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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA


RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE FERHAT ABBAS-SETIF

INSTITUT D’ARCHITECTURE ET
DES SCIENCES DE LA TERRE
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE
Mémoire de fin d’études présenté en vue de l’obtention du
diplôme de Géologue minier
Option : Ressources Minérales

Thème :

Etude Géologique et Minéralogique des Argiles de


Didouche Mourad

Etude Géologique et Minéralogique des Argiles de Didouche Mourad

Présenté par :

MORY NAMAKIRY

Promotion : 2021/2022
Encadré par : LAGHOUAG Mohamed Yacine

Soutenu devant le jury :

Introduction générale :

L’argile se définit comme une terre grasse et molle contenant un ensemble de


particules fines (de taille inférieure à 2 µm) constituée essentiellement de minéraux
à structure en feuillets. L’argile présente une plasticité à l’état humide et durcit par
séchage ou par chauffage. Les particules d’argile résultent des mécanismes de
désintégration chimique ou mécanique des roches. Ces minéraux argileux
appartiennent en majorité au groupe des phyllosilicates. Une matière première
argileuse naturelle renferme aussi des minéraux non argileux, dits accessoires, et/ou
de la matière organique. Un feuillet d’argile est formé par l’association des couches
tétraédriques (T) à base de tétraèdres siliciques (SiO4 -4 ) et de couches
octaédriques (O) aluminiques et/ou magnésiques [4].

Elle peut être une matière localement abondante, très diverse, traitée ou raffinée
avant emploi, à la fois meuble ou plastique (souvent après addition d'eau) ou à
pouvoir desséchant, absorbant ou dégraissant, voire à propriétés collantes ou encore
réfractaires, pour servir par exemple autrefois selon des usages spécifiques, souvent
anciens, au potier et au briquetier, au maçon et au peintre, au teinturier et au drapier,
au verrier et à l'ouvrier céramiste.

Les différentes parties de ce travail sont les suivantes :

 Dans le premier chapitre, on présentera la région d’étude

 Le chapitre II sera consacré un aperçu sur la géologie de l’Algérie du Nord ; au


contexte géologique régional et local de la zone d’étude.
 Des notions sur les argiles et une présentation des différentes méthodes d’études
sur les argiles seront présentées dans la chapitre III.

 Les rapports d’études de nos échantillons prélevés à Didouche Mourad et leurs


interprétations seront abordés dans le chapitre IV.

Enfin, le chapitre V sera consacré aux données de terrain

CHAPITRE I :

A) Situation géographique du site :

Constantine, est une commune du Nord-Est de l'Algérie, chef-lieu de la wilaya de


Constantine ; elle se situe aux coordonnées suivantes :

-Latitude 36°21' N

-Longitude 6°38' E

 Constantine se situe à 431 km à l'est de la capitale Alger, à 130 km à l'est de Sétif,


à 119 km au nord-nord-est de Batna, à 198 km au nord-ouest de Tébessa, à 146 km
au sud-est de Jijel, à 89 km au sud-sud-ouest de Skikda et à 156 km à l'ouest-sud-
ouest d'Annaba.
Ville de Constantine (image Google MAP)

Figure 2 : Constantine par rapport à Alger (image Google Earth)


Notre secteur d’étude fait partie de la commune de Didouche Mourad (anciennement
Bizot lors de la colonisation). Localisée aux coordonnées géographiques( Latitude :
36°26'52"N et Longitude : 6°38'11"E ) , c’est une commune située dans la partie
nord de la wilaya de Constantine à 10 km vol d’oiseau. Elle prend son nom en
hommage à l'homme politique algérien et le martyre Didouche Mourad.

Didouche-Constantine (image Google Map)

CHAPITRE II :

A) Géologie de l’Algérie du Nord :

1) GENERALITES :

D’un point de vue géologique, l'Algérie est subdivisée en deux domaines qui
s’opposent par leur histoire et leur structure géologique :
> Un domaine septentrional ou Algérie du Nord, qui fait partie de la chaîne alpine,
édifié au cours du Tertiaire et qui demeure encore instable aujourd’hui.

> L’Algérie saharienne, domaine relativement stable depuis la fin du Précambrien,


constitué d’un socle déformé par les orogenèses éburnéenne et panafricaine, d’une
couverture paléozoïque généralement tabulaire affectée localement de plis
hercyniens et d’une couverture méso-cénozoïque tabulaire.
La frontière entre ces deux domaines est délimitée par l’accident sud-atlasique qui
suit le revers sud de l’Atlas saharien (in MEZDAOUET Mounir,2015)
L’Algérie du Nord est structuré en 3 domaines qui sont du Nord au : (1) la chaîne
alpine d’Afrique du Nord ou chaîne des Maghrébides constituée d’unités
allochtones charriées sur la marge africaine ; (2) la zone tabulaire des Hautes
Plaines, constituée de terrains mésocénozoïques tabulaires qui reposent sur un
socle paléozoïque plissé et métamorphisé durant l’orogenèse hercynienne et (3)
l’Atlas saharien.

2) La chaîne des Maghrébides :

La chaîne alpine d’Afrique du Nord ou chaîne des Maghrébides fait partie de


l’orogène alpin périméditerranéen d’âge Tertiaire qui s’étend de l’Ouest à l’Est sur
2000 km du Rif à la Sicile (figure 2). Dans ce domaine en forme d’anneau très aplati,
on distingue classiquement les zones internes, situées à l’intérieur de l’anneau et
représentées aujourd’hui par différents massifs, dispersés le long de la côte
méditerranéenne et les zones externes situées à sa périphérie.
 Les zones internes sont représentées par des « massifs anciens » littoraux,
bordés au sud par une « chaîne calcaire » ou « Dorsale ». En Algérie, les socles de
Grande et de Petite Kabylie constituent l’essentiel des zones internes. Ces zones
comportent un socle gneissique surmonté par une formation de phyllades et un
Paléozoïque schisteux allant du Cambrien au Carbonifère inférieur. La couverture
mésozoïque et paléogène, localisée à la marge sud de ces massifs anciens,
constitue la Dorsale kabyle ou Chaîne calcaire. Elle est vivement plissée et écaillée.
Au cours de l’orogenèse alpine, les zones internes ont été largement charriées vers
le Sud.

 La zone des flyschs est constituée par un matériel crétacé et paléogène qui s’est
déposé dans un sillon qui se situait entre les zones internes et les zones externes.
On distingue deux grands groupes de flyschs: les flyschs maurétaniens et les flyschs
massyliens respectivement les plus internes et les plus externes, auxquels s’ajoutent
un troisième groupe de flyschs plus récent, les flyschs numidiens gréseux d’âge
Oligocène supérieur–Burdigalien inférieur Ces flyschs ont été charriés sur les zones
externes puis, pour une partie, ils ont été ramenés sur les zones internes par des
glissements plus tardifs.
 Les zones externes résultent du décollement et du clivage au Miocène de la
couverture sédimentaire mésozoïque–paléogène déposée sur la marge nord de la
plaque Afrique. En Algérie, les zones externes telliennes comportent de grandes
nappes pelliculaires à matériel marneux du Crétacé-Paléogène, sur un sol gypsifère
triasique.
B) CADRE GEOLOGIQUE REGIONAL :

- Le domaine interne.

- Le domaine médian « domaine des flysch ».

- Le domaine externe (tellien).

La chaîne des maghrébides qui s’étale sur plus de 2000km allant de Gibraltar à la
Calabre, a été étudiée par de nombreux auteurs (Durand Delga, 1955 ; R. Guiraud,
1973 ; Boullin, 1977; Vila, 1980 ; Wildi, 1983 ; Coiffait, 1992 ; Kazi Tani, 1986 ;
Chadi, 2004…) in MEZDAOUET Mounir,2015.
. L’ensemble de ces études a permis de préciser l’évolution paléogéographique et
structurale de cette chaîne.

Trois grandes familles qu’on peut distinguer du nord vers le sud et qui sont
respectivement :
 Le domaine interne.
 Le domaine de nappe de flysch.
 Le domaine externe.

I Cadre litho stratigraphique :


Carte géologique de Constantine
Legendes
I..1 Le domaine interne :
En Algérie il s’agit du dorsale Kabyle et de la chaine calcaire. Ce domaine est formé
d’éléments issus de la dilacération de la plaque d’Alboran : socle cristallophyllien
continental aminci et couverture sédimentaire du
Paléozoïque au Tertiaire. On attribue au socle trois ensembles lithologiques :
 Un ensemble cristallophyllien inferieur, formé de gneiss à intercalations, parfois
puissantes, de marbres et d’amphibolites.
 Un ensemble cristallophyllien supérieur, comptant « des schistes satinés ou
phyllades, des grés et des porphyroïdes oeillés ».
 La couverture sédimentaire paléozoïque du socle cristallin, peu ou pas
métamorphique, dont les séries comprennent des termes de l’Ordovicien, du Silurien,
du Dévonien, ainsi que du Carbonifère inferieur.

I..2 Le domaine des flyschs :


Ce domaine correspond aux nappes de flyshes dont le matériel crétacé paléogène
est expulsé vers le sud. Ces flysches sont déposés dans un bassin de nature marine.
Ces flysches ont été subdivisés du Nord au Sud en trois types, de natures distinctes :
 Flysch mauritanien ;
 Flysch massylien ;
 Flysch numidien.
I.2.1 Flysch mauritanien
Il s’agit d’une réunion en une seule série des flysches de type Guerrouche
, il contient de bas en haut:
 Des radiolarites rouges du Malm avec un flysch argilo-gréseux d’âge Crétacé
inferieur ;
 Des calcaires conglomératiques ou micro conglomératiques à bandes silicifiées
blanches d’âge Crétacé supérieur ;
 Des formations conglomératiques et micro conglomératiques d’âge Yprésien.
I..2 .2 Flysch massylien
Flysch argilo-quartzique d’âge Crétacé inferieur avec des phtanites du Cénomanien
suivi par une alternance d’argiles et de micro-brèches du Crétacé supérieur
I.2.3 Flysch numidien
Flysch gréseux Oligo-aquitanien, qui atteint le Burdigalien inferieur, se dispose en
discordance sur les premiers contacts tectoniques séparant les unités du domaine
interne et la nappe du flysch mauritanien(in MEZDAOUET Mounir,2015).

