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EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE

I. INTRODUCTION
1.Equations différentielles : généralités :
11. Contexte historique et instabilité des solutions

Les équations différentielles ont été inventées par Newton (1642-1727). C'est le début de la physique moderne et
l'utilisation de l'analyse pour résoudre la loi de la gravitation universelle conduisant à l'ellipsité des orbites des
planètes dans le système solaire. Leibniz (1646-1716) érige l'analyse en discipline autonome mais il faut attendre
les travaux d'Euler (1707-1783) et de Lagrange (1736-1813) pour voir apparaître les méthodes permettant la
résolution des équations linéaires.

Dans la foulée de Newton, les mathématiciens Laplace, Lagrange et Gauss développent les méthodes de la
théorie des perturbations ; ces méthodes permettent par exemple de déterminer les perturbations séculaires (i.e.
petites par rapport au mouvement annuel) des orbites des planètes.

Plus tard, Liouville (1890-1882) montrera l'impossibilité de résoudre certaines équations différentielles même
d'ordre peu élevé.

De nos jours beaucoup de mathématiciens, à commencer par Poincaré (1854-1912), ont montré que les solutions
d'équations différentielles peuvent être très instables ; ces équations peuvent conduire à des situations chaotiques à
cause d'une grande sensibilité aux conditions initiales. Ces mathématiciens ont contribué à détruire le mythe que
l'on pouvait décrire le monde uniquement à partir d'équations différentielles qu'ils suffisaient alors de résoudre !

Par exemple l'atmosphère de la terre peut être simulée par des équations différentielles qui vont permettre de
calculer à partir de données initiales le temps à des instants donnés successifs.

Mais on sait aussi qu'entre une situation calculée par ordinateur et une situation météo réelle il y a une
différence qui va en s'accroissant à tel point qu'au bout de 8 à 10 jours il peut avoir une situation simulée qui n'a
rien de commun avec la situation réelle. Il y a une telle sensibilité aux conditions initiales qu'on dit même que le
vol d'un papillon au dessus de Pékin peut entraîner l'apparition d'un cyclone dans le sud des Etats-Unis quelques
semaines après.

12. Définitions et exemples


Une équation différentielle est une égalité faisant intervenir une fonction f et ses dérivées f ', f ", ...et un intervalle
à préciser (noté ici I) comme par exemple dans :
pour tout x de I, f '(x) - f (x) = 2 x + 4 , équation différentielle encore notée y ' - y = 2 x + 4 , x ∈ I .
D’une manière plus générale, une équation différentielle d’ordre n s’écrit F(x, y, y', y", ... y(n)) = 0 , x ∈ I
Exemples :
--ED du 1er ordre :
( ) ( )
x x 2 + 1 y ′ + y = 2 x x + 2 , I = [ −2; +∞[ s’écrit F ( x, y , y ′ ) = 0 avec F ( x, y , z ) = x x 2 + 1 z + y − 2 x x + 2
r ′ sin 2θ − 2r cos 2θ = 0 , θ ∈\ s’écrit F (θ , r , r ′ ) = 0 avec F ( x, y , z ) = z sin 2 x − 2 y cos 2 x
di
L + Ri = E t ∈ \ s’écrit F ( t , i, i′ ) = 0 avec F ( x, y , z ) = Lz + Ry − E = 0
dt

--ED du 2ème ordre


2ty ′′ − 3t 2 y = 5t + 1 I = ]0; +∞[ s’écrit F ( t , y , y ′, y ′′ ) = 0 avec F ( x, y , z , u ) = 2 xu − 3x 2 y − 5 x − 1
Jθ + Cθ = 0 , I = ]0; +∞[ ; x + µ x + kx − mg = 0
m
--ED du 4ème ordre ( x − 1) y ( 4) + 4 xy′ − 2 y + x = 0
1
♦ L'équation différentielle d’ordre n F(x, y, y', y", ... y(n)) = 0 , x ∈ I est résolue (ou normalisée) par rapport à
n n
(
y ( ) si la relation précédente est sous la forme : y ( ) = G x, y, y ′, .., y ( )
n −1
)
Exemple :
1 2 x+2
x( x − 1) y ′ + y = 2 x x + 2 I = [ −2; +∞[ donne l’équation normalisée suivante y ′ = y−
x( x − 1) x −1
Résoudre l’équation différentielle F(x, y, y', y", ... y(n)) = 0, x ∈ I , c'est trouver toutes les fonctions f n fois
dérivable sur I, vérifiant F ( x, f ( x), f ′( x),..., f ( ) ( x )) = 0 . Une solution d’une équation différentielle est donc une
n

fonction appelée aussi intégrale. La courbe plane définie par y = f(x) se nomme courbe intégrale.
L'ensemble des solutions constitue l'intégrale générale ou Solution Générale (SG).

