'>.t j u(t-t )e-W-to>dt
o
0 0•

Le vecteur fonction u (t) figurant dans cette integrale verifie Ies


equations et Ies conditions initiales suivantes:
du
-;n--Au = O,
u lt=O = cp.
On sait du cours d'equations differentielles que la solution peut
etre, en regie generale, representee par la combinaison lineaire
d'exponentielles li', Ies ki etant Ies racines de l'equation carac-
teristique
detll kE - A li = O.
L'expression << en regie generale>> signifie que certaines prec1s10ns
devront etre apportees lorsque cette equation a des racines multiples.
II resuite de la representation de la solution par une combinaison
d 'exponentielles que si Re Â. > max Re ki, on a alors
i
t to=t
j u (t-t 0) e-W-to) dt0 = - Ju (t-t 0) e-J..(t-to>d (t-t 0) =
o ~=O
o , co

=- Ju
t
('t) e-1':c dr:= Ju (r:) e-J..1: dr: --i::,-;;:- Ju (t) e-i.t dt = v (Â.),
o u
c 'est-a-dire que la derniere integrale converge.
(Prob Ie m e. Demontrez la convergence de !'integrale sous la meme
hypothese Re '1. > max Re ki lorsque parmi Ies racines ki îl en est des multiples.)
i

On dit dans ce cas que la<< force perturbatrice >> eMcp met le systeme
en branle a vec la << frequence >> pro pre a cette << force >>. Nous a vons
designe par v (Â.) l'amplitude des oscillations qui s'etablit lorsque
t -+ CX). Nous avons ecrit « frequence >> entre guillemets parce
§ 26] SYST~MR D EQUATIONS DIFFERENTIELLF.S 307

que, en toute rigueur, la notion de frequence ro n'est definie que


pour Ies Â. puremen t imaginaires Â. = iro. Pour la simplicite et
pour plus de clarte nous supposerons provisoirement que Â. = iro
est ici purement imaginaire et que max (Re k;) < -p < O. Puis
i
nous montrerons comment on peut etendre Ies faits requis au cas ou
l'inegalite max (Re k;) < -p n'est pas verifiee. Ainsi, conside-·
i
rant la solution du systeme
dw
--
AW=ei<i>-cp
. ~
dt '
w lt=O =0,
on a pour elle la formule
t

w (t) = eirot j u (t-t 0) e-iro(t-to> dt 0 •


o
Quand t -+- oo
t 00

Ju (t-t e-iro(t-to> dt 0 -+-v (iro) = ) u (t) e-irot dt.


0)
o o
Le vecteur fonction v (iro) de la frequence ro est appele caracteristique
amplitude-frequence du ·systeme !: -
Au = O, !'integrale donnant
00

sa representation S u (t) e-iwt dt etant appelee transfor'mation de


o
Laplace de u(t).
Envisageons a present a titre d'exemple particulier tout a fait
simple le systeme constitue par une seule equation
.!!!!:..-ku = O { !:!!!_-kw = meirot
dt ' dt T '
{
u lt=O = <p, w lt=O = o.
On peut ecrire pour u (t), w (t) Ies formules explicites suivantes :
u (t) = cpe 41 , w=~ ei©(_~ ekt.
iro-k zro-k
Comme on su ppose Re k < O, dans la formule pour w le second
terme tend vers O quand t-+-oo. Le coefficient du premier terme - la
fonction v (iro) = ~ k - est la caracteristique amplitude-fre-
i<1>-
quence et elle peut etre calculee sous forme d 'integrale
00 00

V (im)=
Jr u (t) e-irot dt = Jr <pekte-i©t dt = ~
o o
zro-k
.

20•
308 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURJER [cu. ,

Dans cet exemple la caracteristique amplitude-frequence est


simplement une fonction scalaire de ro, ou si l'on veut un vecteur
fonction unidimensionnel. II apparaît que si d'une fonction assez
arbitraire u(t) on connaît la caracteristique amplitude-frequence
00

v (iro) = Ju (t) e-iwt dt,


o

alors la fonction elle-mcme u(t) peut etre reconstituee d'apres cette


caracteristique. On a le theoreme suivant d'inversion de la transfor-
mation de Laplace:
T he ore m e. Supposons la fonction u(t) de/inie pour O ~ t <
< oo et verifiant les inegalite.s
I u (t) I< M e-pt, Iu' (t) I< M e-pt (p > O)

el supposons en outre que, pour O~ ti ~ 2T,

Definissons la transformation de Laplace v (iro) par la formule


00

v (iro) = ) e-iwtu (t) dt.


o
Alors la fonction initiale u(t~ peut etre reconstituee d'apres v(iro)
a l' aide de l' egalite
b

u (t) = 2
~ Jv (iro) eirotdro+O ( i).
-b

L'evaluation de la constante dans O ( !)


est uniforme pour tous
Ies t du segment O < t 0 ~ t :;:;;;; T et pour toutes Ies fonctions u (t)
verifiant les inegalites dans la condition du theoreme. Ce theoreme
ne differe que par des details de formulation du theoreme bien connu
d 'inversion de la transformation de La place: on impose ici a u (t)
des restrictions un peu plus fortes et on obtient une asymptotique
plus precise pour !'integrale. La demonstration du theorcme sera
apportee au paragraphe suivant; en attenclant, nous revenons sur
!'examen de la caracteristique amplitude-frequence v (iro) du systeme
d 'equations differentielles ~; - Au = O, u lt=o = cp. II apparaît
que chaque composante de cette caracteristique v (iro) est une fonc-
tion rationnelle de iro, ayant des poles aux points k verifiant l'equa-
tion caracteristique '
detll A - kEII = O.
§ 26] SYSTlilME D'~QUATIONS DIFFI!ÎRENTIELLES 309

Montrons ceci. Parallelement a la transformation de Laplaco u(t)


00

v (iw) = j e-i(i)tu (t) dt


o
considerons encore la transformation de Laplace de Au (t) et de
du (t) •
~-
Je-i(i)tAu (t) dt = A j e-i(i)tu (t) dt = Av (iw),
00 00

o o
oo t=oo
Je-i(l)t :: dt = [u (t) e-i(i)t];i- j u (t) de-i(j)t =
O f=O
00

= -u (O)+ iw Ju (t) e-i(i)t dt = -q> + iwv (iw).


o
D'ot'1
00

Je-i(i)t ( !~ -Au) dt = -q> + iwv (iw)-Av (iw).


o

Etant donne que ~~ -Au= O, v (iw) verifie le systeme d'equations


lineaires
(A- iwE) v q> = O, +
lequol systome est resoluble pourvu que iw ne soit pas racine de
l'equation caracteristique det!IA - kEII = O. La proposition for-
mulee a propos de v(iw) resuite de la forme de ce systeme. Si tou-
tes Ies racines de l' equation caracteristique sont simples, il ost
evident que v(iw) admet la representation suivante:

""~k 'l'i•
v(iw)= .LJ uo- i
;
Servons-nous a present du theoreme d'inversion de la transfor-
mation de Laplace (O < t 0 ~ t ~ T):
+h
u(t)= 2~ Jv(iw)ei(i) dw+O ( !)=
1

-b
+b . l
f et(i)
=]
;
1 )
( 2n J iro-k· dw $, -;-O
-b J
(1
1d ·
3i0 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~'l'HODE DE FOURIER [CH. 4

Nous montrerons un peu plus bas que pour b-+ oo et Re ki < O,


t~t0 >0
+b . t
~ r ~dro=lit+o(.!.).
21t J tW-kJ b
(1)
-b
Ceci nous permet d 'affirmer que
U (t) =] ekit'i'J + 0 (! ) •
j

En vertu de l'arbitraire de b, on deduit de la la representation


u (t) = ~ ll'lj, 1
j

de la solution du systeme sous forme de combinaison d' exponentiel-


les. Par la, la connaissance de la caracteristique amplitude-frequence
{t)

+ib
Â, =d+illJ

1
-to
Fig. 75

v (iro) permet de trouver Ies << frequences propres k1 >> et de calculer


Ies coefficients vectoriels 'Pi du developpement de la solution sui-
v ant ces frequences, c'est-a-dire Ies vecteurs propres de la matrice A.
Demontrons la relation (1). A cet effet, considerons !'integrale
1 +Jb eiwt „
- 1t
2
-.-kdro,
Hl)-
ou Rek<O.
-b
Prenons pour chemin d'integration le segment -b<. ro ~ b
du plan complexe  = iro et completons ce chemin par la demi-cir-
conference I  I = b (Re  < O) comme cela a ete fait sur la fig. 75.
L'intcgrale

-1
2ni
~ --dÂ.=-
e'>·'
'Ji.-k
1 +Jb eiwt
- d r o +1-
2n iro-k 2ni
J e'A.t
--dÂ.
Î.-k
-b I Â l=b
Re'-<0
§ 26] SYSTtME D'lilQUATIONS DIFFBR&~TIELLES 3H

peut etre calculee oxactement par la methode des residus. Elle


differe de !'integrale initiale par !'integrale sur la demi-circonfe-
rence, dont on montrera ·que c' est une quantite de l' ordre de O ( {-)
lorsque b--+- oo. Lorsque b est suffisamment grand, le pole  = k
se trouve a l'interieur du contour d'integration et a pour residu
e"t. Par consequent,
1 rh e')-.t d ht
2ni :Y 'J..- k = e •
Pour evaluer I 'integrale sur la demi-circonference, notons que
 = b (-sin cp +icos q:,), O< q:,~ n,
Id'A I= b Idcp I, Ie'>-t I= e-btsincp_
Choisissant des b suffisamment grands, on peut considerer que sur
la demi-circonference 1/ I Â - k I < 2/b.
Ceci etant,

I J
2~ 1 ~~k dÂI < ~ 5e-btslnq,dq,
lll=b o
ne).<0
'I( 'll/2
et reste ă. montrer que j e-c sin <J> dcp = 2
e-c st n <P dcp = O ( ou j !) ,
o o
l'on a pose c = bt. Ecrivons cette integrale positive sous la forme
~2 'I(~ •
e- c sm cp cos q>
......._ dq:, + j e-c sin
'I(~

io
e-c sin <p dcp =
J
o
____
cos q>
~
cp dcp ~
~

~4
e-c sin cpd (sin m)
--~-..:...;..,, + j e- c - dcp=
~2 l~
~
J
-..;;::: o -V212 'll/4
2

-Vi
=-c-(1-e
__
Y2)+:
c __
c
e V 2 =0
(1)
c =0 (1) (1)
bt =0 b ,
etant donne que, par hypothese, t ~ t 0 > O. Cette evaluation est
souvent appelee en Lheorie des fonctions d'une variable complexe
lemme do Jordan.
Nous avons etudie en detail le cas ou l'equation caracteristique
n' a pas de racines multiples. Le probleme suivant est consacre
au cas des raci nes multi ples.
Pro b 1 e m e. Sila racine caracteristique k1 de la matrice A a pour multi-
plicite ri, la fonction v (iro) peut s'ecrire sous la forme
rJ

v (lw) = f [.~I (iw'P_}_•kJ)' l


312 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M:ETNODE DE FOURIER [CH. 4

Calculez (sous l'hypotbese Reki < O) Ies integrales


+oo . t
1 \ e1 (1) dro
2n J
-oo
(iro- kj}° •

Utilisez le resultat pour deduire la represcntation de la solution u(t).

L'etude de la methode de Fourier pour les equations aux derivees


partielles sera menee d' apres le schema suivant. On construira
d' abord au moyen de la transformation de La place de la solution
du systeme d' equations aux derivees partielles la caracteristique
<< amplitude-frequence >> de ce systeme, qui est une fonction analy-
tique du parametre  (de la << frequence >>). Puis on etudiera dans
le detail la nalure analytique de cette << caracteristique amplitude-
frequence », on trouvera ses poles, on determinera dans leur voisinage
les parties principales du developpement en serie de Laurent. Al' aide
du theoreme d'inversion de la transformation de Laplace la solu tion
sera approchee par une integrale de contour qui, a son tour, sera
calculee sous forme d'une somme finic portant sur Ies poles. L'accom-
plissement minutieux de ce programme nous conduira a un theoreme
stipulant qu'il est possible d' approcher avec n'importe quelle pre-
cision toute solution du probleme mixte d'un systeme hyperbolique
par une somme finie de solutions speciales: par des << ondes station-
naires >>.

§ 27. Theoreme d'inversion de la transformation


de Laplace
Enonce des thcoremes d'inversion de ]a transformation de Laplaco et sa
generalisation au cas des fonctions qui croisscmt (moderement). Les trois pre-
miers lemmcs ct leurs consequences conduisent ă une identite importante conte-
nant une integrale trigonometrique. On etudio Io caractere du reste dans cette
identitc. Fin de la demonstration du theorome.
Nous allons enoncer les theoremes qui seront demontres dans
ce paragra phe.
T h e o re m e 1. Supposons que la fonction u(t) de/inie pour
O ~ t < oo verif ie les inegalites
I u (t) I < M e-Pt,
Iu' (t) I< Me-pt, p > O,
et supposons en outre que, pour O,<t 1 -<.2T,
I u' (t1)-u' (t2) I-<.N (T) •YI t1-l2 I•
On a alors pour O< t 0 < t-<. T l' inegalite
+b
ju(t)- 2~ Jv(ico)ei©tdwj< ii 1 1

-b
§ 27] THJ!:oR:el\rn D'INVERSION DE LA 'l'RANSFORMATJON DE LAPLACE 313

lei v (iro) est la transformee de Laplace de u (t):


00

v (iro) = Je-iwtu (t) dt,


o
et la constante M 1 ne depend que de p, t 0 , T, M, N (T).
T he or om e 2. Supposons que la fonction u(t) de/inie pour
O ~ t < oa verif ie les inegalites
I u. (t) I< MeKt,
Iu' (t) I< Mem,
lu'(t1)-u'(t2)l<N(T)Vlt1-t2l pour O<ti<2T.
On a alors pour O< t0 -~ t~ T l'inegalite
a+ib
Iu (t) - 2~i J v (Â) e d I< 11
• Jv! 1 , a> I(,
a-ib
00

ou v (Â) = J u (t) e-'J,.tdt est la transformee de Laplace de u(t), et la


o
constante M 1 ne depend que de K, t 0 , T, M et N (T).
On voit aussitot que le theoreme 2 decoule du theoreme 1. En
effet, supposons que u (t) verifie Ies conditions du theoreme 2.
Introduisons la fonction u
(t) = e-atu(t). Alors, I (t) I =
- I u (t) I e-at < Me-<a-K)t = Me-Pt' ou l'on a pose p = a -
u
- K>O. Verifions quo u
(t) satisfait aux deux autres inegalites
dans la condition du theoreme 1 :
Iu' (t) I= e-at I u' (t)-au (t) I< M (1 +Ia I) e-pt = iîfe-pt,
Iu' (t1)-u' (t2) I= Ie-alt [u' (t1)-au <t1)]-e-at 2 [u' (t2)-au (t2)l I<
<I (e-at1-e-at 2) [u' (t 1)-au {t1)l +
+ e-at2[u' (t 1)-u' (t 2 )-au (t1H-au (t2)l I<
<A (T)•l t1-t2 I+ B (T)· VI t1-t2 I <N (T)· VI t1-t2 l
< u
pour O~ ti 2T. La fonction (t) verif ie donc toutes Ies conditions
du theoreme 1. Par consequent, si l 'on pose
00 00

v(iw) = Ju(t) e-iwt dt = Ju (t) e-(a+iw)t dt,


o o
314 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER [CH. l

on a la formule
+b
u- (t) = u (t) e-a , = 2n
1 Jr-v (iro) eiwt
. do> +o (1)
b =
-b
a+ib
e-at
=--.
2m
j "'v(iro)e<a+iru)td(a+iro)+O (-b1 } .
a-ib

Posons Â= a + iro, v (Â) = v (a


iro) = (iro). Comme pour + v
t 0 ~ t ~ T l'expression est superieurement et inferieurement
e-ut
bornee, de la derniere formule resuite·, apres simplification par
e-at, la conclusion du theoreme 2.
Nous nous servirons par la suite de la forme d'inversion de la
transformation de Laplace qui est donnee par le theoreme 2.
Nous allons demontrer maintenant le theoreme 1. Nous commencerons par
quelques lemmes preliminaircs sur les integrales trigonometriques.
Le mm e 1. Pour t > O, b > O on a l'inegalite
sup I cp (s) I I
IJ-s-"" cp (s> ds I< T
sin bf: 1
+ J'cps\s> ds+
00 00

[ ~>t t
t t

+ +J 00

t
1<p' (s> 1as]-
(N ous supposerons que cp(s) a une derivee continue cp' (s) et un second membre fini
dans l' inegalite ecrite.)
Pour demontrer le lemme, transformons en integrant par parties l' integrale
suivante (B > t):
B s=B
sinbs -1
-6-cp(s)ds= - T J
r m
cp
St s=l
-6-dcosb;=
B
_ _!_ [ cp (t) cos bt
- b t
cp (B) cos bB r cpm
J cos bs ~ ds +
B
t

+ Jr cosbs -cp' 6m-ds J,


B

t
puis evaluons Ies termes de la somme obtenue :
B

11 sin/s cp (s) ds I<


t
+{i~ I cp (s) 1-[ ~ + ~ ] +
i 27] TH~OR:E:ME D'INVERSION DE LA TRANSFORMATION DE LAPLACE 315

Si Ies quantites suivantes

existent, il resuite de l'incgalite apportee que


B2

IJr -sin6b; -q> (s) d~


I
• <e (B1)
B1

ot1 e (B 1) ---? O lorsque B1 __,.. oo. Cette deraiere affirmation equivaut a


l 'observation du critere de Cauchy pour verifier la convergonce de !'integrale

r -r
00
sin bs
J q> (~) ds.
t

.
a la limite en faisant B - oo dans Ies
Ainsi, cette integrale converge. Passant
B
deux membres de l'inegalite pour) sin b; q> (s) ds, nous sommes conduits a la
i s
~onfirmation du lemme.
Premiere consequence du lemme 1:
+t
I) -t
si; bs ds-n I< !.~ .
Jr
+00
sint b;
On sait du COUl'S d 'analyse matbematique que --,-!:,- ds = n, et on
-00
deduit du lemme '1, en posant q> (s) = 1 :

I< ! [++ J ~; + +) 0-ds] =;t .


00 -t 00 00

IJt
si~sbs d§ I= I J
-oo
sinsbs ds
t t
A pres.ent la consequence fc.rmulee est evidente.
D e u x i em e c o n s eq u e n c e d u 1 e m m e L Si pour t > O
I u (t) 1-<.Me-Pt,
I u' (t) 1-<.Me-Pt,
on a pour t> t 0 > O
00

j sints u(t+s) ds=O ( !)


t

avec le reste O ( I ! )I< ! ·! [2+ ! J.


3-16 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M:8THODE DE FOURIER [CIL 4

En effet. en vertu du lemme 1 :

IrJ sms.
t
bt
'6 u(t+s)ds <Ţ
1
1 [ M
\
-2pt
+Me-pt
r
J Ţds+
t
-p~

+-t- M e-Pt
00

J
Jl e-Psds <b1 [ -t-+M
M M r
Jr l2+-t-
ds . ]=
J e-Psds
00 00

t t t

=_!_ [ 2M
b t
-1- M e-pt]
· pt
<ib M [2
t0 .
+_1
p
] =O (-1
b
).
La consequence est justifiee.
Le mm e 2. Supposons verifiees, pour - t -< s-<. t, les inegalites I Im I< iH
I/' (s) I < VM ; alors
s
I I
+t
IJ
-t
sin bs/ (s) ds I< 2
M +t'1 -Vî
Demonstration:
+t ;=t
Jr .
sm bs/(s) ds= -b
1
Jr f (s) dcos bs=
cos bt
- - b - (/ (t)-/ (-t)]+
-t 6=-t

++ J +t

-t
cos bs-1' mas:

11
I

-t
f

sin bs/(s) ds I< 2


: ++ M-2
t

J -vd~s =
o
2
M+1M-Vt .
Le mm e 3. Supposons verif iees, pour I I s < t, les inegalites: J rp (s) < M,
lcp'(s)l<M,
1<ri' <s1)-cp' <s2) 1-< M v, s1-s2 I .
Alors,
-1-t
r ~in b; I 2M +4M -v-t -ţ--t-
, 4M
IJ - 6-
-t
cp (~) ds- mp (O) < b .

Oe monstra t ion. Construisons la fonction


/ (s) = cp (6)-<p (O)
6
et demontrons que I/ mI< M, I f' mI< VM . En effet,
Is I
1m
0
'P m ~cp < > cp' css>, o< e-<. t.
§ 27] THtORBME D'INVERSION DE LA TRANSFORMATION DE LAPLACE 317

D'ou
I f mI= I cp' (O;) I< M.
Puis:
/' (s)= s<p' (s)-[12(s)-cp (O)] cp' (s)-cp' (Os)
6
Si bicn que
'(t)=l lcp'(s)-rp'(es>I Mlf<t-O>lsl ,,,.,_!!_
1/
<:, lsl ·< lsl ~-vm·
Appliquons a prcsent Io lemme 2:
-
IJ ~

-t
sin bs/(s) ds I= J
J
~

-t
sins bs q> md5-cp (O)
~
J
-l
sinsbs ds I< 2i~/ +~w -Vt .
Reste a present a noter que, d'aprcs la premiere consequcnce du lomme -1,
+t
I J
cp(O)
-t
·si;bs ds-n•cp(O)I <i· 4t1.
La demonstration du lcmme 3 est achevee.
C o n s e q u e n c c d u I e m m e 3.
Supposons, pour t ~ O, remplies les inegalites
I u (t) I <Me-Pt <M, I u' (t) I <Me-Pt <M,
et, pour O< t 1 < t 2 < 2T, l'evaluation de continuite de u'(t):
I u' (t 2)- u' (t1) I< M -VI t 2 -t1 I•
On a alors pour O <to< t < T l'egalite :
+t
~ sin bs u(t+s)d5-nu(t)=O (
5
!)
-t

avec un, reste O ( !) tel que

4111
2M+4M 1/T+
IO ( ! )I< b to •

(Pour deduirc la consequonce du lcmmc 3, il suffit de poscr cp m = u (t+s).)


Reunissant cette consequenco avec la deuxieme consequenco du lemmo 1, on
ohtient pour les fonctions u (t) verifiant toutes Ies conditions a clles imposecs
l'egalite
00

u(t)=+ j sir~bs u(t+s) ds+O ( !),


-t
oii la constante c dans I' evaluation

1° (-¼-) I<+
31.8 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET METHODE DE FOURIER [CH. t

depend seulement de M, p, t 0 , T: c = c (M, p, t 0 , T) si O< to< t < T.


(Elargissant le segment de variation admissible de t, par exemple en rappro-
chant t 0 de O, on augmente la constante c dans cette evaluation.)
On dit alors que l'evaluation du reste O ( i) est uniforme par rapport
a toutes Ies fonctions u(t) verifiant les evaluations
I u (t) I< Me-Pt, I u' (t) I< Me-Pt, t > O.
I u' (t2)-u' (t1) I ,<.M Vt2-t1, o~ t1 < t2 -s;: 2T,
et pour tous Ies t du segment fixe
O< t 0 t T. < <
Souvent on dcmontre dans Ies cours d'analyse mathematiquo que si la.
fonction g(s) est telle que
+xi
I. \ I g (s) I ds < 00
J 1+1 sl
-00
.
II. g (s) est continue pour A< < so - s so+
A et a dans cet intervalle
une variation bornee, o_n a alors pour elle la relation limite
+oo
g (so)= Jim _!_
b➔oo n
-oo
\ g (s) sin
J
:c\-
- O
so) ds,
On deduit de cette affirmation en posant
.. { u(t+s) pour s>-t,
g ( ~) = O pour s< - t
que
00

u(t)=lim - -
1 \ u(t+s) si~b; d;.
b➔:,o 1t J <o
-t
Imposant ă u(t) des conditions plus rigides, nous avons pu montrer que pour
b ~ co !'integrale au second membre differe de u(t) d'une quantite de l'ordre

{[(~}

Fig. 76

de 1/b, uniformement pour toutes Ies fonctions u(t) satisfaisant a ces conditions
et pour tous Ies t d 'un certain segment fixe O < to -< t < T.
La restriction t 0 > O doit etre imposee en raison du fait suivant. La fonction
g (s) a son graphiquc du type de celui gui est reprPsente sur la fig. 76. Pour
s = -t elle est, en regie generale, discontinue. 11 est clair que la convergence
§· 27] TH~O~ME D'INVERSION DE LA 'fRANSFORMATION DE LAPLACE 319

des fonctions continues par rapport ă so


+cio
_1 f (s-so) g (s) ds
sin b
n J
-oo
s-so
vers la fonction g(so) lorsque b-+- oo cesse d'etre uniforme au voisinage des
points de discontinui te de g. c' est precisement pour cela que le point de dif-
s
continuite = -t doit etre suffisamment eloigne du point etudie = O, ce s
gui est assure par l'inegalite O<
t 0 < t.
Ainsi, nous avons demontre que
00

u (t)= !j sin/; u (t+s) d;+O (-¾-).


-t
On peut a present passer au theoreme d'inversion de la transformation de Laplace.
Demonstration du theoreme 1. ·
Pour demontrer ce tbeoremo, il suffit de s'assurer que
+b
1 )• v(iro) e,wt
-.)-
_n
· dro=-
n
1 j
oo
sin bs u (t+s) ds.
-t-
~
-b -t
Dans }'integrale qui represente v(iro), il est commode dans la demonstration de
designer la variable d'integration non pas par la lettre t, mais par une autre
lettrc quelconque, soit T. Faison~ le calcul qui demontre l'egalite requise:
+b +b
J
oo

2
~ v (iro) iwt dro= ~
2
j eiwt ( j u (Ţ) e-iroT d't) dro=
-b -b o
+b oo +b oo

= 2
~ j Ju (Ţ) iro<t-i:) dT dro= 2~ j J u (t+ 6) e-fo>s ds dro.
-b O -b -t
La derniere integrale converge uniformement, si bien qu'on peut changer l'ordre
d'integration:
+b +b oo

2
~ J v(iro)eiwtdro= ~
2
JJ u(t+s)e-i(l)sdsdro=
-b -b -t
oo +b
= 2~ ) u (t + s) ( je -i roi dro) d6.
-t -b
I/integrale inlcrieuro peut etre calcu1ee:
+jb e -icu6 dro=- [ -e-iro~
--
](l)=b =-----
eib~-e-ib;; sin bţ
2 -6-.
-b
- is ro=-b i5
l"inalement:
+b oo
1
231
Î
J v (iro) e · t
1
(J) dro=rr:
1
Jr u (t + s) -6-
sin b;
d5.
-b -t
La demonstration du theoreme est terminee. La regle d'inversion de la transfor-
ma tion de Laplace est justifiee.
320 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M:ETI-IODE DE FOURIER [CH. ~

§ 28. Transformation de Laplace pour Ies solutions


d'un systeme hyperholique
Description de la position des problomes mixtes reversihles pour un systeme
hyperbolique. L' existence des solutions et leurs evaluations ont ete etudiees
au § 17. Transformee de La place vi (x, Â) de la solution pour des Re  suffisam-
ment grands. Son analyticite. Equations differentielles ordinaires verifiees par
la transformee. Evaluations. Utilisation de l'inversibilite. Expose du schema
de l'etude ulterieure. Proprietes principales de vi (x, Â) qui seront dtimontrees
dans Ies paragraphes suivants, et obtention a l'aide de cos proprietes de la for-
mule d'inversion contenant une integrale sur un contom· ferme.
Nous nous proposons d' etudier la lheorie de la methode de Fou-
1·ier sur !'exemple d'un systeme de deux equations hyperboliques
ecrites sous forme canonique
ou1
-fit+ k1 7fx
iJu 1
+ mu {X ) , ( )
U1 -1- m12 X U2 = O,
:i
0 2 8
-k2 8; + m21 (x) u1 + m22 (x) u2 = O.
On suppose que co systeme a une caracteristique a pente positi-
ve, et l'autre a pente negative, ce qui est assure par les inegalites
k 1 (x) > O, k 2 (x) > O. Les conditions ki (x) =I= O signifient que
les caracteristiques n' ont pas de tangentes verticales. Considerant
ce systeme sur le segment O~ x ~ l, on doit se donner encore Ies
conditions aux limites
a 1u 1 (O, t) + a 2 u 2 (O, t) = O,
~1U1 (l, t) + ~2U2 (l, t) = Q

et les conditions initiales pour t = O: u 1 (x, O) = cp 1 (x), u 2 (x, O) =


= cp 2 (x). Si tous les coefficients (a 1 , a 2 , ~ 1 , ~ 2) dans les conditions
aux limites sont non nulles (a 1 =I= O, a 2 =I= O, ~1 =I= O, .~ 2 =I= O),
alors, si les coefficients du syslemo et les donnees initiales sont
suffisamment reguliers, la solution peut etre construite aussi bien
dans la demi-bande << superieure >>
t ~ O, O~ :i; ~ l
du plan x, t que dans la demi-bande inferieure
t ~ o, o~ X ~ l.
Nous appellerons reversibles de tels problemes, qui peuvent etre reso-
lus tanl dans le sens des t croissanls (t > O) que dans le sens des t
decroissants (t < O) (cf. § 14). La reversibili te servira essentiellement
dans la suite lors de la construction de la theorie. Pour Ies problemes
irreversibles, non seulement le schema de notre etude ne convient
pas, mais encore les faits eux-rnemes de la theorie de la methode de
Fourier sont tout a fait differents. Toute solution du probleme irre-
versible ne peut, tant s'on faut, etre approchee par des solutions
§ 28) TRANSFORMATION DE LAPLACE 321

particulieres de la forme eMu(x), dont l'utilisation est posee a


la base de la methode. Nous nous en assurerons par la suite sur des
exemples.
Ainsi que nous l' avons montre au § 17, la solution du probleme
pose existe (aussi bien dans la demi-bande t > O, O ~ x ~ l que
dans la dami-bande t < O, O ~ x ~ l) et verifie Ies inegalites
(Iui(x, t) I, I j, I8:'ti f) < const eK
8
8; I ii,

I
aui ~/ t1) aui ~' t2) l<V t1 t2 C (I t1 I, It2 I).
Dans ces inegali tes C = C ( 1·t 1 I, I t 2 I) est une constante qui de pen d
de l'intervalle de temps contenant t1 et t 2 • Considerons la solution
dans la demi-bande t > O, O< x < l et construisons sa transfor-
mee de Laplace

Jui(x, t) e-'J..t dt. ·


00

vdx, Â) =
o
L'integrale dans cette formule convergeant, la transformation de
Laplace est definie si Re  > K. Au moyen des regles de derivation
des integrales impropres par rapport a un parametre, on peut s' assurer
aisement qu' en tout point du demi-plan Re  > K existe la derivee
âvi ~i
l) representee par !'integrale convergente:
00

avi (x,
i)')..
Â.) -- - Jr Ut (X, t) t• e-'-tdt •
o
11 en resulte que Ies vi (x, Â) sont dans le demi-plan Re  > K
des fonctions analytiques de Â, qui dependent du parametre reel x.
Determinons encore Ies transformees de Laplace des derivees
oui(x, t) aui(x, t) C · f ormees
, peuven t auss1·,.etre cons1'd''
ax , at . es trans erees
comme etant determinees pour Re  > K, et point n'est difficile
de verifier que
00 00

J
r' au, (x,
az
t) e-'>.t dt = _!_
OX
r U· (x
J l '
t) e-Ât dt =
..
OVi (x, Â.)
ax '
o o
oo

1a~i
t=00

e-M dt = [ui (x, t) 1:- j


e-"- 1 ui (x, t) de-'-t =
O t=O

Ju,
00

. -ut (x, O)+ Â (x, t) e-M dt = -cpi (x) + Âvi (x, Â) •


. .o
21-01038
322 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER [CH. 4

A present, on deduit sans peine pour vi (x, Â) une equation diffe-


rentielle ordinaire en x, dependant du parametre  e
00

O= Je-
o
1
t ( :
1 1
+k1 ~: +muut +m121½) dt=

= -cp 1 (x) +Âv1 (x, Â)+k1dvt ~:, 1'.) +m11V1 (x, Â)+m12V2 (x, Â).
Nous u t 1·1·1sons pour 1a d'er1· vee
' (x, Â)
ovi iJx 1e s1gne
· d e d.'er1· vat·10n ord"1-

naire dvt j;,


1'.) , etant donne qu'on n'aura nulle part, jusqu'au § 31,
a deriver par rapport a Â, si bien qu'une telle notation ne saurait
preter a confusion.
De meme, considerant l'integrale
00

O= J
o
e-M ( 8~
8 2
- ~ ~; + mi1u1 +mii?½} dt,
on obtient la seconda equation
-cp2 (x) + ÂV2 (x, Â)-ki dv2 ~ ' 1'.) + mi1v1 (x, Â) + m22V2 (x, Â) = O.
Le systeme d'equations ordinaires
ÂV1 +k1 ~ +muV1 +m12V2= 'P1,
Âv2-k2 C::: +m21v1+m22v2=(J)2
jouera dans nos etudes ulterieures un role important. Il n' est pas
difficile de voir que Vt (x, Â) et v2 (x, Â) verifient pour x = O et
x = l les conditions aux limites
a 1v1 (O, Â) a 2v2 (O, Â) = O, +
(l, Â) = o.
~1V1 Â) + ~2V2 (l,
On verifie ce point comme suit (on se bornera a verifier une seule
condition):
00 00

a1v1 (O, Â) + cx2v2 (O, Â) = a1 Je-Mu1 {O, t) dt + a2 ) e-Mlli (O, t) dt =


o o
00

= ) e-M [a1u 1 (O, t) + a 2u2 (0,. t)] dt = O.


o
Nous avons determine la transformee de Laplace dans le demi-plan
Re  > K. Si l'on prend K* > K > O, il apparaît qu'on peut obte-
§ 28} TRANSFORMATION DE LAPLACE 323

nir dans Ie. demi-plan Re  > K* l'evaluation tres importante pour


la suite:
const
lvi(x, Â)l<7il.
Deduisons-la. Montrons d' abord que (Re  > K*)
00 00

Iv 1 (x, Â) I= IJo ui (x, t) e-U dt, ~ Jo I l


u; e-K*t dt~

r
00

const
~const~ eKt.e-K 1dt= K*-K •

De meme

Idvi (x, i..)


dx
1-1 Jou,ox
-
00

(x, t) -.U dt
e
I~-..::: const
K*-K ·
o
On deduit des equations ordinaires verifiees par Ies v, (x, Â) :
vi(x, Â)= ~ [ cps(x}-k1_ ':: -muv1-m12V2],

V2 (x, Â) = l [q>2 (x} +~ ': -~1V1-~V2].


Si l' on evalue le second membre de ces egalites a I' aide des ine-
galites qui viennent d' etre deduites, on est preeisement conduit
(pour Re Â. > K*) a l' assertion annoncee:
const
lvt(x, "-}l<TXT·
Pour tout x fixe, Ies fonctions ui (x, t) verifient toutes Ies condi-
tions assurant l'application du theoreme d'inversion de la trans-
formation de Laplace, demontre a:u paragraphe precedent. · Ceci
etant,
a+ib
. ui( x, t) = 2~i J V~ ( x, Â,) eU dÂ. + 0 ( !).
a-ib

Dans cette formule !'integrale est prise sur un segment de droite


Re Â. = a parallele a l'axe imaginaire ·et telle que :a> K. Pour
a fixe, I' evaluation est uniforme pour O ~ x ~ l, T ~ t ~ t 0 > O.
L'uniformite par rapport a x resulte du fait que l'evaluation
I u, I< const eKt, _f
0
;i ,~ ~~nst eKt .

