Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
5e ÉDITION
CLAIRE DENIS
Cégep de Sherbrooke
GILLES MILLETTE
Cégep de Sherbrooke
JOËLLE QUÉRIN
Cégep de Saint-Jérôme
ISA VEKEMAN-JULIEN
Cégep Limoilou
ISBN 978-2-7650-2981-6
Dépôt légal : 1er trimestre 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Imprimé au Canada
1 2 3 4 5 ITIB 17 16 15 14 13
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par
l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de
livres – Gestion SODEC.
AVANT-PROPOS
Claire Denis
Claire Denis enseigne au Cégep de Sherbrooke depuis 1987. Elle a auparavant
enseigné la sociologie au Collège de Maisonneuve ainsi qu’au Collège Champlain
de Lennoxville, puis elle a été chargée de cours à l’Université de Sherbrooke et à
l’Université Bishop’s. Elle détient une maîtrise en sociologie de l’Université de
Montréal. Ses intérêts portent particulièrement sur les problèmes sociaux, le émi-
nisme et le changement social.
Gilles Millette
Gilles Millette enseigne la sociologie au Cégep de Sherbrooke depuis 1977. Il est
détenteur d’une maîtrise en sociologie de l’Université de Montréal. Au l des ans,
il s’est intéressé au domaine des médias de masse, de l’inormation et de la publi-
cité de même qu’à celui de la amille.
Joëlle Quérin
Joëlle Quérin enseigne la sociologie au Cégep de Saint-Jérôme depuis janvier 2010.
Elle détient une maîtrise en sociologie de l’Université de Montréal et poursuit un
doctorat en sociologie à l’Université du Québec à Montréal. Elle collabore égale-
ment à l’Institut de recherche sur le Québec à titre de chercheuse associée.
Isa Vekeman-Julien
Isa Vekeman-Julien enseigne la sociologie au Cégep Limoilou depuis 2008 et termine
ses études de maîtrise en sociologie à l’Université Laval. Ses multiples engagements
proessionnels refètent sa passion pour l’enseignement et la compréhension des
enjeux sociaux actuels, particulièrement ceux liés à l’infuence sociale des techno-
logies et au monde de l’éducation. Elle est également coauteure de l’ouvrage Défs
sociaux et transormation des sociétés, publié chez le même éditeur.
CARACTÉRISTIQUES DU MANUEL
PLAN DE CHAPITRE
8.1 Le processus de différenciation sociale
8.1.1 Les différences et les inégalités sociales
8.1.2 Les critères de différenciation sociale
CHAPITRE
8
8.3 Les relations ethniques
Au cours du chapitre
MISE EN CONTEXTE
Au cours des années 1930, deux jumeaux ont été séparés dès la petite
enance. Le premier a été pris en charge par sa grand-mère maternelle, qui
La mise en contexte :
vivait dans le sud de la Tchécoslovaquie et qui lui a donné une éducation
catholique très stricte. Membre d’une organisation paramilitaire du parti
nazi, les Jeunesses hitlériennes, il a appris à haïr les Juis. Le second a été
éduqué par son père, jui, dans la colonie britannique de l’île de Trinité.
Chaque chapitre s’ouvre sur un texte
À 17 ans, il a intégré un kibboutz (communauté nationaliste juive) et rallié
les rangs de l’armée israélienne. Par la suite, durant la Seconde Guerre mon-
diale, il a intégré l’armée britannique, et appris à détester les nazis.
Les deux rères se sont revus quelques années plus tard, en 1954. À ce
de mise en contexte qui vient introduire
et illustrer le thème à l’étude. Elle est
moment, le second n’a pas mentionné au premier qu’il était jui. En 1979, ils
ont été de nouveau réunis (Begley, 1979). Les chercheurs leur ont alors
trouvé une ressemblance physique et quelques comportements similaires.
Cependant, malgré leurs origines génétiques si semblables, les deux rères
Les encadrés :
avec, en moyenne, 130 amis chacun), Twitter (200 millions (TIC), comme celui des téléphones cellulaires et de la messa-
années contribue aussi au désir d’afrma-
d’envois par jour) et YouTube (700 milliards de vidéos regar- gerie texte, participe à rendre ces médias de tionplusdeenl’adolescent,
plus notamment par l’afr-
dées depuis sa création). Aujourd’hui, 91,8 % des jeunes accessibles et omniprésents. mation de son identité sexuelle. Après
à travers des exemples pertinents, le rôle les médias sociaux mène régulièrement à uneimplique.
de l’identié, où le « moi virtuel » domine parois
extériorisation
autres,
le « moipar
mentaires
Cette afrmation passe, entre
réell’apparence
remettant en question la rontière entre réalité et virtualité. Les
», et des tenues vesti-
provocantes qui ont sursauter
les modifcations corporelles ont communauté. Les individus sans moko étaient traditionnelle
expliquées sous l’angle des principales aujourd’hui la cote, ces pratiques
n’ont pourtant rien de nouveau.
ment considérés sans statut social. De plus, ces marquages
ont souvent lieu lors de grands rites qui sont, pour Durkheim,
Marquer le corps de manière dis des occasions pour une collectivité de communier. Ces rituels
théories sociologiques. tinctive relève des rites les plus
séculaires. On désigne d’ailleurs
ont pour onction de aire perdurer les représentations collec
tives et d’assigner les statuts sociaux selon une procédure
sous le terme modern primitives les consacrée, contribuant ainsi à la stabilité sociale.
adeptes contemporains de modifcations corporelles inspirées
de ces usages ancestraux. D’un point de vue marxiste, on s’intéresse plutôt au caractère
de servitude du marquage. Par exemple, le marquage des
D’un point de vu onctionnaliste, ces diverses ormes de mar esclaves ou des prisonniers a été adopté dans de nombreuses
quage corporel, dans les sociétés traditionnelles ondées sur cultures et à de nombreuses époques : marquage puniti des
la solidarité organique, découlent d’une démarche collective et criminels par les autorités au Japon jusqu’à l’ère Edo, numéros
remplissent des onctions sociales précises. Elles visent à
de matricule gravés sur les bras des détenus d’Auschwitz à
marquer l’inclusion et l’appartenance de l’individu au groupe,
l’époque du iiie Reich, signes tatoués sur le ront des esclaves
avorisant ainsi la cohésion sociale.
rebelles en Rome antique, etc. En ce sens, le tatouage peut être
Ces pratiques, communément associées à des rites de pas le symbole d’un rapport de domination d’un groupe social sur
sage, marquent en eet l’acquisition d’un nouveau statut un autre, matérialisant et, en un sens, légitimant celuici. Il est
L’encadré Sociologue en action brosse Encadré 3.2 SOCIOLOGUE EN ACTION
le portrait d’un sociologue dont les Guy Rocher, professeur titulaire, Université de Montréal
travaux ont contribué à l’enrichissement Guy Rocher est sans conteste l’un déf à relever : celui de ne pas tomber dans la régulation exces-
des pionniers de la sociologie qué- sive et celui de respecter la créativité des chercheurs.
bécoise. Titulaire d’un doctorat en
offre un complément d’information ses ouvrages, comme la ameuse Introduction à la sociologie soit l’allégeance politique des individus, il est deil 1/22.
est clair pour Guy
générale (1969) et la présentation des théories de Talcott Rocher que le Québec a besoin d’un • EnÉtat ort. subsaharienne, 59 % des porteurs du VIH sont
Arique
Parsons (1972), lui ont valu des prix prestigieux et ont été tra-
Pour cela, il aut aussi que les des emmes.soient solides.
institutions
pertinent en lien avec le sujet à l’étude. duits en plusieurs langues. Depuis plus de 50 ans, ce socio-
logue engagé contribue aux grandes transormations du
Québec. À plusieurs reprises, il a conseillé le gouvernement
Concernant l’éducation, Guy Rocher
déense du réseau collégial, remis en
• Dans certains
a pris
dequestion
pays,pour
position
mutilations
la majorité
par legénitales.
la des emmes sont victimes
gouverne-C’est le cas de la Guinée, de
ment Charest. Dans une conérencel’Égypte, de l’Érythrée,
retranscrite et publiée du parMali, de l’Éthiopie et du Burkina
québécois en tant que membre de la Commission royale d’en-
la CSN (Rocher, 2004), ce grand sociologue, Faso. qui a largement
quête sur l’enseignement (Commission Parent, 1961-1966),
contribué à l’élaboration du système • Plusd’éducation
de 43 % desquébécois,
victimes du trac humain sont destinées
puis en tant que président du Comité d’étude pour la ondation
afrme que le cégep a un rôle ormateur de premiersexuelle.
à l’exploitation plan. SelonParmi ces dernières, 98 % seraient
de l’Université du Québec à Montréal (1965-1966). Il a égale-
lui, cette institution permet d’orienter des les élèvesetpendant
emmes des lles. une
ment occupé le poste de sous-ministre au Développement
Les conditions de vie des emmespériode varientdede leur
açonvieimportante
remplie d’hésitations devant un marché du
culturel (1977-1979) et au Développement social (1981-1983). • Seulement 14 % des ches de gouvernement dans le monde
d’une région du monde à l’autre. Un travail de plus
rapport en plus
de l’ONU complexe.
publié en Elle avorise aussi une transi-
Chaque encadré est accompagné d’une De nombreux prix nationaux et internationaux ont récompensé
2010 révèle que, si les conditionstion
ce grand intellectuel, Chevalier de l’Ordre national du Québec
et Compagnon de l’Ordre du Canada.
desouple
vie desentre
eet de réduire
liorent globalement sur la planète, certaines
l’écoles’amé-
emmes
le décrochage
situations
sont des emmes.
secondaire et l’université, ce qui a pour
• Seuls 23 parlements
demeurent et d’encourager le « raccrochage dans» le monde sont composés d’au
scolaire.
alarmantes. Voici quelques aits saillants : En outre, la ormation collégiale moins 30 % de
aide les emmes.
individus à
L’intégrationSexe
sociale repose
biologique sur social
et sexe l’idée d’interdépendance plus ou moins étroite
entre les éléments du système social. Selon Durkheim, trois caractéristiques se
rattachent à ce concept :
• Les membres d’une société partagent une culture commune, des sentiments,
des
Sexe pratiques
biologique et des croyances. Sexe social (ou genre)
12 Partie II distingue
L’organisation de la vie socialele éminin assure
du masculin
L
’individu ne décide pas entièrement de sa propre dénition puisque distingue le éminin
celle-ci se onde sur une image qu’il se açonne en onction des à partir de du masculin
caractéristiques Formation de Intériorisation
perceptions culturelles de sa société. Les expériences de socialisa- à partir de manières
Individual_Ch03.indd 12 l’identité sexuelle des rôles sexuels
30/01/13 6:57 AM
tion, comme nous le verrons dans ce chapitre, ont ainsi une infuence
directe sur la ormation de la personnalité. L’identité individuelle et
sociale d’une personne est le produit de cette socialisation, c’est-à-dire qu’elle Physiques D’être
sous l’infuence des
résulte de l’intériorisation par l’individu des valeurs et des comportements société jette le blâme sur les personnes jugées incapables de satisaire aux exi-
sociaux rattachés à la culture à laquelle il appartient. Ainsi, ce qu’une per-
sonne est au début de sa vie n’a pas de commune mesure avec ce qu’elle veut gences de la réussite. Autant on admire ceux qui se débrouillent
Génétiques D’agir bien dans la vie,
Agents de
être et ce qu’elle sera en n de compte. An de mieux comprendre comment socialisation
se produit ce développement social de l’individu, voyons quels sont les onde-
autant on condamne ceux qui n’y arrivent pas.
ments du processus de socialisation, ses étapes, ses mécanismes et ses agents. à l’aide de deux mécanismes
Devant cette relation inégale (les entreHormonales
les buts etc.) et valeurs,Deles
penser
idéologies,
les moyens de les atteindre (ce que chacun era, concrètement, pour réaliser un diérencié
Traitement Auto-identication aux
selon le sexe
idéal), Merton a élaboré une théorie de la déviance qui ait réérence à quatre membres de son sexe
4.1 Qu’est-ce que la socialisation ?
La socialisation est essentiellement un processus par lequel l’individu ait l’appren- Socialisation types d’adaptation individuelle pathologique.
tissage des manières d’être, d’agir et de penser partagées par sa collectivité pour Processus par lequel l’individu
ensuite se les approprier. Elle peut être analysée sous plusieurs angles, notam- intègre à sa personnalité les Le tableau 6.4 montre que la rontière entre la conormité et la déviance est à la
ment en tant que processus de construction de l’identité. manières d’être, d’agir et de 10 Partie III Les inégalités et diérences sociales
penser propres à la culture ois ragile et rigide. La moindre dérogation en ce qui concerne l’acceptation des
dont il ait partie.
4.1.1 Un processus de construction de l’identité buts que la société nous demande d’atteindre et des moyens qu’elle nous demande
L’identité se construit essentiellement de deux manières : par l’identité indivi-
duelle, c’est-à-dire par la représentation que l’on se crée de soi-même, et par
l’identité sociale, soit par la représentation que l’on se crée de soi-même en
Identité individuelle
Représentation de soi ondée
sur un ensemble de caractéris-
Les défnitions en marge :
d’utiliser nous ait tendre vers la déviance. Les types de déviance mentionnés
dans le tableau mettent en lumière les contradictions entre les valeurs dominantes
d’une société et les moyens dont disposent certains groupes pour s’y conormer.
Pour aider à mieux comprendre la matière,
onction de ses appartenances. Comme l’explique le sociologue Denys Cuche : tiques subjectives (qualités,
L’identité sociale « [...] permet à l’individu de se repérer dans le système social et déauts, traits de personnalité,
etc.) perçues par un individu
d’être lui-même repéré socialement » (Cuche, 1996, p 84). Trois composantes inter-
au sujet de lui-même et sur Le tableau de Merton tente de reéter les diverses ormes d’adaptation obser-
viennent dans cette construction identitaire : l’airmation d’une autonomie
Les tableaux et les fgures apportent La proportion de la population canadienne née à l’étranger
un complément d’information, facilitent Individual_Ch06.indd 22 Figure 8.1
Pourcentage
selon la région métropolitaine de recensement, entre 2006 et 2031*
30/01/13 7:03 AM
la matière. 30
Canada 2031 (26,5%)
20
Canada 2006 (19,8%)
10
0
Toronto
Abbotsford
London
Barrie
Sherbrooke
Peterborough
Saguenay
Edmonton
Victoria
Kelowna
Winnipeg
Calgary
Halifax
Moncton
Montréal
Ottawa-Gatineau (Ontario)
Oshawa
St. Catharines-Niagara
Guelph
Ottawa-Gatineau (Québec)
Kingston
Brantford
Regina
Saint John
Grand Sudbury
Trois-Rivières
Hamilton
Saskatoon
Thunder Bay
Québec
St-John's
Vancouver
Windsor
Kitchener
Villes canadiennes
Source : Statistique Canada. Projections de la diversité de la population canadienne : 2006 à 2031, Canada, Ministre de l’Industrie,
mars 2010, p. 31.
* Le scénario de référence est établi en tenant compte de la fécondité, de l’espérance de vie, des niveaux d’immigration et de la composition
de l’immigration prévus pour les prochaines années.
6.2.2
Il arrive parois que La variance
des études sociologiques soient réalisées uniquement à partir
de données secondaires, c’est-à-dire à partir des résultats de recherches produites Organisations
Qu’en est-il de la personne qui n’est pas paraitement conorme ? Soit elle est consi-
par d’autres. Cette approche assez classique, qui consiste à réféchir à partir de
dérée comme unique, comme une personne à part qui a une personnalité orte et
données existantes, amène le sociologue à théoriser en mettant en relation des
Les réseaux de concept proposent une
Institutions
qu’il aut respecter, soit elle est rejetée, donc exclue parce qu’elle viole les normes Organisation par
aits généralement du connus ou produits
groupe duquel par d’autres
elle se distingue, chercheurs.
soit elle est isolée etEn pareilà cas,
connée la paral-
un monde Sociologie
s’intéresse
à
et fonctions l'analyse
de la société des
démarche méthodologique décrite
lèle dans lequel elle précédemment
devra onctionner. est
Lepartiellement suivie,social
lien entre le contrôle car elle
et la conor- Phénomènes sociaux
viennent souventune
plus ou moinssociétés
nombreuses
gique, mais pas toujours
vidu, de sorte
stimuler
largement,
réalisées
qu’unesous
la sont
légère
discussion
découlantattendent
traditionnelles
orme d’enquêtes
diérence
d’analyses
physique
unede
sociales.
type
orte sociolo- de l’indi-
conormité
Or, ces essais
ou un comportement enreignant Rapports
individu-société
coutume aussitôtpublique
réprimés.sur des
C’est réalités
ainsi sociales
que les personneset pro-
aux cheveux
posent des points de ou
roux vuelespertinents,
emmes vivant un peu à laont
seules manière
longtempsde laété
philosophie.
considéréesLes comme des analysés selon
essais sociologiques peuvent également contribuer à ouvrir de nouvelles avenues la vie
parias dans de nombreuses sociétés. Par ailleurs, encore aujourd’hui, 3 conceptions
des personnes
porteuses de réfexion albinos en Tanzanie est souvent menacée, car la culture de ce
théorique.
pays leur prête des pouvoirs magiques. Plus proche de nous, on constate qu’il est
Certaines théories inédites
plus dicile de ont été construites
s’éloigner de la normepar dansdelesgrands auteursque
petits villages endans
socio-
les grandes
logie essentiellement villes. àDans
partir
nosdesociétés
données secondaires. particulièrement
contemporaines, Ainsi, des grands danspen-
les milieux
Déterminisme
Individualisme
Interdépendance
seurs ont conçu des urbains, la marge d’explication
hypothèses de liberté est plus vaste : non
concernant seulementdes
l’évolution un plus grand nombre
sociétés méthodologique
À la fn du chapitre
Pour aller plus loin
La section Résumé revient Résumé Volumes et ouvrages de référence
dans le chapitre. Chapitre 6 Le contrôle social 203 204 Partie II L’organisation de la vie sociale
A Apartheid C
En Arique du Sud, régime de séparation
Accommodement raisonnable Capitaliste (bourgeoisie)
systématique des « races » reléguant les
(pour moti religieux) Propriétaire d’entreprises et d’autres
Noirs à un statut nettement inérieur à
Adaptation aite à une règle commune celui des Blancs sur les plans politique, moyens de production (machinerie, etc.)
pour permettre à un individu de pratiquer juridique, économique et social. dans la théorie marxiste.
sa religion. Catégorie sociale
Assignation
Action créatrice
À la fn du livre
Composante du processus de diérencia- Ensemble de personnes qui partagent
Action qui annonce une rupture avec les tion sociale qui consiste à imposer une certaines caractéristiques sociales ou
modèles culturels connus ou établis et qui étiquette à un individu ou à un groupe, certaines conditions de vie.
permet d’inventer de nouvelles valeurs et généralement contre son gré. Champ de rôles
de nouveaux modèles de comportements.
Assimilation Ensemble des rôles sociaux avec lesquels
Adaptation novatrice un individu est en relation à travers un rôle
Abandon, de la part des immigrants,
Adhésion plus ou moins conorme aux des traits culturels issus de leur pays donné. Par exemple, en tant qu’étudiant, un
individu interagit avec son aide pédago-
modèles de comportements dominants se d’origine, au proft de ceux de leur société
gique individuel (API), ses proesseurs, ses BIBLIOGRAPHIE
Un glossaire reprend, par ordre
concrétisant par des manières d’être, d’accueil.
d’agir ou de penser innovatrices qui sont collègues de classes, le bibliothécaire, etc.
acceptables, et parois même valorisées, Association volontaire
Changement social
par la société ou le groupe social. Groupe social organisé autour d’un
Transormation durable et collective des A ASSOCIATION CANADIENNE DE JUSTICE BAZIN, Hugues (1995). La culture du
objecti commun et qui compte sur la
Pour Un
aller plus loin et détaillé simplife
Bureaucratie p. 39-58. BENN MICHAELS, Walter (2009). La
propres à une collectivité, contribue au Col blanc Paris, Les Éditions sociales, 172 p.
Type d’organisation visant à l’ef cacité au diversité contre l’égalité, Paris, Éditions
processus de socialisation d’un individu. Personne dont l’emploi suppose surtout ANZIEU, Didier, et Jean Yves MARTIN BARTHES, Roland (1983). Le Système de Raisons d’agir, 155 p.
moyen d’un onctionnement impersonnel,
une activité intellectuelle.
complet
Âgisme de règles ormelles et écrites, d’une (2004). La dynamique des groupes la mode, Paris, Éditions du Seuil,
index INDEX
Attitude ou comportement discriminatoire
envers une personne ou un groupe de
personnes en raison de leur grand âge.
hiérarchie de onctions et de la spécialisa-
tion du travail.
Bureaucratisation
Col bleu
Personne dont l’emploi suppose surtout
une activité manuelle.
restreints, PUF, 397 p.
ARON, Raymond (1967). Les étapes de la
pensée sociologique, Paris, Gallimard.
330 p.
le repérage desde
concepts
ou des
Gallimard, 288 p. BERGE, Manon, et Véronique GARCIA
Anomie Tendance générale d’une société à Communalisation
Association ARON, Raymond (1978). « La sociologie (2009). Les eets des technologies
A caractérisée par une
État d’une société adopter pour ses institutions volontaire,
le modèle 150-152
Concept développéaupar
Québec, 222-223
Max Weber pour parmi les sciences », Encyclopédie BAUDRILLARD, Jean (1970). La société de Internet sur les relations entre les
Volumes et ouvrages référence Audiovisuel désintégration Accommodement,
de ses règles. 242
raisonnable, 267-268
bureaucratique.Attentes sociales, 19-20
Auto-identifcation, 244
dominante,
désigner le processus 53, se
par lequel 231, voir aussi Élite(s)
crée
et la poursuite d’études supérieures, 233-234 Larousse de la sociologie, Paris,
Librairie Larousse.
consommation : ses mythes, ses
structures, Paris, Éditions Gallimard,
parents et les adolescents dans les
amilles québécoises, Université Laval,
BEAULIEU, Alain (2005). Michel Foucault et le contrôle social, BLAIS, Claudine. « Chasse aux gangs », Enquête, Société
Individual_Glossary.indd 306
sociale, 71
Adaptation
au changement, 73
Autorité, soumission à l’, 109, 185
Avortement, 17, 174, 191, 287
théorie onctionnaliste des, 224-226, 227,
228, 233
théorie marxiste des, 38, 46-47, 55, 1:49 PM
08/03/13
Harold GUETZKOW (dir.), Groups,
leadership and men, Carnegie
University Press, Pittsburg, PA,
signe, coll. « TEL », Paris, Éditions
Gallimard, 316 p.
du savoir, Sherbrooke, La Fondation
canadienne des bourses d’études
du millénaire, 243 p.
B 221-224, 226, 227, 228, 231, 233 BAUMGARTNER, Franck R., et Bryan D.
Mercure Nord, Paris, 322 p. Radio-Canada, 2011, [En ligne], www.tou.tv novatrice, 183, 184, voir aussi vol. 27, p. 177-190.
Bagage culturel, 71 vote de, 236 JONES (2002). « Positive and negative
Adaptation sociale BERGER, Peter L. (1986). Comprendre la
Berger, Peter, 103, 135 Classisme, 246 ASCH, Solomon (1952). Social Psychology, eedback in politics », dans Policy sociologie, Paris, Centurion, 263 p.
sociale, 180-183, 199, voir aussi
Adaptation novatrice ; Conormité ; Variance Berk, Bernard, 113 Cogestion, 154 New York, Prentice-Hall, 574 p. Dynamics, Chicago, The University o
sociale pathologique, 184-193, voir Cohésion sociale, 98, 104, 105, 171, 180, 227 Chicago Press, p. 3-28. BERK, Bernard (1977). « Face-Saving at
Besoin social, 174
Cet ouvrage présente les idées de Michel Foucault qui réorme La région de Québec dépense plus d’un million de dollars
aussi Déviance ; Surconormité
Adolescence, 102, 103-104, 106
Bible Belt, 15
Bilge, Sirma, 259
Col
blanc, 53, 213, 223
bleu, 213, 223
ASCH, Solomon (1956). « Studies o
independence and conormity : A
minority o one against a unanimous
BAUMRIND, Diana (1971). « Current
Patterns o Parental Authority »,
the Singles Dance », Social Problems,
no 24, juin.
Âge, 248 Blau, Peter, 147 majority », Psychological Monographs, BERNARD, Jean-Pierre, et Diane CHAREST
les théories déterministes du contrôle social. Il ait état des annuellement pour réprimer le phénomène des gangs de rue.
Developmental Psychology
adulte, 105, 106, 121 Communalisation, 256
Bodyart, 105 vol. 70, no 146. Monographs, no 4, p. 1-103. (2003). « Quelques chires pour
de la maturité, 105-106 Communauté culturelle, 93, 251-252
Bourdieu, Pierre, 71-72, 86, 98-99, 161, 191,
quatrième, 106 210, 231, 233, 236 Communication à double étage, théorie
ormes variées du pouvoir qui s’exercent par des pratiques Pourtant, l’existence même de ces gangs ne ait pas l’unanimité.
troisième, 106
Agent
de changement, 25-26, 43, 44
Bourgeoisie, voir Capitalistes
Brien-Dandurand, Renée, 161
de la, 137
Compétence, 146
Comte, Auguste, 5, 36-37, 39, 40, 45
Brownmiller, Susan, 55
d’auto-gouvernance, répondant à une logique de décentra- Une chasse aux gangs qui donne lieu à des méthodes policières
de socialisation, 116-129 Conditionnement social, 98, 99, 119, 201
Bureaucratie, 144-148, 179
Âgisme, 248, 298 Conit
efcacité de la, 146-147
Agression d’enants, voir Maltraitance d’enants de travail, 223, 224, 237
Bureaucratisation, 146-147
lisation des pouvoirs caractéristique de nos sociétés controversées, sources de tensions sociales.
Alcoolisme, 106, 189, 190, 202 intergénérationnel, 230, 301-303
Analyse sociologique, 24, 35 C social, 47, voir aussi Théorie du conit
Individual_Bib.indd 313 08/03/13 1:59 PM
des mouvements sociaux, 156-157 Capital social
contemporaines.
Anomie, 9, 10, 187, voir aussi Norme culturel, 98-99, 210, 231, 233 Conormisme, 136
Anorexie, 185-186 économique, 98-99, 210, 231 Conormité, 181-182, 183, 184, 187, 188,
(101 min).
culturelle, 74-76, voir aussi Identité
culturelle Catégorie sociale, 102 Considération sociale, 224, 225
DESJARDINS, David. « Le contrôle social », Le Devoir, l’histoire d’un proesseur qui décide de mettre en place avec
éministe, voir Féminisme
onctionnaliste, voir Fonctionnalisme
interactionniste, voir Interactionnisme
Chercheur en sciences sociales, 215
Choix, 106-107
d’un conjoint, 7, 51
ormel, 178-179, voir aussi Mécanismes de
contrôle social ormel
inormel, 179, voir aussi Mécanismes de
LACHANCE, André (1985). « Le contrôle social dans la société Radio Télévision Suisse, France, 2009 (91 min).
canadienne du Régime rançais au XVIIIe siècle », Criminologie, Ce documentaire se veut une critique de la téléréalité et de
vol. 18, n° 1, p. 7-18, [En ligne], www.erudit.org l’infuence des médias. L’expérience de Milgram, réalisée dans
les années 1960, y est reproduite au goût du jour, mettant en
Le contrôle social existe de tout temps et en tous lieux, il ne ait
scène un aux jeu télévisé durant lequel un candidat doit infiger
que changer de orme. Un regard historique sur les mécanismes
des décharges électriques de plus en plus ortes à un autre
de contrôle social et sur la criminalité.
candidat, jusqu’à des tensions pouvant entraîner la mort.
Sur Internet
Sites Web
Des
Association ressources
canadienne pénale. www.ccja-acjp.casont
complémentaires
de justice
Rendez-vous
Pour enaussi disponibles
savoir plus sur la criminalitéen ligne. laDestinées
et découvrir Revue en ligne
auxdeenseignants
canadienne criminologie et deet aux
justice visitez ce site
étudiants,
pénale, ces http://mabibliotheque.
de l’ACJP, un organisme volontaire voué à l’amélioration du
composantes viennent orir un soutien cheneliere.ca
système de justice pénale.
additionnel à l’enseignement et à
l’apprentissage.
Caractéristiques du manuel IX
TABLE DES MATIÈRES
La perspective sOciOLOgique
Objectifs d’apprentissage
Après l’étude de ce chapitre, vous devriez être en mesure :
cOncepts-cLés
• Agent de • Perspective .............. 6
changement........... 26
• Perspective
• Anomie .................. 10 sociologique ............ 8
• Changement • Phénomène social... 15
social .................... 17
• Pression sociale ....... 7
• Déterminisme
• Problème social ..... 15
social .................... 19
• Représentation
• Homogamie sociale .... 7
sociale .................... 6
• Individualisme
• Science ................. 21
méthodologique ..... 19
• Sciences humaines... 10
• Individualisme
négatif................... 19 • Société.................. 13
• Institution .............. 14 • Sociologie.............. 10
• Intégration
sociale .................. 10
Mise en contexte
Un soir d’hiver, sur la 14e avenue, une amille croit entendre un coup de eu.
Inquiète et apeurée, la mère compose le « 911 » pour signaler l’événement à
la police. Arrivés rapidement sur les lieux, les services d’urgence confrment
les craintes des témoins : il s’agit bien de la détonation d’une arme à eu. Peu
de temps après, la nouvelle du suicide d’un jeune voisin se répand dans le
quartier.
Atterrés et sous le choc, tous cherchent à comprendre ce qui a pu
conduire un garçon en pleine santé à s’enlever la vie. Un journaliste dépêché
pour couvrir l’événement tente de s’inormer sur les motis qui auraient pu
le mener à poser pareil geste. Un témoin qui connaissait bien le déunt lui
raconte que ce jeune homme avait une amille normale et afchait de bons
résultats scolaires. Pourquoi cette personne maniestement appréciée de
tous en est-elle venue à commettre l’irréparable ?
De tels drames, qui ont occasionnellement les manchettes, nous laissent
perplexes. Comment expliquer un comportement qui, de prime abord, peut
sembler lié à une orme de dépression ? Un geste aussi radical peut-il être
expliqué autrement que par des approches psychologiques ou médicales ?
Le social en nous
Chacun de nous a le sentiment d’être unique. Or, cette impression nous empêche
parois de reconnaître les pressions sociales agissantes. Même si les êtres humains
prennent des décisions qui açonnent leur destin, ils sont infuencés par le contexte
social dans lequel ils vivent. Ainsi, leurs valeurs, leurs croyances et tout ce qui
oriente leurs actions seraient sans doute ort diérents s’ils étaient nés à une autre
époque, dans un autre pays ou dans un autre milieu. Le social ait partie de notre
être, de la même manière que nous sommes aits de chair et d’os. Il se traduit par
des açons de penser et d’agir, des structures mentales assimilées progressivement
au contact de l’entourage. Ces manières de comprendre la réalité ne sont pas propres
à l’individu ; elles sont partagées par le groupe social auquel celui-ci appartient.
Émile Durkheim, l’un des ondateurs de la sociologie (voir le sociales que les personnes mariées et sont donc moins inté-
chapitre 2), a mené une étude approondie sur le suicide. Ses grées à la société.
recherches, menées à la n du xixe siècle, en France et dans
Avant qu’Émile Durkheim ne publie son étude sur le suicide, on
d’autres pays d’Europe lui ont permis de démontrer que le sui-
supposait que ce geste était un acte de désespoir isolé, ou
cide n’est pas simplement un acte isolé de désespoir. À
même de lâcheté. L’explication de ce phénomène est plutôt
l’époque, certaines catégories de personnes, comme les
liée, selon lui, au sentiment d’appartenance, à l’intégration
hommes, les protestants, les riches et les célibataires,
sociale et à la cohésion sociale qui en résulte. Ainsi, les princi-
présentaient un taux de suicide beaucoup plus élevé que
pales variations des taux de suicide refètent les variations de
certains autres groupes, comme les emmes, les catholiques
degré d’intégration sociale. Le suicide anomique déni par
et les juis, les pauvres ou les personnes mariées. Le principe
Durkheim montre que, à certaines époques, comme au moment
général qui se dégage de cet état de ait : un individu bien
de transormations sociales importantes, il peut se produire un
intégré dans un groupe social aura moins tendance à vouloir
dérèglement de la société qui aaiblit l’intégration des indi-
s’enlever la vie.
vidus. L’anomie, terme utilisé par Durkheim pour décrire une
Dans les sociétés européennes de la n du xixe siècle, où les société caractérisée par une désintégration de ses règles,
hommes occupent une position dominante, les emmes sont semble donc avoriser une augmentation du taux de suicide.
moins indépendantes que ces derniers ; par conséquent, elles
Au Québec, depuis le début des années 1960, les transorma-
sont davantage tournées vers les autres et entretiennent avec
tions particulièrement rapides des valeurs liées à la religion, à
leur entourage des liens plus solides. De même, les rites du
la amille, au mariage et à la situation économique ont eu et
catholicisme et du judaïsme privilégient les rapprochements
ont encore pour eet d’augmenter le degré d’anomie et, par
sociaux et une stricte soumission au groupe, par opposition au
conséquent, le taux de suicide, surtout chez les jeunes. En
protestantisme, qui met l’accent sur la liberté individuelle de
2009, il y a eu 21,3 suicides pour 100 000 hommes, compa-
pensée et d’action, d’où un sentiment d’appartenance sociale
rativement à 5,9 pour 100 000 emmes (INSPQ, 2011). En
plus aible. Par ailleurs, vu leurs moyens matériels plus impor-
outre, 3 % des Québécois de 15 ans et plus auraient songé
tants, les personnes riches peuvent davantage que les per-
sérieusement au suicide (État du Québec, 2012).
sonnes pauvres aire des choix qui refètent leur individualité,
ce qui amoindrit chez elles le sentiment de solidarité sociale. À Le sociologue québécois Daniel Dagenais (2007) a expliqué le
l’opposé, la liberté des pauvres est limitée par leur condition. suicide des jeunes Québécois comme une orme de meurtre
Enn, les célibataires sans enant ont moins de responsabilités d’une identité. La haine de soi, de l’idée que l’on se ait de soi,
mènerait la personne à vouloir en nir, à tuer cette identité
dont elle n’est pas satisaite. Dagenais avance notamment que
le processus de socialisation (voir le chapitre 4), le mode d’in-
sertion dans le monde adulte et la capacité limitée de se pro-
jeter dans l’avenir seraient en cause. En ait, les études socio-
logiques sur le suicide illustrent en quoi ce geste qui, de prime
abord, peut sembler individuel s’explique largement par des
réalités sociales comme la manière dont l’individu s’intègre et
se dénit dans son monde.
Question
Quel rapprochement peut-on aire entre l’explication du sui-
cide selon Durkheim et selon Dagenais ?
Régulièrement, les médias rap- Le sociologue, pour sa part, compilerait probablement les
portent des histoires d’horreur caractéristiques sociales des victimes et des agresseurs.
concernant des enants négligés, Ensuite, pour expliquer ce type de déviance, il s’interrogerait
battus, violés ou tués. Lorsque vient sur des acteurs comme les modèles sociaux de sexualité véhi-
le temps d’expliquer comment des culés par la société, notamment par la pornographie, ou
humains en viennent à maltraiter ou encore sur les rôles sociaux liés au genre. En ait, le sociologue
à tuer leurs propres enants, l’état de se penche sur les mécaniques sociales qui se cachent derrière
santé psychologique des agresseurs est souvent invoqué. Or, pareil phénomène, en dévoilant notamment comment l’organi-
si pareil problème s’explique en partie par la psychologie ou la sation même de la société avorise l’apparition de ce type de
médecine, certains acteurs sociaux contribuent également à problème. Lorsqu’un psychologue observe des gens, ce qu’il
l’élucider. Quel est l’apport respecti de la sociologie et de la voit d’abord par la lorgnette de sa discipline, ce sont des per-
psychologie à l’explication de phénomènes de nature psycho- sonnes. Le groupe et la société se présentent seulement
sociale comme les agressions ou la maltraitance des enants ? comme une somme d’individus dont le psychologue cherche à
discerner le onctionnement typique sur le plan personnel. En
Imaginons un cas fcti de maltraitance. Un groupe d’entraide
sociologie, c’est exactement l’inverse : ce que le sociologue
pour les victimes d’agression sexuelle a été mis sur pied par
une clinique locale. Ghyslaine, une jeune emme de 25 ans, est voit d’abord, c’est une amille, une classe sociale, une nation.
invitée à exposer ce qui l’a amenée à se joindre au groupe. Elle Ainsi, contrairement aux psychologues, qui analysent surtout
raconte que, dans son enance, alors qu’elle était âgée de 6 à les comportements individuels, les sociologues désirent savoir
14 ans, elle a connu des difcultés avec le compagnon de sa de quels groupes l’individu ait partie (ethnie, sexe, occupa-
mère, jusqu’à ce que sa mère rompe fnalement avec lui. tion, religion, âge, revenu, etc.). Dans notre exemple, il évalue-
Celui-ci la harcelait réquemment en tenant un langage gros- rait les eets de acteurs sociaux ou culturels, liés aux inéga-
sier, souvent équivoque, trué de connotations sexuelles plus lités ou à la socialisation, souvent à la racine de ce type de
ou moins explicites. Il l’exposait même parois à du matériel problème. Pour le sociologue, l’individu peut aussi devenir
pornographique. Bien que l’homme ne l’ait jamais touchée, elle indirectement un objet d’étude, mais il est conçu comme un
se sentait menacée et ne savait pas comment lui aire ace. En construit social, comme le produit d’une société et d’un pro-
outre, elle en veut à sa mère de ne pas l’avoir protégée. cessus historique que tout pousse vers une orme d’individua-
Maintenant qu’elle est adulte, elle voudrait pouvoir guérir ce lisation (Le Bart, 2008).
traumatisme et réapprendre à aire confance à son entourage, En ce qui a trait à un problème psychosocial, comme celui des
et aux hommes en particulier. enants maltraités, tous s’entendent pour afrmer que les vic-
Dans une telle situation, le psychologue se préoccuperait de times conserveront des séquelles importantes des mauvais
comprendre pourquoi un individu en particulier en est arrivé à traitements subis. Or, il est de notre responsabilité collective
poser des gestes d’agression. Par exemple, est-il possible que de comprendre toutes les causes de ces situations aux consé-
l’agresseur reproduise simplement ce qu’il a lui-même vécu, quences individuelles et sociales coûteuses, pour arriver à les
ou encore qu’il ne ressente pas le mal qu’il ait aux autres ? Le prévenir et à mettre en place les ressources nécessaires pour
psychologue se pencherait aussi sur les manières d’aider les aider les victimes à se reconstruire.
victimes à surmonter les conséquences de ces actes d’agres- Question
sion psychologique ou physique. La psychologie développe
Qu’est-ce qui diérencie la perspective sociologique de
donc des outils théoriques et pratiques pour comprendre les
l’angle psychologique dans l’analyse du phénomène de la
comportements individuels et pour tenter de les aider à s’en
violence envers les enants ?
sortir personnellement.
Faites Le point
Pour comprendre le divorce selon la perspective sociologique, il leur rôle social, lequel était déini par la communauté et
aut observer par-delà les causes personnelles de mésentente accentué par les lois et les croyances religieuses. D’ailleurs,
entre les conjoints. Ainsi, la rupture d’un couple ne s’explique avant la Loi canadienne sur le divorce, entrée en vigueur en
pas uniquement par le ait que les conjoints se disputent conti- 1968, le mariage était pratiquement indissoluble. Par consé-
nuellement, qu’ils ne s’aiment plus ou qu’ils n’éprouvent plus quent, le divorce devant les tribunaux revêtait un caractère
de plaisir à vivre ensemble. Derrière cette açade, en tentant de exceptionnel, n’étant autorisé que si l’un des conjoints avait
comprendre l’augmentation importante du nombre de divorces commis l’adultère.
au cours des dernières décennies, on en découvre les causes
Aujourd’hui, il n’existe pratiquement plus de « mariages d’in-
sociologiques. Ces dernières sont intimement liées aux muta-
térêt » arrangés par les parents. De plus, les « mariages obligés »
tions de notre modèle de société, qui détermine en partie les
sont beaucoup plus rares depuis la généralisation des méthodes
choix personnels des individus.
anticonceptionnelles ainsi que l’acceptation accrue de l’avortement
Dans la amille traditionnelle (Shorter, 1981), le mariage et de la situation de flle-mère, qu’on appelle plus justement
remplissait un rôle social : il servait à transmettre la pro- « mère célibataire ». En ait, dans la amille contemporaine
priété et à assurer la lignée ; c’est pourquoi le mariage était (Roussel, 1989), le mariage ne joue plus de rôle social. Il est
soumis à l’autorité des parents. Plusieurs sociologues pré- devenu une aaire privée qui relève uniquement de l’intimité
tendent que les mariages arrangés d’autreois étaient plus entre deux personnes, se ondant essentiellement sur l’amour.
stables parce qu’ils ne reposaient pas sur le sentiment En 1985, une nouvelle loi sur le divorce a d’ailleurs reconnu
amoureux. De plus, les membres du couple étaient liés par cette nouvelle conception du mariage : une séparation de ait,
Question
Quelles transormations le modèle conjugal a-t-il connues
au cours des 60 dernières années ?
Groupes
Organisations
Institutions
Organisation par
s’intéresse
Sociologie et fonctions l'analyse
à
de la société des
Phénomènes sociaux
Problèmes sociaux
Rapports
individu-société
analysés selon
3 conceptions
Individualisme
Déterminisme Interdépendance
méthodologique
Défnition du problème
Collecte de données
Analyse et interprétation
des résultats
Faites Le point
Faites Le point
BOURDIEU, Pierre (1980). Questions de sociologie, Paris, Association canadienne des sociologues et anthropologues
Les éditions de minuit. de langue rançaise (ACSALF). www.acsal.ca
Ce classique de la littérature sociologique permet de situer Association ayant pour objecti de avoriser les échanges
clairement la perspective propre à la sociologie et d’en jauger au sein des deux disciplines et d’en aire la promotion.
la pertinence dans le champ de la connaissance.
audioviuel
CHAMPAGNE, Patrick (2009). La sociologie, Toulouse,
Les essentiels de Milan. ROCHER, Anne-Marie. Guy Rocher, un sociologue militant [Film
Pour s’initier de manière simple et ludique à la sociologie. documentaire], Montréal, Québec, Productions Testa, 2002.
DUMONT, Fernand (1994). Le Lieu de l’homme - la culture Portrait du sociologue Guy Rocher, universitaire de réputation
comme distance et mémoire, Montréal, Fides. internationale. Ce chercheur passionné a participé aux travaux
de la Commission Parent et contribué, par ses travaux et son
Ouvrage québécois un peu plus dicile, mais qui constitue
engagement, à açonner le Québec moderne. À titre de proes-
une réfexion de haut niveau sur la culture et ses liens avec
seur, il a ormé plusieurs générations de sociologues québécois.
la société et l’avenir de l’humanité.
Objectifs d’apprentissage
Après l’étude de ce chapitre, vous devriez être en mesure :
cOncepts-cLés
• Confit social .......... 47 • Matérialisme
historique .............. 38
• Connaissance
empirique .............. 42 • Microsociologie ...... 46
• Dysonction sociale .. 49 • Positivisme ............ 37
• Fait social .............. 39 • Science
compréhensive ...... 40
• Fonction latente ..... 49
• Solidarité
• Fonction manieste.. 48
mécanique............. 39
• Fonction sociale ..... 48
• Solidarité
• Fonctionnalisme ..... 48 organique .............. 39
• Interactionnisme .... 49 • Théorie .................. 45
• Macrosociologie ..... 46 • Type idéal .............. 41
Mise en contexte
La révolution politique
La révolution politique qui pose l’un des jalons décisis vers la modernité, la
Révolution rançaise, est caractérisée par l’eondrement de la société dite de l’An-
cien Régime (royauté, noblesse, paysannerie, etc.). On assiste à l’apparition d’une
nouvelle classe de gens au pouvoir, la bourgeoisie, qui contribuera à la mise en
place d’une société ondée sur un autre modèle que celui ayant cours depuis des
siècles. Cette transormation politique met fn à la domination de l’aristocratie et
ait la preuve que l’on peut changer la société, comme le désirent les penseurs
sociaux de l’époque. Cette révolution revêt une importance capitale dans la concep-
tion même que l’on se ait du monde. Ainsi, la représentation du monde ondée sur
La révolution industrielle
En ce qui concerne la révolution industrielle, c’est-à-dire l’invention de la machine
et ses innovations continuelles, elle permet de changer proondément le travail tel
qu’il existait dans la société rurale. Cette révolution a mené à l’exploitation sau-
vage des travailleurs et à des conditions de vie misérables pour la population. Des
fots humains ont migré vers les villes. Ces paysans déracinés se retrouvent alors
dans des logements insalubres et des quartiers aux inrastructures inadéquates
pour accueillir tous ces gens. Cette masse de pauvres se voit obligée d’accepter
des conditions de travail très diciles pour survivre. Le drame humain qui accom-
pagne cette révolution a d’ailleurs donné lieu aux premières enquêtes de type
sociologique. Les graves crises sociales qui accompagnent l’essor du capitalisme
industriel amènent plusieurs penseurs de l’époque à tenter de les expliquer. Ce
mode de production redoutable et impitoyable exploite sans merci tant les res-
sources humaines que les ressources naturelles. Il provoque des changements
rapides et violents. Cette étape critique du développement des sociétés occiden-
tales aura pour eet de provoquer une avancée remarquable des sciences sociales
et humaines.
La révolution scientifque
La révolution scientique a joué un rôle capital dans l’émergence de nouvelles
conceptions de l’ordre social. Une révolution implique que l’on modie radicale-
ment une situation ou une açon de aire. Dans le cas de la
science, cela signie que l’on a remis en question les açons
d’aborder l’étude de la réalité physique et sociale. Il a allu se
doter d’une nouvelle représentation du monde. À cet égard, les
penseurs du mouvement des Lumières comme Voltaire,
Rousseau et Montesquieu constituent des gures marquantes
qui se sont attaquées aux conceptions dominantes de l’époque
en cherchant notamment à aire progresser la connaissance par
la science. Montesquieu est même considéré comme l’un des
pères de la sociologie. Dans l’Esprit des lois, il s’intéresse à la
diversité des lois et des mœurs qui caractérise les sociétés
humaines pour tenter d’en dégager des principes universels et
une conception générale de la société (Aron, 1967). Par cette
manière globalisante de réféchir à la vie, à la société et à ses
institutions, on voit poindre une approche qui deviendra le
propre de la sociologie.
Au xixe siècle, la révolution scientique amorcée depuis la n
du Moyen Âge porte ruit. Elle a pour résultat l’apparition de
nouvelles technologies. Les nouvelles connaissances dans les
domaines de la physique et de la chimie permettent la mise au
Montesquieu (1689-1755).
point de techniques industrielles, tandis que les techniques
Auguste Comte
Philosophe rançais, Auguste Comte vit dans un monde qui a connu de proondes
transormations entre la Révolution rançaise de 1789 et les débuts de l’industria-
lisation, qui marquent la première moitié du xixe siècle. Dans son œuvre, il insiste
sur l’existence de lois sociales qui ont la même importance que les lois de la nature.
Selon Comte, les phénomènes sociaux apparaissent à la suite des phénomènes
naturels : la vie en société est en quelque sorte le prolongement de la nature. Cette
conception dite naturaliste amène Comte à élaborer une science qu’il nomme
d’abord « physique sociale ». Pour lui, la physique sociale est « la science qui a pour
objet propre d’étude l’étude des phénomènes sociaux, consi-
dérés dans le même esprit que les phénomènes astronomiques,
physiques, chimiques et physiologiques, c’est-à-dire assujettis
à des lois naturelles invariables, dont la découverte est le but
spécial de ses recherches » (Dérec, 1978). Le néologisme « socio-
logie » est déjà dans l’air du temps, mais c’est à Comte que l’on
attribue la paternité et la diusion de cette nouvelle science,
qu’il défnit à ce moment comme « la vraie science de la nature
humaine » (Férréol et Noreck, 1990).
Deux principes sous-tendent l’œuvre d’Auguste Comte : des lois
régissent les diérentes étapes du développement de l’humanité
et la nécessité de classifer les sciences. Selon Comte, l’évolution
des sociétés et de la connaissance au cours de l’histoire de l’huma-
nité connaît trois stades distincts : les stades théologique, méta-
physique et scientifque. À chacun de ces stades, la réalité est
appréhendée diéremment.
1. Le stade théologique remonte à l’origine de l’humanité. Les
phénomènes naturels sont alors expliqués comme étant
des créations de l’esprit, comme la superstition, la religion
et le étichisme. La mythologie gréco-romaine, c’est-à-dire
l’ensemble des mythes et des légendes propres aux civilisa-
Auguste Comte (1798-1857).
tions grecque et romaine, est caractéristique de ce stade.
Karl Marx
Philosophe, économiste et historien, Karl Marx vit presque à la même époque
qu’Auguste Comte. Sa pensée et sa vision du monde sont cependant très diérentes
de celles de Comte. Le capitalisme, c’est-à-dire la propriété par des particuliers
des entreprises naissantes, ses contradictions et, d’une açon plus
générale, le changement dans l’histoire sont ses principaux champs
d’intérêt. Karl Marx et Friedrich Engels sont à l’origine d’un courant
de pensée déterminant en sciences sociales, auquel on a attribué
un nom inspiré du premier : le marxisme. Né en Allemagne, Marx y
ait ses études, puis s’y marie. En 1843, il s’installe à Paris, où il ren-
contre Engels dans les milieux socialistes. Avec lui, il écrit entre
autres le Manifeste du parti communiste en 1848. En 1849, il s’installe
dénitivement à Londres, où, vivant dans une pauvreté extrême, il
rédige ses principaux ouvrages, dont Le capital.