La solution générale d'une équation différentielle d'ordre n, dépend de n constantes arbitraires

Il n'existe pas de méthode générale et la résolution d'une équation différentielle reste donc difficile voire
impossible. Lorsque la résolution formelle est impossible, c’est à dire si on ne peut trouver une formule donnant
exactement la forme des solutions, on peut avoir recours à des méthodes numériques qui donnent des solutions
approchées.
Pour résoudre une équation différentielle, la première démarche est de déterminer l’ordre et le type d’équation
auquel on a affaire et ensuite, si c’est l’un des types usuels, on applique la méthode standard, sinon on peut essayer
des changements de fonctions ou changements de variables.

2. Equations différentielles du premier ordre :


21. Existence et unicité des solutions :
Une équation différentielle du premier ordre s’écrit F(x, y, y')= 0 .
On admettra que, sous certaines conditions, une équation différentielle du premier ordre admet une infinité de
solutions dépendantes d’une seule constante arbitraire. Plus précisément

Théorème de Cauchy : lorsque l’ED peut s’écrire y ′ = f ( x, y ) , si f est continue et possède une dérivée continue
par rapport à y sur un ouvert Ω de \ 2 , alors pour tout point ( x0 , y0 ) de Ω ,il existe une solution unique y de l’ED
définie au voisinage de x0 et telle que y ( x0 ) = y0

Remarque : -On appelle « problème de Cauchy » le problème de l’existence et de l’unicité de la solution d’une
équation différentielle pour des condition initiales données.

Une intégrale particulière (ou Solution Particulière SP) est obtenue en imposant une condition sur y.
Le plus souvent elle se présente sous la forme y ( x0 ) = y0 appelée condition initiale.

22. Interprétations géométriques, isoclines :


-Interprétation géométrique du Théorème de Cauchy : ce
théorème signifie que sous certaines conditions, pour un
point « quelconque » M 0 ( x0 ; y0 ) du plan , il existe une
et une seule courbe intégrale (solution de l’ED) qui passe M0
par M 0 . y0

-pour une ED y ′ = f ( x, y ) , pour tout point


M 0 ( x0 ; y0 ) « convenable », on connaît y ′ = f ( x0 , y0 )
c’est à dire la pente de la tangente de la courbe solution
qui passe par M 0
x0

2
Le tracé approximatif de courbes solutions peut se
faire grâce aux isoclines : l’isocline de pente p est
l’ensemble des points des courbes intégrales en
lesquels la pente des tangentes aux courbes est
égale à p.
Cet ensemble peut être vide ou non.
Par exemple l’isocline horizontale de pente 0 est
l’ensemble des points des courbes intégrales en
lesquels les tangentes sont horizontales.

Tracer le champ des tangentes (cf dessin ci-contre)


permet d’avoir une idée de l’allure des courbes
intégrales. Le petits traits en rouge correspondent à des
(les petits traits représentent les tangentes ) tangentes de points de l’isocline de pente 1, ceux
en bleu à des tangentes de points de l’isocline de
pente 0,5.

II. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES A VARIABLES SEPARABLES

Ce sont les équations différentielles qui peuvent se mettre sous la forme g ( y ) y ' = f ( x) (1)

dy
Ou encore, avec y ' =
dx
, (1) s’écrit g ( y )dy = f ( x)dx , on intègre alors, d’où ∫ g ( y )dy = ∫ f ( x)dx .
La résolution d’une équation différentielle à variables séparables se ramène à deux intégrations.

dy dy dx
Exemple : xy ′ = 2 y soit x = 2 y , que l’on peut écrire =2
dx y x
dy dx  y 
on intègre alors ∫
y
= 2∫
x
ce qui donne Ln y = 2 Ln x + C ou beaucoup mieux Ln 
 K 
 = 2ln x

(cela revient à prendre C = Ln K , pourquoi est-ce mieux ?


parce que cela permet d’éviter une erreur courante lors du passage à l’exponentielle, la constante devient
multiplicative)
y
Finalement , on trouve = exp(2ln x ) = x 2 soit y = Kx 2 , K ∈ \
K
Remarque : en toute rigueur : il faudrait écrire Ln y = 2 Ln x + C
= ±eC x 2 donc y = Kx 2 , K ∈ \ ∗ avec K = ± eC , de plus la solution y = 0 convient et
2 Ln x
d'où y = ± eC e
finalement on a bien y = Kx 2 , K ∈ \

La famille de courbes obtenue est la famille de paraboles passant par l’origine, d’axe (Oy).

