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Estimation de la Perte en sol par L'application du Modèle EPM « Erosion


Potential Method » Cas du Bassin Versant de l'oued El Hroub (Jīzān, Arabie
Saoudite)

Article in European Journal of Scientific Research · June 2021

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Naima Azaiez Anser Allaoua


King Khalid University King Khalid University
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European Journal of Scientific Research
ISSN 1450-216X / 1450-202X Vol. 159 No 3 June, 2021, pp.81 - 103
http://www. europeanjournalofscientificresearch.com

Estimation de la Perte en sol par L’application du Modèle EPM


« Erosion Potential Method »
Cas du Bassin Versant de l’oued El Hroub
(Jīzān, Arabie Saoudite)

Azaiez Naima
PH. Doctor at King Khalid University, Faculty of Human Sciences, Abha, Saudi Arabia
And Preparatory Institute for Literary Studies and Human Sciences of Tunis I (IPELSHT), Tunis,
Tunisia
Laboratory Member: “Biogeography, Applied Climatology and Environmental Dynamics” (BICADE),
Faculty of Arts and Humanities of Manouba, Tunis, Tunisia
Courriel: nazaiez@kku.edu.sa / azaieznaima@yahoo.fr

Ansar Allaoua
Professor at King Khalid University, Faculty of Human Sciences, Abha, Saudi Arabia
Courriel: aansar@kku.edu.sa

Résumé

La dégradation des ressources en sol est généralement attribuable à des précipitations fortes et
persistantes, des pentes rigoureuses et une lithologie fragile, bien qu’aujourd’hui, le problème
de l’érosion prend de plus en plus une dimension sociétale. Compte tenu des terres agricoles
viables qui courent le risque de dégradation pendant ces dernières décennies, l’évaluation
quantitative des pertes en terre demeure une nécessité impérieuse. Les différents essais en
termes de développement d’un modèle de quantification unique se heurtent toutefois à des
disparités régionales en particulier le cadre morphostructural et les contraintes climatiques qui
lui sont associés. Tous les modèles empiriques qui en découlent de l’Equation Universelle des
Pertes en Sol (USLE) prennent en considération uniquement la pluviométrie et le ruissellement
bien que les contrastes thermiques y contribuent également dans la modification de la couche
d’altération. Alors que rares sont les modèles faisant intervenir les conditions thermiques dans
la manifestation érosive, notamment dans les bassins versants montagnards subtropicaux, où les
températures varient en altitude et selon l’exposition des versants. Le choix du modèle EPM
peut répondre aux exigences et aux spécificités du bassin versant de l’oued El Hroub, dans la
mesure où il permettra d’intégrer de multiples facteurs statiques (lithologie et pente),
dynamiques, erratiques (température, précipitations et occupation du sol) et processifs liés aux
divers mécanismes et modalité de l’érosion hydrique. Le modèle EPM se distingue de
l’équation de Weishmeier, mais il est certain que la démarche empirique et la modélisation sont
fortement inspirées de ses principes. De ce fait, le procédé expérimental (EPM), qui inclut les
températures, montre que les résultats sont tantôt en dessous et tantôt au-dessus des différents
procédés, USLE et dérivés, utilisés dans l'évaluation des pertes en sol.

Motsclés: Bassin versant de l’oued El Hroub, dégradation du sol, modèle EPM,


MUSLE.
Estimation de la Perte en sol par L’application du Modèle EPM
« Erosion Potential Method » Cas du bassin versant de l’oued El Hroub (Jīzān, Arabie Saoudite) 82

Abstract

Degradation of soil resources is generally attributable to heavy and persistent rainfall, steep
slopes, and fragile lithology, although today the problem of erosion is increasingly taking on a
societal dimension. With viable agricultural land being at risk of degradation in recent decades,
the quantitative assessment of soil loss remains a compelling necessity. The various attempts to
develop a single quantifying model, however, are hampered by regional disparities, particularly
the morphostructural framework and the climatic constraints associated with it.
All empirical models derived from the Universal Soil Loss Equation (USLE) only take into
account rainfall and runoff, although thermal contrasts also contribute to the modification of the
weathering layer (Chaaouan et al, 2013; Gwapedza et al, 2018; Hajji et al, 2019; Azaiez, 2016,
2020 et 2021). Few models include thermal conditions in the erosive event, especially in
subtropical mountain watersheds, where temperatures vary with altitude and slope exposure.
The choice of the EPM model can meet the requirements and specific characteristics of the
Wadi El Hroub watershed, as it will allow the integration of multiple static factors (lithology
and slope), dynamic factors (temperature, precipitation and land use) and processing factors
related to the various mechanisms of water erosion. The EPM model differs from the
Weishmeier equation, but it is certain that the empirical approach is strongly inspired by its
principles. As a result, the experimental procedure (EPM), which includes temperatures, shows
that the results are sometimes below and sometimes above the various procedures – USLE and
derived ones – used in the evaluation of soil losses.