Iau,~~-' t1) aui~, t2)J~C~lt1I, !t2D-Vlt1-t2I


21•
324 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER [CH. 4

contient des constantes independantes de x. Fixant K*, nous pose-


rons a= K*.
Ainsi, le theoreme d' existence de la solution du systeme hyper-
bolique dans la demi-bande t > O, O~ x ~ l nous a permis de
determiner sa transformee de Laplace, dont les composantes sont
des fonctions analytiques du parametre  dans le demi-plan Re  >
> K, et d'obtenir l'eval~ation I vi I< co:st dans le demi-plan
Re  > K* > K > O. En outre, nous avons demontre la possibilite
de calculer u 1 (x, t) pour O ~ x ~ l, O < t 0 ~ t ~ T d' apres
V; (x, Â) a l'aide d'une formule approchee d'inversion de la trans-
·formation de Laplace, avec une evaluation uniforme du reste.
Voyons a present quelles conclusions on peut tirer de la reversi-
bili te du probleme initial, c'est-a-dire de l'existence de sa solution
dans le demi-plan t < O, O ~ x ~ l. A cet effet, considerons les
integrales
-oo -~ -

·Jr e-1'.tUt (X, t) dt -- ....Vi (X, Â) , Jr e-1'.t OUi8:c(x, t) dt -- OlJi (x,


8x
Â)
,
·o o
-oo -oo

J e-1'.t oui ~:, t) dt = [e-1'.tu; (x, t)]; + Â J ui(x, t) e-M dt =


00

o o
= -(f)i (x, O) +Âvt (x, Â).
· La convergence deces integrales et la legitimite des transformations
effectuees s'etablissent facilement pour Re  < -K.
A l' aide des evaluations
jut(x, t)J<const•eKlfl, I~:i l<const•eKltl, j :Ztl<const-eKltl 0

on verifie exactement· de la mâme fa~on que pour la transformation


ide Laplace pour Re  > K que les vt (x, Â) satisfont aux equations
- a;1
ÂV1 + k1 cix"' + muv1- + m12V2- = (J)1,
(ReÂ<-K)
.... d~ - ....
ÂV2 - k2 dx + m21v 1 + m21Vz = "<P2

et au~ conditions aux limites


a1v1 (O! Â) + a2 v2 (O, "-)=O,
P1v1 (l, Â) + P2 Vz (l, Â) = o.
Quant a leur forme, ces equations et ces conditions aux limites
ne different· en rien de celles obteriues lo;i.:s..que Re  > O pour Ies
v 1 (x, Â). Cette circonstance nous servira par la suite. On verifie
§ 28] TRANSFORMATION DE LAPLACE 325

facilement exactement de la meme maniere que les v; (x, Â) sont


des fonctions analytiques de  pour Re  < -K.
Considerons a presant nos fonctions vi (x, Â), a~~:, J.) dans le
demi-plan Re 1v<-K*<-K:

I Je-uu, (x, t) 1~ 1const J


-oo -oo

Iv; (x, Â) I=
o
dt
o
e-K* 1t I/< 1t I dt I=;~~~,
I ax ]-I- Jr e ax I"'"': :-
-oo
f)~ (x, A) -M aui dt ,C const
K*- K .
o
Ecrivant Ies equations pour Ies Vi sous la forme

Vt = i [(J)1-k1 : -muv1-m12V2 ],

V2 = i [<p2 + k2 °J: -~1V1-_m22V2]


et utilisant pour le second membre Ies evaluations deduites, on
trouve
I,..,Vi (x, /\,)
'I I const pour Re1v< - K* .
< ŢI"f
Nous etudierons par la suite le comportement des solutions des
equations differentielles
k dv1
'I
AV1 + 1 dx + muv1 + m12V2 = <p1,
ÂV2-k2 !~ +~1V1 +~2V2= (()2

avec Ies conditions aux limites ·


a1V1 (O, Â) +
a 2v 2 (O, Â) = O,

~1V1 (l, Â) +
~2V2 (l, Â) = o,
 variant dans la bande -2K* ::::;;; Re  ::::;;; 2K*. On verra au cours
de cette etude que la solution du systeme est unique pour presque
tous Ies  de cette bande. Qui plus est, tous Ies points en lesquels
l'unicite est violee se situent discretement dans la bande Re I Â I< K
(rappelons que K < K*). Du fait que cet ensemble de points est dis-
cret on deduira l'existence d'une bande I Im  - a I< ~ dans
laquelle l'unicite est partout observee. On montrera de meme qu' au
voisinage de n'importe quel point d'unicite Ies vi (x, Â) sont des
f onctions analytiques de Â.
On sait de la theorie des fonctions d'une variable complexe qu'une
fonction analytique est determinee de fa~on unique par ses valeurs
dans un domaine arbitrairement petit. On montrera par la suite que
326 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET MtTHODE DE FOURIER [CH. t,

dans la bande K* ~ Re  ~ 2K* la solution du systeme d' equations


ordinaires est uniq:ue, si bien qu' elle coincide avec le vecteur fonc-
tion {v1 (x, Â), v2 (x, Â)} obtenu par transformation de Laplace
du vecteur fonction {u 1 (x, t), u 2 (x, t) }. Par consequent, la fonc-
tion analytique de Â, a dependan:ce parametrique de x, definio
dans la bande (privee des points discrets de non-unicite) -2K* ~
~ Re  ~ 2K*, est le prolongemen t analytique de cette transformee
de Laplace. En particulier, consid~rant le prolongemenţ analytique
le long de la bande I Im  - a I < ~ dans le demi-:plan de gauche
Re  < -K*, on remarque qu'en vertu de l'unicite de la solution
du systeme d' equations differentielles ordinaires dans la bande
-2K* < Re  < -K*, ce prolongement analytique co"incide dans
v
le demi-plan de gauche avec {v1 (x, J...), 2 (x, A)}.
Ces raisonnements rendent legitime la possibilite du prolonge-
ment analytique de la transfo~mee de Laplace
00

vi(x, Â)= Î e-"-'u;(x,t)dt,


o
definie par cette integrale pour Re  > K, dans tout le plan de la
variable complexe Â, excepta une certaine suite discrete de points
situes dans la bande I Re  I ~ K. On verra par la suite que les
points de cette suite sont en general des poles pour vi (x, A). (Ces
poles sont les memes pour tous les x.) Il apparaît qu'on peut numero-
ter Ies poles ... Â_p, "--p+tt . . . , A_., Â. 0 , Â.1, ~ •• , Âp, • • . de
telle fa~on que, lorsque Ip 1 ~ oo, l'on ait la formule asymptotique:
 _ i2pn-µ-v
p- X
+o (·7PÎ'
1 )

Les parametres µ, v, x se calculent facilement d' apres Ies coefficients


k1 (x), k 2 (x), mili (x) du systeme etudie et d' apres Ies coeUicients
a„ a 2 , ~1, ~ 2 des· conditions aux limites. Notons que Ies parametres
x et µ sont reels, que v peut etre complexe, et que tous Ies poles se
trouvent dans la bande I Re  I < K*.
Considerons encore les droites horizontales
I Â_(2p+1)n-lm'V
ID - X ,

de chacune desquelles Ies poles Âp et A,,+1 sont asymptotiquement


(pour les grands p) egalement elolgnes. On montrera que ·sur Ies
segments decoupes dans ces droites par la bande I Re  I ~ 2K*
on a l'evaluation
IV; (x, Â) I<co;st
uniforme pour tous les x.
Nous allons montrer maintenant comment on peut mettre cette
circonstance a profit pour fermer le contour d'integration dans la
§ 28] TRANSPORMATION DE LAPLACE 327

formule ·d'inversion de la transformation ·de Laplace. Apres quo1,


il ne sera guere diffieile de remplacer !'integrale sur le contour ferme
par la somme des residus aux poles. 11 nous sera maintenant commode
d'ecrire la formule d'inversion de la transformation de Laplace,
precedemment etahlie, sous la forme suivante:
J{*+i 2P+1 ai
'X

u1 (x, t) = ;,, ~ v1 (x, Â) eM a;.+ O ( !).


l(*-i p-f-t .i
~

Rappelons que l'evaluation du reste O ( !)


est uniforme pour O~
~ x ~ l et pour tout intervalle de temps fixe ayant une borne
inferieure distincte de zero : O < t 0 ~ t ~ T. Decri vons dans le
P.J I~- (2p+1)7t-lmv
---+---91"- ,e
~ I 't = Zp +17t
X

6'=-~0

p9 't -(2p+1)7t-Imv
-------- X
P1 i7:=-!f1_+_1z
X

Fig. 77

plan Â. = cr + i,: Ie contour quelque peu complique suivant


P1P2P 8 P„PsP 6 P 7PaP 9 P 10 represente sur la fig. 77. Les tronQons
PsPg, P 3P„ de ce contour se situent sur Ies droites horizontales
lmÂ.= ± (2p+1) :rt- lm v
,c

le long desquelles Ivi (x, Â) I< const/p, I eAt I= Ie0 t I< e«*T. D'ou

I
2~i r
P4

P3
e'-tvi (x, Â) dÂ. I< co;st '
P9
I
2~i j eAtvi (x, Â) dÂ.
Ps
I< co;st.
328 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE. DE FOURIER (CH. 4

Les constantes ici et dans toutes Ies evaluations auxquelles nous


allons proceder peuvent etre choisies independantes de t, x dans
le rectangle t 0 ~ t ~ T, O~ x ~ l. Dans la suite, cette unifor-
mite des evaluations sera toujours supposee, sans specification
particuliere. On sait deja que pour I Re  I ~ K*, et donc aussi
pour Re  = +K*, on a l'evaluation Vt (x, Â) = O
1
) . Des {i i
lors, nous sommes, de toute evidence, conduits au fait que le long
de chacun des segments P 2P 3 , P„Ps, P 7 P 8 , P 9 Pt, de longueur hornee,
Ies in tegrales
I2;i ) eM Vi (x, Â) d J

sont aussi des quantites du type O ( Evaluons a present le !).


module de I 'integrale sur l'arc P 5 P 6 P 1 de circonference I"- I=
(2p+ 1) 1t

j 2~i )
P5PoP1
e'-tvi (x, Â) d'A, ~ c;:;t J P5PoP7
I eM 11 d'A I-

Etant donne que sur la circonference I Â I = (2P;; 1> n


 = 1 I (cos cp + i sin cp),
on a
<2P+i) 1E t cos <P
I eM I· I d I= I'A I el "-I tcos cp dcp = (2pt1) 1t e - x - dcp.
Ceci etant,

1E

=2p
-- +n
1
•2
K
Je---
2 2P+1
x
nt sin 8 do
u,
o
n
1
ni

~ e'-tvi (x, Â) dÂ
I
~const J
f e_< 2
P-H):ttsin8
x d0 = O
( 1
-;r}.
12
P5PoP7 O

L'affirmation que la derniere integrale peut etre consideree comme


une quantite du type O (!t}
traduit le con tenu du lemme de Jordan,
§ 29] COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE DES SOLUTIONS 329

souvent utilise en theorie des fonctions d'une variable complexe.


Sa demonstration simple a ete exposee au § 26.
Ainsi donc, nous avons montre que

I2~ Î
P1P2PaP4P5PaP1PeP9P1
eMvi(x, Â) dÂ. I= !).
O(

Par ailleurs,
P2
1
Uî (x, t) = -. f eMv1 (x, Â) dÂ.+ 0
2m J
(_!_).
P,
P1
Donc,
Ui (x, t)= 2~i ~
P1P2P3P4P5PsP7PsP9P1
eUvi (x, Â)dÂ.+0 ( !).
On sait de la theorie des fonctions d'une variable complexe que la
valeur de !'integrale d'une fonction analytique sur un contour
ferme ne change pas si l'on deforme le contour sans qu'il passe
par les points singuliers de la fonction. Utilisant le fait que la fonc-
tion vi (x, Â) e'>.t ne peut avoir de poles que dans la bande I Re  I ~
~ K*, on conclut que notre contour complique peut etre reduit,;
sans que la valeur de !'integrale change, a la frontiere du rectangle
P 9 P 3 P,PsPo, note Ilp
ITp: { IRe1'-l-<:K*; -(2p+~n-Imv-<ImÂ.-<:(2p+1):-Imv}.
Ainsi, postulant certaines proprietes asymptotiques de vi (x, Â.)
dans la bande I Re Â. I < const et utilisant Ies faits deja demontres
relativement a vi (x, Â.) (a vi
(x, Â)) en dehors de cette bande, nous
avons obtenu !'importante representation suivante
u, (x, t) = 2~t ~ eMv1 (x, Â) dÂ. + O (
Ilp
!)
avec l' evaluation O ( !)
pour le reste, uniforme pour O ~ x ~ l,
O< t 0 ~ t ~ T.
Avant d'utiliser cette formule pour legitimer la methode de
Fourier, nous comblerons aux deux paragraphes suivants une lacune
dans notre demonstration. A savoir, nous etudierons Ies fonctions
vi (x, Â) dans la bande I Re  I < const.

§ 29. Comportement asymptotique des solutions


d 'equations differentielles ordinaires
Formules asymptotiques (en ii.) de la solution du probleme de Cauchy pour
Ies equations differentielles ordinaires liees a la transformation de Laplace.
Ces formules se deduisent des representations explicites des solutions d'un syste-
330 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER [CH, lt

me contenant deux equations independantes. Les lemmes suivants conduisent


progressivement a un caractere de plus en plus complique de l'enchaînement
des equations.
N ous allons demon trer dans ce paragra phe un
Theoreme s~r le comportement a:sympto-
t i q u e d e s s o I u t i o n s d u p r o b 1 e m e d ·e C a u -
c h y. Si ki(x), miJ(x) sont des fonctions continues avec leurs derivees
premieres, n' importe quelles solutions du systeme
'l
11,v1+ k 1dx+muv1+m12V2=<p1,
dv1

ii
11,V2- k 2cfx
dv2 + ~1V1,m22V2=<p2
'

verifient pour IRe  I< K* sur le se·gment [O, l] les inegalites:


f v1 (x)-v1 (O) e-"-Y1 (x)-JJ.1(x) J ~

1
~ 1 1 [~ax I cp, (x) I+
11 X
~ax I cpi (x) I+ m_ax l v, (O) 11,
11 X i

f v2 (x)-v2 (O) e'-u2Cx)+JJ.2(x) I~

-<. 1
I
1
[ ~ax I cp, (x) I
i, X
+ r_nax I(J)i (x) I+m~ Ivi (O) I1,
11 X 1

la constante M etant evaluee d'apres le maximum du module des' coef/i-


cients et de leurs derivees, et y,(x), µi(x) etant definies par les formules:
=
Yt (x) = ) kidf6) '
o
X

fli (x) = I
o
:ii\W ~-

La formulation de ce theoreme paraît de prime abord assez com-


pliquee. Mais ce n'est la qu'une apparence. Nous allonş degager
le sens de ce theoreme.
11 apparaît que si l' on considere Ies solutions de notre _systeme
pour Ies  grands en module situes dans une bande etroite au voisi-
nage de I' axe imaginaire, on peut biffer du systeme Ies coefficients
m12, m21, qui compliquent Ies equations, et Ies seconds membres
<p1, <p 2• La solution du systeme homogene << desenchaîne >>
dv1 (x)]
. dx + [ k1 Â.(x) + mu
k1 (x) Vi= O,

dv2 _ [-Î,,- + m22 (x)] V = O


dz k (x) k (z) 2
2 2
§ 29) COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE DES SOLUTIONS 331

s'ecrit au moyen des formules


v1 (x)-= v1 (O) e-').y1(x)_-µ1(x),
V2 (x) = V2 (O) e"-Y2 (x)+µ2 (x)'

lesquelles representent le terme principal de l' asymptotique. Les


termes de l'ordre O (!)dans cette asymptotiqueevaluentl'influence
des termes biffes dans Ies equations. 11 me semble qu' apres ces eclair-
cissements l'enonce du theoreme sera facile a retenir.
Venons-en a la demonstration du theoreme. Envisageons d' abord la solution
d'une seule equation a coefficient constant
du
7'.u+dy = q (y),
u {0)=0.
Cette solution peut s'ecrire au moyen de la formule
y

u (y)= J e-MY-fl)q ('I')) d11.


o
11 est evident que u (O) = O. On verifie aussitot en derivant que l'equation est
satisfaite. En integrant par parties, on peut ramener la formule pour la solution
â une autre forme:
y
u (y)= ! [e-MY-fl)q ('I'))]~- iJ e-MY-1'1>q' {'I')) d'I')=
o

=1 !J li
[q (y)-q (0) e-"-Y]- e-Mu-1'1>q 1 (ri)·dri.
o
En supposant I y I< Y, Î.=a+i-r, I O' I <K*, et donc
I e-').y I= I e-cru--i-ry I=e-ay < eK*Y,
I e-').(y-1}) I< eK*Y,
et utilisant Ies formules pour la solution, on peut obtenir Ies inegalites
I u (y) J <const-max I q (y) I,
const
I u (y) I <"l"IŢ [max I q (y) I +max I q' (y) I).
Ces inegalites entraînent la legitimite du
Le mm e 1. La solution de l'equation
7'.u+~=q(y)+ q* (y) , u {0)=0
dy 11.
admet, sous l'hypothese IReÂl<K*, IYl<Y, l'ev_aluation

Iu (y) I < cf~~t [ max I q* I+ max I q I+ I:: Il


max
332 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER [CH. ~

Considerons a present la solution Z=Z (x) de l'equation a coefficients


variables
· dz /* (x)
Âz+k(x)dx+m (x) z=f (x)+-Â-.

La substitution
X

Y=
r ds
J -,;rn-'
z = e- µ.(x>u,
o

q*(x)=eµ<x>t•, µ(x)=
X

J
o
~m d~,

qui entraîne
d =eµ(x) [ k (x) -d/+ m {x) / ].
_q
dy dx '
max I q (y) I < const-max I/ (x) I,
max I q* (y) I <. const-max I/* (x) I,
max I q' (y} I <. const [max I/ (x) I + max I/' (x) I],
ramene l'equation pour za l'equation pour u examinee au lemme 1. Nous avons
demontre le
Le mm e 2. Si pour O <. x <. lk (x) =I= O, les quantites k (x) et m (x)
sont bornees et continues, et si I Re  I <. K*, alors la solution z {x) de l' equation
dz f* (x)
Âz+k (x)dx+m (x} z=/ (x)+-Â-,

z (O)= O
est evaluee par l' inegalite
const
Iz (x) I< 7T! [max I/* (x) !+max I/ (x) !+max I/' {x) I].
La solution de l'equation homogene
dz
iz+k(x)dx+m(x) z=O
est donnee par la formule
z {x) = z (O) e-).y(x)-µ(x),
X X
r ds
y (x) = J 7iîF ' µ (x) = Jr 7iîF
m(s) ..
d;.
o o
Representant la solution de l' equation inhomogime par la somme de la solution
a donnees initiales nulles et de la solution de l'equation homogene,on deduit
aisement que
Iz (x)- z (O) e-Ây(x)-µ(x) I< const [max I/* (x) I+
I i1
+max I/ (x) l+max I f' (x) I l•
§ 291 COl\lPORTEMENT ASYMPTOTIQUE DES SOLUTIONS 333

Demontrant le lemme 2, nous nous sommes servis du fait que k (x) ne s'annule
pas pour O< <x l, mais nulle part nous ne nous sommes servis de la positivite
de k (x). Des lors, on peut considerer comme demontre le
L e mm e 3. Si pour O x < <
l les coe/ficients ki (x) > O, ki (x) et mu (x)
etant bornes et continus, et si I Re ii. I <
K*, alors la solution du systeme
dz1 Ir (x)
Î,z1+k1 (x) dx+mu (x) z1=-')..-+/1 (x),
dz2 ff (x)
'A.z2-k2 (x) dx +m22 {x) z2=-Â.-+f2 (x)
.verif ie les inegalites

I z1 (x)- z1 {O) e -ÂY1(x)-µ1(x) I ¾ I I (F + f*),1


I z2 (x)-z2 {O) ;.u2(x)+µ2(x) I< 11 I (F+F*),

F = max ( I / 1 I +
I / i I+ I / 2 I+ I / ~ I ),
F*=max ( I tr 1+1 tt I),
X

Yi (x) =) kidrs) '


o
la constante N dependant de la grandeur des coefficients, de la longueur du segment
l et de K*. Les derivees des coefficients ne figurent pas dans cette evaluation.
L'inegalite demontree pour Ies solutions du systeme « desenchaîne » consti-
tue par deux equations non liees l'une a l' autre sera posee a la base de la repre-
sentation asymptotique des solutions du systeme « enchaîne >> envisage.
Considerons d'abord le cas de l'enchaînemont faible (pour Îl.-+ oo):
dw 1 1
ÂW1 +k1 (x) a;--+mu (x) w1 +ŢXŢ [nu (x, Â) w1 + n12 (x, Â.) w 2}='1>1 (x),
dw 2 1
Î.w 2 - k2 {x) dx+m 22 (x) w2+1Tf [n21 (x, Î.) w1 +n 22 (x, Â) w2l=,P2{x).

Les coefficients « d'enchaînement >> nu, (x, Î.) seront supposes continus en x et
bornes. Considerant une certaine solution w 1 (x), w 2 (x) de ce systeme, posons
max I Wi (x) J=ro,
i, X

max I Wi (O) I =@o,


i
/f=-(n11w1+n12W2), /1='1>1,
/f=-(n21w1+n22W2), /2='1>2,
et utilisant le fait que F*=max{ltrl+l!fl)<Lro, le-ÂYt-J.L1 l.<M,
I eÂY2+ll2 1<M, nous sommes conduits a l'aide du lemme 3 a l'inegalite
N
ro<Mco0 +ŢIŢ (F+Lro),

verifiee pour Ies Î. situes dans notre bande. Soit I Â. I> 2N L. Alors
. N 1
co< M rool'Xî F+ 2 co,
334 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M:eTHODE DE FOURIER [CH. ~

et, par consequent,


2N
ro< ŢIŢ F + 2Mro0 •

2NL 2NL
F* ~ Lro < 1X! F +2MLro0 <
2
N L F +2MLro0 = F +2MLro0•
Appliquant de nouveau le lemme 3, on obtient l 'evaluation
I Wt (x)-w1 (O) e-ÂYi(x)-µt(x) I<_!!__ [F+F*] <_!!_ [2F+2MLroo]
li• I IÂI '
I w2 ( x)- w2 (O) eÂY2(x)+~2(x) I< 1
1 1
[2F + 2MLroo].
Ainsi, nous avons demontre le
Le mm e 4. Si pour O< x ,< l les coefficients ki (x) > O, kiz, mu (x)
et nu (z) sont continus et donc bornes, et si I Re A I ,< K*, pour les ). suffisamment
grands en module situes dans la bande indiquee, la solution du systeme
dw1 1
Âw1+k1 dz +muw1+-r[nuw1+n1 2w2]=ti>1(z),

~-- dw2 1
11.W2-k2~ +~2w2+1;[n21~1+n22W2]=,P2 (x)
verifie les inegalites
-:i..u.(x)-µ 1(x) Q
I Wt (z)-w1 (O) e I <'.Ţrî [F+max ( I w1 (O) I, I w2 (O) I)],,

f W2 (z)-w2 (O) e
Ây(x)+µ 2(x)
I< rn
Q
fF+max ( I Wf (O) I, I W2 (O) I)];
ict la constante Q ne depend que des frontieres des coeffictents k1, mu, niJ, et F est
defini comme suit:
F=max l I '1'1 l+l,P2 l+I 'i>i l+l 'l>a I J.
X

Notons que jusqu'a presant nulle part nous ne nous sommes servis de la regulari-
te des coefficients, si bien que Ies frontieres des derivees des coefficients ne figu-
rent pas dans nos evaluations.
Voila une forme a peine plus generale de systemes faiblement enchaînes :
dw1 1 [ dw1 dw2 ] 1
Aw1+k1 dx +-xz- PH dx +P12 <ix +m11w1+T[n11w1+n12w2]=,P2,

dw 2 1 [ dw1 dw2 ] 1
MD2-k2 dx +-xz P21 dx +P22 cfx' + m22W2+x[n21w1+n22W2]=tl>2•

Comme pour Ies niJ, on suppose Ies coefficients PiJ continus et bornes.
11 est clair que si l'on resout ce systeme par rapport a dd:l, chose evidemment
possible pour Ies ). suffisamment grands en module, on obtient des egalites du
type suivant:
~:1 = Â.[A11W1 + A12w2] + B 11,P1 + B12,P2,

2
: =Â [A21Wt +A22W2]+B21ti>1 +B2211'2
§ 29) COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE DES SOLUTIONS 335

avec des coefficients Ai1,. = Au,. (x, Â), Bt11. = Bi1, (x, Â) bornes (lorsque Â-+ oo)
continus par rapport a x. Substituant ces expressions pour Ies derivees dans Ies
expressions ~[ [Pu d;: + Pi d;:],
1
2 on se debarrasse des termes d'un tel type en
modifiant quelque peu Ies expressions de ni1, (x, '1.) et de 'l>t· Apres quoi on peut
appliquer le lemme 4 et s'assurer que sa formulation peut âtre textuellement
transposee aux systemes ayant un enchaînement de l'ordre de 1/).,2 dans Ies coeffi-
cients des derivees. II est vrai qu'on devra maintenant exiger des coefficients
que leurs derivees, soient bornees, etant donne que Ies derivees Bkl figureron,t
dans Ies expressions des derivees des seconds membres du systeme transforme.
On J>eut aussi obtenir des evaluations semblables pour Ies systemes a enchaî-
nement de l'ordre de 1/Â dans Ies coefficients des derivees. II nous suffira ici
de nous borner aux systemes de la forme
dv1 p dv2 1
Âv1+k1 ---ax+x dx +muv1+r[nuv1+n12V2]=,j,1,

dv 2 q dv1 1
Âv2-k2 dx +-r dx +m22V2 +-r [n21v2+n22V2]=,j,z.

Ici, toutefois, dans Ies constantes de l'evaluation figureront aussi encore Ies
derivees de certaines combinaisons des coefficients.
Ecrivons notre systeme sous la forme matricielle

et faisons la substitutiqn

avec des coefficients a (x, 1'.), b (x, Â) suffisamment reguliers en x, qui seront
supposes, en mâme temps que Ies derivees par rapport a x, bornes lorsque
"--+ oo.
11 est evident que

Aussi le systeme d'equations pour w1, w2 peut-il s'ecrire:


336 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET MJ;:THODE DE FOURIER [CH. 4

Multiplions encore ce systeme a gauche par la matrice

et notons que

(-1~ -1 ~)( ~ fk,)G ~)=(Lok,)+


+1 +..!..2 (nu n12) +~3 (~11 ~12).
T
( O
q-b (k1 +k2J p+a(k1+k2)}
O Â. n21 n22 Â. n 21 n 22
p(x) q(x)
Comme k1 +
k2 > O, posant a = kt(x)+k (x) , b= ki(x)+k (x)
2 2
, nous
sommes conduits apres la transformation decrite au systeme « faiblement en-
chaîne >> deja etudie avec un « enchaînement >> de l' ordre de 1/"J..2 pour Ies derivees
premieres. 11 est evident que la regularite de p (x), q (x), ki (x) entraîne la regula-
rite de a (x), b (x). Ainsi donc, appliquant l'evaluation qui nous est connue,
il vient:
-).,y -µ Q
I Wt (x, Â.)-w1 (O, Îi-) e 1 1 1 > m[F+max ( I W1 (O) I, I W2{0) I)],
'-Y +µ2
j W2 (x, Â.)-w2 (O, Â) e 2 m
I< Q [F +max {I wt{O) I, I W2 (O) I)].
Nous rappelant que
Vt=Wt +ra W2,
b
V2=-r-w1+w2,
nous deduisons sans peine de la

I v 1 (x )- v1 (o) e
-).y1(x)-µ1(x) I~
.,,..- -Â-
const
-
[ma~ I ,1, ( ) l+
'l'i x
I 1 x, i

+ma~ I ,j,i (x) l+m~x I Vi (O) I],


X,t l
Î.Y 2(x)+µ 2(x) const
I v2 {x)-v2 (O) e I <--rq- [~af I t~i {x) I+
+ma~ I 'Pi (x) J+m~x I Vi (O) I].
x,i i
§ 30] FONCTIONS PROPRES DU PROBL~ME AUX LIMITES 337

Ces evaluations constituent le contenu du lemme 5. Pour ramener ă present notre


systeme fondamental
'},V1 T' k·1 cix•m11V1
dv1 ' + m12V2=cp1,
(*)
• k dv2
Av2 - 2 dx
+m21v1 + m22V2 = (f)2
a la forme deja etudiee, ecrivons la forme qui nous est connue de ces equations
v1 =}: r
1 . 'Pi - k1 dx-
dv1 m1 tVt - m12V2
] t

V2
1 [ 'P2 + k2
= T. dv2
dx - m21 v1 - m22V2
J ,

puis substituons a partir de la l'expression de v1 dans la seconda equation (*)


a v1 affecte du coefficient m21 • L' expression de v sera substituee dans la premiere
2
equation dans le terme en v contenant le coefficient m 12•
2
Ceci acheve la reduction du systeme a la forme etudiee. Ses nouveaux seconds
Diembres sont:
m12 [ m21
,j,1=<p1 - -,.- CJ}2, ,.,P2=<p2---x- CJ>t•
Appliquant le dernier de nos lemmes, on s'assure que le theoreme fondamentaJ
de ce paragraphe est demontre.

§ 30. Fonctions propres du probleme aux lîmites


· Etude dans la bande I Re  I < const de fonctions analytiques de  qui
dependent du parametre x. Ces fonctions verifient des equations clifferentielles
ordinaires en x et des conditions aux limites. Deduction de formules asymptoti-
ques pour la solution du probleme aux limites a partir des formules your la
solution du probleme de Cauchy obtenues au paragraphe precedent.
La fonction D('J..). Ses zeros sont Ies valeurs propres du systeme. D('J..) n'a pas
de zeros en dehors de la bande I Re 'J.. I <
K. Comportament asymptotique des
zeros de D('J..). Prolongement analytique de la transformation de Laplace de la
solutioil d'un systeme hyperbolique dans tout le plan complexe avec des p6les
aux zeros de D('J..).
Nous avons demontre au paragraphe precedent que toute solu-
tion du systeme d' equations
I\,
/\,Vt + ''1 dv1
ck + m11V1 + m12V2 = (p1,
7

 V2 - k 2_ dz
dv2 ,
T ~1 V 1
+ m22V2 = (p2
(O~ x ~ l, ki > O, ki, mih sont bornes en meme temps que leurs
derivees premieres continues, Q)i, cpi sont continues) verifie Ies ine-
galites
I V1 (x)-v1 (O) e-'-Y1 (x)-µ1 (x) I~
~ l~I [max I Q)1 (x) I+ max I cpi (x) I+ mfx I Vi (O) 11;
I v2 (x)- v2 (O) eÂl/2 (x)+µ2 (x) I~
1
~ 1 1 [max I cp; (x) I+ max I cpi (x) I+ m:x I vi (O) IJ.
22-01038
338 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER LCH . .&

La constante M s'evalue au moyen des coefficients du systeme et


de leurs derivees, les quantites Yi(x), µi(x) sont determinees par
les egalites
X :IC
r ds ( mu (s) t:
Yt (x) = ~ kt {s)' µi (x) = ~ kt (s) d1o.

On suppose que le parametre 'A varie dans une certaine bande arbitrai-
re mais fixee I Re 'A I< K*.
Nous allons etudier au moyen des inegalites demontrees certaines
solutions particulieres de systemes du type etudie
v* = (v:, v:), vtl> = (vlu, v~u), v' 2 > = ( vt, v~2>).
Les solutions v*, v<l>, v< 2 > sont determinees par leurs donnees ini-
tiales et par Ies seconds membres du systeme comme suit:
1) v:(x, 1'.), v: (x, Â) verifient les donnees initiales vf (O, Â) = O,
v: (O, Â) = O et le systeme homogene
ÂV1+ k1 ';; + mu V1 + m12Vz = cp1,
I\ k dv2 ,
"'v2- 2t1x-rm21V1
+ m22Vz=cpz.
·
Pour des  suffisamment grands en module dans notre bande, on
a l'evaluation
lvf (x, 'A)I< Ir!,
I v2* (x, .
'A) I<Tfi.
N

2) v~u (x, Â), v~u (x, Â) verifient le systeme homogene (cp 1 = O,


<p 2 = O) et Ies donnees initiales
vt (O, Â) = 1, vt (O, 'A)= O.
Cette solution est ainsi evaluee :
Iv~u (x, Â)-e-).111(x)-µ1(x) I< (;I '
Iv~u (x, Â) I< ,:1 •
3) v~ 2>(x, Â), v~2 > (x, 'A) verifient aussi le systeme homogene
( cp1 = O, cp2 = O). Donnees initiales de cette solution:
vl2 > (O, Â) = O, v~2 > (O, 'A)= 1.
On a pour elle I' evaluation
Ivl2, (x, Ji.) I< l~I ,
Iv<2> (x
2
'A)- e).u2 (x)+µ2 (x) I < .!!..... •
' I"- I
§ 30) FONCTIONS PROPRF.S DU PROBLEME AUX LIMITES 339

Notons encore !'importante propriete suivante des fonctions


vT (x, Â), vik)(x, Â): elles sont des fonctions analytiques entieres
du parametre Â. Cette analyticite est une consequence du theoreme
suivant, qu'on pourra trouver, par exemple, dans le manuel de
I. Petrovski << Conferences sur la theorie des equations differentielles
ordinaires >>.
Supposons que, pour x 0 ~ x ~ X1, les coefficients ai'h (x, Â) et
les seconds membres fi (x, Â) soient des fonctions suffisamment regulieres
de x et des fonctions analytiques de Â. pour I Â - Â. 0 I< b. Supposons
aussi analytiques les YiO (Â) pour I Â - Â. 0 I< b. Alors la solution
du systeme
dyt ~
tiz = ~ lltkYk + li,
Yt (xo, Â)
" = YiO (Â)
est, pour chaque x (x 0 ~ x ~ x 1), une fonction analytique de Â. pour
I Â - Â. 0 I< b. Si a 111 (x, Â), Yi (O, Â) sont des fonctions entieres
de Â, alors Yt (x, Â) en est aussi une.
11 est evident que notre systeme et les donnees initiales pour
v*, v< 1>, v< 2> verifient les conditions de ce theoreme, si bien que
l'analyticite de vf (x, Â), v2 (x, Â), v!u (x, Â), vt (x, Â), v12> (x, Â),
v~2> (x, Â) decoule de ce theoreme. Le parametre  peut alors decrire
le plan complexe tout entier. C'est dire que toutes Ies fonctions
gui viennent d'etre enumerees sont des fonctions entieres.
La solution V1, v2 du systeme
I\
+ k 1 r1x
11,V1
dv1
+ m11V1 + m12V2 = cp1,
k dv
"'V2- 2 az+ mz1V1 + m22V2 = cpz,
I\ 2

prenant pour x = O Ies valeurs initiales (A1, A2), s'ecrit sous


la forme
V1 = vt + Ât v~U + A2v~2>,
Vz = v: + A 1vtu + A 2v~2 >.
Voyons quels doivent etre A1, A2 pour que Vi, v2 verifient Ies condi-
tions aux limites ·
a1V1 (O, Â) + a2V2 (O, Â) = O,

P1v1 (l, Â) + P2v2 (l, Â) = O.


Pour cela, A1, A 2 doivent verifier le systeme
a 1A 1 + a 2A 2 = O,
l~1V~l) (l, Â) + ~2V~1) (l, Â)] Ât + [~1v~ >(l, Â) + ~2v~ > (l, Â)] A2 =
2 2

= -~1vf (l, Â)-~ 2v: (l, Â).


22*
340 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET METHODE DE FOURIER [CH. -6

Designant par D (Â) le determinant de ce systeme :

D ("-)=I
p,v:" ~'. Â)+ P2v~" (l, Â) P,v\2' ~ ' "-}+ P,v~" (l, ,._J
nous sommes conduits aux formules pour A1, A2 :
A _ a2 IP1vf(l, 1'.)+P2vf (l, Â)] _ a 2a (1'-)
1- D (Â) - D (i.) '
A _ -adP1vr(l, Â)+P2vf (l, Â)] _ -a1a (Â)
2- D (A) - D (Â) •
11 :est evident que a (Â), D (Â) sont des fonctions analytiques entieres
de Â. Dans la bande I Re  I < const on a l'evaluation
N
I a (Â) I< lTT (I ~1 I+ I ~z I).
11 est evident de meme que I D (Â) I < const
dans notre bande.
Ceci permet d' acrire que la solution du probleme aux limites peut
etre mise sous la forme
Vt = V 1* + A 1V1m + A zV <2> 1 ... ( '\)
1 = D (Â) V1 X, r., ,

= V2* -L' A tV2<u + A 2V2u, =


1 ... ( '\)
V2 V (Â) Vz x, I\,

avec Ies fonctions analytiques entieres (en Â) v1 (x, Â), Î, 2 (x, Â)


verifiant pour les I  I suffisamment grands ( I Re  I < const) les
inegalites I I <vi cf~~t .
On a pour D(Â) dans cette meme bande

D ("-)=I P,vjt> ;: Â) + P,v~" (l, "-) p,vl'~l, "-) + P,vi" (l, Â) I=


I
= p,e-•:.;,>-111 co p2el,~(1)+112Cl> O ( I+ = I! I)
= a 1~ 2eÂY2. c1)+µ2 (l) _ a 2~ 1e-;..,v1 (l)- µ1 co + O ( !I ) .
1
Rappelons que a 1 ==fa O,. a 2 ==fa O, ~t ==fa O, ~2 ==fa O.
Nous dirons que le vecteur fonction (v1 (x), v2 (x)) est vecteur
fonction propre avec la valeur propre Âo si v„ v2 , non identiquement
nulles, verifient le systeme homogene

ÂoV1+ k 1 dv1
dx + muv1 + m12V2 = O,
dv
Â0v2 - lc dx + m21 v1 + =O
2
2 m 22 v 2

el les conditions aux limites


; a1v1 (O) + a2v2 (O) = O,
~1V1 (l) + ~2V2 (l) = o.
§ 30] FONCTIONS PROPRES DU PROBLlilME AUX LIMITES 341

Les vecteurs fonctions identiquement nuls ne sont pas consideres


comme des vecteurs propres. Montrons que si D(Â 0) = O, il existe
un vecteur fonction propre de valeur propre Â. 0 • En effet, egalant a
zero le determinant du systeme
a 1a 1 + a 2a2 = O,
[P1v~u (l, Âo) + P2v~u tl, Âo)J a1 + [P1v12 > (l, Âo) + P2v~2>(l, Âo)] a2 = O,
on voit que ce systeme a une solution non nulle a1, a 2 , c' est-a-dire
qu'il existe un vecteur fonction
V1 {x) = a1v~u (x, '-o)+ a2v12>(x, Âo),
V2 (x) = a2v~u (x, Â.0) + a2v~2> (x, Âo),
verifiant le systeme homogene, les conditions aux limites et prenant
au point x = O Ies valeurs initiales (a1, a 2) formant un vecteur
non nul.
Supposons maintenant, au contraire, D{Â 0) =I= O. Toute solution
du systeme homogene s'ecrit sous la fo;rme
V1 = A1v~ > + A2v~ >,
1 2

V2 = A1v~u + A 2v~2•.
Si l'on sait que cette solution verifie des conditions aux limites
homogenes, les egalites suivantes seront alors verifiees pour A 1 et A 2
a.1A1 + rtaA2 = O,
iP1v~u (l, Âo) + P2v~u (l, Âo)J A1 + [P1v~2• (l, Âo) + P2v~2, (l, Âo)J A2 = O.
Etant donne que le determinant de ce systeme D{Â. 0 )-=/=, O, il en
resulte que A1 = A 2 = O. Par consequent, v1 == v2 == O, et Âo n'est
pas valeur propre.
Ainsi donc, nous avons montre que les valeurs propres (et seulement
elles) sont les zeros d'une fonction analytique entiere D(Â). Montrons
encore que pour I Re  I > K, et donc a f ortiori pour I Re  I ~
~ K* ~ K, il n'existe pas de zeros de D(Â}, c'est-a-dire de valeurs
propres. Cette deduction sera faite par le raisonnement suivant, qui
peut etre rendu tout a fait rigoureux. 11 ne sera pas mene avec rigueur
ici jusqu'a la fin, et nous dirons plus tard en quoi consiste le manque
de rigueur.
Soit  = Â0 un zero de D(Â). Comme on l'a montre, il resuite
de la l'existence d'un vecteur fonction (v1 (x), v 2 (x)) verifiant les
equations
"' + k 1 cix
"'0V1 dv1
+ muv1 + m12V2 = O,
ÂoV2-k2 : + m21V1 + m22V2 = O
342 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER CH. 4

et Ies conditions aux limites


a1V1 (O) + a2V2 (0) = O,
~1V1 (l) + (l) = o.
~2V2

On peut s' assurer par une verification directe que Ies fonctions
ui (x, t) = e'J..otvi (x)
verifient le systeme initial d'equations et ses conditions aux limites.
Cette solution croît lorsque t--+ oo comme et Re 1'-o, chose impossible
pour Re Â. 0 > K. On deduit precisement de la que Re 'A 0 ~ K.
Le manque de rigueur de cette deduction, auquel on peut d' ailleurs
remedier, est que l' evaluation de la croissance des solutions comme
eKt a ete deduite seulement pour les donnees initiales suffisamment
regulieres, reguliorement accordees avec les conditions aux limites.
Pour la solution participant a notre raisonnement on doit prendre
pour donnees initiales
cpi(x) = vi(x, 'A 0).
L' etude de la regularite des fonctions propres et de l' accord de cette
regularite avec Ies conditions aux limites n'a pasete faite ici.
On demontre exactement de la meme fa~on que Re 'A 0 > -K
si l' on observe que la solution
eÂo'v 1 (x, Âo)
ne croit pas plus vite que eK I ti = e-Kt quand t--+ -oo.
De la sorte, ·nous avons demontre que tous les zeros de D(Â)
se trouvent dans la bande I Re 'A I< K*.
Nous verrons par la suite que D('A) n'est pas identiquement nul.
On pourra deduire deja de la que Ies zeros de D('A) sont discretement ·
distribues dans le plan des 'A, sans points limites a distance finie,
et chacun de ces zeros a une multiplicite finie. S'il n'en etait pas
ainsi, en vertu du theoreme d'unicite des fonctions analytiques
D ('A) serait identiquement nul. Ainsi, dans chaque domaine fini
de la bande des 'A on a un nombre fini de zeros de D('A). (Chaque zero
est compte avec sa multi plicite.) Le fait que D ('A) =fe O resulte de la
formule asymptotique deduite pour les 'A grands en module situes
dans la bande IRe 'A I< const. On deduira aussi de cette formule
Ia loi asymptotique de distribution des valeurs propres situees
dans cette bande.
La formule asymptotique pour D('A) a ete obtenue sous la forme:
D ('A)= a1~2eÂY2 U>+µ2 <L>-a2P1e-ÂY1 CZ)-µi(l) + O (Ii I}
( a1 =I= O, ~2 =I= O, az =/= O, ~t =I= O).
§ 30]. FONCTIONS PROPRES DU PROBL'BME AUX LIMITES 343

f
Posant a. 1 2 = ev (vest reel ou complexe suivant le signe de la frac-
a.2p1
tion), on peut acrire
D (Â) = a.2p1e-"-u1 (l)-µ1 (l) {e'i.[u1(l)+u2 (l)]+(µ2(l)+µ1 (l)]+v -1} + .

+o (în)= 8 (Â) (e"-x+µ+v_f)+O (în) ,


ou l'on a pose
8 (Â) = a2P1e-1'.u1 (l)-µ1 <L>,
l l

K = Y1 (l) + Y2 (l) = ) ktd~) + ) k1x) '


o o
l l
µ = µ 1 (l)-l-• rll,,- (l) = r m11 (x) dx + r m22 (x) dx
J ki(x) J k2 (x) '
o o
v = ln a.1P2.
a.2P1
Dans la bande I Re ÂI < const le facteur 8 (Â) est borne en module
superieurement et inferieurement:
o< 80 < I8 (Â) I < 81.
Envisageons a present (dans notre bande) l'equation
D(Â) = O,
D(Â)=8(Â)(e"-x+µ+v-1)+0 (iii) =0.
On a d 'evidence a ses racines
e'i,.x+µ+v -
- 1 + O (-1-}
p.1
ou, ce qui est la meme chose,
ÂK +µ + v = i2np + O (i !1) = i2np + O ( I~ I ) , p = O, + 1, ...
En d'autres termes,
Âp = 2ipn ~ µ-v + O ( I!I ) .
Nous avons montre que pour Ies I Â I suffisamment grands, Ies
zeros de D (Â) dans notre bande ne peuvent etre situes qu 'au
. .
v01smage d es pomts
. 2pni-µ-v
...;;__....;..___
X
Montrons que pour p suffisamment grand on a effectivement
un zero, et un seul, de D (Â) au voisinage d'un tel point. Prenons
un rayon suffisamment petit p tel qu'on ait dans la circonference
344 TRANSFORMA'fION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER [CH. I

j p (  = - ~- v + pei 8 ) un seul zero de la fonction


- ~-v j =
eÂ.x+µ+v-1. 11 est evident que ce zero correspond a la valeur
'I.= -µ-v_
/\, K
II est evi d ent que dans chacune des circonferences
 = 2pni-µ-v
K
+ pei8
on aura quel que soit p entier un seul zero Â. = 2pni-µ-v de la fonc-
x
tion 8. (Â) {eix+µ+v-1}. Sur ces circonferences l'expression entre acco-
Iades
~x+µ+v -1 = expei8 -1
ne depend pas de p, de sorte qu'elle est inferieurement bornee en
module par une constante positive. La fonction 6. (Â) est elle aussi
inferieurement bornee en module ( I 6. (Â) I > 8. 0). Des lors (sur
Ies circonferences) tout le produit
I 8. (Â) {e1..x+µ+v-1} I~b.
Par consequent, d' apres le theoreme de Rouche, ce produit, qui
differe de D(Â) par O ( ~ I ) , aura pour Ies p suffisamment grands
1
dans une telle circonference autant de zeros que D(Â). 11 en resuite
l'existence et la simplicite des racines de D(Â) dans ces circonfe-
rences pour Ies p suffisamment grands en module.
Supposons que pour I Â. I = Ia+ ii: I = V a2 i:2 > R tous Ies zeros +
soient simples dans la bande I Re Â. I= I a I< const et qu'on n'en
ait qu'un seul dans Ies circonferences
'I._
1\,-
2pnt-µ-v
"
+ peiS •
Dans la partie finie de la bande decoupee par l'inegalite
l"-l~R
on a un nombre fini de zeros, etant tenu compte de leur multipli-
cite. Ainsi donc, le nombre de zeros dans le rectangle
-K•~a~K•,
-(2p+1)n-Imv _,,,,, ..,.....(2p+1)n-Im v
X ~ 1:-:::::::,. X

est egal a (pour Ies p suffisamment grands) 2p p 0 (p0 est un +


certain nombre en tier fixe).
Soit a presant Â.= a+ i (2p+i) n-Im v (-K*~a~K*), c'est-a-
x
dire supposons que Â. parcourt un segment horizontal situe (pour
Ies grands p) presque << au milieu>> entre Ies deux zeros
'I.
,..,P -
_ 2ipn-µ-v
x
+ O (-1-)
I PI e
t 'I.
/\,PH -
_ 2i (p+1) n-µ-v+o
x
(-1-)
IP I ·
§ 30) FONCTIONS PROPRES DU PROBU!M.E AUX LIMITES 345

Sur ce segment horizon tal


e1i.~+µ+v_f = eux+µeRcveH2P+1)n_f = -eax+Rev+µ.-1,
Ie1i.x+µ+v-1 I> 1,
ID(Â)l=l~(Â)I le1i.x+µ+v-11+a ( f
1 1
) >~o+O ( iii ):~)~o
(pour les \ p I suffisamment grands). A present, rappelons-nous la
representation
, '1) vi(x, Â) const
Iv; (x, Â) J < 7TT ,
A

V; ~X, 11, = lJ (Â) ,

obtenue au debut de ce paragraphe.


