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Revue Marocaine Géomorphologie, Numéro 1 (2016) pp 47-61

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http://revues.imist.ma/?journal=remageom

Erosion et matières transportées en suspension dans le bassin


versant de l’Oued Sebou en amont du barrage Allal Fassi (Moyen
Atlas, Maroc).

Lhoucine KARRAT 1, Khalid ELOUADEIHE 1, Jean-Gabriel BREHERT 2,


Mohammed Abdelbasset HESSANE 1

1
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Faculté des Sciences de Dhar Mahraz, Laboratoire de Géodynamique
et Ressources Naturelles. Fès, Maroc. karratl@yahoo.fr, kelouadeihe@yahoo.fr, hessane@yahoo.fr.
2
Université François Rabelais, Faculté des Sciences, Laboratoire de Géohydrosystèmes continentaux. Tours,
France. breheret@univ-tours.fr.

Résumé
Cette étude porte sur la quantification du transport solide et du taux d’érosion ainsi que sur
la caractérisation géochimique des particules sédimentaires véhiculées par le Sebou en amont
du barrage Allal Fassi. Elle a nécessité des prélèvements d’eau, au cours du cycle
hydrologique 2004-2005. Le bassin versant de cette partie du Sebou d’une superficie de 5709
km2 est circonscrit dans les reliefs du moyen Atlas central marocain. Son climat est
subhumide et son substratum essentiellement calcaro-dolomitique. Les matières transportées
en suspension sont très riches en carbonates, principalement d’origine endogénique en période
estivale et détritique durant le reste de l’année. Le taux de dégradation spécifique estimé à 195
t/km2/an s’avère très modéré par rapport aux taux publiés pour d’autres bassins du Maghreb.
La plus grande partie des apports a lieu pendant la période hiver printemps et non en automne
comme dans beaucoup d’autres bassins. Cet article se propose d’analyser ces résultats.
Mots clés : bassin versant, érosion, MES, Quantification, géochimie, Sebou.

Abstract
This study concerns the quantification of the solid transport and the rate of erosion as well as
the geochemical characterization of the sedimentary particles conveyed through the Sebou
upstream of the dam Allal Fassi. It required water samplings, during the hydrological cycle
2004-2005. The watershed of this Sebou part of a surface of 5709 km2 is circumscribed in the
reliefs of the Moroccan Central Middle Atlas. Its climate is subhumide and its substratum
essentially calcareo-dolomitic. Matter transported in suspension is very rich in carbonates,
mainly of origin endogénique in summer and detrital during the rest of the year. The rate of
specific degradation estimated at 195 t / km2 / year turns out very moderate with regard to
those published for other Maghreb watersheds. The largest part of the sediment transport
takes place during the winter spring period, not in autumn as in many other basins. This
article aims to analyze all these results.
Key words: erosion, watershed, suspended sediment, quantification, geochemistry, Sebou.

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Introduction
Les études consacrées à l’érosion des sols par le biais de la charge en suspension ont
montré que le Maghreb est l’une des régions les plus vulnérables à ce phénomène. Les
résultats obtenus ont abouti à des taux moyens de dégradation spécifiques pouvant atteindre
plusieurs milliers de t/km2/an et ont aussi révélé une forte variabilité temporelle et spatiale de
cette charge (Heush et Millièslacroix, 1971 ; Snoussi et al., 1990 ; Probst et Suchet, 1992 ;
Haïda et al, 1996 ; Sibari et al., 2001 ; Megnounif et al., 2003).
Les premières recherches portant sur le transport en suspension dans le bassin du Sebou
se sont surtout focalisées sur les flux sédimentaires à l'échelle de ce grand système fluvial
(Probst et Amiotte Suchet, 1992 ; Snoussi et al., 1990). Les travaux consacrés à l’analyse des
transports au sein des sous bassins du Sebou sont rares. Le plus important est celui entrepris
par Sibari et al. en 2001 sur l’oued Inaouène dont le bassin versant est circonscrit presque
totalement dans la partie sud orientale de la chaine rifaine. Jusqu’à aujourd’hui aucune étude
n’a été réalisée sur la partie drainant exclusivement la chaîne moyen-atlasique. Par
conséquent, aucune donnée sur les transports solides à l'échelle de ce sous bassin versant n’est
à présent disponible.
L'objectif de ce travail est de présenter les premières données quantitatives sur les
matières en suspension (MES) du Haut Sebou, en amont de la retenue du barrage Allal Fassi
(Figure 1), dans un contexte essentiellement carbonaté et sous un climat méditerranéen de
montagne. Son objectif principal est la caractérisation physico-chimique de cette charge
solide et sa quantification, et par la suite l’estimation de l’érosion sur les versants des vallées.
Cette dernière n’a pas, jusqu’à présent, fait l’objet d’étude, particulièrement en ce qui
concerne les apports à l’Oued Sebou.
Le bassin versant du Sebou en amont de la retenue du barrage Allal-Fassi établi depuis 1992
offre une lithologie variée mais essentiellement calcaire. Le climat de la région est caractérisé
par des pluies assez abondantes (Rippey, 1982 ; Nejjari et al., 2000), mais parfois sporadiques
et intenses, à l’origine de crues notables A priori, le régime des pluies, ainsi que le relief et les
activités agricoles pourraient être à l’origine d’une intense érosion dont les produits sont
susceptibles d’être piégés par le barrage.
Ce travail, constituant une première approche portant sur la caractérisation et la
quantification des produits transportés dans le cours proximal de l’oued Sebou, au débouché
du lac de barrage, devrait permettre d’établir un premier bilan sur l’érosion du bassin versant
et aiderait par la suite à connaitre la vitesse de comblement du réservoir. Par ailleurs, l’étude
contribuerait à mieux connaître les processus de transfert des matières solides au Maghreb et
en méditerranée.

1. Cadre théorique- revue de littérature et concepts clés


1.1. Aire d’étude

La zone d’étude correspond au bassin versant du lac de barrage Allal Fassi, situé dans la
partie haute du grand bassin de l’oued Sebou (Figure 1). Elle se localise entre les latitudes 33°
et 34° nord et les longitudes 4°03 et 5°20 ouest. Elle couvre une grande partie du Moyen
Atlas central avec une superficie de 5709 km2.