Toute sa vie, Marx demeure étroitement lié aux partis révolu-
tionnaires européens. La pensée de Marx est d’abord orientée vers
un projet politique et social, à savoir la création d’une société plus
juste et plus humaine. Les transormations proondes des condi-
tions de vie, comme le déracinement des paysans qui deviennent
des ouvriers au moment de la première révolution industrielle, l’in-
citent à élaborer une explication originale de la vie en société. La
rigueur de son œuvre a marqué l’univers des sciences sociales et
a alimenté divers courants de pensée. Elle a infuencé grandement
le xixe et le xxe siècle, notamment en inspirant quelques grandes Karl Marx (1818-1883).
révolutions.
Émile Durkheim
Premier à enseigner la sociologie dans un cadre universitaire en
Allemagne, Émile Durkheim est le ondateur d’un courant socio-
logique, l’École rançaise de sociologie, resté vivant jusqu’à nos
jours. Il est aussi le précurseur du onctionnalisme, une des trois
principales théories sociologiques.
Le nom d’Émile Durkheim est étroitement lié à l’institution-
nalisation de la sociologie, c’est-à-dire à sa reconnaissance et à
sa diusion dans les universités en France. Après avoir reçu
une ormation en philosophie, il devient proesseur de péda-
gogie et de sciences sociales à l’Université de Bordeaux, en
1887, et plus tard responsable de la première chaire de socio-
logie créée à Paris, à la Sorbonne, en 1912. Ses cours portent
sur la pédagogie et l’éducation, de même que sur la amille, le
suicide, la religion, la criminalité, la morale, le droit et l’histoire
de la sociologie. En 1896, il onde L’Année sociologique, une
revue qui rend compte des recherches de ce que l’on a cou-
tume d’appeler l’École rançaise de sociologie.
La pensée d’Émile Durkheim se situe dans la lignée de celle
d’Auguste Comte, dont il adopte les méthodes et les buts issus
Émile Durkheim (1858-1917).
du positivisme. Le modèle des sciences de la nature l’amène à
étudier les faits sociaux comme des phénomènes qui peuvent
être révélés par des signes objectis comme les statistiques. Pour Durkheim, fait oial
comme pour Comte, la sociologie doit être utile ; elle doit produire un savoir qui Tout ce qui a trait à la vie des
aide à résoudre les problèmes de la société. Selon lui, le rôle du sociologue est humains, du plus organisé au
comparable à celui du médecin, qui est capable de diagnostiquer les maladies de plus éphémère. Selon Durkheim,
son patient. les faits sociaux peuvent être
analysés en utilisant la même
À l’instar de Marx et de Comte, Durkheim désire comprendre les problèmes démarche que celle des
engendrés par l’évolution des sociétés. Au moment où il élabore sa pensée, à la sciences de la nature.
n du xix e siècle, la société industrielle est dénitivement installée. Cette nou-
velle société lui apparaît, comme à plusieurs intellectuels rançais de l’époque,
plongée dans une grave crise morale, qui se révèle entre autres par des aits
sociaux comme le déclin de l’infuence de la religion et une augmentation du taux
de suicide. Cette crise morale est, selon Durkheim, une maniestation du type de solidarité méanique
solidarité sociale que l’on trouve dans la société industrielle. Dans les sociétés
Solidarité caractéristique des
les plus simples comme les sociétés traditionnelles, la solidarité naît de la res- sociétés les plus simples qui
semblance entre les individus. C’est la solidarité mécanique. À l’autre extrémité, naît de la ressemblance entre
les sociétés industrielles, par le biais du processus de la division du travail, spé- les individus.
cialisent de plus en plus les individus dans des tâches diérentes et complémen-
solidarité organique
taires. La solidarité ne peut être que le ruit de la collaboration, et les individus
Solidarité qui naît de la
ne se sentent solidaires que parce qu’ils occupent chacun une onction spécia-
collaboration des individus, qui
lisée dans un ensemble plus vaste. En ce sens, ils doivent être solidaires des
occupent chacun une fonction
autres étant donné qu’ils dépendent les uns des autres pour la satisaction com- spécialisée dans un plus grand
plète de leurs besoins. C’est la solidarité organique. S’inspirant de la biologie, ensemble, comme dans les
Durkheim voit la société comme un organisme vivant composé de diérentes sociétés industrielles, où règne
parties qui ont chacune un rôle à jouer dans le onctionnement de l’ensemble. la division du travail.
Max Weber
Contemporain d’Émile Durkheim, Max Weber est le père de la
sociologie dite compréhensive et, par là, un précurseur de l’in-
teractionnisme, courant sociologique qui s’est particulièrement
développé aux États-Unis à partir de 1950.
Max Weber naît en Allemagne d’un père juriste et député et
d’une mère très croyante. Il rencontre très tôt des intellectuels
et des hommes politiques dans le salon de ses parents. Il ait
des études en droit, en histoire et en économie politique. Puis
il enseigne le droit et l’économie politique dans des universités
allemandes. Il se préoccupe des questions sociales et en parti-
culier du sort des travailleurs soumis aux nouvelles conditions
de la production industrielle.
Weber aborde les sciences sociales en prenant comme
modèle non pas les sciences de la nature, comme Durkheim et
Comte, mais plutôt les sciences humaines. La pensée de Weber
prend sa source dans un bouleversement intellectuel, en
Allemagne, provoqué par la rencontre de l’histoire, de la philo-
sophie et de l’économie politique. Selon Claude Polin (1978b), la
Max Weber (1864-1920).
sociologie est pour Weber une science de l’action, c’est-à-dire
une science de l’être humain en tant qu’être agissant.
L’explication sociologique consiste à dégager le sens des actions humaines. Et c’est
là l’originalité de Weber, qui veut onder la sociologie sur l’individu et son action.
scence comréhenve Science de l’action, la sociologie est donc une science compréhensive, car elle
Science qui cherche à cherche à comprendre la rationalité et le but des actions humaines. En ce sens, le
comprendre la rationalité et travail du sociologue s’apparente à celui de l’historien, qui désire comprendre les
le sens des actions humaines. humains tels qu’ils ont été, et les açons dont ils ont agi et pensé.
Faites Le point
La naissance de la sociologie québécoise s’est produite dans le groupe de fnissants, inuencés par le père Lévesque, ira pour-
contexte d’une société qui accusait un retard important sur plu- suivre des études avancées aux États-Unis pour revenir occuper
sieurs plans. En ce qui a trait au système d’éducation, sa moder- les postes de proesseurs et autres emplois de haut niveau dont
nisation s’amorce dans les années 1920. À l’Université de le Québec avait grandement besoin (Faucher, 1988).
Montréal, Édouard Montpetit onde l’École des sciences sociales,
Le département de sociologie de l’Université Laval a quant à lui
économiques et politiques. Cette école deviendra en 1942 la
été ondé en 1943 et celui de l’Université de Montréal, en 1955.
Faculté des sciences sociales de l’Université de Montréal
Le troisième département de sociologie à naître dans une uni-
(Université de Montréal, archive). En 1932, l’Université Laval crée
versité rancophone est celui de l’UQAM, ondé en 1969.
à son tour une première école des sciences sociales (Faucher,
1988). Cette nouvelle école prendra son essor grâce au dyna- Plusieurs sociologues québécois de renom ont poursuivi des
misme du père Georges-Henri Lévesque (Sciences sociales, études dans de grandes universités rançaises ou américaines.
Université Laval). Cette école naissante deviendra une pépinière C’est notamment le cas de Jean-Charles Falardeau (Cornell),
d’intellectuels québécois qui deviendront des agents de change- Fernand Dumont (La Sorbonne), Marcel Rioux (Paris), Gérald
ments au sein de la société québécoise. D’ailleurs, un premier Fortin (Cornell), Guy Rocher (Harvard) et Yves Martin (Paris).
Faites Le point
Origine et dénition
Karl Marx a une grande infuence en sociologie grâce à sa conception des classes
sociales. Nous présenterons plus en détail cette conception dans le chapitre 7,
mais il est essentiel, pour comprendre la théorie du confit social, de connaître les
principes de la théorie marxiste des classes sociales. Selon Karl Marx, dans la
société capitaliste, les moyens de production sont organisés de telle açon qu’il
existe deux grandes classes sociales qui sont en opposition : la classe des proprié-
taires de ces moyens de production, c’est-à-dire les capitalistes ou la bourgeoisie,
et la classe des exécutants, c’est-à-dire les ouvriers ou le prolétariat. Ces deux
classes sociales, qui existent en dehors des individus parce qu’elles sont le pro-
longement de l’organisation de la vie matérielle, ont des intérêts ondamentalement
opposés et sont en lutte pour l’appropriation du pouvoir et de la richesse. La lutte
entre ces deux grandes classes sociales est, selon Marx, l’enjeu ondamental de la
société capitaliste. Cette dynamique occasionne une orme d’instabilité qui nit
par générer des changements sociaux.
Origine et défnition
L’approche onctionnaliste désigne un courant de pensée qui provient de l’anthro-
pologie culturelle anglo-saxonne. Cette approche, qui est née vers 1920, s’est déve-
loppée selon trois grandes tendances (onctionnalisme absolu, onctionnalisme
relativisé et structuro-onctionnalisme) jusque dans les années 1970. Les noms de
deux sociologues états-uniens, Robert King Merton (1910-2003) et Talcott Parsons
(1902-1979), sont associés à ce courant de pensée.
fonctonnalsme Les sociologues onctionnalistes s’orientent surtout vers la macrosociologie.
Approche macrosociologique Le fonctionnalisme insiste sur la açon dont les diérentes parties de la société
qui voit la société comme un s’organisent entre elles pour maintenir la stabilité. Chacune de ces parties a un
système composé de parties rôle ou une onction dans la bonne marche de l’ensemble du système social.
fortement liées entre elles et
relativement stables, qui ont Ce courant de pensée découle en partie de la vision de Durkheim, qui s’est lui-
chacune un rôle à jouer pour même inspiré de la biologie et qui considère que la société peut se comparer à un
assurer le fonctionnement de organisme comme le corps humain. Ce dernier est composé de plusieurs organes,
l’ensemble de la société. comme le cœur et le oie, qui remplissent une onction précise pour la survie de
l’organisme. Comme le corps humain, la société est un organisme social composé
de plusieurs parties qui ont une onction nécessaire à sa survie. Les besoins on-
damentaux de la société, comme le renouvellement de la population, l’enseigne-
ment ou la production des biens et des services, sont comblés par des institu-
tions sociales telles que la amille, le système d’éducation et le système
économique. Pour un onctionnaliste, la société est une organisation sociale qui
se compose de l’ensemble des institutions sociales.
Un sociologue onctionnaliste qui observe les individus en société sera rappé
par le ait que des personnes très diérentes ont des comportements semblables.
Pourquoi des emmes telles qu’une Québécoise, une États-Unienne et une
Ontarienne, issues de diverses classes sociales, ont-elles tendance à réquenter
les mêmes secteurs d’études à l’université et à éviter les acultés de sciences phy-
siques ? Qu’est-ce qui les incite à adopter le même comportement ? Le sociologue
onctionnaliste répondra que c’est parce que le Québec, les États-Unis et l’Ontario
ont une organisation sociale semblable.
2.3.3 L’interactionnisme
Contrairement aux deux approches qui précèdent, l’interactionnisme a une orien-
tation microsociologique qui l’amène à se ocaliser sur des groupes ou des caté-
gories d’individus. L’une des préoccupations des interactionnistes est l’infuence
réciproque que les individus exercent les uns sur les autres dans des milieux
sociaux particuliers et restreints.
Origine et défnition
Bien que la sociologie compréhensive de Max Weber soit perçue comme l’ancêtre interatonnsme
de l’interactionnisme, ce courant de pensée est d’origine états-unienne. Il est né Approche microsociologique
entre les deux guerres et s’est développé en opposition avec les théories sociolo- permettant de comprendre les
giques qui perçoivent l’individu comme étant déterminé par la structure sociale. multiples formes de rapports
L’interactionnisme privilégie l’individu et son aptitude à donner un sens aux situa- entre les individus.
tions qu’il rencontre. Les sociologues Erving Goman, George Herbert Mead et
Charles Horton Cooley (voir le chapitre 4) sont les principaux représentants de ce
courant de pensée. L’intérêt que les sociologues portent actuellement à la vie quo-
tidienne s’inscrit dans ce courant.
La macrosociologie tente de dévoiler les grandes structures de la société,
tandis que la microsociologie montre les rapports entre les individus. Ceux-ci ne
vivent pas dans un système social abstrait. Ainsi, l’interactionnisme a su montrer
L’individu et la société
Comme nous l’avons vu dans le chapitre 1, les interactionnistes donnent aux indi-
vidus un rôle prépondérant dans la construction de la société. À l’opposé de la
conception déterministe, les tenants de l’individualisme méthodologique croient
que pour comprendre les phénomènes sociaux, il aut partir des individus (Assogba,
1999). Goman concevait la société comme une sorte de pièce de théâtre où chacun
joue son rôle, une sorte de société-drame (Berger, 1973). De ce point de vue, la
société, au lieu d’asservir les individus, ait place à l’improvisation de chacun. En
ait, la plupart du temps, les individus collaborent volontairement
à la vie sociale. Tout système a besoin de ses participants pour se
maintenir, et tous doivent jouer le jeu. Cependant, il est possible
de jouer ce rôle sans y adhérer et sans accepter la signifcation que
la société lui reconnaît, surtout dans une situation imposée (Berger,
1973). Pour les interactionnistes, les acteurs sociaux sont actis et
disposent d’une orme de libre arbitre qu’on peut difcilement leur
enlever. La signifcation et le sens que les individus conèrent aux
gestes et aux interactions quotidiennes constituent des éléments
clés de la conception interactionniste de la vie sociale.
Dans notre société, les individus répondent rarement de açon
spontanée aux messages émis par les autres. Par exemple, cer-
taines personnes baisseront la tête pour éviter de croiser le regard
d’un skinhead ou n’iront pas s’asseoir à côté d’une personne d’un
autre groupe ethnique dans le métro. La plupart du temps, les indi-
vidus réagissent aux autres en se ondant sur la signifcation
La société peut être considérée comme une sorte subjective de ce qu’ils perçoivent. Dans cette perspective, l’inter-
de pièce de théâtre où chacun joue son rôle, de
action et la communication avec l’autre de même que le sens donné
manière parfois codée, parfois improvisée.
à cette communication sont au cœur du lien social.
L’approche interactionniste montre d’ailleurs à quel point les perceptions des
individus sont variées, voire opposées. Ainsi, devant une jeune de la rue qui
demande de l’argent, un passant sera âché qu’elle ne travaille pas puisqu’elle
semble en bonne santé, tandis qu’un autre passant considérera que si elle mendie,
ce n’est certes pas par plaisir, mais plutôt parce qu’elle a besoin d’aide.
Le sociologue états-unien George Herbert Mead (1863-1931) a mis en lumière le
ait que la personnalité commence à se développer après la naissance seulement,
lorsque l’individu entre en relation avec les autres. Mead afrmait également que
l’image de soi d’un individu est largement conditionnée par sa capacité d’ima-
giner la réaction des autres. Pour ce sociologue, l’interaction sociale est un
échange défni par trois composantes : le geste d’une personne, la réaction d’une
deuxième personne à ce geste et l’achèvement de l’acte commencé par le geste de
la première personne. Les sociologues interactionnistes ont placé l’échange au
cœur de leur étude du comportement social. Ils se sont penchés sur le ait que
l’échange implique un gain et une perte. Par exemple, certains sociologues ont
voulu savoir dans quelle dynamique s’inscrivent les réquentations des jeunes.
Ainsi, ils ont découvert que lorsque les jeunes recherchent une personne en vue
d’une union, ils désirent recevoir autant qu’ils donnent, que ce soit sur le plan
Courants sociologiques
classiques
Microsociologique Macrosociologique
Dysonctions Fonction
sociales sociale
nuisant à avorisant
Intégration et
stabilité sociale
Faites Le point
Charles Wright Mills est une fgure parois valu à Mills d’être marginalisé dans sa carrière. En ce
marquante de la sociologie améri- sens, son étude sur l’élite du pouvoir conteste certaines idées
caine. Il s’intéresse à l’étude de sa liées aux valeurs ondatrices de la société états-unienne, à
propre société, notamment avec ses savoir la présence d’une réelle mobilité sociale.
ouvrages White Collar : The American
Mills ne conçoit pas l’élite comme une classe sociale en soi. Il
Middle Classes (1951) et The Power
considère plutôt qu’il existe plusieurs « élites de classe »,
Elite (1956).
essentiellement constituées de ceux qui commandent aux
Il s’inscrit dans le courant de la socio- prises de décision sur les plans politique, économique et mili-
logie critique, courant qui incite à une taire (Derivry, s.d.). Or, on assiste selon lui à une convergence
prise de position intellectuelle ondée sur une réexion scienti- de ce « triangle du pouvoir ». Celui-ci se centralise, les ron-
fque. Cette approche s’intéresse particulièrement à l’étude, sur tières entre ces diérents champs du pouvoir étant de plus en
le plan empirique, des réalités sociales contemporaines et de plus perméables, tout en restant généralement ermé aux
leurs conséquences culturelles, économiques, politiques, etc. Il apports extérieurs. Dès lors, les diérentes élites combinent
en découle que Mills est un sociologue engagé qui considère que leurs orces pour dominer. Il n’y a donc pas de véritable mobi-
la sociologie doit être un outil de changement social permettant lité, mais plutôt des échanges et des glissements de plus en
de voir au-delà des apparences et de lutter contre les préjugés. plus réquents entre ces divers pôles, donnant lieu à une élite
de plus en plus homogène.
Ses nombreux travaux ont suscité plusieurs controverses.
Dans son célèbre ouvrage L’imagination sociologique (1959), il Sa vision se onde sur l’idée qu’une minorité de personnes
critique surtout la sociologie américaine de son époque, l’ac- détient le pouvoir au sein d’une société et que cette société,
cusant de conservatisme et de ausse impartialité. Il reproche tout comme son parcours, s’explique par les intérêts de cette
à certains de ses pairs de verser dans la « suprême théorie », minorité dominante. Mills dénonce cet état de ait, afrmant
ayant recours à un jargon sociologique hermétique, se conten- que la vie démocratique s’en ressent. Le débat public se res-
tant de recherches purement ormelles et abstraites ne per- treint ainsi à une simple exposition des opinions des élites, ne
mettant pas de mener à des analyses concrètes des réalités laissant pas de place à l’expression du peuple et d’une véri-
sociales. À l’opposé, il condamne également ceux qui tombent table opinion publique.
dans ce qu’il qualife d’« empirisme abstrait » : un positivisme
Quoique sa démarche soit ondée sur la sociologie compré-
qu’il juge absurde parce qu’axé uniquement sur la méthode et
hensive de Weber, son analyse lui vaudra d’être considérée par
aisant abstraction de la réexion ondamentale et de la com-
plusieurs comme ranchement de gauche et s’inscrivant dans
préhension critique.
le courant marxiste, ce dont il s’est toujours déendu. Il
Ses prises de position, parois radicales et souvent cho- demeure que ses travaux ont largement inspiré les théories
quantes pour la société de l’époque (notamment son essai sociologiques du conit dans les États-Unis d’après-guerre
Listen, Yankee : The Revolution in Cuba paru en 1960), ont (Garner, 2010, p. 338-339).
L’interdépendance
L’approche dite de l’interdépendance, mentionnée dans le chapitre 1, peut constituer
un autre exemple de rapprochement entre diérents courants. Cette manière d’aborder
les questions sociologiques n’envisage plus les rapports entre l’individu et la société
comme étant totalement le résultat du déterminisme social ou au contraire, du libre
arbitre des individus. Les sociologues qui adoptent le point de vue de l’interdépen-
dance réconcilient d’une certaine manière les approches déterministes et celles asso-
ciées à l’individualisme méthodologique. L’interdépendance est un exemple d’analyse
sociologique qui dépasse la contradiction apparente entre les écoles de pensée.
Norbert Élias utilise l’analogie du flet pour aire comprendre les liens qui se tissent
entre l’individu et la société (Campeau, 2007). Cette perspective admet l’idée que la
société contribue à mouler l’individu et à déterminer sa place, mais elle admet égale-
ment que l’individu joue un rôle dans la manière de se représenter ce qui est attendu
L’approche féministe
Un autre exemple de courant qui chevauche diérentes perspectives analytiques
d’une manière complémentaire est celui de la perspective éministe (voir le
chapitre 9). Ce courant de pensée important, porté par un mouvement social inno-
vateur, a orcé une réfexion sur les écoles classiques de la sociologie. Des sociolo-
gues éministes, comme la Canadienne Dorothy E. Smith (1977), ont démontré les
limites de la sociologie marxiste tout en en conservant les éléments pertinents. La
vision éministe des rapports de genre a obligé les tenants d’une approche marxiste
stricte, pour qui les classes sociales constituaient la seule analyse valable de la domi-
nation, à revoir leur position. Les éministes ont jeté un regard novateur sur la vie
privée, plus microsociologique, notamment par des études sur la violence conjugale
ou sur le viol. Elles ont mis en évidence le caractère social des rapports au sein de
la amille en dénonçant la violence privée. Elles ont analysé ces aits sociaux comme
l’expression du rapport de domination entre les hommes et les emmes. Susan
Brownmiller, éministe américaine, dans son œuvre Le Viol (1976), a montré d’une
manière magistrale la mécanique de contrôle social (voir le chapitre 6) à l’œuvre der-
rière le viol. Dans les situations de guerre, il constitue une orme d’attaque particu-
lière qui illustre les rapports de domination et de propriété des hommes sur les
emmes. Cette étude importante ait en outre la démonstration qu’en maintenant
les emmes en état de peur, l’agression sexuelle constitue un moyen d’intimidation
qui assoit la domination de tous les hommes sur toutes les emmes. La mécanique
de socialisation des genres (voir les chapitres 4 et 9) a également été analysée avec
brio dans le cadre d’œuvres célèbres réalisées par des sociologues comme Élena
Gianini Bellotti (Du côté des petites flles [1973]) ainsi que Georges Falconnet et Nadine
Leaucheur (La abrication des mâles [1977]). Au Québec, Francine Descarries, l’une
des pionnières de la sociologie éministe québécoise, dans L’école rose… et les cols
roses (1980), analyse le même phénomène. Ce courant en sociologie illustre la perti-
nence d’étudier une question à l’aide de diérentes approches. L’étude d’un même
phénomène à l’aide de plusieurs théories permet de saisir celui-ci sous plusieurs
angles et de dégager des points de vue souvent complémentaires.
Faites Le point
La cuLture
Objectifs d’apprentissage
Après l’étude de ce chapitre, vous devriez être en mesure :
cOncepts-cLés
• Action créatrice ...... 72 • Habitus ................. 86
• Contre-culture ........ 67 • Idéologie ............... 84
• Coutume ............... 80 • Mœurs .................. 79
• Croyance ............... 84 • Norme ................... 78
• Culture .................. 63 • Norme formelle ...... 78
• Culture collective.... 64 • Norme informelle .... 78
• Culture de masse ... 65 • Reproduction
sociale ..................... 71
• Culture élitiste ....... 65
• Sous-culture .......... 65
• Culture
individuelle ............ 64 • Symbole ................ 83
• Culture populaire.... 65 • Valeur.................... 81
Mise en cOntexte
Dans l’espace médiatique, le sentiment amoureux est présent dans toutes les
représentations ou presque de relations intimes entre les êtres humains. Notre
société accorde une grande importance au sentiment de l’amour romantique,
qu’Edward Shorter dénit comme une relation érotique caractérisée par la
spontanéité (la liberté de choisir, de créer des jeux amoureux) et par l’empa-
thie (le ait de comprendre l’autre) (Shorter, 1981). Si l’amour romantique trans-
pire de toutes parts dans notre quotidien médiatique, notre existence est éga-
lement marquée par d’autres ormes d’amour. Pensons à l’amour maternel et
à l’amour amilial, qui orgent la amille comme lieu de la vie aective.
Or, cette conception du sentiment amoureux sous-estime l’infuence de la
culture sur notre açon d’agir, de penser et même de ressentir les émotions.
En ait, nous aisons l’apprentissage du sentiment amoureux dès la petite
enance. De ce ait, dans bon nombre de sociétés (surtout traditionnelles), si
ce sentiment n’est pas appris, il n’existe pas. Dans un tel cas, hommes et
emmes n’éprouvent pas l’un envers l’autre cette aection intense qui carac-
térise le sentiment amoureux. Par exemple, les Bretons du xviiie siècle, comme
la plupart de leurs contemporains, ne connaissaient pas le sentiment de la
passion amoureuse, du moins pas comme nous le concevons aujourd’hui.
Les hommes et les emmes se liaient par le mariage pour des raisons
pratiques et matérielles, mais le mariage d’amour leur était complètement
inconnu. Dans ce genre de sociétés, l’homme cherchait une emme en
bonne santé pour assurer le travail domestique et lui donner des enants
aptes à travailler la terre. Le sentiment amoureux se serait répandu dans la
culture occidentale vers la n du xviie siècle dans les villes (Shorter, 1981),
époque où naissent le romantisme et la passion amoureuse entre les
hommes et les emmes. Puis, cette tendance n’a cessé de croître avec l’in-
dustrialisation et la valorisation de la vie privée. Les jeunes vivant dans
les villes se sont aranchis des contraintes sociales que constituaient les
parents, la religion et, surtout, la communauté villageoise, et ont choisi
librement leur amoureux ou amoureuse.
Ainsi, l’amour entre deux personnes n’est pas un sentiment naturel ; c’est
un produit de la société. Par conséquent, le sentiment amoureux varie
d’une époque à une autre : presque absent dans les sociétés traditionnelles,
il est devenu romantique et usionnel dans la société moderne, avant de
se dénir par la satisaction d’un bonheur individuel dans la société
contemporaine.
chapitre 3 La culture 63
Cette dénition nous permet de comprendre égale-
ment l’opposition entre les domaines culturel et naturel.
Il y a dans les comportements humains une part qui est
conditionnée par des acteurs biologiques (l’hérédité, le
code génétique) et une autre qui est déterminée par les
acteurs culturels. Dans le chapitre 4, nous verrons que
les acteurs culturels, par l’intermédiaire de la socialisa-
tion, infuencent considérablement le développement
social de l’individu.
Évidemment, le sens du mot « culture » varie aussi en
onction des approches théoriques dont on s’inspire pour
l’analyse sociologique. Pour l’approche onctionnaliste, la
Parmi d’autres, le hockey est indiscutablement un élément culture contribue au maintien de la stabilité et de l’har-
ort de la culture québécoise.
monie de la société par l’entremise de normes et de valeurs
communes ortes. Elle constitue un élément positi pour le
onctionnement de la société, qui peut aciliter la résolution des confits ou la cor-
rection de dysonctions éventuelles. Selon l’approche du confit social (dite aussi
approche marxiste), la culture existe avant tout pour protéger les intérêts et les pri-
vilèges sociaux, économiques et politiques de certains groupes dans la société. Elle
infue, de manière insidieuse, sur la dénition des valeurs et des comportements
des individus par l’entremise des religions, des systèmes d’éducation et des médias,
propageant ainsi l’idéologie dominante. Quant à l’approche interactionniste, elle
s’intéresse davantage aux aspects pratiques de la culture. Elle examine, par
exemple, les habitudes de consommation des individus d’un point de vue microso-
ciologique an de mieux comprendre le sens que prend l’acte de consommer pour
ces derniers (par exemple, le ait de contribuer au mieux-être économique et social
de la société).
chapitre 3 La culture 65
réseau de concepts La défnton de la culture
Culture
individuelle
se conçoit selon
Culture
2 dimensions
Transmise par
Culture première est
la famille
Culture populaire
comprennent
Culture comprend
collective Culture de masse
à celle-ci. Ainsi, la plupart du temps, une sous-culture possède son propre jargon et
ses codes. Elle peut également comporter une açon particulière de saluer ou de
communiquer. En outre, les valeurs de ses membres peuvent diverger considérable-
ment des valeurs dominantes de la société dans laquelle elle s’inscrit. Dans une cer-
taine mesure, la sous-culture abrique son propre monde, d’où les expressions « le
monde des adolescents », « le monde des camionneurs » ou « le monde des artistes ».
Ces groupes réquentent des lieux publics, où ils se rassemblent pour construire
une sociabilité ou une vie sociale par laquelle ils afrmeront leur identité.
Les sociologues britanniques ont été les premiers à employer le concept de
sous-culture pour désigner les groupes de jeunes rockers qui se sont ormés au
début des années 1950. C’est sans doute dans la monographie d’Albert K. Cohen
(1955) sur les « blousons noirs » anglais que se trouve la première approche de ce
concept. Dans ses écrits, cet auteur s’est intéressé à un nouvel acteur dans
l’Angleterre de l’après-guerre : le jeune ouvrier vêtu d’un blouson noir et amateur
de rock and roll. Ce jeune rocker avait une double appartenance culturelle : il se
réclamait de la classe ouvrière et de la jeunesse de l’après-guerre. D’une part,
l’ouvrier afrmait son appartenance à sa classe par son mode de vie et sa virilité.
D’autre part, le rocker cultivait de nouvelles valeurs orientées vers la musique
rock, la consommation et le plaisir.
La culture hip-hop
La culture hip-hop est issue du ghetto du Bronx à New York au détérioration des conditions de vie pousse les jeunes vers la
début des années 1970. Elle prend racine dans les années délinquance (Chang, 2005). C’est dans ce contexte tendu
1950 et 1960, au moment où des tensions importantes appa- qu’émerge le phénomène des gangs de rue. Au milieu des
raissent dans la société américaine (George, 2000). À cette années 1970, le taux de mortalité élevé au sein de ces
époque, l’État réprime fermement les luttes pour l’égalité juri- groupes ainsi que l’émergence de la culture hip-hop affai-
dique des Noirs menées notamment par Malcolm X, assassiné blissent l’attraction exercée par ceux-ci auprès des jeunes.
en 1965, Martin Luther King, qui subit le même sort en 1968, Kevin Donovan, un chef de gang, est le premier à concevoir
et les Black Panthers. La population des ghettos s’accroît et la l’idéologie du hip-hop. Son objectif est de canaliser dans des
chapitre 3 La culture 67
activités artistiques la rustration et la rage des jeunes cau- communauté noire, le hip-hop se présente comme l’expression
sées par des conditions de vie pénibles. Donovan conçoit crue de celles-ci. Il « colle à la rue » en s’inscrivant dans un
ainsi le hip-hop comme une nouvelle voie pacifque et créative ensemble culturel plus vaste, avec ses normes, son langage,
pour cette tranche de la population. ses symboles : code vestimentaire (street wear), jargon parti-
culier (slang), etc.
La sous-culture hip-hop comprend trois disciplines princi-
pales : la musique (deejaying, rap et human beat box), la danse Ce mouvement prône le respect d’autrui et l’unité des peuples.
(b-boying ou break dancing) et certaines ormes d’expression Le hip-hop est donc, sur le plan idéologique, ancré dans le
picturale (grafti et tag). Chacune de ces disciplines encou- pacifsme et le multiculturalisme en dépit de la mauvaise
rage le dépassement de soi, valeur centrale de ce mouvement image véhiculée par certains groupes de rap. En eet, l’hyper-
culturel. En eet, que ce soit dans la danse, le grafti ou la violence, le gangstérisme et le sexisme y sont souvent asso-
musique, l’artiste est invité à s’améliorer continuellement, ciés à tort.
repoussant toujours ses propres limites. C’est néanmoins par
Au contraire, le hip-hop est à l’origine d’évolutions sociales. Il
son expression musicale que le hip-hop est le plus connu.
contribue à l’émancipation de groupes sociaux opprimés au
Contrairement aux anciens styles musicaux aro-américains,
moyen de revendications contre le racisme et les inégalités
qui témoignaient indirectement des conditions de vie de la
sociales (Bazin, 1995).
Si le hip-hop relevait, à l’origine, de la contre-culture dans la
mesure où il rejetait la culture dominante et contestait l’ordre
établi, il est généralement considéré, aujourd’hui, comme une
sous-culture. En eet, il constitue un modèle culturel distincti,
mais socialement accepté, au même titre que la plupart des
sous-cultures présentes chez les adolescents : emo, gothique,
heavy metal, hipster, etc.
Question
Le hip-hop ait-il partie de la culture dominante ou est-il
plutôt une sous-culture ou une contre-culture ?
Faites Le point
La stabilité
Soulignons d’abord que certains éléments de la culture ont pour onction de ren-
orcer la stabilité sociale. Le mariage, par exemple, quand il constitue un contrat
entre deux parties avec leurs droits et leurs obligations, est un élément culturel
de stabilité, tout comme peuvent l’être les institutions d’enseignement. De même,
l’apprentissage d’un métier ou d’une proession comporte un certain nombre de
rituels ou de répétitions, de codes, d’expressions, de comportements, de savoir-
aire et de techniques qui doivent être transmis à l’apprenti. Vue sous cet angle,
la culture constitue un système de contrôle de l’individu : elle impose des règles,
des normes, des sanctions, des modèles ou des valeurs. La culture peut ainsi se
comparer à un moule, pour reprendre la métaphore du sociologue Guy Rocher
(voir l’encadré 3.2, page suivante) :
Une culture est en eet comme une sorte de moule dans lequel sont coulées les
personnalités psychiques des individus ; ce moule leur propose ou leur ournit
des modes de pensée, des connaissances, des idées, des canaux privilégiés
d’expression des sentiments, des moyens de satisaire ou d’aiguiser des besoins sytème oial
physiologiques, etc. (Rocher, 1969) Ensemble stable et cohésif
d’institutions et de principes
La culture vise donc l’intégration des individus à la société par la transmission moraux, politiques et écono-
miques, encadré par les lois
de valeurs et de conceptions communes. Pour ce aire, elle doit les amener à se
et les pouvoirs publics, qui
donner des buts collectis et à jouer un rôle dans la collectivité. C’est Émile détermine la dynamique
Durkheim qui, le premier, a déni le concept d’intégration sociale, qu’il concevait interne d’une société sur
comme une propriété du système social. un territoire donné.
chapitre 3 La culture 69
encadré 3.2 Sociologue en Action
Guy Rocher est sans conteste l’un dé à relever : celui de ne pas tomber dans la régulation exces-
des pionniers de la sociologie qué- sive et celui de respecter la créativité des chercheurs.
bécoise. Titulaire d’un doctorat en
Les sociologues en action développent aussi une culture poli-
sociologie de l’Université Harvard
tique en prenant part aux changements sociaux. Guy Rocher
(1958), il entame sa carrière en diri-
revient sur la nécessité d’une culture politique dynamique au
geant l’École de service social de
Québec. Dans un de ses écrits (1997b), il expose l’évolution de
l’Université Laval et sa revue Service
la culture politique québécoise du point de vue de l’histoire
social (1958-1960), tout en ensei-
des classes sociales : l’évolution de la classe rurale jusqu’à la
gnant la sociologie et la psychologie
n des années 1950, celle de la classe ouvrière dans les
sociale. Puis, en 1960, il devient proesseur au département
années 1960 et 1970, puis celle de la classe moyenne
de sociologie de l’Université de Montréal, où il est encore acti
aujourd’hui. Ces étapes ont amené à une redénition de l’État
à ce jour, en plus d’être chercheur au Centre de recherche en
et de la démocratie. Les groupes de pression se ont plus
droit public à la aculté de droit de la même université. La
entendre qu’autreois, lorsque l’Église était plus puissante. La
perspective sociologique a infuencé la ormation de l’esprit
proessionnalisation du Québec a largement contribué à cet
critique de ce grand penseur du social.
essor démocratique. Le nationalisme, d’abord canadien-
Au cours de sa carrière, Guy Rocher a écrit plusieurs livres et rançais, puis québécois, a aussi joué un rôle très important
articles, chapitres de livres et documents d’étude. Plusieurs de dans le développement culturel et politique du Québec. Quelle
ses ouvrages, comme la ameuse Introduction à la sociologie que soit l’allégeance politique des individus, il est clair pour
générale (1969) et la présentation des théories de Talcott Guy Rocher que le Québec a besoin d’un État ort.
Parsons (1972), lui ont valu des prix prestigieux et ont été tra-
Pour cela, il aut aussi que les institutions soient solides.
duits en plusieurs langues. Depuis plus de 50 ans, ce socio-
Concernant l’éducation, Guy Rocher a pris position pour la
logue engagé contribue aux grandes transormations du
déense du réseau collégial, remis en question par le gouverne-
Québec. À plusieurs reprises, il a conseillé le gouvernement
ment Charest. Dans une conérence retranscrite et publiée par
québécois en tant que membre de la Commission royale d’en-
la CSN (Rocher, 2004), ce grand sociologue, qui a largement
quête sur l’enseignement (Commission Parent, 1961-1966),
contribué à l’élaboration du système d’éducation québécois,
puis en tant que président du Comité d’étude pour la ondation
arme que le cégep a un rôle ormateur de premier plan. Selon
de l’Université du Québec à Montréal (1965-1966). Il a égale-
lui, cette institution permet d’orienter les élèves pendant une
ment occupé le poste de sous-ministre au Développement
période de leur vie remplie d’hésitations devant un marché du
culturel (1977-1979) et au Développement social (1981-1983).
travail de plus en plus complexe. Elle avorise aussi une transi-
De nombreux prix nationaux et internationaux ont récompensé
tion souple entre l’école secondaire et l’université, ce qui a pour
ce grand intellectuel, Chevalier de l’Ordre national du Québec
eet de réduire le décrochage et d’encourager le « raccrochage »
et Compagnon de l’Ordre du Canada.
scolaire. En outre, la ormation collégiale aide les individus à
Récipiendaire de plusieurs doctorats honoriques (en droit, atteindre une certaine égalité devant l’acquisition des connais-
Université Laval, 1996 ; en sociologie, Université de Moncton, sances et, enn, elle participe à l’enrichissement de la culture
1997), Guy Rocher continue ses recherches et poursuit son rôle québécoise. L’engagement de Rocher pour l’éducation s’est tra-
de citoyen engagé. Ainsi, dans un article concernant la recherche, duit, plus récemment, par sa prise de position en regard de la
il critique les nombreuses normes qui régulent aujourd’hui la gratuité scolaire à l’université, objecti déjà proposé lors de
recherche scientique (Rocher, 1997a). Il trouve l’idéologie de la rédaction du rapport de la Commission Parent. Pour Guy
l’excellence trop prédominante et élitiste. La survivance des Rocher, la perspective sociologique permet une réfexivité sur
plus aptes à évoluer dans cet univers ait que les chercheurs notre société. Cette réfexivité est chaque jour à entretenir
doivent être en perpétuelle adaptation. Il voit alors un double comme un bien précieux dont on a hérité.
chapite 3 La culture 71
à la réussite des élites. Selon les enquêtes du sociologue rançais Pierre Bourdieu,
le système d’enseignement privé permet également de créer des liens ou une soli-
darité entre ses membres prestigieux. Ainsi, en France, pour avoir accès à des
postes de direction dans les grandes entreprises ou dans la onction publique, il
aut avoir étudié dans les « grandes écoles » et dans le système d’enseignement
privé. Les membres issus de ce système élitiste se reconnaissent par l’entremise
de valeurs et de normes partagées ainsi que par le souvenir d’une expérience
commune. Par cette sous-culture distinctive et exclusive acquise à l’école privée,
les diplômés de ces établissements seront plus en mesure d’atteindre la réussite
sociale à laquelle ils sont destinés (Bourdieu et Passeron, 1977).
Le changement
acton crétrce Comme on le voit, la culture agit donc sur l’individu tel un moule, avorisant à la
Action qui annonce une rupture ois la cohésion sociale par l’intégration et le maintien des élites en place par
avec les modèles culturels la reproduction sociale. À l’inverse, Marcel Rioux (1982) s’intéresse à l’individu en
connus ou établis et qui permet tant que moteur de l’évolution de la culture, par l’entremise de ce qu’il nomme
d’inventer de nouvelles valeurs l’« action créatrice ».
et de nouveaux modèles de
comportements. Ainsi, selon cet auteur, l’individu contribue à modeler la culture en renouve-
lant ses valeurs, ses modèles de comportements et ses modes de vie.
innovton culturelle En somme, si la culture contribue à la stabilité sociale, elle n’en demeure pas
Introduction de nouveaux moins dynamique et évolutive. L’étude de la culture doit donc tenir compte des
comportements, modes de vie phénomènes d’innovation culturelle, qui peuvent se maniester sous la orme
ou valeurs au sein d’une culture. d’une idée neuve ou d’avancées technologiques. Par exemple, l’invention de la
presse à imprimer par Gutenberg en 1438 a accéléré considérablement la diu-
sion des idées modernes de l’époque. Dès la publication du premier livre imprimé
en 1455 jusqu’au début du xvie siècle, on a dénombré près de 20 millions d’ou-
vrages répartis en 35 000 éditions, soit une production moyenne d’environ
1 300 livres par jour (Breton et Proulx, 1989). Ce nombre est considérable compte
tenu des contraintes technologiques et géographiques de cette époque. L’espace
de l’imprimerie en Occident se limitait alors au nord de l’Europe occidentale et à
l’Italie. Même si près de la moitié des livres édités étaient de nature religieuse,
leur diusion a modié proondément les mentalités. En eet, la diusion à
grande échelle de ces textes a avorisé leur interprétation critique et entraîné des
discussions nouvelles. Avant l’invention de l’imprimerie, les intellectuels cen-
traient leurs eorts sur la mémorisation dèle des textes religieux. Après son
apparition, « la question n’était plus de mémoriser dèlement […] mais bien de
avoriser le raisonnement critique, bien moins conservateur, donc moins disposé
au souvenir » (Breton et Proulx, 1989, p. 54). La diusion du livre a donc accéléré
le développement de la pensée critique et, de ce ait, ouvert la voie à des change-
ments culturels importants.
Dans la même veine, peu d’Occidentaux peuvent prétendre aujourd’hui que
leur mode de vie n’est pas infuencé par l’innovation technologique que repré-
sente Internet. Bien que l’on ne prenne pas encore la mesure exacte de son
infuence sur nos açons de penser et d’agir, l’accès généralisé aux ordinateurs, et
plus particulièrement au réseau Internet, infuence indéniablement nos compor-
tements, et de ce ait, la culture collective.
Dans le même ordre d’idée, la généralisation du transport à vélo est un autre
exemple d’innovation culturelle qui émerge progressivement dans les cultures
occidentales. En eet, dans plusieurs grandes villes industrialisées, une masse
signicative d’individus a choisi d’adopter ce moyen de transport an de contri-
buer à l’amélioration de la qualité de l’environnement. Une nouvelle conscience
écologique nous amène à établir une relation plus harmonieuse avec la nature.
chapitre 3 La culture 73
son utilisation a d’abord permis aux emmes de se libérer d’une énorme contrainte
liée à une reproduction qu’elles pouvaient difcilement maîtriser. Ayant moins
d’enants, elles ont pu accéder massivement au marché du travail et s’émanciper
ainsi du oyer amilial. Touteois, c’est sur le plan de la sexualité que les eets de
la pilule ont été les plus importants, car elle rendait possible le passage d’une
sexualité de reproduction à une sexualité récréative. Autrement dit, cette innova-
tion a aaibli le lien qui existait entre la reproduction et la sexualité. En somme,
la pilule contraceptive a eu des eets sur les relations sexuelles prémaritales et
sur un ensemble très varié de comportements culturels (voir la fgure 3.1).
Il est rare qu’une innovation technologique ait des conséquences aussi déter-
minantes que la pilule contraceptive sur une culture. Cet exemple nous permet
cependant d’illustrer l’interaction des divers éléments d’une culture.
Pilule
Famille Société
contraceptive
Augmentation du Augmentation de la
nombre de couples demande pour des
à double revenu places en garderie
Passage de la Renforcement
sexualité reproductive du modèle de
à la sexualité récréative l’amour romantique
Action mimétique
Source de stabilité favorisée par
Action répétitive
est une
comprend 4 Source de
Culture caractéristiques favorisée par Innovation culturelle
changement
principales
chapitre 3 La culture 75
L’identité se développe dans un contexte d’altérité, selon un principe d’opposi-
tion binaire (voir le tableau 3.1). En outre, certaines études portant sur la classe
ouvrière canadienne dans les années 1980 démontrent que l’individu possède
plusieurs appartenances culturelles. À cette époque, l’identité ouvrière était or-
tement associée aux identités des régions, des groupes linguistiques et religieux,
des groupes d’âge ainsi qu’au sexe (Descent et coll., 1989, p. 34 et suivantes). Il
n’était pas rare de voir s’aronter dans un syndicat ou une association des
groupes d’âge (les jeunes contre les travailleurs âgés), des groupes linguistiques
(les rancophones contre les anglophones), les hommes et les emmes, etc.
Faites Le point
3.3.1 La langue
Rien ne semble plus naturel que la langue maternelle. Pourtant, celle-ci ait l’objet
d’un apprentissage. Elle est l’élément premier de la culture et l’un des plus déter-
minants : elle délimite les nations, cimente les membres d’une même communauté
linguistique et permet la transmission de la culture d’une génération à l’autre.
L’appartenance à une communauté linguistique contribue à açonner les com-
portements de l’individu, notamment sa açon de voir le monde, de le comprendre
et d’entrer en relation avec les autres. La langue ne se limite donc pas à la des-
cription de la réalité. La langue constitue, en fn de compte, la pièce maîtresse de
notre appartenance culturelle. C’est l’une des raisons pour laquelle de nombreux
groupes linguistiques, et en particulier ceux qui sont minoritaires sur un terri-
toire donné, luttent arouchement pour la déendre (voir l’encadré 3.3).
Toutes les nations sont sensibles à l’importance de préserver la société québécoise. Ainsi, la loi 101 ait de la langue ran-
et d’afrmer leur langue. Ce n’est pas un hasard si la plupart çaise la langue ofcielle du Québec, celle de l’administration
des pays du monde se sont donnés une loi visant à imposer la publique, de l’enseignement et de l’afchage. Ces dispositions
langue de la majorité sur un territoire donné. sont évidemment sujettes à des nuances dans leur application
à l’intérieur d’une vaste réglementation.
Chez nos voisins états-uniens, on retrouve par exemple, dans la
constitution de plusieurs États, dont la Floride, la Caliornie et Des études passées et récentes menées par l’Ofce de la
New York (Leclerc, 2012), des dispositions déclarant l’anglais langue rançaise du Québec (Termote, 2011) ont démontré
comme langue ofcielle ou encadrant l’utilisation de l’an- la précarité croissante du rançais non seulement en Amérique
glais dans certains domaines comme l’éducation, la santé, la du Nord, mais aussi au Québec. Les rancophones ne repré-
publicité. Au Mexique, une loi accorde aux Autochtones le droit sentent que 2 % de la population nord-américaine et 19,2 %
de recevoir un certain nombre d’heures d’enseignement dans de la population du Canada, contre près de 25 % il y a à peine
leur langue à la maternelle et à l’école primaire, mais la langue 50 ans. Au Québec, 80,4 % des habitants ont le rançais pour
d’enseignement demeure l’espagnol. C’est dans cette langue langue maternelle ; contre 7,7 % pour l’anglais et 11,9 % pour l’en-
également que doivent être rédigés les textes apparaissant sur semble des autres langues. Sur le plan numérique, les ranco-
l’emballage des produits de consommation, à l’exception des phones apparaissent largement majoritaires pour l’ensemble
produits importés (Leclerc, 2012). En France, on a aussi jugé du Québec. Touteois, dans la région métropolitaine de
bon, en 1994, d’adopter une loi établissant de quelle açon la Montréal, qui compte 47 % de la population, la proportion des
langue rançaise doit être utilisée dans les échanges entre rancophones diminue. Le vieillissement rapide de la popula-
l’État, les entreprises et les individus, dans l’afchage commer- tion rancophone, son aible taux de écondité ainsi que la
cial, dans les médias et dans les établissements d’enseigne- rareté de l’immigration rancophone et la concurrence de l’an-
ment (Leclerc, 2012). Au Québec, la loi 101 (aussi appelée glais comme langue seconde des nouveaux arrivants sont
Charte de la langue française), adoptée en 1977 par le gouver- autant de acteurs qui contribuent plus ou moins à renorcer le
nement du Parti Québécois, comporte plusieurs dispositions sentiment que la langue rançaise est menacée en Amérique
défnissant la place que doit occuper la langue rançaise dans du Nord.
chapitre 3 La culture 77
On observe partout une crainte de voir sa langue disparaître au dans le monde, les uns cherchent à protéger leur langue natio-
proft de l’anglais, langue du commerce international. Partout nale par la voie législative, les autres à aire rayonner leur culture
grâce à une production artistique originale. Parallèlement, cer-
tains États américains cherchent, eux, à protéger la langue
anglaise contre d’autres langues, principalement l’espagnol.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la orce d’une langue ni la domi-
nation qu’elle peut exercer qui ait qu’on y est attaché, mais ce
qu’elle représente en terme d’identité collective et d’afrmation
culturelle.
