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É E PROPRIÉTÉDE LA FTLATURE

~ DE LA
POUR LES SYSTÈMES DYNAMIQUES DISCRETS

Serge Fontaine

mémoire présenté au Département de mathématiques


et d'informatique en vue de l'obtention du grade de
maître ès sciences (M.Sc.)

FACULTÉ DES SCIENCES


UMVERSITÉ DE SHERBROOKE

Sherbrooke, Québec, Canada, octobre 1998


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du Canada
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" Sachez ce que vous voulez et faites-le! Vous le pouvez. "

" Le chemin de la réussite n'est pas toujours une question

de courage, mais de tenacité et de persévérance. "


L'objet de ce mémoire est d'une part, l'application (sous forme d'exemples) de la pro-
priété de la filature et d'autre part l'étude de cette propriété pour un difféomorphisme d ' h o -
sov entre variétés différentielles riemanniemes lisses et compactes.

Nous démoctrons d'abord Ie théorème de la filature pour un homéomorphisme linéaire et


hyperbolique d'espace de Banach. Nous donnons, par la suite, des exemples où la propriété
de la filature intervient et définissons une propriété des opérateurs hyperboliques de L(IRn).

En particulier, nous présentons un exemple d'une application continue appliquant un


intervalle compact de IR sur lui-même possédant la propriété de la filature. En dernier lieu,
nous démontrons le théorème de la filature pour un difféomorphisme d'Anosov f: M +M où
M est une variété différentielle riemannieme lisse et compacte.
REMERCIEMENTS

Je dois beaucoup au professeur Tomasz Kaczynski qui a accepté de m'accueillir dans


son groupe de recherche pour ainsi contribuer à ma formation de chercheur. Je le remercie de
m'avoir suggéré un sujet intéressant et d'avoir mis à ma disposition une partie de ses
connaissances scientifiques et personnelles. Ses qudités de vulgarisateur m'ont permis de
clarifier et d'enrichir mes comaissances.

Je veux remercier, également, tous ceux et celles qui, à des titres divers, ont rendu cette
expérience possible, agréable et très enrichissante.

Je dédicace tout ce travail à mes parents, dont les sacrifices et l'amour m'ont toujours fourni
l'opportunité d'apprendre. Je tiens, aussi, à souligner les cinquante années de travail que
mon père à récemment terminées au sein de la même entreprise.

Enfin, un merci tout spécial à mon amie Vicky pour son encouragement constant et son
soutien précieux.
TABLE DES MATIÈREs

SOMMAIRE-........................................................................................... 11
..

REMERCIEMENTS .................................................................................. a..


111
.
TABLE DES MATIERES ............................................................................ iv

INTRODUCTION.. ................................................................................... 1

CHAPW z - PRÉLIMINAIRES
1.1 Concepts de topologie générale,. ........................................... 4
1.2 Variétés différentielIes.. ............................................................ 7
2.3 Orbite, pseudo-orbite et propriété de la filature................................. 22

CHAPITRE 2 - APPLICATION DU THÉORÈMEDE LA F ~ A =


ET EXEMPLES SUR LA PROPFUÉTÉ DE LA FILATURE
2.1 Application du théorème de la filature............................................ 26
- - ,
2.2 Exemple d'hyperbolicite.. ........................................................ -37
2.3 Exemple de la propriété de la filature............................................. 38
2.4 Exemple où la propriété de la filature ne peut pas être appliquée .............. 43

2.5 La propriété générique des opérateurs hyperboliques sur L(IR*).............44

c w m 3 - T&oRÈME DE LA FILATURE POUR DES DIFFÉOMORPHISMES


D'ANOSOV SUR DES vARTÉTÉS DIFFÉRENTIELLES LISSES
ET COMPACTES.
3.1 Théorème de la filature pour des difféomorphisrnes dtAnosov sur des
variétés différentieiles riemanniemes lisses et compactes .....................46

iv
........-...-...................... - .....-................. .........-62
CONCLUSION..-- ....--- ....-.- *

BIBLIOGRAPHIE.. ........-................-.-..................................*. .......- ...-.....-64


INTRODUCTION

La théorie des systèmes dynamiques est une branche classique des mathématiques
introduite par Newton vers 1665. Elie foumit des modèles mathématiques, pour des
systèmes évoluant dans le temps et suivant des règles, généralement exprimés sous
forme analytique comme un système d'équations différentielles ordinaires. Ces
modèles sont appelés systèmes dynamiques continus ou flots car les points du
système évoluent en "flottant" sur des courbes continues.

Dans les années 1880, Poincarré trouva commode de remplacer dans certains
systèmes dynamiques ces flots par des systèmes dynamiques discrets c'est-à-dire
des systèmes dans lesquels Ie temps évolue par ruptures de séquences régulières.
Ainsi, depuis plus de cent ans, les systèmes dynamiques sont définis en deux
classes: les continus et les discrets. Les systèmes dynamiques discrets ou cascades
sont généralement défmis sous forme d'itérations d'une application d'un espace
métrique dans lui-même. Ce sont ces derniers que nous étudierons.

Soit f: X + X une application sur un espace métrique (X,d). On dit que


l'application f possède la propriété de la filature si pour chaque E > O, il existe un
6 > O tel que chaque 6-pseudo-orbite est E -filable par une orbite (c'est-à-dire si
pour chaque suite de points de X, { x, lnentie, telle que d( f( xi), x i + )~1 6 , il
existe un point x E X tel que d( fl( x ), xi ) S & pour tout i entier. Un exemple

important où la notion de pseudo-orbite intervient est par l'introduction de bmit


dans un système dynamique. Dans ce genre de système lorsque les orbites sont
calculées par ordinateur, celui-ci compile une erreur ( due au bruit ) à chaque
itération formant ainsi une pseudo-orbite. Pour obtenir un meilleur suivi d'une
pseudo-orbite et éviter le chaos de cette dernière, on remarque l'importance de
savoir si une pseudo-orbite peut être approximée par une orbite. Le travail effectué
dans ce mémoire a été divisé en trois chapitres dont nous faisons, ci-après, une
brève description,

Dans la première section du chapitre 1, nous rappellerons quelques notions


importantes de topologie. Dans la deuxième section, nous nous familiariserons avec
les concepts de variétés différentielles, de difféomorphismes entre variétés,
d'espaces tangents, de la différentielle sur une variété, du fibré tangent, d'une
variété riemannieme. Enfin, la dernière section du premier chapitre sera consacrée à
l'étude des orbites, des pseudo-orbites et de la propriété de Ia filature sur les
variétés. Nous avons jugé utile d'écrire en détail les démonstrations de certains
résultats dont les lignes directrices sont .déja données dans les ouvrages de
référence. Par contre, nous avons également préféré ne pas démontrer certains
résultats si ces derniers sont bien traités dans une référence.

Dans le deuxième chapitre, nous énoncerons un exemple d'application linéaire où la


propriété de la filature'apparaît. Nous montrerons, ainsi, qu'un homéomorphisme
linéaire et hyperbolique d'espace de Banach possède la propriété de la fîature. Dans
la deuxième section de ce chapitre, nous présenterons un aperçu de la notion
d'hyperbolicité dans IR^ . Dans les sections 3 et 4 du chapitre 2, nous donnerons
des exemples concrets assez intéressants où la propriété de flanire s'applique et ne
s'applique pas respectivement. Dans le cas où elle s'applique, nous démontrerons
qu'une appkation continue définie sur un intervalle fermé dans lui-même ayant
comme seuls points fixes les extrémités de l'intervalle possède Ia propriété de la
fdature. Finalement, dans la section 5, nous énoncerons une propriété des opé-
rateurs hyperboliques de L( IRn ).

Dans le troisième et dernier chapitre, nous démontrerons Ie théorème de la filature


pour Ies difféomorphismes hyperboliques sur des variétés différentielles
riemanniennes lisses et compactes. Nous montrons que si E M + M est un
difféomorphisme GAnosov alors pour tout P > O, il existe un a > O tel que chaque
a -pseudo-orbite ( x, ), de M est p -filable par un point x E M.
LES trois sections de ce chapitre sont consacrées essentiellement à l'introduction et
au développement de certaines propriétés de base que nous utiliserons dans les cha-
pitres subséquents. Nous rappeierons quelques notions importantes de topologie et
nous nous familiariserons avec les concepts de variétés différentielles, de
difféomorphismes entre variétés, d'espaces tangents, de la différentielle, du fibré
tangent et d'une variété riemannienne. Nous étudierons, également, les orbites, les
pseudo-orbites et la propriété de la fdature sur les variétés.

Nous ne pouvons énoncer, dans cette présente section, toutes les notions
concernant la'topologie générale et les espaces vectoriels normés. Il est donc
important de se référer, si le besoin se fait sentir, à de bons manuels. Nous
suggérons les références suivantes: [4], [20], [19] et 161. Il y a, par contre, des
définitions et théorèmes élémentaires que nous devons rappeler. Ils seront utilisés
dans ies sections et chapitres suivants.

Définition 1.1.1 - Soit X un ensemble quelconque. On définit une courbe


comme étant une appkation c: 1 a,b [ + X d'un intervalle ouvert de IR dans X avec

Dans la définition ci-dessus, a et b peuvent-être - ou -W. Par commodité, certains

auteurs utilisent a = -b-Ii est important de remarquer qu'une courbe est une appli-
cation et non un ensemble de points.

Soient (X,d) un espace métrique et f :X + X une application.

Définition 1.1.2 - On dit que l'application f est une contraction s'il existe une

Définition 1.1.3 - On dit que l'application f est une exriansion s'il existe une
constante b r 1 teiie que
d(f(y), f(xN 2 b d(x, y) Q x7y E X-

Notons que si l'application f est un homéomorphisme alors f est une expansion si et


seulement si f -' est une contraction.
Définition 1.1.4 - Soit f : X + Y une application entre espaces vectoriels

normés. On dit que f est un difféomorphisme de classe Cr si f est bijective de


classe C r , d'inverse f -':Y -t X de classe Cr où O 5 r 5 = .

Un homéomomhisme est un difféomorphisme de classe CO .

Définition 1.1.5 - Soient X un espace vectoriel normé et f: X + X une

application h é a i r e continue. On dit que f est hv erbolique si le spectre de f, noté


d ( f ), définit comme suit:

a ( f ) = { h complexe I (f - 1) n'est pas inversible dans l'espace des applications


linéaires et continues de X dans X},

est disjoint du cercle unitaire S 1.

Remarque 1.1.6
Si X est un espace vectoriel de dimension finie alors
o ( f ) ={hcomplexe I d e t ( f - h f ) = O )

c'est-à-dire le spectre est, dans ce cas, l'ensemble des valeurs propres de f. Par
conséquent, f est hyperbolique si ses valeurs propres sont différentes de 1 en valeur
absolue.