I..3 Le domaine externe


Ce domaine correspond à la marge de la Téthys du côté de la plaque africaine, on
peut distinguer deux grands types de séries :
 Les séries telliennes
 Les séries de l’avant pays

I..3.1 Les séries telliennes


Ce sont des séries très épaisses à dominante marneuse issue du sillon tellien. Ce
sont, du Nord vers le Sud:
 Les unités ultra-telliennes, dont les formations typiques du Crétacé inférieur sont
constituées par des marno-calcaires clairs ;
 Les unités telliennes sensu-stricto, avec un Crétacé inférieur plus ou moins riche en
dépôts terrigènes et où les enchevêtrements de faciès néritiques restent modérés du
Crétacé supérieur à l’Eocène ;
 Les unités péni-telliennes et les unités méridionales à nummulites, à faciès
néritique. Prépondérant du Crétacé supérieur à l’Eocène.

I..3.2 Les séries de l’avant pays


On peut considérer, successivement d’Est en Ouest les unités et domaines suivants :

I..3.2.1 Unité néritique constantinoise


Appelée aussi môle néritique Constantinois, elle est caractérisée principalement par
des formations carbonatées, du Mésozoïque, cette unité fut considérée pendant
longtemps comme autochtone,; elle est allochtone et chevauche, pour Vila J.M.,
(1980) in MEZDAOUET Mounir,2015)
, les écailles de Sellaoua et les unités sud- sétifiennes. L’autochtonie de cette unité
est reprise par Chadi M., (1991) et Coiffait P.E., in MEZDAOUET Mounir,2015.
. Une certitude cependant, durant les phases tectoniques alpines, cette unité s’est
comportée de façon rigide (Benabbas C., 2006) (in MEZDAOUET Mounir,2015)
.
I..3.2.2 Unités sud- sétifiennes
Ces unités considérées par Savornin J., (1920) in MEZDAOUET Mounir,2015)
comme « bati pré-saharien », ont été décrites par Vila J.M., (1980) sous l’appellation
« ensemble allochtone sud-sétifien ».
Elles sont caractérisées par des séries mésozoïques de plates-formes admettant des
intercalations pélagiques (Benabbas., 2006).
I..3.2.3 Unités des Sellaoua
Ces unités sont issues d’un sillon allongé du Sud-Ouest au Nord-Est. Elles affleurent
au sud-est des massifs composant l’unité néritique constantinoise et comprennent
essentiellement des terrains marno-calcaires crétacés avec un léger apport détritique
dans le Crétacé supérieur. Le Paléocène et le Lutétien supérieur sont marneux, par
contre l’Yprésien est carbonaté et riche en Nummulites ; l’Oligocène est signalé par
J.M. Vila (1980) et par P.E. Coiffait (1992). L’écaillage de ces séries est attribué à
des raccourcissements considérables ayant provoqué des chevauchements de
grandes ampleurs (Benabbas C., 2006)

I..3.2.4 Le para autochtone Nord-aurésien


Il constitue le bord septentrional de l'autochtone atlasique. Ce para-autochtone est
défini par l'ensemble des structures formées par les monts d'Aïn Yaghout et par les
Djebels
(Hanout, Guellif, Sidi Reghis) dans la région d'Aïn Kercha et d'Oum El Bouaghi.
Cet ensemble a été violemment affecté par la tectonique alpine. Le Trias de la région
des lacs peut être interprété comme le cœur d'un vaste pli couché.
I..3.2.5 L'autochtone Nord-aurésien
Il s'agit là du domaine atlasique, caractérisé par un ensemble secondaire, plissé à la
fin de l'Eocène selon des directions atlasiques, et par un Trias diapirique d'âge
aptien, plus à l'Est, dans la région de l'Ouenza et les monts de Tébessa. (Farah A.S.,
1991).
II Cadre tectonique:

La chaîne des Maghrébides s’est surtout structurée au cours des phases tectoniques
tertiaires (Benabbas., 2006). Cette structuration est rattachée à la fermeture du sillon
des flyschs, dont le contenu est largement charrié au-dessus des zones externes
(fig. 3). Les zones externes enregistrent des déformations influencées par l’héritage
structural anté-Tertiaire, Aris Y., (1994). Les structures de la chaîne alpine de
l’Algérie nord-orientale et leur répartition sont la conséquence de plusieurs
événements tectoniques (Benabbas., 2006)

Les principales phases tectoniques qu’on y distinguent sont :

II..1 Les évènements tectoniques durant le Mésozoïque


A l’échelle des zones externes de l’Algérie nord orientale, les événements
tectoniques durant cette époque sont peu étudiés. Les travaux réalisés jusqu’ à
présent s’accordent sur les événements suivants :
II..1.1 Au Trias :
Le Trias correspond à une période d’extension généralisé qui affecte le domaine
Atlasique. Les bassins Triasique en Algérie ne sont connus que localement et en
subsurface.
Les présences des pélites et des évaporites très épaisses dans l’ensemble des
domaines externes du Tell témoignent d’une forte subsidence à partir du Trias
moyen et supérieur. Les séries évaporitiques (sédimentation argilo-gypseuse) sont
accompagnées de coulées basaltiques et de carbonates du Keuper (Benabbas.,
2006).
II..1.2 Au Lias Rifting et ouverture, subsidence et installation de la mer ouverte
La distension provoque une subsidence différentielle. Celle-ci se poursuit jusqu’au
Crétacé inférieur, permettant de la sorte la création de bassins marins ouverts dans
les hauts atlas sahariens, Wildi W., (1983).
La plate-forme constantinoise se distingue dès la fin du Lias comme un haut-fond à
sédimentation calcaire dominante, Guellal S., et al, (1973a).
II..1.3 Au Dogger – Malm Ouverture et coulissage
Selon Benabbas., (2006) à cette période, l’approfondissement et le caractère
océanique des milieux sédimentaires se confirment et s’accentuent. Le bloc africain
est décalé par un coulissage senestre par rapport à l’Ibérie et au bloc Alboran à partir
de 165 Ma, engendrant probablement les premiers plissements dans les Babors vers
la fin du Malm, avec des axes de plis d’orientation N-S.
Le Malm représente la fin d’une période de distension et de subsidence caractérisant
le Lias et le Dogger.
Dans les zones telliennes, les structures associées à la tectonique du Malm sont
attestées par des discordances angulaires marquant la base du Crétacé inférieur.
Plus au Sud, dans l’avant pays, la phase Jurassique supérieure se manifeste par une
sédimentation terrigène au cours du Néocomien sans discordance angulaire notable,
Wildi W.,
(1983)

II..1.4 Au Crétacé inférieur


Selon Benabbas., 2006 aucune phase tectonique importante n’est connue à cette
époque ni en Ibérie ni en Afrique. L’origine du dépôt des sédiments détritiques sur la
bordure Nord de l’Afrique et sur le continent ibérique ne serait pas tectonique mais
climatique.
D’après l’interprétation des anomalies magnétiques dans l’atlantique Nord, les
coulissages senestres E-W entre l’Ibérie et l’Afrique s’arrêtent pratiquement dès
l’Aptien supérieur (110 Ma), Wildi W., (1983).
Suivant une transversale régionale, au Crétacé inférieur on peut noter une
alternance de régressions et de transgressions individualisant ainsi des zones
sédimentaires préfigurant déjà les unités structurales majeures, tel le domaine
néritique, qui dès cette période, apparaît comme un entablement massivement
carbonaté situé entre deux zones vaseuses, Guellal S., et al, (1973).
II..1.5 Au Crétacé supérieur
Selon Benabbas., 2006 au Crétacé supérieur, il semble qu'un épisode tectonique
important correspondant au Cénomanien inférieur a eu lieu. En effet sur la bordure
Sud-Ouest de la plate-forme néritique constantinoise et dans le Sud sétifien, la
sédimentation devient planctonique. Les marnes pélagiques succèdent aux
calcaires. Ce changement peut être relié à un épisode tectonique entraînant un
relèvement du niveau eustatique. Cet épisode tectonique est le plus souvent traduit
dans la sédimentation par une surface durcie (Hard-ground) observable dans
plusieurs massifs (Oum Settas). Cette phase correspond à une phase compressive,
qui coïncide avec le début de la rotation anti-horaire de l’Ibérie par rapport à
l’Europe. Cette phase compressive a engendré des plis orientés E-W ainsi qu’une
forte schistosité de fracture dans les Babors affectant les niveaux anté-vraconiens.
Elle est orientée conformément aux plissements W-E à SW-NE. Des évaporites
triasiques se trouvent remaniées et resédimentées dans des formations qui datent de
l’Albien supérieur au Sénonien inférieur surtout, Wildi W., (1983).
A cette époque la différentiation paléogéographique, apparue au Crétacé inférieur,
se poursuit et s’accusent par le fonctionnement des zones positives et négatives.
Dans le domaine néritique, la construction de l’entablement carbonaté s’achève avec
l’émersion définitive de la fin du Crétacé supérieur. Cette émersion est confirmée par
Guellal S et al,
(1973).
 Remaniement conglomératique du Vraconien-Turonien dans le Sénonien dans la
partie Nord du domaine néritique (massif de Chettaba).

 Présence de nombreux hard-grounds.