11 resulte de cette representation et de l'inegalite pour D{Â)
que sur les segments horizontaux etudies
( Im  = (2p+1):-Imv; J Re  l~K•}

Vi ( X,
11 )
11,
I<~•
const -

Sur ce, nous terminons l' etude des fonctions vi (x, 111) deterrumees
dans la bande I Re  I~ K* a l'aide du systeme d'equations diffe-
rentielles dependant du parametre Â
1
Âv 1 +k1 ~: +muv1+m12V2=(f)1,

Âv2 - k2 ~; + m21V1 + ~2V2 = (f)2,

O~x~l,
C'l.1V1 (O, Â) + ~V2 (O, Â) = o,
P1v1 (l, Â) + P2v2 (l, Â) = O.
Rappelons-nous maintenant qu' au § 28, considerant la solution
du systeme hyperbolique reversible
0 1 1
: +k 1 (x)
8
8: + m11 (x) u1 + m12 (x) u2 = O,
a;t -k2 (x) ~: 2
+ m2dx) u1 + mz2 (x) Uz= O,
u; (x, O)= Cf>i (x),
CG1U1(O, t) + ~U2 (O, t) = o,
~1u, (l, t) + P2u2 (l, t) = O,
346 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET MgTHODE DE FOURIER [CH. ~

croissant, avec ses derivees, non plus vite que eKt, et ses transformees
de Laplace

vt(x, A)= i
00

u,(x, t\ e-u dt (ReÂ> K),


-co

vi(x, Â)= f ui(x, t)e-Mdt


o
(ReÂ<-K),

nous avons etabli que ces transformees vi(x, Â) sont des fonctions
analytiques de  dans Ies demi-plans indiques et qu' elles y verifient
Ies equations que nous avons etudiees pour I Re  I < K*. Rappe-
lons que K* a ete choisi plus grand que K. Il en resulte que la bande
I Re  I < K* coupe chacun des demi-plans (Re  > K), (Re  <
< -K). Dans ces intersections la solution du probleme aux limites
pour Ies equations differentielles ordinaires est unique, si bien
qu'elle coincide avec la transformee de Laplace correspondante.
Etant donne que Ies transformees de Laplace et la solution des
equations differentielles ordinaires sont des fonctions analytiques
de Â, et que Ies fonctions analytiques sont determinees de fa~on
unique par leurs valeurs sur n' importe quel enseinble ayant au
moins un point d' accumulation a distance finie, la solution desequa-
tions differentielles ordinaires et la transformee de Laplace pour
Re  < -K peuvent etre considerees comme le prolongement ana-
lytique de la transformee de Laplace pour Re  > K.
Nous avons a present etudie minutieusement Ies proprietes
de ce prolongement analytique. Nous avons etabli que pour Re  <
< -K* ce prolongement Vt(x, Â) satisfait al'evaluation I vi(x, Â) I<
< cl~~t ,
et avons deduit pour vi(x, Â) dans la bande I Re  I ~ K*
des formules asymptotiques suffisamment precises. A partir de
ces formules, nous avons notamment montre que pour
IRe Âj <K*, lmÂ= (2p+1)n-Imv
X

!
Ies fonctions Vt (x, Â) = O ( 1) . Comme on l' a demontre ante-
1
rieurement, ces faits entraînent la legitimite de la formule suivante
d'inversion de la transformee de Laplace, acrite sous forme d'inte-
grale de con tour
;i
ui (x, t) = 2 ~ eAtvi (x, Â) dÂ.+O ( !).
Ilp
Ici le contour fip est la frontiere du rectangle
f Re l~K*,
-(2p+1) n-Im v ~Im Â, ~{2p+1)n-Imv
X ""'-:::: ~ ,c ,
f! 311 COMPL~TUDE DU SYSTBME DE FONCTIONS PROPRES 347

qui contient, comme on le sait, 2p +


p 0 poles de vi (x, Â.). L'eva-
luation du reste O ( !)
est ici uniforme pour tous Ies O ~ x ~ l et
pour tout intervalle de variation du temps fini fixe O< t 0 ~ t ~ T,
inferieurement borne par un instant positif t 0 •

§ 31. Completude du systeme de fonctions propres


Rappel des faits demontres aux paragraphes precedents sur Ies proprietes
des v;(x, Â), fonctions analytiques de Â, et sur la representation approchee de la
solut1on du probleme mixte par une integrale de contour. Calculs de divers re-
sidus.
La solution est approchee par la somme d'un nombre fini d'<< ondes station-
naires >>. Modifications dans le cas de poles multiples. Remarques sur la possibi-
lite d'etendre la theorie a des systemes non reduits a la forme canonique.
Theoreme de completude des fonctions propres. Exemples montrant l'im-
portance de la reversibilite du probleme pour l'application de la methode de
Fourier.
Ayant etudie aux paragraphes precedents les proprietes analy-
tiques de la transformee de Laplace des solutions de systemes hyper-
boliques, nous disposons maintenant d'un puissant instrument
pour l'etude qualitative de ces solutions. Nous allons montrer ici
son utilisation.
N ous considerons le probleme reversible pour le systeme (a
coefficients reguliers)
a;t 1
+k1 (x) ~:1 +m11 {x)u1+m12(x)u2=0,

:i
8 2
•· k 2 (x) !:2
+ m21 (x) u1 + m22 (x) U2 =O.
ki(x) >0, O~x<Z
Ce probleme est determine par Ies conditions aux limites
a1u1 (O, t) + a2u2 (O, t) = O, a1 =/= O, a 2 =I= O,
~1U1 (Z, t) + ~2U2 (l, t) = o, ~i =/:= o, ~2 =/:= Q
et Ies donnees initiales
ui (x, O) = q>i (x),
supposees suffisamment regulieres et regulierement accordees avec
Ies conditions aux limites.
Nous avons montre qu'il existe un K tel que, pour Re')..,> K,
est determinee la transformee de Laplace vi(x, ')..,) de la solution
Ui (x, t):
00

v, (x, Â.) = ) u, (x, t) e-M dt.


o
348 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET MgTHODE DE IFOURIER [CH. ~

Les fonctions vi (x, Â.) admettent, en tant que fonctions analytiques


de Â, un prolongement dans tout le plan de la variable complexe
peree aux poles discretement distribues. Tous ces poles sont situes
dans la bande I Re Â. I ~ K; tous, excepta un nombre fini, sont
des poles simples, et sans points d' accumulation a distance finie.
lls sont decrits par la formule asymptotique suivante:
Âp = 2
:1:ip~µ-v +o (VI), lesp~± co etant des entiers.

Les parametres µ, v, x se calculent d' apres Ies coefficients des


equations et des conditions aux limites. Nous avons demontre la
<< formule d'inversion >>

ui(x, t) = 2~i ţ e'-'vdx, Â) dÂ. + O ( ; ) 1


IIP
IIp designant la frontiere du rectangle
IRe"-1<-K*, -(2p+1):t-Imv ~ImÂ<. (2p+1):t-Imv.
X X
On a dans chaque rectangle de ce genre un nombre fini (2p p 0) +
de poles des fonctions vi(x, Â). Ceci etant, !'integrale sur le contour
Ilp peut etre remplacee par une somme finie de 2p p 0 termes au +
plus le long de contours rk dont chacun contient seulement un pole
de vi(x, Â):
Ui (x, t) =
2;, ~ ~ eMvi (x, Â) d O (
k r,i
+ ! ).
L' evaluation du reste O ( !)
est uniforme pour tout segment temporal
[t 0 , T] tel que O< t 0 ~ T et pour O~ x ~ l.
Pour calculer Ies integrales le long des contours rk, on a interet
a appliquer la theorie des residus. Soit Â.1 = Â.11. un p6le simple de
vi (x, Â), c'est-A-dire que D(Âk) = O, D (Â.1i) =I= O. Comme on l' a
demontre au paragraphe precedent, la solution du probleme aux
limites pour le systeme d'equations differentielles ordinaires peut
etre mise sous la forme
Vi (X,
ii
11.) =
vtD(.x,(Â.) Â.) ,

Ies vi(x, Â) etant des fonctions analytiques entieres de Â.. Comme


Ies vi(x, Â) verifient un systeme d' equations avec des seconds
membres Cf>t(x), il en resuite que Ies v~(x, Â) verifient le systeme
dv
A

ÂV1 + k1 dz + muv1 + mJ2V2 = D ("-) Cf>u


1 A A

dv2 „
ÂV2 -k2 tiz+ ~1V1 + ~V2 = D (Â) <i'?.•
A A
§ 31) COMPL~TUDE DU SYSTtME DE FONOTIONS PROPRES

v
Ceci montre que si D('Ak) = O, le couple 1 (x, 'A), 2 (x, 'A) verifie v
le systenie homogene et Ies conditions aux limites.
On a montre aussi au paragraphe precedent que sous la condi-
tion D('Ak) = O il existe un vecteur fonction propre - solution
non nulle du systeme homogene verifiant Ies conditions aux limites
homogenes. Comme, par hypothese, 'Ak est racine simple, on a,
a un facteur pres, un seul vecteur fonction propre (ce qu'on observe
aussitot a partir des considerations du paragraphe precedent). Nous
le designerons, en le normalisant par un procede quelconque, par
(vik> (x), v~k> (x)). Ainsi,
Vt (x, Â1t) = chqk) (x).
A presant, il n'est guere difficile de calculer !'integrale le long
de rk:

Posons D'~fk) = dk. De la sorte, si D ('A) n 'a pas de zeros multiples,


la solution Ut (x, t) de notre probleme peut etre mise sous la
forme:
u, (x, t) = ] d1tvt> (x) e'-11.t +O ( ! )
(2Pi-Po
termes)
l'evaluation du reste etant uniforme par rapport ax et t,
O-< x ~ l, O< t0 -<. t-<. T.
En substituant directement dans le systeme
~
0Uj
+ tC1 ifx T mu U1 + m12U2 = o,
7 iJUf I

k âu O
7 f t - 2 7ix + m21u1 + m22U2 =
8u 2 2

et dans Ies conditions aux limites


U1U1 + U2Zl2. lx=O = O, ~1U1 + ~2U2 I x=l = O
il est facile de s' assurer que Ies fonctions
· ut> = v1k> (x) e'-ht
sont des solutions particulieres de ce systeme et qu'elles verifient Ies
conditions aux limites. De telles solutions particulieres son t dites
350 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET l\11!.THODE DE FOURIER [CH. 4

« ondes stationnaires >>. Cette appellation est due a ce que la.<< forme
de l' onde >> vt·\x) ne depend pas du temps, alors que son << ampli-
tude >> est determinee par le facteur i·1,' qui ne depend que du temps.
On dit laconiquement que la solution peut etre approchee par
une somme finie d'ondes stationnaires. Sur !'exemple simple des
equations de l' acoustique, la representation de la solution par une
serie de fonctions propres a ete demontree dans Ies preliminaires
(chap. I, § 7).
Nous ne preciserons pas jusqu'au bout l'enonce dans le cas ou
D 0\,) a des zeros multiples. Bornons-nous a un exemple de racine
double D('J...k) = O, D'('A.k) = O, D" ('A.k) =I= O. On a alors
D ('A.) D"tk) (Â-Â1t)2+ D"'tk' (Â-Âk)s+ ... ;
1 2 1 2D"' (Âk) 1 . .
D ('J..) D" (A1t) (1'.-1'.1t)2 + fonct1on analyt1que;
3 [D" (Âk)]2 Â-Âk

e"'t = e"'kt + (Â-_Âk) te"-kt + (Â-~k)2 t2 e"-1it + ... ;

;.t 2 /-k t [ 2t 2D"' (Â.k) ] e"-kt


D (Â) = D" (Âk) . (Â-Â1t)2 + D" (Â) - 3 (D" (Â1t)] 2 Â.-Â.k +
+ fonction analytique ;
Vi (x, 'A.)= Vt (x, 'A.1i) + (Â-Â1t) [ a;i (x, Â) ] "-="-h + • • •
i}Î,.

Multiplions entre elles Ies deux dernieres series


~ l1it
eu;i (x, Â) 2vt (x, Âk) e { [ 2t
D (Â.) D" (Â.k) (Â-Âk) 2 + D" (Â.k)

"'. (
X v, x,
'I
/1,Jt
)
e
).kt+ 2
D'' (Â.11)
O~i (x, Âk)
OÂ.k e
Â7tf} Â-Âh,
1 +
. . fonction de x, t
+ fonct1on analyt1que de 'A.= (1.-1.1t.) + 2

+ [tikt;t> (x) +e"-kt~ik> (x)] Â~Âk + fonction analytique.


D'ou
u<h) (x t) = _1_ţ euvdx, Â) d'A.- te).ktvfh.) (x) + e""kti{k) (x)
i ' 2ni ~y D (Â) - i :. i •
rk
Nous avons introduit ici Ies notations
2v; (x, Âk)
D" (Î.h)
vt> (x),
2D"' (Âk) "' ( avt (x,
'I )
3 [D" (Âk)l2 Vi x, Ak + D"2(Âk) OÂ.k
Âk) _ ~(k) ( )
- Vi X •
§ 3 iJ COMPLETUDE DU SYST.:8ME DE FONCTIONS PROPRES 351

P r o b 1 e m e 1. Demontrez que vlk), ~ik> verifient le systeme differentiel


suivant:
,....(k)
..,..(k) d v1 ~oi) .,..(h)
Î.k v1 +k1 ~+muv 1 +m12v 2 =0,

'\ ..... (k) d7J~k) "'(k) "'(k)


11,kV2 -k2""""cix+m21V1 +m22V2 =0,
.... d~(k) ..,.. .,..
vik> + Î.kvik> + k1 d; + m1 t";;'f) + m1;v~k) = O,
..,. dr/h) .,. . ,.
;tk>+Âkv~k)_k2 ~ +m21';;~k>+ m2;v~k)=0
et Ies conditions aux limites
a.1,; lk) +a2,;- ~k) = O,
a.1v \k> +a2 i7~h> = O
l pour z=O,

P!";;pi>+ P2',;~k) = o, }
.,. .... pour z = l.
~1'vlk> + P2 W0 =o
Les fonctions vt> sont ă nouveau des fonctions propres, et Ies vik) sont appelees
fonctions propres associees.
Prob 1 e m e 2. Si 1'- 0 est racine double de l'equation caracteristique
D (Â) = lau-i\. a22-,
a21
12
a ..I
'\ = O, n'importe quelle solution du systeme differentiel
du
dt1 = au u1 + a12u2,
du 2
Ţ = a21 u1 + a22U2
peut se mettre sous la formo

(::) =lei<' (::) +el<' ( ~ ) '


Vi, vi etant la solution du systeme lineaire
ÂoV1 = + a12v2,
auv1
ÂoV2 = + a22V2,
a21V1
V1 + Âoi1 = auv1 + a12V2,
v2 + ÂoV2 = a2t~ + a22v-;'.
Montrez que v1, v2 ne sont differents de zero que si la -=-matrice I( a11, li ne peut
etre reduite ă la forme diagonale par une transformation de similitude.
Les problemes 1 et 2 permettent de suivre aussi bien dans le
cas ou D{'A,) a des racines multiples l' analogie entre nos systemes
hyperboliques et Ies systemes d'equations differentielles ordinaires
lineaires a coefficients constants.
L'affirmation demontree qu'il est possible d'approcher avec
la precision voulue la solution par des sommes fin ies d' << ondes sta-
tionnaires >>, c'est-a-dire par des sommes de solutions speciales qui,
352 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET MgTHODE DE FOURIER [CH. 4

dans le cas ouD(Â.) a des racines simples, ont la forme ui =vik> (x)-e'-kt,
constitue le resultat fondamental de ce chapitre.
La methode de recherche de la solution du probleme aux limites
sous forme de superposition de telles solutions speciales porte le
nom de methode de Fourier. De cette fa,;on, nous avons demontre
la methode de Fourier pour un systeme hyperbolique reversible dans
le cas de deux variables independantes, des restrictions determinees
ayant ete imposees aux coefficients et aux conditions aux limites.
C' est pour cela que nous avons developpe la theorie de la transfor-
mee de Laplace dans Ies paragraphes de ce chapitre.
La methode de Fourier a ete etudiee en detail pour le systeme
de I' acoustique dans les preliminaires. Pour ce systeme, nous avons
non seulement demontre qu'une vibration arbitraire peut etre repre-
sentee par la superposition d' ondes stationnaires, mais nous avons
montre encore comment on peut calculer a partir des donnees initia-
les les coefficients de la decomposition.
Nous referons la meme chose au paragraphe suivant pour des
systemes speciaux de forme plus generale. Ici meme nous ferons
plusieurs remarques au sujet du theoreme de decomposition demon-
tre.
Rappelons que le probleme etudie est suppose reversible, et que Ies
donnees initiales ul (x, O) = cpi (x) doivent etre suffisamment regu-
lieres et accordees avec Ies conditions aux limites.
Le systeme pour lequel la demonstration a ete menee etait ecrit
sous forme canonique. En fait, une telle affirmation subsiste pour
l' approximation des solutions par des ondes stationnaires pour
un systeme non reduit a la forme canonique, pourvu que ses coeffi-
eients ne dependent que de x, et que sa reduction a la forme canoni-
que (avec toutes les restrictions imposees a k 1(x), k 2(x) et aux condi-
tions aux limites} soit possible. Notons encore que si Ies coeffi-
cients du systeme ne dependent que de x, Ies elements de la matrice
de transformation des fonctions cherchees, ramenant ce systeme
a la forme canonique, peuvent eux aussi etre choisis de maniere a
ne dependre que de x. On peut s'en assllrer si l'on se rappelle le
processus de reduction deja envisage au second chapitre. Ici nous
ne nous arrâterons pas plus en detail sur cette question.
Nous allons a presant deduire du theoreme d'approximation des
solutions une consequence tres importante, denommee habituelle-
ment theorem,e de completude de l' ensemble des f onctions propres (et
des f onctions pro pres associees).
_Su pposons que le systeme
OUt
at + 1îdX
1 ) âu1
~ + m,11 tx );,u1 + m ( x ) Uz= Q,
12

0 2
; -kz (x) ~:
2
+ 17½ 1 (x) u1 + m22 (x) Uz= O
§ 31] COMPLt'l'UDE DU SYST:E:ME DE FONCTIONS PROPRES 353

de conditions aux limites


ct1U1 (O, t) +
Gt2U2 (O, t) = o, ~1Ut (l, t) + ~2U2 (l, t) = Q
verifie toutes les conditions d 'application du theoreme precedent.
En tout cas, c'est <lire que pour des cp 1 {x), «p 2 (x) suffisamment
regulieres accordees avec les conditions aux limites il existe une
solution du systeme (u 1 (x, t), u 2 (x, t)) telle que
u 1 (x, O) = «p 1 {x), u2 (x, O) = Q)2 (x).
Une telle solution existe pour t > O aussi bien que pour t < O.
Pour t = - ' t (-r est un nombre pqsitif) cette solution prend Ies
valeurs determinees
zt1 (x, -i") = 'P1 (x),

u2 (x, --r) = t~2 (x).


Notons a present que si (u1 (x, t), u 2 (x, t)) est solution, il en
est de meme de
u
1 =ut(x, t)=ui(x, t-'t),

~ = ;2(x, t) = u2 (x, t--&),


Cette solution verifie pour t = O Ies conditions initiales
i7i(x O)= '\j,i(x), u (x,
2 O)= 'lj, 2 (x)
et prend pour t = -r la valeur
u1 (x, ,;) = q>1 (x), u2
(x, ,;) = (()2 (x).
11 est evident qu'on peut appliquer a la solution 1 , 2), qui ne (u u
differe de (u1, u 2) que par une translation du temps, toute la theorie
envisagee de la transformee de Laplace, avec toutes Ies conclusions
decoulant de cette theorie. En particulier, nous nous servirons du
fait que sur tout segment temporel O< t 0 ~ t ~ T Ia solution
u1, u'; peut etre approchee avec la precision voulue (uniformement
par rapport ax et t) par une combinaison Ifoeaire de fonctions propres
(et de fonctions propres associees), avec des coefficients gui depen-
dent du temps. Nous poserons t 0 = -r/2, T = 3,;/2. 11 resuite alors
de cette nssertion que (u1 (x, 't), U2 (x, ,;)) peut etre approchee
avec la precision voulue par une combinaison lineaire de fonctions
propres (et de fonctions propres associees). Rappelons-nous a present
u u
cjue 1 (x, -r) = cp 1 (x), 2 (x, -r) = cp 2 {x).
Ainsi, quel que soit le vecteur fonction {cp 1 {x), «p 2 (x)) suffisamment
regulier accorde avec les conditions aux limites, il peut etre ap proche
avec la precision voulue (uniformement par rapport ax) par une combi-
naison lineaire de vecteurs fonctions propres (lorsque le probleme est
reversible). Si l' on a des valeurs propres multiples, on devra parfois
ajouter aux fonctions propres des fonctions propres associees.
23-01038
354 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET MgTHODE DE FOURIER [CH. 4

On a assez rarement affaire aux valeurs propres multiples. Ainsi,


nous avons deja montre que toutes les valeurs propres de module
suffisamment grand sont simples.
Nous allons montrer a present sur un exemple que si pour un
systeme hyperbolique le probleme etudie est irreversible, alors la
solution ne peut etre approchee par des << ondes stationnaires >>.
(11 en est aussi ainsi dans le cas general, et non seulement dans cet
exemple particulier.) A titre d 'exemple, envisageons le systeme
simple constitue par une seule equation

~+~=0
at ax '
consideree pour O ~ x ~ 1, t > O, avec les conditions aux limites
u (O, t) = O. Nous nous donnerons les conditions initiales pour
t = O par la formule u (x, O) = x3 • Considerant Ies caracteristiques
x - t = const de ce systeme, on verrait facilement que si l'on
voulait resoudre le probleme avec les memes conditions initiales
pour t < O, on devrait se donner les conditions aux limites non
plus pour x = O, mais pour x = 1. En outre, il est clair que, la
solution ayant la forme n = j (x - t), pour t > x la fonction cherchee
sera nulle (u (x, t) = O pour t > x).
Les fonctions propres d'un tel probleme doivent verifier l'equa-
tion
av
ÂV-f--=0
ax
et la condition aux limites v (O, Â) = O.
La solution generale de l'equat.ion a la forme
v (x, Â) = ce-'M:.
On deduit de la condition aux limites c = O. Ainsi, nous avons
montre que notre equation n'a pas de fonctions propres non triviales.
Supposons un instant qu'on ait trouve un telle fonction propre
et qu'elle corresponde a la valeur propre Â0 • Alors l'equation aux
derivees partielles aurait une solution de la forme
u (x, t) = e'J..otv (x, Â0),
correspondant a !'instant t = O a la condition initiale u (x, O) =
= v (x, Âo) ~ O. Le comportement des caracteristiques montre
que pour t > x u (x, t) = O (en tout cas u (x, t) == O pour t > '1).
Or, ceci contredit la representation u (x, t) = ei.ot v (x, Â0).
Dans le cas de prohlemes irreversibles plus generaux, pour
les equations hyperboliques le systeme peut avoir des valeurs propres,
mais on ne peut approcher n'importe quelle solution par une combi-
naison lineaire d'<< ondes stationnaires >> liees a ces valeurs propres.
Cette impossibilite est due en particulier a l'absence de l'eva-
§ 32] SERIE DE FOURIER POUR UN SYSTtME CONSERVATIF 355

luation
const
lvi(x, Â)l<7TI pour ReÂ<-K.
Nous allons montrer, toujours sur cet exemple, que cette evalua-
tion fait effectivement defaut. La fonction v (x, Â) correspondant
aux donnees initiales u (x, O) = x3 est solution de l'equation
Â.v..L..!!:!:...=x3
• dx '
VlO, Â)=O
et s'ecrit

Cette formule montre que lorsque Re  -+ -oo la fonction v (x, Â)


croît exponentiellement (nous avons x > O), ce qui prouve que
l'evaluation Iv (x, Â) I< const/ I Â I n'existe pas.

§ 32. Serie de Fourier pour un systeme conservatif


Probleme hyperbolique conservatif pour un systeme de deux equation.
Integrale d'energie pour Ies solutions reelles et complexes. Espaces euclidicns
complexes tendus sur les vecteurs fonctions propres. Unitarite de la transforma-
tion liee A la translation du temps. Proprietes des transformations unitaires.
Deduction a partir deces proprietes de l'orthogonalite des fonctions propres ct
demonstration du fait que les i.,h sont imaginaires pures. Utilisation de l'orthogo-
nalite lors de l'approximation i:les donnees initiales par des ondes stationnaires.
Formule pour Ies coefficients dans le developpement de la solution en serie de
Fourier. Exemple.
Nous allons examiner dans ce paragraphe certaines proprietes
remarquables des valeurs propres et des fonctions propres dans des
problemes ou intervient la loi de conservation de !'energie. Nous
appellerons conservatifs de tels problemes. Le probleme aux limites
pour le systeme d'equations de l'acoustique, etudie dans les pre-
liminaires (chap. I, § 7), constitue un exemple de probleme con-
servatif.
Considerons le systeme

au (X
ou 1
) at+a12(X ) ou 2
a t + buax+
âu1 b12ax+
âu2 O•Ud-c (X) U2= O,

ou 1
ll21 ( X ) ~ + ll22 (
X at + b21 "ax°
) ou 2 âu1
-1- b22 7Jx
ou2
-
( )
C X U1 + O•U2 =· O
de matrices symetriques li a;h (x) li, li bu, li (li au, (x) li est definie
positive, li bik'II est independante de x et est constante). La matrice
0 C (x)) , . , .
li cik (x ) II = ( -c (x) est supposee ant1symetr1que.
0
23*
356 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER [CH. 4

Multipliant la premiere equation par u1, la seconde par u 2 et


ajoutant, nous sommes concluits a la forme differentielle sui vante
de la loi de conservation de !'energie
â ( auur +2a1~UtUz+ llzzU~ ) â ( b11u1+2b1~1u2+b22ui)

iJt + âx O.
Integrant cette egalite dans le rectangle
o ~ X ~ l, o ~ t ~ -r,
on obtient la relation suivante
I

-½- J(a 11 ui + 2a 12u1u2 + a22u:h=-r dx =


o
l

= ! j (ao
11 ui+2a12u1u2+a22u!)t=odx-

't'

- ! ) (buu.; + 2b12U1U2 + b22u;)x=b dt +


o
't'

+ ! J(buu; + 2b12U1U2 + b22u;)x=O dt.


o
Supposons en outre que Ies conditions aux limites a 1u 1 + a 2u 2 =
= O pour x = O et ~1u 1 + ~2u2 = O pour x = l sont telles qu'elles
entraînent l'annulation pour x = O, x = l de la forme quadratique
b11 u~ + 2b 12u 1u 2 + b 22 u;. En d'autres termes, supposons que Ies
conditions aux limites assurent l'absence de flux d'energie a tra-
vers la frontiere. Ceci est possible si la forme b11 u~ + 2b 12u 1u 2 +
u;
+ b22 peut etre decomposee en deux facteurs lineaires et si Ies
conditions aux limites exprimen1, la nullite de l'un des facteurs.
Pour de telles conditions aux limites
l l

) [a 11 ui + 2a12u1u2 + a22u:Jt=-r dx = ) [auui + 2a12U1U2 + a22u:Jt=O dx,


o o
c'est-a-dire que !'energie du systeme envisage se conserve. 11 est
naturel d'appeler conservative la classe des problemes decrite.
Supposons que le vecteur fonction {u1, u 2 } soit solution complexe
de notre systeme, verifiant Ies conditions aux limites
a 1u 1 + a 2u 2 = O pour x = O,
~1u1 + ~2u2 = O pour x = l.
§ 32] S:8RIE DE FOURIER POUR UN SYST:BME CONSERVATIF 357

Soient vk et wk Ies parties reelle et imaginaire de la fonction


uk = vh+iwk.
On suppose reels les coefficients de l'equation et Ies coefficients
des conditions aux limites. Par consequent, en meme temps que
{u1, u 2 }, seront aussi soiutions de notre systeme Ies vecteurs fonc-
tions {v1, v;} et {w1, w:2 }. Ils verifient aussi Ies conditions aux
limites considerees. Alors, comme on l'a etabli, Ies integrales
l
j (a 11 v~ + 2a12V1V2 + a22v;) dx
o
et
l

J(auw~ + 2a12W1W2 + a22w;) dx


o
ne varient pas au cours du temps t.
Comme la somme de ces integraies vaut
l

) ( a11U1U1 + a12 (u1½ + u2u1) + a22u2ν) dx, (1)


o
nous avons par la meme demontre que la forme hermitienne (1),
qui est I'anaiogue de !'integrale d'energie des solutions reelles,
ne varie pas au cours du temps sur Ies solutions complexes des pro-
blemes conservatifs.
l\fontrons que la nullite de cette forme pour le vecteur fonction
continu {u1 (x), u 2 (x)} entraîne Ies egalites u 1 (x) === O, u 2 (x) === O.
En effet,
a11u1u1 + a12 (u;ii2 + u2u1) +a22u;zi°2 = auv~ + 2a12V1V2 +
+ a22v; + auw~ + 2a1zW 1W2 + a22w;,
ou ui = vi + iw 1• Comme, par hypothese, la matrice akl est definie
positive, la nullite de la forme (1) entraînc celle des integrales
d'energie pour Ies vecteurs fonctions {v1 , v2 } et {w1, w2 }. Par con-
sequent, Vk == 0, Wk == 0 et
uk (x) = vk (x) + iwk (x) == O.
Nous avons montre que la forme hermitienne de !'integrale d'ener-
gie peut etre consideree comme definie positive sur Ies solutions
complexes si elle est defi,nie positive sur Ies solutions reelles.
La matrice b1ti a ete supposee telle que l'observation de l'une
des conditions aux limites entraîne l'annulation de la forme qua-
dratique b11 u~ + 2b 12 u 1u 2 + b22u;. Nous avons deja observe qu 'il
faut pour cela que ladite forme se decompose en deux facteurs.
358 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET MSTHODE DE FOURIER [CH. ţ

Supposons de plus que ces facteurs soient differents, si bien que la


signatura de la forme quadratique est (1, -1). Les caracteristiques
!;= k 1 (x), !:= k2 (x) du systeme conservatif sont determinees
au moyen de l'equation
detllB-kAll=O (B=1lb,1ill, A=llai1ill).
On avu en algebre qu'il existe une matrice non degeneree S telle que

S*AS= (o'1 o)1 (A est definie positive),

S*BS
k1
= ( O k21.
O)
Comme la signature des formes quadratiques est conservee dans
un changement de base, les racines k1 = k 1 (x), k 2 = k 2 (x} ont
des signes differents. Par consequent, si Ies coefficients sont suffi-
samment reguliers, le systeme conservatif peut etre reduit a la forme
canonique utilisee pour justifier la methode de Fourier. On peut
de meme montrer que Ies conditions aux limites du probleme con-
servatif verifient Ies conditions requises pour l'application de la
theorie developpee dans Ies conferences precedentes. Nous ne nous
arreterons pas sur ce point.
Considerons l'espace lineaire vectoriel tendu sur N vecteurs fonc-
tions propres de notre systeme conservatif. Chaque element {<pi, cp 2 }
de cet espace peut se mettre sous la forme
N
<p 1 = ~ c1iv1k> (x),
k=1
N
{p2 = ~ CkV~k) (x).
k=i
Ici {z1k> {x), ~k> (x)} est le vecteur fonction propre correspondant
a la valeur propre Âk. Nous supposerons pour simplifier le systeme
sans valeurs propres multiples, bien que la multiplicite ne saurait
ici gener en rien.
Faisons correspondre a I 'element {cpi, cp 2 } I 'element {'1>1, '1> 2 }
d 'apres la formule
N
'1'1 = 2,j c1ie'-1i-rvfh> (x),
k=1
N
'1'2 = 2,j che"-1& -rv~~> (x).
k=1
Cette correspondance peut s'interpreter comme suit. Construisons
d 'apres les donnees initiales (pour t = O) cp 1 , cp 2 la solution du
systeme etudie, puis considerons la valeur de cette solution pour
§ 32] StRIE DE FOURIER POUR UN SYST:i!:ME OONSERVATIF 359

t = ,:. Cette valeur sera precisement le vecteur fonction {'lj,1, 'lj, 2 }.


Nous avons demontre que
t
f [aucp1(p2 + a12 (Q>1fP2 + 'P2~1) + a22'P2<p2] dx =
o
l

= J[a11'\j,1f2 + a12 ('\j,1,Î,2 +'1'1'\j,2) + a2J'\P2$2] dx.


o
On peut aussi facilement se rendre compte que e"-h-r =I= e'A.pT. pour Ies
-r suffisamment petits si Âk ~ Âp, En effet, comme Â1, Â2, •.• , Âi-;
sont un nombre fini de valeurs propres distinctes, il existe
2
max I Âp -Âk I= fl.. Prenons -r < ; ; Alors I Âp't' -Âk't' I < 2n, et par
consequent,

La transformation {cp1, cp 2 } -+ {'lj,1, 'lj, 2 } est une transformation


lineaire, et les nombres e'A.h-c sont ses valeurs propres. Les vecteurs
propres qui leur correspondent sont les vecteurs fonctions propres
corres po ndants.
Introduisons dans notrel espace vectoriel a dimension finie le
produit sca1aire complexe
l

(0, cp) = Î [a1181<p1 + a12 (01q>2 + 02<p1) + a2282q>2] dx.


o
II est facile de s'assurer que
1° (0, q>) = (q>, 0~
2° ("-8, q>) = Â, (8, <p),
3° (0 + 0, q>) = (0, q>) + (0, q>),
4° (0, 0) ~O, la nullite n'ayant lieu que pour 0:=0.
Nous avons recemment verifa~ la derniere assertion.
Les proprietes 1°-4° sont Ies axiomes du produit scalaire dans
l'espace euclidien complexe. La loi de conservation de l'energie
lors de la transformation
q> = {q>1, Q)2} -+'\j) = {'\j,1, '1>2}
peut etre interpretee a present comme la conservation du carre sca-
laire· d'un vecteur dans la transformation lineaire envi.:.agee: (cp, cp) =
= ('lj,, '\j)). Une transformation possedant cette propriete est dite
unitaire. Il est facile de verifier que les valeurs propres d 'une trans-
360 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET :M:~THODE DE FOURIER [CH. 'i

formation unitaire U sont egales a 1 en module. En effet, soit


Urp = µrp. Alors, en vertu de l'unitarite, (Urp, Urp) = (<p, <p). Par
ailleurs,
(Urp, Urp) = (µrp, µ<p) = µ (cp, µcp) = µ (µcp, cp) = µ•µ (cp, cp).
Le carre scalaire (<p, <p) est reel et positif, si bien que (cp, cp) =
= (cp, rp). On voit que (cp, rp) = µ·µ(cp, cp), et donc µ·µ = 1,
I µI= 1.
Dans notre cas Ies valeurs propres sont e"P'i,,. 11 resulte de la con-
dition I e'i,,P-r I = 1 que Âp't est un nombre imaginaire pur. 11 est
evident que Âp sera aussi purement imaginaire. Nous avons demon-
tre quc pour les systemes conservatifs envisages toutes Ies valeurs
propres Âp sont situees sur l'axe imaginaire.
Montrons encore que Ies fonctions propres correspondant a des
valeurs propres distinctes sont orthogonales au sens du produit
scalaire introduit. Notons d'abord que Ies egalites
(Ucp, Urp) = (cp, cp), (U'i', U,p) = ('I', 'I')
entraînent
(Urp, U,p) = (cp, '17).
En effet,
(U (cp +'17), U (rp + ,p)) = (Ucp, Urp) + (U'i', Ulj,) +
+ (Ucp, U'\j,) + (U'\j,, Ucp),
(U (cp + i'17), U (cp + i,p)) = (Ucp, Ucp) + (U,p, U'\j,) -
- i (Urp, U'17) + i (U,p, Ucp).
Par ailleurs,
(U (rp + +
'I'), U (rp 'I')) = (cp + +
'i', cp 'I') = (cp, cp) +
+ ('I', 11')+ (cp, ,p) + N,, cp),
(U (cp + i'i'), u (rp + Îlp)) = (cp + +
i'I', cp i'\j,) =
= (cp, rp) + {,p, ,p) - i (cp, ~,) + i ('I', cp),
(Ucp, Ucp) = (cp, cp), (U,p, U'\j,) = (,p, ,p).
On trouve en rapprochant toutes ces egalites
(Urp, U,p) + (U'i', Ucp) = (cp, ,1,) + (lj,, cp), (2)
- i (Ucp, U'\j,) + i (U'17, Ucp) = - i (cp, ,p) + i (,p, rp). (3)
Ajoutant a I'identite (2) I'identite (3) muitipliee par i, on ohtient
l'egalite
2 {Urp, U,p) = 2 (cp, 'lţ).
L'assertion (Ucp, U,p) = (rp, 'P) est demontree. Soit a present Ucp=
=µ 1cp, U,p = µ 2,p, avec µ 1 =fa µ 2 • On sait deja que µ1µ1 = 1, µ 2µ2 = 1.
§ 32) SERIE DE FOURIER POUR UN SYSTEME CONSERVATIF 361

L'inegalite .fL =fo 1 peut s'ecrire sous la forme


µ2
µ;µ 2 :;61. Utilisons
l'identite
(Ucp, U1i') = {cp, 11')·
Par hypothese,
(Ucp, U'i') = (µ1cp, µ2'1') = µ1µ2 (cp, 11') = (cp, ,~).
Cette egalite n'est possible que si ~tât2 = 1 ou si (cp, '\J;) = O. Par
hypothese, on ne peut avoir µâ12 = 1, si bien que (({), 11') = O.
L'orthogonalite des fonctions propres est demontree.
Lorsque le probleme conservatif a des valeurs propres multiples,
la transformation ui (x, O) -+ ui (x, -r) ne cesse pas d 'ctre unitaire.
On peut montrer a l'aide des procedes usuels de l'algebre lineaire
qu'on n'a pas dans ce cas de fonctions associees, et qu'a chaque
valeur propre de multiplicite r correspondent r vecteurs fonctions
lineairement independants. Etant donne que n'importe quelle
combinaison lineaire de vecteurs fonctions propres correspondant
a une meme valeur pro pre est aussi vecteur fonction pro pre a vec
la meme valeur propre, on peut prendre pour ces vecteurs fonctions
propres une base orthogonale. Rappelons en l'occurrence que Ies
valeurs propres multiples sont en nombre fini et que chacune d 'elles
est de multiplicite finie. Les vecteurs fonctions propres correspon-
dant a des valeurs propres distinctes sont, d'apres la demonstration
faite ci-dessus: automatiquement orthogonaux.
11 est commode de se servir de l'orthogonalite de la base formee
avec Ies vecteurs fonctions propres pour l'approximation des don-
nees initiales. Supposons qu'on veuille approcher le vecteur propre
initial cp = {cp1 (x), cp 2 (x)} au moyen d 'une combinaison lineaire finie
N
de vecteurs fonctions propres ~ chv<k> (x) (v<k> = {v~k>, vth>)). II est
k=1
naturel de determiner Ies coefficients eh a partir de la condition
N
de minimum d 'incompatibilite f, = cp- ~ c1iv<h>. Pour mesurer la
~ - h=1
grandeur de l'incompatibilite I). il est commodc d·'utiliser notre
prod uit scalaire :
~=li f, 11 2 = (fJ, ~) = (cp, cp)- Li Ch (cp, v(h))-
- ~ eh (v<k>, cp) + ">:· cich (v<i>, v<k>) =
N N N
=(cp, cp)- ~ C1t(cp, v<k>)- ~ ck(cp, v<h>)+ ~ chch(v<h>, v<h>)=c:
h=l k=i k=1
N
={cp,cp)+]
362 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER

Ceci montre que /l prend sa valeur minimum pour


(cp, v(k))

Ck = (v<k)' v<h)).
Nous pou vons a presant retourner a la question de la determination
des coefficients dans le developpement de la solution en serie de
Fourier, laquelle serie a ete obtenue au paragraphe precedent. Nous
y avons montre qu'on a pour la solution la formule
N
u (x, t) = ~ dkv(k~ (x) e'·kt + o ( ~ ) t
1 .

