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ALAIN BEITONE

LIONEL LORRAIN – CHRISTOPHE RODRIGUES

LA DISSERTATION
DE SCIENCE
ÉCONOMIQUE
2e édition

9782100788828_FM.indd 1 29/03/19 4:35 PM


Graphisme de couverture : Pierre-André Gualino
Illustration de couverture : © metamorworks / Fotolia.fr
Mise en pages : Lumina Datamatics, Inc.

20 sujets rédigés et des bibliographies


complémentaires sont disponibles sur le site :
https://www.dunod.com/EAN/9782100788828

© Armand Colin, 2016, Dunod, 2019


11, rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-078882-8

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Table des matières

Compléments numériques : mode d’emploi 1

Introduction 3

Partie 1
La dissertation de science
économique : quelle méthode ? 10

Chapitre 1 Les règles de la dissertation 13

1. Les règles formelles 13

2. Les règles informelles 14


2.1 Une dissertation avec ou sans titres
apparents ? 15
2.2 Une dissertation fleuve ou… synthétique ? 17
2.3 Quelle précision dans les références
théoriques et historiques ? 18

Chapitre 2 Du libellé du sujet


à la problématique 21

1. Identifier l’enjeu du sujet 21


Quels enjeux pour les sujets… 22

2. Cadrer le sujet 40
2.1 Le cadrage historique et géographique 41
2.2 Le cadrage du domaine de connaissances 42
2.3 Un exemple de cadrage de sujet 44

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La dissertation de science économique

3. Choisir et élaborer une problématique 48


3.1 Qu’est-ce qu’une problématique dans
une dissertation de science économique ? 49
3.2 Un exemple de problématisation de sujet 54

Chapitre 3 De la construction du plan


à la mobilisation
des connaissances 58

1. Élaborer le plan :
le contenant de la démonstration 58

2. Le plan détaillé et la mobilisation


des connaissances :
le contenu de la dissertation 61
2.1 Exemple de plan détaillé sur le sujet 62
2.2 Exemple de déroulement du plan détaillé 63

Chapitre 4 De la conclusion à l’introduction 71

1. La rédaction de la conclusion 71
Un exemple de rédaction de conclusion 72

2. La rédaction de l’introduction 73
Un exemple d’accroche sur le sujet… 74

Chapitre 5 La rédaction finale


et le jour de l’épreuve 76

IV

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Table des matières

Partie 2
La dissertation de science
économique en 14 sujets  78

Sujet 1 Peut-on parler de frontières


de la firme ? 79

1. Se préparer à la rédaction 79
1.1 L’enjeu du sujet 79
1.2 Le cadrage et les concepts clés 80
1.3 La construction de la problématique 80

2. Rédiger le devoir : une proposition 81

Sujet 2 Le progrès technique nuit-il


à l’emploi ? 99

1. Se préparer à la rédaction 99
1.1 L’enjeu du sujet 99
1.2 Le cadrage et les concepts clés 99
1.3 La construction de la problématique 100

2. Rédiger le devoir : une proposition 101

Sujet 3 Le marché et la concurrence


permettent‑ils toujours une
coordination efficace des actions
des agents dans les économies
contemporaines ? 115

1. Se préparer à la rédaction 115


1.1 L’enjeu du sujet 115
1.2 Le cadrage du sujet et les concepts clés 116
1.3 La construction de la problématique 117

2. Rédiger le devoir : une proposition 118

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La dissertation de science économique

Sujet 4 La concurrence doit‑elle


être stimulée ? 131

1. Se préparer à la rédaction 131


1.1 L’enjeu du sujet 131
1.2 Le cadrage du sujet et les concepts clés 132
1.3 La construction de la problématique 132

2. Rédiger le devoir : une proposition 133

Sujet 5 Risque de crédit


et instabilité financière 149

1. Se préparer à la rédaction 149


1.1 L’enjeu du sujet 149
1.2 Le cadrage et les concepts clés 150
1.3 La construction de la problématique 150
2. Rédiger le devoir : une proposition 151

Sujet 6 La croissance économique


a-t-elle des limites ? 164

1. Se préparer à la rédaction 164


1.1 L’enjeu du sujet 164
1.2 Le cadrage et les concepts clés 164
1.3 La construction de la problématique 165
2. Rédiger le devoir : une proposition 166

Sujet 7 La mondialisation commerciale


et productive est-elle source
de croissance ? 177

1. Se préparer à la rédaction 177


1.1 L’enjeu du sujet 177
1.2 Le cadrage et les concepts clés 178
1.3 Construire la problématique 179
2. Rédiger le devoir : une proposition 180

VI

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Table des matières

Sujet 8 Faut-il souhaiter le retour


de l’inflation ? 191

1. Se préparer à la rédaction 191


1.1 L’enjeu du sujet 191
1.2 Le cadrage du sujet et les concepts clés 192
1.3 La construction de la problématique 193
2. Rédiger le devoir : une proposition 193

Sujet 9 Les politiques monétaires


non conventionnelles
depuis 2007-2008 : quel bilan ? 202

1. Se préparer à la rédaction 202


1.1 L’enjeu du sujet 202
1.2 Le cadrage du sujet et les concepts clés 203
1.3 La construction de la problématique 204
2. Rédiger le devoir : une proposition 205

Sujet 10 Les relations monétaires


internationales peuvent-elles
être régulées ? 218

1. Se préparer à la rédaction 218


1.1 L’enjeu du sujet 218
1.2 Le cadrage du sujet et les concepts clés 219
1.3 La construction de la problématique 219
2. Rédiger le devoir : une proposition 220

Sujet 11 Les ressources naturelles


doivent-elles être gérées comme
des biens communs mondiaux ? 231

1. Se préparer à la rédaction 231


1.1 L’enjeu du sujet 231
1.2 Le cadrage du sujet et les concepts clés 232

VII

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La dissertation de science économique

1.3 La construction de la problématique 233


2. Rédiger le devoir : une proposition 234

Sujet 12 Faut-il s’en remettre


au marché pour lutter contre
le réchauffement climatique ? 247

1. Se préparer à la rédaction 247


1.1 L’enjeu du sujet 247
1.2 Le cadrage et les concepts clés 248
1.3 La construction de la problématique 249

2. Rédiger le devoir une proposition 249

Sujet 13 Faut-il des règles de politique


économique ? 260

1. Se préparer à la rédaction 260


1.1 L’enjeu du sujet 260
1.2 Le cadrage et les concepts clés 261
1.3 La construction de la problématique 261

2. Rédiger le devoir : une proposition 262

Sujet 14 La gouvernance de la zone euro :


enjeux et difficultés 272

1. Se préparer à la rédaction 272


1.1 L’enjeu du sujet 272
1.2 Le cadrage et les concepts clés 273
1.3 La construction de la problématique 274

2. Rédiger le devoir : une proposition 275

Index 287

VIII

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Compléments
numériques :
mode d’emploi

Le livre que vous avez entre les mains est destiné à vous aider à réus-
sir dans la rédaction d’une dissertation de science économique dans le
cadre des examens ou concours. En accompagnement de ce livre, nous
vous proposons des compléments numériques disponibles sur le site
Dunod à cette adresse : https://www.dunod.com/EAN/9782100788828
À partir de cette page, vous pouvez accéder à des entraînements
inédits et complémentaires de ceux présentés dans le livre qui vous per-
mettront de vous exercer à la dissertation régulièrement. Vous trouverez
également des bibliographies relatives à chacun des sujets de la seconde
partie.
Six entraînements annuels vous seront proposés entre octobre et mars.
–– Dans un premier temps, nous diffuserons au début du mois le sujet
sur la page Facebook du livre et le site Dunod, en vous invitant
à le traiter en un temps limité ;
–– deux semaines après la publication du sujet, nous posterons une
­analyse du sujet sur le site Dunod et ;
–– deux semaines plus tard, le corrigé sera mis à votre disposition
­également sur le site Dunod.
Vous pourrez alors auto-évaluer votre travail, en le confrontant au
corrigé et affiner ainsi votre réflexion et vos connaissances. Ce travail
suppose une parfaite maîtrise du contenu du livre (conseils méthodolo-
giques et exemples de sujets traités).
Pour vous tenir informé de la mise en ligne des ces différents élé-
ments, vous pouvez vous abonner à la page Facebook du livre à l’adresse
suivante : https://www.facebook.com/La-dissertation-descience-%C3%
A9conomique-Cursus-1559306797708091/?ref=bookmarks

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La dissertation de science économique

Nous diffusons par ailleurs sur cette page, deux fois par semaine, un
lien sur une thématique de science économique qui nous semble intéres-
sante pour enrichir vos réflexions.
Les documents seront accessibles sous forme de fichier pdf sous
condition de saisie d’un mot de passe. Ce mot de passe est le dernier
mot de la partie 1 du livre.

Pour accéder à ces compléments numériques, vous devrez donc :


1) Vous rendre dans l’onglet « Ressources numériques » de l’ou-
vrage sur le site Dunod.
2) Télécharger le fichier pdf.
3) Renseigner le mot de passe demandé à l’ouverture du fichier.

Nous vous souhaitons un bon travail de préparation.

