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CO N S T R U C T I O N E T T R AVAU X P U B L I C S

Ti266 - Techniques du bâtiment : le second oeuvre et les lots techniques

Techniques du bâtiment :
La climatisation

Réf. Internet : 43815 | 5e édition

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III
Cet ouvrage fait par tie de
Techniques du bâtiment : le second oeuvre et les
lots techniques
(Réf. Internet ti266)
composé de  :
Techniques du bâtiment : Isoler et revêtir les façades Réf. Internet : 43811

Techniques du bâtiment : Revêtir les murs et les sols Réf. Internet : 43812

Techniques du bâtiment : Les circulations verticales Réf. Internet : 43817

Techniques du bâtiment : L'eau sanitaire Réf. Internet : 43813

Techniques du bâtiment : Le chauffage Réf. Internet : 43814

Techniques du bâtiment : La climatisation Réf. Internet : 43815

Techniques du bâtiment : L'électricité Réf. Internet : 43816

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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Techniques du bâtiment : le second oeuvre et les
lots techniques
(Réf. Internet ti266)

dont les exper ts scientifiques sont  :


Williams PAUCHET
Ex Maître d'oeuvre de la Défense Nationale, Conseiller technique en
construction et génie civil

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V
Techniques du bâtiment : La climatisation
(Réf. Internet 43815)

SOMMAIRE

1– La climatisation Réf. Internet page

Systèmes de conditionnement d'air TBA2771 11

Réglementation thermique TBA2705 15

Données générales sur les calculs de climatisation TBA2710 19

Restauration, rénovation et réhabilitation des bâtiments anciens TBA2726 23

Dimensionnement des installations de climatisation TBA2735 29

La production de froid TBA2760 35

Les réseaux de distribution d'eau glacée TBA2765 39

Systèmes de climatisation TBA2770 41

Les appareils de climatisation TBA2780 45

2– La ventilation Réf. Internet page

Ventilation : fonction et enjeux TBA2785 51

Ventilation des bâtiments d'habitation TBA2786 55

Ventilation et traitement de l'air dans les bâtiments tertiaires TBA2787 59

Ventilation et traitement de l'air des bâtiments industriels TBA2788 63

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VII
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Techniques du bâtiment : La climatisation
(Réf. Internet 43815)

1
1– La climatisation Réf. Internet page

Systèmes de conditionnement d'air TBA2771 11

Réglementation thermique TBA2705 15

Données générales sur les calculs de climatisation TBA2710 19

Restauration, rénovation et réhabilitation des bâtiments anciens TBA2726 23

Dimensionnement des installations de climatisation TBA2735 29

La production de froid TBA2760 35

Les réseaux de distribution d'eau glacée TBA2765 39

Systèmes de climatisation TBA2770 41

Les appareils de climatisation TBA2780 45

2– La ventilation

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1

10
Référence Internet
TBA2771

Systèmes de conditionnement d’air

Par André BERGNER


1
Ingénieur ITP, IAE Poitiers

1. Techniques de traitement de l’air....................................................... TBA 2 771 - 2


1.1 Généralités................................................................................................... — 2
1.1.1 Qualité de l’air .................................................................................... — 2
1.1.2 Filtration de l’air dans les bâtiments tertiaires et industriels ......... — 2
1.1.3 Déshumidification .............................................................................. — 3
1.2 Habitat.......................................................................................................... — 3
1.3 Tertiaire........................................................................................................ — 3
1.4 Industrie salles blanches, salles propres .................................................. — 4
1.5 Cuisines professionnelles........................................................................... — 5
1.6 Industrie alimentaire................................................................................... — 5
1.7 Hygiène hospitalière ................................................................................... — 6
2. Différents composants du système de conditionnement
de l’air......................................................................................................... — 7
2.1 Centrales de traitement de l’air.................................................................. — 7
2.1.1 Rôle des divers éléments .................................................................. — 7
2.1.2 Principe de fonctionnement .............................................................. — 8
2.2 Armoires de traitement de l’air.................................................................. — 9
2.3 Unité de toiture (Roof-Top) ........................................................................ — 9
2.4 Poutres climatiques actives........................................................................ — 9
2.4.1 Principe général de fonctionnement ................................................ — 9
2.4.2 Technologie d’une poutre climatique active ................................... — 9
2.5 Autres composants ..................................................................................... — 9
2.6 Réseaux........................................................................................................ — 9
2.6.1 Généralités.......................................................................................... — 9
2.6.2 Gaines ................................................................................................. — 10
2.6.3 Diffusion.............................................................................................. — 10
2.7 Régulation.................................................................................................... — 11
3. Conclusion................................................................................................. — 11
4. Glossaire .................................................................................................... — 11
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. TBA 2 771

e conditionnement de l’air est la technique qui consiste à intervenir sur


L les conditions climatiques d’un local en modifiant la température, l’humi-
dité, le niveau des poussières en fonction des besoins (habitations, bâtiments
tertiaires, industrie de précision, laboratoires, hôpitaux, salles informatiques,
salles blanches, etc.).
Pour mémoire, c’est Willis Carrier qui a inventé un « appareil pour le trai-
tement de l’air » dont le brevet lui a été accordé en 1906. Il s’agissait alors
du premier appareil de climatisation au monde, capable de laver, d’humidi-
fier et de déshumidifier l’air. La climatisation moderne avait dès lors son
élément fondamental.
Parution : septembre 2022

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés TBA 2 771 – 1

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Référence Internet
TBA2771

SYSTÈMES DE CONDITIONNEMENT D’AIR _______________________________________________________________________________________________

Différence entre l’air conditionné et la climatisation

La climatisation assure plutôt le confort des humains, alors que l’air conditionné se rap-
porte davantage au secteur industriel.
Le conditionnement d’air, ou air conditionné, vise à traiter l’air pour créer une atmo-
sphère contrôlée et pour obtenir un degré de confort physiologique pour les occupants et
pour les fabrications.

1 Ce niveau est insuffisant quand il s’agit de climatiser une salle d’opération d’un hôpital
où des niveaux d’hygrométrie et de filtration sont à contrôler. En revanche, dans le rési-
dentiel ou le tertiaire, comme les bureaux, un simple rafraîchissement ou chauffage ainsi
que le renouvellement de l’air est suffisant.
Le calcul précis d’un bilan thermique de climatisation et de conditionnement est long et
compliqué, car plusieurs facteurs entrent en jeu :
• charges externes : apport de chaleur par transmission à travers les parois extérieures
(murs, toit, plafond et plancher) et les vitrages, par rayonnement solaire à travers les
parois et les vitrages, par renouvellement d’air et infiltration ;
• charges internes : apport de chaleur par les occupants, l’éclairage, les machines et les
appareillages.
Il est important que les locaux traités soient parfaitement étanches et correctement isolés,
ce qui imposera de prévoir, lorsque c’est possible, une ventilation mécanique contrôlée.

Suivant les locaux à conditionner, d’autres éléments devront


1. Techniques de traitement être pris en compte (humidité, poussières, odeurs, etc.).
de l’air En ce qui concerne la qualité de l’air, l’employeur est soumis à
un certain nombre de directives dictées par l’article R. 4211-2 du
Code du travail.
1.1 Généralités De ce fait, le chef d’établissement est responsable du contrôle
et de l’entretien des installations liées à la qualité de l’air.
Les résultats de ces contrôles et des différentes opérations
1.1.1 Qualité de l’air
d’entretien et de nettoyage sont à consigner dans un dossier de
La qualité de l’air en ambiance de travail est un enjeu important maintenance.
étant donné le temps passé par les personnes en milieu profes- Ces contrôles sont définis par l’arrêté du 8 octobre 1987 relatif
sionnel. au contrôle périodique des installations d’aération et d’assainisse-
L’air intérieur de ces espaces est généralement 5 à 10 fois plus ment des locaux de travail. L’Inspection du travail peut également
pollué que l’extérieur ; ainsi, plusieurs enjeux entrent en compte : prescrire de faire réaliser ces contrôles par un organisme agréé.
la santé du personnel, la qualité de vie des employés, leur produc-
tivité et, pour le secteur industriel, la qualité de la production. 1.1.2 Filtration de l’air dans les bâtiments
Il y a trois catégories de polluants en ambiance de travail : tertiaires et industriels
1/ les polluants de nature chimique tels que les COV (composés
organiques volatils). Ce sont les polluants les plus représentés L’objectif de la filtration est de faire chuter la concentration en
dans l’air intérieur du fait de leurs nombreuses sources. Ils se dif- particules de l’air qui provient :
fusent progressivement et peuvent atteindre des concentrations • de l’extérieur vers l’intérieur (habitat, bureaux, commerces,
non négligeables. Parmi ces COV, le plus commun est le formal- bâtiments tertiaires, salles de production, ateliers…) dont les
déhyde. Cette molécule se trouve dans de nombreux objets du particules peuvent être véhiculées par les systèmes de chauf-
quotidien (matériaux de construction, ordinateurs, imprimantes fage et/ou de rafraîchissement d’air ;
et photocopieurs, mobilier de bureau, plastiques et revêtements • de l’intérieur (usines, industries, laboratoires...) vers un exté-
de sol, etc). Le formaldéhyde se retrouve ainsi dans l’air par éva- rieur où l’environnement naturel est à protéger.
poration des solvants contenus dans ces objets. Les produits
d’entretien contiennent également ce genre de composés tel que La capacité d’un filtre à retenir des particules dépend de diffé-
les terpènes, les cétones, etc. ; rents phénomènes physiques et mécaniques : le tamisage, l’inertie,
2/ les polluants de nature physique tels que les particules en sus- l’interception et la diffusion.
pension dans l’air qui sont transférées depuis l’extérieur (comme Il existe quatre gammes de filtres :
la pollution automobile) ou émises par combustion (tabac, chauf- 1/ les filtres grossiers, aussi appelés préfiltres ; ils sont principale-
fage, parfum d’ambiance, etc) ; ment utilisés en première étape de traitement de l’air et permettent
3/ les polluants de nature biologique qui se trouvent à la fois dans de supprimer les plus grosses particules. Ils servent également à
les moisissures, les pollens, les bactéries et les virus. Ce sont des protéger les filtres plus sensibles des étages suivants ;
agents biologiques présents à l’intérieur des bâtiments. Ils peuvent 2/ les filtres fins qui peuvent directement se mettre en premier
se développer dans les murs, les moquettes, les sanitaires, les étage de filtration. Leur principale application est le traitement
circuits d’eau, etc. Une maintenance accrue des systèmes de venti- approfondi de l’air dans les bâtiments de type tertiaire. Ils servent
lation est donc importante afin d’éviter leur propagation, étant également à protéger efficacement les filtres absolus ;
donné que la chaleur et l’humidité ainsi qu’un mauvais entretien 3/ les filtres absolus désignés par la lettre E, H ou U (filtration
des locaux peuvent favoriser leur prolifération [1]. jusqu’à 0,001 μm pour les fumées ou les suies, par exemple).

TBA 2 771 – 2 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

12
Référence Internet
TBA2771

_______________________________________________________________________________________________ SYSTÈMES DE CONDITIONNEMENT D’AIR

On compte trois types de filtres : EPA (efficient particule air) à


haute efficacité, HEPA (high efficiency particulate air) à très haute air vicié
efficacité et ULPA (ultra low penetration air) à très faible pénétra-
tion ;
4/ les filtres à charbon actif utilisés pour arrêter les contaminants
au niveau moléculaire ; ils permettent d’arrêter les odeurs de cui-
sine, par exemple. air
frais
La classification européenne actuelle des filtres à air pour une
application en HVAC, NF EN ISO 16890,
filtres à air. Un filtre appartient à une
fonction de son efficacité moyenne à
définit trois catégories de
catégorie ou à l’autre en
retenir des particules de
1
0,4 μm :
• les filtres grossiers (G) dont l’efficacité moyenne est infé-
rieure à 40 % ;
• les filtres moyens (M) dont l’efficacité moyenne est comprise
entre 40 et 80 % ;
• les filtres fins (F) dont l’efficacité moyenne est supérieure à
80 %.

1.1.3 Déshumidification
L’air que nous respirons contient sous forme de vapeur en
sustentation une certaine quantité d’eau, variable selon la tempé-
rature de l’air. Cette quantité d’eau s’exprime en pourcentage :
c’est l’humidité relative (degré hygrométrique). Pour le confort Figure 1 – Principe de fonctionnement d’un système de climatisation
des êtres humains, les conditions optimales d’humidité relative tout air, à débit constant, monogaine (source : energieplus-lesite.be)
dans l’air se situent entre 30 et 60 %.
Mais certaines industries ont besoin de maintenir pour leur pro- Dans le premier cas, les conduits d’évacuation sont en principe
cessus de fabrication un pourcentage d’humidité relative spéci- communs, avec un ventilateur unique généralement installé dans
fique, notamment les industries pharmaceutiques, chimiques, les combles ou sur le toit. Si l’on équipe chaque logement de
agroalimentaires. Les centres d’archivage et les musées ont sou- façon individuelle, il faut placer les ventilateurs dans des caissons
vent aussi des contraintes concernant le taux d’humidité afin à l’intérieur des appartements (figure 1).
d’éviter le développement de micro-organismes et l’apparition de
moisissures [2].
Voir les règles relatives au conditionnement des bâtiments
d’habitation dans le cadre d’une mesure de perméabilité à l’air
1.2 Habitat à réception : https://syneole.org/wp-content/uploads/2021/05/
20210526_rappel_regles_conditionnement_batiment-1.pdf
Afin d’assurer un climat sain et propice au confort, à l’hygiène
et à la santé, il est primordial de renouveler l’air dans les loge-
ments, de façon naturelle, ou forcée (grâce à des systèmes de Principe de fonctionnement
VMC (ventilation mécanique contrôlée) [3].
La ventilation pour les immeubles n’est réglementée que Le système de conditionnement d’air tout air, à débit constant,
depuis 1969, date à laquelle l’État impose une aération générale et monogaine est un système où l’air est préparé (chauffé, refroidi,
permanente des nouvelles constructions. Ce n’est qu’en 1982, puis à humidifié…) en centrale dans un caisson de traitement d’air,
nouveau en 1983 que la ventilation a été rendue obligatoire pour les puis envoyé par un réseau de gaines vers les locaux.
immeubles neufs.
À ce jour, la part des logements anciens, c’est-à-dire non concer-
nés par les exigences réglementaires instaurant le principe de la 1.3 Tertiaire
ventilation générale et permanente, représente encore près de la
moitié des constructions en France. L’enjeu de la ventilation Le secteur tertiaire comprend les commerces, bureaux, santé,
consiste à trouver le juste équilibre entre la qualité de l’air et l’éco- enseignement, infrastructures collectives destinées aux sports,
nomie d’énergie. aux loisirs, aux transports, CHR (cafés/hôtels/restaurants), et tous
Les logements collectifs anciens n’avaient pas réellement de pro- les ERP (établissements destinés à recevoir du public).
blème de renouvellement d’air. En effet, l’ouverture des fenêtres,
les conduits de cheminées, et, structurellement, les défauts d’isola- Uniclima publie un livret pratique sur la qualité de l’air inté-
tion, notamment au niveau des fenêtres et des portes, permettaient rieur en tertiaire réalisé par les industriels du Comité straté-
un échange d’air permanent entre l’intérieur et l’extérieur. gique ventilation et traitement d’air des bâtiments [1].
C’est à partir des chocs pétroliers du début des années 1970, et
de la nécessité d’isoler thermiquement les logements que le pro-
blème du renouvellement d’air s’est posé pour ces immeubles L’apparition, dès 1920 des premières installations de condition-
anciens. Une fois isolés, ces logements ne permettent plus la ven- nement d’air a fortement masqué le besoin de ventilation dans les
tilation de l’habitat. On court alors le risque d’une pollution de locaux tertiaires. La fonction renouvellement d’air était, en géné-
l’intérieur par les odeurs, l’humidité, les moisissures pouvant ral, intégrée à la fonction bien-être des systèmes de climatisation.
conduire à des problèmes respiratoires et des maladies. Gérer la qualité de l’air dans les locaux tertiaires nécessite d’éva-
En immeubles de logements collectifs, l’installation d’une VMC cuer les polluants liés aux occupants, aux activités internes au bâti-
peut se traiter soit de façon collective, soit de façon individuelle. ments, aux sources extérieures.

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés TBA 2 771 – 3

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1

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Référence Internet
TBA2705

Réglementation thermique

par André BERGNER


Ingénieur ITP, IAE Poitiers
1
1. Réglementation thermique en 2017 .............................................. TBA 2 705v2 - 2
1.1 Textes réglementaires publiés............................................................... — 2
1.2 Évolution de la réglementation thermique depuis la publication
de la RT 2000 ........................................................................................... — 3
1.3 Publics concernés par la réglementation thermique des bâtiments .. — 3
1.4 Labels....................................................................................................... — 3
1.5 Éxigences de la réglementation thermique.......................................... — 4
2. Réglementation thermique en bref ................................................ — 6
2.1 Prévision d’évolution de la réglementation thermique ....................... — 6
2.2 Bâtiments concernés par la réglementation thermique ...................... — 6
2.3 Zones climatiques................................................................................... — 6
2.4 Classes d’exposition au bruit................................................................. — 6
2.5 Confort d’été des bâtiments non climatisés ......................................... — 8
2.6 Étanchéité à l’air des constructions....................................................... — 9
2.7 Contrôle de l’application de la RT 2012 ................................................ — 10
2.8 Étapes de la réglementation thermique................................................ — 10
2.9 Réglementation concernant les maisons individuelles ....................... — 11
2.10 Évolution des types d’énergies et pertes.............................................. — 13
2.11 Application de la RT 2012....................................................................... — 13
2.12 Points clés de la réglementation RT 2012............................................. — 13
2.13 Limiter les besoins énergétiques du bâtiment par une conception
bioclimatique........................................................................................... — 14
2.14 Équipements performants et consommation énergétique réduite .... — 14
2.15 Contrôle de l’application de la RT 2012 ................................................ — 14
3. Conclusions .......................................................................................... — 14
3.1 Informations importantes applicables à la RT 2012
depuis le 1er janvier 2015 ....................................................................... — 15
3.2 Finalisation d’une opération .................................................................. — 15
4. Glossaire ................................................................................................ — 15

a RT 2012 définit des catégories de bâtiments dans lesquels il est possible


L d’assurer un bon niveau de confort en été sans avoir à recourir à un
système actif de refroidissement, la climatisation.
L’objectif du Grenelle de l’environnement en 2010 était de généraliser les
bâtiments basse consommation avec la RT 2012 et d’envisager en janvier 2020
le bâtiment à énergie positive.
En 2010, le secteur du bâtiment est le plus gros consommateur d’énergie en
France parmi l’ensemble des secteurs économiques.
Il consomme environ 68 millions de tonnes d’équivalent pétrole, soit 42,5 %
de l’énergie finale totale. C’est chaque année plus d’une tonne d’équivalent
pétrole consommée par chaque Français. Il génère 123 millions de tonnes de
CO2 , soit 23 % des émissions nationales. Ces émissions ont augmenté
d’environ 15 % depuis 1990. Chaque Français libère ainsi dans l’atmosphère
environ deux tonnes de CO2 .
La facture annuelle de chauffage représentait en 2010 environ 900 € en
moyenne par ménage, avec de grandes disparités, qui tendent à augmenter
Parution : mai 2017

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés TBA 2 705v2 – 1

15
Référence Internet
TBA2705

RÉGLEMENTATION THERMIQUE _______________________________________________________________________________________________________

avec la hausse du prix des énergies : les dépenses annuelles peuvent ainsi
varier de 250 € pour une maison « basse consommation » à plus de 1 800 €
pour une maison mal isolée.
La mise en œuvre du programme de réduction des consommations énergé-
tiques des bâtiments prévu par le Grenelle de l’environnement était prévu pour
réduire durablement les dépenses énergétiques et contribuera à la réduction

1
des émissions de CO2 .
L’objectif de ce programme dans la construction neuve était de généraliser
les « bâtiments basse consommation » à l’horizon 2012 (2010 pour les bâti-
ments publics et tertiaires), et les « bâtiments à énergie positive » à
l’horizon 2020.
Alors que la réglementation thermique, mise en place en 1975 et progressi-
vement renforcée, a déjà permis de diviser par 2 la consommation
énergétique des constructions neuves, le Grenelle de l’environnement pré-
voyait de diviser par 3 les consommations énergétiques des bâtiments neufs
avant 2012 : la consommation moyenne d’énergie primaire des constructions
neuves devrait ainsi passer de 150 kWhEP/m2/an en 2010 à 50 kWhEP/m2/an
en 2012.
Le Grenelle de l’environnement prévoyait donc de réaliser, en seulement
2 ans, une avancée énergétique plus importante que celle réalisée pendant les
30 dernières années.
Jusqu’ici, la réglementation thermique prévoyait une amélioration de perfor-
mance de 15 à 20 % tous les 5 ans. L’objectif de 50 kWhEP/m2/an en 2012
constituait donc un véritable tournant, qui devrait permettre à la France de
prendre le chemin de l’énergie positive : en 2020, les bâtiments neufs seront
non seulement autosuffisants en énergie, mais ils pourront même produire
plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
Si un projet comporte un système actif de refroidissement, les consomma-
tions conventionnelles de ce système devront être compensées par une
meilleure maîtrise de la consommation des autres usages réglementés (chauf-
fage, eau chaude sanitaire, éclairage, auxiliaires).
Dès lors que les bâtiments sont équipés d’une PAC réversible, il faut compta-
biliser la consommation liée au chauffage mais également au refroidissement
en vue de respecter les exigences règlementaires.