 Turonien localement érodé ou absent.
 Faciès néritique en lentilles (massif de Karkara)
II..2 Les évènements tectoniques durant le tertiaire
La chaîne alpine de l’Algérie Nord orientale s’est surtout structurée pendant les
phases
Tertiaires.
II..2.1 A l’Eocène Phase priabonnienne
Cette phase compressive se situe vers la fin du Lutétien, appelée phase fini-
lutétienne ou phase atlasique d’après Durand Delga M., (1969) et Raoult J.F., (1974)
ou encore phase priabonnienne selon Vila J.M., (1980).
Elle marque la fin d’un grand cycle sédimentaire ayant débuté dès le Trias supérieur,
et dont l’organisation n’a pas été perturbée malgré des manifestations tectoniques
locales enregistrées avant le Cénomanien, Aris Y., (1994).
Cette phase compressive est expliquée par la fermeture de la Téthys occidentale par
la rotation de l’Afrique autour d’un pôle situé à l’Ouest de Tanger, conduisant à la
collision entre la partie orientale de l’Alboran et la marge Africaine tellienne. Dans les
zones internes la position relative E-W de la Kabylie par rapport au Tell est bloquée
dès l’Eocène supérieur.
Elle est associée à un métamorphisme régional, Wildi W., (1983).
Cette phase est associée à des accidents verticaux de direction NE-SW tels que
l’accident N45°-50° E d’El Kentour qui se prolonge jusque dans l’avant pays au Sud-
Ouest, entre les monts du Bélezma et ceux du Hodna correspondant à la «
transversale de
Constantine ».
II..2.2 Au Miocène
II..2.2.1 Phase compressive du Burdigalien
La phase Miocène est caractérisée par une direction de raccourcissement N-S. La
partie occidentale de la plaque d’Alboran continue sa migration vers l’Ouest, pour
entrer finalement en collision avec la marge rifaine de l’Afrique. Cette migration
contribue à l’ouverture du bassin nord algérien. Cette phase se manifeste par
(Benabbas., 2006) :
 L’avancée de la nappe numidienne vers le Sud et la formation des olistostromes
kabyles dans une dépression septentrionale.
 Un bombement à l’aplomb du bord kabyle méridional, ou s’étaient antérieurement
empilées les unités de flyschs sur les nappes telliennes au Priabonien.
 Des structures plissées, au sud du domaine kabyle.
A la fin du Miocène inférieur et au début du Miocène moyen, des bras de mer
envahissent des golfes de la partie septentrionale des chaînes algériennes. Dans les
Babors, les premiers sédiments post-nappes marins se déposent.
Cette transgression va de pair avec une phase volcanique calco-alcaline et un
plutonisme qui a mis en place les intrusions granitiques en grande Kabylie, dans les
Babors et en petite Kabylie. Les datations radiométriques y indiquent souvent des
âges entre 12 et 16
Ma.
II..2.2.2 Phase tangentielle tortonienne -phase alpine
Pour Vila J.M., (1980), c’est la phase tortonienne majeure, à vergence Sud qui est
responsable de vastes raccourcissements impliquant les formations postérieures au
Burdigalien supérieur dont la nappe numidienne. Toujours selon le même auteur,
cette phase serait responsable de la genèse de la nappe néritique constantinoise,
des unités allochtones des
Sellaoua, de l’ensemble « sud-sétifien » et des « unités méridionales à nummulites ».
Cette phase a engendré dans l’ensemble de Algérie Nord orientale des
chevauchements vers le Sud des unités méridionales à nummulites, des unités sud-
sétifiennes et des écailles de Sellaoua, ainsi que des plissements à axes E-W des
monts du Hodna jusqu’à la transversale de l’Aurès ; genèse des « plis emboutis » qui
interférent et reprennent les plis éocènes.
Pour revenir à la notion de tectonique tangentielle tortonienne selon Vila J.M., du
nord au sud et de haut en bas de l’édifice structural on distingue :
 La zone intermédiaire est fortement plissée (Burdigalien-Langhien).
 La zone nappée méridionale, où se manifestent de vastes mouvements anormaux,
impliquant les formations postérieures au Burdigalien supérieur.
 Les nappes telliennes sont reprises en bloc.
 L’ensemble allochtone sud-sétifien constitue un empilement de lames en série
normale.
 La nappe néritique constantinoise et les unités allochtones de type Sellaoua
relaient en plan l’ensemble allochtone sud-sétifien vers l’Est.

II..3 La tectonique récente


Cette phase tectonique post-nappes est responsable de l’orographie actuelle. Elle a
induit le comblement des bassins mio-pliocènes, alimentés par la destruction des
reliefs environnants (Benabbas., 2006).
A l’échelle du Constantinois, les structures attribuées à cette tectonique évoquent
une tectonique polyphasée. En effet, deux phases successives de distension et de
compression ont affecté les formations tortoniennes, entraînant ainsi un
resserrement des structures préexistantes, et la formation de plis qui s’alignent en
gros sur la direction atlasique. Parmi ces plis on note ceux de Djebel Ouahch, du
massif du Chettaba et du Djebel Djaffa.
Par ailleurs, des failles inverses parfois décrochantes ou chevauchantes ainsi que
des déformations cassantes de direction E-W et NW-SE, tel l’accident de M’cid
Aïcha-Debbar d’une centaine de kilomètres, peuvent être observées. Le long de cet
accident, des chevauchements Nord-Sud post-miocène sont localement signalés,
Guellal S., et al, (1973)
Figure 4 Carte géologique de la région

C) CADRE GEOLOGIQUE LOCAL :

La région d’étude est caractérisée par une morphologie accidentée et une structure
tectonique dominée par une superposition de nappes (fig 4).
.1 Contexte stratigraphique :

La description stratigraphique suivante est réalisée à partir des cartes géologiques


de
Constantine au 1/200 000, Vila J.M, (1977) et de El aria 1/50 000 publiée en 1977.

1.1 Le trias
Il est essentiellement évaporitique et se présente en pointements diapériques en
lames éjectées le long de certains accidents. Il est observé au Sud-Ouest de la ville
de Constantine
(Benabbas., 2006), ce sont surtout des masses de gypse et d’argile, de couleur
rouge lie-de-vin bien caractéristique, contenant le plus souvent des blocs calcaro-
dolimitiques, des cargneules, des marnes bariolées.
1.2 La nappe néritique Constantinoise
Elle est caractérisée par des formations carbonatées allants du Trias jusqu’au
Sénonien
(J.M Vila, 1980), à notre zone d’étude il n’est présent que les séries d’âges
Cénomanien
Turonien et Sénonien
1.2.1 La série carbonatée d’âge Cénomanien-Turonien
Dans la région Nord constantinoise, le Cénomanien et le Turonien néritiques
constituent une série monotone (J.M. Vila ; 1980), elle est composée de deux
édifices carbonatés principaux. Le plus important, le Rocher de Constantine
d’approximativement 200m d’épaisseur où la série parue la plus complète et le
massif du Djebel Kellal avec une épaisseur qui ne dépasse pas 120m.
1.2.2 Le rocher de Constantine
D’après les auteurs, J.M. Vila (1974) et C. Benabbas (1994), de la base vers le
sommet on trouve les faciès suivants :
 Ensemble de calcaire massif débute par 8m de calcaires massifs cristallins à
abondants de microfaunes et de joints stylolithiques et se termine par une corniche
de sparites (100m d’épaisseur) par fois dolomitique, jaunâtre.
 Ensemble de biomicrites noires (30m d’épaisseur) regroupe une riche association
de foraminifères benthiques caractérisant le Cénomanien supérieur.
 Ensemble de biomicrites à aspect concrétionné (50m d’épaisseur) débute par des
calcaires riches en Millioles,
 Ensemble de calcaires laminés (20m d’épaisseur) regroupe des calcaires plus ou
moins clairs dont lesquelles nous avons pu observer un appauvrissement de
microfaune bien des filaments non identifiés.
1.2.3 La série transgressive d’âge Sénonien
Il s’agit de calcaires noirs, micritiques fétides, à débris fin organogènes et à silex
noirs. Selon (J.M. Vila ; 1980), les formations du Sénonien supérieur sont observées
sur les hauteurs du Rocher de Constantine et faisant des affleurements chevauchés
par le
Priabonien à bloc, observées plus au Sud.
1.3 Les nappes telliennes
1.3.1 Le priabonien à blocs
Représenté par des marnes grisâtres ou brunâtres à blocs de tailles et de natures
variables.
1.3.2 La nappe ultra-tellienne
Elle est constituée par des couches marneuses grises, alternant parfois avec des
calcaires gris d’âge crétacé inferieur, le Crétacé moyen et le Sénonien correspondent
à des marnes et marno-calcaire de teinte claires. L’Eocène est marneux, de couleurs
noires au
Lutétien, calcaires clairs à la patine et noires à la cassure à l’Yprésien.
1.3.3 La nappe tellienne au sens strict
Elle est représentée par des formations marneuse, ces derniers ont une couleur
noirâtre et contiennent des boules jaunes. Leur âge est Crétacé moyen-Paléocène.
1.4 La nappe de flysch
1.4.1 La nappe de flysch massylien
Elle est représentée par une série à brèches vertes et rouges. Elle affleure au Nord
et au
Sud-est de Constantine sous forme de klippes
1.4.2 La nappe numidienne
Elle est représentée par une série argilo-gréseuse d’âge Oligocène à Burdigalien
basale
(J.C. Lahonder et al, 1987) elle est caractérisée par la succession de deux types de
faciès :
Des argiles de base à Tubotomaculum qui sont des argiles vertes, parfois brunes ou
rougeâtres d’âge Oligocène.
Des grés numidiens d’âge Aquitanien, ils affleurent en bans massifs de teinte claire.