Keywords: El Hroub basin, soil degradation, EPM Model, MUSLE Model

1. Introduction
L’érosion hydrique constitue la forme manifeste et spectaculaire dans la dynamique et la déstabilisation
des versants dans les montagnes de Jīzān. Cette dégradation accrue des ressources pédologiques se
traduit par une réduction notable de la biodiversité végétale et la prolifération des sols secs et craquelés
très favorables à l’érosion mécanique et à l’érosion sélective contrôlée par les eaux de ruissellement
fréquemment provoqués par les pluies torrentielles. Les faits qualitatifs de l’érosion sont clairement
identifiables au moyen des images satellites, mais leur quantification reste jusqu’à jours indécis et
évasif à cause de la complexité de la manifestation érosive faisant intervenir des facteurs intrinsèques
et extrinsèques très variables. Le bassin versant de l’oued El Hroub constitue l’un des principaux
affluents de l’oued Bich qui se déversent dans la plaine littorale de Sabaya de la région de Jīzān,
considérée l’une des grandes régions agricoles de l’Arabie Saoudite (Italconsult, 1965) (Fig .1).
83 Azaiez Naima and Ansar Allaoua

Figure 1: Carte de localisation du bassin versant de l’oued El Hroub

(Source : Image USGS, NOAA, 2020)

A l’image des autres montagnes de la région d’Assir, le bassin versant de l’oued El Hroub de
son côté connait un approfondissement incontestable de ses cours d’eau, des mouvements de masse,
des effondrements (Mallick et al, 2021) et une dynamique des versants très complexe, notamment dans
les sous bassins versants situés dans les montagnes El Menjed et El Fokara dans la partie Est du bassin
El Hroub (Azaiez et al, 2020 et Azaiez, 2021). Tous ces faits sont à l’origine des pertes énormes en
terre. Chaque composante du cadre physique explique la tendance très prononcée à la hausse des pertes
en terre, mais aucune ne l'explique complètement à lui seule. Dans cette étude, qui a pour objectif de
quantifier les pertes en terres, après avoir ressortir les aspects qualitatifs de l’érosion hydrique et les
caractéristiques du milieu naturel, une modélisation sera appliquée par la mise en œuvre d’un SIG qui
va traduire les formules et les équations de chaque facteur, qui sont associés au modèle EPM, en
expression cartographique et en cartes numériques pour donner une idée plus large et précise sur la
distribution spatiale des pertes en terre. Il s’agit d’un modèle qui a été spécialement développé pour les
bassins versants montagnards extrêmement accidentés et où le climat est certainement influencé par la
température. C’est grâce au développement de ce modèle et des outils informatiques, que des
améliorations ont permis d’apporter des nouvelles précisions éclairant à bien d’autres facettes liées aux
divers processus de l’érosion hydrique stimulés par les extrêmes thermiques, notamment dans le
contexte de la hausse thermique (Gavrilovic Z., 1988 ; Globevnik L. et al, 2003, Chaaouan, 2013). Sur
les versants non aménagés en terrasses, les sols sont de plus en plus squelettiques et de moins en moins
riches en résidus organiques. Contrairement aux sols développés sur les terrasses agricoles sont plus
profonds et plus riches en matière organique, notamment pour les terrasses délimitées par un corridor
végétal. La perte en terre est en recrudescence accrue, mais sa quantification reste toutefois difficile par
l’application d’un seul modèle à cause du caractère complexe et disparate des facteurs de l’érosion à
l’échelle saisonnière et spatiale. Une connaissance profonde et appropriée des différents modèles
Estimation de la Perte en sol par L’application du Modèle EPM
« Erosion Potential Method » Cas du bassin versant de l’oued El Hroub (Jīzān, Arabie Saoudite) 84

empiriques et expérimentale pourra apporter des compléments cartographiques et méthodologiques


capables d’élucider les différentes facettes du problème de l’érosion des terres arables.

2. La Zone D’étude
Le bassin versant de l’oued El Hroub, situé à l’extrême Sud-Ouest de l’Arabie Saoudite (région de
Jīzān), draine une superficie de 40.1 km 2. Il présente une altitude moyenne de 1763 m et culmine à
2208 m au niveau de la montagne El Karna située plus au Nord-Est (Fig. 2). Les facteurs explicatifs de
la dynamique des versants sont multiples et variés entre autres la topographie controversée,
l’orographie disséquée, la complexité morpho structurale, les précipitations agressives et la faible
densité du couvert végétal.
Toutes ces conditions ont fait de ce bassin versant un terrain constamment disposé à une forte
dynamique érosive contrôlée par un réseau hydrographique dense (7.63 km/km2) et intensément
ramifié (ordre 6). Les versants Est et Nord-Est sont les plus sensibles à l’érosion hydrique faute de la
forte pente et l’agressivité des pluies d’occurrence printanière et estivale qui se produisent sur un sol en
grande partie argileux provenant de l’ancienne altération des éléments phyllosilicates. Les secteurs de
la partie aval courent constamment le risque de la concentration des eaux de ruissellement.

Figure 2: Carte de MNT du bassin versant de l’oued El Hroub

(Source : Image STRM, USGS, NOAA, 2020)

Les affleurements lithologiques dominant du bassin versant de l’oued El Hroub font partie du
socle précambrien formé de roches dotées d’une grande diversité. Des roches polycycliques volcano-
plutoniques, sur lesquelles sont disposées en discordance des minces couches gréseuses contrôlées par
de failles multidirectionnelles à la surface ou subsurfacique. Sachant bien que le substratum est en
85 Azaiez Naima and Ansar Allaoua

grande partie granitique alors que les roches basaltiques n’affleurent que sur les périphéries Nord-
Ouest du bassin versant. Sur le plan litho-géologique, les formations superficielles sont constituées
d’un dépôt caractéristique des arènes granitiques, produit de l’altération des granites d’affinité alcaline,
formées sous des conditions climatiques et des processus de météorisation contrastées et favorables
pour la transformation de mica, de la muscovite et du feldspath en particules d’argile de type
vermiculite et smectite (Fontes et al, 2014), considérés parmi les éléments les plus sensibles au
gonflement-rétraction (Birot et al, 1983, Adelinet, 2010 ; Fontes et al, 2014 et Azaiez, 2020 et 2021.
Seulement sur les couvertures et les intercalations gréseuses que les sols prennent une texture grossière
(sableuse) très favorable au cisaillement et à l’action mécanique des eaux de ruissellement. L’étude du
sol s’était basée sur une riche documentation qui a bien développé les aspects pétrographiques et le
comportement morpho dynamique des granites alcalines tout en insistant sur le caractère instable des
versants.

