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Bernard Poussery
PRATIQUE DE
LA RÉGULATION
INDUSTRIELLE
Direction artistique : Nicolas Wiel
© Dunod, 2022
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-083608-6
Table des matières
Avant Propos IX
Remerciements XI
Glossaire XIII
1 Notions fondamentales 1
1.1 Pourquoi réguler ? 1
1.2 La boucle de régulation 2
1.2.1 Constitution d’une boucle de régulation 2
1.2.2 Rôle de la boucle de régulation 3
1.3 Le régulateur 3
1.3.1 Rôle 3
1.3.2 Présentation du régulateur 3
1.3.3 Algorithmes de régulation 4
1.3.4 Présentation de la face avant d’un régulateur 4
1.3.5 Éléments constitutifs d’une face avant 5
1.3.6 Architecture d’un régulateur 6
1.3.7 Sens d’action du régulateur – Rôle et choix 7
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
III
Table des matières
1.13 P
erformances d’une boucle de régulation 53
1.14 T
echnologie des solutions industrielles de régulation 54
1.14.1 Historique 54
1.14.2 Régulateurs pneumatiques 55
1.14.3 Régulateurs électroniques analogiques 58
1.14.4 Technologie de régulation numérique 60
1.14.5 Systèmes numériques de contrôle-commande (SNCC) 72
1.14.6 Approche hétérogène : automate programmable +
superviseur81
VI
Table des matières
VII
Table des matières
5.2 N
otions de contrôle avancé et de régulation avancée 332
5.2.1 Définition 332
5.2.2 Régulation par modèle de référence (ou modèle interne) 333
5.2.3 Régulation qualitative optimale (RQO) 333
5.3 Conclusions − ce qu’il faut retenir 362
Index 365
VIII
Avant Propos
Lors de nos interventions sur des sites industriels, nous sommes souvent surpris de
trouver des boucles de régulation dont les réglages laissent à désirer.
La majorité des boucles de régulation ne réclame pas un réglage optimal, la mesure
doit rejoindre la consigne dans un temps compatible avec la marche du procédé, sans
dépassement excessif et avec un amortissement convenable.
Le réglage d’une boucle de régulation ne s’improvise pas, des connaissances ainsi
qu’une méthodologie appropriée sont nécessaires.
En rédigeant ces lignes, les auteurs de ce livre souhaitent faire partager au lecteur leur
expérience acquise au cours de nombreuses années de pratiques industrielles.
Ce livre s’adresse à toute personne confrontée à cette Divinité Mystérieuse qu’est la
régulation.
L’ouvrage développe principalement les aspects pratiques de mise en œuvre et de
réglage des boucles. Cependant, régulation ne rime pas avec bricolage. Les dé-
marches décrites s’appuient sur des concepts théoriques ; nous les avons résumés.
Le lecteur peut sauter ces passages pour se focaliser sur les résultats concrets qui
en découlent.
Pratique de la régulation industrielle décrit en cinq parties les principales facettes de la
régulation.
La première partie expose les connaissances permettant de comprendre l’objectif de la
régulation industrielle. Cette partie apporte les éléments fondamentaux pour appré-
hender le fonctionnement des boucles de régulation. Les différents aspects des régula-
teurs PID sont détaillés.
La deuxième partie aborde le procédé et ses comportements car une régulation per-
formante nécessite de connaître et comprendre le procédé à contrôler. Différentes
méthodes sont présentées pour caractériser le système et obtenir les paramètres d’un
modèle.
Le choix d’une stratégie de régulation, ainsi que la détermination des réglages sont
développés dans la troisième partie de l’ouvrage.
La quatrième partie précise les limites de la régulation PID et présente les principaux
schémas améliorant le fonctionnement des boucles simples vis-à-vis des perturba-
tions. Cette partie traite également les schémas split range, override et régulation de
rapport.
IX
Avant Propos
1 https://www.dunod.com/
X
Remerciements
Nous tenons à exprimer nos plus vifs remerciements à notre collègue et ami Michel
Feuillent pour l’aide précieuse qu’il nous a apportée dans la rédaction de cet ouvrage.
Qu’il soit remercié pour la mise au point des simulations et des feuilles de calcul. Sa
relecture attentive, ses remarques constructives et pertinentes nous ont été d’une aide
immense.
Merci à nos collègues du Groupe SPC (RJD, HSE, JPA, …) pour leur apport lors de la
rédaction des différents thèmes du livre.
Merci également à nos interlocuteurs de Dunod pour leurs conseils, la reprise du gra-
phisme des figures, leur travail de relecture et de correction …. et également pour leur
patience.
Consigne Mesure
Sortie
XI
Glossaire
XIII
Glossaire
XIV
1.1 Pourquoi réguler ?
Notions fondamentales
P11 TT11
Fluide process Qf
TT22
Qf
Figure 1.1
Tableau 1.1
1
1 Notions fondamentales
Le capteur définit la
grandeur régulée
Perturbations
REGULATEUR PROCEDE
Consigne + Sortie
PID Grandeur
Grandeur réglée
(4-20 mA) Organe de Capteur
– réglante
Ecart réglage
Mesure
(4-20 mA)
Boucle fermée
Une boucle de régulation (voir Figure 1.2), sous sa forme la plus simple, se compose
toujours des éléments suivants :
▶▶ un capteur délivrant un signal proportionnel à la grandeur mesurée, généralement
un signal 4-20 mA1 ;
▶▶ un régulateur qui commande via un signal normalisé 4-20 mA ;
▶▶ un organe de réglage, généralement une vanne de régulation.
1. Ces notions sont largement développées dans Le Carnet du régleur, Éditions Dunod.
2
1.3 Le régulateur
Le schéma de la Figure 1.2 est une structure en boucle fermée : le régulateur agit sur le
procédé via l’organe de réglage et contrôle l’évolution de la grandeur réglée représentée
par la mesure. Nous verrons dans la suite de ce livre que la régulation industrielle met
en œuvre un algorithme de calcul appelé PID, ces lettres désignant les actions du régu-
lateur dénommées : proportionnelle, intégrale et dérivée.
1.3 Le régulateur
1.3.1 Rôle
Dans une boucle de régulation, le régulateur joue un rôle stratégique : lors des varia-
tions de consigne, amener la mesure le plus rapidement possible sur la consigne, puis
agir pour ramener la mesure sur la consigne lors d’une perturbation.
Perturbations
Objectif: Maintenir la mesure égale à la consigne quelles que soient les perturbations
Mesure (M)
3
1 Notions fondamentales
(a) (b)
Quelle que soit la solution adoptée, un régulateur est muni d’une interface homme-
machine appelée face avant. Cette interface sert d’une part à afficher les informations
de la boucle de régulation et d’autre part à donner à l’utilisateur les accès nécessaires à
la manipulation de l’appareil, voire à sa configuration.
Repère et
TIC314 Température Four3 identificateur
500 °C 500 Échelles, unités
Incrément/décrément
consigne ou sortie
Indicateur
Consigne Mode actuel
Indicateur AA Commutateur
Mesure M
M de mode Auto/Manu
00 00
475.5
475.5 475.5
475.5
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65.3
65.3
Indicateur
Sortie
+ Écart
Proportionnelle
-
Mesure + + +
Intégrale
Sens + +
d’
d’action
S0 Auto
Dérivée Sortie
Consigne
externe
Auto Manu
Mémoire
Manu
Consigne Sortie
interne (S0)
6
1.3 Le régulateur
Glossaire français-anglo-saxon
Sur le marché, il existe de très nombreux constructeurs de régulateurs, de toutes natio-
nalités. Le Tableau 1.2 présente la correspondance entre les termes français et anglo-
saxons.
Écart e Deviation
Proportionnelle Gain
Intégrale Reset
Remarque
Les lettres x, y et w sont utilisées par les constructeurs allemands (Siemens, Samson…)
pour désigner respectivement la mesure, la consigne et la sortie du régulateur.
7
1 Notions fondamentales
+ Ecart + Ecart
+
= M-C Sens Inverse – = C- M
Sens Direct –
Mesure
Mesure
Consigne Consigne
Figure 1.8 − Sens d’action direct Figure 1.9 − Sens d’action inverse
Physiquement le sens d’action est un simple inverseur qui croise les signaux mesure et
consigne. Le sens d’action n’est pas indifférent : il n’y a qu’un seul choix possible ! Avec
les régulateurs anciens, le sens d’action était sélectionné au moyen d’un commutateur ;
avec le matériel numérique actuel, il suffit de cliquer sur une case, ce qui sélectionne le
calcul effectué. Le choix est réalisé lors de la mise en service de l’appareil. Il ne doit plus
être modifié ensuite.
Écart = (M − C)
Sortie = (écart × gain) + sortie initiale = [(M − C ) × gain] + sortie initiale (1.1)
M
Écart Sortie
Gain
M-C
- So
C
M
Écart Sortie
Gain
C -M So
So
C
Lorsque le régulateur est en sens direct, la sortie augmente quand la mesure aug-
mente. La sortie diminue si la consigne augmente.
8
1.3 Le régulateur
Écart = (C – M)
M
Écart Sortie
Gain
Gain
M-C So
So
C
M
Écart Sortie
Gain
C-M So
So
C
9
1 Notions fondamentales
réglage (vanne de régulation « FMA » fermée par manque d’air ou « OMA » ouverte par
manque d’air1) et la localisation de cet organe de réglage.
Pour définir le choix du sens d’action approprié, plusieurs approches sont possibles :
1. Se positionner selon la définition ci-dessus et imaginer une augmentation de la me-
sure, en déduire quel devrait être le sens de variation du signal de sortie pour rame-
ner la mesure sur la consigne.
2. Raisonner sur le procédé et son actionneur pour définir son sens d’évolution propre
(voir Figures 1.14 et 1.15).
Variation de la grandeur réglée
Procédé
direct
Régulateur
en inverse
Variation de l'organe de réglage
Figure 1.14
Régulateur
Variation de grandeur réglée
en direct
Procédé
inverse
Figure 1.15
1. Ces notions sont développées dans Le Carnet du régleur, Éditions Dunod.
10
1.3 Le régulateur
contraire, le sens du procédé est inverse (voir Figure 1.15). Le régulateur est tou-
jours configuré dans le sens opposé !
3. Raisonnement statistique : la majorité des procédés sont en sens direct ; de ce fait,
la plupart des régulateurs en service sont en sens inverse. C’est d’ailleurs la position
par défaut sur de très nombreux régulateurs.
4. Choisir arbitrairement l’une des positions et observer l’évolution de la mesure. Les
conditions expérimentales sont alors les suivantes :
▷▷ régulateur en action proportionnelle seule, avec un gain de 1 ou une BP = 100 % ;
▷▷ mesure et consigne alignées au point de fonctionnement ;
▷▷ provoquer une variation importante de la consigne (au moins 10 %) ;
▷▷ observer le signal de sortie du régulateur ; la variation de ce signal doit per-
mettre de faire évoluer la mesure dans le sens approprié.
Exemples d’illustrations
Prenons l’exemple de boucles de niveaux (voir Figures 1.16 et 1.17).
Vanne FMA
LIC
LIC LT
LT
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Quel sens d’action pour cette boucle ? Dans cette boucle (voir Figure 1.16), le niveau
(grandeur réglée) est commandé par action sur la grandeur réglante : le débit d’alimen-
tation au moyen d’une vanne FMA (fermée par manque d’air ; la vanne s’ouvre lorsque
le signal de sortie du régulateur augmente).
Vanne FMA
LIC
LIC LT
LT
Figure 1.17
Par rapport au premier schéma, la grandeur réglante est le débit de soutirage. Une
vanne FMA est également utilisée pour agir sur le procédé ; elle est positionnée à la
sortie du procédé.
L’application des mêmes démarches que précédemment conduit aux raisonnements
suivants :
1. Une augmentation du débit d’alimentation va entraîner une élévation du niveau.
Pour ramener le niveau sur la consigne, le régulateur devra augmenter le signal de
sortie, d’où un sens d’action direct.
2. Une augmentation de la sortie du régulateur entraînera une baisse du niveau, le
procédé est alors inverse. Il faut donc un sens d’action direct pour le régulateur.
Remarque
Un changement du sens d’action de la vanne de régulation – passage d’une vanne FMA
en vanne OMA – aurait inversé une nouvelle fois le sens du régulateur.
12
1.4 Modes d’un régulateur
Organe de
PROCEDE Capteur
réglage
réglage
Ecart Mesure
M
M -C
-C
(4-20 mA)
mA)
Sortie Fonctions
Fonctions
PID
PID
Consigne en mode
REGULATEUR AUTO
Organede
Organe de
réglage
réglage
PROCEDE Capteur
Ecart Mesure
M
M - CC
(4-20 mA)
Sortie Fonctions
PID
PID
Consigne
REGULATEUR
en mode
MANUEL
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1 Notions fondamentales
ε
Bloc PID
Mesure
MODE
Figure 1.20
Mode Fonction
Manuel (MAN) Dans ce mode, l’opérateur entre une valeur de sortie (sa gamme dépend
des paramètres Echelle_maxi, Limite_sortie_haute _basse) et détermine
directement la position de l’élément final.
Automatique (AUTO) Dans ce mode la sortie du module de contrôle est automatiquement réglée
par l’algorithme PID pour entraîner la mesure à la valeur de consigne intro-
duite par l’opérateur.
Cascade (CAS) Le module de contrôle agit comme un contrôleur esclave. En mode cascade,
la consigne du régulateur est fournie par la sortie du régulateur maître (cette
notion est détaillée dans le Chapitre 4).
Remote Output (ROUT) Dans ce mode la sortie du module de contrôle est directement pilotée par
Sortie à distance une entité supérieure (exemple : une séquence). Le régulateur n’est plus
accessible à l’opérateur.
Remote Cascade (RCAS) Dans ce mode le module de contrôle fonctionne comme en mode automa-
Cascade à distance tique, si ce n’est que la valeur de consigne est positionnée par une entité
supérieure (exemple : une séquence) et non par l’opérateur. Le régulateur
n’est plus accessible à l’opérateur.
Local Override (LO) Dans le mode Local Override, la sortie du régulateur est commandée par
Forçage local une fonction d’asservissement ou de sécurité. Ce mode sert pour forcer la
sortie à une valeur de repli préalablement définie.
14
1.5 Consigne fixe ou suiveuse
Mode Fonction
Initializing Manual Le régulateur maître d’une boucle cascade est mis en mode Initialisation
(IMAN) manuelle lorsque le régulateur esclave n’est pas en mode cascade. Dans ce
Initialisation manuelle mode, c’est le régulateur esclave qui pilote la sortie du régulateur maître
à sa valeur de consigne. Cette fonctionnalité permet un alignement auto-
matique lors du rebouclage de la cascade (notion également détaillée le
Chapitre 4).
Les régulateurs présentés sur les Figures 1.21 et 1.22 sont tous deux en mode manuel.
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15
1 Notions fondamentales
Avantages Inconvénients
Consigne fixe Au retour en mode automatique, le À-coup sur le procédé, lors d’un trans-
régulateur reprend la valeur de consigne fert manu/auto sans alignement de la
initiale. consigne sur la mesure.
Consigne Au retour en mode automatique, mesure Perte de la valeur initiale de consigne.
suiveuse et consigne sont toujours alignées ; la
sortie du régulateur ne varie pas.
Remarques
Hormis une observation attentive de la face avant, rien n’indique formellement si un
régulateur est en consigne fixe ou en consigne suiveuse.
Sur un procédé, toutes les boucles de régulation doivent être configurées dans le
même mode. Ce choix doit être défini en début de projet.
Par retour d’expérience, il nous semble préférable de configurer le régulateur en
consigne suiveuse.
Perturbation
Dépassement (%)
Consigne
± 5 % ∆C
Temps de montée
Temps de réponse
16 Figure 1.23
1.7 Qualité d’une boucle de régulation
Une boucle de régulation peut fonctionner selon deux régimes : changement régulier
de la consigne ou en consigne fixe. Dans le premier cas, on parle de fonctionnement en
asservissement ; la mesure doit rejoindre « assez rapidement » la consigne. Cette notion
sera développée dans les chapitres consacrés aux réglages.
Le fonctionnement à consigne fixe est désigné par le terme de régulation. Dans ce
contexte, la mesure s’écartera de la consigne sous l’action de perturbation ; le rôle du
régulateur sera alors de ramener la mesure le plus vite possible sur la consigne.
Mesure Mesure
(a) (b)
Consigne
Consigne
Mesure
Mesure
(c) (d)
17
1 Notions fondamentales
Consigne écart = 0
Consigne
Mesure
écart
Mesure
(a) (b)
Figure 1.25
Consigne
Mesure
(a) (b)
Figure 1.26
Avec la régulation PID classique, on ne sait pas être à la fois stable et rapide. Une réponse
stable est lente, une réponse rapide est instable (voir Figure 1.26b). C’est le dilemme
« rapidité/stabilité » : il faut trouver le meilleur compromis possible. C’est le réglage des
actions PID, objet de la section suivante, qui va nous permettre de trouver ce compromis.
18
1.8 Les actions proportionnelle intégrale et dérivée
Tableau 1.5
– Rapide + Rapide
– Sensible + Sensible
– Instable + Instable
Bande proportionnelle
Le terme de bande proportionnelle (ou BP) était utilisé sur les régulateurs de tech-
nologie pneumatique ; cependant, de nos jours, certains constructeurs continuent à
proposer ce réglage.
La bande proportionnelle indique de quelle quantité la mesure (exprimée en pourcen-
tage de son étendue) doit s’écarter de la consigne pour que la sortie du régulateur varie
de 0 à 100 %.
Exemples
Prenons un exemple illustré par la Figure 1.27 :
▶▶ Figure 1.27a : La consigne est à 50 % (milieu de son échelle). Avec une bande propor-
tionnelle de 100 %, il faut que l’écart varie de 100 % (soit ± 50 % de part et d’autre
de la consigne) pour que l’organe de réglage évolue de sa position minimale à son
maximum (ou l’inverse, selon le sens d’action).
▶▶ Figure 1.27b : Même situation de départ. Si la BP est réglée à 50 %, il suffit que la
mesure s’écarte de ± 25 % pour que la sortie varie de 0 à 100 %. Le régulateur est
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19
1 Notions fondamentales
+50 0
+50 0
+25 25
+25 25
ECART % 0 50 SORTIE %
ECART % 0 50 SORTIE %
2- 5 75
2- 5 75
50
- 100
50
- 100
BP = 50 %
BP = 100 %
(a) (b)
+50 0
+25 25
ECART % 0 50 SORTIE %
2- 5 75
50
- 100
BP = 200 %
(c)
Figure 1.27 – Évolution du signal de sortie en fonction de l’écart et de la BP
Le gain
À partir des années 1960, avec l’avènement de la technologie électronique analogique,
l’étage proportionnel est réalisé à l’aide d’un simple amplificateur opérationnel en
montage inverseur (voir Figure 1.20), dont le coefficient d’amplification (le gain) est
déterminé par le rapport de deux résistances. De ce fait, dans les régulateurs modernes,
l’action proportionnelle est généralement quantifiée en termes de gain. Dans la suite de
cet ouvrage le gain est noté GR ou KR .
Figure 1.28
20
1.8 Les actions proportionnelle intégrale et dérivée
Comportement du régulateur P
Comportement du régulateur seul
Variation de l’amplitude de la sortie en fonction de l’écart mesure-consigne et de la
valeur gain.
Ecart
+ M-C Sortie
Gain
Gain
– -
ou C-M So
So
Mesure
Commutateur du
Consigne sens d’action
’
Figure 1.29
Équation du régulateur P
Sortie du régulateur
Variation en %
50 % Gain = 5
40 % Gain = 4
10 % Gain = 1
5% Gain = 0.5
Sortie initiale
Ecart M / C
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C = 40 %
Variation écart M / C = 10 %
M = C = 30 % M = 30 %
Figure 1.30
21
1 Notions fondamentales
Consigne
Sortie
Procédé
Écart
Gain Capteur
M-C
M-C So
So
Organe de
Mesure Régulateur réglage
Figure 1.31
En fonction de la valeur affichée sur l’action proportionnelle, la sortie du régulateur
produira une amplitude plus ou moins importante, qui induira un débit de la grandeur
réglante plus ou moins élevé.
Remarque
Les valeurs de gains affichées sur les figures suivantes sont arbitraires. Les valeurs de
gain dépendent de la sensibilité du procédé ; cette notion sera développée dans les
chapitres ultérieurs.
consigne
Mesure
sortie du
régulateur
(a)
(b)
(c)
(d)
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(e)
23
1 Notions fondamentales
▶▶ Figure 1.32b : le gain a été porté à 1. On peut voir que, pour une même consigne, la
sortie du régulateur est plus importante (variation de 10 %). La vanne de régulation
est plus ouverte. La mesure évolue plus vite et atteint une valeur plus proche de la
consigne, mais se stabilise encore en dessous.
▶▶ Figure 1.32c : la valeur de gain est 2. La sortie a varié de 20 % ; la mesure dépasse la
consigne et devient légèrement oscillante. Après deux oscillations, elle se stabilise
un peu en dessous de la consigne.
▶▶ Figure 1.32d : le gain est égal à 4. La situation observée sur la Figure 1.32c s’accentue,
le nombre d’oscillations augmente, mais la mesure arrive à se stabiliser.
▶▶ Figure 1.32e : le gain est égal à 8. Le fonctionnement est tout ou rien : si la mesure
est inférieure à la consigne, la sortie du régulateur est ouverte au maximum ; à l’in-
verse, lorsque la mesure est au-dessus de la consigne, le signal de sortie est à 0 %. La
mesure est en oscillations pratiquement entretenues. On dit que la boucle pompe.
Le gain est beaucoup trop important.
Les faibles valeurs de gain apportent des réponses apériodiques et lentes alors que les
valeurs plus élevées conduisent à des trajectoires plus rapides, mais plus oscillantes. Des
valeurs très élevées de gain mettent la boucle en oscillations entretenues. L’augmenta-
tion du gain permet de rendre la boucle plus rapide (mais aussi plus instable) sans que
la mesure ne se stabilise sur la consigne.
Le choix du réglage est donc un compromis entre rapidité et stabilité (voir
Figure 1.33).
Figure 1.33
C ∆C
Écart M − C = ε = ou (1.4)
1 + GR 1 + GR
24
1.8 Les actions proportionnelle intégrale et dérivée
Écart Sortie
I
M-C
Figure 1.34
Comportement du régulateur I
Un régulateur à action intégrale délivre un signal de sortie qui est la somme de l’écart
au fil du temps.
La sortie du régulateur est définie par l’équation :
1 1
S (t ) =
Ti ∫ ε (t ).dt + S (1.5)
0
0
Où :
▶▶ Ti : temps d’intégrale
▶▶ e : écart mesure-consigne
▶▶ So : sortie initiale
Si l’écart e est constant, le signal produit par le régulateur à action intégrale est une
rampe de pente constante (voir Figure 1.35). La variation de sortie due à l’action inté-
grale va mettre un certain temps – dit temps d’intégration – pour produire la même
quantité de signal que l’action proportionnelle.
I Sortie du
Signal produit par l’action
’ P régulateur
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avec gain = 1
Figure 1.35
Temps d’intégration Ti
Ti faible Ti moyen Ti grand
Ecart
20 % M-C
-
10 %
Figure 1.36
Nombre de
répétitions
par minute Ti = 2 rpm
Ti = 1 rpm
Action
proportionnelle
Ti = 0, 5 rpm
Temps
Ti = 1min
26 Figure 1.37
1.8 Les actions proportionnelle intégrale et dérivée
Dans certains régulateurs (matériel ancien) l’action intégrale est exprimée en un nombre
de répétitions par minute ; c’est la fonction inverse de Ti, représentant le nombre de fois
par minute que l’action intégrale reproduit l’action proportionnelle.
Dans ce cas, l’équation du régulateur devient :
t
S (t ) = n ∫ ε (t ).dt + S (1.6)
0
0
Seconde/répétition Répétition/seconde
1 1
5 0,2
10 0,1
60 0,0166
120 0,0083
240 0,00417
480 0,00208
1 000 0,00100
Minute/répétition Répétition/minute
0,0167 60
0,0833 12
0,1667 6
1 1
2 0,5
4 0,25
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8 0,125
16,6667 0,060
Saturation d’intégrale
Sous l’effet de l’action intégrale, la présence d’un écart va engendrer une valeur de sortie
du bloc PID très importante ; l’amplitude de ce signal va croître bien au-delà des limites
normales 0 – 100 %. Il y a donc saturation de l’étage de sortie (zone colorée sur la
Figure 1.38). Dans cette situation, le régulateur est bloqué ; lorsque l’écart change de
signe, la sortie du régulateur reste saturée, le temps de « dégonfler » la saturation. Ce
phénomène est très préjudiciable au bon fonctionnement de la régulation.
27
1 Notions fondamentales
Sortie du
régulateur
e
ral Zone de saturation de
nt ég l’intégrale
ni
tio
’ac
a rl
100 % it p
du
l pro
na
Sig
Ecart
M-C 0 % Temps
Figure 1.38
Dans le matériel anglo-saxon, cette fonctionnalité apparaît sous le sigle ARW (Anti
Reset WindUp).
M P
M
écart Sortie
P I écart Sortie
C I
C
(a) (b)
Figure 1.41 − a, régulateur PI structure dite série ;
b, régulateur PI structure dite parallèle
P
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Figure 1.42
La sortie d’un régulateur PI organisé selon le schéma parallèle est régi par la relation
suivante :
1 t
S (t ) = K R ε +
Ti ∫ ε dt + S
0
0 (1.7)
29
1 Notions fondamentales
1 t
S (t ) = K R ε +
Ti ∫ ε dt + S
0
0 (1.8)
Consigne
Mesure
(a)
Sortie du régulateur
(b)
(c)
(d)
Td faible
Td fort
Écart M-C
Dérivée
Dérivée Sortie du
régulateur
Écart
M-C
0 0
P
M
M
Ecart Sortie Ecart
P I D Sortie
M-C
I
C
C
D
(a) (b)
Figure 1.45 − a, régulateur PID de structure dite série ;
b, régulateur PID de structure dite parallèle
32
1.8 Les actions proportionnelle intégrale et dérivée
Le signal généré par le régulateur PID est la somme des composantes proportionnelle
intégrale et dérivée (voir Figure 1.46).
P+I+D
P+I
I
Écart
M-C Régulateur Sortie
P
PID
Figure 1.46
Remarque
Le positionnement des différentes courbes peut être légèrement différent en fonction
de la structure du régulateur (voir section 1.12).
1 t dε
S (t ) = K R αε +
Ti ∫ ε dt + T
0
d +S
dt 0
(1.10)
Ti + Td
avec : α = , coefficient d’interaction.
Ti
(a)
(b)
(c)
(d)
(e)
Remarque
Contrairement aux actions proportionnelle et intégrale, le réglage de l’action dérivée
doit être précis.
Tableau 1.7
34
1.9 Mise en œuvre et configuration d’un régulateur
Tableau 1.8
Type de
Comparatif
régulateur
– Simple
– Stable si correctement réglé
P
– Facile à régler
– Laisse subsister un écart M-C
– Pas d’écart M-C
PI – Meilleure dynamique que si action intégrale seule
– Possibilité d’instabilité due à la présence de l’intégrale
– Stable
– Écart M-C plus faible que si action proportionnelle seule car possibilité
PD
de gain plus élevé
– Réduit les retards, réponse plus rapide
– Plus complexe
– Réponse plus rapide
PID – Pas d’écart
– Plus difficile à régler
– Meilleure régulation si réglage des actions correct
35
1 Notions fondamentales
▶▶ Traitement sur le signal de mesure : linéaire, racine carrée (à n’utiliser qu’avec des
débitmètres à organes déprimogènes) ou autre correction.
▶▶ Définition de l’amplitude du signal de mesure : échelle du capteur.
▶▶ Mise en place des alarmes : valeurs des seuils, définition des priorités (pour une
boucle sur SNCC).
36
1.10 Vérification d’un régulateur
Barre
d’outils
Vue
hiérarchique
Modules
composite Vue du schéma du module Palette
Blocs de
fonction
Bloc de fonction
issu d’une palette
Vue des
paramètres
Vue des
alarmes
37
1 Notions fondamentales
38
1.11 Réglage d’une boucle de régulation
Remarque
Une vérification plus précise du temps de dérivée nécessite d’appliquer sur la mesure
un signal de type rampe.
39
1 Notions fondamentales
Remarques
Pour rester dans la zone de fonctionnement, la variation de consigne est effectuée une
fois dans un sens (augmentation, par exemple), puis en sens inverse. Vérifier que la sor-
tie du régulateur ne se sature ni à 0 % ni à 100 %.
40
1.12 Équations des régulateurs et notion de structures
Tableau 1.9 − Quelques règles « du pouce » (thumb rules chez les Anglo-saxons)
+ Écart Dérivée
sur l’écart
–
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Dérivée
Mesure sur la
mesure Sens
Consigne d’action
’
Figure 1.49
Placée sur l’écart, la dérivée génère une impulsion sur la sortie du régulateur lors d’une
variation en échelon de la consigne (action volontaire de l’opérateur). Le signal généré
est brutal et sollicite énormément l’organe de réglage.
41
1 Notions fondamentales
Pour atténuer cet effet négatif de la dérivée, nous préconisons de placer la dérivée sur la
mesure. L’apport de la dérivée sera maintenu vis-à-vis des perturbations, mais n’inter-
viendra pas sur les changements de consigne. Cette solution a l’intérêt de moins solli-
citer la vanne de régulation.
(a) (b)
Structure : série
M D
M
Ecart Sortie
P I D
D Ecart Sortie
M-C P I
M -C
C C
Structure : parallèle
P M
D
M
Ecart
Ecart Sortie M/C Sortie
I +
+ P +
+
M/C
C C I
D
42
1.12 Équations des régulateurs et notion de structures
Structure : mixte 1
M
M I D
Ecart Sortie
P ++ Ecart Sortie
M/C
M/C
I +
+ P
D
C C
On rencontre également un autre
schéma où le bloc P est situé
après le sommateur.
Structure : mixte 2
M M
D D
▶▶ e : écart mesure-consigne.
▶▶ KR : gain du régulateur.
▶▶ Ti : temps d’intégrale.
▶▶ Td : temps de dérivée.
▶▶ p : opérateur de Laplace (voir Annexe A1).
43
1 Notions fondamentales
Tableau 1.11
1 1
Série S ( p ) = KR ε 1 +
Ti p
(
1 + Td p ) S ( p ) = KR 1 +
Ti p
(M + M.Td p − C )
1
S ( p ) = KR 1 +
Ti p
(
ε + M.Td p )
1 1
Parallèle S ( p ) = ε KR + + Td p S ( p ) = ε KR + + MTd p
Ti p Ti p
1 ε
Mixte 1 S ( p ) = KR ε 1 + + Td p S ( p ) = KR ε 1 + + MTd p
Ti p Ti p
1 1
Mixte 2 S ( p ) = KR ε 1 + + εTd p S ( p ) = KR ε 1 + + MTd pε
Ti p Ti p
Remarque
Dans la littérature anglo-saxonne, les structures apparaissent sous les termes suivants :
• série : serie, interacting ou analog algorithm ;
• parallèle : idéal parallel ou non-interacting ;
• mixte : ideal non-interacting, non-interacting ou ISA algorithm.
Incidence de la structure
Lorsque le réglage du régulateur est effectué par une méthode par approche successive,
la structure importe peu. En revanche, lorsque les réglages sont calculés, le processus de
détermination doit prendre en compte la structure du régulateur, les équations pour la
détermination des valeurs KR, Ti, Td étant définies pour une structure spécifique.
Il en est de même lors d’un changement d’appareil ; par exemple lors du rewamping
d’une solution de contrôle commande. Les valeurs de réglage pour une structure
peuvent donner un comportement très différent dans une structure différente.
Exemple (Figure 1.51)
a. réponse avec un régulateur structure parallèle
b. réponse avec un régulateur structure série
La boucle a été réglée avec le régulateur PID à structure parallèle (KR = 1,5, Ti = 44 s,
Td = 10 s).
Sur la Figure 1.51b, la structure du régulateur a été modifiée pour une structure série,
mais la valeur des réglages n’a pas été changée. La seconde figure fait apparaître une
réponse plus oscillante.
44
1.12 Équations des régulateurs et notion de structures
(a)
(b)
Remarque
Pour les régulateurs PI, les choses se simplifient : il n’y a que les structures série ou
parallèle.
S
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P M
M
Transformation toujours
possible
Transformation pas
toujours possible
Figure 1.52
45
1 Notions fondamentales
Notations utilisées dans les formules de transformation qui suivent (Tableau 1.12).