Même exemple avec la condition supplémentaire y ( x0 ) = y0 , x0 ≠ 0 et y0 ≠ 0 donnés :


y0 y
-soit on cherche K tel que y ( x0 ) = Kx0 2 = y0 d’où K = 2
et donc y = 02 x 2 , on obtient une parabole particulière
x0 x0
de la famille initiale.
2
dy dx y x  x
-soit , au cours de la résolution, on écrit ∫ = 2∫ ce qui donne Ln = 2 Ln d’où y = y0  
y x y0 x0  x0 

3
III. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINEAIRES
1. Définition
Les équations différentielles linéaires du premier ordre sont les équations différentielles qui peuvent se mettre sous
la forme y′( x) + a( x) y ( x) = b( x)

Une équation différentielle linéaire du premier ordre est de la forme : A( x) y ′( x) + B ( x) y ( x) = C ( x) (E)


où A, B et C sont des fonctions continues de la variable x sur un intervalle I ; A( x) et B( x) sont appelés
coefficients et C ( x) le second membre.

Pour tout intervalle I, où A( x) ne s'annule pas, l'équation (E) peut être résolue (ou normalisée) en y'(x), en
B ( x) C ( x)
effet sur un tel intervalle, on peut écrire y ′( x) + y ( x) = (c’est à dire y ′( x) + a ( x) y ( x) = b( x) ) ou
A( x) A( x)
B( x) C ( x)
y ′( x) = − y ( x) + . Un problème "de raccord" des solutions peut être envisagé aux points en
A( x) A( x)
lesquels le coefficient A( x) pourrait s'annuler.

Exemple : x( x − 1) y ′ + y = 2 x x + 2 I = [ −2; +∞[ donne l’équation normalisée suivante


1 2 x+2
y′ = y− avec problème éventuel de raccord en 0 et (-1)
x( x − 1) x −1
2. Principe de Résolution
Les équations différentielles linéaires y ′( x) + a ( x) y ( x) = b( x) se résolvent en deux étapes :
♦ Première étape : Résolution de l’Equation différentielle Sans Second Membre :
ESSM : y ′( x) + a ( x) y ( x) = 0 (encore appelée équation homogène)
elle est à variables séparables, elle se résout donc comme au §II.
On trouve une Solution Générale de l’Equation Sans Second Membre SGESSM : y ( x ) = Kϕ ( x )

♦ Deuxième étape : on considère l’Equation Avec Second Membre EASM y ′( x) + a ( x) y ( x) = b( x)


Et on cherche une Solution Particulière de l’Equation Avec Second Membre SPEASM , on la notera y p

----soit directement : cette solution peut être cherchée sous la forme d’une constante ou sous une forme qui
ressemble à celle du deuxième membre (Cf. §4) .
----soit en utilisant la méthode de variation de la constante (Cf. §5)
♦ Conclusion : on a SGEASM = SGESSM+ SPEASM

3. Recherche directe d’une Solution Particulière de l’Equation Avec Second


Membre SPEASM
Pour y ′( x) + a ( x ) y ( x) = b( x) , on cherche une solution semblable à b( x)
voici quelques cas classiques :
exemples :
--- pour y ′( x) + 2 y ( x) = 4 x , on peut chercher une solution du type y p = ax + b où on déterminera les valeurs de
a et b en reportant dans l’équation (ici on trouve a + 2 ( ax + b ) = 4 x donc a = 2 et b = −1 , y p = 2 x − 1 )

--- pour y ′( x) + 4 y ( x) = 3cos 2 x , on peut chercher une solution du type y p = a cos 2 x + b sin 2 x
(
--- pour y ′( x) + 4 y ( x) = 3 x 2 e−2 x , on peut chercher une solution du type y p = ax 2 + bx + c e−2 x)
4
--- pour y ′( x) + 2 xy ( x) = 5 x , on peut chercher une solution constante du type y p = c (ici, on trouve y p = 5 )
2

Propriété : pour une équation qui s’écrit y ′( x) + a ( x ) y ( x) = b( x) + c( x) ,


si y p1 est une solution particulière de y ′( x) + a ( x ) y ( x) = b( x) et, si y p 2 est une solution particulière
y ′( x) + a ( x ) y ( x) = c( x) alors y p = y p1 + y p 2 est une solution particulière de y ′( x) + a ( x ) y ( x) = b( x) + c( x)

exemple : pour y ′( x) + 4 y ( x) = e−2 x + 3x 2 , on peut chercher une solution y p1 particulière pour


y ′( x) + 4 y ( x) = e−2 x puis une solution y p 2 particulière pour y ′( x) + 4 y ( x) = 3x 2 et alors une solution particulière
de y ′( x) + 4 y ( x) = e−2 x + 3x 2 est y p = y p1 + y p 2