1.5 Les séries poste-nappes


Les séries poste-nappes dans la région de Constantine sont d’âge Mio-Plio
Quaternaire. Elles sont largement développées à l’Ouest de la région d’étude.
1.5.1 Le Mio-Pliocène continental
Il est constitué de formations d’âge Miocène supérieur à Pliocène. Il s’agit d’un
matériau de comblement qui s’est déposé dans un bassin, en discordance sur les
terrains antérieurs (Voute, 1967). Le Mio-Pliocène affleure sur de vastes étendues,
surtout à l’Ouest de la région de Constantine. Il présente un faciès très varié
constitué par des calcaires lacustres, des évaporites et des dépôts détritiques plus
ou moins grossiers (J.M Vila, 1980).
1.5.2 Le Quaternaire
Ce sont les formations peu tectonisées. Il s’agit de (Benabbas., 2006) :
 Des éboulis, des alluvions et des formations de pente constituent le
Quaternaire.
 Les alluvions récentes des oueds correspondent à des limons, des graviers et des
galets roulés.
 Les alluvions anciennes des oueds se composent de cailloux roulés, limons et
graviers parfois, encroûtés, provenant d'anciennes terrasses. Les alluvions
anciennes des plateaux sont composées de cailloux roulés, limons et graviers. Elles
sont souvent cimentées par une croûte calcaire.
 Les formations de pente correspondent à des glacis polygéniques qui forment des
surfaces très faiblement inclinées, près des plaines recouvertes d'un matériel
élastique, avec de vastes placages sur les versants marneux.
 Les croûtes calcaires du Villafranchien sont directement installées sur des calcaires
et des conglomérats fossilifères dans lesquelles il est difficile de situer la limite entre
le Pliocène supérieur et le début du Villafranchien.
 Tufs calcaires ou Travertins du Mansourah. Ils correspondent soit à des zones de
sources chaudes, soit à des formes de concrétions plus ou moins vacuolaires gris à
jaunâtre.
2 Le Style tectonique des unités telliennes  :

Les nappes telliennes sont les éléments structuraux dominants. Elles sont affectées
par une tectonique de nappes, d’âge priabonien (Vila J.M., 1980).
2.1 La nappe numidienne
Déposée après la phase tangentielle priabonienne, cette nappe a été cisaillée en
masse. Elle présente un contact anormal plat (Benabbas., 2006).
2.2 La nappe ultra-tellienne
Elle est peu représentée dans le bassin. Sa structure complexe est d’origine
purement tectonique (Benabbas., 2006).
2.3 Les nappes telliennes sensu-stricto
Elles forment un ensemble structural cohérent, continu sur plusieurs kilomètres. La
direction des axes des plis d’échelle hectométrique ou kilométrique varie de N40° E à
N90° E.
Les nappes telliennes reposent généralement sur la nappe péni-tellienne et sur la
nappe néritique constantinoise (Benabbas., 2006).
2.4 La nappe péni-tellienne
Elle est plissée assez lourdement aux Djebels Chettabah et Grouz. Au Djebel
Kheneg, tous les niveaux allant du Vraconien au Campanien sont affectés par une
schistosité de fracture très pénétrante. Au sud, la nappe péni-tellienne à nummulites
repose sur la nappe néritique constantinoise (Benabbas., 2006).
2.5 La nappe néritique constantinoise
Elle comporte les plus hauts reliefs calcaires de la région. Cette unité possède un
style particulier. Elle s’est déplacée en bloc, comme une immense banquise
carbonatée, transportant ses structures propres, acquises à partir du Sénonien
supérieur
(failles de direction atlasiques), mais surtout au cours du plissement priaboniens (Vila
J.M.,
1980).
Le contact de base de la nappe néritique cisaille clairement des structures plicatives
anciennes et lui confère une allure de « rouleau frontal » signalé le long de la limite
méridionale de cette nappe, telle la terminaison Sud du Djebel Guerioun.
Les nappes telliennes reposent par ailleurs, quel que soit leur nature, sur des
niveaux d’âges variés, de la série néritique constantinoise (Benabbas., 2006).
3 Colonne stratigraphique synthétique
La ville de Constantine et ses environs offrent, une grande variété de terrains
sédimentaires d’âge crétacé à quaternaire. Leur structure géométrique est difficile à
maîtriser par suite d’une tectonique alpine et néogène, complexe, et de fréquentes
variations latérales de faciès dans les formations miocènes. A cette complexité
géologique s’ajoute le handicap d’une cartographie en milieu urbain. Cependant, les
grands ensembles lithologiques peuvent être illustrés par la colonne suivante
(Bougdal, 2007) (fig.5) :
D) Geologie de Didouche Mourad

Extrait de la carte géologique d’el Aria, feuille n° 74, échelle 1/50 000.
Sur la base des différentes visites du site, une carte géologique a été établie sur un
levé topographique à l’échelle 1/3500 dont elle montre que le site est couvert par les
formations suivantes :

 Le quaternaire représenté par terre arable, formation de pente (argiles


limoneuses, sableuses, graveleuses et caillouteuses rouge à brune avec des gros
blocs de grès résultant de la détérioration des flysch numidien qui surplombe ces
formations) et quaternaire indéterminé, ces formations couvre la partie avale de la
nappe numidienne.

 Le Mio-Pliocène : représenté par des conglomérats et argiles sableuses rouge ; il


couvre la partie Nord et Nord Est et la partie centrale.

 La nappe numidienne : représentée par alternance des argiles grises à jaune et


des bancs de grès décimétriques de couleur jaunâtre.

 La nappe tellienne : qui se trouve en écaille au centre du site en petite


affleurement.
Conclusion :
La région étudiée (Constantine, Didouche Mourad) appartient au premier domaine et
fait partie de la chaîne des Maghrébides
La région de Constantine fait partie des zones externes des Maghrébides, domaine
allochtone, caractérisé par les nappes de charriage essentiellement à vergence sud,
mises en place au cours des phases tectoniques alpines. La chaine des
maghrébides va du Rif à la Sicile, en passant par l’Algérie et la Tunisie. Cette région
présente une géologie relativement compliquée, et une géomorphologie très
complexe. La nature lithologique est essentiellement détritique, associée à un
schéma Tectonique et microtectonique important et très instables sous l’effet de
plusieurs facteurs. Dans cette région la structure tectonique est dominée par une
superposition de nappes

CHAPITRE III :
Les argiles.
 Définition des argiles.
L’argile se définit comme une terre grasse et molle contenant un ensemble de
particules fines (de taille inférieure à 2 µm) constituée essentiellement de minéraux
à structure en feuillets. L’argile présente une plasticité à l’état humide et durcit par
séchage ou par chauffage.
Les particules d’argile résultent des mécanismes de désintégration chimique ou
mécanique des roches. Ces minéraux argileux appartiennent en majorité au groupe
des phyllosilicates. Une matière première argileuse naturelle renferme aussi des
minéraux non argileux, dits accessoires, et/ou de la matière organique.
Un feuillet d’argile est formé par l’association des couches tétraédriques (T) à base
de tétraèdres siliciques (SiO4-4) et de couches octaédriques (O) aluminiques et/ou
magnésiques [4].

Minéralogie des sols argileux.


Les minéraux.
Les sols sont constitués de particules de minéraux regroupées en agrégats. Ces
minéraux sont stables ou en train d’évoluer dans les conditions thermo
barométriques et climatiques de la surface de la terre. Généralement y sont
rencontrés [3] :
 Le quartz.
 Les argiles.
 Les feldspaths (potassiques et plagioclases).
 Les micas.
 Les carbonates (calcite et dolomite).
 Les oxydes et hydroxydes métalliques dont l’hématite, la goethite et la limonite pour
le fer.
Ces minéraux se présentent généralement dans les sols sous forme [3] :
 De grains polygonaux plus ou moins réguliers dont la taille se situe entre quelques
microns et quelques millimètres.
 De lamelles pour les argiles dont la plus grande dimension ne dépasse pas
quelques microns.
 D’agrégats correspondant à des fragments de roches. Leurs formes résultent de la
morphologie des minéraux les constituants.
Les propriétés physiques et mécaniques du sol dépendent de la nature des
assemblages minéraux. Ainsi les minéraux granulaires (quartz, carbonates) n’ont pas
de cohésion propre. Seules les argiles présentent une cohésion, qui résulte
d’interactions spécifiques avec l’eau.

 Structure minéralogique des agriles.


 Minéraux argileux.
Les minéraux argileux sont généralement de silicates d’aluminium mais parfois de
silicates de magnésium dont la structure feuilletée permet de les ranger dans la
famille de phyllosilicate. [5]
La figure 1 explicite la terminologie utilisée pour définir la structure des argiles. On
distingue quatre niveaux d’organisation :
 Les plans : sont constitués par les atomes.
 Les couches : association de deux plans d’atomes d’oxygène et/ou d’hydroxyle
formant des couches de tétraèdre ou des couches d’octaèdre.
 Les feuillets : correspondent à des combinaisons des couches.
 L’espace inter foliaire : c’est le vide séparant deux feuillets de même structure, il
peut être occupé par des cations (éventuellement hydratés).
 Le cristal : résulte de l’empilement de plusieurs couches.[5]
 La couche du tétraèdre de silice.
Dans l’élément tétraédrique, l’ion central est la silice (S+4) qui est entouré par 4 ions
d’oxygène (O-2 ) (figure 2). Les tétraèdres sont liés ensemble par leurs bases en
partageant union d’oxygène entre deux tétraèdres pour former une couche
tétraédrique. La formule générale de cet ensemble est [(Si2O5) -2 ]. [5]
Le plan de tétraèdres, noté T, est composé de tétraèdres d’atomes d’oxygène autour
de chaque atome noté Z.

 La couche d’octaèdre d’aluminium.


