Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
A DIEU
PRIERE A JÉSUS-CHRIST.
la vie éternelle de vous connaître, vous qui êtes le seul vrai Dieu,
et Jésus-Christ que vous avez envoyé '^. » En la Coi de cette parole,
je veux avec votre grâce me rendre attentif à connaître Dieu et
à vous connaître.
Vous êtes Dieu vous-même, et un seul Dieu avec votre Père,
selon ce qu'a dit votre disciple bien-aimé en parlant de vous :
vous nous fait entrer en société avec Dieu, selon ce que dit saint
Pierre, que nous sommes participants de la nature divine
i< » ''.
TOMB VII. i
2 ÉLÉVATÎONS SUR LES MYSTÈRES.
Je m'approclio, donc de vous autant que je puis, avec une vive
foi, pour connaître Dieu en vous et par vous, et le connaître d'une
nnanière digne de Dieu, c'est-à-dire d'une manière qui me porte
à l'aimer et à lui obéir : selon ce que dit encore votre disciple
bien-aimé : « Celui qui dit qu'il connaît Dieu et ne garde pas ses
commandemens, c'est un menteur '
; » et vous-même : « Celui
toujours, avec votre grâce, vous considérer dans tous vos états
et tous vos mystères, et connaître avec vous en même temps votre
Père qui vous a donné à nous, et le Saint-Esprit que vous nous
avez donné tous deux. Et toute ma connaissance ne consistera
qu'à me réveiller et à me rendre attentif aux simples et pures
idées que je trouverai en moi-même dans les lumières de la foi,
ou peut-être dans celles de la raison, aidée et dirigée par la foi
même ; car c'est ainsi que j'espère parvenir à vous aimer, puis-
que le propre de la foi, selon ce que dit saint Paul, c'est d'être
« opérante et agissante par amour ^ ». Ameii.
PREMIÈRE ÉLÉVATION.
l'être de dieu.
Dieu est un. L'impie demande Pourquoi Dieu est-il? Je lui ré-
:
rien soit, si ce n'est parce que l'être vaut mieux que le rien, et
que le rien ne peut pas prévaloir sur l'être, ni empêcher l'être
d'être? Mais, par la même raison, l'imparfait ne peut valoir mieux
que le parfait, ni être plutôt que lui, ni l'empêcher d'être. Qui
peut donc empêcher que Dieu ne soit et pourquoi « le néant de
:
Dieu que l'impie veut imaginer dans son cœur insensé *, » pour-
quoi, dis-je, ce néant de Dieu l'emporterait-il sur l'être de Dieu :
^Psal. XIII, 1.
4 ÉLÉVATIONS SUR LES MYSTÈRES.
Hélas! vaux tu mieux que Dieu? Aine faible, ârnc ignorante,
dévoyée, pleine d'erreur et d'incertitude dans ton intelligence,
pleine dans ta volonté de faiblesse, d'égaremont, de corruption,
de mauvais désirs, faut-il que tu sois : et que la certitude, la
compréhension, la pleine connaissance de la vérité, et l'amour
immuable de la justice et de la droiture ne soit pas?
Il'' ÉLÉVATION.
LA PEUFKCTION ET l'ÉTERNITÉ DE DIEU.
i
PREMIÈRE SEMAINE. — III'' ÉLÉVATION. 5
privation qui est le non-être avant donc qu'il y ait des choses
:
IIP ÉLÉVATION.
ENCORE DE l'ÊTRE DE DIEU ET DE SON ÉTERNELLE BÉATITUDE.
« Je suis celui qui suis : Celui qui est m'envoie à vous • : » c'est
ainsi que Dieu se définit lui-môme; c'est-à-dire que Dieu est celui
en qui le non-être n'a point de lieu qui par conséquent est tous :
celui-ci « Je suis celui qui est. » Et c'est Dieu qui donne lui-
:
IV ÉLÉVATION.
l'unité de dieu.
car il est celui qui est: celui qui est indivisible. Tout ce qui n'est
pas le parfait dégénère de la perfection. Ainsi le Seigneur ton
Dieu étant le parfait, est seul, « et il n'y a point un autre Dieu
que Tout ce qui n'est pas celui qui est par essence et par
lui ^. »
S'il y avait plus d'un seul Dieu, il yen aurait une infinité: s'il
y
Deuter., vi, 5. —
s Ibid., m, 24 iv, 35, 39.;
PREMIÈRE SEMAINE. — V* ÉLÉVATION. 7
qui dès là serait seul. « Écoute, Israël » écoute dans ton fond : :
les cieux ne sont pas tout est devant lui comme n'étant point,
:
V* ÉLÉVATION.