Tableau 1.12
KRP =
(Tis + TdS ) .K KRM1 =
(Tis + TdS ) .K
RS RS
Tis Tis
TiS
TiP = TiM1 = Tis + TdS
KRs
2 T
KRP + KRP − 4. dP T
iP
KRS = KRM1 = KRP
2
TiP 2 T
TiS = K + KRP − 4. dP T TiM1 = KRP .TiP
2 RP iP
TiP 2 T TdP
TdS = K − KRP − 4. dP T TdM1 =
2 RP iP KRP
46
1.12 Équations des régulateurs et notion de structures
2
TiM1 + TiM 1 − 4TiM1TdM1 TiM1
TiS = TiP =
2 KRM1
2
TiM1 − TiM 1 − 4TiM1TdM1
TdS = TdP = KRM1.TdM1
2
TdM 2
2
TiM 2 − 4TiM 2 K
KRM 2 RM 2
KRS = 1 + KRP = KRM 2
2 TiM 2
2 TdM 2
TiM 2 + TiM 2 − 4TiM 2 KRM 2 TiM 2
TiS = TiP =
2 KRM 2
2 TdM 2
TiM 2 − TiM 2 − 4TiM 2 KRM 2
TdS = TdP = TiM 2
2
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47
1 Notions fondamentales
1
R( p) = K RS 1 +
T (1 + TdS p )(1.11)
iS p
Connaissant KRS , TiS et TdS , il nous faut calculer KRP, TiP et TdP pour que les sorties S(t)
des régulateurs soient identiques pour toutes entrées e (t).
Développons la fonction de transfert du régulateur série et identifions terme à terme
(actions identiques) :
K RP =
(Tis + TdS ) .K
RS(1.13)
Tis
TiS
TiP = (1.14)
K Rs
TdP = K RS .TdS(1.15)
Application numérique :
2 p + 1
R( p) = 2
2 p
(1 + p ) ⇔ 3 + 1p + 2 p
Une démarche analogue sera utilisée pour les transformations série en mixte, parallèle
en mixte ou mixte en parallèle.
48
1.12 Équations des régulateurs et notion de structures
X 2 − SX + P = 0 (1.21)
En reportant les équations (1.18) et (1.20) dans la relation (1.21), nous conduit à la rela-
tion :
49
1 Notions fondamentales
TiP 2 T
TiS = K RP + K RP − 4. dP T (1.24)
2 iP
TiP 2 T
TdS = K RP − K RP − 4. dP T
2 iP
Calcul de K RS :
D’après l’équation (1.14) :
TiS T
TiP = => K RS = iS (1.25)
K Rs TiP
TiP 2 T
K RS = K + K RP − 4. dP T
2TiP RP iP
2 T
K RP + K RP − 4. dP T
iP
K RS =
2
Remarque
Si les résultats de ces calculs donnent des valeurs négatives, la transformation de
parallèle en série est impossible.
Une démarche analogue sera utilisée pour obtenir les équations de transformation de
mixte en série. Le détail des calculs est développé dans l’ouvrage Technique de la régu-
lation industrielle1.
Détermination de la structure
La structure ou l’équation du régulateur devraient figurer dans la documentation tech-
nique de l’appareil. À défaut, le constructeur ou son représentant devraient pouvoir
donner le renseignement. Il nous est également arrivé de constater que l’information
figurant dans la notice ne correspondait pas à la réalité. Nous présentons ci-dessous les
essais permettant de déterminer la structure d’un régulateur.
Cette démarche s’effectue à partir de l’analyse de la sortie du régulateur (appelée éga-
lement sortie vanne) en boucle ouverte à la suite d’une variation en échelon de l’écart
mesure-consigne (variation brusque de la consigne).
100
90
80
70
S o rtie d u r é g u la te u r
60
50
C
40 B
30
20 Ti = 60 s
10 A
= Echelon sur écart mesure -consigne
0
Temps en secondes
Figure 1.53
À partir de cette réponse, trois coefficients sont déterminés : A : effet de l’action propor-
tionnelle, B : effet de l’action intégrale et C : effet de l’action dérivée.
Le Tableau 1.17 présente les équations permettant de déterminer la valeur des coeffi-
cients A, B et C. Ce tableau est obtenu à partir des équations temporelles des différentes
structures.
PID série :
1 t dε
S (t ) = K RS αε +
TiS ∫ ε dt + T
0
dS +S
dt 0
Avec :
TiS + Td S
α =
TiS
PID parallèle :
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1 t dε
S (t ) = K RP ε +
TiP ∫ ε dt + T
0
dP
dt
+ S0
PID mixte 1 :
KR t dε
S (t ) = K RM 1ε +
TiM 1 ∫ ε dt + K
0
RM 1TdM 1
dt
+ S0
PID mixte 2 :
KR t dε
S (t ) = K RM 2 ε +
TiM 2 ∫ ε dt + T
0
dM 2
dt
+ S0
51
1 Notions fondamentales
Tableau 1.17
Structures
Ti + Td
A ε × KR ε × KR ε × KR ε × KR
Ti
B ε × KR ε ε × KR ε × KR
C ε × k × KR ε ×k a × k × KR ε ×k
Certains constructeurs proposent un réglage k appelé gain d’action intégrale très sou-
vent fixé à 5 pour un réglage usine.
Exemple d’application
On réalise les essais décrits dans le Tableau 1.18.
Tableau 1.18
KR = 1 KR = 2
Ti = 60 s Ti = 60 s
Td = 30 s Td = 30 s
k=5 k=5
Tableau 1.19
Structures
KR = 1 KR = 2 KR = 1 KR = 2 KR = 1 KR = 2 KR = 1 KR = 2
A 15 30 10 20 10 20 10 20
B 10 20 10 10 10 20 10 20
C 50 100 50 50 50 100 50 50
52
1.13 Performances d’une boucle de régulation
Perturbation
Dépassement (%)
Consigne
± 5 C
Temps de montée
Temps de réponse
Figure 1.54
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53
1 Notions fondamentales
Exemple
Pour ce mode de fonctionnement les performances seront d’autant plus optimales que
les temps de montée et de réponse seront courts et le dépassement faible.
Dans le cas d’un fonctionnement en régulation (efficacité de la régulation face à des per-
turbations), les critères d’appréciation seront l’écart maximal et la durée d’effacement
de la perturbation.
Lors de l’utilisation d’outil numérique, un dernier critère peut être utilisé : l’ITAE (Inte-
grated Time of Absolute Error) est l’intégrale (la somme) des écarts entre la consigne et
la courbe de mesure. ITAE calcule la surface entre ces deux courbes (zone grisée de la
Figure 1.55). La réponse sera d’autant meilleure que la valeur sera plus faible. L’intérêt
de l’ITAE est de donner une appréciation plus globale et plus précise.
Figure 1.55
Le régulateur de Watt est un système centrifuge composé de deux boules fixées à l’ex-
trémité d’un bras de levier. Sous l’effet de la force centrifuge, les boules s’écartent, un
système de tringlerie est utilisé pour réduire l’admission de vapeur et donc contrôler
la vitesse.
Figure 1.58
(voir Figure 1.59), nous trouvons les éléments déjà présentés sur la Figure 1.6 : consigne,
mesure, sortie, bouton pour le réglage de consigne, molette pour le réglage de la sortie,
commutateur auto/manu. Les fonctions de régulation étaient alors réalisées à l’aide de
soufflets, de restriction, de bras de levier…
Régulateur Index de
consigne
Index de la
mesure
Molette de réglage de la
consigne
Index de la sortie
Le régulateur est fondé sur le principe de la balance de force. La Figure 1.60 présente un
régulateur à quatre soufflets :
▶▶ un pour la mesure M ;
▶▶ un pour la consigne S ;
▶▶ un pour l’action proportionnelle P ;
▶▶ le dernier pour l’action intégrale R.
La figure 1.61 détaille le fonctionnement de ce régulateur.
Ces quatre soufflets, montés en opposition et appairés, agissent sur un plateau oscillant,
la rotation du disque déplace le point d’action de la palette devant la buse et de ce fait
engendre une action proportionnelle fonction du rapport a/b.
L’action intégrale est obtenue en plaçant une restriction entre la sortie et le soufflet
d’intégrale R. L’action dérivée est obtenue en plaçant une restriction entre la sortie et le
soufflet proportionnel P (non représentée sur la figure).
Robustes, les régulateurs n’ont pas totalement disparu. On les rencontre parfois encore
sur des unités anciennes qui n’ont pas été modernisées ; ils restent également présents
dans le catalogue de quelques constructeurs, celui de la société Samson, par exemple
(voir Figure 1.62).
56
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
DETENDEUR
RELAIS
CADRAN DE BANDE
PROPORTIONNELLE
POINTS D'APPUI
BUSE
LEVIER DE REGLAGE
DE LA BANDE PROPORTIONNELLE
PLATEAU OSCILLANT
DE LA BALANCE DE FORCES
SOUFFLET DE MESURE (A)
OU DE CONSIGNE (B) SOUFFLET
D'ACTION INTEGRALE
SOUFFLET D'ACTION
PROPORTIONNELLE
SOUFFLET DE MESURE (B)
OU DE CONSIGNE (A)
CAPACITE
D'ACTION PLAOUE D INVERSION
DERIVEE DE L ACTION DU REGULATEUR
A B CAPACITE
D'ACTION
INTEGRALE
UN SIGNAL DE MESURE
DECROISSANT CROISSANT
AUGMENTE LE SIGNAL DE SORTIE RESISTANCE
REGLABLE
(ACTION INTEGRALE)
RESISTANCE
REGLABLE
(ACTION DERIVEE)
MANIFOLD
DU REGULATEUR
ACTION a b
CONSIGNE a INTEGRALE
RELAIS
S b R
S P R M
B a b
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ACTION P M
PROPORTIONNELLE MESURE
b = xa SORTIE
a b
ACTION
CONSIGNE b INTEGRALE
a
S R RELAIS
P S M R
C
a b
ACTION P M
PROPORTIONNELLE MESURE
1
b= 4
a
SORTIE
Figure 1.61
57
1 Notions fondamentales
1. Cette section a été rédigée à partir de la notice FE7A21 « Régulateur monobloc PI/PID » de la société
Contrôle Bailey.
58
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
Sortie
Dir. courant
C – – C6
Fonct. C
A1 A2
+ analogique G2
M +
inv. P2
–
mesure écart A4/1 +
+ A4/2
G1
–
Fonct. +
manuel
C6’
–
A3/1
+
R’
Cde
manuelle +
C3 +
– A3/2
A1’ – –
+ A2’(Ga – 1)
+
Action Limiteurs H et B
dérivée du courant de sortie
Sens d’action
Le sens d’action est géré par le commutateur Dir-Inv situé en sortie de l’étage propor-
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tionnel A1. Lorsque la position Inv est sélectionnée, l’amplificateur A2’ est utilisé pour
inverser le signal de l’action dérivée.
Commutation manuelle-analogique
L’objectif de cette fonction est de maintenir la valeur du signal de sortie lors du passage
en mode manuel.
59
1 Notions fondamentales
Commutation analogique-manuelle
Cette commutation s’effectue sans précautions particulières. Le passage d’analogique
en manuel isole le circuit mémoire de sortie vis-à-vis des signaux d’entrée.
montre la figure 1.64, ces transformations sont réalisées par les convertisseurs analo-
giques/numériques (CAN) et numériques/analogiques (CNA).
Entrée
MICROPROCESSEUR
Analogique 1
PROCEDE
Interfaceutilisateur
Interface utilisateur
Analogique 1
Multiplexeur analogique
MICROPROCESSEUR
PROCEDE
Entrée RAM
RAM
Analogique
Analogique 2
2
Sortie
Sortie
CAN
CAN CNA
CNA analogique
analogique
EPROM
Horloge Horloge
Entrée Interface
Interfacede
de
communication
communication
Analogique n
Outil de
configuration
CAN
CAN
t t
Période d’échantillonnage
’ Période d’échantillonnage
’
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Les CAN sont caractérisés par différents paramètres : résolution, temps de conversion,
facteur de réjection.
▶▶ La résolution est définie par le nombre de bits utilisés pour coder l’information
numérisée. Les formats usuels vont de 12 à 16 bits permettant ainsi de générer des
nombres compris entre 0 et 4 096 pour un CAN 12 bits et entre 0 et 65 536 pour un
CAN 16 bits.
▶▶ Le temps de conversion est la durée nécessaire au CAN pour réaliser la conversion.
Ce temps dépend de la technologie utilisée ; il peut varier de quelques microse-
condes à plusieurs millisecondes.
▶▶ Le facteur de réjection traduit l’aptitude du CAN à réduire ou éliminer l’effet des
parasites.
CNA + BOZ
t t
Horloge interne
Figure 1.66
62
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
Début
Initialisation
Acquisition de la
mesure
mesureetet CAN
conversion
conversion
Lecture de la
consigne
PROCEDE
PROCEDE
Calcul de ’lécart
M/C
Calcul de la sortie
Algorithme PID
Emission de la
valeur de sortie
CNA
Remarque
Entre deux instants d’échantillonnage, le procédé est en boucle ouverte. Une période
d’échantillonnage faible évite de laisser le procédé en boucle ouverte sur une trop
longue durée, ce qui permet de détecter une perturbation dès son apparition. Un pas
d’échantillonnage long charge moins l’unité de traitement et lui permet d’effectuer des
calculs plus complexes et de piloter plusieurs boucles. Le choix de la période de scru-
tation est donc fondamental. Dans les régulateurs compacts, cette période est définie
par le constructeur de l’appareil et rarement modifiable. Pour un contrôleur de SNCC
qui gère plusieurs dizaines de boucles de régulation – voire davantage – on a la possibi-
lité, pour optimiser la charge de l’unité centrale, de configurer la période de scrutation
; par exemple, il est en effet inutile d’acquérir et de traiter une température toutes les
secondes alors que la constante de temps du procédé est de plusieurs minutes.
63
1 Notions fondamentales
Intégration numérique
Elle est réalisée par une sommation de l’écart. Différentes méthodes sont envisageables,
parmi lesquelles la méthode des rectangles et celle des trapèzes.
1. Méthode des rectangles ou méthode d’Euler (voir Figure 1.68)
La surface à intégrer est décomposée en rectangles. L’intégrale est donc la somme de
ces rectangles.
L’intégrale est définie par la relation :
t
I (t ) = ∫ e (t ).dt
0
La forme discrète de cette équation est :
n
In = ∑ε .T n e
j =1
Où Te : période d’échantillonnage.
n
n‐1
(n–1).Te n.Te
1
R ( p) = KR 1 +
Tip
64
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
▶▶ Équation temporelle :
1 t
S (t ) = K R ε +
Ti
∫ ε dt
0
n
n‐1
(n–1).Te n.Te
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La méthode des trapèzes donne de meilleurs résultats que celle des rectangles.
Application à un régulateur PI série
T
Sn = K R εn + e εn −1 + Sn −1
Ti
L’algorithme sous forme incrémentale s’écrit :
T
Sn − Sn −1 = K R εn − εn −1 + e .( εn + εn −1 )
2.Ti
65
1 Notions fondamentales
Dérivation numérique
La dérivée du signal d’écart est évaluée par la pente de la droite reliant deux échantil-
lons successifs (voir Figure 1.70) :
dε εn − εn −1
=
dt Te
n
n-1
t
(n – 1).Te n.Te
Figure 1.70 – Principe du calcul numérique de la dérivée
Remarques
Pour réaliser une intégration numérique, on additionne ; pour calculer une dérivée avec
une méthode numérique, on soustrait ; il faut donc être vigilant sur le résultat obtenu. Il
convient également d’être attentif sur la validité d’une dérivation numérique si le signal
est bruité ; dans ce cas, il est nécessaire de filtrer ce signal avant de le dériver.
Ainsi, l’équation d’un régulateur PID numérique à structure mixte se présentera sous la
forme :
Te T
S (n ) = K R ε n + K R ε + KR d ( εn − εn −1 ) + Sn −1
Ti n −1 Te
Régulateurs monoblocs
L’approche numérique de la régulation est vaste et très hétérogène. On trouve principa-
lement deux types de régulateurs ou bloc de régulation :
▶▶ Les régulateurs paramétrables,
▶▶ Les régulateurs configurables.
66
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
Régulateurs paramétrables
Les régulateurs paramétrables sont la transposition en technologie numérique des
PID de jadis. Le schéma de l’appareil est figé. Les régulateurs d’entrée et de milieu de
gamme appartiennent à ce type. Le bloc de régulation standard que l’on trouve sur API
et SNCC entre également dans cette catégorie.
Mesure
85.2
Consigne 84.0
Sortie
44.7 A
M
Conversion Conversion
analogique numérique
numérique analogique
Microcontrôleur
I U
Entrée analogique Sortie analogique
4-20 mA
CAN CNA
CNA
U 4-20 mA
I
Conversion I => U
Conversion U => I
Le travail de mise en service est simple : raccordement des entrées – sorties, configura-
tion des différents paramètres au contexte d’utilisation (voir section 1.9), puis réglage
des actions. Généralement la configuration est réalisée à partir de la face avant au
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moyen d’un système de menu ; quelquefois un logiciel de configuration est fourni par
le constructeur.
67
1 Notions fondamentales
GND 2 (MP-INPUTS)
GND 1 (ANALOG)
24 VDC/30mA
MP-INPUT2
MP-INPUT1
U SENSOR
for AC version
15V/25mA
Limit 2
Limit 1
OUT 2
OUT 1
GND 3
VOLT
mA
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
+ − AC
mA
90 ... 260V
+ −
DC
+ −
for DC version 10 ... 30v
Tx
(a)
OUT
GND 3 9 Version AC:
17
90 ... 260 VAC
24 VDC/30 mA 8
or
16
Version DC:
+10 ... 30 VDC
MP-INP 2 7 15
OUT 1
GND 2 6 14
Limit 1
MP-INP 1 5 C 13
12
OUT 2
11 Limit 2
GND 1 4 A 10
IN mA 3
VOLT 2 D
26 I: 0(4) ... 20 mA
25 U: 0(2) ... 10 V
15 VDC/25 mA 1
24 GND 5
OUT
optional analogue output, DC version only
(b)
Figure 1.72 − Exemple de régulateur d’entrée de gamme : Régulateur KUBLER
68 modèle Codix 565 – (a) Raccordement de l’appareil (b) Schéma de principe
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
0/4 20 mA
1
AE1 249Ω Régulateur à consigne 6DR 2004
0/4 20 mA fixe
2 x1
AE2 249Ω U
Régulateur à consigne y 8 ly
fixe avec application de I
1/4 I.U grandeur perturbatrice (Règulateur 7 M
R.P xZ continu)
1/3
AE3 T we Régulateur asservi 6DR 2001
1/2 10 +∆y
U Régulateur à consigne
1/1
fixe/asservi 9 –∆y
±∆y
yT (Règ.
SPC.DDC 8
2/4 I.U yN å impul.)
2/3 R.P Régulateur de synchro-
AE4 T nisme 5V
2/2 4 BA
U 1
2/1 24V
Régulateur de proportion
Station de proportion
24V
BE 3 3/5 +∆y
5V Poste de telecommande/
º º
GW
commande manuele 3/4 –∆y
3/3 A2
L+ 5 Indicateur deprocessus 3/2 A1
3/1 BLPS
M 6
L M
+24 V SES 4/2
N TxD
+5 V 5V 4/7
PE URef 4/8
V28 RxD
4/3
Options
AE Entrée analogique GW Relais à seuils
BA Sortie binaire SES Interface serie
BE Entrée binaire
Figure 1.73 − Schéma de principe d’un régulateur Siemens modèle Sipart DR20
Unité de conduite et
d'affichage
24 V S99.S100
S23
Interface série
5V 6/5
S24 ... S46 S101à S107 AA4 hold y
BE1 1/15 6/4
4BA 24V
6/3
BE2 1/16 2BA Rel 6/2
5BE 6/1
1/17
BE3
1/18 Emplacement 6
BE4 Options
S22
L+ 1/3 5/5
I 4BA 24V 5/4
M 1/2 2BA Rel 5/3
M 1/1 5BE 5/2
S3 5/1
L M Emplacement 5 Options
+24V S101 ... S107
N +5V 4/2
PE = 5V Txd
UREF 4/7
4/8
V 28 4/3 Rxd
Emplacement 4
Emplacement Borne
Figure 1.74 − Schéma de principe d’un régulateur Siemens modèle Sipart DR22
Régulateurs configurables
Organisés à partir d’une bibliothèque de fonctions, les régulateurs configurables,
70 offrent une capacité adaptée aux développements de stratégies de régulations plus com-
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
plexes : les blocs de fonctions sont interconnectés, permettant via l’élaboration de sché-
mas très sophistiqués d’apporter des réponses avancées à la commande de procédés
complexes. L’effort de mise en œuvre est plus important ; des outils graphiques fournis
par le constructeur facilitent la mise au point des schémas de régulation.
b_ _.F CoUn n_ _ _
Lo # .1 & +CT
m
b_ _F bSo n_ _ _ b_ _F CoNP n_ _ _ ncon # .2 m .A n
ncon # .1 nocon n .1 + Lo # .3 R
ncon # .2 .A n nocon n .2 – .A # E2 : impulsion de comptage
Lo # .3 Hl n .3 (flanc d’impulsion pos.)
A = Hl quand E1 ≥ E2 + H/2 E3: reset (flanc d’impulsion pos.)
E3 : hystérésis E1: bloquer; m = 0,001
b_ _.F diF n_ _ _
b_ _F dEbA n_ _ _ b_ _ .F dFF n_ _ _ ncon n .1
nocon n .1 Hi # .1 D 1.000 n .2 × .A n
Q
0.010 n .2 2a .A n ncon # .2 C .A # 1.000 n .3
R
Lo # .3 A = E1 ˙ E2 ˙ e–t/E3
E2 = bande morte ±a E1 = 0 Flanc pos. d’impulsion sur E2 : A = E1 E2 = VV, ˙ E3 = V,˙E2 ˙ E3 = TV
E3 = Hi : A = Lo
b_ _F n_ _ _ b_ _ .F n_ _ _ b_ _.F FiLt n_ _ _
diu Eor
1.000 n .1 ncon n .1 ncon n .1
E1 ×
ncon .A n ncon n .2 =1 .A # 1.000 n .2 .A n
n .2 1 E2
n .3 1.000 n .3
0.001 n .3
A = E1/E2 : aussi A = 1/E2 A = E1 ˙ E2 ˙ (1–e–t/E3)
A = (E1 ^ E2) V (E1 ^ E2)
E3 : limitation de E2 par rapport à 0 E2 amplification; E3 constante de temps
b_ _F LG n_ _ _ b_ _ .F Lini n_ _ _ b_ _.F LinE n_ _ _
ncon n .1 ncon n .1 ncon n .1 A
lg .A n –0.050 n .2 .A n ncon n .2 .A n
1.050 n .3 E1
0000 n .3
A = lg E1 E2: min., E3: Max., E2 < E3 A = E1 ˙ E2 + E3
A = E1; E2 ≤ A ≤ E3
b_ _F Ln n_ _ _ b_ _ .F nAnE n_ _ _ n_ _ _
b_ _.F nASE
ncon n .1 ncon n .1 ncon n .1
max.
ln .A n Lo # .2 R .A n ncon n .2 max. .A n
1.000 n .3
A = ln E1 A = max. E1 (t) A = max (E1, E2, E3)
E2 = H1: A = E1
b_ _F ninE n_ _ _ b_ _ .F niSE n_ _ _ b_ _ .F nuLt n_ _ _
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CORRECTEUR DE SMITH
h01.F Ccn1 n002
Mesure .1 Lo
Av
Y Adaption AL
AE1A b01.F AMPL n001 .2 0.000 X .1A
Consigne .1 + b02.F Add n005 kp, Tn, Tv, AH, YA,YE
.2 – .A .1 + .3 0.000 YZ Sortie
x XdP K-Regler YA
AE2A .3 1.000 .2 + A .4 .2A AA1.1
XdD Y
.3 0.000 + .5 .3A
.6 Xd1
Présentation générale
Un système numérique de contrôle-commande (SNCC) est un ensemble d’équipe-
ments associés pour réaliser les fonctions de contrôle-commande d’installations indus-
trielles de type process. Le concept de SNCC est apparu au début des années 1980 pour
répondre notamment aux besoins de l’industrie pétrolière (raffinage). Il a gagné ensuite
rapidement les autres secteurs industriels : chimie, énergie, etc.
En standard, un SNCC assure les fonctionnalités suivantes :
▶▶ Régulation et automatismes combinatoires et séquentiels.
▶▶ Interface opérateur.
▶▶ Traitement logiciel des informations du procédé.
▶▶ Diagnostics, maintenance et suivi des équipements internes ou raccordés.
72
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
Les différentes parties du système sont réparties (distributed dans l’appellation anglo-
saxonne) en plusieurs lieux :
▶▶ Une, voire plusieurs salles de contrôle.
▶▶ Salles techniques.
▶▶ Salles de supervision.
Les parties assurent les fonctions nécessaires à l’exploitation d’une unité de procédé :
▶▶ Acquisition des informations.
▶▶ Conduite.
▶▶ Régulation de base et automatisme logique.
▶▶ Commande des organes du procédé.
▶▶ Configuration et maintenance.
▶▶ Optimisation du fonctionnement de l’unité.
▶▶ Historisation des données.
▶▶ Communication tant interne au système qu’externe.
L’architecture d’un SNCC intègre les équipements suivants (Figure 1.78) :
▶▶ Contrôleurs et leurs circuits d’interface procédé (entrées, sorties)
▶▶ Stations de conduite (dont le nombre et la localisation dépendent de l’organisation
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de la conduite)
▶▶ Stations techniques :
▷▷ Poste de configuration (en général, un seul).
▷▷ Station de maintenance.
▷▷ Stations d’application.
▷▷ Éventuellement d’autres serveurs.
▶▶ Équipements du réseau : média, switches…
73
1 Notions fondamentales
Poste bureautique
Réseau d’information Usin
Histo
Entrées/ Entrées/
Sorties Sorties
Contrôleur Contrôleur
74
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
Poste bureautique
Réseau d'information Usine
Histo
Entrées/ Entrées/
Sorties Sorties
Contrôleur Contrôleur
Pour conférer de très grandes fiabilité et disponibilité, les contrôleurs d’un SNCC
sont redondants : deux alimentations et deux unités centrales fonctionnent en paral-
lèle. En cas de panne du contrôleur actif, le contrôleur redondant, autrement inactif,
prend la main sans interruption de service. Cette configuration est native ; c’est un
élément discriminant majeur par rapport à l’approche hétérogène automate + super-
viseur.
Selon le modèle, un contrôleur peut supporter entre 700 et 1 500 entrées-sorties. Cet
équipement a la capacité de gérer quelques centaines de boucles de régulation, com-
mander quelques centaines de vannes ou des moteurs. Le nombre de contrôleurs d’une
configuration dépend de plusieurs facteurs : le nombre d’équipement à piloter qui dé-
terminera la volumétrie des entrées/sorties, la capacité de traitement et la localisation
des organes à raccorder. La répartition des contrôleurs est conditionnée par l’organisa-
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tion du procédé.
Les contrôleurs sont implantés en salle technique, quelquefois directement sur le ter-
rain, à l’intérieur de coffrets étanches.
La configuration de chaque contrôleur, c’est-à-dire la mise en place des stratégies de
contrôle-commande, est réalisée depuis la station de configuration qui possède les
outils logiciels appropriés. Une fois la fonction d’automatisme au point, elle est ensuite
téléchargée (on dit quelquefois « downloadée ») dans le contrôleur concerné où elle est
exécutée en permanence. Les réglages (seuils d’alarmes, actions PID, etc.) sont effectués
75
1 Notions fondamentales
soit depuis la station opérateur (l’accès à cette fonction est protégé et réservé aux tech-
niciens de maintenance) soit depuis la station de maintenance.
Poste bureautique
Réseau d’information Usine
Histo
Entrées/ Entrées/
Sorties Sorties
Contrôleur Contrôleur
76
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
Poste bureautique
Réseau d’information Usine
Histo
Conduite/ Station
Maintenance Configuration
Chef de Poste d’application
Entrées/
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Entrées/
Sorties Sorties
Contrôleur Contrôleur
Figure 1.82 − Localisation de la station de configuration
Machine essentielle dans une configuration, cette station fournit les outils nécessaires
au développement d’une application puis à la maintenance de la base de données, des
boucles de régulation, des fonctions d’automatismes. La station de configuration sert
également pour l’imagerie : dessins des synoptiques et chaînage des vues.
77
1 Notions fondamentales
C’est un PC de haut de gamme sur lequel ont été mis en place, lors de l’installation du
système, les logiciels suivants :
▶▶ un éditeur graphique pour la réalisation de l’imagerie ;
▶▶ des outils de gestion de la base de données système ;
▶▶ des moyens pour programmer les boucles de régulation, les fonctions d’automa-
tismes logiques, qu’ils soient combinatoires ou séquentiels.
Poste bureautieque
Réseau d’information Usine
Histo
Entrées/ Entrées/
Sorties Sorties
Contrôleur Contrôleur
78
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
Poste bureautique
Réseau d’information Usine
Histo
Maintenance Station
Conduite/ d’application Configuration
Chef de Poste
Entrées/ Entrées/
Sorties Sorties
Contrôleur Contrôleur
Figure 1.84 − Localisation de la station d’historisation
Cette machine permet l’enregistrement de différents types de données sur des horizons
de temps réglables : court, moyen ou long terme. Les informations concernées peuvent
provenir du procédé, du système ou de l’opérateur. De façon générale, tout événement
se déroulant dans le contexte du système est tracé. Les données peuvent être présentées
sous forme de courbes, de graphiques ou de tableaux.
La station d’application est connectée au réseau interne du SNCC. C’est une machine
haut de gamme équipée de moyens de stockage importants. Ce poste est le seul moyen
de connexion du SNCC vers l’extérieur ; de ce fait, il doit être protégé contre tout risque
de cyberattaque.
Dans le contexte de la régulation, c’est sur cette machine que sont implantées les solu-
tions de contrôle avancé (voir chapitre 5).
79
1 Notions fondamentales
Histo
Entrées/
Sorties
Contrôleur
Figure 1.85 − Localisation de la station d’application
Cartes
d’entrée/
Contrôleur
sortie
Mesure PID
4 à 20 mA
AI S = Gain×(Mesure – Consigne)+s0
transmetteur
4 à 20 mA Sortie
AO
Barrière de cyber
sécurité
Stations opérateur
Data
Historian APP
APP
WP
Station d'application
Liaison numérique
AI
AI
4 à 20 mA
Contrôleur
4 à 20 mA
transmetteur
AO
AO PID
S = Gain×(Mesure Consigne)+s0
S=Gain*(Mesure- – Consigne)+s0
vanne
seur peut être interconnecté à tout modèle d’automate. Cependant cette approche hété-
rogène peut nécessiter des développements plus importants (notamment sur la partie
communication) que la solution SNCC vue précédemment.
De nos jours, on trouve toujours sur le marché des solutions de supervision indépen-
dantes des constructeurs d’API. Les constructeurs d’automates ont développé leur
propre superviseur, adapté à leur gamme de produits.
Poste de
Stations de visualisation et de commande
configuration Serveur
gestion
production
RESEAU de COMMUNICATION 2
S y s t è m e d e s u p e r v is i o n T Alarmes
R
A
I Courbes
T
Archivage Base de données E
temps réel M Calculs
E Serveur
N
N Supervision
T Rapports
SS
RESEAU de COMMUNICATION 1
L’atelier Logiciels
▶▶ Ces modules permettent de dialoguer avec l’automate pour des opérations de
conduite, de configuration et de maintenance.
▶▶ La configuration de l’automate consiste à mettre en place dans la mémoire le pro-
gramme décrivant le fonctionnement attendu.
▶▶ La programmation consiste à effectuer les opérations d’écriture, de modification,
d’effacement et de transfert des instructions.
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Figure 1.89
83
1 Notions fondamentales
concernées. Ce cycle est exécuté très rapidement (quelques millisecondes). Il est suscep-
tible d’être interrompu par la communication ou les cartes métiers (régulateurs, cartes
d’axes, etc.).
Figure 1.90
84
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
FB43
Conversion 4.20 mA => PWM
non oui
Cpt = 100 ?
FB41
Régulateur continu
Cpt = 0
Fin
Figure 1.91
Une boucle de régulation implémentée dans un API permet d’utiliser un signal tout ou
rien à la place du signal analogique 4-20 mA. Le bloc de régulation FB41 sera alors suivi
d’un module FB43 qui va générer des impulsions (voir figure 1.92).
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Le fonctionnement attendu du bloc FB43 est défini par la configuration des paramètres
présentés à la figure 1.94.