1. Réglementation thermique – l’arrêté du 11 octobre 2011 relatif aux attestations de prise en


compte de la réglementation thermique et de réalisation d’une
en 2017 étude de faisabilité relative aux approvisionnements en énergie
pour les bâtiments neufs ou les parties nouvelles de bâtiments ;
– l’arrêté du 28 décembre 2012 relatif aux caractéristiques ther-
miques et aux exigences de performance énergétique des bâti-
1.1 Textes réglementaires publiés ments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments autres que
ceux concernés par l’article 2 du décret du 26 octobre 2010 relatif
Le lecteur pourra consulter les sites Legifrance.gouv.fr, Rt-bati- aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique
ment.fr, cnidep.com et comepos.fr. des constructions ;
Les tables rondes du Grenelle de l’environnement à l’automne – l’arrêté du 30 avril 2013 portant approbation de la méthode de
2007 ont amorcé la mutation écologique de la France. calcul Th-BCE 2012 prévue aux articles 4, 5 et 6 de l’arrêté du
26 octobre 2010 relatif aux caractéristiques thermiques et aux exi-
L’ensemble de ces travaux s’est traduit par : gences de performance énergétique des bâtiments nouveaux et
– les lois Grenelle I et Grenelle II qui servent désormais à l’éla- des parties nouvelles de bâtiments ;
boration et à la mise en place de la politique énergétique de la – l’arrêté du 11 décembre 2014 relatif aux caractéristiques ther-
France, et en particulier la RT 2012 présentée le 6 juillet 2010 à la miques et aux exigences de performance énergétique applicables
presse par Jean-Louis Borloo et Benoist Apparu ; aux bâtiments nouveaux et aux parties nouvelles de bâtiment de
– l’arrêté du 3 mai 2007 relatif aux caractéristiques thermiques et petite surface et diverses simplifications ;
à la performance énergétique des bâtiments existants ; – l’arrêté du 3 mai 2007 ;
– l’arrêté du 26 octobre 2010 relatif aux caractéristiques ther- – l’arrêté du 22 mars 2017 modifiant l’arrêté du 3 mai 2007 relatif
miques et aux exigences de performance énergétique des bâti- aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique
ments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments ; des bâtiments existants ;

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16
Référence Internet
TBA2705

________________________________________________________________________________________________________ RÉGLEMENTATION THERMIQUE

– le décret n° 2000-1153 du 29 novembre 2000 relatif aux caracté- 1.3 Publics concernés
ristiques thermiques des constructions modifiant le Code de la
construction et de l’habitation et pris pour l’application de la loi
par la réglementation thermique
n° 96-1236 du 30 décembre 1996 sur l’air et l’utilisation rationnelle des bâtiments
de l’énergie ;
– le décret n° 2010-1269 du 26 octobre 2010 relatif aux caractéris- Il s’agit des maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, constructeurs et
tiques thermiques et à la performance énergétique des promoteurs, architectes, bureaux d’études thermiques, contrôleurs
constructions ; techniques, diagnostiqueurs, organismes de certification, entre-
– le décret n° 2011-544 du 18 mai 2011 relatif aux attestations de
prise en compte de la réglementation thermique et de réalisation
d’une étude de faisabilité relative aux approvisionnements en
prises du bâtiment, de matériaux de construction et de systèmes
techniques du bâtiment, fournisseurs d’énergie. 1
énergie pour les bâtiments neufs ou les parties nouvelles de
bâtiments ; 1.4 Labels
– le décret n° 2011-1728 du 2 décembre 2011 relatif à la surveil-
lance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements ■ HPE 2005
recevant du public ; Il concerne les constructions dont les consommations conven-
– le décret n° 2012-1530 du 28 décembre 2012 relatif aux caracté- tionnelles sont inférieures d’au moins 10 % par rapport à la
ristiques thermiques et à la performance énergétique des construc- consommation de référence RT 2005 et l’habitat d’au moins 10 %
tions de bâtiments. par rapport à la consommation maximale autorisée.
■ THPE 2005
1.2 Évolution de la réglementation Ce label concerne les constructions dont les consommations
thermique depuis la publication conventionnelles sont inférieures d’au moins 20 % par rapport à la
de la RT 2000 consommation de référence RT 2005 et l’habitat d’au moins 20 %
par rapport à la consommation maximale autorisée.
La RT 2000 visait une réduction de 20 % de la consommation
maximale des logements par rapport à la RT 1988 et une baisse de
■ HPE EnR 2005
40 % de la consommation des bâtiments tertiaires, une exigence Il est basé sur les exigences du label HPE 2005 accompagnées
de performance globale mais aussi de confort d’été. d’exigences sur l’installation d’équipements d’énergie
La RT 2005 visait une nouvelle baisse de 15 % de la consomma- renouvelable :
tion énergétique des bâtiments neufs et des extensions, et la prise – soit le chauffage, et éventuellement la production d’eau
en compte du bioclimatisme et des énergies renouvelables. chaude sanitaire, sont assurés par une chaudière utilisant la bio-
masse, et en particulier le bois ;
La RT 2012 s’applique à tous les projets de construction en
France. Très exigeante, elle se base sur l’ancien label BBC (bâti- – soit, le bâtiment est raccordé à un réseau de chaleur alimenté
ment basse consommation). Publiée à la suite du Grenelle de par au moins 60 % de bois ou de biomasse, ce qui apporte une
l’environnement relatif aux caractéristiques thermiques et à la per- réponse aux collectivités territoriales qui font des efforts pour pro-
formance énergétiques des constructions, le plan climat 2004 pré- duire de la chaleur avec des combustibles renouvelables.
voyait qu’elle soit renforcée tous les 5 ans. ■ THPE EnR 2005
Chaque nouvelle réglementation thermique était censée réduire Ce label concerne les constructions dont les consommations
de 15 % les consommations d’énergie des bâtiments neufs. conventionnelles sont inférieures d’au moins 30 % par rapport à la
Le changement de la réglementation thermique tous les 5 ans consommation de référence RT 2005 ainsi que l’habitat, au moins
n’est pas facile à gérer par les entreprises du bâtiment, car chaque 30 % par rapport à la consommation maximale autorisée, accom-
nouvelle réglementation demande un travail de mise à jour et de pagné d’exigences sur l’utilisation d’équipements d’énergie renou-
changement des pratiques qui ont un coût important pour les velable (capteurs solaires thermiques, capteurs photovoltaïques ou
bureaux d’études et les entreprises. des éoliennes) ou de pompes à chaleur très performantes.
L’année 2015 n’aura donc pas eu de réglementation spécifique ■ BBC 2005 (bâtiment basse consommation énergétique)
comme il était prévu initialement, mais seulement une version
simplifiée de la RT 2012. Ce niveau reprend les résultats de l’étude menée dans le cadre
du programme de recherche PREBAT, sur financement de
Depuis le 1er janvier 2015, la RT 2012 a subi des modifications
l’ADEME, et réalisée par l’association EFFINERGIE. Il vise les bâti-
suite à des retours d’expériences sur des exigences difficiles, voire
ments ayant une consommation très nettement inférieure à la
impossibles à atteindre. C’est notamment le cas pour les petits
consommation énergétique réglementaire. Pour effectuer une
logements ou les bâtiments atypiques pour lesquels l’application
demande de label BBC, un maître d’ouvrage peut au choix appli-
de la RT 2012 était un vrai casse-tête.
quer la RT 2005 ou la RT 2012.
L’arrêté du 11 décembre 2014 en particulier permet d’ajuster les
exigences de performance énergétique pour les bâtiments neufs ■ BBC-Effinergie 2017
de petite surface pour prendre en compte leurs particularités. Ce label intègre des exigences complémentaires absentes
Des modifications sont également apportées aux exigences appli- d’E+C– :
cables aux autres bâtiments afin de réajuster cette réglementation – la sobriété et l’efficacité énergétique dans le bâtiment avec des
thermique suite aux retours d’expériences communiqués par les exigences renforcées sur la conception bioclimatique et les
professionnels de l’acte de construire depuis le 1er janvier 2013, consommations énergétiques ;
notamment sur des bâtiments atypiques. Cet arrêté modifie ainsi : – la qualité et le confort : depuis la conception (qualification/cer-
– l’arrêté du 26 octobre 2010 qui concerne les bâtiments d’habi- tification des bureaux d’étude), jusqu’à la réception (mesure de la
tation, les bâtiments d’enseignement et les bureaux ; perméabilité du bâti, mesure de l’étanchéité des réseaux,
– l’arrêté du 28 décembre 2012 qui concerne les autres usages ; commissionnement) ;
– l’arrêté du 11 octobre 2011 pour adapter les attestations aux – l’appropriation du bien et la sensibilisation des futurs habitants
nouvelles exigences ; aux enjeux de la transition énergétique (bâtiment et écomobilité,
– l’arrêté du 30 avril 2013 pour améliorer la méthode de calcul. guide à destination de la maîtrise d’ouvrage et des habitants, etc.).

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RÉGLEMENTATION THERMIQUE _______________________________________________________________________________________________________

■ BEPOS 1.5.1 Exigences de résultats


Ce label pilote BEPOS-effinergie 2017 servira d’observatoire en
La RT 2012 comporte trois exigences de résultats relatives à la
capitalisant sur les retours d’expérience pour définir les bases de
performance du bâtiment. Les exigences relatives aux indices Bbio
la future RT 2020.
et Cep sont désormais exprimées en valeur absolue, et non plus en
Maintenant que la RT 2012 est entrée en application, effinergie a valeur relative. Elles portent sur la performance globale du bâti-
mis en place nouveau label pour cette nouvelle réglementation en ment et non sur les performances des éléments constructifs et sys-
adoptant une vision plus large de l’impact énergétique d’un tèmes énergétiques pris séparément. Ainsi, une plus grande liberté

1
bâtiment : le label effinergie +. de conception est laissée aux maîtres d’œuvre.
■ E + C = (énergie + carbone)
Ce label a pour ambition de mettre en place un standard envi- 1.5.2 Bbio : besoin bioclimatique
ronnemental unique au monde pour les bâtiments neufs. Il réunit Grande nouveauté de la RT 2012, cet indicateur (qui reprend des
pour la première fois des exigences à la fois en matière d’énergie paramètres de l’ancien coefficient Ubât en RT 2005) permet d’opti-
et d’émissions de gaz à effet de serre dans le bâtiment. Grâce à ce miser la conception du bâtiment dès l’esquisse du projet. Il définit
double critère « énergie » et « carbone », il permettra aux maîtres en effet la limite maximale des besoins énergétiques en chauffage,
d’ouvrage de choisir la combinaison adéquate en fonction des spé- en refroidissement et en éclairage, indépendamment des systèmes
cificités du territoire, de la typologie de bâtiments et des coûts ultérieurement mis en œuvre. Ces besoins sont fonction de la
induits. forme, de l’orientation, de l’environnement du bâtiment, bref, de
Pour obtenir le label BBC effinergie, il faut respecter les étapes sa conception climatique. Exprimé en points, le Bbio du projet doit
suivantes : être inférieur à un niveau Bbiomax (en dessous de 120 m2
– consulter le référentiel du certificateur qui a été choisi ; Bbiomax > 60 ; au-dessus de 140 m2 Bbiomax < 60).
– faire réaliser une étude thermique par un bureau d’études ; Pour atteindre cette exigence bioclimatique, le concepteur doit
– déposer un dossier avant les travaux auprès du certificateur ainsi favoriser l’isolation et l’étanchéité de l’enveloppe, l’inertie de
accompagné des pièces justificatives ; la structure, la mitoyenneté, l’orientation, la compacité, les inclinai-
– en fin de chantier, le certificateur doit vérifier la conformité des sons, l’accès à l’éclairage naturel et les apports solaires (favorisés
travaux à l’étude technique ; un test d’étanchéité à l’air doit être par la mise en place d’un maximum de surfaces vitrées orientées
réalisé par un professionnel. au Sud) et la bonne répartition des pièces.
Alors le bâtiment est certifié BBC effinergie et le label est attri- Le besoin bioclimatique conventionnel en énergie d’un bâtiment
bué. pour le chauffage, le refroidissement et l’éclairage artificiel, est
défini par un coefficient noté Bbio. Il est sans dimension et
exprimé en nombre de points.
1.5 Exigences de la réglementation
thermique 1.5.3 Cep : consommation d’énergie primaire
Tout bâtiment neuf est considéré comme satisfaisant à la régle- Cette exigence limite les consommations de cinq usages, à
mentation thermique si le maître d’ouvrage est en mesure de mon- savoir le chauffage, le refroidissement, l’éclairage, la production
trer que sont respectées simultanément les conditions suivantes : d’eau chaude sanitaire et les auxiliaires (pompes et ventilateurs) à
– 1) le coefficient Cep du bâtiment est inférieur ou égal au coeffi- environ 50 kWhEP/(m2 · an) [un dépassement jusqu’à
cient maximal Cepmax, déterminé selon les modalités précisées au 57,5 kWhep/(m2 · an) est cependant autorisé pour les logements
er
collectifs, et ce jusqu’au 1 janvier 2018]. Cette exigence est iden-
titre II de l’arrêté du 26 octobre 2010 ;
tique aux attentes moyennes du label BBC Effinergie.
– 2) le coefficient Bbio du bâtiment est inférieur ou égal au coef-
ficient maximal Bbiomax, déterminé selon des modalités précises ; Pour chaque projet, le Cepmax varie en fonction :
– 3) pour les zones de catégorie CE1 (voir glossaire) et pour cha- – de la localisation géographique ;
cune des zones du bâtiment, défini par son usage, l’exigence de – de l’altitude [avec une modulation en fonction du climat et de
confort d’été s’exprime comme suit : la Tic est inférieure ou égale l’altitude entre 40 et 65 kWhep/(m2 · an)] ;
à la température intérieure conventionnelle de référence de la – du type du bâtiment (logement, bureau, commerce...) ;
zone. Cette exigence peut également être satisfaite en considérant – de la surface moyenne ;
chacune des parties de zones du bâtiment pour lesquelles sont cal- – des émissions de gaz à effet de serre des énergies utilisées.
culées successivement Tic et Ticréf. Cette exigence ne s’applique Concernant ce dernier point, l’utilisation de bois énergie ainsi
pas aux zones ou parties de zones composées uniquement de que de réseaux de chaleur peu émetteurs de CO2 permettent une
locaux de catégorie CE2 (voir glossaire). modulation du Cepmax de 30 % maximum. De plus, l’apport d’éner-
La RT 2012 a pour objectif de limiter la consommation d’énergie gie électrique produite sur le site peut être déduit (photovoltaïque
primaire des bâtiments neufs à un maximum de et cogénération par exemple).
50 kWhep/(m2 · an) en moyenne, tout en suscitant : L’exigence sur la consommation est exprimée en énergie pri-
– une évolution technologique et industrielle significative pour maire. L’énergie primaire est le seul indicateur à même d’exprimer
toutes les filières du bâti et des équipements ; l’épuisement des ressources en tenant compte des pertes liées à la
– un très bon niveau de qualité énergétique du bâti, indépen- production, à la transformation, au transport et au stockage. Le
damment du choix de système énergétique ; coefficient affecté à l’électricité est de 2,58 et de 1 pour les autres
– un équilibre technique et économique entre les énergies utili- énergies (gaz naturel, GPL, bois-énergie, réseau de chaleur).
sées pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. La consommation conventionnelle d’énergie d’un bâtiment pour
À partir du 28 octobre 2011, la RT 2012 est appliquée pour les le chauffage, le refroidissement, la production d’eau chaude sani-
bâtiments à usage d’habitation construits en zone ANRU (voir glos- taire, l’éclairage artificiel des locaux, les auxiliaires de chauffage,
saire) et pour les bâtiments de bureau, d’enseignement primaire et de refroidissement, d’eau chaude sanitaire et de ventilation, déduc-
secondaire et d’accueil de la petite enfance. tion faite de l’électricité produite à demeure, est définie par un
À partir du 1er janvier 2013, la RT 2012 est appliquée pour coefficient exprimé en kWh/(m2 · an) d’énergie primaire, noté Cep.
l’ensemble des bâtiments à usage d’habitation et des bâtiments La surface prise en compte est égale à la surface de plancher
tertiaires. hors œuvre nette de la réglementation thermique, SHONRT.