Alain Beitone, Lionel Lorrain, Christophe Rodrigues

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Introduction

Au-delà du discours d’opinion


et de la pensée unique
Rédiger une dissertation, c’est s’inscrire dans la logique d’une disci-
pline. On peut écrire une dissertation sur les inégalités en philosophie,
une dissertation sur les crises en histoire, une dissertation sur la mondia-
lisation en géographie. Le devoir attendu sera très différent s’il est traité
en philosophie, en histoire ou en géographie et s’il est traité dans une
dissertation de science économique. Répondre à cette attente implique
de maîtriser la logique de la discipline à laquelle l’épreuve corres-
pond, connaître ses textes fondamentaux, ses auteurs de référence, ses
concepts organisateurs ainsi que les principaux faits historiques et don-
nées empiriques qu’elle explique. Il faut aussi avoir conduit une réflexion
sur la nature et le statut des savoirs produits par la discipline considérée.
Cette réflexion est d’autant plus importante concernant la science
économique, qu’elle fait l’objet de nombreuses controverses dans le
champ médiatique et politique. À l’occasion de la crise de 2007‑2008
par exemple, la profession d’économiste a été remise en cause pour
ne pas avoir prévu la crise. Pourtant les spécialistes de physique du
globe ne prédisent pas non plus les tremblements de terre sans que l’on
remette en cause le caractère scientifique de leur discipline. S’agissant
de la crise mondiale, il apparaît que les critiques faites aux écono-
mistes étaient très contestables. Certains d’entre eux (comme R. Rajan
ou N.  Roubini) avaient attiré l’attention sur la montée des risques
financiers et la probabilité de l’éclatement d’une crise. Le fait qu’ils
n’aient pas été entendus n’a rien de nouveau. J. K. Galbraith a montré
dans son livre Brève histoire de l’euphorie financière  (1992) que le
même phénomène s’est produit dans de très nombreux cas, les acteurs
des marchés financiers et les responsables politiques restant sourds
aux  alertes lancées. On constate d’ailleurs que pour rendre compte
a posteriori de la crise, on fait bien appel aux travaux des économistes
(par exemple K. Wicksell ou H. Minsky) !

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La dissertation de science économique

Dans les débats médiatiques, la science économique est prise en tenaille


entre deux discours. Pour les uns, il existe une science économique dont
les conclusions ne sont pas discutables. Un seul discours serait ainsi pos-
sible sur la réalité économique et un seul type de politique économique
concevable (généralement des politiques libérales). C’est le fondement
du fameux TINA (There Is No Alternative) attribué à M. Thatcher. Ce
discours revendique une légitimité savante rarement justifiée (« tous les
économistes pensent que… ») et prétend s’appuyer sur le « bon sens ». On
explique donc que le chômage résulte d’un système social trop protecteur,
que l’inflation résulte toujours d’une création excessive de monnaie, que les
politiques d’austérité sont les seules possibles en Europe, etc. Ce discours
est souvent tenu par des économistes médiatiques qui, pour la plupart
d’entre eux, ne sont pas en réalité des économistes mais des « experts »,
des « consultants », des « chefs d’entreprises », des « essayistes », etc. Or,
ce qui caractérise ces économistes, c’est bien qu’ils ne publient pas (ou
plus !) de travaux de recherche et ne sont pas soumis au contrôle de leurs
pairs. Pour les autres, la science économique (le mot science se voit sou-
vent attribuer des guillemets) n’a pas de légitimité scientifique. Il s’agirait
uniquement d’un discours de légitimation des puissances économiques
dominantes, d’un instrument de pouvoir.
La science économique serait donc, par nature, un discours visant
à justifier les politiques économiques libérales (ou « néolibérales »).
L’idée même d’un savoir économique axiologiquement neutre est niée
et on affirme que dans le domaine économique comme dans l’ensemble
des sciences sociales, tout est affaire de choix politique et d’opinions.
Dans cette optique, il n’existerait donc pas de connaissance objective
en science économique : face au discours économique des dominants,
c’est-à-dire le néolibéralisme, il faudrait donc promouvoir un discours
économique alternatif, un contre-feu politique.
Si l’on adopte le premier point de vue en rédigeant la disserta-
tion, on sera conduit à tenir un discours unilatéral, qui risque fort
de conduire à des conclusions dogmatiques. Si l’on adopte le second
point de vue, on sera conduit à un discours relativiste amenant à traiter
les questions posées sous l’angle de la divergence d’opinions. Il est
pourtant acquis qu’il s’agit là d’un faux débat et qu’il existe une sortie
«  par le haut  » de cette opposition stérile. Il importe pour cela de

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Introduction

rappeler que la science économique s’inscrit dans une « visée scienti-


fique » (G.-G. Granger), c’est-à-dire notamment qu’elle doit s’assurer
en permanence de la cohérence interne des discours qu’elle formule et
qu’elle doit se préoccuper de la corroboration empirique de ses énon-
cés. Ces deux caractéristiques sont propres à toutes les sciences (de la
nature comme de la société).
Un autre élément important est celui du contrôle des énoncés par la
communauté scientifique. Lorsqu’un chercheur considère qu’il a pro-
duit un résultat original, il rend public son travail par l’intermédiaire
d’un ou plusieurs articles. D’une part, cette publication est subordonnée
à l’avis d’autres chercheurs anonymes ; d’autre part, lorsque l’article
est publié, il est susceptible d’être critiqué quant à ses données, à leur
traitement, à la validité des raisonnements conduits, etc. C’est pour-
quoi le travail scientifique est caractérisé par l’existence de débats et
de controverses. C’est en ce sens que G. Bachelard affirmait : « Deux
hommes, s’ils veulent s’entendre, ont dû d’abord se contredire. La vérité
est fille de discussion, non pas fille de sympathie » (La philosophie du
non, 1940). Toutefois, ce débat scientifique n’est pas un débat d’opinion,
les arguments doivent obéir aux règles du champ scientifique et on ne
peut l’emporter que par la force du meilleur argument.
Enfin, rappelons que les chercheurs en science économique (comme
dans les autres disciplines) produisent leurs connaissances en partant
de problèmes, en mobilisant un ou plusieurs paradigmes, en formulant
des hypothèses, en construisant des modèles et en conduisant des inves-
tigations empiriques. Ce travail s’inscrit dans une logique cumulative.
Un économiste qui travaille aujourd’hui sur les risques de déflation
s’appuie directement ou indirectement sur les travaux d’I. Fisher aussi
bien que sur ceux de M. Friedman. Il connaît aussi les analyses rela-
tives à l’hyperinflation des années  1920 en Allemagne et celles qui
concernent la déflation aux États-Unis pendant la Grande dépression
des années  1930. Il doit construire un modèle permettant de rendre
compte d’une configuration nouvelle qui se manifeste depuis la crise
de 2007‑2008 : alors que la base monétaire mondiale a spectaculaire-
ment augmenté, on n’assiste pas à une tendance forte à la hausse du
niveau général des prix et même, périodiquement, on s’inquiète d’une
entrée dans la déflation.

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La dissertation de science économique

Que peut-on tirer de ces quelques remarques épistémologiques en ce


qui concerne la rédaction d’une dissertation de science économique ?
1) Même si la science économique n’explique pas tout (les autres
sciences sociales sont très importantes et contribuent avec leurs
méthodes et leurs concepts à rendre compte d’autres aspects du monde
social), elle construit et mobilise une grille de lecture singulière et c’est
ce type de regard que le rédacteur de la dissertation doit mettre en œuvre
pour traiter le sujet qui lui est proposé.
2) La science se construit contre l’évidence. Or, ce que nous consi-
dérons comme « évident » relève de la connaissance immédiate, des
idées reçues dans une société donnée à un moment donné. Pour traiter
un sujet, il faut donc exercer une vigilance épistémologique et renon-
cer à la tentation de considérer comme allant de soi ce qui relève du
sens commun.
3) La science économique produit des concepts, des outils, des
modes de raisonnements qui sont très largement partagés en dépit des
divergences théoriques qui peuvent opposer les économistes. Tous les
économistes donnent le même sens au terme « élasticité prix », tous
savent ce qu’est l’exploitation chez Marx, le taux d’intérêt naturel chez
Wicksell, l’optimum chez Pareto, une asymétrie d’information, etc. Les
candidats aux examens et concours doivent donc, autant que possible,
maîtriser ce patrimoine d’outils et de concepts et être en mesure de les
mobiliser à bon escient.
4) La plupart des théories et des modèles produits par la science
économique dépendent du cadre conceptuel et des hypothèses à partir
desquels ils ont été formulés. Par exemple, le théorème de R. Coase
nous dit que le marché peut parfaitement gérer les externalités si les
droits de propriété sont correctement définis et si les coûts de tran-
saction sont nuls. Mais, comme le fait remarquer Coase lui-même, les
coûts de transaction ne sont empiriquement jamais nuls et les droits de
propriétés ne sont pas toujours correctement définis. Son théorème ne
constitue donc pas une adhésion religieuse à la supériorité du marché,
mais une formulation conditionnelle qui permet précisément de mon-
trer quelles sont les limites de la régulation marchande.
5) Il ne faut pas opposer de façon simpliste les théories. Une dissertation
n’est pas un catalogue d’auteurs du type « Hayek pense que… mais Keynes
pense que » conduisant à un « match nul » pour prendre une métaphore