Question
Quels moyens l’État québécois peut-il utiliser pour assurer
la pérennité du rançais et de la culture rancophone au
Québec ?
chapitre 3 La culture 79
coutume Contrairement aux mœurs, les coutumes constituent des normes qui se rap-
Norme et règle de la vie prochent des règles de conduite ; elles sont liées à des sanctions plutôt mineures
quotidienne dont la transgres- en cas de violation et sont respectées par la plupart des membres d’une société.
sion n’est pas sanctionnée L’anthropologue états-unien Edward Twitchell Hall (1914-2001) s’est penché sur
sévèrement. une coutume qui consiste, pour un individu, à maintenir une certaine distance
vis-à-vis des autres. C’est ce que l’auteur appelle les « bulles » (Hall, 1966).
L’étude menée par Hall lui a permis de mettre en lumière, au sein des cultures
d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest, une norme qui exige le respect d’une
certaine distance entre les individus lors d’une conversation. Ainsi, la distance
physique maintenue par deux personnes en situation de communication serait
déterminée par leur origine culturelle respective et par le degré d’intimité qui
existe entre elles. Cette distance forme une sorte de bulle invisible ; une frontière
imaginaire presque toujours respectée. Du reste, Hall distingue quatre degrés de
proximité dans les cultures occidentales :
• La distance intime, de 45 centimètres, sépare deux amoureux ou proches
parents.
• La distance personnelle, de 45 centimètres à 1 mètre, est de mise dans
une conversation entre amis ou collègues.
• La distance sociale, de 1 à 2 mètres, est normalement maintenue en
situation d’interaction avec des étrangers. C’est une distance de poli-
tesse, respectée lors d’un entretien par exemple.
• La distance publique, de 3 mètres et plus, s’impose naturellement entre
un conférencier et son auditoire ou entre un comédien et son public.
Comme nous l’avons mentionné, la taille de ces bulles invisibles est
déterminée par la culture. Dans le monde arabe, par exemple, la conver-
sation entre deux individus se fait face à face, à une distance plus courte,
En Amérique du Nord, « la bulle » est
d’environ 20 centimètres. Par ailleurs, dans cette culture, le toucher entre
une norme implicite qui impose une les hommes fait partie intégrante de la conversation, ce qui n’est pas le
distance minimale entre deux individus cas dans les cultures nordiques. Il peut donc arriver que ces différences
en situation de communication. liées aux normes implicites entraînent des malaises en situation de com-
munication interculturelle.
Quelle que soit la nature ou l’importance d’une norme, elle risque toujours
d’être transgressée. En effet, les normes sont transgressées, ou non suivies,
parce qu’elles portent en elles une large part d’arbitraire, et que, de ce fait, elles
font rarement l’unanimité.
De façon générale, les normes sociales très strictes peuvent ne revêtir aucune
importance pour certains individus. Ainsi, un comportement jugé divergent par
les uns peut être considéré comme un modèle d’excellence par les autres. C’est le
cas d’une jeune adolescente qui consomme de l’alcool. Elle transgresse une
norme sociale, celle de l’interdiction qui est faite aux personnes mineures de
consommer de l’alcool dans les endroits publics. Cependant, l’action de cette
adolescente peut correspondre aux normes établies par son groupe d’amis ; elle
peut même être une condition pour appartenir à un groupe. C’est donc dire qu’il peut
exister des écarts parmi les divers groupes sociaux quant à l’acceptation d’une
norme sociale. Ainsi, les normes et les valeurs d’une sous-culture sont suscep-
Modèle ulturel tibles de contredire celles de la culture dominante. Nous reviendrons sur cette
Ensemble des normes sociales question dans le chapitre 6 lorsque nous aborderons les notions de « contrôle
dominantes qui guident les social », de « déviance » et de « marginalité ».
actions des individus, incarnées
par des personnalités charisma- Lorsque certaines normes sont répandues au point de servir de guides d’ac-
tiques qui servent d’exemple. tion au sein d’une société, on peut parler d’un modèle culturel. Les personnages
chapitre 3 La culture 81
Selon l’approche onctionnaliste, les sociétés établissent un consensus sur les
valeurs dominantes. Une société a d’abord besoin de cohésion pour survivre. Cette
cohésion n’est pas organisée par un groupe ou une classe dominante ; elle est le
produit d’un contrat social entre les diérentes composantes de la société. Les
valeurs sociales sont donc issues de la majorité des membres de la société. Dans
cette perspective, les ouvriers et les patrons d’une usine doivent avoir des valeurs
communes, comme le progrès ou la productivité, pour pouvoir s’entendre.
Selon l’approche interactionniste, les valeurs sociales émergent des interac-
tions culturelles des groupes sociaux. La société connaît une évolution constante :
les groupes sociaux s’infuencent les uns les autres. Par l’interaction culturelle,
de nouvelles valeurs apparaissent et deviennent dominantes. Ainsi, selon cette
approche, on pourrait sans doute prétendre que la tolérance, une valeur impor-
tante de notre société, est née de l’interaction ou de la cohabitation des diérents
groupes ethniques.
Un certain nombre de caractéristiques sont rattachées aux valeurs. En pre-
mier lieu, les valeurs sont positives. Tout idéal est essentiellement positi, même
si parois les moyens utilisés pour le réaliser correspondent à des comporte-
ments qui ne sont pas acceptables pour la majorité qui adhère à ce même idéal.
Par exemple, mon idéal est d’avoir beaucoup d’argent, mais j’ai recours à des
moyens illicites comme la raude et le vol pour y arriver : l’idéal demeure positi
malgré que les moyens employés sont condamnés par la société.
Pour les individus qui y adhèrent, les valeurs constituent des vérités
absolues, qui ne peuvent être remises en question. Les valeurs morales
comme l’honnêteté, la ranchise, le respect des autres, la décence,
peuvent être un exemple de cette ténacité. En outre, parce qu’elles sont
une source de motivation, elles incitent les personnes à se dépasser et
à cheminer dans la vie. Les valeurs peuvent aussi être transmises d’une
époque, d’une génération à une autre, mais elles ne peuvent être impo-
sées par la contrainte. Les parents peuvent transmettre des valeurs à
leurs enants, mais étant donné que les sociétés se transorment, ceux-
ci peuvent choisir d’y adhérer ou non. Les valeurs sont sujettes à
diverses interprétations, et leur application peut varier.
Enn, l’adhésion à une valeur ne relève pas du choix rationnel ni de
Les valeurs sont souvent transmises
la logique ; elle s’accompagne au contraire d’une charge émotive. La
au sein même de la famille. açon de concevoir la justice et les normes qui en découlent peut être
teintée d’expériences personnelles ou encore d’une appréhension liée
à une réalité méconnue. Par exemple, selon un sondage (Angus Reid, paru en jan-
vier 2010 dans Le Devoir), une majorité de Canadiens se disent avorables à la
peine de mort dans le cas des délits les plus graves. Cependant, qu’en serait-il si
ces mêmes répondants voyaient un de leurs proches condamné à l’ultime châti-
ment ? Comme on le voit, il est parois malaisé de se détacher des sentiments
humains pour évaluer une réalité au nom de principes abstraits.
Les valeurs ont par ailleurs trois onctions complémentaires dans la société :
1. Elles donnent une certaine cohérence à l’ensemble des règles et modèles cultu-
rels. Les valeurs justient les actions individuelles en regard des normes et
d’un idéal. Par exemple, l’étudiant pour qui la réussite proessionnelle constitue
une valeur importante assiste assidûment à ses cours et ournit les eorts
nécessaires pour obtenir de bons résultats.
2. Elles contribuent au bien-être psychique des individus. L’adhésion aux valeurs
d’une majorité permet de se sentir équilibré, moralement et socialement, de se
sentir « normal » en regard de la culture collective.
chapitre 3 La culture 83
décisions. Croire aux droits et aux obligations de chaque personne dans une
société nous amène à valoriser le respect des diérences, l’ouverture au pluralisme
et l’égalité des chances pour tous.
Il y a aussi les idéologies, qui s’enracinent dans des valeurs et explicitent celles-ci
en onction d’un sentiment d’appartenance à un groupe donné que doivent avoir les
individus. Elles permettent la création de systèmes de pensées, d’idées visant à une
meilleure compréhension de la réalité et l’élaboration de modèles de transormation.
Les idéologies
idéologe Les idéologies sont une composante centrale de la culture et s’enracinent dans
Système cohérent d’idées et de des valeurs suscitant une orte adhésion. Parce qu’il s’appuie sur des valeurs lar-
jugements servant à interpréter gement partagées par une population ou une partie de celle-ci, le discours idéolo-
les situations sociales et à créer gique constitue un puissant acteur de changement social. Voyons d’abord les
une mobilisation en vue d’une principales caractéristiques de l’idéologie en nous inspirant en partie de l’analyse
action collective. de Rocher (1968). L’idéologie comporte les caractéristiques suivantes :
• L’idéologie se manieste sous la orme d’un discours rationnel reposant sur un
certain nombre de postulats. Elle s’eorce donc de décrire ou d’expliquer une
situation, une réalité. Le discours qui en découle ait appel à des aits et à des
jugements qui doivent être perçus comme logiques et valides.
• L’idéologie véhicule des idées ou des concepts qui doivent aider ses adhérents
à appréhender des situations politiques et sociales complexes. Elle donne
corps à des opinions, à des pensées et à des sentiments plus ou moins incons-
cients, et avorise une prise de conscience en ayant recours à des ormules
famboyantes qui visent avant tout l’ecacité : « Prolétaires de tous les pays,
unissez-vous ! » ; « Ce qui est bon pour GM est bon pour les États-Unis » ; « Le
Québec aux Québécois » ; « Black is beautiful ».
chapitre 3 La culture 85
La culture matérielle comprend, d’autre part, tous les objets abriqués par
l’être humain ; des silex taillés de nos ancêtres préhistoriques aux ordinateurs
d’aujourd’hui, du simple outil de la vie quotidienne à l’instrument à la ne pointe
de la technologie. L’archéologie, l’ethnographie et l’histoire s’intéressent depuis
longtemps aux objets créés par les humains. Cependant, l’intérêt de la sociologie
pour l’analyse des eets des technologies complexes sur la vie sociale s’est mani-
esté tardivement, sous l’impulsion des révolutions technologiques entraînées
par l’automatisation et l’inormatisation.
Les technologies sont un ensemble intégré de machines, d’appareils et de logi-
ciels servant à produire des biens et des services, et la sociologie s’intéresse aux
rapports entre celles-ci et le monde du travail. La mise en œuvre de ces techno-
logies a, en eet, des impacts sur diérents aspects du monde du travail. Elles
peuvent ainsi contribuer à diminuer le ardeau physique du travail. Elles peuvent
aussi avoir un eet sur la nature des emplois disponibles : diminution du nombre
de postes permanents et augmentation du travail précaire. Sur le plan de la spé-
cialisation du travail, la technologie peut avoriser la complexité de même qu’une
plus grande polyvalence des tâches d’exécution, la création de nouvelles tâches
ainsi que la division entre exécution et conception du travail. Enn, les exigences
requises pour occuper un poste suivent une double tendance : en raison des nou-
velles technologies, certaines tâches deviennent extrêmement spécialisées,
alors que d’autres, à l’opposé, sont réduites à la plus grande simplicité (Gorgeu et
Mathieu, 2008 ; Paugam, 2001).
Formelles
Normes sont de 2 types
Informelles
Valeurs
Mœurs
Culture comprend regroupent les
Symboles
Coutumes
Croyances et tabous
Idéologies
Production matérielle
et artistique
Habitus
Faites Le point
chapitre 3 La culture 87
Résumé
1. La culture est ormée de tout ce que produit une sont imbriqués les uns aux autres) ; elle ait
société. Elle englobe ainsi la culture dite immaté- l’objet d’un apprentissage et elle est modelée
rielle (la création artistique) et la culture matérielle par les innovations issues de l’activité humaine.
(la production de biens et de structures). 5. La culture est un système dont les éléments les
2. La culture a une dimension individuelle (le plus importants sont la langue, les normes,
bagage intellectuel acquis par l’individu) et une les valeurs, les symboles, les croyances, les
dimension collective (les caractéristiques idéologies et les habitus. La langue est au onde-
ment de la culture. Les normes défnissent les
acquises par un ensemble d’individus et trans-
comportements qu’une société attend de ses
mises d’une génération à l’autre).
membres. Les valeurs sont les principes qui déf-
3. Une culture n’est pas une entité homogène. Un nissent un idéal individuel ou collecti. Les sym-
groupe particulier peut avoir une culture qui di- boles sont le prolongement des valeurs. Les
ère de celle de l’ensemble de la société ou qui croyances, elles, meublent l’imaginaire des indi-
s’y oppose. On parle alors de sous-culture et de vidus. Les idéologies donnent un sens à l’action
contre-culture. sociale et se défnissent comme un système de
pensée en apparence cohérent, mais ondé sur
4. La culture possède plusieurs caractéristiques : des postulats qui ne relèvent pas nécessaire-
elle est enracinée dans le quotidien des indi- ment de la connaissance scientifque. Quant à
vidus (en conditionnant leur comportement quoti- l’habitus, il ait réérence à l’ensemble des
dien) ; elle assure par la contrainte la stabilité de valeurs et des comportements intériorisés par
la société tout en étant évolutive grâce à l’action l’individu au cours de sa socialisation. L’habitus
créatrice individuelle ; elle constitue un système s’ancre dans la classe sociale ; en ce sens, il
organisé (tous les éléments qui la composent limite la liberté individuelle.
chapitre 3 La culture 89
4
Chapitre
La sOciaLisatiOn
Objectifs d’apprentissage
Après l’étude de ce chapitre, vous devriez être en mesure :
Au cours des années 1930, deux jumeaux ont été séparés dès la petite enance.
Le premier a été pris en charge par sa grand-mère maternelle, qui vivait dans
le sud de la Tchécoslovaquie et qui lui a donné une éducation catholique très
stricte. Membre d’une organisation paramilitaire du parti nazi, les Jeunesses
hitlériennes, il a appris à haïr les Juis. Le second a été éduqué par son père,
jui, dans la colonie britannique de l’île de Trinité. À 17 ans, il a intégré un
kibboutz (communauté nationaliste juive) et rallié les rangs de l’armée israé-
lienne. Par la suite, durant la Seconde Guerre mondiale, il s’est engagé dans
l’armée britannique, où il a appris à détester les nazis.
Les deux rères se sont revus quelques années plus tard, en 1954. À ce
moment, le second n’a pas mentionné au premier qu’il était jui. En 1979, ils
ont été de nouveau réunis (Begley, 1979). Les chercheurs leur ont alors
trouvé une ressemblance physique et quelques comportements similaires.
Cependant, malgré leurs origines génétiques si semblables, les deux rères
se distinguaient nettement sur bon nombre de points. Le premier avait une
préérence pour les loisirs, était traditionaliste, considérait que l’homme
était supérieur à la emme et ne parlait jamais de ses origines juives. À l’op-
posé, le second était un véritable bourreau de travail, adhérait à des idées
libérales, acceptait le courant éministe et semblait extrêmement er de ses
origines. Leurs valeurs, leurs açons d’agir et de penser, leurs idéologies,
leur personnalité en somme, se distinguaient nettement.
chaptre 4 La socialisation 93
Figure 4.1 Les comosantes de l’dentté ndvduelle et socale
EUX
De qui suis-je
MOI NOUS
différent?
Comment je me À qui je
dénis? m'identie?
Identité
individuelle
l’individualisme négati, qui éloigne ses membres les uns des autres (Montoussé
et Renouard, 2009). De plus, l’émergence d’une appartenance que l’on veut plu-
rielle (pluriethnique, plurilinguistique, plurinationaliste et pluriterritoriale) ne
peut conduire qu’à une identité certes vaguement commune, mais appauvrie et
déterritorialisée (Saez et coll., 1995, p. 22). La quête de l’identité, tant sur le plan
individuel (« Qui suis-je comme individu ? ») que sur le plan social (« Qui suis-je
comme membre d’un groupe, d’une société ? »), est devenue labyrinthique.
Est-il possible de séparer l’identité individuelle de l’identité sociale ? L’une de
ces identités prime-t-elle l’autre ? En ait, l’ancrage de l’identité dans l’histoire
de vie d’un individu va de pair avec son ancrage dans la dimension sociale. Le
ait de se dénir suivant un rôle social ou une position sociale, d’éprouver un
sentiment de conance ou d’estime de soi, de réagir avec spontanéité ou de
penser par soi-même est nécessairement lié à la açon de se situer par rapport à
l’environnement et aux autres. L’identité individuelle est donc ondamentalement
intégrée à l’identité sociale puisque la représentation qu’une personne se ait de
son unicité découle de perceptions subjectives socialement orientées. Ainsi, la
valorisation de certains traits de personnalité ou de certaines caractéristiques
physiques ainsi que les dénitions d’une qualité, d’un déaut et de ce qui est
moralement acceptable infuencent la conception de soi. Par exemple, en
Amérique du Nord, une personne obèse ou de petite taille s’éloigne du modèle
idéal de la culture dans laquelle elle s’inscrit. En eet, le jugement de valeur porté
sur ces caractéristiques ait en sorte que cette personne est socialement consi-
dérée comme moins désirable et son estime d’elle-même risque d’en être aectée.
Elle se percevra, à l’image de la société, de açon négative (voir le chapitre 8).
C’est en ce sens que l’individu ne décide pas entièrement de ce qu’il est puisque
son identité, aussi bien individuelle que sociale, est le produit d’expériences de
socialisation.
Valeurs, normes,
croyances,
idéologies, etc.
Système culturel
Milieux,
environnement,
relations sociales,
interactions, etc.
Individu
Système Système
social organique Hérédité,
génétique,
physiologie, etc.
chapitre 4 La socialisation 95
des eets de l’hérédité sur le développement de la personnalité
(Horgan, 1993). De ait, les conclusions de Horgan ont révélé une
similitude étonnante entre les jumeaux éduqués séparément.
Cette ressemblance concernait certains traits à caractère biolo-
gique comme le ton de la voix et les tics nerveux, mais également
certaines tendances à adopter des attitudes de leadership et de
domination, ce qui laisse supposer une détermination génétique
partielle de ces comportements. Touteois, les chercheurs ont
remarqué chez ces mêmes jumeaux de grandes diérences quant
aux attitudes, aux valeurs, aux types de relations et aux habitudes
de consommation, de même que dans leurs attentes en ce qui a
trait aux rapports intimes, au conort et à l’aide qu’ils souhaitent
obtenir des autres – aspects qui seraient donc essentiellement
infuencés par les environnements culturel et social.
Par ailleurs, les chercheurs sont étonnés de la concordance
des résultats à des tests d’intelligence qu’obtiennent des jumeaux
Certaines études portant sur de vrais jumeaux éduqués ensemble, résultats qui parois se ressemblent au point
éduqués dans des milieux culturels et sociaux de laisser croire que la même personne a ait deux ois le test.
dissemblables tendent à démontrer la prépondé-
À l’opposé, les résultats obtenus par de vrais jumeaux éduqués
rance de l’infuence sociale sur le déterminisme
génétique dans le développement de la personnalité.
dans des milieux sociaux dissemblables sont très divergents. Ces
observations démontrent, encore une ois, que s’il aut compter
sur le acteur de l’hérédité pour expliquer le comportement, l’apprentissage
social dans un milieu donné joue un rôle déterminant dans le développement de
la personnalité d’un individu.
Dans le même sens, une étude menée par une équipe de psychiatres et de biolo-
gistes pendant près de 10 ans visait à observer l’émergence d’un trouble bipolaire
(ou maniacodépression), un type de psychose qui ait passer les personnes qui en
sont atteintes d’un état d’euphorie à un état dépressi en un très court laps de temps
(Egeland et coll., 1987). Les conclusions de cette étude portent à croire que l’héré-
dité joue un rôle dans cette maladie puisqu’elle est associée aux gènes d’une région
particulière d’un chromosome. Cependant, cette caractéristique ne condamne pas
à la maniacodépression : elle est un simple acteur de prédisposition.
Plusieurs cas d’isolement social apportent également un éclairage révélateur
sur le rôle de l’environnement social dans le développement de l’individu. En
1938, les autorités de l’État de l’Ohio, aux États-Unis, ont découvert une petite lle
nommée Isabelle qui avait passé les six premières années de sa vie enermée dans
une chambre obscure (Kingsley, 1940, 1947). Le seul contact humain qu’elle avait
eu était avec sa mère sourde-muette. Lorsqu’on l’a découverte, elle ne pouvait
pas parler. Elle émettait des sons incompréhensibles et ne communiquait avec sa
mère que par gestes. Bien que n’ayant aucune décience intellectuelle, la llette
avait des comportements qui ressemblaient à ceux d’enants âgés de quelques
mois seulement. Ses premiers contacts avec des étrangers ont été marqués par
une orte crainte et par des réactions animales. Des spécialistes ont alors conçu
un programme d’apprentissage pour lui permettre de s’adapter aux relations
humaines, dont les résultats ne se sont pas ait attendre. De ait, après quelques
jours, Isabelle aisait ses premières tentatives pour parler. Après deux mois, elle
pouvait ormuler des phrases complètes. Neu mois plus tard, elle lisait plusieurs
mots et plusieurs phrases. Avant d’atteindre l’âge de neu ans, elle a pu aller à
l’école avec les autres enants. À 14 ans, elle terminait sa sixième année. Son ren-
dement était très bon et son état psychologique, des plus stables. Elle a même
achevé des études secondaires. Socialement, Isabelle était devenue une personne
à part entière.
chapitre 4 La socialisation 97
fonctionnement de celui-ci. Ainsi, elle assure la cohésion sociale en favorisant la soli-
darité (mécanique ou organique) entre les membres de la collectivité (Cuche, 1996).
La vision marxiste de la socialisation s’inscrit elle aussi dans un courant déter-
ministe. Cependant, au lieu de considérer ce conditionnement de l’individu
comme nécessaire et souhaitable, les sociologues néomarxistes y voient plutôt
une source d’aliénation par laquelle l’individu est dépossédé de son authenticité.
Selon eux, par l’entremise de la socialisation, les groupes sociaux dominants
imposent leurs valeurs, leurs croyances et leurs idéologies à ceux qui sont
dominés, façonnant ainsi la société à leur image. La socialisation, pour les tenants
de cette approche, mène inexorablement à la reproduction des inégalités sociales
fondées, notamment, sur le sexe, la classe sociale ou l’origine ethnique. Pire, cer-
tains lieux de socialisation, en commençant par l’école, auraient pour effets non
seulement de reproduire, mais également de légitimer et de rendre acceptable
ces inégalités. La valorisation de certains savoirs scolaires, l’évaluation et la
sélection des étudiants et la pédagogie utilisée seraient ainsi mises au service de
diverses formes de domination dans la société (Boudon, Cherkaoui et Valade,
2005, p. 216). La vision de Bourdieu, tout en s’en distinguant à certains égards,
s’inscrit dans ce courant (voir l’encadré 4.1).
Pierre Bourdieu est un sociologue processus de socialisation mène essentiellement à une appro-
rançais engagé dans la lutte contre priation très personnelle de l’habitus particulier à son groupe
les inégalités sociales. Il a en eet social. Ainsi, les apprentissages qu’une personne réalise par
apporté son soutien à diverses l’entremise des instances de socialisation ont pour résultat l’in-
causes en étudiant notamment la tégration de caractéristiques propres à son milieu social. Elle lit
reproduction des hiérarchies so- donc un journal plutôt qu’un autre, écoute de l’opéra plutôt que
ciales et le rôle des médias dans les de la musique populaire ou préère assister à un spectacle d’hu-
rapports sociaux. Militant et média- mour plutôt qu’à une pièce de théâtre. Cela explique la simili-
tisé, Pierre Bourdieu a été un intel- tude des manières d’être, d’agir et de penser de l’ensemble des
lectuel marquant de son époque, dont l’inuence s’étend individus issus d’un même groupe social.
au-delà des sciences sociales. Il a ainsi dénoncé tour à tour de
Par ailleurs, Bourdieu présente l’espace social non pas comme
nombreuses institutions (médias, école, religion, politique, etc.)
un axe vertical structuré en classes superposées (voir le
comme étant des outils de reproduction sociale, perpétuant
chapitre 7), mais plutôt comme un champ où se situe l’individu
des normes et des valeurs souvent établies arbitrairement.
en onction de trois paramètres, qu’il nomme « capitaux » : son
D’où son désir de s’engager lui est-il venu ? Qu’est-ce qui l’a capital économique, son capital culturel et son capital social.
mené à se positionner ainsi ? Constatant la difculté, voire
Le capital économique est l’ensemble du patrimoine d’un indi-
l’impossibilité, de contester la pensée dominante, Bourdieu a
vidu, c’est-à-dire ses biens matériels (habitation, voiture,
consacré une partie de sa carrière à analyser l’espace social,
épargnes, etc.), mais également les revenus qui lui autorisent
cherchant à le comprendre pour identifer les manières d’agir
son niveau de vie. Pour sa part, le capital culturel réère à l’en-
et de provoquer le changement. Ainsi, il en est arrivé à déve-
semble des ressources culturelles d’un individu (connais-
lopper plusieurs théories et concepts, dont celui d’« habitus »
sances générales, maîtrise des langages, savoirs artistiques ou
(voir le chapitre 3).
scientifques, etc.) qui résultent, le plus souvent, de l’éducation
L’habitus, pour Bourdieu, est au centre du processus de sociali- académique et se concrétisent par des diplômes scolaires.
sation. Il désigne les schèmes de compréhension et d’action qui Partant de ces deux paramètres, l’individu se situe diéremment
se traduisent, notamment, par un ensemble de styles de vie, de dans l’espace social en onction de ses richesses et de son
pratiques de consommation et de perceptions du monde. Le éducation. Pour Bourdieu, un aible capital économique peut
chapitre 4 La socialisation 99
comportements provocateurs ou choquants. Cette volonté de collaboration peut
même pousser l’individu à pardonner rapidement – ou même à ignorer – les compor-
tements socialement inacceptables an de maintenir ce climat de coopération.
FaitEs LE point
Figure 4.3 L’évolution du taux de naissane selon le groupe d’âge de la mère (canada, 1974-2008)
Naissances (en %)
60
50
40
Mères ayant 30 ans
ou plus au moment de
30 donner naisssance
20 Mères ayant de 14 à
19 ans au moment de
donner naissance
10
0
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
Année
Source : Adapté de Gouvernement du Canada. Ressources humaines et développement des compétences, Gouvernement du Canada, [En ligne],
www.rhdcc.gc.ca/fra/accueil.shtml (page consultée en avril 2012).
selon les
Facteurs économiques Facteurs sociaux
Cultures
L’enfance
L’enance est la première étape de la socialisation et sans doute la plus intensive
de toutes, quoique cette intensité tende de plus en plus à se prolonger dans l’ado-
lescence. L’enance est non seulement l’âge où l’individu a le plus à apprendre,
mais c’est également l’âge où il est le plus malléable : les apprentissages aits à cet
âge se ont donc plus vite, plus aisément, et ils marquent pour la vie.
Dès le berceau, l’enant acquiert des habitudes de vie. Les horaires du som-
meil, de la tétée ou du biberon sont imposés, de même que le moment du sevrage
et celui de l’introduction de nouveaux aliments. Il s’ensuit toute une série de
açons de aire : l’enant acquiert des règles d’hygiène et de bienséance ainsi que
des règles morales qui auront une incidence sur le reste de sa vie. Il apprend
aussi, par le langage verbal ou non verbal, à exprimer des sentiments appropriés
à des circonstances. Il intériorise les comportements adéquats en onction de
renorcements positis ou négatis que lui donnent ses parents et son entourage.
C’est aussi à cet âge, soit environ de 0 à 12 ans, que l’enant développe princi-
palement sa confance envers les autres, son autonomie et son initiative, de même
que son sens du travail bien ait, pourvu, bien sûr, qu’on l’y encourage. Enfn,
l’enant acquiert aussi l’estime de soi, la capacité de défnir des objectis et la
maîtrise de certaines habiletés, aussi bien intellectuelles que motrices et
socioaectives.
L’adolescence
L’adolescence, deuxième étape de la socialisation, s’étend plus ou moins de l’âge
de 13 ans à l’âge de 17 ans. Touteois, comme nous l’avons vu précédemment, sa
durée est particulièrement variable. Elle est, le plus souvent, marquée par un sen-
timent de conusion ressenti par l’individu qui cherche à défnir sa place au sein de
la société. C’est ce que l’on appelle la crise d’identité. L’adolescent désire être
Tatouage et piercing, stretching social pour l’individu au sein de sa communauté (Le Breton,
(agrandissement par étirement pro- 2002), qui se distingue dès lors de ceux n’ayant pas ranchi
gressi d’un piercing), branding cette épreuve rituelle. Par exemple, les mokos (motis tatoués)
(marquage par brûlure) ou scarif- recouvrant la tête des hommes et le menton des emmes
cation (marquage par incision)… Si maoris, étaient réservés aux plus importants membres de la
les modifcations corporelles ont communauté. Les individus sans moko étaient traditionnelle-
aujourd’hui la cote, ces pratiques ment considérés sans statut social. De plus, ces marquages
n’ont pourtant rien de nouveau. ont souvent lieu lors de grands rites qui sont, pour Durkheim,
Marquer le corps de manière dis- des occasions pour une collectivité de communier. Ces rituels
tinctive relève des rites les plus ont pour onction de aire perdurer les représentations collec-
séculaires. On désigne d’ailleurs tives et d’assigner les statuts sociaux selon une procédure
sous le terme modern primitives les consacrée, contribuant ainsi à la stabilité sociale.
adeptes contemporains de modifcations corporelles inspirées
de ces usages ancestraux. D’un point de vue marxiste, on s’intéresse plutôt au caractère
de servitude du marquage. Par exemple, le marquage des
D’un point de vue onctionnaliste, ces diverses ormes de mar- esclaves ou des prisonniers a été adopté dans de nombreuses
quage corporel, dans les sociétés traditionnelles ondées sur cultures et à de nombreuses époques : marquage puniti des
la solidarité organique, découlent d’une démarche collective et criminels par les autorités au Japon jusqu’à l’ère Edo, numéros
remplissent des onctions sociales précises. Elles visent à
de matricule gravés sur les bras des détenus d’Auschwitz à
marquer l’inclusion et l’appartenance de l’individu au groupe,
l’époque du iiie Reich, signes tatoués sur le ront des esclaves
avorisant ainsi la cohésion sociale.
rebelles en Rome antique, etc. En ce sens, le tatouage peut être
Ces pratiques, communément associées à des rites de pas- le symbole d’un rapport de domination d’un groupe social sur
sage, marquent en eet l’acquisition d’un nouveau statut un autre, matérialisant et, en un sens, légitimant celui-ci. Il est
L’âge adulte
Une ois les étapes de l’enance et de l’adolescence passées, l’individu poursuit
encore sa socialisation. La troisième étape de la socialisation, située approxima-
tivement de 22 à 40 ans, est celle de l’âge adulte. Durant ces années, l’individu
développe au maximum sa capacité de travail. Il dépense beaucoup d’énergie à
s’afrmer, à construire un monde, aussi bien matériel que sentimental, autour
de lui : il noue des relations proessionnelles, amicales et amoureuses proondes
et solides.
Certains moments seront plus marquants sur le plan de la socialisation : l’inté-
gration à un nouvel emploi, la première expérience de vie à deux et l’arrivée d’un
premier enant sont autant d’événements qui exigent de s’adapter. C’est l’étape
où l’individu est le plus en synchronie avec la société, tant par rapport à ses
objectis de vie que par rapport à la açon dont il les poursuit quotidiennement
(son style de vie, ses comportements, ses valeurs, son type de consommation,
etc.). Évidemment, l’énergie investie varie selon son engagement et selon les
objectis qu’il s’est fxés, mais également selon son statut socioéconomique. Il
semble en eet que plus le statut social de l’individu est élevé, plus cette étape de
socialisation est importante pour lui, et inversement.
La maturité
La quatrième étape de la socialisation dure une quinzaine d’années, et s’étend
environ de 45 à 60 ans. Cette étape de la maturité se caractérise par un sentiment
de savoir et de sagesse ainsi que par un élargissement des perspectives par rap-
port à l’ensemble des choses de la vie. Elle constitue, selon Levinson, l’étape de
la vie la plus satisaisante, la plus créative.
La vieillesse
Le portrait des personnes parvenues à la cinquième et dernière étape de sociali-
sation proposée par Levinson, soit la vieillesse, est relativement dicile à dresser
en raison des diérences importantes que l’on constate entre elles sur le plan de
la condition physique et mentale, de la satisaction, du goût de vivre, de la condi-
tion nancière et du degré de solitude.
Avec l’allongement de l’espérance de vie, certains spécialistes (psychologues,
gérontologues, gériatres) établissent même désormais l’existence de deux
groupes d’âge rattachés à cette étape. Le troisième âge (65 à 74 ans environ)
regroupe les individus qui sont à la retraite, mais toujours actis, et auxquels se
joignent ceux, de plus en plus nombreux, qui sont à la préretraite. Le quatrième
âge (75 ans et plus), quant à lui, englobe les personnes en perte d’autonomie.
Évidemment, cette subdivision demeure relative. Il n’en demeure pas moins que
la vieillesse se caractérise principalement par le retrait du marché du travail,
c’est-à-dire par la cessation d’une activité rémunérée, reconnue, valorisée, néces-
saire à la société. Cette étape se révèle donc dicile à vivre pour certaines
personnes, car elle leur donne l’impression d’être inutiles et dépendantes de la
société (voir le chapitre 9). De toute évidence, elle est abordée avec plus de aci-
lité par les personnes qui ont su la planier, celles pour qui le travail n’était pas
la chose la plus importante ou celles qui adoptent de nouvelles activités (béné-
volat, loisirs, etc.). En eet, certaines études menées aux États-Unis (Mund et
Norris, 1991) et au Québec (Ministère de la Famille, des Aînés et de la Condition
éminine, 2005) démontrent que lorsque les gens sont en bonne santé, que leur
revenu est décent et qu’ils ont accès à un réseau de soutien social, ils sont satis-
aits d’être à la retraite.
4.2.4 La resocialisation
La resocialisation peut découler d’une réorientation de la vie ou de l’apprentissage resoialisation
de nouvelles normes et valeurs. Il s’agit d’un processus qui s’inscrit dans l’évolu- Processus de socialisation
tion sociale de l’individu ou qui apparaît spontanément dans sa vie. Par exemple, intensive et de durée limitée par
les situations nouvelles qui surviennent à la suite des périodes de transition lequel un individu, un groupe ou
peuvent amener une personne à modier proondément et rapidement la démarche une collectivité abandonne un
modèle de comportement pour
qu’elle avait adoptée. D’autre part, il peut arriver que celle-ci soit placée brusque-
en adopter un nouveau, en
ment devant une situation imprévisible qui entraîne une redénition de ses objec- raison de changements
tis de vie, de son avenir, en raison de nouvelles onctions sociales, d’un nouvel importants dans sa vie.
emploi, de la mort d’un proche, d’un emprisonnement, etc. Dans tous ces cas, le
processus de resocialisation se conond avec celui de socialisation, mais il se pro-
duit de açon plus marquée et sur une période plus limitée. La resocialisation
s’insère donc dans les étapes de la vie, tout en étant d’une certaine manière en
marge de celles-ci.
La naissance d’un premier enant, par exemple, entraîne une orme de resocia-
lisation de la part des nouveaux parents, dans la mesure où cela transorme leur
statut social. De partenaire d’un couple, l’homme ou la emme devient père ou
mère et doit alors apprendre à assumer ce nouveau rôle social (voir le
chapitre 9).
Dans un autre ordre d’idées, l’intégration à une culture nouvelle constitue
aussi un phénomène de resocialisation. L’immigrant qui arrive dans un nouveau
pays doit en eet transormer sa manière d’être et son mode de vie pour s’adapter
à son nouveau contexte social, et reaire les apprentissages de sa socialisation
au terme qui se
desquelles ont subdivise en
lieu des
et qui nécessitent,
Resocialisation
pour s’y adapter,
FaitEs LE point
se ait au
Socialisation Mécanismes
moyen de 4
qui sont
Prise de
conscience du Appropriation
(adaptation afn qu’ils
jugement que
progressive soient
l’autre porte
des rôles) adéquats selon
sur soi
« Je deviens tel que « Je deviens ce « Je deviens tel que « Je deviens tel que je
l’on me perçoit. » que je vois. » je veux être vu. » veux être un jour. »
Dans un autre ordre d’idées, les personnes qui, à 30 ans, la publicité aidant,
préparent déjà leur retraite en participant à des régimes d’épargne-retraite ou en
épargnant nous montrent bien que la vie s’organise souvent en onction de ce qui
est anticipé pour l’avenir, et non seulement de ce qui est dans le présent.
FaitEs LE point
4.4.1 La famille
Lorsqu’il naît, l’enant entre dans une société organisée : il ait partie d’une nou-
velle génération et se situe habituellement dans une amille, quelle qu’en soit la
fmlle
orme. C’est à l’intérieur de ce cadre que l’enant construit sa personnalité sociale
Unité de vie comprenant
au moins deux personnes
et entame ce processus d’apprentissage qui commence dès la naissance. La
partageant un lien (de famille est donc le premier agent de socialisation avec lequel nous entrons en
consanguinité, d’alliance contact et elle exerce, pour la majorité d’entre nous, une infuence tout au long
ou d’adoption) et vivant de notre vie. Elle est, par conséquent, l’agent de socialisation primaire le plus
sous le même toit. important.
Les membres de la amille constituent une part importante de l’environnement
social du nouveau-né. Ce sont eux qui pourvoient à ses besoins par la nourriture,
les soins physiques, l’éducation, l’aection et qui, de manière générale, contri-
buent à actualiser son potentiel biologique (Lacourse, 2005). C’est en onction
de l’éducation que lui procure sa amille que l’enant établit des liens sociaux sti-
mulants ainsi qu’un sentiment d’appartenance ou, au contraire, qu’il tend à rejeter
les gens qui l’entourent.
Comme l’ont noté Charles Horton Cooley et George Herbert Mead, le dévelop-
pement de l’image de soi, l’appropriation des rôles sociaux et le besoin de réé-
rence pour se dénir socialement sont essentiels dès les premières années de la
vie humaine. En tant que premier agent de socialisation, la amille – et plus parti-
culièrement les parents – joue donc un rôle déterminant dans l’adoption par les
enants des rôles sociaux que la société juge appropriés. Ces attentes se tra-
duisent notamment par l’encouragement ou la désapprobation de certains com-
portements ou de certaines activités, perçus positivement ou négativement selon
l’âge, par exemple, ou le sexe de l’enant.
Le traitement diérencié que les parents et la société en général réservent aux
enants selon leur sexe constitue un aspect important de leur socialisation (voir
le chapitre 9). C’est ainsi que la orce et l’agressivité, traditionnellement considé-
rées dans notre société comme des caractéristiques masculines, et la douceur et
la soumission, traditionnellement associées aux emmes, sont transmises par les
parents. En tant que modèles, les parents jouent donc un rôle essentiel dans la
transmission d’une conception de la masculinité et de la éminité, des relations
entre les hommes et les emmes, ainsi que dans celle de la paternité et de la
maternité. Les enants observent pour leur part comment leurs parents expri-
ment leur aection, planient leur budget, règlent leurs querelles, s’entendent
avec les beaux-parents, etc. Cette socialisation ait partie intégrante de la vie
amiliale, quelle qu’elle soit, et ait en sorte que les enants adoptent plus tard des
comportements et des attitudes semblables.
Cependant, la montée de l’individualisme constatée dans nos sociétés contem-
poraines remet aujourd’hui en question la place de la amille dans le processus
de socialisation. Comme le montre la gure 4.4, à l’origine, le regroupement
4.4.2 L’école
école En tant qu’agent de socialisation, l’école implique une certaine rupture avec le nid
Institution permettant la amilial, d’où les enants ont parois beaucoup de diculté à sortir, ainsi que l’ar-
transmission du savoir et rivée dans une réalité sociale plus large, dans laquelle ils doivent inexorablement
de la culture d’un groupe ou s’engager, si dure soit-elle. Cette transition se ait parois également par l’entremise
d’une société aux générations de Centres de la petite enance (CPE), qui peuvent être associés à l’école à titre
suivantes.
d’agent de socialisation.
Comme la amille, l’école est chargée de socialiser les enants en onction des
normes et des valeurs d’une société particulière. Elle leur transmet à la ois
des éléments relevant de la culture première, mais, surtout, les initie à la culture
seconde de leur société (voir le chapitre 3). En eet,
elle apporte d’abord à l’enant un bagage de
connaissances dans lesquelles la société reconnaît
la base de son onctionnement, comme le ait de
lire, d’écrire ou de compter. Elle lui enseigne égale-
ment les valeurs jugées importantes par la société,
comme la compétition, le respect des règles et de
l’autorité ou la réussite individuelle. Il s’agit là
d’une préparation à l’univers du travail dans lequel
l’enant aura à évoluer. De plus, l’école permet
à l’enant d’entrer en relation avec ses pairs, qui,
comme nous le verrons plus loin, sont des agents
importants dans le processus de socialisation.
Enn, elle l’amène à assumer des responsabilités
dans un univers distinct de la amille et ace aux-
quelles on lui laisse une certaine autonomie. Par la
même occasion, l’école ait découvrir à l’enant les
limites de son apprentissage.
Cependant, la vocation de l’école ne concerne
pas uniquement l’individu ; sa mission ne se
L’école, notamment le cégep, amène l’individu à assumer des limite pas à transmettre aux jeunes les valeurs et
responsabilités dans un univers distinct de la amille, lui aisant
les normes de la société par l’instruction. En eet,
découvrir les défs liés à cette autonomie.
sa dimension sociale est plus large, en ce sens
50 Revenu
Plus de 100 000 $
40 De 75 000 $ à 100 000 $
De 50 000 $ à 75 000 $
30
De 25 000 $ à 50 000 $
20 Moins de 25 000 $
10
1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006
Année
Source : Statistique Canada (2009). Enquête sur la dynamique du travail (totalisation personnalisée).
Pourcentage
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition éminine (2009). Chapitre 2 : L’écoute des médias et l’utilisation
d’Internet, Québec, Gouvernement du Québec, [En ligne], www.mccc.gouv.qc.ca/fleadmin/documents/publications/pratiques-culturelles2009/
Pratique_2009_Sociodemographique_2.pd (page consultée le 17 août 2012).
pendant huit ans, soit de l’âge de cinq mois jusqu’à la deuxième année du primaire.
Selon les conclusions de l’étude, l’exposition à des scènes violentes en bas âge,
même à aible dose, a des conséquences négatives à long terme. Elle prédispose les
enants à l’anxiété, à des problèmes d’attention et de sous-perormance scolaire, et
aurait même une incidence sur la dépression et diverses psychopathologies tout
au long de leur vie. Or, si les enants du primaire ont déjà une plus orte propension
à être démotivés, asociaux ou agressis en raison de leur exposition à la violence
médiatique, qu’en sera-t-il alors des adolescents et des adultes ? Sur le plan de la
santé globale, ces conséquences, envisagées sur la période de toute une vie, repré-
sentent un coût important pour la société (Fitzpatrick et coll., 2012).
La violence n’est cependant pas le seul aspect sur lequel il aut s’interroger
lorsqu’on parle de l’infuence des médias sur le processus de développement
social des individus. Un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur, mais
qui remonte pourtant à plusieurs années, est celui de la téléréalité. Les émissions
de ce type, mettant en vedette des personnes que l’on regarde vivre, exposer leurs
problèmes les plus intimes et parois s’entre-déchirer, ont pour eet, selon de
nombreux sociologues, de rendre foues les rontières entre la ction et la réalité.
Le téléviseur ne devient plus uniquement un canal d’inormation : il devient aussi
le révélateur d’une tendance ondamentale au voyeurisme et à l’exhibitionnisme,
élevés au rang de divertissement de masse. La vérité ne tient désormais plus à
aucun absolu, et l’omniprésence de ces émissions de téléréalité dans une multitude
de médias les rend encore plus crédibles aux yeux des téléspectateurs. Dans un
monde qui n’arrête pas de le simuler, de le abriquer ou de le triturer (Desaulniers,
2004), l’individu sait alors de moins en moins ce que le « vrai » signie.
Par ailleurs, les jeunes semblent utiliser l’ore médiatique comme un bassin de
ressources identitaires, notamment dans la construction de leur identité de genre
(masculin/éminin), laquelle s’alimente de traits distinctis et d’opposition. Ainsi,
leur choix d’émissions en vient à dénir leur système de valeurs (voir le chapitre 9).
À ce sujet, le Conseil du statut de la emme (2008) considère d’ailleurs que la repré-
sentation du sexe dans les médias est un obstacle aux rapports égalitaires. Le
L’engouement pour les réseaux sociaux numériques s’amplife autre, aux médias sociaux et y consacrent en moyenne
d’année en année. Ceux qui recueillent le plus d’adeptes sont 8,6 heures par semaine (CEFRIO, 2012). Le perectionnement
sans conteste Facebook (750 millions d’utilisateurs actis des technologies de l’inormation et des communications
avec, en moyenne, 130 amis chacun), Twitter (200 millions (TIC), comme celui des téléphones cellulaires et de la messa-
d’envois par jour) et YouTube (700 milliards de vidéos regar- gerie texte, participe à rendre ces médias de plus en plus
dées depuis sa création). Aujourd’hui, 91,8 % des jeunes accessibles et omniprésents.
Québécois de 18 à 24 ans participent, d’une manière ou d’une
Dès lors, comment ignorer l’inuence grandissante des médias
sociaux ainsi que leur incidence sur le processus de socialisa-
tion et la construction de l’identité ? L’élaboration de profls sur
les médias sociaux mène régulièrement à une extériorisation
de l’identifé, où le « moi virtuel » domine parois le « moi réel »,
remettant en question la rontière entre réalité et virtualité. Les
usages identitaires des internautes vont de la simple manipu-
lation de l’image projetée à la création pure et simple d’une
personnalité inventée de toutes pièces (Géoris, 2009). Or, la
construction d’identités virtuelles, associées dans certains cas
extrêmes à de la cyberdépendance, peut mener à une véri-
table théâtralisation de l’identité : une abrication identitaire
pure et simple, plus ou moins inspirée de la personne réelle,
un jeu de rôles, en somme. Plus réquemment, l’anonymat
D’autre part, à déaut de voir la amille remplir les obligations qu’il a lui-même
dénies, l’État, dans son rôle d’agent de socialisation, veille à la dénition de nou-
velles règles du jeu entre les membres de la amille, entre autres par l’entremise
du processus judiciaire. Ainsi, la dislocation de la amille est régie par des lois
auxquelles doivent se conormer les ex-conjoints. L’État va même jusqu’à préciser
la nature et la durée des contacts qu’un enant doit avoir avec l’un ou l’autre de
ses parents. De telles interventions soulèvent un certain nombre de questions.
L’État peut-il, au nom du mieux-être de l’enant et en raison d’« objectis d’État »,
agir comme une entité ayant un droit de regard direct sur celui-ci dès sa nais-
sance ? La précocité de cette intervention dans la vie des enants, que ce soit du
point de vue de l’aectivité, de la réussite personnelle, de l’identité ou de la
conance en soi, est-elle justiable ? Doit-on aire preuve d’une plus grande vigi-
lance pour que la amille n’en arrive pas à perdre sa raison d’exister ?
Par-delà le rôle que joue l’État à l’égard de la amille, sa présence doit aussi être
envisagée dans une perspective plus large. De ait, même à l’âge adulte, notre socia-
lisation est largement déterminée par lui. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle
l’individu, comme citoyen et acteur d’une économie soumise à des règles étatiques,
use d’instruments (syndicats, partis politiques, etc.) pouvant infuer sur les objec-
tis et les décisions de l’État qui modèlent sa personnalité sociale. Par exemple,
l’État donne-t-il toujours la possibilité et les moyens à l’individu qui le souhaite de
s’instruire ou de travailler ? Il détermine touteois la place qu’un individu occupe
dans la société, par exemple en établissant le revenu minimum. De toute évidence,
l’État ne donne pas toujours le choix à l’individu d’être ce qu’il désire.
Comme on le voit, le rôle et l’action de l’État ont des répercussions sur la vie de
l’individu. Son intervention doit donc de plus en plus être considérée comme
ayant une importance dans la régulation des rapports sociaux entre les individus.
Si certains groupes remettent régulièrement en question ce rôle de l’État en sou-
lignant son engagement dans certains domaines qui relèvent selon eux du secteur
privé, l’État-providence s’est donné un mandat de justice sociale. Or, cette inter-
vention de l’État se ait avec des dicultés de nancement croissantes et, malgré
les dépenses, orce est de constater que la pauvreté et l’exclusion sociale aug-
mentent (voir le chapitre 7). Au cours des dernières décennies, les gouvernements
ont eu à répondre de leur endettement, ce qui les oblige désormais à limiter leur
engagement et à réduire les services. Ce désengagement orcé a pour consé-
quence de avoriser le secteur privé, les gouvernements jonglant alors avec l’idée
de privatiser directement ou indirectement des services qui doivent être assurés.
Protestante
Aucune religion
Autres religions chrétiennes*
Musulmane
Orthodoxe chrétienne
Sikhe
Hindoue
Juive
Bouddhiste
Autres religions
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Pourcentage de la population
Note : Les données de 2006 sur la confession religieuse sont projetées à partir de 2001.
*Comprend les personnes qui ont déclaré être de religion chrétienne, apostolique, chrétienne régénérée ou évangélique.
Source : Statistique Canada (2010). « Population selon la confession religieuse et le scénario de projection, Canada, 2006 et 2031 », [En ligne],
www.statcan.gc.ca/pub/91-551-x/2010001/tbl/tbl005-fra.htm (page consultée le 17 août 2012).