4. Recherche d’une SPEASM par la méthode de la variation de la constante


On utilise la méthode de la variation de la constante pour trouver une Solution Particulière de l’Equation Avec
Second Membre SPEASM .
La Solution Générale de l’Equation Sans Second Membre SGESSM est de la forme y ( x) = Kϕ ( x) (cf.§3)
Le principe de la méthode est de considérer K comme fonction de la variable x.
On cherche donc y p avec y p = K ( x)ϕ ( x) , on écrit y ′p = K ′( x).eϕ ( x ) + K ( x).eϕ ( x ).ϕ ′( x) et on reporte dans l’équation

complète (avec second membre) pour déterminer une solution particulière.


Remarque importante: s’il n’y a pas d’erreur, lorsque l’on reporte dans l’équation , « il ne doit plus y avoir de
K(x) » mais on doit pouvoir écrire K’(x)= …., ce qui permet , en intégrant de trouver K.

Exemple : ( x 2 + 1) y ′ + xy = 2 x x 2 +1

dy − x dx y x  −1  2 x 1
---ESSM : ( x 2 + 1) y ′ + xy = 0 entraîne = 2 d’où ln = − ∫ 2 dx =   ∫ 2 dx = − ln ( x 2 + 1)
y x +1 K x +1  2  x +1 2
K
D’où y= (c’est la SGESSM)
x2 + 1
--- SPEASM avec "méthode de la variation de la constante"
K ( x) 1
= K ( x ) ( x 2 + 1) 2 (forme plus facile pour dériver),

on écrit y =
x2 + 1
K ′( x) xK ( x)
on trouve y ′ = − et en reportant dans l’EASM, on trouve après simplification K'(x) = 2x
x 2 + 1 ( x 2 + 1) x 2 + 1
x2
donc pour K ( x) = x 2 , on trouve une SPEASM yP =
x2 + 1
K K x2
Conclusion : y = + yP = +
x2 + 1 x2 + 1 x2 + 1

IV. ÉQUATIONS HOMOGENES DU PREMIER ORDRE


1. Définition : Ce sont les équations qui peuvent se mettre sous la forme : F ( y′, y ) =0
x
y
Nous nous placerons ici dans le cas où l’équation peut s’écrire sous la forme y ′ = f ( ) (E)
x
2
 y
Exemple : x 2 y ′ − y 2 = 0 peut s’écrire y ′ =  ,
 x 

5
 y
xy ' = y + sin   , x 2 − 2 y 2 + 2 xyy ' = 0 sont des équations homogènes
x
Pour s'assurer qu'une équation est homogène, dans le cas où sa forme serait complexe, il suffit d’écrire
« y = tx », x et y doivent disparaître pour ne laisser que y' et t.

2. Méthode de résolution:
y ( x)
On résout (E) sur R-* et R+* en introduisant une nouvelle fonction inconnue de la variable x : t ( x) = notée
x
y
simplement t = , on a donc y = tx .
x
y
♦ De y = tx (c’est à dire y ( x ) = t ( x ) × x ), on déduit y ' = t + xt ′ or d’après (E) y ′ = f ( ) = f (t )
x
dt
Cela conduit à t + xt ′ = f (t ) soit xt ′ = f (t ) − t ou x = f (t ) − t nouvelle équation différentielle à variables
dx
séparables où l’on cherche t ( x) ou x(t) .
 x(t )
Si on a t ( x) , on en déduit y ( x ) = t ( x ) × x , si on a  on obtient une famille de courbes données sous
 y (t ) = tx(t )
forme paramétrique.

De manière générale les courbes solutions sont homothétiques de l’une d’elles par rapport à l’origine, et il peut
exister des solutions singulières y = t0 x qui correspondent à des droites
(elles sont obtenues pour t0 solution de cas f (t ) − t = 0 ).

Remarque : avec d’autres notations, on aurait pu écrire y = tx d’où dy = x dt + t dx


D’où x dt + t dx= f(t) dt à résoudre ensuite en t ( x) ou x(t) .