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Introduction

sportive. Il faut traiter la question posée et ne mobiliser les auteurs que


s’ils fournissent des éléments de réponse pertinents. Par ailleurs, si le fait
d’utiliser de grands paradigmes économiques peut être utile pour orga-
niser sa pensée, il ne faut jamais renoncer aux nuances et à la précision.
Par exemple, opposer les « libéraux » et les « keynésiens » est double-
ment contestable. D’une part, ceux que l’on nomme les libéraux sont très
différents : entre la tradition classique ou néoclassique et la tradition autri-
chienne, il y a de très nombreuses et importantes différences (ils n’ont pas
la même conception du marché, de la monnaie, du capital, etc.). D’autre
part, parce que Keynes était un libéral, au sens où il était membre du parti
libéral anglais, mais aussi parce qu’il ne cachait pas son attachement à
la démocratie libérale et à l’économie de marché1. Cette opposition entre
« keynésiens » et « libéraux » (qui bien souvent dans des copies de concours
conduit à un contresens) repose sur le fait que l’opposition entre « libéral »
et « interventionniste » est en réalité d’ordre doctrinal et ne relève pas du
champ scientifique. Il convient donc de s’en tenir à la distinction entre la
théorie néoclassique, la théorie autrichienne ou la théorie keynésienne pour
les débats qui ont traversé le xxe siècle. De même, on ne doit pas oublier
que K. Marx a apporté une contribution majeure à la compréhension de
la coordination par le marché et qu’il s’est prononcé en faveur du libre-
échange2. Il faut donc éviter les étiquettes et les présentations caricaturales
mais présenter les analyses précises des auteurs.
6) La science économique progresse, il faut donc éviter de pré-
senter des débats qui sont dépassés. Par exemple, identifier la théorie
néoclassique au modèle de concurrence pure et parfaite est une erreur.
Aujourd’hui, les économistes qui travaillent dans le cadre de la tradition
néoclassique prennent en compte la concurrence imparfaite, la diffé-
renciation des produits, la viscosité des prix, etc. Prétendre remettre en

1. Keynes est donc libéral aux trois sens du terme. Il est proche des avant-gardes
culturelles de son temps (libéralisme culturel). Sur le plan politique, il défend la dé-
mocratie représentative et les libertés politiques (libéralisme politique). Sur le plan
économique, il est favorable à l’économie de marché et même au capitalisme, mais
souhaite une régulation publique seule à même de sauver ce système é­ conomique
(libéralisme économique).
2. Le 7 janvier 1848, Marx a prononcé un « discours sur la question du ­libre-échange »
à l’association démocratique de Bruxelles, discours dans lequel il critique à la fois
les illusions du libre-échange et les politiques protectionnistes.

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La dissertation de science économique

cause cette pensée en critiquant le seul modèle de concurrence pure et


parfaite, c’est donc, dans une large mesure, rater sa cible. De même, il
faut prendre en compte le fait que le fameux « No Bridge » entre micro-
économie et macroéconomie est dans une large mesure surmonté par
des auteurs comme J. Stiglitz à partir du concept d’asymétrie d’infor-
mation. Afin de donner un fondement microéconomique à l’existence
d’équilibres de sous-emploi, Stiglitz montre que l’asymétrie d’infor-
mation conduit les banquiers à rationner le crédit, ce qui entraîne un
niveau insuffisant d’investissement, de croissance et donc d’emploi. Le
recours à des auteurs marquants de l’histoire de la pensée économique
peut certes se montrer très utile, mais à la condition que les analyses de
ces auteurs éclairent les problèmes auxquels nous sommes confrontés
aujourd’hui. Par exemple, les analyses d’A. Marshall sur les externalités,
celles d’I. Fisher sur la déflation par la dette, celles d’H. Minsky sur le
cycle du crédit constituent toujours des grilles de lecture pertinentes.
7) Enfin, il faut se garder de considérer l’analyse économique comme
un ensemble de propos exclusivement « théoriques ». Les théories sont
très utiles, mais elles n’ont d’intérêt que dans la mesure où elles sus-
citent et orientent les investigations empiriques. Ces investigations
peuvent porter sur l’histoire économique. On peut penser aux travaux
de Ch.  Kindleberger sur l’histoire financière, à ceux d’A.  Maddison
sur l’histoire de la croissance, ou encore à ceux de P. Bairoch sur la
Révolution industrielle qui conservent un très grand intérêt. Les inves-
tigations empiriques consistent aussi à construire des bases de données
statistiques. C’est notamment le cas des travaux de Th. Piketty sur les
revenus et les patrimoines ou des données rassemblées par G. Zucman
sur les paradis fiscaux. Une bonne dissertation doit donc impérativement
mobiliser des informations historiques et faire référence à des travaux
statistiques récents (au moins les ordres de grandeur et les grandes
tendances).
La science économique ne mérite donc ni l’excès d’honneur qui en
ferait une pensée unique soustraite à tout débat scientifique ou démo-
cratique, ni l’indignité qui en ferait un simple discours d’opinion. Les
économistes ont pour tâche d’analyser des problèmes en montrant à la
fois les causes, les opportunités, les contraintes, les choix qui s’offrent
aux décideurs politiques. Sur la base de ces connaissances aussi objec-
tives que possibles, seul le débat démocratique peut conduire à des

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Introduction

décisions qui engagent l’avenir des sociétés humaines. D’où l’impor-


tance de bien distinguer le débat scientifique et le débat politique qui
sont l’un et l’autre légitimes, mais qui relèvent de logiques différentes.
L’élève ou l’étudiant qui doit rédiger une dissertation devra ac-
cepter de s’inscrire dans la visée scientifique et limiter son propos
à la composante scientifique des débats. Pour ce faire, il peut compter
sur un riche patrimoine de connaissances et sur les apports nouveaux
de chaque génération d’économistes. Apprendre et s’entraîner à rédiger
une dissertation en science économique, c’est cheminer entre le passé et
le présent dans ce vaste champ disciplinaire. Les voies sont parfois es-
carpées mais nous les trouvons, pour notre part, exaltantes. Ce livre a
pour objectif de vous accompagner si vous décidez de les emprunter.
Nous vous souhaitons bonne route !

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Partie 1

La dissertation de
science économique :
quelle méthode ?
«  L’entreprise (depuis le xixe  siècle) peut-elle se passer d’entrepre-
neur ? » (Concours CPGE EC-E, HEC Paris 2018), « Politique monétaire
et activité économique » (Concours du CAPES externe de SES, 2018),
« Doit-on considérer que la désindustrialisation constitue un processus
inéluctable dans un pays développé ? » (Concours CPGE EC-E, ESCP
Europe, 2018)... Voici quelques exemples de sujets d’épreuve de science
économique qui ont été proposés dans divers concours lors des ses-
sions 2018. Ces sujets ont tous en commun d’être classés sous l’intitulé
de « dissertation ». Si ce terme est aujourd’hui connu de tous, il suscite
aussi des craintes parfois importantes chez de nombreux étudiants et
préparationnaires. Mais alors, qu’est-ce que disserter veut dire ?
En première approche, la dissertation est un exercice qui consiste à
produire un texte structuré visant à répondre à une question, celle-ci
étant explicitement ou implicitement énoncée dans le sujet proposé. Afin
de répondre à cette question, il s’agit de mobiliser des connaissances de
nature diverse, lesquelles doivent être le plus directement possible reliées
au sujet et logiquement articulées entre elles. Ces principes de base de
la dissertation sont généralement connus par les étudiants en science
économique. Malgré ces évidences, il est manifeste que la rédaction
d’une dissertation réussie est un exercice complexe qui ne va pas de soi.
L’explication tient notamment au fait que cela suppose la maîtrise et la
mise en œuvre d’une méthodologie appropriée, méthodologie qui doit
faire l’objet d’un apprentissage spécifique.

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Introduction

Il existe tout d’abord des règles propres à l’exercice de la dissertation


économique dont il faut prendre connaissance. Certaines sont formelles
et d’autres plus informelles et elles peuvent en outre varier selon les cas
de figure. Ces règles se traduisent par certaines « attentes » dans les
dispositifs d’évaluation des concepteurs de sujets et des correcteurs : les
points incontournables que l’on doit trouver dans une introduction pour
que celle-ci soit de qualité ; la fonction des transitions entre les par-
ties du devoir notamment en matière de problématisation ; l’articulation
entre les connaissances théoriques, les connaissances historiques et les
connaissances factuelles ; etc. La première étape consiste naturellement
à prendre connaissance de ces attentes.
On a l’habitude de dire que chaque dissertation est spécifique au sujet
auquel elle répond. Toutefois, pour réussir l’épreuve, il faut mobiliser
une méthode qui soit de portée suffisamment générale pour pouvoir être
utilisée avec tous les sujets que l’on rencontre dans les nombreux exa-
mens et concours pratiquant ce type d’épreuve. C’est une méthode de
cette nature que cette première partie de l’ouvrage vous propose.
Enfin, précisons que dans l’apprentissage de la dissertation de science
économique, il est important de distinguer deux composantes : a) la
question de la préparation méthodique à l’exercice à proprement parler,
c’est-à-dire une activité de long terme impliquant souvent plusieurs
années de formation durant lesquelles l’objectif est de progresser dans
la maîtrise des compétences requises  ; b)  la question de la réalisa-
tion finale de la dissertation le jour de l’examen ou du concours. Bien
entendu, comme tout apprentissage complexe, l’acquisition de la série de
compétences nécessaires pour mener à bien cette tâche s’effectue pro-
gressivement, avec sans doute plusieurs (et si possible de nombreuses)
rédactions de dissertations d’entraînement avant l’épreuve finale.
Nous proposons ainsi une démarche en trois temps :
1)  l’identification des règles de la dissertation ;
2) une méthode permettant d’articuler la liste des tâches à maîtriser
depuis la compréhension du libellé du sujet jusqu’à la rédaction de
l’introduction (celle-ci s’effectuant logiquement en fin de parcours
juste avant la rédaction finale du devoir) ;
3) des conseils et des remarques relatives à la manière d’appréhender
la rédaction de la copie le jour de l’épreuve ou à l’occasion d’un
test d’entraînement.