3. Méthode et Procédures
3.1. Les Paramètres D’entrée du Modèle EPM
Le modèle EPM a été conçu au départ spécialement pour les secteurs montagnards dont l’objectif est
d’atteindre un niveau de souplesse et de performance acceptable en termes de quantification des pertes
en terre (Gavrilovic, 1988 ; Globevnik, 2003 ; Chaaouan et al, 2013 ; EL-Bouhali et al, 2019 ; Zahnoun
et Al Karkouri, 2020). Il est basé sur 3 paramètres : le coefficient de la température, le coefficient des
précipitations et le coefficient d’érosion qui, de son côté, est déterminé par la pente, le taux de
recouvrement végétal et la sensibilité du sol à l’érosion.
En effet, les résultats sont obtenus à travers l’application d’une série d’équations intégrant les
différents aspects qualitatif et quantitatif de milieu naturel dans un SIG. La formule de la perte en terre
(EPM) s’exprime comme suit :

W EPM = H* T**√Z 

Avec :
W : Estimation des pertes moyennes annuelles des sols (m3 /km²/an). Les valeurs seront
converties par la suite en t/h/an afin de faciliter la comparaison avec le modèle MUSLE.
T: coefficient de température, exprimé comme suit : T = ( 0,1 * t0) + 0,1
Où : t0: température moyenne annuelle en °C
H: précipitation moyenne annuelle en (mm).
Z: coefficient d’érosion.

La Température (Fig. 3 et Fig. 4) :


Elle est prise en considération dans la mesure où le manteau d’altération (le sol avec tous ses horizons)
évolue en fonction de l’action combinée de la température et des précipitations, ce qui a entrainé « un
réajustement thermodynamique des minéraux par une dissolution incongruente » de certains minéraux
de granite alcaline sur une échelle du temps très longue (Violette, 2010).
Ainsi c’est connu depuis longtemps le lien entre la température et la transformation du paysage
géomorphologique en termes de météorisation et de pédogenèse.
De son côté, la hausse thermique actuelle crée des états de surface du sol, le plus souvent
déshydraté compte tenu de l’humidité relative qui ne dépasse pas en moyenne 69.5% (Zekai Sen et
Khalid AL-Suba'I, 2002). Les jours des pluies sont de l’ordre de 22 jours par an seulement et la durée
d’insolation est de l’ordre de 10 heures en moyenne (Zekai Sen et Khalid AL-Suba'I, 2002).
Dans ces conditions, il est raisonnable de penser que l’évaporation est assez considérable. Elle
est de l’ordre de 4290 mm/an dans l’extrême sud-ouest de l’Arabie Saoudite (Zekai Sen et Khalid AL-
Suba'I, 2002 ; Bindajam et al, 2020). Elle provoque couramment une déshydratation du sol et une
Estimation de la Perte en sol par L’application du Modèle EPM
« Erosion Potential Method » Cas du bassin versant de l’oued El Hroub (Jīzān, Arabie Saoudite) 86

exfoliation accélérée des éléments argileux de type vermiculite et smectite qui sont des phyllosilicates
dérivées de feldspath altéré. Cette situation entraine, à l’échelle du temps géologique une augmentation
de la Surface de Contact Minéral (SCM) avec l’eau (Violette, 2010 et Adelinet, 2010). Le paramètre de
la température a été traité en deux étapes : d’abord en tant que moyenne annuelle spatiale qui varie
dans le bassin versant El Hroub entre 28.9°C en aval et 14.2 °C en amont en fonction de l’altitude et de
l’exposition des versants (Figures 3 et 4) puis en tant qu’indice déduit sur la base de la période 1978-
2017.
Il varie entre 1.5 et 2.9 dans le bassin versant de l’oued El Hroub (Fig 4). En procédant à une
interpolation effectuée au moyen de la fonction Kriging, on a pu faire la répartition spatiale à travers
cinq stations (Jīzān Sabaya, Sarrat Abida, Fayfa, Abha et Dhahran el Janoub). Le coefficient de la
température a été calculé à travers l’équation suivante :

T = (0,1 * t0) + 0,1

Avec : t0 : la température moyenne annuelle

Figure 3: Carte de la température moyenne annuelle spatiale dans le bassin versant de l’oued El Hroub

Source : Traitement des données 1978 – 2017


87 Azaiez Naima and Ansar Allaoua

Figures 4 et 5 :Carte du coefficient de la température et carte de l'exposition dans le bassin versant de l’oued El
Hroub (Source : Traitement des données 1978 – 2017 et Image STRM, USGS, NOAA, 2020)

Figure 6: Carte du coefficient de la température dans le bassin versant de l’oued El Hroub

Source : Traitement des données 1978 – 2017


Estimation de la Perte en sol par L’application du Modèle EPM
« Erosion Potential Method » Cas du bassin versant de l’oued El Hroub (Jīzān,
(J n, Arabie Saoudite)
(Jī 88