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Données générales sur les calculs


de climatisation

1. Données sur le confort thermique .....................................................


I – Les éléments d’inconfort .......................................................................
TBA2710 - 2
— 2
1
II – L’approche du confort thermique ........................................................ — 2
III – Les hypothèses dans la pratique ........................................................ — 3
2. Le diagramme de l’air humide ............................................................. — 4
I – Généralités.............................................................................................. — 4
II – Les valeurs lues sur le diagramme ...................................................... — 4
A. Autres données de référence ............................................................. — 4
B. Les constantes utilisées ...................................................................... — 5
C. Les évolutions sur le diagramme de l’air humide ............................ — 5
3. Données de base nécessaires pour les calculs
de dimensionnement de la climatisation ......................................... — 15
I – Les bases climatiques extérieures ........................................................ — 15
II – Les conditions de base intérieures ...................................................... — 18
III – Les conditions minimales intérieures en été ..................................... — 19

oncevoir un système de climatisation est un projet important qui néces-


C site des connaissances techniques, mais également celles de données
admises comme les conditions de base d’un confort thermique. Ces valeurs de
référence sont couramment utilisées par les fabricants et les installateurs,
notamment les diagrammes de l’air humide. Par lecture directe, ces graphi-
ques psychométriques renseignent sur la composition de l’air, en rapportant
les évolutions au cours de différents traitements de climatisation, du mélange
air et vapeur d’eau. Température sèche, volume spécifique, courbe de satura-
tion, sont parmi les paramètres y figurant.
Quant aux données extérieures, des bases climatiques fournissent, pour les
calculs de dimensionnement de climatisation, des valeurs de température
sèche, de température humide ou d’humidité relative pour les principales villes
de France. Des facteurs de correction sont appliqués pour tenir compte du
mois et de l’heure.
Parution : mars 2008

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DONNÉES GÉNÉRALES SUR LES CALCULS DE CLIMATISATION

1 1 Données sur le confort thermique

I - LES ÉLÉMENTS D’INCONFORT • D’une humidité relative trop basse (inférieure à 35 %) ou trop
élevée (supérieure à 60 %).
Échanges du corps humain avec son environnement – Ils Remarque
sont divers et variés. Il s’agit :
L’humidité relative a peu d’influence sur la perception du
• des échanges visuels ; confort.
• des échanges thermiques ;
• des échanges avec la fonction respiratoire et cutanée ; II - L’APPROCHE DU CONFORT THERMIQUE
• des échanges avec l’ambiance sonore ;
La réaction de l’usager – Il est impossible de prescrire une
• des échanges avec les odeurs. ambiance qui puisse satisfaire chaque usager, compte tenu
Origine des points d’inconfort – Dans le cadre de la ther- des différences entre individus.
mique, les points de l’inconfort résultent : Une norme internationale fixe les valeurs de confort thermique
• Du gradient vertical de température, différence entre la tête et dans les locaux de travail ; il s’agit de la norme NF EN ISO
les chevilles pour un individu assis. Cet écart doit, d’après des 7730 (décembre 1995) - Ambiances thermiques modérées -
études menées, être inférieur ou égal à 3 K. Détermination des indices PMV et PDD et spécifications des
conditions de confort thermique. Cette norme prend en consi-
• Des incidences de rayonnement (asymétrie de rayonnement) dération les facteurs suivants :
froid (ou ensoleillé) de parois telles que murs, plafonds,
vitrages… • courant d’air ;
• gradient vertical de température ;
Exemple
• température de sol ;
• Une surface vitrée (double vitrage avec U = 3,5 W/m2.K), • asymétrie de rayonnement.
représentant environ 75 à 80 % de la surface de la paroi exté-
rieure conduit, en période hivernale (au-dessous de 0 °C exté- À cet effet, il est fait appel à des indices de confort dits PMV
rieur), à une distance de 1 mètre à une température opérative et PPD.
(ou résultante sèche) inférieure à 19 °C ; cette dernière sera
d’autant plus basse que la température extérieure chutera. L’indice PMV (vote moyen prévisible) donne un avis moyen
L’expérience étant, il apparaît souhaitable que U soit inférieur d’un groupe d’individus qui expriment un vote de sensation
ou égal à 2 W/m2.K. thermique sur une échelle de sept niveaux :
• + 3 : chaud ;
• D’une température de sol trop basse. • + 2 : tiède ;
• + 1 : légèrement tiède ;
Exemples
• 0 : neutre ;
• C’est le cas de bureaux climatisés en hiver avec plancher sur
vide sanitaire ou sur extérieur avec une diffusion d’air depuis le • 1 : légèrement froid ;
plafond et reprise (ou extraction) également depuis le plafond. • 2 : frais ;
Ce cas conduit fréquemment à neutraliser la dalle par un plan-
cher chauffant d’une sensation de courant d’air. Il s’agit de l’un • 3 : froid.
des points qui rend la climatisation bien souvent impopulaire
pour l’usager. Il permet d’estimer la sensation thermique du corps humain
• Ce phénomène est courant dans des installations où la diffu- dans son ensemble.
sion d’air est mal étudiée, la présence d’obstacles à proximité L’indice PPD (pourcentage prévisible d’insatisfaits) indique
de diffuseurs d’air provoque des retombées d’air froid en été une prévision quantitative du nombre d’usagers insatisfaits et
avec des vitesses excessives sur l’usager, d’où le mécontente- l’indice PMV précédent permet de déterminer le PPD. La
ment de ce dernier. norme recommande de satisfaire un minimum de 90 % de la
population, soit un PPD de 10 %.

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DONNÉES GÉNÉRALES SUR LES CALCULS DE CLIMATISATION

Les recommandations de la norme pour les températures et III - LES HYPOTHÈSES DANS LA PRATIQUE
les vitesses d’air sont indiquées au tableau 1 (activité
sédentaire).
Conditions admises dans la pratique – Dans la pratique, les
conditions normalement admises dans les projets et pour la
Tab. 1 – Températures et vitesses d’air normalisées climatisation courante du tertiaire (bureaux, hôtels...) sont indi-
quées au tableau 2.
Été Hiver
Tab. 2 – Conditions normalement admises pour la climatisation
courante du tertiaire

1
Températures 24,5 °C ± 1,5 K) 22 °C ± 2 K)

Vitesses d'air ≤ 0,25 m/s ≤ 0, 15 m/s Été Hiver

Températures + 25 °C (± 1,5 K) + 20 °C (+ 1,5 K, – 1 K)


La gêne thermique localisée résultant de l’environnement
conduit selon la norme aux recommandations suivantes : Humidité relative 1)
35 à 60 % 35 à 60 %

1) La réglementation thermique impose en hiver une limite de l'humidification de l'air insufflé


• la température du sol : elle doit être comprise entre 19 et correspondant à une teneur en eau de 5 g/kg d'air sec, ce qui correspond à une humidité
26 °C en hiver ; relative de 35 % pour une température de 20 °C.

• l’asymétrie de rayonnement : en général et en hiver, l’écart 1)La réglementation thermique impose en hiver une limite de l'humidification de l'air insufflé correspondant à une teneur en eau de 5 g/kg d'air sec, ce qui correspond à une humidité relative de 35 % pour une température de 20 °C.

doit être inférieur à 10 K (surfaces verticales) et 5 K (surfaces


horizontales) ; Vitesses d’air dans les zones d’occupation – Les vitesses
résiduelles recommandées dans la pratique sont indiquées au
• le gradient vertical de température : l’écart entre chevilles et tableau 3.
tête, usager assis, doit être inférieur 3 K.
Tab. 3 – Vitesses d’air recommandées dans les zones d’occupation
L’influence vestimentaire – Les vêtements représentent un
facteur important dans l’équilibre thermique ; l’unité utilisée
pour caractériser cette influence est le « clo » (1 clo Vitesses d’air
= 0,155 m2.K/W). Sa valeur varie depuis l’individu nu à l’indi- Types de locaux
recommandées
vidu recouvert d’habits d’hiver pour l’intérieur (elle va de 0 à
0,155 m2.K/W).
Locaux à activité assise ou faible, locaux à
confort assimilés à des bureaux, hôtels, salles 0,10 à 020 m/s
L’influence de l’activité – L’activité métabolique des individus
de réunion et de conférence…
se mesure en « met » ; cette chaleur dégagée se traduit sous
forme de chaleur sensible et de chaleur latente. Sa valeur
Locaux de passage, à activité soutenue,
varie de l’individu au repos à l’individu soumis à une activité
locaux assimilés à des halls, atriums, surfaces 0,20 à 0,25 m/s
importante (de 46 à 174 W/m2). 1 « met » traduit l’activité
commerciales…
d’une personne assise au repos (1 met = 58,2 W/m2).

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DONNÉES GÉNÉRALES SUR LES CALCULS DE CLIMATISATION

2 Le diagramme de l’air humide

1 I - GÉNÉRALITÉS mélange d’air et de vapeur d’eau et de représenter graphique-


ment les évolutions des mélanges au cours de différents
traitements de climatisation ou de conditionnement d’air. Il est
Composants de l’air – L’air qui nous entoure comporte de établi pour une pression atmosphérique donnée correspon-
nombreux composants dont l’air sec et la vapeur d’eau. dant à une utilisation en site normal (niveau de la mer).
Rappelons que l’air sec est constitué d’un mélange de gaz Le diagramme que nous adopterons dans les explications
divers dont la composition volumétrique habituelle est : (pression atmosphérique 101 kPa) est celui de la société
• azote : N2 (environ 78 %) ; Trane, fabricant de matériels de réfrigération et d’équipements
aérauliques (diagramme reproduit avec son aimable
• oxygène : O2 (environ 21 %),
autorisation).
le reste étant composé de :
• argon : A ;
• gaz carbonique : CO2 ; II - LES VALEURS LUES SUR LE DIAGRAMME
• hydrogène : H2.
Le tableau 1 précise les caractéristiques relevées sur le
Diagramme de l’air humide – Appelé également
diagramme.
« diagramme psychrométrique », c’est un outil graphique qui
permet par lecture directe de définir les caractéristiques de
Tab. 1 – Caractéristiques relevées sur le diagramme

Symboles Unités courantes Facteur de Anciennes unités


Unités SI
utilisés usuelles conversion du thermicien

kcal/h ou fg/h
Enthalpie Qt Wh/kg 3,6 kJ/kg Wh : × 1,16
kJ : × 4,18

Humidité spécifique
ou teneur en vapeur w g/kg kg/kg
d'eau

Température sèche
(température au bulbe ts °C °C
sec)

Température humide
(température au bulbe tbh °C °C
humide)

Température de rosée tpr °C °C

Humidité relative HR % %

Volume spécifique v m3/kg m3/kg

Les frigories/heure (fg/h) sont des anciennes unités exprimées A. Autres données de référence
pour les installations de refroidissement.
La chaleur sensible (Qs) – C’est la différence enthalpique
Exemple entre deux airs humides à température différente, mais de
même humidité spécifique.
• 1 500 fg/h (ou kcal) à transformer :
La chaleur latente (QI) – C’est la différence enthalpique entre
– en Wh : 1 500 × 1,16 = 1 740 Wh ; deux airs humides à humidités spécifiques différentes, mais de
– en kJ : 1 500 × 4,18 = 6 270 kJ. même température.
• 2 000 Wh à transformer en kJ : 2 000 × 3,6 = 7 200 kJ. La chaleur totale (Qt) – C’est la différence enthalpique entre
deux airs humides quelconques ; c’est la somme de Qs + Qt.

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Restauration, rénovation
et réhabilitation des bâtiments
anciens
1
par André BERGNER
Ingénieur ITP, IAE Poitiers

1. Travaux à réaliser sur des bâtiments existants .............................. TBA 2 726 - 6


1.1 Généralités................................................................................................... — 6
1.2 Monuments historiques ............................................................................. — 6
1.3 Classification des locaux ............................................................................ — 7
1.4 Étapes à prévoir pour réaliser des travaux de restauration, rénovation
ou réhabilitation .......................................................................................... — 7
2. Matériaux................................................................................................... — 7
2.1 Matériaux de construction ......................................................................... — 7
2.2 Choix des produits de construction........................................................... — 8
2.3 Classement des produits ............................................................................ — 9
2.4 Règlement des produits de construction .................................................. — 11
2.5 Matériaux biosourcés et géosourcés ........................................................ — 12
2.6 Labels les marques CE................................................................................ — 12
2.7 Évaluations techniques des produits du bâtiment ETPM ........................ — 13
3. Mise en œuvre .......................................................................................... — 14
3.1 Démarches HQE (haute qualité environnementale)................................. — 14
3.2 RE 2020 ........................................................................................................ — 16
3.3 Garanties légales......................................................................................... — 17
4. Conclusion................................................................................................. — 17
5. Glossaire .................................................................................................... — 17
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. TBA 2 726

orsque la question se pose d’intervenir sur une construction pour en


L améliorer l’aspect, la solidité ou le confort, qu’il s’agisse d’une maison indivi-
duelle, d’un immeuble, d’un bâtiment tertiaire ou d’une construction historique,
les travaux peuvent concerner quelques corps d’état : changement des fenêtres
ou isolation extérieure, ajout d’un nouvel étage, aménagement des combles,
construction d’une véranda, voire reconstruction après démolition partielle ou
totale.
Ces travaux peuvent être considérés comme de la restauration, de la rénovation,
de l’écorénovation ou de la réhabilitation.
■ Restauration
Il s’agit de la remise en état du bâti dans son état originel, en respectant les
logiques de construction. Cette action vise à interrompre le processus de dété-
rioration d’un bien immobilier tout en le consolidant pour le conserver et en le
mettant aux nouvelles normes. Une fois les travaux réalisés, la construction
sera comme neuve (figure 1).
Parution : mai 2022

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TBA2726

RESTAURATION, RÉNOVATION ET RÉHABILITATION DES BÂTIMENTS ANCIENS ________________________________________________________________

Figure 1 – Restauration d’un pigeonnier à Mareuil-sur-Lay-Dissais (source : LC Maîtrise d’œuvre)

■ Rénovation
Cela consiste à faire du neuf à partir du vieux et peut conduire à tout détruire si
le besoin s’en fait sentir. La rénovation est dite lourde lorsqu’elle concerne des tra-
vaux qui touchent à la structure : reprendre les fondations, refaire un plancher,
abattre un mur porteur, reprendre la charpente, remplacer la toiture, etc. Que ce
soit pour entretenir un bâtiment ou le remettre en état, la rénovation permet
d’améliorer le confort intérieur de la construction ainsi que ses performances éner-
gétiques. La rénovation légère ou partielle concerne des travaux comme la reprise
de la plomberie, du génie climatique, le rafraîchissement de la façade (figure 2),
l’isolation de la toiture, etc. La rénovation complète, quant à elle, consiste à refaire
tout l’intérieur du bâtiment. Elle englobe les travaux listés précédemment ainsi
que la création ou la suppression de murs intérieurs, le changement de cloisons,
etc. On peut entreprendre la rénovation lors de l’achat d’un bien immobilier ou
lorsque l’on souhaite vendre ou mettre en location un bâtiment. Dans ce cas, la
rénovation complète permettra de mieux le valoriser. On peut aussi envisager une
rénovation intérieure en raison d’un événement particulier tel qu’une perte d’auto-
nomie nécessitant par exemple l’installation de matériel particulier.
En réalisant des travaux de rénovation énergétique, on peut diminuer la
consommation énergétique du bâtiment. En effet, grâce à une meilleure isolation
des combles (figure 3), des sols ou des murs, on peut bénéficier d’un confort
thermique optimal et d’un meilleur confort acoustique et ne plus être confronté
aux problèmes d’humidité ou aux sensations de froid.
■ Écorénovation
C’est une approche qui convient à tous les propriétaires souhaitant rénover un
habitat ancien. Elle leur permet de remettre leur logement en état mais aussi de le
conformer aux normes en vigueur. Il ne faut pas confondre les opérations de réno-
vation et d’écorénovation car elles sont différentes. La rénovation énergétique est
une procédure qui vise à accroître l’efficacité énergétique d’un bâtiment et de
réduire ainsi ses émissions de CO2. Autrement dit, elle consiste uniquement à
accomplir les travaux qui permettent d’atteindre ces objectifs. Lorsque l’on réalise
un projet d’écorénovation, on doit garantir la qualité de la mise en œuvre. Il faut
veiller à ce que les travaux n’engendrent pas la dégradation de la structure et de la
qualité de l’air. On doit ainsi privilégier les matériaux biosourcés et normalisés. Il
faut miser sur des techniques efficaces et respectueuses de l’environnement.

TBA 2 726 – 2 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

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Référence Internet
TBA2726

_________________________________________________________________ RESTAURATION, RÉNOVATION ET RÉHABILITATION DES BÂTIMENTS ANCIENS

Figure 2 – Rénovation de façade d’une maison en pierres (source : LC Maîtrise d’œuvre)

Figure 3 – Isolation et aménagement des combles (source : Monequerre)

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Référence Internet
TBA2726

RESTAURATION, RÉNOVATION ET RÉHABILITATION DES BÂTIMENTS ANCIENS ________________________________________________________________

■ Réhabilitation
Elle désigne la remise en état d’un bâtiment, sans le détruire. Dans le cadre
d’une opération de réhabilitation, l’architecture des bâtiments est préservée.
Tous types de bâtiments peuvent être réhabilités. Une réhabilitation consiste
à réaménager un bâtiment en gardant l’aspect extérieur et en y améliorant le
confort intérieur. La réhabilitation suppose le respect du caractère architectural
des bâtiments. Dans certains cas, la réhabilitation peut déboucher sur un
changement de destination de l’ouvrage. Il s’agit également d’une mise en confor-

1 mité du bâtiment avec les normes en vigueur (figures 4 à 6).

Quelques conseils

Avant de démarrer toute restauration, rénovation ou réhabilitation, il faut


faire une étude du projet, faire appel à un maître d’œuvre et obtenir des
devis détaillés. Cela permettra d’établir un budget prévisionnel pour la réa-
lisation du projet et de prévoir le financement.
Après cela, il faut lancer les démarches nécessaires auprès de la mairie ou
des organismes. Dans le cas d’un bâtiment classé ou des zones protégées,
et en fonction des travaux envisagés, il faut faire une déclaration préalable
de travaux ou déposer un permis de construire.
Pour consulter les entreprises, il est recommandé de choisir des profes-
sionnels certifiés RGE. Le label RGE (reconnu garant de l’environnement) a
été créé par l’État pour s’assurer de la qualité des services fournis par les
entreprises du bâtiment. Le recours à un professionnel ou une entreprise
ayant la certification RGE permet d’être éligible à certaines aides de l’État.
Il faut également souscrire aux assurances travaux et responsabilité civile.
Suivant l’état de la construction il faut également faire établir un DPE,
rechercher l’amiante.

