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Guillaume - Dr Mach-Chieu
Dr Mach-Chieu
Dr G. Guillaume
En Chine, la pharmacopée représente le support majeur de la
médecine traditionnelle et constitue l’essentiel de son arsenal théra-
peutique. Inscrite dans une vision globale de l’homme, elle procède
Manuel d’herboristerie
et de pharmacopée chinoises
de l’expérience et de la théorie de la médecine traditionnelle
chinoise, qui privilégie la nécessité d’accroître les défenses naturelles
de l’homme.
Plantes chinoises - Plantes occidentales
www.adverbum.fr Cet ouvrage expose d’abord les aspects théoriques de la pharma- www.adverbum.fr
Manuel d’herboristerie
copée, en situant les caractéristiques des plantes dans le contexte
général de la médecine traditionnelle chinoise, et développe ensuite
les applications pratiques, en détaillant aussi bien les plantes
et de
chinoises que les plantes occidentales.
pharmacopée chinoises
toutes les informations importantes, établit la correspondance entre
plantes chinoises et plantes occidentales, et comporte un index
général unique.
Prix : 45 euros
ISBN 978-2-915418-15-6
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Augustins - 75006 Paris.
Dr GÉRARD GUILLAUME - Dr MACH-CHIEU
MANUEL D’HERBORISTERIE
&
DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
non plus la même action. La complexité apparaît lorsqu’un même produit possède plusieurs
saveurs. À ces deux notions se surajoute celle de point d’impact qui permet de choisir un remède
en fonction du système énergétique à équilibrer. Toutes ces propriétés sont fonction de la
quintessence Jing, ou principe vital du remède, qui fait qu’elles seront d’autant plus optimalisées,
que pour une plante, par exemple, son écologie sera respectée, que ses modalités de transforma-
tion ou de prescription seront conformes aux principes énoncés dans la tradition.
La deuxième partie est une présentation de la matière médicale telle qu’elle est enseignée aux
médecins chinois dans les Instituts de médecine traditionnelle, elle correspond à la traduction du
manuel de pharmacopée chinoise Zhong Yao Xue de l’École de médecine traditionnelle de Cheng
Du. Présentée en vingt-deux catégories de remèdes, répondant à la nosologie traditionnelle, elle
fait apparaître la place prééminente de la phytothérapie par rapport aux produits d’origine
minérale ou animale. Parmi les plantes, les espèces spécifiques de la Chine sont les plus
nombreuses. À travers l’exemple de la plus célèbre d’entre elles, le Ginseng, il est aisé de se
rendre compte que ses indications en tant que tonique sont plus précises et restreintes que ne le
laisse supposer une exploitation commerciale sous-informée et qui se fait au détriment de la
plante.
La troisième partie regroupe plus de trois cents plantes et remèdes occidentaux utilisés en
Chine selon les règles traditionnelles mais qui ne sont pas toujours des remèdes majeurs. Nous
les avons répertoriés dans le Grand Dictionnaire des médicaments chinois, Zhong Yao Da Ci Dian,
qui en deux volumes présente 5 767 remèdes dont 4 773 plantes, 740 produits d’origine
animale, 82 d’origine minérale et 172 préparations magistrales que la tradition considère
comme prescriptions unicistes. Il est intéressant de constater que les plantes se différencient en
trois groupes : celles dont les indications recoupent celles connues en Occident, celles dont les
indications sont différentes en raison des processus de transformation subis ou d’une partie
employée différente, celles qui n’ont pas d’usage médicinal reconnu dans nos pays.
Nous avons tenu à les présenter en vingt-deux catégories superposables à celles que la tradi-
tion consacre, conformément à la deuxième partie de ce livre, respectant les contradictions qui
pouvaient apparaître pour certains remèdes et qui prouvent à quel point il est difficile d’unifier un
système, aussi élaboré soit-il, en l’absence d’une étude systématique à laquelle les techniques
modernes doivent contribuer. Nous avons volontairement passé sous silence l’aspect pharmaco-
logique des remèdes étudiés, nous proposant de le réaliser dans un travail ultérieur, pour nous
centrer exclusivement sur l’aspect énergétique de ceux-ci. Nous espérons ainsi, à travers la diffu-
sion de l’expérience plusieurs fois millénaire des Chinois, contribuer à enrichir la connaissance
des remèdes naturels occidentaux, élargir et affiner leurs indications. S’il nous est permis d’avoir
une ambition, ce serait que demain des chercheurs se penchent sur cette notion d’énergie, fonde-
ment de la pensée chinoise, et qui pour nous est ce « petit plus » qui, dans l’efficacité thérapeu-
tique d’une plante, fait que le tout est supérieur à la somme des parties.
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Livre I
ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE
&
ASPECTS THÉRAPEUTIQUES
1. Historique
La médecine par les plantes est née avec l’homme, et l'on peut dire qu’il s’agit d’une des
premières manifestations de l’effort de l’homme pour comprendre et utiliser la nature, répondant
ainsi à une de ses anciennes inquiétudes : celle qui naît de la souffrance et de la maladie.
Malgré les progrès de la chimie de synthèse et la préparation de nombreux composés artifi-
ciels, la chimiothérapie n’a pas détrôné la phytothérapie ; bien plus, la pharmacopée moderne
elle-même est redevable de maintes médications à nos lointains ancêtres.
En Chine, la médecine traditionnelle fait partie intégrante du patrimoine culturel et, toujours à
l’honneur, elle est à la base même des recherches entreprises dans le domaine de la phytothé-
rapie, confirmant le bien-fondé de ces données traditionnelles.
Traditionnellement, les récits chinois sur l’époque dite « légendaire » attribuent à l’Empereur
Jaune, Huang Di, et au Divin Laboureur, Shen Nong, l’introduction de la médecine.
Shen Nong, successeur de Fu Xi, auquel est attribué la découverte des trigrammes et des
hexagrammes du Livre des Mutations (Yi Jing), institue l’agriculture. S’accordant avec la légende
populaire, chaque jour il devait aller dans les champs, les marais et les forêts, et conduire une
recherche sur les plantes, les goûtant chaque fois que cela était nécessaire. Cette légende
rapporte qu’il s’intoxiquait 80 fois par jour mais qu’il guérissait toujours.
Le Shen Nong Ben Cao Jing, attribué à l’Empereur légendaire par Tao Hung Jing, fut rédigé sous
la dynastie des Han.
L’empereur Huang Di, considéré comme le fondateur de l’acupuncture et de la diététique, est
l’auteur légendaire du plus ancien traité d’acupuncture connu sous le nom Huang Di Nei Jing Su
Wen (classique de l’Interne).
Grâce aux découvertes archéologiques et aux textes médicaux classiques, les recettes de
l’Antiquité chinoise nous sont accessibles et confirment que, sous la dynastie des Shang
(1767-1122 av. J.-C.), les Chinois savaient préparer des décoctions de plantes à usage médicinal.
Sous la dynastie des Qin (221-206 av. J.-C.), les recherches sont centrées sur la découverte des
plantes conférant l’immortalité.
Dès la dynastie des Han (206 av. J.-C. - 220 ap. J.-C.) apparaissent des médecins qui sont
désormais des personnages historiques. Le grand médecin Hua Tuo (110-207 ap. J.-C.) s’inté-
resse à l’action des plantes et utilise des drogues anesthésiantes avec le MA FEI SEN (chanvre
indien) ; on lui attribue également le développement de l’hydrothérapie.
Zhang Zhong Jing (152-219), connu comme l’Hippocrate chinois, est l’auteur de deux traités
sans cesse réédités et commentés, le Shang Han Lun (Traité du Froid nocif) et le Jin Gui Yao Lue
(Recettes du Coffre d’or).
Le Jin Gui Yao Lue envisage un certain nombre de problèmes pathologiques tels que les
maladies digestives et rénales, les rhumatismes, la gynécologie.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Le Shang Han Lun traite des maladies infectieuses et de leur processus d’envahissement en
distinguant les 3 Yin et les 3 Yang. 287 formules thérapeutiques sont ainsi décrites et toujours
respectées dans la médecine traditionnelle chinoise.
Au siècle suivant, Wang Shu He (210-285) est l’auteur du Traité des pouls, le Mo Jing. En outre,
il préconise des mesures diététiques préventives simples : éviter la consommation d’aliments
souillés, les excès de nourriture et de boissons, les fritures entre le solstice d’été et l’équinoxe de
l’automne pour éviter la transmission des maladies en automne.
Huang Fu Mi (215-286) est l’auteur du premier ouvrage de vulgarisation d’acupuncture, le
Zhen Jiu Jia Yi Jing.
Ge Hong (281-341) suggère d’adopter les régimes aux besoins des malades, il insiste sur
l’importance de la diététique et l’hygiène sexuelle. Il est l’auteur de deux ouvrages fondamen-
taux, le Jin Gui Yao Fang (Prescriptions résumées du Coffre d’or) et le Zhou Hou Bei Ji Fang (Prescrip-
tions d’urgence).
Jao Hong Jing (452-536), sous la dynastie Liang, propose un important travail de compilation
et de classification des plantes dans le Shen Nong Ben Cao Jing Ji Zhu, en sept volumes, dans
lesquels il décrit l’emploi de 365 drogues réparties en trois classes :
– la classe supérieure, soit 120 remèdes, comprend des drogues reconstituantes, fortifiantes,
non toxiques ;
– la classe moyenne, soit 120 remèdes, comprend des drogues tonifiantes dont la toxicité
dépend du dosage ;
– la classe inférieure, soit 125 remèdes, ne comporte que des drogues toxiques destinées au
traitement des maladies.
Dans ce même ouvrage, il est mentionné 170 maladies traitées par les drogues, un aperçu
complet de la théorie fondamentale de la pharmacopée reposant sur les quatre natures et les
Cinq Saveurs, le caractère toxique ou non des remèdes, leur mode d’administration et la formula-
tion des ordonnances. Dans de nombreux cas, l’action des plantes et le traitement des maladies
tels qu’ils sont répertoriés sont toujours, de nos jours, considérés comme exacts.
Sous la dynastie des Sui, les thérapeutiques indiennes influencent le développement de la
médecine par les herbes en Chine.
Zao Yuan Fang, sur ordre impérial, autour de 610, compile un traité sur les causes et les
symptômes des maladies, le Zhu Ping Hou lun, dans lequel 1270 cas sont étudiés dans le détail.
Sun Si Miao (590-682), sous la dynastie des Tang, est l’auteur de deux ouvrages, le Qian Jin
Yao Fang et le Qian Jin Yi Fang.
Sa plus importante contribution concerne la diététique : dès cette époque, il constate que le
goitre affecte les populations de montagne et il leur prescrit du varech, des algues, des thyroïdes
de cerf et de mouton.
Wang Tao (675-755) est l'auteur du Wai Tai Bi Yao (Livre des secrets médicinaux) dans lequel la
pathologie est classée par spécialités : médecine interne, chirurgie, traumatologie, obstétrique,
pédiatrie, psychiatrie, ophtalmologie, ORL, médecine vétérinaire, etc.
Meng Xian est l'auteur du Shi Liao Ben Cao, autour de 713, introduction à l’intérêt diététique
de la nourriture chinoise.
Su Jing, en 659, propose une révision de l’œuvre de Tao Hung Jing, le Xin Xin Ben Cao, dans
lequel 850 plantes sont étudiées.
Chen Cang Qi (713-741) est l'auteur du Ben Cao Shi Yi, dans lequel les plantes médicinales
sont classées en dix grandes catégories.
Sous la dynastie Song, l’usage des Ben Cao se généralise, l’administration médicale s’organise.
Wang Wei Yi, autour de 1026, écrit le classique de L'Homme de bronze qui contient la descrip-
tion de 657 points d’acupuncture.
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Historique
Qian Yi (1035-1117), connu comme pédiatre, est le premier auteur d’un traité sur les
maladies des enfants.
Song Ci (1186-1249) rédige le premier traité de médecine légale dans lequel il explique
comment déceler un empoisonnement à l’autopsie.
À cette époque, les Ben Cao sont révisés et complétés, plusieurs materia medica sont établies :
la materia medica de l’ère Kai Bao, le Kai Bao Ben Cao (974) qui présente 984 drogues, 134
nouveaux remèdes complètent les 850 du Xin Xin Ben Cao ; le Re Hua Zu Zhu Jia Ben Cao : ce
travail en vingt volumes présente une revue détaillée des produits médicinaux d’origine végé-
tale, animale et minérale.
Le Jia You Bu Zhu Ben Cao (1057) est un travail de compilation du Kai Bao Ben Ben Cao Shi Liao,
Ben Cao Shi Yi, Yao Xing Lun, etc., le Tu Jing Ben Cao qui est une matière médicale illustrée.
Sous la dynastie des Yuan, les différents courants de pensée sont marqués par des médecins
comme :
– Liu Wan Su (1120-1200) insiste sur les prescriptions thérapeutiques en fonction des
saisons et de la localisation de la maladie dans le Biao ou le Li ;
– Zhang Zi He (1180-1251) développe les techniques de sudorification, vomification et
purgation préconisées par Liu Wan Su ;
– Li Dong Yuan (1180-1251) développe la théorie des viscères et insiste sur le rôle de la
diététique dans la thérapeutique ;
– Shu Dan Xi (1281-1358) insiste sur le rôle de la sexualité dans la genèse de certaines
maladies, en particulier dans l’ouvrage Ge Chi Yu Lun ;
– Hu Si Hui, en 1330, écrit le Yin Shan Zheng Yao, véritable traité de diététique.
Sous la dynastie des Ming, paraît le plus célèbre herboriste chinois, Li Shi Zhen (1518-1593).
Auteur du Ben Cao Gang Mu, terminé en 1578, il reste le modèle des médecins traditionnels
chinois qui continuent à respecter son enseignement. Dans cet ouvrage, sont répertoriées et
classées 1892 drogues : 1094 drogues d’origine végétale, 444 d’origine animale, 275 d’origine
minérale et 79 d’origine diverse. Le Ben Cao Gang Mu, le Nei Jing Su Wen et le Shang Han Lun
constituent les trois œuvres maîtresses de la médecine traditionnelle chinoise.
Wang Gen Tang (1549-1613) écrit le Liu Ge Zhun Sheng et rédige une prodigieuse œuvre
encyclopédique en cent vingt volumes.
Yang Ji Zhou écrit aux alentours de 1601 le Zhen Jiu Da Cheng, qui est un traité complet d’acu-
puncture.
Zhang Jie Bin publie, en 1624, un commentaire illustré des grands classiques, le Lei Jing Tu Yi.
Wu You Ke (1592-1672), spécialiste des maladies épidémiques et des maladies infectieuses,
de l’époque Ming, propose la théorie suivante : les maladies sont dues à des substances patho-
gènes véhiculées par l’air et à un défaut de résistance de l’organisme. À partir du XVIIe siècle, des
éléments de la médecine occidentale sont introduits progressivement en Chine, notamment par
les jésuites.
Sous la dynastie des Qing, de nombreux médecins acquièrent une grande renommée, parmi
lesquels nous pouvons citer : Fu Jing Shu (1607-1684), Ye Dian Shi (1667-1746), Xie Sheng Pai
(1681-1770), Zhao Xue Min (1719-1805) qui publie, en 1765, le Ben Cao Gang Mu Shi Yi dans
lequel apparaissent 716 nouveaux remèdes, Chen Xiu Yuan (1752-1823), Wang Jing Ren
(1768-1831), Xie Li Heng (1879-1950).
L’époque contemporaine se caractérise par la collaboration étroite entre médecine tradition-
nelle et médecine moderne, confirmant par là la pérennité des données traditionnelles. La
médecine traditionnelle est un long chemin et celui-ci n’est pas encore à son terme...
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2. Généralités
1) Le lieu de production
La variation de nature et de saveur d’une plante dépend en grande partie de son lieu de
production. C’est ainsi que les propriétés de Fritillaria cirrhosa BEI MU sont différentes selon qu’elle
provient du Si Chuan ou du Zhe Jiang et il en est de même pour beaucoup de plantes – aussi
nombre d’entre elles portent le nom de leur région de production :
– Codonopsis pilosula DANG SHEN provient du Shang Dang,
– Ligusticum wallichii CHUAN QING provient du Si Chuan,
– Fritillaria cirrhosa CHUAN BEI MU provient du Si Chuan,
– Fritillaria thunbergii ZHE BEI MU provient du Zhe Jiang,
– Cinnamomum cassia CHUAN GUI ZHI provient du Si Chuan,
– Phellodendron amurense CHUAN HUANG BO provient du Si Chuan,
– Saussurea lappa GUANG MU XIANG provient de Guang Dong.
2) La période de récolte et les techniques de cueillette
Les différentes parties d’une plante (racines, tiges, feuilles, fleurs, fruits) ont des modalités de
croissance bien déterminées et chacune d’elles renferme à des moments précis, en proportion
variable, les différents éléments qui conditionnent la qualité de son efficacité. Il en résulte que la
récolte des simples doit obéir à un calendrier dont le respect constitue un des principes de la
médecine traditionnelle.
Récolte de la plante entière - CAO
La cueillette de la plante entière s’effectue à maturité lorsque les feuilles sont nombreuses et
les fleurs épanouies. Certaines plantes ont la tige coupée à ras du sol : Mentha hapolocalyx BO HE,
Leonorus heterophyllus YI MU CAO, Schizonepeta tenuifolia JING JIE... D’autres sont récoltées avec
leur racine : Plantago asiatica CHE QIAN CAO, Amblyotropis multiflora DI DING...
Récolte des racines - GEN
L’emploi des racines permet de mettre à profit l’aptitude de leur QI à monter (SHENG) comme
pour Cimicifuga dahurica SHENG MA, Radix pueraria GE GEN. La récolte a lieu lorsque la plante est
déjà fanée ou avant l’apparition des premiers bourgeons quand le raffiné se trouve en bas (ex. :
Platycodon grandiflorum JU GENG, Gastrodia elata TIAN MA.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Généralités
Récolte de l’écorce - PI
Selon une loi analogue à celle des signatures, l’écorce, pour les Chinois, est réputée agir sur la
peau. Ex. : SHENG JIANG PI (Gingembre), FU LING écorce du Poria Cocos. Les écorces d’arbre sont
récoltées au printemps ou en été, lorsque la sève est abondante et que l’écorce se détache
aisément (ex. : Phellodendron amurense).
L’écorce ne doit jamais être détachée de manière circulaire pour ne pas abîmer l’arbre. Les
écorces de racine sont préférentiellement récoltées en automne, saison où les éléments nutritifs
de la plante sont en abondance à ce niveau (ex. : Morus alba).
Récolte du cœur - XIN
Sur le plan médicinal, le « cœur » des plantes permet d’agir sur les viscères comme Phyllosta-
chys nigra ZHU YE XIN, Nelumbo nucifera LIAN ZI XIN.
Récoltes des lianes - TENG
Les lianes permettent de parcourir les méridiens Jing Luo comme Trachelospermum jasmi-
noides LUO SHI TENG, Piper kadsura HAI FENG TENG.
Ce calendrier des récoltes n’a qu’une valeur indicative, la cueillette devant toujours tenir
compte des variations climatiques et saisonnières. Ainsi, elle ne doit jamais se faire par temps de
pluie afin d’éviter les risques de moisissures.
De même, les propriétés affectées aux différentes parties de la plante souffrent de nom-
breuses exceptions :
– la racine de Radix pueraria GE GEN est pleine, elle permet de faire remonter les liquides
organiques mais pas l’énergie ;
– la racine de Cimicifuga dahurica est creuse, elle permet de faire remonter le QI mais pas les
liquides organiques ;
– la racine d’Achyranthes bidentata est ferme et amère, elle ne possède pas d’effets remontants.
Pour déterminer les propriétés d’une plante, il est donc nécessaire de prendre en considéra-
tion non seulement la partie utilisée mais aussi sa morphologie, sa couleur, sa nature, sa saveur...
et ne pas s’arrêter à un seul critère.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
4) Séchage et conservation
En dehors des plantes qui sont employées fraîches, les autres sont séchées et conservées dans
des conditions qui permettent de garantir leurs propriétés.
Le séchage
De la qualité du séchage va dépendre la conservation de la plante. La cueillette terminée, la
plante est débarrassée de tout détritus indésirable, puis ses différentes parties sont traitées de
manière spécifique. Selon les catégories des plantes, les techniques de séchage peuvent être
variables : séchage au soleil, séchage à l’ombre, séchage artificiel.
Le séchage au soleil est la méthode la plus simple et la plus économique, et concerne surtout
les racines, les tiges ou les graines. Les feuilles vertes séchées au soleil jaunissent, les pétales de
fleurs perdent leur couleur vive, ce qui altère les propriétés médicinales de ces produits. Les
plantes aromatiques, pour ne pas perdre leur parfum, ne doivent pas rester trop longtemps au
soleil.
Le séchage artificiel à l’ombre s’effectue dans un endroit sec à l’abri du soleil. Il convient parti-
culièrement aux plantes aromatiques.
Le séchage artificiel s’obtient à l’étuve ou dans une chambre de séchage chauffée. Les fruits
qui contiennent beaucoup de jus ou les racines riches en sucs doivent être séchés rapidement à
une température pouvant atteindre 70 à 90°C.
Les matières aromatiques, les tissus ou organes d’animaux, le placenta doivent être séchés
progressivement à température moyenne de 25-30°C.
La conservation
Au cours du stockage prolongé, les méthodes de conservation doivent éviter toute modifica-
tion de nature des plantes provoquée par la vermine, les moisissures, les micro-organismes afin
de préserver l’intégrité de leurs propriétés pharmacologiques.
Le développement des moisissures et des micro-organismes est favorisé par l’humidité qui
peut provenir de la plante elle-même, d’une mauvaise aération du lieu de conservation ou de
l’humidité du sol, facteurs qui peuvent accélérer les processus de fermentation ou d’oxydation de
certains constituants végétaux. Aussi est-il souvent nécessaire, dans un premier temps, de
soumettre les produits récoltés au séchage par le soleil, en sachant qu’un séchage trop prolongé
au soleil influence non seulement la couleur mais modifie la nature de ces produits.
Des conditions de conservation dépendent la qualité des plantes médicinales, il importe donc
d’éviter tout facteur qui perturberait ces conditions. Dans la majorité des cas, la conservation des
produits séchés doit se faire à l’abri de l’humidité, dans un endroit sec et aéré. La conservation
dans un endroit frais évite la dissémination des spores, la multiplication des parasites.
La conservation à l’abri de la lumière dans des récipients en porcelaine, en faïence ou en verre
teinté, peut être nécessaire pour les plantes qui subissent des transformations chimiques sous
l’influence des ultraviolets. La conservation en milieu étanche peut être utile pour les plantes qui
s’oxydent rapidement, ou qui contiennent des produits volatils. La désinsectisation des plantes
médicinales, si elle est nécessaire, peut se faire par une fumigation au soufre, voire par le recours
à un insecticide non toxique.
La conservation des drogues toxiques doit obéir à des conditions strictes de conditionnement
afin d’éviter tout accident.
Les produits d’origine animale sont protégés de la putréfaction par la conservation à sec dans
des récipients contenant de la chaux.
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Généralités
– faciliter la conservation,
– réduire ou annuler la toxicité,
– modifier les caractères énergétiques,
– augmenter l’efficacité,
– éliminer les constituants inutiles ou indésirables.
L’extrême rigueur de ces techniques de préparation conditionne la fiabilité des remèdes tradi-
tionnels. Ces techniques ont été patiemment élaborées au cours de l’histoire de la pharmacopée
chinoise et, de nos jours, elles sont encore strictement observées.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
La réduction
Les matières premières peuvent être découpées en morceaux afin de faciliter le séchage, la
conservation, la présentation ou l’emploi.
Ce découpage obéit à des normes précises en fonction des plantes et de leur destination :
découpage en tranches fines, ou épaisses, en tranches obliques ou en lamelles...
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Généralités
Cette technique est employée pour la préparation de remèdes tels que Cinnabaris ZHU SHU,
Calamina LU GAN SHI, Realgar XIONG HUAN.
® Macération - JIAN
La macération est une solution obtenue en traitant, pendant un temps plus ou moins long, une
plante par de l’eau, du vin, de l’huile, de l’eau de riz, pour obtenir les principes solubles.
Préparation au moyen du feu - HUO ZHI
La préparation au moyen du feu consiste à mettre les remèdes directement ou indirectement
en contact avec le feu en vue de les dessécher, de les jaunir, de les roussir, de les rendre friables
ou de les carboniser.
® Grillage - CHAO
Selon la nature du médicament ou l’objectif à atteindre, le remède peut être :
– grillé au jaune CHAO HUANG,
– grillé au brun CHAO JIAO,
– carbonisé CHAO TAN.
Les deux premiers procédés permettent de modifier les caractères énergétiques des remèdes.
La carbonisation permet de diminuer la toxicité et les effets secondaires de certains remèdes et
de renforcer leur pouvoir astringent ou leur action hémostatique.
Pour réduire le caractère irritant de certains médicaments ou pour renforcer leur efficacité, au
cours du grillage, il est possible de rajouter de la terre, du riz ou du son. Ainsi, Atractylodes macro-
cephala BAI ZHU est grillé avec de la terre, Mylabris phalerata BAN MAO est grillé avec du riz, Poncirus
trifoliata JI QIAO est grillé avec du son. Le grillage ou le brûlage avec du talc ou du gravier, procédé
appelé TANG, permet d’obtenir des remèdes très friables, ce qui a pour conséquence d’augmenter
leur solubilité.
® Grillage et imbibition - JIN
Ce procédé consiste à rajouter aux matières médicinales grillées des produits liquides pour
qu’ils les pénètrent et les imprègnent afin de modifier leurs caractères énergétiques, renforcer
leur efficacité, atténuer les effets secondaires.
Les produits les plus couramment employés sont le miel, le vin, le vinaigre, le jus de
gingembre, l’eau de mer, l’urine d’adolescent impubère.
Exemples :
– le pouvoir de tonification d’Astragalus membranaceus HUANQ QI est renforcé lorsqu’on le
traite avec du miel ;
– le rôle antitussif de Stemonia japonica BAI BU et du Tussilago farfara KUAN DONG HUA est accru
s’ils sont traités avec du miel ;
– le pouvoir de mobilisation du sang de Ligusticum wallichii CHUAN QIONG est augmenté quand
on le traite avec du vinaigre ;
– le pouvoir de tonification des Reins d’Eucommia ulmoides DU ZHONG est renforcé quand on
le traite avec du sel.
® Chauffage ou brûlage direct ou indirect par le feu - DUAN
Cette technique consiste à chauffer les matières médicinales en les mettant directement sur le
feu jusqu’à ce qu’elles soient portées au rouge, ou indirectement dans une marmite dont le fond
est porté au rouge.
Elle s’applique à la préparation des minéraux, des coquillages, des carapaces d’animaux.
Exemples : Stegodon orientalis LONG GU, Ostrea rivularis MU LI.
Elle a pour objet de les rendre friables afin d’augmenter leur capacité d’absorption.
® Torréfaction - PAO
La torréfaction permet de réduire les effets secondaires trop violents de remèdes comme
Squama manidis, en les faisant griller dans un récipient jusqu’à ce qu’ils deviennent dorés et se
fendillent.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Généralités
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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3. Caractères énergétiques
des plantes médicinales et des drogues
Selon la conception traditionnelle chinoise, l’action des plantes médicinales et des drogues a
pour objet :
– d’éliminer les pervers (BING XIE) et les facteurs déclenchants (BING YIN) des maladies ;
– de rétablir l’harmonie des organes et des entrailles ;
– de corriger le déséquilibre du YIN et du YANG qui sous-tend toute pathologie.
Drogues et plantes médicinales sont caractérisées par plusieurs paramètres fondamentaux,
qui conditionnent leurs qualités et leurs règles de prescription :
– la nature QI et la saveur WEI,
– le point d’impact,
– le mouvement de montée ou de descente
– le pouvoir tonifiant ou dispersant,
– le caractère toxique ou non.
Ces propriétés fondamentales sont directement conditionnées par la « quintessence » JING et la
« forme » XING de la plante.
C’est une expérience de plusieurs siècles qui a permis de préciser, pour chaque plante, ses
caractères énergétiques et ses effets thérapeutiques, dont la règle de prescription obéit aux
théories fondamentales du YIN YANG, des organes et des entrailles (ZANG FU) et des méridiens (JING
LUO).
A. La nature et la saveur
Tous les éléments de la matière médicale chinoise sont définis par leur saveur et leur nature,
qui représentent les caractéristiques énergétiques spécifiques des remèdes.
Depuis l’Antiquité, dans tous les traités de pharmacopée, on retrouve des données concernant
la nature et la saveur des plantes médicinales. Ce mode de qualification confère à la pharma-
copée traditionnelle son originalité profonde, il permet encore de nos jours de mener les recher-
ches sur les effets thérapeutiques des remèdes, de classer les drogues par catégorie et par mode
d’action.
Déterminer la nature et la saveur de chaque drogue a d’abord été le fruit d’une recherche
individuelle, la détection des effets thérapeutiques observés ayant permis de caractériser chaque
élément de la matière médicale.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– le frais - LIANG,
– le tiède - WEN,
parmi lesquelles :
– froid et frais appartiennent au YIN,
– chaud et tiède appartiennent au YANG.
Les natures fraîche et tiède font ressortir l’existence de degrés différents dans l’intensité de la
nature, ces deux natures ne représentent que le froid et la chaleur à un degré moindre. De même,
certaines plantes sont qualifiées d’une nature très chaude, très froide, légèrement fraîche, légère-
ment tiède.
La nature des remèdes est déterminée par leurs effets thérapeutiques sur des symptômes
qualifiés par référence au froid ou à la chaleur.
Les remèdes qui éliminent ou améliorent les symptômes appartenant aux syndromes chaleur
sont de nature fraîche ou froide. Exemple : Scutellaria baicalensis HUANG QIN, Isatis tinctoria BAN LAN
GENG éliminent la chaleur et les toxiques (DU) dans les syndromes chaleur des douleurs de la
gorge accompagnées de soif intense.
Les remèdes qui éliminent ou améliorent les symptômes appartenant aux syndromes froid
sont de nature chaude ou tiède. Exemple : Aconitum carmichaeli FU ZI, Zingiber officinalis GAN JIANG
réchauffent la partie moyenne du corps, dispersent le froid, éliminent les douleurs abdominales
dues au froid.
En plus de ces quatre natures, on décrit la nature tiède - PING, ses effets sont modérés ou peu
évidents, une nature légèrement fraîche ou légèrement tiède, celles-ci sont incluses dans les
quatre natures.
Prescrire des remèdes de nature froide ou fraîche dans un syndrôme chaleur, des remèdes de
nature chaude ou tiède dans un syndrôme froid, est un des grands principes de la médecine tradi-
tionnelle.
24
Caractères énergétiques des plantes médicinales et des drogues
D’autres sont utilisés plus spécifiquement pour leur pouvoir nutritif. Exemple : Cuscuta
chinensis TU SI ZI.
Doux-Sucré1 - GAN
La saveur douce a une action tonifiante.
Elle harmonise et régularise le Réchauffeur moyen.
Les remèdes à saveur douce sont prescrits dans les syndrômes de type vide. Exemple :
Codonopsis pilosula DANG SHEN, Glycyrrhiza glabra GAN CAO.
Acide-aigre2 - SUAN
La saveur aigre-acide possède un pouvoir astringent, elle ramasse, immobilise et resserre.
On prescrit des remèdes à saveur acide pour lutter contre les transpirations dues au vide, pour
traiter les diarrhées. Exemple : Rhus chinensis WU BEI ZI.
Amer - KU
La saveur amère disperse et assèche.
Le sens de disperser XIE est très large et peut recouvrir plusieurs significations :
– purger TONG XIE : Rheum palmatum DA HUANG prescrit dans les syndromes d’obstruction de
la chaleur et de constipation ;
– faire descendre (abaisser) et disperser JIANG XIE : Prunus armeniaca XIANG REN prescrit dans les
toux dues à la remontée du souffle des Poumons à contre-courant ;
– éliminer et disperser QING XIE : Gardenia jasminoides ZHI ZI prescrit dans les syndrômes de
chaleur extrême.
De même, assécher l’humidité concerne deux tableaux distincts :
– le syndrôme humidité-froid HAN SHI,
– le syndrôme humidité-chaleur SHI RE.
Les remèdes amers de nature tiède éliminent l’humidité-froid. Exemple : Atractylodes chinensis
CANG ZHU.
Les remèdes amers de nature froide éliminent l’humidité-chaleur. Exemple : Coptis chinensis
HUANG LIAN.
On reconnaît aussi à la saveur amère une action de tonification du YIN. Exemple : Phelloden-
dron amurense HUANG BAI prescrit dans les syndrômes de vide des Reins avec échappement de
Feu, pour disperser le Feu et tonifier le YIN.
Salé - XIAN
La saveur salée a un effet ramollissant.
Elle lève et débloque les obstructions.
Enfin, elle est laxative.
Les remèdes à saveur salée sont utilisés dans le traitement des adénopathies, des tuméfac-
tions, des constipations par obstruction de la chaleur, etc.
Âpre - SE
L’action de la saveur âpre est analogue à celle de la saveur acide, elle combat la transpiration
due au vide, traite les diarrhées, les polyuries, les spermatorrhées, les hémorragies. Exemple :
Ostrea gigas Thunb MU LI.
Fade-Insipide - DAN
L’insipide a une action diurétique, il élimine l’humidité et favorise les urines.
Son emploi est utile dans l’élimination des œdèmes, dans le traitement de l’oligurie. Exemple :
Poria cocos FU LING.
25
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Lors de l’emploi d’un remède, il est nécessaire de tenir compte de sa saveur et de sa nature
pour apprécier ses effets thérapeutiques.
Ainsi, deux drogues de même nature mais de saveur différente (amer-froid, piquant-froid)
auront des effets différents. Inversement, deux drogues de même saveur mais de nature diffé-
rente (doux-froid, doux-tiède) n’auront pas la même action.
Exemples :
– un excès de chaleur dans le BIAO pourra être éliminé par un remède piquant et froid : le
piquant disperse l’énergie perverse et le froid combat la chaleur ;
– une obstruction de la chaleur dans le LI pourra être éliminée par un remède salé et froid : le
salé évacue vers le bas et le froid combat la chaleur.
D’autre part, l’action d’une plante se complexifie lorsqu’elle est caractérisée par plusieurs
saveurs :
– Ephedra sinica MA HUANG : tiède, piquante et amère ;
– Cinnamomum cassia GUI ZHI : tiède, piquante et douce ;
– Cimicifuga dahurica SHENG MA : légèrement froide, piquante et amère.
Des remèdes de même nature et de saveur identique peuvent avoir des effets différents en
raison de leur différence de « densité » :
– lorsque leur QI est fort, ils ont une action d’extériorisation FU ;
– lorsque leur saveur est forte, ils ont une action d’intériorisation CHEN ;
– lorsque leur saveur est faible, ils ont un effet remontant SHENG ;
– lorsque leur QI est faible, ils possèdent une action descendante JIANG.
Ce rôle des médicaments sur les mouvements de montée, de descente, d’extériorisation et
d’intériorisation, explique leur différence dans le mode d’action.
26
Caractères énergétiques des plantes médicinales et des drogues
Par contre, pour les remèdes qui favorisent les mouvements de descente et d’intériorisation,
leurs effets s’orientent vers le bas et l’intérieur. Ce sont des médicaments qui ont les capacités
suivantes :
– favoriser la purgation,
– éliminer la chaleur,
– favoriser la diurèse,
– tranquilliser,
– abaisser le YANG et apaiser le vent,
– faciliter la digestion,
– éliminer les accumulations,
– inverser le contre-courant.
Le caractère de ces remèdes est qualifié par les idéogrammes CHEN et JIANG. Il existe des
médicaments dont la faculté de favoriser les mouvements de descente et de montée n’est pas
apparente ou peut même être ambivalente :
– Ephedra distachia MA HUANG qui est sudorifique et diurétique ;
– Ligusticum wallichii CHUAN QING qui peut faire monter l’énergie à la tête et la faire descendre
à la « mer de l’énergie » QI HAI 6VC.
En réalité, ces remèdes à double appartenance sont peu nombreux.
Ces capacités de favoriser les mouvements de descente et de montée, d’intériorisation et
d’extériorisation, sont en étroite relation avec les propriétés des saveurs et des natures des
remèdes.
Les remèdes qui favorisent les mouvements de montée et d’extériorisation ont pour la plupart
une saveur piquante ou douce, une nature tiède ou chaude, alors que les remèdes qui favorisent
les mouvements de descente et d’intériorisation ont une saveur acide, amère, salée ou âpre, une
nature froide ou fraîche.
Ainsi, dans une ordonnance comportant de nombreuses plantes, il faut être attentif à ne pas
prescrire des plantes dont les effets peuvent s’inhiber.
27
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Exemple : dans la toux par atteinte des Poumons, il faut prescrire une plante qui a pour site
d’action le Poumon, Scutellaria baicalensis HUANG QIN, Zingiber officinalis GAN JIANG, Lilium lanci-
florum BAI HO, mais toutes ces plantes se distinguent par leur mode d’action :
– Scutellaria baicalensis élimine la chaleur des Poumons,
– Zingiber officinalis réchauffe le froid du Poumon,
– Lilium lanciflorum tonifie le vide des Poumons.
Si l’efficacité d’un remède dépend de ses propriétés, lors de la prescription, il faut aussi tenir
compte des relations qui lient les viscères ou les méridiens entre eux. Ainsi, lorsqu’une atteinte
des Poumons est associée à un vide de Rate, il faut prescrire des drogues qui tonifient la Rate pour
que celle-ci nourrisse le Poumon. En présence d’un échappement de YANG du Foie secondaire à
un vide de YIN de Rein, il est nécessaire de tonifier le Rein.
D. La quintessence - JING
À caractéristiques équivalentes, les qualités thérapeutiques d’une plante médicinale dépen-
dent de son JING, c’est-à-dire de sa quintessence.
La quintessence d’une plante se révèle d’autant plus :
– qu’elle est consommée près de son lieu de production,
– que la période de production, de récolte et de consommation respecte le cycle saisonnier1.
La spécificité d’une plante est liée à l’année de sa récolte
« Les productions qui ne sont pas spécifiques de l’année ont une efficacité dispersée, elles ont
un aspect ordinaire mais n’ont pas la qualité. »
« Il faut les récolter quand elles détiennent la quintessence du ciel et de la terre. » (Su Wen, ch.
74-472.)
Intervient donc la qualité énergétique de l’année et du moment de la récolte dans la spécificité
des drogues.
« C’est ce qui explique les variations de richesse en saveur, en activité et en efficacité des
drogues. »
La qualité d’une plante est déterminée par la Grande Énergie qui gouverne l’année et la Réponse
de la terre qu’elle détermine.
« Pourquoi y a-t-il des différences de qualité dans les médicaments ? » demande Huang Di (Su
Wen, ch. 70-403).
« Elles sont déterminées par le QI de la Terre mais, faute de création par celui du ciel, la Terre ne
pourrait les faire croître. »
C’est là un deuxième facteur, l’intervention de la Grande Énergie, qui gouverne l’année et la
Réponse de la Terre qu’elle détermine, dans la croissance et donc dans la qualité du produit.
La Grande Énergie et la Réponse de la Terre déterminent les saveurs et les couleurs des
drogues actives.
La Réponse de la Terre définit la nature et la saveur de celles qui ne se développent pas.
Exemples
® Quand la Grande Énergie de l’année est JUE YIN, la Réponse de la Terre, déterminée par la loi
des mouvements de balance d’énergie, est SHAO YANG.
Les drogues actives sont :
– amères (SHAO YANG - Feu),
– acides (JUE YIN - Bois).
1. Ceci concerne les plantes qui ne subissent aucune transformation avant usage thérapeutique.
28
Caractères énergétiques des plantes médicinales et des drogues
Le SHAO YANG répond au Feu qui inhibe le Métal dont la saveur est piquante.
La nature refroidissante des drogues ne se développe pas, le SHAO YANG - Chaleur s’oppose au
froid.
® Quand la Grande Énergie de l’année est TAI YIN, la Réponse de la Terre, déterminée par les
mouvements de balance d’énergie, est TAI YANG.
Les drogues actives sont :
– douces (TAI YIN - Terre),
– salées (TAI YANG - Eau).
Les graines sont :
– jaunes (TAI YIN - Terre),
– noires (TAI YANG - Eau).
Les drogues à saveur amère ne se développent pas, le TAI YANG - Eau inhibe le Feu dont la
saveur est l’amer.
E. La forme - XING
Sont à considérer ici trois aspects :
– la couleur et la forme,
– la consistance,
– le degré d’hydradation.
29
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
® La couleur et la forme
Elles interviennent au niveau de la stimulation sensorielle :
– le vert en relation avec le mouvement du Bois,
– le rouge en relation avec le mouvement du Feu,
– le jaune en relation avec le mouvement de la Terre,
– le blanc en relation avec le mouvement du Métal,
– le noir en relation avec le mouvement de l’Eau.
La forme intervient selon une règle analogue à la théorie des signatures.
® La consistance
En relation avec les Cinq Mouvements, on décrit les Cinq Consistances :
– fibreuse pour le Feu,
– charnue pour la Terre,
– croquante pour le Métal,
– juteuse pour l’Eau,
– de noyau pour le Bois.
Les Cinq Consistances font intervenir la dialectique du dur GANG et du mou ROU pour stimuler
le YANG MING et la Rate.
® Le degré d’hydratation
Le degré d'hydratation des plantes fait intervenir la dialectique de l’humide et du sec pour
stimuler la répartition des liquides et la distribution des saveurs.
30
4. Physiologie des saveurs
Définie comme la qualité perçue par le sens gustatif, la saveur est un mécanisme complexe de
la médecine chinoise, dont la signification va bien au-delà d’une expérience qualitative, définis-
sable par les effets qu’elle entraîne.
Le terme saveur recouvre plusieur notions :
– les cinq sensations gustatives fondamentales,
– les cinq catégories de l’alimentation,
– le principe générateur de la forme,
– le principe actif YIN de chaque remède, constitué de YIN, matière-saveur, et de YANG,
énergie-odeur.
L’idéogramme est WEI (saveur goût) et recouvre en réalité la notion :
– de production de la Terre,
– ayant trait à l’entretien de la vie,
– absorbée par la bouche, par opposition à l’air et aux odeurs absorbées par le nez.
En fait, la saveur représente la qualité d’un remède qui lui est donnée par la Terre par rapport à
sa nature qui correspond à une qualité conférée par le contact avec le ciel.
Les saveurs sont au nombre de cinq :
– piquant ou âcre XIN
– acide ou aigre SUAN
– doux ou sucré GAN
– amer KU
– salé XIAN.
31
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
32
Physiologie des saveurs
Nous voyons que la saveur a un mouvement d’énergie inverse de celui du mouvement auquel
elle correspond, sauf pour la Terre qui symbolise le Centre.
Ainsi :
– l’amer, qui comprime et durcit, répond au mouvement du Feu, qui est expansion et crois-
sance ;
– le piquant, qui dissipe et mobilise, répond au mouvement du Métal, qui est rétraction et
prise de forme ;
– le salé, qui assouplit et ramollit, répond au mouvement de l’Eau, qui est structuration et
cohérence ;
– l’acide, qui est astringent et rétractant, répond au mouvement du Bois, qui mobilise et met
en mouvement ;
– le doux, qui tonifie et relâche, répond au mouvement de la Terre, qui distribue et trans-
forme.
Ainsi :
– l’acide, qui rétracte, correspond au printemps, passage du YIN au YANG, extériorisation du
YANG ;
– l’amer, qui comprime et durcit, correspond à l’été, expansion du YANG ;
– le piquant, qui dissipe et fait circuler, correspond à l’automne, passage du YANG vers le YIN,
intériorisation ou ramassage du YANG ;
– le salé, qui assouplit et ramollit, correspond à l’hiver, repli des énergies en profondeur ;
– le doux, qui relâche et tonifie, est en relation avec le Centre, qui distribue.
3) Avec les viscères
La saveur, de nature terrestre, résulte de l’action d’une énergie céleste sur les Cinq Mouve-
ments, c’est un mécanisme structurant dont la prise de forme est à l’origine du viscère.
C’est ainsi que le ch. 5 du Su Wen énonce :
« L’Est engendre le vent qui produit le Bois qui donne l’acide qui nourrit le Foie. Le Foie nourrit
les muscles qui sustentent le Cœur, il domine les yeux. Le Sud engendre la chaleur qui produit le
Feu qui donne l’amer qui nourrit le Cœur. Le Cœur produit le sang qui sustente la Rate, il domine
la langue... Le Centre engendre l’humidité qui nourrit la Terre qui produit la saveur douce qui
nourrit la Rate. La Rate nourrit les chairs qui sustentent les Poumons et domine la bouche...
33
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
L’Ouest engendre la sécheresse qui produit le Métal dont la saveur âcre nourrit le Poumon. Le
Poumon nourrit l’épiderme qui sustente les Reins, il domine le nez...
Le Nord engendre le froid qui produit l’Eau qui donne le salé nourrissant le Rein. Le Rein
nourrit les os et les moelles qui sustentent le Foie, il domine l’oreille... »
La saveur à l’origine de la prise de forme des viscères possède donc un dynamisme inverse de
celui du souffle spécifique du mouvement auquel elle correspond, sauf pour la Terre qui se
trouve au Centre.
En relation avec les Cinq Mouvements, les saveurs obéissent aux lois d’engendrement et
d’inhibition qui les caractérisent : une saveur nourrit non seulement l’organe qui lui correspond
mais également celui qui le suit dans le cycle d’engendrement :
34
Physiologie des saveurs
Selon la loi d’inhibition des Cinq Mouvements, la saveur acide équilibre la saveur douce, le
doux équilibre le salé, le salé équilibre l’amer, l’amer équilibre le piquant et le piquant équilibre
l’acide.
Si une saveur en quantité modérée nourrit le viscère qui lui correspond dans le cycle des Cinq
Mouvements, un excès aigu d’une saveur nuit à cet organe et ses correspondances :
– un excès aigu de saveur acide blesse le Foie et les tendons,
– un excès aigu de saveur amère blesse le Cœur et le souffle,
– un excès aigu de saveur douce blesse la Rate et la chair,
– un excès aigu de saveur piquante blesse le Poumon et la peau,
– un excès aigu de saveur salée blesse le Rein et les os.
Chacun de ces effets est annulé par la saveur qui domine dans le cycle de répression :
– le piquant supprime les effets de l’acide,
– le salé supprime les effets de l’amer,
– l’acide supprime les effets de la saveur douce,
– l’amer supprime les effets du piquant,
– le doux supprime les effets du salé.
Un excès permanent d’une saveur liée à une alimentation déséquilibrée ou à une thérapeu-
tique non contrôlée nuit aux correspondances de l’organe dominé :
– manger trop amer dessèche la peau et fait tomber les poils,
– manger trop âcre contracte les muscles et flétrit les ongles,
– manger trop salé fige les vaisseaux et altère le teint,
– manger trop acide rétracte les chairs et éverse les lèvres,
– manger trop doux endolorit les os et fait tomber les cheveux.
1. Nous reprenons ici la traduction parue dans notre précédent ouvrage, en collaboration avec le Dr J.-M.
Eyssalet, Diététique énergétique et médecine chinoise, DésIris, 2005 (nouvelle édition).
35
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
L’enveloppe de la Vessie est mince et molle et l’acide la rétracte, il n’y a plus d’échange et la voie
de l’eau ne circule plus, on ne peut uriner. Le YIN est la fin du rassemblement des muscles
(tendons) ; donc lorsque l’acide rentre, il se rend aux muscles et aux tendons. »
L’acide, dans son mouvement de rétraction et de rassemblement, agit sur les foyers :
– moyen : il harmonise et tiédit l’Estomac,
– et inférieur : il interrompt les échanges au niveau de la Vessie.
L’acide pénètre au périnée par le trajet du méridien du Foie et semble agir sur le ZONG JIN, ou
« muscle des Ancêtres », qui se déploie à partir du noyau fibreux du périnée entre les deux orifices
inférieurs.
Action de l’amer sur le Triple Réchauffeur
« L’amer se rend à l’Estomac, l’ensemble des QI des cinq céréales ne peut supporter ce qui est
amer ; lorsque l’amer pénètre dans la courbure inférieure (de l’Estomac), alors les voies des Trois
Foyers se ferment et ne peuvent circuler, on a envie de vomir.
Les dents sont l’extrémité (supérieure) de l’Estomac, or l’amer quand il entre se rend aux os,
donc s’il entre et ressort, on sait qu’il se rend (aussi) aux os (c’est-à-dire vers les dents, jonction
énergétique entre DU MAI et REN MAI, en relation avec les Reins et les os). »
L’amer possède donc une action inhibitrice sur les échanges des Trois Foyers ainsi qu’une
action vomitive. En ce sens, il s’oppose directement au fonctionnement du Foyer moyen.
Action du doux sur le Triple Réchauffeur
« Le doux entre dans l’Estomac, son QI est très faible et il ne peut monter jusqu’au Foyer
supérieur, il demeure au milieu de l’Estomac avec les céréales, à ce moment il humidifie et assou-
plit l’être humain ; lorsque l’Estomac est assoupli, il y a ralentissement et, lors de ce ralentisse-
ment, la flore parasitaire des voies digestives s’agite.
Lors de cette agitation, il y a dilatation (affectant le) Cœur.
Son QI communique vers l’extérieur jusqu’à la chair, donc ce qui est doux se rend à la chair. »
Le doux, dont le QI est faible, se fixe dans le Foyer moyen humidifiant (RUN) et assouplissant
(ROU), il favorise une dilatation avec fermentation dans les voies digestives avec répercussion sur
le Cœur par la voie reliant le Foyer moyen au Foyer supérieur.
Action du piquant sur le Triple Réchauffeur
« Le piquant entre dans l’Estomac, son QI se rend au Foyer supérieur, le Foyer supérieur reçoit
le QI et nourrit tout ce qui est YANG, le QI des condiments et des légumes piquants l’enrichit.
Le QI de YONG et celui de WEI (énergie nourricière de défense) les reçoivent sans interruption. Ils
séjournent longtemps sous le Cœur, c’est pourquoi le Cœur est vide.
Le piquant et le QI circulent ensemble, c’est pourquoi, lorsque le piquant entre, il peut ensuite
ressortir en même temps que la sueur. »
Le piquant a donc pour rôle de stimuler et d’accompagner le mouvement d’extériorisation par
le Foyer supérieur des énergies élaborées.
Action du salé sur le Triple Réchauffeur
« Le salé entre dans l’Estomac, son QI monte et se rend au Foyer moyen, il pénètre dans les MAI
(vaisseaux), dans ce cas le QI du sang circule. Lorsque le sel et le sang se combinent mutuellement
et se figent, cela provoque la mise en mouvement des sucs de l’Estomac. Au cours de cette
perméabilisation, les sucs de l’Estomac sont vite épuisés, lorsqu’ils sont épuisés les voies du
gosier (pharynx) sont déshydratées, arides, la racine de la langue est sèche, on a très soif.
Le sang et les vaisseaux sont la voie du Réchauffeur moyen, donc lorsque le salé entre, il va au
sang. »
Le salé agit donc sur le Foyer moyen, sur le sang, et influe sur la sécrétion des liquides organi-
ques en l’inhibant.
36
Physiologie des saveurs
Ce qui donne pour chaque organe la relation suivante avec les saveurs :
® le Foie
– Saveur élective : l’acide.
– Tonification et dispersion : « Le Foie désire disperser, on lui donne du piquant qui est disper-
sant. Pour le Foie, le piquant est tonique et l’acide est évacuant. »
– Saveur harmonisante : « Quand le Foie est pressé, en hâte on le relâche par une alimenta-
tion douce. »
® le Cœur
– Saveur élective : l’amer.
– Tonification et dispersion : « Le Cœur désire la souplesse donnée par le sel qui tonifie, le
doux disperse. »
– Saveur harmonisante : « Si le Cœur souffre de relâchement, on le rétracte par des acidités. »
® la Rate
– Saveur élective : le doux.
– Tonification et dispersion : « La Rate désire être relâchée et harmonisée, ce que donne le
doux, l’amer disperse. »
– Saveur harmonisante : « Si la Rate souffre de l’humidité, on l’assèche par des amers. »
37
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
® le Poumon
– Saveur élective : le piquant.
– Tonification et dispersion : « Le Poumon désire la rétraction que donnent les acidités qui
tonifient le Poumon, le piquant disperse. »
– Saveur harmonisante : « Si le Poumon souffre du reflux de QI, on l’évacue par le bas avec
des amers. »
® le Rein
– Saveur élective : le salé.
– Tonification et dispersion : « Le Rein désire la dureté que donnent les amers qui tonifient le
Rein, le sel disperse. »
– Saveur harmonisante : « Si le Rein souffre de sécheresse, on l’humecte avec des âcretés qui
ouvrent les orifices cutanés, attirent les humeurs et font circuler le QI. »
38
Physiologie des saveurs
39
5. Présentation et prescription
des remèdes traditionnels
1) Les bouillons
Dans ces bouillons, on distingue :
– les tisanes - CHA,
– les décoctions - TANG,
– les macérations - JIAN.
La décoction est le procédé le plus employé. On utilise la solution obtenue par ébullition
prolongée de la plante, variable selon ses caractéristiques.
On place les drogues dans une marmite en terre ou dans un récipient en porcelaine (ne pas
employer de récipient en fer), on les recouvre de 15 cm d’eau et on chauffe progressivement
jusqu’à ébullition en malaxant de temps en temps les drogues, cette opération se prolongeant
pendant une trentaine de minutes. Lorsqu’il est nécessaire de faire mijoter les remèdes une
seconde fois, il faut rajouter un peu d’eau et poursuivre l’opération pendant vingt minutes. Les
deux bouillons provenant de ces deux cuissons sont alors mélangés.
S’il s’agit d’une préparation fébrifuge ou dispersant le vent, le temps de mijotage est raccourci.
Pour les plantes aromatiques, la durée d’ébullition est courte, ou bien elles sont rajoutées au
bouillon lorsque la cuisson est sur le point de s’achever, et le temps d’ébullition ne dépasse pas
cinq minutes.
Les substances peu solubles dans l’eau sont moulues et infusées dans les bouillons. La prépa-
ration des drogues à base de constituants solides nécessite une cuisson préalable de trente
minutes avant de la mélanger aux autres remèdes, puis de faire mijoter le tout trente minutes.
Si les décoctions se font le plus souvent dans l’eau, on peut aussi, selon les cas, employer du
vin ou du vinaigre. Le temps de conservation d’une décoction est limité à une journée, il peut être
allongé en préparant une mixture par adjonction de sucre.
La décoction est couramment utilisée en raison de la rapidité de son absorption et de la
rapidité de son efficacité, pour ces raisons elle est indiquée dans les affections aiguës.
41
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
après dissolution dans l’eau, le vin ou l’eau de riz. Leur absorption est plus rapide que celle des
comprimés mais plus lente que celle des décoctions.
En usage externe, les poudres sont utilisées en application locale, parfois mélangées à un
excipient gras ; les pulvérisations directes dans le nez ou la gorge sont d’un usage courant.
42
Présentation et prescription des remèdes traditionnels
De fabrication simple et de conservation aisée, ce vin peut être consommé par voie orale ou
être destiné à un usage externe.
Les fortifiants et les toniques sont souvent présentés sous cette forme mais ce mode de prépa-
ration est contre-indiqué en cas d’intolérance au vin.
La technique de préparation est double, à chaud ou à froid : soit les matières médicinales,
coupées en morceaux, sont mises à tremper dans le vin blanc, soit on extrait le jus par cuisson à
l’eau, qui est ensuite dilué dans le vin. Cette dernière méthode de préparation réclame une
quantité moindre de matière médicinale, mais elle ne convient pas aux substances aromatiques
riches en produits volatiles.