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Figure 1 : Situation du bassin versant en amont du lac du barrage Allal-Fassi.

1.1.1. Géologie :

La zone d’étude montre une forme assez allongée aux édifices montagneux et structuraux
orientés NE-SW. L’accident nord moyen atlasique sépare les deux domaines qui sont le
causse au NW et le Moyen Atlas plissé au SE. Le causse montre des terrains du Lias inférieur
et moyen majoritairement calcaro-dolomitiques (Figure 2), subhorizontaux mais très fissurés
(Martin, 1981). Dans la partie plissée, l’ossature des rides est constituée des mêmes terrains
carbonatés du Lias. Au niveau des synclinaux, les dépôts atteignent le Jurassique moyen,
parfois le Néogène et sont soit calcaires, marneux, argileux, conglomératiques et gréseux. Des
coulées de basaltes quaternaires se sont étalées sur les plateaux et les plaines du causse et ont
aussi suivi la vallée de l’oued Guigou sur plusieurs kms. Des formations schisteuses et
quartzitiques forment les affleurements des petites boutonnières paléozoïques de la région
(Charrière, 1990).

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Figure 2 : Esquisse géologique du bassin versant en amont du barrage Allal Fassi.


(Extrait de la carte géologique du Maroc au 500.000e).
Les altitudes s’abaissent progressivement de 3000 m dans les reliefs amont à 300 m au niveau du
barrage (Figure 3).

Figure 3 : MNT et réseau hydrographique du bassin versant en amont du barrage


Allal-Fassi.

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1.1.2. Climat :
En raison de ses régimes pluviométriques et thermiques saisonniers contrastés, le climat de la région
est de type méditerranéen de montagne subhumide (Nejjari, 2000). Comparé aux autres reliefs du
Maroc, ce secteur est généralement mieux arrosé car les précipitations peuvent atteindre 1500
mm/an. Pour l'ensemble du bassin versant, ces précipitations moyennes annuelles durant la période
1972-2005 sont de l’ordre de 677 mm. A noter que les parties hautes du bassin sont parfois le siège
d’orages importants. La période d’enneigement est assez longue, elle s’étend de décembre à mars.
En raison du contexte globalement carbonaté, les ruissellements d’origine superficielle sont rares.
1.1.3. Hydrologie :
L’oued Sebou draine des affluents issus du domaine montagnard rifain et atlasique. A
l’amont de la station hydrométrique Azzaba, les principaux affluents (Figure 3) qui alimentent
le haut Sebou sont les oueds Guigou, Mdaz, maassère et Zloul. Ces derniers, à côté d’un
ensemble de sources (Sebou, Timedrine, Ouamender…) assurent la pérennité et la
pondération du régime du haut Sebou, surtout en périodes sèches (Ben Tayeb et al., 1977 ;
Akdim et al., 2001). A noter que le comportement hydrologique du haut Sebou est très
influencé par le phénomène karstique dominant le bassin versant.
A la station Azzaba, le débit moyen annuel du Sebou entre 1972 et 2005 est de 12,9
m3/s. les années 2003, 2004 et 2005 (figure 4) correspondent à des années sèches qui
s’inscrivent dans le prolongement de la séquence aride débutant vers le début des années 80,
reconnue sur l’ensemble du Maroc.
30
Débit moyen annuel (m3 /s)

25

20

15

10

0
99-2000
2000-01
2001-02
2002-03
2003-04
2004-05
72-73
73-74
74-75
75-76
76-77
77-78
78-79
79-80
80-81
81-82
82-83
83-84
84-85
85-86
86-87
87-88
88-89
89-90
90-91
91-92
92-93
93-94
94-95
95-96
96-97
97-98
98-99

Année
Figure 4 : (A) : Débits moyens annuels (m3/s) de 1973 à 2005 de l’Oued Sebou à la
station Azzaba.

30
Débit instantané (m3/s)

25

20

15

10

0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47
prélèvement

Figure 5 : débits instantanés (Qli) de l’année 2004-2005 au moment des prélèvements des
échantillons (voir tableau 1pour n° échantillons et date de prélèvement). Donnée ABHS, 2005.
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2. Méthodologie et outils de travail


L’étude des flux de matière en suspension (MES) a nécessité des prélèvements presque
hebdomadaires, au cours d’un cycle hydrologique. L’échantillonnage des eaux a en effet été
réalisé tout au long de la période allant du 02/07/2004 au 31/08/2005 à la station
hydrométrique Azzaba située à 10,5 km de l’entrée du lac du barrage. Le pas d’échantillonnage
étant le plus souvent de 7 jours. Les prélèvements ont été effectués au milieu du lit du cours
d’eau. Suivant les saisons, le lit de l'oued se trouvait à une profondeur variable, entre 0,20 m et
1,10 m. Les intervalles d’échantillonnage ont toutefois été plus serrés en période de crue.
Les MES ont été récupérées par filtration à 0,45 µm sur des filtres millipores en cellulose,
sur place à l’aide d’un appareil de filtration en polycarbonate SM 16510/11 et d’une pompe à
vide. Les volumes d’eau filtrés varient entre 5 et 30 litres en fonction de la charge particulaire
existante. Les matières en suspension recueillies sont ensuite pesées après un passage à l'étuve à
45°C pendant 24 h, afin de calculer la concentration instantanée (Ci) pour chaque échantillon.
Les flux de MES ont été déterminés par un suivi simultané des concentrations en sédiments et
des débits liquides. Du fait que les chroniques des Ci ne sont pas continues dans le temps, nous
avons adopté pour le calcul des quantités de MES exportées une méthode fondée sur des moyennes
(dans le temps) des concentrations mesurées. Il s'agit de la méthode dite des "bilans partiels"
(Probst, 1990, in Droux et al.) : l'hydrogramme annuel est découpé en périodes successives
homogènes sur le plan de la concentration en MES. Sur cette base, trois grandes périodes ont été
distinguées : la période juin-août ; la période septembre- décembre la période janvier-mai.
Pour chaque période, la charge de MES est calculée selon l'équation suivante (procédure
"4" de Walling et Webb, 1981) :
∑ Ci. Qi
∆ = Ve∆j
∑ Qi
L∆j = quantité de MES exportée durant la période ∆j ;
Ve∆j = volume d'eau écoulé durant la période ∆j ;
Ci = concentration instantanée en MES associée à chaque prélèvement ;
Qi = débit instantané associé à chaque prélèvement ;
n =nombre de prélèvements effectués durant la période ∆j.