Figure 4 – Réhabilitation du bâtiment historique Le Gloria Mansions (source : Ingetec)

TBA 2 726 – 4 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

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Référence Internet
TBA2726

_________________________________________________________________ RESTAURATION, RÉNOVATION ET RÉHABILITATION DES BÂTIMENTS ANCIENS

Figure 5 – Réhabilitation de l’ancien couvent franciscain sur la place Saint-François à Nice

Figure 6 – Réhabilitation du bâtiment d’Alembert de l’ENS Paris-Saclay à Cachan

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1

28
Référence Internet
TBA2735

Dimensionnement des installations


de climatisation

1. Le calcul des batteries de chauffage et de réfrigération............. TBA2735 - 2 1


2. Calcul des réseaux de distribution de gaines d’air........................ — 6
2.1 Calcul d’une section de gaine .................................................................... — 7
2.2 Calcul d’un réseau de gaine ....................................................................... — 11
2.3 Échauffements et pertes thermiques ........................................................ — 22
I – Gaines d’air............................................................................................. — 22
II – Couple moto-ventilateur....................................................................... — 22
3. Détermination d’un ventilateur et de ses caractéristiques......... — 23
4. Calcul des tuyauteries d’eau chaude et d’eau glacée................... — 25
4.1 Calcul d’un débit d’eau dans une tuyauterie ............................................ — 25
4.2 Calcul des réseaux de tuyauteries et de la hauteur
manométrique de la pompe....................................................................... — 26
I – Section des tuyaux................................................................................. — 26
II – Caractéristique d’un réseau ................................................................. — 28

ans une installation de traitement d’air, la température de chauffage ou


D celle de climatisation est assurée par une batterie soit à eau chaude, à eau
glacée, électrique ou à vapeur. Les paramètres nécessaires à la définition de
cette batterie sont multiples et diffèrent selon la fonction attendue, chauffage ou
réfrigération. Les volumes d’air neuf de renouvellement réglementaires restent
néanmoins le critère commun aux deux installations, pour le calcul de la
puissance.
Selon la technologie retenue, les éléments à associer à cette batterie sont
des réseaux de distribution d’air ou des canalisations d’eau chaude ou froide.
Les méthodes pour déterminer caractéristiques techniques et sections de
gaine d’air sont de deux types, par le calcul ou par des diagrammes. Les pertes
de charge, linéaires et accidentelles, réduites au maximum par l’utilisation de
profils aérodynamiques, sont à ajouter à celles en provenance des équipe-
ments et des appareils.
De même, le calcul des tuyauteries est établi en fonction des vitesses
admises dans le réseau, ainsi que les pertes de charge de pression et les
pertes de charge linéaires, essentiellement dues ici à la viscosité du fluide et la
rugosité des parois.
Parution : mars 2008

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TBA2735 - 1

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TBA2735

DIMENSIONNEMENT DES INSTALLATIONS DE CLIMATISATION

1 Le calcul des batteries de chauffage


et de réfrigération
1 Calcul d’une batterie de chauffage – L’élément chauffant est • Q1 = puissance de réfrigération en W ;
soit l’électricité, soit l’eau chaude, soit la vapeur. • D = débit d’air massique en kg/h ;
• Qext – Qint = différence d’enthalpie en W/kg.
La puissance d’une batterie de chauffage est déterminée en
prenant en considération tout ou partie des points suivants : 2/ Les charges thermiques du local Q2 regroupant : apports
solaires et internes (cf. TBA 2725).
1/ L’air neuf : air neuf réglementaire, air neuf d’infiltration, air
neuf de compensation. Cet air est chauffé depuis la tempéra- 3/ Le réchauffage de l’air dû à la puissance motrice du venti-
ture extérieure de base jusqu’à la température intérieure fixée lateur Q3 (ensemble ventilateur/moteur dans le flux d’air).
dans le (ou les) local(aux) à partir de la formule suivante : Cette puissance est obtenue à partir de la formule :
Q1 = 0,34 . D . ∆t
Avec : Hm . D
Pabs =
1 000 η
• Q1 = puissance de chauffage en W ;
Avec :
• 0,34 = chaleur spécifique en W/m3.K ;
• Pabs = puissance absorbée en kW ;
• D = débit d’air en m3/h ;
• Hm = pression totale en Pa ;
• ∆t = écart de température entre températures extérieure et
• η = rendement ventilateur/moteur ;
intérieure en K.
• D = débit d’air en m3/s.
Le chauffage se fait à humidité absolue ou teneur en vapeur
d’eau constante (w = cte). 4/ La puissance totale Q de la batterie de réfrigération est la
somme de Q = Q1 + Q2 + Q3 ou Q1 + Q3 ou Q2 + Q3. À
2/ Les déperditions calorifiques Q2 par transmissions du (ou
cette puissance, on ajoute habituellement une surpuissance
des) local(aux) : elles sont calculées à partir des règles de
de 10 %.
calcul énoncées dans les chapitres précédents.
3/ La puissance de chauffage Q3 résultant d’un système Remarque
d’humidification éventuel par eau. La formule est la suivante : Lorsque la batterie fonctionne « tout en air neuf » et qu’il y
Q3 = 0,7 . (w1 – w2) . D a déshumidification, le bilan prend en compte les conditions
Avec : de sortie d’air de la batterie qui sont proches de la saturation
• Q3 = puissance de chauffage due à l’humidification en W ; (cf. Fig. 1).
• 0,7 = chaleur latente de vaporisation en W/g ;
• w1 et w2 = humidités absolues, différence sortie/entrée de La détermination des batteries est réalisée par le fabricant sur
l’humidificateur en g/h. Entrée correspondant généralement à les bases fixées par le bureau d’études (ou l’installateur) qui
l’air extérieur, sortie correspondant aux conditions d’ambiance comprennent :
à maintenir dans le local ;
• D = débit d’air en kg/h. • la puissance Q ;

4/ La puissance totale de la batterie est la somme de : • les conditions d’entrée (t, HR) ;
Q = Q1 + Q2 + Q3 ou Q1 + Q2 ou Q1 seul. • les conditions souhaitées de sortie (t, HR) ;
À cette puissance, il est habituel d’ajouter une majoration pour
surpuissance de + 10 à + 15 %. • le régime de température d’eau.
Calcul d’une batterie de réfrigération – Le fluide primaire est Le fabricant, à partir de son logiciel, calcule avec précision la
soit de l’eau glacée (généralement une eau de 5 à 15 °C), soit surface d’échange. Il inclut notamment les données physiques
un fluide frigorigène (détente directe). d’une partie d’air qui, au travers de la batterie, ne subit aucun
changement. Il s’agit du « By Pass Factor » qui dépend des
La puissance d’une batterie de réfrigération est déterminée en caractéristiques de la batterie et des conditions de fonctionne-
prenant en considération : ment envisagées.
1/ L’air neuf de renouvellement réglementaire, les infiltrations L’application – Les figures 2 et 3 permettent de visualiser une
éventuelles, l’air neuf de compensation (par exemple pour un sélection de caisson de traitement d’air par le fournisseur, en
process). ce qui concerne plus particulièrement la batterie de réchauf-
L’air est refroidi depuis les conditions extérieures de base (Text/ fage et la batterie de refroidissement (reproduit avec l’aimable
HR) jusqu’aux conditions d’ambiance fixées dans le local (Tint/ autorisation de la société CIAT).
HR). La puissance de réfrigération est obtenue par la formule
Q1 = D . (Qext – Qint). La figure 1 permet de suivre l’évolution de l’air sur le dia-
Avec : gramme de l’air humide.

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TBA2735 - 2

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TBA2735

DIMENSIONNEMENT DES INSTALLATIONS DE CLIMATISATION

Fig. 1 : Diagramme de l’air humide TRANE.

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DIMENSIONNEMENT DES INSTALLATIONS DE CLIMATISATION

Fig. 2 : Exemple de sélection d’un caisson de traitement d’air.

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TBA2735 - 4

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TBA2735

DIMENSIONNEMENT DES INSTALLATIONS DE CLIMATISATION

Fig. 3 : Exemple de sélection d’un caisson de traitement d’air (suite).

Exemple • batterie de refroidissement : sur le diagramme, la différence


d’enthalpie entre entrée d’air et sortie est de 57 – 38,5 =
Prenons un caisson de traitement d’air de débit 4 500 m /h, fonc- 3
18,5 kJ/kg d’air sec, soit une puissance de la batterie de :
tionnant « tout air neuf » avec les caractéristiques suivantes :
• batterie de chauffage, conditions d’entrée : température exté- 18,5 4 500
✕ = 27 200 W pour les 27 000 W annoncés (cf. Fig. 2).
rieure : – 7 °C, HR 90 % ; 3,6 0,85
• température ambiante + 20 °C ; Les conditions de sortie de la batterie sont : 14,3 °C / 96 %
• déperditions calorifiques : 5 800 W ; HR (fixés par le fabricant, selon la figure 2).
• batterie de refroidissement, conditions d’entrée : température
extérieure : + 30 °C, HR : 40 % ; En sortie de batterie, il y a lieu de tenir compte du réchauffage
• conditions d’ambiance à obtenir : température : + 25 °C, HR : 50 % ; dû au moteur et à l’échauffement en gaine :
• puissance de la batterie (apports + refroidissement de l’air neuf) :
27 000 W. Moteur et ventilateur dans le circuit d’air : puissance ab- • moteur : 2 000 = 1,36 °C ;
sorbée de 2 kW environ. Droite de soufflage Qs/Qt = 0,90. 4 500 ✕ 0,34
Justification des sélections : • échauffement global moteur + gaine estimé à 2 °C, soit une
• batterie de chauffage : 4 500 × 0,34 × 20 – (– 7) + 5 800 = température de soufflage voisine de 16 °C (cf. Fig. 1).
47 110 W pour les 46 000 W annoncés ;

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33
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TBA2735

DIMENSIONNEMENT DES INSTALLATIONS DE CLIMATISATION

2 Calcul des réseaux de distribution


de gaines d’air

Critères de calcul – Le calcul des réseaux doit prendre en • les niveaux de bruit vis-à-vis des locaux environnants et de

1 considération les points suivants :


• les espaces disponibles : vide disponible à l’intérieur des faux-
leur destination ;
• la mise en œuvre des gaines : leur étanchéité, leur isolation
plafonds, trémies pour les liaisons verticales, avec les autres thermique selon la température de l’air distribué ;
corps d’état (plomberie, électricité, etc.) ;
• le coût d’investissement de pièces ou accessoires coûteux.
• les pertes de charges qui ont des incidences sur les coûts
d’exploitation (consommations électriques) en soignant le profil
aéraulique des réseaux (accidents de parcours...) ;

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TBA2735 - 6

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TBA2760

La production de froid

1. Groupes de réfrigération à compresseurs électriques .................


I – Les bases réglementaires ......................................................................
TBA2760 - 2
— 2
1
II – Composition des groupes de réfrigération ......................................... — 2
III – Le coefficient d’efficacité frigorifique (Ceff)........................................ — 3
IV – Système d’évacuation de la chaleur .................................................. — 3
V – Les éléments déterminants pour la réalisation d’une production
de froid......................................................................................................... — 10
2. Groupes refroidisseurs d’eau à absorption...................................... — 12
3. Production de froid à partir d’un réseau urbain............................. — 14
I – Présentation............................................................................................ — 14
II – Exemples de réseaux ............................................................................ — 14
4. Le stockage de froid............................................................................... — 16
I – Présentation............................................................................................ — 16
II – Technique de stockage ......................................................................... — 16
III – Les installations de climatisation........................................................ — 16

a production de froid est obtenue à partir de machines de réfrigération à


L compresseurs électriques, ou de machines dites à absorption, ou de
réseaux urbains de distribution. Cet article est consacré à la présentation des
avantages et des inconvénients de ces trois systèmes.
Sont détaillés pour chacun d’entre eux les éléments essentiels qui les
composent, les propriétés techniques qui déterminent leurs performances. Les
groupes de réfrigération d’eau à condensation par air et par eau sont caracté-
risés par le calcul du coefficient d’efficacité frigorifique.
Les groupes refroidisseurs d’eau à absorption utilisent le fait que l’eau à
basse pression bout à une température plus basse. Ils utilisent de l’eau comme
fluide frigorigène, et du bromure de lithium comme absorbant.
Ensuite, stocker le froid ne manque pas d’intérêt : fonctionnement sous
conditions tarifaires plus basses, apport de secours en cas de défaillance de
machines de production, fonctionnement des systèmes refroidisseurs à charge
constante. Les systèmes de stockage par glace possèdent une capacité jusqu’à
dix fois plus importante que les systèmes par eau.
Parution : juin 2008

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TBA2760 - 1

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TBA2760

LA PRODUCTION DE FROID

1 Groupes de réfrigération à compresseurs


électriques

1 I - LES BASES RÉGLEMENTAIRES • Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 : déclaration des aéroréfrigé-
rants.

Textes de référence – La réglementation concernant les • Installations soumises à déclaration (n° 361 Installations clas-
groupes de réfrigération à compresseurs électriques est la sées) : lorsque la puissance électrique absorbée est > 50 kW et
suivante : < 500 kW. Au-delà, les installations sont soumises à autorisa-
tion.
• Décret n° 92-1271 du 7 décembre 1992 modifié relatif à cer-
tains fluides frigorigènes utilisés dans les équipements frigorifi- • Établissements classés, rubrique 2921 (décret n° 2004-1331
ques et climatiques. du 1er décembre 2004) : installations de tours soumises soit à
déclaration, soit à autorisation.
• Norme NF EN 378 de décembre 2000 : Systèmes de réfrigé-
ration et pompes à chaleur – Exigences de sécurité d’environ-
nement.
II - COMPOSITION DES GROUPES DE RÉFRIGÉRATION
• Circulaire du 26 juin 2003 : Prévention du risque lié aux légio-
nelles dans les tours aéroréfrigérantes dans les établissements Les éléments essentiels qui composent les groupes de réfri-
de santé. gération sont représentés sur la figure 1.

Fig. 1 : Principe d’une machine thermo-frigorifique (groupe refroidisseur et pompe à chaleur) (© ETI).

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TBA2760 - 2

36
Référence Internet
TBA2760

LA PRODUCTION DE FROID

La technologie des machines sera exposée en TBA 2780. III - LE COEFFICIENT D’EFFICACITÉ FRIGORIFIQUE (CEFF)
Le compresseur – Les différents types de compresseurs sont
les suivants : Calcul du coefficient – Il est déterminé par la relation
suivante :
• hermétique à pistons pour les faibles puissances (dès lors
peu utilisés) ;
kWh froid fourni par le groupe (évaporateur)
• semi-hermétique à pistons pour les moyennes puissances Ceff =
kWh électrique absorbé au compresseur
(< 500 kW froid, peu utilisé) ;
• « scroll » (deux spirales emboîtées l’une dans l’autre) pour les
petites puissances (< 400 kW froid) ;
Le Ceff est de l’ordre de 4 pour les groupes à condensation
par eau, et de l’ordre de 2,5 pour les groupes à condensation
par air.
1
• à vis pour les moyennes et fortes puissances (200 à 1 500 kW
froid) ; Dans le cas de groupes à condensation par air, les kWh élec-
triques doivent inclure à la fois le (ou les) compresseur(s) et
• centrifuge pour les fortes puissances (au-delà de 1 000 kW
le (ou les) ventilateur(s).
froid).
Voici quelques ratios d’approche :
Le compresseur assure le transfert du fluide (BP) au conden-
seur (HP). • groupes refroidisseurs d’eau à condensation par air : il faut 1
kWh électrique pour 2,5 kWh froid fourni (compris
L’évaporateur – L’évaporateur est l’échangeur qui a pour but
ventilateurs) ;
de prélever à basse température de la chaleur au fluide (eau
ou air) extérieur au circuit frigorifique pour permettre l’évapo- • groupes refroidisseurs d’eau à condensation par eau (cas de
ration du fluide frigorigène. L’évaporateur produit du « froid ». tours ouvertes, nappe...) : il faut 1 kWh électrique pour 4 kWh
froid fournis. La puissance évacuée au condenseur est égale à
Le condenseur – Le condenseur a pour rôle d’évacuer la
1,2 à 1,25 fois la puissance fournie à l’évaporateur.
chaleur absorbée à l’évaporateur et au compresseur par le
fluide frigorigène. Le fluide secondaire est soit de l’eau soit de
l’air. Le condenseur produit du « chaud ». Remarque
Lorsque la température de sortie d’eau glacée augmente de
Le détendeur – Le détendeur a pour rôle de faire chuter la 1 °C, le coefficient Ceff augmente de 2 % environ (intérêt de
pression du fluide haute pression (HP) à l’état liquide pour sélectionner si possible des machines avec des températu-
l’amener à basse pression (BP) avec vaporisation partielle. res de sortie d’eau le plus haut possible).
Le fluide frigorigène – Les fluides utilisés sont : Lorsque la température de condensation augmente, la puis-
sance absorbée augmente : par 1 °C d’élévation de la tem-
• le R 22 qui est un HCFC (hydrochlorofluorocarbone) dont l’uti- pérature de condensation, la puissance absorbée augmente
lisation sera interdite à compter du 1er janvier 2015 ; de 1,5 à 1,7 % environ (groupe à condensation par eau, avec
une sortie d’eau glacée de + 7 °C).
• les HFC (hydrofluorocarbones), inoffensifs vis-à-vis de la
couche d’ozone mais participent à l’effet de serre (cf. Tab. 1).

Tab. 1 – Fluides frigorigènes IV - SYSTÈME D’ÉVACUATION DE LA CHALEUR

Deux principes existent :


Fluides Composants Utilisation générale
• par air ;
R134 a Fluide pur Groupes de grande puissance
Au-delà de 500 kW à 5 300 kW • par eau.
froid (vis et centrifuges)
Groupes de réfrigération d’eau à condensation par air –
R404 A Mélange : R125 + Agroalimentaire, froid commercial Généralement, les groupes sont compacts, autonomes, livrés
143 a + 134 a d’usine en ordre de marche ; dans certains cas, les groupes
sont scindés en deux parties avec le condenseur à air à dis-
R407 C Mélange : R32 + Groupes de 5 à 600 kW froid tance et tuyauteries de liaison de fluide frigorigène
R125 + 134 a (scroll, vis, pistons) (installations de forte puissance dans certains pays « chauds »
où l’eau est rare).
R410 A Mélange : R32 + Climatiseurs résidentiels et
R125 tertiaires 35 à 700 kW froid (scroll) L’air de refroidissement est mis en mouvement à l’aide de ven-
tilateurs (hélicoïdes ou centrifuges).
Le refroidissement est un « refroidissement sensible » et le
D’autres fluides sont rarement utilisés dans la climatisation choix de la température extérieure de sélection « été » est
(cf.Tab. 2). déterminant. Il est d’usage de retenir une température de
sélection de 4 à 5 K au-dessus de la température de base.
Tab. 2 – Autres fluides Par exemple pour l’Île-de-France, la température de base
« été » étant de + 30 °C, on retiendra + 35 °C.
Fluides Composants Utilisation générale Il est souhaitable de prévoir deux circuits indépendants avec
compresseurs dès les puissances moyennes (à partir
R717 Fluide pur Réglementation sévère en d’environ 100 kW froid) afin de garantir en cas de panne d’un
Ammoniac (NH3) France : toxicité, inflammabilité circuit un fonctionnement à 50 % de la capacité des groupes.
Utilisé dans l'industrie
Les températures de sortie d’eau glacée sont de + 5 °C
R744 Fluide pur CO2 Utilisé dans l'industrie minimum.

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TBA2760 - 3

37
Référence Internet
TBA2760

LA PRODUCTION DE FROID

Dans le cas d’appareils fonctionnant en hiver et demi-saison • par aéroréfrigérant sec (dry-cooler) ;
il peut être fait appel à des groupes fonctionnant en « free
cooling » (froid gratuit) ; jusqu’à une température extérieure • par aéroréfrigérant humide ;
donnée, les compresseurs sont à l’arrêt, on utilise exclusive-
ment le refroidissement par air sur une batterie dans laquelle • par tour fermée ;
circule l’eau glacée. Les températures extérieures augmen-
tant, les compresseurs sont remis progressivement en service. • par tour hybride ouverte ou fermée.

Avantages et inconvénients – Les avantages et inconvé- Avantages et inconvénients – Les avantages et inconvé-
nients des groupes à condensation par air sont résumés dans nients des groupes de réfrigération de liquide à condensation

1
le tableau suivant (cf. Tab. 3). par eau sont résumés dans le tableau suivant (cf. Tab. 4).

Tab. 3 – Avantages et inconvénients des groupes à condensation Tab. 4 – Avantages et inconvénients des groupes de réfrigération
par air de liquide à condensation par eau

Avantages Inconvénients Avantages Inconvénients

• Appareils compacts livrés en • Appareils bruyants, attention • Bon Ceff (eau de nappe, aéroré- • Consommation d'eau (aéroré-
ordre de marche (maintenance vis-à-vis de l'environnement frigérants humides) frigérants humides)
simplifiée) • Ceff moins intéressant que les • Récupération de chaleur inté- • Traitement d'eau
• Puissances étendues de 5 à 1 groupes à condensation par eau ressante sur puits, nappe... • Installations décentralisées en-
200 kW froid (de l'ordre de 2,5 au lieu de 4) • Large gamme de puissance de tre groupe et système d'évacua-
• Incorporation possible de pom- • Poids et encombrement impor- 5 à 5 000 kW froid et au-delà tion de chaleur
pes de circulation d'eau glacée, tants • Groupes situés en local techni- • Risque de pollution du circuit
expansion... • Appareils implantés à l'exté- que, facilite la maintenance condenseur selon le système
• Possibilités de fonctionnement rieur généralement, donc soumis • De nombreuses possibilités d'évacuation de chaleur choisi
(hiver et 1/2 saison) en « free aux intempéries d'évacuation de chaleur • Risque de légionelle avec aéro-
cooling » • Attention à l'implantation pour • Coût d'investissement (groupe réfrigérants humides
• Pas de consommation d'eau éviter les incidences de recycla- + évacuation de chaleur) plus
• Pas de problème de légionelles ge éventuel d'air (faible pression élevé qu'un groupe à condensa-
• Encrassement extérieur limité dynamique au refoulement avec tion par air
du circuit de condensation des ventilateurs hélicoïdes)
• Réversibilité possible en pom-
pe à chaleur
• Coût d'investissement plus ré-
duit qu'un groupe à condensa- Les avantages et les inconvénients des différents systèmes
tion par eau d’évacuation de chaleur sont représentés sur les figures 2 à
12 et le tableau 5.