43
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
ces problèmes de combinaison de médicaments que les anciens médecins ont décrit les « Sept
Sentiments » qui président aux relations entre les remèdes.
En dehors de la monoprescription, six modes de relations concernent les combinaisons de
remèdes.
2) Synergie - XIANG XU
Elle s’exerce entre deux ou plusieurs remèdes possédant des caractères énergétiques ou une
activité semblable.
Exemples :
– le Gypsum fibrosum SHI CAO est associé à l’Anamarrhena asphodeloides ZHI MU pour
augmenter l’élimination de la chaleur et du Feu ;
– Rheum officinale DA HUANG est associé à Natrii sulfur MANG XIAO pour accroître les effets
purgatifs et l’élimination de la chaleur.
44
Présentation et prescription des remèdes traditionnels
Exemples :
– ce sont les remèdes cités dans les « Dix-Huit Incompatibilités » (SHI BA FAN) et les « Dix-Neuf
Craintes » (SHI JIU WEI).
De ces six rubriques, quatre points sont importants à retenir : dans l’élaboration d’une ordon-
nance, il faut savoir reconnaître quels sont les remèdes qui peuvent :
– potentialiser l’action du remède principal,er les effets secondaires indésirables,
– s’inhiber réciproquement,
– déclencher par association une réaction toxique.
C. Les contre-indications
1) Exclusion de certaines associations
L’association de certains remèdes doit être évitée en raison de leur incompatibilité. Dans le
Shen Nong Ben Cao Jing, ces incompatibilités sont distinguées en deux catégories : les inhibitions
XIANG WU et les antagonismes XIANG FAN. Dans le Zhe Ben Cao, on décrit soixante sortes de
remèdes qui s’inhibent et dix-huit sortes de remèdes antagonistes. L’unanimité ne s’est pas
toujours faite sur ces contre-indications.
À cette époque de Jin Yuan, un résumé sous forme de poème a été établi, concernant les
« Dix-Neuf Craintes réciproques » et les « Dix-Huit Incompatibilités mutuelles ».
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– Scrophularia ninpoensis,
– Asarum heterotropoides,
– Paeonia lactiflora.
Il est important de remarquer que, parmi les remèdes cités dans les Dix-Neuf Craintes récipro-
ques et dans les Dix-Huit Incompatibilités mutuelles, certaines associations se retrouvent dans les
ouvrages anciens. Les médecins des différentes époques ont toujours été d’accord entre eux pour
dire que certaines associations restaient possibles.
Dans les comprimés GAN YING WAN, le Croton tiglium est associé à Ipomoea purpurea. Dans la
décoction GAN SUI BAN XIA, Glycyrrhiza uralensis et Euphorbia kansui sont associés.
Dans la décoction SAN ZHONG KUI JIAN, Glycyrrhiza uralensis et Sargassum pallidum sont
associés.
Les recherches menées actuellement en Chine ne permettent pas encore de confirmer la
réalité de ces incompatibilités. Néanmoins, il est prouvé que la toxicité de l’association de Glycyrr-
hiza uralensis et d’Euphorbia kansui est fonction de la proportion relative de ces deux plantes : si
la dose de Glycyrrhiza uralensis est supérieure ou égale à celle d’Euphorbia kansui, la toxicité est
très grande. L’expérimentation sur animal de l’association Asarum heterotropoides-Veratrum
nigrum a pu être létale.
Les recherches sur ces contre-indications doivent être approfondies. En l’absence de preuves
formelles de leur toxicité, il est prudent de ne pas utiliser ces associations.
46
Présentation et prescription des remèdes traditionnels
– Phytolacca acinosa,
– Moschus moschiferus,
– Sparganium stolorii,
– Curcuma zedoaria,
– Hirudo nipponica,
– Tabanus mandarinus.
® Les remèdes à utiliser avec prudence
Ce sont généralement des remèdes qui possèdent les actions suivantes :
– éliminent les stagnations,
– lèvent les obstructions,
– tonifient la quintessence, le JING,
– activent le QI.
Ce sont aussi souvent des remèdes à saveur piquante et nature chaude :
– Prunus persica,
– Carthamus tinctorius,
– Rheum palmatum,
– Poncirus trifoliata,
– Aconitum carmichaeli,
– Zingiber officinalis,
– Cinnamomum cassia.
Ces remèdes, en période de grossesse, ne doivent être utilisés qu’en cas de nécessité absolue.
47
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
48
Présentation et prescription des remèdes traditionnels
29. Morus alba feuilles et Sesamum indicum dans les pilules SANG MA WAN
® Vertige dû au YANG du Foie.
30. Dioscorea opposita et Dolichos lablab
® Tonifier la Rate et arrêter la diarrhée.
31. Cimicifuga dahurica et Radix bupleuri
® Remonter l’effondrement du ZHONG QI.
32. Carapax amidae et Artemisia apiacea
® Renforcer le YIN, éliminer le syndrome GU ZHENG.
33. Fructus mume et Glycyrrhiza uralensis
® Apaiser la soif, engendrer les liquides.
34. Atractylodes chinensis et Magnolia officinalis
® Expulser l’humidité et les impuretés.
35. Glycine max et Allium chinense dans la décoction CONG CHI TANG
® Débloquer le YANG et sudorifier.
36. Gleditsia chinensis et Alunite dans la poudre XI XIAN SAN
® Faire vomir les glaires du vent.
37. Saussurea lappa et Areca catechu
® Débloquer les intestins, calmer les douleurs.
38. Sparganium stoloniferum et Curcuma zedoaria
® Ramollir les durcissements.
39. Citrus aurantium et Phyllostachys nigra
® Harmoniser l’Estomac, arrêter les vomissements.
40. Paeonia suffruticosa et Gardenia jasminoides
® Éliminer la chaleur du sang.
41. Inula japonica et Hematite
® Calmer l’aérophagie.
42. Sygyzium aromaticum et Cucumis melo
® Calmer le hoquet.
43. Psoralea corylifolia et Amomum dans les pilules ER SHEN WAN
® Diarrhée de la Rate et des Reins.
44. Morus alba écorce et Lycium chinensis
® Disperser le Feu des Poumons.
45. Anemarrhena asphodeloides et Fritillaria cirrhosa dans la poudre ER MU
® Éliminer la chaleur du Poumon.
46. Saussurea lappa et Coptis chinensis dans les pilules XIANG LIAN WAN
® Dysenterie.
47. Alunite et Curcuma aromatica dans les pilules BAI JIN WAN
® Démence
48. Citrus aurantium et Atractylodes macrocephala dans les pilules ZHI ZHU WAN
® Tonification de la Rate.
49. Halloysite et Limonite dans la décoction CHI SHI ZHI YU YU LIANG TANG
® Resserrer le Gros Intestin.
50. Rosa laevigata et Euryale ferox dans les pilules SHUI LU ER XIAN DAN
® Spermatorrhée.
51. Lycium chinense et Chrysanthemum morifolium
® Clarifier la vue.
52. Zingiber officinalis cru et Zizyphus jujuba
® Harmoniser le QI et le sang.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
E. Posologie
L’unité de mesure de poids utilisée en Chine est la livre chinoise, ou JIN :
– un JIN = 16 LIANG
– un JIN = 160 QIAN
– un LIANG = 37,5 g
– un QIAN = 3,75 g
– un FEN = 0,37 g
– un LI = 0,003 g.
La posologie des remèdes est évidemment fonction de leurs caractéristiques, de la composi-
tion des ordonnances, des circonstances pathologiques, de la constitution individuelle des
patients et de leur âge.
® Les caractéristiques des remèdes
Lorsque les remèdes possèdent un caractère violent et une saveur forte, comme Aconitum
carmichaeli, Cinnamomum cassia, Zingiber officinale, la posologie doit être peu élevée. Au
contraire, lorsqu’ils possèdent une nature neutre et une saveur fade, comme Dioscorea opposita,
Poria cocos, Dolichos lablab, elle doit être plus élevée.
Les remèdes à forte densité, Ostrea rivularis, Magnetite, sont prescrits à faible dose ; ceux à
faible densité sont prescrits à dose plus importante, comme Morus alba feuille, Pellicula cicadae,
Tetrapanax papyriferus.
D’autre part, les effets d’un remède peuvent varier en fonction de sa posologie. Par exemple :
Crocus sativus à faible dose harmonise le sang, à forte dose il élimine les stagnations de sang (PO
XUE).
® La composition de l’ordonnance
Dans une ordonnance, la posologie la plus élevée correspond à celle du remède souverain.
Ainsi, dans la décoction du Tigre blanc BAI HU TANG, Gypsum fibrosum a une posologie plus élevée
que celle d’Anemarrhena asphodeloides et de Glycyrrhiza uralensis. Dans les pilules ZUO JIN WAN, la
dose de Coptis chinensis est supérieure à celle d’Evodia rutaecarpa.
Dans une prescription avec de nombreux constituants, leur posologie doit être plus faible que
dans une ordonnance avec peu de remèdes.
® Les circonstances pathologiques
En cas d’urgence, les posologies sont généralement élevées, alors que devant un tableau
chronique elles doivent être diminuées.
Lorsqu’un tableau clinique nécessite un traitement d’attaque, en permanence il faut veiller à
ne jamais endommager le Souffle authentique ZHENG QI, ce qui irait à l’encontre du but recherché.
® La constitution individuelle des patients
En cas d’altération de l’état général ou de constitution faible, les prescriptions doivent être
modérées.
Lorsqu’un état pathologique requiert la prescription de tonifiants à dose élevée, il est préfé-
rable de commencer à dose faible en observant une augmentation progressive.
® L’âge
Les personnes âgées ont une moins bonne tolérance vis-à-vis des médicaments. Les posolo-
gies doivent être diminuées pour éviter d’endommager le Souffle authentique.
Chez les enfants en dessous de cinq ans, elles doivent être réduites au quart. Au-dessus de
cinq ans, elles correspondent à la moitié des doses de l’adulte.
Dans une prescription phytothérapique, la posologie d'une plante n’obéit jamais à un
standard, elle repose toujours sur une adaptation aux circonstances présentes.
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Présentation et prescription des remèdes traditionnels
F. Les ordonnances
1) Remèdes souverain, ministre, conseiller, ambassadeur
Les remèdes entrent dans la composition des ordonnances FANG, établies en vue d’éliminer le
pervers selon un mode d’action variable : soit à la peau par la sudorification, soit vers le haut par
la vomification, soit vers le bas par la purgation ou la diurèse.
Selon la priorité de l’effet recherché, les remèdes sont classés en quatre catégories :
– remède souverain JUN : remède principal qui traite la maladie ;
– remède ministre CHEN : remède qui potentialise l’action de la plante principale ;
– remède conseiller ZUO : remède qui permet de réduire les effets secondaires et de diminuer
la toxicité de la drogue principale ;
– remède ambassadeur SHI : remède qui joue le rôle de second auxiliaire et canalise l’effet
dans le méridien cible.
Dans une ordonnance traditionnelle, quel que soit le nombre de plantes prescrites, ce principe
est respecté.
® Remède souverain JUN
– Éliminer le vent : Saposhnikovia divaricata.
– Éliminer le froid : Aconitum carmichaeli.
– Dissiper l’humidité : Stephania tetrandra.
– Purifier le Réchauffeur supérieur : Coptis chinensis.
– Purifier le Réchauffeur moyen : Scutellaria baicalensis.
® Remède ministre CHEN
Dans la décoction MA HUANG TANG, Cinnamomum cassia est le remède ministre qui potentialise
l’action d’Ephedra sinica.
Dans une ordonnance, lorsqu'il existe deux remèdes souverains, les ministres peuvent être
plus nombreux.
® Remède conseiller ZUO
Dans la décoction MA HUANG TANG, Prunus armeniaca est employé comme remède conseiller, il
fait communiquer les Poumons et calme la toux.
® Remède ambassadeur SHI
Ce remède a un rôle d’auxiliaire, il obéit au ministre, il canalise l’effet dans le méridien cible YIN
JING YAO ; il est encore appelé « remède qui dirige » YIN YAO ou « guide des remèdes » YAO YIN ZI.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Le Su Wen apporte les précisions sur l’utilisation de ces sept ordonnances : « La petite prescrip-
tion comporte un souverain et deux ministres. La moyenne : un souverain, trois ministres et cinq
adjoints. La grande : un souverain, trois ministres et neuf adjoints. ». (74-483)
« La prescription impaire est de un souverain et deux ministres ; deux souverains et trois minis-
tres sont une prescription impaire ; deux souverains et six ministres sont une prescription paire.
La prescription impaire convient aux maladies facilement accessibles, la prescription paire aux
moins accessibles.
Comme sudorifique, on n’emploie pas l’impaire, comme purgatif, on n’emploie pas l’impaire.
Pour tonifier et corriger dans le haut du corps, on se sert de traitements lents.
Pour tonifier et corriger dans le bas du corps, on fait des traitements actifs.
Les drogues actives sont riches en saveurs, celles à action lente sont pauvres en saveurs.
On les choisit en vue de l’objectif à atteindre.
Quand la maladie est difficilement accessible, la saveur est absorbée en chemin et ne peut
développer sa pleine efficacité.
Pour l’équilibration des QI, dans les maladies très accessibles, la prescription paire ou impaire
est prise à petites doses, dans les maladies difficilement accessibles, les doses seront fortes.
Fortes doses, drogues peu nombreuses. Faibles doses, ingrédients nombreux. Le maximum
est neuf, le minimum est deux.
Si la prescription impaire ne chasse pas la maladie, on fait une prescription paire, cela s’appelle
prescription redoublée.
Si la prescription paire ne réussit pas, on emploie les adjuvants contraires qui refroidissent,
réchauffent, tiédissent, rafraîchissent et agissent indirectement dans le sens de la maladie. »
(74-473)
La prescription répond donc toujours à la dialectique du YIN-YANG :
– la prescription impaire YANG traite les symptômes YIN, de l’intérieur ;
– la prescription paire YIN traite les symptômes YANG, de l’extérieur ;
– l’ordonnance majeure s’adresse aux dérèglements très profonds ;
– l’ordonnance mineure est employée dans les affections superficielles ;
– doses fortes, drogues peu nombreuses ;
– doses faibles, drogues nombreuses ;
– le traitement lent s’attaque au tronc, à l’origine ;
– le traitement rapide s’attaque aux branches, aux manifestations.
® L’ordonnance majeure DA FANG
Lorsque les pervers sont abondants, il est nécessaire d’exercer une action forte pour les
éliminer en ayant recours à la grande ordonnance DA FANG.
Par exemple, c’est ce que réalise la méthode thérapeutique « faire descendre » XIA FA avec la
décoction DA CHEN QI TANG. Dans ce genre de prescription, il faut toujours tenir compte de l’état du
Souffle orthodoxe parce qu’une purgation trop forte peut léser le YIN, ou une sudorification trop
intense peut blesser le YANG et l’expulsion des pervers s’accompagnerait d’un endommagement
du ZHENG QI, ce qui serait contraire aux principes de la médecine chinoise.
® L’ordonnance mineure XIAO FANG
Lorsque les pervers sont superficiels ou peu abondants, leur élimination nécessite une ordon-
nance plus légère, ainsi la méthode « faire descendre » XIA FA peut se réaliser avec la décoction
xiao cheng qi tang.
® L’ordonnance lente HUAN FANG
Devant une symptomatologie chronique ou de vide, en l’absence de signe d’urgence, ce type
d’ordonnance permet d’obtenir des effets modérés à long terme. C’est ce que réalise la décoction
SI JUN ZI TANG dans la méthode de tonification.
® L’ordonnance rapide JI FANG
C’est une ordonnance d’urgence, par exemple la décoction SI NI TANG permet en cas d’urgence
de soutenir le YANG qui disparaît.
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Présentation et prescription des remèdes traditionnels
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
3. Émétiques
® Pour faire remonter et expulser les pervers.
– Décoction SI QI TANG
– Décoction XUAN FU DAI ZHE TANG
8. Ordonnances qui régularisent le sang
® Elles harmonisent le sang, éliminent la stagnation, nourrissent le YING, arrêtent les hémorra-
gies.
– Décoction SI WU TANG
– Décoction JIAO AI TANG
9. Ordonnances qui éliminent le vent
® Elles débloquent le YANG, dispersent le vent, nourrissent le YIN et apaisent le vent.
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Présentation et prescription des remèdes traditionnels
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
2. Décoction SI WU TANG
- Rehmania glutinosa cru (SHENG DI), Angelica sinensis, Paeonia lactiflora, Ligusticulm wallichii
§ Ordonnance fondamentale pour tonifier le sang.
® Insuffisance et stagnation du sang du Foie, troubles menstruels.
4. Décoction SI NI TANG
- Aconitum carmichaeli, Zingiber officinale asséché, Glycyrrhyza uralensis
§ Ordonnance essentielle pour rétablir le YANG.
® Abondance de froid, déficit grave de YANG avec froid des quatre membres, diarrhée liquide...
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Présentation et prescription des remèdes traditionnels
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Présentation et prescription des remèdes traditionnels
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Présentation et prescription des remèdes traditionnels
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6. Principes thérapeutiques
Les objectifs
La santé, pour les Chinois, se définit par la libre circulation des Souffles. La perturbation de
cette libre circulation, liée à des causes internes ou à des causes externes, déclenche la maladie
qui se manifeste soit par une stagnation, soit par une plénitude, soit par un vide d'énergie.
L'objectif thérapeutique fondamental de la médecine traditionnelle chinoise est de rétablir la
libre circulation des Souffles en mobilisant ce qui stagne, en tonifiant ce qui est en vide, en disper-
sant ce qui est en plénitude, en évitant toute intervention susceptible de léser le Souffle authen-
tique (ZHENG QI), ce qui affaiblirait les défenses de l'organisme. La prévention des maladies est
obtenue en permettant au Souffle authentique de s'opposer à la pénétration des Souffles pervers
(XIE QI) ou en les éliminant dès le début de leurs attaques ; c'est ce que réalisent l'acupuncture, la
pharmacopée, la diététique auxquelles peuvent être associés un travail du Souffle et des
exercices de concentration, des massages et mobilisations, le respect d'une hygiène de vie
correcte.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Il s'agit habituellement d'une pathologie aiguë d'apparition soudaine qui se manifeste par de
la fièvre, frissons, sensation de froid, nez bouché, céphalées, myalgies ou arthralgies, l'enduit de
la langue est fin, le pouls est superficiel.
® Intérieur
La maladie est dite interne lorsque les organes et les entrailles sont atteints, provoquée soit par
une perturbation des Sept Sentiments, par la fatigue, l'alimentation ou les abus sexuels, soit par
l'évolution vers la profondeur d'une énergie perverse externe, du BIAO vers le LI.
La symptomatologie variée, souvent en rapport avec une pathologie chronique, appartient
aux syndromes des organes et des entrailles, la fièvre peut être élevée, sans crainte du froid, les
douleurs sont profondes, le pouls est profond.
– fièvre – fièvre
– frissons – sans crainte du froid
– crainte du froid – froid aux quatre membres
– céphalée – pâleur du visage
FROID – raideur de la nuque – absence de soif
– arthralgie – selles molles
– absence de transpiration – urines claires et abondantes
– pouls superficiel et pressé – pouls profond et lent
– enduit de la langue mince et blanc – langue pâle, enduit blanc, épais et
humide
– fièvre – fièvre élevée
– crainte du vent – crainte de la chaleur
– transpiration possible – soif de boisson froide
– soif et bouche sèche – inquiétude et agitation
CHALEUR – corps chaud – constipation
– pouls superficiel et rapide – face rouge, yeux rouges
– enduit de langue mince et jaune – urines rares et foncées
– pouls grand et rapide
– langue rouge avec enduit jaune
– fièvre – asthénie
– crainte du vent – apathie
– sudation ou hypersudation – respiration faible
– pouls superficiel et lent – rareté de paroles
VIDE – langue pâle – froid aux quatre membres
– palpitations, vertiges
– inappétence
– pouls profond et vide
– langue molle, pâle avec enduit
blanc
– fièvre – respiration forte
– absence de transpiration – voix sonore
– douleur généralisée – irritabilité
PLÉNITUDE – pouls superficiel et plein – plénitude de la poitrine
– ballonnement, constipation
– pouls profond et plein
– langue rugueuse avec enduit épais
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Principes thérapeutiques
Il existe des maladies ni internes, ni externes, localisées dans la zone intermédiaire des
couches du corps. Ce sont les maladies charnières mi-internes - mi-externes.
L'évolution de la symptomatologie de la superficie vers la profondeur traduit une aggravation
de l'état alors que l'évolution inverse est favorable à la guérison.
Les maladies externes, internes et mi-internes - mi-externes, diffèrent par leur état de vide ou
de plénitude, de froid ou de chaleur.
2) Vide - Plénitude
Vide et plénitude sont les deux règles qui permettent d'apprécier l'état de l'Énergie essentielle
du corps ZHENG QI et la puissance de l'Énergie perverse XIE QI. Le vide désigne l'insuffisance de
l'Énergie essentielle, la plénitude caractérise l'excès d'Énergie perverse, cette distinction
permettant de définir l'axe thérapeutique, la tonification ou la dispersion.
® Vide
La pathologie est liée à une insuffisance d'énergie ou de sang, au déficit de YIN ou de YANG d'un
organe et s'observe dans la pathologie chronique.
La symptomatologie, qui se différencie selon l'étiologie, se traduit par quelques signes caracté-
ristiques :
– mouvements lents et faibles,
– visage pâle et blême,
– respiration superficielle,
– douleur soulagée par la pression,
– transpiration spontanée,
– urines fréquentes ou incontinence,
– langue pâle avec ou sans enduit,
– pouls fin, vide.
® Plénitude
La pathologie survient après pénétration d'Énergie perverse, en cas d'hyperfonctionnement
d'un organe, après accumulation d'énergie ou de sang, elle apparaît de façon soudaine.
Parmi les signes caractéristiques, nous pouvons noter :
– mouvements rapides et amples,
– voix grave et forte,
– respiration profonde,
– douleur aggravée par la pression,
– urines rares,
– enduit de la langue épais,
– pouls fort.
3) Froid - Chaleur
Froid et chaleur sont les deux règles qui permettent de différencier la nature et les caractéristi-
ques des maladies.
® Froid
Il se manifeste lorsque le froid pervers est présent dans l'organisme ou lorsque l'énergie YANG
est insuffisante ; quand le YANG est insuffisant, le froid apparaît.
Les signes cliniques sont les suivants :
– les gestes sont lents et mesurés,
– l'attitude du patient est effacée, il parle peu,
65
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
66
Principes thérapeutiques
Ainsi, les Huit Règles dans la forme pure sont inadéquates pour décrire la réalité clinique, elles
procurent un guide préliminaire pour affiner le diagnostic (voir le tableau ci-après).
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
YIN YANG
Au total, les Huit Règles visent d'abord à concevoir la situation globale de la maladie, puis à
analyser et classer les symptômes dans le but de définir l'orientation de la maladie en vue d'un
diagnostic précis mais, pour cela, il faut tenir compte de la manière dont les Huit Règles se combi-
nent. Ce qui caractérise l'harmonie au sein d'un organisme, c'est l'équilibre YIN-YANG, l'équilibre de
l'Eau et du Feu.
Équilibre = Harmonie
Lorsque cet équilibre est rompu, la maladie apparaît et différents tableaux sont réalisés.
® Plénitude - Chaleur
Lorsque la plénitude et la chaleur sont associées, un tableau YANG en excès est réalisé, c'est
une plénitude de YANG qui, au maximum, peut réaliser un excès de Feu.
68
Principes thérapeutiques
® Chaleur - Vide
Dans ce tableau, un aspect YIN (vide) et un aspect YANG (chaleur) sont associés et s'influencent
mutuellement.
Ici, des symptômes de nature YANG surviennent parce que le YIN est insuffisant et le tableau
extrême qui peut être réalisé est celui du Feu du vide (XU HUO).
L'activité et les mouvements du patient sont moins vigoureux que dans le tableau pléni-
tude-chaleur, comme signes cliniques habituels nous retrouvons de l'insomnie, une agitation, des
rires nerveux et une certaine anxiété.
Il peut y avoir une sensation de chaleur mais sans fièvre élevée, seule la paume des mains et la
plante des pieds peuvent être chaudes, ou fièvre vespérale. La langue est rouge (YANG), l'enduit
fin (YIN), le pouls est rapide (YANG) mais fin (YIN).
Ces symptômes sont décrits ainsi : « Le YIN est incapable de retenir le YANG ; l'Eau ne peut pas
contrôler le Feu et le YANG s'échappe. »
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
® Plénitude - Froid
Le froid en excès donne un tableau de plénitude de YIN qui associe un aspect YIN (froid) et un
aspect YANG (plénitude).
Lorsque le syndrome est YIN réel : vide et froid, c'est YIN à l'intérieur du YIN. S'il est YANG réel :
plénitude et chaleur, il est YANG dans le YANG.
Ce syndrome, habituellement d'origine externe, peut aussi résulter d'un déséquilibre d'origine
interne.
La symptomatologie résulte de la combinaison de signes de plénitude et de signes de froid :
les mouvements et les réactions du patient sont lents mais vigoureux, les douleurs sont
spasmodiques, les zones douloureuses sont aggravées par la pression mais améliorées par la
chaleur, le pouls est lent et plein, les urines sont claires mais insuffisantes.
Cette appellation plénitude-froid traduit la présence d'un excès de froid, elle correspond à une
plénitude de YIN.
® Froid - Vide
Dans ce tableau, deux aspects YIN sont associés et se renforcent.
Le syndrome froid-vide est engendré par un vide relatif de YANG (feu-chaleur) aussi ce froid
n'est qu'un froid apparent et non un froid-plénitude, il correspond à un vide YANG.
70
Principes thérapeutiques
Lorsque le syndrome associe des signes YIN et des signes YANG : froid-plénitude ou vide-
chaleur, il faut différencier si le YANG prédomine : c'est le YIN dans le YANG, ou si le YIN prédomine :
c'est YANG dans le YIN.
RÉSUMÉ
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
TABLEAU RÉCAPITULATIF
+ = amélioration
- = aggravation
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Principes thérapeutiques
® Purgation XIE FA : elle s'adresse aux maladies localisées à la partie interne du corps.
® Régularisation HE FA : elle s'adresse aux maladies situées à la partie mi-interne et mi-externe
du corps.
® Calorification WEN FA : elle s'adresse aux maladies occasionnées par le froid pervers.
® Réfrigération QING FA : elle s'adresse aux maladies dues à la chaleur perverse.
® Tonification BU FA : elle s'adresse aux maladies dues au vide.
® Dispersion XIAO FA : elle s'adresse aux maladies dues à la plénitude.
Toutefois, la règle fondamentale est celle qui conditionne toute la médecine chinoise et qui
consiste à tonifier les insuffisances et à disperser les plénitudes.
Tonification et dispersion peuvent être déterminées par plusieurs méthodes selon le système
de référence envisagé.
1) Sudorification
La méthode consiste à faire dilater les pores de la peau par les remèdes afin que la transpira-
tion chasse l'énergie perverse localisée dans la partie superficielle du corps, dans le BIAO. Cette
méthode est contre-indiquée lorsque l'énergie perverse à gagné l'intérieur, le LI, en cas de derma-
tose aiguë, d'hémorragie, de vide des liquides organiques, lorsque le pouls du « pied » est faible.
Elle doit être appliquée avec prudence en été.
Les causes essentielles des maladies externes étant le froid pervers et la chaleur perverse, les
méthodes thérapeutiques seront différentes.
® Maladie externe due au froid pervers
Symptomatologie :
– le malade craint le froid,
– fièvre,
– soif,
– céphalée,
– avec ou sans transpiration,
– langue blanche, enduit léger,
– pouls superficiel.
Traitement : dans ce cas, il faut combattre le froid par la méthode de calorification et faire
transpirer le malade par l'emploi de remèdes piquants et chauds.
Exemples de plantes qui chassent le froid pervers superficiel : Herba ephedra, Cinnamomum
cassia, Zingiber officinale, Allium fistulosum...
® Maladie externe due à la chaleur perverse
Symptomatologie :
– forte fièvre,
– le malade craint la chaleur,
– soif de boisson froide,
– langue rosâtre, enduit légèrement jaune,
– pouls superficiel et rapide.
Traitement : il faut combattre la chaleur par la méthode de réfrigération et faire transpirer le
malade par des remèdes piquants et froids.
Exemples de plantes qui chassent la chaleur perverse superficielle : Herba menthae, Arctium
lappa, Semen sojae, Vitex rotundifolia...
73
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
2) Purgation
Cette méthode consiste à faire « évacuer » vers le bas les matières fécales ou les aliments non
digérés, entassés dans le Réchauffeur inférieur au niveau des intestins.
Il s'agit d'une technique qui aide le Réchauffeur inférieur à éliminer l'énergie perverse localisée
au niveau de l'Intestin et de l'Estomac...
La purgation est contre-indiquée dans les cas suivants :
– les maladies du BIAO,
– les sujets âgés,
– les insuffisances de liquides organiques,
– les sujets de constitution faible,
– les vides de YANG,
– après accouchement.
La purgation froide est indiquée dans les affections causées par la chaleur perverse. La purga-
tion chaude est indiquée dans les affections causées par le froid pervers.
Exemples de plantes à action purgative : Rheum officinale, Citrus aurentium, Magnolia officinalis...
3) Vomification
Cette méthode consiste à faire évacuer l'énergie ou les produits nuisibles localisés dans le
Réchauffeur supérieur, pour les empêcher de gagner en profondeur, c'est-à-dire d'éviter qu'une
maladie de type YANG évolue vers le type YIN.
Ce traitement est employé dans les maladies graves, dans le cas où l'évacuation des éléments
amassés dans le Réchauffeur supérieur doit être pratiquée d'urgence. Il en est ainsi des
syndromes d'obstruction par des glaires du Réchauffeur supérieur, dans les syndromes d'accu-
mulation des aliments de l'Estomac. On n'emploie la méthode de vomification que dans les cas
d'urgence car cette méthode nuit à l'Énergie authentique.
Elle contre-indiquée dans les maladies suivantes :
– malades de faible constitution,
– vieillards,
– femmes enceintes,
– œdèmes des membres inférieurs,
– asthmatiques,
– hémorragies,
– pathologies chroniques.
Exemples de plantes émétisantes : ce sont généralement des produits toxiques dont l'emploi
réclame une grande prudence : Croton tiglium, Curcumis melo...
4) Régularisation
La régularisation, ou harmonisation, vise spécifiquement les troubles du SHAO YANG parce que
l'énergie perverse se trouve localisée entre l'intérieur et l'extérieur.
Cette méthode permet aussi d'harmoniser le Foie et l'Estomac, l'énergie et le sang...
Il ne faut pas utiliser cette méthode quand :
– l'énergie perverse n'a pas encore gagné le SHAO YANG,
– elle a déjà atteint l'intérieur,
– elle pénètre dans les Trois YIN.
Toutes les saveurs peuvent être utilisées pour régulariser la circulation de l'énergie. La saveur
douce sera cependant plus particulièrement indiquée parce qu'elle convient à tous les organes.
74
Principes thérapeutiques
5) Calorification
La calorification consiste à employer des remèdes à caractère YANG pour traiter les maladies
de « grand froid » et dans le but de tonifier l'énergie YANG du malade.
Il ne faut jamais employer la calorification pour traiter les maladies de la chaleur.
Exemples de plantes calorifiantes : Foeniculum vulgare, Artemisia argyi, Zanthoxylum schinifolium...
6) Réfrigération
C'est une méthode qui consiste à employer des remèdes dans le but d'abaisser la température
pour conserver les liquides organiques, pour combattre la soif et l'inquiétude. La réfrigération est
employée pour traiter les maladies causées par l'énergie perverse qui se transforme en chaleur.
La réfrigération peut nuire à l'énergie YANG de l'homme, aussi est-il interdit de l'utiliser dans les
cas suivants :
– lorsque la fièvre est due à la compression de l'énergie YANG,
– chez les personnes de constitution faible,
– dans les syndromes vide de chaleur,
– dans les cas de vrai froid-fausse chaleur,
– dans les vides de YANG.
Exemples de plantes réfrigérantes : Dolichos lablab, Eupatorium fortunei, Phragmites
communis...
7) Tonification
La tonification vise des maladies qui se manifestent par des signes d'insuffisance du YIN ou du
YANG, de l'énergie ou du sang ou de certains organes.
Cette méthode permet à l'énergie ou au sang en état d'insuffisance de reprendre leur équilibre
YIN-YANG normal.
On distingue en général quatre applications de la tonification :
– tonification de l'énergie,
– tonification du sang,
– tonification du YIN,
– tonification du YANG.
Exemples de plantes tonifiantes :
– tonification de l'énergie : Inula henelium, Pericarpium citri, Cyperus rotondus...
– tonification du sang : Salvia miltiorrhiza, Leonorus heterophylus, Achryranthes bidentata...
– tonification du YIN : Eclipta alba, Ligustrum lucidum, Polygonatum odoratum...
– tonification du YANG : Cuscuta chinensis, Juglans regia, Trigonella foenum grecum...
8) Dispersion
La dispersion est employée pour traiter toutes les maladies engendrées par l'accumulation de
l'énergie, du sang, des glaires...
Elle est utilisée pour traiter les affections à caractère chronique, engendrée soit par des
éléments « immatériels » (énergie), soit par des éléments « matériels » (sang, glaires).
La dispersion est une thérapeutique d'action lente.
Son emploi est interdit dans les cas suivants :
– tous les cas de vide d'énergie,
– œdème ou ascite par insuffisance de la Rate,
– affections de la chaleur dues au vide de YIN,
75
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
76
Principes thérapeutiques
« La thérapeutique directe est l'opposition, telle que traiter l'échauffement par le froid. La théra-
peutique indirecte est un consentement, tel que traiter l'échauffement par le chaud. La connais-
sance du “ tronc et de la ramure ” permet d'agir à propos, la compréhension des traitements
directs et indirects enlève toute incertitude. » (Su Wen, ch. 74-476)
77
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Piquant - XIN
® Saveur YANG
® Propriétés spécifiques :
– disperse,
– dissipe,
– humidifie,
– mobilise et fait circuler.
® Relation avec les Cinq Mouvements
Le dynamisme est inverse de celui de l'Automne et du Métal auxquels il correspond.
Acide - XUAN
® Saveur Yin
® Propriétés spécifiques :
– astringent,
78
Principes thérapeutiques
Doux - GAN
® Saveur YANG
® Propriétés spécifiques:
– tonifie,
– relâche et ralentit,
– harmonise et régularise le Réchauffeur moyen.
® Relation avec les Cinq Mouvements
Le dynamisme est identique à celui du Centre et de la Terre.
79
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Amer - KU
® Saveur YIN
® Propriétés spécifiques :
– dessèche,
– affermit et consolide,
– fait écouler.
® Relation avec les Cinq Mouvements
Le dynamisme est inverse de celui de l'Été et de celui du Feu auxquels il correspond.
80
Principes thérapeutiques
Salé - XIAN
® Saveur YIN
® Propriétés spécifiques :
– ramollit et assouplit,
– humidifie en descendant,
– laxatif.
® Relation avec les Cinq Mouvements
Le dynamisme est inverse à celui de l'Hiver et de l'Eau auxquels il correspond.
81
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
c) La nature
Les quatre natures SI QI sont :
– le froid - HAN,
– le chaud - RE,
– le frais - LIANG,
– le tiède - WEN,
parmi lesquelles :
– froid et frais appartiennent au YIN,
– chaud et tiède appartiennent au YANG.
Les natures fraîche et tiède font ressortir l'existence de degrés différents dans l'intensité de la
nature, ces deux natures ne représentent que le froid et la chaleur à un degré moindre.
Selon un des grands principes de la médecine traditionnelle :
– dans les prescriptions de type chaleur, il convient de prescrire des remèdes de nature froide
ou fraîche ;
– dans les syndromes de type froid, il convient de prescrire des remèdes de nature chaude ou
tiède.
En plus de ces quatre natures, on décrit une nature neutre PING : ses effets sont modérés ou
peu évidents, ou s'orientent vers le froid ou la chaleur selon les associations.
d) Selon les mouvements induits de montée (SHENG), de descente (JIANG), d'extériorisa-
tion (FU) et d'intériorisation (CHEN).
Dans l'ensemble, les remèdes qui favorisent les mouvements de montée et d'extériorisation –
leurs effets s'orientent vers le haut et vers l'extérieur – possèdent les capacités suivantes :
– faire monter le YANG,
– libérer l'avers BIAO,
– disperser le vent et le froid,
– favoriser les vomissements,
– ouvrir les orifices.
Les remèdes qui favorisent les mouvements de descente et d'intériorisation – leurs effets
s'orientent vers le bas et l'intérieur – possèdent les capacités suivantes :
– favoriser la purgation,
– éliminer la chaleur,
– favoriser la diurèse,
– faciliter la digestion,
– éliminer les accumulations,
– inverser les contre-courants d'énergie,
– tranquilliser l'esprit,
– apaiser le YANG et apaiser le vent.
Ces capacités de favoriser les mouvements de montée et de descente, d'extériorisation et
d'intériorisation, sont en étroite relation avec les propriétés de saveurs et les natures des
remèdes.
Les remèdes qui favorisent les mouvements de montée et d'extériorisation ont pour la plupart
une saveur piquante ou douce, une nature tiède ou chaude, alors que les remèdes qui favorisent
les mouvements de descente et d'intériorisation ont une nature froide ou fraîche, une saveur
acide, amère, salée ou âpre.
82
Principes thérapeutiques
2) La prescription
Indépendamment du choix des remèdes qui constituent la prescription, la qualité de celle-ci
est fonction de deux paramètres : la « forme » XING et la « quintescence » JING du remède.
® La forme XING
Interviennent ici plusieurs notions qui concernent tant la prescription que le mode d'adminis-
tration :
– la couleur,
– la consistance,
– le degré d'hydratation
qui font intervenir la dialectique du dur et du mou (consistance), la dialectique de l'humide et
du sec (degré d'hydratation) pour mettre en route le YANG MING, la Rate, la distribution des liquides
et des saveurs dans l'organisme.
® La quintessence JING, ou principe vital
La qualité thérapeutique d'une plante est fonction de son JING qui se révèle d'autant plus inten-
sément que la période de récolte et de consommation de la plante respecte son cycle saisonnier
et son lieu de production, principe commun à toutes les médecines traditionnelles.
83
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
2) Traitement des maladies dues à l'excès de l'énergie qui préside au ciel (Su
Wen, ch. 74)
Quand le JUE YIN préside au ciel, le souffle du vent est en excès
« L'abus du vent est corrigé par l'âcre frais, avec le doux et l'amer comme adjuvants, le doux
relâche, l'acide disperse. »
Explication
La saveur piquante, en continuité avec le mouvement du Métal, inhibe le souffle du vent en excès.
La nature fraîche, en continuité avec le mouvement du Métal, inhibe la nature tiède du souffle
du vent.
Les saveurs, amer et doux, sont employées comme adjuvants pour tamponner l'action disper-
sante, éparpillante, mobilisante de la saveur piquante – l'amer comprime, durcit et dessèche, le
doux ralentit et tonifie –, et pour lutter contre la nature du vent, rapide et erratique.
Quand le SHAO YIN préside au ciel, le souffle de la chaleur est en excès
« L'abus de chaleur est corrigé par le salé froid, avec le doux et l'amer comme adjuvants, l'acide
resserre. »
Explication
La saveur salée, en continuité avec le mouvement de l'Eau, inhibe la chaleur du mouvement
du Feu.
La nature froide s'oppose à la chaleur.
Les saveurs, amer et doux, sont employées comme adjuvants pour tamponner les effets
ramollissants et humidifiants de la saveur salée – l'amer durcit et dessèche, le doux tonifie – et
pour lutter contre la nature du Feu qui brûle et consomme le QI rapidement – le doux ralentit et
tonifie, l'amer évacue.
Quand le TAI YIN préside au ciel, le souffle de l'humidité est en excès
« L'abus d'humidité est corrigé par l'amer chaud, avec l'acide et le piquant comme adjuvants,
l'amer sèche, l'insipide évacue. »
Explication
La saveur amère, desséchante, combat l'humidité.
La nature chaude renforce l'action.
L'insipide, diurétique, évacue l'humidité.
Les saveurs, acide et piquant, sont employées comme adjuvants pour lutter contre la nature
de l'humidité, qui a tendance à s'accumuler, à stagner et à se fixer – le piquant disperse l'humidité
et l'élimine par la transpiration, l'acide évacue.
84
Principes thérapeutiques
« Une forte humidité dans le haut du corps donne un échauffement que l'on traite par l'amer
tiède, avec le doux et le piquant comme adjuvants pour faire transpirer et arrêter la maladie. »
Dans ce cas particulier d'accumulation de l'humidité à la partie supérieure du corps, pour
combattre cette accumulation d'humidité, il faut utiliser des drogues amères et tièdes pour
assécher. S'il y a sudation, c'est que la lutte est jugulée et l'humidité éliminée, la maladie se
termine.
Quand le SHAO YANG préside au ciel, le souffle du Feu est en excès
« L'abus du Feu est corrigé par l'acide froid, avec l'amer et le doux comme adjuvants, l'acide
resserre, l'amer fait transpirer et l'acide resserre à nouveau. »
Explication
L'acide, qui ramasse et immobilise, s'oppose à la diffusion du Feu, le froid combat le Feu ;
l'amer, qui comprime, s'oppose à la diffusion du Feu, le doux tonifie le QI et évite sa consomma-
tion, il ralentit la diffusion du Feu.
Quand le YANG MING préside au ciel, le souffle de la sécheresse est en excès
« L'abus de sécheresse est corrigé par l'amer humide, avec l'acide et le piquant comme
adjuvants, l'amer purge. »
Explication
Si la maladie est liée à l'excès du souffle céleste de la sécheresse, la saveur amère est en
relation avec le mouvement du Feu, inhibe la sécheresse du Métal ; l'humidité combat la séche-
resse. Les saveurs, piquant et acide, sont employées comme adjuvants.
Quand le TAI YANG préside au ciel, le souffle du froid est en excès
« L'abus de froid est corrigé par le piquant chaud, avec le doux et l'amer comme adjuvants, le
salé disperse. »
Explication
Le piquant, qui disperse et fait circuler, s'oppose à la nature du froid qui rétracte, prend en
masse et ralentit.
La chaleur s'oppose au froid.
Les saveurs, doux et amer, sont employées comme adjuvants, pour tamponner les effets
dispersants et mobilisants de la saveur piquante – le doux tonifie et ralentit, l'amer comprime et
durcit.
D'autre part, le doux, en relation avec le mouvement de la Terre, inhibe le froid, en relation
avec le mouvement de l'Eau.
3) Traitement des maladies dues à l'excès d'énergie qui est à la source (Su Wen,
ch. 74)
Quand le JUE YIN est à la source, le souffle du vent est en excès
« L'excès du vent est corrigé par l'âcre frais, avec l'amer comme adjuvant, le doux relâche,
l'âcre dissipe. »
Explication
La saveur piquante, en relation avec le mouvement du Métal, inhibe le souffle du vent en
excès.
La nature fraîche, en relation avec le mouvement du Métal, inhibe la nature tiède du souffle du
vent.
La saveur piquante, par ses propriétés dispersantes, permet une élimination rapide du vent.
On emploie la saveur amère comme adjuvant pour tamponner l'action dispersante, éparpillante,
mobilisante et humidifiante de la saveur piquante – l'amer comprime, durcit et dessèche, le doux
relâche et tonifie – et pour lutter contre la nature erratique et rapide du vent.
85
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
86
Principes thérapeutiques
Exemple
En cas d'insuffisance de l'énergie JUE YIN, le souffle du vent est faible, le souffle du mouvement
du Métal est dominant et la maladie apparaît.
Traitement du frais pervers
« Pendant le règne terrestre du vent, le JUE YIN Bois est à la source, c'est alors la fraîcheur du
Métal qui constitue le QI pervers prévalant.
On le corrige par l'acide tiède ; avec l'amer et le doux comme adjuvants, le piquant le
balance. »
Explication
La nature tiède des drogues, en liaison avec le mouvement du Bois, s'oppose à la nature
fraîche du mouvement du Métal.
La saveur acide correspond à la saveur originelle du souffle du Bois – vent.
La saveur amère, en relation avec le mouvement du Feu, inhibe la fraîcheur du Métal.
La saveur douce réduit, par son action relâchante, le caractère astringent de la saveur acide. La
saveur piquante permet d'éliminer le froid vers l'extérieur, son action dispersante et mobilisante
s'oppose au ralentissement de la circulation du souffle engendrée par la fraîcheur.
Pour le traitement des autres énergies perverses, nous ne ferons que citer le Su Wen, ch.
74-461. Les règles de prescription des saveurs obéissent toujours aux mêmes principes d'utilisa-
tion, en fonction des caractéristiques énergétiques.
Traitement du froid pervers
« Pendant le règne terrestre de la chaleur, le froid constitue le QI pervers, on le corrige par le
doux chaud, avec l'amer et le piquant comme adjuvants, le salé le balance. »
Traitement de la chaleur perverse
« Pendant le règne terrestre de l'humidité, la chaleur constitue le QI pervers, on le corrige par
l'amer froid, avec le salé et le doux comme adjuvants, l'amer le balance. »
Traitement du froid pervers
« Pendant le règne terrestre du Feu, le froid constitue le QI pervers, on le corrige par le
doux-chaud, avec l'amer et le piquant comme adjuvants, le salé le balance. »
5) Traitement de l'énergie perverse quand elle prévaut sur celle qui préside au ciel
Les principes thérapeutiques sont les mêmes que dans le chapitre précédent.
Traitement de la fraîcheur qui prévaut
« Pendant le règne céleste du vent, c'est la fraîcheur qui prévaut, on la corrige par l'acide tiède,
avec le doux et l'amer comme adjuvants. »
Traitement du froid qui prévaut
« Pendant le règne céleste de la chaleur, c'est le froid qui prévaut, on le corrige par le
doux-tiède, avec l'amer, l'acide et le piquant comme adjuvants. »
Traitement de la chaleur qui prévaut
« Pendant le règne de l'humidité, c'est la chaleur qui prévaut, on la corrige par l'amer froid, avec
l'amer et l'acide comme adjuvants. »
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
88
Principes thérapeutiques
89
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
2. Libérer le BIAO
§ Prescription de remèdes frais et piquants au stade précoce des maladies fébriles vent FENG
WEN :
® Glycine max, Saposhnikovia divaricata, Mentha haplocalyx, Morus alba feuille, Chrysan-
themum indicum.
3. Faire communiquer le QI du Poumon
§ En cas d'atteinte du Poumon par le vent avec aphonie :
® Ephedra sinica, Pellicula cicadae, Radix platycodi.
§ Lorsque le nez est bouché :
® Magnolia liliflora, Xanthium sibiricum.
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Principes thérapeutiques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Principes thérapeutiques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
5) Syndromes de vide
56. Tonifier le sang, nourrir le Foie
§ En cas de vide de sang :
® Angelica sinensis, Paeonia lactiflora, Astragalus complanatus, Equus asinus.
94
Principes thérapeutiques
63. Engendrer les liquides organiques JIN YE avec des remèdes frais et doux
§ Lorsque le YIN de l'Estomac est endommagé :
® Dendrobium nobile, Trichosanthes kirilowii, Phragmites communis.
95
Livre II
MATIÈRE MÉDICALE
DES REMÈDES CHINOIS
1. Les remèdes qui libèrent le BIAO
Les remèdes qui libèrent le BIAO sont des agents thérapeutiques qui agissent en dispersant les
pervers superficiels (BIAO XIE) et en éliminant les symptômes superficiels (BIAO ZHENG).
D'une manière générale, les remèdes qui libèrent le BIAO possèdent un pouvoir sudorifique,
c'est par la sudation induite que les pervers superficiels sont éliminés.
Dans le Nei Jing, il est écrit : « Lorsque l'atteinte siège dans le BIAO, il faut la disperser par la
sudorification. »
Outre cet effet sudorifique, certains remèdes qui libèrent le BIAO peuvent avoir les propriétés
suivantes :
– diurétique,
– anti-asthmatique,
– antitussif,
– antalgique,
– désinfiltrant.
Ces drogues sont surtout indiquées dans les syndromes d'atteinte du BIAO qui se manifestent
de la façon suivante :
– crainte du froid,
– fièvre,
– céphalée,
– algies variables et superficielles (myalgies),
– absence ou non de transpiration,
– langue rose, enduit léger,
– pouls superficiel, flottant (FU MAI).
Certains remèdes sont préconisés dans d'autres tableaux pathologiques :
– œdèmes,
– toux avec asthme,
– céphalées,
– algies rhumatismales,
que nous trouvons associés à un syndrome d'atteinte du BIAO.
Qu'il s'agisse d'une atteinte d'origine externe (WAI GAN) par le vent-froid ou par le vent-chaleur,
en plus de ces remèdes qui dispersent le vent-froid ou le vent-chaleur, il faut prescrire d'autres
drogues qui tiennent compte de l'état d'affaiblissement du Souffle orthodoxe (ZHENG QI) et qui,
selon le cas, tonifient le souffle, tonifient le YANG ou nourrissent le YIN afin d'obtenir de meilleurs
résultats thérapeutiques.
99
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Au stade initial des maladies fébriles infectieuses (WEN BING) en présence de signes d'atteinte
du BIAO, en plus des remèdes qui dispersent le vent-chaleur, il est nécessaire de prescrire des
drogues qui éliminent la chaleur et l'infection (DU).
Lorsque les remèdes qui libèrent le BIAO ont un pouvoir sudorifique trop marqué, il faut éviter
d'induire une sudorification trop intense afin d'éviter une consommation excessive de souffle
YANG (YANG QI) et d'endommager les liquides organiques (JING YE).
Dans la prescription de ces remèdes, la plus grande prudence doit être observée chez les
patients qui présentent des transpirations spontanées par vide de YANG ou des transpirations
nocturnes par vide de YIN.
Il en est de même lors de l'atteinte du BIAO chez les sujets qui présentent une furonculose, des
abcès, des troubles urinaires ou des hémorragies. D'après la clinique, les remèdes qui libèrent le
BIAO sont classés en deux catégories :
– les remèdes qui dispersent le vent et le froid (FENG HAN),
– les remèdes qui dispersent le vent et la chaleur (FENG RE).
100
Les remèdes qui libèrent le BIAO
Mode d'action : – sudorifique – libère le BIAO – calme l'asthme – fait communiquer les Pou-
mons – diurétique.
Indications :
Attaque externe du vent et du froid : symptomatologie : crainte du froid, fièvre, nez bouché,
céphalées, absence de transpiration, pouls superficiel et serré (FU JIN).
Herba ephedra, qui libère le vent et le froid du BIAO, est souvent associé à Cinnamomum cassia
pour renforcer l'effet sudorifique, dans la décoction MA HUANG TANG.
Atteinte superficielle par le froid et le vent qui obstruent le souffle des Poumons et se manifeste
par de la toux et de l'asthme.
Toux due à la pénétration des pervers de la chaleur dans les Poumons. Pour éliminer la chaleur
des Poumons, on peut prescrire MA HUANG associée à Gypsum fibrosum (SHI GAO) dans la décoc-
tion MA XING SHI GAO.
Syndrome des glaires froides HAN YIN : l'Herba ephedra est associée au gingembre sec et à
Asarum heterotropoides (XI XIN) dans la « décoction du Petit Dragon vert » (XIAO QING LANG TANG).
Syndrome d'atteinte du BIAO avec œdèmes : l'Herba ephedra permet de réduire le gonflement
grâce à son action diurétique.
Douleurs rhumatismales du FENG SHI BI.
101
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
102
Les remèdes qui libèrent le BIAOLes remèdes qui libèrent le BIAO
Partie employée :
– les feuilles sont de préférence utilisées pour disperser le froid et libérer le BIAO ;
– les tiges sont plutôt indiquées pour activer le souffle, pour détendre la région moyenne (KUAN
ZHONG).
Saveur – Nature : piquante – tiède.
Lieu d'action : entre dans les méridiens des Poumons SHOU TAI YIN et de la Rate ZU TAI YIN.
Mode d'action : – libère le BIAO – disperse le froid – faire circuler le QI – détend la région
moyenne – élimine les éléments toxiques d'origine alimentaire : crabe, poisson...
Indications :
Rhumes légers des personnes âgées et des enfants.
Stagnation du QI de l'Estomac et de la Rate avec sensation de plénitude au niveau de la poitrine
et vomissements. Perilla frutescens permet dans ce cas de régulariser le QI, de détendre la
région moyenne, d'harmoniser l'Estomac et d'arrêter les vomissements.
Cette plante, qui permet de faire circuler le QI et de calmer le fœtus, peut être employée dans
les vomissements gravidiques.
Intoxication alimentaire due aux poissons, crustacés, avec douleurs abdominales, diarrhée et
vomissements. Perilla frutescens est alors souvent associée au gingembre cru.
Mode d'emploi et posologie : de 3 à 10 g par jour en décoction.
103
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Partie employée : les racines séchées au soleil puis humectées et coupées en morceaux.
Saveur – Nature : piquante – légèrement tiède.
Lieu d'action : les méridiens de la Vessie ZU TAI YANG, du Foie ZU JUE YIN et de la Rate ZU TAI YIN.
Mode d'action : – libère le BIAO – disperse le vent – calme les spasmes – combat l'humidité.
Indications :
Rhumes dus à la pénétration du vent-froid avec fièvre, crainte du froid, céphalées et courba-
tures.
Rhumes dus à la pénétration du vent-chaleur, avec fièvre, douleur à la gorge, yeux rouges,
céphalées... Dans ce cas, Schizonepeta tenuifolia est souvent associée à Mentha, Forsythia...
Les rhumatismes BI, dus au vent, froid, humidité.
Dermatoses prurigineuses : en effet FANG FENG permet d'éliminer le vent, combat l'humidité et
calme le prurit.
Tétanos avec trismus.
104
Les remèdes qui libèrent le BIAO
Lieu d'action : entre dans les méridiens des Poumons SHOU TAI YIN et de l'Estomac ZU YANG MING.
Mode d'action : – libère le BIAO – disperse le vent – calme les douleurs – réduit les gonflements.
Indications :
Rhume avec céphalées et nez bouché. Angelica dahurica est particulièrement efficace dans ce
cas, en raison de son action antalgique et sa faculté de faire communiquer les orifices.
Sinusites : dans ce cas, on associe Centipeda minima E BU SHI CAO.
Céphalée de type YANG MING, douleurs des arcades sourcilières, névralgies dentaires.
Stade précoce des furoncles et abcès : à la phase de suppuration, Angelica dahurica permet de
réduire la tuméfaction et l'éliminer le pus.
Leucorrhées dues au froid et à l'humidité : dans les leucorrhées de type chaleur-humidité, il
faut adjoindre d'autres remèdes.
Prurit dû au vent et à l'humidité.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Ses indications principales sont : les rhumes dus au vent-froid, les céphalées, les toux avec
glaires abondantes, les douleurs rhumatismales.
Posologie : de 3 à 6 g par jour en décoction.
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Les remèdes qui libèrent le BIAO
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui libèrent le BIAO
Indications :
Maladies éruptives : pour favoriser l'éruption ou pour éviter les manifestations toxiques. On
emploi le tamaris seul, bouilli, en se servant de l'eau de décoction en usage externe. On peut
l'associer à Phyllostachys nigra, Arctium lappa, Schizonepeta tenuifolia, Cryptotympana atrata,
dans la décoction ZHU YE LIU TANG.
Algies rhumatismales : dans ce cas, Tamaris est associé à d'autres remèdes qui chassent le vent
et l'humidité.
Mode d'emploi et posologie :
– de 3 à 10 g par jour en décoction ;
– utiliser une quantité suffisante quand il s'agit d'un usage externe.
Précaution : un surdosage peut être à l'origine de manifestation d'angoisse et d'agitation.
109
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Ces drogues ont un pouvoir sudorifique peu intense mais elles possèdent des propriétés
antibactériennes, antivirales, fébrifuges et antalgiques.