Pro~osition1.1.7 - Soient X un espace de Banach et fi X + X une application

linéaire continue. La propriété d'être h-yperboliaue est équivalente aux conditions


suivantes:
(1) il existe des décompositions de X = X1 CD X2 et de f = fi 8 f2
où fi :Xi + Xi sont des applications linéaires et continues pour

(2) il existe des normes II IIi sur Xi pour i = 1,2 telles que
(i) II fi 11 < 1, f2 est un homéomorphisme tel que II f2-l Il2 < 1
(c'est-à-dire fi est une contraction et f2 une expansion)
(ii) la norme II II définit par II x II = II xl III Cl3 II x2 Il2 est équivalente à

la norme originelle de x .

Théorème 1.1.8: (Principe de contraction de Banach). - Soient ( E, d ) un espace


métrique complet et F: E + E une contraction. AIors il existe un unique w E E tel

que F( w ) = W.

De tous les espaces étudiés en topoIogie, I'espace euclidien (et ses sousespaces) est
sûrement un des plus importants. Par exemple, les notions de calcul différentiel
élémentaire utilisent l'espace IRncomme modèle topologique. Il serait, donc, naturel
d'étudier des espaces topologiques localement homéomorphes à des ouverts de IRn.
De façon plus précise, soit X un espace topologique tel que chaque point x possède
un voisinage ouvert U homéomorphe à un ouvert V de IRnpour un n entier positif
fmé.On dit qu'un tel espace est locaiement eudidien de dimension n. Pour rester le
plus près possible des espaces euclidiens, nous allons définir un ensemble
d'espaces localement euclidiens de dimension n que nous appellerons variétés
différentielles de dimension n. La notion de variété différentielle permet de
généraliser de façon élégante les résultats classiques d'application différentiable et
les notions du calcul différentiel élémentaire-

Soit X un espace topologique.


Définition 1.2.1 - Une variété toooloeique X de dimension n est un espace
topologique séparé dont tout point est contenu dans un ouvert homéomorphe à un
ouvert de IRn.

Définition 1.2.2 - Une carte sur un espace topologique X est la donnée d'un
couple ( U, @ ) formé d'un ouvert U de X (le domaine de la carte) et d'un
homéomorphisme @ : U + @(U ) c IRnde U dans un ouvert de IR".

Définition 1.2.3 - On dit que les cartes ( U, $ ) et ( V, v ) sont C" -


compatibles si U nV = 0 ou si l'application y 0 $-' :9 ( u nV) + ( u nv )
(dite fonction de transition) est un difféomorphisme de classe Cm.
Définition 1.2.4 - Un atlas sur X est une famille { ( Ui ,& ) I i E A } (pas
nécessairement finie) de cartes dont les domaines Ui recouvrent X et dont deux
cartes quelconques sont toujours Cw-compatibles.

Définition 1.2.5 - Une structure différentielle de classe C" sur X est un atlas
Q qui est maximal; c'est-à-dire toute carte Cw -compatible avec les cartes de l'atlas

appartient elle-même à I'atlas (on trouvera dans la littérature les adjectifs "complet"
et "saturé").

P r o ~ o s i t i o n 1.2.6 - Soit @ un atlas sur X. Alors il existe une unique structure


différentielle de classe Cw, R ,sur X telle que Qs c i2 .

Définition 1.2.7 - Une variété différentielle X de classe C" de dimension n


est une variété topologique munie d'une structure différentielle de classe C".

Définition 1.2.8 - On dit que la variété différentielle X est compacte si pour


chaque recouvrement ouvert { Ui I i E A } de X il existe un sous-recouvrement fini

E x e m ~ I e1.2.9 - Soit X un sous-ensemble ouvert de IRn muni de la topologie


induite par Ies ouverts de IRn(les atlas { ( X, 1 }) dors X est une variété de

dimension n.
Remaraues 1.2.10:
(1) Nous utiliserons le terme variété pour défuiir une variété différentieilede classe
C* . De même, nous poumons d é f M une variété différentielle de classe Crpour
tout r 2 1.

(2) Quand on parle de variété différentielle X, on se doit d'avoir une certaine


structure différentielle en tête. Quand on parle d'une carte sur X, ( U,@ ), on
suppose que ( U, $ ) est une carte de la structure différentielIe.
(3) De l'homéomorphisme de U vers $( U ) c IRn.on peut remarquer que dire

qu'un espace est Localement euclidien équivaut à dire que chaque point x de X a un

voisinage U homéomorphe à une boule ouverte de dimension n de IRn.Par consé-


quent, une variété de dimension un est localement homéornophe à un intervalle
ouvert, une variété de dimension deux est localement homéomorphe à un disque
ouvert et ainsi de suite pour n 2 2.

(4) La définition d'une variété nous dit rien sur ce qui se passe sur X globalement.
(5) Soient X et Y deux variétés de classe C", de dimension n et m respectivement,
.
munies respectivement des atlas { ( Ui $i) i i E A } et { ( Vi . ) i E Y } . La

structure de variété produit sur XxY donnée par l'atlas


{ ( Ui x Vj . x vj) 1 ( i,j ) E A x Y } forme une variété de classe Cwde dimension
(n + m).

Soit Y X, X une variété différentielle. Nous aimerions munir Y d'une structure

différentielle.
Définition 1.2.11 - Soit X une variété d e dimension n et Y X. On dit qu'une
partie Y est une sous-variété de dimension k, si pour chaque y E Y, il existe une
c a r t e ( U , $ ) d e x t e ~ e q u e y €U , $ ( y ) = O € IRnettelque
@ ( u ~ Y ) = $ ( u ) ~ ( I R ~ x o ) = ${ z( UE ) I Z ~ + ~ = . . . = Z ~ .= ~ }

Remaraues 1.2.12
(1) On peut voir que U n Y est simplement "à difféomorphisme près" IR^ x O.

(2) Dans la littérature, tous les auteurs défrriissent une sous-variété Y d'une variété
X comme étant un sous-ensemble qui est lui-même une variété.

Suite à la partie (2) de la remarque précédente, nous pouvons rappeler la propo-


sition suivante:

Pro~osition1.2.13 - La f d e de toutes les cartes sur la sous-variété Y forme


un atlas et par conséquent définit une structure différentielle sur Y.

Si la variété X = IRn, alors la définition 1.2.11 d'une sous-variété est adéquate et


peut-être remplacée par l'énoncé suivant:

Théorème 1.2.14 - Un sous-ensemble Y de IRn est une sous-variété de


dimension k si et seulement si pour chaque y E Y la condition suivante est satisfaite:
Il existe un ensemble ouvert U contenant y, un ensemble ouvert V c [ Ret~une
fonction injective de classe C" ,fi V -+ IR", teile que
(i)f(V)=YnU,
(ii) f 1v ) est de rang k pour tout v E V,
(iü) f -':f(V) +V est continue

Notons que dans la théorie des espaces topologiques, on considère des applications
continues. De façon analogue, sur une variété de classe C" , on considère des
appiications de cIasse C" .
Ainsi, si on cherche à définir ce qu'est une application C" entre vanétés Cm, il est
naturel d'exiger que les cartes et leurs inverses soient C" et que la composée
d'applications C" soit C" - CeIa impose la définition suivante:

Définition 1.2.15 - Soient X et Y deux variétés de classe C* . Une application


continue f de X dans Y est dite lisse (de classe C" ) si quel que soit x E X, il existe
une carte ( U, @ ) de X avec x E U et une carte ( V, y ) de Y avec f(x) E Y telle que

l'application composée
W ~ f o @ - ' : @ ( f - l ( ~ ) n ~ ) + v estdeclassec".
( ~ )

Remaraues 1.2.16
(1) Ii est important de supposer que f est continue pour être sûr que 0 f 0 +-' est

définie sur un ouvert de IRn(si la dimension de X est n).


(2) L'application f : X+ Y est lisse si pour chaque paire de cartes ( U, $ ),
( V,y)de X et Y respectivement l'application composée y 0 f 0 @-' est lisse sur
son domaine (f -'(v)) .
(3) L'une des cartes est inutile si la variété source ou but est un ouvert d'un espace
euclidien. Un cas important est celui où Y = IR. Une application continue de X dans
IR sera lisse si f 0 @-' I'est pour toute carte ( U, $ ).
(4) Si U et V sont des ouverts de IRn et IRm respectivement alors f :U+ V est
Iisse revient à dire que f est de classe Cœ au sens habituel.

Pro~osition1.2.17 - Toute composée d'applications lisses est lisse.

Définition 1.2.18 - Un difféomomhisme lisse, f , entre deux variétés X et Y est


une application lisse bijective et d'inverse lisse.

Dans la définition ci-dessus, f est un difféomorphisme Iisse si l'application


w O f O @-'est inversible ( il existe une application ' '
@Of 0 ) et est telle que

y o f O$-' et $ o f Iov-' sontlisses.

À partir de maintenant, toutes les variétés et les applications rencontrées seront


supposées lisses (de classe C" ), sauf mention contraire expresse. Maintenant que

nous avons défini une application sur une variété, nous sommes en mesure de
définir d'autres concepts généralisant les vecteurs tangents, les espaces tangents et
la différentiabilité rencontrés dans IRn.Jusqu'à présent, nous avons défini une
application lisse entre variétés mais pas de Ieur différentielle. Pour définir cette
dernière, il nous faut d'abord défnir l'espace tangent en un point x à une variété X.
Généralisons la notion de vecteur tangent c' ( to ) sur la variété X. Pour une courbe

c dans IRn de la forme c( t ) = ( cl( t ), c2( t ), ...,cn( t ) ), nous avons


c' ( t ) = ( c-l( t ), c2( t ) , ... ,cy t ) ) où Ci( t ) = d ( ci( t 1) pour 1 l i l n .
dt

Soit X une variété de dimension n, 1 un intervalle ouvert de IR et l'application


c :1+ X une courbe que Ifonsuppose continue,

Définition 1.2.19 - On dit que la courbe c est une courbe lisse si pour chaque
carte ( U, @ ) sur X avec c ( 1) n U # 0 , l'application @ 0 c est lisse.

Notons que $0 c est définit sur c - l ( U ) , un ouvert, ce qui donne un sens à


demander que @ o c soit lisse.
Nous désignons, ici, C% (où simplement CXo s'il n'y a pas d'ambiguïté)

l'ensemble des courbes lisse c :I + X définies sur un intervalle ouvert 1 contenant


le point to et teiies que c( to ) = xo. Habitueiiement, on pose to = 0.

Définition 1.2.20 - Deux courbes cl: Il -t X et c2: I2 + X de CXo sont

tangentes en xo si cl( to ) = c2( t0 ) = x0 et s'il existe une carte ( U, @ ), telle que


xo E U et
( @ o c 1) l t , , = ( 9 ~ ~ ~ ) l t ~ ) - (1)

Soit c( t O ) = x0 E X. Pour une courbe c dans X,choisissons une carte ( U, $ )


avec xo E U et soit 0 c = (cl, c2, ... , cn ). Le vecteur c' ( t0 ) correspondant à la
carte ( U, $ ) avec xo E U sera d é f comme
~ étant le n-uplet de nombres c7(to )
=($oc)'(to)=(&(tO), 2( t O), ... , C'"( t O) )- Supposons que ( V, y ) soit une

autreca~teavecx~ o c(c', 3 , ... , 3 ) alors levecteur c 7 ( t o )


E ~ t e l l e q u e ~=

correspondant à la carte ( V, ) avec xo E V sera défini comme étant le n-uplet de

nombresc7(to) =(\lroc)'(to) = ( S ( t 0 ) . ?('O), - . 'Cb(t0) ). Notons que

dans le voisinage de to nous avons y o c = 0 y' 0 4 0 c et donc par le théorème

des fonctions composées

où désigne le produit matricieh


Ainsi, la représentation du n-uplet c' ( to ) par rapport aux deux cartes est reliée par

la dérivée de la fonction de transition. Dans la définition 1.2.20, la condition (1) ne

Soit xo E -
X On définit la relation entre les courbes cl et c2 (notée c - c2 ) si les
courbes cl et c2 sont tangentes au sens de la définition 1.2.20. On voit facilement
que la relation'- est une relation d'équivalence sur I'ensemble des courbes CXo.