Groupes de réfrigération de liquides à condensation par


eau – Ils comprennent le (ou les) compresseur(s), l’évapora-
teur, le condenseur et le circuit de fluide frigorigène avec
détendeur.
La température de sortie d’eau glacée est de + 5 °C minimum
et peut être selon la demande du projet de + 6, + 7 °C, etc.
Il est souhaitable, comme pour les groupes à condensation par
air, de prévoir deux circuits indépendants avec compresseurs
dès les puissances moyennes (à partir d’environ 100 kW
froid).
Les groupes refroidisseurs d’eau nécessitent un système exté-
rieur pour l’évacuation de la chaleur avec tuyauteries de
liaisons ; il existe plusieurs solutions de refroidissement des
condenseurs :
• par puits ou nappe ;
• par eau de rivière ou de mer ;
Fig. 2 : Systèmes d’évacuation de chaleur de condenseurs de groupe de refroidisseurs
• par le sol ; d’eau – Autoréfrigérant ouvert ou tour ouverte (© ETI).

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TBA2760 - 4

38
Référence Internet
TBA2765

Les réseaux de distribution d’eau


glacée

1. L’interface entre réseaux ...................................................................... TBA2765 - 2 1


2. Les organes de régulation au niveau des équipements
terminaux................................................................................................... — 4
3. Les dispositions particulières sur les réseaux ................................ — 6

a maîtrise des performances d’un réseau de distribution d’eau glacée


L impose un minimum d’interférences entre les réseaux primaires et secon-
daires, il en va du bon fonctionnement des pompes. Dans cet objectif, la
solution des boucles de décharge ou de l’échangeur est souvent retenue. Du
nombre de vannes de régulation, à deux ou à trois voies, dépend également la
bonne tenue des caractéristiques techniques du réseau, à savoir la valeur et la
variabilité du débit.
Ces réseaux de distribution d’eau glacée doivent bien sûr respecter les dispo-
sitions réglementaires en vigueur, elles portent essentiellement sur un
calorifugeage adapté des canalisations, la pose de compteurs de consomma-
tion, le choix de pompes à débit variable afin d’absorber les pics d’appels de
puissance. L’installation d’appareils de mesure (thermomètre, manomètre) per-
mettant le suivi du fonctionnement du réseau est fortement conseillée.
Parution : juin 2008

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est strictement interdite. – © Editions T.I.
TBA2765 - 1

39
Référence Internet
TBA2765

LES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION D'EAU GLACÉE

1 1 L’interface entre réseaux


Dispositif – Sur un circuit donné, il est impératif que les • soit par bouteille de découplage (ou bouteille casse-pression),
réseaux secondaires avec leurs pompes ne subissent pas la vitesse dans la bouteille devant être 0,10 m/s (cf. Fig. 1b) ;
l’influence du réseau primaire qui lui-même est muni de ses
propres pompes ; à cet effet, on a recours aux dispositions sui- • soit par boucle de décharge (cf. Fig. 1a), les piquages sont
vantes (cf. Fig. 1) : très proches l’un de l’autre (environ 0,30 à 0,50 mètre), le p
entre ces deux points étant négligeable ;
• soit par l’intermédiaire d’un échangeur (cf. Fig. 1c).

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Systèmes de climatisation

par André BERGNER


Ingénieur ITP, IAE Poitiers
1
1. Généralités ............................................................................................ TBA 2 770v2 - 2
1.1 Conditionnement de l’air et climatisation............................................. — 2
1.2 Calcul du bilan thermique ...................................................................... — 2
1.3 Pompes à chaleur mises en œuvre pour la climatisation.................... — 3
1.4 Centrale de traitement de l’air indispensable
pour le conditionnement ........................................................................ — 7
2. Différents systèmes de climatisation............................................ — 7
2.1 Systèmes à détente directe .................................................................... — 7
2.2 Systèmes « air-air » ................................................................................ — 8
2.3 Systèmes « tout-eau » ............................................................................ — 8
2.4 Systèmes de pompes à chaleur sur boucle d’eau................................ — 8
2.5 Roof-Top .................................................................................................. — 9
2.6 Système MTA des établissements Carrier............................................ — 9
3. Pompes à chaleur réversibles avec terminal alimenté 10
en eau froide ou chaude.................................................................... — 10
3.1 Pompes à chaleur (production).............................................................. — 10
3.2 Terminaux................................................................................................ —
4. Centrales de traitement de l’air ...................................................... — 11
5. Climatisation solaire .......................................................................... — 11
5.1 Principes de fonctionnement d’une solution solaire ........................... — 11
5.2 Exemple de climatisation solaire réversible
avec la société Helioclim ........................................................................ — 13
6. VMC (ventilation mécanique contrôlée) ....................................... — 13
6.1 VMC simple flux ...................................................................................... — 13
6.2 VMC double flux...................................................................................... — 14
7. Puits canadien...................................................................................... — 15
8. Conclusion............................................................................................. — 16
9. Acronymes ............................................................................................ — 16
10. Glossaire ................................................................................................ — 17
Pour en savoir plus ...................................................................................... Doc. TBA 2 770v2

es systèmes de climatisation permettent d’assurer le confort en été et en


L hiver en modifiant la température de l’air ambiant en fonction des saisons
par le chauffage ou le refroidissement des habitations, bureaux, commerces,
ateliers, etc.
Le confort thermique, c’est la satisfaction d’un individu vis-à-vis des condi-
tions climatiques de son environnement. On parle de confort thermique
lorsque la personne ne souhaite avoir ni plus chaud, ni plus froid.
Il est important que les locaux traités soient parfaitement étanches et correc-
tement isolés, ce qui imposera de prévoir très souvent une ventilation
mécanique contrôlée.
Parution : septembre 2017

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SYSTÈMES DE CLIMATISATION _______________________________________________________________________________________________________

Dans cet article, c’est essentiellement la climatisation qui sera traitée, et pas le condi-
tionnement de l’air.
D’autre part, il ne sera pas donné d’indications sur les crédits d’impôts, car les condi-
tions évoluent et évolueront ; les informations données risqueraient d’être erronées. Il est
nécessaire de se renseigner au moment des travaux.

1
1. Généralités Résumé de la norme NF EN ISO 7730
de mars 2006

1.1 Conditionnement de l’air Cette norme présente des méthodes de prévision de la sen-
et climatisation sation thermique générale et du degré d’inconfort (insatisfac-
tion thermique) général des personnes exposées à des
ambiances thermiques modérées. Elle permet de déterminer
1.1.1 Conditionnement analytiquement et d’interpréter le confort thermique par le
calcul des indices PMV et PPD et par des critères de confort
Le conditionnement est la technique qui consiste à intervenir sur thermique local, donnant les conditions des ambiances ther-
les conditions climatiques d’un local en modifiant la température, miques considérées acceptables du point de vue du confort
l’humidité, le niveau des poussières en fonction des besoins thermique général et les conditions représentant les inconforts
(locaux techniques tels que ceux utilisés dans l’industrie de préci- locaux. Elle est applicable aux hommes et aux femmes en
sion, les laboratoires, les hôpitaux, les salles informatiques, etc.). bonne santé, exposés à des ambiances intérieures où le
Dans cet article, le conditionnement de l’air ne sera pas traité. confort thermique est recherché, mais où des écarts modérés
dudit confort thermique peuvent se produire, pour concevoir
de nouvelles ambiances ou pour évaluer les ambiances exis-
1.1.2 Climatisation tantes. Spécifiquement développée pour les environnements
La climatisation assure le confort d’été et d’hiver des habita- de travail, elle peut cependant être appliquée à d’autres types
tions, des bureaux, des commerces, des ateliers, en modifiant la d’environnement. Elle est censée être utilisée avec une réfé-
température de l’air. rence à l’ISO/TS 14415:2005, 4.2, eu égard aux personnes ayant
des exigences particulières, dont les personnes physiquement
Les courants d’air froids ou chauds sont souvent associés à la handicapées. Il s’avère également nécessaire de prendre en
climatisation ; cela peut être dû à une mauvaise implantation du compte les différences ethniques, nationales et géographiques
climatiseur ou à une diffusion trop brutale de l’air soufflé. En géné- lorsque l’on considère les espaces non climatisés.
ral, il est possible de régler sur plusieurs niveaux la puissance de
L’indice PMV (Predicted Mean Vote ) prédit la valeur
soufflage.
moyenne des votes d’un grand groupe de personnes sur
L’emplacement de l’unité intérieure est très important pour évi- l’échelle de sensation thermique aux sept points suivants :
ter que les occupants soient agressés par les courants d’air. La – + 3 très chaud ;
température intérieure en été ne doit pas être inférieure de plus de – + 2 chaud ;
5 à 6 °C par rapport à la température extérieure. – + 1 légèrement chaud ;
Suivant le type de climatisation, les locaux étant obligatoirement – 0 ni chaud, ni froid ;
étanches, l’air n’est pas renouvelé ; ces locaux, dans ce cas, – – 1 légèrement froid ;
doivent être équipés d’une ventilation mécanique contrôlée. – – 2 froid ;
– – 3 très froid.
Le confort thermique est subjectif et dépend des perceptions
individuelles. Il est influencé par l’activité physique, l’habillement L’indice PPD (Predicted Percentage of Dissatisfied ) prédit
et les fluctuations des caractéristiques de l’ambiance thermique quantitativement le pourcentage de personnes insatisfaites,
(température de l’air, de rayonnement, de contacts, humidité et car trouvant l’ambiance thermique trop chaude ou trop froide
vitesse de l’air). Il est traité par la norme NF EN ISO 7730 de mars et qui voteraient – 3, – 2, + 2, + 3.
2006 – Ergonomie des ambiances thermiques – Détermination ana-
lytique et interprétation du confort thermique par le calcul des
d’autant plus important que les techniques de la climatisation
indices PMV et PPD et par des critères de confort thermique local.
risquent d’évoluer rapidement avec la réglementation thermique,
et en particulier avec la RT2020.
1.1.3 Assurance décennale
Dans un arrêt daté du 24 septembre 2014, la cour de cassation 1.2 Calcul du bilan thermique
(C. cass, civ, 3e, 24 septembre 2014 n° 13-19615) est venue préciser
qu’un système de climatisation par pompe à chaleur constitue un Le calcul du bilan thermique de la climatisation permet de déter-
ouvrage au sens des articles 1792 et suivants du Code civil, de miner la puissance de l’installation en été et en hiver en fonction
sorte que la garantie décennale doit pouvoir s’appliquer (voir principalement de deux critères :
l’analyse effectuée par Maître Aurélien Boudeweel, avocat : 1) les apports internes (occupants, éclairage, appareils ména-
www.green-law-avocat.fr/tag/decennale/). Cette information est gers) qui sont relativement constants suivant les périodes de la
importante et l’installateur devra justifier de la validité de son journée ; il est important d’en tenir compte en été ;
assurance au moment des travaux. 2) les apports externes (ensoleillement et apports de chaleur ou
Pour éviter les surprises, l’entreprise devra demander à son de froid à travers les murs, les ouvertures comme les vitrages, la
assurance une attestation portant la référence du chantier. C’est toiture, le plafond, les sols et le renouvellement de l’air) qui sont

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________________________________________________________________________________________________________ SYSTÈMES DE CLIMATISATION

dépendants de l’isolation, de l’orientation des pièces et des varia- l’état gazeux, le fluide frigorigène va transmettre l’énergie récupé-
tions de la température extérieure. rée.
Il devra être réalisé par un bureau d’études spécialisé. Une pompe à chaleur peut fonctionner dans les deux sens : elle
produit du frais en été et de la chaleur en hiver.
En mode rafraîchissement, elle fonctionne en machine frigori-
1.3 Pompes à chaleur mises fique.
en œuvre pour la climatisation
1
Le fonctionnement Inverter (voir glossaire) est le complément
indispensable pour améliorer encore les performances et le confort
1.3.1 Principes de fonctionnement d’utilisation d’une pompe à chaleur en limitant les arrêts et les
démarrages souvent sujets de litiges avec les voisins.
des pompes à chaleur
La pression du fluide varie, ainsi que son état : il passe de l’état
Une pompe à chaleur est un dispositif thermodynamique qui liquide à l’état gazeux en modifiant sa température. La pompe à
capte les calories présentes naturellement dans l’environnement chaleur comprend quatre pièces maîtresses (figures 1 et 2) qui
(air, sol, eau) et, grâce à un compresseur, les porte à une tempéra- permettent de faire circuler le fluide frigorigène à l’intérieur de la
ture plus élevée qu’elle diffuse vers un autre dispositif. pompe à chaleur :
Cette transformation est rendue possible en utilisant un gaz : le 1) l’évaporateur : en amont de l’évaporateur, le fluide a une
fluide frigorigène. En passant successivement de l’état liquide à pression basse et un état liquide, puis, à l’intérieur de celui-ci, il se

Vapeur Vapeur
basse pression VANNE haute pression
D’INVERSION
DE CYCLE

CAPTEURS ÉMETTEURS
EXTÉRIEURS DANS L’HABITAT
Source froide Source chaude
ÉVAPORATEUR CONDENSEUR

COMPRESSEUR

Liquide Liquide
DÉTENDEUR
basse pression haute pression

Figure 1 – Principe de la pompe à chaleur (© Aivia Energy)

ÉMETTEURS
intérieurs
Compresseur Vapeur haute
pression
CAPTEURS Vapeur basse
extérieurs pression
Condenseur

Évaporateur
Liquide haute Radiateur
pression Plancher
Liquide basse Détendeur chauffant
pression

Figure 2 – Système géothermique (© Sofath)

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SYSTÈMES DE CLIMATISATION _______________________________________________________________________________________________________

charge en calories captées sur la source froide (air, sol, eau). C’est
à ce moment que se produit une élévation de la température du
fluide qui passe à l’état gazeux ;
2) le compresseur : le fluide frigorigène est aspiré par le com-
presseur puis comprimé sous haute pression. Cela se traduit par
une augmentation de pression dans la pompe à chaleur qui pro-
cure une élévation de la température. À la sortie du compresseur,
le fluide frigorigène est à l’état gazeux et à haute pression ;

1 3) le condenseur : quand le fluide arrive dans le condenseur, il


est à l’état gazeux et à haute température. À cet instant, il entre en
contact avec le circuit de la source chaude. Le gaz baisse en tem-
pérature et cède les calories transportées par condensation et
retourne à l’état liquide ;
4) le détendeur : il crée un environnement sous basse pression.
Lors de son retour dans l’évaporateur, le fluide est à nouveau prêt
à capter les calories. Le détendeur a aussi pour fonction de réguler
le débit du fluide frigorigène dans le circuit de la pompe à chaleur.

1.3.2 Différents types de pompes à chaleur


■ Pompe à chaleur air extérieur/eau (aérothermie) mono-
bloc
Elle peut être installée à l’extérieur ou dans un local semi-ouvert.
Il faut bien choisir son emplacement car une pompe à chaleur est
bruyante et si les voisins sont incommodés, ils peuvent obliger le
propriétaire à la déplacer. Figure 3 – Captage par forage profond avec pompe
à chaleur eau glycolée/eau (© Sofath)
■ Pompe à chaleur eau/eau géothermique
Elle fonctionne selon trois principaux systèmes de captage.
1) Captage par forage profond avec pompe à chaleur eau glyco-
lée/eau (figure 3) : la pompe est installée dans un local technique
avec un circuit de tubes (2 ou 4 tubes) en PEHD (polyéthylène
haute intensité) disposés verticalement dans un forage dans les-
quels circule de l’eau glycolée.
2) Captage horizontal enterré avec pompe à chaleur eau glyco-
lée/eau ou fluide/eau (figure 4) : la pompe est installée dans un
local technique avec un circuit de tubes (2 ou 4 tubes) en PEHD
disposés horizontalement dans le sol (géothermie). Les pompes à
chaleur sol/sol à détente directe prélèvent la chaleur dans le sol à
l’aide de capteurs enterrés et le même fluide (eau glycolée) circule
dans un échangeur. Il peut également circuler dans les canalisa-
tions du plancher chauffant ; la détente du fluide frigorifique est
directement réalisée lors de son passage sous le plancher qui
assure l’émission de chaleur. Ce système encore utilisé en rénova-
tion ne l’est plus en installation neuve non pris en compte dans la
RT2012.
3) Captage sur la nappe phréatique avec pompe à chaleur
eau/eau sur nappe aquifère (figure 5) : cette pompe à chaleur fonc-
tionne en puisant de l’eau dans une nappe souterraine, un puits ou
une source (attention le débit de cette dernière doit être suffisant
en permanence). Ce dernier système de captage, comme le cap-
tage profond, offre comme avantage de n’avoir aucune emprise
sur le terrain comme les capteurs horizontaux. Le captage sur
nappe présente par ailleurs le meilleur rendement actuel (coeffi- Figure 4 – Captage horizontal enterré avec pompe
cient de performance : 5,50) sur le marché de la géothermie. Les à chaleur eau glycolée/eau ou fluide/eau (© Sofath)
installations de pompes à chaleur sur nappe continuent à se déve-
lopper car elles correspondent à des techniques de chauffage et de
refroidissement particulièrement bien adaptées aux secteurs ter-
■ Pompe à chaleur air/air
tiaire et résidentiel. Par ailleurs, ces équipements sont susceptibles Il existe plusieurs formes de pompes à chaleur air-air réver-
de devenir une alternative à la tour de refroidissement des installa- sibles. La plus connue est le split mural. C’est un module que l’on
tions de climatisation au titre de la prévention des risques sani- place au mur ou au plafond qui peut être soit en monosplit ou en
taires (légionellose). Le BRGM (Bureau de recherches géologiques multisplit. Pour les logements comportant plusieurs pièces à clima-
et minières) a été chargé d’une mission d’expertise pour produire tiser, et pour éviter les multisplits, il existe un modèle de pompe à
des documents synthétiques, check-lists, fiches techniques d’aide à chaleur air-air réversible gainable, dont le module est placé dans
l’élaboration et à l’examen des dossiers. Le lecteur est invité à se les combles ou le faux plafond et raccordé à une pompe à chaleur.
renseigner auprès de la préfecture ou du BRGM, car en cas de pui- Chaque pièce est pourvue d’une grille de soufflage. Il existe égale-
sage dans la nappe, le rejet doit se faire à une certaine distance du ment des modèles de climatisation gainable sans module exté-
point de puisage. rieur.