Ies v<k>(x) = {vl"> (x}, v!k> (x) }} etant Ies fonctions propres et. les
Âk Ies valeurs propres de notre probleme. Le reste, il est vrai, n'a
ete evalue que pour O< t 0 ~ t ~ T. Mais si l'on tient compte de
la reversibilite du probleme, on peut prendre pour origine des temps
t = - i avec Ies donnees initiales u (x, --r), de sorte qu'on peut
-considerer que l'evaluation est uniforme pour O ~ t ~ T. Notam-
ment,
N
u:(x, O)= cp (x) = ~ dkv<k> (x) +o ( ! ).
f

Si le probleme est conservatif, multipliant cette ineglJlite scalaire-


ment par vlh>(x) (au sens de notre produit scalaire), on obtient

(cp, v<_!>) = dk (v<k>, v<k>) +O ( ! )


ou, N etant arbitraire,

En d'autres termes, Ies dk sont Ies coefficients de Fourier du develop-


pement du vecteur fonction initial suivant Ies fonctions propres
de la transformation unitaire U.
On obtient au total la formule definitive pour la solution du
probleme avec Ies donnees initiales regulieres accordees cp (x) =
= {cp1 (x), <P2 (x)}:
N (k)

U (X, t) -- "'1
..iC.J
(cp, V )
(k) (h) V
(k) (
X
)
e).kt + 0 (_!_)
N •
k=1 (v ' V )
§ 33] SYST.i!:ME AUTO•ADJOINT DU SECOND ORDRE 363

Le systeme acoustique considere dans Ies preliminaires


~+-1 âp =0
ât p0 âx '
ap 2 au
m+PoCoa;-=0,
u (O, t) = u (l, t) = O
est un cas particulier de probleme conservatif. Ses vecteurs fonc-
.
t1ons propres son t {.i sm
. -krr,x-, - p0c0 cos -l-
knx} , ses valeurs propres
1
l -
sont Âk = i kln c0, le produit scalaire est
Jr (p u 7½ + PiP;
o
0 1 ) dx, et la
Poc11 ,
formule de la solution a la forme
N kn
"" krr.x i-cot
u(x, t)= L.J C1tisin-l-e l +o ( N1 ) '
k=i
N kn
p(x, t)=] Ck ( -PoCoCOS k~) /Tcot -1-0 ( 1r),
k=i
ou
l

Ch = -+) {i sin kt u (x, O)+ p:co cos k7x p (x, O)} dx.
o

§ 33. Systeme auto-adjoint du second ordre


Sa reduction a un systeme symetrique du premier ordre. Ce systeme est
conservatif. Energies « cinetique » et « potentielle >> pour Ies solutions de ce
systeme. Vecteurs fonctions propres et valeurs propres du probleme aux limites
correspondant pour le systeme d' equations differentielles ordinaires. Les fonctions
propres sont orthogonales en metrique « potentielle >> et en metrique << cinetique ».
Formules pour la solution approchee du probleme. Remarques sur la methode
de Ritz.
Nous terminerons l'etude de la methode de Fourier en examiuant
une certaine classe de problemes typiques auxquels cette methode
s'applique. Cet examen montrera une des directions importantes
dans lesquelles peut etre elargie la theorie illustree sur un exemple
simple.
Nous allons envisager un sy3teme symetrique auto-adjoint du
second ordre

i = 1, 2, •.. , n.
364 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET METHODE DE FOURIER [CH. ~

Les matrices II atk (x) li, li bui (x) li sont supposees ici symetriques
et (toutes deux) definies positives.
Nous supposerons Ies conditions aux limites pour x = O et
x = l donnees sous la forme sui vante :

~ b1h (O) = ~ ai1iUk


0
;: pour x = O,
k k
0
] but (l) ;xk = -- ] Bi1iU~t pour x =l
k k
avec des matrices carrees <Jun Bik definies non negatives.
Les donnees initiales pour t = O doivent etre choisies pour ce
systeme comme suit :
uch> (x, O)= <J)k (x),
auh / ( )
at t=O ='\~n X•

Nous nous proposons maintenant de montrer comment on peut rame-


ner ce probleme a un probleme conservatif pour un systeme d 'equa-
tions du premier ordre contenant deux fois plus d'equations que
le systeme initial du second ordre. La propriete de ce systeme d 'etre
conservatif sera la garantie de sa reversibilite, moyennant laquelle
on pourra montrer que la methode de Fourier s'applique.
lntroduisons Ies notations
auk
m=V1t,
"'1 ) au1i.
L.J bni(x ax = Wi• (1)
k

Designons la matrice li bik11-1 par li cik (x)II. 11 est facile de verifier


que li cikll est aussi symetrique et definie positive. Son utilisation
permet d' ecrire Ies identi tes
~ Cribik = 5~ (symbole de Kronecker),
i
iJui "'1
âx = L.J crn. (x) W11.,
h

Derivees par rapport a t, ces dernieres egalites conduisent aux


equations
"'1 ) awk avi
.""-lcm(x"7it"=ax·
k

Les equations initiales, elles, se recopient sous la forme suivante o


,, OVk OWi
L.J ark (x) Tt = ifx•
h
§ 33] SYSTtME AUTO-ADJOINT DU SECOND ORDRE 365

Reunissant Ies equations de ces deux types, nous sommes conduits


au systeme symetrique
"" OVk, OWi
~ llik (x) 7ft= az'
h
"" OWk OVi
~ Cth(X) at=az,
k

qui, compte tenu de la substitution (1), equivaut au systeme rn1-


tial. Apres multiplication des equations du systeme obtenu par
vi et wi. respectivement, addition et integration sur un domaine
de frontiere r reguliere par morceaux, on obtient l'integrale cl'ener-
gie (cf. § 9):
~
r
½(]
i, k
llikViVk +] CihWiWk) dx + ( ~ ViU'i) dt = 0.
i, k i
. ~
L a f orme quad rat1que 1 "'1
2 ~ au,vivk = 2
1
~ aik Tt Tt correspond ,
OUi tJUh

i, k i, k
pour ainsi dire, a l'energie <<cinetique>>, et la forme
!]i, k
CikWiW1t= !] i
Wt ( ~ CirWr)
r
= !~ i
W; ~:i=
= _!_ "" b · OUi.
2 ~ zk i)x
auh
ox
i, h
a l'energie << potentielle >>. Nous avons ecrit « cinetique >> et << poten-
tielle >> entre guillemets pour souligner qu'il s'agit d'equations
d 'une certaine clas~e generale pour laquelle Ies notions d 'energies
cinetique et potentielle ne peuvent avoir qu'un sens conventionnel.
11 resuite des conditions aux limites pour x = O que
"'1
~
h
bik (O) aauh
X
I x=O
= Wi Ix=O
=~
LJ
CJthUk
k
I ,
x=O

~ WiVi lx=O = ~ O'ikUk aa:i lx=O =


i i, h
1:t ~ i, h
CJmU.ilt11 lx=O.
On deduit de meme des conditions aux limites pour x = l
~ W;Vi
i
1- = - -
x-l
1
2 ~t
u
~ 8ihUi•lth, X-l
i, k
_.

D'ou
t2

) ~ V1Wi lx=O dt = ( ! ~ O'rkUiUk }x=O - (-} ~ au,u;uk L=o,


t1 i i, k t=t2 i, lt t=t1
t2

- Jr ~ v1wi Ix=l dt = (-12 ~ e1huiuh) x=l - ! ""


( .., ~ Bihuiuk) x=l •
t1 i, k t=t1 t, h t=t2
366 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER [CH. q,

Utilisant ces identites dans !'integrale d'energie pour le rectangle


O~ x ~ l, t 1 ~ t ~ t 2 , on aboutit a la loi de conservation suivante:.
l

!~i, k
GikUiUh lx=O +
t=t2
i j (~
O i, k
au„vivh + ~ Ci1iWiWk) t=t dx +
i, k
2

+
+ ~ BikUiU.k
i, h
lx=l = ! ~
t=t2 i, k
<1uiUiUk rx=O +
t=h
!~i, k
BikUiUk lx=l
t=t1
+
l

+ i J(~ aikViVk + ~ Cik,WiWk) t=t1 dx.


O i, k i, k
Dans cette loi, a l'energie
<<potentielle>> ont ete ajoutes Ies termes
+""'
- ~
i, k
(JikUiUh
x=O
I , 1
""' BikUtUk
.iC.J
2
x=l
I,
qui representent la <<reserve
d'energie elastique>> des conditions aux limites.
L 'identi te obtenue peut etre· interpretee comme une certai ne
condition generalisee de conservation, assurant l'unitarite de la
transformation de la solution lors de la transition de t = t 1 a. t = t 2 •
A partir de la, ainsi qu'au paragraphe precedent, il n'est pas diffi-
cile de clemontrer que Ies valeurs propres des equations differentielles
 ~ aikVh =
h
:i t

~ Cu.1.Wh =dx,
 ""' dvi
k

ÂUk = Vh
sont, pour nos conditions aux limites, purement imaginaires, le
systeme des fonctions propres etant orthonorme au sens de la metri-
que donnee par la formule hermitienne
l

T~i, k
CJ;1tUi Uk lx=O + ! ) (~ a11tVi1ik + ~
O i, k i, h
cu„WtWk} dx +
+ ! ~ 8;kUtUk lx=l ·
i, k

Cependant, cette orthogonalite n'est pas ordinairement utilisee


lors de l'approximation des donnees initiales par des combinaisons
de fonctions propres. Le fait est que les fonctions propres peuvent
etre considerees comme etant orthogonales dans une metrique plus
simple, qui n'est liee qu'a la matrice de l'energie << cinetique >>
li aikll- Nous allons montrer a l'instant comment on peut aboutir
a une telle conclusion.
/,/

§ 33) SYST:8ME AUTO-ADJOINT DU SECOND ORDRE 367

Recopiant Ies equations


"'1 dv·
~ CihÂWk= dx'
k
sous la forme
"
11,w, =~
"" bui dv11
dx ,
k
puis suhstituant cette expression de Âwi dans Ies egalites
" 2 ""
"' ~ au,Vk = dx
dÂwi ,
h
on obtient Ies equations du second ordre:
Â
2
~
h
atkVk = fx ( ~ bilt
k
'!::) .
Les valeurs propres  etant purement imaginaires, Â2 doit etre reel
negatif. Posons Â2 = -µ.
Nous avons etabli que Ies fonctions propres doivent verifier Ies
equations aux coefficients reels
:X [ ~ bth (x) ~ : ] + µ ~ llth (x) Vk = o.
i, lt. k

Les condi tions aux limi tes


~ bm (O) d:: = ~ O'thUk (pour x = O),
h

~ bik (l)
h
~:h = - ~ k
Bihuh (pour x= l)

peuvent s'ecrire pour nos fonctions propres, compte tenu des egali-
tes Âuk = v 11 , comme suit:
~ bm (O)~:=~ GuiVh (pour x = O),
k k

LJ bih (l) a:: = - ~ BtkVk (pour x = l).


k h
On voit que Ies equations pour Ies vecteurs fonctions propres
{v1 , v2 , • • • , vn} et leurs conditions aux limites sont reelles. D'ou
la possibilite de considerer comme reels Ies {v1, V2, ••• , Vn }.
Montrons que Ies vecteurs fonctions propres
- {v<O
V (1)- 1 , v<o
Z , • • ., v<t>}
n ,

v< 2>= {v~ 2>, v~2>, ••. , v~>}


368 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET MgTHODE DE FOURIER [CH. 4

correspondant a differentes valeurs propres µ1, µ2 (µ 1 =fa µ 2) sont


orthogonaux au sens du produit scalaire
l

(v<1>, v< 2>) = j (~ aihvi >vf>) dx. 1

O i, h

Ecrivons pour cela Ies equations verifiees par v<o, v< 2>:
d [ "'1 dvjl>] ~ m
dx ~ bm dx _ + µ1 ~ au,vh = O,
h h

d [~
dx
"'1
bui dvjt]
dx + µ2 ~
"'1 <">
aihVh~ = O.
k h

Multiplions la i-eme equation pour v< 1> par v?> et la i-eme equation
pour v< 2> par v? , retranchons-les I une de I' autre et faisons la somma-
tion sur tous Ies i :

+ (µ1 -µ2)] ai1,v?>vjl> = O.


i, h

L'expression entre crochets peut etre transformee comme suit:

[
.
d (
v?>-
dx ~
dv<u
""bih_h )-v~u -
h
dx
d
dx 1
(
"'1 bi11.
~
h
_,i
dv< 2 >
dx
}] =
= d [
dx
<2> "1
Vi LJ bih
dvJf->
dx -
"'1
vi > ~ bui dx
0 dvk
2
>] -
k k
c:foltU dv~ 2 > dv' 2 > av<.u
- ~ bih - _i_--1-"" hi _h _i •
L.J dx d:r ~ d:r 1
dx
k k

Apres la sommation sur i Ies deux dernieres sommes se reduisent et


il vient
a: -v?> a: >}] + (µ1 -
12

~ bih vf> µ 2} ~ a11iv?>vi2> = O.


d [ ( dvm dv
dx
i, h i, k

Integrons cette egalite sur X de o a l:


l

(µ 1 - ~t 2)
r
J ~ au,v\I>vJt dx + ~ bn, v?>
[ ( a! )Jo= O.
a: - viu dv(2)
dv'U l

O i, h . i, k
§ 33] SYST:tME AUTO-ADJOINT DU SECOND ORDRE 369

En vertu des conditions aux limites, pour x = O


av<u dvm
~ bihvf> d! = ~ v~2 >] bai d= =] v~ >] O'ikVku = L, O'thV\ >v}l',
2 2

i, k i k i k i, k
dv< 2>
] buivlu a! = ~ <1 ikvtvj!> = ~ CJ ikvtv}t,
i, k i, k i, k
dv< 2 >
[ ~ bil, ( vf
i, k
21
d: -viu a: ) x=o = O.
dvm ]

On etablit exactement de la meme fa~on que

Li,"" b·
21
..- ( dv'U dv' ]
L.J ih.
v(2>_k
1
dz
-v~u_h_)
1 dz x=l
=0.
k
Par consequent,
l

(µ1- µ2) S] athv?>v1i2 ' dx = O,


o i, h.
l

I] aih.vP>vi
O i, k
21
dx = O.

L'orthogonalite des fonctions propres est demontree. Utilisant cette


orthogonalite, il n' est pas difficile de donner Ies formules a I' aide
0
desquelles Ies vecteurs fonctions uh.(x, O) = cph(x), :ih f t=O =
= ,h(x) peuvent etre approchees par des sommes de la forme
N
cp~N> = ~ Apvr> (x),
P=i
N
-.pt> = ~ Bpvr> (x).
P=1
0
Les valeurs initiales uh(x, O) et la derivee :ih J,=o s' approchent
independamment. Dans notre ecriture nous avons souligne ce fait
en designant leurs coefficients de Fourier par des lettres differen-
tes. La solution exacte du systeme initial
~ aik (x)
k
0
;;: = :z (~ h
bili (x) a;~,}
correspondant a ces donnees initiales approchees s' ecrit sous la forme
N
~
uh(N) ( x, t) = L.:. ,..
v µp t ) -ţ-Bp sm (1~
LAp cos (i,- v µp t ) -Vµ
I 1 • ]
Vk(p) (x).
~1 . . p

Ex e r ci ce. Verifiez ce point en -suhstituant directement dans Ies


equations et dans Ies conditions initiaies.
24-01038
;370 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET MgTHODE DE FOURIER [CH .. 4

Nous avons deja note que Ies fonctions propres de notre probleme
sont aussi orthogonales au sens de la metrique donnee par la forme
l

~= !~i, h
crmuiu,, lx=O ++) (~ amViVh + ~ Ci1,WiWh) dx+
U i, h i, h

+ 21 "'-'
~
BntUiUk x=l = 2 "'-' cr ihUiUh lx=O + 2 "'-' BikUiUh x=l +
-, 1~ -, 1~ -1
i, h i, h
l -
+ 21 Jr ("-.I
~ - ~ au· âuk
a;hViVh + -"'-' bu, a: ax dx.
)

O i, h i, h

Calculons la valeur de cette forme sur le vecteur fonction propre


pour lequel
ÂUh = Vii, Â=-X°=V-µ,
ÂU7& = Vh = Vk, •X°=µ.
L'utilisation directe de ces egalites donne
l

F = ! J~O i, h
auiViVti dx + µ-1 [ !~ i, h
CTihViVh lx=O +

Transformons en integrant par parties !'integrale figurant dans Ies


crochets:
l
_!_
2 Jr ."'~bih
-' dvi dvh dx = _!_ ~ bili dv1i v· ll -
dx dx 2 ~ dx o i
O i, h i, h
l

--½- 1] ! (~
O i
Vi
h
bm ~: ) dx =
l

= --} ~ CTmViVh lx=O -


i, h
!] i, h
BikViVh lx=l + ~ J]
O i, h
amvivh dx.

Lors de la deduction de la derniere ligne nous nous sommes encore


servis des equations
d~ ( ~ bm d::) +µ ~ aihVk=O
h h
§ 33] SYSTSME AUTO-ADJOI~T DU· SECOND ORDRE 371

et des conditions aux limites


] ba, ad:k - ] crmuh = O (pour x = O),
h ",i .

] bi1, d::Xk + ~ emuk = O (pour x = l).


k k
Finalement, on deduit que la forme envisagee prend sur le vecteur
fonction propre la valeur
l l

½J-~ O i, k
a,kViVk dx +-½- J ~
O i, k
atkViVk dx.

Cette assertion equivaut a celle que sur le vecteur fonction propre


correspondant a la valeur propre µ la forme quadratique << poten-
tielle >>
-l

µ-l ( !~i, h.
<1ikVtVk lx=O + ! j ~ bik ~~ d: dx+ ! ~
O i, k i, k
BihViVk lx=l)
est egale a la forme quadratique (<Cinetique>)
l

!j~ O i, h
aikViVk dx.

Pro b 1 e m e. Demontrez en integrant par parties et en utilisant Ies


equations differentielles pour Ies vecteurs fonctions propres {vl~, v~u, ... , vţp}.
{ v<i2>, v\2>, ••• , v~>} correspondant a des vaieurs propres ditterentes
µ1, 1-'2 (1-'1 =f= µ2)
que

Cette orthogonalite des fonctions propres en metrique << poten-


tielle >>, jointe a l'orthogonalite en metrique << cinetique >> aupara-
vant demontree, donne leur orthogonalite en metrique energetique
complete (<< cinetique >> + << potentielle »).
Posons, pour simplifier l'ecriture:
l
n (y, z) = T ~ <1thYiZh Ix=o+z1 J~
1 "'-1 '1 b
ik
ây i
âx
OZk
âx dx+
i, k O i,h

i,k
l

K (Y, z) ={ j ~ a1~Y1Z1t. dx.


O i, k
372 TRANSFORMĂTION DE ·LAPLACE ET MtTHODE DE FOURIER [CH. 4

Soient v< 1>, v< 2>, ••• , v<"> les vecteurs fonctions propres correspon-
dant aux valeurs propres µ 1 ~ µ 2 ~ • • • ~ µr, et soit
V= s1v<1> + ~v< 2 + •••+
> SrV(T)

un vecteur fonction de l'espace tendu sur ces v<i>.


Alors
IT (v, v) 1:;iSk II (vC i>, v< 11 >)
K (v, v) l:si;kK (v<i>, v<k>)
slII (v<l>, v<l>)+siII (v<2>, v<2>)+ ••• +sm (v<r>, v<T>)
= ;fK (v<l>, v<l>)+siK (v< 2>, v<2>) + ...
+siK(vm, v<T>) =
+
_ µ1;fK (v< 1 >, v< 1>) µ2s!K (v< 2>, v< 2>) + ,•, +
µrsfK (v<r>, v<r>)
- s?K (v<l>, v<l>)+slK (v<2>, v<2>)+ ... +sfK (v<r>, v<T>)
Si l' on suppose les fonctions propres normees de telle fa~on que
K (v< 5 >, p< 5 >) = 1, on a alors
II (v, v) µ1;f + µzsi + ,·· + µ,.;; - µ
K(v, v) sf+sf + ... + s1 ~ 1
'
Si toutes Ies valeurs propres sont differentes, le minimum
. II (v, v)
mm K(v, v) µ1
n' est atteint que sur les vecteurs fonctions proportionnels a v< 1>,
c'est-a-dire sur la fonction propre correspondant a la plus petite
valeur propre.
Cette assertion admet la generalisation majeure suivante. Sup-
posons que, de fa~on generale, v decrive tous Ies vecteurs fonctions
reguliers, et non seulement ceux d' entre eux qui sont des combinai-
sons lineaires d'un nombre fini de vecteurs fonctions propres. On
peut demontrer que, pour de tels v,
II (v, v)
~µ1,
K(v, v)
µ 1 etant la plus petite des valeurs propres de notre probleme, et le
minimum est atteint seulement sur la fonction propre correspondant
a µ •.
Ce fait est pose a la base d'une methode tres importante pour les
applications due a Ritz,. proposee en 1908, utilisee pour calculer
les fonctions propres et Ies valeurs propres.
Nous allons examiner cette methode sur !'exemple d'un probleme
ou la fonction . cherchee v(x) et les formes K (v, v), Il(v, v) sont
donnees par les formules
1

K (v, v) = Jo a (x) v dx,2

1
II(v, v)= Jr b(x)· (&dv) 2
dx+v 2 (1).
o
§ 33] SYST~ME A UTO-ADJOINT DU. SECOND OR:PRE 373

Nous chercherons le minimum


min ~ ~:: :~ = min II (v, v) (sous la coildition K (v, v) = 1)
non pas parmi tous Ies v (x), mais seulement parmi Ies v (x) qui sont
des polynomes de degre p :
v (x) = a 0 a 1x +
+ ap:xP. +
Pour ces v (x)
p 1
II (V, v) = ~ ntkaiah, nik = ik Jb (x) xi+k- 2 dx + 1,
i,k=O O
p 1
K (v, v) = ~ Xtkaiak, Xni = j a (x) xi+k dx,
i, k=O O

et nous sommes amenes a chercher le minimum de la forme qua-


P
dratique ~ nu,aiak sur Ies vecteurs (a 0, ai, ... , ap) satisfaisant a
i,k=O
p
la condition ~ xu,aiak = 1.
i,k=O
On sait que ce minimum µ est egal a la plus petite racine de
l'equation caracteristique de degre p 1 +
det li nu,-µx,,,, li= O,
et le vecteur propre sur lequel ce minimum est atteint verifie le
systeme homogene
p
~ (nik - µx1k) a11. = O.
1&=0

De sorta qu' on est amene a resoudre un probleme algebrique.


11 est naturel de s' attendre a ce que, en augmentant le degre p du
polynome, on approche avec une precision croissante la valeur propre
et la fonction propre.
La methode de Ritz a ceci de pratique qu' on arrive d' ordinaire a
obtenir de bonnes approximations en ne considerant en tant que
fonctions admissibles que Ies fonctions appartenant a des espaces de
dimension non tres grande. Ces espaces ne sont pas necessairemen t
des espaces de polynomes.
La methode de Ritz s'applique avantageusement a la recherche
des valeurs et fonctions propres dans le cas des problemes a deux ou
trois variables spatiales, ou elle est virtuellement sans rivale. Obser-
vons encore que la methode de Ritz donne une excellente precision
pour Ies valeurs propres et une precision un peu moins bonne pour
Ies fonctions propres.
374 TRANSFORMATION DE LAPLACE ET M~THODE DE FOURIER [CH. 4

En conclusion du chapitre IV consacre a la methode de Fourier,


faisons la remarque suivante. Souvent l'expose de cette methode
consiste a construire la solution du probleme aux limites (et donc
a demontrer l'existence de la solution) a l'aide de solutions de forme
speciale: d'<< ondes stationnaires >>. Or, dans le chapitre preliminaire
ainsi que dans celui-ci, nous avons prefere nous baser sur des theo-
remes d'existence de la solution de problemes aux limites, inde-
pendamment demontres, et apres quoi seulement developper ces
solutions suivant des fonctions p.e forme speciale. Cependant, Ies
formules que nous avons obtenues pour Ies coefficients du deve-
loppement des solutions de problemes symetriques conservatifs
permettent d'ecrire Ies expressions explicites pour Ies solutions
d'apres Ies donnees initiales si l'on connaît les fonctions propres du
probleme aux limites pour le systeme correspondant d' equations
differen tielles ordinaires.
CHAPITRE V

METHODES AUX DIFFERENCES


POUR RESOUDRE LES EQUATIONS
AUX DERIVEES PARTIELLES

§ 34. Probleme de Dirichlet pour l'cquation


de Laplace dans un rectangle
Equation aux differences verifieo par la solution exacte. Equation aux
differences approchee. Majorantes et inegalites pour la solution de l'equation
aux differonces de Poisson. Resolubilite du systeme aux differences. Evaluation
de l'crreur.

Nous en venons a 1' etude des methodes numeriques de resolution


des equations aux derivees partielles. Notre hot est de comprendre
Ies questions fondamentales qui se posent lors de l' elaboration de
ces methodes. Nous examinerons de meme Ies procedes actuellement
les plus repandus pour resoudre ces questions.
Nous commencerons par l'etude d'un procede aux differences
pour resoudre le probleme de Dirichlet dans un domaine rectangu-
laire. Ce probleme est ainsi pose. On se donne sur la frontiere d' un
rectangle O~ x ~ a, O~ y ~ b une fonction continue cp (s). On
demande de trouver dans le rectangle une fonction u (x, y) harmo-
nique continue jusqu'a la frontiere telle que u Ir = cp (s). Nous
avons demontre au chapitre III, § 22 que le probleme de Dirichlet
est resoluble dans le rectangle quelle que soit la fonction continue
<p(s).
On sait qu'une fonction harmonique bornee dans un domaine
a dans chaque sous-domaine interieur des derivees bornees de n'im-
porte quel ordre fixe. (Lorsqu'on eleve l'ordre des derivees, leur
maximum peut croître.) On peut demontrer, chose que nous n' avons
pas faite, que si cp(s) est suffisamment reguliere, la fonction u(x, y)
aura des derivees bornees jusqu' a un certain. ordre en tous les points
du rectangle, et non seulement aux points interieurs. L' ordre de ces
derivees bornees depend, bien entendu, du degre de regularite de
<p(s). La notion de regularite de cp(s) implique certaines conditions
d' accord de ses deri vees aux angles du rectangle. N ous ne precise-
rons pas ces conditions.
Ainsi, nous supposerons que la fonction harmonique envisagee
u (x, y) (u Ir = cp) a dans le rectangle ferme des derivees quatriemes
bornees. Nous allons donner ci-apres un procede approche pour
reconstituer Ies valeurs de u(x, y) sur un reseau de points suffisam-
376 M:mTHODES AUX DIFF~RENCES [CH. 5

ment serre dans le domaine d'apres les valeurs aux limites cp. Nous
donnerons aussi l'evaluation de l'erreur de ce procede.
Decoupons le rectangle en des petites cellules rectangulaires de
cotes IJ.x = a/N, IJ.y = b/M (fig. 78). Nous allons chercher les va-
leurs de la solution aux sommets de ces cellules rectangulaires.
Ces sommets ont ete mis en evidence sur la figure par des points
gras. Les points aux limites ont ete specifies a part. En ces points,
Ies valeurs u = cp sont connues. Nous n' avons pas distingue les
sommets du rectangle initial ((O, O), (a, O), (a, b), (O, b)), etant don-
ne qu'ils n'interviennent pas dans nos raisonnements ulterieurs.
Nous allons approcher sur le reseau construit l'equation de
La p1ace âx
2
+
a u2 02
âyu2 = O. Ayan t en vue que 1es der1 ' · vees
' qua t riemes
·'
de u (x, y) sont bornees, nous nous servirons de la formule de Taylor:
l\.x2
u (x+ IJ.x, y) = u (x, y) -1- IJ.x•ux (x, y) +-2-uxx (x, y) +
l\z3 l\z4
+7ruxxx (x, y) +24 uxxxx (~i, y),

u (x-lJ.x, y) = u (x, y)-IJ.x•Ux (x, y) +-l\x2


-uxx (x, y)-
2
l\x3 l\.x4
- --Ux:,cx (x, Y)+ 24 uxxxx (~2, y),
6
x<s1<x+IJ.x,
x-lJ.x<~~x.
D'ou.
u (x+l\x, y)-2u (.x, y) + u (x-Ax, y)
.l\.x2
A.x2
= llxx (x, Y) + 24 [Uxxxx (~1, Y) + Uxx:icx (62, Y) J.
De meme
u (x, y+l\y)-2u (x, y) + u (x, y-Ay)
,l\y2
.l\y2
= Uyy (x, y) +24 [Uyyyy {X, rJ1) + Uyyyy (x, t'l2)J,
Y~TJ1~Y+ IJ.y,
y-lJ.y~TJ2~Y-
Nous avons obtenu des formules approchees pour le calcul des
derivees secondes. Ajoutons-les
1t (x+Ax, y)-2u (x, y)+u (x-~x, y) + u(x, y+Ay)-2u (x, y)+ u(x, y-.l\y)
.l\z2 ,l\y2
= Uxx + Uyy + IJ.x •Y (x, y) + 11y2f> (x, y).
2
§ 3,U PROBU:ME DE DIRICHLET DANS UN RECTANGLE 377

Dans cette representation, Ies quantites


'\' (X, y) = Uxxxx (si, y)t/xxxx (s2, Y) ,

6 (x ' y) = uyyyy (x, t]1) + uyyyy (x, 1'12)


24

sont des fonctions bornees de x, y. Sur notre solution Uxx + Uyy =


= O. Supposons que, par quelque procede, on ait pu determiner Ies
valeurs y et 6 en tous Ies points interieurs du reseau (x, y). Ecrivant
pour chacun de ces points l' equation
u(x+Ax, y)-2u (x, y)+u (x-L\x, y)+ u(x, y+Ay)-2u(x, y)+u(x, y-L\y)=
L\~ L\~
= flx 2 •y (x, y) + fly 26 (x, y)
et notant que Ies valeurs de u(x, y) aux points frontieres (x, y) sont
donnees, nous sommes conduits a un systeme lineaire d'equations
y
lJ

__,,_,
o a .r

Fig. 78

aigebriques. On a autant d'equations de ce genre que de noouds inte-


rieurs, soit (N - 1) (M - 1). Le nombre d'inconnues coincide mani-
festement avec le nombre d' equations. Nous demontrerons par la
suite que le determinant de ce systeme est different de zero, et donc
qu'il est resoluble. En le resolvant, on obtient Ies valeurs de u (x, y)
en tous Ies points du reseau.
En fait, on ne saurait suivre a la lettre le procede decrit, Ies
quantites y (x, y) et 45 (x, y) nous etant inconnues. Toutefois, notant
que le second membre flx 2 •Y (x, y) +
fly 2 -6 (x, y) peut etre rendu
aussi petit qu' on le voudra en prenant des pas suffisamment petits,
on peut esperer obtenir une reponse suffisamment precise en rempla-
~ant approximativement ce second membre par zero.
De sorte qu' on est conduit au systeme approche suivant:
u (x+Ax, y)-2u(x, y)+u(x-L\x, y) +
L\x2
u (x, y+L\y)-2u (x, y) +u (x, y-lly) _ O
+ fly2 - •
378 M~THODES AUX DIFF~RENCES [CH. 5

Nous aurons a etudier la resolubilite de ce systeme et a evaluer l'er-


reur due au rejet du reste
/).x2 ·Y (x, y) + !).y 2 •li (x, y).
Une telle etude sera precisement faite dans ce paragraphe. En
realite, c'est peu que de demontrer la resolubilite. 11 faut encore
savoir indiquer un moyen de resolution non trop ardu. Le fait est
que, pour des /).x, !).y petits, on obtient ici des systemes d'equations
d'ordres tres eleves. Dans un des paragraphes suivants nous etudie-
rons les procedes actuellement en usage pour resoudre de tels grands
systemes apparaissant lorsqu'on approche par differences finies Ies
equations aux derivees partielles.
Commenţons par le lemme simple suivant.
Le mm e. La fonction

V (x, y) =
(x-; )2 y-: )2
+ (
4
a2+b2
16
veri/ie les equations:
V(x+Ax, y)-2V(x, y)+V(x-Ax, y)+
Ax2
+ V (x, y +Ay)-2V (x, y) + V (x, y-Ay) = i
Ay2
et les inegalites
O~ V (x, y)~
(O~x~a, O~y~b).
D e monstra t ion. Les inegalites resultent avec evidence de
la formule pour V (x, y), et Ies equations resultent du fait que,
d' apres ce qui a ete demontre,
V (x+Ax, y)-2V (x, y)+ V(x-Ax, y) +
Ax2
+ V(x, y+Ay)-2V(x, y) + V (x, y-Ay) =
Ay2
a2v a2v Ax2
= ax2 + ay2 + 24 [Vxxxx (;1, y) + V xxxx (~, y)] +
+ Ay224 [Vyyyy (x, rt + Vyyyy (x, 112)).
1)

En effet, pour notre fonction V (x, y) Ies derivees quatriemes sont


nulles et l' operateur de La place
iJ2lT cJ2V = 1
{)x2 + oy2 .

Le lemme est demontre.


§ 34] PROBLEME DE DIRICHLET DANS UN RECTANGLE 379

T h e o r e m e 1. Le systeme d' equations aux differences, ecrites


pour tous les points (x, y) de notre reseau,
u (x+Ax, y)-2u (x, y)+u (x-Ax, y)+
~x2

u(x,y+Ay)-2u(x,y)+u(x,y-Ay) ( )
+ Ay2 = a x, y'
u (x, y) Ir = cp (x, y)
ne peut avoir de solutions u (x, y) telles qu' en un point au moins du
reseau u (x, y) > O, si ses seconds membres cp, a veri/ient les inegalites
a (x, y) ~ O, cp (x, y) ~ O.
D e m o n s t r a t i o n. Considerons la fonction sur le reseau
U (x, y) = U (x, y) +
BV (x, y), ou 8 > o, et V (x, y) ayant ete decri-
te au lemme precedent. 11 est evident que u(x, y) verifie Ies equa-
tions
u(x+ăx, y)-2; (x, y)+; (x-Ax, y)+u(x, y+Ay)-2u(x, y)+u(x, y-Ay)_
Ax 2 Ay2 -
=--= a (x, y) + e = â (x, y) > O,
u(x, Y)lr=~(x, y)=cp(x,y)+ev(x, y)~O.
Ainsi donc, u (x, y) verifie toutes les conditions du theoreme.
Seulement, l'inegalite a(x, y) ~ O pour Ies seconds membres a ete
renforcee et elle est devenue stricte
a(x, y) ~ e
O. >
Si a present, partant des conditions deduites, on etablit que
u{X, y),<O,
on aura par la meme:
u(x, y)+ev(x, y)~O,
a2+b2
u (x, y) ~ - ev (x, y) ~ e 16

Du fait que e est arbitraire, il resulte de la l'inegalite


u (x, y)~O.
Passons a la demonstration de cette assertion. L'equation
~(x+Ax, y)-2;;-{x, y)+°i7(x-Ax. y)+
Ax2
380 M~THODES .A UX DIFF~RENCES [CH. I>

peut se recopier comme suit:


u(x, y)=
1 ..... .... 1 .... - ....
"'Xx2 [u(x+Ax, Y)+u (x-Ax, y)]+L\y2 [u (x, y+Ay)+u (x, y-Ay)]-a
1 1 1 1 <
Ax2 + Ax2 + Ay2 + Ay2
1 - - 1 - -
Ax 2 [u (x+Ax, y)+u (x-Ax, y)]+ AyZ [u(x, y+Ay)+u (x, y-Ay)]
< 1 1 1 1 ~
Ax2 + Ax2 + Ay2 + Ay2 .

~max[u(x+Ax, y), u(x-Ax, y), u(x, y+Ay), u(x, y-ây)J.


L'inegalite stricte justifiee
u(x, y)<max[u(x+Ax, y), u(x-Ax, y), u(x, y+Ay), u(x, y-Ay)l
constitue l'anaiogue aux differences du principe du maximum. Elle
u
entraîne que la fonction sur le reseau (x, y) prend sa plus grande
valeur en un point de la frontiere. Or, on sait que Ir = q> ~ O. Par u
u
la, l'inegalite (x, y) ~ O est demontree. La demonstration du theo-
reme est achevee.
C o n s e q u e n c e 1. Le systeme d' equations aux differences
u (x+Ax, y)-2u (x, y)+u (x-Ax, y) +
6,x2
u(x,y+Ay)-2u(x,y)+u(x,y-Ay) _
{ + 6,y2 -
0'
u(x, y) lr=O
a une solution unique u (x, y) == O.
En effet, le theoreme demontre entraîne l'inegalite u(x, y) ~ O.
L'inegalite inverse -u (x, y) ~ O (u (x, y) ~ O) s'obtient si l'on
observe que la fonction sur le reseau -u (x, y) verifie Ies memes
equations que u (x, y). Les inegalites u (x, y) ~ O, u (x, y) ~ O en-
traînent u (x, y) == O. Que u (x, y) == O verifie Ies equations, c' est
evident.
On a vu dans le cours d' algebre qu' un systeme d' equations li-
neaires homogenes en nombre egal a celui des inconnues n' admet que
la solution nulle que si le determinant du systeme est different de
zero. Si le determinant du systeme d' equations est non nul, le syste-
me est resoluble quels que soient Ies seconds membres, et la solu-
tion est unique. 11 en resulte la
Cons e q u e n ce 2. Le systeme d'equations aux differences
u(x+Ax, y)-2u (x, y)+u (x-Ax, y) +
Ax2
u(x, y+Ay)-2u (x, y)+u (x, y-Ay) ( )
+ Aya =ax, y,
§ 3~] PROBLBME DE DIRICHLET DANS UN RECTANGLE 381

u (x, y)lr = <p (x, y)


est resnluble et a une solution unique quelles que soient les f onctions sur
le reseau a (x, y), <p (x, y).
On obtient pour cette solution l'evaluation a laquelle est con-
sacre le theoreme suivant.
T he ore m e 2. Si la (x, y) I ~ A, lcp (x, y) I ~ B, la solu-
tion des equations aux differences verif ie l' inegalite
a2+b2
Iu (x, y) I~ B + 16 A.

D e m o n s t r a t i o n. La fonction sur le reseau (x, y) = u


= u (x, y) - B +
AV (x, y) verifie les equations aux differences
i;(x+Ax, y)-2u (x, y)+~ (x-Ax, y)+
Ax2
;; (x, y+Ay)-2~Ay2
(x, y)+~ (x, y-Ay) _ ( ) +A........_ O
+ -a x, y -::::-- '

u(x, y) Ir= <p (x, y) lr-B +A•v (x, y) Ir~ <p (x, y) lr-B ~O.
On a pris pour V(x, y) la fonction construite dans le lemme.
D'apres ce lemme,

Le theoreme 1 donne l' inegali te


u(x, y)-B+AV(x, y)=u(x, y)~O.
En d'autres termes,
a2+bi
u(x, y)~B-A-V(x, y)~B+ 16
A.

La fonction sur le reseau -u (x, y) verifie Ies memes equations aux


differences que u (x, y), seulement Ies seconds membres a (x, y),
<p (x, y) doivent etre a present remplaces par -a (x, y), -<p (x, y):
Ies inegalites l-a (x, y) I~ A, 1-cp (x, y) Ir ~ B sont de nouveau
verifiees. Par consequent,
a2+b2
-u (x, y)~B+ 16
A.