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Les remèdes qui libèrent le BIAO
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui libèrent le BIAO
Radix bupleuri permet de remonter le souffle YANG, on l'associe souvent à Cimifuga heracleifolia
SHENG MA, Codonopsis pilosella DANG SHEN, Astragalus membranaceus HUANG QI dans la décoction
BU ZHONG YI QI TANG, qui tonifie le souffle.
Mode d'emploi et posologie : de 3 à 10 g par jour en décoction.
113
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Semen sojae germinatum DA DOU HUANG JUAN OU QING SHUI DOU JUAN
Il s'agit du soja noir qui est mis à germer dans l'eau, puis séché au soleil.
Saveur – Nature : douce – neutre.
Lieu d'action : entre dans les méridiens de l'Estomac ZU YANG MING.
Mode d'action : – élimine la chaleur et l'humidité.
Indications :
Syndromes de l'humidité caniculaire (SHU SHI).
114
Les remèdes qui libèrent le BIAO
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– transpirations spontanées,
– état de faiblesse et de vide.
Les graines de Vitex negundo ont les mêmes propriétés que les tiges et les branches mais les
effets antalgiques sont encore plus marqués. Dans le Ben Cao Yan Yi Bu Yi, les graines de Vitex
sont préconisées dans le traitement des douleurs épigastriques ; il suffit de les utiliser seules,
grillées puis réduites en poudre.
Li Shi Zhen indique qu'elles peuvent être employées pour le traitement des douleurs her-
niaires. À cette fin, il faut griller une demi-livre de graines, ajouter un petit verre d'alcool, porter à
ébullition et boire chaud.
Actuellement ce remède est présenté en poudre, prescrit dans les douleurs épigastriques et
abdominales.
Mode d'emploi et posologie : de 10 à 15 g de poudre par jour à raison de 3 g par prise.
116
2. Les remèdes qui éliminent la chaleur
Ces sont les remèdes qui éliminent la chaleur qui se trouve à l'intérieur du corps, dans le LI.
Ils ont une nature froide et rafraîchissante, ceci est conforme au principe qui énonce que, « en
présence de signes de chaleur, il faut refroidir ».
Ils sont employés dans les maladies fébriles en fonction de leurs propriétés :
– dispersion du feu et élimination de la chaleur,
– élimination des toxiques DU,
– rafraîchissement du sang.
L'élimination de la chaleur permet d'obtenir la guérison. Ces remèdes sont couramment
employés dans différentes maladies de la chaleur :
– infections,
– abcès et furoncles,
– dysenterie,
– maladies fébriles infectieuses,
– syndromes chaleur du dedans (LI RE) dus au vide de YIN.
En fonction de l'étiologie, du stade d'évolution de la maladie, de la constitution physique du
sujet, les manifestations cliniques des syndromes de la chaleur du dedans LI RE sont différentes.
Cette différenciation sémiologique tient aussi compte :
– de la couche énergétique atteinte : la localisation du foyer de la maladie dans la couche du
souffle QI FEN n'a pas la même expression que celle qui intéresse la couche du sang XUE FEN ;
– du caractère généralisé ou localisé des symptômes ;
– du ou des viscères lésés.
Le choix des remèdes doit tenir compte de toutes les subtilités sémiologiques afin d'obtenir la
meilleure efficacité thérapeutique.
Le champ d'action des remèdes qui éliminent la chaleur est très large, bien que chacun d'eux
possède une action spécifique.
Il est souvent difficile de les différencier, certains dispersent essentiellement le Feu, alors que
d'autres éliminent principalement les toxiques DU ou rafraîchissent le sang.
Les remèdes qui éliminent la chaleur sont répartis en cinq catégories fondamentales :
1) les remèdes qui éliminent la chaleur et dispersent le Feu,
2) les remèdes qui éliminent la chaleur et rafraîchissent le sang,
3) les remèdes qui éliminent la chaleur du vide,
4) les remèdes qui éliminent la chaleur et les toxiques DU,
5) les remèdes qui éliminent la chaleur et clarifient la vue.
Lors de la prescription des remèdes qui éliminent la chaleur, il est important de bien différen-
cier les symptômes associés pour déterminer le choix des remèdes à adjoindre.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Ainsi, dans un syndrome chaleur du dedans LI RE, associé à une pénétration de pervers dans la
superficie BIAO, il est nécessaire de prescrire en plus des remèdes qui libèrent le BIAO. Lorsqu'un
syndrome chaleur atteint la couche du souffle QI FEN et la couche du sang XUE FEN, il faut prescrire
à la fois des remèdes qui purifient l'énergie et des remèdes qui épurent le sang pour traiter dans
le même temps l'énergie et le sang.
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
Eczéma, brûlure, plaie non cicatrisée : en usage externe, on applique du Gypsum traité par le
feu.
Mode d'emploi et posologie : de 15 à 60 g par jour, en décoction après réduction en poudre.
Contre-indication : insuffisance de l'Estomac sans signe de plénitude-chaleur.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Ictères : comme indication moderne, on retrouve les hépatites aiguës et les cholécystites avec
ictère.
Hémorragies : hématémèse, épistaxis, hématuries dues à la chaleur du sang.
Douleur et œdème post-traumatique : en usage externe, on applique une pâte humide
composée de Fructus gardeniae cru, réduit et poudre, additionnée d'eau.
Abcès et furoncle, en usage externe.
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Partie employée : les tiges et les racines séchées, découpées en rondelles ou en morceaux.
Saveur – Nature : amère – froide.
Lieu d'action : entre dans les méridiens du Foie ZU JUE YIN, de l'Estomac ZU YANG MING, du Gros
Intestin SHOU YANG MING.
Mode d'action : – élimine la chaleur – assèche l'humidité – disperse le Feu – élimine les toxiques.
Indications :
Entérites, dysenteries.
Eczéma.
Furoncles, abcès.
Inflammation de la gorge.
Gingivite.
Yeux rouges.
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
Indications :
Dysenterie.
Ictère.
Dermatose suintante.
Toux due à la chaleur des Poumons.
Abcès et furoncles.
Yeux rouges et gonflés, douloureux.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Prurits.
Gale.
Lèpre.
Dermatoses purulentes.
Infections urinaires.
Actuellement, est employée dans les traitements des vaginites à trichomonas.
Mode d'emploi et posologie : de 1,5 à 6 g par jour, soit en poudre diluée dans l'eau, soit sous
forme de comprimés simples ou composés.
Contre-indications :
– la prudence est recommandée chez la femme enceinte ;
– l'association de corne de rhinocéros avec Aconitum carmichaeli, Aconitum kusnezoffi, Aconitum
chinense Paxt., n'est pas recommandée.
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
Lieu de production : les provinces de Hei Meng Gu, du Si Chuan et du nord-est de la Chine.
Récolte : la période de récolte se situe en automne.
Partie employée : l'écorce des racines est séchée au soleil, coupée en lamelles après avoir été
ramollie par humidification.
Saveur – Nature : amère – légèrement froide.
Lieu d'action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN.
Mode d'action : – élimine la chaleur – rafraîchit le sang – calme les douleurs – lève les stagnations.
Indications :
Maladies fébriles infectieuses WEN BING avec fièvre, langue foncée et éruption.
Vomissements de sang et épistaxis dus à la chaleur du sang.
Aménorrhée.
Traumatismes.
Furoncles.
Abcès.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
naire, les syndromes de fièvre vespérale avec la paume des mains et la plante des pieds chaudes,
les pommettes rouges, une transpiration nocturne, un amaigrissement progressif et des bouffées
de chaleur GU ZHENG.
Ces remèdes sont le plus souvent associés à ceux qui éliminent la chaleur et rafraîchissent le
sang ou à ceux qui éliminent la chaleur et nourrissent le YIN afin de tenir compte de ce qui est à la
racine (BEN) et des symptômes superficiels (BIAO).
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Les remèdes qui éliminent la chaleur et libèrent les toxiques possèdent généralement un
pouvoir efficace contre les microbes et les virus, certains ont une action antipyrétique et des effets
anti-inflammatoires ; pour ces raisons, ils sont prescrits dans les maladies infectieuses, les affec-
tions suppuratives.
Leur action contre la toxicité des morsures de serpent est en cours d'expérimentation.
Quatre groupes de remèdes se distinguent dans cette catégorie :
– les remèdes des maladies dues à l'humidité-chaleur : les maladies fébriles infectieuses WEN
RE BING ;
– les remèdes des furoncles et des abcès ;
– les antidiarrhéiques et les remèdes de la dysenterie ;
– les remèdes de l'inflammation de la gorge.
Les remèdes des maladies fébriles infectieuses - WEN RE BING
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
Période de récolte : les fruits sauvages ou cultivés sont cueillis à maturité en automne, au début
de septembre. Lorsque les fruits sont encore verts, ils sont appelés QING QIAO. Récoltés au début
d'octobre, ils sont à pleine maturité et sont appelés HUANG QIAO.
Partie employée : les fruits verts (QING QIAO) sont cuits au bain-marie, séchés au soleil, puis on
recueille les grains appelés LIAN QUIAN XIN.
Saveur – Nature : amère – légèrement froide.
Lieu d'action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN, du Cœur SHOU SHAO YIN et de la Vésicule
Biliaire ZU SHAO YANG.
Mode d'action : – élimine la chaleur et les toxiques – dissipe l'inflammation.
Indications :
Syndromes vent-chaleur d'origine externe.
Maladies fébriles infectieuses.
Syndromes de pénétration de la chaleur perverse dans l'enveloppe du Cœur XIN BAO, avec :
forte fièvre, agitation, perturbation du SHEN... Dans l'association avec Cornus rhinoceri, Nelumbo
nucifera, l'action de Fructus forsythia est renforcée pour purifier le Cœur, stimuler le SHEN,
éliminer les toxiques ; par exemple, dans la décoction QIN GONG TANG.
Troubles urinaires à type de dysurie, urines rares et foncées.
Affections suppuratives, abcès, furoncles, plaies diverses.
Adénites tuberculeuses.
Purpura.
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Mode d'emploi et posologie : ce produit, insoluble dans l'eau, est présenté sous forme de
comprimés ou de poudre, à la posologie de 1,5 à 3 g par jour.
® Isatis tinctoria L.
® Baphicacanthus cusia
Partie employée : la racine.
Saveur – Nature : amère – froide.
Lieu d'action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN et du Poumon SHOU TAI YIN.
Mode d'action : identique à celui de DA QING YE.
Indications :
Maladies fébriles infectieuses.
Éruptions diverses.
Érysipèle.
Parotidites.
Abcès, furoncles.
Syndrome DA TOU WAN : inflammation du visage rouge, enflé avec gêne à la gorge.
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
Inflammation de la gorge.
Inflammation oculaire.
Ictère humidité-chaleur.
Dysuries.
Depuis les années1970, cette plante est préconisée dans le traitement des hépatites virales et
des infections urinaires.
Mode d'emploi et posologie : de 10 à 30 g par jour en décoction ou usage externe.
Contre-indication : le surdosage peut provoquer de la diarrhée.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Œdème néphrétique.
Entérites et dysenteries.
Mode d'emploi et posologie : de 16 à 30 g par jour en décoction.
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Abcès internes NEI YONG dont l'exemple est représenté par le CHANG YONG (appendicite).
Abcès du Poumon hyperpyrétique avec toux, expectoration sanguinolente et purulente.
Furoncles et abcès : application locale du remède frais broyé.
Douleurs menstruelles par stagnation de sang.
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
Partie employée : la plante entièrement fraîche est mise au bain-marie léger ou trempée dans
de l'eau bouillante puis séchée au soleil.
Saveur – Nature : acide – froide.
Lieu d'action : les méridiens du Gros Intestin SHOU YANG MING et du FOIE ZU JUE YIN.
Mode d'action : – élimine la chaleur et les toxiques – hémostatique – disperse les accumula-
tions de sang – dissipe les œdèmes.
Indications :
Dysenterie et diarrhée glairo-sanguinolente de type chaleur : il faut extraire le jus du pourpier
frais, ou préparer une décoction avec Scutellaria baicalensis, Coptis chinensis.
Abcès et furoncles : associer à la décoction des applications locales de plante broyée.
Ménorragies, métrorragies, hémorragies du post-partum.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
Indications :
Dysenterie bacillaire ou amibienne : ce remède est employé seul ou en association avec Coptis
chinensis et Phellodendron amurense.
Mode d'emploi et posologie : de 6 à 15 g par jour en décoction.
Remarque : les différents types de potentille utilisés en Chine sont les suivants :
– Potentilla koreana Nakai,
– Potentilla dahurica Sqreng,
– Potentilla turczaninovii,
– Potentilla chinensis Ser.,
– Potentilla discolor Bge.
Dans le Yun Nan, c'est le MAO DA DING CAO Gerbere piloselloides L. Cass. qui est employé, alors
qu'au Si Chuan, c'est le SHAN DI Anaphalis mareasita ceae Benth. et Hook.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
Physalis alkenge SUAN JIANG OU JIN DENG LONG OU DENG LONG CAO Alkékenge
® Physalis alkenge L. ¡ Solanaceae
Lieu de production : l'ensemble du territoire de la Chine.
Période de récolte : la récolte a lieu en automne, lorsque la peau du fruit devient rouge orangé.
Partie employée : la plante entière ou les fruits à maturité, séchés au soleil ou frais.
Saveur – Nature : acide et amère – froide.
Lieu d'action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN et du Poumon SHOU TAI YIN.
Mode d'action : – élimine la chaleur et les toxiques – élimine les glaires – favorable à la gorge
– favorise la diurèse.
Indications :
Inflammation de la gorge.
Toux avec glaires.
Dysurie et infection des voies urinaires.
Eczéma, affections cutanées purulentes : application locale de poudre additionnée d'eau, ou de
jus frais de la plante.
Mode d'emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour en décoction.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d'action : – élimine la chaleur et les toxiques – active le sang – calme les douleurs.
Indications :
Inflammation de la gorge due à la chaleur de type plénitude, de l'Estomac et des Poumons.
Diphtérie : associer Radix ardisia avec Achyranthes aspera L., Forsythia suspensa et Scutellaria
baicalensis.
Gingivites.
Œdèmes et douleurs traumatiques.
Algies rhumatismales.
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
Précaution : les « éléments » qui tonifient le Cœur ont tendance à s'accumuler et peuvent provo-
quer un syndrome toxique avec : nausée, vomissements, diarrhées, vertige, sensation de striction
thoracique, froid aux quatre membres, bradycardie... Il y a donc lieu d'être prudent dans l'emploi
de ce remède.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui éliminent la chaleur
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3. Les remèdes contre le paludisme - NUE
Antipaludéens
Une pratique ancestrale permet de ranger dans ce groupe des remèdes qui, selon la technique
de traitement JIE NUE, permettent d’arrêter l’évolution du paludisme, d’en contrôler les crises ou
d’améliorer les symptômes de la chaleur et du froid.
Les travaux modernes ont confirmé ces effets thérapeutiques, en mettant en évidence soit une
destruction des hématozoaires, soit une inhibition de leur développement.
En médecine traditionnelle, le paludisme, comme toutes les maladies infectieuses, est conçu
comme le résultat d’un conflit entre l’organisme et le pervers externe ; aussi est-il important, au
cours de l’évolution de la maladie, de renforcer l’Énergie orthodoxe ZHENG QI pour combattre
l’énergie perverse.
De même, il est nécessaire de bien différencier ce qui est principal de ce qui est secondaire
dans la maladie afin de proposer un choix judicieux des remèdes.
Par exemple, lorsque les accès palustres sont contrôlés, il faut régulariser la Rate et l’Estomac,
tonifier l’énergie et le sang afin de renforcer et tonifier l’Énergie orthodoxe pour éviter les
récidives. Parmi les remèdes destinés à lutter contre le paludisme, certains d’entre eux possèdent
des effets secondaires et une extrême toxicité, il est donc recommandé de respecter la prépara-
tion traditionnelle de ces remèdes, leurs associations et les modalités de prescription.
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Les remèdes contre le paludisme
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie : de 9 à 30 g par jour en décoction.
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Les remèdes contre le paludisme
Contre-indications :
– insuffisance de la Rate et de l’Estomac ;
– le surdosage provoque des nausées et des vomissements.
Mode d’emploi et posologie :
– racines : de 9 à 15 g par jour en décoction ;
– plante entière : de 15 à 30 g par jour en décoction ;
– plante fraîche : doubler la dose.
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4. Les remèdes qui transforment les glaires,
calment la toux et la dyspnée
La plupart des remèdes qui éliminent les glaires peuvent aussi calmer la toux, de même les
remèdes qui calment la toux et la dyspnée peuvent aussi éliminer les glaires.
Toutes les attaques externes WAI GAN et les endommagements internes NEI SHANG peuvent
provoquer de la toux, de la dyspnée et des glaires, aussi le choix et l’emploi des remèdes doivent
être rigoureux.
Exemples :
– si un syndrome du BIAO est associé, il faut ajouter des remèdes qui libèrent le BIAO ;
– si une chaleur interne est présente, il faut l’éliminer ;
– en cas de toux et de dyspnée provoquées par la fatigue du vide XU LAO, il faut adjoindre des
tonifiants ;
– chez les épileptiques ou en cas de syncopes, il faut ajouter des remèdes qui calment l’esprit,
apaisent le Foie et éliminent le vent ;
– si la toux est accompagnée d’hémoptysie, il est déconseillé d’utiliser les remèdes qui élimi-
nent les glaires, leur caractère irritant pouvant aggraver l’hémorragie.
Au stade précoce des maladies éruptives avec toux (rougeole), il faut purifier et faire communi-
quer le souffle des Poumons, ne pas utiliser des remèdes contre la toux, surtout ceux de caractère
tiède et âpre qui renforcent la chaleur.
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Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
Partie employée : les rhizomes, séchés au soleil, utilisés sans préparation SHENG BAN XIA ou
traités ZHI BAN XIA (par exemple avec du gingembre.)
Saveur – Nature : piquante – tiède et toxique.
Lieu d’action : les méridiens de la Rate ZU TAI YIN, de l’Estomac ZU YANG MING et du Poumon SHOU
TAI YIN.
Mode d’action : – assèche l’humidité – élimine les glaires – arrête les vomissements – inverse
le contre-courant (NI) – débloque et réduit la tuméfaction.
Indications :
Toux par remontée de l’énergie.
Glaires dues à l’humidité.
Remontée à contre-courant de l’énergie de l’Estomac avec nausées et vomissements due à la
chaleur de l’Estomac.
Nausées et vomissements gravidiques : associer avec les remèdes qui régularisent l’énergie,
calment le fœtus et ceux qui harmonisent l’Estomac et arrêtent les vomissements.
Sensation de plénitude épigastrique.
Syndrome du « noyau de prune » dans la gorge MEI HE QI.
Tuméfaction due aux glaires TANHE.
Abcès et furoncles, inflammation de la glande mammaire : réduire en poudre le SHENG BAN XIA,
en faire une pâte avec du blanc d’œuf pour application locale.
Contre-indication : l’association avec Aconitum carmichaeli.
Mode d’emploi et posologie : de 5 à 9 g par jour en décoction.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’action : – élimine les glaires – fait circuler l’eau – arrête la nausée – abaisse le QI.
Indications :
Toux due aux glaires TAN YIN avec essoufflement, expectoration abondante et sensation de
plénitude thoracique.
Toux avec essoufflement due aux glaires-froid avec atteinte du BIAO.
Toux avec essoufflement due aux glaires-chaleur avec syndrome de plénitude.
Nausées, vomissements, aérophagie par vide de l’énergie de la Rate et de l’Estomac.
Contre-indications :
– la grossesse,
– vide de YIN et vide de QI,
– hémoptysies,
– un surdosage peut provoquer des nausées et vomissements, de la diarrhée.
Mode d’emploi et posologie : de 1,5 à 5 g par jour en décoction.
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Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
CHUAN BEI MU
® Fritillaria cirrhosa D. Don. ¡ Liliaceae
® Fritillaria Roylei Hook.
® Fritillaria Przewalskii max.
® Fritillaria Delavayi Franch.
Lieu de production : les provinces de Si Chuan, Yun Nan, Xi Zang.
Période de récolte : la récolte a lieu en été.
Partie employée : les bulbes, séchés au soleil ou au feu jusqu’à l’apparition d’une poudre à leur
surface, puis les secouer dans un sac de jute et les sécher au soleil.
Saveur – Nature : douce et amère – légèrement froide.
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN et du Cœur SHOU SHAO YIN.
ZHE BEI MU
® Fritillaria thunbergii ¡ Liliaceae
Lieu de production : plantes de Zhe Jiang, elles sont actuellement produites dans le Ning Po et
surtout cultivées dans la région de Hang Zhou.
Période de récolte : cultivés en été, les bulbes sont ramassés lorsque la plante est flétrie.
Partie employée : les bulbes sont débarrassés de leur écorce puis mélangés avec de la poudre
de coquillage afin d’absorber le suintement.
Saveur – Nature : amère – froide.
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN et du Cœur SHOU SHAO YIN.
Pour les deux plantes
Mode d’action : – calme la toux – élimine les glaires – élimine la chaleur – dissipe les tuméfactions.
Indications :
Toux chronique sèche due au vide des Poumons.
Toux due au vent-chaleur d’origine externe.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Toux due à la chaleur des Poumons.
Toux dyspnéisantes avec glaires.
Toux due au froid des Poumons : associer Herba rorippae aux graines de Perilla nankinensis et
de Brassica alba.
Inflammation de la gorge.
Abcès, furoncles : en usage externe.
Ictère humidité-chaleur.
MENG SHI
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Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
Mode d’action : – calme la toux – élimine les glaires – élimine la chaleur et rafraîchit le sang
– chasse les toxiques – fait disparaître les gonflements.
Indications :
Toux due à la chaleur des Poumons avec glaires épaisses et jaunes : ce remède est employé en
association avec Peucedanum praerupterum ou les feuilles de Eryobotrya japonica, ou Scutel-
laria baicalensis.
Inflammation de la gorge.
Abcès et furoncles.
Mastites.
Abcès pulmonaires.
Dysenterie : en association avec Lonicera japonica, Chrysanthemum indicum.
Hypertension artérielle due au Feu du Foie.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
Toux et asthme dus au vide des Poumons : ce remède est associé à la poudre d’Equus asinus,
ou Prunus armeniaca ou Arctium lappa.
Hémorroïdes dues à la chaleur du Gros Intestin.
Hypertension artérielle due au YANG du Foie qui remonte avec yeux rouges, visage rouge,
vertiges... Ce remède est associé avec Scutellaria baicalensis, Prunella asiatica ou Uncaria
rhynchophylla.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour en décoction.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
Partie employée : les fruits, récoltés toute l’année, lavés, séchés au soleil puis découpés en
tranches.
Saveur – Nature : acide, légèrement piquante – neutre.
Mode d’action : – élimine la chaleur – libère les toxiques – hémostatique.
Indications :
Inflammation de la gorge.
Vomissements et expectoration de sang.
Selles sanguinolentes.
Traumatismes.
Algies rhumatismales.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Fructus perillae ZI SU ZI
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Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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5. Les remèdes aromatiques qui éliminent
l’humidité
Ce groupe comporte tous les remèdes aromatiques de caractère tiède, de pouvoir asséchant,
qui permettent de tonifier la Rate et d’éliminer l’humidité.
La Rate craint l’humidité, la Terre aime l’ambiance tiède et les odeurs odorifantes. Lorsque
l’humidité et les impuretés sont bloquées dans le Réchauffeur moyen, les fonctions de la Rate et
de l’Estomac sont perturbées et les troubles apparaissent.
Les remèdes aromatiques permettent d’activer la Rate et d’éliminer l’humidité.
Les remèdes de nature tiède, à pouvoir asséchant, permettent d’assécher l’humidité et de
tonifier la Rate.
Pour ces raisons, ces remèdes conviennent :
® aux syndromes d’obstruction de l’humidité et des impuretés ;
® lorsque la Rate est obstruée par l’humidité, que ses fonctions sont perturbées et que les
symptômes suivant apparaissent :
– sensation de plénitude épigastrique,
– ballonnement,
– nausées,
– régurgitations acides,
– vomissements,
– abondance de glaires,
– selles molles,
– anorexie,
– fatigue,
– bouche fade,
– enduit de la langue blanc, épais ;
® les syndromes d’obstruction des glaires et de l’humidité ;
® les maladies saisonnières de l’humidité SHI WEN ;
® les affections dues à l’humidité et à la canicule SHU SHI.
En fonction des symptômes, les remèdes doivent être prescrits en association avec d’autres
produits, par exemple :
– dans le vide de Rate et d’Estomac, associer des remèdes qui tonifient la Rate et l’Estomac ;
– dans les obstructions de l’humidité avec stagnation de QI, ajouter des remèdes qui font
circuler le QI ;
– dans les douleurs abdominales dues au froid et à l’humidité, ajouter des remèdes qui
calment la douleur et réchauffent le milieu.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
La plupart des remèdes de ce groupe possède une saveur piquante, une nature tiède, un
pouvoir asséchant, aussi sont-ils susceptibles de consumer le QI, d’où la prudence d’emploi dans
les vides de QI, les vides de YIN ou les syndromes de sécheresse du sang.
Ces remèdes contiennent des huiles volatiles, ils doivent être ajoutés au dernier moment dans
les décoctions afin de pas réduire leur efficacité.
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Les remèdes aromatiques qui éliminent l’humidité
– si l’humidité prédomine : associer Semen coicis, Poria cocos, Magnolia officinalis, Pericarpium
citri reticulatae ;
– si la chaleur prédomine : ajouter Scutellaria baicalensis, Coptis chinensis, Talcum.
Nausées et régurgitations : utiliser ce remède seul, broyé en poudre, associé à Agastache
rugosa, Pinellia ternata, Pericarpium citri reticulatae.
Vomissements de lait du nourrisson dus au froid de l’Estomac : ce remède, broyé en poudre,
est associé à Amomum villosum et Glycyrrhiza uralensis.
Mode d’emploi et posologie :
– de 3 à 10 g par jour en décoction ;
– de 2 à 5 g par jour de poudre.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Partie employée : les fruits mûrs, séchés à feu doux et brisés avant l’emploi.
Saveur – Nature : piquante – tiède
Lieu d’action : les méridiens de la Rate ZU TAI YIN, de l’Estomac ZU YANG MING et des Reins ZU SHAO
YIN.
Mode d’action : – fait circuler le QI – élimine l’humidité – réchauffe la Rate – arrête les diarrhées
– calme le fœtus.
Indications :
Ballonnement et anorexie ou sensation de plénitude de la poitrine par stagnation du QI de la
Rate et de l’Estomac ou obstruction de l’humidité dans le Réchauffeur moyen : en association
avec Pericarpium citri reticulatae, Inula helenium, Citrus aurantium.
Diarrhée et douleur abdominale par vide-froid de la Rate et de l’Estomac.
Mouvements du fœtus dus à la stagnation du QI.
Nausées et vomissements gravidiques.
178
Les remèdes aromatiques qui éliminent l’humidité
179
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
180
6. Les remèdes eupeptiques
Les eupeptiques sont des remèdes qui facilitent la digestion et luttent contre les accumulations
ou stagnations des aliments.
Ils permettent également de tonifier l’Estomac et d’harmoniser la zone médiane.
Ils sont indiqués dans le traitement des états dyspeptiques caractérisés par :
– anorexie,
– aérophagie,
– reflux gastro-œsophagien,
– éructations,
– nausées,
– gêne épigastrique avec lourdeur et pesanteur,
– ballonnement abdominal,
– troubles du transit...
Selon les syndromes, d’autres remèdes sont associés, par exemple :
– en cas de froid de l’Estomac-Rate, il faut associer des remèdes qui réchauffent la zone
médiane et dispersent le froid ;
– en cas de stagnation de l’énergie de la Rate et de l’Estomac, il faut ajouter des remèdes qui
font circuler le QI ;
– en cas de constipation, il faut associer des laxatifs ;
– en cas d’insuffisance de la Rate et de l’Estomac, il faut associer des remèdes qui tonifient ces
viscères.
Les remèdes eupeptiques ne sont que des médications symptomatiques, aussi sont-ils le plus
souvent prescrits en association.
Il s’agit de la membrane interne du gésier de poule ou de coq Gallus gallus domesticus Brisson.
Celle-ci est lavée puis séchée au soleil, utilisée sans préparation, réduite en poudre ou après grillage.
Saveur – Nature : douce – neutre.
Lieu d’action : les méridiens de la Rate ZU TAI YIN, de l’Estomac ZU YANG MING, de l’Intestin Grêle
SHOU TAI YANG et de la Vessie ZU TAI YANG.
Mode d’action : – arrête l’énurésie – dissout les calculs.
Indications :
Insuffisance de la Rate avec anorexie :
– selon le Qian Jin Fang, on peut utiliser ce remède seul dans le traitement des dyspepsies et
régurgitations acides...
– chez l’enfant, il faut associer les tonifiants de la Rate tels que Poria cocos, Dioscorea batatas...
Énurésie : en association avec Astragalus membranaceus...
181
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour de produit réduit en poudre, par prises de 3 g.
182
Les remèdes eupeptiques
Une fois le mélange bien effectué, il est découpé en petits morceaux placés dans un panier
sous des feuilles de sésame et de millet, mis à fermenter à température ambiante pendant une
semaine, jusqu’à l’apparition d’une pellicule jaune à la surface, puis séchés au soleil. Ils sont alors
prêts à l’emploi, sans préparation ou grillés jusqu’à ce qu’ils deviennent croustillants, connus
alors sous le nom de JIAO LIOU QU.
Saveur – Nature : piquante et douce – tiède.
Lieu d’action : les méridiens de la Rate ZU TAI YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action : – tonifie la Rate et l’Estomac – active la circulation de l’énergie – favorise la
digestion.
Indications :
Dyspepsies et ballonnement.
Anorexie et diarrhée : en association avec Raphanus sativus L., Crataegus cuneata.
183
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Dyspnée et toux plénitude avec abondance des glaires : cette médication est prescrite seule.
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7. Les remèdes qui activent la circulation de
l’énergie
La plupart des remèdes qui facilitent la circulation de l’énergie et lèvent la stagnation possè-
dent une saveur piquante, une nature tiède et un caractère odoriférant.
Ils permettent de régulariser la Rate, d’activer le QI, de lever les stagnations de QI du Foie, de
calmer les dyspnées, d’abaisser le QI. On les prescrit essentiellement dans les syndromes dus à la
stagnation de l’énergie.
Les remèdes qui régularisent la Rate et font circuler l’énergie sont indiqués dans les sensations
de plénitude abdominale, douleur et ballonnement abdominaux, nausées et vomissements,
aérophagie, constipation ou diarrhée due à la stagnation de l’énergie de la Rate et de l’Estomac.
Ceux qui permettent de faire circuler l’énergie du Foie sont employés dans les syndromes de
stagnation de l’énergie du Foie avec douleur des flancs, sensation de plénitude épigastrique,
régurgitations acides, irrégularités menstruelles, état dépressif.
Les remèdes qui calment la dyspnée et abaissent le QI sont prescrits lorsque l’énergie du
Poumon est bloquée, entraînant douleur thoracique, toux, dyspnée...
Par ailleurs, les remèdes qui facilitent la circulation de l’énergie tonifient l’Estomac, éliminent
les glaires et lèvent les obstructions.
185
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Ce remède, réduit en poudre, est utilisé seul ou en association avec Trichosanthes kirilowi,
Allium macrostemon, Cinnamomum cassia.
Si la chaleur et les glaires sont obstruées dans la poitrine avec glaires épaisses, jaunes, difficiles
à expectorer, douleur de la poitrine, enduit de la langue jaune : associer Coptis chinensis,
Trichosanthes kirilowi, Pinellia ternata.
Syndrome chaleur avec constipation, ballonnement abdominal et douleur : en association
avec Magnolia officinalis, Rheum palmatum.
S’il y a obstruction de la chaleur et de l’humidité avec diarrhée, ténesme, plénitude épigas-
trique : associer Rheum palmatum, Coptis chinensis, Massa medica fermentata.
Prolapsus du rectum ou de l’utérus, ptose gastrique : associer Atragalus membranaceus,
Codonopsis pilosula.
H.T.A. : les effets hypotenseurs de ce remède sont modérés, il favorise la circulation au niveau
du cœur, des reins et du cerveau, et peut être prescrit sous forme injectable dans les tableaux
de choc.
Mode d’emploi et posologie :
– de 3 à 9 g par jour ;
– de 12 à 30 g en décoction pour les prolapsus du rectum, de l’utérus, les ptoses gastriques ;
– dans les tableaux de choc, on prescrit 10 à 40 g de Citrus auranthus injectable en I.V.puis 20 à
100 g en perfusion.
Citrus aurantii - ZHI QIAO
Ce sont les fruits de Citrus aurantium ou Citrus wilsonii arrivés à maturité.
Leurs propriétés sont identiques à celles de ZHI SHI, mais les effets sont plus modérés, ils
activent la circulation de l’énergie, détendent la région médiane, éliminent les ballonnements.
186
Les remèdes qui activent la circulation de l’énergie
Hoquet et vomissements :
–si le QI de l’Estomac ne descend pas : associer Phragmites communis, Phyllostachys nigra,
Coptis chinensis ;
– si le vide et la plénitude sont mêlés : associer Codonopsis pilosula, Pinellia ternata, Phyllosta-
chys nigra.
Abcès du sein : d’après les ouvrages anciens, il faut prendre ce remède en décoction avec
Glycyrrhiza uralensis ou en prendre 6 g broyé en poudre avec Moschus moschiferus dans du
vin.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour en décoction.
187
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Elle possèdent des caractéristiques identiques à celles des fruits mais leur action est plus
modérée, surtout elles abaissent le QI du Poumon, et sont indiquées dans la toux et l’asthme
provoqués par la remontée à contre-courant de l’énergie du Poumon.
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Les remèdes qui activent la circulation de l’énergie
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour en décoction, jusqu’à 15 g dans les coliques
néphrétiques.
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Les remèdes qui activent la circulation de l’énergie
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui activent la circulation de l’énergie
Partie employée : le bulbe sans la pousse, séché au soleil, employé sans préparation ou cuit à la
vapeur.
Saveur – Nature : amère et piquante – tiède.
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN, du Cœur SHOU SHAO YIN, de la Rate ZU TAI
YINet du Gros Intestin SHOU YANG MING.
Mode d’action : – active la circulation de l’énergie – calme la douleur – fait communiquer le
YANG – lève les stagnations – abaisse le QI.
Indications :
Poitrine obstruée : ce syndrome survient lorsque le froid, l’humidité, les impuretés et les glaires
sont bloqués dans la poitrine, le YANG QI ne circule plus, faisant apparaître une sensation de
plénitude dans la poitrine, des douleurs, dyspnée, toux...
Selon les anciennes ordonnances, il faut boire le jus de XIE BEI, son efficacité peut être accrue en
associant Trichosanthes kirilowii.
Actuellement, ce remède est indiqué dans les angines de poitrine, les pleurésies et les
bronchites.
Douleur épigastrique ou abdominale par accumulation de froid et stagnation de QI.
Dysenterie avec ténesme :
193
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
194
8. Les remèdes purgatifs et évacuants
Ces remèdes, qui facilitent l’élimination des selles, permettent également d’évacuer l’Estomac,
de disperser la plénitude de chaleur, d’expulser les eaux et les glaires (SHUI YIN).
Ils sont indiqués dans les cas de constipation, de stagnation de l’Estomac et de l’Intestin, d’obs-
truction par une plénitude de chaleur, d’accumulation des eaux, des glaires et du froid type pléni-
tude.
Ces remèdes se distinguent, selon leurs caractéristiques, en trois catégories :
– les purgatifs forts GONG XIA, qui expulsent et font descendre,
– les laxatifs modérés RUN XIA,
– les remèdes qui chassent les eaux JUN XIA ZHU SHUI.
Les effets des remèdes des 1ère et 3e catégories sont intenses, ceux de la 3e catégorie peuvent
être violents alors que ceux du 2e groupe sont modérés.
L’utilisation de ces médications nécessite d’observer nombre de précautions :
– dans un syndrome qui associe une plénitude du LI et une atteinte du BIAO d’origine externe,
il faut d’abord libérer le BIAO puis traiter le LI. Parfois, il est possible d’associer les deux types de
remèdes afin d’éviter la progression du pervers du BIAO vers le LI ;
– dans un syndrome de plénitude du LI avec vide de l’Énergie orthodoxe ZHENG QI, les purga-
tifs doivent être associés à des remèdes tonifiants afin d’expulser (GONG) et de tonifier (BU) dans le
même temps, sans que le ZHENG QI soit endommagé.
Lorsque les purgatifs ont des effets intenses, ils doivent être utilisés avec prudence au décours
d’une longue maladie, en présence d’un vide d’Énergie orthodoxe, chez les sujets âgés ou de
constitution faible.
Ces remèdes, qui possèdent un pouvoir congestif sur le petit bassin, sont contre-indiqués en
cas de ménorragies ou de grossesse.
Une fois la dose efficace obtenue, il faut savoir ne pas poursuivre la prescription afin de ne pas
léser l’énergie de l’Estomac.
En cas d’urgence ou de gravité, les remèdes de la 1ère ou de la 3e catégorie peuvent être
utilisés en décoction à une posologie plus élevée. Dans les cas simples, ne recourir qu’aux
drogues de la 2e catégorie, sous forme de comprimés, sans dépasser la dose prescrite.
195
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Certains de ces remèdes peuvent être utilisés dans le traitement de constipation par accumula-
tion de froid, mais alors il convient de leur adjoindre des drogues qui réchauffent le LI.
Les purgatifs de saveur amère et de nature froide permettent non seulement d’évacuer les
selles mais ils facilitent aussi l’élimination des plénitudes de chaleur, abaissent et purgent la
chaleur qui stagne. Ils sont donc indiqués dans les syndromes de plénitude de chaleur avec fièvre
élevée, délire, céphalée, yeux rouges, gorge enflée et douloureuse, gingivite, voire excès de Feu
responsable d’hémorragie de la partie supérieure du corps, épistaxis, hémoptysie, vomissements
de sang... tout symptôme accompagné ou non de constipation.
Au stade précoce des dysenteries avec ténesmes, stagnation et amas de nourriture, diarrhée,
évacuation incomplète des intestins, ces remèdes peuvent chasser le pervers et évacuer les
amas. Associés aux vermifuges, ils facilitent l’expulsion des vers.
Dans le traitement des urgences abdominales, la combinaison avec la médecine occidentale
donne des résultats plus efficaces.
Selon les principes de la médecine traditionnelle, les Six Entrailles FU ne fonctionnent correcte-
ment qu’en l’absence d’obstruction, il n’y a pas de douleur lorsqu’il y a libre circulation ; ainsi, les
purgatifs peuvent être associés aux remèdes qui éliminent la chaleur et les toxiques, à ceux qui
activent le sang et lèvent les stagnations.
196
Les remèdes purgatifs et évacuants
calment les douleurs, éliminent la chaleur, libèrent les toxiques, activent le sang et lèvent les
stagnations.
Syndrome plénitude avec le Feu qui remonte et brûle, provoquant des symptômes tels que
yeux rouges, aphtes, gingivites, vomissements de sang, épistaxis, inflammation de la gorge :
en association avec Coptis chinensis, Scutellaria baicalensis.
Les stagnations de sang telles que nous pouvons les rencontrer dans les aménorrhées, les
douleurs du post-partum, les traumatismes : en association avec Prunus persica, Carthamus
tinctorius.
Ictère humidité-chaleur : en association avec Artemisia capillaris, Gardenia jasminoides.
Hépatite virale, ictère hémolyptique du nouveau-né sont des indications modernes.
Brûlures, inflammation superficielle, furoncles, abcès : DA HUANG est utilisé en application locale
soit seul, soit avec Sanguisorba officinalis, réduits en poudre et mélangés à de l’huile végétale.
Plaies : on emploie comme hémostatique DA HUANG grillé au rouge dans de la chaux ancienne,
puis séparé d’elle et réduit en poudre pour application locale.
Contre-indications : la prudence, voire l’interdiction, est recommandée en période de grossesse,
pendant l’allaitement.
Mode d’emploi et posologie :
– de 3 à 10 g par jour en décoction ;
– ce remède ne doit jamais bouillir longtemps dans les préparations.
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– ce remède ne doit pas être bouilli dans des décoctions, il faut le dissoudre dans de l’eau ou
dans des décoctions médicinales ;
– de 10 à 15 g par jour.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
198
Les remèdes purgatifs et évacuants
Indications :
Constipation.
Plénitude de chaleur du Foie avec vertige, céphalée, acouphène, anxiété : en association avec
Gentiana scabra, Gardenia jasminoides, Isatis tinctoria ou Baphicanthus cersia.
GAN GI, amassement des vers : Aloe vera est utilisé seul ou en association avec d’autres vermi-
fuges comme Quisqualis indica L., réduit en poudre et dilué dans de l’eau de riz.
Dermatophytie : en usage externe, mélangé à Glycyrrhiza uralensis.
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie : de 1 à 2 g par jour en comprimés ou en poudre.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Miel FENG MI
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Les remèdes purgatifs et évacuants
Radix knoxiae DA TI
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Épilepsie par obstruction des orifices du cœur par les glaires : en association avec Euphorbia
kansui et Brassica alba.
Furoncles et abcès dus à la chaleur et aux toxiques.
Tuméfaction due à l’accumulation des glaires.
Partie employée : la racine récoltée en automne, sans écorce, utilisée fraîche ou séchée au
soleil, découpée avant l’emploi.
Saveur – Nature : amère et piquante – neutre et toxique.
Mode d’action : calme la douleur – active le sang – dissipe les gonflements – élimine les
toxiques.
Indications :
Les phénomènes inflammatoires : abcès, furoncles, post-traumatiques, lymphadénite : la
racine fraîche broyée est appliquée sur la lésion.
Mastoïdites : avec l’écorce fraîche broyée, préparer une petite boulette à placer dans la narine
jusqu’à obtention d’une sensation piquante et chaude avant de la retirer.
Induction de l’accouchement : utilisation de l’écorce de racine.
Ascite : l’action de la racine est moins nette que celle de la fleur.
202
Les remèdes purgatifs et évacuants
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Bronchite chronique de type vide-froid : les comprimés doivent être traités à la vapeur pour
modifier leur nature qui devient tiède.
Plaies non suppurées : application locale de la racine fraîche broyée et additionnée de sel.
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour.
204
Les remèdes purgatifs et évacuants
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9. Les vermifuges
Cette catégorie de remèdes est destinée à lutter contre les parasites, ils agissent en provo-
quant la lyse et l’expulsion de ces parasites, en particulier intestinaux : ascaris, oxyures, ténia... Ce
diagnostic de parasitose peut être une découverte d’examen systématique par l’analyse des
selles ou être porté devant une symptomatologie évocatrice : douleur abdominale, ballonne-
ment, nausée, anorexie, fringale, prurit anal et des muqueuses, éventuellement ictère, amaigris-
sement, œdème.
Certains de ces vermifuges peuvent être employés localement pour lutter contre les parasites
tels que trichomonas, schistosomes...
La prescription des vermifuges obéit à un certain nombre de règles qu’il importe de respecter :
– le choix des vermifuges est fonction des parasites en cause, de la constitution du sujet, du
caractère d’urgence de la prescription ;
– lorsque le syndrome d’entassement JI ZHI a disparu, il faut ajouter des laxatifs ;
– en cas d’insuffisance de la Rate et de l’Estomac, il faut tonifier ces deux fonctions.
Prescrire au préalable des remèdes tonifiants chez les sujets faibles ou administrer simultané-
ment les deux types de médications.
Devant un syndrome douloureux abdominal intense, il faut le calmer puis expulser les
parasites.
La prescription se fait de préférence à jeun pour que le vermifuge soit directement au contact
du parasite.
Leur toxicité impose de respecter la posologie, surtout chez les sujets âgés, affaiblis ou
pendant la grossesse.
206
Les vermifuges
Dans les cas graves, on peut l’associer à Melia azedarach et Areca catechu. Chez les enfants
maigres au teint jaune, l’associer à Codonopsis pilosula, Atractylodes macrocephala, Angelica
sinensis qui sont des tonifiants.
Contre-indication : il ne faut jamais prendre de thé chaud en même temps que ce remède, une
posologie trop élevée peut provoquer des symptômes tels que vertige, hoquet, nausée, vomis-
sement.
Mode d’emploi et posologie :
– de 6 à 12 g par jour de produit grillé ;
– chez les enfants, la posologie est d'un demi-grain par jour et par année d’âge mais en aucun
cas ne doit dépasser 12 grains.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Accumulation de parasites CHONG JI : en association avec Areca catechu, Carpesium abrota-
noides dans la poudre AN HUI SAN.
Algies costales, abdominales et herniaires dues à la chaleur : en association avec Corydalis
yenhuser selon le Shen Hui Feng.
Algies dues au froid : en association avec des remèdes de nature tiède qui réchauffent l’inté-
rieur tel que Evodia rutaecarpa.
Mycose du cuir chevelu : application locale de poudre ou de pommade.
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Les vermifuges
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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10. Les remèdes qui ouvrent les orifices
Ce sont des remèdes à caractère aromatique qui ouvrent les orifices et « réveillent » l’Esprit. Ils
sont indiqués en cas de perte de connaissance brutale : syncope, apoplexie, épilepsie, c’est-à-dire
dans des syndromes d’atteinte de l’enveloppe du Cœur par la pénétration de la chaleur ou d’obs-
truction des orifices par les glaires.
Ces pertes de connaissance se différencient en deux grands tableaux de vide et de plénitude :
– perte de connaissance de type vide : il s’agit d’un syndrome de fermeture BI, avec
mâchoires serrées, poing fermé, pouls fort, qui nécessite l’administration de remèdes qui ouvrent
les orifices. Lorsque ce syndrome de fermeture est dû au froid, le corps est froid, le visage
cyanosé, l’enduit de la langue est blanc, le pouls retardé ; dans ce tableau, les remèdes doivent
être de nature tiède, associés à des médications qui dispersent le froid et activent la circulation de
l’énergie. Lorsque ce syndrome de fermeture est dû à la chaleur, le corps est chaud, le visage
rouge, l’enduit de la langue jaune et le pouls est rapide ; dans ce tableau, les remèdes doivent
être de nature froide, en association avec des médications qui éliminent la chaleur et libèrent les
toxiques ;
– perte de connaissance de type plénitude : il s’agit d’un syndrome d’échappement TUO, avec
sueurs profuses et froides, pouls menu qui menace de disparaître ; dans ce tableau, les remèdes
qui ouvrent les orifices sont contre-indiqués, il faut de toute urgence rétablir le YANG.
Les remèdes qui ouvrent les orifices sont des médications d’urgence qu’il ne faut employer
que temporairement, ils peuvent endommager l’Énergie originelle YUAN QI et sont contre-
indiqués dans les phénomènes d’échappement. En raison de leur caractère aromatique et volatil,
il est déconseillé de les utiliser en décoction, il faut les prescrire en comprimé ou en poudre. Ces
dernières années, associés à des remèdes qui activent le sang ou l’énergie, qui réchauffent la
région médiane et qui calment la douleur, ils ont pu donner des résultats satisfaisants dans le
traitement de l’angor et de l’insuffisance coronarienne.
211
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’action : ouvre les orifices – réveille l’esprit – active le sang – lève les obstructions –
accélère l’accouchement.
Indications :
Les syndromes de fermeture BI ZHENG : syncope, attaque directe du vent, épilepsie, pénétration
de la chaleur dans l’enveloppe du cœur : ce remède ouvre les orifices, lève l’obstruction,
réveille l’esprit et réanime ; en association avec des remèdes qui éliminent la chaleur, ils
forment des potions de nature froide qui débloquent les orifices comme la poudre ZHI BAO DAN ;
en association avec des remèdes qui dispersent le froid, ils forment les potions de nature tiède
qui lèvent les obstructions comme les comprimés SU HE XIANG WAN.
Inflammation, plaies : ce remède qui active le sang et l’énergie, réduit les gonflements, calme
les douleurs, peut être associé à des produits qui libèrent les toxiques, activent le sang tels que
Realgar, Boswellia carterii, Commiphora myrrha dans les comprimés XING XIAO WAN.
Aménorrhée, traumatisme, tuméfaction, algie par obstruction : en association avec des
remèdes qui éliminent la stagnation et activent le sang.
Cardialgie : selon le Sheng Ji Zong Lu, ce remède est indiqué dans les douleurs cardiaques en
association avec Saussurea lappa, Persica davidiana, dans la décoction SHE XIANG TANG.
Rétention placentaire, mort fœtale : selon le Zhang Shi Yi Tong, la poudre XIANG GUI SAN,
composée de Moschus et de Cinnamomum cassia, trouve là son indication.
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie : de 0,1 à 0,15 g.
212
Les remèdes qui ouvrent les orifices
Contre-indications : une posologie trop élevée peut entraîner une sécheresse de la bouche avec
perte d’appétit, douleur de la gorge ; en cas de surdosage, des signes d’intoxication peuvent
apparaître tels que nausées, vomissements, perte de connaissance, somnolence, voire coma. Ce
remède est déconseillé chez la femme enceinte, les personnes de faible constitution, en cas de
spermatorrhée, insomnie, insuffisance rénale...
Mode d’emploi et posologie :
– de 0,03 à 0,06 g par jour, en poudre ou en comprimés ;
– les décoctions sont déconseillées.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
rarement utilisé seul, on le prescrit en association sous forme de comprimés tels que SU HE
XIANG WAN, avec Moschus moshiferus, Syzygium aromaticum, Styrax benzoin...
Insuffisance coronarienne : cette indication récente fait intervenir le Liquidambar associé à
Santalum album, Dryobalanops aromatica, Boswellia carterii, Aristolochia debilis, ou les
comprimés GUAN XIN SU HE WAN. Actuellement, ce remède est présenté sous forme de petites
pilules en association avec Dryobalanops aromatica.
Mode d’emploi et posologie : de 0,3 à 1 g par jour, en poudre ou comprimés.
Mode d’emploi et posologie : de 0,3 à 1 g par prise sous forme de comprimés ou de poudre.
214
Les remèdes qui ouvrent les orifices
de Moschus moschiferus, elle doit être appliquée recouverte d’un cataplasme sur la pointe des
furoncles.
La poudre SHUI XIAO SAN, composée de venin de crapaud associée à Boswellia carterii et au
Cinabre, est utilisée dans le traitement des douleurs avec gonflement (inflammation). En cas de
complications des abcès, on peut utiliser ce remède en association avec Moschus moschiferus
et Realgar par voie générale pour ouvrir les orifices et protéger le Cœur ; les comprimés SHAN SU
WAN, cités dans le Wai Ke Zheng Zong, répondent à cette définition.
Ce remède entre dans la composition des comprimés LIU SHEN WAN, utilisés dans le traitement
de l’inflammation de la gorge.
Algies dentaires : en application locale.
Algies diverses : utilisation de ce remède par voie externe ou per os, ainsi la poudre QIONG SU
SAN, citée dans le Yi Zong Jin Jian, contient du venin de crapaud associé à d’autres remèdes, elle
possède des propriétés analgésiques et antalgiques.
Contre-indication : extrême prudence d’emploi chez la femme enceinte.
Mode d’emploi et posologie :
– de 0,015 à 0,03 g par prise sous forme de comprimés ou de poudre ;
– en usage externe, il faut éviter tout contact avec les yeux.
215
11. Les remèdes qui réchauffent l’intérieur -
WEN LI
Ces produits sont aussi connus sous le nom de « remèdes qui dispersent le froid » parce qu’ils
permettent de réchauffer l’intérieur et d’éliminer le froid. Ils sont indiqués dans le traitement de
toutes les atteintes provoquées par le froid interne car ils sont de nature tiède, ils éliminent le
froid, réchauffent la région médiane, renforcent le YANG et favorisent le Feu. Ils répondent ainsi à
un des principes fondamentaux de la médecine chinoise citée dans le Nei Jing, qui consiste à
apporter de la chaleur dans un syndrome de type froid.
Le froid interne LI HAN se manifeste sous deux tableaux différents :
– pénétration du froid pervers d’origine externe à l’intérieur : l’énergie YANG est entravée et
les signes suivants peuvent apparaître : nausées, vomissements, diarrhées, douleur épigastrique,
anorexie, froid des organes. Devant un tel tableau, il faut disperser le froid et réchauffer la région
médiane (ZHONG) ;
– froid d’origine interne engendré par un vide de YANG des Reins et du Cœur : la symptomato-
logie habituelle qui associe sueurs, crainte du froid, membres froids, souffle froid du nez et de la
bouche, pouls menu, traduit un épuisement du YANG. Ici, il faut renforcer le YANG et favoriser le
Feu.
Selon les tableaux cliniques, les règles de prescription de cette catégorie de remèdes varient :
– devant un syndrome d’atteinte du BIAO (superficie) provoqué par la pénétration d’un froid
pervers externe, il faut associer des remèdes qui libèrent le BIAO ;
– devant une stagnation d’énergie avec accumulation de froid, il faut ajouter des remèdes qui
régularisent la circulation de l’énergie ;
– lorsque le froid et l’humidité sont obstrués, il faut associer des remèdes qui tonifient la Rate
et éliminent l’humidité ;
– devant un vide de YANG de la Rate et des Reins, il faut associer des remèdes qui tonifient et
réchauffent la Rate et les Reins ;
– devant un échappement d’énergie avec épuisement de YANG, il faut tonifier l’énergie.
Dans cette catégorie, les remèdes qui réchauffent l’intérieur sont de nature tiède et de saveur
piquante, ils possèdent un pouvoir asséchant intense, aussi endommagent-ils facilement les
liquides organiques. Il faut les prescrire avec prudence ou les interdire dans les syndromes de
chaleur ou de vide de YIN.
216
Les remèdes qui réchauffent l’intérieur - WEN LI
217
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Lieu d’action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN, du Poumon SHOU TAI YIN, de la Rate ZU TAI
YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action : rétablit le YANG (réanime) – réchauffe la région médiane – élimine les glaires –
réchauffe les Poumons.
Indications :
Épuisement du YANG et excès de froid interne avec froid des quatre membres et pouls menu :
en association avec Radix aconiti.
Vomissement, diarrhée, douleur abdominale par froid vide de la Rate et de l’Estomac : le Qian
Jin Fang ainsi que le He Ji Ju Fang préconisent d’employer le Gingembre seul, réduit en poudre
et dilué dans une bouillie de riz.
Il peut être associé à Alpinia officinarum dans les comprimés ER JIANG WAN pour traiter les
douleurs épigastriques ou abdominales. Associé à Pinellia ternata dans la poudre BAN XIA JIANG
SAN citée dans les Recettes du Coffre d'or, il permet de traiter les nausées et vomissements avec
glaires dus au froid.
Les comprimés LI ZHONG WAN qui contiennent du Gingembre sont indiqués dans le traitement
des diarrhées, vomissements et douleur abdominale provoqués par le vide-froid de la Rate et
de l’Estomac.
Toux due au froid des Poumons avec expectoration fluide blanche et mousseuse : en associa-
tion avec Fructus schizandrae dans les décoctions LING GAN WU WEI JIANG XIN TANG ou XIAO QING
LONG TANG.
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour.
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Les remèdes qui réchauffent l’intérieur - WEN LI
– Douleur lombaire par stagnation de froid : en association avec Angelica pubescens, Loranthus
parasiticum, Eucommia ulmoides.
– Dysménorrhée par froid, vide d’énergie et de sang : en association avec Artemisia argyi,
Angelica sinensis, Ligusticum wallichii.
Affaiblissement de l’énergie et vide de sang : Cortex cinnamomi permet de réchauffer le YING
XUE, couche de l’énergie nourricière et du sang, fortifie les vaisseaux, vivifie le YANG de la Rate,
aussi est-il souvent utilisé à petites doses en association avec des remèdes qui tonifient
l’énergie et le sang tels que Astragalus membranaceus, Panax ginseng, Rehmania glutinosa,
Angelica sinensis, par exemple dans la décoction SHI QUAN DA BU TANG.