Développement
de l’image de soi
Famille contribue à
Appropriation
des rôles sociaux
Acquisition
de l’autonomie
École contribue à
Transmission
de connaissances
et de valeurs
Autonomie
Socialisation
caractérisé
Groupe de pairs par Solidarité
se fait par
le biais des
Rapports non
hiérarchiques
Agents de
comme
socialisation
Standardisation
des comportements
Monde du travail contribue à
Intégration sociale
de l’individu
Classe sociale,
Autres agents comme groupe ethnique,
de socialisation
groupe religieux
FaitEs LE point
BEAUVOIR, Simone de (1986). Le deuxième sexe (tomes I BISSONNETTE, Sophie. Sexy inc. : nos enants sous infuence,
et II), Paris, Folio (Gallimard). ONF, 2007, DVD (35 min).
« On ne naît pas emme, on le devient. » Cet essai est un grand Documentaire traitant du phénomène de l’hypersexualisation,
classique de la littérature qui traite de l’aspect culturel de la de l’inuence des médias et de l’apprentissage des modèles
défnition du genre éminin et de la part respective de déter- de comportements par les jeunes.
minisme social et de liberté individuelle dans ce processus
de socialisation et de construction de l’identité. BOUDOU, Jean-Louis. À un poil de la perection, Société
Radio-Canada, 1999, DVD (17 min).
BRETÉCHER, Claire (1974-1980). Les rustrés (tomes 1 à 5), Bre documentaire traitant de la mouvance des standards
Éditions Bretécher. culturels de beauté, plus précisément des normes relatives à
Cette auteure de bandes dessinées jette d’abord et avant tout l’épilation, et de leur apprentissage par les divers mécanismes
un regard humoristique, mais également sociologique, sur les de socialisation.
relations parents-enants (et adolescents) avec, en trame de
ond, les aléas du processus de socialisation. CARLES, Pierre. La sociologie est un sport de combat, France,
C-P Productions, 2001, DVD (2 h 26 min).
SARRAZIN, Philippe, et David TROUILLOUD (2003). « Les Film documentaire engagé portant un regard critique sur les
connaissances actuelles sur l’eet Pygmalion : Processus, médias tout en abordant l’œuvre de Bourdieu et en nous aisant
poids et modulateurs », Revue Française de Pédagogie, connaître le quotidien de ce sociologue.
n° 145 (octobre-novembre-décembre), p. 89-119.
HARLOW, Harry. Harlow’s Studies on Dependency in Monkeys,
Article de revue scientifque dressant un portrait très complet
YouTube, 2010, [En ligne], www.youtube.com (6 min)
des connaissances actuelles sur l’eet Pygmalion : quelles
caractéristiques des étudiants inuencent le jugement des Brève vidéo originale résumant les expériences de Harlow sur
proesseurs ? l’importance de la socialisation dans le développement.
site Web
Rendez-vous
VERREAULT, Myriam. Ma tribu, c’est ma vie, ONF, 2010, en ligne
[En ligne], www.on.ca http://mabibliotheque.
Documentaire interacti qui nous plonge dans les univers de huit heneliere.a
ans de musique, pour observer comment Internet transorme
leurs relations interpersonnelles et contribue à orger leur identité.
Objectifs d’apprentissage
Après l’étude de ce chapitre, vous devriez être en mesure :
cOncepts-cLés
• Association • Groupe restreint ....137
volontaire .............150
• Groupe
• Autogestion ..........154 secondaire ...........137
• Bureaucratie .........144 • Groupe social .......135
• Cogestion .............154 • Institution
totalitaire..............148
• Dynamique
de groupe .............136 • Mouvement
social ...................155
• Groupe
d’appartenance.....140 • Organisation
coercitive ..............149
• Groupe
d’intérêts ..............140 • Organisation
hiérarchique..........142
• Groupe de
référence ..............140 • Organisation non
hiérarchique..........153
• Groupe formel .......141
• Organisation
• Groupe informel ....141
utilitaire ................150
• Groupe primaire ....137
• Réseau social .......157
Mise en cOntexte
Au sein des groupes informels, les relations sont non structurées. Ceux-ci groupe inormel
peuvent donc regrouper des individus d’un même niveau hiérarchique autant que Groupe social non structuré qui
de niveaux diérents, contrairement aux groupes ormels. En outre, ces groupes se orme sur la base d’amitiés
se orment spontanément sur la base de relations personnelles autour d’intérêts ou d’afnités en regard
communs, d’afnités partagées (par exemple, un club de loisir au sein d’une entre- d’activités diverses : activités
prise). Les règles n’y sont pas prédéfnies et peuvent se transormer au fl du temps sportives, de détente, de
passions communes, etc.
ou selon la composition du groupe. Touteois, comme il s’agit de groupes sociaux,
les groupes inormels sont plus qu’une simple juxtaposition de personnes.
Taille
Types de normes
Groupes
d’appartenance
La sociologie
distingue
Groupes de réérence
Publics
Groupes d’intérêts peuvent être
Privés
Groupes ormels
Groupes inormels
Conseil
d’administration
Directeurs
Directeurs adjoints
Contremaîtres
Travailleurs
Le terme « bureaucratie » est souvent associé à l’administra- des systèmes européen et américain a été infuencé par cette
tion publique et à ses composantes. Malgré la connotation pratique chinoise. La première onction publique européenne a
négative désormais accolée à ce terme, et malgré les imper- d’ailleurs été implantée non pas en Europe, mais en Inde, par
ections avérées de ce type d’organisation, la bureaucratie la Compagnie anglaise des Indes orientales (Morneau, 1994).
constitue, toujours selon Weber, la base des organisations or- Cette açon de aire s’est ensuite répandue à l’Angleterre et aux
melles et l’illustration de l’ecacité du rationalisme occi- États-Unis vers le milieu du xixe siècle. Depuis, la onction
dental. L’histoire même du développement de l’État moderne, publique n’a cessé de se répandre et de croître dans plusieurs
selon Weber (1995), est indissociable de celle de la onction pays comme la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et le
publique, qui a ait émerger des individus de plus en plus spé- Canada. À partir des années 1980 touteois, des tenants du
cialisés, artisans de la création de plusieurs services et orga- néolibéralisme, comme Margaret Thatcher et Ronald Reagan,
nismes utiles au bien commun. ont tenté de ralentir sinon d’inverser cette tendance.
Cependant, la bureaucratie d’État n’est pas uniquement le lot Les critères de sélection des onctionnaires sont de plus en
de l’État moderne ; des traces d’une telle organisation sont plus pointus et les structures, de plus en plus complexes. En
attribuées à la Chine de l’an 200 avant notre ère (Grousset, outre, dans la société industrielle contemporaine à Weber, les
1942). Ainsi, les archives de l’administration chinoise de cette principes structurels au ondement de l’État sont applicables à
époque témoignent de critères de nomination aux emplois d’autres organisations, notamment privées. Au Québec, la
publics comme le mérite. Délaissée pendant quelques siècles, concrétisation et l’expansion de la onction publique découlent
la bureaucratie ressurgit au vie siècle sous la orme d’un service de cette vision positive de la bureaucratie. En 1944, la
public utilisant un système d’examens écrits et de recomman- Province comptait environ 16 198 onctionnaires, contre
dations à des ns de recrutement. Touteois, elle ne s’implante 36 766 en 1960. Touteois, entre 1961 et 1980, le nombre
vraiment qu’au xe siècle, par la puissante bureaucratisation de d’employés réguliers et occasionnels des ministères et des
la dynastie Song. Celle-ci recrutait ses onctionnaires au moyen organismes publics a augmenté en moyenne de 4,2 % par
de concours dont les critères correspondent à ceux établis ulté- année (ENAP, 2012). On est donc passé de 36 900 à 82 400
rieurement par Weber, dans son ouvrage posthume Économie onctionnaires, ce qui démontre la tendance à l’institutionnali-
et société (1921). Au milieu du xviiie siècle, le développement sation de l’État québécois durant ces deux décennies. En
2011, on comptait une vingtaine de ministères et environ
70 organismes d’État (Conseil du Trésor, 2012). Le nombre de
onctionnaires quant à lui, après avoir connu une décroissance
à la n des années 1990, a de nouveau crû depuis les années
2000 pour atteindre 90 823 (Conseil du Trésor, 2012). Depuis
50 ans, la bureaucratie d’État québécoise a donc assuré de
plus en plus de services, dans un cadre de plus en plus hiérar-
chisé de onctions et de regroupements.
Question
Qu’est-ce qui nous permet de dire que la bureaucratie
est un système de onctionnement lié au développement
des sociétés ?
À son époque, Weber avait ainsi constaté que les entreprises capitalistes
n’étaient plus des entreprises amiliales et qu’elles recrutaient leur personnel
selon des critères bureaucratiques, c’est-à-dire par des concours de sélection,
par la reconnaissance de diplômes ou de certifcats de compétence, etc.
Touteois, la sociologie contemporaine ne partage plus entièrement cette
conception de Weber sur l’efcacité de la bureaucratie. Plusieurs entreprises
modernes tentent d’ailleurs de réduire les structures bureaucratiques. La pers-
pective wébérienne de l’organisation paraît aujourd’hui quelque peu mécanique,
car elle a tendance à aire de l’individu un rouage de l’organisation. C’est ainsi
que, tout en s’avérant efcace dans une certaine mesure, un tel modèle est jugé
trop rigide par certains auteurs, dont le sociologue rançais Michel Crozier (1963)
ainsi que Blau (1955) et Mintzberg (1982). Selon eux, le onctionnement d’une
organisation doit se transormer en structure horizontale qui se onde sur le par-
tage du pouvoir entre plusieurs dirigeants pour un même niveau de décision. Il
doit aussi tenir compte de l’inuence que peuvent avoir les membres sur l’organi-
sation, de l’interdépendance et de la recherche d’autonomie de ceux-ci. De plus,
il doit permettre de développer l’esprit d’équipe, autoriser des relations moins
hiérarchisées et plus chaleureuses ainsi qu’une simplifcation du processus de
décision. Cela signife passer d’une structure d’organisation centralisée à une
structure décentralisée.
La sociologie contemporaine parle donc de plus en plus, comme Crozier et
Friedberg (1977) l’ont d’abord ait, « d’acteur dans le système » pour désigner le
rôle acti de l’individu dans le jeu des organisations. On mettra l’accent sur les
relations dynamiques des acteurs entre eux. En sociologie des organisations, la
notion de « système d’action concret » prétend rendre plus dynamique l’étude des
organisations (Crozier et Friedberg, 1977). Cette notion de système d’action
concret recouvre deux réalités : les relations interpersonnelles dans l’organisa-
tion et le système d’alliances et leurs contraintes.
Les relations interpersonnelles entre les acteurs renvoient à des règles de rela-
tions que se donnent les acteurs pour résoudre les problèmes quotidiens de l’or-
ganisation. Il s’agit bien sûr des règles et des normes inormelles que nous avons
abordées dans le chapitre 3. Certains directeurs peuvent disposer d’un système
de communication inormel et mener des consultations plus ou moins secrètes
dans l’entreprise.
L’organisation est souvent un terrain où règne la stratégie entre les acteurs et
les strates du personnel. Par exemple, tel directeur peut s’allier avec les employés
proessionnels pour obtenir plus de pouvoir, tel autre se voir empêché d’imposer
une règle, sachant qu’il se heurterait à l’opposition d’une alliance entre diverses
catégories d’employés ; telle employée est la conjointe ou la maîtresse de tel
directeur des fnances, qui est lui-même un ennemi juré du directeur de l’inorma-
tique, etc. Les alliances peuvent se aire entre certains cadres et certains
employés, ou entre certains employés, certains groupes de consommateurs, etc.
Le système d’alliances est également inormel. Ainsi, les alliances entre acteurs
peuvent changer le sens du pouvoir ormel des organisations.
En octobre 1994, 53 membres d’une secte religieuse, l’Ordre Le phénomène des sectes soulève de nombreuses questions.
du Temple solaire, ont été retrouvés morts. En mars 1995, des À quel besoin social ces organisations répondent-elles ?
membres de la secte Aoum (Vérité suprême) ont répandu un Quelles idéologies véhiculent-elles ? De quelle manière sont-
gaz mortel dans le métro de Tokyo, intoxiquant un millier de elles organisées ? Ces questions ont motivé la création
personnes. Récemment, au Québec, on a découvert un groupe d’organismes de recherche sur les sectes un peu partout en
d’épanouissement personnel qui onctionnait comme une Occident.
secte à Prévost, dans les Laurentides. Quelques dizaines de
personnes étaient soumises au gourou Jean-Claude Gallant
pour suivre, à grands rais, une thérapie controversée. Un
autre cas est celui de Marcel Pontbriand, appelé « Jésus » par
ses disciples, qui prétendait pratiquer l’exorcisme et être un
guérisseur en plus d’être un homme d’aaires véreux. Il a fni
par disparaître aux États-Unis avec certains de ses disciples.
Ces événements particuliers et parois spectaculaires sus-
citent l’intérêt du public concernant les sectes. D’après cer-
taines estimations, environ 10 millions d’Américains ont
partie d’une secte, et le Québec comptait plus de 1 500 groupes
sectaires en 2004 (TVA Canoë, 2004). Le nombre de
sectes augmente continuellement dans le monde.
Bien que les sectes soient le cas type illustrant la nature des institutions tota-
litaires, il existe d’autres exemples. Certains régimes politiques passés et pré-
sents peuvent ainsi être considérés comme des institutions totalitaires. Parmi
les régimes totalitaires qu’a connus le xxe siècle, mentionnons l’Union soviétique
jusqu’en 1990, le régime de Pol Pot dans le Cambodge des années 1970 et le Chili
d’Augusto Pinochet, de 1973 à 1990. C’est encore le cas à Cuba, où le régime de
Fidel Castro continue de fonctionner sous la férule d’un seul homme considéré Organisation oeritive
comme une véritable icône, même par ses opposants. Organisation bureaucratique qui,
Les organisations coercitives excluent l’individu de la société et veillent à la le plus souvent, a le pouvoir
réorganisation de leur vie sociale, mais sans leur imposer une coupure totale d’exclure l’individu de la société
et de veiller à réorganiser sa vie
avec le monde extérieur. Elles y parviennent soit par le conditionnement psycho-
sociale soit par le conditionne-
logique à l’obéissance, soit par la contrainte physique sous forme d’épreuves cor-
ment psychologique (obéis-
porelles, ou les deux à la fois. Elles peuvent même avoir comme objectif, dans sance), soit par le conditionne-
certains cas, de faire en sorte qu’ils réintègrent la société. Les centres de déten- ment physique (soumission par
tion, certains établissements psychiatriques ainsi que l’armée constituent des la mise en orme), le plus
organisations coercitives. souvent les deux à la ois.
FaiTes Le poinT
Organisation sociale
traditionnelle
Organisation sociale
rationnelle-légale
Organisations Sectes
sociales Institutions par exemple
hiérarchiques totalitaires
Dictatures
Prisons
Organisations par exemple
coercitives
prennent différentes Hôpitaux
formes psychiatriques
Organismes
d’entraide
Associations par exemple
volontaires
Organismes
de charité
La cogestion
La cogestion a été introduite en France légalement en 1946, puis en 1951 en
Allemagne, d’abord dans les entreprises minières, puis, en 1952, dans l’ensemble
des entreprises privées. On retrouve, depuis cette même année, dans les entre-
prises de plus de 500 salariés, des conseils de surveillance (d’administration) dont
environ le tiers des membres sont des salariés. Depuis 1976, ce mode de gestion
a été imposé à toutes les entreprises de plus de 2 000 salariés (Duval, 2012). Ceux-ci
possèdent 50 % des sièges dans les conseils d’administration tout en laissant une
voix prépondérante à la direction. Ce type de gestion est considéré en Allemagne
comme un pilier de l’économie sociale et de l’économie tout court. Les syndicats
y sont très présents.
cogeston La cogestion consiste donc en une participation directe des employés, en
Mode de gestion d’une parité avec une direction, à la gestion d’une organisation. Les travailleurs peuvent
entreprise qui demande aire valoir leur point de vue quant au onctionnement et aux orientations que
la participation active des doit prendre l’organisation. Bien que ce mode de onctionnement relève le plus
travailleurs à la gestion. Les souvent d’organisations économiques, la cogestion est complémentaire aux
patrons et travailleurs prennent
structures bureaucratiques pour le onctionnement de la société. Ainsi, il n’y a
ensemble les grandes décisions.
pas d’opposition entre les deux, mais une certaine complémentarité. Le mode de
cogestion est donc le reet éloquent d’un onctionnement à l’intérieur duquel la
hiérarchie est à la ois réduite au minimum et dont l’efcacité n’est nullement
altérée par une participation active des membres.
L’autogestion
autogeston En ce sens, la cogestion dière ondamentalement d’une autre orme de gestion
Gestion d’une entreprise par que l’on appelle l’autogestion (Bourdet, 1974 ; Georgi, 2003). Celle-ci suppose, en
les travailleurs. Une entreprise eet, une transormation radicale de l’organisation qu’est l’entreprise et, ultime-
autogérée est dirigée par les ment, de toutes les structures économiques. L’objecti d’une organisation auto-
personnes qui la font fonction- gérée est en ait de confer toute la gestion à ses membres, aux travailleurs, et donc
ner. L’autogestion est donc
de aire disparaître la propriété privée des moyens de production pour en aire
l’appropriation des décisions
par ceux qui auront à exécuter une propriété collective. L’autogestion est un mode d’organisation qui abolit les
et à mettre en œuvre ces barrières entre les dirigés et les dirigeants, qui ait primer le travail sur le capital
mêmes décisions. dans la répartition des revenus et qui mise sur la capacité des individus à s’orga-
niser collectivement. Le principe de base de l’autogestion est la recherche de
consensus. L’esprit qui doit animer les membres est l’échange des points de vue,
le partage de l’inormation et le désir d’en arriver à des décisions acceptables pour
tous en regard de critères qu’ils ont eux-mêmes établis pour y arriver.
L’organisation en réseau
Dans le langage courant, le terme « réseau » ait souvent réérence à une vision
technique des choses : un réseau d’aqueduc, un réseau d’électricité, un réseau
téléphonique, un réseau de télévision ; ou encore à une organisation illicite, comme
Cogestion
2 modes de gestion
Autogestion
Mouvement
syndical
Organisés et par
structurés exemple
Mouvement
féministe
Mouvement peuvent
Organisations sociaux être
sociales non Mouvement
hiérarchiques des Indignés
par
Non structurés
exemple
Mouvement
altermondialiste
Intégral
Interconnecté
Apporter de l’aide
et du soutien
Faciliter la circulation
de l’information
ont pour fonction
Servir de capital
social
Favoriser la
mobilisation
sociopolitique
Tableau 5.5 Les prinipales motivations des utilisateurs des réseaux soiaux
Principales motivations Première mention Mentions totales
Socialiser avec ses amis 37 % 8%
Rétablir ou garder le contact avec d’anciens amis 25 % 50 %
Se divertir 14 % 23 %
Rechercher et partager de l’inormation 8% 17 %
Afcher des photos et diuser des vidéos 3% 13 %
Échanger à des fns proessionnelles 4% 10 %
Partager ses centres d’intérêt et ses passions 3% 10 %
Rencontrer de nouvelles personnes 4% 9%
Source : L’explosion des médias sociaux, Enquête NETendances 2010 (Léger marketing), CEFRIO 2, p.8,
[En ligne], www.cerio.qc.ca/fleadmin/documents/Publication/NETendances-Vol1-1.pd (page consultée
le 31 janvier 2013).
FaiTes Le poinT
2. Un groupe social se défnit par deux dimen- 5. La bureaucratie constitue le modèle d’organisa-
sions : l’intériorité, qui désigne sa composition, tion privilégié des sociétés modernes, aussi
sa nature et la structure des interactions de ses peut-on parler d’une bureaucratisation crois-
membres en contexte de dynamique de groupe ; sante de celles-ci. Ce type d’organisation vise
et l’extériorité, c’est-à-dire son identité distinc- avant tout l’efcacité.
tive par rapport aux autres groupes.
6. Les réseaux sociaux constituent une autre orme
3. Les groupes sociaux peuvent être classifés selon d’organisation de la vie sociale, dotés de caracté-
diérents critères, comme leur taille, les relations ristiques propres. Ces structures remplissent
entretenues entre leurs membres, leurs normes, des onctions sociales comme le soutien,
leurs buts et objectis, les intérêts qu’ils déendent, l’échange d’inormation, la consolidation d’un
leur onction et leur mode d’organisation. capital social et le partage de ressources.
Exercice 3
Recensez les personnes avec lesquelles vous êtes en
relation et qui ont partie de votre réseau social per-
sonnel, puis répartissez-les en trois catégories : les
personnes proches, les connaissances et les per-
sonnes utiles. Établissez ensuite si le lien entre ces
personnes et vous est positi ou négati, et s’il est ort
ou aible. Cela vous permettra de mesurer votre niveau
de proximité et l’importance qu’elles ont pour vous.
KIRKPATRICK, David (2011). La révolution Facebook, Paris, LENOIR, Frédéric, et Iolande CADRIN-ROSSIGNOL. L’Ère des
Éditions JC Lattès, 477 p. gourous, coll. « Au nom de tous les Dieux », Verseau interna-
David Kirkpatrick, chroniqueur technologique au magazine tional, 1998, couleur, VHS (60 min).
Fortune, relate la création de Facebook par un étudiant âgé Ce documentaire réalisé en 1998 se divise en cinq épisodes et
d’à peine 19 ans et la croissance phénoménale qu’a connue porte sur la question des sectes, des nouveaux mouvements
ce réseau Internet. religieux et de leurs dérives.
STIEGLER, Bernard (dir.) (2012). Réseaux sociaux, coll.
« Nouveau Monde Industriel », Paris, Éditions FYP.
Cet ouvrage explore les transormations qu’ont entraînées les Rendez-vous
réseaux sociaux. Il s’intéresse à la açon dont ces réseaux en ligne
s’implanteront dans la société et à la portée, positive ou
http: //mabibliotheque.
négative, qu’ils auront sur les plans économique et orga-
heneliere.a
nisationnel des sociétés et de la politique.
site Web
Le contrôLe sociaL
objectifs d’apprentissage
Après l’étude de ce chapitre, vous devriez être en mesure :
concepts-cLés
• Adaptation • Légalité ....................171
novatrice..................183
• Légitimité ................172
• Adaptation
• Marginalité ..............199
sociale ..................... 180
• Mécanisme de
• Adaptation sociale
contrôle social ........178
pathologique ...........184
• Normalité ................173
• Conformité ..............181
• Sanction ..................178
• Contrôle social .......171
• Stigmatisation ........200
• Criminalité ...............195
• Surconformité .........184
• Déviance..................186
• Variance...................183
• Inadaptation
sociale .....................199
Mise en contexte
À l’autre extrême, il existe des groupes illégitimes et illégaux. Ceux-ci n’ont pas
la reconnaissance morale de la population et vont à l’encontre de la loi. Le pou-
voir s’eorce de contrecarrer les tentatives de ces groupes pour obtenir toute
orme de légitimité qui pourrait conduire par la suite à leur légalisation. À cette
fn, il ait en sorte de défnir les lois, ou de les modifer, pour maintenir dans l’illé-
gitimité un groupe qui n’a pas la aveur populaire. Comme nous l’avons men-
tionné, les lois sont un produit social qui interagit avec les intérêts, les tensions,
les conits et les négociations ; elles ne sont donc pas un absolu dont la nécessité
irait de soi. Les meilleurs exemples de ce type de groupes sont les groupes terro-
ristes comme l’Armée républicaine irlandaise (IRA) en Irlande du Nord, Al Qaïda
en Aghanistan ou, plus près de nous, le Front de libération du Québec (FLQ)
dans les années 1970. Bien qu’ayant déendu au départ des causes jugées légi-
times par une vaste portion des populations au sein desquelles ces groupes se
sont développés, ils ont par la suite perdu leur légitimité en raison des moyens
violents qu’ils ont choisis pour aire valoir leurs idéaux.
D’autres groupes, tout en conservant leur légitimité, sont illégaux. Ils ont une
certaine reconnaissance sociale, mais leurs comportements ne respectent pas
les lois établies. On peut citer le Congrès national aricain (ANC) en Arique du
Sud, qui, jusqu’en 1990, date du début du démantèlement de l’apartheid, recueil-
lait l’appui de la majorité noire tout en étant jugé illégal en vertu des lois de la
minorité blanche.
Il existe, d’autre part, des groupes illégitimes, mais légaux : par exemple, un
parti politique qui prônerait la révolution, ou certaines sectes religieuses. Ces
organisations, bien que paraitement légales, ont parois des méthodes ou des
objectis tellement radicaux ou éloignés des valeurs dominantes de la société
qu’elles en deviennent illégitimes. De ce ait, elles n’ont pas la reconnaissance
d’une majorité de la population. Selon les intérêts du pouvoir en place, cette non-
reconnaissance est parois même entretenue afn que ces groupes n’obtiennent
pas l’appui populaire. Ces groupes peuvent alors aire l’objet d’une surveillance
étroite de la part des services policiers réguliers et spéciaux.
Qu’il s’agisse de groupes ou plus simplement d’attitudes ou de comportements,
ceux qui sont considérés comme normaux, c’est-à-dire comme aisant partie de la
norme, tendent à la ois vers la légitimité et la légalité, c’est-à-dire qu’ils sont normalté
conormes aux valeurs de la majorité et aux lois. ensmbl ds mnièrs d’êtr,
d’gir t d nsr conforms
ux norms formlls t
6.1.2 La normalité : une notion mouvante informlls qui révlnt dns
un grou ou un société. C
Notons touteois que si la légalité et la légitimité désignent des réalités distinctes, qui st légl t légitim u sin
elles sont connexes et mouvantes selon les situations et les époques. En eet, ces d’un société st d’mblé
deux notions (et par conséquent la défnition même de la normalité) ne cessent rconnu comm norml.
Contrôle social
vse à ae
adhée à la Évoluton
Légtmté
socale
qu se défnt selon qu vaent
Nomalté deux aamètes selon
Légalté Contexte
socal
au moyen de
postves (omelles
ou nomelles)
Sanctons sot
Négatves (omelles
ou nomelles)
FaiTEs LE PoinT
6.2.1 La conformité
Comme nous l’avons vu, le contrôle social peut s’exercer à diérents niveaux. Ainsi,
il existe un contrôle exercé par la société de manière globale et un contrôle exercé
par les divers groupes auxquels nous appartenons, comme la amille, l’entreprise,
le groupe d’amis ou la classe sociale. Le contrôle social peut varier d’un groupe à
l’autre, de même que peuvent varier les réactions des individus à ce contrôle. Les
gens qui se situent au même niveau que nous, socialement parlant, nous amènent
à agir d’une açon plus amilière ; à l’inverse, nous sommes plus enclins à éprouver
de la crainte à l’égard des personnes en position d’autorité ou de ceux qui occupent
une position sociale supérieure à la nôtre. Quoi qu’il en soit, chacun est soumis à
un contrôle social qui tente de régulariser ses gestes et ses comportements au
regard de ceux des groupes auxquels il appartient.
Le terme conformité suggère l’imitation presque paraite des gens qui nous conformité
entourent. On parle de conormité, par exemple, lorsque d’un commun accord un adhésion spontnée ou réféchie
groupe d’adolescents adopte la même tenue vestimentaire, ou que des gens d’a- à des mnières d’être, d’gir
aires se vêtent d’une même manière dite conservatrice : complet gris ou marine ou de penser provennt d’une
pour les hommes, robe classique sombre ou tailleur pour les emmes. La conor- pression exercée pr un groupe
ou l société.
mité peut aussi signifer la solidarité, c’est-à-dire l’appartenance à un groupe, à
une équipe, où existe une cohésion.
La société, au moyen de mécanismes de contrôle social ormel et inormel,
nous pousse à entrer dans ce jeu. Nous cherchons une identité au moyen du pou-
voir plus ou moins réel qui se rattache à ce jeu ainsi qu’une justifcation à certains
comportements que nous désirons adopter. Nous choisissons ainsi des vête-
ments à la mode, dont la marque devient un critère de sélection (Hilfger, Dolce
Gabbana, Jean-Paul Gaultier), et achetons des voitures non pas pour ce qu’elles
sont, mais pour ce qu’elles représentent (Volvo, Hummer, BMW).
Tout comme l’étude d’Asch présentée au
début de ce chapitre, une étude de Muzaer
Sheri (1936) a démontré l’incontournable besoin
pour les individus d’en arriver à défnir et à sou-
tenir une norme de groupe. En eet, Sheri a mis
à jour le processus de normalisation qui parti-
cipe à aire converger les individus vers une
norme commune. Dans le cadre d’une expé-
rience, il a utilisé un eet d’optique créant l’illu-
sion qu’une lumière de aible intensité se mouvait
de manière erratique alors qu’elle était en réalité
totalement immobile. Invités à estimer indivi-
duellement la distance à laquelle cette lumière se
mouvait, les participants tendaient à réduire
progressivement la variation perçue en regard
d’un barème qui leur était personnel, chacun
établissant sa propre norme. Invités à évaluer en Nos comportements de tous les jours sont infuencés pr le désir de
conormité. Jusqu’à nos hbitudes de consommtion trduisent cette
groupe cette même distance, les participants
volonté de désirbilité socile.
tendaient également à réduire peu à peu la
6.2.2 La variance
Qu’en est-il de la personne qui n’est pas paraitement conorme ? Soit elle est consi-
dérée comme unique, comme une personne à part qui a une personnalité orte et
qu’il aut respecter, soit elle est rejetée, donc exclue parce qu’elle viole les normes
du groupe duquel elle se distingue, soit elle est isolée et confnée à un monde paral-
lèle dans lequel elle devra onctionner. Le lien entre le contrôle social et la conor-
mité est donc évident : le premier a pour fnalité de conduire à la deuxième. Toute
violation des normes provoque une exclusion.
Selon les sociétés, la tolérance au non-respect des normes varie. Par exemple,
de nombreuses sociétés traditionnelles attendent une orte conormité de l’indi-
vidu, de sorte qu’une légère diérence physique ou un comportement enreignant
une coutume sont aussitôt réprimés. C’est ainsi que les personnes aux cheveux
roux ou les emmes vivant seules ont longtemps été considérées comme des
parias dans de nombreuses sociétés. Par ailleurs, encore aujourd’hui, la vie
des personnes albinos en Tanzanie est souvent menacée, car la culture de ce
pays leur prête des pouvoirs magiques. Plus proche de nous, on constate qu’il est
plus difcile de s’éloigner de la norme dans les petits villages que dans les grandes
villes. Dans nos sociétés contemporaines, particulièrement dans les milieux
urbains, la marge de liberté est plus vaste : non seulement un plus grand nombre
de modèles de comportements sont considérés comme normaux, mais on y
accepte également plus aisément une dérogation partielle à ceux-ci.
À ce sujet, Guy Rocher (1969) ait remarquer que toutes les sociétés et les
cultures orent un éventail de valeurs dominantes et de valeurs secondes (voir le
chapitre 3) et qu’elles ont preuve d’une certaine tolérance vis-à-vis des comporte-
ments qui s’en écartent. Bien que cette marge de liberté laissée à l’individu varie
d’une collectivité à l’autre, Rocher afrme qu’une part de décision revient toujours
Adaptation Surconformité
novatrice
Conformité Variance
Légitimité Illégitimité
Variance Déviance
ACTES NUISIBLES ET
Illégalité RÉPRÉHENSIBLES
surconformté
Compotement de l’individu
qui, placé devant une autoité 6.3.1 La surconformité
supême ou devant la pession
éelle ou imaginée d’un goupe, La surconformité est une orme d’adaptation pathologique qui peut être atteinte
est conduit à une soumission inconsciemment, sans que l’individu maîtrise réellement ce qui lui arrive. Le psy-
totale. chosociologue états-unien Stanley Milgram (1974) a creusé la question de l’eet
L’xpérimnttur (e) mèn l sujt (S) à infigr ds chocs élctriqus à un utr prticipnt,
l’pprnnt (a), qui st n it un ctur. L pluprt ds prticipnts continunt à infigr ls déchrgs
jusqu’à l’intnsité mximl prévu (450 V), n dépit ds plints d l’ctur.
6.3.2 La déviance
dévance Le ait de ne pouvoir onctionner dans le cadre de règles, contenues ou non dans
ensmbl ds mnièrs d’êtr, des lois préalablement acceptées par l’ensemble de la société, conduit à la
d’gir t d pnsr jugés déviance. Globalement, la déviance inclut toutes les actions qui enreignent les
nuisibls, répréhnsibls t normes établies en matière de légalité et de légitimité. Elle se défnit, en d’autres
inccptbls pr un group ou mots, comme la transgression des règles normatives d’institutions comme la
un société u rgrd d’un amille, les associations ou les entreprises, ou simplement des règles de vie dites
dénition d l normlité.
« normales ».
Soulignons que la déviance ne vient pas de l’individu. Ce sont en eet les
groupes sociaux qui créent des règles et qui déterminent quelles inractions
relèvent de la déviance. La déviance n’existe pas en soi, de açon naturelle : elle
est la conséquence d’un jugement porté par autrui sur un acte que commet un
individu, d’une perception rattachée à une défnition de la normalité. Prenons
l’exemple d’un individu, membre d’un groupe quelconque, qui dénoncerait une
politique de son groupe visant à exclure les emmes, les Noirs, les homosexuels
Suconfomté
rtualsme
peut ête de
Dévance
l’ode de
rébellon
inadaptaton
Évason mène à socale
(magnalté)
6.3.3 La criminalité
Il n’y a pas une manière innée ou héréditaire de se comporter avec ses semblables.
Les êtres humains apprennent, au cours de diérentes situations sociales, ce qui
est acceptable et ce qui ne l’est pas. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’univers
L son : volà un lu où s’xc en , slon roy, Lbg Cousnu (1992), l « ol c-
un conôl socl mon, qu l mnl » s clmn dén slon l sx. touos, ls
socologu Shly roy, ujoud’hu donnés nlysés n démonn s l’xsnc d’un -
ossu u Démn d mn éénl ds mms usqu clls qu s ouvn
socolog d l’UQaM, éudé. au n son su un bs sysémqu n’on s comms ds
sn du Cn d chch su l’- déls lus gvs qu ls homms dns l mêm suon.
nénc, l uvé l’xcluson ans, ou ds msus énls équvlns, ls mms n
ésnn s un ol d délnqunc lus séux, c qu
socl (Cri), don ll s l cos-
lss co qu’lls son snconnés d mnè smblbl
onsbl, ll ousu ds vux
ux homms. en , l mn énl qu subssn ls
dcmn lés u conôl socl. pou dvn un ll sé-
mms vvn ds nccéons mulls smbl mêm,
cls, Shly roy oond son qusonnmn su ls dns cns cs, lus sévè qu clu ds homms.
noms socls c qu n so qu ds ndvdus lu
obéssn, ls subssn, ls consn ou nco n dévn. p llus, ls comomns oléés l mnè d ls
snconn n sn s ls mêms ou ls homms
p xml, dns s hès d doco, c socologu ou ls mms. L mn déncé slon l sx (voir
éudé l conc d conôl socl n obsvn commn le chapitre 9) s donc cbl mêm dns l conôl
clu-c s mns slon qu ls dénus son ds homms socl, c qu xlqu n l ésnon o-
ou ds mms. ell moné qu l son ouv ê un lu mn dsooonné n ls homms ls mms dns
d déncon du conôl socl d oducon d ls sons. ans, l mgnlé ds homms s lus sou-
modèls socux, nommn ds oms cls d ou- vn jugé délnqun oné vs l sysèm énl los
vo (roy, 1990). pllèlmn à cl, l chchus s’s qu l mgnlé ds mms s é comm lvn
nogé su l ocssus d cmnlson ns qu su l d l ol oné vs l sysèm médcosychqu.
o à l dévnc à l mgnlé chz ls homms en somm, ls chchs d Shly roy monn un élé
ls mms. ell consé qu l gn xc un nfunc oubln : cll d l lus gnd onson d nos socéés
su ls mécnsms d conôl socl qu mènn à un c- à l’xcluson socl à cus d mécnsms d conôl lus
è ccél. ou mons ccs.
Un portrait de la criminalité
Comme nous l’avons vu, la déviance est le plus souvent, dans la perception popu-
laire, associée à la criminalité (au regard des lois). Il est vrai, en eet, que le visage
le plus présent de la déviance dans l’actualité est celui de la criminalité. Elle semble
répandue dans la société sous diérentes ormes :
• Crime contre la personne : violation d’une loi relative au respect de l’intégrité
de la personne (meurtre, voie de ait, enlèvement, inraction d’ordre sexuel, vol
qualifé, etc.) ;
4 500 4 642
4 300 4 376
4 100
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010a 2011p
Année
a : données actualisées
p : données provisoires
Sourc : Ministèr d la Sécurité publiqu. Donnés du programm DUC 2, [en lign], www.scuritpubliqu.
gouv.qc.ca/fladmin/Documnts/statistiqus/criminalit/2011/tndancs_criminalit_2011.pd
(pag consulté l 15 octobr 2012).
menaces (20 %), les vols qualifés et les extorsions (9 %), le harcèlement criminel
(5 %) et les agressions sexuelles (5 %) suivent. Les homicides et les autres inrac-
tions entraînant la mort ainsi que les tentatives de meurtre représentaient au
total 0,4 % des inractions.
Par ailleurs, 225 050 inractions contre la propriété ont été déclarées au Québec
en 2011. Les principales inractions de cette catégorie étaient les vols de 5 000 $
ou moins (39 %), les introductions par eraction (22 %), les méaits (18 %) et les
vols de véhicule (10 %). Les crimes d’incendie, les vols de plus de 5 000 $ et
les possessions de biens volés composent le reste (4%) des inractions contre la
propriété avec la raude (7%).
Enfn, 42 966 autres inractions au Code criminel ont été enregistrées en 2011.
La plupart (86 %) étaient des inractions contre l’administration de la loi et de la
justice. Les actes contraires aux bonnes mœurs ou l’inconduite (7 %), les inrac-
tions relatives aux armes (4 %), la prostitution (1 %) et les autres inractions (2 %)
constituent le reste des crimes de cette catégorie.
Selon les dernières statistiques du ministère de la Sécurité publique (2012), il
existe des disparités en onction de l’âge et du sexe des auteurs de certains
types d’inractions. Ainsi, en 2010, les adultes fgurent plus souvent que les
jeunes parmi les auteurs présumés d’inractions à raison de 181 972 contre
42 929. Cependant, le taux de perpétration des inractions (basé sur la popula-
tion de chacun des groupes d’âge prise séparément) est plus élevé chez les
jeunes.
Pour ce qui est de la représentativité selon le sexe, les hommes sont nettement
surreprésentés parmi les auteurs présumés d’inractions comparativement aux
emmes. Ainsi, en 2010, les emmes ne représentaient que 21 % de tous les auteurs
présumés d’inractions. La seule inraction précise pour laquelle la représentati-
vité des emmes est supérieure à celle des hommes en 2010 est la prostitution
(157 inractions pour les emmes contre 119 pour les hommes).
tous ls gnds vlls, os mêm ls lus s, on mnux moux y conbun églmn. plus écsémn,
lus néns. L comoson d c oulon s ès l’nénc s mqué l désflon d l’ndvdu qu
dvsfé. L’mg du « vux obnux » s déssé, l ou- omu ss lns vc l’nsmbl d ss ésux d’-
lon nén én d lus n lus jun. D lus, l’nénc nnc. ell lèv uss d’un uvé méll sévè. pou
ndnc à s émns l smbl qu’ll jogn désoms l sonn qu l v, ll sgnf un bsnc ol d mî-
ds mmbs ds clsss moynns. Globlmn, ls gous s d s v un uu vc l onconnmn socl.
ls lus ouchés c élé son ls sonns soun
L hès d l’c délbéé u m à lusus d n s
d oubls sychqus, ls sonns ns d oubls du
vo à ns ls ègls qu égssn nos chox collcs.
sc d l’lcoolson œl ls oxcomns, ls mlls
touos, ll n n s com d l dééoon ds cond-
mononls dgés un mm, ls juns, ls -
ons socls économqus ds cuss suculls d
sonns qu un l volnc mll, ls éugés ls mm-
l’nénc. en l’nénc n cosond s unqumn à
gns écns, ls x-dénus, ls s slés ls
un mond économqumn dévosé. ell s l ésul d
auochons. L ofl du sns-b évèl uss un oblém-
os socux lsquls ls néns son bucou lus
qu o comlx : ès d l moé ds sonns néns
vcms d’un ocssus d’xcluson socl qu d’un s d
ésnn un oubl lé à l consommon d’lcool ou
dsnc ou d’un volon d l v socl (roy, 1988).
d dogu (Gouvnmn du Québc, 2006) qu condu à d
gvs oblèms d déndnc. D nombux sns-b en , l’nénc s l’boussmn d’un démch nx-
soun églmn d oblèms d sné mnl, so 12,4% cbl qu, jou ès jou, ouss ls ndvdus dns un
d oubls schzohénqus (con 1,7% d l oulon suon où ls s’noncn dvng. Cl n lèv s d’un
génél) 32,8% d désson mju (con 4,9% dns l chox nco mons du hsd. il s’nsll vc l ms un
oulon n génél) (Cock coll., 2007). ud d ésgnon qu condu l sonn jé
dévlosé l socéé à onls à vlos l mod
pouquo cs gns vvn-ls sns domcl fx ? L’nénc s
d v d l’nénc qu s désoms l sn. emsonnés
un hénomèn socl don l oblémqu s ès comlx.
d’bod l socéé nsu ux-mêms dns un
L’lcoolsm, donnllmn désgné comm l cus nc-
mond dééoé, vdé d ou ln c, ls néns s
l d l’nénc, n’s s l sul élémn déclnchu d c
donnn un dscous qu soun lu condon d’xclus ux
hénomèn. Un nsmbl d cus économqus, hysqus,
yux ds us un qu’à lus os yux.
L Québc ssu à cs vcms d l socéé ds condons
mllus qu dns bn d’us ys l’nméd d
égms d’d su ls lns socl médcl. D nombux
oblèms ssn ouos (chômg, écson d
l’mlo, volnc mll, c.), c qu ou d’lmn
l’nénc dns no socéé. Volà sûmn un déf d ll
n c qu ux chox olqus économqus qu nous
uons à . Ls soluons n son n smls n comlès.
Question
L’nénc s-ll un oblèm ndvdul ou un oblèm
socl ?
FaiTEs LE PoinT
BeaULieU, aln (2005). Michel Foucault et le contrôle social, BLaiS, Cludn. « Css ux gngs », enquê, Socéé
Mcu Nod, ps, 322 . rdo-Cnd, 2011, [en lgn], www.ou.v
C ouvg ésn ls dés d Mcl Foucul qu éom L égon d Québc déns lus d’un mllon d dolls
ls éos démnss du conôl socl. il é ds nnullmn ou ém l énomèn ds gngs d u.
oms vés du ouvo qu s’xcn ds qus poun, l’xsnc mêm d cs gngs n s l’unnmé.
d’uo-gouvnnc, éondn à un logqu d décn- Un css ux gngs qu donn lu à ds méods olcès
lson ds ouvos ccésqu d nos socéés conovsés, soucs d nsons socls.
conmons.
GaNSeL, Dnns. La vague, BaC Flm, allmgn, 2008
(101 mn).
Périodique et journux
C lm d con, lbmn nsé d s vécus, con
DeSJarDiNS, Dvd. « L conôl socl », Le Devoir, l’so d’un ossu qu décd d m n lc vc
20 smb 2012, [en lgn], www.ldvo.com ss éudns un xénc su ls égms uocqus
n d mux comnd ls mécnsms d soumsson
L conôl socl, d l scnc-con à l élé : un éloqun
à l’uoé d’un ld csmqu.
édol su l èm d l’omnésnc nsdus du conôl
socl dns no socéé. NiCK, Cso. Le jeu de la mort, Fnc télévson
LaChaNCe, andé (1985). « L conôl socl dns l socéé rdo télévson Suss, Fnc, 2009 (91 mn).
cndnn du régm nçs u xviii sècl », Criminologie, C documn s vu un cqu d l éléélé d
vol. 18, n° 1, . 7-18, [en lgn], www.ud.og l’nfunc ds méds. L’xénc d Mlgm, élsé dns
ls nnés 1960, y s odu u goû du jou, mn n
L conôl socl xs d ou ms n ous lux, l n
scèn un ux ju élévsé dun lqul un cndd do nfg
qu cng d om. Un gd soqu su ls mécnsms
ds décgs élcqus d lus n lus os à un u
d conôl socl su l cmnlé.
cndd, jusqu’à ds nsons ouvn nîn l mo.
site Web
Objectifs d’apprentissage
Après l’étude de ce chapitre, vous devriez être en mesure :
cOncepts-cLés
• Capitaliste • Prolétariat.............221
(bourgeoisie).........221
• Rapports de
• Classe sociale ......209 production.............221
• Mobilité sociale.....228 • Statut
socioéconomique...225
• Mode de
production ............221 • Strate sociale........224
• Pauvreté • Stratifcation
absolue ................217 sociale..................224
• Pauvreté relative....217 • Système
de castes .............231
• Production.............221
Mise en contexte
Les occupants avaient-ils raison d’afrmer que nos sociétés sont divi-
sées en deux groupes de personnes, représentant respectivement 1 %
et 99 % de la population ?
À combien estimez-vous le nombre de classes sociales dans nos
sociétés ?
Qu’est-ce qui explique l’existence des inégalités socioéconomiques,
comme celles dénoncées par les occupants ?
Quelles conséquences ces inégalités peuvent-elles avoir sur les par-
cours de vie des individus les plus pauvres et les plus riches ?
10
0
1990-1992 1995-1997 2000-2002 2005-2007
Années
Source : Organisation des Nations Unies (2011). Objectifs du millénaire pour le développement – Rapport de
2011, New York, Organisation des Nations Unies, p. 11.
La pauvreté existe également dans les pays riches, même si elle y est moins
répandue. L’Organisation de coopération et de développement économique
(OCDE), qui regroupe surtout des pays occidentaux, évalue qu’un peu plus de
10 % des habitants de ses pays membres vivent dans la pauvreté. D’importantes
variations existent touteois entre les pays, ainsi qu’entre les régions du monde :
alors que la pauvreté est peu répandue dans les pays scandinaves, comme le
Danemark et la Norvège, elle se situe au-dessus de la moyenne de l’OCDE dans les
trois pays nord-américains, soit le Mexique, les États-Unis et le Canada (voir le
tableau 7.1, page suivante).
La classe moyenne
Entre les gens pauvres et les gens riches se trouve la classe moyenne, à laquelle
s’identife la majorité de la population. Certains auteurs, comme Serge Bosc
(2008), préèrent parler des « classes moyennes » au pluriel, pour insister sur
La pauvreté
Bien qu’une orte proportion de la population québécoise appartienne aux classes
moyennes, certaines personnes se retrouvent quant à elles au bas de l’échelle,
dans une situation de pauvreté. Le tableau 7.3, à la page suivante, qui présente la
répartition des Québécois selon leur revenu disponible, c’est-à-dire après impôt,
permet de constater qu’une portion considérable de la population se retrouve
parmi les tranches de revenu les plus bas. En eet, environ 40 % de la population
vit avec moins de 20 000 $ par année.
Ces statistiques sur les revenus masquent touteois la diversité des situations
vécues par les personnes pauvres. En eet, la pauvreté peut revêtir de nombreux
visages. Certains individus sont nés dans la pauvreté et y demeureront toute leur
vie, alors que d’autres connaissent une situation de pauvreté temporaire. C’est le
cas, par exemple, de personnes qui perdent leur emploi et qui doivent composer
avec de faibles revenus pendant quelques mois ou quelques années avant de
trouver un nouvel emploi. C’est également le cas de nombreux immigrants,
qui appartenaient aux classes moyennes ou aisées de leur pays d’origine, et qui
connaissent la pauvreté à leur arrivée au Québec, le temps de suivre une forma-
tion d’appoint, d’apprendre le français, ou tout simplement de trouver un emploi
à la hauteur de leurs compétences.
Qu’elle soit permanente ou temporaire, la pauvreté est donc fortement associée
au chômage. En effet, celui-ci est une réalité inhérente à notre système économique :
la compétition entre les individus pour obtenir les emplois ne permet pas à chacun
de trouver sa place, puisqu’il ne peut y avoir d’adéquation parfaite entre l’offre et la
demande en matière d’emploi. La proportion de la population qui ne parvient pas à
trouver un emploi varie selon la conjoncture économique. Par exemple, la ferme-
ture d’une entreprise, qui agissait comme moteur économique d’une région ou
d’une localité a souvent pour effet de faire basculer toute une communauté dans la
pauvreté, comme l’ont décrit avec précision Paul Lazarsfeld et son équipe de cher-
cheurs dans un ouvrage classique de la sociologie, Les chômeurs de Marienthal
(Lazarsfeld et coll., 1981).
Toutefois, depuis les années 1980, on parle de plus en plus des « travailleurs
pauvres ». Cette expression, apparue d’abord aux États-Unis, désigne « un salarié
avec un statut d’emploi sur le marché du travail qui ne lui permet pas d’échapper
à la pauvreté et de satisfaire ses besoins fondamentaux » (Ulysse, 2006, p. 5).
Alors qu’autrefois, le fait d’avoir un emploi assurait un niveau de vie minimal,
aujourd’hui, de plus en plus de travailleurs à bas salaire vivent dans la pau-
vreté. Ces travailleurs se concentrent dans certains secteurs d’emploi, soit
ceux « des services, de la vente en gros et au détail, du traiteur et de la restau-
ration » (Ulysse, 2006, p. 7). Plusieurs d’entre eux sont payés au salaire minimum
prévu par la loi. Certains travaillent à temps partiel, soit parce qu’ils ne par-
viennent pas à trouver un emploi à temps plein, soit parce que leurs obligations
familiales ne leur permettent pas de rester trop longtemps à l’extérieur de la
maison. Au Québec, ces travailleurs pauvres sont « surtout des femmes, des
jeunes immigrants et des Montréalais appartenant aux minorités visibles »
(Ulysse, 2006, p. 22).