Exemple : Résoudre xy ' = y ( Lny − Lnx)


y  y
On doit donc résoudre (E) : y ' = Ln pour x > 0 , c’est bien une équation homogène du premier ordre.
x  x 
y  y
On pose y = tx (c’est à dire y ( x ) = t ( x ) × x ), on en déduit y ' = t + xt ′ or d’après (E) y ′ = Ln   = tLn ( t )
x x
dt dx d ( Lnt − 1) dx
Il faut donc résoudre t + xt ′ = tLn ( t ) soit = ou encore =
t ( Lnt − 1) x ( Lnt − 1) x
d’où Ln Lnt − 1 = Ln cx ce qui conduit à Lnt − 1 = cx soit t = e1+ cx et y = xe1+ cx

d ( Lnt − 1) dx
remarque : la résolution de = peut aussi donner une expression de x en fonction de t sous la forme
( Lnt − 1) x
x
Ln = Ln Lnt − 1 d’où x = λ ( Lnt − 1) ,
λ
 x = λ ( Lnt − 1)
on obtient des courbes ( Cλ ) données sous forme paramétrique  , t>0
 y = λ t ( Lnt − 1)

6
 x = ( Lnt − 1)
Soit ( C1 )  , les courbes ( Cλ ) sont
 y = t ( Lnt − 1)
homothétiques de ( C1 ) par rapport à l’origine.
 x = λ ( Lnt − 1)
En effet tout point M λ ( t )  d’une courbe
 y = λ t ( Lnt − 1)
 x = ( Lnt − 1) C1
( Cλ ) est l’image de M1 ( t )  par
 y = t ( Lnt − 1)
l’homothétie de centre O et de rapport λ car
JJJJJJG JJJJJG
OM λ ( t ) = λ OM1 ( t ) et l’image de tout point de ( C1 ) par
une homothétie de centre O et de rapport λ est un point
d’une courbe ( Cλ ).

 x = ( Lnt − 1)
En éliminant t dans  , on peut montrer que ( C1 ) a pour équation y = xe1+ x .
 y = t ( Lnt − 1)

V. AUTRES TYPES D’EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE


1. Équations de Bernouilli :
11. Définition et exemples
Ce sont les équations qui peuvent se mettre sous la forme (1) :
y ′ + a ( x ) y = b( x) yα , α ∈ \∗ \ {1}

Une équation différentielle de Bernoulli est de la forme : A( x) y ′ + B ( x) y = C ( x) yα , α ∈ \∗ \ {1}


où A, B et C sont des fonctions continues de x; α une constante réelle différente de 0 à 1 (en effet pour α = 0 et α
= 1 l'équation est linéaire). La solution évidente y = 0 ne sera pas retenue.
Pour tout intervalle I, où A( x) ne s'annule pas, en divisant par A( x) , on peut se ramener à y ′ + a( x) y = b( x) yα
Exemples : xy ′ + y − y 2 Lnx = 0 , x 2 y ′ + y = x y sont des ED de Bernouilli

12. Méthode de résolution


Les cas particuliers α = 0 et α = 1 donnent des équations linéaires
Le principe de la méthode est de diviser les deux membres de (1) par yα , c’est à dire de multiplier par y −α .
On obtient alors y ′y −α + a ( x ) y1−α = b( x)
On effectue alors un changement de fonction en posant z ( x) = y1−α ( x) et alors z ′( x) = (1 − α ) y −α ( x) × y ′( x)
1
On a donc alors y ′y −α = z′
1−α
L’équation (1) peut alors être transformée en une nouvelle équation (2) linéaire, de fonction inconnue z ( x) .
On la résout et on en déduit une expression de y

Exemple : xy ′ − y = (2 x 2 − 1) y 3 (1) , on divise par y 3 , c’est à dire on multiplie par y −3 et cela donne
x y −3y ′ − y −2 = (2 x 2 − 1)
1 −1
♦ z ( x) = y −2 ( x) = 2 et alors z ′( x) = −2 y −3 ( x) y ′( x) donc y −3y ′ = z′
y ( x) 2
−1
(1) devient donc xz ′ − z = (2 x 2 − 1) ou encore xz ′ + 2 z = 2 − 4 x 2 équation linéaire (2)
2
♦ Résolution de xz ′ + 2 z = 2 − 4 x 2 équation linéaire