86
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
PVPER_ON
GAIN
PV_IN DEADBAND
0 +
– X
CRP_IN PV_NORM
PV_PER 1 DEADB_W
%
ER
PV_FAC, PV
PV_OFF
P_SEL
1 LMN_P
0.0
INT 0
I_SEL DISV
1
0.0 + +
TI, INT_HOLD, 0
I_ITL_ON,
I_ITLVAL LMN_I
DIF
1
0.0
0 LMN_D
TD, TM_LAG
D_SEL
QLMN_HLM
QLMN_LLM
MAN_ON LMN
MAN LMNLIMIT LMN_NORM
1 CRP_OUT
% LMN_PER
0
LMN_HLM, LMN_FAC,
LMN_LLM LMN_OFF
Remarques
Sens d’action : la Figure 1.95 ne fait pas apparaître formellement un inverseur pour réa-
liser cette fonctionnalité. Le changement de sens d’action est réalisé en agissant sur le
signe du gain : pour configurer le bloc PID en sens inverse, il faut inverser le gain.
La position de la dérivée est uniquement sur l’écart.
87
1 Notions fondamentales
Les blocs de la bibliothèque Siemens PID control blocks sont standard et verrouillés.
Dans la bibliothèque fournie avec le logiciel de configuration STEP 7, ces blocs ne sont
pas modifiables.
Les entrées
COM_RST COMPLETE RESTART / Initialisation
MAN_ON : MANUAL MODE ON / Activation du mode manuel
PVPER_ON : PROCESS VARIABLE PERIPHERY ON / Activation de la mesure de périphérie
P_SEL : PROPORTIONAL ACTION ON / Activation de l’action proportionnelle
I_SEL : INTEGRAL ACTION ON / Activation de l’action par intégration
INT_HOLD : INTEGRAL ACTION HOLD / Gel de l’action par intégration
I_ITL_ON : INITIALIZATION OF THE Initialisation de l’action par intégration
INTEGRAL ACTION /
D_SEL : DERIVATIVE ACTION ON / Activation de l’action par dérivation
CYCLE : SAMPLE TIME / Période d’échantillonnage
SP_INT INTERNAL SETPOINT / Consigne interne
PV_IN : PROCESS VARIABLE IN / Mesure interne
PV_PER : PROCESS VARIABLE PERIPHERIE / Mesure de périphérie
MAN : MANUAL VALUE / Valeur manuelle
GAIN : PROPORTIONAL GAIN / Coefficient d’action proportionnelle
TI : RESET TIME / Temps d’intégration
TD : DERIVATIVE TIME Temps de dérivation
TM_LAG : TIME LAG OF THE DERIVATE ACTION / Retard de l’action par dérivation
DEADB_W : DEAD BAND WIDTH/ Largeur de zone morte
LMN_HLM : MANIPULATED VALUE HIGHT LIMT/ Limite supérieure de la valeur de réglage
LMN_LLM : MANIPULATED VALUE LOW LIMT Limite inférieure de la valeur de réglage
PV_FAC : PROCESS VARIABLE FACTOR / Facteur de normalisation
PV_OFF : PROCESS VARIABLE OFFSET / Décalage de normalisation
LMN_FAC : MANIPULATED VALUE FACTOR / Facteur de valeur de réglage
LMN_OFF : MANIPULATED VALUE OFFSET / Décalage de valeur de réglage
I_ITLVAL : INITIALIZATION VALUE OF THE INTE- Valeur d’initialisation pour l’action par
GRAL ACTION / intégration
DISV : DISTURBANCE VARIABLE / Grandeur perturbatrice
Les sorties
LMN : MANIPULATED VALUE / Valeur de réglage
LMN_PER : MANIPULATED VALUE PERIPHERY / Valeur de réglage de périphérie
88
1.14 Technologie des solutions industrielles de régulation
Les sorties
QLMN_HLM : HIGH LIMIT OF MANIPULATED Limite supérieure de la valeur de réglage
VALUE REACHED / atteinte
QLMN_LLM : LOW LIMIT OF MANIPULATED Limite inférieure de la valeur de réglage
VALUE REACHED / atteinte
LMN_P : PROPORTIONALITY COMPONENT / Composant P
LMN_I : INTEGRAL COMPONENT / Composant I
LMN_D : DERIVATIVE COMPONENT / Composant D
PV : PROCESS VARIABLE / Mesure
ER : ERROR SIGNAL / Signal d’erreur
89
Procédés industriels et
identification
Consigne
Tf Qp
REGULATEUR
Mesure
TT
Sortie Procédé
Ts
Qc Entrée Procédé
Tc
PROCEDE
Figure 2.1
Les réactions d’un procédé lors d’une variation de commande de l’actionneur diffèrent
selon la nature des fabrications, la taille de l’unité, les conditions de fonctionnement,
etc. Chaque procédé est un cas particulier. L’état d’un procédé, à un instant donné, peut
être caractérisé par un ensemble de paramètres :
▶▶ les grandeurs d’entrée ;
▶▶ les grandeurs de sortie ;
▶▶ les relations physiques entre ces grandeurs.
92
2.1 Notions de procédés industriels – Systèmes mono et multivariables
n m
Entrées Sorties
Figure 2.2
Perturbations non
mesurables
Perturbations
mesurables
Procédé Mesures à contrôler
Commandes
Figure 2.3
1 mesure à contrôler
1 commande Procédé
(1 sortie)
(1 entrée)
Figure 2.4
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93
2 Procédés industriels et identification
Grandeurs
perturbatrices
Entrée du procédé
Figure 2.5
Remarques
Comme nous l’avons vu dans le Chapitre 1, la présence de perturbations impose l’uti-
lisation d’une boucle de régulation pour maintenir le procédé au point de fonctionne-
ment désiré.
Dans le cas d’une régulation mono-boucle (ou boucle simple), on suppose que les gran-
deurs réglantes et réglées sont découplées des autres paramètres intervenant dans le
fonctionnement du procédé. Ce découplage a priori des grandeurs ignore les couplages
qui existent naturellement dans chaque procédé (par exemple : température et pres-
sion dans un ballon de chaudière). De ce fait, la qualité d’une régulation mono-boucle
pourra être dans certains cas limitée. Une régulation de bonne qualité est donc l’as-
sociation réussie d’une stratégie de régulation et d’un procédé. La réalisation de cet
objectif nécessite :
▶▶ la compréhension du fonctionnement global du procédé (obtenue en discutant avec
les exploitants et les ingénieurs procédé) ;
▶▶ une bonne connaissance du comportement statique et dynamique du procédé ;
▶▶ des instruments correctement dimensionnés, bien installés et réglés ;
▶▶ le choix de la stratégie de commande appropriée ;
▶▶ la détermination des valeurs de réglage appropriées du régulateur.
94
2.2 Analyse du comportement d’un procédé industriel
2.2.1 L’échelon
Il s’agit d’une variation brutale (voir Figure 2.6) du signal d’excitation appliqué à l’en-
trée du procédé (grandeur réglante).
Entrée
e2
e1
Temps
Figure 2.6
La grandeur d’entrée passe brusquement d’une valeur e1 à une valeur e2 et s’y maintient.
En pratique, il faut attendre que le procédé soit stable. Une fois que « la mesure tire
droit » (comme disent les exploitants), l’échelon est généré en faisant varier la sortie
du régulateur de quelques pourcents (5 à 10 % environ). L’amplitude de la sollicitation
doit être limitée pour ne pas trop éloigner le procédé de son point de fonctionnement
ni trop perturber l’exploitation. La réponse du procédé obtenue dans ces conditions est
appelée réponse indicielle. La Figure 2.8 présente l’allure des réponses indicielles pour
des procédés d’ordre 1 à 6.
Du fait de sa facilité de réalisation, l’échelon est très utilisé dans les applications indus-
trielles, notamment avec les méthodes simples d’identification (voir la section 2.8). Il
peut être également employé avec des méthodes numériques.
Pour le réglage des boucles industrielles et la détermination des paramètres PID d’un
régulateur, on a généralement recours à une sollicitation en échelon mais appliquée sur
la consigne (voir section 2.8).
Sans posséder toutes les qualités des SBPA (voir ci-dessous), l’échelon est un signal
riche en informations ; son spectre privilégie les basses fréquences, or les procédés in-
dustriels sont généralement des filtres passe-bas. Sur le plan spectral, l’échelon est donc
un bon signal d’excitation. Mais il a un inconvénient : utilisé sur certains procédés
sensibles, ce signal peut être perturbant, aussi sa mise en œuvre doit-elle être effectuée
avec précaution : échelon d’amplitude croissante afin d’obtenir une réponse acceptable,
surveillance des perturbations intervenant en cours d’essai.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
A
∆
0 Temps
Figure 2.7
1. Bruit blanc : signal aléatoire à large spectre fréquentiel où toutes les fréquences sont représentées avec
la même puissance.
96
2.2 Analyse du comportement d’un procédé industriel
1
Réponses indicielles
0.9
1er ordre
2e ordre 3e ordre
0.8 4e ordre
5e ordre
0.7
6e ordre
0.6
Amplitude
0.5
h(t) 6e ordre
0.4 h(t) 5e ordre
Réponses impulsionnelles h(t) 4e ordre
0.3 h(t) 3e ordre
h(t) 1er ordre h(t) 2e ordre
0.2
0.1
0
0 20 40 60 80 100 120
Temps en secondes (seconds)
a
1 1 1 1 0 0 0 1 0 0 1 1 0 1 0 1
∆t
t
--a
15
15∆t
Figure 2.9
Une SBPA est définie par son amplitude, la longueur de la séquence et sa durée. Les
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SBPA présentent plusieurs propriétés intéressantes qui en font le signal presque idéal
pour une identification de procédé :
▶▶ spectre très riche, donc bonne sensibilisation de tous les paramètres du procédé ;
▶▶ de valeur moyenne nulle donc peu perturbant pour le fonctionnement du procédé ;
▶▶ signal extrêmement facile à générer avec un calculateur.
La Figure 2.10 présente le signal obtenu en réponse à une excitation avec une SBPA.
On constate que pour reconstituer la réponse impulsionnelle il est nécessaire d’utili-
ser un calcul d’intercorrélation entre la sortie et l’entrée et donc d’avoir recours à des
algorithmes complexes. L’utilisation des SBPA est limitée aux techniques numériques
d’identification souvent rencontrées dans une démarche de mise en œuvre de solutions
de contrôle avancé.
97
2 Procédés industriels et identification
Caractéristiques de la SBPA :
- Amplitude de variation : 0.2
- Période de base : 25 s
- Longueur de la séquence : 20
- Durée : 500 s
y(t)
u(t) 1,2 × e–5p
Procédé
Procédé H(p) =
(1 + 10p)2
Figure 2.10
98
2.3 Classification des procédés industriels en fonction de l’allure de leur …
Tableau 2.1
Régulateur
Régulateur Procédé
Procédé Mesure M
Consigne + Écart V (grandeur réglée)
PID
PID
X
¯
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ou
Figure 2.11
Commande
Mesure
Temps
Régime permanent
L’analyse du régime permanent permet de répertorier les procédés en deux caté-
gories principales : procédés stables (voir Figure 2.13a) et procédés instables (voir
Figure 2.13b).
(a) (b)
Figure 2.13
Régime transitoire
Le régime transitoire (voir Figure 2.12) représente l’évolution de la grandeur de sortie
du procédé (représentée par le signal de mesure) à une variation instantanée ou per-
manente de la grandeur d’entrée. La connaissance de la réponse à certaines excitations
permet d’évaluer les caractéristiques dynamiques du procédé.
Précision importante : les procédés industriels objets de ce livre présentent une réponse
apériodique (non oscillante).
100
2.3 Classification des procédés industriels en fonction de l’allure de leur …
Lorsque l’entrée du procédé est sollicitée par le signal d’excitation en échelon, la sortie
du procédé va évoluer pour se stabiliser à une nouvelle valeur (Figure 2.14). La plupart
des procédés industriels se comportent ainsi.
TIC
TIC TT
FT
(a)
Réponse du procédé
Échelon d’excitation
(b)
Figure 2.14 – a, exemple de procédé stable, échangeur thermique (rappel : le sigle
FT désigne le débitmètre, TIC le régulateur de température et TT le capteur de
température) ; b, réponse indicielle d’un procédé stable
Des procédés tels les échangeurs thermiques, les boucles de débit ou de pression sont
généralement des procédés stables.
101
2 Procédés industriels et identification
Les boucles de niveau où le débit de sortie est constant, les régulations de température
de réacteurs chimiques entrent dans la catégorie de procédés intégrateurs.
La Figure 2.15b représente l’évolution du niveau produite par une augmentation du
débit d’entrée ou par une diminution de l’écoulement de sortie.
LIC
LIC LT
LT
(a)
Réponse du procédé
Excitation en échelon
(b)
2.3.4 P
rocédés à minimum de phase ou systèmes à déphasage
non minimal apériodique
La Figure 2.16 présente la réponse caractérisant ce type de procédé.
Quelques rares procédés offrent une réponse singulière : lors de l’application d’un éche-
lon positif sur l’entrée de commande, la sortie du procédé diminue pendant quelques
instants, puis change de sens. Avec un échelon négatif, la sortie augmente pour ensuite
diminuer.
102
2.3 Classification des procédés industriels en fonction de l’allure de leur …
0.8
0.6
Amplitude
0.4
0.2
–0.2
–0.4
0 10 20 30 40 50 60 70
Temps en secondes (seconds)
Surchauf.2
Ecran
1100˚C
Faisceaux
Foyer vaporisat Condenseur
1300˚C Surchauf.1
Caisson Air
Combustible Economiseur
Pompe alimentaire
Bruleur
250˚C
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Rechauffeur
air
Fumées
Figure 2.17a
Phénomène de gonflement
Lors d’une augmentation de débit de vapeur, et par la suite de la baisse de pression corres-
pondante, une plus grande quantité de bulles de vapeur se forme dans l’eau de la chaudière
et le niveau dans le ballon se soulève d’abord, alors qu’il devrait normalement baisser.
103
2 Procédés industriels et identification
Débit eau
Débit eau
au
ve
Ni
Gonflement
Tassement
Ni
ve
au
T
T1 T2
10 à 20 secondes
Figure 2.17b
Phénomène de tassement
Lors d’un apport supplémentaire d’eau d’alimentation, relativement froide, la quantité
de vapeur en émulsion dans l’eau de la chaudière diminue par condensation. Le volume
total d’eau subit donc un certain « tassement » qui peut entraîner un temps de retard
non négligeable jusqu’à ce que le niveau commence à monter.
Commande (V)
∆V
Mesure (M)
∆M
Retard Dynamique
Temps de réponse
Figure 2.18
Lorsque les deux variations sont exprimées dans la même unité (pourcentage du maxi-
mum de l’échelle et pourcentage de la sortie, par exemple), le gain statique est un
nombre sans dimension.
La mesure est souvent exprimée en échelle physique alors que la sortie du régulateur
est toujours exprimée en pourcentage. Avant d’utiliser la relation précédente (2.2) il
convient d’exprimer la variation de la mesure en pourcentage à l’aide de la relation
suivante :
∆M ( en unités physiques )
∆M ( % ) = × 100 (2.3)
Étendue de mesure
L’étendue de mesure est l’échelle sur laquelle le capteur a été étalonné.
105
2 Procédés industriels et identification
0,632 ∆V
∆M
M1
t
θ
t0
Figure 2.19
Tout procédé oppose une inertie aux variations qui lui sont imposées. La réponse d’un
procédé du premier ordre à un échelon se traduit par une variation d’abord rapide, puis
de plus en plus lente à l’approche de l’équilibre final (voir Figure 2.19).
Cette réponse est une courbe exponentielle qui, en théorie, atteint son régime perma-
nent au bout d’un temps infini, donc non mesurable. Pour quantifier la vitesse de varia-
tion de la grandeur observée, on mesure le temps qui s’écoule entre l’instant t0 (instant
d’application de la variation d’entrée) et le moment où la mesure atteint un point parti-
culier situé à 63,2 % du régime permanent.
La valeur 63,2 % découle de l’équation caractérisant la réponse temporelle qui est défi-
nie par la relation :
− t θ
M (t ) = 1 − e .(2.4)
Le temps écoulé est la constante de temps symbolisée par la lettre grecque thêta q et
exprimée en secondes ou en minutes – quelquefois en heures sur des procédés très lents.
Un tel système à une constante de temps est dit « du premier ordre ».
Remarques
Pour un système du premier ordre, la tangente à l’origine de courbe n’est pas nulle, elle
coupe l’asymptote horizontale au point d’abscisse t0 + q (voir Figure 2.19).
Le temps théorique mis pour rejoindre le régime permanent est infini, cependant la
courbe atteint des valeurs relativement proches du maximum :
▶▶ le point 95 % est atteint au bout d’environ 3 q ;
▶▶ le point 99 % est atteint au bout d’environ 5 q ;
▶▶ le point 99,9 % est atteint au bout d’environ 7 q.
Figure 2.20
Débit d’entrée
Niveau
Kv Qs
Débit de soutirage
De même, la constante de temps q d’un réservoir peut être estimée par la relation :
S
θ= (2.6)
Kv
Où :
▶▶ S : section du réservoir ;
▶▶ Kv : coefficient d’écoulement de la vanne.
▶▶ Qe : débit d’entrée ;
▶▶ Qs : débit de sortie.
0,632 ∆V
∆M
M1
t0 t
Figure 2.22
107
2 Procédés industriels et identification
Tableau 2.2
Gs <---------------------------- ----------------------------> KR
q <-------------------------- -----------------------------> Ti
t <-------------------------- -----------------------------> Td
108
2.4 Caractérisation d’un procédé stable – Première approche, premier modèle
1,0
1er ordre 4e ordre
0,9
0,6
0,63
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
0 10 20 30 40 50 60
Temps en secondes
Figure 2.24
Gs .e − τ 'p
H ( p) = (2.7)
(1 + θ1 p )(1 + θ2 p )…(1 + θn p )
est remplacée par une fonction de transfert du premier ordre avec retard :
Gs .e − τ p
H ( p) ≈ (2.8)
(1 + θ p )
plus simple à identifier.
k.e − τ p
H ( p) = (2.9)
p
Commande (V)
∆V
Mesure (M)
∆M
∆t
Retard
Figure 2.25
110
2.6 Variabilité du procédé
∆M
∆M
k = ∆t = (2.10)
∆V ∆t × ∆V
Sur le plan mathématique, l’intégrale d’une constante donne une rampe ; de ce fait et
compte tenu de l’allure de la courbe, les procédés instables sont également appelés sys-
tèmes intégrateurs.
Remarque
Un procédé stable pourra être assimilé à un système intégrateur dès lors que son gain
statique sera supérieur à 4.
La notion de constante de temps n’est également pas applicable à un procédé intégra-
teur, en revanche ce type de système peut présenter un temps mort t.
Un exemple de caractérisation d’un procédé instable est donné aux sections 2.8.3 et
2.8.4.
Conséquence
Nous verrons dans le Chapitre 3 que les paramètres Gs (ou Ks), q, t, etc. sont utilisés
pour déterminer le réglage des actions du régulateur, les valeurs calculées ne seront
donc correctes que dans la zone considérée ; l’évolution de ces paramètres induira une
modification de la réponse en boucle fermée entraînant une dégradation des perfor-
mances.
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111
2 Procédés industriels et identification
Linéarité
La linéarité est la propriété présentée par les systèmes dont la caractéristique statique
entrée – sortie est une droite d’équation y = aX (voir Figure 2.27). Il y a donc propor-
tionnalité entre l’entrée et la sortie.
PROCEDE
PROCEDE VUVU DU REGULATEUR
DU REGULATEUR
Capteur
Sortie du Grandeur Mesure
régulateur Grandeur
Grandeur réglée
réglante
Organe de réglante PROCEDE
PROCEDE
réglage
Figure 2.26
Sortie
Entrée
Figure 2.27
Un système linéaire présente donc un gain statique constant sur toute sa plage de fonc-
tionnement. Cette particularité assure à la boucle de régulation un comportement
constant, quelle que soit la zone de travail.
Dans le domaine des procédés industriels, la linéarité est une exception : très peu de
procédés sont parfaitement linéaires sur toute leur étendue de fonctionnement ; ils sont
donc non linéaires.
112
2.6 Variabilité du procédé
e
Débit (m3/h)
Organe déprimogène - Relation Dp / débit
llé
ta
ns
-i
e
120
llé
re
sta
Débit (m 3/h)
ai
né
in
Li
100
e-
ag
nt
ce
80
ur
DP (%)
po
al
60
Eg
40
20
0
0 20 40 60 80 100
Débit (%) Course
Course de
du clapet %
clapet %
(a) (b)
pH Non - linéarité du pH
14
7 pH neutre
0
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Acide Basique
(c)
113
2 Procédés industriels et identification
% Mesure (M)
Zone
∆M2 linéaire
∆M1
∆V ∆V Commande (V)
Figure 2.29
% Sortie
% Sortie
% Sortie
% Entrée % Entrée % Entrée
Saturation
La saturation traduit une limitation de la grandeur de sortie malgré l’évolution de la
grandeur d’entrée. La saturation est une limitation de la caractéristique linéaire à cha-
cune de ces extrémités.
Bande morte
La bande morte correspond à un palier dans l’évolution de la grandeur de sortie.
Hystérésis
L’hystérésis caractérise un système présentant une évolution différente selon le sens de
variation – montée ou descente – du signal d’entrée. Ces phénomènes proviennent très
souvent de dysfonctionnements du matériel.
linéaire de la courbe ;
▶▶ disposer de plusieurs jeux de paramètres de réglage et basculer (automatiquement)
d’un jeu à l’autre, en fonction de la commande ;
▶▶ utiliser une méthode de compensation de non-linéarité.
La correction d’une non-linéarité est réalisée à l’aide d’un bloc de caractérisation (ou
caractériseur). Ce module est un bloc de fonction présent dans la bibliothèque de fonc-
tions de nombreux régulateurs numériques.
Le bloc de correction (extracteur de racine carrée) sera placé avant le bloc PID dans le
cas de la linéarisation d’une mesure de débit par organe déprimogène (voir Figure 2.31).
115
2 Procédés industriels et identification
116
2.6 Variabilité du procédé
Débit
20 Procédé non linéaire
Débit
Débit
Commande Débit
40 20
Régulateur
20
20 Commande
Commande
40
40
(a)
Procédé linéarisé
Commande Débit
corrigée
70 Commande
Commande corrigée
40
Régulateur 40
40
70
Commande
Commande Commande
corrigée
corrigée
40 70
Bloc de correction
(b)
Figure 2.32 – a, boucle de régulation, la non-linéarité n’est pas corrigée
b, Boucle de régulation avec un bloc de correction de la non-linéarité
Fu .F Nr
A
E A
Fu .1 Fu .2
Paramètres:
valeurs supports à–10, 0,10....90, 100, 110
Exemple d’application
Nous avons une mesure non linéaire définie par la courbe suivante (voir Figure 2.34a)
où les valeurs sont exprimées en pourcentage de l’étendue d’échelle. Les coordonnées
X et Y des points sont notées dans le Tableau 2.3.
117
2 Procédés industriels et identification
100 100.00
90 90.00
80 80.00
70 70.00
Sortie (%)
60 60.00
Sortie (%)
50 50.00
40 40.00
30 30.00
20 20.00
10 10.00
0 0.00
0.00 20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 0.00 20.00 40.00 60.00 80.00 100.00
Entrée (%) Entrée (%)
Figure 2.34a Figure 2.34b
Tableau 2.3
Axe X Axe Y
0 0
10 1
20 4
30 9
40 16
50 25
60 36
70 49
80 64
90 81
100 100
Pour linéariser cette courbe, il faut paramétrer le bloc de correction en inversant les
axes : les valeurs de la colonne « Axe X » sont reportées dans la colonne « Axe Y » et
inversement (voir Tableau 2.4).
Tableau 2.4
Axe X Axe Y
0 0
1 10
4 20
9 30
16 40
25 50
36 60
49 70
64 80
81 90
100 100
118
2.7 Approche théorique des systèmes monovariables
Cette équation nous permet de justifier la classification des systèmes en deux familles
principales :
▶▶ systèmes stables (autoréglants) ;
▶▶ systèmes instables (intégrateurs).
Hypothèse
En régulation industrielle, nous admettrons que les systèmes sont linéaires autour d’un
point de fonctionnement. Nous emploierons donc la formule (2.8) pour la classification
donnée ci-après.
On vérifiera que, après un régime transitoire, la grandeur ∆m tend vers une valeur per-
∆∅0
manente égale à (voir Figure 2.35).
G
m
G
Figure 2.35
d ( ∆m ) ∆∅e − ∆∅s
=
dt K
1
d ( ∆m ) = (∆∅e − ∆∅s )dt
K
120
2.7 Approche théorique des systèmes monovariables
∆x 1 t
∫ 0
d ( ∆m ) =
K ∫ (∆∅
0
e − ∆∅s )dt (2.10)
Si un écart « u » constant est créé entre les deux flux, la formule (2.10) devient :
∆m 1 t
∫ 0
d ( ∆m ) =
K ∫ u.dt
0
u
∆m = .t (2.11)
K
La sortie ∆m est bien égale à la valeur de l’intégrale de la différence des flux (voir
Figure 2.36).
m
U.t
K
Figure 2.36
Exemples d’illustration
Nous allons concrétiser ces deux définitions par des exemples simples.
Qe
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S Qs
Figure 2.37
M
P Qs
Figure 2.38
D’où :
1 t
∆m =
K ∫ 0
( ∆Qe − ∆Qs )dt
e.t
∆Q
K
M0 t
Figure 2.39
Y1 HH11(p)
(p)
+
+
Y2 HH22(p)
(p)
+
+
Y3 HH33(p)
(p)
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+ X(p)
Yn +
H
Hn(p)
(p)
Figure 2.40
Pour cela, il est pratique d’avoir recours à un schéma fonctionnel comme celui repré-
senté par la Figure 2.40 qui met bien en évidence les différentes fonctions de transfert.
Ce schéma permet de représenter les grandeurs perturbatrices (où réglantes) Y1, Y2, …,
Yn ainsi que les fonctions de transfert correspondant à ces entrées.
123
2 Procédés industriels et identification
Exemple d’application 1
Donnons un exemple de schéma fonctionnel, celui d’un échangeur thermique (voir
Figure 2.41).
T1
Qf
2 1
Qc Qc
T2
Qf
Figure 2.41
La grandeur de sortie mesurée est T2. Les variables pouvant modifier la valeur de T2
sont q1, T1, Q f, soit :
T2 = f(q1, T1, Q f)
Le schéma fonctionnel proposé est celui de la Figure 2.42.
T1 HH11(p)
(p)
+
+
1 HH22(p)
(p)
+
–
Qf HH
33(p)
(p)
+ + T2 (p)
Qc HH44(p)
(p)
Figure 2.42
On remarque que la sortie du bloc H3(p) entre en soustraction dans l’équation algé-
brique. En effet, une augmentation du débit de fluide froid (Q f) provoque une diminu-
tion de la température T2.
En résumé, nous pouvons dire que l’établissement d’un schéma fonctionnel exige une
bonne connaissance du système étudié et qu’il doit être réalisable à l’aide de blocs de
fonction que l’on trouve dans les bibliothèques disponibles des SNCC ou des régula-
teurs configurables.
124
2.7 Approche théorique des systèmes monovariables
Qc HH44 (p)
(p ) T2
Figure 2.43
V X QC
V(p) SM
SM VA
VA HH44 ((p)
p) T2 (p)
Figure 2.44
Où :
▶▶ V : borne d’entrée de commande du procédé (sortie du régulateur) ;
▶▶ V(p) : signal de commande issu du régulateur ;
▶▶ SM : fonction de transfert du servomoteur ;
▶▶ VA : fonction de transfert vanne ;
▶▶ X : déplacement du clapet.
Nous venons d’introduire un organe de réglage en série avec la fonction de transfert
réglante. Cette insertion peut modifier la fonction de transfert globale. Autrement dit :
T2( p ) T2( p )
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≠
Qc( p ) V( p )
Le schéma de la Figure 2.44 serait complet si la grandeur réglante (T2) n’était pas mesu-
rée par un transmetteur. Or, en régulation industrielle, toutes les mesures sont effec-
tuées par un transmetteur qui les convertit en un signal électrique 4-20 mA. Il nous faut
alors insérer dans le schéma de la Figure 2.44 la fonction de transfert du transmetteur
(voir Figure 2.45).
QC M
V X T
V(p) SM VA H (p) T M(p)
SM VA H 44 ( p ) TrR
Figure 2.45 125
2 Procédés industriels et identification
QC M
V X T
V(p) SM VA H4 (p) TR M(p)
Figure 2.46
Rappelons qu’il est assez fréquent que des non-linéarités soient présentes (voir sec-
tion 2.6) ; alors l’hypothèse de linéarité n’est pas vérifiée.
En supposant l’hypothèse de linéarité vérifiée, lorsque le régulateur envoie un signal
V(p) à l’entrée du système, il n’en recueille l’effet qu’à la sortie M.
M ( p)
Or il nous faudra précisément connaître , c’est-à-dire la fonction globale où sont
V ( p)
incluses les fonctions de transfert du système H4(p) et celles des éléments technolo-
giques. En résumé, nous appellerons fonction de transfert réglante HR(p), le rapport
M ( p)
comme le montre la Figure 2.47.
V ( p)
V M
V(p) HR (p) M(p)
Figure 2.47
Où :
▶▶ V(p) : signal de commande de la vanne ;
▶▶ V : borne d’entrée du système ;
▶▶ M : borne de sortie du système ;
▶▶ M(p) : signal de sortie du système.
126
2.8 Pratique de l’identification de procédés
Remarque
Puisque les signaux d’entrée et de sortie du système sont normalisés, il est commode
de les exprimer en pourcentage d’échelle.
Exemple
Un exemple est donné en Figure 2.48.
Signal en mA Pourcentage en % mA
4 0
8 25 20
12 50 16
16 75 12
20 100 8
4
%
0 25 50 75 100
Figure 2.48
1. TOR = Tout ou rien. Algorithme de régulation basique : si la mesure est inférieure à la consigne, la sortie
du régulateur est au maximum ; si la mesure dépasse la consigne, la sortie du régulateur est forcée à 0 %.
127
2 Procédés industriels et identification
2.8.2 M
éthodes d’identification en boucle ouverte pour
procédés stables
Pour identifier le procédé, deux approches sont envisageables, qui dépendent du mode
de fonctionnement du régulateur. Dans le cas des méthodes en boucle ouverte, le régu-
lateur est en mode manuel, l’action est effectuée sur la sortie du régulateur ; l’approche
en boucle fermée utilise un régulateur en mode automatique, le test est activé en agis-
sant sur la consigne de l’appareil.
L’essai, qu’il soit effectué en mode manuel ou en automatique, permet de savoir si le
procédé est stable ou instable.
La suite de ce chapitre développe différentes méthodes adaptées à l’une ou l’autre
approche.
128
2.8 Pratique de l’identification de procédés
PROCEDE
PROCEDE
Méthodes
Méthodesenenboucle
boucleouverte
ouverte Méthodes en
Méthodes en boucle
bouclefermée
fermée
(régulateur en manu) (régulateur en auto)
Procédé stable
Procédé stable Procédé intégrateur
Procédé intégrateur Procédé stable Procédé intégrateur
Procédé intégrateur
Figure 2.49
Comme il a été dit précédemment, le but premier d’une identification en boucle ou-
verte est de connaître le comportement naturel d’un procédé et de déterminer sa na-
ture : stable ou instable. Cette approche présente l’avantage d’être plus rapide que les
méthodes en boucle fermée ; la durée de l’essai est seulement conditionnée par la dyna-
mique du procédé. La Figure 2.50 présente les principales méthodes d’identification en
boucle ouverte.
PROCEDE
PROCEDE
Méthodes en
Méthodes en boucle
boucleouverte
ouverte
(régulateur en
(régulateur en manu)
manu)
Procédé stable
Procédé stable Procédé intégrateur
Graphique
Graphique Méthode de Broïda Méthode
Méthode de
de Méthode de
Méthode de
Relevé direct des
Relevé direct des et variantes Strejc
Strejc Dindeleux
Dindeleux
paramètres sur la
paramètres sur la
courbe
courbe
Figure 2.50
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Mode opératoire
Dans le cas des méthodes d’identification en boucle ouverte, le régulateur est en mode
manuel. Ces méthodes nécessitent l’enregistrement de la sortie du régulateur et de la
mesure issue du procédé (Figure 2.51). Le mode opératoire est commun à toutes les
méthodes d’identification en boucle ouverte.
▶▶ Le procédé est amené dans la zone de fonctionnement où doit se réaliser l’identi-
fication, en agissant sur l’amplitude de la sortie si le régulateur est en manu ou en
modifiant la valeur de la consigne si la boucle est en auto.
▶▶ Si le régulateur est en auto, il est placé en manu.
129
2 Procédés industriels et identification
Enregistreur
Figure 2.51
Commande (V) ∆M
V2
∆V
V1
M1
Temps
Figure 2.52
À partir de cette courbe, trois paramètres caractérisant le procédé vont être obtenus :
▶▶ Gs : gain statique du procédé ;
▶▶ q : constante de temps du procédé ;
▶▶ t : retard pur du procédé.