La charge totale annuelle est ensuite obtenue en cumulant les charges calculées pour chaque période.
Les compositions chimiques des MES ont été déterminées par analyse au MEB EDS sur la
Plateforme IBiSA de Microscopie Electronique
de l’Université François Rabelais de Tours.
La température, le pH, et la conductivité des eaux ont été mesurés sur le terrain
respectivement à l'aide d'un thermomètre à mercure, un pH mètre portatif de type Orion
Research et un conductimètre de type YST. Elles ont toutes été effectuées à environ 10 h du
matin au moment des prélèvements.
Les analyses chimiques des eaux ont été réalisées aux Laboratoires de la Faculté des
Sciences Fès Dhar Mahraz ; le calcium a été dosé par Complexomètrie à l’EDTA N/20 après
addition de 2-Hydroxy-4-Sulfo-1-Naphylazo)-3-Naphthoic acide (H-H-S-N-N) en milieu
basique. La silice en présence de molybdate de sodium et l’anhydride silicique donne avec
l’acide sulfurique (20N) une coloration jaune. La densité optique a été estimée à 365 nm. Quant
à l’analyses des éléments Na+, Mg2+ et K+, Cl- et HCO3-, NO3-, NH4+ et PO42- des échantillons
eaux prélevés, elle a été effectuée par l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou.

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3. Résultats
3.1. Variations temporelles des flux de MES
A l'instar des débits instantanés, les concentrations en MES varient dans le temps.
Durant le cycle hydrologique étudié et selon les prélèvements effectués ces concentrations
oscillent entre 0.5 et 8.9 g/l (Tableau 1).
3
Date d’échantillonnage N° échantillons Débits instantanés (m /s) Concentrations MES(g/l)
02/07/2004 1 5,09 4
09/07/2004 2 3,08 1,8
17/07/2004 3 11,48 7,3
18/07/2004 4 10,09 6
01/08/2004 5 2,02 1,8
09/08/2004 6 2,36 2,8
17/08/2004 7 2,17 2,5
24/08/2004 8 2,27 2,7
31/08/2004 9 2,18 1,8
02/09/2004 10 5,1 2,1
03/09/2004 11 16,05 7,9
11/09/2004 12 3,32 1,9
29/09/2004 13 1,49 0,9
21/11/2004 14 8,09 3,1
01/12/2004 15 6,8 2,4
12/12/2004 16 4,99 1,8
23/12/2004 17 8,38 2,9
31/12/2004 18 8,25 3,4
01/01/2005 19 13,67 5,2
07/01/2005 20 10,8 4,2
08/01/2005 21 13,41 1,8
16/01/2005 22 9,68 1,2
25/01/2005 23 3,7 1
31/01/2005 24 5,68 1,4
10/03/2005 25 9,89 4,8
20/03/2005 26 13,59 6,3
27/03/2005 27 28,35 8,9
28/03/2005 28 12,97 6
02/04/2005 29 11,31 4
11/04/2005 30 7,82 2,8
20/04/2005 31 9,05 3,4
28/04/2005 32 4,94 4,9
05/05/2005 33 3,61 1,2
13/05/2005 34 3 0,5
21/05/2005 35 4,76 1,3
31/05/2005 36 3,33 3,3
07/06/2005 37 3,32 1,8
14/06/2005 38 0,96 0,9
22/06/2005 39 0,57 0,5
30/06/2005 40 1,51 1,4
05/07/2005 41 1,35 1
16/07/2005 42 3,01 2,1
24/07/2005 43 0,94 0,9
30/07/2005 44 1,68 0,8
07/08/2005 45 2,2 1,4
17/08/2005 46 2,76 1,8
26/08/2005 47 1,87 1,4
31/08/2005 48 1,18 0,9
Tableau 1 : Débits liquides instantanés (m3/s) et concentrations des eaux en MES (g/l)
mesurés à la station Azzaba durant l’année hydrologique 2004-2005. (Dates de mesure des débits et de
prélèvement des échantillons sur la première colonne).

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On observe une nette tendance à l'augmentation des concentrations avec les débits. Les
plus faibles valeurs sont observées logiquement durant les périodes de basses eaux et les plus
fortes lors périodes de hautes eaux (Tableau 1 et Figure 6) ou au tout début de la saison des
pluies. Toutefois, la dispersion demeure très importante et ne permet pas d'établir de relations
simples et idéales entre ces deux variables.
La figure 6 montre qu’il existe une bonne corrélation en puissance liant les flux solides (Qs)
aux débits liquides (Ql). Les points du nuage obtenus sont alignés autour de la droite de régression.
Le coefficient de détermination reliant ces deux composantes R2 est de 0,916. Cette relation en
puissance de type (Qs=a.Qlb), est vérifiée pour la plupart des cours d’eau dans le monde (Vivian,
1980 ; Probst et Bazerbachi, 1986 ; Kattan et Probst, 1987). La valeur de l’exposant b (1,64) est
incluse dans l’intervalle (1 à 2) des valeurs trouvées par bon nombre de chercheurs ayant travaillé
dans les régions semi-arides (Terfous et al., 2001 ; Achite et Meddi, 2005 ; Yles, Bouanani, 2012).
3
log(Qs) Qs = 0,94.Qli1,64
R² = 0,916
2,5

1,5

0,5

0
-0,4 -0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6

-0,5
log(Qli)