7
dz − 2 z K
---ESSM : xz ′ + 2 z = 0 entraîne = dx d’où ln = −2 Ln x D’où z = (c’est la SGESSM)
z x K x2
--- SPEASM avec "méthode de la variation de la constante"
K ( x)
on écrit z = 2
= K ( x ) x −2 (forme plus facile pour dériver), z ′ = K ′ ( x ) x −2 − 2 K ( x ) x −3
x
et en reportant dans l’EASM, on trouve après simplification K ′ ( x ) x −1 = 2 − 4 x 2 soit K ′ ( x ) = 2 x − 4 x 3 donc
x2 − x4
pour K ( x) = x 2 − x 4 , on trouve une SPEASM z p = 2
= 1 − x2
x
K K
SGEASM : z = z = 2
+ zP = 1 − x 2 + 2
x x
1 ±1 ±1 ±x
♦ z= 2
donc y = = =
y z K x 2 − x4 + K
1 − x2 +
x2
2. Équations différentielles de Riccati:
Une équation différentielle de Riccati est de la forme : y ' = a( x) y 2 + b( x) y + c( x)
L'intégration d'une équation différentielle de Riccati nécessite la connaissance d'une solution particulière y1 de
cette équation..
1 1
♦ Méthode : On pose y = + y1 (écriture abrégée de y ( x ) = + y1 ( x ) ) et on est alors amené à chercher z
z z ( x)
fonction inconnue grâce à une équation linéaire.
Exemple : (E1) x3 y ′ + y 2 + yx 2 + 2 x 4 = 0 (y1 = − x2 ) ou y ′ = −
1
x 3
y2 −
1
x
y − 2x
2
1 1 1 1 1  11 
♦ y= − x 2 entraîne y ' = −2 x − 2 z ′ , par suite −2 x − 2 z ′ = − 3  − x 2  −  − x 2  − 2 x ou
z z z x  z  x  z 
2
1
z 2
z′ =
1 1
3
x z


11
− x2  +  − x2 
x z


( )
soit x3 z ′ = 1 − 2 x 2 z + x 4 z 2 + x 2 z − x 4 z 2 ou x3 z ′ + x 2 z = 1 (E2 )

♦ Résolution de x3 z ′ + x 2 z = 1 (E2 ) équation linéaire


z K
--SGESSM: x3 z ′ + x 2 z = 0 , on trouve Ln = − Ln x d’où SGESSM : z =
k x
K ( x) 1
--SPEASM : recherche par la méthode de la variation de la constante : z = ou z = K ( x )
x x
1 1 1
donc z ' = K ' ( x ) − 2 K ( x ) , en reportant dans (E2 ), on trouve x 2 K '( x) = 1 soit K '( x) = 2 donc pour
x x x
1 1
K ( x) = − on obtient la SPEASM z p = − 2
x x
K 1
-- SGEASM = SGESSM+ SPEASM donc z = − 2
x x
−1
1 K 1  x2
♦ Conclusion : y = − x2 =  − 2  − x2 = − x2 ( K ∈ \)
z  x x  Kx − 1
3. Équations différentielles de Lagrange et Clairaut:
Les équations de Lagrange sont les équations qui peuvent se mettre sous la forme : y = xa ( y ′) + b( y ′)
où a et b sont des fonctions dérivables sur un intervalle I ∈ R .
L'équation de Clairaut est un cas particulier de l'équation de Lagrange ( a( y ′) = y ′ ) : y = xy ′ + b( y ′)
dy
♦ Méthode : On prend pour paramètre y ′ = t et on cherche deux expressions pour :
dx

8
dy d d d
Avec y ′ = t et y = xa ( y ′) + b( y ′) , on a y = xa (t ) + b(t ) donc = ( xa (t ) + b(t ) ) = a (t ) + x ( a(t ) ) + ( b(t ) )
dx dx dx dx
dy d dt d dt dt dt
d’où = a(t ) + x ( a (t ) ) + ( b(t ) ) = a(t ) + xa '(t ) + b′(t ) (1)
dx dt dx dt dx dx dx
dy
Et d’autre part = t (2)
dx
dt dt
L’égalité obtenue avec (1) et (2) a(t ) + xa '(t ) + b′(t ) = t donne une équation différentielle où l’on cherche
dx dx
x(t ) .Une fois x(t ) obtenu , on trouve y ( t ) = xa(t ) + b(t ) . On a donc un paramétrage des courbes intégrales.
Exemple : y = xy ′ + ( y ′ ) + 1
2

dy
On prend pour paramètre y ′ = t et on cherche deux expressions pour
dx
Avec y ′ = t , y = xy ′ + ( y ′ ) + 1 on a y = xt + t 2 + 1 donc
2 dy d
=
dx dx
( ) d
xt + t 2 + 1 = t + x ( t ) +
dx
d 2
dx
(
t +1 )
dy dt dt dy
Donc = t + x + 2t (1) et d’autre part = t (2)
dx dx dx dx
dt dt dt
D’où t + x + 2t = t soit ( x + 2t ) = 0 On a donc soit
dx dx dx
dt
x + 2t =0 , soit =0
dx
 x = −2t
♦ x + 2t =0 entraîne  2
ou encore
 y = −t + 1
x x2
t = − , d ' où y = 1 − parabole (solution singulière en rouge)
2 4
dt
♦ =0 entraîne t=cste= λ donc y = xt + t 2 + 1 = λ x + λ 2 + 1
dx
famille de droites ( Dλ )
On peut montrer que l’ensemble des droites ( Dλ ) est l’ensemble des
tangentes à la parabole. La parabole est l’enveloppe des droites ( Dλ )