La détermination du gain statique est toujours réalisée selon la procédure présentée à
la section 2.4.1. Pour mémoire, le gain statique Gs s’obtient en calculant le rapport de la
variation de la mesure ∆M comparée à la variation de la sortie du régulateur DV.
∆M M2 − M1
GS = = (2.13)
∆V V2 − V1
130
2.8 Pratique de l’identification de procédés
Si les deux grandeurs sont exprimées dans la même unité (en général en pourcentage),
Gs est sans unité.
Il existe plusieurs approches permettant d’obtenir les paramètres dynamiques du
procédé : la constante de temps q et le retard pur t.
Les méthodes présentées dans les lignes suivantes se distinguent par la facilité d’exploi-
tation de la courbe de réponse du procédé et la complexité des calculs. Ces méthodes
sont présentées dans le sens des difficultés croissantes.
Méthode de la tangente
La méthode de la tangente nécessite de tracer la tangente à la courbe obtenue précédem-
ment (Figure 2.53).
%
Tangente au point d’inflexion
Mesure (M)
100 % de ∆M
Commande (V)
∆M
∆V
0 % de ∆M Temps
τ θ
Figure 2.53
131
2 Procédés industriels et identification
%
Tangente au point d’inflexion Mesure (M)
100 % de ∆M
∆M
63 % de ∆M
Commande (V)
∆V
0 % de ∆M
Temps
Figure 2.54
Méthode de Broïda1
La majorité des procédés industriels présentant des réponses indicielles en forme de
« S », Victor Broïda a constaté que la position du point d’inflexion de la courbe évolue
en fonction de l’ordre du système : elle se situe à 26 % de la variation finale pour un
système du deuxième ordre et à 38 % pour un système du sixième ordre.
La démarche proposée par Broïda consiste à assimiler la réponse obtenue à celle d’un
procédé du premier ordre avec retard pur. Les paramètres du modèle sont déterminés
à partir des points d’ordonnée 28 % et 40 % de la valeur finale. En effet, Broïda sup-
posait que la plupart des systèmes étaient d’un ordre compris entre le deuxième et le
sixième ordre.
La fonction de transfert recherchée est de la forme :
GS e − τ p
H ( p) = (2.14)
1 + θ p
Où :
▶▶ Gs : gain statique du procédé ;
▶▶ q : constante de temps du procédé ;
▶▶ t : retard pur du procédé.
Mode opératoire
Le mode opératoire est identique à celui exposé précédemment ; on utilise la même
courbe, mais elle est traitée différemment.
La Figure 2.55 illustre l’exploitation de la courbe de réponse indicielle.
1. Victor Broïda, « L’extrapolation des réponses indicielles apériodiques », Revue Automatisme, Tome XIV,
n° 3, mars 1969.
132
2.8 Pratique de l’identification de procédés
%
Mesure (M)
100 % de ∆M
Commande (V)
40 % de ∆M
∆V ∆M
28 % de ∆M
0 % de ∆M Temps
t1
t2
Figure 2.55
∆M M2 − M1
GS = =
∆V V2 − V1
Tableau 2.5
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Démonstration
Hypothèse : le procédé a un gain statique Gs = 1.
133
2 Procédés industriels et identification
(t1 −τ )
−
0,72 = e θ
t1 − τ
log 0,72 = −
θ
t1 − τ
− 0,3285 = −
θ
0,3285.θ = t1 − τ (2.17)
Pour le point situé à 40 % de la réponse :
(t2 − τ )
−
0,40 = 1 − e θ
(t2 − τ )
−
0,60 = e θ
t2 − τ
log 0,60 = −
θ
t −τ
− 0,5108 = − 2
θ
0,5108.θ = t2 − τ (2.18)
Obtention de la valeur de la constante de temps q
La différence entre les relations (2.17) et (2.18) nous donne :
0,1823.θ = t2 − t1
D’où :
θ = 5, 485.(t2 − t1 ) ≈ 5,5.(t2 − t1 )
Nous retrouvons bien la relation (2.15).
Obtention de la valeur du retard pur t :
À partir des équations (2.17) et (2.18), nous déduisons la valeur du retard pur :
τ = 2,8 t1 − 1,8 t2
Nous retrouvons bien la relation (2.16).
Exemple d’application
Le régulateur est en mode manuel ; la sortie du régulateur est à 50 %. On attend la sta-
bilisation de la mesure. L’amplitude de la mesure est à 60 % = valeur M1. On fait varier
l’amplitude de la sortie de 10 % (par exemple). La sortie passe donc à 60 %. La mesure
évolue, on attend l’atteinte du régime permanent ; la valeur de la mesure est alors à
80 %, soit M2.
La variation ∆M de la mesure est :
∆M = M2 – M1 = 80 – 60 = 20 %
134
2.8 Pratique de l’identification de procédés
Commande (V)
60
∆V
50
Temps
M%
Mesure (M)
80
∆M
68
65.6
60
Temps
t1
t2
Figure 2.56
0,28 × 20 = 5,6 %
La première droite sera donc tracée à une ordonnée de 65,6 %.
L’autre située à 40 % de la variation, soit :
0,4 × 20 = 8 %
La deuxième droite sera tracée à une ordonnée de 68 %.
À partir de chaque point d’intersection de ces droites avec la courbe sont tracées deux
verticales qui rencontrent l’axe des temps, respectivement en t1 et t2. Les temps t1 et t2
sont mesurés à partir de l’instant d’application de la variation de la commande.
On mesure par exemple les valeurs suivantes :
▶▶ t1 : 60 s
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▶▶ t2 : 80 s
Il suffit ensuite d’appliquer les relations (2.15) et (2.16) :
135
2 Procédés industriels et identification
2.e −24 p
HR ( p) =
110 p + 1
Remarque
Il est toujours possible de calculer la constante de temps q. En revanche, il peut arriver
que les temps t1 et t2 soient tels que 2,8.t1 < 1,8.t2. Le résultat obtenu pour le retard t
est négatif. Cela signifie que la méthode de Broïda n’est pas applicable. Ce cas peut se
rencontrer avec des procédés ayant un faible retard pur.
Ces calculs peuvent paraître fastidieux. De nos jours, ils sont grandement facilités par
l’utilisation de feuilles de calcul Excel (voir Figure 2.57).
Données issues de
l’analyse de la courbe
IDENTIFICATION
METHODE DE BROIDA t1 = 60 ∆V = 10
t2 = 80 ∆M = 20
Résultats:
Gs = ∆M / ∆V = 2
= 5.5 * (t2 – t1) = 110 secondes
= 2.8 * t1 – 1.8 * t2 = 24 secondes
Figure 2.57
q = (t2 - t1)(2.19)
t = 1,31 t1 − 0,31 t2(2.20)
136
2.8 Pratique de l’identification de procédés
%
Mesure (M)
100 % de ∆M
73 % de ∆M
Commande (V)
∆V ∆M
27 % de ∆M
0 % de ∆M Temps
t1
t2
Figure 2.58
Variante de Smith
La démarche de Smith associe la méthode des 63 % et celle de Broïda. L’estimation des
paramètres q et t réponse sur l’utilisation des points d’ordonnée 21,3 et 63,2 % de la
valeur finale.
%
Mesure (M)
100 % de ∆M
63,2 % de ∆M
Commande (V)
∆V ∆M
21,3 % de ∆M
0 % de ∆M Temps
t1
t2
Figure 2.59
Méthode de Strejc1
Mode opératoire
Les approches précédentes ne permettent de déterminer que des modèles de systèmes
de premier ordre. La démarche proposée par Strejc vise à obtenir, toujours à partir de la
137
2 Procédés industriels et identification
Gs
HR ( p) = (2.23)
(θ p + 1)n
Avec :
▶▶ Gs : gain statique du procédé ;
▶▶ q : constante de temps ;
▶▶ n : ordre du système.
Remarque : contrairement aux autres méthodes où n était un nombre entier, ici n peut
être fractionnaire.
Strejc établit que la réponse transitoire d’un système linéaire d’ordre n peut être inter-
prétée, avec une bonne approximation, au moyen de n constantes de temps égales à q,
éventuellement complétées par un retard pur t. Il a démontré que la position du point
d’inflexion de la tangente dépend de l’ordre n du système.
Pour déterminer les paramètres : n, q et t, Strejc propose la construction graphique
présentée à la Figure 2.60.
Commande (V)
Temps
M%
Ti Tm Tangente au point d’inflexion
Mesure (M)
0 % de ∆M Temps
Tu Ta
Le Tableau 2.6 permet, à partir des valeurs mesurées sur la réponse, de calculer les para-
mètres dynamiques du modèle : ordre, constante de temps et éventuellement retard
pur. Dans la pratique, on ne trace pas qu’une construction partielle : tracé de la tangente
au point d’inflexion et utilisation des temps Tu et Ta (par exemple). Ensuite, les calculs
sont réalisés en considérant les coefficients de la colonne du tableau 2.6 correspondant
au rapport Tu Ta.
138
2.8 Pratique de l’identification de procédés
Tableau 2.6
Exemple d’application
Sur la courbe de réponse indicielle, on trace la tangente au point d’inflexion O. Cette
tangente coupe l’axe des temps et l’asymptote de la mesure. Ces deux intersections dé-
terminent deux temps : Tu et Ta (voir Figure 2.61).
M%
Tangente au point d’inflexion
Mesure (M)
100 % de ∆M 90 %
∆M
Commande (V) O
60 %
∆V
50 %
60 %
0 % de ∆M Temps
Tu Tn
10 s 40 s
Tu 10
= = 0,25
Ta 40
139
2 Procédés industriels et identification
Cette valeur ne correspond pas à un ordre n entier mais est située entre les valeurs (voir
Tableau 2.7).
Tableau 2.7
Tu
Ordre n
Ta
3 0,218
0,25
4 0,319
n Tu/Ta
4 0.319
3 0.218
Valeurs extrapolées
Figure 2.62
Remarque
Si Tu/Ta < 0,1, cela entraîne n = 1. Il est préférable, dans ce cas, d’approcher le système
par un retard pur et une constante de temps obtenus selon la méthode Broïda.
140
2.8 Pratique de l’identification de procédés
Exemple
Pour un troisième ordre et en utilisant les résultats de la première colonne :
Ta
θ=
3,695
L’ordre déterminé précédemment n’étant pas entier, il nous faut à nouveau procéder par
interpolation (voir Tableau 2.8).
Tableau 2.8
Alors :
Ta
θ= = 10,16 s
3,9383
Gain statique
Le gain statique est toujours obtenu comme précédemment. Supposons que la sortie a
varié de 50 à 60 % => ∆V = 10 %. À la suite de cette variation, la mesure est passée de 60
à 90 % => ∆M = 30 %.
Le gain statique est donc égal à :
∆M 30
Gs = = =3
∆V 10
La fonction de transfert identifiée est :
3
HR =
(10,16 p + 1)3,3
Nous constatons que le modèle obtenu présente un ordre non entier. Un tel modèle n’a
qu’un intérêt limité. Sur le plan pratique, il est préférable de disposer d’un modèle avec
un ordre entier.
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Dans le cas où la valeur de l’ordre n’est pas entière, il faut choisir l’ordre inférieur et
introduire un retard pur pour compenser.
À partir de la valeur Ta/T ou Tu/T du tableau de Strejc, correspondant à l’ordre choisi, la
constante de temps est déduite à l’aide de l’expression :
Ta T
θ= ou u
Ta Tu
T T
T T
τ = Ta u réel − u tableau
T
a Ta
ou
T T
τ = Tu u réel − u tableau
Ta Ta
Tu 10
Tu = 10 s et Ta = 40 s → = = 0,25
Ta 40
Ta 40
N = 3 → θ = = = 10,8 s
3,695 3,695
T T
τ = Ta u réel − u tableau = 40 ( 0,25 − 0,218 ) = 1,28 s
Ta Ta
3
HR = e − 1,28 p
(10,8 p + 1)3
La feuille de calcul Excel (voir Figure 2.63) correspondant à cette courbe confirme les
résultats obtenus manuellement.
142
2.8 Pratique de l’identification de procédés
Figure 2.63
Figure 2.64
Un autre intérêt de cette méthode est de donner un modèle précis, d’ordre supérieur
à 1, facilement utilisable dans les commandes par modèle interne (voir sections 5.2.2
et 5.2.3).
À la fin des années 1960, la méthode de Strejc a fait l’objet de plusieurs variantes : no-
tamment les méthodes de G. Davoust, P. Naslin et de J.-F. Quentin.
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e − τ p
H2 ( p ) =
1+θ p
Modèle de Broïda
Figure 2.65
Figure 2.66
S( p ) 1
H ( p) = = (2.25)
E( p ) (1 + θ p)n
hM
0.2
0.15
Amplitude
0.1
0.05
0 t
0 20 40 60 80 100 120
Temps en secondes (seconds)
tM
t
−
t n − 1e θ
h (t ) = n (2.26)
θ (n − 1)!
Tableau 2.9
n 2 3 4 5 6 7 8
j (n) 0,37 0,54 0,67 0,78 0,88 0,96 1,04
Les valeurs du produit j (n) sont calculées pour un gain statique Gs = 1.
ht
Réponse impulsionnelle 3e ordre avec retard
0.3
hM
0.25
0.2
Amplitude
0.15
0.1
0.05
0
0
t
t Mf20 40 60 80
Temps en secondes (seconds)
100 120
tM
Figure 2.68
146
2.8 Pratique de l’identification de procédés
Cette correction permet donc de représenter le procédé par un modèle d’ordre n com-
plété par un retard pur. La fonction de transfert est de la forme :
Gs
H ( p) = e −τ p(2.32)
(1 + θ p)n
Avec :
▶▶ Gs : gain statique du procédé ;
▶▶ θ : constante de temps du procédé ;
▶▶ τ : retard pur du procédé ;
▶▶ n : ordre entier du procédé.
Exemple d’application 1
On désire représenter un système par la fonction de transfert suivante :
S( p ) Gs
= (2.33)
E( p ) (θ p + 1)n
0.06
0.054
0.05
0.04
Amplitude
0.03
0.02
0.01
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0 t
0 20 40 60 80 100 120
t M = 20s Temps en secondes
Figure 2.69
Solution :
Déterminons
ϕn = hM .t M
Soit :
0,054 × 20 = 1,08 (pour Gs = 2)
147
2 Procédés industriels et identification
D’où :
ϕn = 0,54 (pour Gs = 1).
t M = 20 = (n − 1)θ = (3 − 1).θ
q = 10 s
La fonction de transfert recherchée est donc :
S( p ) 2
=
E( p ) (10 p + 1)3
Exemple d’application 2
La réponse impulsionnelle du système est donnée par la Figure 2.70.
ht
0.08
0.074
0.07
0.06
0.05
Amplitude
0.04
0.03
0.02
0.01
0 t
0 t M = 10s 20 40 60 80 100 120
Temps en secondes (s)
Figure 2.70
Sachant que le gain statique Gs est égal à 1, donner la fonction de transfert en introdui-
sant un retard fictif.
Solution
Calculons le produit hM × tM pour Gs = 1
ϕn = 0,074 × 10 = 0,74
0.7
0.6
Amplitude
0.5
0.4 tM
O O Point d’inflexion
hM 0.3
0.2
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0.1
0
0 20 40 60 80 100 120
Temps en secondes (seconds)
T
Figure 2.71
tM
et que le produit hM × tM de la réponse impulsionnelle ou le rapport de la réponse
T
indicielle sont tous deux fonctions de ϕ (n ). La Figure 2.71 explicite les paramètres
tM et T.
Le Tableau 2.10 permet de déterminer l’ordre n d’un système linéaire défini par un
modèle de Strejc d’équation 2.23 ; sa fonction de transfert est représentée par la relation
suivante:
S( p ) 1
H ( p) = =
E( p ) (1 + θ p)n
Tableau 2.10
Remarques ϕ (n ) n
hM.tM = ϕ (n ) 0,37 2
tM 0,54 3
= ϕ (n )
T 0,67 4
Le produit hM.tM est calculé pour un gain sta- 0,78 5
tique de 1. 0,88 6
t 0,96 7
Le rapport M = ϕ (n ) est indépendant du gain
T 1,04 8
statique.
1,12 9
1,19 10
Exploitation de la courbe
1. Tracer la tangente à la courbe et la prolonger de manière qu’elle coupe l’asymptote
et l’axe des temps.
2. Projeter également le point d’intersection de la tangente et de l’asymptote.
3. Relever graphiquement les valeurs : tM et T.
4. Calculer les valeurs de
tM t
ϕ (n) = M
T T
tMf + t = tM
Exemple d’application 3
Soit la réponse indicielle d’un procédé industriel :
S(t)
1.5 V
V
tM O
Temps
T
Figure 2.72
Après avoir effectué le tracé de la tangente au point d’inflexion O, nous relevons les
caractéristiques suivantes :
tM = 5 s
T = 10 s
tM
Le rapport = 0,5 ne coïncide pas avec une valeur du Tableau 2.9.
T
Nous prenons la valeur immédiatement inférieure et obtenons le résultat suivant :
ϕ (n) = 0,37
n=2
Calculons tMf :
tMf = 0,37 × T = 0,37 × 10 = 3,7 s
D’après (2.31) :
tMf + t = tM
Donc :
tMf = 3,7 + t = 5 s
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D’où :
t = 1,3 s
Calcul de la constante de temps q :
t Mf 3,7
θ= = = 3,7 s
n −1 1
Ce procédé peut être modélisé par la fonction de transfert :
S( p ) 1,5
= e − 1,3 p
E( p ) (3,7 p + 1)2
151
2 Procédés industriels et identification
Tableau 2.11
67.6 Mesure
58.5 % 58 % Consigne
55 % Sortie
45 % 1 mn
152
2.8 Pratique de l’identification de procédés
Tableau 2.12
Hormis pour la valeur pour Gs (calculée de la même façon), on constate que les valeurs
pour q et t diffèrent d’une méthode à l’autre. Pour connaître la méthode donnant le
meilleur résultat il faut, à partir des valeurs ci-dessus, simuler à l’aide d’un outil numé-
rique la réponse correspondant à chaque méthode, puis superposer cette courbe à la
réponse réelle du procédé. Un examen visuel ou, mieux, un calcul de la somme des
écarts entre les deux réponses permettent de statuer.
Le retour d’expérience permet d’établir le classement suivant du tableau 2.13.
Tableau 2.13
Analyse de la réponse
Variation de la vanne :
DV = 56,5 – 51,5 = 5 %
Variation de la mesure :
DM = 80 – 54,87 % = 25,13 %
La mesure a commencé à évoluer au bout de 17 s après l’application de l’échelon sur la
vanne (instant 0) ; elle atteint la valeur de 80 % au temps 181 s.
153
2 Procédés industriels et identification
PROCEDE
PROCEDE
Graphique
Graphique Méthode de Broïda Méthode de
Méthode de Méthode de
Méthode de
Relevé direct des
Relevé direct des et variantes
et variantes Strejc
Strejc Dindeleux
Dindeleux
paramètres sur la
paramètres sur la
courbe
courbe
Figure 2.74
80 %
Mesure
54.87 % 56.5 %
Sortie
51.5 %
0 17 s 181 s
Figure 2.75
Donc :
t = 17 s
25,13
(181 − 17) 25,13
k= = = 0,0306
(56,5 − 51,5 ) 164 × 5
2.8.4 M
éthode d’identification des procédés en boucle fermée
(méthode de Dindeleux)
Plus précise que les approches en boucle ouverte, cette méthode fondée sur les travaux
de Daniel Dindeleux permet de déterminer les paramètres du modèle en gardant le
régulateur en mode automatique : le processus est très peu perturbé par la méthode.
Cette méthode a été élaborée à partir de l’étude fréquentielle des conditions de stabilité
154
2.8 Pratique de l’identification de procédés
de la boucle de régulation. Elle s’applique aussi bien à des procédés stables qu’à des
procédés intégrateurs.
PROCEDE
Procédé stable
Procédé stable Procédé intégrateur
Procédé intégrateur Procédé stable Procédé intégrateur
Méthode de Méthode de
Dindeleux
Dindeleux Dindeleux (Variante)
Figure 2.76
Procédés stables
Le modèle recherché est un modèle de premier ordre avec retard pur utilisant une équa-
tion de Broïda (voir relation 2.14):
GS e − τ p
H ( p) =
1+θ p
Où :
▶▶ Gs : gain statique du procédé ;
▶▶ q : constante de temps du procédé ;
▶▶ t : retard pur du procédé.
Mode opératoire
Le régulateur est en mode auto , (on est donc en boucle fermée). Le procédé est stabilisé
à son point de fonctionnement normal ; la mesure est égale à la consigne. Le régulateur
est en action proportionnelle seule (gain = 1 ou BP = 100 %) ; les actions intégrale et
dérivée sont supprimées : Ti = ∞, Td = 0.
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155
2 Procédés industriels et identification
Consigne
C2
Mesure
M
C1
Sortie
V2
V
V1
Figure 2.77
ΔC = ΔM + e
ΔV = V2 - V1
∆M ∆C − ε ∆M
GS = = = (2.34)
K R × ε K R × ε ∆V
Avec :
▶▶ Gs : gain statique du procédé ;
▶▶ K R : gain du régulateur ;
▶▶ ∆M : variation de la mesure ;
▶▶ ∆C : variation de la consigne ;
▶▶ e : écart mesure-consigne ;
▶▶ ∆V : variation de la sortie du régulateur.
156
2.8 Pratique de l’identification de procédés
Consigne
Mesure
Sortie
(a)
(b)
(c)
Figure 2.78 − a, oscillations amorties : gain trop faible ; b, oscillations entretenues :
gain critique; c, oscillations divergentes : gain trop important
La période Tosc des oscillations est mesurée lorsque les oscillations entretenues ont été
obtenues (voir Figure 2.79).
Tosc
Figure 2.79
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157
2 Procédés industriels et identification
(a) (b)
Tosc
Mesure
Sortie
Figure 2.81
K BC = K RC × GS (2.35)
Avec :
▶▶ K BC : valeur critique du gain de boucle
▶▶ GS : gain statique du procédé
▶▶ K RC : gain critique du régulateur
Tableau 2.14
Formules approchées
Si le gain de boucle
Relations exactes critique est > 10, ces
relations peuvent être
utilisées
Constante TOSC TOSC
de temps θ= KBC 2 − 1(2.36a) θ= .KBC (2.36b)
2π 2π
158
2.8 Pratique de l’identification de procédés
Formules approchées
Si le gain de boucle
Relations exactes critique est > 10, ces
relations peuvent être
utilisées
Retard pur Équation à utiliser pour l’arc tangente exprimé en TOSC
τ= (2.37c)
radians : 4
TOSC arctg KBC 2 − 1
τ= 1− (2.37a)
2 π
Exemple d’application
La mesure est alignée sur la consigne au point de fonctionnement. On effectue une
variation de 10 % de la consigne. Lorsque la mesure se stabilise, on relève un écart rési-
duel de 3,54 %.
Le gain est ensuite augmenté progressivement jusqu’à obtenir l’oscillation entretenue.
À chaque variation de la valeur du gain on change la consigne de 10 % ; lorsque la
mesure a commencé à évoluer de quelques pourcents (5 %, par exemple), on ramène la
consigne à la valeur de départ. Si la mesure ou le signal de sortie du régulateur s’amor-
tit, on augmente le gain ; si la mesure ou la sortie diverge, on diminue le gain.
Dans le cas de cet exercice, l’oscillation entretenue est obtenue pour un gain critique de
3.32. La période des oscillations est alors de 66 s = Tosc.
Calcul du gain statique à l’aide de l’équation (2.34) :
∆M
GS =
KR × ε
par la relation :
ΔC = ΔM + e ⇒ ΔM = ΔC – e =10 – 3,54 = 6,46 %
∆M 6,46
GS = = = 1,82
K R × ε 1 × 3,54
159
2 Procédés industriels et identification
arctg K 2 − 1
TOSC
τ= 1 − BC = 66 1 − arctg 36,51 − 1 = 18,2 s
2 180 2 180
Remarque : si le gain de boucle critique est supérieur à 10, on peut utiliser, pour calcu-
ler le retard pur, la formule approchée par l’équation (2.38) :
TOSC
τ=
4
Procédés intégrateurs
La présence d’un procédé intégrateur est détectée lors de la phase de recherche du
gain statique. Si l’écart mesure-consigne est nul, le procédé est alors intégrateur (voir
Figure 2.82).
Figure 2.82
Tableau 2.15
Tosc
Retard pur τ= (2.38)
4
π 2 × π
Sensibilité du procédé k= = (2.41)
2 × KRC × τ KRC × Tosc
Les oscillations régulières apparaissent pour une valeur de gain, gains critique de 1.7.
La période des oscillations Tosc = 76 s.
Calcul du retard avec l’équation (2. 38) :
Tosc 76
τ= = = 19 s
4 4
Calcul de la sensibilité du procédé à l’aide de l’équation (2.39) :
π π
k= = = 0,486
2 × K RC × τ 2 × 1,7 × 19
2×π 6,28
k= = = 0,486
K RC × Tosc 1,7 × 76
Paramètres obtenus Représentent une réalité physique N’ont pas de signification concrète
Modèle paramétrique
Cette approche paramétrique suppose le choix préalable d’une structure de modèle.
Un modèle paramétrique est une description mathématique fondée sur une hypothèse
de comportement du procédé. Cette description peut prendre différentes formes, par
exemple :
▶▶ une équation différentielle :
u (t ) = b2 y ′′ + b1 y ′ + b0 y
∑
m
b pi
i = 1 i
H ( p) =
1+ ∑
n
a pj
j = 1 j
∑
m i
bz
i = 1 i
H (z) =
1+ ∑
n j
az
j = 1 j
Remarque
Si l’ordre du modèle ne correspond pas à l’ordre du procédé, un écart important peut
apparaître entre le procédé et le modèle.
u(t)
h(t)
u(t) y(t)
Procédé
t t
Figure 2.83
l’inconvénient est qu’il faut identifier un nombre élevé de coefficients. Il est intéressant
de noter que les modèles non paramétriques permettent d’obtenir une représentation
d’un procédé soumis à une entrée quelconque.
163
2 Procédés industriels et identification
Les phénomènes auxquels nous nous intéressons sont représentés par des équations
différentielles de la forme :
dy dn −1 dm −1
a0 y(t ) + a1 (t ) +…+ an −1 n −1 y (t ) = b0 u(t ) +…+ bm m −1 u(t )
dx dt dt
D’autres représentations sont possibles, dans cet ouvrage nous utilisons fréquemment
les fonctions de transfert :
b0 + b1 p +…+ b1m pm
H ( p) =
a0 + a1 p +…+ an −1 pn −1 + pn
Domaine discret
Pour traiter cette équation à l’aide d’une solution informatique, il est nécessaire de réa-
liser un échantillonnage (voir section 1.14.4, Technologie de régulation numérique) ou
une discrétisation. Dans ce contexte, on travaille avec des données échantillonnées.
L’entrée u(t) devient u(nT), la sortie y(t) => y(nT).
Les équations différentielles précédentes ont un équivalent dans le domaine discret, ce
sont les équations aux différences qui s’écriront sous la forme :
b0 + b1z −1 + + b1m z −m
H (z ) =
a0 + a1z −1 + + an z n
164
2.9 Approche des techniques numériques d’identification
Tableau 2.17
Avec : Avec :
∑ ∑
m m
bi pi bi z − i
i = 0 i = 0
H(p ) = H(z ) =
∑ ∑
n n
aj p j aj z − j
j = 0 j = 0
Équations d’état
dx X (k + 1) = FX (k ) + G U (k )
= AX + B U + V
dt Y (k ) = CX (k )
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Y = CX + W
X : vecteur d’état de dimension n
V : vecteur bruit d’état de dimension n
Y : vecteur de mesure de dimension m
W : vecteur bruit de mesure de dimension m
U : vecteur de commande de dimension k
F : matrices n x n
B, G : matrices n x 1
C, H : matrices 1 x n
165
2 Procédés industriels et identification
Tableau 2.18
Réponse impulsionnelle
∞ a(k )
h(θ )y (t ) =
∫ 0
h(θ ).u(t − θ ).dθ
∞
y (k ) = ∑a(l ).u(k − l )
l=0
Réponse indicielle
t k
y (t ) =
∫ h(θ ).dθ
0
y (k ) = ∑a(l )
l =0
Réponse harmonique
Y (f ) Y (γ )
H (f ) = Hγ =
U (f ) U (γ )
∞ ∞
H (f ) =
∫ 0
h (θ ).e− 2π jf .dθ H (fγ ) = ∑a(l ).e
l = 0
− 2π jlγ
166
2.9 Approche des techniques numériques d’identification
Procédé à identifier
Sp(t)
e(t) t)
Calcul
Calculdu
ducritère
critère
Sm(t)
Modèle
Algorithme
d’ajustement
d’ajustement des
paramètres
Figure 2.84
∑(P )
2
Ds = pi − Pmi
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i = 1
Avec :
▶▶ Ppi : paramètres du procédé ;
▶▶ Pmi : paramètres du modèle.
Exemple : le procédé est défini par l’équation suivante :
M p = a1 + 2.a2 + 5.a5 + 10.a10
167
2 Procédés industriels et identification
( ) + (a − a ) + (a − a ) + (a )
2 2 2 2
Ds = a1 − a1 2 2 5 5 10 − a
10 ≥0
Cette distance est très représentative de la qualité du modèle : si Ds = 0 <==> objet =
modèle ; tous les paramètres du modèle sont égaux à ceux du procédé. Ce type de dis-
tance ne fait pas intervenir l’entrée de sollicitation. Malheureusement la distance de
structure n’est pas mesurable directement, la structure du procédé et ses paramètres
étant les inconnues du problème. Cette notion est donc purement artificielle.
La distance d’état dépend de la différence des comportements temporels de la sortie du
procédé et de celle du modèle. À partir de l’écart :
De = ε (i ) = Yp (i ) − Ym (i )
Où :
▶▶ Yp (i ) : sortie du procédé au énième échantillonnage ;
▶▶ Ym (i ) : sortie du modèle au énième échantillonnage.
Divers critères de minimisation peuvent être définis, la formulation quadratique est la
plus utilisée :
n
J= ∑ε i
2
i =1
Où :
▶▶ J : critère de minimisation ;
▶▶ n : nombre de points d’échantillonnage.
Exemple :
Procédé
Modèle
Le procédé est représenté par la courbe Yn constituée par un nombre de points résultant
d’une identification. Le modèle est représenté par une courbe issue d’un calcul mathé-
matique.
Pour ces deux courbes, le nombre de points est identique ; le nombre d’échantillons est
L ; L = 127, par exemple.
168
2.9 Approche des techniques numériques d’identification
∑ ∑(Y − Y )
2
J= εn2 = n n
i= 0 i= 0
∑(Y − a U )
2
J= n 0. n − a
1. Un −1 − a2. Un − 2 − a3. Un − 3 …− am . Un −m
i =0
yk + a1 yk −1 +…+ an yk −n = b0 uk + b1 uk −1 +…+ bn uk −n
θ = a1 , a2 ,…, an , b0 , b1 ,…, bn
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uk yk
Procédé anz–n + ... + a1.z–1 + 1
+ k
_
anz–n + ... + a1.z–1 + b0
1. Pour une approche détaillée, voir, par exemple, les références suivantes : P. de Larminat et Y Thomas,
Automatique des systèmes linéaires T2, Flammarion Sciences, 1977 ; L. Povy, Identification des processus,
Dunod Université, 1975.
169
2 Procédés industriels et identification
Cas réel : il y a toujours présence d’un écart (un bruit) e k entre les deux parties de
l’équation :
ε k = yk + a1 yk −1 +…+ an yk −n − b0 uk + b1 uk −1 +…+ bn uk −n
e k est bien une fonction linéaire par rapport aux paramètres θ . Pour un vecteur para-
mètre θ donné, les techniques de calcul numérique permettent de calculer la suite des
écarts e k, de k = n + 1 à k = N.
Pour définir le vecteur de paramètre θ optimal, on utilise alors le critère :
N
J(θˆ) = ∑ε 2
k
k =n +1
La démarche amène à la résolution d’un système linéaire de n relation. Dans le cas réel,
on va chercher à minimiser le critère J(θˆ). Pour cela, il est nécessaire de recourir au
calcul matriciel, ce qui conduit à écrire les équations suivantes :
aˆ1
yn +1 εn +1 yn yn −1 … y1 −un +1 … −u1 aˆ2
yn + 2 εn + 2 yn +1 yn … y2 −un + 2 … −u2
aˆn
=
−
×
yk ε k yk −1 … … yn − k −uk … −uk −n bˆ0
bˆ1
yN ε N yN −1 … … yN −n −uN … −uN −n
bˆn
Soit :
ε = y − Cθˆ
La présentation mathématique est quelque peu complexe. Sur un plan pratique, la mise
en œuvre de ce calcul est relativement simple car on trouve dans les bibliothèques de
calculs numériques de nombreux programmes écrits dans les principaux langages in-
formatiques : Fortran, Basic, Pascal, C… Des logiciels tels que PC Matlab proposent
dans leur « tool box » les outils appropriés pour réaliser ces calculs.