Ceci nous amène à la définition suivante:


Définition 1.2.21 - Soient X une variété lisse et xo E X. Un vecteur tawent au
point xo est une classe d'équivalence de la relation d'équivalence sur C définie
Xo
ci-dessus. L'ensemble des vecteurs tangents en xo est noté TxoX.

Une carte ( U, 41 ) au voisinage de xo étant donnée, on définit une application €le de


TxoX dans IRn (si dim X = n), en posant ( 5 ) = ( 41 o c )'( to ) . Notons que le

second membre est bien défini puisqu'il ne dépend que d e la classe d'équivalence
de c. Notons également que, d'après sa définition même, O@ est injective. Enfin,
O0 est surjective car un vecteur v e IRn est l'image par de la classe
d'équivalence de la courbe t + O-'( tv ). Ainsi. l'application €+:TxoX + IRnest

une bijection. Si ( V, ) est une autre carte telle que xo E V et v E IRn, alors

(~e~~')(~)=~(~oy-L)o(y(~O)~~-
On obtient, ainsi, une application linéaire. Cela permet de donner à TxoXune
structure d'espace vectoriel sur IR. En effet, si 5 , q E TxoX et h E IR, on pose

Observons que le résultat ne dépend pas de 9 . En effet, si ( V, y ) est une autre


0y() tl
carteenxg,dors c + q = ~ ~ ' ( û ~ ( 6 +))et h5=ew1(MV(5))-

Définition 1.2.22 - L'es~acevectoriel tangent au point xo E X ( noté TxoX)


est

l'ensemble des vecteurs tangents au point xo muni de la structure d'espace

vectoriel définie ci-dessus.

Rernaraues 1.2.23
(1) Quand X = IRn, on dit qu'un vecteur v est tangent en un point xo d'une partie

A de IRP s'ü existe une application différentiable (courbe différentiable)


c : ] a,b [ + IRP telle que
c ( ] a , b [ ) c A , c ( O ) = xo et c ' ( O ) = v .
Ici, on prend to = 0.
(2) L'espace tangent à une sous-variété Y de IRnen un point xo ( noté T Y ) est
0

l'ensemble des points y de IRn tels que le vecteur y - xo soit tangent à Y en xo .


(3) S i X et Y sont deux variétés, I'espace tangent en ( xo, y. ) à X x Y est la
somme directe TxoX@ TyoY.

En 1.2.15, nous avons définit une application Lisse entre variétés. Nous allons voir
qu'une telle application induit une application linéaire entre les espaces tangents
généralisant, ainsi, la notion de différentielle dans IRn.Nous sommes maintenant en
mesure de d é f la~ différentielle d'une application lisse entre deux variétés.

Définition 1.2.24 - Si X et Y sont deux variétés et f : X + Y une application


lisse, I'application linéaire tangente en xo e X, notée Dxof, est l'application

déduite par le passage au quotient de l'application c -t f 0 c de C: à c & ~- )


Cette application D,f est appelée la différentielle de f en xg .

Soient ( U, @ ) et ( V , y ) des cartes de X et Y, dont les domaines U et V


contiennent respectivement xo et f( xg ). De la différentiabilité de O f o $-' (voir

1.2.15) et du fait que 0 9-'o @ o c = y o c, on remarque que les images de deux


courbes tangentes sont tangentes.
Remaraues 1.2.25
(1) Certains auteurs utilisent Txofou d, Of au lieu de Dxof.

(2) Si X est une sous-variété de IRnet i: X + IRn l'inclusion canonique, alors


D i est un isomorphisme entre TxoX et l'espace tangent vu en 1.2.23 (2).
Xo
(3) Si (I est une carte, alors Dx @ est l'isomorphisme introduit après la
O

d é f ~ t i o n1.2.2 1.
(4) Si Y est une sous-variété de X = Rnet xg E Y alors TxoY est un sous-espace

vectoriel de Tx0X= IRn.

Proposition 1.2.26 - Si f :X + Y et g :Y + Z sont deux applications lisses


entrevariétés,alors V x o € X , D X O ( g o f ) = D yg 0 D Of oùy=f(xo).

En 1.2.22, nous avons défini un espace tangent en un point. On peut se demander


si l'ensemble des vecteurs tangents est une variété. Posons tout d'abord
TX = XoE u X TXoX. Pour le moment, TX est la somme ensembliste des différents

espaces vectoriels tangents à X, sans aucune topologie. Pour chaque carte ( U, 4 ),

l'application
@:(x,5)+(4(x),Dx0(I(x))

estunebijectiondeTUsur $ ( U ) x IR". Unatlas { ( U i . q i )I i é A } deXétant

donné, on munit TX d'une topologie en imposant les conditions suivantes:


(1) Les TUi = xou
e Ui
TXoX sont des ouverts de IR*,

(2) Les applications ai sont des homéomorphismes.


Autrement dit, fi G TX est ouvert si et seulement si ai( (R nTUi ) est pour tout i
un ouvert de $ ( UE) x IRn. Pour voir que ces conditions sont cohérentes, on
remarque, d'après la définition même de l'espace tangent, si Ui n Uj # 0,

l'application O ' :$j( Ui rr Uj ) x


ai oj- IRn -+ $i ( Ui nUj ) x IR" donnée par

un difféomorphismae. O n a donc défini une topologie sur TX qui est en fait une
varÏété topologique munie de l'atlas { ( TUi .ai 1 i
) E A }. Cet atlas étant Lisse, TX

est une variété de dimension 2 x dim X. La variété TX s'appelle le fibré tangent à

la variété X.
Remaraues 1.2.27
(1) Habituellement, les définitions d'espaces tangents et de fibré tangent sont
utilisées pour des variétés X ou des sous-variétés Y de IRn.
(2) TIRn = { ( p,v ) 0 p E IRn et v est un vecteur tangent au point p }

= IR" x IR".

(3) Si X = Sn alors l e fibré tangent de X sera


TSn= ( ( X , V ) EI R ~ + ' X I R ~v .~v =
' I l e t x . v = O }.

Dans le chapitre 1, nous avons défini sur un espace normé une structure
hyperbolique sous forme de contraction et d'expansion. De même, nous aimerions
définir l'hyperbolicité sur une variété. Pour ce faire, nous devons introduire une
norme sur la variété X.La nonne sera déterminée par un produit scalaire sur chaque

espace tangent TXoX.


Définition 1.2.28 - Soit X une variété. Un produit scalaire ( , , ) sur X est une
application continue de X x TX x TX dans IR satisfaisant pour chaque point
xo E X et chaque application ( , )O, = (xo, , ) : T X x T X
O Xo
+ IR les conditions

(2) ( v, v )xo 2 O et ( v, v )xo = O si et seulement si v = O (défini positivement )

(3) ( ~ u + p v . w ) x =
O w)xof ~ ( V , W ) X O (bilinéarité de ( , )% )
pour u, v, w E TxOX et a ,P E IR.

Une fois le produit scalaire trouvé, on peut lui associer la norme suivante:
II vil, = ( ( v , v)&

Cette norme est appelée norme riemannienne sur chaque espace tangent.

Définition 1.2.29 - Soit X une variété connexe avec xo, y0 E X. On dit q u e


I'application o :[ a,b ] + X est un chemin de classe C' de xo à y0 si
o ( a ) = x o , o ( b ) = y o etsi a estdeclasse C 1 .

Définition 1.2.30 - Soit o :[ a,b ] 4 X un chemin de classe C1 de xg à y. .

O n définit la longueur du chemin o par 1( a ) =


I' Ilo (t)llxo= (tl dt
'
.

Définition 1.2.31 - On définit une métrique riemannienne d sur la variété X


comme étant une application
d(xo, yo)=inf { I(o) : o e s t u n c h e r n i n d e x o ~ y o}.
Remarques 1.2.32
'
(1) Si o :[ a,b ] +X un chemin de classe C alors o ': [ a,b] + TX est continue
et l'application t + II <r '( t ) II est une application continue non-négative de [ a, b]
"O

[16]. Ainsi, l( a ) est un nombre réel non-négatif correctement défini [lq.

Remarquons également que d( xo, y, ) est un nombre réel non-négatif correctement

défmi [161.
(2) Si X = IRn alors Tx0X = IRn pour tout xo E X. ( ,,) = ( , ) est le produit

scalaire usuel et d( xo, y. ) = II y. - xo II..


(3) Quelques fois, nous écrivons II , II à la place de la métrique riemannienne d.

Définition 1-2.33
Si une variété X admet une métrique riemannienne d alors la paire ( X, d ) est
appelée variété riemannienne-

Tenninons cette section en disant quelques mots très brefs concernant la notion de
transversalité introduite par Thom en 1954 dans son théorème de transversaiité

C221-
Nous aimerions généraliser pour les variétés la définition suivante:

Deux sous-variétés X et Y de IRn sont dites transverses si X n Y = 0 ou si pour


tout x E X A Y , TxX i TxY = IRn (on ne suppose pas que la somme est directe).

On aimerait savoir si on "bouge" un peu deux sous-variétés de IRn transverses,


restent-elles transverses ? C'est-à-dire est-ce que ces deux sous-variétés sont stzbles
pour de petites perturbations ? La réponse est oui. Pour le voir et donner un sens
précis à cette assertion, se référer à [II qui généralise le concept de transversalité
pour les variétés.

Soient O(, d) une variété riemannienne et f : X + X une application continue.

Définition 1.3.1 - Soit xo E X. O n d é f ~l'orbite


t au point xo par rapport à
l'application f comme étant une suite de points ( x, },de X teile que x n + ~= f ( x, )

pour tout n entier.

Définition 1.3.2 - On dit que la suite de points { x, de X est une 6-pseudo-

orbite de l'application f si d( x,+~ ,f ( x, ) ) 5 6 pour tout n entier.

En analyse numérique, la propriété de la fdature peut intervenir dans un système


dynamique discret quand un ordinateur (ou un calculateur) fait une erreur de tronca-
tion ou d'arrondissement. Par exemple, on pourrait se demander comment faire
pour résoudre exactement Ja où a est un rationnel positif avec f i non-rationnel.