Le Coefficient des Précipitations


Les précipitations moyennes annuelles sont considérées faibles, mais très concentrées sur le plan
spatio temporel (Zekai
spatio-temporel (Zekai Sen et Khalid AL-Suba'I,
AL Suba'I, 2002).
2002). Dans la plupart du temps, elles sont orageuses.
La fréquence des pluies potentiellement torrentielles qui enregistrent 45.3 mm ont une période de
retours de 3 ans, tandis que les pluies de 60 mm ont une période de retours de 5 ans dans la station de
Bisch située à 30 km du bassin versant El Hroub.
Hroub Leses pluies torrentielles de 79.8 mm ont une période
de retours de 10 ans (Zekai
(Zekai Sen et Khalid AL-Suba'
AL Suba'I, 2002 ; Abdel Karim, 2019). Selon les courbes
IDF réalisées dans les stations Darb, Bisch (Abdel Karim, 2019) et Abha (Allaoua et Azaiez, 2021),
l’intensité des pluies ayant une période de retours de 2 et 5 ans varie en moyenne entre 49 mm / h et 78
mm / h (Fig. 7).

Figure 7: Courbe IDF fréquence-durée


fréquence durée-intensité pour les périodes de retours 2 et 5 ans dans la station de
Bisch

Courbe(IDF) fréquence-intensité
fréquence intensité-durée
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400

2 ans 5 ans DURÉE (MIN)

Source : Traitement des données 1978 – 2017, Abdel Karim, 2019 et Allaoua et Azaiez, 2021

Ces quantités pluviométriques sont suffisantes pour générer un ruissellement et faire entrainer
les particules du sol entre les différents compartiments du bassin versant, compte tenu des fortes pentes
et de la présence des formations superficielles assez sensibles à l’érosion hydrique.
hydrique. Malheureusement,
l’équation EPM ne fait intervenir que des simples moyennes pluviométriques annuelles spatiales en se
basant sur les données disponibles des stations (Jīzān
(J n Sabaya, Sarrat Abida, Fayfa, Abha, Dhahran el
(Jī
Janoub, Bisch et Darb) entre 1978 et et 2017.
2017
Il s’agit d’un simple indice complètement différent de l’équation USLE et ses dérivées et aussi
de la formule de Fournier simple et modifiée qui sont toutes basées sur des indices plus complexes. Il
faut toutefois noter que ces moyennes restent loin d’estimer l’agressivité des pluies, notamment dans
les zones montagnardes. La carte montre bien que l’effet des précipitations est de plus en plus
concentré dans la partie amont du bassin versant de l’oued El Hroub. Donc même si les pluies sont
d'origine frontale, elles
d'origine ell s subissent des effets orographiques et deviennent d’autant plus agressives avec
l’altitude
l’altitude.
89 Azaiez Naima and Ansar Allaoua

Figure 8: Carte de répartition du facteur « R » :Précipitation Moyenne Annuelle dans le bassin versant de
l’oued El Hroub

Source : Traitement des données 1978-2017

Le coefficient D’érosion (Z)


Il indique le degré de sensibilité à l’érosion hydrique de chaque entité du bassin versant. Ce coefficient
varie entre 0.1 dans les secteurs les moins sensibles et 1 dans les secteurs les plus disposés à l’érosion
hydrique. Cet indice fait intervenir la pente (valeur, longueur et forme), l’état du sol, l’occupation, les
pratiques agricoles et les aménagements ancestraux et étatiques qu’il dispose. Le coefficient (Z) est
calculé selon la formule suivante :

Z=Y×Xa×(+ )

Où :
y: Coefficient de l’aptitude du sol à l’érosion. Il dépend de la roche mère, le type du sol et du
climat et varie entre 0,05 dans les secteurs les moins sensibles et 1 dans les secteurs les plus touchés.
Xa: Coefficient de protection des sols.
δ: Coefficient qui exprime les formes et les aspects qualitatif de l’évolution des processus
visibles de l’érosion hydrique dans le bassin versant.
Ja: Indice de pente moyenne de la zone d’étude (en %).

La consistance du sol et les réflexions sur le comportement de ses éléments dans des conditions
climatiques différentes constituent un élément de base dans la modélisation de la perte en terre.
Afin d’estimer l’érodibilité du sol, on a préféré de choisir l’équation de Wischmeier dans la
mesure où cette dernière fait intervenir les principales caractéristiques qui peuvent influencer le
comportement physico-mécanique du sol, notamment la texture, le teneur en matière organique et
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« Erosion Potential Method » Cas du bassin versant de l’oued El Hroub (Jīzān, Arabie Saoudite) 90

perméabilité. Certains types de sol ont été classés sur le nomogramme pour surmonter la contrainte de
l’échantillonnage et la disponibilité des analyses granulométriques.
L’équation de Wischmeier appliquée s’exprime comme suit :

K= 2,8 * 10 -7 * M1, 14 (12-MO) + 0,0043 (b-2) + 0,0033 (c-3)