-1

Figure 6 : Relation flux solide (Qs) - débits liquides instantanés (Qli) mesurés à la
station hydrométrique Azzaba durant l’année hydrologique 2004-2005.
3 3
Mois Pmoy (mm) Qlm (m /s) Ve (m ) ∑Ci.Qli/∑Qli Qs (t)
septembre 23,15 5,76 14934240 3,83 57238,3
Octobre 36,29 4,39 11745216 3,83 45015,7
Novembre 44,23 11,17 28957824 3,83 110986
Décembre 44,03 7,97 21359808 3,83 81865,5
Janvier 46,58 10,29 27562464 4,56 125632
Février 56,40 8,98 22506552 4,56 102587
Mars 54,13 1701 45570816 4,56 207715
Avril 53,01 10,29 26674272 4,56 121583
Mai 45,47 5,75 15401664 4,56 70202
Juin 20,45 6,67 17288640 3,65 63150,7
Juillet 6,81 7,99 21400416 3,65 78169,9
Août 11,27 5,11 13686624 3,65 49993,5
TOTAL 441,83 101,39 267088536 49,08 1114139,39
Tableau 2 : Flux solides (Qs en tonnes) en suspension mensuels et annuel dans le
bassin versant en amont du barrage Allal Fassi (année 2004-2005).
(Qli : débit instantané ; Qlm : débit moyen mensuel ; Ci : concentration MES; Ve : Volume
total écoulé ; P : précipitations).

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Les apports solides en suspension transportés par le cours d’eau en amont du barrage
Allal Fassi pendant la période 2004-2005 sont estimés à 1,15.106 t. Cela correspond à une
production sédimentaire spécifique moyenne sur l’ensemble du bassin versant est de l’ordre
de 195 t/km2/an. Parce qu’aucune mesure en continu des concentrations n’a été effectuée lors
de crues, ces estimations doivent être considérées comme des valeurs à minima.
À l'échelle mensuelle et saisonnière (Figure 7), la production des sédiments varie. La
période hiver-printemps (Janvier à Mai) totalise près de 56 % du flux solide annuel, l'automne
(septembre à décembre) est responsable de 27 % alors qu’en été (juin à août) transite 17% du
flux total annuel. C’est donc en hiver-printemps que la production sédimentaire est la plus
importante. Cette période étant plus longue que les autres, si toutefois l’on calcule les apports
sur la base d’une même durée pour chacune des trois saisons (3 mois par exemple), on aura le
résultat suivant : 47,4% de sédiments sont produits en hiver-printemps, 28,5 % en automne et
17% en été. Pour la même durée, l’hiver-printemps est responsable de presque la moitié de la
production sédimentaire annuelle.

A B Aout Sept. Oct.


Juil. (5%) (5%)
(4% )
(7%)
Juin Nov.
(6%) (10% )
Eté
(17%) Eté : Mai
mois 06, 07, 08. (6%) Déc.
Hiver- (7%)
printem Automn
e (27%) Automne : Avril
ps (56%) Janv.
mois 09, 10, 11, 12. (11%)
(11% )
Hiver-printemps:
mois 01, 02, 03, 04 Mars Fev.
et 05. (19%) (9% )