Abcès froids : en association avec Rehmania glutinosa, Cornu cervi, Zingiber officinalis, Ephedra
sinica, dans la décoction YANG HE TANG pour tonifier le vide, réchauffer le YANG, débloquer
l’énergie et le sang.
Rétention urinaire par obstruction de la chaleur dans la Vessie : Cortex cinnamomi à faible dose
est associé à Anemarrhena asphodeloides, Phellodendron amurense pour éliminer la chaleur et
favoriser la diurèse.
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– de 2 à 5 g par jour ;
– ce remède qui enferme une huile volatile ne lui permet pas d’être bouilli longtemps, aussi
faut-il l’introduire en fin de décoction ou le préparer à part.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Douleur des hernies du froid : ce remède qui permet de calmer les douleurs, disperser le froid,
régulariser le QI, réchauffer le Rein et débloquer le Foie, est recommandé dans ce syndrome
associé à Cinnamomum cassia, Moschus moschiferus, Lindera strychnifolia, ordonnance citée
dans le Jing Yue Quan Shu ou entre dans la composition de la décoction NUAN GAN JIAN.
Douleur du testicule : en association avec les pépins de Citrus aurantium, Craetegus pinnatifida
dans la poudre XIANG JU SAN à prendre dans du vin tiède.
Douleur épigastrique, nausée, vomissement, anorexie : ce remède qui régularise le QI, harmo-
nise et tonifie l’Estomac, est associé à Zingiber officinale et Saussurea lappa.
Douleur abdominale due au froid : utiliser les Fructus foeniculi grillés, enveloppés dans un linge
pour application locale.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 8 g par jour.
Il s’agit des racines de Fenouil, récoltées le long des quatre saisons, séchées au soleil.
Saveur – Nature : douce et piquante – tiède.
Mode d’action : disperse le froid – calme les douleurs – active l’énergie – harmonise la région
médiane.
Indications :
Douleur abdominale due au froid de l’Estomac.
Nausée, régurgitation, vomissement.
Hernie due au froid HAN SHAN.
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Les remèdes qui réchauffent l’intérieur - WEN LI
Mode d’emploi et posologie : de 2 à 4 g par jour, en poudre per os, de 0,5 à 1 g par prise.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Froid interne avec nausée, vomissement, hoquet, douleur abdominale et épigastrique : d’après
le Sheng Hui Fang, ce remède doit être utilisé seul pour lutter contre le hoquet dû au froid.
Lorsque les symptômes précédents sont provoqués par un froid de l’Estomac et de l’Intestin, il
faut ajouter Magnolia officinalis, Saussurea lappa, Alpinia officinarum.
Mode d’emploi et posologie : de 2 à 5 g par jour.
Partie employée : les fruits récoltés entre août et septembre, séchés au soleil.
Saveur – Nature : piquante – tiède.
Mode d’action : assèche l’humidité – tonifie la Rate – fait circuler l’énergie – élimine les stagna-
tions alimentaires.
Indications :
Douleurs abdominales et diarrhée par froid de l’Estomac.
Ballonnement par stagnation des aliments.
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Les remèdes qui réchauffent l’intérieur - WEN LI
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Diarrhée chronique ou matinale par froid-vide de la Rate et des Reins : en association avec
Psoralea corylifolia, Myristica fragrans, Fructus schizandrae, dans les comprimés SI SHEN WAN.
Nausée, vomissement, régurgitation provoqués par le froid de l’Estomac : selon le Sheng Hui
Fang, il faut associer Fructus evodia à Zingiber officinale réduit en poudre.
Nausée, vomissement, régurgitation, bouche amère, douleur costale provoqués par la chaleur
de l’Estomac avec dysharmonie entre le Foie et l’Estomac : selon le Dan Xi Xin Fa Gui, il faut
associer Fructus evodia et Coptis chinensis dans les comprimés ZUO JIN WAN.
Contre-indications : le surdosage de Fructus evodia peut provoquer des troubles visuels ainsi
que des hallucinations.
Mode d’emploi et posologie : de 2 à 5 g par jour.
Il s’agit des fruits mûrs de Syzygium aromaticum séchés au soleil, utilisés sans préparation, qui
possèdent des propriétés identiques au produit précédent mais avec une intensité plus forte.
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12. Les remèdes qui calment le foie
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui calment le foie
Mode d’action : apaise le vent – calme les convulsions – ouvre les orifices – élimine les glaires –
dissipe la chaleur – libère les toxiques.
Indications :
Spasmes, crises convulsives provoqués par la forte chaleur des maladies infectieuses : en
association avec Cinnabar, Bambusa textilis, Uncaria rhyncophylla dans la poudre NIU HUANG
SAN en particulier dans les convulsions des enfants.
Obnubilation, trismus dus à l’obstruction des orifices du Cœur par les glaires : selon le Wi Tai Mi
Yao, ce remède en poudre dilué dans le suc de Phyllostachys nigra peut traiter le trismus des
enfants.
Convulsions infantiles, épilepsie, attaque directe par le vent ZHONG FENG par pénétration de la
chaleur dans le XIN BAO : en association avec Coptis chinensis, Gardenia jasminoides, Moschus
moschiferus, Dryobalanops aromatica dans les pilules AN GONG NIU HUANG WAN.
Douleur de gorge avec enflure ou ulcération, furoncles, anthrax : soit dans la poudre ZHU
HUANG SAN pulvérisée dans la gorge, soit dans les comprimés XI HUANG WAN pour le traitement
des adénopathies et des anthrax.
Contre-indication : prudence d’emploi en cours de grossesse.
Mode d’emploi et posologie : de 0,15 à 0,30 g par jour.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– que les convulsions soient liées au froid ou à la chaleur, ce remède peut être employé dans
la décoction GOU TENG YIN ;
– dans les crises infantiles, il est associé à Uncaria rhyncophylla, Saiga tatarica, Buthus
martensi ;
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Les remèdes qui calment le foie
– dans les convulsions chroniques, il est associé à Panax ginseng, Atractylodes macrocephala,
Bombyx mori dans la poudre XING PI SAN.
Spasmes du tétanos avec opisthotonos : en association avec Arisaema consanguinum, Saposh-
nikovia divaricata dans la poudre YU ZHEN SAN.
Vertiges et céphalées par remontée du YANG du Foie : en association avec Uncaria rhynco-
phylla, Scutellaria baicalensis, Achyrantes bidentata dans la décoction TIAN MA GOU TENG YIN.
Vertiges dus au vent et aux glaires : en association avec Pinellia ternata, Atractylodes macroce-
phala, Poria cocos dans la décoction BAN XIA ZHU TIAN MA TANG.
Migraines : en association avec Ligusticum wallichii dans les comprimés TIAN MA WAN.
Algies rhumatismales avec engourdissement : en association avec Notopterygium incisum,
Achyranthes bidentata, Loranthus parasiticus.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour, en poudre de 1 à 1,5 g par prise.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– ceux qui sont séchés au soleil sont appelés DAN QUAN XIE ;
– ceux qui sont séchés et salés sont connus sous le nom de XIAN QUAN XIE ;
– les queues utilisés seules sont appelées XIE WEI.
Saveur – Nature : piquante – neutre et toxique.
Lieu d’action : le méridien du Foie ZU JUE YIN.
Mode d’action : calme les convulsions – apaise le vent – libère les toxiques – antalgique –
débloque les LUO.
Indications :
Convulsions infantiles : en association avec Gastrodia elata, Uncaria rhyncophylla, Saiga tatarica.
Convulsions chroniques par vide de Rate : en association avec Codonopsis pilosula, Atractylodes
macrocephala, Gastrodia elata.
Paralysie faciale due à l’attaque du vent : en association avec Bombyx mori dans la poudre
QUIAN ZHENG SAN.
Tétanos : prescrit dans la poudre WU HU ZHUI FENG SAN.
Tuméfactions (adénopathies), abcès, furoncles : selon une ordonnance ancienne, le scorpion
est grillé avec Gardenia jasminoides et de l’huile de sésame puis on ajoute de la cire pour
former une pommade destinée à l’application locale.
Migraines, algies dues au vent et à l’humidité : on l’utilise seul, réduit en poudre par voie orale,
les effets sont plus intenses lorsqu’il est associé au scolopendre et à Bombyx mori.
Mode d’emploi et posologie : de 2 à 5 g par jour, en poudre de 0,5 à 1 g à chaque prise.
Contre-indication :
– en raison de son caractère toxique, veiller à ne pas dépasser la dose prescrite ;
– à utiliser avec prudence dans les vides de sang.
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Les remèdes qui calment le foie
Il s’agit de matières minérales provenant des provinces de Shan Xi, He Nan, He Bei, Shan
Dong, brisées ou préparées au vinaigre puis séchées au soleil.
Saveur – Nature : amère – froide.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN et du Cœur SHOU SHAO YIN.
Mode d’action : calme le Foie – abaisse le YANG – inverse le contre-courant d’énergie – hémos-
tatique.
Indications :
Céphalée et vertige par échappement du YANG du Foie : en association avec Stegodon orientalis,
Ostrea rivularis, Paeonia lactiflora dans la décoction ZHEN GAN XI FENG TANG.
Aérophagie, hoquet, vomissement : en association avec Inula japonica, Pinellia ternata,
Zingiber officinale dans la décoction XUAN FU DAI ZHE TANG.
Dyspnée par vide de Rein et de Poumon : en association avec Codonopsis pilosula, Cornu offici-
nalis dans la décoction SHEN ZHE ZHEN QI TANG.
Vomissement de sang, épistaxis par excès de chaleur du sang : en association avec Paeonia
lactiflora, Phyllostachys nigra, Arctium lappa dans la décoction HAN JIANG TANG.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui calment le foie
– dans les spermatorrhées par vide de Rein, on l’associe à Ostrea rivularis, Euryale ferox,
Tribulus terrestris ;
– dans les leucorrhées ou métrorragies, on l’associe à Ostrea rivularis, Sepia esculenta,
Dioscorea batatus ;
– dans les transpirations par vide, on l’associe à Ostrea rivularis et Fructus schizandrae.
Prurit, lésions dermatologiques suintantes, retard de cicatrisation : ce remède réchauffé puis
réduit en poudre peut être appliqué localement.
Mode d’emploi et posologie : de 15 à 30 g par jour.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui calment le foie
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13. Les tranquillisants, remèdes qui calment
l’esprit AN SHEN YAO
Les tranquillisants sont des remèdes qui ont le pouvoir de calmer l’esprit, ce sont des médica-
tions symptomatiques prescrites dans les états d’insomnie, de sommeil agité, de nervosité, de
palpitations, de crises convulsives, de troubles mentaux.
Ces états sont en rapport avec un excès de Feu du Cœur, un vide d’énergie ou un vide de sang
du Cœur.
En raison de leur action privilégiée sur le système nerveux central, ces remèdes sont actuelle-
ment indiqués dans les troubles psychiques, la neurasthénie, l’épilepsie ou les atteintes cardia-
ques. Chaque facteur étiologique nécessite un traitement spécifique, c’est pourquoi, aux médica-
tions symptomatiques que sont les tranquillisants, il faut adjoindre d’autres remèdes :
– lorsque le YIN et le sang sont en vide, il faut associer des produits qui tonifient le YIN et le sang ;
– lorsque le YANG du Foie est en excès et remonte, il faut adjoindre des remèdes qui calment
le Foie et abaissent le YANG ;
– devant un Feu du Cœur, il faut ajouter des remèdes qui éliminent ce Feu ;
– dans les crises convulsives ou les épilepsies, il faut associer des médications qui ouvrent les
orifices et éliminent les glaires ou qui calment le Foie et apaisent le vent.
Lorsque ces remèdes sont d’origine minérale, ils se présentent sous forme de poudre ou de
pilule à prendre per os, mais ceux-ci endommagent facilement l’énergie de l’Estomac, aussi
convient-il de leur associer des produits qui tonifient l’Estomac et la Rate.
Nombre de ces remèdes sont des produits toxiques qu’il ne faut prendre que de manière
temporaire en respectant la posologie.
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Les tranquillisants, remèdes qui calment l’esprit AN SHEN YAO
Contre-indication : ce remède ne doit jamais être pris au long cours en raison de sa toxicité, de
même qu’il faut toujours veiller à ne pas dépasser la dose prescrite.
Mode d’emploi et posologie : de 0,3 à 1 g par jour en poudre ou en pilule.
HU PO Ambre
Il s’agit d’une résine fossile provenant de conifères des provinces de Yun Nan, Guang Xi, He
Nan et Liao Ning, qui est réduite en poudre avant l’emploi.
Saveur – Nature : douce – neutre.
Lieu d’action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN, du Foie ZU JUE YIN et de la Vessie ZU TAI YANG.
Mode d’action : calme les convulsions – apaise l’esprit – active le sang – disperse les stagna-
tions – favorise la diurèse.
Indications :
Convulsions et épilepsie : en association avec Cinnabar et Scorpio.
Palpitations, insomnie, abondance de rêves : en association avec Zizyphus jujuba, Polygonum
multiflorum, Cinnabar.
Aménorrhée par stagnation de sang, tuméfactions ZHENG JIA : en association avec d’autres
remèdes qui éliminent les stagnations tels que Angelica sinensis, Curcuma zedoaria, Paeonia
lactiflora cités dans le Ling Yuan Fang.
Pathologie coronarienne : cette indication récente propose d’associer l’ambre au Panax
pseudoginseng réduit en poudre.
Hématome du scrotum ou des grandes lèvres : l’ambre en poudre est prescrite isolément per os.
Rétention urinaire, dysurie, hématurie XUE LIN, lithiase urinaire SHI LIN : selon le Zhi Zhi Fang,
l’ambre en poudre doit être prescrite seule dans le traitement des hématuries, en prenant la
décoction DENG XIN TANG à base de Juncus effusus.
En présence d’une lithiase urinaire, l’ambre doit être prise avec la décoction de CONG BAI Allium
fistulosum.
Dans la pathologie urinaire, l’ambre peut être associé à Lysimachia christinae, Akebia trifoliata,
Polygonum aviculare.
Mode d’emploi et posologie : de 1,5 à 3 g par jour, en poudre, jamais en décoction.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Insomnie et anxiété dues au vide de Foie avec excès de chaleur : en association avec Anemarr-
hena asphodeloides, Poria cocos dans la décoction SUAN ZAO REN TANG.
Insomnie, palpitations, perte de mémoire, sécheresse de la bouche et de la gorge, langue
rouge par excès de YANG et vide de YIN dus à l’insuffisance des Reins et du Cœur : en associa-
tion avec Rhemania glutinosa, Radix scrophularia, Semen biotae dans les comprimés BU XIN DAN.
Transpiration nocturne ou spontanée : en association avec Codonopsis pilosule, Fructus
schizandrae, Cornus officinalis.
Mode d’emploi et posologie : de 9 à 18 g par jour par prise de 1,5 à 3 g.
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Les tranquillisants, remèdes qui calment l’esprit AN SHEN YAO
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14. Les remèdes qui éliminent l’eau et
l’humidité / Les diurétiques
Les diurétiques agissent en débloquant la voie des eaux, en provoquant l’élimination de l’eau
et de l’humidité.
Cette catégorie de remèdes permet de traiter les œdèmes, les dysuries, les affections provo-
quées par l’humidité ou par l’humidité-chaleur telles que les troubles urinaires, les ictères, les
maladies fébriles de l’humidité SHI WEN, les glaires et les phlegmes TAN YIN.
En pratique, selon les tableaux cliniques, l’adjonction de médications complémentaires peut
être nécessaire :
– dans le traitement des œdèmes, affections provoquées par la diffusion de l’eau et de
l’humidité vers l’extérieur, il faut associer des remèdes qui tonifient la Rate et favorisent l’élimina-
tion de l’humidité ;
– lorsque le YANG des Reins est insuffisant, il faut adjoindre des remèdes qui tonifient les Reins
et réchauffent le YANG ;
– lorsqu'un syndrome du BIAO accompagne l’œdème, il est nécessaire de provoquer une
sudorification ;
– dans le traitement des dysuries, dues à la chaleur et à l’humidité, il est utile d’adjoindre des
remèdes qui éliminent la chaleur et dispersent le Feu ;
– lorsque la dysurie est secondaire à une obstruction de la circulation de l’énergie ou à un
vide de YANG ou à un vide d’énergie, il faut ajouter des remèdes qui font circuler l’énergie,
éventuellement la tonifient ou tonifient le YANG ;
– en présence d’un syndrome dû aux glaires ou aux phlegmes, d’un ictère, d’une maladie
fébrile due à l’humidité ou de diarrhée, selon les cas, on associe des médications qui dispersent le
vent, éliminent l’humidité, qui assèchent l’humidité et éliminent la chaleur, qui tonifient la Rate
ou des remèdes aromatiques qui transforment l’humidité.
Les diurétiques sont contre-indiqués dans les vides de YIN ou de liquides.
Lorsque l’œdème est en rapport avec une insuffisance de la Rate, il est primordial de tonifier la
Rate et ne pas se limiter à favoriser l’élimination de l’eau.
Dans les spermatorrhées, en l’absence d’humidité-chaleur, il est déconseillé de prescrire des
diurétiques.
Trois groupes de remèdes se distinguent dans cette catégorie :
– les remèdes qui éliminent l’eau et réduisent les gonflements,
– les remèdes qui éliminent l’eau et évacuent les urines,
– les remèdes qui favorisent l’élimination de l’humidité et dissipent l’ictère.
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Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité / Les diurétiques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité / Les diurétiques
Indications :
Œdème, dysurie : utilisé seul ou en association avec Morus alba, la peau de Poria cocos, Alisma
plantago aquatica.
Malnutrition, œdème, béribéri : ce remède est mis à bouillir avec une carpe et des fruits de
Zizyphus sativa.
Furoncles, abcès : ce produit, dissous dans de l’eau ou du vinaigre, est utilisé en badigeons
locaux, éventuellement associé à Paeonia obovata, Angelica sinensis, Forsythia suspensa en
décoction.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Lieu d’action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN, de l’Intestin Grêle SHOU TAI YANG et des
Poumons SHOU TAI YIN.
Mode d’action : favorise l’élimination de l’eau – réduit les gonflements – élimine la chaleur –
libère les toxiques.
Indications :
Œdèmes des pieds ou du visage : en association avec Alisma plantago aquatica, Poria cocos,
Grifolia umbellata. Ce produit a pu être employé récemment dans le traitement de l’ascite, de la
cirrhose du foie, des schistosomiases en association avec Verbena officinalis.
Morsures de serpent, piqûre de guêpe ou de scorpion, stade précoce des furoncles : utilisation
de ce remède par voie orale ou en application locale.
Cancer de l’Estomac et du rectum : ce remède a été prescrit avec Scutellaria barbata, Olden-
landia diffusa.
Mode d’emploi et posologie :
– de 9 à 15 g par jour de plante sèche ;
– de 30 à 60 g par jour de plante fraîche.
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Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité / Les diurétiques
Mode d’action : favorise l’élimination de l’eau – réduit les gonflements – élimine les glaires –
libère les toxiques – dissipe les tuméfactions.
Indications :
Ascite, œdème du visage et des membres : selon le Sheng Hui Fang, il faut bouillir ce remède
jusqu’à l’obtention d’une pâte à prendre dans du vin tiède ; il peut être associé à Atractylodes
macrocephala et Alisma plantago aquatica.
Toux due à la chaleur des Poumons ou toux dyspnéisante due aux glaires : ce produit peut être
prescrit seul ou en association avec Ardisia japonica, Houttuynia cereleta, Scutellaria baicalensis.
L’ouvrage du Coffre d’or précise que, dans la toux avec pouls profond, il faut prescrire la décoc-
tion ZE QI TANG avec Pinellia ternata, Aster tataricus, Cinnamomum cassia, Panax ginseng.
Tuméfactions LEI LI : adénopathies, tuberculose ganglionnaire, lymphosarcome : préparer une
pâte avec cette plante bouillie pour application locale.
En cas de lymphosarcome, les Chinois recommandent cette plante en association avec
Dioscorea bubifera, Ostrea rivularis, Fritillaria thunbergii.
Teigne : application locale de jus extrait de la plante.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN, de l’Estomac ZU YANG MING et de l’Intestin
Grêle SHOU TAI YANG.
Mode d’action : favorise l’élimination de l’eau – réduit les gonflements – élimine la chaleur
caniculaire.
Indications :
Œdème avec sensation de plénitude, dysurie : en association avec Poria cocos, Grifolia ombel-
lata, Alisma plantago aquatica.
Attaque par la chaleur caniculaire avec soif intense, urines foncées et peu abondantes : bouillir
les zestes de Benincasa avec des zestes de pastèque et boire le liquide comme un thé.
Mode d’emploi et posologie : de 15 à 30 g par jour.
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Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité / Les diurétiques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Toux de la chaleur des Poumons : en association avec Prunus armoniaca, Radix platygodi,
Eriobotrya japonica.
Mode d’emploi et posologie : de 13 à 12 g par jour.
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Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité / Les diurétiques
Indications :
Oligurie, dysurie provoquées par un excès de chaleur dans la Vessie : en association avec
Plantago asiatica, Malva verticillata, Tetrapanax papyriferus dans la poudre HUA SHI SAN.
Diarrhée, oligurie, soif intense provoquées par la chaleur caniculaire : en association avec
Glycyrrhiza uralensis dans la poudre LIU YI SAN.
Eczéma, bourbouilles : en application locale en association à partie égale avec Gypsum
fibrosum, Smithonite, Alun, Dryobalanops aromatica.
Mode d’emploi et posologie : de 6 à 18 g par jour.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité / Les diurétiques
Lieu d’action : les méridiens du Gros Intestin SHOU YANG MING et de l’Intestin Grêle SHOU TAI YANG.
Mode d’action : débloque les urines et favorise leur élimination – lubrifie les intestins – favorise
la sécrétion de lait.
Indications :
Pollakiurie, oligurie, dysurie, œdème : en association avec Plantago asiatica, Lygodium
japonicum, Poria cocos. D’après les Recettes du Coffre d’or, il faut prescrire la poudre KUI ZI FU
LING SAN qui associe Malva verticillata et Poria cocos pour traiter les œdèmes et dysurie avec
vertige chez la femme enceinte.
Engorgement mammaire : d’après le Fu Ren Liang Fan, Malva verticillata et Amomum villosum
sont prescrits à partie égale en poudre dans du vin chaud.
Constipation.
Fructus kochiae DI FU ZI
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité / Les diurétiques
Indications :
Ictère : il s’agit du remède essentiel des ictères, il peut être prescrit seul ou en association selon
les circonstances :
– dans l’ictère humidité-chaleur avec Coptis chinensis et Gardenia jasminoides dans la décoc-
tion SAN WU YIN CHEN TANG ;
– lorsque l’ictère s’accompagne de ballonnement et de constipation, on l’associe à Gardenia
jasminoides et Rheum officinale dans la décoction YIN CHEN HAO TANG ;
– lorsque l’ictère s’accompagne de dysurie, on lui associe Grifolia umbellata et Alisma plantago
aquatica dans la poudre YIN CHEN WU LING SAN ;
– toutes ces prescriptions conviennent au traitement des ictères YANG;
– dans les ictères YIN provoqués par l’humidité-froid avec la peau sombre et les membres
froids, il faut adjoindre Aconitum carmichaeli et Zingiber officinale dans la décoction YIN CHEN
SI NI TANG.
Actuellement, ce remède est prescrit dans le traitement de l’hépatite virale.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Partie employée : la plante entière, connue aussi sous le nom de TIAN JI HUANG, fraîche ou
séchée au soleil, utilisée sans préparation.
Saveur – Nature : amère – neutre.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN et de la Vésicule Biliaire ZU SHAO YANG.
Mode d’action : dissipe l’ictère – élimine l’humidité – libère les toxiques – élimine la chaleur –
réduit les gonflements – active le sang.
Indications :
Ictère : cette plante peut être utilisée seule à dose massive ou en association avec Rhizoma
imperatae, Lysimachia christinae, Artemisia capillaris.
Les constatations cliniques actuelles ont permis de démontrer que cette plante est active aussi
bien dans les hépatites aiguës que dans les hépatites chroniques.
Abcès du Poumon : en association avec Radix platycodi, Glycyrrhiza uralensis.
Abcès intestinal : en association avec Oldenlandia diffuse, Bidens bipinnata.
Abcès du sein, furoncles, morsures de serpent : ce remède est utilisé seul en décoction avec
application locale du broyat.
Traumatismes, gonflement et douleur : per os ou en application locale.
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Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité / Les diurétiques
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie : de 10 à 30 g par jour.
Contre-indication : cette plante peut provoquer une leucopénie qui se corrige dès l’arrêt du
traitement.
Mode d’emploi et posologie :
– de 9 à 15 g par jour de plante sèche ;
– doubler la dose lorsque la plante est fraîche.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
256
15. Les remèdes qui dispersent le vent et
l’humidité
Les remèdes de cette catégorie permettent d’éliminer le vent et l’humidité qui se logent dans
les muscles, les méridiens JING LO, les tendons et les os. Ils peuvent également soulager les
douleurs provoquées par ces deux pervers. D’autre part, ils peuvent disperser le froid, activer le
sang, relâcher les tendons, tonifier les tendons et les os.
En raison de ces propriétés, ces remèdes sont particulièrement indiqués dans le traitement des
rhumatismes qui, en médecine chinoise, correspondent à une obstruction de la circulation de
l’énergie et du sang par le vent, le froid ou l’humidité : algies des membres, arthralgies, paresthé-
sies, crampes ou spasmes, lombalgies, gonalgies...
Selon le type d’obstruction BI ZHENG, selon les localisations des pervers, ou l’ancienneté de
l’atteinte, il faudra choisir les associations de remèdes, par exemple :
– en cas de XING BI – rhumatisme errant avec prépondérance du pervers vent – parmi les
remèdes qui dispersent le vent et l’humidité, il faut choisir ceux qui ont une action prépondérante
sur le vent, en association avec des remèdes qui activent le sang et fortifient la couche YING FEN de
l’énergie nourricière ;
– lorsque l’humidité domine SHI BI, avec gonflement articulaire, engourdissement, lourdeur
des membres, il faut prescrire dans cette catégorie de remèdes ceux de nature tiède qui
assèchent, en association avec des médications qui renforcent la Rate et favorisent l’élimination
de l’humidité. Lorsque le froid pervers prédomine DONG BI, les douleurs des articulations ou des
membres sont intenses, fixes, et peuvent s’accompagner de sensation de froid, les remèdes
doivent être de nature tiède, associés à des produits qui réchauffent les méridiens et réchauffent
le YANG ;
– lorsqu’il existe un excès de chaleur interne constitutionnel ou habituel, sous l’influence de
pervers externes, cette chaleur se mobilise ou, lorsque les pervers vent, froid, humidité sont
obstrués à l’intérieur, ils engendrent de la chaleur qui se manifeste par un gonflement doulou-
reux des articulations avec rougeur et chaleur ; dans ce cas, les remèdes qui dispersent le vent et
l’humidité doivent être de nature fraîche ou froide, associés à des remèdes qui éliminent la
chaleur et libèrent les toxiques ;
– au stade précoce de l’attaque des pervers externes XIE, ceux-ci se logent dans la partie
supérieure ou superficielle BIAO du corps, il faut donc prescrire des remèdes qui libèrent le BIAO,
dispersent le vent, éliminent l’humidité, la sudorification est ici le but essentiel ;
– lorsque les pervers pénètrent en profondeur et séjournent dans les méridiens JING LO, les
tendons et les os, la circulation de l’énergie et du sang est entravée, il faut alors choisir des
remèdes qui débloquent les LO et activent le sang ;
– lorsque les glaires ou les impuretés se trouvent impliquées, ou lorsque le sang stagne, il faut
adjoindre des remèdes qui éliminent les glaires ou qui lèvent les stagnations ;
– en cas de chronicité, l’énergie de défense est affaiblie, il faut associer des remèdes qui
tonifient l’énergie et le sang ;
257
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– des lombalgies avec gonalgies, difficulté de la marche, asthénie, témoignent d’un vide de
Rein et du Foie, les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité doivent avoir une action
tonifiante pour fortifier les tendons et les os, ils doivent être associés à des médications qui
tonifient le Rein et le Foie pour renforcer l’Énergie orthodoxe ZHENG QI et éliminer les pervers XIE
QI. D’une manière générale, les BI ZHENG appartiennent aux pathologies chroniques, il importe
donc de prescrire les remèdes sous forme de pilules ou de liqueur. Les remèdes qui dispersent le
vent et l’humidité, de nature tiède et de saveur piquante, doivent être employés avec prudence
en cas de vide de YIN et d’insuffisance de sang.
258
Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
Partie employée : la racine séchée au soleil, découpée en rondelles, utilisées sans préparation
ou grillées avec du vin.
Saveur – Nature : piquante – tiède.
Lieu d’action : les douze méridiens.
Mode d’action : dissipe le vent – élimine l’humidité – débloque les LUO – soulage les douleurs.
Indications :
Arthralgies, limitation des mouvements de flexion-extension des articulations, engourdisse-
ment et paresthésie des membres par pénétration du vent-humidité.
D’après le Qian Jin Fang, dans le traitement des douleurs des pieds et des lombalgies, ce
remède est prescrit per os, en poudre diluée dans le vin tiède.
Lombalgies vent-humidité : Radix clematidis est prescrit en association avec d’autres remèdes
qui activent le sang et réchauffent le YANG, dans la pilule SHEN YIN WAN.
Douleurs post-traumatiques : en association avec Persica davidiana, Carthamus tinctorius,
Paeonia obovata.
Corps étranger dans la gorge : préparer une décoction de ce remède à prendre lentement, avec
du sucre cristallisé, du vin et du vinaigre.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 12 g par jour en décoction.
259
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Lombalgies, gonalgies, arthralgies, corps lourd, prurit.
Algies dues au vent-humidité avec paresthésies : en association avec Pinus tabulaeformis,
Saphoshnikovia divaricata, Angelica sinensis, à prendre per os trempés dans du vin.
Obstruction de l’humidité-chaleur avec courbature et myalgies : en association avec Gentiana
macrocephala, Semen coicis, Luffa cylindrica, Allolobophora trapezoides.
Eczéma prurigineux : ce remède est à prendre seul et en usage externe.
Vomissements, diarrhée, douleur abdominale par obstruction de l’humidité et des impuretés :
en association avec Scutellaria baicalensis, Chaenomeles lagenaria, Evodia rutaecarpa dans la
décoction CAN SHI TANG.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 10 g par jour, enveloppés dans un petit sachet, en décoction.
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Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
262
Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
Lorsque les LUO MAI sont obstrués par excès d’humidité, il faut adjoindre des produits qui élimi-
nent l’humidité et réchauffent le YANG.
Lorsque les crampes, les paresthésies, sont dues à un affaiblissement de l’énergie et du sang, il
faut prescrire des remèdes qui tonifient l’énergie et le sang.
Dans chaque cas, les associations de remèdes doivent donc être parfaitement définies par la
physiopathologie.
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Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
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Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Traumatismes.
Enflures.
Blessures traumatiques.
Abcès et furoncles.
Ulcères variqueux.
Vomissement de sang, épistaxis, hémoptysie.
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Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
Attaque directe par le vent ZHONG FENG, hémiplégie : ce remède a été prescrit sous forme de
pilule, de pâte, de poudre, ou de liqueur comme la liqueur BAI HUA SHE JUI qui en plus contient
Buthus martensi, Gastrodia elata, Notopterygium incisium, Angelica sinensis et Paeonia obovata.
Spasmes et tremblements, crises convulsives : le Pu Ji Fang préconise la poudre DING MING SAN
qui associe ce remède à Zaocys dhumnades, Scolopendra subspinides, et qui a pu être prescrite
avec efficacité dans le tétanos.
Affection dermatologique : mycose, gale, abcès, anthrax : en association dans la poudre QU
FENG SAN.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 10 g de poudre, par prise de 1 à 1,5 g.
Remarque : les jeunes serpents Bingasus multicintus, connus sous le nom de XIA BAI HUA SHE,
possèdent les mêmes propriétés et indications.
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Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
Traumatismes, fractures, entorses : en usage externe ou per os avec Dipsacus japonicus, Pyrite,
Boswellia carterii, Commiphora myrrha.
Mycose, pelade : en friction locale avec le produit frais.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Os tigris HU GU Os de tigre
® Panthera tigris L. ¡ Felideae
Provenance : les provinces de Dong Bei, Hu Bei, Si Chuan, Yun Nan, Kui Zhou.
Partie employée : il s’agit des os de tigre, en particulier du crâne ou des membres, le tibia du
tigre mâle ayant la meilleure réputation. Ces os, séchés ou chauffés à feu très doux, sont cuits à
l’huile de sésame jusqu’à ce qu’ils deviennent croustillants. Il est aussi possible de préparer une
gelée appelée HU GU JIAO.
Saveur – Nature : douce et piquante – tiède.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN et des Reins ZU SHAO YIN.
Mode d’action : disperse le vent – calme les douleurs – fortifie les os et les tendons.
272
Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
Indications :
Arthralgies erratiques de type vent : selon les ouvrages Hei Shang Fang et Sheng Hui Fang, ce
remède est à prendre per os, trempé dans du vin.
Lombalgies, gonalgies, douleurs des hanches : selon le Su Shen Liang Fang, il faut prescrire la
poudre d’os de tigre HU GU SAN qui contient en outre l’os du tigre, Dioscorea officinalis, Notopte-
rygium incisium, Achyranthes bidentata, Cinnamomum cassia.
Vide de Rein avec lombalgie et faiblesse des pieds : en association avec Chinemys reevesii,
Rehmania glutinosa cuit, Achyranthes bidentata dans la pilule HU QIAN WAN.
Mode d’emploi et posologie :
– de 10 à 15 g par jour ;
– ne pas le préparer en décoction, il est préférable de le prendre dans du vin ou sous forme de
pilule ou de poudre.
Remarque : la gelée HU GU JIAO possède des propriétés similaires avec en plus un effet tonifiant
de l’énergie et du sang.
Panthera pardus BAO GU
Ces os ont une action moins forte que ceux du tigre, actuellement la liqueur HU GU MU GUA JIU
contient ce produit au lieu des os de tigre. Le mode d’emploi et la posologie sont identiques.
Macaca mulatta HOU GU
Ces os de singe possèdent une action moins faible que le précédent.
La rareté de ces produits médicinaux a conduit les Chinois à utiliser les os d’autres animaux
tels que chat, chien, porc, ours... avec des effets thérapeutiques significatifs.
273
16. Les hémostatiques
Cette catégorie de remèdes qui arrêtent les saignements intervient en agissant soit sur la
coagulation sanguine, soit sur les facteurs qui entraînent le sang en dehors de ses trajets (JING).
Ils sont indiqués dans tous les phénomènes hémorragiques : hémoptysie, hématémèse,
épistaxis, rectorragie, hématurie, métrorragie, ménorragie, hémorragie post-traumatique... situa-
tions dans lesquelles il est impératif d’éviter tout excès de déperdition de sang.
Selon les anciens auteurs chinois, le pouvoir hémostatique d’un remède est d’autant plus
grand qu’il est traité par carbonisation. C’est ainsi que Li Shi Zhen écrivait : « Tous les remèdes
carbonisés peuvent arrêter les hémorragies. »
Les produits carbonisés deviennent astringents, ce qui renforce leur pouvoir hémostatique.
Les remèdes hémostatiques de nature froide ou fraîche perdent ce caractère lorsqu’ils sont
carbonisés, aussi leur emploi ne se limite plus aux hémorragies des syndromes chaleur.
Un autre aphorisme rend compte de cette propriété : « Lorsque le rouge rencontre le noir, alors
il s’arrête. » Ceci n’est pas une règle et des produits frais, sous l’action de la carbonisation, peuvent
non seulement voir leur nature se modifier mais aussi leur pouvoir hémostatique s’affaiblir. Il en
est ainsi pour les feuilles de Biota orientalis, Sanguisorba officinalis, Cephalonoplos segetum... Pour
cette raison, la carbonisation des remèdes doit tenir compte des caractères de ces remèdes et de
ceux de la maladie.
Par ailleurs, dans plusieurs ouvrages anciens, il est recommandé d’utiliser certains remèdes
frais ou sans préparation pour obtenir une meilleure efficacité hémostatique. Ainsi, dans le traité
des maladies de la femme, à propos des épistaxis et des vomissements de sang par excès de
chaleur du sang, on préconise de prescrire les pilules SI SHENG WAN parce qu’elles ne contiennent
que des remèdes frais qui n’ont subi aucune préparation.
Le choix des remèdes et des associations sera fonction des étiologies :
– en cas d’hémorragie par excès de chaleur du sang, il faut associer des hémostatiques de
nature froide ou fraîche et des remèdes qui éliminent la chaleur et rafraîchissent le sang ;
– lorsqu’il existe un vide de YIN avec échappement de YANG, il faut adjoindre des médications
qui tonifient le YIN et abaissent le YANG ;
– devant une hémorragie par stagnation de sang, il faut associer des remèdes qui mobilisent
cette stagnation, arrêtent l’hémorragie, et des produits qui activent le sang et l’énergie ;
– lorsqu’il s’agit d’un syndrome vide-froid, il faut ajouter des remèdes qui réchauffent la
profondeur LI ;
– en cas de vide d’énergie, la Rate ne contrôle plus le sang, il est donc nécessaire de prescrire
des remèdes qui tonifient la Rate et l’énergie.
À travers ces quelques exemples, nous remarquons que, selon les circonstances étiologiques
ou cliniques, l’atteinte des organes ou des entrailles, les signes de vide ou de plénitude, de froid
ou de chaleur, le YIN-YANG, il est nécessaire d’utiliser des ordonnances complexes, ce qui
constitue dans la médecine traditionnelle un aspect particulier lié au traitement des hémorra-
gies ; bien entendu, devant une hémorragie minime, les prescriptions simples d’hémostatiques
sont suffisantes.
274
Les hémostatiques
On distingue :
– les hémostatiques de caractère astringent,
– les hémostatiques qui rafraîchissent le sang,
– les hémostatiques qui éliminent les stagnations,
– les hémostatiques qui réchauffent les méridiens JING.
– dans les hémorragies internes, ce remède est employé seul, en décoction ou en poudre,
parfois associé à d’autres hémostatiques ;
– dans les hémorragies externes, il faut saupoudrer la lésion, ou appliquer un broyat de
feuilles fraîches ou une compresse stérile trempée dans une solution de Callicarpa pedoncu-
lata.
Brûlure, abcès, furoncles : ce remède est utilisé localement en poudre ou en décoction et par
voie orale ; dans les brûlures, il prévient une surinfection et accélère la cicatrisation.
Mode d’emploi et posologie : de 10 à 15 g par jour en poudre par prise de 2 à 3 g.
Remarque : d’autres variétés de plante peuvent être utilisées :
– Callicarpa dichotoma (Lour.) K. Koch
– Callicarpa loureiri Hook. et Arn.
– Callicarpa arborea Roxb.
– Callicarpa rubella Linell.
– Callicarpa kuangtungensis Chun
– Callicarpa cathayana H.T. Chang.
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Les hémostatiques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les hémostatiques
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action : hémostatique et astringent.
Indications :
Hémorragies diverses, épistaxis, hématémèse, hémoptysie, hématurie, rectorragie, métrorragie.
Ce remède peut arrêter l’hémorragie sans provoquer de stagnation de sang mais, en raison de
son pouvoir hémostatique modéré, il est préférable de le prescrire en association.
Dans une ordonnance hémostatique qui rafraîchit le sang, il convient de le prescrire frais. Il est
également possible d’extraire le jus frais des nœuds de lotus que l’on mélange à du miel et à
d’autres remèdes.
Dans les hémorragies, les nœuds de lotus sont souvent prescrits carbonisés, et, en cas de
chronicité, on leur adjoint des tonifiants.
Mode d’emploi et posologie :
– de 10 à 30 g par jour ;
– pour extraire le jus frais, il convient de broyer environ 60 g de nœuds de rhizomes.
Herba loropetali JI MU
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les hémostatiques
Partie employée : la plante entière et les racines séchées au soleil ou grillées ; la plante entière
se récolte à la floraison en été et en automne, la racine se ramasse à la fin de l’automne.
Saveur – Nature : douce – fraîche.
Lieu d’action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN et du Foie ZU JUE YIN.
Mode d’action : hémostatique – rafraîchit le sang – élimine les abcès et les gonflements.
Indications :
Hémorragies de syndromes chaleur : les indications sont identiques à celles de Cephalonoplos
segetum.
Ictère humidité-chaleur.
Œdème.
Hypertension.
Difficulté mictionnelle.
Abcès, furoncles : l’efficacité de cette plante, per os et localement, est supérieure à la précédente.
Mode d’emploi et posologie : de 10 à 15 g par jour, jusqu’à 60 g lorsque le produit est frais.
– préparer une décoction très concentrée, imbiber une gaze pour application locale 4 à 5 fois
par jour ;
– ou préparer une pommade avec Sanguisorba officinalis poudre 20 parts, Gypsum fibosum
réchauffé 20 parts, Alunite 7 parts, Vaseline 30 à 40 parts.
Mode d’emploi et posologie : de 10 à 15 g par jour.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN et du Gros Intestin SHOU YANG MING.
Mode d’action : hémostatique – rafraîchit le sang – hypotenseur.
Indications :
Hémorragie des syndromes chaleur.
Hémorragies hémorroïdaires, rectorragies, hématuries :
– ce remède carbonisé est associé à Sanguisorba officinalis, Biota orientalis feuilles, Citrus
aurantium mûr, dans la poudre HUAI HUA SAN ;
– lorsque les hémorragies hémorroïdaires ou les rectorragies sont provoquées par l’humi-
dité-chaleur du Gros Intestin qui endommage les LUO MAI, il faut adjoindre Coptis chinensis ;
– lorsque les hémorragies hémorroïdaires proviennent de la chaleur de l’intestin accom-
pagnée de constipation, il faut associer Scutellaria baicalensis et Cannabis sativa.
Hypertension artérielle : ce remède convient aux syndromes de plénitude avec risques vascu-
laires, préparé en décoction, il remplace les boissons quotidiennes, auquel on peut ajouter
Prunella vulgaris et Siegisbeckia orientalis.
Mode d’emploi et posologie : de 8 à 16 g par jour.
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Les hémostatiques
Indications :
Hémoptysie, rectorragie, hématurie, métrorragie, ménorragie des syndromes chaleur.
Ce remède est prescrit seul ou associé à Rehmania glutinosa cru, Nelumbo nucifera feuilles,
Artemisia argyi feuilles, dans les pilules SI SHENG WAN.
S’il est associé à des produits tels que Zingiber officinale grillé, Artemisia argyi qui arrêtent les
saignements et réchauffent les méridiens JING, il est alors efficace contre les hémorragies des
syndromes froid, comme le précise l’ouvrage du Coffre d’or à propos de la décoction BAI YE TANG.
Brûlures : le Tu Jing Ben Cao recommande d’appliquer un broyat de feuilles fraîches sur les
lésions ; actuellement, on utilise une préparation sous forme de pommade.
Toux de chaleur des poumons.
Toux de sécheresse.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les hémostatiques
Partie employée : les racines desséchées au soleil, en les frottant régulièrement entre les mains
pour que la surface soit lisse, utilisées sans préparation.
Saveur – Nature : légèrement amère et douce – tiède.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action : hémostatique – dissipe les stagnations – antalgique – réduit le gonflement.
Indications :
Hémorragies internes ou externes avec douleur et stagnation : on prescrit Radix noto-ginseng
seul, en poudre per os ou en association avec Ophicalcite et Crinis carbonisatus dans la poudre
HUA XUE DAN, citée par le Zhong Zhong Can Xi Lu.
Algies traumatiques provenant de la stagnation du sang : prendre ce remède seul en poudre,
dilué dans du vin jaune ou du vin blanc tiédi ou dans une décoction de remèdes qui activent le
sang et l’énergie, ou sous une forme prête à l’emploi très célèbre le YUN NAN BAI YAO (médica-
ment blanc du Yun Nan).
Angor : cette indication récente s’avère prometteuse.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Hémorragies diverses : cette plante est utilisée en décoction, seule ou en association.
Palpitations, insomnie, anxiété : bouillir la plante fraîche avec un cœur de porc à prendre
pendant 10 à 30 jours.
Traumatismes : préparer une décoction de racines à laquelle on ajoute du vin et du sucre roux,
et appliquer localement un broyat de plantes fraîches.
Mode d’emploi et posologie :
– de 15 à 30 g par jour ;
– de 30 à 60 g de plante fraîche pour extraction de jus.
Pollen typhae PU HUANG Massette à feuilles étroites
® Typha angustifolia L. ¡ Typhaceae
Lieu de production : l’ensemble du territoire de la Chine et surtout les provinces de Zhe Jiang,
Jiang Su, Shan Dong, An Hui et Hu Bei.
Période de récolte : les fleurs mâles sont cueillies aux mois de mai et juin, séchées au soleil.
Partie employée : le pollen, utilisé sans préparation ou grillé.
Saveur – Nature : douce – neutre.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN et du Cœur SHOU SHAO YIN.
Mode d’action : active la circulation du sang – hémostatique – diurétique.
Indications :
Hémorragies diverses : Pollen typhae est utilisé grillé en décoction ou en poudre, seul ou en
association.
Le Zheng Zhi Zhun Sheng le préconise dans le traitement des hématuries sous forme de poudre
appelée PU HUANG SAN.
Il est également très intéressant dans les hémorragies du post-partum. Dans les hémorragies
traumatiques, on l’emploie en usage externe.
Épigastralgie, dysménorrhée, douleur abdominale du post-partum par stagnation de sang : en
association avec des excréments de Trogopterus xantipes dans la poudre SHI XIAO SAN, citée par
le He Ji Ju.
Contre-indication : prudence extrême pendant la grossesse.
Mode d’emploi et posologie : de 5 à 10 g par jour en décoction, par prise de 3 g, lorsque ce
remède se présente en poudre.
286
Les hémostatiques
Hémorragies de type vide : en association avec des tonifiants et astringents Cornus officinalis,
Astragalus membranaceus, Sepia esculenta dans la décoction GU CHONG TANG, en cas d’endom-
magement des méridiens CHONG MAI et REN MAI.
Hémorragies traumatiques : application locale de poudre.
Aménorrhée par stagnation de sang, arthralgies et arthrites par obstruction BI ZHENG. Pour
éliminer la stagnation, activer le sang et débloquer les méridiens JING ; on prépare une décoc-
tion, moitié eau, moitié vin avec 30 g de Radix rubiae. Il est possible de l’associer à Prunus
davidiana, Carthamus tinctorius, Angelica sinensis et Paeonia obovata.
Le Nei Jing mentionnait déjà Radix rubiae dans les problèmes gynécologiques.
287
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– selon le Ming Yi Lu, il faut appliquer sur la lésion la poudre ZI JIN SAN, préparée avec ce
remède seul ;
– selon le Yi Lin Ji Yao, il faut associer à ce remède une poudre préparée avec Rhus chinensis et
du vert-de-gris, les effets hémostatiques étant supérieurs.
Mode d’emploi et posologie :
– de 3 à 6 g par jour ;
– il est préférable de préparer ce remède sous forme de pilule ou de poudre et prendre de 1 à 2 g
par prise.
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Les hémostatiques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Zhun Sheng préconise la poudre RU SHEN SAN qui, outre PAO JIANG, contient Trachycarpum
fortunes écorce, Fructus mume, Zingiber officinale sec, GAN JIANG réduit en poudre et carbonisé.
Douleur abdominale du post-partum par rétention de lochies : en association avec Angelica
sinensis, Ligusticum wallichii, Prunus davidiana dans la décoction SHENG HUA TANG.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 6 g par jour en décoction, en poudre par prise de 1 à 2 g.
Il s’agit de la terre jaunie et desséchée de l’intérieur des fours, appelé FU LONG GAN, « foie du
dragon caché ».
Saveur – Nature : piquante – légèrement tiède.
Lieu d’action : le méridien de la Rate ZU TAI YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action : hémostatique – réchauffe la région médiane – anti-diarrhéique – anti-émétisant.
Indications :
Hémorragies du tube digestif par froid-vide : en association avec Rhemania glutinosa, Equus
asinus peau, Aconitum carmichaeli dans la décoction HUANG TU TANG, citée par le traité du Coffre
d’or.
Nausées et vomissements par vide-froid de Rate-Estomac : Terra flava ulsta est prescrite en
décoction seule ou en association avec Pinellia ternata et Zingiber officinale frais.
Nausées et vomissements de la grossesse : en association avec Perilla frutescens tige, Citrus
reticulata blanco zeste, Amomum villosum, Agastache rugosa.
Diarrhée chronique par insuffisance de la Rate : en association avec Aconitum carmichaeli,
Zingiber officinale sec, Atractylodes macrocephala, Myristica fragrans.
Mode d’emploi et posologie : de 15 à 30 g par jour en décoction ou de 60 à 120 g par
infusion.
290
17. Les remèdes qui activent la circulation
du sang et éliminent la stagnation
Dans cette catégorie de remèdes, ceux qui possèdent les effets les plus violents sont dénom-
mées PO XUE YAO, « remèdes qui cassent le sang », ou ZHU YU YAO, « remèdes qui chassent la
stagnation ». Ils conviennent au traitement de multiples affections provoquées par une mauvaise
circulation ou une stagnation du sang :
– aménorrhée et dysménorrhée,
– douleur abdominale du post-partum,
– tuméfactions,
– traumatismes et fractures,
– douleur et gonflement,
– abcès et plaies diverses,
– hémorragies avec stagnation.
Favoriser la circulation permet d’éliminer la stagnation, de débloquer les méridiens, de
soulager les douleurs et de réduire les gonflements. Ces dernières années, un certain nombre de
remèdes de cette catégorie ont été employés dans le traitement de l’angine de poitrine.
D’autre part, certains de ces remèdes accélèrent l’accouchement et peuvent être prescrits en
cas d’accouchement difficile, dystocique ou de rétention placentaire. L’usage externe reste une
indication courante de ces produits.
Les circonstances pathologiques autant que la spécificité des remèdes doivent guider les
associations : les relations étroites qui unissent l’énergie et le sang expliquent qu’une stagnation
d’énergie peut engendrer une stagnation de sang et, inversement, une stagnation de sang peut
provoquer une stagnation d’énergie. Pour cette raison, cette catégorie de remèdes est souvent
associée à celle des remèdes qui activent l’énergie.
La stagnation de sang étant souvent la conséquence d’une accumulation de froid, dans ce cas,
il faut ajouter des remèdes qui réchauffent l’intérieur (LI) pour débloquer les méridiens JING MAI et
éliminer le froid. Devant un syndrome douloureux, il est possible de choisir entre les remèdes qui
activent l’énergie et le sang et ceux qui activent le sang et soulagent les douleurs.
En cas d’obstruction, de gonflement, d’abcès, de plaie... il faut adjoindre des médications qui
dispersent le vent et éliminent l’humidité, ou des produits qui chassent la chaleur et libèrent les
toxiques.
Face à une hémorragie avec stagnation, il faut prendre soin de ne pas prescrire un seul remède
qui élimine la stagnation.
Dans tous les cas, il est nécessaire de veiller à l’état de l’Énergie orthodoxe ZHENG QI ; lorsque
celle-ci est insuffisante, il faut adjoindre des tonifiants de l’énergie et du sang pour la renforcer.
Les remèdes de ce groupe ne conviennent pas au traitement des ménorragies ou des
aménorrhées par insuffisance de sang sans signe de stagnation.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Ceux qui possèdent la propriété d’accélérer l’accouchement doivent être interdits chez la
femme enceinte ou être utilisés avec la plus extrême prudence. Il en est de même pour des
remèdes à action violente.
Remarque : « Activer le sang et éliminer la stagnation » est une notion spécifique de la
médecine traditionnelle qui a vu son champ d’application s’élargir avec le temps.
Le concours et la collaboration de la médecine contemporaine ont permis d’étendre son
indication à des affections aussi diverses que les grossesses extra-utérines, les vascularités, les
syndromes abdominaux...
Les recherches expérimentales ont permis de mettre en évidence certaines propriétés :
– tropisme cardiovasculaire : Salvia miltiorrhiza, Curcuma aromatica, Ligusticum wallichii,
Carthamus tinctorius... sont des vasodilatateurs coronariens, ils diminuent la résistance vascu-
laire, augmentent le volume circulant, améliorent la qualité de l’endartère ;
– influence circulatoire : Salvia miltiorrhiza, Prunus persica, Sparganium stoloniferum,
Curcuma zedoaria, améliorent la circulation capillaire périphérique, augmentent la tolérance à
l’hypoxie, accélèrent la vitesse circulatoire périphérique, accroissent le réseau capillaire ;
– action anti-infectieuse : Salvia miltiorrhiza, Ligusticum wallichii ont un effet anti-infectieux
direct ou indirect, l’association à des remèdes qui éliminent la chaleur leur confère un pouvoir
bactériostatique et d'élimination des toxines ;
– résorption et amélioration de lésions hyperplasiques : des affections telles que hépato-
splénomégalie, granulome tuberculeux, nodules lépromateux, arthrite rhumatoïde, éléphan-
tiasis, adhérences abdominales, cicatrices... sont améliorées par ces produits ; certains d’entre
eux permettent d’inhiber la croissance cellulaire des tumeurs et de régulariser le déséquilibre
métabolique d’un organisme.
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Les remèdes qui activent la circulation du sang et éliminent la stagnation
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Les remèdes qui activent la circulation du sang et éliminent la stagnation
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie : de 8 à 15 g par jour.
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Les remèdes qui activent la circulation du sang et éliminent la stagnation
Les graines de Leonurus heterophyllus récoltées à maturité en été et en automne sont utilisées
sans préparation ou grillées.
Saveur – Nature : douce – légèrement froide.
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action : active le sang – régularise les menstruations – clarifie la vue – rafraîchit le Foie.
Indications :
Rougeur des yeux due à la chaleur du Foie, taies cornéennes : en association avec Celosia
argentea, Cassia obtusifolia.
Contre-indication : dilatation de la pupille par insuffisance du sang du Foie.
Mode d’emploi et posologie : de 4 à 10 g par jour.
Lieu de production :
– Achyranthes bidentata est cultivée dans les provinces de He Bei, Shan Xi, Shan Dong, Liao Ning,
Wen Xian, Bo Ai, Hui Xian...
– Cyathula capitata est un produit des provinces de Si Chuan, Gui Zhou, Yun Nan, Fu Jian.
– Cyathula officinalis provient des provinces de Si Chuan, Yun Nan, Gui Zhou.
Période de récolte : les récoltes sont effectuées en hiver.
Partie employée : la racine séchée ou exposée à une fumigation de soufre, utilisée sans prépa-
ration ou grillée, avec du vin ou de l’eau salée.
Saveur – Nature : acide et amère – neutre.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN et du Rein ZU SHAO YIN.
Mode d’action : active le sang – élimine la stagnation – favorise la descente du sang – tonifie le
Foie et les Reins – débloque les urines.
Indications :
Pathologie gynécologique, traumatisme avec stagnation de sang : en association avec
Angelica sinensis, Paeonia obovata, Prunus persica, Carthamus tinctorius. Lorsqu’il y a stagna-
tion d’énergie et de sang, on ajoute Saussurea lappa dans la poudre NIU XI SAN.
– Accouchement dystocique : le Fu Ren Liang Fang préconise de cuire la racine au bain-marie
puis de la prendre avec du vin, éventuellement elle peut être associée à Ligusticum wallichii
et Carthamus tinctorius.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui activent la circulation du sang et éliminent la stagnation
Enflure, abcès... : en association avec des remèdes qui éliminent la chaleur, libèrent les toxines
et rafraîchissent le sang : Paeonia obovata, Rehmania glutinosa, Forsythia suspensa et
Taraxacum mongolicum.