Avec :
M : facteur granulométrique : (% de limon + % de sable fin) * (100 - % d’argile) ; MO :
matière organique ; b : la structure du sol (1 : granulaire très fin ; 2 : granulaire fin ; 3 : granulaire
moyen ; 4 grossier) ; c : la classe de perméabilité (1 : Rapide ; 2 : Modérée à rapide ; 3 : modérée ; 4 :
lente à modérée ; 5 : lente ; 6 : très lente).
Concernant les secteurs dont on ne dispose pas les détails nécessaires sur les caractéristiques
des sols, la carte lithologique et les études pédologiques de la région de Jīzān ont formé les principales
références pour déterminer directement l’indice d’érodibilité du sol sur le nomogramme de
Wischmeier. Dans la partie aval, on assiste à des matériaux lœssiques des vallées de montagne. Ces
alluvions consistent en dépôts de limons fins d'aspect lœssique (Italconsult, 1965, Violette, 2010 et
Adelinet, 2010). Les principaux sols sont des yermosols. Dans la partie amont, on rencontre par endroit
des lithosols et des affleurements rocheux (Italconsult, 1965). Dans les fonds des vallées et la partie
aval, les sols sont de type Yermosols surpâturés où les paysans cultivent le blé et l'orge dans des fonds
de vallées ou dans des talwegs profitant des eaux de ruissellement provenant des sommets (Italconsult,
1965 et FAO-Unesco, 1979). La modélisation cartographique montre que les sols les plus érodibles se
localisent sur les cours moyen et aval du bassin versant El Hroub.
91 Azaiez Naima and Ansar Allaoua

Figures 9.10.11.12 :Les paramètres d’entrée nécessaires pour la détermination du coefficient d’érosion (Z) du
modèle EPM dans le bassin versant de l’oued El Hroub

Source : Carte géologique de Jīzān au 1/200000, carte pédologique de sud-ouest de l’Arabie et Saoudite au 1/2000000,
Image Google Earth Pro, 2020 et Image STRM, USGS, NOAA, 2020

Les images Google Earth Pro 2020 multi dates ont servi de support dans l’interprétation et au
meilleur développement optimal du modèle de l’érosion potentielle (EPM).
Ce coefficient d’érosion (Z) affronte ses valeurs maximales sur le cours moyen et le cours aval
qui coïncident respectivement avec les secteurs ayant les pentes les plus fortes et les terres dénudées.
(Fig. 13)
Estimation de la Perte en sol par L’application du Modèle EPM
« Erosion Potential Method » Cas du bassin versant de l’oued El Hroub (Jīzān, Arabie Saoudite) 92

Figure 13: Carte de coefficient d’érosion (Z) dans le bassin versant de l’oued El Hroub

Source : Carte géologique de Jīzān au 1/200000, carte pédologique de sud-ouest de l’Arabie et Saoudite et Image Google
Earth Pro, 2020.

Le Coefficient de la Protection du Sol


Plusieurs paramètres sont pris en considération comme le taux de recouvrement végétal, le stade de
développement, le type de la végétation, le coefficient d’abondance et les moyens de protection du sol
et les pratiques agricoles maintenus dans le bassin versant de l’oued El Hroub.

Le Couvert Végétal Caractéristique du Bassin Versant de l’oued El Hroub


Le couvert végétal est essentiellement constitué des formations de type chamaephyte et Therophyte
typiques des régions arides et semi-arides avec un taux de recouvrement de 64 %. Près de 35 espèces
de Ziziphus jujuba et 16 espèces de Salvadora persica ont été dénombrées sur les versants de moins de
600 m d’altitude (Al-Gifri, Kasem et Shalabi, 2018). D’autres associations végétales de type Anisotes
trisulcus qui comportent 29 espèces sont essentiellement formées entre autres d’Acacia, de
Forsskaolea tenacissima et d’Euphorbia triaculeata avec un coefficient d’abondance de 9.53 %. Sur
les versants les plus hauts dominent près de 50 espèces de Tamarindus indica avec un coefficient
d’abondance de 16.24 % et qui sont à prédominance des plantes herbacés (Al-Gifri, Kasem et Shalabi,
2018).
Les densités les plus fortes du couvert végétal se situent sur les versants Est et Nord-Est, où le
couvert végétal est maintenu grâce à l’humidité relative assez élevée pendant toute l’année, notamment
les plantes herbacées sur les versants des montagnes Menjed et El Fakara (Fig. 14). C’est dans ces
secteurs que le couvert végétal est jugé capable de jouer un rôle important et décisif dans la protection
du sol. Par endroit, une certaine résilience des ressources pédologiques s’est développée sur les
versants aménagés en terrasses. La couche superficielle érodée est généralement compensée par la
93 Azaiez Naima and Ansar Allaoua

descente et la migration progressive du front d’altération en direction des horizons les plus profonds du
sol.

Les Moyens de Protection dans le Bassin Versant de L’oued El Hroub


La lutte contre la sècheresse et contre toutes formes de l’érosion hydrique dans le Sud-Ouest asiatique
remonte à l'Holocène moyen et tardif, mais avec d'éventuelles différences entre le Nord et le Sud de la
zone (Sanlaville. P, 1996). Depuis l'Holocène moyen, des épisodes de sécheresses sont devenues de
plus en plus longues et accentuées et qui se sont succédé à des épisodes humides et brèves. Elles ont
laissé des traces importantes dans le paysage des versants, dans les secteurs montagnards de Sud-Ouest
asiatique. On parle surtout des terrasses qui sont apparues vers la fin de la phase aride d’Holocène
tardif (Sanlaville. P, 1996) (Fig 15).
Deux types de terrasses agricoles sont mis en évidence dans la zone d’étude, dont 85 % sont des
terrasses de talweg plus larges, plus étendues et se localisent dans la partie aval du bassin versant
(Image Google Earth Pro, 2020).
Les autres 15% de ces terrasses sont sculptées sur les versants et les interfluves les plus raides,
elles sont moins nombreuses et moins étendues (Image Google Earth Pro, 2020). Ces dernières
terrasses intègrent un système de culture en bandes qui est très bénéfique en termes de résilience des
ressources pédologiques et de gestion des ressources en eau déjà insuffisantes aux besoins agricoles de
la région.