4. Équations différentielles incomplètes « sans x »: F ( y, y ') = 0


Plusieurs cas sont possibles :
dy
♦ y ′ = f ( y ) est une équation différentielle à variables séparables qui peut s’écrire sous la forme = dx ,
f ( y)
x = F ( y ) + C , les courbes intégrales se déduisent de l’une d’elles par translations parallèles à l’axe (Ox)

dy
Exemple : y ' = sin y donne = dx donc
sin y ( C1,1 )
y y
x = Ln tan + C ou tan = e −C e x = λ e x , λ ∈ \∗
2 2
Finalement y = 2 Arc tan(λ e x ) + 2kπ , k ∈ ] ( Cλ ,k ) ( C1,0 )

9
dy dt
♦ y = f ( y ') on pose y ′ = t et de y = f (t ) , on déduit = f '(t )
dx dx
dt
On a donc t = f '(t ) équation différentielle à variables séparables pour laquelle on peut avoir x(t ) et y = f (t )
dx

5. Équations différentielles incomplètes « sans y»:


dx
Si l’équation peut s’écrire sous la forme x = f ( y ′) , on pose y ′ = t , on a donc x = f (t ) donc = f ′(t )
dt
dy dy dx
D’où = = tf '(t )
dt dx dt
En intégrant, on trouve y en fonction de t et x = f (t ) , on trouve des courbes paramétrées.
Exemple : Résoudre x = y ′ + e y '

on pose y ′ = t , d’où x = t + et d’où


dx
dt
= 1 + et donc
dy dy dx
=
dt dx dt
(
= t 1 + et = t + tet donc )
( ) 1
2
1
y = ∫ t + tet dt = t 2 + tet − ∫ et dt (intégration par parties) y = t 2 + tet − et + C
2
 x = t + et

Les courbes intégrales sont données sous forme paramétriques par  1 2 t , C ∈\
 y = t + e ( t − 1) + C
 2

6. Équations se ramenant à l’intégration d’une différentielle exacte :


Une équation de la forme P ( x, y ) + Q( x, y ) y ′ = 0 , qui s’écrit encore P ( x, y )dx + Q( x, y ) dy = 0 peut, dans certains
cas, s’intégrer immédiatement.
∂f ∂f ∂P ∂Q
Cela est possible si ω = Pdx + Qdy est une différentielle exacte ( ω = df = dx + dy ), c’est à dire si =
∂x ∂y ∂y ∂x
Cela est aussi possible si ω admet un facteur intégrant facile à trouver, c’est à dire si on peut trouver g ( x, y ) telle
∂f ∂f
que gω = df = dx + dy .
∂x ∂y

Exemple : ( 2 xy − 3 y ) y′ + y
2 2
( ) (
+ x = 0 s’écrit aussi y 2 + x dx + 2 xy − 3 y 2 dy = 0 (e) )
 ∂f
 = y2 + x
∂P ∂Q  ∂x
On a = = 2 x donc on a affaire à une différentielle exacte, en écrivant 
∂y ∂x  ∂f = 2 xy − 3 y 2
 ∂y
1 2
On trouve facilement que f ( x, y ) = x + xy 2 − y 3 + c
2
1 2
x + xy 2 − y 3 + c = d
(e) ⇔ df ( x, y ) = 0 soit f ( x, y ) =
2
Finalement les courbes intégrales ont pour équation x 2 + 2 xy 2 − 2 y 3 = K
( )
Exemple avec facteur intégrant : x 2 + y 2 + x + xyy′ = 0 ED non linéaire, non homogène (de Bernouilli) se résout

beaucoup plus rapidement avec le facteur intégrant (x) (x 2


)
+ y 2 + x dx + xydy = 0 (e)
∂P ∂Q
De la forme P ( x, y )dx + Q( x, y ) dy = 0 mais ≠
∂y ∂x
Considérons le facteur intégrant x , ( ) ( )
(e) ⇔ x  x 2 + y 2 + x dx + xydy  = 0 soit x3 + xy 2 + x 2 dx + x 2 ydy = 0
 

10
 ∂f 3 2 2
∂P ∂Q  ∂x = x + xy + x
Cette fois on a bien = = 2 xy donc on a affaire à une différentielle exacte et en écrivant 
∂y ∂x  ∂f = x 2 y
 ∂y
1 4 1 2 2 1 3
On trouve f ( x, y ) = x + x y + x + c =K donc les courbes intégrales ont pour équation
4 2 3
3x 4 + 6 x 2 y 2 + 4 x3 = C

VI. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES D'UNE FAMILLE DE COURBES