Éruption « rentrée » par stagnation du sang : en association avec Angelica sinensis, Lithos-
permum erythrorhizon, Isatis tinctoria et Arctium lappa dans la décoction DANG GUI HONG HUA YIN.
Accouchement : l’ouvrage Jong Ye Quan Shu recommande l’association avec Achyranthes
bidentata dans la décoction TUO HUA JIAN.
Contre-indications : la grossesse et les métrorragies.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour.
Remarque : Crocus sativus L. (Iridaceae), connue sous le nom de FAN HONG HUA ou ZANG HONG HUA,
de saveur douce et de nature froide, possède des propriétés identiques à celles de Carthamus
tinctorius mais les effets sont plus marqués ; elle permet de libérer les toxines et rafraîchit le sang.
La fleur convient aux traitements des maladies fébriles avec pénétration de la chaleur dans la
couche de l’énergie nourricière YING FENG avec forte fièvre accompagnée d’éruption cutanée.
La posologie habituelle est de 1 à 3 g par jour mais, en raison du coût de revient élevé, cette
plante reste peu employée.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Lignum sappan SU MU
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Les remèdes qui activent la circulation du sang et éliminent la stagnation
Mode d’action : antalgique – reconstitue les tendons – réunit les os (consolide les fractures).
Indications :
Traumatismes, fractures, douleur et enflure : la pyrite est un remède essentiel de la traumato-
logie, souvent associée à d’autres produits qui activent le sang, éliminent la stagnation et
calment les douleurs, sous forme de pilule ou de poudre.
Le Xin Zhen Fang indique dans le traitement des traumatismes et des fractures d’utiliser la
pyrite avec Eupolyghaga sinensis réduit en poudre.
On peut également prescrire la poudre ZI RAN SAN qui contient la Pyrite associée à Boswellia
caeterii, Commiphora myrrha, Angelica sinensis et Notopterygium incisum, à prendre dans du vin.
Mode d’emploi et posologie : sous forme de pilule ou de poudre, par prise de 0,3 à 0,5 g.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Stagnation d’énergie et de sang : tuméfaction, aménorrhée, dysménorrhée, douleur costale :
ce remède qui peut débloquer l’énergie du Foie est employé avec Radix bupleuri, Paeonia lacti-
flora, Cyperus rotundus, Salvia miltiorrhiza... dans la décoction XUAN YU TONG JING TANG.
Dysménorrhée par stagnation d’énergie et de sang, troubles menstruels par excès de chaleur :
en association avec Radix bupleuri, Paeonia lactiflora, Cyperus rotundus, Angelica sinensis,
Paeonia suffruticosa, Gardenia jasminoides.
Angine de poitrine et syndrome de plénitude de la poitrine : en association avec Carthamus
tinctorius, Trichosanthes kirilowii, Alium macrostemon.
Obstruction des orifices par les impuretés des maladies fébriles de l’humidité avec sensation de
plénitude épigastrique, obnubilation, convulsions ou démence : en association avec des
remèdes aromatiques comme Acorus gramineus dans la décoction, citée par le WEN BING QUAN
SHU.
Lorsqu’il y a obstruction des orifices par les impuretés des maladies fébriles de l’humidité (SHI
WEN),on l’associe avec Acorus gramineus frais et le suc de Phyllostachys nigra.
Pour traiter les crises convulsives ou la démence dues à l’obstruction des orifices par les glaires
chaleur, on l’associe à l’Alunite dans les pilules BAI JIN WEN, citées par le Yi Fan Kao.
La poudre DIAN JIAN SAN est préparée sur cette base avec des remèdes qui apaisent le vent et
calment les convulsions tels que Scolopendra subspinipes.
Excès de chaleur du sang avec épistaxis, hématémèse, hématurie, avec signes de stagnation :
associer Curcuma aromatica avec Rehmania glutinosa, Paeonia suffructicosa, Gardenia jasmi-
noides... c’est-à-dire des remèdes qui rafraîchissent le sang.
Ictère : en association avec Artemisia capillaris, Gardenia jasminoides, Citrus aurantium L.
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Les remèdes qui activent la circulation du sang et éliminent la stagnation
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– cette indication récente fait intervenir Rhizoma sparganii avec Curcuma zedoaria, Salvia
miltiorrhiza, Curcuma aromatica, Ostrea rivularis, remèdes qui activent le sang, éliminent la
stagnation, ramollissent ce qui est dur et dispersent les obstructions ;
– en cas de faiblesse, il faut tonifier la Rate et l’énergie avec Codonopsis pilosula, Astragalus
membranaceus, Atractylodes macrocephala.
Stagnation des aliments avec douleur thoracique, abdominale, et sensation de plénitude : en
association avec Pericarpium citri, Reticulatae viride, Curcuma zedoaria, Hordeum vulgare dans
la décoction SAN LENG JIAN, citée par le Xuan Qi Fang.
Contre-indication : la grossesse et les métrorragies.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour.
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Les remèdes qui activent la circulation du sang et éliminent la stagnation
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie : de 6 à 10 g par jour, en poudre par prise de 1 à 1,5 g.
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18. Les remèdes antitumoraux
Les remèdes de cette catégorie peuvent agir à trois niveaux : soit ils améliorent les symptômes
engendrés par la tumeur, soit ils réduisent son volume, soit ils permettent de prolonger la vie du
malade.
De récents travaux expérimentaux chinois ont permis de mettre en évidence leur rôle fréna-
teur sur le développement des tumeurs et inhibiteurs de l’hyperplasie cellulaires. Parmi eux,
certains sont des anticancéreux.
Le cancer répond à différents mécanismes décrits par la médecine traditionnelle chinoise :
obstruction de la chaleur avec toxiques pervers, stagnation d’énergie et de sang, accumulation et
obstruction de l’humidité et des glaires, insuffisance de l’Énergie orthodoxe qui ne peut
combattre les pervers. Aussi, parmi les remèdes anticancéreux, on distingue ceux qui éliminent la
chaleur et libèrent les toxiques, ceux qui activent le sang et éliminent la stagnation, ceux qui
dispersent l’obstruction et transforment les glaires, ceux qui libèrent les toxiques et dissipent les
accumulations. Le mode d’action doit donc orienter le choix du remède, de même que ses
associations. D’autre part, le stade évolutif du cancer doit guider le choix entre deux approches
thérapeutiques : attaquer (GONG) ou tonifier (BU), en associant éventuellement des produits qui
tonifient l’énergie et le sang, qui tonifient le YIN ou le YANG et renforcent l’Énergie orthodoxe.
L’usage des remèdes traditionnels en cancérologie s’est développé ces dernières années,
notamment en association aux thérapeutiques classiques, chirurgicales ou chimiothérapiques.
Ces anticancéreux appartiennent à la catégorie des remèdes traditionnels dénommée GONG
XIE (GONG, « attaquer », XIE, « disperser ») dont les effets sont intenses, purgatifs et diurétiques.
Certains pouvant être toxiques et avoir des effets secondaires néfastes, le respect des règles de
prescription doit être très strict.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Hypertension artérielle par échappement du YANG du Foie : Cartharanthus peut être prescrite
seule ou associée à Prunella vulgaris, Plantago asiatica, Paeonia lactiflora...
Brûlures : en usage externe, il est possible d’appliquer un broyat de feuilles fraîches.
Contre-indications : la prescription de cette plante peut provoquer des effets secondaires tels
que : leucopénie, nausées, vomissements, paralysie des cordes vocales, aussi son emploi doit
répondre à la plus grande prudence notamment en cas de faiblesse générale ou de leucopénie.
Contre-indications : un usage prolongé peut entraîner des effets secondaires tels que nausées,
vomissements, diarrhée, leucopénie, pollakiurie, dysurie, hématurie...
Mode d’emploi et posologie :
– le fruit : 3 à 9 g par jour ;
– l’écorce : de 9 à 15 g.
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Les remèdes antitumoraux
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes antitumoraux
Odontalgie : d’après le Pu Ji Fang, il faut préparer en décoction, Nidus vespae, Boswellia carterii,
Asarum sieboldi pour les bains de bouche; éventuellement le réduire en poudre avec Buthus
martensis pour application locale.
Rhinite chronique, sinusite chronique : prendre Nidus vespae sous forme de poudre.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes antitumoraux
Mode d’action : élimine la stagnation – réduit ce qui est dur – expulse les toxiques – élimine les
glaires – favorise la gorge.
Indications :
Cancers de l’œsophage, de l’estomac, du rectum, du tube digestif, du sein, tumeur bénigne du
conduit auditif externe ou de la peau. Dans le traitement du cancer de l’œsophage et de
l’estomac, le Ji Xiao Fang recommande d’utiliser ce remède avec du gingembre cru, en poudre,
associé à la poudre PING WEI SAN, à prendre per os.
Ces dernières années, les pilules XIAO AI WAN ou les comprimés XIAO AI PIAN, qui contiennent ce
sel, ont été utilisés dans le traitement du cancer du tractus gastro-intestinal ou le cancer du
sein.
Dans le traitement des tumeurs bénignes du conduit auditif externe ou de la peau, ce remède
peut être appliqué directement sur la lésion sous forme de poudre appelée NAO SHA SAN qui
contient en plus Realgar et Calomelas.
Abcès, plaies ptérygions, taies... : la pommade NAO SHAO GAO est utilisée pour les abcès ou les
furoncles.
Dans les adénopathies tuberculeuses, on prépare une pommade avec du sel d’ammoniaque,
de l’oxyde de plomb et Syzygium aromaticum.
Le Pu Ji Fang cite la recette suivante pour traiter les taies et les ptérygions : extraire le jus de
Prunus armeniaca par cuisson au bain-marie, le bouillir avec NAO SHA jusqu’à dissolution et
l’appliquer sur l’œil.
Toux avec glaires épaisses et abondantes : avec la poudre de NAO SHA mélangée au liquide
obtenu par cuisson de Scutellaria baicalensis, Asparagus cochin chinensis, Stemona sessilifolia,
on prépare une pilule à prendre par voie per linguale.
Douleur et gonflement de la gorge : le Sheng Ji Zong Lu recommande de préparer une poudre
avec Mirabilite.
Mode d’emploi et posologie : de 0,3 à 0,6 g par prise en pilule ou en poudre.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes antitumoraux
Indications :
Cancers du col de l’utérus, de la vessie et du foie : en association avec d'autres anticancéreux
ou avec des remèdes qui éliminent la chaleur et libèrent les toxiques, ainsi dans la décoction
LONG SHE YANG QUAN TANG, composée de Herba solani lyrati, Solanum nigrum et Duchesnea
indica.
Abcès, plaies, érysipèle : à usage local ou per os, en association avec Chrysanthemum indicum,
Taraxacum mongolicum, Paeonia suffruticosa, Paeonia obovata.
Leucorrhée, ictère par excès d’humidité-chaleur : en association avec Phellodendron amurense,
Artemisia capillaris, Plantago asiatica.
Algies rhumatismales : en association avec Acanthopanax sessiliflorus, Lonicera japonica.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Cancers divers : en association avec des remèdes qui éliminent la chaleur, libèrent les toxiques
ou possèdent des propriétés antimitoliques comme Solanum lyratum, Duchesnea indica, Scutel-
laria barbata.
– Cancer du col de l’utérus : en association avec Arisaema consanguineum, Patrinia scabra.
– Cancer de la vessie : en association avec Polygonum perfoliatum et Oldenlendia diffusa.
– Cancer ORL : en association avec Selaginella doederleinii et Scutellaria baicalensis.
– Cancer du Foie : en association avec Curcuma zedoania et Carapax amydae.
Douleur et enflure de la gorge : en association avec Duchesnea indica, Isatis tinctoria, Scutellaria
baicalensis.
Abcès, furoncles : en association avec Taraxacum mongolicum, Viola yedoensis par voie locale
ou générale.
Éruption prurigineuse : seul ou en association avec Pellicula cicadae, Schizonepeta tenuifolia.
Dysurie humidité-chaleur, œdème : en association avec Akebia trifoliata, Plantago asiatica,
Alisma plantago aquatica, Pyrrosia sheareri.
Contre-indications : un surdosage peut provoquer : céphalée, douleur abdominale, nausée,
vomissement, diarrhée, mydriase, confusion mentale, accidents hémolytiques.
Mode d’emploi et posologie : de 15 à 30 g par jour.
316
Les remèdes antitumoraux
Remarque : les tiges et les feuilles conviennent au traitement des abcès et des plaies par excès
de chaleur toxique, tuberculose ganglionnaire, morsures de serpent, troubles urinaires, lithiase.
Mode d’emploi et posologie :
– racines : 3 à 9 g par jour ;
– tiges et feuilles : 9 à 15 g par jour.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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19. Anesthésiques et antalgiques
Dans ce chapitre, nous insisterons sur les remèdes qui possèdent un effet antalgique.
La douleur est un symptôme dont le traitement repose avant tout sur celui de sa cause, confor-
mément à la théorie chinoise de « la ramure et la racine » BIAO BEN. Selon les circonstances, il peut
être utile, voire nécessaire, d’adjoindre au traitement de la racine celui de la ramure, en particu-
lier de recourir aux antalgiques.
En médecine chinoise, la douleur s’apprécie par rapport aux Huit Règles diagnostiques :
YING-YANG, vide-plénitude, froid-chaleur, interne-externe, elle concerne la circulation de l’énergie
et du sang et se différencie soit par une obstruction du QI, soit par une stagnation de sang, les
deux pouvant s’influencer réciproquement.
Le traitement de la douleur concerne donc non seulement celui des facteurs déclenchants
mais nécessite aussi de réharmoniser l’énergie et le sang, et de rétablir leur libre circulation. C’est
ainsi qu’en pratique, aux antalgiques on associe des remèdes qui font circuler l’énergie, activent
le sang, réchauffent les méridiens, ou calment les spasmes et permettent de rétablir l’harmonie
entre l’énergie et le sang.
Dans cette catégorie de remèdes, ceux-ci se distinguent par leur nature, chaude ou froide, leur
impact sur le sang ou l’énergie, leur champ d’action large ou spécifique, caractères qui permet-
tent de guider le choix de l’antalgique. D’autre part, la toxicité fréquente de ces produits impose
une grande rigueur dans leurs conditions de prescriptions.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Douleurs abdominales, cardiaques, herniaires, par plénitude du froid interne ou dues au
vent-froid-humidité.
– Selon le traité du Coffre d’or, la racine d’Aconit seule, dans la décoction DA WU TOU JIAN, est
efficace contre les douleurs. Pour le traitement des douleurs cardiaques, abdominales, ou
herniaires dues au froid, il faut l’utiliser bouillie dans du miel.
– Le Ben Shi Fang signale que le CHUAN WU TOU préparée sous forme de bouillie est efficace
dans les dysesthésies des membres provoquées par le vent-froid-humidité.
Douleurs d’origine traumatique : en association avec des antalgiques comme Cinnamomum
cassia tige, Clematis chinensis, Trogopterus xanthipes, qui réchauffent les méridiens, cultivent le
sang et éliminent l’humidité.
Anesthésie : dans l’Antiquité, Aconitum carmichaeli, associé à Aconitum kusnezoffii, Curcuma
longa, Rhododendron molle dans « l’ordonnance de la chirurgie de l’os », intervient comme
anesthésique.
Comme anesthésique local, il faut l’associer à Aconitum kusnezoffii, Arissaema consanguineum
naturel et Bufo bufo gargarizans, réduits en poudre.
Migraine, céphalée : à faible dose avec Asarum sieboldii dans la préparation WU XIN CHA, citée
par le Bai Ji Jin Fa.
Syndrome YIN ZU.
Contre-indications :
– la grossesse ;
– l’association avec Pinellia ternata, Trichosanthes kirilowii, Bletilla striata, Ampelopsis japonica,
Fritillaria cirrhosa.
Mode d’emploi et posologie :
– de 3 à 9 g en décoction ;
– de 1 à 2 g en poudre ou en liqueur ;
– l’usage ne doit jamais être prolongé ;
– le CHUAN WU naturel ne peut être utilisé qu’en application locale, en l’absence de toute lésion
cutanée.
Remarque : les racines d’Aconitum kusnezoffii Reichb. et d’Aconitum chinense Paxt possèdent
des caractéristiques identiques à celles d’Aconitum carmichaeli mais la toxicité est encore plus
marquée. Elles sont employées dans le traitement des douleurs et dysesthésies vent-humidité,
les douleurs traumatiques, avec les mêmes précautions.
320
Anesthésiques et antalgiques
Mode d’emploi et posologie : par prise de 0,02 g sans dépasser 0,04 g par jour.
Remarque : d’autres plantes de la même famille sont utilisées en Chine :
– Aconitum polyschistum Hand. Mazz. ;
– Aconitum bullatifolium Levl. var. homotrichum W.T. Wang dans les provinces de Kun Ming et
Gui Zhou ;
– Aconitum flavum H. M. dans les provinces de Shan Xi, Gan Su et Qing Hai.
– le Yi Xue Ji Chang précise que la racine doit être bouillie dans du vin additionnée de riz et de
graines noires de Glycine max (HEI DOU) ;
– le fruit peut être associé à Boswellia carterii et à Moschus moschiferus dans la préparation TOU
GU DAN pour le traitement des algies traumatiques.
Toux avec glaires de froid du Poumon : la racine possède également une action anti-asthmatique.
Tachycardie : le fruit ralentit le rythme cardiaque, il possède en outre des propriétés sédatives,
hypotensives et hypnotiques.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– la grossesse ;
– toux due à la chaleur des glaires ;
– un surdosage peut entraîner une sécheresse de la bouche avec réaction fébrile.
Mode d’emploi et posologie :
– graines : 0,6 à 1,2 g ;
– racines, feuilles : 1 à 2 g en 2 ou 3 prises.
322
Anesthésiques et antalgiques
Convulsions, épilepsie : les fleurs de datura sont associées à Buthus martensi, Gastrodia elata et
Arisaema consanguineum.
Toux, asthme : la fleur est employée sous forme de poudre ou éventuellement en cigarettes.
Contre-indications :
– les syndromes du BIAO ;
– toux due à la chaleur des glaires.
Mode d’emploi et posologie :
– feuilles et fleurs : de 0,3 à 0,9 g en poudre ;
– graines ; de 0,3 à 0,5 g.
Remarque : les plantes de même espèce sont utilisées dans les mêmes indications : Datura
innoxia Mill., Datura tatula L., Datura stramonium L.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– la grossesse ;
– les radicelles peuvent provoquer un arrêt respiratoire par surdosage.
Mode d’emploi et posologie :
– radicelles : de 1,5 à 3 g par prise, en poudre réduire la dose ;
– racines, tiges, écorce : de 6 à 12 g en décoction.
324
Anesthésiques et antalgiques
Indications :
Douleurs dues au vent, à l’humidité ou au froid, dysesthésies, douleurs gastriques par stagna-
tion d’énergie et froid interne, douleurs abdominales, hernie, traumatismes, sciatiques.
Morsures de serpent venimeux.
Outre son action antalgique, ce remède libère les toxines et réduit les gonflements.
Contre-indications :
– la consommation d’aliments acides et froids ;
– le surdosage peut provoquer des douleurs abdominales, des vertiges, nausées et vomisse-
ments.
Mode d’emploi et posologie : de 6 à 15 g., en poudre réduire la dose.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’action : élimine la chaleur – libère les toxines – calme les douleurs – réduit les gonfle-
ments.
Indications :
Gastralgies, douleurs abdominales de type chaleur : si les douleurs sont dues au froid, ce
remède peut provoquer des nausées et des vomissements ; on l’utilise en poudre sous forme
de jus, en association avec Zingiber officinale sec et Acorus gramineus pour atténuer sa nature
froide. On peut également l’employer sous forme de comprimés ou par voie parentérale.
Inflammation aiguë, abcès, brûlures : Radix hemsleyae est utilisé per os ou par voie externe
délayé dans du vinaigre.
Gingivites par excès de feu et présence de toxiques.
Douleur et gonflement de la gorge.
Contre-indications :
– troubles cardiaques ;
– le surmenage provoque des nausées et vomissements ainsi que des troubles de sudation.
Mode d’emploi et posologie :
– en poudre : par prise de 0,6 à 0,9 g deux à trois fois par jour ;
– en comprimés : par prise de 5 à 10 mg jusqu’à 15 à 30 mg par jour ;
– sous forme injectable : 0,5 à 1 mg, 2 fois par jour en intramusculaire.
326
20. Les toniques
Appartiennent à cette catégorie tous les remèdes qui permettent de renforcer l’Énergie
orthodoxe ZHENG QI et améliorent les vides.
Deux grands cadres se partagent leurs indications :
– soit au décours d’une maladie, lorsque l’Énergie orthodoxe est affaiblie, pour favoriser sa
restitution et accélérer la convalescence ;
– soit lorsque l’Énergie orthodoxe est en insuffisance et que les énergies perverses sont en
plénitude ou pas encore totalement éliminées ; dans ce cadre, ils sont associés à des remèdes qui
expulsent ces pervers.
La prescription des toniques repose sur un diagnostic précis, elle ne se fait jamais en tant que
fortifiant général sans autre forme de précision.
L’insuffisance de l’Énergie orthodoxe découle de quatre mécanismes pathogénétiques :
– vide d’énergie - QI XU,
– vide YANG - YANG XU,
– vide de sang - XUE XU,
– vide de YIN - YIN XU.
Ainsi, les toniques se répartissent en quatre catégories :
– tonique du souffle,
– tonique du YANG,
– tonique du sang,
– tonique du YIN.
Le choix du remède sera donc toujours déterminé par le type de vide en cause. Cependant, les
couples énergie-sang, YING-YANG, établissent des relations d’interdépendance mutuelle constante :
– le vide de YANG entraîne un vide d’énergie,
– le vide de sang entraîne un vide de YIN,
et inversement.
C'est pourquoi les remèdes qui tonifient l’énergie et le YANG, ceux qui tonifient le YIN et le sang
sont souvent associés.
Lorsque l’énergie et le sang, ou lorsque le YIN et le YANG sont insuffisants, il faut tenir compte
des deux aspects et les tonifier conjointement.
Lorsque la tonification de l’Énergie orthodoxe doit s’accompagner de la dispersion des
pervers, la plus grande prudence est recommandée pour maîtriser le rapport entre renforcer
l’orthodoxe ZHENG et disperser le pervers XIE. Seule, l’insuffisance de l’Énergie orthodoxe néces-
site le recours aux toniques, lorsque l’individu est sain et que l’activité de ses viscères est
normale, l’usage des toniques peut provoquer un déséquilibre du YIN-YANG de l’organisme et
perturber ses fonctions.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– lorsque les pervers persistent provoquant un vide d’Énergie orthodoxe comme en cas de
rhume ou de grippe chez un sujet affaibli, il faut employer Radix ginseng avec des remèdes
qui dispersent les pervers tels que Perilla frutescens et Peucedanum decursivum. En cas de
vide d’énergie avec excès de chaleur, il faut associer Gypsum fibrosum et Anemarrhena
asphodeloides ;
– lorsqu’il y a excès de sécheresse et de chaleur avec constipation et affaiblissement du ZHENG
QI, notamment lorsque la purgation est contre-indiquée, il faut prescrire Radix ginseng avec
Rheum palmatum et Mirabilite.
Syndrome de consommation XIAO KE avec polydypsie : en association avec Trichosanthes
kirilowii, Dioscorea opposita et Rhemania glutinosa cru.
Syndrome infectieux fébrile avec endommagement des liquides organiques : en association
avec Radix ophiopogonis et Fructus schizandrae dans la poudre SHENG MAI SAN.
328
Les toniques
Vide d’énergie du Cœur avec palpitations, insomnie, perte de mémoire : en association avec
Angelica sinensis, Zizyphus jujuba, Euphorbia longan.
Contre-indication : l’association avec Veratrum nigrum (LI LU).
Mode d’emploi et posologie :
– de 3 à 9 g par jour ;
– en cas d’urgence, cette posologie peut atteindre 60 g ;
– pour une décoction, il est préférable de préparer le Ginseng séparément.
Folium ginseng REN SHEN YE
Les feuilles de Ginseng sont cueillies au moment de la récolte des racines, séchées au soleil,
elles sont employées sans préparation.
De saveur légèrement amère et douce, de nature neutre, elles tonifient l’Estomac, engendrent
les liquides, éliminent la chaleur caniculaire et le feu du vide. Des travaux récents ont démontré
que les feuilles de Ginseng stimulent les fonctions cortico-surrénales et permettent de lutter
contre la fatigue. On les utilise à la dose de 9 à 15 g par jour dans les vides d’énergie de l’Estomac
avec endommagement des liquides et pour stimuler les surrénales.
329
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les toniques
Période de récolte : la récolte s’effectue avant ou après la période dite « de grande chaleur ».
Partie employée : la racine séchée au soleil, puis ébouillantée et séchée au soleil, utilisée sans
préparation.
Saveur – Nature : légèrement amère et douce – neutre.
Lieu d’action : les méridiens de la Rate ZU TAI YIN et du Poumon SHOU TAI YIN.
Mode d’action : tonifie le QI, engendre les liquides JIN.
Indications :
En période de convalescence, lorsqu’elle s’accompagne d’asthénie, de sueur spontanée,
inappétence, sécheresse de la bouche...
Radix pseudostellaria est un tonique plus faible que Panax ginseng, on l’associe à Fructus
schisandrae et Astragalus membranaceus.
Toux par vide de YIN et sécheresse des Poumons : en association avec Radix ophiopogonis et
Glehnia littoralis.
Mode d’emploi et posologie : de 9 à 30 g par jour.
– abcès, furoncle : en association avec Angelica sinensis, Angelica dahurica et Manis pentadactyla ;
– retard de cicatrisation après suppuration : avec Codonopsis pilosula et Angelica sinensis.
331
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Vide d’énergie de la Rate, œdème, dysurie : avec Stephania tetrandra et Atractylodes macroce-
phala dans la décoction FANG JI HUANG QI TANG.
Protéinurie des néphrites chroniques : avec Codonopsis pilosula.
Hémiplégie : avec Angelica sinensis, Ligusticum wallichii, Allolobophora caliginosa trapezoides
dans la décoction BU YANG HUAN WU TANG.
Syndrome de consommation avec polydypsie : en association avec Dioscorea opposita, Radix
ophiopogonis et Trichosanthes kirilowii.
Mode d’emploi et posologie :
– de 9 à 15 g par jour, posologie qui peut atteindre 30 g ;
– pour tonifier le QI et faire remonter le YANG, cette plante doit être traitée selon la méthode ZHI ;
généralement, elle est utilisée sans préparation.
332
Les toniques
Mode d’action : tonifie la Rate – tonifie le QI – assèche l’humidité – favorise l’élimination des
urines – consolide le BIAO et arrête la sudation.
Indications :
Asthénie, ballonnement abdominal, inappétence par vide d’énergie de la Rate et de l’Estomac :
en association avec Codonopsis pilosula, Poria cocos dans la décoction SI JUN ZI TANG.
Douleurs gastriques et abdominales, nausées et vomissements, diarrhée par vide-froid de la
Rate-Estomac : en association avec Codonopsis pilosula et Zingiber officinale dans la décoction
LI ZHONG TANG.
Ballonnement abdominal et stagnation des aliments par vide de Rate : en association avec
Citrus aurantium dans les pilules ZHI ZHU WAN du Maître Zhang Jie Gu.
Œdèmes et glaires TAN YIN : l’association avec Cinnamomum cassia tige et Poria cocos permet
de tonifier le YANG du Foyer Moyen.
Lorsque les œdèmes sont liés à une perturbation de la Rate, il faut adjoindre Poria cocos et
Alisma plantago aquatica.
Vide de BIAO avec transpiration spontanée : avec Astragalus membranaceus, Triticum aestivum.
Chaleur et agitation du fœtus : avec Scutellaria baicalensis.
333
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Syndrome de consommation avec polydypsie par vide de YIN : avec Astragalus membranaceus
et Trichosanthes kirilowii.
Mode d’emploi et posologie :
– de 9 à 30 g par jour ;
– sans préparation dans le traitement de la toux du vide et les syndromes de consommation avec
polydypsie ;
– grillé dans les autres indications.
334
Les toniques
Mode d’action : tonifie la Rate et l’Estomac – calme l’esprit – tonifie le sang – harmonise les
effets des remèdes.
Indications :
Affaiblissement de la Rate-Estomac avec asthénie, lassitude, inappétence, diarrhée : en
association avec Codonopsis pilosula et Atractylodes macrocephala.
Lorsqu’il y a vide-froid de la Rate et de l’Estomac, il faut adjoindre Zingiber officinale cru.
Endommagement interne de la Rate et du Foie, de la couche nourricière et du sang : avec
Glycyrrhiza uralensis et Triticum aestivum dans la décoction GAN MAI DA ZAO TANG, citée par le
traité du Coffre d’or.
Association avec d’autres remèdes pour harmoniser leurs caractères, notamment avec les
produits qui expulsent les pervers pour atténuer la violence de leurs effets et préserver le ZHENG
QI.
Ainsi, dans la décoction TING LI DA ZAO XIE FEI TANG, citée par le traité du Coffre d’or, Fructus ziziphi
permet d’atténuer les effets de Lepidium apetalum, de disperser le poumon sans le blesser.
Dans la décoction SHI ZAO TANG, composée de Daphne genkwa, Euphorbia kansui, Euphorbia
pekinensis pour expulser les eaux et les glaires, Fructus ziziphi permet de protéger la Rate-
Estomac, d’expulser les pervers sans léser le ZHENG QI.
Purpura allergique : utiliser DA ZAO seul à forte dose et à long terme.
YI TANG
Il s’agit d’une confiserie préparée à partir de farine de riz et de germes d’orge. Les germes
d’orge sont mis à cuire à feu doux dans la farine de riz glutineux ou de riz dur, on obtient ainsi soit
une préparation molle JIAO YI, soit une préparation dure BAI YI TANG.
Saveur – Nature : douce – légèrement tiède.
Lieu d’action : les méridiens de la Rate ZU TAI YIN, de l’Estomac ZU YANG MING et des Poumons
SHOU TAI YIN.
Mode d’action : tonifie la région médiane – calme les douleurs – apaise la toux – humecte les
Poumons.
Indications :
Endommagement de la Rate par surmenage, insuffisance de ZHONG QI, douleur abdominale et
ténesme : en association avec Cinnamomum cassia tiges, Paeonia lactiflora dans la décoction
XIAO JIAN ZHONG TANG.
Lorsqu’il y a une insuffisance d’énergie sévère, il faut ajouter Codonopsis pilosula et Atracty-
lodes membranaceus.
Lorsque la Rate est très faible avec froid interne, il faut ajouter Zingiber officinale asséché et
Xanthoxylum bungeanum.
Toux sèche sans expectoration par vide des Poumons : en association avec Stemona sessifolia
et du Miel.
Toux permanente de froid du Poumon : avec Zingiber officinale sec et Asarum sieboldii.
Contre-indications :
– obstruction de l’humidité,
– chaleur interne,
– excès de glaires humidité.
Mode d’emploi et posologie :
– de 30 à 60 g par jour ;
– en décoction, YI TANG doit être totalement dissous.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les toniques
apaiser la toux. Grillée avec du miel, elle est surtout utilisée comme tonique ou en cas de
froid-vide.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Lieu d’action : les méridiens du Rein ZU SHAO YIN et du Foie ZU JUE YIN.
Mode d’action : tonifie le YANG des Reins – renforce le JING – fortifie les tendons et les os.
Indications :
Vide de YANG de rein, vide de JING et de sang : Cornu cervi peut être employé seul, en poudre,
par voie intramusculaire.
Impuissance : selon le Pu Ji Fang, il faut l’associer à Dioscorea opposita à prendre trempé dans
du vin.
Pollakiurie, spermatorrhée, impuissance par vide de YANG des Reins : avec Cornus officinalis,
Eucommia ulmoides, Rehmania glutinosa dans les pilules SHI BU WAN.
Lassitude, fatigue lombaire, membres froids, impuissance par vide de QI et insuffisance de
YANG : en association avec Angelica sinensis, Milletia reticulata, Astragalus membranaceus.
Retard de croissance, de la dentition, de la marche ou de la fermeture des fontanelles par vide
de JING et de sang, insuffisance de YANG des Reins : Cornu cervi peut être prescrit seul ou avec
des remèdes qui tonifient le Foie et les Reins, fortifient les tendons et les os comme Cornus
officinalis, Rehmania glutinosa, Acanthopanax gracilistylus dans les pilules JIA WEI DI HUANG WAN.
Ménorragies, métrorragies par vide de YANG des Reins, faiblesse de CHONG MAI et REN MAI : en
association avec Cistanche salsa, Rehmania glutinosa et Sepia esculenta dans la poudre LU RONG SAN.
Retard de cicatrisation : en association avec Astragalus membranaceus, Angelica sinensis,
Cinnamomum cassia.
Mode d’emploi et posologie : par prise de 0,5 à 1 g, en poudre ou pilules.
Remarques :
1. LU JIAO
Il s’agit des cornes déjà ossifiées des cerfs mâles, ramollies dans l’eau, découpées en rondelles
ou réduites en poudre.
De saveur salée et de nature tiède, c’est un tonique plus faible que LU RONG.
On l’emploie dans le traitement des plaies et des abcès de type vide-froid avec Cinnamomum
cassia et Brassica alba, ou éventuellement seul, délayé dans du vinaigre à usage local.
Per os, la posologie est de 3 à 9 g par jour, par prise de 1 à 1,5 g.
2. LU JIAO JIAO
Il s’agit d’une gelée obtenue en faisant bouillir des cornes de cerf. De saveur salée et de nature
légèrement tiède, elle permet de tonifier le YANG des Reins, de renforcer le YIN et le Sang et
d’arrêter les hémorragies. Elle est prescrite en cas de vide de Rein, de froid-vide d’énergie et de
sang avec spermatorrhée, impuissance, pollakiurie, vertiges, acouphènes, ménorragie, rector-
ragie, hématurie, avec la gelée GUI LU WAN.
La posologie habituelle est de 3 à 9 g par jour. Elle est indiquée en cas d’excès d’humidité, de
vide de Rate, de diarrhée et d’inappétence.
3. LU JIAO SHUANG
Ce sont les résidus de la préparation précédente. Les caractéristiques sont voisines de celles de
LU JIAO mais les effets sont moins prononcés. En association avec d’autres remèdes, LU JIAO SHUANG
traite les spermatorrhées, ménorragies, métrorragies et localement les plaies traumatiques, les
retards de cicatrisation.
Posologie : 15 à 30 g par jour.
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Les toniques
Lieu d’action : les méridiens de la Rate ZU TAI YIN, du Rein ZU SHAO YIN et du Foie ZU JUE YIN.
Mode d’action : tonifie les Reins – renforce le YANG – réchauffe et tonifie le YANG de la Rate –
régularise le QI – calme les douleurs.
Indications :
Vide de YANG des Reins, impuissance, asthénie lombaire, pollakiurie : Aspongonpus peut être
pris cuit ou réduit en poudre dans du vin, ou associé à Psoralea corylifolia, Epimedium macran-
thum, Lycium chinense.
Vide de YANG de la Rate, stagnation d’énergie à l’épigastre et au diaphragme, épigastralgie,
ballonnement : en association avec Atractylodes macrocephala et Saussurea lappa.
Douleur gastrique et hépatique : avec Cyperus rotundus et Corydalis yanhusuo.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les toniques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Partie employée : les rhizomes, séchés au soleil, utilisés sans préparation, ou découpés après
avoir trempés dans une rinçure de riz.
Saveur – Nature : piquante – tiède et légèrement toxique.
Lieu d’action : les méridiens de la Rate ZU TAI YIN, du Rein ZU SHAO YIN et du Foie ZU JUE YIN.
Mode d’action : tonifie le YANG des Reins – réchauffe le YANG de la Rate – fortifie les tendons et
les os – disperse le froid et l’humidité.
Indications :
Incontinence urinaire, pollakiurie, impuissance par vide de YANG de Rein et affaiblissement du
feu de MING MEN : en association avec Epimedium macranthum, Cuscuta chinensis et Fructus
schisandrae.
Douleur épigastrique, abdominale ou pelvienne par vide de YANG de Rate et de Rein : en
association avec Psoralae myristica et Atractylodes macrocephala.
Lombalgies, gonalgies, lassitude des membres par vide de YANG de Rein et affaiblissement des
tendons et des os : en association avec Epimedium macranthum, Eucommia ulmoides et Loran-
thus parasiticus.
Algies rhumatismales, courbatures : avec Morinda officinalis, Angelica pubescens, Ligusticum
wallichii.
Hypertension artérielle de la ménopause : en association avec Epimedium macranthum.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les toniques
Période de récolte : la récolte se déroule à la fin de l’automne et au début de l’hiver lorsque les
graines sont à maturité.
Partie employée : les graines séchées au soleil, utilisées sans préparation ou grillées avec de
l’eau salée.
Saveur – Nature : douce – tiède.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN et des Reins ZU SHAO YIN.
Mode d’action : tonifie le Rein et le Foie – consolide le JING – clarifie la vue.
Indications :
Lombalgie, spermatorrhée, éjaculation précoce, pollakiurie par vide de Rein :
– selon le Wai Tai Mi Yao, dans les lombalgies, il faut utiliser ce remède seul;
– en cas de spermatorrhée ou de pollakiurie, il faut l’associer à Euryale ferox, Nelumbo
nucifera, Stegodon orientalis.
Vertiges, éblouissements, baisse de la vue par vide de Foie et de Rein : en association avec
Lycium chinense, Cuscuta chinensis et Broussonettia papyrifera.
Mode d’emploi et posologie : de 9 à 15 g par jour.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– le Pu Ji Fang recommande l’association de Gekko avec Panax ginseng en poudre sous forme
de comprimés à prendre avec une bouillie de riz glutineux pour traiter la toux avec œdème
par vide de QI ;
– en cas de toux, dyspnée, hémoptysie, œdème du visage, on associe Gekko avec Panax
ginseng, Fritillaria cirrhosa et Anemarrhena asphodeloides dans la poudre REN SHEN GE JIE SAN.
Pollakiurie, impuissance par vide de Rein : en association avec Psoraiea corylifolia, Epimedium
macranthum et Cistanche salsa.
Mode d’emploi et posologie : en poudre par prise de 1 à 1,5 g.
346
Les toniques
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN, du Rein ZU SHAO YIN et du Gros Intestin
SHOU YANG MING.
Mode d’action : tonifie les Reins et renforce le YANG – tonifie et resserre les Poumons – humecte
les intestins – favorise la défécation.
Indications :
Vide de Rein avec insuffisance de YANG, lombalgie, fatigue des membres inférieurs, miction
fréquente : en association avec Psoralea corylifolia, Eucommia ulmoides dans la poudre QING E
SAN ou la décoction HU TAO TANG.
Toux et dyspnée par vide de Poumon et de Rein : en association avec Psoralea corylifolia en
poudre mélangé à du miel, d’après le Xu Chuan Xin Fang.
Toux chronique et dyspnée par vide de Poumon : en association avec Panax ginseng et Prunus
armeniaca en pilule au miel, selon le Ben Cao Gang Mu.
Constipation par sécheresse des intestins due à une insuffisance de sang et liquides organi-
ques : Semen juglandis est prescrite seule ou avec Cannabis sativa, Angelica sinensis et
Cistanche salsa.
Dermatite, eczéma : en application locale.
Lithiase urinaire.
347
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Faiblesse générale, asthénie, toux, dyspnée par vide de Poumon : en association avec
Codonopsis pilosula et Fructus schisandrae.
Asthénie, amaigrissement par vide d’énergie et de sang : en association avec Astragalus
membranaceus et Codonopsis pilosula.
Inappétence par vide de Rate : en association avec Dioscorea opposita et Ammomum villosum.
Toux de la tuberculose FEI LAO avec vide de Rate et de Poumon : en association avec Dioscorea
opposita, Codonopsis pilosula et Poria cocos.
Syndrome de chaleur des os GU ZHENG par vide de Rein et de Foie : en association avec
Chinemys reevesii, Rehmania glutinosa et Phellodendron amurense.
Mode d’emploi et posologie : de 1,5 à 3 g par jour, en poudre, comprimés ou pilules.
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Les toniques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Blessure du YIN par la chaleur perverse ou vide de YIN et excès de feu avec insomnie et anxiété :
Colla asini renforce le YIN et abaisse le feu, il est associé à Paeonia lactiflora et Coptis chinensis
dans la décoction HUANG LIAN A JIAO JI ZI HUANG TANG.
Tremblements des extrémités par vide de YIN, excès de feu et mobilisation du vent interne : en
association avec le jaune d’œuf, Rehmania glutinosa et Chinemys reevesii dans la décoction DA
DING FENG ZHU.
Toux sèche par sécheresse du Poumon et vide de YIN : en association avec Aristolochia debilis,
Arctium lappa et Prunus armeniaca dans la décoction BU FEI A JIAO TANG.
Contre-indications :
– vide Rate et d’Estomac,
– hémorragie avec stagnation.
Mode d’emploi et posologie : de 6 à 15 g par jour, en décoction.
HUANG MING JIAO
Il s'agit de la colle obtenue à partir de la peau de bœuf. Ses caractéristiques sont identiques à
telles de Colla asini mais elle est surtout employée comme hémostatique.
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Les toniques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les toniques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Toux sèche, sécheresse de la gorge par vide de YIN et sécheresse du Poumon ou blessure du YIN
du Poumon par la chaleur perverse : Radix glehniae seul est efficace, il entre dans la composi-
tion de nombreuses ordonnances avec Radix ophiopogonis, Morus alba feuilles, Trichosanthes
kirilowii comme dans la décoction SHA SHEN MAI DONG TANG.
Constipation, langue rouge, avec peu d’enduit, sécheresse de la bouche et de la gorge, par vide
de YIN et des liquides ou par atteinte fébrile infectieuse avec vide de YIN et de l’Estomac : en
association avec Radix ophiopogonis, Polygonatum odoratum dans la décoction YIN WEI TANG.
Contre-indications :
– association déconseillée avec Stephania tetrandra (FANG JI), avec Veratrum nigrum (LI LU) ;
– ne pas utiliser en cas de toux par vent-froid, froid et vide du Poumon et de l'Estomac.
Mode d’emploi et posologie : de 9 à 15 g par jour.
Remarque : la plante connue sous le nom de NAN SHA SHEN correspond a Adenophora tetraphylla
Thunb. ou Adenophora pereskiaefolia Fisch. ex. Poem. et Schult., ou Adenophora axilliflora Borb.,
qui proviennent des provinces de An Hui, Si Chuan, Jiang Su... Les racines récoltées en automne,
séchées au soleil, possèdent les mêmes caractéristiques que celles de Radix glehnia mais leur
efficacité est moindre. La posologie ainsi que les indications sont identiques.
354
Les toniques
Indications :
Endommagement des liquides par la chaleur avec sécheresse de la gorge, soif, langue rouge et
sèche, selles dures et constipation : en association avec d’autres remèdes qui tonifient le YIN et
les liquides comme Glehnia littoralis, Polygonatum odoratum dans la décoction YI WEI TANG, ou
avec Radix scrophulariae et Rehmania glutinosa dans la décoction ZENG YE TONG qui en plus
humecte les intestins.
Vide de YIN et sécheresse du Poumon avec toux, glaires épaisses, gêne dans la gorge : en
association avec Panax ginseng, Glycyrrhila uralensis, Pinella ternata dans la décoction MAI MEN
DONG TANG.
Toux chronique par vide de Poumon avec peu de glaires, dyspnée, transpiration spontanée :
en association avec Panax ginseng et Fructus schisandrae.
Pénétration de la chaleur perverse dans le Cœur et dans la couche nourricière lors d’une
atteinte infectieuse fébrile.
Vide de YIN du cœur avec palpitations, insomnie, anxiété...
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Lieu d’action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN et du Poumon SHOU TAI YIN.
Mode d’emploi : calme la toux – humecte les poumons – apaise l’esprit – purifie le Cœur.
Indications :
Toux de sécheresse du Poumon, toux chronique de vide de Poumon, hémoptysie.
En cas de toux avec glaires sanguinolentes par sécheresse du Poumon, le Ji Sheng Fang préco-
nise de bouillir Bulbus lilii avec Tussilago farfara pour préparer une pâte.
La décoction BAI HE GU JIN TANG, recommandée en cas de toux, douleur et sécheresse de la
gorge, hémoptysie par vide de YIN et excès de feu, est composée de Bulbus lilii, Radix scrophu-
lariae, Rehmania glutinosa, Anemarrhena asphodeloides, Rehmania glutinosa, dans les décoc-
tions BAI HE ZHI MU TANG ou BAI HE DI HUANG TANG citées dans le traité du Coffre d’or.
Mode d’emploi et posologie : de 9 à 30 g par jour.
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Les toniques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Vertiges, éblouissement, baisse de vue, fatigue des lombes et des membres inférieurs,
blanchissement prématuré des cheveux et de la barbe par vide de YIN des Reins et du Foie : en
association avec Eclipta alba dans les pilules ER ZHI WAN, citées par le Zheng Zhi Zhun Shang.
D’après le Jian Bian Fang, l’efficacité est accrue lorsque l’on ajoute des fruits de Morus alba.
Vertiges, éblouissements, acouphènes par excès de YANG et vide de YIN : ce remède est associé
à Paeonia lactiflora et Pteria martensii.
Rétinite centrale, cataracte : en association avec Lycium chinensis, Cuscuta chinense et Rubus
chingii.
Mode d’emploi et posologie : de 9 à 15 g par jour.
358
Les toniques
Rehmania glutinosa, Cynomorium sangaricum et Panthera tigris dans les pilules HU QIAN WAN
pour le traitement de la fatigue des membres inférieurs.
Ménorragies, métrorragies... par chaleur du sang et vide de YIN : en association avec Rehmania
glutinosa, Phellodendron amurense, Sanguisorba officinalis.
Mode d’emploi et posologie :
– de 9 à 30 g par jour ;
– dans les hémorragies, on utilise le plastron traité au vinaigre ; dans les autres cas, le plastron
préparé selon la méthode ZHI ;
– en décoction, ce produit doit être bouilli pendant un temps suffisamment long.
Remarques :
Il s’agit de la gelée obtenue à partir du plastron de tortue bouilli. Ses propriétés sont identiques
à celles de Carapax testudinis mais son pouvoir de tonification du YIN est plus fort, elle est égale-
ment destinée à tonifier et à stopper les hémorragies.
Associée à la gelée de Cornu cervi, elle permet de tonifier le YIN et le YANG. Sa posologie
habituelle et de 9 à 15 g.
359
21. Les astringents
Sont classés dans cette catégorie les remèdes qui ont pour propriétés de consolider, de
resserrer, et qui permettent de traiter les symptômes d’échappement, d’absence de consolida-
tion.
Ils possèdent une saveur acide ou une saveur âpre et diverses modalités d’action : antidiarr-
héique, consolidation du JING, restriction du volume des urines, antileuccorrhéique, hémosta-
tique, antitussive... Ils conviennent en cas d’altération de l’état général au détours d’une longue
maladie, lorsque l’Énergie originelle YUAN QI n’est plus solide, avec des symptômes tels que :
transpiration spontanée ou nocturne, diarrhée, prolapsus rectal, spermatorrhée, éjaculation
précoce, incontinence urinaire, leucorrhée, ménorragie, métrorragie, toux chronique, etc.
Ces différents symptômes ont permis aux anciens médecins chinois de décrire trois tableaux :
– échappement d’énergie QI TUO,
– échappement de l’essence JING TUO,
– échappement du sang XUE TUO,
pour lesquels il convient de prescrire des remèdes astringents qui resserrent et consolident,
conformément au principe énoncé par Li Shi Zhen : « Tout ce qui s’échappe se disperse, n’est pas
solide, nécessite le recours à des remèdes à saveur acide ou âpre qui resserrent ce qui se
disperse. » Ce principe est important à respecter car, si ce qui s’échappe n’est pas consolidé à
temps, le YUAN QI s’affaiblit de jour en jour.
La cause essentielle de ces échappements réside dans le vide de l’Énergie orthodoxe ZHENG QI
que les astringents ne permettent pas de contrôler et qu’il faut donc associer à des toniques afin
de traiter le tronc BEN et la ramure BIAO.
En cas de transpiration spontanée par vide de QI ou de transpiration nocturne par vide de YIN, il
faut ajouter des tonifiants du QI ou du YIN.
Devant un vide de Rate et de Rein, avec diarrhée chronique, leucorrhée, il faut adjoindre des
remèdes qui tonifient la Rate et consolident le Rein.
En cas de vide de Rein avec spermatorrhée, incontinence urinaire, il faut associer des produits
qui tonifient le Rein.
En cas de ménorragie ou de métrorragie, il faut ajouter des médications qui tonifient le Foie et
le Rein, consolident REN MAI et CHONG MAI.
Devant une toux chronique, il faut associer des remèdes qui tonifient le Poumon et le Rein,
calment la toux et éliminent les glaires.
Lorsqu’il y a une atteinte externe par les pervers en plénitude, il est déconseillé de recourir aux
astringents, ou tout au moins de ne les employer qu’avec une extrême prudence pour ne pas
entraver leur élimination. Leur emploi est impératif en cas de vide extrême en association avec
un traitement étiologique.
360
Les astringents
A. Les antisudoraux
Les remèdes de cette catégorie permettent de consolider le BIAO et de diminuer la transpira-
tion. Leurs effets se propagent jusqu’à la peau, atteignant la couche de l’Énergie de défense WEI
FEN qu’ils consolident, luttant contre les transpirations spontanées et nocturnes.
Ces transpirations reconnaissent de nombreuses causes, aussi le traitement antisudoral doit-il
s’accompagner d’un traitement étiologique comme nous le proposent les exemples qui suivent :
– transpiration spontanée par vide d’énergie de la Rate : adjoindre aux antisudoraux des
remèdes tels qu'Astragalus membranaceus, Astractylodes macrocephala...
– sueurs nocturnes par vide de YIN ou de sang : ajouter des produits tels qu'Angelica sinensis,
Paeonia obovata, Rehmania glutinosa...
– fièvre et transpiration nocturnes des syndromes de vide : Lycium chinensis, Anemarrhena
asphodeloides...
– transpiration par vide de Cœur : prescrire des tonifiants du Cœur.
En cas d’excès de feu du Cœur : purifier le Cœur et disperser le Feu.
Dans les transpirations qui accompagnent les glaires, la chaleur de l’Estomac, un traitement
étiologique suffit à les éliminer.
En cas de collapsus par échappement de YANG, les antisudoraux sont inutiles, le traitement du
collapsus est à entreprendre d’urgence.
361
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
B. Les antidiarrhéiques
Cette catégorie de remèdes convient aux traitements des diarrhées chroniques. La majorité
d’entre eux possèdent une saveur acide ou âpre. Les circonstances cliniques seules vont guider
leurs modalités d’emploi.
La persistance d’une diarrhée peut progressivement lésée l’Énergie orthodoxe ZHENG QI, aussi
est-il légitime de recourir à temps aux antidiarrhéiques et de protéger l’Énergie orthodoxe pour
accélérer la guérison.
Si l’atteinte du ZHENG QI accompagne un vide de Rate et de l’Estomac, il est nécessaire de les
tonifier. Dans les diarrhées chroniques ou matinales par vide de YANG des Reins et de la Rate, ou
dans les diarrhées des vieillards, l’usage des antidiarrhéiques n’est pas suffisant, il faut davantage
insister sur la tonification et le réchauffement des Reins et de la Rate.
En cas de diarrhée chronique humidité-chaleur, lorsque les pervers sont amoindris, on peut
associer les antidiarrhéiques aux remèdes qui éliminent la chaleur et l’humidité.
Si la chaleur perverse est en excès, ces remèdes sont contre-indiqués car ils favoriseraient la
rétention des pervers.
Pour certains d’entre eux, l’existence des propriétés hémostatiques justifie leur emploi dans
les diarrhées chroniques sanguinolentes.
362
Les astringents
363
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
364
Les astringents
Contre-indications :
– au stade de début de la toux ou des diarrhées ;
– ne jamais le prescrire d’une façon prolongée.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour.
365
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Rectorragie, ménorragie, métrorragie : Prunus mume carbonisé est associé à Sanguisorba offici-
nalis et Equus asinus.
En association avec Dichroa febrifuga pour en atténuer les effets secondaires.
Callosités, durillons : application locale de la pulpe du fruit.
366
Les astringents
– abcès, furoncles : avec le Realgar en poudre, diluée dans du thé concentré, pour application
locale ou dans la poudre ER WEI BA DU SAN, citée par le yi zong jin jian ;
– eczéma, prurit, gale : avec Sulphur et Dryobalanops aromatica ;
– otorrhée purulente : avec la poudre d’oxyde de plomb ;
– aphtes de l’enfant : avec Phellodendron amurense, Dryobalanops aromatica et Isatis tinctoria,
pigment en poudre pour application locale.
Troubles psychiques, épilepsie, dus au vent des glaires ou à l’obstruction des orifices du Cœur
par les glaires :
– épilepsie : la poudre d’Alun est mélangée à Gleditsia sinensis dans la poudre XI XIAN SAN, à
prendre per os dans un peu d’eau tiède ;
– on peut aussi l’associer à Curcuma aromatica dans les pilules BAI JIN WAN.
Glaires-vent abondantes dans la gorge : en association avec Gleditsia sinensis, Pinellia ternata,
Glycyrrhiza uralensis dans la décoction XI XIAN QIAN MIA TANG.
Ictère humidité-chaleur, hépatite, lithiase biliaire : l’Alun se prend seul sous forme de gélule ou
dans la poudre XIAO SHI FAN SHI SAN, citée par le traité du Coffre d’or.
Mode d’emploi et posologie : de 1,5 à 3 g par jour.
367
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
368
Les astringents
Indications :
Spermatorrhée, leucorrhée, pollakiurie, incontinence par insuffisance de l’énergie des Reins :
en association avec Euryale ferox dans les pilules SHUI LU ER XIAN DAN, citées par le Zheng Zhi
Sheng, ou seul sous forme de pâte. Rosa laevigata est souvent employé avec Lycium chinensis,
Rehmania glutinosa dans les « pilules des neuf dragons » JIN LONG DAN pour tonifier le Rein et le
Foie.
Dysenterie chronique : selon le Pu Ji Fang, il faut utiliser le fruit, la fleur et les feuilles avec
Papaver somniferum.
En cas de diarrhée chronique par vide de Rate, on l’associe à Codonopsis pilosula, Atractylodes
macrocephala, Dioscorea opposita et Poria cocos.
Leucorrhée par vide de Rate et de Rein.
369
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
370
Les astringents
– leucorrhée filante et claire par vide de YUAN QI : avec Nelumbo nucifera et Piper nigrum,
bouillis avec un poulet noir ;
– leucorrhée épaisse par excès de chaleur-humidité : avec Euryale ferox, Phellodendron
amurense dans la décoction YI HUANG TANG ;
– urine trouble : avec Alpinia oxyphylla et Dioscorea officinalis.
Contre-indications :
le produit frais peut provoquer des intoxications ;
en cas de toux avec glaires épaisses, ce remède est déconseillé.
371
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’action : antidiarrhéique – tonifie la Rate – consolide les Reins et le JING – antileucorr-
héique.
Indications :
Diarrhée chronique par vide de la Rate : en association avec Codonopsis pilosula, Atractylodes
macrocephala et Poria cocos.
Spermatorrhée, éjaculation précoce, pollakiurie, troubles par vide de l’énergie des Reins :
372
Les astringents
373
22. Les topiques
Ces remèdes sont destinés aux traitements externes, toutefois certains d’entre eux peuvent
être utilisés en thérapie interne.
Ils permettent :
– de libérer les toxines et réduire les gonflements,
– d’évacuer le pus,
– de calmer les douleurs,
– d’activer le sang,
– d’arrêter les hémorragies.
Ils sont utilisés dans le traitement des abcès, furoncles, traumatismes, morsures de serpent,
brûlures, affections ORL...