Figure 14 : Carte d’occupation du sol dans le bassin versant de l’oued El Hroub

Source: Image Google Earth Pro, 2020


Estimation de la Perte en sol par L’application du Modèle EPM
« Erosion Potential Method » Cas du bassin versant de l’oued El Hroub (Jīzān, Arabie Saoudite) 94

Figure 15: Répartition des terrasses agricoles dans le bassin versant de l’oued El Hroub

Toutefois, il faut noter que la prédominance des terrasses de talweg est un indicateur sur la
prise de conscience des paysans du problème de l’eau et du sol et le déficit hydrique dont souffre la
région depuis longtemps (Fig. 15). Sachant que la région de Jīzān est considérée l’une des plus anciens
centres agricoles de la péninsule arabique (Al-Gifri, Kasem et Shalabi, 2018).

La Modélisation de L’érosion à Travers L’équation MUSLE


Cette deuxième étape de la modélisation sous l’équation MUSLE, entre dans le cadre d’une
comparaison en vue d’une validation du modèle EPM et de son optimisation. Le modèle MUSLE est
un issu de l’équation USLE modifiée par Renard et al en 1991 en vue d’une amélioration de l’équation
d’origine.
Il est très utilisé dans l’estimation de la quantité de déplacement de sédiments à l’échelle
annuelle et saisonnière, même aussi à l’échelle de l’averse (Williams et Berndt, 1976).
L’équation MUSLE se diffère de l’équation d’origine (USLE) par l’intégration de coefficient
de débit maximum instantané et le volume total d’eau ruisselée comme étant des paramètres alternatifs
qui remplacent l’indice de l’agressivité des pluies obtenu soit par la formule de Wischmeier basée sur
l’intensité ou la formule de Fournier modifiée calculée selon une règle logarithmique (Toumi et al.,
2013 ; Gwapedza, Hughes, & Slaughter, 2018 ;Hajji. O, Mekni. I et Hermassi.T, 2019 Ezzaouini et al.,
2020 et Azaiez, 2021.). L’équation s’exprime comme suit :
A MUSLE = Qp *K * LS * C * P
Avec :
A : perte annuelle moyenne du sol due à l'érosion (t/ha/an) ;
Qp : coefficient de débit maximum instantané et le volume total d’eau ruisselé ;
LS : facteur topographique (longueur (L) et valeur de la pente (S) ;
C : coefficient de protection engendré par le couvert végétal ;
P : facteur des pratiques culturales anti-érosives.
95 Azaiez Naima and Ansar Allaoua

Interprétation et Validation des Résultats de la Modélisation


Interprétation des Résultats du Modèle EPM
Le principal objectif de la modélisation des pertes en terres est de chercher le modèle de calcul le plus
adéquat qui peut ajouter des nouveaux éléments de réponse et éclairer les autres facettes relatives à
l’érosion hydrique dans les régions tropicales semi-arides et dont on ignore encore leur poids dans la
dégradation des terres.

Figure 16: Modélisation cartographique des paramètres d’entrée de l’équation MUSLE

Dans ce cadre, la modélisation de la perte en terre à travers le modèle EPM a permis de calculer
une perte spécifique du sol, qui est de l’ordre de 45 t/h/an. Sur le plan de la spatialisation des pertes en
sol, ça se voit clair que les secteurs les plus dégradés se localisent sur le cours moyen et par endroit sur
le cours amont et aval de l’oued El Hroub (Fig. 17).
L’indice de ramification, l’érodibilité, la concentration des eaux de ruissellement, la rareté du
couvert végétal et les ruptures de pente sont tous des facteurs explicatifs de cette répartition.
Estimation de la Perte en sol par L’application du Modèle EPM
« Erosion Potential Method » Cas du bassin versant de l’oued El Hroub (Jīzān, Arabie Saoudite) 96

Figure 17: Modélisation cartographique des pertes en terre à travers le modèle EPM dans le bassin versant de
l’oued El Hroub

Mais il parait clair que le modèle de quantification EPM surestime le taux de perte sur le cours
amont de l’oued El Hroub parce qu’il fait intervenir l’effet conjugué des pluies et de la pente. Tandis
que les pertes sont légèrement sous estimées dans la partie aval, malgré que le coefficient de
température soit considérablement élevé comparé aux autres compartiments du bassin versant. Ce fait
confirme que le coefficient de la température ne peut jouer un rôle dans la dégradation du sol, que
lorsque la pente est suffisamment importante.
Donc, même si le modèle est conçu dès son début pour les zones montagnardes, la complexité
du fait érosif et le recoupement entre divers facteurs rendent la modélisation de plus en plus difficile et
de moins au moins précise et méticuleuse. Ceci est expliqué par l’effet combiné de trois facteurs : la
pente, l’intensité des pluies et le facteur Z. Tous ces facteurs sont positivement corrélés comme le
montre le tableau de l'analyse en composante principale (Tab 1).
Certains facteurs sont positivement corrélés telles que la pente, la moyenne et l’intensité
pluviométrique (.967**, .855** et .814**) et (.429 et .428) entre le facteur Z d’une part et le facteur C et
le coefficient de température d’autre part.
97 Azaiez Naima and Ansar Allaoua

Tableau 1: Corrélation entre les différents facteurs du modèle EPM dans le bassin versant d'oued El Hroub par
application de l'Analyse en Composante Principale