La méthode de résolution, datant des Babyloniens, nécessite que de simples


itérations. Premièrement, supposons que Ja = xo où xo est positif. Il y a ainsi
beaucoup de chance que xg ?t f i (sinon c'est fini). Si xo # /a, on va utiliser ce
xo pour obtenir un x l qui va être un meilleur choix de solution pour Ja . De
même, si x1 # Ja , on va utiliser xl pour obtenir un x2 qui va être un meilleur
choix de solution pour /a. En général, si x, # f i ,on va utiliser x, pour obtenir
un x n + ~qui va être un meilleur choix de solution pour /a. Pour évaluer f i ,
posons xo f f i =, xo c Ja ou xo > d â
J a - ~ ~ ou
c a Ja.xo>a

a a
Ainsi, xo c f i < - ou - c f i < xo.
Xo Xo
a
En prenant, pour xl la moyenne de xo et de - c'est-à-dire
"0
1 a
xl =?(xoc- ), xl sera une meilleure approximation de .
xo

Supposons que l'on définit une application fi IR+ IR par


1 a
f(y) =ARRON.[~(Y
f y)lio
1
qui arrondie à dix décimales, comme le fait un calculateur, le nombre réel -(y + -)a
2 Y
1
où y est un réel positif non-nul. En posant x M l = $x, + -),a nous aurons alors
Xn
fim
n,- xn = f i ,Xn+l = f(x,), 6 = e r r e u r < l ~ - ~ ~ , l a s u i(x,JnSO
te seraune

orbite et la suite ( f ( x, ) } une 6-pseudo-orbite tels que d(~,+~, f (x, )) < 6 .

Par conséquent, on contrôle le comportement de la pseudo-orbite. Pour obtenir un


meilleur suivi des ces pseudo-orbites, on remarque l'importance de savoir si ces
pseudo-orbites peuvent-être approximées par des orbites. Ceci nous amène à la
définition suivante:
Définition 1.3.3 - On dit que l'application f possède la pro~riétéde la filature si
( V e> O ) ( 3 6>0 ) tel que chaque 6 -pseudo-orbite ( x, }.de f est daos une

bande E d'une orbite ( y, } ,c'est-à-dire d( x, , y, ) < E pour n entier.

On dit également que la 6 -pseudo-orbite ( x, } ,de f est E -fdable par rapport à


,
I'orbite { y, } pour n entier.

Remaraue 1.3.4 - Si la propriété de la mature est satisfaite alors il n'y a pas de


propagation d'erreur dans le calcul des itérations. On peut, ainsi, avoir une bonne
approximation de la pseudo-orbite.

Dans les définitions 1.3.1 à 1.3.3, nous avons défini l'orbite, la pseudo-orbite et la
propriété de la filature pour un n entier. Nous pouvons faire de même pour les
entiers n 2 O et les entiers n 5 0. On introduit, ainsi, les trois d é f ~ t i o n suivantes:
s

Définition 1.3.5 - Soit xo E X. On définit une semi-orbite positive (res-


pectivement semi-orbite négative) au point xo par rapport à l'application f comme
étant une suite de points ( x, },de X telle que x n + ~ = f ( x, ) pour tout n à O

(respectivement n 10).

Définition 1.3.6 - On dit que la suite de points ( x, }, de X est une ô-serni-

pseudo-orbite positive (respectivement 6 -semi-pseudo-orbite négative) de f si


d( Xn+i , f ( x, ) ) a 6 pour tout n 2 O (respectivement n 1O).
Définition 1.3.7 - On dit que IrappIicationf possède la propriété de la filature
positive (respectivement propriété de la frlature négative) si ( V E> O ) ( 3 6>0 ) tel
que chaque 8-peudo-orbite positive { x, 1, (respectivement 6 -pseudo-orbite
négative) de f est dans une bande E d'une orbite positive { y, } (respectivement
orbite négative) c'est-à-dire d( x, ,y, ) < E pour n 2 O (respectivement n S 0).

Nous avons, maintenant, les outils pour aborder les chapitres 2 et 3.


APPLICATION DU THÉORÈME DE LA FILATURE ET
EXEMPLES SUR LA PROPRIÉTÉDE LA FILATURE

2.1 APPLICATION DU THÉoRÈME DE LA F'ILATURl3

Dans cette section, nous démontrerons de deux façons différentes un cas linéaire
du théorème de la filature traité en général dans le chapitre 3. Notre but est de dé-
montrer le théorème suivant:

Théorème 2.1.1 - Un hornéomorphisme linéaire et hyperbolique d'espace de


Banach possède la propriété de la filature.

Dans le théorème ci-dessus, la linéarité de l'application f simplifie beaucoup la


démontration si on compare cette dernière à ceile du théorème général 3.1.13. Dans
ce qui suit, O( ,d) sera un espace métrique et f: X + X une appiication.
Nous utiliserons les notions d'orbites, de pseudo-orbites et la propriété de la fdature
définis au chapitre 1. Sachant que dans le théorème 2.1.1 i'application f est
hyperbolique, elle se décompose en deux applications (voir chapitre 1 proposition
1.1.7). Nous utiliserons, par conséquent, les lemmes et le théorème suivants:

Lemme 2.1.2 - Si f: X + X est un hornéomorphisme d'espace métrique X tel

que f et son inverse f-l sont uniformément continues, alors f possède la propriété
de la mature si et seulement si f-l possède la propriété de la Nature.

DÉMONSTRATION.
( J) Soit E > O et 6' > O. Sachant que f est uniformément
continue, soit 6 r O tel que pour tout x,y E X
d( x,y) < 5 = d( f(x), f(y) ) < 6'.
Soit { x, } une 6 -pseudo-orbite de f-1 c'est-à-dire que d ( f-l( x, ) ,x,+~ ) < 6
V n entier. On veut trouver une orbite w, de f telle que d( x, ,w, ) < E .Or,

d( f-l( x, 1, X,+l < 6 =, x, 1, f( X,+l) ) < 6'


d(xn f ( ~ ~ + ~6'-
9 ) ) <
Ainsi, ( x- ,}, est une 6' -pseudo-orbite de f. Sachant que f possède la propriété
de fdature, il existe { y- ,} ,une orbite de f c'est-à-dire y& ), + = f( y- ,) teile
que d( x-, , y-, ) < E V n entier. Par hypothèse, f est bijective et donc, en
particulier, elle est injective d'où fl(y(- ), + )= y-, V n entier.
En posant, ( w-, }, = { y-, }, ,on obtient l'orbite de f-1 cherchée c'est-à-dire

telle que d( x, , w ) < E . Donc, f-l possède la propriété de filature.

( e ) La réciproque se démontre de la même manière.


Lemme 2.1.3 - Soient X = XI 8 X2 , une somme directe d'espaces normés, et
fi :Xi +Xi des applications linéaires. On d é f e t f: X + X par
f(x)=f(xl + x 2 ) = f 1 ( x 1 + f 2 ( x 2 )
où xl E X I et x2 E X2. Alors f possède la propriété de la fdature si et seulement
si fi et f2 possèdent la propriété de la fdature-

DÉMONSTRATION.( * ) Définissons les éléments de la 6 -pseudo-orbite { x, } ,


par x, = ( x l ,, x2 ,) et les éMments del'orbite { y, }, par

y, = ( y1 9
,y2 ,) pour tout n entier. Ici, la norme choisie sur X est notée II.II et
elleestdéfiniepar IIxII=IIxlIII + I I x ~ I ~ ~XoE ÙX. x = x l + x 2 avec x l € X I ,
x2 E X2 et où 11 . II1 et 11 . Il2 sont les normes sur X I et X2respectivement.
Soit E >Otelqued(x,, y,) c e .
Montrons que d( xl ,,, y , ,) < E et que d( x2, n, y2,,) < E . En effet,

1 ,l n 5 d ( ( x l , n . x ~ , n) . ( ~ l , n gY2.n))

= d(x,,y,) CE-

. .
De même, d( x2,, ,yz ,) I d( xn y, ) < E . Donc, fi et f2 possèdent la propn-

été de filature.

( ) Soient { xl , ) , , { x2,, }, des 6 -pseudo-orbites et E > 0. Il faut définir


Pour démonter le théorème 2.1.1, nous n'avons qu'à montrer le théorème et le lem-
me suivants:

Théorème 2.1.4 - Soient X un espace métrique complet et f : X + X une

contraction. Alors f admet la propriété de Ia filature.

DÉMONSTRATION. Fixons E > O et 6 = (La) a où a désigne la constante de


contraction associée à f. Soit x = ( x, une 6 -pseudo-orbite de f, on cherche une
orbite ( wn }, de f telle que d( x, , w, ) < E 'd n entier. Définissons l'espace

métrique E ={ y : y = { y, ), avec d(x, , y, ) S e pour tout entier n } et la

métrique D(y,z) = sup (d( y, z, ) pour tout entier n j. Montrons que (E,D) est
complet. Soit { ,Y ,n mz 0.n entier une suite Cauchy d'éIéments de E c'est-à-dire

Ym,n sont des éléments de E alors y, * converge vers x, pour tout n entier. Par
,
conséquent, pour chaque m , il existe Mi> O tel que D( y w , ,x, ) 5 E si M 2 Mi.
Posons Mo = max Mi alors M > Mo entraîne que D( y ~ n ,,Xn ) < E et donc

(E,D) est complet. Pour chaque y E E, on définit une suite F(y) par F( y,) =
f( y, - ) pour tout entier n. Remarquons que pour tout n entier,

d ( f ( ~ n - l ) x,)
, d ( f ( ~ " - l ) ,f(xn-l))td(f(x,-l),xn)
5 a * d ( y n - l , X,-l) +6
la - & + ( l - a ) - ~

= E.

Ainsi, F( E ) E. On remarque égaiement que F est une contraction avec constan-

5 a sup {d( y, - l , z, _ ) pour tout entier n }

= a sup {d( y,, z, ) pour tout entier n }

En utilisant le principe de contraction de Banach (voir théorème 1.1.8), il existe un


unique w E E tel que F(w) = w, c'est-à-dire une suite de points w = {wn ln avec

d( x, , w, ) 5 E t/ n entier et tel que F( w, ) = f(w,-1) = w, Donc, {wn } n est

I'orbite cherchée et f admet la propriété de la fdature.

Lemme 2.1.5 - Soit X un espace de Banach. Une application linéaire continue et


hyperboiique E X -, X possède la propriété de la filature.

existe
DÉMONSTRATION. Sachant que f est linéaire, continue et hyperbolique, il
(par la proposition 1.1.7) une décomposition de l'espace X = Xi @ X2 et une
décomposition de I'application f = fi 9 f2teHe que les appIÎcations fi : Xi + Xi
sont linéaires continues pour i = 1, 2 et telle que fi est une contraction, f2 est un
hornéornorphisme avec f2-' une contraction. D'après le théorème 2.1.4, f2-' et f,
possèdent la propriété de la filature. Notons que la contraction fi-'est
uniformément continue et que l'application est également uniformément continue

ce qui est essentiel pour utiliser le lemme 2.1.2.


Or, sachant que f2-' possède la propriété de la fdature, en utilisant le lemme 2.1.2,
f2 possède la propnété de la filature. Donc, par le lemme 2.1.3, l'application

f = fi 0 f2 du théorème 2.1.1 possède également la propriété de la fdature.