170
2.9 Approche des techniques numériques d’identification
non linéaires. Il existe de très nombreuses méthodes d’optimisation qui peuvent être
classées en trois catégories :
▶▶ les méthodes de recherche directe (ou heuristiques) ;
▶▶ les méthodes du gradient ou du premier ordre ;
▶▶ la méthode du deuxième ordre.
Les deux premières approches, les plus courantes, sont présentées ci-dessous. Nous lais-
serons volontairement de côté la méthode du deuxième ordre, plus complexe.
x3
x2
x2
x1
x1
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(a) (b)
Figure 2.87
Principe de la méthode
Cette méthode heuristique trouve le minimum d’une fonction sans contrainte, multi-
variable et non linéaire. L’initialisation du calcul nécessite de définir un jeu de para-
mètres de départ qui permettent de construire le simplex initial (voir Figure 2.88).
1. J.A. Nelder et R. Mead, « A simplex method for function minimization », Computer Journal, 7, 1965,
p. 308-313.
171
2 Procédés industriels et identification
Al O (2) + p
Al (2) x2
Al O (2) + q
Al O (1) + q
x3
Al O (2) + p
Al O (1)
xO
Al O (2)
La réponse du modèle est calculée à chacun des sommets du simplex initial ; le calcul
du critère quadratique donné par la relation :
∑ Y
2
S= Ei − YCi
i =1
Où :
▶▶ YEi : réponse expérimentale du procédé ;
▶▶ YCi : réponse calculée à l’aide du modèle ;
▶▶ n : nombre de points de la réponse expérimentale.
permet d’évaluer les différentes réponses. Le sommet présentant le critère le plus mau-
vais (c’est-à-dire la valeur la plus élevée) est remplacé par un nouveau point où le critère
est meilleur.
Le processus d’évolution consiste à élaborer un nouveau simplex à partir de l’ancien
en enchainant trois transformations : la réflexion, l’expansion et la contraction. Les
Figures 2.89, 2.90 et 2.91 présentent le principe de construction de ces points. Nous
renvoyons le lecteur intéressé à l’article de Nelder et Mead pour les calculs de ces
points1.
1. Voir également, pour la mise en œuvre pratique de cet algorithme : B. Poussery, Contribution à la
modélisation et à l’identification d’un terminal de livraison de pipeline en vue de sa commande en débit,
Mémoire d’ingénieur CNAM, 1987.
172
2.9 Approche des techniques numériques d’identification
Al (2)
AREF
x1
ACEN
x2
x3
Al (1)
Al (2)
AEXP
x1
AREF
x2 x2
(xpmp)
Al (1)
Al (2)
x1
AREF
ACEN
ACONT
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x3 x2
Al (1)
173
2 Procédés industriels et identification
1 1 3
2
2 2
1
3
1 2
Point
final 3
Point
initial
Figure 2.92
δS
δ AI1
δS
δS
= δ AI2
δ AI j
….
δS
δ AIm
Ce vecteur est normal à la surface iso critère au point considéré ; la Figure 2.93 illustre
cette notion dans le cas d’un espace à deux paramètres.
174
2.9 Approche des techniques numériques d’identification
Al (2)
Isocritères
Al2opt
Al (1)
Al1opt
Figure 2.93
S( AI j + ∆AI j ) < S( AI j )
δS
AI j (k + 1) = AI j (k ) − α j
δ AI j
∑ Y
2
S= Ei − YCi
i =1
Ei − YCi ).
δ AI j
i = 1
175
2 Procédés industriels et identification
Figure 2.94
Figure 2.95
Figure 2.96
À chaque itération, l’algorithme calcule la réponse du modèle et évalue l’écart entre les
deux courbes. L’algorithme retouche le modèle. Au fur et à mesure de la progression du
calcul, la courbe du modèle se rapproche progressivement de la réponse du procédé.
176
2.9 Approche des techniques numériques d’identification
(a)
(b)
(c)
(d)
(e)
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(f)
Figure 2.97
Lorsque le modèle est ajusté, on observe que la courbe représentant sa réponse se super-
pose avec celle du procédé. Le calcul s’arrête ; le logiciel affiche alors les résultats (voir
Figure 2.98).
177
2 Procédés industriels et identification
Figure 2.98
Gs .e −τ p 1.89.e −19 p
Forme de Broida : H ( p) ≈ =
(1 + θ p) (1 + 32 p)
Gs 1.89
Forme de Strejc : H ( p ) = e − τ p = e − 14 p
(1 + θ p )n
(1 + 18 p )
2
Pour le calcul du réglage des actions PID du régulateur, nous utiliserons le premier
modèle comme nous allons le voir dans le Chapitre 3 « Détermination des réglages d’un
régulateur ». Le second modèle servira pour les régulations à base de modèle interne ;
cet aspect est présenté dans le Chapitre 5 « Régulation des procédés retardés et notions
de régulation avancée. »
178
Détermination des réglages
d’un régulateur
1. « Optimum settings for automatic controllers Transactions of American Society of Mechanical
Engineers », novembre 1942.
179
3 Détermination des réglages d’un régulateur
1
G ( p ) = Gr 1 + + Td p (3.1)
Ti p
Cette méthode s’applique aux procédés stables ou instables et présente deux variantes :
▶▶ une détermination des réglages à partir d’un essai en boucle fermée (méthode la
plus courante) ;
▶▶ une approche en boucle ouverte.
Les formules de réglage de Ziegler et Nichols ont été déterminées par une approche
expérimentale ; elles ont été obtenues après une étude systématique de la réponse d’une
boucle de régulation en fonction de diverses valeurs des paramètres de réglage. L’étude
a porté sur deux types de sollicitations : variation de consigne et comportement vis-à-
vis de perturbations.
Leur critère de fonctionnement ne repose donc pas sur une démarche mathématique
mais sur une estimation d’une bonne stabilité et d’un amortissement correct de la
boucle de régulation. Sur un changement de consigne ou en réponse à une perturba-
tion, la réponse doit être oscillatoire amortie ; le rapport entre deux dépassements suc-
cessifs doit être de 1 sur 4 (Figure 3.2).
1. Note des auteurs : concernant la structure des régulateurs, nous avons conservé les informations
apparaissant dans les diverses sources que nous avons utilisées. Cependant, pour nous, les régulateurs
pneumatiques étaient tous de type série et non mixte. Lorsque la technologie électronique est arrivée,
les régulateurs étaient copie conforme du pneumatique donc série (voir le livre de Daniel Dindeleux).
C’est l’avènement du numérique qui a élargi les structures des régulateurs.
180
3.2 Approche directe : méthode de Ziegler et Nichols
Mesure
D1
D2 Consigne
Temps
Principe
La stabilité d’une boucle fermée dépend notamment du gain de la boucle ouverte ; le
système étant en boucle fermée, l’augmentation du gain provoque l’instabilité de la
boucle. Soit Krc la valeur du gain du régulateur pour lequel le système bouclé entre
en oscillations entretenues, Ziegler et Nichols ont appelé cette valeur Krc la sensibilité
ultime ou le gain critique.
Procédure opératoire
Le régulateur étant en mode automatique et configuré uniquement en action pro-
portionnelle, le gain est augmenté progressivement (ou la bande proportionnelle est
diminuée progressivement) jusqu’à amener la mesure en oscillations entretenues. Soit
Tosc la période de ces oscillations.
Pour faciliter l’opération, une variation en échelon de quelques pourcents (2 à 5 %) est
appliquée sur la consigne. La mise en oscillations doit être effectuée dans la zone de
fonctionnement habituelle de la boucle. Pour détecter l’atteinte du point critique, il est
pratique d’observer le signal de sortie du régulateur sur deux ou trois oscillations et de
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noter, pour chacune, les déviations basses et hautes. Il faut avoir conscience que l’aug-
mentation du gain va accroître l’amplitude des oscillations ; comme nous l’avons déjà
signalé (voir section 2.8.3), pour éviter des variations trop importantes de la sortie, et
donc le risque de saturer la sortie du régulateur, il convient de diminuer l’amplitude des
variations de consigne.
(a)
(b)
(c)
Figure 3.3 – Recherche du gain critique Grc : a, Grc = 2,
réponse amortie : valeur trop faible ; b, Grc = 3, oscillations entretenues ;
c, Grc = 4, réponse divergente : valeur trop élevée
Tableau 3.1
Régulateur PI PID
P
1 1
G (p ) = Gr G (p ) = Gr 1 + G (p ) = Gr 1 + + p.Td
Actions p.Ti p.Ti
Td 0,125 * Tosc
Les valeurs indiquées dans le Tableau 3.1 sont pour une structure mixte ; en appli-
quant les formules de transformation données dans la section 1.12 nous obtenons le
Tableau 3.2, qui généralise les relations pour les différentes structures de régulateur.
182
3.2 Approche directe : méthode de Ziegler et Nichols
Tableau 3.2
Type de
parallèle
parallèle
mixte 1
mixte 2
régulateur
série
série
PID
PID
PID
PID
PI
PI
ã
P
Actions å
BP 2 × BPc 2,2 × BPc 2,2 × BPc 3,3 × BPc 1,7 × BPc 1,7 × BPc 1,7 × BPc
Procédé stable
Sur la boucle utilisée pour cet essai, nous avons Tosc
relevé :
Grc = 3
Tosc = 66 s
Lorsque l’on doit déterminer fréquemment les
réglages PID, il est pertinent de réaliser une
feuille de calcul Excel. Les valeurs ainsi calculées
en utilisant les formules du Tableau 3.2 donnent
Figure 3.4
les réglages de la Figure 3.5.
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183
3 Détermination des réglages d’un régulateur
La Figure 3.6 présente la réponse obtenue avec les réglages calculés pour la structure
mixte 1, structure ayant servi de base à Ziegler et Nichols.
100
1 minute
50
Nous avons ensuite changé la structure du régulateur. Pour chacune, nous avons enre-
gistré la réponse obtenue et relevé les performances.
Les courbes de la Figure 3.7 présentent les réponses obtenues avec les réglages calculés
pour les autres structures. Nous pouvons constater que la meilleure réponse est celle
présentée par la structure mixte 1.
50
(a)
50
(b)
100
50
(c)
(c)
100
50
(d)
100
50
(e)
Figure 3.7 – Réponses obtenues suivant la structure du régulateur utilisée :
d, PID parallèle ; PID mixte 2
Performances å
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TM (s) 35 35 27 27 27 27
1. Pour rappel, TEBF : Temps d’établissement en boucle ouverte, TM : Temps de montée, ITAE : Integrated
Time of Absolute Error. Ces termes sont définis à la section 1.13, « Performance d’une boucle de
régulation ».
185
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Remarque
Pour le réglage des régulateurs PID série, l’application des formules de transformation
amène au réglage Ti = Td = Tosc/4.
La dérivée ayant la même valeur que l’intégrale, cela conduit souvent à une réponse très
oscillante et présentant un dépassement important.
Procédé instable
Nous utilisons de nouveau la boucle de niveau du LIC201 (voir section 2.8.3).
Sur cette boucle, les oscillations entretenues ont été obtenues pour un gain critique
Grc de 4.15 (voir Figure 3.8).
La période des oscillations mesurée est :
Tosc = 74 s
Tosc = 74 sec
Figure 3.9 – Feuille de calcul Excel : valeurs des réglages pour une boucle de niveau
186
3.2 Approche directe : méthode de Ziegler et Nichols
100
50
Figure 3.10
50
Figure 3.11
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Tableau 3.4
TM (s) 26 s 17 s
187
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Tableau 3.5
Régulateur
P PI PID
Actions
Td 0 0 0,1 * Tosc
Tableau 3.6
1. Ces réglages sont extraits de l’ouvrage de Gregory K. Mc Millan « Tuning and control loop performance »
publié par Instrument Society of America (ISA).
188
3.2 Approche directe : méthode de Ziegler et Nichols
Les Figures 3.12 et 3.13 reproduisent les réponses obtenues avec ces réglages pour un
régulateur PID de structure mixte 1.
100
50
50
TM (s) 27 27 s 29 s
Pour faciliter les comparaisons, nous avons reproduit dans la colonne « Réponse ini-
tiale » les réglages PID mixte 1 du Tableau 3.3.
Dans cet exemple, nous constatons que la réponse lente donne le meilleur TEBF, c’est-à-
dire amène le plus rapidement la mesure au voisinage de la consigne. Les trois réglages
189
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Enseignements pratiques
Les résultats présentés permettent de dégager les règles pratiques suivantes : lorsque
les réglages produisent une réponse très oscillante, il suffit de diviser le gain par deux ;
inversement si une boucle est trop lente, il faut augmenter la valeur de gain de 50 %.
Temps
L
a
H ( p ) = e − pL
p
190 À partir des valeurs a et L, Ziegler et Nichols donnaient les réglages du Tableau 3.8.
3.2 Approche directe : méthode de Ziegler et Nichols
Tableau 3.8
Régulateur ã
P PI PID
Actions å
1 0,9 1,2
Gr
aL aL aL
Ti 0 3,3 * L 2*L
Td 0 0 0,5 * L
L’utilisation de la tangente de l’angle a n’est pas très simple, il est plus pratique de pro-
céder comme suit1.
La figure est complétée par la construction de la Figure 3.15 dans laquelle :
▶▶ Tm : retard ;
▶▶ Ta : temps de montée.
Tangente au point d’inflexion
Mesure (M)
100 de M
Commande (V)
V M
0 de M Temps
Tm Ta
Ziegler et Nichols ont constaté que le gain optimal était inversement proportionnel au
produit :
a.Tm
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Pour Ziegler et Nichols, la valeur de gain Gr d’un régulateur proportionnel doit être :
∆V ∆V Ta
Gr = = ×
a.Tm ∆M Tm
Remarque : Ziegler et Nichols n’utilisaient pas la notion de gain statique, nous pouvons
cependant noter que :
∆V 1
=
∆M Gs
Cette valeur de gain conduit à un rapport d’amplitude de 0,25, les auteurs précisent que
le gain critique Grc est :
∆V Ta 2 T
Grc = 2.Gr = 2 × × = × a
∆M Tm Gs Tm
Pour cette valeur de Grc, la période des oscillations Tosc est égale à environ quatre fois
le retard Tm :
Tosc = 4 × Tm
Ziegler et Nichols ont transformé leurs équations précédentes (voir Tableau 3.8) en rem-
plaçant les expressions Grc et Tosc par les valeurs ci-dessus, ce qui conduit aux valeurs de
réglages du Tableau 3.9.
Tableau 3.9
Régulateur ã
P PI PID
Actions å
∆V Ta T ∆V Ta 0,9 Ta ∆V Ta 1,2 Ta
Gr = a 0,9 = 1,2 =
∆M Tm GsTm ∆M Tm GsTm ∆M Tm GsTm
∆M Tm GT ∆M Tm GT ∆M Tm GT
BP (%) 100 = 100 s m 111 = 111 s m 83 = 83 s m
∆V Ta Ta ∆V Ta Ta ∆V Ta Ta
Ti 0 3,32 × Tm 2 × Tm
Td 0 0 0,5 × Tm
M2 = 67.6
M = 18.5
M1 = 49.1 V2 = 50
50
V1 = 40 V = 10
T = 13 s T = 57 s
1 2
Tm = 13 s ∆M = 18,5 %
Ta = 57 s DV = 10 %
Tableau 3.10
Régulateur
P PI PID
Actions
Ti 0 43 s 26 s
Td 0 0 6,5 s
50
100
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50
Figure 3.17
193
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Conclusion
Les réglages qui découlent des méthodes de Ziegler et Nichols conduisent souvent à
des réponses très rapides. Notre expérience nous amène fréquemment à pondérer ces
réglages pour améliorer la stabilité : diminution du gain, augmentation du temps d’in-
tégrale, réduction du temps de dérivée.
3.2.3 Variantes
Commande (V)
V M
0 de M Temps
T1 T2
À partir des paramètres retard T1, constante de temps T2 et gain statique Gs, Co-
hen et Coon proposent de calculer les réglages à l’aide des relations suivantes (voir
Tableau 3.11).
194
3.2 Approche directe : méthode de Ziegler et Nichols
Tableau 3.11
Valeur approchée
Régulateur P Valeur exacte
T1 << T2
Gain Gr
(
T2 1 + T1 / 3 × T2 ( )) T2
GsT1
GsT1
Bande proportionnelle BP GsT1 GsT1
100 × 100 ×
(
T2 1 + T1 / 3 × T2 ( )) T2
Valeur approchée
Régulateur PI Valeur exacte
T1 << T2
Gain Gr
(
T2 0,9 + T1 / 12 T2 ( )) T2
1,1 × GsT1
GsT1
Temps d’intégrale Ti
(
T1 30 + 3 T1 / T2 ( ))
3,3 × T1
(9 + 20 (T / T )) 1 2
Valeur approchée
Régulateur PID Valeur exacte
T1 << T2
Gain Gr
(
T2 1,3 + T1 / 6 T2 ( )) T2
0,8 × GsT1
GsT1
Temps d’intégrale Ti (
T1 32 + 6T1 / T2 ) 2,5 × T1
( 13 + 8T1 / T2 )
Temps de dérivée Td 4T1 0,4 × T1
(11+ 2T1 / T2 )
Comme pour les autres méthodes, nous avons réalisé une feuille de calcul Excel fon-
dée sur les réglages de Cohen et Coon. Les résultats obtenus sont les suivants (voir
Figure 3.20).
M2 = 67.6
M = 18.5
M1 = 49.1 V2 = 50
50
V1 = 40 V = 10
Tm = 13 s Ta = 57 s
Figure 3.20
La constante de temps T2 étant très supérieure au retard T1, nous choisissons les ré-
glages PID approchés.
196
3.2 Approche directe : méthode de Ziegler et Nichols
100
50
Figure 3.21
Dans le cas présent, la réponse obtenue est très oscillante ; les performances qui en
découlent sont médiocres (voir Tableau 3.12).
Tableau 3.12
Performances
TEBF (s) 338
TM (s) 26
Dépassement (%) 75
ITAE 712
Le Tableau 3.12 montre que les performances obtenues dans le cas présent sont très
médiocres comparées à celles du Tableau 3.7.
Tableau 3.13
Ti 4 × T1 2,3 × T1
Td 0,42 × T1 0,42 × T1
197
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Nous appliquons ces réglages à la boucle TIC101. Les résultats obtenus sont les suivants
(voir Tableau 3.14).
Tableau 3.14
100
50
100
50
198
3.3 Approche structurée : calcul des réglages à partir des paramètres …
Les résultats obtenus sont relativement éloignés des hypothèses des auteurs. Dans les
deux cas, une retouche des réglages est nécessaire.
Calcul des
réglages Modèle du Procédé
du régulateur
Consigne (C)
Régulateur Procédé Mesure (M)
Figure 3.26
199
3 Détermination des réglages d’un régulateur
L’approche décrite dans ce chapitre a pour but d’expliquer clairement la démarche uti-
lisée pour obtenir les réglages d’un régulateur. Cette démarche s’appuie sur les princi-
pales étapes suivantes :
▶▶ Spécification des performances attendues : rapidité de la réponse, dépassement, pré-
cision.
▶▶ À partir des caractéristiques du procédé, choix du type de régulateur (P, PI, PID…).
▶▶ Calcul des valeurs des actions PID.
▶▶ Éventuellement adaptation des valeurs à la structure du régulateur utilisé.
L’analyse théorique développée dans les lignes suivantes reprend la quatrième partie du
livre de Daniel Dindeleux, Technique de la régulation industrielle.
Y(p) H1(p)
M(p)
C(p)
G1(p) HR(p)
V(p)
Figure 3.27
Avec :
▶▶ M(p) : variation du signal issu du transmetteur (exprimé en %) ;
▶▶ C(p) : variation de la consigne (exprimée en %) ;
▶▶ X(p) : écart (C(p) – M(p)) ;
▶▶ V(p) : variation du signal de commande sur l’organe d réglage ;
▶▶ Y(p) : variation de la grandeur perturbatrice ;
▶▶ H1(p) : fonction de transfert perturbatrice ;
▶▶ HR(p) : fonction de transfert réglante ;
▶▶ G(p) : fonction de transfert du régulateur.
Rappel : nous exprimons les valeurs des signaux en pourcentage d’étendue d’échelle ;
leurs variations seront donc également exprimées de la même façon. Exemple : un
transmetteur a pour échelle de sortie le signal 4-20 mA.
Si M(p) = 2 mA, soit 1/8 de l’étendue d’échelle, nous dirons que M(p) = 12,5 %.
L’équation générale du système bouclé de la Figure 3.27 précédente est :
G( p ) H R( p ) H1( p )
M ( p) = C( p) × + (3.1)
1 + G( p ) H R( p ) 1 + G( p ) H R( p )
200
3.3 Approche structurée : calcul des réglages à partir des paramètres …
Exemple pratique
Appliquons la démarche à l’exemple de la section 2.7.2 Schémas fonctionnels (voir
Figures 2.41 et 2.42.
Qf
T1
1 Qc
Qc
T2 Qf
V
TT
M(p)
V(p)
G(p)
C(p)
(a)
T1(p) H1(p)
1(p) H2(p)
Qf (p) H3(p)
V M(p)
C(p)
G1(p) HR(p)
V(p) Qc
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(b)
Figure 3.28
201
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Critère de choix
Le choix d’un régulateur impose un ou plusieurs critères qui sont, si possible, simples à
utiliser et d’autre part compatibles avec la technologie PID classique. Nous allons donc
admettre deux critères de réglage que nous appellerons l’un idéal et l’autre parfait.
Critère idéal
La régulation est dite idéale si :
λ 1
G( p ) = × (3.2)
Tp H R( p )
λ
G( p ) × H R( p ) =
Tp
Et les fonctions de transfert des schémas fonctionnels des Figures 3.29a et 3.29b sont
alors identiques.
C(p) M(p)
G1(p) HR(p)
V(p)
(a)
C(p) M(p)
/Tp
(b)
Figure 3.29
Soit :
λ
M ( p) Tp 1
FT = = =
C( p) λ Tp
1+ +1
Tp λ
1
M ( p) = u ×
Tp
+1
λ
202
3.3 Approche structurée : calcul des réglages à partir des paramètres …
Soit :
λ
−
− 1 Tp
L M ( p) = u 1 − e
Figure 3.30
Cette réponse est dite idéale. Nous pouvons diminuer le régime transitoire en augmen-
tant l sans limite de stabilité. Alors, la stabilité est absolue et que le système bouclé
apériodique (dénominateur de fonction de transfert à racines réelles négatives).
Pour résumer, une régulation est idéale si la stabilité est absolue et si la fonction de
transfert est apériodique.
Critère parfait
La régulation est dite parfaite si :
λ 1 1
G( p ) = × × (3.3)
Tp 1 + θ p H R( p )
λ 1
G ( p ) × H R( p ) = ×
Tp 1 + θ p
et les fonctions de transfert des schémas fonctionnels des Figures 3.31 et 3.31b sont
identiques.
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λ
M ( p) Tp(θ p + 1) λ
FT = = =
C( p) λ 2
θTp + Tp + λ
1+
Tp(θ p + 1)
203
3 Détermination des réglages d’un régulateur
C(p) M(p)
G1(p) HR(p)
V(p)
(a)
C(p) M(p)
Tp(1 + p)
(b)
Figure 3.31
Deux types de réponse peuvent être créés (voir Figure 3.32) suivant le signe du discri-
minant ∆ du dénominateur (3.4). Quant à la stabilité, elle sera absolue puisque la partie
réelle a est négative :
1
α =−
θ
M
<0
Co + U
>0
Co
t
Figure 3.32
Gs
H R( p ) =
θ p +1
204
3.3 Approche structurée : calcul des réglages à partir des paramètres …
λ θ p +1
G( p ) = ×
Tp Gs
Posons
λ
T = θ et = GR ,
Gs
nous obtenons :
θ p + 1
G( p ) = GR × ⇒ Régulateur PI
θp
Sachant que la fonction de transfert d’un régulateur PI est :
Ti p + 1
G( p ) = GR ×
Ti p
Gs
H R( p ) =
(θ1 p + 1)(θ2 p + 1)
θ p +1
G( p ) = GR × ⇒ régulateur PI
θp
On retrouve la fonction de transfert d’un régulateur PI où on a affiché Ti = θ1 .
La régulation sera parfaite.
Gs
H R( p ) =
(θ1 p + 1)3
205
3 Détermination des réglages d’un régulateur
θ p +1
G( p ) = GR × 1 (θ p + 1)(θ4 p + 1)…(θn p + 1)
θ1 p 3
Nous obtenons la structure série d’un régulateur PID.D2…Dn –1.
En pratique, il est presque inconcevable d’utiliser une dérivée d’ordre supérieure à 1 et
on se limite volontairement aux actions PID classiques. Comme nous allons le voir, la
stabilité ne sera plus absolue mais limitée.
Si nous calculons la fonction de transfert d’une boucle de régulation PID de système
d’ordre supérieur à 3 (voir Figure 3.33), nous obtenons :
GB (Ti p + 1)(Td p + 1)
M ( p) Ti p(θ p + 1)4
FT = =
C( p) G (T p + 1)(Td p + 1)
1+ B i
Ti p(θ p + 1)4
206
3.3 Approche structurée : calcul des réglages à partir des paramètres …
Avec :
GB = GRGS
GR (Ti p + 1)(Td p + 1)
Ti p
Figure 3.33
Affichons
Ti = Td = θ
GB
θ p(θ p + 1)2
FT =
GB
1+
θ p(θ p + 1)2
GB
Le dénominateur D( p ) = 1 + est de la forme D( p ) = 1 + Z( p )
θ p(θ p + 1)2
Avec :
GB
Z( p ) =
θ p(θ p + 1)2
GB
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Z( jω ) =
jωθ ( jωθ + 1)2
GB
Module R =
ωθ (ω 2θ 2 + 1)
π
Déphasage ϕ = − − 2arctg ωθ
2
On s’aperçoit que le lieu coupe l’axe des
réels négatifs et qu’il est possible, en aug-
mentant Gr donc GB, de faire passer ce
Figure 3.34
lieu (en pointillé) par le point - 1.
207
3 Détermination des réglages d’un régulateur
La stabilité est limitée, ce qui entraîne une diminution des performances de la régu-
lation.
Tableau récapitulatif
Le Tableau 3.15 permet de choisir le type de t = régulateur en fonction des deux critères
précédents. À l’intérieur des cases se trouve le résultat de la stabilité de la boucle (abso-
lue ou limitée). Les cases grisées ne sont pas retenues pour le choix du régulateur.
Tableau 3.15
Régulateur ã
P PI PD PID
HR (p ) å
Gs Stabilité Stabilité
θp + 1 absolue absolue
Gs Stabilité Stabilité
(θ1p + 1) 3 limitée absolue
Gs Stabilité Stabilité
(θ1p + 1) n limitée limitée
k Stabilité Stabilité
p absolue absolue
k Stabilité Stabilité Stabilité
p(θ p + 1) absolue absolue limitée
k Stabilité Stabilité Stabilité
p(θ p + 1)2 limitée absolue limitée
k Stabilité Stabilité
p(θ p + 1)n limitée limitée
n>2
3.3.4 R
égulation proportionnelle et intégrale d’un système stable
du premier ordre
Rappel de définition
Nous avons vu au Chapitre 2 qu’un système stable est un système dont la fonction de
transfert identifiée est de la forme :
208
3.3 Approche structurée : calcul des réglages à partir des paramètres …
M( p ) Gs
H R( p ) = =
V( p ) (θ p + 1)n
avec n > 2 => Modèle de Strejc, représenté au chapitre précédent par l’équation (2.25).
Si dans l’équation 2.25, l’ordre n = 1 et que nous faisons apparaitre un retard pur
t > 0, la fonction de transfert évolue vers un modèle de Broïda définit précédemment
par l’équation (2.14) :
M( p ) Gs .e −τ p
H R( p ) = =
V( p ) (θ p + 1)
Dans toutes les démonstrations qui suivent, le modèle choisi pour les systèmes stables
sera donc ce procédé de premier ordre avec retard pur car ce modèle est très représen-
tatif des procédés industriels.
On se rappellera qu’il est toujours possible de transformer le modèle de Strejc en mo-
dèle de Broïda. Lorsqu’un système est asservi par un régulateur, la boucle constituée est
une boucle de régulation que nous appellerons plus brièvement régulation. Cette régu-
lation peut être instable (pompage) si les conditions de stabilité ne sont pas respectées.
Figure 3.35
M
<0
Co + U
>0
Co
t
Figure 3.36
Soit :
GB
Ti > 4θ . ⇒ réponse apériodique
(1 + GB )2
GB
Ti < 4θ . ⇒ réponse pseudo-périodique
(1 + GB )2
Figure 3.37
GB
Traçons le graphe de 4θ . (voir Figure 3.37).
(1 + GB )2
Toute la zone située sous la courbe correspond à ∆ < 0 soit un régime pseudo-périodique.
Nous constatons que la plus petite valeur de Ti donnant une solution apériodique indé-
pendante de GB est q.
Remplaçons donc Ti par q dans la fonction de transfert (3.5) :
GB
M ( p) θp 1
= = (3.6)
C( p) GB θ
1+ p +1
θ p GB
M
Ti =
Co u
GB = 2 GB = 1
Co
t
Figure 3.38
Figure 3.39
Nous avons démontré, dans l’étude précédente, que nous avions intérêt à poser Ti = q.
Dans ces conditions, la fonction de transfert devient :
GB −τ p
e
M ( p) θ p
FT = = avec GB = GR .GS(3.7)
C( p) GBe− τ p
1+
θp
Étude de la stabilité
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Comme il est impossible de calculer les racines du dénominateur, nous allons appliquer
le critère du revers1 (critère fréquentiel) pour déterminer la condition de stabilité de la
boucle.
Soit :
GB e −τ p
D( p ) = 1 + Z( p ) avec Z( p ) =
θp
GB e − jωτ J
Z( jω ) =
jωθ
GB
Module R =
ωθ –1 R
π R
Déphasage ϕ = −ωθ −
2
π Figure 3.40
ω0 =
(3.8)
2τ
Calculons maintenant le module Rω 0
GB
R= , en remplaçant par ω 0(3.8)
ω 0θ
GB
R=
πθ
2τ
1
Si nous voulons assurer une marge de gain de 0,5, il faut que R ≤ , D’où :
2
π θ
GB ≤ . (3.9)
4 τ
π θ 1
GR ≤ . .
4 τ GS
4.τ
BP ≥ G (3.10)
πθ s
212
3.3 Approche structurée : calcul des réglages à partir des paramètres …
Figure 3.41
Étude de la stabilité
Pour déterminer la condition de stabilité de la boucle, nous allons appliquer le critère
du revers (critère fréquentiel)1.
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Soit :
G
D( p ) = 1 + Z( p ) avec Z( p ) = B (1 + Td p )e −τ p
θp
Comme précédemment, remplaçons « p » par « jw » dans l’équation Z(p) ci-dessus.
GB
Z( jω ) =
jωθ
(1 + jωTd )e− jωτ (3.12)
GB
Module R = 1 + ω 2Td 2
ωθ
π
Déphasage ϕ = −ωθ − − arctg ω Td
2
PI D
Grâce à l’action de la dérivée, la pulsation critique « w 0 », qui crée un déphasage de – π,
aura pour effet de diminuer le module R(w 0) et donc d’augmenter GB, ceci pour une
même marge de gain, soit :
π
−π = −ω 0τ − − arctg ω 0Td (3.13)
2
π
Imposons ω 0Td = 1 avance de phase = +
4
L’équation (3.13) devient :
π π
− π = −ω 0τ − +
2 4
3π
ω 0τ =
4
3π
ω 0 = (3.14)
4τ
Calculons R(w 0) en remplaçant w 0 dans par l’expression (3.14) ci-dessus :
GB 2
Rω 0 = (3.15)
3πθ
4τ
Pour assurer une marge de gain de 0,5, il faut imposer :
1 G 2
Rω 0 ≤ soit B ≤ 0,5
2 3πθ
4τ
3π 2 θ
GB ≤ .
16 τ
θ
GB ≤ 0,83. (3.16)
τ
1 θ
GR ≤ 0,83. .
GS τ
214
3.3 Approche structurée : calcul des réglages à partir des paramètres …
ω 0Td = 1
1 4
Td = = τ
ω 0 3π
Td = 0, 4.τ
Dans le cas où le régulateur utilisé est configuré en bande proportionnelle BP, le rem-
1
placement dans (3.16) de GB = GR .GS et que GR = conduit aux formules de réglage
BP
(3.17) suivantes :
BP ≥ 1,2 τ G
θ s
Ti ≥ θ (3.17)
T = 0,4.
d
C(p) k
M(p)
GR
p
V(p)
Figure 3.42
kGR
M ( p) p kGR
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= = (3.18)
C( p) kG p + kGR
1+ R
p
En appliquant un échelon unité sur l’entrée, soit C(p) = u, la sortie M(p) devient :
kGR
M ( p) = u + (3.19)
p + kGR
215
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Co + u
Co
t
Figure 3.43
Nous remarquons que l’écart résiduel « x » s’annule en régime permanent, autrement
dit ∆M = ∆C = u, même avec une action proportionnelle seule, ce qui n’est pas le cas
avec un procédé stable.