Figure 7 : Répartition saisonnière (A) et mensuelle (B) des apports solides de l’oued
Sebou à la retenue du barrage Allal Fassi durant l’année hydrologique 2004-2005.
Mars est le mois au cours duquel le transfert de MES a été le plus intense (19% du flux
total). Au contraire, les plus faibles transferts ont été enregistrés pendant les mois d’août,
septembre et octobre (4% à 5%).
3.2. Chimie des MES et des eaux fluviales
3.2.1 : Chimie des MES
La composition des MES en éléments chimiques majeurs est donnée dans le tableau 3.
Les matières en suspension (MES) du haut Sebou en amont du barrage Allal Fassi sont riches
en calcium, en silicium, en aluminium ainsi qu’en fer. Les teneurs en ces éléments varient
considérablement dans le temps. Elles varient de 13 à 70% pour CaO, de 9 à 50% pour SiO2,
de 2 à 20% pour Al2O3 et de 2 à 13% pour Fe2O3. Les éléments les moins abondants ont des
teneurs qui varient également : de 1,5 et 6% pour K2O, de 0.5 à 1.5 pour TiO2, de 0 à 5% pour
MgO et de 0 à 0.6 pour NaO. Les teneurs en P2O5 et SO4 sont parfois nulles et ne dépassent
que rarement 1%.
Les teneurs en CaO et SiO2 varient en sens totalement opposés : les échantillons riches
en silice sont pauvres en calcium et vice versa. Les variations de SiO2 sont en revanche
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presque identiques à celles d’Al2O3 et K2O. Ces trois éléments évoluent donc en sens inverse
par rapport à CaO, mais sont fortement bien corrélés entre eux (Figure 9).
Echantillon P2O5 SO4 Na2O MgO Al2O3 SiO2 K2O CaO TiO2 Fe2O3
S1 0.18 0.14 0.10 0.22 4.15 20.07 2.47 68.82 - 3.97
S2 0.15 0.09 - 2.73 9.53 39.82 4.36 31.19 1.28 10.80
S3 0.36 0.17 0.10 0.73 15.09 49.23 5.35 18.22 0.95 9.78
S4 0.05 0.12 0.10 0.50 9.11 36.11 4.46 40.42 0.87 8.28
S5 0.10 0.06 - 2.86 9.49 41.38 4.37 29.16 1.40 11.19
S6 0.15 0.11 - - 2.12 9.32 1.63 83.87 0.27 2.54
S7 0.09 0.07 0.12 2.77 9.42 41.46 4.42 30.66 1.26 9.60
S8 0.18 0.08 0.10 0.81 11.00 40.42 4.28 32.49 1.08 9.58
S9 0.22 0.11 0.11 1.50 18.45 48.90 6.11 10.60 0.97 13.04
S10 0.27 0.13 0.10 1.54 17.67 47.82 5.85 13.17 1.19 12.27
S11 0.27 0.13 0.10 1.54 17.67 47.82 5.85 13.17 1.19 12.27
S13 0.03 0.13 - - 2.60 11.27 1.88 79.95 0.30 3.82
S14 0.21 0.14 0.09 1.56 17.69 47.92 5.65 12.16 1.23 13.27
S15 0.21 0.09 0.12 2.70 7.99 40.92 3.45 32.63 1.33 10.32
S16 0.56 0.22 - 1.76 12.45 38.96 4.57 35.77 0.71 5.01
S17 0.30 0.15 0.15 0.88 11.79 36.50 4.52 37.20 0.95 7.58
S18 0.83 0.39 0.39 4.91 14.61 55.81 3.38 15.53 1.43 2.97
S19 0.72 0.22 0.01 2.36 18.28 48.15 5.71 13.86 1.09 9.63
S20 0.17 0.16 0.11 0.86 10.44 36.14 4.45 40.03 1.04 7.66
S21 1.22 0.59 0.39 1.69 19.21 53.48 3.50 16.47 1.25 2.11
S22 0.09 0.07 - 0.31 4.44 19.57 2.47 68.62 0.42 3.91
S23 0.26 0.09 - 1.51 16.64 44.72 6.05 16.67 1.18 12.88
S24 0.26 0.10 - 1.55 16.50 45.81 5.79 18.79 0.92 10.29
S25 0.81 0.29 0.29 4.09 13.32 52.25 4.15 20.16 1.06 3.60
S26 0.42 0.17 0.15 2.67 7.39 36.16 4.01 42.59 0.68 5.77
S27 0.62 0.32 0.23 0.89 10.53 35.90 3.32 44.76 0.76 2.68
S28 1.1 0.35 0.57 0.63 4.05 19.55 1.35 67.93 1.71 2.75
S29 0.28 0.19 - 0.42 5.23 17.88 2.33 70.96 0.37 1.92
S30 0.48 0.21 - 1.30 11.58 39.12 4.64 36.40 0.67 5.60
S31 0.52 0.21 - 1.97 11.57 39.37 5.16 35.25 0.58 5.39
S32 0.27 0.14 0.11 1.27 10.59 34.54 4.50 39.20 0.67 8.31
S33 0.30 0.17 - 0.87 10.73 34.41 4.96 40.19 0.72 7.66
S36 - 0.03 - 1.82 8.79 39.26 4.43 32.98 1.34 11.36
S37 - 0.01 - 1.68 11.76 36.00 5.19 32.07 0.98 12.32
S38 - - - - 2.76 15.89 1.98 73.89 0.49 5.00
S39 0.07 0.09 - 0.03 2.28 9.14 1.36 85.27 0.28 1.49
S40 0.19 0.09 - 2.50 12.26 35.14 5.27 31.68 0.97 11.83
S41 0.51 0.17 - 3.54 11.32 42.74 4.39 29.19 1.17 6.99
S42 0.33 0.10 0.04 3.18 7.65 47.19 2.76 28.97 1.32 8.36
UCC 3.9 2.2 15.2 66 3.4 4.2 0.5 4.5
PAAS 1.1 2.7 18.3 61.6 3.4 4.2 1 7.4
Tableau 3: Composition chimique des MES transportés par le Sebou en amont
du barrage Allal Fassi.
UCC: Average upper continental crust (Taylor and McLennan, 1985).
PAAS: Post-Archean average Australian Shale (Taylor and McLennan, 1985).

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Qi SiO2
90
(%) K2O CaO
80 Al2O3

70

60

50

40

30

20

10

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38
Echantillons

Figure 8 : Variation de la teneur en Si, Ca et K et Al (en%) des matériaux transportés


en suspension par les eaux du Sebou en amont du barrage Allal Fassi pendant l’année
hydrologique 2004-2005 (Qli : débit liquide instantané en m3/s).

25
Al2O3 A 7
K2O B
6 R² = 0,543
20 R² = 0,633
5
15 4

3
10
2
5
1

- -
- 20 40 60 - 20 40 60
SiO2 SiO2

Figure 9 : Relation SiO2-Al2O3 (A) et SiO2-K2O (B) des MES transportées par le
Sebou en amont du barrage Allal Fassi.

On constate en outre qu’aucun lien n’existe entre ces trois éléments (SiO2, Al2O3 et K2O)
et les débits instantanés. L’évolution du Phosphore et du Soufre se fait conjointement pour
les deux éléments et suit grosso-modo celle du débit (Figure 10). Les diagrammes de
corrélation (Figure 11) ne montrent en effet qu’une faible corrélation entre ces deux éléments
et le volume d’eau écoulé. Cependant, il apparait clairement que leurs plus grandes
concentrations sont enregistrées pendant la période à débits soutenus à savoir la période
hivers-printemps.

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30
(%) Qli

25 P2O5

20

15

10

0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37

Figure 10 : Evolution des teneurs en SO4(x10) et P2O5(x10) des MES du


Sebou en amont du barrage Allal Fassi durant l’année 2004-2005 comparées à celle des débits
instantanés (Qli).

1,40
% P2O5 A 0,70
% SO4 B
R² = 0,258 0,60 R² = 0,309
1,20

1,00 0,50

0,80 0,40

0,60 0,30

0,40 0,20

0,20 0,10

- -
0 10 20 30 0 10 20 30
Débits instantanés (m3/s) Débits instantanés (m3/s)

Figure 11: Relation débits liquides instantanés (Qi) et teneur de P2O5 (A) et de SO4
(B) dans le MES du Sebou en amont du barrage Allal Fassi durant l’année hydrologique
2004-2005.
La maturité des matériaux transportés par un cours d’eau est souvent utilisée pour
déterminer leur degré d’évolution par altération dans leur lieu d’origine et au cours du
transport. Les indices chimiques les plus employés dans ce sens sont : SiO2/Al2O3 (Potter ,
1978) qui distingue les sédiments riches en quartz des schistes riches en argiles avec d’autres
sédiments montrant des valeurs intermédiaires, et Fe2O3/K2O (Herron, 1988) qui permet de
différencier les fragments de roches des feldspaths dans une large variété de sédiments. Les
compositions chimiques des sédiments transportés par le haut Sebou ont été projetées sur le
diagramme log (SiO2/Al2O)3 – log (Fe2O3/K2O) (Figure 12). Tous les échantillons se situent
dans les domaines des litharénites, des wackes et plus rarement dans celui des arkoses.
Aucune différenciation en fonction des saisons n’est observée.