Nous avons, maintenant, tous les outils pour démontrer Ie théorème 2.1.1.

PREMIÈREDÉMONSTRATION
DU THÉoRÈME 2.1.1 :Découle directement du lemme

2.1.5 ci-dessus. [7

Remaraue 2.1.6 - Dans cette première démonstration du théorème 2.1.1, nous


avons démontré plus que demandé car nous avons démontré qu'une application
linéaire continue et hyperbolique d'espace de Banach possède la propriété de la
filature.

Dans la seconde démonstration du théorème 2.1.1, nous utiliserons les notions de


semi-orbite et de semi-pseudo-orbite d é f ~ e au
s chapitre 1, les deux propositions et
ie théorème suivants:
Proriosition 2.1.7 - Soient X un espace métrique (pas nécessairement complet)
et f :X + X une contraction avec a < 1 comme constante de contraction. Si B> O
alors pour chaque P -pseudo-orbite positive ( xn } de f et pour tout x E X avec
d(x, xo ) lP on a

d(fnx, x,) 5 - ~ n t 0 .
1- a

D É M O N S ~ T I O NPour
. n = O, d(x, xg ) 5 P< -
1- a
. Pour tout n 2 1, sachant

- est une p -pseudo-orbite positive, on a


que f est une contraction et que { x, ln,

d(fnx, x n ) a d(fnx, f ( ~ ~ - ~ ) ) + d ( f ( x , ~ ) , x<~am


) d(fn-lx, x,~) + P.
En utilisant le procédé de récurrence, on obtient
d( fn-lx, x,l ) s an-1 P +...+ P V n2 .

Remarque 2.1.8 - L'application f de la proposition 2.1.7 ci-dessus possède la


propriété de la filature positive. En effet, pour E > O fixons fi z O tel que fi <
Ainsi, une p -pseudo-orbite positive est E -filable positivement par toute orbite

positive commençant près du premier point de cette pseudo-orbite.

Pro~osition2.1.9 - Soient X un espace de Banach et un homéomorphisme


linéaire f: X + X tel que f est une expansion (c'est-à-dire f 1est une contraction)

dors f possède la propriété de la filature positive.

DÉMONSTRATION.Soient E > O et a = Il f Ill c 1.


Fixons a > O avec -<
1-a
E . Soit { xn } O une 6 -peudo-orbite positive de f.

Nous devons trouver une orbite positive ( y, }. O telie que

d(yn,xn) < E V n 20.


Sachant que d(xn+l , f(xn )) $ 6 V n 2 O alors il existe une suite { h, } O
telle que xn+l = f(xn ) + hn avec II hn II I 6 V n 2 O . Par une simple

définition, un homéomorphisrne linéaire et donc xn = P(xg + 5


i=l
fi hi-l ). Sachant

que X est un espace de Banach et que f 1est une contraction, la série E f ihi-*
i=l
00

est convergente. O n peut donc poser yg = .Z f ihi-l et y, = f"(yO ) V n 2 0 .


1=1

Ainsi, d(yn, Xn)= II fn(. El hi-^) - P ( x o + -9,fihc1) il


1= 1=
5 6 -( z
i = n+l
I I ~ ? ~ - ~ ) ~ I )

1 6 2
1 = n+I
a(i-n))

= 6 - a -( ak )
k=O
- h < a =E < E.
1-a

Donc, en posant { p ( y o ) } = {yn } V n 2 0. on obtient l'orbite cherchée et f

possède la propriété de la filature positive. 0

Théorème 2.1.10 - Un homéomorphisme linéaire f : X + X tel que f est une

contraction admet la propriété de la filature.

DÉMONSTRATION. Posons a = II f II c 1. Pour E > O définissons

Sachant que f est une contraction, par la proposition 2.1.9, on a que f I possède Ia
propriété de la filature positive. Donc, il existe 6 1 > O correspondant à E pour f 1.

Posons 6 = min ( el , 1- Soit { x, 6 -peudo-orbite de f où n est


Il f- ' II }, une

entier. Remarquons que ( x, }, est également une el -pseudo-orbite de f. Nous


voulons trouver une orbite ( y, },de f telle que d( x, , y, ) 5 E V n entier. En

utilisant le fait que f 1 possède la propriété de la filature positive, nous montrerons


que la partie négative de la 6 -pseudo-orbite { x, }, est -filable ( el c & ) par
une orbite négative de f 1.Nous montrerons, également, en utilisant la proposition
2.1.7, q u e la partie positive de la 6 -pseudo-orbite { x, }, est efdable par un

certain point de X.De manière plus précise, définissons


{Zn}= {x-,} V n 20.

Nous avons, ainsi, que Il fI ( z, ) - z n + ~Il = Il f 1( zn - f ( z n +))


~ !l

56, V n 2 0 .
Ainsi, ( z, } , est une 6 1 -peudo-orbite positive de f l. Soit ( wn } une

orbite positive de f I teiie que II w, - z, II 5 < E où f 1( w, f=w,+~, c'est-à-


dire w, = f( wn+l ) V n 2 0 . En particulier, pour n = 0, Il w~ - x0 11 = il w0 - z0 II
IE~ - En posant { fO( wo ) } = { y, } V n 2 0 , on obtient de la proposition
€1 ~ ( - a1 )
2.1.7 que d ( p ( w O ) ,xn) S - 1- a = E V n 20. Donc, en

définissant y, = f"( wo ) V n 2 O et y, = w-, V n IO , on obtient l'orbite

cherchée telle que d( x, , yn ) 5 E 'd n entier.

DU THÉORÈME 2.1.1: L'application f étant


DEUXIÈME DÉMONSTRATION
hyperbolique, il existe (par la proposition 1.1.7) une décomposition de l'espace X
= X I @ X;? et une décomposition de l'application f = fi G3 f2 telle que les
applications fi: Xi-+Xi sont linéaires continues pour i = 1, 2 et telle que
l'application fi est une contraction et l'application fi est un homéomorphisme
avec f2-'une contraction. Notons que les applications f et f2 sont des
homéomorphismes et par conséquent que fi est également un homéomorphisme.
Par le théorème 2-1-10, fi et f2-' possèdent la propriété de la fdature. Or, sachant

que f2-l possède la propriété de la fdature, en utilisant le lemme 2.1.2, f2 possède

également la propriété de la filature. Donc, par le lemme 2.1.3, l'application f =


fi O fi du théorème 2.1.1 possède également la propriété de la filature. a
Remaraues 2.1.11
(1) Si l'espace de Banach X est de dimension f ~ alors
e toute application linéaire
est continue et donc dans le théorème 2.1.1, on peut remplacer l'hypothèse
homéomorphisme par application non-singulière (inversible).
(2) Si l'espace de Baaach X est de dimension finie dors il a été démontré (1141 et
[13]) que la propriété de la fdature positive entraîne la propriété de la fiiature. Ainsi,

en prenant en considération le lemme 2.1.5, on remarque qu'une des propositions


2.1.7 ou 2.1.9 démontre le théorème 2.1.1.
(3) Dans un espace de dimension finie la réciproque du théorème 2.1.1 est
également vraie, c'est-à-dire la propriété de la fdature d'un isomorphisme linéaire de
IRnentraîne son hyperbolicité (El41 et [13]).
(4) L'analogue de (3) pour les systèmes dynamiques continues est également vrai,

c'est-à-dire pour un système d'équations différentielles ordinaires linéaires avec


coefficients constants, I'hyperbolicité est équivalente à posséder la propriété de la
fdature [8]. II a été démontré [15] que pour un système d'équations différentielles
de la forme x = A x où A est une matrice carrée à coefficients constants

I'hyperbolicité est équivalente à posséder la propriété de la fdature. Il faut noter que


dans ce contexte les définitions d'orbite et de pseudo-orbite sont quelque peu
différentes.

Dans le cas où X est de dimension finie et que f est Linéaire, nous aimerions savoir
d'où vient le terme hyperbolique. Soient X = R ~ le
, plan cartésien, et f une appli-
cation linéaire f :X X définie de la manière suivante:

Remarquons que dans R ~ le, spectre de l'application f (voir remarque 1.1.6 ) est
I'ensemble des valeurs propres de cette application. Or, dans cet exemple, les
valeurs propres sont les éléments sur Ia diagonale principale, c'est-à-dire les
valeurs hl = $ < 1 et h2 = 2 > 1. Définissons H = {( x,y ) :xy = c } où c est une

constante réelle non-nulle, c'est-à-dire H est une hyperbole dans R ~Soit


.
t
( x,,y, ) E H et défin.issons( x,+~, y,,~ = f ( x, ,y, ).
1 X, .2 y, = xn . y, H.Par
Ainsi,( x,,~, y n + )~ E H. En effet, x,~. ~
y, = E

conséquent, si ( xo ,y0 ) E H alors toute orbite positive{ x, de f est dans H.

Or f est une application linéaire continue e t hyperbolique. Donc, en utilisant la


remarque 2.1.1 1 ( 2 ) , on obtient que f possède la propriété de la fiiature. On
remarque, également, que l'hyperbole H est représentée par la Figure 1 suivante:
Figure 1.

2.3 EXEMPLE DE LA PROPRIÉTÉDE LA FILATURE

L'exemple que nous allons développer, dans cette section, est un exemple intéres-
sant d'une application possédant la propriété de la filature mais qui ne satisfait pas
nécessairement les hypothèses du théorème 2-1.1.

Théorème 2.3.1 - Si f est une application continue de l'intervalle [OJ] dans


l'intervalle [0,1]ayant comme se& points fixes les extrémités de l'intervalle alors f
possède la propriété de la filature positive.
Pour prouver le théorème ci-dessus, nous utiliserons le lemme suivant:

Lemme 2.3.2 - Soient (X,d) un espace métrique compact et f: X + X une


application continue. Pour E > O et N > O, iI existe T > O tel que chaque z -
pseudo-orbite positive ( zk } -
> O satisfait d(fN(zk), w+k) 5 E 'V k >0 .

DÉMONSTRATION. Sachant que f est uniformément continue, les applications fJ


sont également uniformément continues pour O Ij 5 N car la composée de fonctions
uniformément continues est uniformément continue. Ainsi, pour tout AL > O il
N
existe z j > O tel que ( V x,y E [O, 11 avec d(x,y) S r j) nous avons
E V O I j SN.
5-
d(fJ(x), N
Posons z=rnin { 7j: O < j SN ) > O alors ( V x , y E [0,1] avec d(x,y) I 7)

nous avons d(fJ(x), $0.))S V O 5 j 5 N. Par conséquent,

Nous sommes, maintenant, prêt à démontrer le théorème 2.3-1 énoncé ci-haut.