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Partie 1 • La dissertation de science économique : quelle méthode ?


Méthode n° 1 Se préparer à une épreuve de dissertation
de science économique : premiers conseils
Les deux composantes de la méthodologie de la dissertation – 
préparation à l’épreuve et réalisation de l’épreuve dans le temps
imparti – doivent s’articuler de façon constante. Nous conseillons
de les travailler simultanément tout au long de votre formation en
alternant :
–– d’une part, des exercices spécifiques isolés (constructions de
problématique, élaboration de plans détaillés, rédaction d’intro­
ductions, rédactions de « fil directeur » et de transitions entre
les parties, etc.) afin d’améliorer vos compétences sur chaque
tâche tout en les ritualisant (les attentes formelles de l’introduc­
tion doivent devenir un automatisme par exemple, tout comme
la rédaction des transitions entre les parties)1 ;
–– d’autre part, des tests d’entraînement les plus nombreux
possibles portant sur l’exercice final (rédaction intégrale d’une
copie dans le temps imparti lors de l’examen ou du concours)
qui vous permettront d’affiner progressivement la maîtrise de
l’exercice.
En fin de compte, puisqu’une dissertation réussie articule effica­
cement la « forme » et le « fond », l’enjeu est de parvenir à faire
de la composante « forme » un exercice maîtrisé par la routine de
l’entraînement afin de porter l’attention et la concentration sur les
enjeux relatifs au contenu du sujet.

1. Notons que pour les étudiants de Classes préparatoires, ce type de travail peut
être conduit dans le cadre de la préparation des interrogations orales hebdoma-
daires (dites « khôlles »). L’expérience montre que les étudiants qui s’entraînent,
tout au long de l’année de formation, sur des sujets de concours en rédigeant des
­problématiques, des plans semi-détaillés ou encore des conclusions-bilan de sujets
augmentent significativement leurs chances de réussite.

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Chapitre 1 Les règles
de la dissertation

Introduction
La dissertation de science économique est pratiquée comme épreuve
dans de nombreux concours au premier rang desquels :
– les concours de recrutement aux Grandes Écoles pour les étudiants
des Classes préparatoires (concours « voie économique » des écoles
de management, concours B/L des Écoles Normales Supérieures) ;
–
les concours de recrutement des enseignants de Sciences éco­
nomiques et sociales (CAPES et Agrégation) ainsi que d’Économie
et Gestion (pour le concours de l’Agrégation externe d’économie
et gestion) ;
– certains concours de la fonction publique centrale et territoriale
(concours externe d’entrée à l’École Nationale d’Administration,
concours externe d’Administrateur territorial, concours d’Inspecteur
des finances publiques notamment).
Malgré la spécificité de certaines attentes selon les concours et les jurys,
on peut relever la présence de règles communes à la pratique de la dis­
sertation. Certaines sont formelles et sont rappelées le plus souvent
dans les rapports de jury, d’autres sont plus informelles et peuvent fluc­
tuer selon le contexte, le type de concours et la composition du jury.

1 Les règles formelles


S’agissant des attentes formelles, une dissertation de science écono-
mique suppose de respecter les règles suivantes :
1. Débuter par une introduction qui doit être construite sur la base
de 4 piliers :
–– une accroche dont la fonction est de mettre en valeur l’intérêt du
sujet à partir d’une citation d’auteur, d’un fait d’actualité ou d’un
fait historique marquant (dans tous les cas, l’idée présentée doit être

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Partie 1 • La dissertation de science économique : quelle méthode ?

suffisamment explicitée pour que le lien avec le sujet apparaisse


comme évident) ;
–– une définition de chaque terme clé du sujet (il peut s’agir d’un seul
terme, mais le plus souvent le sujet en mobilise deux) ;
–– une présentation de la problématique choisie par le rédacteur de la
dissertation ;
–– une annonce du plan de la dissertation (l’objectif ici est de s’en tenir
aux grandes parties du développement).
2. Poursuivre par un développement (la partie la plus conséquente
du devoir sur le plan quantitatif) qui implique une structuration du
devoir en parties (au moins 2 parties, au maximum 3) et en sous-parties
(au moins  2 et au maximum  3). La combinaison «  3  parties/3  sous-
parties  » n’est pas conseillée afin d’éviter la multiplication des
paragraphes. Ce développement est l’occasion de mobiliser des
­
connaissances théoriques, factuelles et historiques et de les articuler
logiquement entre elles.
3. S’appuyer sur des transitions, c’est-à-dire des textes synthétiques
permettant de rappeler le fil directeur de la démonstration en lien avec
la problématique ; transitions qui prennent place au moment de l’alter-
nance des parties et des sous-parties.
4. Terminer par une conclusion construite sur la base de deux piliers :
–– un bilan de la démonstration proposée dans le devoir (autrement dit
l’essentiel de la réponse à la question posée par le sujet) ;
–– une ouverture sur un sujet ou un problème connexe vers lequel la
démonstration proposée tend à s’orienter.

2 Les règles informelles


Parmi les règles informelles (et donc souvent contingentes) propres
à l’exercice de la dissertation de science économique, on peut
notamment retenir : la présence ou l’absence de titres apparents qui
marquent les étapes du développement ; la question de la longueur
du devoir ; la question de la précision des références théoriques et
historiques.

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Chapitre 1 • Les règles de la dissertation

2.1 Une dissertation


avec ou sans titres apparents ?
Dans sa version la plus académique, la dissertation est un exercice de
style qui se traduit par un texte structuré dépourvu de titres (notamment
dans les disciplines « historiques » qui pratiquent cet exercice comme
la Littérature, la Philosophie ou encore le Droit). Toutefois, l’usage a
conduit à ce que, dans de nombreux concours qui utilisent la disserta-
tion de science économique et en particulier les concours du CAPES
et de l’Agrégation de Sciences économiques et sociales, la pratique des
titres apparents soit acceptée. Dans d’autres concours en revanche (cer-
tains concours des Grandes Écoles de management pour les étudiants de
Classes préparatoires par exemple), la question de la possibilité de titres
apparents reste discutée entre les correcteurs, ce qui nous conduit plutôt
à vous conseiller l’absence de titres dans ces cas de figure.
L’option que nous prenons dans cet ouvrage est de proposer des
rédactions de devoir avec des titres apparents. L’objectif est toutefois
pédagogique : nous partons de l’idée qu’il est plus facile pour le lecteur
de travailler sur une dissertation rédigée qui explicite l’idée principale
de chaque partie à l’aide d’un titre. Il ne s’agit donc pas d’une « prescrip-
tion » sur la démarche à adopter dans les concours, ni d’une préférence
de notre part. En fin de compte, il appartient à chaque candidat, au cours
de sa préparation, d’adopter la stratégie qui lui semble la plus adéquate
(voir Méthode no 2).
Dans les pratiques de correction de certains concours, se pose une
autre question, connexe à celle-ci : quel est le nombre de parties souhai-
tables dans la dissertation ? Là encore, il n’existe pas de règle formelle
mais des usages qui ont été établis par l’histoire de chaque concours.
Dans la plupart des cas, le candidat dispose d’une certaine liberté
pour structurer le devoir dès lors que le développement comporte
au moins deux parties et au maximum trois. Dans certains concours
toutefois (comme le concours d’entrée à HEC ouvert aux étudiants
des  Classes préparatoires EC-E), les évaluateurs semblent valoriser
des devoirs reposant sur des plans en trois parties. Nous conseillons donc
au lecteur de rechercher des informations sur les pratiques spécifi­
ques au concours préparé. Il existe souvent des rapports de jury qui
­fournissent des éléments de réponse à cette question ou, à tout le moins,

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Partie 1 • La dissertation de science économique : quelle méthode ?

qui proposent des pistes de correction indiquant ce qui paraît souhaitable


pour les correcteurs. D’autres concours, à l’image de celui de l’ENA,
rendent officiellement publiques certaines copies ayant fait l’objet d’une
très bonne note. Leur lecture attentive peut fournir des informations
précieuses pour le préparationnaire.


Méthode n° 2 Dissertation avec ou sans titres :
comment choisir ?
Dans le cas des concours qui acceptent les deux démarches, il va
vous falloir choisir. Nous vous conseillons d’utiliser la première partie
de votre parcours de formation (les deux ou trois premiers mois de
travail si la préparation de l’épreuve s’effectue sur une année par
exemple) pour « tester » chaque option à l’occasion de vos exercices
d’entraînement. En fonction des informations que vous obtiendrez
sur l’évolution de vos performances, il vous faudra ensuite arrêter un
choix et vous y tenir strictement jusqu’au jour de l’épreuve (rien ne
serait pire qu’après des entraînements nombreux sans titres appa­
rents, vous optiez pour l’autre méthode le jour « j » !).
Un des avantages principaux de la dissertation appuyée sur des
titres apparents est la facilité de lecture et de compréhension
de votre démonstration par le correcteur. Si l’articulation entre la
présentation de la problématique dans l’introduction, les titres des
parties et les transitions est pertinente, cela conduira à améliorer
la rigueur d’ensemble de votre devoir et par conséquent sa lisibi­
lité. L’inconvénient majeur toutefois repose sur le risque de choisir
des titres peu pertinents ou décalés par rapport à la problématique
annoncée et par rapport au texte que vous allez développer par
la suite. Dans ce cas, des titres purement décoratifs affaibliront la
pertinence d’ensemble de la copie en donnant le sentiment d’une
structure non maîtrisée.
En fin de compte, nous vous conseillons :
–– Quelle que soit la stratégie adoptée, de soigner particuliè­
rement la présentation de la problématique en introduction,
les transitions entre les parties et le point « bilan » de la conc­
lusion afin que la structure du devoir et le fil directeur soient
les plus explicites possibles : c’est cette composante du devoir
qui témoigne de la qualité de votre argumentation et de ce que
vous allez « démontrer ». Rappelons que les titres apparents n’ont
pas vocation à remplacer cette dimension de la dissertation.