Dans l’élément octaédrique, l’ion central est soit un ion d’aluminium (Al+3), soit un
ion de magnésium (Mg+3). Ces derniers sont entourés par six ions d’hydroxyde
(OH-)
(figure 3).
Les unités octaédriques sont liées ensemble de telle sorte que chaque groupement
fonctionnel (OH-) est partagé entre 3 unités octaédriques. [5]
Le plan d’octaèdres, noté O : est formé par des atomes d’oxygène et des
groupements hydroxyles autour de chaque atome noté M.[6]
 Les types des argiles.
 La Kaolinite (type de feuillet T-O) : (Si4O10) Al4 (OH) 8.
Le feuillet est constitué d’une couche tétraédrique et d’une couche octaédrique
l’équidistance caractéristique est d’environ 7,1 A°, Ce type correspond le groupe de
la kaolinite. [7]
Le contact se fait entre un plan contenant les ions hydroxyles OH- de l'octaèdre, et
celui contenant les ions d'oxygène O2- du tétraèdre. [8]
Dans ce cas, les liaisons interfolières résultent de l'effet, compose de liaisons
hydrogène et de forces d’attraction moléculaire, ce qui se traduit par un lien assez
fort.
Ainsi une particule de kaolinite sera constituée, par exemple, de quelques centaines
de feuillets et pourra avoir une épaisseur de quelques dizaines de micromètres. Ces
particules sont stables et leur structure élémentaire n'est pas affectée par la
présence d’eau. [8]
 L'illite (type de feuillet T-O-T) (K, H2O) 2 Si8 (Al, Fe, Mg) 4,6 O20 (OH)4 . [8]
Ce feuillet élémentaire est composé d'une couche d'alumine comprise entre deux
couches de silice. Dans les couches de silice, un ion Si+4 sur quatre est remplacé
par un ion Al+3. Le déficit de charge qui en résulte est compensé par les ions
potassium K+ qui assurent des liaisons assez fortes entre les feuillets. La particule
d'illite comportera, par exemple, une dizaine de feuillets et pourra avoir une
épaisseur de quelques centièmes de micromètres.
L'espace créé à l'intérieur du feuillet de silice est occupé par un ion K+ qui, par sa
présence, induit un lien fort entre les couches.
 La montmorillonite (Smectites) (OH) 4 Si8 (Al+310/3, Mg2/3) O20, n H2O. [8]
Le feuillet élémentaire est composé, comme pour l'illite, d'une couche d'alumine
comprise entre deux couches de silice. Un ion Al3+ est remplacé par un ion Mg2+
dans les couches d'alumine. Le déficit de charge qui en résulte est compensé par
des ions Ca2+
(montmorillonite calcique) ou par des ions Na+ (montmorillonite sodique). La
valence des ions sodium étant plus faible que celles des ions calcium, c'est la
montmorillonite sodique qui aura la plus grande surface spécifique. Les liaisons entre
feuillets étant très faibles, ces argiles sont très sensibles à la teneur en eau et ont un
fort potentiel de gonflement. L'épaisseur d'une particule de montmorillonite peut- être
très faible puisque, contrairement aux autres argiles, on peut isoler un feuillet
élémentaire. La montmorillonite fait partie de la famille générale des smectites
définies comme argiles gonflantes.
 Utilités :

De nos jours, l’argile est utilisée pour la fabrication de céramiques pour prothèses
dentaire ou osseuse ; en agroalimentaire on s’en sert pour purifier des huiles.
L'industrie pétrolière utilise l'argile dans le cadre des forages et du raffinage du
pétrole en essence.
Des couches argileuses sont également retrouvées dans le stockage des déchets
radioactifs. [ J.M. Picard, 1994 ]
La peinture contient des argiles, qui augmentent le pouvoir couvrant, opacifient,
permettent une diminution des quantités de liants nécessaires à sa fabrication
(généralement le talc). Des argiles gonflantes seront incorporées à certains types de
peintures pour éviter le coulage et le gouttage. [ F. Villieras, 2008, page 48] Les
argiles sont présentes dans des matériaux composites comme par exemple les
plastiques (le plastique coûte cher car provient du raffinage des hydrocarbures), cela
n’entraine aucune modification du comportement des matériaux plastiques. Des
études ont été menées au fil des années afin d'utiliser les propriétés des argiles au
profit d'autres matières (la résistance aux chocs, à la déformation, à la chaleur, aux
rayons UV,…). L’argile est surtout utilisée pour son imperméabilité face aux liquides
ainsi qu’aux gaz dans les emballages alimentaires, les balles de tennis,…

1. En industrie pharmaceutique
1. 2. Vétérinaire
1. 2. 1. Utilisation comme anti-mottant
Des chercheurs ont démontré qu’une alimentation contenante 5% d’argile stimule la
croissance des ovins, ayant également un effet sur le métabolisme du rumen. [ D.
Ouachem et coll., 2005] Le talc est saupoudré à la surface des aliments comme par
exemple la nourriture pour animaux pour ses propriétés "anti-mottante" c'est-à-dire
qu’il évite l’agrégation des croquettes les unes aux autres permettant le stockage, de
même pour les chewing-gums et les bonbons. [ F. Villieras, 2008, page 56 ]

1. 2. 2. Utilisation comme excipient


La nourriture du bétail est enrichie en argile, généralement des bentonites, comme
excipient liant. Sous forme de pastilles ou comprimés, les bentonites, utilisées pour
leur fort pouvoir absorbant, sont incorporées à la pâtée en vue de l’épaissir. Elles
forment 1,5 à 3% des rations. [Schake, L.M. et B.E. Garner, 1976]
1. 2. 3. Utilisation comme anti-infectieux et stimulant
L’argile, de type bentonite, ajoutée à l’eau de l’abreuvoir, augmente de 20% la
croissance de la laine chez les moutons s’y abreuvant. Incorporer 1kg de bentonite a
100L d’eau, laisser sédimenter, et changer l’argile une fois par an va également avoir
un effet protecteur sur les infections. [Fenn, P.D. et R.A. Lens, 1989 ]
1. 2. 4. Utilisation comme immuno-stimulant
L’ajout de kaolin à l’eau d’élevage de truites arc-en-ciel va diminuer les pathologies
brachiales par diminution des protozoaires colonisant les branchies. [Goldes-SA et
coll., 1988]
1. 3. Humaine, (base diagnostique, thérapeutique)
1. 3. 1. Traitement de la sphère digestive
Les argiles, ou silicates d'alumine, sont retrouvées en pharmacie en tant que
médicaments destinés à traiter certaines pathologies de la sphère digestive. Les
modalités d'action des smectites suivantes sont étudiées : [J. Allègre, 2012]

• Bédélix® (bedeillite) (traitement symptomatique du syndrome du colon irritable.)


• Gélox® (traitement symptomatique des manifestations douloureuses au cours des
affections œsophageo-gastro-duodénales.)
• Smecta® (traitement de la diarrhée aiguë et chronique chez l'adulte et chez
l’enfant, traitement symptomatique des douleurs liées aux affections oeso-gastro-
duodénales et coliques.)
L'HAS (Haute Autorité de Santé) présente un SMR (Service Médical Rendu)
insuffisant pour Bedelix et Gélox dans leur indication. Celui du Smecta est également
insuffisant pour le traitement de la diarrhée chronique, modéré dans la diarrhée aigüe
et faible dans le traitement symptomatique des douleurs.
Le mécanisme d'action des smectites agit sur différentes cibles.
• Le mucus
L'argile s’y lie, et, en 20 minutes, le mucus voit son épaisseur augmenter, permettant
d’une part la protection du mucus, d’autre part la protection de la paroi digestive
contre les molécules corrosives et les radicaux libres [A. Leonard et coll., 1994]
[M.T. Droy-Lefaix et coll., 1986] [J.P. Pearson et coll., 1996] [J. Knight et coll., 1998] ;
la liaison des cristaux d'argile au mucus améliore ses caractéristiques rhéologiques
(viscosité, hydrophobie, polymérisation des glycoprotéines, adhésion à la paroi du
tube digestif) et diminue sa dégradation. [ M.T. Droy-Lefaix et coll., 1985 ] [ M.T.
Droy-Lefaix, 1987 ] [ K. Gwozdinski et coll., 1997 ] Ce renforcement bloque l'action
des cytokines inflammatoires entrainant la disjonction des cellules, [ L. Mahraoui et
coll., 1997 ], protège la paroi de l'éthanol et des AINS (Anti-Inflammatoire Non
Stéroïdiens) [ M.T. Droy-Lefaix et coll., 1986 ] et va jusqu'à traiter les gastropathies
induites par ces molécules. [ A. Leonard et coll., 1994 ]

• La pepsine
Si sécrétée en trop grande quantité, pouvant entrainer l'apparition de gastrites,
d’ulcères digestifs, d'hémorragies, peut être inhibée par l'argile. Un gramme d'argile
type kaolinite va adsorber 0,20g de pepsine. [ A. Leonard et coll., 1994 ]
• L'acidité gastrique
Les protons H+ sont neutralisés par la capacité échangeuse d'ions de l'argile,
captant les protons du milieu.
• Un excès de trypsine pancréatique est fixé par l'argile. [ H.J. Samson et coll., 1995 ]
• Les toxines bactériennes
Celles-ci vont être emprisonnées dans la structure des argiles. Le traitement du
choléra en Allemagne par le professeur Stumpf en 1906 par la kaolinite l'a prouvé
pour la toxine cholérique. [ M.Y Brouillard et coll., 1989 ] [ J. Fioramonti et coll.,
1987 ]
• Les virus
Ils vont être capturés rapidement par les feuillets d'argile pour ensuite être éliminés
dans les selles. [ S.M. Lipson et coll.,1984 ] Des essais cliniques en double aveugle
ont prouvé que l'argile diminuait la durée des diarrhées et la fréquence des selles
chez l'adulte [ F. Khediri et coll., 2011 ] et l'enfant. [ A. Guarino et coll., 2011 ] [ C.
Dupont et coll., 2009 ]
• Les gaz intestinaux
Les smectites adsorbent liquides et gaz, dont le méthane libéré par la flore digestive.
[ B. Meknini et coll., 1994 ]