Ils se présentent sous des formes diverses : lotion, pommade, gouttes, pâte, emplâtre,
cataplasme, lavement, fumigation...
Nombre d’entre eux sont de caractère toxique et leur emploi impose le respect de certaines
précautions1 : éviter l’usage prolongé, ne pas dépasser la dose nécessaire.
Parmi les remèdes étudiés jusqu’à présent, nous avons vu les diverses applications externes
auxquels ils se prêtent, il suffit de s’y reporter pour compléter la liste des topiques.
1. Nous citons tous ces remèdes dans un but d’information mais nous déconseillons vivement d’avoir
recours à leur emploi.
374
Les topiques
– paludisme : en association avec Dichroa febrifuga dans des pilules au miel citées par le Zhou
Han Fang ; selon le Ren Cun Fang, il faut l’associer à la poudre d’Artemisia apiacea ;
– épilepsie, folie : autrefois, ces indications étaient retenues en raison des propriétés tranquilli-
santes de ce remède et de sa capacité à dissoudre les glaires. La toxicité de l’oxyde de plomb
a conduit à abandonner ces indications.
Contre-indication : ne jamais dépasser la dose prescrite ni en faire un usage prolongé en raison
de la toxicité.
Mode d’emploi et posologie : de 0,3 à 0,6 g.
QIAN FEN, aussi appelé GONG FEN, HU FEN ou FEN XI
Froid, toxique, piquant il est utilisé localement pour favoriser la cicatrisation, calmer le prurit,
libérer les toxiques, éliminer le pus. Ses indications sont les plaies purulentes, le prurit, souvent
associé au chlorure de mercure et à l’Alun. Posologie : de 0,5 à 1 g.
MI TUO SENG
Neutre, toxique, piquant, c’est un astringent qui libère les toxiques, élimine la suppuration.
Autrefois pris per os, ce remède était prescrit comme antidiarrhéique, tranquillisant, antipalu-
déen, pour éliminer les glaires par prise de 0,5 à 1,5 g en pilule ou en poudre.
375
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Plaies avec enflure : en association avec QIAN FEN en poudre.
Gale : entre dans la composition de pommade avec Hydnocarpus anthelmintica et Sulphur.
Syphilis : dans les pilules XIAO SHENG DAN” avec le salpêtre XIAO SHI et l’Alun.
– œdème, dysurie : avec Euphorbia pekinensis, Daphne genkowa, Ipomoea hederacea dans les
pilules SAN HUA WAN ;
– syphilis : avec Gypsum en poudre.
Contre-indications :
– la grossesse,
– les œdèmes néphrétiques,
– un surdosage provoque une intoxication qui se manifeste par des signes tels que hypersia-
lorrhée, sécheresse de la gorge, douleurs abdominales...
Mode d’emploi et posologie :
– localement : en quantité convenable ;
– per os : de 0,1 à 0,2 g par prise en pilule ou en gélule, sans dépasser deux prises par jour, en
prenant la précaution de bien se rincer la bouche après.
376
Les topiques
Seule une petite quantité est tirée du minerai, la majeure partie est obtenue à partir du Realgar.
Les produits commercialisés se distinguent en deux catégories :
– BAI PI (blanc) qui est de l’As2O3 presque pur,
– HONG PI (rouge) qui ne contient qu’une faible quantité d’As2O3.
Saveur – Nature : piquante – très chaude et très toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN et du Poumon SHOU TAI YIN.
Mode d’action :
– localement : corrosif – élimine la suppuration ;
– per os : antipaludéen – élimine les glaires – calme la dyspnée.
Indications :
Usage externe :
– hémorroïdes : dans la poudre KU SHI SAN avec Cinnabar, Alun et Fructus mume ;
– adénopathies cervicales LEI LI : selon le Ling Yuan Fang, le mélanger à de l’encre de Chine,
une fois le ganglion fistulisé, le déposer in situ ;
– gingivite ulcéreuse ZOU MA YA GAN : avec de la poudre de jujube grillée dans la poudre JIN ZAO
SAN.
Per os :
– paludisme : les travaux récents confirment cette indication traditionnelle, mais est rarement
observée en raison de la toxicité ;
– selon le Wei Sheng Bao Jian, on préparait les pilules YI JIAN JIN avec Arsenolite, Sulphur et
Phaseolus radiatus ;
– asthme avec glaire de type froid et circulation du QI à contre-courant : en association avec
Phaseolus radiatus ou Glycine max pour en atténuer la toxicité dans les pilules ZI JIN DAN,
citées par le Ben Shi Fang.
Contre-indications :
– la grossesse,
– jamais d’utilisation prolongée.
Mode d’emploi et posologie :
– usage externe : en quantité convenable ;
– per os : de 0,002 à 0,004 g par prise.
377
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Il s’agit d’un produit de Yun Nan, utilisé en poudre ou après avoir subi la méthode de prépara-
tion traditionnelle DUAN.
Saveur – Nature : acide, âpre et piquante – froide et toxique.
Lieu d’action : le méridien du Foie ZU JUE YIN.
Mode d’action :
– par voie externe : libère les toxiques – astringent ;
– per os : fait vomir les glaires dues au vent.
Indications :
Usage externe :
– aphtes, odontalgies, inflammation de la gorge ou des yeux, polype nasal : selon le Ming Mu
Jing Yan, la poudre traitée selon la méthode DUAN en solution aqueuse permet de traiter
l’inflammation des yeux par lavage local ;
– selon le Pu Sheng Fang, pour l’inflammation de la gorge, il faut pulvériser localement la
poudre associée à Bombyx mori ;
– selon le Jian Yao Fang, dans les ulcérations nasales, il faut appliquer localement la poudre
seule ou associée à Areca catechu, Picrorhiza scrophulariflora.
Per os :
378
Les topiques
Le minerai provient du Tibet et de la province de Qing Hai, utilisé sans préparation ou soumis à
la méthode DUAN.
Saveur – Nature : âpre – fraîche.
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action :
– par voie externe : élimine la chaleur – libère les toxines ;
– per os : élimine la chaleur des glaires.
Indications :
Usage externe :
– aphtes, inflammation de la gorge ou des yeux : en poudre pour bains de bouche et garga-
risme, ce produit n’est pas irritant ;
– pour le muguet buccal, on associe Borax, Dryobalanops aromatica, Realgar, Glycyrrhiza
uralensis, en poudre mélangée à du miel dans la préparation SI BAO DAN ;
– en cas d’aphtes, d’inflammation de la gorge par excès de chaleur de l’Estomac et du
Poumon, ou de toux par feu de glaires, on associe Borax avec Dryobalanops aromatica,
Cinnabar et Na2So4 en poudre pour pulvérisation locale, dans la préparation BING PENG SAN ;
– inflammation des yeux, taies cornéennes : en association avec Smithsonite, Dryobalanops
aromatica, Na2So4 dans le collyre BAI LONG DAN.
Per os : toux avec glaires de la chaleur du Poumon ou toux chronique : en association avec des
remèdes qui tonifient le YIN et éliminent la chaleur comme Radix ophiopogonis, Diospyros kaki
(SHI SHUANG).
Mode d’emploi et posologie :
– usage externe : quantité convenable ;
– per os : 3 à 6 g par jour.
379
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– ce produit très toxique peut provoquer une irritation gastro-intestinale avec nausée, vomisse-
ments, douleur abdominale ;
– un surdosage peut provoquer une intoxication hépatique et rénale.
Mode d’emploi et posologie :
– usage externe : quantité convenable ;
– per os : 0,3 à 1 g par prise.
380
Livre III
MATIÈRE MÉDICALE
DES REMÈDES OCCIDENTAUX
1. Les remèdes qui libèrent le BIAO
Un syndrome du BIAO représente une maladie aiguë, localisée à la partie externe du corps, la
cause est généralement un des six pervers d’origine externe LIU YIN.
Les remèdes qui libèrent le BIAO sont des agents thérapeutiques qui agissent en dispersant le
pervers superficiel BIAO XIE et en éliminant les symptômes superficiels BIAO ZHENG. C’est par la
sudorification induite que les pervers superficiels sont éliminés, ils empêchent ainsi leur propaga-
tion à la partie interne LI et assurent la guérison.
Les symptômes caractéristiques d’un syndrome du BIAO sont la fièvre avec crainte du froid,
céphalée, algies de siège variable, courbatures, myalgies, la langue est rose avec un enduit léger,
le pouls superficiel : nous sommes là en face de signes rencontrés dans les syndromes grippaux
et para-grippaux.
Selon le cas, l’élimination du pervers vent-froid ou vent-chaleur doit tenir compte de l’état du
Souffle orthodoxe ZHENG QI et nous pouvons être amenés à prescrire des remèdes qui tonifient le
souffle, tonifient le YANG ou nourrissent le YIN.
Au stade initial des maladies fébriles infectieuses WEN BING, en présence de signes d’atteinte
du BIAO, en plus des remèdes qui dispersent le vent-chaleur, il est nécessaire de prescrire des
drogues qui éliminent la chaleur et l’infection DU.
La prescription des remèdes qui libèrent le BIAO doit toujours s’efforcer de respecter l’Énergie
orthodoxe, il ne faut pas provoquer de sudorification trop intense afin d’éviter une consomma-
tion excessive d’énergie YANG-YANG QI et d’endommager les liquides organiques JIN YE.
La plus grande prudence doit être observée chez les patients qui présentent une transpiration
spontanée par vide de YANG ou une transpiration nocturne par vide de YIN. Il en est de même lors
de l’atteinte du BIAO chez les sujets qui présentent une furonculose, des abcès, des troubles
urinaires ou des hémorragies.
D’après la clinique, les remèdes qui libèrent le BIAO sont classés en deux catégories :
– les remèdes qui dispersent le vent et le froid FENG HAN,
– les remèdes qui dispersent le vent et la chaleur FENG RE.
383
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre indications :
– Altération de l’état général avec transpiration profuse et dyspnée.
– Bie Lu : une consommation abusive peut affaiblir le malade.
– Yi Xiao Ru Men : ne pas prescrire cette plante en cas de rhume avec transpiration par vide de YIN.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 1,75 à 7 g par jour en décoction ; préparation de pilules ou de poudre ;
– usage externe : lavage local avec l’eau de décoction, application locale de poudre.
Cinnamomum cassia L. GUI ZHI Cannelle
Partie employée : les jeunes tiges séchées.
Saveur – Nature : piquante et douce – tiède, sans toxique.
Lieu d’action : les méridiens de la Vessie ZU TAI YANG, du Cœur SHOU SHAO YIN et du Poumon
SHOU TAI YIN.
Mode d’action :
– sudorifique – réchauffe les méridiens – fait circuler le sang dans les vaisseaux.
– Yi Jue Qi Yuan : ouvre les pores de la peau – libère le BIAO – chasse le vent et l’humidité de la peau.
Indications :
Les syndromes du BIAO du vent et du froid.
Les atteintes du TAI YANG par le vent, avec YANG superficiel et YIN faible, crainte du froid et du
vent, fièvre, nez bouché, nausées :
– YANG flottant ou superficiel : la chaleur se produit spontanément ;
– YIN faible : la transpiration se manifeste spontanément.
Douleur et fatigue des membres et des articulations.
Le SHANG HAN au huitième neuvième jour avec lutte entre l’humidité et le vent, myalgies
diffuses, impossibilité de se retourner, absence de vomissement et de soif, pouls vide, superfi-
ciel et rugueux.
BI du sang avec faiblesse du YIN et du YANG.
Contre-indications :
– les maladies de la chaleur WEN RE BING,
– vide de YIN et efflorescence de YANG,
– la grossesse.
– De Bai Ben Cao :
– vide de YIN et insuffisance de sang,
384
Les remèdes qui libèrent le BIAO
Contre-indications :
– transpiration abondante par vide du BIAO ;
– l’association de ciboule fraîche et de miel au cours du même repas peut provoquer de la
diarrhée d’après le Qian Jin Shi Zhi.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 10 à 18 g par jour, en décoction, préparation d’alcoolature ;
– usage externe : application locale de broyat ou après grillage, lavage avec la décoction.
385
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– en période post-éruptive de la rougeole ;
– syndrome d’accumulation des toxiques de la chaleur interne ;
– Gang Mu : « L’association de coriandre et de fortifiants est déconseillée, de même que l’associa-
tion avec des remèdes comprenant de l’Atractylodes macrocephala. »
– Ben Cao Jing Tu : « La coriandre est contre-indiquée dans les vides et insuffisances de Qi. »
– Yi Lin Suan Yao : « L’abus de coriandre peut donner des troubles oculaires par consommation
du QI. »
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 10 à 20 g de coriandre séché par jour, en décoction ;
– de 37 à 75 g lorsque le coriandre est frais extraction du jus ;
– usage externe : application ou lavage local.
386
Les remèdes qui libèrent le BIAO
Mode d’action :
– disperse vers l’extérieur – libère le BIAO – dissipe le froid – réchauffe le Poumon et arrête la
toux – réchauffe le milieu et arrête les vomissements – fait monter les glaires – élimine les
toxiques des poissons, des crabes et du gibier.
– Ben Jing : chasse les odeurs fortes – éclaircit les idées.
– Yao Xin Lun : élimine la plénitude des glaires et du Souffle.
– Qian Jin Shi Zhi : favorise la transpiration – élimine les embarras et permet au mauvais souffle
de sortir.
– Shi Liao Ben Cao : chasse la grande chaleur – tonifie les tendons – traite les plénitudes (MAN) du
cœur – arrête le reflux – disperse les glaires – ouvre le souffle de l’Estomac.
– Ben Cao Shi Yi : le jus de gingembre neutralise les toxiques des médicaments – régularise le
milieu – chasse le froid et les glaires – ouvre l’appétit.
– Shen Shou Lan : est utile à la Rate et à l’Estomac – disperse le vent-froid.
– Yi Sui Shi Yan : tiédit le milieu – chasse l’humidité – contrôle la toxicité des remèdes suivants :
Magnolia officinalis (HOU PO), Pinellia ternata (BAN XIA).
– Re Yong Ben Cao : élimine les obstructions des neuf orifices – entre dans le Poumon et ouvre
l’Estomac – chasse le vent-froid – libère les déchets malodorants.
– Gang Mu : le gingembre cru est dispersant – le gingembre cuit harmonise le milieu – neutralise
les toxiques provenant des toxiques et du BI de la gorge.
– Ben Cao Cong Xin : le jus de gingembre fait circuler les glaires, traite les éructations et les
nausées.
– Hui Yu Yi Jin : le gingembre grillé élimine le froid de l’Estomac, les diarrhées et les régurgita-
tions acides.
– Xian Tai Shi Yong Tong Yao : le gingembre soulage les douleurs herniaires.
Indications :
Les rhumes, obstructions nasales et céphalées, vomissements.
Toux avec glaires froides.
Toux due à la fatigue.
Ballonnements abdominaux douloureux du choléra avec sensation de plénitude.
Dyspnée avant l’apparition de la diarrhée et des vomissements.
Douleurs rhumatismales.
Perte de connaissance avec obstruction des glaires.
Vide de l’Estomac avec vent-chaleur.
Toux pénible avec reflux du souffle à contre-courant.
Contre indications :
– vide de YIN avec chaleur interne ;
– Gang Mu : « La consommation prolongée du gingembre entraîne des accumulations de chaleur
et il y a atteinte des yeux ; en cas d’hémorroïdes, la consommation du gingembre avec du vin,
peut déclencher une crise ; en cas de furoncles, la consommation de gingembre peut favoriser
la formation d’excroissances charnues. »
– Ben Cao Jing Shu : « La consommation prolongée de gingembre blesse le YIN et atteint les yeux.
Les contre-indications sont les suivantes :
– vide de YIN et chaleur interne,
– toux due au vide de YIN avec vomissements de sang,
– transpiration et chaleur dues au vide du BIAO,
– sudations profuses et transpirations spontanées,
– méléna avec intoxication des viscères,
– nausées, vomissements dus à la chaleur,
387
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
388
Les remèdes qui libèrent le BIAO
Indications :
Grippe.
Toux.
Céphalée.
Douleur et ballonnement épigastrique.
Douleur menstruelle.
389
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– ces graines ne sont à employer dans les dermites et les furoncles que s’il y a constipation
associée ;
– en cas de pâleur du visage avec diarrhée, ne pas la prescrire ;
– dans les maladies éruptives, la diarrhée n’est pas une contre-indication ;
– lorsque la dermite ou les furoncles sont ulcérés, en l’absence de constipation, ne pas prescrire.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 5 à 10,5 g par jour en décoction, préparation de poudre ;
– usage externe : décoction pour bain de bouche.
Remarque : la feuille de Bardane est indiquée dans :
– les céphalées de type vent,
– les gênes intrathoraciques,
– les furoncles,
– les abcès du sein,
– les prurits urticariens.
390
Les remèdes qui libèrent le BIAO
Irrégularités menstruelles.
Prolapsus utérin.
Contre-indication : atteinte du YIN authentique ZHEN YIN avec échappement du YANG du Foie.
Mode d’emploi et posologie :
– de 2,8 à 5 g par jour en décoction ;
– préparation de poudre ou de pilules.
391
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Diarrhée glairo-sanguinolente.
Clarification du Réchauffeur Supérieur et dissipation des glaires.
Épistaxis.
Aphtes.
Odontalgies.
Certaines maladies éruptives.
Piqûres d’abeilles.
Contre-indications :
– sécheresse et chaleur du sang par vide de YIN ;
– excès du YIN du Foie ;
– excès de transpiration par vide ;
– Ben Jing Feng Yuan : la consommation abusive et prolongée peut entraîner un froid-vide ;
– Yao Xin Lun : en période de convalescence, il faut éviter d’en prendre car elle provoque une
sudation importante de type vide.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 2,5 à 7 g par jour, en décoction légère, entre dans la composition de pilules
et de poudres ;
– usage externe : extraction du jus pour application locale.
392
Les remèdes qui libèrent le BIAO
Mode d’action : chasse le vent – dissipe la chaleur – rafraîchit le sang – purifie le poumon –
assèche l’humidité – clarifie la vue – chasse le froid et la chaleur (frissons) et provoque la sudation
(BEN JING).
Indications :
Fièvre due au vent-chaleur.
Vent-chaleur dans le TAI YIN.
Céphalée.
Rougeur des yeux.
Soif.
Toux de chaleur des poumons.
BI du vent (rhumatisme).
Éruptions maculeuses.
Éléphantiasis.
Vide de YIN du Foie.
393
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
chinoises de soja noir, jusqu’à complète évaporation. Sécher le soja au soleil, dans un panier en
bambou ; une fois sec, le mettre à fermenter dans une jarre, pendant trois jours en été et cinq
jours en hiver. Ensuite, le soja est séché au soleil, puis cuit à la vapeur, à nouveau exposé au soleil
jusqu’à ce qu’il devienne totalement sec et conservé.
Saveur – Nature :
– Soja préparé selon la première méthode : piquante, douce, légèrement amère – légèrement
froide ;
– Soja préparé selon la deuxième méthode : piquante – légèrement tiède.
Lieu d’action : entre dans les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action :
– elles libèrent le BIAO (superficie), les graines du deuxième procédé possèdent une action plus
marquée ;
– éliminent l’anxiété.
Indications :
Rhumes dus au vent-froid ou au vent-chaleur avec fièvre, crainte du froid, céphalée.
Anxiété, insomnie dues au vide qui persiste après les maladies fébriles.
394
Les remèdes qui libèrent le BIAO
395
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Ictère.
Accès pernicieux du paludisme.
Épistaxis.
Pertes blanches.
396
2. Les remèdes qui éliminent la chaleur
En médecine chinoise, on appelle « maladies de la chaleur » des affections qui relèvent d’un
excès de YANG, d’un vide de YIN ou d’une atteinte par la chaleur perverse externe.
Les symptômes habituels sont : fièvre soulagée par la fraîcheur, soif de boisson fraîche,
rougeur du visage et des yeux, agitation, sécheresse de la bouche, oligurie, constipation, la
langue est rouge avec un enduit jaune, le pouls rapide SHUO.
Les remèdes qui éliminent la chaleur de l’intérieur du corps, dans le LI, ont une nature froide et
rafraîchissante, conformément au principe qui énonce : « En présence de signes de chaleur, il faut
refroidir. » Ils sont employés dans les maladies fébriles en fonction de leurs propriétés :
– dispersion du feu et élimination de la chaleur,
– élimination des toxiques DU,
– rafraîchissement du sang,
et permettent de traiter des affections aussi diverses que les abcès et furoncles, les processus
infectieux, la dysenterie, les maladies fébriles infectieuses, les syndromes chaleur par vide de YIN.
En fonction de l’étiologie, du stade d’évolution de la maladie, de la constitution physique du sujet,
les manifestations cliniques des syndromes chaleur du dedans LI HE sont différentes. Cette diffé-
renciation sémiologique tient aussi compte :
– de la couche énergétique atteinte : la localisation du foyer de la maladie dans la couche de
l’énergie QI FEN n’a pas la même expression que celle qui intéresse la couche du sang XUE FEN ;
– du caractère généralisé ou localisé des symptômes ;
– du ou des viscères lésés.
Le choix des remèdes doit tenir compte de toutes les subtilités sémiologiques afin d’obtenir la
meilleure efficacité thérapeutique. Si chacun d’eux possède une action spécifique, leur champ
d’action est très large, aussi est-il souvent difficile de les différencier, certains dispersent essentiel-
lement le feu alors que d’autres éliminent principalement les toxiques ou rafraîchissent le sang.
Ce sont les symptômes cliniques qui permettent de déterminer le choix des remèdes et ses
associations éventuelles : lorsque le syndrome chaleur du dedans est associé à la présence de
pervers dans le BIAO, il est nécessaire d’adjoindre un remède qui libère le BIAO. Lorsqu’un
syndrome chaleur est dû à un vide de YIN, il faut prescrire des toniques du YIN, etc.
Les remèdes qui éliminent la chaleur sont répartis en cinq catégories fondamentales :
– les remèdes qui éliminent la chaleur et dispersent le feu,
– les remèdes qui éliminent la chaleur et rafraîchissent le sang,
– les remèdes qui éliminent la chaleur du vide,
– les remèdes qui éliminent la chaleur et les toxiques,
– les remèdes qui éliminent la chaleur et clarifient la vue.
397
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
398
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Indications :
Stomatite.
Otite.
Conjonctivite.
Algie dentaire.
Algie rhumatismale.
Contre-indications :
– vide-froid de l’Estomac-Rate ;
– Ben Cao Jing Shu : ballonnement et diarrhées profuses dues au froid – vomissements dus au froid.
Mode d’emploi et posologie :
– de 17,5 à 35 g de tige sèche par jour en décoction,
– de 70 à 140 g de tige fraîche, ou extraction de jus après broyage.
La Fleur de Roseau LU HUA
D’après le Ben Cao Gang Mu, elle est douce, froide et sans toxique ; elle arrête les hémorragies,
épistaxis, ménométrorragies, traite les vomissements et diarrhée, neutralise les toxiques.
399
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Diarrhée glaireuse.
Syndromes de LIN - dysurie.
Leucorrhées.
Irrégularités menstruelles.
Furoncles.
Dermites infectieuses.
Lombalgies traumatiques.
400
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Contre-indications :
– vide de YIN et vide de QI,
– vide d’énergie de l’Estomac.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 5 à 10,5 g par jour, en décoction ;
– de 10,5 à 17,5 g lorsque la plante est fraîche.
401
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Écoulement urétral.
Hématurie.
Aménorrhée.
Grippe.
Lésions traumatiques.
Gingivites.
Otites.
402
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Mode d’emploi :
– usage interne : de 7 à 14 g par jour, en décoction, préparation de poudre ou extraction de jus ;
– usage externe : lavage local avec l’eau de décoction ou le jus frais gargarismes.
403
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
404
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Contre-indications :
– en thérapeutique, la graine doit être employée avec sa peau, sinon elle peut provoquer une
stagnation de l’énergie ;
– Ben Cao Jing Shu : insuffisance de l’Estomac et de la Rate avec diarrhée de type froid.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : préparation de décoction ou de poudre, extrac-
tion du jus.
405
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Partie employée : le soja noir mis à germer dans l’eau puis séché au soleil.
Saveur – Nature : douce – neutre.
Lieu d’action : le méridien de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action : élimine la chaleur et l’humidité.
Indications :
Syndrome de l’humidité caniculaire SHU SHI.
Maladies infectieuses de l’humidité SHI WEN.
Humidité-chaleur dans le LI (intérieur) responsable de fièvre avec peu de transpiration, arthral-
gies et sensation de plénitude thoracique.
Œdème.
Gonalgie.
Crampes du rhumatisme BI humidité.
406
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Contre-indications :
– vide-froid de l’Estomac et de la Rate (Ben Cao Jing Shu) ;
– vide de YIN des Reins avec métrorragie.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 7 à 14 g par jour, en décoction ;
– réduction du broyat en poudre, préparation de pilules ;
– usage externe : lavage local avec la décoction, application de pommade.
407
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
408
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Contre-indications :
– attaque externe par le pervers vent-froid,
– syndrome de vide de sang sans signe de sang.
Mode d’emploi et posologie : de 3,5 g à 10,5 g par jour en décoction, préparation de poudre et
de pilules.
409
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Hématurie.
Hémorroïdes fistulisées.
Furoncles avec dermites.
Morsure de serpent.
Contre-indications :
– Ben Cao Jing Shu : vide-froid de la Rate et de l’Estomac ;
– Sui Xi Ju Yin Shi Bu : ne pas en consommer avec du miel.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : préparation de décoction, extraction du jus, réduction en poudre ;
– usage externe : en application locale.
Remarque : les graines KU CAI HUA ZI sont douces et neutres, elles calment l’esprit et le Cœur.
Contre-indications :
– la grossesse,
– altération de l’état général.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : préparation de pilule ou de poudre, 0,37 à 0,75 g par jour ;
– usage externe : en application locale, râpée avec du vinaigre, pulvérisation de poudre dans la gorge.
410
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Furoncles.
Morsures d’insecte et de serpent.
Blessures traumatiques.
411
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– syndrome de vide de sang avec froid,
– la grossesse,
– les métrorragies,
– les sudations excessives qui provoquent une perte des liquides JIN YE,
– au stade précoce des maladies éruptives, rougeole ou varicelle.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 5 à 10,5 g par jour, en décoction, préparation
de pilules ou de poudre.
412
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Mode d’action : chasse la chaleur – rafraîchit le sang – arrête la toux – favorise la miction.
Indications :
Hématémèse.
Épistaxis.
Hématurie.
Ménométrorragie.
Bronchite chronique.
Maladie de LIN.
Dysurie.
413
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Ils sont prescrits dans des affections chroniques comme la tuberculose pulmonaire, les fièvres
vespérales avec paume des mains et plante des pieds chaudes, les pommettes rouges, une trans-
piration nocturne, un amaigrissement progressif, des bouffées de chaleur GU ZHENG. Ces remèdes
sont le plus souvent associés à ceux qui éliminent la chaleur et rafraîchissent le sang ou à ceux
qui éliminent la chaleur et nourrissent le YIN afin de tenir compte de ce qui est à la racine BEN et
aux symptômes superficiels BIAO.
Une seule plante peut être rangée dans cette catégorie.
Contre-indications :
– absence de signe de toxique de la chaleur et du feu authentique,
– ulcération cutanée avec syndrome YIN YIN ZHENG.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 10,5 g par jour, en décoction, préparation de poudre ou de pilule ;
– usage externe : application locale de poudre diluée dans l’eau, lavage local avec l’eau de décoction.
414
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 7 à 10,5 g par jour en décoction, préparation
de poudre.
415
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– les syndromes vide-froid de la Rate et de l’Estomac,
– les vides de QI avec ulcération à écoulement clair.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction, préparation de pilules ou de poudre ;
– usage externe : application locale de poudre.
Remarque : les graines amères, âpres et fraîches, purifient le sang et suppriment l’humi-
dité-chaleur, elles permettent de traiter le vent des intestins et les diarrhées sanguinolentes.
Contre-indications :
– vide et insuffisance de la Rate-Estomac,
– état fébrile avec vide de QI,
– abcès fistulisé à liquide clair.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 10,5 à 17,5 g par jour, en décoction, préparation de pilules et de poudre ;
– usage externe : lavage local avec la décoction.
Indigo tinctoria L. QING DAI Indigo
Isatis tinctoria L.
Partie employée : le pigment extrait des feuilles.
Saveur – Nature : salée – froide, sans toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN, du Poumon SHOU TAI YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action : chasse la chaleur – rafraîchit le sang – neutralise les toxiques.
Indications :
Excès de chaleur des maladies de la chaleur.
Éruptions de type chaleur.
Vomissements de sang.
Hémoptysie.
Toux avec glaire de type chaleur.
Convulsion du nourrisson.
Accès de folie (FA KUANG) du post-partum.
Œdème cutané infectieux.
416
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Érysipèle.
Morsure de serpent et piqûre d’insectes.
Contre-indication : froid du Réchauffeur moyen.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 1,5 à 2,5 g par jour en décoction, préparation de pilules ou de poudre ;
– usage externe : application locale de poudre.
Indigofera tinctoria L. LAN DIAN Indigo
Partie employée : le marc.
Saveur – Nature : salée – froide, sans toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN.
Mode d’action : supprime la chaleur – neutralise les toxiques.
Indications :
Chaleur toxique épidémique.
Furoncles.
Dermites infectieuses.
Ulcérations parasitaires.
Contre-indications :
– altération de l’état général et faiblesse de l’organisme,
– absence de toxique vrai de la chaleur et du feu.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 17,5 à 35 g par jour en décoction.
417
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 11 g par jour en décoction ;
– usage externe : application locale de broyat ou de jus, cautérisation nasale.
Les remèdes des abcès, furoncles, anthrax, plaies et infections locales
Achillea millefolium L. YANG SHI CAO Achillée millefeuille
Partie employée : la plante entière.
Saveur – Nature : douce, amère et piquante – froide.
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action : élimine la chaleur – neutralise les toxiques – harmonise le sang – régularise les
règles.
418
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Indications :
Furoncles.
Dermite infectieuse.
Blessure traumatique.
Hémorragie hémorroïdaire.
Irrégularités menstruelles.
419
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Furoncles.
Dermatophyties.
Gale.
Rougeole toxique.
420
Les remèdes qui éliminent la chaleur
421
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Abcès du Poumon.
Blessure traumatique.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 10,5 à 17,5 g de plante sèche, en décoction,
– de 17,5 à 35 g de plante fraîche, en décoction, extraction de jus ;
– usage externe : broyat en application locale.
Les antidiarrhéiques et les remèdes de la dysenterie
Berberis julianae Schneid. TU HUANG LIAN Berberis
Partie employée : les racines, la tige, les feuilles.
Saveur – Nature : amère – très froide, d’après le Dian Nan Ben Cao.
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action : chasse la chaleur – neutralise les toxiques.
Indications :
Diarrhée glairo-sanguinolente.
Yeux rouges et douloureux.
Gingivite douloureuse.
Angine.
Syndrome LIN.
Parotidite.
Érysipède et eczéma.
422
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Mode d’action :
– le pourpier chasse la chaleur – neutralise les toxiques – disperse les accumulations de sang –
dissipe les œdèmes ;
– Gian Nan Ben Cao : le pourpier tonifie le QI, élimine la chaleur caniculaire, élargit le Réchauffeur
moyen, fait baisser le QI, humecte les intestins, dissipe les accumulations alimentaires, tue les
parasites.
Indications :
Diarrhée glairo-sanguinolente de type chaleur.
Diarrhée du post-partum avec dysurie et douleur de la région ombilicale.
Dysuries.
Hématuries.
Leucorrhées.
Dermites infectieuses et furoncles traînants.
Certaines alopécies infantiles.
Adénites.
Anites.
Morsure de scolopendre.
Appendicite aiguë.
Contre-indications :
– les syndromes vide-froid de la Rate et de l’Estomac avec diarrhée,
– la consommation de pourpier et de cartilage de tortue de mer ensemble est déconseillée.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 11 à 18 g par jour en décoction, extraction du jus ;
– usage externe : application locale du broyat ou de poudre, lavage local avec l’eau de décoction.
Exemple d’ordonnance : diarrhée sanguinolente : préparer un potage sans sel de riz dur (YING
MI) et de pourpier.
423
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Un nouveau tri permet de sélectionner la meilleure qualité. Les feuilles choisies sont nettoyées
à la vapeur qui en élimine tous les germes. Le thé est alors étendu en couches épaisses dans les
séchoirs, où il flétrit lentement pendant un mois aux vents ni trop forts, ni trop faibles. Le thé est
alors comprimé dans des moules de bambou après un nouveau passage à la vapeur, qui leur
donnent sa forme particulière de nid d’oiseau.
Saveur – Nature : amère – âpre, froide. Ben Cao Cai Xin : douce, amère, froide, sans toxique.
Lieu d’action : entre dans les méridiens du Foie ZU JUE YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action :
– facilite la digestion en cas d’excès de consommation de viande – chasse les glaires du vent –
élimine la chaleur – neutralise les toxiques – produit des liquides organiques – apaise la soif –
traite les douleurs abdominales dues au SHA – assèche la chaleur et les diarrhées glaireuses.
– Ben Jing Feng Yuan : peut chasser le ZANG « accès palustre », arrête les diarrhées.
– Gang Mu Xi Wei : neutralise les toxiques gras de la viande de bœuf et de mouton, chasse les
glaires et abaisse le souffle, lave les intestins, facilite le transit intestinal, diminue les effets
toxiques de l’alcool, facilite la digestion et dissipe les glaires, purifie l’Estomac et produit des
liquides organiques.
– Ben Cao Cai Xin : élimine la chaleur superficielle du Foie et de la Vésicule, élimine le feu-vide du
Poumon et de l’Estomac, fait naître les liquides organiques et arrête la soif.
Indications :
Aérophagie.
Lenteur digestive.
Douleurs abdominales.
Troubles du transit intestinal.
Diarrhées glaireuses.
Remarque : les travaux modernes ont mis en évidence le rôle hypolipémiant du thé TUO CHA.
Contre-indication : les sujets en état de vide (Gang Mu Xi Wei).
Mode d’emploi et posologie : usage interne : en décoction de 30 à 75 g par jour.
Contre-indications :
– diarrhée par vide de Rate,
– humidité des glaires,
– risque d’avortement.
424
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Contre-indications :
– consommation avec prudence en cas de froid et de vide de l’Estomac et de la Rate ;
– Ben Cao Shu Jing : la canne à sucre est contre-indiquée dans les nausées par froid de l’Estomac,
dans les diarrhées par plénitude du Réchauffeur moyen ;
– Ben Cao Hui Yan : l’abus de canne à sucre engendre un feu de l’humidité et donne des maladies
des glaires, des ballonnements et des vomissements.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 70 à 150 g de jus de canne frais par jour ;
– usage externe : application locale de broyat.
425
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– diarrhée par vide de la Rate,
– grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 5 à 10,5 g par jour en décoction ou en broyat ;
– usage externe :
– lavage local avec l’eau de décoction,
– application locale de broyat,
– pulvérisation de poudre dans la gorge.
Stachys palustris L. GUANG YE SHUI SU Épiaire des marais
Partie employée : la racine et la plante entière.
Saveur – Nature : légèrement douce – neutre.
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action : chasse la chaleur – supprime les glaires – élimine l’inflammation – antibactérien.
Indications :
Toux du vent-chaleur.
Œdème et douleur de la gorge.
Coqueluche.
Diarrhée dysentériforme.
Zona.
426
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Adénites.
BI de la gorge.
Bronchite chronique.
Convulsion du nourrisson.
Morsures de serpents et parasites.
Contre-indications :
– faiblesse de l’état général,
– absence de Feu Authentique,
– absence de toxiques de la chaleur,
– la grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5, à 10,5 g par jour en décoction, préparation de poudre ou extraction du jus ;
– usage externe : application locale de broyat ou de poudre diluée.
Thalictrum aquilegifolium L. CHI GUO TANG SONG CAO Pigamon
à feuilles d’ancolie
Partie employée : la plante entière ou la racine.
Saveur – Nature : amère – froide.
Lieu d’action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN, du Poumon SHOU TAI YIN et de l’Estomac ZU
YANG MING.
Mode d’action : chasse la chaleur – neutralise les toxiques.
Indications :
Chaleur des Poumons.
Toux.
Douleur de la gorge.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 3,5 à 7 g par jour en décoction. Préparation de sirop.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 3,5 à 10,5 g par jour en décoction, prépara-
tion de pilule ou de poudre.
427
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications : cette camomille est à employer avec prudence dans les syndromes vide
d’énergie et froid de l’Estomac avec anorexie et diarrhée.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 5 à 11 g par jour, en décoction ou en infu-
sion ; entre dans la composition de pilules et de poudres.
Contre-indications :
– en cas de plénitude de chaleur, ne les prescrire qu’avec prudence ;
– en cas de syndrome froid-vide, ne pas les prescrire.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 10,5 g par jour en décoction, réduction en poudre ;
– usage externe : application locale de broyat.
Remarque : la fleur est piquante, neutre, sans toxique, elle tonifie la Rate et clarifie la vue.
428
Les remèdes qui éliminent la chaleur
Contre-indications :
– à utiliser avec prudence en cas de vide de Sang et de l’Énergie ;
– l’excès de consommation peut blesser le Foie.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 10,5 g par jour en décoction, préparation de poudre ou de pilule ;
– usage externe : application locale de poudre.
Exemple de prescription : traitement du FENG HAN et du pervers humidité pour provoquer la
sudorification : préparer une décoction avec 35 g de Prêle, 12,5 g de Gingembre et 12,5 g de
Ciboule.
429
3. Les remèdes contre le paludisme NUE
Antipaludéens
Cette catégorie de remèdes regroupe des agents thérapeutiques dont le rôle dans le palu-
disme intervient à des degrés variables, certains n’agissent qu’à un niveau symptomatique en
particulier comme fébrifuges, alors que d’autres permettent d’arrêter l’évolution du paludisme et
d’en contrôler les crises. La Verveine, qui est la seule plante occidentale appartenant à ce groupe,
le doit vraisemblablement à ses qualités antithermiques. Dans aucun ouvrage européen nous
n’avons trouvé de références à ses propriétés antipaludéennes. Néanmoins, la réalité de cette
classification est attestée par un programme intensif de recherches menées en Chine depuis les
années soixante pour vaincre la malaria répandue dans le sud du pays. Diverses molécules ont
pu être synthétisées, dont l’une dérive d’une alcaloïde de Dichroa febrifuga, la fébrifugine. L’arté-
misine, un principe actif récemment isolé à partir d’Artemisia annua, a une structure différente de
celle de tous les autres antimalariques connus ; bien toléré, il est très actif contre une souche de
Plasmodium résistante à la chloroquine.
431
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– la verveine est à employer avec prudence chez la femme enceinte, elle favorise les menstrua-
tions et dissipe les stagnations de sang dans l’abdomen ;
– Ben Cao Tu Jing : la verveine est contre-indiquée dans les insuffisances de souffle de l’Estomac
et vide de YIN de la Rate, bien que le malade présente un syndrome de chaleur du sang et de
chaleur-humidité.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 18 à 37 g par jour en décoction, extraction du jus de verveine fraîche, à la
même dose, préparation de pilules et de poudres ;
– usage externe : application locale après broyage ou de l’eau de décoction.
432
4. Les remèdes qui transforment les glaires,
calment la toux et la dyspnée
En médecine chinoise, les glaires TAN et les flegmes yin proviennent d’une stagnation des
liquides organiques JIN YE.
La plupart des remèdes qui éliminent les glaires sont aussi des sédatifs de la toux ou de la
dyspnée et inversement.
La toux et les dyspnées avec glaires peuvent aussi bien être dues à une atteinte d’origine
externe WAI GAN par pénétration des pervers, que d’origine interne NEI SHANG. Dans tous les cas, il
faut tenir compte de la symptomatologie associée pour proposer un traitement approprié. Par
exemple, en cas de syndrome du BIAO, il est nécessaire d’adjoindre des remèdes qui libèrent le
BIAO, la présence de chaleur interne réclame de l’éliminer, des toniques sont prescrits en cas de
toux ou dyspnée dues à la fatigue du vide, etc.
433
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Salive épaisse.
Ascite.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 5 à 17,5 g par jour en décoction, préparation
de pilule et de poudre.
Contre-indications :
– toux de vide de poumon,
– vide de YIN et excès de feu,
– d’après le Ben Cao Feng Yuan, la consommation abusive trouble les yeux, consume le QI, blesse
le JING.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 10,5 g par jour en décoction, préparation de pilule ou de poudre ;
– usage externe : application locale de poudre.
Feuilles et jeunes pousses BAI JIE
Saveur – Nature : piquante – tiède, sans toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN.
Mode d’action : tiédit le Foyer Moyen – chasse le froid.
Indications :
Toux.
Polypnée.
Douleur et froid de l’Estomac et de l’abdomen.
Contre-indications :
– furoncles ulcérés,
– atteintes oculaires,
– hémorroïdes,
– présence de sang dans les selles,
– excès de chaleur habituel.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : consommation après cuisson.
434
Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
Contre indications :
– humidité des glaires,
– glaire humidité-froid,
– vide de Rate avec diarrhée.
Mode d’emploi et posologie : usage externe : de 5 à 10,5 g par jour en décoction.
435
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Hématurie.
Diarrhée glairo-sanguinolente.
Dyspepsie chez l’enfant.
Aphtes.
Dysphagie.
Dermite suintante.
Contre-indications :
– toux chronique par vide de YIN,
– hémoptysie par circulation du QI à contre-courant,
– vide du Foyer Inférieur et remontée du QI du Foie,
– association avec Bletilla striata, Gentiana scabra, LONG HAN et la viande de porc.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 3,5 à 7 g par jour en décoction, préparation de
pilules ou de poudre.
436
Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
437
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
438
Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
Douleur de la gorge.
Constipation par sécheresse des intestins.
Syndrome BEN ZHU du « cochon qui court » : ce syndrome classique est décrit dans le
chapitre 20 du Ling Shu, dans le Nan Jing, il est classé comme une des « cinq accumulations »,
c’est-à-dire « l’accumulation des Reins ».
Ce syndrome se caractérise par la symptomatologie suivante : le QI remonte de l’hypogastre
vers la région épigastrique et la gorge, accompagné de violentes douleurs, il peut associer des
douleurs abdominales à de la fièvre avec frissons ; si ce syndrome se prolonge, de la toux peut
apparaître avec : circulation du QI à contre-courant, altération de l’état général, insuffisance
d’énergie.
Il est dû le plus souvent à la circulation vers le haut du QI froid du YIN des Reins, ou au feu du
Souffle du méridien du Foie qui circule à contre-courant.
Le traitement consiste à dissiper le froid pervers et à purifier le Foie.
Circulation du QI à contre-courant, vent de la tête et du visage, céphalée, plénitude thoracique
avec le QI qui monte et descend, sensation de chaleur et de gêne sous le Cœur.
Contre-indications :
– toux par vide de YIN,
– diarrhée liquide,
– constipation de type vide,
– vide d’énergie originelle YUAN QI à l’origine de diarrhées profuses (Ben Cao Zhen).
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 5 à 11 g par jour en décoction,
– entre dans la composition de pilules ou de poudres ;
– usage externe : application locale de broyat.
Agave americana L. var. marginata JIN BIAN LONG SHE LAN Agave
Partie employée : les feuilles fraîches ou séchées.
Saveur – Nature : douce, légèrement piquante – neutre, sans toxique.
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action : transforme les glaires – humecte les poumons – arrête la toux.
Indications :
Toux due au vide et au surmenage.
Asthme.
439
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Les syndromes chaleur du Poumon.
Les accumulations parasitaires.
En usage externe, elle traite les dermatophyties KAI XIAN et autres parasitoses cutanées.
Contre-indications :
– absence de signe d’accumulation de sang,
– altération de l’état général.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 0,5 à 1 fen par jour en décoction alcoolat (0,185 g à 0,37 g) ;
440
Les remèdes qui transforment les glaires, calment la toux et la dyspnée
– usage externe :
– lavage local avec la décoction,
– friction locale avec l’alcoolat.
Contre-indications :
– l’association est incompatible avec l’Éphèdre,
– toux par vide de YIN,
– excès de chaleur du poumon.
Mode d’emploi et posologie :
– de 1,75 à 10,5 g par jour en décoction ;
– préparation de pâte, de pilule ou de poudre.
Remarque : le tussilage est potentialisé par l’amande d’abricot.
441
5. Les remèdes aromatiques qui éliminent
l’humidité
Cette catégorie de remèdes intervient lorsque l’humidité et les impuretés sont obstruées dans
le Réchauffeur moyen, perturbant les fonctions d’absorption de l’Estomac, de transport et de
transformation de la Rate.
Les remèdes de nature tiède, à pouvoir asséchant, permettent d’assécher l’humidité et de
tonifier la Rate.
Les remèdes aromatiques permettent d’activer la Rate et d’éliminer l’humidité.
Ils sont indiqués dans le traitement des affections telles que :
– les syndromes d’obstruction de l’humidité et des impuretés ;
– l’obstruction des fonctions de la Rate avec les symptômes suivants : sensation de plénitude
épigastrique, inappétence, nausées, régurgitations acides, vomissements, ballonnement abdo-
minal, diarrhée, bouche fade, céphalée, corps lourd, œdème, oligurie, teint jaunâtre et terne,
langue grosse, enduit blanc, épais, pouls mou RU et lent HUAN ;
– les syndromes d’obstruction des glaires et de l’humidité ;
– les maladies saisonnières de l’humidité SHI WEN ;
– les affections dues à l’humidité et à la canicule SHU SHI.
Selon les symptômes, il peut être opportun d’associer des remèdes qui tonifient la Rate et
l’Estomac, font circuler l’Énergie, réchauffent le milieu...
La plupart des remèdes de ce groupe sont caractérisés par une saveur piquante, une nature
tiède, un pouvoir asséchant, ils sont donc susceptibles de consumer l’Énergie, aussi convient-il
d’être vigilant en cas de vide d’Énergie, de vide de YIN ou de sécheresse de sang.
Leur efficacité doit être préservée en les introduisant au dernier moment dans les décoctions.
443
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Bronchite et coqueluche.
Douleurs intercostales.
Contre-indications : chaleur interne avec sécheresse de la bouche et de la gorge, langue rouge.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 3,5 à 10,5 g par jour en décoction
– préparation de poudre ou de pilule.
Contre-indications :
– vide de YIN avec sécheresse du sang mais sans signe d'humidité ou de froid.
– Ben Cao Jing Shu : nausée due à la remontée du feu, douleur abdominale due à la chaleur.
– Ben Cao Bi Yao : excès de feu du Poumon et de l’Estomac, avec vide de QI.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 1,75 à 7 g par jour en décoction légère,
– préparation de pilule ou de poudre.
444
Les remèdes aromatiques qui éliminent l’humidité
Contre-indications :
– la grossesse,
– les vides d'énergies.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 7 à 10,5 g par jour en décoction,
– préparation de poudre.
Contre-indications :
– absence de syndrome de stagnation (hématome) au niveau de la couche de sang ;
– faiblesse et froid de la Rate-Estomac.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 7 à 10,5 g par jour en décoction,
– préparation de poudre, de pâte ou d’alcoolat ;
– usage externe : application locale de pommade.
445
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Diarrhée.
Inappétence et flatulence.
Toux de vent-froid.
Œdème de la gorge.
Odontalgie.
Myalgies.
Prurit.
446
6. Les remèdes eupeptiques
Les eupeptiques sont des remèdes qui facilitent la digestion, luttent contre le ballonnement
abdominal et les stagnations des aliments.
Ils permettent également de tonifier l’Estomac et d’harmoniser le Foyer moyen. Ils sont
indiqués dans le traitement des états dyspeptiques caractérisés par :
– inappétence,
– aérophagie,
– reflux gastro-œsophagien,
– éructations,
– nausées,
– vomissements,
– gêne épigastrique avec lourdeur et pesanteur,
– ballonnement abdominal,
– troubles du transit...
Comme les eupeptiques ne sont que des remèdes symptomatiques, la mise en œuvre d’un
traitement étiologique est nécessaire :
– en cas de Froid de l’Estomac-Rate, il faut associer des médications qui réchauffent la zone
médiane et dispersent le froid ;
– en cas de stagnation de l’énergie de la Rate et de l’Estomac, il faut ajouter des remèdes qui
font circuler le QI ;
– en cas de constipation, il faut associer des laxatifs ;
– en cas d’insuffisance de la Rate et de l’Estomac, il faut associer des remèdes qui tonifient ces
viscères.
447
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– vide de YIN avec efflorescence de feu,
– atteintes oculaires,
– affections de la bouche, des dents et de la gorge,
– Re Yong Ben Cao : œdèmes des membres inférieurs, convalescence des maladies épidémiques ;
– Shui Xi Ju Yin Shi Bu : en période de convalescence, il peut engendrer le vent et être néfaste aux yeux.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 5 à 10,5 g par jour en décoction,
– extraction de jus de 17,5 à 35 g par jour de plante fraîche ;
– usage externe :
– lavage local avec l’eau de décoction,
– application locale de broyat.
Contre-indications :
– la consommation doit être prudente en cas de faiblesse ou de vide de la Rate et de l’Estomac ;
– Ben Cao Jing Shu : en cas de vide de la Rate et de l’Estomac avec accumulation alimentaire, il
faut l’associer avec des produits tonifiants et ne pas l’utiliser en excès ;
– Sui Xi Ju Yin Shi Bu : la consommation excessive peut provoquer une consumation du QI,
blesser les dents et engendrer la faim, elle est déconseillée à jeun et contre-indiquée en cas de
faiblesse générale.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 7 à 14 g par jour en décoction,
– préparation de poudre ou de pilules ;
– usage externe : en application locale.
448
Les remèdes eupeptiques
Contre-indications :
– le basilic est à utiliser avec prudence dans les vides de QI avec sécheresse du sang ;
– Qian Jin Shi Zi : la consommation excessive ou prolongée peut rendre rugueux le souffle de
l’Énergie nourricière et de l’énergie de défense ;
– Jia Yu Ben Cao : le basilic doit être consommé avec modération, il peut entraîner une stagnation
au niveau des articulations, rendre rugueux le souffle de l’énergie nourricière et de l’énergie de
défense et ralentir la circulation du sang dans les vaisseaux.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 7 à 10 g par jour, en décoction,
– extraction du jus ;
– usage externe :
– application locale de broyat,
– préparation de poudre après avoir été grillé,
– lavage local des plaies avec la décoction.
449
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mécanisme d’action :
– Ben Cao Qiu Zhen : « La saveur piquante de la carotte explique son rôle légèrement dispersant,
sa saveur douce permet son action de réunion HE et sa nature neutre assure son pouvoir
d’abaissement. Pour ces raisons, la carotte peut tonifier le milieu et abaisser l’énergie, si bien
que les pervers de l’Estomac et de l’Intestin peuvent être éliminés. S’il est précisé que la carotte
peut tonifier le milieu et stimuler l’appétit, ceci ne signifie pas qu’elle puisse tonifier le vide du
milieu ou l’inappétence due au vide.
En réalité, c’est par l’élimination des pervers que le milieu est tonifié. »
– Yi Lin Zuan Yao : « La saveur douce de la carotte est tonifiante, sa saveur piquante est humec-
tante, aussi la carotte peut tonifier le YANG et réchauffer le bas. »
Indications :
Troubles de la digestion.
Diarrhée chronique.
Toux chronique.
Rougeole.
Varicelle.
Coqueluche.
450
Les remèdes eupeptiques
Indications :
Douleur gastrique et abdominale.
Froid de l’Estomac avec nausées et vomissements.
Douleur herniaire et du petit bassin.
Stagnation de froid avec lombalgie.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 3,5 à 7,5 g par jour en décoction.
451
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Irrégularités menstruelles.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction.
Remarque : le rhizome, doux et froid, tonifie le vide, tonifie l’Estomac, régularise les menstrua-
tions. Il est indiqué dans les états de faiblesse en période de convalescence, les dyspepsies et les
irrégularités menstruelles à la posologie de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction
452
Les remèdes eupeptiques
453
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Régurgitations acides.
Nausées et vomissements.
Ballonnement.
Flatulence par stagnation des aliments.
Diarrhée glaireuse de type chaleur.
Dysphonie et toux dues aux glaires.
Chaleur des glaires et sensation de gêne à la gorge.
Épistaxis, hémoptysie.
Polydypsie.
Migraine ou céphalée.
Affections dues à l’excès d’alcool.
Gang Mu : consommé en poudre, il traite les « cinq écoulements » WU LIN, le bouillon est recom-
mandé en bain de pieds pour les œdèmes, le jus traite les diarrhées glaireuses et les dyspho-
nies, les pertes de connaissance dues aux gaz toxiques et à la fumée, le broyat traite les
brûlures et les lésions post-traumatiques.
Contre indications :
– Ben Jing Feng Yuan : en cas de vide et de froid de la Rate et de l’Estomac, avec digestion difficile,
l’assimilation du Radis long est impossible ;
– Ben Cao Yuan Yi : la consommation du Radis long avec les plantes médicinales suivantes peut
entraîner le blanchissement des moustaches et des cheveux : Polygonum multiflorum,
Rhemania glutinosa.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 35 à 120 g de jus de cuisson après broyage, après cuisson ou en soupe ;
– usage externe : application locale de jus ou de pâte obtenue par broyage.
Oryza sativa L. GU YA Pousses de riz
Partie employée : les pousses de riz grillées jusqu’à éclatement du grain de riz puis refroidies,
ou bien elles sont grillées jusqu’au brunissement puis humidifiées et séchées.
Saveur – Nature : douce – tiède, sans toxique.
Lieu d’action : les méridiens de la Rate ZU TAI YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action : consolide et tonifie la Rate – ouvre l’appétit – harmonise le Réchauffeur moyen
– favorise la digestion.
Indications :
Dyspepsie.
Ballonnement de type plénitude.
Diarrhée.
Inappétence.
454
Les remèdes eupeptiques
Flatulence.
Diarrhée dysentériforme.
Surmenage.
Lombalgie et douleur de jambe.
Contre-indications :
– la consommation excessive blesse l’Estomac et peut déclencher le Vent,
– en cas d’ictère, ce produit est contre-indiqué.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 10 à 35 g par jour en décoction,
– tremper dans l’alcool,
– réduction en poudre ;
– usage externe : en application locale.
Mimosa pudica L. HAN XIU CAO Sensitive
Partie employée : la plante entière séchée.
Saveur – Nature : douce – froide, légèrement toxique.
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action : chasse la chaleur – calme l’esprit – supprime les accumulations – neutralise les toxiques.
Indications :
Entérite.
Gastrite.
Insomnie.
Accumulation parasitaire chez le nourrisson.
Œdème et douleur des yeux.
Abcès profond.
Zona.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction ou trempé
dans de l’alcool.
455
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– les insomnies ;
– Ben Cao Shi Yu : il est préférable de boire le thé chaud, froid il peut provoquer l’accumulation
des glaires ; l’abus peut engendrer insomnie et amaigrissement, il est contre-indiqué avec Poria
cocos et Inula nervosa.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 3,5 à 11 g par jour, en décoction, en infusion,
– préparation de pilules ou de poudres ;
– usage externe : application locale de broyat.
Camelia sinensis TUO CHA – PU ER CHA Thé
Présentation :
Le thé TUO CHA est cultivé exclusivement dans la province de Yunnan, dans le district du Shia
Kwan, entre 1 000 et 2 000 m d’altitude.
Les feuilles récoltées à la main subissent une préparation traditionnelle qui diffère des
méthodes utilisées pour la préparation des autres thés. Les feuilles récoltées sont nettoyées et
séchées rapidement. Triées, elles sont mises à fermenter, à la fin de cette opération, on obtient le
thé PU ER, une des variétés de thé du Yunnan.