La pauvreté est également étroitement associée au phénomène de l’itinérance.
En effet, la pauvreté peut mener à l’itinérance, par exemple lorsqu’une personne
10
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Année
Note : Basé sur la Mesure de faible revenu (MFR), correspondant à la moitié du revenu médian québécois.
Source : Institut de la statistique du Québec. Taux de faible revenu, MFR-seuils après impôt, particuliers, Québec, 1996-2010, [En ligne], www.
stat.gouv.qc.ca/donstat/societe/famls_mengs_niv_vie/revenus_depense/revenus/mod1_allp_1_5_6_0.htm (page consultée le 8 janvier 2013).
Les quintiles de revenu Pour obtenir des quintiles de revenu, il aut ordonner la popu-
lation selon le revenu, du plus aible au plus élevé. On identife ensuite cinq bornes
correspondant aux valeurs de revenu sous lesquelles se situent 20, 40, 60, 80 et 100 %
de la population : le premier quintile est constitué des personnes qui se situent sous
la borne du 20 % ; le deuxième quintile, de celles qui se situent entre les bornes du
20 et du 40 % ; le troisième quintile, entre les bornes du 40 et du 60 %, et ainsi de suite.
Une ois que l’ensemble de la population a été divisé en quintiles, on peut cal-
culer la répartition du revenu par quintile, c’est-à-dire la proportion de la richesse
collective accaparée par chacun des quintiles. Cela permet de mesurer les inéga-
lités socioéconomiques. En eet, si une très grande proportion de la richesse
d’une société est concentrée entre les mains des 20 % les plus riches (cinquième
quintile), alors, on peut conclure que cette société est inégalitaire. Au Québec, en
2006, le quintile le plus riche détenait 38 % de la richesse, ce qui signife que la
répartition de la richesse y était légèrement plus égalitaire que la moyenne cana-
dienne (voir la fgure 7.3).
De plus, les quintiles de revenu sont utiles pour mesurer la variation des inéga-
lités socioéconomiques dans le temps. L’inégalité dans la répartition des revenus
entre les diérents quintiles au Canada est très stable depuis cinquante ans. En
eet, depuis 1960, quelle que soit la décennie étudiée, les individus qui ont partie
du cinquième de la population détenant les revenus les plus élevés (quintile supé-
rieur) reçoivent plus de 40 % de l’ensemble des revenus, alors que les membres
du quintile inérieur reçoivent moins de 5 % des revenus totaux. Malgré cette
grande stabilité, un changement se dessine depuis les années 1980 : la proportion
des revenus totaux détenus par les membres du quintile supérieur a tendance à
augmenter, au détriment de celle des revenus totaux détenus par les deuxième et
troisième quintiles (Frechette et Vézina, 1990 ; Statistique Canada, 1997, 2010).
La croissance des inégalités de revenus depuis les années 1980 est encore plus
orte aux États-Unis, où une part croissante des revenus totaux est concentrée au
40 39
40 38
1er quintile
30 2e quintile
23 23 23 3e quintile
20 18 18 17 4e quintile
13 13 13 5e quintile
8
10 7 7
0
Québec Ontario Canada
Note : Le revenu disponible ajusté est le revenu après impôt, ajusté en onction de la taille des amilles.
Source : Institut de la statistique du Québec (2009). Données sociales du Québec. Édition 2009, Institut de la statistique du Québec, p. 173.
sein du quintile supérieur, et ce, aux dépens des deuxième, troisième et qua-
trième quintiles (Kerbo, 2006). Si elle se poursuit, cette tendance aura pour eet
de créer deux groupes de revenus dans la société : une minorité qui reçoit plus de
la moitié des revenus et la majorité qui se partage la part restante.
Le coefcient de Gini Le coefcient de Gini, dont la valeur se situe toujours entre
0 et 1, sert à mesurer le niveau d’inégalité dans une population. Un coefcient
de 0 correspond à une égalité paraite : tous les membres de la population dis-
posent exactement du même revenu. Un coefcient de 1 correspond, quant à lui,
à une inégalité totale : un seul individu accapare l’ensemble des revenus, alors que
tous les autres n’ont rien. Bien entendu, aucun de ces cas extrêmes n’existe dans
la réalité. Comme le montre la fgure 7.4, au Québec et au Canada, le coefcient se
situe généralement autour de 0,30.
0,34
0,32
0,30 Canada
Québec
0,28 Ontario
0,26
0,24
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Année
Source : Institut de la statistique du Québec (2009). Données sociales du Québec. Édition 2009,
Institut de la statistique du Québec, p. 174.
Inégalités économiques
peuvent mesurer
FAITES LE pOINT
• La lutte des classes est le principal acteur d’évolution dans une société capi-
taliste : comme nous l’expliquions dans le chapitre 2, la clé de la pensée de Karl
Marx est l’idée du confit social, c’est-à-dire la lutte entre les diérentes classes
Tableau 7.5 La ditibution de tate oiale aux état-Uni, elon Khal et roide
Pourcentage de
Classe sociale Occupations
la main-d’œuvre ( %)
Supérieure 1à3 • Propriétaires de grandes entreprises
• Dirigeants politiques à l’échelon supérieur
• Positions honorifques dans le gouvernement et dans le domaine
des arts
Moyenne-supérieure 10 à 15 • Proessionnels et techniciens spécialisés
• Administrateurs, propriétaires d’entreprises de taille moyenne
Moyenne-inérieure 25 à 30 • Employés de bureau et vendeurs
• Propriétaires de petites entreprises
• Semi-proessionnels
• Fermiers
Ouvrière 25 à 30 • Travailleurs spécialisés et semi-spécialisés
• Artisans
• Contremaîtres
Inérieure 15 à 20 • Travailleurs non spécialisés et travailleurs des services d’entretien
• Travailleurs domestiques et employés de erme
Source : Adapté de Tischler, Henry L. (2004). Introduction to Sociology, Thomson Wadworth, p. 182-184.
Tableau 7.6 Une omparaison des approhes fontionnaliste et marxiste des lasses soiales
Approche fonctionnaliste Approche marxiste
La stratication sociale est universelle, nécessaire Le système de classes peut être universel sans être
et inévitable. nécessaire ou inévitable.
L’organisation sociale (le système social) donne sa orme Le système de classes donne sa orme à l’organisation
au système de stratication sociale. sociale (le système social).
La stratication sociale est le résultat des besoins d’intégra- Le système de classes est le résultat de la conquête, de
tion, de coordination et de cohésion de la société. la compétition et du confit entre les groupes sociaux.
La stratication sociale acilite le onctionnement optimal de Le système de classes entrave le onctionnement optimal
la société et de l’individu. de la société et de l’individu.
La stratication sociale est l’expression des valeurs sociales Le système de classes est l’expression des valeurs des
partagées par l’ensemble de la société. groupes dominants de la société.
Le pouvoir est habituellement distribué d’une manière légitime Le pouvoir est habituellement distribué d’une manière
dans la société. illégitime dans la société.
Les tâches et les récompenses sont attribuées de açon Les tâches et les récompenses sont attribuées de açon
équitable. inéquitable.
La dimension économique est subordonnée aux autres La dimension économique est la dimension la plus importante
dimensions de la société, comme la dimension politique ou de la société.
la dimension idéologique.
Les systèmes de stratication sociale changent généralement Les systèmes de classes changent généralement au moyen
au moyen d’un processus d’évolution. d’un processus révolutionnaire.
Source : Adapté de Tischler, Henry L. (2004). Introduction to Sociology, Thomson Wadworth, p. 201.
5. Quelles sont les deux principales classes en lutte dans les sociétés
capitalistes industrielles, selon la théorie marxiste ?
6. Pourquoi peut-on dire que la typologie de Khal et Rossides s’inscrit
dans la théorie onctionnaliste ?
7. Quelles critiques les sociologues marxistes adressent-ils à la théorie
onctionnaliste des classes sociales ?
Individuels et
amiliaux
peut s’expliquer
par des acteurs
Socioéconomiques
Descendante
Ascendante
Mobilité
intragénérationnelle
étudiée à l’aide Méthodes
Fonctionnalistes
surtout par de deux d’analyse
Mobilité
intergénérationnelle
Reproduction sociale
50
40
30
20
10
0
1er 2e 3e 4e
Quartile de revenu des parents
*
Corrigé en fonction de la taille de la famille des jeunes à 15 ans.
Source : Frenette, Marc. Pourquoi les jeunes provenant de amilles à plus aible revenu sont-ils moins
susceptibles de réquenter l’université ? Analyse ondée sur les aptitudes aux études, l’inuence des
parents et les contraintes fnancières, Statistique Canada, Direction des études analytiques, [En ligne],
www.statcan.gc.ca/pub/11f0019m/11f0019m2007295-fra.pdf (page consultée le 18 décembre 2012).
Les recherches qui démontrent que la classe sociale d’origine infuence l’ac-
cessibilité aux études postsecondaires indiquent par contre que la poursuite
d’études collégiales n’est pas liée au revenu parental. Le taux de participation
collégiale des jeunes de 18 à 24 ans est même moins élevé chez ceux dont le
revenu parental est supérieur à 100 000 $ par année que chez ceux dont le revenu
parental se situe entre 25 001 $ et 100 000 $ (Conseil canadien sur l’apprentissage,
2009). Ces données tendent à conrmer les conclusions de l’étude de Terrill et
Ducharme (1994), selon lesquelles la réussite des études collégiales dépendrait
avant tout du travail des élèves.
Outre les conditions de travail, d’autres acteurs peuvent expliquer les dié-
rences observables entre les classes sociales sur le plan de la santé physique et
psychologique. Les conditions de vie des gens riches ont généralement une
infuence positive sur leur santé : ils habitent dans des quartiers moins pollués et
plus sécuritaires que les gens pauvres. De plus, ils ont davantage accès à des ali-
ments sains et à des installations sportives de qualité, qui leur permettent de
maintenir de saines habitudes de vie. Finalement, ils sont plus nombreux à pou-
voir s’orir des vacances, des loisirs et divers soins de santé préventis et curatis
(massothérapeute, nutritionniste, psychologue, etc.), qui ne sont pas toujours
remboursés par le système de santé public.
Les syndicats gurent parmi les prin- apolitique, inspiré par la doctrine sociale de l’Église. Durant
cipaux acteurs sociaux interpellés l’après-guerre, elle s’est politisée en combattant le gouverne-
par la question des classes sociales, ment antisyndical de Maurice Duplessis. Elle s’est ensuite asso-
puisqu’ils cherchent à lutter contre les ciée à la Révolution tranquille, puis, dans les années 1970 et
situations d’inégalités vécues par 1980, elle s’est radicalisée, notamment dans le contexte des
les travailleurs. Le sociologue Michel séries de négociations des salariés de l’État et des luttes
Doré a pu mesurer la portée de l’ac- contre les entreprises multinationales. Depuis les années 1990,
tion syndicale, lui qui a travaillé pen- avec les dicultés économiques, la révolution technologique et
dant de nombreuses années au Service de la recherche de la la mondialisation, la CSN et les autres organisations syndicales
Conédération des syndicats nationaux (CSN). Avant d’entre- sont amenées à redénir le sens de leur action politique.
prendre des études doctorales en sociologie sous la direction
Les grands changements de la dernière décennie invitent à
d’Alain Touraine à Paris, Michel Doré militait déjà pour la jus-
une réfexion plus large sur la démocratie. Dans un autre docu-
tice sociale en s’engageant dans le syndicalisme étudiant et en
ment (Doré, 2002), Michel Doré ait état de la question. Après
aisant de l’animation sociale dans certains quartiers popu-
avoir montré la nécessité pour la CSN, en tant que « laboratoire
laires. Son expérience de terrain en a ait un témoin précieux
de la démocratie », d’appuyer des actions signicatives pour
des changements sociaux liés aux confits de travail, qu’il a
les droits des individus, le sociologue revient sur la genèse de
ensuite mise à prot en donnant des cours à l’École de rela-
la démocratie et de ses principes. Il expose ensuite la açon
tions industrielles de l’Université de Montréal.
dont ont émergé et se sont développés l’État, puis l’État provi-
Pendant son activité au sein de la CSN, Michel Doré a rédigé dence. L’acquisition de droits par la population, notamment
plusieurs documents de réfexion concernant le rapport de cette par les emmes, montre aussi que la citoyenneté a pu s’exercer
conédération de syndicats avec le politique et ses eets sur la avec plus de orce et de respect. Touteois, dans l’exercice de
démocratie. Dans un de ces documents (Doré, 2001), le socio- la démocratie se révèlent une diversité de causes liées à la
logue présente diérents modèles d’action politique qui ont été multiplication des communautés d’appartenance qui caracté-
associés à l’action syndicale. Depuis ses origines et selon les risent les sociétés d’aujourd’hui. Michel Doré ormule plusieurs
caractéristiques nationales des divers pays, le syndicalisme a niveaux d’exercice de la démocratie avant d’orir quelques pistes
connu plusieurs types de rapports avec les partis politiques. de réfexion pour la aire progresser. L’une d’entre elles consiste
Dans certains pays, les centrales syndicales ont participé à la à exiger la responsabilisation sociale des entreprises. Celle-ci
ormation de partis politiques ; dans d’autres, les partis poli- est mise à rude épreuve devant les nombreuses ermetures
tiques ont créé les organisations syndicales. On retrouve aussi d’usines qui bouleversent l’économie régionale des provinces
des situations où les syndicats ont conservé leur pleine indé- et la vie de nombreuses communautés. Elle l’est aussi devant
pendance ace aux partis, soit par apolitisme, soit par désir de les dommages causés à l’environnement par certaines entre-
mettre en œuvre des modes particuliers d’intervention sur la prises. Le capitalisme actuel ne avorise pas les rapports éga-
scène politique sans aliéner leur autonomie à un parti, quel litaires entre les diérents acteurs de ce mode de production.
qu’il soit. Au Québec, la CSN, depuis sa création en 1921 Même si des eorts sont déployés pour remédier à la situation,
jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, a pratiqué un syndicalisme l’étude des classes sociales demeurera donc pertinente.
FAITES LE pOINT
La différenciation sociaLe
et Les reLations ethniques
objectifs d’apprentissage
Après l’étude de ce chapitre, vous devriez être en mesure :
concepts-cLés
• Accommodement • Groupe racisé .......253
raisonnable ..........267
• Intégration ............266
• Assimilation ..........267
• Interculturalisme ...269
• Différenciation
• Multiculturalisme ..269
sociale .................243
• Pluralisme ............269
• Discrimination .......260
• Préjugé .................259
• Ethnicisme ...........260
• Racisme ...............260
• Ethnocentrisme .....257
• Relativisme
• Groupe ethnique ...251
culturel .................258
Mise en contexte
En décembre 2011, les médias québécois ont rapporté que, dans une classe
de maternelle, une fllette de religion musulmane avait été autorisée à porter
un casque antibruit chaque ois que l’on aisait jouer de la musique en classe,
parce que ses parents jugeaient que l’écoute de cette musique proane
contrevenait aux préceptes de l’islam, selon l’interprétation qu’ils en avaient.
Cette décision a soulevé un tollé dans la population.
Dans les journaux et les tribunes téléphoniques, de nombreux citoyens
ont ait valoir que l’établissement scolaire n’avait pas à orir un accommo-
dement à cette fllette, que c’était à elle et surtout à ses parents d’accepter
le ait qu’au Québec, les enants écoutent et chantent des comptines dans
les classes de maternelle. Selon ces citoyens, le ait d’autoriser cette enant
à porter un casque antibruit était susceptible de nuire à son intégration
sociale de même qu’à celle de sa amille. La direction de l’école soutenait
pour sa part la position inverse : selon elle, cet accommodement, loin
d’isoler la fllette, pouvait avoriser son intégration au groupe d’enants et,
par extension, à sa société d’accueil. En eet, le reus de lui accorder un
accommodement aurait incité ses parents à l’inscrire dans une école privée
destinée à un groupe ethnique ou religieux particulier, où elle n’aurait pas
été en contact avec des enants de toutes origines et de toutes religions. En
acceptant de la laisser porter un casque antibruit, l’école lui permettait de
réquenter un établissement ouvert à tous, inclusi.
Les détracteurs de cet accommodement ont également exprimé la
crainte que cette enant se retrouve isolée de ses camarades, qu’elle soit
victime de comportements xénophobes, voire de racisme. Ils aisaient
valoir que, pour éviter qu’elle ne soit exclue du groupe, cette fllette avait
intérêt à participer à toutes les activités, y compris celles impliquant de la
musique. Or, pour les déenseurs de cet accommodement, c’est plutôt le
reus d’accommoder qui constitue une orme de discrimination. Pour eux,
les accommodements accordés en milieu scolaire doivent être vus comme
une occasion de sensibiliser les élèves aux diérences culturelles et de leur
apprendre, en bas âge, les vertus de la tolérance.
La classe sociale
Nous avons vu au chapitre 7 qu’une classe sociale est un ensemble de personnes
qui partagent une même situation économique. Nous avons alors insisté sur les
diérences objectives qui permettent de déterminer les diérentes classes sociales,
soit les diérences de revenu et le niveau de vie qui en découle.
Il est touteois possible d’étudier les classes sociales sous un autre angle, celui
de la diérenciation sociale, en examinant la manière dont les diérentes classes
sociales se diérencient les unes des autres à l’aide des mécanismes d’auto-
identifcation et d’assignation. Ainsi, les personnes à plus aible revenu peuvent
revendiquer leur appartenance à un « nous » ondée sur une expérience commune
de privation, sur la réalité quotidienne qui caractérise les quartiers populaires,
sur certaines valeurs communes acquises ou renorcées à travers cette expé-
rience qu’ils revendiquent en disant « Nous, les pauvres… » Cette auto-identifcation
peut aussi les amener à ridiculiser la culture d’élite, à soupçonner toute personne
bien nantie d’avoir accumulé sa ortune de açon douteuse et à porter un jugement
négati sur tous ceux qui occupent une position élevée dans l’échelle sociale, en
les désignant par l’expression « Vous, les riches… »
La sociologie des classes sociales, qui s’est longtemps intéressée avant tout aux
inégalités objectives entre riches et pauvres, se tourne donc aujourd’hui vers une
Le sexe ou le genre
Le sexe est certainement l’un des critères de diérenciation les plus persistants
dans l’histoire de l’humanité. Dans toutes les sociétés, des distinctions ont été
établies entre les hommes et les emmes, le plus souvent à l’avantage des premiers.
Chacun des sexes a été associé à certains traits de caractère, à des orces et à des
aiblesses, et a ainsi été assigné à des tâches précises. Ces diérences sont toute-
ois remises en question depuis longtemps par le mouvement éministe, qui ait
valoir que le statut inérieur des emmes par rapport aux hommes ne découle
d’aucune nécessité biologique et qu’il est plutôt le produit de rapports de pouvoir
qui peuvent et doivent être combattus.
sexme Le terme sexisme est utilisé tant en sociologie que dans le vocabulaire usuel
Attitude ou comportement lorsqu’il est question de discrimination ondée sur le sexe. Un débat oppose tou-
discriminatoire envers une teois diérentes ranges du mouvement éministe à propos de l’utilisation de ce
personne ou un groupe terme qui devrait être réservé au sexisme dont sont victimes les emmes, ou qui
de personnes en raison pourrait également être utilisé pour désigner la discrimination pratiquée à l’égard
de leur sexe. d’un homme en raison de son sexe. Aux yeux de nombreuses éministes, seules
les emmes peuvent être victimes de sexisme, car nos sociétés sont encore mar-
quées par la domination masculine. Pour les autres, le sexisme peut aecter tant
Mgyne les hommes que les emmes, bien que celles-ci en soient plus souvent victimes. Il
Haine ou mépris à l’égard est également possible d’utiliser le terme misogynie pour désigner la haine ou le
des emmes. mépris à l’égard des emmes.
Cette question des rapports entre les hommes et les emmes est abordée plus
en proondeur au chapitre 9, où il est expliqué que le processus de diérenciation
sociale peut reposer sur le sexe biologique ou encore sur le sexe social (ou genre).
L’orientation sexuelle
orentatn exuelle L’orientation sexuelle est généralement défnie à partir du désir : c’est le ait d’être
Caractéristique d’un individu attiré par des personnes de même sexe que soi, de l’autre sexe ou des deux sexes,
défnie en onction du sexe qui détermine l’orientation sexuelle d’une personne. Pour certains, touteois,
des personnes pour lesquelles l’orientation se défnit non seulement en onction du désir, mais aussi en onction
il ressent du désir (personnes des pratiques sexuelles. Pour d’autres, fnalement, l’orientation sexuelle doit avant
du même sexe, de l’autre sexe tout se défnir par l’auto-identifcation à une attirance sexuelle particulière : par
ou des deux sexes).
exemple, une personne pourrait se défnir comme hétérosexuelle parce qu’elle
établit toutes ses relations amoureuses durables avec des personnes du sexe
opposé, même si cette personne peut par ailleurs être attirée par des individus du
même sexe qu’elle.
Auto-identifcation (nous)
Mécanismes
Assignation (eux)
est l’œuvre de deux
Âge
Ethnicité ou appartenance
à un groupe racisé
Minorité numérique
Minorité désigne à la fois
Minorité sociologique
Caractère relationnel
Différenciation s’étudie à partir éléments
Groupe ethnique communs
ethnique des concepts de
des théories
Caractère dynamique
Les Autochtones
Lorsque l’on parle de diversité ethnique, on pense générale- Autochtones comme des minorités parmi d’autres, au même
ment à la diversité causée par l’immigration. Or, au Canada, la titre que les immigrants. Cette approche vise à aire des
diversité découle également de la présence des Autochtones, Autochtones des Canadiens à part entière et à avoriser les
dont les ancêtres ont occupé le territoire bien avant l’arrivée échanges entre les Autochtones et les non-Autochtones. Elle
des Français et des Britanniques. Le Ministère des Aaires comporte touteois le risque de mener à l’assimilation des
autochtones et Développement du Nord Canada dénit les Autochtones et à la disparition complète de leurs cultures. En
Autochtones comme étant « les premiers peuples d’Amérique eet, contrairement aux immigrants, les Autochtones ne peuvent
du Nord et leurs descendants » (MAADNC, 2010), qui se compter sur le lien avec leur pays d’origine pour préserver leur
divisent en trois groupes : les Indiens (ou Premières Nations), culture. Ils craignent donc qu’une intégration trop grande aux
les Métis et les Inuits. sociétés québécoise et canadienne ne se asse au détriment de
leur propre identité. Ce sentiment s’appuie d’ailleurs sur les
Depuis l’arrivée des Européens, les relations entre Autochtones
souvenirs douloureux des tentatives d’assimilation orcée,
et non-Autochtones ont été marquées par les politiques qui
notamment dans les pensionnats, que de jeunes Autochtones
ont été mises en place par les gouvernements successis.
ont été contraints de réquenter jusque dans les années 1960.
Certaines de ces politiques visaient l’intégration des
Autochtones au reste de la population alors que d’autres rele- Pour d’autres, il importe de considérer les Autochtones
vaient nettement de la ségrégation. De nos jours, la position à comme des nations à part entière et de leur accorder toute
adopter sur cette question soulève encore des débats. l’autonomie gouvernementale à laquelle une nation a droit.
Plusieurs associations autochtones revendiquent davan-
Pour certains, il aut viser l’intégration des Autochtones à la
tage de pouvoirs politiques pour prendre en main leur
population majoritaire. Dans cette perspective, on considère les
propre destinée sur les territoires où ils sont présents. Ils
souhaitent se doter de services sociaux, d’écoles et d’éta-
blissements culturels qui leur ressemblent. Ils ont le pari
qu’ils pourront mieux se développer et résoudre les pro-
blèmes sociaux qui les afigent s’ils prennent leurs déci-
sions eux-mêmes. Cette approche comporte touteois le
risque d’isoler encore plus les Autochtones du reste de la
société et de les priver d’une participation active à la vie
publique de l’ensemble du pays.
Question
Quels sont les avantages et les inconvénients associés à chacun
des modèles de relation entre les Autochtones et le gouverne-
ment canadien ?
FaiTes Le poinT
L’ethnocentrisme
L’ethnocentrisme est une attitude fortement répandue, bien qu’elle soit de plus ethnontrism
en plus critiquée dans nos sociétés. L’individu ethnocentrique place sa culture au Attitude qui consiste à juger
centre de toutes les cultures et envisage celles-ci comme des déviations par rap- les autres cultures au moyen
port à la sienne ou comme de simples satellites gravitant autour du point central des normes et des valeurs qui
que sa culture constitue. imprègnent sa propre culture.
L’ethnocentrisme s’oppose au
Pour illustrer ce qu’est l’ethnocentrisme, prenons l’exemple de l’expression relativisme culturel.
des émotions. Dans certaines cultures, il est considéré comme normal d’extério-
riser ses émotions en public. Par exemple, lors de funérailles, on trouvera tout à
fait approprié que les proches du défunt crient et pleurent très fort, car cela
témoigne de leur attachement à la personne décédée et s’inscrit dans le pro-
cessus du deuil. Par contre, dans d’autres cultures, c’est plutôt la retenue et la
discrétion qui sont encouragées, car elles sont considérées comme une forme de
respect envers le défunt et une invitation au recueillement. Une attitude ethno-
centriste consisterait donc, pour les individus de la culture où l’épanchement est
valorisé, à traiter les individus de l’autre culture d’insensibles et de sans cœur, et
pour ceux-ci, à considérer les premiers comme irrespectueux.
Dans sa forme élémentaire, l’ethnocentrisme n’est pas une menace pour les
autres cultures. Au contraire, il constitue une attitude positive qui favorise l’inté-
gration de l’individu dans son groupe social. Il est en effet plus facile pour un indi-
vidu de développer une appartenance à son groupe s’il croit en la force de ce
groupe et s’il croit que ce groupe agit convenablement. Selon le célèbre anthropo-
logue Claude Lévi-Strauss, l’ethnocentrisme est même nécessaire à la préservation
Le relativisme culturel
relatvsme cultuel Le contraire de l’ethnocentrisme est le relativisme culturel. Lorsqu’elle observe
Attitude qui consiste à chercher qu’un groupe ethnique se comporte diéremment du sien, la personne relativiste
à comprendre la culture de évite de porter un jugement hâti sur ce comportement et essaie plutôt de s’inormer
l’autre de l’intérieur plutôt sur la culture de ce groupe, pour comprendre les ondements de ses agissements.
qu’à partir des normes et des
règles de sa propre culture. Si l’on reprend l’exemple de l’expression des émotions en cas de deuil, on peut
Le relativisme culturel s’oppose imaginer qu’une personne relativiste qui assiste à des unérailles dans une amille
à l’ethnocentrisme. d’un groupe ethnique autre que le sien pourrait être surprise par les comporte-
ments qu’elle observe, mais se garderait de les juger négativement. Conormément
au relativisme culturel, cette personne chercherait simplement à comprendre pour-
quoi, par exemple, on encourage dans cette culture les proches du déunt à crier et
à pleurer alors que dans la sienne on prône plutôt la retenue. Une telle attitude
pourrait même l’inviter à remettre en question ses propres normes et à constater
qu’aucune de ces açons de aire n’est ondamentalement supérieure à l’autre.
Tout comme l’ethnocentrisme, le relativisme culturel peut être bénéque. En
eet, il permet de mieux comprendre les limites de nos propres normes et valeurs
sociales et de aire preuve d’une plus grande ouverture envers les autres cultures.
Il avorise la tolérance parce qu’il met en relie les diérences proondes qui
existent entre les modèles culturels, ce qui permet de mieux comprendre les
comportements des individus d’autres cultures.
Touteois, tout comme l’ethnocentrisme, le relativisme culturel comporte cer-
tains risques. En eet, selon le relativisme culturel, toutes les cultures se valent,
et cette proposition, poussée à l’extrême, pourrait en conduire certains à armer
que tous les comportements sont acceptables dans la mesure où ils s’expliquent
culturellement. Selon cette logique, au nom du respect de la diversité, il pourrait
devenir impossible de critiquer des comportements qui nous paraissent pour-
tant inacceptables (voir l’encadré 8.2).
Les intervenants du domaine de la santé et des services sociaux sont particu-
lièrement au ait de la diculté de trouver le juste équilibre entre ethnocentrisme
et relativisme culturel. Par exemple, lorsque des parents issus d’une culture
étrangère utilisent des châtiments corporels pour punir leurs enants, ils
se demandent s’il aut immédiatement dénoncer les parents, au risque de détruire
une amille pour une simple question d’incompréhension interculturelle, ou s’il
aut au contraire aire preuve de souplesse, tout en sachant que cela les conduit
à accepter une violence qu’ils ne toléreraient jamais dans une autre amille.
La défense culturelle
En principe, la loi s’applique à tous de la même açon. Dans les acteur aggravant, contrairement à ce qui se ait habituelle-
aits, il arrive que des juges tiennent compte de divers ac- ment. Cette absence de remords lui semblait « relever plus
teurs, notamment de la culture d’une personne, lorsque vient d’un contexte culturel particulier à l’égard des relations avec
le temps d’interpréter la loi et de l’appliquer. Une sociologue de les emmes que d’une véritable problématique d’ordre sexuel »
l’Université de Montréal, Sirma Bilge, a justement étudié des comme l’a expliqué elle-même la juge.
jugements rendus par des tribunaux canadiens entre 1995 et
Selon Sirma Bilge, ce jugement, qui vise à respecter la diversité
2002 et ayant en commun de aire intervenir le concept de
culturelle, s’appuie pourtant sur des stéréotypes racistes et
« déense culturelle ». La déense culturelle est le ait de « [aire]
sexistes, notamment « sur la sexualité débridée des hommes
intervenir la culture spécique de l’accusé pour nier sa respon-
noirs et la promiscuité sexuelle des emmes noires » (Bilge, 2005).
sabilité criminelle ou l’atténuer » (Bilge, 2005).
Dans un autre cas, une juge a minimisé la violence des agres-
Par exemple, dans un cas de viol collecti d’une jeune emme
sions commises par un homme de religion musulmane envers
commis par deux hommes d’origine haïtienne, la juge n’a pas
sa belle-lle de neu ans. En ayant des relations anales plutôt
tenu compte de l’absence de remords des accusés comme
que vaginales avec sa victime, l’homme aurait pu ainsi per-
mettre à la jeune lle, selon la juge, de « préserver sa virginité,
ce qui semble être une valeur très importante dans leur reli-
gion […]. » Toujours selon la juge, « on peut donc dire que d’une
certaine açon et à cet égard l’accusé a ménagé sa victime ».
La sociologue considère que ce jugement, loin de avoriser la
tolérance, véhiculerait au contraire une image négative de
l’islam en laissant croire que cette religion banalise certaines
ormes d’agressions sexuelles (Bilge, 2005).
Question
Pourquoi les deux exemples cités par Bilge peuvent-ils être
considérés comme des cas de déense culturelle?
Individu
dont
Identité ethnique
l’importance
de l’individu
varie selon
Cours de la vie
Appartenance
ethnique et vie favorise Solidarité
communautaire
Ethnocentrisme
Intolérance
Relations
ethniques peut mener à
Rejet
Tolérance
favorise
Ouverture
Relativisme culturel
alimentés pouvant
Préjugés Stéréotypes Discrimination
par engendrer
FaiTes Le poinT
8.4.1 L’immigration
Le Canada et le Québec sont des sociétés d’immigration, c’est-à-dire des sociétés
qui accueillent un grand nombre d’immigrants. C’est d’ailleurs le cas de la plupart
des pays occidentaux, qui attirent de nombreux immigrants en quête d’une vie
40
30
Canada 2031 (26,5 %)
20
Canada 2006 (19,8 %)
10
0
Ottawa-Gatineau (Québec)
Grand Sudbury
Montréal
Peterborough
Moncton
Trois-Rivières
Ottawa-Gatineau (Ontario)
Oshawa
Brantford
Saint John
Toronto
London
St-John's
Abbotsford
Hamilton
Edmonton
Regina
Thunder Bay
Victoria
St. Catharines-Niagara
Kingston
Barrie
Sherbrooke
Saskatoon
Québec
Saguenay
Calgary
Kelowna
Winnipeg
Guelph
Kitchener
Halifax
Vancouver
Windsor
Villes canadiennes
* Le scénario de référence est établi en tenant compte de la fécondité, de l’espérance de vie, des niveaux d’immigration et de la composition
de l’immigration prévus pour les prochaines années.
Source : Statistique Canada. Projections de la diversité de la population canadienne : 2006 à 2031, Canada, Ministre de l’Industrie,
mars 2010, p. 31.
L’accommodement raisonnable est un concept juridique éla- aboutit la "gestion" des confits de valeurs ou de droits, parti-
boré par les tribunaux canadiens. Le Comité consultati sur culièrement dans les rapports interculturels » (Bosset, 2007).
l’intégration et l’accommodement raisonnable en milieu sco- De nombreux événements ont alors dérayé les manchettes,
laire le dénit comme étant « l’adaptation ou l’exemption, sans dont les suivants : l’installation, par le YMCA du Parc, de
contrainte excessive, de l’application d’une norme ou d’une enêtres givrées dans ses salles d’exercice à la demande de la
pratique de portée générale, en accordant un traitement dié- congrégation hassidique voisine ; la recommandation aite aux
rentiel et équitable à une personne qui, autrement, serait policières du Service de police de la ville de Montréal de céder
pénalisée par l’application d’une telle norme ou d’une telle la place à leurs collègues masculins dans leurs contacts avec
pratique » (Comité consultati sur l’intégration et l’accommode- les Hassidim ; le remplacement, au CLSC Parc-Extension, de
ment raisonnable en milieu scolaire, 2007). Cet accommo- cours prénataux traditionnels par des groupes de discussions
dement peut être accordé, par exemple, à une emme enceinte exclusivement éminins (Quérin, 2008). Aucun de ces cas ne
ou à une personne handicapée, ce qui ne soulève générale- constitue touteois un véritable accommodement, au sens
ment pas de débat. Par contre, lorsqu’un accommodement est juridique.
accordé pour moti religieux, c’est-à-dire pour permettre à un
En réponse à ces événements, le gouvernement du Québec a
individu de pratiquer sa religion dans l’espace public ou sur
mis sur pied, en 2007, la Commission de consultation sur les
son lieu de travail, de nombreux Québécois se montrent cho-
pratiques d’accommodement reliées aux diérences cultu-
qués, car ils y voient une menace pour la culture québécoise
relles, coprésidée par le sociologue et historien Gérard
ou pour certaines valeurs, en particulier l’égalité entre les
Bouchard et par le philosophe Charles Taylor. Cette commis-
hommes et les emmes.
sion a parcouru le Québec pour entendre et recenser les dié-
De 2006 à 2008, le Québec a connu d’intenses débats publics rents points de vue des citoyens.
au sujet des accommodements accordés à des minorités reli-
En 2008, la commission a rendu un rapport qui proposait au
gieuses. Dans le cadre de cette controverse, l’expression
gouvernement de poursuivre la pratique des accommode-
« accommodement raisonnable » a été réquemment utilisée
ments, mais d’orir certaines balises pour les encadrer,
pour désigner non seulement les véritables accommodements,
notamment en adoptant un livre blanc sur la laïcité. Les réac-
mais plus largement « l’ensemble des arrangements auxquels
tions à ce rapport ont été partagées. Pour de nombreux intel-
lectuels, les commissaires ont eu raison de réarmer l’impor-
tance du pluralisme et des accommodements raisonnables.
C’est le cas notamment du philosophe Daniel Weinstock, selon
lequel le rapport propose « une vision ort attrayante d’une laï-
cité "ouverte" » (Weinstock, 2008) qui permet l’expression de
la diversité religieuse dans l’espace public. D’autres intellec-
tuels ont au contraire reproché au rapport de ne pas avoir su-
samment pris au sérieux les inquiétudes de la majorité des
citoyens à propos des revendications de certains membres
des minorités religieuses. Le sociologue Jacques Beauchemin
a notamment déploré le ait que, dans le rapport, l’identité de
la majorité soit réduite à « une identité parmi tant d’autres »
(Leduc, 2008).
Gérard Bouchard et Charles Taylor ont présidé la Commission
Question
de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées
aux diérences culturelles. Illustrez, à l’aide d’exemples, ce que signie la laïcité ouverte.
qui distingue nettement la vie privée, dans laquelle chacun est libre de vivre
comme il l’entend, de la vie publique, dans laquelle le gouvernement se doit d’agir
de açon aveugle aux diérences. Dans ce contexte, la diversité culturelle n’était
pas encouragée par les pouvoirs publics et fnissait par s’estomper.
Le pluralisme est aujourd’hui valorisé, car il est considéré comme plus respec-
tueux de la liberté des individus. Touteois, certains dirigeants européens, comme
Angela Merkel (Allemagne) et David Cameron (Grande-Bretagne), se sont montrés
inquiets des risques qu’un pluralisme excessi pouvait poser pour la cohésion
sociale. Plusieurs gouvernements cherchent donc à ajuster leur modèle, pour
trouver le juste équilibre entre la reconnaissance de la diversité et la cohésion
sociale. Les modèles gouvernementaux sont donc continuellement repensés,
révisés, à partir des questionnements engendrés par la réalité culturelle et poli-
tique de chaque société.
Le multiculturalisme Le Canada est connu internationalement pour son modèle, Multulturalsme
appelé multiculturalisme. Ce modèle repose sur certains textes juridiques, notam- Modèle de gestion de la
ment les suivants : la Politique canadienne du multiculturalisme, adoptée en 1971 ; diversité conçu par le gouverne-
l’article 27 de la Charte canadienne des droits et libertés, adoptée en 1982 ; et la Loi ment du Canada, qui repose sur
sur le multiculturalisme canadien, adoptée en 1988. l’égalité culturelle et politique de
tous les groupes ethniques.
Le modèle canadien est mis de l’avant comme une tentative de aire du pays
un ensemble multiculturel et de résoudre les difcultés posées par les relations
interethniques au pays. Selon ses déenseurs, il représente une source de ferté
pour le Canada, aisant du pays un pionnier dans la déense de la diversité cultu-
relle et de la lutte contre les discriminations. Le multiculturalisme témoignerait
aussi de la générosité et de l’ouverture d’esprit des Canadiens envers toutes les
cultures qu’ils accueillent.
Il existe touteois des détracteurs du multiculturalisme canadien, particulière-
ment au Québec, qui reprochent au multiculturalisme d’avoir été élaboré avant
tout en réaction au nationalisme québécois. En ait, l’adoption du multicultura-
lisme remplacerait la vision biculturelle du Canada, incarnée par les deux
peuples ondateurs d’origines rançaise et britannique, par une vision multicul- interulturalsme
turelle du Canada, conçue comme une somme de communautés culturelles Modèle de gestion de la
(Rocher, 1973). Au Québec, on a donc reproché au projet multiculturaliste canadien diversité culturelle adopté par
de ramener les Québécois au rang de simple groupe ethnique parmi d’autres. le gouvernement du Québec
en réaction au multiculturalisme
L’interculturalisme En réaction au multiculturalisme canadien, le gouvernement canadien et qui permet, selon
du Québec a choisi d’adopter son propre modèle de gestion de la diversité cultu- ses défenseurs, d’atteindre
relle, l’interculturalisme. Touteois, contrairement au multiculturalisme canadien, un meilleur équilibre entre
dont les paramètres sont consignés dans des documents gouvernementaux, l’in- le respect de la diversité
terculturalisme québécois n’a jamais été ofciellement défni. Plusieurs auteurs et la cohésion sociale.
Immigration économique
sélection selon
3 catégories Réfugiés
Regroupement familial
Immigration
Linguistique
dimension de
l’intégration Culturelle
Économique
Enjeux relatifs
aux relations
ethniques
Modèle républicain
Modèles
assimilationnistes
Modèle du melting pot
Gestion selon les
de la diversité
Multiculturalisme
(Canada)
Modèles
pluralistes
Interculturalisme
(Québec)
FaiTes Le poinT
Exercice 2
Choisissez cinq groupes ethniques présents au
Québec. Dressez la liste des marqueurs ethniques qui
sont utilisés pour les caractériser. S’agit-il de caracté-
ristiques physiques ou de pratiques culturelles ?
objectifs d’apprentissage
Après l’étude de ce chapitre, vous devriez être en mesure :
Au cours d’une étude menée dans les années 1980 et portant sur la sociali-
sation des enants, on a présenté à de jeunes Suédois de sept et huit ans
deux versions d’une même histoire mettant en vedette des enants du même
âge. Dans la première version, Lisa, une petite flle, agit selon les modèles
traditionnels de comportements éminins, alors que Per, un petit garçon, agit
selon les modèles habituellement associés à la masculinité. Dans la seconde
version de l’histoire présentée aux enants, les rôles éminin et masculin ont
été inversés : Lisa adopte le rôle dit masculin et Per, le rôle dit éminin.
Dans la première version de l’histoire, les deux enants décident d’ex-
plorer les recoins inconnus de la maison qu’ils habitent. Lorsque son rère
lui propose de s’aventurer au sous-sol, Lisa s’exclame : « Mais je ne veux pas
aller au sous-sol, il y a là plein de antômes ! » Dans la version aux rôles
inversés, c’est Per qui exprime sa peur des antômes. Les enants choi-
sissent ensuite d’aller explorer le grenier. La porte est très lourde. Lisa dit
alors, dans la version originale : « Laisse-moi l’ouvrir. » Per lui répond : « Je
ne crois pas que tu sois assez orte. » Et vice versa dans la version
modifée.
Une ois l’histoire terminée, on a posé des questions aux enants sur le
contenu du récit. Les chercheurs suédois ont découvert que les enants
soumis à la version traditionnelle de l’histoire ont répondu correctement à
presque toutes les questions se rapportant à cette histoire. Par contre, les
enants auxquels on a raconté la version aux rôles inversés n’ont pu
répondre adéquatement qu’à une aible proportion des questions portant
sur l’histoire. L’expérience a permis aux chercheurs de conclure que, dès
l’âge de sept ou huit ans, la conception des rôles masculins et éminins assi-
milés par les enants suédois est ancrée si solidement qu’elle interère avec
le souvenir qu’ils gardent des événements (Schaeer, 1986).
chapitre 9 La diérnciation social ondé sur l sx t ls rlations intrgénérationnlls 277
Plusieurs autres diérences biologiques entre hommes et emmes sont
connues. Par exemple, les hommes sont, en général, de plus grande taille et ont
une masse musculaire plus élevée que les emmes. Il importe touteois de rap-
peler qu’il s’agit de moyennes, et qu’il existe, bien entendu, des hommes qui sont
moins grands ou moins orts que la moyenne des emmes, et inversement.
chaptre 9 La différenciation sociale fondée sur le sexe et les relations intergénérationnelles 279
9.1.4 Les modèles masculins et féminins
et leur transformation
Comme nous l’avons vu dans le chapitre 3, un modèle culturel est un ensemble de
normes que l’on peut associer à un rôle social dans une culture donnée. Ces
modèles sont habituellement justifés par les valeurs ou l’idéologie qui prévalent
dans la société en question. L’observation des diérences entre les modèles sexuels
d’une société à l’autre, ou d’une époque à l’autre au sein d’une même société,
permet de mieux comprendre les valeurs ou l’idéologie qui dominent dans
cette société.
Les emelles sont biologiquement plus aibles et plus roides, et il aut consi-
dérer leur existence comme une déectuosité de la Nature. (Aristote, dans
Groult, 1993, p. 48)
La plus utile et honorable science et occupation à une emme, c’est la science
du ménage. (Montaigne, dans Groult, 1993, p. 83)
La dignité d’une emme est de rester inconnue. Sa seule gloire réside dans l’es-
time de son mari et le service de sa amille. Dieu l’a créée pour supporter les
injustices de l’homme et pour le servir. (Jean-Jacques Rousseau, dans Groult,
1993, p. 87)
Quand une emme devient un savant, c’est qu’il y a quelque chose de déréglé
dans ses organes sexuels. (Nietzsche, dans Groult, 1993, p. 98)
Si cette vision des choses a longtemps prévalu en Occident, il n’en allait pas de
même dans toutes les sociétés. Dans son livre Mœurs et sexualité en Océanie, l’an-
thropologue Margaret Mead décrit les comportements typiques des hommes et
des emmes dans trois cultures ou sociétés :
L’idéal Arapesh est celui d’un homme doux et sensible, marié à une emme éga-
lement douce et sensible. Pour les Mundugumor, c’est celui d’un homme violent
et agressi, marié à une emme tout aussi violente et agressive. Les Chambuli,
en revanche, nous ont donné une image renversée de ce qui se passe dans notre
société. La emme y est le partenaire dominant ; elle a la tête roide, et c’est elle
qui mène la barque ; l’homme est, des deux, le moins capable et le plus émoti.
(Mead, 1963, p. 311-312)
Mead a donc repéré deux sociétés (les Arapesh et les Mundugumor) où le com-
portement des hommes et celui des emmes ne présentent pas de diérences
sensibles. Du point de vue occidental, on peut dire que la culture des Arapesh
présente, tant chez les hommes que chez les emmes, des comportements dits
éminins, alors que les Mundugumor se sont dotés d’une culture où les deux
sexes se comportent plutôt comme les hommes traditionnels de chez nous. Dans
le même ordre d’idées, les comportements observés chez les Chambuli se
trouvent pratiquement inversés par rapport à ce qui se passe dans notre culture,
c’est-à-dire que les emmes adoptent des comportements dits masculins et
les hommes, des comportements dits éminins. Mead nous rappelle ainsi que les
chapitre 9 La différenciation sociale fondée sur le sexe et les relations intergénérationnelles 281
er 9.1 en coMPlÉMent
Sourc : Und Nons (2010). The World’s Women 2010 : Trends and Statistics, Nw York, Und Nons, Drmn o economc
nd Socl ars.
pysqus D’êr
sous l’nunc ds
agns d
Généqus D’gr
soclson
chapitre 9 La différenciation sociale fondée sur le sexe et les relations intergénérationnelles 283
partenaires possible, alors que la emelle aurait davantage intérêt à rechercher
un partenaire stable, qui demeurera auprès d’elle et de sa progéniture. C’est ce
qui expliquerait que la tendance à multiplier les conquêtes soit davantage
répandue chez les hommes que chez les emmes (Dortier, 2004).
Le féminisme libéral
fémnsme lbéral Le féminisme libéral est inspiré de la philosophie du libéralisme, qui déend avant
Count féministe inspié de tout les droits et libertés individuels. Selon cette théorie, les inégalités entre les
l théoie du libélisme, qui hommes et les emmes s’expliquent de deux açons. D’une part, les emmes ont
considèe que les inéglités historiquement eu moins de droits que les hommes, ce qui les a empêchées de
ente hommes et femmes développer pleinement leur potentiel et de montrer ce dont elles étaient capables.
s’expliquent p l’inéglité D’autre part, la socialisation diérenciée des hommes et des emmes explique que
des doits et l socilistion
ces dernières aient longtemps accepté d’occuper une position subordonnée par
difféenciée.
rapport aux hommes, car elles avaient intériorisé les comportements propres à
leur sexe (Toupin, 1998).
Pour remédier à cette situation et atteindre l’égalité, les éministes libérales
ont revendiqué depuis longtemps l’égalité de droits entre les hommes et les
emmes. Elles ont d’abord obtenu le droit de vote, puis la pleine capacité juridique
(les emmes mariées avaient besoin de l’autorisation de leur mari pour signer
tout document ofciel jusqu’en 1964) (voir le tableau 9.1), ainsi que le droit
d’exercer le métier de leur choix, incluant ceux qui étaient traditionnellement
réservés aux hommes. Les éministes libérales souhaitent que les emmes
prennent leur place dans les instances de pouvoir, sans touteois revendiquer
une représentation paritaire des deux sexes dans ces instances, car cela contre-
viendrait au libéralisme. Autrement dit, les emmes doivent avoir les mêmes
droits individuels que les hommes, et non revendiquer collectivement leur place
dans certains milieux.
Le féminisme marxiste
Comme son nom l’indique, le féminisme marxiste s’inspire de la théorie marxiste. féminisme marxiste
Selon ce courant théorique, le système économique est le principal responsable Courant féministe inspiré du
de toutes les ormes d’inégalités, que ce soient celles entre les classes sociales ou marxisme, qui considère que
celles entre les hommes les emmes. Ainsi, comme le veut l’expression consacrée, les inégalités entre hommes
l’« ennemi principal » des éministes marxistes, c’est le capitalisme. C’est avec lui et femmes s’expliquent par
qu’est apparue la division du travail, et notamment la division sexuée du travail, le système capitaliste.
qui réserve aux hommes le travail « producti » (produire des biens de consomma-
tion en vendant sa orce de travail) et aux emmes le travail « reproducti » (s’oc-
cuper des enants, gratuitement, à la maison) (Toupin, 1998).
Selon les éministes marxistes les plus orthodoxes, c’est-à-dire les plus fdèles
à la pensée de Marx, seul le renversement du capitalisme permettra d’atteindre la
véritable égalité entre les hommes et les emmes. Toute autre lutte éministe qui
ne vise pas l’abolition du capitalisme serait donc inutile, voire même contrepro-
ductive. Les emmes doivent donc s’allier aux hommes pour aire la révolution
prolétarienne, au lieu de mener leurs propres combats.