Unissant cette inegalite a celle demontree plus haut


a2+b2
u(x, y)~B+ 16
A,
on est conduit a l'affirmation du theoreme:
lu(x,y)i~B+ a2tb2 A.
382 M:15THODES AUX DIFFERENCES [CH. l>

Nous avons maintenant etudie assez en detail Ies proprietes des


equations aux differences. A l' aide de ces proprietes, il est facile
d'evaluer l'erreur de la solution approchee du probleme de Diri-
chlet. En effet, la solution exacte u(x, y) du probleme de Dirichiet
verifie Ies inegalites aux differences
u (x+Ax, y)-2u (x, y)+ u (x-l\x, y) + u (x, y+Ay)-2u (x, y)+u(x, y-l\y) =
l\~ l\~
= /lx y (x,
2
y) -i- lly 2 6 (x, y),
K K
ly(x,y)l<12, l6(x,y)l<12,
u (x, y) Ir= cp (x, y),
K designant le maximum du module des derivees quatriemes de la
solution u(x, y). Au lieu de ces equations exactes que nous ne pou-
vons pas resoudre, etant donne que Ies vaieurs exactes de y (x, y),
6 (x, y) nous sont inconnues, ii a ete propose de resoudre Ies equa-
tions approchees
;(x+Ax, y)-2i7(x, y)+;(x-l\x, y) +
l\x2
u(x, u+Ay)-2;;' (x,., y)+i; (x, y-l\y) = o.
+ l\y- ,

u(x, y) Ir= <p (x, y).


Le difference entre Ies solutions exacte et approchee
w (x, y) = u (x, y)-u (x, y)
verifie Ies equations aux differences
w(x+l\x, y)-2w(x, y)+w(x-l\x, y)+
l\x2
}+A 2.(:(
+ w(x,y+l\y)-2w(x,y)+w(x,y-l\y)_A
l\y 2 ux ')' -
2 (
X, y uy u X, y
)

et Ies conditions aux limites homogenes


w (x, y) Ir = O.
D'apres le theoreme 2
I u(x, u)-u (x, y) I=
a2+b2
= Iw (x, y) I< O+ 16
max [llx 2 y (x, y) + lly 26 (x, y)] <
x, y
K a2 +b2
~ (âx_2 + ây2) •12 16 •
On voit que pour llx, lly suffisamment petits l'erreur de la soiu-
tion approchee est effectivement petite. Ainsi est justifiee l' app1i-
§ 35] SCH:15MA AUX DIFFERENCES POUR UN SYSTtME HYPERBOLIQUE 383

cabilite de la methode des reseaux a la recherche des solutions appro-


chees du probleme de Dirichlet avec des valeurs aux limites suffi-
sammen t reguli eres.
En pratique, lorsqu' on resout des problemes concrets, on se borne
ordinairement a des demonstrations ayant une importance de prin-
cipe, du type de celle faite ici. Souvent meme une telle demonstra-
tion se fait plus schematiquement. Les appreciations concretes rela-
tivement a l'erreur s'obtiennent, en regie generale, non pas a partir
d' evaluations theoriques, mais en comparant entre eux Ies resultats
de calculs faits avec differents pas ll.x, ll.y du reseau.
Une fois Ies equations aux differences etablies, il faut encore
les resoudre. Dans I' exemple que nous avons etudie, la resolution des
equations aux differences est un probleme tres complique et d'un
interet certain, mais nous ne nous y attaquerons pas ici.
Dans Ies paragraphes suivants nous etudierons des approximations
aux differences pour Ies solutions de plusieurs problemes types de
diverses classes d' equations (hyperboliques, paraboliques), de la
meme fa~on qu'on a procede ici pour le probleme de Dirichlet. Cette
etude sera menee grosso modo suivant le meme schema que celui
traite dans ce paragraphe. On verifiera d' abord que telles ou telles
equations aux differences sont verifiees presque exactement par la
solution exacte de l'equation aux derivees partielles (qu'elles ont
des seconds membres petits), puis on etahlira qu'une petite variation
des seconds membres des equations aux differences entraîne une peti-
te variation de leur solution. La premiere etape d'un tel schema
d'etude est dite etude de l'approximation, la seconde etant appelee
etude de la stabilite des equations aux differences.
§ 35. Schema aux differences pour un systeme
hyperbolique a deux variables independantes
Le schema anterieurement utilise pour demontrer un theoreme d'existence
s'etudie a peu pres de la meme fa~on qu'au paragraphe precedent a ete etudiee
l'equation aux differences de Laplace. Necessite de l'inegalite T:-< i. Compa-
raison des domaines d'influence des equations aux derivees partielles et aux dif-
ferenccs et condition necessaire de convergence resultant de cette comparaison.
Exemple montrant l'insuffisance de cctte condition. Schema rigide dont les
solutions peuvent, Ies pas decroissant, converger vers les solutions de differentes
equations.
Au paragraphe precedent nous avons etudie un schema aux dif-
ferences pour la solution du probleme de Dirichlet. Ici, nous allons
a nouveau nous occuper de schemas aux differences, mais cette fois-ci
pour Ies equations hyperboliques.
Soit a resoudre le systeme hyper bolique
OUi . k , (x, t) ~+
""at+ OUi ~ m,i (x, t ) UJ = t i (x, t),
""'
i
384 MJ;':THODES A UX DIFFERENCES [CH. 5

ecrit sous forme canonique. Ce systeme sera considere dans le rec-


tangle O~ x ~ l, O~ t ~ T. Les coefficients et les seconds mem-
bres sont supposes suffisamment reguliers, donc bornes.
Qui plus est, nous supposerons que sur chacune des frontieres
x = O, x = l aucune des vitesses caracteristiques ki (O, t), kt (l, t)
ne s'annule, si bien que chacune de ces vitesses ne change pas de
signe au cours du temps.
En tant que conditions aux limites sur la frontiere de gauche
x = O, nous supposerons donnees celles des valeurs ui(O, t) pour
lesquelles kt(O, t) > O. Sur la frontiere de droite x = l sont donnees
Ies ui(l, t) pour lesquelles ki(l, t) < O. On pourrait envisager des
conditions aux limites de forme plus generale, comme celles, par
exemple, qui ont ete envisagees lors de l'etude du theoreme d'exis-
tence de la solution. Nous ne nous lancerons pas ici dans de telles
complications, mineures pour la question etudiee.
Pour t = O, on se donne pour conditions initiales Ies ui(x, O)
pour tous Ies i = 1, 2, ... , n. Les conditions initiales sont suppo-
sees accordees avec Ies conditions aux limites de fa9on qu'il existe
une solution suffisamment reguliere satisfaisant a toutes Ies exigen-
ces formulees. II importera que cette solution soit bornee et qu'elle
ait des derivees premieres et seconde·s bornees.
Nous n' avons pas suppose ici la conservation du signe de la vites-
se caracteristique kt (x, t) des caracteristiques de la i-eme famille

dans tont le rectangle, de sorte qu' en principe on peut se represen-


ter une forme de famille de caracteristiques de vitesse kt (x, t) telle
que la famille representee sur la fig. 79.
II est vrai qu'il n'est pas permis aux caracteristiques de tangen-
ter Ies directions horizontales, car alors ki deviendrait infinie. Ceci
etant, l'image de comportement des caracteristiques donnee sur la
fig. 80 est interdite.
Prenons dans le rectangle O ~ x-<:: l, O ~ t ~ T un reseau aux
differences de pas h = Ax, -r = At. Un tel reseau est montre sur la
fig. 81.
Nous construirons le meme schema aux differences que lors de la
demonstration du theoreme d'existence pour los systemes hyperboli-
ques. Seulement, nous observerons attentivement la maniere dont
change la forme des equations aux differences lorsque le signe de
kt (x, t) change.
Soit (x, t) un point du reseau. Nous ecrirons l'equation aux diffe-
rences qui lui correspond en fonction du signe de kt (x; t) suivant
l'une des deux regles ci-apres.
§!35] SCHEMA AUX DJFFERENCES POUR UN SYST~ME HYPERBOLIQUE 385

Si Ici (x, t) ~ O, on ecrit:


lli (x, t+i:)-ui (x, t)
't

Si ki (x, t) > O, 011 ecrit l'equation aux differences comme suit:


ui(x, t--1--r)-ui(x, t)
,:
+ k~i (x, t) Ui (x, t)-:i (x-h, t) +
+~mii (x, t) ui (x, t) ::-:: h (x, t).

Pour chaque point (x, t) du reseau non situe sur Ies frontieres de
droite ou de gauche (x =I= O, x =I= l), on peut ecrire une telle equation.
t

z :c l :c
Fig. 79 Fig. 80

.• .• •. .• • • }'&'

o -
71 l 31

Fig. 81

Aux points de la frontiere de droite, si ki (x, t) < O, l'equation ne


saurait s' acrire sui vant cette regle, le point (l +
h, t) n' appartenant
pas au reseau. Mais dans ce cas elle peut etre remplacee par l' egali te
ui (l, t -1- -r) = a la valeur donnee sur la frontiere (nous avons con-
venu de ne pas envisager le cas ki (l, t) = O). De meme, sur la fron-
tiere de gauche x = O l' equation aux differences ne saurait s' ecrire
25-01038
386 M:ETHODES AUX DIFF~RENCES [CH. !>

si ki (O, t) > O. Elle peut egalement etre remplacee par l'egalite


ui (O, t + -r) = a la valeur donnee sur la frontiere.
Aux egalites ecrites doivent encore s' ajouter les conditions ini~
tiales: ui (x, O) = aux conditions initiales donnees. Nous supposons
realise l' accord des valeurs aux limites et des valeurs initiales aux
points anguleux (O, O), (l, O).
A l' aide des regles qui viennent d' ctre ecrites, on est conduit a
un systeme d' equations algebriques lineaires pour Ies valeurs des
fonctions sur le reseau ui(x, t). Dans ce systcme le nombre d' equa-
tions est egal a celui des inconnues. Nous devons demontrer que
ce systeme d'equations est resoluble et que sa solution aux points du
reseau, -r, h etant suffisamment petits, est voisine des valeurs de la
solution exacte des equations aux derivees partielles.
La demonstration que nous allons suivre rappelle en beaucoup,
quant a son schema, le raisonnement analogue a l' aide duquel a ete
etudie au paragraphe precedent le probleme aux differences de
Dirichlet.
Soit ui(x, t) la solution exacte des equations aux derivees par-
tielles qui a des derivees premieres et secondes bornees. D~aJJres la
formule de Taylor,
. ( t ..L ) _ . ( t) + 't' aui at(x, t) + ~
ul x, I 't - Uz x, 2
a2ui (x, t+ri't) _
8t2 . c
l

= Ui (X, t) 1, 't aui {)t(x, t) +'t'2CXi· ( X, t, 't'


)

(0-<11-< 1, Iai I< const),


ui(x + h, t) = ui(x, t) + h aui ~='
t) + h2~i(x, t, h)

(I ~i I< const),
Ui (x-h, t) = ui (x, t)-h aui ~=' t) + h yi (x, t, h)
2

(I'\'i I< const).


D'ou
aui Ui (x, t+'t)-ui (x, t)
ift= 't 't'CXi (x, t, 't),
aui ui(x+h, t)-ui(x, t) R.
7ix = h htJi (x, t, h),
aui _
âx -
ui(x,t)-ui(x-h,t)
h
+h'\'i·(x, t , h) •
Nous supposerons que les pas -r, h ont toujours ete choisis obeis-
sant a l'inegalite ; ~ const.
11 resuite aussitot des formules ecrites que la solution exacte du
systeme differentiel verifie Ies equations aux differences dont Ies
§ 35] scs:eMA AUX DIFFERENCES POUR UN SYSTEME HYPERBOLIQUE 387

seeonds membres ont varie d'une quantite de l'ordre de h. Au lieu


de f t (x, t), on doit a present ecrire au second membre ft (x, t) =
+
= li (x, t) hcpi (x, t, 't', h) et supposer que
I fPi (x, t, T, h) I < const.
11 nous faut a present montrer que DOS equations aux differences
sont resolubles quels que soient Ies seconds ·membres, et que si Ies
seconds membres varient d'une quantite de l'ordre deh, la solution
aux differences varie en chaque point d'une quantite du meme ordre.
La resolubilite des equations aux differences dans le cas ici exa-
mine est triviale. En effet, il est facile de montrer que Ies conditions
aux limites et Ies donnees initiales pour t = O permettent de deter-
miner la solution dans la premiere couche temporelle t = 't', solu-
tion qui peut etre prise pour donnees initiales pour determiner la
solution dans la couche t = 2T, etc. Supposons que dans la couche
t = t 0 on ait deja determine, en tous Ies points du reseau, la solu-
tion aux differences Ut (x, t 0), et montrons comment on peut la deter-
miner dans la couche t = t 0 't'. +
Au point de la frontiere de gaucho (O, t 0 + T), si ki (O, to)> O,
en vertu des conditions aux limites est donnee ui (O, t 0 + T). Sur
la frontiere de droite, si ki (l, t 0) < O, est donnee ui (l, to + T).
Dans tous Ies autres cas jouent Ies equations aux differences
ui(x, t 0 +-r~-ui(x, t0) +
ki(x, to) ui (x, to)- ~ (x-h, to)
1
+
+ ~ m;iui (x, t 0) = li (x, t 0),

si ki (x, t 0) > O, ou
ui (x, t 0 +-r~-ui (x. t 0) +ki:(x, to) ui (x+h, t~....:...ui (x, t 0) +
+ ~ muui (x, t = li (x, t
0) 0),
i
si ki(x, t0)-< O.
De ces equations on tire
Ut (x, to+ -r) = ( 1- ,; l:i I ) Ui (x, t0 ) +
+ -r l:il ui(x + h, t 0)-'t L mijUj (x, t + 't/i (x, t
j
0) 0).

Cette formule explicite demontre la resolubilite. Nous aurons encore


besoin d' evaluations pour Ies solutions aux differences. Nous avons
obtenu des evaluations analogues au chap. II lors de l' etude d'un
theoreme d'existence. Neanmoins, nous Ies deduirons a nouveau,
25*
388 M~THODES AUX DIFF~RENCES [CH 5

d' autant plus que nous avons maintenant besoin des evaluations
sous une autre forme, beaucoup plus grossiere.
Supposons que les quantites ui (O, t), ui (l, t) prises pour valeurs
aux limites, les donnees initiales ui (x, O) et les seconds membres
li (x, t) soient evalues par une constante F:
I ui (O, t) I< F, si ki (O, t) > O,
I ui (l, t) I < F, si ki (l, t) < O,

I ui (x, O) I < F, Iii (x, t) I < F.

Utilisant ces evaluations et notre formule explicite pour le calcul


de ui(x, t) dans les couches temporelles successives du reseau, nous
allons maintenant deduire une inegalite pour la solution aux diffe-
rences. Exigeons seulement encore qu'en tous les points du reseau
(x, t) soit verifiee l' inegali te :
'î I kt(x' t) I ,/ 1
h ~.

On verra plus loin a quel point cette restriction sur les pas est ne-
cessaire.
Soit t 0 une certaine couche temporelle du reseau. Posons U (t0) =
= [maxi ui (x, t 0 ) I, F]. De notre formule explicite pour les quanti-
x, i
tes dans la couche t 0 + ,; et des conditions aux limites donnees
resultent les inegalites
I u, + -r) I < F ~ U (to), si ki (O, to + -r) > O,
(O, t 0
I ui (l, t0 + 't) I < F ~ U (t 0 ), si ki (l, t 0 + -r) < O,
jui(x, to+i;)1<[(1- -rl,~il} U(t )-I- -rl,:il U(to)+ 0

+i:MU (t0) +i;F] = U (t0) +-rMU (to)+ r:F ~ (1 -J-i:M +i:) U (t0),
t t
IUi (x, t) I~ [1 +i; (M + 1)(' U (O)~ [1 +-r (M + 1)]":r F ~
T
~[1 +-r(M + 1)]":r F <M*F
T
(on a O~ t ~ T, l'expression [1 +
-r (M 1)f':t pour -r-+ O tend +
vers la limite finie e<M + OT, si bien qu' elle est bornee). A l' aide de
l' evaluation obtenue, il est facile de demontrer que, si les seconds
membres des equations aux differences varient d'une quantite de
l'ordre deh, la solution varie d'une quantite du meme ordre.
§ 35] SCHtMA AUX DIFFtRENCES POUR UN SYSTtME HYPERBOLIQUE 389

En effet, soit
u,(x, t+i:) = (1- 'tl:il ) ui(x, t) +

+ -rlk· I ~
h' ui (x+h, t)-,; ~ muu1 (x, t)+-rh (x, t),

ui(x, t + 't) = (1- -r I Zd ) ui(x, t) + -rl,~d) ui(x + h, t)-


-,; ~ miJUJ (x, t) + -r;Îi (x, t), Ifi-li I< const-h,
j

et supposons que Ies conditions initiales et aux limites pour Ies


fonctions u 1 et ui
sur le reseau coincident. Alors la difference ui -
- ui = Wt verifie Ies equations aux differences analogues
wi(x, t+-r) = (1-,; I kdz, t) I ) wi(x, t) +
+i: I k, (:, t) I Wi (x + h, h)-'t ~ m,1wJ (x, t) +'t lh (x, t)-fi (x, t)],
i
(x, O) =0, Wi
Wi (O, t) = O, si ki (O, t) > 0,,
Wi (l, t) = O, si ki (l, t);< O.
On sait que, partout,
IUi-ui I= Iwi (x, t) l~M* max Ih (x, t)-h (x, l) !<const h.
x, t
La justification de cette inegalite termine l'etudo du schema aux
differences dans le cas ou Ies pas son t soumis a la restriction
't'J k· I
max-h-'-~1.
A present, sur l'exemple du schema pour une equation a coef-
ficient constant k (k > O)
ou au
Tt+ k Tx = I (x, t),
u lt=O = Io (x), u l:~=o = /i(t), Io (O)= /t(t)
nous allons montrer que l'hypothese -rk/h ~ 1 n'a pasete introduite
dans le seul but de simplifier la demonstration. Elle est fondamen-
tale. Si elle n' est pas verifiee, on ne peut obtenir pour Ies solutions
du systeme aux differences ((x, t) parcourent les points du reseau)
u(x, t+-r)-u(x, t) +k u(x, t)-n(:r--h, t) =f(x t)
-r h ' '
u lt=O = fo (x), u lx=O = fi (t) (O< X~ l)
890 METHODES A UX DIFFERENCES [CH ~

l 'evaluation
max I u (x, t) I< const max [I/ (x, t) I, I/o (x) I, I /1 (t) Il
x, t
avec une constante independante de h.
En effet, posons
t (x, t) = o,
/1 (t) = o,
x = { h (-f)xfh, si Z-~x>O,
8

/o ( ) O, si x = O.
Pour calculer la solution dans la couche t + -r d' apres la couche
connue t, on trouve la formule
u(x, t+i-)= (t- ~;) u(x, t) + ~; u(x-h, t),
qui montre que Ies valeurs de u (x, t) aux points situes a droite de
la droite x - hth: = O s' obtiennent seulement en utilisant Ies don-
nees initiales / 0 (x), et qu' elles ne dependent d' aucune maniere des

/
/:c-lLt=O
'&
..ţ.
u /
/
/
o o l'/ o

0 /3~0 O

;/~o_Jo-l
u_j.J.J
o l
Fig. 82

valeurs aux limites / 1(t). On s'en assure aussitot en se reportant a


la fig. 82. On y a reuni par des angles Ies points qui entrent dans une
meme formule aux differences, et la droite x -hth: = O a ete tracee
en pointille.
11 apparaît que la solution aux differences admet a droite de cette
droite une representation analytique de la forme:
u (x, t) = Ji.,t/Th8 (-1)~/h.
En effet, cette fonction verifie Ies conditions initiales, et en la sub-
stituant au premier et au second membre de I' equation aux diffe„
rences
t+-r x t x t x-h
f7hs (-1)h = ( 1- ~;) ÂTh'~ (-1)h+ ~ Ji.,7hs ( - 1)--X-,
§ 35] SCHli:MA AUX DIFF~RENCES POUR UN SYSTBME HYPERBOLIQUE 391

on trouve, apres simplification par 'J.}lths (-1t1\ que cette equa-


tion est verifiee si
-ck ) I 'tk -ck
Â.= ( 1-T TŢ(-1)=1-2T.

Ainsi donc, nous nous sommes assures que pour x > hth: la solu-
tion de notre probleme aux differences est donnee par la formule
X t t
z1, (x, t) = (- f)ll - T [ 2 ,:: -1 ]'":r h 8

Fixons a present le rapport -r:/h de telle fa~on que -r:k/h soit superieur
a l'unite (-r:k/h > 1). Alors 2-r:k/h - 1 > 1 et
rI. 2 T,:k - 1].!,: h -+ oo quand h -+ O
8

bien que
max [I/ (x, t) I, I/o (x) I, lf t(t) 11 = max I/0 (x) I= h 8 -+ O.
X

L'impossibilite d 'obtenir l 'evaluation


max Iu (x, t) I~ const max [I/ (x, t) I, I /o (x) I, IJdt) 11
x, t

est ainsi demontree. On convient de dire que notre schema aux diffe-
rences pour -r:k/h > 1 est instable. On entend par la que, par exemple,
une petite variation des donnees initiales peut entraîner une varia-
tion catastrophiquement forte de la solution.
Nous allons maintenant apporter une consideration simple et
intuitive montrant que les solutions des equations aux differences ne
convergent pas vers la solution des equations aux deri vees partielles
lorsque -r:k/h > 1. Par la meme, nous aurons montre une fois encore
l'importance de l'inegalite -r:klh~ 1 pour l' applicabilite du schema
aux differences decrit.
En effet, la fig. 83 montre que la valeur u(x 0 , t 0) de la solution
aux differences s' exprime d' apres Ies valeurs u(x, O) aux points de
la couche initiale t = O situes sur la base du triangle rectangle de
c6tes paralleles aux axes x, t et d'hypotenuse dont la pente par rap-
port a l' axe des x vaut -r:lh. (Si une partie des points de la base de
ee triangle se trouvent a gauche de la frontiere x = O, il faudra
prendre a leur place Ies points frontieres pour x = O situes dans ce
triangle.) Le triangle que nous avons decrit constitue le domaine
aux differences d'influence sur le point (x 0 , t 0).
La solution de l'equation aux derivees partielles
ou ou
7 +ka;-=0
392 MtTHODES A UX DIFFERENCES [CU. 5

au point (x 0 , t 0) est egale, en vertu de la formule u = u (x - kt),


a la valeur de u pour t = O ou pour x = O au point d'intersection
avec la frontiere correspondante de la caracteristique x - kt =
= x 0 - kt 0 passant par notre point (x 0 , t 0). Si k,:/h < 1, cette carac-
teristique est situee dans le domaine de dependance aux differen-
ces (fig. 83), mais si k,:/h > 1, elle est situee en dehors (fig. 84).

t
t0 - - - - - - ·- - - - - - - - (.z'o, to)

}r
o :Co :c
Caroctirlstirjlle
:C-Kf=:Co-Ktg
Fig. 88
t
~ --------------- ~o,~)

Caractiristtr;ue
:c -Kt =:Co -Kto

• •

o
Fig. 84

Dans ce dernier cas, en changeant les donnees initiales seulemen t en


dehors du domaine aux differences d'influence sur le point (x 0 , t 0 ),
on peut changer la valeur cherchee u (x 0 , t 0 ), alors que le schema aux
differences est insensible a ce changement. 11 est clair que pour
§ 35) SCHEMA AUX DIFFERENCES POUR UN SYSTl!:ME HYPERBOLIQUE 393

k-r:lh > 1 il ne saurait etre question de convergence des solutions


des equations aux differences vers les solutions des equations aux
derivees partielles. Le raisonnement qui vient d'etre decrit a ete
utilise la premiere fois en 1928 par Courant, Friedrichs et Lewy sur-
un exemple voisin de celui envisage ici.
Il est a noter toutefois que si le domaine aux differences d' influen-
ce contient le domaine d'influence de l'equation aux derivees-
partielles, la solution de l' equation aux differences, lorsque h-+ O,
ne converge pas forcement vers la solution de l'equation aux deri-
vees partielles qu'elle approche.
Ainsi, le schema, le plus naturel semble-t-il,
u(x, t+'t)-u(x, t) + u(x+h, t)-u(x-h, t) =O
't 2k
pour I' equation
.!!:..+~=0
ot iJx

ne saurait etre utilise pour aucun r = -r;/h fixe dans le cas des h
suffisamment petits pour calculer la solution approchee. 11 apparaît
qu' on peut construire pour ce schema une suite de donnees initiales
rapidement decroissantes (quand h-+ O) telles que Ies solutions
calculees d' apres elles croissent tres rapidemont lorsque h-+ O. Le
domaine aux differences d'influence pour ce schema contient une
caracteristique si -r;/h ~ 1. (Verifiez-le!)
Prenons pour donnees initiales de ce genre

u(x, 0)=Re[h8 ei ~ ·:] =h 8


cos (; ~) ·

{Aux points de la couche initiale du reseau u (x, O) prend successi-


vement Ies valeurs: h8, O, -h$, O, h,S, O, ... )
11 est facile de s' assurer que le schema que nous avons apporte a
pour solution . t

u {X, t) =-= ( 1- i h
T )T h ei.:!'..,..=..11 ,
8 2

si bien qu'est aussi solution sa partie reelle


t
- 1t X

Re [ ( 1-i : ) Ţ h s/ 2 • T] ,
qui prend pour t = O Ies valeurs initiales donnees. De l'egalitc

J=[J/1+ ::J
t --~ t t

1(1-i ~ ) 7
h$/~·~
7 8
7
h =(l'1+r2) h'
5

on deduit sans peine que ces solutions ne sont pas bornees au voisi-
nage de n'importe quel point fixe (x, t) pour h-+ O.
394 M~THODES AUX DIFF:i;:RENCES [CH. 5

Bien qu'on vienne de demontrer que le schema tombe en defaut


pour tout -r:!h = r fixe, on peut quand meme s'en servir si on fait
Ies calculs avec un pas temporel -r: tres petit relativement a h. La
.
-con vergence vers Ies so1u t 10ns d e I' equa
' au ax
t·10n 7ii au = O a 1·1eu +
.si h -+ O et -r: ~ h ~
2

Nous decrirons au paragraphe suivant des schemas pour Ies


equations hyperboliques nous permettant de faire les calculs avec
n'importe quel rapport fixe ,:/h.
En conclusion, envisageons encore un exemple interessant de
schema aux differences pour l'equation ~~ + = O. 11 s'ecrit !:
-comme suit :
u(x, t+-r) u(x+h, t)+u(x-h, t)
_ _ _ _ _ _ _ _2_ _ _ _ + u(x+h, t)-zi(x-h, t) =O
-r 2h •

Si l' on suppose que u (x, t) est une fonction suffisamment regu-


liere douee de derivees quatriemes bornees, on peut, comme d'ordi-
naire, obtenir a I' aide de la formule de Taylor I' egali te
u (x+h, t)+u (x-h, t)
·U (X, t+-r)
2 , u(x+h, t)-u(x-k, t)
--------r-------,- · 2h =
~ Uxx + 2 + o ( ,; , h , ~
-r
= U t , U x -h2
i
Utt
2 h4 )
2
.

Sur Ies solutions de l'equation ud-ux = O, le reste, qui a la forme


1i2 h,4 )
- 2-r Uxx+Ţutt
't'
+o ( 't 2 , 2
h , ~ ,
h2 h4
ne tcnd vers O quand h-+ O que si -T- + O, -r:-+ O, --+0. 't
A cet
-effet, il suffit, par exemple, de lier les pas i;, h par la dependance
T = rh (r = const). S'il apparaît que ,: = Rh 2 (R = const) lorsque
li-+ O, alors le reste ne tend pas vers O. On peut montrer que dans
ce cas Ies solutions des equations aux differences convergent vers
la solution de l' equation parabolique
au au 1 a2z1,
Tt +ax - 2R ax2 = O.
Les schemas qui, pour differents rapports entre les pas, approchent
di/f erentes equations sont dits rigides.
Dans Ie cas ou r = ,:/h = const, il faut pour la con vergence que
T ne soiL pas superieur a l'unite. Ceci resuite de l'examen des domai-
nes d'influence. Pour r ~ 1 il y a convergence. Brossons succinc-
tement le schema de la demonstration correspondante dans l'hy-
pothese qu'on cherche la solution du probleme de Cauchy de l'equa-
§ 35] SCH~MA AUX DIFF.8RENCES POUR UN SYSTEME HYPERBOLIQUE 395

tion ~~ + !:
= f (x, t) d' apres Ies donnees initiales prises sur le
segment O~ x ~ 1 pour t = O. Ces donnees initiales determinent
(pour t > O) la solution dans la demi-bande O ~ x - t < 1, t > O.
D'apres notre schema aux differences, nous pouvons esperer l'obte-
nir seulement dans le triangle t ~ O, t ~ xlr, t ~ (1 - x)lr, situe,
pour r ~ 1, dans ladite demi-bande. Sur la fig. 85 ou ce triangle

Bande dans la~u.elle


est definte la sut11tion
de teq_uation
t dtrferentielk

O X o

o )(

x----o---x---o--x---o--x--o--x--o---
0 T
Fig. 85

est represente, Ies points du schema aux differences sont designes


par des petits cercles ou des croix disposes en quinconce. 11 est
facile de verifier que Ies calculs des valeurs dans Ies petits cercles
ne dependent pas des valeurs de u (x, y) aux croix, et inversement.
Nous avons represente differemment ces deux groupes afin de mettre
en evidence ce fait interessant, bien que d'importance mineure.
Ecrivant le schema aux differences sous forme resolue par rap-
port a u (x, t -r),+
u (x, t +-r) =1-r
--
2
u (x+h, t) +-
1+r
-
2
u (x-h, t ) +-rf (x, t),

et supposant r< 1, on deduit facilement les inegalites:


maxlu(x, t+-c)l<maxlu(a:, t)l+-cmaxl/(x, t)I,
X X X, t

max[maxlu(x, t+-r)I, maxlf(x, t)IJ<


X X, t
<(1+-c)max[maxlu(x, t)I; maxlf(x, t)I],
X X, t
396 M~THODES AUX DIFFgRENCES [CH. 5-

t
maxju(x, t)l-<(1-r-i-)7 max[maxlu(x, 0)1, maxl/(x, t)I~
X X, t
-<const max [max I u (x, O) I, max I/ (x, t) I J•.
X X, t
En reunissant cette inegalite, evaluant la solution des equations aux
differences d' a pres Ies donnees ini tiales et Ies seconds membres ,.
avec l' evaluation du reste U = O (h)), on est conduit precisement a
la demonstration de la convergence. J e ne m' arreterai pas plus.
longuement sur ce point, mais je pense qu'il sera utile au lecteur-
de faire la demonstration en toute rigueur.

§ 36. Schemas aux differences implicites


Lemme sur la resolubilite d'un systemc d'equations a matrice ă trois diago-
nalcs. Schema aux differences implicite pour l'equation hyperboliquc et evalua-
tion de ses solutions. Etude de la convergcnce. Schemas explicite ct implicite
pour l'equation de la chaleur. Description de la methode du double parcours
pour la resolution des equations aux differences qui apparaissent dans Ies schemas-
implicites les plus simples.
Les schemas aux differences pour Ies systemes hyperboliques,.
etudies au paragraphe precedent, avaient ceci de commode que la
resolution du systeme algebrique lineaire lie a ces schemas ne pre-
sentait aucune difficulte. Les equations aux differences pouvaient
etre resolues successivement en passant d'une couche temporelle de·
points du reseau a la suivante, et pour un pas de ce processus de
recurrence, c'est-a-dire pour le passage de la couche t a la couche·
t + i-, on pouvait ecrire Ies forniules explicites d' apres lesquelles
le calcul doit etre mene. De ce fait, on a convenu d' appeler explici-
tes de tels schemas. Or, Ies schemas explicites pour Ies equations-
hyperboliqu.es presentent un defaut majeur. Ils ne se pretent a11,,
calcul que si le pas temporel n' est pas trop grand. Cette restriction
imposee aux pas resuite de la comparaison des domaines d'influen-
ce exact et aux differences. Nous nous sommes arretes sur cette com-·
paraison au paragraphe precedent.
Nous allons considerer ici des exemples de schemas implicites.
poul' Ies equations hyperboliques ainsi que pour Ies equations para-
boliquos. Les equations aux differences engendrees par ces schemas.
ne se resolvent pas sous forme explicite simple par rapport a la
couche temporelle de reseau t + -r, alors qu' on a deja trouve toutes.
Ies inconnues sur la couche t.
Dans ce paragraphe, nous allons decrire et etudier quelques-uns
de ces schemas, mais nous ne chercherons pas au debut a resoudre
effectivement Ies equations qui en resultent. Malgre cela, des eva-
luations d' erreur seront deduites pour Ies solutions des equations
aux differences. Apres quoi, nous passerons au processus de calcul
habituellement utilise pour resoudre de telles equations.
§ 36) SCH~MAS AUX DIFFERENCES IMPLICITE$ 397

Avant de decrire la construction de schemas aux differences,


nous allons demontrer un lemme simple, mais tres important pour la
.suite, sur Ies soiutions d'un systeme d'equations lineaires d'unc
.certaine forme particuliere.
Le mm e. Le systeme d'equations
Uo = cp,
.anUn-1 + bnUn + CnUn+t = gn (n = 1, 2, ... , N - 1),
UN ='lJ,,
dont les coeff lcients verifient les inegalites
I bn I ~ 1 + I an I + I Cn I,
est resoluble quels que soient les seconds membres {cp, g 17 g 2 ,
.... , g N -t, 'lJ,}, et on a pour ses solutions l' evaluation
I uk I ~ max { I cp I, I g t I, I g 2 I, • • •, I g N -1 I, I,1, I}•
D e m o n s t r a t i o n. Fixant Ies coefficients ap, bp, cp, suppo-
sons que (u 0 , u 1 , u 2 , • • • , uN) soit solution du systeme pour
.certains seconds membres. Si, parmi I u 0 I, I u 1 I, I u 2 I, ...
. . ., I uN-1 I, I uN I, est maximum ou bien I uo I, ou bien I uN I, l'ine-
galite_

est evidente. S'il n'en est pas ainsi, est maximum l'un des modules
I U1 I,
I u2 I, ... , I uN-t I- Supposons le maximum atteint par I Us 1-
Alors,

pour tous les k = O, 1, 2, ... , N - 1, N, et, notamment,


I Us I ~ I Us-1 I,
I Us I ~ I Us+t j.
De l' egali te
bsUs = gs - llsUs -1 - CsUs+t

~t de l'hypothese relativement aux coefficients resultent Ies ine-


galites
(1 + I as I + I Cs I) I Us I ~ I bs I I Us I ~ I g s I +
+I as 11 Us -1 I + I Cs I lus+t I ~ lgs I +
+( las I + I Cs I) lus 1-
11 resulte maintenant avec evidence de celles-ci que
lusl ~ lcsl ~max {lcpl, Jgtl, IK2I, · · ., lgN-1', l'i'I}.

\.
398 M:ETHODES AUX DIFFERENCES [CH. S.

Ainsi, on a dans tous Ies cas possibles l'inegalite qu' on se proposait.


de demontrer
I uk I ~ max {I (f) I, I g1', • • •, I g N -1 I, I'I' I},
k = O, 1, 2, ... , N.
Supposant que pour certains seconds membres la solution existe„
nous avons montre que cette solution ne saurait etre trop grande.
Reste a present a demontrer que le systeme d' equations est effecti-
vement toujours resoluble. II est clair que si l' on prend des seconds
membres nuls <p = O, g1 = g 2 = ... = g N-i = O, 'lj, = O, le-
systeme l1omogene alors obtenu est resoluble, puisqu'il admet, par·
exemple, la solution triviale
Uo = 0, Ut = 0, U2 =0, ... , UN-1 = Q, UN= 0.
Montrons qu'il n'a pas d'autres solutions. En effet, d'apres ce qu'on
a demontre, n'importe quelle solution Uo, Ut, • • • , UN de ce syste-·
me verifie l'inegalite
I uk I ~ max { I cp I, I g1', • • •, I g N -tl, I'I' I}•
Ainsi, nous ·avons montre que le systeme homogene de N + 1 equa-
tions lineaires a N +
1 inconnues ·
Uo = 0,
anun-t + bnUn + CnUn+t = O, n = 1, 2, •.. , N - 1,
UN= Q
n'admet que la solution nulle. 11 en resuite que le determinant de-
ce systeme est different de zero. Des lors, ce systeme est resoluble„
et cela de faţon unique, quels que soient ses seconds membres.
L'evaluation pour sa solution a deja ete obtenue.
Venons-en a present a la description de la construction du sche-
ma aux differences. Pour la simplicite, nous nous bornerons a l'etu-
de d 'une seule equation hyperbolique
ou ou
ai+k(x, t)ax+m(x, t)u=f (x, t)
a coefficients et second membre suffisamment reguliers. N ous con-
sidererons cette equation dans le rectangle
O~ t ~ T,
o~ X ~ l.
Nous supposerons k (O, t) > O, k (l, t) < O, et nous prendrons Ies
conditions aux limites et initiales sous la forme suivante:
u (x, O) = co (x),
u (O, t) = cp (t),
u (l, t) = 'lj, (t).