LA PRESCIENCE ET LA PROVIDENCE DE DIEU.
« Qui est celui qui appelle toute la suite des générations dès
le commencement? C'est moi le Seigneur : qui suis le premier
et le dernier* : » qui dans le centre de mon éternité vois tout
commencer et tout finir.
Babylone, assemble tes devins : que dis-je tes devins? assemble
tes dieux : viennent qu'ils nous annoncent les choses
« Qu'ils :
qui amassent de la boue. Qui est-ce qui l'a annoncé dès le com-
mencement'? C'est moi le Seigneur c'est là mon nom je ne : :
j'ai formé ce peuple pour moi, et je veux qu'il raconte mes louan-
— B Ibid., 22, 24, 25.— 6 Jbid., XLin, 1, 3, 10, 11, 13, 15, 18, 19, 21.
PREMIÈRE SEMAINE. — VI* ÉLÉVATION. 9
parla main pour lui assujettir les nations et mettre en l'uite les
rois devant lui je te livrerai les trésors cachés
: ce qu'on aura :
recelé dans les lieux les plus cachés, te sera ouvert, afin que tu
saches que je suis le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui te nomme
par ton nom. » Je ne l'ai pas fait pour l'amour de toi; mais « pour
l'amour de Jacob mon serviteur, et d'Israël que j'ai choisi. C'est
pour lui que je t'ai nommé par ton nom je t'ai représenté je : :
à désirer.
Yl'' ÉLÉVATION.
LA TOUTE-PUISSANTE PROTECTION DE DIEU.
Juda Voici votre Dieu qui vient à votre secours c'est votre Dieu
: :
* Isa., XLiv, 6, 2i, 25, 2G, 28. — 2 Ibid., xlv, 1, 3, 4,5, G, 7. — ^II
Paralip., xxxvi, 22, 23; I Esdr., i, 1, 2; vi, 2, 3,
10 l'LRVATIONS SUR LKS MYSTÉHKS.
« Qui est celui qui a mesuré l'immensité des eaux par sa main,
<fX qui a pesé les cieux avec son poignet, et avec trois doigts toute
là masse de
la terre? Qui est celui qui a mis les montagnes et les
collines dans une balance ^, » et a pu faire que toute la terre se
servant elle-même de contre-poids, demeurât dans l'équilibre
au milieu des airs? « Qui a aidé l'esprit du Seigneur, ou qui lui
a servi de conseiller et lui a montré dans ces grands ouvrages
ce qu'il fallait faire 3? « S'il faut lui offrir des sacrifices selon sa
grandeur, « le Liban n'aura pas assez de bois, ni la terre assez
d'animaux pour son holocauste *. » C'est-à-dire que le cœur de
l'homme, quoique plus grand que tout l'univers et que toute la
nature corporelle, n'aura pas assez d'amour ni assez de désirs
à lui immoler. Le cœur de l'homme se perd, quand il veut ado-
rer Dieu.
<c Savez-vous bien le commencement de toutes choses? Avez-
vous compris les fondements de la terre, ni comme Dieu se
ïepose sur son vaste tour^, » et en fait comme son siège ou
comme l'escabeau de ses pieds? « Levez les yeux, et voyez qui a
créé tous ces luminaires, qui les fait marcher comme en ordre
être à bout et n'en pouvoir plus, tout d'un coup « ils pousseront
des aîles semblables à celles d'un aigle ils courront et ne se :
* Isa., XL, 9, 10, 11. — 2 ibid., xl, 12. — s làid., 13. — '*
Ibid.. IC.