Facteur Facteur Intensité


Pente TC Facteur R Facteur Z Perte
k C Des pluies
Pente 1 .069 .185 -.730** .855** .814** -.067 .639*
Facteur k .069 1 .145 .247 -.042 0.000 .438 .395
Facteur C .185 .145 1 -.046 .093 .152 .429 .419
TC -.730** .247 -.046 1 -.927** -.861** .428 -.451
Intensité Des pluies .855** -.042 .093 -.927** 1 .967** -.282 .623*
Facteur R .814** 0.000 .152 -.861** .967** 1 -.321 .699*
Facteur Z -.067 .438 .429 .428 -.282 -.321 1 .229
Perte .639* .395 .419 -.451 .623* .699* .229 1

En contrepartie, le coefficient de la température est négativement corrélé avec la pluie en tant


que moyenne et intensité. Les pertes en terre dans la partie aval paraissent moins importantes malgré la
hausse du coefficient de la température d’une part et la forte sensibilité des sols à l’érosion hydrique
d’autre part.
Ceci prouve que le modèle fait intervenir principalement les deux facteurs (la pente et les
pluies) et secondairement le coefficient de la température et l’érodibilité des sols (Fig. 17).
Une validation des résultats du modèle EPM serait toutefois nécessaire à multiple échelle pour
tirer des recommandations solides en termes de préservation des ressources pédologiques et d’en faire
la bonne gestion des ressources en eau et de faire parvenir les bonnes pratiques rurales et le savoir-faire
ancestral (Cherif, 2012 ; Efthimiou et al, 2016 ; Dragicevic et al 2016 et 2017 ; Zahnoun et al, 2020).
Ainsi, une comparaison régionale était possible grâce aux essais effectués dans des bassins
versants proches soit par les méthodes empiriques ou par les modèles expérimentaux notamment celle
la méthode isotopique du Césium 137 appliquée dans l’un des affluents de l’oued Abha et aussi
l’application de l’équation USLE et dérivés dans les bassins versants el Badalah et Mirabah de la
région d’Assir (Tab.1) (Azaiez et al, 2020 et Azaiez, 2021).

Interprétation des Résultats du Modèle MUSLE et Recommandations


Cette formule est très appropriée pour la quantification des pertes en terre dans les cas extrêmes des
précipitations. Elle est basée sur les mesures instantanées des pluies (Cherif, 2012, Hajji, 2019, Azaiez,
2020 et Azaiez, 2021). Elle est généralement utilisée dans les secteurs constamment confrontés à la
formation d’une lame d’eau ruisselée. Elle intègre le débit de pointe, ce qui rend les résultats
surestimés par rapport à la situation moyenne de la région.
Les résultats de quantification obtenus sont donc d'autant plus remarquables en termes de perte
spécifique qui est de l’ordre de 46.9 t/ha/an, sachant que le maxima peut atteindre 101 t/ha/an.
Les pertes très fortes, supérieures à 45 t/ha/an, ne concerne que 2.5 % de la superficie totale et
se localisent sur le cours moyen et le cours aval de l’oued El Hroub.
A la différence de ce qui a été observé pour la modélisation EPM, les pertes obtenues du
Modèle MUSLE sont largement surestimées dans la partie aval et légèrement sous estimées dans la
partie amont (Fig. 18).
Estimation de la Perte en sol par L’application du Modèle EPM
« Erosion Potential Method » Cas du bassin versant de l’oued El Hroub (Jīzān, Arabie Saoudite) 98

Figure. 18: Cartographique des pertes en terre à travers le modèle MUSLE dans le bassin versant de l’oued El
Hroub

Ce fait est expliqué par l’exagération du coefficient de débit de pointe qui augmente dans les
secteurs de confluence et les zones de concentration des eaux de ruissellement situés en aval. La
spatialisation des pertes traduit aussi le comportement du ruissellement qui est influencé par l’effet
conjugué du couvert végétal et la vulnérabilité du sol.
L’essai de corrélation obtenue de l’ACP appliquée sur plus de 35 points du bassin versant,
montre des poids statistiques des facteurs sensiblement différents entre les deux modélisations (EPM et
MUSLE), parce que le poids statistique de chaque facteur n’est pas homogène entre les deux formules.

Tableau 2: Tableau de corrélation entre les différents facteurs du modèle MUSLE dans le bassin versant d'oued
El Hroub par application de l'Analyse en Composante Principale

Facteur Facteur Tempér Intensité Facteur Facteur


Pente Perte
k C ature des pluies R Z
Pente 1 .269 .404 -.296 .877** .843** .202 .552
Facteur k .269 1 .529 .515 .233 .267 .648* .642*
Facteur C .404 .529 1 .472 .415 .451 .719** .608*
Température -.296 .515 .472 1 -.362 -.311 .661* .230
Intensité des pluies .877** .233 .415 -.362 1 .974** .113 .464
Facteur R .843** .267 .451 -.311 .974** 1 .092 .468
Facteur Z .202 .648* .719** .661* .113 .092 1 .599*
Perte .552 .642* .608* .230 .464 .468 .599* 1
99 Azaiez Naima and Ansar Allaoua