456
Les remèdes eupeptiques
Un nouveau tri permet de sélectionner la meilleure qualité. Les feuilles choisies sont nettoyées
à la vapeur qui en élimine tous les germes. Le thé est alors étendu en couches épaisses dans les
séchoirs, où il flétrit lentement pendant un mois aux vents ni trop forts, ni trop faibles. Il est
ensuite comprimé dans des moules en bambou après un nouveau passage à la vapeur, qui lui
donnent sa forme particulière de nid d’oiseau.
Saveur – Nature : amère – âpre et froide. Ben Cao Cai Xin : douce, amère, froide, sans toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action :
– il facilite la digestion en cas d’excès de consommation de viande – chasse les glaires du vent –
élimine la chaleur – neutralise les toxiques – produit les liquides organiques – apaise la soif –
traite les douleurs abdominales dues que SHA – assèche le choléra et les diarrhées glaireuses ;
– Ben Jing Feng Yuan : il peut chasser le ZHANG « accès palustre », arrête la diarrhée ;
– Gang Mu Xi Wei : il neutralise les toxiques gras de la viande de bœuf et de mouton – chasse les
glaires et abaisse le souffle – lave les intestins – facilite le transit intestinal – diminue les effets
toxiques de l’alcool – facilite la digestion et dissipe les glaires – purifie l’Estomac – produit les
liquides organiques ;
– Ben Cao Cai Xin : il élimine la chaleur superficielle du Foie et de la Vésicule, élimine le feu-vide
du Poumon et de l’Estomac, fait naître les liquides organiques et arrête la soif.
Indications :
Aérophagie.
Lenteur digestive.
Douleur abdominale.
Trouble du transit intestinal.
Diarrhée glaireuse.
Remarque : les travaux modernes ont mis en évidence le rôle hypolipémiant du thé TUO CHA.
Contre-indications : les sujets en état de vide (Gang Mu Xi Wei).
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 30 à 75 g par jour en décoction.
457
7. Les remèdes qui activent la circulation de
l’énergie
Généralement, les remèdes qui facilitent la circulation de l’énergie et lèvent les stagnations
sont de saveur piquante, de nature tiède et de caractère odoriférant.
Ils permettent de régulariser la Rate, d’activer l’énergie, d’éliminer les stagnations d’énergie du
Foie, de calmer les dyspnées, d’abaisser le QI. Ils sont prescrits essentiellement dans les
syndromes provoqués par la stagnation de l’énergie.
Nous rappelons qu’une stagnation d’énergie provoque des symptômes améliorés par la
chaleur, le mouvement, le massage, aggravés par le froid et le repos. Les principales causes de
cette stagnation sont :
– le froid d’origine externe ou interne,
– les dérèglements alimentaires,
– les conflits psycho-affectifs.
Les remèdes qui régularisent la Rate et font circuler l’énergie sont indiqués en cas de douleur
et ballonnement abdominal avec sensation de plénitude, nausées et vomissements, aérophagie,
constipation ou diarrhée par stagnation de l’énergie de la Rate et de l’Estomac.
Ceux qui permettent de faire circuler l’énergie du Foie sont employés dans les syndromes de
stagnation de l’énergie du Foie avec douleur des flancs, sensation de plénitude épigastrique,
régurgitations acides, irrégularités menstruelles; état dépressif.
Les remèdes qui calment la dyspnée et abaissent le QI sont prescrits lorsque l’énergie du
Poumon est bloquée, provoquant douleur thoracique, toux, dyspnée...
Par ailleurs, les remèdes qui facilitent la circulation de l’énergie permettent également de
tonifier l’Estomac, éliminer les glaires et lever les obstructions.
459
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– Gian Nan Ben Cao : chasse les glaires froides, tonifie les voies du YANG, libère les toxiques de
l’eau, traite les spermatorrhées ;
– GANG Mu : « L’odeur de l’ail est forte, elle permet de faire communiquer les cinq organes avec
leurs orifices, elle chasse l’humidité et le froid, supprime les pervers, dissipe les œdèmes et
élimine les stagnations alimentaires. »
Indications :
Douleur abdominale et épigastrique de type froid.
Stagnation des aliments.
Pleurs nocturnes des enfants, avec douleur abdominale et pâleur du visage.
Œdème et ballonnement.
Fièvre et frissons avec tremblement des mains, froid dans la région du cœur et pâleur du
visage.
Intoxication par les crustacés.
Toxique des viscères.
Hémorragies : épistaxis, hématémèse, hématurie...
Coqueluche.
Tuberculose pulmonaire.
Œdèmes toxiques.
Vent de l’abdomen.
Maladie de Shang Han.
Névrodermites.
Prurit vulvaire.
Morsure de scolopendre.
Otites.
Trichophytie du cuir chevelu.
Hépatites.
Entorses.
Contre-indications :
– les syndromes vide de YIN avec efflorescence du feu,
– les atteintes oculaires,
– les affections de la bouche, de la gorge et de la langue,
– au cours de la période de convalescence des maladies épidémiques ;
– Ben Cao Jing Shu : l’ail est contre-indiqué dans les syndromes chaleur des Poumons et de
l’Estomac, en cas de feu du Foie et des Reins, dans les vides d’énergie et les insuffisances de sang.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 5 à 18 g par jour, en décoction,
– entre dans la composition de pilules ;
– usage externe : application locale de broyat, utilisation en moxibustion.
460
Les remèdes qui activent la circulation de l’énergie
Indications :
Douleur de type froid de l’Estomac.
Hernie.
Vent des intestins.
Hématurie.
Contre-indications :
– vide de YIN avec déperdition de sang,
– absence de stagnation de QI avec stagnation du sang,
– la grossesse.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 5 à 10,5 g par jour en décoction,
– extraction du jus,
– préparation de pilule ou de poudre.
Allium ascalonicum HU CONG Échalote
Partie employée : le bulbe.
Saveur – Nature : piquante – tiède, sans toxique.
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action :
– réchauffe le Foyer Moyen – abaisse le QI ;
– Si Liao Ben Cao : eupeptique, stimule l’appétit, traite les insuffisances d’énergie des cinq
organes.
Indications :
Œdèmes toxiques.
Œdème subit du visage et du corps avec dysurie, ballonnement et dyspnée.
Ballonnement.
Anorexie.
Contre-indications :
– la consommation abusive d’échalotes peut donner des pertes de mémoire et peut concourir à
entretenir la chronicité d’une maladie ;
461
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– les syndromes vide-froid de l’Estomac et de la Rate,
– en cas d’efflorescence interne de l’humidité des glaires,
– les toux d’origine externe,
– les diarrhées par vide de Rate ;
– Ben Cao Tu Jing : « Il ne faut pas consommer, au cours du même repas, du crabe et des kakis,
cela peut entraîner douleur abdominale et diarrhée. »
Mode d’emploi et posologie :
– le fruit est consommé cru ;
– le calice est utilisé en décoction à la posologie de 7 à 15 g pour renverser la circulation à
contre-courant du QI, pour combattre les éructations, les nausées et les vomissements.
462
Les remèdes qui activent la circulation de l’énergie
Indications :
Douleurs épigastriques chroniques et récidivantes.
Douleurs herniaires.
Douleur par stagnation de l’énergie et du sang chez les femmes.
Gros reins.
Contre-indications :
– prudence d’emploi pendant la grossesse,
– l’association avec des fèves est interdite car provoque l’agitation du QI.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 3,5 à 10,5 g par jour en décoction, prépara-
tion de pilule ou de poudre.
463
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– les toux par vide d’énergie et par vide de YIN ;
– prudence en cas d’hémoptysie ;
– Ben Cao Hui Yin : les syndromes d’épuisement des liquides organiques ; les transpirations
spontanées par vide de l’Énergie originelle YUAN QI ; hémoptysie et hématémèse ;
– Ben Cao Chong Xin : ne pas en consommer en l’absence de signe de stagnation.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 3 à 10 g par jour en décoction,
– entre dans la composition de pilules et de poudres.
Citrus aurantium L. ZHI KE Orange
Partie employée : le fruit vert presque à maturité, coupé en deux, séché au vent et grillé à feu
doux.
Saveur – Nature : amère et piquante – froide sans toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN, de la Rate ZU TAI YIN et du Gros Intestin
SHOU YANG MING.
Mode d’action : « casse » le QI – fait circuler les glaires – dissipe les accumulations.
Indications :
Accumulation de glaires dans la zone thoraco-diaphragmatique.
Plénitude thoracique.
Algies costales.
Accumulation des aliments.
Nausées et vomissements.
Éructations.
Diarrhée glaireuse et ténesme.
Prolapsus rectal ou utérin.
Convulsion des enfants.
Urticaire.
Contre-indications :
– la grossesse,
– la prudence est recommandée en cas de vide et faiblesse de la Rate et de l’Estomac,
– d’après Li Gao : faiblesse de l’énergie du sang ;
– Ben Cao Jing Shu :
– vide et faiblesse de l’énergie du Poumon,
– vide de la Rate et de l’Estomac,
– mauvaise circulation du ZHONG QI due aux glaires et dyspnée,
– lorsque la toux ne provient pas de la pénétration du FENG HAN dans le Poumon, provoquant
des stagnations du QI,
– toux due à l’efflorescence du feu par vide de Yin : dans ce cas, ce remède peut provoquer
une aggravation importante,
– avant et après l’accouchement, il est préférable de ne pas en user.
464
Les remèdes qui activent la circulation de l’énergie
Contre-indications :
– vide et faiblesse de la Rate et de l’Estomac
– la grossesse,
– Yi Xue Ju Men : vide dû à une maladie chronique ;
– De Bei Ben Cao : ce produit endommage le Souffle originel ZHEN YUAN ; il ne faut pas en
consommer en l’absence de plénitude due aux pervers.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 7 g par jour en décoction, préparation de pilule ou de poudre ;
– usage externe : application locale de poudre, application chaude du produit grillé.
465
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– toux par vide de Poumon,
– œdème par vide de la Rate,
– une consommation prolongée peut affaiblir le malade.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 10,5 g par jour en décoction, préparation de pilule ou de poudre, cette
plante est potentialisée par Ulmus pumila ;
– usage externe :
– lavage local avec la décoction,
– application locale de poudre.
466
Les remèdes qui activent la circulation de l’énergie
Indications :
1
Syndromes d’accumulation ZHENG JIA .
Stagnation de sang et d’énergie.
Douleur avec gonflement des flancs.
Aménorrhée.
Douleur abdominale due à la stagnation de sang dans le post-partum.
Lésions traumatiques.
Dermite avec enflure.
Contre-indications :
– insuffisance de l’énergie,
– faiblesse physique,
– syndrome de sécheresse de sang avec aménorrhée,
– grossesse.
Mode d’emploi et posologie : usage externe :
– de 5 à 10,5 g par jour en décoction,
– préparation de poudre ou de pilule.
Contre-indication : excès de feu par vide de YIN qui mobilise le sang et provoque la toux.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 7 g par jour en décoction, préparation de pilules et de poudre ;
– usage externe : utilisation de la sciure.
1. ZHENG JIA : ce syndrome désigne les accumulations en masse dans l’abdomen et qui sont visibles :
– lorsque c’est dur et immobile, la douleur est fixe : c’est ZHENG ;
– lorsque c’est intermittent et mobile, la douleur est erratique : c’est le JIA.
Pour beaucoup, ce syndrome est comparable à celui des JI JU. Très souvent, il est secondaire à une tristesse
excessive ou à un excès alimentaire qui provoque une atteinte de la Rate et du Foie, engendre une
dysharmonie des organes et des entrailles (ZANG FU), une insuffisance de Souffle orthodoxe (ZHENG QI), une
stagnation de l’Énergie, la formation d’hématomes et de nouures fixes.
467
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– vide de QI sans accumulation,
– vide de YIN avec chaleur du sang.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 5 à 10,5 g par jour en décoction ;
– usage externe : application locale de poudre ou de broyat.
468
Les remèdes qui activent la circulation de l’énergie
Contre-indications :
– les affections pulmonaires avec toux,
– hémoptysie,
– les problèmes de la gorge,
– la grossesse ;
– Ben Cao Zhen : « Le tabac est un produit dont la nature appartient au YANG pur, il excelle à faire
circuler et disperser, il est utilisé en cas de stagnation de YIN, s’il y a efflorescence du YANG,
excès de sécheresse et de feu, hypersudation avec vide de QI, respiration courte, il ne faut pas
l’employer » ;
– Ben Cao Hui Yan : « Ne pas l’employer dans les vides de YIN avec vomissement de sang ou en
cas de sécheresse du Poumon ; il est contre-indiqué dans les insuffisances ou vides de Yin. »
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : en décoction, extraction du jus, fumé sous forme de cigarette ;
– usage externe :
– lavage local avec la décoction,
– application locale de poudre.
469
8. Les remèdes purgatifs et évacuants
471
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Si certains peuvent être prescrits dans les constipations par accumulation de froid, il importe
de leur adjoindre des drogues qui réchauffent le LI.
Les purgatifs de saveur amère et de nature froide permettent non seulement de favoriser
l’évacuation des selles, mais ils facilitent aussi l’élimination des plénitudes de chaleur, ils abais-
sent et purgent la chaleur stagnante. Ils sont donc indiqués dans les syndromes de plénitude de
chaleur avec fièvre élevée, délire, céphalée, yeux rouges, gorge enflée et douloureuse, gingivite,
voire excès de feu responsable d’hémorragie de la partie supérieure du corps, épistaxis, hémop-
tysie, vomissement de sang... tout symptôme accompagné ou non de constipation.
Au stade précoce des dysenteries avec ténesme, stagnation et amas de nourriture, diarrhée,
évacuation incomplète des intestins, ces remèdes peuvent chasser le pervers et évacuer les
amas. Associés aux vermifuges, ils facilitent l’expulsion des vers.
Ils peuvent intervenir dans le traitement des urgences abdominales en combinaison avec les
thérapeutiques classiques.
Les purgatifs peuvent également être associés aux remèdes qui éliminent la chaleur et les
toxiques, à ceux qui activent le sang et lèvent les stagnations.
Contre-indications :
– la grossesse,
– le Ben Cao Jing Shu contre-indique ce produit chez le nourrisson qui présente un froid-vide de
l’Estomac et de la Rate avec diarrhée et anorexie.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : préparation de pilule ou de poudre, de 1,75 à 5 g par jour ;
– usage externe : application locale de poudre.
Rheum officinale L. DA HUANG Rhubarbe
Rheum palmatum L.
Partie employée : le rhizome.
Saveur – Nature : amère – froide. Bie Lu : très froide, sans toxique.
472
Les remèdes purgatifs et évacuants
Lieu d’action :
– les méridiens de l’Estomac ZU YANG MING, du Gros Intestin SHOU YANG MING et du Foie ZU JUE YIN ;
– Gang Mu : la couche du sang des cinq méridiens : Rate ZU TAI YIN, Gros Intestin SHOU YANG MING,
Estomac ZU YANG MING, Foie ZU JUE YIN, Maître du Cœur SHOU JUE YIN.
Mode d’action :
– élimine les toxiques de la chaleur – dissipe les accumulations et les stagnations – fait circuler
les accumulations de sang – favorise la circulation de l’eau et des aliments – calme et harmo-
nise les cinq organes ;
– Bie Lu : harmonise l’Estomac, abaisse le QI, supprime les glaires, élimine les accumulations de
chaleur dans les intestins, élimine les accumulations de sang froid menstruel.
Indications :
Syndrome de Shang Han au niveau de l’entraille YANG MING avec pénétration en profondeur du
YANG pervers, qui se manifeste de la manière suivante : selles sèches, ballonnement abdominal
et douleur, paroles incohérentes, fièvre ondulante, transpiration des extrémités, absence de
crainte du froid, plénitude abdominale, sécheresse réelle.
Constipation due à la chaleur réelle.
Hyperthermie avec propos délirants.
Accès de folie avec paroles incohérentes.
Accumulations alimentaires avec ballonnement abdominal.
Diarrhée dysentériforme débutante avec ténesme.
Syndromes dysentériques chroniques avec diarrhée glairosanguinolente, ténesme et épreintes.
Stagnation du sang menstruel.
Accumulation de sang dans le post-partum.
Dysménorrhée ou aménorrhée avec pertes blanches.
Accumulations parasitaires chez les enfants.
Accumulation d’humidité-chaleur dans les cinq entrailles.
Maladies épidémiques pendant la période de chaleur.
Fièvres épidémiques avec céphalées.
Douleur et rougeur des yeux.
Hématémèse, épistaxis.
Écoulements urétraux.
Hématurie, dysuries.
Œdèmes infectieux ulcérés ou non.
Furoncles, brûlures, aphtes.
Contre-indications :
– la rhubarbe est à utiliser avec prudence dans les syndromes suivants :
– avant la guérison complète des maladies d’origine externe,
– insuffisance de sang et vide de QI,
– vide-froid de la Rate et de l’Estomac,
– absence de chaleur réelle,
– en l’absence de syndrome d’accumulation d’aliments ou de sang,
– pendant la période de gestation et après l’accouchement ;
– Scutellaria baïcalensis (HUANG QIN) potentialise ses effets ;
– Yao Xin Lun : la rhubarbe craint l’eau froide et le vernis sec ;
– Ben Cao Hui Yan : Il ne faut pas utiliser facilement la rhubarbe lorsqu’il y a : atteinte de la
couche du QI, froid de l’Estomac, vide de sang, en cas de grossesse et dans le post-partum, dans
les maladies chroniques, chez les vieillards.
473
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– altération de l’état général,
– grossesse,
– diarrhée,
– froid du Réchauffeur moyen.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 3,5 à 7 g par jour en décoction légère en fin d’ébullition ;
– réparation de poudre 1,75 à 3,5 g ;
– infusion.
474
Les remèdes purgatifs et évacuants
Contre-indications :
– le chanvre « craint » l’association avec Poria cocos (FU LING), Cynanchum atractum (BAI WEI) et
aussi la poudre d’huître ;
– une posologie excessive et prolongée peut blesser les vaisseaux du sang, provoque une perte
de Quintessence et d’Énergie ;
– chez la femme, peut donner des leucorrhées. En cas de diarrhée, le chanvre est contre-indiqué.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction, préparation de poudre ou de pilule ;
– usage externe : application locale après broyage, extraction d’huile à usage local.
475
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– chaleur interne due à l’humidité des glaires,
– ballonnement avec stagnation du Réchauffeur moyen,
– diarrhée.
– Ben Cao Tu Jing : « Le miel cru a une nature fraîche et glissante, il peut être employé comme
laxatif et est contre-indiqué en cas de vide du souffle du Gros Intestin avec non-digestion des
aliments, en cas de vomissements chez les éthyliques, dans les ballonnements par plénitude
du Réchauffeur moyen, dans les syndromes humidité-chaleur avec œdème des pieds. »
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : en dilution dans l’eau à la dose de 10 à 40 g ou entre dans la composition de
pilules ou de pommades ;
– usage externe : en application locale.
Exemples d’ordonnance :
– Traitement de la toux : extraire le jus de 600 g de gingembre ; chauffer à feux doux 600 g de
miel en rajoutant le jus de gingembre ; cuire jusqu’à évaporation complète du gingembre ;
consommer une cuillère à café de miel ainsi préparé, trois fois par jour.
476
Les remèdes purgatifs et évacuants
– Maladies du YANG MING avec épuisement des liquides organiques, transpiration spontanée,
polyurie et constipation : réchauffer à feu doux dans une casserole de cuivre 100 cl de miel
pour préparer des suppositoires (SHANG HAN LUN).
– Ulcère d’estomac : faire bouillir 12 g de réglisse et 7 g de peau de mandarine séchée (CHEN PI),
jeter le résidu et ajouter 66 g de miel, à consommer en deux prises quotidiennes.
Contre-indications :
– grossesse,
– diarrhée.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : préparation de pilule
– usage externe : application locale de broyat ou de la décoction.
477
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Syndrome d’accumulation du froid.
Douleurs abdominales avec ballonnement de plénitude.
Pétéchies.
Accumulation de glaires.
Diarrhée dysentériforme.
Œdèmes.
Furoncles, dermatophyties.
Contre-indications :
– faiblesse générale,
– grossesse, le croton peut provoquer des fausses couches,
– absence d’accumulation de froid.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : préparation de pilule ou de poudre de 0,15 à 0,35 g.
Remarque : l’huile de croton est indiquée dans :
– les attaques par le vent,
– les douleurs de la gorge,
– les trismus.
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 7 g par jour en décoction, préparation de poudre ;
– usage externe : application locale de poudre pure ou diluée.
Remarque : la graine SHU KUI ZI, douce, froide, sans toxique, est diurétique et laxative.
Elle est indiquée en cas d’œdème, de syndrome LIN, de constipation et de dermites infec-
tieuses.
Ses contre-indications sont la grossesse et le vide-froid de la Rate et de l’Estomac.
Sa posologie est de 3,5 à 10,5 g par jour en décoction ou en poudre qui peut être aussi
appliquée localement.
478
9. Les vermifuges
Cette catégorie de remèdes est destinée à lutter contre les parasites. Ils agissent en provo-
quant la lyse et l’expulsion de ces parasites, en particulier intestinaux : ascaris, oxyures, ténia... Ce
diagnostic de parasitoses peut être une découverte d’examen systématique par l’analyse des
selles ou être évoqué devant une symptomatologie évocatrice : douleur abdominale, ballonne-
ment, nausée, anorexie, fringale, prurit anal ou des muqueuses, éventuellement ictère, amaigris-
sement, œdème. Certains de ces vermifuges peuvent être employés localement pour lutter
contre des parasites tels que les trichomonas, les schistosomes...
La prescription des vermifuges obéit à un certains nombre de règles qu’il importe de
respecter :
– le choix du vermifuge est fonction du parasite en cause, de la constitution du sujet, du
caractère d’urgence ou non de la prescription ;
– une fois le syndrome d’entassement JI ZHI éliminé, il faut ajouter des laxatifs ;
– en cas d’insuffisance de la Rate et de l’Estomac, il faut tonifier ces deux fonctions ;
– prescrire au préalable des remèdes tonifiants chez les sujets faibles ou administrer simulta-
nément les deux types de médications ;
– devant un syndrome abdominal douloureux, il faut d’abord le calmer puis expulser les
parasites.
La prescription se fait de préférence à jeun pour que le vermifuge soit directement au contact
avec le parasite.
Leur toxicité impose de respecter les posologies surtout chez les sujets âgés ou affaiblis et
pendant la grossesse.
479
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– dépression nerveuse,
– pathologie cardiaque ou rénale,
– grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : 3,5 à 7 g par jour en décoction, préparation de poudre ou de pilules ;
– usage externe : en application locale ou lavage avec l’eau de décoction.
Exemple de prescription : algies rhumatismales : 17,5 g de racines fraîches cuites au bain-
marie.
480
Les vermifuges
Contre-indications :
– l’utilisation doit être prudente en cas de vide de QI avec piégeage en bas ;
– Si Liao Ben Cao : la consommation excessive peut engendrer de la chaleur ;
– Ben Cao Jing Shu : ne pas l’utiliser lorsque la maladie appartient aux syndromes de vide. Ne pas
l’employer en cas de vide de Rate-Estomac même s’il existe un syndrome d’accumulation.
Lorsque la maladie appartient au syndrome de vide de YIN et de YANG, avec insuffisance de
l’Énergie du milieu (ZHONG QI) et qu’il n’y a pas d’accumulation avec flatulence dans l’Intestin et
l’Estomac, c’est une contre-indication ;
– Ben Jing Feng Yuang : après les diarrhées : diarrhée dysentériforme et diarrhée de type vide, ne
pas l’employer.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 5 à 10 g par jour en décoction,
– de 35 à 70 g dans son utilisation antiparasitaire, préparation de poudre ou de pilule ;
– usage externe : application locale de poudre ou de l’eau de décoction.
481
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
482
10. Les remèdes qui ouvrent les orifices
Ce sont des remèdes à caractère aromatique qui ouvrent les orifices et « réveillent » l’Esprit. Ils
sont indiqués en cas de perte de connaissance brutale : syncope, apoplexie, épilepsie, c’est-à-dire
dans des syndromes d’atteinte de l’enveloppe du cœur par la pénétration de la chaleur ou l’obs-
truction des orifices par les glaires.
Ces pertes de connaissance se différencient en deux grands tableaux de vide et de plénitude :
– perte de connaissance de type vide : il s’agit d’un syndrome de fermeture BI, avec mâchoires
serrées, poings fermés, pouls fort qui nécessite l’administration de remèdes qui ouvrent les
orifices. Lorsque ce syndrome de fermeture est dû au froid, le corps est froid, le visage cyanosé,
l’enduit de la langue est blanc, le pouls retardé ; dans ce tableau, les remèdes doivent être de
nature tiède, associés à des médications qui dispersent le froid et activent la circulation de
l’énergie. Lorsque ce syndrome de fermeture est dû à la chaleur, le corps est chaud, le visage
rouge, l’enduit de la langue jaune et le pouls est rapide ; dans ce tableau, les remèdes doivent
être de nature froide en association avec des médications qui éliminent la chaleur et libèrent les
toxiques ;
– perte de connaissance de type plénitude : il s’agit d’un syndrome d’échappement TUO, avec
sueurs profuses et froides, pouls menu qui menace de disparaître ; dans ce tableau, les remèdes
qui ouvrent les orifices sont contre-indiqués, il faut de toute urgence rétablir le YANG.
Les remèdes qui ouvrent les orifices sont des médications d’urgence qu’il ne faut employer
que temporairement, ils peuvent endommager l’Énergie originelle YUAN QI et sont contre-
indiqués dans les phénomènes d’échappement. En raison de leur caractère aromatique et volatil,
il est déconseillé de les utiliser en décoction, il faut les prescrire en comprimé ou en poudre. Ces
dernières années, associés à des remèdes qui activent le sang ou l’énergie, qui réchauffent la
région médiane et qui calment la douleur, ils ont pu donner des résultats satisfaisants dans le
traitement de l’angor et de l’insuffisance coronarienne.
483
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indication : prudence d’emploi dans les vides de YIN avec échappement de feu.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 0,3 à 1,5 g par jour en décoction, en pilule ;
– usage externe : en fumigation
Cinnamomum camphora L. ZHANG NAO Camphrier - Le camphre
Saveur – Nature : piquante – chaude, légèrement toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN et de la Rate ZU TAI YIN.
Mode d’action : perméabilise les orifices – tue les parasites – calme les douleurs.
Indications :
Douleur et ballonnement thoraco-abdominal.
Œdème des pieds.
Furoncles et dermatophyties.
Odontalgies.
Blessures traumatiques.
Contre-indications :
– vide d’énergie,
– excès de feu.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : entre dans la composition de poudre à la dose de 2 à 5 LI ou délité dans
l’alcool ;
– usage externe : application locale de poudre.
Bois de camphrier ZHANG MU
Saveur – Nature : piquante – tiède et légèrement toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN, de la Rate ZU TAI YIN et du Poumon SHOU TAI YIN.
Mode d’action :
– chasse le vent et l’humidité – fait circuler l’énergie et le sang – favorise le jeu articulaire ;
– Ben Cao Cai Xin : réchauffe les voies du sang, favorise la circulation, action abortive.
484
Les remèdes qui ouvrent les orifices
Indications :
Douleurs et ballonnement abdominal.
Œdème des pieds.
Vent douloureux TONG FENG.
Douleur rhumatismale erratique.
Dermatophytie.
Circulation à contre-courant de l’énergie et stagnation de sang (Ben Cao Cai Xin).
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction, préparation d’alcoolature ;
– usage externe : lavage local avec la décoction.
Gleditsia sinensis Lam. ZHU YA ZAO Févier
Partie employée : le fruit vieilli.
Saveur – Nature : piquante et salée – tiède et toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN, de l’Estomac ZU YANG MING et du Gros
Intestin SHOU YANG MING.
Mode d’action : ouvre les orifices – élimine les glaires – chasse le vent – tue les parasites –
perméabilise les articulations.
Indications :
Attaque directe par le vent : accident vasculaire cérébral.
Vent de la tête.
Convulsions dues au vent.
Dysphagie.
Dyspnée due aux glaires.
Syndrome d’accumulation avec sensation de plénitude.
Dermite infectieuse.
Dermatophysie.
Rhumatisme.
Contre-indications :
– faiblesse de l’état général,
– la grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 1,75 à 3,5 g par jour en décoction, préparation de pilule ou de poudre ;
– usage externe :
– application locale, de poudre, de broyat, de pâte,
– utilisation en pulvérisation nasale ou en fumigation.
Veratrum nigrum L. LI LU Hellébore noire
Partie employée : la racine séchée.
Saveur – Nature : amère et piquante – froide, toxique.
Lieu d’action :
– les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN et de l’Estomac ZU YANG MING ;
– Ben Cao Cai Xin : le méridien du Foie ZU JUE YIN.
Mode d’action : élimine les glaires du vent – élimine les toxiques des insectes.
Indications :
Accumulation de glaires par attaque du vent (accident vasculaire cérébral).
485
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Épilepsie.
Ictère.
Dysenterie chronique.
Céphalée.
Dysphagie.
Dermatophyties et furoncles toxiques.
Contre-indications :
– faiblesse physique et insuffisance d’énergie,
– la grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : préparation de poudre 0,37 à 0,75 g ou de pilules ;
– usage externe : poudre en pulvérisation nasale ou en application locale.
Contre-indications : cette plante très toxique nécessite la plus grande prudence dans son
emploi.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : préparation de pilule ou de poudre 0,75 à 1,50 g par jour ;
– usage externe :
– lavage local avec la décoction,
– application locale de poudre,
– fumigation.
486
11. Les remèdes qui réchauffent l’intérieur
(WEN LI)
Ces produits sont aussi connus sous le nom de « remèdes qui dispersent le froid » parce qu’ils
permettent de réchauffer l’intérieur et d’éliminer le froid. Ils sont indiqués dans le traitement de
toutes les atteintes provoquées par le froid interne parce qu’ils sont de nature tiède, qu’ils élimi-
nent le froid, réchauffent la région médiane, renforcent le YANG et favorisent le « feu ». Ils répon-
dent ainsi à un des principes fondamentaux de la médecine chinoise cité dans le Nei Jing qui
consiste à apporter de la chaleur dans un syndrome de type froid.
Le froid interne LI HAN se manifeste sous deux tableaux différents :
– pénétration du froid pervers d’origine externe à l’intérieur : l’énergie YANG est entravée et
les signes suivants peuvent apparaître : nausées, vomissements, diarrhées, douleur épigastrique,
anorexie, froid des organes ; devant un tel tableau, il faut disperser le froid et réchauffer la région
médiane (ZHONG) ;
– froid d’origine interne engendré par un vide de YANG des Reins et du Cœur : la symptomato-
logie habituelle qui associe sueurs, crainte du froid, membres froids, souffle froid du nez et de la
bouche, pouls menu, traduit un épuisement du YANG ; ici, il faut renforcer le YANG et favoriser le
« feu ».
Selon les tableaux cliniques, les règles de prescription de cette catégorie de remèdes varient :
– devant un syndrome d’atteinte du BIAO (superficie) provoqué par la pénétration d’un froid
pervers externe, il faut associer des remèdes qui libèrent le BIAO ;
– devant une stagnation d’énergie avec accumulation de froid, il faut ajouter des remèdes qui
régularisent la circulation de l’énergie ;
– lorsque le froid et l’humidité sont obstrués, il faut associer des remèdes qui tonifient la Rate
et éliminent l’humidité ;
– devant un vide de YANG de la Rate et des Reins, il faut associer des remèdes qui tonifient et
réchauffent la Rate et les Reins ;
– devant un échappement d’énergie avec épuisement de YANG, il faut tonifier l’énergie.
Les remèdes de cette catégorie qui réchauffent l’intérieur sont de nature tiède et de saveur
piquante, ils possèdent un pouvoir intense, aussi endommagent-ils facilement les liquides
organiques. Il faut les prescrire avec prudence ou les interdire dans les syndromes de chaleur ou
de vide de YIN.
487
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– efflorescence de feu par vide de YIN,
– l’excès peut blesser les yeux et provoquer des furoncles d’après De Bai Ben Cao.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 3,5 à 7,5 g par jour en décoction,
– entre dans la composition de pilules et de poudres.
Cinnamomum cassia L. GUI PI Cannelle
Partie employée : l’écorce.
Saveur – Nature : piquante – tiède, sans toxique. Si Chuan Yong Yao Zi : piquante, douce, très
chaude, légèrement toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN, de la Rate ZU TAI YIN et des Reins ZU SHAO YIN.
488
Les remèdes qui réchauffent l’intérieur (WEN LI)
Mode d’action : réchauffe la Rate et l’Estomac – disperse le vent et le froid – fait communiquer
le sang des vaisseaux.
Indications :
Froid de l’abdomen.
Plénitude thoracique.
Éructations et vomissements.
Algies rhumatismales.
Diarrhée glairo-sanguinolente du vent des intestins.
Hématomes post-traumatiques.
489
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– efflorescence de feu par vide de YIN ;
– Ben Cao Jing Shu : excès de feu de l’Estomac et des Reins avec érections fréquentes, vomisse-
ments de type chaleur.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 3,5 à 11 g par jour, en décoction,
– entre dans la composition de pilules et de poudres ;
– usage externe : application locale de poudre ou de cataplasme de graines grillées.
Alpinia officinarum Hance. GAO LIANG JIANG Galanga
Partie employée : le rhizome séché.
Saveur – Nature : piquante – tiède.
Lieu d’action : les méridiens de la Rate ZU TAI YIN et de l’Estomac ZU YANG MING.
Mode d’action : tiédit l’estomac – chasse le vent – disperse le froid – fait circuler le QI – antalgique.
Indications :
Froid de la Rate et de l’Estomac.
Douleur et froid épigastrique.
Vomissement et diarrhée.
Éructations, nausées.
Accumulation alimentaire.
490
Les remèdes qui réchauffent l’intérieur (WEN LI)
Accès pernicieux.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 0,4 à 3,5 g par jour en décoction ou prépara-
tion de poudre.
491
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Froid de l’Estomac avec vomissements.
Douleurs thoraco-abdominales.
Toux due au froid des Poumons.
Douleurs rhumatismales.
Douleur de la gorge.
Dermite infectieuse de la région génitale.
Lésions traumatiques.
Contre-indications :
– toux de vide de Poumon,
– vide de YIN avec efflorescence du feu,
– Gang Mu : la consommation abusive peut blesser les yeux, engendrer le feu, consumer
l’énergie et léser la quintessence JING.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 10,5 g par jour en décoction, préparation de pilule ou de poudre ;
– usage externe : réduction en poudre pour application locale.
Contre-indications :
– efflorescence de feu par vide de YIN,
– affections oculaires,
– toux,
– Yao Xin Kao : « L’abus de piments provoque des vertiges et peut engendrer une agitation du
feu, une consommation régulière peut entraîner des hémorroïdes, des douleurs dentaires et de
la gorge. »
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 1 à 2,5 g par jour en pilules ou en poudre ;
– usage externe :
– application locale de broyat,
– lavage local avec la décoction.
492
Les remèdes qui réchauffent l’intérieur (WEN LI)
Contre-indications :
– les syndromes de chaleur réelle avec efflorescence du feu,
– les échappements de feu par vide de YIN,
– Ben Cao Hui Yan : une consommation excessive provoque une fuite de l’Énergie orthodoxe
responsable d’une faiblesse des intestins avec sensation de pesanteur de la partie inférieure du
corps ;
– Gang Mu : c’est un produit piquant et chaud qui use et qui disperse, il peut ainsi engendrer un
feu de la Rate et du Poumon, une consommation excessive peut être à l’origine de vertiges et
de troubles de la vue.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 1,8 à 3,5 g par jour en décoction,
– entre dans la composition de pilules et de poudres ;
– usage externe : inhalation de poudre.
493
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– les vides de YIN avec dégagement de feu, l’abus de poivre peut blesser les Poumons ;
– Ben Cao Bi Yao : « L’abus de poivre peut provoquer des poussées hémorroïdaires, des douleurs
dentaires et des vertiges. »
– Sui Xi Ju Yin Shi Bu : « L’abus de poivre peut provoquer l’agitation du feu interne, assèche les
liquides organiques, consumme le QI et blesse le YIN, blesse le sang et provoque des fausses
couches, favorise l’éruption de furoncles, blesse les yeux.
Pour ces raisons, il est contre-indiqué chez la femme enceinte, en cas de chaleur interne, avec
vide de YIN, en présence d’hémorroïdes, de dysphagie, de douleur dentaire et d’affections
oculaires. Les fèves vertes peuvent neutraliser ses toxiques. »
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 1,5 à 3,5 g par jour en décoction,
– entre dans la composition de poudres et de pilules ;
– usage externe : application locale de poudre.
494
12. Les remèdes qui calment le foie
495
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Ce tableau peut être réalisé par une attaque directe du vent ZHONG FENG qui se caractérise par
une syncope brutale, la langue est raide, l’élocution impossible, la bouche et les yeux déviés,
hémiplégie.
Relation avec la nosologie occidentale : hypertension artérielle, accidents vasculaires céré-
braux, insolation.
2. Le feu à son acmé produit le vent
Symptomatologie : fièvre, agitation, soif, convulsions, raideur de la nuque, opisthotonos, yeux
révulsés, perte de connaissance. La langue est rouge avec un piqueté rouge vif, l’enduit jaune, le
pouls est rapide et en corde.
Relation avec la nosologie occidentale : épilepsie, méningites, encéphalites, éclampsie, convul-
sions des maladies infectieuses fébriles.
3. Le vide de sang engendre le vent
Symptomatologie : vertiges, visage terne et jaunâtre, baisse de l’acuité visuelle, paresthésies de
la face dorsale des mains, fasciculations musculaires, trismus. La langue est pâle avec peu
d’enduit, le pouls est fin et en corde.
Relation avec la nosologie occidentale : anémie, tétanos, mouvements anormaux des mala-
dies du système nerveux central.
Les remèdes qui calment le Foie et apaisent le vent font céder les spasmes et calment les
convulsions, d’où leur seconde appellation « remèdes qui apaisent le vent et calment les convul-
sions ». Certains d’entre eux permettent également de calmer le Foie et d’abaisser le YANG ou
d’éliminer la chaleur.
Il convient de leur adjoindre des produits qui ouvrent les orifices et éliminent les glaires pour
dissiper l’obnubilation qui accompagne les différents tableaux envisagés ci-dessus.
496
Les remèdes qui calment le foie
497
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Furoncles.
HTA.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 7 à 10,5 g par jour en décoction,
– réduction en poudre,
– trempé dans de l’alcool.
Thlaspis arvense L. XI MING Tabouret des champs
Partie employée : la plante entière séchée lorsque les fruits sont à maturité.
Saveur – Nature : douce – neutre, sans toxique (Gang Mu).
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action : Gang Mu : harmonise le Foyer moyen, est utile au QI, favorise les fonctions du
Foie, clarifie la vue.
Indications :
Néphrite.
Endométrite.
Hypertension artérielle.
498
Les remèdes qui calment le foie
Parmi les remèdes qui calment le Foie et abaissent le YANG, certains purifient le Foie et tranquil-
lisent l’Esprit, ils sont souvent associés à ceux qui apaisent le vent et calment l’Esprit.
Contre-indications :
– vide de sang,
– vide de QI,
– la grossesse,
– Ben Cao Hui Yan : insuffisance et vide de YIN, sécheresse du JING, du sang, de la moelle, des
liquides organiques.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 7 à 10,5 g par jour en décoction, préparation de pilule et de poudre ;
– usage externe : application locale de poudre ou de pâte.
499
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications : prudence d’emploi dans les diarrhées et douleurs abdominales par vide-
froid.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 7 à 14 g par jour en décoction, préparation de
pilule ou de poudre.
Contre-indications :
– gastralgie,
– froid-vide de l’énergie et du sang.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 17,5 à 35 g par jour en décoction.
500
13. Les tranquillisants, remèdes qui calment
l’esprit AN SHEN YAO
Les tranquillisants sont des remèdes qui ont le pouvoir de calmer l’esprit, ce sont des médica-
tions symptomatiques prescrites dans les états d’insomnie, de sommeil agité, de nervosité, de
palpitations, de crises convulsives, de troubles mentaux.
Ces états sont en rapport avec un excès de feu du Cœur, un vide d’énergie ou un vide de sang
du Cœur.
En raison de leur action privilégiée sur le système nerveux central, ces remèdes sont actuelle-
ment indiqués dans les troubles psychiques, la neurasthénie, l’épilepsie ou les atteintes cardia-
ques. Chaque facteur étiologique nécessite un traitement spécifique, c’est pourquoi, aux médica-
tions symptomatiques que sont les tranquillisants, il faut adjoindre d’autres remèdes :
– lorsque le YIN et le sang sont en vide, il faut associer des produits qui tonifient le YIN et le
sang ;
– lorsque le YANG du Foie est en excès et remonte, il faut adjoindre des remèdes qui calment
le Foie et abaissent le YANG ;
– devant un feu du Cœur, il faut ajouter des remèdes qui éliminent ce Feu ;
– dans les crises convulsives ou les épilepsies, il faut associer des médications qui ouvrent les
orifices et éliminent les glaires ou qui calment le Foie et apaisent le vent.
Lorsque ces remèdes sont d’origine minérale, ils se présentent sous forme de poudre ou de
pilule à prendre per os, mais ceux-ci endommagent facilement l’énergie de l’Estomac, aussi
convient-il de leur associer des produits qui tonifient l’Estomac et la Rate.
Nombre de ces remèdes sont des produits toxiques qu’il ne faut prendre que de manière
temporaire en respectant la posologie.
501
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– toux de type vent-froid,
– diarrhée par froid du Foyer moyen,
– Ben Cao Feng Yuan : vide et froid du Foyer moyen avec diarrhée et polyurie ;
– Ben Cao Qiu Zhen : ne pas en abuser dans le cas d’une toux débutante.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 10 à 37 g par jour en décoction,
– consommation après cuisson au bain-marie ou dans un bouillon de riz, préparation de
pilules ;
– usage externe : en application locale.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 3,5 à 11,5 g par jour en décoction.
502
Les tranquillisants, remèdes qui calment l’esprit AN SHEN YAO
Contre-indications :
– diarrhée,
– présence de glaires abondantes.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 10,5 g par jour, en décoction, préparation de pilules ou de poudres ;
– usage externe : extraction de l’huile pour usage local.
503
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
504
14. Les remèdes qui éliminent l’eau et
l’humidité - Les diurétiques
Les diurétiques agissent en débloquant la voie des eaux, en provoquant l’élimination de l’eau
et de l’humidité.
Cette catégorie de remèdes permet de traiter les œdèmes, les dysuries, les affections provo-
quées par l’humidité ou par l’humidité-chaleur tels que : troubles urinaires, ictères, les maladies
fébriles de l’humidité SHI WEN, les glaires et les flegmes TAN YIN.
En pratique, selon les tableaux cliniques, l’adjonction de médications complémentaires peut
être nécessaire :
– dans le traitement des œdèmes, affections provoquées par la diffusion de l’eau et de
l’humidité vers l’extérieur, il faut associer des remèdes qui tonifient la Rate et favorisent l’élimina-
tion de l’humidité ;
– lorsque le YANG des Reins est insuffisant, il faut adjoindre des remèdes qui tonifient les Reins
et réchauffent le YANG ;
– lorsqu’un syndrome du BIAO accompagne l’œdème, il est nécessaire de provoquer une
sudorification. Dans le traitement des dysuries dues à la chaleur et à l’humidité, il est utile
d’adjoindre des remèdes qui éliminent la chaleur et dispersent le feu ;
– lorsque la dysurie est secondaire à une obstruction de la circulation de l’énergie ou à un
vide de YANG ou à un vide d’énergie, il faut ajouter des remèdes qui font circuler l’énergie,
éventuellement la tonifient ou tonifient le YANG ;
– en présence d’un syndrome dû aux glaires ou aux flegmes, d’un ictère, d’une maladie
fébrile due à l’humidité ou de diarrhée, selon les cas, on associe des médications qui dispersent le
vent, éliminent l’humidité, qui assèchent l’humidité et éliminent la chaleur, qui tonifient la Rate
ou des remèdes aromatiques qui transforment l’humidité.
Les diurétiques sont contre-indiqués dans les vides de YIN ou de liquides.
Lorsque l’œdème est en rapport avec une insuffisance de la Rate, il est primordial de tonifier la
Rate et de ne pas se limiter à favoriser l’élimination de l’eau.
Dans les spermatorhrées, en l’absence d’humidité-chaleur, il est déconseillé de prescrire des
diurétiques.
Trois groupes de remèdes se distinguent dans cette catégorie :
– les remèdes qui éliminent l’eau et réduisent les gonflements,
– les remèdes qui éliminent l’eau et évacuent les urines,
– les remèdes qui favorisent l’élimination de l’humidité et dissipent l’ictère.
505
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Œdème plénitude :
– attaque par le vent pervers externe : il s’agit d’œdème d’apparition rapide, débutant aux
paupières, s’étendant au visage, aux membres et à tout le corps ; il s’accompagne de céphalées,
de vertiges, de douleurs articulaires, de fièvre avec crainte du vent, sensation de froid, toux,
gorge rouge et douloureuse ;
– pénétration de l’eau-humidité : l’œdème est généralisé, avec signe du godet, il s’accom-
pagne d’oligurie, de fatigue avec sensation de pesanteur et de lourdeur du corps, la poitrine est
oppressée, le sommeil lourd, l’enduit de la langue est gras, le pouls mou ;
– stagnation de l’humidité-chaleur : l’œdème généralisé ne prend pas le godet, il s’accom-
pagne de sensation de gonflement et d’oppression thoracique, de fièvre avec agitation anxieuse,
la peau est humide et brillante, les urines rares, les selles sèches ou pâteuses, l’enduit de la
langue est jaune et gras, le pouls superficiel, glissant et parfois mou.
Œdème vide :
– obstruction du YANG de la Rate : l’apparition de l’œdème est progressive, elle débute aux
membres inférieurs, gagne l’abdomen jusqu’à l’épigastre ; l’œdème prend le godet, le visage est
flétri, l’esprit endormi, le corps et les membres sont froids, les urines sont rares, les selles non
moulées, la langue est pâle, l’enduit blanc et glissant, le pouls profond et lent ;
– vide et insuffisance du YANG de Rein : l’œdème, qui s’étend progressivement à l’ensemble du
corps, prend le godet et prédomine aux lombes et aux malléoles ; le visage est enflé et brillant, les
lombes sont douloureuses, les genoux lourds, la vitalité est faible, le malade parle peu et à voix
basse, les selles sont collantes et pâteuses, les urines sont rares et épaisses, le sujet est fatigué et
craintif, il aime la chaleur et craint le froid, la langue est pâle et épaisse, l’enduit blanc et glissant,
le pouls est profond et fin ou profond et ralenti ;
– vide de YANG du Cœur et des Reins : l’œdème s’accompagne de symptômes qui traduisent le
vide de YANG de Reins : œdème important prenant le godet, des membres inférieurs à la ceinture,
le corps et les membres sont froids, oligurie, la langue est grosse, pâle avec empreinte des dents,
l’enduit blanc est glissant; des signes de vide YANG du Cœur : palpitations, dyspnée, transpiration
spontanée, crainte du froid, oppression thoracique, précodialgies.
Un aspect particulier des œdèmes est réalisé par la pathologie des glaires YIN qui débordent et
stagnent dans les membres en créant des œdèmes semblables à ceux provoqués par les
maladies de l’eau SHUI QI avec des membres douloureux, lourds, œdémateux, oligurie, absence
de transpiration, toux dyspnéisante, glaires abondantes, blanches et spumeuses, l’enduit de la
langue est blanc, le pouls en corde est tendu.
506
Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité - Les diurétiques
– le vent pervers se transforme en chaleur qui descend dans le Réchauffeur inférieur, se mélange
à l’humidité pour donner des accumulations, douleur du bas-ventre à type de brûlures, écoule-
ments blanchâtres par le méat urinaire ;
– ou le vent et le froid se mêlent au souffle et au sang de l’abdomen pour donner une accumula-
tion, infiltration de la paroi abdominale, mobilisable, avec douleur irradiant dans les lombes.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 5 à 11 g par jour en décoction,
– entre dans la composition de pilules et de poudres.
Sargassum fusiformis HAI ZAO Algue des Sargasses
Sargassum pallidum
Partie employée : l’algue entière.
Saveur – Nature : amère, salée – froide.
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN, de la Rate ZU TAI YIN et des Reins ZU SHAO YIN.
Mode d’action : l’algue des Sargasses a un pouvoir ramollissant – elle supprime les glaires –
élimine la chaleur – elle est diurétique.
Indications :
Les accumulations.
Adénites.
Goitre.
Œdème des pieds.
Douleur testiculaire.
Contre-indications :
– froid et vide de la Rate et de l’Estomac avec humidité-chaleur ;
– l’association avec la réglisse est contre-indiquée.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 5 à 11 g par jour, en décoction,
– entre dans la composition de pilules et de poudres ou mise à tremper dans l’alcool.
Lagenaria siceraria (Molina) HU ZI Calebasse musquée ou longe
Partie employée : le fruit cueilli en été et les graines.
Saveur – Nature : douce – froide et sans toxique. Re Hua Zhi Ben Cao : légèrement toxique.
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action :
– diurétique – chasse la chaleur – apaise la soif – élimine le FAN (inquiétude) ;
507
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– Tang Ben Cao :canalise les voies de l’eau, apaise la soif, chasse la chaleur ;
– Si Wu Ben Cao : favorise le transit, humecte, nourrit la peau et les muscles.
Indications :
Œdème avec ballonnement abdominal.
Soif due à la chaleur interne.
Furoncles.
Aphtes.
Contre-indication : œdème du pied par vide (béribéri) d’après Qian Jin Shi Zi.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– préparation de poudre après grillage ou en décoction,
– consommation du fruit frais de 70 à 140 g ;
– usage externe : application locale de poudre.
Contre-indications :
– insuffisance de ZHONG QI,
– diarrhée,
– grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : préparation de pilules ou de poudre avec 1,75 à 3,5 g ;
– usage externe : application locale du broyat.
Exemple de prescription : verrue : broyat de graines très mûres d’Euphorbe épurge après avoir
ôter la cuticule et appliquer localement.
508
Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité - Les diurétiques
Contre-indications :
– la grossesse,
– les hémorragies.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction, préparation d’alcoolature ;
– usage externe : application locale de broyat.
Zea mays L. YU MI XU Barbes et stigmates de maïs
Saveur – Nature : douce – neutre. Gian Nan Ben Cao : légèrement tiède.
Lieu d’action : les méridiens de la Vessie ZU TAI YIN, du Foie ZU JUE YIN et de la Vésicule Biliaire ZU
SHAO YANG.
509
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’action :
– diurétique – dissipe les œdèmes – élimine la chaleur – calme le Foie – favorable à la Vésicule
Biliaire – abaisse la tension artérielle – abaisse la glycémie ;
– Gian Nan Ben Cao : élargit l’Intestin, abaisse le QI ;
– Si Chuan Yao Zi : élimine la chaleur du sang, favorise la miction.
Indications :
Œdèmes par inflammation du Rein.
Lithiase rénale.
Ictère humidité-chaleur.
Cholécystite...
Lithiase vésiculaire.
Accumulation de chaleur dans la Vessie.
Dysurie.
Diabète.
Hémoptysie, hématémèse, épistaxis.
Abcès du sein.
Polypes nasaux.
Gian Nan Ben Cao : syndrome de stagnation dans le sein des parturientes avec absence de
montée laiteuse, rougeur, douleur, frilosité, céphalée et myalgie.
Si Chuan Yong Yao Zi : syndrome vent-chaleur, éruptions cutanées, hémoptysies, métrorragies,
ictères.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 35 à 70 g par jour en décoction, préparation de poudre après grillage ;
– usage externe : en fumigation.
Exemples de prescriptions :
– diabète : prendre 37 g de barbes de maïs par jour en décoction ;
– HTA essentielle : préparer une décoction de barbes de maïs, de la peau de pastèque et de
banane.
510
Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité - Les diurétiques
Lieu d’action : les méridiens du Rein ZU SHAO YIN et de la Vessie ZU TAI YANG.
Mode d’action : diurétique – favorise l’élimination de l’humidité – élimine la chaleur.
Indications :
Oligurie.
Œdème.
Vomissements.
Diarrhée dysentériforme.
Glaires et flegmes TAN YIN.
Béribéri.
Syndromes de LIN.
Hématurie.
Contre-indications :
– la consommation excessive peut provoquer des douleurs gastriques ;
– associé avec du poisson cru, il provoque une perte d’énergie avec douleurs des testicules.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 17,5 à 35 g par jour en décoction,
– de 35 à 70 g si la plante est fraîche, préparation de jus ;
– usage externe : application locale de broyat ou de l’eau de décoction.
511
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Vomissement.
Diarrhée.
Douleur abdominale.
Syndromes d’accumulation avec ballonnement.
Œdème.
Dermites et ulcérations infectieuses.
Adénites tuberculeuses.
512
Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité - Les diurétiques
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction.
Abelmoschus manihot (L.) Médic. HUANG SHU KUI HUA Hibiscus manihot
Partie employée : la fleur.
Saveur – Nature : douce – froide, glissante et sans toxique.
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action : perméabilise les maladies de LIN – supprime les œdèmes – neutralise les
toxiques.
Indications :
Maladies de LIN.
Furoncles.
Dermites infectieuses.
Brûlures.
Aphtes.
Teigne.
Contre-indication : la grossesse.
513
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’emploi et posologie : de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction ou préparation de poudre
après grillage.
Ordonnance : perméabilisation du LIN : préparer une décoction avec Jonc épars 10,5 g, Glycyrr-
hiza uralensis 7 g, Plantago asiatica 7 g.
La racine SHI LONG CHU GEN
Saveur – Nature : légèrement amère – fraîche.
Mode d’action : fait circuler le QI – calme les douleurs – diurétique – rafraîchit et neutralise les
toxiques.
Indications :
Épistaxis.
Accumulation de la chaleur avec ballonnement.
Douleurs abdominales et difficulté de miction.
Juncus effusus L. var. decipiens Buchen. DENG XIN CAO Jonc épars
Partie employée : la moelle séchée, récoltée en automne.
Saveur – Nature : douce et fade – froide, sans toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN, du Poumon SHOU TAI YIN et de l’Intestin
Grêle SHOU TAI YANG.
Mode d’action : purifie le Cœur – abaisse le feu – favorise la miction – perméabilise les LIN.
Indications :
Œdèmes.
Maladie de LIN (dysurie).
Néphrites avec œdème.
Inquiétude interne (XIN FAN) avec insomnie.
Pleurs nocturnes des enfants.
Dysphagie.
Blessures traumatiques.
Contre-indications :
– la prudence est recommandée en cas de froid-vide (XU HAN),
514
Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité - Les diurétiques
Mode d’emploi et posologie : usage interne : extraction du jus de 105 à 175 g de plantes
fraîches, réduction en poudre par broyage de 7 à 10,5 g.
Exemples d’ordonnance :
– lithiase vésicale : extraire le jus de 105 à 175 g de plantes fraîches pour le consommer ;
– œdèmes : préparer au bain-marie 10,5 g de luzerne, 10,5 g de DU FOU et 105 g de saindoux.
La racine MU SU GEN
Saveur – Nature : amère – froide.
Mode d’action : chasse l’humidité-chaleur – diurétique.
Indications :
Ictère.
515
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– vide de Rate avec diarrhée,
– prudence d’emploi chez la femme enceinte.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 7,5 à 17,5 g par jour en décoction,
– préparation en poudre.
La feuille DONG KUI YE
Saveur – Nature : douce – froide.
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action : supprime la chaleur – favorise la circulation de l’eau – laxatif.
Indications :
Toux due aux toxiques de la chaleur.
Dysphagie.
Constipation.
Dysurie.
Furoncles.
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Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité - Les diurétiques
Contre-indications : le Ben Cao Feng Yuan précise que le jus frais, tiédi, est efficace pour traiter
les spermatorrhées par excès de feu mais est contre-indiqué en cas de vide de QI et de JING.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité - Les diurétiques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité - Les diurétiques
Mode d’action : favorise l’expectoration de glaires de type vent – favorise la digestion – élimine
l’humidité de l’eau – calme la polydypsie.