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Chapitre 1 • Les règles de la dissertation

Si le fil directeur de votre démonstration est pertinent, la


présence ou l’absence de titres n’aura finalement pas d’inci­
dence sur la qualité de votre texte.
–– Si vous optez pour la stratégie « titres apparents », préférez des
formulations courtes, par exemple sous forme de groupes nomi­
naux, qui résument l’idée principale de la partie correspondante
et qui mobilisent les termes clés du sujet. Un titre est par défini­
tion synthétique et ne doit pas se transformer en résumé de la
partie à venir.
–– Si vous optez pour la stratégie sans titre dans la rédaction finale,
nous vous conseillons tout de même de prendre le temps de
rédiger des titres lors de la construction au brouillon de votre
plan détaillé : ils vous aideront à vous centrer sur l’idée princi­
pale de chaque partie et l’enchaînement des titres devrait vous
permettre de « tenir » plus facilement le fil directeur de votre
démonstration. Il suffira alors de ne pas les reproduire sur la
copie finale.
–– Enfin, quelle que soit la stratégie que vous arrêterez, il est impé­
ratif que la structure du devoir apparaisse « visuellement » pour
le correcteur. Cela signifie qu’il faut opter pour des espaces
normés entre les paragraphes en termes de nombre de lignes
(par exemple 3 lignes entre l’introduction, les grandes parties
et la conclusion, 1 ligne entre les sous-parties). Certains correc­
teurs apprécient également la présence de marquage visuel  :
une * entre les sous-parties ; deux * entre les grandes parties par
exemple.

2.2 Une dissertation fleuve ou… synthétique ?


Dans certains cas de figure, comme notamment plusieurs concours de
Grandes écoles de management, il est indiqué dans les rapports de jury
que « la copie, sauf qualité exceptionnelle, ne doit pas excéder 8 pages
de rédaction » (soit l’équivalent de 2 copies doubles). Il s’agit pour le jury
d’inciter les candidats à ne pas produire de copie « fleuve » avec le risque
de conduire à du « bavardage » économique et à préférer une certaine
rigueur en même temps qu’un esprit de synthèse. Dans d’autre cas de
figure (comme les concours de recrutement des professeurs), les pratiques
d’évaluation ne conduisent pas à donner de précision de cette nature.
Nous pensons pour notre part que l’exigence d’une longueur limi-
tée de la dissertation est un faux problème. Le candidat compose

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Partie 1 • La dissertation de science économique : quelle méthode ?

nécessairement sur un temps imposé (généralement 4 heures, parfois


5 voire 7 heures dans le cas des concours de l’Agrégation ou d’autres
concours de la fonction publique) et ne peut donc pas rédiger davantage
que ce que le temps imparti lui permet. Rappeler que le « verbiage »
est pénalisé et affecte la qualité de la copie est bien entendu légi-
time. Il faut s’efforcer d’appliquer la règle « une idée, un paragraphe »
en s’attachant à mobiliser des connaissances rigoureuses (des concepts,
de mécanismes théoriques, des faits historiques ou factuels, des ordres de
grandeur statistique) et les lieux communs doivent être proscrits. En pra-
tique, les dissertations « trop courtes » sont pénalisées en raison du fait
qu’elles mobilisent trop peu de connaissances pour traiter convenable-
ment le sujet tandis que les dissertations longues tout en développant
des connaissances solides et rigoureuses sont peu fréquentes car,
dans la plupart des cas, hors de portée des candidats pour des raisons
de contrainte de temps. De fait, c’est bien la dérive de type « discussion
de café de commerce » qui est pénalisée dans les épreuves de concours
plus que la question d’un quota de pages à respecter.

2.3 Quelle précision dans les références


théoriques et historiques ?
Parmi les questions qui ne font pas l’objet d’attentes explicites mais qui
sont toutefois centrales dans les pratiques d’évaluation des jurys, il y a
celle de la précision des connaissances mobilisées dans la dissertation.
Cela implique notamment :
–– Une parfaite maîtrise par le candidat des concepts clés du sujet ainsi
que des mécanismes théoriques qui leur sont associés. Il faudra veiller à
ce que les concepts utilisés soient définis ou, à tout le moins, explicités
de manière rigoureuse et insérés de manière fluide dans le propos d’en-
semble. Pour autant, il faut veiller à ne pas verser dans l’excès inverse :
si  une dissertation dépourvue de concepts utilisés à bon escient ne
pourra pas être considérée comme pertinente, une dissertation réussie
ne se réduit pas à une succession de termes du vocabulaire économique
et de mécanismes fussent-ils correctement explicités.
–– Une parfaite maîtrise par le candidat des références à la littérature
classique de la science économique : a) le titre des ouvrages les plus
importants doit être mentionné de manière complète dans la copie

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Chapitre 1 • Les règles de la dissertation

incluant la date de première publication  ; b)  s’agissant des articles


scientifiques, il faut pouvoir être en mesure, a minima, de citer l’année
de publication. Par exemple, une analyse s’appuyant sur les ­travaux de
D. Ricardo sera d’autant plus valorisée qu’elle fera référence au titre
complet et daté de son ouvrage (Des principes de l’économie politique
et de l’impôt,  1817), même chose pour tout usage de la théorie de
J. M. Keynes où l’appui sur le titre exact de son ouvrage de référence
– Théorie générale de l’emploi de l’intérêt de la monnaie, 1936 – sera
préféré à la simple expression de « Théorie générale » comme on le
lit souvent.
–– S’agissant des références historiques, on attend des candidats qu’ils
soient en mesure d’être précis sur le contexte dans lequel l’événement
relaté s’est déroulé, sur les ordres de grandeurs lorsqu’il est question
de repères factuels ainsi que sur les dates relatives à l’événement lui-
même. Par exemple, s’il est opportun par rapport à l’enjeu du sujet
d’expliquer l’infléchissement de la politique monétaire américaine à
partir de la fin des années 1970, il faudra indiquer que c’est en 1979
que P. Volcker est nommé président du Conseil des gouverneurs de
la Banque centrale américaine (Fed) avec comme mission principale
de réduire significativement l’inflation par la mise en œuvre d’une
politique d’orientation monétariste. Il peut être utile de mentionner
que c’est le président démocrate J. Carter qui est à l’origine de cette
nomination et non son successeur républicain R.  Reagan comme
on le dit parfois à tort. Il faudra également préciser qu’à partir de
cette période, la Fed conduit une politique monétaire particulière-
ment r­ estrictive. Une des conséquences de cette politique est la baisse
significative du taux d’inflation aux États-Unis : de plus de 10 % de
hausse annuelle du niveau général des prix en 1979 au moment du
second choc pétrolier à moins de 5 % en 1984.

Comment
Méthode n° 3 produire une dissertation
en mobilisant des connaissances précises ?
Nous vous conseillons de travailler en vous appuyant sur plusieurs
dispositifs complémentaires :
–– Des « fiches de cours » construites à partir de chapitres théma­
tiques (histoire de l’analyse économique, monnaie et finance,

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Partie 1 • La dissertation de science économique : quelle méthode ?

croissance économique, mondialisation productive, etc.) qui


articulent les connaissances théoriques (mécanismes, présen­
tations simplifiées de modèles, représentations graphiques) et
les connaissances empiriques (événements historiques, pério­
disations, ordres de grandeurs, faits marquants de l’actualité
récente).
–– Des « fiches auteurs » qui recensent, pour chaque économiste
important(e), le ou les titres d’ouvrages essentiels ainsi que les
concepts et mécanismes associés. Par exemple, pour D. Ricardo
on associe à son ouvrage de 1817 la théorie de la valeur-travail,
le principe de la rente différentielle et les rendements factoriels
décroissants ainsi que le mécanisme de l’avantage compa­
ratif ; pour R. Mundell, on pourra regrouper sur la même fiche,
le triangle des incompatibilités, le schéma IS-LM-BP (modèle
Mundell-Flemming) ainsi que sa théorie des zones monétaires
optimales (article de 1961, “Theory of Optimum Currency Area”
pour ce dernier point). Selon le sujet proposé, ce sont donc seule­
ment certains aspects de la « fiche auteur » qui seront mobilisés.
–– Un répertoire de vocabulaire économique dans lequel les
concepts principaux feront l’objet d’une définition concise et
rigoureuse, susceptible d’être utilisée selon les besoins dans
la dissertation (définitions qui devront être apprises durant le
temps de la formation). S’agissant de ce dernier point, rappelons
que dans certains concours, comme notamment ceux des écoles
de management, les rapports de jury soulignent le caractère
impératif de la définition des termes du sujet en introduction
et d’un usage rigoureux et explicité des concepts dans le corps
du devoir. L’investissement dans ce répertoire de vocabulaire au
cours de la formation apparaît donc comme très rentable !
L’intérêt final de cette démarche est de disposer d’un catalogue de
ressources que l’on pourra mobiliser pour alimenter la dissertation.
Cela permet de rappeler qu’une dissertation n’est en aucun cas
une « question de cours » mais un exercice intellectuel qui implique
de choisir dans un ensemble de connaissances maîtrisées, celles,
et seulement celles, qui seront utiles pour répondre au problème
qu’il s’agit de résoudre.