Pour les marxistes moins orthodoxes, souvent qualifées de éministes socia-
listes, les deux luttes sont complémentaires : on peut revendiquer à la ois l’égalité
entre les classes sociales et l’égalité entre les hommes et les emmes. Le mouve-
ment éministe ne doit donc pas se dissoudre à l’intérieur du mouvement socia-
liste, mais plutôt collaborer avec lui (Toupin, 1998).
Le féminisme radical
Les féministes radicales considèrent que le capitalisme n’est pas le seul respon- féminisme radial
sable des inégalités entre les hommes et les emmes, car ces inégalités ne se Courant féministe qui considère
limitent pas à la seule sphère économique. Pour elles, l’« ennemi principal » n’est que les inégalités entre hommes
donc pas le capitalisme, mais le patriarcat. À l’origine, ce terme désignait un sys- et femmes s’expliquent par le
tème social ondé sur la suprématie des hommes en tant que pères. Les éministes système patriarcal.
radicales ont touteois accordé à ce terme une signifcation plus large, qui renvoie patriarat
à la domination masculine, non seulement au sein de la amille, mais dans toutes Système généralisé de domina-
les sphères de la vie sociale. tion masculine, qui se manifeste
dans toutes les sphères de la vie
Les éministes radicales se présentent comme telles, car elles considèrent qu’il
publique et privée.
aut remonter à la source des inégalités entre les sexes et débusquer toutes les com-
posantes de ce vaste système de domination masculine qui s’est incrusté à la ois
dans la amille, en politique, dans l’économie et dans les lois. L’action qu’elles pro-
posent est donc globale, car les mesures ponctuelles et ciblées ne permettraient
pas de transormer en proondeur le système patriarcal. Les simples réormes, pré-
conisées par les éministes libérales, leur apparaissent donc inutiles, car les inéga-
lités ne seraient éliminées qu’en surace, sans que les sources proondes de ces
inégalités ne soient véritablement remises en question (Toupin, 1998).
En somme, toutes ces théories soulignent que les diérences entre hommes
et emmes ne sont pas inscrites dans la nature, mais découlent plutôt de causes
chaitre 9 La différenciation sociale fondée sur le sexe et les relations intergénérationnelles 285
sociales. Leurs analyses divergent touteois lorsqu’il s’agit d’identifer ces
causes et de ormuler des revendications précises en aveur de l’égalité des
sexes. C’est ce qui explique l’existence de nombreux débats à l’intérieur même
du mouvement éministe, notamment sur la question controversée de la prosti-
tution (voir l’encadré 9.2).
fémnsme marxste
Ls éminists marxists insistnt sur l caractèr commrcial
d la prostitution. ells ont valoir qu l’industri du sx st
un composant important du systèm capitalist, qui rpos
sur l’xploitation ds mms t d lur corps. Conormémnt
au marxism, qui dénonc l ait qu ls prolétairs doivnt
vndr lur orc d travail aux bourgois, cs éminists
dénoncnt l ait qu ls mms doivnt vndr lur corps.
ells insistnt sur ls inégalités économiqus inhérnts à la
prostitution : inégalité ntr l clint t la prostitué, puisqu
cll-ci doit s soumttr aux volontés d clui qui la pai, d
mêm qu’ntr l proxénèt t la prostitué, puisqu ctt dr-
nièr n’st pas l’ntièr propriétair ds ruits d son travail.
La qustion d la prostitution intrpll dpuis longtmps l
fémnsme radcal
mouvmnt éminist, puisqu l’immns majorité ds prosti-
tués sont ds mms t qu l’immns majorité ds clints Ls éminists radicals considèrnt qu tout prostitution, qu’ll
sont ds homms. Or, ls éminists sont divisés sur ctt soit consnti ou non, st un orm d’xploitation ds mms.
qustion. Bin qu’lls s réclamnt touts d’un mêm prin- Slon lls, on n put abolir l patriarcat sans abolir la prostitu-
cip – l’égalité ntr ls homms t ls mms –, ls éminists tion, qui rpos sur l’appropriation du corps ds mms ls plus
ds diérnts courants proposnt ds analyss complètmnt vulnérabls par ds homms n quêt d pouvoir. Slon lls, ls
diérnts d la prostitution, t préconisnt ds solutions homms qui ont rcours aux srvics ds prostitués sont cux
opposés. qui rchrchnt ds mms soumiss, prêts à répondr à lurs
moindrs désirs, sans s soucir d la réciproqu. Cs homms
fémnsme lbéral rusnt d vivr lur sxualité dans l cadr rspctuux t égali-
Ls éminists libérals considèrnt qu la prostitution put tair pour lqul ls éminists s sont battus. Ls éminists
êtr un métir librmnt choisi, t qu’il import d rspctr radicals s’opposnt à tout décriminalisation d la prostitution,
ls mms qui décidnt d dvnir « travailluss du sx », qui aurait pour t d banalisr ctt pratiqu t d rnorcr la
au liu d ls dénigrr t d ls discriminr. Dénonçant l prcption slon laqull ls homms puvnt obtnir c qu’ils
moralism t l consrvatism d cux qui condamnnt tout vulnt d’un mm, du momnt qu’ils paint.
orm d prostitution, lls invitnt la population à écoutr ls Question
rvndications ds prostitués, qui réclamnt l droit d dis-
en vous réérant à la défnition du éminism ourni dans c
posr librmnt d lur corps, ainsi qu ds conditions d
chapitr, xpliquz pourquoi chacun d cs positions sur la
travail plus sécuritairs. ells invitnt ls éminists à êtr soli-
prostitution put êtr considéré comm éminist.
dairs d touts ls mms, incluant ls prostitués.
chaitre 9 L dfférencton socle fondée sur le see et les reltons ntergénértonnelles 287
Réseau de concepts Les téores sur les raorts ommes/femmes
exlcaons exlcaons
ormonals évoluonnss
inégalé Socalsaon
Caalsm pararca
ds dros sxs
trosèm vagu
téor qur
fémns
rfus
rm n
Dvrsé ds quson
arocs
éorqus
La théorie queer
À l’origine, le terme anglais « queer » était utilisé pour qualifer quelque chose de
bizarre ou hors-norme. Il est ensuite devenu une désignation péjorative des homo-
sexuels aux États-Unis. Progressivement, touteois, les homosexuels se sont appro-
priés le terme : à orce de se aire traiter de queer, ils ont décidé de le revendiquer
(Lamoureux, dans Nengeh Mensah, 2005).
hétéronormatvté
Sysèm socal qu os Peu à peu, le terme queer est devenu un courant théorique caractérisé par le
l’éérosxualé comm norm. reus de l’hétéronormativité et de toutes les catégories sociales qui en
Faites Le point
5. Quelles sont les principales causes des inégalités entre les hommes et
les emmes, selon les éministes libérales ?
6. Qui est l’« ennemi principal » au ondement des inégalités entre hommes
et emmes, selon les éministes marxistes, d’une part, et les éministes
radicales, d’autre part ?
7. Quels sont les reproches adressés aux éministes de la deuxième vague
par les éministes de la troisième vague ?
8. Quelles sont les principales idées déendues par la théorie queer ?
chapire 9 La différenciaion sociale fondée sur le sexe e les relaions inergénéraionnelles 289
naturalisante selon laquelle la emme serait aite pour s’occuper des enants,
contrairement à l’homme. Il a revendiqué un partage plus équitable des tâches
domestiques et des soins aux enants, qui a eu pour eet de transormer la amille.
La maternité aujourd’hui
Les éministes ont longtemps revendiqué le droit, pour les mères, d’occuper un
emploi rémunéré. L’arrivée des emmes sur le marché du travail a entraîné de nom-
breux changements, tels qu’une répartition plus équitable des tâches domestiques
dans le couple, et en particulier des soins aux enants, le développement de ser-
vices de garde plus adaptés aux horaires de travail des pères et des mères, ainsi
que des mesures de conciliation travail-amille.
Malgré tout, la hausse du temps consacré au travail rémunéré par les emmes
n’a pas eu pour eet de réduire substantiellement le temps qu’elles consacrent au
travail domestique. Entre 1986 et 2005, le temps consacré au travail domestique
est demeuré relativement stable, tant chez les emmes dans leur ensemble que
chez celles qui occupent un emploi rémunéré (Laroche, 2008). Ces dernières
doivent donc eectuer une « double journée de travail », la première étant consa-
crée au travail rémunéré, eectué à l’extérieur du oyer, et la deuxième étant
consacrée au travail domestique et maternel, exécuté gratuitement à la maison.
Pour de nombreuses éministes, cela signife
qu’il aut poursuivre le combat pour assurer un
meilleur partage des tâches entre les pères et les
mères, et aciliter la conciliation entre la vie ami-
liale et le travail, afn de permettre aux mères de
trouver un plus juste équilibre entre ces deux
composantes de leur vie. Touteois, certaines
emmes se réclamant d’un courant plus conserva-
teur commencent à véhiculer un autre point de
vue. Selon elles, les revendications éministes se
sont retournées contre les emmes, qui étaient
moins épuisées et plus épanouies lorsqu’elles
passaient la journée à la maison avec les enants,
sans avoir à travailler à l’extérieur. Ces emmes
réclament un retour au modèle amilial tradi-
tionnel, au nom du bien-être des emmes et du
respect des diérences naturelles entre hommes
et emmes (Marcotte, 2012).
La paternité aujourd’hui
Lorsqu’ils décrivent les transormations de la paternité, les analystes de la amille
contemporaine parlent maintenant de « paternité consentie » ou « active » pour
décrire les modifcations qui se sont opérées chez les hommes. Ainsi, par cette
nouvelle paternité, « le père choisit d’avoir une présence aective active auprès
de ses enants et de participer aux tâches amiliales » (Lacourse, 2010, p. 145). Selon
ce modèle, qui tend à s’imposer actuellement, le père commence à jouer son rôle
dès la conception de l’enant, par exemple en assistant aux cours prénatals.
D’ailleurs, les pères qui n’assistent pas à l’accouchement de leur conjointe sont
devenus l’exception. Ces nouveaux pères s’occupent de leur enant dès la nais-
sance et partagent, dans une certaine mesure, les tâches domestiques.
La paternité s’est donc transormée, et de ce ait, le rôle du père a perdu la pré-
pondérance qu’on lui accordait autreois dans la société. En eet, par le passé,
c’est un peu de l’autorité du roi, qui lui-même la détenait de Dieu, qui était
chapitre 9 La différenciation sociale fondée sur le sexe et les relations intergénérationnelles 291
La roorton de femmes arm les vctmes d’nfractons dans un contexte conjugal,
Figure 9.1
ar catégore d’nfractons, Québec, 2010
Infractions
Menaces 80
Homicide 85
Harcèlement criminel 87
Tentative de meurtre 87
Voies de fait de niveau 3 95
Agression sexuelle 98
Séquestration 98
Enlèvement 100
0 20 40 60 80 100
Pourcentage
Source : Ministère de la Sécurité publique (2012). Criminalité dans un contexte conjugal au Québec. Faits saillants 2010, Québec, Ministère
de la Sécurité publique, 2011, p. 3.
9.3.3 L’hypersexualisation
hyersexualsaton Le thème de l’hypersexualisation a émergé dans l’espace public au cours des
Concept utilisé pour décrire la années 2000, autour de deux grandes préoccupations : d’une part, les conduites
place croissante occupée par la sexuelles des jeunes, et d’autre part, la place de la sexualité dans les médias, et en
sexualité dans l’espace public, particulier dans la publicité et chez les personnalités publiques (Blais et coll.,
et en particulier dans l’espace 2009). Le thème de l’hypersexualisation renvoie donc à un ensemble de phéno-
médiatique, ainsi que dans la mènes plus ou moins nouveaux relatis à l’habillement, à la séduction, aux relations
vie des jeunes.
sexuelles, etc. (Duquet et Quéniart, 2009).
Si plusieurs considèrent que l’on assiste à une hypersexualisation des jeunes en
général, certains s’inquiètent particulièrement de celle des jeunes flles, qui risque de
renorcer les inégalités entre les sexes en réduisant les emmes au statut d’objet
chapitre 9 La différenciation sociale fondée sur le sexe et les relations intergénérationnelles 293
En somme, pour ces auteurs, s’il est possible de parler, dans une certaine
mesure, d’hypersexualisation des jeunes, il convient de ne pas exagérer l’am-
pleur et la nouveauté du phénomène.
Faites Le point
Sourc : insu d l ssqu du Québc (2011). Le bilan démographique du Québec, Gouvrnmn du Québc, . 23.
tulr d’un docor n socolog son mnnus dns l uvré l récré mlgré un hu
nsgnn u cég d Sn- nvu d’nsrucon, lors qu d’urs s’n son rès bn rés n
Jérôm, Séhn Klly s mmbr chosssn ds « flèrs yns » comm l dro ou l gson.
d l généron x. Dns son ouvrg
touos, l’orgnlé du lvr d Séhn Klly résd dns l
À l’ombre du mur : trajectoires et
qu’l so llé u-dlà d l quson, déjà bn documné,
destin de la génération X, ublé n ds dfculés d’nsron rossonnll ds mmbrs d l
2011, Séhn Klly chrché à généron x, our bordr églmn lur v nm. en , l
« révélr l rm cnrl du dsn dsn d l généron x s rculr, cr l s’g d l r-
d c généron ns qu ls rjcors rmordls mèr généron à grndr dns l nouvu con socl ns-
mrunés r ss mmbrs » (Klly, 2011, . 14). uré r l généron récédn : ls x on ns éé ls
pour c r, l u rcours à ros méhods : l d’bord « cobys » ds révoluons émns sull mnés r
consulé ls ssqus dsonbls sur l généron x, sur ls baby-boomers (. 79). ils on uss éé ls rmrs à vor
ss comormns sur l con socl dns lqul ll lurs rns dvorcr n grnd nombr. tou cl cé lur
évolué. il nsu consulé l documnon déjà dsonbl çon d vor d vvr ls rors homms-mms. C’s
sur l généron x, urmn d, ls urs ouvrgs qu on d’llurs u sn d l généron x qu srn rus du
roosé un nlys d c généron. Fnlmn, l nouvlls fgurs : Monsur Bovry, l’homm romnqu n
obsrvé nrrogé lu-mêm ds mmbrs d l généron quê du grnd mour, Mdm Don Jun, l mm séduc-
x rovnn d dvrs mlu (. 280-281). rc oujours à l rchrch d’un nouvll ro.
Ls nlyss d Séhn Klly l’on condu à rcourr u sym- Ls x on donc dû s’dr u chngmns socu qu on
bol du « mur » our désgnr ls obscls uquls ls mrqué lur nnc, n lus d dvor ronr ds dfculés
sur l mrché du rvl. Conronés u « mur », ls on dvng
mmbrs d c généron s son hurés, nommn sur
ssyé d rndr lur lc dns l socéé qu d rnsormr
l mrché du rvl.
cll-c. ans, conrrmn u baby-boomers, ls x n’on s
Séhn Klly soulgn cndn qu ls rjcors ros- voulu chngr l mond : ls on rééré rchrchr l sblé.
sonnlls ds x n son s ous dnqus. ells vrn Slon Séhn Klly, l rncl conrbuon olqu ds x
nommn slon l clss socl. L’uur drss ns lusurs résd u-êr dns l qu’ls on « chrch[é] à réhblr
orrs ys d mmbrs d l généron x, don crns s un crn sns ds lms » (. 278).
chapitre 9 L dérncon socl ondé sur l s ls rlons nrgénéronnlls 295
Finalement, on s’intéresse de plus en plus à la génération Y, dont les membres ont
maintenant tous atteint l’âge adulte. Nés au cours des années 1980 et au début des
années 1990, ils sont reconnus pour leur grande confance en eux, leur capacité
d’adaptation, leur aisance avec les technologies et leur ouverture à la diversité cultu-
relle (Allain, 2008). Longtemps perçus comme des individualistes réractaires à tout
combat politique, ils en ont surpris plusieurs par l’intensité de leur mobilisation lors
de la grève étudiante de 2012.
9.4.2 La jeunesse
Si la génération d’un individu le suit toute sa vie, la jeunesse constitue une période
déterminée de la vie, comme nous avons pu le voir au chapitre 4, et traversée par
chacune des générations à des époques diérentes.
L’acquisition progressive de l’indépendance vis-à-vis des parents est l’une des
caractéristiques généralement associées à la jeunesse. La loi stipule qu’à partir
de 18 ans, les enants ne sont plus soumis à l’autorité parentale. Pourtant, au
Moyen Âge, les jeunes s’intégraient beaucoup plus rapidement au monde des
adultes. Le choix de l’âge de 18 ans comme seuil de la majorité, relativement arbi-
traire, s’explique par le contexte social dans lequel il a été choisi, caractérisé
notamment par un allongement de l’espérance de vie et une prolongation
des études.
Bien que la loi permette aux jeunes d’être complètement indépendants dès
l’âge de 18 ans, plusieurs parents soutiennent leurs enants plus longtemps en
leur orant une aide fnancière durant leurs études ou en leur permettant de
demeurer à la maison amiliale. Cette dernière tendance est particulièrement
orte au sein de la génération Y. En eet, chez les Canadiens de cette génération,
73 % des 20-24 ans et 30 % des 25-29 ans vivent chez l’un de leurs parents ou chez
leurs deux parents. Au sein de la génération X, c’étaient plutôt 46 % des 20-24 ans
et 17 % des 25-29 ans (Marshall, 2011).
L’arrivée sur le marché du travail fgure également parmi les événements géné-
ralement associés à la jeunesse. Touteois, depuis la crise économique des années
1980, les conditions d’insertion des jeunes sur le marché du travail sont demeurées
difciles. L’accès à un travail stable et bien rémunéré se révèle ardu, et cette ten-
dance est bien ancrée. Un nombre croissant de jeunes vien-
dront grossir les rangs des travailleurs dits « autonomes » et
oriront leurs services à des micro- entreprises ou occuperont
d’autres ormes d’emplois précaires, sans sécurité aucune.
Comme on le sait, l’intégration sociale passe dans une
large mesure par l’intégration au marché du travail. Cela
explique certainement la détresse plus grande que ressentent
les jeunes qui sont au chômage ou qui occupent des emplois
précaires. Nous savons tous que, dans notre société, le statut
et l’identité d’un individu sont largement tributaires de leur
statut socioproessionnel. Lorsqu’un individu n’a pas les
moyens de consommer les innombrables biens qui se pré-
sentent à lui constamment dans nos sociétés d’abondance, il
devient un « mauvais citoyen » ! Outre le ait de ne pouvoir
consommer, le ait de ne pas avoir d’emploi entraîne une
Les manifestations étudiantes au cours du « printems orme de « non-être » sur le plan social. Comme on le voit,
érable » ont contribué à raviver l’intérêt des jeunes our sans biens matériels et sans emploi, il est difcile d’être
la olitique.
reconnu comme personne.
9.4.3 La vieillesse
Si la jeunesse est généralement associée à l’intégration au marché du travail, la vieil-
lesse est au contraire associée à l’étape de la retraite. Les premiers baby-boomers
ayant atteint l’âge de 65 ans, cette génération a déjà commencé, depuis quelques
années, à quitter le marché du travail. Bien que la retraite semble comporter
quelques avantages, comme la possibilité d’avoir plus de temps pour soi, il n’en
demeure pas moins que cette période de la vie comporte son lot de difcultés.
Quand cesse l’activité du travail, cela ne signife pas automatiquement, pour
beaucoup de personnes parvenues à cette étape de leur vie, qu’elles peuvent
enfn respirer et se consacrer à divers loisirs qui n’étaient pas accessibles aupara-
vant, aute de temps. En eet, le travail n’est pas seulement une corvée : il permet
également à une personne de gagner le respect des collègues ou des membres de
la communauté. Il défnit aussi le statut social et permet une certaine autonomie
fnancière. L’emploi a aussi pour eet de structurer le temps de l’individu. Dès
lors, ayant atteint l’âge de la retraite, certaines personnes ne savent pas comment
occuper leur temps. Étant donné l’importance accordée à la valeur économique
d’une personne de nos jours, certains retraités peuvent se sentir inutiles, voire
développer des problèmes de santé alors qu’ils n’avaient donné aucun signe de
maladie sérieuse peu de temps auparavant. Comme on le voit, la retraite libère
de certaines contraintes, mais prive également des avantages de la vie active.
Alors que la jeunesse est connue comme une étape au cours de laquelle s’ac-
quièrent l’autonomie et l’indépendance, particulièrement vis-à-vis des parents,
la vieillesse, au contraire, peut s’accompagner d’une perte d’autonomie.
Certaines personnes âgées doivent alors s’installer dans une maison de retraite,
chapitre 9 La différenciation sociale fondée sur le sexe et les relations intergénérationnelles 297
alors que, dans bien des cas, elles prééreraient
demeurer à la maison. La perte d’autonomie de
la personne âgée peut également provoquer un
processus d’inantilisation de certains membres
de ce groupe d’âge. Il est d’ailleurs souvent
dit de la personne âgée qu’elle « retombe en
enance ». Les personnes placées dans des mai-
sons de retraite se trouvent parois dans une
situation d’inantilisation plus ou moins com-
plète. Elles n’ont plus de responsabilités et
presque plus d’autonomie dans l’organisation
de leur vie.
La population a, en général, une perception
La qualité de vie des personnes âgées dépend en partie de leur santé, négative du vieillissement. Contrairement à
de leur autonomie, de leur vie sociale et de leur intégration à la société certaines sociétés traditionnelles, où le vieillis-
de façon générale. sement est perçu comme un gage d’expérience
et de sagesse, en Occident, la vieillesse est
aujourd’hui associée au dépérissement de la personne et à la mort. L’extrême
valorisation de la jeunesse dans les médias et ailleurs ne manque pas d’in-
fuencer les attitudes et les comportements que la population adopte envers les
personnes âgées. Ces dernières sont souvent jugées incapables, et l’accent est
mis sur leur aiblesse, leur vulnérabilité et leur passivité.
Le phénomène de l’âgisme est de plus en plus connu du grand public, particu-
lièrement depuis la tenue d’une consultation publique sur les conditions de vie
des aînés, en 2007. On a ainsi appris que des personnes âgées pouvaient être pri-
vées de leurs droits : « Privation du droit de consentement aux soins ou du droit
de reus de traitement, non-respect de la condentialité des renseignements per-
sonnels, privation du droit d’une personne de gérer ses propres onds ou ses
propres biens alors qu’elle est en mesure d’exercer ses droits de açon autonome
ou avec un minimum d’assistance ou souhaite le aire. » (Ministère de la Famille et
des Aînés, 2010, p. 22) Depuis, des campagnes de sensibilisation ont attiré l’atten-
tion de la population sur ces phénomènes.
L’actualité ournit plusieurs exemples de cas où des personnes âgées sou-
tiennent avoir été victimes de discrimination. Par exemple, lors de la campagne
de vaccination contre la grippe A-H1N1, en 2009, la Santé publique du Québec
avait décidé que tous les adultes atteints de maladies chroniques devaient être
vaccinés en priorité, sau ceux de 65 ans et plus. L’Association québécoise des
retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) avait alors dénoncé publique-
ment cette mesure, qu’elle qualiait d’âgiste (Bérubé, 2009). La séquence de vac-
cination a nalement été modiée, notamment en raison d’un arrivage important
de vaccins (Rioux Soucy, 2009).
Un autre événement a semé la controverse au cours des dernières années,
lorsqu’un radiologiste a été visé par une enquête du Collège des médecins
parce qu’il avait commis des erreurs en aisant la lecture de mammogra-
phies. Lorsque les médias ont révélé que ce radiologiste avait 77 ans, cer-
tains ont proposé d’imposer un âge limite pour pratiquer la médecine, dans
le but de protéger les patients. D’autres y ont vu une orme d’âgisme, aisant
valoir que les jeunes médecins n’étaient pas non plus à l’abri des erreurs
(Lacoursière, 2010).
pete
d’utonome
rett du mché
du tvl
intégton
u mché
du tvl
Jeunesse cctésée
acquston de
l’ndéendnce
vs-à-vs des ents
euvent ête
Différences
nlysées sous
générationnelles
l’ngle des
Confnce en so
Ouvetue à l
dvesté cultuelle
Fble nombe
telles Généton x cctésée
Génétons
que (1962-1979) Stuton
dévoble su le
mché du tvl
Gnd nombe
Stuton voble
Baby-boomers cctésés
su le mché du
(1945-1961)
tvl
Otmsme et dés
de chngement
chapitre 9 L déencton socle ondée su le see et les eltons ntegénétonnelles 299
Faites Le point
chapitre 9 La différenciation sociale fondée sur le sexe et les relations intergénérationnelles 301
En somme, les jeunes travailleurs de la génération Y arrivent en grand nombre
sur le marché du travail et ne passent pas inaperçus, ce qui vient parois heurter
leurs collègues et leurs employeurs appartenant à d’autres générations.
Faites Le point
15. Quels acteurs expliquent les difcultés rencontrées par les membres
de la génération X dans le domaine de l’emploi ?
16. Quelles sont les caractéristiques de la génération Y qui bousculent
les açons de aire dans les milieux de travail ?
17. Quels sont les trois enjeux gouvernementaux qui soulèvent la ques-
tion de l’équité intergénérationnelle ?
18. Identifez trois ormes diérentes que peut prendre la solidarité inter-
générationnelle dans une amille.
chaitre 9 La diérenciation sociale ondée sur le sexe et les relations intergénérationnelles 303
Résumé
1. Les êtres humains se divisent biologiquement 3. Plusieurs enjeux actuels interpellent les hommes et
en deux sexes, mais le processus de diérencia- les emmes dans leurs rôles respectis De nou-
tion sociale ait en sorte qu’ils sont aussi caté- velles réalités vécues par les pères et les mères
gorisés à partir de leur sexe social, ou genre La d’aujourd’hui posent la question du partage des
ormation de l’identité sexuelle commence très tâches au sein de la amille Si la violence conjugale
tôt dans l’enance, et conduit l’individu à intério- mineure aecte les hommes et les emmes dans
riser les rôles associés à la éminité et à la des proportions semblables, les actes criminels
masculinité commis en contexte conjugal continuent de aire
des victimes en grande majorité parmi les emmes
2. Plusieurs théories ont cherché à expliquer l’exis- Quant à la question de l’hypersexualisation, et de
tence de diérences et d’inégalités entre les ses eets sur les jeunes garçons et les jeunes
hommes et les emmes Alors que certaines lles, elle ait l’objet d’une vive controverse
théories insistent sur les origines biologiques de
ces diérences, les théories éministes croient 4. Le processus de diérenciation sociale peut égale-
plutôt que ce sont les rapports de domination ment s’opérer entre les générations Les sociolo-
entre hommes et emmes qui créent articielle- gues se sont particulièrement intéressés à trois
ment ces diérences Les théories éministes générations, qui cohabitent actuellement au Québec :
libérale, marxiste et radicale orent diérentes les baby-boomers, la génération X et la génération Y
interprétations quant aux origines de ces inéga-
lités et proposent des solutions variées pour y 5. Les rapports intergénérationnels sont parois
mettre n Quant au éminisme de la troisième marqués par des confits, notamment sur le
vague et à la théorie Queer, ils remettent en marché du travail Ils peuvent également donner
question certaines certitudes du éminisme et lieu à de la solidarité, tant au sein de la amille
invitent celui-ci à être plus inclusi qu’à l’échelle de la société dans son ensemble
Mnsè d l fmll ds înés (2010). Plan d’action Consl du su d l fmm. www.csf.gouv.qc.c
gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les Ognsm gouvnmnl d consulon d’éud qu
personnes aînées 2010-2015, Québc. vll à défnd ls dos ls néês ds fmms,
Documn gouvnmnl ésnn ds donnés su l à omouvo l’églé n ls fmms ls omms.
mlnc nvs ls înés, ns qu ls msus oosés
Fs-fo-jusc – Cnd. www.fs-4-jusc.c
l gouvnmn du Québc ou lu con ll.
Ognsm d défns ds ès dns l cd d lgs lés
NeNGeh MeNSah, M (2005). Dialogues sur la troisième u dvoc à l gd ds nfns.
vague féministe, Sn-téès, Ls édons du
Fédéon ds fmms du Québc. www.ffq.qc.c
rmu-Méng.
Ognsm d concon d moblson vlln
Ouvg collcf goun un nsmbl d xs su ls
à l nsfomon ds os socux d sx u
éos, ls vndcons ls cons mlns ssocés
dévlomn d l ln uonom ds fmms.
à l osèm vgu fémns. On y ésn nommn l
éo queer.
audioviuel
Scé à l condon fémnn (2011). Pour que
l’égalité de droit devienne une égalité de fait : Plan d’action BOiteaU, Jn-M, Véonqu GaGNON. Ecce Homo :
gouvernemental pour l’égalité entre les femmes et les Hommes et femmes, Monél, Coscn, 1999, coulu,
hommes 2011-2015, Québc, Mnsè d l Culu, VhS (56 mn).
ds Communcons d l Condon fémnn. Ésod d’un sé documn qu xlo l comomn
Documn gouvnmnl ésnn ds donnés su umn à vs ls âgs l mond, slon ls dfféns
ls néglés n ls omms ls fmms, ns qu scvs ds scncs umns.
ls msus oosés l gouvnmn du Québc
FerraND, Sg. La machine à broyer les hommes, Québc,
ou lu con lls.
avn Cné Vdéo, 2005, coulu, DVCm (41 mn).
tOUpiN, Lous (1998). Les courants de pensée féministe. Documn su l condon msculn u Québc, n
Vson vu du x Qu’est-ce que le féminisme ? Trousse nommn ds lgs émnn ds gds gés.
d’information sur le féminisme québécois des 25 dernières
pOtiN, roznn. Attention Féministes !, Québc, poducon VF
années, 1997. Dsonbl n lgn : ://bv.cdcf.c
nc., 2011, coulu (55 mn).
pésnon synéqu ds éos fémnss clssqus
Documn bodn ls nouvlls mulls fcs
d qulqus éos émgns.
du fémnsm u Québc à vs ls émogngs d qu
juns fmms d’un jun omm.
Rendez-vous
en ligne
http://mabibliotheque.
heneliere.a
chapitre 9 L dfféncon socl fondé su l sx ls lons ngénéonnlls 305
Glossaire
A Apartheid C
En Arique du Sud, régime de séparation
Accommodement raisonnable Capitaliste (bourgeoisie)
systématique des « races » reléguant les
(pour moti religieux) Propriétaire d’entreprises et d’autres
Noirs à un statut nettement inérieur à
Adaptation aite à une règle commune celui des Blancs sur les plans politique, moyens de production (machinerie, etc.)
pour permettre à un individu de pratiquer juridique, économique et social. dans la théorie marxiste.
sa religion. Catégorie sociale
Assignation
Action créatrice Ensemble de personnes qui partagent
Composante du processus de diérencia-
Action qui annonce une rupture avec les tion sociale qui consiste à imposer une certaines caractéristiques sociales ou
modèles culturels connus ou établis et qui étiquette à un individu ou à un groupe, certaines conditions de vie.
permet d’inventer de nouvelles valeurs et généralement contre son gré. Champ de rôles
de nouveaux modèles de comportements.
Assimilation Ensemble des rôles sociaux avec lesquels
Adaptation novatrice un individu est en relation à travers un rôle
Abandon, de la part des immigrants,
Adhésion plus ou moins conorme aux donné. Par exemple, en tant qu’étudiant, un
des traits culturels issus de leur pays
modèles de comportements dominants se individu interagit avec son aide pédago-
d’origine, au proft de ceux de leur société
concrétisant par des manières d’être, gique individuel (API), ses proesseurs, ses
d’accueil.
d’agir ou de penser innovatrices qui sont collègues de classes, le bibliothécaire, etc.
acceptables, et parois même valorisées, Association volontaire
Changement social
par la société ou le groupe social. Groupe social organisé autour d’un
Transormation durable et collective des
objecti commun et qui compte sur la
Adaptation sociale modèles sociaux.
libre participation de ses membres.
Résultats conjugués du processus de Classe sociale
socialisation et des mécanismes de Autogestion
1. Au sens large, ensemble de personnes qui
contrôle social rendant l’individu apte à Gestion d’une entreprise par les travailleurs.
partagent une même situation économique,
appartenir à un groupe et, plus largement, Une entreprise autogérée est dirigée par les
et qui, de ce ait, se distinguent des autres
à onctionner en société. personnes qui la ont onctionner.
classes sociales par des caractéristiques et
L’autogestion est donc l’appropriation des des comportements particuliers. 2. Selon
Adaptation sociale pathologique
décisions par ceux qui auront à exécuter et l’approche marxiste, groupe d’individus qui
Résultats conjugués du processus de à mettre en œuvre ces mêmes décisions.
socialisation et des mécanismes de se caractérisent par la place qu’ils occupent
contrôle social rendant l’individu apte à Auto-identifcation dans un mode de production donné. 3. Dans
appartenir à un groupe social illégal et Composante du processus de diérencia- la théorie onctionnaliste, synonyme de
illégitime, ou encore à se conormer de tion sociale qui consiste à revendiquer strate sociale.
manière excessive et néaste. soi-même son appartenance à une Classisme
catégorie sociale. Attitude ou comportement discriminatoire
Agent de changement
B envers une personne ou un groupe de
Individu, groupe ou association qui
personnes en raison de leur classe sociale.
propose ou appuie des actions visant à Bagage culturel
inuencer le cours des événements de Cogestion
açon signifcative. Ensemble des connaissances et caractéris-
Mode de gestion d’une entreprise qui
tiques culturelles assimilées par un individu,
Agent de socialisation demande la participation active des travail-
souvent si intimement qu’elles lui semblent
leurs à la gestion. Les patrons et travailleurs
Individu, groupe ou institution qui, par la naturelles.
prennent ensemble les grandes décisions.
transmission des éléments culturels
Bureaucratie
propres à une collectivité, contribue au Col blanc
processus de socialisation d’un individu. Type d’organisation visant à l’efcacité au
Personne dont l’emploi suppose surtout
moyen d’un onctionnement impersonnel,
Âgisme une activité intellectuelle.
de règles ormelles et écrites, d’une
Attitude ou comportement discriminatoire hiérarchie de onctions et de la spécialisa- Col bleu
envers une personne ou un groupe de tion du travail. Personne dont l’emploi suppose surtout
personnes en raison de leur grand âge. une activité manuelle.
Bureaucratisation
Anomie Tendance générale d’une société à Communalisation
État d’une société caractérisée par une adopter pour ses institutions le modèle Concept développé par Max Weber pour
désintégration de ses règles. bureaucratique. désigner le processus par lequel se crée
une communauté lorsque les rapports Croyance Déterminisme social
reposent sur des ondements aectis, Doctrine ou ait considéré comme vraisem- Perspective selon laquelle les structures
émotionnels ou traditionnels. blable ou possible indépendamment des sociales exercent une inuence cruciale
Communauté culturelle connaissances issues de la démarche sur la vie des individus.
scientifque.
1. Expression utilisée par le gouvernement Déviance
du Québec pour désigner les diérents Culture Ensemble des manières d’être, d’agir et
groupes ethniques du Québec. 2. Concept Ensemble des productions créées et des de penser jugées nuisibles, répréhensibles
sociologique désignant un groupe ethnique comportements, normes et valeurs appris et inacceptables par un groupe ou une
constitué sous la orme d’une communauté et transmis par la société. société au regard d’une défnition de
organisée afn de préserver sa culture et la normalité.
Culture collective
d’orir un soutien à ses membres.
Ensemble des éléments auxquels se réère Diérenciation sociale
Confit social l’individu et qui lui permettent de s’identifer à Processus qui établit, pour une personne
Approche macrosociologique selon laquelle une société donnée ou à une partie de celle-ci. ou un groupe donné, sa position dans
la société est un système caractérisé par l’échelle sociale, selon une hiérarchie de
Culture de masse
les tensions sociales, notamment pour valeurs propre à cette société ou à ce
l’appropriation du pouvoir ou de la richesse. Culture propre aux sociétés contempo-
raines, produite en série et diusée par les groupe social.
Conormité médias de masse. Elle s’adresse à tout le Discrimination
Adhésion spontanée ou rééchie à monde, sans distinction liée à l’apparte- Acte individuel ou collecti commis contre
des manières d’être, d’agir ou de penser nance proessionnelle ou sociale. une personne ou un groupe, qui constitue
provenant d’une pression exercée par un un traitement diérencié et préjudiciable,
Culture d’entreprise
groupe ou la société. et qui entraîne une perte de droits.
Ensemble des éléments culturels (règles,
Connaissance empirique normes, valeurs, code, langage, pratiques, Dynamique de groupe
Connaissance qui s’appuie sur l’expérience etc.) propres à un milieu de travail Ensemble de rapports, à l’intérieur d’un
et l’observation. (entreprise, institution, organisme, etc.). groupe restreint, dont les règles de onc-
Contre-culture Culture élitiste tionnement déterminent le comportement
Ensemble de valeurs et de normes véhicu- Culture classique réservée aux individus des individus les uns par rapport aux autres.
lées par des groupes qui s’opposent à celles qui possèdent un haut niveau d’éducation, Dysonction sociale
de la culture dominante ou la rejettent. de l’argent et du temps, et communément Conséquence indésirable de l’organisation
considérée comme supérieure à la culture sociale qui peut dérégler un système social
Contrôle social
de masse et à la culture populaire. et en ébranler la stabilité.
Ensemble des pratiques sociales individuelles
ou collectives visant à normaliser les Culture individuelle E
manières d’être, d’agir et de penser des Sous-ensemble des éléments de la culture
individus en regard de ce qui est considéré ambiante assimilés par un individu et qui École
comme « normal ». acilitent son intégration sociale. Institution permettant la transmission du
Coutume Culture populaire savoir et de la culture d’un groupe ou
d’une société aux générations suivantes.
Norme et règle de la vie quotidienne dont Culture partagée par une grande partie
la transgression n’est pas sanctionnée de la population et considérée comme Élites
sévèrement. accessible à tous. Personnes qui, en raison du pouvoir
Criminalité Culture première qu’elles détiennent ou de l’inuence
qu’elles exercent, inuencent une collecti-
Forme extrême de la déviance, caracté- Culture ondamentale acquise au cours de
vité sur divers plans (intellectuel, idéolo-
risée par la transgression des lois la petite enance dans le cadre de la
gique, économique, politique, etc.), soit par
constituant le Code criminel. socialisation primaire et de la vie amiliale
les décisions qu’elles prennent, soit par les
Criminalité apparente (mœurs amiliales, habitudes de vie,
idées, les sentiments ou les émotions
valeurs, croyances, etc.).
Ensemble des inractions signalées aux qu’elles expriment ou symbolisent.
autorités policières, mais non sanction- Culture seconde
État
nées par les tribunaux. Ensemble des apprentissages acquis à
l’école (savoirs, connaissances générales, Ensemble d’institutions politiques,
Criminalité légale juridiques et administratives propres à une
lettres, arts, sciences, etc.).
Ensemble des inractions commises en collectivité associée à un territoire donné.
vertu du Code criminel et des autres lois et D
État-providence
légalement sanctionnées.
Dérogation subtile Forme d’État qui, dans le but d’assurer de
Criminalité réelle Violation d’une règle ou d’une convention meilleures conditions de vie à la popula-
Ensemble des inractions commises au sein qui, bien que réelle, est considérée, par tion, assume un large éventail de onctions
d’une population dans une période donnée. politesse, comme passant inaperçue. sociales plutôt que de se limiter aux
Glossaire 307
onctions de base de l’État, soit l’ordre et Féminisme radical même catégorie sociale, etc.) comme le
la sécurité. Courant éministe qui considère que sont le plus souvent les amis.
Ethnicisme les inégalités entre hommes et emmes Groupe de référence
s’expliquent par le système patriarcal.
Attitude ou comportement discriminatoire Collectivité (réelle ou imaginaire) qui sert à
envers une personne ou un groupe de Fonction de communication l’individu de guide ou de modèle pour orienter
personnes en raison de leur ethnicité. Fonction d’un symbole qui vise la ses opinions, ses attitudes et ses actions.
Ethnocentrisme transmission d’un message lié à une Groupe ethnique
réalité connue. Selon Max Weber, ensemble de personnes
Attitude qui consiste à juger les autres
cultures au moyen des normes et des Fonction de participation qui partagent une croyance subjective en
valeurs qui imprègnent sa propre culture. Fonction d’un symbole qui suscite une des ancêtres communs, réels ou supposés.
L’ethnocentrisme s’oppose au réaction émotive chez un individu en Groupe formel
relativisme culturel. regard de valeurs auxquelles il adhère. Groupe social, permanent ou temporaire,
Exclusion sociale Fonction latente œuvrant au sein d’une organisation
Processus par lequel un individu se voit Eet qui est en grande partie non structurée en onction de tâches ou de
privé de certains droits ou privilèges dans recherché par les membres de la société. problèmes précis.
la société. Groupe informel
Fonction manifeste
F Eet recherché par les membres de la société. Groupe social non structuré qui se orme
sur la base d’amitiés ou d’afnités en
Fait social Fonction sociale regard d’activités diverses : activités
Tout ce qui a trait à la vie des humains, Eet que provoquent les diérentes sportives, de détente, de passions
du plus organisé au plus éphémère. Selon institutions sociales sur le onctionnement communes, etc.
Durkheim, les aits sociaux peuvent être de la société.
analysés en utilisant la même démarche Groupe primaire
que celle des sciences de la nature. Fonctionnalisme Petit groupe d’individus sans objectis
Approche macrosociologique qui voit la précis dont les membres entretiennent des
Famille société comme un système composé de relations interpersonnelles intimes.
Unité de vie comprenant au moins deux parties ortement liées entre elles et
personnes partageant un lien (de consan- Groupe racisé
relativement stables, qui ont chacune
guinité, d’alliance ou d’adoption) et vivant un rôle à jouer pour assurer le onctionne- Groupe socialement perçu comme ormant
sous le même toit. ment de l’ensemble de la société. une « race » et stigmatisé en raison de
caractéristiques physiques communes, le
Famille de rôles G plus souvent la couleur de la peau.
Ensemble des rôles sociaux diérents
qu’une personne peut remplir à un Génération Groupe restreint
moment défni. Par exemple, un individu Ensemble des personnes nées au cours Groupe social comptant peu d’individus,
peut être à la ois étudiant, rère, fls, d’une même période et qui, de ce ait, ont soit environ 15 à 20 personnes.
homme, etc. traversé les mêmes époques au même âge.
Groupe secondaire
Féminisme Génocide (ou ethnocide) Groupe social organisé, généralement de
1. Ensemble de théories visant à expliquer Anéantissement ou tentative d’anéantisse- grande taille et visant des objectis précis,
et à dénoncer les inégalités entre hommes ment d’un groupe ethnique ou d’un groupe réunissant des personnes qui n’entretiennent
et emmes, en mettant l’accent sur les humain. pas de relations personnelles intimes.
rapports de pouvoir. 2. Mouvement social Grand groupe Groupe social
visant à transormer ces rapports de Groupe social rassemblant un nombre Ensemble de personnes qui partagent des
pouvoir afn d’atteindre l’égalité entre important d’individus, quelques milliers champs d’intérêt ainsi que des buts
hommes et emmes. ou centaines de milliers. communs et qui interagissent dans le cadre
Féminisme libéral d’une organisation, envers laquelle elles
Groupe d’appartenance
Courant éministe inspiré de la théorie du développent un sentiment d’appartenance.
Groupe qui propose à l’individu un lien
libéralisme, qui considère que les inégalités ormel et direct. H
entre hommes et emmes s’expliquent par
l’inégalité des droits et la socialisation Groupe d’intérêts Habitus
diérenciée. Groupe social qui vise à la déense Schème de perception, de pensée et
d’intérêts particuliers. Ces intérêts peuvent d’action intériorisé par l’individu et partagé
Féminisme marxiste
être d’ordre public ou privé. par un même groupe social.
Courant éministe inspiré du marxisme, qui
considère que les inégalités entre hommes Groupe de pairs Hétéronormativité
et emmes s’expliquent par le système Ensemble de personnes issues de groupes Système social qui pose l’hétérosexualité
capitaliste. sociaux homogènes (même groupe d’âge, comme norme.
308 Glossaire
Hétérosexisme Inadaptation sociale respect de la diversité et la cohésion
Afrmation de la primauté de l’hétérosexua- Lacune ou absence d’intégration au milieu sociale.
lité par rapport aux autres orientations de vie rendant l’individu inapte à appartenir Interdépendance
sexuelles. à un groupe social ou à se conormer aux
Conception de la société qui met l’accent
normes sociales permettant de onctionner sur le lien social et sur l’interdépendance
Homogamie sociale
en société. entre les individus et la société.
Règle qui détermine l’union de deux personnes
à partir de ressemblances sociales. Individualisme méthodologique J
Courant théorique qui conçoit la société
Homophobie Jeunisme
comme le produit de l’interaction d’indi-
Au sens strict, peur des homosexuels ou vidus autonomes. Survalorisation de la jeunesse dans une
dédain à leur égard. Au sens plus large, société.
hostilité envers les minorités sexuelles. Individualisme négatif
Aranchissement des membres d’un K
Hypersexualisation
groupe sur le plan de normes et de valeurs
Concept utilisé pour décrire la place Keynésianisme
collectives, aisant primer les besoins et
croissante occupée par la sexualité dans désirs individuels sur ceux de la Approche économique élaborée par John
l’espace public, et en particulier dans collectivité. Maynard Keynes qui établit la nécessité de
l’espace médiatique, ainsi que dans la vie l’intervention de l’État dans le domaine
des jeunes. Innovation culturelle économique.
I
Introduction de nouveaux comportements,
L
modes de vie ou valeurs au sein d’une
Identité culturelle culture. Leader charismatique
Ensemble des éléments de la culture par Institution Dirigeant d’un groupe de personnes (ou
lesquels un individu (ou un groupe) se d’une société) principalement caractérisé
Système de conduites sociales et manières
défnit, se manieste et souhaite être par son pouvoir d’inuencer et de
de aire très stables, articulées autour des
reconnu en regard d’une appartenance convaincre les autres grâce à ses qualités
besoins ondamentaux de la société.
commune, liée à son mode de vie et à sa et à sa personnalité.
vision du monde. Institution fermée
Légalité
Institution qui constitue un environnement
Identité individuelle Reconnaissance, par un groupe ou une
social totalement contrôlé et qui régit tous
Représentation de soi ondée sur un société, de comportements d’individus,
les aspects de la vie des individus sous son
ensemble de caractéristiques subjectives d’organisations ou d’institutions qui
autorité.
(qualités, déauts, traits de personnalité, agissent conormément aux lois.
etc.) perçues par un individu au sujet de Institution totalitaire
Légitimité
lui-même et sur lesquelles se onde son Organisation qui vise la resocialisation
Reconnaissance sociale de comporte-
sentiment d’unicité. radicale de l’individu en regard d’une
ments en onction des valeurs qu’ils
idéologie véhiculée la plupart du temps par
Identité sexuelle (de genre) représentent ou de l’appui moral qu’ils
un leader charismatique.
Perception de soi construite à partir des obtiennent de la majorité de la population.
conceptions de la masculinité et de la Intégration
Lien social
éminité associées aux rôles d’homme et Processus au cours duquel les immigrants
Type de relations qui s’établit entre des
de emme dans une culture donnée. s’approprient progressivement la culture
individus, des groupes ou diérents
ainsi que les manières d’être, d’agir et de
Identité sociale éléments d’une société.
penser de leur société d’accueil.
Représentation de soi ondée sur un M
ensemble de caractéristiques sociales Intégration sociale
objectives (âge, sexe, proession, etc.) Interdépendance des membres d’une Macrosociologie
propres à un individu et qui permettent de société et des groupes sociaux qui Étude des phénomènes qui se produisent
l’identifer à un groupe (jeunes, emmes, entraînent la cohésion de cette dernière. à grande échelle dans une ou plusieurs
étudiants, etc.). sociétés ou civilisations.
Interactionnisme
Idéologie Approche microsociologique permettant Marginalité
Système cohérent d’idées et de jugements de comprendre les multiples ormes de État dans lequel se trouvent des individus,
servant à interpréter les situations sociales rapports entre les individus. groupés ou non, qui onctionnent en
et à créer une mobilisation en vue d’une dehors des normes ou des valeurs
Interculturalisme
action collective. reconnues par un groupe ou une société.
Modèle de gestion de la diversité culturelle
Immigrant économique adopté par le gouvernement du Québec en Matérialisme historique
Immigrant sélectionné en raison de sa réaction au multiculturalisme canadien et Conception selon laquelle les phénomènes
contribution potentielle à l’économie du qui permet, selon ses déenseurs, d’at- sociaux proviennent du lien matériel entre
Québec. teindre un meilleur équilibre entre le l’homme et la nature.
Glossaire 309
Mécanisme de contrôle social d’une position supérieure à une position individus conormément aux valeurs de la
Moyen mis en œuvre pour uniormiser les inérieure. société.
manières d’être, d’agir et de penser des Mobilité intergénérationnelle Norme formelle
individus en regard de ce qui est considéré
Changement de position d’un individu dans Norme écrite consignée dans un texte de loi
comme normal.
un système de stratifcation sociale, mesuré ou dans un règlement et dont la transgression
Mécanisme de contrôle social formel par l’écart entre sa catégorie socioproes- entraîne des sanctions elles aussi écrites.
Moyen direct et explicite (loi, règle) pour sionnelle et celle de ses parents. Norme informelle
contraindre un individu à se conormer aux Mobilité intragénérationnelle Norme en général non écrite, qui ne ait
manières d’être, d’agir et de penser
Changement de position d’un individu l’objet d’aucune réglementation ou sanction
considérées comme normales.
dans un système de stratifcation sociale, écrite.