Cette propriété permet de connaître, en boucle fermée, la classe du système stable ou
instable.
3.3.8 R
égulation proportionnelle dérivée et proportionnelle
intégrale d’un système intégrateur avec retard pur
C(p) + M(p)
V (p)
-
Figure 3.44
Rappel : un système intégrateur du énième ordre (n > 2) peut être assimilé à un système
intégrateur en série avec un système à retard pur, soit :
k ke −τ p
=
p(θ p + 1)n p
kGR
(1 + Td p)e −τ p
M ( p) p
= (3.20)
C( p) kGR −τ p
1+ (1 + Td p )e
p
216
3.3 Approche structurée : calcul des réglages à partir des paramètres …
kGR
Z( p ) =
p
(1 + Td p ).e−τ p(3.21)
Étude de la stabilité
Calcul des conditions de stabilité de la fonction de transfert (3.21).
Comme précédemment, remplaçons « p » par « jw » dans l’équation Z(p) ci-dessus et
traçons le lieu de transfert (voir Figure 3.45).
kGR J
Z( jω ) = (1 + jω Td ).e − jωτ
jω
kGR 2 2
Module R = ω 1 + ω Td
–1 R
π
Déphasage ϕ = − − ω τ + (3.22)
2
arctg ω T
R
d
π
En imposant une avance de phase à
4
l’action dérivée, déterminons la pul-
sation « w 0 » qui crée un déphasage de
ϕ =- p.
π
ϕ = −π = − − ω 0τ − arctg ω 0Td
2
π
+
4
π π
−π = − − ω 0τ +
2 4
3π
ω 0τ =
4
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D’où
3π Figure 3.45
ω 0 = (3.23)
4τ
kGR 2
Rω 0 =
3πθ
4τ
3π 2
GR ≤ (3.24)
16kτ
217
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Calculons Td :
Nous avons imposé ω 0Td = 1 (avance de phase), d’où :
1 4
Td = = τ
ω 0 3π
Td = 0,4.τ
Dans le cas où le régulateur utilisé est configuré en bande proportionnelle BP, les ré-
glages deviennent :
BP ≥ 1,2 k
Td = 0,4.τ (3.25)
Remarque
Dans le cas où l’on utilise une action intégrale, la stabilité n’est pas remise en cause si
on impose Ti ≥ 10.Td .
218
3.4 Choix d’un régulateur et calcul du réglage des actions P, I, D
Tableau 3.16
Remarque
Les valeurs du rapport sont des ordres de grandeur.
Tableau 3.17
Régulateur ã
P PI PID
Actions å
θ 1 π θ 1 θ 1
GR * * * 0,835 * *
τ GS 4 τ GS τ GS
Ti ∞ Q Q
Td 0 0 0,4 *t
Avec :
▶▶ Gs : gain statique du procédé ;
▶▶ q : constante de temps ;
▶▶ t : retard pur.
En ce qui concerne les procédés intégrateurs, voir Tableau 3.18.
Tableau 3.18
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Régulateur
P PI PID
Actions
π π 0,835
GR
4Gτ 4Gτ Gτ
Ti ∞ 5*t 4,8 * t
Td 0 0 0,4 * t
219
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Avec :
▶▶ G : gain du procédé ;
▶▶ t : retard pur.
Remarque
Dans le calcul des valeurs Ti et Td, faire attention aux unités utilisées lors de l’identifica-
tion du procédé et celles employées sur le régulateur.
Procédés stables
Nous avons vu à la section 1.12.1 que les régulateurs sont organisés selon diffé-
rentes structures. Pour faciliter l’utilisation de ce livre, nous donnons les formules
permettant de calculer les valeurs des actions PID pour les différentes structures
de PID.
Tableau 3.19
I θ GS .τ θ GS .τ θ + 0,4τ θ + 0,4τ
0,8 0,75
220
3.4 Choix d’un régulateur et calcul du réglage des actions P, I, D
Tableau 3.20
Dahlin1 θ Ti = θ Td = 0,5.τ
GR =
GS (θB + τ )
θB : constante de temps
de la boucle fermée
Réglage limite θB = 0
Alors :
θ
KRmax =
GS .τ
Haalman2 2.θ Ti = θ Td = 0
GR =
3.GS .τ
Pemberton θ Ti = θ Td = 0
GR =
GS .τ
Van Der Grinten3 GR = 0,5 τ τ .θ
Ti = +θ Td =
2 (τ + 2.θ )
Exemple d’application
Reprenons le procédé stable identifié à la section la section 2.8.2 (comparaison des ap-
proches d’identification). L’exemple traitait de la boucle de température de l’échangeur
thermique de la figure 3.70. Nous appliquons, sur cet exemple, la démarche que nous
venons de présenter.
1. E.B Dahlin, « Designing and tuning digital controllers », Instruments & Controls_ vol 41 June 1968 :
2. A. Haalman, « The adjustment of continuous controllers », Revue A VIII. 4, 1966.
3. Van der Grinten : cité par Haalman.
221
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Figure 3.46
Dans un premier temps, nous retenons comme paramètres de ce procédé ceux obtenus
par la méthode de Broïda, à savoir :
▶▶ Gain statique Gs = 1,83 ;
▶▶ Constante de temps q = 37 s ;
▶▶ Retard pur t = 18 s.
L’utilisation des formules de détermination des réglages nous conduisent aux valeurs
du Tableau 3.21.
Tableau 3.21
Le choix du régulateur est déterminé par l’ordre de grandeur du rapport q /t. Dans le
cas présent :
θ
= 2,02
τ
ce qui conduit, d’après le Tableau 3.15, à choisir un régulateur de type PID. Les valeurs
qui seront affichées sur le régulateur dépendront de la structure du régulateur.
TIC101
100
Réglages
75 Options
Auto
50 Manu
Auto
25
0
Mesure Consigne Sortie
65.0 65.0 48.5
Nous retenons un PID de structure mixte 1 car ce schéma est très fréquent dans les
régulateurs numériques actuels. La Figure 3.47 représente la réponse obtenue dans ce
contexte ; la dérivée est configurée sur l’écart.
Les performances ainsi obtenues sont :
▶▶ Temps d’établissement en boucle fermée : 57 s ;
▶▶ Temps de montée : 34 s ;
▶▶ Dépassement : 11,51 % ;
▶▶ ITAE : 178.
Figure 3.48
La Figure 3.48 présente la réponse obtenue, avec les mêmes réglages mais avec la dérivée
placée sur la mesure et non plus sur l’écart.
Dans ce cas, les performances ainsi obtenues sont :
▶▶ Temps d’établissement en boucle fermée : 72 s ;
▶▶ Temps de montée : 40 s ;
▶▶ Dépassement : 14 % ;
▶▶ ITAE : 223.
Cette configuration a l’avantage d’appliquer, sur l’organe de réglage, un signal moins
brutal ; la contrepartie étant que TEBF et TM sont plus longs, la performance globale
est moins bonne.
Au chapitre 2, dans la section 2.9 consacrée à l’identification numérique, pour ce même
procédé nous avions obtenu le résultat suivant (voir Figure 3.49).
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Figure 3.49
223
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Dans un deuxième temps, calculons les réglages du régulateur en utilisant les para-
mètres du procédé obtenus à l’aide de l’identification numérique, soit :
▶▶ Gain statique Gs = 1,83 ;
▶▶ Constante de temps q = 32 s ;
▶▶ Retard pur t = 19 s.
Nous constatons que les valeurs obtenues sont légèrement différentes de celles données
par les méthodes graphiques ; cependant les paramètres sont du même ordre de gran-
deurs. L’utilisation des formules du Tableau 3.19 appliquées à ces nouveaux paramètres
nous conduit aux réglages suivants (voir Figure 3.50).
Figure 3.50 – Calcul des valeurs de réglages pour le procédé identifié à la Figure 3.49
θ
Dans le cas présent : = 1,68 ce qui conduit, d’après le Tableau 3.15, à choisir un régu-
τ
lateur de type PID. Cependant le rapport est à la limite ; si le comportement observé
s’avérait peu satisfaisant, il faudrait alors envisager une autre stratégie de contrôle.
Pour pouvoir comparer avec le cas précédent, nous conservons un régulateur de type
mixte 1.
Figure 3.51
224
3.4 Choix d’un régulateur et calcul du réglage des actions P, I, D
Pour tester la réponse de cette boucle à une perturbation, nous appliquons une varia-
tion en échelon de + 10 % de la pression P1. L’augmentation de la pression entraîne
une augmentation du débit Qc, qui induit une augmentation de la température T1. La
réponse obtenue est présentée à la figure 3.53.
225
3 Détermination des réglages d’un régulateur
100
50
Diminution du
signal de sortie
Instant
d’application de la
variation de pression
Figure 3.53
Il s’écoule environ une dizaine de secondes entre le moment où la perturbation est appli-
quée et l’instant où la mesure commence à évoluer. Dès que le régulateur détecte l’évolu-
tion de la température, il réagit en diminuant l’amplitude du signal de sortie pour rame-
ner la mesure sur la consigne. L’action corrective n’est pas immédiate, il faut un certain
temps (environ 1 min. 30 s) pour que la mesure s’aligne de nouveau sur la consigne.
Nous constatons que le régulateur remplit son rôle. Cependant, si cette perturbation est
fréquente, il faudra améliorer le schéma de régulation en ayant recours à une régulation
de tendance. Cette solution est développée dans le prochain chapitre.
Remarque
La démarche de détermination des réglages a pour objet de donner un jeu de para-
mètres PID ; rien n’empêche l’utilisateur de retoucher les réglages – notamment le gain
du régulateur – pour modifier l’allure de la réponse.
Procédés intégrateurs
Synthèse des réglages
Le Tableau 3.22 présente les formules de réglages des actions adaptées aux différentes
structures de régulateur pour des procédés intégrateurs.
Tableau 3.22
226
3.4 Choix d’un régulateur et calcul du réglage des actions P, I, D
Exemple d’application
Pour mettre en œuvre les réglages du Tableau 3.20, nous reprenons l’exemple du pro-
cédé intégrateur de la Figure 2.75
FT FT
201 202
51.5
LIC201 LT
201
M 56.1
FT
203
54.3
Figure 3.54
k.e −τ p
H ( p) =
p
L’identification par une méthode numérique a donné les valeurs ci-après. Coefficient
d’intégration :
▶▶ k = 0,0313 ;
▶▶ t = 19,6 s.
227
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Sortie = 100 %
Mesure
Mesure = consigne = 55 %
Consigne = 65 %
Sortie = 50 %
Figure 3.57
Performances mesurées :
▶▶ Temps d’établissement en boucle fermée : 80 s ;
▶▶ Temps de montée : 20 s ;
▶▶ Dépassement : 78,7 % ;
▶▶ ITAE : 423.
228
3.4 Choix d’un régulateur et calcul du réglage des actions P, I, D
Un procédé instable réglé avec une action intégrale présentera un dépassement relative-
ment important, comme le montre la Figure 3.57. Il y a un effet cumulatif de l’intégrale
du procédé et de celle du régulateur.
50
Figure 3.58
Nous constatons que la mesure rejoint la consigne même en l’absence de l’action inté-
grale. C’est la particularité des procédés intégrateurs ; en effet c’est le procédé qui fait
office d’action intégrale.
Les performances mesurées sont très honorables :
▶▶ Temps d’établissement en boucle fermée : 91 s ;
▶▶ Temps de montée : 37 s ;
▶▶ Dépassement : 39 % ;
▶▶ ITAE : 431,4.
Donc, pour stabiliser un procédé intégrateur, il suffit d’utiliser un simple régulateur à
action proportionnelle seule.
50
Figure 3.59
229
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Remarque
Pour que les résultats soient probants, le procédé doit être amené dans sa plage de
fonctionnement normale. Le démarrage de l’autoréglage doit se faire lorsque la mesure
est stabilisée.
230
3.5 Les fonctions d’autoréglage
1. K.J. Aström, T. Hägglund, Automatic Tuning of PID Controllers, ISA Instrument Society of America,
1988.
231
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Figure 3.61
De plus, la boucle doit être placée dans sa zone de fonctionnement normal. Il faut at-
tendre que la mesure soit stable avant de lancer la séquence d’autoréglage. Pour cela, il
suffit de cliquer sur le bouton test.
232
3.5 Les fonctions d’autoréglage
Figure 3.62
Relay
Capture
Process
Dynamics
SP
S Process
Control Measurement
PV Function
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Figure 3.63
Le système mis en œuvre pour identifier la dynamique du procédé s’appuie sur l’oscil-
lation d’un relais avec hystérésis. Le recours à ce type de relais facilite la mise en oscil-
lation de la boucle. Le régulateur n’est donc plus utilisé pendant la durée de l’opération ;
pendant l’identification, le régulateur est commuté en mode LO (Local Override) ; sa
sortie varie suivant deux états. Durant cette phase, la boucle, sous le contrôle de ces
états, provoque l’oscillation du procédé.
233
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Relay Output
Process Output PV
SP a
T
time
Figure 3.64
4.d
Ku =
π .a
Avec :
▶▶ a : amplitude des oscillations de la mesure (PV) ;
▶▶ d : amplitude du relais.
La période ultime est la période des oscillations mesurée à partir de la réponse obtenue.
Une fois le gain ultime et la période ultime déterminés, l’utilisateur peut choisir diffé-
rentes méthodes pour déterminer les réglages du régulateur.
Figure 3.65
234
3.5 Les fonctions d’autoréglage
Figure 3.66
Figure 3.67
235
3 Détermination des réglages d’un régulateur
Figure 3.68
Ensuite, en fonction des choix effectués, DeltaV Tune effectue la détermination des
réglages du régulateur choisi (voir Figures 3.69 et 3.70).
Figure 3.69
Figure 3.70
Avant de transférer les réglages dans le régulateur, une fonctionnalité permet de simu-
ler la réponse et de s’assurer de la conformité aux performances attendues (voir Figure
3.70).
236
3.6 Synthèse des réglages des régulateurs PID
Conclusion
Les fonctions d’autoréglage, si elles s’appuient sur des outils performants, sont des ap-
plications intéressantes qui permettent de mieux connaître son procédé et de faciliter le
réglage de la plupart des boucles de régulation industrielles. En revanche nous recom-
mandons une extrême prudence lors de l’utilisation d’applications peu documentées et
présentées comme « magiques ».
C M C M
Tosc
Définit la rapidité Définit la rapidité
M
C C M
Définit la précision Définit la précision
Figure 3.71
237
3 Détermination des réglages d’un régulateur
0,4.∆M ∆M
0,28.∆M ∆M
t1
∆t
t2
()
Paramètres procédé : Paramètres procédé :
- Gs (gain statique) = ∆M / ∆V;
- k(coefficient d’intégration)
- (dynamique) = 5.5 (t2 – t1);
k = ∆M / (∆V.∆t);
- (retard) = 2.8 t1 – 1.8 t2.
- (retard).
Figure 3.72
238
Tableau 3.23 – Synthèse des formules de transformation
239
Régulation multiboucles
Vanne (V)
Mesure (M)
Retard Inertie
( ()
Figure 4.1
Figure 4.2
Cette situation se rencontre pour des procédés à fort retard et faible dynamique.
241
4 Régulation multiboucles
Vanne (V)
V
Mesure (M)
M
t Coefficient d’intégration :
Retard
k = tv
Figure 4.3
Figure 4.4
242
4.2 Les schémas multiboucles
la régulation qualitative optimale (RQO). Cette stratégie est simple sur le plan théo-
rique et très facile à implémenter sur un système configurable (régulateur numérique,
SNCC ou API).
Figure 4.5
Exemples d’application
Split range sur un séparateur
Un séparateur est un équipement utilisé dans le domaine pétrolier pour séparer, par
gravitation, les différents composants contenus dans un pétrole brut. Généralement, le
fluide qui sort d’un puit contient du pétrole brut, de l’eau et du gaz. L’eau, produit le plus
lourd, est récupérée en bas du séparateur. Le pétrole brut sort au niveau intermédiaire.
La Figure 4.6 présente le schéma de principe d’un séparateur.
243
4 Régulation multiboucles
Sortie
Piège à Compartimentage
gaz
liquide des vapeurs
Entrée
Gaz
Huile
Huile
Eau
Le gaz, fluide le plus léger, est contenu dans la partie supérieure de l’équipement. Le
gaz est normalement envoyé vers un compresseur ; cependant, en cas d’élévation trop
importante de la pression, il peut être envoyé à la torche. Pour gérer ce fonctionnement,
une régulation en split range est utilisée (voir Figure 4.7).
B
Gaz vers la torche
PIC
A
PIC Gaz vers
compresseur
PT
PT
244
4.2 Les schémas multiboucles
faut maîtriser la température et donc refroidir le mélange ; pour cela, on fait circuler un
fluide de refroidissement dans la double enveloppe.
Deux fluides sont donc nécessaires. Chaque fluide est contrôlé par une vanne de ré-
gulation. Le signal de sortie du régulateur commande deux vannes : l’une assure le
chauffage, la seconde le refroidissement. Pour réaliser la stratégie de régulation appro-
priée, chacune des vannes n’est active que sur une partie du signal de commande (voir
Figure 4.9). La réalisation pratique de la loi de commande est présentée à la fin de ce
paragraphe.
TT
Course du
clapet de la A S O
vanne M
S
F
0 50 100 %
Ouverte 100
Fluide Froid
75
A
O
nne
50
nne
Va
S
F
Va
0 50 100 %
25 Fluide Chaud
% du signal
Fermée
25 50 75 100 du régulateur
Figure 4.8 Figure 4.9
Dans ce type de split range, le sens d’action des vannes est opposé : la vanne de re-
froidissement est de type OMA (Ouverte par manque d’air), la vanne de chauffage
est de type FMA (Fermée par manque d’air). La vanne de chauffage fonctionne, par
exemple, sur la plage de 50 et 100 % du signal ; elle est inactive entre 0 et 50 %. La
vanne de refroidissement est en pleine ouverture à 0 % du signal et se ferme progres-
sivement lorsque le signal augmente. Elle atteint sa position de fermeture à 50 % du
signal de commande.
Ainsi, lorsque la température est inférieure à la consigne affichée, le régulateur génère
un signal de sortie élevé (> 50 %) qui entraîne l’ouverture de la vanne de chauffe et
simultanément la fermeture de la seconde vanne. Lorsque la réaction est exothermique,
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245
4 Régulation multiboucles
Tableau 4.1
Course du
clapet de la
vanne
Ouverte 100
Va
nn B
75 eA nne
Va
50
25
Fermée % du signal
25 50 75 100 du régulateur
Figure 4.10
Les valeurs indiquées ci-dessus sont réglables, comme nous le verrons dans les lignes
suivantes.
246
4.2 Les schémas multiboucles
O
Vanne petit débit
A
M
F
100 %
0
Vanne gros débit
O
F
100 %
Figure 4.11
Le rôle de chaque vanne est de compenser les variations du gain statique du procédé
dans une zone particulière. Le dimensionnement (notamment le CV) et la définition de
la plage de travail de chacune des vannes doivent être déterminés avec grand soin. La
Figure 4.13 présente le schéma de principe de cette régulation1.
1. Le lecteur confronté à ce problème délicat pourra consulter les références suivantes : F.G. Shinskey,
Process Control System, Mc Graw Hill ; G.K. Mc Millan, pH Control, Instrument Society of America.
247
4 Régulation multiboucles
pH
14
Zone basique
7
Zone acide
Petite Petite
base acide
Grande Grade
base acide Signal de
F
0% 100 % commande
Figure 4.12
A
M
A
B C
Vanne gros débit Vanne gros débit
A I
S D
E E
Figure 4.13
Répartiteur de chaudière
La particularité de cette application est l’utilisation d’un module split range pour
contrôler non pas des organes de réglage mais un ensemble d’équipements procédé. La
Figure 4.14 présente la régulation d’un réseau vapeur.
248
4.2 Les schémas multiboucles
Commandes (%)
1
re
Dèv
2
diè
ière
u
ha
erse
aud
C
Ch
Mini technique Chaudière 1
Mini technique Chaudière 2 Sortie PIC (%)
Déverse
Déverse
Consommateurs vapeur
Figure 4.14
1. Pour plus d’explication sur les positionneurs, voir Le Carnet du régleur.
249
4 Régulation multiboucles
Figure 4.15
Positionneur numérique
Avec cette technologie, l’ajustement est beaucoup plus simple. Comme le montre la Fi-
gure 4.16 présentant un positionneur Siemens modèle Sipart PS2, il suffit de paramétrer
dans le positionneur les valeurs définissant le déplacement de chacune des vannes du
split range.
Les combinaisons possibles SPRA/SPRE sont :
▶▶ croissant/décroissant ;
▶▶ décroissant/croissant ;
▶▶ décroissant/croissant ;
▶▶ croissant/croissant.
Réalisation électronique
Aujourd’hui, la réalisation d’un split range est implémentée dans le SNCC ou l’API.
Dans ces dispositifs, la bibliothèque de fonction dispose d’un module dédié. Chaque
vanne utilisée est réglée sur une course standard, c’est-à-dire que la manœuvre de
son clapet utilise la totalité du signal 4-20 mA. Ainsi dans le cas d’une vanne FMA, la
vanne est en position fermée pour un signal de 4 mA (0 %) et atteint sa pleine ouverture
lorsque le signal est à 20 mA (100 %) ; c’est le contraire pour une vanne OMA : un cou-
rant de 4 mA ouvre la vanne au maximum, un signal de 20 mA amène la vanne dans
sa position fermée.
250
4.2 Les schémas multiboucles
y=x
100 %
Positionneur 1
7.SDIR = FALL
Course de réglage
totale
Positionneure
7.SDIR = riSE
0% lw
100 %-SPRE 100 %-SPRE SPRE SPRE 100 %
[0 % a 100 %]
Positionneure 1 Positionneure 2
Plage de réglage 1 Plage de réglage 2
Figure 4.17
251
4 Régulation multiboucles
Le bloc Split Range (Splitter Function Block) reçoit sur son entrée CAS_IN le signal de
sortie du régulateur PID. Dans l’exemple de la Figure 4.17, le bloc Split Range génère
deux signaux de commande (sorties OUT_1 et OUT_2) qui vont piloter via les sorties
analogiques AO les deux vannes utilisées. Il est possible de configurer ce module pour
commander trois, voire quatre vannes. La stratégie de manipulation de chaque vanne
est configurée dans le bloc split range présenté à la Figure 4.18.
La configuration d’un bloc split range consiste à définir les valeurs correspondant aux
positions ouverte et fermée de chaque vanne. Les paramètres IN_ARRAY caractérisent
les valeurs d’entrée et leur réglage (setting) ; les paramètres OUT_ARRAY permettent
de définir la position de la vanne.
Paramétrage des
valeurs d’entrée
Signal
Signaux de Valeurs de réglage
d’entrée
commande
Paramétrage des
vers les valeurs de sortie
vannes
Figure 4.18a Figure 4.18b
Y
OUT_ARRAY
Va
nn e2
e1 nn
Va
X
IN_ARRAY
49 51
Figure 4.19
Cette approche est très facile et très souple à mettre en œuvre. Elle permet de réaliser
des configurations avec des zones mortes ou au contraire avec des chevauchements. Il
est possible d’ajuster la configuration « on line » et ainsi d’obtenir un réglage précis de
la course de chaque vanne. Autre intérêt majeur : les vannes sont réglées sur leur course
nominale.
252
4.2 Les schémas multiboucles
Pour un actionneur donné, le sens de variation de la commande ainsi que la plage utili-
sée vont dépendre d’une part de l’effet de la grandeur réglante contrôlée sur la grandeur
réglée, ensuite de la sensibilité induite, et enfin de la réalisation du split range dans le
positionneur ou dans un module électronique.
100 %
Pourcentage du signal =
Nombre de vannes à commander
Cette approche a l’avantage de la simplicité mais n’est pas sans inconvénient : les varia-
tions induites par chaque actionneur ne sont certainement pas identiques. L’effet engen-
dré sur le procédé ne sera pas le même selon la vanne utilisée et la plage de fonctionne-
ment. Les réglages du régulateur seront adaptés dans un cas mais pas forcément dans
l’autre.
La seconde approche consiste à paramétrer différemment la plage de fonctionnement
de chaque actionneur (voir Figure 4.16). Un ajustement précis de la plage de commande
de chaque vanne est nécessaire. En contrepartie, l’action de chaque organe de réglage
sur le procédé conduit à une réponse homogène, quelle que soit la plage de fonctionne-
ment utilisée.
253
4 Régulation multiboucles
Bande morte
Sortie procédé (%)
Zone 2
Zone 1 Zone 3
0
0 100
Entrée procédé (% de l’échelle)
Figure 4.20
Les Figures 4.20, 4.21 et 4.22 présentent la solution PID Gainshed proposée par Emer-
son. Ce module est utilisé pour réduire les effets des non-linéarités du procédé sur les
performances de la boucle. Cette approche suppose que le procédé est non linéaire sur
l’ensemble de sa plage de fonctionnement mais qu’il est linéaire à l’intérieur de chacune
des zones définies.
Le bloc PID Gainshed possède trois zones de réglage distinctes. Pour chacune, il fournit
un jeu de paramètres P, I et D spécifiques. Deux limites définissent la frontière entre
chaque zone. Les réglages P, I, D sont commutés automatiquement lorsque le régulateur
évolue d’une zone à l’autre. Une plage d’interpolation permet d’assurer une transition
progressive (et donc un passage sans à-coup) des réglages.
Le paramétrage du bloc s’effectue à partir de la vue de détail (voir Figure 4.21).
La variable qui pilote l’adaptation des réglages PID peut être la mesure, la sortie du bloc
PID ou une autre variable auxiliaire (voir Figure 4.22).
Variable de référence
Figure 4.21
Choix de la
variable de
référence
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Figure 4.22
255
4 Régulation multiboucles
30 40 30
PID1 < PID2 PID1 > 40
PID2
30 40
(a) (b)
Figure 4.23 − a, secteur bas (Le sélecteur bas choisit le signal le plus faible
et le transfert à la sortie) ; b, sélecteur haut (le sélecteur haut sélectionne
le signal le plus élevé et le communique à la sortie)
En général, les entrées du sélecteur reçoivent les signaux issus des sorties de régulateur ;
la sortie du sélecteur est reliée à une vanne régulatrice (voir Figure 4.24).
Mesure A Mesure B
Point de Point de
PID A PID B
consigne A consigne B
Sortie A
< Sortie B
Rebouclage
de la sortie Rebouclage
vers PID A de la sortie
vers PID B
Exemple de rebouclage
La Figure 4.25 présente l’interconnexion des modules d’un système DeltaV. La borne
BKCAL_SELi est la valeur de sortie du sélecteur associée à SEL_i pour remonter vers
un bloc de fonction PID situé en amont. Côté régulateur, la connexion BKCAL_IN est
la valeur d’entrée analogique et l’état de la sortie BKCAL_OUT d’un bloc aval qui est
utilisé par un bloc pour le transfert sans à-coup. Cette connexion est nécessaire si le
PID est un maître d’un autre module en cascade.
Module Control Selector Function Block
OUT_HI_LIM
SEL_TYPE OUT_LO_LIM
SEL_1
Signal Output
SEL_2 OUT
AI Sort Limiting
Function OUT SEL_3
Block BKCAL_SEL1
BKCAL_OUT BKCAL_SEL2
BKCAL_IN MODE
Status
BKCAL_IN BKCAL_OUT BKCAL_SEL3
Flow Controller
IN PID
OUT OUT
Function AO
Block Function
SEL_1 Control CAS IN
Block
Selector
Pressure Controller SEL_2 Function
PID Block
Function
IN OUT
Block
AI
Function
Block OUT
BKCAL_IN BKCAL_SEL2
BKCAL_IN BKCAL_SEL1
Figure 4.25
Exemples d’application
Régulation d’une pompe centrifuge
La pression présente à l’aspiration d’une pompe centrifuge doit avoir une amplitude
suffisante, sinon la pompe risque de caviter. La cavitation est un phénomène qui peut
endommager gravement la machine et qui se produit lorsque la pression du liquide tra-
versant la pompe devient inférieure à la pression de vapeur du liquide. Il se forme alors
des bulles de gaz dans le liquide. Leur implosion libère des ondes de pression qui, loca-
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lement, peuvent atteindre des valeurs très élevées entraînant des détériorations sévères.
Le moyen le plus simple de protéger la pompe est d’installer à l’entrée de la pompe un
pressostat (PSL) qui arrêtera immédiatement la machine si la pression devient infé-
rieure à un seuil défini par le constructeur de la pompe (voir Figure 4.26).
FT FIC
PSL
Pression
aspiration
Figure 4.26 257
4 Régulation multiboucles
C’est la solution généralement utilisée sur les pompes de petite et moyenne puissances.
Pour des machines plus puissantes (plusieurs centaines de kilowatts ou de mégawatts),
on va chercher dans un premier temps à éviter l’arrêt de la machine, ce qui d’une part
entraînerait des pertes de production et d’autre part induirait des redémarrages intem-
pestifs générant des appels de courant important ; sur des telles machines, le nombre de
redémarrages par heure est limité.
Pour ce faire, on a recours à une régulation override (voir Figure 4.27).
Figure 4.27
Dans le cas de la Figure 4.27, le schéma met en œuvre deux régulateurs. Chacun gère
une grandeur particulière. Ces régulateurs n’ont pas le même rôle. Le régulateur princi-
pal assure la régulation en fonctionnement normal, le secondaire prend le relais lorsque
le fonctionnement de la pompe s’approche de la pression critique ; il a donc un rôle de
protection.
Dans le cas d’une pompe centrifuge, le régulateur principal (PIC2) pilote le débit ou la pres-
sion de refoulement ; le régulateur secondaire (PIC1) surveille la pression d’aspiration.
C’est le module sélecteur qui va commuter la grandeur régulée. Si la vanne est de type
FMA (Fermée par manque d’air) il faut utiliser un sélecteur bas ; en revanche, si la
vanne est de type OMA (Ouverte par manque d’air) le sélecteur sera de type haut.
Explication : la pression d’aspiration ne doit pas descendre en dessous de 3 bars (par
exemple). Le point de consigne du régulateur d’aspiration sera donc réglé à 3 bars. Si la
pression est supérieure à 3 bars, la sortie du régulateur a une valeur élevée. Lorsque la
pression d’aspiration s’approche de la consigne, le signal de sortie du régulateur PIC1
diminue jusqu’à devenir inférieur au signal de PIC2. Le sélecteur bas sélectionne ce si-
gnal qui est transmis à l’organe de réglage. La vanne se ferme en partie, ce qui entraîne
la diminution du débit et de la pression de refoulement (aval VR) et la remontée de la
pression d’aspiration.
Sur cette simulation, le point de consigne du régulateur PIC est à 1,8 bar, la pression
d’aspiration est de 2,5 bars. Le fonctionnement est normal ; c’est le régulateur FIC qui
est actif et pilote la vanne de régulation pour obtenir le débit de consigne 80 m3/h.
Sur cette phase de fonctionnement, la pression d’aspiration a baissé, elle est proche de la
consigne de sécurité de 1,8 bar. Le régulateur PIC prend le relais pour refermer la vanne
de régulation et réguler sur cette valeur. On observe que la valeur du débit n’est plus à
la consigne de 80 m3/h.
258
4.2 Les schémas multiboucles
PIC
A 2.5 b
82.8
< 81.8 FIC
A 80.0 m3/h
2.5 81.8
Perturbation 80.0
PIC
A 1.8 b
80.0
< 81.0 FIC
A 78.0 m3/h
1.8 80.0
Perturbation 78.0
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259
4 Régulation multiboucles
FIC4
Régulateur
C.I de débit
JIC3
C.I Régulateur
de
puissance FT4
JT3 FMA
Pression Pression
PT1 PT2
aspiration Aval vanne
régulatrice
Figure 4.30
Remarque
La commande d’une pompe centrifuge peut également être réalisée par un variateur.
Dans ce cas, le sélecteur agira sur la consigne de vitesse du variateur.
PIC1
PIC2
C PIC 1 PIC 2 C
Aspiration Refoulement
By pass
COMPRESSEUR
Figure 4.31
260
4.2 Les schémas multiboucles
Consigne de sécurité
pression haute
FIC < PIC PT
FT
Régulation en marche
normale
Figure 4.32
En marche normale, le procédé est régulé en débit par le régulateur FIC. Si la pression
PT à l’intérieur de la colonne se rapproche du point de consigne de sécurité, le régula-
teur PIC prendra le relais ; le procédé sera alors commandé en pression.
qui fermera la vanne d’entrée, ce qui interrompra la livraison (ce que l’on cherche à
éviter).