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log(Fe2O3/K2O)
0,6

0,5

0,4

0,3

0,2 Mudstone
0,1

0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9
-0,1 Arkose

-0,2 log(SiO2/Al2O3

-0,3

Figure 12 : Classification géochimique dans le diagramme de Herron (1988) des MES


transportées par le Sebou en amont du barrage Allal Fassi.

3.2.2. Chimie des eaux


Quelques paramètres physico-chimiques des eaux du haut Sebou (pH, O2 dissous, T°..) ainsi
que leur composition en CaO et SiO2 ont été déterminées (Figure 13).
100
(%) CaO (mg/l)
90 SiO2 (mg/l)
80 O2 dissous (mg/l)
T° (°C)
70

60

50

40

30

20

10

0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47
Echantillons

Figure 13 : Variation de la T°, de l’O2 dissous et de la teneur en CaO et SiO2 des eaux
du Sebou en amont du barrage Allal fassi durant l’année hydrologique 2004-2005.

Les eaux prélevées sont très riches en CaO, pauvres en SiO2. Leur T° dépasse les 30°C
en été et descend à moins de 13°C en hiver. La concentration en O2 dissous est semblable à
celle de la plupart des cours d’eaux (10 mg/l) ; elle baisse, toutefois, légèrement en fin de la
saison automnale.
La concentration en CaO est largement plus importante en périodes de hautes eaux qu’en
périodes de basses eaux. Son maximum est atteint en janvier-mars et le minimum en juillet-
août.

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4. Interprétation et Discussion
4. 1. Charge solide particulaire
Comparées aux concentrations enregistrées dans d’autres bassins versants
méditerranéens, à l’exception de la Têt, les concentrations dans cette partie du Sebou, les
valeurs maximales en particulier, s’avèrent plus faibles (Tableau 4). Elles atteignent 146 g/l
par exemple dans les reliefs marneux du Rif marocain et sont de seulement 8,9 g/l dans le
bassin étudié. Il faut signaler que dans certains bassins la période étudiée couvre plusieurs
années hydrologiques, alors que dans le Sebou une seule année fût étudiée.

Oued Inaouéne Oued Tensift La Haute Tafna La Têt Oued saïda Oued Bellah Haut Sebou
(Sibari (Haida (Megnounif (Serrat (Yles et Elahcene et (Présente
et al., 2001) et al., 1996) et al. 2003) et al., 2001) Bouanani, 2012) al. (2013) étude)
Cycles 70-71, 79-80
96-97 1988-1993 80-99 80-2010 74-2007 2004-2005
étudiés Et 82-83
C (g/l) 2 à 146 2 à 30 0.1 à115 0.008 à 4.1 (0,35 - 48) 0.5 à 8.9
S. BV 2
3342 18400 256 1380 km 543 55 5709
(km2)
PSS
2 142 200 1120 40 55 610 195
(t/km2/an
Tableau 4 : Concentrations en MES et dégradations spécifiques dans certains cours
d’eau méditerranéens.

Cette faible charge des eaux du haut Sebou est la conséquence du climat et de la
lithologie de son bassin versant. Même si les conditions de relief sont favorables à une très
forte érosion, les roches essentiellement calcaro-dolomitiques ne facilitent pas le
ruissellement. De même, l’humidité du climat, malgré l’intervention humaine, permet tout de
même le développement d’un couvert végétal suffisant pour ralentir la mobilisation des
sédiments.
Il n’existe pas de relation nette entre la concentration en MES et la saison de
prélèvement comme c’est le cas pour beaucoup de bassins versants fluviatiles maghrébins.
Dans ces bassins les crues durant la saison d’automne se caractérisent par des concentrations
plus élevées de matières en suspension que durant les autres saisons.
4.2. Flux sédimentaires en suspension et dégradations spécifiques
Sur la base des mesures de la charge en suspension réalisées en 2004-2005 à la station
Azzaba dans le bassin versant du barrage Allal Fassi, le flux sédimentaire en suspension
annuel livré par l’oued Sebou à la station Azzaba est estimé à 1,5 106 tonnes. La dégradation
spécifique est estimée à environ 200 t/km2/an. Ce taux de dégradation est légèrement faible
par rapport aux taux enregistrés dans la plupart des bassins versants maghrébins (Tableau 4).
Il est toutefois identique à celui du Tensift et un peu plus élevé par rapport aux taux obtenus
dans certains bassins algériens comme celui d’Oued Saïda (Yles et Bouanani, 2012).
Ce résultat met en évidence la très forte disparité spatiale du taux d'érosion des sols au
Maghreb comme le montrent les données du tableau 4. Les différents travaux dans ce
domaine réalisés dans les bassins versants de cette partie du globe soulignent cette disparité.
Ainsi, selon Walling (1984), les dégradations spécifiques varient de 1000 à 5000 t/km2/an.
Pour Snoussi et al. (1990) l’érosion spécifique moyenne dans les bassins marocains avoisine
les 750 t/km2/an. Sur la base des données de mesure de la charge en suspension réalisée dans