3. Discussion et Recommandation
En effet, la combinaison entre les deux modèles MUSLE et EPM a donné une meilleure estimation des
pertes en terre (Fig. 19). Le modèle EPM parait mieux convenable dans la quantification des pertes en
terres au niveau de la partie amont, mais il reste moins approprié sur le cours aval (tab 3). Le modèle
MSULE de son côté parait mieux adapté dans la partie aval par rapport au modèle EPM, mais aussi par
rapport à la phase initiale où le modèle (USLE) qui a été repensé et fut conçu et affiné par plusieurs
chercheurs (Cherif, 2012 ; Toumi et al., 2013 ; Gwapedza, Hughes, & Slaughter, 2018 ; Hajji. O,
Mekni. I et Hermassi.T, 2019 Ezzaouini et al., 2020 et Azaiez, 2021.).
Il s’est avéré de cette modélisation de l’érosion hydrique, même si elle ne donne que des
valeurs approximatives et peu satisfaisantes, Les résultats obtenus peuvent aider les acteurs locaux
dans la prise des décisions en matière de conservation des sols et la gestion des ressources hydriques.
Aujourd’hui, la simulation est devenue faisable sous Arc Gis en choisissant de multiples scenarios pour
choisir et vérifier la stratégie de lutte antiérosive la plus adéquate. Aux fins de comparaison, il était
possible de tirer des conclusions fondées sur une comparaison triple : régionale, factorielle et
méthodologique. A travers une comparaison entre les résultats des études qui portent sur l’érosion
hydrique menées en Arabie Saoudite et celui du bassin de l’oued El Hroub, on cherche à constituer une
idée sur la tendance régionale des pertes en terre dans l’extrême sud-ouest de l’Arabie Saoudite pour
développer une action concertée de lutte contre l’érosion applicable à l’échelle régionale.

Figure 19: La perte en sol dans le bassin versant de l’oued El Hroub issue de la moyenne pondérée des
Modèles EPM et MUSLE

Une autre comparaison faite entre les différents facteurs intervenants dans la mobilisation des
sédiments en vue de déterminer le poids de chaque facteur. En troisième étape, l’Analyse en
Composantes Principales (ACP) a fait montrer un certain nombre de facteurs fortement corrélables et
Estimation de la Perte en sol par L’application du Modèle EPM
« Erosion Potential Method » Cas du bassin versant de l’oued El Hroub (Jīzān, Arabie Saoudite) 100

qui agissent d'une manière conjuguée dans la morphodynamique du paysage et que le potentiel érosif
est amorti sur les versants aménagés.

Tableau 3: Classes de perte déterminée par la moyenne pondérée des Modèles EPM et MUSLE

Classes (t/ha/an Degré de sensibilité % Localisation


3,5 -5,5 Faible 37 Amont et interfluves
5,6 -10,5 Moyenne 27,31 Cours aval
10,6 - 26 Assez forte 28,70 Généralisé sur tout le bassin versant
26,1 - 45 Forte 4,64 Généralisé sur tout le bassin versant
45,1 – 88,36 Très forte 2,5 Cours moyen

Figure 20 : Position des terrasses sur la carte des pertes en terre issue de la moyenne pondérée

Conclusion
Nous venons de voir les éléments nécessaires aux choix de deux modèles d'estimation des pertes en
terre et les conditions d’application dans les montagnes d’Assir et ses abords.
Le choix du modèle EPM pour la quantification de l’érosion n’était pas arbitraire, dans la
mesure où la mobilisation des éléments du sol dans la zone intertropicale est en grande partie contrôlée
par les précipitations, mais, la vitesse de la météorisation, l’évaporation et la déshydratation du sol sont
plutôt conditionnées par la température. De plus, ce modèle prend en considération toutes les formes de
l’érosion hydriques que ce soit diffuse ou concentrée. Mais il faut signaler que le paysage dans le
secteur sud-ouest de l’Arabie Saoudite est marqué par une manifestation éolienne très active,
101 Azaiez Naima and Ansar Allaoua

responsable de remaniement de sédiments fin en surface. Ces éléments entrainés ne sont pas
quantifiables par les deux équations (EPM et MUSLE).
La prise de conscience des paysans en matière de lutte antiérosive remonte à des siècles. La
persistance des terrasses agricoles sur les versants et dans les talwegs sont les témoins d’une
intervention paysanne précoce pour la préservation des sols situés sur des pentes particulièrement
raides. La modélisation cartographique opérée dans le bassin versant de l’oued El Hroub, montre que le
Le potentiel d'érosion est réduit à son minimum sur les versants aménagés. Seulement 6 % des
terrasses sont affectées par quelques formes d’érosion et peuvent perdre entre 10,6 et 26 t/ha/an. Cette
situation est très limitée dans l’espace.
C’est la raison pour laquelle il parait nécessaire d’étudier en détail les caractéristiques des
banquettes (longueur, capacité de rétention, pente et superficie de l’impluvium) et qui sont très
variables d’une banquette à une autre (Nasri, 2002). Cette étude permettra de classer ces ouvrages
selon leur fonctionnement hydrologique et leur stade de comblement et réfléchir à des solutions et des
mesures incitatives pour améliorer leur durabilité dans le contexte des changements climatiques (Nasri,
1995 et 2002 ; Azaiez, 2016 ; Azaiez, 2020).
Certes, quelques terrasses agricoles n’ont pas résisté face à l’accélération grandissante des
processus de l’érosion hydrique notamment au niveau de rupture de pente et les secteurs dépourvus du
couvert végétal. Ce travail pourra être valider dans le prochain futur à travers des essais expérimentaux
sur le terrain en choisissant des petits bassins pilotes.
Funding: All authors are funded through the general research project from the Deanship of
Scientific Research at King Khalid University under research grant number (RGP.1/241/1442).

Acknowledgments
The authors extend their appreciation to the Deanship of Scientific Research at King Khalid University
for funding this work through General Research Project under grant number (RGP.1/241/1442)

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