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Méthodologie pour la dissertation :
ce qu’il faut repérer, faire et éviter au fil du devoir

La dissertation est un exercice de synthèse ambitieux, où trois exigences sont conjuguées :


- un esprit d’analyse, pour le sujet et bâtir un plan solide et cohérent,
- un esprit de synthèse pour savoir utiliser les connaissances du cours, sa culture
personnelle ainsi que le corpus de textes donné le jour du bac,
- un style littéraire.

I/ la prise en compte du sujet

1) repérer les mots-clés du sujet : en général, un ou deux, correspondant aux objets


d’études étudiés pendant l’année. Cela sous-entend qu’il va falloir rester dans un voire
deux (parfois) objet(s) d’étude.
2) Repérer la formulation du sujet : affirmation franche ou affirmation restrictive ? Avec ou
sans citation à commenter ?

II/ L’introduction

1) l’amorce : elle doit être générale, et renvoyer à l’objet d’étude ou à un problème


littéraire. Pas d’introduction restreinte à un ou deux auteurs, la dissertation est un
exercice de synthèse.
2) La problématique : essayer de l’amener avec fluidité, et logique. Elle doit être connectée
à l’amorce, par un lien logique explicite. Elle peut consister en une simple reformulation
à peine voilée du sujet donné ou bien en une question.
3) L’annonce du plan : capitale. Elle doit être simple, n’annonçant que les grandes parties.
Pour une dissertation, trois parties sont préférables à deux, tolérées dans le
commentaire.

III/ la mise en œuvre du plan, le développement.

1) le développement

Il doit être compris entre une page à deux pages par grande partie. En tout la dissertation fera
d’une copie double minimum à deux copies doubles.
La dissertation est bien sûr intégralement rédigée.

2) A ne pas faire, à faire

A ne pas faire A faire


Absence de citation Citer des titres d’œuvres, renvoyer à des auteurs. Au moins
une référence par paragraphe.
Citation longue d’un paragraphe Une citation entre guillemets fait une ligne maximum

Etre trop allusif Dire pourquoi tel exemple exprime bien l’idée

Commencer par l’exemple On commence par l’idée, on illustre ensuite par un exemple
Affirmer des choses de façon Utiliser au besoin des modalisateurs, « on pourra » « il est
catégorique possible », « certains auteurs, tels… », « la littérature
propose souvent des exemples d’auteurs engagés » , « la
littérature engagée est relativement répandue » : bref, être
mesuré et prudent dans ses affirmations

3/1
Opposer frontalement le I) et le II) Nuancer, complexifier le problème au lieu de le diviser
schématiquement en « d’un côté », « de l’autre ».

Jugement personnel : « l’auteur Etre neutre : « l’auteur insiste sur le fait que »
exagère »

Nous, je « on » ou encore mieux, partir du texte : « le texte »,


« l’auteur » en sujet de la phrase à venir

Un seul bloc On fait des paragraphes et des alinéas


On saute une ligne entre l’intro et le développement, entre
chaque grande partie du développement et entre
développement et conclusion.

Histoire littéraire, énumération On ne commence sa phrase, son paragraphe, ni par des


savante. « Au 17e, siècle, la dates, ni par un nom propre. On commence par une notion
tragédie… » littéraire, par un mot-clé : « Le théâtre tragique… au 17e
siècle »

L’auteur dit que Eviter les formules « dit que », « prétend que », « soutient
que » qui mène droit à de la paraphrase

Les répétitions : « l’auteur… Varier les termes :


l’auteur… » ou « le texte… le Le
texte… » « locuteur »/ »émetteur »/ »destinateur »/ »énonciateur » ;
« le poète », « l’artiste » etc.

Les approximations : « le texte de « le poème l’albatros »


l’Albatros » ou s’agissant de « le romancier », « le narrateur » (quand cela est possible)
Flaubert : « l’auteur »

Les lourdeurs de style : « fait une Allez au plus simple, avec le souci du mot juste : « compare
comparaison », « fait une x à y », « se réfère à », « insiste sur »
référence », « accentue le fait que »

Conseil : tout au long de son développement, il est bon de renvoyer fréquemment aux termes du
sujet, de reprendre le sujet donné, de le reformuler.

Récapitulatif : La progression habituelle d’un paragraphe :

Idée générale avec présence d’un mot –clé


On explique pourquoi c’est intéressant pour le sujet, pour la question, ce que cela
apporte à la réflexion sur le sujet, en quoi cela est intéressant
On cite le cas d’un auteur, ou deux illustrant cela, avec titre de l’œuvre concernée
et quelques mots pour commenter l’exemple (en deux lignes maximum).

Exemple pour le sujet : « le théâtre est-il une bonne tribune pour exposer son point de vue ? »

3/2
Le théâtre peut devenir argumentatif, et sortir par là de sa fonction divertissante, que ce soit
de façon explicite, comme avec les pièces engagées, ou implicite, avec des pièces où le
spectateur devine que tel ou tel personnage se faire le porte-voix de l’auteur.
Certaines scènes sont de véritables tribunes, comme dans le théâtre de Brecht : lire ou voir
son Antigone c’est en fait lire un hymne au combat ou à la résistance. L’héroïne n’est qu’une
illustration de la thèse de ce dramaturge allemand très engagé : publié en pleine seconde
guerre mondiale malgré la résonance antique, le texte de Brecht affirme que le peuple
allemand doit rester fier et robuste, face à la tentation nazie.

3) les citations, les références

Tout le problème va être de questionner le sujet tout en multipliant habilement les références
littéraires.

a) trouver un équilibre satisfaisant entre références au textes du corpus donné / références


du cours, scolaires mais efficace / et enfin :a la culture personnelle qui fait la différence.
b) Citer l’auteur, le titre, expliquer un minimum ce que cet exemple apporte, illustre,
développe d’intéressant.
c) Varier les exemples. On peut réutiliser le même exemple deux fois dans sa copie pour en
dire deux choses différentes, mais il faut veiller à ne pas tourner seulement sur deux ou
trois références.
d) Rester dans l’objet d’étude au maximum. Si le sujet porte sur le roman, veiller à donner
surtout des exemples de romancier. Attention, la nouvelle n’est pas un roman ! Des
genres peuvent être proches, ils n’en sont pas moins différents ! Ainsi sur le roman, citer
Voltaire n’est pas judicieux.

IV/ la conclusion

En deux parties, comme pour le commentaire, elle fonctionne à l’identique.

Elle doit :
1) récapituler rapidement ce qui a été dit, en mettant sous forme de proposition rédigée les
titres des I), II), III) de notre brouillon et qui ont structuré notre devoir. On ne rajoute
rien de ce qui n’aurait été traité précédemment. Surtout pas d’ajout en conclusion ! Si
une idée majeure a été oubliée, eh bien tant pis !

2) on tente d’élargir de façon culturelle (comme pour l’amorce de l’introduction – la fin de


la conclusion en étant le symétrique). On peut élargir le propos en s’appuyant sur le
mouvement littéraire, le genre littéraire, ou un topos littéraire. On a le droit de finir par
une question, mais il faut que celle-ci soit pertinente et paraisse découler logiquement du
devoir achevé.

V/ Les critères habituels de notation d’une dissertation :

- prise en compte des mots du sujet


- annonce claire du plan et respect du plan annoncé tout au long du devoir
- introduction et conclusion claires, structurées, documentées (faisant apparaître un
minimum de culture)
- des exemples variés et intéressants
- style, fluidité et correction de la langue
- emploi de mots-clés

3/3
Méthodologie
de la dissertation
Les différents plans

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1. Fiche méthode générale
Introduction
L’introduction se fait en 3 étapes.

1 Présentation de l’œuvre
ɑɑ La première phrase (précédée d’un alinéa) a pour fonction de présenter
l’œuvre (ou les œuvres) et le thème du sujet. Si vous trouvez rapidement
une phrase d’ordre général (ou phrase dite d’« accroche ») qui serve d’en-
trée en matière, c’est mieux. Mais ne perdez pas de temps à chercher une
accroche séduisante, cela a peu d’importance. La phrase d’accroche peut
concerner l’objet d’étude, le mouvement littéraire ou le thème.
ɑɑ Les phrases suivantes doivent présenter l’œuvre (ou les œuvres) avec sa
date de parution, son auteur et le contexte littéraire.

2 Annonce de la question
Rappelez le sujet. Si c’est une citation, elle doit être recopiée ; puis dans une
autre phrase, reformulez la question posée en veillant à ne pas vous éloigner du
sujet (attention au hors-sujet).

3 Plan
Il faut nécessairement deux ou trois grands axes ou parties, comprenant chacun
deux ou trois sous-parties. Le plan idéal comprend trois sous-parties mais cela
reste difficile à trouver.