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130 bassins versants Probst et Amiotte-Suchet (1992) ont estimé que la dégradation
spécifique moyenne dans les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie et Tunisie) est de 400 et
610 t/km2/an, respectivement pour les rivières qui se jettent dans la mer Méditerranée et pour
celles qui se jettent dans l'océan Atlantique. Dans la vallée de l’oued Inaouène Sibari et al.
(2001) ont déterminé une dégradation spécifique de 2 142 t/km2/an. Pour Megnounif et
al. (2003) la dégradation spécifique et de l’ordre 1 120 t/km2/an dans le bassin de la haute
Tafna. Cependant selon Elahcene et al. (2013), la dégradation spécifique dans le bassin de
Bellah est de 610 t/km2/an.
Des valeurs plus faibles ont été déterminées dans certains bassins versants. C'est le cas
notamment de l’oued Tensift au Maroc (200 t/km2/an), l’Oued Mina (Achite et al. 2005),
187t/kh2/an, l'Oued Sikkak (Bouanani et al, 2013), 170 t/km2/an, et l’Oued Saïda (Yles F. et
Bouanani A., 2012), 55 t/km2/an en Algérie.
A l’échelle de la région méditerranéenne, sur le continent européen, le Rhône (Pont,
1997 ; Sempéré et al., 2000) a fourni un flux spécifique compris entre 63 et 103 t/km2/an/ ; le
bassin versant de la Têt (Serrat et al., 2001), en bordure orientale des Pyrénées, a produit
environ 40 t/km2/an (moyenne de 20 années).
Selon Probst et Amiotte-Suchet (1992), Fox et Moore (1993), cette disparité résulte
principalement de la différence de la lithologie, du couvert végétal, de la pente et de la taille
des bassins versants.
Certaines études antérieures ont montré aussi que pour un même bassin, la production
sédimentaire varie considérablement dans le temps (à l’échelle saisonnière et annuelle). Les
facteurs déterminants de cette variation temporelle seraient d’abord le volume d’eau écoulé
qui est directement lié aux précipitations et au substrat, ensuite, la saison d’occurrence de ces
précipitations. Aussi, les pratiques agricoles qui changent au cours des saisons, que ce soit à
grande ou à petite échelle, agissent à leur tour sur l’amplitude de la production sédimentaire.
Ces deux groupes de facteurs (caractéristiques du bassin versant et évolution de ses
caractéristiques au cours des saisons) expliquent les résultats obtenus dans le cas de la partie
du Sebou se trouvent en amont du barrage Allal Fassi. En effet, le volume du flux annuel
solide dans le bassin du haut Sebou en 2004-2005 est du en premier lieu au faible volume
écoulé pendant cette année ; il s’agit en effet du plus faible débit moyen annuel (5 m3/s)
enregistré depuis 1972 (23 m3/s). Plusieurs études ont montré qu’à l’échelle annuelle des
écarts importants existent entre les flux solides d’une année humide et ceux d’une une année
sèche (Walling et Moorehead , 1987 ; Haida et al., 1996 ; Serrat et al., 2001 ; Terfous et al.
2001 ; Megnounif et al.,2003 ; Vanmaercke et al., 2014 ). L’année 2004, comparée aux
années antérieures est une année sèche (Figure 4), c’est donc une des raisons pour lesquelles
les flux sédimentaires sont faibles. En périodes plus humides on devrait s’attendre à des
volumes de sédiments plus importants. Toutefois la faible quantité des matériaux solides
transférés vers l’oued Sebou dans sa partie circonscrite dans le Moyen Atlas par rapport aux
autres cours d’eau drainant d’autres régions comme le Rif par exemple a une explication
différente :
- (1) Les montagnes du Moyen Atlas, font partie des pays les mieux arrosés du Maroc. Les
précipitations sous formes de neige ou de pluies y sont mieux réparties dans l’année que dans
les aires strictement arides ou semi arides,
- (2) La couverture végétale de ce fait plus développée, malgré l’anthropisation de longue date
par le pâturage et la destruction des forêts de cèdre et de chêne. La forêt occupe toujours la

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majeure partie du bassin (42%), le reste de la surface correspondant à des terrains de parcours
(37%) et de cultures (22%) (Qadem, 2015).
- (3) les formations géologiques dominantes sont les calcaires et les dolomies (plus de 60% de
la surface totale). Elles sont plus sensibles à la dissolution qu’à la désagrégation et sont très
affectées par la fissuration. La circulation des eaux en profondeur, dominante à travers ces
roches, ne favorise pas l’érosion. Les basaltes quaternaires réagissant presque de la même
façon, fournissent eux aussi peu de matière solide aux cours d’eau (Karrat et al., 1989).
4.3. Variations mensuelles et saisonnières des flux sédimentaires
La plupart des travaux effectués dans la région méditerranéenne (Haida et al., 1996 ;
Sibari et al., 2001 ; Yles et Bouanani A., 2012) montrent que les apports solides transportés en
suspension par les oueds s’effectuent durant la période comprise entre le mois de septembre et
le mois de décembre. Dans le haut Sebou, l’automne avec un apport liquide 1,7 fois plus
faible qu’en hiver-printemps, exporte 2 fois moins de sédiments (Figure 5). Le comportement
du bassin du haut Sebou diffère légèrement des autres bassins étudiés au Maroc, puisque c’est
pendant la période janvier-avril (Tableau 2 et Figure 5) que les apports aussi bien liquides que
solides sont les plus importants (56%). C’est au mois de mars en particulier, qu’a lieu le
transfert de la plus grande quantité de matériaux au cours de l’année, soit environ près de 19
% de l’ensemble des apports solides. Les crues violentes de cette période sont responsables de
la mobilisation des masses solides prélevées dans les bassins versants.
Le volume de MES transportés pendant l’été est tout de même important. L’été est
une saison plus ou moins sèche, mais grâce aux apports d’eaux souterraines, qui ralentissent
considérablement les irrégularités du climat (Akdim et al., 2001) le volume d’eau transitant
par l’oued pendant cette saison reste important (20% du volume d’eau annuel en 3 mois). Les
eaux souterraines sont naturellement peu chargées, mais la charge solide des eaux fluviales
pendant cette saison proviendrait du déstockage des sédiments des plaines alluviales car les
eaux peu chargées ont un pouvoir érosif très important sur les matériaux des berges et des lits.