1. Équation générale d’une famille de courbes :
Une équation d'une famille de courbes est une égalité du type ϕ(x, y, λ) = 0, où λ est un paramètre réel.
Pour chaque valeur de λ, on a l'équation d'une des courbes.
Exemples :
♦ 2 x + y + λ = 0 ( λ ∈ \ ) est l’équation d’une famille de droites parallèles ( Dλ ) , toutes ces droites ont une
−1
pente égale à .
2 λ=4

♦ y = λ x 2 + 3 ( λ ∈ \ ) est l’équation d’une famille de λ =1 λ = 0, 2


paraboles ( Pλ ) , toutes ces paraboles passant par A(0,1)

λ = −1

2. Équation différentielle d’une famille de courbes :


On considère l’équation ϕ(x, y, λ) = 0 d'une famille de courbes.
Partant de ϕ(x, y, λ) = 0 (1), on dérive cette équation par rapport à x, y étant traité comme une fonction de x, on
obtient une équation (2).
En éliminant λ entre les deux équations, on obtient une relation entre x, y et y’ : F ( x, y, y ') = 0 qui est l'équation
différentielle de la famille de courbes.
Exemple : Cherchons l'équation générale des paraboles d'axe vertical, passant par l'origine et ayant leur sommet
sur la droite y = x : ces paraboles ont une équation y = ax 2 + bx + c avec c=0 puisque la parabole passe par O
−b
y = ax 2 + bx , coordonnées du sommet ? : y′ = 2ax + b = 0 donc abscisse du sommet xS =
2a
yS = axS 2 + bxS = xS soit b = 1 d’où b = 2
2
donc les paraboles cherchées ont une équation (1) : y = λ x 2 + 2 x , λ ∈ \

Recherche de l’équation différentielle de la famille de paraboles : (1) y = λ x 2 + 2 x entraîne y ′ = 2λ x + 2 d’où


y′ − 2
y′ = 2λ x + 2 donc pour x ≠ 0 , λ =
2x

11
y′ − 2 2 2
et en reportant dans (1) , pour éliminer λ , on a y= x + 2 x d’où y′ − y + 4 = 0
2x x
VII. TRAJECTOIRES ORTHOGONALES

1. Trajectoires orthogonales : définition


Soit une famille (C) de courbes : on appelle
trajectoires orthogonales les courbes (T) qui sont en
tout point orthogonales aux courbes (C).

Cela signifie qu’en tout point d’intersection d’une


courbe de (C) et d’une courbe de (T), les tangentes
sont perpendiculaires

2. Equations des trajectoires orthogonales


Rappel : soit D une droite non parallèle à (Oy) d’équation y = mx + p
Une droite D’est orthogonale à D si et seulement si sa pente m’ est telle que mm ' = −1 , c’est à dire si une équation
−1
de D’ est y = x + p'.
m

Méthode : Soit une famille (C) de courbes d’équation différentielle F ( x, y, y ') = 0 et (T) une famille de
trajectoires orthogonales à (C) .En général (T) existe
En un point d’abscisse x0 , la pente des tangentes aux courbes (C) étant y′ ( x0 ) et les tangentes aux courbes de (C)
−1
et de (T) en un même point étant orthogonales, la pente des tangentes de (T) au même point est égale à :
y′ ( x0 )
−1
Pour obtenir l’équation différentielle pour les courbes (T), on remplace donc y′ par dans F ( x, y, y ') = 0
y′
−1
d’où une équation F ( x, y, ) = 0.
y′
Exemple : trajectoires orthogonales des droites passant par
l'origine :
a) Equation différentielle de la famille de droites :
y = λ x d’où y′ = λ et donc y = y′x
b) Equation de la famille trajectoires orthogonales
 −1 
y =   x d’où yy′ = − x et donc 2 ydy = −2 xdx
 y′ 
qui s’intègre en x 2 + y 2 = K , on obtient des courbes
lorsque K > 0, K = R 2
On obtient bien des cercles centrés à l'origine.

12
Exemple : Considérons la famille de trajectoires orthogonales aux hyperboles d’équation générale xy = λ (1),
λ
λ ∈ \∗ ( y = hyperboles de centre 0 d’asymptotes x = 0 et y = 0 )
x
♦ Equation différentielle de la famille de courbes : en dérivant (1), on obtient y + xy′ = 0
 −1 
♦ Equation de la famille trajectoires orthogonales y + x   = 0 ou encore yy ' = x qui s’intègre en
 y' 
1 2 1 2
y = x + C ou encore y 2 − x 2 = λ on obtient une famille d’hyperboles de centres 0 d’asymptotes y = ± x
2 2
Dessin cfVII 1

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