Développement
Le développement est une suite d’arguments illustrés par un exemple préci-
sément commenté : pas de catalogue d’exemples.
Vérifier si le fil conducteur du sujet est bien présent et rappelé dans chaque
partie.
Chaque partie et chaque sous-partie doivent être reliées à la précédente et
à la suivante par une transition. Ces transitions permettent de vérifier la cohé-
rence du plan.
Il faut éviter un écueil courant : celui de raconter au lieu d’analyser. Et pour
éviter cela, il faut sans cesse y penser et vérifier que les propos analysent les
œuvres au lieu d’en évoquer le contenu narratif.

Conclusion
C’est un bilan rapide dans lequel vous rappelez vos idées principales.
Il est conseillé (mais pas obligatoire) d’ouvrir sur un autre sujet.

12 1 . Fiche méthode générale

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2. Fiche méthode : le plan dialectique
Le plan dialectique s’impose dans certains cas :
Il s’agit d’un sujet qui interroge sur les limites d’une thèse ou qui conduit néces-
sairement à prendre position mais en gardant un avis nuancé.
Il en est ainsi de cet exemple de sujet sur La Fontaine : « Les Fables de La Fontaine
ne sont-elles destinées qu’aux enfants ? » Vous êtes contraints d’envisager dans
un premier temps la thèse du sujet (une lecture destinée aux enfants) et dans un
deuxième temps de discuter cette thèse. La réponse sera nécessairement nuancée.
Il en est ainsi d’un autre sujet sur Phèdre de Racine : « Racine affirme que son
héroïne n’est “ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente”. Vous interrogerez
cette conception du personnage. »

Ce plan s’impose :
ɑɑ lorsque l’énoncé du sujet comporte une négation restrictive : exemple :
« Pensez-vous que le Georges Duroy, protagoniste de Bel-Ami de Maupassant,
ne soit qu’un anti-héros ? »
ɑɑ lorsque l’énoncé comporte une alternative avec ou bien… ou bien…
ɑɑ lorsque la question commence par « Pensez-vous que » ou « Dans quelle
mesure peut-on dire que… » ou encore « Partagez-vous ce point de vue »…
Dans ces cas-là, le sujet conduit à proposer un jugement nuancé avec diffé-
rentes conclusions possibles : par exemple : « Candide de Voltaire s’achève sur le
précepte “il faut cultiver notre jardin”. Pensez-vous que cette morale corresponde
à une vision optimiste ou pessimiste de la vie ? »

Schéma du plan dialectique


OUI, J’analyse et soutiens la thèse du sujet.
OUI MAIS : Contre-argumentation, j’expose les limites de cette thèse.
DÉPASSEMENT J’ouvre sur une autre thèse tout en restant dans le sujet : celle-ci
prolonge la première, voire la deuxième thèse. Exemple :
Sujet sur Les Fables de La Fontaine
ӡӡ OUI, Les Fables se prêtent particulièrement à une lecture par les enfants.
ӡӡ OUI MAIS, il existe d’autres niveaux de lecture qui intéressent aussi les adultes.
ӡӡ DÉPASSEMENT : Les Fables forment l’intelligence à tous les âges.

Méthodologie de la dissertation 13

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3. Fiche méthode : le plan thématique
Le plan thématique s’impose dans certains cas.
Il s’agit d’un sujet qui demande une réflexion sur un aspect de l’œuvre. L’élève
doit expliquer et illustrer un jugement, un thème, une notion plutôt que de le
discuter (plan dialectique). Il comporte aussi deux ou trois parties. L’idée direc-
trice ou le fil conducteur de chaque partie est toujours issu de la citation ou du
thème du sujet.
L’intitulé pour ce type de plan peut prendre différentes formes : une citation
et/ou une consigne du type : « Développez cette thèse à l’aide d’exemples »,
« Commentez cette réflexion à l’aide d’exemples qui en montrent la validité ».
Ou une question : « Comment comprenez-vous le titre du roman de Camus
L’Étranger ? » ou « Pourquoi peut-on dire qu’Hernani est un héros romantique ? ».

ŠŠ Voir Sujets d’entraînement et les Fiches méthodes.

14 3. Fiche méthode : le plan thématique

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4. Fiches méthode par type de sujet
‫ככ‬ Sujet portant sur un titre
Les questions incontournables
Il convient de s’interroger sur les différents types de titres et les différentes
formulations de sujets.
ɑɑ Y a-t-il un sous-titre ? : exemple : Candide ou l’optimisme.
ɑɑ La présence de ce sous-titre est l’équivalent d’un double titre : titre sur un
personnage et sur une thèse philosophique.
ɑɑ Un titre sur un personnage : Madame Bovary.
ɑɑ Quelle est la place du personnage éponyme dans l’intrigue ? Pourquoi
mettre l’accent sur celui-ci et pas un autre ? Ce nom a-t-il une portée symbo-
lique (l’onomastique) ? Est-il resté sous forme de nom commun ou d’adjec-
tif ? Est-ce devenu une antonomase1 ?
ɑɑ Un titre désignant à la fois un personnage et une symbolique : L’Étranger
(qui en réalité s’appelle Meursault).
Mêmes questions que précédemment. Pourquoi est-il désigné ainsi et non
par son nom ? Que représente-t-il symboliquement ?
ɑɑ Un titre portant sur un personnage et un événement lié à celui-ci : Le Mariage
de Figaro.
Mêmes questions que précédemment. Quelle est la place de cet événe-
ment dans l’intrigue et dans la visée de l’auteur ?
ɑɑ Un titre thématique et symbolique Les Fleurs du Mal, Moderato Cantabile,
L’Écriture ou la vie.
ɑɑ Le titre est-il précédé d’un article indéfini ou défini : Une vie et non La Vie,
L’Étranger et non Un étranger.
ɑɑ Quelles sont, dans l’œuvre, les références au titre ? Quelle est l’intention
de l’auteur ?
ɑɑ Quelle est l’attente du lecteur ? Quelle est-elle avant la lecture et que
pense-t-il du titre après la lecture ? Quel est l’horizon d’attente ?
ɑɑ Ce titre résume-t-il l’œuvre ?
ɑɑ S’il renvoie à une symbolique comme Une vie, quelle est sa dimension
universelle ?

1. Antonomase : trope qui consiste à désigner un personnage par un nom commun ou une péri-
phrase qui le caractérise, ou inversement, à désigner un individu par le personnage dont il
rappelle le caractère typique : ex : un harpagon pour un avare.

Méthodologie de la dissertation 15

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ŠŠ Voir Sujets d’entraînements, p. 97, 221, 231.
ŠŠ Sur Les Lettres persanes, sujet impliquant le titre.
ŠŠ Sur Le Mariage de Figaro.
ŠŠ Sur On ne badine pas avec l’amour.

À noter que le titre est toujours à prendre en compte lorsqu’on étudie une
œuvre, il peut faire l’objet d’une partie ou d’une sous-partie, ou être le fil
conducteur de votre travail.

‫ככ‬ Sujet portant sur une thématique

Il convient de définir les termes de façon précise avant de commencer : exemple


« l’exotisme » ou « le monstre ».
Il faut « reparcourir » l’œuvre en relevant les passages où elle apparaît ou se
la remémorer parfaitement.
ɑɑ Est-elle au centre de l’œuvre ?
ɑɑ Avec quelles autres thématiques est-elle en lien ?
ɑɑ Si c’est un roman ou une pièce de théâtre, avec quels personnages est-elle
en lien ?
ɑɑ Quelle est sa place dans l’intrigue ? (fonction dramatique)
ɑɑ Si c’est en poésie, cette thématique est-elle source d’inspiration ?
ɑɑ Quelle est sa place dans l’évolution du genre littéraire ou du mouvement
littéraire ? Par exemple : la relation Maître et Valet dans la comédie.
ɑɑ Sa place peut être différente et évoluer en fonction du contexte histo-
rique ou social.
ɑɑ Quelle est son origine et quelles en sont les conséquences ?
ɑɑ Quelle est sa symbolique ? Cette question liée à la symbolique est à se
poser dans presque tous les sujets.

ŠŠ Voir Sujets d’entraînements, p. 35, 59, 97, 178, 188, 209, 239.
ŠŠ Sur les conceptions de la femme et de l’amour dans Les Fleurs du Mal de Baudelaire.
ŠŠ Le temps et la mélancolie dans la poésie d’Apollinaire.
ŠŠ Les Lettres persanes, un roman exotique ?
ŠŠ Thérèse Desqueyroux, un personnage monstrueux ?
ŠŠ Moderato Cantabile : la quête d’amour d’une bourgeoise rangée ?
ŠŠ La relation Maître et Valet dans l’Île des esclaves de Marivaux.
ŠŠ Le théâtre absurde, une exploration de la condition humaine ?

16 3. Fiche méthode : le plan thématique

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‫ככ‬ Sujet portant sur un personnage
Les questions incontournables
Il convient de repérer, que ce soit un roman ou une pièce de théâtre, les moments
fondamentaux où apparaît ce personnage : soit ils sont essentiels pour l’intrigue,
soit ils le sont pour la connaissance du personnage.
ɑɑ Quel portrait peut-on faire de lui physiquement et psychologiquement ?
ɑɑ Que révèlent ces moments sur le personnage lui-même ?
ɑɑ Quelles sont les différentes étapes de sa vie et quelle est leur importance ?
Ce personnage évolue-t-il ?
ɑɑ Que révèlent ces moments sur le personnage lui-même ?
ɑɑ Que symbolise son nom ? (Cela s’appelle l’onomastique.)
ɑɑ Quels sont sa place et son rôle dans l’intrigue ?
ɑɑ Selon quel(s) point(s) de vue est-il perçu ?
ɑɑ Quelles sont ses relations avec les autres personnages ?
ɑɑ Quel est son rôle symbolique ?