Mécanisme de contrôle social informel mesuré par l’écart entre sa catégorie O
Moyen indirect, presque inconscient, de socioproessionnelle en début et en fn de
aire pression sur un individu afn qu’il carrière. Organisation coercitive
conorme ses manières d’être, d’agir et de Organisation bureaucratique qui, le plus
Mobilité sociale
penser en regard de ce qui est considéré souvent, a le pouvoir d’exclure l’individu de
comme normal. Changement de position des individus la société et de veiller à réorganiser sa vie
dans un système de stratifcation sociale. sociale soit par le conditionnement
Mécanisme de socialisation
Mode de production psychologique (obéissance), soit par le
Moyen par lequel l’individu intériorise les
Ensemble des activités visant à produire conditionnement physique (soumission par
manières d’être, d’agir et de penser
ou à échanger des biens et des services la mise en orme), le plus souvent les deux
propres à la société dans laquelle il vit.
dans un système économique donné. à la ois.
Médias
Modèle culturel Organisation hiérarchique
Ensemble des moyens technologiques de
Ensemble des normes sociales dominantes Ensemble d’individus regroupés au sein
communication de masse.
qui guident les actions des individus, d’une structure régulée dont le but est de
Microsociologie
incarnées par des personnalités charisma- répondre à des besoins et d’atteindre des
Étude des petits groupes qui peut se aire tiques qui servent d’exemple. objectis grâce à un système de communi-
par l’intermédiaire d’études expérimentales cation et d’inormation efcace.
en laboratoire. Mœurs
Organisation non hiérarchique
Minorité numérique Normes et règles que les membres d’une
Ensemble d’individus regroupés au sein
société jugent hautement souhaitables.
Groupe qui constitue moins de 50 % d’une d’une organisation dont la structure est
population. Mouvement social souple et avorise la participation des
Minorité sociologique Ensemble organisé de groupes, de individus au onctionnement de celle-ci et
personnes et d’institutions qui vise la aux décisions qui y sont prises.
Groupe qui, en raison des traits physiques
ou culturels de ses membres, se distingue promotion de cer taines causes sociales Organisation utilitaire
du groupe dominant de sa société et se (l’égalité, la démocratie, les droits civiques, Organisation bureaucratique rassemblant
retrouve dans une position d’inériorité sur etc.) et propose des stratégies à court des membres qui y participent en vue d’en
divers plans, dont celui du pouvoir. terme et à long terme dans le but de tirer un certain proft. L’organisation utilitaire
provoquer un changement social. est toujours liée à une relation rationnelle
Minorité visible
Multiculturalisme d’échange entre les membres et
Expression utilisée par le gouvernement
l’organisation.
du Canada dans le cadre de la Loi sur Modèle de gestion de la diversité conçu par
l’équité en matière d’emploi pour désigner le gouvernement du Canada, qui repose sur Orientation sexuelle
un groupe victime de discrimination en l’égalité culturelle et politique de tous les Caractéristique d’un individu défnie en onction
raison de traits physiques tels que la groupes ethniques. du sexe des personnes pour lesquelles il
couleur de leur peau. N ressent du désir (personnes du même sexe,
Misogynie de l’autre sexe ou des deux sexes).
Normalité
Haine ou mépris à l’égard des emmes. P
Ensemble des manières d’être, d’agir et de
Mobilité ascendante penser conormes aux normes ormelles et Patriarcat
Changement de position des individus dans inormelles qui prévalent dans un groupe ou Système généralisé de domination
un système de stratifcation sociale, allant une société. Ce qui est légal et légitime au masculine, qui se manieste dans toutes
d’une position inérieure à une position sein d’une société est d’emblée reconnu les sphères de la vie publique et privée.
supérieure. comme normal.
Pauvreté absolue
Mobilité descendante Norme Situation vécue par un individu qui ne
Changement de position des individus dans Règle de conduite ou modèle de comporte- dispose pas du revenu nécessaire pour
un système de stratifcation sociale, allant ment qui sert de guide ou de standard aux subvenir à ses besoins de base.
310 Glossaire
Pauvreté relative raisonnable, sur une personne en raison à une autre ainsi que l’accès au nouveau
Situation vécue par un individu dont le de la couleur de sa peau ou de son statut qui en découle.
revenu est nettement inérieur au revenu appartenance ethnique, nationale ou
Rôle sexuel
moyen ou médian de la société dans religieuse, réelle ou présumée.
Ensemble de comportements, d’attitudes et
laquelle il vit. Prolétariat d’activités attribués respectivement aux
Période de transition Classe ouvrière, travailleurs dans la emmes et aux hommes dans une culture
Intervalle de temps séparant certaines société industrielle capitaliste. donnée.
étapes de la socialisation et pendant lequel R Rôle social
se réalise souvent un bilan de vie caracté-
risé par une proonde remise en question et Racisme Ensemble des comportements attendus
menant à des changements signifcatis Idéologie selon laquelle les êtres humains d’un individu en onction de sa place dans
dans la vie d’une personne. se divisent en races, dont certaines seraient un groupe ou dans la société.
Glossaire 311
Socialisation Statut socioéconomique économiques, encadré par les lois et
Processus par lequel l’individu intègre à sa Échelle sociale basée sur le revenu, les pouvoirs publics, qui détermine la
personnalité les manières d’être, d’agir et l’occupation et l’instruction. dynamique interne d’une société sur
de penser propres à la culture dont il ait un territoire donné.
Stéréotype
partie. T
Représentation caricaturale, partagée
Socialisation mutuelle collectivement, d’un groupe social donné. Tabou
Processus par lequel les individus
Stigmate Interdit à caractère religieux, moral ou
socialisés sont en même temps des
Caractéristique d’un individu, comme son social qui ait l’objet d’un respect incondi-
vecteurs de socialisation pour les autres.
apparence, son sexe, son groupe ethnique tionnel et collecti. Le tabou peut porter sur
Socialisation négative ou sa classe sociale, qui jette le discrédit un être, un objet ou un acte considéré
Acquisition de manières d’être, d’agir ou de sur lui. comme sacré ou impur.
penser qui, quoique valorisées par certains Théorie
Stigmatisation
groupes ou instances, enreignent certaines
normes ou valeurs plus largement légitimées Processus d’étiquetage entraînant le Ensemble cohérent d’énoncés qui tentent
par la société. discrédit sur une personne ou un groupe, d’expliquer des aits, des comportements
l’empêchant d’être pleinement accepté par et des problèmes humains.
Socialisation primaire la société.
Théorie queer
Socialisation intensive qui a lieu dans
Strate sociale Théorie caractérisée par le reus de
l’enance et l’adolescence et qui marque
généralement l’individu pour le reste de Selon l’approche onctionnaliste, ensemble l’hétéronormativité, ainsi que par la
sa vie. de personnes qui partagent une même remise en question de la bicatégorisa-
position dans un ordre hiérarchique établi tion de l’humanité en deux sexes
Socialisation secondaire en onction de critères tels que le statut (hommes et emmes) et en deux
Socialisation, parois subtile, qui se socioéconomique ou la catégorie orientations sexuelles (hétérosexualité
poursuit de l’adolescence jusqu’à la fn de socioproessionnelle. et homosexualité).
la vie et qui permet à l’individu de
Stratifcation sociale Type idéal
s’adapter aux diérents contextes et
milieux sociaux. Selon l’approche onctionnaliste, pro- Représentation de la réalité construite à
cessus par lequel des catégories d’indi- partir de ses traits typiques qui, en créant
Société vidus dans une société sont placées à un un modèle abstrait, permet de mieux com -
Ensemble d’individus, de groupes et moment donné dans un ordre prendre le phénomène étudié.
d’institutions interdépendants, générale- hiérarchique.
V
ment situé sur un territoire donné.
Surconormité
Sociologie Comportement de l’individu qui, placé Valeur
Étude systématique des comportements devant une autorité suprême ou devant la Conception collective défnissant ce
sociaux et des groupes humains. pression réelle ou imaginée d’un groupe, qui est idéal, désirable ou estimable
est conduit à une soumission totale. en ce qui a trait aux manières d’être,
Solidarité mécanique d’agir et de ressentir au sein d’une
Solidarité caractéristique des sociétés les Symbole société.
plus simples qui naît de la ressemblance Représentation fgurée d’une chose, au
entre les individus. moyen de gestes, d’objets ou de paroles, Variance
en vertu d’une correspondance analo- Adhésion plus ou moins conorme aux
Solidarité organique modèles de comportements dominants
gique : une chose qui tient la place d’une
Solidarité qui naît de la collaboration autre chose. se concrétisant par des manières d’être,
des individus, qui occupent chacun une d’agir ou de penser tolérées, mais non
onction spécialisée dans un plus grand Système de castes
valorisées, par la société ou le groupe
ensemble, comme dans les sociétés Système de catégories sociales hiérar- social.
industrielles, où règne la division chiques dont les critères d’appartenance
du travail. s’appuient surtout sur la naissance et la X
pureté religieuse, et qui ne permet aucune Xénophobie
Sous-culture
mobilité sociale.
Modèle culturel distincti (valeurs, normes Au sens strict, peur des étrangers. Au sens
pratiques sociales) véhiculé par une partie Système social large, attitude de rejet ou de répulsion à
de la société. Ce modèle peut être Ensemble stable et cohési d’institutions l’égard des personnes issues de
valorisé, accepté ou toléré par la société. et de principes moraux, politiques et l’immigration.
312 Glossaire
BiBliographie
ALLAIN, Carol (2008). Génération Y : Qui BELOTTI, Elena Gianini (1974). Du côté
B des petites flles, Paris, Éditions des
sont-ils, comment les aborder ? Un
regard sur le choc des générations, Femmes.
BAILLARGEON, Stéphane (2009). « Michel
2e éd., Montréal, Les éditions Logiques. BENGHOZIE, Pierre Jean (2011). « Le
Freitag 1935-2009 - Mort d’un géant
ALLARD, Philippe. Peut-on donner une de la sociologie », Le Devoir, [En ligne], deuxième choc de l’économie de la
défnition de la secte ?, [En ligne], www.ledevoir.com/societe/actualites-en- culture », Revue Esprit, no 376,
www.membres.lycos.r/morlhach/ societe/277190/michel-reitag-1935- p. 111-125.
Allard/sommaire.html (page 2009-mort-d-un-geant-de-la-sociologie
(page consultée le 13 évrier 2013). BENHAMOU, Françoise (2011). « L’état et
consultéele 12 évrier 2013).
l’Internet : un cousinage à géométrie
ALTHUSSER, Louis (1976). « Idéologie et BARNES, John A. (1954). « Class and variable », Revue Esprit, no 376,
appareils idéologiques d’État », dans committees in a Norwegian island p. 96-110.
Louis ALTHUSSER, Positions, p. 67-125, parish », Human Relations, no 7,
p. 39-58. BENN MICHAELS, Walter (2009). La
Paris, Les Éditions sociales, 172 p.
diversité contre l’égalité, Paris, Éditions
ANZIEU, Didier, et Jean Yves MARTIN BARTHES, Roland (1983). Le Système Raisons d’agir, 155 p.
(2004). La dynamique des groupes de la mode, Paris, Éditions du Seuil,
restreints, PUF, 397 p. 330 p. BERA, Mathieu, et Yvon LAMY (2008).
Sociologie de la culture, 2e éd.,
ARON, Raymond (1967). Les étapes de la BAUDRILLARD, Jean (1968). Le système coll. « Cursus », Paris, Colin, 235 p.
pensée sociologique, Paris, Gallimard. des objets, coll. « TEL », Paris, Éditions
Gallimard, 288 p. BERGE, Manon, et Véronique GARCIA
ARON, Raymond (1978). « La sociologie (2009). Les eets des technologies
parmi les sciences », Encyclopédie BAUDRILLARD, Jean (1970). La société Internet sur les relations entre les
Larousse de la sociologie, Paris, de consommation : ses mythes, ses parents et les adolescents dans les
Librairie Larousse. structures, Paris, Éditions Gallimard, amilles québécoises, Université Laval,
316 p. Département de sociologie de
ASCH, Solomon (1951). « Eects o group l’Université Laval, 93 p.
pressure upon the modifcation and BAUDRILLARD, Jean (1972). Pour une
distortion o the judgment », dans critique de l’économie politique du BERGER, Joseph, et coll. (2009). Le prix
Harold GUETZKOW (dir.), Groups, signe, coll. « TEL », Paris, Éditions du savoir, Sherbrooke, La Fondation
leadership and men, Pittsburg, PA, Gallimard, 316 p. canadienne des bourses d’études
Carnegie University Press, du millénaire, 243 p.
vol. 27, p. 177-190. BAUMGARTNER, Franck R., et Bryan D.
JONES (2002). « Positive and negative BERGER, Peter L. (1986). Comprendre la
ASCH, Solomon (1952). Social Psychology, eedback in politics », dans Policy sociologie, Paris, Centurion, 263 p.
New York, Prentice-Hall, 574 p. Dynamics, Chicago, The University
o Chicago Press, p. 3-28. BERK, Bernard (1977). « Face-Saving at
ASCH, Solomon (1956). « Studies o the Singles Dance », Social Problems,
independence and conormity : A BAUMRIND, Diana (1971). « Current no 24, juin.
minority o one against a unanimous Patterns o Parental Authority »,
majority », Psychological Monographs, Developmental Psychology BERNARD, Jean-Pierre, et Diane CHAREST
vol. 70, no 146. Monographs, no 4, p. 1-103. (2003). « Quelques chires pour
éclairer une réalité qui nous interpelle », données, Québec, Presses de (2005). Dictionnaire de la pensée
Vie pédagogique, no 127, p. 17-21. l’Université Laval, 149 p. sociologique, Paris, PUF, 770 p.
BERNARD, Léonel, et Christopher MCALL BIRON, Jean-François, et Catherine BOURDET, Yvon (1974). Pour l’autogestion,
(2010). « La mauvaise conseillère », BOURASSA-DANSEREAU (2011). Les Paris, Editions Anthropos, 293 p.
Revue du Cremis, vol. 3, no 1, p. 7-14. préoccupations et les impacts associés à
l’Utilisation d’Internet dans les milieux des BOURDIEU, Pierre (1966). « L’école
BERNARD, Paul, et Édouard CLOUTIER jeunes d’âge scolaire, Agence de la santé conservatrice. Les inégalités devant
(dir.) (1987). Sciences sociales et et des services sociaux de Montréal, l’école et devant la culture », Revue
transormations technologiques, Gouvernement du Québec, 27 p. rançaise de sociologie, vol. 7, no 3,
Conseil de la science et de la p. 325-347.
technologie, document no 87.02. BLAIS, Martin, Sarah RAYMOND, Hélène
MANSEAU et Joanne OTIS (2009). BOURDIEU, Pierre (1980). Le sens
BERNIER, L., Madeleine GAUTHIER et coll. « La sexualité des jeunes Québécois pratique, coll. « Le sens commun »,
(1997). Les 15-19 ans : Quel présent ? et Canadiens. Regard critique sur Paris, Éditions de Minuit, 480 p.
Quel avenir ?, Québec, Institut le concept d’hypersexualisation »,
québécois de recherche sur la culture. Globe. Revue internationale d’études BOURDIEU, Pierre (1980). Questions de
québécoises, vol. 12, no 2, p. 23-46. sociologie, Paris, Éditions de Minuit.
BERNOUX, Philippe (1985). La sociologie
des organisations, Paris, Seuil. BLAIS, Mélissa, et Francis DUPUIS-DÉRI BOURDIEU, Pierre, et Alain DARBEL (1969).
(2008). Le mouvement masculiniste L’amour de l’art : les musées et leur
BERRY, John (1977). Lobbying or the au Québec, l’antiéministe démasqué, public, Paris, Éditions de Minuit.
People, Princeton, Princeton University Montréal, Les Éditions du remue-
Press, p. 7. ménage, 257 p. BOURDIEU, Pierre, et Jean-Claude
PASSERON (1964). Les héritiers : les
BERTHELOT, Jean-Michel (1992). « La BLAU, Peter (1955). The Dynamics o étudiants et la culture, Paris, Éditions
sociologie : Histoire d’une discipline », Bureaucracy, Chicago, University of de Minuit, 189 p.
Encyclopédie Larousse de la sociologie, Chicago Press.
Paris, Librairie Larousse, p. 11-26. BOURDIEU, Pierre, et Jean-Claude
BOASE, Jeffrey, et Barry WELLMAN (2005). PASSERON (1970). La reproduction :
BERTHELOT, Jean-Michel (2003). La « Personal Relationships : On and Off éléments pour une théorie du système
construction de la sociologie, Paris, PUF. the Internet », dans Dan PERLMAN et d’enseignement, Paris, Éditions de
Anita L. VANGELISTI (dir.), Handbook o Minuit, 283 p.
BERTRAND, Marie-Andrée (2003). Les Personal Relations, Oxford, Blackwell,
emmes et la criminalité, Montréal, p. 709-723. BOURDIEU, Pierre, et Jean-Claude
Éditions Athéna. PASSERON (1977). Reproduction and
BOSC, Serge (2008). Sociologie des Education, Society and Culture, Beverly
BÉRUBÉ, Normand (2009). « A(H1N1) : les classes moyennes, coll. « Repères »,
aînés victimes d’âgisme », Le Devoir, Hills, Sage.
Paris, La Découverte.
16 novembre, p. A6
BOURGAULT-CÔTÉ, Guillaume (2007). « Le
BOSSET, Pierre (2007). « Les fondements
BESSONE, Magali (2011). « Culte de Québec champion mondial de l’union
juridiques et l’évolution de l’obligation
l’Internet et transparence : l’héritage libre – La famille nucléaire éclate au
d’accommodement raisonnable », dans
de la philosophie américaine », Revue Canada », Le Devoir, 13 septembre,
Myriam JÉZÉQUEL (dir.), Les accommo-
Esprit, no 376, p. 145-159. p. A1.
dements raisonnables : quoi, comment,
jusqu’où ? Des outils pour tous, BOWLBY, Geoff (2000). « Transition de
BILGE, Sirma (2004). « Ethnicité et État :
Cowansville, Éditions Yvon Blais, p. 3-28. l’école au travail », L’emploi et le revenu
les catégorisations ethniques et
" raciales " dans les recensements BOUCHARD, C., et coll. (1991). « Un en perspective, vol. 12, printemps,
canadiens », Études canadiennes/ Québec fou de ses enfants », Rapport no 1, p. 43-48.
Canadian Studies, no 56, p. 85-109. du groupe de travail pour les jeunes, BOY, Daniel, et Guy MICHELAT (1986).
Ministère de la Santé et des Services
BILGE, Sirma (2005). « La " différence « Croyances aux parasciences :
sociaux, Montréal, Bibliothèque
culturelle " et le traitement au pénal dimensions sociales et culturelles »,
nationale du Québec, 179 p.
de la violence à l’endroit des femmes Revue rançaise de sociologie, XXVII,
minoritaires : quelques exemples BOUCHER, Paul-André, et Jean-Louis p. 175-204.
canadiens », Journal International de MARTEL (1982). Tricofl : tel que vécu !,
Victimologie, vol. 3, no 3, p. 145-161. CIRIEC Canada, Montréal, Presses HEC, BOZON, Michel, et François HÉRAN (1987).
372 p. « La découverte du conjoint I »,
BILLETTE, André, et Jacques PICHÉ (1986). Population, no 6, p. 942-983 ; « La
Travailler comme des robots : Enquête BOUDON, Raymond, Mohamed découverte du conjoint II », Population,
auprès des auxiliaires en saisie de CHERKAOUI et Bernard VALADE (dir.) no 1, p. 121-149.
314 Bibliographie
BRETON, Philippe (2000). Le Culte women become leaders, Boston, CENTRE FRANCOPHONE D’INFORMATISATION
d’Internet. Une menace pour le lien Harvard Business School Press. DES ORGANISATIONS (2012).
social ?, coll. « Sur le vif », Paris, La L’engouement pour les medias sociaux
Découverte, 125 p. CARON, André H. (1999). L’environnement au Québec, CEFRIO, Québec, 18 p.
techno-médiatique des jeunes à l’aube
BRETON, Philippe, et Serge PROULX de l’an 2000, Groupe de recherche sur CHAMMA, Albert M., et Anatol RAPOPORT
(1989). L’explosion de la communica- les jeunes et les médias, Montréal, (1965). Prisoner’s Dilemma, University
tion, Paris, La Découverte/Boréal, Université de Montréal. of Michigan, Ann Arbor, 258 p.
286 p.
CARON, André H., et Letizia CARONIA CHAMPAGNE, Patrick (1998). La sociolo-
BRIEN-DANDURAND, Renée (1994). (2000). « Parler de télévision, parler de gie, Toulouse, Les essentiels de Milan.
« Divorce et nouvelle monoparentalité », soi : Une étude sur la mise en discours
dans Fernand DUMONT, Simon des pratiques médiatiques au foyer », CHAMPION, Françoise (1998). « Nouvelles
LANGLOIS et Yves MARTIN (dir.), Traité Communication : Information, médias, religiosités et croyances parallèles »,
des problèmes sociaux, Montréal, théories, pratiques, vol. 20, automne, Revue Sciences humaines, Hors-série,
IQRC, p. 519-544. p. 123-154. juin/juillet, no 21, p. 58-61.
CARON, André H., et coll. (1991). Analyse CHANG, Jeff (2005). Can’t Stop Won’t Stop :
BROWNMILLER, Susan (1976). Le viol,
de l’offre et de l’écoute de la program- A History of the Hip-Hop Generation,
Paris, Stock.
mation pour enfants, Groupe de New York, St. Martin’s Press, 546 p.
BRUNET, Luc, et André SAVOIE (2003). La recherche sur les jeunes et les médias, CHAUVAC, Nathalie (2011). L’embauche
face cachée de l’organisation : groupes, Montréal, Université de Montréal, 63 p. une histoire de relations ? Réseaux et
cliques et clans, Presses de l’Université
CARPENTIER, Daniel (2004). L’imposition dispositifs de médiation au cœur du
de Montréal, 158 p.
d’un couvre-feu pour les mineurs dans marché de l’emploi, Thèse de doctorat,
BUECHLER, Steven M. (2000). Social une municipalité, Commission des Université de Toulouse, 499 p.
Movements in Advanced Capitalism : droits de la personne et des droits CHEVRIER, Marc (s.d.). « Les spécialistes
The Political Economy and Cultural de la jeunesse. des sciences sociales et la politique au
Construction of Social Activism, Oxford
CASILLI, Antonio (2010). Les liaisons Canada », Encyclopédie de l’Agora, [En
New York, University Press, 240 p.
numériques : Vers une nouvelle ligne], http://agora.qc.ca/documents/
BURT, Ronald Stuart (1992). Sturctural sociabilité ?, coll. « La couleur des intellectuel--les_specialistes_des_
Holes ; The social Structure of idées », Paris, Seuil, 331 p. sciences_sociales_et_la_politique_
Competition, Cambridge, MA, Harvard au_canada_par_marc_chevrier (page
University Press. CASTONGAY, Alec (2010). « G20 : la police consultée le 13 février 2013).
aurait utilisé des agents provocateurs »,
BUZZETTI, Hélène (2010). « 62 % des CHICHA, Marie-Thérèse, et Éric Charest
Le Devoir, 20 juillet.
Canadiens diraient oui à la peine de (2008). « L’intégration des immigrés
mort », Le Devoir, 23 janvier, Actualités CEFRIO (2010). « L’explosion des médias sur le marché du travail à Montréal :
en société. sociaux au Québec », NETendances, Politiques et enjeux », Choix, vol. 14,
vol. 1, no 1, 18 p. mars, no 2, 62 p.
CARLE, Paul, et Lalie BÉLANGER-DION CENTRE D’ÉTUDES SUR LES MÉDIAS CLICHE, Jean-François (2012). « Le Québec
(2007). Second regard sur l’itinérance (2011). Évolution de l’écoute hebdoma- champion de la famille moderne », Le
à Laval : Du constat à la mise en place daire de la télévision par habitant et Soleil, 19 septembre, [En ligne], www.
de nouvelles pratiques, Laval, Travail selon les groupes d’âge au Canada, lapresse.ca/le-soleil/actualites/
de Rue, Île de Laval. 2003-2004 à 2007-2008, [En ligne], societe/201209/19/01-4575569-
www.cem.ulaval.ca/tendances/ le-quebec-champion-de-la-famille-
CARLI, L.L., et A.H. EAGLY (2007). Through nouveaux_medias.php (page consultée moderne.php (page consultée le
the labyrinth : The truth about how le 9 janvier 2013). 26 septembre 2012).
Bibliographie 315
COHEN, Albert K. (1955). Delinquent Boys : COULSON, Margaret, et Carol RIDDELL du phénomène », Relations, n° 696,
The Culture o the Gang, Glencoe, III., (1981). Devenir sociologue, Montréal, octobre-novembre, p. 30-31.
The Free Press, 202 p. Éditions coopératives Albert
Saint-Martin. DESCARRIES, Francine (1980). L’école
COIFFIER, Éliane, et coll. (1992). rose... Et les cols roses : la reproduction
Sociologie basique, Paris, Nathan. CROCKER, A.G., G. CÔTÉ, J. TOUPIN et B. de la division sociale des sexes, coll.
ST-ONGE (2007). « Rate and charac- « Femme », Laval, Québec, Éditions
COMITÉ CONSULTATIF SUR L’INTÉGRATION teristics o men with an intellectual Coopératives Albert Saint-Martin, 128 p.
ET L’ACCOMMODEMENT RAISONNABLE disability among pre-trial detainees »,
EN MILIEU SCOLAIRE (2007). Une Journal o Intellectual and DESCENT, David, Louis MAHEU et coll.
école québécoise inclusive : dialogue, Developmental Disabilities, no 32, (1989). Classes sociales et mouve-
valeurs et repères communs, Québec, vol. 2, p. 143-152. ments sociaux au Québec et au Canada,
Ministère de l’éducation, du loisir et du Montréal, Albert Saint-Martin, 205 p.
sport (MELS), 15 novembre, 124 p. CROZIER, Michel (1963). Le phénomène
bureaucratique, Paris, Éditions du Seuil. DE SINGLY, François (1996). Sociologie de
COMMISSION DES LIBÉRATIONS la amille contemporaine, coll. « 128 »,
CONDITIONNELLES AU CANADA (2010). CROZIER, Michel, et Erhard FRIEDBERG Paris, Nathan.
Rapport de surveillance du rendement (1977). L’acteur et le système : Les
2008-2009, Gouvernement du Canada, contraintes de l’action collective, Paris, DION, Léon (1971). Société et politique : La
Ottawa, 233 p. Éditions du Seuil. vie des groupes, tomes 1 et 2, Québec,
Presses de l’Université Laval, 444 p.
CONDRY, John, et Sandra CONDRY (1976). CUCHE, Denys (1996). « Culture et
« Sex dierences : A Study o the Eye identité », La notion de culture dans DORTIER, Jean-François (2004). « La
o the Beholder », Child Development, les sciences sociales, París, La diérence des sexes est-elle natu-
no 47, p. 812-819. Découverte, p. 83-96. relle ? », Sciences humaines, évrier,
n° 146, p. 25-27.
CONSEIL CANADIEN SUR L’APPRENTISSAGE CUCHE, Denys (2010). La notion de culture
(2009). « Enseignement postsecondaire dans les sciences sociales, 4e éd. DORVIL, Henri, et Robert MAYER (2001).
au Canada : Qui sont les laissés-pour- revue et augmentée, Paris, Éditions Problèmes sociaux. Tome I. Théories
compte ? » Carnet du savoir, 1er avril, 10 p. La Découverte, 157 p. et méthodologies, coll. « Problèmes
sociaux et interventions sociales »,
CONSEIL CONSULTATIF DU TRAVAIL ET DE Québec, Les Presses de l’Université
LA MAIN-D’ŒUVRE (2001). « Concilier D du Québec.
travail et amille : Un déf pour les milieux
de travail (plan d’action) », Rapport de DAGENAIS, Daniel (2007). « Le suicide DOYLE, James (1983). The Male
consultation, Québec, Gouvernement comme meurtre d’une identité », Experience, Dubuque, Iowa, W.M.C.
du Québec, septembre, 45 p. Recherches sociographiques, vol. 48, Brown Company.
no 3, p. 130 à 160.
CONSEIL DU STATUT DE LA FEMME (2008). DUBET, François (2000). Les Inégalités
Le sexe dans les médias : obstacle aux DANDURAND, Pierre (1986). « Les rapports multipliées, La Tour d’Aigues, Éditions
rapports égalitaires, Gouvernement du ethniques dans le champ universi- de l’Aube.
Québec, 100 p. taire », Recherches sociographiques,
vol. XXVII, no 1, p. 41-77. DUBET, François (2002). Le Déclin des
CONSEIL DU TRÉSOR (2012). L’eecti institutions, Paris, Seuil.
de la onction publique 2010-2011, DELRUELLE-VOSSWINKEL, Nicole (1987).
Analyse comparative des cinq dernières Introduction à la sociologie générale, DUBREUIL, Benoît, et Guillaume MAROIS
années, Gouvernement du Québec. Bruxelles, Éditions de l’Université de (2011). Le remède imaginaire :
Bruxelles. Pourquoi l’immigration ne sauvera pas
CONSEIL NATIONAL DU BIEN-ÊTRE SOCIAL le Québec, Montréal, Boréal, 313 p.
(2000). La justice et les pauvres, DÉREC, Nicole (1978). « Auguste Comte »,
printemps, Ottawa. Encyclopédie Larousse de la sociologie, DUBUC, Pierre (2006). Le vrai visage de
Paris, Librairie Larousse, p. 80-86. Stephen Harper, Éditions Trois-Pistoles.
CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’ÉDUCATION
(octobre 1999). Pour une meilleure DERIVRY, Daniel (s.d.). « Mills, Charles DUFOUR, Rose, et Brigitte GARNEAU
réussite scolaire des garçons et des Wright (1916-1962) », Encyclopédie (2002). Naître rien : des orphelins
flles, Avis au ministre de l’Éducation, Universalis, [En ligne], www.universalis. de Duplessis, de la crèche à l’asile,
Québec, Bibliothèque nationale du r/encyclopedie/charles-wright-mills Québec, Éditions MultiMondes, 324 p.
Québec, 101 p. (page consultée le 29 janvier 2013).
DUMONT, Fernand (1981). Cette culture
COOLEY, Charles Horton (1902). Human DESAULNIERS, Jean-Pierre (2004). « La que l’on appelle savante, coll.
Nature and the Social Order, New York, téléréalité concourt à mettre en scène « Questions de culture », no 1, Montréal,
Scribner, 413 p. l’ambiguïté de la vérité : Là est l’intérêt Éditions Léméac, 187 p.
316 Bibliographie
DUMONT, Fernand (1981). « La culture E FAYOL, Henri (1999 [1918]). Administration
savante : reconnaissance du terrain », industrielle et générale ; prévoyance,
dans Fernand DUMONT (dir.), Cette ECO, Umberto (1972). La structure organisation, commandement,
culture que l’on appelle savante, coll. absente : introduction à la recherche coordination, contrôle, Paris, H. Dunod
« Questions de culture », no 1, Québec sémiotique, traduit de l’italien, Paris, et E. Pinat.
et Montréal, Institut québécois de Mercure de France, 447 p.
recherche sur la culture (IQRC) et FÉDÉRATION EUROPÉENNE DES CADRES
Éditions Leméac, p. 17-34. EDUCATION, AUDIOVISUAL AND CULTURE DE LA CHIMIE ET DES INDUSTRIES
EXECUTIVE AGENCY (2010). Diérences ANNEXES (FECCIA). [En ligne],
DUMONT, Fernand (1982). Les cultures entre les genres en matière de réussite www.eccia.org (page consultée
parallèles, coll. « Questions de culture », scolaire : étude sur les mesures prises le 25 évrier 2013)
no 3, Montréal, Éditions Léméac, 170 p. et la situation actuelle en Europe,
EACEA, Eurydice, 139 p. FÉRRÉOL, Gilles, et Jean- Pierre NORECK
DUMONT, Fernand, Simon LANGLOIS et (1990). Introduction à la sociologie,
Yves MARTIN (1994). Traité des EGELAND, Janice A., et coll. (1987). Paris, Armand Colin.
problèmes sociaux, Québec, Institut « Bipolar Aective Disorders Linked
québécois de recherche sur la culture. FIERENS, Jacques (2008). « Les pauvres,
to DNA Markers on Chromosome II »,
leurs avocats et l’hypomochlion »,
Nature, vol. 325, évrier, p. 783-787.
DUNNING, Éric, et Norbert ÉLIAS (1994). Pauvreté – dignité – droits de l’homme :
Sport et civilisation : La violence EHRENBERG, Alain (1995). L’individu Les 10 ans de l’accord de coopération,
maîtrisée, Paris, Fayard, 392 p. incertain, Paris, Calmann-Lévy. Service de lutte contre la pauvreté, la
précarité et l’exclusion sociale,
DUPREZ, Dominique (1984). « Du déclasse- EHRENBERG, Alain (2000). La atigue Bruxelles, p. 49-57
ment à la revendication à vivre autrement : d’être soi, Dépression et société, Paris,
Trajectoires sociales de la marginalité Odile Jacob. FITZPATRICK, C., T. BARNETT et L.S.
contemporaine », Contradictions, no 40, PAGANI (1992). « Early exposure to
p. 249, et no 41, p. 158. EID, Paul (2012). Mesurer la discrimination media violence and later child
à l’embauche subie par les minorités adjustment », Journal o Developmental
DUQUET, Francine, et Anne QUÉNIART racisées : résultats d’un « testing » and Behavioral Pediatrics, vol. 33, no 4,
(2009). Perceptions et pratiques de mené dans le grand Montréal, Québec, p. 291-297.
jeunes du secondaire ace à l’hyper- Commission des droits de la personne
sexualisation et à la sexualisation et des droits de la jeunesse, 52 p. FLEURY, Charles (2008). « La génération X
précoce : rapport de recherche, au Québec : une génération sacrifée ? »,
Montréal, Université du Québec ESCANDE, Claude (1973). Les classes Recherches sociographiques, vol. 49,
à Montréal. sociales au Cegep, Montréal, Parti pris. no 3, p. 475-499.
DURAND, Jean-Pierre (1992). « Karl Marx », ETZIONI, Amitai (1964). Modern FOURNIER, Marcel (1974). « La sociologie
Encyclopédie Larousse de la sociologie, Organization, Englewood Clis, NJ, québécoise contemporaine »,
Paris, Librairie Larousse, p. 129-131. Prentice-Hall, 120 p. Recherches sociographiques, vol. 15,
nos 2-3, p. 157-179, [En ligne], http://
DURAND, Jean-Pierre, et Robert WEIL (dir.) classiques.uqac.ca/contemporains/
(1997). Sociologie contemporaine, F ournier_marcel/socio_quebecoise_
Paris, Éditions Vigot. contemp/socio_quebecoise_contemp.
FAEGIN, Joe R. (1982). Social Problems :
pd (page consultée le 13 janvier
DURKHEIM, Émile (1967). De la division du A Critical Power-Confict Perspective,
2013).
travail social, coll. « Bibliothèque de Englewoods Clis, N.J., Prentice-Hall.
philosophie contemporaine », Paris, FOURNIER, Marcel (1989). « Jean-Charles
Presse universitaires de France, FAGET, Jacques (2001). « La abrique Falardeau (1914-1989), sociologue et
8e édition, 416 p. sociale de la parentalité », La amille universitaire », Sociologie et sociétés,
que je veux, quand je veux ?, Paris, vol. 21, no 1, p. 205-207.
DURKHEIM, Émile (1991). Le suicide : Éditions Eres, p. 69-87.
Étude de sociologie, Paris, Presses FOURNIER, Marcel (2011). Proession
Universitaires de France, 463 p. FALCONNET, Georges, et Nadine sociologue, Montréal, PUM.
LEFAUCHEUR (1975). La abrication
DUVAL, Guillaume (2012). « Faut-il des mâles, Paris, Éditions du Seuil. FOURNIER, Martine (2004). La diérence
s’inspirer de la cogestion allemande ? », des sexes est-elle culturelle ? »,
Alternatives économiques, [En ligne], FAUCHER, Albert (dir.) (1988). Cinquante Sciences humaines, évrier, no 146,
www.alternatives-economiques.r/ ans de sciences sociales à l’Université p. 22-24.
aut-il-s-inspirer-de-la-cogestion- Laval. L’histoire de la Faculté des
allemande-_r_art_633_61141.html sciences sociales (1938-1988), FOURNIER, Martine (2010). « Des
(page consultée le 11 évrier 2013). Laval, PUL. " héritiers " en échec scolaire » par
Bibliographie 317
Gaëlle HENRI-PANABIÈRE, Sciences GARNER, Roberta (2010). Social Theory : GOSSELIN, Jean-Pierre, et Denis MONIÈRE
humaines, no 223. Power and Identity in the Global Era, (1978). Le trust de la oi, Montréal,
2e éd., Toronto, University o Toronto Québec/Amérique, 166 p.
FRENETTE, Marc (2007). Pourquoi les Press, 679 p.
jeunes provenant de amilles à plus GOUVERNEMENT DU CANADA. Conseil de
aible revenu sont-ils moins suscep- GEORGE, Nelson (2005). Hip-Hop America, la radiodiusion et des télécommunica-
tibles de réquenter l’université ? London, Penguin, 238 p. tions, Gouvernement du Canada, [En
Analyse ondée sur les aptitudes aux ligne], www.crtc.gc.ca (page consultée
études, l’infuence des parents et les GEORGI, Frank (2003). Autogestion. La le 9 avril 2012).
contraintes nancières, Statistique dernière utopie, Paris, Publications
Canada, Direction des études de la Sorbonne, 614 p. GOURVERNEMENT DU CANADA.
analytiques, N° 11F0019MIF au Ressources humaines et développe-
catalogue, — N° 295. GERLACH, Luther P. (1971). « Movements ment des compétences, Gouvernement
o revolutionary change : Some du Canada, [En ligne], www.rhdcc.
FROHLICH, Katherine, Maria de KONINCK, structural characteristics », American gc.ca/ra/accueil.shtml (page
Andrée DEMERS et Paul BERNARD (dir.) Behavioral Scientist, vol. 14, no 6. consultée le 9 avril 2012).
(2008). Les inégalités sociales de
santé au Québec, Montréal, Presses GIDDENS, Anthony (1982). Sociology : A GOURVERNEMENT DU CANADA.
de l’Université de Montréal. brie but critical introduction, New York, Statistiques Canada, Gouvernement du
Harcout Brace Jovanovich. Canada, [En ligne], www.statcan.gc.ca
(page consultée le 9 avril 2012).
G GIRARD, Alain (1974). Le choix du conjoint,
Paris, PUF. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Institut
GAGNÉ, Gilles, et Simon LANGLOIS de la statistique du Québec,
(2002). Les raisons ortes : Nature et GLADWELL, Malcolm (2006). Le point de Gouvernement du Québec, [En ligne],
signication de l’appui à la souverai- bascule : comment aire une grande www.stat.gouv.qc.ca (page consultée
neté du Québec, Montréal, les Presses diérence avec les petites choses, le 9 avril 2012).
de l’Université de Montréal. Éditions Transcontinental, 260 p.
GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2006).
GAGNÉ, Gilles, et Jean-Philippe WARREN GODBOUT, Luc, Pierre FORTIN, Matthieu Plan d’intervention interministériel
(2003). Sociologie et valeurs. Quatorze ARSENAU et Suzie ST-CERNY (2007). en toxicomanie, Gouvernement du
penseurs québécois du xxe siècle, « Choc démographique et fnances Québec, Québec, 80 p.
Montréal, PUM-CORPUS. publiques : comment relever le déf de
l’équité intergénérationnelle », Cahiers GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2011).
GAGNÉ, Louis Mathieu, et Caroline ROY
québécois de démographie, vol. 36, L’eecti de la onction publique
(2007). « Enquête sur la tolérance :
no 2, automne, p. 159-182. 2010-2011 : Analyse comparative des
Constat troublant », Le Journal de cinq dernières années, Conseil du Trésor.
Montréal, 15 janvier, p. 3. GOFFMAN, Erving (1968). Asiles : étude sur
la condition sociale des malades mentaux GRANOVETTER, Mark S. (1982). The
GAGNÉ, Mathieu, et Gilles LÉGARÉ (2011).
Mortalité par suicide au Québec : et autres reclus, Paris, Éditions de Strength o Weak Ties : a Network
données récentes de 2005 à 2009. Minuit, p. 41. Theory Revisited, Social Structure and
Network Analysis, Beverly Hills, P.V.
Rapport de l’Institut National de santé GOFFMAN, Erving (1973). La mise en Marsden et N. Lin Edition, Sage
publique du Québec, [En ligne], www. scène de la vie quotidienne, Paris, Publications, 315 p.
coroner.gouv.qc.ca/fleadmin/ Éditions de Minuit, 374 p.
documents/publications/La_ GRÉORIS, Pierre (2009). Les réseaux de
mortalit%C3%A9_par_suicide_au_ GOFFMAN, Erving (1974). Les rites socialisation du web 2.0, Bruxelles,
Qu%C3%A9bec_-_donn%C3%A9es_ d’interactions, Paris, Éditions de Minuit, Fondation travail-université, 3 p.
r%C3%A9centes_de_2005_%C3% 230 p.
A0_2009.pd (page consultée le GROOS, Elisheva, Jana JUVONEN et Shelly
5 novembre 2012). GOFFMAN, Erving (1975). Stigmate : Les L. GABLE (2002). « Internet use
usages sociaux des handicaps, coll. well-being in adolescence », Journal o
GAGNON, Alain G. (2000). « Plaidoyer pour « Le Sens commun », Paris, Éditions Issues, vol. 58 no 1, p. 75-90.
l’interculturalisme », Possibles, vol. 24, de Minuit, 175 p.
automne, no 4, p. 11-25. GROULT, Benoîte (1993). Cette mâle
GORGEU, Armelle, et René MATHIEU assurance, Paris, Albin Michel.
GAGNON, Gabriel (1991). « Demain (2008). « La déqualifcation ouvrière en
l’autogestion ? » dans Jacques T. question », Formation Emploi, no 103, GROUSSET, René (1942). Histoire de
GODBOUT (dir.), La participation p. 83-99. la Chine, coll. « Les classiques des
politique. Leçons des dernières sciences sociales », [En ligne], http://
décennies, chapitre 10, p. 207-218, GOSLING, Patrick (2009). Psychologie classiques.uqac.ca/classiques/
coll. « Questions de culture », Québec, sociale : l’individu et le groupe, coll. grousset_rene/C16_histoire_
Institut québécois de la culture. « Lexiac », Paris, Boréal, 222 p. de_la_chine/histoire_de_la_
318 Bibliographie
chine.html (page consultée le demographie/etat_matrm_marg/513. L
12 évrier 2013). htm (page consultée le 25 octobre
2012). LABERGE, Yves (1996). « De la culture aux
cultures. Délimitations d’un concept
H
pluri-sémantique », Laval théologique
J
et philosophique, vol. 52, no 3,
HACHEY, Isabelle (2011). « Le cruel destin
p. 805-825.
des moches », La Presse, 22 janvier, JAYAT, Marc (2000). Introduction à la
p. PLUS2. Sociologie, coll. « Crescendo du cours à LACOURSE, Marie-Thérèse (2005). Famille
l’épreuve », Paris, Hachette Supérieur, et société, 3e éd., Montréal, Chenelière
HALL, Edward T. (1978). La dimension 188 p. Éducation, 344 p.
cachée (The Hidden Dimension, 1966),
Paris, Seuil, 254 p. JEUNESSE, J’ÉCOUTE (2012). Analyse sur LACOURSE, Marie-Thérèse (2010).
la cyberintimidation : prise de la réalité, Sociologie de la amille, 4e éd.,
HAMEL, Jacques (1994). « Brèves notes mise à jour de l’étude sur la Montréal, Chenelière Éducation.
sur une opposition entre générations : cyberintimidation.
la génération gâtée et la génération LACROIX, Mario (1996). « Sur l’autoges-
perdue », Sociologie et sociétés, JOHNSON, Allan G. (1986). Human tion », dans Serge ROY et coll., La
vol. XXXVI, no 2, automne, p. 165-176. arrangements : An introduction to pensée en liberté, Montréal, Éditions
Sociology, Toronto, Harcourt, Brace, Écosociété, p. 197- 205.
HANEY, Craig, W. Curtis BANKS et Philip G. Jovanovich Publishers.
ZIMBARDO (1973). « Interpersonal LAFAYE, Claudette (2009). La Sociologie
dynamics in a simulated prison », des organisations, Paris, Armand
International Journal o Criminology K Colin, 127 p.
and Penology, vol. 1, p. 69-97.
KATZ, Elihu (1973). « The two-step fow o LAHIRE, Bernard (2002). Portraits
HARLOW, Harry F. (1971). Learning to Love, communication : an up-to-date report sociologiques. Dispositions et
New York, Ballantine. o anhypothesis » dans ENIS et COX variations individuelles, coll. « Essais et
(dir.), Marketing Classics, p. 175-193. Recherches », Paris, Nathan, 431 p.
HERMER, Joe, et Janet MOSHER (2005).
La raude à l’aide sociale : la crimina- KATZ, Elihu, et Paul F. LAZARSFELD LAMBERT, Anne (2008). « Quelle mesure
lisation de l’aide sociale, Ottawa, (1955). Personal Infuence, New York, ocielle pour la pauvreté ? », Regards
Commission du droit du Canada, The Free Press. croisés sur l’économie, no 4, p. 30-33.
163 p.
KAUFMANN, Jean-Claude (2001). Ego : LANGLOIS, Simon (2010). « Mutations des
HORGAN, J. (1993). « Eugenics revisited », pour une sociologie de l’individu (une classes moyennes au Québec entre
Scientic American Magazine, juin, autre vision de l’homme et de la 1982 et 2008 », Les Cahiers des dix,
p. 121-130. construction du sujet), coll. « Essais et no 64, p. 121-143.
recherches », Paris, Nathan, 288 p.
HUMAN RIGHTS WATCH (2012), World LARDELIER, Pascal (2005). « Rencontres
Report,[En ligne], www.hrw.org/r/world- KELLY, Stéphane (2011). À l’ombre du mur : sur Internet : L’amour en révolution »,
report-2012/tats-unis (page consultée trajectoires et destin de la génération Sciences humaines, [En ligne],
le 9 avril 2012). X, Montréal, Boréal. www.scienceshumaines.com/
rencontres-sur-internet-l-amour-en-
KERBO, Harold R. (2006). Social revolution_r_14037.html (page
I Stratication and Inequality Class consultée en avril 2012).
Confict in Historical, Comparative and
INKELES, Alex (1971). Qu’est-ce que Global Perspective, 6e éd., McGraw-Hill LAZARSFELD, Paul (1968). Le métier de
la sociologie ? : Une introduction Higher Education. sociologue, dans Pierre BOURDIEU et
à la discipline et à la proession, coll. (dir.), Paris, Mouton.
Scarborough, Ontario, Stanord KINGSLEY, David (1940). « Extreme Social
University/Prentice-Hall. o a Child », American Journal o LAZARSFELD, Paul, Marie JAHODA et Hans
Sociology, no 45, janvier, p. 744-755. ZEIZEL (1981). Les chômeurs de
INSEE PREMIÈRE (2011). « Le "tiers Marienthal, Paris, Éditions de Minuit.
secteur", un acteur économique KINGSLEY, David (1947). « Final Note on a
important », Bulletin de l’Insee, Case o Extreme Isolation », American LE BART, Christian (2008).
no 1342, mars, Paris. Journal o Sociology, no 52, mars, L’individualisation, coll. « Réérences »
p. 432-437. Paris, Presses de Sciences Po.
INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC
(2012). Démographie : Les mariages et KROEBER, Alred Louis, et Clyde LE BRETON, David (2002). « Tatouage et
les divorces, Gouvernement du Québec, KLUCKOHN (1952). Culture : A Critical piercing : un bricolage identitaire ? »,
Québec, 12 juin, [En ligne], www.stat. Review o Concepts and Denitions, Sciences humaines, no 132, novembre,
gouv.qc.ca/donstat/societe/ New York, Anchor Books, 223 p. p. 32-35.
Bibliographie 319
LECLERC, Jacques (2012). « États-Unis » Yves MARTIN (dir.), Traité de problèmes du secondaire V à l’université, Thèse
dans L’aménagement linguistique dans sociaux, Québec, Institut québécois de de doctorat en sociologie, Montréal,
le monde, Québec, TLFQ, 15 avril, recherche sur la culture, p. 581-604. Université de Montréal.
Université Laval, [En ligne], www.tlfq.
ulaval.ca/AXL/amnord/usaacc.htm LEVINSON, Daniel J. (1978). The Season o MAUGER, Gérard (2002). « Capital culturel
(page consultée le 4 janvier 2013). a Man’s Lie, New York, Knopf, 363 p. et reproduction scolaire », Sciences
humaines, hors-série no 36, mars-
LECLERC, Jacques (2012). « France » dans LEWIN, Kurt (1947). « Frontiers in group avril-mai, p. 10-12.
L’aménagement linguistique dans le dynamics : Concept, method and reality
monde, Québec, TLFQ, 15 avril, in social science ; social equilibria and MAYO, Elton (1933). The Human Problems
Université Laval, [En ligne], www.tlfq. change », Human Relations, vol 1, no 1, o an Industrial Civilisation, New York,
ulaval.ca/AXL/Europe/france.htm p. 5-41. MacMillan,
(page consultée le 4 janvier 2013).