Lors d’une livraison, la vanne d’entrée XV est ouverte, le débit (mesuré par FT) dans
l’installation est réglé par FIC qui commande la vanne de régulation FCV. La pression
terminale est mesurée par le capteur PT. La consigne du régulateur PIC est réglée à une
valeur légèrement supérieure au point de déclenchement du pressostat PSH qui en cas
de déclenchement ferme la vanne XV. Cette consigne est fixe. En cas d’augmentation de
la pression PT, la sortie de PIC devient inférieure au signal de sortie de FIC . Le sélec-
teur bas va sélectionner ce signal ; la vanne de régulation va se refermer. Le réglage des
actions proportionnelle et intégrale de PIC doit permettre une dynamique rapide. Dans
cette application, on recherche une réponse rapide, la précision est secondaire.
261
4 Régulation multiboucles
PIC PT
< FIC FT
PSH
Ligne principale
XV
Terminal de livraison
Figure 4.33
Choix du sélecteur
Le choix du type de sélecteur (bas ou haut) et des paramètres utilisés dépendent du
sens d’action des régulateurs et du sens de fonctionnement de l’organe de réglage. Les
paramètres utilisés doivent agir dans le même sens.
Pour illustrer la démarche de conception d’un système override, reprenons l’exemple de
la pompe centrifuge (voir Figure 4.30) : dans ce processus nous avons quatre grandeurs
à gérer et une seule grandeur réglante.
Analyse de l’évolution de ces grandeurs, les unes par rapport aux autres
Tableau 4.2
Variation du signal
de commande
ä å ä ä ä
å ä å å å
Note sur le Tableau 4.2 : La commande peut être réalisée soit par une vanne de régula-
tion soit par un variateur de fréquence. Le tableau suppose l’utilisation d’un variateur
ou d’une vanne régulatrice de type FMA. Dans le cas d’une vanne OMA, il faut inverser
262 le raisonnement.
4.2 Les schémas multiboucles
Rappel : sens d’action d’un régulateur : nous avons au Chapitre 1 que lorsque le sens
d’action est direct, la sortie augmente lorsque la mesure augmente :
S↑ si M↑
Et qu’en sens d’action inverse, la sortie diminue si la mesure augmente :
S↓ si M↑
Il faut examiner les différents scenarii de fonctionnement pour vérifier que les éléments
interconnectés permettront d’agir dans le sens attendu.
263
4 Régulation multiboucles
Boucle Externe
Boucle Interne
Mesure
Consigne principale
Sortie Consigne Procédé
PID maître PID esclave
externe
Perturbation
(Mesure intermédiaire)
Figure 4.34
PV PV Mesure intermédiaire
264
4.2 Les schémas multiboucles
Analyse théorique
À titre d’illustration, prenons l’exemple suivant (voir Figure 4.36) : ce procédé (simple)
comprend deux cuves, la première se déversant dans la seconde. Le niveau M(p) est
uniquement dépendant de la mesure M’(p).
M’(p)
G1(p) LT1
LT1
C’(p)
C(p) M(p)
G2 (p) LT2
Figure 4.36
Figure 4.37
Figure 4.38
265
4 Régulation multiboucles
M ( p) G2 ( p)H ′( p )
= (4.1)
C( p) 1 + G2 ( p)H ′( p )
Avec :
G1 ( p )H1 ( p )
H ′( p) = (4.2)
1 + G1 ( p)H1 ( p)
Hypothèses :
▶▶ Fonction de transfert
Gs
H1(p) =
θ p +1
▶▶ Fonction de transfert
1
H2(p) =
(θ p + 1)2
▶▶ Régulateur G1(p) est de type PI de fonction de transfert :
T p +1
G1 ( p) = GR i
Ti p
C’(p)
C(p) + + V Gs M’(p) 1 M(p)
G (p)
G22(p) G
G1(p)
(p)
V(p) θp+1 (θp+1)2
– –
Figure 4.39
C’(p) M’(p)
C(p) + 1 M(p)
G (p)
G22(p) H’(p)
G
1(p)
(θp+1)2
–
Figure 4.40
266
4.2 Les schémas multiboucles
T p +1
G1 ( p) = GR i
Ti p
T p + 1 Gs
GR i
Ti p θ p + 1
H ′( p) = (4.3)
GRGs (Ti p + 1)
1+
Ti p(θ p + 1)
GB
θp 1
H ′( p) = = (4.4)
GB θ
1+ p + 1
θ p GB
1
H ′( p) = (4.5)
θ
p + 1
5
En remplaçant H′(p) dans le schéma de la Figure 4.40 par la relation (4.5), le schéma
devient celui de la Figure 4.41.
MR(p)
C’(p) M’(p)
C(p) + 1 1 M(p)
G (p)
G22(p) θp+1
5 (θp+1)2
–
Figure 4.41
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M ( p) 1
= (4.6)
C ′( p ) θ
p + 1 (θ p + 1)2
5
Si le système était réglé par une boucle unique, nous aurions le schéma fonctionnel
présenté à la Figure 4.42.
267
4 Régulation multiboucles
HR(p)
–
M’(p)
Figure 4.42
M ( p) Gs
= (4.7)
V ( p) (θ p + 1)3
En comparant les équations (4.6) et (4.7) on s’aperçoit que la fonction de transfert (4.6)
est plus rapide que (4.7), puisque la constante de temps est divisée par le gain de boucle
GB = 5.
Conclusion : le régime transitoire « HR(p) » d’une régulation en cascade est plus rapide
que celui d’une boucle de régulation simple, si le gain de boucle GB > 1 dans la boucle
interne.
268
4.2 Les schémas multiboucles
LT
LT LIC
RSP
FIC
FIC
FT
Maître TIC2 TT
Esclave TIC1 TT
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Fluide Caloporteur
269
4 Régulation multiboucles
Maître TIC1 TT
FIC1
FT
Fluide Caloporteur
270
4.2 Les schémas multiboucles
Tableau 4.3
271
4 Régulation multiboucles
58.5
TT
102
TCV101
48.4
A
FIC102
90 20 60.0 54.6
PT TT FT
102 104 102
FCV102
Figure 4.46a – Étape 1
272
4.2 Les schémas multiboucles
Figure 4.46b – Étape 2
Sur cette simulation, le régulateur FIC101 est en consigne suiveuse, la consigne est
donc égale à la mesure. Dans l’étape 2, il reste simplement à mettre le régulateur
esclave FIC101 en auto.
Figure 4.46c – Étape 3
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À l’étape 3, après avoir passé le régulateur esclave FIC101 en mode auto, il faut régler
les actions PI. Le réglage doit être assez rapide : l’esclave doit réagir vite pour corriger
la perturbation.
Avant de mettre le régulateur esclave en consigne externe (ou remote), il faut régler la
sortie du maître à la valeur de la consigne de l’esclave ; c’est la raison pour laquelle ce
régulateur a été placé en manuel.
273
4 Régulation multiboucles
Figure 4.46d – Étape 4
Figure 4.46e – Étape 5
Figure 4.46f – Étape 6.1
274
4.2 Les schémas multiboucles
Le régulateur maître étant en consigne fixe, il est nécessaire d’aligner la consigne sur
la mesure.
Figure 4.46g – Étape 6.2
Figure 4.46h – Étape 7.1
Réponse du régulateur maître
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Réponse du régulateur esclave
Figure 4.46i – Étape 7.2
275
4 Régulation multiboucles
Figure 4.47
276 Figure 4.48
4.2 Les schémas multiboucles
La Figure 4.49 présente les faces avant des régulateurs maître-esclave d’une cascade (ici,
un système Emerson DeltaV). L’ergonomie moderne des SNCC aide l’opérateur dans sa
tâche de conduite. L’identification du maître et de l’esclave est explicite. On observe la
configuration particulière de l’amplitude de la sortie du maître qui est réglée sur l’éten-
due de mesure de la consigne de l’esclave.
La Figure 4.50 présente le schéma d’implémentation d’une régulation cascade dans un
système DeltaV.
277
4 Régulation multiboucles
AI PID PID AO
(IO_IN) OUT IN OUT CAS_IN OUT CAS_IN (IO_OUT
BKCAL_IN IN BKCAL_OUT
BKCL_OUT
BKCAL_IN
AI
(IO_IN) OUT
Arrivée vapeur
TT Mesure température
Condensats
Figure 4.50
Régulateur maître
Le régulateur maître est généralement de type PI ou PID avec la dérivée sur la mesure.
Les réglages des actions propositionnelle et intégrale ne doivent pas amener des varia-
tions trop rapides de sa sortie.
278
4.2 Les schémas multiboucles
Remarque
Il faut cependant pondérer ce propos car la boucle interne est souvent une boucle
rapide (débit, par exemple) ; de ce fait l’amélioration en termes de rapidité est faible.
Correcteur Procédé
Procédé Mesure (M)
Grandeur Grandeur
réglante réglée
Figure 4.51
Remarque
Nous préférons parler de correcteur et non de régulateur car le dispositif qui commande
l’organe de réglage ne possède pas d’interface utilisateur ; ce n’est qu’une fonction de
transfert.
280
4.2 Les schémas multiboucles
Une régulation de tendance étant une boucle ouverte, le correcteur ne voit que la per-
turbation et non la grandeur réglée. De ce fait, une régulation de tendance est rapide –
aucun problème de stabilité – mais imprécise.
Exemples d’utilisation
Régulation de tendance d’un échangeur thermique (Figure 4.52)
La grandeur réglée est la température de sortie T2. La valeur T2 est pilotée par le débit
Qc, qui est ajusté en fonction du débit d’entrée Q f : la grandeur perturbatrice.
Une augmentation du débit Q f induit une diminution de la température T2. Le correc-
teur FY ouvre la vanne de manière à augmenter le débit de la grandeur réglante Qc.
La correction anticipe et neutralise les effets de la grandeur perturbatrice.
T1
Grandeur
réglante θ1 Qc
Qc
T2 Qf
FT Correcteur FY
Grandeur TT
réglée
Grandeur
perturbatrice
Qf
Figure 4.52
Réglage du correcteur
Sous sa forme la plus simple, le correcteur est un coefficient de proportionnalité (un
gain) (voir Figure 4.53). Il faut définir le sens de variation de la correction ainsi que
l’amplitude du signal de commande à appliquer sur l’organe de réglage pour contrecar-
rer la perturbation.
Perturbation
k
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∆s
Correcteur
Gs +
–
+
e + Procédé S
Figure 4.53
281
4 Régulation multiboucles
( e − k.∆s ) + Gs + ∆s = S
Soit :
1
k=
Gs
Avec :
▶▶ Gs : gain statique du procédé ;
▶▶ k : gain statique du correcteur ;
▶▶ e : valeur d’entrée du procédé ;
▶▶ S : sortie du procédé ;
▶▶ s : perturbation.
Perturbation
Correcteur
Tableau 4.4
La boucle fermée est la boucle simple utilisée précédemment et apporte donc les avan-
tages et les inconvénients inhérents à ce schéma : de la précision, une certaine rapidité
mais un risque d’instabilité si l’on augmente trop le gain de la boucle. La boucle ouverte
n’est pas sujette à l’instabilité mais elle n’est pas précise.
282
4.2 Les schémas multiboucles
Perturbation
Correcteur
Boucle ouverte
Boucle fermée
52.6
TT
102
58.5
M
TIC101 TT
101
70 42.2
60.0
PT TT FT
101 103 101
TCV101
FY101
FIC102 M
90 60.8
55.0
PT TT FT
102 104 102
FCV102
Figure 4.56
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La grandeur perturbatrice est le débit du fluide primaire. Cette grandeur est mesurée
par FT102 et régulée par FIC102.
La mesure FT102 est raccordée, via FY101, sur la sortie du régulateur de température
TIC101. Le signal du correcteur de tendance FY101 s’additionne au signal du régula-
teur. C’est au moyen de FY101 que l’on va pouvoir atténuer, voire annuler l’effet de la
perturbation.
283
4 Régulation multiboucles
Débit de
consommation vapeur FT
LT
Correcteur FY
Feedforward LIC SP
Eau
alimentaire
Figure 4.57
284
4.2 Les schémas multiboucles
G2(p)
– + M(p)
C(p)+ + +
G1(p) HR(p)
–
Figure 4.58
Notations :
▶▶ M(p) : mesure ;
▶▶ H1(p), H2(p) : fonction de transfert des grandeurs perturbatrices ;
▶▶ HR(p) : fonction de transfert du procédé ;
▶▶ G1(p), G2(p) : fonction de transfert des régulateurs.
Nous voulons obtenir l’expression de M(p), pour cela écrivons les équations relatives au
schéma ci-dessus :
M = Y1.H1 + Y2.H2 + YR .HR (4.8)
YR = G1.(C - M) - G2.Y2 (4.9)
D’où :
H1 H GH G1 H R
M = Y1 . + Y2 . 2− 2 R + C . (4.10)
1 + G1 H R 1 + G1 H R 1 + G1 H R
Le dénominateur est commun aux trois entrées C, Y1, Y2 et ne dépend que du produit G1
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285
4 Régulation multiboucles
D’où :
H2 F .T . perturbatrice
G2 = = (4.11)
HR F .T . réglante
θ1
Qc
Qc
V T2
+ + Qf
FT G2(p)
V1 (p) TT
V2 (p)
M(p)
G1(p)
Qf
C(p)
Figure 4.59
Sur cette application, le rôle du correcteur G2(p) apparaît physiquement sur la Figure 4.59.
Le débit Q f est la grandeur perturbatrice principale ; elle est mesurée par le débitmètre FT.
Toute variation de Q f est détectée par G2(p), qui génère immédiatement un signal de cor-
rection, lequel va s’additionner ou se soustraire au signal de commande produit par le régu-
lateur G1(p). L’action de G2(p) est une commande en boucle ouverte, de nature prédictive.
Remarque
Comme le montre la Figure 4.58, le schéma pourrait intégrer d’autres grandeurs pertur-
batrices, par exemple la température T1 du fluide procédé ou la température du fluide
de chauffage (voir Figure 4.59).
286
4.2 Les schémas multiboucles
T1 (p) H1 (p)
+
+
θ1 (p) H2 (p)
+
+
Qf (p) H 3 (p)
G2 (p)
V2 (p) ‐ + M(p)
C(p)+ + +
G1 (p) HR(p)
V1(p)
‐
Figure 4.60
Figure 4.61
287
4 Régulation multiboucles
NL_TBAND
FF_ENABLE NL_MINMOD
FF_GAIN
FF_SCALE NL_GAP
NL_HYST
Feedforward
FF_VAL Nonlinear
Calculation
Calculation
BKCAL_IN
MODE
TRK_IN_D
BKCAL_OUT
Operator
Operator
Output
Setpoint
Setpoint PID
Limiting Equation Output
CAS_IN OUT
Limiting
SP_HI_LIM GAIN
SP_LO_LIM RATE OUT_HI_LIM
SP_RATE_DN RESET OUT_LO_LIM
SP_RATE_UP OUT_SCALE
SP_FTIME
IO_IN
Scaling, Alarm
IN Filtering, PV Detection
Cutoff
SIMULATE_IN
HI_HI_LIM
HI_LIM
PV_SCALE
DV_HI_LIM
PV_FILTER
DV_LO_LIM
LOW_CUT LO_LIM
IO_OPTS LO_LO_LIM
TRK_VAL Convert
TRK_SCALE
OUT_SCALE
Figure 4.62
288
4.2 Les schémas multiboucles
AI PID AO
(IO_IN) OUT IN OUT CAS_IN (IO_OUT
FF_VAL BKCAL_OUT
Correction de tendance BKCAL_IN
AI
(IO_IN) OUT Boucle fermée
Alimentation vapeur
Mesure température
Fluide froid Fluide chauffé
Echangeur thermique
Condensats
Figure 4.63
GAIN BAL_TIME
Dynamic PV Balance
IN Multiply HI/LO OUT
Compensation Output
Limit
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FOLLOW OUT_HI_LIM
OUT_LO_LIM
LAG_TIME
MODE
LEAD_TIME
(a) (b)
Figure 4.64
La figure 4.65 présente la réponse obtenue avec différents réglages des coefficients
d’avance (lead) et de retard (lag)
289
4 Régulation multiboucles
100
Lead (avance)=50s
90 =2 Gain du module = 0.8
Lag (retard)=25s
80
70 Lead (avance)=50s
=1
60 Lag (retard)=50s
Signal d’entrée
50
40
30 Lead (avance=25s)
= 0.5
20 Lag (retard)=50s
10 Lead (avance) = 0
0 Lag (retard)=50s
Figure 4.65
Exemple d’illustration
Nous avons complété la régulation de l’échangeur thermique en introduisant une régu-
lation de tendance qui va permettre d’informer le régulateur TIC101 des variations du
débit FT102 (voir Figure 4.66).
290
4.2 Les schémas multiboucles
52.6
TT
102
58.5
M
TIC101 TT
101
70 42.2
60.0
PT TT FT
101 103 101
TCV101
FY101
FIC102 M
90 60.8
55.0
PT TT FT
102 104 102
FCV102
Figure 4.66
Les régulateurs FIC102 et TIC101 sont placés en manuel pour éviter qu’ils ne corrigent
la perturbation.
Une perturbation de + 10 % est effectuée sur la PT102 (DP = 10 %), ce qui entraîne
l’augmentation du débit FT102 et une diminution de la température TT101. (voir
Figure 4.67). La température TT101 est passée de 58,5 °C à 52,2 °C, soit une variation
∆M de 5.
Figure 4.67
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50
Figure 4.68
291
4 Régulation multiboucles
Donc :
DV = 3,9 %
Nous laissons les valeurs Ta (constante de temps pour l’avance) et Tr (constante de temps
pour le retard) à 0.
Figure 4.69
100
50
Figure 4.70
Perturbation 2
Correcteur
Application de la correction
Perturbation 1
Procédé
Régulateur Maître Régulateur Esclave
Consigne M M
PID PID
A CE A
Mesure intermédiaire
Mesure principale
Figure 4.71
Vapeur
FT
LT
FT
FY
LIC SP
RSP
Σ FIC
Eau
alimentaire
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Figure 4.72
Dans ce cas, le débit d’eau d’alimentation est effectivement mesuré et régulé. Le débit
demandé est fondé sur un signal qui est la résultante du signal d’action de tendance du
débit de vapeur et du signal délivré par le régulateur de niveau.
Maintenant, lorsque le débit de vapeur augmente, le débit d’eau augmente et lorsque le
débit de vapeur diminue, le débit d’eau diminue. Le régulateur de niveau maintient le
niveau voulu en agissant sur le débit d’eau pour compenser les pertes et les petites varia-
tions. La régulation en eau d’alimentation peut être considérée comme indépendante
du reste du système de régulation. Les autres fonctions principales du système de régu-
lation d’une chaudière sont de fournir la quantité de chaleur nécessaire pour convertir
l’eau en vapeur, et de maintenir la pression de vapeur constante face à la demande.
293
4 Régulation multiboucles
Module FT
Avance T2* – T1
retard
Consigne
FIC
+ T2* Consigne
Σ TIC
– T1
FT TT TT
Produit
Wp, T1 Wp, T2
Echangeur thermique
Condensat
Figure 4.73
FT2 FY k
Consigne externe = k*FT2
d’ou FT1 = k*FT2
FIC
FT1
Débit contrôlé
Figure 4.74
Le débit pilote est mesuré par le débitmètre FT2. Le signal délivré par FT2 est commu-
niqué au bloc de calcul FY. Celui-ci est souvent un simple multiplicateur où est paramé-
tré le coefficient de proportion entre le débit pilote et le débit régulé. Selon les besoins,
ce coefficient peut être configuré « en dur » dans le bloc ou bien être accessible à l’opé-
rateur par une interface appropriée (une face avant, par exemple) pour lui permettre
d’ajuster la valeur en fonction des conditions de conduite. Le signal délivré par FY sert
de consigne externe du régulateur FIC qui contrôle le deuxième débit. La Figure 4.75
présente la décomposition de ce schéma de régulation.
u N
+
v r + e m + c
A K Gi Gp
b
H
Figure 4.75
Schéma n° 2 : ce schéma (voir Figure 4.76) diffère du précédent par le fait que chaque
débit est régulé. La grandeur pilote est le débit FT1.
FT1 FIC1
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Air
FY
RSP
FT2 FIC2
Combustible
Figure 4.76 295
4 Régulation multiboucles
+ Cx +
R Gxx Gx K Gxx Gx Cx
Figure 4.77
EAU DE
DILUTION
PRIMAIRE
I/P
PI
CC02 CONSIGNE
CT
CV01
01
DEBIT DE PATE
CE01
296
4.2 Les schémas multiboucles
Les exemples d’application suivants présentent des stratégies de régulation qui asso-
cient les solutions vues précédemment.
Additif nº1
FX
1
Additif nº2
FX
2
Additif nº3
FX
3
FC FC FC
3 2 1
SP SP SP
Réservoir
stockage LX LC FY FY FY
3 2 1
mélange
Ratio Ratio Ratio
SIGNAL DE DEMANDE
VERS RÉGULATEUR
DE RAPPORT
D’AUTRES ADDITIFS
OU COLORANTS
SELON BESOINS
I/P I/P I/P I/P I/P I/P I/P
FT FT FT FT FT FT FT
01 02 03 04 05 06 07
LC TOTALISATEUR
02 I/P
BOIS DE RAPÉ
(PATE MÉCANIQUE) FT
08
FE 8 LV 3 FT
09
CUVIER CUVIER DE
LT MELANGE LT TÉTE MACHINE
02 03 FE 9
VERS MACHINE
A PAPIER
297
4 Régulation multiboucles
Vapeur
Le signal de sortie du Eau
régulateur PC fixe la PT Fumées
consigne du régulateur de
débit FC1.
AT
FIC1 PIC
%
FT1 FY2
K
Combustible
AIC
Figure 4.81
La combustion est pilotée par le régulateur AIC. La sortie de ce régulateur est limitée
par le module FY1 ; le signal issu de ce bloc entre dans l’élaboration de la consigne de
débit d’air (FIC2). Le régulateur AIC est le maître d’une cascade où FIC2 est le régu-
lateur esclave. Ces deux régulateurs sont en consigne externe (cascade). Une seconde
cascade est constituée par les régulateurs PIC (maître) et FIC1 régulateur esclave. À
noter que PIC agit conjointement à AIC comme maître de FIC2. Les deux régulations
cascade sont en fait interconnectées par le bloc de calcul FY2.
On peut également considérer que la pression de vapeur est une perturbation ; dans ce
cas PIC agit comme une tendance.
Nous avons ici un exemple d’un procédé multivariable à deux entrées (les débits de
combustible et d’air) et deux sorties (le pourcentage d’oxygène – image de la qualité de
la combustion – et la pression de vapeur).
298
4.2 Les schémas multiboucles
Température à
TY2 TY1 contrôler
TIC TT2
Température
TT1 FT3
Charge
+ FIC2
FT2
Perturbations
Gaz
k FY FIC1
FT1
Air
Figure 4.82
Nous retrouvons sur le schéma de la Figure 4.82 une régulation de combustion orga-
nisée autour des régulateurs débit d’air FIC1 et de débit de gaz FIC2. Le rapport de
proportionnalité k permettant d’ajuster le ratio entre ces deux débits est configuré dans
le bloc de calcul FY. Ce coefficient de proportionnalité k est modifiable par l’opérateur.
Le régulateur TIC, contrôlant la température du four, commande les deux régulateurs
de débits FIC1 et FIC2 ; nous avons donc une cascade. Au signal de sortie généré par
TIC sont ajoutés deux signaux permettant d’intégrer deux informations de tendance
afin de prendre en compte les grandeurs perturbatrices : température d’entrée et charge
du four. Les corrections relatives à chacune de ces perturbations sont ajustées par les
blocs de calcul TY1 et TY2. Ces corrections permettent d’anticiper les variations de la
température d’entrée et de la charge.
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299
Régulation des procédés
retardés et notions
de régulation avancée
52.6
TT
102
58.5
M
TIC101 TT
101
70 286º C 42.2
45.0
PT TT FT
101 103 101
TCV101
45.0
M
FIC102
90 20 60.8
55.0
PT TT FT
102 104 102
FCV102
Figure 5.1
Le contrôle de ce procédé est réalisé avec un régulateur PID classique. Nous appliquons
donc la démarche présentée au Chapitre 3 pour déterminer les réglages. Nous identi-
fions le nouveau procédé par une méthode en boucle ouverte. La réponse du procédé
301
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
est présentée à la Figure 5.2a. Sur cette figure, nous pouvons observer qu’à la suite de la
variation du signal de sortie du régulateur, la mesure n’évolue pas pendant près d’une
minute.
Figure 5.2a
M 17
GS = = = 1.7
V 10
0.40m q= 5.5(t2 t1) = 5.5(70 63) = 39s
t= (2.8 t1) (1.8 t2) = 52s
0.28m
V
Figure 5.2b
L’identification par la méthode de Broïda (voir la figure 5.2b) donne les valeurs sui-
vantes :
▶▶ gain statique : 1,71 ;
▶▶ constante de temps θ : 39 s ;
▶▶ retard pur τ : 52 s.
À partir des valeurs de la constante de temps et du retard, nous pouvons déterminer le
rapport θ τ :
θ
τ = 0,75
302
5.1 Régulation des procédés avec retard
Calculons les réglages pour un régulateur PID de structure mixte 1 à partir des équa-
tions de D. Dindeleux. La Figure 5.3 donne les valeurs obtenues à l’aide de notre feuille
de calcul Excel.
Figure 5.3
Ces réglages sont introduits dans le régulateur ; la Figure 5.4 présente la réponse
obtenue.
Figure 5.4
303
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Perturbations
Mesure
Procédé
Consigne Signal de
Correcteur commande Modèle
Système numérique
Figure 5.5
304
5.1 Régulation des procédés avec retard
Entrée analogique
b01.F Filt n001 Sortie analogique
AE1A 1
2 A AA1.1
PL01
3
PL02
PL01 = Gain statique du procédé
PL02 = Constante de temps du procédé
Entrée analogique
b02.F Filt n002 c01.F dti1 n003
AE2A .1 Sortie analogique
E1 A
.2 A .1 A AA2.1
PL03 E2 td
.3 .2 1.000 E3
PL04 PL03 = Gain statique du procédé .3 Lo
PL04 = Constante de temps du procédé
td = Retard pur td (onPA)
Figure 5.6b − Modèle du premier ordre avec retard : schéma de principe (en haut)
et schéma de réalisation (en bas)
1 1
Gs
q1p 1 q2p 1
305
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Figure 5.6d − Modèle du deuxième ordre avec retard : schéma de principe (en haut)
et schéma de réalisation (en bas)
Ecart Signal de +
Consigne + M/C commande +
Procédé avec
Régulateur PI
retard pur
−
+
Modèle du Modèle du −
procédé retard pur
sans retard
Erreur du
− modèle
Sortie du modèle corrigé +
En 1957, Smith a proposé un compensateur de temps mort constitué d’un modèle in-
terne du procédé à commander. L’idée de Smith est de masquer les effets du temps
mort sur la boucle de régulation. Pour cela, le modèle simulant le procédé est placé à la
sortie du régulateur. Le régulateur compare, en permanence, la consigne avec la sortie
du modèle à laquelle s’ajoute un signal d’erreur du modèle. La simulation du modèle du
procédé est organisée en deux blocs : la partie correspondant au retard pur est séparée
de la fonction de transfert caractérisant le procédé sans retard. Le signal de sortie du
modèle du procédé comprend deux composantes : un signal intégrant l’écart entre le
procédé réel et le modèle auquel s’ajoute l’effet des perturbations et le signal délivré par
la fonction de transfert du modèle sans le retard. Ainsi, le signal appliqué au régulateur
masque le retard du procédé. Nous allons détailler l’élaboration du schéma du correc-
teur de Smith.
306
5.1 Régulation des procédés avec retard
Figure 5.8
Pour effacer le retard, nous pourrions être tentés de placer dans la chaîne de retour une
fonction de prédiction d’équation e +τ p (voir Figure 5.9) ; malheureusement, cette fonc-
tion anticipatrice est physiquement irréalisable.
Perturbations
Procédé avec retard pur
Ecart Signal de +
Consigne + M/C commande +
Régulateur PID G(s) e–t p
–
et p
Figure 5.9
Smith a démontré que l’on pourrait arriver au même résultat à partir de la démarche
suivante.
Étape 1
La première étape consiste à placer en parallèle sur le procédé réel un modèle interne
simulant ce procédé (voir Figure 5.10).
Régulateur PI
Modèle simulant le
procédé
A
S1 etmp Gm(s)
Figure 5.10
307
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Étape 2
S2
B
S1 etmp Gm(s)
Modèle simulant le
procédé
Figure 5.11
Le signal issu du module simulant la partie du procédé sans retard (point B) est utilisé
comme première composante de correction et est appliqué au sommateur S2. Comme
sur le schéma de la Figure 5.10, la sortie du sommateur S1 donne l’erreur globale du mo-
dèle. Nous retrouvons sur la Figure 5.11 le schéma de principe présenté sur la Figure 5.7
Dans le cas d’un modèle parfait, la correction est équivalente au schéma de la Figure 5.12
Figure 5.12
Le retard pur étant maintenant situé à l’extérieur de la boucle, il n’influence plus les per-
formances du correcteur. Le point délicat est de définir un modèle du procédé de bonne
qualité. À l’époque, cette solution était difficile à mettre en œuvre avec la technologie
308
5.1 Régulation des procédés avec retard
analogique (problème de réalisation d’un retard pur). Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Un bloc retard pur est disponible dans les bibliothèques de fonction des systèmes nu-
mériques.
PID
PID1 CALC
INCAL_IN INCAL_OUT CALC1
AI CAG_IN OUT IN1 OUT1
AI1 IN2 OUT2
FF_VAL SP
SIMULATE_IN OUT
IN DV_HI_LIM IN3
#1
SIMULATE_IN DV_LO_LIM IN4
TRK_IN_D #5
TRK_VAL Calculate deviation alarm conditions
#4
SCLR DTC
SCLR1 DTC_ENABLE PSEUDO_PV
#2 TIMECONST
GAIN
DEAD_TIME
PV
LIMIT
CORRECTION
#3
309
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
310
5.1 Régulation des procédés avec retard
Paramètres Paramètres
du régulateur du modèle
Remarque
Dans les ouvrages et logiciels anglo-saxons, l’opérateur de Laplace est désigné par la
lettre s (et non p comme nous l’avons écrit tout au long de ce livre).
311
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Figure 5.16
312
5.1 Régulation des procédés avec retard
REGULATEUR PID
0.8
PI(s)
30s 1
CONSIGNE 1 SORTIE PID MESURE PID
CORRECTEUR DE SMITH
0.8
PI(s)
30s 1
SORTIE
CONSIGNE SIMTH MESURE SMITH
0.8
30s 1
Figure 5.17
0.18
0.16
SORTIE SMITH
0.14
MESURE / SORTIE
0.12 CONSIGNE1
SORTIE PID
0.1
0.08
0.02
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
Time (seconds)
Figure 5.18
Sur ces réponses nous observons que, pour les deux régulateurs, la mesure ne commence
à évoluer que plus de 200 secondes après l’application de l’échelon sur la consigne. La
différence apparaît dans la partie dynamique de la réponse : la courbe obtenue avec le
correcteur de Smith montre que la mesure rejoint la consigne plus rapidement et sans
dépassement. La simulation met en évidence les performances apportées par le correc-
teur de Smith ; elles sont nettement supérieures à celles d’un classique PID.
313
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
S 0.0407 .e −120 p
G ( p) = =
E p (1 + 300 p )
REGULATEUR PID
1 0.0407
PI(s)
s 300s 1
CONSIGNE 1
MESURE
SORTIE
Input
IDDATA Sink
Output
RETPUR 1
CORRECTEUR DE SMITH
1 0.0407
PID(s)
SORTIE
s 300s 1
CONSIGNE MESURE
0.0407
1
300S 1 s
Input
IDDATA Sink
Output
RETPUR 2
Figure 5.19
La qualité de la réponse obtenue (voir Figure 5.20) avec le correcteur de Smith est net-
tement supérieure à celle donnée par un classique PID : la mesure rejoint beaucoup plus
vite la consigne et le dépassement est moins important. Nous sommes ici en présence
d’un procédé intégrateur, situation qui n’est pas le « terrain de jeux » habituel d’un cor-
recteur de Smith. Nous pouvons constater que, moyennant l’adaptation du modèle, le
correcteur de Smith apporte une réponse très satisfaisante. La situation simulée ici n’est
pas le « terrain de jeux » habituel d’un correcteur de Smith conçu, nous le rappelons,
pour commander des procédés avec retard.