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Les appareils de climatisation

par André  BERGNER


1
Ingénieur ITP, IAE Poitiers

1. La réglementation....................................................................................... TBA 2 780 - 2


1.1 Offres de climatisation................................................................................ — 2
1.2 Fluides frigorigènes en climatisation ........................................................ — 2
1.3 Installations de climatisation en copropriété............................................ — 2
1.4 Bruit provoqué par les installations de climatisation .............................. — 2
1.5 Entretien....................................................................................................... — 2
1.6 Contrôles...................................................................................................... — 3
2. Les appareils de climatisation destinés au rafraîchissement
ou au chauffage........................................................................................... — 3
2.1 Appareils à détente directe ........................................................................ — 3
2.2 Système MTA des entreprises CARRIER................................................... — 7
2.3 Armoires de climatisation .......................................................................... — 8
2.4 CTA : centrales de traitement de l’air ........................................................ — 8
3. Déterminer la puissance de l’installation – Bilan thermique .................. — 10
4. Conclusion ................................................................................................... — 10
5. Glossaire ...................................................................................................... — 10
Pour en savoir plus .............................................................................................. Doc. TBA 2 780

es appareils de climatisation permettent de créer un air ambiant dont la


L température, l’humidité et la pureté d’un local, pour des raisons de confort
ou des raisons techniques, doivent être maîtrisés.
La climatisation modifie :
– en fonction des saisons, la température de l’air par le chauffage ou le refroi-
dissement des habitations, bureaux, ateliers, locaux spécifiques, etc. ;
– le degré d’hygrométrie de l’air traité par l’humidification ou la
déshumidification ;
– la pureté de l’air pour des locaux de fabrication de composants électro-
niques, blocs opératoires, laboratoires, salles informatiques, etc.
Il est important que les locaux soient parfaitement étanches et correctement
isolés.
Parution : décembre 2017

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LES APPAREILS DE CLIMATISATION ____________________________________________________________________________________________________

Notice : l’arrêté met à jour la référence à la norme européenne EN


1. La réglementation 378 dont une version modifiée a été adoptée le 31 décembre 2016.
Par ailleurs, la référence aux normes est reformulée afin de ne pas
imposer le recours à des normes non gratuites. Ainsi, cet arrêté défi-
1.1 Offres de climatisation nit des objectifs essentiels et indique que le respect des normes men-
tionnées vaut présomption de conformité à ces objectifs essentiels.
■ Règlement n° 1516/2007 de la Commission du 19 décembre 2007
■ Arrêté du 19 avril 2017 portant modification de l’arrêté du
Il définit, conformément au règlement (CE) n° 842/2006 du Parle-

1
29 février 2016 relatif à certains fluides frigorigènes et aux gaz à
ment européen et du Conseil, les exigences types applicables au effet de serre fluorés
contrôle d’étanchéité pour les équipements fixes de réfrigération,
de climatisation et de pompes à chaleur contenant certains gaz à Publics concernés : ce sont les détenteurs d’équipements conte-
effet de serre fluorés (texte du 19 décembre 2007, paru au Journal nant des gaz à effet de serre fluorés.
officiel de l’Union européenne le 20 décembre 2007). Objet : la limitation de la durée pendant laquelle un équipement
peut être utilisé, dès lors qu’une fuite de gaz à effet de serre fluoré
■ Règlement (UE) n° 517/2014 du Parlement européen et du Conseil a été détectée.
du 16 avril 2014
Notice : l’arrêté procède à une mise à jour de référence norma-
Il est relatif aux gaz à effet de serre fluorés et abroge le règle- tive et limite à 4 jours ouvrés la durée pendant laquelle un équipe-
ment (CE) n° 842/2006 (texte du 16 avril 2014, paru au Journal offi- ment fuyard qui n’a pas fait l’objet d’une réparation peut être
ciel de l’Union européenne le 20 mai 2014). utilisé. Lorsque l’équipement est composé de plusieurs circuits,
seul le circuit fuyard ou la partie de circuit fuyarde doit être arrêté.

1.2 Fluides frigorigènes en climatisation


■ Décret n° 2015-1790 du 28 décembre 2015 relatif à certains
1.3 Installations de climatisation
fluides frigorigènes et aux gaz à effet de serre fluorés en copropriété
Publics concernés : ce sont les particuliers, les entreprises pro- La réglementation, lorsque qu’il s’agit de placer un élément à
duisant, distribuant, vendant ou installant des équipements de cli- l’extérieur, requiert l’autorisation de l’assemblée générale des
matisation, de réfrigération ou des pompes à chaleur utilisant des copropriétaires à la majorité.
gaz à effet de serre fluorés comme fluide frigorigène ou manipu-
Cette procédure peut être longue et parfois aboutir à un refus.
lant de tels gaz.
Il faut consulter le syndic et le règlement avant toute décision.
Objet : les dispositions relatives à l’utilisation de certains fluides
frigorigènes. Le principe reste celui selon lequel chaque copropriétaire est
libre d’intervenir sur ses parties privatives.
Notice : les fluides frigorigènes utilisés dans les équipements de
climatisation et de réfrigération ou pompes à chaleur sont de
puissants gaz à effet de serre qui peuvent appauvrir la couche
d’ozone. Leur usage est encadré par le droit de l’Union euro- 1.4 Bruit provoqué par les installations
péenne, notamment les règlements n° 1005/2009 du 16 septembre de climatisation
2009 et n° 517/2014 du 16 avril 2014. Le décret adapte le Code de
l’environnement à leurs dispositions. Il encadre les conditions de ■ Décret n° 2006-1099 du 31 août 2006 relatif à la lutte contre les
vente des équipements dont la charge en fluide frigorigène est bruits de voisinage et modifiant le Code de la santé publique (dis-
effectuée en usine, mais qui nécessitent de faire appel à une positions réglementaires)
entreprise titulaire d’une certification réglementaire, appelée Les nuisances sonores dues aux appareils de climatisation ins-
« attestation de capacité », pour effectuer leur assemblage. Sans tallés en extérieur entrent dans le champ d’application du décret
modifier les filières de distribution des équipements, il permet n° 2006-1099 du 31 août 2006.
d’assurer que seuls les professionnels autorisés prendront livrai-
son de ces équipements ainsi que tout particulier ou entreprise Lors de l’installation d’une climatisation, en particulier les
démontrant qu’il respectera les obligations réglementaires appli- pompes à chaleur, il est important de choisir l’emplacement pour
cables à l’assemblage de ces équipements. Il définit un pro- éviter de gêner le voisinage.
gramme progressif d’interdiction d’utilisation des différentes Les pompes à chaleur fonctionnant avec la technologie Inverter
substances objet du règlement n° 1005/2009. Il fixe une obligation ont l’avantage de faire fonctionner les appareils en permanence
de se défaire de fluides frigorigènes de type chlorofluorocarbures en faisant varier la vitesse, ainsi que la puissance, ce qui évite les
faisant l’objet d’interdictions d’utilisation depuis plus de dix ans. Il bruits engendrés par des démarrages fréquents.
crée enfin la base réglementaire pour pouvoir simplifier, par Une des solutions possibles serait de construire une clôture iso-
arrêté ministériel, les dispositions relatives à la fiche d’interven- lante autour des appareils de climatisation placés à l’extérieur tels
tion, obligatoire pour toute manipulation de fluides frigorigènes. que les pompes à chaleur.

Voir les articles R. 543-84 et R. 543-85 du Code de l’environ-


nement.
1.5 Entretien
Pour un appareil de climatisation utilisant l’air ambiant, les
filtres doivent être nettoyés régulièrement afin d’éviter la prolifé-
■ Arrêté du 16 mars 2017 modifiant l’arrêté du 29 février 2016 ration de bactéries.
relatif à certains fluides frigorigènes et aux gaz à effet de serre ■ Décret n° 98-560 du 30 juin 1998 modifiant le décret n° 92-1271
fluorés du 7 décembre 1992 relatif à certains fluides frigorigènes utilisés
Publics concernés : il s’agit des opérateurs réalisant les dans les équipements frigorifiques et climatiques
contrôles d’étanchéité sur les équipements contenant des gaz à Les détenteurs d’équipements de réfrigération ou de climatisa-
effet de serre fluorés. tion mentionnés sont tenus de s’assurer du bon entretien de leurs
Objet : la mise à jour des références aux normes techniques. équipements.

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____________________________________________________________________________________________________ LES APPAREILS DE CLIMATISATION

Ils doivent faire procéder par une entreprise remplissant les La température intérieure en été ne doit pas être inférieure de
conditions prévues par ce décret, au moins une fois par an, ainsi plus de 5 à 6 °C par rapport à la température extérieure.
que lors de la mise en service et lors de modifications importantes
de leurs équipements, à un contrôle d’étanchéité des éléments
assurant le confinement des fluides frigorigènes, en prenant 2.1 Appareils à détente directe
toutes les mesures pour mettre fin aux fuites de fluides frigori-
gènes constatées. Le climatiseur à détente directe produit de l’air froid en préle-
vant de la chaleur dans l’air intérieur ; il le refroidit et peut le reje-

1
Ils tiennent à la disposition de l’Administration les pièces attes-
tant que ce contrôle et les interventions nécessaires ont été réali- ter à l’extérieur. Le fluide frigorigène de la machine circule dans
sés. les échangeurs en contact avec l’air intérieur (évaporateur) et l’air
Ce texte envisage des amendes en cas de non-respect de la extérieur (condenseur à air).
réglementation. Sur l’évaporateur, le refroidissement de l’air amène la formation
de condensats. Leur évacuation est nécessaire ; elle peut se faire
par gravité lorsque l’évaporateur se trouve au-dessus d’un point
1.6 Contrôles d’évacuation. À défaut, certains climatiseurs sont équipés d’une
minipompe de relevage permettant l’évacuation des condensats.
Les systèmes de climatisation et les pompes à chaleur réversibles Cette famille regroupe plusieurs appareils notamment les clima-
d’une puissance frigorifique nominale supérieure à 12 kilowatts tiseurs monoblocs, splits, windows…
doivent être inspectés.
■ Décret n° 2010-349 du 31 mars 2010 relatif à l’inspection des 2.1.1 Climatiseurs monoblocs
systèmes de climatisation et des pompes à chaleur réversibles
L’inspection est effectuée à l’initiative du propriétaire ou du syn- Le monobloc regroupe dans une même unité les équipements
dicat de copropriété de l’immeuble. Elle doit être réalisée au pour la détente (détendeur + évaporateur) et la compression
moins une fois tous les cinq ans. (condenseur + compresseur), les calories extraites étant rejetées à
l’extérieur (figure 1).
En cas de remplacement d’un système de climatisation ou d’une
pompe à chaleur réversible ou d’installation d’un nouveau système Il s’agit d’un simple refroidisseur d’air à détente directe.
de climatisation ou d’une nouvelle pompe à chaleur réversible, la Ces appareils imposent de passer un tuyau par un orifice ou
première inspection doit être effectuée au plus tard au cours de dans l’entrebâillement d’une fenêtre pour évacuer le flux de cha-
l’année civile suivant le remplacement ou l’installation. leur du condenseur. Ce sont des appareils à puissance frigorifique
L’inspection comporte l’inspection documentaire, l’évaluation, limitée. C’est une solution d’appoint.
lors de l’inspection sur site, du rendement du système de climati-
sation et de son dimensionnement par rapport aux exigences en
matière de refroidissement du bâtiment, ainsi que la fourniture 2.1.2 Climatiseurs splits
des recommandations nécessaires portant sur le bon usage du
système en place, les améliorations possibles de l’ensemble de ■ Split mobile
l’installation, l’intérêt éventuel du remplacement de celui-ci et les Il est constitué de deux éléments : une unité placée dans la
autres solutions envisageables. pièce et une unité placée à l’extérieur. Les deux sont reliées par
Elle donne lieu à la remise, par la personne ayant effectué l’ins- une tuyauterie de petit diamètre qui peut être passée par un
pection, d’un rapport dans un délai maximum d’un mois suivant trou dans le mur. Les deux éléments ne sont pas fixes et
sa visite au commanditaire de l’inspection mentionné.
La meilleure solution est de souscrire à un contrat de mainte-
nance.
Le contrôle se déroule en trois étapes :
– analyse documentaire ;
– étude de performance énergétique simplifiée (neuf critères) ;
– contrôle des équipements.
Le contrôle doit être effectué, à l’initiative du propriétaire ou du
syndicat de copropriété de l’immeuble, par un inspecteur certifié
par un organisme accrédité.

2. Les appareils
de climatisation destinés
au rafraîchissement
ou au chauffage
Les courants d’air froids ou chauds sont souvent associés à la
climatisation ; ceci peut être dû à une mauvaise implantation du
climatiseur, ou à une diffusion trop brutale de l’air soufflé.
L’emplacement de l’appareil de climatisation est très important
pour éviter que les occupants soient agressés par les courants
d’air. Les filtres doivent être nettoyés régulièrement. Figure 1 – Climatiseur monobloc (source : Archiexpo)

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TBA 2 780 – 3

47
1

48
Techniques du bâtiment : La climatisation
(Réf. Internet 43815)

1– La climatisation 2
2– La ventilation Réf. Internet page

Ventilation : fonction et enjeux TBA2785 51

Ventilation des bâtiments d'habitation TBA2786 55

Ventilation et traitement de l'air dans les bâtiments tertiaires TBA2787 59

Ventilation et traitement de l'air des bâtiments industriels TBA2788 63

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2

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Référence Internet
TBA2785

Ventilation : fonction et enjeux

par André BERGNER


Ingénieur ITP, IAE Poitiers
2
1. Ventilation et qualité de l’air intérieur ....................................... TBA 2 785v2 - 2
1.1 Risques pour la santé ........................................................................... — 2
1.2 Conserver une bonne qualité de l’air intérieur................................... — 3
1.3 Surveillance de la qualité de l’air dans les ERP.................................. — 3
1.4 Les polluants ......................................................................................... — 4
1.4.1 Composés organiques volatils (COV)......................................... — 4
1.4.2 Monoxyde de carbone (CO) ........................................................ — 4
1.4.3 Radon ............................................................................................ — 5
1.4.4 Oxydes d’azote (NOx) .................................................................. — 5
1.4.5 Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) .................... — 5
2. Réglementations thermiques (RT) ................................................ — 5
2.1 La RT 2012 (rappel) ............................................................................... — 5
2.1.1 Étanchéité à l’air des constructions............................................ — 6
2.1.2 Généralisation du test de la porte soufflante ............................ — 6
2.1.3 Trois exigences de résultats pour respecter la RT 2012 ........... — 6
2.2 Modifications importantes apportées en 2015 à la RT 2012 ............. — 7
2.3 Réglementation thermique de l’existant 2018.................................... — 8
2.4 Différences entre RT 2012 et RT 2018.................................................. — 8
3. Norme DTU 68.3 ................................................................................ — 8
4. Ventilation des logements.............................................................. — 9
4.1 Ventilation naturelle.............................................................................. — 9
4.2 VMC simple flux .................................................................................... — 9
4.3 VMC double flux.................................................................................... — 9
4.4 Puits canadien ....................................................................................... — 10
5. Ventilation et confort d’été............................................................ — 11
6. Plan Bâtiment Durable..................................................................... — 11
7. Conclusion........................................................................................... — 11
8. Glossaire .............................................................................................. — 11
Pour en savoir plus .................................................................................... Doc. TBA 2 785v2

L’article 1er de la Charte de l’Environnement française décrète que « chacun a


le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ».
La majorité des êtres humains passent plus de 80 % de leur temps dans des
espaces clos, ce qui fait de la qualité de l’air intérieur une préoccupation légi-
time de santé publique. Cela devient même un enjeu incontournable dans les
bâtiments actuels, neufs ou réhabilités, fortement isolés et étanches à l’air. La
principale fonction de la ventilation est de préserver cette qualité de l’air inté-
rieur dans les logements et les bâtiments.
Une enquête IPSOS sur la qualité de vie réalisée en 2017 pour l’association
Qualitel et comportant 80 questions posées à des personnes au cours d’un
Parution : août 2018

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Référence Internet
TBA2785

VENTILATION : FONCTION ET ENJEUX __________________________________________________________________________________________________

sondage sur leur environnement a révélé que 5 critères les affectent tout
particulièrement :
• 32 % se plaignent de l’inconfort thermique (parmi eux 41 % vivent en
appartement et 26 % en maison individuelle) ;
• 34 % se disent insatisfaits de la consommation énergétique de leur loge-
ment. Un tiers des Français ont un chauffage électrique individuel et c’est
celui qui est considéré comme le moins satisfaisant ;
• 30 % se plaignent de la mauvaise isolation acoustique ;
• 25 % se disent insatisfaits des matériaux de construction ;
• seulement 21 % considèrent que l’aération et la ventilation sont mauvaises au
2 sein de leur logement, ce pourcentage évoluant en fonction de la surface :
– 20 % pour les logements de 75 m2
– 15 % pour les logements de 75 à 100 m2
– 8 % pour les logements de 100 à 120 m2
– 6 % pour les logements de plus de 120 m2.
Cela prouve que l’effort pour améliorer la ventilation des logements, en par-
ticulier depuis 2012, a été significatif.
La sixième édition du colloque LES DÉFIS BÂTIMENT SANTÉ s’est
déroulée à Paris le 15 juin 2017, au Centre des Congrès de la Cité des
Sciences et de l’Industrie de la Villette. La prochaine édition est pro-
grammée pour juillet 2019. Ce rendez-vous est devenu incontournable pour
les acteurs de la construction saine. Outre les innovations techniques et
réglementaires concernant la qualité de l’air intérieur, les problématiques
autour de l’exposition électromagnétique générée par les compteurs com-
municants ou l’exposition à différentes fréquences de lumière bleue des
LEDs ont été largement discutées.
Ainsi, l’impact des innovations relatives à la lumière ou à l’acoustique, les
questions autour des compteurs communicants ou plus largement l’intégration
de la santé dans les dynamiques d’aménagement urbain et le besoin de forma-
tion de toute la chaîne des acteurs (comme les entreprises avec les Ateliers
AIRBAT) ont été au centre des débats. En matière de qualité de l’air intérieur –
thématique principale qui a fait la renommée de ces colloques – les dernières
évolutions ont été présentées, de la modélisation à la ventilation, en passant
par les capteurs de polluants, l’épuration par photocatalyse et la filtration des
particules fines ou des gaz.
Ponctuant les tables rondes, les courtes sessions « Posters » ont quant à
elles permis d’aborder des sujets aussi variés que : le nez comme capteur de
l’environnement de la qualité de l’air, un Fab Lab dédié à la QAI, la nécessité
de renforcer la collaboration franco-suisse pour la gestion du risque radon
dans les bâtiments de l’arc jurassien, la possibilité de tester l’impact des pol-
luants de l’air directement sur des tissus humains ou la complémentarité des
ventilations mécanique et naturelle pour améliorer la QAI.

1. Ventilation et qualité 1.1 Risques pour la santé


de l’air intérieur Vivre dans un logement mal ventilé peut avoir des consé-
quences graves sur la santé. L’intérêt de la ventilation est d’appor-
ter un air neuf, plus frais mais surtout plus sec que l’air vicié
L’aération, qu’elle soit réalisée de façon naturelle ou méca- présent dans l’habitation.
nique, est indispensable pour obtenir un air ambiant de bonne
En effet, un logement non ventilé est une habitation humide où
qualité. Elle vise à satisfaire les besoins d’hygiène et de confort,
stagnent toutes sortes de polluants, tous plus dangereux les uns
en particulier par :
que les autres. Une mauvaise ventilation entraîne aussi l’appari-
– l’apport d’air neuf, afin notamment d’éviter les situations de tion de moisissures, champignons et autres nuisibles qui
confinement, de permettre le bon fonctionnement des appareils à dégradent profondément l’habitat.
combustion et de lutter contre l’humidité et les condensations ; Ne pas ventiler sa maison équivaut à accélérer sa détérioration,
– l’évacuation de l’air vicié par différents polluants. et cela de manière extrêmement rapide.