/
§ 36] SCHtMAS AUX. DIFFtRENCES IMPLICITES 399

On exige des seconds membres, des conditions initiales et aux litni-


tes que la solution construite a l'aide de ces grandeurs soit suffi-
samment reguliere, a savoir qu'elle ait partout dans le rectangle et
sur sa frontiere des derivees secondes bornees.
Nous disposerons Ies couches temporelles du schema aux diife-
rences au moyen des valeurs t = O, t = -r, t = 2-r, ... , t = p-r:, en
choisissant pour points de reseau dans ces couches Ies points de coor-
donnees Xo = o, Xi = h, X2 = 2h, ... , XN = Nh = l. Le pas de
ce reseau 11x = h = l/N.
Nous prendrons Ies equations aux differences pour determinei·
u (x, t + ,;) aux points internes du reseau (x = h, 2h, ...
. . . , (N -1) h) en fonction du signe de k (x, t) sous l'une ou l 'autre
des deux formes
u (x, t+,;!-u (x, t) +
k (x, t) u (x, t+,;)-: (x-li, t+ ,;) +
+ m (x, t) u (x, t) = f (x, t),
si k (x, t)~O;
u(x, t+,;~-u(x, t) +k(x, t) u(x+h, t+1-u(x, t+-r) +
+ m (x, t) u (x, t) = f (x, t),
si k (x, t) < O. En outre, nous supposerons donnees Ies valeurs
initiales et aux limites:
u (nh, O) = ro (nh),
u (O, t+,;) = cp (t+i;),
u (Nh, t+,;) = u (l, t+,;) = 'i' (t+-r).
Nous montrerons que le systeme d'equations aux differences ecrit
est univoquement resoluble, si bien qu'il permet de determiner
successivement la solution approchee sur toutes Ies couches tempo-
relles du reseau situees dans notre rectangle. Nous montrerons egale-
ment que Ies valeurs de u(x, t) calculees a partir de ce systeme veri-
fient en tous Ies points du reseau l'evaluation
u (x: t) I ~ const [max (I q> I, I 'I' I, I I I, I ro I)],
x,t
la constante ne dependant pas de,; et h quand ces pas sont suffisam-
ment petits.
A present, supposant fondees la resolubilite des equations et
l'evaluation pour la solution, indiquons brievement le schema pour
verifier que, Ies pas ,; et h etant petits, la solution approchee est
voisine de la solution exacte. Ce schema est le meme que celui uti-
lise lors de l'etude de l'equation de Laplace aux differences, et sa
realisation correcte ne souleve aucune difficulte.
En meme temps que la solution approchee, notee (x, t), envi- u

~,\
400 1\11!:THODES A UX DIFF:ERENCES [CH. 5

:Sageons la solution exacte u (x, t) de l'equation aux derivees par-


tielles. En la substituant dans Ies equations aux differences et uti-
lisant la formule de Taylor, il n'est pas difficile de s'assurer que
-ces equations aux differences ne seront verifiees exactement que si
l'on remplace Ies seconds membres f (x, t) par f (x, t) + a (x, t, -r, h).
a (x, t, -r, h) etant l'erreur de l'approximation
I a (x, t, -r, h) I< const (,: + h).
La difference Îi (x, t) - u (x, t) = V (x, t) verifie Ies equations
1
l'(x, t+~-V(x, t) +k(x, t) 1 (x, t+-r)-~(x-h, t+T) +
-+m(x, t)V(x, t)=~a(x, t, ,:, h),
si k (x, t) > 0 ;
11 (x, t+-r~-V(x, t) +k(x, t) V(x+h, t+~!-V(x, t+T) +
+m(x, t)V(x, t)=a(x, t, -r, h),
si k (x, t) < O,
V (x, O) = O,
V (O, t+-r) = O,
V (Nh, t -1- -r) = O,
lesquelles equations ne different de notre schema aux differences
que par Ies seconds membres. Des lors, on peut se servir pour V (x, t)
de l'evaluation de la solution aux differences que nous promettons
de fonder:
lu (x, t) - Îi (x, t) I = IV (x, t) I ~
~ const [max la (x, t,
h, -r) 11 ~ const (-r h). +
Sur ce, nous avons fini de demontrer que Ies solutions exacte et
approchee sont voisines.
P. rob Ie m e. Comparez Ies domaines d'influence de l'equation aux deri-
vees partielles et des equations aux differences implicitcs. Explicitez la raison
pour laquelle Ies grands kr:/h ne contredisent pas ici Ies raisonnements de Cou-
rant, Friedrichs, Lewy.
Passons a la demonstration de la resolubilite des equations aux
differences et a l'evaluation de la solution.
Posant x = nh et introduisant la notation u (nh, t + ,:) = Un,
les equations
u(O, t+-r)=<p,
u(x, t+-r!-u(x, t) +k(x, t) u(x, t+-c)-:(x-h, t+-c) +
+ m (x, t) u (x, t) = f (x, t),
/

,F
., ;'
§ 36] SCHEMAS AUX DIFFERENCES IMPLICITES 401

si k (x, t) ~o,
u(x, t+-r~-u(x, t) +k(x, t) u(x+h, t+1-u(x, t+'t) +
+ m (x, t) u (x, t) = f (x, t),
si k (x, t) < O,
u (N h, t + ,;) = 'ljJ
peuvent se recopier sous la forme
Uo = <p,
anUn-1 + bnUn + CnUn+1 == Cn,
UN='lj),
ou
k (x, t) 't
h
. k (
, Sl X,
t) .~
. . _ O,
an= { O, si k (x, t) < O,
_ i
bn- + I k (x,h t) I 't '

O, si /c (x, t) ~O,
Cn= { k(x~t)'t, si k(x, t)<O,
Cn=[1-,;m(x, t)]u(x, t}+i;f(x, t).
Alors, sont manifestement remplies Ies conditions
Ibn I= 1 +Jan I+ ICn I,
ICn I-< (1-t-i;M) max Iu (x; t) I+i- max If (x,
x x,t
t) I-

De ces conditions resultent la resolubilite des equations pour


u (x, t +-c) et l 'inegalite
u(x, t+-c)l~max[j<pj, l'i'I, (1+,;M)maxlu(x, t)I+
X

+ 't max
x, t
I/ (x, t) I ] .
Posant
F = !max [max I cp (t) I, max I'\j, (t), max I ro (x) I, max If (x, t) I 1,
t t X X, t

U(t)=max[F, maxlu(x, t)I],


X

on peut «forire:
U (t+-c)< max [F, (1 +i;M) U (t) +-cF]-< (1 +-rM +-c) U (t),
U (t)< [1 +i-(M + 1)]t/-r U (O)~ [1 +-c (M + 1)t1-r F ~M*F.
26-01038
402 METHODl•:S AUX DIFFtRENCES [CH. 5

Nous procedons maintenant exactement comme au paragraphe pre-


cedent pour evaluer la solution deduite suivant le schema explicite.
Comme t est ici un multiple quelconque ·de -r, mais non superieur
a T, nous avons demontre l'evaluation requise
I u (x, t) I ~ const [max (I cp I, 1'1' I, I/ I, I w l)J.
X, t
Nous allons encore considerer deux schemas simples pour l'equa-
tion de la chaleur
iJu iJ 2 u
Tt- iJx2 =f(x, t).
Nous nous bornons ici au cas ou la diffusivite est constante et ega-
le a 1.
Nous chercherons de nouveau la solution avec les conditions
initiales et aux limites
u (O, t) = cp (t), u (l, t) = 'P (t),
u (x, O) = w (x)
dans le rectangle O ~ x ~ l, O ~ t ~ Ten utilisant le meme reseau,
de pas -r:, h = l/N, que dans l'exemple precedent pour resoudre
l'equation hyperbolique.
Considerons les deux schemas aux differences: l'explicite
u(x, t+-r!-u(x, t) u(x+h, t):-2ut, t)+u(x-h, t) =f(x, t)

et l'implicite
u (x, t+-r)-u (x, t)
't

u(x+h, t+-&)-2u(x, t+-r)+u(x-h, t+-r)


h2 = I (x, t).
Chacun de ces schemas approche l'equation de la chaleur en ce sens
qu'une solution suffisamment reguliere de l'equation aux derivees
partielles, si elle est substituee dans l'equation aux differences,
verifie celle-ci, pourvu qu' on ajoute .au s~cond membre / (x, t) la
fonction de reseau a (x, t, -r, h), qui tend vers zero lorsque -r, h de-
_croissent. Le lecteur pourra verifier ce fait en utilisant la formule
de Taylor.
Le schema explicite, resolu par rapport a u (x, t + -r),
cp lt + -r), si x = O,
f + h, t) + (1-2
u(:i:, t+-r) = I +~
h~ u (x

+u(x-h, t) +-r:f (x, t),


; ) u (x, t) +

(n= 1, 2, ... , N-1),


si x=nh

l. si x=Nh,
§ 36) SCHEMA$ AUX DIFI~:f:RENCES IMPLICJTES 403

pour ,:/h2 ,< 1/2 conduit sans difficultes a l'inegalite


max I u (x, t + 1:) I< max [ I <p (t + ,:) I, j ,P (t + 't) I,
X

max I u (x, t) I+ -r max I/ I ] .


X X, t

On peut obtenir une inegalite exactement pareille pour le schema


implicite aussi. 11 suffit a cet effet de poser
't' 't'
u(nh, t+-r)=un, an=Cn=-7i2, bn=1+2,ii"(x=nh),
gn = u (x, t) + -rf (x, t) (I bn I = 1 + I an I + I Cn I),
de recopier Ies equations sous la forme du systeme
Uo = cp,

anUn-1 + b11 un + CnUn+t = gn, n = 1, 2, ... , N - 1,


UN ='\J,

et d 'appliquer le lemme demontre au debut de ce paragraphe.


Le schema implicite permet d'obtenir l'inegalite sans aucune
restriction imposee a ,:/h2 •
Ainsi, nous avons montre que
max I u (x, t + -r;) I< max [ I <p I, I,P I, max Iu (x, t) I+,; max I/ I ].
X _ X X, t
Cette inegalite differe de celle deduite un peu avant dans le cas du
schema pour l'equation hyperbolique
max Iu (x, t+-r) I,< max [I q> I, J ,PI, t1 +-rM) max Iu (x, t) I+
~ a:

+-r max I/ 11,


a:, t
par le seul fait qu 'il faut poser M = O.
Ainsi qu'il a deja ete montre, une telle inegalite mene a l'eva-
luation
max I u (x, t) I ~ M* max [I cp I, 1'1' I, I/ I, I ro I].
x, t x, t
On deduit sans peine de cette evaluation et des evaluations pour Ies
erreurs d'approximation a (x, t, -r, h) que, pour -r, h petits, la solu-
tion aux differences est voisine de la solution exacte. Rappelons
qu'on supposait remplie pour Ies pas du schema explicite l'inegali-
te i:/h2 ~ 1/2. Aucune rcstriction n'est imposee aux pas du schema
implicite.
11 sera utile au lecteur de mener en detail Ies raisonnements
ebauches ici et d'obtenir une evaluation pour l'crreur.
La restriction r = -r/h2 ~ 1/2 pour le schema explicite est essen-
tielle. II est facile de s'en asrnrer si l'on verifie que u (x, t) =
26*
404 METHODES AUX DIFFERENCES [CH. 5

= (1 - 4r/1" h (-1t1h est solution de


8
l'equation aux diffe-
rences
u(x, t+-r)-u(x, t) u(x+h, t)-2u(x, t)+u(x-h, t)
't' h,2 o,
verifia nt pour t = O les donnees ini tiales
u (x, O) = h (-1t th .
8

A i; aide de cette solution, de la meme fa~on qu 'on a opere pour le


·schema explicite dans le cas de l'equation hyperbolique, on peut
-s'assurer qu'on ne peut trouver une constante M* independante de
,h dans l'evaluation de la solution aux differences, si 1 pour h-+ O,
le rapport r=-r.lh2 reste constant et superieur a (alors l1 - 4r I > 1). !
·On dit que pour r = -r./h2 > 1/2 le schema aux differences explicite
,pour l' equation de la chaleur est instable.
_ Les exemples apportes montrent que souvent il est plus commode
tl'utiliser les schemas aux differences implicites, plutot que Ies
schemas explicites. Ceci, certes, seulement dans le cas ou Ies equa-
tions aux differences implicites se resolvent facilement. Il se trou-
ve qu'il existe pour Ies systemes d'equations de la formef
Uo = cp.
l'anUn-1 + bnUn + CnUn+i· =· gn; n = 1, 2, ... , N - 1,
UN = '\j,
une methode simple et commode de resolution, methode qui d'ail-
leurs, dans tous Ies cas deja rencontres, est peu sensible aux erreurs
de calcul. C'est une des variantes de la methode de Gauss bien con-
nue d 'elimination des inconnues.
Nous allons maintenant decrire cette methode, et nous en ferons
plus loin au § 38 une etude detaillee.
L'equation Uo = cp peut s'ecrire, en posant
L112 = O, K112 = cp,
comme suit:
L'equation
a 1u 0 + b1u1 + c u 1 2 = gh

d'ou l'on elimine Uo, peut a present s'ecrire sous la forme


(a1L112 + b1) U1 + C1U2 =
a1K112 - g1 -

Pourvu que a 1L11 2 + ·b1 =I= O, ce que nous supposerons ici, on a


c1 ~ + g1-a1K1;2
a1L 112 + bt a1L 112 b1 +
§ 36] SCHEMAS A UX DIFFERENCES IMPLICITES 405

Une fois introduites Ies notations

l'inconnue u 1 s~exprime d'apres u 2 a l'aide de la relation


U1 = La12U2 + Ka/2•
Le processus d 'elimination des inconnues peut etre poursuivi.
Supposons qu'on ait deja la relation
Un-1 = Ln-1/2Un + Kn-1/2•
Eliminant en se servant de cette derniere Un-t de l'equation
anUn-1 + bnu + CnUn+t = Cn,
on est condui t a la rela tion
Un= Ln+112Un+1 + Kn+1f2,
ou
-Cn
L n+i/2 = L b ,
an n-112+ n
Kn - anKn-1/2
Kn-H/2 = L
an n-112+ n
b •

Pour pouvoir calculer Ln+112, Kn+ 112, il faut que le denominateur


anLn-1/2+ bn soit non nul.
Ayant obtenu la relation
UN-1 = LN-1/2UN +KN-1/2
et notant que uN = tj,, on peut calculer uN-t• Apres quoi, uN-2 est
determinee par l'egalite
UN-2 = LN-3/2UN-1 +KN-3/2,
et ainsi de suite, tant qu'on n'a pas determine successivement toutes
Ies inconnues
U N-3, U N-4, • • ., U3, U2, Ut, Uo.

11 est interessant de noter que lors du processus qui vient d'âtre


decrit, la resolution du systeme de N + 1 equations exige un nom-
bre d 'operations arithmetiques qui est seulement un nombre fini
de fois plus grand que N, alors que la resolution d'un systeme lineai-
re arbitraire de N equations exige habituellement un nombre
d'operations arithmetiques de l'ordre de N 8 • Une telle reduction du
travail a ete possible en raison du caractere specifique des equations
envisagees.
406 M:ETHODES AUX DIFF:ERENCES [CH. 5

La methode exposee, dite methode du double parcours *), se divise


en deux parties. Dans un premier temps, on calcule successivement
Ies coefficients de parcours Ln.+112, Kn.+112 (n = 1, 2, ... , N - 1)
(parcours direct), puis on calcule par recurrence en retrogradant Ies
inconnues uN, uN-1' ... , u1, u 0 {parcours inverse).
Nous montrerons au § 38 que, utilisant la methode du parcours
pour resoudre une large classe d 'equations aux differences, on n 'a
jamais a diviser par zero. Qui plus est, on montrera que cette metho-
de est peu sensible aux erreurs dans Ies calculs intermediaires.

§ 37. Approximation et stabilite


Schematisation des etudes faites sur l'erreur des solutions aux differences.
Notions d'approximation et de stabilite. De l'approximation et de la stabilite
resuite la convergence. Exemple de schema aux differences pour I' equation
:; + :: = f, schema qu'il est commode de considerer comme approchant non
pas cette equation, mais une consequence de cette equation. Etude sur l'exef!!ple
de ce mâme schema de la non-trivialite de la notion d'approximation aux points
frontieres.
Etudiant Ies schemas aux differences pour l'equation de Lapla-
ce, pour Ies equations hyperboliques et paraboliques, nous avons
toujours mene ,l'etude en la decomposant en deux etapes.
La premiere etape consiste a verifier que la solution envisagee u
de l'equation aux derivees partielles Lu = f, une fois substituee
dans l'equation aux differences approchante Lhu = f, verifie pres-
que exactement cette equation. En regie generale, on etablit la
legitimite des egalites du type
Lhu - Lu = O (h),
Lhu - Lu = O (h2 + -r 2), etc.
(h, -r sont Ies pas du schema aux differences). La verification de la
legitimation d'affirmations de ce genre est dite verification de l'ap-
proximation.
La seconda etape consiste a verifier la stabilite. On entend par
stabilite l' observation pour les solutions des equations aux differences
Lhuh = f h de l'inegalite
li uh li ~ M li fh li,
Ici li uh li, li fh li sont certaines normes pour mesurer la<< grandeur >>
de la solution aux differences uh et celle du second membre fh; M
est une constante independante des pas du schema aux differences.
Si Ies equations aux differences approchent Ies equations aux
*) Cette methode a ete elaboree en 1952 par I. Guelfand et O. Lantsievski.
Le terme << double parcours » est introduit par le traducteur: Ies coefficients
sont parcourus dans l'ordre croissant, Ies inconnues, dans l'ordre decroissant.
(N.d.T.)
§ 37] APPROXIMATION ET STABILirm 407

derive·es partielles et s'il y a stabilite des equations aux differen-


ces, on demontre facilement que la solution exacte et la solution
approchee sont voisines.
En effet, soit
: Lu = !, Lh uh = h, 11 / - h li = 81 (h) (81 (h) -+0
quand h -+O).
Ici e 1 (h) designe l'evaluation de l'approximation des seconds mem-
bres. On peut y rapporter, par exemple, Ies erreurs engendrees lors
de la resolution approchee des equations aux differences. Pour que
e 1 (h) -+ O lorsque h -+ O, il faut, le pas decroissant, augmenter la
precision de la solution des equatfons aux differences, augmenter le
nombre · de decimales a vec lesquelles sont calculees Ies valeurs u h
(pour reduire Ies erreurs d'arrondissement).
L'erreur d'approximation li Lhu - Lu li · sera notee 82 (h)
(e 2 (h)-+0 quand h-+0). On peut deduire des egalites
li Lhu - Lu 11 = 82 (h), 11 Lu - f 11 = O, li / - /hll = 81 (h),
IILhuh-ihll =0
en utilisant le fait que la norme d 'une somme est inferieure a la
somme des normes, l'evaluation de li Lh (u-uh) li :
li Lh (u - uh) li = li Lhu - Lhuh li = li (Lhu - Lu)+
+
(Lu -f) + +
(f - /h) (fh - Lhuh) li ~ 11 Lhu - Lu li +
+ li Lu-/ li+ li f-ih li+ ll!h-Lhuh li= e2(h)+e1 (h).
A present, en nous servant de la stabilite:
.11 u - uh 11-<M li Lh (u - uh) 11,
nous so·mm~s·conduits a l'inegalite .
li u - uh li ~ M le1 (h) + 82 (h)] -+ O quand h -+ O.
Nous avons demontre que Ies solutions exacte et approchee sont voi-
~ne~ ·
Toutes Ies demonstrations de co~vergence faites aux paragraphes
precedents ont. ete menees precisement suivant ce -schema.
Nous ne donnerons pas le schema formel complet. Observons seu-
lement qu'il faut inclure dans la notion d'operateurs L, Lh non seu-
lement Ies operateurs agissant dans le domaine, mais aussi ceux au
moyen desquels sont donnees Ies conditions aux limites. 11 est sou-
vent commode de prendre differentes normes pour evaluer u - uh
et pour evaluer Ies seconds membres fh•
11 est aussi a noter que la division de l'etude de la convergence
en l'etude de l'approximation et de la stabilite est conventionnelle,
si bien que differents .auteurs peuvent s'en servir differemment lors
de l'etude d'un merrie schema.·· -
408 M8THODES AUX DIFF~RENCES [CH. 5

Nous allons maintenant examiner un exemple interessant d'equa-


tions approchees aux differences avec une precision du second ordre
pour 1, equat10n
, . 7it +
au Txou = I, exemp1e qm. montrera
, 1e caractere
" des
modifications du schema d 'etude decrit plus haut, auxquelles on a
souven t recours .
Nous considererons l'equation :~ + :;
= f dans le rectangle
O~x ~ 1, O~ t ~ T, et nous distinguerons la solution par Ies
conditions initiales et aux limites
u (x; O) = cp (x), u (O, t) = ,j, (t).

On suppose que cette solution a des derivees bornees jusqu'au troi-


sieme ordre inclus.
Divisons le segment [O, 1) en N parties egales de longueur h =
= 1/N. Chacune d'entre elles sera le pas du reseau aux differences.
Le pas temporel sera note ,;. Le reseau aux differences sera forme
par les points
r t = n,;, O<.n~Tlt,
l x=mh, O~m~N
a vec Ies entiers m, n.
Ecrivons pour les points (x, t) du reseau l'operateur
u(x,t+i;)-u(x,t) ..L u(x+h,t)-u(.x-h,t) _
-r 1
2h

- ~ [ u (x+h, t)-2u (.x, t)+u (x-h, t) ]-(L ) .


2 h'l. - hu x, t•

II est clair que Ies valeurs de cet operateur peuvent etre calculees
en tous les points du reseau, sauf aux points appartenant aux fron-
tieres de gauche (x = O) et de droite (x = 1), et sauf aux points de
la couche aux differences superieure ( t = [ ~]) .
Pour etudier l'approximation, nous nous servirons, comme d 'or-
dinaire, de la formule de Taylor:

u (x +h, t) = u (x, t) + hux + 2h2 Uxx + 6h3 Uxxx ~X+ 82h, t),
§ 37] APPROXIMATION ET STABILITE 409

Substituant ces developpements dans l'operateur aux differences,


nous sommes conduits a l'egalite
u(x, t+'t)-u(x, t) + u(x+h, t)-u(x-h, tJ
't 2h
't u (x+h, t)-2u (x, t)+u (.x-h, t)
-2· h2
' ,:
= Ut +ux+ 2 (uu-uxx) + O (i: 2 + h 2 + ht),
qui montre le premier ordre d'approximation par notre expression
aux differences de l'operateur differentiel ! +! .
Or, on peut aborder la question de l'approximation un peu dif-
feremment. A cet effet, observons que
't âu âu 't ( a a ) (at+az
au au ) '
Ut+Ux+ 2 (u11-Uxx)=at+az+2 at-az
si bien que sur Ies solutions de l'equation
!!!:..+-2!!:..
ât â.x =I
on peut aff ir mer que
u(.x, t+'t)-u(x, t) + u(x+h, t)-u(x-h, t)
,: 2h
't u (.x+ h, t)-2u (x, t)+ u (x-h, t)
-2• h2

=f+; ( !~ - :~) +O(i: +h +hi:).


2 2

Pour obtenir le second ordre d'approximation, il faut prendre pour


second membre de l'equation aux differences au point (x, t) non pas
f (x, t), mais j (x, t) -1- ; ( !{ - :! ).
L'equation aux differences ainsi
construite approchera non pas l'equation initiale u 1 + Ux = f, mais
l 'equation qui en resuite
,:
u,+ux + 2 (uu-Uxx) =f +2 't
Ut-fx)•
Si l'on envisage la solution de l'equation avec pour second membre
f (x, t) = O, alors f + ~ Ut - f x) = O, et sur de telles solutions
l'equation aux differences
u(x, t+'t)-u(x, t) + u(x+h, t)-u(x-h, t)
,: 2h
't u(x+h, t)-2u(x, t)+ u(x-h, t)
-2 h2 o
410 M:mTHODES AUX DIFF~RENCES [CH. 5

approche l'equation Ut +
Ux = O au second ordre. Par la suite,
nous n'envisagerons exclusivement que ce cas particulier /==O.
Resolvons notre equation aux differences par rapport a
u (x, t + -r):
u (.x+h, t)~ u (.x-h, t)
u (x, t +-r) = u (x, t)-'t' -"-------,,u-,------- +
,:2 u(.x+h, t)-2u(.x, t)+u(.x-h, tJ
+2• h2 •

Si a un certain instant fixe t on connaît Ies valeurs u (x, t) en


tous Ies points x du reseau, on peut, a l'aide de cette formule, deter-
miner la solution aux differences a !'instant t + ,.-
en tous Ies points
x, outre le point le plus a droite (x = 1) et le plus a gauche (x = O).
On ne saurait se servir de cette formule en ces points, ou ne sont pas
determines u (x + h, t) ou u (x - h, t). Toutefois, a la frontiere
de gauche (x = O) Ies valeurs u (O, t + ,:) sont donnees a titre de
condition aux limites. 11 nous reste seulement a indiquer la regle
pour le calcul de u (1, t +
-r) pour Ies points x = 1 de la frontiere
de droite. Nous proposons d'utiliser sur cette frontiere l'equation
aux differences
u(i, t+i:)-u(1, t) + u(i, t)-u(i-h, t)
o.
~ h

A l'aide de la formule de Taylor, on peut s'assurer sans peine que,


pour une fonction reguliere u(x, t) telle que Ut + ux = O (et donc
Utt = Uxx), on a la relation
u(1,t-j-,:)-u(1,t) + u(1,t)-u(1-h,t) _
't h -
h
=u,+ux+ 2-r uit-yUxx+
't2
Uttt
6 (1, t+0t't) +
2
+ ~ Uxxx (1-02h, t) = T-;h Utt (1, t) + O (T 2 + h2 ).

On voit que quand h -+0, -r/h = r etant fixe avec r =/:= 1 (-r =/:= h),
cette relation aux differences aux limites est verifiee sur Ies solu-
tions seulement au premier ordre d 'erreur O(h). A premiere vue il
peut sembler que cela doive aussi conduire a une erreur dans la solu-
tion de l'ordre de O(h). Nous allons montrer qu'il n'en est rien.
L'erreur de la solution aux differences sera d~ l'ordre de O(h2 ).
Nous commencerons l'etude par plusieurs constructions auxiliai-
res. Designons par S(t) le reste de la condition aux limites aux diffe-
rences
37] APPROXIMATION ET STABILITt 411

-et observons que pour Ies fonctions u(x, t) ayant des deri vees troi ·
.siemes bornees,
S (t + -r) - S (t) = O (i-2) = O (h2) (-r = rh), S (t) = O (h).
Construisons maintenant la fonction de reseau
1 1-x

Vh(x, t)=S(t)•h tţr [(~+!)li -( ~~! fr]=S(t)•R(x).


11 est facile de verifier Ies proprietes suivantes de Vh (x, t) pour tous
les points du reseau O ~ x ~ 1 :
1. V h (O, t) = o,
2. vh (x, t) = s (t) ·O (h) = o (h2),
3. vh (x, t+-r)- vh (x, t) = s (t+-r)-S (t) .o
(h) = (h2). o
't 't

Avant de verifier Ies proprietes 4 et 5 de Vh (x, t), il est. comrnode de


s'assurer d'abord que le facteur figurant dans V h
1 1-x
R (x) = h 1+r [ ( r-1
2 r+t
)T _ ( r-1
r+t
)-h J= O (h)
verifie Ies equations aux differences
R (1)-R (1-h)
h
-1,
R (x+h)-R (x-h) -r R (x+h)-2R (x)+R (x-h)
2h 2 h2 0.
On etablit directement en substituant que ces egalites pour R (x)
sont verifiees. A present, il est facile de s'assurer que
v,l (1, t+-r)- vh (1, t) + vh (1, h)- vh (1-h, t) =
-r h
= S (t+-r~-S (t} R (1) + S (t). R (1)-f (1-h) =
=0 (h)-0 (h) +s (t)•(-1) = -S (t) +o {h2 ),
Vh(x, t+i:)-Vh (x, t)+ Vh(:c+h, t)-Vh(x-h, t)
-r 2h
_2_ [Vh (z+h, t)-2Vh (x, t)+ Vh (:c-h, t)
2 ~
J-
-
S (t+-r~-S (t) R (x) + S (t) [ R (z+h);R (z-h)

_.2_ R (z+h)-2R (x)+R (x-h)


2 h2
J--

= s (t+'t~-S (t) R tx) = O (h)-0 (h) = O (h 2).


412 l\rnTHODES AUX DIFFERENCES [CH. 5-

Les deux dernieres egalites constituent precisement le contenu des,


proprietes 4, 5 de V h (x, t) :
4. Vh(1, t+~-Vh(i, t)+ Vh(1, t)-:h(1-h, t) = -S(t)+O(h2),

Vh(x, t-{--r)-Vh(x, t)+Vh(x+h,t)-Vh(x--h, t)


5. -r 2h

-+ • Vh (x+ h, t)-2V\~• t)+ Vh (x-h, t) =0 (h2)r

Nous avons represente sur la fig. 86 le graphique de la fonction du


reseau Vit (x, t) pour un certain t fixe dans le voisinage du point>

p
I
I
I
I\ I
/ \ 1-h /
o ', . / 1-2h, ,' 1
\ I
:c
\I
o

Fig. 86

x = 1. (Nous n'aurons a envisager par la suite que le cas r < 1, si


bien que, construisant le graphique, nous nous sommes servis du
fait que r < 1.) Dans la formule pour Vh (x, t):
1 1-x

Vh(x, t)=S(t)h• itr [(;~:)ii"-(;+! )T""]


le facteur S(t) h- ţr ne depend pas de x et determine l'<< amplitude >>
1

du graphique. 11 a pour ordre h2 •


(r-i)
h
· terme entre crochets r+i i/ d'ecro1t,
L e premier " quan d h ---+- O,
plus vite qu'une puissance quelconque de h, si bien qu'il n'est pas
reflete sur le graphique pour Ies h suffisamment petits. Le second
1-x
terme - G+ !)-h-
est une progression geometrique de raison nega-
tive plus petite que 1 en module, amortie vers la gauche. Les points
de cette progression ont ete representes pour x = 1, x = 1 - h,
x = 1 - 2h, . . . sur la fig. 86.
Envisageons a present la fonction de reseau
wh (x, t) = u (x, t) + V h (x, t) - Uh (x, t).
·§ 37) APPROXIMATION ET STABILIT:i!l 413

I CI. t) est une SO IU t·I0n regu


U (X, ' 1·' au + az
1ere d e I''equa t·10n at au = O,
.uh (x, t) est la solution des equations aux differences :
Uh{t, t+'t)-uh(t, t) +uh(1, t)-uh(1-h, t) -o
'C h, - '
Uh (x, t +-r)-- uh (x, t) + Uh (x+h, t)-uh (x-h, t)
-r 2h
_ ; [ uh (x+h, t)-2uh ~:• t)+uh (x-h, t)] = Q,
qui verifie Ies memes conditions initiales et prend Ies memes valeurs
aux limites pour x = O que u (x, t). II est facile de voir que
a) wh
(O, t) = o,
b) wh (x, O) = 0 (h2 ),
c) Wh(x, t+-r)-Wh(x, t) , Wh(x+h, t)--Wh(x-h, t)
't -ţ- 2h
-r Wh(.1:+h, t)-2Wh(x, t)+Wh(x-h, t) =0 (h2),
-2 h2
d) Wh(1, t+~-Wh(1, t) + Wh(1, t)-;h(1-h, t) =0(h2).

Pour assimiler l'idee de la construction envisagee ici, le lecteur doit verifier


crayon en main que Ies egalites a), b), c) sont effectivement vraies.
On peut esperer deduire a
partir de ces egalites l'evaluation
wh (x, t) = 0 (h2)
pour la fonction Wh. D'ici et du fait que V h = O (h2), on deduit que
U (x, t) - Uh (x, t) = Wh (x, t) - Yh (X, t) = 0 (h ).
2

Ainsi donc, l'etude tout entiere faite par nous peut etre consideree
,comme la verification de l'approximation, et la deduction de l'eva-
luation W h (x, t) = O (h2) a partir des equations aux differencee
pour W h, comme la demonstration de la stabilite du schema. (Cette
demonstration sera faite plus bas pour r ~ 1. Pour r > 1, le schema
est instable, comme cela resulte de considerations sur Ies domaines
d 'influence examinees au § 35.)
La verification de l'approximation a laquelle nous avons procede
est tres instructive. Primo, elle montre qu'il est parfois plus commo-
de de considerer que le schema aux differences approche non pas
l'equation initiale Lu = f, mais quelque autre equation qui en est
une consequence. Ainsi, dans notre exemple, on a eu interet a envi-
sager 1, approx1mat10n
. . non pas de l' equat1on
,. . au ax
Tt au = f , ma1s
. de +
celle qui en resuite
Ut + Ux + 't' (utt - Uxx) =f + 't Ut - f.i:).
414 Mf:THODES AUX DIFFERENCES [CH. 5-

Secundo, l'etude faite de l'approximation des conditions aux limi-


tes montre qu'il faut traiter avec reserve Ies deductions obtenues par
application formelle du developpement de Taylor. Dans notre exem-
ple, par une telle voie formelle nous n'avons pu que nous assurer-
de l'approximation de l'ordre O(h), alors que la precision effective
de la solution approchee est O(h2).
En fait, on peut aussi dans notre exemple introduire la notion
d 'approximation de faQon qu 'elle donne l'ordre O (h2). Nous ne-
ferons pas l'etude correspondante, puisqu'en fait elle constitue un
certain autre expose de l'etude faite ici. Cet expose n'est pas plus
simple du tout etil est moins intuitif. Ceux qui le desirent pourront
en prendre connaissance dans le livre (ecrit par l'auteur en commun
avec V. Riabenki) << lntroduction a la theorie des schemas aux diffe-
rences >>. Nous en venons a l'etude de la stabilite. Nous allons mon-
trer que la solution des equations aux differences
w (O, t) = O, w (x, O) = q> (x),
w(x, t+i:)-w(x, t) + w(x+h, t)-w(Â-h, t)
,: 2h
,: w(x+h. t)-2w(x, t)+w(x-h, t)
-2. h2 F (x, t)~

w(1,t+i:~-w(1,t) + w(i,t)-:(1-h,t) ='\J)(t)

verifie l 'evaluation:
max li w (t) ll~const [ li w (O) li -ţ-max li F (t) li+ maxi$ (t) I].
t t t
Nous avons adopte ici Ies notations condensees :

I w~(t) li= -Vh ~


x:::;1-h
w2 (x, t) +: w2 (1, t),

IIF(t)IJ =-./ h ~ F 2 (x, t).


V h~x~i-h
Comme le montrent ces notations, nous allons demontrer la stabili-
te en norme aux differences euclidienne, qui est l'analogue de la
norme de l'espace L 2 d'Hilbert. La demonstration peche un peu
par sa lourdeur, et si je la donne, c'est uniquement pour que la
deduction soit complete.
D'evidence, il suffit de demontrer que
+ +
li w (t -r) li ~ li w (t) li ,:.M ( li F (t) li + I 'I' (t) I).
En effct, îl resuite de cettc inegalite que
max (li w (t-\--r) li, max li F (t) li, max I 'I' (t) I)<:
t t
,< (1 + 2'tJ11) max (li w (t) li, max li F (t) li, max I 'I' (t) I),
t t
§ 37] APPROXIl\lATION ET STABILITE 415

d'ou
.L
li w (t) 11--< (1 +2·6l,f) • max (li w (O) li, max li F (t) li, max I ljJ (t) I
t t
et clonc
max li w (t) li< const [ li w (O) li+ max li F (t) li+ max f tj, (t) I].
O~t:.c..T t t
Si w (x, O) = O (h2), F (x, t) = O (h2), ,~ (t) = O (h2), alors w (x, t) sera aussi

vh
de l'ordre de h2 au sens de la norme

max ~ w 2 (x, t)+ ~ w2 (O, t).


t h~x~t-h
Passons a la demonstration de l' inegali te
li w (t + ,:) li < li w (l) li + ,:M (li F (t) li + I"' (t) I).
Resolvons Ies equations aux differences par rapport a w (x, t + 1:) :
w (O, t +i;) =0,
't
w(x, t+i:)=w(x, t)- h[w(x+h, t)-w(x-h, t)]+
2

+ 2,:2h 2
[w(x+h, t)-2w(x, t)+w(x-h, t)]+,:F (x, t)

(x=h, 2h, ••• , 1-h),


't'
w (1, t+i:)=w (1. t)-,; [w (1. t)-w (1-h, t)] +1:ti, (t).

La fonction de reseau w(x, t +


1:) peut âtre representee sur la couche temporelle
t + ,:
par la somme

ou
w (x, t T) = z (x, t +
i:) -r:F (x, t), + +
z (O, t + T) = o,
't
z(;r, t+'t)=w(x. t)- h[w(x+h, t)-w(x-h, t)]+
2

+2h ,;2
2
[w(x+h, t)-2w(x, t)+w(x-h, t)] (x=h, 2h, , .. , 1-h),

z(1, t+i:)=w(1, t)-f rw(1, t)-w(1-h, t)J,


O p0tu x=O
F (x, t) =
{
F (x, t) pou r h ,<. x < 1- h
tj, (t) pour x=1.
11 ('Sl evident qne

I/ F (/) li= V~ •~• (t)+h ~ F2 (x, t) < •


X

< l/htj,2 (t)+-,/ h-2~ F2 (x, t)= Vii I tp (t) I+ 1I2 li F (t) li•
416 MSTHODES AUX DIFF~RENCES [CH. 5

Pour les h suffisamment petits,


11 'P (t) li< M ( I'I> (t) I+ 11 F (t) ID (M = 1/2),
d'ou
11 w (t+-r) 11=11 z (t+-r)+-ci· (t) 11 < 11 z (t+i-) 11 +T IIP' (t) 11 <
< li z (t + 't) li+ -rM ( I 'I' (t) I+ li F (t) li).
Reste ă demontrer que
11 z (t + 't) 11 < 11 w (t) 11.
Introduisons Ies notations simplifiees
z (x, t 't) = Zn, + n = x/J,.
w (x, t) = Wn,
r = -c/h.
Dans ces notations
z0 = O, Wo = O,
r r2
Zn=Wn- (wn+1-Wn-1)+ (wn+1-2wn+Wn-f), 1 <n < N-1, N=l/h,
2 2
z.v= (1-r) WN+ rWN-1,
/ N-1 / N-1
+ 2h zN, ,S wt + ~ wj;.
li z li =
V "1
Ii ,.!J
n=1

Ainsi donc, la question tout entiere revicnt


2
Zn
2
llwll= l/
P'
a demontrer
h
n=1

l'inegalite (r < 1)
N-1 N-1
~ Zn2+ 2ZN-<.::::,.
LJ
1 2 ./ ~ 2+ 1 .,
~ Wn 2 W'jq•
n=1 n=i
Pour 1 < n ,< N -1 (O < r ,< 1)
2
Zn = ( ; + ; ) + (- ; + r; ) Wn+ii
Wn-1 + (1- r2) Wn

Zfi=[ (; + ~) Wn-t+(f-r 2) Wn+ ( - ; + r;) Wn+1 "¾ r


< [ ( ; + ~) Wn-1 + (1- r 2) Wn + ( - ; + ; ) Wn+t +
2
r
+ r2(f-r2)[
4
Wn-1 - 2Wn
+ Wn+t 12 r (1+r) Wn-1 +{i - r~") W·•+
2 11
2

2 (1-r) .,
+r 2
Wfi+1-r(1-r2)(wnWn+1-Wn-1wn)·

Faisons la somme des inegalites pour Zft, tout en notant que w0=O:
N-1
""'1
~ Zn
2 .,,...
-<.::::,. -
r2 ( 1- r)
2
2
W1 -
r2 (1
2
+ r) WN -1 +2

n=l
N-1
r2(1-r) r 2 (1+r)] '1
+ [ +{1-r2)+
2
LJ w;i-r(1-r 2)(wN-tWN-0•w1)=
2
n=1
§ 38] MgTHODE DU DOUBLE PARCOURS 417

r 2 (1-r)
-----,-_..;.w2
- 2 1

'Puis,

N-1
-r (1-r2 ) WN-fWN+; wk+ ] wi.
n=1
II suffi t de demon trer que
z'J..,-w'J..,
2
On doit alors utiliser l 'egalite
ZN=(i-r)wN+rwN-1•
Transfonnons le premier membre de l'inegalite a demontrer:
z1-w'J.v r2(t+r>wN2 1-r(i-r2)wN-fWN=
2 2 -
((1-r) w,v+rwN_iJ 2 -wiv
2
1-(1-r)i r3
w'jy-r2 (1-r)wNwN-1-
2 2 wţ,_ 1 =
1-(1+r)(1-r)2 r
=- wÂr- [(1-r)w.v+rwN_t]2,<0.
2 2
Ceci termine la demonstration de la stabilite du schema poui· r 1. <
§ 38. Methocle du clouhle parcours
Systemes d'equations bien conditionnes resultant de schemas aux diffe-
rences. Resolubilite et bon conditionnement de systemes a coefficients voisins.
Deduction des evaluations pour Ies coefficients de parcours pour Ies systemes
bien conditionnes. Ces evaluations sont verifiees pour le systeme initial, ainsi
que pour tous Ies systemes voisins. Le denominateur dans Ies formules de par-
cours est non nul. Schema du processus de calcul reel. Sa reduction a la solution
exacte d 'un systeme voisin. L 'erreur du resultat depend du maximum des erreurs
sur chacun des pas des calculs, mais elle ne depend pas du nombre de pas.
Nous avons decrit la methode du parcours pour resoudre Ies
equations aux differences
llnUn-t -1- bnUn + CnUn+f = gn (n = 1, 2,· ... , N - 1),
Uo = <p, UN = '\P•
27-01038
418 MeTHODES AUX DIFF~RENCES [CH. 5

Nous allons nous occuper maintenant de l'etude de la sensibilite


de cette methode aux erreurs de calcul.
Nous supposerons que le systeme d'equations aux differences est
<< bien conditionne >>. On entend par la la realisation pour Ies solu-
tions du systeme des inegalites suivantes
I Un I ~ Mmax [I cp I, I 'i' I, I gk IJ. (1)
D'ordinaire, quand on etudie des schemas aux differences, on
doit envisager non pas un seul systeme d'equations aux differences,
mais tout une famille de tels systemes, obtenus pour differents pas
du reseau. Lorsque Ies pas decroissent, le nombre N d'equatfons
tend vers l'infini. 11 est suppose dans Ies inegalites (1) que la cons-
tante M est la meme pour tous les systemes appartenant a la famille
envisagee, autrement dit qu 'elle ne croît pas lorsque N croît. On a vu
que, pour Ies equations aux differences implicites obtenues en appro-
chant des equations aux derivees partielles hyperholique et parabo-
lique, cette circonstance etait effectivement realisee.
En meme temps que le systeme fondamental
llnUn-1 + bnUn + CnUn+t = gn (n = 1, 2, ... , N - 1),
Uo = cp, UN = 'lj)

nous envisagerons aussi tous Ies systemes << tronques >>


llnUn-1 + bnUn + CnUn+1 = gn (n = p + 1, p + 2, ... , q - 1),
,...,
Up = cpp, Uq (q >, p + 2)
= 'lj,q
et nous supposerons que leurs solutions verifient l'evaluation ana-
Iogue a vec la meme constante M:
I Un I ~ Mmax [ I ~P I, 1-ij; q I, I g k IJ •
11 n 'est pas difficile de verifier que dans Ies systemes consideres
cette hypothese est remplie. Sans aucun doute, sont aussi verifiees
dans nos exemples Ies inegalites pour Ies coefficients:
I an I < M, I bn I < M, I Cn I < M,
qui seront aussi utilisees dans notre etude.
En regle generale, par bon conditionnement on entend une chose
un peu differente. A savoir, d 'ordinaire un systeme est dit hien condi-
tionne si sa solution varie peu lorsque Ies coefficients et les seconds
membres varient peu. Nous montrerons que cette condition decoule
des exigences formulees ci-dessus.
Considerons le systeme
Uo = cp,

ânUn-1 +bn~n+ ;nUn+1 = gn (n= 1, 2, ... , N-1),


UN='P
§ 38] M~THODE DU DOUBLE PARCOURS 419

et tous Ies systemes possihles qui s'en deduisent par << troncatures >>:
- = cp,
Up

ănun-1+bnun+cnun+1=gn (n=p+1,p+2, ... , q-1),


uq='i', q~p+2.
Si l'on suppose que la perturhation des coefficients n'est pas trop
forte, a savoir si
- 1
Ian - an I< 8 < BM ,

- 1
lbn-bnl<e< 6M,

I-Cn - Cn
1
I < 8 < 6A1 ,
alors le systeme perturbe, ainsi que ses « troncatures >> sont:
1° Resolubles quels que soient Ies seconds membres.
2° Bien conditionnes au sens de l'inegalite (1) (seulement, ii
faudra remplacer la constante M par 2M).
3° A coefficients bornes:
- 1
Ian I < M + L6M ,
- 1
lbnl<M + 6M,
- 1
lcnl<M+w•
4° Les solutions Un et Un different peu l'une de l'autre :
I Un -Un I~ e-6M2 max (I cp I, 11" I, I Kh 1)-
La propriete 3° est evidente. Demontrons la proprietc 2°, et
dcduisons-en 1°. Supposons que le systeme
- = cp,
Up