— B Ibid., 21, 22.
PREMIÈRE SEMAINE. — Vl° ÉLÉVATION. n
lasseront point : ils marcheront, et ils seront infatigables'. »
Marchez donc, âmes pieuses, marchez et quand vous croirez :
1 Isa., 26, 27, 28, 29, 30, 31. — 2 lôid., xli, 9, 10 et seq. — 3 i Reg.
XV, 29.
12 ÉLÉVATIONS SUH LES MYSTÉHES.
ce que dit le Seigneur Moi qui te forme, moi qui te crée, qui te
:
tire du néant à chaque moment, qui suis ton secours dès le ven-
tre de la mère *, » dès le coriimeticement de tu vie, dans ta plus
grande faiblesse et parmi les plus impéiiélrables ténèbres Mon :
serviteur, que j'ai aimé, homme droit que j'ai choisi, » je t'en-
verrai du ciel mes consolations ; « j'épancherai des eaux abon-
dantes sur celui qui aura soif : je verserai des torrents sur cette
terre desséchée : je répandrai mon esprit sur toi : » je le rendrai
féconde en bonnes œuvres, et « je bénirai tes productions. »
Écoutez ces paroles, âmes désolées, que Uieu semble avoir dé-
laissées dans son courroux, mais que son amour cependant met
à l'épreuve. Vous vivrez, c'est moi qui le promets, moi qui suis
le véritable et le saint, le fidèle et le tout-puissant : je fais tout
ce que je veux : le Seigneur a juré et il a dit : Si ce que je pense
n'arrive pas, si ce que je résous ne s'accomplit point, je ne suis
pas Dieu : mais je suis Dieu, je suis le Dieu des armées, le Dieu
qui fait tout ce qui lui plaît dans le ciel et dans la terre. Le Sei-
gneur a prononcé, pourra anéantir son jugement 2? »
« et qui
Le Seigneur a étendu son bras, et qui en pourra éviter les coups
ou en détourner l'effet?
Vil* ÉLÉVATION.
LA BONTÉ DE DIEU ET SON AMOUR ENVERS LES SIENS.
C'est un père, c'est une mère, c'est une nourrice. « Une mère
peut-elle oublier son enfant qu'elle a porté dans son sein? Et
quand elle l'oublierait, je ne vous oublierai pas 2, » dit le Sei-
gneur. « Le Seigneur ton Dieu t'a porté sur ses bras comme un
petit enfant*. Gomme un aigle qui porte ses petits, qui étend ses
ailes sur eux, qui vole sur eux provoque à voler » ainsi et les :
« comme une mère caresse son enfant qui suce son lait, ainsi je
vous consolerai 6, » dit le Seigneur.
1 Isa., xLiv, 1, 2, etc. — 2 /06, xl, 3. — 3 [sa., xlix, 15. — * Deuler.,
I, 31.— 8 Ihid., XXXII, 10, H. — G Isa,, lxvi, 12, 13.
PREMIÈRE SEMAINE. — VI^ ÉLÉVATION. 13
les douceurs étaient servies sur ta table. Par ces ornements, par
ces soins, « ta beauté avait reçu si grand éclat que tout le un
monde en jusque dans le trône. Tout
était ravi. Je t'ai élevée
l'univers ne parlait que de ta beauté, de cette beauté que moi
seul je t'avais donnée, dit le Seigneur Dieu ^, » qui suis le beau
et le bon par excellence, et l'auteur de toute beauté et de tout
bien dans mes créatures.
Regarde, âme chrétienne, quel amant, quel époux t'a été donné.
Il t'a trouvée étant laide : il t'a faite belle : il n'a cessé de t'em-
bellir de plus en plus : il a prodigué sur toi tous ses dons, toutes
ses richesses : il t'a placée dans son trône : il t'a faite reine : ses
anges t'ont admirée comme l'épouse du Roi des rois, comme reçue
dans sa couche, unie à son éternelle comblée de sa gloire félicité,
VHP ELEVATION,
BONTÉ ET AMOUR DE DIEU ENVERS LES PÉCHEURS PÉNITENTS.