1. 3. 2. En orthodontie
Une étude sur l'addition de montmorillonite aux vis des implants en orthodontie
montre une meilleure intégration de ces implants aux os de la mâchoire. De plus
cette association offre une plus grande stabilité grâce au mélange de nanoargiles à
du phosphate tricalcique enrobant la vis de titanium. La mucoadhésivité élevée et les
propriétés mécaniques de la nanoargile peuvent améliorer la stabilité et l'intégration
de l'implant à l’os. [ W.Y. Zhou et coll., 2010 ]
1. 3. 3. Traitement de l’ulcère de Buruli
Une étude de l’OMS, présentée par le professeur Carbonnelle du laboratoire de
bactériologie du CHU d’Angers en 2002, a été réalisée sur l’ulcère de Buruli et son
traitement par l’argile. Ce type d’ulcère est une infection due à une bactérie,
Mycobacterium ulcerans, qui ronge les tissus cutanés, musculaires et osseux. Il est
retrouvé dans plus de 25 pays. Des milliers de personnes sont atteintes chaque
année en Afrique de l’Ouest par cette maladie.
Cette bactérie va ronger les chairs pendant des semaines voire mois s’il n’y a pas de
réponse immunitaire. L’ulcère va grandir jusqu’à cesser d’évoluer sans explication.
Toute médication est inefficace sur les cas avancés, néanmoins elle peut arrêter la
progression de la maladie si elle est administrée à un stade précoce. C’est un
médecin australien qui a mis en évidence le rôle de la bactérie dans l’ulcère de
Buruli.
Line de Courssou, infirmière, est l’instigatrice du traitement de l’ulcère de Buruli à
base de cataplasmes d’argile, en Côte d’Ivoire. Elle a commencé à utiliser cette
thérapeutique il y a 25 ans, lorsqu’elle a rencontré des malades présentant des «
ulcères sans fin ». Ce traitement comprend de l’illite verte (de chez Argiletz) ainsi que
de la montmorillonite (de chez Argicure). Ces argiles sont d’origine française, les lots
reçus sont préalablement analysés par le Laboratoire d’Hygiène et de Recherche en
Santé Publique de l’Université H. Poincaré - Nancy 1 certifiant l’absence de
contamination selon les paramètres biologiques. Seuls des matériaux en verre
(saladiers) et en bois (spatules…) sont utilisés pour la préparation des cataplasmes.
Le traitement commence par une déparasitassions du malade ainsi qu’une
alimentation hyperprotéinée et un apport en fer. Les soins ne sont pas réalisés dans
un cadre stérile.
L’argile est préparée la veille et sera appliquée en cataplasme de 2cm d’épaisseur.
L’équipe de soins change les cataplasmes d’une à trois fois par jour, le nettoyage se
fait via l’eau du puit et la détersion des plaies avec de l’eau argileuse (10% du
volume d’argile). A un certain stade d’évolution de la détersion les cataplasmes
d’illite sont remplacés par des cataplasmes de montmorillonite. La montmorillonite
est moins absorbante que l’illite et plus adsorbante et reminéralisante. La
montmorillonite régénère les tissus et stimule leur auto-guérison par des échanges
ioniques. Une fois l’ulcère propre il est nettoyé au sérum physiologique.

L’argile respecte le vivant, les tissus ne sont pas altérés par le cataplasme, au
contraire, ils sont régénérés. En ce qui concerne l’ulcère, l’argile a plusieurs effets,
une résorption des œdèmes en deux à trois jours voire moins, une disparition ou une
ouverture des nodules qui ensuite subissent le même processus que l’ulcère. Le
traitement va provoquer une détersion des plaques, ceci est mal vécu par les
patients qui voient un ulcère apparaitre et éjecter les chairs en décomposition
libérant également une odeur. L’argile va permettre une détersion dite « vigoureuse
mais non agressive » de l’ulcère par élimination des nécroses tout en protégeant les
parties saines. L’argile agit comme capteur d’odeur des chairs en décomposition. Les
bactéries et toxines sont absorbées par l’argile. Le traitement par cataplasme
caractérise une absence d’hémorragie, uniquement la présence de filaments de sang
coagulés. Cette méthode est apparentée à la médecine ancestrale, dont l’efficacité
est appréciée aux vues des résultats.
En un an, 22 malades ont vu une guérison complète de petites et moyennes plaies
ne nécessitant pas de greffe, sans aucune apparition de récidive. En ce qui concerne
les lésions nécessitant une greffe, atteignant de plus grandes surfaces corporelles,
l’argile a permis le succès de 19 greffes sur 20, l’échec de l’une d’entre elle étant de
cause extérieure. L’ulcère est guéri au bout de 90 jours de traitement, selon
l’avancée de la maladie.
L’argile, dans le traitement de l’ulcère de Buruli, présente de nombreux avantages
dont : la non nécessité de chirurgie, un traitement non invasif, de faible coût de soins
(0,50€/jour et par malade), une résorption rapide des œdèmes, le respect des tissus
vivants, le traitement de tous les types d’ulcères même les formes les plus avancées,
de faibles douleurs contrairement aux pansements, plus de transfusion sanguine,
plus d’hémorragie, plus d’anesthésie, plus d’angoisse de la chirurgie. [ Kingsley et
alii, 2002 ] [ L. de Courssou, 1998 ] [ L. de Courssou, 2002 ]

2. En agroalimentaire
L'agile capte et élimine 81% des microcystine-LR hépatotoxines (pouvant provoquer
une nécrose hépatique) présentes dans l’eau à l’état naturel. Elle peut donc être
utilisée pour filtrer l'eau dans le but d'un approvisionnement en eau potable.
L'alimentation des animaux d'élevage est enrichie d'argile pour absorber les
aflatoxines (molécules cancérigènes) synthétisées par une mycobactérie retrouvée
dans les arachides. [ T.C. Schell et coll., 1993 ] [ T. D. Phillips et coll., 1995 ] Une
étude prouve la non toxicité de la consommation d'argile sur le court terme. [ J. S.
Wang, 2005 ] [ J.A. Halsted, 1968 ] Des essais cliniques ont été réalisés pour
assurer que l'argile offre une réelle protection chez l'homme contre une exposition
aux aflatoxines. [ F. Wu et coll., 2010 ] [ T. D. Phillips, 1999 ] [ T. D. Phillips et coll.,
2008 ]
3. En tant qu’anti-poison
La smectite, en tant qu'anti-poison, est particulièrement efficace pour adsorber le
paraquat, puissant herbicide. [ V. Theodorou et coll., 1994 ] Cette adsorption se
réalise dans la lumière intestinale, dans le cas du paraquat qui subit le cycle entéro-
hépatique, il peut être adsorbé lors de son retour dans le tube digestif et donc sa
réabsorption intestinale sera bloquée. La smectite s’est prouvée efficace pendant dix
heures après sa prise sur l'adsorption intestinale du paraquat. L’argile est également
efficace contre la strychnine (1g de kaolinite peut adsorber jusqu'à 480mg de ce
poison retrouvé dans la "mort aux rats"). [ M.T. Droy-Lefaix, 1985 ]
4. En association à certains médicaments
L'argile, par ses pouvoirs absorbant et adsorbant, interagit avec les minéraux,
oligoéléments, des principes actifs médicamenteux dans la lumière intestinale. Une
administration concomitante de cimétidine et d'argile entraine une fixation de la
cimétidine sur les feuillets empêchant son absorption. Une étude in vitro démontre
que le kaolin altère de 30% la biodisponibilité de la quinine. [ V. Minnich et coll., 1968
]

5. Pour le traitement de l’eau


L’argile par ses capacités de capteur de minéraux est une ressource pour la
dépollution des eaux, un extrait d’une revue retranscrit l’effet de l’argile locale sur
l’eau polluée : « Des études sur la qualité des eaux souterraines et de surfaces au
Burkina Faso ont révélé un niveau élevé de contamination de ces ressources par les
métaux lourds, notamment dans le milieu urbain et aux alentours des mines. La
présence de ces métaux est principalement due aux activités anthropiques liées à
l'industrie, l'agriculture ou encore aux émissions gazeuses. Cela pose un problème
énorme pour la santé de la population et pour l'environnement. Nous avons étudié la
capacité d'élimination des cations Cu2+, Pb2+ et Cr3+ par une argile naturelle du
Burkina Faso dénommée KORO. La caractérisation minéralogique de l'argile par
diffraction au rayon X montre qu'elle renferme de la montmorillonite, du quartz, de
l'albite, de l'illite, de la kaolinite, de la goethite et de l'orthose. Le pHpzc (Point of Zero
Charge : correspond au point isoélectrique (pHi), valeur de pH à laquelle le potentiel
électrique de la particule est neutre dans une solution aqueuse) de l'argile est de
7,31 avec une concentration totale des charges de surface {≡ SOII}tot de 5,11.10-4
mol/L. L'étude de l'élimination des cations par l'argile en fonction du pH montre que
dans une solution aqueuse de concentration respective de 0,06 mol/L,
0,048 mol/L et 0,096 mol/L en Cu2+, Pb2+ et Cr3, plus de 96,76, 96,59 et 100 %
respectivement de ces cations sont éliminés aux pH suivants : 8,5 pour Cu2+; 8,4
pour Pb2+ et 5,96 pour Cr3. Plus de 52,7, 96 et 86 % de l'élimination des cations
Cu2+, Pb2+ et Cr3 respectivement sont attribuables aux phénomènes d'adsorption
par la formation de complexes internes de surface sur l'argile. En plus de
l'adsorption, le reste est éliminé soit par précipitation des hydroxydes de ces métaux,
soit par d'autres mécanismes de complexation. » [ B. Sorgho et coll., 2011 ]

 Essais appliqués sur les argiles :

Les essais appliqués sur nos échantillons prélevés seront les suivants :

-Analyses Chimiques
-Analyse du pH,
- Bleu de méthylène 
-Teneur en Matière Organique,
-Poids Spécifique (𝐺𝑠),
-Analyse Granulométrique,
- Limites d’Atterberg,
- Classification selon l’USCS 
-Essai de Compactage - Proctor Normal,
-Essai de cisaillement direct,
- Essai œdométrique

L’argile de provenance du gisement de DIDOUCHE MOURAD à été identifiée par


des analyses chimiques, minéralogiques puis caractérisée physiquement au
laboratoire en déterminant la teneur en matière organique (TMO), la densité
spécifique Gs, la granulométrie, les limites d’Atterberg. Les essais Proctor et l’UCST
ainsi que l’essai de Cisaillement Direct ont été conduits pour la caractérisation
mécanique. Le gonflement de l’argile a été analysé par un essai œdométrique.

1 Analyses Chimiques :
L’analyse chimique du sol étudié sera présentée dans un tableau comme suit :

Insoluble X%

CaCO3 X%

SO4,2(H2O) X%

SO 4 -- X mg/kg

Tableau : Composition chimique de l’argile de X zone

Les résultats de ces analyses permettront de déterminer la nature du sol et son


agressivité.