ânUn-t + bnUn +;nUn+1 = Kn,


Uq='\j,
soit rcsoluble pour certains seconds membres. Fixant ceux-ci, posons
µ= max
p~n~q
Iun I
et deduisons pour µ l'inegalite ~ ···
µ < 2M max•(I (p I, :I ,PI, I gh I).
27*
420 METHODES AUX DIFFERENCES [CH. 5

Elle s'etablit comme suit. ~e systeme peut etre recopie sou~


la forme:·
Up = cp,
ânun~t + bnUn + CnUn+l =
= gn + (an -ăn)Un-1 + (bn -bn) Un+ (cn -Cn) Un+1t
- = 'IJ.
Uq

De cette ecriture et du bon conditionnement du systeme initial


resul te l' inegali te
µ<:Mmax(lcpl, 1'1'1, lg,d+3• 6~1 µ)< ! ~t+Mmax(l(l)J, l'IJl,lghl)
de sorte que
µ< 2M max (I cp J,
I'1' l, Igh I),
max IUn I~ 2M max (I cp I, I '1' I, I gh I).
11 resuite de cette inegalite que le systeme homogene avec cp, g,u '\j,
nuls ne peut avoir que la solution nulle. 11 est donc evident que le
determinant de ce systeme est non nul, si bien que le systeme est
resoluble quels que soiem les seconds membres. Les proprietes 1°
et 2° sont demontrees. Reste a demontrer l'inegalite 4°. Recopiant
le systeme sous la forme
Up- Up = cp-cp = o,
an (un-1- Un-1) + bn (un - Un) -f- Cn (un+t - lln+1) =
=[(an-an) un-1 + (bn - bn) ~n + (cn -cn) iîn+11 +
+ [anUn-1 + bnUn + ;nUn+1] - [anUn-1 + bnUn + CnUn+1] =
= [(an - an) Un-1 + (bn - bn) Un+ (cn - Cn) Un+d + gn - gn =
= (an -tin) Un-t + (bn - bn) Un+ (cn -cn) Un+t'
Uq - Uq = '\j, - "' = o.
et appliquant la propriete 2°, îl vient
I Un-ii.nl<M-3e-2M-max(jcpj, l1J,l, gkl)-
L'inegalite 4° est demontree.
Envisageons a presen t le systeme
Up=
-
cp,
ânun-1 +bnun + .cnun+i = 'in,
Uq = '\J,,
§ 38) MtTHODE DU DOUBLE PARCOURS 421

differant du systeme initial


Up = cp,
llnUn-1 -j-bnUn + CnUn+1 = gn,
Uq=,t,
non seulement par la perturhation des coefficients, mais aussi des
seconds membres. Supposant que
Ian -an I< e, I ~ - cp I< e,
lbn-bnl<e, lin-g,d<e,
1
J;n-Cn I< e, l~-11'1 < e, e< 6M'
il n 'est pas difficile de montrer que
IUn - Un I~ e •6M2 max (I cp I, 111' I, I g nI} + e • 2M.
Indiquons seulement le schema de la demonstration. Celle-ci
se fait sans peine suivant ce schema.
Modifiant d 'abord seulement Ies coefficients et laissant Ies se-
conds membres inchanges, nous allons montrer moyennant la pro-
priete 4° deja demontree que chacune des un varie au plus de e • GM 2 X
X max ( lq> I, 1'1' I, lg11 I), puis, changeant dans le systeme aux coeffi-
cients perturbes seulement Ies seconds memhres, nous nous assure-
rons, moyennant 2°, que Ies composantes Un de la solution varient
alors au plus de e•2M. Nous avons demontre que si l'on change Ies
coefficients et Ies seconds membres du systeme
Uo = <p,
a„u,i-1 + bnUn + CnUn+t = gn,
UN = ,t,
d'une quantite de l'ordre de e, Ies solutions elles aussi varient d'une
quantite de l'ordre de e. En meme temps que pour le systeme, la
demonstration de la meme propriete a ete faite pour toutes ses « tron-
catures >>. Le fait que uous avons demontre est pris d' ordinaire pour
definition du << bon conditionnement >>.
Il importe de noter que le nombre N ·cl 'equations envisagees ne
figure pas dans Ies constantes evaluant le conditionnement.
Nous sommes maintenant en mesure el 'etudier la methode du
double parcours auparavant decrite (§ 36). Soit a resoudre le sys-
teme
Uo = cp,

llnUn-1 + bnUn + CnUn+l = gn,

UN ='\j,.
422 M~THODES AUX DIFF~RENCES [CH. 5

Parallelement a ce systeme, il nous sera commode d'envisager aussi


le systeme perturba
Uo = (f),
+
llnUn-1 + bnUn CnUn+1 = gn,
UN= '\f>,
lan-anl<e< 6~ , lbn-bnl<e, lcn-Cnl<e
et de deduire des evaluations des coefficients de parcours qui con-
viendraient aussi bien pour le systeme initial que pour le systeme
perturbe. Ce faisant, nous aurons en vue que pour Ies solutions de
l'un et de l'autre systeme (avec toutes Ies troncatures) est observee
l'evaluation
I Un I< 2M •max li (f) I, l'\f> I, Igk I].
Considerons le systeme tronque suivant
Uo= (f),
llnUn-1+bnun+CnUn+1=gn, n=1, 2, ... , l-1,
Uz='\f>.
11 est resoluble. Deduisons-en u1_1• 11 resuite de la formule de
Cramer que u 1_ 1 peut se mettre sous la forme:
l-1
Uz-1 =L'\f>+ ~ Aig,+Aoq>=Luz tK.
i=1

En vertu du bon conditionnement, le coefficient L et la quantite


K verifient Ies inegalites
ILl<2M,
K I < 2M •max (I gk I, I q> I).
11 est commode d 'affecter Ies quantites L et K de l'indice l - 112,
et d 'ecrire la relation et Ies inegalites obtenues comme suit:
u,-1 = Lz-112u, +K1-112,
I L,-112 I< 2M,
I K1-112 I< 2M-max (I g,i I, I (f) I).
La mcme relation a ete deduite lors de la description de la methode
du double parcours. Notons qu'il resuite de la formule de Cramer
utilisee que d'apres gn, ân, bn, Cn, cp (1 ~ n ~ l - 1) Ies coeffi-
cients L l-1/2, K l-1-/2 sont univoquement determines, et que pour
determiner L 1_ 112 on n' a pas. a connaître Ies seconds membres
an,
cp, g1, g 2 , • • • , gz _1 • 11 suffit d 'utiliser Ies coefficients b11 , ~ .
§ 38) MBTHODE DU DOUBLE PARCOURS 423

11 en resulte que les coefficients L z_ 112 , Kz-1 12 co'incident avec Ies


coefficients de parcours deduits, pour lesquels ont ete ecrites, au
§ 36, les formules de recurrence :
L112 = O, K 112 = <p,

Mais une reserve est a faire ici. Le fait est que, deduisant ces for-
mules, nous avons suppose qu'aucun denominateur n'etait nul.
Nous allons justifier ce fait. On a pour L 312 la formule

Montrons que I bi I > 1/2M. A cet effet, considerons le systeme


<< tronque >)
Uo = 0,
ă1uo + b1u1 + c1u2 = 1,
= 0.
U2

Ce systeme etant resoluble, on a b1 =I= O et u 1 = 1/b1 • Par ailleurs,


le bon conditionnement entraîne l'inegalite I u 1 I< 2M •1. L'inega-
lite formulee est ainsi demontree. 11 en resulte qu'on peut calculer
d'apres les formules de parcours Ies quantites L 312 , K 312 , et clonc
que celles-ci verifient les inegalites:
I La12 l<2M,
I Ka12 I< 2M max (I gk I, I <p l).
Supposons qu'on ait deja montre la possibilte de calculer d'apres
les formules de parcours les quanti tes
L 112, La;2, ••• , L1-112,
K 112, Ka12, •.. , Kz-112,
et montrons qu'on peut alors calculer Lz+11 2 , Kz+ 1; 2 • Pour cela, il
suffit de montrer que
- -
IazLz-112+bz I~ 21M •
Considerons le systeme d'equations
u0 =0,
âiui-t+biu1+CtUt+1=0, i=1, 2, ... , l-1,
+
ă,uz. 1 + bzuz c"zui+1 = 1,
Uz+1 = O.
424 M:8THODES A UX DIFF:8RENCES [CH. 5

En ce qui concerne la solution d'un tel systeme, on sait que


Uz-1 = Lz-112u1, I Uz I< 2M. La solution de l'equation inhomogene
etant unique, ii s'ensuit que
(izLz-112+ bz) Uz= 1.
Pour que le systeme soit resoluble, on doit avoir l'inegalite
ăzL1-112+bt=foO et l'egalite Uz=- i -· L'affirmation
a1L1-112 +b1
I âzLz-112 + bzl > 112M esta present evidente.
Lors des calculs effectifs, a chaque pas du processus de calcul on
commet des erreurs <lues a l'arrondissement. De ce fait, le processus
de calcul reel est mene suivant Ies formules
L112 =0,
K 1/2 = <p + X1;2,
L1+112 = azL
l-1/2
cz +bt + Â1+112,
gz-a1K1-1;2
K1+112 = aL
l
+b
l- f/2 l
+ X1+1;2,
UN='\j,+vN,
Uz= L1+112U1+1 + K1+112 + "1•
Supposons qu'on ait pour toutes Ies erreurs de calcul Ies evaluations
I X1+112 I< 6, I Â1+112 I< cS, IVz I< cS
cSetant suffisamment petit, et essayons d'evaluer le degre d'alteration
des resultats de calcul du a ces erreurs.
II est evident que le tableau de formules qu 'on vient de donner
peut etre recopie comme suit:
L1i2 = O,

K1;2 = <p + X1;2,


-[c1-(a1L1-1;2 +bt) Â'l+t/2]
Lt+112 =--= L +b ,
az 1-112 l

- gz-at(Kz-112-"t-1)
K1+112= L +b
az l-1/2 l
+x1+112+Vz=
g, + azvz_1 + (azLz-1;2 +b1) (x1+112 + v1)-- a1K,_ 1/2
a,L1-1;2+b1

Uz= L1+112 + K.1+112,


§ 38] MgTHODE DU DOUBLE PARCOURS 425

et etre maintenant considere comme un schema du processus de cal-


cul pour resoudre le systeme
.....
Uo= (j),

llnUn-1 + b,1Un + CnUn+t = Kn,


UN= '\P,
avec les coefficients perturbes suivants:
~ =-= (j) + )Gi/2,
az = az,

b,=b1,
Cz = c1-(a1L1-112 + b,) Â.1+112 (L1;2 = O),

iz= gz + a(Vz-1 + (a1L1-112 + b,) (x1+1;2 + v,),


ii,='\j)+'VN.
Montrons que I ez-c
par recurrence en l.
1 l<M (2M + 1) 6. La demonstration sera faite

Pour l=1
I~-c1 I= Ia1L112 +b1}Âa12 I= I (a1 ·0+b1) Âa;2 l<M6 < M (2M + 1) 6.
Su pposons que pour k = 1, 2, ... , l-1 I' inegalite
ICk-Ck l~M (2M + 1) 6
soit demontree. Pour calculer Ies coefficients L 1; 2, L3;2, ••. , L 1-112:
nous n'utilisons que Ies coefficients ah bi, eh avec i = 1, 2, ...
. . . , l -1. Si bien que, si M (2M + 1) 6 < 6~, on peut affirmer
que I L z-112 I ~ 2M, et que, par consequent,
Iez-czl = l-(azL1-112+ b,) Â.1+112 I< (M-2M +M) 6=M (2M + 1) 6.
Ceci acheve notre calcul par recurrence.
De la sorte, on a montre que si 6 < 6M 2 ( 2~ + i) , on a alors.
Ic 1 -c 1 1~ M (2M + 1) 6 pour tous Ies l, et pour tous Ies coeffi-
cients de parcours sont verifiees Ies inegali tes
1
ILz-112 l~2M, J a1L1-112+ bzl:?:, 2M •
On voit que, tout au long de notre processus de calcul, on n 'a jamais
a diviserpar zero.
426 METHODES AUX DIFFERENCES [CH. 5

A present, de nos formules pour cp, 'I', cz resultent Ies inegalites


l ~-q, I< e,, I ~-'1' I< cS,
Iiz- gz I< Mf, + M (2M + 1) • 2f, = M (4M + 3) cS.
11 apparaît qu'admettant a chaque pas du processus de calcul des
erreurs non superieures a 6, nous avons par la meme rasolu le syste-
me a coefficients et seconds membres perturbes. Ces perturbations
n'excedent pas M*cS, oii M* depend seulement de M et ne depend
pas du nomhre d'equations du systeme:
M* = max {1, (4M 3) M}. +
Comme nous l'avons demontre auparavant, une telle perturbation
des coefficients et des seconds membres mene a des erreurs dans Un
non superieures a M**«S. (Ici encore M** ne depend que de M.)
Nous avons par la meme demontre que, commettant lors des
calculs par la methode du parco urs des erreurs de l 'ordre de f, a
chaque pas du processus (le nombre de tels pas est ~ N}, on obtient
dans la reponse des erreurs n'excedant pas const .e,, la constante etant
independante de N. Non seulement Ies erreurs ne croissent pas, meme
elles ne s'accumulent pas. Cette remnrquable propriete du parcours
est la raison de l'extension tres large qu'il a trouvee.

§ 39. Processus iteratifs pour resoudre le probleme


aux differences de Dirichlet
Schema formel. Reduction de la question de la convergence au cas ou Ies
conditions aux limites sont nulles. Base orthonormale particuliere dans l'espace
des fonctions de reseau nulles a la frontiere. Analogie avec le processus de nivelle-
ment des temperatures et son utilisation pour « inventer >> des processus iteratifs
pour resoudre l'equation aux differences de Laplace. Choix du parametre 't'
pour le processus iteratif le plus simple. Evaluation du travail necessaire pour
reduire l'erreur un nombre donne do fois. Processus de Douglas et Rackford
utilisant la « decomposition >> de l'operateur d'iteration en operateurs a une
dimension. Variation cyclique des parametres. Lemmes relatifs au produit des
valeurs propres et evaluation de la vitesse de convergence.
Nous allons traiter dans ce paragraphe des methodes de resolu-
tion du probleme de Dirichlet pour l'equation aux differences de
Laplace
fl.xxU +
fl.yyU = O, U Ir= q>.

lei Ies symbo]es fl.xxu, fl.yyU designent pour abreger Ies analogues
aux differences des derivees secondes:
A u (x+hx, y)-2u (x, y)+u (x-hx, y)
UxxU= h2 '
X
A u(x, y+hy)-2u(x, y)+u(x, y-hy)
Llyylt = ht
§ 39] PROCESSUS ITli:RATIFS POUR LE PROBLtME DE DIRICHLET 427

Pour la simplicite, nous nous bornerons au cas ou le domaine


pour lequel on resout le probleme est le carre unite O ~ x ~ 1,
O~ y ~ 1, le reseau aux differences etant lui-meme carre: hx =
= hy = 1/N.
Malheureusement, il n'existe pas actuellement de methode directe
commode de resolution d'un tel probleme, methode gui serait bonne
lorsque le nombre de points du reseau est suffisamment grand, de
l'ordre de N 2 • (Un calcul exact montre que notre reseau contient
(N - 1) 2 points interieurs et 4(N - 1) points frontieres; les 4
points sommets ne participent pas aux equations.) C'est pourquoi
je me bornerai a envisager deux methodes de resolution iteratives.
L'une d'elles est tres simple et est connue depuis longtemps. On ne
saurait la considerer comme satisfaisante, etant donne que sa vitesse
de convergence ralentit essentiellement quand N croît. L'autre me-
thode que nous allons etudier a ete proposee dans Ies annees 50,
apres que les calculatrices ont re~m une tres large extension. Sa
convergence est plus rapide. 11 existe actuellement tout une serie
d'autres methodes convergeant plus vite encore. Toutefois, elles
sont logiquement plus compliquees. En outre, l'idee posee a la base
de la seconde methode a re~u une extension tres large. C'est pourquoi
je m'arrete sur ces deux methodes pour illustrer les questions qui
se posent lors de l'analyse des methodes de resolution des equations
aux differences bidimensionnelles et raconter les astuces au moyen
desquelles cette resolution est actuellement menee.
Les processus iteratifs sont menes conformement au schema
suivant:

Ici u< 0>, u< 1>, ••• , u<m>, ••• sont les approximations successives
de la solution, les Pm sont certains operateurs lineaires. Nous avons
affecte ces operateurs de !'indice m pour souligner que ces opera-
teurs peuvent eventuellement dependre du numero de l'iteration.
Pour que le processus soit facilement realisable, il faut que ces ope-
rateurs lineaires puissent s'appliquer aux fonctions de reseau ucm-1 >
moyennant un nombre non trop grand d'operations arithmetiques.
Supposons que Ies Pm verifient les exigences suivantes:
1) p mU'm- 1> prend aux points du reseau sur la frontiere du carre
les memes valeurs que ucm-1 >.
2) Si la fonction de reseau u (x, y) verifie les equations

on a pour n'importe quel m


Pmu = u.
428 Mli:THODES AUX DIFFli:RENCES [CH. 5

Soit a present u(x, y) la solution exacte du probleme aux diffe-


rences de Dirichlet
/J.xxU +
/J.yyU = O
u Ir= cp,
qui, on le sait, existe quelle que soit la fonction de reseau aux limi-
tes q>. Supposons que l'approximation initiale u< 0>(x, y) du processus
iteratif verifie Ies conditions aux limites u< 0 > Ir = q>. Alors, d'apres
la propriete 1) des operateurs Pm, pour toutes Ies iterations la con-
dition aux limites u<m> Ir = q> sera verifiee. Retranchant membre
a membre Ies egalites

u=Pmu,
on obtient [u<m>-u] = Pm [u<m-1 >-u].
La fonction de reseau v<m> = u<m>_ u s'annule sur la frontiere
et represente l'erreur de la solution approchee u<m>.
Des lors, pour etudier la vitesse de convergence de nos processus
iteratifs il suffira d'evaluer la vitesse de decroissance, quand m croît,
de telle ou telle norme des fonctions v<m> liees par Ies egalites
v<m> Ir= O, v<m> = Pmv<m-l>.

On prendra pour telle norme la norme euclidienne


li v<m> li=,/ 4 ~ [v<m> (x, y)] 2 hxhy.
V x, v
La somme sous la racine porte sur tous Ies points interieurs du reseau
aux differences (aux points de la frontiere v<m> (x, y) = O). L'espace
des fonctions de reseau s'annulant sur la frontiere a (N - 1) 2 dimen-
sions. En effet, il est evident qu 'il existe (N - 1) 2 telles fonctions
lineairement independantes, prenant en l'un des points interieurs
du reseau la valeur 1121/hxhy = N/2, et aux autres points la valeur
zero. La norme de chacune deces fonctions est 1, et ii n'est pas dif-
ficile de verifier qu'elles sont orthogonales. Le produit scalaire des
fonctions v (x, y), w (x, y) (v Ir = O, w Ir = O) est
(v, w) =4 ~ v (x, y) w (x, y) hxhy.
x, y

Lors de l'etude de ceux des operateurs Pm que nous allons L·encontrer


il est commode de passer a une autre base dans le meme espace a
(N - 1) 2 dimensions. Cette base est constituee par Ies fonctions
u<P, q) (x, y) = sin npx sin nqy
p=1, 2, ... , N-1, q=1, 2, ... , N-1.
§ 39] PROCESSUS ITli:RATIFS POUR LE PROBL:BME DE DIRICHLET 429

11 est evident que ces fonctions sont exactement au nombre de


(N - 1)2. Nous allons montrer que leurs produits scalaires sont don-
nes par Ies formules
( 1, si Pt = P2, qt = q2,
2
(u<Pl, qt)' u<P , q2>) = \ O dans le cas contraire.

II sera montre par la meme que ces fonctions forment une base ortho-
normale. Par consequent~ toute fonction de reseau v (x, y) s'annulant
sur la frontiere peu t etre mise de faţon unique sous la forme
N-1
V (x, y) = ~ Cp, qu(P, q),
P, q=l
et on a
N-1
li v 11 2 = 4hxhy ~ V
2
(x, y) = ~ c1, q•
x, y P, q=i

Les operateurs P m seront construits de faţon que Ies vecteurs u<P, q)


€Il soient des vecteurs propres avec certaines valeurs propres reelles
"-UJ· q>. Ceci etant,
li P mV li = JI r~,
LI
p,q
(1 (P,
Am
q)
C p, q
]2 _/
~

-< max I Â~' I ( q) ~ c~. q = max I 'A';:• q) 111 v li,


p,q p,q p,q

€t la vitesse de convergence peut ctre evaluee a l'aide du plus grand


nombre propre en module de l'operateur Pm.
Nous allons demontrer l' orthonormalite de la base constituee
par Ies fonctions u <P, q) a l' aide des trois lemmes sui v an ts.
Lemme 1.
N, si p/N est entier,
n=N-1 O si pi N est non en tier
~ cos n -W- = ( 2np) '
p ost entier,
{ 1, si p est demi-entier
'
n=O
(p/N n'etant pas alors entier).
2
Demonstration. Si p/N est entier, n .~P est multiple
de 2n, de sorte que cos ( n
2;P) = 1. L'assertion du lemme 1 est
i 2p,t
alors evidente. Si p/N est non entier, e N =I= 1, si bien qu'on
peut faire le calcul suivant:
2

~ cos n 2
N-1 N-1 i . 2;tp Pn •N
;P = Re ( ~ ein-W-} = Re e i ~ -
1
= Re ii
2

2p1t
Pn_
1

n=O n=O e N -1 e N -1
430 M~THODES AUX DIFFtRENCES

N-1
Si p est entier, ei 2Pn = 1, et donc ~ cos n
2;P = O. Si p est demi-
n=o
entier, ei 2Pn = -1,
- i 2pn
i2pn_1 -2 -2 (e N -1)
i 2np - i-~,~ - -i--=2,.....p_n_____i...,2-pn-- -
e N --1 e N -1 (e N -1)(e N -1)
? ( 2pn . . 2pn t} i-cos 2pn . 2px
- - - cos(-y-i:;n-)N - -----2-:-n-+i sm ~pn -
2 1 - cos """"Jr"" 1- cos "7iT 1 - cos -N-
. 2pn
srn ---y-
= 1+ i 2 •
1 - cos _!!!!:_
N
Dans ce cas
. 7"
2pn )
~
N-1 2np ei2pn_ 1 ( sm
cosn-N =Re-~--=Re
. 2pn 1+i ?
pn =1 .
n =O i-N 1-cos _..._
e -1 N
Le lemme est completement demontre.
Le mm e 2. Soient I,, l n'importe lesquels des nombres 1, 2, 3,
... , N - 1. Alors,
f N, si k=l,
N-t ( k-l
2
O, si k=i= l, k et l etant de meme
~ cos n - 2
- , _;) = parite ((k-l)/2 est entier),
n=0 1, si k =I= l, k et l etant de parites
diff erentes ((k-l)/2 est demi-entier);
N-1

~ cos ( nk+l 2n )
2 ---N =
-
{ O si k et l sont de meme parlte,
1 ', 8 .,; ,..,1.,. et l sont de parites differentes.
n=O

Ce lemme se deduit du lemme 1. Pour deduire la premiere egalite il


faudra poser p = (k - l)/2 et noter que p = (k - l)/2 peut prendre
Ies valeurs
N N,3 1 1 N 3 N
- 2 + 1, - 2 ; 2 ' · · ., -2, o, 2' ... , 2-2, -y-1.
II est evident que pour tous ces p, sauf p = O, Ie rapport p/N est
non entier .. La valeur p = O ne s'obtient que pour k-:- l. Pour
justifier la seconde egalite, il suffit d'observer que la demi-somme
(k + l)/2 ne peut prendre que Ies valeurs p = 1,312, 2, 5/2, 3, ...
§ 39] PROCESSUS ITtRATIFS POUR LE PROBL:E:ME DE DIRICHLET 431

... , N - 1/2, N - 1, pour aucune desquelles le rapport p/N n'est


entier.
Le mm e 3. Si le, l sont n'importe lesquels des nombres 1, 2, ...
. . . , N - 1, alors
N-1 f N
si k = l,
"1
L.J
n=t
. ( kn )
sm nN sm n7r
. ( lrt )
=·l O,
si k=fo l.
-2 ,

Pour le demontrer, îl sera commode d 'ajouter a Ja somme etudiee


. ON
Ie t erme nuI sm kn sm. ON ln et de l' ecrire
, . comme smt: .

N-1
"" . kn . ln
kJsmnNsmn7r=
n=O
N-1 N-1

= 1 ~ ( k- l 2n ) 1 "" ( k l 2n ) .
2 L.J cos n -2- N - 2 LJ cos n-2- 7
+
n=O n=O

L'assertion du lemme 3 resuite de cette representation obtenue a


l' aide de l'identite elementaire sin a• sin ~ = cos ( a - ~) - !
- ! cos (a+ ~), ainsi que du lemme 2.
Rappelons-nous a present que nous considerons le reseau sur le
carre unite O~ x ~ 1, O~ y ~ 1 de pas hx = 1/N, hy = 1/N.
Fixant un certain y, on obtient une suite de points unidimension-
nelle Xn = niN. Ceci nous permet de recopier le lemme 3 sous la
forme
N-1. .
] sm knx 11 sm lnx 11 = 2hx
n=t O,
lf-1-,
si k = l,
si k =fo l,
ou de fa~on plus symbolique
~ sin knx-sin lnx = {
x
2t '
O,
si k = l,
si k =fo l,
1
l, k=1, 2, ... , -1--1.
tx

La sommation concerne ici tous les points interieurs x appartenant.


au reseau.
De meme,
1
"" sin kny •sin lny = { -2hy ' si k = l '
LJ
11 O, si k ;:fo l,
1
k, l=1, 2, ... ~ -
hy- 1 •
432 METHODES AUX DIFF~RENCES [CH. 5

On peut a present passer a la demonstration du fait que Ies fonc-


tions u<P, q) (x, y) forment dans l'espace des fonctions de reseau
une base orthonormale. Rappelons que u(P, q) = sin (p xn) sin (q yn)
et que le produit scalaire (u<P1, q1), u<P2, q2>) se calcule ici suivant
la formule 4hxhy ~ u<P 1, q1> (x, y) u<P 2 • q2> (x, y). Des lors,
x,y

(u<Pi' q1>, u<Pz, q2>) = 4hxhy ~ sin p 1xn sin q1yn sin p 2xn sin q2yn =
x,u

= (2hx ~ sin p 1nx sin p 2nx) (2hy "5; sin q1ny sin q2ny) =
X y

_ { 1, si P1 = P2, q1 = q2,
- O dans le cas contraire.
Decrivons maintenant Ies operateurs P m qui vont participer a
nos processus iteratifs. Les processus dont je vais parler ont ete
inventes a l'aide de !'analogie physique elementaire suivante.
Imaginons que l' on veuille construire la solu tion de l' equation
iJ2u fJ2u
+
7ix2 ây 2 = O dans un certain domaine G, telle que u Ir = cp.
11 est loisible de supposer que la fonction u (x, y) est, comme on le
sait, la distribution stationnaire de la temperature qui s' etablit
dans un corps cylindrique si l'on entretient pendant un temps pro-
longe sur la surface frontiere la temperaturo cp. Cette interpretation
de la solution induit la pensee suivante. Considerons I' equation de
. . au a2y . azu d I ,. d .
I a ch aIeur non s t a t 10nna1re -ât = - X-'., +-a
y-" ans e memo omame
8
G, avec la memo condition aux limites u Ir = cp (cp est independante
de t). Il est naturel de supposer que, quelle que soit la distribution
initiale de la temperature u (x, y, O) = u 0 (x, y), la solution du
probleme non stationnaire tend, lorsque t -+ oo, vers la distribu-
axu2 + ayiu = O.
02
. d'ecri·te par l' equat10n
t.10n st a t.10nnaire , · d e L ap l ace 82
Des lors, on a naturellement l'idee d'utiliser Ies approximations aux
differences de l' equation de la chaleur pour construire des processus
aux differences qui tendent a s' etablir vers la solution de l' equation
aux differences de Laplace.
Le processus le plus simple s'obtient si l'on approche l'equation
-ât -- fJ2u
au i)2u ,
ax2 + oy2 a l'aide du schema suivant

u(t+'f,x,y)-u(t,x,y)_(A _1_A) (t )
't - Uxx T Uyy u 'x, y .

Les valeurs u (t, x, y) aux points frontieres du reseau sont supposees


donnees et independantes de t. Si l'on utilise nos equations aux
differences, designant u (O, x, y) par u< 01 , et u (t, x, y) par um (x, y)
§ 39J PROCESSUS ITiRATIFS POUR ·LE' PROBUlME DE DIRICHLET 43:j

(m = th:), on est conduit aux formules suivantes pour determiner.


u<m> d'apres u<m- 1>: ·
. u<m-1> (x, y); ·aux · points
frontieres, ·
u<m> (x, y) =
{
+ +
. u<m-1) (x, y) -r (Axx 8yy} u<m-i) (x, y)
aux points interieurs.

Par la meme nous avons determine l' operateur P qui transforme


u<m-1> en u<m>: u<m> = Pu<m-1)_ Dans le cas donne Ies. operateur~
Pm ne dependent pas du numero. de l'iteration m: P 1 = P 2 = .. :
... = Pm . P. · .. · . · · .
II est evident que l' operateur ainsi defini satisfait aux exigen-:
ces (1) et (Z) posees au debut du paragraphe, c' est-a-dire qu' il ne
change pas Ies valeu~s aux limites et qu'il ne change pas la solution
exacte de I' equation (Axx +
Ayy) u = O. . ..
Voyons comment l' operateur ·.p transforme nos_ fonctions de b_ase
u<P.q) (x, · -y) == sin pxn sin qyn (p,q ~ 1; · 2, ... , N -·1). Ce~
fonctions prennent sur la frontiere des valeurs ·nulles. · ,.
Observons a present que · ·;
Axxu<P. q) = sin qynAxx sin pxn =
. sin p (x+hx·) n-2 sin p.rn+sin p (x'-hx) n ·
=smqyn h2
X
. . =
= sin_qyn ! [cos (phxn)-11 ~inpm .
X .

On etablit de meme que >J


!lyyu<P, 9> = -4N sin2. ·;;. u<P. ri> (x, y).
2

A present, i1 est evident que • I


i

Pu<P, q) = [ 1-4-rN2 ( sin 2 ,;;. + sin2 ;ţJ] u:<P, q) (x, y),


c'est-a-dire que la transformatio~ P nmltiplie le vecteur. u<v •. 9) par,
le facteur

'
Â.<P, q) = 1-4-rN2 lsin~
.
np_
\ ~ . . . 2N,
+ s_in 2, ·xq ·) •
I • 2N .

( \ . . .'
= .,'
1
1
'

Soient cp, q Ies coefficients de Ia decompdsition d~ la fbncti~~ -d~


reseau .. v<m-.1>(~, y) = u<m- 1>-u suivant Ies fonctions de base
u(P, q) ( X, y)
v<m-,1) .= ~ Cp, qu<P, q) (x~ Y), dJ sotte:q'ue li z;cm·:::. 1> u·..:... v-~·c:, q•

112 28-01038
434 M:8THODES AUX DIFF:8RENCES [CH. 5

Alors,
li v<m) li= -V~ [Â(P, q)l 2 c;, q~maxj ,,,<P, q) IV~ c;,
P, q
q=

= max I Â(P, q) 111 v<m-1) 11.


p,q

Les formules qui viennent d 'âtre donnees montrent que la constante


max I Â(P, q) I dans l'evaluation li v<m> li ~ max I Â(P, q)I ne saurait âtre
P, q li v<m-1) li ~ p, q
amelioree. Posant A (-r) = max I ÂCP, q) I, on obtient l'evaluation non
p,q
ameliorable pour la vitesse de decroissance de l 'erreur v<m> lors des
iterations:
li v(m) li ~ (A (-r)]m li V (O) li•
11 est clair que si -r est tel que A (-r) > 1, le processus divergera au
moins pour certaines donnees initiales, et que pour A (-r) < 1 la
vitesse de convergence est d'autant plus grande que A(,;) est plus
petit.
Calculons
A (-r) = p=t, ~~~ N- 1 j 1- 4-rN2 { s.in2 ; ; + sin 2 ; ; )
q=t, ... , N-1

Remarquons pour cela que
• :rt / • :rtp ~ • :rt (N -1) . ( :rt :rt ) .
Slll 2N ~Slll 2N ~sm 2N =Slll :r- 2N =
=cos~=-./ 1--sin2 ~
2N JI 2N '
et donc que
• 2 :rt / • 2 np / 1 · 2 :rt
sm 2N ~sm W~ -sm 2N •
De meme
• 2 n ~ . 2 nq / 1 . 2 .•n
sm 2N ~ sm 2N ~ - sm 2N

(les frontieres superieure et inferieure sont ici atteintes).


11 est evident que A (,;) ~ 1 pour -r ~ O si bien qu'il suffit
d' envisager les ,; positifs. On voit que
1-4-rN2 (2-2sin 2 2~) ~1-4-rN 2 (sin2 ~~ +sin2 ;; ) ~
~1·-. 8,; N 2 sm
~
• 2 :rt
2N'
(1-8::rN 2 )+8-rN 2 sin2 ~ <"-(p,q)<1-8,;N 2 sin 2 ~,
2
\ 2 .
§ 39] PROCESSUS IT~RATIFS POUR LE PROBU:ME DE DIRICHLET ( 435

j (1-8'tN 2 )+8'tN2 sin 2 2


~ j
A {'t) = max · =
{ jt-8,:N2 sin 2
2~ I
_
1-8,:N 2 sin 2 ~
2N pour 8'tN2 ~ 2,
{ - [ (1-8,:N 2) + 8'tN 2 sin 2
2
~ J pour 8'tN > 2.
2

Le graphique de A {'t) est represente sur la fig. 87. La plus petite


!
valeur de A(,:) est atteinte pour 't = 4 2 , valeur qui doit âtre
consideree comme optimale. Alors,
A (i') = 1-8't'N2 sin2 2';_, = 1- 2 sin2 4
~ •

Ainsi donc, nous avons ohtenu la recommandation de mener le pro-


cessus suivant Ies formules
u<m- 1> (x, y) aux points de la frontiere,
u<m) = { - 1
+ +
u<m- 1) 4N 2 [Axxu<m-1) L\yyu<m-O] aux points interieurs
et l 'evaluation
li v<m) li-< ( 1-2sin2 2~ r li V (O) li
pour la decroissance de I' erreur.
Si l'on remplace Axx, Ayy par leurs expressions ou hx = hy =
= 1/N, Ies formules d'iteration s'ecrivent pour notre processus
sous la forme elegante ci-apres:
u<m- 1>(x, y) aux points de la frontiere_,

·
.
u<mHx, Y) = I 1
4 [u<m-1) (x-hx, Y) +u<m-1) (x, y-hy)] +

·I + 4
1
[u<m-1) {x
. ..
+ hx, y) + u<m-ţ) (x, y + hy)]
'.

aux points interieurs.


A chaque iteration la valeur en un point interieur (x, y) doit etre
remplacee par la moyenne arithmetique aux quatre points voisins.
Evaluons le nombre d'iteration m qu'il faut dans ce processus
pour que l'erreur li v<m> li soit inferieure a ell·v< 0> li- Il faut pour
cela tirer m de l' equation
e = ( 1 - 2 sin2 2~ ) m.
Par consequen t,
ln e ln e-1 2N 2 1
m=-------- ~--ln-.
ln (t-2sin 2~) 2
2 1; +a( ;
2 2 )·
2 8
n
28•
1436 M:8THODES A.UX DIFF:8RENCES [CH .. 5

Le nombre d'iterations, pour la meme reduction de l'erreur, aug-


mente comme N2 lorsque-le nombre de points croît. C'est la un gra-
ve defaut du processus tres simple et commode qui vient d'âtre
decrit. De ce fait, on ne pourra se: servir des iterations qui viennent
d'etre etudiees que sile nombre des points du răseau n'est pas grand.
Nous allons passer maintenant a la description d'un autre pro-
cessus, qui ne possede pas ce defaut. Dans ce processus le passage

A(i')

. . :..8/lr) .
1-!Sitr(liiJ - - - - - - - -
o '(- 1
-.4N2 ··

Fig. 87

de u<m-1) a u<m> se fai t en · deux fois. On · trou ve d' a bord la fonction


auxiliaire u<m-t/ 2> en răsolvant le systeme d'equations aux differe_nces
u<m- t/2) _ u<m-1)
fl_ XX u<m-1/2) +â yyu<m-1)--
. 't
,

u<m-112> Ir~- u<m.:..o.


Ces equations ne permettent pas d'ecrire d'emblee. les formules pour
u<m- 112>(x, y)', mais elles peuvent âtre resolues ld' a.ide de la methode
du parcours. En effet, chacune des equations aux differences relie
Ies valeurs des inconnues · u<m-t/ 2> aux trois points (x - hx, y),
(x, y}, (x +
kx, y). Les equations se << stratifient >>, formant des
systemes independants l'un del'autre pour chaque y fixe. Chacun
de ces systemes est exactement du mâme type que celui exige pour
l'application de la variante etudiee de _la methode du parcours.
Une fois u<m- 112> trouvee, on trouve la fonction u<m> en resolvant
le systeme suivant: ·
u<m) _ u<m-1/2)
~ (u<m>-u<m-1)) = ______ u<m> Ir= u<m-1/2).
yy . 't' '

Ce systeme pour u<m> se stratifie lui aussi en systemes (chacun pour


x fixe) qui se resolvent par la methode du parcours. ·
II apparaît que ·de toutes Ies equations apportees on peut elimi-
ner u<m- 112> et obtenir Ies equatipns qui lient directement u<m) et
, §. 39] PROCESSUS ITERATIFS POUR LE PROB~ME DE DIRICHLET 437

u<m- 1>. L'.introduction de u(m-,-i/ 2> n'est necessaire que pour ramener
la resoluti on des equations aux differences aux equations de parco urs
unidimensionnelles.
Tiro~s u<m- 112> du second systeme:
u<m-1/2) = u<m>--rAyy (u<m>-u<m-1))
et substituons cette expression dans le premier. On obtient l'ega-
lite
u<m) _ u<m-1)
Axxu(m) + 8yyu<m) = -----+-rA:u8yy (uCm) -u<m- O).
't.

Ceci aux points interieurs. Sur la frontiere, u<m> = u<m- 1>. 11 est
assez clair que pour Ies -r; petits ces equations peuvent a nouveau etre
eonsiderees comme une certaine approximation de l' equation de la
chaleur. C'est ainsi qu'elles· ont et~ con~ues. Un fait tres important
pour la realisation du processus est que ces equations a de:ux dimen-
sions .se « stratifient » en equ~tions unidimensionnelles independan-
. tes. Actuellement, de tels schemas stratifiables sont construits p9u:r
·toutes Ies equations fori.damentales pluridimensionnelles de la phy-
sique mathematiqµe. ·
Lors de l' etude du processus iteratif determine par le systeme
ecrit, nous ferons abstra:ctio~ de __l'analogie, physique avec l'equa-
tion de la chaleur et nous n exigerons nullement que le param~tre
-c soit petit. Cette analogie n'etait necessaire que pour suggerer· ce
processus. . ' . . .
Nous allons construire une suite d'operateurs P1, P 2 , • ·•• ·,
d' apres la mâme regle dec.rite _plus haut, avec la se_u}e difference qu'a
chaque valeur m.· correspondra· hne ·ceriaine valeur bfen determinee
4u parameţre -r = 'tm qui figura dans la description de l'operateur P:
1)' A~. ·points de la frontiere Ies valeurs de la fonction w = Pu
coincident avec les valeurs de u.
2) Aux points interieurs on trouve Ies valeurs de w = Pii en
tant_ que solutions ~e l' equatioii aux differe,nces 1
Axxw+AyyW= w 'tu +-rAxxAyy{w-u).
Montrons que l'operateur P_ est determin~ par ces conditions et qu'il
verifie Ies conditions 1), 2) formulees au debut du:paragraphe. 11 est
evident que l'exigence 1), qui est la coincidence des valeurs aux
limites, est satisfaite. Nous allons maintenant verifier que l'exi-
gence 2) est satisfaite, c'est-a-dire la coincidence de w et u dans le
câs ou AxxU +AyyU = O, en mâme temps que nous demontrerons la
resolubilite des equations pour w et l'unicite de la solution.
Designons par z la ·difference w - u. Cette difference s' annule
sur la frontiere et satisfait aux equations
Axxz+AyyZ- :--rAxxAyyZ= -(Axxu+Aur,u) =/(x, y).
438 M2THODES AUX DIFFtRENCES CH. 5

Ici la fonction f (x, y) est determinee seulement aux points inte-


rieurs du reseau · et on peut la prolonger par des zeros aux points de
la frontiere. Si l'on demontre que l'operateur lineaire L\xx + Âyy -
- !_'t
- -cÂxx Âyu est non degenera dans le sous-espace a (N - 1)2
dimensions des fonctions de reseau dans notre carre, nulles sur la
frontiere, on aura par la meme demontre la resolubilite des equations
pour z, l'unicite de cette solution et l' egali te z = O dans le cas
ÂxxU + ÂyyU = O. Nous rappelant que z = w - u, nous nous assu-
rerons que toutes Ies proprietes de P que nous voulons verifier sont
vraies.
Pour demontrer la non-degeneration de
1
Âxx + Âyy-7c-'tÂxxÂyy
il suffit de trouver pour cet operateur (N - 1) 2 fonctions propres
avec des valeurs propres non nulles. Les u<P, q>(x, y) sont precise-
ment de telles fonctions propres. En effet, il resuite des egalites
Âxxu<P: q) = -4N 2 sin2 :: u<P, q),
. nq
Âyyu<P, q) = -4N2 sin 2
2
N u<P, q)

que
( Âxx + Âyy- !-'tÂxxÂyy} u(P, q) =
= -(4N2 sin 2 ~+4N
2N
2
sin2 ~+_!_+
2N ,;

+-r-16N4 sin 2 np
2N
sin 2 nNq ) u<P,
2 ·
v>.
Cette egalite montre que u<P, q) est vecteur propre avec une valeur
propre non nulle ·(quel que soit 't' fini).
Toutes Ies proprietes requises de I' operateur P sont verifiees.
Calculons a present toutes ses valeurs propres dans l'espace des fonc-
tions nulles sur la frontiere. Les fonctions propres sont a nouveau
u<i>. q>(x, y). Soit v Ir = O, alors v
= Pv est determinee par Ies
egalites suivantes:
- - - v-v .... )
r=O,
V 1 Âxxv+ÂyyV=-,;-+'tÂxxÂyy(v-v.