TBA 2 785v2 – 2 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

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Référence Internet
TBA2785

___________________________________________________________________________________________________ VENTILATION : FONCTION ET ENJEUX

La pollution de l’air intérieur est très insidieuse, et provient de – la publication de valeurs guides pour l’air intérieur ;
multiples sources. Elle est plus nocive que celle de l’air extérieur, – le soutien au développement du métier de conseiller en envi-
car ses composants et ses concentrations sont invisibles, mais ses ronnement intérieur.
effets sont comparables.
Le Plan d’actions sur la qualité de l’air intérieur est intégré dans
le troisième Plan national santé environnement (PNSE) et sera
décliné en région dans les plans régionaux santé environnement.
Une étude du groupe international Aldès, expert en solu-
tions intégrées dédiées à la maîtrise de l’air et à la santé des La loi portant engagement national pour l’environnement a
personnes, menée en France auprès de particuliers sur leur rendu obligatoire la surveillance de la qualité de l’air intérieur
comportement face à cet enjeu de santé publique en termes dans certains établissements recevant un public sensible (art.
de préoccupations et d’informations, révèle que : L. 221-8 et R. 221-30 et suivants du Code de l’environnement). Les
– 32 % des Français estiment que l’air extérieur est de mau- établissements concernés sont notamment ceux accueillant des
vaise qualité, mais seuls 15 % pensent que l’air qu’ils respirent enfants :
dans leur habitat est mauvais ;
– les particules fines et le pollen sont considérés comme les
principaux polluants venant de l’extérieur ;
– les établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de
6 ans (crèches, halte-garderie) ;
– les centres de loisirs ;
2
– pour la majorité, la qualité de l’air intérieur n’a aucun – les établissements d’enseignement ou de formation profes-
impact sur leur habitat et leur santé, exception faite des pro- sionnelle du premier et du second degrés (écoles maternelles et
blèmes d’humidité et de condensation ; élémentaires, collèges, lycées…).
– seulement 42 % des Français se déclarent être équipés de
ventilation centralisée. Les enfants peuvent en effet être exposés dans les écoles et les
lieux d’accueil à différents polluants émis par le mobilier, les pro-
duits d’entretien et les fournitures scolaires. Les concentrations en
polluants mesurées dans l’air des écoles peuvent être parfois plus
1.2 Conserver une bonne qualité de l’air élevées que dans d’autres lieux de vie, du fait aussi de la densité
intérieur d’occupation des locaux et d’un renouvellement de l’air souvent
insuffisant.
Pour conserver une bonne qualité de l’air intérieur, l’aération Le décret n° 2015-1000 du 17 août 2015 a fixé les échéances sui-
doit être complétée par un bon système de ventilation. vantes : 1er janvier 2018 pour les écoles maternelles, élémentaires
La VMC double flux, en particulier, assure un renouvellement et crèches, 1er janvier 2020 pour les accueils de loisirs et les éta-
permanent de l’air intérieur, via des entrées d’air neuf. De plus, le blissements d’enseignement du second degré, et 1er janvier 2023
système de ventilation double flux préchauffe ou rafraîchit l’air pour les autres établissements.
entrant selon les besoins et récupère la chaleur de l’air pollué qui Le dispositif réglementaire encadrant la surveillance de la qua-
lui, est extrait des locaux. Ce dispositif favorise ainsi une tempéra- lité de l’air intérieur dans ces établissements comporte :
ture constante dans un intérieur, ce qui contribue à limiter la pro-
lifération d’allergènes et autres bactéries tout en assurant un • une évaluation des moyens d’aération, qui peut être effectuée
certain confort aux habitants. L’installation d’une solution de puri- par les services techniques de l’établissement ;
fication d’air centralisée permet aussi de filtrer la quasi-totalité • la mise en œuvre, au choix :
des pollens et particules fines provenant de l’air extérieur.
– d’une campagne de mesures de polluants (formaldéhyde,
Il existe par ailleurs des systèmes de ventilation spécifiques benzène, CO2 pour évaluer le confinement, et éventuellement
pour les logements en rénovation, plus faciles à mettre en place perchloréthylène pour les établissements contigus à un pres-
dans un bâtiment existant, car ne nécessitant pas l’installation de sing) par un organisme accrédité.
conduits dans la maison. En cas de dépassement des valeurs limites, il est demandé à
Le système VMC doit être vérifié tous les trois ans par un spé- l’établissement de réaliser des investigations afin de déter-
cialiste. L’isolation du logement doit aussi être passée en revue miner les causes de ces dépassements. Pour ce faire, il est
pour que le système de VMC fonctionne correctement. proposé aux établissements d’avoir recours à une liste
d’organismes qui se sont engagés à respecter une charte
permettant de garantir la mise en œuvre des meilleures pra-
1.3 Surveillance de la qualité de l’air tiques. Il est possible de consulter cette liste ou de demander
une adhésion au réseau : https://reseau-labos.qai-ecoles-cre-
dans les ERP ches.fr/;
– d’une autoévaluation de la qualité de l’air au moyen du
Les ministères de l’Environnement et de la Santé ont lancé en guide pratique, permettant d’établir un plan d’action pour
2013 le Plan d’actions sur la qualité de l’air intérieur. Ce plan pré- l’établissement : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/
voit des actions à court, moyen et long termes afin d’améliorer la sites/default/files/Guide-complet-QAI-web.pdf.
qualité de l’air dans les espaces clos, dont :
Ce guide pratique a pour but de fournir une aide opération-
– la création d’une application grand public permettant d’amélio- nelle aux différentes catégories d’intervenants dans les éta-
rer la qualité de l’air dans son logement ; blissements qui accueillent des enfants (équipe de gestion,
– la mise en œuvre de la surveillance de la qualité de l’air dans responsable des activités dans la pièce occupée, services
certains établissements recevant du public, dont les écoles et techniques et personnel d’entretien) afin d’engager une
crèches ; démarche proactive et coordonnée d’amélioration de la qua-
– la mise en œuvre d’une surveillance dans des lieux ayant des lité de l’air intérieur. Son utilisation vise à identifier rapide-
pollutions spécifiques, tels que les enceintes ferroviaires souter- ment des actions favorables à la qualité de l’air intérieur via
raines ; des grilles d’autodiagnostic des pratiques observées et
– la réduction de l’exposition aux principales sources de pollu- d’identification préliminaire des sources potentielles pré-
tion de l’air intérieur (produits désodorisants, encens, bougies, dif- sentes dans ou autour de l’établissement. Les établissements
fuseurs, produits d’entretien, meubles…), en travaillant en concernés sont alors invités à apposer une affiche informant
particulier sur l’information et l’étiquetage de ces produits ; les usagers de la démarche engagée par l’établissement.
– l’interdiction progressive de l’utilisation du perchloréthylène Dans le cadre de la mise en œuvre de ce guide et selon cer-
dans les pressings ; taines situations, les établissements recevant des enfants

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2

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Référence Internet
TBA2786

Ventilation des bâtiments


d’habitation
par André BERGNER
Ingénieur ITP, IAE Poitiers

2
1. Ventilation et qualité de l’air intérieur ........................................... TBA 2 786v2 - 2
1.1 Comment conserver une bonne qualité de l’air intérieur ?................... — 2
1.2 Risques pour la santé ............................................................................... — 2
2. Réglementation...................................................................................... — 2
2.1 Textes réglementaires .............................................................................. — 2
2.2 Particularités pour les DOM ..................................................................... — 3
2.3 Réglementation acoustique ..................................................................... — 4
3. Étanchéité à l’air des constructions ................................................ — 4
4. Ventilation des logements individuels............................................ — 4
4.1 Généralités................................................................................................. — 4
4.2 Ventilation naturelle.................................................................................. — 5
4.3 Ventilation mécanique.............................................................................. — 7
5. Ventilation en immeuble collectif .................................................... — 8
5.1 Ventilation naturelle.................................................................................. — 8
5.2 VMC............................................................................................................ — 10
5.3 VMC gaz ..................................................................................................... — 10
6. Glossaire .................................................................................................. — 11
7. Conclusion............................................................................................... — 12
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. TBA 2 786v2

’aération, qu’elle soit réalisée de façon naturelle ou mécanique, est indis-


L pensable à l’obtention d’un air ambiant de bonne qualité.
Elle a pour priorité de satisfaire les besoins d’hygiène et de confort.
Elle vise en particulier à :
• apporter de l’air neuf, afin notamment d’éviter les situations de confine-
ment et de permettre le bon fonctionnement des appareils à combustion ;
• évacuer l’air vicié par divers polluants ;
• lutter contre l’humidité et les condensations.
Si l’aération permet également de réduire la concentration de certains
polluants spécifiques, par apport d’air extérieur et évacuation de l’air
pollué, elle ne doit pas être considérée comme suffisante : seule la réduc-
tion des émissions de polluants à la source permet en effet d’agir de façon
durable.
La ventilation générale et permanente est une obligation légale depuis 1969
pour tous les logements construits à partir de cette date, qu’ils soient collectifs
ou individuels. Cette ventilation peut être soit naturelle par conduits à tirage
naturel, soit par un dispositif de ventilation mécanique (VMC).
L’arrêté du 28 octobre 1983 modifiant l’arrêté du 24 mars 1982 relatif à l’aéra-
Parution : novembre 2018

tion des logements, en vigueur pour les nouvelles constructions, a conservé le


principe de ventilation générale et permanente de l’arrêté du 22 octobre 1969.

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Référence Internet
TBA2786

VENTILATION DES BÂTIMENTS D’HABITATION ___________________________________________________________________________________________

Il fixe des exigences de débits d’air extrait minimum en pièces de service, et


autorise la modulation des débits.
Compte-tenu des spécificités des départements d’outre-mer, une réglementa-
tion sur l’aération adaptée aux conditions climatiques, aux techniques de
constructions et aux pratiques d’aération locales a été élaborée pour les bâti-
ments d’habitation neufs dans les DOM.
L’être humain, en respirant, consomme l’oxygène dans l’air et rejette du
CO2. La ventilation permet de renouveler l’air intérieur d’un bâtiment, et ainsi
de maintenir le taux d’oxygène et d’évacuer l’humidité, l’excès de CO2, et les
nombreux polluants. Un bon système de ventilation est donc indispensable
afin de garantir la santé des occupants et la durabilité du bâti.
2 Les exigences de ventilation ont évolué au cours du temps.
La moitié du parc de logements a été construite avant 1967, donc avant les
règlementations sur l’aération des logements instaurant le principe de la venti-
lation générale et permanente (arrêtés de 1969, 1982).
La ventilation mécanique contrôlée (VMC) et la ventilation naturelle équipent
près de 70 % des logements à elles deux.
La VMC double flux ne représente que 1,1 % du parc.
La ventilation naturelle équipe des logements anciens et/ou réhabilités.
Depuis, 1990 la ventilation naturelle a quasiment disparu des constructions
neuves de logements. Elle est présente dans 41 % des logements collectifs
alors qu’elle n’équipe que 29 % des logements individuels.
La VMC est répartie de manière homogène entre les logements individuels
(35,7 %) et collectifs (34 %). Environ 8 % des logements du parc sont construits
avant 1968 et ont été réhabilités en installant une VMC, ce qui représente 15 %
des logements construits avant 1968.
Environ 20 % des logements construits après 1975 ne sont pas conformes
aux réglementations en vigueur de 1969 et de 1982.

1. Ventilation et qualité autres pour la santé. Mais une mauvaise ventilation, c’est aussi
l’apparition de moisissures, champignons et autres nuisibles qui
de l’air intérieur dégradent profondément le logement.
Vivre dans un logement mal ventilé peut avoir des consé-
quences graves sur la santé. En effet, le principal intérêt de la
ventilation est d’apporter un air neuf, plus frais mais surtout plus
1.1 Comment conserver une bonne sec que l’air vicié présent dans l’habitation.
qualité de l’air intérieur ?
Ne pas ventiler une maison équivaut à accélérer sa détériora-
Pour conserver une bonne qualité de l’air intérieur, l’aération tion, et cela de manière extrêmement rapide.
doit être complétée par un bon système de ventilation. La pollution de l’air intérieur des logements est très insidieuse ;
cette pollution interne est pourtant plus nocive que celle de l’air
La ventilation mécanique contrôlée assure un renouvellement
extérieur, car ses composants et ses concentrations sont invi-
permanent de l’air intérieur, via des entrées d’air neuf. De plus, le
sibles ; pourtant, ses effets sont comparables.
système de ventilation double flux préchauffe ou rafraîchit l’air
entrant selon les besoins et récupère la chaleur de l’air pollué qui lui La pollution de l’air à l’intérieur des maisons provient de multi-
est extrait de la maison. Ce dispositif favorise ainsi une température ples sources.
constante dans un intérieur, ce qui contribue à limiter la proliféra-
tion d’allergènes et autres bactéries tout en assurant un confort aux
habitants. L’installation d’une solution de purification d’air centrali-
sée permet aussi de filtrer la quasi-totalité des pollens et particules
fines provenant de l’air extérieur. À noter qu’il existe par ailleurs des
2. Réglementation
systèmes de ventilation spécifiques pour les logements en rénova-
tion, plus faciles à mettre en place dans un bâtiment existant, car ils
ne nécessitent pas d’installation de conduit dans la maison, ni de 2.1 Textes réglementaires
modifier les ouvertures en créant des entrées d’air.
La norme NF DTU 68.3 remplace le DTU 68.1 de 1995 et le DTU
68.2 de 1993 ; elle s’applique depuis le 1er septembre 2013 pour
1.2 Risques pour la santé les marchés privés, et depuis le 1er octobre 2013 pour les marchés
publics.
Une maison non ventilée est une habitation humide où stagne La rédaction de la norme NF DTU 68.3 a été mise en conformité
toutes sortes de polluants, tous plus dangereux les uns que les avec les normes européennes ; elle concerne les systèmes autoré-

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___________________________________________________________________________________________ VENTILATION DES BÂTIMENTS D’HABITATION

glables simple flux et les systèmes de VMC gaz pour les bâtiments 24 mars 1982 : « L’aération peut être assurée par un dispositif méca-
d’habitations individuelles et collectives. nique qui module automatiquement le renouvellement d’air du loge-
Cette norme concerne également les systèmes VMC simple flux ment (par exemple un système de ventilation hygroréglable) ».
hygroréglable. L’article 4 stipule que des dispositifs individuels de réglage
La réglementation relative à l’aération dans les logements est peuvent permettre de réduire les débits, à condition que le débit
définie dans l’arrêté du 28 octobre 1983 modifiant l’arrêté du total extrait et le débit réduit de cuisine soient au moins égaux
24 mars 1982. Il spécifie que la ventilation doit être générale et aux valeurs données dans le tableau 2.
permanente sur la période de chauffe (lorsque les fenêtres sont Lorsque l’aération est assurée par un dispositif mécanique qui
principalement fermées). module automatiquement le renouvellement de l’air du logement de
telle façon que le taux de pollution de l’air intérieur ne constitue
Le système doit présenter au minimum :
aucun danger pour la santé et que puisse être évitées les condensa-
• des entrées d’air non obturables dans toutes les pièces de tions sauf de façon passagère, les débits définis dans le tableau 1

2
vie ; peuvent être réduits jusqu’aux valeurs données dans le tableau 3.
• des sorties d’air dans les pièces de service (cuisine, toilettes, La directive « Étiquetage énergétique » rend obligatoire l’apposition
salle de bains) réalisées par des conduits verticaux à tirage d’une étiquette énergie présentant les caractéristiques de l’équipe-
naturel ou par des dispositifs mécaniques ; ment, et en particulier sa classe d’efficacité énergétique sur une
• une libre circulation d’air des pièces de vie vers les pièces de échelle de A à G. Comme pour l’électroménager, l’objectif de cette éti-
service ; quette énergie est d’informer les installateurs et les consommateurs,
et de les guider dans leurs choix. Ce règlement s’applique unique-
• des débits d’air minimum doivent être respectés en fonction ment aux équipements de ventilation pouvant être destinés au
de la typologie du logement et du type de pièce. consommateur final (unités de ventilation allant jusqu’à 250 m3/h).
L’arrêté du 24 mars 1982 « Dispositions relatives à l’aération des Ces exigences de performances à atteindre pour les équipements
logements » maintient le principe de la ventilation générale et per- de ventilation sont applicables à partir du 1er janvier 2016 et seront
manente, mais introduit la notion de modulation du débit renforcées en 2018. Elles auront pour conséquence une généralisa-
d’extraction par dispositif manuel. Les exigences sont exprimées tion à court terme des ventilateurs dits « basse consommation », et
en débits d’air extrait dans chaque pièce de service, et les valeurs une valorisation des systèmes permettant de moduler le renouvelle-
données pour chacune d’elles sont fonction du nombre de pièces ment d’air selon les besoins ou équipés de récupérateur d’énergie.
principales du logement. Pour des raisons d’économies d’énergie, Pour les unités de ventilation individuelle, la réglementation ne per-
les débits exigés sont réduits par rapport à ceux découlant de mettra plus de mettre sur le marché de la VMC simple flux autoré-
l’application des exemples de solutions de l’arrêté de 1969. glable au profit de la ventilation simple flux modulée ou double flux.
L’article 3 stipule que, dans les conditions climatiques moyennes
d’hiver, les débits extraits dans chaque pièce de service doivent
pouvoir atteindre, simultanément ou non, les valeurs données
dans le tableau 1.
2.2 Particularités pour les DOM
L’arrêté du 28 octobre 1983 « Dispositions relatives à l’aération Les exigences requises en métropole dans les domaines ther-
des logements » modifie les dispositions de l’article 4 de l’arrêté du mique et acoustique pour les constructions neuves sont inadaptées

Tableau 1 – Débits extraits réglementaires minimaux fixés par l’unité du 24 mars 1982 (en m3/h)
Nombre de pièces Salle de bains/
Cuisine Autre salle d’eau WC unique WC multiple
principales douche

1 75 15 15 15 15
2 90 15 15 15 15

3 105 30 15 15 15
4 120 30 15 30 15

5 et + 135 30 15 30 15

Tableau 2 – Débits réduits réglementaires minimaux fixés par l’arrêté du 28 octobre 1983 (en m3/h)
Nombre de pièces principales 1 2 3 4 5 6 7

Débit total minimal 35 60 75 90 105 120 135


Débit réduit minimal en cuisine 20 30 45 45 45 45 45

Tableau 3 – Débits réduits minimaux à respecter en présence d’une VMC hygroréglable minimaux fixés
par l’arrêté du 28 octobre 1983 (en m3/h)
Nombre de pièces principales 1 2 3 4 5 6 7
Débit total minimal 10 10 15 20 25 30 35

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TBA2787

Ventilation et traitement de l’air


dans les bâtiments tertiaires
par André BERGNER
Ingénieur ITP, IAE Poitiers

2
1. Traitement de l’air dans le tertiaire TBA 2 787v2 - 2
1.1 Secteur tertiaire......................................................................................... — 2
1.2 Gérer la qualité de l’air ............................................................................. — 2
1.3 Nouveaux dispositifs réglementaires de surveillance de la qualité
de l’air dans les établissements recevant du public .............................. — 2
1.4 Risques pour la santé ............................................................................... — 3
2. Taux de renouvellement de l’air........................................................ — 3
2.1 Ventilation dédiée aux bâtiments autres que ceux à usage
d’habitation et assimilés........................................................................... — 3
2.1.1 Généralités........................................................................................ — 3
2.1.2 Locaux à pollution non spécifique.................................................. — 3
2.1.3 Locaux à pollution spécifique ......................................................... — 4
2.2 Aération et ventilation des lieux de travail ............................................. — 6
2.3 Textes applicables du Code du travail .................................................... — 6
3. Ventilation modulée pour le tertiaire .............................................. — 7
3.1 Ventilation monozone............................................................................... — 7
3.2 Ventilation multizone................................................................................ — 7
4. Zonage et critères de confort ............................................................ — 7
4.1 Confort hygrothermique........................................................................... — 7
4.2 Confort acoustique.................................................................................... — 8
5. Systèmes de ventilation ...................................................................... — 8
5.1 Système simple flux extraction ............................................................... — 8
5.2 Double flux indépendant .......................................................................... — 8
5.3 Double flux avec récupération ................................................................. — 8
6. Conclusion............................................................................................... — 10
7. Glossaire .................................................................................................. — 10
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. TBA 2 787v2

a ventilation a pour objectif de répondre à quatre préoccupations majeures :


L • l’hygiène de l’air que nous respirons dans les lieux de travail et dans les
locaux publics ;
• le confort des occupants ;
• la sécurité des personnes vis-à-vis de concentrations en poussières ou en
polluants ;
• la conservation du bâti, en particulier en évitant les condensations.
La réglementation concernant la ventilation destinée aux bâtiments tertiaires
reste très limitée. Seuls le règlement sanitaire départemental type (RSDT), le Code
du travail et la loi Évin traitent la question et imposent des débits de renouvelle-
ment d’air minimaux afin de préserver la santé et le confort des occupants.
Parution : novembre 2018

Il est important de consulter le Guide pratique pour une meilleure qualité de


l’air dans les lieux accueillant des enfants [1]).