LOI SUR LA LANGUE ET L’ÉCRITURE MC LUHAN, Herbert Marshall (1968). Pour
LECLERC, Jacques (2012). « Mexique » COMMUNES NATIONALES DE LA comprendre les médias, coll. « Points »,
dans L’aménagement linguistique dans RÉPUBLIQUE DE CHINE adoptée le 31 Paris, Seuil, 404 p.
le monde, Québec, TLFQ, 15 avril, octobre 2000 lors de la 18e session du
Université Laval, [En ligne], www.tlfq. Comité permanent de la 9e Assemblée MEAD, George Herbert (1965). Mind, Sel
ulaval.ca/axl/amerique/mexique.htm populaire nationale, article 5. and Society : From the Standpoint o
(page consultée le 4 janvier 2013). Social Behaviorist, Chicago, Chicago
University Press, 400 p.
LEDUC, Louise (2008). « Le sociologue M
Jacques Beauchemin très déçu du MEAD, George Herbert (2006). L’esprit, le
rapport », La Presse, 23 mai, p. A6. MACKENZIE, Hugh (2012). Canada’s CEO soi et la société, nouvelle traduction et
Elite 100, Ottawa, Canadian Centre for introduction par Daniel Cefaï et Louis
LEFEBVRE, Alain (2008). Les réseaux, Policy Alternatives, janvier. Quéré, coll. « Le lien social », Paris,
de Facebook aux nouveaux Intranets, PUF, 434 p.
la généralisation de réseaux sociaux, MAHEU, Louis (1978). « Rapports de
2e édition, Paris, Éditions M21, 200 p. classes et problèmes de transforma- MEAD, Margaret (1963). Mœurs et
tions : la thèse de la société post- sexualité en Océanie, Paris, Plon,
LEFÈVRE, Sylvain, et coll. (2011). La industrielle », Sociologie et sociétés, 533 p.
pauvreté : Quatre modèles sociaux en vol 10, no 2, p. 11-35.
perspective, Montréal, PUM. MENDRAS, Henri (1975). Éléments de
MAOUTK, Jean (2005). Mondialisation, sociologie, Paris, Armand Colin.
LÉGER MARKETING (2006). L’opinion du altermondialisation, Paris, Les
monde 2006, Montréal, Les Éditions Essentiels Milan. MERTON, Robert K. (1957). Social Theory
Transcontinental. and Social Structure, New York, Free
MARCOTTE, Caroline (2012). « Le goût Press.
LEMEL, Yannick (2004). Les classes amer de l’indépendance », La Presse,
sociales, Paris, Presses Universitaires 24 mars, p. A37. MERTON, Robert K. (1965). Éléments de
de France. théorie et de méthode sociologique,
MAROIS, Michel (2012a). « La violence Paris, Plon, 514 p.
LEMIEUX, Raymond, et Micheline MILOT comme spectacle », La Presse,
(1992). « Les croyances des Québécois : 23 janvier, Montréal. MÉTHOT, Caroline (1995). Du Vietnam au
Esquisse pour une approche empi- Québec : La valse des identités, no 3,
rique », Les cahiers de recherche en MAROIS, Michel (2012b). « Violence et coll. « Edmond-de-Nevers » Québec,
sciences de la religion, vol. 11, souffrance : la base même des sports Institut québécois de recherche sur
Sainte-Foy, Université Laval, 383 p. de contacts », La Presse, 21 janvier, la culture, 224 p.
Montréal.
LEMIEUX, Raymond, et Jean-Paul MICHELS, Roberto (1971). Les partis
MONTMINY (1992). « La vitalité MARSHALL, Katherine (2011). « Évolution politiques, traduction de Zur Soziologie
paradoxale du catholicisme québé- générationnelle du travail rémunéré et des Parteiwesens in der modernen
cois », dans Gérard DAIGLE (dir.), Le non rémunéré », Tendances sociales Demokratie (1911), Paris, Flammarion
Québec en jeu : Comprendre les grands canadiennes, Statistique Canada, (1914), 303 p.
défs, Montréal, PUM, p. 575-606. 12 juillet, p. 14-26.
MILGRAM, Stanley (1967). « The small
LEMIEUX, Vincent (2000). À quoi servent MARTIN, Claude (2003). La parentalité en world problem », Psychology Today,
les réseaux sociaux ?, Sainte-Foy, Les questions : Perspectives sociologiques, nº 1, p. 61-67.
Éditions de l’IQRC, 109 p. Paris, Haut Conseil de la Population et
de la Famille, 63 p. MILGRAM, Stanley (1974). Soumission
LESEMANN, Frédéric (1994). « La à l’autorité : Un point de vue expéri-
pauvreté : Aspects sociaux », dans MASSOT, Alain (1978). Structures décision- mental, traduction d’Émy Molinié, Paris,
Fernand DUMONT, Simon LANGLOIS et nelles dans la qualifcation : Distribution Calmann-Levy, 268 p.
320 Bibliographie
MILLET, Kate (1978). Sexual Politics, New MINISTÈRE DE LA JUSTICE DU QUÉBEC MONTESQUIEU (1970). De l’esprit des lois.
York, Ballantine book. (2009). Ensemble vers l’égalité sociale : Les grands thèmes, coll. « Idées »,
Politique de lutte contre l’homophobie, Paris, Gallimard.
MILLS, Charles Wright (1970). Les cols Québec, Gouvernement du Québec,
blancs : Essai sur les classes moyennes 144 p. MONTOUSSÉ, Marc, et Gilles RENOUARD
américaines, Paris, Maspero, 411 p. (2006). 100 ches pour comprendre
MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES la sociologie, Paris, Boréal, 234 p.
MILVAUX, Laëtitia (2006). Qui sont les SOCIAUX (2008). L’itinérance au
tatoués d’aujourd’hui ?, Université de Québec : cadre de réérence, Québec. MOORE, Wilbert E. (1967). Order and
Paris, 90 p. Change : Essays in Comparative
MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE, Sociology, New York, Wiley, 313 p.
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DES LOISIRS Direction de la prévention et de la lutte
ET DU SPORT (2007). Remettre l’école contre la criminalité (2004). La MORENO, Jacob Levy (1934). Who shall
sur ses rails en matière d’égalité des criminalité au Québec : Statistiques survive ?, New York, Foundations o
chances, Gouvernement du Québec, 2003, Québec, Gouvernement du Sociometry.
[En ligne], www.mels.gouv.qc.ca/ Québec, octobre, 81 p.
etat-gen/rapfnal/s2-1.htm (page MORNEAU, Michel (1994). Les grandes com-
consultée le 2 évrier 2012). MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE pagnies des Indes orientales - xvie-xixe
(2011). La criminalité au Québec siècles, coll. « Que sais-je, Paris », PUF,
MINISTÈRE DE L’IMMIGRATION ET DES en 2010 : principales tendances, 127 p.
COMMUNAUTÉS CULTURELLES (2008). Gouvernement du Québec, Québec,
La diversité : une valeur ajoutée. Plan MOURANI, Maria (2009). Gang de rue inc. :
17 p.
d’action pour avoriser la participation leurs réseaux au Canada et dans les
de tous à l’essor du Québec, 2008- MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE Amériques, Montréal, Les Éditions de
2013, Québec, Gouvernement du (2011). Statistiques 2009 sur la l’Homme, 408 p.
Québec, 62 p. criminalité commise dans un contexte
MUCCHIELLI, Alex (1986). L’identité, coll.
conjugal au Québec, Québec, Ministère
MINISTÈRE DE L’IMMIGRATION ET DES « Que sais-je ? », no 2288, PUF 127 p.
de la Sécurité publique.
COMMUNAUTÉS CULTURELLES (2012).
MUCCHIELLI, Roger (2011). La dynamique
Plan d’immigration du Québec, [En MINISTÈRE DES AFFAIRES AUTOCHTONES
des groupes : processus d’infuence et
ligne], www.micc.gouv.qc.ca/ ET DÉVELOPPEMENT DU NORD
de changement dans la vie aective
publications/r/planifcation/Plan- CANADA (2010). Peuples et collec-
des groupes, 20e édition, Éditions
immigration-2012.pd (page consultée tivités autochtones, [En ligne],
Sociales Françaises, 234 p.
le 2 août 2012). www.aadnc-aandc.gc.ca/ra/
1100100013785 (page consultée MUND, S.A., et F.H. NORRIS (1991).
MINISTÈRE DE LA CULTURE, DES le 2 août 2012). « Dierential Social Support and Lie
COMMUNICATIONS ET DE LA CONDITION
Change as Contributors to the Social
FÉMININE (2009). Chapitre 2 : L’écoute MINISTÈRE DES COMMUNAUTÉS
Class Distress Relationship in Old
des médias et l’utilisation d’Internet, CULTURELLES ET DE L’IMMIGRATION
Age », Psychology and Aging, vol. 6,
Gouvernement du Québec, 35 p. (1991). Au Québec pour bâtir
p. 223-231.
ensemble : Énoncé de politique en
MINISTÈRE DE LA CULTURE, DES matière d’immigration et d’intégration, MYERS, D.G., et Luc LAMARCHE (1992).
COMMUNICATIONS ET DE LA Montréal, Direction des communica- Psychologie sociale, Montréal,
CONDITION FÉMININE (2011). tions du ministère des Communautés McGraw-Hill.
« Enquête sur les pratiques culturelles culturelles et de l’Immigration, 104 p.
au Québec : Faits saillants 2009 »,
Survol : Bulletin de la recherche et MINTZBERG, Henry (1982). Structure N
de la statistique, avril, no 17. et dynamique des organisations,
coll. « Réérences », Paris, Éditions NENGEH MENSAH, Maria (2005).
MINISTÈRE DE LA FAMILLE, DES AÎNÉS ET d’Organisation, 440 p. Dialogues sur la troisième vague
DE LA CONDITION FÉMININE (2005). éministe, Sainte-Thérèse, Les Éditions
Une pleine participation des aînés MOLÉNAT, Xavier (2008). « La bonne du remue-ménage.
au développement du Québec, ortune des riches », Sciences
Gouvernement du Québec, 192 p. humaines, no 191, mars, p. 33-35. NICK, Christophe (2009). Le jeu de la
mort, France Télévision et Radio-
MINISTÈRE DE LA FAMILLE ET DES AÎNÉS MOLÉNAT, Xavier (2009a). « La mobilité Télévision Suisse, France, 91 min.
(2010). Plan d’action gouvernemental sociale : Comment a-t-elle évolué ? »,
pour contrer la maltraitance envers les Sciences humaines, no 209, novembre,
personnes aînées 2010-2015, Québec. p. 19. O
MINISTÈRE DE LA JUSTICE DU CANADA MOLÉNAT, Xavier (2009b). « La mobilité sociale : OBERLÉ, Dominique (1999). « La vie en
(2005). Loi sur l’équité en matière comment la mesure-t-on ? », Sciences groupe », Revue Sciences humaines,
d’emploi, Gouvernement du Canada, 36 p. humaines, n° 209, novembre, p. 18. no 94, mai.
Bibliographie 321
OBSERVATOIRE DE L’ADMINISTRATION travail et diérenciations sociales : branché - Phase II : sondage des
PUBLIQUE (2012). L’État québécois approches comparatives », volume élèves, Erin Research, 96 p.
en perspective : l’eecti public total, « Précarités et marchés du travail »,
ENAP. Aix-en-Provence, p. 113-131. REVUE D’AMÉNAGEMENT LINGUISTIQUE
(2003). Ofce québécois de la Langue
OFFE, Claus (1985). « New Social PETER, Laurence J., et Raymond HALL rançaise, Québec, Les Publications du
Movement : Challenging the Boundaries (1969). The Peter Principle : Why Things Québec, p. 197- 202.
o Institutional Politics », Social Always Go Wrong, New York, Morrow.
Research, no 52, p. 817-868. RICARD, François (1992). La génération
PEUGNY, Camille (2009). Le déclasse- lyrique : Essai sur la vie et l’œuvre des
OPEN SOCIETY JUSTICE INITIATIVE (2009). ment, Paris, Grasset. premiers-nés du baby-boom, Montréal,
Police et minorités visibles : les Boréal.
contrôles d’identité à Paris, New-York, PIAZZA, Alberto (1997). « Un concept sans
Open society Institute, 80 p. ondement biologique », La Recherche, RIESMAN, David (1964). Anatomie de la
no 302, p. 64-68. société moderne : la oule solitaire, coll.
ORGANISATION DE COOPÉRATION ET DE « Notre Temps », Éditions Arthaud,
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUES PIOLET, Dominique (2011). « Comment les 383 p.
(2008). Croissance et inégalités : réseaux sociaux changent notre vie »,
L’évolution de la pauvreté et des Revue Esprit, no 376, juillet, p. 82-95. RIFKIN, Jeremy (1997). La fn du travail,
revenus ces 20 dernières années : Montréal, Boréal, 435 p.
nouvelles données, OCDE. POLIN, Claude (1978a). « Émile Durkheim »,
Encyclopédie Larousse de la sociologie, RIOUX, Marcel (1982). « Remarques sur
ORGANISATION DES NATIONS UNIES Paris, Librairie Larousse, p. 100-104. les pratiques émancipatoires dans
(2011). Objectis du millénaire pour le les sociétés industrielles en crise »,
développement : Rapport de 2011, New POLIN, Claude (1978b). « Max Weber », Les pratiques émancipatoires en milieu
York, Organisation des Nations Unies. Encyclopédie Larousse de la sociologie, populaire, Québec, Institut québécois
Paris, Librairie Larousse, p. 104-111. de recherche sur la culture, p. 45-78.
OSTER, Adrien (2012). « Élection
présidentielle américaine : Qui sont POUTIGNAT, Philippe, et Jocelyne STREIFF- RIOUX-SOUCY, Louise-Maude (2009).
les électeurs de Barack Obama ? », FENART (2008). Théories de l’ethnicité, « Vaccination contre HINI – Au tour des
Hufngton Post, 7 novembre, [En ligne], Paris, Presses Universitaires de France, 65 ans et plus », Le Devoir, 20 novembre,
www.hufngtonpost.r/2012/11/07/barack- 270 p. p. A5.
obama-reelection-presidentielle-
electorat-electeurs_n_2088593.html RITZER, George (1994). Sociological
Q beginnings : On the origins o key ideas
(page consultée le 9 janvier 2013).
in sociology, New York, McGraw-Hill.
OTERO, Marcelo (2012). L’ombre portée, QUÉRIN, Joëlle (2008).
l’individualité à l’épreuve de la « Accommodements raisonnables » ROCHER, Guy (1969). Introduction à
dépression, Montréal, Éditions Boréal. pour moti religieux : étude d’un débat la sociologie générale, 3 volumes,
public, Mémoire de maîtrise en Montréal, HMH, 136 p.
OUESLATI, B., et M. Mc ANDREW (2011). sociologie, Université de Montréal,
« Islam and Muslim Cultures in Quebec décembre, 151 p. ROCHER, Guy (1969). Introduction à
French-language Textbooks over Three la sociologie générale, Tome 3, « Le
Periods : 1980s, 1990s, and the changement social », Montréal, HMH.
R
Present Day », Journal o Educational
Media, Memory, and Society, vol. 3, ROCHER, Guy (1973). « Les ambiguïtés
RAPE, ABUSE AND INCEST NATIONAL d’un Canada bilingue et multiculturel »,
printemps, no 1, p. 5-24.
NETWORK, « Statistics » RAINN, [En Le Québec en mutation, Montréal,
ligne], www.rainn.org/statistics (page Hurtubise, p. 117-126.
P consultée le 20 septembre 2012).
ROCHER, Guy (1993). Quelques thèmes et
PARENTEAU, Danic (2008). RAVANERA, Zenaida, Fernando RAJULTON courants de pensée dans la sociologie
« Interculturalisme, multiculturalisme : et Thomas BURCH (2003). « Early Lie contemporaine, Conérence prononcée
blanc bonnet, bonnet blanc », L’Action Transitions o Canadian Youth : Eects lors du 1er colloque de l’Association
nationale, vol. XCVIII, nos 9 et 10, o Family Transormation and des proesseures et proesseurs de
novembre-décembre, p. 81-86. Community Characteristics », Canadian sociologie des collèges, Cégep de
Studies in Population, vol. 30, nº 2, Trois-Rivières.
PAUGAM, Serge (2001). « Dans quel sens p. 327-354.
peut-on parler de disqualifcation des ROCHER, Guy (1998).
salariés ? », Huitièmes journées de RÉSEAU ÉDUCATION-MÉDIA (2005). « L’institutionnalisation de la sociologie
sociologie du travail sur « Marchés du Jeunes Canadiens dans un monde québécoise rancophone : Entre le
322 Bibliographie
passé et l’avenir », Cahiers de SAPIR, Edward (1985). Selected Writings adulte, coll. « Poche Sélect », Montréal,
recherche sociologique, no 30, in Language, Culture, and Personality, Presses Sélect, (1976), 316 p.
Montréal, Université du Québec à University o Caliornia Press, 617 p.
Montréal/Département de sociologie. SHEEHY, Gail (1982). Franchir les
SARRAZIN, Philippe, et David TROUILLOUD obstacles de la vie : Gail Sheehy, Paris,
ROSE, Jerry D. (1976). Introduction to (2003). « Les connaissances actuelles Belond, (1981), 392 p.
Sociology, Chicago, Rand McNally sur l’eet Pygmalion : Processus, poids
SHERIF, Muzaer (1936). The Psychology
College, 535 p. et modulateurs », Revue Française de
o Social Norms, New York, Harper
Pédagogie, no 145, octobre-novembre-
ROSENTHAL, Robert, et Lenore JACOBSON and Row.
décembre, p. 89-119.
(1971). Pygmalion à l’école. L’attente
SHORTER, Edward (1981). Naissance
du maître et le développement SAUSSURE, Ferdinand de (1979). Cours de
de la amille moderne, Paris, Éditions
intellectuel des élèves, Paris, linguistique générale, édition originale
du Seuil, (1977), 379 p.
Casterman, 293 p. 1916, Paris, Payot, 509 p.
SIMARD, Valérie (2012). « Politique de
ROUSSEL, Louis (1989). La amille SAUVAIN-DUGERDIL, Claudine, et coll. tolérance zéro pour l’alcool chez les
incertaine, Paris, Éditions Odile Jacob. (1998). « Parentalité et parcours de conducteurs de moins de 21 ans : Les
vie : Analyse des données du micro cégépiens décidés à aller en cour », La
ROY, Réjean (2009). Génération C – Les 12- recensement amille », Rapport
24 ans – Moteurs de transormation Presse, 20 évrier, p. A9
scientifque pour le F.N.R.S.,
des organisations, Rapport-synthèse, Laboratoire de démographie et d’études SMELSER, Neil J. (1962). The theory o
CEFRIO. amiliales, Université de Genève. collective behavior, New York, Free
ROY, Shirley (1988). Seuls dans la rue : Press.
SCHLOZMAN, Kay, et John T. TIERNY
Portraits d’hommes clochards, SMITH, Dorothy E. (1977). Feminism And
(1986). Organized Interests and
Montréal, Éditions Albert Saint-Martin,
American Democracy, New York, Harper Marxism. A Place To Begin. A Way To
174 p. Go, Vancouver, New Star Book.
and Row, p. 28-29.
ROY, Shirley (1990). Le genre comme SOCIOLOGIE ET SOCIÉTÉ (1982). Vol. 14,
SCIEUR, Philippe (2008). Sociologie des
ondement de la diérenciation des no 1, avril, PUL.
organisations : introduction à l’analyse
ormes de contrôle social : L’exemple
de l’action collective organisée, Armand
de l’incarcération, Thèse de doctorat ST-AMOUR, Nathalie, et coll. (2005). La
Colin, Cursus, 188 p.
en sociologie, Montréal, UQAM. difculté de concilier travail-amille :
SEELOW, Soren (2011). « Aux États-Unis, ses impacts sur la santé physique et
ROY, Shirley (1995). « L’itinérance : Forme mentale des amilles québécoises,
la peine de mort est une continuation
exemplaire d’exclusion sociale ? », Lien Institut national de santé publique,
de la ségrégation raciale », Le Monde,
social et Politiques-RIAC, no 34, Québec, 30 p.
[En ligne], www.lemonde.r/ameriques/
p. 73-80.
article/2011/10/10/aux-etats-unis-la- ST-ARNAUD, Yves (2008). Les petits
ROY, Shirley, Danielle LABERGE et peine-de-mort-est-une-continuation-de- groupes, 3e édition, PUM – Chenelière
Marie-Marthe COUSINEAU (1992). la-segregation-raciale_1584856_3222. Éducation, 182 p.
« Les réincarcérations multiples : profl html (page consultée le 19 septembre
sexué d’un groupe de justiciables », 2012). STATISTIQUE CANADA (2006). Classifcation
Criminologie, vol. 25, no 1, p. 101-117. nationale des proessions pour
SERRÉ, Pierre (2009). « Le recul du statistiques (CNP-S), Statistique Canada.
RYAN, Camille, et Julie SIEBENS (Février pouvoir rancophone : l’évolution de
2012). « Educational Attainment in the la dynamique électorale de 1991 à STEEVES, Valérie (2012). Jeunes Canadiens
United States : 2009 », Current 2006 », L’Action nationale, vol. XCIX, dans un monde branché, Phase III :
Population Reports, United States mai-juin, no 5-6, p. 59-76. Parler de la vie en ligne avec les jeunes
Census Bureau, 16 p. et les parents, HabiloMédias, 41 p.
SERVICE DE POLICE DE LA VILLE DE
MONTRÉAL (2008). « Mon fls ait-il STEWART, J.D. (1958). British Pressure
S partie d’un gang ? », [En ligne], www. Group : Their Role in Relation to the
spvm.qc.ca/r/jeunesse/parent-flle- House o Commons, Oxord Clarendon
SAEZ, Jean-Pierre, et coll. (1995). Identité, gravite-gang.asp (page consultée Press, p. 25.
culture et territoires, Paris, Desclée de le 11 évrier 2011).
Brouwer, 267 p.
SHAEFER, Richard T. (1989). Sociology, T
SAINT-PIERRE, Céline, et Jean-Philippe New York, McGraw-Hill, (1986), 694 p.
WARREN (2006). Sociologie et société TAYLOR, Frederick Winslow (1971). La
québécoise. Présence de Guy Rocher, SHEEHY, Gail (1980). Les passages de la Direction scientifque des entreprises,
Montréal, PUM. vie : les crises prévisibles de l’âge Paris, Dunod, 309 p.
Bibliographie 323
TERMOTE, Marc (2011). Perspectives TVA (2004). Outaouais : la région est WANG, Hua (Helen), et Barry WELLMAN
démolinguistiques du Québec et de championne au chapitre des sectes, (2010). « Social connectivity in
la région de Montréal (2006-2056), Justine Leebvre, 28 novembre, [En ligne], America : Changes in Adult Friendship
Bibliothèque nationale du Québec, http://tvanouvelles.ca/lcn/inos/regional/ Network Size From 2002 to 2007 »,
Ofce de la langue rançaise, archives/2004/11/20041128-203250. American Behavorial Scientifc, no 53,
Gouvernement du Québec, septembre, html (page consultée le 12 évrier 2013). avril, p. 1148-1169.
198 p.
WARREN, Jean-Philippe (s.d.). L’engagement
TERRILL, Rolland, et Robert DUCHARME U sociologique. La tradition sociologique
(1994). Caractéristiques étudiantes et du Québec rancophone (1886-1955),
rendement scolaire, Montréal, SRAM. ULYSSE, Pierre Joseph (2006). Quand le Université de Montréal Archive, [En
travail n’empêche plus d’être pauvre, ligne], www.archiv.umontreal.ca/
TISCHLER, Henry L., Phillip WHITTEN et David Rapport présenté au Forum de exposition/mv/aste_contexte.htm
E.K. HUNTER (1986). Introduction to développement social de l’île de (page consultée le 8 juillet 2012).
Sociology, New York, Holt Rinehart and Montréal, mars.
Winston, 641 p. WEBER, Max (1995). Économie et société,
V Tomes 1 et 2, Paris, Pocket.
TOUPIN, L. (1998). Les courants de pensée
éministe. Version revue du texte WEBER, Max (1964). L’éthique protestante
Qu’est-ce que le éminisme ? Trousse VANDER ZANDER, James W. (1983). et l’esprit du capitalisme, Paris, Plon.
d’inormation sur le éminisme American Minority Relations, New York,
québécois des 25 dernières années, Knop. WEINSTOCK, Daniel (2008). « Un exercice
[En ligne], http://bv.cdeac.ca/bvdoc. périlleux », La Presse, 24 mai,
VAN METER, Karl M. (dir.) (1992). p. PLUS4.
php ?no=84258&col=CF&ormat= Encyclopédie Larousse de la sociologie,
htm&ver=old#emlib (page consultée Paris, Librairie Larousse, 831 p. WHORF, Benjamin (1956). Language,
le 10 juillet 2012).
Thought, and Reality : Selected Writings
VEILLETTE, Suzanne, Michelle PERRON et o Benjamin Lee Whor, John Carroll
TOURAINE, Alain (1965). Sociologie de Gilles HÉBERT (1993). Les disparités
l’action, Paris, Éditions du Seuil. Editor, MIT Press, 283 p.
géographiques et sociales et l’accessi-
TREMBLAY, Marc-Adélard (s.d.). « Léon bilité au collégial : Étude longitudinale WINTER, Elke (2004). Max Weber et les
Gérin », Encyclopédie canadienne, [En du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Jonquière, relations ethniques : Du reus du
ligne], www.thecanadianencyclopedia. Collège de Jonquière. biologisme à l’État multinational,
com/articles/r/leon-gerin (page Québec, les Presses de l’Université
consultée le 13 évrier 2013). W Laval, 214 p.
324 Bibliographie
SOURCES ICONOGRAPHIQUES
Couverture : © Bertlmann / iStockphoto. © Karen Robinson / Oxam • p. 155 : Eduardo Luzzatti Buyé /
iStockphoto • p. 157 : Jack Hollingsworth / Thinkstock.
Partie I : p. 1 : iStockphoto / Thinkstock.
Chapitre 6 : p. 168-169 : Yuri Arcurs / Shutterstock.com •
Chapitre 1: p. 2-3 : SVLuma / Shutterstock.com • p. 6 : iStockphoto / p. 172 : wavebreakmedia / Shutterstock.com • p. 174 : ejwhite /
Thinkstock • p. 8 : iStockphoto / Thinkstock • p. 9 : iStockphoto / Shutterstock.com • p. 177 : © Éric Bolte / Agence QMI • p. 178 :
Thinkstock • p. 12 : iStockphoto / Thinkstock • p. 13 : iStockphoto / olaser / iStockphoto • p. 181 : Yuri Arcurs / Shutterstock.com • p. 183 :
Thinkstock • p. 15 : iStockphoto / Thinkstock • p. 18 : Rob Marmion / Zurijeta / Shutterstock.com • p. 186 : Expiring rog at en.wikipedia /
Shutterstock.com • p. 27 : Digital Vision / Thinkstock. Wikipedia Commons • p. 189 : Aine Moorad / Shutterstock.com •
p. 190 : Katstudio / Shutterstock.com • p. 192 : iStockphoto /
Chapitre 2 : p. 30-31 : Ssguy / Shutterstock • p. 34, 36, 37, 38, 39 : Thinkstock • p. 194 : © Émilie Tournevache, Service de l’audiovisuel
Domaine public • p. 44 : © Archives Université Laval • p. 45 : Ragne (UQAM) • p. 196 : corepics / Shutterstock.com • p. 197 : iStockphoto /
Kabanova / Shutterstock.com • p. 49 : © Proehl Studios / Corbis • Thinkstock • p. 199 : © Jacques Nadeau • p. 200 : Marcel Jancovic /
p. 50 : karamysh / Shutterstock.com • p. 52 : absolut / Shutterstock • Shutterstock.com • p. 202 : iStockphoto / Thinkstock.
p. 54 : © Nikolas Mills.
Partie III : p. 205 : Photodisc / Thinkstock.
Partie II : p. 59 : Nejron Photo / Shutterstock.com.
Chapitre 7 : p. 206-207 : © Yongnian Gui / Dreamstime.com •
Chapitre 3 : p. 60-61 : Pan Xunbin / Shutterstock.com • p. 64 : p. 209 : Goodshoot / Thinkstock • p. 216 : iStockphoto / Thinkstock •
Getty Images • p. 65 : Belles-Sœurs, Valérie Remise © Théâtre p. 222 : © Bettmann / CORBIS • p. 229 : AFP / Getty Images •
d’Aujourd’hui et Centre culturel de Joliette • p. 68 : Andreas Gradin / p. 237 : Avec l’autorisation de Étienne Doré - Extrait du flm « On
Shutterstock.com • p. 70 : © Guy Rocher • p. 73 : Pierre-Luc Bernier / ne mourra pas d’en parler ».
iStockphoto • p. 78 : © Mathieu Breton Photographe • p. 80 :
iStockphoto / Thinkstock • p. 82 : Comstock / Thinkstock • p. 85 : Chapitre 8 : p. 240-241 : SVLuma / Shutterstock • p. 244 : Francis
© Lindsay Hebberd / Corbis. Vachon / Presse canadienne • p. 247 : Fer Gregory / Shutterstock.
com • p. 249 : Gracieuseté de Anna Utopia Giordano • p. 254 : Tom
Chapitre 4 : p. 90-91 : © Ola Dusegård / iStockphoto • p. 96 : Hanson / Presse canadienne • p. 257 : © Seydou Coulibaly / Noticias
James Woodson / Thinkstock Photo • p. 97 : © Press Association via Montreal • p. 259 : © Vladek / Dreamstime.com • p. 260 :
AP Images • p. 98 : © Gérard Gastiaud • p. 101 : © Sean Locke / iStockphoto / Thinkstock • p. 265 : Aaron Harris / Presse
iStockphoto • p. 104 : Brenda Carson / Shutterstock.com • p. 107 : canadienne • p. 266 : © Music Box Films / courtoisie de Everett
© Jošt Gantar / iStockphoto • p. 109 : Raal Olkis / Shutterstock. Collection • p. 268 : © Le Nouvelliste.
com • p. 112 : Hemera / Thinkstock • p. 118 : light poet /
Shutterstock • p. 120 : Poznyakov / Shutterstock • p. 124 : Chapitre 9 : p. 274-275 : SVLuma / Shutterstock • p. 278 :
Fotosearch. iStockphoto / Thinkstock • p. 281 : © Pierre Roussel / Images
Distribution • p. 282 : © Samrat35 / Dreamstime.com • p. 286 :
Chapitre 5 : p. 132-133 : TommL / iStockphoto • p. 136 : tirc83 / Istockphoto • p. 293 : iStockphoto / Thinkstock • p. 295 :
Moodboard_Images / iStockphoto • p. 138 : © Momcilo Grujic / © André Pichette, La Presse • p. 296 : © Darren Ell / Demotix /
iStockphoto • p. 145 : Catherine Yeulet / iStockphoto • p. 148 : Corbis • p. 298 : iStockphoto / Thinkstock • p. 303 : Purestock /
J.P. Laont / Sygma / Corbis • p. 150 : © Getty Images • p. 152 : Thinkstock.
Index
Index 327
non-appartenance à un, 93-94 Industrialisation, voir Révolution industrielle Liberté, marge de, 182, 183
petit, 46 Inégalités sociales, 47, 49, 52, 98, 191-193, Libre arbitre, 18, 50, 51, 53, 54, 233
primaire, 137-138, 178 196, 208, 221, 231, 243, 246 Lien social, 16-17, 125, 163-164
racisé, 252-254, 253, voir aussi Minorité Inégalités socioéconomiques, 209-220, 226 Loi, 172-175, 191
visible ; Race ; Racisme au Québec et au Canada, 211-215 Luckmann, Thomas, 103
religieux, 15, 127-128, voir aussi Religion lutte contre les, 98, 216 Lumières, mouvement des, 34
restreint, 137-138 mesure des, 215-220
secondaire, 137-138, 179 Inraction criminelle, voir Criminalité M
social, 135-142 Macrosociologie, 46-49
Innovation culturelle, 72
H Institution, 14-15 Mafa, 189
Habermas, Jürgen, 172 fermée, 108 Maltraitance d’enants, 12
Habitudes de vie, 103, 110, 235 sociale, 48-49, 97 Marginalisation, voir Marginalité
totalitaire, 148 Marginalité, 105, 189, 199-202, voir aussi
Habitus, 86, 98-99, 127
Hall, Edward Twitchell, 80 Intégration, 266 Exclusion sociale ; Inadaptation sociale ;
des immigrants, 71, 242, 266-267 Stigmatisation
Handicap, 200
économique, 266-267 critères de, 201
Harlow, Harry F., 97
sociale, 9-10, 69-71, 227 Mariage, 17-18, 100-101
Hérédité, 95, 96, 97
Interaction sociale, 16-17 Marquage corporel, 104-105
Hétéronormativité, 288-289
Interactionnisme, 40, 49-53, 64, 82, Martin, Yves, 43, 44
Hétérosexisme, 247 99-100, 105, 110, 196 Marx, Karl, 19, 24, 36-39, 41, 42, 45-47, 53,
Hiérarchie Interculturalisme, 269-271 81, 221-223
des onctions, 144
Interdépendance, 19, 53, 54-55 Marxisme, 37-38, 64, 98, 104-105, 221-224,
sociale, 98, 99, 105, 220, 224, 226, 231, 233 227, 228, 231, 233, voir aussi Théorie du
Intériorité, 135-136
Homogamie sociale, 7, 18 conit social
Internet, 122, 124, 125, 164, voir aussi
Homophobie, 247 Réseaux sociaux numériques Matérialisme historique, 38
Homosexualité, 191, 247 Investissement social, 216 Maternité, 116, 290
Humanisme, 35-36 Isolement social, 96-97 Mead, George H., 49, 50, 75, 110-112, 116
Hypersexualisation, 292-294 Itinérance, 200-202, 214-215 Mead, Margaret, 99, 280-281
I Mécanisme(s)
J
Identité de contrôle social, 177, 178, 180, 181, 194
Jeunesse, 296-297 de contrôle social formel, 179, voir aussi
construction de l’, 93-94
Jeunisme, 248 Contrôle social ormel ; Norme ormelle
crise d’, 103-104
Jumeaux, 92, 95-96 de contrôle social informel, 178, 179,
culturelle, 74-76, voir aussi
Appartenance culturelle voir aussi Contrôle social inormel ;
K Norme inormelle
de genre, voir Identité sexuelle
Katz, Elihu, 137 de socialisation, 110-115
ethnique, 251-252, 255-256, voir aussi
Appartenance ethnique Kerr, John, 177 du jeu de rôle, 111-112
individuelle, 93-94, 95 Keynésianisme, 125 du maniement des impressions, 112-113
sexuelle, 104, 123-124, 247, 279, voir King, Martin Luther Jr., 172 du miroir rééchissant, 110-111
aussi Orientation sexuelle King, Robert, 146 Médias, 98, 122-125
sociale, 93-94, 95 Kluckhohn, Clyde, 81 sociaux, voir Réseaux sociaux numériques
virtuelle, 124-125 Merton, Robert K., 10, 48-49, 146, 187-189, 201
L
Idéologie, 84-85, 175, 242 Michaels, Walter Benn, 246
Illégalité, voir Légalité Laidisme, 249 Michels, Roberto, 146-147
Illégitimité, voir Légitimité Langlois, Simon, 213 Microsociologie, 46, 49, 55, 112
Immigrant(s), 107-108, 214, 262-267 Lazarseld, Paul F., 137, 214 Milgram, Stanley, 159, 184-186
catégories admises au Québec, 265 Leader charismatique, 144 Mills, Charles W., 53, 54, 144
économique, 265 Leaucheur, Nadine, 55 Minorité, 250-251
intégration des, 71, 242, 266-267 Légalité, 171-178, 180, 184, 186, 188, 193, ethnique, 264
sélection des, 299 199, voir aussi Légitimité ; Normalité ; numérique, 250
Immigration, voir Immigrant(s) Norme ormelle sociologique, 250-251
Impersonnalisation, 145-146 Légaré, Anne, 222 visible, 191-192, 253-255, voir aussi
Inadaptation sociale, 189, 199-202, voir Légitimité, 172, 171-178, 180, 184, 186, Autochtones ; Groupe racisé
aussi Exclusion sociale ; Marginalité ; 188, 193, 199, voir aussi Légalité ; Mintzberg, Henry, 147
Stigmatisation Normalité ; Norme inormelle
Misogynie, 246
Indignés, mouvement des (2011), 155-156, 208 Lemieux, Vincent, 159, 161
Mobilité sociale, 54, 225, 228-230, 231,
Individualisme, 116-117 Lévesque, Georges-Henri, 43, 44 232, voir aussi Échelle sociale ;
méthodologique, 19, 45, 50, 51, 54, 233 Levinson, Daniel J., 103, 105-107 Reproduction sociale ; Rêve américain
négatif, 19, 93-94 Lévi-Strauss, Claude, 257-258 ascendante, 228-229, 230
328 Index
descendante, 230 Patriarcat, 194, 285 sociaux, 16-18, 125
intergénérationnelle, 228, 229 Pauvre, voir Pauvreté société-individu, voir Relation
intragénérationnelle, 228 Pauvreté, 15-16, 202, 209-211, 246 individu-société
Mode absolue, 217 Rapports hommes-emmes, 116
de production, 221-222 au Québec et au Canada, 213-215 enjeux des, 289-294
de vie, 201 conception de la, 32, 35, 45 théorie biologique sur les, 283-284
Modèle(s) relative, 212, 217 théorie émergente sur les, 286-289
conjugal, 17-18 Pays théorie éministe classique sur les, 284-286
culturel, 80-81 communistes, 216 théorie queer sur les, 288-289
masculin et éminin, 280-281 de l’OCDE, 211-212 Récompense, voir Sanction positive
Modernité, 33, 35 libéraux, 216 Réugié, 265
Moeurs, 79 pauvres, 209 Regroupement amilial, 265
Monde du travail, 121-122, 179 riches, 209, 211 Relation(s)
entrée dans le, 101, 102 socio-démocrates, 216 ethniques, 255-271
exclusion du, 201 Peine de mort, 192 individu-société, 18-20, 45, 50-55
retrait du, 106 Période de transition, 106-107 sociales, voir Rapports sociaux
Mondialisation, 223-224, 237 Perspective, 6 société-individu, voir Relation
Montesquieu, baron de, 34 sociologique, 8, 5-10, 12, 55-56 individu-société
Morin, Edgar, 19 Peter, Laurence J., 146 Relativisme culturel, 258
Mouvement Phénomène social, 15-16, 35, 36 Religion, 15, 84, 127-128, 179, voir aussi
éministe, voir Féminisme Piazza, Alberto, 252 Groupe religieux
social, 155-157 Pluralisme, 269-272 Représentation sociale, 6-7
Multiculturalisme, 269 Position sociale, 94, 99, 114, 181, 196, 225 Reproduction sociale, 71, 86, 97, 98,
Positivisme, 37, 39, 45 228, 231-232, 233, voir aussi Mobilité
N sociale
Poupart, Jean, 177
Normalité, 173, 171-176, 188, voir aussi Réseaux sociaux, 157-161
Légalité ; Légitimité Pouvoir
distribution du, 220, 224 caractéristiques des, 158
Norme, 78-81, 171, 174, 176, 178, 180, 183, onctions des, 161
184, 186, 193, 199, voir aussi Anomie ; reus du, 201
liés à Internet, voir Réseaux sociaux
Conormité ; Déviance ; Valeur(s) Préjugé, 259-260
numériques
collective, 136 Pression(s) sociale(s), 7, 177, 178,
numériques, 124-125, 161-166, voir
ormelle, 78, 171, 172, voir aussi Légalité ; 185-186, 200
aussi Internet
Mécanismes de contrôle social ormel Prison, 108, 109, 194
propriétés des, 158-160
inormelle, 78-79, 172, voir aussi Légitimité ; Problème social, 15-16, 35
Resocialisation, 107-110
Mécanismes de contrôle inormel Processus social, 16-18
Ressource(s)
O Proche aidant, 303 rareté des, 227
Occupons/Occupy, mouvement, voir Indignés, Production, 221, 227 répartition des, 47
mouvement des (2011) matérielle et artistique, 85-86
Retraite, 106, 115
Ordre social, 34, 35 mode de, 221-222
Rêve américain, 187, 228, voir aussi Échelle
Organisation, 14 rapports de, 221, 224, 226, 228
sociale ; Mobilité sociale
charismatique, 142-143 Proflage racial, 192
Revenu(s), 231
coercitive, 149-150 Prolétariat, 38, 46, 221-222 écart de, 210, 212
en réseau, voir Organisation non Prostitution, 179, 184, 197, 198 quintile de, 215-218-219, 235
hiérarchique Psychologie sociale, 12, 103, 170 seuil de aible, 215, 217
hiérarchique, 142-153 Punition, voir Sanction négative Révolution, 33-35, 37, 38, 42
non hiérarchique, 153-165 Pygmalion, eet, 111 rançaise (1789), 33-34, 36
rationelle-légale, 144
Q industrielle, 34, 36-38, 41, 221, 223
sociale, 13-16, 48-49, 227
politique, 33-34
traditionnelle, 143 Question nationale québécoise, 236
russe (1917), 38
utiltaire, 150
R scientifque, 34-35
Orientation sexuelle, 246, voir aussi tranquille, 44, 237
Identité sexuelle Race, 253, voir aussi Groupe racisé
Racisme, 242, 260-262, voir aussi Riche, voir Richesse
P Xénophobie Richesse(s), 209-210
Parenteau, Danic, 271 Rang social, 93, voir aussi Classe sociale au Québec et au Canada, 212
Parsons, Talcott, 10, 48, 224 Rapoport, Anatol, 99-100 collective, 218
Parti politique, 236, 237 Rapport(s) distribution de la, 220, 224
Passage, rite de, 100-101, 104, voir aussi de production, 221, 224, 226, 228 redistribution de la, 216
Statut social individu-société, voir Relation individu-société Rikin, Jeremy, 151-152
Paternité, 116, 290-291 intergénérationnel, 300-303 Rioux, Marcel, 43, 44, 71, 72
Index 329
Rite de passage, 100-101, 104, voir aussi ormation et débouchés en, 26-27 de l’individualisme méthodologique, voir
Statut social neutralité scientifque de la, 25-26 Individualisme méthodologique
Rocher, Guy, 43, 44, 55, 69-70, 73-75, 84, 182 objets d’étude de la, 13-20 de l’interdépendance, voir Interdépendance
Rôle(s) perspective en, voir Perspective sociologique de la communication à double étage, 137
champ de, 112 précurseurs et ondateurs de la, 36-41 déterministe, voir Déterminisme social
amille de, 112 québécoise, 43-44 du conit social, 46-47, 49, 52, 53, 64, 81,
sexuels, 276, 278-279 théories en, voir Théories sociologiques 156, 196, 221-222, 231, voir aussi
Conit social ; Marxisme
social, 106, 107, 111-112, 116, 224, 227 Sociologue, 25-27, 40, 45, voir aussi Sociologie
onctionnaliste, voir Fonctionnalisme
Rousseau, J.-J., 34, 35 Soi, 50, 94, 110, 113, 116
interactionniste, voir Interactionnisme
Roy, Shirley, 194 Solidarité, 136 marxiste, voir Marxisme
intergénérationnelle, 302-303
S queer, 289
mécanique, 39-40, 98 sociologiques, 45-53
Sanction(s), 120, 174, 178, 182, 187, 200, organique, 39-40, 98, 104
224, 227, voir aussi Déviance Tolérance sociale, 175, 182, 184
sociale, 9, 19
négative, 178, 179, 191 Touraine, Alain, 10, 237
Sous-culture, 65-68, 105, 137-138,
positive, 179 Toxicomanie, 184, 189, 190, 215
194, 196
Sans-abri, voir Itinérance Transerts aux personnes, 216
Sport, 52-53, voir aussi Violence sportive
Science(s), 21, 34-35, 43 Transition, période de, 106-107
Stabilité sociale, 69, 104
classifcation des, 36-37 Travail, voir aussi Travailleur(s)
Statisticien, 215-216
compréhensive, 40, 49, 53, 54 conditions de, 223-224, 229, 235
humaines, 10-11, 21, 34, 36, 40 Statut social, 12-13, 26
sociales, 11, 34, 37, 40 social, 76, 100, 104, 105, 107, 176, voir spécialisation du, 86, 144
aussi Rite de passage
Secte, 108, 128, 144, 148-149, 173, 179, 200 Travailleur(s), voir aussi Travail
socioéconomique, 225, 228
Services sociaux, 126-127, 216 droits des, 223
Stéréotype, 114, 119, 260 exploitation des, 34, 35, 221, 223-224
Sexe
Stigmate, 105, 200, voir aussi Stigmatisation pauvre(s), 214
biologique, 277-278, 282
Stigmatisation, 200, 201, voir aussi Trente Glorieuses, période des, 229, 230
social, 278, 282
Exclusion sociale ; Inadaptation sociale ;
Sexisme, 52, 246 Tricofl (entreprise), 155
Marginalité ; Stigmate
Sheehy, Gail, 107 Two steps fow theory, voir Théorie de la
Strate sociale, 224, 225, 233, voir aussi
communication à double étage
Sheri, Muzaer, 181-182 Stratifcation sociale
Type idéal, 41
Smith, Dorothy E., 55 Stratifcation sociale, 119, 224-225, 227,
Socialisation, 93, 178, 180, 184, 194, 196 228, 230, 235, 236, voir aussi Strate sociale V
agent de, 116-129 Structure sociale, 228, 231 Valeur(s), 81-83, 172, 173, 175, 182, 242,
étapes de la, 100-110 Suicide, 4, 5-6, 9, 174, 184, 187, 191 voir aussi Normes
mécanisme de, 110-115 Sujet naï, 170 changement de, 109-110
mutuelle, 99 Surconormité, 184-186, voir aussi dominantes, 182
négative, 121, 122 Adaptation sociale pathologique ; Déviance éclatement des, 100
par anticipation, 113-115, 121 Symbole, 83 secondes, 182
par le travail, 114, 121-122 Valorisation sociale, 176, 186
Syndicalisme, voir Syndicat
primaire, 100, 103, 116 Variance, 182-183, 184, voir aussi
Syndicat, 224, 236, 237
proessionnelle, 114 Adaptation sociale
secondaire, 100, 103 Synnott, Anthony, 249
Vie communautaire, 256-257
théorie onctionnaliste de la, 97-98 Système
Vieillesse, 106, 121, 297-298
théorie interactionniste de la, 99-100 culturel, 95
Viol, 55, 191
théorie marxiste de la, 98 d’éducation, voir École
de castes, 46, 231-232, 233 Violence, 16, 175-176
Société, 13 conjugale et amiliale, 55, 174, 191,
industrielle, 33, 39, 223 de santé, 8, 235
291-292
nomade, 224 organique, 95
dans les médias, 122-123
organisation de la, voir Organisation sociale organisé, 73-74
sportive, 177, voir aussi Sport
traditionnelle, 39, 40 social, 69, 95
Voltaire, 34
Sociologie, 10-13, voir aussi Sociologue T
W
caractéristiques de la, 5-13 Tabou, 84
compréhensive, voir Science Weber, Max, 19, 24, 36, 40-41, 49, 53, 54, 75,
Tatouage, 104-105 143-148, 175, 251, 256
compréhensive
contemporaine, 42-44 Téléréalité, 123
X
contexte sociohistorique de la, 33-41 Télévision, 122-123, 125
Xénophobie, 242, 260, voir aussi Racisme
critique, 54 Tensions sociales, 47
démarche scientifque de la, 21-24 Terrorisme, 173, 189 Z
du conit, 45-46, 54 Théorie(s), 45 Zimbardo, Philip, 109, 134
330 Index
INDIVIDU ET SOCIÉTÉ
Écrit dans un langage clair, vivant et accessible par des enseignants d’ici
pour des étudiants d’ici, Individu et société demeure, depuis plus de
vingt ans, la réérence incontournable pour celles et ceux qui désirent
s’initier à la perspective sociologique. Cette dernière permet de jeter un
regard nouveau sur nous-mêmes an de voir le social en nous. Elle avo-
rise aussi une meilleure compréhension du monde qui nous entoure en
nous permettant d’aller au-delà des apparences dans l’analyse de la rela-
tion entre l’individu et la société. Ainsi outillée, la personne est en mesure
d’infuencer la société en devenant elle-même un acteur social.
Dans cette cinquième édition, l’équipe d’auteurs, enrichie de deux nouvelles
collaboratrices, propose un contenu entièrement revu et actualisé, large-
ment documenté, appuyé par des exemples concrets, et près de la réalité
des étudiants. De nouvelles rubriques pédagogiques à la ois stimulantes
et variées contribuent également à aire de ce volume un outil précieux
pour quiconque désire comprendre les mécanismes à l’œuvre dans nos
sociétés. Enn, une nouvelle mise en page vivante et colorée, assortie de
nombreuses illustrations, rend cet ouvrage plus attrayant que jamais.
Les lecteurs retrouveront dans cette nouvelle édition tout ce qui a ait la
notoriété de cet ouvrage, ainsi que de nouvelles caractéristiques qui avo-
riseront encore davantage l’apprentissage des étudiants :
une mise en contexte au début de chaque chapitre ;
de nouvelles questions de révision pour aire le point sur ses connais-
sances au l de l’étude des chapitres ;
des questions de réfexion et de nouveaux exercices pratiques en n
de chapitre pour mieux aiguiser son regard sociologique ;
une nouvelle liste de réérences suggérées (ouvrages, périodiques,
sites Web et vidéos) pour qui désire aller plus loin ;
un matériel complémentaire sur le Web entièrement mis à jour
et bonié.
ISBN 978-2-7650-2981-6
www.cheneliere.ca/individu