DÉMONSTRATION. Sans perte de généralité, supposons que f(x) < x pour tout
x E (0,1), que f(O) = O et f(1) = 1. Soit E > O. Définissons U,= [O, E ),
V , = ( l - & , I l et y = min { 1 x - f(x) I ) .Nous remarquons que y > O et
E / ~ S X 1S- &

x - f(x) 2 y pour tout x E [ d2, 1 - E 1, c'est-à-dire f(x) lx - y. Si f(x) est


également dans [ d2,1- E ] , alors g(x) 5 x - 2 y et donc fn(x) 5 x - n y .Dans ce

-
No tons qu'ici le N cherché est N > . En effet, nous voulons trouver un
2Y
N > O tel que p ( x ) l x - N y < & 12 c'est-à-dire N >
-y / . Or, sachant que

x 5 1- E , nous avons X - Y
€/2 $ (1-&)-&/2- 2 - 3 & . Donc, si N >
Y - 2~

2-3E ai ors^> x-f'2 et doncp(x) Ix - n y L x - N y < ~ 1 2 .


2~

Ainsi, si N > 2 - 3 E d o r s t ( x ) ~U E 1 2 p ~ ~ r t o u [O,


t ~ s1 - E ] V n Z N . En
2~
utilisant le lemme 2.3.2 ci-dessus, il existe 7> O tel que si { zk } k,- est une z -

pseudo-orbite positive sur f avec zo E [O, 1- E ] alors I fN(zk) - z ~ + Ik IE / 2


pour tout k 2 O .En particulier pour k= O, nous avons 1 fN(zo) - I S E/ 2.
Deplus, ZNE UEcar IZN -01 IIZN - ~ ( z O ) l + l f N { w ) - OI
< €/2+ & / 2 = E .

Étant donné que f est uniformément continue, les applications fJ le sont également
pour tout O Ij I N . Par définition de continuité uniforme, V >O

3 o = m i n (oj:O I j I N } > O I ( V x , y ~ [ 0 , 1 ]avec d ( x , y ) S o )


d($(x),P(y)) 5
' O Ij 5 N. Soit { wk ) k,- O une O - pçeudo-orbite positive,

c'est-à-dire une suite telle que I f (w,) - w,+l l 5 a V n 2 0 . Remarquons que


pour j = O, I fJ(wo) - wjl I E / 2 . Sachant que { wk }k,- O une o - pseudo-orbite

positive et que les 0 sont uniformément continues pour tout O S j 4 N, nous

obtenons
j-1
~ & w ~ - w= oi ~ f j - k ( w ~ ) - f j - k - l ( w ~ + ~ ) ~
kP

5 j--2N s &/2 V l ~ j 5 ~ -

Par conséquent, lfj(wo) - Wj I S ~ / 2V Ol j I N - Prenons


(1 - 3 ~ )
6 E ( O, min ( z, o,y, 2 ) - Soit { x, } , une 6 - pseudo-orbite positive

dans [O, 11. Notons que { x, } est égaiement une z et une o pseudo-orbite
positive de f. Prenons xo E [OJ] . Si xo E [O, 1- E], nous distinguerons les

deux cas suivants:

1') si xo E [O, d 2 ] dors sachant que X I - 6 5 f( xo ) S xo < E / 2 , on obtient

XI S & / 2 + 6 c ~ / 2 +--
-3Ê - 112 - E c 1- E c'est-à-dire x l E [O, 1- E ] .
2
2 4 sixo E [ ~ / 2 1, - E I alorsxi = i ( x o ) + ( x l - f ( x o ) )

I(x0 -Y)+ 6
= xo - (Y - 6 )
I xo E [ d 2 , 1 - E ] c'est-à-dire xl E [O, 1 - E ] .

Ainsi, par récurrence, si xo E [O, 1- E ] alors xn E [O, 1- E ] V n 2 O . Par le

choixdeN, x n e UEi2 et P ( x ~ ) EUEIZV n 2 N . Parlechoixde 6 2 o.


ld(x0)-xjll ~ / V
2 OIj ~ N . D O ~ C , I P ( X ~ )E
- xVn n>O.Enposant
l
{yn) = (pl( xo ) } V n 2 O, nous obtenons l'orbite positive cherchée t e k que
/ y n - x , I I E V n 1 0 p o u r x ~E [O, 1 - E ] . Par contre, sixO E [O, 1 - E ]
dors xo E [ 1- E , 1] E VE.NOUSdiscernons, ainsi, les deux cas suivants:
1O ) si, pour tout n 2 O, Xn E V, alors en posant y, = 1 pour tout n 20, nous
obtenons que l'orbite positive { y, } , est telle que 1 xn - y, 1 5 E c'est-à-dire

que { xn ln>oest E -filablepar( y, ln>* -


2') il existe un xk de ( x, } ,,tel que xk é V, c'est-à-dire xk P [O, 1- E ] .
Soit IQ le plus grand k tel que xk E V, et xk+l B V, .Notons que
xIl E [O, 1- E ] V n 2 @ + 1 Notons, également, que f([L E ,1] ) 2 [1- E ,1] et

donc que fkO(11- & ,1] ) 3 [l- E ,1] . Ainsi, il existe

tel que fkO (y) = xko é V, . De plus, y E f k (Cl- E ,1]) pour tout O 5 k 5 kg et
donc que P( (y) E [l- E ,1] = VE. Par conséquent, & (y), xk E VE pour tout O
I k <kg e t d o n c ~ $ ( ~ ) - x S~ lE pourtout0 S k <kg. Pourj = 1,2, ...,N,

c'est-à-dire 16(y) - x k l 5 e pour tout ko+l 5 k < N+ko .Pour k 2 N + kg+l,


xk E UE car k 1 N + k t 1 et xko+ 1 E [O, 1- E ] et que E UE . En
effet, pour j = 1, I@+'(y) - xko+ 11 5 E . Ainsi,
fiko+
'(y) E [O,2 E ] C [O, 1- E ] ,
'
d'où par le choix de N, P(@+ (JJ)) E UE, pour tout n 2 N.

Donc, f possède la propriété de la filature positive pour xo E [ 1- E , 11. Donc, f

possède la proprEté de la filature positive quand


xo E [O, 1-E]etquand xg E [ L E , 11

c'est-à-dire f possède La propriété de la fdature positive sur [O,11. 0


Remaraue 2.3.3 - Dans le théorème 2.3.1, nous pourrions remplacer l'intervalle
fermé [O, 1] par un autre intervalle fermé [a,b] où a et b sont des réels avec a < b.

2.4 EXEMPLE OÙ LA PROPRIÉTÉ DE LA FILATURE NE PEUT


PAS ÊTRE APPLIQUÉE

Dans l'exemple de la section 2.3, il est très important que les seuls points fixes
soient les extrémités de l'intervalle. Si l'hypothèse que les seuls points fixes sont
les extrémités n'est pas respectée alors le théorème 2.3.1 n'est pas valide, c'est-à-
dire que l'on peut trouver une application continue f: [O, 11 + CO,11 qui ne possède

pas la propriété de la fiiature positive.

En effet, soit l'application continue f: [O, 11 + [O, 11 définie par f(x) = x. Soit

l'orbite positive {yn} = {f"(x)} pour tout n 2 O c'est-à-dire {f?(x) ) est la suite
constante {x,x,x,x,.... } et donc y, = y0 = x pour tout n 2 O. Nous allons

démontrer que la propriété de la fdature ne peut pas être appliquée c'est-à-dire qu'il
existe E > O tel que pour tout 6 > O une 6 -pseudo-orbite positive { x n )-r n de f
n'est E -filable par aucune orbite positive {yn} de f dans [O, 11.

Soient > O avec E < 1/2 et 6 > O. Choisissons un entier positif k tel que
E
l/k< 6 . Définissons les (2k) premiers termes de la pseudo-orbite positive {xnIDO
-
Défuissons les termes x, avec n > 2k de la pseudo-orbite positive {x,},~ de la

façon suivante:
x, =,x si et seulement si n est congru à m modulo (2k) pour O Im I 2 k .

Nous remarquons que I xn+l - f(xn ) 1 = l/k < 6. Sachant que y, = y0 = x pour
tout n 2 O, nous avons que
I y n - x n 1 2 m a x ( l y 0 - O l , I y o - I l } > 1/2> E.

Ainsi, ii existe une 6 -pseudo-orbite pour laquelle il n'existe aucune orbite qui 1' E-

2.5 LA PROPRIÉTÉ GÉNÉRTQUE DES OPÉRATEURS HYPER-


BOLIQUES SUR L( IRn)

Dans cette section, nous introduisons une propriété (la propriété générique) que
possèdent les opérateurs hyperboliques de L(IRn). L'ensemble des opérateurs pos-
sédant cette propriété contient un sous-ensemble dense et ouvert dans L(IRn). Dans
ce qui suit, nous défmirons P comme étant une propnété des opérateurs de IRn.

Définition 2.5.1 - On dit que P est une promiété eénériaue si l'ensemble des
opérateurs possédant la propnété P contient un ensemble ouvert et dense dans
L(IRn).
Intuitivement, une propriété est générique si "presque tous" les opérateurs de L(IRn)
possèdent cette propriété et qu'une petite perturbation d'un opérateur ayant la
propriété P a aussi la propriété P.

Théorème 2.5.2 - L'ensemble S = { T E L(IRn) tel que T est hyperbolique }

est ouvert et dense dans L(IRn) c'est-à-dire S est générique dans L(IRn).

DÉMONSTRATION. CI O].

Le théorème précédent affimie que si une application f est représentée par la matrice
hyperbolique A, alors pour une autre application g représentée par la matrice B
"près" de A ,la matrice B sera également hyperbolique. Par contre si l'application f
est représentée par une matrice A qui n'est pas hyperbolique alors il existera une
autre matrice B "près" de A l'approximant et qui est hyperbolique. En effet, si A
admet une valeur propre  telle que I h I = 1, on peut changer légèrement les
coefficients de la matrice A pour avoir I 1 1 # 1. Ainsi, si nous sommes incertains

des entrées d'une matrice A avec aucune raison d'assumer le contraire, alors on
peut assumer que la matrice A est hyperbolique. Par exemple, si Ia matrice A est un
ensemble de données observées par des phénomènes physiques alors nous
pourrons, si elle n'est pas hyperbolique, l'approximer par une matrice B qui sera
plus facile à analyser et à en étudier Ie comportement à long terme.
lXXÉ0RÈME DE LA FILATURE
POUR LES DIFFÉOMORPHISMES D'ANOSOV
SUR DES VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLESLISSES
ET COMPACTES

3.1 THÉORÈME DE LA FILATURE POUR DES DIFFÉO-


MORPHISMES D~ANOSOVSUR DES V-TÉS DIFFÉRENTI-
ELLES RIElMANNlENNES LISSES ET COMPACTES

Dans ce chapitre, on définit M comme étant une variété riemannienne lisse et


compacte de dimension n. Soit f: M +M un difféomorphisme lisse sur M.