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TBA2787

VENTILATION ET TRAITEMENT DE L’AIR DANS LES BÂTIMENTS TERTIAIRES ___________________________________________________________________

Aujourd’hui, nous passons en moyenne 80 % de notre temps, et même 90 %


pour les enfants, à l’intérieur de bâtiments ; notre journée se déroule alternati-
vement dans notre logement, dans les transports, sur notre lieu de travail, au
sein d’un établissement scolaire, ou encore dans les galeries d’un centre com-
mercial. Or, les bâtiments, conçus pour être de moins en moins énergivores,
sont de plus en plus hermétiques. La recherche continue d’économies
d’énergie entraîne en effet un confinement de notre espace au détriment
parfois de l’aération, et donc de la qualité de l’air.
Mais une bonne qualité de l’air est essentielle ! Si l’être humain est capable
de rester 30 jours sans manger et 3 jours sans boire, il peut difficilement
passer plus de 3 minutes sans respirer.

2 C’est ainsi que l’Observatoire de la qualité de l’air (OQAI) mène depuis sa créa-
tion en 2001 des campagnes de mesure dans différents types de bâtiments pour
comprendre la situation et permettre d’identifier les leviers d’action à mettre en
œuvre en partenariat avec l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire).

• Les sources extérieures : polluants dus au trafic, ozone,


1. Le traitement de l’air pollens et virus, radon.
dans le tertiaire Face à toutes ces pollutions, il convient d’assurer la gestion de
la qualité de l’air, c’est-à-dire prévoir une ventilation capable de
diluer et d’évacuer les polluants émis dans le local jusqu’à une
concentration jugée acceptable pour éviter des problèmes de
1.1 Le secteur tertiaire santé, et garantir le confort et la conservation du bâti.
Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d’activités qui s’étend Des textes réglementaires ont ainsi pour but de quantifier les débits
du commerce à l’administration, en passant par les transports, les minimums de ventilation (air neuf) à introduire dans les locaux.
activités financières et immobilières, les services aux entreprises et Trois textes principaux peuvent être cités :
aux particuliers, l’éducation, la santé et l’action sociale.
• le règlement sanitaire départemental type (pour les locaux
Il est composé du : recevant du public) ;
• tertiaire principalement marchand (commerce, transports, • le Code du travail (pour les locaux affectés à une activité sala-
activités financières, services rendus aux entreprises, services riée) ;
rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobi-
lier, information-communication) ; • la loi Évin (pour les locaux spécifiques fumeurs).
• tertiaire principalement non marchand (administration Mais surtout, d’après une étude de l’Agence nationale de sécu-
publique, enseignement, santé humaine, action sociale). rité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
(ANSES) d’avril 2014 [2], la pollution de l’air intérieur entraînerait
Les établissements recevant du public (ERP) sont des bâtiments la mort de près de 20 000 Français par an par cancer du rein, leu-
dans lesquels des personnes extérieures sont admises. Peu cémie, cancer du poumon, intoxication au monoxyde de carbone,
importe que l’accès soit payant ou gratuit, libre, restreint ou sur maladies cardiovasculaires.
invitation. Une entreprise non ouverte au public, mais seulement
au personnel, n’est pas un ERP. Les ERP sont classés en catégo-
ries qui définissent les exigences réglementaires applicables.
1.3 Nouveaux dispositifs réglementaires
de surveillance de la qualité de l’air
1.2 Gérer la qualité de l’air dans les établissements recevant
du public
Les principales sources de pollution sont générées par :
• les occupants qui dégagent : La loi portant engagement national pour l’environnement a
rendu obligatoire la surveillance de la qualité de l’air intérieur
– de la vapeur d’eau : une personne dégage au minimum 40 g de dans certains établissements recevant un public sensible (articles
vapeur d’eau par heure. Si cette vapeur d’eau n’est pas évacuée, le L. 221-8 et R. 221-30 et suivants du Code de l’environnement). Les
taux d’humidité du local augmente, ce qui crée inconforts et dégra- établissements concernés sont notamment ceux accueillant des
dations, enfants :
– des odeurs corporelles : la stagnation de ces odeurs crée une
gêne olfactive, • les établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de
– du dioxyde de carbone : une personne assise dégage en 6 ans (crèches, haltes-garderies…) ;
moyenne 18 litres de CO2 par heure. Des taux élevés de CO2 • les centres de loisirs ;
peuvent entraîner migraines, sensations d’étouffement, nausées ; • les établissements d’enseignement ou de formation profes-
• les activités internes au bâtiment : fumée de tabac, monoxyde sionnelle du premier et du second degré (écoles maternelles,
de carbone, poussières industrielles ; élémentaires, collèges, lycées…).
• les matériaux de construction : formaldéhyde, composés Les enfants peuvent en effet être exposés dans les écoles et les lieux
organiques volatiles et certaines particules solides ; d’accueil à plusieurs polluants émis par le mobilier, les produits

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TBA2787

____________________________________________________________________ VENTILATION ET TRAITEMENT DE L’AIR DANS LES BÂTIMENTS TERTIAIRES

d’entretien et les fournitures scolaires. Les concentrations en polluants de ventilation selon le type de bâtiment locaux avec ou sans inter-
mesurées dans l’air des écoles peuvent être parfois plus élevées que diction de fumer (locaux d’enseignement, locaux d’hébergement,
dans d’autres lieux de vie, du fait aussi de la densité d’occupation des bureaux et locaux assimilés, locaux de réunion, locaux de vente,
locaux et d’un renouvellement de l’air souvent insuffisant. locaux de restauration, locaux à usage sportif…) et selon le type
La surveillance de la qualité de l’air intérieur (QAI) est obliga- de local.
toire dans les écoles maternelles et élémentaires ainsi que dans Les dispositions s’appliquent aux constructions neuves et aux
les crèches depuis le 1er janvier 2018, c’est-à-dire que l’évaluation constructions subissant des modifications importantes affectant le
des moyens d’aération ainsi que des mesures de la qualité de l’air gros-œuvre ou l’économie de l’immeuble.
ou un plan d’actions doivent avoir été réalisés pour cette date.
Seules les prescriptions relatives à l’entretien des installations
Le décret n° 2015-1000 du 17 août 2015 a fixé les échéances sui- de ventilation s’appliquent aux constructions existantes, à moins
vantes : que ne soit démontrée la nécessité de prendre des mesures assu-
• 1er janvier 2018 pour les écoles maternelles, élémentaires et rant la salubrité publique.
crèches ;
• 1er janvier 2020 pour les accueils de loisirs et les établisse-
ments d’enseignement du second degré ;
Les débits et volumes indiqués dans le tableau 1 s’appliquent
exclusivement aux personnes qui n’exercent pas d’activité sala-
riée dans les différentes catégories de locaux concernés.
2
• 1er janvier 2023 pour les autres établissements. Pour les personnes exerçant une telle activité, il convient de se
Une brochure détaille les modalités de surveillance de la qualité reporter aux dispositions du Code du travail. Pour le calcul des
de l’air dans les lieux accueillant des enfants. débits ou des volumes, il sera tenu compte de l’ensemble des per-
sonnes fréquentant ces locaux.

1.4 Risques pour la santé 2.1.1 Généralités


D’après une étude menée par l’Observatoire de la qualité de La ventilation des locaux peut être soit mécanique ou naturelle
l’air intérieur (OQAI) en 2006 (état des connaissances sur la qualité par conduits, soit naturelle pour les locaux donnant sur l’extérieur
de l’air des bureaux), les polluants détectés dans l’air intérieur des par ouverture de portes, fenêtres ou autres ouvrants.
bureaux sont globalement les mêmes que ceux trouvés dans
l’habitat. Certains y sont en plus forte concentration : ozone, COV Dans tous les cas, la ventilation doit être assurée avec de l’air
et biocontaminants (microbes, moisissures, allergènes, etc.). pris à l’extérieur hors des sources de pollution ; cet air est désigné
sous le terme « d’air neuf ».
La qualité de l’air intérieur est très spécifique dans les
bureaux : les sources de pollution sont multiples (matériel infor- Ces réglementations imposent des valeurs de débits minimaux
matique, produits d’entretien, mais aussi matériaux de construc- d’air neuf entrant pour les locaux principaux et de sortie d’air pour
tion et de décoration, environnement extérieur du bâtiment…) et les locaux de service.
certains équipements, à l’image des systèmes de ventilation très Une séparation des circuits desservant des locaux dont les
répandus dans ces lieux, jouent un rôle fondamental dans ces conditions d’occupation sont différentes, et une modulation des
bâtiments. débits d’air pour les systèmes de ventilation mécanique en fonc-
Outre la qualité de l’air, l’éclairage, l’acoustique, la température tion des conditions d’occupation ou d’utilisation des locaux, sont
sont des composantes incontournables du confort et du bien-être obligatoires. Dans les bâtiments climatisés, une humidification de
au travail. l’air amené doit être assurée, afin de maintenir une humidité rela-
Directement en lien avec la performance des travailleurs, elles tive toujours supérieure à 30 à 35 %.
sont pourtant aujourd’hui peu documentées. Le règlement sanitaire départemental type classe les locaux au
Par ailleurs, aucune donnée nationale n’existe à ce jour sur le point de vue ventilation en deux catégories : les locaux à pollution
symptôme des bâtiments malsains (SickBuilding Syndrom ) qui pour- non spécifique, et ceux à pollution spécifique.
rait toucher 30 % des bâtiments non industriels dans les pays indus-
trialisés d’après l’Organisation mondiale de la santé, souvent à
l’origine d’absentéisme des employés. Ces problématiques, associées
2.1.2 Locaux à pollution non spécifique
au temps passé au bureau par un grand nombre de Français, font de Ces locaux sont ceux dans lesquels la pollution est liée à la
la nouvelle campagne bureaux de l’OQAI une étape majeure pour seule présence humaine, à l’exception des cabinets d’aisance et
l’évaluation et la prévention des risques pour la santé. des locaux de toilette. Toutefois, les dispositions qui suivent ne
Elle permettra de dresser un état des lieux des immeubles de s’appliquent pas aux locaux où cette présence est épisodique (cir-
bureaux en France, au regard de la qualité de l’environnement culations, archives, dépôts) ; on peut admettre que ces locaux
intérieur, mais aussi du confort et de la santé des occupants. sont ventilés par l’intermédiaire des locaux adjacents avec les-
quels ils sont en contact.
Dans les locaux à pollution non spécifique, le débit normal d’air
neuf à introduire est fixé dans le tableau 1 en tenant compte des
2. Taux de renouvellement interdictions de fumer. Les interdictions de fumer découlent de
l’application du décret n° 77-1042 du 12 septembre 1977 relatif
de l’air aux interdictions de fumer dans certains lieux affectés à un usage
collectif où cette pratique peut avoir des conséquences dange-
reuses pour la santé (JO du 17 septembre 1977) et du décret
2.1 Ventilation dédiée aux bâtiments n° 73-1007 du 31 octobre 1973 relatif à la protection contre les
autres que ceux à usage d’habitation risques d’incendie dans les établissements recevant du public (JO
du 4 novembre 1973). Ce débit est exprimé en m3 par heure et par
et assimilés occupant en occupation normale.
La partie de la réglementation sanitaire départementale type Pour les locaux où la présence humaine est épisodique (dépôts,
(RSDT) ventilation dédiée aux bâtiments autres que ceux à usage archives, circulations, halls d’entrée…) et où l’organisation du
d’habitation et assimilés (titre III articles 63 à 72) précise les débits plan ne permet pas qu’ils soient ventilés par l’intermédiaire des

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2

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TBA2788

Ventilation et traitement de l’air


des bâtiments industriels

par Pascale MAES


Journaliste indépendante spécialisée dans l’efficacité et la performance énergétiques
des bâtiments
2
1. Réglementation...................................................................................... TBA 2 788 - 2
1.1 Code du travail .......................................................................................... — 2
1.2 Locaux à pollution spécifique .................................................................. — 2
1.3 Code de l’environnement......................................................................... — 2
2. Techniques de ventilation .................................................................. — 2
2.1 Ventilation locale ...................................................................................... — 2
2.2 Ventilation générale.................................................................................. — 3
3. Composants de ventilation ................................................................ — 4
3.1 Extraction et introduction d’air ................................................................ — 4
3.2 Gaines et conduits .................................................................................... — 5
3.3 Filtration..................................................................................................... — 6
4. Centrale de traitement d’air............................................................... — 7
5. Récupération d’énergie ....................................................................... — 7
5.1 Systèmes de récupération d’énergie ...................................................... — 8
6. Maintenance ........................................................................................... — 8
Pour en savoir plus ......................................................................................... Doc. TBA 2 788

fin de préserver le confort et la santé des occupants de bâtiments indus-


A triels, il est indispensable de mettre en place un système de ventilation ou
une centrale de traitement de l’air approprié aux locaux et à leurs usages. Cet
équipement doit pouvoir maîtriser les niveaux de température et d’humidité
ambiantes, ainsi que la qualité de l’air intérieur, tout en évitant les courants d’air.
Le concepteur d’un système de ventilation doit prescrire une solution
adaptée et, à cet effet, prendre en compte de nombreux paramètres : environ-
nement extérieur, type de bâtiment, surfaces et volumes à traiter, nombre de
postes de travail, procédés de fabrication, pollutions éventuelles... Le système
installé doit pouvoir assurer l’extraction de l’air chaud ou vicié (fumées,
vapeur, poussières, COV (Composés Organiques Volatils)), l’élimination des
odeurs, voire des fumées, le renouvellement d’air (pouvant être chauffé ou
rafraîchi), la régulation en température et en hygrométrie, et un mélange
homogène du volume traité.
La ventilation, combinée à l’épuration et la filtration, a donc aussi pour rôle
de réduire, à un niveau le plus faible possible, la quantité des polluants dans
les locaux de travail des bâtiments industriels. Il faut alors définir la nature du
ou des polluants, leurs modes d’émission, l’étendue de la zone polluée. Après
avoir cherché à diminuer les émissions polluantes en amont, l’installation de
ventilation doit être conçue de manière à pouvoir les capter, les transporter,
les rejeter, puis à compenser les sorties d’air par des entrées d’air
correspondantes : le réseau de ventilation est dimensionné de manière à main-
tenir les locaux en dépression par rapport à l’environnement extérieur. L’air
arrivant de l’extérieur doit circuler depuis les locaux présentant les risques de
pollution les plus faibles, vers les locaux à risques de pollution les plus élevés,
Parution : février 2015

avant d’être filtré puis rejeté dans l’atmosphère ou recyclé.

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Référence Internet
TBA2788

VENTILATION ET TRAITEMENT DE L’AIR DES BÂTIMENTS INDUSTRIELS _______________________________________________________________________

dant difficiles à mettre en place en raison du manque d’inspecteurs


1. Réglementation et de moyens en termes d’analyses et d’expertises toxicologiques
et écotoxicologiques, ainsi qu’en raison du manque de transpa-
rence parfois lié au secret industriel ou de fabrication. En outre, les
1.1 Code du travail effets cumulés de l’exposition à plusieurs polluants, contaminants,
nuisances (odeurs, pollution lumineuse, vibrations, bruit...) ou fac-
Les règles générales en matière d’aération, d’assainissement et
teurs de risques sanitaires sont encore mal évalués.
de renouvellement d’air des locaux de travail sont définies dans le
Code du travail, section II « Ambiance des lieux de travail »
(articles R 235-2-4 à R 235-2-8 et R 232-5 à R 232-5-14). Les deux
objectifs de base de la ventilation, fixés par l’article R 232-5, sont
de maintenir une atmosphère propre à préserver la santé des tra-
2. Techniques de ventilation
vailleurs, et d’éviter les gênes pour ces mêmes travailleurs (éléva-
Pour les bâtiments industriels dont les activités émettent des

2
tions de températures, odeurs désagréables, condensations).
polluants, on distingue deux techniques de ventilation : la ventila-
Ces règles générales indiquent notamment des valeurs mini- tion locale par aspiration à la source et la ventilation générale
males de renouvellement d’air, des valeurs maximales d’exposi- agissant par dilution.
tion (en particulier aux poussières) et des obligations concernant
l’évacuation des polluants, l’utilisation du recyclage et l’entretien
des installations. Leur domaine d’application concerne les locaux 2.1 Ventilation locale
fermés où le personnel est appelé à séjourner : bureaux, ateliers,
laboratoires, locaux de stockage... Cette réglementation est à La ventilation locale est une solution d’ingénierie conçue pour
prendre en compte par le chef d’établissement et le maître réduire l’exposition des travailleurs aux polluants aéroportés, tels
d’ouvrage en charge de la conception de l’installation (articles que les poussières, brouillards, fumées, vapeurs ou gaz (figure 1).
R 232-5 à R 232-5-14). Elle constitue souvent la principale mesure de prévention de
l’exposition employée sur le lieu de travail.
Ce type de ventilation consiste à capter les polluants au plus
1.2 Locaux à pollution spécifique près possible de leur source d’émission, avant qu’ils ne pénètrent
Le Code du travail classe les locaux autres qu’habitation en deux dans la zone des voies respiratoires des travailleurs, et ne soient
catégories : locaux dits à « pollution non spécifique » dans dispersés dans toute l’atmosphère du local. Les polluants ne sont
lesquels la pollution est liée à la seule présence humaine, à pas dilués mais évacués.
l’exception des locaux sanitaires ; locaux dits à « pollution
spécifique », locaux sanitaires, locaux pouvant contenir des 2.1.1 Captage des polluants
sources de micro-organismes potentiellement pathogènes, et tous
les autres locaux où existent des émissions de produits nocifs ou Une bonne conception d’un captage localisé (figure 2) nécessite
gênants, sous forme de gaz, aérosols solides ou liquides, autres une caractérisation des sources de polluants, ce qui n’est pas tou-
que ceux liés à la seule présence humaine. jours aisée. Dans les années à venir, un étiquetage des machines
Le Réglement Sanitaire Départemental Type (RSDT) stipule que en fonction de la quantité de substances dangereuses émises par
l’air provenant de locaux à pollution non spécifique peut traverser unité de temps pourrait voir le jour. Cette information constituerait
des locaux intermédiaires puis être admis dans un local à pollution un critère de choix supplémentaire pour l’employeur lors de
spécifique [TBA 2 787]. l’acquisition d’un nouveau matériel.

1.3 Code de l’environnement


Le Code de l’environnement (articles L 511 à 517) soumet aux
dispositions de la loi du 19 juillet 1976 (no 76-663) relative aux
Installations Classées pour la Protection de l’Environnement
(ICPE), les usines, ateliers, dépôts, chantiers, carrières et d’une
manière générale les installations exploitées ou détenues par toute
personne physique ou morale, qui peuvent présenter des dangers
pour la commodité du voisinage, la santé, la sécurité, la protection
de la nature ou de l’environnement.
De plus, la loi sur l’air du 2 août 1961 a été abrogée par celle du
30 décembre 1996 qui considère les odeurs comme une pollution
atmosphérique. Un arrêté du 2 juillet 1998 fixe les dispositions rela-
tives aux poussières et aux odeurs en fonction des débits horaires,
et des concentrations de poussières ou de composés chimiques.
La notion de santé environnementale, associée aux aspects
environnementaux généraux, a pris une importance croissante.
Ainsi, une ICPE doit respecter la santé de l’environnement et celle
de l’homme. Cela implique des compétences élargies pour les ins- 1) Radiant
pecteurs des installations classées amenés à évaluer les risques 2) Captation localisée par bras d’aspiration
sanitaires d’une typologie assez large d’installations. Les ERS (Éva- 3) Table d’aspiration
luations du Risque Sanitaire) sont devenues la principale approche 4) Dépoussiéreur
sanitaire dans ce domaine depuis les années 2000. 5) Ventilateur
L’INERIS (Institut national de l’environnement industriel et des 6) Filtres électrostatiques et mécaniques
risques) propose de structurer des protocoles d’évaluation diffé- 7) Diffuseur d’air
renciant les dangers (étude des dangers), les risques (étude des
risques) et l’exposition à ces risques. Ces protocoles sont cepen- Figure 1 – Ventilation locale (source France Air)

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