Indications :
Glaires et accumulations d’aliments à l’épigastre.
Accumulation et plénitude thoracique.
Convulsions dues aux glaires vent.
Ictère humidité-chaleur.
Œdèmes des quatre membres.
Obstruction nasale.
Douleur de la gorge.
Contre-indications :
– faiblesse générale,
– déperdition sanguine,
– absence de pervers dans la partie supérieure du corps.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 2,8 à 5 g par jour en décoction, préparation de pilule ou de poudre ;
– usage externe : réduction de poudre pour pulvérisation nasale.
Rorippa palustris (Leyse.) Bess. FENG HUA CAI Rorippa faux cresson
Partie employée : la plante entière séchée.
Saveur – Nature : amère, piquante – fraîche.
Lieu d’action : les méridiens du Cœur SHOU SHAO YIN, du Foie ZU JUE YIN et du Poumon SHOU TAI YIN.
Mode d’action : chasse la chaleur – diurétique – neutralise les toxiques – supprime les œdèmes.
Indications :
Ictère.
Œdème.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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15. Les remèdes qui dispersent le vent et
l’humidité
Les remèdes de cette catégorie permettent d’éliminer le vent et l’humidité qui se logent dans
les muscles, les méridiens JING LO, les tendons et les os ; ils peuvent également soulager les
douleurs provoquées par ces deux pervers. D’autre part, ils peuvent disperser le froid, activer le
sang, relâcher les tendons, tonifier les tendons et les os.
En raison de ces propriétés, ces remèdes sont particulièrement indiqués dans les traitements
de rhumatismes qui, en médecine chinoise, correspondent à une obstruction de la circulation de
l’énergie et du sang par le vent, le froid ou l’humidité : algies des membres, arthralgies, paresthé-
sies, crampes ou spasmes, lombalgies, gonalgies...
Selon le type d’obstruction BI ZHENG, selon les localisations des pervers, ou l’ancienneté de
l’atteinte, il faudra choisir les associations de remèdes, par exemple :
– en cas de XING BI, rhumatisme errant avec prépondérance du pervers vent, parmi les
remèdes qui dispersent le vent et l’humidité, il faut choisir ceux qui ont une action prépondérante
sur le vent en association avec des remèdes qui activent le sang et fortifient la couche YING FEN de
l’énergie nourricière ;
– lorsque l’humidité domine SHI BI, avec gonflement articulaire, engourdissement, lourdeur
des membres, il faut prescrire dans cette catégorie de remèdes ceux de nature tiède qui
assèchent, en association avec des médications qui renforcent la Rate et favorisent l’élimination
de l’humidité ;
– lorsque le froid pervers prédomine DONG BI, les douleurs des articulations ou des membres
sont intenses, fixes, et peuvent s’accompagner de sensation de froid, les remèdes doivent être de
nature tiède, associés à des produits qui réchauffent les méridiens et réchauffent le YANG ;
– lorsqu’il existe un excès de chaleur interne constitutionnel ou habituel, sous l’influence des
pervers externes, cette chaleur se mobilise, ou lorsque les pervers vent, froid, humidité sont
obstrués à l’intérieur, ils engendrent de la chaleur qui se manifeste par un gonflement doulou-
reux des articulations avec rougeur et chaleur ; dans ce cas, les remèdes qui dispersent le vent et
l’humidité doivent être de nature fraîche ou froide, associés à des remèdes qui éliminent la
chaleur et libèrent les toxiques.
Au stade précoce de l’attaque des pervers externes XIE, ceux-ci se logent dans la partie
supérieure ou superficielle BIAO du corps, il faut donc prescrire des remèdes qui libèrent le BIAO,
dispersent le vent, éliminent l’humidité, la sudorification est ici le but essentiel.
Lorsque les pervers pénètrent en profondeur et séjournent dans les méridiens JING LO, les
tendons et les os, la circulation de l’énergie et du sang est entravée, il faut alors choisir des
remèdes qui débloquent les LO et activent le sang.
Lorsque les glaires ou les impuretés se trouvent impliquées, ou lorsque le sang stagne, il faut
adjoindre des remèdes qui éliminent les glaires ou lèvent les stagnations.
En cas de chronicité, l’énergie de défense est affaiblie, il faut associer des remèdes qui tonifient
l’énergie et le sang.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Des lombalgies avec gonalgies, difficulté de la marche, asthénie, témoignent d’un vide de Rein
et du Foie, les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité doivent avoir une action tonifiante
pour fortifier les tendons et les os et ils doivent être associés à des médications qui tonifient le
Rein et le Foie pour renforcer l’Énergie orthodoxe ZHENG QI et éliminer les pervers XIE QI. D’une
manière générale, les BI ZHENG appartiennent aux pathologies chroniques, il importe donc de
prescrire les remèdes sous forme de pilule ou de liqueur. Les remèdes qui dispersent le vent et
l’humidité de nature tiède et de saveur piquante doivent être employés avec prudence en cas de
vide de YIN et d’insuffisance de sang.
Contre-indications :
– vide de YIN avec efflorescence du feu,
– syndrome d’excès de la partie inférieure du corps1,
– faiblesse de l’énergie,
– un emploi excessif peut disperser le ZHENG QI Énergie orthodoxe.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 7 g par jour en décoction, préparation de poudre ou de pilule ;
– usage externe : application locale de poudre.
1. Excès en haut, vide en bas : le feu du vide brûle le haut, ce qui provoque : vomissement avec toux,
transpiration spontanée et subite, sécheresse de la gorge et de la bouche, fièvre avec soif, anxiété, nervosité.
524
Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 3,5 à 10,5 g par jour en décoction.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
En cas d’obstruction BI ZHENG avec crampes par prédominance de froid, il faut adjoindre des
remèdes qui réchauffent les méridiens JING et dispersent le froid.
En cas de production de feu provoqué par l’obstruction, il faut associer des remèdes qui élimi-
nent la chaleur et tonifient le YIN.
Lorsque les LUO MAI sont obstrués par l’excès d’humidité, il faut adjoindre des produits qui
éliminent l’humidité et réchauffent le YANG.
Lorsque les crampes, les paresthésies, sont dues à un affaiblissement de l’énergie et du sang, il
faut prescrire des remèdes qui tonifient l’énergie et le sang.
Dans chaque cas, les associations de remèdes doivent donc être parfaitement définies par la
physiopathologie.
528
Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
Contre-indications :
– la grossesse,
– les hémorragies.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction,
– préparation d’alcoolature ;
– usage externe : application locale de broyat.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui dispersent le vent et l’humidité
Vertige.
Paralysie faciale.
Hémorragie.
Infection oculaire.
Furoncles et dermites infectieuses.
531
16. Les hémostatiques
Cette catégorie de remèdes qui arrêtent les saignements intervient en agissant soit sur la
coagulation du sang, soit sur les facteurs qui entraînent le sang en dehors de ses trajets. Ils sont
indiqués dans tous les phénomènes hémorragiques : hémoptysie, hématémèse, épistaxis, rector-
ragie, hématurie, métrorragie, ménorragies, hémorragie post-traumatique... situations dans
lesquelles il est impératif d’éviter tout excès de déperdition sanguine.
Selon les anciens auteurs chinois, le pouvoir hémostatique d’un remède est d’autant plus
grand qu’il est traité par carbonisation. C’est ainsi que Li Shi Zhen écrivait que « tous les remèdes
carbonisés peuvent arrêter les hémorragies » ; les produits carbonisés deviennent astringents, ce
qui renforce leur pouvoir hémostatique. Il faut signaler que cette notion de carbonisation n’est
pas d’usage courant dans la pharmacopée occidentale.
Le choix des remèdes et des associations sera fonction des étiologies :
– en cas d’hémorragie par excès de chaleur, il faut associer des hémostatiques de nature
froide ou fraîche à des remèdes qui éliminent la chaleur et rafraîchissent le sang ;
– lorsqu’il existe un vide de YIN avec échappement de YANG, il faut adjoindre des médications
qui tonifient le YIN et abaissent le YANG ;
– devant une hémorragie par stagnation de sang, il faut adjoindre des produits qui mobilisent
cette stagnation, arrêtent l’hémorragie, à ceux qui activent le sang et l’énergie ;
– lorsqu’il s’agit d’un syndrome vide-froid, il faut associer des remèdes qui réchauffent la
profondeur LI ;
– en cas de vide d’énergie, la Rate ne contrôle plus le sang, il est donc nécessaire de prescrire
des remèdes qui tonifient la Rate et l’énergie.
À travers ces quelques exemples, nous remarquons que, selon les circonstances étiologiques
ou cliniques, l’atteinte des organes ou des entrailles, les signes de vide ou de plénitude, de froid
ou de chaleur, le YIN-YANG, il est recommandé d’utiliser des ordonnances complexes, ce qui
constitue dans la médecine traditionnelle un aspect particulier lié au traitement des hémorragies.
Bien entendu, si devant une hémorragie minime les prescriptions simples d’hémostatiques sont
suffisantes, il n’en sera pas de même en cas d’hémorragie abondante.
Dans ce chapitre, quatre groupes de remèdes se différencient :
– les hémostatiques de caractère astringent,
– les hémostatiques qui rafraîchissent le sang,
– les hémostatiques qui éliminent les stagnations,
– les hémostatiques qui réchauffent les méridiens.
533
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
534
Les hémostatiques
Épistaxis.
Ménométrorragie.
Dysurie hématurique.
Blessure traumatique.
Contre-indications : les syndromes de type vide car l’Épiaire droit peut provoquer une perte de
l’Énergie orthodoxe ZHENG QI.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction,
– de 17,5 à 35 g de plante fraîche,
– préparation de poudre ou de pilules, extraction du jus ;
– usage externe : application locale de broyat, de poudre ou de l’eau de décoction.
Contre-indication : il faut éviter de mettre les rhizomes de lotus en contact avec des ustensiles en fer.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : extraction du jus ou consommation après cuisson ;
– usage externe : application locale de broyat.
535
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Algie rhumatismale.
Furoncle du nez.
Œdème toxique.
Brûlure.
536
Les hémostatiques
Indications :
Diarrhée dysentériforme.
Œdème.
Maladie de LIN (dysurie).
Vomissement de sang.
Présence de sang dans les selles.
Ménométrorragies.
Yeux rouges et douloureux.
537
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Eczéma.
Furoncles.
Brûlures externes.
538
Les hémostatiques
539
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Indications :
Ménorragies.
Aménorrhée.
Dysménorrhée.
Blessures traumatiques.
Furoncles.
Œdèmes infectieux.
Brûlures.
540
Les hémostatiques
541
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’action : hémostatique – réchauffe les méridiens – calme les douleurs – réchauffe la
région médiane ZHONG.
Indications :
Hématurie, rectorragie, hématémèse, métrorragie, ménorragie de type vide-froid, douleurs
abdominales du post-partum par vide de sang et froid interne :
– PAO JIANG possède une efficacité voisine de celle du gingembre sec GAN JIANG mais, si son
pouvoir hémostatique est supérieur, son pouvoir de réchauffement de l’intérieur est plus
faible ;
– PAO JIANG peut être prescrit seul, c’est-à-dire que le Yao Shi Yi Yan Fang recommande de le
prendre en poudre dans une bouillie de riz pour traiter les dysenteries sanglantes ;
– contre les métrorragies, le Zheng Zhi Zhun Sheng préconise la poudre RU SHENG SAN qui,
outre PAO JIANG, contient Trachycarpum fortunes écorce, Fructus mume, Zingiber officinale sec
GAN JIANG réduit en poudre et carbonisé.
Douleur abdominale du post-partum par rétention de lochies : en association avec Angelica
sinensis, Ligusticum wallichii, Prunus davidiana dans la décoction SHENG HUA TANG.
Mode d’emploi et posologie :
– de 3 à 6 g par jour en décoction,
– en poudre par prise de 1 à 2 g.
542
17. Les remèdes qui activent la circulation
du sang et éliminent la stagnation
Dans cette catégorie de remèdes, ceux qui possèdent les effets les plus violents sont
dénommés PO XUE YAO, remèdes qui « cassent le sang », ou ZHU YU YAO, remèdes qui chassent la
stagnation. Ils conviennent au traitement de multiples affections provoquées par une mauvaise
circulation ou une stagnation du sang :
– aménorrhée et dysménorrhée,
– douleur abdominale du post-partum,
– tuméfactions,
– traumatismes et fractures,
– douleur et gonflement,
– abcès et plaies diverses,
– hémorragies avec stagnation.
Favoriser la circulation permet d’éliminer la stagnation, de débloquer les méridiens, de
soulager les douleurs et de réduire les gonflements. Depuis ces dernières années, un certain
nombre de remèdes de cette catégorie ont été employés dans le traitement de l’angine de
poitrine.
D’autre part, certains d’entre eux accélèrent l’accouchement et peuvent être prescrits en cas
d’accouchement difficile, dystocique ou de rétention placentaire. L’usage externe reste une
indication courante de ces produits. Les circonstances pathologiques autant que la spécificité des
remèdes doivent guider les associations :
– les relations étroites qui unissent l’énergie et le sang expliquent qu’une stagnation d’énergie
peut engendrer une stagnation de sang et, inversement, une stagnation de sang peut provo-
quer une stagnation d’énergie ; pour cette raison cette catégorie de remèdes est souvent
associée à ceux qui activent l’énergie ;
– la stagnation de sang est souvent la conséquence d’une accumulation de froid : dans cette
éventualité, il faut ajouter des remèdes qui réchauffent l’intérieur LI pour débloquer les
méridiens JING MAI et éliminer le froid ;
– devant un syndrome douloureux, il est possible de choisir entre des remèdes qui activent
l’énergie et le sang et ceux qui activent le sang et soulagent les douleurs ;
– en cas d’obstruction, de gonflement, d’abcès, de plaie... il faut adjoindre des médications qui
dispersent le vent et éliminent l’humidité ou des produits qui chassent la chaleur et libèrent les
toxiques ;
– face à une hémorragie avec stagnation, il faut prendre soin de ne pas prescrire un seul remède
qui élimine la stagnation.
543
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Dans tous les cas, il est nécessaire de veiller à l’état de l’Énergie orthodoxe ZHENG QI ; lorsque
celle-ci est insuffisante, il faut adjoindre des tonifiants de l’énergie et du sang pour la renforcer.
Les remèdes de ce groupe ne conviennent pas au traitement des ménorragies ou des
aménorrhées par insuffisance de sang sans signe de stagnation.
Ceux qui possèdent la propriété d’accélérer l’accouchement doivent être interdits chez la
femme enceinte ou être utilisés avec la plus extrême prudence, il en est de même pour les
remèdes à action violente.
Contre-indications :
– faiblesse par vide d’énergie et de sang,
– diarrhée par vide de Rate.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 5 à 17 par jour en décoction, préparation de poudre ;
– usage externe : application locale de broyat ou de poudre.
544
Les remèdes qui activent la circulation du sang et éliminent la stagnation
Fissures mamelonnaires.
Ulcérations cutanées.
Œdèmes toxiques.
Hémorragies hémorroïdaires.
Mode d’emploi et posologie : en association avec 140 g de fleurs séchées à prendre par prise
de 3 fen.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indication :
– l’association de l’Éphèdre qui l’inhibe ;
– potentialise l’action de l’Aconit carmichaeli.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 35 à 70 g par jour de plante fraîche en décoction, préparation de poudre et
d’alcoolature ;
– usage externe : application locale de broyat ou de poudre.
546
Les remèdes qui activent la circulation du sang et éliminent la stagnation
Contre-indications :
– syndrome vide-froid de la Rate-Estomac et accumulation d’humidité,
– la grossesse,
– amaigrissement,
– en cas de vide de l’Estomac, la prudence est recommandée.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 5 à 10,5 g par jour en décoction, préparation
de pilules et de poudre.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui activent la circulation du sang et éliminent la stagnation
Contre-indications :
– vide d’énergie de la Rate et du Rein,
– grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 5 à 17,5 g par jour en décoction, préparation de poudre ou de pilules ;
– usage externe : application locale de broyat.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Les remèdes qui activent la circulation du sang et éliminent la stagnation
Contre-indication : la grossesse.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 3,5 à 7 g par jour en décoction, poudre, alcoolat, extraction du jus de fleurs
fraîches ;
– usage externe : pulvérisation de poudre.
551
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
552
18. Les remèdes antitumoraux
Les remèdes de cette catégorie peuvent agir à trois niveaux : soit ils améliorent les symptômes
engendrés par la tumeur, soit ils réduisent son volume, soit ils permettent de prolonger la vie du
malade.
De récents travaux expérimentaux chinois ont permis de mettre en évidence leur rôle fréna-
teur sur le développement des tumeurs et inhibiteurs de l’hyperplasie cellulaire. Parmi eux,
certains sont des anticancéreux.
Le cancer répond à différents mécanismes décrits dans la médecine traditionnelle chinoise :
obstruction de la chaleur avec toxiques pervers, stagnation d’énergie et de sang, accumulation et
obstruction de l’humidité et des glaires, insuffisance de l’Énergie orthodoxe qui ne peut
combattre les pervers. Aussi, parmi les remèdes anticancéreux, on distingue ceux qui éliminent la
chaleur et libèrent les toxiques, ceux qui activent le sang et éliminent la stagnation, ceux qui
dispersent l’obstruction et transforment les glaires, ceux qui libèrent les toxiques et dissipent les
accumulations. Le mode d’action doit donc orienter le choix du remède de même que ses
associations. D’autre part, le stade évolutif du cancer doit guider le choix entre deux approches
thérapeutiques : GONG attaquer, ou BU tonifier, en associant éventuellement des produits qui
tonifient l’énergie et le sang, qui tonifient le YIN ou le YANG et renforcent l’Énergie orthodoxe.
L’usage des remèdes traditionnels en cancérologie s’est développé ces dernières années,
notamment en association aux thérapeutiques classiques, chirurgicales ou chimiothérapiques.
Ces anticancéreux appartiennent à la catégorie de remèdes traditionnels dénommée GONG XIE
(GONG, « attaquer », XIE, « disperser ») dont les effets sont intenses, purgatifs et diurétiques. Certains
peuvent être toxiques et avoir des effets secondaires néfastes, aussi le respect des règles de
prescription doit être très strict.
Deux plantes occidentales peuvent être classées dans cette catégorie, d’après la répertorisa-
tion chinoise. Leur action antitumorale reste à démontrer.
553
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Paralysie faciale.
Douleur faciale.
Douleur articulaire et osseuse.
Hépatite.
Ménométrorragie.
Leucorrhée.
Tuberculose pulmonaire.
Contre-indications :
– vide d’énergie,
– la prudence est recommandée en cas de vide et insuffisance de la Rate et de l’Estomac.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 7 à 17,5 g par jour en décoction, préparation de pâte, de pilules ou de
poudre ;
– usage externe :
– lavage local avec l’eau de décoction,
– application locale de broyat.
554
19. Anesthésiques et antalgiques
Dans ce chapitre, nous insisterons sur les remèdes qui possèdent un effet antalgique.
La douleur est un symptôme dont le traitement repose avant tout sur celui de sa cause, confor-
mément à la théorie chinoise de « la ramure et la racine » BIAO BEN. Selon les circonstances, il peut
être utile, voire nécessaire, d’adjoindre au traitement de la racine celui de la ramure, en particu-
lier de recourir aux antalgiques.
En médecine chinoise, la douleur s’apprécie par rapport aux huit règles diagnostiques :
YIN-YANG, vide-plénitude, froid-chaleur, interne-externe, elle concerne la circulation de l’énergie
et du sang et se différencie soit par une obstruction du QI, soit par une stagnation de sang, les
deux pouvant s’influencer réciproquement.
Le traitement de la douleur concerne donc non seulement celui des facteurs déclenchants
mais nécessite aussi de réharmoniser l’énergie et le sang, et de rétablir leur libre circulation.
C’est ainsi qu’en pratique, aux antalgiques on associe des remèdes qui font circuler l’énergie,
activent le sang, réchauffent les méridiens, ou calment les spasmes et permettent de rétablir l’har-
monie entre l’énergie et le sang.
Dans cette catégorie de remèdes, ceux-ci se distinguent par leur nature, chaude ou froide, leur
impact sur le sang ou l’énergie, leur champ d’action, large ou spécifique, caractères qui permet-
tent de guider le choix de l’antalgique. D’autre part, la toxicité fréquente de ces produits impose
une grande rigueur dans leurs conditions de prescriptions.
Contre-indication : à utiliser avec prudence par voie interne, en cas d’altération de l’état général.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 0,3 à 0,45 g par jour en décoction ou en infusion,
– de 0,009 à 0,015 g par jour, en poudre,
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– préparation de cigarette ;
– usage externe : lavage local avec la décoction ou application de broyat.
556
20. Les toniques
Appartiennent à cette catégorie tous les remèdes qui permettent de renforcer l’Énergie
orthodoxe ZHENG QI et améliorent les vides.
Deux grands cadres se partagent leurs indications :
– soit au décours d’une maladie, lorsque l’Énergie orthodoxe est affaiblie, pour favoriser sa
restitution et accélérer la convalescence ;
– soit lorsque l’Énergie orthodoxe est en insuffisante et que les énergies perverses sont en
plénitude ou pas encore totalement éliminées ; dans ce cadre, ils sont associés à des remèdes qui
expulsent ces pervers.
La prescription des toniques repose sur un diagnostic précis, elle ne se fait jamais en tant que
fortifiant général sans autre forme de précision.
L’insuffisance de l’Énergie orthodoxe découle de quatre mécanismes pathogénétiques :
– vide d’énergie QI XU,
– vide de YANG YANG XU,
– vide de sang XUE XU,
– vide de YIN YIN XU.
Ainsi les toniques se répartissent en quatre catégories :
– tonique du souffle,
– tonique du YANG,
– tonique du sang,
– tonique du YIN.
Le choix du remède sera donc toujours déterminé par le type de vide en cause. Cependant, les
couples énergie-sang, YIN-YANG établissent des relations d’interdépendance mutuelle constante.
Le vide de YANG entraîne un vide d’énergie, le vide de sang entraîne un vide de YIN et inverse-
ment, aussi les remèdes qui tonifient l’énergie et le YANG, ceux qui tonifient le YIN et le sang sont
souvent associés.
Lorsque l’énergie et le sang ou lorsque le YIN et le YANG sont insuffisants, il faut tenir compte
des deux aspects et les tonifier conjointement.
Lorsque la tonification de l’Énergie orthodoxe doit s’accompagner de la dispersion des
pervers, la plus grande prudence est recommandée pour maîtriser la relation entre renforcer
l’Orthodoxe ZHENG et disperser le pervers XIE. Seule l’insuffisance de l’Énergie orthodoxe néces-
site le recours aux toniques ; lorsque l’individu est sain et que l’activité de ses viscères est
normale, l’usage des toniques peut provoquer un déséquilibre du YIN-YANG de l’organisme et
perturber ses fonctions.
La présentation sous forme de pilules, de comprimés, ou de pâte convient aux traitements de
longue durée ; la préparation en décoction doit toujours être suffisamment longue.
Un point important est à préciser dans la prise de tonique, c’est le respect de l’intégrité du
couple Rate-estomac car son insuffisance leur ôte toute efficacité.
557
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
– lorsque les pervers persistent, provoquant un vide d’Énergie orthodoxe comme en cas de
rhume ou de grippe chez un sujet affaibli, il faut employer Radix ginseng avec des remèdes qui
dispersent les pervers tels que Perilla frutescens et Peucedanum decursivum. En cas de vide
d’énergie avec excès de chaleur, il faut associer Gypsum fibrosum et Anemarrhena asphodeloides ;
– lorsqu’il y a excès de sécheresse et de chaleur avec constipation et affaiblissement du ZHENG QI,
notamment lorsque la purgation est contre-indiquée, il faut prescrire Radix ginseng avec
Rheum palmatum et Mirabilite.
Syndrome de consommation XIAO KE avec polydypsie : en association avec Trichosanthes
kirilowii, Dioscorea opposita et Rhemania glutinosa cru.
Syndrome infectieux fébrile avec endommagement des liquides organiques : en association
avec Radix ophiopogonis et Fructus schizandrae dans la poudre SHENG MAI SAN.
Vide d’énergie du Cœur avec palpitations, insomnie, perte de mémoire : en association avec
Angelica sinensis, Zizyphus jujuba, Euphorbia longan.
Contre-indication : l’association avec Veratrum nigrum (LI LU).
Mode d’emploi et posologie :
– de 3 à 9 g par jour ; en cas d’urgence, cette posologie peut atteindre 60 g ;
– pour une décoction, il est préférable de préparer le Ginseng séparément.
558
Les toniques
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’action : tonifie la Rate et harmonise l’Estomac – tonifie le QI – produit les liquides
organiques – harmonise les souffles nourriciers et défensifs – neutralise les toxiques des médica-
ments.
Indications :
Vide de l’Estomac avec inappétence.
Insuffisance de Rate avec diarrhée.
Froid-humidité de la Rate-Estomac avec inappétence, diarrhée chronique et dyspepsie.
Nausée et vomissements.
Insuffisance de l’énergie du sang et des liquides organiques.
Dysharmonie des souffles nourricier et défensif.
Palpitations avec anxiété.
Attaque du vent avec angoisse et lourdeur des quatre membres.
Sécheresse des organes de la femme avec tristesse et pleurs.
Vide par surmenage avec inquiétude interne et insomnie.
Toux, hémoptysie.
Douleur au Cœur.
Hématomes.
Furoncles chroniques.
Conjonctivites.
Contre-indications :
– syndromes des glaires humidité,
– syndromes d’accumulation et de stagnation,
– pathologie dentaire,
– parasitoses,
– Yi Xiao Ru Men : « Il ne faut pas consommer de jujube en présence d’une stagnation épigas-
trique avec plénitude du Réchauffeur moyen et vomissement ; l’abus peut engendrer une
agitation du vent et la Rate serait atteinte. »
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 10 à 30 g par jour en décoction, réduction en poudre pour la préparation de
pilules ;
– usage externe : extraction du jus ou réduction en poudre après grillage pour application locale.
Calystegia sepium (L.) R. Br. XUAN HUA GEN Liseron des haies
Partie employée : la racine
Saveur – Nature : douce et légèrement amère – tiède.
Lieu d’action : non précisé.
Mode d’action :
– tonifie le JING et le QI – tonifie les tendons et les os ;
– Ben Jing : traite le QI pervers du froid et la chaleur du ventre, diurétique ;
– Gang Mu : traite le surmenage, tonifie le JING et le QI.
Indications :
Érysipèle.
Blessures traumatiques.
560
Les toniques
Coeloglossum viride (L.) Hartm. SHANG BAO AO SHI LAN Orchis grenouille
var. bracteatum (Willd.) Richter.
Partie employée : la tige.
Saveur et nature douce – neutre, sans toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Poumon SHOU TAI YIN, de la Rate ZU TAI YIN et de l'Estomac ZU
YANG MING.
Mode d’action : tonifie le sang et l’énergie – produit les liquides organiques – apaise la soif.
Indications :
Toux due au vide de Poumon.
Amaigrissement consécutif à un surmenage.
Dépression nerveuse.
Diarrhée chronique.
Pertes de sang.
Pertes blanches.
Insuffisance de la montée laiteuse.
Hépatite chronique.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction ou de 35
à 70 g par jour au bain-marie avec de la viande.
561
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Lieu d’action : les méridiens de la Rate ZU TAI YIN, de l’Estomac ZU YANG MING et des Poumons
SHOU TAI YIN.
Mode d’action :
– harmonise le Réchauffeur moyen – relâche ce qui est pressé (JIN) – humecte les Poumons –
neutralise les toxiques – harmonise l’action des différents remèdes ;
– Ben Jing : élimine le souffle pervers de la chaleur et du froid des cinq organes et des six
entrailles, tonifie les os et les tendons, nutritive et fortifiante ;
– Bie Lu : tiédit le Foyer moyen, abaisse le QI, apaise la soif, active la circulation dans les
méridiens et les vaisseaux, est utile au souffle et au sang, neutralise les toxiques des remèdes ;
– Re Hua Zhi Ben Cao : calme l’Esprit, tonifie les cinq fatigues et les sept blessures, tonifie les
blessures du vide avec palpitations, angoisse, perte de mémoire, fait communiquer les neuf
orifices.
Indications :
À l’état cru :
Douleur et œdème de la gorge.
Ulcère de l’estomac et du duodénum.
Furoncles.
Ulcérations cutanées.
Neutralisation des toxiques des médicaments et des aliments.
Grillé :
Insuffisance et vide de l’Estomac et de la Rate.
Ballonnement épigastrique.
Inappétence.
Douleur abdominale, borborygmes intestinaux, diarrhée.
Nausées et vomissements.
Insuffisance de l’énergie de défense WEI QI et de l’énergie nourricière YING QI.
Toux de l’atrophie du poumon.
Toux de type chaleur.
Nouure du pouls dans les blessures du froid SHANG HAN avec palpitations.
Maladies du SHAO YIN au deuxième troisième jour avec dysphagie.
Insomnie.
Chaleur oppressante avec palpitations.
Sécheresse des organes chez la femme avec tendance aux pleurs.
Convulsions par peur.
Prurit eczémateux périnéal.
Conjonctivite des nourrissons.
Insuffisance des Reins, impuissance, lombalgie d’après le Yao Xin Lun.
Contre-indications :
– ballonnement abdominal de type plénitude du Réchauffeur moyen,
– l’association avec les plantes suivantes : Euphorbia pekinensis, Sargassum, Pallidum, Daphne
genkwa.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 1,5 à 11 g par jour en décoction,
– entre dans la composition de pilules et de poudres ;
– usage externe :
– application locale de broyat,
– lavage local avec la décoction.
562
Les toniques
Contre-indications :
– diarrhée due au froid du Foyer moyen,
– stagnation de QI et ballonnement par humidité des glaires.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 10,5 à 17,5 g par jour en décoction,
– de 35 à 70 g de plante fraîche,
– préparation de pâte, de pilules ou de poudre ;
– usage externe : lavage local avec décoction.
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
564
Les toniques
Contre-indications :
– maladies de la chaleur,
– vide de YIN et chaleur interne,
– excès d’énergie et de sang ;
– le clou de girofle craint le feu, il ne doit jamais être grillé ;
– Ben Cao Jing Shu : le clou de girofle est contre-indiqué dans les syndromes de chaleur et de feu,
en dehors des syndromes froid-vide.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 1 à 3,5 g par jour en décoction,
– entre dans la composition de pilules et de poudres ;
– usage externe : application locale de poudre.
565
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’action :
– tonifie le YANG des Reins – chasse l’humidité et le froid ;
– Gang Mu : « Le fenugrec est un remède du MING MEN et du Rein droit, si le YANG originel est en
insuffisance et que le QI froid est en embuscade avec impossibilité de revenir à l’état de YANG
originel, il faut en consommer. »
– Dans les ouvrages modernes, le fenugrec est recommandé pour nourrir et renforcer le JING.
Indications :
Syndromes herniaires du froid.
Ballonnement et flatulence épigastrique.
Syndrome froid et vide des Reins.
Impuissance, spermatorrhée, éjaculation précoce.
Douleur lombaire par vide des Reins.
Œdème des pieds par humidité et froid.
Douleur des genoux et faiblesse des jambes.
Contre-indications :
– vide de YIN avec efflorescence de feu,
– la grossesse.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 3,5 à 7,5 g par jour en décoction,
– entre dans la composition de pilules et de poudres.
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Les toniques
Ménométrorragie.
Leucorrhée.
Hémorragies traumatiques.
567
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– toux de vent-froid,
– diarrhée par froid du Réchauffeur moyen ;
– Ben Cao Feng Yuan : vide et froid du Réchauffeur moyen avec diarrhée et polyurie ;
– Ben Cao Qiu Zhen : ne pas abuser en cas de toux débutante.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne :
– de 10 à 35 g par jour en décoction, ou consommation après cuisson au bain-marie, ou dans
un bouillon de riz,
– préparation de pilules ;
– usage externe : en application locale.
Exemple de prescription : dépression nerveuse avec inquiétude interne et insomnie : préparer
une décoction avec 17 g de graines de jujube, 17 g de pétale de lys, 11 g de Polygala tenufolia.
568
Les toniques
Mode d’action :
– nourrit le YIN – tonifie le vide ;
– Si Chuan Shong Yong Zhong Cao Yao : tonifie la Rate, hémostatique, humecte les intestins.
Indications :
Toux.
Hémoptysies.
Transpiration soudaine.
569
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– stagnation de QI et de l’humidité des glaires au niveau de l’estomac,
– maladie du YIN avec froid interne.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 7 à 10,5 g par jour en décoction, préparation
de pâte, de poudre ou de pilule.
Contre-indication : vide de YANG avec diarrhée par atteinte du froid et vide de la Rate-Estomac.
Mode d’emploi et posologie :
– usage interne : de 5 à 10,5 g par jour en décoction, préparation de pâte et de pilules ;
– usage externe : en collyre.
La feuille NU ZHEN YE
Saveur – Nature : légèrement amère – neutre, sans toxique.
Mode d’action : chasse le vent – clarifie la vue – élimine les toxiques – calme les douleurs.
Indications :
Vertiges et céphalées.
Yeux rouges de type vent-chaleur.
Ulcérations cutanées.
Brûlures.
Stomatites.
570
21. Les astringents
Sont classés dans cette catégorie les remèdes qui ont pour propriétés de consolider, de
resserrer, et qui permettent de traiter les symptômes d’échappement, d’absence de consolida-
tion. Ils possèdent une saveur acide ou une saveur âpre et diverses modalités d’action : antidiarr-
héique, consolidation du JING, restriction du volume des urines, antileucorrhéique, hémostatique,
antitussive... Ils conviennent en cas d’altération de l’état général au décours d’une longue
maladie lorsque l’Énergie originelle YUAN QI n’est plus solide avec des symptômes tels que : trans-
piration spontanée ou nocturne, diarrhée, prolapsus rectal, spermatorrhée, éjaculation précoce,
incontinence urinaire, leucorrhée, ménorragie, métrorragie, toux chronique, etc. Ces différents
symptômes ont permis aux anciens médecins chinois, de décrire trois tableaux :
– échappement d’Energie QI TUO,
– échappement de l’Essence JING TUO,
– échappement du Sang XUE TUO,
pour lesquels il convient de prescrire des remèdes astringents qui resserrent et consolident,
conformément au principe énoncé par Li Shi Zhen : « Tout ce qui s’échappe, se disperse, n’est pas
solide, nécessite le recours à des remèdes à saveur acide ou âpre qui resserrent ce qui se
disperse. » Ce principe est important à respecter car, si ce qui s’échappe n’est pas consolidé à
temps, le YUAN QI, s’affaiblit de jour en jour.
La cause essentielle de ces échappements réside dans le vide de l’Énergie orthodoxe ZHENG QI
que les astringents ne permettent pas de contrôler et qu’il faut donc associer à des toniques afin
de traiter le tronc BEN et la ramure BIAO.
En cas de transpiration spontanée par vide de QI ou de transpiration nocturne par vide de YIN, il
faut ajouter des tonifiants du QI ou du YIN.
Devant un vide de Rate et de Rein, avec diarrhée chronique, leucorrhée, il faut adjoindre des
remèdes qui tonifient la Rate et consolident le Rein. En cas de vide de Rein avec spermatorrhée,
incontinence urinaire, il faut associer des produits qui tonifient le Rein.
En cas de ménorragie ou de métrorragie, il faut ajouter des médications qui tonifient le Foie et
le Rein, consolident REN MAI et CHONG MAI.
Devant une toux chronique, il faut associer des remèdes qui tonifient le Poumon et le Rein,
calment la toux et éliminent les glaires.
Lorsqu’il y a une atteinte externe par les pervers en plénitude, il est déconseillé de recourir aux
astringents ou tout au moins de ne les employer qu’avec une extrême prudence pour ne pas
entraver leur élimination. Leur emploi est impératif en cas de vide extrême en association avec
un traitement étiologique.
571
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
A. Les antisudoraux
Les remèdes de cette catégorie permettent de consolider le BIAO et de diminuer la transpira-
tion. Leurs effets se propagent jusqu’à la peau, atteignant la couche de l’Énergie de défense WEI
FEN qu’ils consolident, luttant contre les transpirations spontanées et nocturnes.
Ces transpirations reconnaissent de nombreuses causes, aussi le traitement antisudoral doit-il
s’accompagner d’un traitement étiologique comme nous le proposent les exemples qui suivent :
– transpiration spontanée par vide d’énergie de la Rate : adjoindre aux antisudoraux des
remèdes tels qu'Astragalus membranaceus, Astractylodes macrocephala...
– sueurs nocturnes par vide de YIN ou de sang : ajouter des produits tels qu'Angelica sinensis,
Paeonia obovata, Rehmania glutinosa...
– fièvre et transpiration nocturnes des syndromes de vide : Lycium chinensis, Anemarrhena
asphodeloides...
– transpiration par vide de Cœur : prescrire des toniques du Cœur. En cas d’excès de feu du
Cœur : purifier le Cœur et disperser le Feu .
Dans les transpirations qui accompagnent les glaires, la chaleur de l’Estomac, un traitement
étiologique suffit à les éliminer.
En cas de collapsus par échappement de YANG, les antisudoraux sont inutiles, le traitement du
collapsus est à entreprendre d’urgence.
– selon le Wei Sheng Bao Jian, les épis de blé grillés, réduits en poudre, doivent être pris dans une
bouillie de riz ;
– la poudre FU MAI SAN, prise en décoction, est composée d’épis de blé grillés.
Transpirations de faiblesse, du post-partum : en association avec Ephedra sinica, Ostrea rivularis
et Astragalus membranaceus dans la décoction MA HUANG GEN TANG.
Fièvre et transpiration nocturne : en association avec Lycium chinensis en décoction.
Transpiration spontanée par vide d’énergie : en association avec Ephedra sinica, Ostrea
rivularis, Astragalus membranaceus dans la poudre MU LI SAN.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 9 à 20 g par jour.
572
Les astringents
Transpiration nocturne par vide de YIN : en association avec Fructus schisandrae, Semen thujae
et Ostrea rivularis.
Transpiration de faiblesse, du post-partum : en association avec Astragalus membranaceus,
Angelica sinensis et Triticum aestivum.
Contre-indication : la présence de pervers dans le BIAO.
Mode d’emploi et posologie : de 3 à 9 g par jour.
B. Les antidiarrhéiques
Cette catégorie de remèdes convient aux traitements des diarrhées chroniques. La majorité
d’entre eux possède une saveur acide et âpre. Les circonstances seules vont guider leurs
modalités d’emploi. La persistance d’une diarrhée peut progressivement léser l’Énergie ortho-
doxe ZHENG QI, aussi est-il légitime de recourir à temps aux antidiarrhéiques et de protéger
l’Énergie orthodoxe pour accélérer la guérison.
Si l’atteinte du ZHENG QI s’accompagne d’un vide de Rate et de l’Estomac, il est nécessaire de
les tonifier.
Dans les diarrhées chroniques ou matinales par vide du YANG des Reins et de la Rate, ou dans
les diarrhées des vieillards, l’usage des antidiarrhéiques n’est pas suffisant, il faut davantage
insister sur la tonification et le réchauffement des Reins et de la Rate. En cas de diarrhée
chronique humidité-chaleur, lorsque les pervers sont amoindris, on peut associer les antidiarrhéi-
ques aux remèdes qui éliminent la chaleur et l’humidité.
573
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Si la chaleur est en excès, ces remèdes sont contre-indiqués car ils favoriseraient la rétention
des pervers.
Pour certains d’entre eux, l’existence des propriétés hémostatiques justifie leur emploi dans
les diarrhées chroniques sanguinolentes.
574
Les astringents
Indications :
Ténia.
Diarrhée chronique.
Dysenterie chronique.
Pertes blanches ou hémorragiques.
Contre-indications :
– constipation,
– syndrome d’accumulation dû à la diarrhée.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 7 à 14 g par jour en décoction.
Contre-indications :
– diarrhée par attaque de la chaleur,
– chaleur ou feu des Intestins,
575
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– diarrhée dysentériforme débutante,
– toux débutante.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 2,6 à 5 g par jour en décoction, préparation de
pilules.
Remarque : la graine, douce et neutre, traite les nausées et les vomissements, les douleurs
abdominales, les diarrhées, le prolapsus rectal. Une consommation excessive favorise les deux
éliminations et peut perturber le QI de la Vessie. La posologie est de 3,5 à 7 g en décoction ou en
pilules.
576
Les astringents
Contre-indications :
– la période d’allaitement,
– insuffisance fonctionnelle du Foie, du Cœur et du Poumon,
– risque d’accoutumance.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : 0,15 à 0,35 g en pilules ou en poudre.
577
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Contre-indications :
– plénitude épigastrique,
– ballonnement abdominal,
– constipation ;
578
Les astringents
– Ben Cao Shi Yi : consommées crues, elles peuvent donner des ballonnements abdominaux. Le
germe peut être à l’origine de vomissements ;
– Sui Xi Ju Yin Shi Bu : les graines de lotus sont contre-indiquées pendant et après les atteintes
d’origine externe, dans le paludisme, les ictères, les parasitoses intestinales, les hémorroïdes,
les stagnations de gaz avec ballonnement abdominal, la constipation, les urines foncées, les
dyspepsies, le post-partum.
Mode d’emploi et posologie : usage interne :
– de 7 à 15 g par jour en décoction,
– entre dans la composition de pilules et de poudres.
Lycium barbarum L. GOU QI ZI Lyciet de Barbarie
Partie employée : le fruit mûr.
Saveur – Nature : douce – neutre et sans toxique.
Lieu d’action : les méridiens du Foie ZU JUE YIN et des Reins ZU SHAO YIN.
Mode d’action : nourrit le Rein – humecte le Poumon – tonifie le Foie – clarifie la vue.
Indications :
Insuffisance de YIN du Foie et des Reins.
Douleur et faiblesse des lombes et des genoux.
Vertiges et tendance aux lypothimies.
Troubles de la vue et larmoiement.
Toux par vide et surmenage.
Polydypsie.
Spermatorrhée.
Contre-indications :
– présence de pervers externe avec chaleur authentique,
– vide de Rate avec humidité et diarrhée,
– la prudence est recommandée en cas de faiblesse du QI du YANG originel avec vide de YIN et
spermatorrhée.
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 7 à 15 g par jour en décoction, préparation de
pâte, d’alcoolature, de pilules ou de poudre.
579
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Mode d’emploi et posologie : usage interne : de 5 à 17,5 g par jour en décoction, trempé dans
l’alcool.
580
22. Les topiques
Ces remèdes sont destinés aux traitements externes, toutefois certains d’entre eux peuvent
être à usage interne.
Ils permettent :
– de libérer les toxines et réduire les gonflements,
– d’évacuer le pus,
– de calmer les douleurs,
– d’activer le sang,
– d’arrêter les hémorragies.
Ils sont utilisés dans le traitement des abcès, furoncles, traumatismes, morsures, brûlures,
infections superficielles, affections ORL...
Ils se présentent sous des formes diverses : lotion, pommade, crème, pâte, emplâtre, gouttes,
lavement, fumigation...
Parmi les remèdes étudiés dans cet ouvrage, nous avons cité les diverses applications
externes auxquelles ils se prêtent, il suffit de s’y reporter pour établir la liste des topiques.
581
Bibliographie
Ouvrages chinois
® Ben Cao Cong Xin de Wu Yi Luo, époque Ming, Éditions Science Technique de Shanghaï,
librairie Xin Hua, Shanghaï, décembre 1958 et avril 1982.
® Ben Cao Gang Mu de Li Shi Zhen (1518-1593), Éditions Hygiène du Peuple, librairie Xin Hua,
Bei Jing, novembre 1982.
® Ben Cao Gang Mu Shi Yi de Zhao Xue Min, époque Ming, Éditions Librairie Shang Wu, Hong
Kong, janvier 1985 ; Éditions Hygiène du Peuple, librairie Xin Hua, Bei Jing, août 1963, janvier
1983.
® Ben Cao Pin Hui Jing Yao de Liu Wen Tai, époque Ming, Éditions Hygiène du Peuple, librairie Xin
Hua, Bei Jing, novembre 1982.
® Ben Cao Qiu Zhen de Huang Guan Xiu, époque Ming, Éditions Science Technique de Shanghaï,
librairie Xin Hua, Shanghaï, avril 1979.
® Chang Yong Zhong Cao Yao Cai Se Tu Pu (« Illustration en couleur des plantes médicinales
chinoises »), 3 tomes, Centre d’études Hua Nan de l’École scientifique de la Chine, en collabora-
tion avec le Service de pharmacologie de Guang Dong, Éditions Populaires de Guang Dong.
® Dictionnaire de pharmacologie de la République populaire de Chine, Éditions Hygiène du Peuple,
librairie Xin Hua, Bei Jing, septembre 1979.
® Gian Nan Ben Cao de Lan Mao, 3 tomes, Éditions Populaires du Yun Nan -Kun Ming, librairie Xin
Hua, Yun Nan, octobre 1977.
® Jin Gui Yao Liao Fang Lun (« Recettes résumées du Coffre d’Or » de Zhang Zhong Jing), Éditions
Hygiène du Peuple, Bei Jing, 1973.
® Quan Kuo Zhong Cho Yao Hui Pian (« Collection des plantes médicinales de la Chine »), 2 tomes,
Éditions du Peuple, librairie Xin Hua, Bei Jing, septembre 1975 et mai 1983.
® Shang Han Lun de Zhang Zhong Jing, travail de l’Institut de médecine traditionnelle du Hu Bei,
Éditions Hygiène du Peuple, Bei Jing, 1978.
® Yin Shi Zhi Liao Zhi Nan de Don Kuo Xian, Éditions Science Technique, Jiang Su, février 1981.
® Zhong Yao Da Ci Dian (« Grand Dictionnaire des médicaments chinois », 2 tomes, Nouvel
Institut de médecine de Jiang Su, Éditions Populaires de Shanghaï, juillet 1977.
® Zhong Yao Xue (« Pharmacopée chinoise » de l’École de médecine traditionnelle de Cheng Du),
Édition Science Technique, Shanghaï, décembre 1978.
® Zhong Yao Zhi Ji Shou Ce (« Manuel des préparations médicales magistrales »), Édition Hygiène
du Peuple, Centre de recherche de la médecine traditionnelle chinoise, secteur pharmacologie,
librairie Xin Hua, Bei Jing, 1965 et 1978.
® Zhong Yi Ru Men de Qin Bo Wai (« Porte d’entrée dans la médecine chinoise »), Édition Hygiène
du Peuple, Bei Jing.
® Zhong Yi Xue Ji Shu (« Bases fondamentales de la médecine traditionnelle chinoise ») de
l’Institut de médecine traditionnelle de Bei Jing, en collaboration avec dix instituts de Chine,
Édition Science Technique, Shanghaï, juin 1978 et mai 1980.
® Zhong Yi Zhen Duan Xue (« Diagnostic en médecine traditionnelle chinoise »), Édition Science
Technique du Hu Nan, librairie Xin Hua du Hu Nan, janvier 1985.
583
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
Ouvrages français
® Auteroche B., Navailh P., Le diagnostic en médecine chinoise, Éd. Maloine, Paris, 1983.
® Chamfrault A., Traité de médecine chinoise, tome IV, « Formules magistrales », Éditions Coque-
mard, Angoulème, 1961.
® Despeux C., Shang Han Lun, Traité des « coups de froid », traduction de Catherine Despeux,
Édition de la Tisserande, Paris, 1985.
® Dr Eyssalet J.-M., Dr Guillaume G., Dr Mach-Chieu, Diététique énergétique et médecine chinoise,
Éditions DésIris, 2005.
® Husson A, Huang Di Nei Jing Su Wen, Éditions A.S.M.A.F., Paris.
® Kespi J.-M., Acupuncture,Éditions Maisonneuve, Paris, 1982.
® Ming Wong, Shang Han Lun, traduction et commentaires, Éditions Masson, Paris, 1983.
® Ming Wong, La médecine chinoise par les plantes, Éditions Tchou, Paris, 1976.
® Ming Wong, « Contribution à l’histoire de la matière médicale végétale chinoise », Journal
d’agriculture tropicale et de botanique appliquée, Laboratoire d’ethnobotanique, Muséum
national d’histoire naturelle, Paris, 1970.
® Nguyen Van Nghi et Mai Van Dong, Pharmacologie en médecine énergétique orientale, Éditions
NVN, Marseille, 1981.
® Roi J., Traité des plantes médicinales chinoises, Éditions Paul Le Chevalier, Paris, 1955.
584
Index
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MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
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Index
HUANG QI 331 J
HUANG QIN 122 Jasmin étoilé 264
HUANG SHU KUI HUA 513 JI CAI 283, 536
HUANG TING 116 JI CHANG LANG DU 508
HUANG WAN 423 JI GUAN HUA 278
HUI XIANG 489 JI MI 451
Huile de clou de girofle 489 JI MU 279
Huître 234 JI NEI JIN 181
HUO MA REN 199 JI SHI TENG 184
HUO XIANG 176 JI SHI XIANG 224
Hydnocarpus anthelmintica Pierre et Lane. JI XUE CAO 400
379 JI XUE TENG 352
Hydrangea macrophylla Thunb 154 JIAN LIAN 372
Hydrangea strigosa Rehd. 154 JIANG CAN 229
Hydrocotyle sibthorpioides Lam. 255 JIANG HUANG 301, 546
Hyoscyamus niger L. 322, 486 JIANG ZHEN XIANG 288
Hypericum japonicum Thunb. 253 JIAO MU 221
Hypericum perforatum L. 535 JIAO ZHU 332
Hypericum sampsonii Hance. 295 JIE GENG 161, 436
Hyriopsis cumingii (Lea) 232 JIE ZI 491
JIN BIAN LONG SHE LAN 439
I
JIN DENG LONG 147
Igname 333 JIN GANG TENG 262
Igname bulbifare 313 JIN GU CAO 166
Ilex chinensis Sims 140 JIN GUI LIAN 325
Ilex pubescens Hook. et Arm. 295 JIN GUO LAN 148
Illicium verum L. 488 JIN JIN BANG 569
Impatience 525 JIN MENG SHI 164
Impatiens balsamina L. 525 JIN PEN 325
Imperata cylindrica (L.) P. Beauv. var. major JIN QIAN CAO 253
(Nées) 283 JIN QIAO MAI 140
Indigo 133, 416, 417 JIN YIN HUA 132, 415
Indigo (racine) 417 JIN YING ZI 368
Indigo naturalis 134 JIN ZHAN JU 460
Indigo tinctoria L. 416 JING JIE 103
Indigofera suffruticosa (Nees) Bremek. 134 JING TIAN SAN QI 285
Indigofera tinctoria L. 417 JING YING ZI GEN 369
Indigotier 417 JIU JIE CHA 314
Inula britannica L. 433 JIU XIANG CHONG 338
Inula helenium L. 443 Jonc épars 514
Inula japonica Thunb. 159 JU HE 187
Inule britannique 433 JU HONG 187
Inule des prairies 159 JU HUA 111, 428
Iphigenia indica A. Gray. 310 JU JIANG YE 479
Ipomée annuelle 203 JU LUO 187
Ipomoea apurpurea (L.) Voigt. 203 JU PI 186, 463
Ipomoea hederacea Jacq. 203 JU RONG 337
Iris dichotoma Pall. 146 JU YE 187
Iris japonica 146 JU YE SAN QI 285
Iris tectorum max. 146 JUE JI HUA 294
Iris tigré 146 JUE MING ZI 149
Isatis indigotica 133 Juglans regia L. 346, 579
Isatis tinctoria L. 133, 134, 416, 417 Jujube 237, 334, 501, 559
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Z
ZANG HONG HUA 299, 551
ZANG HUI XIANG 450
Zanthoxylum bungeanum max. 220
ZAO JIA 160
ZAO XIN 426
ZAO XIN TU 290
ZAO XIU 135
Zaocys 269
Zaocys dhumnades Cantor. 269
ZE LAN 294
ZE QI 244, 509
ZE XIE 242, 510
Zea mays L. 509
ZHANG MU 484
ZHANG NAO 213, 484
ZHE BEI MU 161
ZHEN ZHU MU 232
ZHI HOU PO 189
ZHI HUANG JING 356
ZHI KE 464
ZHI MU 119
ZHI QIAO 186
ZHI SHI 185, 465
ZHI SHOU WU 350
ZHI XIANG FU 190
ZHI ZI 119
ZHONG JIE FENG 314
ZHU LING 241, 519
ZHU MA GEN 284
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Remèdes de la pharmacopée chinoise
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Remèdes occidentaux de la pharmacopée
chinoise
PIN YIN Chinois Latin
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Remèdes occidentaux de la pharmacopée chinoise
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TABLE
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Livre I
Éléments de physiologie
&
aspects thérapeutiques
1. Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
A. Récolte et conservation des plantes médicinales . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1) Le lieu de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2) La période de récolte et les techniques de cueillette. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3) Protection de la source de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4) Séchage et conservation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
B. Préparation des remèdes traditionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1) But de la préparation des remèdes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2) La sélection des remèdes - XIN ZHI ou PAO ZHI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3) Les méthodes de préparation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
C. Dénomination des plantes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
645
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
6. Principes thérapeutiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
A. Les Huit Règles diagnostiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
1) Intérieur - Extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2) Vide - Plénitude. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3) Froid - Chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4) YIN et YANG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5) Vraie chaleur - Faux froid et Vrai froid - Fausse chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
646
Table
Livre II
Matière médicale des remèdes chinois
1. Les remèdes qui libèrent le BIAO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
A. Les remèdes qui dispersent le vent et le froid . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
B. Les remèdes qui dispersent la chaleur et le vent . . . . . . . . . . . . . . . . 109
647
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
13. Les tranquillisants, remèdes qui calment l’esprit AN SHEN YAO . . . 236
14. Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité / Les diurétiques . . 240
A. Les remèdes qui éliminent l’eau et réduisent les gonflements . . . . . . . . . 241
B. Les remèdes qui débloquent les urines et favorisent leur élimination . . . . . 247
C. Les remèdes qui favorisent l’élimination de l’humidité et dissipent l’ictère . . 252
648
Table
Livre III
Matière médicale des remèdes occidentaux
1. Les remèdes qui libèrent le BIAO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383
A. Les remèdes qui dispersent le vent et le froid . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383
B. Les remèdes qui dispersent le vent-chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 389
649
MANUEL D'HERBORISTERIE ET DE PHARMACOPÉE CHINOISES
13. Les tranquillisants, remèdes qui calment l’esprit AN SHEN YAO . . . 501
14. Les remèdes qui éliminent l’eau et l’humidité - Les diurétiques . . 505
A. Les remèdes qui éliminent l’eau et réduisent les gonflements . . . . . . . . . 506
Œdème plénitude : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 506
Œdème vide : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 506
B. Les remèdes qui débloquent les urines et favorisent leur élimination . . . . . . 512
C. Les remèdes qui favorisent l’élimination de l’humidité et dissipent l’ictère . . 519
650
Table
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 583
Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 585
651
Aux éditions d'Adverbum
Vigué-Martín
Grand Atlas d'anatomie humaine - Anatomie, histologie, pathologies
DésIris, 2006
Michel Deydier-Bastide
Traité de massage traditionnel chinois
DésIris, 2004
Gérard Monsterleet
Drainage et physiologie lymphatiques
DésIris, 2004
Blandine Calais-Germain
Anatomie pour le mouvement
DésIris, 2008
Blandine Calais-Germain
Respiration - Anatomie, geste respiratoire
DésIris, 2005
Patrice de Bonneval
L'herboristerie - Manuel pratique de la santé par les plantes
DésIris, 2006
Patrice de Bonneval et Franck Dubus
Manuel pratique d'aromathérapie au quotidien
Le Sureau, 2007
etc.