SO 4 -- < 2000 mg/kg Agressivité nulle

SO 4 -- 2000-6000 mg/kg Agressivité faible


SO 4 -- 6000-12000mg/kg Agressivité modérée

SO 4 -- > 12000mg/kg Agressivité forte

Tableau : SPECIFICATIONS TECHNIQUES

Teneur en carbonates (%) Qualificatif

0≤ CaCO3<10 Non marneux

10≤ CaCO3<30 Faiblement marneux

30≤ CaCO3<70 marneux

70≤ CaCO3<90 Calcaro- marneux

90≤ CaCO3<100 Calcareux, crayeux


La distinction entre calcareux et crayeux se fait à l’origine géologique
Tableau : Qualificatif selon la teneur en carbonate

Les analyses chimiques du sol DIDOUCHE MOURAD indique qu’il est un sol
marneux et d’agressivité faible (selon la norme XP P94-011 et Spécifications
techniques ref / n°
83/04 du 04/12/83).

2 Analyse du pH :
 Le matériel utilisé :

Balance.
PH mètre
 Tamis 400µm.
Un mortier avec son pilon.
Une étuve.
 Des boîtes 50 ml.

La détermination de la valeur de pH de l’argile est très importante puisqu’elle permet


de déterminer la solubilité des minéraux et la mobilité des ions dans le sol. La
mesure du pH s’effectue en utilisant un pH mètre de marque HANNA instruments HI
4521 selon la norme ASTM D 6275 a laboratoire du Département de Génie des
Procédés de l’Université Oum EL Bouaghi.
Figure : Détermination de la valeur de pH de l’argile.

3 Bleu de méthylène :

L’essai de bleu de méthylène s’effectué dans le laboratoire LNHC (Laboratoire


National de l'Habitat et de la Construction) selon la norme AFNOR (NF P 94-068)

 But de l’essai.
L’essai bleu de méthylène détermine la concentration et révèle la présence des fines
de nature argileuse, ou bien la détermination de la valeur de bleu de méthylène du
sol
VBS (le degré de l'argileuse).

 Le matériel utilisé :

Bicher.
 Éprouvette graduée.

 Agitateur.

 Papier filtre.

TIG en verre.

 Chronomètre.

Balance.

Tamis 5mm.

 Préparation de l’échantillon :

Préparé la solution de bleu de méthylène (10 g dans 1 litre d'eau distillée).


 Échantillon de l’argile

 Mode opératoire :

 On mélange 30g d’argile sèche et 500 ml l’eau distillée par l'agitateur


 On fixe la vitesse de l'agitateur en 700 tour/min pendant 5 min.

 On injecte dans le récipient, au moyen d’un éprouvette gradué, des doses


successives de bleu de méthylène qui était déjà préparé.

 Chaque addition est suivie du test à la tâche, en prélevant à l'aide d'une tig en
verre une goutte, la goutte est disposée sur le papier filtre.

 Il se forme une tache composée d'un dépôt centrale colorée en bleu foncé
entourée d'une auréole, sur le papier filtre.

 Si au bout des 5 minutes on voit réapparaître l'auréole humide, on injecte une


autre dose de solution de bleu de méthylène.

 On procède ainsi jusqu'à ce que le test devienne positif.


Note le volume total de solution de bleu de méthylène qui a été injecté.
Figure : Mode opératoire d’essai bleu de méthylène.

 Expression des résultats :

Donc après l’essai on a le volume de bleu de méthylène ajouté dons la solution :


V = X ml.
La masse de l’échantillon M = X g

V
VBS =
M

4 Teneur en Matière Organique  :

 Définition :

Rapport de la masse de matières organiques contenues dans un échantillon,


détruites par calcination, sur la masse sèche des particules solides avant calcination
de la fraction du matériau passant au tamis de 2 mm.
 Principe de l’essai :

L'essai consiste à déterminer la perte de masse d'un échantillon préalablement


séché, après calcination dans un four à une température de 450 °C.
 Appareillage :

Un mortier avec son pilon ou un vibro-broyeur.

Un four à une température comprise entre 450 °C et 500 °C.


Un dessiccateur

 Une étuve

Des bacs

Une balance

Des capsules ou creusets

Un tamis.

 Mode opératoire.
 Placer les creusets devant contenir les prises d'essai dans le four à une
température comprise entre 450 °C et 500 °C pendant 1 h au moins, et laisser les
creusets refroidir
à l'intérieur d'un dessiccateur puis peser chaque creuset (m0).
 Prise d’essai est donnée par le tableau

dmax(mm) 1 5 d ≥ 10

m (g) 200 300 m = 8 d2max

Tableau : La masse minimale de matériau nécessaire pour l'essai.

 Sécher la totalité du matériau à l'étuve réglée à 50 °C, et tamiser au tamis de 2


mm.
 Prélever deux prises d'essai au moins, d'environ 50 g chacune et les déposer
dans un creuset différent. Peser chaque creuset et son contenu (m1), Et placer les
creusets dans le four et élever la température progressivement.
 Chaque prise d'essai est maintenue pendant au moins 3 h dans le four dont la
température est comprise entre 450 °C et 500 °C.
 Chaque creuset et son contenu sont pesés (m2) après refroidissement dans une
enceinte avec un dessiccateur.
 Expression des résultats.
La teneur en matières organiques de la fraction granulométrique inférieure à 2 mm
est la moyenne arithmétique des n prises d'essai et est exprimée en pourcentage
arrondi au nombre entier.
Tableau : Qualificatif selon la teneur en matière organique

Teneur en matières Qualificatif


organiques(%)
T.M.O
T.M.O ≤ 3 Non organique

3< T.M.O ≤ 10 Faiblement organique

- à matière organique
10 T.M.O ≤ 30 amorphe
Moyennement organique - à matière organique semi-
fibreuse
- à matière organique fibreuse

T.M.O > 30 - à matière organique


amorphe
Très organique - à matière organique semi-
fibreuse
- à matière organique fibreuse

5 Poids Spécifique (𝐺𝑠) :


Trois valeurs du poids spécifique des particules solides du sol ont été déterminé en
plaçant un poids connu du sol séché dans l’étuve à 50°C dans une fiole et la remplir
avec de l’eau distillée. Le poids de l’eau déplacée est calculé en comparant le poids
du sol et d’eau dans la fiole avec le poids de la fiole contient l’eau seulement. Le
poids spécifique est calculé par une division du poids du sol sec par le poids de l’eau
déplacé. La norme utilisée pour la détermination du poids spécifique est la norme
ASTM D 854-98.
6 Analyse Granulométrique :
 Appareillage
 Balance.
 Sérié des Tamis en mm (20-16-12,5-10-8-6,3-5,4-3,5-1-0,2-0,08).
Un bac.
Étuve.
 Mode opératoire
 On place le bac de sol à l’étuve à 50°C pendant 24h.
 Prélever 1.5kg de matériau (la prise d’essai)
 Imbiber cette quantité dans l’eau pendant 24h
 Lavé le sol dans tamis 0.08 mm. Le passant utilisé pour la sédimentation et le
refus utilisé pour analyse granulométrique.
 Séché le refus dans l’étuve 24h et après séchage place dans la sérié des tamis et
on secoue à la main.
 On sort le matériau que l’on verse sur les tamis disposés comme dans
l’appareillage et on secoue à la main ou au vibreur de tamis, il y aura un passage
selon le diamètre des tamis. On enlève chaque tamis et mesure la masse de chaque
tamis.
7 Limites d’Atterberg :
 Domaine d’application
Cet essai destiné à la détermination des deux limites d’Atterberg (limite de liquidité
à la coupelle et limite de plasticité du rouleau) s’applique aux sols dont les
éléments passent à travers le tamis de dimension nominale d’ouverture de maille
400μm.
Les limites d’Atterberg sont des paramètres géotechniques destinés à identifier un
sol et à caractériser son état au moyen de son indice de consistance.
 Définition – Terminologie.
Pour les besoins du présent essai, les définitions suivantes s’appliquent :
 Limite d’Atterberg: teneur en eau pondérales correspondant à des états
particuliers d’un sol.
 Limite de liquidité WL : teneur en eau d’un sol remanié au point de transition
entre les états liquide et plastique.
 Limite de plasticité WP : teneur en eau d’un sol remanié au point de transition
entre les états plastique et solide.
 Indice de plasticité IP: différence entre les limites de liquidité et de plasticité.
𝐼𝑃 = 𝑊𝐿 − 𝑊𝑃
 Principe de détermination des limites d’Atterberg.
L’essai s’effectue en deux phases :
 Recherche de la teneur en eau pour laquelle une rainure pratiquée dans un sol
placé dans une coupelle de caractéristiques imposées se ferme lorsque cette
dernière et son contenu sont soumis à des chocs répétés.
 de la teneur en eau pour laquelle un rouleau de sol, de dimension fixée
confectionné manuellement, se fissure.

 Appareillage
Le matériel nécessaire à préparation du sol est distingué du matériel utilisé pour la
détermination des limites.
Matériel pour la préparation du sol :
 Un récipient.
 Un bac de dimensions minimales en centimètre 30 x 20 x 8.
 Un tamis à la maille carrée de 400μm d’ouverture.
Matériel pour la détermination la limite de liquidité WL :
 Un appareil de Casagrande,
Une balance,
Une étuve,
Des capsules ou boites de pétri,
Spatule, truelles.
Matériel pour la détermination la limite de plasticité WP :
 Une plaque lisse en marbre pour le malaxage et la confection des rouleaux de sol.
 Des capsules ou boites de pétri,
 Des spatules,
 Une balance,
 Une étuve.
Figure : Matériel utilisée dans essai limite d’Atterberg

Figure : Classification Ip selon l’abaque de casagrande.