4 .4. Nature chimique et origine des carbonates en suspension


Sur le plan chimique, les MES véhiculées en suspension par le Sebou en amont du
barrage sont tous chimiquement immatures car leurs compositions projetées sur le
diagramme de Herron (1988) se situent toutes dans les domaines des litharénites, des wackes
et plus rarement dans celui des arkoses. Ils traduisent donc une origine à partir de roches
sources et d’altérites relativement peu évoluées (Taylor et McLennan, 1985 ; McLennan et al.
1993). Ils sont riches en CaO et SiO2. L’évolution en sens inverse de SiO2, Al2O3 et K2O par
rapport à CaO traduirait une alternance dans le temps d’apports riches en carbonates et
d’apports plutôt riches en minéraux silicatés.
En fonction des débits, les teneurs en CaO sont élevées non seulement en périodes de
crues, mais elles sont également fortes en périodes d’étiage. Les MES en été, sont fort riches
en CaO et que la concentration de ce dernier pendant cette saison dépasse celle des grandes
crues de la période hiver-printemps. Le CaO dans ces deux cas n’a sans doute pas la même
origine. Le CaO transporté par les crues de la période hivernale est peut être d’origine
détritique. A l’opposé celui des basses eaux estivales est d’origine endogénique par la
précipitation de la calcite dans les eaux fluviales telle que décrite dans la Loire par Grosbois
et al., (2001).

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Contrairement au CaO de la phase détritique, la concentration du CaO dissous dans les


eaux fluviales est largement plus importante en périodes de hautes eaux qu’en période
d’étiage. Son maximum est atteint en janvier-mars et le minimum en juillet-août. En été le
CaO dissous s’effondre du fait de la précipitation des carbonates, ce qui expliquerait la genèse
pendant cette période des carbonates endogèniques. La T°, l’oxygénation et la transparence
des eaux, ainsi que les faibles vitesses de courant et l’éclairement maximum sont les facteurs
apparemment déclencheurs de la formation des carbonates endogéniques. Ces carbonates
correspondent dans certains cas à de la calcite, et dans d’autres à de l’aragonite comme le
montre les images de la photo 1. Cela tient probablement au chimisme des eaux, qui,
lorsqu'elles sont riches en Mg c'est forcément l'aragonite qui précipite à la place de la calcite.
C A

Photo 1 : Cristaux de calcite (C) et d’aragonite (A) endogéniques observés par MEB
dans les MES d’un échantillon prélevé en période de basses eaux (mois de juin 2005).

Les teneurs en Si sont corrélées à l’Al et au K. Ainsi, le silicium est donc lié à des
phases détritiques, correspondant très probablement à des minéraux silicatés hérités
(minéraux argileux, quartz, augite…) et non à des phases monominérales siliceuses d’origine
endogène.

Conclusion
Le Sebou en amont de la retenue du barrage Allal Fassi a apporté, durant l’année
hydrologique 2004-2005, environ 1,5 MT de sédiments, ce qui correspond à une dégradation
spécifique moyenne de l’ordre de195 t/km2/an. Ce taux de dégradation reste très modéré par
rapport à la majorité de ceux publiés pour d’autres bassins du Maroc et du Maghreb et révèle
encore une fois la très forte disparité spatiale du taux d’érosion des sols au Maghreb.
Cette disparité, selon Probst et Amiotte-Suchet (1992) ; Fox et Moore (1993), résulterait
principalement de la différence de la lithologie, du couvert végétal, de la pente et de la taille
des bassins versants.

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Le faible taux de transfert des sédiments dans cette partie du bassin versant du Sebou
représente la conséquence de l’action de plusieurs facteurs intervenant dans leur production
et leur entrainement vers l’aval. Ces facteurs sont de type variable ou invariable.
(1)- Dans le bassin versant en amont du barrage Allal Fassi, la faible production
sédimentaire peut être liée d’une manière constante à la perméabilité des roches calcaro-
dolomitiques car très fissurées et formant la majorité des affleurements géologiques de cette
région. Elle est aussi liée d’une façon presque constante à la densité du couvert végétal due au
climat régnant dans les montagnes du moyen Atlas qui est plus humide que celui des autres
régions du Maroc.
(2)- Parmi les facteurs variables existe le volume d’eau écoulé annuellement qui varie
considérablement d’une année à une autre et qui dépend en grande partie du volume d’eau
précipité. Ainsi le faible volume de sédiment déplacé en 2004-2005 peut aussi être lié à ce
facteur d’autant que cette année peut être considérée comme sèche car le débit moyen ne fût
que de 5l/s (le plus faible débit durant les 25 dernières années) alors que pendant certains
cycles hydrologiques ce débit dépasse les 25l/s. Avec un débit liquide presque identique
(entre 4 et 8l/ s) à celui là et une surface du bassin versant comparable (3400 km2), mais en
contexte géologique différent l’oued Innaouène a livré à son exutoire (le barrage Driss 1er) dix
fois plus de matières en suspension (Sibari et al., 2001)
Il faut noter aussi que ce faible taux d’érosion ainsi calculé peut être en partie la conséquence
de la fréquence des échantillonnages car pour mieux estimer les transferts des solides dans un
bassin donné il est souhaitable d’effectuer des mesures en continu à la fois du débit et de la
charge en suspension. Par ailleurs, il pourrait également résulter des mesures effectuées sur un
seul cycle hydrologique.
A l’échelle saisonnière, et contrairement à la plupart des bassins étudiés au Maghreb,
dans lesquels l’essentiel des transferts sédimentaires s’opèrent en automne, dans le haut
Sebou c’est durant la période hiver-printemps que le phénomène est le plus accentué. Les
précipitations sont les plus importantes durant cette période et déclenchent les crues les plus
fortes de l’année. La plus grande partie des MES est déplacée entre les mois 01 et 04. La
relation liant les débits liquides (Ql) aux débits solides (Qs)en suspension est de type
puissance de forme générale : Qs = 0,94.Ql1,64.
L’analyse géochimique des sédiments transportés en suspension par le cours d’eau
montre qu’ils sont immatures ; ils témoignent qu’ils n’ont pas subit une très forte altération à
l’endroit de leur origine. Ces sédiments sont tantôt à dominance carbonatée tantôt à
dominance silicatée. Parmi la fraction carbonatée ceux de la saison des pluies sont d’origine
détritique alors que ceux de la saison estivale sont d’origine endogènique.

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