Définition 3.1.1 - Un sous-ensemble fermé A c M est dit hv~erbolique(ou


possède une structure hyperbolique) si f( A ) = A et si en chaque x E M l'espace
tangent TxM peut être écrit sous forme de somme directe de deux sous-espaces
vectoriels (c'est-à-dire T,M = E: 63 EX ) tels que
(9 D,f (E:) =E%(xl Dxf (E3 = Ef@]
9

(ii) il existe des constantes c > O et k E ] 0,1[ teUes que

II Dxfn(v) II Ic hn llvll où v E EX,n 2 O


et
II D X f n ( v )II 5 c An llvll où v E EX, n 2 0
(üi) E
: et E: varient de façon continue quand x varie dans A au sens suivant: pour
tout XE A, il existe des bases vectorielles { v:, ..., vXi } et { w!, ..., w F },~ des
espaces EX et EX respectivement, où n c n2 = n = dim M, teIles que v: et
wJ sont continus par rapport à x, i = 1, ..., n et j = 1, ..., nz -

Remaraues 3.1.2
(1) La condition (i) est équivalente à dire que la somme directe est invariante si on
applique la différentielle.
(2) La norme utilisée en (ii) est la norme riemannienne (norme usuelle dans IRn si
M = IR").
(3) Les ensembles ES= u EX et EU= u EX sont des sous-fibrés vectoriels
XEA XEA

(4) Si m est un entier positif tel que p = c hm < 1, alors


II Dxfm(v)Il l p llvll où v E Ei , m 2 O
et
II ~ , f ~ ( IIvS)p llvll où v E E: ,rn 2 0.
Par conséquent, Dxfm/ EX et D,f / EX sont respectivement une contraction et

une expansion. Donc, la constante c détermine le nombre d'itération de f


nécessaires avant que l'application D,f devienne une contraction (respectivement

D ,f une expansion) sur le domaine EX (respectivement EX ) .

Définition 3.1.3 - Une application f est dite d'Anosov si la variété M est


hyperbolique.

Ce type d'application fut étudié abondamment par le mathématicien russe


D.V.Anosov [2].

Dans la définition 3.1.1 d'hyperbolicité, nous avons utilisé une norme


riemannienne sur le compact M. La condition (ii) dans cette demière ne dépend pas
de la norme utilisée mais les constantes c et en dépendent.

Définition 3.1.4 - On dit qu'une norme est adaptée à l'application f si M est


hyperbolique avec c = 1.

On peut, ainsi, introduire le lemme suivant:

Lemme 3.15 - Tout difféomorphisme d ' h o s o v possède une norme adaptée.


DÉMONSTRATLON.Soient f: M +M un difféomorphisme d'une variété compacte

M et II v II une norme de v E TM pour laquelle M est hyperbolique. De la

défirlltion d'hyperbolicité,
IIDfn(v) I l 5 chnllvll si v e EX n 2 O

et
I I D f "(v)ll$ chnllvll si v c Ei n T O a v e c c > O e t l é ]0,1[.
Soit q un entier positif pour lequel c hq < 1 - Définissons une nouvelle norme

III v III par III v 1112


= :s II DP(V) si v E E; et par III v 1112= :< II DY 112

si v E EX. Si v E E i ,alors Ill v Ill2l q c211v 11'.

E II ~f "(v) H2
or, III D~(V)III~= n=l

= III v III* - II v 112 + IIDP(v) Il2


5 III v 1112 - II v 112 + (c kql2 11 v Il2
= Ill v Ill2- (1- (c ~ 4 ) II~ v)1l2

Par conséquent, III Df(v) III L og Ill v Ill où c02= [ 1 - Sachant


9c2
. > 0 . Nous avons également que
que III Df(v) Ill 2 O et que Ill v Ill 2 0 , alors a
ao2< 1 et donc que 0 < a0 < 1. Posons a = max { a0 I IIIDf(v) Ill 5 oo Ill v Ill
avec O < oo < 1 et v E Ek }. Ainsi, IIIDf(v) 111 6 cr III v III .De façon similaire, en

remplaçant f par f- 1 , on démontre que III D f '(v) III 5 00 Ill v III où


q-1
III v 1112= : .
II D f "(v) Il2 si v E E Donc e n posant o = rnax { o g I

l l l v ! Ocoo<l
~ ~ ~ ~ f ~ ( v ) I l l l u ~ ~avec ll et VEE!,!} on obtient

III D f '(v) Ill l u Ill v Ill.

À présent, nous utiliserons touiours une métrique adaptée d d é f ~ par


e la norme
adaptée c'est-à-dire d(y,x ) = II y - x II.

Définition 3.1.6 - Soit f: M + M un difféornorphisme. Pour x E M et E> O

petit, définissons
WS(x,f) = { y M tel que d(fnx,fny)-+O quand n + = } ,
-
E

WU(x,f)= { y E M tel que d ( f " x , f "y) -+ O quand n + } ,

W:(x,f) ={ y é M tel que d(fnx,f "y) 5 e Vn 2 O} .


W,U(x,f) = { y s M tel que d ( f "x,f- "y) 5 Ê Vn 2 O} .

Les ensembles WS(x,f) = WS(x) et WU(x,f) = WU(x)sont appelés respectivement


variété stable de f en x et variété instable de f en x. Les ensembles W:(x,f) = Wg(x)

et W;(x,f) = W:(x) sont appelés respectivement variété stable d é f ~ localement


e et
variété instable définie localement. Notons que la variété instable Wt(x) est définie

comme une variété stable de f en x. '


Le théorème suivant est très important car il va nous permettre d e défuiir I'exisrtence
de coordonnées canoniques qui nous permettrons, par la suite, d'obtenir le rthéo-
rème de la fdature 3.1.13 recherché.
Théorème 3.1.7:(Théorème des variétés stables et instables). - Soit A un en-
semble hyperbolique défini sur un difféomorphisme de classe ck f: A = M +M
où k 2 1. Pour E >O petit, les conditions suivantes sont satisfaites.
(a) W:(x,f) et WE(x,f) sont des sous-variétés de A ck-difféomorphes à un disque
pour tout x E A et sont tels que T,( WE(x) ) = EX et Tx(WE(x) ) =EX c'est-
à-dire que Wg(x) et Wg(x) sont tangents respectivement à EX et à EX.

@) d(fn(x), fn(y)) lknd(x,y) pour y E Wz(x), n 2 0 , h E ] 0,1[ et


d ( f "(x), f "(y)) lIcnd(x,y) pour y E W:(x), n 2 O, x E A.
(c) W ~ ( Xet
) W:(x) varient de façon continue avec x E A c'est-à-dire qu'il existe
deux difféomorphismes 9,:WE( x ) + IRni et v,: Wl( x ) -t IR"^ ,conthus
en x, et tels que toutes leurs différentielles d'ordre i ,notées D' ( <px ) et
D' ( vx) respectivement, sont continues en x pour O 5 i 5 k.

DÉMONSTRATION. Voir [9] et [18].

Remarque 3.1.8 - La partie @) du théorème 3.1.7 implique que Wz(x) c WS(x)


et W:(x) G WU(x). En effet, soit y E W:(X) alors, par la partie (b),
d(fn(x), f "(y)) l hnd(x,y). Sachant que O < h < 1, on obtient que Icnd(x,y) -t O

quand n + - , c'est-à-dire y E WS(x) . De même, WC(x) WU(x).

En utilisant la remarque ci-dessus, on peut énoncer le corollaire suivant:


Corollaire 3.1.9 - Soit f et A défini comme dans le théorème 3.1.7 précédent,

Montrons que WS(x)= U f" ( Wi ( fn(x)) ).


DÉMONSTRATION.

-
n10 '

( E ) Soit y E WS(x) dors d(f "( y ), f "( x )) -t O quand n +


o V E > O 3 no tel que V n > no nous avons d(fn(y), fn(x))< E
o V E > O 3 no tel que V n-no> O nous avons d(fn-"0 (fn.(y)), fn-"0 (fno(x))< E
m V E > O 3 no tel que fno (y) E w;(fno (x) )
o V E > O 3 no telque y~ f - " o ( ~ ; ( f " o ( x ) ) )
* y c n u1 0 f -"(w;(fn(x))).
( 2 ) Soit y E f - " ( w;( fn (x) ) ) pour un certain n 2 O. Par la remarque 3.1.8
ci-dessus, f - " ( Wg( fn(x)) )
y € f-"(WS(P(x))) - "
f - ( WS( fn(x)) ). Ainsi,
fn(y)€ WS(f"(x))
o d(fm(f"(y)), fm(fn(x))) + O quand m + =
o d(fm+n(y),fm+n (x)) + O quand rn+-
o d(fm (y), f m (x) ) -t 0 quand m -t .c avec n fixe
o y E WS(x).
On démontre que WU(x)= U f n ( Wt ( f"(x) ) ) de façon similaire.
n2O

Notons que WE(x,f) = ~ $ , f ') et que WU(x,f)= WS(x,f ') .


Lemme 3.1.10:(Existence de coordonnées canoniques). - Soit f: M +M un
difEomorphisme d'Anosov. Pour chaque E > O petit, il existe un 6 > O tel que
W:(x) n WE(y) est un point de M noté [x, y]
quand x, y E M et quand d(x,y) 1 6 .

DÉMONSTRATION. Ceci vient du fait que Wl(x) nWZ(x) = { x 1 et que la

transversalité est stable c'est-à-dire préservée pour des petites perturbations [l].
Nous avons également que [x,y] E M. O

Lorsque M = IR^, on peut donner une représentation géométrique des notions de


variétés stable et instable et d'existence de coordonnées canoniques de Ia façon
suivante: Soient x E M et y E M. Alors il existe un point p E M tels
que Wz( x ) nWE( y ) = p = [x,y] G M représenté par la figure suivante:
où (1) = W z ( x ) , (2) =W;(y), (3) =W:(x) et(4) =WF(y).

Figure 2.

Afin de posséder une idée géométrique d'un cas simple du lemme 3.1.10
d'existence de coordonnées canoniques ci-dessus, nous aimerions fournir cet
exemple:

Exemde 3.1.1 1 - Soit f: M +M un difféomorphisme d'Anosov. Posons


M = I R ~E, >O petit et ~ = O EM. Supposons que W z ( x ) = [-E, e] x { O } et

W;(X)= {O} x [-E,E]. Notons qu'ici E i = IRx {O} et EX = {O} x IR.