8 Indice d’activité :

L’activité d’une argile est égale au rapport entre son indice de plasticité et
la fraction d’argile présente dans un sol donné :

Ac = 𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒑𝒍𝒂𝒔𝒕𝒊𝒄𝒊𝒕é / 𝒍𝒂 𝒇𝒓𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅’𝒂𝒓𝒈𝒊𝒍𝒆

Activité Ac Dénomination

0< Ac < 0,5 inactif


0,5< Ac < 0,75 Peu actif
0,75< Ac < 1,25 normal
1,25< Ac < 2 actif
2 > Ac Tres actif

9 Classification selon l’USCS :


D’après les résultats obtenus de l’analyse granulométrique, la limite de liquidité,
l’indice de plasticité, et la teneur en Matière Organique, le sol sera classé selon
l’UnifiedSoil Classification System (USCS) comme suggéré par la norme ASTM D
2487-

Figure :l’abaque de casagrande

10 Essai de Compactage (Proctor Normal) :


 DÉFINITION
L’essai Proctor Normal est réalisé avec la dame normale (petite dame), quelque soit
le moule.
 PRINCIPE DE LA MÉTHODE.
Le principe de l’essai consiste à humidifier un sol à plusieurs teneurs en eau et à la
compacter selon un procédé et une énergie conventionnelle.
Pour chacune des valeurs de teneur en eau considérée, on détermine la masse
volumique sèche du sol et on établit la courbe des variations de cette masse
volumique en fonction de la teneur en eau. D’une manière générale, cette courbe
appelée courbe proctor présente une valeur maximale de la masse volumique sèche,
elle est obtenue pour une valeur particulière de la teneur en eau.
 Appareillage.
 Un moule Proctor.
 Une dame pour Proctor normal est constituée d'un mouton cylindrique de 51 mm ±
1 mm de diamètre. Une hauteur de chute de 305 mm ± 2 mm et une masse de
l'équipage mobile est de 2 490 g ± 2,5 g.
 Une règle à araser.
 Tamis d'ouvertures de mailles carrées 5 mm.
Balance de précision

Un pulvérisateur à eau

Des récipients ou des sacs.


Figure : Matériel utilisée dans essai Proctor normal.

11 Essai de Cisaillement Direct :


 BUT DE L’ESSAI
Détermination des paramètres de résistance au cisaillement des sols et
principalement la cohésion et l’angle de frottement dans le cas d’essai.
 PRINCIPE DE LA MÉTHODE
L’essai s’effectue sur une éprouvette de sol placée dans une boite de cisaillement
constituée de 2 demi-boites indépendantes.
 Appareillage.
 Le bâti.
 La boite de cisaillement.
 Le dispositif d'application de l'effort normal sur l'éprouvette.
 Le dispositif produisant le déplacement relatif horizontal entre Ses deux demi-
boîtes.
 Le système de mesurage des efforts, des déplacements et du temps.
 Demi-boites inférieure et supérieure.
 Fond et couvercle.
 Pierres poreuses.
 Plaques striées (drainantes ou non).
 Vis de montage des demi-boites.
Le système de mesure de la force verticale (consolidation):
 Le système de mise en charge est tel que si on place une charge de 5 kg sur le
plateau, la charge sur la boite est de 50 kg.
 Le système de mesure de l’effort de cisaillement Il s’agit d’un anneau
dynamométrique dont le tableau d’étalonnage est fourni.
La vitesse de déplacement de la demi-boite inférieure est assuré par une boite de
vitesses.
La vitesse choisie pour votre essai est de 1, 2 mm/min

Figure : Matériel utilisée dans essai de cisaillement direct


 MODE OPÉRATOIRE.
 Les vis de fixation de l’anneau dynamométrique doivent être désserées.
 Assembler les 2 demi-boites puis placer le fond, une pierre drainante et une plaque
striée.
 Prélever avec la trousse coupante un échantillon de sol, le peser. Cette pesée peut
servir à calculer la masse volumique du sol.
 Placer l’échantillon dans la boite.
 Tasser légèrement l’échantillon avec le pilon (cette opération sera effectuée si le
sol a été prélevé en profondeur).
 Compléter le montage de la boite avec la plaque striée supérieure, la pierre
poreuse et le couvercle.
 Placer la boite dans le bâti, la demi-boite supérieure étant solidaire de l’anneau
dynamométrique de mesure de l’effort de cisaillement T.
 Amener le système de mise en charge verticale au droit de la boite visser le doigt
de mise en charge de manière à assurer le contact avec le couvercle.
 Placer une charge sur le plateau.
 abaisser le plateau pour libérer cette charge, alors commence la consolidation du
sol.
 Serrer les vis de fixation de l’anneau dynamométrique de manière à combler les
jeux.
 Retirer les vis d’assemblage de la boite.
 Mettre en route, l’essai commence. Il faut en général relever la valeur indiquée par
l’anneau dynamométrique toutes les 15 secondes.
 L’essai peut s’arreter automatiquement.
Figure 3-10:Mode opératoire de l’essai cisaillement ditect
 EXPRESSION DES RÉSULTATS.
On note A la surface de sol cisaillé (surface de la trousse coupante)
On trace tout d’abord le graphe déplacement de la boite (abscisse) / contrainte de
cisaillement τ = T/A On en déduit Et cela pour chaque essai).
On trace ensuite la droite intrinsèque du sol à partir des 2 points de mesure (σ1, τ1 et
σ2, τ2)
on en déduit la cohésion et l’angle de frottement du sol.

Tableau 3-9: Qualificatif du sol en fonction de la cohésion non drainée.


Sol Cohésion non drainée CU (kpa)
Liquide à très mou < 20
Mou 20 à 40
Plastique 40 à 75
Ferme 75 à 150
Très ferme 150 à 300
Dur >300

12 Essai de compressibilité sur matériaux fins quasi saturé avec chargement


par
paliers selon la norme :
 Domaine d’application.
Le présent document s’applique à l’essai de compressibilité à l’œdomètre sur sols
fins et matériaux fins cohérents, avec chargement par paliers.
 Définition – Terminologie.
 Œdomètre : Appareil permettant de charger axialement une éprouvette de forme
cyclique placées dans un cylindre rigide {à déformation transversale nulle} et de
mesure sa variation ΔH de hauteur H. Les faces supérieure et inférieure de
l’éprouvette, qui est généralement submergée, sont en contact avec des disques
drainants.
 Contrainte de chargement σ : Contrainte moyenne totale σ obtenue en divisant
l’effort axial N par l’aire de la section transversale de l’éprouvette cylindrique,
identique à celle intérieure de l’œdomètre.
 Déformation axiale ΔH / H : Déformation qui se produit lorsqu’une contrainte
axiale σ est appliquée à une éprouvette de matériau fretté latéralement.
 Courbe œdométrique : Représentation du diagramme donnant l’indice des vides
(e) de l’éprouvette soumise à essai à la fin de chaque palier de consolidation, en
fonction de la contraint effective (σ’V), égale à la contrainte totale (σV) qui lui est
appliquée en début d’essai. La durée du palier est telle que la pression interstitielle
est nulle dans l’éprouvette à la fin de la consolidation. Une représentation dans un
système de coordonnées semi-logarithmique est généralement choisie :

𝑒 = 𝑓(𝑙𝑜𝑔𝜎′𝑉)

 Courbe de consolidation : variation de hauteur (tassement) S de l’éprouvette en


fonction du temps t sous l’effet d’une contrainte appliquée au début de l’essai σV et
maintenue constante. Les représentations choisies sont soit S en fonction du
logarithme du temps soit S en fonction de la racine carrée du temps.
 Principe.
L’essai s’effectue sur une éprouvette de matériau placée dans une enceinte
cylindrique rigide (œdomètre). Un dispositif applique sur cette éprouvette un effort
axial verticale, l’éprouvette étant drainée en haut et en bas et maintenue saturée
pendant l’essai.

Figure : Principe de l’œdomètre.


 Appareillage.
 Appareillage spécifique.
L’appareil spécifique à l’essai (œdomètre) comprend :
 Le bâti permettant d’appliquer les contraintes de chargement sur l’éprouvette.
 La cellule œdométrique.
 La dispositif d’application de la charge.
 Le système de mesurage
La réalisation de l’essai nécessite en outre l’appareillage courant pour l’extraction
des échantillons de leur conteneur, la préparation des éprouvettes et la
détermination des teneurs en eau.

Figure : Matériel utilisée dans essai œdométrique.

 Matériel complémentaire.
 Une balance.
 Une enceinte thermique ou une étuve de dessiccation à température réglable de
50°C à 105°C.
 Les outils nécessaires au découpage et à la préparation des éprouvettes.
 Un chronomètre donnant la seconde.
 Un dessiccateur.
 Mode opératoire.
 Procédure de l'essai.
 Préparation des plaques drainantes.
 Tailler les éprouvettes.
 Introduire l’éprouvette dans la cellule.
 Placer la boite dans le bâti.
 Régler la position du capteur de mesure de déplacement vertical et noter la valeur
d’origine.
 Appliquer l’effort N sur la partie supérieure de la cellule.
 Entamer le chargement vertical jusqu’à stabilisation. Arrêter le chargement dès que
le sol est consolidé.
 Entamer le chargement jusqu’à atteindre le poids mort du système d’application de
la charge
 peser l’éprouvette.
 déterminer sa teneur en eau.
 Expression des résultats.
 Expression des résultats.
 Calculs élémentaires.
Les calculs élémentaires ont pour but de déterminer l’indice des vides du sol avant
l’essai et sa variation au cours de la consolidation, et aussi l’indice de gonflement et
de compression.
 INDICE DES VIDES.
𝑒 = (𝐻 − 𝐻𝑃) / 𝐻𝑃
H : Hauteur de l’éprouvette au moment considéré.
HP : Hauteur des pleins.
𝐻𝑃 = 𝑊𝑆/ (ɣ𝑆 ×S)
WS : Poids de sol sec.
S : Section droite de l’éprouvette.
ɣS: Poids volumique des grains. Généralement ɣS = 26,5 KN/m3.
 INDICES DE COMPRESSION ET DE GONFLEMENT.
La pente de la droite DL de la " indice de gonflement " et notée CS
CS= 𝛥𝑒/ (log 𝜎 ′)
La pente de la droite MN de la " indice de compression " et notée CC
CC = − 𝛥𝑒/ (log 𝜎 ′)
 Exploitation des résultats.
Tableau : Exploitation des résultats suivant l’indice de gonflement Cg et l’indice de
compression Cc.

Bibliographie :

Messi.L, Etude pétrographique et minéralogique des argiles de


didouche,Constantine, Master2, Univer Telemcen,2010, p45-65.

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