Posons v = u<P, q) et eherchons a verifier cette equation a l' aide de


v= 'J..u<P, q) = Â(p, q)uCP, q).
Si l'on y reussit, il resultera de l'unicite qu'il n'y a pas d'au-
tres solutions et que u<P, q) est vecteur propre avec Ies valeurs pro-
pres 'A<P, q).
§ 30] PROCESSUS IT~RATIFS POUR LE PROBIBME DE DIRICHLET 439

En substituant directement et utilisant Ies egalites


ll ...xuCP, q) = -4N 2 sin 2 np u<P, q) llyyu<P, q>=-4N 2 sin2 nq u<P, q
-~ 2N ' 2N
on deduit que  doit satisfaire a l 'equation
-4N 2 (sin2 :; +sin 2 ;; ) Â= '°-:; 1 +
+'t(Â-1) 16N4 sin2 :; sin 2 :. ,

laquelle est, d 'evidence, resoluble et a la solution


1 +-r2• 16N4 sin2 np sin2 nq
 = Â(p, q) = 2N 2N •
1 +-c-4N2 (sin2 np +sin2 nq ) +-c2 ,16N4 sin2 pn sin2 qn
2N 2N 2N 2N
Il est evident que pour Ies 't' positifs tous les ÂCP, q) sont inferieurs
a l'unite et le processus convergera quel que soit le 't' choisi. Or, une
analyse detaillee de la dependance de Âcv, par rapport a -r permet q)
de proposer une variante de processus convergeant essentiellement
plus vite que le processus precedemment examina.
Fixons un certain N suffisamment grand et definissons la suite
decroissan te de parametres -r :
1 1 1 1
'tt = 4.9' 't2 = 16-4,9' 'ta= 162 ,4-9 ' • • ·' 'ts = 153-1.4.9 ' • • •
Nous choisirons dans cette suite un nombre fini k de parametres
'tt, 't2, ••. , 't1t d' apres la regle suivante: 'tk est le premier parametre
de notre suite, qui soit inferieur ou egal a 1/N 2 :
'ts> ; 2 pour s=1, 2, ... , k-1, 'tk~ i 2 •

11 resuite de notre procede de construction de la suite que


'tk,...j 1 1 1 16'H 4N2
'tk=15> 16N2 ' 15h-1,4.9 > 16N2 <-9-,

e'est-a-dire que k = O (In N). Par exemple, pour N = 100 il suffit


de prendre k = 4. Nous demontrerons que, quels que soient p, q =
= 1, 2, ... , N - 1, on a toujours l'inegalite
o< ')..}P, q) (N, 't1) X Â,(p, q) (N, 't2) X ... X Â,(p, q) (N, 'tk)~0,68. (1)
Ce fait entraîne la consequence suivante. Si l'on realise les itera-
tions d' apres le procede decrit avec Ies valeurs du paramet_re -r:
Tt, -r 2 , ••• , -r,u l'erreur a l'issue de ce cycle sera 0,68 fois l'erreur
initiale. Repetant ce cycle, on obtient une erreur n' excedant pas
(0,68) 2 fois l' erreur initiale, etc. ·
440 METHODES A UX DIFFERENCES [CH. 5

Changeantcycliquement Ies parametres l'1, T 2 , ••• ,. -rh, 't'1,


't'2, ••• , -rh-t,'t'1, ••• , 't'1t, nous reduirons en m pas l'erreur de
't'h,
plus de (0,68)-m/k fois. Pour ~duire l'erreur de 1/e fois: îl suffit
d'avoir (0,6Bt1k=e, c'est-a-dire d'avoir m=lc ~~,: X1nNln 1 8 !•:
Quand le nombre de points croit, le nombre d 'iteration~ ~roît ici
non pas comme N 2 , mais seulement comme ln N, incomparablement
moins vite comme on le voit. Ainsi, il nous reste a demontrer
Pinegalite (1). · Introduisant les notations Sp = 4N 2 sin2 nous ;t ,
recopierons la formule pour 'J...<P, q) sous la forme suivante plus
compacte
'J. . ev. q> = 1 + 't2SpSq •
(1 +'tSp) (1 + 't6q)
11 est evident que pour N suffisamment grand
Ji
9 < n 2 -0 ( 2 ) ~Sp=4N 2 sin 2 ; ; ~4N 2 •
Ainsi donc, on a
9~sv~4N 2 , 9~Sg~4N 2 •
Les nombres 'tkSp, 'tk-tSp, ••• , 't'tSp formant, pour tout p fixe/
une progression geometrique croissante. de raison 16. Le plus grand
d'ontre eux, 't'tSp, est plus grand que · ~ ( etant donne que sv-r 1 ~
~9-}~= !),~·et.le plus_petit inferi~ur:a 4 (etan(donne que Spl'h~.
1 ·. . ..
~4N2 N =4). Par consequent, l'u~ au moins des nombres -r sp,
2 1

'î2Sp, ••• , 'tkSp est situe a l'interieur· du segment (1/4, 4J. Ainsi~
nous avons demontrer que, pour tout p, on tr~:mve 1 ~ s~ k tel que
1/4~-rssp~4. Montrons que O<
Â<P, P) (N, -rs)~0,68·. Pour cela, con-
siderons la formule ;
'J...<P, P> (N. )- 1+'t;•~; - 1+z2 - F ( ) .
, 'ts - (1+'tsSp12 --(H-z)2 - .z, ..
ou 1/4~z='t's•Sp~4. Primo, notons que
2
1 +z f-l--1-

:(z) = <!!:;, = (~) 2 =.(t~-fr =F ( ! )·


~i bien qu'.il suffit de s' assurer qu' on a l'inegalite O ~ F (z) ~ 0,68
pour 1 ~ z -~ 4.. Or, ceci resulte aussiţot de la representation sui'!"
vante: .·. · . . · .. .
1
0<2<-F(z)=2+2
. 1 1 ( 2
1·-t+z )2.~2_+2
1 1 (1
-
2
1+4
)2 _O,BB.:
~ 39] PROCESSUS ITf:RATIFS POt;R LE PROBLEME DE DIRICHLET 441

Utilisant ~l present le fait que


O< Î,.,<P, p) (N, 't'1) < 1, O< Î,}P, p) (N, Ts)-< 0,68,
O< Â(P, p) (N, 't'2) < 1, O< Â(p, p) (N, Ţs+1) < '1,

O< Â(p, p) (N, 't's-1) < 1, O< Î.<P, p) (N, Ţh) < 1,
on deduit de la l 'inegalite
o< Â(p, p) (N, Ţ1) Â(p, p) (N, T2) ••• Â(p, 7J) (N, T11) < 0,68.
La partie la plus difficile de notre etude est terminee. On deduit
de l 'inegalite 2Sp~-< ~ que s; +
+
( 1 + Ţ2~pSq)2 = (1 ,:4;~~) + 2T2~P~./ <
-< (1 + T 4s~~;) + T 2 (s~ + ~;> = (1 + Ţ s1> o+ t 2s;), 2

1 + i:2spsq .... I 1 _1_ -r26~ 1 + ,:2~;


O< <1+-rsp) (1+-rsq>-< V (1+T~p)2. (1+-rsq>2 ,
Â(p,q)('t, N)=VÂ(p,p)(N, T)Â(q,q)(N, 1:).

11 en resulte de faţon evidente que


0< Â(p, q) (N, 1:1) J/P, q) (N, 't2) . • • 'A(p, q) (N, Ţh) <
~ V Î}P, J>) (N, t1) ')._(P, µ) (N, t2) . . . 'A(p, p) (N, 'tk) X

X V J~(q, q) (N, t1) ... Â(q, q) (N, 'tk) < V0,68--V0,68 = 0,68.
La demonstration promise de l'inegalite pour Ies valeurs propres
est faite, et ainsi est justifie le processus iteratif cyclique propose
par Douglas et Rackford dans un travail de 1956.

29-01038
INDEX

Approximation d'une equation 383, Equation de la filtration 50


406, 413, 414 de Laplace 8, 10, 92, 94, 113, 237
- de Poisson 8, 11, 15, 17
- des ondes 206
Bicaracteristiques 145 - des petites vibrations d'une corde
62, 92
- d'Hamilton-Jacohi 142, 143
Caracteristique amplitude-frequcnce - elliptique du second ordre 93
307 Equations de Cauchy et Riemann 17,
Caracteristiques 58, 59, 80-87, 90-93, 82, 99, 114, 118
112 - ele l'acoustique 59, 86, 88, 113,
- incidentes 157 145-153
- partantes 157 - ele la theorie de l'elasticite 138
Coefficient de conductivite thermique - de Maxwell 67, 68, 77, 124
25,· 26 Errcur d'approximation 400, 407-409
Completude de l'ensemble des fonc- Exemple d'Hadamard 252, 256
tions propres 352
Condition de resolubilite du probleme
de Dirichlct 263
- initiale 58, 65 Facteur regularisant 288
Conditions aux limites dissipatives Fonction harmonique 15, 16, 17, 244
161 - logarithmiquement convexe 297
- - - pour un systeme hyperbo- Fonctions propres associees 351
lique 154-161 - - du probleme aux. limites 102,
- - - strictement dissipatives 162 110, 111 fS
- d' accord 154, 155 - - pour un systemc auto-adjoint
Cone des caracteristiqucs 15·1 du second ordre 367
- des normales caracteristiques 90, - - pour un systcmeconservatif 358
143 Forme canonique du systeme hyper-
Criterium de Schwarz 263, 270 bolique 123, 124 .
Formule de d I Alembert 63, 108
- de Kirchhoff 212
Diffusivite 27 - de Poisson pour l'equation bidi-
Domaine d'influcnce (de depcndance) mensionnelle des ondcs 217
aux differences 391-393 Formule de Poisson poUl' l'equation
- d'unicite des solutions des equa- de Laplace 21, 22, 99
tions de l' acoustique 148-153
Donnees initiales 58, 66, 160, 206
Indice de la condition aux limites 284
e-entropic 188 - du probleme aux limites 292
Equation de la chalcur 25, 26-28, 49, Inegalite d'Hamilton-Jacobi 142
93, 116 - d'Harnack 246
INDEX 443

Integrale de Dil'ichlet 239, 252 Probleme a derivee ohliquo 291


- ele Duhamel 305 - conservatif 355
- d'encrgie (loi de conservation de - de Cauchy poUI' l'equation de Lap-
l'energie) pour un systeme t-hyper- lace 294, 295
bolique symetrique 89, 124, 126 Probleme de Cauchy pour l'equation
- - pour l'equation de la chaleur des ondes 206
46, 51 - - - pour l'equation des petites
- - pour Ies equations de l'acous- vibrations d 'uno corde 63
tique 64, 65, 227 - - - pour Ies equations de I' acous-
- - pour Ies equations de Maxwell tique 62, 219, 220
77 - - - pour un systeme d'equations
- de Poisson pour l'equation de la du premier ordre 78, 84
chalem 37, 42 - - - pour un systeme hyperho-
lntet·polation des fonctions de reseau lique 82
193 - de Diricblet pour l'equation de
lnvariants ele Riemann 61, 123, 157 Laplaco 15, 24, 97, 261, 284
de Noumann 292
Probleme d'Hilbert pour le systeme
de Cauchy et R iemann 283, 290, 291
Lacune 218 - mixte pour un systeme hyper-
Lemme de Jordan 31 ·1 boliquo 164
Loi ele conservation de !'energie (cf. Problemes hicn poses H5
integrale d'encrgie) - mal poses 115, 296

Methode de Fourier 94, 352


- - - pour I' equation de Laplace Relation sur une caracteristique 80,
dans le cercle 99 81, 84, 92
- - - pourlesequations del'acous- Reseau e fini 188
tique 100, 104, 108, 112
- - - pour Ies pctites vibrations
d'une corde 109
- - - pour un systeme auto-
adjoint du second ordre 369 Solutions generalisees de l'equation
Methode de Fourier pour un systeme de la chaleur 52, 53
conservati! 363 - - de l'equation Ut
228
+ llx = O 225
· '
de Ritz 372, 373
- du double parcours 406 - - des equations de l'acoustique·
150-'153
Systeme aux differcnces oxplicite-
396, 400
Ondcs stationnaires '104, 107-109, 350 Schema aux differences implicite 396
Ordre de l'appro.ximation 409 401 '
- - instable 392, 402
- - rigide 395
Systeme auto-adjoint du second ordre
Pas d'un rescau 174 363
Potentiel logarithmique 18 - bien conditionne d'equations aux
- newtonien (volumique) 11, 14, 17 di~f~rences 417, 418, 420
- retarde 224 d equations du mouvement baro~
Principe de Diricblet 249-262, 266, trope d'un gaz 84
2ii, 283 elliptique d'equations 93
- du maximum pour l'equation de hyperbolique 82, 83, 118 123
la chaleur 29, 30 mixte reversiblc '171, 172'
- - - pour l'equation de Laplace quasi lineaire 83
15-'17 t-hyperbolique 86
renforce 24 7 t-hyperbolique symetrique 87, 88
29*
444 INDEX

Theoreme d'Arzelă 186, 187 Transformation de Laplace 307


- de la majorante discontinue 248 - uni tai re 356
- de la moyenne arithmetique 242 Triangle caracteristique 59
- d'existence de la solution du
probleme de Cauchy pour un sys-
teme hyperbolique 203-205 Valeurs propres du probleme aux
- d'unicite de la solution du pro- limites 102, 340
bleme de Cauchy pour un systeme - - pour un systeme conservatif
d'equations hyperbolique 128-130 355
- de Liouville 247 - - pour un systeme du second
- d'inversion de la transformation ordre auto-adjoint 363
de Laplace 307, 308, 312 Vitesse du son 52
- (premier) d'Harnack 245
TABLE DES MATIERES

Avant-propos .......... . 5
Chapitre premier. PRtLIMINAIRES . . . . . . . 7
§ 1. Potentiel newtonien . . . . . . . . . . . • • . . . . . . . 7
Quelques remarques preliminaires sur le caractere des equations
etudiees dans ce cours. Remarques historiques sur Ies travaux de
Laplace qui l'ont conduit a l'equation du potentiel de gravitation.
Potentiel de distribution continue de masses (ou de charges). Le
potentiel est continu et continiîment derivable. Le potentiel verifie
l'equation de Poisson. 11 decroît a l'infini.
§ 2. Probleme do Dirichlet pour l'eguation de Laplace dans le cercle 15
Principe du maximum pour Ies fonctions harmoniques et theoreme
d'unicite pour le potentiel newtonien decroissant a l'infini. Notion
de potentiel logarithmique dans le plan. Fonctions analytiques et
harmoniques de deux variables. Quelques solutions particulieres
de l'equation de Laplace et deduction heuristique de la formule
de Poisson qui determine une fonction harmonique dans un carele
d'apres ses valeurs aux limites. Differentes ecritures de cette for-
mule et quelques proprietes du noyau. Demonstration de la formule
de Poisson donnant la solution de l'equation do Laplace. Position
du _probleme de Dirichlet. Theoreme d'unicite de la solution du
probleme de Dirichlet. L'existence de la solution decoule de la
demonstration de la formule de Poisson.
§ 3. Equation de la chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
De.duction de l'equation de la chaleur. Probleme de Dirichlet en
tant que probleme de la determ.ination de la distribution station-
naire de la temperature d' apres la temperature de la frontiere du do-
maine. Position des problemes pour 1 equation de la chaleur a une
dimension. Principe du maximum pour cette equation. Theoremes
d'unicite des prol:ilemes 1 et 2 pour l'equation de la chaleur dans
differentes hypotbeses relatives a la solution et a la fonction ini-
tiale.
§ 4. Equation de la chaleur (suite) . . . . . . . . . . . . . . . 37
Formule de Poisson pour l'equation de la chaleur et sa justifica-
tion. Resolution a 1 aide de l' integrale de Poisson du probleme
le plus simple pour l'equation de la chaleur sur un segment fini.
Deduction non rigoureuse heuristique de la formule integrale pour
la solution de l'equation de la chaleur. Exemples de solutions
particulieres des equations de la chaleur lineaire et non lineaire.
§ 5. Equations hyperboliques . • • . . . . . . . . . . . . . . . 53
Exemples simples d'equations aux derivees partielles hyperboliques:
446 TABLE DES MATI:tRES

!~ +~ = O, equations pour les ondes sonores et electromagneti-


ques. Problemo de Cauchy pour ces equations et sa resolution a
a l' aide des caracteristiques. Equation hyperbolique du second
ordre. Formule de d' Alembert. Integrale d'energie pour Ies ondes
sonores. Demonstration de l'unicite de la solution en utilisant
!'integrale d'energie. Integrale d'energie pour Ies equations de
Maxwell unidimensionnelles. Schema de la deduction des equa-
tions de .Maxwell.
§ 6. Caracteristiques . . • . • . . . . . . . • . . . . . . . . . 76
Definition des caracteristiques pour un systeme general d'equations
du premier ordre a deux variables independantes. Relations sur
Ies caracteristiques. Caracteristiques complexes des equations de
Cauchy-Riemann. Definition des caracteristiques dans le cas d'un
plus grand nombre de variables independantes. Definition d'un
systeme t-hyperbolique du premier ordre. Systemes t-hyperboliques
du premier ordre symetriques. Exemple des equations des ondes
sonores. Invariance do la notion de caracteristiques par rapport aux
transformations non degenerees des fonctions inconnues et par
rapport au remplacement des equations par des combinaisons lineai-
res equivalentes. Cone des normales caracteristiques. Definition
des caracteristiques JJ0Ur une equation du second ordre. Position
du probleme de Cauchy pour une telle equation. Exemplcs. Defi-
nition du systeme elliptique et de l'equation elliptique.
§ 7. Methode de Fourier . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . 94
Schema de la methode de Fourier pour l'equation de Laplace et sa
legitimation. Methode de Fourier pour le systeme hyperbolique
des equations de l'acoustique. Representation des solutions par
une somme d'ondes stationnaires. Recit emprunte au chapitre
d'introduction de l'ouvrage de Ricmann consacre a l'histoire de la
methode de Fourier. Orthogonalite des vecteurs fonctions propres
et calcul des coefficients de Fourier.
§ 8. Corrcction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.1.2
Lien entre Ies raci nes de l' equation caracteristique et Ies proprietes
des ondes courtes. Exemple d'Hadamard. Notion de problemes
poses correctement et incorrectement. Probleme incorrect pour
l'equation de la chaleur. Remarques sur l'objet du cours d'equa-
tions de la physique mathematique.
Chapitre II. EQUATIONS HYPERBOLIQUES . . . . . . . . . . . . 120
§ 9. Integrale d'energie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Reduction a la forme canonique au voisinage d'un point d'un syste-
me hyperbolique a deux variables independantes. In variants de
Riemann. Ces invariants ne sont pas univoquement determines. La
forme canonique est un cas particulier d'un systeme symetrique au
sens de Friedrichs. Identite de l '<< integrale d'energie >> P.our Ies
solutions reguliercs des systemes t-hyperboliques symetriques.
Exemple: la loi de conscrvation de !'energie pour Ies equations
de l'acoustiquc. Lemme relatif a une inegalite integrale.
§ 10. Theoreme d'unicite ct evaluati ons des solutions des systemes
hyperboliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Utilisation de !'integrale d'energ ie pour evaluer Ies solutions des
systemes hyperboliques symetriques. Les evaluations sont faites
dans un clomainc du demi-espace t > O clelimite superiem·ement
par la surface d'une << calotte >> dont on sait que sur elle I' integrale
d'energie est non negative. La verification de cette condition n'est
TABLE DES MATIBRES 447

pas explicitee ici. Theoreme d'unicite pour Ies domaines envisages.


Deduction d'evaluations pour les derivees par application de la
technique etudiee aux systemes elargis comprenant les equations
pour lcs derivees qu'on se propose d'evaluer. Methodo particuliere
cl'elargissement en incluant seulement Ies equations pour les deri-
vees par rapport a t.
§ 11. Condit!~n de_ non-negativite de la forme quadratique liee a l'inte-
g1·ale el energie • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
Cone des vecteurs lies aux formes quadratiques definies non negati-
ves de l 'integrale d'energie. Sa convexite. Methode pour calculer
la frontiere de ce cone. L'inegalite T + H (~, îJ) ~ o et la defi-
nition de H (6, îJ). Homogeneite et l'egalite gui en decoule 6llf. +
+ 111/,1 = li. Exemples: systeme hypcrholique a deux va1-iables
indepondantes x, t sous forme canonique et equations de la theorie
de l'elasticite. Remarque relative au cas ou les coefficients sont
variables.
§ 12. Equation d'Hamilton-Jacobi . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Inegali te et equation d'Hamilton-J acobi. Description schematique
de la methode d'integration de cette equation. Bicaracteristiques
ot equations canoniques d' Hamilton pour lelll' construction. Cone
des normales caracteristiques pour Ies equations de l'acoustique
ot pour l'equation d'Hamilton-J acobi pour ce systemo. Descrip-
tion des domaines d'unicite du systeme. Cone des caracteristiques
et cone des normales caracteristiques. Exemple : equations de
l'acoustique.
§ 13. Position du probleme mixte pour le systemc hypcrbolique . . . 134
Etudc (sur un exemple) de la position des conditions aux limites
pour un systeme hyperbolique. Nombre de conditions que l'on
doit se donncr sur telle ou telle frontiere pour quo le probleme ait
une solution unique. Conditions de concordancc des donnees ini-
tiales et des conditions aux limites (sur un exemple). Conditions
aux limites dissipatives. Un systeme hyperbolique peut etre reduit a
a la forme canonique de telle fa<;on que Ies conditions aux limites
deviennent dissipatives.
§ 14. Tbeoreme d'unicite do la solution du problemo mixto . . . . . tG3
Position du probleme mixte avec des conditions aux limites dissi-
pativos. Evaluation do la solution et theoreme d'unicite. Elargisse-
ment du systeme d'equations et des conditions aux limites du
probleme. Deduction des evaluations des derivees. Aperr;u des eva-
luations des solutions pour Ies systemos hyperboliques symetriques.
Conditions de concordance des donnees initiales et des conclitions
aux limites. Dependance continue des solutions par rapport aux
conditions du probleme. Notions do problemes reversibles. Exemp-
les d'etude de positions de conditions aux limites pour Ies systemes
hy perboliqucs.
§ 15. Evaluation des solutions d'equations aux differences pour le
probleme mixte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
Schema aux differences de la solution du probleme mixte pour le
systeme hyperbolique. Evaluation des solutions des equations aux
differences dans le cas de conditions aux limites dissipatives. Les
donnees initiales doivent verifier les conditions aux limitcs.
§ 16. Compacite des solutions des equations aux differences . . . . . 182
Suite de la deduction des evaluations des solutions des equations
aux differences. Evaluation de rapports aux differences. Inegalites
integrales assurant l'egale continuite des fonctions dans un rec-
tangle. Theoreme d' Arzela sur la compacite. e-entropie.
448 TAB•LE DES l\IATIERES

§ 17. Theoreme d' existence do la sol ution du probleme mixte . • . . 192


La demonstration du theoreme d'existence de la solution d'un
systeme hyperbolique commence par la description du prolonge-
mont a tout le rectangle des fonctions de reseau. Evaluations deces
prolongements ou « intorpolations >> en tant que consequences des
evaluations des fonctions de reseau. Verification des conditions
initiales et aux limites pour Ies fonctions limites. Demonstration
de la derivabilite des fonctions limites. Formulation du probleme,
passage a la limite dans Ies equations aux differences. Theoreme
â'existenco. lnegalites deduites chemin faisant pour Ies solutions
et pour leurs derivees. Quelques remarques pour le theoreme
d'existence et d'unicite du probleme mixte pour le systeme hypcr-
bolique:
1) rcnoncement a la dissipation des conditions au limites,
2) cas ou Ies coefficients sont indepondants du temps,
3) theoreme d'existence de la solution du probleme de Cauchy
dans le triangle caracteristique.
§ 18. Equation des ondes. Formule de Kirchhoff . . . . . . . . . . 205
Probleme do Cauchy et theoreme d'unicite pour l'equation des
ondes. Formule pour la solution du probleme de Cauchy dans le cas
d'une seule variable spatiale. Deduction de la formule de Kirch-
hoff pour la solution dans le cas de trois variables spatiales.
Demonstration de cette formule. :\lethode de la descente et deduction
de la formule de Poisson pour la solution de l'equation des ondes
a deux dimensions. Resuma des formules pour Ies espaces a une.
deux et trois dimensions. Lacune dans le domaine de dependanco
dans le cas tridimensionnel. Fronts avant et arriere hrusques dus
a une porturbation dans un domaine borne. Autre situatîon dans
Ies cas d'une et de deux dimensions. Diffusions d'ondes. Onde sono-
re a symetrie spherique. Regularite necessaire des donnees initia-
les. Potentiels retardes.
§ 19. Solutions generalisees . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
Solution generalisee pour los equations de I' acoustique. Lien de la
definition do la solution generalisee avec Ies lois de conservation.
Notion de solution generalisee pour l'equation hyperholique la
p1us s1mp
· Ie Ou+au
iJt rJ.x = O. SoI ut·ion genera
, ' I'1see
' en tan t que I'umte
.
de solutions regulieres. Definition de S. Sobolev. Equivalenco de
cette definition et de la definîtion classique pour Ies solutions
regulieres. Definition plus precise. Theoreme d'unicite. Theoreme
d'existence.
Chapitre III. f:QUATION DE LAPLACE . . . . . . . . . . . . . . 237
§ 20. Proprietes des fonctions harmoniques . . . . . . . . . . . . . 23i
Invariance de l'equation de Laplace et de l'int6grale de Dirichlet
dans Ies transformations conformes du plan. Nouvelle deduction
de la formule de Poisson pour la solution du probleme de Dirichlet
dans le cercle, laquelle deduction utilise cette invariance. Deux
theoremes sur la moyenne arithmetique pour Ies fonctions harmo-
niques. Consequence: evaluation d'une fonction harmonique au
centre d'un cercle au moyen de !'integralo de son carre. La con-
vergence en moyenne d'une suite de fonctions harmoniques entraîno
la convergence uniforme dans un certain sous-espace. La solution
du probleme de Dirichlet dans un cercle est indefiniment derivable
en tous Ies points interieurs. Evaluation de ses derivees au centre
du cercle. Theoreme do Harnack sur la convergence uniforme et
sur l'harmonicite de la limite. Convergonce des derivees aux points
TABLE DES )IATIERES 449

interieurs. Inegalite de Harnack pour les fonctions harmoniques


non negatives. Theoreme de Liouville. Principe du maximum
renforce. Theoreme de la majorante discontinue. Singularites
levables.
§ 2L Principe variationnel de Dirichlet . . . . • . . . . . . . . . 249
Formule pour calculer }'integrale de Dirichlet d'une fonction har-
monique dans un cercle d'apres Ies coefficients de Fourier des va-
leurs aux limites. Exemple de fonction harmonique continue dans
un cercle et ayant une integrale de Dirichlet infinie. Inegalite
pour Ies integrales de Dirichlet de deux fonctions prenant sur la
frontiere d'un cercle Ies memes valeurs, l'une deces fonctions etant
harmonique. Exemple d'Hadamard d'une fonction continue sur la
frontiere d'un carele et ne pouvant etre prolongee a l'interieur avec
une integrale de Dirichlet finie. Methode variationnelle de resolu-
tion du probleme de Dirichlet. Quelques remarques historiques.
Exemple de probleme variationnel irresoluble. Unicite de la fonc-
tion extremale. Principe de Dirichlet pour le carele et pour Ies
domaines Ies plus simples qui s'en deduisent par des transforma-
tions conformes.
§ 22. Methodo de Schwarz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262·
La methode alternee de Schwarz de la demonstration de l'existence
de la solution du probleme de Dirichlet pour des domaines composes.
Criterium de Scliwarz. Enonce du theoreme et sa demonstration.
Utilisation de la methode de Schwarz pour la demonstration du
principe de Dirichlet. Exemple de deduction du theoreme d'exis-
tence de la solution du probleme de Dirichlet et du principe de
Dirichlet dans un polygone non simplement connexe. Verification
du criterium de Schwarz a l'aide de la « condition de lunule>>
geometrique. Schema de la demonstration du principe de Dirichlet
et de la resolubilite du probleme de Dirichlet pour des domaines
polygonaux quelconques.
§ 23. Demonstration du principe de Dirichlet . . . . . . . . . . . 273
Restrictions imposees au domaine et aux fonctions. Lemme relatif
au comportement des fonctions admissibles au voisinage de la
frontiere et (lemme 2) evaluation de l'integrale du carre d'une
fonction s'annulant sur la frontiere d'apres son integrale do Diri-
chlet.
Construction d'unc suite particuliere minimisante et etude de ses
proprietes. Passage a la limite legitimant le principe de Dirichlet.
§ 24. Probleme d'Hilbert pour les equations de Cauchy-Riemann . . . 283.
Position du probleme et exemples. Indice do la condition aux
limites. Normalisation (regularisation) de la condition aux limites
dans le probleme d'Hilbert. Theoreme d'existence de la solution
dans le cas ou l'indice de la condition aux limites est non negatif.
Etude de la non-unicite lorsque !'indice des conditions aux limites
est positif ou nul. Unicite et conditions de resolubilite lorsque !'in-
dice est negatif. Probleme avec WlO derivee oblique et sa reduction
au probleme d'Hilbert. Probleme de Neumann. Indice du probleme
et indice des conditions aux limites. Notion d'indice pour un syste-
me d'equations algebriques lineaires.
§ 25. Problemes incorrects . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Examen de la possibilite de resoudre des problemes incorrects sur
l' exemple du probleme de Cauchy pour Ies solutions periodiques
de l'equation de Laplace. Developpement deces solutions en series
de Fourior. Fonctions logarithmiquement convexes et obtention au
moyen deces fonctions d'inegalites pour Ies fonctions harmoniques.
450 TABLE DES MATIERES

Correction conventionnellc dans la classe des solutions bornees.


Regularisation des approximations pour Ies donnees initiales et
recherche de la solution bornee par une constante connue pour un
probleme incorrect.
Chapitre IV. TRANSFORMATION DE LAPLACE ET METHODE DE
FOURIER POUR LES SYSTEMES HYPERBOLIQUES . . . 304
§ 26. Systemes d'equations differcntielles . . . . . . . . . . . . . 304
Etude des formules pour la resolution des systemes d'equations
differentielles ă. coefficients constants ă. l'aide de considerations
gui serviront a legitimer la methode de Fourier. Integrale de
Duhamel et transformation de Laplace. Caracteristique amplitude-
frequence. Formulation du theoreme d'invorsion do la transforma-
tion de Laplace et son application a la representation de la solu-
tion sous la forme d'une somme d'exponentielles.
-§ 27. Theoremo d' in version de la transformation de La place . . . . . 312
Enonce des theorcmes d'inversion de la transformation de Laplace
ot sa generalisation au cas des fonctions qui croissent (moclere-
ment). Les trois premiers lemmes et leurs consequenccs conduisent
a une identite importante contenant une integrale trigonometrique.
On etudie le caractere du reste dans cette identite. Fin de la de-
monstration du theorcme.
§ 28. Transformation de Laplace pour Ies solutions d'un systeme hyper-
bolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 320
Description de la position des problcmes mixtes reve1·sibles pour
un systeme hyperbolique. L'existence des solutions ct leurs evalua-
tions ont ete etudiees au § 17. Transformee de Laplaco V; (x, Â)
de la solution pour des Ro  suffisamment grands. Son analyticite.
Equations differentielles ordinaircs verifiees par la transformee.
Evaluation. Utilisation de l'invcrsibilite. Expose du schema de
l'etude ulterieurc. Proprietes principales de V; (x, Â} qui seront
demontrees dans Ies paragraplies suivants, et obtention a l' aide
de cos propl'ietes de la formule d'inversion contenant une integrale
sur un contour ferme.
-§ 29. Comportement asymptotique des solutions d'equations diffe-
rentielles ordinaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329
Formules asymptotiques (en Â) de la solution du probleme de Cauchy
pour Ies equations differentielles ordinaires liees a la transfo1·mation
de Laplace. Ces formules so dccluisent des rcpresentations explicites
des solutions d'un systemo contenant deux equalions indepcnclantcs.
Les lemmes suivants concluisent progressivcment a un caractere ele
plus en plus complique de l'enchaînement des equations.
-§ 30. Fonctîons propres du probleme aux limites . . . . . . . . . . 337
Etude dans la bande I Re  I < const de fonctions analytiques ele ')..
qui dependent du parametre x. Ces fonctions verificnt des equations
differentielles ordinaires en x et des conditions aux limites. De-
duction de formules asymptotiques pour la solution du probleme
aux limites a partir des formules pour la solution du probleme de
Cauchy obtenues au paragraphe precedent. La fonctîon D (Â). Ses
zeros sont Ies valeurs propres du systemc. D {')..) n'a pas de zeros
on dehors de la bande I Re  I ~ K. Comportement asymptotique
des zeros do D (Â). Prolongement analytique de la transfo1·mation
de Laplace de la solution d'un systcme hyperbolique dans tout
le plan complexe avoc des poles aux zeros de D (Â).
-§ 31. Completude du systeme de fonctions propres 0 347
Rappol des faits demontres aux paragraphes pr6c~d~nts s~ ·1es
TABLE DES l\IATIERES 451

proprietes des v; (x, Â), fonctions analytiques de Â, et sur la repre-


sentation approchee de la solution du probleme mixte par une
integrale de contour. Calculs de divers residus.
La solution est approchee par la somme d'un nombre fini d'<< ondes
stationnaires >>. Modifications dans le cas de poles multiples. Re-
marques sur la possibilite d'etendre la theorie a des systemes non
reduits a la forme canonique. Theoreme de completude des fonctions
propres. Exemples montrant l'importance de la reversibilite du
probleme pour l'application de la methode de Fourier.
§ 32. Serie de Fourier pour un systeme conservatif . . . . . . . . . . 355
Probleme hyperholiquc conservatif pour un systeme de deux equa-
tions. Integrale d'energie pour Ies solutions reelles et complexes.
Espaces euclidiens complexes tendus sur Ies vecteurs fonctions
propres. Unitarite de la transformation liee a la translation du
temps. Proprietes des transformations unitaires. Deduction a partir
de ces proprietes de I' orthogonalite des fonctions propres et demon-
stration du fait que Ies Â.k sont imaginaires pures. Utilisation de
l'orthogonalite lors de l'approximation des donnees initiales par
des ondes stationnaires. Formule pour Ies coefficients dans le
developpement de la solution en serie de Fourier. Exemple.
§ 33. Systeme auto-adjoint du second ordrc . . . . . . . . . . . . . 363
Sa reduction a un systeme symetrique du premier ordre. Ce systeme
est conservatif. Energies << cinetique >> et << potentiello >> pour Ies
solutions de ce systeme. Vecteurs fonctions propres et valeurs
propres du probleme aux limites correspondant pour le systemc
d'equations differentielles ordinaires. Les fonctions propres sont
orthogonales en metrique << potentielle >> et en metrique << cineti-
que >>. Formules pour la solution approchee du probleme. Rcmarques
sur la methode ele Ritz.
Chapitre V. METHODES AUX DIFFERENCES POUR RESOUDRE LES
EQUATIONS AUX DERIVEES PARTIELLES . . . . . . . . . 375
§ 34. Probleme de Dirichlet pour l'equation de Laplace dans un roctangle 375
Equation aux differences verifiee par la solution exacte. Equation
aux differences approchee. Majorantes ot inegalites pour la solution
de l'equation aux differences de Poisson. Resolubilite du systeme
aux differences. Evaluation ele l'erreur.
§ 35. Schema aux differences pour un systeme hyperboligue i't deux
variahles independantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383
Le schema anterieurement utilise pour demontrer un theoreme
d'existence s'etudie a peu pres de la memo far;on qu'au paragraphe
precedent a ete etudiee l 'equation aux differences do Laplace.
Necessite de l'inegalite ~: ~ 1. Comparaison des elomaincs d'in-
flucnce des equations aux derivees partielles et aux elifferences et
condition necessaire de convergence resultant de cctte comparaison.
Exemple montrant l'insuffisance de cette condition. Schema rigide
dont Ies solutions peuvent, Ies pas decroissant, convergcr vers Ies
solutions de differentes equations.
§ 36. Schemas aux differences implicites . . . . . . . . . . . . . . 396
Lemme sur la resolubilite d'un systcme d'equations a matrice a
trois diagonales. Schema aux differences implicite pour l'equation
hyperbolique ct evaluation de ses solutions. Etude ele la convcr-
gence. Schemas explicite et implicite pour l'equation de la chaleur.
Description ele la methode du double parcours pour la resolution
des equations aux differences qui apparaissent dans Ies schemas
implicites Ies plus simples.
452 TABLE DES :MATitRES

§ 37. Approximation et stabilite . . . . . . . . . . . . . . • . . 400


Schematisation des etudes faites sur l' erreur des solutions aux
differences. Notions d'ap:proximation et de stabilite. De l'appro-
ximation et de la stabihte resulte la convergence. Exemple de
,
schema aux d'ff'
1 erences pour l'' . au
equat10n dt +ax=
rJu f , seh~i:ma qu ''l
1

est commodo de considerer comme approchant non pas cette


equation, mais uno consequence de cette equation. Etude sur
!'exemple de ce memo schema de la non-trivialite de la notion
d 'approximation aux poin ts fron tieres.
§ 38. Methode du double parcours . . . . . . . . . . . . . . . . 417
Systemes d'equations bien conditionnes resultant de schemas aux
differences. Resolubilite et bon conditionnement de systemes a
coefficients voisins. Deduction des evaluations pour Ies coefficients
de parcours pour Ies systemcs bien conditionnes. Ces evaluations
sont verifiees pour le systemo initial, ainsi que pour tous Ies syste-
mes voisins. Le denominateur dans Ies formules de parcours est
non nul. Schema du processus de calcul reel. Sa reduction a la
solution exacte d'un systome voisin. L 'erreur du resultat depend
du maximum des erreurs sur chacun des pas des calculs, mais elle
ne depend pas du nombre de pas.
§ 39. Processus iteratifs pour resoudre le probleme aux differences de
Dirichlet ........................ . 426
Schema formei. Reduction de la question de la convergence au cas ou
Ies conditions aux limites sont nulles. Basc orthonormale parti-
culiore dans l'ospace des fonctions de resoau nulles a la frontiere.
Analogie avec le processus de nivellomont des temperatures et son
utilisation pour << inventer >> des processus iteratifs pour resoudre
l'equation aux differencos de Laplace. Choix du parametre T pour
le processus iteratif le plus simple. Evaluation du travail necessaire
pour recluire l' erreur un nombre donne de fois. Processus de Douglas
et Rackford utilisant la« decomposition » de l'operateur d'iteration
en operateurs ă. uno dimonsion. Variation cyclique des parametres.
Lemmes relatifs au produit des valeurs propres et evaluation do la
vi tesse de con vorgence.
A NOS LECTEURS

Les Editions Mir vous seraient tres reconnais-


santes de bien vouloir leur communiquer votre
opinion sur le contenu de ce livre, sa traduction et
sa presentation, ainsi que toute autre suggestion.
Notre adresse:
2, Pervi Rijski pereoulok,
l\loscou, 1-110, GSP, U.R.S.S.

lmprime en Union Sovietique

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