Le plan idéal permet de donner une progression au sujet :


• du moins important au plus important,
• de l’observation à l’analyse.

ׁׁ Remarque
Ces axes sont incontournables.

ŠŠ Voir Sujets d’entraînements, p. 141, 154, 178.


ŠŠ Charles Bovary, un homme bon.
ŠŠ Thérèse Desqueyroux, un personnage monstrueux ?
ŠŠ Julien Sorel, le héros d’un roman d’apprentissage ?

‫ככ‬ Sujet portant sur un personnage auquel s’ajoute une thématique

Garder les éléments de la fiche méthode sur un personnage.


À ces éléments se mêlent plusieurs types de thématiques, par exemple :
ɑɑ Thérèse Desqueyroux, un personnage monstrueux ?
ɑɑ Ruy Blas, un personnage romantique ?
ɑɑ Don Juan, un personnage baroque ?

Méthodologie de la dissertation 17

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Le premier sujet porte sur un aspect du personnage qui oriente la réflexion.
Dans son portrait trouve-t-on des aspects monstrueux ?
À quels moments de sa vie s’est-elle conduite d’une façon que l’on pourrait
juger monstrueuse ?
Quelles sont les causes de son comportement ?
Les deux autres sujets mettent en valeur le lien entre le personnage et un
mouvement littéraire. Celui-ci doit être défini dès le début puis servir de fil conduc-
teur. Un personnage baroque ou romantique possède une typicité qui imprègne
tout son être.
ɑɑ Racine affirme que son héroïne n’est « ni tout à fait coupable, ni tout à fait
innocente ». Vous interrogerez cette conception du personnage.
ɑɑ Pensez-vous que Gervaise soit une véritable héroïne de roman ?

Ces questions orientent le candidat vers un aspect essentiel du personnage ;


il convient d’interroger cet aspect.

ŠŠ Voir Sujets d’entraînements, p. 141, 154, 178, 197.


ŠŠ Sujet sur Julien Sorel, héros d’un roman d’apprentissage.
ŠŠ Phèdre, héroïne tragique.
ŠŠ Charles Bovary, un homme bon.
ŠŠ Thérèse Desqueyroux, un personnage monstrueux ?

‫ככ‬ Sujet portant sur un mouvement littéraire ou culturel


ou un genre littéraire

ׁׁ Remarque
Peu de sujets portent directement ou uniquement sur un genre ou un mouvement
littéraire.
Mais soit ils font partie des sujets, soit il est nécessaire de les évoquer.

Un mouvement littéraire
Faire l’inventaire de la spécificité du mouvement littéraire :
ɑɑ De ce qui le caractérise :

Exemple : quelles sont les caractéristiques du mouvement précieux ?


ɑɑ Ou du Classicisme ? Ou du Romantisme ?
ɑɑ Quels thèmes lui sont associés ?
ɑɑ Quel style ?
ɑɑ L’œuvre est-elle typique de cette appartenance ou s’en éloigne-t-elle ?

18 3. Fiche méthode : le plan thématique

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Université européenne Viadrina / département de français (Sylvie Bordaux, 30 mai 2011)

« Tout ce qui se conçoit bien s‘énonce clairement. » Boileau

Oui, le plan est indispensable ! Non, il ne bride pas nécessairement votre


créativité ! (Le dernier meilleur exemple en date : la conférence d’Etienne François à la Viadrina
sur la Révolution !)

LES TROIS TYPES DE PLAN


A) LE PLAN DIALECTIQUE : T – A – S

T = Thèse

A = Antithèse

S = Synthèse
Plan où conflit dans les deux premières parties, confrontation, contradiction (I
et II) et dans la troisième partie (III) résolution, dépassement de la
contradiction, solution(s) ou : I Oui/ II Non/ III Peut-être/ou : I Pour/ II Contre/
III Solutions/ ou : I Oui/ II Non/ III Dépassement/Résolution.
Exemple : Sujet : L’art est-il inutile ?

PLAN T-A-S :

I/ Thèse : Oui, bien sûr l’art est inutile, c’est un ornement, de la déco, on peut très bien s’en
passer pour vivre !

II/ Antithèse : Non, l’art n’est pas inutile, il est utile, cf. Art et engagement : il y a des
peintures, des écrits engagés qui nous incitent à nous engager, à agir, à prendre position : cf.
Picasso, Sartre, Hessel, etc.

III /Synthèse et dépassement de la contradiction : même quand l’art semble le plus vain (cf.
l’art pour l’art), il n’est pas inutile, car il nous ouvre l’esprit, nous fait envisager d’autres
horizons, nous empêche d’avoir des œillères, nous fait rêver, nous fait communiquer,
partager, nous donne du plaisir et nous fait donner du plaisir aux autres, etc.

VARIATION DU PLAN T-A-S = PLAN A-T-S : on commence par les arguments


contre et oppositionnels pour enchaîner sur les arguments pour et trouver
ensuite la solution dans la synthèse : certains préfèrent psychologiquement ;

1
dans ces cas, la synthèse est souvent une amplification positive de la thèse, le
modèle a l’effet de retournement et de surprise, est plus brutal mais peut-être
encore plus béton… après la négation, la révélation. Choisir le schéma 1 ou 1bis
selon la sensibilité de l’auteur de la dissertation !

B) LE PLAN ANALYTIQUE (ou THÉMATIQUE)


Plan où on analyse un sujet ou une notion (très pratique pour notion) par thèmes ou par
aspects. Le but est d’analyser les aspects essentiels du sujet, d’en faire le tour en traitant
par rubriques les champs les plus importants du sujet.

Par exemple : sujet : le vieillissement démographique

Plan :

I Aspects économiques du vieillissement

II Aspects politiques du vieillissement

III Aspects éthiques et sociaux du vieillissement

Ou

Par exemple : sujet : l’immigration en France

Plan :

I Enjeux politiques de l’immigration

II Enjeux économiques de l’immigration

III Enjeux culturels de l’immigration

Mais si on a par exemple le sujet : l’immigration est-elle un problème ?

PLAN = T-A-S

I : Oui, l’immigration est un problème, voire même souvent une tragédie, on en voit de
toutes les couleurs !

II : Non, l’immigration est bien évidemment une chance, un espoir, on peut se féliciter du
multiculturalisme, on en profite, etc.

2
III : Dépassons le débat problème/chance et cessons ainsi de soutenir l’impuissance
généralisée des pouvoirs publics et supranationalités triomphantes pour essayer de cogérer
les mobilités de façon humaine et responsable.

C) LE PLAN C – F – C ou PLAN ÉTUDE DE CAS


I CAUSES – II FAITS – III CONSÉQUENCES /

I POURQUOI ? – II QUOI ? COMMENT ? – III DANS QUEL BUT ? PERSPECTIVES

D’AVENIR
Plan pratique pour étudier et analyser un problème, une notion, un événement localisé
dans le temps et dans l’espace.

Par exemple sujet : l’immigration en France depuis les années 70

Plan :

I les causes de l’immigration en France pour cette période

II les différentes vagues d’immigration en France

III les conséquences de l’immigration en France et sa portée sur l’époque actuelle :

a) conséquences démographiques
b) conséquences politiques
c) conséquences économiques
d) conséquences culturelles et sociales

Autre exemple : sujet : la Seconde Guerre mondiale

Plan :

I les causes de la Seconde Guerre mondiale

II les faits essentiels de la Seconde Guerre mondiale

III les répercussions de la Seconde Guerre mondiale sur la période actuelle

Autre exemple : la crise de l’euro

Plan :

I les origines de la crise de l’euro (D’où vient-elle ? Pourquoi la crise de l’euro ?)

3
II les grands moments de la crise de l’euro

III les conséquences et les répercussions de la crise de l’euro à l’horizon 2020

Le plan de type B est parfois à tort appelé « plan inventaire » ; il ne s’agit pas en effet de
faire un inventaire, encore moins de dresser un catalogue – deux écueils à éviter en tout
cas – mais d’analyser les aspects essentiels que présente un sujet pour en faire le tour.

Le plan de type C est parfois à tort appelé « plan analytique » ; il faut certes analyser mais
selon une démarche qui correspondrait plutôt à une analyse/étude/interprétation
scientifique et approfondie d’un phénomène précis et circonstancié.

On pourrait enfin envisager un tout dernier type de plan plus rare qui est le plan
comparatif lorsqu’il s’agit par exemple d’analyser le même problème/phénomène dans
trois pays différents et de les comparer. Dans ce cas là on suit en principe le plan :

--------- I convergences/ II divergences / III : ce qu’on peut retirer de la comparaison et qui


présenterait une solution pour les éléments comparés.

Essayons au cours d’une argumentation :

1) de trouver de bonnes idées ;

2) de les regrouper et de les ordonner de façon logique ;

3) de défendre son opinion personnelle et de montrer qu’on a raison

4) de donner des exemples pertinents.

5) Et si on y arrive, de faire monter pour le lecteur au cours de


l’argumentation et de maintenir… le suspens !

BON PLAN !

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