Montrons que si y est assez près de x alors W(: x ) nW:( y ) est un unique point
Premièrement, montrons que Wg( x ) nWg ( y ) it 0 si d(x,y) 16 < & c'est-à-dire
si y e M est assez près de x. Par le théorème 3.1.7 (c), l'application
x + W,U( x ) est continue. Ainsi, si 6 > O est assez petit et d(x,y) 1 6 alors
W,U(y)~[-6,6]~[-&-6,&+6].
Soient P = ( p I, pz) et Q = ( ql, q2) des points de Wl( y ) tels que pz > O et q2 < 0.
~ é f ~ s s o n s R = [ - 6 , 6 ] ~ [ - E - 6 , & + 6 e] t I = [ - 6 , 6 ] x { O } ç W g ( x ) . Or
(: y ) est également connexe
R est connexe et R \ 1 est non-connexe. Sachant que W
et près de Wz( x ) i1 existe des points P = ( pl, pz), Q = ( q I. 42) de W,( y ) tels
que pz > O et q2 4 0 et un point Z = ( zl, z2) de Wt( y ) n I ne rendant plus
Wg( y ) connexe (c'est-&-dire z2 = 0). Donc, z E Wz( x ) n Wg( y ) # 0.
Deuxièmement, montrons par contradiction que Wg x ) n Wt( y ) est un singleton
si y est assez près de x. Soient { 6, }, une suite de nombre réels positifs

avec 6 < E telle que AI 6, = O et { y, ) , ,une suite de points dans IR^ telle que
d(yn,O) 5 6 , V n 2 1.
Supposons que ( u n , v, } G Wg( x ) nWg( y, ) avec un ;t v, et où

wi(yn)~
r-6,. 6, I X I - E - ~ ~ , EI + ~ V
~ n 2 1. Remarquons que
d(W,U(y,),W,U(O) ) < a n + O , d ( u n , y n )< 2 6 , e t q u e d ( v n , y n )<25,-
Soit C , un chemin reliant un et v, entièrement contenu dans
[- 6,. 6, ] x [ - E - 6 , E + 6, ] . Par le théorème de Rolle, il existe un
pointw,de C , d a n ~ [ - 6 ~ , 6 , ] ~ [ - & - 6 , , & + 6 ~ tel
] que T w n W t ( y n )=

IR x { O } . Sachant que y, +O et 6, +O alors il existe une sous-suite


convergentew"k - t ( O , y o ) ~ O x [ - ~ ,et
~ ] doncT, "k
W~(ynk)=IRx{O}
contradiction. S'il n'existe pas de chemin C , reIiant un et vn entièrement contenu

dans [ - an, 6 , ] x [ - E - & + 6,] alors il existe un m > n tel que les

points ,u et v, sont reliés par une chemin Cm de wE( y, ) entièrement contenu


dans [ - 6,- 6, ] x [ - e - ,a E + 6 , ] . Par le théorème de Rolle, il existe un
pohtw, de Cm dans [-6,,6n1x[-e-6,,e+6,] telque T w m W ~ ( ~ =
m)

R x { O ). Sachant que y, -+O et 6, + O alors il existe une sous-


s u i t e w n k + ( O , y O ) ~O x [ - & , & ] etdoncT, W ~ ( y m k ) = I R x { O Vk21.
}
"'k

contradiction. Donc, Ws( x ) nW,U( y ) est un singleton.

Lemme 3.1.12:(Lemme d'expulsion). - Soit A un ensemble hyperbolique de M.


Alors, il existe E > O tel que A est expulsif dans M c'est-à-dire que si x E A et
y E M avec y #x alors
d( fk(x),fk(y) ) > E pour un certain k entier.

DÉMONSTRATION. Sinon d( fTx), fk(y) ) lE pour tout k entier et donc que

nW;(X) = { x } . Par conséquent, y = x par le lemme 3.1.10.


y E w~(x)

Le prochain théorème montre que dans un difféomorphisme dtAnosov toute 6 -


pseudo-orbite est E -fdabIe. Cfest le théorème le plus important de ce chapitre.
Théorème 3-1,13:(Théorème de Ia filature). - Soit f: M +M un difféo-
morphisme dlAnosov. Pour tout P > O, il existe un a > O tel que chaque a -
pseudo-orbite { x, ), de M est p -Ilable par un point x E M.

DÉMONSTRATION.
Soient E >O petit à déterminer plus tard et 6 E ( 0, E ) définis

comme dans le lemme 3-1-10d'existence d'une coordonnée canonique c'est-à-dire


tel que Wz(x) nWE(y) nM # 0 quand d(x, y) 5 6, x,y E M et quand x + y.
Soit )L E ]O, 1 [ et choisissons N tel que hN E S 6 et a > O tel que si

{ yi )yz0 est une a -peudo-orbite dans M, alors d(fj ( y, ), yj ) < 7


6 pour tout

j E [ O, N ] c'est-à-dire a 5-26 . Premièrement, soit { x i )f 5 une a -pseudo-

orbite de M où r est un entier positif. Définissons récursivement


x pourk E [ O , r ] p a r T = x , et

*+l)N = [fN(%K) * xO<+1)N] = w(: fN(*) ri%( X(k+l)~) M.

car { x k +~i )y= est une a -pseudo-orbite, f est un difféomorphisme et par le

choix de a. Par conséquent, d( f N ( ~ ) , <6 et donc


[ f N-( x ~ ) x, @ + ~ ) ~existe
X&+~)N= ] par ie Iemme 3.1.10 d'existence d'une

coordonnée canonique. Posons x = fr N ( ~.) Pour i E [ O, rN 1, choisissons s


avec i E [ SN, (s+l)N ] où (s+l) 5 r.
Ainsi, d( fi(x), fi ) = d( fi( fr N ( ~ ),) fi )
- f d(f'-'N( G),fi-tN+N (-
< ts+l y-1)d )

u N
car (i - t O et GEw,(f ( ~ ( , - ~ ) ~ ) ) n W ; ( x ~Sachant
~). que

yN
E Wz( X,N ) pour tout O Is Ir - 1 , nous avons que
d(fi-"( G), fi-"( x,~))-<E.
6 . Donc, par
Nous avons également, par le choix de a, d( fi -SN( xSN), xi ) l T

l'inégalité du triangle, nous avons d( fi( x), xi )


5 d ( f ' ( ~ ) , f ' - ~ ~ ( ~ d) ()f +i - s N ( ~ ) 7 f i - s N ( ~ s N ) )C+ I ( € ~ - ~ ~ ( X ~ ~ ) , X ~ )

Pour un petit E , nous avons -+ e t -6+ . Deuxièmement, chaque cc -


1-h 2

pseudo-orbite { xi =
:) O de M se prolonge en une a -pudo-orbite { Xi );z O où

rN 2 n en posant xi = fiAn(x,) p u r i c ( n, rN 1
Eneffet, d ( f ( ~ ~ ) , x ~=+d(f(fi-"(x,)),fiC'
~) -Yx, 1)
= Oc 6 pourtoutie ( n , rN].
Si x E M E -file la a -pseudo-orbite ( X i dors ce même x E M E -fde la la -

pseudo-orbite { xi )Fe , c'est-à-dire si x E M est t e k que d( fi( x ), xi ) L e pour

tout O l i l r N alors d(fi(x),xi)<€ pour tout O l i l n . Si {xi)!='=, est une

a -pseudo-orbite finie de M alors { xj + a )jb-a


-
- est également une a -pseudo-orbite
finie de M en posant j = i - a . S i x s M e -file la a-pseudo-
orbite { X j + a)jb-a
= alors f a ( x ) E -file la a -pseudo-orbite { xi )!=, , c'est-à-

dire si x est tel que d(fj(x), x j c a ) S E pour tout O 5 j l b-a d o r s

d ( f i ( y ) , x ) ~pourtout
~ a I i I b o ù y = f a(x).Ainsi,lelemmedelafdature
est vrai pour une a -pseudo-orbite finie de M. Par contre, si { xi }:=O_, est une

a -pseudo-orbite dans M, soit { x ( rn ) } une suite de points de M telle que x ( )

E -file la a -pseudo-orbite { x-I lm


i=-m . Sachant que M est compact, il existe une
sous-suite { x ( mk ) ) de points de { x ( * ) } convergeant vers un point x de M.
Ici, on note que la suite ( ml;} est une suite croissante d'entiers positifs.
Fixons ko un entier positif arbitraire et soit k 2 ko . Puisque x ( mk ) E -fde la a -
pseudo-orbite { xi )?!- mk, elle E -fde la a -pseudo-orbite { xi c'est-à-
mko

dire que d( fi( x ( mk ) ), xi ) S E pour tout i E {-Ink, , ..., mko} .

Or, les applications f , f 1et la métrique d sont continues ce qui nous permet
d'écrire d( fi( x ), xi ) = d( fi( iim { x ( mk }), xi )
k+-
- lim {d(fi({x (mi,))), x i ) ) S E
k+-
pour tout i E {-mk
O
, ..., mko}. Ainsi, le point x E -file la a -pseudo-orbite
( xi } Donc, on obtient que le point x E M E -file la a -pseudo-orbite

( xi ):=*' .. car k est arbitraire.

Corollaire 3.1.14 - Soit A c M un sous-ensemble hyperbolique de M. Pour


chaque P > 0, il existe a > O tel que la condition suivante est satisfaite: Si x E A
et d( fn( x ), x ) < a d o r s il existe X E A tel que f n ( x ) = x et tel que

d ( f k ( x ) , fk(jl)) I P pourtout O IkSn.

DÉMONSTRATION. Soient xi = f k ( x ) pour i = k (mod n), où O I k In.


Ainsi, (,xi
-::) est une a -pseudo-orbite dans A. Par le théorème 3.1.13
précédent, prenons xE A tel que X p -file { xi . Alors
d ( f i ( z ) , f i f n ( z ) ) 5 d ( f i ( x ) , ( x i ) ) + d(xi, f i + n ( ~ ) )
Ip + d ( f k ( x ) ) ,f k ( X ) )

S p + p = 2 P pourtout -=Si<-.
Par le lemme d'expulsion, nous avons fn ( X ) = X . Nous avons, également,

Remaraue 3.1.15 - Nous avons démontré Ie théorème de la filature pour les dif-
féomorphismes hyperboliques sur des variétés compactes lisses. Dans [2] et [3], le
théorème 3.1.13 a été démontr6 sur l'ensembles des points permanents R ( f ) d'un

difféomorphisme hyperboliques sur des variétés nemannienne compactes lisses où


C! ( f ) = { x E M tel qu'il existe un entier In12 1 avec f n 0 nU # 0 pour tout

voisinage U de x}.
CONCLUSION

Nous avons présenté dans ce mémoire, la propriété de la filature sur une variété
riemannieme lisse et compacte. À cette fin, nous avons tout d'abord fait un rappel
de l'étude de certains concepts sur les variétés généralisant ainsi les notions de
vecteurs tangents, d'espaces tangents et de différentiabilité rencontrées dans IRn.
Les deux objectifs de ce mémoire étaient, premièrement, de démontrer le théorème
de la filature dans le cas linéaire, c'est-à-dire pour un homéomorphisme linéaire et
hyperbolique défini sur un espace de Banach et de donner des exemples
d'applications de la propriété de la fiiature. La deuxième partie consistait à donner
un aperçu général du théorème de la filature pour des difféomorphismes d'Anosov
entre variétés différentielles riemanniemes lisses et compactes- Il est également

possible d'étudier la propriété de Ia filature pour des systèmes dynamiques continus


[8] et [23]. Ii aurait été intéressant de faire une étude de la propriété de fdature sur

des variétés lisses arbitraires non-compactes. Dans ce cas, il y aurait eu différents


comportements à analyser 1171. La propriété de la fdature d é f i e dans ce mémoire
n'exige pas d'hypothèse de différentiabat6 seulement une notion de métrique.
Nous poumons, ainsi nous demander s'il serait possible de définir une analogie à la
propriété "f est hyperbolique" sans exiger que f soit différentiable. Dans ce cas, il
nous serait possible d'utiliser deux propriétés qui n'exigent pas d'hypothèses de
différentiabilité. En terminant, nous espérons que c e mémoire a pu susciter un
quelconque intérêt auprès du lecteur et qu'il sera inspiré à développer d'autres
concepts et résultats sur la propriété de la filature.
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