1. La rédaction de ce paragraphe s’est appuyée sur le document de la Société Contrôle Bailey : Régulateurs
à simulation – Utilisation du régulateur CZ
314
5.1 Régulation des procédés avec retard
0.1
0.05
SORTIE
SORTIE
smith
PID
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000
Time
Figure 5.20
315
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Perturbations
Signal de
commande Procédé avec Mesure
retard pur
–
Ecart =
perturbations
+
Modèle du
procédé Sortie
Figure 5.21
Perturbations
+
Consigne + + S A + Mesure
Correcteur Procédé
M
– +
Gain 1
GSM
Y
Modèle
Gain GSM
Figure 5.22
S = Y = GSM . A
Les signaux S et Y sont égaux.
A est la valeur réglante ; elle dépend des perturbations antérieures et de la consigne.
Derrière cette boucle se cache une action intégrale implicite. Pour obtenir ce résultat, il
est impératif que le gain de la boucle correcteur-modèle soit égal à l’unité.
En absence d’équilibre, le signal A n’est pas nul. Le correcteur annulera l’écart car il
comporte une action intégrale implicite.
316
5.1 Régulation des procédés avec retard
e–t p
Tp + 1
Correcteur en Z
Figure 5.23
Le modèle simulé est un premier ordre avec retard pur. Les concepteurs estiment que
ce modèle rudimentaire donne satisfaction dans de nombreuses applications. S’il est
nécessaire de simuler des procédés d’ordre supérieur (deux ou trois, par exemple), il
suffira alors de modifier le schéma de ce bloc.
Le correcteur approprié prend la forme d’un module avance-retard de fonction de
transfert :
1 + Ta p
1 + Tr p
Où :
▶▶ Ta : valeur de la constante de temps avance ;
▶▶ Tr : valeur de la constante de temps retard.
La valeur Tr est réglée égale à T, constante de temps du procédé. Le bloc F(p) est un filtre
numérique destiné à filtrer le signal S qui est généralement bruité.
G e −τ p
Si le procédé à régler est modélisable par une équation de Strejc de la forme : S
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
(1 + T1 p )n
une bonne approximation peut être réalisée à l’aide d’un modèle de Broïda de fonction
G e −τ p
de transfert : S et en posant :
1 + T1 p
T = T1 n
τ = τ1 + nT1 − T
Réglage de la Perturbations
dynamique Procédé Z
Consigne +
+ 1 + S + T + A e–t p +
GSM F(p) K GS
T' 1 + Tp
– – – +
y
+
e–t p 1
Tp
–
Simulation d’un
procédé du 1er
ordre
Figure 5.24
Paramètres de la Figure 5.24 :
▶▶ Procédé :
▷▷ Gain statique : GS ;
▷▷ Constante de temps : T ;
▷▷ Retard pur : τ .
▶▶ Correcteur :
1
▷▷ Gain inverse : ;
GS
▷▷ Constante de temps désirée : T’.
Cette boucle interne va permettre d’assurer une correction immédiate lors de l’appari-
tion d’une perturbation, sans attendre un délai égal au retard pur τ .
Réglage du correcteur
Le correcteur CZ est aussi facile à régler qu’un régulateur PI. Après avoir introduit les
paramètres du procédé obtenus à partir d’une identification, il suffit de d’ajuster la va-
leur de T’. T’ détermine la vitesse de la réponse de la boucle fermé, hors du retard pur τ .
Remarque : sans retard pur, la fonction de transfert, vis-à-vis des variations de consigne,
s’écrit :
1 (1 + Tp)
GS T ′p
1 1
1 +
GS Tp
318
5.1 Régulation des procédés avec retard
REGULATEUR cz
Controle Bailey
0.8
+
– 1.2 ++ 1 +– 2.0 ++
Sortie 10s+1
Consigne Sortie Mesure
1
s 0.1 –
+
Figure 5.25
Sur cette Figure 5.25, le procédé simulé a pour fonction de transfert l’équation sui-
vante :
S 0.8 .e −10 p
G( p ) = =
E 1 + 10 p
0.8
0.5
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0.4
0.3 Mesure 1
0.2
0.1
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Temps (sec)
Figure 5.26
319
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
0.9
0.8 Sortie
0.7
0.8 Consigne
0.5
0.4
0.3 Mesure
0.2
0.1
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Temps (sec)
Figure 5.27
Conclusions relatives au Cz
Ce correcteur est utilisable pour tout procédé stable et dont les caractéristiques sta-
tiques et dynamiques varient peu dans la zone de fonctionnement. Bien qu’initialement
conçu pour réguler des procédés à retard pur important, le correcteur en Z peut être
employé sur des procédés sans inertie ; dans ce cadre, il assure un meilleur contrôle de
la trajectoire de la réponse. Enfin, il est possible d’intégrer facilement à ce correcteur
une boucle ouverte (tendance) permettant de mieux prendre en compte les perturba-
tions mesurables (voir Figure 5.28).
Perturbations mesurées
Perturbations
non mesurées
G(p) Y(p) G(p)
Consigne +
+
–
+ +
A
+
Mesure
C(p) S(p)
– + + +
S(p)
Régulation Procédé
320 Figure 5.28
5.1 Régulation des procédés avec retard
S 0,8 .e −10 p
G( p ) = =
E 1 + 10 p
REGULATEUR PID
+–
0.8
PI(s)
10s + 1
CONSIGNE1 Sortie PID MESURE PID
CORRECTEUR DE SMITH
+– ++ 0.8
PI(s) SORTIE SIMTH 10s + 1
Sortie PID1 MESURE SMITH
+
–0.8
–
10s + 1
REGULATEUR CZ
Controle Bailey
++
0.8
+– 1.2 1.0 +– 2 ++
Sortie 10s + 1
Sortie Cz
Mesure CZ
1
s 0.1 –+
Figure 5.29
La Figure 5.30 est intéressante car elle fait bien apparaître le comportement de chaque
type de régulation. Sur le correcteur en Z, le coefficient de réglage de dynamique (réglé
à 2) permet d’obtenir une réponse meilleure que la trajectoire donnée par le correcteur
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de Smith : cela est dû au signal de sortie produit par le correcteur en Z qui est plus
énergique (assimilable à un signal d’action dérivée) que les signaux des deux autres
régulateurs.
Le régulateur PIR
Analyse théorique
Exercice préparatoire
Considérons tout d’abord la boucle constituée d’un procédé de premier ordre (sans
retard), commandé par un régulateur PI de structure série (voir Figure 5.31).
321
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
0.9
Sortie Cz
0.8
SORTIE SIMTH
0.7
CONSIGNE1
MESURE / SORTIE
0.6
Sortie PID
0.5
0.4
Mesure CZ
0.3
MESURE PID
0.2 MESURE SMITH
0.1
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Offset = 0 Temps (Sec)
Figure 5.30
Régulateur PI Procédé
E S
+
qp + 1
–
Figure 5.31
GRGs
θp
S= .E
G G
1+ R s
θp
Avec GB = GR × GS
GB
S= .E
θ p + GB
322
5.1 Régulation des procédés avec retard
D’où :
1
S= .E
θ
p +1
GB
θ
Le rapport représente la constante de temps désirée θd (voir Figure 5.32).
GB
q
GB
qd
Figure 5.32
θ
GB =
θd
La propre constante de temps du procédé est divisée par le gain de boucle GB.
Nous définissons par µ l’inverse du gain de boule :
1 θd
µ= =
GB θ
Consigne + Mesure
u
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H (p) M
C
–
Figure 5.33
Le retard constitue le problème majeur pour la régulation. Nous allons chercher à ex-
clure ce retard de la boucle de régulation. Avec le schéma de la Figure 5.34, le retard a
disparu de la boucle. Cette figure représente une boucle fictive qui possède une fonction
de transfert dont la stabilité est indépendante du retard pur.
323
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Consigne + u Mesure
G2* H (p)
C M
–
Figure 5.34
En effectuant les produits en croix de l’équation (5.1), nous obtenons la relation sui-
vante :
G2 ( p )
G1 ( p ) = (5.2)
1 + G2 ( p ). H ( p ).(1 − e − τ p )
( )
Yˆ − Y = 0
324
5.1 Régulation des procédés avec retard
X + u
H (p)
Figure 5.35
Mesure
H (p)
PROCEDE
Consigne –
X + u
+
– PI
MODELE DU
H (p) PROCEDE
X’
+
�
Y’
–
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�
Y
REGULATEUR
Figure 5.36
325
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Mesure
H (p)
PROCEDE
Consigne – Remote
+ PI
MODELE DU
H (p) PROCEDE
–
Y’
+
Y
REGULATEUR
Figure 5.37
Ce schéma améliore la robustesse d’une boucle simple de régulation PI ; les paramètres
du régulateur PI peuvent varier légèrement.
Nous l’avons vu précédemment, un régulateur PI de fonction de transfert
T p +1
G2 = GR i
Ti p
T p + 1 Gs
G2 ( p).H ( p ) = GR i
Ti p θ p + 1
D’où :
GR .
.G si T = θ
Ti p s i
GB
G2 ( p).H ( p ) = avec GB = GR .GS
θp
1 Ti p + 1 GB
G1 = ×
GS Ti p GB
1+ (1 − e −τ p )
326 Ti p
5.1 Régulation des procédés avec retard
Mesure
H (p)
PROCEDE
REGULATEUR PIR
Figure 5.38
327
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Figure 5.39
ControlX Echangeur
1
0.9
0.8
SORTIE SIMTH
0.7
0.6
Mesure Sortie
Consigne
0.5
PID Controller
0.4
0.3
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Time
Figure 5.40
Pour faire apparaitre l’apport du correcteur, nous superposons la réponse d’un régula-
teur PID et celle du correcteur de Smith (figure 5.40). Nous constatons qu’avec le cor-
recteur de Smith, la mesure rejoint très rapidement la consigne, sans dépassement alors
que, comme nous l’avons remarqué au début de cette 5e partie (section 5.1), la réponse
du PID présente un dépassement important, ensuite la courbe s’amortie lentement. Le
correcteur de Smith impose une trajectoire presque idéale.
Figure 5.41
Le seul réglage à introduire est la constante de temps désirée qui permet d’ajuster la
rapidité de la réponse. Nous effectuons la même variation de consigne que précédem-
ment. La Figure 5.42 présente la réponse obtenue :
COMPARAISON PID PIR
1
0.9
0.8
0.7
MESURE/SORTIE
0.6
Mesure PID
Consigne Mesure PIR
0.5
Sortie PIR
0.4
Sortie PID
0.3
0.2
0.1
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Time (seconds)
Figure 5.42
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
La réponse donnée par le régulateur PIR est rapide et ne présente pas de dépassement.
Là encore, la dynamique obtenue est nettement supérieure à celle du classique PID.
Bien qu’un PIR ne comporte pas explicitement une action dérivée, le signal de sortie
présente, immédiatement après la variation de la consigne, une trajectoire semblable à
celle imprimée par une action dérivée.
0.9
0.8
0.7
MESURE/SORTIE
0.6 Consigne
0.5
Mesure PID
0.4
Mesure CZ
0.3
Sortie CZ
0.2
Sortie PID
0.1
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Time (seconds)
Figure 5.43
330 Figure 5.44
5.1 Régulation des procédés avec retard
0.8
Mesure Smith
0.7
Sortie CZ Mesure PIR
MESURE /SORTIE
0.6
Mesure PID
Consigne
0.5
Sortie PIR
0.4 Mesure CZ
Sortie PID
0.3
0.2
0.1
0
0 60 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Time (seconds)
Figure 5.45
Sur cette figure 5.45 nous pouvons voir que les réponses générées, respectivement, par
le correcteur en Z, le correcteur de Smith et le PIR sont très proches.
Nous avons repris l’essai en modifiant le réglage de la dynamique du correcteur Z, pas-
sage de 2 à 3. Avec ce réglage la réponse du correcteur en Z se confond avec celle du
correcteur de Smith (figure 5.46).
0.9
0.8
Sortie Smith
Sortie CZ
0.7
Mesure Smith
MESURE /SORTIE
Mesure CZ
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
0.6
Mesure PID
Consigne
0.5
Sortie PIR Mesure PIR
0.4
Sortie PID
0.3
0.2
0.1
0
0 60 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Time (seconds)
331
Figure 5.46
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Conclusion
Pour réguler des procédés présentant un retard important, nous disposons de trois
solutions faciles à mettre en œuvre avec les systèmes numériques utilisés de nos jours.
Ces stratégies donnent des résultats performants ; il est vraiment regrettable de trouver
encore des procédés retardés commandés à l’aide d’un PID.
Nivea
u4G
l’entr estion de
eprise
Nivea
u
de la 3 Gestion
produ
ction Multivariable sous contraintes
Logique floue, systèmes experts
Nivea ion ite Réseaux de neurones, ...
u2C isat ondu
super onduite et tim
Op e à la
c
n Commande à base de modèle
vision
REGULATION AVANCEE
Aid tio
ula Contrôle prédictif, Logique floue, ... CONTRÔLE AVANCE
e rég e ou plé
Nive
au 1 s d abl ou
Aut gie ari déc
até ov le
régu omatism Str mon ariab res
latio e et su
n ltiv me
Niv mu s
eau de Validation des données
0C nt
apte t e me Réseaux de neurones
urs i Traitements statistiques, ...
et a tra
ctio et
nne l y se
urs a
An
Figure 5.47
Le terme de régulation avancée désigne les stratégies de régulation autres que les
boucles fondées sur le PID et qui sont implantées dans les couches basses de la pyra-
mide, physiquement dans les contrôleurs. Ces stratégies peuvent prendre différentes
formes : régulation à modèle interne, commande prédictive, optimisation non linéaire,
logique floue, réseau de neurones, réconciliation des données, etc. Elles sont implémen-
tées au niveau de la couche 1 (plus rarement au niveau de la couche 0) de la pyramide
CIM ; physiquement dans un ou plusieurs contrôleurs.
332
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
Compte tenu du contexte de cet ouvrage nous ne présenterons que la régulation à mo-
dèle interne, et plus particulièrement la régulation qualitative optimale (RQO).
Approche théorique
L’analyse théorique de la stabilité passe par une étude fréquentielle du système. Les
outils traditionnels (lieu de Nyquist et critère du revers) permettent de déterminer
la marge de gain et la marge de phase. Ces notions sont rappelées succinctement en
Annexe 3.
D’autres critères existent, qui permettent de définir la notion de critère qualitatif.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
tm
y
D1
E
D2
p
0 t
0
Figure 5.48
un critère dédié aux régulateurs de structure série ; ce critère permettait d’arriver aux
mêmes résultats qualitatifs que P. Naslin.
Y 1
= (5.3)
E a3 p3 + a2 p2 + a3 p + a0
Remarque fondamentale
Si la transmittance imposée est apériodique :
Y 1
= (5.4)
E (θ p + 1)3
334
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
0 t
0
Figure 5.49
Mesure
Q H (p) T
V PROCEDE
MODELE y
+
E + E’+ + + + u
GR PROCEDE SIMULE
–
– – – – –
X1 X2 .... Xi Xn
ALGORITHME DE COMMANDE
λn λi λ2 λ1
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Figure 5.50
Cette stratégie permet d’obtenir entre y et E’ une réponse apériodique d’ordre égal à
celui du modèle mais avec la possibilité de choisir la vitesse de réponse et de bénéficier
de la robustesse afférant à la méthode du modèle.
Exemples d’application
Pour illustrer la démarche présentée ci-dessus et mettre en exergue les avantages de la
RQO, nous allons d’abord nous appuyer sur un procédé du troisième ordre, puis nous
335
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
l’appliquerons à des systèmes d’ordres inférieurs : premier ordre, second ordre, sans
retard pur, enfin nous étudierons le cas des procédés avec temps mort.
Mesure
Q H (p) T
V PROCEDE
y
E + E’+ + + u GS X1 1 X2 1 X3 = y +
GR
θp + 1 θp + 1 θp + 1 −
– – – –
e
MODELE
λ3 λ2 λ1
Figure 5.51
Détermination des valeurs des paramètres de réglage d’une RQO du troisième ordre
θd
µ=
θ
1
GR = 3
µ .GS
λ1 = 3µ 2 (1 − µ )
λ2 = 3µ(1 − µ )2
λ3 = (1 − µ )3
Notation :
▶▶ θ : constante de temps du procédé ;
▶▶ θd : constante de temps désirée ;
▶▶ GR : gain global du régulateur ;
▶▶ Gs : gain statique du procédé ;
▶▶ λm : coefficient de réglage du signal de retour.
Modèle de la trajectoire
La trajectoire qu’impose le modèle est définie par la fonction de transfert suivante :
336
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
Figure 5.52
Dans le cas d’une régulation mettant en œuvre un régulateur PI ou PID, les réglages
effectués, qu’ils proviennent des formules de Ziegler et Nichols, Dindeleux, Naslin, etc.,
ne donnent que peu de renseignements sur la courbe que suivra la mesure. Ici, si le
modèle ne s’écarte pas trop du procédé, la réponse obtenue suit la trajectoire imposée
par le modèle.
Application numérique
Pour illustrer la démarche, le procédé à commander est du troisième ordre, représenté
par la fonction de transfert.
Y 2
= (5.5)
E (10 p + 1)3
Une RQO est réalisée par le schéma de principe suivant (voir Figure 5.53).
Mesure
Q H (p) T
V PROCEDE
y
E + + + + u 2 X1 1 X2 1 X3 = y +
GR
10p + 1 10p + 1 10p + 1 −
– – – –
MODELE
e
λ3 λ2 λ1
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Figure 5.53
337
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Le calcul des coefficients Gr et ln utilise les équations de la page précédente et donne les
résultats suivants :
1
GR = =4
( 0,5 )
3
× 2
3
λ1 = 3 × 0,52 × (1 − 0,5 ) =
8
3
λ2 = 3 × 0,52 × (1 − 0,5 ) =
2
8
1
λ3 = (1 − 0,5 ) =
3
8
Stabilité
Avec un système de troisième ordre se pose le problème de la stabilité lorsque les para-
mètres du procédé varient dans le temps.
Supposons que, lors d’une variation de charge ou du point de consigne, le gain statique
du procédé se modifie, prenant la valeur n.Gs (Gs = gain statique du procédé dans les
conditions de charge normales = gain du modèle).
Une étude de stabilité (qui dépasse le cadre de cet ouvrage) fait apparaître que le gain du
procédé pourrait évoluer jusqu’à neuf fois la valeur du gain normal, avant que la RQO
n’entre en pompage. Cette constatation permet d’affirmer que, dans le contexte d’un
procédé de troisième ordre, la RQO est une stratégie de régulation très robuste.
Nous allons voir maintenant comment s’applique concrètement cette stratégie quand le
G
procédé est de premier ordre (fonction de transfert : S ), deuxième ordre (fonction
p + 1
GS
de transfert ,). Nous compléterons ensuite ces systèmes en ajoutant un retard pur.
( p + 1)2
RQO sur un procédé de premier ordre
Le schéma de principe de la RQO se simplifie (voir Figure 5.54).
Mesure
Q H (p) T
V PROCEDE y
MODELE
X1= y
+
E + E’ + U GS
GR
θp + 1 −
− −
e
Figure 5.54
338
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
Dans ce cas, nous cherchons à imposer la trajectoire (voir Figure 5.56) définie par la
fonction de transfert (voir Figure 5.55):
Figure 5.55
E’
Y’
0.63
qd
Figure 5.56
θd
µ=
θ
λ1 = 1 − µ
1
GR =
µ .GS
En observant le schéma de la Figure 5.54, il n’apparait pas d’action intégrale explicite.
Pourtant, la mesure rejoint la consigne. Ceci provient du fait que dans cette structure
le retour n’est pas unitaire (λ1 ≠ 1), au contraire d’une boucle classique. Cette remarque
est d’ailleurs applicable aux différents schémas dans une RQO (quel qu’en soit l’ordre),
il n’y aura jamais d’action intégrale ni dérivée.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Dans la pratique, l’intérêt d’utiliser une RQO pour réguler un procédé du premier
ordre est très limité. En effet, on démontre qu’en prenant Ti = θ, on obtient un régu-
lateur PI !
339
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Mesure
Q H (p) T
V PROCEDE y
MODELE
y +
X2 = Ŷ
E + E’ + + u GS X1 1
GR
θp + 1 θp + 1 −
− − −
e
λ2 λ1
Figure 5.57
u + X1 X2
G2
–
Figure 5.58
340
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
Figure 5.59 Figure 5.60
Où :
θd = µ .θ
λ2 = (1 − µ )
2
Figure 5.61
Nous voulons qu’en boucle fermée la réponse du procédé soit deux fois plus rapide qu’en
boucle ouverte.
Alors :
µ = 0,5
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
1
GR = =2
( )2 × 2
0,5
λ1 = 2 × 0,5 (1 − 0,5 ) = 0,5
λ2 = (1 − 0,5 ) = 0,25
2
Où les paramètres GR , λ1 λ2 sont les trois gains qu’il convient d’introduire dans le sché-
ma de la Figure 5.57. En développant un calcul plus poussé, on ferait apparaître l’équa-
tion d’un régulateur PID un peu « bricolé », de la forme :
T p + 1 Td p + 1
GR i
Ti p ϕ p + 1 341
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Le terme ϕ fonction de µ est une fonction de filtrage provoquant une ouverture impor-
tante de la vanne mais sans entraîner une saturation de l’organe.
Intérêt d’une RQO pour réguler un procédé du deuxième ordre
La RQO assure une trajectoire plus performante qu’un PID : temps de montée (TM)
et temps d’établissement en boucle fermée (TEBF) plus courts et mieux maîtrisés. La
RQO n’apporte aucune amélioration à la robustesse : un système du deuxième ordre
étant toujours stable (voir section 3.3.1, Analyse théorique d’une boucle de régulation).
Mesure
Q H (p) T
V PROCEDE y
MODELE
+
E + E’ + GR U GS X1 y
Ŷ
θp + 1 e−tp −
− − e
Figure 5.62
Le schéma a été modifié pour simuler un procédé du premier ordre avec retard défini
par la fonction de transfert de la Figure 5.63.
Fonction de transfert du modèle
E’ Y
Figure 5.63
En fait, nous revenons ainsi au cas d’un premier ordre simple. Équivalent au PIR, le
schéma ci-dessus revient à imposer la trajectoire (voir Figure 5.64) de la grandeur réglée
par le PIR.
342
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
Trajectoire
E’
X1 Y’
0.63
t qd
Figure 5.64
Figure 5.65
Un procédé du 1er ordre avec retard est fréquemment rencontré dans la commande des
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procédés industriels, aussi allons-nous présenter les résultats obtenus avec une simula-
tion réalisée avec Matlab-Simulink (voir Figures 5.65 et 5.67)
Le procédé a les caractéristiques suivantes :
Gs :1.2
θ : 100 s
τ : 200s
L’enregistrement de la figure 5.66 présente les réponses générées par une RQO. Deux
courbes sont représentées : l’une avec θd = 50s, la seconde avec θd = 100s .
L’utilisation d’une stratégie RQO permet de choisir la trajectoire imposée à la mesure.
Encore une fois, nous constatons des réponses plus performantes que celle obtenues
avec un PID. 343
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
0.9
0.8
Sortie RQO => q d =50s
0.7
Sortie RQO => q d =100s
0.6
Consigne
REPONSES
0.5
0.4
Mesure RQO => q d =100s
0.3
Sortie PID
0.2
Mesure PID
0.1
Mesure RQO => q d =50s
0
0 3.3333333 10 13.333333 20 23.333333 30
Time (mins)
Figure 5.66
Mesure
Q H (p) T
V PROCEDE
y
+
E + E’+ + U GS X1 1 X2 y
GR e−tp
θp + 1 θp + 1 −
− − −
e
MODELE
λ2 λ1
344 Figure 5.67
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
Détermination des réglages pour ces procédés du premier et deuxième ordre avec
retard
La valeur des réglages GR et des li est déterminée avec les mêmes équations que celles
utilisées pour les procédés sans retard.
Figure 5.68
Ks 1
teta ∙ s + 1 teta ∙ s + 1
Mesure RQO
+
Sortie RQO –
Ks 1
+– +– +– Kr teta ∙ s + 1 teta ∙ s + 1
Cons
REGULATION PtD
Ks 1
+– PtD(s)
teta ∙ s + 1 teta ∙ s + 1
Sortie PtD Mesure PtD
Figure 5.69
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345
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Les réponses de cette simulation (voir Figure 5.70) superposent la trajectoire d’une
RQO à celle du PID. Nous pouvons constater la différence de comportement : réponse
nettement plus rapide et dépassement presque inexistant pour la RQO.
RETOUR D’ETAT
1
0.9
Sortie RQO
0.8
0.7
Mesure PID
0.6
REPONSES
Consigne
0.5
0.4
0.3
0.1
Mesure RQO
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
Time (seconds)
Figure 5.70
346
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
Figure 5.71
347
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
348
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
Figure 5.73a
Figure 5.73b
Figure 5.73c
Figure 5.74a
349
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Figure 5.74b
Figure 5.74c
Figure 5.74d
Figure 5.74e
350
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
Figure 5.74f
Figure 5.74g
Figure 5.74h
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Figure 5.74i
351
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Figure 5.74j
Figure 5.74k
Figure 5.74l
Dans ce paragraphe nous avons voulu mettre en évidence l’intérêt d’une commande
par modèle. Lors des premiers essais, le procédé était mobilisé à l’aide d’un premier
ordre avec retard. La dynamique de la réponse a été ajustée en réglant simplement la
constante de temps désirée. Ensuite, nous avons eu recours à un modèle plus précis :
un deuxième ordre avec retard. La constante de temps désirée a été diminuée dans une
large plage :de 37 s à 5 s.
Nous pouvons constater sur ces figures l’évolution des réponses lors de la réduction de
cette constante du temps. TEBF et TM diminuent ainsi que le critère ITAE, ce qui tra-
duit bien l’augmentation de la vitesse de réponse. Dans les différents scénarii, la mesure
rejoint la consigne sans dépassement, ce qui est remarquable.
Dans les lignes suivantes, nous sommes partis du modèle réglé avec les valeurs corres-
pondant au procédé. Nous avons ensuite fait évoluer les paramètres, d’abord du gain
statique, puis du retard et enfin de la constante de temps.
Réglages initiaux
Figure 5.75
353
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Figure 5.76e − Gs = 1
Figure 5.76i − Gs = 3
354
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
Figure 5.76j − Gs = 5
Sur chacune des réponses obtenues, nous avons mesuré les performances.
Dépassement
* ** 46 25,3 11,2 3,61 1,08 0,39 0,72 0,49
(en %)
Critère ITAE 504 390 362 450 568 748 895 1501
Analyse
Le gain statique est un réglage sensible. Les deux premières valeurs sont à exclure
puisqu’elles amènent des réponses très oscillantes. Les valeurs 0,5, 0,75 et 1 donnent des
réponses oscillatoires amorties avec des dépassements qui diminuent avec l’augmenta-
tion du Gain. La valeur Gs = 1 pourrait être considérée comme le meilleur compromis.
Les réponses obtenues avec les gains supérieurs délivrent des réponses apériodiques, les
dépassements étant à peine perceptibles sur les courbes. À noter que le réglage initial
(colonne en gras) donne une réponse très conservatrice.
355
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
s (s) 1 2 5 10 18,13 25 30 40
TEBF (s) 60 61 67 79 125 153 171 204
TM (s) 63 64 70 82 128 156 174 207
Dépassement
5,64 4,5 1,33 3,11 1,08 0,6 0,37 0,34
(en %)
Critère ITAE 430,5 430 443 487 568 638 694 791
Analyse
La valeur de ce paramètre a été modifiée dans une plage très large. Bien évidemment,
ces variations influent sur le profil de la courbe, mais il est important de constater que
la réponse est toujours restée stable. Nous pouvons en conclure que ce réglage n’est pas
critique.
Figure 5.78a − q = 3 s
Figure 5.78b − q = 5 s
357
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Figure 5.78c − q = 10 s
Figure 5.78d − q = 20 s
Figure 5.78e − q = 30 s
Figure 5.78f − q = 37 s
Figure 5.78g − q = 45 s
Figure 5.78h − q = 60 s
358
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
J (s) 3 5 10 20 30 37 45 60
TEBF (s) 223 219 202 103 118 125 152 169
Dépassement
18,5 16,2 11,36 3,6 0,66 1,08 0,45 0,81
(en %)
Critère ITAE 888 855 760 625 507 568 569 563
Analyse
Là encore, nous avons fait varier la valeur de la constante de temps dans une large plage.
Les performances les plus médiocres correspondent aux faibles valeurs de constante de
temps. Au fur et à mesure que la valeur de la constante de temps se rapproche de celle
du procédé, les performances s’améliorent ; elles passent par un optimum (relatif) pour
q = 30 s, puis TEBF TM et ITAE augmentent à nouveau. Au-delà de 37 s, la réponse ne
présente qu’un très faible dépassement.
Les réponses obtenues ont été oscillatoires amorties pour les faibles valeurs, puis la
courbe est devenue apériodique ; la réponse a toujours convergé.
pur important.
Pour mémoire, l’identification du procédé à l’aide de la méthode de Broïda avait donné
les paramètres suivants (voir section 5.1.1) :
▶▶ gain statique Gs : 1,71
▶▶ constante de temps q : 39 s
▶▶ retard t : 52 s
Ces valeurs sont introduites dans le réglage du régulateur (voir Figure 5.79).
359
5 Régulation des procédés retardés et notions de régulation avancée
Figure 5.79
360
5.2 Notions de contrôle avancé et de régulation avancée
L’observation du signal de sortie laisse apparaître une légère instabilité lorsqu’on accroit
la vitesse. Globalement, quelle que soit la constante de temps désirée, les réponses obte-
nues se stabilisent toujours. Dans le dernier essai (voir Figure 5.80f), il est intéressant
de noter que la constante de temps initiale a été divisée par 10. La réponse de la boucle
a convergé, ce qui est remarquable sur le plan de la robustesse.
Tableau 5.6
TM (s) 80 90
Dépassement (en %) 38 10
Les résultats présentés dans le Tableau 5.6 sont sans appel. La commande par modèle
apporte les améliorations suivantes : TEBF a été divisé par 2,35, le dépassement a été
réduit de deux tiers et le critère ITAE a diminué d’un bon tiers.
362
Conclusion générale
Aujourd’hui, le contrôle commande des unités industrielles est réalisé à l’aide de solu-
tions performantes : régulateurs numériques, automates programmables industriels,
systèmes numériques de contrôle-commande. Par ailleurs, au fil des ans, les développe-
ments théoriques ont permis à la régulation d’atteindre une grande maturité.
La mise en œuvre d’une boucle de régulation n’est pas du « plug and play ».
Disposer d’équipements performants ne suffit pas pour que les boucles de régulation
fonctionnent correctement. Observation, analyse, compréhension, connaissance, pa-
tience, méthodologie, sont les qualités nécessaires à ce travail. Il faut savoir associer
méthodes et outils. Comme nous avons cherché à le démontrer, avec un peu d’effort,
il est possible d’arriver à des résultats satisfaisants voire optimum. Au cours des diffé-
rentes parties de cet ouvrage, nous avons essayé de guider le lecteur et de lui fournir les
méthodes pratiques et les éléments fondamentaux issus de notre retour d’expérience.
Si notre contribution aide le lecteur à améliorer les boucles de régulation de son unité,
notre but aura été but.
1 Allusion au livre de E Aisberg (paru aux Éditions Radio dans les années soixante) La radio ?... mais c’est
très simple !
363
Liste des Annexes
364
Index
A D
action dérivation
dérivée 32 numérique 66
intégrale 29 détermination de la structure 50
proportionnelle 18, 29
proportionnelle et intégrale 32 E
approche échangeur thermique 1
de réglage en boucle fermée 181 équation PID des régulateurs numériques 64
de réglage en boucle ouverte 190 exemple Override
directe : méthode de Ziegler et Nichols 179 débit-pression sur un terminal de livraison
hétérogène : automate programmable + d’un oléoduc d’hydrocarbures 261
superviseur 81 sur une colonne à distiller 261
structurée 199
architecture F
de principe d’un SNCC 74
formule de transformation de structure 45
automate
programmable industriel 82 G
autoréglage 230
gain 20
B
I
bande proportionnelle 18, 19
boucle de régulation 2 implantation
des postes de conduite SNCC 76
C d’une boucle de régulation dans un SNCC 80
intégration
cheminement
numérique 64
des informations dans un SNCC 81
comparaison L
SNCC et système hétérogène 82
comportement linéarité 112
de l’ensemble régulateur – procédé (boucle localisation
fermée) 22 de la station d’application 80
d’une boucle de régulation régulateur PI : de la station de configuration 77
procédé stable 30 de la station de maintenance 78
du régulateur I 25 de la station d’historisation 79
du régulateur P seul 21
configuration M
d’un régulateur configurable 72 méthode
conversion de Broïda 132
analogique/numérique 61 de Dindeleux en boucle ouverte 144
numérique analogique 62 de la tangente 131
correcteur (ou prédicteur) de Smith 306 de recherche directe 171
365
Index
367